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French Pages 916 [930] Year 1990
Einleitung Introduction
Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) Herausgegeben von / Edite par
Günter Holtus · Michael Metzeltin · Christian Schmitt
Band/Volume V Französisch, Okzitanisch, Katalanisch Lefrangais,
L'occitan, Le Catalan
Max Niemeyer Verlag Tübingen 1990
1. Le «Dictionnaire encyclopedique de linguistique romane»: justification et objectifs Maitriser seul aujourd'hui le flot des publications, toujours croissant, sinon en resultats concrets, du moins en nombre, cela n'est plus guere possible: c'est la plainte qu'on entend souvent, avec raison semble-t-il. A l'aspect quantitatif s'ajoute l'aspect qualitatif: comparees ä d'autres disciplines, les etudes romanes, ces dernieres annees, ces dernieres decennies, se caracterisent par une diversification, une specialisation, une orientation vers des aspects particuliers et vers de nouvelles decouvertes linguistiques. Les introductions et les comptes rendus de recherche existants ne permettent plus aujourd'hui d'avoir acces facilement et rapidement ä ces resultats et cheminements multiformes de la recherche. Nous avions naguere une vue d'ensemble sur revolution de la discipline, sur les acquis et les questions ouvertes: le Grundriss der romanischen Philologie de Gröber, paru pour la premiere fois il y a cent ans; une telle vue d'ensemble n'existe pas pour l'etat actuel de la recherche. Pour bien des domaines et bien des problemes, nous ne disposons pas d'un releve des materiaux plethoriques, encore moins d'une synthese des recherches. Bien des raisons militent en faveur d'une telle vue d'ensemble sous forme de dictionnaire encyclopedique. Dans les manuels de type traditionnel et plus encore dans les ouvrages d'auteurs individuels, il y a necessairement des accents particuliers: etant donne l'ampleur de la discipline, un manuel ne peut traiter la multiformite des problemes interessant les etudes romanes ou les etudes linguistiques en general qu'en procedant par presentation-exemple; un ouvrage individuel, pour sa part, reste toujours marque par le point de vue de son auteur, un traitement objectif ne pouvant plus constituer le but ä atteindre. Un dictionnaire encyclopedique, au contraire, pose le pluralisme et l'interdisciplinarite comme conditions prealables ä une presentation synthetisante; il peut done donner la parole ä de nombreux specialistes, representant des methodes et des traditions variees, et cela dans une cooperation coordonnee qui, a tout prendre, garantit un traitement equilibre des divers domaines. En repartissant la charge sur plusieurs epaules, on cree les conditions pour un examen approfondi de l'abondant materiau; si beaucoup d'auteurs s'attachent ensemble ä scruter les connexions objectives aussi bien que methodologiques, on se rapprochera davantage du but vise: une presentation ample et sans prevention. L'information ä jour sera ici garantie au mieux par le souci qu'ont
eu des le depart les editeurs de toujours trouver, pour chaque article, un specialiste du sujet. Ce n'est certainement pas un hasard que le projet „Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL)" soit ä peu pres synchrone avec d'autres presentations synthetiques, notamment dans le domaine des etudes germaniques, ou ont vu le jour, ces dernieres annees, des manuels sur la science du langage et de la communication, presentant les divers secteurs de recherche; ne passons pas non plus sous silence le fait que, en ce qui concerne la conception d'ensemble, le LRL s'appuie en partie sur le „Lexikon der Germanistischen Linguistik (LGL)" (paru egalement chez Niemeyer), qui vise ä presenter une vue d'ensemble des etudes de linguistique germanique au debut des annees 80, en y incluant les principales disciplines voisines. Le LRL n'est cependant pas d'abord un sismographe enregistrant les tendances modernes; il doit bien plutöt repondre ä sa vraie fonetion: une information ample et circonspecte. De longues discussions de methode et de contenu ayant mis en evidence les avantages et les inconvenients des diverses approches et orientations de la recherche, il parait aujourd'hui possible et necessaire de concevoir une presentation globale et claire sur l'avenir de la discipline. Ce faisant, aueune methode ne devra etre surestimee ou sous-estimee et la progression devra rester determinee par la visee de base: aborder les questions ä traiter par une discussion de grande ampleur. Ainsi, les editeurs se sont d o n w pour täche de degager les rapports de la linguistique romane avec la linguistique generale et en meme temps de retracer - autant que possible - les impulsions parties des etudes romanes et prises en consideration ou appliquees dans d'autres domaines «philologiques». Partant de ces premisses, le LRL vise ä promouvoir des etudes romanes qui se comprennent comme linguistique comparee, sans negliger pour autant le fait que la description systematique des divers secteurs, des conditions historico-culturelles et surtout de l'usage langagier dans les situations communicationnelles du passe et du present constitue la base indispensable de la discipline «etudes romanes» et de ses relations avec les autres langues. 2. Structure et conception du LRL: lignes directrices et accents L'objet du LRL, ce sont les langues romanes dans leur ensemble, considerees ä la fois diachroniquement et synchroniquement. En partant des principes aujourd'hui admis, on ne peut aborder adequatement un domaine d'une telle amplitude 3
qu'en posant la langue comme un moyen de communication fonctionnel, socialement differencie, s'actualisant selon des parametres spatiaux, temporeis et situationnels - etant bien entendu que seul un observateur aux methodes sures est en mesure de decrire la langue comme agir humain. Ä partir de positions metalinguistiques, une telle description peut se referer aux modalites et aux finalites des regies appliquees dans les situations communicationnelles; eile peut montrer comment la communication impose le recours ä un monde effectif ou fictif, eile peut enfin presenter historiquement les regies de la langue, variables, sujettes au changement et dependantes de dimensions sociales. Conformement ä ces vues fondamentales, le LRL s'articule en huit parties-themes. Les deux premieres reexaminent les problemes historico-scientifiques et les questions d'ordre general et methodologique, precisent les notions de base et les techniques de description, presentent les instruments de travail. L'histoire de la discipline degage en particulier les epoques et les ecoles historiques qui furent importantes pour la linguistique generale et done aussi pour les etudes romanes; et en meme temps, elle releve les orientations et les approches methodologiques issues des etudes romanes, certaines ayant influence partiellement d'autres domaines philologiques, d'autres (tel le «Guillaumisme») n'ayant eu pratiquement aucun echo dans les autres disciplines. La partie methodologique presente, d'un point de vue inter-langues, mais en maintenant toujours la reference aux langues romanes, tous les aspects du systeme de la langue. Les themes ici traites ont evidemment une grande extension: depuis le traitement des moindres elements fonctionnels, en passant par les unites lexicales disparates, jusqu'a la linguistique et la theorie textuelles. De plus, le theme «langue et societe» sera ici traite dans toute son ampleur: on y eclaircira les positions theoriques, on y traitera les questions de changements internes et externes; dans des articles d'orientation inter-langues, on presentera les problemes lies aussi bien ä la communication de groupes qu'ä la production de textes ä caractere persuasif pour les medias. Ä ces questionnements d'ordre sociologique fera suite une presentation des classifications typologiques et genealogiques des langues et des families de langues, les criteres en etant experimentes sur divers domaines d'etude allant de la linguistique contrastive a la periodisation des langues. Ce sous-ensemble se terminera par un releve des centres de collecte et traitement de donnees: ce point aussi a paru indispensable, les manuels souvent n'informant pas 4
suffisamment sur des questions telles que la repartition geographique des centres de recherche, d'archives ou de collecte de materiaux. Les deux parties suivantes, III et IV, ont pour objet les etudes romanes en tant que linguistique historico-comparative; cela concerne par consequent des domaines que les etudes romanes ont puissamment contribue ä fonder methodologiquement - y compris dans la perspective de la linguistique generale: de par leur documentation privilegiee, allant du latin ancien aux langues romanes d'aujourd'hui, elles ont, en effet, fourni d'importants resultats. Ici seront examines les phenomenes communs aux langues issues du latin; il y sera traite de la relation du latin au type «langue romane»; il y sera fait un bilan critique de la grammaire historico-comparative des langues romanes, l'accent etant mis sur ce qui unit plus que sur ce qui separe. Les parties V et VI decrivent et analysent les differentes langues et aires linguistiques romanes. Conformement ä l'etat des recherches et la masse de la documentation, le roumain, l'italien, le fran9ais, l'espagnol et le portugais auront une place plus importante que les autres langues romanes. Cela ne signifie pas cependant que les autres langues et aires linguistiques aient une valeur moindre: de tels accents doivent seulement etre interpretes comme les consequences logiques de donnees extra-linguistiques. A comparer egalement avec le choix des langues dans lesquelles sont redigees les contributions: dans un ouvrage con^u au sein de trois universites de langue allemande, edite et commercialise par une maison d'edition de Tübingen, il est clair que l'allemand est utilise entre autres comme langue scientifique; mais par ailleurs, il a paru judicieux d'admettre comme langue de redaction la langue traitee directement dans tel article, ä l'exception du roumain et de langues moins repandues, dites «langues mineures». Le choix des langues et la place reservee aux «langues mineures» tiennent done essentiellement ä des raisons extra-linguistiques. Ce sont, par contre, des arguments objectifs de poids qui ont conduit a une bipartition chronologique: 1° du Moyen-Äge ä la Renaissance, 2° de la Renaissance ä l'epoque actuelle. Certes, le passage du Moyen-Äge aux Temps Modernes ne represente pas une limite nette, ni de portee generale; cependant, les aspects fondes sur l'etat de la recherche ne sont pas seuls ä plaider en faveur de la division chronologique latin - (proto)roman, (proto)roman - Moyen-Äge, Renaissance - Temps Modernes. Si la premiere periode est caracterisee par la division et la differentiation du latin, dejä fortement dialectalise, la limite entre le Moyen-
Äge et les Temps Modernes est marquee ä la fois par des criteres externes et des criteres internes. Parmi les criteres externes, citons la montee de langues nationales et les premiers essais de codification et de creation de langues standard (le plus souvent suscitee par les besoins de l'administration) et certaines conditions sociales, culturelles et politiques particulieres. Les criteres internes ne manquent pas non plus: la Renaissance, precisement, connait une multiplicite de nouveaux types de texte et se caracterise, dans la «Romania», par une restructuration souvent profonde, une reorganisation de grande portee, du systeme linguistique. Les editeurs sont cependant conscients qu'une telle articulation chronologique reste problematique, notamment pour le roumain, et que, pour la limite fixee, precisement, on ne peut parier de parallelisme entre les langues romanes qu'en repoussant quelque peu ä l'arriere-plan de nombreuses differences de fait, culturelles aussi bien qu'historiques. Mais comme les parties V et VI donnent la primaute aux phenomenes linguistiques, il parait justifie et judicieux de maintenir la limite historique que constitue la «Renaissance». Les deux dernieres parties, VII et VIII, traitent de problemes qui ont aujourd'hui une actualite particuliere: les langues en contact, les langues de migrants, les Creoles, les langues artificielles - au sens strict et les langues poetiques - ainsi que les aspects contrastifs, classificatoires et typologiques des langues romanes. Ici non plus, point d'accent privilegie: y seront traites aussi bien les problemes historico-linguistiques de superstrat, de substrat et d'adstrat que les methodes, problemes et resultats de la recherche contemporaine en matiere de contacts et de Creoles d'aujourd'hui. La presentation contrastive, classificatoire et typologique devra dessiner la physionomie propre de chaque langue romane, en se referant aux classifications genealogiques; mais eile s'attachera aussi ä la question, non resolue jusqu'ä maintenant, de savoir quel poids ont les forces divergentes et les forces convergentes dans les langues romanes. C'est ce chapitre qui permettra un examen critique de ce qu'impliquent des classifications aussi courantes que le roman balkanique, le rheto-roman, le gallo-roman, l'ibero-roman. J. Structure et conception des articles D'emblee, les editeurs se sont entendus sur deux points fondamentaux: le LRL ne peut en aucun cas se baser sur des positions de principe unilaterales, venant des auteurs ou des editeurs; il ne doit pas non plus privilegier les approches consi-
derees aujourd'hui comme modernes, d'actualite ou particulierement riches d'avenir: l'actualite, justifiee peut-etre, parait moins importante que la saisie des idees fondamentales. Cela ne pouvait signifier que ceci: chaque article doit se rattacher aux travaux anterieurs et retracer les chemins (eventuellement, les egarements) de la recherche, afin de permettre au lecteur de se faire un jugement d'une part sur l'histoire et d'autre part sur l'importance presente des diverses approches. Cela signifiait aussi que les editeurs, avant de demander la collaboration d'auteurs choisis avec circonspection, devaient faire, pour chaque article, une pre-structuration par motcles et plan d'ensemble; qu'ils devaient examiner et prendre en consideration systematiquement les ouvrages traitant de linguistique romane manuels, histoires des langues et etudes d'information generale - afin d'eviter, autant que possible, une vue unilaterale ou un releve lacunaire des problemes ä traiter. Ces mots-cles, ces indications de plan, transmis aux auteurs, ce n'etaient pas des lits de Procruste, mais ils visaient tout au moins ä eviter un isolement methodologique et une restriction documentaire scientifiquement inacceptable; ils voulaient encourager les auteurs des differents articles ä mettre en ceuvre non seulement les questionnements qui sont aujourd'hui au centre des preoccupations, mais aussi toute la richesse de l'activite philologique et de la recherche scientifique anterieures, tout au moins par rapport aux methodes employees par l'auteur lui-meme et par rapport aux approches aujourd'hui dominantes; que l'auteur transmette done au lecteur, dans la mesure du possible, le tresor d'experience multiseculaire. Negliger la tradition fait courir le danger que des tendances trop dominantes ramenent partiellement la recherche en defä des acquis d'une ou plusieurs generations anterieures. II a done paru utile que chaque article commence par presenter les cheminements de la recherche, l'etat actuel de la discussion; il a egalement semble indispensable de retracer, autant que possible, les methodes des precedentes generations de chercheurs et de les apprecier ä leur juste valeur. Ainsi devrait etre atteint un certain degre d'unification, l'objectif ä long terme n'etant pas, bien entendu, l'unification par une approche determinee, mais uniquement une standardisation adaptee ä l'objet a decrire. En outre, chaque article presente une Sorte de synthese, ού l'auteur reste libre de donner clairement son point de vue et eventuellement, de le preciser par rapport ä d'autres conceptions. II s'agissait done seulement de suggerer certains points, 5
essentiels aux yeux des editeurs, d'attirer l'attention sur des methodes dont la pertinence est incontestable; rendre les articles paralleles et comparables, c'etait la formulation d'une demande plus que d'une exigence absolue. II en va de meme pour Ie chapitre «perspectives» concluant la plupart des articles et montrant comment pourra se poursuivre l'investigation du theme traite, quels sont les desiderata en theorie et en documentation; de meme aussi, pour la bibliographic, qui ne vise jamais ä l'exhaustivite. Pour les titres des articles toutefois, il a paru souhaitable de tendre ä une terminologie unifiee, aussi bien pour chaque langue que d'une langue ä l'autre. II convenait done de donner la preference a une terminologie internationale tout au moins quand eile se revelait plus efficace; si, par exemple, le volume IV utilise le terme grammaticografia, peu usuel en italien, e'est pour des raisons de convergence avec la terminologie internationale. Le parallelisme n'a cependant pas toujours pu etre atteint, parce qu'il a semble indispensable, en tel ou tel cas, de tenir compte des differences culturelles et historiques. Une intervention trop rigoriste des editeurs n'aurait guere contribue ä une plus grande coherence des volumes. II est, en effet, apparu que certains auteurs se sont repartis entre eux les domainesfrontieres autrement que l'avaient prevu les editeurs, que des domaines apparemment analogues se sont reveles parfois disparates A la description, ou encore que telle conception geographico-linguistique ou telle repartition geographique ne correspondaient pas toujours a la conscience qu'en avait une minorite donnee; et celle-ci, pour souligner des points de vue divergents, le plus souvent conditionnes par des positions politiques ou historiques, avait peut-etre de bonnes raisons. II reste done que les editeurs ne pouvaient que faire des propositions ou recommander des articulations. Le contenu et la forme d'un article relevent de la responsabilite de son ou ses auteurs, les editeurs devant veiller ä maintenir la conception d'ensemble, ä verifier que les textes soient comprehensibles et bien fondes. Precisons en outre que pour l'index des matieres, il est prevu un volume ä part. 4. Public vise par le LRL En concevant les huit volumes, les editeurs avaient en vue plusieurs groupes d'utilisateurs qu'ils chercheraient ä satisfaire par une mise en ceuvre systematique de l'histoire de la discipline et de l'etat de la recherche, par la description et la discussion des methodes, par la presentation cri6
tique des resultats et enfin, non moins important, par l'ouverture de nouvelles perspectives. Les premiers destinataires, evidemment, ce sont tous ceux qui, au niveau universitaire, enseignent les langues romanes, dirigent des «seminaires» ou bien ont besoin, pour leurs cours, de presentations claires et süres en ce qui concerne les approches de methode et de contenu. Sur les questions de genealogie, de typologie synchronique et de sociolinguistique, le dictionnaire encyclopedique leur offre des etudes de portee systematique, allant en partie au-delä du domaine directement concerne et donnant une presentation fiable des theories et methodes. Destinataires au meme titre, les etudiants en etudes romanes: les editeurs ont continuellement rappele aux auteurs qu'ils devaient rediger leur texte de maniere a le rendre comprehensible egalement ä de tels lecteurs et au moins partiellement utilisable pour des etudes individuelles. Ce souci explique egalement, en matiere de terminologie, la preference donnee aux termes de la langue cultivee generale. C'est precisement l'attention portee ä ces lecteurs etudiants qui a determine la relation «theorie - presentation des acquis», les editeurs partant de l'idee que la theorie ne devrait jamais etre un but en soi, mais devrait toujours rester orientee vers le domaine ä decrire. Cela ne signifie pas cependant que l'ouvrage soit marque par une certaine peur du contact avec l'approche theorique ou par un scepticisme ä l'egard de la mise en theorie; bien au contraire: les editeurs ont conscience que seule la connexion de concepts theoriques clairs d'une part et de resultats et faits releves et präsentes avec soin d'autre part permet une presentation adequate des questionnements linguistiques. Outre les enseignants et etudiants de linguistique romane, l'ouvrage s'adresse aussi aux chercheurs d'autres domaines des sciences humaines. Impossible de les citer tous ici; evoquons cependant, ä titre d'exemple, le specialiste en etudes litteraires, auquel l'ouvrage apporte maintes impulsions en bien des articles; l'historien, qu'interesseront d'emblee les contributions historico-linguistiques; le sociologue auquel beaucoup d'articles fourniront de precieuses indications; le theologien, l'ethnologue ou le juriste, qui pourront egalement consulter le LRL avec profit. Posons-le en principe; ä toutes les sciences sociales et humaines, qui voient dans la linguistique et specialement dans les etudes romanes une science d'appoint, le LRL pourrait rendre de grands services pour tel ou tel aspect particulier. Enfin, 1'accent mis ici sur les connexions fonctionnelles - histoire des cultures, science des lan-
gues et des cultures - interessera aussi certainement nombre de ceux qui estiment indispensable une recherche interdisciplinaire.
5. Genese du LRL Au cours de nombreux entretiens avec des collegues d'Allemagne föderale et d'autres pays, les editeurs ont pu constater qu'ailleurs aussi, il avait ete prevu des vues d'ensemble du meme type, mais que jamais, pour des raisons diverses, elles ne se sont realisees. L'invitation ä la cooperation pour le projet LRL est venue de M. Metzeltin, qui avait dejä, dans les annees 70, defriche le terrain pour un grand manuel d'etudes romanes; G. Holtus, de son cöte, ä peu pres ä la meme epoque, avait commence ä travailler a un ouvrage d'etudes romanes parallele au LGL, et Ch. Schmitt avait trace le plan d'un manuel traitant des langues nationales romanes d'aujourd'hui. C'est de la rencontre de ces trois projets qu'est nee l'idee d'un vaste dictionnaire de la linguistique romane, dont la conception globale a ete mise au point en 1982-1983 par les trois editeurs. La maison Max Niemeyer ayant accepte d'en assurer la publication, les premiers contrats ont pu etre expedies aux auteurs en 1984. Les premiers articles sont parvenus aux editeurs en 1985. Depuis, il a fallu bien sür donner, redonner aux auteurs l'occasion d'integrer dans leurs articles de nouveaux developpements et une information ä jour. II va de soi neanmoins qu'au cours de la phase d'impression de chaque volume, il a fallu se soumettre ä bien des compromis et qu'il n'a pas ete possible, dans tous les cas, de tenir compte apres coup des toutes dernieres publications. Les editeurs ont eu de nombreux entretiens avec des collegues d'Allemagne federate et d'ailleurs, se traduisant par de nombreuses suggestions ou propositions concretes. Parmi les diverses ameliorations proposees, il n'est pas possible d'enumerer en detail lesquelles ont ete retenues ou ä quel endroit; les editeurs n'en remercient pas moins cordialement toutes celles et tous ceux qui se sont exprimes, oralement ou
par ecrit, sur la conception du LRL ou sur des ameliorations possibles. Nous tenons ä nommer ci-dessous par ordre alphabetique quelques correspondants et conseillers qui se sont particulierement distingues par leur engagement pour cette ceuvre: Hans Peter Althaus (Trier), Kurt Baldinger (Heidelberg), German Colon (Basel), Manlio Cortelazzo (Padova), Michele A. Cortelazzo (Padova), Hans-Martin Gauger (Freiburg), Hans Goebl (Salzburg), Klaus Heitmann (Heidelberg), Johannes Kramer (Siegen), Helmut Lüdtke (Kiel), Robert Martin (Paris), Bodo Müller (Heidelberg), £arko Muljacic (Berlin), Max Pfister (Saarbrücken), Aurelio Roncaglia (Roma), Jürgen Schmidt-Radefeldt (Kiel), WolfDieter Stempel (München), Georges Straka (Strasbourg), Peter Wunderli (Düsseldorf), Alberto Zamboni (Padova). Nous devons un grand merci ä la Deutsche Forschungsgemeinschaft pour les moyens financiers qu'elle a mis ä notre disposition; que soit aussi remercie la VG Wort de son aide financiere destinee ä l'impression du tome IV. Divers auteurs ont pu beneficier de l'aide de differentes fondations nationales. La preparation des manuscrits pour rimprimerie et le travail general de redaction n'auraient pu avoir lieu sans le travail competent et efficace de notre collegue Wolfgang Schweickard et l'aide des collaboratrices et collaborateurs scientifiques, des assistantes et assistants et des secretaires de Bonn (Nicola Inhoffen, Inge Strack, Susanne Tempelmann, Sabine Tholen, Regine Würstle, Mme E. Schroers), Heidelberg, Paderborn, Treves (Ursula FlemmingPütz, Heidi Gruber, Dr. Robert Gueho, Brigitte Konrad, Dr. Ute Nikolay, Dr. Ute önnerfors, Alba Pilloni, Elisabeth Scheuer, Dr. Ignazio Toscani) et Vienne (Astrid Hönigsperger, Lore Thir). Les editeurs sont specialement reconnaissants ä Monsieur Harsch-Niemeyer (Tübingen) pour la grande confiance et l'interet bienveillant qui ont accompagne et soutenu la publication de cette oeuvre. Mars 1990
Günter Holtus (Treves) Michael Metzeltin (Vienne) Christian Schmitt (Bonn)
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Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) Band/Volume V,1
Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) Herausgegeben von / Edite par Günter Holtus · Michael Metzeltin · Christian Schmitt
Band/Volume V,1 Französisch Le frangais
Max Niemeyer Verlag Tübingen 1990
CIP-Titelaufnahme der Deutschen Bibliothek Lexikon der Romanistischen Linguistik: (LRL) Niemeyer. Literaturangaben ISBN 3 - 4 8 4 - 5 0 2 3 5 - 5 (Bd. 5.1) NE: Holtus, Günter [Hrsg.]; LRL
/ hrsg. von Günter Holtus ... - Tübingen :
Bd. 5 Französisch, Okzitanisch, Katalanisch. 1. Die einzelnen romanischen Sprachen von der Renaissance bis zur Gegenwart: Französisch. - 1990 ISBN 3 - 4 8 4 - 5 0 2 5 0 - 9 (Gesamtwerk) © Max Niemeyer Verlag Tübingen 1990 Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany. Satz und Druck: Allgäuer Zeitungsverlag GmbH, Kempten. Einband: Heinr. Koch, Tübingen
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Inhaltsverzeichnis / Table des matieres Einleitung / Introduction Siglen / Sigles Abkürzungen / Abreviations Sprachgebiete / Les aires iinguistiques
VII XV XXIII
Die einzelnen romanischen Sprachen und Sprachgebiete von der Renaissance bis zur Gegenwart / Les diffärentes langues romanes et leurs rägions d'implantation de la Renaissance ä nos jours Französisch / Le frangais 293. Phonetik und Phonemik / Phonetique et phonematique Georges Straka 294. Intonationsforschung und Prosodie / Intonation et prosodie Peter Wunderli 295. Graphetik und Graphemik / Graphetique et graphemique Nina Catach 296. Flexionslehre / Flexion Klaus Hunnius 297. Wortbildungslehre / Formation des mots Wiecher Zwanenburg 298. Partikelforschung / Particules et modalite Klaus Hölker 299. Phraseologie / Phraseologie Johannes Thiele 300. Lexikologie und Semantik / Lexicologie et semantique Peter Wunderli 301. Morphosyntax / Morphosyntaxe Q. I. M. Mok 302. Syntax / Syntaxe Hartmut Kleineidam ( | ) 303. Textlinguistik / Linguistique textuelle Lita Lundquist 304. Stilistik / Stylistique Günter Holtus 305. Textsorten / Typologie textuelle Michael Metzeltin 306. Pragmalinguistik / Pragmatique linguistique Herman Parret 307. Gesprochene Sprache und geschriebene Sprache / Langue parlee et langue icrite Bodo Müller 308. Sprache und Massenmedien / Langue et mass media Suzanne Allaire
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34
46 59
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94 112 125 144 154 167
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309. Soziolinguistik / Sociolinguistique a) Die französische Schule der Soziolinguistik / Lecole franpaise de sociolinguistique Bernard Gardin b) Die Soziolinguistik des Französischen / La sociolinguistique du franfais Günter Holtus 310. Sprache und Generationen / Langue et generations Klaus Zimmermann 311. Sprache und Geschlechter / Langue et sexes Christine Bierbach/Beate Ellrich 312. Fachsprachen / Langues de specialite Wolfgang Pöckl 313. Sondersprachen / Jargons Christian Schmitt 314. Diglossie und Polyglossie / Diglossie et polyglossie Georges Lüdi 315. Sprachnormierung und Standardsprache / Norme et standard Otto Winkelmann 316. Sprache und Gesetzgebung / Legislation linguistique a) Frankreich / France Christian Schmitt b) Frankophonie / Francophonie Christian Schmitt 317. Sprachbewertung / Evaluation de la langue Pierre Lerat 318. Sprache und Literatur / Langue et litterature Günter Holtus 319. Externe Sprachgeschichte / Histoire externe de la langue Daniel Droixhe/Thierry Dutilleul . 320. Geschichte der Verschriftung / Langue et icriture Christiane Beinke/Waltraud Rogge . 321. Interne Sprachgeschichte und Entwicklungstendenzen / Histoire interne de la langue Marc Wilmet 322. Etymologie und Geschichte des Wortschatzes / Etymologie et histoire du lexique a) Etymologie / Etymologie Gilles Roques b) Geschichte des Wortschatzes / Histoire du lexique Günter Holtus
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VI 323. Anthroponomastik / Anthroponymie a) Frankreich / France Marie-Therese Morlet b) Belgien / Belgique Jean Germain/Jean-Marie Pierret c) Schweiz / Suisse Wulf Müller 324. Toponomastik / Toponymie a) Frankreich / France Marie-Therese Morlet b) Belgien / Belgique Jean Germain/Jean-Marie Pierret c) Schweiz / Suisse Wulf Müller 325. Gliederung der Sprachräume / Les aires linguistiques Günter Holtus 326. Areallinguistik I. Nördliche Dialekte / Les aires linguistiques 1. Dialectes du Nord a) Wallonie / Wallonie Jean Germain/Jean-Marie Pierret b) Pikardie / Picardie Fernand Carton 327. Areallinguistik II. Westliche Dialekte / Les aires linguistiques II. Dialectes de l'Ouest Brigitte Horiot 328. Areallinguistik III. Zentrale Dialekte / Les aires linguistiques III. Dialectes du Centre Pierrette Dubuisson/Marie-Rose Simoni-Aurembou 329. Areallinguistik IV. Östliche Dialekte / Les aires linguistiques IV. Dialectes de l'Est Gerard Taverdet 330. Frankoprovenzalisch / Francoprovenfal Jean-Baptiste Martin 331. Frankophonie I. Der Begriff der Frankophonie / Francophonie I. Le concept de francophonie Christian Schmitt 332. Frankophonie II. Regionale Varianten des Französischen in Europa I. Frankreich / Francophonie II. Varietes regionales du frartfais en Europe I. France Gerard Taverdet
529 538 544
549 557 563
571
595 605
615
637
654 671
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333. Frankophonie III. Regionale Varianten des Französischen in Europa II./ Francophonie III. Varietes regionales dufrangais en Europe II a) Belgien / Belgique Christian Schmitt b) Luxemburg / Luxembourg Christian Schmitt c) Schweiz / Suisse Christian Schmitt d) Aostatal / Vallee d'Aoste Nicola Inhoffen e) Anglonormannische Inseln / lies Anglo-normandes Regine Würstle 334. Frankophonie IV. Regionale Varianten des Französischen außerhalb Europas I./ Francophonie IV. Varietis regionales du franfais hors de ΓEurope I a) Kanada / Canada Annegret Bollee b) Vereinigte Staaten und Karibik / Etats-Unis et Caraibes Annegret Bollee 335. Frankophonie V. Regionale Varianten des Französischen außerhalb Europas II./ Francophonie V. Varietes regionales du franfais hors de ΓEurope II a) Afrika / Afrique Suzanne Lafage b) Asien, Indischer Ozean und Pazifik / Asie, ocean Indien et ocean Paciflque Isolde Burr 336. Periodisierung / Periodisation Gabriele Eckert 337. Varietätenlinguistik des Französischen / Linguistique des varietes Helga Prüßmann-Zemper . . . . 338. Grammatikographie / Grammaticographie Pierre Swiggers 339. Lexikographie / Lexicographie Bernard Quemada
717 723 726 733 737
740
754
767
788 816 830 843 869
VII
Siglen/Sigles ABDO Ac ACCT ACILFR/ACILPR: ACILPR X A C I L F R XI A C I L F R XII A C I L F R XIV ACILPR XVII
AEF AELIA AF AFLBrazzaville AFLT AFNOR Africa AGI AL AIMAV ALA ALAL ALB ALBRAM ALCat ALCB ALCe ALE ALEIC ALF ALFC ALG
ALH ALHung ALIFO
ALittHung ALJA
ALLG
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VIII ALLoc ALLor ALLR ALLy
ALMA ALMC ALN ALO
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AM Amiras AnnlEO AnnNorm Anthropos AOR ApplLing ASNS ASOL AUC AUDECAM AUMLA AUNeuchätel AUPELF AUTMirail Ανβης BARBL BARLLF BCAD BCTD BDC BDLC BdM BDR BDW BECh BF BFLMulhouse BFLS BHR
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IX BIFCh BILE BIPG BiWartburg BN BOFCAN Bogawus BPH BRABLB BRAE BREF BRPH BSAHO BSEI BSL(P) BS(L)W BulletinCILA
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CahLing CAIEF CCE CEO CEP CEPic CFS CIDO CIFM CILF CILL CIRB CISO CLAD CLex CLF CLS CLTA CNRS CODOFIL Communications CONFEMEN Contrastes CRDP CREDIF Criterion CSDI CSIC CTL CUP CMF
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DAO DBa
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χ DEC DECLC DFC DFQ
DG DGLC DHLE Diagonales Dialect Dialectiques Dialekt Dicenda Dire DLC DLF DNLF DNS DOM DRLAV DS DU DW EA EC EG EL ELA ELH
ELLC ELUA EMVW ER EUC Europe Fachsprache/Fsp FEW
FIPF FM FoLi FR FRANTERM FrM FrRev FS FU
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IDERIC IEO IF IFA IFAN IJSL ILA INALF InfScSoc INRP IRAF IRAL IREC IStatSH ITL
JEP JHI JO JoP JPNP JSav JSI JSOc JUD
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XII Lemouzi Lendemains Lengas LeS LeSt Lexique Lexis LFr LiLi LingComput Lingua Linguistics Linguistique LINX LiS/LS LM LP LSp(r) LuD Μ MedRom MeL Meta MLad MLing MLJ MLR Mots MSAP MSLP MSpr Naamkunde NALF Nationalia ΝΕΑ Neophilologus NeusprM NM NRO NS NTS OBST OFCAN OFP OFPED OLF Onoma
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R Randa RAE RBPh
Romania. Revue consacree a l'Etude des Langues et des Litteratures Romanes. Paris Randa. Barcelona Real Academia Espanola. Madrid Revue Beige de Philologie et d'Histoire/Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis. Bruxelles La Revue des deux Mondes. Paris Revue des Etudes anciennes. Bordeaux Revue des £tudes Ethnographiques et Sociologiques. Paris Reperes. Annales de l'lnstitut d'Estudis Occitans. Toulouse Revista Espanola de Lingüistica. Örgano de la Sociedad Espanola de Lingüistica. Madrid Revue Celtique. Paris Meyer-Lübke, Wilhelm, Romanisches etymologisches Wörterbuch. Heidelberg, Ί935 Romanische Forschungen. Vierteljahresschrift für romanische Sprachen und Literaturen. Erlangen/Frankfurt am Main Revista de Filologia Espanola. Madrid Revista de Filologia Romänica. Madrid Romanica Gandensia. Gent Revista General de Legislaciön y Jurisprudencia. Madrid Revue Hispanique. Paris/New York Revue Internationale d'Onomastique. Paris Romanistisches Jahrbuch. Hamburg/Berlin/New York Revue des Langues Romanes. Montpellier Revista de Llengua i Dret. Barcelona Revue de Linguistique Romane. Paris/Lyon Revue du Nord. Revue historique. Lille Romantisme. Revue du dix-neuvieme siecle. Paris Revista Portuguese de Filologia. Coimbra Revue des patois galloromans. Paris Romance Philology. Berkeley/Los Angeles Revue de Phonetique. Paris The Romanic Review. New York Revue Roumaine de Linguistique. Bucarest Revue Romane. Kebenhavn Romanische Studien. Straßburg Revue de Synthese. Paris Revue de Synthese historique. Paris
RdM REA REES Reperes REspL RevCelt REW RF RFE RFR RG RGLJ RH RIO RJb RLaR RLD RLiR RNord Romantisme RPF RPGR RPh RPhon RR RRL RRo RSt RSynth RSynthHist SATF SCL SDP SELAF Semasia Semantikos Semiotica SEO SFR SL
Societe des anciens textes fran^ais. Paris Studii $i Cercetäri Lingvistice. Bucurejti Societe de Diabetologie Picarde. Arras Societe d'fitudes linguistiques et anthropologiques de France. Paris Semasia. Beiträge zur germanisch-romanischen Sprachforschung. Amsterdam Semantikos. Paris Semiotica. Journal of the International Association for Semiotic Studies. Berlin/New York/ Amsterdam Societat d'Estudis Occitans. Toulouse Studi di Filologia Romanza. Roma Studia lingüistica. Revue de linguistique generale et comparee. Lund
XIV SLLW SLP SLR Sociolinguistica SPFC SpH SR SRP StL StN StPhil SVEC
Societe de langue et litterature wallonnes. Liege Societe de Linguistique Picarde. Amiens Societe de Linguistique Romane. Strasbourg Sociolinguistica. Jahrbuch für europäische Soziolinguistik. Tübingen Societe du Parier franfais au Canada. Quebec Sprachwissenschaft. Heidelberg Studi Romanzi. Roma Studia Romanica Posnaniensia. Poznan Studium Linguistik. Königstein (Taunus) Studia Neophilologica. Α Journal of Germanic and Romanic Philology. Uppsala Studies in Philology. University of North Carolina. Chapel Hill Studies on Voltaire and the Eighteenth Century. Oxford
TCLP Text
TraLiPhi TraLiQ TRANEL TSC
Travaux du cercle linguistique de Prague. Prague Text. An Interdisciplinary Journal for the Study of Discourse. Berlin/New York/Amsterdam Thesaurus. Boletin del Institute Caro y Cuervo. Bogota Travaux de l'Institut de Phonetique d'Aix. Aix-en-Provence Travaux de l'Institut de Phonetique de Strasbourg. Strasbourg Tresor de la langue franiaise. Dictionnaire de la langue du XIX e et du XXC s. (1789-1960), publie sous la direction de Paul Imbs (vol. 1 - 7 ) et de Bernard Quemada (vol. 8-)· Paris, 1971Travaux de Linguistique. Universite de Gand. Gent Les Temps Modernes. Paris Territoire(s) d'outre-mer Topoi. Dordrecht Transactions of the Philological Society. London Travaux de Linguistique et de Litterature, publies par le Centre de Philologie et de Litteratures romanes de l'Universite de Strasbourg. Strasbourg Travaux de Linguistique et de Philologie. Strasbourg/Nancy Travaux de linguistique quebecoise. Quebec Travaux Neuchätelois de Linguistique. Neuchätel Treballs de Sociolingüistica Catalana. Valencia
UTET
Unione Tipografico-Editrice Torinese. Torino
Verba VGOS VJaz VL VR VWGÖ
Verba. Anuario Galego de Filoloxia. Santiago de Compostela Phal, Andre, Vocabulaire General d'Orientation Scientifique. Paris, 1971 Voprosy Jazykoznanija. Moskva Vie et Langage. Paris Vox Romanica. Annales Helvetici explorandis Unguis Romanicis destinati. Zürich/Bern Verband der Wissenschaftlichen Gesellschaften Österreichs. Wien
Word WZUH
Word. Journal of the International Linguistic Association. New York Wissenschaftliche Zeitschrift der Martin-Luther-Universität. Halle-Wittenberg
ZDL ZF ZfSL ZfVS ZLL ZnfSL ZPSK
Zeitschrift für Dialektologie und Linguistik. Wiesbaden Zielsprache Französisch. München Zeitschrift für französische Sprache und Literatur. Oppeln/Jena/Leipzig/Wiesbaden Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung. Göttingen Zeitschrift für Literaturwissenschaft und Linguistik: LiLi. Beiheft. Frankfurt am Main Zeitschrift für neufranzösische Sprache und Literatur. Leipzig Zeitschrift für Phonetik, Sprachwissenschaft und Kommunikationsforschung. Berlin (DDR) Zeitschrift für romanische Philologie. Halle/Tübingen
ThBICC TIPA TIPS TLF
TLGand TMod TOM Topoi TPhS TraLiLi
ZrP
XV
Abkürzungen!Abrenations 1.1. Latein/Latin a. abl. adj. adv. an. anon. ap.
-
anno ablativus adiectivum adverbium anno anonymus apud
ca. cf.
- circa - confer
ead. ed. edd. e.g. etc. ex.
-
f. fasc. fig-
- (nomen/substantivum) femininum/folia - fasciculum - figura
ib. id. i.e. iid. inf.
-
lib. loc. cit.
- liber - loco citato
m.
- (nomen/substantivum) masculinum
n. n.s.
- nomen/nota - nova series
op. cit.
- opus citatum
P· part. part. perf. part. perf. pass.
-
eadem edidit ediderunt exempli gratia et cetera exoriente
ibidem idem id est iidem inferior
pers. pi. pp.
pagina participium participium perfectum participium perfectum passivum - persona - pluralis - paginae
s. s.a. sc./scil. s.e. s.l. s.n. ss. s.v.
-
tit.
- titulus
v. abs. v. intr.
- verbum absolutum - verbum intransitivum
sequens sine anno scilicet sine editore sine loco sub nomine sequentes sub voce
vol. v.refl. vs. v.tr.
-
volumen/volumina verbum reflexivum versus verbum transitivum
Abl. acad. Add. Adj. Adv. afrz. Ag. ahd. ai. ait. akat. Akk. alat. alban. alem./alemann. allg. am. amp. anfrk. Anm. aoeng. aokz. apav. apg./aport. aprov. arab. arag. armen. arom. Art. arum. asard. asp./aspan. ast./astur. asurs. aueng. Aufl. Ausg. austr. av./avest. aztek.
-
Ablativ acadisch Addenda Adjektiv Adverb altfranzösisch Ausgabe althochdeutsch altindisch altitalienisch altkatalanisch Akkusativ altlateinisch albanisch alemannisch allgemein amerikanisch ampezzanisch altniederfränkisch Anmerkung altoberengadinisch altokzitanisch altpavesisch altportugiesisch altprovenzalisch arabisch aragonesisch armenisch aromunisch Artikel altrumänisch altsardisch altspanisch asturisch altsurselvisch altunterengadinisch Auflage Ausgabe australisch avestisch aztekisch
b. bad. bair. balear. bask. Bed. berg. bes. best. bet. biling. Bl. bret. brit.
-
bei badiotisch bairisch balearisch baskisch Bedeutung bergellisch besonders bestimmt betont bilingual Blatt bretonisch britisch
1.2. Deutsch/Allemand
XVI brm. bspw. biindn. bulg. bzgl. bzw.
-
bündnerromanisch beispielsweise bündnerisch bulgarisch bezüglich beziehungsweise
camp. christ.
- campidanesisch - christlich
dakorum. Dat. desgl. Det. Determ. d.h. d.i. Dial. dial. Dim. dt.
-
ehem. EN eng./engad. engl. enneb./enneberg. erbw. erw. etym. europ. evtl.
- ehemalig/ehemals -
Eigenname engadinisch englisch ennebergisch erbwörtlich erweitert etymologisch europäisch eventuell
falisk. fam. fass. fem. FN fod. fränk./frk. fr.-it. fr.-prov. frz. Fut.
-
faliskisch familiär fassanisch feminin Familienname fodomesisch fränkisch franko-italienisch franko-provenzalisch französisch Futur
gad./gadert. gal. gall. gallorom. G.D. gel. gen. germ. gest. ggf· got. griech. gröd.
-
gadertalisch galegisch/galicisch gallisch galloromanisch Genitiv-Dativ gelehrt genannt germanisch gestorben gegebenenfalls gotisch griechisch grödnerisch
halbgel. heth. hist. hrsg.
-
halbgelehrt hethitisch historisch herausgegeben
i. a. idg.
- im allgemeinen - indogermanisch
dakorumänisch Dativ desgleichen Determinans Determinierung das heißt das ist Dialekt dialektal Diminutiv deutsch
i.e. S. ikores. illyr. Imp./Imperat. Impf. impf, incl./inkl. Ind. Inf. interrom. intervok. intr. inv. ir. isch. Iss. istrorum. it./ital. iter. i.w.S.
-
im engeren Sinne ikoresisch illyrisch Imperativ Imperfekt imperfektiv inclusive/inklusive Indikativ Infinitiv interromanisch intervokalisch intransitiv invariabel irisch ischitanisch Inschriften istrorumänisch italienisch iterativ im weiteren Sinne
Jh.
- Jahrhundert, -s
kamp. Kap. kast. kat. kath. kelt. kit. koll. Kond. Konj. Konjug. Kons. kroat. kslav. kymr.
-
kampanisch Kapitel kastilisch katalanisch katholisch keltisch klassisch lateinisch kollektiv Konditional Konjunktiv Konjugation Konsonant kroatisch kirchenslavisch kymrisch
lad. langob. lat./lt. lautl. leon. light. log. lomb.
-
ladinisch langobardisch lateinisch lautlich leonesisch ligurisch literarisch logudoresisch lombardisch
MA ma. mar. maram. mask. mazed. m. Ε. megl./meglenorum. mex. mfrz. mgriech. mhd. mlat./mlt. mold, mundartl. munt. m.W.
-
Mittelalter mittelalterlich marebbanisch (ennebergisch) Dialekt des Maramure? maskulin mazedonisch meines Erachtens meglenorumänisch mexikanisch mittelfranzösisch mittelgriechisch mittelhochdeutsch mittellateinisch moldauisch mundartlich muntenisch meines Wissens
XVII nav. n. Chr. neap. η. F. nfrz. ngriech. N(N) nördl. Nom. nonsb. Nr.
-
navarrisch/navarresisch nach Christus neapolitanisch neue Folge neufranzösisch neugriechisch Name(n) nördlich Nominativ nonsbergisch Nummer
o.a. o.ä. obit. obw. Oeng. oeng. österr. östl. o.g. okz. ON osk.
-
oben angegeben/oder andere oder ähnliche oberitalienisch obwaldisch Oberengadin oberengadinisch österreichisch östlich oben genannt okzitanisch Ortsname oskisch
P(P) palat. panrom. Part. Perf. perf. periphr. Pers. pg./port. phil. phonet. phonol. phryg. piem. PI. Plqpf. PN poln. pop. PP Präp. Präs. Pron. protorom. Prov. prov.
-
Punkt(e) palatal panromanisch Partizip Perfekt perfektiv periphrastisch Person/Personalportugiesisch philologisch/philosophisch phonetisch phonologisch phrygisch piemontesisch Plural Plusquamperfekt Personenname polnisch populärsprachlich Partizip Perfekt Präposition Präsens Pronomen protoromanisch Provinz provenzalisch
• • • •
queb.
• quebec(k)isch
rät. red. rel. resp. rev. Rez. röm. rom. rtr. rum. russ.
• • • -
rätisch redigiert relativ respektive revidiert Rezension römisch romanisch rätoromanisch rumänisch russisch
S. s. s.a. sächs. Sanskr. sard. Schweiz. semant. sev. Sgsiebb. slav. s.o. sog. sp./span. spez. st. gallisch sth. stl. s.u. Subst. südit. südl. surm. Surs, surs. Suts. suts. Synon. synth.
Seite siehe siehe auch sächsisch • Sanskrit sardisch • schweizerisch semantisch • sevillanisch Singular siebenbürgisch slavisch • siehe oben sogenannt spanisch speziell/spezifisch sanktgallisch stimmhaft • stimmlos siehe unten Substantiv süditalienisch südlich surmeirisch Surselva surselvisch Sutselva sutselvisch Synonym synthetisch
tahit. tir. tochar. topon. tosk. tr. transsilv./transsylv. trient. tschech. türk.
- tahitisch tirolisch tocharisch toponomastisch/toponymisch toskanisch • transitiv transsilvanisch/ transsylvanisch trientinisch tschechisch türkisch
u.a. u.a. u.a.m. u.a.m. u.dgl. Übers. übers. ü.d.M. Ueng. ueng. umbr. unbest. ung. u.ö. urk. urspr. usw. u.U. u.v.a. u.v. a.m. u. v. m.
• und andere/unter anderem • und ähnliche und ähnliche mehr und andere mehr und dergleichen • Übersetzung übersetzt • über dem Meeresspiegel Unterengadin - unterengadinisch umbrisch - unbestimmt • ungarisch • und öfter urkundlich - ursprünglich und so weiter - unter Umständen - und viele andere • und viele andere mehr und viele mehr
XVIII v.a. val./valenz. v.Chr. venet. veralt. Verf. vgl. vietn. vlat. VM v.Vf.
-
weibl. wiss.
- weiblich - wissenschaftlich
Z. z.B. zigeun. zit. zlad. z.T. z.Zt.
-
vor allem valenzianisch vor Christus venetisch veraltet Verfasser vergleiche vietnamesisch vulgärlateinisch Val Müstair (Münstertal) vom Verfasser
Zeile zum Beispiel zigeunerisch zitiert zentralladinisch zum Teil zur Zeit
1.3. Französisch/iranpais a. acc. adj. all. alsac. am. anc. angl. apr. arch. aroum. arr. art. atl. augm. aux. av. av. J.-C.
-
ancien accusatif adjectif allemand alsacien americain ancien anglais apres archaique aroumain arrondissement article atlantique augmente auxiliaire avant avant Jesus-Christ
belg. bret. bulg.
- belge/belgicisme - breton - bulgare
c. cat. cast. celt. champ. chap. cit. coll. comment. comp. cons. corresp. cour. cp. cr. c.r. cult.
-
carte Catalan castillan celtique champenois chapitre cite collectif commentaire comparez/compose consonne correspondant courant comparez Creole compte rendu cultive
dacoroum. d'apr. dat. def. der. dial. dir. dv.
-
dacoroumain d'apres datif defini/definition derive/derivation dialecte/dialectal direction/dirige devient/devenu
e. a. eccl. ed. esp. ex.
-
entre autres ecclesiastique edite/edition/editeur(s) espagnol exemple
fam. fem. fig. fr. frpr.
-
familier feminin figure fran9ais francoprovenfal
gasc. gaul. gaum. gen. gen. part. gent. germ. gr.
-
gascon gaulois gaumois genitif genitif partitif gentile germanique grec
hongr.
- hongrois
impers. impr. ind. indef. inf. intern. intervoc. intr. istr. istroroum. it./ital. iter.
-
impersonnel imprime/imprimerie indicatif indefini infmitif international intervocalique intransitif istroroman istroroumain italien iteratif
langued. lat. litt. lieg. lorr.
-
languedocien latin litteraire/litteralement liegeois lorrain
mar. masc. mediev. megl. merid. mold. morph.
-
maritime masculin medieval meglenoroumain meridional moldave morpheme
n. nam. neerl. ngr. n° nom. norm.
-
neutre/nom namurois neerlandais nouveau grec numero nominatif normand
XIX norv. nouv. n.pr.
- norvegien - nouveau, nouvelle - nom propre
occ./occit. occid.
- occitan - occidental
palat. par ex./p. e x part. part, passe/p. p. part. pres. pers. pic. pi. polon. ponct. pond. POPport. poss. pref. prep. pres. pron. prov. pt(s). publ.
-
palatal/palatalise parexemple participe participe passe participe present personne/personnel picard pluriel polonais ponctuation pondicheryen populaire portugais possessif preface preposition present pronom proven^al point(s) publie
qc. qn./qqn. qual. quant.
-
quelque chose quelqu'un qualificatif quantificatif
reed. refl. reg. reimpr. resp. rom. roum. roussill.
-
reedite/reedition reflechi regional reimprime/reimpression respectivement romain roumain roussillonnais
s. s.d. sg· si. SR st(e). subj. subst. suff. suiv. suppl.
-
siecle sans date singulier slave Suisse Romande saint(e) subjonctif substantif suffixe suivant supplement
t. tir. topon. tp trad. triv.
-
tome tirage toponyme transformation passive traduction trivial
v.
- verbe/ (devant une date:) vers/voir - Variante - vieux haut allemand
var. v.h.a.
voc. vocal. v. si. vulg.
-
vocatif vocalique vieux slave vulgaire
w./wall. w.-lorr. w.-pic.
- wallon - wallon-lorrain - wallon-picard
1.4. Italienisch/Λα/ίαΜο a. a. a. ted. AA. VV. abl. abr. a.C. acc. ad es. adriat. afferm. agg· agord. agrig. alb./alban. alp. amm. amp. ant. aquil. ar. arc. art. astur. ates. aus. avell. aw.
-
antico antico alto tedesco autori vari ablativo abruzzese avanti Cristo accusativo ad esempio adriatico affermativo aggettivo agordino agrigentino albanese alpino amministrativo ampezzano antico aquilano arabo arcaico articolo asturiano atesino ausiliare avellinese avverbio
bad. bellun. berg. biz. bol. bresc.
-
badiotto bellunese bergamasco bizantino bolognese bresciano
cador. cal. camp. campid. cap. capodistr. castell. castigl. cat. catan. centr. chiogg. cit. citt.
-
cl. clit. cod. cogn. comel.
-
cadorino calabrese campano/campidanese campidanese capitolo capodistriano castellinaldese castigliano catalano catanese centrale chioggiotto citato/citazione cittanovese (Cittanova d'Istria) classico clitico codice cognome comeliano
XX compl. cond. coniug. cong. cons. cremon. cr. cronolog.
-
complemento condizionale coniugazione congiuntivo consonante cremonese croato cronologico
dalm. dat. d. C. decl. def. dent. deriv. desin. determ. dial. dign. dim. dir. dispr. docum. dolom.
-
dalmata/dalmatico dativo dopo Crista declinazione definito/deflnizione dentale derivato/derivazione desinenza determinativo dialetto/dialettale dignanese diminutivo diretto/diritto dispregiativo documento dolomitico
ebr. ecc. ed. emil. engad. enn. es. ess. etr.
-
ebraico eccetera editore/edizione emiliano engadinese ennese esempio esempi etrusco
f./femm. fas. fass. feltr. ferr. fident. fig. fior. fod. fr. franc. friul. frprov. fut.
-
femminile fasanese fassano feltrino ferrarese fidentino figura fiorentino fodomo (livinallonghese) francese francone friulano francoprovenzale futuro
gall. galles. gard. gen. genov. germ. got. gr. grad. grigion.
-
gallico gallesanese gardenese genitivo genovese germanico gotico greco gradese grigionese
ie. illir. imperat. imperf./impf.
-
indoeuropeo illirico imperativo imperfetto
impers. ind. ind. a. indeterm. indeur. indir. inf. ingl. interrog. intr. invar. irl. is. isch. istr. it. iter. lab. lad. lat. lett. lig. livinal. loc. log. lomb. longob. lue. lucch.
-
impersonale indicativo indiano antico indeterminativo indeuropeo indiretto infinito inglese interrogativo intransitivo invariabile irlandese isolano (Isola d'Istria) ischitano istrioto/istroromanzo italiano iterativo
- labiodentale ladino - latino - letterario/letteralmente - ligure - livinallonghese - locativo - logudorese - lombardo - longobardo - lucano - lucchese
-
m./masch. maiorch. mant. marebb. m. a. ted. mediev. mer./merid. messin. metaf. mil. mod. moden. moen. molis. ms. mugl. mun.
-
maschile maiorchiusano mantovano marebbano medio alto tedesco medievale meridionale messinese metafonia/metafonico milanese moderno modenese moenese molisano manoscritto muglisano municipale
n. nap. niss. nn. nom. n. s. nuor.
-
nota/numero napoletano nisseno note/numeri nominativo nuova serie nuorese
obi. occ. occit. occl. ogg. oland. oltrech. or.
- obliquo - occidentale - occitanico - occlusivo - oggetto — olandese - oltrechiusano - Orientale
XXI ostr. otrant.
- ostruente - otrantino
Ρ· pad. palat. palerm. Par. parm. part. part. pass. part. pres. pass, pross. pass. rem. pav. per es./p. es. perf. pers. piac. piem. pir. piuccheperf. pi. pol. port. posch. poss. pp. pref. prep. pres. pron. prov.
-
qc.
- qualche cosa/qualcosa
ragus. ravenn. reg. regg. rifl. rimin. risp. rist. rist. anast. rom. romagn. roman. rovign. rum. rust.
- ragusano/raguseo - ravennese - regionale - reggiano - riflessivo - riminese - rispettivamente - ristampa - ristampa anastatica — romano/romeno - romagnolo - romanesco - rovignese - rumeno - rustico
s. a. salent. sanmarin. s. c. s.d. s.e. sec. secc. serb. sg· sic. sign. sim. simm. siss.
-
pagina/punto padovano palatale palermitano Paradiso parmigiano/parmense participio participio passato participio presente passato prossimo passato remoto pavese per esempio perfetto persona piacentino piemontese piranese piuccheperfetto plurale polesano/polese portoghese poschiavino possessivo pagine/punti prefisso preposizione presente pronome provenzale/provincia
senza anno salentino sanmarinese sillaba chiusa senza data senza editore secolo secoli serbocroato singolare siciliano significato simile simili sissanese
s.l. si. slov. sogg. sost. spagn. spec. suff. sved.
-
senza luogo/sillaba libera slavo sloveno soggetto sostantivo spagnolo specialmente sufilsso svedese
tav. taw. ted. tergest. tic. tit. topon. tor. tosc. a. tr. trad. trapan. trent. trev./trevig. triest.
-
tavola tavole tedesco tergestino ticinese titolo toponimo/toponomastico torinese toscano antico transitivo traduzione trapanese trentino trevigiano triestino
ungher.
- ungherese
v. vail. valmagg. valsug. valtell. vegl. ven. venez. ver. vie. VM voc. volg.
-
zold.
- zoldano
vedi vallese (Valle d'Istria) valmaggese valsuganotto valtellinese vegliot(t)o veneto veneziano Veronese vicentino Val Monastero/Val Miistair vocale volgare
1.5. Rumänisch/Roumain - aroman
arom. ban.
- bänäfean
cri$.
- Crimean
de ex.
- de exemplu
ed. ex.
- edijie - exemplu
maram. megl. mold. munt.
-
P-
- punct
ser. supl.
- serie - supliment
maramurejeari meglenoromän moldovean muntean
XXII 1.6. SpanischjEspanol a. C./a. J.C. adj. alguer. anat. anim. ant. är. arag.
-
antes de Jesucristo adjetivo algueres anatomico animado anticuado/antiguo ärabe aragones
bot.
- botänico
cap. caps. cast. cat. cläs./cl. cols. conjug. cons.
-
capitulo capitulos castellano Catalan cläsico columnas conjugation consonante
d.C./d. J.C. desin. det. dicc.
-
despues de Jesucristo desinencia determinante diccionario
ed. eds. ej· ejs. esp. espec.
-
edition/editor ediciones ejemplo ejemplos espanol especialmente
f./fem. fam. fig· fr.
- femenino - familiar figura/figurado - frances
gall. geog. geol. got. gr·
-
h.
- hasta
gallego geografico geolögico götico griego
m./masc. mall. mod.
- masculino - mallorquin - moderno
η. mim. nüms./n° s
- nota/numero - nümero - nvimeros
occ. or.
- Occidental - oriental
Ρ· pägs. p.ej./porej. perf. pers. pl. port. prep. pres. pret. pron. prov.
-
quim.
- quimico
reimpr. rel.
- recension - reimpresiön - relativo
sept. sev. sg· subj. suf. supl. sust.
-
Ud. v. val. vulg. VV.AA. xir.
imp./imperat. imperf. impr. ind.
lat. leon. lerid. libr.
imperativo imperfecta imprenta/impresiön indicativo
- latin • leones leridano/leridense libreria
pagina paginas porejemplo perfecta persona plural portugues preposition presente preterito pronombre provincia
siglo(s) septentrional sevillano Singular subjuntivo sufijo suplemento sustantivo Usted
-
vease valenciano vulgar varios autores xiriga
1.7. Portugiesisch/Z'orrHgttej ed.
- edi^äo
p.e. p.f. por ex.
- portugues escrito - portugues falado - porexemplo universidade
Die Übersichtskarte zeigt die Verbreitung der in diesem Band behandelten Sprachen in Europa (für die Verbreitung des Französischen auf der Welt cf. 331). Als Ausgangspunkt der Orientierung dienen die Grenzen der Nationalstaaten. Die vier großen historischen Sprachgebiete Französisch, Okzitanisch, Katalanisch und Frankoprovenzalisch sind durch je einen farblichen Grundton repräsentiert, wobei Varietäten der ersteren drei durch Farbnuancierungen gekennzeichnet sind. Für das Korsische verweisen wir auf L R L IV, Artikel 284-286. Historisch nicht-romanische Sprachgebiete, die aber von einer romanischen Sprache überdacht werden, sind braun eingefarbt. Die Angaben stellen eine Zusammenfassung aus den in diesem Band enthaltenen einschlägigen Artikeln dar. Auf viele Details, wie zum Beispiel die Zweisprachigkeit in Brüssel oder die Mehrsprachigkeit im Val d'Aran, mußte wegen des Kartenformats verzichtet werden. Man vergleiche hierzu die einzelnen Artikel über Areallinguistik.
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VI DIE EINZELNEN ROMANISCHEN SPRACHEN UND SPRACHGEBIETE VON DER RENAISSANCE BIS ZUR GEGENWART Les differentes langues romanes et leurs regions d'implantation de la Renaissance ä nos jours Französisch / Le franqais 293. Französisch: Phonetik und Phonemik Phon&ique et phonämatique 0. Le systeme phonemique 1. Phonemes vocaliques et leur realisation phonetique 2. Phonemes consonantiques et leur realisation phonetique 3. Aperju sur revolution du phonetisme depuis la Renaissance 4. Bibliographie
0. Le systeme phonemique Le systeme phonemique du frangais general d'aujourd'hui (et depuis plus d'un siecle) comprend 36 phonemes dont 16 phonemes vocaliques et 20 phonemes consonantiques. Chacun de ces phonemes par rapport aux autres ou, au moins, ä un ou ä plusieurs d'entre eux, a la valeur distinctive permettant de reconnaitre des mots par ailleurs identiques: ainsi /pi:r/ pire ~ /py:r/ pur(e) ~ Ipe:r/ pere, pair, paire ~ /poe:r/ peur ~ /pa:r/ part ~ /po:r/ port, pore ~ /pu:r/ pour, ou /pe:r/ pere, pair, paire ~ /me:r/ mere, mer, maire ~ /fe:r/ fer, faire ~ /ve:r/ ver, vert, verre, vair ~ /te:r/ terre, taire ~ /ne:r/ nerf ~ /se:r/ cerf, serf, sert, serre ~ /Je:r/ eher, chere, chaire, ίζε:τ/ gere ~ /ge:r/guere, guerre, etc.
ture (aperture minimale), d'aperture moyenne et de grande aperture (aperture maximale); - d'apres le degre d'elevation de la langue, les voyelles hautes (extremes), moyennes et basses; - d'apres la partie de la cavite ou la langue articule (region articulatoire) et la partie de la langue qui entre en jeu, les voyelles anterieures ou alveo-palatales et les voyelles posterieures ou velaires; - d'apres la participation des levres, les voyelles non labialisees (ou etirees) et les voyelles labialisees (ou arrondies). Le tableau n° 1 resume schematiquement ce qui vient d'etre expose et permet d'identifier chaque phoneme vocalique du franjais par ses differents traits phonologiques. Le franiais ignore les diphtongues, qui existent dans d'autres langues romanes comme le portugais ou le roumain, voire dans divers parlers galloromans. L'orthographe emploie les digraphes (ai) ou (ei), ( a u ) (ou (eau)), (eu> ou (oeu) et (ou), qui representaient jadis de vraies diphtongues, mais, depuis le XVI e s., dans certains cas des le XIP ou le XIIF, ce sont des voyelles simples /ε/, /ο/ ou /ο/, /Θ/ (plus tard aussi /ce/) et /u/. Dans d'autres cas, l'element le plus ferme des anciennes diphtongues, /i/, /u/, /y/, s'est consonifie, ä partir de la meme epoque, en /j/ (XIVe s.), /w/, /n/ (fin XV's.) et les diphtongues graphiques sont des groupes /cons. + voy./: /pje/ pied, /pwa/ pois,poids, /ρψ/puis,puits.
1.1.1. Aperture et timbre des voyelles 1. Les phonemes vocaliques et leur realisation phonetique Parmi les 16 unites vocaliques, 12 sont orales (buccales) et 4 sont nasales ou, plus exactement, bucco-nasales: /a/, /ε/, /5/, /&/. 1.1. Traits phonologiques distinetifs des phonemes vocaliques En tenant compte, outre le trait de nasalite qu'on vient d'evoquer, de tous les autres traits phonologiques distinetifs des phonemes vocaliques, on distingue en franfais: - d'apres l'aperture (distance entre la langue et la voüte palatine ä l'endroit ού le passage buccal est le plus retreci), les voyelles de petite aper-
Parmi les voyelles orales, seules les voyelles ä aperture minimale ne connaissent qu'un seul timbre: elles sont toujours fermees, et meme tres fermees, dans toutes les positions, accentuee et inaccentuee, initiale de mot, interconsonantique et finale. Le franfais ignore les /I/, /Y/, /U/ ouverts que connait par ex. l'allemand (dans bitte, fünf, Hund en face de biete, über, gut). Les autres voyelles orales apparaissent toutes avec deux timbres bien distinets: dans la serie moyenne (a l'exception de /a/ dont il sera question plus loin), avec le timbre ferme d'une part: /e/ dans pre, /a/ dans peu, /o/ dans peau, pot, et le timbre ouvert d'autre part: /ε/ dans pres,pret, /ce/ dans peur, jo/ dans port, pore. Cette difference de timbre, fondee sur une difference d'aperture, est
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch region articulatoire (lieu d'articulation):
Ovation de la langue
aperture:
voyelles hautes (extremes)
voyelles ä aperture minimale
moyennes
basses
labialite:
ä aperture moyenne
2
anterieures (a^o-palatales)
ΐ
fermees
lit
y
e ιέ
0 9
le
Oe
leur
ce
I'un
ε
lait
g
tin
a
la
posterieures (vilaires)
leu
nasalite:
11
loup
0
I'eau
0
lors
5
long
a
las
orales
a
lent
bucco-nasale
voyelles orales
ouvertes
ä aperture maximale
non labialisees ou non arrondies • ou 6tir6es
bucco-nasales
labialis6es ou arrondies
Fig. 1: Classification des voyelles fran^aises
distinctive, du moins dans certaines positions dans les mots: pour /e/ ~ /ε/ en finale absolue (toujours accentuee), par ex. /le/ le ~ /1ε/ lait, /pre/ pre ~ /pre/ pres, pret, /porte/ porter, -ez, -e, -ee, ~ /parte/portais, -ait, -aient, etc.; pour /ο/ ~ /ο/ et / 0 / ~ /oe/ en position accentuee anteconsonantique (finale couverte), par ex. /ko:t/ edle ~ /kot/ cole, cotte, /po:l/ / W e ~ /pol/ Ρα«/, /so:l/ ίακ/e ~ /sol/ jo/, io/e, /m0:l/ meule (de foiri) ~ / m a l / meule (de moulin), /v0:l/ veule (adj.) ~ /voel/ (/Vi) veulent, etc. L'opposition des timbres /a/ ~ /ci/, par ex. /la/ /ä ~ /la/ /aj, /pat/ />a«e ~ /pci:t/ päte, /bal/ ία/, ~ /ba:l/ Bale, etc., est donnee moins par une difference d'aperture (qui n'est que legerement plus grande pour /a/ que pour /a/) que par celle de lieu d'articulation: /a/ est forme plus en avant, jaj plus en arriere, d'ou les denominations d'/a/ anterieur ou palatal et d'/ci/ posterieur ou velaire; au point de vue auditif, /a/ est clair, aigu, et jaj est sombre, grave. Les vieux termes d'/a/ ouvert et /α/ ferme que, parfois, on emploie encore, sont bases sur l'orifice labial (ouverture des levres), plus facile ä observer que les mouvements de la langue; ses dimensions sont en effet plus grandes dans les deux sens, horizontal et vertical, pour /a/ que pour jaj, ce dernier etant legerement arrondi. Grammont (31922, 25; 1933, X et 86), tenant compte, comme il se doit, non pas de l'articulation des levres, mais de celle de la langue, a interverti la vieille terminologie en appelant ferme le /a/ et ouvert le jaj. Aussi evite-t-on, pour ces deux phonemes, les termes ouvert et ferme. /a/ anterieur est le timbre le plus courant des deux, herite du protofranfais (cf. la palatalisation des /k/ et /g/ devant cet /a/), tandis que la presence de jaj, dont la frequence a toujours ete
plus faible (a l'epoque moderne 10 ä 12% contre pres de 90%, ou, sur Pensemble des phonemes, 6,9% de /a/ et 0,4% de ja/, Zita Hess 1975, 212s.) et qui ne remonte pas au-dela du XIII e s. ou la fin du XII e , est liee a des phenomenes particuliers relevant de l'histoire de la langue, parfois de la physiologie de la parole (cf. 1.2.3.). Or, au cours des trois derniers siecles, dans differents mots ou certaines categories de mots, jaj a ete progressivement remplace par /a/ sous l'influence de diverses analogies ou de diverses prononciations regionales (cf. ib.) et, de plus, depuis la fin du siecle dernier, il se produit, la ou les deux phonemes se sont maintenus, un rapprochement des deux, voire leur fusion en un /A/ moyen. Ce rapprochement semble etre une reaction contre la tendance populaire et diverses tendances regionales ä exagerer la difference entre /a/ et /α/, e'estä-dire a palataliser le premier en /ae/ (medeme dejä en 1673: Thurot 1881, 21) et ä velariser le second en /ά/ (Chlumsky 1938, 74; Straka 1950, 18; 1981, 219-221; explication reprise, sans reference, par Delattre 1957, 142, et par H. Walter 1976, 52). D'autre part, si l'opposition /a/ ~ jaj subsiste toujours, eile est instable et «la repartition des deux phonemes dans les unites lexicales est tres souvent differente d'un sujet ä l'autre, tel d'entre eux prononfant un /a/, par ex. dans cas, alors que tel autre prononce un /α/» et «que tous deux distinguent parfaitement mal avec un /a/ de male avec un /a/» (Walter 1977, 41; sur la relative vitalite de l'opposition /a/ ~ /a/ dans la jeune generation ä Paris, v. B. Müller 1985, 184s.).
1.1.2. La labialite Contrairement aux autres langues romanes, le fran^ais possede (comme l'allemand, le hollandais et les langues scandinaves), grace au jeu des levres, deux series de voyelles anterieures: ä cote des /i/, /e/, /ε/ et /a/ pour lesquelles se produit, de
293. Französisch: Phonetik und Phonemik
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ainsi le pronom le postpose ä l'imperatif /prci'la/ prends-le, /dan'la/ donne-le, /prane'la/ prenez-le, jfet la ätre/ faites-le entrer, etc., ou ce dans /syr'sa/ sur ce, ou dans des propositions inachevees /kwa'ka/ quoique ..., /pars'ka/ parce que ..., ou encore dans /mwa '33/ moi je (cf. Je est un autre, Rimbaud); de meme, dans la syllabe initiale de mot (toujours apres consonne, jamais ä l'initiale absolue), tout /a/ peut porter l'accent Les origines de /y/ (du latin ü long: pur, muf) remond'insistance et se prononcer. tent au protofranijais (VIS/VIIC s.), tandis que les /β/ et Quand ce ja/ est prononce, qu'il soit inaccen/oe/ sont des acquisitions plus tardives, ä partir du XIIIC tue ou accentue, ce n'est pas une voyelle neutre s.; ces voyelles viennent, d'une part, des anciennes du point de vue articulatoire (c'est-ä-dire diphtongues /ue/ (bauf, auf) et /ou/ - /eu/ (fleur, peur), elles-memes issues respectivement de ö bref du latin et «mixte» ou «mediane» comme la voyelle (a-) de de δ long ou ü bref latin en syllabe accentuee libre, et l'anglais about ou la voyelle finale , la voyelle avait aussi jadis ete nasale (/ä-.mo/ äme, /pejizä:n3/ paysanne, /ä:ne/ annee, /b5ns/ bonne, /otörna/ automne), mais eile s'est denasalisee et, depuis la fin du moyen äge ou le debut de l'epoque moderne (XVC s., Fouche 1958, 385), eile est orale: /a-.m/, /pejizan/, /ane/, /εηιηί/ ennemi, /jjen/ chienne, /edemn/ indemne, /derne/ damner, /ban/ bonne, /oton/ automne, etc. (dans le langage populaire, eile etait nasale encore au debut du XIX e s.: gangner, granmaire, singneur Desgranges 1821, Gougenheim 1929, 22; exceptionnellement jusqu'ä present /a/ par analogie dans le prefixe ensum d'une voyelle ou d'une autre consonne nasale: /Snivre/ enivrer, /änorgoeji:r/ enorgueillir, /αηιμ/ ennui, / ä m ä j e / emmancher, /ämsne/ emmener, etc.).
Toutes les voyelles nasales sont de la serie des voyelles ä aperture moyenne et ä grande aperture, et n'ont chacune qu'un timbre, ouvert dans la serie moyenne, grave (articulation posterieure) dans le cas de /ä/. Comparees aux voyelles orales /ε/, /α/, /ce/ et /a/, elles sont plus ouvertes encore (toute voyelle nasale tend ä s'ouvrir) et legerement plus reculees. A la suite d'une evolution phonetique qui, vers la fin du moyen äge, a partir de la fin du XIII e s., a consiste en une ouverture de β/ et /y/ en /e/ et /δ/, puis au XVII e s. /ε/ et /&/ (vin, chacun), le fran9ais moderne ne possede pas de voyelles nasales extremes. Jusqu'au XVII's., on distinguait /e/ dans vin, pin, chemin, etc., et /ε/ dans min, pain, main, plein, mais la fusion des deux a commence ä se manifester dans les rimes des le XVe s. et a ete achevee, au profit de /ε/ a l'epoque de Racine, de Moliere, de La Fontaine qui font rimer couramment les deux types de finales (Straka 1985, 105-107). Le franyais n'a sans doute jamais connu, au cours de son histoire, /ü/ nasal en tant que phoneme (sur la prononciation regionale /ΰ/ au XIVC s. pour /5/, introduite ä Paris passagerement a u X V I P s., v. Fouche 1958,360-363, et ci-dessous 3.8.).
Ä l'epoque moderne, la tendance a ouvrir les voyelles nasales fait parfois exagerer, dans la langue courante ä Paris, l'ouverture de /ε/ jusqu'ä /ä/: /3ardä/ jardin, /sä38rmä/ Saint-Germain (Dauzat 1930, 139; Fouche 1935, 49), /bazwä/ besoin (Le Roy 21949, 73). II en est de meme pour β/ qui s'ouvre en /ä/ (dejä an pron. indef. on dans le manuscrit Guiot de Chretien de Troyes), ä moins qu'actuellement, ä Paris, il ne s'agisse d'un contre-epel de la substitution parisienne de /5/ ä /äj relevee souvent depuis la fin du XIX e s. et due ä un arrondissement exagere des levres. Ainsi, Passy a-t-il note qu'ä la suite de cette confusion, il pouvait ne plus y avoir de difference entre les cheveux blancs et les cheveux blonds (121932, 84), et dans l'Appendice ä Michaelis/Passy (21914, 320), on Signale la prononciation /gr5d/ grande, /bröj/ branche. Tout dernierement, les deplacements de /ε/ vers /ä/ et de /5/ vers /ä/ ont ete observes dans la parole de jeunes Parisiens par Ivan Fönagy (1989, 226-232). En fait, les deux substitutions remontent, dans le parier populaire de l'Ile-de-France, jusqu'au milieu du XVII e : dans les Mazarinades, /5/ pour /ä/ dans oncor 'encore', avon que 'avant que', /ä/ pour β/ dans le ban guieu 'le bon Dieu', san 'son' et 'sont', etc. (Rosset 1911, 165 et 163s.; v. aussi Thurot 1883,446). Deux voyelles nasales demandent un commentaire special: 1) /5/ et 2) /&/. 1) Ä propos de la voyelle ecrite on (on, bon, long), certains se demandent si la base orale n'est pas un /o/ plutot qu'un /o/ (Bothorel et al. 1986, 289) et la transcrivent parfois par /ö/ (v. par ex. Martinet/Walter 1973); chez Passy (121932, 83),
293. Französisch: Phonetik und PhonemUc
on lit litteralement que «/δ/ est un /ο/ nasale». Or, c'est une erreur qui vient de ce que Tangle des maxillaires et Porifice labial sont reduits comme pour /ο/, tandis que la radiographic et la radiocinematographie ont confirme la justesse de la transcription par /5/: le mouvement caracteristique de la langue - et c'est cela qui compte dans un classement fonde sur 1'aperture - est sensiblement le meme que pour /a/ (Straka 1978, 460; RLiR 51 (1987), 622s.). 2) Le phoneme /&/, graphie (un), exceptionnellement (eun) (jeun) ou ( u m ) (humble, parfum), est un /CE/ nasal (issu d'un /Y/ plus ancien, cf. ci-dessus) et, en meme temps, peut-on dire, c'est un /ε/ fortement labialise (arrondi); il a une aperture plus grande que ce dernier et son articulation se fait legerement plus en arriere que celle de /oe/. /de/ est la voyelle la plus complexe de toutes, puisqu'elle demande, outre la participation des cordes vocales (comme toutes les voyelles), trois interventions articulatoires simultanees, Celles de la langue, du voile du palais et des levres, ce qui est tout ä fait exceptionnel. Aussi est-elle atteinte, depuis quelque temps dejä, en un de ces traits, celui de labialite, malaise ä produire en meme temps qu'un grand ecartement des maxillaires (Martinet 1969, 186); elle se confond ainsi avec /ε/. Cet allegement articulatoire, qu'on peut designer par le terme de delabialisation, est d'origine populaire, mais se rencontre aujourd'hui, sans qu'il soit generalise, assez frequemment ä tous les niveaux de la langue. II a pour consequence la neutralisation de l'opposition /&/ ~ /ε/, mais celle-ci n'est pas genante pour la comprehension. Le phoneme /&/ a, certes, une assez haute frequence dans le discours ä cause de la frequence de l'article indefini un, mais on ne le rencontre que dans peu de mots dont ä peine une vingtaine sont plus ou moins courants: alun, brun, chacun, defunt, emprunt (et les derives en -er, -e, -eur, .. ,),falun, humble, importun, ä jeun, lundi, (in)opportun, parfum, quelqu'un, tribun, un- bungalow, bunker, jungle, junte; Verdun. D'autre part, seulement cinq de ces mots forment des couples d'opposition avec /ε/: alun ~ Alain, brun ~ brin, emprunt(e) ~ empreint(e), ä jeun ~ Agen ou [il\ geint, un ~ hein, Ain; s'y ajoutent, dans la chaine parlee, des cas comme I'un ~ lin, un parfait ~ imparfait, un culte ~ inculte, c'est un discret /setflediskre/ ~ c'est indiscret /setediskre/, etc. Les sens de ces homonymes crees par cette neutralisation, et qui appartiennent ä des domaines conceptuels tres differents, se degagent aisement des contextes. La plus ancienne attestation de la prononciation /έ/ pour /cc/ remonte au milieu du XVII" s. et figure dans
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un texte populaire de l'lle-de-France: in diebe 'un diable' (Rosset 1911, 171, η. 2); en 1821, Desgranges (56) signale comme un defaut du parier populaire la prononciation kekzain pour quelques-uns (Gougenheim 1929, 20 et 34); en 1881, un societaire de la ComedieFransaise, Henri Dupont-Vernois, bläme «comme une Taute deplorable», «ökin, kelkin, chakin, in pour aucun, quelqu'un, chacun, un» (Neve de Mevergnies 1984, 199), et depuis, tout le monde, dans la generation qui a vecu ä la limite du X I X ' et du XX's., fait remarquer la confusion de l&l avec /ε/ dans la prononciation populaire (Passy, Sons, editions posterieures au commencement de ce siecle, 121932, 84, § 164), voire «dans beaucoup de provinces» (Rousselot 31927, 45 et 110), non seulement dans Particle indefini un (Martinon 1913, 149: in jour, in homme), mais aussi dans /bre/ brun, /Jakε/ chacun (Michaelis/Passy 21914, 320) ou dans /ledi/ lundi (Dauzat 1930,130). Pourtant, parmi les informateurs de Martinet/Walter (1973), huit maintiennent encore de f a j o n nettement perceptible la difference entre /cc/ et /ε/, tandis que chez six ou sept autres, elle est pratiquement inexistante; quelques-uns ne la respectent qu'avec difficulte ou seulement dans certains mots (Walter 1977). II est vrai que meme un /ce/ delabialise peut se distinguer auditivement de /έ/ grace ä differents mouvements compensatoires, notamment ä un ecartement des maxillaires et un orifice labial resserres (Chlumsky 1938, 86; BrichlerLabaeye 1970, 71). Mais le /de/ n'est pas mort (cf. B. Müller 1985, 184s., d'apres l'enquetede Reichstein 1960 aupres de jeunes Parisiens de 13 ä 15 ans; v. aussi Warnant 1987, LXXVIII). D'apres la Chronologie des attestations et d'apres l'extension geographique du phenomene, il semble que la delabialisation de /de/ ait commence par l'article indefini inaccentue un et les derives du nom de nombre un·. quelqu un, chacun, aucun; c'est la aussi, dans ces unites lexicales, que la prononciation /έ/ s'entend le plus souvent. Ce n'est que par la suite qu'elle a dü atteindre progressivement les autres mots.
Rousselot semble avoir songe a un rapport entre la prononciation provinciate de /έ/ pour /&/ et celle de la langue generate (idee developpee par Neve de Mevergnies 1984), et effectivement, dans les dialectes d'oi'l, /?/ occupe, d'apres l'ALF (v. nos cartes 1 et 2), une vaste zone s'etendant du Nord (Picardie) au Sud-Ouest (jusqu'ä la Gironde), dont la configuration varie, certes, selon les mots (zone la plus vaste pour l'article indefini et le nom de nombre un), mais dont la limite occidentale se confond, dans un grand nombre de cas, et notamment pour un, avec celle du departement de la Seine, englobant ainsi la capitate. Les cartes de l'article indefini un dans l'ALIFO (224 un tonneau ..., 521 un trayon, 522 un veau male, etc.), sur lesquelles on lit partout /ε/, montrent la grande extension que la delabialisation de l&l a connue, depuis les enquetes d'Edmont, dans les parlers populaires. Ainsi a-ton l'impression que le parier de Paris a pris part ä une evolution plus generate des parlers d'oi'l, alors que la penetration de /ε/ dans des milieux
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
instruits demeure ä Paris et probablement aussi ailleurs un phenomene d'origine populaire. Tout dernierement, Gaston Tuaillon (1985) a dresse, lui aussi, une carte de la prononciation de un en domaine d'o'fl d'apres l'ALF 712 (un jardiri) et 926 (μη noyau), et a acquis la conviction que ce sont «les Champenois, Picards et Bourguignons qui ont impose leur maniere de dire ä la prononciation cultivee».
1.1.4. Regions articulatoires des phonemes vocaliques De β ! ä /a/, la langue, tout en s'abaissant, recule progressivement et, a partir de /α/, tout en continuant ä reculer, eile s'eleve en direction du voile du palais (ce que notre tableau schematique, fig. 1, ne peut pas exprimer). Cette distinction entre voyelles dites palatales et Celles qu'on
293. Französisch: Phonetik und Phonemik
appelle velaires est fondee en realite sur l'observation des points d'elevation maximale de la langue. Or, ce qui importe pour la formation des voyelles, c'est-ä-dire pour la constitution des resonateurs donnant naissance aux formants vocaliques caracteristiques, n'est pas le point d'elevation maximale de la langue, mais le point ou, plus exactement, la zone du dos de la langue qui se rapproche le plus de la voüte du conduit
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vocal, autrement dit l'endroit du plus grand retrecissement de ce conduit, et ces deux donnees ne coincident qu'exceptionnellement pour la voyelle /u/. Le plus grand retrecissement du conduit vocal de /i/ ä /ε/ et de /y/ ä /e/ se trouve plus en avant que le point le plus eleve de la langue (Grammont, RLaR 68, 1938, 273), de sorte que ces voyelles sont plus alveolares que palatales, et, au contraire, ä partir de /a/, de /ce/,
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
de ßj et de /de/, en passant par /α/, /ä/, /ο/ et β/ jusqu'ä /ο/, la langue se retracte vers l'arriere au point que le plus grand retrecissement se deplace dans le pharynx, entre la racine de la langue et la paroi pharyngale; ces phonemes sont done des voyelles pharyngales (ou pharyngees). Seule la voyelle /u/, pour laquelle la langue avance par rapport ä /ο/, est reellement velaire (Chlumsky 1938, 78; Straka 1950, 3 - 4 , et surtout 1978, 448 - 4 5 2 ; Malmberg 1952, 50, et 1974, 131 rem.; Fant 1960,113). Ces donnees, jointes ä Celles qu'on a analysees precedemment, permettent d'etablir pour le franfais, en complement ä notre schema rectangulaire, non pas un triangle vocalique (Hellwag), ni un trapeze comme celui de Jones, mais le schema suivant (fig. 2) qui tient compte de l'aperture buccale, de la situation horizontale de la langue et de l'endroit du retrecissement maximal du conduit vocal (Straka 1950,4; 1978,452; v. aussi Brichler-Labaeye 1970, 253s.):
lement et celles du Τ formant horizontalement, les deux «sur une echelle logarithmique afin que des longueurs egales sur le triangle correspondent ä des intervalles acoustiques egaux pour Poreille» (Delattre 1966,238):
VOYELLES:
Fig. 3: «Triangle» acoustique des voyelles frangaises orales d'apres Pierre Delattre
1.1.5. Caracteres acoustiques des voyelles frartfaises Les frequences caracteristiques (les deux premiers formants) des voyelles frangaises orales (a l'exception de /a/) ont ete pour la premiere fois etablies en 1948 par Pierre Delattre d'apres des spectrogrammes (enregistrements sonagraphiques) de voyelles isolees prononcees par luimeme, et, depuis, ces frequences, ordonnees en ce que Delattre a appele le «triangle acoustique» (en fait e'est un pentagone), ont ete plus d'une fois reprises dans ses propres travaux et dans differentes autres etudes de phonetique (un autre essai chez Straka 1965a, 76, 77 et 80). Voici ce «triangle», maintenant bien connu, sur lequel les frequences du Ier formant sont reportees vertica-
200
β'
y•
300 e
400
V \
L0
r°
Τ V
500
u
_L®
J
'ßo
ε·^""""^
600 α
700 800
a
En 1974, Marie Dohalskä-Zichovä a entrepris une analyse detaillee de toutes les voyelles fran9aises, non pas isolees, mais dans la chaine parlee d'apres des enregistrements de cinq passages tires de discussions spontanees de trois locuteurs parisiens d'une part (discours quotidien) et, d'autre part, de trois interpretations d'un dialogue dramatique par trois acteurs professionnels (discours litteraire), et ces riches materiaux lui ont permis de conclure - comme il fallait s'y attendre - qu'il n'y a pas de valeurs uniques pour chacun des deux formants de chaque voyelle, mais que ces valeurs oscillent entre deux limites pour chaque phoneme vocalique selon son environnement, selon le locuteur, selon le niveau de langue et le debit, bref selon le moment de la realisation de la voyelle donnee. Voici, pour quelques voyelles au moins, la dispersion des valeurs des deux formants entre ces limites (162):
/>/ Ν Μ hi Μ Μ Μ Η Ν
F1
F2
250-•350 250--550 300-•650 250- 400 300-•550 400- 650 250--350 300--550 350-•650
1900-•2800 1500-•2600 1500-•2200 1700--2300 1200- 1900 1300- 1800 650--1250 700--1300 750--1400
II est particulierement interessant de comparer, ä cause de leur tendance ä se confondre, jdtf et /?/ (143): /os/ /!/
300-700 350-700
1200-2400 1300- 2500
293. Französisch: Phonetik und Phonemik ainsi que /a/ et /α/ (111): /a/ /α/
450-750 600-800
950-1850 1050-1500
Si l'on calcule, d'apres le tableau de la p. 162, les moyennes des valeurs des F 1 et F 2 de chaque voyelle, du moins de chaque voyelle orale, on obtient - si trompeuses que les moyennes puissent se reveler en phonetique (Dohalska-Zichova 157-160) - un schema qui correspond en gros ä celui de Delattre, mais en diiTcre dans plusieurs details (rapport de /a/ et /α/, moindre recul des voyelles posterieures, rassemblement des /ε/, /β/, /at/ et /a/ dans une zone extremement etroite):
Fig. 4: «Triangle» acouslique des voyelles frai^aises orales d'aprös Dohalskä-Zichovä
1.1.6. Duree
vocalique
Tous les p h o n e m e s vocaliques d u fran /mcel/; etc.); 2) accentues et non suivies d'une consonne prononcee, c'est-ä-dire en syllabe accentuee libre, autrement dit en finale absolue, elles sont fermees (ne ou nez, peau ou pot, peu ou peut, ou pi. bamfs, etc.) ou tendent ä le devenir (J^amtj jamais /3ame/; /3ΐ1ε/ gilet /3ile/, etc. (ä moins que cette prononciation sentie comme populate ne soit une survivance d'une prononciation ancienne, cf. 1.2.1.2.); 3) en position inaccentuee, les /e/ et /β/ fermes et les /ο/ ouverts tendent ä se repandre au detriment des /ε/, /ce/ et /ο/. La distribution des /a/ et ja/ n'obeit pas aux lois de position. Le timbre normal est /a/ dans toutes les positions et la presence de ja/ est toujours liee a des phenomenes particuliers (cf. 1.1.1. et 1.2.3.). 1.2.1. Timbre en position accentuee Les lois de position ne se sont encore entierement imposees pour aucun des trois archiphonemes de la serie moyenne:
en position anteconsonantique, il n'y a certes que des /ε/, et cela depuis les XII e /XNI e s. (d'abord, c'est /e/ du lat. e, ϊ qui s'est ouvert, ensuite aussi /e/ issu du lat. a), mais jusqu'ä present, ä cöte des /ο/ et /ce/ ouverts, il y a encore des /ο/ et /a/ fermes (cote, saute, Paule-, adj. veule, feutre); en finale absolue, au contraire, il n'y a que des /ο/ et /α/ fermes, mais ä cote des /e/ fermes (dans pre, porte depuis toujours, dans porter, premier, clef depuis l'amui'ssement des consonnes finales), il reste aussi des /ε/ ouverts (pres, pret, poulet, portais).
1.2.1.1. Les anomalies /ο/ et I0/ devant consonne Elles s'expliquent par quatre facteurs: 1) action fermante (et allongeante) de la consonne subsequente /z/ qui agit dans le sens contraire a Taction ouvrante de la syllabe couverte; c'est le cas de /o:/ dans rose, pose, chose, cause,pause, etc., et de /Θ:/ dans (je, tu, il) creuse ('s), Meuse, suffixe fem. -euse, etc.; 2) vestiges de l'ancien etat phonetique dü ä des changements anterieurs au XVI e s. (cf. 1.1.6.): a) /o:/ apparait des les XII7XIII e s. ä la suite de la desarticulation de l'/sj devant consonne en /χ/ ou /h/ pour lequel la langue se retire vers l'arriere et qui, avant de s'amuür totalement, a entraine la voyelle precedente aussi en arriere: /oj > /o/, puis en s'amu'issant a provoque par compensation son allongement: /ο/ > /ο:/, par ex. coste > /ko:t/ cöte, almosne > /omo:n/ aumone, apostre > /apo:tr/ apötre, hoste > /o:t/ höte, Vosges > /vo!3/, etc. (Straka 1950, 20; 1964a, 626s.); cet jo:/ se maintient solidement grace a l'accent circonflexe qui est un signe de la duree longue; b) jo:/ et /a:/ sont longs et fermes depuis le XVe s. ä la suite de la contraction de deux voyelles en hiatus: afr. geole > /3o:l/ gedle, /so:n/ Saöne, afr. mfr. roole > /ro:l/ role; afr. jeiine > /30.Ί1/ [il] jeune, et depuis dejä les XIII e /XIV e s., ä la suite de la monophtongaison d'anciennes diphtongues et triphtongues /au/, /eau/, /eu/ provenant de /a/, /ε/ et /e/ + /l/ implosive: aube, chaude, chauve, faule, haute, mauve, (il) sauve, royaume, saule, heaume /o:m/, Beauce, Beaune, /f0:tr/ feutre; dans cette derniere categorie, le timbre ferme et la duree longue de jo:/ se maintiennent egalement, cette fois-ci grace ä la graphie (au> ou (eau) qui, en general, symbolise cette prononciation. Toutefois, au latin > /D/ dans Paul (ancienne graphie Pol, cf. Saint-Pol), mais Paule, nom plus recent, se prononce, d'apres la graphie, /po:l/; de meme /po:vr/ pauvre au lieu de l'ancien povre avec joj (lat. pauper). On prononce, malgre la graphie ( a u ) , jo:j devant jrj:
293. Französisch: Phonetik und Phonemik Laure, les Maures, (il se) restaure, centaure, n. de p. Faure, et /o/ dans /of/ Auch (prononciation regionale) et /fast/ Faust (prononciation plus proche que /ο:/ de l'allemand /au/), mais dans tous ces mots, il y a tendance ä prononcer /o:/ (cf. Warnant 1987);
c) ä l'epoque classique, on prononfait aussi /o:/ ä la suite de la denasalisation de /5/ dont la base orale est un /o/, mais dont l'articulation labiale produit l'impression auditive de /o/ (cf. 1.1.3.); ainsi, etonne, donne, ordonne, couronne, etc., rimaient chez Racine avec amazone, Hermione, Antigone dont /o:/ est assure par d'autres rimes (par ex. avec tröne), mais dans cette serie de mots, /o:/ s'est rapidement ouvert et abrege en /ο/, et comme, depuis l'epoque ού Ton pronon9ait /5/ + /n/ ou /m/, on a pris l'habitude d'ecrire la consonne geminee (la premiere des deux pour marquer la nasalite de la voyelle), cette orthographe a encore accelere l'etablissement d'un /o/ bref (Straka 1981,205); 3) dans des mots et noms propres empruntes aux langues classiques, conservation, par l'ecole, de la duree longue et du timbre ferme, refletant l'o long du latin (Babylone, Rome) ou 1 'omega grec (= /o:/ dont la duree l'a emportd sur le timbre), souvent aussi, par confusion, un omicron (/otoktoin/ autochtone, /to:m/ tome, /tro:n/ tröne, /ätigo:n/ Antigone, etc.); certains de ces mots ont pris, dans Pecriture, l'accent circonflexe pour marquer la longueur de la voyelle (diplöme, Symptome; binöme, monöme, tröne, etc.), ce qui a ensuite protege cet /ο:/ contre l'ouverture, tandis que, dans ceux qui sont restes sans accent, Γ/ο:/ a des le debut manifeste la tendance ä s'abreger et ä s'ouvrir. Dans les vers classiques, on faisait rimer atome avec fantöme ou avec royaume, Antigone avec tröne, Babylone aussi avec tröne ou avec aune, etc., et chez Victor Hugo on rencontre la rime Rome : aröme (Straka 1985, 92-94). Au XIX e s., beaucoup de ces mots conservaient encore /o:/, et meme des mots nouveaux l'adoptaient (par ex. aphone, atone, telephone, etc.), mais actuellement, /o:/ ne s'entend plus que dans idiome, axiome, atome, amazone, cyclone, zone; partout ailleurs /o/: /afon/, /aton/, /otokton/, /telefon/, /ätigon/, /babibn/, /rom/, etc. (Straka 1981, 206; Warnant 1987). - Quant ä /»:/ dans des mots d'emprunt, d'un emploi d'ailleurs rare, il se maintient: leude (mot d'origine merovingienne), pleutre (emprunt au flamand), Zeus, Polyeucte, Goethe', 4) dans la finale /o:s/ -osse, analogie des mots en /o/ (-o(s)) ού l'amui'ssement de l'/s/ finale avait ferme et d'abord aussi allonge la voyelle precedente: /gro:s/ grosse d'apres /gro/ gros, /il ado:s/ il adosse et /il ädo:s/' il endosse d'apres /do/ dos, /il dezo:s/ il desosse d'apres le pi. joj os, ainsi que /la fo:s/ la fosse (peut-etre par confusion avec /fo:s/ fausse), mais lä ού aucune analo-
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gie n'a pu jouer, on prononce joj bref: bosse, brosse, crosse, etc. De meme /β:/ dans /me:t/ meute, /em0:t/ erneute d'apres /il sa m e / il se meut. Dans tous ces cas cependant la loi de position agit: /la gros/ la grosse 'douze douzaines', /il ädos/ et /il sados/ il s'adosse d'apres /o/ en position inaccentuee dans endosser, s'adosser, /il dezos/' d'apres /oenos/ un os; de meme, on peut entendre /yn emoet/. - L'analogie des mots en /o/ -o(s) a aussi sans doute agi sur la prononciation de la finale -os avec l ' ( s ) prononcee dans des mots d'emprunt au grec (Argos, Minos, pathos, etc.), & l'espagnol (albinos, merinos, Burgos, Don Carlos, etc.), ä l'anglais (albatros) ou ä un parier regional (Calvados); dans tous ces cas, on prononce normalement /o:s/. Peut-etre aussi s'agit-il ici de mots dans lesquels, au debut, P ( s ) finale ne se prononjait pas et ( ο ) etait un /ο: / (comme dans dos, gros, etc., v. les rimes flots : Minos ou Minos : repos chez Racine) et ού cet /ο:/ s'est maintenu apres la restitution de l'/s/. Quoi qu'il en soit, dans plusieurs mots de cette serie, sous l'effet de la loi de position, on a acquis /os/, par ex. dans cosmos, rhinoceros, ou on tend ä l'acquerir dans pathos, Lesbos, Burgos, et meme albatros, etc. Dans tous les cas oil jo/ figure en position anteconsonantique, il est en meme temps long, et il l'a aussi ete au debut en finale absolue non seulement dans (-o(s)), mais aussi dans , (-au) (Thurot 1883, 613) et au pi. (-ots) (puis au sing, (-ot) a la place de l'ancien fo/ devant /t/) (Thurot 1883, 572, 638), et on peut se demander si ce n'est pas cette duree longue qui est ä l'origine du timbre ferme; en effet, sous I'influence d'un allongement, toute voyelle ä aperture moyenne et ä aperture minimale se ferme tout naturellement (Straka 1959).
1.2.1.2. L'anomalie /ε/ en finale absolue En contradiction avec la loi de position relative ä la finale absolue, on prononce /ε/ dans plusieurs cas: 1) lorsqu'il est ecrit (-es), mais prononce sans /s/ (pres, deces,proces, succes), (-et) (arret, foret, pret, anciennement arrest, etc.) ou (-ait) (ilnalt, il connait, anciennement (-aist)); 2) dans les formes postposees (accentuees) les, est, es (par ex. donne-les, (a y est, tu y es); 3) dans les finales (-et), (-ect) (ballet, billet, bonnet, cadet, feuillet, gilet, poulet; un mets; aspect, respect, suspect, etc.); 4) dans les finales (-ai) (balai, delai, mai, vrai, etc.), (-aid) (laid), (-aie) (bate, craie, raie, vraie, je paie; - /pej/, forme du XVII e s., est analogique), (-ais) (frais,franfais, jefais,jamais, je/tu portais, jejtu porterais, etc.), (-ait) (lait,fait, il portait, il porterait), (-aix) (faix, paix), (-aient) (ilsportaient, ilsporteraient, ilspaient).
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch categorie des finales en (-ai) (anciennement sat), et tu sais, il sait, ou il s'agit d'un ancien /e/ (anc.fr. ses, set) issu de a latin, comme dans les participes passes en /o/, cf. 1.2.1.1.): päte, pätre, äne, mat, gras, pas, las, tas, bourgeois, courtois, voix, choix, du bois; chateau, gateau, etc.; - ä la suite de la denasalisation de /ä/ (dont la base orale, rappelons-le, est un /a/ posterieur) devant consonne nasale intervocalique: flamme, oriflamme, Anne, il condamne, condamner, etc.; - a la suite de la contraction de deux voyelles en hiatus: il gagne, Jeanne, it bailie, age, etc. (afr. gaagne, Jeanne, baaille, eage); - ä la suite de la simplification de l'ancienne /rr/ geminee ou issue de /dr/: barre, il carre, barre, carre, carreau, parrain, larron, etc.; - ä la suite du changement de M7 palatal en /j/ et de l'effacement de l'/a/ final dans (-aille): paille, represailles, Versailles, etc. (mais /a/ dans < -ail); v. dejä Beze 1584, Fouche 1958,391); - ä la suite de l'amu'issement de I'/a/ final dans (-oie): oie,joie, voie, etc.; dans tous ces cas, la posteriorisation de /a/ en /a/ est allee de pair avec un allongement compensatoire qui a subsiste en position accentuee anteconsonantique, tandis qu'en finale absolue, il y a eu abregement et, hors de l'accent, au moins un demi-abregement; on aura remarque que cette situation est semblable ä celle de /ο/ (cf. 1.2.1.); b) dans des mots d'emprunt oü /a/ (au debut partout /α:/) reproduit generalement un /a:/ long de la langue d'origine:
- emprunts faits au latin medieval ou au grec: base, case, phase, phrase, esclave, cadawe, fable, diable; oracle, miracle', candelabre; il declame, il diffame; rare; easier, quasi, Jacob, scabreux, passion, nation, vocation, consideration, etc.; - emprunts faits a l'allemand: rafle, sabre; ä l'anglais: rail; a l'italien: cadre, etc.; - emprunts faits ä l'ancien proven9al ou ä un dialecte: affre, il brame, il accable, etc.; sable (prononciation lyonnaise ? Molard 1810, 145, ou orleanaise? Desgranges 1821,81); 2) par analogie dans basse, grasse, lasse, il passe, impasse, il (en)tasse, la tasse, il trepasse, trepasser, il depasse, depasser, etc., d'apres bas, gras, las, pas, tas, trepas; 3) pour des raisons articulators dans froid, froide, droit, droite, roi, hongrois, hongroise, croix, il croit, il croit, etc., par assimilation aux deux articulations posterieures /RW/ qui precedent. Jadis, on pronon^ait /a/ dans tous les mots ou se trouvaient realisees les conditions qui viennent d'etre enumerees. II en a ete ainsi ä l'epoque classique: les rimes de tous les auteurs en temoignent (Straka 1985, 96-105). Depuis, progressivement, /a/ a ctc evince par /a/ sous l'influence notamment de diverses analogies. Des le XVIII's., dans les desinences verbales -as, -at, -ämes, -ätes (malgre l'accent circonflexe) d'apres il a, il va et la 3e p. sg. du passe simple en -a et du futur en -ra (Thurot 1883, 597, 753, 756). Plus tard, dans les formes je tu bois,je tu vois, etc., d'apres il boit, il voit. A la limite des XVIIP et XIXe s., /a/ du singulier des substantifs en -at s'est introduit dans la forme du pluriel qui s'opposait precedemment a celle du singulier par un /α/ dü ä l'effacement de l'/s/ du pluriel (Thurot 1883,621). Malgre tous les reculs de /α/, l'opposition /a/ ~ /α/ subsiste toujours dans certains couples de mots et chez certains locuteurs. Martinet (1969, 184) reconnait que «dans l'usage parisien», cette opposition reste «bien ancree» et qu'il y a toujours des personnes qui opposent patte et päte (parfois cette opposition est reduite ä celle de duree) ou rat et ras, et qui prononcent meme /ci:3/ age, voire /tci:bl/ table ou encore la finale /a-sp/ -ation, -assion avec /a/. 1.3. Distribution des /β/ dans les mots et dans la chaine parlee Le phoneme /a/ qu'on nomme improprement «muet» n'est muet que dans certains cas, tandis que, dans d'autres, «sa prononciation est aussi pleine que celle de n'importe quelle autre voyelle inaccentuee» (Grammont 1914, 115); il peut meme apparaitre sous l'accent (cf. 1.1.3.). Aussi Grammont l'a-t-il appele «caduc, e'est-a-dire susceptible de tomber» (ib.), ce qui, malgre les scrupules de Pernot (1929, 67) et de Martinet (1969, 209), convient parfaitement ä la maniere dont il est traite dans la chaine parlee. D'autres l'appellent «/o/ instable» (par ex. Delattre 1949; Gougenheim 1951b, 19), ce qui est tout aussi acceptable (Malmberg 1969,74).
293. Französisch: Phonetik und Phonemik
Son maintien et son amu'issement sont regis, dans l'ensemble - depuis longtemps d'ailleurs (Thurot 1881, 119-206; Fouche 1958, 525) - par deux lois essentielles (Pernot 1929,70 et 80): 1) la loi de deux consonnes qui semble jouer depuis le XVI' s. (Thurot 1881, 120 et 1883, 748) et selon laquelle la chute de l'/a/ se produit toujours quand eile fait naitre un groupe de deux consonnes seulement: /scelmä/ settlement, /dyrte/ durete, /ajve/ achever, /raple/ rappeler, /lädme/ lendemain, /mεφε/ medecin, /nu Jätrö/ nous chanterons, etc.; c'est aussi le cas, ä l'interieur du groupe rythmique, de 1'/»/ final de mot: /yngrä^fam/ une grande femme, etc., et de l'/a/ dans la syllabe initiale de mot apres voyelle: /la ptit/ la petite, /cerpa/ un repas, ja sku:r/ au secours, /la zg5d/ la seconde, fee bzwe/ j'ai besoin, β la jte/ on Γα jete, /ty dmädra/ tu demanderas, etc.; cette chute n'est pas empechee par une rencontre de deux consonnes identiques: /nette/ nettete, /nu dezirr5/ nous desirerons, /verri/ verrerie, /dozjemmä/ deuxiemement, /setäddä/ c'est en dedans, /ce pw?ddepa:r/ un point de depart, etc.; 2) la loi des trois consonnes que Grammont (MSLP 8, 1894; 1914, 115) a definie ainsi: «La regle generale est qu'il [1 '/aß se prononce seulement lorsqu'il est necessaire pour eviter la rencontre de trois consonnes», mais ä laquelle il a aussitöt ajoute une importante precision: «Son maintien ou sa chute depend essentiellement de ce qui precede». Cet additif, qui avait d'ailleurs dejä ete formule par le grammairien Roche en 1777 (Millet 1933, 163), a ete plus tard repris et autrement exprime par Delattre (1951; 1966, 17-27): «suivi d'une consonne ou plus, l'/a/ interieur tombe apres une seule consonne et se maintient apres deux ou plus: /samdi/ samedi, /vädradi/ vendredi, /samdi/ pa me dit, /sanmadirje/ fa ne me dit rien». En fait, la realite est moins simple. C'est avant tout entre (cons. + r ou 1) et une autre consonne, quelle qu'elle soit, que l'/a/ se prononce toujours: vendredi, entreprise, entresol, autrement, pauvrement,je rentrerai, ilparlera, vous entrerez, il s'enivrerait, parlement, cäblerie, simplement, aimablement, etc.; ä l'interieur d'un groupe rythmique, en syllabe initiale de mot: un frelon, au grenier, un brevet, /f akrapci/ chaque repas, et en finale: /natra mez5/ notre maison, /katra pj es/ quatre pieces, /la p o v r a fam/ la pauvre femme, /yn sepla rez5/ une simple raison. Toutefois, la prononciation de la finale (cons. + r ou 1 + e) varie, depuis dejä le XVI e s. (Thurot 1883, 266s., 280-283; Rosset 1911, 137-139; Dauzat 1930, 118), Selon les niveaux et la rapidite du debit, entre /-re/, /-la/ ou /χ/, H/ syllabiques, et /j/, /)/ assourdies et affaiblies, voire, dans le langage courant, leur chute complete: /notmez5/, /katpjes/, /lapoyfam/, /ynslprezö/, ou encore /ce metdekal/ un mahre d'ecole, /cenartged/ un arbre
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geanl, /katfrä/ quatre francs, /3s ve prädvDt bijε/ je vais prendre votre billet, /cesepsolda/ un simple soldat, etc.; ces differentes prononciations s'entendent tout autant en finale de groupe: /dy syk/ du sucre, /ce kof/ un coffre, /dy vineg/ du vinaigre, /de ka:p/ des cäpres, /ce dub/ un double (dejä Menage 1672, Richelet 1680, Hindret 1687, qui attribuaient cette prononciation ä la «petite bourgeoisie de Paris», v. Thurot 1883,280-283).
Apres (r ou 1 + consonne) et devant une autre consonne, l'/a/ s'entend egalement: portefaix, fermete, pardessus, appartement, ornement, quelquefois (/kekfwa/ est populaire), dans l'inversion porte-t-il?, partent-ils?, mais a cote de / l a ^ a m ä / largement, /fortamä/ fortement, la chute de l'/a/, d'apres /dyrmä/, etc., est courante; de meme, ä cöte de /parsamen/ par semaine ou /icerjame/' leur chemin, la prononciation /parsmen/, /lcErJme/ est possible d'apres /lasmEn/, /'äjme/'; ou encore /elmarjvit/ eile marche vite ä cöte de /elmarjavit./. Si la 3e consonne est aussi une /r/ ou /I/, on prononce /a/: etourderie,fourberie,porcherie, bergerie, forgeron, orphelin, or la encore, la prononciation sans /a/ n'est pas impossible et, surtout, d'apres il aimera sans /a/ on dit couramment ilportera, il courbera, il bordera, il reservera aussi sans /a/ (a cöte d'une prononciation plus soignee avec /a/). Enfin, apres des groupes de deux consonnes dont aucune n'est /r/ ni /l/, c'est-ä-dire qui ne sont pas «syllabiquement unies» (Delattre 1951, 343, n. 2), on prononce egalement le plus souvent /a/: exactement, tristement, il part demain (mais /sf.dmf.kilpair/ c'est demain qu'il part), /ynpatit/ une petite (mais /laptit/), /sEtfane:tf/ cette fenetre (mais /lafneitj·/); toutefois, lä encore, on entend tout aussi couramment /y η vest nwa:r/ une veste noire, et meme, par analogie, /egzaktmä/, /ynptitfij/ (Pernot 1929, 124). Lorsque la 3e consonne est une /r/ ou /l/, l'/a/ tombe non seulement au futur et au conditionnel /3apastre/ je posterai, /-ε/ -ais, /3arestre/ je resterai, /-ε/ -ais, etc. (oü joue egalement l'analogie de j'aimerai, -ais, cf. ci-dessus), mais aussi ailleurs, apres une seule consonne et devant (cons. + r ou 1): /palfrwci/ palefroi, /öedgre^plys/ un degre de plus, /setceskre/ c'est un secret, /esvre/ est-ce vrai?, /pcidblesy:r/ pas de blessure, etc. (Mais /äjavrcej/ un chevreuil, /öejavro/ un chevreau, /celavro/ un levraut, Pernot 1929,104-106.) Les groupes (cons. + cons. + j ) sont egalement supportables: /ku^pje/ coup de pied, /plydbjeir/plus de biere, mais devant /rj/ et /rw/, l'/a/ se prononce toujours: /nusarj5/ nous serions, /nuzemaijä/ nous aimerions, /vuzemaije/ vous aimeriez, /3anebzwedarje/ je n'ai besoin de rien·, /ga todarwa/ gäteau de rois; pourtant, au conditionnel, il existe encore une autre prononciation: /nuzemrijä/, /vuzemrije/. Devant /lj/, les deux prononciations sont aussi possibles: /bajalje/
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
bachelier ou /bajlije/ (comme /tablije/ tablier), de meme chandelier, bourrelier, ou encore /vuzapalje/ ou /vuzaplije/ vous appeliez. Quand la syllabe initiale est constituee par l'article le, la preposition de, les pronoms je, me, te, se, le demonstratif ce, la negation ne, la conjonction que, le comportement de Y/s), ä l'interieur d'un groupe rythmique, est le meme: /prältä/ prend le temps, mais /truvlatä/ trouve le temps; /tulmöid/ tout le monde, mais /parbmörd/ par le monde-, /cepe^fws/ un peu de foin, mais /ynbotdafwe/ une botte de foin; /sijvuköprä/ sije vous comprends, mais / kam3avukäprä/ comme je vous comprends; /ilp0mvwa:r/ il peut me voir, mais /ilpcevmavwa:r/ ils peuvent me voir; /präspi/ prends ce pain, mais /kupsape/ coupe ce pain; /ildiksF.vre/ il dit que c'est vrai, mais /ildizkasevre/ ils disent que c'est vrai; etc. La rencontre de ces monosyllabes avec la consonne finale du mot precedent donne parfois naissance ä une geminee, et dans ce cas, leur /a/ se prononce sans exception: /ilbkrwa/ il le croit, /pcrssapla/ passe ce plat, /ile-mmavwair/ il aime me voir, /öegiddamataji/ un guide de montagne, /vavittalave/ va vite te laver, /ilnamäkkasa/ il ne manque que ςα, etc. Ä l'initiale de mot, que ce soit une initiale reelle ou un des monosyllabes dont il vient d'etre question, il suffit que, pour des raisons de clarte, d'insistance ou d'emphase, cette syllabe re (Thurot 1881,484s.). La diphtongue (ui) jyij dans luite s'est simplifiee en ( u ) /y/ lutte vers la fin du XVI e s. (Thurot 1881, 422) et apres /v/ dans vuide en /i/ vide vers le milieu du siecle suivant (Thurot 1881,420s.). D'autre part, dans les sequences fij, /u/, /y/ + voyelle, parmi lesquelles il faut distinguer les
diphtongues primitives (pied, miel\foi; nuit) et les rencontres de deux voyelles en hiatus (lien, marier, passion·, couenne,fuir), /i/ apres non palatale s'est consonifie en /j/ des le XIVe s., sinon plus tot (Fouche 1935, 39; Fouche 1958, 441s.), /u/ en /wj et /y/ en /vj./ ä la fin du XVC (Fouche 1961, 750), tandis que les grammairiens du XVI e s. hesitaient encore entre dierese et synerese non seulement dans lien, ancien, diable, lion, violet, moelle,fouet, etc., mais aussi dans miel,fiel, hier (Thurot 1881, 490, 495; Fouche 1958, 441; 1961, 750) ou il s'agissait d'une fausse regression. Ce n'est qu'au XVIIC s. qu'ont prevalu, independamment de l'etymologie, la dierese apres les groupes (cons. + r ou 1) (meurtri-er, ouvri-er, cri-er, nous entri-ons, brou-et, trou-er, clou-er, tru-elle, blu-et, etc.) et la synerese partout ailleurs (ma-rier, an-cien, lier, dia-ble, pa-ssion, buis, fouet, etc.) (Thurot 1883, 749s.); hier a garde les deux prononciations jusqu'ä present. Independamment du critere phonetique qu'on vient de rappeler, la dierese est souvent maintenue, par l'analogie, lä ού peut agir une forme avec /i/, /y/ ou /u/ accentue: ni-er d'apres il nie, su-er d'apres il sue, lou-er d'apres il loue, ou encore bou-eux d'apres la boue; mais aussi, sans aucune influence analogique, bou-έε, bu-ee ä cöte de /bwe/, /bqe/. Le XVI e s. est aussi l'epoque au cours de laquelle s'est achevee la contraction des voyelles ( a a ) , (ee), ( o o ) en /α:/, /ε:/, /ο:/ (bailler, seller, röle), de (aou) en /u/ (aoüt, saouler), de (eü) en /y/ (seiir > sur, meiir > mur, part, passe receii, eü), de (ea), (eo), (eoi) en /a:/ äge, /ο:/ geöle, /wa/ choir, seoir (Thurot 1881, 496, 505s., 514, 522-524; 1883, 746s.). Ä propos de (eü), ces deux voyelles en hiatus ont connu encore un autre traitement, probablement d'origine provinciale (HLF 2, 265s., et 4:1, 173s.): /cc/ (rime seur 'sür': douceur et cueur dejä dans Villon Test 945), et cette prononciation (/mce:r/ mur, /sce:r/ sür), signalee par tous les grammairiens du XVI e s., apparait ä la rime encore au debut du XVII", jusqu'aux annees '30 (Rosset 1911, 183; Straka 1985, 69-72); dans heur /oe:r/, bonheur, malheur, de l'afr. eür (lat. augurium), ä la place de la bonne forme parisienne populaire /y:r/ ur (Thurot 1881, 515), /ce/ s'est conserve grace ä un faux rapprochement avec heure. 3.4. Consequences de la denasalisation La denasalisation des voyelles nasales devant /n/, /m/ et /ji/ explosifs, c'est-ä-dire intervocaliques (/1ε:η/ laine, /ρε:ηε/ peine, etc., Peletier 1549, R. Estienne 1549, Lanoue 1596), et l'effacement des consonnes nasales implosives et finales datent de la veille de l'epoque de la Renaissance (1.1.3.). Par la denasalisation, accompagnee d'ailleurs d'un allongement compensatoire de la voyelle,
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/y/ dans lune, une, etc., est devenu /y/, mais dans la langue populaire oü l'ouverture de /y/ en /&/ s'etait produite plus rapidement et la denasalisation plus tard, cette derniere a donne naissance ä /lcen/ lune, /cen/ une, /plcem/ plume, adj. fem. /komcen/ commune etc. (formes attestees encore ä la fin du XVII e s. et jusqu'au milieu du XVIIIC, Thurot 1883, 547; devenues populaires d'apres Desgranges 1821, Gougenheim 1929, 24). II en a ete de meme pour le rapport chronologique entre l'ouverture de /T/ en /e/ et la denasalisation: en regard de cousine, racine, voisine avec /-in/ dans le fran^ais cultive, Du Val (1604) reproche aux Parisiennes de prononcer mal cousaine, rafaine, voisaine (Thurot 1883, 478s.) et Villecomte (1751) releve qu'«on dit bien mal ä propos ä Paris la veigne pour la vigne» (Thurot 1881, 350). (Pour une autre explication de ces formes ν. Fouche 1958, 384-386).
3.5. Les Ε accentuis Les trois phonemes: /ε/ ( < lat. e entrave: il perd, te(s)te), je/ ( < lat. e et Γ entraves: dette, il met, net) et /e:/ ( < lat. a accentue en syllabe libre: mer, nez, pre, porter, porte, ils porterent), que le fran?ais distinguait tout au debut, se sont confondus, des le moyen äge, en /ε/ devant consonne et en /e/ en finale absolue (premiere manifestation de la loi de position), les deux premiers ä la fin du XIe s. ou au debut du XII e , tandis que /e:/ issu de a les a rejoints, dans la langue courante, au cours du XlII e s. en s'ouvrant en position anteconsonantique en /ε/ ou /ε:/ (Thurot 1881, 47ss.; Fouche 1958, 246ss.). Parallelement, /ai/ a abouti, des le XII e s., dans toutes les positions, ä /ε:/ qui, vers la fin de ce meme siecle, s'est ferme en position finale (Thurot 1881, 302ss. et 308; Fouche 1958, 257ss.). Le nombre de /e/ fermes en finale a encore considerablement augmente ä la suite de Tammssement des consonnes finales au XIII s s., sauf devant (-s) qui, en s'amui'ssant, a eu au Stade de /χ/ ou /h/, une influence ouvrante sur tout /e/ precedent, de quelque origine qu'il füt (cf. 1.2.3.). Or, dans la langue savante qui a pris naissance, en se distinguant de la langue populaire, au cours du XIII e s. (Fouche 1958, 248), /e/ issu de a latin et celui des mots savants, places devant consonne (bibliotheque, college, espece, diocese, poete, remede, chimere, arene, probleme, celebre, etc., cf. Thurot 1883, 745), ont maintenu leur timbre ferme pendant longtemps, et ce n'est qu'apres bien des hesitations qu'on a accepte /ε/: dans tel, quel, chef, sei, vers la fin du XVI e s., dans des mots en -eve, -evre, -ere (seve, chevre, levre, pere, mere, frere, etc.) seulement dans la seconde moitie du XVII e , dans college et autres
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mots et formes en -ege au XIX e (Fouche 1958, 248s.). En finale, les hesitations entre /e/ et /ε/ vont de pair, pendant tout ce temps, avec celles entre la non-prononciation et la prononciation des consonnes finales: /me/ ou /π\ε:τ/ mer, infinitifs et substantifs en -er, etc.; de plus, /ε/ a ete retabli dans les finales en (-ai) (sauf quelques exceptions), (-ait) et (-et) d'apres les formes du pluriel ou les formes verbales en (-ais) (1.2.1.2.). Dans la graphie (ie) /ie/ ou /je/, venant de e ouvert du latin (pied, fiel, miel), de a latin apres palatale (moitie) et de -ariu (premier), /e/ etait ferme au moyen äge et ne s'est ouvert, devant consonne, en /ε/ au XIII e s. que dans la langue populaire; dans la langue cultivee, il est reste ferme encore au XVI e s., sauf dans -iel (fiel, miel), hier, -ienne (gardienne), -ierre (pierre) ou /ε/ s'entendait dejä. Au XVII e s., (ie) a suivi la destinee commune de l'/e/ accentue: ouvert devant consonne, ferme en finale absolue. Dans les mots en -iege, -iece, -iede, -iere, -ievre (par ex. piege, liege, siege, piece, tiede, lumiere, fievre), graphies d'ailleurs avec (e), l'/e/ n'est devenu /ε/ que plus tard au XVII e s., voire au XVIII e (Thurot 1881,471; 1883, 749; Fouche 1958, 250-252); l'Academie n'a accepte, dans -iege, la graphie (e) qu'en 1878. 3.6. Ε et A devant R Depuis le XIII 5 s., /ε/ devant /r/, surtout double ou suivie d'une autre consonne, en syllabe aussi bien accentuee qu'inaccentuee, s'ouvrait dans la prononciation populaire en /a/, et ä l'inverse, par hypercorrection, ä partir du siecle suivant, on prononfait /ε/ pour /a/. Aux XVI e et XVII e s., la confusion des deux voyelles dans la langue courante etait totale, par ex. mon frare, Piarre, liarre, guarre, mar, la place Maubart, etc., pour frere, Pierre, lierre, guerre, mer, la place Maubert, et au contraire mon mery pour mon mari, Peri pour Paris (Tory 1529, Thurot 1881, 3s.); Ronsard a meme fait rimer armes avec termes et ferme avec m'arme (HLF 2, 249s.). Au cours de la seconde moitie du XVII e s., on a en gros retabli la distinction de /ε/ et de /a/ telle qu'elle existe aujourd'hui, et les hesitations ont cesse, du moins dans la langue cultivee (Thurot 1883, 748; Rosset 1911, 98; HLF 4:1, 175). Ce retablissement s'est fait le plus souvent d'apres l'etymologie latine, et ne sont restes avec la voyelle changee que des mots dont on ignorait encore l'etymologie (gerbe, afr. jarbe; guerir, afr. guarir, asperge, afr. asparge\ sarcelle, afr. cercelle) ou dont l'etymologie a ete mal interpretee (larme, afr. lerme < lairme, lat. LACRIMA). Dans la langue populaire, les hesitations entre /a/ et /ε/ semblent avoir continue, mais les prononciations condamnees par Desgranges en 1821: boulevere,
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dertre, en eriere (= en arriere), chercutier, clerte, perdonner, Pernasse, sercler (= sarcler), serdine, etc. (Gougenheim 1929, 17-19), ne sont probablement pas des residus des anciens contre-epels de l'ouverture de /ε/ en /a/; elles refletent plutot une prononciation populaire exagerement palatalisee de l'/a/ (cf. 1.1.1.), et quant ä argot que Desgranges releve ä la place A'ergot, c'est la forme primitive du mot (BiWartburg). 3.7. Ε en syllabes initiale et interieurepretonique La tendance ä substituer /e/ ä jal dans la syllabe pretonique, notamment initiale (par ex. dans benir, benin, ferir, peril, perir, present, sejour, seduire, etc., precedemment avec jaj) date de la 2e moitie du XVI e s. (Thurot 1881, 129) et apparait comme une consequence de la reforme erasmienne (Fouche 1958, 431s.). Cette reforme a retabli, dans la syllabe initiale libre des mots latins, /e/ ä la place de /a/ qu'on pronon9ait dans les ecoles en France, et d'apres ce modele latin, on a agi de meme dans les mots fransais, surtout savants, empruntes au latin. Ainsi, aux XVII e et XVIIIC s. (outre les mots dejä cites): benediction, celebrer, celeste, decembre, demon, desoler, tresor, etc., mais aussi dans des mots de formation populaire: belier, difendre, desir, levrier, peril, senechal, teter, etc. (Thurot 1881,129-139; HLF 4:1, 193-195; 10, 92-94). Dans certains cas, on a longtemps hesite: chez Vaudelin (1715) encore /akri/ acquerir, /dzir/ desir, /dzorme/ desormais, /l3e:r/ legere, etc. (Cohen 1946, 75) et meme dans le DG, d(e)sir ou desir, belier ou belier, genisse ou ginisse, reclusion ou reclusion, retable ou retable, reviser ou reviser, teter ou teter, etc., mais des cette epoque, dans la plupart des cas cites, la prononciation avec /a/ est devenue archa'ique; aujourd'hui encore /krasä/ et /kres5/ cresson continuent ä co-exister. Dans d'autres cas, la prononciation /e/ pour /a/, condamnee par ex. par Desgranges (1821), n'a pas pris racine dans la langue generale qui maintient /a/: acqueduc, dangereux, registre, secret (Gougenheim 1929, 10s.); il en est de meme pour celer, dehors, degre, etc., dont la prononciation avec /e/ est populaire (Martinon 1913,169s.).
3.8. Hesitations entre /ο/ et juj Sous l'accent, Γ/ο/, anciennement en syllabe entravee, s'est ferme des le XI e s. en /u/ note plus tard (ou) (apres /ol/ + cons. > /ou/ > /u/): cour, jour, tour, etc., alors que l'/o/ issu du lat. ö bref en syllabe entravee et de /au/ latin, s'est conserve: corps, fort, ho(s)te, no(s)tre, gros, suffixe -ot, chose, etc. Or, dans les mots ou cet /o/ etait devant /z/ (chose) ou a subi un allongement compensatoire (hole, gros, etc., pi. -ots), ou encore ä
la suite d'une contraction vocalique (roole > röle, gedle), il est devenu jo:/ qui, dans la langue courante, ä Paris et ailleurs, s'est ferme, a partir du XIII e s. en /u/ note (ou) : grous (= gros), repous (= repos), Pentecou(s)te, cou(s)te (= cöte), ou(s)te (= höte), roule (= role), chouse (= chose), clous (= clos),j'ouse (= j'ose), pouvre (= pauvre), etc. Cette prononciation, courante au XVI e s. et dans la l re moitie du XVIP, a fait l'objet de maints reproches de la part des grammairiens et la langue cultivee a partout retabli /o/: ainsi l'opposition /ο/ ~ /u/ est redevenue /a/ ~ /o:/ dans cote ~ cote, hotte — höte (dejä Lancelot 1660, Thurot 1881, 240-252; Fouche 1958, 207-212). Devant consonne nasale implosive, /5/ allonge par l'amui'ssement de cette consonne s'est ferme ä son tour en /u/: boun, compagnoun, renoum, mounde, oumbre, toumbe, l re p. pi. -ouns, etc., et il en a ete de meme pour /5/ denasalise devant consonne nasale intervocalique et allonge, lui aussi, par cette denasalisation: houme, coume, boune, etc. Ces prononciations, relevees par tous les grammairiens depuis Palsgrave (1530) jusqu'ä Antonini (1753), ont ete condamnees comme provinciales et familieres par Menage (1672), Hindret (1687) et d'autres (Thurot 1883, 511-513; Fouche 1958, 360s.) et ont fini par disparaitre. En syllabe initiale, tout joj, quelle que füt son origine, s'est ferme en /u/ aussi au cours du XIC s., et jusqu'ä present, on a (ou) /u/ dans souvent, douleur, douter, fourmi, nourrir, couronne, moulin, courtois, jouir, outarde, etc. On pronongait egalement /u/ dans coulombe, froumage, froument, rousee, pourtrait, souleil, etc. A partir du XIII e s., c'etait aussi, dans les ecoles, la prononciation de ( ο ) latin en syllabe initiale, or par suite de la reforme erasmienne, cet /u/ a cede en latin la place a /o/, et en fran^ais de meme, il y a eu regression de /u/ ä /ο/ des la seconde moitie du XVI e s., d'abord dans les mots dont l'origine latine etait evidente (par ex. colombe, colonne, novembre, volonte, volume, etc.); dans des mots d'origine populaire, trop frequents dans la langue de tous les jours comme couleur, couronne, cousin, douleur, fourmi, moulin, mourir, nourrir, etc., et dans ceux oü l'analogie des formes accentuees sur /u/ ou a pu jouer, comme couler, douter, jouer, tourner, etc., /u/ s'est maintenu (Thurot 1881, 252-256; Rosset 1911, 68-83; Fouche 1958, 426-428). Au temps de Desgranges (1821), on trouve encore quelques traces de l'ancienne hesitation, par ex. routi (= rati), pouriaux (= poireaux), pourceline (= porcelaine), etc., prononciations jugees paysannes et grossieres (Gougenheim 1929, 5s.), mais c'est des le XVII® s. que la quereile des ouistes et des non-ouistes avait pris fin.
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3.9. La finale (-ot) Cette finale, comme Celles en (au), (eau) et (os), se prononce aujourd'hui jo/: abricot, billot, canot, chariot, devot, gigot, goulot, idiot, jabot, mot, pavot, pot, rabot, sabot, sot, vieillot, etc., mais c'est une prononciation relativement recente. Du latin -ÖTTU (du moins dans la plupart des cas), (-ot) a garde /o/ apres l'amu'issement du /-t/ final; la loi de position n'a pas joue pour cette voyelle, l'/o/ note (au), (eau), (os) s'etant ferme ä la suite de la monophtongaison (cf. 3.3.) ou de l'effacement de l'/s/ (cf. 1.2.1.1.). Au pluriel, toutefois, /s/ s'est ferme et, au debut, allonge en /o:/ sous l'effet de ramui'ssement de l'/s/ (c'est-a-dire (-z) /ts/ > /s/), comme tous les ( o ) suivis de l'/s/ implosive (cf. 1.2.1.1.), et l'opposition sg. /a/ ~ pi. /o:/ s'est conservee jusqu'au debut du XIX e s., le pluriel pouvant rimer avec dos, repos, propos, faux, eaux. Domergue (1805) prescrivait encore de prononcer «aigu» (= ouvert) l'(o) de turbot, et «grave» (= ferme) celui de turbots (Thurot 1883, 638), et pour Littre (s. v. chariot, gigot, mot, pavot), cette ancienne difference entre le singulier et le pluriel restait toujours valable. Cependant, ä l'exception de Littre, on admet /o/ depuis Feline (1851) aussi au singulier: Lesaint (1890, 77), Thurot (1883), DG, Rousselot (Ί927, 138s.), Grammont (1922, 18), etc., de meine que tous les dictionnaires phonetiques depuis Barbeau/Rodhe jusqu'ä Warnant (seuls Michaelis/Passy acceptent encore les deux prononciations /o/ et /ο/ pour tous les (-ot) sauf cahot et devot oü uniquement /ο/). Ainsi pot et peau, sot et seau (ou saut), bot et beau, mot et maux qui, auparavant, formaient des couples d'opposition, sont devenus parfaitement homophones. La prononciation /o/ s'est conservee comme un regionalisme, notamment de l'Est (Lorraine, Franche-Comte) (Rousselot 31927, 139; Grammont 1922,19).
3.10. Evolution de la prononciation de (oi) La diphtongue notee (oi) se prononfait joe/ depuis le XIIIC s. et, des la fin du meme siecle, eile avait ä Paris, selon les mots et les niveaux de langue, trois prononciations differentes: /οε/ (ou /we/), /ε/ et /wa/ (Michaelsson 1959, 290-292). Les deux dernieres ont longtemps garde le caractere populaire et, au XVI e s., (oi) ä la rime avec (ai) ou (e) /ε/ sonnait encore /we/ (HLF 2:1, 255-257); tous les grammairiens de l'epoque s'accordent ä donner ä cette sequence un /ε/ ouvert (Thurot 1881, 353ss.; Fouche 1958, 279ss.), et quant a son premier element, il est vraisemblable que, des l'epoque de Palsgrave (1530), c'etait un «ou consonne», c'est-ä-dire un /w/ (Thurot 1881, 288). Toutefois, des cette
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epoque, la reduction de /WE/ Ä /ε/, qui etait Ä l'origine un dialectalisme occidental (Wartburg 7 1965, 156), a commence ä penetrer «au desespoir des grammairiens» (Thurot 1881, 375s.; Rosset 1911, 198) dans l'usage de la Cour et, des le debut du XVII e s., cette prononciation etait generale dans les imparfaits et les conditionnels, dans les noms de peuples (Franfois, Anglois, Escossois, Milanois), dans les verbes en -oyer (noyer, nettoyer, aboyer prononces en /-Eje/), en -oi(sjtre (connoistre, paroistre, croistre prononces en /-etr/), dans croire /kre:r/, dans le subjonctif sois /se/, dans couroye /kure:/ ( = courroie), croye /'kre:/ ( = craie), aboi /abε/, effroi /είτε/, e(s)moi /erne/, dans courtois /kurte/, harnois /am ε/, avoine /avs:n/, foible /febl/, droit(e) /άτε, dret/, froid(e) /fre, fred/, voirre /ve-.r/ ( = verre) (Thurot 1881, 375-378 et 411; 1883, 746); c'est ä cette prononciation que remonte celle d'aujourd'hui dans Franpais, etc., dans connaitre, paraitre, craie, harnais, faible, verre. On reservait /we/, selon les temoignages des grammairiens de la fin du XVII e s. et du debut du XVIIF, au discours soutenu, surtout des magistrats et des predicateurs, et ä la declamation (Thurot 1881, 378-381); dans la bonne prononciation, on entendait encore vers 1805 il crait et endreit et, d'apres Victor Hugo, Louis-Philippe aurait eu l'habitude de dire /5gre/ Hongrois (Gougenheim 1951a, 121s.). Quant a la prononciation /wa/ ou /wa/, qui etait d'origine parisienne, elle est restee proscrite pendant tout le XVIF s. et n'a ete admise dans le bon usage que vers la fin du XVIII e ; en 1805, Domergue a fini par condamner /we/ (Thurot 1881,358-363). Dans les mots et les series de mots cites ci-dessus avec l'ancienne prononciation /ε/, tels que noyer, etc., croitre, croire, que je sois, couroie, aboi, courtois, avoine, droit, froid, et qui ont ete admis, ä la meme epoque (fin XVIIP s.) avec /wa/ ou /wa/ (Thurot 1883, 752), ce /wa/ ou /wa/ n'est naturellement pas un aboutissement de /ε/ (un /ε/ η'aurait pas donne ce resultat), mais de /we/ qui avait continue ä co-exister pendant tout ce temps avec /ε/. 3.11. Consonne />/ Au XVI e s. et au debut du XVII e , l'(r) initiale et l'(rr) geminee etaient, d'apres Meigret (1542), Lanoue (1596), Maupas (1625), des articulations uvulaires et seule l'(r) intervocalique etait encore apicale (Thurot 1883, 269s.). Cette derniere articulation a manifeste une tendance ä l'assibilation en /z/ depuis le XIIP s. dans diverses provinces (de la Champagne meridionale a l'Orleanais en passant par le Morvan, le Nivernais, le Berry et le Gätinais, Dauzat 1930,
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107), puis aux XVe et XVI c s. aussi dans le parier populaire de Paris: Villon fait rimer chaire / J E : Z / avec aise, et les prononciations Masia ( = Maria) , ma mese ( = mere), mon pese ( = pere), mon frese ( = frere), oseille ( = oreille), Pasis ou Pazi ( = Paris) sont signalees et reprouvees par tous les grammairiens de l'epoque. Inversement, par contre-epel, on pronon?ait Jerus, courin, sairon, etc., pour Jesus, cousin, saison, ce qu'on n'a pas cesse non plus de condamner (Thurot 1883, 271-273). Ces prononciations, /r/ pour /ζ/ et /ζ/ pour /r/, sont tombees en desuetude vers 1620, laissant dans l'usage normal seulement chaise (depuis 1420) ä cöte de chaire, et besicle (depuis 1379, pour bericle BIWartburg) (Thurot 1883, 273s.; Fouche 1961, 603s.), tandis que partout ou Ton avait accepte l'/R/ uvulaire ä l'initiale et en tant que geminee (rapidement simplifiee d'ailleurs), cette articulation a aussi gagne les positions intervocalique et finale (2.5.), cette derniere, evidemment, dans la mesure ού, en finale, on prononfait encore ou de nouveau Γ ( r ) . En position implosive, devant une autre consonne, l'/r/ se prononfait faiblement ou etait muette, ainsi qu'en temoignent les nombreuses rimes telles que dames : armes, sage : large, presse: averse, rouges : courges qu'on rencontre dans des textes entre le XII e et le XVI e s. (Pope 1934,157; H L F 1,412; 2,273). Cet amuissement, qui a eu lieu aussi ailleurs qu'ä la fin de la syllabe accentuee (la(r)gesse, a(r)dent, pa(r)tie, etc., J. Fox, RLiR 22, 1958, 92-97), a continue ä se faire sentir dans la langue populaire (par ex. remoquer pour remorquer) encore au XVII e s. (Thurot 1883, 264). II a surtout ete courant, ä l'epoque classique, dans deux cas: 1) dans des mots comme abre (= arbre), mabre (= marbre), mecredi (= mercredi) ou une action dissimilatrice de l'/r/ de la syllabe subsequente a agi dans le meme sens que la tendance ä desarticuler l'/r/ implosive, et 2) dans le groupe /rl/ ou la graphie Challes, paller, malle, vallet pour Charles, parier, marie (= marne), varlet (Thurot 1883, 289) reflete peut-etre une action assimilatrice de /I/ sur /r/. Dans tous ces cas (sauf dans valet qui peut d'ailleurs remonter ä la forme primitive vaslet), il y a eu restitution de la consonne implosive d'apres la graphie, parfois assez tard (dans arbre et marbre vers la fin du XVII e s., dans mercredi dans Ac 1762), mais lä encore, ce n'etait plus une /r/ alveolaire, mais la nouvelle /R/ velaire qu'on a fait sonner.
3.12. Influence de la graphie Les changements les plus nombreux et les plus remarquables qu'a subis la prononciation fran^aise depuis l'epoque de la Renaissance sont dus ä l'influence de l'orthographe. Celle-ci a ete etu-
diee par Vladimir Buben dans un ouvrage devenu classique (1935), et recemment, Christian Schmitt, pour montrer «la primaute de la graphie sur la phonie en fran^ais moderne» (1984, 435), a compare ä la prononciation d'aujourd'hui celle de la fin du XVII e s., teile qu'elle avait ete decrite par Rene Milleran en 1692 (temoignage relativement peu exploite par Thurot). Sur l'importance qu'a eue l'orthographe dans la formation de la prononciation du fran5ais contemporain, v. aussi Straka (1981, 2 2 2 245), dont nous resumons ici l'essentiel. La graphie agit sur la prononciation de trois fagons diffcrentes: 1) On a tendance ä generaliser la valeur phonique la plus frequente des graphemes qui en ont deux. Ainsi (ch) devant (e) et (i) dans des mots d'origine grecque, qui se pronon9ait /k/ au XVII e s. (Thurot 1883, 231), a pris, dans plus d'un mot, le son du (ch) fran9ais, par ex. alchimie, prononce et ecrit alquimie ou alquemie depuis Palsgrave (1530) jusqu'ä Ac 1718, est devenu /alfimi/ au XVIII e s. (Thurot 1881, 230), et meme dejä vers la fin du XVII e (Schmitt 1984, 415), alors qu'aujourd'hui encore on continue ä hesiter entre /k/ et /J/ dans archiepiscopal (dejä en 1716, Thurot 1883, 233) ou archetype. Ou bien, dans des mots savants digne, signe, signer, signifier, insigne, maligne, regne, regner, cygne, (gn) avait, comme en latin medieval, la valeur de /η/ et on ecrivait meme parfois dine, sine, siner, etc., mais ä partir de la fin du XVI e s., on a commence ä prononcer /'ji/ d'apres gagner, montagne, etc., et cette prononciation, d'abord blämee, l'a empörte au XVIII e s. (Thurot 1883, 345-350). Dans des emprunts plus recents au latin, (gn) se prononfait d'abord /gn/: igne, ignivore, inexpugnable, magnat, stagner, stagnant, or depuis le commencement du XIX e s., la encore, la prononciation /jij (ou /nj/) a progressivement gagne ces mots ou est en train de les gagner. Dans anguille /X/ ou /j/ a la place de /l/ est apparu, d'apres fllte, famille, etc., des le XVII e s. (Thurot 1883, 305), dans scintiller vers la fin du XIX e , dans osciller et vasciller, il y a toujours hesitation. Dans ex- devant consonne (expres, extra, exquis, excuser, expliquer, exprimer, extreme, exclure, etc.), (x) se pronongait /s/ au XV1P s. et jusqu'ä la fin du XIX e (Thurot 1883, 340-342; Michaelis/Passy), mais depuis De la Touche, on releve aussi la prononciation /ks/ d'apres la valeur generale du ( χ ) , et celle-ci l'a empörte dans le bon usage contemporain, alors que /es-/ est considere maintenant comme une prononciation negligee, populaire (Bauche 2 1946,44et49). 2) Les graphemes composes de plusieurs lettres sont parfois faussement interpretes et il arrive que la premiere ou la derniere d'entre elles
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soit rattachee au grapheme voisin, ce qui en modifie la prononciation. Ainsi, des le XVII e s., aragnee /arajie/, ecrit araignee avec le grapheme (ign) exprimant /ji/, devient /arepe/ arai-gnee (Thurot 1881, 17). De fafon semblable, jognant, e(s)logner, te(s)mogner, notes avec (ign) deja au XVI e S-, mais prononces /33pä/, /ebjie/, /temope/ jusqu'au milieu du XVII e , ont ete lus comme si (i) se rattachait ä ( o ) , c'est-ä-dire avec /WE/ (Oudin 1633, Menage 1677, etc.), puis /wa/ (Milleran 1692 jouagnant, elouagner, temouagner, Thurot 1883, 531s.). Dans la serie poigne, poignee, poignet, poignard, poignant, empoigner, moignon, Domergue (1805) declare encore que «Fi etait nul» (Thurot 1883, 230s.), et c'est la prononciation que preferait Littre s.v. empoigner, alors que Desgranges (1821) l'avait deja consideree comme «vicieuse» (Gougenheim 1929, 24); Feline (1851) note ces mots ä l'aide de ( u a ) (aujourd'hui, seuls encoignure et oignon resistent tant bien que mal ä Finfluence de la graphie (oi)). Le faux decoupage, au cours de la seconde moitie du XIX e s., de la sequence (eu) dans gageure ,'ga3y:r/ en gag-eure /gajoeir/ (Thurot 1881, 520) est un cas typique, bien connu. Autres exemples: /3M.ije/ juillet (Hindret 1687), /ki|jje:r/ cuiller(e) (Domergue 1805), /egn.ij/ aiguille (Lanoue 1596) pour /3yje/, /kyje: r/, /eguj/ (Thurot 1881, 198 et 422), ou encore /bwajo/ boyau, /brwaje/ broyer, /mwaj?/ moyen, /rwajo:m/ royaume, /vwaja:3/ voyage pour les anciennes formes phonetiques /bojo/, /braje/, /moji/, /rojo:m/, /vaja:3/, blämees deja par Dangeau (1694) (Thurot 1881, 368), mais recommandees encore par Littre et conservees regionalement jusqu'ä present. 3) Bien avant l'epoque qui nous interesse ici, on a commence ä restituer, dans la graphie, des lettres etymologiques (ou faussement etymologiques) qui avaient precedemment disparu conformement ä Fevolution phonetique de la langue, et ces lettres, au debut muettes, ont souvent fini par etre prononcees, ce qui a donne naissance (comme Famu'issement de l'/a/, cf. 1.3.) ä des groupes consonantiques inconnus precedemment, par ex. lat. OBSTINATUS, mfr. ostine (XIV e s., maintenu jusqu'au XVIIC, encore chez Milleran 1692, cf. Schmitt 1984, 412, mais condamne par De la Touche 1696), note obstine des 1236 (FEW 7, 290) et prononce dans la 2e moitie du XVII e s. avec jbj, c'est-ä-dire /opstine/ (cf. 2.3.) (Richelet 1680, Thurot 1883, 369) et meme /obstine/ ä l'epoque contemporaine (3 temoins de Martinet/Walter). De meme lat. OBSCURUS, afr. mfr. oscur (encore De la Faye 1613), mais note aussi obscur depuis le XII e s. (FEW 7, 281a), et plus tard prononce avec ( b ) (Richelet 1680, Thurot 1883, 368), sans nul doute /opsky: r/ (la prononciation populaire d'aujourd'hui /osky:r/,
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relevee dejä par Desgranges 1821, semble etre un allegement recent du groupe (bsk), FEW 7, 282b, n. 7). Autre exemple: chatel, puis chetel, au XVIP s. cheptel d'apres son etymon latin CAPITAUS, mais prononce /_f(3)tel/ jusqu'ä la fin du XIX e s. (Littre, Ac 1878, DG, Rousselot 31927, 61), est devenu /Jeptel/, prononciation generalisee depuis. Ä cote de donter, domter (jusqu'ä Ac 1718) il existait, depuis le moyen age, la graphie dompter, (in)domptable, etc., mais le ( p ) ne se pronomjait pas, ainsi qu'en temoignent tous les grammairiens jusqu'ä la fin du XVIII e s., or, vers la fin de ce siecle, on commenipait ä admettre le /p/ dans le discours soutenu, puis Domergue (1805) en a demande la prononciation sans restriction, alors que l'Ac 1835 la condamne et, en 1878, eile l'admet au moins dans indomptable (Thurot 1883, 364); aujourd'hui encore, les deux prononciations co-existent, sans /p/ et avec /p/, cette derniere ne parvenant pas ä s'imposer (Warnant 1978, 980a). A partir de la fin du XVe s., la relatinisation est devenue une manie (Wartburg 71965, 155), et c'est ainsi que, dans toute une serie de mots, l'(s) devant consonne a aussi ete restituee, d'abord dans Forthographe, ensuite dans la prononciation: admoneter - admonester, fetoyer - festoyer, recousse - rescousse, etc. (Thurot 1883, 322, 324, 326); dans presque, puisque, lorsque, jusque, qui se pronon9aient (et s'ecrivaient aussi) sans (s) jusqu'aux annees '30 du XVII e s. (Thurot 1883, 19s.), la restitution de l'/s/ dans la prononciation est due peut-etre, en partie tout au moins, ä Finfluence analogique de /parsks/parce que (Gougenheim 1929, 75). Ä l'initiale, le ( p ) devant une autre consonne, dans ptisane et psaume, s'etait amu'i et, tandis qu'on a pris l'habitude d'ecrire tisane depuis R. Estienne (1549), le second des deux mots, ecrit aussi sans ( p ) (seaume) depuis Palsgrave (1530) jusqu'au debut du XVIII e s., a repris la graphie psaume au debut du XVII e et, ä partir de Dumas (1733), on a hesite entre les deux formes phonetiques, avec et sans /p/, jusqu'au moment oü, vers la fin du XVIII e , /pso:m/ s'est generalise (Thurot 1883, 361; Schmitt 1984,415s.). La prononciation des consonnes geminees et la renaissance des consonnes finales s'expliquent aussi en grande partie par Finfluence de Forthographe (cf. 2.6. et 2.7.). 4. Bibliographie Pour les references bibliographiques des titres anterieurs a 1851 ne figurant pas dans cette bibliographie, v. Thurot 1881, XXII-LXXXVII. Barbeau, Alfred/Rodhe, Emile, Dictionnaire phonetique de la langue fran(aise, Stockholm, Norstedt, 1930. Bauche, Henri, Le langage populaire, Paris, Payot, 2 1946 (Ί920).
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
294. Französisch: Intonationsforschung fiers), Vokalisierungseigenschaften (übermäßige Lautheit oder Leisheit, zögernde Pausen, Zerdehnung und und Prosodie Raffung) u.a.m. (cf. Crystal 1969, 128ss.; Lehiste 1970, Intonation et prosodie 1. Definition und Ausgrenzung 2. Aktueller Stand 3. Grundgegebenheiten der französischen Intonation 4. Das «mot phonique» 5. Die Konturen 6. Subsysteme und Register 7. Emphase 8. Affektprogramme 9. Bibliographie (in Auswahl) 1. Definition und Ausgrenzung Die Intonationsforschung befaßt sich mit (relativ) arbiträren sprachlichen Zeichen, die in der Rede den segmentalen Zeichen überlagert sind. Der Umfang der segmentalen Basis für die jeweiligen Intonationseinheiten ist nicht α priori bestimmt, sondern von Fall zu Fall variabel. Die Ausdrucksseite der Intonationsphänomene ist nicht durch eine vorgegebene Zahl von qualitativ fixierten Merkmalen gekennzeichnet, sondern vielmehr durch ein Büschel von kumulativen und austauschbaren Parametern; ihre Substanz kann in verschiedenen Manifestationsbereichen erfaßt und interpretiert werden (Wunderli 1978, 56ss., bes. 65). 1.1. Vieles an dieser definitorischen Umschreibung der Intonationsforschung bzw. ihres Gegenstandes wird erst im Laufe der weiteren Ausführungen klar werden. Hier soll vorerst nur auf einige Punkte hingewiesen werden, die im folgenden nicht oder kaum mehr zur Sprache kommen. Im Unterschied zu Wunderlich (1988, 1) ordne ich die sogenannten „Töne" nicht der Intonation zu, sondern folge in diesem Punkt im wesentlichen Pilch (1966, 131): Die Töne sind distinktive Merkmale im Rahmen des Phonems und somit Charakteristika einer segmentalen Einheit - und dies unbeschadet der Tatsache, daß ihre substantielle Realisierung zumindest teilweise mit derjenigen der Intonationseinheiten interferiert. Die segmentale Basis der Töne ist auch nicht variabel, sondern vielmehr eindeutig an das Vokalphonem bzw. an die durch dieses konstituierte Silbe gebunden. - Anders liegen die Dinge beim Akzent, der über der Einheit des Wortes bzw. der Lexie operiert und in diesem Rahmen unterschiedliche Positionen einnehmen kann; die variable segmentale Basis ist in diesem Fall durch die wechselnde Phonem- bzw. Silbenzahl gegeben. - Die Intonationseinheiten (Konturen) schließlich operieren über Einheiten, die größer als das Wort sind und von der Wortgruppe (Syntagma) bis zum Satz gehen können. 1.2. Die einleitende Definition beinhaltet nicht nur die Abgrenzung der Suprasegmentalia von den Segmentalia, sie liefert auch die Möglichkeit, zwischen dem intonativen und dem sog. paralinguistischen Bereich zu differenzieren. Dem letzteren werden u.a. Erscheinungen zugeordnet wie: Spannung, Stimmqualität (voice quali-
3; Wunderli 1978, 65s.; usw.). Zwar kann die Zweiseitigkeit der paralinguistischen Elemente nicht unbedingt bestritten werden, wohl aber ihr arbiträrer Charakter: Ihr Inhalt muß im wesentlichen als motiviert bzw. direkt aus einer Motivation ableitbar betrachtet werden. 2. Aktueller
Stand
Es kann hier nicht darum gehen, eine Geschichte der Intonationsforschung zu geben (cf. hierfür Wunderli 1978, 9ss.; Rossi 1981, Iss.). Wir halten nur fest, daß die Beschäftigung mit diesem Aspekt der natürlichen Sprachen ζ. T. bis in die griechische Antike zurückgeht, daß der Terminus Intonation eine Schöpfung des 14. Jh. ist, daß die Auseinandersetzung mit suprasegmentalen Phänomenen erst im Laufe des 20. Jh. häufiger wird und solide und überprüfbare Ergebnisse erst seit den 60er Jahren vorliegen. Im Vergleich zu den übrigen Zweigen der Sprachwissenschaft ist die Intonationsforschung nicht nur verspätet ins Blickfeld getreten, sie zeigt auch heute noch in verschiedenerlei Hinsicht einen deutlichen Nachholbedarf. 2.1. Die lange Zeit stiefmütterliche Behandlung der Intonation und ihrer Erforschung hat verschiedene Gründe. Einer der wichtigsten ist zweifellos die Tatsache, daß in der Forschung lange Zeit, ja z.T. heute noch keine Einigkeit darüber besteht, welcher Status den Suprasegmentalia im Gesamtgefüge der sprachlichen Ausdrucksmittel zukommt: Handelt es sich um ein Teilsystem von konventionellen Einheiten oder um rein paralinguistische, d . h . weitgehend „natürliche" Erscheinungen? Diese Frage braucht nicht unbedingt im einen oder anderen Sinn beantwortet zu werden, denn die Intonation hat sowohl digitalen als auch analogen Charakter. Digitaler Natur wären primär einmal die sogenannten „neutralen", d.h. nicht-affektischen Basisintonationen, obwohl es auch in diesem Bereich bereits analoge Gradationsphänomene gibt (cf. unten zur parenthese, continuation usw.). Andererseits existieren auch im Bereich der affektischen Verformungs- bzw. DistorterProgramme eindeutig digitale Phänomene, obwohl hier insgesamt die analogen (graduellen) Erscheinungen dominieren. Soweit die intonativen Erscheinungen nicht-digitaler Natur sind, haben sie als direkt motiviert und damit als paralinguistische Phänomene zu gelten. Wären die intonativen Phänomene nur paralinguistischer Natur, müßte man sie aus jeder einzelsprachlichen Darstellung ausschließen. D a nun aber auch der naive Sprecher die Intonationsunterschiede zwischen seinem eigenen Idiom und fremden Sprachen, j a sogar anderen
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie Varianten seiner eigenen Sprache w a h r n i m m t , müssen die suprasegmentalen P h ä n o m e n e als in ihrem K e r n einzelsprachlich, j a z.T. sogar als subkode-spezifisch angesehen werden. Die Hindernisse, die die paralinguistischen Elemente einerseits, das große Variationsspekt r u m andererseits f ü r eine wissenschaftliche Erfassung der I n t o n a t i o n darstellten, k o n n t e n erst ü b e r w u n d e n werden, n a c h d e m zwei theoretische Voraussetzungen erfüllt waren: die Entwicklung einer tragfahigen Systemlinguistik einerseits, einer Variations- u n d Pragmalinguistik andererseits. 2.2. Ein zweiter Punkt, der die I n t o n a t i o n s f o r schung lange Zeit nachhaltig behindert hat, ist die Tatsache, d a ß sie wie kein anderer Zweig der Sprachwissenschaft auf experimentelle D a t e n angewiesen u n d von instrumenteilen Analysen abhängig ist. Geeignete Analysegeräte fehlten bis in die jüngste Vergangenheit. Erst die m o d e r ne Elektronik ermöglichte es, die notwendigen I n s t r u m e n t e zu entwickeln. Allerdings war d a m i t der Fortschritt der I n t o n a t i o n s f o r s c h u n g n o c h keineswegs gewährleistet, d e n n die Phonetiker verfielen vorerst in einen naturwissenschaftlichen Exaktheitswahn u n d übersahen vollkommen, d a ß der H ö r e r das akustische Signal in massiver Weise filtert u n d typisiert. Genauigkeit der Messungen ist n u r bis zu d e m G r a d e gefragt, der auch vom H ö r e r erfaßt u n d verarbeitet wird. D e r Ermittlung dieser Toleranzbänder bzw. der akustisch/perzeptiven K o r r e k t u r f a k t o r e n widmet sich v. a. das von M a r i o Rossi geleitete P h o netikinstitut in Aix-en-Provence (cf. v.a. Rossi 1981). 2.3. Über die neueren Entwicklungen in der französischen Intonologie geben v.a. Leon/Martin (1969) und Wunderli (1978) Auskunft; darüber hinausgehende Bibliographien zur Intonationsforschung sind Di Cristo (1975a) und Meier (1984). Für aktuelle Tendenzen und Strömungen sind besonders Leon/Rossi (1980/1981), Rossi (1981), Di Cristo (1982, 1985), Kreuzer (1983), Couper-Kuhlen (1986), Wunderli (1987), Matthiesen (1987), Callamand (1987) und Altmann (1988) zu konsultieren. Über laufende Arbeiten orientieren v.a. die von P. R. Leon herausgegebene Reihe Studio phonetica sowie die zeitschriftenähnlichen Publikationen TIPA (Travaux de I Institut de phonetique d'Aix) und TIPS (Travaux de l'Institut de Phonetique de Strasbourg). Allgemein kann festgehalten werden, daß heute in der französischen Intonationsforschung ein „aufgeklärter" strukturalistischer Ansatz europäischer Prägung dominiert, der vor allem auf den Arbeiten von Pierre Delattre und Pierre R. Leon sowie deren Schulen gründet. Dieser Richtung ist auch die folgende Darstellung der französischen Suprasegmentalia verpflichtet. 2.4. Dies schließt allerdings einen gewissen M e thodenpluralismus, wie ihn A l t m a n n (1988, 1) auch f ü r den germanistischen Bereich feststellt, nicht aus. D e r in Deutschland fast ausschließlich
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dominierende generativistische R a h m e n ist in Frankreich aber viel schwächer vertreten, obwohl er in Aix-en-Provence u n d G r e n o b l e (Rossi, Di Cristo, Ph. M a r t i n , usw.; Lucci) seine A n h ä n g e r hat. Besonders beachtenswert in diesem Z u s a m m e n h a n g ist der von Rossi (1987) entwickelte K o m p l e x v o n 17 Regeln, der es erlaubt, in rund 9 2 % der Falle die I n t o n a t i o n von s p o n t a n e n Ä u ß e r u n g e n vorherzusagen bzw. adäquat zu rekonstruieren. Ein wichtiger Zweig ist in der letzten Zeit die sogenannte Mikroprosodie geworden (cf. z.B. Rossi 1981, 40ss„ 65ss.; D i Cristo 1982, 1985). U n t e r den zahlreichen Faktoren, die die I n t o n a tion beeinflussen, spielen auch die kleinsten segmentalen Einheiten (Phoneme: sowohl Vokale als auch K o n s o n a n t e n ) eine wichtige Rolle. Di Cristo h a t in diesem Z u s a m m e n h a n g ζ. B. die intrinsische Frequenz (F 0 ) der Vokale u n d K o n s o nanten, die spezifische Intensität der K o n s o n a n ten sowie den Einfluß der k o n s o n a n t i s c h e n U m gebung auf F 0 der Vokale untersucht. Entsprechende K o r r e k t u r e n werden vom H ö r e r im R a h m e n der Perzeption automatisch durchgef ü h r t . Die mikroprosodischen U n t e r s u c h u n g e n sind deshalb f ü r die richtige Interpretation der I n t o n a t i o n nicht relevant. Sie werden jedoch bedeutsam, wenn es d a r u m geht, akustische D a t e n im Hinblick auf ihren auditiven Wert zu interpretieren, wobei m a n hier allerdings in der Regel o h n e exakte K o r r e k t u r f a k t o r e n zu gültigen Ergebnissen k o m m e n k a n n , wenn m a n mit genügend großen Toleranzen arbeitet. Unverzichtbar sind die Ergebnisse der M i k r o p r o s o d i e dagegen im R a h m e n der reconnaissance automatique. Diese neue Richtung hat sich v. a. aus den Bedürfnissen des in Entwicklung begriffenen natürlichen Dialogs Mensch-Maschine heraus entwickelt. U m mit Hilfe des R e c h n e r s intonative Einheiten direkt u n d k o r r e k t identifizieren zu k ö n n e n , ist es unerläßlich, alle Faktoren im Griff zu h a b e n , die die konkrete Ausgestaltung der akustisch e r f a ß b a r e n Intonationsverläufe beeinflussen. F ü r Ergebnisse dieser Forschungsrichtung cf. z.B. Rossi (1981, 83ss.; 1983), H a t o n (1977), Vaissiere (1976, 1977), Vives (1977), Bonneau 1985/1986, B o n n e a u et al. 1985/1986, etc. Nicht weniger bedeutsam sind die m i k r o p r o s o dischen Faktoren f ü r die Sprachsynthese, denn n u r mit ihrer Hilfe k a n n ein (einigermaßen) natürliches Resultat erreicht werden. Überdies läßt sich in der letzten Zeit ganz generell eine verstärkte H i n w e n d u n g zu s p o n t a n sprachlichen (und damit eine A b k e h r von den vorgelesenen) K o r p o r a feststellen. N a c h Callam a n d (1987, 5ss.) ist dies die K o n s e q u e n z der Fortschritte in den Bereichen Ethnolinguistik, Soziolinguistik, Pragmatik, Diskursanalyse, aber auch des Erfolges der Psychophonetik von
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Fönagy (cf. unten). Die bisher in diesem Bereich vorgelegten Ergebnisse vermögen allerdings nicht zu überzeugen, was v.a. darin begründet ist, daß in spontanen Korpora nie die nötige Homogenität gegeben ist, die eine statistisch relevante Aussage überhaupt erst möglich macht, und überdies auch die Vielfalt der die Intonation beeinflussenden Faktoren vollkommen unkontrollierbar bleibt. Man sollte vielleicht doch Rossis Warnung beherzigen (1981, 26s.) und vorerst einmal in einer „Laborsituation" aufgrund von vorgelesenem Material verläßliche Ergebnisse erarbeiten, bevor man sich mehr oder weniger isolierten Beispielen zuwendet.
3. Grundgegebenheiten der französischen Intonation Wie in den meisten westeuropäischen Kultursprachen spielt der Ton (als phonem- bzw. silbenbezogene Manifestation der Grundfrequenz [FJ ) im Französischen keine Rolle. Unsere Überlegungen können sich deshalb auf die Bereiche Akzent und Intonation (im engeren Sinne) beschränken. 3.1. Spätestens seit Bally (1932) ist bekannt, daß das Deutsche durch einen barytonen „Rhythmus" (Tendenz zur Anfangsbetonung), das Französische durch einen oxytonen „Rhythmus" (Endbetonung) gekennzeichnet ist (Bally 1965, § 313ss.). Damit sind allerdings die französischen Akzentverhältnisse noch lange nicht hinreichend beschrieben, denn es kann keineswegs jedes „Wort" einen Akzent tragen. Vielmehr muß zwischen akzentogenen und nicht-akzentogenen „Wörtern" unterschieden werden. Prinzipiell akzentogen sind alle Lexien, während autonome Morpheme je nachdem akzentogen (moi, lui, celui, usw.) oder nicht-akzentogen (le, la, les, un, une, me, te, ce, mon, usw.) sein können (Wunderli 1986, 512; Matthiesen 1987, llss.). Theoretisch kann nun im Französischen jede Lexie und jedes akzentogene Morphem Akzentträger sein; in der konkreten Realisierung werden diese virtuell gegebenen Möglichkeiten aber nie alle gleichzeitig genutzt. Eine normale Akzentrealisierung im Satz Mon pere a acheti hier une nouvelle voiture wäre ζ. B. Mon pere α acheti hier une nouvelle voiture oder auch Mon pere a acheti hier une nouvelle voiture, d. h. von 5 möglichen Akzenten werden höchstens 2 oder 3 realisiert. Wir müssen somit zwischen Akzentogenität und Akzentuiertheit unterscheiden (Garde 1968; Fönagy/Leon 1979). Jedes „Wort" (Lexie oder akzentogenes Morphem) hat zwar eine mögliche Akzentstelle, aber die Realisierung oder Nicht-Realisierung dieses Akzents hat - im Gegensatz zum Deutschen, Englischen usw. -
mit dem „Wort" selbst direkt nichts zu tun. Zwar ist der Akzent immer vorhanden, wenn wir „Wörter" isoliert aussprechen, ζ. B. so wie sie in Wortlisten, als Lemmata in Wörterbüchern usw. auftreten, d.h. wenn wir über die „Wörter" selbst, und nicht mit „Wörtern" über etwas anderes reden; Herbert Pilch (1966) sagt deshalb, der französische Wortakzent habe metasprachlichen Charakter, er sei ein Metaakzent. Dieser Metaakzent wird jedoch beim Eintritt der betreffenden Einheit in sprachliche Einheiten höheren Ranges neutralisiert bzw. zugunsten eines Gruppenakzents aufgegeben. Oder mit anderen Worten: Das Französische kennt in der normalen (nicht-metasprachlichen) Rede keinen Wortakzent, sondern nur einen (oxytonen) Gruppenakzent. Auf die Frage, wie diese akzenttragenden Gruppen, die in ihrer Extension mit dem Realisierungsraum einer Intonationskontur zusammenfallen, zustande kommen bzw. auszugrenzen sind, werden wir noch zurückkommen. 3.2. Die zweite Grundgegebenheit, die hier kurz vorgestellt werden muß, ist das Inventar der (neutralen) Intonationskonturen im Standardfranzösischen. Zu ihrer Beschreibung greife ich auf das sechsstufige Notationssystem zurück, wie es im Anschluß an Delattre von Leon und - unabhängig von diesem - von Faure entwikkelt worden ist (Leon 1972; Faure 1971; cf. auch Wunderli 1978, 140). Die 6 Niveaus werden dabei von unten nach oben mit 0 - 5 numeriert (0: infra-grave; 1: grave; 2: midium; 3: infra-aigu; 4: aigu\ 5: sur-aigu); die neutralen Konturen liegen alle zwischen den Niveaus 1 und 4, während die Niveaus 0 und 5 nur zur Darstellung von affektischen/expressiven Überhöhungen bzw. Absenkungen benötigt werden. Was die Konturen selbst angeht, so habe ich das Inventar von Delattre nach einer kritischen Sichtung weiterentwickelt (Delattre 1966, 1969; Wunderli 1978, 145, 209ss.; cf. auch Malecot 1980/1981 und Wunderli 1988, 257). Dabei ist zwischen nicht-terminalen Konturen (Intonemen) und terminalen Konturen (Phrasemen) zu unterscheiden. Im Bereich der Intoneme existieren nur 2 Grundtypen: eine progrediente Kontur, die ich im Anschluß an Delattre continuation nenne, und eine extraponierende Kontur (parenthese). Im Bereich der Phraseme sind 4 Typen zu unterscheiden: eine allgemeine Fragekontur (interrogation), eine spezifisch für die Entscheidungsfrage verwendete Kontur {question), eine den normalen Aussagesatz charakterisierende Kontur (finalite), sowie eine Kontur für die implikative Äußerung (gleichgültig ob assertiv oder interrogativ [Ironie, Spott, Verwunderung, usw.]: implication). Das Inventar präsentiert sich dann folgendermaßen, wobei nur die Hauptvarianten für den jeweiligen Typ berücksichtigt werden:
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie Intoneme:
continuation parenthese
Phraseme:
finalite interrogation
question implication
Auf die Beziehung dieser Konturen untereinander und ihre wichtigsten Varianten werden wir noch eingehen. Hier gilt es vorerst einmal darauf hinzuweisen, daß der Status der implication im Lichte der neuesten Untersuchungen nicht unproblematisch ist. Leon (1971, 43-56; 1972, 151s.; cf. auch Wunderli 1978, 233s., 308ss.) hatte seinerzeit schon gezeigt, daß Delattres Annahme von spezifischen Konturen für die exclamation und das commandement nicht haltbar ist; es handelt sich vielmehr um sekundäre Verformungen einer der o.g. Konturen, die darin bestehen, daß der normale Konturgipfel auf Niveau 5 angehoben wird; diese Anhebung hat eine Vergrößerung des Steigewinkels zur Folge und geht mit einer Intensitätsreduktion einher. Die jüngsten Untersuchungen Leons weisen nun darauf hin, daß es sich auch bei der implication um eine sekundäre Verformung handeln könnte. Sie besteht darin, daß an einer bestimmten (mit dem Fokus der Implikatur zusammenfallenden) Stelle einer beliebigen Kontur ein sogenannter «triangle implicatif» eingefügt wird; dieser besteht aus einem deutlichen Anstieg (bis Niveau 4) und einem anschließenden entsprechenden Abfall innerhalb einer Silbe (Leon/Bhatt 1987, 92ss., 97s., 1988). Der von Delattre postulierte Typus wäre somit nur ein Sonderfall der Implikationsmarkierung (implikative Fokussierung der Endsilbe). Ein im Detail leicht abweichendes Inventar von Konturen hat Rossi (1981, cf. v.a. 190ss., bes. 203) entwickelt, auf das wir hier aus Raumgründen nicht näher eingehen können. Es sei nur darauf verwiesen, daß die beiden Ansätze keineswegs inkompatibel sind; die Abweichungen sind in erster Linie durch eine Reihe von Zwängen bedingt, denen sich Rossi durch die Wahl des generativen Rahmens ausgesetzt sieht. 4. Das «mot phonique» Wir haben oben darauf hingewiesen, daß das Französische keinen Wortakzent, sondern nur einen „Gruppenakzent" kennt; überdies wurde gesagt, daß die Intonationskonturen sich über den entsprechenden Gruppen realisieren. Diese noch zu definierenden Gruppen nennen wir im folgenden mot phonique.
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4.1. Der Gruppenakzent liegt regelmäßig auf der letzten Silbe des mot phonique·, dies impliziert, daß er nie distinktive, sondern nur delimitative Funktion im Sinne von Trubetzkoy (1967, 29) haben kann. Bisher wurde in unserer Darstellung die Intonation immer nur über die Grundfrequenz beschrieben. Dies ist zwar eine didaktisch oft sinnvolle, dem darzustellenden Phänomen letztlich aber unangemessene Vereinfachung; in Wirklichkeit ist längst bekannt, daß der Akzent (ebenso wie die übrigen Intonationserscheinungen) nicht auf einem einzelnen Parameter, sondern auf einem Parameterbüschel beruht: Mehrere Variabein, die in einem kumulativ-kompensatorischen Verhältnis zueinander stehen, sind an der Realisierung dieser Phänomene beteiligt bzw. können an ihnen beteiligt sein. Für die 3 Grundparameter ergibt sich im Französischen folgende Hierarchie: 1) Tonhöhe (F0); 2) Dauer; 3) Intensität (Wunderli 1978, 88ss.; 1984, 240s.; 1986, passim). Dabei ist folgendes zu beachten: 1) Die wichtigste Variable im Französischen ist die Tonhöhe; sie kann den Akzent sowohl in positivem als auch in negativem Sinn markieren, da sowohl eine Abweichung nach oben als auch nach unten vom fondamental de base (in der Regel knapp über Niveau 2) gipfelfähig ist (cf. Wunderli 1978, 74, 117, 142ss.; Rossi 1981, 60). Dies bedeutet ζ. B., daß ein Endabfall auf Niveau 1 bei der finalite und der interrogation als (negativ markierter) Akzent zu interpretieren ist. 2) Der zweitwichtigste Parameter für die Akzentmarkierung ist die Dauer: Der Vokal der Endsilbe des mot phonique ist in der Regel (und je nach der Position im Satz) zwischen 50 und 100% länger als der Vokal einer nicht akzentuierten Silbe (Wunderli 1978, 76s.; 1984, 234s.; 1986, passim; usw.). 3) Die Intensität ist im Französischen ein äußerst schwacher Parameter, der häufig sogar ganz ausfällt (Wunderli 1978, 74s.; 1984, 234s., usw.); dies hat Delattre (1938/1939, 142) sogar dazu veranlaßt, die Bedeutung dieser Variablen für die Markierung des französischen Akzents überhaupt zu leugnen. Dies geht sicher zu weit: Solange die beiden anderen Grundparameter regelrecht realisiert werden, fällt zwar die Intensität in der Mehrzahl der Fälle aus; wenn die eine oder andere dieser Variablen sich aber atypisch verhält, wird die Intensität meist als kompensatorischer Parameter (re)aktiviert. 4.2. Wo werden nun die Gruppenakzente realisiert? Wo gehören sie hin, und wo gehören sie nicht hin? Diese Frage ist identisch mit der nach der Gliederung des Redekontinuums in mots phoniques, eine Frage, die alles andere als einfach zu beantworten ist. Natürlich gibt es eine Reihe von eindeutigen Fallen, so z.B. die terminalen
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Konturen, die in der Regel (Ausnahme: die finale Extraposition vom Typus II viendm, mon pere) am Satzende stehen und mit einem Gruppenakzent enden (und überdies meist durch eine Pause vom Nachfolgekontext abgegrenzt sind). Die Probleme beginnen mit den satzinternen Gruppenakzenten. Die empirischen Fakten sind derart widersprüchlich, daß eine einigermaßen brauchbare Segmentierungstheorie bis weit in die 80er Jahre auf sich warten ließ (Wunderli 1986; Matthiesen 1987). Beide Arbeiten gehen davon aus, daß die Segmentation nicht nach exakten, starren Regeln erfolgt, sondern vielmehr ein Büschel von tendentiell gültigen, ζ. T. widersprüchlichen Segmentierungsprinzipien vorliegt. Dies ist auch nicht anders zu erwarten, wenn die Gliederung in mots phoniques von so unterschiedlichen Faktoren wie: Tempo, Textsorte, Register, semantische „Dichte", Thema/RhemaStruktur, Syntax usw. abhängig ist (Matthiesen 1987, 18ss.). Ohne daß Vollständigkeit beansprucht werden könnte, lassen sich folgende Prinzipien formulieren: 1) Als „normal" kann in der Regel ein Gruppenumfang von drei bis sieben Silben bezeichnet werden (Wunderli 1978, 192ss.); kürzere bzw. längere Sequenzen sind zwar nicht prinzipiell ausgeschlossen, treten aber nur sehr selten auf und setzen dann ganz besondere Gegebenheiten wie extrem kurze Basis (ζ. B. Einwortsätze), ungewöhnlich hohes Sprechtempo usw. voraus. 2) Zwei direkt aufeinanderfolgende akzentuierte Silben werden, wo immer es geht, vermieden, und zwar durch Bildung eines umfassenden mot phonique'. also nicht un crayon vert, sondern un crayon vert (Wunderli 1978, 191ss.). 3) Partikeln wie Präpositionen, Konjunktionen, Auxiliarien, Artikel, sogenannte „unbetonte Pronomina" (Demonstrativa, Possessiva, Relativa, Indefinita) usw. tragen im normalen objektsprachlichen Gebrauch nie einen Akzent: Sie sind nicht akzentogen (je le lui dis, il me paiera cette impertinence usw.). Fälle wie je ne le vois pas, Prends-lä\ usw. stellen nur scheinbar eine Ausnahme dar: Garde (1968,70) hat deutlich gemacht, daß auch hier das Verb als akzentogene Einheit betrachtet werden muß, daß aber die absolute Gültigkeit der Oxytonie-Regel ein gewissermaßen mechanisches Verschieben der Akzentrealisierung auf die letzte Silbe zur Folge hat (Wunderli 1978, 190). Diese Gesetzlichkeiten können allerdings bei metasprachlichem Gebrauch unterlaufen werden; in diesem Fall können selbst (objektsprachlich) nicht-akzentogene Einheiten mit einer Silbenproeminenz realisiert werden. 4) Vorangestellte Adjektive werden in der Regel nicht akzentuiert, d. h. sie bilden kein eigenes
mot phonique; vielmehr werden sie mit dem nachfolgenden Nomen zu einer Einheit zusammengefaßt. Eine entsprechende Integration ist auch bei nachgestelltem Adjektiv möglich (das Adjektiv trägt dann den Akzent für die Gruppe Ν + Adj. als Ganzes), doch ist in diesem Fall die Segmentierung in zwei mots phoniques viel häufiger. Die Modalitäten der Abtrennung der Adjektive sind noch nicht hinreichend untersucht; immerhin scheint festzustehen, daß die Fokussierung des Adjektivs (welcher Art und mit welchem Ziel auch immer) dabei eine wichtige Rolle spielt. 5) Ähnliche Verhältnisse haben wir auch bei den aus Adjektiv und Adverb gebildeten Syntagmen: Ein vorangestelltes Adverb wird mehr oder weniger regelmäßig integriert, ein nachgestelltes Adverb dagegen kann meist auch als autonomes mot phonique behandelt werden. Dabei läßt sich sowohl bei Adjektiven als auch bei Adverbien in Postposition feststellen, daß die Tendenz zum eigenen mot phonique mit zunehmender Silbenzahl steigt. 6) Diese Beobachtung hat auch unabhängig vom Adjektiv- und Adverbproblem Gültigkeit. Es kann deshalb als allgemeines Prinzip formuliert werden, daß die Tendenz der Lexien zur Bildung eines eigenen mot phonique mit zunehmender Silbenzahl steigt. 7) Weiter läßt sich feststellen, daß bei hohem Sprechtempo die Silbenzahl der mots phoniques wächst, bei niedrigem Sprechtempo dagegen abnimmt. Es scheint somit eine deutliche Tendenz zum Isochronismus zu existieren (Mahnken 1962; Zwanenburg 1964, 16; Lucci 1973, 1974; Wunderli 1978, 192ss.). 8) Die wichtigsten (möglichen) Zäsuren im Satz sind die folgenden (Wunderli 1986, 517): - bei pronominalem Subjekt liegt die Hauptzäsur zwischen der Gruppe Subjekt + Verb und dem Rest des Satzes; - bei nominalem Subjekt liegt die Hauptzäsur zwischen dem Subjekt und dem Prädikatskomplex; - bei nominalem Subjekt liegt eine sekundäre Zäsur zwischen dem Verb und dem Rest des Satzes; - weitere Zäsurmöglichkeiten (von abnehmender Bedeutung) liegen zwischen dem (nicht pronominalisierten) Komplex von complements d'objet und den complements circonstanciels und schließlich zwischen den einzelnen compliments d'objet bzw. complements circonstanciels. - Den bisher genannten Zäsuren nachgeordnet sind die oben unter 4) und 5) diskutierten Ausgrenzungen von Syntagmendeterminanten (Adj. und Adv.). - Satztranslate („Nebensätze") werden tendentiell gleich gegliedert wie unabhängige Sätze.
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie
Dies ergäbe im folgenden Satz dann z.B. eine Zäsurenhierarchie des Typs: Mon pere '/ a achete 2/ une nouvelle voiture 4 / ä ma soeur3/ apres son succes"/ ä l'oral. Ersetzt man une nouvelle voiture durch une voiture amiricaine, entsteht zwischen Ν und Adj. eine zusätzliche Zäsur 5. Ranges. - Was die Realisierung oder Nichtrealisierung der einzelnen Zäsuren im konkreten Fall angeht, bleibt dem Sprecher ein sehr großer Entscheidungsspielraum; unsere Hierarchie ist rein statistisch begründet. Dieses Modell ist im wesentlichen durch die empirische Untersuchung von Matthiesen (1987) an einem vorgelesenen Korpus bestätigt worden. Der einzige wesentliche Unterschied in den Ergebnissen besteht darin, daß die Verfasserin die Zäsuren vor der Aktantengruppe und der Zirkumstantengruppe als gleichrangig behandelt. Die vorliegenden Daten scheinen mir eine definitive Entscheidung weder im einen noch im anderen Sinne zu erlauben.
Die Arbeit von Matthiesen hat darüber hinaus noch weitere wichtige Ergebnisse gebracht. Die Verfasserin konnte zeigen, daß beim Ersatz von Vollformen durch Proformen die intonative Struktur in der Regel umgebildet wird, und zwar dergestalt, daß die von der Vollform abhängige Zäsur aufgehoben und die Proform selbst an die folgende intonative Einheit angeschlossen wird; die von der getilgten Zäsur abhängigen untergeordneten Grenzen werden in ihrem Niveau um eine Stufe angehoben. - Was die rekursive Besetzung von Satzpositionen (mon pere —* mon pere et ma mere) angeht, so bewirkt die Doppelung keine wesentliche Änderung der Intonationsstruktur: Die Werte der Zäsuren bleiben nach außen konstant, während im Innern des betreffenden mot phonique eine neue Zäsurmöglichkeit auftritt, deren häufige Nutzung ein noch nicht gelöstes Problem bezüglich der Hierarchisierung schafft. - Translationen (im Sinne von Tesniere 1966) bleiben ohne Rückwirkung auf die intonative Gliederung, soweit sie 1. Grades sind (cf. une voiture italienne —* une voiture de sport). Die Behandlung der Translationen 2. Grades (Satztranslationen) als unabhängige Sätze führt nun zur Ausbildung neuer Zäsuren, die allen bestehenden Grenzen übergeordnet sind. Eine Sonderstellung in dieser Hinsicht scheinen nur die Relativsätze zu haben, die sich oft wie Translate 1. Grades verhalten. Die Frage nach dem Grund für dieses abweichende Verhalten ist noch offen; v. a. bleibt auch noch zu klären, ob sich determinative und explikative Relativsätze gleich verhalten, was nach den Ergebnissen von Wunderli (1987, 190ss.) unwahrscheinlich ist.
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5. Die Konturen Nachdem wir in 3.2. einen Überblick über das französische Kontureninventar gegeben haben, sind nun noch die einzelnen Konturen zu diskutieren: Es geht v. a. darum, ihre Beziehungen zueinander, ihre Realisierungsgegebenheiten und ihre Varianten vorzustellen.
5.1. Was die Frageintonation angeht, so kann man auch heute noch sehr oft der Irrlehre begegnen, sie realisiere sich regelmäßig über eine steigende Kontur (/). Dies stimmt schon rein statistisch gesehen nicht, ganz abgesehen davon, daß es so etwas wie eine „Frage an sich" gar nicht gibt. Vielmehr ist von einer grundlegenden Dichotomie zwischen Entscheidungs- und Ergänzungsfrage (question totale/partielle) auszugehen, wobei diese beiden Typen sich auch intonativ unterschiedlich verhalten: Typisch für die Entscheidungsfrage (Vient-il?) ist eine steigende Kontur, typisch für eine Ergänzungsfrage (Oü va-t-il?) ein fallender Tonhöhen verlauf mit fakultativem Anfangs- und Endanstieg: / vs. ^v-(cf. Wunderli 1978, 222ss.; 1984; Wunderli/Braselmann 1980). Dabei ist es aber keineswegs so, daß zwischen Fragetyp und Konturtyp eine ein-eindeutige Zuordnung bestehen würde. Vielmehr findet sich sehr oft die (steigend-) fallend (-steigende) Kontur für die Entscheidungsfrage, während sich die steigende Kontur für die Ergänzungsfrage (außer bei offensichtlichen Fehlleistungen) nicht nachweisen läßt. Im Rahmen einer strukturalistischen Interpretation läßt sich dies nur dahingehend interpretieren, daß'"V-den nicht-markierten, / den markierten Term einer partizipativen (extensional) bzw. privativen (intensional) Opposition darstellt, was sich graphisch folgendermaßen wiedergeben läßt:
(interrogation) (question)
Das heißt: Die interrogation kann anstelle der question treten, nicht aber umgekehrt. Oder intensional argumentiert: Der question kommt ein zusätzliches semantisches Merkmal 'die Aussage als Ganzes betreffend' zu, das der interrogation abgeht. Man kann weiter feststellen, daß Fragesätze oft unter Verwendung des total unmarkierten Phrasems, der flnalite, realisiert werden (Wunderli/Braselmann 1980; Wunderli 1984); allerdings müssen gewisse Voraussetzungen erfüllt sein, damit diese Variante überhaupt in Betracht kommt: 1) Die Frage muß segmental markiert sein (Inversion, est-ce-que, Fragewort);
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
2) sofern Bedingung 1 nicht erfüllt ist, muß der Fragecharakter zumindest aus Kotext und Kontext eindeutig hervorgehen. Die Lösung mit finalite findet sich mit erhöhter Frequenz in den Fallen, wo die Verwendung des neutralen Phrasems einen Ausweg aus einer Regelkontradiktion liefert, wie ζ. B. beim Typ Tu vas oü?. Da es sich um eine Ergänzungsfrage handelt, müßte hier eigentlich die interrogation zum Zuge kommen. Andererseits gibt es aber eine Regel auf Normebene, die besagt, daß der Gipfel der interrogation auf dem Fragewort liegt - was bei dieser segmentalen Basis (Fragewort in Endstellung) automatisch zu einer questionähnlichen Kontur führen müßte. Der Ausweg aus diesem Dilemma besteht nun gerade im Verzicht auf die Verwendung einer spezifischen Frage-Intonation. Daß dies möglich ist, bedeutet nun aber nichts anderes, als daß die finalite gegenüber dem Komplex von Fragekonturen als nicht-markierter Oppositionsterm zu betrachten ist, d.h.: 2 (finaliti) I
4 / ^
'
(question)
!
,
(question)
Bei Umsetzung in eine Merkmalstruktur ergibt dies: finalite·. „+ sequenzbildend"/,, + terminal" interrogation: „ + sequenzbildend"/,, + terminal"/„+ interrogativ" question: „+ sequenzbildend"/,, + terminar/„+ interrogativ"/,, + satzrelevant",
wobei der merkmalärmere für den merkmalreicheren Typ eintreten kann, aber nicht umgekehrt. Diese Gegebenheiten erlauben es nun nicht nur (wie im o. g. Fall), Regelkontradiktionen zu vermeiden, sie schaffen auch weitere Nutzungsmöglichkeiten - immer unter der Voraussetzung, daß dem Bedürfnis nach kommunikativer Eindeutigkeit anderweitig Genüge getan wird. Einmal gestattet es die relativ große Palette von suprasegmentalen Realisierungsmöglichkeiten, den (intonativen) Frageausdruck zu variieren und so Stereotypien bzw. Monotonie zu vermeiden. Dann ist es auch möglich, die aufsteigende Hierarchie der Phrasemspezifikationen {finalite —» interrogation —» question) zu einer Gradation für die Fragemarkierung (Frageinsistenz) einzusetzen.
5.2. Eine Fülle von Problemen gibt auch die suprasegmentale Realisierung von extraponierten Sequenzen auf; sie spielen eine entscheidende Rolle in Satztypen, die unter den Bezeichnungen phrase segmentee, phrase brisee, phrase clivee usw. bekannt sind. Im Rahmen der hier relevanten Fragestellung geht es v. a. um die Verwendungsmodalitäten der flachen Kontur (parenthese) und um die Frage, inwieweit diese Kontur vom zweiten Intonem, der continuation, konkurrenziert wird. Aufgrund der jüngsten Untersuchung (Wunderli 1986) präsentiert sich die Situation folgendermaßen: 1) Bei initialer Extraposition (Typ: Mon pere, il est venu) stehen continuation und parenthese in der Regel in freier Variation zueinander, wenn auch die continuation statistisch gesehen häufiger ist. Die parenthese muß immer dann gesetzt werden, wenn die kontextuellen und/oder kotextuellen Gegebenheiten keine eindeutige Identifikation der Extraposition erlauben. 2) Bei medianer Extraposition (Inzise) stehen parenthese und continuation ebenfalls in freier Variation zueinander, sind aber ungefähr von gleicher Frequenz; eine Obligatorik der parenthese findet sich auch hier unter den gleichen Bedingungen wie in Fall 1. 3) Ganz anders liegen die Dinge bei finaler Extraposition; hier ist die continuation nicht nachzuweisen. Vielmehr ergibt sich folgende Situation: - Nach einer vorhergehenden finalite wird die extraponierte Sequenz regelmäßig über eine parenthese realisiert; - nach einer vorhergehenden Frageintonation kann der extraponierten Sequenz je nachdem eine parenthese oder eine question überlagert werden, wobei die Frequenz der beiden Konturen stark von der Frageart und vom Fragetyp abhängig ist (Wunderli 1986,46ss.): - nach einer Entscheidungsfrage ohne segmentale Markierung dominiert die steigende Kontur ganz eindeutig; - nach einer segmental markierten Entscheidungsfrage (Inversion; est-ce-que) sind flache und steigende Realisierung der extraponierten Sequenz ungefähr gleich häufig; - nach einer Ergänzungsfrage dominiert die flache Intonationskontur ganz offensichtlich;
- nach einer implication hängt die Realisierung der Extraposition im wesentlichen von der Natur der Implikatur ab: Ist sie assertiver Art, wird die flache Kontur verwendet, während bei interrogativem Satzmodus die steigende Kontur zur Verwendung gelangt. All dies legt die Annahme nahe, daß die beiden nicht-terminalen Konturen (Intoneme) unterein-
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie
ander eine partizipative (privative) Opposition bilden, wobei die parenthese den markierten Oppositionsterm bildet: Sie kann unter bestimmten Voraussetzungen durch die continuation ersetzt werden, während die umgekehrte Substitutionsmöglichkeit nicht existiert; also:
(continuation) (parenthese)
Gemeinsam ist beiden Konturen aus intensionaler Sicht, daß sie ein mot phonique ausgrenzen und dieses als nicht-terminal, d.h. für den Satzmodus nicht relevant charakterisieren; sie unterscheiden sich durch den progredienten bzw. extraponierenden Charakter voneinander: continuation·. „+ sequenzbildend"/,,- terminal"/,,*) extrapositorisch" parenthese: „+ sequenzbildend"/,,- terminal"/,, + extrapositorisch".
Ein offenes Problem bleibt die Frage, wie die steigende Kontur bei finaler Extraposition zu interpretieren ist. Sieht man einmal von der in beiden Fallen möglichen, keinesfalls aber (wie immer wieder behauptet) obligatorischen Pause ab, liegt den folgenden Sequenzen jeweils die gleiche Intonationsstruktur zugrunde: 1) Pierre est arrive? Ton pere? 2) II est arrive, ton pere? Geht man von meiner Satzdefinition aus, nach der ein Satz durch das Vorhandensein einer und nur einer terminalen Kontur bestimmbar ist (Wunderli 1979), dann muß auch die zweite Sequenz (in der Realisierung: / /) als eine Abfolge von zwei unabhängigen Sätzen interpretiert werden, wobei der zweite auf Textebene die mangelnde Spezifikation des ersten korrigiert. Für diese Interpretation spricht auch die Tatsache, daß die steigende Kontur für die extraponierte Sequenz bei den Entscheidungsfragen, die flache Kontur bei den Ergänzungsfragen dominiert: Nur im ersten Fall ist normalerweise eine Umstrukturierung in zwei autonome Sätze ohne größere Probleme möglich. Die Wahlmöglichkeiten zwischen parenthese, continuation und - unter gewissen Voraussetzungen - question schaffen auch im Bereich der Extraposition ein Variationsspektrum, das der Sprecher graduierend, insistierend usw. nutzen kann; allerdings ist diese Variation nur teilweise frei, teilweise dagegen im oben beschriebenen Rahmen gebunden. Eine weitere Variationsmöglichkeit wird durch das unterschiedliche Niveau der parenthese begründet (Wunderli 1986): Sie
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liegt ungefähr gleich häufig auf Niveau 1 und 2, selten auf Niveau 3, und macht so eine mehr oder weniger deutliche Absetzung von den umgebenden Konturen bzw. deren End- und Anfangspunkt möglich; je deutlicher die Absetzung ausfallt, um so mehr wird die Extraposition hervorgehoben. 5.3. Variationserscheinungen gibt es ferner auch noch innerhalb des Bereichs der continuation. Grundsätzlich ist zwischen einer steigenden und einer fallenden Variante dieser Kontur zu unterscheiden, und darüber hinaus in beiden Bereichen zwischen einer „normalen" und einer „verstärkten" Variante: 3. a)
2-
3 b)
.-4 2 —
4~ 2,
^
^
2
Der häufigste Typus der continuation ist mit Abstand der steigende, dessen beide Ausgestaltungen (normal/verstärkt) von Delattre (1966, 1969) als continuation mineure und continuation majeure bezeichnet werden; Di Cristo (1975b) nennt sie jrentiere prosodique non terminale mineure (FPnTm) bzw. frontiere prosodique non terminale majeure (FPnTM); sie erscheinen bei Rossi (1981, 203) als et (continuatif mineur) und CT (continuatif majeur), wobei hier allerdings noch der Versuch gemacht wird, weitere Subtypen auszusondern. Die Beschreibung der beiden Arten der continuation ist keineswegs einheitlich. Delattre differenziert sie über einen Niveau-Unterschied bezüglich des höchsten Punktes der Kontur (3/4), und dies nach unserem eigenen Material auch korrekt. Ähnlich argumentieren auch Rossi et al. (1981, 149ss., v.a. 176), allerdings mit dem Unterschied, daß das Niveau jeweils um eine Stufe niedriger angesetzt wird. Derartige Varianten existieren tatsächlich auch in meinem eigenen Material, doch ist bei mir ihre Zahl äußerst gering; zudem liegt dann jeweils auch der tiefste Punkt der Kontur um eine Stufe niedriger. Diese Beobachtung ist sicher mit der Feststellung von Di Cristo (1975b) in Zusammenhang zu bringen, daß sich FPnTm und FPnTM nicht unbedingt hinsichtlich eines tieferen bzw. höheren Gipfelpunktes unterscheiden, sondern aufgrund eines geringeren bzw. größeren Kontrastes zwischen tiefstem und höchstem Punkt der Kontur. Diese zwar nicht widersprüchliche, vorläufig aber doch noch etwas unübersichtliche Situation zwingt zumindest zu dem Schluß, daß wir mit einer Vielzahl von Varianten zu rechnen haben, die weit über die oben genannten Typen hinausgehen. Sie haben alle wenigstens zwei Dinge gemeinsam: Sie sind nicht flach (statischer Ton), und sie fallen nicht mit einer terminalen Kontur zusammen. Diese Aussage muß zumindest bezüglich der Typen 2 - 4 und 4 - 2 überraschen, da diese Verläufe auch als Varianten der question bzw. interrogation existieren. Die Unterscheidung ist aber trotzdem gewährleistet - allerdings nicht aufgrund von F 0 , son-
42
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
dern aufgrund der Längung des Tonvokals, die im Satzinnern deutlich geringer ausfallt als am Satzende (ca. 50% vs. 100%).
Was die Funktion dieser Konturen angeht, so markieren sie die Progredienz, d. h. die Fortsetzung des Satzes auf die terminale Kontur hin. Dabei wird die continuation majeure in der Regel für stärkere, hierarchisch höherstehende Zäsuren eingesetzt und kann v. a. auch integrierende Funktion in bezug auf vorhergehende continuations mineures haben. Diese Leistungen sind aber keineswegs regelmäßig: Sie kommen nur dort zum Tragen, wo die segmentale Basis hierfür geeignet ist, dies gewissermaßen „zuläßt". Verlaufen dagegen segmentale und suprasegmentale Hierarchisierung nicht parallel, muß der Wechsel zwischen continuation mineure und continuation majeure als reines Variationsspiel angesehen werden. - Zu ähnlichen Ergebnissen ist auch Di Cristo (in Rossi 1981, 271ss.) gekommen, der im Rahmen einer an der TG orientierten Interpretation annimmt, die FPnTM werde nur zwischen den direkten Konstituenten des Satzes (also SN und SV) eingesetzt, während man für alle untergeordneten Zäsuren die FPnTm verwende. Diese Aussage steht nicht zu unserer Formulierung im Widerspruch, ist aber viel enger und starrer. Di Cristo (ib., 289) muß dann auch abschließend zugeben, daß sein Regelapparat keineswegs immer gültig ist; es gebe vielmehr eine Fülle von Faktoren, die zu anderen Ergebnissen führen könnten. Teil des Variantenspiels sind auch die fallenden Konturen (in ihrem Verhältnis zu den steigenden). Sie treten v. a. (wenn auch nicht ausschließlich) bei längeren Sequenzen zur Vermeidung von Monotonien auf (Wunderli 1987, 158ss., 190ss.). 6. Subsysteme und Register Natürliche Sprachen sind nicht homogen, sondern in hohem Maße heterogen und komplex. Wenn wir bisher so getan haben, als gebe es generell für „das Französische" gültige Intonationsregeln, dann haben wir eine gefährliche didaktische Vereinfachung vorgenommen. In Wirklichkeit haben wir nur die Intonationsgegebenheiten des Standardfranzösischen beschrieben, und zwar in erster Linie in seiner vorgelesenen Varietät (die allerdings mit der gepflegten Spontan Varietät weitgehend identisch ist). Der v. a. in den Ergebnissen der Sozio- und Ethnolinguistik wurzelnde Variationsbegriff hat zu verschiedenen Erfassungsmodalitäten für dieses Phänomen geführt, von denen besonders diejenigen von Coseriu und Halliday Beachtung verdienen. Für Coseriu (z.B. 1988a, 280ss., 1988b, 15ss., 45ss.) ist eine Sprache ein
architektonisches Gebilde, das in sich dreidimensional differenziert ist: diatopisch (Regionalsprachen, Dialekte), diastratisch (Soziolekte) und diaphasisch („Stile"). Diatopische Unterschiede können leicht in diastratische, diastratische in diaphasische umschlagen und ergeben dann einen „stilistischen" Effekt. - Halliday (ζ. B. 1964, 81ss., 1978, 21ss.) unterscheidet primär einmal zwischen gruppenspezifischen („Dialekte") und situationsspezifischen Varietäten (Register). „Dialekte" können entweder sozial oder geographisch definiert sein; Register werden nach den drei Dimensionen field (Themenbereiche), mode (Kommunikationsmodus, z.B. mündlich/schriftlich, Textsorte usw.) und tenor (soziale Rollenkonstellation, „Stil") ausdifferenziert.
Daß all diese Unterscheidungen nicht nur für den segmentalen, sondern auch für den suprasegmentalen Bereich relevant sind, hat schon Danes (1960, 35) erkannt. Allerdings mußte man noch die Mitte der 70er Jahre abwarten, bis in der französischen Linguistik eine varietätenorientierte Intonationsforschung auf breiterer Basis einsetzte. Diese hat inzwischen zu beachtlichen Ergebnissen geführt und uns zu einem Kenntnisstand über die intonative Architektur des Französischen verholfen, die weit über das hinausgeht, was wir von der inneren Differenzierung anderer Sprachen in diesem Bereich wissen. So hat ζ. B. Carton (1972) nachgewiesen, daß das Regionalfranzösische im Räume Lille im Begriff ist, aufgrund einer Generalisierung des Insistenzakzents einen initialen Wortakzent zu entwikkeln. Aus Platzgründen können diese Ergebnisse hier leider nicht weiter referiert werden; ich verweise hierfür auf die zusammenfassende Präsentation in Wunderli (1989a, 19ss.).
7. Emphase Mit Emphase bezeichnen wir hier das, was normalerweise als Insistenzakzent geführt wird; dabei unterscheiden wir primär nicht zwischen der sogenannten distinktiven und der affektischen Emphase: Es handelt sich hierbei um ein und dieselbe suprasegmentale Einheit in unterschiedlichen Nutzungskontexten; ihre Bedeutung kann pauschal mit 'Hervorhebung' umschrieben werden (anders Malecot 1980/1981; cf. dagegen Wunderli 1988,257). 7.1. Die französische Emphase (cf. hierzu v. a. Seguinot 1977; Wunderli 1978, 328ss.; Leon/ Martin 1980) ist am Anfang der hervorzuhebenden Einheit (Wort, Syntagma) lokalisiert, und zwar normalerweise auf der ersten, seltener auf der zweiten Silbe. Dieser Distribution liegen zwei Realisierungsvarianten zugrunde, die bei aller Regelhaftigkeit dem Sprecher (zumindest bei vokalischem Anlaut und nicht-distinktiver Verwendung) eine gewisse Wahlfreiheit eröffnen:
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie 1) Die Emphase liegt auf der ersten Silbe der hervorzuhebenden Einheit, die mit einem Konsonanten beginnt, d. h. bei konsonantischem Anlaut auf der ersten, bei vokalischem auf der zweiten. 2) Die Emphase liegt auf der ersten Silbe, die aufgrund der Gliederung (bzw. Nichtgliederung) des Lautkontinuums ganz oder teilweise der hervorzuhebenden Einheit zugewiesen werden kann. Die akzentuierte Silbe entspricht bei konsonantischem Anlaut der ersten Silbe der betreffenden Einheit; bei vokalischem Anlaut ergeben sich zwei Varianten: a) Liegt eine liaison oder ein enchainement consonamique vor, so wird der Auslautkonsonant der vorhergehenden Einheit in die Hervorhebungsrealisierung mit einbezogen; b) sind vorhergehende und hervorzuhebende Einheit über eine Pause und/oder einen Glottisschlag voneinander getrennt, haben wir die gleiche Situation wie bei konsonantischer Sequenzeröffnung. (Die letzte Variante ist überall dort obligatorisch, wo die vokalisch anlautende Einheit auf eine anderweitig bedingte Pause folgt.)
Es ist weiter zu beachten, daß bei distinktivem (bzw. kontrastierendem) Gebrauch der Emphase für eine vokalisch anlautende Einheit nur der Typus 2b zugelassen ist. 7.2. Parametrisch ist die französische Emphase folgendermaßen charakterisiert (Wunderli 1978, 333ss.; cf. auch Seguinot 1981): Im Bereich der primären Parameter haben wir einen deutlichen Tonhöhensprung (meist auf Niveau 5), der als wichtigstes Merkmal gelten darf; relativ häufig tritt auch eine Längung des Vokals auf, während die oft zitierte Intensitätserhöhung nur eine marginale Rolle spielt. Als sekundäre Parameter treten auf: der Glottisschlag (bei vokalischem Anlaut), die Konsonantenlängung und die Aspiration (bei anlautenden stimmlosen Okklusiven). 7.3. Der Insistenzakzent stellt eine zusätzliche Einheit im Redekontinuum dar, die in die Konturen integriert wird und in diesen eine zusätzliche Proeminenz schafft. Der Gruppenakzent bleibt hiervon im Prinzip unberührt, so daß Gruppen mit Doppelakzent (Anfang und Ende) entstehen; die beiden Akzente sind allerdings parametrisch nicht identisch. Einen außerordentlich seltenen Sonderfall stellen einsilbige Gruppen dar, wo dann die beiden Akzente gezwungenermaßen verschmelzen bzw. der Gruppenakzent von der Emphase überdeckt wird; entsprechendes ist auch bei zweisilbigen Gruppen möglich (cf. oben).
8. Affektprogramme Die Affektprogramme sind sekundäre Verformungsmuster, die über der primären Basis der „neutralen" Intonation (cf. 3.-6.) operieren (Wunderli 1978, 305ss.). Im Anschluß an Bloomfield spricht Fonagy (1971) deshalb von einer Distorsion bzw. einer sekundären Kodierung: Nach der Festlegung der neutralen (nicht-
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affektischen) Intonation wird die Signalkette durch eine Art distorter geschickt und entsprechend dem Gemütszustand bzw. der Kommunikationsintention des Sprechers modifiziert. 8.1. Hinsichtlich des sekundären Charakters der affektischen Intonationskomponente besteht eine gewisse Einigkeit in der Forschung. Der Dissens fängt bei der Frage an, ob die affektische Distorsion universellen Charakter hat, und sie endet bei dem Problem, wie viele und welche Affekttypen („Affekteme") anzusetzen sind und wie sie charakterisiert werden können. Die Meinung, der suprasegmentale Gefühlsausdruck sei mehr oder weniger vollumfanglich von psychophysiologischen Faktoren abhängig und damit als anthropologische Konstante anzusehen, ist weit verbreitet (Wunderli 1978, 378). Andererseits hat die linguistische Forschung schon lange auf die einzelsprachliche Gebundenheit des intonativen Affektausdrucks hingewiesen (Wunderli 1978, 381s.). Überdies hat Leon darauf aufmerksam gemacht, daß die Ergebnisse der neueren psychologischen Forschung die Vermutung nahelegen, auch die Emotionen als solche seien weitgehend konventioneller Natur (Leon 1976, 308). Wenn dem so ist, dann müssen aber auch die Affektsysteme und die einzelnen AfFekttypen ebenso wie ihre Wiedergabe einzelsprachlich gebunden sein. Eine Art Mittelstellung nimmt Fonagy ein. Einerseits betont er in seiner neuesten Arbeit zum Thema (1983, 120ss.) die tiefenpsychologische Grundlage (v. a. pulsionelle Muster) der intonativen AfTektphänomene, andererseits hält er aber nach wie vor an seiner früheren Auffassung einer Einzelsprachlichkeit der Affektprogramme fest (cf. ζ. B. Fönagy/Magdics 1963). Dies bedeutet letztlich, daß die anthropologischen Konstanten eine Teilkonditionierung leisten, daß aber noch genügend Spielraum für (wandelbare) einzelsprachliche Fixierungen bleibt - eine zwiespältige Position, die man als geradezu charakteristisch für die suprasegmentalen Erscheinungen bezeichnen kann. 8.2. Man kann somit davon ausgehen, daß die Affektprogramme bis zu einem gewissen Grade einzelsprachlich gebunden sind. Trägt man dieser Tatsache nicht Rechnung, so kommt man zu äußerst unbefriedigenden Untersuchungsergebnissen wie z.B. Bluhme 1971. Die Verfasserin wählt willkürlich 13 emotionale Haltungen aus, die im Französischen im lexikalischen Bereich durch entsprechende Termini abgedeckt sind. Diese läßt sie von 6 Sprechern aufgrund von 5 Beispielsätzen realisieren und die Aufnahmen durch eine Gruppe von Testpersonen beurteilen, die die jeweils vorliegende emotionale Haltung identifizieren sollen. Die richtige Beurteilung schwankt zwischen 17 und 53%, ein vollkom-
44
VI Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
men ungenügendes Resultat, das darin begründet ist, daß bei diesem Vorgehen eine für den lexikalischen Bereich (u. U. partiell) gültige Strukturierung für den suprasegmentalen Affektbereich vorausgesetzt wird. Die beiden Sektoren weisen aber offensichtlich eine radikal verschiedene Organisation auf. Damit ist die zentrale Frage für die Untersuchung des affektischen Intonationsbereichs gestellt: nämlich diejenige nach dem onomasiologischen Erfassungsraster. Und gerade in dieser Hinsicht tappt die Forschung noch weitgehend im dunkeln, ja das Problem wird meistens nicht einmal als solches erkannt (Wunderli 1981, 317s.). 8.3. Vorbildlich ist in dieser Hinsicht das Vorgehen von Leon (1976). Auch er wählt relativ willkürlich 8 Typen (7 affektische und einen neutralen) aus und läßt diese dann anhand des Satzes Oui, il y avait des gens dans la salle ä manger von 20 Sprechern realisieren. Aufgrund von komplizierten Hörertests, die eine Bewertung und Reklassifikation der Beispiele und Typen erlauben, erhält er dann schließlich die folgenden 8 Typen (mit einer begrenzten Zahl von inhaltsseitigen Varianten), die ihm für den französischen Affektbereich konstitutiv zu sein scheinen: 1) Joie (jubilation/enthousiasme) 2) Admiration (nostalgie)
Exemple d'un Registre moyen type de phrase de la voix (fondamental usuel)
hearts par rapport au fondamental usuel
3) Surprise (etonnement) 4) Colere (revolte/rage/degoüt/insistance/reproche) 5) Tristesse (morosite/inquietude/deception) 6) Ironie (doute) 7) Peur (angoisse/terreur/desespoir) 8) Neutre (indifference/resignation).
Jeder dieser Kategorien läßt sich auch eine Beschreibung des ausdrucksseitigen Realisationsmusters zuordnen, wobei dieses durch eine gute bis sehr gute Erkennbarkeit in Hörertests validiert ist. Das leicht abweichende Inventar bei Leon (1972, 153) präsentiert sich ζ. B. in folgender Form: (s. u.). Dargestellt wird der Distorter-Effekt hier aufgrund seiner Auswirkung auf eine continuite. Relevante Parameter sind die Registermodifikation, die Veränderung der Bandbreite, die Konturverformung, die Tempo- und die Intensitätsmodifikation. Leons Versuch ist der bis zum gegenwärtigen Zeitpunkt sicher bedeutendste, wenn auch zukünftige Modifikationen dieses Inventars (das nur für das Französische Gültigkeit hat) durch weitere Untersuchungen nicht ausgeschlossen werden können. Gerade hier eröffnet sich der Forschung ein weites und noch weitgehend unbearbeitetes Feld.
Contour du patron m^lodique le plus frequent (continuite)
Duree de ΓέIntensity g e nonc£ sur lequel rate «perdue» a ροπέ un comme: sondage
Pourcentage d'identification par un groupe d'auditeurs:
0) neutre
120 Hz
Ε = 80 80-160
6.82 sec.
Moyenne
1) gai
150 Hz
E = 135 90 - 225
8.02 sec.
Faible
60%
2) triste
100 Hz
Ε = 55 85-140
7.25 sec.
Faible
100%
3) coltire
200 Hz
Ε = 200 120-320
6.13 sec.
Forte
70%
4) timide
150 Hz
E = 125 110-235
7.21 sec.
Faible
80%
5) peur
175 Hz
E = 105 120 - 225
6.17 sec.
Moyenne
60%
6) surprise
175 Hz
E = 140 110-250
7.14 sec.
Moyenne
60%
7) indignd
125 Hz
E = 130 70 - 200
6.14 sec.
Forte
90%
8) publicite
175 Hz
E = 190 80-270
5.63 sec.
Forte
90%
^
W w
100%
294. Französisch: Intonationsforschung und Prosodie 9. Bibliographie
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295. Französisch: Graphetik und Graphemik
ques principales: 1) II s'agit d'un langage visuel (vs. sonore), empruntant ä Yimage une partie de ses attributs d'expression semiologique; 2) II s'agit d'un type de communication d'ordre essentiellement diffire, hors situation (vs. immediat, en Situation); 3) II s'agit d'un type de communication essentiellement marque, devolu par vocation ä toute une serie de täches de haut niveau (litterature, arts, religion, sciences, techniques).
Graphätique et graphämique 1. Definitions, rappels 2. Franfais oral, franfais ecrit 3. Graphetique: paraecritures et ecritures 4. La ponctuation 5. Le systeme graphique du franjais: options generates 6. Les phonogrammes: graphemes et archigraphemes 7. Regies d'alternance (morphonogrammes) 8. Les differents types de morphogrammes 9. Logogrammes, reliquats etymologiques et historiques 10. Evolution et perspectives d'avenir 11. Bibliographie 26 et 27)
1. Definitions,
rappels
Conformement ä la demarche generale que nous avons posee, nous distinguerons pour le franfais les domaines de la graphetique (realisations concretes, processus de lecture et d'ecriture, materiels, paraecritures) et de la graphemique (analyse en systeme des principales unites graphiques fonctionnelles, dans leurs rapports uni-, bi- et trilateraux). Auparavant, quelques rappels generaux sont necessaires (pour ces rappels, 26 et 27): 1.1. Caracteristiques graphemique
du langage
Le langage graphemique ( L G R ) se distingue du langage phonemique (LPH) par trois caracteristi-
Peter Wunderli,
Düsseldorf
Ces trois caracteristiques expliquent ä la fois l'alliance du concret et de Vabstrait qui definit le signe graphique; la necessite pour lui d'une certaine permanence et d'une certaine redondance fonctionnelles destinees ä ameliorer les performances de la communication a distance; enfin, le caractere fortement structure et meme sophistique que prennent assez rapidement les systemes d'ecriture les plus repandus et les plus prestigieux. II faut se rappeler cependant que, quelles que soient les performances atteintes par ces nouveaux langages «artificiels» et relativement recents que sont les langages graphemiques, ils n'atteignent jamais Celles des langages naturels, leurs differences pouvant se comparer, toutes proportions gardees, aux performances les plus hautes qui pourront etre atteintes demain par l'ordinateur, comparees ä Celles accomplies quotidiennement par 1'homme lui-meme.
1.2. Conditions d'analyse d'une ecriture L'analyse d'un systeme graphique comme celui du fran?ais ne peut se satisfaire ni d'une conception dite de «correspondance bilaterale second a r e » du grapheme par rapport au phoneme (propre aux ecritures cenemiques, 'vides de sens') ni, inversement, d'un simple rapprochement hätif avec les systemes dits «ideographiques» (propre aux ecritures pleremiques, 'pleines de
295. Französisch: Graphetik und Graphemik sens') comme le chinois; encore moins, naturellement, d'un rejet global hors de la linguistique, sous pretexte de son «caractere trompeur» (Saussure 1974, 58). La croyance eurocentriste en la superiorite inegalable et inegalee de Palphabet semble bien etre la cause principale du desinteret frappant des linguistes actuels envers ieurs propres systemes d'ecriture: «Le developpement des formes de l'alphabet au-delä des Grecs echappe aux perspectives de la theorie de l'ecriture. Le mieux que nous puissions faire est de renvoyer le lecteur [aux] bons traites d'hisloire de l'ecriture ...» (Gelb 1973, 210). En realite, une approche scientifique nouvelle des systemes graphiques contemporains est non seulement possible, mais souhaitable. Elle necessite ä la fois une theorie renouvelee de la langue (comprise, pour les societes beneficant d'une ecriture elaboree, comme un ensemble enrichi, produit de l'equation LPH χ LGR = L > L', ou LPH designe la langue phonemique, LGR la langue graphemique et L' ou L Prime une (meme) langue transformee qui est le produit des deux autres, cf. Catach 1986 et 1987); une theorie des ecritures (systemes mixles, associant, dans des proportions diverses, des elements de deuxieme et de premiere articulation); une theorie du signe graphemique ou grapheme, essentiellement polyvalent, c'est-ä-dire defini non par son apparence materielle, mais par les differentes fonctions qu'il assume en synchronic par rapport ä Tun ou 1'autre des sous-systemes de la langue.
1.3. Les trois types de relations des signes Pour etudier un systeme graphique comme celui du franfais, il sera par consequent necessaire de prendre en compte trois types de relations: unilaterales, etude distributionnelle des graphemes en rapport les uns avec les autres; bilaterales, etude des liens privilegies etablis entre les unites ecrites et les differents sous-systemes du langage phonemique; trilaterales, etude des apports specifiques des deux langages au systeme de la langue envisage dans sa globalite. L'inventaire de la materialite des caracteres, manuscrits ou imprimes, des conditions techniques de leur production dans l'histoire, de leur fabrication et de leurs emplois sous toutes les formes (substance de l'expression); inversement, leur apprehension par les sens et le cerveau de l'homme sous forme de concepts (substance du contenu, processus d'apprentissage lecture/ecriture, etc.); enfin, les rapports tisses entre les divers types de signes, semasiographiques et glotlographiques (paraecritures et ecritures proprement dites), tout cela fera partie de la graphetique', en revanche, l'etude des differentes unites sous Tangle des trois types de relations enumerees ci-dessus fait l'objet de la graphemique. Pour une ecriture comme celle du franfais, les relations bilaterales grapheme/phoneme doivent etre privilegiees. Cependant, et c'est la la difficulte qui a cree une si longue incomprehension ä son egard, ces relations, de type cenemique, s'accompagnent de relations de type pleremique, non seulement avec les mots, mais avec les morphemes de LPH: la grande originalite du franfais
47
est de s'etre cree (ou d'avoir conserve) une veritable grammaire ecrite, avec des elements tantöt dependants, tantöt independents du fonctionnement morphologique et semantique oral du franfais actuel.
2.
Franfais oral, franfais
2.1. Formation
ecrit
duplurisysteme
Tout comme les grandes ecritures anciennes, le systeme graphique du franfais n'est pas une structure uniforme, mais une ecriture de compromis, un plurisysteme (Catach 1980). Issu du latin, et tout proche ä l'origine de celui des autres langues romanes, il s'en est eloigne rapidement, pour des raisons ä la fois externes et internes, qu'il ne nous appartient pas d'approuver ou de «condamner», mais d'expliquer, pour comprendre son fonctionnement actuel. Nous n'analyserons pas ici les causes externes (cf. Catach 1978, chap. I—IV). Pour les causes internes, tres liees d'ailleurs aux premieres et dont les consequences sont encore omnipresentes, citons: 1) Une evolution phonetique et morphosyntaxique rapide, mais fortement ralentie apres la periode du moyen-franfais, sous des influences diverses (dont, certainement, la fixation et l'extension de la langue ecrite). Les coups et contrecoups ont ete nombreux: contrairement au latin, l'ancien franfais connait une extraordinaire richesse de phonemes vocaliques et de diphtongues, qui posent de graves problemes de transcription. Inversement, les groupes de consonnes disparaissent, ainsi que les consonnes finales et avec elles la structure des flexions nominales et verbales. D'ou l'idee d'utiliser les consonnes, devenues muettes, pour mieux noter les voyelles, ouvertes et fermees, longues ou breves, nasales, diphtonguees ou non; 2) un raccourcissement des mots considerable, d'oü un grand nombre d'homophones (mots-outils en particulier); 3) 1'evolution contrariee des finales cree une morphologie «a eclipse» (par le systeme des liaisons, qui apparaissent suivant les contextes), accompagnee en discours par un systeme instable de syllabation, de semi-voyelles, de e caducs, tres dependant des contextes; 4) le relächement des liens avec le latin (non accepte) cree une coupure entre les radicaux et les derives, coupure compensee elle aussi tant bien que mal par la graphie; 5) l'ecart entre les regions (egalement non accepte) pousse ä une ecriture de type vehiculaire, neutralisee et conservatrice. Cependant, ce serait une erreur de croire, comme on le fait trop souvent pour expliquer la complexite de certains systemes europeens, l'anglais et le franfais en particulier, que cette complexite soit uniquement due ä la diachronie, et faite de strates historiques ou etymologiques superposees. Les imperatifs d'une phonologie difficile, d'une morphologie «ä eclipse», d'une instabilite intrinseque, tant sur les plans phonique que grammatical ou lexical, tout cela engendrant de nombreuses ambiguites, incompatibles avec une ecriture de grande diffusion, sont ä considerer pour le franfais comme des realites synchroniques, qui ont refu ä differentes epoques et refoivent aujourd'hui encore des reponses diverses, mais interessantes. II ne faut pas croire que les ecritures
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
de type pleremique soient plus «autonomes»: au contraire, les liens qu'elles tissent avgc les langages phonemiques correspondants sont de nature plus etroite et plus fondamentale encore que dans les ecritures cenemiques. Cependant, il faut bien reconnattre que Pimportance des reliquats strictement etymologiques et historiques, non «recuperes» d'une fafon ou d'une autre par le systeme, a fortement contribue ä voiler jusqu'ici le fonctionnement veritable de l'ensemble.
2.2. Typologie des unites graphiques du franpais La typologie generale des ecritures ( - » 27, 3.2.) nous a permis de degager quatre types de «solutions» principales dans les equilibres entre LPH et LGR: changements mineurs, assimilables ä de simples substitutions de substance (Solution I); changements plus importants, concernant les formes de I 'expression (Solution II); adjonction et complementarite de signes autonomes (Solution III); enfin, dans certains cas, systemes suffisamment distincts pour etre consideres comme deux langues differentes (Solution IV). Le fran?ais est le type meme du systeme mixte, qui presente certains aspects relevant de chacune de ces grandes categories. Ainsi, ä cöt6 de correspondences remarquablement regulieres et stables (bien qu'aucune ne soit strictement biuniwque), nous aurons ä aborder successivement: 1) les systemes de renfort et la ponctuation; 2) les asymetries, etroites et larges; 3) les regies de transcription et de choix entre allographes; 4) les alternances privilegiees des phonogrammes (morphonogrammes); 5) les morphogrammes proprement dits (grammaticaux et lexicaux); 6) les morphemogrammes et les logogrammes (macrounites non seulement fonctionnelles, mais semantiques); 7) les emprunts, et les reliquats hors systeme etymologiques et historiques. Les elements dependant de l ) - 2 ) - 3 ) relevent de la Solution II (cf. 3, 4, 5, 6); 4 ) - 5 ) - 6 ) de la Solution III (cf. 7, 8, 9.1); 7) de la Solution IV (cf. 9.2). On peut dire que l'echafaudage de ces structures complexes (que Ton a pu comparer, pour leur aspect heteroclite, au Chateau de Blois) ne souffre pas d'une absence, mais d'un exces de sens, qui tourne parfois ä l'entropie. II faut egalement ajouter, pour etre complet, que leur finalite echappe grandement a la plupart des usagers, et que leurs grandes lignes gagneraient ä etre elaguees et plus sobrement degagees, ce qui en permettrait une meilleure utilisation.
2.3. Exemples de rapports
oral/ecrit
Les rapports entre LPH et L G R sont, bien entendu, en constante evolution, et dans les deux sens, ce qui modifie ä la fois la valeur des pieces du jeu et le systeme meme des relations entre les unites. N o u s en donnerons quelques exemples: Sur le plan des phonogrammes, le phoneme de / mouille, note ill, a rejoint yod, note par i, i', y (XIX" s.). Les oppositions de timbre et de duree des voyelles sont, meme dans le Nord de la France, en voie d'extinction,
entrainant par la la disparition de distinctions grammaticales et lexicales importantes comme les alternances (audibles encore dans certaines provinces) entre masculin et feminin, singulier et pluriel (ami et amie, soldat et soldats ne sont plus distingues), mots ä voyelle longue et mots ä voyelle breve (cf. plus loin). Pour les voyelles nasales, en et an, et ä present, pour une bonne partie de la France, in et un, sont devenus indiscernables. Inversement, alors que dans les cas precedents des notations pertinentes phonologiques se reduisent ä des variantes allographiques, l'influence de Porthographe joue dans l'autre sens, non seulement sur les lettres finales muettes (prononcees de plus en plus, dans les monosyllabes en particulier, et devenant par la phonogrammiques, cric, croc, but, maurs, etc.), mais sur les graphemes euxmemes, surtout les digrammes, ex. [gil-g] [kw-k] [kn-k] [il—jj jk-J] [s-z] [y-ιμ]
arguer quanta quintette, quinquagenaire scintiller, pupille psychique, bronchique desuet, transi gruyere, tuyau, etc.
Autre exemple: aujourd'hui, c'est la notation graphique de l'accent circonflexe qui, dans un langage soigne, peut entrainer une modification de duree ou de timbre des voyelles, l'accent devenant ainsi la marque d'une opposition semantique pour des quasi-homophones comme päte et patte, mettre et maitre, höte et hotte, cote et cote, alors qu'il etait, encore avant-guerre, senti comme phonologique sur la plupart des voyelles. Beaucoup de ces phenomenes, comme on le voit, sont relativement recents.
2.4. Grammaire orale, grammaire
eerite
C'est J. Dubois (1965) qui le premier a presente une vue comparative et parallele des marques orales et ecrites de la grammaire fran^aise, pour le nom, le verbe, les marques de liaison, etc. Cette premiere tentative meriterait d'etre reprise plus systematiquement (cf. Catach 1980, 2 e partie, chap. 8). N o u s prendrons ici l'exemple des marques du genre. Contrairement aux apparences, Padjectif fransais est a l'oral en train de suivre depuis longtemps les traces de son collegue anglais, avec 67% de cas invariables en genre (42% ä l'ecrit, cf. Seguin 1973, 52-74). Cette invariabilite orale s'oppose, dans les cas variables, ä une incroyable variete: dans les cas d'adjonction au feminin (-euxf-euse, -anti-ante, -asj-asse, etc.) 5000 adjectifs se partagent 78 types de finales differentes; en cas de substitution (veuf/veuve, sec/seche, etc.) 11 a 12 types differents. Ä l'ecrit, en revanche, c'est le e final qui, en premiere approche, semble unifier les marques du feminin, ä 95% en cas de finale vocalique nue {amie, emue, aimee). Mais ä y regarder de pres, on constate que le masculin est egalement marque, dans toute une Serie de cas: ou bien la consonne est prononcee (sec, mat, brut) ou elle est muette (lent, bas, vieux). Dans les deux series, Pindice de la consonne au masculin est plus sur que celui du e au feminin (que l'on songe aux 42% d'adjectifs epicenes termines par e, type magniflque). Les differents
295. Französisch: Graphetik und Graphemik types de marques, consonantiques et vocaliques, orales et ecrites, sont complementaires: 1) Cas de substitution: consonne orale nue au masc., suivie de e diacritique au fem. (sec, seche); 2) Cas d'adjonction: cons, muette au masc., orale suivie de e diacritique au fem. (lent, lente); 3) Dans les deux cas: cons, au masc. et au fem.; 4) En cas d'absence de cons, au masc. et au fem.: e morphologique, veritable marque de genre, au fem. (aime, ee). Une approche comparative de ce type, accordant aux marques ecrites la place qui est la leur en fran^ais (ce qui n'empeche ni de hierarchiser l'information qu'elles apportent dans les differents cas, ni de proceder apres analyse ä telle ou telle rectification jugee utile) apporterait une vue plus exacte et plus complete de la grammaire du franfais, et, dans bien des cas, comme on le voit, simplificatrice.
3. Graphetique: paraecritures
et ecritures
Les systemes de renfort (codes restreints, systemes numeriques, signaux et signes figuratifs ou abstraits, caracteres speciaux) ne sont pas, en frangais, fondamentalement differents de ce qu'ils sont dans les autres langues, et nous n'aurons pas ä y revenir (—» 26). En revanche, ä la limite de la mise en page (MEP) et des systemes «glottographiques» proprement dits, chaque pays a ses propres habitudes de repartition des blancs, d'utilisation des coupures de mots, des majuscules, des signes auxiliaires, et, bien entendu, de la ponctuation. Par exemple, le systeme de divisions syüabiques en fin de lignes est tres informatif pour l'analyse des ecritures: en fran^ais, contrairement ä ce qui se passe en anglais, les coupes syllabiques sont en tres grande majorite de type cenemique, c'est-ä-dire fondees sur quelques regies phonologiques simples (cerjner, e/le/ phant). Cependant ces regies phonologiques sont assorties de diverses contraintes phonogrammiques: respect des graphemes dans certains cas (χ, y intervocalique), des finales muettes (e caduc), etc. La plupart des dispositifs graphiques des manuscrits sont passes en France aux imprimes, avec un enrichissement constant. La fabrication en masse des livres a sans cesse eleve le niveau d'exigence de clarte visuelle, indissociable du sens Iinguistique. Le 1" traite de ponctuation imprime (J. Heynlin 1471, cf. Catach 1977-1979, vol. 1) precise dejä l'objectif essentiel vise par les differents procedes «ideographiques» qui accompagnent le texte alphabetique: «ecarter l'equivoque». Quant ä la ponctuation, eile doit «permettre au lecteur de reprendre son souffle». Au XVIII* s., N. Beauzee (1767) Feste fidele ä une longue tradition de scrupule extreme dans l'emploi de ces ponctuations graphiques, et leur attribue trois fonctions essentielles, dont d'ailleurs selon lui il ne faut pas abuser: - marquer les pauses dans la lecture (qui se fait ä l'epoque a haute voix); - distinguer les «sens partiels»; - hierarchiser les «degres de subordi-
49
nation» des elements du discours (cf. Lorenceau 1977, 127-151).
3.1.
L'orthotypographie
Les trois fonctions reconnues par Beauzee ä la ponctuation (intonative, semantique et syntaxique) pourraient fort bien servir ä classer aussi les fonctions de l'ensemble de ces indicateurs typographiques que nous appelons «orthotypographie» (Catach 1968,11-12). 1) Ainsi, la repartition des blancs, marges, titres, paragraphes, interlignes, alineas, separateurs de mots, peut etre comparee aux pauses de l'oral: ces pauses visuelles entourent le texte de «silences», permettant de les mettre en valeur, d'en mesurer la portee et la place relative dans la signification; 2) les titres et sous-titres, subdivisions, numerotations, rappels, legendes, gloses, notes, sans compter cette architecture plus large qui parcourt l'ensemble d'un livre sous forme de titres courants, tetes de chapitres, manchettes, index, table des matieres, etc., perfectionnent la «lisibilite» et par lä ordonnent les «sens partiels» et hierarchisent la syntaxe de l'ensemble du discours; 3) enfin, aux macro-unites qui concernent la page et le livre s'opposent les microunites qui penetrant etroitement le texte alphabetique, opposition des caracteres typographiques, divisions en fin de ligne, justification, emploi des majuscules, des abreviations, etc. Ces trois niveaux d'unites, page, livre et lignes courantes, se completent et completent le texte alphabetique en permettant de le resserrer considerablement: pensons aux titres de la «une» des journaux, qui non seulement ofTrent en bloc au lecteur une quantite considerable d'informations, mais concretisent, annoncent et soutiennent l'ensemble de l'architecture du journal. Tous ces elements (ou «scripturation», comprise comme «ensemble des procedes scripturaux»; cf. Laufer 1980, 80-87), ä la limite de la parole et de l'image, du domaine de l'artiste, du typographe et du message Iinguistique proprement dit, meriteraient d'etre mieux etudies, au sein de ce que R. Laufer appelle une «theorie scripturale».
3.2. Titres, notes,
references
N o u s donnerons ici deux exemples des habitudes franfaises d'orthotypographie, concernant les titres et l'usage des majuscules. La disposition des titres, notes et references differe beaucoup suivant les pays et, en France meme, souffre d'une absence grave de normalisation. N o u s nous refererons succinctement sur ce point ä l'exposed'A. Husson ( 1 9 8 2 , 3 1 - 3 9 ) . A. Husson classe les titres en franfais suivant deux criteres: presence ou absence d'un article defini initial; presence ou absence d'un verbe conjugue ä un mode personnel. Dans le 1" cas, la majuscule se met au premier nom (ex. le Lys dans la vailee), et aussi eventuellement ä l'adjectif ou a l'adverbe qui precedent (le Troisieme Homme). Si le titre est double, les deux elements suivent les memes normes: le Vieux Chat et la jeune Souris (minuscule au 2C adjectif, s'il precede le nom), mais la
50
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Musique et la Vie interieure (le nom precede l'adjectif); dans le 2' cas, si le titre comporte un verbe conjugue, c'est l'article (ou le premier mot, quel qu'il soit) qui prend la majuscule (Autant en empörte le vent, Emile ou De I education; cf. aussi Aslanoff 1986, 91-93). On pourrait souhaiter Sur ce point, comme Sur beaucoup d'autres, une simplification, en mettant, comme le conseillent M.-L. Dufour (1971, 10-11) et Aslanoff (1986), pour tous les titres une majuscule au 1er mot, quel qu'il soit, ainsi qu'aux noms propres. C'est deja l'usage dans d'autres pays (en russe par ex.) et en France meme dans beaucoup de cas. Les titres en langue etrangere, les adjectifs de nationalste, les noms de langue, l'accord des titres pris dans des phrases (ex. «le 1" acte du Misanthrope», mais «j'ai lu les Arnes mortes», avec article en italique dans le 2' cas; «Salammbö est editefe) en bände dessinee», etc.) posent aussi un grand nombre de problemes aux editeurs, aux auteurs et aux traducteurs. La presentation des references bibliographiques fait l'objet d'ouvrages fondamentaux (cf. Pelletier 1977, dans Aslanoff 1986, 9 9 - 1 0 6 ) , qui s'epuisent ä decrire les usages divers et ä proposer certaines normalisations. Les Bibliographies les plus courantes se contentent en general, comme unique separateur, de la virgule. L'usage des deux-points entre le nom de la ville et l'editeur, recommande par les normes internationales, rencontre de la resistance (ex. Paris: Flammarion ...). Le titre de l'ouvrage est en italique, celui d'un article en general entre guillemets, suivi de in ou dans en cas de contribution ä un ouvrage collectif (ex. «Les Baltes et les Slaves», in: Histoire des religions ...). Nous ne pouvons aborder ici les problemes fort epineux poses par la disposition des notes et appareils de reference (cf. Dufour 1971, qui constitue l'une des meilleures contributions ä toutes ces questions).
gnies ...» (Mezeray 1673, in: Beaulieux 1951, 262). Cependant, la mention de «tous les mots importants du texte» ne disparaitra qu'au milieu du XVIII e s. En 1775 encore, Le Roy (cf. Husson 1977, 157-158) recommande de mettre la majuscule ä l'adjectif derive ou associe au nom propre: la chaussure Romaine, usage rejete seulement a la fin du siecle, mais maintenu jusqu'ä nos jours dans certains cas, ex.: YArabie Heureuse, 1 Asie Mineure, le Prince Noir. II faut noter cependant la tendance constante, en France, ä utiliser le moins de capitales possible, ce qui a abouti ä la Liberation ä son exclusion dans certains cas meme des noms propres. Ainsi, etudiant les prefaces des huit editions du Dictionnaire de I'Academie, A. Husson (1977, cf. graphique p. 152) note «une chute brutale de 1694 ä 1762, une sensible remontee en 1798, puis une nouvelle chute d'emploi en 1835 ... et la chute continuera, insensiblement, jusqu'en 1932». L'usage tend aujourd'hui ä ne mettre la majuscule qu'au Ier terme plein d'un syntagme, quel qu'il soit, ex. Societe nationale des chemins de fer franfais; ä l'adjectif lorsqu'il a valeur du substantif (la mer Rouge) et aux titres (les Trois Mousquetaires). La mode, l'appartenance sociale, le respect, 1'expressivite jouent un grand role dans l'emploi ou le nonemploi des majuscules, tout specialement dans les ecritures officielles ou religieuses, en poesie et dans le domaine de la publicite.
4.
Laponctuation
La ponctuation fran^aise n'a pas, comme celle de l'allemand ou du russe, un caractere de norme rigoureuse. Plusieurs raisons ä cela, dont la princ i p a l est le role qui lui est attribue en franjais: la ponctuation y apparait essentiellement en cas de rupture des schemas syntaxiques traditionnels.
4.1. Organisation 3.3. Les
majuscules
N o u s ne traitons pas ici de la majuscule de phrase (cf. 4.2.). La majuscule de mot (signe de mise en valeur et de classification grammaticale et semantique des termes, et aussi signe d'expressivite, de reverence, etc.) a suivi en France une evolution assez differente de celle d'autres langues ecrites europeennes, comme l'anglais, l'allemand, ou meme l'italien ou l'espagnol. La majuscule a joue a une certaine epoque, dans les manuscrits, le meme röle de separateur des mots que le blanc (qui a lui-meme remplace le point, utilise sur les epigraphes latines). L'ecriture onciale (Ve s.) l'utilisait comme Variante calligraphique de debut de mots, ceuxci n'etant que rarement separes les uns des autres en ecriture courante. Au Moyen-äge et jusqu'ä la fin de l'Ancien regime, l'usage des majuscules pour marquer «tous les mots importants du texte» ne cesse de diminuer. Cette diminution (due ä des causes diverses, amelioration de la lisibilite, transformation des usages et des contenus, normalisation) tend ä restreindre la majuscule «aux noms de dignite et de charge ... des lieux celebres ... des noms des assemblees et compa-
syntaxique
L. Vedenina (1980, 6 0 - 6 6 ) analyse fort bien trois de ses fonctions essentielles: syntaxique, communicative et semantique. Contrairement aux apparences, la ponctuation n'est pas seulement, comme les blancs, un soutien ou un double des demarcations orales: comme presque tous les precedes orthotypographiques, sa 1 έ " caracteristique est de n'apparaitre que pour «ecarter l'equivoque» (cf. 3.). Elle apporte un complement d'information, qui est rarement une redondance. Quand apparait-elle? Non seulement pour renforcer iordre des mots (jonction, disjonction, inclusion, exclusion) mais surtout pour hierarchiser les plans du discours, ex.: 1) jonction: Femmes, enfants, vieillards... 2) disjonction: les femmes, pas les enfants... 3) inclusion: Les femmes et les enfants qui ont froid... 4) exclusion: Notre Pere qui etes aux cieux, virgule, restez-y (J. Prevert) 5) hierarchisation: C'est vrai, dit-ii. C'est surtout cette derniere caracteristique qui semble essentielle ä Vedenina, et qui, en fait, constitue le lieu geometrique entre les trois types fondamentaux des fonctions de la ponctuation, syntaxiques, pausales et
295. Französisch: semantiques. E n effet, les signes hierarchisateurs et actualisateurs a p p a r a i s s e n t l o r s q u e «les m e m b r e s des g r o u p e s syntaxiques tendent, d a n s la parole, ä e c h a p p e r ä la discipline positionnelle et ä o c c u p e r la position qui c o r r e s p o n d le mieux ä leur charge c o m m u n i c a t i v e » (Vedenina 1980, 6 0 - 6 6 ) : en c a s d e p a r a t a x e , d'ellipse, d e rejet d u s y n t a g m e en tete ou en queue, d e c h a n g e m e n t de t o n ou d e p e r s o n n a g e , de «jeu de scene», etc., ex.: Le m a t i n : c o m p o s i t i o n fran 27, 5.1.), c'est-ä-dire pren a n t en c o m p t e ä la fois les unites fonctionnelles et les autres (graphies historiques, etymologiques, e m p r u n t s , etc.) d o i t bien e n t e n d u se f o n d e r sur u n e n o r m e p h o nique: n o u s p a r t i r o n s d ' u n systeme phonique minimal d e 7 voyelles orales, avec trois variantes positionnelles en syllabe f e r m e e ([e/ε, o/o, e/oe]), et le e caduc; trois a q u a t r e voyelles nasales (si l'on ne c o n f o n d p a s in et un); 3 semi-voyelles; 17 ä 18 c o n s o n n e s (si l'on y inclut le ng d e parking)', soit u n systeme m i n i m a l d e 31 phonemes (cf. C a t a c h 1980, 37). Q u a n t a u x g r a p h e m e s c o r r e s p o n d e n t s , si l'on p r e n d en c o m p t e a la fois la t r a n s l a t i o n p h o n o g r a m m i q u e et les « c o n d i t i o n s contextuelles d e cette u n i o n » ( H a a s 1983, 19), o n aboutit ä u n recensem e n t large d e 133 unites differentes ( s o n d a g e realise en 1972 sur deux c o r p u s de 3 3 4 6 et 3 7 2 4 m o t s , en t o u t pres d e 4 0 0 0 0 g r a p h e m e s , cf. C a t a c h 1978, 6 2 - 6 5 ) . U n e a p p r o c h e d e graphemique fonctionnelle p e r m e t de r a m e n e r ce recensement ä 70 unites, puis ä 45. C e tri se fait suivant 4 criteres: 1) la frequence; 2) le degre d e cohesion, d e stabilite, d ' a u t o n o m i e ; 3) le degre de rap-
295. Französisch: Graphetik und Graphemik port direct avec le phoneme; 4) le degre de rentabilite ou de creativite linguistiques (Catach 1980, 3 0 - 31). Oes 45 graphemes, dits graphemes de base, forment la zone centrale la plus dense et la plus productive des phonogrammes, que l'on peut aisement ramener aux 33 archigraphemes, ou systeme graphique Standard.
6.2.
Comme le mot siege representant pouf, tabouret, chaise, fauteuil, etc., l'archigrapheme est: 1) le moins marque de la serie qu'il represente; 2) susceptible de realisation (il est choisi parmi les membres du groupe); 3) enfin et surtout, il correspond, entre les graphemes de sa classe, ä celui qui repond le mieux aux quatre criteres de tri que nous avons poses. On peut se representer cette hierarchisation de la faf on suivante:
L'archigrapheme
L ' a n a l y s e s t a t i s t i q u e ainsi c o n d u i t e , s u i v a n t d e s c r i t e r e s ä la f o i s q u a n t i t a t i f s e t q u a l i t a t i f s , a d o n e p e r m i s n o n s e t t l e m e n t d e s e p a r e r les g r a p h e m e s p r i n e i p a u x d e s g r a p h e m e s s e c o n d a r e s et d e s «sous-graphemes» (qui n'apparaissent q u e d a n s les n o m s p r o p r e s , les l o g o g r a m m e s o u m o t s c a r a c t e r i s t i q u e s isoles, et a u s s i n e r e p o n d e n t ä aueune analyse fonctionnelle synchronique), m a i s d ' a b o u t i r ä la n o t i o n d ' a r c h i g r a p h e m e . «Les signes (parole, ecriture, pictographie, geste), disait G. Guillaume, moyen d'exteriorisation de la langue, apportent a une premiere construction exclusivement mentale, aphysique, de celle-ci, une seconde construction, physique, a la premiere ajustee» (1964, 28). La notion de grapheme, comme celle de phoneme, requiert deja, comme nous l'avons vu, un certain degre d'abstraction. Mais elle ne devient classe qu a travers la notion d'archigrapheme. En fran9ais, le grand nombre de variantes correspondant au meme phoneme ou au meme archiphoneme necessite des regroupements. L'archigrapheme constitue Ventile graphemique permettant ces regroupements. II est, comme le dit Jakobson pour 1'archiphoneme (cf. Catach 1984, 21) le representant «d'un ou plusieurs couples de variantes phonologiquement» (TCLP 2,1929). Cet archigrapheme est done en opposition pertinente avec les autres ensembles similaires, et son secteur comporte un certain nombre d'unites correspondant au meme phoneme ou au meme archiphoneme, ex.: Ο pour ο, ö, au, eau, etc. «Cet ensemble peut ne contenir qu'un element (ex. G N representant gn). S'ajoutent en fran9ais trois : Χ, ΟΙ, OIN, correspondant chacun a deux phonemes. L'archigrapheme est note par la majuscule (O)» (Catach 1980,17). Les 33 archigraphemes du franfais sont les suivants: Α AN
53
Ε
I IN ILL Y
Ο ON
U UN
EU
OU
01 OIN P.Β - T.D - C.G - F.V - S.Z - X - CH.J - L.R M.N - G N Les trente-trois archigraphemes
dufranfais
Q u e l s s o n t les r a p p o r t s e n t r e les n o t i o n s d'archiphoneme e t d ' a r c h i g r a p h e m e l P a r m i les n o m breuses definitions de l'archiphoneme, c o m m e d ' a i l l e u r s d e Varchilexeme, etc., ce n ' e s t p a s le c o n c e p t d e neutralisation ( o u intersection entre d e u x o u p l u s i e u r s unites), m a i s celui d e representant dune classe q u i les r e u n i t (cf. C a t a c h 1984, e t - > 2 7 , 5.2.).
en dans -ien, -een, -yen, - IN/E > en/edans -ien/-ienne, -een!-eenne, -yenj-yenne. 4) Regle η" 4: -aim n'apparait pas, en realite, devant m, p, b, mais ä la finale ( f a i m , ä rapprocher de affamer, cas pratiquement unique). Pour quelle raison une teile exception? Apparemment, le niveau Β (fonctionnel) n'est pas essentiel ici, et e'est le niveau C qui est preponderant. Si faim prend un m, alors que Ton a etain/etamer, par ex., e'est que le 1" mot a conserve une graphie caracteristique, et d'ailleurs redondante, que le second a perdue, permettant de le distinguer de ses homophones fin et feint (de feindre, valeur logogrammique). 5) Tout ecart ou «surcodage» par rapport ä l'AGR merite ainsi d'etre passe au crible. Cependant, yn et ym, par ex., dans synthese et Symphonie, ne sont que des reliquats etymologiques, qui pretendent temoigner de l'origine grecque de ces mots, ce qu'une infime minorite d'usagers, qui n'ont d'ailleurs nullement besoin de ce rappel, sont susceptibles d'apprecier. II s'agit lä, de toute evidence, de lettres hors-systeme, en synchronie, susceptibles sans perte outranciere d'information d'etre ramenees a la norme phonogrammique.
7. Regies d'altemances
(morphonogrammes)
La regie n° 3 ci-dessus (-ienj-ienne) est une regie que nous appellerons de type morphonogrammique: certaines langues, dont le fran9ais, connaissent des alternances vocaliques et consonantiques regulieres organisatrices des paradigmes, par tout un reseau de marques phoniques et graphiques, qu'il serait necessaire de mieux mettre en forme (cf. Schane 1968 et Dell 1973). Ainsi, le genre et le nombre ont ete durant des siecles, apres la disparition des desinences finales, marques par l'allongement des voyelles au feminin ou au pluriel (cf. 2.3.), ex. amijamie, aimejaimes; tout le systeme complementaire, oral et ecrit, de Vadjectifet du nom variable est fonde sur Passortiment masc./fem. des consonnes ou des voyelles (2.4.); le verbe oppose de meme, a l'oral et ä l'ecrit, forme courte et forme longue, vocalique et consonantique, souvent renforcees de marques graphiques: veut/veulentjvouloir, prend/prenne/prendre, romplj romponslrompre (cons.), mais creejcreonsjcreer, joue/ jouons/jouer (vocal.), etc.; de meme, marques grammat i c a l et lexicales se completent: devoue/ctevouerj devouement (vocal.) mais enfant/enfanter/enfantillage (cons.), etc. Les phonogrammes (digrammes et trigrammes surtout) sont eux-memes rarement neutres, mais entrent dans des reseaux paradigmatiques parfois tres complexes, qui multiplient les liens visuels (cf. aussi —> 27, 5.4.): an/a(n)ne (paysan, anne), ainlaine/an (sain, saine, sante), einje (plein, pleine, plenitude), au/al (jour-
295. Französisch: Graphetik undGraphemik nauxjjournal, journalier), el/eau, enjin/e, etc. Allant plus loin, Gak (1985,140) rapproche par ex.: [k] [s] are arceau pratique praticien plasti^ue plasticite, etc. Cependant, ces alternances de «contröle large» debouchent vite sur l'absence de contröle (ex. de Gak: bras/ brasher/bracelet, vermiweau/vermicelle, nourrice/nouriüon, etc.). Regies phonogrammiques et regies d'alternance morphonogrammiques entrent sans cesse en conflit, et les regies de derivation orale du franyais sont trop complexes pour entrer dans les moules historiques de l'ecrit. 8. Les differents types de
morphogrammes
L'existence d ' u n niveau i n t e r m e d i a t e , situe entre les cenemes (signes-phonemes, signes-syllabes) et les signes-mots (logogrammes) a ete de tout t e m p s mal reconnu. Haas et ses collaborateurs, pourtant tout ä fait conscients de l'existence de niveaux de translation multiples, confondent dans une meme analyse morpheme et mot, sans doute parce que Fanglais n'a pratiquement pas de telles marques morphogrammiques ecrites: «Je choisis mot plutöt que lexeme ou morpheme pour l'ecriture logographique, dit Ε. Pulgram [...], parce qu'un logographeme [logogramme] peut representer Tun ou l'autre ...»(1976, 12). Sampson (1985) fait de meme, et prefere parier en ce cas d'ecriture logographique.
8.1. Morphogrammes
grammaticaux
P o u r t a n t (cf. 1.3., 2.1., 2.4., etc., et - » 27, 5.5.), le m o r p h e m e n'est p a s le mot: les m a r q u e s d u mot, en tant qu'unite linguistique a u t o n o m e , sont completes ( A - B - C , cf. 5.2.), Celles d u morpheme sont souvent incompletes (essentiellement Α et B, segments non autonomes et ο ύ le niveau p r o p r e m e n t semantique peut m a n q u e r ) . Le f r a n f a i s possede, q u a n t ä lui, tout u n jeu de marques de categories, veritables classificateurs (morphogrammes grammaticaux, n o t a t i o n s minimales de morphemes), ex.: - marques de nature grammaticale: un cri (deverbal) je crie (verbe) - marques de genre: confit, confite/conßi, conflee - marques de nombre et de liaisons intermittentes, ex. Quel β) livrefs)Ί Quel(Ies) tour(sP. avez-vous vu(es)l avez-vous [z] eu(es)l - marques verbales·, je confls ffonfire))je (me) conße (confier); j'ai'/que j'aie (mode); tu veux/il veu/ (personne); nous essayofli/nous essay ions (temps), etc. Les marques morphogrammiques se situent essentiellement a la finale, et se distinguent en tant que marques muettes ou clignotantes (liaisons) des morphonogrammes prononces. De plus, il s'agit non d'unites stables, integrees au radical, mais dependantes des contraintes syntaxiques, et ajoutees au radical. Les trois
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morphogrammes fondamentaux sont, avec de multiples fonctions: i (variantes χ, ζ); eett (Variante d). La richesse de ces classificateurs de categorie (de niveau B) est l'une des principales caracteristiques du systeme graphique du fran9ais (cf. Catach 1980, chap. 8).
8.2. Morphogrammes morphemogrammes
lexicaux,
Les morphogrammes lexicaux, qui, c o m r a e les precedents, se distinguent p a r leur caractere non autonome (ils sont dependants de l'unite lexicale ä laquelle ils sont integres), presentent c e p e n d a n t q u a n t a eux ä la fois les niveaux A, Β et C. II s'agit de classificateurs graphiques de sens: c o m plements d ' i n f o r m a t i o n des prefixes, des suffixes, des c h a m p s derivatifs (families de mots), tres c o m p a r a b l e s en cela aux « d e s » d u chinois, indices d ' a p p a r t e n a n c e ä u n e serie semantique. Ce type de marques ne joue plus sur des segments appartenant au domaine de la syntaxe, mais du lexique. Iis sont ä l'ecrit integres au radical, tel qu'il apparait dans le dictionnaire. Ainsi, si nous prenons les formes perils, enfants, amies, voies, nous analyserons les lettres finales de la Γβςοη suivante: petii: morph. lexical; s morph. grammatical de nombre; enfanr: morph. lexical; .s morph. grammatical de nombre; ami?: morph. grammatical de genre; s de nombre; voie: morph. lexical; s grammatical de nombre, etc. Certaines marques apparaissent comme des alternances et non des identites: x/s heureujc, -euse; x/ss roux, rous.se; x/c doixx, ce (pas de predictivite, marques dites indirectes). En fait, l'information capitale est celle qui oppose derivation consonantique et derivation vocalique: -aij-ayer (balai/ayer), -on/-onner (don/donner) mais -ait/ -acleur (faitjfacteur), -antf-anteur (pesant/pesanteur). Cependant, comme nous l'avons remarque pour les morphonogrammes, les inconsequences sont nombreuses: chaosjchaotique, jus/juteux, verglas/verglace, etc. Les prefixes (en-, in-, inter-, trans-, a(d)-, co(l, r, m, n)-, sub- (suf'-, sup-) conservent leurs marques specifiques, par le doublement de la consonne en particulier: ennui, innover, inlerregne, etc. De meme, plus rarement, on a associe la consonne double ä certains suffixes: -ette, -elette, -eile, sont souvent associes a un sens diminutif, ex. chevrette, demoiselle, tandis que la pertinence semantique est pratiquement nulle pour -olle et -ole, -otte et -ole, en concurrence (pianoter, mais vieillotte). U n m o t des morphemogrammes, qui sont n o n plus des graphemes a u sens habituel d'unites minimales, infrasyllabiques, telles q u ' o n les con^oit habituellement d a n s n o s ecritures alphabetiques, mais des macro-unites ecrites (comparables aux caracteres chinois), composees d ' u n e o u plusieurs syllabes, c o m m e peuvent l'etre ä l'oral n o s unites pleinement significatives. Le fran9ais, essentiellement cenemique, ne s'est pas
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
engage tres loin dans cette voie. Cependant, lorsqu'il s'agit non pas de lexemes mais de parties de lexemes ä graphies caracteristiques, on peut parier non de logogrammes mais de morphemogrammes. Dejä, dans certains cas, par glissement au niveau superieur, on peut considerer (—> 27, 6.2.), qu'un Phonogramme devient morphonogramme (c'est le cas de en dans ennui, gardant en toutes circonstances sa prononciation et sa graphie). Si Ton examine le segment -meni dans longuement, devouement, on doit y reconnaitre au moins deux marques graphiques caracteristiques (en et t) rapprochant ce segment de mental, mentalite. II presente done, ä un degre eleve, non seulement le niveau Β (formateur d'adverbes et de substantifs) mais le niveau C (champ derivatif), au meme titre que le en/e de chien, chienne, chiennerie, ou le am ja de piain, plane, oppose au ein/ei/e de plein, pleine, plenitude. Plus encore: si nous prenons ä present le mot enjouement, on ne peut eliminer le fait que chacune de ces trois syllabes conserve ä l'ecrit des elements graphiques qui preservent sa «physionomie» semantique: en (et non an), pref. + joue (theme verbal de jouer) + ment (morphemes A - B - C ) . Ces trois syllabes constituent, comme les morphemogrammes du chinois, des macro-unites graphiques constructibles du mot.
9.
Logogrammes, reliquals etymologiques et historiques
9.1. Logogrammes Le mot, entite graphique par excellence, n'a pas manque de recevoir lui aussi en fran^ais un certain nombre de «classificateurs semantiques», tout comme on les trouve dejä dans les ecritures les plus anciennes. Bien souvent, ce que l'on prend pour de simples reliquats etymologiques et historiques ont ete ainsi «recuperes» par le Systeme, et l'on peut se demander comment une caracteristique aussi flagrante de l'orthographe du franiais et des ecritures en general a pu jusqu'ici etre traitee avec une teile legerete. Presentons tout d'abord quelques chiffres (cf. Catach 1978,62-65 et 6.1.). Les proportions relatives des differents niveaux de translation du fran9ais sont approximativement les suivantes: 1) Phonogrammes'. 82 ä 84% (dont graphemes de base 87 ä 88%); 2) Morphogrammes grammaticaux: 3 ä 6 % des unites en discours; 3) Logogrammes: 3 ä 6 % des mots; 4) Lettres muettes: 12 ä 13% des unites en discours. «Sont incluses dans les lettres muettes: les consonnes doubles graphiques, h (sauf dans ch,ph), les voyelles et consonnes muettes non grammaticales, qu'elles marquent ou non un lien avec les derives» (Catach 1978,65). Ce 1" sondage meriterait d'etre repris et affine avec notre analyse et nos possibilites actuelles, de f a f o n d'une part ä traiter comme ils le meritent les morphogrammes lexicaux, non distingues ici, mais aussi ä preciser d'avantage les difTerentes categories de lettres muettes. Quoi qu'il en soit, les mots classes comme logogrammes (tries sur une liste de 300 couples ou series homophones, grammaticaux et lexicaux, parmi les plus courants), ne sont, comme on le
voit, pas tres nombreux: «II s'agit le plus souvent de monosyllabes ou de mots tres frequents, et la fonetion des logogrammes dans le systeme est de distinguer certains homonymes, une partie minime en realite en regard de tous ceux qui existent dans le lexique et dans le discours. C'est la que la redondance [du systeme] est la plus elevee: c'est une solution qui, generalisee, reviendrait fort eher, et troublerait considerablement les mecanismes phonogrammiques generaux. C'est pourquoi ils doivent rester l'exception» (Catach 1973, dans Catach 1978, 5 6 - 5 7 ) . Ces reserves ne devraient pas contribuer ä nous detourner de l'analyse de ces procedes originaux, que la langue se donne parmi beaucoup d'autres pour lutter contre l'un des plus vastes problemes de la communication orale et ecrite, l'ambigu'ite. Vaccentuation (accent circonflexe en particulier), les signes auxiliaires (trait d'union, apostrophe) et surtout les variantes graphiques constituent des precedes qui doivent etre consideres, dans la plupart des langues europeennes et en franiais, non comme des "irregulär translations" (Haas 1983, 20, - * 27, 5.6.) des «anomalies» ou des «erreurs», mais des moyens, comme la repetition, la paraphrase, etc., de faire passer mieux et plus vite l'information, ex.: «l'Association des meres (ou Maires) de France». Bien entendu, ancre et encre, car et quart, compte et conte, cou et coup, etc., ne se trouvent que rarement dans le meme contexte (bien que cela puisse se produire, voir Liste dans Catach 1980, 274-278). Mais ce n'est pas le cas pour de et deux, la et lä, α et ä, ou et oü, si et ci, etc., comme le prouve la celebre mesaventure de Figaro dans le Mariage de Figaro, discutant du sens des deux phrases suivantes a propos de Marceline: - «... Je la payerai dans ce chateau, ou je l'epouserai ...». - «... Je la payerai dans ce chateau, ou je l'epouserai ...».
Fig. 1. Le plurisysteme du franiais
295. Französisch: Graphetik und Graphemik 9.2. Lettres etymologiques
et historiques
Si l'on se represente l'ensemble du plurisysteme du fran^ais comme une serie de cercles (Catach 1973, in: Catach 1978, 55) dont le centre sera constitue par les phonogrammes, renforces par un 1er cercle de morphogrammes, puis de logogrammes et d'ideogrammes (Fig. 1) on se retrouvera malgre tout avec, ä l'exterieur, toute une serie de reliquats veritablement non fonctionnels, sans utilite dans le systeme, et qui genent fortement l'application des regies et la vision que Ton peut en avoir. C'est de toute evidence par lä que devraient eventuellement commencer les ajustements renovateurs, dans la mesure ou ils sont encore possibles. En dehors des lettres etymologiques finales ou internes bien connues (six a cause de sex, mix ä cause de vox, perdrix ä cause de perdix, etc., bien que seul le dernier mot, en fait, n'ait pas d'homonymes, et done ne soit pas logogrammique), il faut signaler les grandes divisions etymologiques qui parcourent 1 'ensemble des precedes de transcription du fran^ais: c/p ä cöte de s/ss, en [ä] ä cote de an, gjge ä cöte de j, qu devant ι et e ä cöte de c [k], xc, sc, etc. (lettres venues du latin); ch [k], rh, th, ph, y grec (lettres pretendues grecques, que l'on retrouve meme dans les mots arabes, comme saphir, zephir, etc.). Parmi les lettres historiques, mentionnons non seulement le h de huile, huis, huitre (OLEUM, OSTIUM, OSTREUM), L'.t final apres au, eu, ou, eau, parfois oi ou / (ex. choix, prix), mais l'ensemble des consonnes doubles et des accents circonflexes, dont la plupart n'ont plus rien de fonctionnel, sur aueun plan, et pourraient disparaitre sans inconvenient. C'est ainsi, ä notre avis, qu'il faudrait proceder, afin de reduire progressivement les enormes difficultes (souvent gratuites) de l'ecriture franiaise: commencer par le cercle le plus exterieur du systeme, c'est-a-dire ici les lettres historiques, qui n'ont meme pas pour elles le repondant, lui-meme discutable, de l'etymologie. L'accent circonflexe et les consonnes doubles devraient, selon nous, constituer cette premiere etape, et la reforme de notre temps.
10.
Evolution et perspectives
d'avenir
10.1. Evolution En realite, l'immobilite apparente du fran9ais, ä l'ecrit comme ä l'oral, n'est en bonne partie, comme on pouvait s'y attendre, qu'une illusion. Un collationnement portant sur 10000 unites lexicales, effectue dans trois dictionnaires de differents niveaux (Littre. Robert. Larousse, Catach 1971 et 1981, cites dans Catach 1978,47-51) montre tout d'abord (surtout pour ces zones marginales que sont les archa'ismes, neologismes, mots composes, etc.) un grand nombre de graphies differentes selon les sources, nombre qui ne cesse de grandir. Cette nouvelle variabilite tient a plusieurs raisons: elimination des archa'ismes; diminution relative du fonds ancien (repertorie dans les dictionnaires normatifs comme celui de l'Academie franfaise) par rapport aux stocks massifs de mots nouveaux
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(populaires, scientifiques, techniques, emprunts, etc.), absence de norme stride pour ces derniers, efTondrement des techniques traditionnelles de I'imprimerie, quasi-disparition des correcteurs, entree directe des textes sur ordinateur, etc. Ces faits expliquent egalement la variabilite de /'usage, que les banques de donnees doivent accepter, et acceptent, grace ä des logiciels appropries: des mots comme kohol, koheul, khdl; kolkoz, kolkhoze-, shäh, chäh\ gniole, gnöle, gniaule, niaule', rancart, rancard, rencart, rencard; pagaye, pagaille, pagaie·, pot pourri ou pot-pourri·, plasticage ou plastiquage, etc. apparaissent aujourd'hui dans les medias sous plusieurs formes. L'Academie, les autorites linguistiques, impuissantes ä endiguer ce flot montant, qui a porte le vocabulaire large du franjais de 100000 termes (Littre) a 600000 et meme plus (TLF, Tresor de la Langue Frati(aise, Nancy), ont fait quelques concessions. Un effort a ete fait pour aligner les variantes sur les graphies les plus simples pour certains mots composes (Conseil international de la langue fran?aise, cf. la banque de donnees ORTHOTEL, sur le Minitel) et regier certaines autres anomalies. Peu de choses en realite, en comparaison de ce qu'il faudrait faire, de fa9on suivie et avec de gros moyens, non seulement pour rattraper des normes en retard de pres de deux siecles, mais simplement pour fixer, avec une relative souplesse et une certaine efficacite, les centaines de milliers de mots nouveaux qui apparaissent constamment. Les exigences sociales, techniques, culturelles, pedagogiques en France, l'avancement des recherches en ce domaine, la liberation des tabous parmi la jeunesse, et surtout les implications enormes de l'information et de la communication orale et ecrite a l'heure actuelle (industries de la langue, dialogue homme-machine) devraient enfin etre pris en compte, sous peine de connaitre une crise culturelle grave dont le fran9ais, en tant que langue internationale, ne se releverait sans doute pas. Tant pour les usagers que pour les exigences informatiques actuelles, pour la terminologie, la traduction automatique, le secteur tertiaire, etc., l'une des solutions necessaires serait, a notre avis, de mettre en place une politique intelligente de variantes, eliminant les anciennes, en introduisant de nouvelles, dans les dictionnaires et les banques de donnees, de fa(on ä rendre un peu de souplesse ä un mecanisme normatif dangereusement paralyse.
10.2. Perspectives
d'avenir
On parle beaucoup actuellement, en France, des rapports de l'orthographe et de l'informatique. Le passage automatique grapheme/phoneme a ete ä plusieurs reprises realise (cf. en particulier Catach 1984). Le passage inverse, phoneme/grapheme, est ä l'ordre du jour, et une mise scientifique en regies est indispensable, avec une ecriture comme celle du franijais, pour parvenir a la dictee ä entree orale (reconnaissance de la parole et passage automatique oral/ecrit). D'autres possibilites sont ouvertes: reconnaissance des formes de l'ecriture individuelle apres apprentissage, et frappe automatique; correcteurs de fautes, aide a la redaction de textes; lecture optique et traitements (traductions par ex.) entierement ou partiellement automatises, a partir de cette lecture; edition scientifique sur
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
ordinateur; generation automatique de textes litteraires, etc. Pour toutes ces applications, la linguistique, et avec eile la science des systemes d'ecriture, sont fortement sollicitees. Les langages d'ordinateur ne sont pas autre chose, apres tout, que des «ecritures», systemes de codes et signaux permettant non seulement d'entrer en communication avec la machine, mais de complexifier toujours plus les rapports entre les hommes. La connaissance semiologique generale dont revait Saussure est ä l'ordre du jour, et sans doute etait-il necessaire qu'il apparaisse un troisieme grand systeme de signes, le logiciel de l'ordinateur, aupres des deux premiers, l'oral et l'ecrit, pour que l'on puisse reflechir efficacement sur les lois specifiques de la communication humaine dans son ensemble. L'ecriture a toujours ete le champ d'investigation des secrets du langage. Sa mise en regies graphemiques, non seulement fonctionnelles mais, dans toute la mesure du possible, «generatives», c'est-ä-dire probabilistes, la diffusion des connaissances deja acquises, peuvent aider grandement ä combler notre retard et suivre de plus pres le rythme des perspectives offertes par un avenir qui est dejä du present.
11. Bibliographie
(-* 26 et 27)
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296. Französisch: Flexionslehre
296. Französisch: Flexionslehre
2.
Flexion und gesprochene
59
Sprache
Flexion
2.1. Schrift und Lautung
1. Begriffliche Vorklärung 2. Flexion und gesprochene Sprache 3. Flexion und Sprachtypologie 4. Flexion und Sprachentwicklung 5. Artikel- und Pronominalsystem 6. Adjektivmorphologie 7. Verbalsystem & Verbalkategorien 9, Bibliographie (in Auswahl)
Da das französische Schriftsystem nicht nur Einheiten der zweiten Gliederungsebene abbildet (phonographisches Prinzip), sondern zusätzlich auch zahlreiche Informationen zur ersten Gliederungsebene vermittelt (ideographisches Prinzip), ist es im Französischen im besonderen Maß notwendig, zwischen Lautung und Schrift zu unterscheiden. D a sich ferner die ideographischen Informationen häufig auf grammatische Einheiten beziehen und aus historischen Gründen vor allem die Endungsmorphologie betroffen ist, ergibt sich die Notwendigkeit, zwischen einer flexion phonique und einer flexion graphique zu trennen (Catach 1980).
1. Begriffliche
Vorklärung
Der Terminus Flexion ist vor allem in der Grammatik der klassischen Sprachen als Oberbegriff zu Deklination, Konjugation und Komparation geläufig, die grammatischen Darstellungen des modernen Französisch kommen jedoch weitgehend ohne ihn aus. Dies hat u. a. darin seine Ursache, daß das Französische nur ein relativ bescheidenes Inventar an flexivischen Elementen, die als „Endungen" an Wortstämme angefügt werden, zur Verfügung hat. Das Konzept der Flexion setzt den Begriff des Wortes voraus, Beschreibungsverfahren, die ohne den WortbegrifT auszukommen und ihn durch das autonome Syntagma zu ersetzen versuchen - wie ζ. B. Martinets Funktionale Syntax - haben auch den Terminus der Flexion aus ihrer linguistischen Nomenklatur gestrichen. Als grammatische Kategorie steht die Flexion grundsätzlich im Gegensatz zur Wortbildungskategorie der Derivation, wenn auch ihre beiden Geltungsbereiche durch eine breite Übergangszone eng miteinander verbunden sind. «Les mots en -ant appartiennent-ils, dans le franijais contemporain, ä la flexion verbale ou ä la derivation adjectivale?». Cf. zu den angedeuteten Abgrenzungsschwierigkeiten Dubois (1962,3s.). Der Begriffsumfang der Flexionskategorie unterliegt Schwankungen je nachdem, welcher Gegenbegriff als Bezugspunkt gewählt wird. Innerhalb der Sprachtypologie kann ζ. B. die Flexion in Gegensatz zur Agglutination treten und dadurch charakterisiert sein, „daß die Morpheme mit dem Lexem und auch untereinander verschmolzen (fusioniert, amalgamiert) sind" (Dauses 1985,40). Primär bezieht sich der Flexionsterminus auf Wortparadigmen. Bei Beschreibungen von Sprachen wie dem Französischen, das durch einen hohen Anteil an „analytischen Formen" charakterisiert ist (cf. 3.1.), wird es notwendig, die Betrachtung auch auf Wbrtgruppenparadigmen, an deren Zustandekommen ζ. B. Artikel, Pronomina oder Hilfsverben beteiligt sind, auszudehnen. Entsprechend dem Saussureschen Grundsatz «formes et fonctions sont solidaires;... [la morphologie] ne peut constituer une discipline distincte de la syntaxe» (1969, 186) wird neben der im Vordergrund stehenden äußeren Form auch die mit ihr verbundene Funktion den Gegenstand der folgenden Darstellung bilden.
2.2.
Flexion phonique vi. flexion graphique
2.2.1. Zur
Forschungsgeschichte
Die Gegenüberstellung von lautlicher und schriftlicher Morphologie bildet ein Lieblingsthema der deutschen Forschung der siebziger Jahre, die unter dem hauptsächlichen Einfluß von Bally, Martinet und Dubois stand. Ein wesentliches Ereignis stellt das Erscheinen von Ludwig Sölls Gesprochenes und geschriebenes Französisch dar (1974). Im Gegensatz zur mehrdeutigen Verwendung des Begriffs gesprochen tritt L. Söll für die hilfreiche begriffliche Trennung zwischen code phonique und code parle ein, eine Anregung, die jedoch in Frankreich weniger Beachtung gefunden hat. Die Differenzierung zwischen Schrift und Lautung ist keine methodische Errungenschaft der Gegenwart, sondern in der morphologischen Beschreibung seit langem üblich. Die Forschungstradition reicht weit ins vergangene Jahrhundert zurück (cf. Gougenheim 1934, Hausmann 1975).
2.2.2. Die
Anwendungsfelder
Die Standardbeispiele für eine Beschreibung der morphologie phonique beschränken sich auf einen begrenzten Kanon von Phänomenen: die Numerusmarkierung des Substantivs (u. a. Eschmann 1976), die Genusmarkierung des Adjektivs (u.a. Rothe 1974), die Personenmarkierung beim Verbum (immer wieder am Präsensparadigma von chanter exemplifiziert; detailliertere Darstellungen sind selten, cf. Price 1971, 176s. und 179s.), der accord du participe passi (Tänase 1976). D a s für alle genannten Fälle gemeinsame Ergebnis besteht darin, daß die phonische Endungsmarkierung zahlenmäßig weit hinter der graphischen
60
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
zurückbleibt, wobei zweifellos die Substantivflexion den Extremfall darstellt. Die Beschreibungen sind gelegentlich, wie im Fall der Verbflexion angedeutet, von der Tendenz geprägt, daß der Verschärfung des Kontrasts zuliebe nur Ausschnitte ausgewählt werden und darüber hinaus ganze Strukturbereiche wie ζ. B. der der sog. unregelmäßigen Verben ausgeklammert bleiben. Ein Opfer der Auswahlpraxis ist häufig auch das phonische Phänomen der liaison, das man ohne Bedenken glaubt vernachlässigen zu können. Ein Grund für die Neigung zur Ausklammerung ist darin zu suchen, daß die Berücksichtigung der liaison zu einer Abschwächung des darzustellenden Gegensatzes und zu einer Einschränkung der Kritik an der französischen Orthographie führen würde. Es ist das Verdienst der generativen Phonologie, den satzphonetischen Aspekt in die Betrachtung einbezogen zu haben. Dadurch, daß ihre representants de base weitgehend mit den graphischen Formen in Einklang stehen, wird ein systematischer Zug der französischen Schrift sichtbar: ihre grundsätzliche Tendenz zur kontextunabhängigen Wiedergabe der Langform. «... l'orthographe franchise est dans une large mesure morphophonologique. Pour arriver ä cette conclusion, il nous suffit seulement de considerer le paradigme de l'adjectif (petit, petite, petits, petites), dans lequel la racine, la desinence du feminin et celle du pluriel sont toutes representees» (Schane 1967, 58). Die französische Orthographie erfahrt damit eine gewisse Rehabilitierung. Gegenüber ihren Kritikern läßt sich betonen, daß sie mit dem Verzicht auf die Wiedergabe der verschiedenen Allomorphe der latenten morphologischen Grundstruktur absoluten Vorrang einräumt. 2.2.3. Flexion phonique und Sprachunterricht Die Möglichkeit, anstelle der flexion graphique die flexion phonique dem Fremdsprachenunterricht zugrunde zu legen, bildete bereits ein zentrales Diskussionsthema zur Zeit der Reformbewegung am Ende des vorigen Jahrhunderts. Die Chance, die damaligen - nicht immer positiven Erfahrungen zu verwerten, ist jedoch bei der jüngsten Hinwendung zum frangais parle ungenutzt geblieben. Aus der muttersprachlichen Perspektive präsentiert sich die Phonie-Graphie-Diskrepanz als orthographe grammaticale und bildet - allerdings nicht unangefochten - das Herzstück der französischen (Schul-)Grammatiken (Chervel 1977). Ob es sich empfiehlt, die Sichtweise des französischen muttersprachlichen Unterrichts auch auf den Fremdsprachenunterricht anzuwenden, d.h. von der Phonie auszugehen und dann zur Graphie fortzuschreiten, ist fraglich.
Berechtigte Bedenken finden sich schon bei Lütgenau (1883). Es ist zu beachten, daß die LautSchrift-Beziehung bedeutend unregelmäßiger ist als die Schrift-Laut-Beziehung. Das traditionelle Vorgehen, bei dem die - vom linguistischen Standpunkt - sekundäre morphologie graphique die Grundlage bildet, bietet den Vorteil, daß die größere Einfachheit, die die graphophonische Beziehung gegenüber der phonographischen besitzt, genutzt werden kann. 3.
Flexion und Sprach typologie
3.1. Analytisch vi. synthetisch In enger Verbindung zum Phänomen der Flexion steht das Begriffspaar analytisch und synthetisch, das terminologisch von A. W. Schlegel (1818) geprägt wurde, inhaltlich jedoch ins 18. Jahrhundert zurückreicht. „Der synthetische Sprachtyp zeigt innige Verschmelzung des Wortstammes mit dem Flexionszeichen ..., während der analytische Sprachtyp den Stamm und das Flexionszeichen trennt" (Lausberg 1962, Iis.). An der Definition wird eine Unklarheit des Flexionsbegriffs erkennbar. Darf man noch von Flexion sprechen, wenn eine Trennung zwischen dem grammatischen und lexikalischen Element stattgefunden hat? Die Ungenauigkeit resultiert daraus, daß der Analyse-Begriff von der historisch-genetischen Sichtweise geprägt ist, für die die suffigierende Morphologie des Indogermanischen unausgesprochen Bezugs- und Ausgangspunkt bildet (Ineichen 1979, 64). Entsprechend bleibt das Verhältnis zwischen dem evolutiven Konzept des analytischen Sprachtyps und dem synchronen Begriff des isolierenden Sprachtyps unklar, zwischen denen zumindest eine partielle Deckungsgleichheit besteht. Die Gegenüberstellung von synthetisch und analytisch ist insofern zu modifizieren, als sich beide Phänomene nicht gegenseitig ausschließen, sondern durchaus kombinierbar sind: „Im Lat.Romanischen gibt es nur einen gemilderten analytischen Sprachtyp, der analytische Formen zeigt, deren Bestandteile synthetisch flektierte Formen sind" (Lausberg 1962, 12). Analoges gilt für das anschließend zu besprechende Gegensatzpaar prä- und postdeterminierend, auch hier sind Mischformen nichts Ungewöhnliches. Das Kriterium der Trennbarkeit, auf dem die Differenzierung zwischen analytisch und synthetisch beruht, hat nur relativen, keinen absoluten Charakter, da kein scharfes Entweder-Oder, sondern lediglich ein graduell gestufter Übergang vorliegt; cf. ζ. B. die Diskussion über den Selbständigkeitsgrad der französischen Subjektpronomina (Hunnius 1977). Das Begriffspaar setzt die mit (relativer) Autonomie ausgestattete
296. Französisch: Flexionslehre
Worteinheit voraus. Eine Linguistik, die unter dem Einfluß von A. Martinet (1960) den Wortbegriff verwirft und statt dessen nur die Monemeinheit oder das komplexe Syntagma kennt, ist auch zur Aufgabe dieser sprachtypologischen Unterscheidung gezwungen: „die Termini synthetisch-analytisch sind ... durch post- und prädeterminierend zu ersetzen" (Baldinger 1968, 88 n. 6). Mittlerweile haben sich die kritischen Vorbehalte gegenüber dem Wortbegriff wieder gemildert, und die strikte Ablehnung der Kategorien synthetisch und analytisch ist als unbegründet erkannt (Geckeier 1985). Statt von Ersatz zu sprechen, ist es sinnvoller, für die ergänzende Verwendung beider Begriffspaare, von denen keines das andere überflüssig macht, zu plädieren (Geckeier 1984). 3.2. Prä- und postdeterminierend Das Kategorienpaar prä- und postdeterminierend, bei dem die Reihenfolge von grammatischer und lexikalischer Einheit zum Kriterium erhoben ist, besitzt eine mindestens ebenso lange Tradition (zur Wissenschaftsgeschichte vgl. Hausmann 1975, Hunnius 1977). Die Unterscheidung von Prä- und Postdetermination hat den Nachteil, daß sie nicht alle Möglichkeiten morphologischer Markierung erfaßt, da sie von der Voraussetzung ausgeht, das Morphem und das Lexem seien immer zwei unterschiedliche Einheiten. Der Fall der unauflöslichen Verschmelzung von Lexem und Morphem („Intradetermination", „Suppletion" sowie in abgeschwächter Form „Alternanz"), der vor allem bei hochfrequenten Einheiten vorkommt und im Französischen in den verschiedensten Bereichen, besonders aber in der Verbalmorphologie repräsentiert ist, tritt nicht ins Blickfeld. Da es sich bei der Suppletion nicht nur um indogermanische Reliktformen, sondern durchaus auch um romanische Neuerungen handelt, ist eine Vernachlässigung dieses morphologischen Verfahrens problematisch (Manczak 1966).
4.
Flexion und Sprachentwicklung
4.1. Der Prozeßdes
Flexionsabbaus
«Le franifais s'est debarrasse de la plupart des flexions heritees du latin: elles ont presque disparu du substantif, vegetent dans l'adjectif (distinction sporadique du genre et du nombre) et ne subsistent ä l'etat de demi-systeme que dans le verbe, oü d'ailleurs les desinences sont constamment battues en breche (remplacement de nous par on, abandon du passe defini, de l'imparfait du subjonctif, declin du reste de ce mode etc.)». Trotz unverkennbarer Übertreibungen ist das
61
Bild, das Ch. Bally (1965,193) zeichnet, in seinen großen Linien zutreffend. In der Tat hat während der lateinisch-romanischen Entwicklung aufs ganze gesehen ein Flexionsabbau stattgefunden - allerdings auch ein „Flexionsumbau", insofern die in den Vordergrund getretenen „analytischen" Konstruktionen ihren Namen nur mit Einschränkungen verdienen, da sie die synthetische Flexion nicht vollständig aufgegeben haben, sondern sie in ihren Funktionswörtern (ζ. B. den Auxiliarien) weiterhin bewahren (cf. 3.1.). Außerdem ist der Sprachwandel nicht so geradlinig verlaufen, wie es rückblickend den Anschein hat. Sowohl in der Vergangenheit als auch heute sind erfolgreiche gegenläufige Tendenzen zu beobachten, so daß sich das Konzept eines einheitlichen Entwicklungsverlaufs als unangemessene Vereinfachung herausstellt. Das Wechselspiel entgegengesetzter Tendenzen kann am Beispiel der Adjektive auf -al verdeutlicht werden. Im Widerspruch zum generellen Prinzip des Flexionsabbaus wächst nicht die Gruppe der phonisch invariablen Adjektive (Typus: fatals), sondern es nimmt im Gegenteil die Zahl der Adjektive mit flexivischer Pluralmarkierung (Typus: amicaux) zu. Die beiden unterschiedlichen Tendenzen charakterisiert J. Pinchon (1986, 10) folgendermaßen: «l'une populaire qui fait disparaitre les anomalies, qui uniformise le systeme ...; l'autre savante qui conserve l'alternance -al/-aux dans les formations anciennes et qui l'instaure dans les categories recentes». 4.2. Die zukünftige Entwicklung Das Beispiel der Adjektive auf -al, das durch weitere ähnlich gelagerte ergänzt werden könnte, verdeutlicht, daß die Möglichkeiten, sprachlichen Wandel vorauszusagen, skeptisch zu beurteilen sind (Hunnius 1987a). Trotz geringer Erfolgsaussichten haben Linguisten nicht immer der Verlockung widerstanden, zur weiteren morphologischen Entwicklung des Französischen Prognosen zu stellen (u.a. Müller 1982). Daß man sich schon um die Jahrhundertwende der Tendenz zur Prädetermination bewußt war und sich nicht scheute, aus ihr Voraussagen abzuleiten, zeigt folgende von Desirat/ Horde (1976, 145) berichtete «aimable prophetie»: «Bollack ... choisissait l'anglais pour modele: 1985). Stammerjohann, Harro, Französisch für Lehrer. Linguistische Daten für Studium und Unterricht, München, Hueber, 1983. Tänase, Eugene, L'accord du participe passe dans le franfais oral, in: Actes du XIII' Congres international de linguistique et philologie romanes (Quebec, 29 aoüt-5 seplembre 1971), vol. 1, Quebec, Presse de l'Universite de Laval, 1976,475-482. Tesniere, Lucien, Elements de syntaxe structurale, Paris, Klincksieck, 21969. Togeby, Knud, Rez. zu Schmitt Jensen 1970, RRo 6 (1971), 127-135. Togeby, Knud, Grammaire franfaise, publiee par Magnus Berg, Ghani Merad et Ebbe Spang-Hanssen, vol. 1 (1982), vol. 2 (1982), vol. 3 (1983), vol. 4 (1985), vol. 5 (1985), Copenhague, Akademisk Forlag 1982-1985. Wanner, Dieter, The Development of Romance Clitic Pronouns. From Latin to Old Romance, Berlin/New York/Amsterdam, Mouton/de Gruyter, 1987. Weinrich, Harald, Tempus. Besprochene und erzählte Welt, Stuttgart, Kohlhammer, 1964 (21971). Werner, Otmar, Prinzipien und Methoden historischer Morphologie, in: Besch, Weraer/Reichmann, Oskar/ Sonderegger, Stefan (edd.), Sprachgeschichte. Ein Handbuch zur Geschichte der deutschen Sprache und ihrer Erforschung, vol. 1, Berlin, de Gruyter, 1984, 535-545. Wilmet, Marc, La determination nominale. Quantification et caracterisation, Paris, PUF, 1986. Klaus Hunnius,
Berlin
72
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
297. Französisch: Wortblldungslehre Formation des mots 1. Caracterisation, cadres theoriques 2. Derivation 3. Composition 4. Phenomenes apparentes a la derivation et ä la composition 5. Formation des mots et lexique. Productivite et neologie 6. Bibliographie selective
1. Caracterisation, cadres theoriques La formation des mots concerne la structure des mots en termes d'unites significatives les plus petites, appelees morphemes. On peut combiner un morpheme affixal (qui ne se rencontre pas seul comme mot) tel que -eur avec un morpheme non affixal (qui se rencontre aussi seul) comme grand, et obtenir un mot derive: grandeur. On peut aussi combiner deux morphemes non affixaux tels que grand et pere, et obtenir un mot compose: grand-pere. On distingue en general la derivation d'avec la flexion; celle-ci concerne les differentes formes, normalement affixees aussi, que prennent les mots d'apres leur fonction dans la phrase, tels le pluriel livres ou l'imparfait chantait. Formation des mots et flexion constituent ensemble le domaine de la morphologie. Dans la description de la formation des mots franfaise depuis la fin du siecle dernier, on trouve refletes les differents cadres theoriques qui se sont succede, essentiellement historique, structuraliste et generatif. Des deux etudes les plus completes, Darmesteter 1877 est ä tendance historique et Nyrop 1908 est entierement historique. Parmi les etudes un peu plus generates de date plus recente Dubois 1962 et Guilbert 1975 sont d'orientation structuraliste, Rohrer 1967, Schane 1968 et Corbin 1987 de tendance generative. On trouvera ici un expose des principales questions actuelles du domaine sans lien trop etroit avec un cadre theorique particulier. Mais les specialistes ne manqueront pas de sentir un arriere-fond de cadre generatif a la Selkirk 1982 et Williams 1981. Depuis Pichon 1935-1940 et Dauzat 1937 la discussion sur la formation des mots fran^aise a ete dominee par le probleme de la productivite. Cela s'explique sans aucun doute par la tradition de purisme et de conservatisme linguistique que la France a connue depuis le XVII e siecle. Cette tradition faisait qu'on hesitait ä former des mots nouveaux, cf. Martinet (1969, 17-18, 29). C'est pourquoi l'on trouve ä la fin de cet article apres des paragraphes concernant la derivation, la composition et un certain nombre de phenomenes apparentes - un paragraphe consacre specialement ä la productivite.
2. Derivation Les affixes de derivation occupent en general une position moins peripherique que les affixes de flexion; cf. respectivement -eur et -s dans grandeurs. En outre les affixes de derivation amenent en general un changement de categorie et les affixes de flexion pas: l'adjectif grand a un derive grandeur qui est un nom, mais une forme flechie grands qui est adjectivale. Mais ces differences, et d'autres qu'on peut relever, sont toutes relatives. Bleuätre, par exemple, est un derive de bleu, mais il n'y a pas de changement de categorie. Cf. sur cette question Molino (1985, 30-32). Bien que la relation precise entre derivation et flexion reste done ä fixer, selon le cadre theorique qu'on choisit, je ne discuterai ici que ce qui concerne manifestement la derivation. La forme la plus repandue de derivation est en fran?ais la suffixation. Les formations suffixales les plus importantes sont les classes suivantes de N(oms), A(djectifs) et V(erbes): 1) bases: a) Ν A V b) Ν c) Ν A V d) Ν A V
mots derives: Ν A amic-al
V tyrann-iser cod-ifier rich-ard roug-ir egal-iser lis-eur charm-ant buv-able barb-ier pol-aire martel-er sultan-at absurd-ite aboi-ement frer-ot päl-ot tap-ot-er
Tous les exemples du tableau illustrent des formations qui permettent differents suffixes. Ainsi -ier de barbier alterne entre autres avec -ard et -iste pour former des noms denominaux indiquant des individus: veinard, darwiniste. Les formations de la) ont pour caracteristique de transposer une categorie dans une autre: Ν —> A pour amical 'qui est comme un ami', A —» V pour rougir 'devenir rouge' etc. Pour codifier et egaliser 'faire devenir un code/egaP cette transposition va de pair avec une transposition causative, pour buvable 'qui peut etre bu' avec une transposition passive. Les formations de lb) constituent des noms, adjectifs et verbes 'en rapport avec' ce qu'indique la base. Celles de lc) forment des noms abstraits: sultanat 'le fait d'etre sultan' etc. Les formations de Id), enfin, laissent la (sous-)categorie de la base intacte. Les mots prefixes appartiennent en general ä la meme (sous-)categorie que leurs bases. Ainsi la prefixation presente surtout des noms denomi-
297. Französisch: Wortbildungslehre
naux, des adjectifs deadjectivaux et des verbes deverbaux: defaveur, deloyal, defaire. Differentes formations suffixales et prefixales peuvent etre combinees dans la structure d'un seul mot:
3a)
2)
sub
in
de
Stalin
is
able
L'adjectif entier consiste dans le prefixe in- et l'adjectif destalinisable; celui-ci comporte la combinaison de -able avec un verbe, etc. Le tout constitue un ensemble hierarchique de morphemes et de combinaisons de morphemes, qui appartiennent ä une des categories N, A ou V ou qui sont sans categorie, comme les prefixes in- et de-, A chaque niveau de la structure il y a un constituant central ou tete, qui determine la categorie de la combinaison dans laquelle il entre et qui a ete encercle dans 2): destalinisable est un adjectif ä cause de sa tete adjectivale -able. Dans la derivation la tete est en general ä droite. Ce qui vient d'etre dit pose un grand nombre de problemes pour la recherche, dont on trouvera indiques ci-dessous les plus importants. A part la productivite, dont il sera question dans 5., ces problemes concernent la structure morphologique proprement dite, le sens et les particularites formelles. Quant ä la structure des mots derives, il faut determiner quelles formations se laissent combiner dans des hierarchies comme celle de 2). Estce qu'en principe tous les mots d'une categorie donnee admettent toutes les formations ayant cette categorie pour base, comme celles mentionnees pour la sufTixation dans 1)? L'adjectif indestalinisable, par exemple, admet un nom abstrait deadjectival comparable a absurdite et un verbe causatif deadjectival comparable a egaliser: indestalinisabilite, indistalinisabiliser. Est-ce le cas normal? OÜ sont les limites de cette combinatoire? Est-ce que la structure des mots derives est toujours binaire, comme le suggere 2)? Ou peuton parfois combiner plus de deux constituants ä un niveau donne? Cf. Corbin (1987, vol. 1, 121-139), qui argumente pour l'analyse binaire de 3a) et contre l'analyse ternaire de 3b) des adjectifs et verbes dits parasynthetiques. Est-ce qu'il y a des suffixes zero, permettant par exemple de decrire le nom d'action de voler comme vol-0, tout comme celui de aboyer est aboi-emenfl Dans l'affirmative, ä quelles condi-
73
3b)
X A
alp
pf A
>
ι in
sub
alp
in
tions doivent satisfaire les structures pour lesquelles on peut admettre de tels suffixes? Un dernier probleme concernant la structure morphologique est celui de la delimitation de la categorie des prefixes. Le Statut prefixal de subdans 3) ne semble pas problematique, puisque sub- ne se rencontre pas seul comme mot. Mais sous a une fonction comparable dans sous-marin, par exemple, et se rencontre seul comme mot: est-ce un prefixe entrant dans le derive sousmarin, ou est-ce une preposition entrant dans le compose sous-mar- qui entre ä son tour dans le derive sous-marin? Ou bien encore, faut-il traiter sub- et sous tous les deux comme des prepositions ici? Cela permettrait d'exclure de la derivation tous les cas oü un prefixe semble avoir une categorie, ä savoir preposition, et fonctionner comme tete: sub- dans subalpin semble une sorte de preposition tete du groupe prepositionnel subalp-, qui se combine avec -in. Voir aussi le paragraphe suivant sur la composition savante. Quant au sens des mots derives, le probleme le plus important est probablement de savoir s'il y a un parallelisme strict entre structure morphologique et structure semantique. Est-ce que, par exemple, une analyse comme 3a) s'impose pour subalpin parce que ce mot signifie 'qui est {-in) au pied des Alpes (subalp-)' et non 'au pied de (sub-) ce qui concerne les Alpes (alpin)'! Ou bien peuton, malgre son sens, analyser cet adjectif comme la combinaison de sub- et alpin! Cf. surtout Williams 1981, qui argumente en faveur d'une independence relative de structure morphologique et sens. Ensuite il faut se demander comment se rapportent Tun ä l'autre les sens des differents suffixes ou prefixes entrant dans les memes formations. Les suffixes -age, -ation, -ement et beaucoup d'autres servent a former des noms d'action signifiant 'action, proces de ...'; mais ils peuvent indiquer aussi le resultat de Taction: attelage 'betes attelees'; et certains indiquent meme surtout le resultat: -ure dans sciure etc. II faut done decrire la distribution de tels sens differents mais apparentes. Cette täche est sans doute le plus complexe pour les adjectifs denominaux comme polaire, dont le sens general est 'en rapport avec'. Les suffixes de cette formation sont tres nombreux: -aire, -al, -e, -el, -eux, -ien, -in, -ique etc., et leur distribution de meme que la distribution de leurs sens particuliers semble tres capricieuse.
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Pour ce qui est enfin des particularites formelles de la derivation, le probleme le plus important est celui de l'allomorphie ou des differentes formes qu'un morpheme peut prendre Selon le contexte. On constate que l'adjectif [pati] a la forme [petit] dans petitesse, et le nom [fäksjö] a la forme [ ß k s p n ] dans fonctionnaire. Faut-il supposer que ces morphemes ont la forme [patit] et [ßksjon] dans le lexique, et que les regies phonologiques developpent differemment une teile forme selon son contexte? C'est ce qu'on suppose ordinairement en morphologie generative, cf. Schane 1968. Ou faut-il penser que les differentes formes d'un morpheme sont specifiees telles quelles dans le lexique? Cf. pour un tel point de vue Klausenburger 1984. Si Ton admet que les morphemes ont une forme unique dans le lexique, la question est de savoir de quelle nature sont les regies qui les modifient d'apres leur contexte. La regle qui, selon Schane, fait de [petit] dans certains contextes [peti], appelee regle de troncation, est une regle purement phonologique, qui opere independamment de la structure morphologique ou se trouve le morpheme. Mais l'alternance eujo dans fleur et βoral doit, d'apres Dell-Selkirk 1978, etre decrite par une autre sorte de regle, morpholexicale ou morphophonologique, dont l'application depend du contexte morphologique. En l'occurrence, il s'agit d'une alternance qui ne se rencontre qu'en rapport avec certains suffixes savants - en general des suffixes empruntes au latin - comme -al; un suffixe non savant comme -ette ne provoque pas cette alternance; fleurette et non *florette. Cela nous amene ä une particularite importante de la formation des mots franyaise, ä savoir le fait qu'il y a pour ainsi dire tout un systeme de derivation savant ä cote d'un systeme non savant. Dans les noms d'action, par exemple, le suffixe savant -ation alterne avec les non savants -age et -ement. Et en combinaison avec ce suffixe savant les bases prennent souvent une forme savante aussi: population ä cöte de peuple et peuplement. D'une fagon generale les formes savantes ont tendance ä se combiner entre elles, mais en realite la distribution des formes savantes et non savantes est plus compliquee et demande un examen pousse, cf. Zwanenburg 1983.
comme tete ou non. Les formations les plus importantes sont: bases: NN Ν Ρ Ν ΝΑ ΑΝ PN VN
noms composes: guide-interprete, timbre-poste arc-en-ciel amour-propre grand-mere sous-bois cure-dent
A A
adjectifs composes: aigre-doux
Dans la composition la tete est en general ä gauche. Cela vaut de toute fa9on pour les formations timbre-poste, arc-en-ciel, amour-propre. La formation grand-mere est une exception avec la tete ä droite. Pour les formations 'coordonnees' guide-interprete et aigre-doux la position de la tete eventuelle est douteuse. Les formations sous-bois et cure-dent presentent bei et bien une tete: la preposition sous et le radical verbal cure-. Mais la categorie de ces formations ne correspond pas ä Celle de ces tetes: dans les deux cas il s'agit de noms. Est-ce qu'il faut supposer un suffixe nominal zero fonctionnant comme leur tete? Cf. pour cette question Rohrer (1967, 3 2 - 4 5 ) et di Sciullo/Williams (1987, 78-88). Les differentes formations de composition se laissent en principe combiner dans un seul mot, bien que le franfais n'utilise pas beaucoup cette possibilite: 5)
hotel
de
vilJe - bureau
de
poste
Dans le cas de la combinaison de derivation et composition dans un seul mot, on trouve en general la derivation ä un niveau plus bas que la composition: 6)
3. Composition Ä part le fait qu'elle opere avec des morphemes non affixaux seulement, la composition se laisse comparer ä la derivation. II s'agit de combinaisons de morphemes appartenant chacun ä une categorie donnee et fonctionnant, selon le cas.
jardin
ier
fleur
iste
La ressemblance entre composition et derivation et la possibilite de les combiner font que la com-
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position souleve en partie les memes problemes que la derivation. On a pu le constater ci-dessus pour les questions de la tete et du sufflxe zero. On a vu ci-dessus qu'on peut se demander si un prefixe comme sub- dans subalpin n'est pas plutöt une sorte de preposition. Plus generalement on rencontre en frangais beaucoup de morphemes qui ne se rencontrent jamais seuls comme mots, mais qui remontent ä des mots latins et grecs et qui ressemblent ä des constituants de mots composes. Cf. les constituants de geographe, qu'on rencontre par exemple dans geologue et geometre d'une part et dans lexicographe et polygraphe d'autre part. Geo- et -graphe ne sont pas des affixes ordinaires, puisque dans ce cas geographe serait un derive sans base. Faut-il considerer de telles formations comme de veritables composes? On les appelle parfois «confixations»,cf. Kocourek (1982,108-110).
Une question qui concerne la derivation aussi bien que la composition est celle de savoir comment se rapportent les regies decrivant leur sens aux regies decrivant leur structure. Aronoff 1976, par exemple, formule des regies qui rendent compte de la structure et du sens ä la fois. Mais considerons un mot derive comme voilier, un mot compose comme bateau ä voiles et le sens sec o n d a r e 'bateau' du mot polysemique voile. Dans tous ces cas nous avons affaire ä un rapport semantique comparable avec voile 'voile'. Cela suggere fortement qu'il peut etre desirable de separer les regies de structure et les regies semantiques. Cf. Jackendoff 1975.
Le probleme le plus important concernant le sens des mots composes est sans doute le degre de parallelisme qu'on doit supposer entre structure et sens, cf. Williams 1981. Ce probleme concerne entre autres l'interpretation de guideinterprete et aigre-doux comme coordonnes ou subordonnes: peut-on leur attribuer un sens «coordonne» tout en traitant leur premier constituant comme tete? Un autre probleme semantique est la place qu'on veut donner aux differents elements du sens des composes. Le compose sous-bois signifie 'vegetation sous les arbres d'une foret', mais sa structure implique au plus '(quelque chose) sous le bois/sous les arbres d'une foret'. Est-ce qu'un trait s u p p l e m e n t a l comme 'vegetation' est ä specifier dans le cadre de la formation des mots, ou est-ce un trait purement lexical ä separer des traits semantiques reguliers de la formation des mots? Ou bien s'agit-il meme d'un element de notre connaissance du monde plutöt que de notre competence linguistique? Cf. pour ces questions Downing 1977 et Levi 1978.
Les moyens les plus importants pour enrichir le vocabulaire d'une langue sont, ä part la formation des mots, l'emprunt et la creation de nouveaux sens pour des mots existants. Voile 'bateau' est un exemple de la creation d'un tel sens nouveau, et nous avons vu ci-dessus que ce phenomene est apparente ä la formation des mots au point de vue semantique. Emprunt et formation des mots voisinent dans le cas de la formation des mots savante: giscardisation doit etre un derive de giscardiser, mais faut-il interpreter accusation comme un derive de accuser ou comme un emprunt du latin accusatio, ou peutetre comme les deux ä la fois? Voir pour cette question Zwanenburg 1983.
Quant aux particularites formelles des composes franfais, le plus grand probleme est peutetre qu'il n'y a pas grand-chose ä dire la-dessus. II y a un nombre tres reduit de particularites qui opposent les composes aux groupes syntaxiques. Ainsi la prononciation de e dans porte-bonheur oppose pour certains locuteurs ce compose au groupe syntaxique porte bonheur sans e. Mais en general la prononciation fran^aise ne distingue guere ce qui se passe dans les composes de ce qui se passe dans les groupes syntaxiques. Cela fait qu'on peut se demander si guide-interprete, arcen-ciel, amour-propre ne sont pas des groupes syntaxiques ä sens plus ou moins idiomatique. Les formations timbre-poste et cure-dent semblent les plus typiques de la composition ä cet egard, les moins syntaxiques.
4. Phenomenes apparentes ä la derivation et a la composition
Ä la frontiere de la formation des mots et de la syntaxe on rencontre les locutions, tels franc comme Vor ou avaler des couleuvres. Ce sont des groupes syntaxiques dont le sens est idiomatique, c'est-ä-dire ne peut pas etre determine ä partir de la construction et du sens des constituants. Comparez pour ce genre de constructions Guilbert (1975,249-278; —» 299). A part cela il y a un certain nombre de phenomenes qu'on peut considerer comme des formes moins repandues de formation des mots. II s'agit notamment de: - la reduplication: mere/memere, voir Mayerthaler 1977; - le telescopage: franfais et anglais Ifranglais; - l'abreviation: metropolitain/metro; - la formation de sigles ou acronymes: Organisation des Nations UniesjONU, voir Calvet 1980. La plupart de ces phenomenes ont ete peu etudies jusqu'ici. On trouve une premiere introduction ä la structure du lexique fran9ais et au role des differents precedes de formation lä-dedans, y compris ceux de ce paragraphe, dans Mitterand 1963.
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5. Formation des mots et lexique. Productivite et neologie La structure morphologique des mots derives et composes, telle qu'elle est illustree dans 2 ) - 3 ) , 5)-6), ressemble beaucoup ä la structure syntaxique des phrases. Dans les deux cas on a affaire ä des ensembles hierarchiques d'elements - morphemes et mots respectivement dont certains fonctionnent comme tetes et determinent la categorie de la combinaison dans laquelle ils entrent. Mais il y a des differences entre les deux. La plus importante, c'est que les structures morphologiques sont des mots qui tendent ä etre appris et memorises comme tels et qui ont par la tendance ä devenir opaques, inanalysables, ä l'encontre des constructions syntaxiques. La premiere consequence de ce fait est qu'il est souvent difficile de determiner si tel mot est analysable ou non. Est-ce que fancier est encore un derive de fond(s)l Est-ce que verjus est encore un compose de vert et jus! Dans la majorite des cas douteux il s'agit d'une perte de transparence due ä un developpement divergent de la forme ou du sens des bases et des mots derives ou composes. Le Statut de verjus, par exemple, serait autre s'il s'ecrivait, conformement ä son etymologie, vert-jus, ou si la verdeur jouait un role plus clair dans son sens. Un Stade intermediate entre un mot derive ou compose regulier et un mot inanalysable est celui d'un mot dont le sens est partiellement idiomatique, c'est-ä-dire ne peut pas entierement etre determine ä partir de sa structure et du sens de ses constituants. Insupportable 'qui ne peut pas etre Supporte' est parfaitement regulier, mais le sens 'de caractere difficile' de ce mot est partiellement idiomatique. Nous avons vu que le sens d'une construction syntaxique peut etre idiomatique aussi. Cela veut dire qu'on ne peut pas se servir du caractere idiomatique des structures pour etablir la frontiere entre morphologie et syntaxe. Tout ce qui est idiomatique doit etre specifle dans le lexique. Ainsi les phenomenes de l'opacite morphologique et de l'idiomaticite nous obligent-ils ä considerer plus exactement le rapport entre formation des mots et lexique. En termes de grammaire generative, on peut penser que les regies de formation des mots engendrent les derives et composes pour autant qu'ils sont reguliers, et que le lexique ne decrit que leurs traits irreguliers. Ou bien on peut penser que le lexique comprend une description complete des derives et composes existants, et que les regies de formation ne servent qu'ä analyser leur structure morphologique et ä engendrer des mots nouveaux. Le premier point de vue met en relief
l'aspect createur de la formation des mots, le second insiste sur le caractere lexical des derives et composes existants. II n'est pas facile de faire un choix, entre autres parce que la distinction entre mots existants et mots nouveaux ou neologismes est problematique. D'une part il est impossible de faire un inventaire complet de tous les mots qu'on emploie et qui sont done des mots existants, etant donne surtout que la langue evolue tous les jours. Et d'autre part les mots resultant de certaines regies de formation sont si reguliers indestalinisabiliser par exemple - qu'on se demande s'ils ne font pas partie de la langue, meme s'ils n'ont jamais ete employes. Une conception tres lexicale des derives et composes est celle de la tradition de purisme et de conservatisme linguistique qui a regne en France depuis le XVII e siecle. Elle a fait qu'on a pendant longtemps hesite ä creer des mots nouveaux et qu'on a considere la formation des mots franfais comme peu productive, cf. Dauzat 1937. Pichon 1935-1940 insiste sur l'aspect createur de la formation des mots, et sur la productivite, d'un certain nombre de precedes de formation frangais. Cette discussion est toujours actuelle. Elle se concentre sur la derivation, parce que - on l'a vu ci-dessus - la frontiere entre composition et syntaxe est problematique et par consequent la productivite relative de la composition franfaise est difficile ä etablir. On retrouve le point de vue lexical dans des auteurs comme Guilbert 1975 et - dans une moindre mesure - Dubois 1962, qui insistent sur les mots attestes. L'autre point de vue est represente entre autres par Corbin 1987, qui est sensible ä l'aspect createur de la formation des mots, et insiste sur les mots possibles je lui ai emprunte ci-dessus indestalinisabiliser et la productivite. Cette discussion n'est pas seulement technique. Ä lire les derniers textes mentionnes, on se rend compte qu'elle a aussi un aspect ideologique, trahissant l'idee que se font les auteurs de la fonction de la langue dans la societe. Ainsi les principes scientifiques et les attitudes personn e l s se rencontrent dans l'etude de ce probleme important de la formation des mots frangaise.
6. Bibliographie selective Aronoff, Mark, Wordformation in generative grammar, Cambridge (Mass.), MIT Press, 1976. Calvet, Louis-Jean, Les sigles, Paris, PUF, 1980. Corbin, Danielle, Morphologie derivationnelle et structuration du lexique, 2 vol., Tübingen, Niemeyer, 1987. Darmesteter, Arsene, De la creation actuelle des mots nouveaux dans la langue fran(aise et des lois qui la regissent, Paris, Vieweg, 1877.
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ginnt in den sechziger Jahren mit der Rezeption der analytischen/linguistischen Philosophie in der Linguistik, mit der Entwicklung der Sprechakttheorie, der Pragmatik, der Textlinguistik und der (ethnomethodologischen) Konversationsanalyse. Die damit verbundene immer stärker werdende Hinwendung zur Analyse gesprochener Sprache/des spontanen Sprechens/der spontanen Rede und dialogischer Texte/Diskurse, also zur Analyse mündlicher Kommunikation und sprachlicher Interaktion, ließ die Beschäftigung mit Partikeln als besonders interessant erscheinen, weil eine Teilklasse der Partikeln in gesprochener Sprache häufig vorkommt. Einige Linguisten nennen diese Partikeln pragmatische Partikeln), andere sprechen auch hier einfach von Partikeln.
Particules
etmodaliti
1. Einleitung 2. Semantische und pragmatische Partikeln 3. Marker 4. Zur Klassifikation von Markern 5. Zur Analyse von Markern 6. Weitere Themen der Partikelforschung 7. Bibliographie (in Auswahl)
1. Einleitung In der Wortartendiskussion der traditionellen Grammatik verstand und versteht man unter Partikel ((Rede-) Teilchen) ein unflektierbares Wort. In dieser Bedeutung diente der Terminus ursprünglich zur Beschreibung des Griechischen und des Lateinischen. Später verwendete man ihn bei der Beschreibung von Sprachen, die typologisch vom Griechischen und Lateinischen sehr verschieden sind, was zu anderen Verwendungen des Terminus geführt hat. Eine allgemein akzeptierte, für alle Sprachen verwendbare Definition gibt es heute nicht, und auch der erwähnte traditionelle Gebrauch von Partikel ist für Beschreibungen von Sprachen, bei denen er anwendbar ist, nicht allgemein akzeptiert. Was heute Partikelforschung genannt wird, be-
Wiecher Zwanenburg, Utrecht
Partikelforschung ist heute im wesentlichen Beschäftigung mit pragmatischen Partikeln. Mit den erwähnten Disziplinen, Theorien und Methoden verfügt man über einigermaßen entwikkelte Instrumentarien, um pragmatische Partikeln adäquat analysieren zu können, während man sich früher eher damit begnügte, viele dieser Einheiten als (bedeutungslose) „Füllwörter", „Flickwörter" (Hosch 1895/1896) oder „Würzwörter" zu betrachten. Normative Stilisten markierten sie als zu vermeidend. Es ist deshalb nicht verwunderlich, wenn pragmatische Parti-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
kein in Wörterbüchern und Grammatiken gar nicht, inadäquat, unvollständig oder unsystematisch dargestellt sind. Partikelforschung ist in den letzten Jahren insbesondere in der germanistischen Linguistik betrieben worden, wo man sich primär mit den sogenannten Abtönungs-/Modalpartikeln beschäftigt hat (Weydt 1977; 1979; 1983a), weniger dagegen in der romanistischen und der theoretischen Linguistik, so daß detaillierte Analysen der pragmatischen Partikeln des Französischen noch weitgehend ausstehen und die Funktionsweisen von pragmatischen Partikeln erst im Ansatz verstanden werden, was sich u.a. an dem terminologischen Wirrwarr zeigt, der in der Partikelforschung herrscht.
(4) Jean est medecin ou architecte.
semantische Partikel und in (5) Jean est ophtalmologue ou oculiste.
pragmatische Partikel. In (4) werden zwei Berufe genannt, und die Äußerung ist wahr, wenn Jean einen der beiden Berufe hat. In (5) werden dagegen nicht zwei Berufe genannt, sondern nur einer unter Verwendung verschiedener Bezeichnungen, so daß (5) unter denselben Bedingungen wahr ist wie (6) Jean est ophtalmologue.
Dagegen ist (4) nicht unter denselben Bedingungen wahr wie (7) Jean est medecin.
2. Semantische und pragmatische Partikeln Morphologisch und syntaktisch sind Partikeln Adverbien, Präpositionen, Konjunktionen oder Interjektionen. Traditionell wendet man das Partikelkonzept aber auch auf Morpheme an, die nur schwerlich einer dieser vier Klassen zugeordnet werden können, ζ. B. auf das lateinische Fragemorphem -ne. Semantisch-pragmatisch lassen sich Partikeln zunächst in zwei Klassen einteilen: in semantische Partikeln und pragmatische Partikeln. Intuitiv wird diese Unterscheidung deutlich, wenn man ζ. B. die Verwendungen von alors, bien und bref in den folgenden Beispielpaaren jeweils miteinander vergleicht: (1.1) Alors, quelques propos paternellemeni rassuranis et ironiques avaient raison de ces intempestives et reactionnaires inquietudes. [...] Mais aujourd'hui, les faits sont apparus Sur la ligne de front et ils Vom percee. (Le Point, 6.-12. Juni 1983,148) (1.2) A: Alors. Qu'est-ce qui vous amene? (Arzt (A) - Patient (P) - Korpus) (2.1) Bien joue! (2.2) P: Alors lä,je voispas. Α: Bien. Oui, vous auriez quand meme interet ä les porter, les lunettes, hein? (A-P-Korpus) (3.1) Soyez breß (3.2) Bref, de son temps, Rameau fut plutöt mal aime avant d'etre carrement oublie. (Le Point, 6.-12. Juni 1983,149)
Da die Unterscheidung zwischen semantischen und pragmatischen Partikeln in der Literatur nicht vollständig expliziert ist, können im folgenden nur einige mögliche Kriterien angeführt werden. Ein mögliches Kriterium zur Unterscheidung zwischen semantischen und pragmatischen Partikeln ist, ob sie einen Beitrag zu den Wahrheitsbedingungen einer Äußerung leisten oder nicht (cf. Bartsch 1979). So ist ζ. B. ou in
In vielen Fällen, ζ. B. bei Fragen, betrachtet man es im allgemeinen als unplausibel, von Wahrheitsbedingungen zu sprechen. Aber auch in Verbindung mit solchen Äußerungen kommen Partikeln unterschiedlichen Typs vor. So ist et in (8) Est-ce que Versailles est grand et beau?
semantische Partikel und in (9) Et a-t-il repris connaissance?
pragmatische Partikel. Hier läßt sich der Unterschied zwischen den beiden Vorkommen von et mit Hilfe des Konzepts des propositionalen Gehalts formulieren (cf. Searle 1971, 48-54), und zwar ob sie zum propositionalen Gehalt einer Äußerung beitragen oder nicht. Grob gesprochen ist der propositionale Gehalt von (8), daß/ ob Versailles groß und schön ist, während der propositionale Gehalt von (9) der ist, daß/ob der mit il Bezeichnete sein Bewußtsein wiedererlangt hat. (8) fragt also danach, ob beide Eigenschaften, Größe und Schönheit, Versailles zukommen. (9) fragt dagegen nicht, ob dem mit il Bezeichneten zwei Eigenschaften zukommen, nämlich das Bewußtsein wiedererlangt zu haben und noch etwas. Der Unterschied zwischen et in (8) und (9) zeigt sich auch daran, daß (9) ohne et völlig akzeptabel wäre und die Frage dieselbe bliebe, was für (8) nicht zutrifft. Durch die beiden genannten Kriterien, Beitrag oder kein Beitrag zu den Wahrheitsbedingungen und Beitrag oder kein Beitrag zum propositionalen Gehalt, sind pragmatische Partikeln lediglich negativ charakterisiert. Eine positive Charakterisierung läßt sich dadurch gewinnen, daß man zwischen zwei Typen von Situationen unterscheidet: der Situation, über die gesprochen wird, und der Situation, in der gesprochen wird, der Sprechsituation. Ein drittes mögliches Kriterium zur Differenzierung zwischen semantischen und pragmatischen Parti-
298. Französisch: Partikelforschung
kein kann dann so formuliert werden: eine semantische Partikel bezieht sich auf die Situation, über die gesprochen wird, während sich eine pragmatische Partikel auf die Sprechsituation bezieht. So ist enfirt in (10) [...] Une nouvelle Hbrairie italienne, dans le Marais, vous permellra de vous delecter, en version originale, des ecrits de Pavese, Sciascia, Eco, Moravia, el de jeunes auteurs moins connus. [...] Les bandes dessinees sont nombreuses [•••]• L 'architecture et le design ne sont pas oublies, le cinema non plus. Enfln, cette librairie se fait aussi galerie et offre chaque mois ses murs ä un artiste italien. (Le Point, 29. April 1985,47)
pragmatische Partikel, denn es trägt nicht dazu bei, Information über die italienische Buchhandlung zu liefern. Derselbe Text ohne enfin würde dieselbe (wahre oder falsche) Information liefern wie der Text mit enfin. Mit enfin gibt der Autor von (10) zu verstehen, daß er zum Schluß des Textes oder des Themas kommt, d. h. enfin bezieht sich hier auf den Text, in dem es vorkommt, bzw. auf einen bestimmten Aspekt des Textes. Dadurch, daß es sich auf den Schluß des Textes oder des Themas bezieht, erscheinen Text bzw. Thema als etwas, was in der Sprechsituation entwickelt wird. Pragmatische Partikeln beziehen sich nicht nur auf sprachliche Aspekte der Sprechsituation, sondern auch auf nicht-sprachliche/außersprachliche Aspekte der Sprechsituation. Dies gilt insbesondere f ü r Interjektionen wie ζ. B. ouf, aie, enfin. Vorkommen von enfin wie das in (11) Ä cette reunion sont venus Pierre, Paul, Jacques et enfin Marcel. (Cadiot et al. 1985,203)
lassen sich nun auf mindestens dreifache Weise beschreiben: erstens kann enfin hier als semantische Partikel betrachtet werden, da man aus (11) inferieren/schließen kann, daß Marcel als letzter gekommen ist, was nicht inferierbar wäre, wenn enfin in (11) fehlen würde. Mit enfin wird ein Ereignis in der Situation, über die gesprochen wird, zeitlich lokalisiert. Zweitens kann enfin in (11) als pragmatische Partikel betrachtet werden, insofern man sagen kann, daß der Sprecher von (11) zu verstehen gibt, daß er zum Ende der Aufzählung kommt. Drittens kann man sagen, daß enfin hier sowohl semantische als auch pragmatische Partikel ist, weil die beiden gegebenen Beschreibungen widerspruchsfrei auf das Vorkommen in (11) zutreffen. D a s Vorkommen von enfin in (11) zeigt, d a ß eine Partikel, auch bei ein und demselben Vorkommen, sowohl eine semantische als auch eine pragmatische Partikel sein kann. Die Klassifizierung der Partikeln in semantische und pragmati-
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sche wird deshalb am besten nicht als eine absolute verstanden, sondern als eine auf Partikelvorkommen relativierte. Ein viertes mögliches Kriterium zur Unterscheidung zwischen semantischen und pragmatischen Partikeln läßt sich in einer sprechfunktionalen Terminologie formulieren. Auch ein solches Kriterium liefert eine positive Charakterisierung der pragmatischen Partikeln. Jakobson (1960, 3 5 3 - 3 5 7 ) unterscheidet folgende Sprechfunktionen/Sprachfunktionen/Zeichenfunktionen/Funktionen sprachlicher Kommunikation: referentielle/denotative/kognitive, emotive/expressive, konative, phatische, metasprachliche und poetische Funktion. Diese Einteilung stellt eine Erweiterung der Bühlerschen (1934, 2 8 - 3 9 ) in Darstellungs- (Symbol-), Ausdrucks· (Symptom-) und Appellfunktion (Signalfunktion) dar. Welche Funktion ein sprachliches Zeichen jeweils hat, ist abhängig von seinem Bezug auf bestimmte Faktoren, die in sprachlicher Kommunikation eine Rolle spielen. Ein Zeichen hat referentielle Funktion (Darstellungsfunktion), wenn es auf einen Gegenstand oder Sachverhalt bezogen ist, auf etwas, was Jakobson (1960, 353) Kontext nennt. Ein Zeichen hat emotive Funktion (Ausdrucksfunktion), wenn es die Haltung des Sprechers zum Gesprächsgegenstand zum Ausdruck bringt, also sprecherbezogen ist. Jakobson (1960, 354) nennt als Beispiel d a f ü r die Interjektionen. Ein Zeichen hat konative Funktion (Appellfunktion), wenn es adressatenbezogen ist. Jakobson (1960,355) nennt als Beispiele d a f ü r Vokative und Imperative. Ein Zeichen hat phatische Funktion, wenn es dazu dient, einen Gesprächskontakt herzustellen, aufrechtzuerhalten oder abzubrechen, wenn es also kontaktbezogen ist. Ein Zeichen hat metasprachliche Funktion, wenn es der Klärung von Elementen des verwendeten Kodes dient, wenn es also kodebezogen ist. U n d ein Zeichen hat schließlich poetische Funktion, wenn ein reflexiver Bezug auf die Form der Mitteilung vorliegt, wenn das Zeichen mitteilungsbezogen ist.
In einer solchen sprechfunktionalen Terminologie kann man sagen, daß semantische Partikeln referentielle/denotative/kognitive Funktion haben bzw. Darstellungsfunktion/Symbolfunktion und d a ß pragmatische Partikeln emotive/expressive Funktion bzw. Ausdrucksfunktion/Symptomfunktion, konative Funktion bzw. Appellfunktion/Signalfunktion, phatische oder metasprachliche Funktion haben. Solche funktionsbezogenen Charakterisierungen lassen sich auch als Klassifikationskriterien für pragmatische Partikeln verwenden. Die bisher dargestellten Unterscheidungen zwischen semantischen und pragmatischen Partikeln sind allerdings nicht ganz unproblematisch. Bei vielen Partikeln läßt sich damit nämlich nicht entscheiden, ob es sich um semantische
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
oder pragmatische Partikeln handelt. So kann man ζ. B. sagen, daß car, done und mais in (12) Elle ne viendrapas, car eile est a la reunion. (13) Elle est ä la reunion. Done, eile ne viendra pas. (14) Elle est ä reunion, mais eile viendra.
semantische Partikeln sind, weil in (12) und (13) mit car und done ausgedrückt wird, daß ihre Teilnahme an der Versammlung ein Grund dafür ist, daß sie nicht kommt, und weil in (14) mit mais ausgedrückt wird, daß ihre Teilnahme an der Versammlung einen möglichen Grund dafür darstellt, daß sie nicht kommt, und daß es nicht wahr ist, daß sie nicht kommt. Ferner wird ausgedrückt, daß die durch car, done und mais verbundenen Sätze beide wahr sind, so daß die drei Partikeln in (12)-(14) mindestens soviel bedeuten wie et. Car, done und mais erfüllen, wenn man sie so beschreibt, die genannten Einzelkriterien für semantische Partikeln. Andererseits kann man sagen, daß die Partikeln in (12)—(14) pragmatische Partikeln sind, weil sie argumentative Relationen zwischen Äußerungen oder Äußerungsteilen ausdrücken. Danach ist die Aussage in (12) und (13), daß sie an der Versammlung teilnehme, ein Argument für die Aussage, daß sie nicht komme, und in (14) lediglich ein mögliches Argument für die Äussage, daß sie nicht komme, wobei dies im Gegensatz zu der Aussage steht, daß sie komme. Car, done und mais erfüllen, wenn sie so beschrieben werden, die genannten Einzelkritierien für pragmatische Partikeln. Dieses Zuordnungsproblem läßt sich nicht so lösen wie das für enßn in (11). Denn während man enfin in (11) sowohl als semantische als auch als pragmatische Partikel deuten kann, weil es andere Vorkommen gibt, bei denen es eindeutig nur semantische Partikel ist, und Vorkommen, bei denen es eindeutig nur pragmatische Partikel ist, trifft dies auf Partikeln wie car, done und mais nicht zu. Man muß wohl annehmen, daß solche Partikeln zwei Bedeutungskomponenten enthalten, eine semantische und eine pragmatische. Dann lassen sich diese Partikeln auch so beschreiben, daß sie sowohl semantische als auch pragmatische Partikeln sind. Car, done und mais in (12)—(14) sind somit semantische Partikeln aufgrund ihrer „Grund"-Bedeutung und ihrer „und"-Bedeutung. Sie sind pragmatische Partikeln aufgrund ihrer argumentativen Bedeutungen. Damit eine solche Beschreibung nun nicht widersprüchlich wird, sind die vier genannten Kriterien zur Differenzierung zwischen semantischen und pragmatischen Partikeln umzuformulieren. Dies gilt insbesondere für die ersten beiden Kriterien: eine Partikel ist eine semanti-
sche, wenn sie zumindest mit einem Teil ihrer Bedeutung einen Beitrag zu den Wahrheitsbedingungen oder zum propositionalen Gehalt einer Äußerung leistet oder sich zumindest teilweise auf die Situation bezieht, über die gesprochen wird, oder zumindest teilweise Darstellungsfunktion hat. Eine Partikel ist eine pragmatische, wenn sie zumindest mit einem Teil ihrer Bedeutung einen Beitrag zu anderen Bedeutungsaspekten einer Äußerung als zu ihren Wahrheitsbedingungen oder ihrem propositionalen Gehalt leistet oder sich zumindest teilweise auf die Situation bezieht, in der gesprochen wird, oder zumindest teilweise Ausdrucksfunktion, Appellfunktion, phatische Funktion oder metasprachliche Funktion hat.
3. Marker Die bisher gegebenen möglichen Bestimmungen des Konzepts der pragmatischen Partikel beziehen sich nur auf Wörter und Morpheme. Nun gibt es aber nicht nur Wörter und Morpheme, auf die diese Charakterisierungen zutreffen, sondern auch komplexe Ausdrücke wie z.B. d'abord, s'il te/vous plait, dis-doncjdites-donc, tu voisjvous voyez, tu saisjvous savez und bien enten· du. Während komplexe Ausdrücke dieses Typs oft nicht in die syntaktische Struktur eines Satzes integriert sind, gibt es andere komplexe Ausdrücke, auf die die Charakterisierungen der pragmatischen Partikeln ebenfalls zutreffen, die aber in die Satzstruktur integriert sind, wie ζ. B. performative Formeln wie j'affirme que, je tej vous demande si und je tejvous prie de oder bestimmte Heckenausdrücke (attenuateurs, hedges) wie je dirais que, je pense que und ä peu pres, obgleich es zu manchen dieser Ausdrücke propositions- und konjunktionslose Gegenstücke gibt, die nicht in die Satzstruktur integriert sind. Ferner treffen die oben gegebenen Bestimmungen der pragmatischen Partikeln nicht nur auf Ausdrücke zu, sondern auch auf strukturelle Einheiten phonologischer und syntaktischer Natur, wie ζ. B. steigende Intonation und Inversion bei der Bildung von Interrogativen. Da der Terminus Partikel traditionell der Bezeichnung bestimmter Wörter und Morpheme dient, wäre es eine etwas irreführende Erweiterung, wenn man darunter auch andere Einheiten der oben genannten Typen faßte. Dies geschieht in der Partikelforschung im allgemeinen auch nicht, sondern man spricht von Signalen, Kennzeichen, Indikatoren (indicators) oder Markern (marqueurs, markers). Entsprechend sagt man, daß diese Einheiten etwas signalisieren, kennzeichnen, indizieren oder markieren. Es gibt verschiedene Gründe, die dafür sprechen, den Ter-
298. Französisch: Partikelforschung
minus (pragmatischer) Marker den anderen Termini vorzuziehen. Die oben angegebenen möglichen Charakterisierungen des Konzepts der pragmatischen Partikel lassen sich nun auf das Konzept des Markers übertragen. Ein Marker ist demnach eine sprachliche Einheit, die mit einem Teil ihrer Bedeutung einen Beitrag zu anderen Bedeutungsaspekten einer Äußerung als zu ihren Wahrheitsbedingungen oder ihrem propositionalen Gehalt leistet oder sich zumindest teilweise auf die Situation bezieht, in der gesprochen wird, oder zumindest teilweise Ausdrucksfunktion, Appellfunktion, phatische oder metasprachliche Funktion hat. Pragmatische Partikeln stellen somit eine Teilklasse der Marker dar. Wenn Marker pragmatisch genannt werden, so erklärt sich das daher, daß man im allgemeinen die Analyse von Wahrheitsbedingungen, Propositionen, Relationen zwischen Äußerungen und Situationen, über die gesprochen wird, und die Analyse der Darstellungsfunktion der Semantik zuweist, und die Analyse von Relationen zwischen Äußerungen und Sprechsituationen und die Analyse der Ausdrucksfunktion, Appellfunktion, der phatischen und der metasprachlichen Funktion der Pragmatik. Die Termini Semantik und Pragmatik bezeichnen hier Objektbereiche und keine Analyseverfahren oder Theorietypen. Wenn man also sagt, Marker seien pragmatisch, so schließt das eine Behandlung mit semantischen Methoden nicht von vornherein aus. Die Erweiterung des Objektbereichs der Partikelforschung zu den Markern hat den Vorteil, daß die systematischen Beziehungen zwischen pragmatischen Partikeln und anderen sprachlichen Einheiten deutlich werden. Leider sind die Termini Signal, Kennzeichen, Indikator und Marker nicht klarer als der Terminus pragmatische Partikel, so daß im folgenden auch wiederum nur einige mögliche Spezifizierungen zusätzlich zu den schon genannten angeführt werden können. Eine solche weitere mögliche Charakterisierung des Terminus Marker läßt sich mit Hilfe der sprechakttheoretischen Unterscheidung zwischen deskriptivem und performativem Zeichengebrauch geben (cf. Austin 1972, 150-162). Diese Möglichkeit stellt eine Erweiterung der mit Hilfe des Konzepts des propositionalen Gehalts und sprechfunktionaler Differenzierungen oben gegebenen Charakterisierungen dar. In diesem Sinn sind Marker sprachliche Einheiten, die nicht dazu verwendet werden, Sachverhalte zu beschreiben, sondern dazu, sprachliche Handlungen auszuführen, z.B. illokutionäre Akte, also vielmehr dazu, neue Sachverhalte zu schaffen. Dies gilt natürlich für die performativen
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Formeln, aber offenbar auch für bestimmte Partikeln. So wird ζ. Β.franchement in (15) Elle m 'a dit franchement
qu 'il est fou.
deskriptiv verwendet, in (16) Je te dis franchement qu'il est fou. (17) Franchement, il est fou.
dagegen performativ. Der Unterschied zwischen dem deskriptiven und dem performativen Gebrauch von franchement zeigt sich darin, daß es bei Vorkommen wie solchen in (16) und (17) nicht nur den eigenen Behauptungsakt des Sprechers qualifiziert, sondern in solchen Äußerungen verwendet wird, um zu kritisieren, um ein negatives Urteil abzugeben. Wenn franchement deskriptiv verwendet wird, wie in (15), ist dagegen nicht immer impliziert, daß der berichtete Sprechakt ein negatives Urteil ist. Wenn man nun sagte, Marker seien performativ und nicht deskriptiv verwendete sprachliche Einheiten, so wäre das keine günstige Charakterisierung dieses Terminus, weil sie das Konzept des Markers mit dem der performativ verwendeten sprachlichen Einheit gleichsetzen würde. Danach müßte man z.B. (15) auch als Marker bezeichnen, weil der Satz ja dazu verwendet werden kann, den illokutionären Akt des Behauptens auszuführen. Eine solche Explikation des Terminus Marker wäre natürlich wenig sinnvoll. Statt dessen könnte man sagen, Marker seien Äußerungsteile, die performativ verwendet werden und nicht deskriptiv. Deskriptive Äußerungsteile tragen zum propositionalen Gehalt einer Äußerung bei, also zu dem Teil einer Äußerung, von dem man sagen kann, er sei wahr oder falsch. Performative Äußerungsteile tragen dagegen ζ. B. zum „illokutionären Gehalt" der Äußerung bei. Der illokutionäre Gehalt bestimmt, welche illokutionäre Rolle/Kraft der Äußerung zukommt, welchen illokutionären Akt der Sprecher vollzieht, und dieser illokutionäre Akt wird vom Sprecher nicht beschrieben, sondern realisiert, so daß bezüglich des illokutionären Gehalts nach Auffassung der Sprechakttheorie nicht sinnvoll von wahr oder falsch gesprochen werden kann. Nach dieser Explikation des Terminus Marker sind Ausdrücke wie je vais te/vous donner un exemple, c'est un point important que tu/vous souleves/evez lä oder je vais tejvous poser la question dans l'autre sens keine Marker, weil sie keine Äußerungsteile, sondern selbständige Äußerungen sind. Sie tragen nicht zum illokutionären Gehalt von Äußerungen bei, vielmehr zum illokutionären Gehalt von Äußerungssequenzen. Als weitere mögliche Charakterisierung des Terminus Marker ist die zu nennen, wonach eine
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
sprachliche Einheit nicht wegen bestimmter Bezugsfaktoren oder wegen ihrer Verwendungsweise als Marker gilt, sondern aufgrund der Art des Bezugs, aufgrund ihrer Funktionsweise. In diesem Sinn ist ein Marker eine sprachliche Einheit, die das, worauf sie sich bezieht, nicht explizit nennt, sondern nur andeutet. Um zu bestimmen, was angedeutet wird, ist es notwendig, Wissen über den Kotext (sprachliche Umgebung) oder den Kontext (nicht-sprachliche Umgebung) der Einheit in Betracht zu ziehen. Danach wären performative Formeln wie ζ. Β .je te/vous promets de, j'admets que und je te/vous reponds que keine Marker, ebensowenig wie je vais te/vous donner un exemple, par exemple oder en resume. Enfin, certes und s'il te/vous plait wären dagegen Beispiele für Marker in diesem Sinn. Andere Kriterien, die man zur Explikation des Konzepts des Markers bzw. der pragmatischen Partikeln verwenden kann, sind eher formaler Natur, stehen aber in engem Zusammenhang mit den bisher genannten Charakterisierungen. Alle diese Kriterien haben mit dem Grad der Integration von Einheiten in die Satzstruktur zu tun. So ließe sich ζ. B. sagen, daß Marker nur schwach oder gar nicht in die Struktur von Sätzen integriert sind, daß sie mehr oder weniger peripher sind. Wenn ein Ausdruck peripher ist, weist er zumindest folgende Eigenschaften auf: er kann nicht Teil eines eingebetteten Satzes und nicht rhematisch sein. So ist ζ. B. ein Satz wie (18) *Je sais que, bref, de son temps, Rameau fut plutöt mal-aime avant d'etre carrement oublie.
nicht möglich. Daß ein peripherer Ausdruck nicht rhematisch sein kann, läßt sich u. a. daran zeigen, daß es zu einem Satz mit einem peripheren Ausdruck keinen Satz gibt, in dem der periphere Ausdruck mit c'est... que umschrieben ist, also ζ. B. nicht (19) *C'est franchement qu'il est fou. ZU (17) Franchement, il est fou.
Weitere mögliche Bestimmungen des Terminus Marker ergeben sich als Kombinationen der erwähnten Kriterien. 4. Zur Klassifikation von Markern Marker stellen formal und funktional eine ziemlich heterogene Klasse von sprachlichen Einheiten dar (de Spengler 1980; Roulet et al. 1985, 85-193). Im folgenden werden nur einige wenige form- und funktionsbezogene Klassifikationskriterien genannt.
4.1. Zur formbezogenen Klassifikation von Markern Formbezogen lassen sich Marker danach klassifizieren, ob es sich um prosodische Einheiten (ζ. B. Intonationskonturen), syntaktische Eigenschaften (ζ. B. Deklarativ-, Interrogativ-, Imperativsatz) oder um Ausdrücke (ζ. B. mais, quand meme, je te/vous demande si) handelt. Als Ausdrücke lassen sich Marker in morphologisch einfache (done, alors, puis) und morphologisch komplexe (ßnalement, decidement, justement), in syntaktisch einfache (done, ßnalement, certes) und syntaktisch komplexe (c'est-ä-dire que; en conclusion; fa, par exemple) einteilen. Die komplexen Marker lassen sich nach ihren morphologischen bzw. syntaktischen Strukturen und den in ihnen vorkommenden Morphemen und Wörtern weiterklassifizieren. Syntaktische Kategorien und syntaktische Funktionen liefern weitere Klassifikationskriterien. Marker können z.B. Konjunktionen (et, or, puisque), Adverbien (enfin, bref, bien), Präpositionalphrasen (en fin de compte, de toute fafon, au fond) oder Sätze (tiens/tenez, tu sais/vous savez,penses-tu/pensez-vous) sein. Trotz der Möglichkeit, Marker syntaktisch zu kategorisieren, haben diese Ausdrücke oft nicht die syntaktischen Funktionen, die sie dann haben, wenn sie vollständig oder teilweise semantisch verwendet werden, was im allgemeinen daran liegen dürfte, daß sie syntaktisch peripher sind. Dies wird besonders bei „inteijektionalen" Konstruktionen deutlich. Ein interessanter Fall ist in diesem Zusammenhang das postponierte/ nachgestellte quoi, wie es ζ. B. in (20) Enfin, c'est pas ρa, quoi.
vorkommt. Dieses quoi geht wahrscheinlich auf ein je ne sais quoi zurück (cf. König 1935, 328-330). Wie immer man aber auch solche Vorkommen von quoi diachronisch/historisch erklären mag, synchronisch/systembezogen wird man quoi sowohl als Interjektion als auch als Pronomen kategorisieren müssen, denn würde man es nur als Pronomen klassifizieren, müßte man ihm auch in den Fallen, in denen es als Marker verwendet wird, die syntaktischen Funktionen zuschreiben, die es als Pronomen normalerweise hat. Markern muß man so teilweise andere syntaktische Funktionen zuordnen als nicht-peripheren Ausdrücken. Es gibt zwei syntaktische Funktionen, die für Marker zentral zu sein scheinen: die inteijektionale und die konnektierende Funktion, so daß sich Marker in interjektionale (zut, zut alors, bon sang) und nicht-interjektionale (en resume, en tout cas, ben), in konnektierende (et, bref, par consequent) und nicht-konnektierende (franche-
298. Französisch: Partikelforschung
ment, vraiment, bien sur) klassifizieren lassen. Konnektierende Marker können nie als selbständige Äußerungen auftreten, etwa als Antworten. 4.2. Zur funktionsbezogenen Markern
Klassifikation
von
Auch funktional stellen Marker eine sehr heterogene Klasse von sprachlichen Einheiten dar, so daß auch hier nur einige wenige Klassifikationskriterien genannt werden können. Wie schon gesagt (cf. 2.), lassen sich Marker in expressive (tant mieux, tant pis, enfin), appellative (doucement, voyons, enfin), phatische (oui, allez, euh) und metasprachliche (ä propos, or, tout d'abord) einteilen. Die metasprachlichen Marker lassen sich klassifizieren in solche, die kontextuelle Aspekte von Äußerungen markieren (je dois t'/vous avertir que, generalement parlant, vraiment) und solche, die kotextuelle Aspekte von Äußerungen markieren (je tejvous reponds que, ä vrai dire, done). Die Marker beider Klassen lassen sich danach subklassifizieren, ob sie formbezogene (en d'autres termes, enfin, quoi), propositionsbezogene (peut-etre, assurement, au contraire) oder illokutionsbezogene (j'ai une question ä tejvous poser, entendu, non) Aspekte von Äußerungen markieren. Eine wichtige Teilklasse der Marker, die kotextuelle Aspekte von Äußerungen markieren, sind die diskursorganisierenden Marker. Solche Marker markieren auf der globalen und lokalen Ebene Relationen zwischen Äußerungen, Äußerungsteilen und Äußerungssequenzen, die konstitutiv sind für die Gliederung von Texten in Textabschnitte (z.B. thematische Einheiten). Hierher gehören insbesondere die Gliederungssignale/konversationsstrukturierenden Marker ((et) puis, alors, bon) (cf. Gülich 1970; Roulet et al. 1985,93-111). Die Marker, die kotextuelle Aspekte von Äußerungen markieren, und somit auch die diskursorganisierenden Marker, lassen sich nach der Art der kotextuellen Relationen, die sie markieren, z.B. einteilen in enumerative (d'abord, ensuite, enfin), additive ((et) puis, et, en plus), resümierende (en resume, en un mot, bref), konkludierende (par consequent, done, decidement), terminierende (en conclusion, bref, e'est tout), reformulierende (c'est-ä-dire, je m'explique, e'est que) und korrigierende (enfin, quoi, ou plutöt). Das letzte Kriterium, das hier genannt werden soll, ist das des Texttyps, in dem ein Marker typischerweise vorkommt. Danach lassen sich Marker z.B. einteilen in argumentative (or, done, puisque), narrative ((et) puis, et, alors), monologische (quant au reste, ceci dit, dune part... d'au-
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tre part) und dialogische (oui mais, non mais, e'est fa). In diesen Zusammenhang gehört auch die Unterscheidung zwischen gesprochenen und geschriebenen Texten. Marker lassen sich danach klassifizieren, ob sie typisch sind für gesprochene Sprache (eh bien, hein, quoi) oder geschriebene (or, dans ce qui suit, comme nous l'avons vu). Die meisten Marker sind allerdings bezüglich der Unterscheidung zwischen gesprochenen und geschriebenen Texten neutral. 5. Zur Analyse von Markern Die Frage, wie Marker analysiert und theoretisch behandelt werden können, wirft eine ganze Reihe von empirischen und theoretischen Problemen auf. Dies erklärt u. a., warum die Marker des Französischen nur unvollständig oder gar nicht beschrieben sind. Von den erwähnten Problemen seien hier die folgenden genannt: die Polyfunktionalität von Markern, ihre Transparenz und ihre Indexikalität. Polyfunktionalität meint die Tatsache, daß ein Marker ganz unterschiedliche Verwendungen haben kann, Transparenz bedeutet, daß Marker das, was sie markieren, unterschiedlich deutlich markieren können, und Indexikalität meint schließlich, daß referentielle Bezüge von Markern durch Faktoren der Sprechsituation bestimmt sind. Die Frage der Polyfunktionalität ist bisher am intensivsten in bezug auf Marker der illokutionären Rolle im Rahmen der Diskussion um indirekte Sprechakte behandelt worden (cf. Searle 1975). Die Frage ist, wie man erklären soll, daß Äußerungen mit einem Marker, der primär dazu verwendet wird, eine bestimmte illokutionäre Rolle zu markieren, dennoch eine andere illokutionäre Rolle haben können. So hat ζ. B. (21) Permettez-moi de vous rappeler qu'il est trois heures.
im allgemeinen nicht die illokutionäre Rolle einer Aufforderung an den Adressaten, dem Sprecher etwas zu erlauben. (21) ist vielmehr eine höflich formulierte Erinnerung. Dennoch hat die Äußerung die Form eines Imperativsatzes. Es gibt mehrere Antworten auf diese Frage (cf. Levinson 1983, 263-276, 356-364), die allerdings alle nicht vollständig zufriedenstellend sind. Die wohl am weitesten verbreitete Lösung besteht darin, zwischen wörtlicher illokutionärer Bedeutung und abgeleiteter illokutionärer Bedeutung zu unterscheiden. Danach ist (21) wörtlich eine Aufforderung und abgeleitet eine höfliche Erinnerung. Diese Lösung setzt voraus, daß man über ein Inferenzsystem verfügt, das es gestattet, aus der wörtlichen Bedeutung einer Äußerung und generellen und speziellen Annahmen über ihren Ko- und Kontext eine andere (oder zusätzliche) Bedeutung abzuleiten.
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
F ü r ein solches Inferenzsystem spielt d a s K o n zept d e r (Griceschen) I m p l i k a t u r eine wichtige Rolle. G r i c e (1979) liefert eine E r k l ä r u n g d a f ü r , wie ein S p r e c h e r ü b e r d a s , w a s er sagt, h i n a u s etw a s z u verstehen geben, a n d e u t e n o d e r m e i n e n k a n n o d e r ü b e r das, w a s er sagt, h i n a u s etwas implizieren k a n n . Viele dieser I m p l i k a t u r e n , o d e r g e n a u e r , I m p l i k a t a v o n I m p l i k a t u r e n , sind a u s d e n wörtlichen B e d e u t u n g e n v o n Ä u ß e r u n gen abgeleitet, so d a ß G r i c e eine E r k l ä r u n g s möglichkeit d a f ü r liefert, wie sich abgeleitete Bed e u t u n g e n a u s wörtlichen B e d e u t u n g e n ergeben k ö n n e n . So h a b e n ζ. B. (22) II a ouvert la fenetre et il est entre. (23) II est entre et il α ouvert la fenetre. dieselbe wörtliche B e d e u t u n g , a b e r unterschiedliche I m p l i k a t u r e n . M i t (22) ist die I m p l i k a t u r v e r b u n d e n , d a ß er erst d a s Fenster g e ö f f n e t h a t u n d d a n n ( d u r c h d a s Fenster) eingetreten ist, mit (23) d a g e g e n die I m p l i k a t u r , d a ß er erst eingetreten ist u n d d a n n d a s Fenster g e ö f f n e t h a t . D e r U n t e r s c h i e d in d e n I m p l i k a t u r e n zwischen (22) u n d (23) b e r u h t lediglich d a r a u f , d a ß die beiden Teilsätze jeweils verschieden a n g e o r d net sind. D a ß sich d a r a u s ein B e d e u t u n g s u n t e r schied ergeben k a n n , liegt n a c h Grice (1979) d a r an, d a ß S p r e c h e r b e s t i m m t e n K o n v e r s a t i o n s m a x i m e n folgen. I m Fall v o n (22) u n d (23) w ä r e die einschlägige M a x i m e Sei systematisch!Der Reihe nach, die eine U n t e r m a x i m e der M a x i m e d e r M o d a l i t ä t Sei klar darstellt (Grice 1979, 250). Weitere M a x i m e n sind die d e r Q u a n t i t ä t : Mache deinen Beitrag so informativ wie (ßir die gegebenen Gesprächszwecke) nötig u n d Mache deinen Beitrag nicht informativer als nötig, der Q u a l i t ä t : Versuche deinen Beitrag so zu machen, daß er wahr ist u n d der R e l a t i o n : Sei relevant. Diese M a x i m e n werden u n t e r e i n e m allgemeinen K o o p e r a t i o n s p r i n z i p subsumiert: Mache deinen Gesprächsbeitrag jeweils so, wie es von dem akzeptierten Zweck oder der akzeptierten Richtung des Gesprächs, an dem du teilnimmst, gerade verlangt wird (Grice 1 9 7 9 , 2 4 8 - 2 4 9 ) . Um eine Implikatur/ein Implikat abzuleiten, genügen die wörtliche Bedeutung einer Äußerung und die Konversationsmaximen im allgemeinen nicht. Normalerweise ist zusätzlich allgemeines und spezielles Wissen über den Kotext und den Kontext der Äußerung und anderes Hintergrundwissen, ζ. B. über den Gesprächsgegenstand, nötig (Grice 1979, 255). So beruht ζ. B. die Implikatur von (22), daß der Referent von il (wahrscheinlich) durch das Fenster in den Raum gelangt ist, die mit (23) nicht verbunden ist, u. a. auf Wissen über Zugangsmöglichkeiten zu Räumen. Nun sind nach Grice (1979, 247- 248) nicht alle Implikaturen abgeleitet. Er unterscheidet zwischen konventionellen und konversationellen Implikaturen. Die konversationellen sind abgeleitet, die konventionellen dagegen nicht. Konventionelle Implikaturen sind viel-
mehr bestimmt durch die konventionellen Bedeutungen gewisser Wörter. Grice (1979, 246) nennt als Beispiel gerade eine Partikel, nämlich therefore ('mithin') (Grice 1975, 44): „Wenn ich (selbstgefällig) sage ,Er ist ein Engländer; er ist mithin tapfer', so habe ich mich kraft der Bedeutung meiner Worte - darauf festgelegt, daß seine Tapferkeit eine Konsequenz dessen ist (daraus folgt), daß er ein Engländer ist. Aber während ich gesagt habe, er sei ein Engländer, und gesagt habe, er sei tapfer, möchte ich nicht sagen, ich hätte (im bevorzugten Sinn) gesagt, seine Tapferkeit folge daraus, daß er Engländer ist - obwohl ich dies sicherlich angedeutet und somit impliziert habe. Ich möchte nicht sagen, meine Äußerung dieses Satzes wäre, strenggenommen, falsch, falls die fragliche Folgerung nicht gelten sollte" (Grice 1979,246- 247). Konversationelle Implikaturen sind im Gegensatz zu konventionellen Implikaturen nicht nur durch die Bedeutungen bestimmter Wörter determiniert. Konversationelle Implikaturen entstehen vielmehr aus den oben genannten Faktoren: der konventionellen Bedeutung einer Äußerung als ihrer wörtlichen Bedeutung, den Konversationsmaximen und allgemeinem und speziellem Wissen über Ko- und Kontext der Äußerung. Beispiele dafür sind die Implikaturen von (22) und (23). Konversationelle Implikaturen teilt Grice (1979,262) ein in spezialisierte und generalisierte. Spezialisierte konversationelle Implikaturen entstehen ausschließlich aufgrund spezieller Ko- und Kontexteigenschaften einer Äußerung. Generalisierte konversationelle Implikaturen entstehen „normalerweise (in Abwesenheit besonderer Umstände)" aufgrund „gewisser Wörter und Wendungen" (Grice 1979,262). So kann mit (24) La porte est ouverte. die Implikatur, daß der Adressat hereinkommen soll, oder die Implikatur, daß er die Tür schließen soll, verbunden sein, je nach Kontext. Als Beispiele für generalisierte Implikaturen nennt Grice bestimmte Verwendungen des unbestimmten Artikels: „Wer einen Satz der Form ,X trifft sich heute abend mit einer Frau' verwendet, impliziert normalerweise, daß es sich bei der Frau nicht um Xs Ehefrau, Mutter, Schwester oder vielleicht sogar enge platonische Freundin handelt" (Grice 1979,262). Als Merkmale für konversationelle Implikaturen nennt Grice (1979,264 - 265) die folgenden: 1) Eine (generalisierte) konversationelle kann annulliert/gestrichen werden.
Implikatur
D.h., der Ko- oder Kontext der Äußerung kann klarmachen, daß die Implikatur nicht gelten soll. So kann ζ. B. die mögliche Implikatur von (24), daß der Adressat die Tür schließen soll, durch den Zusatz (25) Mais laisse-la ouverte. annulliert werden. Konventionelle Implikaturen können nicht gestrichen werden. 2) Eine (generalisierte) konversationelle Implikatur weist ein hohes Maß an Unabtrennbarkeit auf. D.h., daß eine solche Implikatur im allgemeinen nicht aufgehoben wird, wenn man in einer Äußerung Ausdrücke durch semantisch gleichwertige ersetzt. So blei-
298. Französisch: Partikelforschung ben z.B. die möglichen Implikaturen von (24), wenn man statt (24) (26) Laporte η 'est pas fermee. äußert. Konventionelle Implikaturen sind abtrennbar. 3) Eine konversationelle Implikatur gehört nicht zur konventionellen Bedeutung einer Äußerung. Eine konventionelle Implikatur ist dagegen bestimmt durch die konventionelle Bedeutung einer Äußerung. 4) Eine konversationeile Implikatur muß unter Berücksichtigung des Kooperationsprinzips und seiner Maximen inferierbar sein. Wenn es eine solche Inferenz nicht gibt, handelt es sich um eine konventionelle Implikatur, wenn es sich überhaupt um eine Implikatur handelt.
Eine Implikatur (das Implikat einer Implikatur) ist also eine Information, die der Sprecher mit einer Äußerung übermittelt, ohne sie explizit auszusagen, oder das, was der Sprecher mit der Äußerung andeutet, meint, zu verstehen gibt, ohne es zu sagen. Implikaturen können Teil der (pragmatischen) konventionellen Bedeutung von Wörtern sein oder sich daraus inferieren lassen, daß eine Äußerung in einem bestimmten Kooder Kontext vorkommt. Relevante Ko- und Kontexteigenschaften ergeben sich dabei insbesondere aus der Befolgung oder Nicht-Befolgung von Verhaltensregularitäten für Gesprächssituationen (Konversationsmaximen), wobei stets vorausgesetzt wird, daß zumindest das Kooperationsprinzip befolgt wird. So ließe sich ζ. B. die abgeleitete illokutionäre Bedeutung von (21) als Implikatur rekonstruieren. Wie oben schon angedeutet, können nicht nur Marker der illokutionären Rolle polyfunktional sein, sondern auch andere. So kann z.B. enfln eine ganze Reihe von Funktionen haben, wie Cadiot et al. (1985) gezeigt haben. Es hat z.B. terminierende Funktion in (10) und (11), korrigierende Funktion in (27) II y a cinquante ans, ä Paris, on voyait encore pas mal de cheval, enjin de chevaux. (Cadiot et al. 1985,230)
und expressive oder appellative Funktion, wenn es als Interjektion verwendet wird. Analog zur Behandlung illokutionärer Marker hat man so auch bei nicht-illokutionären versucht, sie auf Basisfunktionen/ -bedeutungen/ -Verwendungen zurückzuführen (Cadiot et al. 1985; Ducrot etal. 1980). Mit der Frage der Behandlung der Polyfunktionalität und der Beziehungen der Funktionen einzelner Marker untereinander ist die Frage der Behandlung der Transparenz von Markern, also der unterschiedlichen Deutlichkeit, mit der sie etwas markieren, eng verbunden (cf. Roulet
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1980a). So ist intuitiv klar, daß ce que je voulais dire c'est que, c'est-ä-dire, quoi und tu sais auf Wiederholungsstrukturen bezogen sind und bei den ersten beiden dieser Bezug viel deutlicher ist als bei quoi und tu sais. Daß es solche Deutlichkeitsgrade gibt, zeigt sich auch daran, daß die Basisfunktionen einzelner Marker unterschiedlich schwer zu bestimmen sind. Wie die Transparenz von Markern zu behandeln ist, dürfte wohl erst dann klarwerden, wenn man weiß, wie ihre Polyfunktionalität zu behandeln ist (cf. Hölker 1988, 146-162). Ein weiterer Punkt, den jede adäquate Behandlung von Markern berücksichten muß, ist der ihrer Indexikalität. Da Marker auf Faktoren der Sprechsituation bezogen sind und solche Bezüge im allgemeinen mit indexikalischen Ausdrücken hergestellt werden, ist es nicht verwunderlich, daß sie indexikalisch sind. Das Hauptproblem besteht nun darin, daß die meisten Marker nicht explizit indexikalisch sind, was hingegen für Proformen wie z.B. moi, maintenant oder celui-lä durchaus gilt, sondern implizit indexikalisch, d. h. die sprechsituationellen Faktoren, die ihren Bezug auf die Sprechsituation steuern, nicht angeben. Ein kurzes Analysebeispiel soll die genannten Fragen erläutern. Es handelt sich um die Analyse des schon erwähnten postponierten quoi, wie es in Beispiel (20) vorkommt (cf. 4.1.). Dieses quoi kann ganz unterschiedliche generelle und spezielle Funktionen/Bedeutungen haben, von denen hier vier genannt seien (cf. Hölker 1984; 1985). Wie man zu gesicherten Funktionsbeschreibungen von Markern kommt, ist ein schwieriges Problem der Partikelforschung. Insofern sind auch die folgenden Beschreibungen nur als Annäherungen zu verstehen. In (28) [...] tout ce qu 'ils possedaient, leur Campagne, les charrettes, brancards en l'air, leurs champs, ieurs enclos, la route, les arbres et meme les vaches, un chien avec sa chaine, tout, quoi. (Robert 1985, vol. VII, 975)
markiert quoi, daß tout die Funktion hat, die vorausgehende Aufzählung zu terminieren/abzuschließen. In (29) Je dois t'avertir que le «barrio chino», le quartier chinois, quoi, est plein d'indicateurs et de poulets des deux sexes et de toutes les nationalites... (Robert 1985, vol. 7,655)
markiert quoi, daß le quartier chinois den Ausdruck le «barrio chino» erklärt, oder besser, korrigiert. Bei Korrekturen dieser Art muß der Sprecher nicht vorher einen (Formulierungs-) „Fehler" gemacht haben. Es genügt, daß der Sprecher glaubt, ein anderer Ausdruck sei relativ
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
zur Sprechsituation adäquater. Es ist deshalb vielleicht besser, hier von Retuschen zu sprechen. In (30) Mais je veux une sucette, quoi.
als Reaktion eines Kindes auf die Weigerung der Mutter, ihm einen Lutscher zu kaufen, markiert quoi den insistierenden/protestierenden Charakter von je veux une sucette, und in (31) Ce sont les oubliettes, quoi.
geäußert von einem Fremdenführer in einer Burg, der Touristen gerade das Burgverlies zeigt, markiert quoi schließlich, daß ce sont les oubliettes eine Information liefert, die die Adressaten schon aus der Situation heraus haben oder doch zumindest haben können. Es gibt nun verschiedene Möglichkeiten, die Polyfunktionalität von quoi und anderer Marker zu behandeln (cf. Hölker 1988, 42-77, 95-107, 146-162). Die erste ist die, zu sagen, das postponierte quoi sei einfach ambig und seine verschiedenen Funktionen müßten ζ. B. in einem Lexikon einzeln aufgeführt werden. Die zweite Möglichkeit besteht darin zu versuchen, die verschiedenen Funktionen des postponierten quoi auf eine gemeinsame Basis-/Grundfunktion zurückzuführen. Eine Inferenztheorie würde dann erklären, wie sich die Einzelfunktionen aus der Basisfunktion ableiten lassen. Zu einer solchen inferenztheoretischen Behandlung gibt es mehrere Varianten. Eine dieser Varianten ist folgende: man nimmt an, daß die Basisfunktion des postponierten quoi ist, zu markieren, daß der unmittelbar vorausgehende Ausdruck eine referentielle Wiederholung darstellt, also sich auf ein Objekt oder Faktum bezieht, das vorher schon einmal genannt worden ist, wie in (28)-(30), oder nicht-sprachlich durch die Situation gegeben ist, wie in (31). Die Einzelfunktionen von quoi würden dann abgeleitet aus dieser Basisfunktion, der übrigen konventionellen Bedeutung der Äußerung, den Konversationsmaximen und allgemeinem und speziellem Wissen über Ko- und Kontext. Die Konversationsmaxime, die im Zusammenhang mit dem postponierten quoi eine zentrale Rolle zu spielen scheint, ist die der Quantität, gegen die der Sprecher mit referentiellen Wiederholungen verstößt, da solche Wiederholungen nichts Relevantes zum Informationsgehalt der Äußerungen, in denen quoi vorkommt, beitragen. Andererseits hält sich der Sprecher an das Kooperationsprinzip und folgt mit referentiellen Wiederholungen im großen und ganzen der Maxime der Modalität (Sei klart). Die dritte Möglichkeit, die Polyfunktionalität von quoi zu behandeln, ist die, zu sagen, daß es nur scheinbar polyfunktional ist. Danach würde
quoi nicht die oben genannten Funktionen der quoi vorausgehenden Ausdrücke markieren, sondern lediglich, daß es sich um referentielle Wiederholungen handelt. Die genannten Einzelfunktionen würden dann als Implikaturen nur den quoi unmittelbar vorausgehenden Ausdrükken zugeschrieben. Diese Lösung funktioniert gut für Vorkommen wie die in (28)-(30), weniger gut für Fälle wie (31). Eine Variante dieser dritten Möglichkeit ist die, zu sagen, daß quoi die Funktion hat, zu markieren, daß der Sprecher gegen die Maxime der Quantität verstößt oder sich an die Maxime der Modalität hält. Aus diesen Beschreibungen der Funktionen von quoi dürfte klarwerden, daß quoi das, was es markiert, weniger deutlich markiert als ζ. B. en un mot, en d'autres termes oder autrement dit, die als Marker immer noch einen klaren Bezug zu ihrer semantischen Verwendung erkennen lassen. Quoi ist insofern weniger transparent als solche Marker. Was die Indexikalität des postponierten quoi betrifft, gehört es nach der oben eingeführten Unterscheidung zwischen explizit und implizit indexikalischen Markern zu den implizit indexikalischen, weil die sprechsituationellen Faktoren, die seinen Bezug auf die Sprechsituation steuern, nicht angegeben sind. Einer der zentralen sprechsituationellen Faktoren ist bei quoi der vorausgehende Ko- oder Kontext, denn es bezieht sich ja auf den unmittelbar vorausgehenden Ausdruck oder auf ein Objekt oder Faktum, das kontextuell schon vor der Äußerung von quoi präsent ist, wobei die Funktion des unmittelbar vorausgehenden Ausdrucks wiederum von dem Ausdruck abhängig ist, der diesem unmittelbar vorausgeht. Man hat also folgende Struktur: (32) X 0 - X, - quoi
Quoi ist bezogen auf X, und dessen Funktion oder Funktionen und damit auch auf X0, oder die Relationen, die zwischen X 0 und X, bestehen (ζ. B. referentielle Wiederholung und/oder Korrekturbeziehung). 6. Weitere Themen der Partikelforschung Zum Schluß sollen eine Reihe von Fragen genannt werden, die bezüglich der Marker des Französischen ebenfalls noch weitgehend unbeantwortet sind. Hier ist vor allem die Frage nach den Beziehungen zwischen den Funktionen von Markern und phonetisch-phonologischen Eigenschaften zu nennen. Daß es solche Zusammenhänge gibt, zeigen Marker wie ζ. B. alors, enfin oder oh lä lä, die je nach Verwendung ganz unterschiedlich ausgesprochen werden.
298. Französisch: Partikelforschung Kaum beschrieben sind auch die syntaktischen Eigenschaften französischer Marker, ihre Positionen im Satz und im Text und ihre Kombinierbarkeit untereinander (enfin ... quoi, bon ben alors,puis alors bon) (Rubattel 1982). Ferner fehlen kontrastive Untersuchungen, z.B. Französisch-Deutsch, obgleich solche U n tersuchungen für die Erstellung zweisprachiger Wörterbücher, Übersetzungen und den Fremdsprachenunterricht von großer Wichtigkeit wären (Weydt 1969). Die Angebote, die zweisprachige Lexika für die Übersetzung von Markern machen, sind höchst problematisch. Last, but not least sei hier auf den Mangel an diachronischen Untersuchungen zu Markern hingewiesen (Orr 1965). Ist ζ. B. das postponierte quoi ein elliptisches je ne sais quoi, oder kommt es aus lateinischem quietus oder quid! (Cf. König 1935,333-334). D a s allgemeine theoretische Ziel der Partikel-/ Markerforschung sollte es natürlich sein, die Relation des Markierens und die verschiedenen Subtypen dieser Relation zu definieren, und ihr empirisches Ziel sollte es sein, Marker in einem solchen theoretischen Rahmen zu analysieren.
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299. Französisch: Phraseologie Phraseologie 1. Definition, Objektbereich, Terminologie 2. Grammatikalität und Idiomatik 3. Versuch einer Typologisierung 4. Verhältnis von Idiomatik und Lexikon 5. Modalitäten und Kausalitäten der Herausbildung 6. Forschungsstand und -lücken 7. Bibliographie (in Auswahl)
1. Definition, Objektbereich, Terminologie Als Gegenstand der Phraseologie (Phr) gelten jene besonderen sprachlichen Einheiten (E), die als mehr oder weniger feste syntaktische Wortverbindungen ( W V ) nach den gleichen Strukturmodellen wie freie syntaktische WV gebildet sind und zusammen mit den Einzellexemen zum Wortschatz einer Sprache gehören: (1) une grosse legume, ä la va-vite, coiffer sainte Catherine, la belle affaire!. Diese sprachlichen Fixierungen subsumieren wir unter dem Terminus Phraseologismus (PHR). Sie liegen zwischen Wort und Satz. Ein PHR besteht seinem Umfang nach aus nicht weniger als zwei formal selbständigen Wörtern: (2) faire bloc, par surcroit. In seiner Funk-
tion ist er eine selbständige, unzerlegbare sprachliche Ε mit eigener, fester Struktur. Somit ist er dem Sprachsystem zugeordnet und wird in der Rede reproduziert. Man kann PHR gewissermaßen als vorgefertigte Bausteine der Sprache ansehen, von denen viele als Synonyme für Einzelwörter gebraucht werden können: (3) les mineurs reclamaient ά cor et ä cri (= 'bruyamment') une augmentation des salaires. Diese Eigenschaft stellt sie in die Nähe der Wörter. Von Wörtern unterscheidet sie, daß sie in ihrer Struktur aus mehr als einem Wort bestehen. Als strukturelle Ganzheiten tragen sie eine Gesamtbedeutung, die sich zwar aus Elementen zusammensetzt, deren Bündelung hingegen sich nicht auf die lexikalischen Komponenten additiv verteilt: (4) il n'a pas invente le fil ά couper le beurre. Die Bedeutung 'il est peu intelligent' ist nicht aus den Komponenten zu schließen. Die wesentlichen Eigenschaften der PHR sind also Idiomatizität (I), lexikalisch-semantische Stabilität (ST) und Lexikalisierung (L). Die Kategorie WV bildet ein Scharnier zwischen den Ebenen der Langue und der Parole. Sie existiert einmal als freie WV auf der syntagmatischen Ebene und ein andermal als feste Wendung, die als fertige sprachliche Ε vom Sprecher aus dem paradigmatischen Gefüge der Langue gewählt wird. Zwischen diesen beiden dialektischen Er-
299. Französisch: Phraseologie
scheinungen der Sprache gibt es eine breite Übergangszone, die dem dynamischen Charakter der Sprache angemessen ist und den fortlaufenden Übergang von losen WV in die Kategorie der lexie complexe (Pottier) bzw. synapse (Benveniste) bzw. syntheme (bei Martinet incl. Derivat) bzw. unite syntagmatique (Guilbert) ermöglicht, d. h. mit anderen Worten, in die Kategorie PHR bzw. Kompositum i.w.S. (cf. Thiele 1981, 67). In französischen Nachschlagewerken begegnet man einer Reihe von in ihrer Bedeutung unscharfen, oft undifferenziert verwendeten Ausdrücken, die in der Regel Unterklassen des PHR kennzeichnen, so z.B. locution, fafon de parier, idiom(atism)e, gallicisme, tournure.formule toule faite, expression idiomatique, groupement de mots, tour (de phrase) u. a. In der linguistischen Literatur überwiegen Termini wie Wortgruppenlexem (Wissemann), analytisches Lexem (Levit), lexie complexe (Pottier), Paralexem (Viehweger), fixiertes Wortgefiige (Thun) als Äquivalent für den von uns gebrauchten Oberbegriff PHR bzw. für Teilklassen. Aus der Forschungsgeschichte wird deutlich, daß die Phr im Vergleich ζ. B. zur Wortbildung anscheinend noch keinen klar umrissenen Gegenstandsbereich besitzt, was auch in der verwirrenden Vielfalt der Termini zutage tritt. Unsere weite Definition geht von der Grundposition aus, daß sprachliche kommunikative Tätigkeit und Sprachsystem eine dialektische Einheit bilden. Unter diesem Blickwinkel kann neben dem statischen somit auch der prozessuale Aspekt der PHR erfaßt werden. Der scheinbar heterogenen Zusammensetzung des phraseologischen Wortschatzes kann u.E. mit den Begriffen Zentrum und Peripherie der Präger Schule besser beigekommen werden, indem Abstufungen und Übergangsbereiche beachtet werden. Entsprechend unserer weiten Auffassung unterscheiden wir zwischen PHR mit nominativer Funktion (nPHR), vertreten durch die Wortarten S, Adj etc., und kommunikativen PHR (kPHR) mit Satzcharakter: (5) c'est la fin des haricots!, gare ä vous!. Im Zentrum stehen diejenigen festen WV, die die Haupteigenschaften I, ST und L vereint aufweisen. Fehlt eines oder fehlen zwei der gesamten Charakteristika, rückt der PHR an die Peripherie. Als Teildisziplin der Lexikologie beschreibt die Phr systemhaft die semantischen, syntaktischen und funktionalen Eigenschaften der PHR. Das setzt voraus, daß diese - ähnlich den Ε der Wortbildung - nach Modellen und Typen geordnet werden können. Als „vorgefertigte" Muster sind sie wie die einfachen Lexeme und Derivate aus dem Gedächtnis abrufbare, gebrauchsfertige E, und ihre Eingliederung in den Satz vollzieht sich nach grammatischen und paradigmatischen Gesetzmäßigkeiten.
2.
89
Grammatikalität und Idiomatik
2.1. (Semantische) Idiomatizität
(I)
Während in (6) mettre le pied ä letrier ein reguläres Verhältnis zwischen Ausdrucks- und Inhaltsstruktur besteht, ist die wendungsinterne Bedeutung „eveiller l'attention, la mefiance" von (7) mettre la puce ä l'oreille nicht durch die wendungsexternen Bedeutungen von puce und oreille erklärbar. Bei (7) liegt ein hohes Maß von / vor. Die Graduierung der I kann unterschiedlich sein. In (8) jeterlmettre qn ä la rue, recevoir une frottee, lever le pied, c'est une pierre dans mon jardin wird die idiomatische Bedeutung durch eine, wenn auch nicht zwingende Metapher vermittelt und zusätzlich gestützt durch die wörtliche Bedeutung der auch frei existierenden WV, die als homonymische Pendants angesehen werden können. „Durchsichtig" sind die Bilder auch in (9) etre bien en seile, avoir/donner le feu vert. Je nach Möglichkeit oder Unmöglichkeit der semantischen Aufgliederung von PHR spricht man auch von „analytischer" und „synthetischer" Bedeutung (Serebrennikov 1975, vol. 2, 377). 2.2. Lexikalisch-semantische
Stabilität
(ST)
Abhängig von der / ist die ST der o. g. phraseologischen Konstruktionen. Anders gesagt ist die Gesamtbedeutung der PHR an die fixierte Kombination der einzelnen Elemente geknüpft. Die ST ist nicht als absolute Größe anzusehen. Entsprechend der Vielfalt der Typen ist der Austausch von Komponenten in gewissen Grenzen je nach Typ möglich (zur phraseologischen Gebundenheit cf. 3.2.1. und 4.3.). Im äußersten Grenzbereich stehen die nichtidiomatisierten Nominationsstereotype, die infolge hoher Gebrauchsfrequenz „stabil" sind. Ihre ST beruht weniger auf lexikalisch-semantischen Austauschbeschränkungen, sondern vielmehr auf der „ST" ihrer Reihenfolge. Hierzu zählen nichtidiomatisierte Wortpaare (10) freres et saurs, Ballys «series d'intensite» (11) chaleur suffocante, diametralement oppose, onymische Wortgruppen (12) mer Baltique, President du Conseil mondial de la paix und Terminologisierungen (13) circonstances attenuantes, coexistence pacifique. Ihre Zuordnung zu den PHR ist jedoch umstritten. Keine phraseologische Gebundenheit liegt hingegen bei Wörtern mit „minimaler Valenz" vor: hocher ist auf die Kombination mit tete (lit. auch epaule) fixiert (Thun 1978, 52).
90
3.
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Versuch einer Typologisierung
3.1. Semantisch-strukturelle
Klassifikation
Da die genannten Haupteigenschaften / und ST für eine Identifizierung der PHR maßgebend sind, wollen wir sie als übergeordnete Klassifikationskriterien zugrunde legen. Diese Einteilung bietet ferner den Vorteil, daß sie die zentralen von den peripheren Phänomenen abheben kann, Übergänge zur Syntax sichtbar macht und somit die Mannigfaltigkeit dessen, was zur Phr gerechnet werden darf, aufzeigt. Die Scheidung in Wortgruppen- und Satzstruktur ergänzt als strukturelles Kriterium unsere Klassifikationsbasis. Einschränkend muß gesagt werden, daß aufgrund des Reichtums der PHR fließende Übergänge zwischen den einzelnen Typen existieren und eine Einordnung nicht immer frei von Subjektivität sein kann. Der Phraseologismenbestand des Französischen läßt sich demnach wie folgt aufgliedern: A) Phraseolexeme (den Ausdruck verwenden wir in Anlehnung an Pilz und Fleischer). Sie bilden das Zentrum der Phr und sind mit den Merkmalen I und ST ausgestattet: Im Falle von verbalen Wendungen sind es im Vergleich zu D) WV ohne feste prädikative Beziehung, die daher kommunikativ-grammatisch mehr oder weniger veränderlich sind (nach Person, Tempus etc.). 1) Vollidiomatisch (Idiome)·. 14) etre sur son trente-et-un, faire chou blanc, faire un four, avoir une araignee dans le plafond, prendre des vessies pour des lanternes, entre chien et loup, ä la bonne franquette, ä jeun, tout (de) go, d'ores et dejä, bete ä bon Dieu, casque bleu. 2) Teilidiomatisch: (15) promettre monts et merveilles, n'entendre goutte, l'echapper belle, faire une gaffejune boulette, (chaussettes) en tire-bouchon, de fond en comble, une chienne de vie, menteur comme un soutien-gorge, secret de Polichinelle, peur bleue. B) Phraseoschablonen. Es sind verfestigte syntaktische Strukturen, deren lexikalische Füllung nicht stabil ist. Ihr besonderes Kennzeichen ist die mangelnde ST und I. Sie sind auch ein Untersuchungsobjekt der Syntax. 1) Wortgruppenschablonen: (16) Modell de + Adv. + en + Adv. (Wiederholung) (de moms/part/plus/propos, etc. en moinsj etc.), gleiches Modell (Antithese) (de fondlfil, etc. en comble/aiguille etc.), S pour S (trait pour trait), S sur S (coup sur coup), dröle de (corps, coco etc.), espece d' (imbecile, abruti etc.), ä la (diable, chien etc.), nom d' (une pipe, un chien etc.), (Marcel, un tel etc.) et consorts, mettre en (doute, place etc.). 2) Satzschablonen·. (17) des balivernes oder ... que tout cela, c'est lejla (mer ä boire,...), qu'on me pende si..., je veux bien pendre si..., autant dire ..., aussitöt ..., aussitöt ... C) Nominationsstereotype. Ähnlich Β) rücken auch diese PHR an die Peripherie. Hierzu zählen Benennungseinheiten, die nicht-
idiomatisierte Wortgruppen darstellen. Sie sind durch häufigen Gebrauch stereotyp: (18) sujet du scandale, mot de Cambronne, sens commun, entiere verite, l'embarras du choix; terminologisiert: vote secret; onymisch: prix Nobel, Roi soleil, l'Homme du 2 Decembre. D) Sprechaktbezogene PHR (kommunikative Formeln). Hier handelt es sich um PHR mit (ζ. T. reduzierter) Satzstruktur, die stabil und kommunikativ-grammatisch unveränderlich ist. Hierzu rechnen Gruß-, Abschieds-, Glückwunsch-, Fluch- und Scheit-, Kommentar-, Verbots-, Stimulierungsformeln u.ä.: (19) bonjour!, au revoir!, a la bonne heure!, mes compliments!, plüt au ciell, menteur que vous etes!, (quel) menteur!, je vous demande un peu!, oh, pas de fa, Lisette!, ςα y est, j'y suis, tope lä!, voilä le hic!, c'est entendu, par exemple!, tout de bon?, ah, dites done!, tiens!,penses-tu!, ä d'autres!, pas si bete!, des nefles!, motus!, allons, du calme!. Auch hier kann Voll- oder Teilidiomatisches von Nichtidiomatischem geschieden werden: (20) et vogue la galere!, touchez du bois!, c'est une autre paire de manches; (21) mes compliments! 3.2. Syntaktisch-strukturelle
Klassifikation
Wenn man nur die wendungsinterne syntaktische Struktur als Kriterium zugrunde legt, lassen sich PHR mit a) Satzstruktur und b) solche mit Wortgruppenstruktur unterscheiden. Zu a): Diese PHR zeichnen sich gegenüber b) dadurch aus, daß sie nicht nur Satzstruktur besitzen, sondern funktional auch Sätzen entsprechen. Zur Umschreibung ihrer Bedeutung sind Satzäquivalente erforderlich (Nazaijan 1976, 145). Hierzu zählen zunächst die satzwertigen „kommunikativen Formeln" (Pilz 1978, 633): (22) j'en passe et des meilleures!, c'est bonnet blanc et blanc bonnet, comme vous y allez!, grand bien vous fasse! (cf. з.1. D). Will man aber der gesamten Breite von festgeprägten Komplexen gerecht werden, so müssen hier auch proverbe, dicton, adage, apophtegme, aphorisme, preeepte, sentence, maxime и. ä. angeführt werden. Sie sind Mikrotexte mit abgeschlossenem Gedanken: (23) il faut battre le ferpendant qu'il est chaud; annee neigeuse, annee fruetueuse; apres nous, le deluge!; la proprieti, c'est le vol\ de la discussion jaillit la lumiere; qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. Der Stand der Parömiologie, die solche Komplexe zu untersuchen hat, ist hier nicht weiter im einzelnen zu verfolgen. Sprichwörtliche Redensarten, die aus Sprichwörtern hervorgehen, gehören zur Phr i. e. S. Zu b): PHR mit Wortgruppenstruktur sind entweder verblose oder verbale Wendungen: (24) au pied de la lettre, ä condition que, de nos jours, rire jaune, avoir beau jeu, mettre ά nu, l'emporter sur, prendre son parti. Von den PHR der Gruppe a) sind Wendungen zu trennen, die zwar
299. Französisch: Phraseologie
formal Satzstruktur aufweisen, aber im Satz die Funktion von Satzgliedern haben: (25) (il veut reussir) coute que coüte.
va-Cerniseva (1975, 216) vor; sie charakterisieren sie als funktionale Klassifikation. 3.3. Lexikalische
3.2.1. Komponentenbestand In den verbalen PHR ist ein V obligatorisches Element mit freier prädikativer Beziehung: (26) iljmon ami a jete son devolu sur eile.Basiselemente sind die Wortarten S, Adj, Adv, V; aber auch synsemantische Elemente, wie Pron, Präp etc., können zum festen Bestand gehören: (27) il se la coule douce, il men a voulu. Obligatorisch können ferner sein: Negation (28) ne pas y aller de main morte, sans bourse delier; analytische Tempusform (29) ne pas avoir invente la poudre. Häufig sind syntaktische Anomalien im Verband bewahrt: Wortstellung (30) de guerre lasse, ä pierre fendre, Anschluß ohne Artikel (31) rendre compte, il resta bouche cousue, il pleuvait comme vache qui pisse; Ellipse (32) joindre les deux bouts (zu ergänzen de l'annee), piquer des deux (zu ergänzen eperons); ohne Determinativum ce (33) vaille que vaille. Die valenzabhängige Präp bei V (protester de son innocence) ist u. E. nicht als phraseologisch gebundenes Element, sondern als syntaktisch-morphologisches Merkmal des V zu betrachten. Noch wenig untersucht ist die transformationeile Defektivität, d. h. inwieweit Expansionen oder Reduktionen innerhalb des Wortgefüges erlaubt sind: (34) il a pris ses cliques et ses claquesfil α pris ses cliques et a laisse ses claques; Fragesatztransformation (35) je lui ai rabattu le caquetl*quel caquet ...?; Passivtransformation bei passivfahigem V (36) eile α coiffe sainte Catherine!*sainte Catherine a ete coiffee par eile, aber trier qn sur le volet/etre trie sur le volet.
3.2.2. Phraseologische Wortarten PHR sind funktional gesehen identisch mit Einzellexemen. In der Eigenschaft der freien Kommutierbarkeit im Satz können sie in verschiedenen Satzgliedstellungen auftreten und entsprechend diesem Verhalten klassifiziert werden. A) PHR als S: (37) (n'apercevoir) äme qui vive, mot pour rire, fun) m'as-tu-vu. Β) PHR als V: (38) sen soucierjmoquer/flcher comme de l'an quarante, en conter de belles. C) PHR als Adj: (39) comme il faut, tire ά quatre epingles, (mot) dans le vent, (conte) ά dormir debout. D) PHR als Adv: (40) a la va-comme-je-te-pousse, ά pas de loup, quand les poules auront des dents. E) PHR als Präp: (41) ά cote de. F) PHR als Konj: (42) au fur et ä mesure que. G) PHR als Pron: (43) n'importe qui. Eine weitere Einteilung in expressive und nichtexpressive PHR, die also das Vorhandensein oder Fehlen von Merkmalen, wie sie unter 3.4. beschrieben werden, zugrunde legen, nehmen Stepano-
91
Aspekte
Viele PHR sind durch besondere Merkmale der lexikalischen Verknüpfung geprägt. Im folgenden soll auf die auffalligsten und häufigsten verwiesen werden. Die angeführten WV gehören unterschiedlichen Typen an: a) Wortpaare mit semantisch verwandten Wörtern: (44) etre (toujours) par voies et par chemins; mit Stabreim: etre tout feu tout flamme pour, b) Wortpaare ohne diese Merkmale (Antonyme u.ä.): (45) η 'etre ni chair ni poisson, avoir bec et ongles, suer sang et eau; mit Stabreim: bei et bien, sain et sauf, mit Endreim: sage comme une image. Die PHR können ferner enthalten: c) Wiederholung: (46) percer de part en part; d) Namensscherze: (47) aller ά Cachan ( < SE CACHER), envoyer ä Vatan {< VA-T-EN), allerjbattre a Niort ( < NIER), aller chez Briffe ( < BRIFFER); e) Vergleich: (48) fier comme Artaban/un pou, trempe comme une soupe, dormir comme une marmotte, geler ä pierre fendre, il s'est comme qui dirait effandre, bete comme sespieds/ä pleurer (cf. Nazaijan 1965).
3.4. Kommunikativ-pragmatische
Aspekte
Erst im Text zeigt sich, auf welche Weise das Phraseologiepotential in verschiedenen kommunikativen Situationen genutzt wird (Gläser 1981, 179). PHR zeichnen sich in der Mehrzahl der Fälle durch ihre Bildhaftigkeit aus. Sie unterliegen daher häufig bestimmten Verwendungsbeschränkungen. In sachlichen Texten wird man sie weniger finden. Ausnahmen bilden jedoch PHR als Adv, Präp oder Konj, deren Bild verblaßt ist: (49) de fafon a, gräce ä etc. Zu nennen sind aber auch V mit beziehungsweitem V: (50) prendre garde, faire attention. Die Untersuchung und Beschreibung der französischen PHR hinsichtlich ihrer funktional-stilistischen und expressiv-emotionalen Wertung wie auch ihrer territorialen oder chronologischen Kennzeichnung sind bis heute in noch unzureichendem Maße erfolgt. Die diesbezüglichen Angaben in Lexika sind ungenau oder widersprüchlich. Wir beschränken uns in diesem Rahmen auf wenige Bemerkungen. Als konnotierte Zeichen können PHR Indikatoren des sozialen Verhältnisses zwischen Kommunikationspartnern sein, cf. den Unterschied zwischen den beiden Äußerungen: (51) (ferme) tagueule! (PHR) und tais-toi!. PHR können die emotional betonte Einstellung des Senders zu den mitgeteilten Sachverhalten indizieren: (52) le cafe du pauvre Tacte sexuel'. Dies trifft für viele Euphemismen zu: (53) filer un mauvais coton, etre dans de beaux draps (Ironie). Die
92
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Stilschicht kann durch ein lexikalisches Element determiniert sein: (54) avoir le feu au cul.foutre le camp. Den Grad der Expressivität können Stilelemente wie Antithese, Hyperbel u.ä. bestimmen: (55) s'entendre comme chien et chat, il tondrait un auf.
4.
Verhältnis von Idiomatik und Lexikon
4.1. Polysemie Eine große Zahl von PHR fixieren Konnotationen und Bilder, die je nach Situation begrifflich sehr unterschiedlich präzisiert werden können. Ihre Sememe sind „unscharf", aber treffend im jeweiligen Kontext (Koller 1977, 70). Die Klischeehaftigkeit und Bedeutungsweite machen sie geradezu zu „bequemen" Ausdrucksformen: (56) il devra payer les pots casses 'reparer les dommages'; ce η 'est pas nous quipaierons les pots casses '... qui en souffrirons'; faites peau rteuve! 'oubliez vos soucis de tous les jours'; il a fait peau neuve 'il est devenu un autre homme'; cf. ferner faire etat de, etre ä la page, mettre au point, sans mot dire, faire face a, mettre de l'eau dans son vin, qui η etait pas pique des vers; le fin mot de ... ('der wahre Grund'; 'des Pudels Kern'; 'der Ernst der Lage').
4.2. Synonymie Neben einer lexikalisch-phraseologischen Synonymie, die auf einer angenäherten semantischen Äquivalenz zwischen einem Wort und einem PHR beruht (pousser un crijcrier), gibt es das Phänomen synonymischer Beziehungen zwischen zwei oder mehreren PHR. Phraseologische Synonymie inkludiert verständlicherweise Nichtübereinstimmung der bildlichen Motivation, mögliche semantische Nuancen und differierende stilistische Markierung. Der Ausdruck für Dummheit kann sich synonymisch sehr unterschiedlich manifestieren: (57) il est bete comme un änejune oie/une cruche/ses piedsjä pleurer/a manger du foin, il n'a pas invente la poudre. Da phraseologische ST relativ ist, kann der Austausch eines lexikalischen Elements zu Synonymen führen: (58) montrer/tourner les talons. Bei bloßer morphologischer oder syntaktischer Abwandlung oder geringfügiger Expansion sollte wohl besser von phraseologischen Varianten gesprochen werden: (59) porter la culottejles culottes, se faire une montagne/des montagnes de, faire (la politique de) l'autruche, passer un (sacre) savon ά qn, toucher un (seul) cheveu de sa tete. Erst recht gilt dies für graphische Veränderungen: (60) bayer (bäiller) aux corneilles, avoir affaire ά/avoir ä faire ά.
5. Modalitäten und Kausalitäten der Herausbildung Die Genese der PHR kann sprach- und kulturgeschichtlich sehr aufschlußreich sein. Starken Anteil an der Entstehung von PHR hat z.B. der Aberglaube: (61) loger au diable vert (eigtl. Schloß Vauvert). Auch die Bibel hat auf die Prägung solcher Wendungen eingewirkt: (62) s'en laver les mains (Anspielung auf Pontius Pilatus). Weiterhin sind es das mittelalterliche Kriegswesen (63a) entrer en lice (Turnierspiel), die Rechtsprechung (63b) clouer au pilori (Pranger), die Jagd (64) etre aux abois (Wild in äußerster Bedrängnis), das Leben der mittelalterlichen Bürger, denen so manche Ausdrucksweise entsprossen ist. Oft bildet ein Wort den Kern des PHR, das auf die Herkunft hinweist: (65) Fleischerhandwerk trouver le joint (joint), Landwirtschaft mettre la charrue avant les baufs (charrue, boeufs), Spiel mettre cartes sur table (cartes), Seefahrt etre ä la derive (derive), Christentum porter sa croix (croix), Alltag rire au nez, tirer la couverture ä soi, etre entre deux vins. Manche PHR enthalten im „freien" Gebrauch nicht mehr vorkommende Elemente: (66) avoir maille ά partir, ä la queue leu leu, a huis clos, clouer au pilori, entrer en lice, chercher noise ä. Der Archaismus kann auch in der Syntax beruhen: (67) rendre compte, center fieurette, sans bourse delier. Unikal kann eine Komponente auch sein, wenn sie als freies Lexem an fachsprachlichen Gebrauch gebunden ist: (68) de bon/mauvais aloi, etre aux abois. Dadurch können PHR schnell dem verändernden Einfluß der Volksetymologie unterliegen. Der Archaismus wird unverständlich und mißdeutet: (69) il y a belle lurette ( < HEURETTE), tomber dans les pommes ( < afr. PASMES), sens dessus dessous ( < C'EN...), etre en nage ( < afr. EN AGE), ferner ne pas etre dans son assiette, raisonner comme un tambour. Solche Remotivierungen oder Abwandlungen können auch spielerischer Natur sein: (70) jusqua la Saint-Saucisson, jusqua la Saint-trou-du-cul nach jusqu'ä Saint-Glinglin. Neologische PHR sind ein Spiegelbild des gesellschaftlichen Fortschritts in unserer Zeit: (71) faire machine arriere, passer en rase-mottes, refaire surface, lancer un ballon d'essai, prendre contact, faire salle comble, telephone arabe.
6. Forschungsstand und-lücken Insgesamt gesehen ist die französische Linguistik wie die Romanistik überhaupt den Problemen der Phr gegenüber bis heute noch recht enthaltsam geblieben. Phraseologische Themenstellungen sind bislang eher als Randprobleme betrachtet worden. Dabei verdankt die heutige Forschung die wichtigsten Anregungen den
299. Französisch: Phraseologie Erkenntnissen Ballys in seinem Tratte de stylistique franfaise. Seine Einteilung in drei phraseologische Haupttypen ist lange Zeit als grundlegend akzeptiert worden. In der Romanistik sind diese Überlegungen wenig beachtet worden. Guirauds Arbeit (1962) ist eine prägnante Zusammenfassung des damaligen Forschungsstandes, führt aber kaum - mit Ausnahme der etymologischen Erörterungen - über Bally hinaus. In einzelnen Artikeln der 60er Jahre wurde in Frankreich der grundsätzliche Charakter der WV im Vergleich zum Einzelwort näher untersucht. Greimas (1960, 50) bemerkt in diesem Zusammenhang, daß die historische Praxis der Sprache weit über den morphosyntaktischen Rahmen des Wortes hinausgreife, indem sie lexikalische Ε verschiedenen Typs präge. In seiner Dimension steht der PHR zwischen Wort und Satz und wird in Frankreich vorrangig als lexie complexe bezeichnet. Phal (1964,45) unterstreicht, daß die Referenz auf einen einzigen Begriff nicht für alle Sprecher Gültigkeit besitzen muß. Eine fVVv/ie bacille de Koch wird von einem Wissenschaftler als unzerlegbar angesehen, für den einfachen Sprecher trifft dies jedoch nicht zu. Er erblickt darin nur eine Spezifizierung des Wortes bacille. Guilbert (1975) führt den Begriff der derivation syntagmatique ein, um zu zeigen, wie namentlich in den Fachsprachen Stämme mit sehr allgemeinem Inhalt und in Verbindung mit einer Determination zur Bezeichnung neuer Realitäten benutzt werden, cf. sein Beispiel charrue pour labour ά plat ä traction animate sans avant-train (1975, 254). Aufbauend auf Ballys Konzept hat Vinogradov in der Sowjetunion die Phr als Teildisziplin etabliert. In seiner Nachfolge hat die Forschung, zunächst anhand des Russischen, später auch am Beispiel anderer Sprachen, einen starken Aufschwung erlebt und eine Breitenentwicklung in bezug auf die Problemfülle erfahren, von der zahlreiche Impulse ausgehen dürften. Schon bei der Bestimmung des Objektbereiches zeigten sich Schwierigkeiten, die unterschiedliche Ergebnisse und Auffassungen zutage förderten. Daher plädiert Ozegov (1974, 194) für eine Phr im engeren und eine im weiteren Sinne. Das Kriterium der ST wird von Archangel'skij 1964 tiefer analysiert. Darauf gestützt sieht Kunin (1967) die Nichtmodellierbarkeit der PHR als ihr differentielles Merkmal an. Trotzdem ist u. E. dieses Merkmal nicht so absolut zu sehen, wenn wir an die „offenen" phraseologischen Muster mit mettre denken, wie sie Schmid 1984 herausarbeitet. Amosova 1963 bedient sich bei der Kriterienerörterung für die Identifizierung von PHR der sogenannten kontextologischen Methode. Dabei wird der minimale stabile Kontext zum maßgeblichen Kriterium gemacht. Anregungen gehen in jüngerer Zeit von germanistischer Seite aus. In diesem Rahmen verweisen wir vor allem auf folgende Namen: Agricola, Burger, Cerniseva, Fix, Fleischer, Häusermann, Klappenbach, Koller, Pilz und Rothkegel. Aus anglistischer Sicht gibt Gläser 1981, 1986 einen guten Überblick. Die Arbeiten anderer Anglisten sind eingebettet in die Bemühungen, die Analyseverfahren einer semantischen Theorie innerhalb der Transformationsgrammatik zu verfeinern, und können nicht mit der Vielfalt der Aspekte und der Weite der Forschung in der Sowjetunion bzw. in der Germanistik verglichen werden. Die jüngste Entwicklung der französischen und romanistischen Forschung ist mit den Namen Nazaijan 1976 und Thun 1978 verbunden. Letzterer gibt auch einen wertvollen wissenschaftsgeschichtlichen
93
Überblick. Thun fußt in seiner Arbeit zu verschiedenen romanischen Sprachen auf dem Konzept der „wiederholten Rede" von Coseriu. Bislang wenig beachtet in der internationalen Forschung wurden Fragen der Modellierbarkeit, der Möglichkeit der Serienbildung, der Textsortenspezifik und der Restriktionsmechanismen. Noch ganz am Anfang stehen die historische Forschung sowie die Analyse der Faktoren, die zur Herausbildung von PHR führen.
7.
Bibliographie
7.1. Quellen und
(in Auswahl) Nachschlagewerke
Calier, Robert, et al., Larousse des citations franfaises et etrangeres, Paris, Larousse, 1976. Cellard, Jacques, Qa ne mange pas de pain!, Paris, Hachette, 1982. Cellard, Jacques/Rey, Alain, Dictionnaire du franfais non conventionnel, Paris, Masson/Hachette, 1980. Coulon, Bettina, Deutsche undfranzösische idiomatische Redewendungen, Leipzig, Verlag Enzyklopädie, 1983. Duneton, Claude, La puce ά l'oreille, Paris, Stock, 1978. Fromaigeat, E., Deutsch-französisches Satzwörterbuch, 3 vol., Zürich, Verlag des Schweizerischen Kaufmännischen Vereins, 1951. Gspann, Lucien, Gallicismes et germanismes, vol. 1, Paris, Publications «Memento USEL», 1954. Humbert, J., Le franfais idiomatique, Paris, 1954. Klein, Hans-Wilhelm, 1000 idiomatische französische Redensarten, Berlin, Langenscheidt, 1952. Maloux, Maurice, Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, Paris, Larousse, 1960. Mülhause, Reinhart, Redensarten. Fafons de parier, München, Hueber, 1967. Müller, Walter, Französische Idiomatik nach Sinngruppen, Heidelberg, Winter, 1961. Nazarjan, Armand, Obraznye sravnenija francuzskogo jazyka, Moskva, Nauka, 1965. Olivier, Rene/Militz, Hans-Manfred, Französische idiomatische Redewendungen, Leipzig, Verlag Enzyklopädie, 1970. Pradez, El., Dictionnaire des gallicismes, Paris, Payot, 1951. Rat, Maurice, Dictionnaire des locutions franfaises, Paris, Larousse, 1962. Rey, Alain/Chantreau, Sophie, Dictionnaire des expressions et locutions, Paris, Le Robert, 1956. Therond, Maurice, Du tac au tac, Paris, Didier, 1956. Werny, Paul/Snyckers, Alexandre, Dictionnaire des locutions franfais-allemand, Paris, Larousse, 1976. Wiznitzer, Manuel, Etes-vous ά la page?, München, Hueber, 1973.
7.2.
Sekundärliteratur
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94
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
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300. Französisch: Lexikologie und Semantik
1.1. Die Lexikologie kann im weitesten Sinne (cf. auch Ricken 1983, 6) als „Wissenschaft vom Lexikon einer Sprache" definiert werden. Sie befaßt sich dabei sowohl mit der Inhalts- als auch mit der Ausdrucksseite lexikalischer Einheiten. Die Untersuchung der Inhaltsseite kann man der (lexikalischen) Semantik, die Diskussion der Ausdrucksseite der (lexikalischen) Morphologie zuweisen (Schifko 1977, 50-51).
Lexicologie et sämantique 1. Themenbereich und Definitionen 2. Historische Schichtung 3. Entlehnung 4. Wortbildung 5. Translationen 6. Semantik 7. Konnotation 8. Auswahlbibliographie
Johannes Thiele, Greifswald
1. Themenbereich und Definitionen
Die Lexikologie darf nicht mit der Lexikographie verwechselt werden (so ζ. B. Hilty 1982), die sich als Theorie und Praxis des Erstellens von Lexika, Wörterbüchern, Glossaren etc. definieren läßt (Berruto 1976, 10/11); gleichwohl überlappen auch diese beiden Bereiche.
Die im Titel dieses Beitrags genannten Bereiche linguistischer Forschung haben schon auf den ersten Blick miteinander zu tun, gleichwohl sind sie keineswegs identisch: sie überlappen, wobei sich bei aller Eigenständigkeit eine relativ große Schnittmenge ergibt.
1.1.1. Ich habe bisher den Ausdruck Wort geflissentlich vermieden und immer von „lexikalischen Einheiten" o. ä. gesprochen, und dies aus gutem Grunde: die Definition des Wortes ist ein
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
bis heute ungelöstes Problem der Linguistik. (Zur Diskussion um den Wortbegriff cf. Rosetti 1947, Kramsky 1969, Schmid 1970; cf. auch Schifko 1977, 74ss.). Ich verwende deshalb im folgenden für die lexikalische Einheit den Ausdruck Lexie, die ich mit Pottier als «unite de comportement syntaxique» definiere (Pottier 1964a, 1.3; 1964b, 119; 1967, 17; cf. auch Pottier 1974, 326: «unite fonctionnelle, memorisee en competence»). Die Lexien, ζ. B. chaise, porteur, noircir, porte-plume, pare-brise, machine ä laver, voiture de sport usw., sind - entgegen der gängigen Auffassung (z.B. Berruto 1976, 56; Schifko 1977, 44; usw.) - nicht Einheiten der langue (System), sondern der Norm; ich folge in diesem Punkt Coseriu (1973a, 41; 1978, 232), der die Wörterbücher als „Register, bisweilen verspätete Register der Norm" bezeichnet. 1.1.2. Lexien haben nur im Ausnahmefall monomonematischen Charakter (z. B. cour, vert, gaz etc.); in der Regel schließen sie mehrere Moneme ein, und zwar handelt es sich jeweils um mindestens ein Lexem (lexikalisches Monem) und ein Morphem (grammatikalisches Monem), ζ. B. blanch-eur, parl-er, vend-eur usw. An einer Lexie können auch mehrere Lexeme beteiligt sein, ζ. B. ίέΐέ-spectateur, coup de foudre, grand magasin, cigarette-filtre, etc. Lexeme sind dadurch gekennzeichnet, daß sie über eine (virtuelle) außersprachliche Referenz verfügen (cf. Kleiber 1981, 15ss.), z.B. vend- in vendre, vendeur, vente etc.; die Referenz der Morpheme dagegen ist innersprachlicher Natur: sie verweisen auf das sprachliche Organisationsmuster bzw. Einheiten desselben, ζ. B. -ment in lentement, -eur in porteur, -ure in coupure usw. 1.1.3. Vor diesem Hintergrund stellen sich die Aufgaben der Lexikologie folgendermaßen dar: sie befaßt sich mit dem Lexikon einer Sprache bzw. mit dessen Einheiten (Lexien) unter allen relevanten Aspekten. Aus der Sicht des Lexikons als Ganzem sind dies insbesondere: die Schichtung des Lexikons nach Alter und Herkunft (obwohl diachronischer Natur, sind diese Aspekte für die synchronische Charakterisierung des Lexikons [v. a. in kontrastiver Hinsicht] von großer Relevanz); die interne Organisation des Lexikons in „Wortklassen" und „Wortfelder"; Subsysteme bzw. Dialekte und Register; Fachsprachen (besser: Fachterminologien). Auf der Ebene der Lexien geht es um ihre inhaltliche und ausdrucksseitige Analyse (—* Semantik; Morphologie) sowie um die Beschreibung der Abhängigkeitsrelationen von verwandten Lexien untereinander (-» „Wortbildungslehre"/Lexematik). 1.2. Die Semantik wird von Berruto (1976, 3) als der Teil der Linguistik definiert, der sich mit der Ebene des Signifikats befaßt. In dieser allgemei-
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nen Form ist diese Definition unanfechtbar. Gleichwohl darf nicht versäumt werden zu unterstreichen, daß sich die Semantik mit dem Inhalt sprachlicher Z e i c h e n jeden Ranges befaßt: also nicht nur mit demjenigen von Lexemen, Morphemen und Lexien, sondern auch mit demjenigen von Syntagmen, Propositionen bzw. Sätzen und Texten. Dadurch wird bereits deutlich, daß die Semantik den Bereich der Lexikologie in der Hierarchie der Einheiten sowohl nach unten als auch nach oben überschreitet: die gemeinsame Schnittmenge umfaßt nur die Lexeme und Lexien. (Cf. zu diesen Problemen ζ. B. Schifko 1977, 31ss., und 1975, 22; Geckeier 1973, 1; Stati 1975,60ss.). 1.2.1. Die semantische Analyse kann sich dabei auf den verschiedensten Abstraktionsebenen situieren. Die für uns im folgenden relevanten Ebenen sind: - die langue (das System), die ein Gefüge von distinktiven, auf Oppositionsstrukturen beruhenden funktionellen Einheiten darstellt; - die Norm, die nach Coseriu (1978, 282) all das umfaßt, „was in der ,Technik der Rede' nicht unbedingt funktionell (distinktiv), wohl aber traditionell (sozial) fixiert, was allgemeiner Gebrauch der Sprachgemeinschaft ist"; - die Σ-parole, die die individuellen Vorkommen aufgrund einer Typusbestimmung im Rahmen eines Korpus quantitativ integriert (Heger 1976,26ss.); - die parole, die die konkrete Realisierung von langueund Normeinheiten in einem Kommunikationsakt hic et nunc darstellt; dabei kann die parole sowohl per se, d. h. auf rein sprachlicher Ebene, als auch unter Berücksichtigung ihrer situativen Einbettung (parole en situation·, Pragmatik) untersucht werden (cf. unten 6.4.).
1.2.2. Die isolierte Untersuchung sprachlicher Einheiten ist nur bedingt aussagekräftig. Um den semantischen Gehalt sprachlicher Einheiten - und insbesondere der Lexien - beschreiben zu können, ist es immer nötig, diese Einheiten vor dem Hintergrund des Gesamtsystems zu betrachten, haben sie doch im Sinne Saussures (1931, 155ss.) Wertcharakter. Die Eingebundenheit der einzelnen Einheiten in ihr näheres und weiteres Umfeld erklärt auch, warum Fragestellungen, die zwei und mehr Einheiten betreffen, im Rahmen der Lexiesemantik eine zentrale Rolle spielen: Synonymie; Homonymie und Polysemie; Antonymie (in ihren verschiedenen Ausgestaltungen). 1.3. Aus dem bisher Gesagten läßt sich bereits erkennen, daß die semantische Analyse es mit außerordentlich komplexen Gegebenheiten zu tun hat. Die Problematik ist damit aber noch keineswegs hinreichend beschrieben. Sie wird vielmehr noch dadurch verschärft, daß historische Sprachen keineswegs homogen sind: sie zerfallen vielmehr in eine Vielzahl von funktionellen Sprachen (zu denen dann - für die Lexikologie besonders
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
wichtig - auch noch die verschiedenen Fachterminologien kommen). Historische Sprachen sind somit in einem hohen Maße heterogen. 1.3.1. Ein Versuch, dieser Heterogenität Rechnung zu tragen, ist Coserius „Architektur der Sprache" (Coseriu 1973a, 32ss.; 1973b, 38ss.). Im Anschluß an Flydal (1952) unterscheidet er zwischen diatopischen (geographischen), diastratischen (sozio-kulturellen) und diaphasischen (stilistischen) Varietäten. Diatopische Unterschiede sind solche zwischen der Standardsprache und den verschiedenen Dialekten und Regionalsprachen innerhalb des Französischen, ζ. B. frz. soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix und westschweiz. septante, huitante, nonante oder frz. petit dejeuner, dejeuner, diner gegenüber westschweiz. dejeuner, diner, souper, usw. Diastratische Unterschiede sind nach Coseriu solche zwischen Hochsprache, gehobener Umgangssprache, Volkssprache usw.; hierher gehören Paare wie parierjcauser (ä qq.), ami, camaradejcopain, voiture, autojbagnole. In den Bereich der diaphasischen Unterschiede gehören schließlich Kategorien wie Standardsprache, feierliche Sprache, familiäre Sprache, poetische Sprache, Prosasprache usw., repräsentiert durch Paare wie livrefbouquin, bouche/gueule, mourir/crever etc. (cf. unten). Die Kategorisierung Coserius ist allerdings nicht problemlos. Oft muß man sich ernsthaft fragen, ob die von ihm angesetzten Subkategorien nicht einem anderen Bereich zuzuweisen sind. Wieso soll ζ. B. die gehobene Umgangssprache ein diastratisches, die gebräuchliche Umgangssprache dagegen ein diaphasisches Phänomen sein? Und warum wird Sprache der Männer/Frauen den Stilbereichen, nicht aber den sozial bedingten Gruppensprachen zugeordnet? Darüber hinaus stellt auch Coseriu selbst fest, daß die drei Bereiche keineswegs sauber voneinander getrennt sind und daß diatopische leicht in diastratische, diastratische leicht in diaphasische Unterschiede umschlagen können.
1.3.2. Operabler scheint mir der Versuch von Halliday, das Phänomen der sprachlichen Heterogenität in den Griff zu bekommen (Halliday/ Mclntosh/Strevens 1964, 87ss.; 1978, 31ss.). Halliday unterscheidet primär einmal zwischen Dialekten und Registern. Die Dialekte sind in bezug auf die sie sprechenden Gruppen definiert, und zwar unabhängig davon, ob diese Gruppen geographisch ( > Dialekte im engeren Sinne) oder sozio-kulturell ( > Soziolekte) ausgegrenzt sind. Die Register dagegen werden aufgrund der Kommunikationskonstellationen beschrieben, und zwar mit Hilfe der drei folgenden Parameter: Feld (Thema im Rahmen einer Kommunikationssituation, ζ. B. Politik, Mathematik, Literatur ...; Einkaufen, Tanzunterricht, Wetter...); Modus (Kommunikationsmedium: mündlich /vs./
schriftlich; innerhalb dieser Bereiche kann weiter nach Textsorten ausdifferenziert werden wie Nachrichten, Reportage, Kommentar...; Poesie, Prosa, Essay ...); Tenor (Stil) (Relation zwischen den Kommunikationspartnern; hierher gehören Kategorien wie formal, kolloquial, familiär usw.).
Auch bei Halliday sind Überlappungen zwischen Dialekten und Registern nicht ausgeschlossen, und auch zwischen den Bereichen Feld/Modus/Tenor gibt es Berührungspunkte; da die angelegten Kriterien aber komplementärer Natur sind, bleiben solche Effekte für die Beschreibung unschädlich, ja können u. U. für den einen oder anderen Typ geradezu charakteristisch sein.
2. Historische Schichtung Für die Schichtung des heutigen französischen Wortschatzes ist die sogenannte Strattheorie von zentraler Bedeutung (cf. auch Vidos 1968, 232ss.; Wartburg 1962, 14ss.). Das Französische beruht in seinen wesentlichen Elementen auf dem von den römischen Eroberern nach Gallien gebrachten Latein. Bei der Eroberung Galliens betraten die Römer aber kein Niemandsland; sie besiegten vielmehr die (keltischen) Gallier, die ihrerseits ältere Völker wie Iberer und Ligurer besiegt hatten. Das Latein wurde bald zur dominierenden Sprache in Gallien, blieb aber von den früher hier gesprochenen Sprachen nicht unbeeinflußt. Andererseits wurden die Römer in Gallien während der Völkerwanderungszeit von den Germanen (insbesondere den Franken) besiegt; diese brachten ihre eigene Sprache mit, die sich aber gegenüber dem Latein nicht durchsetzen konnte: die Franken wurden sprachlich assimiliert - allerdings nicht ohne vorher das dominierende Latein in wichtigen Punkten beeinflußt zu haben. Diese Gegebenheiten lassen sich mit den Begriffen Strat, Substrat und Superstrat befriedigend beschreiben. Für das Französische hat das (Sprech-)Latein als Strat zu gelten; als Substrate fungieren das Ligurische, das Iberische, das Gallische und u.U. das Griechische, als Superstrat das Fränkische und das Normannische. Daneben gibt es noch eine weitere Konstellation, nämlich die, daß sowohl Sieger als auch Besiegte ihre eigene Sprache beibehalten und sich diese Idiome gegenseitig beeinflussen. Eine vergleichbare Situation kann sich auch unabhängig von kriegerischen Auseinandersetzungen im Rahmen von sozio-kulturellen Kontakten ergeben. Wir nennen in diesem Fall die beeinflußte Sprache (wie oben) Strat, die beeinflussende Sprache Adstrat. Als Adstrate bezüglich des
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
Französischen können (vom Mittelalter bis heute) gelten: das klassische Latein und Griechisch, das Arabische, Okzitanisch, Niederländisch, Deutsch, Italienisch, Spanisch, Englisch, Russisch sowie einige Sprachen des ehemaligen frz. Kolonialreichs. Auf Umfang, Bedeutung, spezifische Einflußbereiche, Geltungsdauer usw. der verschiedenen Sub-, Super- und Adstrate soll hier nicht näher eingegangen werden; ich verweise hierfür vielmehr auf den Artikel —» 322b.
3. Entlehnung Der ganze Bereich der Adstrate ist die bevorzugte Domäne des Phänomens der sprachlichen Entlehnung, zumindest was das Frz. betrifft. Allerdings darf nicht übersehen werden, daß auch Substrat- und Superstratwörter zu einem früheren Zeitpunkt Entlehnungen darstellten; sie haben aber in derart hohem Maße an der (einzelsprachlichen) historischen Laut- und Bedeutungsentwicklung partizipiert, daß sie von den Erbwörtern in der Regel nicht mehr zu unterscheiden sind. 3.1. Ebenso wie die Sub- und Superstratwörter den lautlichen Gegebenheiten der aufnehmenden Sprache angepaßt wurden und dann die weitere Entwicklung undifferenziert mitmachten, so werden auch die Lehnwörter der jüngeren Vergangenheit einem Integrations- bzw. Adaptationsprozeß unterworfen, der von Fall zu Fall verschieden weit geht und auf den unterschiedlichsten Ebenen operieren kann: Graphematik, Phonematik, phonematisch-graphematische Relation, Morphologie. Ziel dieser Anpassung ist es letztlich, den Lehnwörtern ihr fremdes Gepräge zu nehmen und sie so weit zu „verkleiden", daß sie keine Fremdheit mehr konnotieren (Braselmann 1981); es versteht sich von selbst, daß überall dort, wo eine solche Konnotation (aus welchen Gründen auch immer, ζ. B. Snobismus) angestrebt ist, die Integration blockiert wird. 3.1.1. Wörter wie whisky, pudding, guerilla, bolero usw. verraten ihre fremde Herkunft schon aufgrund ihres im Rahmen des Frz. ungewöhnlichen orthographischen Gepräges. Dabei hat bei guerilla und bolero durch die Einführung des Akuts zumindest eine ansatzweise graphematische Integration stattgefunden, und Gleiches gilt auch für opera, merinos, usw. Bedeutend weiter geht diese Anpassung in den folgenden Fällen: In loustic < (Bruder) lustig wurde das ungewöhnliche Graphem u für /u/ durch das geläufige ou ersetzt; ebenso wurde im Frz. ungewöhnliches -g gegen „normales" (wenn auch nicht häufiges) -c ausgetauscht (das überdies auch dem Lautstand [Auslautverhärtung] besser ent-
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spricht). In gangue < (Erz-)gang wurde die typisch frz. Orthographie für [-g] gewählt (cf. langue); dazu kommt hier noch eine phonematische Anpassung vom Typus /-an Kons / > /ä Kons /. In kepi < Käppi/Chäppi wurden unübliches pp durch p, ä durch e (zusätzlich Phonemwechsel /ae/ > /e/) ersetzt, während im Frz. vorkommendes, aber regelmäßig Fremdheit konnotierendes k erhalten blieb. In choucroute < surkrut/surchrut wurde (wie in loustic) das Graphem ou für /u/ zweimal eingeführt und überdies die Standardschreibung -te für [-t] übernommen. Eine weitere Anpassung an die normale frz. Orthographie stellt kr > er (für /kR/) dar, während die Modifikation des Anlautkonsonanten (/s/ > /J/j „volksetymologischer" Natur (Remotivation) ist (surkrut * chou 'Kohl'/croüte); usw. (cf. auch Braselmann 1981,241ss.). 3.1.2. Wir haben im vorhergehenden Abschnitt gesehen, daß graphematische Adaptationen oft mit phonematischen einhergehen. Dies ist ganz besonders dann häufig, wenn die (fremde) Ausgangslexie im Frz. unbekannte Phoneme oder Phonemkombinationen enthält. So wird ζ. B. in tunnel, rugby usw. das im Frz. unbekannte Phonem /Λ/ durch /y/ ersetzt, das überdies die Normalentsprechung für das frz. Graphem u darstellt (/tynel/, /Rygbi/); gleichzeitig bleiben aber ungebräuchliches -el (/εΐ/) und -y (/i/) ebenso wie der Konsonantennexus gb erhalten. In rumpsteak > rumsteak > rumsteck > romsteck hat man für u vor Nasal ein anderes Verfahren gewählt: entsprechend der bei Latinismen auf -um (ζ. B. consortium, aluminium usw.) üblichen Aussprache /-am/ wurde /Λ/ durch /a/ ersetzt und überdies die ungebräuchliche Konsonantenfolge mpst zu mst reduziert; ebenso trat an die Stelle des engl. Diphthongen /ej/ (eä) der Monophthong /ε/. Die weiteren Modifikationen sind dann rein graphematischer Natur: ea > e, -k > -ck (!; cf. auch bifteck), und in einem letzten Schritt u > o. - Elimination von im Frz. nicht (mehr) üblichen Diphthongen haben wir auch in tramway (/tRamwF./), trolley (/tRole/) usw. Ähnliches gilt auch für outsider, lock-out etc., wo /αω/ dem Graphem ou normalerweise entsprechendem /u/ Platz machen mußte (/utsideR/, /bkut/). - Ähnlich wurde in water-closet (/wattRklozEt/) die Lautung an die den Graphemen α und ο normalerweise entsprechenden Phoneme angepaßt, und in terminus (und allen Latinismen auf -us) trug man der üblichen Korrespondenz u - jyj Rechnung (/teRminys/); usw. (cf. auch Braselmann 1981,262ss.). Diese Beispiele haben deutlich gemacht, daß die Integration in zahlreichen Fallen nur partieller Natur ist und - oft abhängig von der niedrigeren oder höheren Frequenz der Einheiten auf ganz unterschiedlichen Ebenen Halt ge-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
macht hat. In der Regel kann jedoch immer ein gewisses Integrationsstreben vorausgesetzt werden. Eine Ausnahme macht in dieser Hinsicht nur die engl. Endung -irtg (/-ig/), die sich nach langem Schwanken dem Integrationsdruck entzogen und dem Frz. sogar ein neues Phonem (/η/) vermittelt hat (cf. shampooing, dancing, doping, etc.; cf. Söll 1968; Braselmann 1981,268ss.). 3.1.3. Wir haben bis jetzt versucht, die phonematische und die graphematische Integration getrennt zu behandeln, was aber oft nur sehr schwer zu realisieren ist; dies beruht darauf, daß jede Sprache durch spezifische Entsprechungen zwischen graphematischem und phonematischem Bereich gekennzeichnet ist. Von den Normalentsprechungen abweichende grapho-phonematische Relationen konnotieren als solche Fremdheit, und dies selbst wenn die graphematischen und die phonomatischen Einheiten für sich genommen nichts Auffälliges an sich haben, z.B. teenager - /tined3ceR/: ee j\j, a - /e/, e - /oe/; brain drain - /bRendRen/: αίηΚο"ΙΦ - /en/; dub - /klceb/: u" paquebot (/pakbo/), wo ungewöhnliche Konsonantengruppierungen entweder durch Elimination eines Konsonanten (cf. auch rumsteak etc.) oder durch Einschieben eines /a/ aufgelöst werden. Im vokalischen Bereich haben wir Adaptationen vom Typus an (/an/) > an (/ä/), oa (/ou/) > ο (/ο/), usw., und hierher gehört letztlich auch die Anpassung beefsteak (/bi:fstejk/) > bifteck (/biftek/). Besonders weitgehend sind Anpassungsprozesse dieser Art bei älteren Entlehnungen, wo dann z.T. auch noch historische Lautentwicklungen „nachgestellt" werden: semola > semoule, sottana > soutane, Pochwerk > bocard, Pochhammer > bocambre, usw. (Cf. zu diesen Problemen auch Ricken 1983, 85-86; Braselmann 1981,320ss.) 3.1.4. Adaptationserscheinungen finden sich auch im morphologischen Bereich - aber auch hier wieder nur partiell und unsystematisch. Wahrend bei guerilla, tombola·, bolero, adagio, fortissimo; consortium, terminus', toreador, confetti, merinos; usw. der ursprüngliche Wortausgang und damit ein Fremdheit konnotierendes Element erhalten bleibt, finden sich andererseits die verschiedenartigsten Anpassungsphänomene. Das einfachste von ihnen ist sicher der Ersatz eines auslautenden (fem.) -a (sp., it.) durch das entsprechende frz. -e (hl): sieste, platine, autostrade, usw.; entsprechendes findet sich bei Maskulina auf -α, ζ. Β.fasciste. Bei fremden Maskulina auf -o (sp., it.) fällt dieses meist wie bei regelgerechter frz. Lautentwicklung: appartamento > appartement, gitano > gitan, soldato > soldat, usw., während es bei quadro > cadre, contrast ο > contraste, fascismo > fascisme im Sinne eines Stützvokals nach schwerer Konsonanz als -e (Jsj) erhalten bleibt. - Ähnliche, meist etymologisch begründbare Äquivalenzerscheinungen finden
sich über den Bereich des absoluten Auslauts (und damit der Genusmarkierung) hinaus: in ferroviario > ferroviaire tritt das frz. -ARIUM entsprechende -aire für -ario ein; in porcellana > porcelaine tritt das lautgerecht entwickelte -aine für -ana ein, während man sich bei cortigiano > courtisan mit einer Elimination von -o (neben anderen nicht-morphologischen Anpassungen) begnügt (ähnliche morphologische Inkonsistenzen finden sich auch bei Anglizismen, cf. z.B. das Paar anglican[e]/puritainfej). Während bei okz. trobador > troubadour die Adaptation nur grapho-phonematischer Natur (o > ou /u/) ist, haben wir bei it. prosatore > prosateur eine morphologische Äquivalenz; usw. Solche morphologischen Äquivalenzen drängen sich natürlich bei eng verwandten Sprachen wie Frz./It./Sp. auf, aber sie finden sich auch im Falle des Engl, aufgrund seines hohen Anteils an - rom. (frz.) Elementen, cf. ζ. Β. majority/minority - majoritijminorite. Im Falle von boxeur (< boxer), dribbleur (< dribbler), footballeur (< footballer) usw. ist engl, -er durch funktionsäquivalentes (und überdies lautähnliches) frz. -eur ersetzt worden. Erstaunlich ist hier, daß sich in zahlreichen Fällen eine lautliche Anpassung an die morphologischen Gegebenheiten des Frz. vollzogen hat, die Orthographie aber konstant geblieben ist: leader - /lidceR/. In vielen Fällen dieser Art ist der Konkurrenzkampf zwischen (morphologisch) integrierter und nicht-integrierter Form noch nicht entschieden: outsider, manager usw. kommen sowohl mit /-ER/ als auch mit /-ceR/ vor. 3.2. Im Bereich der Lehnwörter unterscheidet man normalerweise zwischen Bedürfnis- und Luxuslehnwörtern: Bedürfnislehnwörter wären solche, die einen Begriff abdecken, für den es in der aufnehmenden Sprache vorher noch keinen adäquaten und hinreichend spezifischen Ausdruck gab: ζ. B. sonnet, sieste, aubergine, golf, whisky, blue-jean, soviel, kolkhose usw. Liegt dagegen bereits eine (zumindest im Moment der Entlehnung) funktionsidentische oder funktionsverwandte Lexie vor, spricht man von einem Luxuslehnwort: certitude (seürtance), confidence (confiance), persister (demourer), velocite (hastivete), palace (palais), smoking-room (fumoir), pattern (patron), speech (allocution), etc. Allerdings hat die neuere Synonymieforschung gezeigt, daß es vollständige Synonymie nie gibt: entweder sind die in Konkurrenz stehenden Lexien (um die Terminologie Bühlers zu verwenden) im Darstellungsbereich nur teilidentisch, oder sie unterscheiden sich in symptom- und/ oder appellfunktionaler Hinsicht. Selbst sogenannte „Luxuslehnwörter" sind deshalb nie reiner Luxus und erbringen eine je spezifische Leistung (und sei es nur, um eine snobistische Haltung, ein gewisses Prestigedenken usw. zum Ausdruck zu bringen). Die Unterscheidung zwischen Bedürfnis- und Luxuslehnwörtern ist somit außerordentlich prekärer Natur und beruht letztlich auf einer (kaum zu rechtfertigenden) Verabsolutierung des darstellungsfunktionalen (denotativen) Aspekts (cf. auch Höfler 1969/1970,60).
300. Französisch: Lexikologie und Semantik 3.3. Bis jetzt haben wir immer nur von Lehnwörtern im engeren Sinne gesprochen; daneben gibt es auch den Bereich der sog. Lehnprägungen („inneres Lehngut"), die auf die eine oder andere Weise fremde Lexien mit eigenem sprachlichen Material wiederzugeben versuchen. Entscheidend ist dabei, daß eine enge Beziehung zwischen aufnehmender und gebender Sprache auf der signifiant- und/oder der signifie-Ebene besteht (Höfler 1981). Innerhalb der Lehnprägungen unterscheidet man zwischen Lehnübersetzung, Lehnübertragung und Lehnbedeutung. Höfler (1971, 66) systematisiert diese Kategorien folgendermaßen: Lehnprägung Lehnbildung Lehnübersetzung^
Lehnbedeutung
^Lehniibertragung
3.3.1. Die Lehnübersetzung ist eine „Glied-fürGlied-Nachbildung eines fremden Vorbilds", wobei danach differenziert werden kann, ob das Sequenzmuster der aufnehmenden oder der gebenden Sprache dominiert und ob eine Affinität auf der signifiant-Ebene existiert oder nicht: - Sequenzmuster der aufnehmenden Sprache / ohne signifiant-Aifinität: sky-scraper > gratte-ciel, Erdnuß > noix de terre\ - Sequenzmuster der gebenden Sprache / ohne signifiant-Affinität: Erdnuß > terre-noix, free trade > libre echange; - Sequenzmuster der aufnehmenden Sprache / mit signifiant-Aii\mtä-t: Banknote > note de banque, birth control > contrdle de naissance, pjateletnijplan > plan quinquennal; - Sequenzmuster der gebenden Sprache / mit signifiant-Affinität: Quartiermeister > quartier maitre, paper money > papier-monnaie, self service > libre service, surprise party > surprise partie. 3.3.2. Die Lehnübertragung ist eine „Teilübertragung eines fremden Vorbilds": nur ein Teil wird übersetzt, der andere dagegen frei und mehr oder weniger sinngemäß ergänzt. Das Standardbeispiel für diese Kategorie ist dt. Wolkenkratzer < engl, sky-scraper. Frz. Beispiele für diese Kategorie wären franc-jeu < fair-play, reporteur d'images < reporter-cameraman, gros-porteur < jumbo-jet, die sich aber alle gegen die mit ihnen direkt konkurrierenden Anglizismen nur schwer behaupten können. Anders verhält es sich mit planche ä voile < surf-board, das sich durchgesetzt hat, u. a. m. 3.3.3. Eine Lehnbedeutung liegt vor, wenn eine bereits existierende Lexie eine neue Bedeutung einer (meist verwandten) Lexie aus einer fremden Sprache übernimmt. Typische Beispiele, rea-
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liser ursprünglich im Frz. nur 'verwirklichen', seit dem Ende des 19. Jh. zusätzlich noch die Bedeutung 'wahrnehmen, erkennen' nach engl. realize', approche, ursprünglich nur 'Annäherung', dann nach engl, approach auch 'Art und Weise, ein Problem anzugehen'; investir, ursprünglich 'mit Befugnissen ausstatten, in ein Amt einführen' und 'mit Truppen umzingeln, angreifen', dann nach engl, (to) invest 'Kapital anlegen, investieren'; usw.
4. Wortbildung
(Lexematik)
Ausbau und Bereicherung des Lexikons einer Sprache erfolgen nun keineswegs nur über Entlehnungen: die Sprachen verfügen auch über spezifische Muster, um neue Lexien zu bilden, ζ. B. porter > porteur, faire > refaire, cigarette/ filtre > cigarette-filtre, usw. Man spricht in diesem Fall von „Wortbildung" oder besser Lexematik. Man kann die Lexematik definieren als Disziplin, die sich mit der Verbindung von Lexemen, Morphemen und Lexien nach bestimmten Mustern zu (neuen) Lexien befaßt. Der Begriff des Musters (oder Programms) ist in dieser Hinsicht besonders wichtig, denn das Ergebnis eines lexematischen Verfahrens ist in der Regel nicht additiver Natur: zwischen den Bildungselementen bestehen vielmehr - z.T. äußerst komplizierte - Abhängigkeits- und Hierarchierelationen, die sich über Paraphrasen explizieren lassen. So ist ζ. B. eine cigarette-filtre nicht einfach die Summe von cigarette + filtre, sondern eine cigarette munie d'un filtre; porteur kann paraphrasiert werden als χ (homme, objet etc.) qui porte [qc.]\ ein avant-poste ist ein poste qui se trouve 'avant' fdevant] x, während ein avant-bras mit la partie (x) 'avant' [antirieurej du bras umschrieben werden kann; usw. (cf. auch Wunderli 1979). M a n hat in diesem Sinne auch von einer „wortinternen Syntax" gesprochen (Saussure). Von besonderer Wichtigkeit ist im Bereich der Wortbildung die Unterscheidung von Synchronic und Diachronie, die ζ. B. von Meyer-Lübke 1921 vernachlässigt wird. Zwar ist panier historisch auf PANEM ( > pain) und -ARIUM zurückzuführen, hat aber im Laufe der Zeit sowohl inhaltlich als auch formal die Beziehung zu seinen ursprünglichen Konstituenten verloren; es ist deshalb (im Gegensatz etwa zu guepe - guepier) aus synchronischer Sicht nicht mehr analysierbar. Ahnliches gilt für message (hist, MISSUM Χ -ATICUM), courage (COR Χ -ATICUM) USW. - Innerhalb der analysierbaren Bildungen ist zwischen „vitalen" und produktiven zu unterscheiden (Höfler 1972, 99). So sind ζ. B. deadjektivische Substantivableitungen auf -ise wie bete - betise,
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
franc - franchise oder Diminutivbildungen auf -eauj-elle wie jambon - jambonneau, tour - tourelle usw. zwar noch analysierbar (d. h. „vital"), aber nicht mehr produktiv, d. h. die Bildung von neuen, noch nicht vom Lexikon (der Norm) sanktionierten Einheiten ist so gut wie ausgeschlossen. Anders verhält es sich mit Suffixen wie -isme und -iste, mit Präfixen wie archi-, super-, hyper- usw., die laufend für Neubildungen sorgen und deshalb als produktiv gelten können. Selbst produktive Muster des Frz. sind jedoch in der Regel nicht vollkommen frei anwendbar: sie unterliegen zahlreichen, oft sehr schwer oder kaum kontrollierbaren Restriktionen, wodurch sich die frz. Gegebenheiten deutlich von denen im It. und Sp. unterscheiden. Zu Recht fordert deshalb Thiele (1985, 23) eine Aufarbeitung dieser bis heute in der frz. Lexematik kaum berücksichtigten Problematik. Für Einzelheiten zur Wortbildung/Lexematik 297. 5. Translationen Das Gesamtspektrum der Lexematik ist im Modernfranzösischen außerordentlich lückenhaft und aufgrund der Unproduktivität vieler Muster weit davon entfernt, alle Bedürfnisse abdecken zu können. In dieser Situation bietet sich der Rückgriff auf syntagmatische Konstruktionen an, doch stößt man auch hier sehr schnell an Grenzen, weil oft die von den morphosyntaktischen Regeln geforderten Komplementäreinheiten (z.B. Subst.-Adj., Verb-Adv. usw.) fehlen. Aus dieser Sackgasse kann in vielen Fällen das Verfahren der Translation heraushelfen. Der Translationsbegriff stammt von Tesniere (1953, 1959); definiert wird die Translation folgendermaßen: «... la translation consiste ... ä transferer un mot plein d'une categorie grammaticale dans une autre categorie grammaticale ...» (Tesniere 1959, 364). In der Folge unterscheidet Tesniere zwischen Translationen 1. und 2. Grades, wobei der Umsetzungsmechanismus im ersten Fall über Lexien, im zweiten über Sätzen bzw. Propositionen operiert: sport > (voiture) de sport; je viens > (Pierre sait) que je viens; usw. Aus der Sicht der lexikalischen Suppletion interessieren uns hier v. a. die Translationen 1. Grades. Bei Tesniere werden nun analytische und synthetische Verfahren zum Wortklassenwechsel praktisch undifferenziert nebeneinandergestellt: genie > genial steht neben genie > de genie. Dies scheint mir außerordentlich problematisch: die (synthetischen) lexematischen Verfahren unterliegen bezüglich ihrer Anwendung ζ. T. außerordentlich starken Restriktionen; Translationen dagegen sind - entsprechend den syntaktischen Rahmenbedingungen - frei anwendbar. Dann ist in Rechnung zu stellen, daß Wortbildungen in
der Regel im Lexikon ( > Norm) abgespeichert werden und dort dem Sprecher als direkt abrufbare Einheiten für seine kommunikativen Bedürfnisse zur Verfügung stehen. Gerade dies ist bei Translationen normalerweise nicht der Fall: wir haben es mit einem arf-Aoc-Verfahren zum Wortklassenwechsel zu tun, das von Fall zu Fall wieder neu angewendet werden muß (cf. auch Tesniere 1959, 365s.). Dies schließt allerdings nicht aus, daß es - wie bei den phraseologischen Syntagmen - vereinzelt zur globalen Lexikalisierung solcher Sequenzen kommt (cf. unten). Und schließlich ist darauf hinzuweisen, daß die von den lexematischen Verfahren abgedeckten Strukturen der wortinternen Syntax viel komplexerer Natur sind als die der (analytischen) Translation, die sich auf das engste an die freie Syntax anlehnen. All dies scheint uns eine strenge Trennung von Lexematik und Translation zu erfordern. Wir betrachten in der Folge nur die analytischen Verfahren zum Wortklassenwechsel als zur Translation gehörig. Es handelt sich bei diesen Prozeduren um in der langue gegebene Regeln, die normalerweise bei kommunikativem Bedarf ad hoc angewendet werden und es erlauben, Divergenzen zwischen Wortklassenzugehörigkeit und morphosyntaktischen Dependenzsolidaritäten aufzufangen. 5.1. Der Ansatz von Tesniere erfordert auch in anderer Hinsicht noch zahlreiche Korrekturen. Zu den Translativen (Translationsoperatoren) 1. Grades zählt er neben den Präpositionen auch den Artikel, Subjektpronomina und die Konjugation (z.B. einfache/zusammengesetzte Tempora) (Tesniere 1959, 396ss., 411). Da diese Elemente jedoch unabhängig von jeder Translation in bestimmten syntaktischen Konstellationen das Subst. bzw. das Verb charakterisieren, scheint es wenig sinnvoll, sie als Translative zu betrachten: ihr Auftreten ist vielmehr eine Folge der Tatsache, daß ein bestimmtes Element als Subst. oder Verb zu gelten hat, gleichgültig, ob ihm diese Funktion primär oder erst sekundär zukommt. Man kann ihnen somit höchstens den Charakter von Indices zusprechen. 5.2. Ein besonderes Problem stellen noch der Infinitiv und die Partizipien dar, mit denen sich auch die traditionelle Grammatik immer schwer getan hat. Aufgrund ihrer substantivischen bzw. adjektivischen Verwendungen betrachtet Tesniere diese Formen als Translate (1959, 379s., 409, 417ss., 451ss.). Nur: was ist denn mit den verbalen Nutzungen dieser Formen, sei es in Verbindung mit einem Auxiliar, sei es in absoluten Konstruktionen? Fest steht, daß Infinitive sowohl verbal als auch substantivisch, Partizipien sowohl verbal als auch adjektivisch (und substantivisch) verwendet werden können, und zwar ohne daß bei den nicht-verbalen Verwendungen eine irgendwie markierte Translation stattfindet.
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
Im Rahmen einer strukturell-semantischen Analyse kann dies aber nur bedeuten, daß diese Formen bezüglich der Unterscheidung Verb /vs./ Nomen (Subst./Adj.) indifferent sind: sie verhalten sich wie Architerme (ζ. B. Archilexeme) und können die ihnen untergeordneten Kategorien gleichermaßen vertreten, d.h. in unserem Fall eben ohne Translation. Innerhalb des nominalen Bereichs scheint zwischen Subst. und Adj. eine partizipative Opposition mit dem Subst. als markiertem Oppositionsterm zu existieren: dies erklärt, warum Adjektive ohne weiteres als Substantive verwendbar sind, nicht aber Subst. als Adj., und warum Partizipien nicht nur als Adj., sondern auch als Subst., nicht aber Infinitive als Adj. fungieren können. Worin die Affinität des Infinitivs zum Subst., diejenige der Partizipien zum Adj. begründet ist, stellt ein noch offenes Problem dar. Vor diesem Hintergrund ist es nicht mehr nötig, den Artikel (weder beim Inf. noch bei Adj. und Part.) als Translativ einzustufen oder gar so etwas wie ein Nulltranslativ anzunehmen: angesichts der beschriebenen strukturellen Relationen sind diese Klassen per se „substantivfähig". 5.3. Nach diesen Überlegungen allgemeineren Charakters gilt es nun noch, die verschiedenen Translationstypen im einzelnen darzustellen. 5.3.1. Wichtigstes Translativ für die Translation Subst. > Adj. ist die Präposition de (cf. Tesniere 1959, 438ss.): un homme de caur, une faim de loup, un poete de genie usw. Anstelle von de kann auch ä auftreten, das in der Standardsprache aber zusätzlich eine „possessive" Nuance ('avec 'pour', etc.) einbringt: une femme ä barbe, une voiture ä bras, une brosse ä dents, etc. Als direkter Konkurrent von de findet sich ä nur in der Populärsprache: le chapeau ä (de) mon pere, scheint aber in diesem Fall im wesentlichen an Personenbezeichnungen und EN gebunden zu sein. - Obwohl selten, ist im Prinzip auch jede andere Präposition möglich, wenn es darum geht, eine spezifische Relation zu explizieren: vente par correspondance, coiffeur pour messieurs, vol sans escale, service apres vente, amour centre nature, usw. In all diesen Fallen leisten die Präpositionen nicht nur die Adjektiv-Translation, sondern erfüllen gleichzeitig auch noch die Funktion eines Präfixes (cf. amour centre nature - *amour antinaturel). Nach Tesniere gäbe es auch zahlreiche Fälle mit einem Nulltranslativ: un sifflement canaille, un livre cochon, un exemplaire type, une ferme-modele, un chapeau rose, une etoffe marron, usw. Bei genauerem Zusehen liegen hier aber in keinem Fall arf-Aoc-Umsetzungen vor: entweder haben wir es mit Komposita zu tun (exemplaire type, ferme-modele, etc.), oder aber die angeblichen Subst. (canaille, cochon, rose, marron, etc.) sind in den einschlägigen Wörterbüchern auch als Adj. verzeichnet.
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Wie diese Zusatzfunktion genetisch zu erklären ist, wäre im einzelnen zu untersuchen: es kommen hierfür sowohl appositionelle als auch elliptische Konstruktionen in Frage.
5.3.2. Eine analoge Leistung erbringen die Präpositionen auch im Rahmen der Translation Subst. > Adv.: il demeure ici / ä Paris, il viendra demain / ä Noel, il habite ici / chez sa mere, il passera ici / devant la caserne, il part demain / ä l'aube, il chante bien / ä merveille, usw. Nicht klar ist, nach welchen Kriterien die Artikelsetzung erfolgt; sieht man einmal von den Bildungen mit EN und dem Sonderfall en ab, so scheint sich Artikellosigkeit v. a. bei traditionellen, lexikalisierten Fügungen zu finden, ohne daß damit aber eine hinreichende Erklärung gegeben wäre. Wendungen wie ä la fois 'auf einmal', ä l'aveuglette, ä la legere, α Ια franpaise stellen auf jeden Fall Sondernutzungen des Artikels dar, die außerhalb des allgemeinen Problemfeldes liegen. 5.3.3. Als Verbalisierungstranslativ fungiert in erster Linie das Auxiliar etre, das sowohl über subst., adj. als auch (z.T.) adv. Basis operieren kann: etre midecin / charcutier / professeur / president usw.; etre malade / jeune / beau / idiot / insupportable; etre bien / mal / loin / tot / tard, usw. Neben etre kann eine entsprechende Leistung (zumindest in Teilbereichen) auch von Semiauxiliarien wie devenir, sembler, paraitre, demeurer, rester, etc. erbracht werden. 5.3.4. Substantivierungstranslationen, gleichgültig ob auf verbaler, adjektivischer oder adverbieller Basis, werden nach Tesniere über den Artikel le vorgenommen (Tesniere 1959, 414ss.; cf. auch Baum 1976, 117ss.). Warum bei den substantivisch gebrauchten Infinitiven, Partizipien und Adjektiven keine Translationen vorliegen und der Artikel nur Indexfunktion hat, haben wir bereits oben dargelegt. Bei den Typen le bien, le mal usw. haben wir es mit Lexikalisierungen zu tun, die heute nicht mehr als Translationen empfunden werden. Ähnliches gilt für Fälle wie le commerpant, le participant, l'etudiant usw.; historisch liegt allen diesen Fallen eine elliptische Konstruktion zugrunde. 5.3.5. Präpositionen spielen auch eine entscheidende Rolle bei der Translation Adv. > Adj. (cf. auch Tesniere 1959, 450s.); wiederum steht de im Vordergrund: la mode d'aujourd'hui / d'hier / de demain, un verre de trop; ebenso d'ici, de chez nous, de plus, de moins, usw. Dieses Verfahren ist aber auf Adverbien auf -ment nicht anwendbar, und auch im Bereich der nicht-suffixmarkierten Adverbien gibt es eindeutige Gebrauchsrestriktionen (ζ. B. *de tot, *de tard). Daneben wird bei bien (un homme bien), ζ. T. auch bei mal, oft ein Nulltranslativ angenommen; diese Verwendungsweisen gehen jedoch
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
schon auf das Afrz. zurück und können als lexikalisiert gelten. Ebenso wird auch debout (une place debout; vent debout usw.) in den Wörterbüchern als Adj. geführt und kann aus der Sicht der heutigen Synchronie nicht mehr als Translation gelten. - Problematisch sind einige Falle mit avant, arriere etc.: traction avant, roue avant, marche arriere usw. Thiele (1985, 135) nimmt hier eine Translation Adv. > Adj. an, was jedoch bezüglich des Ausgangspunktes sowohl formal als auch inhaltlich Schwierigkeiten bereitet; es liegt näher, in diesen Elementen verabsolutierte Präfixe zu sehen. 5.4. Ebenso wie die Phraseologismen können auch Translationen lexikalisiert werden. Sie gehen dann als solche ins Lexikon ein, sind global abrufbar und verlieren zusammen mit dem adAoc-Charakter auch gleichzeitig (aus synchronis i e r Sicht) ihren Translationscharakter, der nur noch im Rahmen einer historischen Erklärung relevant ist. Lexikalisierte Translationen im substantivischen Bereich (auf adjektivischer, adverbialer oder verbaler Basis) sind ζ. B. le bien, le mal, le bleu, le vert, le passe, le commerpant, l'etudiant, usw. Lexikalisierte Adjektivtranslationen sind z.B. d'avant-garde, depointe, usw., lexikalisierte Adverbialtranslationen ä pied, ä cheval, en voiture, en face; ä droite, ä gauche, ä cöte, usw. 6. Semantik Oft wird die Auffassung vertreten, das Lexikon sei, im Gegensatz zu anderen sprachlichen Teilsystemen wie z.B. Phonologie, Morphologie, schlecht oder überhaupt nicht strukturiert. In der jüngeren Vergangenheit hat sich allerdings die Auffassung verbreitet, daß es durchaus lexikalische Strukturen gibt, daß diese aber nur Teilbereiche betreffen und nicht durchgängig sind (Berruto 1976, 59, 114; Coseriu 1978, 197; Schifko 1977, 52-53; Wotjak 1971, 55; usw.). Auf jeden Fall sind noch große Anstrengungen nötig, um zu einem abschließenden Urteil kommen zu können. Um die lexikalischen Strukturen freilegen zu können, sind eine Reihe von Vorbedingungen zu erfüllen, deren Einhaltung oft erhebliche Probleme schafft: 1. Es muß streng zwischen synchronischen und diachronischen Gegebenheiten geschieden werden (cf. Coseriu 1978a, 215ss.; Schifko 1975, 23). Vor allem müssen lexikalisierte Elemente syntagmatischer Natur (Phraseologismen, Translate, usw.) als eigenständige lexikalische Einheiten betrachtet werden und dürfen nicht undifferenziert zu ihren Basislexien gestellt werden. 2. In jedem Fall muß man sich der Analyseebene bewußt sein, auf der man gerade argumentiert (cf. auch Schifko 1975, 24ss.). Diese Ebenen sind im sprachlichen Bereich: das System (langue), die Norm, die Σ-ραrole und die Rede (parole). Konkrete Realisierungen, Klassen von konkreten Realisierungen, traditionelle Typen und funktionelle Möglichkeiten kennzeichnen diese vier Ebenen im Sinne einer fortschreitenden Ab-
straktion, wodurch sich von Stufe zu Stufe je unterschiedliche Existenzformen und damit andere Analysebedingungen ergeben. 3. Schließlich ist für eine semantische Analyse (gleichgültig auf welcher Ebene) streng zu trennen zwischen dem, was sprachlicher Natur ist (d.h. was als kodiert, traditionell fixiert, übermittelt usw. gelten kann), und dem, was außersprachlichen Charakter hat, sei es nun, daß es (auf einer relativ abstrakten Ebene) aufgrund unserer Weltkenntnis gegeben sei (enzyklopädisches Wissen), sei es, daß es sich um spezifische Eigenschaften des jeweiligen Referenzobjekts (des im Rahmen des Kommunikationsaktes bezeichneten Außersprachlichen) handele. Daß ζ. B. ein Schweineschnitzel ein Schnitzel vom Schwein, ein Jägerschnitzel dagegen ein Schnitzel mit einer Pilzsauce ist, ist enzyklopädisches Wissen; daß die Jägersauce gegebenenfalls nur Champignons oder auch andere Pilzsorten enthält, ist ein spezifisches Charakteristikum des jeweiligen Referenzobjekts. Beides hat nichts mit der Semantik des Kompositums bzw. des Kompositionstyps zu tun.
6.1. Seit Saussure gehört es praktisch zu den linguistischen Gemeinplätzen, daß ein sprachliches Zeichen aus einer Ausdrucks- und einer Inhaltsseite besteht (signifiant/signifie) und daß die Beziehung zwischen diesen beiden Elementen arbiträrer (unmotivierter), gerade deswegen aber notwendigerweise konventioneller Natur ist (Saussure 1931, 97ss.; Schifko 1975, 27ss., 1977, 103; Körner 1977, 7; usw.). Komplexe Lexien, die einer monematischen Analyse zugänglich sind, werden als relativ motiviert bezeichnet, ζ. B. rejfaire, lente/ment, cigarette-ßltre, usw. (cf. Saussure 1931, 180ss.; Rettig 1981). Motivationen können sich im Laufe der Geschichte aufgrund der verschiedensten Faktoren verändern (ζ. B. gantlier > gan/tier, nach dem Verstummen von -t in gant; cf. Wunderli 1981, 71s.); man spricht in diesem Fall von Reinterpretation, Remotivation und - wenn es vordringlich um den lexiesemantischen Aspekt geht - von „Volksetymologie" (Körner 1977,121s.). Arbiträr ist jedoch nicht nur die Zuordnung von signifie und signifiant, sondern auch diejenige zwischen sprachlichem Zeichen und Referenzbereich. Gerade weil diese Relation arbiträr ist, fallt sie auch einzelsprachlich verschieden aus. So deckt ζ. B. frz. mouton sowohl die Referenzbereiche von engl, mutton und sheep, frz. eher von dt. lieb und teuer ab (Saussure 1931, 158ss.); kymr. glas überdeckt nicht nur den Bereich von frz. bleu, sondern reicht auch in denjenigen von vert und gris hinein, ebenso wie frz. bois dt. Holz und einen Teil von Wald abdeckt, usw. (cf. Hjelmslev 1968, 76ss.). Diese Art von Arbitrarietät wird von Amacker (1975,20 u. passim) als arbitraire radical (im Gegensatz zum oben erwähnten arbitraire banal) bezeichnet. 6.2. Das Signifikat (signifie) eines Zeichens - der eigentliche Untersuchungsgegenstand der
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
Semantik - ist nun allerdings keine einfache, sondern eine meist sehr komplexe Einheit. So kann ζ. B. dem signifiant /sä/ auf der Inhaltsseite entsprechen: 'sans', 'sang', 'cent', usw. Wir sprechen in diesem Fall von Homonymie (cf. unten) und sagen, das Signifikat zerfalle in verschiedene Semanteme. Das Phänomen der Homonymie stellt allerdings nicht den sprachlichen Normalfall dar, es hat vielmehr Ausnahmecharakter; aus diesem Grunde fallen in der Regel Signifikat und Semantem zusammen. Selbst in diesen Fällen weist die Inhaltsseite des Zeichens in der Regel jedoch noch eine komplexe Struktur auf: das Zeichen ist polysem (cf. unten), und sein Semantem zerfallt in verschiedene Sememe, die zwar gewisse semantische Merkmale (Züge) gemeinsam haben, sich aber auch gleichzeitig bezüglich anderer Merkmale voneinander unterscheiden (cf. Wotjak 1971, 31ss., 40; Schifko 1975, 32ss., 1977, 57-58, 105-106, 180ss.; usw.). Dies soll an einigen Beispielen verdeutlicht werden. Hilty hat ζ. B. für das Verb voler 'fliegen' 8 Sememe ermittelt, die sich (mit lat. Definitionen) folgendermaßen präsentieren (Hilty 1978,118):
103
Scheidungen 1/2, 5/6 und 7/8 sind nicht im Verb angelegt, sondern beruhen auf der syntagmatischen Kombinatorik, und auch die Abtrennung von 1/2 von 5/6 scheint mir problematisch zu sein. Bei aller möglichen Kritik muß aber anerkannt werden, daß im Falle von voler mindestens drei verschiedene Sememe vorliegen. Andererseits macht auch gerade dieses Beispiel deutlich, wie groß die Gefahr ist, kontextuelle Faktoren auf die zu analysierende Einheit zurückzuprojizieren. Es fragt sich nun, wie man diese Sememe ermittelt. Nach Hilty (1978, 123; 1982) würden die verschiedenen „Bedeutungen" eines Wörterbucheintrags im Idealfall die verschiedenen Sememe repräsentieren. Im Idealfall ja - in der Praxis dagegen sehr selten, denn die Bedeutungszuweisungen im Wörterbuch erfolgen in der Regel vor dem Hintergrund der konkreten Verwendungen und nicht auf struktureller Grundlage. Zu gültigen Ergebnissen kann man aber nur bei systematischer Analyse kommen, und zwar unter Berücksichtigung der folgenden Aspekte: 1. Die Analyse muß die paradigmatische Dimension berücksichtigen, indem die zu analysierende Einheit im Rahmen des Wortfeldes (der Wortfelder), dem (denen) sie angehört, untersucht wird (zum Wortfeld cf. unten);
locomotio ill medio specifico
Diese 8 Sememe lassen sich über folgende Beispiele illustrieren: 1. Un oiseau vole', 2. Un avion vole; 3. Le pilote a cesse de voler; 4. II parait que nous volons ά haute altitude; 5. Une fleche vole; 6. Le vent fait voler les flocons; 7. Son petit cheval volait; 8. Le temps volait. Sicher sind nicht alle diese Unterscheidungen gerechtfertigt und auf Sememunterschiede zurückzuführen: die Unter-
2. die Analyse muß der syntagmatischen Dimension Rechnung tragen durch die Berücksichtigung der Kombinationsfahigkeit der zu analysierenden Einheit mit anderen lexikalischen Einheiten und den sich dabei ergebenden semantischen Unterschieden; 3. es ist weiter die jeweilige referentielle Leistung der Einheit im konkreten Sprechakt zu berücksichtigen (pragmatische Dimension). Die semantische Analyse muß somit sowohl der System- (bzw. Norm-) als auch
104
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
der Realisierungsebene (und auf der letzteren sowohl dem kotextuellen als auch dem kontextuellen Aspekt) Rechnung tragen. Diese drei Bereiche sind in hohem Maße miteinander verzahnt, gleichwohl aber bei weitem nicht direkt und vollumfänglich auseinander ableitbar. Gerade aus diesem Grunde sind sie alle zu berücksichtigen, denn nur so kann letztlich ermittelt werden, was wirklich distinktiv ist und was nicht, bei gleichzeitiger Vermeidung von Übergeneralisierungen (cf. hierzu z.B. Lyons 1978, 202ss.; Hilty 1978, 122ss., 1983, 33s.; Schifko 1975,97,1977, 120ss.; usw.).
Auch die Sememe sind aber noch komplexe sprachliche Einheiten, aufgebaut aus distinktiven semantischen Zügen, sogenannten Semen (cf. z.B. Berruto 1976, 77ss., 111; Schifko 1977, 57s., 106; Stati 1975, 49ss.; Körner 1977, 70ss.; Wotjak 1971, 42ss.; usw.). Die Seme lassen sich als Differenzen zwischen den verschiedenen Sememen eines Semantems bzw. zwischen den Semantemen verschiedener, dem gleichen semantischen Feld angehörenden Lexien begreifen. Eine der bekanntesten Semanalysen ist diejenige von Pottier für die Sitzgelegenheiten (zit. nach Gekkeler 1973,31): S
1
S2
S3
S4
chaise
+
+
+
+
fauteuil
+
+
+
+
+
tabouret
-
+
+
+
canape
+
+
-
+
pouf
-
+
+
+
s
5
S6 +
= S
+
I = s2
-
+
= S3
+
+
= S4
-
-
s,: 'avec dossier' s2: 'sur pied' s3: 'pour 1 personne' s4: 'pour s'asseoir' s s : 'avec bras' s6: 'avec materiau rigide'
Eine ähnliche Analyse liefert Ricken (1983, 149-150) für Landfahrzeuge. Lexien wie la moto, la voiture, le camion, le velo, la charrette wären die Seme 'Transportmittel' und 'Fahrzeug' gemeinsam, wobei den ersten drei noch das Sem 'mit Motor' zukommt. Das Sem 'für Personen' würde voiture, taxi, bus, usw. von camion, trac-
voiture taxi bus car camion
'für Personen' + + + +
wenige Per-
'größere Zahl Personen'
teur unterscheiden. Weitere distinktive Merkmale wären ' ± Bezahlung', ' ± größere Zahl von Personen' und ' ± Fernverkehr' ( > 'Nahverkehr'). Die Lexien voiture, taxi, bus, car, camion würden sich (im vorgegebenen allgemeinen Rahmen) durch folgende Merkmalkonstellationen voneinander unterscheiden: (s. u.). Sowohl die Analyse von Pottier als auch diejenige von Ricken treffen sicher viel Richtiges, sind aber gleichwohl auch in mancherlei Hinsicht problematisch. Das von Pottier untersuchte Feld z.B. ist bei weitem nicht vollständig: es fehlen u.a. banc, sofa, divan, berceuse (rocking-chair), chaise, chaise longue usw.; nur wenn man das Feld in seiner Gesamtheit analysiert, kann eine definitive Aussage über die Semstruktur seiner Einheiten gemacht werden. Dann kann das Beispiel Pottiers auch leicht zu der falschen Annahme führen, Seme seien gewissermaßen im (außersprachlichen) Referenzbereich vorgegeben, während sie aber einzelsprachlicher (und damit radikal-arbiträrer) Natur sind (cf. unten); die sich hier manifestierende Koinzidenz mit referentiellen Größen ist dagegen akzidentell. Fragmentarisch bleibt auch die Analyse von Ricken. Darüber hinaus scheinen aber auch die Seme ζ. T. unglücklich definiert zu sein: der Unterschied zwischen bus/car ist nicht der von 'Nah-/Fernverkehr', sondern von ' ± Linienverkehr'. Die bisher zitierten Beispiele haben unterschiedliche Formen: die Arboreszenz (Hilty) und die Matrix (Pottier, Ricken). Bei der Matrixdarstellung haben wir es mit einer (scheinbar) ungeordneten Häufung von Merkmalen zu tun, während die Arboreszenz zwingend eine hierarchische Ordnung der Seme voraussetzt. Hier tut sich ein alter Streit in der Semantikdiskussion auf, der in der jüngsten Vergangenheit wohl immer mehr Vorteile für die Annahme einer (weitgehenden) Ordnung und Hierarchisierung der Merkmale gebracht hat (cf. Hilty 1978, 125ss. et passim; Lyons 1978, 260; Schifko 1975, 44ss., 1977, 171ss.; Körner 1977, 83s.; usw.). Hauptargumente für eine hierarchische Organisation sind v. a. die Neutralisierungsphänomene und die große Verbreitung von hypo-/hyperonymischen Relationen, Archilexemen etc. (cf. unten). Dadurch werden Matrixdarstellungen nicht nutzlos oder überflüssig; sie bedürfen aber einer hierarchisierenden Ergänzung.
'für „Nichtpersonen"'
'öffentl. Dienstleistung'
'Nahverkehr'
'Fernverkehr'
+ +
0 0
0 0 +
ΊΟ
+
0
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
6.3. Umstritten ist auch der Status der Seme: Hilty hält sie für Universalien (1978, 129), während viele andere Forscher heute die Auffassung vertreten, auch die semantischen Minimaleinheiten seien im wesentlichen einzelsprachlich-arbiträr und würden nur mehr oder weniger zufällig einmal mit Universalien zusammenfallen (Lyons 1978, 191; Schifko 1975, 44ss., 1977, 106ss., 160ss.; Stati 1975, 56ss.; usw.). Wenn die Seme aber einzelsprachlich bedingt sind, besteht bei ihrer Beschreibung mit normalsprachlichen Termini die Gefahr der Zirkularität. Um dies zu vermeiden, greift man auf den Begriff des Noems zurück, das Heger (1976, 41ss., 1983, 338) als „intensional definierten Begriff, der von einzelsprachlichen Bindungen frei (außereinzelsprachlich) ist" auffaßt (cf. auch Kleiber 1981, 24ss.; Martin 1976, 134ss.)· Die Noeme stellen konstruierte minimale Inhaltselemente dar, mit deren Hilfe die Seme überhaupt erst tautologie- und widerspruchsfrei als Kombinationen solcher beschreibungstechnischer Versatzstücke dargestellt werden können. Dadurch wird dann auch die Beschreibung der Sememe auf eine tragfahige Basis gestellt und überhaupt erst eine sinnvolle Unterscheidung von Semasiologie und Onomasiologie möglich (cf. Heger 1964; Baldinger 1964). 6.4. Seme und Sememe sind dazu da, die Anwendung von sprachlichen Zeichen auf außersprachliche Sachverhalte zu regeln: sie stellen zeicheninterne Regeln für die Referenzfunktion dar. In diesem Sinne bezeichnet man den semantischen Gehalt eines Zeichens als seine Intension, seine Verwendungsfähigkeit für außersprachliche Sachverhalte als seine Extension (cf. auch Schifko 1977, 108ss.). Der Referenzbereich eines Zeichens umfaßt dabei nicht nur die Welt hic et nunc, sondern auch alle möglichen Welten und die ihnen zuzuordnenden Diskursuniversien (ansonsten wären ζ. B. Pegase, licorne usw. referenzlos). Im Rahmen des Sprechaktes wird nun nicht nur referiert: Voraussetzung für das referentielle Gelingen ist vielmehr die Monosemierung (Desambiguierung) der komplexen sprachlichen Einheiten; die partikuläre Referenz stellt in dieser Hinsicht nur die Vollendung eines fortschreitenden Eingrenzungs- und Präzisierungsprozesses dar. Um dies zu verdeutlichen, sei nochmals ein Blick auf die verschiedenen für uns relevanten sprachlichen Ebenen geworfen (soweit sie das Lexikon betreffen): 1. Die Ebene der langue liefert ein Inventar von minimalen Einheiten mit Zeichencharakter wie: Lexeme, Morpheme, (Lexie-)Baupläne, usw. In der Regel ist diese Ebene für den Referenzakt nicht relevant, es sei denn, die kommunikativen Bedürfnisse erfordern eine ad-hoc-Neu-
105
bildung mit traditionellem Material (so wäre es ζ. B. theoretisch jederzeit möglich, zu canin ein *incanin nach dem Muster humainjinhumain zu bilden: des conditions de vie incanines). 2. Die Ebene des Lexikons ist vielmehr diejenige der Norm: hier sind die traditionell gegebenen lexikalischen Einheiten jedes Komplexitätsgrades (von den Monemen bis zu den Phraseologismen) inventarisiert, auf die der Sprecher für die Kodierung seiner Botschaft einen direkten Zugriff hat (Rettig 1981). Die Lexien auf dieser Ebene sind in aller Regel noch komplexer Natur: sie umfassen meist mehrere Sememe (d.h. sie sind polysem, cf. unten) und müssen für ihre Verwendung noch monosemiert (besser: monosememiert) werden. 3. Die Ebene der monosemierten lexikalischen Einheiten ist die Ebene der Σ-parole, denn hier geht es nicht um die lexikalischen Einheiten per se, sondern um die verschiedenen Auftretenstypen jeder lexikalischen Einheit. Die Monosemierung erfolgt aufgrund von Kompatibilitäts- bzw. Inkompatibilitätsbeziehungen zu den verschiedenen Kontexttypen (cf. auch Heger 1976, 53s.). Obwohl nur auf der Ebene der Σ-parole isoliert, sind die verschiedenen Sememe aber bereits auf Norm- und langue-Ebene im Rahmen der Inhaltsstrukturierung der einzelnen Zeichen präfiguriert. 4. Die Ebene der parole ist die Ebene der konkreten Kontexteinbettung. Erst hier wird z.B. bei synkategorematischen Einheiten die Bezugsskala fixiert: une grande souris ist vielleicht über 10 cm groß, un grand homme dagegen über 1,90 m; une vieille voiture ist vielleicht 10 Jahre alt, une vieille femme dagegen ζ. B. 80; usw. Was auf dieser Ebene lokalisiert werden kann, ist der „Sinn", die „Meinung", frz. signification (cf. Martin 1976, 16ss.; Schifko 1975, 79ss., usw.). 5. Die letzte Ebene ist die pragmatische, diejenige der parole en situation·, sie ist gekennzeichnet durch die partikuläre (singuläre), von den jeweiligen außersprachlichen Fixpunkten abhängige Referenz: wenn Herr X am 1.8.87 um 9 Uhr 15 vor dem Hauptbahnhof in Lyon erklärt: celle vieille femme me fait pitie, meint er damit ζ. B. Frau Herta Müller (*7.5.1900), wenn Herr Y am 2.8.87 um 14 Uhr 30 auf dem Flughafen Charles de Gaulle den gleichen Satz äußert, referiert er damit ζ. B. auf M me Claudine Dupont (*10.11.1899); usw. Man kann hier mit Coseriu (1978a, 236; cf. auch Geckeier 1973, 2s.) auch von der Bezeichnungsfunktion sprechen. Wichtig ist festzuhalten, daß sowohl signification als auch Referenz über die Semantik gesteuert werden, nicht aber mit ihr zusammenfallen. 6.5. Bis jetzt haben wir die Relationen zwischen semantischen Einheiten immer im Rahmen der Lexien diskutiert; es gilt nun auch noch, die Re-
106
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
lationen als solche zu behandeln und die verschiedenen Typen kurz zu charakterisieren. Von den Relationen zwischen Sememen wurde bereits die Polysemie mehrmals erwähnt, die eine Signifikantenidentität voraussetzt und von Heger (1976, 61s.) definiert wird als „disjunktive Verbindung von zwei oder mehr Sememen", wobei „alle möglichen Paare von Sememen eines Signifikats durch mindestens ein gemeinsames Sem bzw. durch mindestens eine gemeinsame Sememkomponente, die in einem der beiden Sememe Sem-Status hat, verbunden sind". So würde z.B. zwischen langue 'Sprache' und langue 'systemhaftes Inventar sprachlicher Elemente mit Wertcharakter' Polysemie, zwischen diesen beiden Sememen und langue 'Zunge' dagegen Homonymie (cf. unten) bestehen. Ein eindeutiger Fall von Polysemie ist auch das oben diskutierte Beispiel voler 'fliegen' von Hilty. Polysemie findet sich im Frz. praktisch bei jeder Lexie (Fachterminologien ausgenommen); sie stellt geradezu den Normalfall dar. Nicht mit der Polysemie verwechselt werden dürfen rhetorische Figuren wie Metapher, Metonymie und Synekdoche, zumindest soweit sie ad hoc eingesetzt werden, ζ. B. Celle femme est un cheval für eine grobschlächtige Frau, C'est une plume brillante für einen eleganten Autor, usw.: wir haben es hier mit allgemeinen Aktualisierungsmustern zu tun, die im Prinzip jederzeit und überall eingesetzt werden können, ohne daß dadurch der Bedeutungsgehalt der jeweils betroffenen Einheit verändert würde. Andererseits darf aber auch nicht übersehen werden, daß lexikalisierte rhetorische Figuren im Laufe der Geschichte oft zur Konstitution neuer Sememe geführt haben: frz. tete < TESTA 'Scherbe' ist eine lexikalisierte Metapher für CAPUT, und ähnliches gilt für frz. pop. poire mit der gleichen Bedeutung.
Die Homonymie wird oft mit der Polysemie verwechselt und läßt sich auch tatsächlich von dieser nur schwer differenzieren (cf. hierzu z.B. Schifko 1975, 37, 66; 1977, 183s.; Hilty 1978, 125s.; Körner 1977, 28ss., Stati 1975, 32; Berruto 1976, 61ss.; usw.). Definiert wird sie von Heger (1976, 61) als „disjunktive Verbindung von zwei oder mehr Sememen", „wenn diese Sememe ... kein gemeinsames Sem bzw. keine gemeinsame Sememkomponente, die in mindestens einem Sem-Status hat, aufweisen". Oder mit anderen Worten (und in unserer Terminologie): die Homonymie ist eine Disjunktion im Rahmen des Signifikats, die Polysemie dagegen in demjenigen des Semantems. Typische Fälle von Homonymie sind z.B.: /sä/ = sang, sans, sent, cent; /se/ = saint, sain, sein, ceint, cinq; /veR/ = vert, vers (Präp.), vers (n.m.), ver, vair; usw. (wobei allerdings die Homonymie teilweise über Genusflexion und in der Liaison aufgehoben werden kann). In den erwähnten Beispielen ist die Ho-
monymie lautlicher Natur (Homophonie), während die Einheiten meist graphisch unterschieden werden. Eine Ausnahme macht hier nur vers (Präp./n.m.), das sowohl homophon als auch homograph ist. In der Regel setzt die Homographie die Homophonie voraus (nicht aber umgekehrt). Ausnahmen von dieser Regel sind selten, cf. ζ. B. negligent: /negli3/ vs. /negÜ3ä/; est: /ε/ vs. /est/; usw. - Gesamthaft spielt die Homonymie im Frz. - im Vergleich zu anderen romanischen Sprachen - eine bedeutende Rolle, und zwar aufgrund der starken lautlichen Erosion im Laufe der Geschichte. 6.6. Das Problem der Synonyme (> Synonymie) hat schon Ströme von Tinte fließen lassen und ist gleichwohl auch heute noch nicht definitiv gelöst. Gemeint ist mit diesem Begriff eine mehr oder weniger weitgehende Inhaltsidentität sprachlicher Zeichen auf einer noch zu bestimmenden Ebene. Diese vage Umschreibung des Sachverhalts läßt noch verschiedene Definitionsmöglichkeiten offen, deren drei wichtigste sind (cf. Martin 1976,113s.): - Die referentielle Definition, nach der die Lexien α und b synonym sind, wenn sie das gleiche Objekt denotieren. Dieser Ansatz hat den Nachteil, daß er Referenz und Bedeutung unauflöslich miteinander verzahnt; er bringt zwar im Bereich der Konkreta (ζ. B. livre/bouquin) brauchbare Resultate, stößt sich aber bei den Abstrakta (ζ. B. peine/chagrin) an fast unüberwindlichen Schwierigkeiten, da es hier keine „naiv-isolierbaren" Objekte gibt. - Die distributionelle Definition, nach der α und b synonym sind, wenn sie in einem identischen Kontext ( X - Y ) den gleichen Sinn ergeben. Aber: was ist unter „gleichem Sinn" zu verstehen? Von wo an sind „Nuancen" als Sinnunterschiede relevant? Sind le livre est abime und le bouquin est foutu synonym? Eine streng distributionalistische Definition ohne Rekurs auf den „Sinn" ist deshalb unmöglich, weil es keine zwei Lexien gibt, die exakt die gleiche Distribution zeigen würden. Die distributionelle Analyse erlaubt es aber immerhin, das Phänomen der Synonymie von demjenigen der Polymorphie (komplementäre Distribution) zu isolieren (cf. auch Heger 1976,67s.). - Die Merkmalsdefinition, nach der α und b synonym sind, wenn sie die genau gleichen Seme enthalten und diese Seme in einer identischen Struktur angeordnet sind. Da Lexien in der Regel polysem sind, dürfte es auf dieser Ebene so gut wie keine Fälle von Synonymie geben, sondern allerhöchstens zwischen Sememen (cf. auch Heger 1976, 52). Hier stellt sich allerdings die Frage, ob nicht auch die konnotativen Merkmale dem Semem zuzu-
300. Französisch: Lexikologie und Semantik
107
rechnen sind; ist dies der Fall, dann dürfte es bei dieser Definition auch auf Sememebene so gut wie keine Synonyme geben.
Bei der totalen Synonymie haben wir somit Äquivalenz der Semanteme, bei der partiellen dagegen von Sememen.
Die genannten drei Definitionen situieren die Synonymie auf den Ebenen parole, Σ-parole bzw. Norm; je abstrakter die Ebene ist, um so weniger läßt sich die Existenz des Phänomens „Synonymie" glaubhaft machen. Schon Gauger (1972a) hat festgestellt, daß es absolute Inhaltsidentität nur auf der Ebene der parole, nicht aber auf derjenigen der langue (bzw. Norm) gebe. All den erwähnten Aspekten trägt Martin (1976, 113) Rechnung, wenn er die Synonymie über die Paraphrase definiert (die ihrerseits als logische Äquivalenz [identische Wahrheitswerte] von zwei Sätzen ρ und q für jeden Sprecher in jeder Situation definiert ist): «On dira ... de deux unites a et b qu'[elles] sont synonymes, si la substitution de a ä b conduit ä une paraphrase q de p». Obwohl deutlich auf eine paro/e-Äquivalenz abzielend, läßt diese Definition durchaus noch verschiedene Möglichkeiten der Synonymiebegründung offen. Um diese Fälle in einer Typologie einzufangen, führt Martin die Unterscheidungen absolute/relative Synonymie und totale/ partielle Synonymie ein:
Aufgrund der Kriterien ' ± (vollständige) denotative Identität' (A), ' ± konnotative Identität' (B) und ' ± (generelle) Kommutabilität' (C) kommt Martin dann zu folgender Typologie der Synonyme:
- Absolute Synonymie: α und b haben in einem gegebenen Kontext den gleichen denotativen und konnotativen Wert. Diese Fälle sind außerordentlich selten. Vielleicht liegt ein Beispiel vor bei Pierre enleve/dte son manteau, doch macht sich im heutigen Frz. eine deutliche Tendenz zur „Literarisierung" von öter bemerkbar, d.h. es wird ein konnotativer Unterschied aufgebaut: der Status dieses Typus ist offensichtlich hochgradig prekär. - Relative Synonymie: hier unterscheidet Martin zwei Typen. Im ersten Fall liegt zwar Identität von α und b im denotativen, nicht aber im konnotativen Bereich vor: policier/ßic, livre/ bouquin, soixante-dix/septante. Daneben kann auch bei geringer Abweichung im denotativen Bereich ( > Semstruktur) die Beziehung zwischen α und b noch so eng sein, daß in bestimmten Kontexten eine Paraphrasenrelation entsteht (d.h. der Unterschied wird neutralisiert): fatiguejepuise. - Totale Synonymie: totale Synonymie liegt dann vor, wenn α und b in allen denkbaren Kontexten vom Typus X - Y austauschbar sind (z. B. livre/bouquin). - Partielle Synonymie: in diesem Falle sind a und b nur in einem Teil der je möglichen Kontexte austauschbar: ich kann enlever durch öter ersetzen in Pierre enleve son manteau, nicht aber in Pierre a fini par enlever cette affaire und Pierre α enleve Marie la nuit passee.
1. +A/+B/+C: totale und absolute Synonymie. Dieser Fall scheint so gut wie nicht zu existieren außer bei gewissen termini technici wie (phonet.) spirante/fricative. Da aber selbst in diesem Fall die Verwendung des einen oder anderen Ausdrucks auf die Zugehörigkeit oder Nähe zu einer bestimmten Schule verweist, rückt man in die Nähe eines konnotativen Unterschieds. 2. + A / + B / - C : absolute, aber nicht totale Synonymie: die Kommutabilität beruht auf Sememidentität und ist deshalb auf bestimmte Kontexte beschränkt: enleverlöter, paraitrejsembler, commencer/debuter. 3. + A / - B / + C : denotative Identität und generelle Kommutabiliät, aber konnotative Unterschiede. Dieser Fall ist sehr häufig: policier/ßic, livrelbouquin, quatrevingt/huitante, velo/bicyclette, belle-fllle/bru, usw. 4. + A / - B / - C : hier liegt ein dem vorhergehenden verwandter Typ vor mit dem einzigen Unterschied, daß die konnotativ abweichenden Einheiten nicht in allen Kontexten austauschbar sind: die denotative Äquivalenz gilt nur für einen Teilbereich, cf. ζ. B. tete/citrouille/ poirejchef, voiture/bagnole, lourdaud(e)jvache, usw. 5. - A / + B / + C : da jede Bedeutungsdifferenz Rückwirkungen auf die Distribution hat, ist dieser Fall widersprüchlich und folglich ausgeschlossen. 6. - A / + B / - C : dieser Fall von denotativer Teilidentität (mit unterschiedlicher Distribution) ist häufig: cf. un auteur/ecrivain classique, aber l'auteur\*l'ecrivain du Cid\ le directeur/le chef de l'entreprise, aber le chefl*le directeur duparti socialiste; usw. 7. - A / - B / + C : dieser Fall ist wie Nr. 5 widersprüchlich und deshalb ausgeschlossen. 8. - A / - B / - C : relativ seltener Fall von denotativer Teilidentität bei unterschiedlicher Konnotation und Distribution, cf. baiser/bise (subst.).
Gesamthaft gesehen spielt zwar die Synonymie im Frz. eine nicht zu vernachlässigende Rolle, ist aber gleichwohl von begrenzter Frequenz. Das hängt einerseits damit zusammen, daß man im 17. Jh. die Synonyme z.T. systematisch eliminiert hat, andererseits aber auch mit einer Tendenz in der Sprachentwicklung, bedeutungsidentische oder -ähnliche Einheiten semantisch zu differenzieren: Beispiele dieser Art wären: freie-fragile, raide-rigide, froid-frigide, nourriture-nutrition, itendue-extension, etranglement-strangulation, sürete-securite (cf. auch Körner 1977, 21). Bei einzelnen dieser Paare (ζ. B. freie/fragile) gibt es noch eine Reihe von synonymischen Verwendungsbereichen, bei anderen dagegen wohl nicht. Diese Probleme bedürfen jedoch noch einer Spezialanalyse.
108
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
6.7. Gewissermaßen das Gegenstück zur Synonymie bildet die Antonymie, ein Begriff, mit dem man traditionell semantische Gegensatzrelationen bezeichnet. In der jüngeren Vergangenheit ist man in zunehmendem Maße dazu übergegangen, „Antonymie" nur noch für einen bestimmten Typus von Gegensatzrelationen zu verwenden, so daß zwischen einer Antonymie im weiteren (ζ. B. Martin 1976, 59ss.) und einer Antonymie im engeren Sinne (ζ. B. Geckeier 1973, 21; Berruto 1976, 64s.; usw.) unterschieden werden muß. Wir verwenden hier „Antonymie" im weiteren Sinne und benutzen zur Kennzeichnung der Subtypen die Adjektive „kontradiktorisch", „konträr" und „konvers". (Zur Antonymie im allgemeinen und für das Folgende cf. ζ. B. Lyons 1978, 218ss.; Schifko 1975, 41ss., 1977, 191ss.; Martin 1976, 59ss.; Berruto 1976, 64ss.; Gsell 1979, 34ss.; usw.) Die kontradiktorische Antonymie (Komplementarität) beruht auf einem bipolaren, nicht gradierbaren Gegensatz, dergestalt, daß wenn ρ wahr, q automatisch falsch (und umgekehrt) ist (tertium non datur). Typische Repräsentanten dieses Typus sind: vivant/mort, masculin[feminin (mälejfemelle), anime/inanimi, parlerjse taire. Eine Wendung wie plus mort que vivant stellt eine metaphorische Redeweise dar und ändert nichts am kontradiktorischen (und damit nicht gradierbaren) Charakter der betreffenden Lexien. Die konträre Antonymie (Antonymie im engeren Sinne) stellt einen auf mehr als zwei Elementen beruhenden Gegensatz dar, wobei diese Elemente eine Gradationsskala bilden, z.B.: froid-frais-tiede-chaud. Die Zwischenstufen brauchen nicht unbedingt durch eigene Lexien repräsentiert zu sein: da Termini dieses Typus gradierbar sind, genügt die Existenz der Extrempunkte der Skala; alles Weitere kann über die Gradation aufgefangen werden, cf. ζ. B. grand/ petit, rapide/lent, haut/bas, beaujlaid, long/court (bref) usw. Konträre Antonymien sind durch ein spezifisches Verhalten im Wahrheitstest gekennzeichnet: während bei der kontradiktorischen Relation -p automatisch q, ρ automatisch -q impliziert (ζ. B. non vivant > mort), impliziert hier die Negation von ρ keineswegs die Wahrheit von q: cet homme η 'est pas grand läßt im Folgekontext sowohl die Aussage cet homme est petit als auch cet homme n'est pas petit zu; wenn ρ wahr ist, dann ist allerdings q automatisch falsch. Während bei der kontradiktorischen Antonymie die Relation pjq symmetrischer Natur ist, erweist sie sich somit bei der konträren Antonymie als asymmetrisch. Die konverse Antonymie (Konversion, Konversität, Inversion) unterscheidet sich von den beiden vorhergehenden Typen dadurch, daß die Wahrheitswerte bzw. Wahrheitswertrelationen
nicht mehr definitionsrelevant sind. Vielmehr beruht die Konversion auf einer Art „Spiegelsynonymie": zwei Lexien bzw. Sememe sind in konverser Relation, wenn mit ihnen gebildete Aussagen bei Vertauschung von zwei Argumenten den gleichen Sachverhalt bezeichnen, z.B.: pere/fils: Pierre est le pere de Paul/Paul est le fils de Pierre. Andere Paare dieses Typus sind: acheter/vendre, donner/recevoir, marijepouse, ä droite/ ä gauche, devant/derriere, au-dessus/au-dessous, usw. Damit sind die möglichen Gegensatzrelationen im Rahmen des Lexikons noch lange nicht erschöpft (cf. auch Schifko 1977, 194). Auch in diesem Bereich besteht noch ein gewisser Nachholbedarf, obwohl in jüngster Zeit eine Reihe von Studien (z.B. Geckeier 1971a; Gsell 1979; Staib 1983; usw.) wichtige Fortschritte gebracht haben. Es steht fest, daß auch Antonymierelationen im wesentlichen auf Sememebene und nur im Ausnahmefall auf Semantemebene anzusiedeln sind. Die (systematische) Darstellung der verschiedenen Antonymietypen im Rahmen der Semstruktur der Lexien wirft aber nach wie vor große Probleme auf.
6.8. Die bisher beschriebenen Relationen zwischen der Inhaltsseite lexikalischer Einheiten decken nur einen Teil des ganzen Relationsbereichs ab, und zwar denjenigen, den man als mikrostrukturell bezeichnen könnte. Daneben gibt es auch noch den Bereich der sog. Makrostrukturen. Zu den Makrostrukturen gehören die sog. lexikalischen Klassen (oder Wortklassen), die Coseriu (1978b, 241) folgendermaßen definiert: „Die Klasse ist die Gesamtheit der Lexeme, die unabhängig von der Wortfeldstruktur durch einen gemeinsamen inhaltsunterscheidenden Zug zusammenhängen. Klassen manifestieren sich durch ihre grammatische und lexikalische 'Distribution', d.h. die Lexeme, die zu derselben Klasse gehören, verhalten sich grammatisch bzw. lexikalisch analog: sie können grammatisch gleiche Funktionen übernehmen und erscheinen in grammatisch bzw. lexikalisch analogen Kombinationen". Merkmale, die lexikalische Klassen konstituieren, werden als Klassetne bezeichnet. Im Frz. fungieren z.B. folgende Merkmale als Klasseme: ± animi, ± humain, ± transitiv (mit Subklassifikationen im Bereich '+ transitiv' nach Art des Objekts), adlativlablativ (± adlativ) usw. Viel wichtiger für die Makrostruktur des Wortschatzes sind die sog. Wortfelder (cf. auch Schmidt 1973), die folgendermaßen definiert werden können (Coseriu 1978b, 241): „Ein Wortfeld ist in struktureller Hinsicht ein lexikalisches Paradigma, das durch die Aufteilung eines lexikalischen Inhaltskontinuums unter verschiedene in der Sprache als Wörter gegebene Einhei-
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ten entsteht, die durch einfache inhaltsunterscheidende Züge in unmittelbarer Opposition zueinander stehen". Typische Wortfelder wären ζ. B. das bereits oben erwähnte Feld der Sitzgelegenheiten, das von Geckeier (1971a) analysierte Wortfeld alt-jung-neu oder das von Duchäcek (1960) untersuchte Wortfeld der Schönheit. Wortfelder konstituieren sich prinzipiell einzelsprachlich über die Rekurrenz eines (oder mehrerer) Seme (Wotjak 1971,44), und gerade hierin liegt wohl auch die Problematik dieses Phänomens: Wortfelder sind durchweg schwer auszugrenzen, und diese Schwierigkeit nimmt zu, je geringer die Zahl der gemeinsamen Seme ist. Die Problematik beruht v.a. darauf, daß die rekurrenten Seme in den jeweiligen Sememen in der Hierarchie der Merkmale ganz unterschiedlich piaziert sein können: Lexien bzw. Sememe, in denen das feldkonstitutive Sem (der feldkonstitutive Semkomplex) einen hohen Rang einnimmt, gehören zum Kern des Feldes, solche, in denen es (er) einen niedrigen Rang einnimmt, zu dessen Peripherie (wobei die Übergänge natürlich fließend sind). So können ζ. B. in dem von Geckeier untersuchten Feld die Lexien vieuxjeune, äge, ändert, antique, archa'ique, moderne, recent, frais, neuf, nouveau zum zentralen Bereich gerechnet werden, während z. B. cadet, αϊηέ, majeur, mineur, mür, juvenile, senile, inedit usw. peripheren Charakter haben. Auch hier bestehen jedoch noch sehr große Forschungslücken.
rere Hierarchien von binären Oppositionen (je nachdem privativer oder äquipollenter Natur) auflösen läßt (cf. auch Geckeier 1973,25,76). Fällt das Hyperonym mit der Lexie zusammen, die ein ganzes Wortfeld definiert, spricht man von einem Archilexem (Coseriu 1978b, 241; Geckeier 1973, 23). In diesem Sinne ist siege das Archilexem für das ganze Feld der Sitzgelegenheiten, fleur für dasjenige der Blumenbezeichnungen, usw. Allerdings kann das Archilexem einzelsprachlich auch fehlen: z.B. gibt es kein Archilexem für die Lexien, die im Frz. das Feld alt-jung-neu ausmachen, für die Temperaturbezeichnungen, usw. Allgemein gilt wohl, daß das Archilexem um so eher nicht existiert, je umfassender ein Feld ist, d. h. je abstrakter es definiert ist. Überdies ist der kategorematische Bereich konsequenter durch Archilexeme abgedeckt als der synkategorematische.
Innerhalb der Wortfelder spielen die Phänomene von Hyperonymie und Hyponymie eine wichtige Rolle. Definiert man lexikalische Einheiten nach dem Modell Genus (proximum) + Differentia speciflca, dann entspricht das Hyperonym dem Genus, das Hyponym dagegen der spezifizierten Einheit: rose, tulipe, lys, usw. sind (Ko-)Hyponyme von fleur, das seinerseits Hyperonym zu allen Artenbezeichnungen ist. Zwischen fleur und rose (ζ. B.) existiert eine Opposition, die man aus intensionaler Sicht privativ, aus extensionaler Sicht partizipativ nennt: fleur enthält gegenüber rose weniger semantische Merkmale, ist somit semantisch weniger spezifiziert und kann deshalb jederzeit für rose eintreten (nicht aber rose für fleur). Die Opposition zwischen rose und tulipe dagegen nennt man äquipollent: die beiden Lexien unterscheiden sich nicht durch das Vorhandensein bzw. das Fehlen eines oder mehrerer Merkmale, sondern dadurch, daß zu einem gemeinsamen Kern mindestens je ein unterschiedliches Merkmal dazukommt; eine einseitige oder gegenseitige Substitution ist deshalb ausgeschlossen. Darüber hinaus kennt die Literatur auch noch den Typus der graduellen Opposition (z.B. froid-frais-tiede-chaud), die aber keinen wirklich eigenständigen Typ darstellt, sondern sich in eine bzw. meh-
- Affinität: hier funktioniert ein Klassem als unterscheidender Zug: z.B. frz. bouche '+ humain' /vs./ gueule '— humain', ebenso enceinte/ pleine, usw. - Selektion: hier funktioniert ein Archilexem als unterscheidender Zug: ζ. B. moisson impliziert, daß es sich um Getreide (cereales) handelt, cueillette um Früchte (fruits); bec impliziert einen Vogel (oiseau) gegenüber bouche, gueule, usw. (cf. auch Geckeier 1983,90). - Implikation: hier funktioniert ein Lexem als unterscheidender Zug: vendange impliziert raisin, fenaison setzt foin bzw. herbe voraus; Farbbezeichnungen wie alezan, rouan, moreau implizieren cheval, Adjektive wie aquilin, camus gehören zu nez\ usw. Hierhier gehören natürlich auch tierische Lautgebungen wie aboyer, hennir, beugler, miauler etc. Allerdings ist der Fall von beugler wohl eher der Selektion zuzuordnen, da bceuf als Archilexem für vache, taureau, veau etc. fungiert. Überhaupt erweisen sich die von Coseriu und Geckeier als Solidaritäten angesetzten Beziehungen oft als außerordentlich problematisch. Bei jambe/patte funktioniert z.B. die Unterscheidung '± humain ' nicht, denn in bezug auf ein Pferd würde man nie von patte sprechen ... (cf. zu dieser Problematik auch Gsell 1983).
Ein weiterer Typus von makrostrukturellen Relationen scheinen die sog. lexikalischen Solidaritäten zu sein, die Coseriu als „inhaltliche Bestimmung eines Wortes durch eine Klasse, ein Archilexem oder ein Lexem" definiert, „und zwar in der Hinsicht, daß eine bestimmte Klasse, ein bestimmtes Archilexem oder ein bestimmtes Lexem im Inhalt des betreffenden Wortes als unterscheidender Zug funktioniert" (Coseriu 1978b, 243). Entsprechend dieser Definition unterscheidet er auch drei Typen von Solidaritäten:
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Es gibt durchaus Fälle, in denen mit der paradigmatischen Analyse der Solidaritäten alles Wesentliche gesagt ist; dies gilt ζ. B. für die Implikationen γavec) dentis)' im Falle von mordre, '(avec la) langue' und lecher usw. Ähnliches gilt auch für Selektionen wie fruits-cueillette, etc. In anderen Fällen dagegen hat das Solidaritätsphänomen aber auch eine eindeutig syntagmatische Dimension: es wirkt sich als Selektionsbeschränkung aus (cf. hierzu auch Wotjak 1971, 210ss.; Berruto 1976, 66s.; Schifko 1975, 88ss.; Körner 1977,98ss.; usw.). So kann ich enceinte nur in bezug auf eine Frau, nicht aber für eine Kuh verwenden; alezan ist nur in bezug auf ein Pferd, nicht aber für einen Menschen oder ein anderes Tier möglich; miauler kann ich nur bezüglich einer Katze, nicht aber bezüglich eines Hundes sagen, usw. (metaphorische Verwendungen natürlich ausgeschlossen). Ob sich die Solidaritäten syntagmatisch als Selektionsbeschränkungen auswirken oder nicht, dürfte im wesentlichen davon abhängen, ob wir es mit synkategorematischen oder kategorematischen Lexemen zu tun haben. 7. Konnotation Der Bereich der Konnotation gehört nicht zur Semantik im engeren Sinn, denn konnotative Unterschiede sind nicht distinktiver Natur; gleichwohl beeinflussen sie den kommunikativen Wert einer Äußerung. Der Begriff der Konnotation wird allerdings sehr oft schwammig und unpräzis verwendet, weil man unter ihm einfach alles zusammenfaßt, was im Rahmen der Kommunikation nicht-distinktiven Charakter hat: Affekte, Assoziationen usw. Damit wird der Konnotationsbegriff vollkommen unoperabel (cf. auch Wandruszka 1973). Dies ist ζ. B. dann der Fall, wenn man bei hypochoristischen Verwendungen von Diminutiven, des Adj. petit (ma petite femme etc.) usw. von Konnotation spricht (so Schifko 1977,129s.; Stati 1975, 22s.), und Entsprechendes ist der Fall, wenn in diese Kategorie Phänomene wie Evokation von etwas Unangenehmem bei rat, ver, serpent, von Geborgenheit durch lueur d'une lampe a petrolejd'une bougie usw. eingereiht werden (so Martinet; cf. Braselmann 1981, 89). Wir betrachten alle diese Fälle als (ζ. T. gesellschaftlich konventionalisierte) Assoziationen und reservieren den Konnotationsbegriff für eine spezifisch sprachliche Erscheinung. Das der Konnotation zugrunde liegende sprachliche Phänomen ist die Heterogenität natürlicher Sprachen, wie sie sich im Architekturbegriff von Coseriu oder in den Begriffen von Dialekt und Register bei Halliday (cf. oben, 1.3.1. und 1.3.2.) niederschlägt. Jede sprachliche
Einheit gehört als solche einem dieser Subsysteme an und repräsentiert es damit: sie markiert als Ganzes (ζ. B. das signe als aus signifiant und signißi bestehende Einheit) diese Zugehörigkeit und ist so der Ausdruck eines konnotativen Inhalts. Hjelmslev (1968, 155ss.) spricht deshalb von «langages de connotation», deren «plan de l'expression est constitue par les plans du contenu et de l'expression d'un langage de denotation» (1968, 161): das Zeichen ßic (signifiant /flik/, signifie 'Polizist') fungiert als Ganzes als Ausdruck einer konnotativen Einheit (bei Hjelmslev: connotateur) mit dem Inhalt 'populaire'. (Für vergleichbare Auffassungen der Konnotation cf. auch Wandruszka 1973 [mit abweichender Terminologie]; Martin 1976, 88ss.; Braselmann 1981, 85ss.; vgl. ferner auch die z.T. differierenden Ansätze von Kerbrat-Orecchioni 1977, Rössler 1979, usw.). Im Gegensatz zu Hjelmslev (1968, 159) trennen wir die sogenannten signaux nicht von den connotateurs: „Signale" sind Elemente, die wie die Konnotatoren auf ein Subsystem verweisen, aber im Gegensatz zu diesen eindeutig auf der Ausdrucks- oder Inhaltsseite der denotativen Sprache lokalisiert werden können. Eine solche Unterscheidung ist zwar nicht schädlich, aber sie bringt auch nichts; es genügt, wenn man festhält, daß im Prinzip Elemente jeder Hierarchiestufe bzw. jedes sprachlichen Teilsystems konnotieren können. Dies gilt ζ. B. auf der Ebene der Phoneme: /R/ > fr. standard, /r/ > fr. meridional/du theatre; Unterscheidung ß j und /de/ > fr. cultive, Zusammenfall /ε/ und /&/ > fr. courant; usw. Uns interessieren hier jedoch die Konnotationen im lexikalischen Bereich. Eine systematische Durchforstung des frz. Lexikons im Hinblick auf die konnotativen Werte steht noch aus; eine gewisse Abhilfe für dieses Defizit können die Wörterbücher mit ihren «marques d'usages» wie vieux, populaire, familier, vulgaire, argotique, regional usw. schaffen, doch sind diese Charakteristika in aller Regel unsystematisch und nicht hinreichend definiert. In Ermangelung einer besseren Lösung sehen wir uns gleichwohl gezwungen, auf sie zurückzugreifen. Es konnotieren ζ. B. das familiäre Register: becane statt bicyclette, bouquin statt livre, usw.; den langage populaire (pop.) ζ. Β. bagnole statt autojvoiture,flic stattpolicier, causer ä qn. statt parier, etc.; regionale Varianten des Frz. (ζ. B. Belgien, Suisse romande) septante statt soixante-dix, huitante/octante statt quatre-vingt; die medizinische Fachsprache (zu den Fachsprachen cf. ζ. B. Kalverkämper 1980a, 1980b) ictere statt jaunisse, cephalees statt maux de tete, usw. - Konnotation findet sich ferner auch bei allen Lehnelementen, die nicht oder nicht vollständig integriert sind: policeman, tennisman, shampooing, steeple-chase, rocking-chair,
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usw. Soweit die betreffende Gebersprache den Kommunikationsbeteiligten nicht zufällig bekannt ist, erschöpft sich die Charakterisierung auf 'Fremdheit' (ohne weitere Spezifikation; cf. Braselmann 1981,126ss.). Entsprechend dem, was wir im Falle der Synonymie festgestellt haben (cf. 6.6.), kann eine bestimmte Konnotation je nachdem für das nichtmonosemierte ( > Semantem) oder das monosemierte Zeichen (Semem) Gültigkeit haben. Den gesamten Bedeutungsumfang umfaßt sie ζ. B. im Falle von flic, bouquin, usw.; auf ein bestimmtes Semem dagegen ist sie beschränkt bei causer (ä qn.), gueule (für Menschen), citrouille, poire, usw. Es ist auch durchaus möglich, daß im Falle von Polysemie verschiedene Bereiche konnotiert werden: bagnole 'automobile [allg.]' ist populaire, bagnole 'vieille automobile' dagegen familier. 8. Auswahlbibliographie Amacker, Rene, Linguistique saussurienne, Geneve/Paris, Droz, 1975. Baldinger, Kurt, Semasiologie et onomasiologie, RLiR 28 (1964), 2 4 9 - 272. Baldinger, Kurt, Semantique et structure conceptuelle (le concept 'se souvenir'), CLex 8 (1966), 3 - 4 6 . Baldinger, Kurt, Semantic Theory, Oxford, Blackwell, 1980. Bally, Charles, La pensee et la langue, BSLP 23 (1922), 117-137. Bally, Charles, Linguistique generale et linguistique fran(aise, Berne, Francke, 4 1965. Baum, Richard, Dependenzgrammatik, Tübingen, Niemeyer, 1976. Berruto, Gaetano, La semantica, Bologna, Zanichelli, 1976. Braselmann, Petra Μ. E., Konnotation - Verstehen Stil, Frankfurt/Bern, Lang, 1981. Coseriu, Eugenio, Einführung in die strukturelle Betrachtung des Wortschatzes, Tübingen, Narr, 2 1973 (= 1973a). Coseriu, Eugenio, Probleme der strukturellen Semantik, Tübingen, Narr, 1973 (= 1973b). Coseriu, Eugenio, Einführung in die strukturelle Betrachtung des Wortschatzes, in: Horst Geckeier (ed.), Strukturelle Bedeutungslehre, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1978, 193-238 (= 1978a). Coseriu, Eugenio, Lexikalische Solidaritäten, in: Horst Geckeier (ed.), Strukturelle Bedeutungslehre, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1978, 2 3 9 - 2 5 3 (= 1978b). Duchacek, Otto, Le champ conceptuel de la beaute en frangais moderne, Prague, 1960. Flydal, Leiv, Remarques sur certains rapports entre le style et Vital de langue, NTS 16 (1952), 241-258. Gauger, Hans-Martin, Zum Problem der Synonymie, Tübingen, Narr, 1972. Geckeier, Horst, Zur Wortfelddiskussion. Untersuchungen zur Gliederung des Wortfeldes 'alt-jung-neu' im heutigen Französisch, München, Fink, 1971 (= 1971a). Geckeier, Horst, Strukturelle Semantik und Wortfeldtheorie, München, Fink, 1971 (= 1971b).
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301. Französisch: Morphosyntax
tes divergences en ce qui concerne les faits linguistiques qui f o r m e n t son objet d'etude. Abstraction faite des cas ο ύ le terme n e semble etre q u ' u n substitut ä la m o d e de g r a m m a i r e (par ex.: P i n c h o n 1986) ces divergences s'expliquent en premier lieu p a r la place respective accordee d a n s le systeme grammatical ä la m o r p h o l o g i e et ä la syntaxe, place qui, ä son tour, est determinee p a r l'acceptation ou le refus de la separation entre le m o t et la phrase. 1.1. Le refus de cette separation est a la base de la these unitaire qui se retrouve d a n s la p l u p a r t des definitions de la m o r p h o s y n t a x e d o n n e e s p a r les dictionnaires ou p a r les lexiques specialises. A p r e s avoir note: «Ainsi m o r p h o l o g i e et syntaxe
Morphosyntaxe 1. Definition de la morphosyntaxe 2. L'accord 3. L'accord pronominal 4. La flexion casuelle 5. Bibliographie
1. Definition
de la
morphosyntaxe
Bien q u e de creation assez recente (il ne figure pas encore d a n s le Lexique de la terminologie linguistique de Jules M a r o u z e a u ; cf. M a r o u z e a u 1969), le terme de m o r p h o s y n t a x e cache de for-
301. Französisch: Morphosyntax
se confondent-elles dans la morphosyntaxe, pour s'opposer au lexique proprement dit (allege de la formation des mots)...», le Grand Larousse de la Langue Franfaise donne la definition suivante: «MORPHOSYNTAXE ... Etude systematique des regies de formation de l'enonce linguistique, depuis la combinaison des morphemes entre eux jusqu'aux structures de la phrase ellememe» (1972-1978, vol. 4, 3467-3468). La fusion de la morphologie et de la syntaxe en une seule discipline est signalee de meme dans la description du mot-vedette morphosyntaxe dans le volume des Encyclopedies du savoir moderne, consacre au langage: «Remplajant la distinction entre morphologie et syntaxe, le terme morphosyntaxe recouvre l'etude des formes (flexion et derivation) et les regies de combinaison regissant la formation des syntagmes et des phrases» (Pottier 1973, 333). De meme, c'est l'idee de l'inacceptabilite «d'une division tranchee entre les combinaisons de signes ä l'interieur des mots qui ressortiraient ä la morphologie et Celles qui font intervenir plusieurs mots et qui seraient du domaine de la syntaxe», qui est, selon Martinet, ä l'origine du terme morphosyntaxe, terme qui, pourtant, ne merite pas d'etre retenu, parce qu'il «ne fait plus aujourd'hui que camoufler un refus de poursuivre jusqu'au bout l'analyse linguistique» (Martinet 1985,93). 1.2. D'autres linguistes, tout en rejetant la these unitaire, font ä la morphosyntaxe une place dans la grammaire. 1.2.1. Tantöt la morphosyntaxe est distincte de la syntaxe. Dans l'introduction de sa Grammaire franfaise, publiee ä partir de 1982 par quelquesuns de ses collegues et dont l'analyse grammaticale suit les principes exposes dans Structure immanente de la langue frangaise (1951, 1965), Togeby distingue la syntaxe pure, l'analyse du texte infini de la langue fran9aise en unites de plus en plus petites, jusqu'ä ce que soient atteints les elements irreductibles, les morphemes, et la morphosyntaxe, qui «decrit le comportement syntaxique des morphemes». Entre aussi dans le cadre de la morphosyntaxe, la morphologie, qui «enregistre les definitions que re?oivent tous les morphemes d'apres leur comportement syntaxique» (Togeby 1982, 9). Plus loin, il ajoute: «La morphosyntaxe aura ... trois grands chapitres. Nous traiterons ensemble les racines et les flexifs, puisqu'ils sont solidaires les uns des autres. Ensuite nous traiterons les particules, et enfin la derivation» (ib., 17). 1.2.2. Tantöt la morphologie est consideree comme une branche de la syntaxe, au sens tres large. Ainsi Van De Velde (1972) distingue: 1) macrosyntaxe; 2) syntaxe normale; 3) morphosyntaxe; 4) microsyntaxe (11-12). La morphosyntaxe etudie les aspects syntagmatiques de la
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composition et de la derivation et le role grammatical de la flexion dans la syntaxe (35). 1.3. Cependant, aucune des conceptions de la morphosyntaxe que j'ai pu examiner, ne parait satisfaisante: elles sont toutes trop larges, meme celles qui, a juste titre, sont centrees autour du mot. La definition que je propose et qui sera ä la base de mon etude, est d'une portee plus limitee. La morphosyntaxe est l'etude des caracteristiques systematiques formelles du mot auxquelles correspond, non pas un aspect semantique, mais une valeur syntaxique. Les possibilites suivantes sont ä distinguer: a) la forme du mot fait savoir avec quel element le mot en question doit etre combine; b) la forme du mot fait savoir ä quoi le mot en question renvoie; c) la forme du mot fait savoir quelle est la position que le mot occupe dans la structure relationnelle d'un ensemble plus grand.
2. Laccord La premiere possibilite se realise avant tout sous forme de ce qui est appele traditionnellement accord. En comparaison avec d'autres langues, l'accord est en fran^ais un phenomene moyennement extensif. A l'interieur du fran^ais, son role est plus important dans la langue ecrite que dans la langue parlee. L'accord se presente sous trois formes: accord en genre, en nombre et en personne. 2.1. Dans la mesure οΰ ils presentent formellement les oppositions masculin/feminin et singulier/pluriel, le predeterminant et l'adjectif epithete s'accordent dans le syntagme nominal avec le nom qu'ils determinent. Ex.: la 2a 3a 4a 5a 6a
le chevalblancjlb les chevaux blancs; la barbe blanche/2b les barbes blanches; ce garfon normalßb ces garfons normaux; cette vie normale jib ces vies normales; le cheval noirjSb les chevaux noirs; la barbe noire/6b les barbes noires.
Ces exemples donnent lieu ä quelques remarques. 2.1.1. Une comparaison des formes ecrites avec les formes parlees correspondantes: blanc, blancs - [blä]; blanche, blanches - [bias]; normal, normale, normales - [normal]; noir, noire, noirs, noires - [nwar], montre que dans la langue parlee, l'indication morphologique sur la combinabilite de l'adjectif est bien souvent deficiente. 2.1.2. Un probleme autrement important est pose par [barb], [garsö], [vi], formes parlees uniques correspondant ä des paires de mots opposes en nombre dans la langue ecrite. S'agit-il d'un cas d'homonymie morphologique et, par conse-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
quent, la difference avec la langue ecrite n'existet-elle que sur le plan de la forme? Ou bien, ä Pexception d'une serie limitee et fermee de substantifs du type cheval - chevaux, vitrail vitraux, les substantifs de la langue parlee ne presentent-ils ni formellement ni semantiquement l'opposition singulier/pluriel? Ä l'oppose de la plupart des grammairiens, je soutiens que, dans la langue parlee, la tres grande majorite des substantifs fran^ais sont anumeriques (pour l'argumentation, cf. Mok 1968 et 1979). Ceci signifie que, dans des syntagmes paries tels: 7a [sa garsö nörmal]/7b [se garsö normo]; 8a [la barb bläs]/8b [le barb blas],
il n'y a que l'accord en genre. L'opposition formelle singulier/pluriel, par contre, y correspond ä une opposition semantique et, par consequent, eile n'entre pas dans le cadre de la morphosyntaxe. 2.1.3. Le probleme, homonyme ou identite, et, par lä, accord ou non-accord, se pose egalement, et cette fois-ci, pour la langue ecrite comme pour la langue parlee, ä propos de syntagmes opposes tels: 9a le journalisteßb la journaliste\ 10a les concierges mechants/\0b les concierges mechantes.
S'agit-il de deux substantifs homonymes, Tun masculin, l'autre feminin, avec lequel le predeterminant et l'adjectif s'accordent en genre, ou bien s'agit-il d'un seul substantif agenirique, qui se combine tantöt avec un predeterminant et/ou adjectif masculins, tantöt avec un predeterminant et/ou adjectif feminins, le choix de l'une ou de l'autre forme allant de pair avec une difference semantique du syntagme dans lequel eile figure: «non seulement de sexe feminin»/«de sexe feminin»? La deuxieme solution, pour laquelle j'ai cru devoir opter, implique que, dans ces cas, il n'y a pas d'accord en genre et qu'ils sont done ä exclure, eux aussi, de la morphosyntaxe. 2.2. Dans les exemples d'accord donnes plus haut la flexion du predeterminant et de l'adjectif n'est pas seule ä assurer la mise en rapport avec le substantif qu'ils determinent; elle ne fait qu'y contribuer en combinaison avec l'ordre des mots. II y a pourtant des cas ού il n'y a que la flexion en genre ou en nombre de l'adjectif a assurer la combinaison voulue et ä lever l'ambigui'te possible due ä la linearite du discours. Ex.: 11 des tableaux et des meubles charmants', 12 des lithos et des gravures charmantes; 13 des tableaux et des gravures romantiques; 14 des tableaux et des gravures charmants; 15 des tableaux et des gravures charmantes; 16 un tableau et un meuble charmants; 17 une litho et une gravure charmante.
Dans 11, 12, 13, la flexion de l'adjectif n'indique aueunement si l'adjectif est en relation avec le substantif le plus proche ou avec les substantifs coordonnes. Tous les trois presentent un cas d'homonymie syntaxique. Voici les deux structures possibles de 11: 1 , 1 des tableaux et des meubles charmants 1 I 1 1
Dans 14, la flexion en genre, et eile seule, fait savoir que l'adjectif est en relation avec les substantifs coordonnes: 1 , 1 des tableaux et des gravures charmants, tandis que dans 15, eile assure la relation avec le substantif le plus proche: I 1=' , des tableaux et des gravures charmantes. Dans 16 et 17, e'est la flexion en nombre qui fait savoir que l'adjectif doit etre combine avec les deux substantifs (16) ou avec le dernier seulement (17). 2.2.1. Plusieurs grammairiens ont note qu'il y a des usagers de la langue qui repugnent ä faire suivre un substantif feminin, dernier d'un groupe de substantifs coordonnes, differents de genre, par un adjectif masculin, meme si l'adjectif est ä mettre en relation avec l'ensemble des substantifs. Pour ces usagers-la, il y aurait done homonymie syntaxique dans 15: ι , des tableaux et des gravures charmantes 1 ι I des tableaux et des gravures charmantes. Et de ces deux structures possibles, la deuxieme serait syntaxiquement synonyme de 14. II me semble plutöt que, du point de vue linguistique, il n'y a qu'une seule structure, dans laquelle l'adjectif charmantes est en rapport avec gravures, et qui, par consequent, n'a qu'un seul contenu. Cependant, il peut y avoir une discordance entre ce contenu unique et les intentions du locuteur, intentions que le destinataire ne pourra saisir qu'en recourant ä des informations extra-linguistiquessupplementaires. 2.2.2. Un cas similaire est presente par la succession: substantif + de + substantif + adjectif (cf. Carlsson 1966). Ex.: 18 19 20a 20b 21a 21b
unepreuve de devouement admirable; une preuve d'abnegation etonnante; une preuve de devouement etonnant; une preuve de devouement etonnante; une equipe de joueurs internationaux; une equipe de joueurs internationale.
Les exemples 18 et 19 sont encore des cas d'homonymie syntaxique. Dans 18, e'est le manque de flexion en genre qui empeche de determiner avec quel substantif l'adjectif est a combiner et
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de connaitre, par lä, le contenu du syntagme; dans 19, c'est le genre feminin des deux substantifs qui admet deux combinaisons de l'adjectif feminin et deux contenus differents: 1 I I une preuve d'abnegation gtonnante. Dans 20 et 21, la flexion de l'adjectif ne laisse pas de doute sur la seule relation possible. 2.2.3. Un autre probleme de mise en rapport et de ses consequences semantiques se pose lorsque deux adjectifs coordonnes determinent un substantif au pluriel. Ex.: 22a les syntaxesfranfaise et allemande; 22b les syntaxes franfaises et allemandes.
Le contenu des deux syntagmes n'est pas le meme. Celui de 22a se laisse paraphraser «la syntaxe franiaise et la syntaxe allemande», celui de 22b «les syntaxes franfaises et les syntaxes allemandes». Cette difference semantique correspond ä une difference de structure syntaxique indiquee par la flexion en nombre de l'adjectif. Dans 22a, franfaise ne peut pas etre combine directement avec syntaxes; la combinaison avec le substantif n'est possible qu'apres que franfaise a ete mis en rapport avec allemande. Dans 22b, chacun des deux adjectifs se combine directement avec le substantif. La suppression d'un des adjectifs dans 22a aurait pour resultat un syntagme a-grammatical, alors que dans 22b le syntagme resterait grammatical. Notons d'ailleurs que ce qui vient d'etre dit n'est valable que pour la langue ecrite. «Ä l'audition, des dialectes dorien(s) et ionien(s)> est equivoque pour un helleniste» (Bally 1953,265). 2.2.4. Le röle syntaxique attribue ä la flexion en genre et en nombre de l'adjectif epithete, la flexion le joue egalement lorsque l'adjectif est employe comme appose ou comme attribut, bien que dans ce dernier cas, la flexion soit rare ä fonctionner seule. Ex.: Appose: 23 Ma mere tricote, heureuse comme toujours; 24a Ma mere travaille dans le jardin, calme et silencieux; 24b Ma mere travaille dans le jardin, calme et silencieuse; 25 Mon pere travaille dans le jardin, calme et silencieux; 26a Le professeur discute avec ses etudiants, cordial comme toujours; 26b Le professeur discute avec ses etudiants, cordiaux comme toujours. Attribut de sujet: 27 Ma voisine est tres charmante; 28a Lefils de ma voisine est tres charmant; 29a le fils de ma voisine qui est tres charmant; 29b le fils de ma voisine qui est tres charmante. Attribut d'objet: 30 Je trouve ma voisine tres charmante;
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31a le medecin et sa femme que je trouve charmants; 31b le medecin et sa femme que je trouve charmante.
Dans 25, ni la flexion ni la place n'indiquent, sans equivoque et ä l'exclusion d'autres possibilites, avec quel element l'adjectif doit etre combine. C'est l'expression formelle unique de deux phrases syntaxiquement homonymes, dont le choix final sera determine par des facteurs extraphrastiques. Dans 23, 27,28a, 30, la mise en rapport de l'adjectif flechi est indubitable, mais la flexion de l'adjectif ne fait que contribuer ä la faire connaitre. II suffit de remplacer l'adjectif flechi par un adjectif indifferencie pour constater que c'est en premier lieu la place de l'adjectif qui assure la mise en rapport voulue. Ex.: 28b Le fils de ma voisine est tres aimable.
Dans les autres exemples, par contre, c'est soit la flexion en genre (24a, 24b, 29a, 29b, 31a, 31b), soit la flexion en nombre (26a, 26b) qui indique a eile seule avec quoi l'adjectif ou la relative ou celui-ci figure, est en relation. Cp.: 29
le fils de ma voisine qui est tres charmant
29b le fils de ma voisine qui est trfes charmant I I ι ' 1 29c le fils de ma voisine qui est trts aimable
2.2.4.1. Dans le cadre du fonctionnement de l'adjectif flechi comme attribut entre aussi le phenomene de la metanalyse (voir Blinkenberg 1950, 96-98), qui est illustre par des exemples tels: 32a Cette femme a I'air heureux; 32b Celle femme a I'air heureuse.
La difference formelle entre 32a et 32b s'explique du fait que dans 32a, heureux est l'attribut de air dans le syntagme libre a I'air, alors que dans 32b, heureuse est associe au substantif femme au moyen de la locution copulative figee a I'air. L'eventuelle difference semantique qu'on tend a reconnaitre entre les deux phrases, n'est pas due a la difference de rapport syntaxique refletee par l'opposition heureux/heureuse, mais ä l'homonymie du syntagme libre et de la locution figee avoir I'air. 2.2.4.2. Etudiant le predeterminant et l'adjectif epithete, j'ai exclu de la morphosyntaxe les emplois ού la flexion de l'adjectif exprime un aspect semantique, ä savoir pour le genre «pas seulement de sexe feminin»/«de sexe feminin», et pour le nombre «pas plus d'un individu»/«plus d'un individu». L'adjectif, en fonction d'appose ou d'attribut admettant les memes emplois semantiques, ceux-ci sont egalement ä exclure.
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En voici des exemples, qui se passent de commentaire. 33a Les concierges, hargneux comme toujours, ne nous saluent pas; 33b Les concierges, hargneuses comme toujours, ne nous saluent pas; 34a Ces artistes sont tres doues; 34b Ces artistes sont tres douees; 35a Je suis contentßSb Je suis contente; 36a Vous etes normal/36b Vous etes normaux; 37a On est jeuneßlb On est jeunes; 38a Claude est amusantßSb Claude est amüsante; 39a IIfaul etre prudent; 39b IIfaut etre prudentes; 40a Je trouve ces eleves tres nerveux; 40b Je trouve ces eleves tres nerveuses.
2.3. Outre les predeterminants et l'adjectif, il y a aussi le verbe ä presenter l'accord. Le participe passe se caracterise par l'accord en genre et en nombre, la forme personnelle du verbe par l'accord en nombre et en personne. Les regies de l'accord du participe passe, «morceau de bravoure de toute grammaire fran?aise» (Arrive/Gadet/Galmiche 1986, 26) etant suffisamment connues, y compris toutes les tolerances autorisees par les differents arretes ministeriels, il serait vain de les repeter ici. La seule question ä laquelle il faille donne une reponse, est de savoir quelle est, au cas ού il y a accord, l'information que la flexion du participe passe peut transmettre. Deux emplois du participe sont ä distinguer. D'une part, il y a l'emploi dans les formes verbales composees ä l'aide de l'auxiliaire avoir, ou ä l'aide de l'auxiliaire etre des verbes pronominaux aupres desquels le pronom reflechi est un complement d'attribution («datif»). D'autre part, il y a l'emploi du participe dans les autres combinaisons avec etre. Comme, dans ce dernier cas, la flexion du participe fonctionne, seule ou en combinaison avec d'autres facteurs, comme celle de l'adjectif, quelques exemples sans commentaire suffiront: 41 des tableaux et des armoires bien cirees; 42a Ma mere travaille dans son jardin, soigne comme tout; 42b Ma mere travaille dans son jardin, soignee comme tout; 43a J'ai rencontre la femme de mon voisin qui a ete opere hier; 43b J'ai rencontre la femme de mon voisin qui a ete operee hier.
2.3.1. Dans le premier cas d'emploi, le participe s'accorde en genre et en nombre avec l'objet direct, pourvu que celui-ci precede la forme verbale composee dont il depend. D'apres Arrive/ Gadet/Galmiche (1986, 27) «cette situation se rencontre dans trois types de phrases: - les interrogatives ou le complement d'objet, vise
par l'interrogation, est antepose: quels romans avez-vous ecrits? - les phrases ού l'objet est un pronom personnel: je publie mes nouvelles des que je les ai ecrites; - les phrases ού l'objet est un pronom relatif: je ne suis pas content des nouvelles que j'ai ecrites».
2.3.1.1. Dans le premier type de phrase, la flexion en genre et en nombre du participe a pour fonction d'identifier l'objet direct et, par lä, de determiner la structure de la phrase. II est rare que la flexion soit seule a remplir cette fonction. Comparons cependant: 44a Je me demande quels savants ont rencontre ces etudiants; 44b Je me demande quels savants ont rencontres ces etudiants,
ού il n'y a que l'accord dans 44b, par opposition au non-accord dans 44a, qui permette d'identifier l'objet direct, identification indispensable pour la comprehension de la phrase. 2.3.1.2. Dans le deuxieme type, il n'est pas question d'identification de l'objet direct, celui-ci etant identifie par sa forme meme. La forme flechie du participe indique a quoi le pronom personnel renvoie. La difference de renvoi marquee par la forme du participe va de pair avec une difference de contenu. Comparez: 45a Je publierai les nouvelles de mes etudiants des que je les ai vus; 45b Je publierai les nouvelles de mes etudiants des que je les ai vues.
Dans l'exemple suivant, par contre, la forme du participe n'autorise pas de conclusion sur le renvoi de les. Nous avons affaire ä la forme unique de deux phrases syntaxiquement homonymes: 45c Je publierai les nouvelles de mes etudiantes des que je les ai vues.
2.3.1.3. Dans le troisieme type de phrase, le fait de l'accord ou du non-accord fait savoir quelle est la position de que dans la structure relationnelle de la relative (cf. aussi 4.). Cp.: 46 les peines que ce travail m α coütees; 47 les 100 francs que ce travail m 'a coute.
Dans 46, que sera traditionnellement identifie comme objet direct, dans 47 comme complement adverbial. De meme, lorsque le participe d'un verbe de sensation tel voir, entendre, ecouter, ou de direction tel envoyer, mener, est suivi immediatement d'un infinitif, la flexion en genre et en nombre du participe identifie que comme objet direct de la forme participiale. Cp.: 48a les musiciens que j'ai entendus chanter; 48b les chansons que j'ai entendu chanter.
301. Französisch: Morphosyntax
Finalement, au cas ou il y a accord, la flexion du participe a pour fonction de faire savoir quel est l'antecedent de la relative. Ici encore, il est rare que la flexion soit seule ä fournir cette information. Ex.: 49a lesfemmes des musiciens quej'ai admires; 49b les femmes des musiciens que j'ai admirees; 50 la maison des musiciens que j'ai visitee.
II peut arriver que les contraintes de la linearite entravent le fonctionnement univoque de la flexion et donnent naissance ä des homonymies syntaxiques. Ex.: 51 les fits des musiciens que j'ai rencontres; 52 les pelures des pommes que j'ai mangees,
formes uniques derriere lesquelles se cachent deux structures possibles et, par consequent, deux contenus distincts. De meme que la flexion de l'adjectif, celle du participe peut, dans des conditions determinees, aller de pair avec un aspect semantique, emplois qui n'entrent pas dans le cadre de la morphosyntaxe. Ex.: 53a 53b 54a 54b
Noire concierge a ete opere hier; Notre concierge a ete operee hier, Combien de journalistes avez-vous vus? Combien de journalistes avez-vous vues?
2.4. Du point de vue du fonctionnement, il n'y a aucune raison d'etudier separement la flexion en nombre et la flexion en personne de la forme personnelle du verbe. Un bref examen des exemples: 55a Je parte/55b Tu paries', 56a Nousparlons/56b Vousparlez; 57a Celui-ci dort/51b Ceux-ci dorment,
montre que l'opposition de personne dans les formes verbales de 55a, 55b et 56a, 56b et l'opposition de nombre dans Celles de 57a, 57b ont la meme fonction: la mise en relation du verbe fini avec le pronom qui precede. II montre egalement que la flexion remplit cette fonction de fa9on redondante, la mise en relation etant suffisamment assuree par l'ordre des mots. 2.4.1. Formulant les regies de l'accord de la forme personnelle du verbe, les grammairiens ne manquent pourtant pas de mentionner des cas oü il est possible de faire commuter des formes personnelles. Cette commutation entraine une difference d'accord et, par lä, une difference de contenu, bien que celle-ci ne soit pas toujours facile ä saisir. Cp.: 58a Une foule de clients suivait le cortege; 58b Une foule de clients suivaient le cortege.
La difference des formes verbales reflete une difference de relation dans la succession lineaire des
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mots une foule de clients, difference camouflee par la forme identique. Cette difference de relation se laisse representer ainsi: 58a une foule de clients suivait... 58b une foule de clients suivait...
Dans 58a, une foule est le determine et de clients est le determinant; dans 58b, une foule de est le determinant et clients le determine, par suite d'une metanalyse, marquee par le pluriel du verbe. II s'ensuit une difference semantique. Alors que 58a a en vue la totalite des individus, 58b en accentue la pluralite. Comparons encore: 59a Le fran^ais ainsi que l'italien provient du latin; 59b Lefranfais ainsi que l'italien proviennent du latin.
La flexion en nombre differente oblige ä conclure ä une difference de structure relationnelle des deux phrases. Celle-ci est due ä la position differente qu'y occupe l'italien par suite des possibilites d'emploi differentes de ainsi que, tantot introduisant une comparaison (59a), tantot equivalent ä une conjonction de coordination reliant l'italien ä le frangais (59b). Comme les referents de 59a et 59b paraissent etre identiques, la question est de savoir si la difference de structure implique une difference de contenu. Or, si difference il y a, et, en principe, il faut l'admettre, eile doit etre bien delicate ä saisir vu les opinions des grammairiens et PArrete Ministeriel de 1901, cite par Grevisse (1986, 1157), et dont Farticle VIII, 5 permet indifferemment le singulier et le pluriel de la forme verbale. 2.4.2. La commutation est egalement possible lorsque le verbe fini est en relation directe avec (traditionnellement: a pour sujet) des SN au singulier lies par une conjonction de coordination. Ex.: 60a 60b 61a 61b 62a 62b
Lapeur ou la misere font commettre des fautes; La peur ou la misere fait commettre des fautes; Ma maison et la sienne a ete delruite; Ma maison et la sienne ont ete detruites; La joie et l'allegresse s'empara des esprits; La joie et l'allegresse s'emparerent des esprits.
Les formes verbales opposees en nombre font savoir que dans 60a ou marque une disjonction inclusive, et dans 60b, une disjonction exclusive. C'est l'actualisation des differentes possibilites d'emploi de ou qui rend compte de la difference semantique des deux phrases. Dans 61a et 62a, le singulier de la forme verbale indique que les SN coordonnes sont presentes comme coreferentiels. Cette coreferentialite peut etre objective (61a) ou subjective (62a). Elle manque dans 61b et 62b. II serait vain de reprendre tous les details de
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
l'accord du verbe reunis dans les grammaires et les etudes specialisees. Iis se laissent reduire sans difficulte aux possibilites de fonctionnement qui viennent d'etre decrites. 2.4.3. II ne reste plus qu'ä determiner la fonction de la flexion en nombre et en personne du verbe fini dans les relatives introduites par la forme casuelle qui. Les trois paires d'exemples suivantes ne se distinguent que par l'opposition singulier/pluriel du verbe fini:
Cependant, la difference fondamentale entre la langue parlee et la langue ecrite, et qui est lourde de consequences pour la portee du fonctionnement de l'accord, reside dans le fait, mentionne dejä plus haut, que les substantifs ecrits, flechis en nombre, entrainent l'accord des elements combines avec eux, alors que la plupart des substantifs paries, anumeriques, ne peuvent pas entrainer l'accord en nombre et que la flexion en nombre des mots qui les determinent a une valeur semantique. 63a les amis de mon frere qui part demain; 2.6. La definition de la morphosyntaxe oblige 63b les amis de mon frere qui partem demain; 64a Je vous enverrai un de mes ouvriers qui fait ce travail; ä prendre en consideration ici egalement les 64b Je vous enverrai un de mes ouvriers quifont ce travail; «adverbes» en -ment. II ne peut pas etre question de reprendre en detail les discussions soulevees 65a Ilyaura vous et moi quil'ai soigne; par la categorie mal delimitee de l'adverbe et la 65b IIy aura vous et moi quil'avons soigne. place que les formations en -ment y occupent. La flexion en nombre du verbe fait savoir avec Deux questions etroitement Hees s'imposent: 1) quel element la relative doit etre mise en relation, La suffixation de -ment est-elle un cas de derivapour que le destinataire arrive ä saisir ce que le tion ou de flexion? 2) Les formations en -ment destinateur a voulu lui communiquer. Et c'est lä ont-elles en commun un aspect semantique la fonction qu'elle remplit dans toutes les relapar lequel elles se distinguent des adjectifs de tives du type decrit. Cependant, a la difference base? La reponse ä la premiere question n'est pas de ce qui se produit dans 6 3 - 6 5 , la flexion n'est unanime. Si certains linguistes considerent pas toujours seule ä remplir cette fonction. l'adverbialisation comme un precede productif Chaque fois que, syntaxiquement, il n'y a pas de derivation (Moignet 1974, Danjou-Flaux/ d'incertitude sur l'antecedent, elle ne la remplit Gary-Prieur 1982), d'autres hesitent tout en tenque de fafon redondante. Par contre, il se peut dant ä opter pour la derivation. II n'y a que Toaussi que, d'autres precedes syntaxiques faisant geby k soutenir qu'«a cote de la flexion de nomdefaut, la flexion ne soit pas capable de lever bre, de genre et de comparaison, il faut faire etat, l'ambigui'te. Dans: ä propos des adjectifs d'une flexion adverbiale ou de cas adverbiaux» (Togeby 1982, 227). 66 l'ami de mon frere qui part demain, Quant ä la deuxieme question, il y a plus d'unanimite. Nilsson-Ehle (1941, 10) ecrit ä ce sujet: il est question d'homonymie syntaxique, qui ne «La differentiation d'emploi de l'adverbe en peut etre resolue, qu'ä l'aide de donnees contex-ment, constatee depuis le commencement du tuelles ou situationnelles. franfais, nous parait montrer avec assez d'evi2.5. Rappelons encore que le rendement foncdence que la syllabe -ment elle-meme n'y possede tionnel de l'accord est plus grand dans la langue plus de valeur semantique speciale; elle ne joue ecrite que dans la langue parlee. Si, dans ce qui essentiellement qu'un role fonctionnel». Et selon precede, les exemples ont ete choisis tels qu'ils Gary-Prieur (1982, 17) «ce point de vue semble illustrent, dans la plupart des cas, le fonctionnemaintenant acquis». On peut s'etonner que ce ment de l'accord dans Tun et l'autre usage, il n'en consensus n'ait pas mene ä la conclusion que les est pas moins vrai que la langue parlee offre formations en -ment sont des formes flechies de beaucoup moins de possibilites de recourir ä l'adjectif, bien qu'elles soient parfois qualifiees l'accord comme indice de relation. Bien souvent, d'adjectif verbal (Pottier 1960, 191). Toujours cette deficience ne tire pas ä consequence du fait est-il que rien n'empeche de les faire entrer dans que la flexion ne donne qu'une indication redonle cadre de la morphosyntaxe telle que nous la dante sur la mise en relation envisagee. Ce n'est concevons. II s'agit d'une caracteristique systequ'au cas ού la flexion est seule ä fonctionner matique formelle d'un mot ä laquelle corresque la langue parlee risque de masquer quel est pond, a l'exclusion d'un aspect semantique, une l'ordre ä etablir dans la succession lineaire des valeur syntaxique, ä savoir l'indication de la relaelements. Ainsi, dans la langue parlee, le partition du mot avec un autre element. En guise cipe passe dans 43a, 43b, 45a, 45b, 49a, 49b, 50, d'illustration, je donne des paires d'exemples, pas plus que la forme personnelle du verbe dans chaque paire presentant, ä contexte formel et 58a, 58b, ne permet pas de choisir entre les deux semantique identique, la commutation d'une ordres possibles. De meme, il suffit qu'il y ait, forme en -ment avec l'adjectif simple correspondans 29a, 29b, poli(e) au lieu de charmant(e), dant en fonction d'epithete ou d'appose. pour qu'il y ait la meme incertitude.
301. Französisch: Morphosyntax 67a On nous a donne un livre gratuitement; 67b On nous α donne un livre gratuit; 68a Ne faut-il pas craindre que Saussure, malgre ... la clarte penetrante, indeniablement toute franfaise, de son esprit, η'ait jusqu'ä un certain point subi les inconvenients du bilinguisme? (Damourette et Pichon, 1,96); 68b ...la clarte penetrante, indeniable, toute franfaise, de son esprit,...; 69a Je restais ά l'ecart, maussadement, pres de ma bonne (Gide); 69b Je restais ά l'ecart, maussade, pres de ma bonne; 70a Elle s'avance ainsi, harmonieusement, heureuse de vivre (Baudelaire); 70b Elle s'avance ainsi, harmonieuse, heureuse de vivre; 71a Heureusement, les enfants se sont endormis; 71b Heureux, les enfants se sont endormis.
Entre les exemples de chaque paire, il y a une difference semantique, tantöt nette, tantöt plus difficile ä saisir (69a/69b). Cette difference ne peut pas etre attribuee ä une difference d'aspect semantique, soit lexical, soit grammatical, des elements commutes. Elle est imputable ä une relation differente d'elements semantiquement identiques, et dont la commutation fournit l'indice formel. Ainsi, dans 67b, gratuit signale, par sa forme et par sa place, sa relation avec livre; gratuitement, dans 67a, fait savoir sa relation avec le syntagme verbal. Cp.: On nous a donni un livre gratuit;
r—•=;
1
On nous a doruii un livre gratuitement.
Et il en est de meme des autres exemples; alors que l'adjectif de base contribue ä determiner le contenu de la phrase en se combinant avec un nom ou un pronom, la formation en -ment y contribue en se combinant avec un autre element, qui peut meme etre tout le reste de la phrase (dans 71a, heureusement fonctionne comme «adverbe de phrase»). L'exemple 70a est particulierement interessant parce qu'il offre non seulement la possibilite d'une opposition paradigmatique avec 70b (harmonieusement Iharmonieuse), mais ä l'interieur de la phrase, il y a encore un contraste syntagmatique entre harmonieusement, en relation avec avarice, et heureuse, en relation avec elle.
3. L 'accordpronominal Dans certains pronoms, la flexion en genre et en nombre peut avoir pour fonction d'indiquer ä quel element le mot flechi refere. II s'agit de ce qui figure dans le chapitre de l'accord de la plupart des grammaires sous le nom d'«accord pronominal». Tout en admettant le terme, Blinkenberg (1950) exclut le phenomene qu'il designe de son etude de l'accord, la definition qu'il donne de
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l'accord proprement dit ne lui permettant pas de s'occuper «de correspondances et d'oppositions qui transgressent la phrase et qui n'affectent done pas les membres des groupes predicatifs et determinatifs» (ib., 16). Ce qui caracterise en effet le fonctionnement de la flexion dont il est question ici, e'est que sa portee peut depasser les limites de la phrase. Sont ä etudier, pour autant qu'ils presentent la flexion en genre et en nombre, les pronoms personnels de la 3e personne, les demonstratifs, les possessifs, les relatifs-interrogatifs et les indefinis. En ce qui concerne les pronoms personnels, plusieurs cas sont ä distinguer. 3.1. Le pronom reprend, ou plus rarement, annonce un element nominal du contexte. Ex.: 72 Donnez-moi cesfleurs; elles sont superbes; 73 Si elles ne sont pas trop cheresje lui offrirai des roses.
Dans ces exemples, le referent de l'element nominal et du pronom est le meme. Cependant, la coreferentialite n'est pas necessaire. Cp.: 74 Jean a les cheveux noirs, Pierre les a blonds.
3.2. Le pronom ne reprend ni n'annonce un element nominal et le referent n'est pas un etre sexue. Ex.: 75 (ä propos d'une table) Je pense quelle est du XVII' siecle; 76 (a propos de bibelots) Iis ont quelques petits defauts.
La flexion en genre du pronom est determinee par le genre de la denomination linguistique du referent; la flexion en nombre, par contre, exprime l'un ou l'autre aspect semantique de cette categorie grammaticale. 3.3. Le pronom ne reprend ni n'annonce un element nominal et le referent est un etre sexue. Ex.: (en entendant du bruit, selon la situation) 77 Elle ne dort toujours pas; 78 lis ont de belles voix.
Non seulement la flexion en nombre exprime, comme dans le cas precedent, l'aspect semantique qui lui est propre, mais la flexion en genre a, elle aussi, la valeur semantique telle qu'elle a ete definie dans 2.1.3. Vu la definition de la morphosyntaxe, il est evident que, du fait de l'aspect semantique qu'elle exprime, la flexion en genre et en nombre dans ce dernier cas est ä ecarter. Et ceci vaut egalement pour la flexion en nombre dans les deux autres cas. Contrairement ä l'opinion courante (cf. par ex. Grevisse 1986, § 466, 414-416), je suis d'avis que, meme dans le premier cas, il n'est pas question d'un accord en nombre, mais de l'expression repetee d'une meme valeur semantique. II se peut d'ailleurs que
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le pronom n'ait pas le meme nombre que le substantif qu'il reprend. Ex.:
3.6.1. L'element nominal a un genre fixe, qui determine la flexion en genre du pronom. Ex.:
79 ... nous serons en mesure de comprendre ce qui se passe au sein dune proposition, puis de differencier les types de proposition, et d'analyser les relations qu 'elles entretiennent entre elles...
83 Je η 'aimepas cette photo; elle est floue; 84 Si elle avail ete moins floue, j'aurais bien achete cette photo; 8 5 . . . c'est la conscience spontanee du locuteur quiperfoit les phonemes comme des choses et non comme des rapports: pour elle le [i] et le [y] existent reellement et elle est tout etonnee que...; 86 Mais cette elucidation ne pourra se faire que par un va-et-vient constant entre le niveau des idees et celui des jugements; c'est elle qui va nous occuper dans les pages qui suivent; 87 La rose ne va pas avec I'aillet; il la fait fletrir; 81 Mes filles detestent leurs cousines; elles ont des idees saugrenues.
oü le pluriel elles reprend le singulier proposition. 3.4. Cependant, dans certaines conditions, la flexion en nombre, tout en gardant sa valeur semantique, fait savoir en meme temps, «par raccroc», quel(s) element(s) nominal (-aux) a (ont) ete repris. Ex.: 80a Cet homme n'aime plus sa femme; elle en souffre beaucoup·, 80b Cet homme η 'atme plus sa femme; il en souffre beaucoup; 80c Cet homme n'aime plus sa femme; ils en souffrent beaucoup.
Si, dans 80b et 80c, la flexion en genre, la forme masculine du pronom, indique que ce n'est pas le SN sa femme qui a ete pronominalise, la flexion en nombre indique que, dans 80b c'est cet homme qui a ete pronominalise, alors que, dans 80c, ils pronominalise cet homme et sa femme. Cp.: 81 Mes filles detestent leurs cousines; elles ont des idees saugrenues,
phrase dans laquelle, malgre la flexion du pronom, une telle indication univoque fait defaut. 3.5. Notons que, dans la langue ecrite, l'opposition en nombre fonctionne pleinement: le, la/les; lui/leur; lui/eux; iljils; ellelelles, alors que, dans la langue parlee, son fonctionnement dans les deux dernieres paires de termes est reduit ä la position prevocalique. Comparons les phrases 80b et 80c, dans lesquelles la difference semantique, due ä la seule opposition en nombre du pronom personnel, est sensible aussi bien dans la graphie que dans la prononciation, avec les phrases: 82a Cet homme η 'aime plus sa femme; il η 'en souffre pas; 82b Cet homme n'aime plus sa femme; ils η 'en souffrent pas,
dans lesquelles la meme difference semantique ne se manifeste plus que dans la graphie: ill ils. Tout ce que la forme parlee [il] fait savoir, c'est que le pronom ne reprend pas uniquement sa femme. 3.6. Dans le cas illustre par 75 et 76, la flexion en genre a pour fonction de preciser quel est le referent, fonction qu'elle remplira souvent en combinaison avec des moyens extra-linguistiques tels les gestes. La determination du role de la flexion en genre dans le pronom qui reprend ou annonce un element nominal demande une triple distinction.
La flexion en genre ne correspond pas ä une valeur semantique, meme pas dans 81, malgre le fait que les referents sont des etres sexues. Elle a pour seule fonction d'indiquer quel est l'element nominal repris ou annonce. Pour ne pas compliquer inutilement la description, admettons que cet element figure dans le contexte donne. Les exemples permettent de constater que tantot cette indication est superflue (83, 84), mais que tantot elle n'est pas süffisante. Afin de savoir, dans 81, quel est l'element nominal repris par elles et, par lä, d'arriver ä la comprehension de la phrase, il faudra des donnees contextuelles ou situationnelles supplementaires. Finalement, il y a des cas ou elle suffit a elle seule pour fournir l'indication necessaire pour constituer avec certitude le contenu de la phrase. C'est ce que prouve l'application de l'epreuve de commutation dans 85, 86, et 87. Le remplacement de (pour) elle par (pour) lui et de elle (est) par il (est) dans 85, de elle par lui dans 86 et de il la par elle le dans 87 va de pair avec un changement de contenu de la phrase, sans que le changement de genre du pronom entraine un changement semantique de celui-ci. 3.6.2. L'element nominal est agenerique (cf. 2.1.3.) et le referent est un etre sexue (type: le concierge/la concierge, ou des noms propres de personne). Ex.: 88a 88b 89a 89b
Oü sont Oü sont Appelez Appelez
les eleves? Ils jouent dehors; les eleves? Elles jouent dehors; Claude; j'ai que/que chose pour lui; Claude; j'ai quelque chose pour elle.
Le choix de la forme masculine ou feminine du pronom est determine par l'aspect semantique que la flexion en genre permet d'exprimer dans certaines conditions. 3.6.3. L'element nominal a un genre fixe, le referent est un etre sexue. Le genre ne determine pas automatiquement la flexion du pronom. Ex.: 90 Le medecin η 'est pas venu; elle etait par tie en vacances;
301. Französisch: Morphosynlax
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91 Le professeur d'anglais est tres severe: tous les eleves ont peur d'elle.
4.1. Une comparaison des phrases:
La forme feminine du pronom indique quel est le sexe du referent. D'autre part, le remplacement de eile par il dans 90 ou par lui dans 91 a beau avoir des consequences semantiques, il ne faut pas en conclure que il et lui donnent eux aussi une indication positive sur le sexe du referent. De meme que l'opposition en nombre, les emplois de l'opposition en genre correspondant ä une difference de valeur semantique sont a exclure de la morphosyntaxe. 3.7. Ce qui vient d'etre dit au sujet des pronoms personnels, avec tout ce que cela implique pour l'insertion dans la morphosyntaxe, vaut egalement pour les autres pronoms flechis en nombre et en genre. Alors que la flexion en nombre a toujours une valeur semantique, la flexion en genre offre la double possibilite d'emploi, syntaxique ou semantique, decrite ci-dessus. Une serie d'exemples suffira pour le montrer.
revele que la difference de contenu incontestable ne doit pas etre attribuee au fait qu'il y a une difference semantique entre je et me et entre il et le, mais ä un mecanisme purement syntaxique. La difference formelle entre les termes des deux paires de pronoms sert ä indiquer qu'ils occupent une position differente dans la structure relationnelle commune aux deux phrases. Une telle difference formelle, que, bien que les opinions soient partagees, j'appellerai la flexion casuelle, constitue un phenomene morphosyntaxique. Ceci vaut egalement pour l'opposition quijque relatifs. Ce qui fait la difference semantique entre:
92 Je preßre voire these ά celle qui a ete soutenue hier; 93 Void ton bouquin et ceux de ton frere; 94a J'aime mes eleves et ceux de mon collegue; 94b J'aime mes eleves et Celles de mon collegue; 95 A vis ά ceux et Celles qui partem en voyage; 96 Le feu a detruit ma maison et la sienne; 97a Mon collegue η 'aime pas mes eleves: H preßre les siens; 97b Mon collegue η 'aime pas mes eleves; il preßre les siennes; 98a Donnez-moi le coussin de la chaise sur lequel vous etes assis; 98b Donnez-moi le coussin de la chaise sur laquelle vous etes assis; 99 Donnez-moi ce livre. Lequel?; 100 Donnez-moi cette brochure. Laquelle?; 101a J'ai rencontre votre camarade. Lequel?; 101b J'ai rencontre votre camarade. Laquelle?; 102 IIa de tres beaux livres; je vais en acheter quelquesuns. 103 II α de tres belles reproductions: je vais en acheter quelques-unes; 104a II y a beaucoup d'artistes;je η 'en connais aucun; 104b II y a beaucoup d artistes; je η 'en connais aucune.
4. La flexion casuelle A cöte de la flexion en genre et en nombre avec la valeur syntaxique ou semantique correspondante, certaines categories de pronoms presentent encore d'autres differences formelles, par ex.: je - me - moi personnels, qui - que relatifs et interrogatifs. La question est de savoir si et dans quelle mesure ses caracteristiques formelles correspondent, elles aussi, non pas ä une valeur semantique, mais ä une valeur syntaxique, et si, par consequent, elles doivent, selon la definition utilisee, etre rangees dans la morphosyntaxe.
105a Je le/e/i'«7e/105b II me felicite
106a I'homme qui me felicite/ 106b I'homme que je felicite
n'est pas une difference semantique entre qui et que. Les deux formes signalent une difference de valeur syntaxique; elles indiquent une position differente de ces pronoms dans la structure relationnelle des relatives qu'ils introduisent. 4.2. II n'en est pas de meme de l'opposition qui/ que interrogatifs, formellement identiques aux relatifs. La difference semantique entre: 107a Qui voyez-vous?j\Qlb
Que voyez-vous?
n'est due qu'ä la difference semantique entre les deux pronoms: [+ humain]/[- humain], Leur position dans la structure relationnelle identique des deux phrases est la meme. Contrairement ä qui/que relatifs, qui/que interrogatifs ne sont pas des termes d'une opposition morphosyntaxique, ils n'entrent pas dans un paradigme casuel. 4.2.1. Encore d'autres formes, n'etant pas casuelles, sont ä ecarter. Togeby (1951, 191ss.) admet un cas disjoint: moi, toi, eux, soi, quoi, ä cöte des cas conjoints: je - me, tu - te, ils - les, se, que. Frei (1954, 34ss.) a montre de fafon convaincante que ce qui distingue les pronoms disjoints des pronoms conjoints correspondents n'est pas une valeur syntaxique differente qui n'est exprimee que par la forme du pronom, et que, par consequent, il n'est pas question d'une difference de cas; le cas disjoint est un fantome (Frei 1954, 38). Pour la meme raison, il faut faire une distinction entre lui, elle(s), pronoms conjoints casuels, et les homonymes lui, elle(s), pronoms disjoints non-casuels, dont les possibilites d'emploi correspondent ä Celles des autres pronoms disjoints. 4.2.2. En ce qui concerne les relatifs, il est egalement necessaire de reconnaitre deux homonymes qui, dont l'un se distingue de que uniquement par sa valeur syntaxique, sans que les deux pronoms comportent un trait semantique particulier. L'autre, qui comporte le trait semantique [+
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
humain] n'exprime pas par sa forme sa fonction syntaxique. II s'emploie comme SN sans antecedent et dans un SP avec ou sans antecedent. Ex.: 108 Dieu choisit qui lui plait ; 109 J'invite quije veux, 110 Voilä l'homme ä qui je pense; 111 Ille raconte ä qui veut l'entendre.
4.2.3. Un dernier probleme est pose par la serie lequel, duquel, auquel (par opposition ä laquelle, de laquelle, ä laquelle) et la serie lesquelf le)s, desquel(le)s, auxquel(le)s. S'agit-il de formes casuelles? Frei (1954) signale le probleme sans proposer de solution. A propos de l'article defini, il ecrit (ib., 46): «D'ailleurs, nos prepositions les plus grammaticales, ä et de, participent ä la nature de la declinaison par leurs superpositions avec l'article qui fait partie du signe detifie (au, du et des sont des sortes d'articles declines ou des cas de l'article)...». A mon tour, je me contente de signaler le probleme, d'autant plus que la solution en est compliquee par l'imbrication de plusieurs systemes d'expression des relations (flexion casuelle, prepositions) et qu'elle n'entraine pas de modifications profondes dans la description. 4.3. Restent comme objet indiscutable d'une etude de morphosyntaxe les formes suivantes, rangees en cinq series par ordre de discussion: a) b) c) d) e)
je, tu, il, eile, ils, elles; le, la, les; lui, leur; me, te, se; en, y; qui, que, dont relatifs.
4.3.1. Les pronoms de la serie a se distinguent des pronoms semantiquement correspondants des series b, c, d par le fait qu'ils sont en relation directe avec un verbe fini. Cette mise en relation a pour but une interaction semantique dont le resultat est co-determine par les potentialites semantiques divergentes des elements Constituante. C'est par suite de cette divergence semantique qu'il est difficile de donner une definition satisfaisante du terme de sujet par lequel sont designees traditionnellement les formes pronominales de la serie a. 4.3.2. Les formes des series b, c, d font toutes savoir qu'elles occupent dans la phrase d'autres positions relationnelles que Celles de la serie a. Sauf dans les phrases imperatives, elles se trouvent toujours dans des structures relationnelles qui comportent plus de deux termes differents. 4.3.2.1. Une fois mis de cöte les quelques cas oü les possibilites relationnelles de le depassent Celles de la, les, tel son emploi exclusif dans des phrases du type: 112a Malheureux, je le suisß 12b Malheureuse, je le suis/ 112c Malheureux, nous le sommes,
rien n'empeche d'etudier le, representant de le, la, les, par opposition ä lui, representant de lui, leur. Dans l'etude de le/Iui, plusieurs emplois de ces pronoms sont ä distinguer. 4.3.2.1.1. Les pronoms sont en distribution complementaire aupres de verbes a deux places, l'emploi de l'un excluant l'emploi de l'autre. C'est le verbe qui determine lequel des pronoms est admis. Ex.: 113a Je le respecte/ 113b Je lui desobeis.
Si la difference formelle le/lui est l'indice d'une difference de structure relationnelle entre les deux phrases, en resulte-t-il une difference d'interaction semantique? Ou est-ce la seule difference semantique lexicale entre respecte et desobeis qui est responsable de la difference de contenu, l'opposition le/lui etant neutralisee? II est difficile de trancher; toujours est-il qu'affirmer que le est l'objet direct ou accusatif et que lui est l'objet indirect ou datif n'avance en rien la solution du probleme. 4.3.2.1.2. Les pronoms offrent une possibilite de commutation dans deux phrases pour le reste formellement identiques, mais semantiquement differentes. Ex.: 114a Je le trouve un bon professeur; 114b Je lui trouve un bon professeur.
La difference semantique entre les deux phrases s'explique du fait que le semantisme de trouver comporte plusieurs acceptions, dont l'une 'estimer, juger' a ete actualisee dans 114a et l'autre 'decouvrir' dans 114b, et que l'actualisation de ces acceptions differentes entraine une difference de structure relationnelle, dont l'opposition le/lui est l'indice formel. De meme, ce qui rend compte des contenus differents de: 115a Je dois le payer 100 francs', 115b Je dois lui payer 100 francs,
c'est la position differente du pronom de la 3e personne dans la structure relationnelle des phrases respectives et, par lä, Celle de 100 francs (traditionnellement: complement adverbial/objet direct), difference marquee par l'opposition le/lui, et l'interaction semantique realisee ainsi. Dans: 116a Je le fais parier/116b Λ luifais parier,
la difference de contenu est due au seul fait que le et lui n'occupent pas la meme position dans la structure relationnelle. Le est en relation avec parier comme il avec parle dans il parle; lui est en relation avec parier comme avec parle dans (on) luiparle. Comparons encore les phrases plus complexes:
301. Französisch: Morphosyntax 117a Je l'en faisparier; 117b Je Men fais parier.
Dans 117a, Γ occupe la meme position relationnelle que le dans 116a. En revanche, 117b est la forme unique de deux phrases differentes. II y a une homonymie syntaxique due ä la double relation possible de lui avec parier, soit comme lui dans 116b, soit c o m m e / ' dans 117a. Dans: 118a Je le ferai telephoner ä sa säur, 118b Λ luiferai telephoner ä sa säur,
c'est 118a qui presente une homonymie syntaxique, le pouvant etre en relation avec telephoner comme il avec telephone dans il telephone, ou comme le avec telephone dans (on) le telephone ('on telephone le recit ä sa sceur'). Dans 118b, la relation entre lui et telephoner est la meme que celle entre il et telephone dans il telephone. 4.3.2.1.3. Dans 117b et 118a, il est question d'un chevauchement partiel de le et lui en ce qui concerne leur position dans la structure relationnelle; ils sont partiellement en variation libre. Blanche-Benveniste et al. (1984, 194) citent meme des exemples ou il n'y a pas d'opposition possible, ou il n'y a plus que variation libre. Dans: 119a Λ les en laisse discuter; 119b Je leur en laisse discuter,
les et leur sont en relation avec discuter comme ils avec discutent dans ils en discutent. II me semble que la difference semantique que les auteurs etablissent entre les deux phrases: 119a 'je ne les en empeche pas'; 119b 'je m'en decharge sur eux\ meme si elle est generalement admise, s'explique par les differentes possibilites d'emploi de laisser. De meme, ce sont les differentes possibilites d'emploi de penser, et non pas la difference formelle des variantes libres la et lui, qui expliquent la difference de contenu entre les exemples suivants, cites par les memes auteurs (ib., 195):
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deux pronoms sont relationnellement differents, il est, dans l'etat actuel des recherches, difficile, sinon impossible, de saisir cette difference dans une definition linguistiquement convaincante, qui depasse le Stade d'etiquettes vides de sens. Les phrases suivantes font encore mieux ressortir le probleme. D'abord: 122 Je le luiaiachete.
Cette phrase peut designer deux etats de choses differents: 'il (= lui dans la phrase) me l'a vendu', ou 'je l'ai achete pour lui', sans qu'il soit question de l'actualisation de possibilites semantiques differentes de acheter et sans que le pronom lui, autour duquel tourne tout, permette de conclure ä deux structures relationnelles differentes. II faudra des informations supplementaires pour arriver ä la bonne interpretation de la phrase. Comparons encore: 123 Je le lui fais manger; 124 Je le lui fais donner.
La phrase 123 a une structure relationnelle dans laquelle le est dans une meme relation avec manger qu'avec mange dans (on) le mange, et dans laquelle lui est dans une meme relation avec manger que il avec mange dans il (le) mange. Dans 124, il y a encore un cas d'homonymie syntaxique, un cas de double structure relationnelle, qui pourrait etre rendue ainsi: 'je prends soin qu'on le lui donne'/'je prends soin qu'il (= lui) le donne'. 4.3.2.2. En face des paires de pronoms de la serie b, la serie c ne compte que des formes uniques, opposees semantiquement, qui, dans la structure relationnelle, peuvent prendre les memes positions que le/luipris ensemble. Ex.: 125a lime respectej 125 b lime desobeit; 126 lime le presente.
(Cependant: 127 II me presente ä lui et non pas: *// me lui presente.)
Est-il indique de distinguer deux series de pronoms homonymes dont les uns correspondraient 120a II la fait penser ά son chimpanze 'elle doit s'occuper relationnellement ä le, la, les, et les autres ä lui, de...'; 120b// lui fait penser ä son chimpanze 'elle trouve qu'il leurl L'argument qui pourrait etre avance ä l'appui de cette idee, est la possibilite ou l'imposressemble a...'. sibilite de l'accord du participe passe avec les 4.3.2.1.4. Les deux pronoms peuvent etre en pronoms en question. Cp.: contraste syntagmatique dans une seule phrase. 128a //m'asauve de ce danger; Ex.: 121 Je le lui confie.
128b Ilm'asauvee de ce danger; 129 IIm'a sauve la vie.
Chacun des deux pronoms occupe une position differente dans la structure relationnelle de la phrase et joue, par la, un role different dans l'interaction semantique des elements. Si, contrairement ä ce que nous avons vu plus haut, il ne peut pas y avoir de doute qu'en cas de cooccurrence de le et lui aupres d'un meme verbe, les
II ne semble pas opportun d'augmenter les cas d'homonymie. Mieux vaudra poser que tres rarement (plus rarement encore dans l'usage parle que dans l'usage ecrit), l'enonciateur dispose, grace ä la flexion feminine, d'un moyen supplementaire de faire connaitre la position du pronom dans la structure relationnelle.
124
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Les possibilites d'emploi plus etendues de me, te, se, en comparaison avec les pronoms de la serie b, donnent plus facilement lieu ä des incertitudes sur la structure relationnelle et, par lä, sur l'interaction semantique voulue. Les exemples suivants d'homonymie syntaxique peuvent se passer de commentaire ä la lumiere de ce qui a ete dit ci-dessus sur le/lui: 130 Ii me trouve un bon professeur (cp. 114); 131// doit me payer 100 francs (cp. 115); mil me fait parier (cp. 116); 133 //m en fait parier (cp. 117).
4.3.2.3. II n'y a pas d'argument decisif de ne pas prendre en consideration les pronoms «adverbiaux» en et y. Ce qui les distingue en general des «vrais» pronoms de la 3e personne, ce n'est pas une difference semantique, mais une difference de valeur syntaxique. II faut pourtant faire une exception pour en «partitif». Comparant: 134 Je les achete (pronominalisation de: J'achete les maisons) 135 J'en achete (pronominalisation de: J'achete des maisons),
on constate que le contenu different des phrases est dü, non pas ä une structure relationnelle differente, mais ä l'opposition semantique «determine»/«indetermine» entre les et en. Faut-il conclure qu'il y a deux pronoms en: en1 «partitif», pronominalisation du SN compose d'un article partitif + N, et qui est en distribution complementaire avec les pronoms le, la, les aupres du meme verbe, et en2, pronominalisation du SP compose de la preposition de + SN, et dont la combinaison avec le, la, les n'est pas bloquee? Ex.: 136 Je les en sauve (pronominalisation de: Je les sauve de la prison).
C'est la la solution pour laquelle a opte Frei (1954, 45 η. 43) et qui est defendue aussi par Hulk (1982,37-38). Cependant, jusqu'ä des preu-ves plus convaincantes du contraire, il ne me semble pas exclu de n'admettre qu'un seul pronom en qui se distingue de le, la, les du fait que leur possibilites relationnelles ne se recouvrent pas entierement. Le meme probleme ne se pose pas pour y. Y est toujours la pronominalisation d'un SP compose de la preposition ä (parfois dans, en, sur) + NP. La difference semantique entre: 137a Je lepense/ 137b J'y pense
ne s'explique pas par une difference semantique entre le et y, mais par les potentialites semantiques differentes de penser: 'etre d'opinion'/ 'appliquer son esprit ä', qui vont de pair avec des structures relationnelles differentes.
4.3.4. D u point de vue relationnel, les relatifs qui, que, dont n'ajoutent presque rien de nouveau a ce qui a ete dit ä propos des pronoms personnels. Qui est en relation directe avec le verbe fini de la relative qu'il introduit, comme il, eile, ils, elles dans la phrase independante, et la position relationnelle de dont dans la relative correspond ä celle de en, pronominalisation de SP. II n'y a que les possibilites relationnelles de que qui depassent legerement Celles de le, la, les. Cp.: 138a Cef homme.je le respecte; 138b cet homme que je respecte; 139a Imbecile, je le suis; 139b imbecile que je suis·, 140a L'argent, il le faut; 140b l'argent qu'ilfaut; 141a Les 100 francs, il les lui a payes; 141b les 100 francs qu'il lui α payes. Mais: 142a *Les 100 francs, il les l'apaye; 142b les 100 francs qu 'il Γα paye; 143a *Le beau temps, il l'a fait; 143b le beau temps qu 'il a fait.
4.4. L'etude de l'aspect formel du pronom comme indice de la position que le pronom occupe dans la structure relationnelle d'ensembles plus grands, a fait ressortir que cette position n'est pas toujours la meme pour le meme pronom et, en outre, que des recouvrements partiels ne sont pas exclus. Si, d'autre part, on prend en consideration la diversite semantique des mots avec lesquels le pronom peut etre en relation, on s'explique la difficulte de trouver pour chaque forme pronominale casuelle une definition qui ne soit pas qu'une pure etiquette. La seule affirmation qu'on puisse faire avec certitude, c'est que la totalite des possibilites relationnelles d'une forme casuelle ne coincide jamais completement avec celle d'une autre. II est vrai que, ces dernieres annees, le mecontentement de la terminologie existante (sujet, objet direct, objet indirect; nominatif, accusatif, datif, genitif, etc.) et des definitions divergentes qui y sont accolees, a pousse ä une reflexion renouvelee sur le merite linguistique de ces termes. Jusqu'ä present, cette reflexion est pourtant loin d'avoir mene ä des resultats que les linguistes sont unanimes ä accepter; ils se trouvent toujours aux prises avec «des objets obscurs du desir» (Plank 1984, 1). Aussi, j'ai renonce ä utiliser, sauf dans de rares cas oü des raisons pratiques le rendaient souhaitable, une des terminologies courantes. Je n'ai fait que signaler la diversite des possibilites relationnelles en attendant des resultats ulterieurs de recherches, dans lesquelles une place primordiale devra etre accordee au probleme du rapport entre la signification des mots et la structure relationnelle.
302. Französisch: Syntax 5.
Bibliographie
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302. Französisch: Syntax Syntaxe 1. Gegenstandsbestimmung 2. Kategorien und Funktionen im Satz 3. Die Gliederung der Konstituenten N G und VG 4. Die Stellung der Satzglieder im Satz 5. Der komplexe Satz 6. Bibliographie
1. 1.1.
Gegenstandsbestimmung Syntax
Bei der Beschreibung der K o m b i n a t i o n sprachlicher S e g m e n t e lassen sich j e n a c h d e m S t a t u s der Segmente unterschiedliche Bezugsebenen u n t e r scheiden: d a s W o r t , der Satz, der Text. S y n t a x wird in d e m vorliegenden A r t i k e l v e r s t a n d e n als Syntax des Satzes u n d h a t s o m i t die Beschreib u n g d e r K o m b i n a t i o n von W ö r t e r n zu W o r t -
125
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Leiden
g r u p p e n u n d von W o r t g r u p p e n zu Sätzen z u m G e g e n s t a n d . Dieses Verständnis e n t s p r i c h t der traditionellen A u f f a s s u n g v o n S y n t a x als Satzlehre. S y n t a x in diesem Sinn wird d a b e i abgegrenzt g e g e n ü b e r einer Beschreibung d e r s y n t a k tisch b e d i n g t e n Variation der W ö r t e r ( M o r p h o syntax; —> 301) als a u c h g e g e n ü b e r d e r Beschreibung t r a n s p h r a s t i s c h e r g r a m m a t i s c h e r E r s c h e i n u n g e n (Textlinguistik; —* 303). 1.2. Der
Satzbegriff
Die Vielfalt der existierenden Satzdefinitionen e r k l ä r t sich a u s unterschiedlichen D e f i n i t i o n s a b sichten u n d unterschiedlichen theoretischen A u s g a n g s p o s i t i o n e n (cf. Ries 1931, Seidel 1935, M ü l l e r 1985). G e m e i n s a m e , in unterschiedlichen D e f i n i t i o n e n w i e d e r k e h r e n d e M e r k m a l e sind „Vollständigkeit" u n d „relative Selbständigkeit". Als abgeschlossen u n d selbständig k a n n d e r Satz u n t e r verschiedenen G e s i c h t s p u n k t e n b e t r a c h t e t
126
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
werden, ζ. B. unter psychologischem und semantischem Aspekt (Satz als Gesamtvorstellung oder einheitliche Bedeutung), unter grammatischem Aspekt (ζ. B. Satz als Einheit, die in Subjekt und Prädikat gegliedert ist), unter pragmatischem Aspekt (Satz als kommunikative Einheit), unter prosodischem Aspekt (Satz als durch die Klanggestalt gekennzeichnete Einheit) oder unter typographischem Aspekt (Satz als Einheit, die durch einen Großbuchstaben am Anfang und einen Punkt am Ende gekennzeichnet ist). Im Rahmen der gegebenen Aufgabenstellung liegt es aus methodischen Gründen nahe, eine bestimmte Satzdefinition als Bezugspunkt für die Beschreibung zu wählen. Der zugrunde gelegte Modellsatz sei definiert als der einfache bejahende Aussagesatz, der aus einem Subjekt und aus einem Prädikat mit einem finiten Verb besteht. In seiner Grundform ist dieser Satz zweigliedrig; er kann aber durch fakultative Satzglieder, die die Funktion einer adverbialen Ergänzung haben, erweitert werden. Beispiel: Satz (S) Subjekt Les enfants
Prädikat regardent Ια ίέΐέ
Grundform
adverbiale Ergänzung (advE) tous les soirs + Erweiterung
1.3. Satz und Äußerung Die Äußerung (l'enonce) ist eine wahrnehmbare Folge von Sprachlauten oder Schriftzeichen, die das Ergebnis der Sprachtätigkeit eines Sprechers/Schreibers darstellt. Als konkretes kommunikatives Ereignis ist die Äußerung eingebettet in einen gegebenen Textzusammenhang bzw. eine außersprachliche Situation, in der sich ihre kommunikative Funktion erfüllt. Der Satz (la phrase) ist demgegenüber aufzufassen als eine sprachliche Struktur, die einzelnen Äußerungen zugrunde liegt. Äußerungen sind dementsprechend als Satzrealisierungen zu verstehen. Äußerungen können von den durch die Syntaxregeln festgelegten Satzschemata abweichen (z.B. Kurzsätze, unvollständige Sätze, individuelle Gliederung eines Textes). Eine angemessene Beschreibung von Äußerungen ist nur unter Berücksichtigung der Variablen der Kommunikationssituation (Sprecher/Hörer, Schreiber/Leser, gegenseitige Erwartungen, Absichten und Wirkungen, etc.) möglich; sie gehört in den Bereich der Sprachpragmatik (Jinguistique de l'enonce). Die Syntax (linguistique de la phrase) hat demgegenüber die sprachliche Struktur des Satzes unter dem Gesichtspunkt seiner grammatischen Wohlgeformtheit zum Gegenstand.
Aus dem Text oder aus der Redesituation verständliche Kurzformen wie 1) - Qu 'est-ce que vous prenez? - Un cafe. 2) - Tu viens avec nous ce soir? - Avecplaisir. oder 3) Merci. 4) Bravo! 5) Bonjour ä tout le monde. sind als Einwortäußerungen unter dem syntaktischen Aspekt der Gegliedertheit uninteressant, als Mehrwortäußerungen von ihrer syntaktischen Realisierung her nicht grundsätzlich anders strukturiert als entsprechende Konstituenten des Modellsatzes. Sie können deshalb außerhalb der Betrachtung bleiben bzw. ausgehend von dem Modellsatz beschrieben werden.
1.4. Satzarten Sätze können eingeteilt werden nach den Absichten, die die Kommunikationsteilnehmer verfolgen; in diesem Sinn unterscheidet man Grundformen menschlicher Rede und ordnet ihnen Satzarten zu: a) Aussagesatz: Jean revient. b) Fragesatz: Est-ce que Jean revient? c) Aufforderungs- und Wunschsatz: Jean, reviens. d) Ausrufesatz: Jean revient! Die verschiedenen Satzarten sind, wie auch die Negation, Ausdruck einer Modalität, die den propositionalen Gehalt des Satzes begleitet und die Haltung des Sprechers zur Äußerung und zum Kommunikationspartner signalisiert. Der Begriff der Satzarten ist von Charakteristika der Äußerung abgeleitet, andererseits aber auf formale Eigenschaften von Sätzen bezogen. Formal sind die Satzarten im Französischen durch unterschiedliche Mittel gekennzeichnet wie Wortstellung, charakteristische Morpheme, Intonation, Satzzeichen. Von dem als neutral zu charakterisierenden Aussagesatz hebt sich der Aufforderungssatz ζ. B. ab durch die Imperativform ohne Subjekt (Soyez content. Entrez. Taistoi.), der Fragesatz ζ. B. durch die Inversion des Subjektpronomens (Viendra-t-il?) oder durch frageeinleitendes est-ce que (Est-ce qu'il viendraT). Der Begriff der Satzarten ist insofern problematisch, als der formale und der pragmatische Gesichtspunkt sich nicht exakt entsprechen. Ein Satz einer gegebenen Satzart ist als Äußerung nicht auf eine bestimmte pragmatische Verwendung festgelegt, diese kann vielmehr in Abhängigkeit von der Äußerungssituation variieren. - Beispiele: 6) Laporte est ouverte. Tu ne croispas qu'on a le droit d'entrer? (Aussagesatz als begründende Feststellung) 7) Jacques, il y α un courant d'air. La porte est ouverte. (Aussagesatz als Aufforderung, die Tür zu schließen).
302. Französisch: Syntax
1.5. Einfacher Satz und komplexer
Satz
Die Gliederung von Sätzen kann auch nach der Art ihrer formalen Zusammensetzung erfolgen. Wir unterscheiden den einfachen Satz (la phrase simple) und den komplexen Satz (la phrase complexe). Der einfache Satz besteht aus einem Subjekt und einem Prädikat, das ein finites Verb enthält. Der komplexe Satz besteht aus a) Teilsätzen, die gleichrangig nebengeordnet sind (Satzreihe). b) Teilsätzen, die in der Weise ineinandergefügt sind, daß ein Satz dem anderen untergeordnet ist und die Strukturstelle eines Satzgliedes besetzt (Satzgefüge). Im folgenden steht zunächst die Syntax des einfachen Satzes im Mittelpunkt. Die Beschreibung des Baus einfacher Sätze gilt im Prinzip auch für die Teilsätze des komplexen Satzes. Basis für die Beschreibung des einfachen Satzes ist der Typ des Aussagesatzes in affirmativer Form. 2.
Kategorien und Funktionen im Satz
2.1. Allgemeine
Abgrenzung
Die Frage nach den Kategorien zielt auf die Erfassung und Einteilung der Bestandteile des Satzes, die Frage nach den Funktionen auf die Rolle, welche Kategorien im Satz spielen. Syntaktische Kategorien sind Einteilungen wie Wort, Wortgruppe, Gliedsati (GliedS); mit syntaktischen Funktionen sind Begriffe wie Subjekt (Subj), Objekt (Obj), Prädikat (Präd) gemeint.
2.2. Satzhierarchie und
Satzkonstituenten
Der Satz erscheint in der gesprochenen und in der geschriebenen Sprache als eine lineare Folge von Elementen. Diese linearen Folgebeziehungen können für die Bedeutung des Satzes relevant sein (cf. Paul bat Pierre, vs. Pierre bat Paul.); entscheidend für die Gesamtstruktur und das Verstehen des Satzes sind indes jene syntaktischen Abhängigkeitsbeziehungen, die in der hierarchischen Ordnung des Satzes ihren Ausdruck finden. Die Hierarchie des Satzes läßt sich durch das Zerlegen des Satzes in seine Bestandteile aufweisen. Zur Darstellung der hierarchischen Struktur eignet sich insbesondere die im amerikanischen Strukturalismus entwickelte Methode der Konstituentenanalyse. In der KS-Analyse wird der Satz schrittweise in Elemente eines unmittelbar niedrigeren Ranges zerlegt. Das Grundprinzip des KS-Analyse besteht darin, zwei oder mehrere Elemente als zusammengehörig zu betrachten, wenn sie im Rahmen eines gegebenen Satzes syntaktisch äquivalent durch ein einziges Element substituiert werden können. Beispiel:
127
8) Nos amis aiment la vie ä la Campagne. Die Segmentierungsschritte lassen sich in einem Baumgraphen darstellen: Νosam^imcnila
vic ä /α Campagne.
1. Ebene
Nos amis aimentJavieJUa^ampagne
2. Ebene
aimeni la neßjacampagne
3. Ebene
la vie
4. Ebene
ά la Campagne a
5. Ebene
la Campagne ta
Campagne
Die einzelnen Zerlegungsschritte sind dadurch motiviert, daß längere Sequenzen durch funktionsgleiche kürzere Sequenzen substituiert werden, z.B. nos amis durch ils oder aiment la vie ä la Campagne durch se reposent oder ά la Campagne durch ici.
Die durch systematische Zerlegung des Satzes ermittelten Bestandteile sind auf der untersten Stufe die Wörter (bei morphosyntaktischer Analyse die Morpheme), welche kategorial nach Wortarten (Nomen/N, Verb/V, Determinant/ Det, etc.) klassifiziert werden können. Zwischen Satz und Wort gibt es als syntaktisch relevante Gliederungseinheit die Wortgruppe. In dem gegebenen Beispiel sind folgende Wortgruppen belegt: Nominalgruppe (NG): nos amis, la vie ά la Campagne, la Campagne; Verbalgruppe (VG): ai-
ment la vie ä la Campagne; Präpositionalgruppe (PräpG): ä la Campagne. Grammatische Kategorien sind Bezeichnungen für eine Konstituentenklasse, die eine bestimmte Strukturposition im Satz einnimmt; sie werden im Baumgraphen durch Knoten repräsentiert. Neben den genannten können die folgenden weiteren Gruppen auftreten: Adjektivgruppe (AdjG), z.B. une chose Ires utile, une chose utile ä savoir, Adverbgruppe (AdvG), z.B. II se comporte tres correctement. Im Falle der binären Zerlegung ergeben sich als unmittelbare Konstituenten des Satzes (S) die Wortgruppen N G und VG. Bei einer nicht-binären Segmentierung treten weitere Gruppen - in der Regel eine die Handlungsumstände anzeigende PräpG - hinzu. Beispiele: 9) Leur fils/habite ά la Campagne. 10) Leurfilsltravaille/ά
la Campagne.
NG
VG
PräpG
Bei der Benennung NG, VG, AdjG, AdvG gibt die dominierende Wortart den Namen für die Wortgruppenkategorie. PräpG bezeichnet eine NG mit Präposition. Generativ-transformationelle Darstellungen des Fran-
128
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
zösischen (cf. Dubois/Dubois-Charlier 1970, 113ss.) wenden die Kategorienbezeichung PräpG häufig auch auf unmittelbare Konstituenten von S an, die formal keine PräpG sind, aber im Satz funktional einer solchen PräpG entsprechen (ζ. B. Jean est arrive ά dix heures/ce matinjhier). Dieses Vorgehen ist durch die Annahme einer entsprechenden Präposition in der Tiefenstruktur motiviert, hat aber den Nachteil einer terminologisch unsauberen Verquickung von Kategorien und Funktionen.
2.3. Satzfunktionen Aus der hierarchischen Struktur des Satzes lassen sich syntaktische Funktionen ableiten und formal definieren. Syntaktische Funktionen sind Bezeichnungen für die syntaktische Rolle, die eine Konstituentenklasse im Satz spielt. Syntaktische Funktionen werden in Baumgraphen durch die Relation zwischen zwei Knoten ausgedrückt: s Subjekt = [NG,S]
11) Les Franfais aiment la bonne chere. IIa) Iis aiment la bonne chere. 2. Test: Hervorhebung durch c'est... qui ce sont... qui 12) Paris est la capitale de la France. 12a) C'est Paris qui est la capitale... 12b) * C'est la capitale de la France qui e s t . . . (Cf. Moreau 1976, Riegel 1985, 57-58). Als weiteres Identifizierungskriterium ist die Hilfsfrage qui est-ce quilqui est-ce que + Verb möglich. Die pronominalen Subjekte je, tu, il(s) sind durch ihre Form als solche gekennzeichnet. II tritt weiterhin als formales Subjekt auf bei unpersönlichen Ausdrücken (// pleut. II faut du courage.) und als Subjektkorrelat in Sätzen mit Extraposition des Subjekts (II est arrive un malheur.).
2.4.2. Direktes Objekt Test: Pronominalisierung durch das Paradigma le la les
[VG, S] = Prädikat
In diesem Sinn ist eine NG, die unmittelbar von S dominiert wird, Subjekt des Satzes; die VG ist Prädikat. Eine NG, die von VG dominiert wird, hat die Funktion eines direkten Objekts (dirObj). Eine PräpG ist adverbiale Ergänzung des Satzes, wenn sie von S, und indirektes Objekt (indirObj) oder adverbiale Ergänzung des Verbs, wenn sie von VG dominiert wird. Der Prädikatsbegriff wird hier in einem weiten Sinn verwendet. Er bezeichnet das Verb und die von ihm abhängigen Ergänzungen (außer dem Subjekt). Bei diesem Prädikatsbegriff benötigt man ggf. den funktionalen Begriff „Prädikatskern (Prädk)" für das finite Verb bzw. für finites Verb + Infinitiv (Inf). Zwischen Funktionen und Kategorien besteht kein Irl-Verhältnis. Eine N G kann z.B. Subjekt oder dirObj, eine PräpG adverbiale Ergänzung des Satzes oder indirObj sein, je nachdem, ob sie von S oder von VG dominiert wird. 2.4. Testverfahren Zur Identifizierung der verschiedenen Satzfunktionen gibt es operationale Verfahren (Pronominalisierung, Kommutations-, Verschiebe-, Weglaßprobe, Hilfsfragen), die allerdings allein nicht in jedem Fall eindeutige Resultate liefern. Zur Bestimmung der wesentlichen Funktionen im französischen Satz sind die folgenden Tests geeignet (cf. Riegel 1982, 1983, 1984, Lerot/Klein 1984): 2.4.1. Subjekt 1. Test: Pronominalisierung durch il(s), elle(s)
e n . . un e n . . une en
das in seiner Gesamtheit die Funktion definiert. 13) Paul a vu le film. II /'a vu. 14) Paul a une maison. II en a une. 15) Paul a du travail. II en a. Pronominalisierung durch le ist auch beim Prädikativ möglich (cf. 2.4.4.): 16) Jeanne sera infirmiere. Elle le sera. Pronominalisierung durch les bei bestimmten adverbialen Ergänzungen des Verbs (cf. 2.4.5.): 17) Le livre vaut mille francs. II les vaut. In beiden Fällen funktionieren die Pronomen jedoch nicht in dem Paradigma le, la, les, etc. Die Passivtransformation ist als Test zur Identifizierung des dirObj bei einer Reihe von Verben ungeeignet: 18) 18a) 19) 19a)
Son frerepossede plusieurs maisons. *Plusieurs maisons sont possedees ... Toute regle comporte des exceptions. *Des exceptions sont comportees ...
2.4.3. Indirektes Objekt Test: Pronominalisierung durch das Paradigma lui leur
älui ä elle(s) aeux äcela y
de lui d'elle(s) d'eux decela en
Präp + + + +
lui eile eux cela
302. Französisch: Syntax
20) 21) 22) 23) 24)
Luc parle ά son patron. II lui parle. Luc pense ä safemme. II pense ä eile. Luc pense ä son voyage. II y pense. Luc parle de son voyage. II en parle. Luc parle de sa femme. II parle d'elle./II en parle. 25) Luc compte sur son ami. II compte sur lui. Zu den indirObj zählen somit auch PräpG, die von Präpositionen wie contre, en, pour, sur eingeleitet werden, die aber vom Verb abhängig sind (cf. protester contre, consister en, voter pour, porter sur) und nicht mit anderen Präpositionen frei kommutieren. 2.4.4.
Prädikativ
2.4.4.1. Prädikative Ergänzung (prädE) zum Subjekt Über die zum Prädikativ nach den sog. Kopulaverben zu zählenden Erscheinungen herrscht keine Übereinstimmung (cf. Arrive/Gadet/Galmiche 1986, 83ss., Riegel 1985). Hier wird eine enge Definition zugrunde gelegt. 1. Test: Pronominalisierung durch le 26) Jean est malade. 26a) II /'est depuis hier. 27) Jean deviendra instituteur. 27a) II le deviendra. 28) Jeanne est de haute taille. 28a) Elle /'est. 29) Vous resterez les meilleurs. 29a) Vous le resterez. Der Test trennt u. a. Prädikativ und advE: 30) Jean est ä Paris. 30a) *I1 /'est. 30b) Iljeest/Il est lä-bas. Er wird jedoch nicht allen der gemeinhin als Prädikativ bezeichneten Erscheinungen gerecht: 31) Cet arbre est un sapin. => C'en est un. 32) C'est du tabac. => C'en est. 2. Test: Weglaßprobe 33) Jean est/devient/semble prudent. 33a) *Jean est/devient/semble. Der Test unterscheidet das obligatorische Prädikativ bei Kopulaverben von fakultativen Elementen in Konstruktionen vom Typ II est parti furieux., II est mort jeune., II est revenu satisfait. (cf. Grevisse 1986, 355-356; Riegel 1985,46). Wenn das Prädikativ mit Präp an das Kopulaverb angeschlossen wird, ist der Test nicht anwendbar, jedoch ist meist Anaphorisierung durch die Pro-Form tel möglich: 34) Son frere passe pour tres competent. 34a) *I1 le passe. 34b) II passe pour tel.
129
2.4.4.2 Prädikative Ergänzung (prädE) zum Objekt 1. Test: Transformationelle Herleitung aus dem Subjektsprädikativ 35) Je croisjtrouve cette mesure efficace. 35a) Je crois/trouve ceci: cette mesure est efficace. Dieses Verfahren ist bei Verben, die einen Que-ObjS zulassen Ifroire, estimer, juger, savoir, trouver, etc.) möglich. Bei Verben, die nicht mit einem Objektsatz konstruiert werden können, muß man auf eine Umschreibung vom Typ faire que (quelqu'un, quelque chose) soitj est zurückgreifen, was z.T. zu unübersichtlichen Operationen führt: 36) 36a) 37) 37a)
Cela a rendu notre täche difficile. Cela a fait que notre täche est difficile. Iis ont appele leur fits Pierre. Iis ont fait que leur fits soil (par le nom) Pierre.
Die transformationelle Herleitung aus dem Subjektsprädikativ grenzt das Objektsprädikativ ab von advE wie 38) Je Tai connue toutepetite/jeune
fllle.,
die abgeleitet sind aus: 38a) Je Tai connue quand eile etait toute petite., etc.
2. Test: Substitution durch die Pro-Formen pour tel, comme tel 39) On le tient pour un bon medecin. 39a) On le tient pour tel. 40) On l'a nomme directeur. 40a) *On l'a nomme comme tel (ä ceposte). Auch dieser Test (für Verben, die keinen QueS zulassen) ist von eingeschränkter Gültigkeit und führt ζ. T. zu Sätzen von zweifelhafter Akzeptabilität. 2.4.5. Adverbiale Ergänzung des Verbs Test: Substitution durch Adverb (ici, lä(-bas), ailleurs, etc. sowie ainsi, tant que ρa, etc.) oder Fragepartikel (ού?, d'oü?, combien?, etc.) 41) Jean va ä Paris, (la-basjou?) 42) Jean revient de Lyon, (de lä-bas/d'ou?) 43) Luc se comporte correctement. (amsijcomment?) 44) La montre vaut mille francs, (combien?) 45) La conference a dure deux heures. (tant que fa). Der Adverbialisierungstest grenzt die advE des Verbs von dem dirObj und dem indirObj sowie dem Prädikativ nach etre ab. Die in bestimmten Fällen auch mögliche Substitution durch en und y ist nicht trennscharf, da diese Elemente sowohl als Pronomen (cf. 2.4.3.) als auch als Adverbien verwendet werden.
130
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
2.4.6. Adverbiale Ergänzung des Satzes
2.5. Paradigmatik der syntaktischen Funktionen
1. Test: Abspaltung mittels le faire, o. ä. 46) Jean travaillera ce soir. 46a) Jean travaillera et il le fera ce soir. 47) Jean travaillera ce morceau de piano. 47a) *Jean travaillera et il le fera ce morceau de piano. Im Unterschied zu den advE des Satzes sind die Verbergänzungen (dirObj, indirObj, advE) nicht abspaltbar, wie auch die Beispiele 48-51 zeigen: 48) Jean travaille en banlieue. vs. 49) Jean habite en banlieue. 50) Je vous remercie de tout mon cceur. vs. 51) Je vous remercie de votre amabilite. Der Test mit le faire ist aus Gründen der Verbsemantik eingeschränkt (cf. Kotschi 1981, Lerot/ Klein 1984). Es können ggf. se passer oder arriver ä (qn) eingesetzt werden: 52) II sait la verite depuis hier. 52a) *I1 sait la verite et il le fait depuis hier. 52b) II sait la verite, et cela (se passe) depuis hier. 2. Test. Verschiebeprobe Zur Abgrenzung der Satzergänzung von den Verbergänzungen (dirObj, advE) eignet sich die Verschiebeprobe:
Jede der aufgeführten Satzfunktionen kann unterschiedlich besetzt sein, so daß sich folgende Paradigmen der Realisierungsformen ergeben:
53) Jean arrivera cette semaine. 53a) Cette semaine, Jean arrivera. 54) Jean lira ces livres. 54a) *Ces livres, Jean lira. 54b) Ces livres, Jean les lira. 55) On voit des gens interessante ά Paris. 55a) Α Paris, on voit des gens interessants. 56) Michel va ά Paris tous les ans. 56a) *A Paris, Michel va tous les ans. 56b) Α Paris, Michel^ va tous les ans. Satzergänzungen können ohne pronominale Wiederaufnahme permutiert werden. Beim dirObj und der advE des Verbs ist die Verschiebung an den Satzanfang in der Regel nur möglich, wenn eine pronominale Wiederaufnahme erfolgt. Einen anderen syntaktischen Status als die Satzergänzungen haben die sog. modalen Satzadverbien, die den Inhalt des ganzen Satzes modifizieren. Satzergänzungen sind erfragbar mit dem Fragewort + Verb des Satzes und können durch c 'est... que hervorgehoben werden, modale Satzadverbien nicht. - Beispiele: 57) 57a) 57b) 58) 58a)
Jean fait des etudes de droit ά Paris. Oü Jean fait-il...? C'est ά Paris que Jean f a i t . . . Probablement, il reussira. 'C'est probablement que ... (cf. Martin 1974, Melis 1983,13Iss.).
Subjekt dirObj indirObj Prädikativ advE N/NG PräpG AdjG AdvG Pron InfK GliedS
X
X X59 X60
X
X x61,6la χ
62
X
X65
X71
X
X66 x67.67a
X
X68
X
X
X
X63
x"
X64
X70
χ72,73
59) Fumer trop nuit ä la sante. 60) Qu 'il fume trop est evident. Üblicher: II est evident qu 'il fume trop. 61) Jean apprend ä parier l'allemand/reiuse de faire allemand/ croit savoir l'anglais. 61a) J'ai vu les garfons jouer au fool. 62) Nous preferons qu'on parle franfais. 63) Je ne tiens pas ά voir les Dupont. 64) Je ne tiens pas ά ce qu'on m'invite. 65) Jean est instituteurjun bon etudiantjnotre meilleur ami. 66) Pierre est en pleine formejd'un naturel aimable. 67) Pierre est tres doue. 67a) Je le trouve intelligent. 68) Ce gargon est tres bien. 69) Vouloir, c'est pouvoir. 70) L'inconvenient est qu 'il ne se souvienne plus de rien (zur Beschreibung als Subjektsatz cf. 5.3.1.). 71) La reunion a dure deux heures. 72) La reunion a dure jusqu a ce que le concierge nous ait fait sortir. TS) Je passe toujours mes vacances oü ilfait beau.
3.
Die Gliederung der Konstituenten NG und VG
3.1.
Die Nominalgruppe (NG)
3.1.1. Grundstruktur der NG Die NG kann alle primären Satzfunktionen (cf. 2.5.) außer dem Prädikatskern besetzen. Sie hat die Struktur: Det + Ν + (Mod). Dem Nomen als Basis der Gruppe geht i.a. eine das Nomen aktualisierende Determinante voran. Die Det ist im heutigen Frz. Kennzeichen des Nomens und verleiht anderen sprachlichen Elementen nominalen Status: le bleu, lepourquoi, le qu'en dira-t-on, ilya un mais. Ohne Determinante werden u. a. verwendet a) referentiell eindeutige Eigennamen: Jean est parti, vs. Le Jean dont tu paries., b) Nomen in Phraseologismen: avoir raison, prendre patience, Noblesse oblige., Pauvrete n'est pas vice., c) Nomen in der Apposition: Sartre, philosophe franfais, ... vs. Sartre, le celebre philosophe franfais,... d) Nomen in Aufzählungen, Überschriften, Titeln: Hommes,femmes, enfants, tous etaient venus. Baisse des taux d'interet. Die N G kann durch die Konstituente Mod (Modifikator) erweitert werden (cf. 3.1.3.). Das
302. Französisch: Syntax
Nomen einer die N G erweiternden PräpG steht häufig ohne Determinante: un collier de perles, un poete de genie, etc. 3.1.2. Die Konstituente Det Die Konstituente Det umfaßt eine Klasse von Elementen, die das Nomen quantifizieren und seine Extension festlegen. Die Klasse der Det besteht aus distributioneil unterschiedlichen Subklassen: D3 le/la ce/cette mon/ ma
PI. tous/ les toutes ces mes
D2
Dl un/une du/de la chaque aueun/aueune tout/toute 1 pas un (seul)/ pas une (seule) n'importe quel/ n'importe quelle quel/quelle Quantitätsangabe + de (peu de, beaueoup de, etc.)2 etc.
quelques des/de plusieurs divers/ certains/certaines diverses n'importe quels/ differents/ n'importe quelles differentes quels/quelles deux, trois, Quantitätsangaben etc. + de (peu de, un tas de, un grand nombre de, etc.)2 etc.
1) Die doppelte Nennung entspricht der Verwendung von tout in tout le village, tous les villages einerseits und tout village andererseits. 2) Quantitätsangabe + de bezeichnet die offene Liste der Ausdrücke un + Nquant + de, die metaphorisch beliebig erweitert werden kann: un immeuble de locataires, une cargaison de gäteaux, une armee de touristes, etc.
Es bestehen folgende Kombinationsmöglichkeiten der Determinanten: Dl + N: chaqueannee,plusieurspersonnes D2 + N: differents sujets, deux livres D3 + N: ma femme, les enfants D4 + D3 + N: toute la maison, tout ce travail D3 + D2 + Ν: ces differents livres D4 + D3 + D2 + Ν: tous ces divers aspects. Die oben genannte Liste ist nicht vollständig. Neben stilistisch markierten Formen (ζ. B. maint, nut) werden Elemente, deren Zuordnung problematisch ist (z.B. un certain, meme, autre, let), vernachlässigt. Bei der Definition des Umfangs der Klasse und der Zuordnung einzelner Elemente können analysebedingte Unterschiede
131
auftreten (cf. Mitterand 1963, Chevalier 1966, Raible 1972, Tujescu 1972, Warnant 1982). Eine konsequente distributionelle Analyse, wie sie Gross (1977) vorlegt, führt zu dem Ergebnis, daß nahezu alle Mitglieder der Klasse der Determinanten ein unterschiedliches syntaktisches Verhalten haben. Die Grenzen einer solchen Analyse versucht Wilmet (1986) durch eine logisch-semantische Beschreibung zu überwinden. 3.1.3. Die Konstituente Mod Die Konstituente Mod ist eine fakultative Konstituente der NG. Sie hat im Satz die Funktion eines Attributs. Ihre häufigsten Realisierungsformen sind: AdjG: un mari fldele ä sa femme, PräpG: le mari de Mme X. bzw. RelS (Relativsatz): un mari qui a perdu sa femme (cf. 5.6.1.), QueS (mit que eingeleiteter Gliedsatz): l'espoir qu'il reussira oder InfK (Infinitivkonstruktion): l'espoir de reussir (cf. 5.6.3.). Durch die unterschiedlichen Attribuierungsmöglichkeiten und deren Kombination kann die N G (bzw. PräpG) beliebig komplex gestaltet werden: la jolie (Adj2) petite (Adj/) maison que nous avons vue hier (RelS/) et dont vous m'aviez parle l'autre jour (RelS2)... 3.1.3.1. Die Adjektivgruppe
(AdjG)
Die AdjG besteht aus einem Adjektiv mit oder ohne Ergänzung (un cas analogue ä l'exemple donne, les auteurs contemporains de Louis XIV). Das attributive Adjektiv kann dem Nomen vorangehen (AN) - es steht dann nach Det (ma nouvelle voiture, les vieilles gens) - oder diesem folgen (NA). Die Stellung des Adjektivs ist ein vielfach diskutiertes Thema (cf. Überblick bei Delomier 1980 sowie Wilmet 1986). Die Stellung wird von unterschiedlichen Faktoren beeinflußt, die sich einem allgemein gültigen Erklärungsprinzip entziehen. Man kann unterscheiden: a) Quantitative Faktoren Die Folge AN ist im heutigen Französisch die gegenüber NA markierte (cf. Wilmet 1986). In zwei Dritteln der Fälle liegt Nachstellung vor. Eine noch eindeutigere Dominanz von NA läßt sich in wissenschaftlich-technischen Texten nachweisen, andererseits erhöht sich der Anteil von AN in literarischer Sprache. Die häufigsten Adjektive, und das sind im wesentlichen einsilbige, gehen Ν voran. Wilmet (1986, 136) ermittelt für grand, petit, bon, jeune, beau, vieux 96,72% von AN auf der Grundlage eines umfangreichen Korpus, das 3835 Adj erfaßt. Bei der überwiegenden Mehrzahl der Adj (3652) jedoch dominiert NA, und der prozentuale Anteil von AN geht auf 11,33% zurück.
132
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
b) Grammatische Faktoren NA ist üblich bei - Partizipien: un auteur connu, un film amüsant, aber: notre regrette directeur, sa pretendue objectiviti; - Adj, die in eine PräpG transformierbar sind (sog. Relationsadjektive): un discours presidentiel ( = du president), un carte routiere ( = des routes), lenergie solaire ( = du soleil); - Adj, die Kern einer AdjG sind: une bonne grammaire vs. une grammaire remarquablement bonne/bonne ä rien (aber: une tres bonne grammaire), un grandjardin vs. un jardin grand comme un mouchoir. c) Rhythmische Faktoren - AN ist häufig bei kurzem, besonders einsilbigem Adj + mehrsilbigem Nomen: une belle eglise, une grosse voiture, etc., aber zahlreiche Gegenbeispiele: un enfant laid, im appartement neuf, une explication nette. - NA ist häufig bei kurzem, besonders einsilbigem Nomen + mehrsilbigem Adj: une robe elegante (aber: une elegante robe du soir), un ton autoritaire, une idee reconfortante, etc. - Bei Häufung von Adj sind folgende Stellungen üblich: ANA: une grosse boite ronde, AAN: une aimable vieille dame, NAA: des soins medicaux gratuits - in den beiden letzten Fällen determiniert das erste bzw. letzte Adj den gesamten Ausdruck - sowie Α et AN: une grande et belle femme, NA (et) A: un hötel tranquille et confortable', nos erreurs militaires, morales, nationales (de Gaulle). d) Semantische Faktoren - AN und NA entsprechen unterschiedlichen Bedeutungen des Adj: un ancien chateau vs. un chateau ancien, son propre linge vs. du linge propre, une seule femme vs. une femme seule. - AN bedingt eine Einschränkung der semantischen Autonomie des Adj. Das Determinans wird nicht als in einem Paradigma stehend empfunden, sondern als Teil des Begriffsinhalts des Determinatums aufgefaßt, es ist damit erwartbar: une robe verte (unterscheidend/klassifizierend) vs. une verte prairie (tautologisch) oder une verte reprimande (metaphorisch neutralisiert). Ebenso une ferme resolution, de sirieuses raisons, un vifinteret, etc. Die Häufigkeit von AN zusammen mit anaphorisch oder deiktisch verwendetem ce erklärt sich in diesem Zusammenhang: X. est un individu meprisable (rhematisch) vs. Ce meprisable individu de X. (thematisch). - AN und NA sind Varianten ohne greifbare semantische Unterschiede: un luxueux appartement/un appartement luxueux. In literarischer Sprache sind stilistisch bedingte Abweichungen häufig: Certains sceptiques es-
prits nient le fait (Α. Gide). Suivant sa coutumiere methode (A. Maurois). 3.1.3.2. PräpG und NG als Realisierung von Mod Die Konstituente Mod wird häufig durch PräpG oder N G (mit oder ohne Det) realisiert. Dabei sind grundsätzlich zwei Fälle zu unterscheiden: a) die nicht-restriktive, durch Sprechpause und Komma gekennzeichnete Apposition: Paris, (la) capitale de la France, e s t . . . ; Le contröleur, ce cretin, m'a donne un faux renseignement. Die Apposition in postnominaler Stellung entspricht dem Prädikat eines unabhängigen Satzes mit etre. Sie kann als artikellose N G - wie im übrigen auch das appositive Adjektiv - der nominalen Basis vorangestellt werden, um einen Begleitumstand des Geschehens auszudrücken (ζ. B. Kausalität): 74) Dupont, simple comparse, n'a pas ete inquiete par la police. 74a) Simple comparse, Dupont n'a pas ete inquiete par la police. 75) Le patron, furieux, a claque la porte. 75a) Furieux, le patron a claque la porte. (Zur kommunikativen Funktion der Apposition cf. Blumenthal 1980, 35ss.). b) die restriktive, ohne Sprechpause und Komma angeschlossene Komplementierung, welche die semantische Extension der Basis einschränkt: la maison de mon pere, une tasse de the, un moteur ä essence, une montre en or, un travail sans soin, etc. Die Komplementierung erfolgt häufig mit den Präp de und a, welche unterschiedliche syntaktisch-semantische Beziehungen zwischen Determinatum und Determinans ausdrücken können; ζ. B.
- Determinans als Subjekt bzw. dirObj: la critique de la presse ( Je me demande / i l viendra), in der indirekten Teilfrage steht bis auf qu est-ce quilque =t- ce qui/que (Qu'est-ce qui te fait rire? => Je me demande ce qui te fait rire) kein spezifischer Subordinator. 5.4.3. Die Besetzung der Objektstelle durch einen RelS ist nur möglich, wenn dieser ein freier RelS ist (cf. 5.3.): 167) Prenez quijce que vous voudrez.
5.5. Sätze in der Funktion einer advE Die Funktion einer advE des Satzes kann von einem KonjS und einer diesem entsprechenden satzwertigen InfK, GerondifK oder absoluten PartK wahrgenommen werden. 5.5.1. Zwischen KonjS, InfK und der als advE fungierenden PräpG gibt es bestimmte formale Korrespondenzen: Präp + NG j QueS / (de) Inf avant + son departjqu'il parte /departir apres + son echec jqu'il a echoue / avoir echoue Dieser Parallelismus ist allerdings eher die Ausnahme, denn Konjunktionen haben häufig keine präpositionale Entsprechung (alors que, bien
302. Französisch: Syntax
que, comme, quand, etc.), und umgekehrt steht einer Reihe von Präpositionen keine entsprechende Konjunktion gegenüber (ζ. B. beim Ausdruck der lokalen Beziehungen). Außerdem ist bei bestehender formaler Korrespondenz die Kommutationsmöglichkeit ζ. T. distributioneil eingeschränkt (des son arriveejdes qu'ilest arriveI *des arriver). Auch können bestimmte KonjS (Konsekutiv-, Vergleichssätze, die im übergeordneten Satz ein Korrelat haben) nicht als syntaktisch funktionsgleich mit einer advE des Satzes beschrieben werden; sie sind vielmehr abhängig von einer anderen Konstituente des übergeordneten Satzes. 5.5.2. InfK und GerondifK - als syntagmes prepositionnels verbaux - sind morphologisch gleich strukturiert (cf. Halmay 1982,62): Präp en sans
+ Verbalstamm + invariables Suffix plaisant -ant plaisant -er
Sie stehen in komplementärer Distribution (cf. Bonnard 1973, 2221): das Gerondif läßt sich nur mit en kombinieren, und der Inf kommt nur in Verbindung mit anderen Präpositionen vor. Die syntaktische Funktionsgleichheit von InfK, GerondifK und adverbialer PräpG zeigt sich in Sätzen wie 168) Λ force de speculer sur la hausse du dollar/ En speculant sur .. .jGräce ä ses speculations sur .. ,/ce banquier a fait une fortune considerable. InfK und GerondifK haben dabei die gleichen Stellungsmöglichkeiten wie eine PräpG (cf. 4.1.1.). Die Stellung am Satzanfang oder am Satzende ist jedoch am häufigsten. 5.5.3. Das Gerondif hl eine adverbiale Form des Verbs und unterscheidet sich dadurch von dem Participe present (Part. Pres.), das eine adjektivische Form des Verbs darstellt (cf. Halmoy 1982, 213). Adverbial verwendet wird jedoch auch die absolute PartizipialK: 169) Dieu aidant, nous reussirons. 170) Le chat parti, les souris dansent. Nach präskriptiver grammatischer Norm ist das Subjekt des Gerondif korreferentiell mit dem Subjekt des übergeordneten Verbs, abgesehen von lexikalisierten Ausdrücken wie en attendant (que), en admettant que (cf. dazu Halmey 1982, 124); die absolute PartK hat demgegenüber ein eigenes Subjekt. Gemeinsam ist PartK und GerondifK, daß ihre semantische Beziehung zum Verb des übergeordneten Satzes formal nicht ausgedrückt wird, sondern sich durch die Semantik der beiden Verben im Zusammenspiel mit dem jeweiligen Kontext ergibt.
141
5.6. Sätze in der Funktion einer Nominal- oder Α djektivergänzung Es handelt sich hier um Konstruktionen, denen gemeinsam ist, daß sie Erweiterungen von Ν/ NG/PräpG (cf. 3.1.3.) bzw. einer AdjG darstellen. Dazu gehören: RelS: Son fils, qui a termine ses etudes, essaie de trouver un emploi. PartK: Son ills, ayant termine ses etudes, essaie de trouver un emploi. KonjS: L'espoir qu'il trouvera un emploi, lui fait envisager l'avenir avec optimisme. InfK: L'espoir de trouver un emploi... Beim Adj sind die Ergänzungsmöglichkeiten auf die beiden zuletzt genannten Satzformen beschränkt. 5.6.1. Im Unterschied zu den RelS, die Stellen von obligatorischen Satzgliedern besetzen (cf. 5.3., 5.4.), steht der attributive RelS mit einem nominalen Bezugselement. Das als Subordinator fungierende RelPron kumuliert dabei verschiedene Funktionen: - Es ist Pro-Form für eine mit dem Bezugselement referenzidentische NG. - Es kennzeichnet die Funktion der NG/ PräpG, für die es in dem untergeordneten Satz steht. Beispiel: 171) Quel est le nom de votre ami
quei'&i rencontre ä P.? dont vous m'avez parle? dont la maison est ä vendre? dans la maison duquel nous avons passe nos vacances? Die RelPron signalisieren in den genannten Fällen die Funktion eines dirObj (que), eines indirObj (dont) bzw. eines Je-Attributs einer NG (dont) sowie eines ife-Attributs einer PräpG (duquel). - Es markiert in bestimmten Fällen die Unterscheidung [± Hum] (ä qui, pour qui, sans qui, etc. vs. auquel, pour lequel, sans lequel, etc.): 172) La secretaire avec qui/avec laquelle il travaille... 173) L'ordinateur avec lequel il travaille ... In nachlässiger gesprochener Sprache wird die Mehrfunktionalität (besonders im Falle des komplexen dont) zugunsten eines einfachen Subordinators que reduziert: l'homme dont tu m'as parle =s- l'homme que tu m'(en) as parle. Dies gilt insbesondere auch für die verschachtelten RelS vom Typ le candidat dont j'espere qu 'il sera elu => le candidat que j'espere qu 'il sera elu. RelS können restriktiv oder appositiv sein (cf. Lehmann 1984, 259). Der restriktive RelS bezieht sich auf eine nicht-definite und nicht-generische NG. Der appositive RelS bezieht sich auf eine vollständig determinierte NG, die er nicht mehr restringieren kann. Er wird dadurch frei
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
für alle semantischen Relationen zum übergeordneten TeilS, für die sonst AdverbialS verwendet werden: 174) Les enfants, qui dormaient, n'ont rien entendu ( = parce qu'ils dormaient). 175) Son pere, qui est cardiaque, continue ä fumer ( = bien qu'il soit cardiaque). Die semantisch-logischen Implikationen der Opposition „restriktiv" vs. „appositiv" erweisen sich als äußerst komplex (cf. Kleiber 1981). Es zeigt sich auch, daß das Begriffspaar nicht ausreicht, um alle Verwendungsmöglichkeiten von RelS zu erklären, so ζ. B. nicht in 176) L'imbecile qui m'a repondu au telephone ne m 'a meme pas laisse m 'expliquer (cf. Kleiber 1980). 5.6.2. Die PartK (Part.Pres. oder Part.Passe) lehnt sich wie der RelS an ein nominales Bezugselement an. Sie hat wie der RelS adjektivischen Charakter und kann alle Funktionen des Adj übernehmen, mit Ausnahme des prädikativen Gebrauchs, der für das -««/-Partizip nicht möglich ist. Wie der RelS hat die PartK appositiven (22a) oder restriktiven (22b) Charakter: 177) Les Bavarois, buvant de la biere, sont obeses. 177b) Les Bavarois buvant de la biere sont obeses. Die appositive PartK kann wie der RelS unterschiedliche adverbiale Beziehungen ausdrücken, ζ. B. Kausalität (177). Im Unterschied zu dem RelS, der i.a. direkt nach seinem nominalen Bezugselement steht (zur sog. «relative attelee» cf. Lorian 1983, 43ss.), ist die appositive PartK wie ein appositives Adj (cf. 3.1.3.2.) im Satz beweglich. Sie gleicht darin der adverbialen GerondifK (cf. 5.5.), mit der sie allerdings nur eingeschränkt kommutierbar ist (cf. Halmey 1982). Beispiele: 178) Nadine, voyant qu 'eile avait fait une gaffe, a prefere se taire. 178a) Voyant quelle..., Nadine... 178b) Nadine α prefere se taire, voyant... Im Unterschied zum RelS, der nicht auf ein bestimmtes Register festgelegt ist, gehört die PartK der geschriebenen Sprache an. 5.6.3. Bestimmte Nomen und Adj können wie die «verbes Operateurs» (5.4.1.) mit einer Ergänzung in Form eines QueS und/oder einer InfK konstruiert werden. Bei den Nomen handelt es sich dabei um deverbale Bildungen (desir, espoir, pensee, etc.) und Abstrakta (certitude, idee, illusion, etc.), denen der bestimmte Artikel oder eine Demonstrativdeterminante vorangeht. Sie bilden häufig, aber nicht notwendigerweise, mit avoir eine «locution verbale». Beispiele:
179) Jean a eu l'idee d'aller au cinema/qu 'on aille au cinema. 180) L 'idee d'aller au cinema/qu 'on aille au cinema me parait absurde. In bestimmten Fällen kann die Homonymie von que zu Ambiguitäten (RelS oder QueS) führen: 181) J'ai lapreuve qu'il attenddepuis longtemps. Bei den AdjE sind die aufgrund von Extraposition bzw. Dislokation zustandegekommenen QueS und InfK (cf. 5.3.1.) mit Subjektfunktion zu unterscheiden von persönlichen Konstruktionen wie 182) Je suis content que vous soyez lä/de vous voir. Das syntaktische Verhalten der Adj und ihre Ergänzungsstruktur untersucht im einzelnen Picabia (1978), eine logisch-semantische Beschreibung von QueS und InfK beim Adj leistet Riegel (1985,153ss.).
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303. Französisch: Textlinguistik
T E X T E - P H R A S E - M O R P H E M E : systeme de regies linguistiques formelles. D I S C O U R S - E N O N C E - M O T : ensemble de normes sociales concretes (ib., 31). Chez Ducrot (1984, 176), «discours» est proche de «texte», dont il semble souligner l'unite communicative: «ce qu'on appelle , c'est . . . d'habitude un discours cense faire l'objet d'un choix unique, et dont la fin, par exemple, est dejä prevue par l'auteur au moment ού il redige le debut». Martin (1983, 204) reunit, dans la composante discursive de sa theorie semantique, «discours», «texte» et «contexte»: «la composante discursive prend en charge la phrase hors contexte et l'integre dans le discours . . . lieu des faits textuels».
Linguistique textuelle 1. Definition 2. Coherence thematique 3. Coherence pragmatique 4. Perspectives 5. Bibliographie
1.
Definition
1.1. Texte La linguistique textuelle est la partie de la linguistique dont l'objet d'investigation et de theorisation est le texte. La linguistique textuelle suit deux routes differentes, la premiere visant ä definir, par des approches syntaxiques et semanticopragmatiques les contraintes qui pesent sur ['appropriation d'une phrase bien formee ä son contexte, et la seconde, de moindre importance en France, tentant d'elaborer une theorie textuelle globale qui se concentre sur des macrostructures et meta-regles regissant ['interpretation et la constitution progressive du sens du texte dans son integralite d'unite communicative.
1.2. Texte et discours En France, la linguistique textuelle est, sous ce nom, moins repandue que dans les pays voisins, etant donne une certaine «determination terminologique: discours fait en effet concurrence ä texte d'apres Benveniste (1966), chez qui le «discours», comme la «parole» pour Saussure, constitue la manifestation de la langue dans la communication. Aussi l'emploi franfais du terme «texte» - qui dans la linguistique textuelle d'inspiration allemande (cf. Bourdin/Duheim et Lang 1972) se voit attribuer deux sens: celui d'unite theorique de la langue et celui de phenomene concret de la parole (Kallmeyer/Meyer-Hermann 1980) - se trouve-t-il en distribution complementaire avec «discours» (Slakta 1975):
Hartmut Kleineidam f f )
Ä cette heterogeneite terminologique s'ajoutent deux emplois supplementaires de «discours»: celui des «analyses du discours» (voir Charolles 1986, et Leconte/Marandin 1986) et celui des travaux sur le discours oral et la conversation (voir par exemple C L F 1 - 5 , et Roulet 1985). 1.3. Cohesion et Cohirence Corollaire de cette double appartenance du concept de «texte» au niveau de la langue et au niveau de la parole, est la distinction entre cohesion et coherence, «cohesion» determinant l'adequation d'une phrase ä son contexte linguistique, et «coherence» faisant intervenir «le contexte dans un sens plus large, c'est-ä-dire la situation extra-linguistique et les connaissances partagees d'univers» (Martin 1983, 206). (Cf. aussi Halliday/Hasan 1976). Pour d'autres, la distinction entre «cohesion» et «coherence» est inutile, voire illusoire, parce que les frontieres entre le linguistique et l'extralinguistique ne sont plus operatoires quand l'objet d'etude est le texte. Pour Charolles «les grammaires de texte font eclater les frontieres generalement admises entre la semantique et la pragmatique, entre l'immanence et le situationnel, d'ou ä notre avis l'inuti-
303. Französisch: Textlinguistik
lite . . . d'une distinction cohesion - coherence ...» (Charolles 1978, 14, et 1983, 87). Et Martin (1983, 206): «De meme qu'il est impossible de tracer une limite precise entre les contenus semantiques et les connaissances d'univers, de meme est partiellement illusoire l'opposition de la cohesion et de la coherence». La linguistique textuelle fran9aise se voit, en 1977, confrontee έ deux preoccupations majeures: 1) «Est-il possible de depasser le niveau de la phrase et d'elaborer une grammaire de texte? 2) Peut-on introduire dans la theorie linguistique le sujet et l'enonciation que le structuralisme en avait banni?» (Simonin-Grumbach 1977, 77). La linguistique textuelle s'attaque done d'abord aux phenomenes syntaxiques d'ordre transphrastique et relativement bien delimites (par exemple la substitution pronominale et l'emploi des temps) pour s'approcher ensuite des reflexions semantico-pragmatiques, tant sur le contexte linguistique proche que sur les notions de situation, d'univers de discours et de connaissances partagees, lesquelles englobent des facteurs cognitifs et psychologiques.
1.4. Textualite La visee de la linguistique textuelle est de determiner les phenomenes de textualite, c.-ä-d. de cerner des regularites et de formuler des contraintes qui conditionnent la conception d'une sequence de phrases comme une succession coherente formant un texte: 1) «J. C. est ne ä Paris, le 23 novembre 1930. Toute sa famille est originaire de C ... Tres tot, il s'engage au service de l'Etat. II fait ses etudes aux Sciences Politiques». 2) *«C'est pourquoi ils vont affronter cette mysterieuse maladie. Celles-lä reclamaient l'incarceration». 3) «Le premier homme atterrit sur la lune. Au meme moment, une jeune femme mourut ä Paris de Pneumonie». La textualite, l'equivalent de la grammaticalite de la phrase, est avant tout definie comme coherence, assuree par deux meta-regles (Charolles 1978, 14): «1. Meta-regle de repetition: Pour qu'un texte soit ... coherent, il faut qu'il comporte dans son developpement lineaire des elements ä recurrence stricte» et «2. Meta-regle de progression: Pour qu'un texte s o i t . . . coherent, il faut que son developpement s'accompagne d'un apport semantique constamment renouvele» (ib., 20). La premiere de ces meta-regles a ete precisee
145
dans une approche transphrastique par des conditions speeifiques (Reinhart 1980, 168, en traduction): «Un texte est coherent si et seulement si deux phrases successives (eventuellement ä distance mais se trouvant ä l'interieur d'un meme paragraphe) sont a) liees referentiellement, et/ou b) liees par un connecteur semantique». Ainsi (1) est coherent selon a), et (3) selon b), oü le connecteur temporel remedie ä l'absence de lien referentiel, mais (2) est incoherent. La definition du lien referentiel veut que «deux phrases, Ρ! et P2, soient referentiellement coherentes, si l'expression-theme est reßrentiellement contrölee par une expression mentionnee dans Ρ,» (ib., 174), regle dont le but est d'ecarter des sequences mal formees malgre la recurrence de NPs coreferentiels. Dans certaines approches semantiques et pragmatiques (cf. par exemple Martin 1983, Ducrot 1984), «liens» et «contröle de coherence» sont vus ä travers l'adequation d'un enonce ä son contexts, on soumet cette adequation ä des tests de contextualisation ou d'enchainement, par exemple le test de l'interrogation partielle, ou le test des ajouts (cf. 2.1. et 3.2.). Des tentatives ont ete faites pour situer le phenomene de la coherence textuelle dans une perspective globale et pour elucider les macro-structures textuelles. Van Dijk et Kintsch (1983, 265) suggerent que des macro-structures, comprenant une «macro-proposition» et «un macro-speechact», dirigent "top down" la production et l'interpretation des micro-structures. Et Lundquist (1980) con?oit un texte comme un acte de communication global, comprenant les trois actes de langage fondamentaux: reference, predication et illocution (d'apres Searle 1972), qui confereraient respectivement au texte des structures coherentes thematique, semantique et pragmatique (cf. van Dijk 1977, de Beaugrande/ Dressler 1981, Petöfi 1983, Metzeltin/Jaksche 1983, Hatakeyama et al. 1984 pour d'autres constructions de modeles de texte). Tant pour les approches transphrastiques et contextuelles que pour les optiques globalisantes et textuelles, on voit les recherches de la linguistique textuelle s'articuler autour des problemes inherents d'une part ä la coherence thematique theme/rheme et anaphorisation - et, de l'autre, ä la coherence pragmatique - connecteurs et Operateurs argumentatifs.
2.
Coherence
thematique
2.1. Theme/rheme Les concepts theme/rheme, introduits par la theorie de la "Functional Sentence Perspective" (FSP) de l'fxole de Prague (cf. Danes 1974, Fir-
146
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
bas 1975, et aussi Halliday 1974) pour rendre compte de la Dynamique Communicative (DC) realisee par l'ordonnance des constituants dans la phrase, expliquent d'une part, certaines contraintes imposees par le contexte ä l'acceptabilite d'un enonce, et d'autre part, ils permettent de decrire les structures thematiques du developpement textuel. Selon les Praguois, les positions que contient une phrase possedent des degres de D C differents, correspondant ä une distribution inegale d'information - la place initiale, celle du theme (souvent occupee par le sujet grammatical) vehicule une DC faible, tandis que la place finale, celle du rheme (souvent la partie predicative) possede une DC forte, les places intermediaires servant de transition (cf. Slakta 1975). Comme la DC faible du theme correspond ä une information de peu de relief, le theme est souvent assimile ä ce qui est donni par le contexte, et la D C forte du rheme ä ce qui est nouveau. (Pour les rapports entre theme/rheme et topic/comment, focus/propos, connu/nouveau, sujet (psychologique)/predication, voir par exemple Slakta 1975, Borst/Candelier 1980, Olsson-Jonasson 1981, Combettes 1983, Martin 1983). Pour delimiter le theme du rheme, differents tests de contextualisation ont ete mis au point, tel le test de Vinterrogation partielle, oü le mot interrogatif vise la variable rheme: «(Qui Pierre a-til rencontre ce matin?) Pierre a rencontre Sophie ce matin» (Martin 1983,210). Theme/rheme a servi d'outil descriptif pour la mise au clair des enchainements thematiques de phrase en phrase (cf. Slakta 1976, Adam 1977, Lundquist 1980, Combettes 1977), ainsi que de base ä une theorie de l'organisation textuelle en differents types de progression thematique (Danes 1970,1974b), dont les plus importants sont: 1) la progression thematique lineaire: le rheme d'une phrase devient le theme de la phrase suivante: Th, - Rh, 1 Th 2 - Rh 2 2) la progression ä theme constant: le theme d'une phrase est continue en theme: Th, - Rh, I Th, - Rh 2 Theme/rheme se sont vus soumis έ des etudes syntaxiques et semantiques detaillees. Au «determine thematique»/«determinant rhematique» correspondrait le rapport arriere-plan/premier plan du message (Blumenthal 1980). L'arriere-plan d'une phrase est la section de base «qui apparait comme connue ou comme
quelque chose qui peut etre aisement deduit, ou au minimum qui se revele etre un point de depart de la communication ...)» (Borst/Candelier 1980,213-214). Aussi, le theme ä faible DC parce que «connu», «donne» par le texte antecedent, se confond-il avec une presupposition: l'element est presuppose appartenir ä l'univers discursif. Cette presupposition locale contextuelle qu'est le theme (Martin 1983, 210) est ä etablir ä l'aide de la preuve de l'interrogation partielle mentionnee ci-dessus. La perspective du theme en tant que presupposition locale contextuelle semble repondre ä la contrainte de textualite qui exige qu'«une expression thematique de P 2 soit contrölee par une expression de Ρ,», et ä la regle suivante concernant la place du sujet: «Si le contexte, verbal ou non, cree une presupposition, c'est normalement le syntagme sujet, place au debut de phrase, qui a pour fonction d'y faire reference, le foyer essentiel etant localise dans le syntagme predicatif» (Hupert/Costerman 1976,24). 2.1.1. Thematisation, rhematisation
etfocalisation
La place privilegiee du theme etant la position initiale, le fransais offre, parmi d'autres precedes de tMmatisation, certaines possibilites de mouvement qui situent des constituants en tete de phrase pour assurer le lien entre des expressions de Ρ, et P2. La transformation passive, par exemple, decrite «comme une permutation des syntagmes nominaux par anteposition de l'objet (semantique) et postposition de l'agent» (Hupert/Costerman 1976, 24), a pour fonction «d'assurer la continuite du discours en garantissant la continuite textuelle» (ib., 17). La coherence thematique serait ainsi un facteur determinant de la transformation passive. D'autres procedures permettent de «retourner la phrase» et de placer l'objet semantique dans la position initiale de sujet grammatical: 1) les verbes dits symetriques: a) Le soleil jaunit les livres. b) Leslivresjaunissent au soleil. 2) la pronominalisation du verbe: a) Le vent gonfle la v o i l e : b) La voile se gonfle au vent. 3) les verbes intransitifs: a) La bourrasque a fait tomber l ' a n t e n n e . b) L'antenne est tombee s o u s la b o u r r a s q u e (ib., 6 - 7 ) . Les a) et b) vehiculent des presuppositions locales contextuelles et des DC differentes, ce que prouverait une question-test. D'autres complements que l'objet direct permettent l'anteposition, par exemple le datif: «Ä son frere il donne tout ...», et le complement circonstanciel» (eventuellement avec inversion du sujet): «Au coin de la rue, brillait une lumiere ...».
303. Französisch: Textlinguistik
Tout comme ils servent de thematisation d'un constituant, le retournement de la phrase et le mouvement de constituants en general servent de rhematisation, en postposant d'autres elements dans la partie predicative, qui porte la DC la plus elevee. Parmi les articles, c'est I'article indefini qui est l'operateur rhematique par excellence: «I'article indefini Signale toujours un fragment rhematique» (Martin 1983, 213). Or, les SN rhematiques ä article indefini etant generalement evites ä la place de sujet, le franfais dispose de certaines formules d'introduction ou de presentation (cf. „Präsentativ-Morpheme", Weinrich 1982, 106) pour mettre en place un element rhematique. «... ces tournures d'introduction (qui) servent ä desamorcer le choc que pourrait comporter un sujet rhematique» (Blumenthal 1980, 22) comprennent, entre autres, ily aj'aiet c'est. Dans «// y a Charles qui se marie» l'ensemble est rhematique (ib., 24), tandis que dans «C'est Charles qui se marie», «Charles» est rhematique et «quelqu'un se marie» est thimatique. Le clivage par «c'est... qui» se con?oit comme une procedure de focalisation par laquelle un constituant est marque comme porteur de r e f o r mation nouvelle. D'oü le caractere contrastif: «C'est par le grand-pere (et non par la grandmere) que la maison a ete achetee» (Slakta 1975, 39). La reprise par un pronom tonique: «Pierre, lui...» peut porter sur le theme et le rheme egalement. La focalisation se realise aussi par la dislocation, dislocation ä gauche, en position de theme pour signaler, en regle generale, «un changement thematique par rapport ä l'enonce qui precede» (Corblin 1979, 28); «Simon n'est pas venu. Paul, on Fa vu arriver vers les 6 h». L'emphase de la dislocation viendrait du fait qu'un «argument occupe deux places dans la dynamique communicative» (ib., 23), eile viendrait done de la «double reference» qui sert de marquage specifique d'identification. D'autres morphemes se sont specialises en franfais dans la fonction de focalisateurs, par exemple pour sa part, quant ä lui, en ce qui concerne ..., ainsi que les adverbiaux contextuels dits paradigmatisants (Nelke, ä paraitre) tels que surtout et meme, qui marquent la partie de la phrase dans laquelle la focalisation doit avoir lieu (ib.).
2.2. Anaphorisation Les references contextuelles, ou intratextuelles, dites anaphores et cataphores sont de premiere importance pour la realisation de la coherence thematique: «un fragment enonciatif... est ana-
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phorique s'il suppose l'enonce antecedent, et cataphorique s'il se rapporte ä l'enonce subsequent» (Maillard 1974, 56). Intervient ici le concept de lien referentiel qui est «le rapport semantique d'identification» (ib., 56) s'etablissant entre deux segments du texte. Dans l'approche semantique de l'anaphore proposee par Milner (1982, 18), «il y a relation d'anaphore entre deux unites Α et Β quand interpretation de Β depend crucialement de l'existence de A, au point qu'on peut dire que l'unite Β n'est interpretable que dans la mesure oü eile reprend - entierement ou partiellement - A». L'interpretation de Β dans son rapport avec A est une condition necessaire pour l'etablissement de la coherence textuelle. L'anaphorisation est realisee en fran^ais par differents precedes linguistiques, dont les mieux etudies sont les anaphores pronominales (anaphorisation grammaticale); {il, celui-la, le sien, lä, y, en etc.) d'une part, et les anaphores nominales de l'autre (anaphorisation lexicale). 2.2.1. Anaphorisation grammaticale C'est l'anaphore pronominale qui est la plus usuelle dans l'enchainement textuel. Pour le fonctionnement anaphorique des pronoms, Maillard (1974) introduit les distinctions suivantes: les pronoms personnels et demonstratifs sont variables et marques (portant par exemple les marques de personne, genre et nombre) en correspondance avec leur refere, evitant par lä «le danger d'equivoque referentielle» (ib., 58); de plus, les variables sont segmentaux, referant ä un segment simple. Les non-marques, les invariables du type lä, sont resomptifs: «designes pour representer un enonce global puisqu'un paragraphe ou un chapitre echappent aux categories de genre et de nombre» (ib., 59). Ce, ceci sont avec (a «cet universel substitut de Pinnomme» (ib., 66), presque toujours resomptifs. Aux distinctions marque/non-marque, segmental/resomptif, s'ajoute Celle entre anaphores ä valeur constante («les morphemes referentiels qui conservent l'information» (ib., 57)) et anaphores a valeur additionnelle («qui non seulement reactualisent un refere, mais encore apportent une information speeifique non contenue dans ce dernier» (ib., 57)). Bien que le materiel morphematique des pronoms en frangais donne lieu, parfois, ä certaines equivoques referentielles (par exemple le possessif «son chapeau», vu l'accord avec «l'objet possede et non pas avec le sujet possesseur»; ib., 58), l'anaphorisation pronominale en general ne pose pas probleme pour la constitution de la coherence textuelle. II en est de meme pour I'ellipse syntaxique, procede qui consiste ä omettre dans
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
une phrase des elements qui sont immediatement reperables et identifiables gräce au texte precedent. Parmi les marques syntaxiques d'anaphores textuelles, il y a l'emploi d'articles, tels le defini le et le demonstratif ce, mais comme ces marques recoupent necessairement, par leur articulation ä un N, le domaine semantique, elles sont traitees dans la section portant sur l'anaphorisation lexicale. 2.2.2. Anaphorisation
lexicale
Par ce procede, un segment textuel X est repris et continue dans le texte suivant par un segment Y, ou bien par une denomination identique (N,), c.-ä-d. par une repetition lexicale («Un gar?on ..., Le gargon ...»), ou bien par une denomination nouvelle (N, et N 2 ), c'est-ä-dire par une substitution lexicale («Un garfon . . . Le garnement»). Les etudes syntaxiques du fonctionnement des articles dans l'anaphorisation lexicale sont etroitement Hees ä des considerations semantiques sur le rapport ä etablir entre les relations lexicales de N, et N 2 d'une part, et le processus d'identification du lien referentiel de l'autre. Des relations lexicales proches, de type equivalence, syrtonymie, inclusion, permettent d'assurer que l'etablissement du lien anaphorique se produise sans probleme (4). D'autres fois, l'ambigu'ite est resolue progressivement par l'apport de nouvelles informations rendant explicite un lien referentiel (5); et d'autres fois encore, seule la condition de coherence textuelle combinee ä un savoir extra-textuel permet de coreferer deux segments (6).
qui est toujours precedee de ou de Et encore: (Gautier s. a., 326). Einige Vasalleneide aus dem 11.-12. Jh. aus dem katalanischen Raum sind in Russell-Gebbett 1965, 6 3 79 abgedruckt. Die allgemeine Formel des Lehenseides findet sich u. a. in den Assises de Jerusalem und den Assises de Romanie (Recoura 1930, 155). Richard 1760 s.v. jurement gibt nicht nur eine Definition des Eides («Le jurement est un acte de religion par lequel on prend Dieu ä temoin des choses que Ton assure ou que Γοη promet. (...) Le jurement assertoire est celui par lequel on prend Dieu a temoin pour assurer la verite d'une chose presente ou passee. Le jurement promissoire est celui par lequel on prend Dieu ä temoin pour confirmer une promesse que Γοη fait»), sondern illustriert auch alle möglichen semantischen und pragmatischen Aspekte. Die Textserie der Heiligenleben (Eulaliasequenz, ca. 881; Leodegarlied, 10. Jh., usw.) führt lateinische Traditionen fort und bleibt
jahrhundertelang in verschiedenen Ausformungen (Lied, Kurzerzählung, Drama) produktiv. Im Mittelalter werden neben neuen Heiligenvitae auch viele Bearbeitungen älterer Texte und Kompilationen geschrieben (cf. LM s. v. Hagiographie, II; Kukenheim/Roussel 1968, 120). Neue Kanonisierungen bieten immer wieder frischen Stoff für neue Texte. So publiziert Dominique Bouhours eine Vie de Saint Ignace (21683) und eine Vie de Saint Franpois-Xavier. Und «La vie de saint Francois de Sales a ete ecrite par un grand nombre de personnes. On peut voir entre les autres celle de Charles Auguste de Sales, neveu du Saint; celle du Pere Goulu, General des Feuillans; celle de Henri de Maupas du Tour, Eveque du Puy, & ensuite d'Evreux; celle de la mere de Bussi-Rabutin, Religieuse de la Visitation; celle de M. Marsollier, Chanoine d'Uzes» (Richard 1760, s.v. Frangois de Sales). Auch Pierre Corneille bearbeitet hagiographische Themen (Polyeucte, 1643; Theodore, 1645). Als Kurzerzählungen finden die Heiligenvitae Eingang in die großen Nachschlagewerke wie die Histoire ecclesiastique (20 Bände, 1691-1720) von Claude Fleury oder in Richard 1760-1765. Die Textserie der Epen volkstümlichen Ursprungs setzt mit der Chanson de Roland (ca. 1075-1110) und Gormond et Isembart ein (ca. 1080-1130) (für Hinweise auf ältere Zeugnisse cf. Voretzsch 1913, 89-97) und genießt große Beliebtheit bis ins 15. Jh. Obwohl sie im 14. und 15. Jh. auffällige Veränderungen erfahrt (es wird nicht mehr eine bestimmte Tat, sondern das ganze Leben eines Helden erzählt; Übergang zur Prosa), bleiben die Grundlagen des Typus («il s'agit toujours de celebrer, sur le mode d'une genealogie imaginaire, les exploits d'un personnage legendaire ou historique», «puisque le domaine et les modalites d'action du heros epique se situent hors de toute mesure, le merveilleux concourt ä la recherche de l'hyperbole, expression rhetorique fondamentale de l'epopee», Suard 1988, 163/166) unverändert. Im Laufe des Mittelalters entwickeln sich auf allen möglichen Gebieten des Wissens und der Unterhaltung Diskurswelten, die meistens in ganzen Textserien verwirklicht werden. Man schlage für einen umfassenden Überblick ζ. B. GRLM VIII/1 auf.
6. Modellierung und Normierung Um 1200 beginnt eine neue Blütezeit der artes dictaminis, der artes versificatoriae und der artes praedicandi. Die artes dictaminis zeigen vor allem, wie man Briefe und Urkunden in einem guten Prosastil abfassen kann. Die artes versificatoriae übertragen die tradierten rhetorischen Mit-
305. Französisch: Textsorten
tel auf die Verskunst. Die artes praedicandi behandeln den systematischen dialektischen Aufbau von Predigten (LM s.v. Ars dictaminis, Ars poelica, Artes praedicandi; —» 259, 3.-6.; 348). Sie stiften also u. a. drei große Textgruppierungen. Die artes poeticae vermitteln ferner eine Unterscheidung von drei Stilen nicht aufgrund der elocutio wie in der Antike (cf. Rhetorica ad Herennium IV, 8), sondern je nach behandelten Personen. So sagt Geoffroi de Vinsauf in seinem Documentum de modo et arte dictandi et versificandi (II, 145): «Sunt igitur tres styli, humilis, mediocris, grandiloquus. Et tales recipiunt appellationes styli ratione personarum vel rerum de quibus fit tractatus. Quando enim de generalibus personis vel rebus tractatur, tunc est stylus grandiloquus; quando de humilibus, humilis; quando de mediocribus, mediocris. Quolibet stylo utitur Virgilius: in Bucolicis humili, in Georgias mediocri, in Eneyde grandiloquo» (Faral 1962, 312 und 86-89). Diese Unterscheidung findet sich wieder in Fabri 1521, I, Feuillet VII: «II est trois manieres de parier de toutes matieres: ou de toutes substances: ainsi comme len peult reduire toutes substances ou matieres en trois especes. La premiere haulte & graue. La seconde moyenne & familiaire. La tierce basse et humiliee. (...) Les haultz motz ou termes sont ceulx qui se approprient a haultes & graues matieres & se humilient iusques aux termes moyens & moyenne substance / comme auctorite / puissance seigneurie & ne doibuent estre abessez pour estre aplicquez en basse et humiliee substance si ce nest par figure yronicque (...). Les moyens termes sont ceulx qui sont communs et applicquables tant aux haultes que aux moyennes & basses substances: sans lesquelz termes ou ne scauroit assembler motz ou termes intelligibles / ou substancieux et sont quasi semblables a copulative conionction / ou vulgairement a ung marteau que est commun a plusieurs mestiers ce que une tariere ou une balence ne faict pas. Ainsy tout langaige commun est celuy que nest pas haults esleue ne trop bas humilie (...). Les bas et humiliez termes sont ceulx qui sont appropriez a deduire basse substance». Die verschiedenen Stile werden sehr bewußt in den sieben Büchern der Tragiques (1616) von Agrippa d'Aubigne gemäß dem jeweiligen Thema angewandt. Seit dem Ende des 14. Jh. kommen unter verschiedenen Namen eine ganze Reihe von Versifikationstraktaten in Umlauf wie: Eustaches Deschamps, Art de dictier, 1392 (cf. 3.) Jaques Legrand, Archiloge Sophie (Kapitel: Des rymes, in dem von den manieres de dictier die Rede ist), vor 1405 (Langlois 1902,1-10) Anonymus, Regies de la Seconde Rettorique, 1. Drittel des 15. Jh. («Cy commencent les regies de la Seconde Rettorique, c'est assavoir des choses rimees (...). Et
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est dicte seconde rhethorique pour cause que la premiere est prosaique», Langlois 1902,11 -103) Baudet Herenc, Doctrinal de la Secunde Retorique, 1432 (Langlois 1902,104-198) Anonymus, Traitiez de l'Art de Retorique, 2. Drittel des 15. Jh. (Langlois 1902,199-213) Jean Molinet, Petit traittie (...) α l'instruction de ceulx qui veulent aprendre l'art de Rethorique, ca. 14771492 (Langlois 1902,214-252) Anonymus, Traictiet de Rectorique,fait pour aprendre a rimer, vor 1500 (Langlois 1902,253-264).
Diese Abhandlungen sollten den Teilnehmern an den Puys (Dichterversammlungen) bei der Verfassung und Beurteilung von Gedichten Unterstützung leisten: «a celle fin que les deuotz facteurs du champ royal du puy de l'immaculee conception de la vierge ayent plus ardant desir de composer de tant quilz en congnoissent la maniere par laquelle leur deuotion croistra», meint z.B. Fabri 1521, Second liure, Feuillet I. Durch die Angabe von Versmaß und Reim beginnen so bestimmte Dichtungsformen (Molinet nennt «forme de complainte amoureuse, rondeaulx simples d'une, de deux, de trois, de quatre et de cinq sillabes, rondeaux jumeaux et rondeaux doubles, simples virelais, double virelais et respons, fatras simples et fatras doubles, balade commune, balade baladant, balade fatrisie, simple lay, lay renforchiet, chant royal, serventois, riqueraque et baguenaude», Langlois 1902, 215) modelliert zu werden. In den ersten Jahrzehnten des 16. Jh. finden vor allem unter dem Einfluß antiker und italienischer Modelle bemerkenswerte Entwicklungen statt. Der unbekannte Autor des Jardin de plaisartce et fleur de rethorique (1501) gibt, nachdem er die traditionellen Gedichte fester Form beschrieben hat, inhaltliche und stilistische Regeln auch «pro forma compilandi moralitates», «pro comediis» und «pro misteriis compilandis cronicis romanicis et hystoriis» (Blatt ci/cii). In der anonymen Art et science de rhetorique von ca. 1524-1525 wird zum erstenmal die italienische Terza rima exemplifiziert: «Autre taille et fajon de ryme nommee vers tiercez, qui a nostre langue est bien nouvelle; de la quelle n'ay encores [vu] aulcun user, sinon icelluy feu Le Maire, qui en a fait et compose le Temple de Venus. Et ceste mode et maniere e[s]t toscane et florentine; dont messire Fran£oys Petrarque a fait le livre tres utille de ses six Triumphes» (Langlois 1902, 280-281). Es bürgert sich die Ekloge ein: «c'est par Theocrite et Virgile, par les neo-latins Sannazar ou Baptiste Mantouan et par les Italiens (1 'Arcadie de Sannazar ou VOrfeo du Politien) qu'elle s'introduit en France. L'humanisme fran?ais au debut du XV® siecle retrouve l'eglogue virgilienne qu'imitent Jean Gerson et Nicolas de Clamanges. Chez les rhetoriqueurs, on rencontre
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
des bergers qui dialoguent dans les deplorations de Molinet, de Cretin ou dans le Temple d'Honneur et de Vertus de Lemaire. Mais c'est Marot traduisant la premiere eglogue de Virgile qui assurera la fortune du genre» (Giraud/Jung 1972, 119). Im Art poetiqtie franfois von Thomas Sebillet (1548) werden sowohl die alten als auch die neuen Gattungen (ζ. B. das Sonett) sachlich dargestellt (Morf 1914, 71 -72), während sich Du Beilay (1970, II, 4) und Peletier du Mans (1930, 171-172) abschätzig gegen die einheimischen Traditionen wenden. Im Art poetique von Peletier du Mans werden die neuen oder neu konzipierten Gattungen, die jahrhundertelang den Grundstock des literarischen Kanons bilden werden (epigramme, sonnet, ode, epitre, elegie, satire, comedie, tragedie, ceuvre heroi'que), erstmals bezüglich des Inhalts, der Gestaltung und des Stils ausführlich und präskriptiv beschrieben. Bis ins 19. Jh. werden in zahllosen Poetiken (Laudun, La Mesnadiere, Colletet, Boileau, Lamy, Richelet, Mourgues, Remond de SaintMard usw.) Wesen und Strukturen der literarischen Gattungen theoretisiert. Der Didaktisierbarkeit des Art poetique Boileaus ist die Verankerung eines bestimmten Kanons im französischen (und europäischen) Bildungswesen zu verdanken: «Boileau, par sa justesse de style et son pittoresque, avait tout ce qu'il fallait pour devenir un auteur scolaire. On n'avait pas, dans les colleges, ä enseigner aux eleves a ecrire des poemes epiques, ni des odes, ni des tragedies. Mais on devait leur apprendre ä eviter le mauvais goüt, la prolixite, la confusion, ä respecter le bon sens, la clarte, ä accepter la critique, ä . Pour tout cela, Boileau fournissait des vers heureux, qui s'inscrivaient facilement dans la memoire. C'est pour tout cela qu'apres n'avoir ete qu'un homme d'esprit et un aristarque discute Boileau est devenu le legislateur du Parnasse» (Mornet 1950, 78-89). Der ästhetisierende Normierungsgeist findet mehrmals seinen Niederschlag in der kritischen Auseinandersetzung fast Zeile für Zeile mit ganzen Textserien. Die bekanntesten Beispiele liefern uns Malherbe und Voltaire. In einem Exemplar der Gedichte Desportes' (Philippe Desportes, 1546-1606) kommentiert Francois de Malherbe (1555-1628) jedes Gedicht bezüglich des Sprachstils und der poetischen Ausdrucksform. Er rügt das Überflüssige («II ne dit rien de nouveau, car il vient de dire que ce qu'il en fait n'est point pour sacrer sa peine ά l'immortalite, c'est...»; «Ce sonnet ne vaut rien, et tous ceux qui lui ressembleront ne vaudront davantage: c'est un päte de chevilles»), semantische Fragwürdigkeiten («Sans reläche se dit aux choses qui ont continuation; or entamer n'en a
point, et se fait tout d'un coup: ainsi entamer sans reläche est mal dit»), archaische oder regionale Ausdrücke («Α ins plutöt me semble mal parle; on dit: mais plutöt»; «Fier, en cette signification de joyeux, est peu reiju hors de Normandie»), Mißklänge («Mon coeur, qui, comme moi, point ne vous laissera, etc. Cceur qui com»; «Glace et masse, c'est une longue rimee avec une brieve»), manche Verteilungen des Inhaltes («Le premier vers acheve son sens ä la moitie du segond, le segond ä la moitie du troisieme»; «Ce premier quatrain n'est point du sujet du reste du sonnet»), bestimmte grammatische Konstruktionen («D 'ou vient que cela vous deplaise? est mal parle. II faut dire: d'oü vient que cela vous deplatt?»; «Sans reläche il me presse, et me suit obstine. Je n'approuve point ces participes ou adjectifs pour adverbes. II eüt mieux dit obstinement») (Lalanne 1862, passim; Brunot, //Li 7 III, 1-9). Gerechter geht Voltaire in seinen Commentates sur Corneille (1784) vor, durch die er sowohl die Schönheiten herausstreichen als auch auf einige Fehler der Theaterstücke Corneilles hinweisen möchte (I, 6). In den Remarques sur Medie (I, 65) gibt er das strenge Maß an, an dem er die Tragödien mißt: «Resserrer un evenement illustre et interessant dans l'espace de deux ou trois heures, ne faire paraitre les personnages que quand ils doivent venir, ne laisser jamais le theatre vide, former une intrigue aussi vraisemblable qu'attachante, ne dire rien d'inutile, instruire l'esprit et remuer le coeur, etre toujours eloquent en vers, et de l'eloquence propre ä chaque caractere qu'on represente; parier sa langue avec autant de purete que dans la prose la plus chätiee, sans que la contrainte de la rime paraisse gener les pensees; ne se pas permettre un seul vers, ou dur, ou obscur, ou declamateur; ce sont la les conditions qu'on exige aujourd'hui d'une tragedie, pour qu'elle puisse passer ä la posterite avec l'approbation des connaisseurs». In seinen Bemerkungen geht Voltaire vor allem auf das ein, was sich seiner Meinung nach nicht für eine Tragödie schickt, wie ζ. B. «Une magicienne ne nous parait pas un sujet propre ä la tragedie reguliere» (I, 62); «. On sent assez que ce vers est plus fait pour la farce que pour la tragedie» (I, 71); . A mon occasion est de la prose rampante» (II, 121); «Aider ä quelqu'un est une expression populaire, aidez-lui ά marcher. II faut: pour aider mon frere» (II, 122); «. Ces complimens, ces dialogues de conversation ne doivent point entrer dans la tragedie» (II, 126); «L'ironie par elle-meme n'a rien de tragique; il faudrait au moins qu'elle füt noble; mais un bien mal acquis est comique» (II, 126); «La versification heroi'que exige que les
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vers ne finissent point par des verbes en monosyllabes; l'harmonie en souffre, il peut, il veut, il fait, il court, sont des syllabes seches et rüdes» (II, 138). Kaum eine Diskurswelt bleibt von der textwissenschaftlichen Theoretisierungs- und Reglementierungswelle ausgenommen. Die Schüler der Jesuiten mußten schon im 16. Jh. täglich zwei Stunden Aufsatzübungen machen: «ils imitaient des passages tires d'un orateur ou d'un poete; ils composaient des descriptions variees, comme des jardins, des temples et des tempetes; ils faisaient des variations elegantes sur une phrase; ils ecrivaient des themes et des versions en latin et en grec; ils faisaient aussi des compositions en vers dans les deux langues; ils composaient des epigrammes, des inscriptions et des epitaphes; ils recueillaient de belles phrases latines ou grecques tirees des orateurs et des poetes; ils s'adonnaient parfois ä un travail tout oratoire: ils cherchaient des arguments convenables pour un sujet donne ä l'aide des lieux communs de rhetorique et des topiques; ils cherchaient aussi des figures» (Gordon 1970,26). Wie dementsprechend zu erwarten, werden die Predigten im 17. Jh. nach dem traditionellen Aufbau von Reden (exorde, division, narration, preuve, confirmation) gegliedert und (gemäßigt) mit rhetorischen Figuren (insbesondere der syntaktische Parallelismus und die semantische Antithese) ausgeschmückt (Spillner 1981; für Fenelons Auffassungen cf. seine Dialogues sur I eloquence en general, et sur celle de la chaire en particulier in Fenelon 1851 -1852, 567-605). Für die Redaktion von Briefen setzt in der zweiten Hälfte des 16. Jh. eine wahre Flut von Anleitungen zum Briefeschreiben und Kollektionen von Musterbriefen ein, die über Anrede, Anfang, Komplimente, Schlußformeln, Brieflänge und Untergattungen informieren (Mornet 1950, 318-319; Bray 1967, 7-11; Nies 1972, 27-28). Eines der bekanntesten Werke, Le secretaire ä la mode von Jean Puget de la Serre, wurde im 17. Jh. Dutzende von Malen aufgelegt. Die Wirkung dieser Tradition kann man sogar in den als eher spontan geltenden Briefen von Madame de Sevigne aufspüren, so wenn die Marquise den Briefempfänger häufig mit superlativischen Beifallskomplimenten (personne qui ecrixe mieux, la piece la plus parfaite de nos jours, jamais rien lu de plus agreable usw.) bedenkt (Nies 1972, 19-139, die zitierten Beispiele auf Seite 35). Besonderer Beliebtheit erfreute sich die Untergattung der Liebesbriefe. Ihre Hauptquellen waren Ovids Heroiden, die Briefe von Heloi'se und Abelard und die Briefe der italienischen Schauspielerin Isabella Andreini (Bray 1967, 14-20). Die Musterbriefe dieser Untergattung konnten die verschiedenen Phasen der Liebesbeziehungen dar-
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stellen. Die geschickte Zusammenstellung derartiger Briefe hat über d'Aubignacs Roman des lettres (1667), Boursaults Lettres ä Babet (1669) und Guilleragues' Lettres portugaises zur Entstehung einer neuen Textserie, des Briefromans, geführt (Bray 1967,21-29). Huet 1670 versucht sogar, eine so schillernde Gattung wie den Roman zu normieren: «ce que l'on appelle proprement Romans sont des fictions d'aventures amoureuses, ecrites en Prose avec art, pour le plaisir l'instruction des Lecteurs. Ie dis des fictions, pour les distinguer des Histoires veritables. I'ajouste, d'avantures amoureuses, parce que l'amour doit estre le principal sujet du Roman. II faut qu'elles soient ecrites en Prose, pour estre conformes a l'usage de ce siecle. II faut qu'elles soient ecrites avec art, & sous de certaines regies; autrement ce sera un amas confus, sans ordre & sans beaute. La fin principale des Romans, ou du moins celle qui le doit estre, & que se doivent proposer ceux qui les composent, est l'instruction des Lecteurs, a qui il faut toüjours faire voir la vertu couronnee; & le vice chastie (...) les Romans sont plus simples, moins eleves, moins figures dans l'invention & dans l'expression. Les Poemes ont plus du merveilleux, quoy que toüjours vray-semblable: les Romans ont plus du vray-semblable, quoy qu'ils ayent quelquefois du merveilleux. Les Poemes sont plus regies, & plus chäties dans l'ordonnance, & refoivent moins de matiere, d'evenemens, & d'Episodes: les Romans en re^oivent davantage, parce qu'estant moins eleves & moins figures, ils ne tendent pas tant l'esprit, & le laissent en estat de se charmer d'un plus grand nombre de differentes idees. Enfin les Poemes ont pour sujet une action militaire ou politique, & ne traitent l'amour par occasion: Les Romans au contraire ont l'amour pour sujet principal, & ne traittent la politique SL la guerre que par incident» (4-7; für die Charakterisierung der Romanproduktion im 17. Jh. cf. Bichlmaier 1931; Mornet 1950, 301-317; Kibedi 1963; Wentzlaff-Eggebert 1973). Diese starke Tendenz zur Normierung in allen Bereichen (für die Normierung der Grammatik und des Wortschatzes - » 315, 3.) könnte in Zusammenhang mit dem Willen stehen, die Wirren des 16. Jh. zu überwinden: «L'ordre et la discipline, l'exacte probite que le roi s'efibr9ait d'introduire dans les affaires et dans les moeurs dans les mceurs des autres, - Malherbe eut commission, pour ainsi parier, de les faire, lui regner pour la premiere fois dans l'empire du caprice meme et de la fantaisie» (Brunetiere 41907, 2 - 3 ) . So wird das Persönliche zugunsten des Allgemeinen aus der Lyrik verbannt (ib., 15), die Ausdrücke werden allgemeiner und abstrakter (17), der Stil erinnert an die Redekunst (24 - 26).
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7. Erneuerung und Neuerungen Die klassische Poetik der Gattungen (vor allem gründend auf Fenelon und Marmontel) wurde an den Schulen bis in die zweite Hälfte des 19. Jh. gelehrt (Nicolas 1981). Andererseits hat es immer Gegner solcher Reglementierungen gegeben. Im Vorwort zu Les fächeux (1661) sagt Moliere, daß er nicht die Absicht habe zu untersuchen, «si tous ceux qui s'y sont divertis ont ri Selon les regies» (Mornet 1950, 168). Marivaux gleicht die Sprache seiner Komödien der Alltagsunterhaltung an und schreibt in Prosa: «j'ai täche de saisir le langage des conversations, et la tournure des idees familieres et variees qui y viennent, mais je ne me flatte pas d'y etre parvenu» (Les serments indiscrets, 1733; Gazagne 1954, 157-177). Im Geleitwort zu Cromwell (1827) beurteilt Victor Hugo die überkommene Dichtung sehr kritisch: «Rien de trouve, rien d'imagine, rien d'invente dans ce style. Ce qu'on a vu partout, rhetorique, ampoule, lieux communs, fleurs de college, poesie de vers latins. Des idees d'emprunt vetues d'images de pacotille. Les poetes de cette ecole sont elegants a la maniere des princes et princesses de theatre, toujours sürs de trouver dans les cases etiquetees du magasin manteaux et couronnes de similor, qui n'ont que le malheur d'avoir servi ä tout le monde» ( 7 3 74). Er schlägt daher vor: «Mettons le marteau dans les theories, les poetiques et les systemes. Jetons bas ce vieux plätrage qui masque la facade de Part! II n'y a ni regies, ni modeles; ou plutot il n'y a d'autres regies que les lois generales de la nature qui planent sur l'art tout entier, et les lois speciales qui, pour chaque composition, resultent des conditions d'existence propres ä chaque sujet» (68). Das neue D r a m a könnte dann folgendermaßen aussehen: «si nous avions le droit de dire quel pourrait etre, ä notre gre, le style du drame, nous voudrions un vers libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche; passant d'une naturelle allure de la comedie ä la tragedie, du sublime au grotesque; tour ä tour positif et poetique (...) sachant briser a propos et deplacer la cesure pour deguiser sa monotonie d'alexandrin; plus ami de Penjambement qui Pallonge que de Pinversion qui Pembrouille; fidele a la rime» (74-75). Für die Dichtung schwebt Lamartine in Des destinees de la poesie (1834) vor: «La poesie sera de la raison chantee, voilä sa destinee pour longtemps: elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale, comme les epoques que le genre humain va traverser; elle sera intime surtout, personnels, meditative et grave; non plus un jeu de Pesprit, un caprice melodieux de la pensee legere et superficielle, mais l'echo profond, reel, sincere, des plus hautes conceptions de ['intelligence, des
plus mysterieuses impressions de l'äme (...). La poesie s'est depouillee de plus en plus de sa forme artificielle, elle n'a presque plus de forme qu'elle-meme. A mesure que tout s'est spiritualise dans le monde, elle aussi se spiritualise. Elle ne veut plus de mannequin, elle n'invente plus de machine; car la premiere chose que fait maintenant Pesprit du lecteur, c'est de depouiller le mannequin, c'est de demonter la machine et de chercher la poesie seule dans l'oeuvre poetique, et de chercher aussi l'äme du poete sous sa poesie» ( 6 4 - 65). Die Vertiefung dieser Gedanken führt zu einer einzigen Grundunterscheidung, nämlich der zwischen Poesie und Prosa: «L'analyse a maintenant degage clairement le lieu oü la difference poesie/prose trouve sa pertinence. Elle n'affecte pas les choses mais la conscience des choses. Et l'on a le droit de parier, avec Hegel, de conscience poetique et de conscience prosa'ique. Deux traits, structuraux et fonctionnels, les separent: totalite vs partitivite et patheticite vs neutralite» (Cohen 1979,278). Vor dem Hintergrund der Infragestellung bestimmter Normierungstendenzen läßt sich eine ganze Reihe von Veränderungen beobachten. Chateaubriand schreibt mit Les martyrs (1809) ein Prosaepos, obwohl Voltaire und La Harpe meinen, daß es so etwas nicht gebe. In den Jahren 1863-1864 publiziert Baudelaire seine Petits poimes en prose («Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, reve le miracle d'une prose poetique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtee pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'äme, aux ondulations de la reverie, aux soubresauts de la conscience?» fragt der Autor in der Widmung an Arsene Houssaye). Jacques Prevert (1900-1977) poetisiert in seinen Gedichten in Prosa und in Versen Alltag und Alltagssprache vor allem durch geschickte Anwendung von Anapher, Parallelismen, Kehrreim, Binnenreim, unerwarteter Ideenassoziation («Et nous avons ajoute sans rime ni raison sans ruines ni maisons sans usine et sans prisons la grande semaine des quarante heures et Celles des quatre jeudis», Confession publique aus La pluie et le beau temps), die Anordnung der Reime und die Strophenbildung entspricht aber i. a. keinem traditionellen Schema. Die Gruppe des Ouvroir de litterature potentielle (Raymond Queneau, Francois le Lionnais u. a.) wertet dagegen die Regeln wieder auf, sie seien aber willkürlich und würden Kreativität und Virtuosität anregen. So schreibt Georges Perec einen Roman, in dem nie der Vokal e (La disparition, 1969) vorkommt, und einen zweiten, in dem kein anderer als der Vokal e (Les revenentes, 1972) gebraucht wird (cf. hierzu Vannier 1988, 84). Robbe-Grillet schlägt für den Roman eine vom Menschen distanzierte Hinwendung zu
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den Dingen als Oberflächen vor: «non seulement nous ne considerons plus le monde comme notre bien, notre propriete privee, calquee sur nos besoins et domesticable, mais par surcroit nous ne croyons plus ä cette profondeur. Tandis que les conceptions essentialistes de Phomme voyaient leur ruine, l'idee de rempla9ant desormais celle de , la surface des choses a cesse d'etre pour nous le masque de leur coeur, sentiment qui preludait ä tous les de la metaphysique. C'est done tout un langage litteraire qui devrait changer, qui dejä change. Nous constatons, de jour en jour, la repugnance croissante des plus conscients devant le mot ä caractere visceral, analogique ou incantatoire. Cependant que l'adjectif optique, descriptif, celui qui se contente de mesurer, de situer, de limiter, de definir, montre probablement le chemin difficile d'un nouvel art romanesque» (Robbe-Grillet 1963,23). Zu bemerken bleibt aber, daß «le chosisme n'est pas exagere. Chaque alinea mene ou de la personne ä la chose ou de la chose ä la personne, de sorte que cette relation mysterieuse entre les deux est constamment maintenue, mais jamais expliquee» (Hatzfeld 1969, 165). Am Ende der Subversion der herkömmlichen Gattungen kann auch wie bei Philippe Sollers die Rückkehr zur traditionellen Romanform stehen (Rössner 1986). Unter den Textgruppierungen, die immer stärker in den Vordergrund rücken, stechen Presse und Grundgesetze hervor. Von der Macht der Presse meinte Lamartine: «A cöte de cette destinee philosopique, rationnelle, politique, sociale de la poesie a venir, eile a une destinee nouvelle ä accomplir: eile doit suivre la pente des institutions et de la presse; eile doit se faire peuple, et devenir populaire comme la religion, la raison et la philosophie. La presse commence ä pressentir cette ceuvre, oeuvre immense et puissante qui, en portant sans cesse ä tous la pensee de tous, abaissera les montagnes, elevera les vallees, nivellera les inegalites des intelligences, et ne laissera bientöt plus d'autre puissance sur la terre que celle de la raison universelle, qui aura multiplie sa force par la force de tous» (66-67). Aus rezeptiver Sicht beschreibt Alfred de Vigny in seinem Journal d'un poete 1839 (322) die Zeitungen so: «Le bourgeois de Paris est un roi qui a, chaque matin, ä son lever, un complaisant, un flatteur qui lui compte vingt histoires. II n'est point oblige de lui offrir ä dejeuner, il le fait taire quand il veut et lui rend la parole ä son gre; cet ami docile lui plait d'autant plus qu'il est le miroir de son äme et lui dit tous les jours son opinion en termes un peu meilleurs qu'il ne l'eut exprimee lui-meme; otez-lui cet ami, il lui semblera que le monde s'arrete; cet ami, ce miroir, cet oracle, ce parasite peu dispendieux, c'est son
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journal». Die Presse entsteht in Frankreich 1631 mit der Gazette von Theophraste Renaudot, die wöchentlich erschien. Im Laufe der Jahrhunderte haben sich verschiedene Pressesorten entwikkelt wie Tageszeitungen, Almanache, literarische und wissenschaftliche Zeitschriften, Sensationsblätter usw. Die Textserien haben meistens spezielle Charakteristika und eine eigene Geschichte. So kann z.B. Kleinert (1980,15) die Modejournale definieren als solche Zeitschriften, „die im regelmäßigen Vorstellen aktueller Modeerscheinungen ihre Hauptaufgabe sehen. Die Modeerscheinungen müssen sich vorwiegend auf Kleidung beziehen. Das Vorstellen der Mode muß gemischt in Text und Bild erfolgen, und zwar in ernsthafter und nicht satirischer Weise. Neben den Texten über die Mode können auch andere Themen, etwa im Feuilleton, zur Darstellung gelangen". Kleinert zeichnet die Geschichte dieser so definierten Textserie vor allem bezüglich ihrer Gestaltung von den Vorläufern und Anfängen (erstes französisches Modejournal: Cabinet des Modes, 1785) bis 1848 nach. Andere Textgruppierungen können innerhalb bestimmter Zeitungen und Zeitschriften entstehen wie z.B. die Sorte Inserat (cf. 3.). Für die Beschreibung der wichtigsten heutigen Zeitungen cf. Schmidt et al. 1981-1983, passim. Für die Sprache der Presse und der Massenmedien i.a. —* 308. Vom Mittelalter bis in die Neuzeit ist die wichtigste Rechtsquelle in Frankreich das Gewohnheitsrecht. Es geht auf germanische Tradition zurück, ist stark regional gebunden (ca. 300 coutumes werden im 15. Jh. aufgezeichnet) und findet vor allem in der Rechtsprechung Anwendung. Die leitenden Prinzipien der staatlichen Institutionen und die Rechte des Königs werden nur selten (so in den Coutumes du comte de Clermont-en-Beauvaisis von Philippe de Beaumanoir, 1283) besprochen (cf. LM s.v. Coutume). Die Könige regieren über Ordonnanzen. Das Problem der .Verfassung' eines Staates wird erst im 18. Jh. deutlich formuliert, so ζ. B. von Rousseau in Du contrat social I, 6 (1762): «Trouver une forme d'association qui defende et protege de toute la force commune la personne et les biens de chaque associe, et par laquelle chacun s'unissant ä tous n'obeisse pourtant qu'ä lui-meme et reste aussi libre qu'auparavant». Der contrat social bietet dafür die Lösung: «Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la supreme direction de la volonte generale; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout». Rousseau hat auch die ersten Verfassungen geschrieben, für Korsika (1768) und für Polen (1771). Frankreich hat seit 1791 fünfzehn Verfassungen gekannt, die in Form von Artikeln die Grundord-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
n u n g des Staates festlegen ( L e s constitutions 1970). D i e A r t i k e l sind i . a . k u r z , g e b r a u c h e n eine durchsichtige S y n t a x u n d viele m o d a l e A u s d r ü c k e . V e r f a s s u n g e n w e r d e n meistens n a c h der A r t , wie sie die M e n s c h e n r e c h t e respektieren, gemessen. Diese w u r d e n ihrerseits zuerst im Virginia Bill of Rights (1776) u n d in der Declaration des droits de l'homme et du Citoyen (1789) festgelegt. D e r K a t a l o g d e r M e n s c h e n r e c h t e bildet seit d e m E n d e des Zweiten Weltkrieges i m m e r häufiger d e n A u s g a n g s p u n k t i n t e r n a t i o n a l e r A b k o m m e n wie d e r UN-Charta v o n 1945 o d e r der K S Z E - S c h l u ß a k t e v o n Helsinki (1975). Letztere stellt i n s o f e r n ein N o v u m d a r , als sie in e i n e m t r a n s n a t i o n a l e n W o r t s c h a t z u n d in einer t r a n s n a t i o n a l e n S y n t a x ( D e u t s c h , Englisch, F r a n z ö sisch, Italienisch, Russisch, Spanisch) k o n z i p i e r t ist u n d keine A r t i k e l m e h r aufweist, s o n d e r n K ö r b e (corbeilles), in die n a c h n i e d e r l ä n d i s c h e m Vorschlag die P r o b l e m e g e w o r f e n w u r d e n (Van d e B r a a k / B e r t i n g 1990,107).
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
306. Französisch: Pragmalinguistik Pragmatique linguistique 0. I n t r o d u c t i o n 1. L a p r a g m a t i q u e linguistique d a n s l'ensemble des t r a d i t i o n s p h i l o s o p h i q u e s 2. Les etudes empiriques 3. Bibliographie
0. Introduction La pragmalinguistique ou pragmatique linguistique se distingue d ' a u t r e s disciplines linguistiques c o m m e la syntaxe et la s e m a n t i q u e en ce qu'elle m a n i f e s t e u n e «attitude» t h e o r i q u e bien specifique (cf. 1.2.); toutefois, une large g a m m e d e p r a g m a t i q u e s , d o n t les o p t i o n s et les m e t h o d e s sont souvent contradictoires, a ete developpee depuis les annees soixante. E n t a n t q u e b r a n c h e de la linguistique, la p r a g m a l i n g u i s t i q u e se distingue egalement d'autres types d e p r a g m a t i q u e s , c o m m e les p r a g m a t i q u e s p h i l o s o p h i q u e et logique. P o u r t a n t , o n ne peut faire abstraction d e l'enchässement d e la p r a g m a tique linguistique d a n s u n ensemble de t r a d i t i o n s philos o p h i q u e s (le p r a g m a t i c i s m e de Charles S. Peirce 1 9 3 1 - 1 9 6 3 , la philosophie a n a l y t i q u e d e l'Ecole d ' O x f o r d , s u r t o u t la lignee d e J. Austin 1962, u n e certaine h e r m e n e u t i q u e a l l e m a n d e ; cf. 1.1.). II y a u n Probleme t e r m i n o l o g i q u e avec la d e n o m i n a t i o n d e «pragm a t i q u e » p u i s q u e certains a u t e u r s s'identifient c o m m e des pragmaticiens sans l'etre (la soi-disant ' p r a g m a tique' logique de R . M o n t a g u e 1974 est en fait u n e s e m a n t i q u e indexicalisee) t a n d i s q u e d e veritables pragmaticiens c o m m e J. Searle, se refusent d'etre catalogises p a r cette etiquette. P a r m i toutes les disciplines linguistiques, la p r a g m a t i q u e est celle d o n t les delimitations sont les plus floues et les plus c o n t r o v e r s i e s . II y a m e m e des linguistes qui contestent q u e la p r a g m a t i q u e soit une discipline linguistique, ou m e m e empirique ( c o m m e les g r a m m a i r i e n s generativistes, cf. 2.1.). D ' a u t r e s linguistes pensent, p a r contre, q u e la linguistique ne p e u t etre q u ' u n e « p r a g m a t i q u e integree» servant d e b a s e ä la syntaxe et ä la semantique. C'est p o u r quoi o n ne sait esquiver la discussion c o n c e r n a n t le Statut d e la p r a g m a t i q u e en tant q u e discipline linguistique. O n a b o r d e r a ces p r o b l e m e s d a n s u n e premiere section ou n o u s p o s e r o n s d ' a b o r d et brievement la question des origines d e la p r a g m a t i q u e c o n t e m p o r a i n e (cf. 1.1.) et ensuite la question des positions axiomatiques et des caracteristiques de l'«attitude p r a g m a t i q u e » (cf. 1.2.). N o u s v o u d r i o n s d a n s u n e seconde section, plus axee sur le p a n o r a m a des p r a g m a t i q u e s fonctionn a n t en linguistique c o n t e m p o r a i n e , discuter d ' a b o r d le r a p p o r t de la p r a g m a t i q u e ä la linguistique classique (cf. 2.1.), ensuite p r o p o s e r u n e typologie en q u a t r e classes des p r a g m a t i q u e s les plus representatives (cf. 2.2.), p o u r a b o r d e r ensuite la p r a g m a t i q u e p r a t i q u e e en F r a n c e et d a n s les p a y s f r a n c o p h o n e s (puisqu'elle m a n i feste des proprietes tres particulieres a l'egard de la p r a g m a t i q u e pratiquee d a n s les p a y s a n g l o s a x o n s ) (cf. 2.3.), p o u r terminer e n f i n p a r u n e «critique de la pragm a t i q u e » discutant quelques limites intrinseques des a p p r o c h e s p r a g m a t i q u e s c o n t e m p o r a i n e s (cf. 2.4.).
1.
La pragmatique linguistique dans l'ensemble des traditions philosophiques
1.1. Origines thiorematiques et ambiance philosophique de la pragmalinguistique Prenons comme point de depart provisoire ces quelques elements d'une definition de la pragmatique: la pragmatique est cette branche de la linguistique qui prend en compte, dans ses descriptions du phenomene linguistique, les (inter)locuteurs et les contextes. La pragmatique s'occupe done de maniere privilegiee non pas de la langue (comme eile est definie par Saussure et la tradition structuraliste) ni de la competence linguistique (au sens de Chomsky) mais bien plutot du discours. Elle s'interesse done aux «marques specifiques qui attestent la vocation discursive» (Recanati 1979, 3) des fragments linguistiques. Le discours prend son origine dans les motivations des interlocuteurs qui produisent, selon des mecanismes ä etudier, de la signification, tout comme ils «refoivent», en interpretant, de la signification produite par leur interlocuteur. Cette signification produite et interpretee n'existe qu'ä l'egard et sur un fond du contexte de production/ interpretation. Ce contexte est multiforme (cf. 1.2.), et complexe. Plusieurs options philosophiques sont impliquees par cette conception de la pragmatique. D'abord, on accepte l'importance constitutive de la subjectivite de ceux qui parlent: aucune pragmatique ne peut faire l'economie du sujet parlant, ä determiner comme un ensemble d'etats psychologiques et de procedures de production/interpretation signifiante. Ensuite, on presuppose que parier et discourir est une activiti, une action, un acte', parier, c'est faire (voir le titre du livre de J. Austin 1962: How to Do Things with Words). En plus, agir en discourant, c'est toujours interagir. Par consequent, la pragmatique considere les unites discursives plutot comme des interactions ou des «transactions». C'est ainsi que le contexte pris en compte est essentiellement un contexte de communication, et non pas un contexte de referents extralinguistiques et mondains separes et autonomes ä l'egard de l'activite discursive. On va evidemment retrouver ces quelques proprietes de base (subjectivite, interaction, contexte de communication) dans toutes les pragmatiques representatives de nos jours. Toutefois, il est important de noter que cette pragmatique a ses origines theorematiques dans toute l'histoire de la pensee (philosophique, entre autres) et qu'elle est en symbiose avec une ambiance philosophique contemporaine. 1.1.1. Diachroniquement, on pourrait rattacher la pragmatique aux Stoi'ciens qui, contre l'idealisme platonicien, accentuaient dejä la force des discours comme constitutive du sens. La rhetori-
306. Französisch: Pragmalinguistik
que est done, dans une certaine mesure, un predecesseur de la pragmatique. La rhetorique etudiait, entre autres, les effets de discours dans les auditeurs tout comme les motivations de ceux qui performaient devant une audience pour la convaincre. Toute une typologie des discours est dejä presente dans la Rhetorique d'Aristote, et puisqu'elle utilise comme entere de classification les types de contextes de communication, le pouvoir interactionnel, et les motivations subjectives de ceux qui parlent, cette rhetorique est en fait une proto-pragmatique. Toute l'histoire de la pensee du langage est marquee par de telles intuitions, et il suffira de mentionner Kant qui, dans sa Kritik der praktischen Vernunft, utilise la qualification „pragmatisch" - en distinguant cette notion de „praktisch" - pour determiner des actions qui sont motivees en fonetion d'un but, individuel mais surtout collectif(\n «communaute» est done pleinement presente dans cette definition). Toutefois, c'est evidemment surtout ä partir de Charles S. Peirce (1931 -1963) et son «pragmaticisme» que les intuitions principales de la pragmatique sont entrees explicitement dans la pensee philosophique. La maxime pragmatiste de Peirce affirme bien que toute «vie» du sens, ou toute semiosis, est marquee par Taction, et, plus precisement, que les choses dans le monde, dans la culture et dans la communaute, ne sont pas en soi mais seulement les effets que nous concevons comme possibles (imaginables) ä partir de ces choses. C'est introduire au cceur de la semiosis Vinterpretation, et c'est pourquoi le signe est compose non pas seulement d'un representamen et d'un objet-referent mais egalement et surtout d'un interpretant. La triadicite de la semiosis, avec cette hypostase de ['interpretation, est responsable de la «vie du sens» qui est productrice/interpretative, et, en plus, enracinee dans la communaute des interlocuteurs. La semiotique, pour Peirce, dans sa dependance de son pragmaticisme philosophique, est en fait la «science de faction du signe», et il faut comprendre que cette «action» du signe repose sur les interactions entre membres d'une communaute signifiante/parlante. C'est Charles Morris qui reprend une partie de la pensee de Peirce en l'appauvrissant dans un premier mouvement. Morris fait de la pragmatique, dans Foundations of the Theory of Signs (1938), une branche autonome de la semiotique, ä cote d'une syntaxe et d'une semantique egalement autonomes. C'est sous l'influence du positivisme de VEcole de Vienne qu'il developpe une conception minimaliste de la pragmatique: le domaine pragmatique est bien specifique puisqu'il peut etre considere comme une dimension objective de la semiosis. Cette dimension concerne la relation des signes aux locuteurs; eile s'ajoute aux dimensions syntaxique et seman-
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tique sans les modifier. La conception de Morris continue ä exploiter une distinction bien traditionnelle: celle entre la signification semantique (comportant, eventuellement, les deux composantes distinguees par Frege: le sens et la reference) et Y usage. C'est dire que l'usage des signes par les interlocuteurs - usage predetermine par le contexte de communication dans une communaute - se superpose tout simplement ä la signification semantique pre-existante de maniere autonome (voir pour la presentation de cette conception minimaliste de la pragmatique chez Morris, Parret 1980,15ss.). Morris a fort heureusement revu cette conception dans Language, Signs and Behaviour (1946) ού il se rapproche ä nouveau du pragmaticisme authentique de Peirce. L'evolution de la pensee de Morris reflete l'idee que la syntaxe, la semantique et la pragmatique ne correspondent pas ä des dimensions objectives de la semiosis, mais sont plutöt des points de vue: la pragmatique alors devient la base integrante de toute science du langage puisque c'est elle qui recupere la richesse du phenomene de signifiance, la semantique et la syntaxe etant des efforts de reduction de plus en plus appauvrissants. La pragmatique est «concrete» et «pres» du phenomene dans son entierete tandis que la semantique et surtout la syntaxe sont des «abstractions». C'est dejä la conception maximaliste de la pragmatique, fondamentalement inspiree par Peirce. Dans les termes de la pragmatique, un signe linguistique se definit en tant qu 'il est utilise, en combinaison avec d'autres signes du langage, par les membres d'un groupe social (Armengaud 1985, 37ss.). Pour le second Morris, le langage est «systeme social», et comprendre/interpreter le langage correctement, c'est suivre les regies de l'usage courant dans une communaute sociale donnee. 1.1.2. La conception de la pragmatique developpee par Morris (tres dififerente en 1938 et en 1946) reste prestigieuse et souvent citee. Toutefois, il y a d'autres philosophes venus apres Morris, qui ont cree de maniere plus substantielle Yambiance philosophique de la pragmatique contemporaine. Nous en presentons brievement quelques aspects: il s'agit d'une part de Carnap et ä sa suite de Bar-Hillel, et d'autre part de Wittgenstein. Carnap s'inspire explicitement du premier Morris, mais son appreciation de la pragmatique est ambigue. L'etude du langage, faisant reference au locuteur, appartient au domaine de la pragmatique; l'analyse physiologique de la production et de la recognition phonique et les approches psychologique, ethnologique et sociologique sont toutes des exemples de l'investigation pragmatique du langage. Et cette pragmatique-lä est consideree par Carnap comme la base de la linguistique empirique. Toutefois,
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Carnap reprend tres serieusement la distinction entre la semantique (ou la syntaxe) descriptive et la semantique pure, la pragmatique etant uniquement descriptive par principe. Et la semantique pure ou l'analyse des systemes formels de regies semantiques est declaree totalement independante de la pragmatique. Cette conception nous fait evidemment retomber dans l'opposition classique des langues formelles et des langues naturelles: la langue formelle et la langue naturelle sont deux objets ayant un Statut ontologique radicalement different: il n'y a de pragmatique pure puisque la pragmatique ne concerne que les langues naturelles. Le pessimisme de Carnap (surtout dans The Logical Syntax of Language, London, 1937) consiste ä affirmer que la pragmatique n'est qu'empirique, done qu'elle ne concerne que les langues naturelles - eile n'a pas, comme la syntaxe et la semantique, un Statut logique: eile ne sert qu'ä organiser plus ou moins «scientifiquement» (c'est-ä-dire, descriptivement) le chaos psycho-sociologique des realisations linguistiques (cf. Parret 1980, 15-18). C'est ainsi que Bar-Hillel (1970) a pu parier dans les annees cinquante de la pragmatique comme d'une «poubelle». D'une part, les langages artificiels ne sont en rien dependants dans leur production des conditions contextuelles, tandis que la signification manifestee par les langages naturels n'est qu'un chaos difficilement systematisable par une logique; le domaine de la pragmatique sera considere comme une «poubelle». C'est bien ainsi que nombre de linguistes continuent ä parier de la pragmatique. Bar-Hillel, toutefois, soutenait, contre le positivisme de l'Ecole de Vienne, que la logique etait assez avancee pour qu'elle puisse reconstruire suffisamment le sens des expressions indexicales des langues naturelles. Bar-Hillel a pu attaquer ainsi l'attitude anti-pragmatique du positivisme et du logicisme ambiants des annees cinquante (Armengaud 1985,43). Mais il faut admettre que c'est bien l'oeuvre capitale de Wittgenstein qui a cree l'ambiance philosophique favorable ä la pragmatique linguistique. On ne peut comprendre l'eclosion de la pragmatique sans l'influence enorme des Investigations Philosophiques de Wittgenstein. Le «second» Wittgenstein est ä l'origine meme des recherches des philosophes analytiques de l'Ecole d'Oxford (Austin 1962, Ryle 1949, Searle, etc.). C'est dans les Investigations Philosophiques que l'on voit instaure le paradigme de la communicabilite. Wittgenstein (1968) soutient qu'il n'y a pas de «langage prive», que le langage est de prime abord public et commun ä tous. Et suivre une regle est une activite contrölee par la communaute des etres parlants. C'est un reve metaphysique que de vouloir atteindre l'essence
du langage, comme le veulent les grammairiens chomskyens: une «grammaire profonde» comme la voudrait Wittgenstein, ne veut pas penetrer ä travers les surfaces pour atteindre l'essence dans les profondeurs - c'est dire: les structures universelles, probablement innees dans l'esprit humain - mais eile veut capter la richesse et la variete inepuisables des usages. Parier, en plus, c'est une forme de vie, fantaisiste et ludique, et la signifiance de la parole n'est pas globalement systematisable. Et cette forme de vie se deploie dans un ensemble infini de «jeux de langage» (Sprachspiel, language game). C'est ainsi qu'il n'y a pas de finalite unique au langage: il y a une multitude de fins et de buts qui font parier les locuteurs, mais ces fins et motifs ne sont pas «interieurs» et caches. Ce ne sont pas des contenus psychologiques appartenant en toute unicite ä la vie «mentale» du locuteur. Bien au contraire: les motifs profonds qui font parier (produire/ comprendre) ne peuvent signifier que s'ils sont communs aux interlocuteurs en situation de communication. On a souvent reproche ä Wittgenstein (1968) que sa conception du langage n'est pas une veritable theorie. C'est sans doute vrai, et pourtant c'est bien ä partir de Wittgenstein que la pragmatique contemporaine a pu se developper: Wittgenstein est le philosophe de la communicabilite, et il faut dire qu'il n'y a pas de pragmatique (linguistique et autre) en dehors de ce paradigme.
1.2. Positions axiomatiques et «attitude» pragmatique Cette «prehistoire» philosophique de la pragmatique linguistique contemporaine suggere dejä ses positions axiomatiques (cf. 1.2.1.); toutefois, les limites de la pragmatique restent indefinies et osmotiques, et c'est pourquoi on fait mieux de considerer la pragmatique plutot comme une «attitude» que comme un vrai «domaine» (cf. 1.2.2.). 1.2.1. Axiomatiquement, la pragmatique s'elabore ä l'interieur du paradigme de la communicabilite, dejä introduit avec force par Wittgenstein. Le paradigme oppose, tributaire d'une approche plutöt idealiste du langage, est celui de Yexpressibilite. De Husserl (1913) ä Chomsky (1976), le langage fonetionne avant tout comme expression de la pensee: le sens est dejä forme au niveau de la pensee et il est exprime a posteriori. Tout le courant cognitiviste en linguistique et en Psychologie contemporaines s'elabore selon les lignes de force du paradigme de l'expressibilite. Le Cours de linguistique generale de Saussure (1915) s'inscrit en faux contre ce paradigme: Saussure developpe l'idee du langage comme do-
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maine des «articulations». C'est dire que le langage n'exprime pas la pensee mais l'articule. La pensee ne peut prendre valeur, dit Saussure, que par la jonction semiologique (cf. Parret 1986, 3-52), c'est-ä-dire par son incarnation constitutive en langage. Cette proposition de Saussure est devenue une these essentielle du structuralisme: le langage est constitutif de la pensee, de la subjectivite, de l'interaction communautaire. Wittgenstein, tout comme Lacan, ont insiste sur le fait que les limites de notre monde sont en fait les limites de notre langage. Le signe linguistique n'est done pas le reflet d'une vie psychique preexistante, ou, comme dit Husserl, «d'une vie solitaire de l'esprit» (eines einsamen Seelenlebens). C'est bien plutöt la vie du discours qui instaure comme ses effets la realite mondaine et intersubjective. Ceci dit, il faut ajouter d'emblee que, si le discours n'exprime pas une donnee prealablement construite en toute autonomic (la vie psychique), ce n'est pas que le sens est immanent au discours. Axiomatiquement, la pragmatique instaure la dialectique de l'immanence du sens avec la transcendance (comme le dit admirablement Hjelmslev 1943 dans le dernier paragraphe des Prolegomena to a Theory of Language). Et cette transcendance est fa^onnee par les motifs de la communication dans une communaute de locuteurs. Le sens du discours n'est pas un ensemble de formes immanentes mais il est contraint par le fonctionnement du discours dans la communaute communicative. Et voici done une seconde position axiomatique: la pragmatique implique une conception fonctionnaliste du langage et eile ecarte comme insufflsante une conception formaliste du phenomene linguistique. Le fonctionnalisme et le formalisme sont les alternatives d'un debat qui anime toute l'histoire de theories linguistiques. La grammaire chomskyenne est le prototype d'une grammaire formelle (il faut evidemment dissocier la formalisation, toujours heuristique en linguistique, et la formalite d'une grammaire). Pour Chomsky, une grammaire «profonde» est une grammaire capable de reconstruire les «formes de la pensee»: et les formes grammaticales (non pas les formes apparentes des structures de surface des segments linguistiques mais les formes entrevues au niveau de la structure profonde des enonces) sont en fait de pales reflets des «formes de l'esprit», sans doute innees et, en fin de compte, reduisibles ä des constellations neurophysiologiques du cerveau. Une bonne grammaire, pour les chomskyens, concerne le langage in vitro et non pas le langage au travail. L'emploi du langage ä des fins de communication n'y est que peripherique et accidentel: que le langage fonctionne dans la communaute, essentiellement pour communiquer, n'a
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aucune influence intrinseque sur la structure et le contenu d'une grammaire. Tout comme il y a des approches formelle et fonctionnelle de la signification (en philosophie du langage tout comme en linguistique generale), on retrouvera ces deux perspectives en theorie de la grammaire: une tendance va soutenir que ce sont les formes grammaticales (achevees et a priori) qui fonctionnent, et une autre tendance (les vrais pragmaticiens) que ce sont les fonctions du discours qui fa^onnent les formes grammaticales. Cette derniere tendance - celle des soi-disant fonctionnalistes en linguistique - se realise en fait en pragmatique. Une troisieme position axiomatique concerne la relation de la pragmatique ä la semantique. Tout comme il n'y a pas de forme linguistique independante de son fonctionnement, il n'y aura pas de semantique autonome et liberee de tout impact pragmatique. La position maximaliste en pragmatique, evoquee dans un paragraphe precedent ä propos du second Morris, exige l'abolition de toute dichotomie classique en theorie linguistique: celle de langue et de parole, celle de forme et de fonction, celle de competence et de performance. Une pragmatique integree (voir Parret 1986 pour des propositions) transcend les dichotomies qui sont toujours per9ues comme reductionnistes. Pour un semanticien «radical» ou consequent, la signification est bien un objet ideal dont est abstreite toute propriete marquant la performance ou la realisation concrete du sens dans la communaute. Cette semantique-lä isole la signification de 1 'acte de signifier et du contexte dans lequel le sens prend naissance. Wittgenstein encore a condamne cette hypostase de la signification ideale, et il l'a accusee de «reve iMtaphysique». II est evident qu'une grammaire doit disposer de structures abstraites mais eile n'a aueun besoin de les substantifier (ou les «ontologiser») comme des entites psychiques reellement existantes au niveau de la «vie mentale». Les structures abstraites en grammaire, pour les fonctionnalistes, sont des heuristiques d'explication: elles ont une motivation epistemologique. Reste qu'un domaine isolable de significations ideales, qui serait le domaine de la semantique «pure», est, pour le pragmaticien «integrant», un champ de speculations. Toute semantique qui veut depasser son role heuristique sera condamnee par le pragmaticien comme etant «speculative», etiquette que certains grammairiens ne refusent apparemment pas (c'est ainsi que Chomsky evoque la tradition des «grammaires speculatives» avec Sympathie et appreciation). 1.2.2. Bien que le pragmaticien ne puisse echapper aux positions axiomatiques esquissees, son domaine garde des delimitations extremement
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variables et indefinissables. Par contre, le linguiste-pragmaticien temoigne d'une «attitude» bien reconnaissable. Nous ne mentionnons que trois caracteristiques de cette «attitude» enons reprenant certains themes dejä evoques. D'abord, le pragmaticien estime que le sens discursif est globalement et intrinsequement lie au contexte. Le soi-disant contextualisme, en theorie de la signification, est opposee au litteralisme qui defend l'existence de la signification litterale, en accordance avec la these de l'autonomie de la semantique. Le contextualisme n'est pas necessairement vague et non-systematique. On peut penser ä une typologie des contextes dont nous donnons ici une esquisse. Le co-texte peut servir de contexte: la linguistique textuelle (Textlinguistik) a demontre la pertinence pragmatique des macro-unites (unites linguistiques dont la portee est plus large que la phrase); ces caracteristiques pragmatiques ne concernent pas seulement les relations anaphoriques et de coreference entre phrases mais elles s'appuient sur des structures d'argumentation et des structures narratives qui parcourent le texte dans son entierete. Le contexte existentiel est constitue par le «monde» des objets, des etats d'affaires (states of affairs) et des evenements. Ce referent n'est pas necessairement actuel: il peut etre possible (fictionnel, par exemple), et c'est ainsi que Ton evoque parfois les «mondes possibles» comme type de contexte existentiel. En outre, ce «monde» peut etre constitue de personnes, de temps et d'espaces - la personne, le temps et l'espace constituant le triangle deictique. Le contexte deictique, avec ses particularites, est un type de contexte existentiel de prime importance pour la pragmatique. Le contexte situationnel est une classe generique de determinants sociaux et sociologiques: qu'on pense, par exemple, au cadre social des institutions (höpital, classe, cour de justice) et aux pratiques quotidiennes (restaurant, magasin) qui determinent de toute evidence de larges sequences argumentatives et persuasives du discours. En plus, on ne peut ne pas tenir compte des hierarchies sociales et surtout de l'autorite du locuteur reconnue par la communaute. Le contexte actionnel est le contexte du discours en tant qu'action·. le discours n'est done pas seulement un co-texte mais egalement un contexte d'action. Le sens d'une sequence linguistique est en partie deductible de la fa?on dont le discours lui-meme fonctionne comme une (inter)action. Austin et, apres lui, Searle ont insiste sur la force (locutoire, illocutoire, perlocutoire) des sequences discursives et sur Vintentionnaliti specifique liee ä ces forces. Le contexte psychologique est constitue par l'ensemble des motifs et des operations psychiques performes par le discours. II s'agit done des intentions, des desirs et des croyances des
interlocuteurs qui interagissent constamment au cours d'une sequence communicative: sans interpretation de ces operations soi-disant «mentales», il n'y a pas de communication. Cette liste des types de contextes n'est pas exhaustive, et il y a evidemment toutes sortes de combinaisons et de superpositions possibles. Developper une sensibilite pour la richesse des contextes et pour leur puissance constitutive de signification est une premiere caracteristique de l'«attitude» pragmatique. Une autre sensibilite du pragmaticien concerne le jeu des strategies gouvernant l'interaction discursive. Ce n'est pas «regle» mais «Strategie» qui fonctionne comme premiere notion epistemologique de la pragmatique. Les strategies discursives manifestent des proces de raisonnement au niveau de leur production et de leur reception. Tout acte de discours est base sur une activite inferentielle. L'inference effectuee par et dans le langage naturel n'est pas logique et descriptive: eile est «naturelle» et prescriptive. La rationalite du discours est une rationalite qui raisonne de maniere non-naturelle et prescriptive: il s'agit toujours de raisons qui font conclure et non pas de causes (naturelles). C'est dire que l'on incorpore en pragmatique comme source de toute action signifiante la «structure» du raisonneur. Cette structure est partiellement «interne» ou psychologique, et partiellement «imposee» par la communaute environnante et ses membres. En tout cas, le raisonnement n'est pas dicte par une quelconque relation binaire de l'expression avec un objet mondain et exterieur mais bien plutöt par une relation tripolaire oü interagissent le discours, la structure du monde ou du referent et la structure du raisonneur. Enfin, il faut ajouter une derniere caracteristique de la sensibilite pragmatique. L'accent en pragmatique est mis sur les mecanismes de comprehension et non pas de production de sens. Toute la metaphorique des theories linguistiques non-pragmatiques, comme la grammaire transformationnelle, exhibe une concentration sur la problematique de la production ou de la generation. Le changement radical en pragmatique concerne done cette mise entre parentheses de la production en faveur de la comprehension (ou de la reception). Comprendre le sens d'une sequence discursive se fait de plusieurs fa^ons. C'est Wittgenstein encore qui remarque que la «comprehension» est un ensemble de pratiques qui ont des ressemblances «de famille» (family resemblances): on peut comprendre en expliquant, en traduisant, en transposant, en paraphrasant, en definissant, en commentant, etc. Toutefois, ce que l'on comprend en toute circonstance est que la sequence produite est regie par un Operateur de rationalite (la rationalite, precisement, d'un
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membre de la communaute qui fait appel ä une certaine solidarite ou cooperation qui permet le transfer communicatif)· Quoi qu'il en soit, c'est bien la comprehension, et ses strategies, qui exige et provoque la densite d'une pratique signifiante (cf. pour une esquisse de l'«attitude» pragmatique, Parret 1986). 2. Les etudes empiriques II convient maintenant, apres ces qualifications generates de la pragmatique, de sa prehistoire et de son «ambiance», de se tourner vers le champ des etudes empiriques efTectuees sous son patronage, se concentrant surtout sur les realisations dans l'aire romane et francophone.
2.1. La pragmatique a pu prendre son essor comme reaction centre des modeles puissants et des theories linguistiques a succes comme la linguistique structural et la grammaire generative, et en s'appuyant sur l'auvre de certains linguistes restes trop longtemps dans l'ombre, comme K. Bühler, G. Guillaume, R. Jakobson et surtout Ε. Benveniste. C'est done essentiellement contre la grammaire generative que la pragmatique a du se tailler une respectabilite. Chomsky veut donner de la langue une description formelle sans faire reference ä la maniere dont eile est utilisee (cette proposition est dejä dans Syntactic Structures de 1957). Chomsky a toujours plaide en faveur d'une syntaxe autonome, et il milite pour l'expulsion de la semantique meme en dehors de la grammaire. II y a, pour lui, un clivage absolu entre la grammaire interiorisee et la production effective des enonces (cf. Van Overbeke 1980, 403ss.). Chomsky enferme la signification dans une composante soi-disant «interpretative». C'est bien contre l'idee d'une semantique interpretative que les tenants de la semantique generative se sont opposes: ce nouveau type de semantique post-chomskyenne introduit les questions de la reference et des etats mentaux (croyances, desirs, intentions) des interlocuteurs. C'est done par rapport ä cette semantique que le probleme pragmatique a pu se poser (cf. Latraverse 1987, 164ss.). Les semanticiens generatifs (Lakoff 1971, McCawley 1971, etc.) se sont pose le probleme de la synonymie, de l'ambigu'ite, de la paraphrase, et ils ont bute ainsi contre les limitations intrinseques de la semantique en face de ces problemes. D'autres phenomenes semantiques comme la quantification et la modalisation ont force les semanticiens post-chomskyens d'introduire dans leurs descriptions et explications des facteurs et des parametres pragmatiques. La difficulte consistait plutot dans l'integration de ces parametres pragmatiques dans un modele grammatical unifie. Ce modele n'existe toujours pas,
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et les etudes pragmatiques continuent d'etre eparpillees sur differents courants et protomodeles, comme on va le constater (cf. 2.2.). Les pragmaticiens les plus prudents ont essaye de reformuler des notions «orthodoxes» comme celle de competence. II est vrai que la competence chez Chomsky est une notion ambigue. La competence est-elle l'idealisation de la performance, ou est-elle la composante centrale d'un modele de la performance (Latraverse 1987, 164-165)? Plusieurs reformulations ont ete proposees: on a remplace la competence du locuteur ideal par la competence communicative, argumentative, raisonnante, etc. Bien des pragmaticiens n'acceptent d'ailleurs plus aucune pertinence de la notion de competence puisqu'ils soutiennent l'idee que la competence est une entite radicalement distincte de la performance. II est sans doute vrai que la plupart des pragmaticiensgrammairiens n'aiment pas economiser la «competence» dans son entierete: ils essaient de la dissocier de l'idealite en l'affaiblissant jusqu'a ce qu'elle devienne «tendance a» ou «capacite» non pas interiorisee mais publiquement reconnue et presupposee par les interlocuteurs... Si la pragmatique a dü gagner le combat contre la grammaire dominante de Chomsky, eile a pu invoquer quand meme quelques predecesseurs prestigieux mais mal connus. Un retour a Karl Bühler, Sprachtheorie. Die Darstellungsfunktion der Sprache, 1934, fait redecouvrir le discours-en-action : il distingue entre le Sprechakt, «en vertu duquel le langage ressortit ä l'ensemble des activites humaines (convaincre l'auditeur, lui mentir, le consoler, declencher chez lui differents comportements)», et la Sprechhandlung, «action linguistique, par laquelle le langage constitue un acte specifique en ce qu'il » (Van Overbeke 1980, 416). Cette action linguistique se realise par la triade «representation, interpellation, expression» (Darstellung, Appell, Ausdruck). Ces distinctions prefigurent la theorie des actes de discours d'Austin (cf. 2.2.) et, en meme temps, elles introduisent le fonctionnalisme en theorie linguistique. Le fonetionnement du langage est au centre de l'attention de Jakobson, et on pourrait dire que lui egalement est, dans un sens, un des linguistes «structuralistes» qui ont ouvert la linguistique ä la pragmatique. Jakobson (1963) analyse ce fonetionnement evidemment du cöte de la Variete des fonetions que les segments linguistiques peuvent incarner (fonetion phatique, poetique, referentielle, etc.) - ceci ä la suite de Bühler mais egalement du cöte de Yembrayage. II y a, selon Jakobson et apres lui selon les pragmaticiens, une classe de phrases qui ne reyoivent leur sens qu'a travers Yenonciation. Ces phrases sont marquees par la presence des deictiques portant
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sur l'enonciateur, l'allocutaire et le temps/lieu de l'enonciation. Jakobson definit les expressions deictiques sous Tangle du rapport code/message, et les deictiques sont les seules entites du code qui renvoient necessairement au message. En fait, les embrayeurs sont, dans la terminologie de Peirce, en meme temps des symboles et des indices: appartenant au code, ils font necessairement appel ä la reference (les pronoms personnels, par exemple, sont des elements postiches qui doivent etre remplaces par le referent pour que la phrase qui les comporte ait sens). Cette theorie jakobsonienne des embrayeurs a ete d'une grande importance pour la soi-disant «linguistique de l'enonciation» (cf. 2.3.), et eile est egalement presente, bien que dans d'autres contextes theoriques, dans la linguistique de Benveniste. Benveniste reprend l'idee que les deictiques constituent une irruption du discours ä l'interieur de la langue (1966, 253), et il distingue entre les pronoms qui appartiennent ä la syntaxe de la langue et ceux caracterisant les soi-disant «instances du discours», c'est-ä-dire «les actes discrets et chaque fois uniques par lesquels la langue est actualisee en parole par un locuteur» (ib.). Benveniste emploie meme le syntagme «subjectivite dans le langage» pour parier du fonctionnement des deictiques je/tu et leurs positions temporelles et spatiales dans le discours. C'est bien lui qui accueille avec Sympathie la theorie de la performativite de Austin (cf. 2.2.). Un autre texte de Benveniste qui s'est revele de prime importance pour la «linguistique de l'enonciation» est celui sur les verbes delocutifs, autre exemple de signes linguistiques dont on ne peut definir le sens que par rapport ä l'enonciation: les verbes comme saluer, pester, sacrer, denotent des activites de discours (1966, 285). Benveniste avait une grande sensibilite pour ces classes de signes linguistiques promues par lenonciation ä l'existence signifiante. La psychomecanique du linguiste meconnu Gustave Guillaume part d'une tout autre idee de l'enonciation et de la subjectivite dans le langage. S'il est egalement mais indirectement ä l'origine de la pragmatique en France, c'est qu'il a beaucoup insiste sur les questions de deixis et surtout de temporaliti, dans sa theorie des verbes par exemple. On n'a pas toujours apprecie le cadre theorique lourd et hermetique chez Guillaume mais peu de linguistiques ont aussi systematiquement explore la presence du temps dans toute activite de discours (cf. Temps et verbe. Theorie des aspects, des modes et des temps, Paris, 1929 (1965)).
2.2. Typologie des pragmatiques Une multitude de methodologies s'est developpee ä partir des intuitions centrales mentionnees
dans les paragraphes precedents et έ partir des predecesseurs brievement evoques dans 2.1. Etrangement, ce sont les theories anglosaxonnes du langage qui ont instaure directement les recherches empiriques en pragmatique. Nous les presenterons dans un premier effort de classification. II s'agit de la theorie des actes de discours (Speech Acts theory), la logique conversationnelle (Logic and Conversation), Vanalyse conversationnelle (Conversational Analysis) et Vanalyse de discours (Discourse Analysis). 2.2.1. Selon Austin, philosophe d'Oxford έ l'origine de la theorie des actes de discours (developpee plus tard dans le celebre livre de John Searle 1969), tout locuteur, en situation de communication, accomplit un type d'acte social «defini par la relation qui s'etablit au moyen de l'enonciation entre le locuteur et l'auditeur» (Recanati 1979, 10). Ces actes illocutionnaires (ou: illocutoires), comme «ordonner», «affirmer», «insulter», «promettre», «menacer», «supplier», «jurer», etc., sont, selon Austin, enchässes institutionnellement: le langage n'est qu'une vaste institution, et les (inter)locuteurs ne jouent que des röles conventionnels. Cette theorie etant suffisamment connue et appreciee, nous ne mentionnons que les problemes souleves presqu'immediatement par les epistemologues. D'abord, il faut se poser la question de la relation entre le sens et la force illocutionnaire puisque Austin lui-meme n'incorpore pas dans sa theorie la representation du monde et de la pensee, et, plus en general, le referent. Les conditions auxquelles les actes de discours doivent satisfaire (appelees done: conditions de satisfaction) ne sont pas des conditions de νέήίέ. Une solution tolerante est de dire que la signification d'une phrase enoncee depend du sens de cette phrase (du fait qu'elle represente dans un contexte C un «etat de choses» Ε) et de la force (illocutionnaire) accomplie par celui qui enonce cette phrase. Un autre probleme concerne la distinction performatifjeonstatif qu'Austin avait introduite comme s'il existait des enonces constatifs echappant ä la performativite. Austin lui-meme a renonce a cette distinction pensant que meme «affirmer» ou «constater» est performatif (cf. Recanati 1981). Un autre doute s'est developpe concernant la conventionnalite generalisee chez Austin: meme si l'on admet que l'emploi des performatifs est conventionnel, il n'est pas encore evident que toute force illocutionnaire soit conventionnelle. C'est dire que les marques de la force enonciative dans l'enonce n'epuisent pas toute l'enonciation (Parret 1983, pour le developpement de ce questionnement). L'equation «enonciation = acte enonce» est trop facile : comment cerner la force illocutionnaire si ce n'est qu'en termes d'une intentionnalite de la part du locuteur, reconnais-
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sable (conventionnellement) par son interlocuteur? II y a evidemment plus d'aspects ä cette force, et tout une litterature depuis Speech Acts de Searle (1969) s'est interessee ä des actes de discours oü l'intention du locuteur est (partiellement) cachee et seulement dechiffrable selon des mecanismes speciaux: on les appelle les actes de langage indirects. On a done assiste ä une subtilisation de la theorie, tout comme ä des formalisations des conditions de satisfaction (cf. Searle/ Vanderveken 1987) et ä un perfectionnement des taxinomies d'aetes de discours de tout type (des plus directs au plus indirects). La logique conversationnelle prend son point de depart dans une serie de conferences Logic and Conversation du philosophe Paul H. Grice (1965-1975). Selon Grice, il y a un Principe de Cooperation (dont sont derivees des maximes conversationnelles) dans les situations de communication qui permet de comprendre apres interpretation les implicatures de ce qui est dit. On a dejä distingue tot ces implicatures des presuppositions logiques (Van Overbeke 1980, 454ss.). Une presupposition, selon Ducrot (1966), est une condition ä remplir pour que l'enonce soit linguistiquement normal (exemple: pour l'enonce «Le roi de France est sage», on presuppose que le roi de France est un etre humain); eile est ä distinguer d'une implication qui est une consequence logique d'un enonce (exemple: pour l'enonce «Le roi de France est sage», on implique qu'il existe un roi de France); mais egalement d'un sous-entendu insinue et seulement interpretable ä partir d'un contexte d'enonciation bien speeifique (exemple: pour l'enonce «Le roi de France est sage», on sous-entend que le roi de France est en meme temps non-violent, intelligent, sociable, humain, etc.). C'est tout proche des implicatures grieeennes: Ducrot denomme, en fait, les maximes conversationnelles de Grice des «lois de discours» (Ducrot 1979). Que le Principe de Cooperation (et ses consequences) soit universel ou tout ä fait determine (conventionnellement) par la collectivite linguistique elle-meme est une question ouverte. Un linguiste comme Leech met en oeuvre un Principe de Politesse qui fonetionne exaetement comme le Principe de Cooperation (voir Leech 1985 et Levinson 1983) bien qu'il soit evidemment plus dependant de la specificite des cultures. Pour Grice, comme pour Ducrot, il faut admettre un sens «litteral» pour qu'il ait cette possibilite de surdeterminer ce sens par un sousentendu/implicature de nature pragmatique. La «logique conversationnelle» s'est developpee a une grande vitesse: eile est un des piliers les plus fortement implantes en pragmatique contemporaine. L'analyse conversationnelle, plus proche d'une approche sociolinguistique, ne part pas de l'ap-
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plicabilite generale de grands prineipes discursifs mais bien plutöt de microanalyses concernant des situations locales ού se produisent des ideolectes et des types de conversation enracines dans une empirie dont le grand nombre de parametres est difficilement contrölable. C'est sous l'inspiration de l'ethnonwthodologie de Gofman et de Garfinkel que des sociolinguistes comme E. Schegloff ont interprete des mini-scenarios comme des conversations telephoniques et des conversations entre medecin et patient. Les «conversationnalistes» ont toujours essaye de faire des descriptions extremement minutieuses ä partir d'un minimum de theorie. Iis ont ete accuses ainsi d'empiricisme et de naivete, et la version de l'analyse conversationnelle proposee dans l'aire francophone (cf. 2.3.) essaie d'echapper ä ces reproches, en combinant differentes methodologies. L'analyse du discours est epistemologiquement plus forte. Elle part en general d'une axiomatique fortement impregnee de fonctionnalisme. Tout en gardant son aspect empiriquement linguistique, l'analyse de discours, du type Halliday par exemple, se donne comme täche d'aborder l'analyse de types de discours (discours academique, discours des enfants, etc.) ä l'aide de categories universelles de nature fonctionnelle. Elle n'echappe pourtant pas ä une certaine vue quasi ideologique concernant la production des discours. C'est bien la demystification de l'enchässement ideologique des discours qui a fait la force de l'analyse du discours «ä la fran?aise» (Pecheux 1969, etc.; cf. 2.3 ). 2.2.2. D'autres typologies des pragmatiques sont evidemment possibles. Gochet (1980, 320ss.) propose ä la suite de Hansson (1974) les «trois degres de la pragmatique». La pragmatique de premier degre est l'etude des indexicaux (des expressions appelees par Russell les «circonstanciels egocentriques») comme les pronoms je, tu, les demonstratifs ici, maintenant, etc. Ce sont ces entites que Jakobson et Benveniste ont reprises dans leur problematique de la deixis: le sens de ces expressions varie systematiquement avec les circonstances de leur usage. La pragmatique de second degre serait alors «l'etude de la maniere dont la proposition exprimee est reliee ä la phrase prononcee, lä ού ... la proposition exprimee doit etre distinguee de la signification litterale de la phrase» (1974, 167). C'est le domaine du metaphorique, de l'insinue, du presuppose, de l'implicature (Grice) ou du sous-entendu (Ducrot). La pragmatique du troisieme degre s'identifie pour Hansson et Gochet ä la theorie des actes de discours ä la Austin. Les traits commune aux trois degres de la pragmatique sont: l'interaction dynamique entre les interlocuteurs, la langue dans sa dependance du contexte, et la perspective de Taction (cf. 1.1. et 1.2.). Cette tri-
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partition a ete souvent utilisee (cf. Armengaud 1985), et divers efforts d'unification des trois degres ont ete proposes. II y a meme eu des efforts de «semantisation» du domaine pragmatique dans son entierete (les trois degres). Tous ont echoue, et il faudra se contenter, sans doute defmitivement (ä cause de la specificite du domaine pragmatique) d'une juxtaposition des diverses methodologies.
2.3. Panorama des recherches pragmatiques dans l'aire romane Nous distinguons tres fragmentairement quatre classes de recherches qui sont particulierement dynamiques et originales en France et dans les pays francophones: il s'agit des recherches concernant Yenonciation, Vargumentation, les heterogeneites dans le discours, et 1 'interaction conversationnelle.
2.3.1. La linguistique franfaise (par extension, suisse, beige, quebecoise) est sensibilisee, a la suite de Benveniste, pour les phenomenes & enunciation. Maingueneau (1983) fait relever de la theorie de l'enonciation, entre autres, l'operation de thematisation de l'enonce de la part de l'enonciateur, et, dans la suite de celle-ci, le discours rapporte (cf. Van Overbeke 1980); il s'agit, plus en general, d'une «mise en relief» de certains segments de l'enonce, due, evidemment, ä un investissement subjectif intensif du locuteur. Mais un pragmaticien «radical», impregne de l'importance du phenomene d'enonciation, va essayer egalement de traiter pragmatiquement les temps, les aspects et les modalites qui ont toujours ete considerees comme faisant partie de la chassecroisiere de la semantique. En prenant les modalites, on peut se demander comment elles se situent par rapport aux autres themes enonciatifs. En effet, une «modalite est un point de vue du sujet parlant sur un contenu propositionnel» (Cervoni 1987, 65). La modalisation du discours peut par la suite devenir d'une tres large portee: comme le demontre Kerbrat-Orecchioni (1980), le discours est regi par une veritable «manie evaluative», une tendance tres forte ä axiologiser, ce qui est la forme ultime de la modalisation. Le «point de vue» du sujet parlant peut devenir d'une telle densite que toute neutralite (la position du non-modalise) est rendue impossible. La notion de modalite est evidemment avant tout semantico-logique (depuis Aristote) (cf. Kleiber 1983): le calcul modal est le reve de tout logicien qui s'interesse ä des logiques «deviantes». Mais a cote des modalites propositionnelles se manifest e d dans le discours d'autres types de modalites (voir pour une typologie, Parret 1976). II y a de prime abord les modalites incarnees dans les auxiliaires de mode (pouvoir, devoir, falloir,
savoir, vouloir), les semi-auxiliaires modaux (qui ont, syntaxiquement, le meme comportement que les verbes de mode: croire, sembler, paraitre, etc.) ainsi que les equivalents (adverbes et adjectifs typiquement modaux: necessairement, obligatoirement, certainement, etc.). On peut distinguer egalement en linguistique des modalites «impures», impliquees dans des lexemes, des tournures, des morphemes ou d'autres entites de sens: prenons, par exemple, les tournures unipersonnelles formees avec utile, interessant, grave ... Meme un «evaluatif» dont la portee est propostitionnelle («Une grave maladie le touche») est, dans un sens, une forme de modalisation. Guillaume avait dejä demontre que les temps verbaux ont egalement une «couleur modale», en reliant la «capacite d'actualite», exprimee dans le Systeme des temps verbaux, aux domaines conceptuels generaux du possible et du probable (Cervoni 1987, 93). Ajoutons, ä cöte des modalites propositionnelles et linguistiques, l'existence d'une troisieme classe de modalites (Parret 1976): les modalites illocutionnaires. «Je m'excuse ...», «je soutiens que ...», et la formule performative, est, selon nous, un Operateur modal: il «modifie» le sens d'un contenu propositionnel. On pourrait encore ajouter ä cette liste de modalites, ce que nous proposons d'appeler les modalites axiologiques qui gouvernent les grandes unites semio-narratives (comme elles se manifestent dans le discours tout comme dans d'autres «semiotiques» non-verbales): les actants, co-actants, anti-actants performent dans un programme narratif comme des faisceaux de modalites (Greimas, l'initiateur de la «semiotique modale», distingue pouvoir, devoir, savoir et vouloir, combinable avec etre et paraitre d'une part, et avec l'epistemique croire de l'autre). Ces modalites axiologiques fonctionnent en profondeur et elles organisent de larges unites textuelles et discursives. Tout le probleme consiste ä pouvoir «homologuer» ces differents systemes modaux: les modalites linguistiques, les modalites propositionnelles, les modalites illocutionnaires et les modalites axiologiques. Lä encore on est en pleine fragmentation, et on ne voit pas pour le moment comment reconcilier les modeles traitant separement des differents systemes modaux dans le discours. L'enonciation, toutefois, s'incarne aussi bien dans la deictisation comme dans la modalisation (cf. Parret 1983). La pragmatique de la deixis est ainsi d'une extreme importance pour la linguistique de l'enonciation. En ce qui concerne l'organisation du triangle deictique - personne, temps, espace - deux propositions consistantes ont ete faites. Benveniste oppose le Je/Tu ä 11, en classification fondamentale, tandis que Guillaume oppose Je ä Tu/II. En un sens, la conception de Benveniste est «dialo-
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gale» puisque les deux «personnes» sont en fait opposees ä 17/ de l'unipersonnel. Chez Guillaume, l'ambiance est differente: c'est bien le Je qui s'auto-approprie, tandis que dans le «dehors du Je», il y a un positionnement reperable, le Tu, et un positionnement non-reperable, le II. En ce qui concerne le temps de l'enonciation, on a remarque que la deixis temporelle et le systeme verbal (en ce qui concerne les temps) ne coincident pas. II est vrai que le temps de l'enonciation, c'est-a-dire le temps «oü se situe l'evenement qu'est la production d'un enonce» (Cervoni 1987, 38), peut etre designe ä l'interieur de l'enonce par un temps linguistiquement present. La deixis temporelle, toutefois, ne se limite pas aux formes grammaticales notifiant le temps present. Pour Benveniste, par exemple, il y a une temporalite du discours qui se distinque dans ses formes grammaticales du temps de Vhistoire. II y a chez Benveniste meme une hypostase du genre historique de sorte qu'il peut affirmer: «L'intention historique constitue bien une des grandes fonctions de la langue: eile y imprime sa temporalite specifique» (1966, 239). Qu'il y ait superposition de deux systemes temporeis en grammaire, l'un organisant la temporalite historique, l'autre la temporalite discursive, est en fait une question empirique. Mais comment traiter d'une dichotomie souvent imposee comme etant analogique ä celle de l'histoire/discours: notamment, la dichotomie objectivitejsubjectivite, ou, plus exactement, enonciation objective versus enonciation subjective (Cervoni 1987, 57)? C'est encore Benveniste qui nous pousse dans la direction de ce type de dichotomisation: c'est ainsi que l'opposition de l'aoriste et du parfait suggere la dichotomie objectivite/subjectivite: «II fit objectivise l'evenement en le detachant du present; il a fait, au contraire, met l'evenement passe en relation avec notre present» (1966, 248). Toutefois, et fort heureusement, on a pu indiquer que Vobjectivation, en discours, n'a rien d'«objectif» puisqu'elle est une Strategie, manifestant done une dense subjectivite. C'est encore Kerbrat-Orecchioni qui a pu demontrer que «la subjectivite peut emprunter les voies du , et l'objectivite Celles du (1980, 151-157). C'est sans doute cette notion de Strategie qui manquait ä Benveniste dans sa defense de la «subjectivite dans le langage» ... II faut tout simplement conclure que la subjectivite est omnipresente dans le discours, et que la dichotomisation, chez Benveniste comme chez ses predecesseurs structuralistes ä partir de Saussure, entre objectivite et subjectivite tout comme entre langue et parole, ou entre enonci et enonciation, doit etre transcendee par un «troisieme» terme comme celui de discours oü l'enonciation se manifeste de principe bien qu'elle ne s'y enonce pas dans sa globalite.
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2.3.2. Un autre courant pragmatique bien represente dans les pays francophones est marque par une grande attention pour le caractere argumentatif des discours. On ne presuppose pas seulement que tout discours est interactionnel et dialogal (c'est l'intuition centrale de Bakhtine souvent cite par les pragmaticiens fran^ais) mais egalement et surtout argumentatif. La rhetorique classique et moderne s'est surtout interessee ä la persuasion, la «logique naturelle» (dont JeanBlaise Grize et son Ecole en Suisse sont les meilleurs representants) aux modes de raisonnement non formel impliquant un effet «rhetorique» sur un auditoire. Les travaux de Ducrot et d'Anscombre, depuis les annees soixante-dix, concernent surtout les moyens linguistiques dont dispose le sujet parlant pour atteindre certains objectifs argumentatifs (voir tous les travaux de Ducrot, et specialement Anscombre et Ducrot 1983; un developpement interessant dans Moeschler 1985). Cette theorie argumentative a ete appliquee dans bien des domaines, comme, par exemple, celui de l'etude du «potentiel argumentatif des questions»(cf. Diller 1984,99-134), mais Ducrot/Anscombre et ses collaborateurs et disciples (un important groupe de recherches de cette orientation s'est constituee ä l'Universite de Geneve, Departement de Franfais, autour d'Eddy Roulet; voir Roulet 1985, et Moeschler 1985) se sont essentiellement concentres sur l'etude des Operateurs et des connecteurs argumentatifs. Iis ont formule ensuite des regies argumentatives de nature epistemologique bien specifique, appelees topoi. L'hypothese centrale de Ducrot/Anscombre est que «les enchalnements argumentatifs possibles dans un discours sont lies a la structure linguistique des enonces et non aux seules informations qu'ils vehiculent» (Anscombre/Ducrot 1983, 9). L'acte d'argumenter ne s'identifie pas ä 1 'acte d'inferer: l'argumentation se situe toute entiere au niveau du discours, tandis que l'inference est liee ä des croyances relatives ä la realite. Argumenter n'est ni prouver ni deduire non plus (Moeschler 1985, 46ss.); en plus, des argumentations discursives peuvent comporter des contradictions logiques puisqu'une «relation argumentative» n'equivaut pas ä une relation logique. On admet, en general, que le caractere intentionnel de l'argumentation est constitutif de la definition de la relation argumentative. II n'y a reconnaissance de l'acte d'argumentation que via la reconnaissance de la part de l'interlocuteur de la visee argumentative de l'acte d'enonciation (Moeschler 1985, 56). II faut admettre ä cet effet la conventionnalite de l'argumentation, et done l'existence de marques argumentatives. Moeschler en distingue trois types: les marques axiologiques («sympathique» et son icheile, autre concept developpee par Ans-
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combre/Ducrot), et les Operateurs/connecteurs. II est parfois difficile de distinguer entre Operateurs (realisant la negation, l'interrogation, l'enchässement) et les connecteurs (du type: parce que, car, meme, mais, flnalement, quand meme, etc.). Des typologies pretendant ä l'exhaustivite ont ete proposees en ce qui concerne les «connecteurs interactifs» (cf. Roulet et al. 1985, 85-194) ainsi que des analyses de la maniere dont ils fonctionnent dans l'articulation du discours. Cette theorie incorpore done egalement une conception de la graduation de l'argumentativite qui est essentiellement d'ordre scalaire (et ceci concerne aussi bien les connecteurs que les marques axiologiques). La pragmatique de meme en est un bon exemple, tout comme de au moins (des analyses subtiles dans Anscombre/Ducrot 1983). II faut noter que ce n'est plus l'argumentation qui est l'objet de la reconstruction, mais 1 'acte d'argumenter (realise par l'enonciation d'un enonce presente par le locuteur comme destine ä servir ou faire admettre une certaine conclusion): l'acte d'argumenter instaure en fait un ensemble d'instructions sur la fafon d'attribuer du sens έ des enonces (comportant des Operateurs, de connecteurs, des marques axiologiques). Deux autres concepts ont ete introduits pour generaliser la «linguistique argumentative». Le premier est celui de topos. Le topos est une regle generale rendant possible une argumentation particuliere, mais c'est une regle generale qui se distingue de tout raisonnement logique (syllogisme, deduction naturelle, etc.), qui n'a pas un caractere obligatoire, mais qui est communement admise (eile appartient aux normes du «bon sens»). Elle est, en plus et tout naturellement, graduelle, et la conclusion de l'acte d'argumentation est donnee «quasi»-automatiquement selon le schema du topos. Le topos intervient surtout dans l'interpretation des connecteurs argumentatifs. On peut declarer le topos non pertinent, ou le contester et refuter, on peut relativiser dans le discours sa valeur, mais toujours est-il que le topos servira comme «norme» de toute interpretation des echelles argumentatives ou de la visee argumentative des actes d'argumentation (voir Moeschier 1985, 67ss.). L'autre concept est celui de polyphonie. L'idee fondamentale de la «polyphonie» est la suivante: «lorsqu'un locuteur L produit un enonce E, il met en scene un ou plusieurs enonciateurs accomplissant des actes illocutoires» (Anscombre/Ducrot 1983, 175): le locuteur peut ou bien s'identifier ä eux et prendre en charge leurs actes de discours, ou bien s'en distancier en les assimilant ä des personnes distinetes. L'acte d'argumenter egalement prend son essor ä partir d'une polyphonie d'enonciateurs. L'argumentation peut etre ainsi jouee, representee, simplement mentionnee ... En conclusion, il
faudrait mentionner que la theorie argumentative du discours est sans doute, parmi les pragmatiques realisees dans le monde francophone, celle qui a organise son champ avec le souci methodologique et empirique le plus evident. 2.3.3. Une toute autre orientation concerne le deblayage des «hitirogeneitis» du discours. II est evident que la plupart des discours et des interlocutions comportent des elements de deviation ä l'egard de la «norme», qu'elle soit grammaticale, logique, conventionnelle, communautaire ou autre. Peu d'interlocutions obeissent aux lois de la transparence semantique, de la direction totale (dans le domaine des actes de langage, les conditions de production sont toujours formulees «idealement» comme si tous les actes de langages etaient directs), de l'informativite absolue, de la communication totalement assumee. Bien des segments discursifs sont «fabriques» et articifiels. Le mensonge, l'ironie, l'usurpation et l'illusion (categories empruntees ä Grunig/Grunig 1985) sont omnipresents, et le sens de beaucoup de fragments discursifs exige au niveau de son interpretation tout un travail «sur le desenfoui» (op. cit., 219ss.). En general, pour l'interpretant il y a, nous disent Grunig et Grunig, une «fuite du sens» et c'est bien en tant que fuite constante que le sens d'une interlocution est construit dans l'interpretation. C'est bien ainsi que l'on peut parier d'un veritable travail de l'interpretant (1985, 90ss.). C'est dire que l'interpretation va buter constamment contre des heterogeneites a interpreter. Ces heterogeneites sont, selon la linguiste Jacqueline Authier, de deux sortes: les heterogeneites montrees et les heterogeneites constitutives. «Les premieres portent sur les manifestations explicites, reperables d'une diversite de sources d'enonciation, tandis que la seconde touche ä une heterogeneite qui n'est pas marquee en surface mais que l'analyste de discours peut definir en formulant des hypotheses sur la constitution d'une formation discursive ä travers l'interdiscours» (Maingueneau 1987, 53). C'est ainsi que l'on pourrait meme classifier la polyphonie, telle qu'elle est determinee par Ducrot, parmi les heterogeneites montrees (certains linguistes ont montre que l'on peut lier pertinemment les concepts de polyphonie et de presupposition (cf. Berrendonner 1981) tout comme celui de polyphonie et de nigation). Le discours indirect tout comme le discours rapporte sont d'autres exemples des heterogeneites montries, et on peut, dans ce domaine, relever Vambigui'te fondamentale du phenomene de citation. Les verbes destines ä introduire le discours rapporte (suggerer, afflrmer, pretendre ...) ajoutent au contenu rapporte une evaluation explicite qui devra etre interpretee par l'interlocuteur. La simple procedure des guillemets marque dejä une
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rupture ou l'introduction d'une heterogeneite. Un grand travail de recherche a ete effectue egalement dans le domaine des marques metadiscursives du locuteur: le locuteur se construit ä des niveaux distincts ä l'interieur meme de son propre discours. C'est ainsi que, a l'interieur de son discours, il peut construire une image de luimeme en s'identifiant ou en se demarquant de cette image («pour faire savant», «pour parier comme les professeurs»), il peut marquer l'inadequation des termes de ce qu'il dit («en quelque sorte», «metaphoriquement», «si Ton peut dire»), il peut s'autocorriger («ou plutöt», «j'aurais dü dire», «que dis-je»), il peut confirmer («c'est bien ce que je dis»), il peut corriger d'avance («au sens X du mot») (cette liste est empruntee ä Maingueneau 1987, 67). D'autres phenomenes interessante sont ä signaler: le paraphrasage, l'ironie, le proverbe et le slogan, l'imitation et le pastiche, etc. sont tous des elements heterogeneisants «montres» ou manifestes au niveau de la structuration linguistique. Toutefois, toute une classe d'heterogeneites constitutives est encore ä cataloguer. Faisant appel aux intuitions de Bakhtine concernant le dialogisme fondamental des interlocutions, et de la psychanalyse, on est en droit de privilegier Vinterdiscours (Maingueneau 1987, 81ss.) comme generateur d'heterogeneites constitutives. Si l'on regarde de plus pres les mecanismes de formations discursives, on se rend compte du fait que Γhomogeneisation des discours est la Strategie la plus illusoire possible. Les tenants de la Ideologiekritik (dont le linguiste marxisant Michel Pecheux en France) ont pu montrer que l'homogeneisation des discours est un veritable enjeu ideologique dans nos societes. On recourt maintenant aux notions de «champ», d'«univers» ou d'«espace» discursifs pour evoquer «un ensemble de formations discursives qui se trouvent en relation de concurrence ... et se delimitent done pour une position enonciative dans une region donnee» (Maingueneau 1987, 85). L'hypothese fondamentale est celle d'une interincomprehension constitutive ou, au moins, d'une intersubjectivite conßictuelle: les sujets parlants ne parleraient en fin de compte que pour realiser un contrat paeifiant une conflictualite originale (voir egalement le modele semiotique de A. J. Greimas qui prend cette position). «L'interincomprehension» n'est meme pas la consequence des positions psycho-sociologiques des locuteurs mais eile releverait d'une incapacite fondamentale (contrainte par l'inconscient individuel et collectif) de communiquer ou de rendre son propre discours transparent et significatif. De beaux travaux empiriques, meme syntaxiques (le «telescopage» syntaxique, par exemple) ont ete effectues dans ce domaine des heterogeneites discursives.
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2.3.4. Vanalyse du discours ou Γanalyse conversationnelle a repris aussi bien les methodologies anglosaxonnes (par exemple, les prineipes de la conversation de P. H. Grice et les generalisations des ethnomethodologues et des «conversationnalistes» ä la Schegloff) que les perspectives plutöt europeennes (enonciation, argumentation, heterogeneites). En plus, il faut mentionner une influence, en analyse du discours, du modele semiolinguistique (style Ecole de Paris de A. J. Greimas). C'est ainsi que Charaudeau (1983) analyse les actes de langage comme des mises en scene, et introduit contre la tendance anglosaxonne (celle de J. Searle, par exemple) oü l'acte de langage est «solipsiste» dans sa production et non pas soumis ä des conditions d'mferlocution, l'idee des «contrats et strategies de parole» ou encore de l'acte de langage comme acte interenonciatif (ci. Charaudeau 1983,37 et 50). Meme les effets du reel sont dits «sceniques», tout comme les genres discursifs. Maints types de discours, comme le discours de la loi, le discours de la morale, le discours «de la methode» sont vus comme des mises en scene ού plus rien n'est transparent et interpretable de maniere univoque. La tendance «subversive» n'est pas toujours aussi evidente, et plusieurs excellents linguistes ont essaye de systematiser des observations plus locales et plus maniables. L'idee du dialogisme generalise ou de l'interlocution constitutive est meme presente dans la theorie de 1 'acte de refutation (d'une assertion) dans une conversation, comme eile a ete elaboree par Moeschier (1982). C'est bien la polemicite generale qui est responsable pour la structure assertion/refutation dans une conversation. Cette hypothese de base reste bien sensible dans des travaux qui s'inspirent pourtant directement des methodologies anglosaxonnes. L'equipe de Lyon (cf. Cosnier/Kerbrat-Orecchioni 1987, et les publications de Kerbrat-Orecchioni, passim) a comme itineraire explicite: non plus l'analyse des productions ecrites dans une perspective monologale s'appuyant sur une theorie de la signification immanente et structurale, mais bien plutöt l'analyse des realisations orales de la langue dans une approche dialogale et communicative. Un autre aspect ä mentionner de cette recherche en analyse conversationnelle du Groupe de Lyon est que «La mise en places» (titre d'un article de Kerbrat-Orecchioni dans le livre cite), tout comme l'ethologie entiere avec ses aspects mimogestuels ainsi que l'intonation, est prise en compte. C'est ainsi qu'une grande richesse de points de vue et de sensibilites theoriques marquent ce panorama des pragmatiques dans l'aire romane et francophone.
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2.4. Critique de
lapragmatique
L e p r a g m a t i c i e n se distingue s a n s d o u t e des autres linguistes en ce qu'il exerce c o n s t a m m e n t u n e autocritique q u a n t ä son p r o p r e p r o g r a m m e de recherche. O n p o u r r a i t dire que la p r a g m a tique c o m p o r t e e p i s t e m o l o g i q u e m e n t en ellem e m e u n e exigence d e mise en cause continuelle des m o d e l e s p r o p o s e s . E n fait, t o u t m o d e l e ne peut etre q u e partiel et provisoire. II y a deux aspects ä cette f o n c t i o n critique. D ' a b o r d , la p r a g m a t i q u e d e m o l i t bien des «certitudes» d u e s ä des prises d e p o s i t i o n h a s a r d e u s e s o u ä des f o r m a l i s a t i o n s pretentieuses m a i s sans f o n d . C'est ainsi q u e «le f a n t ö m e d e la verite» ( B e r r e n d o n ner 1981) ou l'idee que «dire, c'est faire» ( p o u r t a n t d u e ä A u s t i n qui est ä l'origine d e bien des t r a v a u x en p r a g m a t i q u e linguistique) o n t p u etre demoli. M a i s l'autre aspect est s a n s d o u t e plus « d e c o n s t r u c t e u r » . Le p r a g m a t i c i e n m e t f o n d a m e n t a l e m e n t en c a u s e «l'eternel g r a m m a i r i e n » d a n s les autres et en l u i - m e m e (cf. B e r r e n d o n n e r 1982). II y a chez t o u t g r a m m a i r i e n u n e «rhetorique d e la prescription», u n e « a r g u m e n t a t i o n axiologique», qui fait t o r t a la realite des disc o u r s et des interlocutions. C'est ainsi q u ' u n e analyse p e r t i n e n t e des p h e n o m e n e s , d a n s t o u t e leur variete et d a n s t o u t e leur richesse, va d e p a i r avec u n e a t t e n t i o n critique c o n c e r n a n t les limites de l ' a p p r o c h e linguistique elle-meme. N o u s o s o n s suggerer q u e c'est ainsi q u e la p r a g m a t i q u e est, d a n s u n sens bien d e o n t i q u e , la conscience de la linguistique, et q u e le p r a g m a l i n g u i s t e ne saurait eluder la responsabilite de faire t o u j o u r s mieux en face d e la «vie d u langage». 3.
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307. Französisch: Gesprochene Sprache und geschriebene Sprache Langue parl4e
et langue
äcrite
1. Gesprochenes und verschriftetes Französisch 2. Das Verhältnis von GS/GF und VS/VF 3. Die Prioritätsfrage 4. Die Eigenständigkeit der Zeichensysteme des VF und des G F 5. Interferenzen 6. Regularitäten und Codes 7. Die Merkmaldeterminanten 8. Die Merkmale des GF/VF 9. Ausblick 10. Bibliographie (in Auswahl)
1. Gesprochenes und verschriftetes Französisch 1.1. Gesprochenes Französisch (GF) und verschriftetes Französisch (VF) sind die hauptsächlichen Realisierungsmodi (Manifestationen, Representations-, Ausdrucks-, Textbildungsformen) der französischen Sprache. Sonstige Realisierungsmodi der Parole-Ebene, z.B. gemorste, in Taubstummen„sprache", in Blindens c h r i f t " , in Blinkzeichen codierte Versprachlichungen, sind ihnen gegenüber marginal. 2.
Das Verhältnis von GS/GF und VSj VF
2.1. Das Verhältnis zwischen gesprochener Sprache (GS) und verschrifteter Sprache (VS) ist in der Sprachwissenschaft des Französischen unterschiedlich definiert worden:
2.2.1. Gesprochene Sprache und verschriftete Sprache sind nach F. de Saussure «deux systemes de signes», wobei das System der verschrifteten Sprache nur die Funktion habe, die gesprochene, die allein Objekt der Linguistik sein solle, zu repräsentieren (Cours, ed. Engler, Introd., VI, § 2). Das Theorem vom sekundären, linguistisch daher irrelevanten Status der verschrifteten Sprache bestimmt nicht nur die guillaumistische und die generativistische Sprachwissenschaft; es kennzeichnet auch strukturalistische Ansätze, so A. Martinets Unterscheidung von «forme primaire parlee» und «forme secondaire graphique» (Elements de linguistique generale, § 5; ähnlich 1972), die in dem von ihm herausgegebenen Handbuch Le Langage von E. Alarcos Llorach als Differenz von «manifestation normale et primaire» und «manifestation secondaire» aufgenommen wurde (1968, 519s.), ferner J. Dubois' Beschreibung des «code graphique» als «transcodage» des «code parle» (1965, 5), A. Rigaults Prämisse: «dans une langue donnee, la forme vocale, parlee, est primaire et la forme ecrite, secondaire» (1971, 7) sowie die Mehrzahl der Arbeiten aus französischer Quelle, die nach der von Rigault edierten Grammaire du franfais parle prioritär das G F behandelt haben. 2.2.2. Auf den Cercle Linguistique de Prague, der in der «manifestation ecrite» ebenso einen der «modes de manifestations linguistiques» sah wie in der «manifestation orale» (Theses [TCLP] 1, 1929,15), in concreto jedoch mehr am Sprachsystem als an Sprachgebrauchsvarianten interessiert war, geht das Dichotomie-Modell zurück,
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
das zwei gleichrangige, distinkte, autonome, ja dualistische Systeme postuliert, vom Sprachbenutzer folglich eine Doppelkompetenz fordert. Terminologisch proklamierte E. Richer (21964, 30,1963) den Dualismus: «il existe veritablement deux langues frangaises, l'une parlee, l'autre ecrite». Theoretisch ausgeführt und in die GF/ VF-Forschung eingebracht haben ihn vor allem J. Peytard (1970: ordre oral vs. ordre scriptural), Ε. Genouvrier/J. Peytard (1970, mit gleicher Benennungsweise), K. D. Schneider (1973: oraler Code vs. skripturaler Code). Der methodologisch fruchtbare Ertrag der dichotomischen Perspektive liegt darin, daß die seit Ch. Bally (Tratte de stylistique frangaise, Heidelberg/Paris 1909) bei der Konzeption der langue parlee und der langue icrite übliche Identifikation der beiden Realisierungsmodalitäten mit qualitativen Registern (frangais parle = frangais populaire, frangais familier, argof, frangais ecrit = frangais litteraire, frangais soigne), die noch die Arbeiten von A. Sauvageot charakterisiert (1962, 1972, 1978), als unstatthafte Verquickung differenter analytischer Ansätze bewußt gemacht und die Definition von parli und ecrit nun auf die reinen Manifestations- und Funktionsdivergenzen hin ausgerichtet wurde.
Greive (1978, 42-48) rät, „die Kontrastierung von code parle und code ecrit weniger stark und dogmatisch zu akzentuieren", da ja „die Übergänge fließend sind", jedenfalls aber die diastratischen und diaphasischen Momente zu berücksichtigen. Ein Beschreibungsmodell ist um so besser, je einfacher es alle subsumierbaren Fälle erklärt. Es muß aber die Ausweitung in der vorgeschlagenen Richtung angesichts der unendlichen Vielfalt diastratisch und diaphasisch bestimmter Sprachvarianten, nicht nur innerhalb der Sprachgemeinschaft, sondern bereits beim einzelnen Sprecher, letzten Endes dazu führen, daß jede einzelne Äußerung ein eigener Fall des theoretischen Modells wird, die linguistische Beschreibung also in die Explizitierung aller Gebrauchsvorkommen der Sprache münden würde. Dabei ist noch nicht einmal bedacht, daß die diastratischen und diaphasischen „Register" nicht nur uneinheitlich gebrauchte, sondern uneindeutige Hierarchisierungskategorien darstellen, die zunächst selbst einer linguistisch tragfähigen Grundlegung bedürften. Bezeichnenderweise ist die Theoriebildung auf dem postulierten Wege nicht vorangekommen. Mair (1981, 153) bezweifelt überdies, m.E. zu Recht, daß man code phonique und code graphique von code parle Ältere Anregungen zu den Komplexen der und code ecrit (nach der von Söll eingeführten Vermündlichung von Geschriebenem und der Trennung) isolieren könne, da die Konzeption Verschriftlichung von Mündlichem, auch aus der die Realisierungsform ja bereits prästrukturiert. Germanistik, aufnehmend, arbeitete Söll (1974; 2.2.3. Einen dritten Ansatz, der die von der 2 3 Söll/Hausmann 1980, 1985) ein DoppeldichoKonzeptionsebene ins Spiel gebrachten Protomie-Modell aus, das außer der Ebene der Reableme ausklammert, bieten Arbeiten, die die Belisierung (code phonique vs. code graphique) die schreibung des G F und des VF auf die DifferenEbene der Konzeption (langue parlie/texte, meszen zwischen den klar gegeneinander abgrenzbasage parle vs. langue icrite/texte, message ecrit ren Realisierungsmodalitäten zu beschränken mit ambivalenter Verwendung von «Code» auch: suchen, die Analyse also auf die essentiellen Uncode parle vs. code ecrit - ) zu unterscheiden aufterschiede zwischen phonischem Code und graträgt und den vier Fallkategorien (parle phoniphischem Code sowie auf die Interferenzen zwique, parle graphique, ecrit phonique, ecrit graphischen beiden abstellen. Auf dieser Linie bewegen que) spezifische Sprachregister (langue populaire sich die Beiträge von Müller (1975, 57-89; 1985, lat. arteria > frz. artere). Für den Berufsstand der nicht lateinkundigen Praktiker wurden schon
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früh sowohl Werke aus dem Lateinischen übersetzt als auch Originaltexte geschrieben (die noch wenig erforscht sind, cf. Rothwell 1976). In der anbrechenden Neuzeit werden schon vereinzelt wissenschaftliche Schriften in Volkssprache abgefaßt (Ambroise Pare, Paracelsus), zur Regel wird dies erst vom 18. Jh. an. Aus dieser geschichtlichen Skizze (in der noch der arabische Anteil zu erwähnen wäre) wird verständlich, warum die Fachsprache der Medizin als Musterbeispiel für Sprachsynkretismus gilt; dies um so mehr, als heute die Hälfte der Fachliteratur - in manchen , jungen" Bereichen wie Enzymologie oder Immunologie wesentlich mehr - englisch geschrieben ist (nach einer Auswertung des Index Medicus durch Lippert (1979, 92) gefolgt von dt., lat., frz.). Dadurch reichert sich auch die Umgangssprache zunehmend mit englischen medizinischen Vokabeln an. Wenig Erfolg haben so sprachreinigende Vorschläge, z.B. stress durch aggression, reponse ä l'aggression, choc, tension oder germ free durch axenique, lifting durch lissage, remodelage zu ersetzen (cf. Sournia 1972). Der Wortschatz der Medizin ist längst so umfangreich, daß er sich quantitativen Schätzungen entzieht (es werden Zahlen bis zu 500000 types genannt). Der Hauptanteil entfallt dabei auf Namen von Medikamenten, es folgen die Bezeichnungen für Krankheiten (plus Untersuchungsbzw. Heilmethoden), für Organfunktionen und schließlich solche für Körperteile. Trotz internationaler Einigungsversuche (ζ. B. Konferenzen der Anatomen in Basel 1895, Jena 1936, Paris 1955) ist die Existenz von Synonymen unvermeidlich (ζ. B. maladie de Fallot, maladie bleue, cyanose cardiaque, blue baby, morbus caeruleus...). Auf dem Wortbildungssektor verfügt die medizinische Fachsprache über eine große Anzahl von Elementen meist griechischer Herkunft, die traditionell als Affixe eingestuft werden. So gibt es etwa für jedes anatomische Element ein Präfix (arthroarticulations, cardio-: caur, nephro-: reins, hemo-jhemato-'. sang); aus der klinischen Medizin sind eine Reihe standardisierter Suffixe bekannt wie -ifis/frz. -tie: 'inflammation', -osis/frz. -ose: 'maladie chronique', -omalfrz. -ome: 'tumeur'. Solche „Affixe" können als Kombination Begriffe ergeben (ζ. B. hematome). Die vertikale Schichtung der medizinischen Fachsprache entspricht (nach Lippert 1979) recht genau dem unter 2.2. vorgestellten Modell: - Wissenschaftssprache (Arzt Arzt, Fachliteratur) - Ärztliche Umgangssprache (Arzt Personal, in Klinik oder Praxis) - Gesprächsebene Arzt zergo > gergon > jargon > argot, Nodier - argot < lt. ARGUTUS 'puntuto', wie Ίο sprone del gallo', Vitu - argot < lt. argutus 'acuto, sottile', Niceforo - argot < it. argano (vgl. frz. argue 'fin d'or'), Esnault
313. Französisch: Sondersprachen - argot < aprov. argant 'nippe' < span, arigote, Dauzat - argot < lt. ORGANUM 'cabestan de la filiere ä tirer les metaux precieux', Esnault - argot < aprov. argelut 'guenille', metonymisch für 'Bettler in Lumpen', Ayme, Dauzat
c) S p r a c h i n t e r n e D e u t u n g e n - argot < Kinderspiel «qui consiste ä allonger chaque syllabe de leur discours de deux autres syllables dans la premiere desquelles domine un R et dans l'autre un G » (Guiraud 31972, 51), also RG-Sprache, Le Duchat - argot < narquois > nargot > argot, Nodier - argot < argot + argutie, das im 17. Jh. argoterie, ergoterie gelautet habe, Cousin - argot < frz. argue (argutie, argument) 'ruse, finesse, subtilite', Ayme, Larchey, France - argot < frz. ergot 'Hahnensporn', Symbol für die Zunft der Diebe, Sainean, Vitu - argot < frz. hargoter 'secouer', 16. Jh., Guiraud - argot < lothr. argotier 'petit fermier besogneux' > 'mauvais ouvrier' > 'marchand ambulant', Guiraud.
Ob man innersprachlichen, sprachexternen oder gar deonomastischen Erklärungen den Vorzug geben soll, muß zum jetzigen Zeitpunkt offen bleiben. In historischer Sicht muß man vier grundsätzlich verschiedene Definitionen und Bedeutungen von argot unterscheiden. Bereits Sainean (1907, 29) hat darauf hingewiesen, daß bei den Argotiers des Mittelalters und der Renaissance, ja noch im 17. Jahrhundert argot in der Bedeutung „Sprache der Gauner und Bettler" unbekannt ist; frz. argot wurde zunächst zur Benennung der Gemeinschaft der Diebe und Bettler gebraucht (Sainean 1907, 34s.; Erstbeleg 1628), dann ihrer Tätigkeit, wie dies auch der Jargon ou tangage de l'argot reforme (Pilier de Boutanche 1628,29) belegt: «Apres que les Etats sont finis, chacun se depart, & les Cacoux bient [bier 'voler, mendier, tromper'] en la Province qui leur a ete ordonnee, & emenent avec sezailles leurs apprentifs pour les apprendre & exercer l'Argot. Premierement, leur enseignant a aquiger de l'amadoue de plusieurs sortes, l'une avec de l'herbe qu'on nomme eclaire, pour servir aux FrancsMijoux; l'autre avec du coulant, du sang & un peu de graisse pour servir aux Malingreux & aux Pietres».
In dieser Bedeutung läßt sich argot noch im Nfr. ζ. B. bei Victor Hugo (royaume d'argot, in Notredame de Paris, 1832, 81) oder bei Jean Riverain (Chroniques de l'Argot, 1963) nachweisen. Bis zum Ende des folgenden Jahrhunderts muß sich eine Bedeutungserweiterung vollzogen haben. Zwar stimmt der Hinweis im G L L F I, 1971, 234a (der wohl von Guiraud 61973, 5, oder von Franjois 1968, 621 stammt) auf Richelet 1680 nicht, doch spätestens Furetiere 1727 (nicht
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Furetiere 1690, wie Müller 1985, 214, und PRob 1987, 99a, angeben; eventuell Furetiere 1701, cf. TLF 3,478) bezeugt diesen Bedeutungswandel: 2
«Argot est le nom que les gueux donnent au langage, ou au jargon dont ils se servent, & qui n'est intelligible qu'ä ceux de leur cabale. Brider la lourde sans tournante, c'est dans le langage des gueux, Ouvrir une porte sans clef» (vol. 1, s. v.).
Die neue Bedeutung muß sich schnell ausgebreitet haben, denn schon wenige Jahre später liest man beim Kompilator Mayäns i Siscär in der von Juan Yriarte stammenden aprobaciön: «Llegase ä estos Ei Vocabulario de Germania, compuesto por Juan Hidalgo, Obra, cuyo titulo ocasionö la equivocacion de dos celebres Escritores de Bibliothecas. El primero es Don Nicolas Antonio, quien entendiö que Germania era Lenguaje de Maiones, y gente fanfarrona, llamandola Thrasonicum quoddam sermonis genus. El segundo es Alonso Lasor de Varea, Autor Italiano, que tomando la presente Obra por Vocabulario de la Lengua Germanica, ό Alemana, la puso en su Bibliotheca Geographica entre los escritos que tratan Cosas de Alemania: no siendo en realidad mas, que un breve Diccionario de la Algaravia que hablan en Espana los Gitanos, llamada por otro nombre Gerigonza, la qual Consta por la mayor parte de voces conocidas, si bien trasladadas, yä por metaphora, ό yä por alusion ä diversos, y extraordinarios sentidos. A este modo se halla en Francia una especie de mendigos de profession con nombre de Gueux, que forman entre si una como Republica, baxo de un Rey, ό Caudillo, ä quien intitulan Gran Gouaire, y usan assimismo para no ser entendidos un Lenguaje particular, que llaman El Argot: de cuyas voces se ha sacado yä Diccionario» (1737, vol. 1, aprobaciön, qq la/b).
In diesem Sinne wird der Terminus auch noch von Littre gebraucht, für den argot zunächst nichts anderes darstellt als «un langage particulier aux vagabonds, aux mendiants, aux voleurs, et intelligible pour eux seuls», während die Bedeutung «phraseologie particuliere, plus ou moins technique, plus ou moins riche, plus ou moins pittoresque, dont se servent entre eux les gens exer^ant le meme art et la meme profession» (vol. 1, 192a) als sekundäre Bedeutungserweiterung gewertet wird. Und heute noch herrscht diese von den Sprachpuristen gern gebrauchte Bedeutung vor, wenn etwa der TLF argot als Sprache des Milieus, der Halb- und Unterwelt, als «parier qu'emploient naturellement la pegre, le Milieu» (1974, vol. 3, 477) und Domaschnev (1987, 314) als «geheimen Jargon sozialer Randgruppen" definieren. Doch beginnt zunehmend die nach Auskunft der Wörterbücherjüngste Etappe mit der Bedeutung «langage ou vocabulaire particulier qui se cree a Pinterieur de groupes sociaux ou socioprofessionnels determines, et par lequel l'individu affiche son
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
appartenance au groupe et se distingue de la masse des sujets parlants. Argot parisien; argot d'ecole, de la bourse, du journalisme, etc. Synon. jargon» (TLF 1974, vol. 3,478) zu dominieren. Von 'Sprache bzw. Geheimsprache der Diebe, Räuber und Halbwelt' hat sich argot (ähnlich wie das vielleicht vom selben Radikal herzuleitende jargon) zu 'besondere Redeweise von (Berufs-)Gruppen' weiterentwickelt, also einer Gruppensprache, die als signum sociale wirkt (Schmitt 1986, 179ss.). Die mehr oder weniger deutliche Koexistenz der alten (eher kryptischen) wie der neueren (eher vom restringierten Gebrauch abhängigen) Bedeutungen machen aus diesem polysemen Lexem einen sprachwissenschaftlich nicht unproblematischen Begriff. Die Polysemie bei argot führt dazu, daß eine Reihe von Bezeichnungen für bestimmte Erscheinungsformen des argot partiell synonym werden: Dabei betonen le javanais, l'argonji und le Verlan eher den kryptischen Gebrauch, während le jobelin, le blesquin und loucherbem sich wohl eher auf soziale Besonderheiten beziehen. Die historischen Vorläufer von argot kennen bzw. kannten ähnliche Bedeutungsentwicklungen: jargon (1426), das wohl aus der Familie von gargote (BiWartburg 349b) stammt, bedeutete nach Sainean zunächst 'gazouillement des oiseaux', dann 'bavardage des hommes' (1907, 30), dann ab dem 13. Jh. im aokz. 'Gaunersprache' (Donat: gergons, vulgare trutanorum; 1907, 30); vom okz. Sprachraum hat es weit ausgestrahlt in die Romania (aspan. girgonz, gerigon(a\ span, jeriganza; port, gerigonfa, gtria, gira; it. giria), kennt dabei im Frz. seit 1426 die moderne Bedeutung; baragouin (1532) bedeutete zunächst 'celui qui parle une langue etrangere' (BiWartburg 57a), dann jedoch auch 'geheime, unverständliche Sprache'; ob dabei, wie Wartburg empfiehlt, die alte Etymologie bara gwin «pain (et) vin» wieder zu Ehren kommen sollte oder ob gwin nicht eher mit bret. gwin 'weiß' zu identifizieren ist, muß offenbleiben: Immerhin spricht neben dem einzuschiebenden (et) auch die Sache wohl eher gegen diesen Ansatz: Daß Bettler gleich um Wein - statt um Weißbrot - bettelten, ist wenig wahrscheinlich; jobelin (15. Jh.) hingegen bezieht sich in erster Linie auf die Sprache sozial marginalisierter Gruppen, wie dies auch die Etymologie (< Job «Hiob», cf. BiWartburg 351a) andeutet; blesquin (16. Jh.), das in der Vie Genereuse des Mercelotz, Gueuz et Boesmiens (1596) auftaucht, wurde wohl in der ursprünglichen Bedeutung 'Berufsjargon' (< blesque, blesquin, normannopikardische Form von blesche 'mercier, niais', cf. Sainean 1920,33) teilsynonym zu argot; bigorne, das im Jargon de l'argot reforme in der Verbindung rouscailler bigorne 'parier argot' (Sainean 1907, 33) vorkommt, und narquois - das zu-
nächst in derselben Quelle marodierende Soldaten bezeichnet, dann deren Sprache (BiWartburg 427b < arc «archer») - sind noch nicht restlos geklärt, doch scheinen beide Bezeichnungen die soziale Komponente zu betonen. Die chronologisch auf argot folgenden Bezeichnungen hatten weniger Erfolg, setzten sich auch nie eindeutig zur Benennung einer Gruppensprache durch. Hier wären als wichtigste zu nennen: langue verte «argot des tricheurs» (1852; cf. Sainean 1920, 231), 'langage libre et cru, voisin de l'argot', seit Delvau 1867 (cf. FEW 14, 5076), dessen Motivation laut FEW 14, 515b, nota 3, darin gegeben sei «parce qu'on joue sur un tapis vert», während Delvau 1866 darin einen Jargon erkennt «qui tient le milieu entre le langage des voleurs et le langage populaire: c'est l'argot du peuple, langage vert, äpre comme le fruit qui n'est pas mür» (Sainean 1907, 39). Beide etymologische Erklärungen sind problematisch, weil sie sich auf Definitionen stützen, die ihrerseits von einem ideologisch beeinflußten etymologischen Vorwissen ausgehen. Diesen zirkulären Deutungen ziehen wir die Erklärung aus parier ά l'envers vor, das einerseits zum verlen (1953), Verlan (um 1970) geführt hat (PRob 21987,2079a, cf. auch Andreini 1985), andererseits wohl ausgehend von der Sprechform ([lävEr]) volksetymologisch in langue verte uminterpretiert oder aus vertan (falls es sich für das 19. Jh. nachweisen läßt) nach dem Muster des Silbentauschs rückgebildet und mit langue volksetymologisch in Beziehung gebracht wurde; latin 'langue des marginaux', eine Bildung, die vergleichbar ist dem englischen thieves' latin oder dt. Jägerlatein und wohl insbesondere den hermetischen Charakter einer Gruppensprache betont (cf. Sainean 1907,38); Verlan 'argot conventionnel consistant ä inverser les syllabes de certains mots (ex. laisse beton pour laisse tomber)' (PRob 21987, 2079a), ein altes, bereits im 16. Jh. nachweisbares (Schmitt, RLiR 51, 1987, 197: noc für con bei Philippe d'Alcripe) Mittel zur Umgestaltung und Verfremdung von Lexemen und Syntagmen.
3. Die historischen Formen des Argots D a argots und Gruppensprachen in der Regel nicht für Außenstehende bestimmt sind, ihrer primären Funktion entsprechend kryptisch gebraucht werden, ist erwartungsgemäß die D o k u mentation um so prekärer, je geschlossener die Gruppen sind, die sich ihrer bedienen. Weil im Mittelalter der argot überwiegend der Verhüllung und der Verschlüsselung der Mitteilung diente, darf man davon ausgehen, daß für diese Epoche die Quellenlage besonders ungünstig bleibt, während für eine Epoche wie das 19. Jh., als die Popularisierung des argot im Vordergrund stand, von einer gesicherteren Belegbasis ausgegangen werden kann. Für Sainean noch ist es wahrscheinlich, «que ce que nous appelons jargon ou argot soit demeure inconnu ä Γ Europe, et particulierement ä
313. Französisch: Sondersprachen
la France, jusqu'ä la fin du moyen äge» (1912, vol. 1, 1). Gleichwohl betont Yve-Plessis, daß sicher als argot zu wertende Sätze und Lexeme uns überkommen sind (1901, 19ss.) - als argot ante litteram jargon bzw. jobelin genannt - und Matore, dem wir die gründlichste Analyse des mittelalterlichen Wortschatzes verdanken, unterstreicht zu Recht: «L'existence du jargon est revelee des le XII* siecle par des ceuvres litteraires mettant en scene des individus peu recommandables: musarts 'libertins', amateurs de revel 'tapage', bourdiers 'trompeurs', houliers 'proxenetes', malfaitours, etc. Dans une oeuvre theatrale, Le jeu de saint Nicolas, de Jean Bodel, deux malfaiteurs s'entretiennent dans une langue qui semble hermetique mais qui, probablement, etait comprise a l'epoque par des personnes du peuple. C'est ainsi qu'on lit dans le Jeu ci-dessus mentionne la phrase suivante, dite par un buveur: Saintissies pour le marc dou cois Et pour son geugon (...), ce que G. Esnault traduit ainsi: (le cois est T'auberge')» (Matore 1985,302).
Solche unverständlichen Wörter finden sich auch in zahlreichen Mysterienspielen und Fabliaux, doch bilden sie hier Einsprengsel in den Text und keine kohärenten Sätze oder Texte. Erst ab dem 15. Jh. bessert sich die Beweislage: «Le premier document connu du jobelin est celui que nous a transmis un greffier de tribunal lors du proces des Coquillards ou Compaignons de la Coquille, organisation de bandits de grand chemin jugee ä Dijon (1455-1458). Si jusque-la, les temoignages que nous possedons attestaient l'existence d'un jargon relativement comprehensible, le glossaire etabli au moment du proces des Coquillards revele la presence d'elements appartenant a un langage plus ou moins secret qui porte le nom de jobelin, et qui a ete employe par Villon dans onze ballades restees longtemps indechiffrables, mais dont on a identifie ä une epoque recente (1890 et 1954) un certain nombre de termes. Le mot jobelin figure dans le titre qui a ete donne en 1489 ä six ballades de Villon (les cinq autres ont ete decouvertes au XIX' siecle), mais n'a pas ete employe par le poete lui-meme; il semble se rattacher ä jobelot 'homme de rien' atteste en 1454» (Matore 1985,302).
Diese Dokumente wie sonstige lexikalische Spuren in Polizeiberichten und Gefängnis- oder Gerichtsarchiven zeigen, daß die kryptische Funktion anfänglich ganz im Vordergrund gestanden hat; die Meinung Saineans, daß früh schon diese Geheimsprache das franfais populaire durchsetzt habe - mfrz., nfrz. dupe (duppe) gilt als «un des plus anciens emprunts que la langue litteraire ait fait ä l'idiome des malfaiteurs», weitere Beispiele sind mouche 'espion' (1389) oder rossignol (roussignol) «fausse cle» (1406; «peut-etre parce que la cle dans la serrure», PRob 21987, 1730b)
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- wird mit guten Gründen von Matore (1985, 302) zurückgewiesen. Bis zum 16. Jh. darf man jobelin, jargon, baragouin, narquois, bigorne, blesquin etc., die Vorgänger von argot, durchaus mit der hermetischen Sondersprache der mehr oder weniger isoliert am Rande der Gesellschaft lebenden Gruppen gleichsetzen; mit diesen Begriffen bleibt eng ein Gruppenbewußtsein verbunden, das von jeher Gemeinschaften von suspekten Subjekten auszeichnet (Niceforo 1912). Dabei spielt die Zeit des Hundertjährigen Krieges (1337-1463) eine besondere Rolle, denn die sozialen Probleme und die zunehmende Anarchie - Veijagung von Bauern, Zerstörung ganzer Dörfer und Landstriche, Plünderungen, u.v.m. - brachten die Bildung von zahlreichen marodierenden Banden, die sich aus Individuen zusammensetzten, die ihrer Existenzgrundlage beraubt waren, zu denen sich alsbald «les marchands ruines ou fripons, les charlatans, les jongleurs, les baladins, les bohemiens, les ecoliers et les clercs chasses de l'Universite, en un mot tout le rebut de la societe medievale» (Taube 1917, VI) gesellte (cf. auch Stein 1974, 66ss., mit vielen soziologischen Details); die Zeit zwischen 1450 und 1800, die Periode des ancien argot, stellt eine Folge von Ausnahmesituationen dar, die alle mehr oder weniger stark zur Entwurzelung zahlreicher Bevölkerungsteile und damit zu deren Marginalisierung beitrugen. Mit gutem Recht bemerkt Matore in einer Studie zum 16. Jh., daß der argot des 16. Jahrhunderts nicht ohne die Quellen des 17. Jahrhunderts behandelt werden kann: «Cette confusion apparente est due au fait que, dans le parier essentiellement oral qu'est l'argot, l'apparition des mots est souvent tres anterieure ä leur attestation dans les textes. Les termes qu'enregistre par exemple Chereau en 1628 remontent evidemment pour la plupart au XVI e siecle» (1988, 345). Alle Dokumente, die wir aus diesen Jahrhunderten besitzen, sind in der Tat eng mit der Sozialgeschichte Frankreichs verknüpft: a) Les Coquillards (15. Jh.): Eine der zahlreichen Banden, die seit dem ausgehenden Mittelalter Frankreich heimsuchten, waren die Coquillards, die ihren Namen wohl von der coquille (St. Jacques) bezogen, was als deutliches Indiz dafür gewertet werden darf, daß ihre Mitglieder vor allem entlang der Pilgerpfade als falsche Pilger (mit der symbolträchtigen Muschel getarnt) ihre Betrügereien und Straftaten begingen. Nach Stein (1974, 112s.) sind sie mit 500-1000 Mitgliedern die letzte Verbrecherbande mit überregionaler und teilweise sogar internationaler Besetzung und die einzige, deren Jargon durch ein Glossar bezeugt wird. Das Glossar (abgedruckt bei Sainean 1912, vol. 1, 83-110, und Schwöb 1989, 99-143) wurde vom Barbier Perrenet le
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Fournier aus Dijon (dem Stammsitz der Coquillards) unter der Folter verraten; es ist in den Prozeßakten aus dem Jahre 1455 enthalten (cf. Schwöb 1989, 81ss.). Seine Wiederentdeckung im Jahre 1892 durch M. Schwöb hat wesentlich zur Entschlüsselung der elf Jargon-Balladen Villons beigetragen (zu ihrem Jargon cf. Schwöb 1989,61ss.). b) Les gueux: Die miserable Versorgungslage im Frankreich des 16. Jahrhunderts führte zu einer starken Zunahme und letztendlich auch zur Organisation der echten und falschen Bettler, der seit 1452 ausgewiesenen gueux ( < lt. COQUUS 'Koch', cf. Schmitt 1989, 575-586), die sich, als der Staat sie zu verfolgen begann, immer besser organisierten (cf. Kervyn de Lettenhove 18831885) und in Gruppen zusammenschlossen (vgl. die analoge Entwicklung von span, picaro de cocina 'Küchenjunge' > picaro 'Gauner, Lump, Gesetzloser'). Vom Wirken der gueux zeugen eine Reihe von Wortbildungen wie gueuser 'mendier' (1501), gueuserie 'mendicite, friponnerie' (1606) oder gueusaille 'personnes miserables vivant d'aumones' (1630), aber auch literarische Hinweise bei Henricus Stephanus, Montaigne, Noel du Fail, Guillaume des Autels, Guillaume Bouchet u.a.m. (cf. Stein 1974, 134-139; Dotoli 1989, 315-386) und mehrere Texte, von denen «on mentionnera deux pages des Series de Bouchet (1598) et la Vie genereuse des Mercelots (1596), suivie d'un petit dictionnaire de Pechon de Ruby; cette oeuvre a ete le point de depart du Jargon de l'Argot reforme de Chereau (1528)» (Matore 1988, 345s.). Gerade vom Werk Chereaus, der von einem royaume d'Argot berichtet bzw. dieses Königreich erfand (Pilier de Boutanche 1628), ging ein großer Einfluß auf die Vorstellungen aus, die sich ein breites Publikum, aber auch zahlreiche Literaten vom Leben und der sozialen Ordnung und nicht zuletzt auch von der kryptischen Sprache dieser straff durchorganisierten und paramilitärisch aufgebauten Randgruppen machte (vgl. auch Sainean 1912, vol. 1, 145-167 und 187248), von der auch die Abbildung aus Chautard (1931, IV) zeugt. Aufgrund dieses Dokuments entstand das Gerücht, diese Bettelorden betrieben systematisch Sprachplanung insofern, als sie versuchten, der offenen Gemeinsprache eine Scheinsprache entgegenzustellen; noch heute ist der Aussagewert dieser Dokumente umstritten (Stein 1974, 196ss.), es bleibt fraglich, ob die Autobiographie des Pechon de Ruby eine getreue Beschreibung der Korporationen der Mercelots, der Gueux und der Boesmiens, die von einem Regionalchef (Lieutenant de Cagou), einem Provinzchef (Cagou) und schließlich einem Oberbefehlshaber (Grand Casre) regiert wurden, reine Fiktion darstellen oder sich auf
eine tatsächlich existierende, den blesquin als Kommunikationsmittel gebrauchende, vielschichtig gegliederte Bande bezieht. Ähnliches gilt auch für den Jargon de I'argot reforme von Chereau, «qui inventa en 1628 la fable d'un royaume d'Argot, organise comme une Monarchie, percevant des impöts et regentant les argotiers» (Matore 1988, 346). Auch hier stellt sich die Frage, ob eine Gesellschaft, wie sie Chereau ausführlich darstellt (Sainean 1912, vol. 1, 219228), in dieser oder einer ähnlichen Form bestanden hat: «(...); d'apres le Jargon de Chereau, la hierarchie du de l'epoque se serait etablie ainsi: au sommet le Grand Casre (en realite simple chef des mendiants) ou Roy de Thunes (en fait surnom individuel d'un mendiant); dans chaque province 'un Lieutenant qu'ils nomment Cagou' (qui aurait initie les apprentis), les Archisupposts (invention de Chereau, derivee de support) de l'Argot et les Narquois, les Orphelins (adolescents vagabonds), les Millards (mendiants de Campagne), les Mercandiers (se disant marchands ruines), les Rifodez (pretendant etre ruines par un incendie), les Malingreux (qui simulent les plaies), les Piettres (estropies ou simulateurs), les Polissons (qui vendent les hardes qu'on leur donne), les FrancsMitous (affliges de plaies), les Callos (teigneux veritables ou contrefaitz), les Sabouleux (simulant l'epilepsie), les Hubins (qui se disent mordus par des betes enragees), les Coquillars (faux pelerins), les Courlauds de Boutanche (apprentis eventuellement mendiants), etc. Longue liste ä laquelle il faut pourtant ajouter les Gouraux ou belistres, ou gueux de l'hostiere: A. Pare decrit en detail les artifices de ces derniers qui allaient de porte en porte et simulaient des maladies; il cite par exemple une cagnadiere (prostituee) exhibant un faux chancre au sein. Certains d'entre eux, ajoute-t-il, ont mutile des enfants pour apitoyer un public charitable» (Matore 1988,346).
All diese gut geordneten Gruppen sollen in den Cours des Miracles ihr Zentrum gehabt haben (Sainean 1912, vol. 1, 228), düsteren unterirdischen Refugien, die von Sauval, dem «historiographe par excellence de ces lieux » (Stein 1974, 182) in seinem Buch Histoire et Recherches des Antiquites de la Ville de Paris (1724, 510-517; abgedruckt bei Sainean 1912, vol. 1, 313-326) in spannender, anregender Weise beschrieben wurden. Die Romantiker des 19. Jahrhunderts, allen voran Victor Hugo, waren von dieser großartigen, der Phantasie freien Lauf lassenden Schilderung begeistert, in der die Rede ist von Lumpen und Bettlern «(...) contrefaisant dans les rues les borgnes, les boiteux, les aveugles et les moribonds, avec les hurlements et les langueurs imaginaires, (ils) excroquent des aumönes qu'on ne leur feroit pas sans supercheries; mais qui ne sont pas plutöt de retour chez eux, qu'ils ne se degraissent, se debarbouillent, et deviennent sains et gaillards en un instant, et sans miracle» (Sauval, in: Sainean 1912, vol. 1, 314s.).
313. Französisch: Sondersprachen t^CVTE ZJSS OVM.VX Λ ΜΛΊ3 Ο V&K
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auszuschließen, daß unter der Oberfläche der Literatur des Grand siecle eine Kontinuität im Argot von Chereau bis Ragot fortbestanden hat, und Vorsicht ist auch gegenüber Steins apodiktischer Aussage angebracht, daß «avec l'echec spectaculaire de Cartouche, l'argot, en tant que lexique refletant un contexte socio-ethnique clos (...) disparait ä jamais» (1974, 228). Richtig ist hingegen, daß gegen Ende des Jahrhunderts das sog. poissard, aus dessen fiktiven Texten Hausmann gesprochene Bordellsprache rekonstruieren wollte (1980, 37ss.), mehr und mehr die Aufmerksamkeit der an argots, skatologischen Traktaten und kruder Sprache Interessierten beanspruchte und damit «un melange desidentemise des argotiers, du bas langage des gens honnetes mais incultes et du parier de tout un monde grouillant autour des Halles Centrales» (Stein 1974, 228) in den Mittelpunkt einiger Lexikographen rückte.
d) Les chauffeurs de Pieds d'Orgeres: Ein bedeutendes Dokument des hermetischen argot ancien stellt das Glossar einer Räuberbande dar, die ihren Erpressungen und räuberischen HandLe G r a n d Coesre, ch.ef suprftme dea Argotiers, re^oit le t r i b u t d e β«β eujets. lungen durch das Anbrennen oder Ansengen der Füße besonderen Nachdruck verlieh (cf. Sainean Oravure cztraitc tie La Vic des Cuciix, par 1912, vol. 2, 2 - 4 und 85-96). In diesem durch Esme de Doulonnois, reeue.il έάϊΐέ en Ιΰΰ3 par diegraProzeßakten überlieferten Glossar fallen priJacqur.x Lagniet, qui comport e. I rente (Caput 1975,128).
5. Die Sprachpolitik des 19. undfrühen 20. Jahrhunderts Hatte unter dem Empire (1804-1815), das 1803 die Academie als Klasse des Institut National und 1807 unter ihrem alten Namen wieder einsetzte, Universitäten gründete und der Lateinschule wieder zur Geltung verhalf, und unter der Restauration (1815-1830), die neoklassizistische Ideale pflegte, die staatliche Sprachpolitik nur einen bescheidenen Stellenwert besessen, so sollte dies mit der sog. Julimonarchie (1830-1848) und dem damit verbundenen Aufstieg des Bürgertums unter Louis-Philippe wieder anders wer-
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den: Der Staat übernahm erneut die von der Revolution vorgezeichneten Aufgaben, primär im Bereich der sprachlichen Erziehung der Bürger, und sah im Unterricht der Grammatik und der Orthographie eine wichtige Aufgabe. Bereits im Jahre 1832 wurde Guizot beauftragt, den Primarunterricht zu organisieren, was dieser denn auch mit ungewöhnlicher Akribie tat. Die in den Archives Nationales, Paris, serie: instruction publique, unter dem Titel Etat et situation des ecoles primaires par academies au 1er septembre 1834 (Sigel: F 17, 6 4 - F 17, 123) registrierten, von sprachwissenschaftlicher Seite weitgehend unerforscht gebliebenen Dokumente zeugen vom Eifer und Sendungsbewußtsein eines Ministers, der die Französierung der Jugend zur Aufgabe des Staates erhebt und aus diesem Grund alle Primarschulen erfassen, ihre Buchbestände beschreiben, die Sprache der Lehrer wie auch der Schüler analysieren und sogar die Gehälter und die Lebensgewohnheiten von Lehrenden (wie teilweise auch der jeweiligen Gesellschaft) registrieren läßt und so auf empirischer Basis einen Überblick über die Anfange des französischen Unterrichtswesens zu erarbeiten veranlaßt. Ansonsten bringt das 19. Jahrhundert kaum Veränderungen in der Sprachpolitik: Das Französische breitet sich auf dem gesamten Staatsgebiet aus und verdrängt die Dialekte wie die Regionalsprachen; wichtigste Kräfte der Französierung bleiben Schule, Verwaltung und Militär (seit 1872 fünf Jahre Militärdienst, von 1889 an drei Jahre). Die sprachliche Assimilierung des europäischen Raumes wie der Kolonien vollzieht sich erstaunlich schnell und ohne nennenswerten Widerstand von Seiten der Betroffenen. Die Academie überläßt weiter die Beschreibung der Sprache Grammatikern mit normativer Ausrichtung (ζ. B. Lhomond, Girault-Duvivier, Noel und Chapsal) und widmet sich ausschließlich der Erfassung und Bewertung des Wortschatzes: Da der Ausgabe von 1798 (Dictionnaire de l'Academie franfaise, 5C ed., Paris, 2 vol.) und der von Laveaux besorgten Erweiterung von 1802 (Dictionnaire de l'Academie franfaise, augmente de plus de vingt mille mots, Paris) von den Vierzig Unsterblichen vom Quai Conti die Anerkennung verweigert wurde, darf die 1807 von Domergue, Morellet und Suard begonnene, 1835 erschienene Ausgabe (Dictionnaire de l'Academie franfaise, Paris, 6e ed.; dazu ein Complement, Bruxelles 1839) als die eigentliche Nachfolgerin der 1762 publizierten vierten Auflage betrachtet werden. Es handelt sich dabei um die wohl sorgfältigste aller Ausgaben des Akademiewörterbuchs wie auch um die einflußreichste: Hier wird auf die Graphie «-ois» zugunsten von «-ais» ([-ε]) verzichtet, und die Definitionen sind in der
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Regel so gut gelungen, daß einige sich bei Literaten des 19. Jahrhunderts in Form von Intertextualität wiederfinden; dagegen stellt die siebte Auflage von 1878 (Dictionnaire de l'Academie fran^aise, Paris) eine recht durchschnittliche Leistung dar, die sich gegen „den" Littre (Dictionnaire de la langue frangaise, 4 vol., Paris 1863-1872, dazu ein Supplement, 1878) wie eine bescheidene Arbeit von Dilettanten ausnimmt. Der Erfolg Littres ist sicher in erster Linie dafür verantwortlich zu machen, daß jetzt auch Stimmen laut werden, die Zweifel an der Kompetenz der Akademie in lexikographischen Fragen äußern. Das von Guizot in Gang gebrachte Räderwerk der Education nationale kommt immer mehr in Schwung, der Traum der Französischen Revolution, aus einer weitgehend aus Analphabeten bestehenden Nation durch institutionalisierte Ausbildung eine Nation zu machen, in der alle lesen und schreiben können, bleibt wichtigstes Ziel aller staatlichen Aktivitäten. Ein Jahrhundert nach Gregoires berühmter Rede von 1794 ist diese Vision weitgehend Wirklichkeit, doch um welchen Preis! Ein Satz aus dem Projet de reforme de la grammaire des Comte d'Esterno (1871, 18) spricht mehr als deutlich die riesigen Probleme aus, die sich bei der Lehre einer auf den etymologischen Regeln basierenden Orthographie ergaben: «Pauvres malheureux enfants, qu'avez-vous fait pour etre tortures de la sorte!» (Chervel 1977, 286). U m wieviel größer die Probleme für Schüler in alloglotten Gebieten gewesen sein müssen, läßt sich nur erahnen. Doch die Dritte Republik geht unbeirrt ihren Weg: Das Gesetz vom 9. Oktober 1879 schreibt für jedes Departement eine ecole normale d'instituteurs und eine ecole normale d'institutrices vor; nach dem Gesetz vom 16. Juni 1881 wird jedem Franzosen ein kostenloses enseignement primaire angeboten, das Gesetz vom 28. März 1882 macht die kostenlose laizistische Grundschule obligatorisch, und das Gesetz vom 30. Oktober 1886 sieht die progressive Laisierung des Lehrkörpers vor. Die Dritte Republik bringt damit einen Prozeß zum Abschluß, der von der Französischen Revolution eingeleitet, von der Julimonarchie mit dem Schulgesetz Guizots (1833) fortgeführt und - ohne Veränderung der Ziele und Perspektiven - im Second Empire von Duruy und schließlich von Ferry in einer erstaunlichen Kontinuität vollendet wurde als Ausdruck einer «volonte de commune emancipation dans la liberie et le progres de la nation frangaise et des autres nations» (Mayeur, in: Antoine/Martin 1985,17). Die Demokratisierung des Unterrichtswesens mußte konsequenterweise zu einer Diskussion über die Grammatik und die Orthographie füh-
ren, die von Catach als «la bataille de l'orthographe aux alentours de 1900» dargestellt wurde: «Une Campagne de presse d'une ampleur sans precedent se developpe en faveur de la reforme. L'Universite descend dans la rue. Les hommes politiques, et non des moindres, les enseignants, les Syndicate, montent en ligne et prennent fait et cause pour ou contre elle. Durant plus de vingt ans, eile sera consideree en France par toutes les categories sociales interessees, y compris l'Academie, comme une affaire d'ampleur nationale, au meme titre que la separation de l'iglise et de l'£tat ou la loi sur les Congregations. Cette Campagne a failli reussir, mais ce fut l'echec» (in: Antoine/Martin 1985,237). Was hier als Kampf um die Orthographie beschrieben wird, war in Wirklichkeit eine mehr oder weniger alle Gesellschaftsschichten erregende Auseinandersetzung, in der es darum ging, nicht nur die Orthographie, sondern auch die rückwärts orientierte Grammatik von historischen Residuen und dem kaum noch memorisierbaren etymologischen Ballast zu befreien, den sich auftuenden Graben zwischen tatsächlich gesprochener Sprache und Schreibsprache nicht noch größer werden zu lassen und aus den Lehren der Diskussion um den Sprachverfall im fin de siecle (Görtz 1990), die in der Regel ein Lamento über die Unkenntnis kaum beherrschbarer Regeln bei breiten Bevölkerungsschichten darstellt, endlich Lehren zu ziehen. Insofern stellt der vom damaligen Erziehungsminister Georges Leygues unterzeichnete Arrete du 26 fevrier 1901 sur les tolerances grammaticales nicht nur das einzige konkrete Ergebnis einer Reformdiskussion dar, die viel Tinte hat fließen lassen, sondern auch eine einsichtige Maßnahme von Seiten des Staates, der mit diesem Erlaß auf die Arbeit einer zuvor vom Ministerium eingesetzten Kommission Rechnung trug, die ein wohlbegründetes Programm zur simplification de la syntaxe orthographique vorgelegt hatte. In einem ersten Erlaß vom Juli 1900 hatte Leygues zunächst die gesamte Liste der Kommission übernommen, darunter auch den umstrittensten Punkt, die Accord-Regel nach avoir + PP: «Un des points les plus controverses de ce texte, qui ne fut jamais applique, concernait l'accord avec l'auxiliaire avoir, on tolerait dans tous les cas l'absence d'accord» (Catach, in: Antoine/Martin 1985,244). Unter Berufung auf den Artikel 24 der Gründungsstatuten (vom 22. II. 1635) und Artikel 6 der von Ludwig XVIII. unterzeichneten Statuten vom 10. Juli 1816 - also recht dubiose, die Orthographie und die Syntax überhaupt nicht betreffende Rechtstexte - interveniert die Academie gegen die Orthographiereform. Obwohl
316. Französisch: Sprache und Gesetzgebung a) Frankreich
ihr Einspruch juristisch auf schwachen Füßen steht, wird der Erlaß ausgesetzt; die Diskussion beginnt von neuem und führt zu den recht halbherzigen Toleranzbestimmungen von 1901, die nur Regeln enthalten, auf die sich beide Seiten einigen können. Schon die Ausführungsbestimmungen zu diesem offiziellen Text müssen als unglücklich und unangebracht bezeichnet werden: Dem Titel Arrete relatif ä la simplification de l'enseignement de la syntaxe franfaise (abgedruckt in Grevisse l0 1975, 1240-1245) folgt sofort die Bemerkung: «Dans les examens ou concours dependant du Ministere de ['Instruction publique, qui comportent des epreuves speciales d'orthographe, il ne sera pas compte de fautes aux candidate pour avoir use des t o l e r a n c e s (wir sperren, C. S.) indiquees dans la liste annexee au present arrete». Damit wird explizit eingeräumt, daß es sich um einen Toleranzerlaß handelt, was beim Leser den Eindruck erweckt, daß hier weniger korrekte Regeln beschrieben werden, deren Mißachtung zwar nicht sanktioniert wird, die deshalb aber noch längst kein empfehlenswertes grammatisches Regelwerk darstellen. Der Terminus tolerance impliziert ein negatives Werturteil und geht von der Annahme aus, die im Text applizierte Regel sei doch irgendwie noch fehlerhaft: So stellt Catach in ihrer Besprechung, die sich inhaltlich nicht mit dem Text auseinandersetzt, lakonisch fest: «Malgre sa moderation, cet Arrete, maigre et unique resultat de tant d'annees de combat, ne fut lui-meme jamais applique et resta meme proprement ignore durant 76 ans. II a ete repris en partie recemment, en fevrier 1977, par un nouveau decret ministeriel» (in: Antoine/Martin 1985,246).
Der ganze Streit um die Orthographiereform sollte sich als Sturm im Wasserglas erweisen. Dabei setzten sich wie im 16. Jahrhundert, als Meigret seine reformistischen Vorstellungen vortrug (Hausmann 1980, 77ss.), letztendlich wieder die Drucker durch, für die eine Umstellung nicht in Frage kam; unterstützt wurden sie von einer Zunft, die es zur Zeit der Humanisten noch nicht gab: den instituteurs, denen die griechische Pädagogendevise ό μή δαρεις άνθρωπος οό παιδεύεται („wenn der Mensch nicht geschunden wurde, ist er nicht erzogen") zur Maxime geworden war. Eine Bewertung aus heutiger Sicht ist schwierig: Zitieren wir deshalb N. Catach (in: Antoine/Martin 1985,250): «, et qui n'a pris fin qu'avec la guerre, veritable celle-lä, de 1914-1918, a-t-elle ete entierement negative? Certes, ici, comme le dit M. Cohen da bourgeoisie collet-monte a vaincu>. Mais un debat et une reflexion veritables s'etaient instaures pour la premiere fois dans la France entiere».
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Ob diese Einschätzung nicht zu positiv ist, muß dahingestellt bleiben. Tatsache bleibt, daß dieser offizielle Gesetzestext nie angewandt wurde und drei Generationen später völlig in Vergessenheit geraten war. 6. Die Tolerances grammaticales von 1976 Unter dem Erziehungsminister Haby wird implizit wie explizit die unter Leygues begonnene Reform fortgeführt. Die im Journal Officiel (N. C. du 9-2-1977) erschienenen Tolerances grammaticales ou orthographiques (abgedruckt und leicht zugänglich in Grevisse 121986, 1696-1708) sollen für die Elementar- wie die Sekundarstufe gelten; nachteilig wirkt sich auch hier wieder der bereits im Titel erscheinende Terminus « t o l e r a n c e » aus, gestattet er doch den (zahlreichen) Gegnern der Reform Haby zu argumentieren, bei den tolerierten Formen handle es sich um normativ tiefer anzusetzende Regeln und der Erlaß zeige mithin ein Übermaß an Permissivität. Im Gegensatz zum Arrete von 1901 geht der Arrete von 1976/1977 von einer Einteilung in drei Gruppen aus, wobei die Typen I und II jeweils Formen und Regeln beinhalten, die im Sprachgebrauch lebendig und die daher gleichwertig sind, wobei für Typ I von einer uneingeschränkten Gleichwertigkeit, für Typ II von einer relativen Gleichwertigkeit («l'usage admet une dualite de tournures, mais distingue entre elles des nuances de sens») auszugehen ist. Typ III ist stärker kodifiziert («la derniere categorie est celle des expressions auxquelles la grammaire, dans son etat actuel, impose des formes ou des accords strictement definis, sans qu'on doive necessairement considerer tout manquement ä ces normes comme l'indice d'une defaillance du jugement»), er stellt für den Sprachbenutzer das eigentliche Problem dar, da hier aus dem lebenden Sprachgebrauch nicht herleitbare Regeln zusammengestellt sind (cf. Holtus 1979; Rattunde 1979,71-76). Wie willkürlich letztlich diese Einteilung bleibt, mögen einige Beispiele zu den Accord-Regeln verdeutlichen: - zum Typ I gehören laut Erlaß etant donne les circonstances und etant donnees les circonstances, die beide völlig gleichwertig sein sollen (während für excepte, fite und y compris/non compris eine andere Zuordnung vorgenommen wird: diese Lexeme gehören zu Typ III, d.h. j'aime lous les sports, excepte la boxe wäre korrekt, j'aime tous les sports, exceptee la boxe als unkorrekt zu werten, während bei der Nachstellung nur j'aime tous les sports, la boxe exceptee als akzeptabel gälte); - Typ II umfaßt Fälle wie le pere comme le fils mangeait/mangeaient oder eile α l'air doux/douce, wobei es jedoch nicht gelingt, verständlich zu erklären, wor-
364
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
in der semantische Unterschied bei den jeweiligen Formen liegen soll; - zu Typ III hingegen werden die Accord-Regeln des PP gestellt, die bereits in den früheren zu den umstrittensten Vorschriften gehört hatten: Die Regel, daß sich das PP nach dem vorangehenden Akkusativobjekt richtet, wird nicht angetastet; im Grunde wird sie noch ausgebaut, da les musiciens que j'ai entendus jouer als korrekt, les musiciens que j'ai entendu jouer als Toleranz verstanden wird.
Insgesamt läßt sich also festhalten, daß die Tolerances grammaticales ou orthographiques von 1976/1977 nur wenig den tatsächlichen Gebrauch respektieren und daher für den Sprachbenutzer insgesamt undurchsichtig scheinen; dieser Erlaß knüpft „an das fragwürdige Ideal einer schriftsprachlich orientierten Schulnorm an, die dem Sprachgebrauch nicht mehr entspricht" (Rattunde 1979, 76) und hat den evidenten Nachteil, Regeln vorzuschreiben, die der Schüler mentorisieren muß und nicht aus der gesprochenen Sprache ableiten kann. Insgesamt läßt sich feststellen, daß alle Massenmedien grundsätzlich den Toleranzerlaß ignorieren. 7. Die Communiques de mise en garde der Academie frangaise Seit 1964 erscheinen unregelmäßig sog. Communiques de mise en garde, mit denen die Academie frangaise, deren Wörterbuch von '1932-1935 veraltet ist, während die Neuauflage nur sehr langsam Fortschritte macht, auf aktuelle Probleme zu reagieren versucht. Diese Communiques erscheinen in Zeitungen, sind Diskussionsgegenstand in Zeitschriften und oralen Massenmedien und werden zumindest teilweise von der französischen Lexikographie berücksichtigt. Systematisch werden sie von der normativen Zeitschrift Defense de la langue franfaise (DLF) publiziert und kommentiert, die auch in einem nicht numerierten Sonderheft mit dem Titel L'Academie nous rappelte alle seit dem 5. 11. 1964 erschienenen Communiques vertreibt. Einige der in diesen Communiques behandelten Streitfragen sind sozusagen als Dauerbrenner im normativen Diskurs anzusehen und werden deshalb immer wieder neu in D L F nachgedruckt: So greift Heft 146 (Janvier-fevrier 1989, 4 - 7 ) neben deodorant/ desodorant, dopinglproduit dopant, excitant, stimulant, engineering ιgenie industriel u.a.m. das bereits im ersten Communique behandelte Verhältnis von debuter zu demarrer auf; Heft 147 (mars-avril 1989, 7 - 9 ) betont ζ. B., daß für das Gleiten von Währungen nurflottement und nicht flottage, ßottaison, ßottation oder fluctuation zu gebrauchen, goal und goal-average hingegen zu meiden seien; und in Heft 149 (juillet—aoüt— septembre 1989, 5s.) wird zum wiederholten
Male darauf hingewiesen, daß ordinateur und pecuniaire (nicht pecunier) französisch seien, vom Adjektiv poignant kein Verb poigner rückgebildet werden dürfe oder piripitie nicht 'incident mineur', sondern nur 'evenement qui change le deroulement des choses' bedeute. Grundsätzlich geht es in den Communiques um lexikologische oder morphologische Fragen. Der lexikologische Aspekt wurde von Langenbacher behandelt, die acht verschiedene Aspekte herausarbeitet, auf die sich die Sprachkritik bezieht: Bedeutungsveränderung, Variation im Lautkörper, Grammatik, Anglizismen/Amerikanismen, Neologismen, Aussprache, Orthographie und Fachjargonismen (1979, 81ss.), dabei aber feststellt, daß die zeitgenössische französische Lexikographie von der Arbeit der Academie kaum Notiz nimmt und zur Folgerung gelangt, daß „das für die französischen Wörterbücher ohnehin schwierige Problem, der Gebrauchsnorm, der empfohlenen Norm und der juristischen Norm gleichermaßen gerecht zu werden, durch Eingriffe dieser Art, wie sie seitens der Academie in Form der Communiques und auch von staatlicher Seite erfolgen, nicht gelöst, sondern vielmehr noch vergrößert wird" (Langenbacher 1980,94). Was die Wortbildung angeht, so läßt sich feststellen, daß in den Communiques sieben Hauptaspekte als Grundlage normativen Diskurses deutlich werden (Schmitt 1978, 457): Kultivierung marginaler Systeme (das Defektivverb bruire gilt als korrekter als bruisser), die Bewahrung eines hypertrophen Inventars (wie ζ. B. die semantische und valenzlinguistische Abgrenzung von debuter, demarrer, commencer und initier zeigt), der Rückgriff auf (pseudo)linguistische Argumente (etwa: soi-disant «ne doit s'appliquer qu'aux etres doues de la parole»), die Betonung etymologischer Gesetzmäßigkeiten (z.B. -(o)rama «signifie spectacle»), die grundsätzliche Einschränkung der Regelanwendung in der Wortbildung (catastrophe - catastrophe, obwohl analog gebildet zu cheque - choc, sei inakzeptabel), die Vermeidung externen Einflusses und analoger Entwicklung zum Angloamerikanischen (was dazu führt, daß ζ. B. diodorant durch desodorisant ersetzt wird, obwohl fast alle Wörterbücher diodorant semantisch eindeutig von desodorisant absetzen) und die deutliche Begünstigung von Neubildungen auf neulateinischer Basis (die sich bei allen Communiques zur fachsprachlichen Normierung manifestiert). Hier tragen die Communiques dazu bei, daß die Kreativität des Französischen eingeschränkt bleibt, und sie bewirken durch ihren Rigorismus, daß das Französische weiterhin u. a. im fachsprachlichen Bereich auf überproportionalen Import angewiesen bleibt.
316. Französisch: Sprache und Gesetzgebung a) Frankreich 8. Staatliche Sprachplanung im heutigen Frankreich
und
Sprachlenkung
Obwohl die staatliche oder auch die parastaatliche Sprachpolitik, wie Bengtsson (1968) und Gordon (1978) gezeigt haben, in der französischen Kulturdiskussion stets ein bestimmendes Thema gewesen ist (Muller 1985, 40ss.), darf man die letzten Regierungsjahre Charles de Gaulies und vor allem die Präsidentschaftszeit Georges Pompidous als besonders wichtige Etappen in der Geschichte der staatlichen Sprachlenkung ansehen. In diese Zeit fallen wichtige Entscheidungen hinsichtlich des Gebrauchs der französischen Sprache, die mittelbar oder unmittelbar zum dritten, unter Valery Giscard d'Estaing im Jahre 1975 erlassenen Sprachgesetz, der sog. Loi Bas-Loriol (vgl. Schmitt 1979b, 39), führten, von denen hier nur die wichtigsten genannt seien (cf. Commissariat General de la langue franfaise n° 1468: dictionnaire des neologismes officiels): Decret n° 66-203 du 31 mars 1966 portant creation d'un Haut Comite pour la defense et l'expansion de la langue franfaise (Journal officiel du 7 avril 1966), abroge par le decret du 9 fevrier 1984. Decret n° 72-19 du 7 janvier 1972 relatif ä l'enrichissement de la langue franfaise (Journal officiel du 9 janvier 1972), abroge par le decret du 25 mars 1983. Decret n° 73-194 du 24 fevrier 1973 modifiant le decret du 31 mars 1966 portant creation d'un Haut Comite de la langue franfaise (Journal officiel du 28 fevrier 1973), abroge par le decret du 9 fevrier 1984. Decret n° 74-488 du 17 mai 1974 relatif au Comite interministeriel pour les affaires francophones (Journal officiel du 21 mai 1974), abroge par le decret du 9 fevrier 1984. Loi n° 75 -1349 du 31 decembre 1975 relative ä l'emploi de la langue franfaise (Journal officiel du 4 janvier 1976). Circulaire du 14 mars 1977 concernant la loi du 31 decembre 1975. Decret n° 80-414 du 11 juin 1980 modifiant le decret du 31 mars 1966 portant creation d'un Haut Comite de la langue franfaise (Journal officiel du 13juin 1980). Circulaire du 20 octobre 1982 modifiant la circulaire du 14 mars 1977 concernant la loi du 31 decembre 1975 relative a l'emploi de la langue franfaise. Decret n° 83-423 du 25 mars 1983 abrogeant le decret du 7 janvier 1972 relatif ä l'enrichissement de la langue franfaise (Journal officiel du 29 mars 1983), abroge par le decret du 11 mars 1986. Decret n° 84-91 du 9 fevrier 1984 abrogeant le decret du 31 mars 1966 et le decret du 17 mai 1974 instituant un Commissariat general et un Comite consultatif de la langue franfaise (Journal officii'! tili lOfevrier 1984). Decret n° 84-171 du 12 mars 1984 instituant un Haut Conseil de la francophonie (Journal officiel du 13 mars 1984). Decret du 28 mars 1984 portant nomination des membres et du vice-president du Comite consultatif de la langue franfaise (Journal officiel du 29 mars 1984). Arrete du 21 janvier 1985 portant designation des mem-
365
bres du groupe permanent des hauts fonetionnaires institue aupres du Commissariat general de la langue franfaise (Journal officiel du 22 janvier 1985). Arrete du 9 aout 1985 modifiant l'arrete du 21 janvier 1985 portant designation des membres du groupe permanent des hauts fonetionnaires (Journal officiel du 15 aoüt 1985). Decret n° 86-439 du 11 mars 1986 abrogeant le decret du 25 mars 1983 relatif a l'enrichissement de la langue franfaise (Journal officiel du 16 mars 1986). Decret n° 86-730 du 2 mai 1986 relatif aux attributions du secretaire d'Etat aupres du Premier ministre, charge de la francophonie (Journal officiel du 6 mai 1986). Decret n° 88-734 du 31 mai 1988 relatif aux attributions du secretaire d'Etat aupres du ministre d'Etat, ministre des affaires etrangeres, charge des relations culturelles internationales et de la francophonie (Journal officiel du 2 juin 1988). Dabei hat das Sprachgesetz von 1975 vor allem die Aufgabe, die durch das Mittel der nicht verstandenen Sprache verführten Verbraucher zu schützen, wobei ausdrücklich darauf hingewiesen wurde, daß diese der Sprachmanipulation angeblich besonders ausgesetzten Gruppen vor Verträgen in einer unverständlichen Sprache und unklaren, mit Xenismen durchsetzten Gebrauchsanweisungen zu bewahren seien. Sprachsünder werden in Frankreich diesem Gesetz entsprechend nach einem Betrugsparagraphen zu einer Geldstrafe verurteilt. D o c h geht es nur vordergründig um den Verbraucherschutz, denn in Wirklichkeit ging es dem Gesetzgeber nicht um Texte mit fehlender Kohäsion oder Kohärenz, auch nicht um Ambiguität in den Vertragstexten, sondern ausschließlich um den Ersatz von Xenismen durch einheimisches Wortmaterial, womit natürlich - wie auch in den communiques de mise en garde der A c a d e m i e f r a n f a i s e - in erster Linie der Ersatz englischer Lehnwörter und Lehnprägungen durch oft recht künstliche Gebilde französischer Machart gemeint war. In diesem Zusammenhang sind Aktivitäten des Präfekten Pierre Bas von Interesse, die in einem Sonderheft des Courrier ornais (special n° 24, octobre 1976: L'Orne en fran(ais) dargestellt werden, wo über eine «Campagne pour le bon usage du franfais dans le departement de l'Orne» berichtet wird. In diesem Heft stellt Bas die Genese des Sprachgesetzes dar (1976, 2 3 - 2 6 ) und erwähnt auch die Beweggründe, die ihn zur Gesetzesvorlage gebracht hatten: «J'ai commence ä m'inquieter un jour ou lisant le Journal Officiel j'ai vu un accord international par lequel la France signait un traite sur le 'know-how'. Mes souvenirs d'anglais me disaient que cela signifiait le . Je me suis demande pourquoi le Ministere ne disait pas 1971;11934). Weiner, Margery, The French exiles, 1789-1815, Londres, Murray, 1960. Weinrich, Harald, Die clarte der französischen Sprache und die Klarheit der Franzosen, ZrP 77 (1961), 5 2 8 544. Wolf, Heinz Jürgen, Französische Sprachgeschichte, Heidelberg, Quelle & Meyer, 1979. Wolf, Lothar, Texte und Dokumente zur französischen Sprachgeschichte. 16. Jahrhundert, Tübingen, Niemeyer, 1969.
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung Wolf, Lothar, La normalisation du langage en France: de Malherbe ά Grevisse, in: Bedard, Edith/Maurais, Jacques (edd.), La norme linguistique, Paris, Le Robert, 1983, 105-137.
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung Langue et äcriture 0. Allgemeine Überlegungen 1. Von den Anfängen bis zur Renaissance 2. Orthographie-Reformen zur Zeit der Renaissance 3. Weitere Entwicklung bis heute 4. Bibliographie in Auswahl
0. Allgemeine Überlegungen Wohl kaum ein französischer Schüler, dem der Erwerb der Orthographie seiner Sprache keine Probleme bereitet hätte. Sowohl gesprochene und geschriebene Sprache als auch phonischer und graphischer Code erscheinen im Französischen, insbesondere auf der Ebene der grammatischen Markierungen, gleich zwei eigenständigen Systemen. Wie kam es zu dieser Diskrepanz? Welche Phänomene charakterisieren den Prozeß der Verschriftung der französischen Sprache? Zentrale Aspekte der mit diesen Fragen zusammenhängenden Fakten, Sachverhalte und Prozesse sollen im folgenden skizziert werden. 1. Von den Anfängen bis zur Renaissance Die erste Phase der Verschriftung des Französischen vom Erscheinen der ersten Schriftstücke in Vulgärsprache bis zur Durchsetzung einer vorherrschenden, als überregionale Norm dienenden Skripta ist gekennzeichnet durch die Entwicklung und Koexistenz unterschiedlicher Schreibtraditionen (Skriptae, Remacle 1948) im Bereich der langue d'oil. Sie bilden den Gegenstand der Skriptologie (cf. Gossen 1967; Goebl 1970; u. a.), die zu Recht betont, daß es sich nicht um graphische Wiedergaben der entsprechenden nordfranzösischen Dialekte handelt; Gossen (1968, 4) spricht in diesem Zusammenhang von Schreiblandschaften des Mittelalters. 1.1. Der Anfang 1.1.1. Hintergründe «Peu de personnes savaient lire, et Celles qui savaient avaient appris en latin» (Beaulieux 1927,27).
An diesem Anfang steht keine „phonetische" Schrift, wie hätte möglicherweise erwartet wer-
471
Zachrisson, R. E., Notes on some early English and French grammars, Beiblatt zu Anglia 25 (1914), 246253.
Daniel Droixhe, Bruxelles/Liege / Thierry Dutilleul, Bruxelles
den können (cf. Brunot 1905, vol. 1, 501-502), auch wenn sie stärkere phonetische Züge aufweist als die Graphien späterer Epochen. Begründet wird dieses Phänomen vorrangig durch die Tatsache, daß sich die Verschriftung der romanischen Sprachen vor dem Hintergrund einer bereits existierenden Schriftsprache vollzieht. Unter Einbeziehung dieses Faktums sowie der Besonderheit des engen Verwandtschaftsverhältnisses zwischen lateinischer Schriftsprache und romanischer Volkssprache insbesondere auf der Ebene semi-oraler Kommunikationsprozesse lassen sich die Entwicklungsmerkmale der Verschriftung des Französischen klarer verstehen (cf. Beaulieux 1927, 35ss.; Brunot 1905, vol. 1, 502ss.; Ewert 1933, 109-113; Catach 1978, 7 10). Die Auflösung der diglossischen Koexistenz von Klassischem Latein und Spontanlatein bzw. den späteren romanischen Volkssprachen mit ihrer eindeutigen Funktionszuweisung als Hochbzw. Schriftsprache gegenüber vorrangig gesprochener Umgangssprache korreliert mit der Herausbildung neuer romanischer Schriftsprachen neben dem Latein. Als wichtigste Gründe dieses Veränderungsprozesses nennt Lüdtke (1964,4): Äußere Faktoren - Spaltung des westromanischen Reiches in Teilstaaten - Verlust Nordafrikas und Spaniens an die Araber - Verfall des römischen Straßensystems - Beginn des Feudalismus - Auflösung der Rhetorenschulen, Absinken des Bildungsniveaus - Verstärkter Einfluß des Christentums - Errichtung des römisch-germanischen Großreiches unter Karl dem Großen Innere Faktoren - Veränderungen des Spontanlateins von Cicero bis zum 8. Jh.
Im Verlauf dieses Prozesses kommt es etwa seit dem 5. Jh. zu einer immer stärker werdenden Annäherung des Klassischen Lateins an die Sprechsprache (cf. Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 180; Brunot 1905, vol. 1, 503; Beaulieux 1927, 35; Catach 1978, 9). Als Indizien hierfür können ζ. B. folgende Phänomene gelten: - Synkopierung (vinclum, domnus) - Abschwächung der unbetonten Auslautvokale (Serments de Strasbourg: fradra, fradre; Karlo, Karle (Catach 1978,8; Brunot 1905, vol. 1, 503))
472
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
- c vor /', e\ ti vor Vokal > [ts] - g vor i, e; i vor Vokal > [d3].
Von besonderer Bedeutung für die Verschriftung der galloromanischen Volkssprache ist die Umkehrung der o. a. Tendenz durch die Auswirkungen der Karolingischen Renaissance ab der zweiten Hälfte des 8. Jh. Sie wird vor allem von angelsächsischen und irischen Gelehrten, an ihrer Spitze Alkuin, getragen und hat die Zurückführung der lateinischen Schriftsprache zum klassischen Ideal zum Ziel (cf. Brunot 1905, vol. 1, 504; Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 181s.; Lüdtke 1964, 13; Catach 1978, 10). Probleme vorrangig im semi-oralen Bereich, bei Vorlesen und Protokollieren - wichtigen Übermittlungsformen in einer Zeit, in der die Mehrzahl der Bevölkerung des Schreibens und Lesens nicht mächtig ist - , sind ohne Zweifel die Folge. Damit einhergehend ist mit der Herausbildung des Bewußtseins der Existenz zweier verschiedener Sprachen zu rechnen (cf. Lüdtke 1964; Wunderli 1965). Es öffnet sich somit der Weg für die Entstehung einer neuen Schriftsprache, deren Funktionsbereiche sich jedoch aufgrund des kulturellen Vorrangs des Lateinischen nur langsam erweitern können. Die Situation ließe sich mit dem Terminus Digraphie (Lafont 1971, 95) durchaus treffend bezeichnen: LATEIN - religiöse Texte - wissenschaftliche Texte - institutionelle Texte
VOLKSSPRACHE - literarische Unterhaltungstexte
innerhalb des zwischen der Abfassung beider liegenden halben Jahrhunderts erklären zu können (cf. Tagliavini 1973, 375s.; Avalle 1966; Becker 1972; Lüdtke 1964; Wunderli 1965). Von Interesse erscheint trotz Kritikmomenten (cf. u.a. Wunderli 1965, 54) noch immer die Interpretation Lüdtkes (1964), der den Unterschied in der Graphie beider Texte v.a. auf Prozesse im Spannungsfeld zwischen Protokoll und Vorlesen, zwischen Sprech- und Schriftsprache zurückführt (Lüdtke 1964, 10): - Serments de Strasbourg: Protokoll eines sprechsprachlichen Textes; institutionsgebundene Zweckprosa - Sequence de Ste. Eulalie: (Vor-)Lesetext; literarischer Text.
Laute und Lautkombinationen des Altfranzösischen und Möglichkeiten ihrer graphischen Umsetzung (cf. Brunot 1905, vol. 1, 508-509; Ewert 1933,110): VOKALE - Nasalvokale - Nasaldiphthong äy
- [y] - Diphthonge ie, uä - [ajmuet
graphisch nicht markiert Eulalie: St. Legier Alexis Roland
Eulalie: Serments: Eulalie: Serments:
1.1.2. Stand der Graphie Verschriftung des Romanischen bedeutet demnach auch für die nordfranzösischen Dialekte Übernahme des lateinischen Alphabets und lateinischer Graphietraditionen. Durch die zunehmende Entfernung der Varianten der langue d'oi'l vom Klassischen Latein auf phonetischphonologischer Ebene ergeben sich gravierende Probleme der phonographematischen Umsetzung. Dies betrifft v. a. den Vokalbereich, hier insbesondere Diphthonge und Triphthonge, jedoch auch die im Galloromanischen neu entwikkelten Konsonanten (cf. Beaulieux 1927, 3 6 38). Erste Lösungsversuche dieser Problematik demonstrieren die bekanntesten ältesten Texte des Französischen (Tagliavini 1973, 376), v. a.: - Serments de Strasbourg (842): Handschrift vom Ende des 10. Jh. (Neithard), erster Textbeleg; - Sequence de Sainte Eulalie (880-890): erster literarischer Textbeleg.
Die Graphien beider Texte divergieren stark (cf. Beaulieux 1927, 35-41), zu stark, um die Unterschiede allein durch sprachliche Entwicklungen
faim\fain\ aiment, saint
ciel, buona vol -e: cose, domnizelte -a: aiudha, fradra -o: nostro -e: fradre (-α und -o seit dem 11. Jh. nicht mehr gebräuchlich)
KONSONANTEN Eulalie: Eulalie: Serments: - interdentale Reibelaute: Eulalie: [Θ] Serments: Eulalie: [ö] Serments: - [U] - [d3]
- [λ]
" [p]
chief getterent eojio 'je'
f: honestet t: dunat adunet fradre aiudha pechethuor Alexis: Centre: Ih, ilh il, (l)li, illi, ill: Nord: Eulalie: conselliers Alexis: moiler Eulalie: gn: degnet ign: esloigner häufig: empoigner
Die wichtigsten Gründe für das Auftreten von Problemstellen im französischen Orthographie-
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung
system sind somit bereits in seiner Entstehungszeit angelegt: 1) Übertragung lateinischer Graphietraditionen auf das Französische durch lateinisch vorgebildete Schreiber 2) „Lücken" im lateinischen Alphabet für die Umsetzung im Französischen neu gebildeter Laute. Texte des 10. und 11. Jh. zeigen deshalb eine große graphische Variationsbreite, nicht zuletzt mitbedingt durch Unsicherheiten und individuelle Varianten der einzelnen Schreiber (cf. Beaulieux 1927,42). 1.2.
«Le beifrancois»
I.2.1. Hintergründe Das Lateinische bleibt zwar bis mindestens zur Mitte des 13. Jh. die vorrangige Schriftsprache (Brunot 1905, vol. 1, 511; Kesselring 1973, 42). Parallel entwickelt sich jedoch eine beachtliche literarische Produktion in der Volkssprache. Frappierend ist hierbei - insbesondere seit dem II. Jh. - die relative Einheitlichkeit der Graphien von Texten einer Region. Catach (1978, 11) schreibt in diesem Zusammenhang: «II est vrai qu'ä travers cette riche litterature de societe qui fleurit chez nous au Moyen Age, on peut constater, d'un manuscrit ä l'autre, un certain consensus sur les points essentiels». Die Existenz eines solchen gemeinsamen Fonds der regionalen Skriptae wird von Beaulieux (1927, 46) auf das Vorhandensein von Ecoles de jongleurs zurückgeführt, in denen vor allem während der Fastenzeit neue Liedtexte entstehen sowie Texte kopiert und ausgetauscht werden (cf. Brunot 1905, vol. 1, 512; Catach 1978, 11). Wenn auch die Existenz solcher Institutionen nicht mit Sicherheit nachgewiesen werden kann, ist davon auszugehen, daß ein „Konzentrationsmoment" bzgl. der Textproduktion vorausgesetzt werden muß. Catach (1978, 11) nennt u.a. die Gruppe der clercs, durch deren Hände die Manuskripte gehen. Brunot (1905, vol. 1, 512) bemerkt dazu: «Si nombre de chansons de geste ont ete ecrites par des clercs, ce fut par des clercs vivant dans le siecle, comme il y en a eu foule pendant tout le Moyen Age. Et puis, l'Eglise n'ecrivait qu'en latin. Elle n'avait eure de reproduire des oeuvres debitees par des gens quelle condamna longtemps. Ce n'est done pas dans les couvents que s'est creee l'orthographe des textes poetiques en langue vulgaire».
Die räumliche Fixierung und Konzentration der Staatsmacht in und um Paris und St. Denis seit dem Ende des 10. Jh. durch die Kapetinger (cf. Brunot 1905, vol. 1, 511; Kesselring 1973, 41; Klare 1978, 178) ist von besonderer Bedeutung
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für die Herausbildung der Vorherrschaft des Franzischen gegenüber den anderen nordfranzösischen Dialekten. Zudem zeichnet sie gewiß auch neben der sprachlichen Mittelposition des franzischen Dialekts verantwortlich für das Auftreten franzischer Basiselemente in den nordfranzösischen Skriptae (Gossen 1967 meint dieses Faktum bereits für das 10. Jh. feststellen zu können). Der gemeinsprachliche Anteil der regionalen Skriptae liegt im 13. Jh. zwischen 70% und 97% (Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 206). Texte rein franzischer Herkunft finden sich allerdings erst ab der Mitte des 13. Jh. (Pfister 1973, 250). Pfister (ib., 253) unterstützt deshalb die These, daß „von einer überregionalen Ausstrahlung der Stadt Paris oder von St. Denis [...] vor dem 12. Jahrhundert kaum gesprochen werden" kann. 1.2.2. Stand der Graphie Da das Franzische die Basis der französischen Schriftsprache bildet, konzentriert sich die Darstellung der in Frage stehenden Epoche in den bekannten Orthographiegeschichten auf Texte, die in hohem Maße franzische Merkmale aufweisen. Hierzu gehören insbesondere auch die Romane Chrestien de Troyes' in Texten seines Kopisten Guiot aus dem beginnenden 13. Jh. Sie sind zwar champagnischer Provenienz, zeichnen sich jedoch durch große Nähe zum Franzischen sowie relative Einheitlichkeit der graphischen Verfahren aus. Bei der Mehrzahl der Texte stellt sich ansonsten insgesamt das Problem der räumlichen und zeitlichen Zuordnung, da kaum Originale, sondern vor allem Kopien anderer dialektaler Herkunft überliefert sind. Zur Illustration mag eine kurze Textprobe aus Cliges von Chrestien de Troyes nach Guiot dienen (Brunot 1905, vol. 1,524): 2025 Fenice ot la pucele a non, et ne fu mie sanz reison; car si con fenix Ii oisiax est sor toz autres Ii plu biax, n'estre n'en puet que uns ansanble, 2030 ausi Fenice, ce me sanble, n'ot biaute nule paroille.
Als Grundprinzipien der Graphie des bei francois können folgende gelten (cf. Beaulieux 1927, 45-46; Brunot 1905, vol. 1, 524): Phonetische Tendenz fast konsequente Nichtaufnahme verstummter Laute, soweit dies bei der Schwierigkeit der Rekonstruktion des Lautstandes festzustellen ist; Anpassung an Ausspracheveränderungen, ζ. B.: [εη] en > [än] Schreibung an: ansanble (Cliges, 2029) sanble (Cliges, 2030)
474
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
premieremant (Erec et Enide, 3593) desfandu (Erec et Enide, 3746) Gegenbeispiel: s nach Vokal vor Konsonant bleibt als graphisches Zeichen erhalten, da sich die Vokalqualität nach Verstummen des ί verändert hat, Öffnung bzw. Velarisierung (eslre, Cliges, 2029) Gleichzeitig beginnender Traditionalismus
- [kj vor o, u, 1, r • [ts] vor e, i
eure, cors, cler, croix cercle, cire
aber auch nach Ausfall eines vorangegangenen palatalen Vokals e, i: [ t s ] vor a, o, u CO [tSO] < ECCE HOC facon [falsa] schon in der Eulaliasequenz finden sich Lösungsversuche: czo [tso]
gilt v. a. für den Vokalbereich, ζ. B.: auch nach lautlicher Reduktion von Diphthongen keine graphische Vereinfachung: ai > e Graphie: maistre, naistre Ausnahmen lassen sich allerdings in den Texten des Centre feststellen (Beaulieux 1927, 56), mestre, nestre, fait, mes (Brunot 1905, vol. 1, 516) vori [d3l< · x « ι vor a,
Keine Tendenz zur Homonymendifferenzierung mes 'mais' 'mes' 'mets'
[e]
[ε] [3]
(Brunot 1905, vol. 1,514) Keine Tendenz zum analogischen Ausgleich keine graphische Vereinheitlichung von Paradigmata im Verbal- und Nominalbereich «La morphologie n'influence done pas la graphie» (Beaulieux 1927,45). Trotz der verglichen mit späteren Sprachepochen eher phonographischen Ausrichtung der Graphien des 11. bis 13. Jh. bilden etymologische und etymologisierende Strömungen einen hohen Anteil an den Graphiekonventionen. Auch sie führen zu Inkonsequenzen und mehrdeutigen Beziehungen im Graphiesystem, soweit bereits von einem System gesprochen werden kann. Folgende Beispiele erscheinen als repräsentativ für Mehrfachbeziehungen (Brunot 1905, vol. 1,157s.): (s.o., rechte Spalte). «Malgre ces defauts, c'est lä, dans les manuscrits de chartes, de chansons de geste, de fabliaux, de poesies et de romans, qu'on trouve le modele de ce qui constituera ä toutes les epoques les fondations de notre orthographe, dans sa partie la plus stable et la plus consequente» (Catach 1978,13).
1.3. 1.3.1.
Mittelfranzösische
Graphie -
13.-15.
gent, argent, gist ioie
Jh.
Hintergründe
«Si les legistes et les avocats ont transforme notre langue, du XIII e au XVe siecle, ce sont leurs clercs qui [...] ont deforme notre orthographe» (Brunot 1905, vol. 1,531). Mit dem 13. Jh. wechselt die Hauptträgergruppe der Textproduktion. Durch die Zentralisierungspolitik unter Philippe Auguste (1180-1223) und Saint Louis ( 1 2 2 6 - 1 2 7 8 ) kommt es zu einer beträchtlichen personalen Erweiterung des Verwaltungsapparats. D a s Französische wird als Sprache der Jurisprudenz zugelassen (Brunot
- für -us aus -Is, zuerst nach e, später auch nach anderen Vokalen: anfänglich als Markierung zum Ausgleich der Abschwächung des 2. Elementes -u des fallenden Diphthongs i u in 6us (Ersetzung von Schreibungen Des für Deus durch Dex). Später ist vielen Schreibern die Anwendungsregel nicht mehr geläufig, -x wird ungeregelt und oft redundant verwendet, z.B. corbeaux, oiseaux (cf. Brunot 1905, vol. 1,523s.; Cohen, M973, 151; Sergijewskij 1979, 105).
1905, vol. 1, 526). Die Vielzahl neuer Institutionen und die in dieser Zeit einsetzende massive Verlagerung von Mündlichkeit zu Schriftlichkeit im U m g a n g mit Informationen im öffentlichen Bereich verlangen nach einer großen Zahl neuer Schreiber, denen jedoch vielfach die notwendige Ausbildung fehlt (Beaulieux 1927, 136; Brunot 1905, vol. 1, 526). So schreibt Catach (1978, 20) berechtigterweise: «[...] le röle des chancelleries europeennes dans la formation et l'unification des orthographes nationales a ete decisif». Für die erwähnte Gewichtsverlagerung im Bereich der Textproduktion sind nach Brunot (1905, vol. 1, 527s.) demnach v. a. zwei Reformen Saint Louis' von besonderer Bedeutung: 1) «le droit de plaider par procureur; 2) la substitution du proces par ecrit au proces oral». Seit der ersten Hälfte des 14. Jh. wird die Sprache des Palais (de Justice) zum Modell der offiziellen Sprache im Bereich der langue d'oi'l. So wie nach Brunot (1905, vol. 1, 531) und Beaulieux (1927, 132ss.) die bazochiens, die Schreiber der Justizbehörden, zu den Sachwaltern der französischen Graphie dieser Epoche werden. 1.3.2. Stand der Graphie Brunot (1905, vol. 1, 532) charakterisiert den Prozeß, den die französische Graphie vom 13.
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung
bis zum 15. Jh. durchläuft, mit dem Begriff «complication» und meint damit insbesondere die häufig ungeregelte Aufblähung der Wortkörper v. a. durch etymologische und etymologisierende Konsonanten. Beaulieux versucht hierzu eine eher überspitzte Interpretation, indem er das Gewinnstreben der Schreiber, die nach der Menge des beschriebenen Papiers bezahlt werden, für die festzustellenden Ausuferungen vorrangig verantwortlich machen möchte (Beaulieux 1927, 136-141; cf. Kritik u.a. Catach 1978, 18-20). Von entscheidendem Einfluß scheint allerdings u.a. die Ersetzung der karolingischen Minuskel durch die gotische Schrift, die seit dem Ende des 12. Jh. von Norden her einsetzt, gewesen zu sein. Zur Verbesserung der Lesbarkeit einzelner Sprachzeichen ist damit ζ. T. die Notwendigkeit einer „Individualisierung" der Wörter verbunden, die sich v. a. darin ausdrückt, daß die Anzahl der Konsonanten zunimmt. Die Folgen für die Graphie sind einleuchtend. Einen weiteren wichtigen Veränderungsfaktor stellt die Ausweitung des Buchmarktes dar, unterstützt durch das Aufkommen eines französischen Lesepublikums (Handelsbürgertum, Adel) seit dem 13. Jh. (cf. Auerbach 1958, 220ss.) sowie durch die Nachfrage der neu entstandenen Universitäten (Catach 1978, 17-18). Sie führt durch den notwendigen Einsatz einer Vielzahl neuer, teilweise ungeübter Schreiber zu einer größeren Variationsbreite der verwendeten Graphien. Zur Illustration eine Passage aus der dritten Strophe der Ballade despendus (Francois Villon) 2. Hälfte 15. Jh.: «La pluye nous a buez et laves Et le souleil deseches et noirciz Pies corbeaulx nous ont les yeulx cauez Et arrache la barbe & les sourciz Jamais nul teps nous ne sömes rassis Puis ca puis la comme le vent varie A son plaisir sans cesser nous charie Plus becqttes doiseaulx q dez a couldre [...]» (Le grant testament Villon s.a./1967).
Drei Haupttendenzen können als kennzeichnend neben der großen Variationsbreite festgehalten werden; sie markieren insgesamt den Verlagerungsprozeß von einer eher phonetischen zu einer stärker ideographischen Graphie: 1) Die Graphie wird historisch: Die rapide lautliche Fortentwicklung und Veränderung des Französischen, der die Schreibung nicht nachfolgt, führt zu einer immer größeren Aufscherung des Verhältnisses beider Sprachformen zueinander. 2) Die Graphie wird analogisch: Paradigmen des Nominal- und Verbalbereichs erfahren Vereinheitlichungen, ζ. B.: - Hinzufügung von -e an die Formen der 1. Pers. Sg.
475
Präs. Ind. und Konj. der Verben auf -er (Brunot 1905, vol. 1,550): ie chant > ie chante iain > iaime ie lief > ie lieue - Hinzufügung von -s an die Formen der 1. Pers. Sg. Präs. Ind. der Verben auf -ir, -re: iescri > iescris iefay > ie fais 3) Die Graphie wird stärker etymologisch: Diese Tendenz äußert sich besonders in der Wiederaufnahme bzw. Einführung etymologischer (bzw. etymologisierender) Konsonanten, z.B. (Brunot 1905, vol. 1,535-537): dessoubz reimt mit vous doubte reimt mit toute descripre reimt mit souffrire -tion ersetzt -sion, -ssion, -scion faictes, traictier, sepmaine Retablierung von -/, das im 12. Jh. vokalisiert wurde, bei Ignorierung des Vokalisierungsprozesses: eulz, ceulz, chault, vouldra Gemination von Konsonanten: appella, souffrire, mauditte, alaitter.
Brunots zwar überspitztes Resume faßt, eher gegen den Strich gelesen, die wichtigsten Faktoren der Graphieentwicklung vom Beginn bis zum Ende des 15. Jh. zusammen (Brunot 1905, vol. 1,551): «Conservation d'un aiphabet hereditaire, oü il y avait d'une part des superfluites, de l'autre des lacunes; maintien traditionnel d'une foule de sons alors qu'ils ont cesse de se prononcer; extension analogique de certaines lettres auxquelles il aurait fallu garder leur valeur propre; fächeuse soumission ä l'egard du latin, qui pousse ä remodeler sur un type dejä eloigne des mots auxquels revolution phonetique avait donne une physionomie nouvelle; lettres mises 'pur bele escripture', et redoublees inconsiderement; enfin, brochant Ie tout, une indecision constante qui empeche d'aller jusqu'au bout des fantaisies memes: telles sont, en raccourci, toutes les raisons diverses de l'absurde graphie du XVf siecle».
2.
Orthographie-Reformen zur Zeit der Renaissance
2.1.1. Hintergrund «Si l'orthographe franfaise a jamais eu une chance de se simplifier, c'est ä cette epoque de bouleversements politiques et culturels» (Blanche-Benveniste/ Chervel 1969,99).
Innerhalb der Geschichte der Verschriftung des Französischen und der Auseinandersetzungen um eine ideale (Ortho-)Graphie stellt das 16. Jh. unbestritten einen entscheidenden Höhepunkt dar. Dies ist selbstverständlich im Zusammenhang mit dem erwachenden Interesse an der
476
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
französischen Sprache und der entstehenden Überzeugung ihres Wertes zu sehen, das die Zeit der Renaissance, des Humanismus sowie der Herausbildung von Nationalstaaten in hohem Maße prägt. Da zudem der Buchdruck im 16. Jh. einen ersten Höhepunkt erlebt, läßt sich - im zweiten Viertel des Jahrhunderts und damit eindeutig später als z.B. in Italien - der Beginn einer „Graphiekritik" registrieren, die mit dem Übergang von Manuskripten zu Druckschriften untrennbar verbunden ist. Zum ersten Mal werden Fragen der Rechtschreibung allgemein thematisiert, und nicht nur Autoren beziehen Stellung zum Problem der einhellig als unzulänglich aufgefaßten Graphie, sondern in hohem Maße auch Druckereibesitzer. Dieses Interesse manifestiert sich besonders deutlich, als immer mehr französische Humanisten, «alliant les rares qualites de savants, de correcteurs, de grammairiens, d'artistes et de typographes» (Catach 1968, 246), Druckereien übernehmen und für das Französische als Sprache ihrer Druckschriften plädieren, da nur so breitere Bevölkerungsschichten erreicht werden können. Diese Entscheidung führt zwangsläufig dazu, daß gerade das Druckereigewerbe sich der notwendig werdenden Kultivierung und Normierung des Französischen nicht zuletzt auf dem Gebiet der Orthographie besonders annimmt: „Die Erfindung des Drucks mit beweglichen Lettern, seine technischen, ökonomischen und kulturellen Bedingungen, seine rasche Ausbreitung und der Erfolg seiner Produkte gab einen entscheidenden Anstoß zur Beschäftigung mit Sprache und machte deutlich, daß Normierungen fehlten» (Settekom 1988a, 42). Hinzu kommen ökonomische Gründe, die oft genug unausgesprochen bleiben, teilweise aber auch explizit benannt werden (cf. Settekom 1988a, 45; Settekom 1988b, 61ss.). „[...] die Herstellung der leicht verschlissenen Lettern war kostspielig, und es galt, Formen zu finden, die sowohl einfach herzustellen als auch bei der Lektüre gut wahrzunehmen waren" (Settekom 1988a, 43). Bemerkenswert ist neben diesem Interesse an der eher formalen bzw. technischen Seite der Produktion und Rezeption von Texten dasjenige an den neuen Möglichkeiten der Verbreitung von Inhalten über das neue Medium. Die uneingeschränkte Bewunderung für die somit verfügbaren Möglichkeiten der Verbreitung und des Erwerbs von Wissen führen letztendlich zur Bindung gesellschaftlichen Aufstiegs an Bildung und normgerechte Sprachbeherrschung, wobei „dem gedruckten Text als preisgünstigem Vermittler kulturellen Kapitals" eine besondere Bedeutung zukommt (Settekom 1988a, 44; cf. auch Settekom 1988b). „Diese Ambivalenz zwischen neuen, der Tendenz nach unbegrenzten Möglichkeiten und der zugleich erforderlichen
Begrenzung und Standardisierung durchzieht auch den sprachnormativen Diskurs" (Settekom 1988a, 44). Die Orthographie, bisher Angelegenheit einer Minderheit, wird mithin im 16. Jh. zu einem Faktum, das eine größere Anzahl von Personen interessiert. So ist es fast selbstverständlich, daß von vielen Seiten Diskussionsbeiträge sehr unterschiedlicher Natur geliefert werden. Allerdings sollte die Gruppe derjenigen, die vom Buchdruck erreicht werden und sich für Fragen der Sprache interessieren, schon angesichts der niedrigen Alphabetisierungsrate nicht überschätzt werden. Auch die Zahlen der im 16. Jh. zu verzeichnenden französischen und lateinischen Druckschriften, die jeweils in durchschnittlich 800-1000 Exemplaren erscheinen, sprechen für sich (cf. Catach 1968, 8s.). So ist für Paris von folgenden Zahlen auszugehen (cf. Berschin/Felixberger/ Goebl 1978, 196):
1501 1528 1549 1575
insgesamt
französisch
%
88 269 332 445
8 38 70 245
9 14 21 55
Als „Auslöser" der Debatte um die französische Orthographie wird vielfach ein Appell des Drukkers Geoffroy Tory genannt, den dieser im Vorwort seines 1529 erschienenen Champ fleury an die französischen Grammatiker seiner Zeit richtet. So ζ. B. auch von Hausmann (1980, 77): «La prise de conscience franchise de la necessite de regier et reformer l'orthographe date du Champ fleury de Geoffroy Tory. [...] Dans la preface, l'auteur lance un appel retentissant aux grammairiens fran^ais». Zur Illustration möge folgender kurzer Auszug aus diesem Appell dienen: «Acoustumon nous a bie parier & bien dire, En ce faisant trouueron que bien nous en prendra, & que noz parolles auront si grande vertus quel les persuaderont en mille beaulx propos. Ο Deuotz Amateurs de bonnes Lett res? Pleust a Dieu que quelque Noble cueur semployast a mettre & ordöner par Reigle nostre Lägage Francois? [...] ie vous prie donon nous tous courage les vngz aux aultres, & nous esueillon a la purifier? Toutes choses ont eu commancement. Quät lung traictera des Lettres, & laultre des Vocales, vng Tiers viendra qui declarera les Dictions. & puis encores vng aultre suruiendra qui ordönera la belle Oraison» (nach Wolf 1969, 75s.).
Tory plädiert grundsätzlich für Eingriffe in die weitere Entwicklung der französischen Sprache («Sil ny est mys & ordonne on trouuera que de Cinquante Ans en Cinquante Ans la La [sie] langue Francoise, pour la plus grande part, sera changee & peruertie» (nach Wolf 1969, 75)), für eine verstärkte Benutzung des Französischen das er in „bereinigter" Form auch für die Ver-
320. Französisch: Geschichte der Verschrißung
ΑΠΊ
wendung in Wissenschaft und Kunst für geeignet hält - und „führt dies in seiner eigenen Schrift vor" (Settekorn 1988a, 44).
du b latin (scribere). Quant au principe phonographique (ecrire comme on prononce), il n'en est pas question».
2.1.2. Stand der Graphie
2.2. Reformvorschläge
Welche Graphie das ausgehende 15. und beginnende 16. Jh. beherrscht, läßt sich aus dem ersten gedruckten Traktat zur Orthographie eines unbekannten Autors aus Abbeville, das als Antwort auf Torys Appell zu verstehen ist und im September 1529 von diesem gedruckt wird, gut ablesen. Bei dieser Abhandlung mit dem Titel Tresutile & compendieulx traicte dorthographie gallicane handelt es sich noch um keine theoretisch fundierte Doktrin, sondern um eine Aneinanderreihung einzelner Punkte. Der Autor folgt in hohem Maße etymologischen Prinzipien und läßt als Richtschnur für korrekte Graphie lediglich das Lateinische gelten:
Die zahlreichen Vorschläge für eine Reformierung der französischen Graphie, die schon kurze Zeit nach Torys Appell und dem Erscheinen dieses Traktats gemacht werden, sind äußerst heterogener Art, und zwischen den Extremen, alles zu sprechen, was geschrieben wird, bzw. nichts zu schreiben, was nicht auch gesprochen wird, gibt es viele zum Teil recht zaghafte, zum Teil relativ radikale Positionen, von denen im folgenden einige der bekannteren kurz vorgestellt werden sollen. Die Darstellung berücksichtigt vorrangig solche Autoren, deren Autorität zur (zumindest teilweisen) Durchsetzung der von ihnen vorgelegten Konzeptionen beiträgt oder die neue Systeme entwickeln, die sich durch besondere Originalität auszeichnen. Es wird des weiteren keine exhaustive Behandlung der einzelnen Gesamtkonzeptionen angestrebt, sondern vielmehr die Darstellung der außerordentlich großen Vielfalt unterschiedlicher Ansätze zur Lösung zentraler Orthographieprobleme des 16. Jh. Hierzu sind v.a. zu rechnen: Verwendung diakritischer Zeichen, die Differenzierung von u/v und ///, die Behandlung stummer Buchstaben und von Doppelkonsonanten sowie die graphische Realisierung der e-Varianten.
«[...] nous debuons songneusement retourner au latin et regarder parfaictement lorthographie latine pour nous reigler en nostre escripture franchoise» (nach Beaulieux 1913, 559; Beaulieux 1913 enthält einen vollständigen Nachdruck des Traktats).
Aus diesem Grunde sind beispielsweise stumme Buchstaben nur dann nicht gerechtfertigt, wenn sie nicht mit der lateinischen Etymologie übereinstimmen: escripre beispielsweise läßt er nicht gelten, „da auch scribere, scribebat kein ρ haben" (cf. Beaulieux 1913, 559). In den Fällen, in denen ein Rekurrieren auf das Lateinische nicht möglich ist, folgt der Autor dem herrschenden Gebrauch. Um nur einige wenige Punkte zu nennen: «Nous escriuons [...] les mots en eux, eulx, oux, oulx, aux et aulx, par χ non point par ζ. [...] Nous escriuons coustumierement y grec en la fin de la diction comme roy / esmoy / feray / amy / icy, etc. [...] On escript par coustume les participes et noms terminez en -ant ou -ent au plurier par s: muant t en s comme negligent / negligens. Jaymeroye mieulx adiouter j apres v. et escripre negligentz [sic], vaillantz [sic] et ainsy des aultres» (nach Beaulieux 1913,560).
Der Wert dieses Traktats, das keine grundsätzlichen Änderungsvorschläge enthält und in dem die vom Autor dargestellten Prinzipien im übrigen keineswegs konsequent befolgt werden (cf. escripre), ist nach Beaulieux (1913, 561) in der Tatsache zu sehen, «qu'il nous montre quelle etait, ä la fin du premier tiers du XVI 5 siecle, l'orthographe d'un homme ». Insgesamt ist Hausmann (1980, 80) in seiner Bewertung des Traktats zuzustimmen: «Nul doute que c'est le parti de l'ordre qui parle dans le premier traite d'orthographe fran^ais, celui qui preconise la tradition des praticiens et qui ne s'en ecarte que pour corriger les erreurs du genre escripre oü le ρ choque l'erudit conscient
Besondere Betonung verdient darüber hinaus der Umstand, daß es in vielen Fällen äußerst schwierig ist, von der Konzeption eines Autors auszugehen, da in der Mehrzahl der Druckschriften mehrere Graphien zum Tragen kommen, Graphiekonzeptionen nicht in allen Werken eines Autors gleichermaßen konsequent angewandt werden und sich möglicherweise im Laufe der Zeit auch ändern (was Catach/Ouy (1976,228s.) als Vorliegen einer «double», ja teilweise «triple orthographe» bei einem Autor bezeichnen; cf. auch 2.2.5.), theoretische Traktate nur in einigen Fallen vorliegen und Konzepte deshalb ausgehend von Texten ermittelt werden müssen usw. (cf. Catach 1968, die diese Probleme im Zusammenhang mit nahezu allen von ihr untersuchten Autoren und Druckern thematisiert). 2.2.1. Vertreter einer gemäßigteren Position: Geoffroy Tory, der Autor der «Briefue doctrine», Etienne Dolet, Clement Marot, Robert Estienne, Jacques Dubois Den hier skizzierten Reformversuchen ist gemeinsam, daß sie wichtige Fortschritte bringen
478
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
- was besonders für den Bereich der diakritischen Zeichen gilt - , ohne allerdings mit der Tradition zu brechen und somit zu einer grundlegenden Reformierung beizutragen oder diese im Grunde auch nur anzustreben. Geoffroy Tory ist, wie bereits betont, einer der ersten Drucker, die sich mit der französischen Orthographie auseinandersetzen. Beaulieux (1927, 216) gesteht ihm in Anbetracht seines Lebensziels: «perfectionnement des procedes d'impression, remplacement des caracteres gothiques par les romains, amelioration des textes, vulgarisation de la reforme de l'etude du latin, invitation aux savants ä regier notre langue sur le modele du latin» sogar eine herausragende Position unter all denjenigen zu, die sich um eine Reform bemühen. Gerade die Ersetzung der gotischen Schriftzeichen durch die romanischen, die nicht ohne Auswirkung auf die französische Orthographie bleiben konnte, ist u.a. ihm zu verdanken. Darüber hinaus setzt Tory sich für einen sinnvolleren Einsatz der vorhandenen Schriftzeichen ein, ohne den Bestand durch neue Grapheme zu vergrößern, und spricht sich für die Verwendung diakritischer Zeichen, wie Akzente, Apostroph und cedille, aus (cf. Cohen 4 1973, 165; Condeescu 1973, 207). In Champ fleury jedoch setzt Tory seine Forderungen im Hinblick auf die Verwendung diakritischer Zeichen zunächst nicht in die Praxis um, wie folgender Auszug zeigt: «En nostre langage francois nauons point daccent figure en escripture et ce pour default que nostre langue nest encore mise ne ordonnee a certaines Reigles comme les Hebraique, Grecque et Latine. Ie vouldrois quelle y fust ainsi que on le porroit bien faire [...]»(nach Catach 1968,35).
Dies ändert sich allerdings in der zweiten Auflage (1549) sowie in der Auflage der Adolescence Clementine von Clement Marot aus dem Jahre 1533 (cf. infra). Welche Veränderungen sich allein aus der Verwendung einiger weniger diakritischer Zeichen ergeben, macht der Vergleich mit derselben Stelle aus Champ fleury aus der zweiten Auflage deutlich, die - nur wenige Jahre später gedruckt - weitaus „moderner" wirkt: «En nostre langage francois, n'auons point d'accent figure en escripture, et ce pour le default que nostre langue n'est encore mise ne ordonnee a certaines regies comme les hebraique, grecque et latine [...]» (nach Brunot 21967, vol. 2,93).
Tory unterscheidet noch nicht zwischen i und j bzw. u und v. Im Jahre 1533 erscheint die Briefue doctrine pour deuement escripre selon la propriete du langaige francoys. Der Autor nennt sich selbst Montflory, jedoch vermutet schon Brunot (21967, vol. 2, 93s.), daß es sich um ein Werk
mehrerer Autoren handelt, ohne diese allerdings zu nennen. Catach (1968, 52-60, 247) dagegen schreibt es Tory und Marot zu. Die Abhandlung erscheint zunächst in einer dreieinhalb Seiten langen Fassung, in der der Autor sich ausschließlich mit dem Gebrauch des Apostroph beschäftigt, danach in bedeutenderer Länge, wobei der Verfasser auch Überlegungen zum Gebrauch von accent aigu, accent grave auf dem α (α, lä), accent circonflexe, Trema, accent enclitique im Falle der Inversion, cedille und zur Frage des elidierten ^ anstellt. In diesem kurzen Traktat finden sich Richtlinien für den Gebrauch diakritischer Zeichen, die von einer Vielzahl von Autoren und Druckern in der Folgezeit übernommen werden (cf. Beaulieux 1927, vol. 2, 32; Catach 1968,61ss.). In enger Anlehnung an Tory und - wie von Beaulieux (1927, vol. 2, 32ss.) nachgewiesen den Autor der Briefue doctrine macht sich auch Etienne Dolet um die Akzentsetzung verdient. Er fordert den generellen Gebrauch von Akzenten, mit Ausnahme des accent enclitique. Stattdessen favorisiert Dolet den Bindestrich und bestimmt somit den heutigen Gebrauch (cf. Brunot 2 1967, vol. 2, 94; Catach 1968, 60). Nicht zuletzt dank der großen Autorität Dolets setzt sich in der Folgezeit ein etwas regelmäßigerer Gebrauch von Akzenten und Apostroph durch. Marot, seiner Nachwelt u.a. bekannt geblieben als Korrektor der Werke von Villon sowie als Autor von Ladolescence Clementine, macht im Laufe einiger Jahre eine bemerkenswerte Wandlung durch vom Autor «qui se montrait d'une totale insouciance envers ses ecrits» (Catach 1968, 145) zu einem Autor, der bereits im 16. Jh. die Orthographie des 17. Jh. anwendet. Dies ändert sich jedoch mit dem Beginn seiner Zusammenarbeit mit Tory. Die Neuauflage von Ladolescence Clementine ist für diese Wandlung ebenso Beispiel wie die von Marot korrigierten Fassungen der Werke Villons (cf. Catach 1968, 147). Von Interesse sind auch die Auflagen seiner Texte durch J. de Tournes. Als Beispiel kann folgender Textauszug (1558) dienen, in dem gleichzeitig eine der meist diskutierten Regeln der französischen Morphosyntax formuliert wird (diejenige des accord des participes passes), für die Marot - nach Catach (1968, 143) ebenfalls „(mit)verantwortlich" ist (nach Catach 1968,144): «Enfans, oyez une le9on: Nostre langue ha ceste fajon, Que le terme qui va devant, Volontiers regit le suivant Les vieux exemples je suivray Pour le mieux: car, ä dire vray, La chanson fut bien ordonnee, Qui dit: m'amour vous ay donnee.
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung Et du bateau est estonne, Qui dit: m'amour vous ay donne [...]».
Der Auszug ist auch im Hinblick auf Fragen der Graphie nicht uninteressant, denn es könnte sich - so vermutet Catach (1968, 144) - um den ersten in Frankreich gedruckten Text handeln, in dem die Unterscheidung von itf sowie u/v systematisch praktiziert wird. Der Einfluß von J. de Tournes kann, folgt man Catach (1968, 151), nicht zu hoch eingeschätzt werden: «non seulement l'introduction systematique par de Tournes du j et du v, des accents, des apostrophes, cedilles, tremas, signes auxiliaires, ponctuation, etc. modernise les textes de Marot publies par la suite, mais beaucoup de lettres parasites, grecques, etc. disparaissent, et quelques-unes pour toujours [...]» (cf. auch Catach 1968,378ss.). Robert Estienne wird - u. a. von Beaulieux eine nicht zu unterschätzende Bedeutung für die Entwicklung der französischen Orthographie beigemessen, jedoch ist dies nicht durch einen wesentlichen Beitrag zur Reformierung der französischen Orthographie begründet. Ihm eine Sonderstellung einzuräumen, ist allenfalls insofern gerechtfertigt, als Estienne - nicht zuletzt durch seine Stellung als Lexikograph und Drukkereibesitzer und dank seiner Zugehörigkeit zu den „finanzkräftigsten und einflußreichsten Protagonisten" des freien Marktes, auf dem „Fragen von Sprachnorm und Sprachnormierung im Frankreich des 16. Jahrhunderts [...] ausgehandelt [werden]" (Settekorn 1988a, 44) - die weitere Entwicklung der französischen Orthographie bis Mitte des 17. Jh. in hohem Maße beeinflußt. Beaulieux qualifiziert sogar die heutige französische Orthographie noch als «melange de celle de Robert Estienne et de celle de Ronsard» (Beaulieux 1949). - Estienne, von der Vorherrschaft des Lateinischen überzeugt, ist gegen jede Regel, die nicht schon im Lateinischen Anwendung findet. Grundsätzlich gilt, daß seine Graphie vom Prinzip der Etymologie geprägt ist. So vertritt Brunot (21967, vol. 2, 120) die Ansicht, die Familie Estienne sei der «fureur etymologique» verfallen und ihre «imprimerie [...] contribue plus que toute autre ä maintenir et ä propager l'erreur». Richtschnur (nach Catach 1978, 29) sind die «anciens scavans [...] qui en scavoyent plus que nous». Neben der engen Verwandtschaft des Französischen zum Lateinischen betont Estienne auch den usage als Instanz: «On peut dire en principe que partout ού il ne suit pas le latin c'est qu'il obeit ä un usage bien etabli, car l'usage, pour lui (nous dirions, nous, la routine des praticiens) doit passer avant l'etymologie» (Beaulieux 1949,25): Der usage wird demnach zu einem Argument, das er vorrangig zur Ablehnung mögli-
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cher Neuerungen nutzt (cf. Catach 1978, 29). Kennzeichnend für seine Graphie ist u.a. das Festhalten an dem Prinzip der Homonymendifferenzierung und der Markierung verwandter Wörter in der Graphie. Die von Estienne formulierten Regeln sollen in zahlreichen Fällen die zeitgenössische Graphie rechtfertigen: «Ainsi, il a tendance a ne garder y que dans les diphtongues ay, oy, uy, et pour noter i voyelle. II etend l'usage de s pour noter e ferme, dans esgal, esglise. II pratique largement le redoublement de / et de I apres e ouvert bref, sans tenir compte de l'etymologie: ainsi il ecrit appeler, appelle (appellare), [...]. II remplace systematiquement l'ancien tilde par le redoublement de η ou de m (honneur), retablit les lettres grecques, etc. Hostile aux accents, excepte a la finale (et un seul par mot, comme il le voyait faire dans les manuels latins), il est bien vrai qu'il est le depositaire d'une certaine conception de l'orthographe franchise» (Catach 1978, 29).
Estienne schließt sich teilweise der Akzentsetzung wie auch dem Gebrauch des Apostroph an, wehrt sich allerdings gegen die cedille (cf. auch Catach 1968,336ss.). Die Frage bleibt jedoch, ob die Person Robert Estienne für die weitere Entwicklung (Rückkehr zu einer archaischen Graphie; cf. infra) verantwortlich gemacht werden kann, wie Brunot und Beaulieux dies versuchen. Berücksichtigung bei der Suche nach den Gründen sollten auf jeden Fall auch andere Faktoren finden (cf. Catach 1978, 28): - die Religionskriege - viele hervorragende Typographen verlassen Frankreich - die gegen Ende des Jahrhunderts einsetzende Krise des Druckereigewerbes, die einen zunehmenden Qualitätsverfall der gedruckten Bücher mit sich bringt. Der Beitrag von J. Dubois (Sylvius) betrifft ebenfalls vorrangig den Bereich der Akzentsetzung sowie der diakritischen Zeichen: «[...] c'est ä J. Dubois que nous devons l'usage, qui a ete adopte, de 1 'apostrophe, du trema et de l'accent circonßexe, sans compter la premiere tentative de distinguer le i et u consonnes du i et u voyelles, le g doux du g dur, le c doux du c dur» (Catach 1968, 39; cf. auch Paris 1909,636s.). Seine Vorstellungen eines neuen Systems der französischen Graphie wirken auf den ersten Blick eher widersprüchlich. Auf der einen Seite soll es möglichst phonographischen Prinzipien gehorchen, auf der anderen Seite jedoch sollen etymologische Zusammenhänge verdeutlicht werden. So soll beispielsweise das ί ί in poisser durch ein ^ wiedergegeben werden, um die Etymologie (poisser < lat. picare) so deutlich wie möglich in der Schrift zu vergegenwärtigen (in diesem speziellen Fall im übrigen eine Funktion, die das ρ durchaus auch erfüllt). Konsequenter-
480
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
weise wäre dies einer Schreibung in zwei Linien gleichgekommen, einer lateinischen unten gegenüber einer französischen oben (cf. Brunot 2 1967, vol. 2, 94), die selbstverständlich in zahlreichen Fällen ad absurdum geführt werden könnte (cf. Paris 1909, 637). «[...] Dubois est un revolutionnaire qui n'a qu'un seul tort, c'est de vouloir deux revolutions contradictoires. D'un cöte, il pratique le rapprochement radical avec la graphie latine [...]. Voilä le savant etymologiste. De l'autre, cet erudit est un linguiste synchronique qui entend realiser la revolution phonographique de l'orthographe [...]. II ne sort de ce dilemme qu'au prix d'une graphie ä deux etages [...] qui devait paraitre bien ridicule» (Hausmann 1980, 80).
Eine mögliche positive Folge dieser zweilinigen Schreibung sieht Catach (1968, 40) in der «exponctuation» der überflüssigen Buchstaben, die zu einer «disparition progressive des consonnes parasites et ä leur remplacement par les accents» hätte beitragen können. Eine solche zweilinige Schreibung, welches Ergebnis sie bei einer eventuellen Durchsetzung auch immer hätte zeitigen können, zeugt sicher weniger von einer ausschließlich negativ zu bewertenden «superstition etymologique excessive» (Brunot 21967, vol. 2, 94) als von einem Versuch, zwei konträre Orthographie-Prinzipien sozusagen in „reiner" Form miteinander zu verbinden. 2.2.2. Vertreter radikaler Positionen: Louis Meigret, seine Anhänger und Gegner Meigret, von Condeescu (1973,207) als «le reformateur le plus hardi et le plus raisonnable de l'orthographe fran^aise» eingestuft, gibt als erster bei der Konzeption eines neuen graphischen Systems dem Prinzip der Phonographie («La letre est la note de l'element, et comme quasi une facjon d'image d'une voix formee [...]») eindeutigen Vorrang vor dem der Ideographie: «[...] il ne vous fault que la prononciation frangoise, et sauoir la puissance des letres, sans vous amuser ä l'orthographe des autres langues» (nach Brunot 2 1967, vol. 2,96). Meigret hat anfangs außerordentlich große Schwierigkeiten, Drucker zu finden, die sich bereit erklären, nach seinen Vorstellungen zu drukken (zu der massiven Ablehnung der Orthographie Meigrets durch die Drucker cf. auch Hausmann 1980, 81ss.). Denis Janot und E. Groulleau beispielsweise übernehmen beim Druck seiner Schriften sein Konzept gar nicht oder nur in Teilen. Diese Weigerung gilt nicht nur für Meigrets Übersetzungen, sondern paradoxerweise auch für seine Abhandlung über die Orthographie. Auch sie, obwohl möglicherweise ein Auftragswerk von einem bisher nicht ermittelten Drucker
(cf. Hausmann 1980, 82ss.; Catach 1968, 88), wird nicht in der von ihm vorgeschlagenen Graphie gedruckt. - Erst 1542 entschließt sich D. Janot, den Traite in traditioneller Graphie zu drucken, für die Beispiele jedoch Meigrets Graphie zu verwenden. Ob dies von einer «attitude raisonnable» (Hausmann 1980, 86) zeugt, mag dahingestellt bleiben, zufriedenzustellen vermag ein solches Verfahren kaum. - Die Druckereibesitzer polemisieren sogar offen gegen Meigret und seine offenbar zu unerschrockenen Reformvorstellungen, wie sich aus einem Nachwort von Jeanne de Marnef, V™ Denis Janot, zur 2. Auflage des Traite du Commun Vsage aus dem Jahre 1545 ablesen läßt: «Au lecteur, s. Tu as cy deuant (Lecteur) le discours de Loys Meigret Lyonnois, touchant nostre escripture Fräioyse. Qui est vn ceuure, ou il l'ha si nayfuement debatue, qu'il me contrainct (ou guieres ne s'en fault) de tenir son party [...]»(nach Catach 1968, 88).
Dafür, daß es sich hier keineswegs um einen Einzelfall handelt, spricht auch die von Catach zitierte Aussage Meigrets: «Au demeurant, si le batiment de l'escriture vous semble autre et different de la doctrine qu'autrefoys je mis en auant, blamez-en l'imprimeur qui a prefere son gain a la raison [...]»(nach Catach 1968, 92).
Dieser Zustand ändert sich erst, als Chrestien Wechel, «l'humaniste convaincu et combatif» (Hausmann 1980, 89), im Jahre 1548 Meigrets Ubersetzung Monteur von Lucian und 1550 seinen Tratte de la Grammere franfoeze druckt, ohne Meigrets Graphie zu verfälschen. Um einen Eindruck von Meigrets Vorstellungen zu geben, sei hier das Alphabet aufgeführt, wie es sich in der 1548 erschienenen, von Wechel gedruckten Ausgabe von Le Monteur findet (nach Catach 1968, 92; cf. auch Brunot 21967, vol. 2, 104s.): a ς e i y ο ou u j d t th
9
s 9h ζ
a e ouuert e clous i latin y grec ο ou clous u je ouji consonante de te the aspire se ou es es es molle ou 9he mol zed
b Ρ ph f u c k g
q
ch 1 m η r x, es, C9
Hinzukommen: a,φ,e, ί, ό, ύ ao au oi o?
)-
be pe pe aspire ou phe ef u consonante ou u ca latin kgrec gamma qu cha aspire el em en er ix lange Vokale
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung
Das Hauptübel der Graphie seiner Zeit sieht Meigret in drei Punkten (cf. Brunot 21967, vol. 2, 96ss.): - diminution - es fehlen Grapheme zur Wiedergabe einer Reihe von Lauten, - superfluite - graphisch wird mehr realisiert als phonisch, - vsurpation dune letre pour autre - ein Graphem kann mehreren Lauten entsprechen.
Diesen drei „Schwachstellen" sollen drei Kategorien von Änderungen Rechnung tragen: a) Streichung von phonisch nicht realisierten Buchstaben: doiuent statt doibuent, autre statt aultre, dit statt diet, Streichung aller phonisch nicht realisierten Endkonsonanten b) adäquatere Verwendung bereits zur Verfügung stehender Buchstaben: ombre statt vmbre, da das [u] nur etymologisch zu erklären sei, dizons statt disons, da der Lautwert [z] beträgt c) neue Unterscheidungen: ζ. B. Markierung langer Vokale (außer a) durch den Akzent, Unterscheidung von geschlossenem und offenem e.
Meigrets Konzeption leidet jedoch unter einer nicht unerheblichen Zahl an Inkonsequenzen und an Vorschlägen, die nicht weit genug gehen. So fehlen Vorschläge zur Differenzierung von u und v, und anlautendes h beispielsweise ist von den vorgesehenen Streichungen von Buchstaben nicht betroffen. Darüber hinaus lassen sich an dem Alphabet Meigrets ohne größere Schwierigkeiten eine Reihe von Widersprüchen ablesen, wie z.B. - die Beibehaltung von k, c und q auf graphischer Ebene, denen auf phonischer Ebene nur die Einheit [k] gegenübersteht - die Wiedergabe von [s] durch s und f .
Meigret gibt durch seine Reformvorschläge einerseits Anlaß zu Kritik, beeinflußt andererseits aber auch andere Autoren dahingehend zu untersuchen, wie die Graphie möglicherweise in Richtung auf ein phonographisches System zu vereinfachen sei. Zu den „Anhängern" Meigrets - im weitesten Sinne des Wortes, d. h. insofern, als sie ähnlich ausgerichtete Konzeptionen erarbeiten - zählen neben Thomas Sebillet auch Pierre de la Ramee (Ramus) und Honorat Rambaud. Thomas Sebillet stimmt zwar mit Meigret nicht in allen Punkten überein, will jedoch ebenfalls nur das graphisch realisieren, was auch phonisch realisiert wird. Dies führt v.a. den Verzicht auf etymologische/etymologisierende Schreibungen mit sich. In bezug auf diakritische Zeichen schließt Sebillet sich in seiner Art poetique (1548) Marot an und verwendet Trema, ac-
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cent circonflexe und Bindestrich. Als der interessanteste Aspekt kann die Akzentsetzung beim e angesehen werden, die er auch bei Adverbien gebraucht: aysement (cf. Catach 1968,95s.). Neben einigen weiteren Veränderungen im Bereich der Akzentsetzung, die ζ. T. offensichtlich von Meigret inspiriert sind, gilt für Sebillet, daß er ebenfalls stumme Konsonanten in der Graphie beseitigt, lange Vokale jedoch - im Gegensatz zu Meigret - durch Doppelung des folgenden Konsonanten markiert: rtottre (cf. Catach 1968, 96). Zusammenfassend lassen sich folgende Charakteristika der Sebilletschen Graphie-Konzeption festhalten (cf. Catach 1968,95s., 458s.): 1. Verwendung von Akzenten und diakritischen Zeichen - systematische Verwendung von Akzenten am Wortanfang und im Wortinneren - accent aigu - zunächst auf einen Akzent pro Wort beschränkt, später ausgeweiteter Gebrauch - Verwendung des φ für elidiertes e - accent circonflexe notiert verstummtes s (honette, il leur plait) - Verwendung von Bindestrich, ceditte, Trema u. a. 2. Verzicht auf x, y, ζ am Wortende (stellenweise ζ statt ceuz, dieuz) 3. Streichung von stummen Konsonanten sowie von Doppelkonsonanten 4. Ih für mouilliertes I.
Pierre de la Ramee kann als überzeugter Vertreter der phonetischen Schreibung gelten, seine Position als noch „radikaler" als die Meigrets. De la Ramee unterscheidet sowohl i/j als auch u/v, streicht Buchstaben ohne Lautwert und vereinfacht ζ. B. Konsonantengruppen (cf. Rickard 1968, 46; Brunot 21967, vol. 2, 116). Sein System bringt parallel zu diesen Vereinfachungen auch die Schaffung neuer Grapheme mit sich (cf. infra), was die Chance dieser Graphie, zum Durchbruch zu gelangen, sicher mindert (cf. Brunot 2 1967, vol. 2, 117). Das Ziel der Lautschrift erreicht Ramus allerdings nicht - ebensowenig wie Jean-Antoine de la Bai'f mit seinem sehr ähnlich konzipierten System - , denn z.B. müssen Nasalvokale weiterhin durch Graphemkombinationen wiedergegeben werden, der Diphthong ei wird beibehalten, und es bleiben einige stumme Auslautkonsonanten in der Graphie erhalten (cf. Brunot 21967, vol. 2, 117). Charakteristika der Systeme von Ba'if und Ramus (cf. Catach 1968,455s.): 1. Individuelle Zeichen für Vokale und Diphthonge: α; für au σ füre« γ für ou 2. Notierung der Konsonanten f für ch I mit cedilte für mouilliertes Ih η mit cedille für mouilliertes η k für qu
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
g für gu j und ν 3. Streichung von Doppelkonsonanten und stummen Konsonanten Streichung von x, y, ζ am Wortende systematische Verwendung von Akzenten und diakritischen Zeichen. Sie unterscheiden sich jedoch a) in der Wahl der Graphien für e\ e ferme Ramus: e Bai'f: € (mit crochet) e ouvert Ramus: e? Bai'f: ? (mit cedille) (mit crochet) oder ε esourd Ramus: φ Bai'f: e (mit cedille) b) in der Notierung der Nasalvokale: Ramus bewahrt sowohl en als auch an, Bai'f nur an.
1578 erscheint schließlich die Abhandlung La Declaration des abus que Ion commet en escrivant, et le moyen de les eviter e representer nayvement les paroles: ce que jamais homme η'a faict des Lehrers Honorat Rambaud aus Marseille - ein erster Versuch, ein phonetisches System auf der Basis eines neuen Alphabets, in dem nur noch wenige Elemente an das lateinische erinnern (Bousquet 1981), in die Praxis umzusetzen. Rambauds Grundthese lautet: «[...] que pour bien & nayuement representer les paroles, faut auoir cinquante deux lettres, & que n'en auons que dixhuict, il faut adiouster trentequatre, s^auoir trois voyelles & trentevne consonantes [...]» (H. Rambaud, Declaration des abus, 1578/1972, 126).
Auch in seiner Zielsetzung unterscheidet der Lehrer Rambaud sich von anderen Autoren, denn ihm geht es um die pädagogischen Probleme, die mit dem Graphie-Erwerb verbunden sind. Sein neues graphisches System soll in erster Linie das Schreibenlernen erleichtern (cf. Paris 1909, 649; Brunot 21967, vol. 2, 118s.; Bousquet 1981, 552). Rambaud liefert auch einen Schlüssel zu seinem Werk, der aber, wenn man ihn auf seine Graphie anwendet, beweist, daß diese - die im übrigen nach Condeescu an die armenische Schrift erinnert (cf. Condeescu 1973, 208) - keineswegs als phonetische einzustufen ist. Aus heutiger Sicht läßt sich festhalten, daß Rambauds Vorschläge ohne jede Wirkung geblieben sind. Die beiden Hauptgegner Meigrets, Peletier du Mans und Guillaume des Autels, greifen Meigret aus sehr unterschiedlichen Gründen an. Schon im Jahre 1548 attackiert Guillaume des Autels Meigret in seinem Pamphlet De l'antique escripture de la langue francoyse et de sa poesie contre l'orthographe des meigretistes, daß heute nicht mehr existiert. Sein Inhalt läßt sich nur aus einer Replik Meigrets erschließen (cf. u.a. Rickard 1968, 42; Hausmann 1980, 90). Der Kritik setzt er v.a. das Prinzip der Phonographie aus und hält ihm seine Überzeugung entgegen, die
Schreibung sei als ausschlaggebender Faktor zu betrachten. Daraus folgt, daß alles zu sprechen sei, wie es graphisch realisiert werde: «[...] il sembleroit plus conuenant reigler la prononciation selö l'escripture: pource que la prononciation uzurpee de tout le peuple auquel le plus grand nombre est des idiots et indoctes, est plus facile a corrompre que l'escripture propre aux gens scavants» (nach Brunot 21967, vol. 2,107).
Von „überflüssigen" Buchstaben kann konsequenterweise seiner Ansicht nach nicht ausgegangen werden, denn wenn ζ. B. in Wörtern wie teste oder beste das s phonisch nicht realisiert wird, so ist diese Aussprache zu kritisieren, nicht jedoch die Graphie. Als - recht fragwürdiges Argument zur Stützung solcher Graphien/Ausspracherichtlinien führt des Autels dann die Existenz eben dieses j im Italienischen und Spanischen an (cf. Brunot 21967, vol. 2, 107). Für die weitere Entwicklung der französischen Orthographie spielen diese «idees infantines», für Brunot (21967, vol. 2, 106) Ausdruck eines «reel defaut de maturite», keine Rolle. Einen grundsätzlich anderen Angriffspunkt für seine Kritik am System Meigrets wählt dagegen Peletier du Mans, der sich keineswegs prinzipiell gegen das phonographische System ausspricht. Er wehrt sich vielmehr dagegen, daß Meigret seine eigene dialektale Varietät des Französischen (Meigret stammt aus Lyon) als die französische definiert und sie damit als die allgemein verbindliche Aussprache seinem System zugrundelegt (cf. u. a. Brunot 21967, vol. 2, 108s.; Rickard 1968, 43). Die Kritik Peletiers richtet sich jedoch - trotz des gemeinsamen Ziels, die Schrift konsequent nach der Aussprache auszurichten - nicht nur gegen dialektale Charakteristika in Meigrets System, sondern betrifft darüber hinaus einige weitere, entscheidendere Punkte. Beispielsweise moniert er, man könne keine «lettres traditionelles pour e sourd, l mouille, η mouille, ch, ou, z, i voyelle et i consonne, u voyelle et u consonne» verwenden, Meigret unterscheide nur zwischen zwei verschiedenen Lauten, die durch (e) wiedergegeben würden, während Peletier selbst zwischen drei verschiedenen Lauten unterscheiden will, und - und damit schränkt er das streng phonographische Prinzip ein - «desinences morphologiques» seien in der Graphie zu spiegeln (weitere Beispiele nennen Brunot 21967, vol. 2, 109, sowie Catach 1968, 101). Zusammenfassend läßt sich festhalten, daß Peletier in einigen Punkten hinter den Vorschlägen Meigrets zurückbleibt, in anderen aber konsequenter ist. So unterscheidet er auch zwischen u und v, wobei die Differenzierung jedoch erstaunlicherweise auf den Wortanfang begrenzt bleibt (cf. Catach 1968,101s.).
320. Französisch: Geschichte der Verschriftung
Als wichtigste Charakteristika seiner Graphie nennt Catach (1968,422s.): 1. Verwendung von Akzenten und diakritischen Zeichen - φ für e sourd, auch im Wortinneren - e für geschlossenes und halbgeschlossenes e - e mit cedille für offenes e - ά, e, ι, ό, ύ für lange Vokale in geschlossener Silbe (Verbformen) - accent grave für lange Vokale in offener Silbe (vü,tü) - kein accent circonßexe 2. Streichung von χ - aber nicht von ζ - im Auslaut 3. Streichung von y - mit teilweiser Ersetzung durch
j (ilj a) 4. Verzicht auf stumme Konsonanten und Doppelkonsonanten (mit Ausnahme von rr, ss, II, mm, nn) sowie auf auslautende Konsonanten vor Plural-i 5. generelle Ersetzung von en durch an 6. generelle Ersetzung von ain durch ein 7. generelle Ersetzung von oi durch für Lyrik in den meisten Fällen eine wie auch immer konkret aussehende «orthographe (Catach/Ouy 1976, 226). Zudem scheint die Graphie auch an die Wahl der Schriftzeichen gekoppelt zu sein. So vermuten Catach/Ouy (1976, 227): «[...] l'usage de divers accents, signes auxiliaires, signes de ponctuation, etc., apparait necessairement associe ä l'emploi de caracteres romains ou italiques empruntes aux Italiens; ces signes sont le plus souvent absents des livres imprimes en gothique ou en bätarde, caracteres auxquels la majorite des imprimeurs fran^ais demeura longtemps fidele». Angesichts der Tatsache, daß der Wunsch nach einer Orthographiereform so unüberhörbar geäußert wird, ist es auf den ersten Blick unverständlich, daß sämtliche Versuche, ein ad-
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äquates System zu erstellen und zu propagieren, scheitern, zumal das 16. Jh. in vieler Hinsicht als überaus geeigneter Zeitpunkt für Reformen angesehen werden kann. Die Kräfte der Tradition siegen über alle Forderungen nach grundlegender Reform, wofür verschiedene Gründe geltend gemacht werden können. Zu nennen ist zunächst einmal die bedeutende Stellung der königlichen Drucker, die - dem Beispiel von Estienne folgend - einer stark archaisierenden Graphie eindeutig den Vorzug geben (cf. Catach 1978, 28). Dies ist selbstverständlich im Zusammenhang mit der generellen Haltung der Humanisten zu sehen, deren Ziel eine stark latinisierende, etymologische/etymologisierende und damit den lateinischen Ursprung der französischen Sprache betonende Graphie ist. Hinzu kommt zweifellos auch die Vielzahl und Heterogenität der einzelnen Reformversuche, die die Chance, eines dieser Systeme durchzusetzen, nur vermindern kann. Dies gilt um so mehr, als die einzelnen Graphievorschläge in sich häufig inkonsequent sind. Überaus relevant erscheint jedoch auch die von Berschin/Felixberger/Goebl (1978, 234; cf. Catach 1968,16) angeführte im 16. Jh. noch fehlende einheitliche und verbindliche Aussprachenorm, die als unabdingbare Voraussetzung für eine an der Aussprache orientierte Vereinheitlichung der Graphie anzusehen ist. Einen praktischen Hinderungsgrund auch für reformfreudige Drucker dürften nicht zuletzt Materialprobleme oder fehlende Investitionsbereitschaft dargestellt haben, um ζ. B. solche Graphien zu drucken, die Sonderzeichen erfordern, ja möglicherweise sogar, um genügend Akzente zu setzen (cf. Condeescu 1973,208s.). Diese Argumente werden oft schon von Zeitgenossen gegen eine Reform und konkret gegen Meigret und seine „Anhänger" vorgebracht. So führt Hausmann (1980, 99ss.) eine Reihe unterschiedlicher Argumente an, die er zu drei Thesen zusammenfaßt: a) die Reform ist nicht notwendig b) die Reform ist ein Irrtum c) die Reform ist nicht möglich, und zwar weder sprachlich (aufgrund der noch fehlenden Aussprachenormen) noch politisch.
3.
Weitere Entwicklung bis heute
3.1. Die Etablierung einer «orthographe im 17. Jh.
d'Etat»
Es erscheint selbstverständlich, daß im 17. Jh. das Problem der Orthographie aus der Diskussion um die Normierung der französischen Sprache nicht ausgeklammert wird. Grundlegende Reformen - beispielsweise in Richtung auf ein prinzipiell phonographisches System - werden
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Vf. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
weiterhin diskutiert, ohne daß ihre Befürworter sich jedoch Gehör verschaffen könnten. Sergijewskij (1979,179s.) nennt hier Louis de L'Esclache sowie Antoine Lartigaut als wichtigste Verfasser systematischer Reformprojekte. Sie greifen, wie auch Robert Poisson (cf. Catach 1978, 30), die Ideen von Meigret, Ramus und Peletier erneut auf, können sich jedoch ebensowenig durchsetzen wie ihre „Vorbilder". Die erwähnten Parallelen werden bereits an einem kurzen Auszug aus dem Vorwort Robert Poissons zu seinem Alfabet nouveau de la vree et pure ortografe fransoize (1609) deutlich: «Je me suis toujours eforse en tous les ecris qe je fes de ni plaser lettre inutile, ou superflue, ou uzurpee. [...] Car les lettres simplement prizes, en leur propre et naturel, et ainsi q'il convient plasees: d'elles maemes nous aideront ä la prononciation» (nach Pasques 1982,337).
Auch im 17. Jh. treffen zwei grundsätzliche Strömungen aufeinander, die «modernes» und die «anciens» (cf. Catach 1978, 30), und neben Autoren und Druckern betrifft diese „Spaltung" in zwei „Lager" nun auch in höherem Maße als vorher die lexikographische Praxis: «[...] Nicot, en 1606, recueille encore ä la fois la tradition de Ronsard et celle de R. Estienne. Le P. Monet publie a Lyon des dictionnaires en orthographe reformee largement repandus dans les ecoles (1625-1630). Richelet, enfin, publie en 1680 le premier veritable dictionnaire frangais, recueillant largement l'heritage des ecrivains et des reformateurs de son temps: maintien des marques mophologiques essentielles, moderation des tendances analogiques et etymologiques, mais simplification des consonnes doubles, suppression des lettres adscrites, compensees par l'emploi des accents aigu, grave (en partie) et circonflexe, suppression des lettres grecques, etc., telles sont quelques-unes des innovations (issues en droite ligne de la tendance phonetisante des siecles precedants) presentees par Richelet, lequel est, notons-le, non en rupture avec son milieu et son temps, mais en accord avec eux» (Catach 1978, 30).
Im Ergebnis kommt es - wie so oft - zu einer Art „Mittelweg". Mit anderen Worten: gewisse Fortschritte in Richtung auf eine Vereinfachung der französischen Orthographie sind zu verzeichnen, jedoch ohne daß es zu grundsätzlichen Änderungen käme. Mit der Errichtung der Academie Franchise im Jahre 1635 erfolgt dann der entscheidende Schritt zur Normierung der Graphie und damit zur Schaffung einer - wie Catach es zutreffend bezeichnet - orthographe d'Etat. Obgleich die Akademie somit zu diesem Zeitpunkt die Chance gehabt hätte, eine grundsätzliche Reform der Graphie einzuleiten, obgleich sie sich sogar mit den Observations sur l'orthographe de la langue franfoise von F. Mezeray eine Diskussions-
grundlage schafft - in der allerdings die künftige Haltung der Akademie bereits vorweggenommen wird (cf. u. a. Paris 1909, 653ss.; Beaulieux 1949, 87ss.; Beaulieux 1951a) - , und obgleich mit dem Konzept des Bon Usage eine Aussprachenorm vorliegt, nutzt sie diese nicht. So orientiert sich denn die offizielle Graphie an der Tradition, was sowohl in den Observations de l'Academie franfoise touchant l'orthographe als auch im Vorwort zur ersten Auflage des Wörterbuchs deutlich zum Ausdruck gebracht wird (cf. Paris 1909, 653ss.; Cohen "1973, 204; Catach 1978, 33; Sergijewskij 1979, 180). Diese konservative Grundhaltung legt die Basis für die sozial differenzierende Rolle, die der Orthographie in der Folgezeit zukommt: «Iis ont en meme temps defini l'orthographe de caste, qui distingue les femmes/ hommes, mais substantif singulier), moins de deux chevaux (n = 1 cheval, mais substantif pluriel), etc. Quant au pluriel refere ä un objet unique (braies = 'pantalon', forces = 'tenailles', fianfailles ...) ou ä l'inverse le singulier evoquant un objet multiple (gent, troupe, compagnie ...), ils representent une constante du franijais. 5.1.3. Le substantif latin signalait ses fonctions au moyen d'une declinaison ä six cas, que l'ancien franfais reduit ä deux (cas sujet, cas regime) et le moyen fran^ais ä un cas syncretique (normalement l'ancien cas regime), privilegiant desormais l'ordre des mots et les prepositions. On se reportera pour le detail de cette evolution ä Moignet (1937, 87—91) et a l'explication plus systematique de Lene Sch0sler (1984,239: «Devolution phonetique n'agit pas aveuglement...»; 240: «... l'abolition du cas etait indispensable pour sauver la distinction de nombre ...»). 5.2. Les determinants Les accompagnateurs du substantif ou determinants lato sensu circonscrivent le noyau dans son extensile et/ou dans son extension. Indicateurs d'extensite, ils seront dits quantifiants, indicateurs d'extension caracterisants, indicateurs conjoints d'extensite et d'extension quantifiantscaracterisants. 5.2.1. Les quantifiants Les determinants quantifiants declarent l'extensite du noyau, c'est-a-dire la quantite d'etres ou
d'objets auxquels le substantif (nu ou caracterise) est applique. On distingue des quantifiants stricts, dotes des proprietes minimales de la categorie, des quantifiants numeriques et des quantifiants bipolaires: les articles. 5.2.1.1. Aux quantifiants stricts de forme simple aucun, chaque, force, maint, moult, nul, plusieurs, quelques, tout s'ajoutent les composes beaucoup de, nombre de, bien du, la plupart du, une troupe de, ungroupede... Des originesau XX e siecle, la liste enregistre peu de modifications: plente = 'beaucoup de' a disparu; nesun s'efface en moyen fran^ais devant aucun; chaque evince chacun ä la fin du XVI e siecle et le cantonne dans le role d'un pronom; combien de s'est substitue ä quansj quantes et quelques a alquans;force, maint, moult acquierent progressivement une coloration archai'que; petit de = 'peu de' a periclite alors que naissaient ä l'oppose des expressions inegalement viables ou tolerees: gros de, long de, terriblement de, vachement de, pas lerche de... Cette relative stabilite lexicale ne doit pas dissimuler trois ou quatre changements d'importance: 1) Une majorite de quantifiants stricts avaient ä date ancienne la faculte de se postposer au substantif: aucun (liberte conservee en franfais moderne derriere la preposition sans: p.ex. sans gene aucune), maint, nesun, nul, plusieurs, tout, beaucoup... 2) Compte non tenu des substantifs exclusivement pluriels, aucun(s) retrecit sous la concurrence de quelques son domaine au nombre singulier. Dans Jehan de Saintre (1456), on enregistrait encore 28 aucun(e)s pour seulement 3 quelques, et 55 aucun(e)s sans le moindre quelques dans les Cent nouvelles nouvelles (1465). 3) Ä partir du XVI s siecle, aucunjnul et quelque se specialised respectivement aux enonces negatifs et aux enonces positifs. L'extrait suivant temoigne de leur chevauchement anterieur: . . . car moy qui ne suy que une femme et qui ne me mesle de la guerre, η 'ay quelque puissance en nulle moniere (...). Vous deuez sauoir que ie n'ay aucun pouoir de vous deliurer ... (Croniques et conquestes de Charlemaine, ed. par R. Guiette, vol. 2, p. 50). 4) Le pluriel tous/toutes, longtemps usite seul (p.ex. ... Vous sfavez que tous hommes n'ont pas le sens rassis = 'tous les hommes'; Villon, Poemes varies, ed. par J. Rychneret A. Henry, XI, v. 14-15), survit aujourd'hui en construction appositive (p.ex. Jean, Pierre et Paul, tous individus peu recommandables) ou au sein d e p r e s sions figees: toutes affaires cessantes, toutes voiles dehors, ä toutes jambes...
5.2.1.2. Les quantifiants numeriques declarent une extensite precise et creent en se combinant la suite illimitee des nombres: un(e), deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, cent, mille, plus les doublons douzaine, centaine, millier ..., les suppletifs million, milliard ..., et les fractionnels demi, semi, une moilie de, un tiers de (forme de
321. Französisch: Interne Sprachgeschichte und Entwicklungstendenzen
l'ancien caracterisant numerique), etc. Noter que un, deux, trois etaient primitivement declinables. La vieille langue se separe de la notre sur au moins quatre points: 1) Le quantifiant numerique postpose au noyau conserve sa valeur primitive (p.ex. ... Jehan de Calaiz (...) qui ne me vist des ans α trente = 'de trente ans'; Testament Villon, ed. par J. Rychner et A. Henry, v. 18451846). 2) La conjonction et unit couramment les noms des dizaines ou des centaines et les noms des unites. L'usage moderne a retenu vingt/trente/quarante/cinquantel soixante et un. 3) Au quantifiant zero, non combinable et d'introduction tardive (puisque les Romains ignoraient ce concept), l'ancien franjais preferait cifre, venu en droite ligne de l'arabe. D'autre part, la formule benefique empreu (= 'en profit') relaie un(e) ä l'entame d'un compte (dernieres attestations au XVIP siecle). Ambedeus = 'tous les deux' ne depasse guere le XV' siecle. 4) Une numeration vicesimale coexiste pendant tout le moyen äge avec la numeration decimale: trois Vings, six vings, quinze vings (p.ex. l'höpital «qu'autant vauldroyt nommer Troy Cens», ecrit plaisamment Villon au vers 1729 du Testament), etc. Nous en avons conserve quatre-vingts (mais huitante en Suisse) et les hybrides soixante-dix, quatre-vingt-dix (en Belgique et en Suisse: septante, nonante), d'abord ancres dans les habitudes parisiennes, puis rayonnant de la capitale vers la peripheric.
5.2.1.3. Les articles sont des quantifiants «bipolaires» en ce sens qu'ils assignent au substantifnoyau le terminus a quo d'une extensite minimale (p.ex. Un homme passe dans la rue = 'un individu') et le terminus ad quem d'une extensite maximale (p.ex. Un repas rechauffe ne valut jamais rien - 'tous les repas rechauffes'). Quatre types morphologiques: 1) Type UN (origine: le paradigme latin de UNUS). 2) Type LE (origine: le paradigme latin de ILLE). 3) Type DE (origine: la preposition latine DE). 4) Type ZERO.
5.2.1.3.1. L'ancien frangais possedait les formes uns (cas sujet masculin singulier), un (cas regime masculin singulier), une (cas sujet et cas regime feminin singulier), un (cas sujet masculin pluriel), uns (cas regime masculin pluriel), unes (cas sujet et cas regime feminin pluriel). En plus du cas sujet, le franiais moderne a perdu les pluriels uns, unes, que le moyen franpais appliquait toujours aux objets apparies (p.ex. unes chausses ou uns yeux) ou constituant un ensemble organique (p.ex. unes heures = 'un livre d'heures', unes armes = 'une armure' ou 'un equipement', unes lettres = 'une missive', unes Halles - 'des halles', etc.). Le type U N emprunte des ce moment un pluriel semantique ä la serie de LE ou ä la serie de D E (p.ex. Un livre est un ami —» Les livres sont des amis).
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5.2.1.3.2. En ce qui regarde le type LE, l'ancien fran^ais usait des singuliers Ii, le (franfais archa'ique: lo), la (en dialecte picard: le) et des pluriels Ii, les. Certaines enclises lui sont particulieres: ά + les donne as (se rarefiant au XIV e siecle), en + le donne ou (vite concurrence par au), en + les donne es (qui empietait au contraire sur aus en moyen franijais). 5.2.1.3.3. La preposition latine de (+ ablatif) traduisait un eventail de relations spatio-temporelles dont les lignes de force sont 1) l'eloignement (p.ex. De muro se dejicere = 'se jeter du haut du mur'), 2) l'origine (p.ex. De gente Priami = 'issu de Priam'), 3) le propos ou la quintessence d'un theme: p.ex. De hello gallico). Le latin vulgaire inaugure une quatrieme utilisation, dite «partitive» (p.ex. edere de pane plutöt que edere panem). On voit que l'accusatif latin panem exprimait le pain «mange» et l'ablatif pane le pain «mangeable». En fran5ais, le cas unique pain indifferencie l'objet de depart (ablatif latin) et l'objet d'arrivee (accusatif latin): manger de pain quantif y le pain «mange» comme inferieur ou, ä la limite, egal au pain «mangeable». Du meme coup, la preposition de s'est muee en un quantifiant bipolaire, done un article. L'objet d'arrivee une fois quantifie (= 'une portion q de pain mange preleve sur un tout de pain mangeable'), il restait ä quantifier l'objet de depart. Ce sera la mission d'un second article, de type U N ou LE. 5.2.1.3.3.1. Rares en ancien fran£ais comme en franfais moderne, les combinaisons d'un ou d'une n'ont jamais conquis dans les grammaires le Statut d'«article partitif». Nous n'y insisterons pas. 5.2.1.3.3.2. Les alliages du(- 'de + le'), de la, des (= 'de + les') apprehendent l'objet de depart en extension etroite (p.ex. boire du vin = 'une portion du vin mis ά table') ou en extension large (p.ex. boire du vin = 'une portion de la totalite accessible de vin'). La premiere utilisation est majoritaire en ancien franfais. 5.2.1.3.3.3. Le simple de renonce ä la quantification de l'objet de depart. L'ancien et le moyen fran^ais le reservaient ä la construction des verbes «fragmentatifs» manger, boire, porter, empörter ... Ces emplois ecartes, de se rencontre ä toutes les epoques mais en trois circonstances: 1) devant les substantifs que precede un caracterisant ou devant le seul caracterisant apres pronominalisation du noyau (p.ex. boire de bons vins ou en boire de bons, et meme les singuliers boire de bon vin ou en boire de bon aujourd'hui tombes en desuetude), 2) ä proximite d'un quantitatif (p.ex. Pierre boit tropjassezlpeulbeaucouplde vin), 3) en phrase negative ou apparentee (p.ex. Jean ne boit pas de vin ou sans boire de vin). Le pheno-
498
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
mene s'explique dans le cadre de la determination zero. 5.2.1.3.4. L'article 0 correspond ä un refus de quantification. Du latin au franfais et de l'ancien fran 300, 2.; Wunderli 1989, 32s.).
1.1. Griechisch
Bei der Einwirkung des Griechischen auf das Galloromanische geht es an dieser Stelle um denjenigen Wortschatz, der direkt aus der Sprache der Griechen, die an der französischen Mittelmeerküste bereits Jahrhunderte vor Christi Geburt gesiedelt haben und deren Spuren insbesondere auch an den Ufern schiffbarer Flüsse,
519
etwa im Rhönetal, nachweisbar sind. Davon zu trennen ist derjenige griechische Wortschatz, der in das Lateinische generell aufgenommen worden ist und - vor allem als Kulturwortschatz sich über weite Teile der Romania in den romanischen Sprachen ausgebreitet hat. Der hier interessierende griechische Substrateinfluß bezieht sich auf diejenigen Teile des Lexikons, die nur in einzelnen Gebieten der Galloromania und zumeist dialektal nachzuweisen sind. Der griechische Einfluß macht sich vor allem in den Bereichen der Schiffahrt und der Meteorologie bemerkbar (cf. Wartburg 1965, 17-21), wie z.B. in okz. cau 'gros cable' < gr. κάλος 'Schiffstau' (FEW 2, 103), okz. ancouno 'coin, cachette, Heu etroit et retire' < gr. άγκών 'courbure du bras, coude; coin' (FEW 24, 602) oder in Var, BRhöne lämpä 'faire des eclairs' < gr. λαμπεΐν 'strahlen' (FEW 5, 145). Wahrscheinlich ist auch gr. έμφυτος 'eingepflanzt', έμφυτεύειν 'einpfropfen' in der Gegend von Marseille als *impütare in die lateinische Volkssprache übernommen worden (erstmals in der Lex Salica als Substantiv impetus 'Pfropfreis' belegt, FEW 4, 611; im alem. rhein. Sprachgebiet lebt es fort als impen u.a. 'pfropfen, veredeln von Obstbäumen'; in Südfrankreich wurde es später verdrängt durch die lateinische Lehnübersetzung inserere, *insertare, aokz. ensertar, FEW 4,712, cf. Schmitt 1974,151).
Insgesamt ist der wirtschaftliche und kulturelle Einfluß der Griechen auf die benachbarte galloromanische Bevölkerung an der Mittelmeerküste und flußaufwärts weitaus stärker gewesen als der direkte sprachliche Einfluß. Angesichts der besonderen kulturellen Hegemonie des Griechischen kann der sprachliche Einfluß des Griechischen auch als Adstrateinfluß interpretiert werden (cf. Wunderli 1989, 37). Die Zahl der auf diesem Wege ins Galloromanische eingedrungenen griechischen Substratwörter (maximal ca. 80) läßt sich kaum definitiv bestimmen, da über den Zeitpunkt und die Wege der Entlehnung (über die lateinische Sprache allgemein, mit Verbreitung auch im Italienischen oder nur im spezifischen Gebiete des Galloromanischen) vielfach keine Klarheit erzielt werden kann. 1.2. Gallisch
Der bedeutsamste Substrateinfluß auf das Galloromanische ging vom Gallischen aus. Nach Müller (1982) beläuft sich die Zahl der im FEW angeführten Wortstämme des Gallischen auf 204 ( - * 110, 4.1.); Stefenelli (1981, 112) hebt von der aus Wartburg zitierten Zahl von maximal 180 Übernahmen aus dem gallischen Substrat maximal 50 Formen ab, die auch innerhalb der neufranzösischen Gemeinsprache auftreten. Das Gallische zählt zu der Sprachgruppe des Festlandkeltischen. Über die Sprache der Gallier informieren Inschriften, die im Archäologischen Museum von Nimes aufbewahrt sind, gallische
520
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Elemente in den Werken griechischer und lateinischer Schriftsteller sowie Toponyme und Anthroponyme (cf. Wartburg 1965, 21-31; Wolf 1979,35ss.; Wunderli 1989, 38s.). Wie bei den zuvor behandelten griechischen Substrateinflüssen sind auch beim Gallischen diejenigen Elemente, die in (Ober-)Italien während des Kontaktes zwischen Römern und Kelten in das Lateinische aufgenommen wurden und sich über weite Teile der Romania verbreitet haben, von denjenigen Wörtern zu trennen, die sich nur im Gallischen Frankreichs (und dem Galloitalischen) haben behaupten können und die somit als eigentliche Substrateinflüsse des Gallischen auf die spätere französische Sprache zu interpretieren sind. Wie die Zusammenstellung bei Wartburg (1962, 108) zeigt, bezieht sich ein großer Teil der gallischen Substratwörter auf Bereiche der Landwirtschaft: 1) lat. lac farina mel
h.lelait gall. *mesigum 'Molken' la farine brennos 'Kleie' le miel 'botusca 'Bodensatz des Wachses' brisca 'Wabe' cera la cire liga 'Trester' vinum le vin *genna 'Trester' racemum le vaisin rica 'Furche' campus le champ
2) lat. pralum
cannabis linum
fr. le pre
gall. *selj- (> sillori) 'Furche' *samaro 'Brachfeld' *bodica 'Brachfeld' le chanvre *cer- (> serancer) 'hecheln' le lin *nax ( > fr.-pr. naisi) 'Hanfrösten' etc.
Daraus läßt sich folgern, daß diejenigen Erzeugnisse, die die gallischen Bauern bei den Römern abliefern mußten oder die sie in den römischen Städten verkaufen konnten, eine lateinische Bezeichnung angenommen haben (fr. le lait, la farine, la cire, le vin), während die minderwertigen Produkte, die zur Viehfütterung verwendet werden konnten, die gallische Bezeichnung beibehielten (afr. mfr. mesgue 'petit-lait', FEW 6/2-3, 43; afr. mfr. bren, bran, okz. bren, FEW 1, 513; afr. bresche, aokz. bresca, FEW 1, 535; fr. lie, FEW 5, 314). Im Hinblick auf die Art der Romanisierung läßt sich daraus auch ableiten, daß die Ausbreitung des Lateinischen vermutlich von den städtischen Zentren der Römer ausging und sich das Gallische auf dem Lande länger behaupten konnte. Durch die wirtschaftlichen Kontakte der Gallier mit den Römern wurde allmählich die Übernahme des Lateinischen begünstigt, und im Laufe der Generationen ging der Zustand der Zweisprachigkeit, Gallisch und Latein, in die alleinige Vorherrschaft des (späteren) Galloromanischen über.
2. Der germanische Superstrateinßuß Im Gegensatz zu den Substrateinflüssen des Ligurischen, des Griechischen und des Gallischen handelt es sich bei den Superstrateinflüssen auf den galloromanischen Wortschatz um Elemente, die aus der Sprache eines Eroberervolkes auf die galloromanische Sprache eingewirkt haben, die sie jedoch nicht haben verdrängen können. Das Galloromanische hat vor allem Elemente aus der Überlagerung der Sprache der germanischen Eroberer erfahren. In der Regel haben die in die Galloromania eingedrungenen germanischen Volksstämme in relativ kurzer Zeit das Lateinische bzw. das Galloromanische als Verkehrssprache angenommen, und sie sind nach einiger Zeit von einem Zustand der Zweisprachigkeit übergegangen zum Gebrauch der jeweiligen Variante des Romanischen. Bei der Intensität des germanischen Einflusses, insbesondere der Franken und der Normannen, auf die sprachlichen Verhältnisse im Kontaktgebiet zwischen Romanen und Germanen läßt sich eine Staffelung in drei größere Bereiche feststellen (cf. Lüdtke 1968, vol. 1, 62): - In einem langgestreckten Gürtel, der von den Niederlanden über das Rheinland, Elsaß und die Nordschweiz bis hin zu Teilen des Alpengebietes reicht, hat das Germanische den Platz des Romanischen eingenommen und dieses völlig verdrängt. - In einem sich daran anschließenden Gebiet, das Nordfrankreich und Teile Oberitaliens umfaßt, ist das Romanische erhalten geblieben, es weist jedoch erhebliche germanische Superstrateinflüsse im Wortschatz und teilweise auch in anderen Bereichen (Phonie, Morphologie, Syntax) auf. - Relativ gering ist der germanische Einfluß in den weiter vom Kontaktgürtel entfernten Gebieten Südfrankreichs. Wie stark der Einfluß des fränkischen Superstrats auf das Galloromanische im Norden Frankreichs gewesen ist, läßt sich leicht anhand der Bände 15-17 des FEW ermessen, in denen der gesamte galloromanische Wortschatz germanischer Provenienz zusammengestellt worden ist. Dabei sind sowohl die nur dialektal belegten germanischen Einflüsse als auch die im Grundwortschatz des Französischen auftretenden Elemente (oft mit g- oder h- im Anlaut) zu berücksichtigen. Stefenelli (1981, 114s.) nennt eine Liste von 20 Wörtern aus dem fränkischen Superstrat, die die Bezeichnungsgeschichte des franfais fondamental berühren. Eine Verteilung der insgesamt ca. 600-700 zumeist altniederfränkischen Ursprungswörter auf einzelne Sachgebiete im Wortschatz des Galloromanischen ergibt folgen-
322. Französisch: Etymologie und Geschichte des Wortschatzes b) Geschichte des Wortschatzes
521
des Bild (cf. eine ausführliche Aufstellung bei Stefenelli 1981, 116s., ferner Wartburg 1965, 56-60; Wolf 1979,47ss.; Wunderli 1989,41):
(FEW 16, 211), afr. mfr. fronce 'ride de la peau' < anfrk. »HRUNKJA 'Runzel' (FEW 16,254). - Bäume und Pflanzen: fr. saule 'Weide' < anfrk.
- Im Bereich des mittelalterlichen Feudalwesens stehen lateinische Elemente neben germanischen Bezeichnungen für Titel und Ämter, was auf eine enge Verschmelzung von Romanen und Germanen im Heerwesen und in der Verwaltung im 6./7. Jahrhundert schließen läßt. Während die Grundbezeichnungen wie le roi, le come, le due auf lateinische Etyma zurückgehen (REX; COMES; DUX, wohl mit Einfluß aus der mlat. Verwaltungssprache, cf. F E W 3, 197), sind altniederfränkische Ausdrücke für die Bezeichnung zunächst zweitrangiger Funktionen eingetreten, wie
buissons serres et touffus' < anfrk. HASAL 'Haselstrauch'(FEW 16,175). - Tier- und Vogelbezeichnungen: h.frelon 'hornisse' < anfrk. *HURSLO (FEW 16,271), norm, man 'ver blanc du hanneton' < anfrk. *MADO 'Made' (FEW 16,495). - Landwirtschaft und Viehzucht: fr. gagner, ursprünglich '(das Vieh) weiden lassen' < anfrk. *WAIDANJAN 'auf die Weide führen', Ableitung von *WAIDA 'Weide' (FEW 17, 461), fr. gerbe 'Garbe' < anfrk. GARBA (FEW 16,13), fr. ble 'Getreide' < anfrk. *BLÄD 'Feldfrucht' (FEW 15/1, 126).
"SALHA ( F E W
z . B . a n f r k . *SINISKALK, u r s p r ü n g l i c h g e r m .
- In der französischen Waffenterminologie finden sich weitere Elemente germanischen Ursprungs: fr. haubert 'Panzerhemd' < anfrk. *HALSBERG (FEW 16, 134), afr. broigne 'cuirasse' < anfrk. BRUNNIA (FEW 15/1, 310), fr. epieu 'Spieß' < anfrk. *SPEOT (FEW 17, 178). - Dasselbe gilt für Bezeichnungen im Zusammenhang mit kriegerischen Auseinandersetzungen und mit Kämpfen: fr. guerre < anfrk. *WERRA 'Wirren, Streit' (FEW 17, 567), afr. guarir 'beschützen, retten' < anfrk. got. "WARJAN (FEW 17, 526), fr. guetter 'spähen' < anfrk. »WAHTA 'Wacht' (FEW 17,451). - Auch die Heeresorganisation weist Einflüsse aus dem Fränkischen auf: afr. esciere 'corps de troupes rangees en bataille' < anfrk. *SKARA (FEW 17, 95), afr. arban 'convocation des arriere-vassaux' < anfrk. aus
'reunion de
*SINA-
SKALKA 'ältester Knecht', dann am Merowingerhof der 'königliche Haushofmeister', später 'militärischer Titel mit Kommandogewalt', F E W 17, 69; anfrk. *MARHSKALK (FEW 16, 517) bezeichnet den 'Pferdeknecht', dann in der Lex Saiica als mariscalcus den 'Aufseher der königlichen Pferdeställe' (heute fr. le marechal); aus dem germ. *BARO wurde baro/baronis in das Lateinische übernommen, fr. le baron 'eine Art königlicher Beamter (im Rang nach dem Grafen stehend)', F E W 15/1, 68; dem fr. echanson 'Mundschenk' liegt anfrk. SKANKJO zugrunde.
•HARIBAN, z u s a m m e n g e s e t z t B A N ' B a n n ' ( F E W 16, 158).
17, 10), m f r . n f r . hallier
HARI ' H e e r '
und
Wie eng die Symbiose zwischen Romanen und Germanen gewesen ist, läßt sich daran ersehen, daß nicht nur der Wortschatz des Feudalwesens, des Heerwesens, der Verwaltung und der Rechtssprache (z.B. fr. gage, bannir, fief aus anfrk. •WADDI ' P f a n d ' , F E W 17, 441, a n f r k . "BANNJAN
'öffentlich ausrufen, aufbieten', FEW 15/1, 65, anfrk. *FEHU 'Vieh', F E W 15/2, 117) vom germa-
nischen Superstrat beeinflußt worden ist, sondern auch weite Bereiche des täglichen Lebens, wie die nachfolgenden Aufstellungen exemplarisch belegen (cf. Stefenelli 1981, 116s.; weitere Hinweise von M. Pfister, Marburg und Saarbrücken): - Körperteile: fr. ichine 'Rückgrat' < got., frk., langob. »SKINA 'schmales Stück Holz' (FEW 17,112), fr. flanc 'partie laterale du corps humain allant des cötes aux hanches' < anfrk. *HLANKA 'Seite, Weiche'
Ausführliche Überblicke über Arbeiten zum Einfluß des germanischen Superstrates auf den galloromanischen Wortschatz finden sich in Gamillscheg (1934-1936, 2 1970-1975) und in Pfister (1972, 1973, 1977, 1978, 1979, 1987a: Forschungsbericht im Anschluß an Guinet 1982, 1987b; cf. auch Messner 1977, 57, zu einigen statistischen und chronologischen Angaben). Auch in der Morphologie sind auffallige Ubernahmen aus dem germanischen Superstrat zu verzeichnen, z.B. das fränkische Suffix -ING (fr. -an, -and): frk. K A M E R L I N G 'Kämmerer', afr. chamberlenc, mfr. chamberlan, nfr. chambellan (FEW 16, 298), frk. F L A M I N G 'flämisch', fr. flamand (FEW 15/2, 134), oder das fränkische Suffix -WALD (fr. -audy. fr. ribaut 'homme debauche,
mechant, vagabond' (seit 12. Jh., FEW 16, 702) aus ahd. R J B A N 'reiben' (cf. auch fr. lourdaud, 'schwerfällig; Tölpel', fr. pataud 'tolpatschig'), f e r n e r f r k . -ART (fr. - a r d ) in REGINHART, f r . re-
nard (FEW 16, 688; zu den produktiven Suffixen germanischer Herkunft cf. weitere Angaben bei Nyrop 1908, vol. 3, 165-172), oder vielleicht das fränkische Präfix MISS- (fr. me-, cf.
mecontent
'unzufrieden', mesestime 'Mißachtung', mecompte 'Ausfall in der Rechnung'), ferner bestimmte Deklinationsformen mit Akzentwechsel (Rectus stammbetont, Obliquus endungsbetont), die im Altfranzösischen im Rahmen der Zweikasusflexion eine Rolle spielen (cf. Jud 1907): afr. Berte/ Bertain, Hues/Huon (bei Personennamen), putel putain, ante/antain (auf Substantive übertragen). Die Konsequenzen dieses germanischen Einflusses auf die galloromanische Morphosyntax und Syntax sind insbesondere von Hilty (1975) untersucht worden (—» 468,4.2.4.). Zu den späteren Einflüssen des Deutschen (und des Niederländischen) auf das Französische —* 469, zum Verhältnis von Französisch und Frankoprovenzalisch/Deutsch cf. Lüdtke 1984. 3. Der Einfluß des Arabischen Von geringerer Relevanz als das Germanische war der Einfluß des arabischen Strates auf das
522
VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
Galloromanische. Da es sich hier hauptsächlich um eine sprachliche Einflußnahme auf dem Umweg über die Iberoromania einerseits und Sizilien andererseits handelt, ist hier eher von einer Adstrat- als von einer Superstratbeziehung auszugehen (cf. auch Wunderli 1989,46). Die Araber hatten Anfang des 8. Jahrhunderts in Spanien Fuß gefaßt und waren bis zur entscheidenden Niederlage gegen Karl Martell im Jahre 732 bei Poitiers in das galloromanische Gebiet eingedrungen. Ihr Einfluß auf die romanischen Sprachen verteilte sich schwerpunktmäßig auf die folgenden Gebiete: - In Südspanien und in Teilen des Ostens der Iberischen Halbinsel in der Zeit von 711 bis 1492; - auf Sizilien in der Zeit von 827 (Beginn der Eroberung wichtiger Städte) bis zur Machtübernahme der Normannen unter Roger im Jahre 1061; - auf Malta, wo sich - parallel zur Eroberung Siziliens - das Arabische in der Volkssprache bis heute erhalten hat ( - » 474); - im gesamten Mittelmeerbereich im Handel, wobei sich arabische Einflüsse auf die wirtschaftlichen Umschlagplätze in den Häfen Venedig, Genua und Pisa konzentrierten; - in Osteuropa, wo sich auf dem Landwege über Kleinasien arabische Elemente ζ. B. im Rumänischen ausbreiteten (cf. Lüdtke 1968, vol. 1,67s.).
Insgesamt haben zwischen dem Arabischen und den Sprachen des Abendlandes tiefgreifende Kontakte in kultureller, wissenschaftlicher und wirtschaftlicher Hinsicht bestanden. Für den Einfluß auf die französische Sprache sind dabei die Berührungspunkte über die Pyrenäenhalbinsel und über Sizilien die entscheidenden Wege des Eindringens der arabischen Sprache gewesen (cf. Sguaitamatti-Bassi 1974, die von nur ca. 15 direkten Entlehnungen aus dem Arabischen spricht). Die frühesten Belege für Lehnwörter aus dem Arabischen sind bereits im Rolandslied bezeugt, zumeist unter Beibehaltung des arabischen Artikels al-, etwa afr. algalife 'calife' (ar. HALIFA, FEW 19, 64), afr. almapur 'prince sarras i n ' ( a r . ALMANJÜR, F E W 19, 3).
Die Gesamtheit der aus dem Arabischen in den galloromanischen Wortschatz übernommenen Wörter ist anhand von Band 19 des FEW und unter Ergänzung der bisher erschienenen «Addenda au FEW XIX» von Raymond Arveiller (1969-, z.Z. Artikel Nr. 20 in ZrP 107, 1991, im Druck) leicht erschließbar. Nach Sachgebieten geordnet, ergeben sich ζ. B. folgende Schwerpunkte für die Aufnahme arabischer Lehnwörter im galloromanischen Wortschatz (cf. Steiger 1943 und 1948/1949): - Handelsprodukte: fr. sucre < ar. SUKKAR (seit ca. 1160, F E W 19, 161), fr. safran < ar. ZACFARÄN 'cro-
cus sativus' (seit 12. Jh., F E W 19, 202), fr. artichaut < ar. HARSÜFA (seit Huls 1596, F E W 19,68), fr. orange < ar. NÄRANÖ(A) (1393; seit Pare, F E W 19,138);
- medizinische Fachausdrücke, Alchimie: fr. soude 'sei alcali' < ar. SUWWÄD (seit Oudin 1660, F E W 19, 165), fr. momie 'harzige Masse; einbalsamierter Leichnam' < ar., pers. MÜMIYÄ (seit 13. Jh., F E W 19, 130), fr. sirop < ar. SARAH 'Trank' (seit Chrestien, F E W 19,170), fr. alambic 'sorte de vaisseau qui sert ä distiller' < ar. ANBIQ 'Helmaufsatz zum Destillierkolben' (seit RoseM, F E W 19,7), fr. alcool < ar. KUHUL 'Grauspießglanz; Augenschminke, Augensalbe' (seit Ac 1835, F E W 19,98); - Mathematik: afr. cifre 'zero' (13., 15. Jh.), mfr. nfr. chiffre 'Zahl' < ar. $IFR 'Null' (seit 1485, F E W 19, 156).
Zu beachten ist, daß häufig die Aufnahme in den galloromanischen Wortschatz auch zu einem späteren Zeitpunkt, auf dem Wege über mittellateinische Traktate, erfolgen konnte. Ferner ist im jeweiligen Einzelfalle einer Übersetzung aus dem Arabischen zu klären, wie der Übersetzungsprozeß im einzelnen verlief, z.B. aus dem Arabischen direkt ins Mittellateinische oder in die Volkssprache oder auf dem Wege über die (gesprochene) Volkssprache ins schriftlich fixierte Mittellatein (cf. Lüdtke 1968, vol. 1, 69s.; Hilty 1954).
4. Kontakte des Französischen mit dem Okzitanischen und dem Italienischen In Ergänzung zu den bisher behandelten Substrat· und Superstrateinflüssen soll im folgenden der Einfluß des Okzitanischen und - exemplarisch - des Italienischen als Beispiele für den Einfluß romanischer Sprachen auf den französischen Wortschatz vorgestellt werden (zu einer Gesamtschau des Einflusses der romanischen Sprachen auf das Französische, insbesondere des Okzitanischen und des Spanischen, —» 460). Karl Gebhardt (1974) hat die Bedeutung der Okzitanismen im Wortschatz des Französischen untersucht und dabei die verschiedenen Sachgebiete der häufigsten Entlehnungen herausgearbeitet, insbesondere Marine und Schiffahrt, Industrien und Techniken, Fischfang, Botanik, Argot, Instrumente, gesellschaftliches Leben, häuslicher Kulturkreis, affektiver Bereich, Zoologie und Weinbau (cf. ib., 242-266, dort auch genaue prozentuale Angaben und Beispiele). Auf der Grundlage des FEW kann er folgende Daten für die Okzitanismen der französischen Gemeinsprache in Synchronie und Diachronie vorlegen: (cf. p. 523). Trotz mancher machtpolitischer Auseinandersetzungen und Bemühungen, die Hegemonie über das andere Territorium zu erlangen, läßt sich auch im Falle des Italienischen eher von einem lang andauernden Adstrateinfluß auf das Französische (und umgekehrt) sprechen.
322. Französisch: Etymologie und Geschichte des Wortschatzes b) Geschichte des Wortschatzes Die Okzitanismen der französischen Gemeinsprache in Synchronie und Diachronie (nach FEW) Jahrhundert
Zahl der Okzitanismen noch heute gemeinsprachlich
untergegangene Okzitanismen + = zusätzlich aufgenommen - = untergegangen
12.
45
+ 19 4
13.
52
+ 21 - 13
14.
98
+ 44 - 35
15.
108
+ 87 - 48
16.
365
+306 -130
17.
225
+ 112 -225
18.
252
+ 104 -130
19.
376
+ 180 -288
20.
91 1612 Okzitanismen
^873 untergegangen
Die Gesamtzahl aller französischer Okzitanismen in Synchronie und Diachronie beträgt somit 1612 + 873 = 2485 lexikalische Einheiten (nach Gebhardt 1974, 285). In der Frühzeit, seit dem 8. Jahrhundert, verlief die Einflußnahme zunächst in Richtung des Französischen auf das Italienische (cf. Bezzola 1924). Auf Sizilien und in Italien breitete sich im 11. Jahrhundert das Normannische aus, und mit ihm gelangten die französische Kultur und Sprache in den italienischen Sprachraum. Einen Höhepunkt erreichte der französische Einfluß im 13. und 14. Jahrhundert in Oberitalien, als das Französische sowohl in der Prosa als auch in der Dichtung auch von italophonen Schriftstellern, Dichtern und Jongleuren verwendet wurde (cf. Holtus 1979 und 1986). In den Werken von Brunetto Latini, Martin da Canal, Marco Polo und Rustichello da Pisa, Aldobrandino da Siena und Daniele Deloc da Cremona werden in unterschiedlichem MaBe Elemente der französischen mit denen der italienischen Sprache vermischt, und das Ergebnis ist ein schwer bestimmbarer, von Fall zu Fall variierender Prozeß sprachlicher Interferenzerscheinungen (—» 494). Erst im 15. und 16. Jahrhundert ändert sich im Anschluß an die Italienfeldzüge von Karl VIII., Ludwig XII. und Franz I. das Bild: Italien wird in kultureller und sprachlicher Hinsicht der gebende Teil, und im
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Französischen werden in großen Bereichen des Wortschatzes Italianismen aufgenommen, besonders in der Zeit nach 1533, als Katherina von Medici den Prinzen und späteren König Heinrich II. heiratete. Die „Überfremdung" des Königshofes und anderer Kreise mit der italienischen Mode und mit italienischem Wortgut rief die Opposition zahlreicher Gelehrter hervor, ζ. B. Henri Estiennes in seinen Deux dialogues du nouveau tangage franfois italianize et autrement desguize, principalemenl entre les courtisans de ce temps aus dem Jahre 1578. Wie tiefgreifend der Einfluß des Italienischen a u f d e n W o r t s c h a t z d e s F r a n z ö s i s c h e n gewesen ist, l ä ß t sich b e r e i t s a n h a n d einer k n a p p e n Ü b e r sicht ü b e r die a m s t ä r k s t e n v o n d e n italienischen Lehnwörtern beeinflußten Sachbereiche ermessen (cf. i m ü b r i g e n W i n d 1926; H o p e 1971; W a r t b u r g 1965, 1 5 1 - 1 5 3 ; M e s s n e r 1977, 84ss.; W o l f 1979, 104s.; Stefenelli 1981, 197ss.): - Militärwesen, Waffen, Befestigungen: le caporal (seit Rab 1552, FEW 2, 344, it. caporale), le colonel (seit 1556, FEW 2, 934, it. colonello), le fantassin (seit 1584, FEW 4, 661, it. fanlaccino), la bombe (seit Oudin 1640, FEW 1, 431, it. bomba), le mousquet (seit 1568, FEW 6/3,256, it. moschetto 'Muskete'), l'escorte (seit 1546, FEW 3, 281, it. scoria), la citadelle (seit 15. Jh., FEW 2, 725, it. cittadella), le corridor 'chemin couvert' (16. Jh.), 'passage le long de plusieurs pieces d'un meme etage' (seit 1636, FEW 2,1573); - Marinewesen und Schiffahrt: mfr. nfr. la barque (ca. 1320 in einem italianisierenden Text, seit ca. 1500, FEW 1,251, it. barca), mfr. la gondole (1550, FEW 2, 1028, ven. gondola), la tramontane 'vent du nord' (1549, FEW 13/2,212, it. tramontane cf. Vidos 1939; Fennis 1978); - Wirtschaft und Handel: la banque (1458, FEW 15/1, 62, it. banco), la banqueroute (2. Hälfte 15. Jh., F E W 15/1, 63, it. banca rotta), le risque (1578, FEW 10, 292, it. risco, rischio), le carrosse (1574, FEW 2, 435, it. carrozza); - höfisches Leben, Sport, Tanz und Spiel: le courtisan (1472, FEW 2, 851, it. cortigiano), la canaille (ca. 1470, FEW 2, 195, it. canaglia), völliger (1534, FEW 14, 626, it. volteggiare); - Kunst, Architektur, Theater, Dichtung und Musik: la cadence (schon vor 1502, FEW 2, 29, it. cadenza), le tercet (seit ca. 1650, FEW 13/1, 270, it. terzetto), le balcon (1567, FEW 15/1,38, it. balcone). D i e italienischen (wie a u c h die s p a n i s c h e n u n d okzitanischen) Lehnwörter sind häufig a n h a n d lautlicher C h a r a k t e r i s t i k a wie ζ. B. B e i b e h a l t u n g des c v o r α ( k e i n e P a l a t a l i s i e r u n g : le capital ' p r i n c i p a l d ' u n e dette, d ' u n e r e n t e ' , seit 1567, F E W 2, 254, it. capitale; attaquer, R a b 1546, F E W 17, 202, it. attaccare ' a t t a c h e r , j o i n d r e ' ) , F e h l e n d e r Velarisierung/Labialisierung von / vor K o n s o n a n t (lat. SOLIDUS, fr. soudard, soldat, 1475, seit c a . 1536, F E W 12, 54, it. soldato; poltron, seit 1558, F E W 9, 531, it. poltrone ' p r o p r . p o u l a i n ' , lat. PULLITER) o d e r E r h a l t d e s α in freier Silbe u n t e r d e m H a u p t t o n ( a m b a s s a d e , seit 1418, F E W 15/1, 19, it. ambasciata) zu erkennen.
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Auch in morphologischer Hinsicht treten im Französischen jetzt für das Italienische charakteristische Suffixe auf (cf. Nyrop 1908, vol. 3, 172-175), wie z.B. -esque ( < it. -esco: burlesque, seit 16. Jh., FEW 1, 646, it. burlesco; grotesque adj., seit 1657, FEW 2,1384, mfr. crotesque 1532, it. grottesco) oder auch -aille (in einzelnen Wörtern aus it. -aglia: mfr. nfr. canaille 'bas peuple', seit ca. 1470, FEW 2, 195, it. canaglia). Bisweilen führt die Einführung des italienischen Lehnwortes zum Aufkommen von Dubletten mit semantischer Differenzierung, etwa bei fr. soldat aus it. soldato, das das bisherige afr. soudard (FEW 12, 53) verdrängt, oder fr. medaille anstelle von afr. maille (cf. FEW 6/1, 571 und 573). Insgesamt bezieht sich der italienische Einfluß nicht nur auf Substantive oder Adjektive, sondern auch auf Verben und auf Teilbereiche der Morphologie (Suffixe). Der übermäßig italianisierende Jargon in höfischen Kreisen wurde dank der Bemühungen von Henri Estienne und anderen jedoch in Grenzen gehalten und war als Modeerscheinung am Ende des 16. Jahrhunderts weitgehend wieder verschwunden. 5. Das lateinische Kultursuperstrat Neben den Sub-, Super- und Adstrateinflüssen auf den französischen Wortschatz, die sich schwerpunktmäßig auf konkrete Sachbezeichnungen oder - im Falle des Italienischen - auf Bereiche wie Kunst und Kultur bezogen, gab es im Hoch- und Spätmittelalter sowie in der Renaissance eine starke Tendenz, den abstrakten Wortschatz des Französischen durch die Aufnahme gelehrter Wörter aus dem Lateinischen und dem Griechischen zu erweitern (cf. Messner 1977, 85s.; Wolf 1979, 101s.; Stefenelli 1981, 189-196; für zahlreiche Hinweise danke ich M. Pfister, Marburg und Saarbrücken). Eine bedeutende Funktion haben in dieser Hinsicht das Christentum und die Kirche gespielt (cf. Havers 1957/1958). In Anbetracht der kulturellen Vormachtstellung des Lateinischen gegenüber den Volkssprachen läßt sich hier auch von einem Kultursuperstrat der antiken Sprachen, insbesondere im schriftsprachlichen Bereich, sprechen (-481). Häufig treten die gelehrten Entlehnungen aus dem Lateinischen als Dubletten neben bereits existierende volkssprachliche Entwicklungen, wie ζ. B. bei adorer neben aorer (FEW 24, 177), avare neben aver (FEW 1, 187), crucißx neben crocefis (12. Jh., cf. FEW 2,1381; Valter 1972). Neben den Übertragungen religiöser Texte und den frühen Bibelübersetzungen ins Französische (Lefevre d'Etaples, Pierre Robert Olivetan, Castellion, cf. Kunze 1935; Bossard 1959) spielten generell Übersetzungen wissenschaftli-
cher Texte eine bedeutende Rolle für die Schaffung einer volkssprachlichen wissenschaftlichen Prosa (cf. Monfrin 1964). Dabei sind die lateinischen Wörter oft nur formal an das Lautsystem der Volkssprache angepaßt worden, etwa lat. GRATIA zu fr. grace (FEW 4, 246). Philosophische Texte der Antike (Aristoteles) sind ζ. B. von Nicolas Oresme (1325-1382) übersetzt worden (cf. Knops 1952, Taylor 1965). Bei den Neuschöpfungen sind entweder phonetische und morphologische Veränderungen festzustellen (delectable, seit 14. Jh., anstelle von afr. mfr. delitable, cf. FEW 3, 32; demonstration für afr. demostroison, cf. FEW 3, 38; facteur für afr. faitor, cf. FEW 3, 361), oder aber bereits bestehende Wörter werden semantisch erweitert durch Hinzufügung einer neuen wissenschaftlichen Bedeutung, ζ. B. latitude 'largeur' als geographischer Terminus ('voie qui va d'un pöle ä l'autre', cf. FEW 5, 200) oder pluralite 'pluriel' für 'grand nombre, multiplicite' (seit 1370, FEW 9, 101). Grundlage für die Übersetzung griechischer Texte bildet oft eine lateinische Übersetzung oder aber, wie im Falle von Aristoteles, eine bereits existierende volkssprachliche Adaptation, etwa bei Brunetto Latini. Von den gelehrten Bildungen sind auch die Verwaltungssprache (decanat, depravation) und die medizinische Fachsprache (febrile, ligament) betroffen (cf. zahlreiche Beispiele bei Wolf 1979, 102; Wunderli 1989, 45; ferner Knops 1952 und Taylor 1965). Der Unterschied zwischen dem Vokabular der gelehrten Wissenschaftssprache und dem der einfachen Volkssprache wird in literarischen Texten auch als Stilmittel benutzt (Rabelais, Pantagruel, 1532), um den Kontrast zwischen den auftretenden Personen zu intensivieren, cf. den Mystere du Vieil Testament (ca. 1450; nach Wartburg 1965, 141), wo einerseits Balaam zu seinem Esel spricht: «Qu'esse cy? Devons-nous demourer icy? C'est trop tire le cul arriere, Si n'y a il point de barriere Encontre toy, je n'y vois rien. Hay, Hay, Hay, Hay, J'apenjoy bien Que tu es une fauce beste»,
andererseits ein Engel in einer mit Latinismen gespickten Rede so formuliert: «Souverain roy de la gloire felice Que chacun doit en honneur collauder, Mercy vous rends de cueur sans nul obice, Pour vostre nom en tout bien exaulcer».
Auch im juristischen Bereich führen die zahlreichen Latinismen zu einer deutlich vom allgemeinen Sprachgebrauch abgehobenen Fachsprache (cf. Krefeld 1985).
322. Französisch: Etymologie und Geschichte des Wortschatzes bj Geschichte des Wortschatzes
Infolge der Lautveränderungen bei einer erbwörtlichen Entwicklung kommt es so zu den für das Französische charakteristischen Gegensätzen bei Wortschatzelementen, die sich auf einen Sachbereich beziehen, cf. ζ. B. eau vs. acquatique, sourd vs. surdite, pere vs. paternel, geant vs. gigantesque, nuit vs. nocturne u. a. Der Gegensatz führt teilweise zu einer semantischen Differenzierung zwischen einem bestehenden erbwörtlichen Lexem und einer gelehrten Neubildung, cf. ζ. B. blämer 'tadeln' vs. blasphemer 'Gott lästern', parabole 'Gleichnis' vs. parole 'Wort', paradis 'Paradies' vs. parvis 'Kirchenvorplatz', gloria '(premier mot du) verset qui termine tous les psaumes; cafe melange d'eaude-vie' (1817) vs. gloire (cf. FEW 4, 165). Neben den Bereichen der Wissenschaften allgemein und der juristischen Fachsprache im besonderen werden die Differenzierungen bisweilen auch in den allgemeinen (Grund-)Wortschatz des Französischen übernommen, cf. direct vs. droit, fabrique vs. forge, integre vs. entier, naviguer vs. nager, simuler vs. sembler, oder aber mit Wortklassenwechsel bei (im)mobile adj. vs. (im)meuble s. m., majeur adj. vs. maire s.m., vocal adj. vs. voyeile s. f. (zum gelehrten lateinischen Wortschatz generell cf. Stefenelli 1981, 189-205 und passim, ferner die zahlreichen Beispiele in Wolf 1979, 156ss.). Der Kontrast zwischen volkssprachlichem und gelehrtem Wortschatz und die daraus resultierenden stilistischen und rhetorischen Möglichkeiten bieten noch genügend Material für weitergehende Studien (—» 113), die neben den funktionalen und pragmalinguistischen Aspekten im engeren Bereich der Lexikographie auch diejenigen Elemente stärker zu berücksichtigen hätten, die - aus welchen Gründen auch immer - sich im Laufe der Sprachgeschichte nicht haben halten können und somit nach einiger Zeit wieder außer Gebrauch kamen oder aber - als bewußtes Stilmittel bei der Verwendung als Archaismus - zu einem späteren Zeitpunkt in der Literatursprache wieder zu neuem Leben erweckt worden sind (zur «resurgence» im Neufranzösischen cf. Stefenelli 1989). 6. Klassischer und volkssprachlicher Wortschatz im 17. Jahrhundert Aus der Zeit der Normierungstendenzen des Französischen im 16. und 17. Jahrhundert sei ein Aspekt herausgegriffen, der neben der Kodifizierung der französischen Sprache und ihres Wortschatzes vielfach eine zu geringe Beachtung erfahrt, und zwar der in den weniger bekannten volkstümlichen, burlesken Texten des 17. Jahrhunderts auftretende Wortschatz (cf. H L F 3:1, 75-80).
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Von den Schriftstellern des 16. Jahrhunderts wurden zur Erweiterung des Wortschatzes der Literatursprache insbesondere die folgenden Möglichkeiten gutgeheißen: - Entlehnungen aus dem Lateinischen und dem Italienischen; - Übernahme von bisher nur dialektal auftretenden Wörtern; - Berücksichtigung des fachsprachlichen Wortschatzes; - Verwendung von unüblich gewordenen Wörtern aus früheren Epochen; - Wortneuschöpfungen/Neuableitungen gemäß dem morphologischen System der französischen Sprache. Gegenüber der Verwendung von Archaismen, Neologismen, Regionalismen und soziolektal markierten Wörtern setzte Anfang des 17. Jahrhunderts eine starke Gegenreaktion ein, die ihr Ziel in der Schaffung eines begrenzten, als „klassisch" empfundenen Wortschatzes des «bon usage» sah (cf. Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 230ss.). Es bildete sich insgesamt jedoch keine eindeutige Linie in den verschiedenen Einstellungen gegenüber der Kodifizierung des französischen Wortschatzes heraus. Insbesondere in den Kreisen der Preziösen, in den Salons und in den klassischen Tragödien wurde versucht, die Nomenklatur für weite Bereiche des Wortschatzes zu tabuisieren und für Tätigkeiten des täglichen Lebens euphemisierende Umschreibungen zu wählen. Die Kluft zwischen dem begrenzten klassischen Vokabular und dem Wortschatz der täglichen Umgangssprache (soweit er anhand zeitgenössischer Schriften und Dokumente rekonstruierbar ist) zeigt sich gerade in den Bezeichnungen für Aktivitäten wie Essen und Trinken sowie im körperlichen, sexuell-erotischen Bereich (cf. ζ. B. Le Roux 1752). Aus den Arbeiten von Cahen (1946), Bar (1960), Dumonceaux (1971) und Popelar (1976) wird deutlich, daß der in den klassischen Tragödien verwendete Wortschatz nur einen oberflächlichen Bereich abdeckt, während die Realität im täglichen Leben ganz anders aussah. In Texten der sogenannten Trivialliteratur, in zeitgenössischen Dokumenten und in der Lexikographie bei Richelet, Furetiere und in der ersten Auflage des Akademiewörterbuchs von 1694 offenbart sich ein Wortschatzbereich, der auch auf die genannten tabuisierten Bereiche Bezug nimmt und die Dinge beim Namen nennt (cf. die zahlreichen Beispiele für Ausdrücke wie 'trinken', 'betrunken' u. a. bei Popelar 1976, 17ss., oder die Ausdrücke für 'prostituee' im Akademiewörterbuch sowie die Angaben bei Guiraud 1978,93 s. v.). Insgesamt wird deutlich, daß in bestimmten semantischen Bereichen der Wortschatz der klas-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
sischen Sprache von den Sprachnormierern künstlich eingeschränkt und reduziert werden sollte. Gerade die burlesken Texte des 17. Jahrhunderts zeigen jedoch, daß auch in Bereichen des täglichen Umgangs durchaus eine große Bezeichnungsvielfalt vorhanden gewesen ist. Dies wird auch belegt durch die reichhaltigen Angaben in den zeitgenössischen Wörterbüchern insbesondere von Oudin, Furetiere und dem Wörterbuch der Akademie, die unter diesem Aspekt noch Material für weitergehende Studien über das Alltagsleben im 17. Jahrhundert zu liefern imstande sind (cf. zum Aspekt des nicht-klassischen Wortschatzes jetzt auch die Studie von Brochard 1990, die auf die Bedeutung der «Erreurs populaires» von Laurent Joubert, 1578, als Quelle für das Wörterbuch von Cotgrave, 1611, eingeht).
7. Einflüsse der Französischen Revolution auf den Wortschatz des Französischen Einen weiteren wichtigen Abschnitt in der Geschichte des französischen Wortschatzes markieren das 18. Jahrhundert und besonders die Zeit der Französischen Revolution, deren Auswirkungen auf die französische Sprache insgesamt unterschiedlich beurteilt werden (—> 316a, 4.). Im Bereiche des Wortschatzes bahnte sich schon beim Übergang vom 17. ins 18. Jahrhundert insofern ein Wandel an, als die Bestrebungen von Richelet und besonders von Furetiere, Neologismen mit zu berücksichtigen, nachhaltig verstärkt wurden und in der Enzyklopädie von Diderot und D'Alembert einen Höhepunkt fanden. Zahlreiche naturwissenschaftliche und technische Ausdrücke fanden Eingang in die französische Standardsprache (cf. die Zusammenstellung bei Mercier 1801). Als sehr nachhaltig erwies sich im Laufe des 18. Jahrhunderts auch der Einfluß des Englischen, der durch Aufenthalte französischer Gelehrter in England oder durch Engländer in Frankreich verstärkt wurde und sich einerseits auf den Wortschatz der Philosopie und der Politik konzentriert, andererseits auf die Freizeitgestaltung und auf Bezeichnungen für Genußmittel (cf. ζ. B. egotisme, pantheisms, coalition, loyaliste, politicien; jury, session, vote; boxe, jockey, yacht; bifteck, rosbif, whisky etc.; cf. H L F 6:2', 1231-1236; Wolf 1979,138s.). Die französische Revolution hat auf den Wortschatz besonders dadurch eingewirkt, daß bereits existierende Lexeme eine zusätzliche Bedeutung oder eine spezialisierende semantische Nuancierung erhalten haben (cf. Messner 1977, 102-106). Die semantische Entwicklung von Wörtern wie citoyen, departement, revolution und
petition ist hinlänglich untersucht worden; grundlegend für die Bedeutungsveränderungen im französischen Wortschatz zur Zeit der Revolution bleibt die Arbeit von Frey (1925), der exemplarisch die Entwicklung von fr. patriote und seinen Ableitungen aufzeigt (cf. ferner Ranft 1908, Krauss 1970 und Militz 1973). Die weitere Geschichte derartiger politischer und sozialer Schlüsselwörter wird von Dubois (1962) skizziert. Wie Proschwitz (1966; cf. auch id. 1956) gezeigt hat, läßt sich ein abschließendes Gesamturteil über die Frage, ob mit der Französischen Revolution eher ein Einschnitt oder eine kontinuierliche Weiterentwicklung im französischen politischen Wortschatz zu verzeichnen ist, erst dann beantworten, wenn einerseits die zahllosen politischen Schriften und Flugblätter während der Revolution vollständiger erschlossen sind und andererseits der Vergleich mit den oft vernachlässigten vorrevolutionären politischen, sozialen und anderen Schriften (etwa von Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, Mercier und Restif de la Bretonne) ausführlicher als bisher vorgenommen worden ist. Proschwitz (1966, 102) neigt eher dazu, im Bereiche des politischen Wortschatzes ein «mouvement continu de renouvellement» zu sehen, der in der Französischen Revolution seinen Höhepunkt, nicht aber eine radikale Erneuerung fand (cf. auch Wolf 1979, 146). Eine Übersicht über die neueste Literatur und laufende Forschungsprojekte zur Französischen Revolution bieten Schlieben-Lange/Geiger 1989.
8. Der Einfluß des Englischen Im folgenden sei noch auf einen Aspekt bei der Geschichte des französischen Wortschatzes eingegangen, der bereits bei der Herausbildung des politischen und philosophischen Wortschatzes des Französischen insbesondere im 18. Jahrhundert eine wichtige Rolle gespielt hat, und zwar der Einfluß des Englischen auf den französischen Wortschatz. Während im Mittelalter (seit 1066) und in der frühen Neuzeit der Einfluß im wesentlichen aus Richtung Frankreich auf das Englische hin verlief (cf. z.B. Brüll 1913), ändert sich die Lage im Laufe des 18. Jahrhunderts, und Frankreich wird immer stärker der empfangende Teil. Besonders auffällig wird diese Umkehr bei denjenigen Wörtern, die einst im Mittelalter aus dem Französischen ins Englische entlehnt wurden und die jetzt, zumeist mit verändertem semantischem Gehalt, wieder ins Französische zurückkehren. Dazu zählen Wörter wie ζ. B.: - budget m. 'etat annuel des recettes et des depenses publiques' (seit 1764, FEW 18, 37, engl, eigentlich 'Ledersack', übernommen aus fr. bougette, cf. FEW 1,605);
322. Französisch: Etymologie und Geschichte des Wortschatzes b) Geschichte des Wortschatzes - challenge m. 'Herausforderung' (seit 1865, FEW 18, 41, aus afr. chalenge 'reclamation judiciaire, poursuite en justice, dispute, reclamation', cf. FEW 2,104); - sport m. (seit 1828, FEW 18, 117, aus afr. desporter 'belustigen', cf. FEW 9,218). D e r E i n f l u ß des Englischen a u f d e n f r a n z ö s i schen W o r t s c h a t z k o n z e n t r i e r t sich im 18. J a h r h u n d e r t auf diejenigen Bereiche, in d e n e n E n g land eine f ü h r e n d e Rolle in W e s t e u r o p a einn a h m : Politik u n d Verfassungsgeschichte, Philosophie, S p o r t (cf. 7. u n d W u n d e r l i 1989, 5 5 - 5 7 , zu diversen Beispielen). Die E n t l e h n u n g bezieht sich teilweise n u r auf die s e m a n t i s c h e Spezialisier u n g eines bereits im F r a n z ö s i s c h e n existierend e n Wortes, wie ζ. B. bei: - majorite f. 'pluralite des voix dans une assemblee deliberate' (seit Voltaire 1760, FEW 6/1, 59), als Ausdruck der Politik in England schon 1691 entstanden; als 'superiorite quantitative (t. de philos.)' schon afr. im 13. Jh.; - voter 'donner sa voix, son avis dans une assemblee (en parlant des affaires d'Angleterre)' (1704 - Trev 1771), 'donner sa voix, son suffrage dans une election, une deliberation' (seit Rousseau 1762, FEW 18, 130); in der Terminologie des Klosterlebens bestand fr. voter, votation schon früher als lateinische Entlehnung. A m n a c h h a l t i g s t e n wirkte sich d e r englische Einf l u ß a u f die Termini des S p o r t s (Reiten, B o x e n , G o l f , Baseball, Tennis u. a.) u n d der M o d e a u s (cf. z u d e n verschiedenen S p o r t a r t e n die ausf ü h r l i c h e n U n t e r s u c h u n g e n v o n Becker 1970, B ä c k e r 1975 sowie d a s reichhaltige M a t e r i a l in B a n d X V I I I des F E W u n d in H ö f l e r 1982, f e r n e r Brink-Wehrli 1961). D a n e b e n sind weitere Bereiche, wie die Eisenb a h n t e r m i n o l o g i e (z.B. wagon, tunnel, express, tender, ticket) u n d B e z e i c h n u n g e n f ü r Speisen u n d G e t r ä n k e ( z . B . sandwich, whisky, brandy), v o n d e m englischen E i n f l u ß b e t r o f f e n . D i r e k t a u s d e m Englischen o d e r a b e r ü b e r d e n U m w e g des F r a n z ö s i s c h e n sind viele dieser Termini a u c h in die a n d e r e n r o m a n i s c h e n S p r a c h e n gelangt (— 470).
9.
Ausblick
I n s g e s a m t h a t a u c h im 19. u n d 20. J a h r h u n d e r t das Anglo-amerikanische den stärksten Einfluß a u f d e n f r a n z ö s i s c h e n W o r t s c h a t z ausgeübt ( - > 300, 3.; cf. S a u v a g e o t 1964, 2 2 1 - 2 3 8 ; S c h ü t z 1968; M e s s n e r 1977, 1 1 8 - 1 2 5 ; Scherwinsky 1978; J o h n s o n 1986; g r u n d l e g e n d R e y - D e b o v e / G a g n o n 1981 u n d H ö f l e r 1982, zuletzt R e y - D e bove 1987 u n d Spence 1987 u n d 1989). E i n e n konzisen Ü b e r b l i c k ü b e r T h e o r i e u n d Geschichte des f r a n z ö s i s c h e n W o r t s c h a t z e s insg e s a m t liefert W u n d e r l i (1989; cf. a u c h K l ö d e n 1987).
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E i n e n nicht ( n u r ) a u f den englischen E i n f l u ß b e s c h r ä n k t e n G e s a m t ü b e r b l i c k ü b e r die E t y m o logie u n d die E n t w i c k l u n g des (gegenwärtigen) f r a n z ö s i s c h e n Wortschatzes bieten n e b e n Sauvageot (1964), Cellard (1985) u n d G u i r a u d (1986) die A u s f ü h r u n g e n v o n Stefenelli (1981, 2 3 8 252) z u r lexikalischen Vielschichtigkeit der f r a n zösischen G e g e n w a r t s s p r a c h e u n d v o n Söll (1985, 1 8 5 - 1 9 6 ) zu d e n Divergenzen im L e x i k o n des g e s p r o c h e n e n u n d des geschriebenen F r a n zösisch 307, 8.5.). 10. Literatur
(in
Auswahl)
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323. Französisch: Anthroponomastik
rares. Les precurseurs ont laisse quelques repertoires de noms interessante, mais dont les explications etymologiques n'ont plus aueune valeur scientifique; ce sont, en particulier, ceux d'E. Ritter, Les noms de famille (1875), d'H. Moisy, Les noms de famille normands (1875), de Loredan Larchey, Dictionnaire des noms (1880). Ces auteurs n'avaient pas de methode rationnelle de travail et ce n'est que dans le dernier quart du XIX e siecle qu'apparaitra avec le Dictionnaire des noms et surnoms et Pseudonymes latins du moyen äge d'A. Franklin (1875) une esquisse de methode.
Anthroponymie
a) Frankreich France 1. Historique 2. Les couches historiques de noms de personne 3. Les noms romano-francs 4. Les noms franfais 5. Les categories de noms franfais 6. Les noms de personne d'origine non franfaise 7. Bibliographie
1. Historique Avant le premier quart du X X e siecle, les travaux consacres ä l'anthroponymie fran9aise sont
Günter Holtus, Trier
L'etude des noms de personne a debute plus serieusement au X X e siecle; on releve quelques breves etudes sur des points particuliers, ce sont: de Γ Abbe Duffaut, Recherches historiques sur les
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
prinoms en langue d'oc (AM 1900), de M. Prinet, Noms de bapteme tires de l'Ecriture et feminises en France du IX' au XIII' s. (REA 1919). M. Grammont a donne quelques pages interessantes dans son etude Les noms de famille des habitants de la France (1906). Le premier expose de synthese sur les noms de personne en France se trouve dans un chapitre assez court, mais essentiel d'A. Giry dans son Manuel de Diplomatique (1894). Les etudes d'anthroponymie ont pris un certain essor avec la publication d'un manuel d'A. Dauzat, Les noms de personne, en 1925. Ce premier essai de synthese faisait le point de nos connaissances sur l'anthroponymie de la France. Le Ier congres international de toponymie et d'anthroponymie, organise ä Paris en 1938 ä l'initiative d'A. Dauzat, montrera l'interet porte ä l'etude des noms de personne avec les communications de M. Grammont, A. Jeanroy, H. Carrez et K. Michaelsson. Ce dernier sera avec Α. Dauzat, Tun des principaux propagateurs des etudes d'anthroponymie franyaise. En effet, en 1927 et 1936, il publie ä Uppsala les deux tomes de son Etude sur les noms de personne frangais d'apres les roles de taille parisiens de 1292 ä 1313. Ensuite A. Bergh, sous la direction de K. Michaelsson, a publie une Etude sur les Noms de personne dans le Polyptyque de Wadalde (1941).
des Trois Gaules (CNRS 1963) et dans Alt-celtischer Sprachschatz d'A. Holder, repertoire de materiaux tres utile mais qu'il faut consulter avec prudence. Les noms des anciens gaulois releves chez Cesar se repartissent en 3 categories: a) Les noms simples, peu nombreux, qui indiquent assez souvent une particularite physique (Crixus 'le crepu', Galba 'le tres gros'). b) Les composes, plus frequents, qui sont formes pour la plupart de deux termes relies par la voyelle o. La finale est soit l'element -rix 'chef (Eporedo-rix < epored 'ecuyer'), soit l'element -genos indiquant une particularite de naissance (Cintu-genos 'ne en premier'). c) Les hypocoristiques qui apparaissent sous forme de derives a l'aide de quelques suffixes, -illus ou bien -inus (Boudillus < BOUDUS 'victoire', Cavarinus < Cavar 'grand'). Les hypocoristiques pouvaient avoir la forme geminee (Cattos, Eppos latinises Cattus, Eppus (< cat tu 'combat', epos 'cheval')).
Les anthroponymes gaulois n'etaient par heriditaires, car le systeme onomastique gaulois reposait sur un nom unique. Aussi, aucun nom gaulois n'est parvenu directement jusqu'ä nous. 2.2. Les noms gallo-latins
Apres la conquete de la Gaule, le pays fut administre par les Romains qui s'y etablirent. Ce En 1945, A. Dauzat publia un ouvrage plus furent d'abord des fonctionnaires qui demeureimportant d'anthroponymie, Les noms de famille rent temporairement, des commer9ants assez de France. Peu de temps apres, en 1946, Paul Le- nombreux, des soldats, des esclaves. Ceux-ci hel faisait paraitre un petit manuel d'initiation, n'etaient pas tous Romains, mais etaient origiclair, bien construit, Les noms de personnes en naires de differentes regions de l'Italie et des pays France. Enfin en 1951, A. Dauzat publia Le Dic- d'Europe conquis par les Romains. Les Gaulois tionnaire des noms de famille et prenoms de adopterent la civilisation romaine ainsi que la langue et les noms des vainqueurs. Les inscripFrance, ouvrage de vulgarisation qui a rendu sertions funeraires nous donnent un aper^u des vice au grand public, tres interesse par la signification des noms de famille et par leur origine. anthroponymes gallo-latins, mais ce sont uniPour la Belgique —> 323b, pour la Suisse —»• 323c. quement ceux des notables et nous ne possedons aucun repertoire des noms de la classe paysanne; un certain nombre d'entre eux sont parvenus jusqu'ä nous grace aux noms de domaines (—* 324a, 2. Les couches historiques de noms de personne 3.4.). 2.1. Les nomsgaulois Le systeme anthroponymique latin etait comLa premiere couche de noms de personne qui pose de trois noms: un prenom, le nom de la lignee (gens) en -ius, issu du surnom d'un ancetre, nous soit connue est celtique. Les noms les plus anciens apparaissent dans les ecrits des auteurs et le surnom (pognomen) devenu le nom de la fagrecs et latins et notamment dans les Commen- mille entiere. Les gens du peuple ne portaient que deux noms, prenom et surnom. Ce dernier tates de la guerre des Gaules de J. Cesar. Apres la conquete de la Gaule par les Ro- evoquait certaines particularites: l'aspect physique (Crispus 'le crepu', Baibus 'le begue') ou mains, la langue gauloise sera remplacee progressivement par le latin, mais les noms de per- encore le mois de naissance (Januarius, Aprilis, Augustus, etc.). Les diminutifs etaient frequents, sonne ne disparaitront que peu ä peu. Une quantite assez importante de noms apparaissent dans en particulier les derives en -inus (Albinus, Balbiles inscriptions de l'epoque gallo-romaine. nus, Paulinus). Celles-ci ont ete groupees dans le Corpus inscripDe l'anthroponymie gallo-latine, il ne reste tionum latinarum complete (Τ. XIII) par rien sauf quelques noms popularises par des l'ouvrage de P. Wuilleumier, Inscriptions latines saints tels que les noms des premiers eveques ou
323. Französisch: Anthroponomaslik
martyrs (Clarus, Desiderius, Martialis Hilarius (IVe s.)).
3. Les noms
(III e s.),
romano-francs
L'installation des premiers Germains en Gaule date de l'epoque imperiale. Venus par petits groupes, ils s'occuperent des domaines agricoles. Puis, au debut du Ve siecle, deferlerent sur le territoire de la Gaulle des bandes armees venues d'outre-Rhin, qui essayerent de s'y etablir. Les envahisseurs ne pourront imposer leur langue, et la langue nationale, le latin, s'affirmera, mais la population romane, par mode, adoptera les noms de personne germaniques. Ceux-ci connaitront une vogue si importante que, vers le IX e siecle, la grande majorite des families romanes porteront des noms d'origine germanique. Sur le sol de la Gaule, trois peuples germaniques ont exerce une certaine influence sur l'onomastique, ce sont les Francs au Nord, les Burgondes ä l'Est, les Wisigots au Sud. Plus tard, en 911, les Scandinaves ou Normands, apres des incursions de piraterie ä travers la Gaule, s'installerent dans la region qui porte leur nom. Le systeme anthroponymique des Germains etait assez uniforme, il reposait comme celui des Gaulois sur un nom unique. Les noms de personne germaniques se presentent sous deux formes: a) Les composes, formes de deux elements, le premier etant le determinant, le deuxieme pouvant etre un adjectif, -bald 'hardi' (Audebald), -berht 'brillant' (Adalberht) ou un substantia -frid 'paix' (Adalfrid). Les noms feminine pouvaient etre formes ou bien par un element en -a, comme -berga 'protection' ou bien sans desinence, comme -haid, -lind, -trud 'personne de confiance'. D a n s les documents latins, les composes masculins suivaient la 2e declinaison latine (-us, -/'), les feminins en -a la l ere declinaison (-a, -ae) et les autres la 3 e declinaison (-is, -is). Dans le systeme anthroponymique germanique, le lien familial etait en rapport avec les differents mcmbres de la famille et s'exprimait selon trois precedes: - avec la variation thematique, un element du nom des parents pouvait se retrouver dans celui de l'enfant; les polytyques carolingiens nous en fournissent des exemples assez nombreux (Winegardis est la mere de Winegildis et de Winegis (Pol. Irminon, 1,5); - avec le precede de l'alliteration, les noms des membres d'une famille pouvaient commencer par la meme voyelle ou consonne (Adelardus + Bom = Adelberius, Boso (Pol. Reims). - l'appellation a ete peu employee; eile consistait a donner ä l'enfant le nom de son pere ou de sa mere (Fermenoldus faber, Fermenoldus fllius (Pol. Reims)).
α) Frankreich
531
Grace ä ces trois precedes, on avait la possibilite de combinaisons multiples et variees, source de nombreux composes.
b) Les hypocoristiques pouvaient etre simples, formes par le premier terme de noms composes; ainsi les noms Berto, Berta, etaient les hypocoristiques de noms en Berht > Bert, la femme de Pepin le Bref est appelee tantöt Bertrada, tantöt Berta (Pardessus Dipl. 156). On releve aussi des hypocoristiques a consonne geminee (Be/to < Bertramnus (id. a. 606, 1,206)). Les hypocoristiques simples suivaient la declinaison imparisyllabique et recevaient au cas regime un elargissement latinise en -one au masculin et -ane au feminin. Par contre, dans les noms wisigotiques, assez rares, les desinences etaient inversees. Les hypocoristiques derives etaient formes principalement avec les suffixes en -/, -n qui remplagaient Γ element final: sur Bert ont ete crees les derives Bertilo, Bertila, Bertin, Bertina. Le Suffixe -in s'ajoutait aussi aux hypocoristiques gemines (Betto, Bettinus\ Pippo, Pippinus) ainsi qu'aux derives en -il, -ik; il en resulta des finales -lin et -kin (Bertelinus var. Bertelenus; Berikin). Le suffixe -ing s'employait dans l'anthroponymie gallo-franque comme un element onomastique sans signification precise. On l'ajoutait assez souvent au premier element d'un compose (Berting, Brüning, Harding). Les derives en -il, -ik suivaient la declinaison imparisyllabique, ceux en -in, -lin, -ing les deux premieres declinaisons latines. Le passage du germanique au roman presente quelques difficultes, car les dialectes germaniques possedaient certains sons speciaux que la population romane transposa de son mieux. Le w germanique, element bilabial, se conserva intact dans le Nord et l'Est ού il est note w, vu, ν; ailleurs, il aboutit a gu (Willaume, Villaume, Guillaume). La dentale spirante th est rendue habituellement par t (Theoderic > Tiederic > Tierry). L'h initial, spirant guttural, devant une voyelle, fut transcrit ch par les Merovingiens (Haribaldus > Charibaldus, Hildebrand > Childebrand)·, mais ces noms, ä l'exception des noms de rois merovingiens, n'ont pas laisse de traces. Devant / et r, h est tombe frequemment ä partir du IX e s. (Hlodovicus > Loois > Louis); mais les Merovingiens avaient transcrit hl, hr par chl, ehr, d'oü les doublets Louis et Clovis. Posterieurement, h a ete assimile a / ( H h d o w a r d > Flouard). Le premier ouvrage d'ensemble sur les anthroponymes germaniques est le repertoire de E. Förstermann, mais la place faite aux noms de la Gaule romane est tres restreinte et bien des etymologies sont erronees. Pour
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
remedier ä ce defaut, M. Schönfeld publia en 1911 son Wörterbuch der altgermanischen Personen- und Völkernamen qui indique les noms portes avant le VHP siecle. En 1968, le CNRS a edite notre repertoire Les norm de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule du VI' au XII' s.\ le premier tome concerne les noms issus du germanique continental. Pour les noms d'origine noroise, J. Adigard des Gautries nous a fourni une remarquable etude sur les noms scandinaves en Normandie de 911 ä 1066.
latins ou transmis par le latin. Plus tard apparurent des noms profanes, tires de l'histoire ancienne et de la litterature medievale (Alexandre, Achille, Hercule, Gauvain, Turpin; pour les noms de personne dans la litterature medievale cf. Storing 1974). L'Eglise reprouva l'emploi de noms non chretens et le concile de Trente recommanda l'adoption de noms popularises par des saints (1543-1563).
4.
4.2. Le surnom hereditaire
Les noms franfais
4.1. Du nom individuel au surnom A la fin de la periode capetienne, le systeme anthroponymique evolue. En effet, la faculte de creer de nouveaux noms, si vivante aux siecles precedents, commence ä se tarir avec la christianisation et le culte des saints qui apparait au IXe siecle. L'appauvrissement du fond est l'une des causes de la transformation du systeme anthroponymique, car le nombre d'individus portant le meme nom de bapteme allant en s'accroissant multiplia les homonymies fächeuses pour l'identification des personnes. L'apparition des surnoms se situe au XI e siecle dans les textes de l'epoque, d'abord dans ceux du Sud de la France. Puis l'emploi du surnom gagnera le Nord de la France. Au XII e siecle, on releve le terme fllius ajoute au nom de bapteme suivi du nom du pere (Gualterus comes, fllius Drogonis comes (1182, Cart. S. P. de Chartres)). Ensuite le terme fllius est sous-entendu dans le genitif du nom du pere. De meme, apparait frequemment un nom de lieu comme 2e surnom des le X e siecle (Sign. Roberti de Nogera [Cart. Gen. Par. ν. 987)) ou un sobriquet; cet emploi est note assez tot dans les families royales carolingiennes (Charles Martel, Pepin le Bref) ou comtales (Guillaume Longue Epee, due de Normandie). Chez les roturiers, ce genre de denomination n'apparait assez frequemment qu'au XIe siecle, parfois precedee du terme cognomine (Walterus cognomine Fugans lupum (1060, Cart. S. P. de Chartres), mais le plus souvent juxtaposee (Sign. Hugonis Ruft (1045, Cart. Gen. Par.)). Dans le systeme anthroponymique medieval, le nom principal etait celui que la personne avait regu ä la naissance. Le surnom n'etait qu'un moyen pour differencier les individus et il etait loin d'avoir le caractere stable du nom individuel. Ce dernier, jusqu'au IX e siecle, sera le plus souvent germanique, mais avec le developpement du culte des saints, l'usage sera d'adopter des noms tires de l'Ancien et du Nouveau Testament ou de recueils hagiographiques. Nous en avons releve un certain nombre dans le tome 2 des Noms de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule (1972), consacre aux noms
Le surnom joint, d'abord exceptionnellement, au nom de bapteme s'ajouta ä lui, peu a peu, pour caracteriser la personne; ä l'origine, ceci fut pratique dans les actes officiels afin de prouver la filiation. Dans le nouveau mode de denomination anthroponymique, le surnom donnera toute son importance, non plus ä l'individu comme a la periode precedente, mais au groupe familial. Cependant, au Moyen Age, le surnom n'a pas encore acquis la stabilite que l'etablissement de l'etat civil donnera aux noms de famille. La fixation du surnom est variable suivant les regions. Ce probleme de l'heredite du surnom est complexe et ne pourra etre resolu que lorsqu'on aura entrepris des etudes anthroponymiques dans les differentes regions de France. Les archives nationales et departementales possedent des documents (terriers, censiers, comptes) qui offrent de nombreux noms de personne dates et localises et aussi des renseignements sur la langue et la topographie. II serait important de les sortir de l'oubli. C'etait le veeu de Κ. Michaelsson, qui souhaitait l'etablissement de repertoires de noms de bapteme et de surnoms. Nous avons donne une etude d'anthroponymie pour la Haute-Picardie, en 1967, ä laquelle nous avons joint un repertoire des noms etudies, dates et localises. Nous avons eu la satisfaction de voir notre entreprise suivie par deux chercheurs meridionaux: A. Compan et P. Vouland ont etudie, sous la direction de Ch. Rostaing, l'anthroponymie de la Provence (Comte de Nice; Provence Orientale), mais e'est un resultat insufTisant.
4.3. La forme des surnoms Tout nom de personne s'est forme et a evolue suivant la phonetique de la region oü il a pris naissance. Void les traits les plus caracteristiques: c gallo-latin + a s'est maintenu en Normandie et en Picardie et dans le Midi, alors qu'il est devenu ch ailleurs (Caron, Charron). Suivi de e, i, le c a pris le son chuintant en Normandie et Picardie (Cauchie, Chaussee), dans le Midi il ne change pas (Caussade). De meme g + a s'est maintenu en Picardie et dans le Sud de la France, ailleurs, il est devenu j (Gardin, Jardin). Le ρ intervocalique est passe Ä Ν au nord de la Loire et Ä b au sud (RIPARIA > Riviere, Ribeyre). Le t latin intervocalique disparait au Nord, mais aboutit ä d au Sud
323. Französisch:
(Lapree, Laprade < prata). L e w germanique a subi une evolution differente selon les regions. A u N o r d , il demeure sans changement, en N o r mandie et en Franche-Comte, il est rendu par ν, ailleurs il a donne gu (Walthari > Wautier, reduit ä Watier en Picardie, Vautier en Normandie, Gautier ailleurs). L'e muet devant une consonne a l'interieur d'un nom a disparu tandis qu'il demeure dans le nom commun (Chartier 'charretier'; Capron 'chaperon'). D a n s le Sud-Ouest, le gascon se Signale par quelques particularites phonetiques:/initial devient h (Duhon < font 'source'); ν latin, demeure bilabial, a ete assimile ä b
(Baque < VACCARIUS); II final a donne t (CASTELLUM > Castet); en position initiale d'un mot, r latin se presente sous la forme arr (RIVUS > arriu; les noms germaniques Robert, Ricard donnent Arrobert, Arricart)·, le groupe nd s'est reduit a nn (LANDA > lanne, d'ou Lalanne, fr. Lalande).
Les noms de personne ont subi quelques variations d'ordre morphologique; la survivance du cas sujet et regime est assez rare (Pastre/Pasteur, PestrelPesteur). L'agglutination est la soudure d'un element ä l'initiale - le cas le plus frequent etant celui de l'article - soit devant un nom de bapteme (Landrieu, Lamartine), soit devant un autre surnom (Lebrun, Leboucher). L'agglutination de la preposition de devant un nom de bapteme a remplace le genitif pour marquer la filiation (Degeorges, Deguy) ou devant un autre surnom souvent combine avec l'article ( D u f o u r n i e r , Dulong). M a i s dans la majorite des cas, de s'est agglutine ä un nom topographique pour marquer l'origine (Debry, Decaen, Decombe). L a preposition ά apparait des le X I I F siecle, avec la fonction de l'ancien genitif davant un surnom (Ageorges, Acharles), assez souvent associee ä l'article {Aufrere, Alasceur, Aubrun). L a dissimilation consonantique est assez frequente en anthroponymie; ainsi de deux consonnes en general semblables dans deux syllabes voisines, l'une peut changer de nature ou disparaitre (Beranger/Belanger, Bernard/Bernat, Herbert/ Hebert). Parfois, un phoneme change de place, ce que Ton nomme la metathese (Bermond/Bremond, Gerber11Grebert). Quelques transformations sont regionales: en Picardie, s passe ä r (Vasletj Varlet). On releve aussi 1'evolution de d ä r (MEDICUS > Mire). L e nom latin EGGIDIUS (et non Aegidius) a donne Gille dans le N o r d et Gilly, Giry dans le Sud. Certaines graphies denotent des alterations qui ont engendre des prononciations fautives. Ä la Renaissance, par souci etymologique, des lettres ont ete ajoutees (Lefebvre pour Lefivre ecrit Lefebure, ä l'epoque oü u et ν etaient notes u). On employait th pour t (Thibaut, Thuillier).
Anthroponomastik
α) Frankreich
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Quelques fausses regressions d'ordre graphique apparaissent, notamment dans les formes dissimilees (Besnier pour Benier < Bernier) ou dans les formes assimilees (Chasles pour Challes < Charles). Ä la fin de certains noms, χ remplace une consonne qui a disparu, c o m m e r, I (Pecheux pour Pecheur, Lescureux pour Lecureuil). Des graphies locales demeurent. Dans le N o r d , la finale ez est pour et (Bonnez) ou er (Rogez, Bouchez). Dans l'Est (Franche-Comte, Savoie), on note la finale d pour t (Monod, Gounod). D e meme le ζ final est une lettre paragogique dont la graphie date du X V I e siecle (Lapraz pour Lapra). 5.
Les categories de noms franfais
5.1. Les anciens noms de bapteme Cette categorie de surnoms est l'une des plus importantes. Ces surnoms se divisent en deux groupes: a) Les noms pleins: noms d'origine germanique et noms latino-chretiens (hebreux, grecolatins), mais au contraire des noms de bapteme, ces surnoms offrent une grande variete. En effet, il est naturel qu'un nom caracterise nettement un individu dans la mesure oü il est rarement employe. Pour les noms germaniques, ceux qui perdent peu a peu de leur attrait c o m m e nom de bapteme sont souvent employes c o m m e surnom. Les noms de bapteme en vogue aux X I I I e et X I V C siecle, tels que Jean, Pierre, Guillaume, Robert, Nicolas au N o r d et Peyre, Guilhem, Bernat, Johan, Ramon au Sud ont ete peu employes c o m m e surnom. Les surnoms les plus frequents d'origine germanique sont Acart, Bernard, Bernier, Fouquart, Godard pour le N o r d et Audebal, Bertran, Bermon, Folcaud pour le Sud. Quant aux noms latino-chretiens, on note au N o r d , pour les noms d'origine biblique, Barthelemy, Daniel, Mathieu (var. Mace) et pour les noms greco-latins Alexandre, Bonnet, Fremin < FIRMINUS, Laurent, Martin. Dans le Sud, on trouve Mathieu, Miquel pour les noms bibliques et Amielh, Benezeg < BENEDICTUS, Clemens, Marti, Vidal pour les noms latins. b ) Les hypocoristiques ont ete formes au moyen de suffixes varies. lis se repartissent en deux classes: ceux qui proviennent du fonds hereditaire germanique et latin et ceux d'origine romane. En germanique, la derivation se faisait au moyen des consonnes k, I, n, z. Ainsi Berto a donne les derives Bertilo, Bertino, Fredo les derives Fredino, Fredizo. Dans les documents medievaux, les suffixes masculins d'origine germanique ne sont pas frequents, nous no-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
tons -ik (Robert > Robic) et le derive -equin qui a garde la fonction du germanique -ekin (Baudekin, Hennequin, Martequin), localises au Nord. Le suffixe -esson est issu d'hypocoristiques germaniques en -izo et -on. Ce suffixe s'est attache en premier lieu ä des noms d'origine germanique (Baudesson < Baudo, Husson < Hue < Hugo), puis ensuite ä des noms latins (Perresson, Jehansson > Jeansson). Pour les suffixes latins, le continuateur de -ittus, -et, -ot, -at selon les regions, est le plus frequent (Estienne, Estienet, Estienot). Le suffixe -in avait dejä en latin vulgaire une idee diminutive et ce suffixe a souvent concurrence le suffixe -et (Ansel, Anselin; Perre, Perrin). Le suffixe -on tire de noms fixes au cas regime est assez frequent (Gauter, Gauteron; Perre, Perron). Les hypocoristiques de formation romane ont ete formes de finales degagees de noms pleins ou d'hypocoristiques. Les finales -art, -aut, -ier sont issues de composes germaniques en -hard, -aid, -hari, mais seule la finale -aut a ete productrice (Denis, Denisaut; Hue, Huarf, Jacques, Jacquier). Certains hypocoristiques ont ete formes a l'aide d'hypocoristiques dejä existants: ainsi les elements -elet, -elin, -elot ont ete empruntes a des hypocoristiques en -et, -ot, -in dont le nom plein etait termine par el (Michel, Ansel) d'oü les diminutifs: Eudes, Eudelet; Bert, Bertelin, Bertelot. Un suffixe pouvait s'ajouter ä un suffixe dejä existant, comme -enin, -enot, derives de noms en -on dont la voyelle s'etait assourdie en -e (Perrenot, Perrenin) ou -inet, -inot (Colin, Colinet; Jaquin, Jaquinet). Apres avoir signale les principaux suffixes, nous pouvons distinguer plusieurs precedes pour former les hypocoristiques. Le plus frequent parmi ces precedes est ['addition du suffixe au nom (Jehan, Jehannet, Jehannof, Guillaume, Guillaumin). La finale peut etre remplacee par un suffixe (Guill(aume), Guillet, Guillot; Rob(ert), Robin, Robic). La syllabe initiale peut disparaitre par apherese, ce precede etant exceptionnel ((Tho)mas, Masset, Massot; (Ysa)bel, Belon, Belote).
ruraux vers la ville due au developpement de l'artisanat et du commerce qui a commence vers le XIIC siecle. Dans les textes medievaux, on constate que la zone dans laquelle un toponyme se retrouve comme surnom, est proportionnelle ä l'importance de la localite. L'individu originaire d'un village, d'un hameau ne recevait ce nom que dans la region ού il est connu. Pour les villes moyennes, la distance est plus importante et celle des grandes villes peut depasser les frontieres du pays. Ainsi les roles de Paris revelent un fort pourcentage de localites du voisinage, Bondy, Chevreuse, Pontoise; puis des villes de moyenne importance, telles que Amiens, Arras, Rouen et aussi de grandes villes etrangeres, Bruxelles, Treves, Florence. Les noms de pays ou de provinces, ainsi que les adjectifs ethniques, donnent des precisions sur les origines de la population. Ä Paris, au XIII e siecle, les surnoms Langlois et Le Breton sont les mieux representee, ensuite viennent Le Normand, Le Picard, Le Bourguignon. Les noms de voisinage rappellent la situation de la maison; ce sont des noms communs ä valeur topographique evoquant l'aspect des lieux, comme la hauteur (Dumont, de la Motte et Chaume (au Sud)), la vallee (Laval, Duval, Labat (Gascogne), Lacombe 'vallee seche') ou le ruisseau proche de la maison (Durieu, Duru). Les vegetaux jouent un role important dans la designation de la maison, en particulier les arbres. En voici quelques-uns que l'on retrouve dans les noms de personne: le chene (au Nord: Duchesne, Duquesne; au Sud: Casse, Cassari), le frene (Dufresne, nom coll. Fresnoy, var. meridionale Fraisse, Dufraisse), le bouleau (Boul, Boule, nom coll. Bouloy; au Sud: Bes, Besse, nom coll. Bessede). Le hetre est represente notamment par le latin FAGUS (Dufoux, nom coll. Fay, Dufay, Delafaye, Dufayel, Fayard). Les noms formes d'apres les caracteristiques de la maison sont nombreux, par ex. du latin CASA Cheze, Lachaize au Nord, Caze, der. Cazal, Cazotte au Sud. Le latin MANsus a donne mes au Nord, d'oü les surnoms Dumes, Dumeix, remplace par mesnil, d'oü Dumesnil. Au Sud, mas a laisse Delmas, Dumas, der. Mazot, Mazet. 5.3. Les noms de metiers
5.2. Les noms d'origine Ces surnoms forment la categorie la plus ancienne. lis se divisent en deux groupes: les noms de provenance et les noms de voisinage. En effet, quand une personne s'installait dans un lieu, les voisins lui donnaient souvent le nom de la localite ou de la region d'oü eile venait. La frequence des noms de lieux (villages, hameaux) comme surnoms correspond ä l'emigration des
Des le XII e siecle, mais surtout au XIII e siecle, nous voyons apparaitre, dans les documents, des personnes dont le nom de bapteme est suivi de l'indication d'un nom de metier. A cette epoque, ce surnom designait le metier exerce, mais assez souvent il etait suivi par un autre nom de metier. On peut se demander, si le premier nom de metier etait dejä hereditaire, car on sait que certains metiers connexes pouvaient etre exerces conjoin-
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tement. Dans les roles de taille de Paris, on note Alexandre Buschier ('marchand de bois' et non 'boucher' comme l'a ecrit A. Dauzat, repris par Baylon-Fabre), tavernier. En dehors de ces cas, le premier surnom doit etre deja hereditaire. Les noms de metiers sont surtout urbains, car l'artisanat s'est developpe principalement ä la ville. Grace aux textes medievaux, nous connaissons les noms des metiers urbains et ruraux. Certains ont disparu comme noms communs, mais se perpetuent comme noms de personne (Cossen 'revendeur', Fournier, Talemetier 'boulanger', Machecrier 'boucher', Wastelier, Gätelier 'pätissier'). Certains noms sont propres ä une region: pour la Picardie Boquillon, Croullebois 'bücheron', Carton 'charretier'; pour l'Anjou Margotteau 'fagottier'; pour le Sud Rodier 'charron', Cabrier (fr. Chewier), Fogassier (fr. Fouassier 'marchand de fouasses').
Anthroponomastik
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les animaux domestiques sont bien representee (Lebauf, Biou (Midi), Lechat, Lecat (Picardie), Connil (anc. nom du lapin), der. Connilleau). Pour les animaux sauvages nous avons Leloup, Leleu (Picardie), Goupil (anc. nom du renard). Les noms de dignites sont, dans la majorite des cas, des sobriquets comme Leroy, Lempereur, Lecomte, Leduc, Lepape, Leveque, Lemoine, et, pour les dignites administratives, Bailly, Bayle (Midi), Prevost, Provost. Les noms de parente forment une categorie restreinte de surnoms. Les designations en ligne directe sont rares, peu caracteristiques (Lepere, Lafille, Lefils, dimin. Fillion). Pour la parente collaterale: Frere, Minfrere (Picardie), Loncle, Deloncle, Neveu, Neboud (Midi). Pour la parente par alliance: Legendre, Bruman (Normandie), Lemarie 'le nouveau marie', Leßllätre 'le gendre'. 6. Les noms de personne d'origine non frartfaise
5.4. Les sobriquets Les surnoms, dont l'explication presente le plus de difficultes, sont les sobriquets. Ce sont d'anciens noms communs ou adjectifs substantives dont on connait en general le sens, mais leur interpretation est complexe. Ces surnoms sont le reflet d'une societe souvent turbulente. En effet, le peuple prend un malin plaisir ä ridiculiser les defauts physiques et les tares morales de ses semblables. Les sobriquets evoquent des particularites physiques (Legrand, Lepetit, Lelong, Legros), une caracteristique du visage (More, var. merid. Maure, der. Morin, Morel, qui s'appliquait ä la couleur de la peau). La couleur des cheveux a donne Leblond, Lebrun, Lenoir, Negre (Midi), Sorin, Sorel 'blond, roux', Leroux. La calvitie a ete un theme de plaisanterie (Chauvel, Cauvel, Pelet, Pelat). Certains sobriquets evoquent des infirmites (Boiteux, Bossu, Leborgne, Lelouche, Lebegue). Tout ce qui a trait ä la virilite a suscite des surnoms grossiers (Couille, Couillart, Couillaud). On note neanmoins quelques noms d'ordre esthetique (Beau, Bel, Lebeau, Lehel, Joli, der. Jolivet, Lecointe 'elegant', var. merid. Coinde, Lecoinde). Les particularites d'ordre moral et social sont bien representees dans les surnoms, les qualites etant normalement moins nombreuses que les defauts. Pour les appellations concernant le caractere, nous trouvons Bon, Lebon, Legentil, Lecoy 'tranquille'. Les defauts sont notes par Mauvais, Mauduit 'mal eleve', Lesot, Lefol, Boband 'l'orgueilleux'. Les noms Cornu, Troche 'corne de cerP evoquent les disgraces conjugales symbolisees par des cornes imaginaires. Les noms d'animaux caracterisent rarement une qualite, mais le plus souvent un defaut. Ainsi
Nous etudierons brievement des anthroponymes qui ne s'expliquent ni par les dialectes d'o'il ni par ceux d'oc. Sur le pourtour de la France, on releve des enclaves habitees par des populations reparties en trois groupes: ä l'Est et au Nord, les Alsaciens et Lorrains, les Flamands; ä l'Ouest, les Bretons, issus des Bretons de Grande-Bretagne, parlant un dialecte brittonique; au Sud-Ouest, les Basques. (Pour les etudes regionales, voir les etudes de Morlet 1981 et Mulon 1977,1987.) 6.1. Alsace et Lorraine Ces deux regions ont ete conquises par les Alamans et les Francs au Ve siecle. Iis ont commence ä imposer leurs dialectes, des leur etablissement sur la rive gauche du Rhin. Des le VIe siecle, la langue parlee en Alsace et probablement en Lorraine devait etre un dialecte germanique. Le Ier eveque de Strasbourg porte un nom franc: Arbogast (622-638). Les noms de ces regions sont constitues par des anciens noms individuels germaniques (Arnold, Eberhard, Herman, Lietbold), puis par des noms de saints latino-chretiens qui apparaissent souvent sous forme d'hypocoristiques (BARTOLOMAEUS > Bartol, Maeus; JOHANNES > Hans, Hänselin; MATHAEUS > Mathis, Thys). Les noms d'origine ne sont pas nombreux, ce sont des noms topographiques Neuhauser 'habitant de la nouvelle maison', Riedinger 'de ried, pre marecageux', Weyer 'vivier', ou des noms ethniques Haguenauer 'de Hagenau', Strassburger 'de Strasbourg'. Les noms de metiers, assez nombreux, sont formes avec le Suffixe -er < v.h.a. -ARI, -ERI < lat. -ARius (Becker 'boulanger', Fischer 'poissonnier').
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Les sobriquets evoquent des particularites physiques (Gross 'le grand', Klein 'le petit', Weiss 'le blanc') ou des qualites (Kuhn 'hardi', Edel 'noble'). On releve quelques noms d'animaux (Hahn 'le coq', Wolf 'le loup') et des noms de dignites (König, Graf, Mönch, equivalents de nos Leroy, Lecomte, Lemoine). 6.2. Les noms flamands Les noms flamands ont beaucoup de ressemblance avec les noms allemands. Le flamand est un dialecte du groupe neerlandais, issu du basfrancique, langue des Francs Sailens. Au debut du XIX C siecle, le flamand etait cantonne dans les arrondissements de Dunkerque et de Hazebrouk et aussi dans quelques communes de l'arrondissement de Saint-Omer qui etaient bilingues. Le plus fort pourcentage de noms flamands se trouve dans le Nord et le Pasde-Calais. On releve d'anciens noms individuels germaniques et latino-chretiens (Bernaert, Aernout) et egalement des noms avec le s du genitif marquant la filiation (Merlins (Martin), Peeters (Pierre), Willems (Willaume)). Les noms d'origine sont formes avec la preposition van 'de' (Vanaker 'du champ') ou van den, van der contractee en ver (Vandenberg 'de la montagne', Vanderlinden 'des tilleuls', Verstraete 'de la chaussee'). Les noms de metiers sont assez souvent precedes de l'article de 'le' (Debaeker 'le boulanger', Debrouwer 'le brasseur', Kramer 'le marchand', Meulenaer 'le meunier'). Les sobriquets evoquent des particularites d'ordre physique ou moral (Degroote 'le grand', Delanghe 'le long', Dejonghe 'le jeune') ou des noms de dignites (Deconink 'le roi', Degraeve 'le comte', Depoorter 'le bourgeois'). 6.3. Les noms bretons Le breton a ete introduit aux Ve et VP siecles en Armorique par les Bretons de Grande-Bretagne chasses par les Anglo-Saxons. Les noms de Bretagne se composent de noms bretons et de noms franfais. Les noms bretons sont aujourd'hui hereditates. Au Moyen Age, la filiation etait indiquee par mab 'fils de', reduit ä ab (Abalan, Abherve). Ces noms sont souvent precedes de l'article le qui a remplace l'article breton ar (Laudren). Certains suffixes ont servi ä former des derives: -ec, var. -euc, s'ajoute ä un substantif (Le Pennec < penn 'tete'); -ic et -ou sont des suffixes diminutifs (Alanic < Alan, var. Alain·, Evenou 'de Even'). Les noms bretons indiquant l'origine sont des noms de lieux, le plus souvent de lieux-dits (Le Guern 'du marais', Le Loch 'du lac').
Certains noms evoquent un nom de metier: Le Go/Pforgeron', Merour 'metayer', Le Quere 'cordonnier'). Les sobriquets sont assez nombreux. Iis evoquent des particularites physiques (Le Bras 'grand et gros', Le Moan 'le mince', Le Moal 'le chauve'), des particularites morales (Madec 'le bon', LeDreau 'le gai', Gouvernec 'lejaloux'). Les noms d'animaux sont importants (Le Gavre 'la chevre', Louarn 'le renard', Le Drei Tetourneau'). On releve quelques noms de parente comme Douarain 'le petit-fils', Le Breur 'le frere', Le Yondre 'l'oncle', Le Ny 'le neveu'. 6.4. Les noms basques La langue basque, parlee dans le Sud-Ouest du departement des Pyrenees-Atlantiques (arr. de Bayonne et Mauleon), n'est pas une langue indoeuropeenne. On pense que l'idiome parle par les anciens Vascons, ancetres des Basques, est apparente ä l'ancienne langue aquitaine. Les anthroponymes basques sont pour une grande part des noms d'origine, designant l'habitant, comme des composes avec eiche (Etcheberry 'maison neuve'), eliga (Elissaberry 'eglise neuve'). Les noms d'arbres sont assez frequents (Harispe < aris 'chene', Lissaraga 'la frenaie' < lissar 'frene', Sarastay 'la saulaie' < saras 'saule'). Les noms de bapteme sont derives ä l'aide des suffixes -ena, -rena (Martiena, Martirena (Martin), Michelena (Michel)). Les noms de metiers sont rares (Ferriz 'marechal-ferrant', Arguinau 'tailleur de pierre'), de meme les sobriquets (Andia 'grand', Erro 'robuste').
6.5. Les noms Israelites Au Moyen Age, les Israelites n'avaient pas de nom de famille. Chaque personne portait un nom individuel d'origine hebrai'que ou romane. Un surnom s'ajoutait par necessite dans les villes, c'etait un nom de lieu indiquant la localite d'oii ils venaient. Les noms individuels etaient des noms hebreux, d'origine biblique (Abraham, Baruc 'beni', Manasses). Certains noms hebreux ont ete traduits en roman, Ha im par Vivant, Vidal. Certains noms romans portes par des Juifs sont des noms ä caractere augural (Astruc, Bonastruc 'ne sous une bonne etoile', Bonnevie, Bienvenue, Crescent 'qui prospere') et des noms theophores (Dieus la saut, 1204 Paris; Dio logart, 1320 Marseille). Les Israelites porterent en France des noms individuels jusqu'au decret de 1808, par lequel Napoleon leur ordonna de prendre un nom de famille fixe. Iis pouvaient conserver leur surnom hereditaire, mais ils devaient en
323. Französisch: Anthroponomasiik α) Frankreich prouver l'existence, ce qui se produisit dans la majorite des cas.
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Marie-Therese Morlet, Paris
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
b) Belgien Belgique 1. Aperfu general et bibliographie 2. Apparition et transmission des noms de famille (NF) 3. Les noms de famille ä l'epoque moderne 4. Les prenoms modernes 5. Les sobriquets individuels modernes 6. Denominations collectives 7. Bibliographie
1. Aperfu general et bibliographie 1.1. La Wallonie se partage entre trois grandes zones dialectales du domaine d'o'il: le domaine wallon ä Test, le domaine picard ä l'ouest et, au sud, une petite partie du domaine lorrain, appele gaumais, mais sa langue de culture a toujours ete le «fran9ais». Les etudes anthroponymiques ne peuvent ignorer ces donnees fondamentales qu'illustrent des series comme Charlier, Carlier [voir anc. fr. regional charlier, w. tchärli, pic. carli 'charron'] ou Anseau, Ansay (forme de Test et du sud-wallon), Ansia (namurois), Ansiau(x) (picard) [derives au moyen du suffixe -EAU d'un theme ANS-, issu de l'anthroponyme germ. Anselme], Elles ne peuvent pas non plus ignorer que la Wallonie est une marche romane jouxtant les domaines neerlandais et allemand et que, depuis le haut moyen äge, divers mouvements de population y sont responsables d'un apport continu d'anthroponymes germaniques adaptes ä des degres divers. 1.2. Le premier travail de valeur sur l'anthroponymie wallonne a paru en 1879: il s'agit d'une etude d'Albin Body sur les noms de famille du pays de Liege. Si l'on excepte quelques etudes de J. Feller et les remarquables travaux de P. Aebischer et L. Remacle, il faut attendre le 1er Congres international de Toponymie et d'Anthroponymie ä Paris en 1938 pour que s'organise vraiment la recherche anthroponymique en Wallonie. C'est ä ce moment que Ton se pose les questions prealables fondamentales: quels sont les buts et les methodes de l'anthroponymie? Pour y repondre, des articles complementaires de Michel (1939) et de Jodogne (1944), le premier dans une perspective plus sociologique, le second d'un point de vue plus historique et philologique. 1.3. La recherche s'est faite principalement dans le cadre de la Commission royale de Toponymie et Diabetologie (fondee en 1926) et dans les universites. Elle a ete le fait de philologues, de dialectologues, mais aussi d'historiens. Elle a toujours entretenu des rapports tres etroits avec la recherche effectuee sur le domaine fran^ais (influence des travaux de Κ. Michaelsson, de
Dauzat par ex.), mais aussi sur les domaines neerlandais et allemand. 1.4. On espere pour bientot une bibliographie retrospective des travaux consacres ä l'anthroponymie en Wallonie qui remplacera des etats de la question dejä anciens. Les comptes rendus de la rubrique La philologie wallonne en ... (dans le BCTD) component d'importants commentaires critiques consacres aux etudes anthroponymiques parues de 1928 ä 1965. D'autres recensions fondamentales ont ete publiees dans Les dialectes belgo-romans (DBR). Pour les annees plus recentes, on consultera la rubrique "French" de la Bibliographia onomastica, dans la revue Onoma. 2.
Apparition et transmission des noms de famille (NF)
2.1. Grace au travail documente de P. Aebischer (1924; voir aussi remarques de J. Feller, 1928, 183-187), base sur l'examen attentif de quatre cartulaires anciens (Liege, Stavelot-Malmedy et Saint-Hubert), et ä quelques autres travaux (Henry 1947, Heupgen 1938 et Amould 1952), on peut se faire une idee assez nuancee de l'anthroponymie dans le haut moyen age. Une ecrasante majorite des personnes citees dans ces cartulaires porte un nom germanique; la proportion parait toutefois plus elevee ä Test que dans le Hainaut. L'empreinte germanique diminue plus lentement en Wallonie que dans d'autres regions romanes voisines du domaine germanique; les noms germaniques deviennent de moins en moins frequents ä cause du succes de plus en plus vif rencontre par les noms Chretiens et, dans une tres faible mesure, par les noms mis ä la mode par la litterature (chansons de geste ou romans de chevalerie). L'extension et la multiplication des relations, de meine que la predilection pour certains noms, entrainent de plus en plus d'homonymies. Pour y remedier, on commence - dans les actes officiels, du moins - ä faire suivre le nom de diverses precisions: l'indication de l'habitat ou de l'origine, celle du metier ou de la charge, la filiation ou encore une mention descriptive. Dans l'usage courant apparaissent progressivement les surnoms. 2.2. L'apparition des noms de famille s'est faite de maniere tres lente et doit etre relativisee. Comme le souligne Helin (1974,22-24), «les nobles sont designes par le nom d'une seigneurie des le XI s siecle» dejä (leurs fiefs etant hereditaires), tandis que «les abbes et chanoines, les membres de lignage patriciens issus de la bourgeoisie apparaissent au XIVe s. avec un nom de famille». Pour la masse de la population, le recours au patronyme ne semble s'amorcer qu'au XVe s. Encore n'a-t-il pas lieu de la meme
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maniere dans les differentes couches sociales ni dans toutes les regions. L'evolution s'est echelonnee sur plusieurs siecles. Ainsi, ä La Gleize (Ardenne liegeoise), les noms de famille etaient ä peine fixes au XVI e s., le double nom ne s'est generalise qu'au cours des deux siecles suivants et ce n'est qu'au XVIII e s. que les noms de famille sont vraiment devenus constants, immuables et hereditates (Remacle 1937, 195-198). En revanche, le «surnom» est general des le XVe s. ä Cerfontaine dans PEntre-Sambre-et-Meuse et Balle (1950/1951, 28) attribue cette precocite ä la concentration de I'habitat dans ce terroir. 2.3. Plusieurs hypotheses ont ete avancees pour expliquer les inegalites chronologiques dans la transmission hereditaire des noms de famille. Selon Heiin (1974, 22-23), la diffusion se serait operee: - soit ä l'instar de la noblesse, chez les bourgeois citadins d'abord, puis chez les proprietaires et enfin dans l'ensemble de la population; - soit de l'ouest vers l'est; - soit, pour les zones rurales, d'abord dans les villages oü I'habitat est agglomere, plus tard dans les regions ού il est disperse en petits hameaux, l'homonymie risquant moins de creer des confusions. Bien sür, il va de soi que ces trois facteurs ont pu agir de maniere concomitante. La fixation du surnom a ete favorisee aussi par la tenue des registres paroissiaux; les plus anciens remontent ä la seconde moitie du XVI e s. en Wallonie. On constate neanmoins, dans ces registres, que le prenom importe toujours plus que le surnom; de meme chez certains greffiers de cours de justice et notaires laics qui continuent, ä la fin du XVII e s. et meme parfois encore au XVIII e s., ä dresser des tables de leur protocole par ordre alphabetique des prenoms et non des surnoms. 2.4. Les surnoms, futurs noms de famille, n'ont pas eu, des leur apparition, le caractere immuable qui les caracterise ä l'epoque contemporaine. Pendant longtemps encore, leur histoire reste mouvementee et Heiin (1974, 23-25) note un certain nombre d'anomalies, par ex.: - des modifications de patronymes lorsqu'ils passent d'une generation ä l'autre (jusqu'au XVII e s.); - des cas d'adoption du patronyme du beaupere par le gendre (dans l'extreme est de la Wallonie); - des modifications de forme: latinisations frequentes, francisations de noms allophones ou, au contraire, germanisations de noms romans (ä Malmedy, au XVII e s., Paquay remplace par Osterman)·, en outre, frequentes modifications dans les graphies dues surtout ä l'anal-
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phabetisme, ä l'influence de la prononciation dialectale, etc.; - dans les categories «marginales» (artistes, religieux, domestiques, soldats, prostituees, etc.), des changements frequents du surnom d'un meme individu selon le milieu ού il se trouve. 3.
Les noms de famille ä l 'epoque moderne
3.1. C'est avec l'apparition des registres d'etat civil en 1796, sous le Regime Franfais, qu'a coincide la fixation pratiquement definitive des NF. La legislation a vraiment rendu les changements de noms difficiles, en les soumettant ä une procedure longue et coüteuse; ces modifications volontaires sont done quantite negligeable (cf. Bourgeois/Gielen 1969). Si l'on releve encore un certain nombre de modifications orthographiques, elles sont dues generalement ä des erreurs administratives. 3.2. Le stock actuel de N F (graphiquement differents) en Belgique s'eleve ä environ 187000; pour la seule Wallonie (y compris la region germanophone, mais non Bruxelles), le nombre est de 115657. Un peu plus de 28% de ces N F (noms en voie de disparition, noms accidentels, noms etrangers) ne sont portes que par un seul individu; ceux portes par max. 3 individus representent 48,4% du stock, par max. 10 individus 71,7%. Le nombre moyen de porteurs de chaque Variante graphique de N F est de 48 pour la Belgique, de 25 pour la seule Wallonie. On possede en outre des repertoires plus detailles pour deux arrondissements (la Wallonie en compte vingt): ceux de Nivelles (Brabant wallon) et de Liege, bases sur le recensement de 1947 (Jodogne 1956-1964). Ces precieux repertoires fournissent en effet, pour chaque NF, le nombre de porteurs par commune de l'arrondissement. 3.3. Ces deux repertoires permettent done de localiser avec une certaine precision les N F de Wallonie. Ainsi Jodogne (1964, X X I I - X X V ) a-t-il pu mettre en evidence la frequence relative dans l'arr. de Liege des hypocoristiques en -oule (cf. aussi Herbillon 1952), en -son (anc. -e(on), en -kinj-quin, en -ay ou -ea (suffixe latin -ELLU), tous typiques de la region liegeoise. Une sorte de geographie linguistique ou dialectale des N F (ex. CharlierjCarlier) a pu etre esquissee par ailleurs sur la base de listes de titulaires de comptes cheques postaux (Jodogne 1944, 150-152) ou des annuaires telephoniques (Moreau 1984). Gräce ä l'indicateur anthroponymique flamand van-, c'est le phenomene de l'immigration flamande en Wallonie qu'ont tente d'apprehender deux demographes (Poulain/Foulon 1981). 3.4. Beaucoup de N F actuels de Wallonie sont d'origine flamande ou allemande. Un destin historique commun - du moins pour certaines pro-
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vinces - et surtout une immigration interne relativement intense des le XVIII e s., plus encore au XIX e et au XX e s., en ont voulu ainsi. Beaucoup de N F doivent done etre expliques dans le cadre du systeme anthroponymique flamand ou allemand. Nombreuses egalement sont les caracteristiques dialectales des N F romans eux-memes. Le N F Moreau 'de couleur sombre, brun' peut etre selon les regions oü il est ne, Morai(s), -ay, -eas, -eas, Morai dit Moreau, Moria(s), Moriau(x), -ieau, Morray, Mourau(x), -eau(x), Morel, et meme Moreels (forme flamande). Le w. arch, wesse 'hotelier, aubergiste' est represente par une vingtaine de variantes: Lhoest, Lhost, L'Hoest, L'Hoyest, Lhote, etc. En general, la forme des N F ne repose pas sur un systeme aussi coherent et uniforme que la «scripta»; cela s'explique surtout par la diversite des epoques et des circonstances de la fixation de ces noms (cf. Jodogne 1977,2-3). 3.5. L'explication des N F de Wallonie est dejä bien entamee. Ä la bonne vue d'ensemble que Ton doit ä A. Vincent (1952), il faut ajouter un excellent aper?u de Jodogne (1977) qui, bien que consacre aux N F namurois, a valeur de synthese pour toute la Wallonie. Con9u ä l'origine comme un compte rendu de Carnoy 1953 (ouvrage entache de nombreuses erreurs), le Nouveau traite sur les noms de famille beiges que J. Herbillon publiait depuis 1954 (et qui, continue par J. Germain et al., est arrive ä la lettre Sa- en 1989) est devenu un travail original et de grande valeur, mettant en oeuvre une importante documentation avec des formes anciennes et des formes dialectales et tenant compte des elements germaniques. Le meme chercheur a publie nombre de notes sur des N F en particulier, sur des suffixes, etc. 3.6. Ä la lumiere de ces differents travaux, on peut se faire une idee approximative des proportions des quatre categories traditionnelles de N F actuels (prenoms, noms de metier, noms d'origine, sobriquets). Parmi les 100 N F les plus representes en Wallonie (totalisant ä eux seuls 12,2% de la population), 60 sont des prenoms (dont 36 sont encore portes et 24 des formes regionales - francisees ou non - de prenoms actuels ou sortis de l'usage), 14 des noms d'origine, 17 des noms de profession ou de dignite et seulement 9 des sobriquets. Si Ton prenait en compte les N F moins frequents, les noms d'origine et les sobriquets atteindraient sans doute des proportions plus elevees. 4.
Les prenoms modernes
4.1. En general, en Wallonie comme en France, chaque individu est porteur de plusieurs prenoms. Dans cette serie de prenoms, un seul est d'usage courant (parfois deux). Les autres, les
prenoms additifs, n'interviennent guere que dans les documents officiels. Le prenom principal ou usuel occupe generalement la premiere place de la serie, mais pas toujours. Ce prenom usuel est habituellement le prenom officiel; on constate que dans une proportion de l'ordre de 6% ce prenom officiel n'est pas le prenom usuel (d'apres un sondage effectue en 1976-1977). 4.2. De quand date cette mode des prenoms multiples? Au debut du XVII e s., le prenom unique etait encore la regie. On voit pourtant apparaitre des prenoms doubles des la fin du XVI e s., mais surtout au XVII e s. et d'abord dans les villes (par ex.: 7,5% chez les hommes et 12% chez les femmes ä Namur, et dejä de l'ordre de 35% dans les families nobles; cf. Germain 1987). Mais, a cette epoque, s'agissait-il vraiment d'un prenom compose ou de deux prenoms juxtaposes? Cette mode du double prenom se repand au XVIII e s., puis s'intensifie au XIX e s., cedant meme le pas au triple prenom ou plus encore (jusqu'ä dix ou douze prenoms, surtout dans les families nobles et aisees). Ä la fin du XIX e s. et au XX e s., la norme semble etre de porter trois ou quatre prenoms (cf. aussi Foulon/Poulain 1984, 127-135). 4.3. Au debut, le prenom double semble avoir ete un moyen de remedier a une homonymie genante, le materiel s'etant reduit ä quelques types preferes (Jean, Francois, Marie, Anne, etc.). Ulterieurement, e'est un phenomene de mode qui parait avoir pris le relais: porter beaucoup de prenoms etait en effet l'apanage des classes nobles que l'on voulait imiter. Toujours est-il que ces prenoms additifs, en se chargeant des noms familiaux vieillissants (ex.: prenom du parrain), ont permis ä la mode de gagner plus facilement le prenom principal; ils ont done contribue au renouvellement du stock des prenoms. Dans la majorite des cas, ces prenoms additifs n'ont toutefois qu'une existence tres relative et superficielle. Plus interessante est la mode des prenoms de saints protecteurs, dont le plus celebre en Wallonie est Ghislain. C'est ä partir de 1850 que s'est repandu, ä partir du Hainaut (mais peu dans la region liegeoise et en Gaume), l'usage de donner le prenom additif Ghislain; generalement place en dernier lieu, il etait cense proteger l'enfant de convulsions. 4.4. Quels etaient et quels sont aujourd'hui les prenoms les plus courants? Au XVI e s., on constate encore la survivance de plusieurs prenoms anciens (Pierchon, Wallerant, Henin, Wery, Andrien, Michault, Rasquin, etc.), moins nombreux toutefois que les prenoms courants (Jean, Pierre, Marie); a cette epoque, ού tend ä se fixer le nom de famille, la plupart vont disparaitre comme prenoms, mais survivre comme noms de famille (cf. Arnould 1985; Germain 1987; Moreau 1988). Durant les XVII e et XVIIP s., il n'y a
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pas de grands bouleversements ni de renouvellements significatifs dans le stock des prenoms: Jean, Jacques, Franfois, Marie, Anne, Jeanne (parfois accompagnes d'un second prenom) se partagent une part importante de la population. Timidement, on voit apparaitre le prenom Joseph, banni jusque lä; le fait que saint Joseph ait ete proclame patron des Pays-Bas catholiques en 1687 y est sans nul doute pour quelque chose. Dans le courant du XIX e s., alors que les prenoms traditionnels sont en recul constant, on assiste ä un veritable foisonnement de prenoms nouveaux. Si l'influence de la Revolution frangaise ne semble pas avoir perdure de fagon significative au-delä de 1815, on constate en revanche que le phenomene de la mode dans le choix des prenoms s'affirme dans plusieurs directions: influence de la litterature (fran9aise, mais aussi anglaise et russe), vogue de certaines finales (prenoms feminins en -ie, -ine, -a, et meme en -y des la fin du XIXC s.), recherche de prenoms rares et originaux. 4.5. La Wallonie ne semble pas avoir ete affectee de fa^on uniforme par cette mode des prenoms «etranges» ou «curieux». Si a l'est, dans les provinces de Liege et de Namur, on est reste assez traditionnel dans le choix des prenoms (cf. Doppagne 1951; Pierret 1978), dans le Hainaut et aussi en Gaume - dans une moindre mesure on semble avoir recherche l'originalite ä tout prix (cf. par ex. Herbillon-Balle 1947). Plusieurs explications ont ete proposees pour expliquer ce phenomene, particulierement vivace dans le Borinage (region industrielle du Hainaut, ä l'ouest de Möns): presence de protestants (prenoms bibliques) et peuplement recent, ä majorite d'ouvriers (Arnould 1947). En se basant sur la diffusion geographique du phenomene, Herbillon (1958 et 1959) estime qu'il faut plutöt chercher la cause en France, puisque la mode a eu d'autant plus de force qu'on se rapprochait de la frontiere. Comme on constate un phenomene similaire en Picardie et en Normandie, tout semble indiquer que Paris a dü etre le centre de diffusion. Peut-etre y a-t-il eu influence des romans populaires de l'epoque (Bibliotheque bleue, almanachs, etc.)? On remarquera surtout que ce bouleversement anthroponymique s'est produit ä l'epoque des grands changements politiques, sociaux et demographiques. 4.6. Alors que le debut du XX e s. a connu une certaine stabilisation (davantage de prenoms traditionnels), on assiste depuis peu ä une recrudescence des prenoms neufs et originaux, ce qui marque une rupture assez nette avec le passe (encore que certains prenoms vieillis aient ete remis en vogue). Aujourd'hui, de plus en plus, c'est l'originalite et meme la creation verbale qui l'emportent; d'oü un foisonnement incontröle
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des prenoms et un succes appreciable des prenoms allophones (anglais, celtiques, Italiens, espagnols, etc.) (cf. Leys/Ernould 1978). 5.
Les sobriquets individuels modernes
5.1. Jusqu'ä ces dernieres annees, les sobriquets individuels etaient tres vivants en Wallonie, generalement sous une forme dialectale. II semble qu'actuellement cette habitude de «re-nommer» les gens - de les spoter comme Ton dit dans tout l'ouest de la Wallonie - soit en nette regression. Ce recul s'explique par la regression du dialecte lui-meme et par toute revolution du monde moderne: moins grande fixite des communautes et distension des liens sociaux. Ce sont surtout les plus ages qui portent encore des sobriquets; dans certains cas - comme autrefois surtout - ce sobriquet est toujours tellement repandu qu'il remplace completement le nom de famille et meme le prenom dans les relations courantes. 5.2. Le phenomene a moins d'ampleur ä la ville qu'a la Campagne et dans certaines regions. Remade (1937, 229-230) constatait dejä que la coutume de donner des sobriquets etait beaucoup moins repandue en Ardenne liegeoise que dans d'autres regions de Wallonie. Le Hainaut, l'Entre-Sambre-et-Meuse et la Gaume sont parmi ces regions ού l'usage du sobriquet etait tres courant. 5.3. C'est precisement dans la zone du wallopicard que les releves de sobriquets contemporains ou dialectaux ont ete effectues le plus systematiquement. Bal (1961), s'appuyant sur l'examen de plus de 5000 surnoms recueillis dans 29 villages de cette zone, a elabore une premiere synthese sur le sujet. Bien que la distinction ne soit pas toujours nette, il constate que les «surnoms peuvent se ranger en deux grandes categories: la premiere presente les caracteres du langage intellectuel, la seconde, ceux du langage affectif et expressif» (Bai 1961, 101). Les surnoms determinatifs, qui sont ou se veulent objectifs (appellations geographiques, certaines mentions de particularites physiques, surnoms constitues d'un ou de plusieurs prenoms descendants, matronymes, etc.) relevent de la premiere categorie. Leur expressivite naturelle n'est pas superieure ä celle des noms officiels; leur persistance ne peut des lors s'expliquer que par la force de la tradition et par des effets expressifs indirects (e. a. grace aux consonances patoises). Ce sont les vrais «surnoms», distincts des «sobriquets» d'ordre affectif et expressif. Ceux-ci temoignent «d'abord de la familiarite, du desir de marquer l'intimite des relations, d'exprimer l'affection qui unit les usagers du sobriquet et son porteur», «ensuite de la recherche du trait amüsant»; par contre, le sobriquet ne manifeste
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que tres rarement, dans les villages de Wallonie, l'animosite et la mechancete. Pour Bai (1961, 102), «ce qui a probablement fait la fortune du sobriquet, creation individuelle et fortuite, ce qui en a favorise la diffusion et en assure la persistance, bien au-delä de la duree du substrat reel, c'est sa forme, ce sont ses moyens d'expression». 5.4. La naissance de ces sobriquets modernes est generalement fortuite ou anecdotique (e. a. langage enfantin). Le sobriquet individuel peut etre ou devenir familial; tout ce phenomene de la transmission du sobriquet, ä l'interieur de la cellule familiale - bien que difficile ä apprehender meriterait d'etre examine plus attentivement. 5.5. Bien que relatives au wallo-picard, les remarques de Bai peuvent etre etendues - moyennant certaines nuances - au reste de la Wallonie. Les releves de sobriquets effectues depuis lors semblent le confirmer. Dans leurs conclusions ä propos de sobriquets du sud du pays, Servais (1980, 209) et Laurent (1976, 642) insistent surtout sur le fait que l'attribution d'un sobriquet est presque un rite d'integration qui s'exerce; et meme «c'est moins le fait d'avoir un sobriquet que le fait de se sentir autorise a les employer, et de l'etre effectivement, qui est signe d'integration dans la communaute». 6. Denominations collectives 6.1. La plupart des habitants des localites de Wallonie sont designes par une denomination neutre, le gentile. Traditionnellement, ce gentile etait en dialecte et forme sur le nom de la localite au moyen de divers suffixes: hofurlin, gent. de hofre (Xhoffray, commune de Beverce); bastognärd, gent. de Bastogne; haloni, gent. de Haleü (Grand-Halleux); tchestrole, gent. du Tcheste (Neufchäteau); djiblotin, gent. de Djiblou (Gembloux), etc. Ä cöte de ce gentile dialectal existe un gentile en franfais et une enquete de Doppagne (1969) a montre qu'au cours de ce siecle, on a fait un usage croissant de ces gentiles et que Ton en a meme cree un assez grand nombre: 1173 gentiles ont ete releves dans les 1493 communes de Wallonie. Ces gentiles sont surtout formes, comme en France, au moyen des suffixes -ois (68%), -ien ou -een (24%) et -ais (4,6%). Le repertoire des gentiles fran^ais et dialectaux elabore par Doppagne est malheureusement inedit (Haust 1940/1941 fournit beaucoup de donnees, mais de maniere non systematique). 6.2. On entend par blason populaire «l'ensemble de toutes les appellations, termes, formules, devises, bouts-rimes, calembours et allusions qui servent ä designer de fagon plaisante, ironique ou satirique, les habitants de certaines regions, de certains lieux, ces regions ou ces lieux eux-
memes, des groupes de personnes presentant entre elles des traits communs ...» (sur les problemes de terminologie, cf. Doppagne 1947, 159-166). Parmi les plus celebres, on citera les Teles de houille de Liege, les Macas de Wavre, les Aclots de Nivelles et les Coperes (= Comperes) de Dinant. 6.3. Ces blasons populaires, tres nombreux en Wallonie, generalement sous une forme dialectale, ont fait l'objet d'un certain nombre de travaux de qualite, qui permettent dejä une breve synthese. Au temoignage precieux, mais non scientifique, de De Raadt (1903), se sont ajoutees diverses etudes plus soucieuses de la realite dialectale et plus nuancees (Haust 1939 et 1940/ 1941; Legres 1953; Doppagne 1963 et 1968; Couvreur 1981). Si l'ensemble de la Wallonie a ete touche par deux de ces enquetes, il faut bien constater que c'est le sud et l'est du pays (correspondant ä la zone wallonne proprement dite) qui ont ete les mieux etudies, en particulier les deux regions naturelles de l'Ardenne et de la Famenne. Au demeurant, il semble bien que les blasons populaires y soient plus nombreux et plus vivants que dans l'ouest de la Wallonie (Hainaut), au contraire de ce qu'on constate pour les sobriquets individuels. 6.4. Prenant precisement comme champ d'observation la Famenne, Doppagne (1968) parvient ä confirmer l'unite ethnographique de cette region geographique par le biais du blason populaire, en tissant les rapports existant entre localites blasonnantes et localites blasonnees. II en conclut que, aptes ä fonder le sentiment d'appartenance ä une region, «les blasons populaires avaient une signification et une fonction psycho-sociales determinees, qu'ils exprimaient des rapports de forces, d'oü decoulait un certain relief psychosocial». 6.5. D'un point de vue statistique (cf. Doppagne 1963; Couvreur 1981), on s'aperfoit que dans le sud du pays le «taux de blasonnement» par commune s'etablit entre 1,77 et 2,59 et que les communes non blasonnees sont relativement peu nombreuses (entre 7,3% et 18,8%). Dans ces denominations collectives, les sonorites jouent un role important: beaucoup de blasons riment ou assonent avec le nom de la localite ou avec le gentile. Les themes les plus frequemment evoques sont les animaux, la nourriture, la boisson, l'appreciation de ('intelligence, la scatologie et la maniere de parier. Ä propos de ce theme, on signalera qu'un travail inedit a ete consacre plus specialement au «blason dialectal» (GraindorgeBrahy 1962/1963), c'est-ä-dire au blason populaire ou a la rimaille, etc., «faisant allusion a la prononciation particuliere ou ä l'emploi frequent dans telle region ou telle localite d'une formule, d'un mot ou d'un son».
323. Französisch: Anthroponomaslik b) Belgien
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Jean Germain, Louvain-la-Neuvej Jean-Marie Pierret, Louvain-la-Neuve
544
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
c) Schweiz Suisse 1. £tat actuel des recherches 2. Haut moyen äge 3. Moyen äge 4. Genese du nom de famille 5. Dialectalismes 6. Sobriquets
7. Suffixes 8. Traductions 9. Bibliographie (selective)
1. Etat actuel des recherches 1.1. L'anthroponymie romande n'a jamais jusqu'ä ce jour fait l'objet d'une etude d'ensemble. Si l'on excepte le tres utile mais bref survol de Chessex (1946), il n'existe aucun travail donnant un aper9u tant soit peu complet des problemes y relatifs. Le chercheur doit done se contenter d'un petit nombre de monographies dont les perspectives restent limitees sur le plan geographique et (ou) chronologique. D'abondants materiaux publies ne demandent qu'ä etre exploites, aussi bien dans le domaine diachronique que synchronique (Müller 1989c). Parmi ceux-ci, les listes des bourgeois, particulierement riches, etablies par les administrations des villes medievales sont immediatement accessibles. Elles n'ont curieusement donne lieu ä aucun travail philologique (cf. cependant Mulon 1985). 1.2. Les autres documents medievaux se presentent la plupart du temps sous forme de chartes dont on aura soin d'extraire le tresor anthroponymique tout en les soumettant ä la critique des sources: est-ce un original ou une copie? une chronique? quelle chancellerie? etc. Alors que de nombreux cartulaires n'ont pas ete publies selon des normes modernes, celui de Lausanne, capital, a beneficie d'une nouvelle edition, parue en 1948, que l'on peut qualifier d'exemplaire. Elle est, helas, depourvue d'index, comme du reste les monographies d'Aebischer et de Chessex. Un index informatise a cependant ete entrepris par le Centre de Diabetologie de Neuchätel. 2.
Haut moyen äge
2.1. La Suisse romande, aire marginale du domaine d'o'il, presente en principe une physionomie similaire ä celle du nord de la France. Ainsi, dans le haut moyen äge, les noms de personne d'origine germanique y sont en grande majorite (86%), par ex. Adalbertus, Berengarius, Beroldus, Ermengardis, Ildedrudis, Odalricus (Tanner 1967, passim). Un certain nombre d'entre eux parait
d'ailleurs avoir ete introduit a partir de l'Alemanie toute proche, par ex. Chono, Chuonradus avec affriquee initiale (ib., 91-93). Ä ce premier constat devrait s'aj outer une analyse approfondie des anthroponymes que renferment les noms de lieux, notamment ceux en court, en villare- et en -ens. On pourrait sans doute obtenir de la sorte une liste d'anthroponymes quelque peu allongee en ajoutant par ex. *Baudilo et *Voho (Müller 1989a et 1989b). Mummolenus, un anthroponyme merovingien du nord de la France, s'est fixe dans le toponyme romand Montmollin, ce qui nous fournit un precieux renseignement sur la configuration geographique de ce nom de personne (Müller 1982, 165). 2.2. Une minorite non negligeable de noms antiques (10%) a subsiste dans la region en question, par ex. Constantinus, Elinus, Marinus (Tanner 1967,44, 59), ä quoi on ne manquera pas d'ajouter un cognomen comme Fraxinus conserve dans le toponyme neuchätelois Coffrane, Curfrasno en 1092 (Müller 1989b). La toponymie nous laisse de la sorte entrevoir une certaine constance des traditions, car la presence en Suisse romande d'un nom comme Marius, premier eveque de Lausanne, se laisse deceler des l'epoque romaine dans le nom de village - neuchätelois egalement - de Marin, des 1179 Marens, provenant de *Marianum.
3.
Moyen äge
3.1. Apres l'an 1000, l'anthroponymie romande va subir des changements lents mais assez profonds. C'est ä cette epoque, en effet, que les noms des saints et les noms bibliques commencent ä prendre le dessus. C'est alors egalement, d'ailleurs, que prennent naissance les hagiotoponymes du type St-Maurice (Valais), St-Martin (Val-de-Ruz), en 998 Domnum Martinum, et Dompierre (Fribourg et Vaud), 1137 Donperre, 1160 de Donno Petro. Les precedes se diversifient davantage par l'emploi de noms qui sont dus au grand prestige de la litterature en ancien franyais; cf. 1405 Oliverius, des 1434 Oulevay (cf. Aebischer 1923, 48). La liberte qu'on avait dans le choix du nom se manifeste de maniere etonnante par la presence de noms de lieux comme 1154 Bretonem de Bretoneres, 1188 Lausanna filia Pagani Ruß ou 1238 Roma de Chablo (Muret 1923, XXII). En meme temps, on observe une forte diminution du nombre des noms d'origine germanique. Ceux qui subsistent evoluent phonetiquement; d'autres encore arrivent de France et sont parfois legerement adaptes ä la phonetique locale; cf. Albertus, Rol ( = Rodolphe), Ulricus, Vuillermus.
323. Französisch: Anthroponomastik
Le voisinage germanophone a fait adopter ä la Suisse romande des prenoms comme Heinzo d'ou le nom de famille moderne Henchoz, prononce incho voire inch - et Petermann: 1377 Henricus diclus Henchuz de Canali (Muret 1923, XXIII), 1410 Petermannus Cudrifin. Ce dernier nom est assez repandu en Suisse romande au moyen age. 3.2. Des le X e siecle commencent ä apparaltre, chez les nobles d'abord mais ausssi dans les couches les plus humbles de la population, des indications de provenance, tel 996 Ansegisi de Monticello (Muret 1923, XXV), 1115 Martinus de Sue, 1155 Enguicio de Posuos (datif; Aebischer 1923, 19ss.). Ce n'etait lä qu'un des nombreux moyens de mieux individuer un personnage. On avait encore le choix de preciser sa filiation en le qualifiant de «fils de ...»(par ex. 1181 Cono filius Lancian [ = 1'ancien], 1238 Humberto filio a la Dama, XIII e siecle Anselmusfilius Gonradi) ou en utilisant un autre syntagme (par ex. XIII e siecle Mermericus de Member, 1375 Ulriodus ly [ = le] Eymonet) (ib., 39; Muret 1923, XXVII). Avant cette periode, on etait amene ä faire la distinction tant bien que mal, ainsi 966 Erembert testis ... alio Erembert testis (dans la signature d'un acte; cf. Muret 1923, XXV). Les divers precedes d'individuation peuvent d'ailleurs se superposer; cf. 1409 Mermetus Bugnyon filius Uldriodi dou Bugnyon (Aebischer 1923,23). 3.3. On a parfois simplifie les deux manieres de faire en juxtaposant tout bonnement le nom de lieu ou le patronyme au prenom. Pour le premier cas, cf. 1309 Michael Corsie ( = Corsier/Vaud), 1378 Cono dictus Cudrefin ou 1390 Johannes Chavannes (Muret 1923, XXVI). En ce qui concerne le patronyme, seul le contexte ou le recours ä d'autres sources peut apporter la preuve d'une filiation, sauf si le second nom est au genitif: 1164 Guillelmus Albrici, 1203 Petrus Cononis (ib., XXVII). 3.4. On a en outre pu etablir que, en ce qui concerne les noms des parents, le descendant ne portait pas toujours le nom du pere, mais que e'etait quelquefois celui de sa mere qu'on lui assignait. Le fils de Hugo Grumallier et de Jaqueta Alex se voit attribuer et Tun et l'autre de ces deux noms: 1501 Anthonius Grimallier alias Alex, 1511 Anthonius Alex alias Grumallye. La descendance enfin opte pour Alex des 1535 (Aebischer 1920a, 41-42).
4.
Genese du nom de famille
4.1. On semble s'acheminer tres töt vers ce qui sera par la suite le nom de famille; cf. 1142 Hugo Tiemarus, 1173 Constantinus Bonus Filius (Aebi-
c) Schweiz
545
scher 1923, 39-40). Un deuxieme nom peut meme etre observe en 1115 dejä dans la pancarte de Rougemont: Constantinus Friolz, Durandus Grivelz (Muret 1924, 356-358), Willelmo Dardel (ablatif)· Mais on est en droit de se demander si, dans les cas cites, le second element du nom de personne n'a pas la fonction d'un sobriquet (cf. 6.1.). Du reste, la creation de ce genre de nom de famille se laisse parfois saisir sur le vif: 1180 Petrus et Hugo ... cognomine Ferrel, de Cossonai (ib., 361), 1180 Guilelmus cognomento Bruno, de Sancto Simphoriano (Muret 1923, XXIV). L'heredite du second nom ne peut etre prouvee que rarement au moyen äge, l'etat des sources ne permettant pas, la plupart du temps, de proceder ä des recherches genealogiques. II est cependant probable que le chevalier Petrus Achardus, bourgeois de Fribourg en 1228, est apparente au miles Willelmus Achars atteste des avant 1182, le fils aine du premier s'appelant egalement Willermus en 1227 (d'apres le grand-pere?). Tous les trois semblent appartenir ä la famille des seigneurs de Villars-sur-Gläne, village des environs de Fribourg. En 1340, Giroldus dou Pasquer a communique son nom ä Tun de ses fils, Franciscus dou Pasquier, alors que ses deux autres fils s'appellent Mermetus Bachelars et Johannodus Corbos ( = courbe). En 1406 Uldricus Beleyn est le fils de Ysabella Belina (Aebischer 1923,90ss.). A Bagnes/Valais, la famille Donreynal peut etre suivie entre 1305 et 1340. Sont mentionnes, toujours au genitif, Jacobifilii Donreynal, Martini filii quondam Dogni Reynaudi, Willermeti Donni Reynaudi et sont enfin evoques des pres appeles prata ex (= es 'aux') Donreynaux (Glossaire, V, 837-838). 4.2. L'adjonction d'un complement de profession sert d'abord ä determiner une personne de fa5on aussi precise que possible pour devenir ensuite partie integrante de l'anthroponyme; cf. vers 1157 Petri Pellaterii, 1162 Petrus Cementarius de Favernie. Dans un exemple comme 12801290 Uldrici dicti Bottler, le processus de la fixation du nom semble plus ou moins acheve. Mais quand un moine cistercien s'appelle en 1198 Petrus Pellifex, un autre Anselmus Mercator en 1230, nous avons plutöt affaire ä des sobriquets, hereditates ou non. Les indications de fonction, par contre, donnent souvent l'impression d'etre des titres honorifiques; cf. 1073-1087 Rigaldus miles de Grantione, filius Adalberti, 1142-1146 Petrus Ii seschalz d'Areuncie ( = Arconciel/Fribourg), 1153 Guilelmus maior de Donno Petro (Aebischer 1923,66-67; Muret 1923, XXV). 4.3. Est-ce que le pullulement de formes hypocoristiques est ä mettre en rapport avec la naissance
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
des n o m s de famille d o n n a n t p a r lä libre cours ä la Variation des p r e n o m s ? M a i s peut-etre la nature instable d u n o m de famille necessitait-elle au contraire des moyens accrus de discrimination. Q u o i qu'il en soit, o n trouve p a r ex. 1226 Belon et 1238 Bella (< Elisabeth?) (ib., X X I I I ) , 1317 Estevenetus de Mievila et 1460 le feminin jurassien Estevenatte ( < STEPHANUS), 1356 Mermetus Porta, 1408 Mermoula Bocza et 1438 Marmyer ( < MINIMUS? < WILLERMUS?). D ' a u t r e part, o n aurait t o r t de ne pas c o m p t e r avec la variabilite du n o m designant u n e seule et m e m e personne; cf. 1235 Cueno dominus de Jonolliey, mais 1237 Cuenetus dominus Genutliaci. O n a releve des variations plus surprenantes encore, les deux elements ne presentant aucune parente entre eux: 1023 ego Ingelbertus qui et praenomine vocito Rigizo (Muret 1923, X X I V ) .
5.
Dialectalismes
5.1. Le patois ayant ete l'unique langue d'une tres large partie de la population j u s q u e d a n s les t e m p s modernes, on c o m p r e n d r a sans difficulte que les a n t h r o p o n y m e s aient souvent ete produits ou d u moins modeles p a r les dialectes locaux. Des n o m s de famille c o m m e Cristin/Crittin, des le X I I I e siecle C(h)ristinus ( < CHRISTIANUS) ou Domenjoz, des 1255 Domeinjo ( < DOMINICUS) en presentent la m a r q u e phonetique (Glossaire, IV, 537; V, 841); cf. 2.1. fin. 5.1.1. Autres exemples de noms de famille (ou de personne) avec un traitement phonetique particulier, patois dans la majorite des cas: Anet, forme locale d'Agnes, 1311 Annetis (genitif); XVIe siecle Agueta, forme locale d'Agathe, Amey, Damay, ä'Amedee; Angeloz, En-, en 1473 Angello, d'ange; Ansermoz et Sermoud, d'Anselme, en 1309 Ansermus; 1447 Antheny, d'Antoine (fem.); Apotheloz, 1524 Apostelloz (cf. afr. apostoile)·, 1533 Arbin < ALBINUS; Bendit, Bindith, de Benedict', Beney, Benet, de Benoit; Benvegnin, de bienvenant; Bordon, de bourdon; Bosson (des le XV® siecle) et Dubosson, de buisson; 1367 Botalliez, de bouteiüer; Bron, de brun; 1453 Caralel, de carrelet; Charvoz, de chauve; Ciaret (des 1377), de clairet; Cornamusaz (des 1534); XIVe siecle Coudoz, de coude; Delessert, 1411-1412 de l'Essers, correspondant romand d'essart; 1687 Lyodouz et les derives Liaudet, Liaudat, de la famille de Claude-, etc. (selon Glossaire; cf. Index). 5.1.2. Les suffixes, eux aussi, revetent souvent une forme influencee par le patois comme dans Badoux, -d, de la famille de badaud. -ALE: Chenaux, -aud, 1435 de la Chinaux, parallele ä chenal; Cheseaux, en 1246 Chesauz (< CASALE); -ARE: Bachelard, 1340 Bachelars, correspondant de l'afr. bacheler; -ARIU: Bergir et Mounir, formes locales de berger et de meunier respectivement; Boraley, de bourrelier; 13671404 Choudere(i)r, 1555 Zauderey represente le type
chauderier 'chaudronnier'; Chevalley, en 1251 Chevalers, en 1335 Chavaleir, etc., ä comparer avec chevalier; Bovay, en 1386 Bover et Bovy, formes locales de bouiier; 1444 Chambrey, de chambrier; 1288 Charboners, de charbonnier; 1555 Charrey represente le type charrier; 1445 Chevrey, ä comparer avec chevrier; Cordey, -ay, 1224 Corders, avec cordier; etc.; des 1525 Brasey, cf. brasier; Chatagny, cf. chätaignier; Cornioley, en patois környölai, est l'equivalent du fran(ais cornouiller; -ARIA: 1433 Cordery, forme locale de cordiere; -ATOR: XIV s -XV e siecle Changierre; XV siecle Chastrare; 1437 Dymerrez 'dimeur'; -ENSE: Berney equivaut a Bernois; 1344 Borgeis et 1356 Borgex correspondent ä bourgeois; -ITTU donne -a dans les patois du Jura: Barthoulat appartient ä la famille de Barthelemy; Blanchat, Bonvallat, Bouverat, Chatelat ou Che-, Corbat (= courbet); etc. (selon Glossaire). 5.2. Ce sont les dialectalismes lexicaux qui sont les plus frappante. Ainsi de la Harpe et Daux sont, tous les deux, tires de alpe. Deleze, en 1231-1232 Deraysi, represente daleza ' p o r t e ä claire-voie' et Ecoffey, 1278 Escofer, n'est autre que le m o t patois ekofai 'cordonnier'. Destraz, qui se p r o n o n c e c o u r a m m e n t , a u j o u r d ' h u i encore, detra, est atteste des 1455 et r e m o n t e ä u n t o p o n y m e d u type Etraz 'voie publique' (Glossaire, I, 313; V, 262; VI, 212 et 862). Enfin Zufferey (Valais), vers 1300 Chuferel{Meyer 1914, 54), represente u n type chauffereau. Comme on voit, les dialectalismes lexicaux appartiennent aux champs semantiques les plus divers. Au rang des professions et activites, on pourrait encore citer: Banvard qui a comme base un appellatif patois designant le garde champetre; Barlatay, de barlatai 'muletier'; Bobillier, derive de boubplya 'bobine'; Bocherens 'bücheron'; Boveyron 'qui garde les boeufs'; Brischoux 'qui fait la choucroute', litteralement brise-chou; Chapuis 'charpentier'; Charroton 'charretier', 1379 Charreton; Chauderon 'chaudronnier', 1542 Chouderon; Tissot 'tisserand'; fonctions: Avant(h)ay, -they, derive d'avant qui signifie 'representant des tenanciers d'un fief; Bard 'exploitant qui remplace le chef de famille', qui correspond ä l'afr. ber 'homme'; condition naturelle: Besse 'jumelle'; Besson 'jumeau'; 1339 Boubo 'ganpon'; aspect: Berche 'breche-dent'; Blanchenay 'blanchätre'; Bornet 'petit borgne'; animaux: Berod, Beroud 'belier'; Besuchet 'mouette rieuse'; Bondallaz 'bondelle, espece de poisson des lacs de Neuchätel et de Bienne'; Borrat 'jeune taureau'; Bovet 'veau male'; Chat(t)ron 'male chätre'; Col(l)omb, Collen 'pigeon'; plantes: Biolaz 'bouleau'; Boechat, Boi- 'buis'; Bolay 'champignon'; Botenier 'eglantier'; Buchenel (des 1560) 'pommier sauvage'; Dayer, de ayer 'erable faux platane'; Debieux, de byö 'bouleau', au XVs siecle dou Byou, de Byu; objets: Barraud 'tonneau'; Berclaz 'treille'; Bollens 'pain fait de fine farine'; (de) Bosset, -at 'tonneau'; 1427 Buschillion 'copeau'; 1577 Cachemaille 'tirelire'; endroits: Barmaz 'grotte'; Biol(l)ey, 1434 Bioleiz
323. Franzosisch: Anthroponomastik c) Schweiz 'endroit ού croissent les bouleaux'; Bochatey 'foret de jeunes arbres'; Bochez, Dubochet 'lieu couvert de petit bois'; Borgeaud, -et, -eat, 1243 Borjaul, 1289 -al 'faubourg'; Bourget 'petit bourg'; Bugnion (des 1295) 'source'; Caroz, Quarroz 'coin, angle'; Cergneux 'lieu defriche'; Closuit, Cleusix 'enclos'; Combe (des 1380) 'vallon etroit et court', en 1282 de Comba\ Darbellay, 1330 Darbeley 'endroit couvert de derbe, petits coniferes'; Delabeviere, feminin de beve 'abreuvoir'; Dubrit, 1227 de Brest, de bri 'tournant'; divers: 1461 Bonvesproz, 1560 Bonvespre 'salutation usitee l'apres-midi'; XIV c -XVI e siecle Carementrant, -an(d) 'carnaval', aujourd'hui encore Carmintran, Carmentrand; Chautems 'ete'; etc. (d'apres Glossaire; cf. Index).
L'importance que revet ce genre d'anthroponymes pour le dialectologue n'est du reste plus ä demontrer. Dans plus d'un cas, l'apparition precoce du nom permet d'antidater de plusieurs siecles la premiere attestation d'un lexeme patois. 5.3. Pour ce qui est de la syntaxe, il y a peu de chose ä signaler si ce n'est l'anteposition obligatoire de l'adjectif, meme celui de couleur, dans les parlers jurassiens. Ainsi un nom comme Blancpain s'oppose au francoproven^al Pamblanc. 6. Sobriquets 6.1. On admet en general que les sobriquets individuels ont existe de tout temps. De toute fa?on, les sources en font etat des le moyen age. Dans 1270 Willerme li Blans, vers 1300 Johannes li Don Blan (Glossaire, V, 837), nous nous trouvons probablement en face de surnoms dont une certaine fraction a d'ailleurs pu se cristalliser sous forme de noms de famille. On comparera encore 1154 Lanbertus li Mauves, 1239 Hugo Mal Yvernaz (= hiverne) et 1340 Cono dictus Plomma (= plume) d'Oie ou des expressions phrastiques du genre 1416 Qui Cor ( = court), 1494 Stephanus Qui Νon Ridet, supprior ainsi que des composes verbaux comme 1154 Λ/berti Huchedeu (= Dieu), 1408 Chastravaschy, 1563 Nycolas Prenleloup (Muret 1923, XXX; Aebischer 1923, 81,84). Pour les sobriquets modernes, on se referera avant tout aux listes publiees dans les monographies dialectales, par ex. ä celle du Glossaire de Blonay de Louise Odin: la bal' esäila 'la belle etoile', d'une femme hautaine; b\ze 'bise', d'une femme qui rentrait en courant comme le vent; bdoufan 'bäfreur', d'une famille de gros mangeurs; bourbon, d'une famille de gens fiers; dyerni 'garnir', d'un majon qui utilisait ce mot souvent pendant son travail; gomqre 'Gomorrhe', d'une vieille superstitieuse; etc.
6.2. Par contre, on ignore depuis quand sont en vigueur les blasons populaires qui, bien evidemment, ne sont autre chose que des sobriquets collectifs. Alors que les ethniques formes sur les
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noms des agglomerations les plus importantes etaient sans doute courants depuis la nuit des temps, ceux des noms de villages ne sont attcstcs que depuis peu. II y en a du reste qui sont depourvues d'ethnique jusqu'ä ce jour (par ex. Renens/Vaud, agglomeration industrielle de la region lausannoise). Toujours est-il que, dans le plus ancien texte patois du pays de Neuchätel date 1625, les blasons populaires sont amplement presents puisqu'ils ont donne lieu, justement, ä la redaction du memoire. On qualifie ainsi les habitants d'Epagnier de mege-quoque 'mange-noix' (p. 135). Mais tres peu des noms alors enregistres sont restes vivants, comme Subiereux de Peseux qui continue ä etre couramment employe dans lesjournaux (p. 130-131). 7.
Suffixes
7.1. Les suffixes (cf. 5.1.2.) n'ont pas encore fait l'objet d'un inventaire complet. II s'agira, bien sür, de faire la delicate distinction entre les noms suffixes empruntes tels quels et les suffixes vivants servant sur place dans la formation des anthroponymes (cf. deja Aebischer 1923, 59-66, 68-77). En dehors des suffixes cites ci-dessus (5.1.2.), on pourrait encore enumerer les suivants: -aid: 1450 Guillaud et le nom de famille frequent Michaud; -and·. 1417 Gilliand, 1558 Villian; •ard: 1555 Collar, 1378 Reymondar; -INU: 1343 Bovin, 1555 Janyn, 1444 Johannin, 1447 Nicotin, 1444 Salamin; -INU + -ITTU: 1558 Bovenet, 1527 Rollinef, -OLU: 1355 Cugnyoul; -OLU + -ITTU: 1432 Henriolet, 1558 PerroleV, etc. (d'apres Aebischer, loc. cit.).
7.2. Les noms d'homme sont souvent feminises lorsqu'il s'agit de designer un membre feminin de la famille. Ainsi 1238 Bevro devient Bevressa, sur Portarius on forme 1314 Portaria; cf. encore 1478 Nicoleta Glassonaz alias Jugliardaz (Muret 1923, XXXI). Ces feminins se greffent soit sur le nom du man (cf. Isabella Guya ou Isabella uxor Mermeti Guy) soit sur celui du pere (1356 Ogueys, fille Ogueysa) (Aebischer 1923,94). En dehors du simple morpheme -a (cf. encore 1422 Borgesa, de Borgeis, l'ancien nom de famille Bruna, de Brun; 1471 Chouderouna, femme d'un nomme Chauderon), la feminisation pouvait suivre d'autres modeles: kardanqda, de Cardinaux; melyquza, de Meillaud; wedintse, de Vuadens\ etc. (patois de Blonay/Vaud).
8. Traductions Lä ού la langue administrative etait le latin on s'est applique de temps en temps ä traduire les
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
anthroponymes; cf. 1278 Conrad du Chanu (= chene), personnage de la Neuveville/Berne appele en 1284 Conrad de Quercu. A Daux correspondait de Alpibus (Glossaire, III, 499; I, 313). Les n o m s valaisans Defago et Detorrente (ou de T-) sont encore vivants de nos jours. Vers la fin du XV e siecle, l'allemand est devenu la langue officielle de Fribourg. O n a alors traduit en allemand b o n nombre de n o m s de famille francophones; par ex. Gendre en Techtermann, Mestraul en Ammann (Glossaire, I, 350b). O n usait de la m e m e methode en d'autres points de la limite des langues; ä Morat Carmintran a ete germanise en Fasnacht. 9. Bibliographie
(selective)
Aebischer, Paul, La famille Alex, Annales fribourgeoises 7 (1919), 168-184, 204-232, 265-280 ( = 1919a); 8 (1920), 30-46,135-144 ( = 1920a). Aebischer, Paul, Quelques cas de changements de noms de famille, Annales fribourgeoises 7 (1919), 39-48, 7 3 - 8 6 ( = 1919b). Aebischer, Paul, La pancarte de Rougemoni de IIIS, Revue historique vaudoise 28 (1920), 2 - 1 6 ( = 1920b). Aebischer, Paul, Sur l'origine et la formation des noms de famille dans le canton de Fribourg, Geneve, Olschki, 1923. Chessex, Pierre, Origine des noms de personnes. Sens et origine des prenoms, des noms de famille et des surnoms, Lausanne, Guilde du Livre, 1946. Glossaire des patois de la Suisse romande (83 fasc.), Neuchätel/Paris, Attinger, 1924-. Index informatise des noms de famille contenus dans les fascicules publies du Glossaire des patois de la Suisse romande, Neuchätel, Centre de Diabetologie, 1988. Jeanjaquet, Jules, Sobriquets populaires des habitants de localites neuchäteloises vers 1625, in: Melanges offerts ä Max Niedermann ä l'occasion de son soixante-
dixieme anniversaire, Neuchätel, Universite, 1944, 125-136. Meyer, Leo, Untersuchungen über die Sprache von Einfisch im 13. Jahrhundert nach dem Urkundenregister der Sittner Kanzlei (these de Fribourg), Erlangen, Junge, 1914. Müller, Wulf, Le toponyme «Boudry», in: Wunderli, Peter/Müller, Wulf (edd.), Romania historica et Romania hodierna, Festschrift für Olaf Deutschmann zum 70. Geburtstag, Frankfurt/Bern, Lang, 1982, 161-171. Müller, Wulf, Quelques noms de lieux bilingues du canton de Neuchätel, in: Espaces romans. Etudes de dialectologie et de geolinguistique offenes ä Gaston Tuaillon, vol. 2, Grenoble, Universite, 1989, 570-574 ( = 1989a). Müller, Wulf, La stratification toponymique dans le canton de Neuchätel, in: Kremer, Dieter (ed.), Actes du XVIII' Congres international de linguistique et de Philologie romanes (Treves, 19-24 mai 1986), vol. 4, Tübingen, Niemeyer, 1989, 617-625 ( = 1989b). Müller, Wulf, Les sources de l'anthroponymie en Suisse romande, in: Actes du Ier colloque du Dictionnaire historique des noms de famille romans (Treves 1987), 1989 (= 1989c). Mulon, Marianne, Les suffixes dans les noms de famille franfais, in: Schützeichel, Rudolf/Wendehorst, Alfred (edd.), Erlanger Familiennamen-Colloquium (d'apres le Livre des habitants de Geneve 15491560), Neustadt an der Aisch, Degener, 1985,49-65. Muret, Ernest, Les noms de personnes dans le canton de Vaud, in: Le livre d'or des families vaudoises, Lausanne, Spes, 1923, X X - X X X V I I . Muret, Ernest, Observations sur la pancarte de Rougemont de 1115, Revue d'histoire suisse 4 (1924), 352362. Tanner, Anne, Zur Namenstruktur der Diözese Lausanne, these de Zürich, Juris, 1967. Wulf Müller,
Neuchätel
324. Französisch: Toponomastik α) Frankreich
324. Französisch: Toponomastik Toponymie a) Frankreich France 1. 2. 3. 4. 5.
Historique La vie des noms de lieux Les differentes couches historiques Les creations feodales Les toponymes des regions de langues non fran9aises 6. Evolution de la toponymie a partir du XVC siecle 7. Bibliographie
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formes anciennes et leurs references. Cette collection est malheureusement incomplete. En 1926, eile comptait ä peine le tiers des departements. Depuis 1940, seuls quatre dictionnaires ont ete publies; ce sont les dictionnaires des departements des Vosges (1941), de Seineet-Marne (1954), de la Sarthe (1954), de la SeineMaritime (1982/1984). Quelques dictionnaires ont paru ä cöte de la collection officielle. Ce sont, parmi les meilleurs, celui du departement de la Loire de J. E. Dufour (1946), du departement de l'Oise d'E. Lambert (1982) et le dictionnaire topographique et etymologique de l'Herault de F. Hamlin (1983). 2. La vie des noms de lieux
1. Historique L'etude des noms de lieux est une science relativement jeune. Apres les precurseurs dont les plus connus sont Quicherat et Arbois de Jubainville, A. Longnon fut le veritable pionnier de la toponymie fran^aise. Son ouvrage Les noms de lieux de la France, paru en 1920, apres sa mort, reste une etude de tout premier ordre, meme si certaines parties ont vieilli. En 1926, A. Dauzat a publie un manuel Les noms de lieux qui faisait le point des connaissances ä cette epoque sur ce sujet. En 1937, A. Vincent nous a livre avec la Toponymie de la France un ouvrage de synthese scientifique. Etaye par une solide documentation, cet ouvrage demeure actuellement le meilleur guide des chercheurs en toponymie fran^aise. Une impulsion nouvelle fut donnee a l'onomastique en 1938 avec l'organisation ä Paris du I er Congres international de toponymie et d'anthroponymie ä l'initiative d'A. Dauzat. De 1945 ä 1984, trois ouvrages sont ä mentionner. Ce sont les manuels de vulgarisation de Ch. Rostaing Les noms de lieux et d'E. Negre Les noms de lieux en France. Ch. Baylon et de P. Fahre dans Les noms de lieux et de personnes. Ces deux auteurs ont voulu innover, notamment en traitant simultanement, ä chaque epoque, toponymie et anthroponymie. Le nom de lieu est un mot forme comme les autres termes du langage. L'etymologie des toponymes doit s'appuyer sur une bonne connaissance de la phonetique regionale; un depouillement des formes anciennes est indispensable. Elles se trouvent dans les textes anciens latins, les cartulaires, les pouilles, qui doivent etre consultes. Pour faciliter cette documentation a ete creee en 1858 une collection de dictionnaires topographiques departementaux publies par le ministere de l'Education publique. Chacun d'eux donne la liste alphabetique des noms de lieux habites du departement avec les differentes
Comme les autres mots du vocabulaire, les noms de lieux ont evolue. L'evolution reguliere des noms de lieux peut etre entravee par differentes causes. L'assimilation, assez frequente en phonetique, est la transformation d'une consonne qui devient semblable ä celle qui la suit ou la precede: Salmoringa Villa (IX e s.) > Sermorens (38; en italiques: numeros des departements). Dans la dissimilation, nous notons le phenomene inverse; deux phonemes analogues se modifient ou l'un d'eux peut disparaitre: n-n > l-n dans Bononia (IVe s.), Bolonia (X e s.) > Boulogne-sur-Mer (62); Noctarnacum (1126) > Luthernay,fe (51); r-r > r dans Corbeart (1201) > Coubert (77). Dans la metathese, un phoneme change de place soit dans la meme syllabe, soit ä une certaine distance pour rendre la prononciation plus facile: Bernolium (1218) > Brenouille (60); Sigliniacum (864), Senelayum (XVe s.) > Seignelay (89). Certaines irregularites sont dues ä l'analogie. En effet, chaque toponyme a un sens etymologique, mais il peut arriver que sa signification ne soit plus pergue et peut se transformer s'il ressemble ä un autre nom: Blere-Aecclesia (1099), Beleglisa (1190), Bella ecclesia (1223) > Belle Eglise (60). Le dernier element d'un toponyme, en particulier le suffixe, peut etre remplace par un autre plus frequent, c'est l'attraction paronymique: Reitest (1026), Restet, Rethel (1245) > Rethel (08). Nous constatons assez frequemment l'agglutination de l'article defini: Calceia (1132), La Chaulcie (1321) > Lachaussee (5J). Au premier article agglutine au nom s'ajoute un second article: Lalacelle (61). Les prepositions peuvent s'agglutiner au nom, ce sont Celles qui indiquent la direction comme ä, en (Midi), ou la provenance comme de: Achatel (57), au Chastel (XVIII e s.); Embesse (15), Bessa (1441), Enbesse (1506); Deauville (14), Auevilla (1060), Deauvilla (XVe s.). On constate le phenomene inverse dans certains noms commen^ant par a; l'initiale a pu
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
etre prise pour une preposition et deglutinee: Tancourt (02), Attonis curtis (987), Attancourt (XVIlI e s.). La premiere syllabe peut disparaitre, prise pour ά + article Framecourt (62), Wulframcourt (1079), Auframecourt (1183), ou pour la preposition en (lat. in) Lambus (62), Emelinpuz (1079). Dans les toponymes, on note parfois l'addition d'un element ä l'interieur d'un nom, le plus souvent η ou r: Angouleme (16), Ecolisna (VI e s.); Ardres(62),Arda(mA). Pour eviter une homonymie genante entre des noms de localites voisines, on ajoute ä Tun ou aux deux un determinatif. Cet emploi a ete tres frequent ä partir du XIII e siecle. Ce determinatif peut evoquer la situation: ObemaijNiedernai (67); l'orientation: Nordpeene/Zutpeene (59); la grandeur relative: Bazentin-le-GrandlBazentinle-Petit (80). Le determinatif peut ne representer aucune idee de comparaison mais evoquer une qualite ou un defaut: Brive-la-Gaillarde (19), Saint-Bonnet-le-Froid (43). Pour differencier deux localites homonymes, on emploie, assez frequemment, un diminutif pour designer la moins importante. Les suffixes sont varies. Le plus ancien est -olus > -eul, -euil, -ieux: Antin/Antigneul (62), HannapelHennepieux (02). Les plus frequents sont -ellus > -el, -eau: Beaumont/Beaumontel (27), NontronjNontronneau (24); -ittus > -el, -of. Autheuil/ Authouillet (27), Beaune/Beaunotte (21). Le nom de lieu peut subir des modifications lorsqu'il est transpose d'une langue dans une autre. C'est le cas des localites des regions frontieres (Alsace, Lorraine). Pour les noms germaniques adaptes en franfais, la forme fran^aise est parfois plus archai'que: Benestroff, all. Bensdorf (57). Les noms germaniques ont ete traduits en franfais et vice-versa, mais le sens des deux noms est equivalent: Badricourt, all. Ballersdorf (68); Amanvillers, all. Amanweiler (57). 3. Les differentes couches historiques La toponymie constitue un veritable conservatoire de la langue. En effet, les populations qui ont vecu successivement sur le sol de la France y ont imprime leur marque et se retrouvent dans les vestiges tant archeologiques que toponymiques. Dans l'etude des noms de lieux de la France, nous suivrons l'ordre chronologique et passerons en revue les differentes couches de toponymes. 3.1. La couche protohistorique La protohistoire est la periode de transition entre la prehistoire et le debut de la periode historique,
marquee par l'apparition de l'ecriture. Les peuples de la prehistoire nous sont connus par les restes archeologiques qui nous apprennent que notre sol a ete vraisemblablement habite depuis le paleolithique. Au cours du premier millenaire avant notre ere, les Celtes sont venus de l'Est par vagues successives; ils ont trouve des populations qu'ils ont probablement soumises, mais qui avaient un degre assez developpe de civilisation. Elles avaient commence l'exploitation du sol, le defrichement des forets, construit les plus anciennes habitations. Nous ignorons la langue parlee par ces peuples, mais eile n'etait pas indo-europeenne. Certains noms topographiques (noms de montagnes et de rivieres) ne sont explicables ni par le gaulois ni par le latin; aussi pense-t-on qu'ils pourraient remonter a des elements plus anciens auxquels on a donne le nom de «bases pre-indo-europennes». A. Dauzat a etudie la base C A R A 'pierre' et ses principaux representants en Gaule. En 1938, P. Fouche a, dans sa communication au Ier Congres de toponymie et d'anthroponymie, etudie le Probleme des «bases», notamment Kar kal 'pierre' (RLaR - 1937-1939). II considere que le systeme pre-indo-europeen repose sur une base trilitere: voyelle entre deux consonnes, qui peut neanmoins varier; ainsi la base *kar- *gar, *kal- *gal peut apparaltre sous une forme contractee *kr*gr, *kl- *gl ou meme se reduire ä *al, *ar. En voici quelques exemples: ä la racine kal se rattachent les toponymes Caille (06), Calia (1049), Chelles (77), Cala (709), et, sous une forme contractee, la Clavetta (73), montagne de la Craux (07), rochers de la Glaine (71), aiguille de la Grave (38). Ch. Rostaing a suivi l'exemple de son maitre en ce domaine et a publie en 1950 son Essai sur la toponymie de la Provence. Les etudes de ces deux chercheurs ont ete acueillies avec beaucoup de reserves, car le recours systematique et mecanique ä des bases pre-indo-europeennes pour expliquer certains toponymes isoles est assez perilleux. Depuis, les nombreux travaux effectues par J. Hubschmid lui ont permis d'elaborer un corpus reunissant par themes et suffixes, classes geographiquement, les elements de ces couches anciennes. Le premier fascicule de son Thesaurus Praeromanicus (1963) etudie les elements contenant le suffixe ρ (-ippa, -uppa, -appa) d'origine preromane, le deuxieme fascicule (1965) concerne le probleme de la phonetique du basque et les etymologies basques-preromanes. Dans sa communication au colloque de 1983 ä Montpellier, J. Hubschmid a montre la necessite d'une methode rigoureuse dans toute etude linguistique ou toponymique concernant le substrat preroman et pre-indo-europeen.
324. Französisch: Toponomastik
3.2. La couche pre-celtique a) Les Ligures: Nos connaissances sur la langue de ce peuple sont tres reduites, nous savons seulement que c'est une langue indo-europeenne. D'apres les auteurs anciens, les Ligures seraient venus au second millenaire avant notre ere et auraient occupe la cöte mediterraneenne de l'Italie au Rhone. En France, la region ού un certain nombre de noms de lieux sont explicables par un suffixe ligure comme -ascu, -oscu, -uscu se situe dans le Sud-Est. Ce suffixe a ete ajoute a un n o m de personne gaulois ou latin. Peu de travaux ont ete consacres ä ces noms, citons l'etude de J. Hubschmid 1969. Voici quelques noms formes avec ce suffixe, avec le masculin -oscu: Albiols (05), Albiosc en 1096 (de Albius), et Artignosc (83), Artinosc en 1235 (de Artinius); avec le feminin -asca: Venasque (84), Vindasca au IVe siecle (peut-etre de Vennus ou -a). Le suffixe -inco, -inca est souvent difficile a distinguer du -ing germanique, car ces deux suffixes ont donne egalement -ans, -ens, mais on peut citer: Arlane (63), Arlinco (950); Moirans (38), Oppidum Morencum (X e s.); G a p (05), Vapincum (IVC s.) (le suffixe a disparu dans le nom moderne). b) Les Iberes et les Aquitains'. Les Iberes ont penetre en Gaule vers le Ve siecle. Venus d'Espagne, ils se sont avances au nord vers le Cantal et ä Test vers le Rhone, puis furent refoules par les Gaulois. Au temps de Cesar, ils se seraient etablis dans une region situee au nord entre la G a r o n n e et l'Aude et les Pyrenees au sud, c.-ä.-d. en Aquitaine, region marquant la limite du gascon ä l'ouest et du Catalan ä Test. Voici quelques noms qui pourraient etre iberes: Eine (66), ad oppidum Jlliberi castra locat (Tite-Live); Auch (32), Elimberrum (Ier s.), civitas Auscium (333); Collioure (66), Caucholiberi (VIIC s.). D a n s l'ancienne Aquitaine, le peuple avait un suffixe -ossum marquant l'appartenance comme le suffixe gaulois -acum et le latin -anum. II apparait dans les inscriptions aquitaines uni ä des noms de personne d'origine gauloise pour former des noms de domaines: Andemos (33) de Andernus, Bernes (33) de Bernus. Rohlfs (1970, 2 9 - 3 3 ) a montre que les noms en -os se trouvent principalement dans la plaine bearnaise, au sud de l'Adour puis autour de Pau et dans l'arrondissement d'Argeles. Au nord de l'Adour, ces noms sont moins frequents, mais dans le Bazadais (pays des Vasates, tribu aquitaine), ils sont importants. II est interessant de constater que dans les zones ou les formations gallo-romaines en -acum, -anum sont rares, les noms en -os sont bien representee. Au delä des Pyrenees, lä oü se trouve une presence importante de noms basques, on releve le meme suffixe, sous la forme
α) Frankreich
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-ues, accole ä des noms de personne identiques des deux cötes des Pyrenees: Bernes/Bernuis, Biscarosse/Biscarues. Cette concordance marque la parente evidente entre Aquitains et Basques qui pourraient etre issus d'une meme souche. c) Les Grecs: Les Grecs fonderent des colonies dans le Sud de la Gaule ä la fin du Vll e siecle avant notre ere. Ces etablissements etaient localises sur la cöte, c'etaient des ports; aueune fondation ä l'interieur des terres ne doit son nom aux Grecs. La colonie la plus importante, Marseille (13), fut creee par les Phoceens, vers 600 avant Jesus-Christ. Son n o m Massalia n'est pas grec, mais pourrait etre un mot ligure adopte par les Grecs. Les noms de lieux d'origine grecque sont rares (—» 342, 2.3.1.). Certaines formations sont posterieures, ainsi Grenoble (38), Grationopolis (IVC s.), du n o m de l'empereur Gratien qui reconstruisit la ville ancienne appelee Culanorensis (ep. rom.), nom issu du gaulois cularon 'concombre' (cf. Dottin 1980, 249).
3.3. La couche gauloise L'habitat primitif des Celtes semble avoir ete l'Allemagne du Sud, zone oü l'on releve des noms de lieux celtiques occupant le Sud-Ouest de l'Allemagne et s'etendant de la Boheme au Rhin. Les Celtes seraient venus peu ä peu au cours du 2e millenaire avant notre ere (1600— 1300), mais la principale emigration s'est faite au Vc siecle. Une deuxieme vague (IVe s. avant Jesus-Christ) d'envahisseurs celtiques, les Beiges, ont penetre dans le Nord de la Gaule et ont occupe toute la region situee au nord de la Seine. Les noms gaulois apparaissent sous la forme de composes, de derives et de quelques termes isoles. D a n s les composes, le premier element est le determinant. Ce premier element pouvait etre un adjectif, un appellatif ou un nom de personne. II etait termine par une voyelle de liaison ο toujours breve. Le deuxieme element se subdivisait en deux groupes: Tun dont la voyelle est longue et accentuee des l'epoque romaine (briva, dunum, rate) et l'autre dont la voyelle est breve et atone (briga, durum, magus, ritum); dans le deuxieme groupe, la voyelle breve est elidee et l'accent tombe sur le ο de liaison (cf. Wolf 1982): a) -briva 'pont' a donne dans les composes bria, bri: Chabris (36) < Carobriva 'pont sur le Cher'; -dunum 'colline', puis 'forteresse', a abouti, suivant les regions, ä -un, -on. Le d, ä l'origine intervocalique, est tombe dans certains noms mais subsiste d a n s d'autres ou le ο bref s'etait amu'f aux VII'-IX® siecle: Autun (71) < Augustodunum ( I " s.), Austedunum (VIC s.); Verdun (55) < Virodunum, Vereduno (IV' s.), Virdunum (Fortunat); Argentre (53) < Argentrate (IX's.) (rate 'forteresse'). b) -briga *mont', puis 'chateau fort', a donne la finale
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
-obriga, -obria, -euvre: Deneuwe (54), Danubre (1076), Denuevre (1282); -durum 'forteresse' a donne, apres la chute du d, -orre, -eurre transforme en -erre, -oire; Briare (45), Brivoduro (IV1 s.), Brioderus (VI e -VIII e s.) est derive de briva 'pont'; -magus 'champ', puis 'marche', a donne -omago, -om, -on, -an. I x premier element est soit un adjectif: Noyon (60), Noviomago (IV1 s.) (novio 'nouveau'); soit un substantia Argenton-surCreuse (36), Argantomago (IVe s.) (argenla 'argent'); soit encore un nom de personne gaulois, Chassenon (16), Cassinomago (IVe s.) (Cassinus), ou latin, Billom (63), Billomaco, ep. merov. (Billius). -ritum 'gue' se retrouve dans Bedarrides (84), Villa Beddurida nomine (908) (gaul. petor 'quatre'); Chambord (41), Cambortum (860) (cambo 'courbe'). Ä ce groupe appartient aussi -ialo 'endroit' (cf. gallois -ial 'espace decouvert'); le premier element peut etre celtique ou latin et l'accent porte sur le ο de liaison. Dans l'element -oialum, a peut s'affaiblir en e, i et le i consonne est note souvent g: ogilum > -euil. Le premier element est soit un nom de plante, Verneuil (58, 37) (verna 'aune'), soit un nom commun, Nanteuil (02, 79, 24) (nantu 'vallee'), soit un adjectif, Mareuil (02,24) (maros 'grand').
Dans les derives, le suffixe -as, ablatif locatif -ate, a forme des adjectifs pour designer un lieu; Brioude (43), Brivate (VI e s.) (briva 'pont'). Le suffixe -ausus, -ausa se retrouve dans Limeux (18) et Limours (78) < Lemausus (lemo 'orme'). Nimes (30) et Nemours (77) < Nemausus. Le premier nom a garde l'accentuation sur la penultieme. Le suffixe -avus devient -aus, -ou, -eu, et le feminin -ava devient -aves. Comme premier element de ces derives, on a un nom commun gaulois ou latin ou un nom de personne: Antonaves (05) (Antonius), Baillou (53) (Ballius), Vernou (44) (verna 'aune'). II y a aussi quelques noms simples qui doivent remonter ä l'epoque romaine comme condate 'confluent'. Dans les toponymes formes avec ces noms, nous constatons deux accentuations differentes; l'accent est soit gaulois sur la premiere syllabe, d'ou Candes (37), Condes (52, 39), soit latin sur le a, d'ou Cande (41,49), Condat (15,46, 63). Dubron 'ruisseau' a donne De vre (h., 18), Douvres (Ol, 14) et par exemple dans le Sud, le Verdouble (11), le Vernoubre (34) < Vernodubrum 'ruisseau aux aunes'. Le terme equoranda 'limite d'eau, frontiere d'une cite sur un cours d'eau' nous est parvenu comme Aigurande (36), Iguerande (71), Ingrande (36, 49). Le terme Mediolanum 'plan du milieu' est assez frequent lä ού les Gaulois se sont installes, au Nord et a l'Est: Moliens (60), Molliens (80), Molain (02, 39), Malain (21); et au Sud-Est: Meylan (38), Mioland (69)· Les noms gaulois evoquant les noms de divinites ainsi que les lieux du culte ont laisse peu de traces. Pour les dieux pa'iens, nous notons le plus celebre, Belenos, qui a survecu dans Baulne (18), Beaulne (07), Beaune (21, 73); Belisama, la Minerve gauloise, dans Belleme (61), Blesmes
(02,51); Borvo, la divinite des eaux chaudes, dans Bourbon (03, 71). 3.4. Les noms gallo-romains Apres la conquete de la Gaule par les Romains, ceux-ci continuerent le defrichement des forets et la mise en valeur du sol. Grace aux Commentaires de Cesar, nous savons que le territoire de la Gaule etait forme d'un nombre assez important de fermes comprenant une certaine etendue de terre. L'empereur Auguste ordonna la creation du cadastre delimitant chaque domaine qui regut ainsi un nom. L'etude linguistique des noms de domaines est importante, car ces noms de lieux nous donnent les noms des tenanciers en usage dans le peuple. Ces toponymes presentent le suffixe gaulois d'appartenance -acos, latinise -acum, frequent dans la Gaule septentrionale, puis le suffixe latin -anum et ensuite les suffixes second a r e s -anicum, -inum, -one. Le premier element des noms en -acum est tres controverse, c'est le plus souvent un nom de personne gaulois ou latin, mais certains specialistes affirment que ce premier terme est un appellatif et que les noms de personne sont l'exception. II est bien hasardeux de minimiser ainsi le nombre d'anthroponymes dans la formation des noms de domaines et de declarer qu'une concordance absolue doit exister entre la frequence des toponymes et des anthroponymes dont ils sont issus. Cette systematisation mecanique est inconcevable en onomastique, car nous ignorons la frequence des noms de personnes en Gaule. Les inscriptions latines donnent seulement les noms des notables, c.-ä.-d. les noms officiels.
Les noms de personne qui apparaissent dans les noms de domaines se composent d'elements hereditaires gaulois et latins, mais surtout de surnoms d'origine populaire crees ä l'imitation des noms anciens, ce sont des sobriquets et des noms d'appartenance indiquant les particularites du voisinage, donnes par les habitants. Dans ces noms apparait le suffixe -ins qui a d'abord servi ä former des gentilices, puis a ete employe, ä l'epoque imperiale, pour creer des noms nouveaux, issus de substantifs, d'adjectifs, de noms d'origine greco-latine mais surtout de noms topographiques. Ces nouvelles creations ont re9u le nom de signa. Le suffixe -acum, selon les dialectes, a abouti a des resultats divers. II s'est ajoute ä des cognomina ou surnoms, mais aussi a des gentilices d'oü les finales -acum et -i-acum. Ces finales ont donne dans le domaine proven9al -ac et -iac. La consonne finale ne se pronongant pas, la finale a ete orthographiee -at, -as en Auvergne: Albiniac (19), Aubignas (07) < Albinius; Florae (48), Fleurac (24) < Florus; Floirac (33) < Florius. Dans le Nord de la France, -acum a donne -ai, -ay,
324. Französisch: Toponomastik α) Frankreich -i-acum > -y, puis cette finale s'est propagee vers l'Ouest, ou on la releve a cöte de la forme -ec, reduite souvent ä -e: Albigny (69), Aubigny (Ol, 03,10), Aubigne (35,49, 72), Ruffec (16) < Ruffius. Dans l'Est, -i-acum a abouti ä -ey, -ay, et en francoproven^al ä -ieu: Fleurey (21, 25), Fleurieux (69), Savigneux (Ol, 42) < Sabinius. Dans la Bretagne gallo, on note des noms en -ac, ä la limite du breton actuel, a Test des Cötes-du-Nord et du Morbihan et a l'ouest de l'Ille-et-Vilaine et de la LoireAtlantique, alors que -iacum a donne normalement -ay, -e dans l'Ouest. Ces noms en -ac montrent qu'ä la Periode de creation des noms de domaines, on y parlait le breton et ainsi -i-acum n'a pu evoluer en -e: Milizac (29) < Milisius, Marsac-sur-Don (44) < Marcius. De meme dans la Charente, les ilots en -ac indiquent que l'on y parlait un dialecte d'oc: Cognac (16) < gaul. Cormius, Marsac (16) < Marcius. Dans les regions germanisees de l'Est, -i-acum > -ich, -ig et en Alsace -ach: Mulzig (67) < Mussius, Dornach (68) < Turnus, Koesllach (68) < Cassillus. En Flandre, on a generalement -ik, mais dans les documents du XIIC siecle, on releve la forme -eca, romanisee -ecques: Blandecques (62) < Blandius.
Les derives avec le suffixe latin -anum sont representee surtout dans le Sud de la France et le plus souvent employes avec un nom de personne (gentilice ou cognomen). Iis apparaissent sous la forme masculine ou feminine selon que le substantif sous-entendu est fundus ou villa. Le Suffixe -anum a donne dans les noms de lieux -an, mais la finale peut s'amuür et aboutir ä -a qui devient souvent muet. La finale feminine -ana a donne -anne: Aspiran (34) < Asperius, Claira (66) < Clarius, Aniane (34) < Annius, Clamensane (04) < Clementius. Dans le domaine d'o'il, les derives en -anum ont ete fixes ä l'ablatif pluriel (sous-entendu terris) dans Orleans (45) < Aurelianis, Valenciennes (59) < Valentianas (sous-entendu terras) en fonction adjective. Le suffixe -anicum ou -anicas (sous-entendu fundus ou terras) a forme des derives qui seront, ä partir du XII e siecle, ä I'ablatif-locatif pluriel en -anicis. Ces noms se trouvent en Provence, dans le Massif Central et ä Test du domaine languedocien. II donne -argues dans une zone s'etendant du Gard au Massif Central: Aubussargues (30) < Albucius, Romaniargues (15) < Romanius. Le suffixe -argues est passe ä -ergues dans une zone s'etendant du Cantal au Tarn: Maliergues (15) < Mallius. En Auvergne, -anicas donne -ange: Jullianges (43) < Julius, Sauxillanges (63) < Celsinus. Le suffixe -inus, -ina est frequent dans le Nord de la France et la Belgique wallonne oü il aboutit ä -in, note -ain et -aing pour le masculin, -ine, -enne pour le feminin: Avelin (59) < Avilius, Donnain (59) < Donnius, Fleurines (60), Florennes (Belg.) < Florius. L'origine de -on est controversee. Ce peut etre
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un suffixe ajoute ä des noms de personne ou le cas oblique de noms de personne en -o, -onis, declinaison qui apparait dans les documents vers le VIII e siecle: Aubusson (23) < Albucius, Baillon (59) < Ballius. Un certain nombre de noms de personne, le plus souvent des gentilices en -ius, etaient employes adjectivement pour marquer la relation, l'appartenance et l'on doit sous-entendre au masculin fundus et villa au feminin: Amboise (37) < Ambasius, Aouste (26) < Augustus, Crespin (12) < Crispinus. Des le debut de l'occupation de la Gaule, les Romains ont marque de leur empreinte la toponymie de ce pays. Certaines creations concernent la topographie, ainsi le terme Confluentes a remplace le gaulois condate et se retrouve dans les toponymes: Conßans (51, 72), Confolens (16, 26), Couffoulens (11). Le latin amnis 'cours d'eau' qui n'a pas survecu en franfais, a donne dans les noms de lieux Entrain (35), Antran (86), Entraunes (06) < inter amnes 'entre les cours d'eau'. L'adjectif summus 'haut' avec le sens de source a ete associe ä des noms de rivieres, noms frequents au nord de la Loire: Sommaisne (55) 'ä la source de l'Aisne', Sommescaut (02), SommeVesle (51). Les derives de noms d'arbre, avec le suffixe -eus, -ea, datent de l'epoque romaine, ce sont des collectifs; voici issu de fagea: Fage (24), La Fage (24,19), Faye (41,49). La nature du sol est representee par lutosa derive de lutus 'boue' qui n'est plus represente en franijais: Leuze (02), Louze (52). On peut rattacher ä la periode romaine quelques autres termes dont voici les principaux. Pour designer le village, nous notons vicus: Vic (09), Vic-surAisne (02), Vieu (Ol). Les stations routieres sont caracterisees par mutationes: Muizon (51), Mudaizon (34). Les noms evoquant des edifices du culte comme fanum et templum ont donne: Fain (21), Famars (59) < Fanum Martis, Talmas (80) < Templum Martis (657-661). Les noms de dieux et de deesses se retrouvent dans Die (26) < Dea\ Jupiter, gen. Jovis, dans Jeumont (59); Minerve dans Menerbes (84), Minerve (34); Venus dans Montvendre (26) < Montis Veneres. 3.5. Les noms germaniques Les Germains se sont etablis sur la rive gauche du Rhin, par petits groupes, des l'epoque romaine, mais c'est surtout ä partir du Vc siecle qu'ils deferleront sur la Gaule. Ce pays fut occupe, au Nord, par les Francs Sailens et ä l'Est par les Alamans venus de regions ä Test de la Foret Noire. Ä l'Est, les Burgondes s'installerent dans la vallee de la Saöne et du Rhone. Les Wisi-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
gots s'etablirent dans le Sud-Ouest, Toulouse etait la capitale de leur royaume. Ä l'Ouest, le long des cötes de la Manche, quelques colonies saxonnes s'etaient etablies des le III e siecle. La toponymie germanique est caracterisee par deux types de noms dont le principal element est un nom de personne: 1) Les derives en -ing: ce sont des collectifs qui designent l'ensemble des personnes vivant aupres de la personne dont le nom forme le radical et qui a donne ensuite son nom au domaine. Dans les regions germaniques, la finale revet la forme -ingen, mais les documents anciens (VIIP s.) donnent les formes -inga, -ingas, -ingen, c'est le datif pluriel que Ton traduit par «chez les gens de». Dans les regions qui ont ete ensuite romanisees (Lorraine, Belgique wallonne), nous relevons des formes en -ange, -anges qui rappellent les anciens noms de l'Allemagne de l'Ouest en -inga, -ingas; ce sont en Alsace et Lorraine germaniques: Anzelingen (57) < Ansold, Dehlingen (67) < Dello; le suffixe -ingen peut se reduire a -ing comme Guising (57), all. Gisingen. Les noms romanises sont bien representee en Lorraine romane: Boulange (57) < Bolin. Dans le Nord, la forme -ingues est rare: Autingues (62), Altenges (1080) < Alto. Dans la region occupee par les Burgondes, le suffixe -ingen a donne -ens, -eins et aussi -ans. II represente le cas regime masculin pluriel en -ingos: Adelans (70) < Addalo, Boneins (01) < Banno. Dans le Sud-Ouest, notamment dans la region de Toulouse, centre du domaine wisigot, on releve un certain nombre de derives en -ingen qui ont abouti ä -encs, puis -ens'. Amarens (81), Amarencs (1247) < Atmar; Brens (81) < Bero.
2) Les noms composes: le premier element est un nom de personne, le second designe une caracteristique topographique, une construction, le premier element determinant le second. Ces noms se retrouvent principalement dans les regions germanisees. Le nom de personne est soit au genitif fort en -es, soit au genitif faible en -en ou plus rarement juxtapose: Andolsheim (68), Ansulfisheim (768) < Ansulf.; Bantzeheim (68), Pancinhaim (795) < Panzo, puis Banzo. Devant certains substantifs, -heim, -hove, -sele, -tun, le nom de personne est affecte du suffixe collectif -ing: Balinghem (62), Bavelengehem (1084) < Bavilo; Bissezeele (59), Bissinghezela (v. 1107) < Bisso; Alincthun (62), Alingetun (1190) < Alo. Les Scandinaves, surtout les Danois, font, des le IX e siecle, des incursions en France. Au X c siecle, ils fondent des etablissements dans le Nord-Ouest. On les releve dans une region comprenant le Nord du Cotentin (14), la vallee de la Seine jusqu'ä Elbeuf (76) et principalement dans le pays de Caux. Leurs noms de lieux sont formes d'un terme norrois precede d'un adjectif ou d'un nom de personne: -bekkr 'ruisseau', Bolbec (76) < v. nor. bol 'ferme'; -budh 'abri, residence temporaire', qui a donne -beuf, Belbeuf (76), Bul-
lebu (XIII e s.) < Bolli, nom de personne; v. nor. flet 'plaine', v. angl. fleot 'crique, baie' une Honfleur (76), Harofloth (1026) < v. nor. har- 'haut'; nor. topt 'etendue de terrain avec habitation', element tres frequent: Beautot (67), Baudritot (1203) < nom de personne Baldrekr; Criquetot (14) < v. nor. krikr 'courbe, baie'.
3.6. Les noms germano-romans Au cours de l'epoque franque, la mise en culture du sol se developpa et de nouveaux noms de domaines furent crees. Les finales de ces nouvelles creations sont soit empruntees au gallo-latin soit d'origine romane, mais le premier element est presque toujours un nom de personne germanique. Le suffixe -i-acum a ete degage de noms galloromains en -iacum (gentilices en -ius + -acum, cf. 3.4.). Ces noms de lieux se trouvent presque tous dans la Gaule septentrionale: Autry (08) < Allhari, Faucousis (01) < Folcold. Un petit nombre de noms en -ies sont issus du suffixe accusatif feminin pluriel en -iacas (sous-entendu villas) tels que Baudignies (59) < Baldin, Landrecies (59) < Landeric. Les formations romanes les plus frequentes sont les noms composes d'un nom de personne et des termes -corlis, - villa et du derive villare. Le latin cohors, -ortis, devenu en latin vulgaire cortis 'cour', puis 'domaine', a pris plus tard le sens de 'village'. Les noms en -court sont localises principalement dans le Nord et l'Est de la Gaule. Les toponymes en court + nom de personne sont plus tardifs. Le nom de personne des formations en -cortis, -villa est soit au cas regime en -onis, d'ou -en, note parfois -an, soit en -i: Abancourt (59, 80) < Abbo, Anguilcourt (02) < Angil(us). Dans le Nord de la Gaule, on releve des formations en -iacum + cortis. Dans les documents anciens, l'accord se fait en -iacacortis, mais parfois -cortis est simplement juxtapose au nom en -iacum: Auberchicourt (59), in Obercicurte (1079) < Otberht; Evergnicourt (02) < Eberno. L'element villa a designe, ä l'epoque romaine, la demeure du proprietaire, puis le domaine luimeme (v. Ve s.). Au Moyen Age, il a pris le sens de 'village'. Les noms en -villa sont nombreux dans l'Est (Lorraine) et dans le Nord de la France, notamment en Normandie. Le premier element est un nom de personne germanique, rarement un nom latin. En Normandie, c'est parfois un nom scandinave: Adainville (78), Adtanevilla (768) < Atta; Ancourteville (76), Anschetilvilla (v. 1024) < nom nor. Asketil; Barberonville (45) < nom lat. Barbarus. On releve egalement un petit nombre de formations en -iacum + villa:
324. Französisch: Toponomastik α) Frankreich
Berneville (62), Bernivilla (680) < Berno; Junivüle (08), Jehenneivillam (1090) < Johannes. Le terme villare a designe une partie de la villa, domaine cree ä la suite d'un demembrement de la villa. On retrouve ce terme dans toute la Gaule sous la forme villar(s), mais ces formations sont plus tardives. D a n s les toponymes germaniques, villare a donne willare, puis weiter, note wilier, wihr (Alsace): Baudnnvilliers (55) < Baldo: Bienvillers-au-Bois (62), Buinviller (1098) < Budin; Bernardswiller (67) < Bernhard (ce nom est au genitif fort en -es).
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Audefred (26), Les Allards (38), parfois augmente d'un suffixe -ia, La Gaubertie (24) ou -iere, -erie, frequent dans l'Ouest, La Beaudonniere (61), ou -aie, -ais, La Seguinaie, La Sevaudais (53). Le developpement economique avait ete facilite par le reseau de routes construites par les Romains, souvent sur le trace des voies gauloises. Le terme strata 'route empierree' se retrouve dans les toponymes situes le long des routes Estrees (01, 59, 60, 80), L'Estrade (43). Le nom roman calceata < calx 'chaux' a donne: La Cauchie (62), La Chaussee (76, 55, 41), Caussade (82).
4. Les creations feodales Avec l'avenement des Capetiens (X e s.), commence la periode feodale qui verra les creations d'etablissements dues ä la nouvelle organisation administrative. Ce qui caracterise la forme des noms dans cette periode ( X I e - X V e s.), c'est la presence frequente de Particle devant le toponyme. De plus, la composition evolue, le procede d'origine germanique, determinant + determine, fait place au procede inverse: Mezidon (14), Mansus Odonis (1137). Les noms crees ä l'epoque feodale sont varies, ce sont des noms ä valeur topographique caracterises par des termes evoquant le relief, comme Möns, Moni, le plus souvent accompagne d'une epithete, Montaigu (02, 39), ou d'un nom de personne, Montbeliard (25) < Biligardis, Montlhery (78) < Liethen. Un terme topographique frequent, vallis, a conserve le genre feminin primitif dans Laval (25, 30, 38) et, avec une epithete, dans Beauval (59), Belval (50,88). Un sol pierreux a ete caracterise par petra 'pierre': La Pierre (38, 41), La Peyre (40). Les noms formes avec rocca, röche, roque designent le chateau bäti sur une hauteur rocheuse: La Roque (33), La Rocca (06), La Roche (70,38). Le regne vegetal est represente par les noms d'arbre, assez nombreux. Ce sont des collectifs derives avec le suffixe -etum qui a abouti a -ay, -oy (Nord), -et (Sud): Ormoy (28, 70, 78, 89), Ulmet (18) < ulmus 'orme'. Le suffixe -aria a ete largement employe: La Boissiere (34, 39, 78) < buxus 'buis', Rosieres (08, 45,52, 55,80) < germ. raus 'roseau'. Pour designer l'habitat, les termes cortis, villa + nom de personne sont encore employes, mais nous relevons d'autres elements comme mansus, der. mansionile, determines par un nom de personne: Mazamblard (43) < Amalhard, Amblard; Le Mesnil-Robert (14) < Hrodberht. Le nom de personne peut etre employe seul ou precede de Particle, surtout dans les noms de hameaux,
L'industrie a laisse peu de traces dans la toponymie. On releve quelques noms de hameaux evoquant des carrieres de pierre: La Carriere (15. 24), Queyrieres (43). Le latin fabrica 'atelier, forge' a donne, selon l'accentuation soit Fabreges (34, 83), Faverges (38), Fervaques (14), La Faurie (19, 38), accentues sur la penultieme, soit Farges (71, 42, 43), Fargues (33, 40), Forges (17, 55, 49, 77), Fourgues (27), accentues sur l'initiale. Les noms evoquant un moulin sont frequents: Molins (10), Moulins (03, 79, 35), La Moline (10), Moulinas (34). L'empreinte du regime feodal est decelable dans les noms designant des termes administratifs: L Ά Heu (78), Les Alleux (08), Les Alloix (02), Les Allouds (38), issus du germ, alod 'alleu'. Les franchises se retrouvent dans les composes: Francheval (51), Francheville (21, 61, 77), Franqueville (02), Villefranche (06). Les noms d'origine religieuse se developperent avec la christianisation de la Gaule (Ve s.) qui fut importante surtout au debut de la periode feodale. Les edifices du culte, eglises, monasteres, ermitages, donnerent leur nom au lieu qui s'edifia autour d'eux. Cella est le terme le plus ancien (VIC s.); il a designe une chambre ä provision, puis un ermitage, un sanctuaire: La Celle-surSeine (77), Celles (34), Lacelle (19). Le terme basilica avait, des le latin vulgaire, le sens d'eglise et se cristallisa comme nom de lieu: Bazoches (02, 45), La Bazoge (50, 72, 55), La Bazoque (14, 61), Bazouges (53). Ecclesia et monasterium, dont le sens est reste vivant, n'ont pu se cristalliser et ce sont leurs diminutifs qui se retrouvent comme toponymes: Eglisolles (63), Egriselles (89), Glisolles (27), Grisolles (02, 82); Monistroi (43), Menetrol ( Oreye; CRISPINUS > Crepin, ä Pommeroeul), mais le plus souvent ce sont des derives. Deux suffixes d'origine celtique sont utilises: -AVUS (MINIUS + AVUS > Mignault;
URIUS + AVUS > Orgeo) et surtout
Tournai), dont l a Variante -IACUS a donne -i et -e (surtout au centre et
- A C u s (TURNUS + ACUS >
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ä l'est du domaine wallon): *CAVINIACU > C'hevigny; *LAURENTIACU > Lorcy (ä Arville) et Lorcfr, *FLORIACAS > Floree; *LUPINIACAS > Louveigne. On trouve egalement des suffixes latins -INUS, -INA et -ONE: Blandain (BLANDIUS), Latinne (LATTIUS), Naninne (NANNIUS), Ciergnon (SERENIUS). 2.4.
L'influence
germanique
2.4.1. Le probleme de l'influence germanique a ete l'objet de beaucoup de controverses, le trace et la fixation de la frontiere linguistique etant au centre de la problematique. Dans les diverses argumentations, c'est bien sür la toponymie qui a ete et reste la plus sollicitee (voir encore Van Durme 1983). Faisant suite aux travaux de Petri 1937 et Gamillscheg 1938, Legros 1942 constituait la mise au point des philologues wallons en ce domaine. 2.4.2 Gysseling 1962 estime que la Belgique actuelle (ä l'exception de l'Ardenne) avait dejä ete germanisee, au moins partiellement, des le 1er siecle avant J. C., done avant la romanisation elle-meme. Son hypothese est basee sur la constatation que certains toponymes prehistoriques ont subi des changements phonetiques qui ont affecte egalement le germanique avant notre ere: ainsi le passage de k- initial ä h- (Haine), de l'initiale t- ä th- puis ä d- (Tournai/Doornik), de l'o ä a («Orolauno» > Arlort). Et Gysseling (1962, 17-18) en conclut qu'il n'est pas exclu que, dans des regions determinees, les nouveaux Germains arrivant au Ve siecle aient trouve un germanique plus ancien, non encore completement disparu. Cette hypothese necessiterait cependant plus de faits sürs pour etre admise sans reserves. Devleeschouwer (1981/1984 et 1981/1986), s'appuyant sur l'etude des noms en -effe et en -ton et de leurs doublets celtiques et romans, estime que la frontiere linguistique, le «limes», est due ä la creation par Aetius de deux lignes de surveillance assurees par les Ingevons (Frisons). Pour lui, «la zone centrale du domaine dialectal picard actuel ainsi que la majeure partie du domaine dialectal wallon formaient bien, ä l'epoque merovingienne, un territoire entierement romano-germanique, mais non romanofrancique: les Germains y etaient en bonne partie des descendants des limitanei ingevons, ils n'y creaient guere de noms originaux, comme au nord du limes, mais y denommaient communement les lieux en employant des traductions de toponymes du voisinage, le plus souvent interpretes de fafon erronee». 2.4.3. L'etablissement de Germains en Gaule, des le Ve s., a eu comme consequence de soustraire ä la Romania d'importants territoires au Nord et ä Γ Est (domaines neerlandais et allemand) oü, cependant, la toponymie preexis-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
tante, prehistorique et latine, n'a pas ete completement remplacee. Dans le nord-est de la Gaule romane, les Francs, qui formaient la classe dirigeante, ont parle leur langue jusqu'au X e siecle. Devenus progressivement bilingues, ils ont fini par adopter la langue de leurs sujets. Les Galloromans eux-memes ne semblent pas avoir parle vraiment le germanique; ils l'ont compris et lui ont emprunte des elements. La Wallonie est une des regions ou cette influence germanique a ete la plus forte et eile s'est marquee particulierement dans la toponymie (cf. Legros 1942). 2.4.4. Beaucoup de toponymes contiennent un nom de personne germanique. Parfois c'est un N P seul, employe absolument (ex.: Wellin < WADALIN?), mais le phenomene est assez rare en Wallonie (cf. BCTD 36,250-252 et 37, 244). Les toponymes crees par derivation ä partir de N P sont bien plus nombreux. Les suffixes utilises precedemment restent productifs: -AVUS (Bodeux < BALDO; Muno < MUNO), -INUS (Wanlin < WALINO; Wenin, ä Weris < WANO), -INA (Hanzinne < HANIZO). Plus courants sont les derives en -(IN)IACAS e t e n -ING. L e p r e m i e r s u f f i x e est
devenu -INIACUS ä force d'avoir ete utilise avec des N P latins en -INIUS, puis, Ä l'epoque merovingienne, avec des N P germaniques en -AN (nominatif -o). Les graphies anciennes montrent que la finale est celle de l'accusatif pluriel. De meme, la finale -ange, en w. -indje et en pic. -ingue, s'explique par une forme plurielle -INGAS, qui rendait le datif pluriel germanique -INGUM. En general, le suffixe -(IN)IACAS garde sa forme simple avec les N P composes: comp. *BERTH-HARI-IACAS > Bertree ou Bertrix, *FRANC-IN-IACAS > Franquenee (ä Taviers) ou Franquenies (ä Ottignies). II existe quelques derives ä partir d'hydronymes (Soignies, Silly, etc.) et meme, semble-t-il, ä partir de noms communs (cf. BCTD 35, 93-95). Le sens des derives en -INGAS, -ange, surtout frequents dans des zones proches de la frontiere linguistique, est 'chez les sujets de': *GODBERT + INGAS 'chez les sujets de G.' > Gobertange. Le complexe -INGA-HEIM, apparaissant dans deux ilots dans le Brabant wallon et dans le Hainaut, signifiait 'l'habitation des sujets de ...': ainsi pour Beauvechain, Ghislenghien, etc. 2.4.5. Sur le mode de composition 'determinant + determine' (type Avricourt), fort discute, on verra la mise au point de Herbillon 1951. Certains ont cru deceler dans cette construction une influence germanique; d'autres ont meme affirme que ces noms etaient des temoignages de la colonisation franque. Affirmations tres hasardeuses, car les indigenes gallo-romans portaient en majorite un nom germanique. En outre, ce type de construction «determinant + determine», courant en gaulois et en latin, a subsiste en gallo-roman et continue a etre productif en
Wallonie, longtemps apres que l'influence germanique a pu jouer. Ainsi, on a pu dater de la fin du XVI e s. ou du debut du XVII e s. des toponymes comme Gersonfontaine (du nom de Gilles Gerson) ou Fayinbwes (du nom de Guillaume Fayin) a Jupille (Herbillon 1951, 96-98). II faut pourtant admettre, avec Gysseling 1971, que cette construction abonde au nord d'une ligne Bayeux-Geneve, c'est-ä-dire lä ou le superstrat germanique est important. 2.4.6. On retiendra surtout comme vraiment revelateurs de l'influence germanique, les toponymes formes ä partir d'elements germaniques, noms communs ou adjectifs, employes seuls ou en composition. Certains de ces elements ont ete empruntes par le roman et sont restes productifs en roman, par ex. *HAMMA qui devait signifier 'terrain cloture' (selon Remacle 1984) ( > Han, Bohan, Marbehan, etc.); *HAISI 'broussaille' > w. he (Heyd, Ernonheid, Chevronheid); *FANJA > fagne (d'oü le masc. faing et ses variantes -fa, -β, -fwe), etc. Mais la toponymie contient aussi des elements qui n'ont pas penetre en roman et de telles formations sont de precieux temoignages pour evaluer comme il se doit l'influence germanique. Par ex.: *ASTAN 'branche' (dans Assenois, Esneux, Ernage), *BERGA 'mont' (Bierges, Bierghes, Biez), •BRAKTI ' r u p t u r e ' (Bra,
Bras),
*HAIMA ' h a b i t a -
tion' (Houtain, Ohain, Ophain, Walhairi), *HLARI 'terrain marecageux boise' (Anlier, Mellier, Longlier, Baulers), *HASLA 'coudrier' (Hallet, Halleux), etc. *BAKI 'ruisseau' est l'element germanique le mieux represente en Wallonie, sous des formes prouvant son emprunt ancien (w. bay, be: Corbais, Opprebais, Nodebais, Marbais, etc.), mais aussi sous une forme montrant un emprunt plus recent au flamand (Clabecq, Rebecq). On rattache ä ce meme *BAKI les formes «feminines» en -baise et -bise (cf. Herbillon 1977). Dans les elements germaniques, il y a des suffixes tels que -OTHU (Zetrud, Flenu, Fleurus, Rosoux), -ITHJA, collectif qui a pu se confondre avec -ATicu (Ernage, Hodeige, Wasseiges), -UMNJO, qui a pu rencontrer -ONIA (Hollogne, Jodoigne)·, cf. Gysseling 1962,23-25. 2.4.7. L'empreinte du germanique sur la toponymie n'est pas la meme pour toutes les regions de Wallonie. Les plus marquees sont, au nord du domaine, le Hainaut septentrional, le Brabant wallon et la Hesbaye. La plupart des elements germaniques ont suivi, des le debut du haut moyen äge, une evolution phonetique semblable ä celle qu'ont suivie les toponymes romans. Dans certaines regions, il y a des toponymes dont revolution revele une romanisation plus tardive, comme par ex. le Hainaut septentrional. Enfin, certains indices tendent ä prouver que le germanique a subsiste jusqu'au VIIP s. au moins dans certains ilots (Gysseling 1962).
324. Französisch: Toponomastik b) Belgien
2.5.
Les formations medievales et modernes
2.5.1. Les formations toponymiques posterieures, i.e. du moyen ige et des temps modernes, sont trop nombreuses pour etre detaillees ici; elles posent nettement moins de problemes d'interpretation. Ce sont des formations ä sens non topographique ou inspirees par la situation ou la nature (les plantes, les arbres, les animaux, par ex.); la religion, les institutions et les activites de l'homme y prennent une part non negligeable. 2.5.2. La plupart de ces formations sont dialectales; seules les formations savantes peuvent etre qualifiees de «franfaises» (ex.: Orval, Rochefort, Charleroi, Carlsbourg, etc.). La connaissance des dialectes de Wallonie et de l'ancienne langue ecrite, permet d'expliquer l'essentiel de ces toponymes. Des termes de la langue ancienne se sont «fossilises» en toponymie et sont des temoignages de l'etat ancien des dialectes (ex.: me
'depression'). - Dans le Brabant wallon, le germ, 'GAISTU 'hauteur sablonneuse' survit dans quelques toponymes comme Geest (-Gerompont) ou les derives Gistoux, Gesteau. - L'anc. germ. *ROTHA 'essart' est represente sous deux series differentes: 1) Le Roeulx, Roux, etc., 2) Les Riezes, corresp. de l'anc. fr. ries (FEW 17, 701). - Les dialectes modernes conservent trihe, tri, ... 'terrain inculte' que l'on retrouve dans d'innombrables lieux-dits: Tri, Trixhe, Trihay, etc. (anc. francique 'THREOSK, F E W 17, 400). - lis conservent egalement warihe 'aisance communale' (lieg.) qui remonte ä l'anc. germ. *WARISKAPI 'possession garantie par le droit public' et qui est represente tres largement: Warichet, Waressais, Warchat, Warchaux, etc. - L'anc. germ. *BROKA 'marais' a ete repris ä des epoques diverses (Dolembreux, Broux; Le Breucq a Flobecq) et survit lui aussi dans les dialectes (FEW 15/2,301b). 2.6.2. Le type «Fraiture», represente ä plusieurs exemplaires (aussi Nafraiture), correspond ä l'anc. ft. fraiture 'fracture, breche' et s'applique a des defrichements; se rattachent aussi ä la famille de FRANGERE: Fraitis (*FRACT-ICIU), Fter (-ARIA) et son derive Ftroul, ainsi que plusieurs lieux-dits de la region liegeoise f le, efte,
Les etudes toponymiques en Belgique romane
3.1. Le dictionnaire de Carnoy (21948/1949) reste le repertoire le plus riche concernant la toponymie de la Belgique et de la Wallonie: il se risque ä proposer une explication etymologique pour la majorite des noms de lieux habites et des hydronymes. Malheureusement, cet ouvrage est entache de nombreuses erreurs car, trop souvent, l'auteur meconnait les formes dialectales et reproduit de maniere erronee les formes anciennes, en general citees de seconde main (cf. J. Haust et Ε. Legros dans BCTD, 14/15 et 23/24). Les ouvrages de Vincent (1927 et 1947, version remaniee et un peu abregee) restent les meilleures introductions ä la toponymie de la Belgique, completant en cela la celebre Toponymie de la France. Dans son dictionnaire des formes anciennes, Gysseling 1960 fait un certain nombre de propositions etymologiques dont il y a lieu de tenir compte. Bologne (21970) est un ouvrage de vulgarisation sans grande valeur. Le recent dictionnaire de J. Herbillon (1986) etablit, pour chaque nom de commune de Wallonie, un etat de la question solidement documente et tres fiable auquel on doit necessairement se referer. Malheureusement n'y sont pas traites les autres noms de lieux habites (hameaux, ecarts) ni les hydronymes. 3.2. Certaines regions de Wallonie ont fait l'objet d'investigations plus systematiques. C'est le cas de l'Ardenne liegeoise, grace e.a. aux travaux de L. Remacle et de Ch. Gaspar, de la Hesbaye, region tres tot defrichee et done riche en toponymes anciens, grace a Herbillon (1945/1978) et, dans une moindre mesure, du Namurois pour lequel Herbillon (1968ss.) fournit nombre de notes bien documentees.
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
3.3. L'hydronymie n'a pas fait l'objet d'un travail d'ensemble comme celui de Lebel (cf. cependant Toussaint/Germain 1975, 168). La toponymie souterraine, celle des couches de houille en particulier, a beneficie de quelques travaux (cf. par ex. Ruelle 1970). 3.4. De tres nombreuses monographies consacrees ä l'inventaire et ä l'examen des microtoponymes de communes en particulier (par ex. Herbillon 1929-1983; Remacle 1937 et 1973-1977; Gavray-Baty 1944; Gaspar 1955; Renard 1957; Germain 1980) permettent de disposer d'une documentation riche qui autorise des syntheses bien etayees (par ex. Toussaint 1979 ou Remacle 1984a). C'est surtout dans la region liegeoise (Hesbaye et Ardenne liegeoises) que ce travail systematique d'inventorisation des microtoponymes a ete le plus pousse, pour atteindre 56% des communes. 3.5. Abondants sont les articles consacres ä des toponymes en particulier, etudies sur l'ensemble ou une partie de la Wallonie et des regions Iimitrophes (par ex., parmi les plus recents: Remacle 1984a et 1984b sur le toponyme bou, bu et sur la famille hambe, hambä, etc.). Malheureusement, ces etudes sont dispersees et le chercheur regrettera souvent l'absence d'index; en attendant, il utilisera Goosse 1956 et les bibliographies d'Onoma. 3.6. La Belgique etant un pays trilingue, un certain nombre de toponymes de Wallonie sont connus sous des formes alloglottes: Liege, neerl. l.uik, all. Liittich; Bastogne, neerl. Bastenaken, all. Bastnach; Jodoigne, neerl. Geldenaken; Waremme, neerl. Borgworm. Inversement, il existe des formes fran^aises et dialectales de toponymes germaniques: all. Eupen, fr. (jusqu'au debut du XIX e s.) Niau; neerl. et fr. Remersdaal, w. Rimbievä; neerl. Scherpenheuvel, fr. Montaigu; etc. Boileau 1972 dresse un excellent etat de la question. 4. Conclusion La toponymie jouit en Belgique romane de structures qui lui ont permis de se developper efficacement. La recherche s'est effectuee surtout dans deux directions: d'une part l'appreciation de l'itifluence germanique et la genese de la frontiere linguistique (en etroite collaboration avec les toponymistes germanistes), d'autre part l'etude des elements dialectaux dans la toponymie (en symbiose avec les etudes de dialectologie wallonne). Si actuellement, une large part du patrimoine toponymique peut etre interpretee de maniere süre, il n'en reste pas moins un certain nombre de questions non resolues comme, par ex., l'identification et l'explication des elements prehistoriques, probleme particulierement deli-
cat auquel les philologues wallons, prudents par nature, se sont peu consacres.
5. Bibliographie Boileau, Armand, Toponymie et contact des langues en Belgique, in: Dorion, Henri (ed.), Les noms de lieux et le contact des langues, Quebec, Presses de l'Universite Laval, 1972,42- 89. Bologne, Maurice, Petit guide etymologique des noms des regions, des villes, des villages et des rivieres de Wallonie, [Nalinnes], Institut J. Destree, 21970. Carnoy, Albert, Origines des noms des communes de Belgique, 2 vol., Louvain, Ed. Universitas, 21948/1949. Devleeschouwer, J., Zum uralischen Substrat des Gallischen, Onoma 16 (1971), 47-86. Devleeschouwer, J., La toponymie, miroir de l'histoire ethnique, Linguistique picarde 20 (1980), n° 76, 1 - 5 ; 24(1984), n° 9 0 , 2 - 4 . Devleeschouwer, J., Het ontstaan der Nederlands-Franse taalgrens, Naamkunde 13 (1981), 188-225; 15 (1983), 192-208; 18(1986), 55-76. Feiler, Jules, La toponymie wallonne, BCTD 1 (1927), 1-55. Gamillscheg, Ernst, Germanische Siedlung in Belgien und Nordfrankreich, I, Berlin, 1938. Gaspar, Charles, Les lieux-dits de la commune de Fosse, Liege, Michiels, 1955. Gavray-Baty, Phina, Le vocabulaire toponymique du ban de Fronville, Paris, Droz, 1944. Germain, Jean, Toponymie d'Evrehailles (D 8), BCTD 54(1980), 109-210. Germain, Jean, Bibliographie toponymique des communes de Wallonie de 1976 ά 1985, BCTD 58 (1984/ 1985), 251-308. Goosse, Andre, Tables des tomes I-XXV du Bulletin [BCTD] (partie fran(aise), Tongres, Michiels, 1956. Gysseling, Maurits, Toponymisch woordenboek van Belgie, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en WestDuitsland (vöor 1226), 2 vol., Tongeren, Michiels, 1960. Gysseling, Maurits, La genese de la frontiere linguistique dans le nordde la Gaule, R N 44 (1962), 5-37. Gysseling, Maurits, De vroegste geschiedenis van het Nederlands: een naamkundige benadering, Naamkunde 2 (1970), 157-180. Gysseling, Maurits, Persoonsnaam + haim, curte, BCTD 45 (1971), 153-161. Gysseling, Maurits, Prehistorische waternamen, BCTD 56 (1982), 35-58; 57 (1983), 163-187. Haust, Jean, Enquete dialectale sur la toponymie wallonne, Liege, Vaillant-Carmanne, 1940/1941. Haust, Jean, Toponymie et dialecte. Notes de toponymie wallonne, BCTD 14 (1940), 277-322; 18 (1944), 381399. Herbillon, Jules, Toponymie de la Hesbaye liegeoise, 2 vol., Wetteren, De Meester, 1929-1983. Herbillon, Jules, Toponymes hesbignons, BCTD 19 (1945) ä 52 (1978). Herbillon, Jules, Lage du type «Avricourt» en Wallonie, BCTD 25(1951), 87-99. Herbillon, Jules, Aspects de l'etude des noms de lieux, Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences morales de l'Academie royale de Belgique 52 (1966), 184-191.
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c) Schweiz Suisse 1. Objet de la recherche 2. Noms de lieux d'origine prehistorique 3. Noms de lieux romains 4. Haut moyen äge 5. Noms chretiens 6. Moyen äge 7. Conclusion 8. Bibliographie (selective) 1.
Objet de la recherche
1.1. Limitee par les frontieres fransaise et italienne d'une part, par le domaine de la langue allemande de l'autre, la Suisse romande (SR) comprend les cantons du Jura, de Neuchätel, de Vaud et de Geneve ainsi que les parties francophones des cantons de Berne, de Fribourg et du Valais. Elle renferme actuellement 937 communes politiques. Aux toponymes contenus dans ces limites, on ajoutera les noms d'origine romane de lieux situes ä faible distance de la frontiere linguistique, mais au-delä de celle-ci. 1.2. La SR appartient pour les quatre cinquiemes environ ä l'aire des patois francoproven9aux, pour le dernier cinquieme ä celle des parlers
franc-comtois dans le sens large du terme, une vaste zone de transition - de Moutier au Lac de Bienne approximativement - s'etendant entre les deux. Les dialectes du canton du Jura et d'une bonne partie du Jura bernois se rattachent done directement au domaine d'o'il, auquel s'apparente le francoprovenial tout en representant un autre type de parlers. L'influence du franfais central s'exerfant sur la SR depuis bon nombre de siecles, presque tous ses noms de lieux presentent a cöte de leur forme patoise originale un equivalent fran^ais officiel, lequel est souvent caique sur le patois; cf. kre d l'ourajC.ret du Vent, djä defödoua (= defendue)/ Foret Bandisee, din de midzua (= mi-jour)/Z)e/t/s du Midi (Glossaire, IV, 531; V, 161 et 333). 1.3. Un large eventail de toponymes etymologiquement transparente est publie dans le monumental Glossaire des patois de la Suisse romande. Toutefois, celui-ci n'enregistre qu'une faible partie des quelque 125000 noms topographiques de la collection Muret, pourvus en general de leur forme patoise et meme d'attestations anciennes (Müller 1985). On trouve d'autres fichiers, uniquement axes sur les formes historiques, dont la collection Millioud des Archives cantonales vaudoises et le Dictionnaire toponymique neuchätelois de William Pierrehumbert, manuscrit sur fiches conserve aux Archives de l'Etat de Neuchätel.
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II existe un grand nombre de sources historiques imprimees (cf. l'edition exemplaire du Liber donationum Altaeripae 1984) qui facilitent la täche du toponymiste; celui-ci aura soin neanmoins de verifier la transcription et la datation des textes dont l'edition ne correspond plus aux exigences modernes (par ex. Monuments... Bale publ. par Trouillat 1852-) et d'exercer la critique des sources pour ce qui est des copies et des faux, notamment. Le manque d'index (par ex. Cartulaire de Lausanne 1948) et les index incomplets (par ex. Matile 1842-) necessiteront la consultation intensive de plusieurs collections de sources.
roman *sania 'marais', plus le suffixe -ona, d'apparence celtique; la Seimaz genevoise, en 1227 Saima, remonte, semble-t-il, ä *sag-I-ma, dont l'element *sagh- represente l'ablaut (non-celtique ä cause de son -a-) de *segh'fort, riche en eau'; la Some, affluent jurassien de la Birse, de *sor- 'couler'; il convient sans doute d'y rattacher la Serine vaudoise, en 1164 Sorona', la Thielle, Zihl en allemand, 814 Tela, et sa branche mere le Talent, casregime en -anem de Tela, en 1147 Thele, 1465 Tellin (Vaud/Neuchätel/Berne), reposent en derniere analyse sur *ti-l- 'fondre, couler' (Krahe 1965, 225ss.); le Trient (Valais), de *tri- 'trois' plus -incus (?): mais cf. 1025/31 Trioncia.
2.
2.3. L'attribution des hydronymes suivants au strat celtique presente en general un degre superieur de certitude, mais il va de soi que tous les problemes n'ont pas encore p u etre resolus.
Noms de lieux d'origine
prehistorique
2.1. fitant d o n n e que toutes les contributions t o p o n y m i q u e s s'astreignent ä c o m m u n i q u e r en premier lieu des informations d'ordre etymologique et historique, n o u s classerons les materiaux par strates successives. 2.2. En ce qui concerne l'hydronymie, il est delicat, en l'etat actuel de n o s connaissances, de vouloir distinguer les apports celtique, preceltique et paraceltique, la grille „alteuropäisch" ( = indoeuropeen n o n encore fragmente) n'ayant guere ete appliquee jusqu'ici aux n o m s de rivieres de S R (Krähe 1964; Greule 1973). Les hydronymes suivants appartiennent cependant de toute evidence au strat indo-europeen („alteuropäisch"), preceltique o u d u m o i n s paraceltique: L'Allaine ajoulote (Jura), 1136 Alia designant le village d'Alle situe sur l'Allaine, du theme *OL- 'couler', avec mutation non-celtique ο > a; YAreuse neuchäteloise, au moyen äge Oruse, Orose (XI Ic siecle), de *OR- 'se lever, couler', suffixe en -Ü-SA; 1 'Arve, affluent genevois du Rhone, en 1015 Arm, provenant de la meme racine (avecledeveloppement o> adejamentionne)plus-V-A; 1 'Aubonne, 961 Albunna (Vaud) et YUbena, 1593 YEubenaz, cette derniere dans le Val de Travers neuchätelois, de la racine *ALBH- 'blanc; fleuve', pourvu du suffixe caracteristique -ONA qui, lui, est sans doute dü au celtique (ou a passe par le celtique); les differents Avanfon (Vaud et Valais), de l'element *AV- 'source, cours d'eau'; les deux Saye (Vaud), vers 1000 Bai (forme masculine?), en 1250 intra duas Baies, de *BHOG(-IA) 'ruisseau', avec mutation ο > a; pour la Birse jurassienne, on pense a la racine indo-europeenne *BHERS- 'rapide' avec conservation du nexus -rs- par une langue non-celtique, car le celtique change -rs- en -rr- (Greule 1973, 105-106); la Borgne du Valais peut etre ramenee a *BOR-N-IÄ, de la racine *BHER- 'bouillonner'; la Drance valaisanne, de *DRU(-ANTIA) 'courir'; le Mouson, petit ruisseau qui coulait jadis entre Marin et St-Blaise (canton de Neuchätel), Moson en 1362, de la famille de la Meuse < *MAD- 'mouille' (Greule 1981, 58); le Rhone bien connu remonte, lui, ä la racine *RODH- 's'ecouler' (cf. Müller 1989a); la Salanfe (Valais), d'un mot apparente au lat. salum 'mer, courant de riviere', ä 1'anc. pruss. salus 'ruisseau provoque par la pluie' et ä l'irlandais sal 'mer'; la Sarine fribourgeoise, vers l'an 1000 Sanona, de l'element *san~, lequel apparait egalement dans le pre-
L'Asse de Nyon (Vaud) remonte a *AP-SA derive de *AP'eau': pour son caractere celtique, cf. l'anc. irl. ass 'lait', qui appartient ä la meme famille; les cours d'eau appeles Broye (Vaud et Fribourg) semblent s'apparenter au gaulois *BROGA 'pays' signifiant alors 'riviere du pays'; la Chamberonne vaudoise remonte sans doute possible ä la racine gauloise *KAMB(AR-ONA) 'courbe'; la Glane fribourgeoise, en 1138 Glana, a depuis bien longtemps ete glosee par le gaelique glan 'pur'; la Mionnaz (Vaud/Fribourg), 1344 Miona, de *MED(-ONA) 'milieu', done 'riviere qui coule au milieu, ä egale distance de la Broye et du Flon'; les diflerentes Morge (Vaud et Valais), ont ete ramenees soit Ä *MORGA 'limite' (Hubschmied 1939, 139ss.) soit Ä *MERG- 'marais' (Greule 1973, 208); 1'OGNONE (Leman), vers l'an 1000 Osnona, de *OS(E)NONA derive de *OSEN- 'frene'; les deux Sorge (Vaud et Neuchätel) se rattachent ä la meme famille que Some, *SER-/*SOR- 'couler', pourvu d'un suffixe -I-KA qui, Ä cause de son -k-, semble celtique; la base *SEGH'fort, violent' a laisse en Gaule une nombreuse descendance: en Suisse, on peut y rattacher la Suze, Schiiss en allemand (Jura sud), en 1401 Suisi, de *SEG-Ü-SIÄ, mais aussi la Sionge gruyerienne, affluent de la Sarine, 1315/ 1316 Syonsi, de *SEG-0N-ISA et peut-etre meme le Seyon neuchätelois; Vernoublan (Fribourg) 'eau des aunes' pourvu du morpheme roman -ANEM (Aebischer 1976, 2); le Vounoz yverdonnois (Vaud), en 1477 Avonoz, correspond bien evidemment aux innombrables Avon britanniques (Aebischer 1927,332).
2.4. Α cöte de ces exemples d'interpretation plus o u m o i n s süre, il existe des casse-tete quasiment insolubles actuellement: Le nom de YOrbe (Vaud), affluent de la Thiele, reste enigmatique malgre ses attestations remontant ä l'antiquite (en effet Urba, station romaine, est situee sur la riviere Orbe) et malgre des cas paralleles franjais; la Trame du Jura sud, avec le village de Tramelan, a souvent ete rattachee ä l'indo-europeen *dram- 'cours d'eau', mais les obstacles phonetiques sont presque insurmontables (cf. cependant Müller 1988); la Treme gruyerienne, affluent de la Sarine, en 1195/1196 dejä Trema, a peu de chances selon nous d'avoir un etymon phonetiquement aussi complique que *Tragisama 'la tres rapide'.
324. Französisch: Toponomastik c) Schweiz
565
Le manque de noms latins est particulierement frappant dans le domaine de l'hydronymie, ou on ne peut guere signaler qu'une dizaine de Flon < FLUMEN (surtout Vaud) ainsi que des Flonzel < FLUMICELLU, mais dont la proliferation peut tres bien avoir eu lieu au haut moyen äge ä partir Ainsi la Derborence, de l'alpage de Darbona; la Dixence, d'un appellatif. du Val des Dix, en 1341 Dessonchi (copie de 1623); la 3.2. Les nombreuses survivances toponymiques Losentse, en 1218 Azensi (copie du XVIP siecle), sans romaines sont presque toutes en rapport avec doute de *ALISINCA malgre Krähe (1950/1951, 119l'exploitation du sol. Le type de loin le plus 120): cf. le gaul. *ALISIA 'aune'; la Navisence, vers 1300 Navisenchi, du Val d'Anniviers: peut-etre du gaul. *NÄVA important, celui en -(I)ACUM, suffixe gaulois en 'depression de terrain, vallee'; la Salintse, de la racine -k- habille ä la romaine, couvre une aire continue *SAL- commentee ci-dessus (2.2.), mais dont le rapport allant de l'arc lemanique (surtout occidental) jusavec les toponymes locaux Saille et Saillon est tres qu'au nord vaudois ainsi qu'aux parties basses probable. des cantons de Neuchätel et de Fribourg, ä quoi s'ajoutent quelques points dans l'Ajoie (carte ins2.6. Les noms prehistoriques de localites sont tructive dans Knecht 1987, 24). II est ä remarbien plus rares, du moins en l'etat actuel de nos quer que les noms en -(I)ACUM manquent presque connaissances. A l'exception de Geneve, on les completement en Valais, ä quelques exceptions attribue en general ä la langue des Helvetes ou ä pres. celle d'une autre peuplade celte. Comme dans Ce type de nom de lieu, dont beaucoup de retous les pays de langue celtique, les types topopresentants sont toujours vivants de nos jours, a nymiques les plus frequents sont ceux en -DUdü etre bien plus repandu ä l'epoque romaine, N U M , - D U R U S e t -MAGUS. meme si aucune trace ecrite ne nous en est parvenue. On comparera les donnees de Suisse alema*ARE DUNUM 'pres du chateau' > Ardon (Valais); EBURODUNUM, d u n o m d e p e r s o n n e EBUROS > Yverdon nique, oü seulement un cinquieme des quelque ( V a u d ) ; MINNODUNUM, d u n o m d e p e r s o n n e *MINNOS 150 villas romaines ont continue ä etre habitees > Moudonj&W. Milden (Vaud); *SEDUNUM, capitale des (Martin 1979,434-446). e 2.5. C'est ici qu'on mentionnera le reseau bien fourni des hydronymes valaisans en -intsa < -INCA, suffixe d'origine preromane, dont certains representants pourraient remonter ä la prehistoire.
Seduni > Sion/all. Sitten (Valais); TAUREDUNUM (VI
siecle), d u n o m d e p e r s o n n e TAURUS; OCTODURUS, n o m
antique de Martigny (Valais); UROMAGUS 'champ de l'aurochs' > Oron (Vaud) (Saussure 1920, 286ss.); *VINDOBRIGA 'chateau blanc' > Vandauvres (Geneve).
D'autres formations celtiques sont ä relever: Acaunum, plus tard Agaunum, ancien nom de St-Maurice (Valais), de *AK- 'pierre, rocher'; Aventicum, de AVENTIA, nom de source, de la meme racine que Αναηςοη (cf. ci-dessus 2.2.) > Avenches (Vaud); Lousonna, peut-etre de *LAUSA 'dalle' > Lausanne (Aebischer 1931, 265ss.); Bienne/all. Biel (Berne), de *BELENA 'la brillante', probablement nom de source; Pennelocus 'la tete du lac', sur la rive Orientale du Leman; *ROTOIALOS > Ruz, dans Val-de-Äuz (Neuchätel) (Jeanjaquet 1926, 439ss.).
3.
Noms de lieux remains
3.1. Les Romains se sont souvent bornes ä reprendre les toponymes indigenes, sauf pour quelques localites importantes, auxquelles ils ont confere un titre officiel, disparu par la suite pratiquement sans laisser de trace. Ainsi Avenches est appele Colonia Pia Flavia Constans Emerita Helvetiorum Foederata, Nyon est la Colonia lulia Equestris et Octodure le Forum Claudii Augusti, puis le Forum Claudii Vallensium. La seule exception concerne Nyon dont la region s'appelle encore aux X e - X I I e siecles pagus ou com(m)itatus Equestricus]Aequestricus(cf. Müller 1987b, 153-154).
Suit un choix des toponymes en -(I)ACUM: Auvernier/eΗ all. Avernach (Neuchätel), en 1011 Avemiacum, de AVERNUS; A try, d e APRIUS; Champagny/en
all.
Gempe-
nach (Fribourg), de CAMPANUS; Cressier (Fribourg et Neuchätel), Crissier (Vaud) et Cressy (Geneve), de CRIXsius ou *CRISCIUS; Cugy, de CUPIDUS; Epagnier (Neuchätel) et Epagny (Fribourg), de HISPANUS; Erlach/en fr. Cerlier (Berne), de CAERELLIUS; Fleurier, de Florius; Germagny, d e GERMANUS; Lully, d e LOLLIUS; Lussy v i e n t d e LUSCIUS; Marigny, d e MARINUS; Marly/eΗ
proall.
Mertenlach, de MARTILIUS; Massongex (Fribourg et Valais), de MAXUMINUS; Mezery (Vaud), en 929 in riliare Masiriaco, Misery (Fribourg), Miserier (Valais) et Miserez (Jura), de MACERIUS; Momex (Lausanne), en 901 Modernaco et -iaco, 902 Moernaco, de MODERNUS; Montagny (Vaud et Fribourg)/en all. Montenach (Fribourg), Montagnier (Valais) et Montignez (Jura), de MONTANUS; Ouchy, de ULPIUS; Salvenach/en fr. Salvagny, en 1179 Salvegnez (Fribourg) et Savagnier (Neuchätel), de SILVANIUS; Severy (Vaud) et Siviriez (Fribourg), de SEVERIUS, famille bien connue ä Nyon; Suchy, en 885 Solpiaco (ablatif), de Sulpius; Sugiez, de SOLIDUS; Torny, de TAURINIUS; Ursy, d e URSUS; VuUyjen TILIUS.
all. Wistenlach,
d e VIS-
Ä cöte des cas elucides subsiste une serie de problemes phonetiques qui n'ont pas encore ete resolus: Pour Givisiezjen all. Siebenzach (Fribourg), Juvinsie vers 1142, -iei vers 1162, en 1142 Juvisei, 1184 -ie, en 1497 Zivizach (forme allemande), on a postule tour a tour
*JUBINDIUS, JUVENTIUS et GAVISIUS
(Aebischer
1976, 179; Ettmayer 1909); Meyriez/eη all. Merlach
566
VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
(Fribourg) deriverait d e *MILIRIUS OU d e *MELLERIUS (cf.
MELLIUS): un derive en -elum est cependant exclu Ä la lumiere de la forme germanique (cf. Aebischer 1976, 152).
3.3. La formation la plus authentiquement romaine est celle en -i-anum, egalement tiree d'un nom de personne et designant une propriete fonciere. Une forte concentration de tels noms peut etre constatee sur le territoire de la Colonia Iulia Equestris dont le chef-lieu etait Nyon/Vaud (Muret 1908b, 26). Alors que la formation se laisse souvent deceler gräce ä sa terminaison caracteristique en -in(s) (mais cf. 4.1. fin), resultat auquel le francoprovenfal est arrive des avant l'an mille, l'anthroponyme latin, lui, est plus malaise ä determiner. Les solutions suivantes ont ete puisees pour la plupart dans Muret (1908b, 24ss.; cf. Aebischer 1976,20ss.). Ar ins (Neuchätel), ancien nom de St-Blaise, en 1011 Arinis, en all. 1212-1220 Erans (avec -s flexionnel), < •ARIANUM, de ARIUS; Bassins (Vaud), peut-etre de BACCIUS; Bursins (ib.), Brucins des le XI' siecle, de BRUTTIUS; Changins (ib.), de CAMBIUS; Chevron ou Chevrens (Geneve), de CAPER; Coinsins (Vaud), Quinsins des 1212, de CONSIUS/CONTIUS; Eysins (Vaud), Osins Ä partir de 1145, de o n u s ; Fenin (Neuchätel), de FOENIUS; Gingins (Vaud), de GIMMIUS; Givrins (ib.), en 1145 Gevrins, de GABRIUS; Leysin (ib.), de LATIUS; Marin (Neuchätel), en 1179 Marens, en all. 1212-1220 Merans, de MARIUS; Matron (Fribourg), en 1148 Martrans, de MARTYRUS; Nonan (ib.), des 1173 Nonans, de NONNUS; Progens (ib.), en 1324 Progin, de PROBUS; Russin (Geneve), de Rosa u s ; Sezegnin (ib.), en 1302 Sizignins, de SICINIUS; Tentlingen/en fr. Tinterin (Fribourg), Tentenens des le X I P siecle, de TINTINNIUS ou TINTENIUS; Ursins (Vaud), de URSIUS; Valangin (Neuchätel), peut-etre de VOLUMNIUS; Vesin (Fribourg), de v m u s .
Mentionnons encore l'elargissement de -ANUM
en - A N i c u M ä l'aide de -ICUM (Muret 1908b, 60ss.):
3.5. Un des traits les plus curieux de la toponymie romaine en SR est constitue par Pemploi d'anthroponymes ä l'etat pur, c.-ä-d. sans l'adjonction d'un suffixe. Une fois de plus, l'aire de ce genre de toponymisation se confine plus ou moins au Valais: Aven (Conthey/Valais), vers 1100 Avainz, de AVENTIUS; Bex (Vaud), de BACCIUS/BATTIUS; Chamarin ou Samarin (Ayent/Valais), de CAMARENUS; Chamoille (Orsieres et Sembrancher/Valais), de CAMULUUS öu d'un feminin tire de ce nom; Chamoson (Valais), en 1050 villa Camusia, de CAMUSIUS: sa terminaison s'explique par l'accusatif tardif en -one; Cheville (Conthey/Valais), de CABILIUS/CAviLiuS". cf. le toponyme vaudois Chevilly, en -ACUM; Dum (Bex/Vaud), de DUNIUS; Lens (Valais), de LENTIUS; Mandalon (Heremence/Valais), de *Mandalo se rattachant ä MANDALONIUS; Murist (Fribourg), en 1228 Muris, de MAURITIUS; Payerne/eΗ all. Peterlingen (Vaud), en patois payqrnou de PATERNUS; La Tourde-Peilz (Vaud), de PELLIUS; Salvan (Valais), de SILVANUS; Serin (Ayent/Valais), en 1309 Sereyn, de SERENUS; Sierre/en all. Siders (Valais), Sidrium ä l'epoque caroling i e n n e , d e SITRIUS.
Parfois, en creant le toponyme, on a simplement feminise le nom de personne; cf. ci-dessus Lentine (3.4.) et Chamoille (3.5.): Montana (Valais), de MONTANUS; Valere (Sion/Valais), d e VALERIUS; Vence
( V o l l e g e s / V a l a i s ) , d e VENCIUS/VIN-
TIUS. Avec un pluriel en -as: Bagnes (Valais), en 1150 Baines, Baignes et Bangnes, de BANIUS; Rances (Vaud), e n 9 7 2 Rancias,
d e RANCIUS.
3.6. En dehors des series commentees ci-dessus, les noms d'origine latine sont plutot rares (cf. 3.1.). On pourrait encore faire etat des quelques toponymes suffixes en -ISCUS/-ISCA comme Bar-
( V a u d ) , e n 1182 de
bereche (Fribourg), de B A R B A R U S ; Conthey (Valais), vers 1100 Conteiz, de C O N T I U S ; Petinesca, station romaine des environs de Bienne (Berne), de P E T I N I U S ; Servais (Bagnes/Valais), de S E R V I U S ou SILVIUS; Vibisco/Vivisco > Vevey
de HISPANUS; Tusinge (Blonay/Vaud), de
(Vaud), de VIBIUS; et peut-etre Bevaix (Neuchä-
Bessinge (Geneve), de BESSIUS; Corsinge (ib.) et Cursinge (Bex/Vaud), de CURSIUS/CURTIUS; Enges (Neuchätel), fin XII s siecle Enge, en germanique Eingu/Eingo (1182 et 1212-1220) refletant l'etape romane en -anigu, de AEDIUS, HEDIUS o u IGIUS; Epalinges
Spanengis,
Barberine (Salvan/Valais), en 1294 Barberina, de BARBARIUS; Cremine (Jura bernois), de CREMIUS; Lentine (Sion et Saviese/Valais), en 1230 Lentina, de LENTIUS (ou feminisation de LENTINUS, cf. ci-dessous 3.5.); Sensine (Conthey/Valais), en 1227 Sinsina, probablement de SENTIUS, anthroponyme figurant du reste dans une inscription trouvee ä Fully (Valais).
TUSIUS/TUTIUS, e t c .
Le feminin -i-ana > francoprovengal -ina a ete rarement employe; cf. Tolochenaz (Vaud), Tolo-
tel), en 998 in villa Bevacensi, 1092 Bevat, en patois bevä. Chablais
< CAPUT LACI ( V a u d , F r i b o u r g , See-
china d e s 961, d u n o m d e p e r s o n n e TALUPPIUS.
land bernois) est sans doute l'aboutissement du
3.4. Les derives en -ina d'anthroponymes latins se rencontrent avant tout dans les noms mineurs du Valais (par ex. alpages), ce qui s'explique par le rattachement precoce du pays ä l'empire permettant une penetration en profondeur (Muret 1907; Muret 1908b, 25ss.; objections par Aebischer 1973,484ss):
celtique PENNELOCUS (cf. ci-dessus 2.6.), equiva-
lence assuree en ce qui concerne le Chablais vaudois (Müller 1987b, 152-153). Colombier (Neuchätel et Vaud) et Collombey (Valais), de C O L U M B A R I U M 'pigeonnier', n'ont peut-etre pas encore revele tous les secrets de leur evolution semantique.
324. Französisch: Toponomastik c) Schweiz
4.
Haut moyen äge
4.1. II n'y a pas de veritable rupture entre la basse latinite et la premiere epoque romane. Si, jusqu'ici, on n'a pratiquement pas decouvert sur le sol de la SR des toponymes en -(I)ACUM formes Ä l'aide de noms de personne germaniques, plusieurs noms de lieux en -ens, par contre, renferment des noms de personne latins (Muret 1908b, 22,557; Aebischer 1976,22, 31, 36): Chailly, en 943 in villare Carliaco, de Karl-iacum (?) Ballens,
en 1139 Barlens,
de BARILIUS OU BARONIUS;
Besencens, de *BYZANTIUS; Ecuvillens, en 1137 Escuvillens, de SCOPILIUS; Estevenens, de STEPHANUS; Macconens, de MACCONIUS; Marsens, 852/75 Marsingus, de MARSIUS; Massonnens,
d e MAXUMINIUS (cf.
Massongex,
ci-dessus 3.2.); Morens, de MAURUS; Morlens, en 996 Morlingis, de MAURELIUS; Orsonnens, d e URSINUS; Promasens, de PROMASIUS; Romanens, d e ROMANUS.
II faut avouer que, ici encore, l'analyse etymologique est rendue particulierement difficile par l'usure phonetique, qui peut rendre meconnaissable l'element anthroponymique, et par la fusion de suffixes d'origines diverses {-i-anu, -inu, -incu, -ingos) en un seul resultat moderne -in [i], 4.2. Si le suffixe -ens < -ingos - et sa Variante feminine en -enges < -ingas - est indubitablement d'origine germanique, son veritable point de depart (burgonde? alemanique?) n'a pas encore pu etre demontre. Les cartes tres parlantes de Schüle (1971, 44 - 4 7 ) suggerent, certes, une apparition precoce de la mode toponymique en -ens pour les noms de paroisse. L'emploi d'anthroponymes latins comme premier element de ces formations va decidement dans le meme sens. Toutefois, «le suffixe - i n g o s (et - i n g a s ) a dü rester productif en bouche romane bien apres la chute du premier royaume burgonde» (Schüle 1971, 45) car les nombreux noms supplementaires decouverts par Aebischer (1966) designent en general des endroits d'importance mineure, dont bon nombre de lieux-dits, sans doute habites au moyen äge. Si leur habitat a pu disparaitre apres quelques siecles seulement d'une existence precaire, c'est sans doute que les fermes et hameaux en question etaient mal places et qu'ils venaient s'ajouter a un reseau dejä dense d'implantations humaines (cf. Müller 1989b). Au chapitre des problemes ä etudier, on notera la repartition en strates chronologiques des noms en -ens, masses surtout dans le Grosde-Vaud et le canton de Fribourg (Muret 1928, 214) - environ 70 noms uniquement pour Fribourg - comme celle des toponymes romains en -(I)ACUM (cf. 3.2.). Attalens, en 1068 Attalenges, de Attala; Bösingen (Fribourg), au XIIIC siecle Besingen, en fr. Basens (des
567
1228), de Boso; Bofßens, en 1011 Boflinges, de *Boffilo; Baumens (Sullens/Vaud), en 1160-1179 Brunens, de Bruno; Chenens, en 1142 Cheinens, en all. 1306 Geiningen, de Chagan; Düdingen (Fribourg), en 1258 Tiudingon, en fr. Guin, vers 1180 Doens, de Dodo, Duodo; Echarlens, en 852-875 in Escarlingus villa, de 'Scarilo; Echandens, avec attestations anciennes en Schann- et en Schand-, de *Scano; Ecublens (Vaud, Fribourg), en 961 in villa Scubilingis (Vaud), de Scubilio, Scopilius; Presens (Neuchätel), 1340 Fressens, et Frezin (Yvonand/Vaud), de Friso; Gleterens (Corcelles/Neuchätel), en 1495 en Lieterin, et Gletterens (Fribourg), vers 1200 Lieterins, de Leutherius; Iltens, en 963 - 964 Ittengus, de It to; LucensI en all. Lobsigen (Vaud), 964/65 Losingus, de *Lobizo; Renens, en 896 in fine Runingorum seu in ipsa villa Runingis, de Runo; Ressudens (Grandcour/Vaud), au Xe siecle Ramsoldingis, de *Ramsold; Sottens, de Soto; Sugnens, de Sunja; Vaucens, vers 1000 Vualcenges, de Walicho; Vauderens, avant 1173 Vualdenens, de Waldin; Vermondins (Boudry/Neuchätel), des 1282 Warmondens, de Warmund; Voens (St-Blaise/Neuchätel), fin XII' siecle en Voens, enall. 1212-1220 Vohens, de Woco; Vufflens, en 1010 Vuolflinges, de Wulfila; Luippens, en 852875 et 867-868 Vuipedingus, de Witpot; Vuissens, en 1186 Guicens, de Wizo; Vulliens, au XII' siecle Willens, de Wilo.
Dans bon nombre de cas, l'etablissement de l'anthroponyme pose de serieux problemes, et cela malgre l'existence d'attestations anciennes. Ainsi, pour Sorem fribourgeois, Aebischer (par ex. 1976, 199) postule un nom de personne latin Saurus, qui, a premiere vue, n'a rien d'invraisemblable. Cependant, la mention 974/975 in villa Sotringus - mal identifiee dans la marge par le copiste du XIII e siecle: id est Soucens (= Saucens) - risque de se rapporter ä ce meme village gruyerien de Sorens. II n'a pas encore ete possible d'identifier le nom de personne germanique que cette forme contient. 4.3. Les formes anciennes de Attalens, Bofßens, Vaucens et Vufflens (citees sous 4.2.) montrent que la terminaison feminine -inges etait une Variante libre de -ens. Le suffixe a egalement servi έ rendre en roman certains -ingen alemaniques: Frutigen (Oberland bernois), en 1228 Frutenges; Münsingen (Berne), Munisenges; Oltigen (ib.), en 1192-1196 Ot(h)oldenges; Rümligen (ib.), vers. 1180 Rumilenges; Seftigen (ib.), en 1278 Sejtinges. 4.4. Les n o m s en court < CURTEM (COHORTEM)
«occupent des aires distinctes de Celles des noms de lieux en -ingos, qui semblent de formation plus ancienne ... lis ont ete formes ä l'epoque de la domination franque» (Schüle, in: Glossaire, IV, 424). On les rencontre en effet dans le nord des cantons de Fribourg et de Vaud, dans celui de Neuchätel ainsi que dans les deux Jura, sud et nord (cartes ib. 422 et 423; Knecht 1987, 24). Dans l'Entre-Aar-et-Sarine, ils sont concentres autour des toponymes en -iacum (Glatthard 1977, 3 0 3 -
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
305), s a n s respecter d u reste l'actuelle limite des langues en ce qui c o n c e r n e le Seeland b e r n o i s et fribourgeois. D a n s le J u r a , ils o c c u p e n t les p a r ties basses des f o n d s d e vallee ainsi q u e les p o i n t s les plus accessibles des collines de l'Ajoie. Iis se repartissent p a r ailleurs en deux groupes, ceux d o n t le n o m d e p e r s o n n e - d ' o r i g i n e germ a n i q u e en p r i n c i p e - suit le d e t e r m i n a n t ä la maniere romane (Fribourg-Neuchätel-Jura sud) et ceux o ü celui-ci le precede ä la m a n i e r e g e r m a n i q u e ( J u r a n o r d , avec quelques exceptions toutefois; cartes d a n s Glossaire, loc. cit.). 4.4.1. A p p a r t i e n n e n t ä la p r e m i e r e categorie: Coffrane, en 1092 Curfrasno, d'un cognomen lat. Fraxinus; Corbanje η all. Battendorf (canton du Jura), en 1240 Corpaon, de Bato; Corminbauf, en 1142 Cormenbo, de Mainbodj Menbodo; Cormoret, de Mauritius, cf. Demoret (sous 5.1.); Cornaux/eη all. Gurnau (Neuchätel), de Arnold; Cornol/en all. Gundelsdorf (canton du Jura), en 1139 Coronolt, de Gondoltus; Corpataux, en 1142 Corpastur, de lat. Pastor; Courcelonjen all. Sollendorf (Courroux, canton du Jura), en 1139 Curzelun, fin XII' siecle Corcelon, de *Sölo; Courchapoixjcn all. Gebstorf (canton du Jura), de *Kappil(o); Courchavon, du lat. Capo, Courfaivre, en 968 Curtifavra, de lat. Faber; Courgenay, en 1139 Corgennart, en all. 1252 Genistorf, de Eginhart; Courgevaud/en all. Gurwolf (Fribourg), en 1055 Corgivul, en 1142 Curgevolt, de Gibuldus; Courroux/eη all. Lüttelsdorf (canton du Jura), en 1179 Corolt, de Lütolt. 4.4.2. E x e m p l e s d e la c o m p o s i t i o n d e type germanique: Bassecourt, en 1160 Baressicort, en 1179 Barascurte, de *Baraso; Boncourt/en all. Bubendorf, en 1140 Bovonis curia, de Böbo; Fregiecourt/en all. Friedlinsdorf, en 1136 Frigiscurth, 1237 Frigiecourt theutonice vero Fridestorf, du lat. Frigidius (?); Vendelincourt/eη all. Wendlinsdorf, de * Wandilm. 4.4.3. D a n s u n certain n o m b r e de t o p o n y m e s , l'element a n t h r o p o n y m i q u e est m a l a i s e ä determiner: Bicourtjeη all. Bieslingen (canton du Jura), en 1141 Boescort, 1306 Büstingen; Cordast/en all. des 1363 Gurdast (Fribourg); Cormagens, en 1148 Cormargin; Cournillens/sn all. Kurlin (Fribourg), au debut du XI s siecle Corlinginus et -lignino, des 1180 Curlinin: l'etymologie Cornelianum (Muret 1908b, 35; Aebischer 1976, 105) n'entre done pas en ligne de compte; Miecourt/en all. Mieschdorf (canton du Jura), en 866 et 884 Mietiam, 1136 Miecurt, 1310 Miesdorf, de Mieto. 4.4.4. C'est d a n s le p a y s d e Vaud q u e le simple Curtis et ses derives s o n t attestes d e s la premiere heure: En 961 Curte (ablatif) s'identifie peut-etre a Grandcour; vers l'an 1000 Curt est aujourd'hui Cour ou Cor, lieu-dit de Blonay; le diminutif CorceUes, frequent en SR, apparait pour la premiere fois en 885 (Corceles); Curtilles est
atteste sous la forme Curtilia en 852-875 et en 867868. 4.5. Les f o r m a t i o n s en villare, le plus souvent c o m p o s e e s avec u n n o m d e p e r s o n n e d'origine g e r m a n i q u e , semblent e g a l e m e n t r e m o n t e r ä l ' e p o q u e m e r o v i n g i e n n e . Localisees s u r t o u t d a n s Vaud, F r i b o u r g et les deux J u r a (cartes d a n s G l a t t h a r d 1977, 321, et K n e c h t 1987, 24), elles o c c u p e n t c e p e n d a n t des sites secondaires ( „ A u s baulage"). Ainsi, d a n s le J u r a , les Villier se t r o u vent u n i q u e m e n t d a n s les parties superieures des differentes vallees, h o r s d e la z o n e des court. 1175 Vilar Domengin, d'un derive en -inu de Dominicus; XII e siecle Vilar Herio, de Herio; vers 1000 Vilar Vualdri, de Uualdrichus; Villaraboud, de Radbaldus; Villarssous-Mont, vers 1000 Vilare Sismont, de Sisemundus; Villars-Tiercelin, en 1225 Vilar Tiecelin, de Tiecilinus. Cette m a n i e r e d e designer des n o m s d e lieux est d u reste attestee en S R des le IX e siecle; p a r ex. 8 7 2 - 8 7 5 Villare Elingerio, Villare Aldrico, Villare Rantuico. 4.5.1. C o m m e n o u s l'avons d e j a c o n s t a t e p o u r les t o p o n y m e s en cour, l'anteposition d u n o m de p e r s o n n e se limite p l u s o u m o i n s a u J u r a n o r d : Bevilard (Jura sud, bernois), de Bibo; Bonvillars (Vaud), vers 1100 Binvillar, de Benno; Develier/en all. Dietwiler, de Deodo; Glovelier/en all. Lielingen, en 1139 Lolenviler, des 1148 Lovilier, 1184 Lioltingen, de Liubold; Mervelier/en all. Morschwil; Movelier/en all. Moderswiler, de Modarius; Reconvilier, en 884 Roconisvillare, 962 Rocono villare, de Rocco. 4.5.2. L e simple Vilars, etc. et ses d i m i n u t i f s Villaret et Villarsel s o n t assez r e p a n d u s en S R . Cf. les a t t e s t a t i o n s les plus anciennes: 911 /«loco qui dicitur Villare sive in Cumbromo (= Combremont?); vers 1000 ad Vilar, lieu de la region de Vevey; avant 1173 Vilaret (Fribourg); ViUarzel, en 1228 Vilarsel, de villaricellu. L e u r f r e q u e n c e necessitait d e b o n n e h e u r e l ' a d j o n c t i o n d ' u n adjectif ou d ' u n a u t r e diversificateur: Villarsiviriaux (Fribourg), en 1162 Vilar Soveror, et Sorvilier (Jura bernois), en 1179 Sororviler, de superior; Sonvilier, de summus; Villars-le-Comte, des 1147 de Vilario Comitis; vers 1180 Vilar lo Torel (= petite tour); Villars-sur-Fontenais, fin XIP siecle Vilar iuxta Fonteneis. 4.6. Les quelques cas d e n o m s d e p e r s o n n e en f o n e t i o n t o p o n y m i q u e q u ' o n a decouverts j u s qu'ici c o n c e r n e n t p r e s q u e t o u s le c a n t o n d e N e u chätel. Les R o m a n s d e l ' e p o q u e f r a n q u e semblent d o n e c o n t i n u e r s p o r a d i q u e m e n t u n usage r o m a i n ( c f . 3.5.): Böle provient de *Baudilo; Boudry, en 1278 Baudri, remonte ä l'eponyme Baldricus (Müller 1982); Engollon vient peut-etre de Angulo; Mummolenus nous a laisse
324. Französisch: Toponomastik c) Schweiz
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Montmollin·, Pery (Jura bernois), en 968 Bidericus, a comme exonyme all. Büderich, qui a subi la mutation k > ch de l'anc.h.all. On ajoutera ä cette courte liste le nom de hameau Chambrelien (Boudry et Rochefort/ Neuchätel), en 1339 Chanbrilin, du nom de profession 'kamerling 'chambellan'.
5.4. L'organisation paroissiale s'est perpetuee dans le nom Baroche, etc. (Glossaire II, 2 5 9 260). Ses representants les plus connus sont la Beroche neuchäteloise et la Baroche ajoulote.
4.7. Les noms de formation non serielle sont relativement rares ä l'epoque romane. Ä comparer par ex. Palezieux et Posieux, diminutifs en -eolu de palatium et puteus; Sombeval (Jura bernois), de summa vallis, plus ancien que les cour et villier situes en amont du village: malgre son nom, Sombeval se trouve dans la partie basse de la vallee de la Suze (cf. Schüle 1979, 209); Vieques, de vicus; Zenauva, de casa nova.
6.
5.
Noms chretiens
5.1. Le culte des saints nous a laisse deux sortes de toponymes, ceux en dorn, dont l'emploi s'est rapidement estompe, et ceux en saint, d'un usage plus persistant. C'est aux premiers qu'on attribue souvent une plus grande anciennete (cf. Glättli 1937, 80ss.; Aebischer 1976, 43ss.). Iis se trouvent avant tout dans l'ancien diocese de Lausanne: Damphreux (Ajoie), atteste des 968, de Ferreolus; Demoret (Molondin/Vaud), de Maurice; Dombresson, fin XIIC siecle Danbrizun, de Briccius; Domdidier, Dommartin (Vaud), en 908 in Domno Martina, et St-Martin (Neuchätel), en 998 Domnum Martinum, ainsi que les deux Dompierre (Vaud et Fribourg) n'appellent pas de commentaire. Appartiennent sans doute a la meme categorie: Donatyre, en 993-1001 Donaterio (Tigris?); Donneloye, en 1142 Donnelui (Eulogius?).
5.2. Quelques formations en saint: St-Blaise, jusqu'au XIII 1 siecle Arins; St-Brais, de Briccius; St-Cergues, de Cyricus; Sl-Cierges, de Cyriacus', St-Gingolph, de Gingulf; St-Livres, de Liberius; St-Oyens, de Eugendus; St-Prex, en 885 ad ecclesiam almi Prothasii; St-Saphorin, de Symphorianus; St-Ursanne, de Ursicinus·, Sembrancher, de Pancratius. - Cf. encore St-George, St-Jean, St-Legier, St-Maurice, St-Sulpice, St-Triphon, etc., auxquels on ajoutera SteCroix-, en revanche, St-Luc (Val d'Anniviers) est une formation apocryphe du XX' siecle, ä partir d'un traditionnel Luc.
5.3. Le lieu-dit repandu *marturetum 'eimetiere' (< martyr), atteste il est vrai tardivement (depuis le XIII e siecle), semble remonter ä une epoque lointaine, peut-etre meme merovingienne (Glättli 1937, 133ss.; Aebischer 1976, 49ss.; carte dans Glättli 1937, annexe). En SR, il se rencontre sous la forme Martheray, Martallet, Martelet, etc. Au contraire de ce qui se passe pour les formations en dom, le Valais, cette fois, n'est pas etranger a la tradition.
Moyen äge
6.1.1. C'est ä partir du moyen äge que les toponymes deviennent de plus en plus transparents. lis sont de ce fait commentes dans le Glossaire (I-VI: lettres A - E ) . Aussi ne les discuteronsnous ici que tres sommairement, d'autant plus qu'un index des noms de lieux qui flgurent dans ces volumes verra sans doute le jour prochainement. 6.1.2. Le principal critere pour le classement chronologique des noms topographiques est l'emploi de l'article, coupure qui se fait entre 1000 et 1200 environ. C'est apres cette date en effet que devient obligatoire en fran(ais l'usage de l'article defini. Cf. par ex. les oronymes Chasseral et Chasseron, les noms de commune C/idfeZ-St-Denis, Fontaines, Pompaples (forme sur l'anthroponyme Papulus) et Poniareuse (forme sur l'hydronyme A reuse), /Vez-vers-Siviriez, Saignelegizr (= marais), Vallorbe (situe sur l'Orbe), Villeneuve, Villette, etc. 6.1.3. Apres la date indiquee, cf. les noms de commune Les Bois (Franches-Montagnes), La C/iawx-de-Fonds (= päturage de montagne), Le Landeron, Le Lode (= petit lac), Le Mont-surLausanne, La Neuveville, Les Thioleyres (= tuilieres), etc. 6.2. Differents suffixes servent a la derivation a partir de noms communs. La multiplicite des formations est bien illustree par la famille essart: en dehors du simple, il y a Essertage, Essertallaz (-ella), Essertaz (fem. de essart) et Essertaz (-atu) se differencial par la place de l'accent tonique, Essertel (-ellu), Essertelat (-ellu + -ittu), Esserteli (-li, d'origine alemanique), Essertet (-ittu), Essertettes (-ifta), Essertex (-aceu), Essertilles (-ilia!), Essertillet (-ilia + -ittu), Essertillon (-ilia + -one), Essertins (-inu), Essertines des l'an 1000 (-ina), Esserton (-one), Essertots (-ottu), Esserty (-aticiu). La richesse inoui'e du tresor toponymique de la SR n'a trouve ä ce jour aucun historien.
7. Conclusion Le paysage toponymique de la SR est caracterise par de notables contrastes. Ainsi, dans le canton de Geneve, region rattachee a la Provincia Narbonensis des Jules Cesar, il n'existe aucun nom en -ens, -curtis ou -villare. II semble que cette region ait atteint sa densite toponymique des l'äge romain. Encore aujourd'hui en effet, la
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
grande majorite de ses noms de commune sont des f o r m a t i o n s e n -IACUM (et e n -I-ANUM).
Une preference analogue peut etre observee dans le canton du Valais oü, en outre des types mentionnes ci-dessus, ce sont encore les formes en -IACUM qui m a n q u e n t ä peu pres c o m p l e t e -
ment, alors qu'on y remarque un bon echantillonnage de noms en -inu/-ina de meme que des noms de personne en fonction toponymique. La diversite maximale est atteinte dans les cantons de Vaud, de Fribourg et de Neuchätel, encore que celui de Vaud presente certaines differences regionales en ce qui concerne la distribution des types post-romains. 8.
Bibliographie (selective)
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325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
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325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
337, allgemein —• 51, 73) ist dann versucht worden, die areale Gliederung von Sprache als e i n e n Faktor innerhalb eines komplexen Variationsgefüges zu sehen, in dem die verschiedenen Varietäten von Sprache als Ausdruck eines sich gegenseitig bedingenden und beeinflussenden Gesamtsystems interpretiert werden. Die areale Gliederung von Sprache wird somit zu e i n e r Komponente der sich in einem mehrdimensionalen Raum entwickelnden Gesamtgliederung von Sprache, die diatopische Varietät wird zu einer Varietät im Rahmen des Diasystems, die nicht isoliert entstanden ist, sondern in Interdependenz zu den anderen Varietäten des Diasystems sich in einem kontinuierlichen Entwicklungsprozeß befindet.
Les aires
linguistiques
1. Diasystem und sprachliche Gliederung 2. Kriterien der arealen Gliederung 3. Die Entwicklung der dialektalen Gliederung Frankreichs 4. Dialektales und regionales Französisch 5. Sozio- und varietätenlinguistische Implikationen der arealen Gliederung Frankreichs heute 6. Literatur (in Auswahl)
1. Diasystem und sprachliche Gliederung In der Romanistischen Sprachwissenschaft sind die arealen Varietäten von Sprache lange Zeit als die primären Manifestationen sprachlicher Variation betrachtet worden. Zwar sind die sozialen Implikationen der sich am deutlichsten zeigenden Opposition von Hochsprache/Standardsprache und Dialekt/regionale Varietät nie völlig außer acht gelassen worden, doch sind sie oft nur als eine Begleit- oder Folgeerscheinung der arealen Gliederung gesehen worden. Auch die vom situativen Kontext, in dem sich sprachliches Handeln vollzieht, abhängige Variabilität von Sprache stand in der Wissenschaftsgeschichte der Romanistik (und nicht nur dort) im Schatten der von der Rhetorik und Stilistik beeinflußten Untersuchung von Sprach- und Stilebenen, von Sprachniveaus und anderen, von einer qualitativen Bewertung von sprachlicher Variation ausgehenden Parametern (—* 304). Im Zusammenhang mit der Ausarbeitung und der Konsolidierung eines methodischen Apparates der Soziolinguistik und der Varietätenlinguistik (—» 309b,
211,218.
Sonderegger, Stefan, et al., Noms de lieu / - / / , Atlas de la Suisse, Wabern-Berne, Service topographique federal, 1975. Stadelmann, Jean, Etudes de toponymie romande. Pays fribourgeois et districts vaudois d'Avenches et de Payerne, Fribourg, Fragniere, 1902.
Wulf Müller, Neuchätel
Dieser Sachverhalt gilt auch oder besser: in einem besonderen Maße für das Diasystem der französischen Sprache. Das Französische hat sich historisch und geographisch zu einer Varietät der in der Galloromania existierenden Nachfolger des gesprochenen Lateins herausgebildet, es ist vielfach beeinflußt worden von Sub-, Super· und Adstratsprachen (—» 322b), und es hat sich heute zu einem in seiner Wesensart schwer bestimmbaren Gesamtkomplex entwickelt, der in seiner sich real manifestierenden Vielfalt kaum noch eindeutig zu definieren ist. „Das Französische" ist letzten Endes eine idealisierte Vorstellung, die sich in der sprachlichen Realität in ganz unterschiedlicher Weise manifestiert und aus der Abstraktion einer Vielzahl von sprachlichen Einzeldaten gewonnen wird. Wenn im folgenden von der arealen Gliederung des französischen Sprachraums, der «geographie linguistique de la France» (Gardette 1970), die Rede ist, so gilt es demnach zu berück-
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
sichtigen, daß damit nur ein Aspekt der Variation im Diasystem herausgegriffen wird, der zu heuristischen Zwecken in den Vordergrund gestellt wird. Die Gesamtbeurteilung des Varietätengefüges ergibt sich erst aus dem Vergleich und der Interpretation der räumlichen Gliederung mit den anderen Aspekten der sozialen, der geschichtlichen und der situativen Gliederung. Dieser Sachverhalt ist insbesondere bei der Diskussion der Kriterien für die areale Gliederung zu berücksichtigen (2.), darüber hinaus aber auch bei der geschichtlichen Entwicklung der dialektalen Gliederung des französischen Sprachraums (3.) und bei der Betrachtung der heutigen diatopischen (4.) und der allgemeinen sozio- und varietätenlinguistischen Situation (5.) der sprachlichen Gliederung Frankreichs. 2. Kriterien der arealen Gliederung Für die Gliederung der Sprachräume in der Galloromania gelten im kleinen diejenigen Kriterien, die auch für die Herausbildung der Sprachräume in der gesamten Romania (—* 97) verantwortlich sind. Zu diesen Faktoren zählen generell: - die Besonderheiten der Siedlungsgeschichte und der Romanisierung der jeweiligen Gebiete (Zeit der Romanisierung; soziale Zusammensetzung der lateinischsprachigen Siedler; Nähe bzw. Entfernung zu Rom, Kontakte; administrative, verkehrspolitische, militärgeschichtliche, wirtschaftliche Gegebenheiten, etc.; zur Bedeutung der Verkehrswege für die Romanisierung cf. ζ. B. die Ausführungen in Müller 1974, mit Karte); - die ethnische Konstellation der Bevölkerung vor der Romanisierung (Substrateinflüsse); - kontaktlinguistische Entwicklungen nach der Romanisierung (Superstrat- und/oder Adstrateinflüsse); - geschichtliche Entwicklungen innerhalb der romanischsprachigen Bevölkerung (politische und soziale Faktoren; Machtkonstellationen; Verhältnis der weltlichen Administration zur kirchlichen Gliederung der Gebiete); - innersprachliche (systemlinguistische) Entwicklungen. In der Galloromania sind für die Herausbildung der Sprachräume insbesondere die Substratthese, die Superstratthese und die Differenzierung des Lateins (teilweise verbunden mit anderen Faktoren) verantwortlich gemacht worden. 2.1. Die Substratthese Ihre wesentliche Ausarbeitung erfuhr die Substratthese (cf. generell Vidos 1968, 232-275;
—»· 97, 4.1.) als - in Verbindung mit anderen geschichtlichen Ereignissen der römischen Expansion und der späteren kirchengeschichtlichen Einteilung der Bistumsgrenzen - verantwortlicher Faktor für die Herausbildung von Sprachräumen in der Galloromania durch Heinrich Morf (1909, 1911). Morf macht für die Gliederung die Zusammensetzung der früheren einheimischen Bevölkerung (gallisch, nichtgallisch, gemischt-gallisch) verantwortlich und unterscheidet im wesentlichen drei große Sprachräume: - gallischer Einfluß auf dem Gebiete des heutigen Französischen („Keltoromanisch"), - belgischer Einfluß im Bereich des Normannischen, Pikardischen und Wallonischen („Belgoromanisch") und - ein vorrömisch-mediterraner Nährboden für das Gebiet des Aquitanisch-Provenzalischen („Aquitanoromanisch"). Mit Schmitt (1974, 307ss.) lassen sich trotz der berechtigten Kritik, die insbesondere die von Morf postulierten Isophonien mit ihrem Bezug zur Gliederung der Sprachräume erfahren haben, einige wesentliche Neuerungen gegenüber den in der Frühzeit der Romanischen Philologie vertretenen Thesen herausstellen: - das Substrat gilt nur als ein (wichtiger) Faktor innerhalb einer Reihe von Faktoren, die insgesamt die Herausbildung der Sprachräume verursacht haben, - die Ost-West-Richtung der in der Galloromania verlaufenden Sprachgrenzen wird mit der Romanisierung in Verbindung gebracht, d.h. die Faktoren für die Ausgliederung sind nicht bereits vor Ankunft der Römer im wesentlichen festgelegt, sondern werden auch durch die besonderen Bedingungen der Romanisierung mit geprägt, und - die früheren Grenzen vorromanischer Völker Galliens finden eine Fortsetzung in den römischen Verwaltungsgrenzen der «civitates» und der «provinciae» sowie in den späteren administrativ-ekklesiastischen Grenzen der Bistümer. Morfs Thesen sind in der Folgezeit von d e m e n te Merlo (1959), der für die Italoromania die Rolle der keltischen, etruskischen und italischen Substrateinflüsse zusammen mit den sich aus den administrativen Grenzen der Römer und der Diözesanbezirke ergebenden Konsequenzen untersucht hat, weiter ausgebaut worden, indem z.B. für die heutige Gaskogne iberisches Substrat postuliert und für die Eigenart der Gallia Narbonensis die frühe Romanisierung verantwortlich gemacht worden ist (cf. Schmitt 1976). Schmitt (1974, 314s.) hat im einzelnen die Faktoren erläutert, die zur Ablehnung der von Morf
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
und Merlo in Einzelheiten durchaus berechtigten, aber zu rigoros vertretenen Theorien angeführt werden können (—» 97, 5.1.). 2.2. Die Superstratthese Die Superstratthese (—* 97, 4.2.) geht von der Vorstellung aus, daß durch das Eindringen der Germanen eine in Ansätzen schon existierende Differenzierung der Romania wesentlich vertieft und verfeinert worden ist. Sie wurde insbesondere von Walther von Wartburg (1950, 1955) vertreten, der in seiner großräumigen Gliederung der Romania einen typologischen Unterschied zwischen einer von sozial niedriger stehenden römischen Siedlern verbreiteten östlichen und einer westlichen Latinität, die auf die Romanisierung durch sozial höher stehende lateinische Sprecher zurückgeht, vorgeschlagen hat. Als Hauptkriterien für diese Aufteilung der Romania (mit der damaligen Grenzlinie La SpeziaRimini in Oberitalien) führt er die Behandlung des auslautenden -s (Schwund bzw. Beibehaltung) und der intervokalen stimmlosen Verschlußlaute -p-, -t- und -k- an (Sonorisierung/ Spirantisierung mit teilweisem Schwund im Westen). Für die Ausgliederung der Sprachräume in der Galloromania wird das Auftreten der Franken im Norden des Landes und der Burgunder im frankoprovenzalischen Sprachgebiet verantwortlich gemacht (cf. auch Gamillscheg 1922 zur sprachlichen Gliederung Frankreichs). Wartburgs Thesen, die er vor allem mit phonetischen Merkmalen zu untermauern versuchte (Diphthongierungen, k vor a, etc.), sind in der Folgezeit ausgiebig diskutiert (—» 138, 9.7.) und insbesondere in bezug auf die Burgunderthese kritisiert worden (cf. z.B. Müller 1971 und die Zusammenfassung in Schmitt 1974, 315-326; id. 1977; zu den Abgrenzungen des frankoprovenzalischen Sprachgebiets cf. grundlegend Wüest 1983; cf. auch Hasselrot 1966). Die vorgetragene Kritik läuft im wesentlichen darauf hinaus, daß zwar viele der von Wartburg im Detail ausgeführten Faktoren mit dem fränkischen Superstrateinfluß in einem im Einzelfall zu beweisenden Zusammenhang stehen (—> 322b, 2.), daß die Germanenthese jedoch aufgrund geographischer, siedlungsgeschichtlicher und chronologischer Gründe nicht als der allein ausschlaggebende Faktor für die Gliederung der Sprachräume in der Galloromania gesehen werden kann (Müller 1971,21ss.; 1974, llss.). Im übrigen offenbart sich hier auch ein wissenschaftsgeschichtliches und -politisches Faktum insofern, als Wartburg aufgrund seines durch die immensen Leistungen am FEW und in anderen Bereichen der Romanischen Sprachwissenschaft erworbenen Ansehens lange Zeit die
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vorherrschende Meinung für sich hat gewinnen können und eine unvoreingenommene Analyse der Fakten bei manchen seiner Anhänger nicht mehr gewährleistet war. Die Nachwirkungen der in der Wissenschaftsgeschichte der Romanistik in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts zuweilen in überzogener Form vertretenen Germanenthese zeigen sich noch heute manchmal darin, daß die für die Erforschung des galloromanischen Wortschatzes grundlegenden Erkenntnisse des FEW vereinzelt immer noch (mehr oder weniger demonstrativ) nicht zur Kenntnis genommen werden. 2.3. Die Differenzierung des Lateins und der Prozeß der Romanisierung Man muß den Vertretern der Stratatheorien zugute halten, daß die wesentlichen Überlegungen zur Ausgliederung der Sprachräume in der Romania, die auf die These der Differenzierung des nichtklassischen, nicht schriftsprachlich fixierten Lateins und der Unterschiedlichkeit der Expansion des Lateins, der Romanisierung der Gebiete als den entscheidenden Faktoren für die areale Gliederung rekurrieren, im Prinzip auch bereits in deren Theorien mit berücksichtigt waren. Wartburg hat in seinem Werk über die Ausgliederung der Sprachräume (frz. La fragmentation linguistique de la Romania, 1967) den Faktor der inneren Differenzierung des Lateins durchaus gesehen (cf. ib., 25ss.), nur wird er bei ihm durch die Konsequenzen der germanischen Invasionen am Ende des 5. Jahrhunderts übermäßig hintangestellt. Für ihn ist die Grenze zwischen Nordfranzösisch und Okzitanisch erst mit dem Eindringen der Germanen entstanden («Naissance de la frontiere entre le franfais et le provenial», ib., 65ss.). Dagegen wird von denjenigen Romanisten, die in der Differenzierung und den Varietäten des Lateins (—• 95) den „Schlüssel" zur Erklärung der Entstehung der romanischen Sprachen sehen (cf. Vidos 1968, 229), betont, daß die im literatursprachlichen Bereich vorhandene relative Homogenität des Lateins in den Bereichen der gesprochenen Umgangssprache und der Sprache des täglichen Verkehrs, etwa in der Funktion als Verwaltungssprache, später auch als Rechtssprache sowie im militärischen Verwaltungsbereich, allmählich zerbröckelte und der Gegensatz zwischen «urbanitas» und «rusticitas» sich immer mehr zugunsten einer Annäherung an die ursprünglich mit der «rusticitas» verbundene Romanität der Sprache verschob. Die romanischen Sprachen sind in ihrer Anlage bereits geprägt durch die spezifischen Verhältnisse der sozialen Bevölkerungsstrukturen in den jeweiligen Regionen, durch den Kontakt mit anderen ethnischen Gruppen, durch den Zeitraum
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
der Romanisierung und durch die Dauer des Zusammenhalts mit dem Zentrum des römischen Imperiums. Bei der Gliederung der Sprachräume innerhalb der Romania und in den Teilgebieten spielen dabei auch die Strukturen der (römischen) Administration (Rosenqvist 1919) und später der kirchlichen Organisation des Landes (Jud 1934) eine Rolle. Die Superstrateinflüsse in der Galloromania heben die Konturen der vorhandenen sprachlichen Gliederung insofern noch deutlicher hervor, als die Franken und Burgunder ihre Expansion und administrative Organisation der Gebiete an den schon bestehenden Strukturen orientierten. Es ist daher von Fall zu Fall zu prüfen, welchen Faktoren zu welcher Zeit und in welchem Raum eine bedeutendere Funktion zukommt. Einen entscheidenden Schritt in Richtung auf einen Nachweis für die lexikalische Differenzierung der Galloromania zu der Zeit vor Aufkommen des fränkischen Superstrateinflusses hat Christian Schmitt (1974) anhand der Auswertung des Gesamtmaterials des FEW und des Versuchs einer Rekonstruktion des protoromanischen Wortschatzes auf synchroner Ebene geliefert (cf. kritisch —* 97, 3.1.). Er erweitert die bereits von Wartburg behauptete provinzielle Gliederung des späten Lateins im Norden der Galloromania auf das gesamte galloromanische Gebiet und gelangt zu dem Schluß, daß es im romanisierten Gallien zumindest vier große Sprachräume gegeben hat, das Proto-Okzitanische, das Proto-Frankoprovenzalische, das Proto-Französische und die Vorstufe einer Sprachengruppe im normannisch-pikardisch-wallonischen Gebiet, deren genaue Genese im einzelnen noch zu bestätigen ist: „... in der Tat erweisen sich die galloromanischen Sprachlandschaften als historisches Ergebnis der römischen Besiedelung und Eroberung, ihrer Verkehrs- und Erschließungspolitik, ihrer administrativen und kulturellen Zentren, der einzelnen chronologischen Schichten des Lateins vom Altlatein bis zum christlichen Latein und der kulturellen Niveauunterschiede der verschiedenen römischen Provinzen" (ib. 349; cf. 327). Was hier für den Wortschatz aufgrund der diachronischen Entwicklung bis hin zum heutigen Sprachstand rekonstruiert worden ist und somit zwangsläufig nicht in seiner konkreten Einbettung in einen realen Kontext vorliegt, könnte bestenfalls anhand von zeitgenössischen spät- und mittellateinischen Texten weiter untermauert werden. Wie bedeutsam die mittelalterlichen lateinischen Texte und Urkunden für die Rekonstruktion von sprachlichen Gliederungs- und Dialekträumen sein können, wird derzeit am Beispiel der oberitalienischen mittellateinischen Texte demonstriert (—* 127). Mit dem verstärk-
ten Auftreten volkssprachlicher Texte wird dann die Rekonstruktion sprachlicher Großräume zwar relativ gesehen erleichtert, doch birgt der Versuch eines Sprachatlasses für die areale Gliederung der Galloromania im Mittelalter noch genügend ungelöste Probleme (Verschriftungsgewohnheiten, Ausstrahlungszentren, Interferenzen u. a.) in sich (cf. Dees 1987). 3. Die Entwicklung der dialektalen Gliederung Frankreichs Eine ausführliche Darstellung der Romanisierung Galliens als Teil der Expansion der lateinischen Sprache sowie der Entstehung der großräumigen Sprachlandschaften der Galloromania im Mittelalter ist den entsprechenden Artikeln des zweiten Bandes des LRL vorbehalten (-^ 92-96, 138-152). Die detaillierte Zusammenstellung der arealen Gliederung des Französischen, des Frankoprovenzalischen und des Okzitanischen von der Renaissance bis zur Gegenwart ist Gegenstand der dieser einleitenden Übersicht folgenden Artikel ( - • 326-331, 347, cf. auch 357). An dieser Stelle geht es darum, die langfristigen Entwicklungszüge herauszustellen und die allgemeinen Charakteristika der Gliederung der Sprachräume in der Galloromania kurz zu skizzieren. Die generellen Kriterien für eine areallinguistische Gliederung von Sprachräumen sowie der Vergleich der sprachgeographischen Arbeitsmittel der Galloromania mit denen anderer Gebiete der Romania werden in den Artikeln 74 und 87 behandelt. 3.1. Das römische Gallien Während der Süden Galliens schon früh von den Römern erobert wurde (125-121 v. Chr. die Gebiete der späteren Provincia Narbonensis, 118 Gründung von Narbonne) und die Romanisierung von den Städten ausgehend relativ rasch voranschritt, dauerte es noch bis in die fünfziger Jahre des ersten Jahrhunderts vor Christus, bevor Caesar im Gallischen Krieg das übrige Gallien unter seine Herrschaft gebracht hatte (58-51 v. Chr.). Nach Caesars Beschreibung war Gallien damals in drei Hauptteile gegliedert, den der Belgae, der Aquitaner und den der Kelten bzw. Gallier, die sich durch ihre Sprache, ihre Bräuche und ihre administrativen Einrichtungen und Gesetze voneinander unterschieden. Als Trennungslinie zwischen den Galliern und den Aquitanern führt er die Garonne an, zwischen den Galliern und den Belgern die Marne und die Seine, und die weiteren Grenzen werden wie folgt beschrieben: «Eorum una pars, quam Gallos obtinere dictum est, initium capit a flumine Rhodano; continetur Ga-
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume rumna flumine, Oceano, finibus Belgarum; attingit etiam ab Sequanis et Helvetiis flumen Rhenum; vergit ad septentriones. Belgae ab extremis Galliae finibus oriuntur; pertinent ad inferiorem partem fluminis Rheni; spectant in septentrionem et orientem solem. Aquitania a Garumna flumine ad Pyrenaeos montes et earn partem Oceani quae est ad Hispaniam pertinet; spectat inter occasum solis et septentriones» (De Bello Gallico 1,1,5-7).
Ausgehend von den Verkehrswegen und den neuen Städtegründungen, kann sich die lateinischsprachige Bevölkerung gegenüber den ein-
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heimischen Galliern im Laufe der Zeit immer stärker durchsetzen, bis der Prozeß der Zweisprachigkeit mehr oder weniger abgeschlossen und das Lateinische ganz an die Stelle des Gallischen getreten ist. Gallien ist zur Zeit der römischen Herrschaft in die vier Provinzen Narbonensis einerseits und Aquitania, Lugdunensis und Belgica andererseits gegliedert, wobei zwischen diesen beiden zeitlich zu verschiedenen Epochen romanisierten Gebieten deutliche soziale, administrative, wirtschaftliche und in der Folge davon auch sprach-
Karte 1: Das römische Gallien (adaptiert nach Berschin/Felixberger/Coebl 1978,160, und Putzger 1961, 27) feasa
Belgica
U l i
Celtica
ia Agrippina (Köln)
Aquitania Provincia Narbonensis
f \ IhUocont ; \ „lacum ν [Mainz)
[Strasbourg)
Narbo Martlus MassillaTS^^r ,. _ , . (Narbonne) (Marseille) T e ' ° Martlus (Toulon) Portus Veneris (Port Vendres)
576
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
liehe Unterschiede (Alter der Latinität, chronologische Schichtung des Wortschatzes) bestehen (cf. Karte 1). Als zur Zeit der Herrschaft von Diokletian und Konstantin das römische Imperium neu gegliedert wurde, ergab sich für Gallien die folgende Aufteilung (Ende des 3., Anfang des 4. Jh.) in Diözesen, die bis zum Eintreffen der Franken um 500 ihre Gültigkeit behielt (cf. Karte 2, zum Kommentar Müller 1974,20). Die Karte zeigt deutlich die Verbindung zwischen den Verwaltungseinheiten der römischen Herrschaft (cf. Karte 1) und den kirchlichen Diözesangrenzen. Wie das Frankenreich unter den Merowingern
sich insgesamt entwickelt hat, geht aus Karte 3 hervor. Die etwas südlich der Loire verlaufende Trennungslinie (von Nantes nach Langres) der Galloromania entspricht der Grenze zwischen dem bis 486 bestehenden Reich des Syagrius und den Erwerbungen Chlodwigs Anfang des 6. Jahrhunderts in Südfrankreich. Genauere Sprachkarten, die eine areale Gliederung des Romanischen zu erkennen gäben, lassen sich für diese Zeit nicht erstellen. Allenfalls wäre es möglich, die Grade der Zweisprachigkeit und des allmählichen Übergangs von der Ablösung des Gallischen zum alleinigen Gebrauch des Lateinischen/Romanischen in
Karte 2: Die Galloromania am Ende des 4.Jahrhunderts (adaptiert nach Müller 1974, 29)
Diocfcse^des
^/SEQUANAISE
AQUITAINE
i
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
schriftsprachlichen Dokumenten quantitativ kartographisch wiederzugeben. Dazu bedürfte es ausführlicherer Quellen als die wenigen Aussagen zeitgenössischer lateinischer Schriftsteller und Historiker (cf. Berschin/Felixberger/Goebl 1978,161s.; jetzt auch de Cantalausa 1990).
3.2. Die Sprachlandschaften der Galloromania im Mittelalter Über die Herausbildung der Sprachlandschaften der Galloromania in der Zeit bis zum Auftreten
der frühesten romanischen Texte im 9. Jahrhundert und bis zur Konsolidierung der dialektalen Großräume im Hochmittelalter sind kaum verläßliche, konkrete Angaben möglich. Man kann wohl davon ausgehen, daß die sprachliche Gliederung als Folgeerscheinung der mit der Romanisierung vorgegebenen Verhältnisse, verstärkt durch die Einflüsse der germanischen Invasionen, und als Begleiterscheinung zu der kirchlichen, der politischen und administrativen Gliederung des Landes von der Römerzeit bis hin zur Zersplitterung zur Zeit des Feudalwesens zu interpretieren ist. Die von Morf (cf. 2.1.) hervor-
Karte 3: Das Frankenreich unter den Merowingern (adaptiert nach Putzger 1961, 41) Ausbreitung der salischen Herrschaft nach 450 Ausbreitung der rheinischen (ripuarischen ?) Franken Gebiet des Aegidius, Reich des Syagrius (bis 486) Reich Chlodwigs um 486 Erwerbungen Chlodwigs (t511)
577
Φ SACHSEN
%
578
VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
gehobene Bedeutung der Diözesanbezirke, die sich an dem Verlauf der römischen administrativen Grenzen orientierten, läßt sich anhand der von Rosenqvist (1919) auf der Grundlage des Atlas historique de la France gezeichneten Übersichtskarte illustrieren (cf. Karte 4), die die «division ecclesiastique de la Gaule avant l'an 1317»
zeigt: «Ces limites, qui correspondent ä Celles des c i v i t a t e s romaines, ont persiste jusqu'ä la Revolution, n'ayant subi qu'un petit nombre de changements produits par la suppression de certains dioceses, la creation de nouveaux et par de simples modifications apportees aux limites diocesaines» (Rosenqvist 1919,113).
Karte 4: Lage und Alter weltlicher und kirchlicher Administrationsgrenzen in Frankreich und angrenzenden Gebieten (adaptiert nach Berschin/Felixberger/ Goebl 1978, 266, und Rosenqvist 1919, Karte 1) Limites politiques — — Limite d'une Limite d'une • ••••Limite d'une Limite d'une Limite d'une
duree de 700-800 ans dur£e de 400-500 ans dur6e de 250-300 ans durie de 150 ans environ dur6e £ph6m6re >
Limites ecclisiastiques Limite de diocese Limite de diocfese supprimee V ^
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1 Diocfese de St.-Paul 2 Diocese de Vaison 3 Diocfese de Carpentras 4 Diocese de Sisteron
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
Die Darstellung der sprachlichen Gliederung der Galloromania im Mittelalter wird noch dadurch erschwert, daß die Verhältnisse auf der Ebene der tatsächlich gesprochenen dialektalen Sprache weitgehend nur über den Zustand der Dialekte im ausgehenden 19. und im 20. Jahrhundert rekonstruierbar sind, während auf der schriftsprachlichen Ebene die Beziehungen zwischen regionaler Skripta und lautlicher Realisierung der Grapheme nur unter großen Vorbehalten bestimmt werden können (—* 75, 139-146, 148-152; zur Beschreibung der Dialekte cf. die in Wartburg 1934/1955 angegebene Literatur, cf. Keller 1972, ferner Straka 1972, Chaurand 1972, Guiraud 1968; generell Tuaillon 1976; Wartburg 1934/1955 enthält als Beilage eine nützliche «Carte des principales localites representees», cf. ferner die Übersichtskarte zum Französischen Etymologischen Wörterbuch, Beiheft). Die altfranzösischen Texte sind in der Graphie regional gefärbt, d. h. nichtfranzösische Texte weisen oft starke graphische Einflüsse des Franzischen auf, während auch franzische Texte Elemente aus anderen Regionen enthalten (können); die schriftsprachlichen Texte können daher nicht als authentische Wiedergabe bzw. Abbildung der Lautverhältnisse in den altfranzösischen Dialekten aufgefaßt werden. Es sind durch graphische Traditionen verschiedener Herkunft charakterisierte Schriftsprachen (Skriptae), deren gemeinsame Grundlage die Sprache des Zentrums ist (cf. Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 206; grundlegend Gossen 1967 und 1972). Neben der Ausstrahlungskraft des Franzischen spielen langfristig auch die territorialen Verschiebungen als Konsequenz machtpolitischer Veränderungen eine Rolle bei der Bestimmung arealer Sprachgebiete. So drängen die nordfranzösischen Idiome die okzitanischen Dialekte im Zuge der Albigenserkriege und der Expansion der Macht der französischen Zentralgewalt zuerst im schriftsprachlichen Bereich und dann auch im Gebrauch der gesprochenen Sprache ständig weiter zurück. Insofern sind die folgenden Gliederungsvorschläge für die großräumigen Dialektgebiete der Galloromania im Mittelalter nur als Abstraktionen zu sehen, denen in der Realität eine Vielfalt von Überschneidungen und gegenseitigen Beeinflussungen gegenübersteht, die darüber hinaus noch einem ständigen Wandel und Entwicklungsprozeß unterworfen sind. Nach Pierre Bec (1970/1971, vol. 2, 7ss., und vol. 1, 401s.) lassen sich für den Norden die folgenden Regionen unterscheiden: - eine nördliche Region (Artois, Picardie, Haute-Normandie) mit den Dialekten des Normannischen (Zentren: Caen, Rouen) und des Pikardischen (Amiens, Arras),
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- eine nordöstliche Region (Wallonie) mit dem Wallonischen (Liege; cf. Remacle 1972; zur Abgrenzung des Gebiets und zur innerdialektalen Gliederung —> 326a, Karte 1: «Segmentation dialectale de la Belgique romane»; einen methodisch bemerkenswerten Ansatz zu einer Gliederung des nordostfranzösischen Dialektraums auf toponomastischer Basis bietet Monjour 1989), - eine östliche Region (Lorraine) mit dem Lothringischen (Metz), - eine südöstliche Region (Bourgogne, FrancheComte) mit dem Burgundischen (Dijon) und dem Dialekt der Franche-Comte (Besangon), - eine zentrale Region (Champagne, Orleanais, Ile-de-France) mit dem Champagnischen (Troyes, Reims) und dem Franzischen (Paris) (-» 328, Karte 1: «Aire linguistique»), - eine nordwestliche Region (Anjou, Maine, Touraine, Bretagne, Basse-Normandie) mit dem Angevinischen (Angers, Tours) und - eine südwestliche Region (Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois) mit dem Poitevinischen (Poitiers) und dem Saintongeais (Saintes) (—> 327, Karte 1: «Domaine des trois atlas regionaux (ALN, ALBRAM, ALO), agrandi de la partie de l'ALIFO relative au Perche. Ligne Joret»). Mit dem Nordwesten und dem Norden in Zusammenhang zu sehen ist das im Gefolge von Wilhelm dem Eroberer nach 1066 in England eingeführte Anglonormannische (—* 142). Auf der Basis linguistischer und ethnischer (Strata) Merkmale lassen sich daraus für den Norden sechs größere Zonen ableiten (cf. Bec 1970/1971, loc. cit.): 1) une zone «francique»: picard, wallon, lorrain, normand septentrional, partie du champenois, 2) une zone «burgonde»: bourguignon, franccomtois, 3) une zone «armoricaine», 4) une zone «francienne», 5) l'anglo-normand, 6) une zone «poitevine»: poitevin, saintongeais. Zwischen der langue
d'oil u n d d e r langue
d'oc
steht das Frankoprovenzalische (Loire, Rhone, Ain, Teile des Departements Isere, Savoie, Haute-Savoie, Teil des Jura, der französischen Schweiz und des Aostatals; —» 146; zu den sprachlichen Charakteristika dieser Gebiete —» 139-146; eine erste Orientierung bietet Wartburg 1965, 80-89; für die Abgrenzung ->• 330, Karte 1: «Le domaine francoproven9al», zu weiteren Übersichtskarten cf. Hasselrot 1966, auch kommentiert in Berschin/Felixberger/Goebl 1978,275s.).
580
VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
Für das Okzitanische lassen sich drei großräumige Gebiete unterscheiden (cf. Bec 1963, 3 4 63, zu den sprachlichen Eigenheiten der jeweiligen Gebiete): - das Nordokzitanische: Limousinisch (Norden der Dordogne, Correze, Haute-Vienne, Creuse), Auvergnatisch (Norden des Cantal, Puy-de-Dome, Haute-Loire), Alpinprovenzalisch (Ardeche, Drome, Hautes-Alpes, Norden der Basses-Alpes),
- das mittlere Okzitanische: Languedokisch (Aveyron, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Tarn, Aude, Herault, Teile von Lozere, Haute-Garonne, Ariege, Gard, Dordogne, Cantal, Pyrenees-Orientales, Gironde), Provenzalisch (Provence, Comtat-Venaissin, Nice, Nimes, Uzes), - das Gaskognische (—» 148-152; cf. zu den sprachlichen Merkmalen auch Berschin/Felixberger/Goebl 1978,280-286; zur Abgrenzung
Karte 5: Die Dialekte der langue d'oil und der langue d'oc im Mittelalter (adaptiert nach Bec 1970/1971, vol. 2, Karte 1, und vol. 1, Karte 9)
325. Französisch:
des Gebiets und zur inneren Differenzierung —* 344, Karte 1: «Les dialectes occitans», Karte 2: «Languedocien et occitan central dans l'ensemble du domaine d'oc»). Daraus ergibt sich kartographisch die folgende
Gliederung
der Sprachräume
großräumige Gliederung der Sprachgebiete im mittelalterlichen Frankreich: (cf. Karte 5). In politisch-administrativer Hinsicht ergibt sich für Frankreich im 15. Jahrhundert folgendes Bild (cf. Karte 6):
Karte 6: Frankreich und Burgund im 15. Jahrhundert (adaptiert nach Putzger 1961, 62) Frankreichs Wiedererhebung 1461 -1494 Η
Erwerbungen Ludwigs XI. (1461 -1483)
[ J Erwerbungen Karls VIII. (1483-1498) Apanagen v o n N e b e n l i n i e n des Hauses Valois und andere Lehen Reichsgrenze D e r neuburgundische Staat 1363-1477
581
ORIENTAlE
HAINAU'
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CÖTES-DU-NORD EUREETlOtR
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ΓARN- '-v·^'ET-GAR ;
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PYR-OR
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
583
Das Gebiet Frankreichs ist in zahlreiche kleinere Herzogtümer und Grafschaften zerfallen; dem schnellen Fortschreiten des sprachlichen Einigungsprozesses steht die relative Zersplitterung der territorialen Machtbereiche entgegen, und erst allmählich kann sich das Krongut des französischen Königshauses zu einem homogeneren, die Gesamtfläche abdeckenden Nationalstaat entwickeln. Die Entwicklung der Sprachräume der Galloromania bis hin zur Neuzeit ist geprägt von einer kontinuierlichen Expansion der aus dem Franzischen entstandenen Standardsprache (Brun 1923; Gossen 1957; zur Beschreibung der Grenze zwischen den Dialekten des Nordens und des Südens zur Zeit des «Premier Empire» cf. Brunot 1935), die die regionalen und lokalen Dialekte in bestimmte Funktionsbereiche zurückdrängt und allmählich anstelle der dialektalen Gliederung der Galloromania ein komplexes Gefüge von diatopischen, diastratischen und diasituativen Varietäten sich entwickeln läßt, in dem die areale Gliederung zurücktritt zugunsten eines mehrdimensionalen Modells sprachlicher Verwendungsweisen, das kartographisch nur noch in Teilaspekten erfaßt werden kann. Die Verschiebung der Grenzlinien zwischen dem Französischen, dem Frankoprovenzalischen und dem Okzitanischen sowie das Vordringen der französischen Schriftsprache und regionalfranzösischer Formen sind exemplarisch anhand der Materialien des ALJA dargestellt worden (cf. Pfister 1974, Holtus 1981). Eine generelle Bestandsaufnahme zum Südosten Frankreichs liegt mit Gretz (1987, mit Übersichtskarte) vor (cf. Wüest im Druck). Wolf (1970) illustriert das Eindringen des Französischen in das Gebiet des Massif Central, während die Ausbreitungswege und Irradiationszentren der französischen Gemeinsprache in der Franche-Comte anhand des ALFC von Fugger (1980 und 1982) dargestellt werden (cf. Dondaine 1983). Die dialektale Situation im Zentrum Frankreichs behandelt Dahmen (1983, 1985) anhand des ALCe. Zum Verhältnis von Diffusionsprozessen und Sprachgeographie in Frankreich cf. Weinhold (1985,179ss., mit einer vom CNRS übernommenen Karte der Einflußzonen der großen französischen Städte im Anhang).
3.3. Die areale Gliederung der französischen Regionalatlanten im 20. Jahrhundert Die sprachgeographischen Arbeiten zum Galloromanischen erfuhren zu Beginn des 20. Jahrhunderts einen entscheidenden Aufschwung, als Jules Gillieron nach der Materialerhebung seines Explorators Edmond Edmont in den Jahren 1897-1901 im Jahre 1902 begann, den Atlas lin-
Karte 7: Die Aufnahmepunkte des ALF
584
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
guistique de la France zu publizieren (als ein Vorläufer kann Gillierons Petit atlas phonetique du Valais roman, Paris 1881, mit der kartographischen Aufnahme der Sprache von 43 Walliser Gemeinden gesehen werden). Im Jahre 1910 lagen die auf der Grundlage eines anfangs ca. 1400, am Ende ca. 1920 Fragen und Begriffe umfassenden Questionnaires erarbeiteten 1920 Karten publiziert vor (die Karten 1 «abeille» - cf. Gillieron 1918 und Pfister in FEW 25, 8 - 1 4 bis 1421 «vrille» sind alphabetisch, nicht nach semantischen Gesichtspunkten geordnet, die zweite Serie mit 326 Karten, 1422 «s'abriter» bis 1747 «vous autres», berücksichtigt nur den Süden Frankreichs, südlich der Vendee und des Jura, und die dritte Serie mit 173 Karten, 1748 «abricot» bis 1920 «voler», beschränkt sich auf ein kleineres Gebiet Südfrankreichs östlich der Linie Cher-Ariege in der Provence). Das 639 Kommunen umfassende Aufnahmenetz schließt die außerhalb Frankreichs gelegenen frankophonen Gebiete Belgiens und der normannischen Inseln, der Westschweiz und Italiens (Aostatal) mit ein und verteilt sich in einer großen Schleife, ausgehend vom Zentrum der Galloromania, über den Osten, Norden und Westen und Süden Frankreichs über die numerierten Aufnahmepunkte 1 bis 992 (cf. Karte 7). Zur Interpretation der Karten und zur Aufschlüsselung der numerierten Punkte sind eine Notice servant ä Γintelligence des cartes (1902) und ein Index, Table de l'Atlas linguistique de la France (1912), heranzuziehen (1920 erschien ein Supplement, Reprint 1968; cf. zur Einführung auch Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 251 — 259). Einen anschaulichen Versuch, ein sprachliches Gliederungsprofil Frankreichs und angrenzender Gebiete (nordfranzösischer, okzitanischer, katalanischer Bereich) anhand von 68 sprachlichen Kriterien des A L F zu entwerfen, bietet Hans Goebl im Anschluß an Rosenqvist (1919). Auch hier zeigt sich, daß die Grenzlinienbündel nicht als kompaktes Nebeneinander parallel verlaufender Isoglossen verstanden werden dürfen, sondern als integratives Konglomerat verschiedener Isoglossenabschnitte (cf. die Karte mit Kommentierung in Berschin/Felixberger/ Goebl 1978,260-265). Eine wesentliche methodische Erneuerung setzte für die galloromanische Sprachgeographie Ende der dreißiger Jahre ein, als Albert Dauzat (1939) das Projekt eines Atlas linguistique de la France par regions (auch Nouvel Atlas linguistique de la France genannt) vorstellte (cf. Jaberg 1908 und 1954/1955, Baldinger/Wolf 1968, Gardette/Tuaillon 1969, Seguy 1973, Pfister 1989). Im Vergleich zum A L F wurde das Aufnahmenetz engmaschiger gestaltet, und außerdem sollten die neueren Erkenntnisse der italienischen
und der rumänischen Sprachgeographie (—* 5, 87) im Hinblick auf eine stärkere Integration der Wort- und Sachforschung, der Volkskunde und der Ethnographie mit berücksichtigt werden. Im eigentlichen Sinne handelt es sich jedoch nicht um eine Neufassung des ALF, da erstens aufgrund der spezifischen regionalen Verhältnisse der Questionnaire der jeweiligen Region angepaßt wurde und zweitens die methodischen Vorstellungen der Initiatoren und der Exploratoren der jeweiligen Regionalatlanten sich als zu unterschiedlich erwiesen haben, als daß eine für das Gesamtprojekt verbindliche Konzeption beibehalten werden konnte (cf. Jaberg 1954/1955; Rohlfs 1971, 8; Staib 1980,46-68). Dem NALF liegt im wesentlichen eine von Norden nach Süden, in mehreren von West nach Ost gezählten Serien verlaufende areale Gliederung des galloromanischen Sprachgebietes zugrunde, bei der die nichtfranzösischen «langues ethniques» der Randgebiete und neuerdings auch anderer frankophoner Gebiete den Abschluß bilden (cf. Karte 8). Das Projekt ist weitgehend abgeschlossen. Der Ertrag des NALF für die galloromanische Dialektologie und die Gliederung der Sprachräume ist Gegenstand eines 1971 in Straßburg von Georges Straka (und Pierre Gardette) organisierten Kolloquiums des CNRS gewesen (Les dialectes romans de France ä la lumiere des atlas rigionaux, cf. Straka 1973). Zur Zeit liegen die folgenden Bände der Regionalatlanten (erschienen in den «Editions du Centre national de la recherche scientifique», 15, Quai Anatole France, 75700 Paris; ALLy, vol. 1 - 3 (1950-1956): «Publie avec le concours du Centre national de la recherche scientifique par l'Institut de linguistique romane des facultes catholiques de Lyon»; ALG, vol. 1 (1954): Toulouse; ALB, «Index»: Dijon) vor (zu den grundlegenden Besprechungen der frühen Phase cf. die Übersicht in Baldinger/Wolf 1968, 287ss.; zum Stand Anfang der siebziger Jahre cf. Seguy 1973, 70ss., und Tuaillon 1976, 17-33; den Einzelprojekten sind jeweils detaillierte Übersichtskarten zu den geographischen Merkmalen, den Aufnahmepunkten und sprachlichen Gliederungszonen sowie den administrativen Grenzen beigefügt): 1)ALPic - Carton, Fernand/Lebegue, Maurice, Atlas linguistique et ethnographique picard, vol. 1: «La vie rurale» (1989); 2)ALN - Brasseur, Patrice, Atlas linguistique et ethnographique normand, vol. 1 (1980), vol. 2 (1984); 3) ALBRAM - Guillaume, Gabriel/Chauveau, Jean-Paul, Atlas linguistique et ethnographique de la Bretagne Romane, de l'Anjou et du Maine, vol. 1: «La flore*» (1975), vol. 2:
325. Französisch:
Gliederung
der Sprachräume
585
Karte 8: D i e Regionalatlanten des Nouvel Atlas linguistique de la France
(adaptiert nach S£guy 1973, 70; Tuaillon 1976, 32; R6zeau 1986, 4)
1 ALPic 2 AL Ν 3 ALBRAM
4 ALIFO 5 ALCB 6 ALLR
7 ALO 8 ALCe 9 ALB
10 ALFC 11 ALLy 12 ALJA
13 ALAL 14 A L C 15 ALLOC
«Flore**. - Terre. - Temps. - Maison*» (1983); 4) ALIFO - Simoni-Aurembou, Marie-Rose, Atlas linguistique et ethnographique de l'Ilede-France et de l'Orleanais (Ile-de-France, Orleanais, Perche, Touraine), vol. 1 (1973), vol. 2 (1978); 5) ALCB - Bourcelot, Henri, Atlas linguistique et ethnographique de la Champagne et de la Brie, vol. 1: «Le temps - La terre» (1966), vol. 2: «Les plantes domestiques» (1969), vol. 3: «Les plantes sauvages - Les animaux domestiques» (1978);
16 ALMC 17 ALLOr 18 ALP
19 ALPO 20 ALA 21 A L L C
22 (Basque) 23 (Bretagne occidentals) 24 (Corse)
6) ALLR - Lanher, Jean/Litaize, Alain/Richard, Jean (Preface de Jean Schneider, Cartographer Jean Thouvenin), Atlas linguistique et ethnographique de la Lorraine Romane, vol. 1: «Nature - Animaux» (1979), vol. 2: «Habitat - Travaux» (1981), vol. 3: «rHomme» (1985), vol. 4: «Morphologie Divers» (1988); 7) ALO - Massignon, Genevieve (f)/Horiot, Brigitte, Atlas linguistique et ethnographique de l'Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois), vol. 1 (1971), vol. 2 (1974), vol. 3 (1983);
586
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
8) ALCe - Dubuisson, Pierrette, Atlas linguistique et ethnographique du Centre, vol. 1: «La nature» (1971), vol. 2: «L'homme» (1976), vol. 3: «La grammaire» (1982; «Supplement - L'intonation regionale, par Fernand Carton»); 9)ALB - Taverdet, Gerard, Atlas linguistique et ethnographique de Bourgogne, vol. 1: «Le temps - La terre - Les vegetaux» (1975), vol. 2: «Les vegetaux - Les animaux» (1977), vol. 3: «La maison - L'homme - La grammaire» (1980); «Index» (1988); 10)ALFC - Dondaine, Colette, Atlas linguistique et ethnographique de la Franche-Comti, vol. 1 (1972), vol. 2 (1978; Dessins de Jean Garneret), vol. 3 (1984; Dessins de Jean Garneret); 11) ALLy - Gardette, P(ierre) (avec la collaboration de P. Durdilly, S. Escoffier, H. Girodet, M. Gonon, A.-M. Vurpas-Gaillard), Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais, vol. 1 (1950; reimpression 1967), vol. 2 (1952; reimpression 1970), vol. 3 (1956), vol. 4: Gardette, Pierre, «Expose methodologique et tables» (1968), vol. 5: Gardette, Pierre/ Durdilly, Paulette, «Commentaires et index» (1976); 12)ALJA - Martin, Jean-Baptiste/Tuaillon, Gaston, Atlas linguistique et ethnographique du Jura et des Alpes du Nord (Francoprovenfal Central), vol. 1 (1971), vol. 2 (1974), vol. 3 (1978); 13) ALAL - Potte, Jean-Claude, Atlas linguistique et ethnographique de l'Auvergne et du Limousin, vol. 1: «La nature» (1975), vol. 2: «L'homme et la vie sociale» (1987); 14)ALG - Seguy, Jean (Collaborateurs principaux: J. Allieres, H. Bernes, J. Bouzet, M. Companys, M. Fournie, Th. Lalanne, L. Lay, B. Prat), Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, vol. 1: «Animaux sauvages, plantes, folklore» (1954; reimpression 1965), vol. 2: «Agriculture, vehicules, animaux domestiques» (1956; reimpression 1967), vol. 3: «Humanite, maison, espace, temps, divers» (1958; reimpression 1968), vol. 4: «Supplement lexical» (1966; reimpression 1985), vol. 5: Allieres, Jacques, «Cartes. Commentaires» (1971), vol. 6: (Enqueteur: Xavier Ravier) «Cartes. Notice explicative. Matrices dialectometriques» (1973); 15)ALLOc - Ravier, Xavier (Collaborateurs: Jacques Boisgontier et Ernest Negre), Atlas linguistique et ethnographique du Languedoc Occidental, vol. 1 (1978), vol. 2 (1982), vol. 3 (1986); 16)ALMC - Nauton, Pierre, Atlas linguistique et ethnographique du Massif Central, vol. 1: «La nature» (1957; reimpression 1972),
vol. 2: «Le paysan» (1959; reimpression 1976), vol. 3: «L'homme» (1961; reimpression 1977), vol. 4: «Expose general. Table. Questionnaire. Index alphabetique» (1963); 17)ALLOr - Boisgontier, Jacques (Collaborateurs principaux: Louis Michel (f) et JeanMarie Petit, Preface de Xavier Ravier), Atlas linguistique et ethnographique du Languedoc Oriental, vol. 1 (1981), vol. 2 (1984), vol. 3 (1986); 18) ALP - Bouvier, Jean-Claude/Martel, Claude (Preface de Charles Rostaing), Atlas linguistique et ethnographique de la Provence, vol. 1 (1975), vol. 2 (1979), vol. 3 (1986); 19) ALPO - Guiter, Henri, Atlas linguistique des Pyrenees orientates, 1 vol. (1966; cf. Seguy 1966, Montes Giraldo 1966); 20) ALA - Beyer, Ernest/Matzen, Raymond, Atlas linguistique et ethnographique de l'Alsace, vol. 1: «L'homme - Der Mensch» (1969), vol. 2: Atlas linguistique et ethnographique de l'Alsace, «commence par Ernest Beyer (t) et Raymond Matzen», «volume II realise par Arlette Bothorel-Witz, Marthe Philipp, Sylviane Spindler» (1984); 21) ALLG - Philipp, Marthe/Bothorel, Arlette/ Levieuge, Guy, Atlas linguistique et ethnographique de la Lorraine Germanophone, vol. 1: «Corps humain, maladies, animaux domestiques» (1977); 22) (Basque; cf. Rezeau 1986,4); 23) (Bretagne occidentale; cf. ib.); 24) (Corse; cf. ib.; dazu auch Straka 1973, 10ss.). Hinzu kommt: Carayol, Michel/Chaudenson, Robert (Enqueteur: Christian Barat), Atlas linguistique et ethnographique de la Reunion, vol. 1 (1984), vol. 2(1989). Über die aktuellen Details des Publikationsrhythmus und des Projektabschlusses bleibt der Außenstehende ebenso im unklaren wie über Einzelheiten der formalen Abstimmung der Untertitel, der Zitierweise und anderer technischer Angaben. In Verbindung mit den weiteren bestehenden und den geplanten Atlanten (ALCorse, ALEIC, Vendee, Alpengebiet/Aostatal, europäischer Sprachatlas, —» 87; einen Überblick über die nicht mit dem A L F bzw. NALF abgestimmten Materialsammlungen für die Galloromania, ζ. B. für die Ardennen, die Terres Froides, die Landes u. a., sowie über andere Projekte bieten Baldinger/Wolf 1968, 287s., und Wolf 1975, 53s.; cf. auch Seguy 1973, 71s.; Alvar 1969, 105ss.; zum ALE in bezug auf die Galloromania cf. Tuaillon 1986) ergibt sich somit für die sprachgeographische Erfassung und Gliederung der Galloromania ein Forschungsstand, wie er für andere Sprachen und Sprachgebiete der Romanistik bisher nicht vorliegt. Die umfangreiche kartographi-
325. Französisch:
sehe Erfassung des galloromanischen Sprachgebietes wird aus einer 1982 vom «Centre de Diabetologie» in Grenoble herausgegebenen Übersichtskarte ersichtlich, auf der die Aufnahmepunkte des A L F mit denen des NALF kombiniert worden sind (cf. Karte 9). Bei der Interpretation von Karten des ALF und des NALF ist zu berücksichtigen, daß in den teilweise mehr als 80 Jahren, die zwischen den Aufnahmen Edmonts und der Publikation der letzten Bände des NALF liegen, erhebliche Veränderungen in der sprachlichen Situation, vor allem im Gebrauch des Dialekts eingetreten sind. Anhand der Aufnahmen des ALF und der Mitte des 20. Jahrhunderts erfolgten Aufnahmen des NALF lassen sich zahlreiche Verschiebungen insbesondere im Wortschatz und in der Phonie, teilweise auch in der Morphosyntax nachweisen. Doch können die kartographisch gebotenen Materialien im Normalfall kaum darüber Auskunft geben, inwieweit die erfaßten Belege tatsächlich noch im täglichen Sprachgebrauch verwendet werden. Zu einem erheblichen Teil dürfte es sich bei den umfangreichen Daten bereits um geschichtliches Material handeln, das rechtzeitig vor dem gänzlichen Schwund archiviert worden ist. Die gegenwärtige Situation zeichnet sich dadurch aus, daß die traditionellen galloromanischen Sprachlandschaften des Mittelalters zugunsten einer großräumigen Gliederung des zwischen Standardsprache und (lokalen) Dialekten bestehenden Kontinuums abgelöst worden sind, wobei die Abgrenzung zwischen ursprünglichem Dialektraum und Gebiet eines «fran9ais regional» (4.) sich immer schwieriger gestaltet (cf. Pottier 1968,1154, sowie diverse Beiträge in Straka 1973). In diesem Sinne kann zwischen einer Gruppe der nördlichen (—» 326a, b), der westlichen (—» 327), der zentralen (—» 328) und der östlichen Dialekte des Französischen (—» 329) differenziert werden (cf. dort zu den detaillierten Abgrenzungen und Binnendifferenzierungen der Gebiete, ebenso —» 330 zum Frankoprovenzalischen und —»• 347 zum Okzitanischen; eine vergleichbare Gliederung bietet Pottier
Gliederung der Sprachräume
587
1968, 1154; cf. auch Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 268-286, mit Zusammenfassung der sprachlichen Kriterien und bibliographischen Angaben).
4. Dialektales und regionales Französisch An die Stelle der großräumigen und der lokalen Dialekte ist mit der im 13. Jahrhundert beginnenden Expansion des Franzischen allmählich eine sprachliche Varietät getreten, die als eine Stufe zwischen der französischen Standardsprache in gesprochener und geschriebener Form und den auf die traditionellen galloromanischen Sprachlandschaften (cf. 3.2.) bezogenen diatopischen Varietäten anzusiedeln ist (cf. Wolf 1972; Warnant 1973; Straka 1983; zur grundlegenden Literatur cf. die Angaben in Rezeau 1986, 11-32). Von der Standardsprache unterscheidet sich das Regionalfranzösische in sprachexterner Perspektive durch die beiden Faktoren des geringeren soziolinguistischen Prestiges und der areal begrenzten Reichweite des Verständnisses sowie der Anwendung dieses Idioms (verbunden mit einer geringeren Mobilität der Sprecher), von den traditionellen Dialekten hebt es sich durch eine nur partielle sprachinterne Abweichung vom Standard ab, in der Regel auch durch eine geringere geographische Eingeschränktheit der Verwendungsweise und durch eine Bevorzugung überwiegend im Bereich der gesprochenen Kommunikation. Aus historischer Perspektive läßt sich ein Entwicklungsprozeß dahingehend beobachten, daß das Regionalfranzösische sich als eine Zwischenstufe zwischen das «franijais commun» und die Dialekte sowie die nicht zum Diasystem des Französischen gehörigen Idiome ethnischer Minderheiten geschoben hat (cf. Schema 1). Angesichts der Vielfalt der heutigen Erscheinungsformen des Regionalfranzösischen und der Verbundenheit mit den früheren Dialektgebieten ist es angebracht, von unterschiedlichen Erscheinungsformen der «franfais regionaux» (im Plural) zu sprechen. Um Mißverständnisse
Schema 1: Die Entwicklung des Regionalfranzösischen im Diasystem des Französischen (adaptiert nach Müller 1975,117) 17. Jahrhundert
19. Jahrhundert franfais commun
fran$ais commun
franfais 1 regionaux
Dia- ; ι lekte langues '! ethniques
Dia- ] lekte langues ethniques
20. Jahrhundert franfais commun franfais | Dia-! langues
| regionaux ' lekte ι ethniques
21. Jahrhundert franfais commun franfais ι
ι regionaux
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
589
zu vermeiden, sollte für die nichtfranzösischen Minderheitensprachen der Terminus «langues ethniques» (so Müller 1975, 117) anstelle von «langues regionales» (so Müller 1985, 159) beibehalten werden. Die Verteilung der vier Ebenen des diatopischen Aufbaus der Sprachsituation im Frankreich des 20. Jahrhunderts läßt sich in schematischer Sicht so darstellen (cf. Schema 2):
Schema 2: Standardsprache und diatopische Varietäten im Frankreich des 20. Jahrhunderts (adaptiert nach Müller 1985,138)
f r a ^ a i s commun
fran^ais langues regionales
dialectes fran-
i (r6gion i parisienne)
r^gionaux
(zones langues Ϊ et parlers dedialectis^es regionales ?ais ou francis6es)
«Α.«»* „ 15
jJr·«
In geographischer Verteilung der Ebenen ergibt sich daraus folgendes Bild für die Galloromania (Karte 10):
Karte 10: Die geographische Verteilung der diatopischen Varietäten im heutigen Frankreich (adaptiert nach Müller 1985,139)
O D Frar^ais Π Π Π Frar^ais r^gionaux
Sill] Dialectes et parlers frar^ais ί:, ^ Langues ethniques
Karte 9: Die Aufnahmepunkte des ALF und des NALF (nach: «CNRS - Gr6co 9, Centre de dialectologie, Grenoble 1982»)
590
VI. Sprachen
und Sprachgebiete:
Französisch
Dieses Bild läßt sich auch im Hinblick auf das Vorhandensein mehrerer sprachlicher Register als eine Form der Mehrsprachigkeit bzw. des Bilinguismus/der Polyglossie in den Bereichen außerhalb der städtischen Zentren darstellen (cf. Karte 11): Neben der Standardsprache werden außerhalb des Großraums von Paris und der Ile-de-France als (weitere) sprachliche Varietäten entweder die «langues ethniques» sprachlicher Minderheiten oder/und in unterschiedlicher Intensität die verschiedenen Erscheinungsformen der «franfais regionaux» verwendet. Je weiter die Entfernung vom Zentrum, desto intensiver gestaltet sich die Mehrsprachigkeit im ländlichen Bereich; doch
bleibt es offen, ob langfristig eine Zunahme oder auch nur eine Behauptung der Mehrsprachigkeit gewährleistet ist. Nach Berschin/Felixberger/ Goebl (1978,248) darf gerade dort, wo die diatopischen Unterschiede schwach markiert sind, eine entsprechende Kompensation auf diastolischer Seite angesetzt werden. Es erscheint allerdings ratsamer, von einer nicht nur auf die diastratische Ebene beschränkten größeren Variationsbreite der sprachlichen Register, auch im diasituativen und im allgemein varietätenlinguistischen Sinne, zu sprechen. Die phonetischen, morphosyntaktischen, syntaktischen und lexikalischen Eigenheiten der «franfais regionaux» werden einführend von
Karte 11: Bilinguismus im ländlichen Bereich (adaptiert nach Pottier 1968, 1150s.,und Berschin/Felixberger/Coebl 1978, 248)
H^ebrpuclti
S t Quentin
Rouen
hionville
Granville Argentan
^•Strasbourg
Le Mans
mm
Vannes: Dijon· Nevers
Autun
Chäteauroux:
Confolens •
Gurret
ΜοηΝιτςοΚ: ·
::>Λ\
Mäcon
•X-TRoanrie :
Angoulemo/. Journon ;
Jordeaux:·
Bayonnd
:^Miran'de;
oulouse: Marseille
Bilinguisme g H
sporadique
EÜÜ
usuel
j^uwänix·? intense
wAviS·flPerpignan
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume
Müller (1975, 116-125) illustriert. Eine ausführliche Zusammenstellung ihrer lexikalischen Charakteristika (cf. auch Groupe des Atlas 1978) bieten die Akten des 1976 in Dijon veranstalteten Kolloquiums, das anhand des «franfais parle dans les villages de vignerons» weitreichende allgemeine Perspektiven zur Methodik der Erforschung der «franfais regionaux» aufzeigt (Taverdet/Straka 1977; cf. auch Straka 1977a; zur Methodik und Terminologie cf. insbesondere Tuaillon 1977, Straka 1977b, Corbeil 1984 und Poirier 1987; cf. ferner Lerond et al. 1973, Boulanger 1980, Malapert 1983 sowie die zitierte Literatur bei Müller 1985, 169). Eine über die französischen Grenzen hinausgehende Fortsetzung der Studien zur Situation von Sprache und Literatur auf den Ebenen der Dialekte und der Regiolekte liegt mit den Trierer Akten von 1979 vor (Kremer/Niederehe 1981; die sprachinternen Charakteristika der «franfais regionaux» in Frankreich, im europäischen Ausland, in Kanada, den Vereinigten Staaten von Amerika, in der Karibik, in Afrika, Asien, im Pazifik und im Indischen Ozean werden in den entsprechenden Artikeln des vorliegenden Bandes 5 besprochen, —* 332-335; cf. Heckenbusch/Hirschmann 1981; Tuaillon 1976, 1-11). Es ist heute üblich geworden, die geographische Nomenklatur der traditionellen Sprachlandschaften der Galloromania für die großräumige regionale Gliederung der Sprachräume der Galloromania zu übernehmen. Dabei wird unter die Termini «dialectes», «patois», «fran^ais regionaux», «langues (regionales) ethniques» all das subsumiert, was vom traditionellen Standard der französischen Nationalsprache (—> 315) abweicht und als areal begrenzte Varietät angesehen wird. Die gegenwärtige Situation der Gliederung der Sprachräume in der Galloromania läßt sich wie folgt zusammenfassen: (cf. Karte 12). Es ist anzunehmen, daß der im Zentrum Nordfrankreichs liegende, regional bzw. dialektal nicht markierte Raum sich weiter ausdehnen und somit zu einem weiteren Zurückdrängen der nichtstandardsprachlichen Varietäten führen wird. 5. Sozio- und varietätenlinguistische Implikationen der arealen Gliederung Frankreichs heute Die traditionelle Gliederung der Sprachräume in der Galloromania sieht eines ihrer Ziele in der kartographischen Wiedergabe sprachgeographischer Phänomene. Aus dem Vergleich der arealen Gliederung zu verschiedenen Zeiten lassen sich Rückschlüsse ziehen über Veränderungen im Grenzverlauf zwischen einzelnen Zonen, über expansive Zentren und über in ihrer Bedeutung
591
immer weiter eingeschränkte regionale und lokale Idiome. Darüber hinaus lassen sich in bezug auf die sprachgeographische Verteilung einzelner grammatischer oder lexikalischer Phänomene Anhaltspunkte gewinnen für semantische (Staib 1980), wortgeschichtliche und etymologische Detailprobleme (—* 66). In Verbindung mit historischen Ereignissen, mit Strataeinflüssen und siedlungsgeschichtlichen Faktoren haben sich in der Galloromanistik areale Zonen herausgebildet, die noch heute für die geläufige diatopische Gliederung Frankreichs ausschlaggebend sind. Damit ist jedoch nur ein Teil der für die Gliederung von Sprach räumen relevanten Faktoren erfaßt. Wie bei der Betrachtung des Verhältnisses von dialektalem und regionalem Französisch schon angedeutet (4.), muß es bei einer die sprachliche Wirklichkeit möglichst adäquat wiedergebenden Zusammenstellung von Daten auch darum gehen, die potentiell vorhandenen und tatsächlich gebrauchten sprachlichen Register der Sprecher in die Gesamtschau (nicht nur eines Teilbereiches, etwa im Sinne einer Areallinguistik der Umgangssprache, cf. Goossens 1980, 451) mit einzubeziehen. Eine umfassende Gliederung der Sprachräume in der Galloromania hätte demnach auch zu berücksichtigen, wie sich die Beherrschung verschiedener sprachlicher Register von Standardsprache über die «fran^ais regionaux», die Überreste der Dialekte bis hin zu den nichtfranzösischen «langues ethniques» auf französischem Territorium verteilt (nicht nur sozial, auch geographisch). Noch komplexer wird der Sachverhalt dann, wenn in diese Darstellung, die sowohl die aktive als auch die passive Kompetenz der Sprecher zu berücksichtigen hat, auch diejenigen Faktoren eingebracht werden, die für die situationsabhängige Wahl der Register ausschlaggebend sind oder, mit anderen Worten: In welchen typischen Situationen greift ein Sprecher/eine Sprecherin auf ein bestimmtes sprachliches Register zurück, und wie verteilt sich dieses Geflecht von gegenseitiger Abhängigkeit zwischen Redekonstellationstyp und Registerwahl über die diversen Gebiete Frankreichs? Lassen sich in bezug auf die südfranzösischen Gebiete oder die nichtfranzösischen «langues ethniques» prinzipiell andere Kriterien für die Wahl einer sprachlichen Varietät anführen als etwa im Großraum von Paris, und wie wirkt sich die Registerwahl auf den Situationskontext und den weiteren Verlauf des Sprechaktes aus? Mit diesen Fragestellungen werden die Grenzen einer auf Isoglossen, Isophonien und Isolexien beruhenden, traditionellen sprachgeographischen Gliederung überschritten (cf. Seguy 1973, 84ss.), und die areale Gliederung geht über in eine mehrdimensionale Strukturierung des
592
VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
französischen Territoriums, in der neben diatopischen auch diastratische und diasituative Kriterien in die Methodik der Darstellung mit einzufließen haben. Anstelle von zweidimensionalen Karten sind zur Erfassung und Wiedergabe einer derartigen Fülle von Einzeldaten spezielle elektronische Sammlungen und Darstellungsweisen nötig, und anstelle eines Sprachatlasses sind entsprechende Datenbanken erforderlich
(—> 279, 3.), die über das spezifische Sprachverhalten in den verschiedenen Gebieten der Galloromania Auskunft zu erteilen vermögen (zu den insbesondere von Jean Seguy und Hans Goebl vertretenen methodischen Neuerungen der Dialektometrie 77,141, 508; cf. Goebl 1984). Angesichts der Tatsache, daß eine ausschließlich diatopisch markierte Charakteristik sprachlicher Daten in der sprachlichen Wirklichkeit
Karte 12: Die Gliederung der Sprachräume in der Galloromania heute (auf der Grundlage von: Pottier 1968,1156 s.; Berschin/Felixberger/Goebl 1978, 267; Müller 1985,152; vergleichbare Angaben in: Bec 1963, 8; Wolf 1975,10).
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Parlers non-romans Corse
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Catalan
Parlers d'oi'l
Parlers d'oc
Domaine linguistique sans parier nettement differencie du fran?ais
Francoprover^al
325. Französisch: Gliederung der Sprachräume Frankreichs ohnehin nicht (mehr) gegeben ist, erscheint eine solche Perspektive nicht unrealistisch. Die sprachgeographische Gliederung erweist sich somit als eine Komponente innerhalb der Strukturierung des französischen Diasystems und seiner vielfältigen Varietäten, erst in Verbindung mit der sozio- und der varietätenlinguistischen Interpretation der Daten läßt sich eine angemessene Gesamtschau der sprachlichen Verhältnisse in der Galloromania gewinnen.
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326. Französisch: Areallinguistik I. Nördliche Dialekte
nord-est, de dialecte germanique rhenan, ού la langue de culture est le haut-allemand. 1.1.2. Les dialectes wallons au sens strict debordent legerement sur la France, dans la region de Givet, et sur quelques localites limitrophes de l'ouest du Grand-Duche de Luxembourg, ού ils sont toutefois en voie d'extinction. Des parlers wallons ont ete implantes au siecle dernier en Amerique du Nord et ils subsistent encore dans une petite zone compacte du Wisconsin. 1.1.3. Dans la carte utilisee par les dialectologues wallons (Remouchamps 1935), le point de reference utilise pour les localisations est la commune telle qu'elle existait avant 1930, e'est-a-dire avant les reformes administratives diverses qu'a connues le pays depuis lors. Le territoire de la Wallonie est divise en 21 regions dont le centre est normalement le chef-lieu d'arrondissement. Chaque commune est designee par un sigle compose de deux elements: une ou deux lettres symbolisant le chef-lieu et un numero d'ordre dans la region (ex. Namur = N a 1; Crupet = Na 127). 1.1.4. Le trace de la frontiere entre dialectes romans et dialectes germaniques, au nord et ä Test, a ete determine par Legros (1948). Cette frontiere est presque toujours nette et precise et, dans quelques cas seulement, eile ne coincide pas avec les limites des communes. Elle ne semble correspondre ä aucune frontiere geographique naturelle ni ä aucune division politique ou administrative ancienne. Son origine et ses fluctuations dans l'histoire ont suscite des debats passionnes (—» 324b).
Les aires linguistiques I. Dialectes du Nord
a) Wallonie Wallonie 1. Caracterisation des dialectes 2. Les recherches dialectologiques 3. Conclusion 4. Bibliographie
1.
Caracterisation des dialectes
1.1.
L 'aire belgo-romane
1.1.1. Les parlers romans de la Wallonie relevent de quatre families differentes du domaine d'o'fl: le wallon ä Test et au centre, le picard ä l'ouest, le lorrain au sud et enfin le champenois dans une minuscule zone au sud-ouest. Pour qualifier ces parlers, les dialectologues beiges utilisent frequemment l'adjectif belgoroman qui permet d'eviter les confusions que peuvent engendrer les emplois du mot wallon au sens courant (= 'de Wallonie') ou au sens strict. II s'agit done de designer un objet de recherche et non d'affirmer l'existence d'une seule aire dialectale en Belgique romane. II n'y a pas coincidence entre la zone couverte par les dialectes belgo-romans et la region couramment appelee Wallonie. En effet, dans la Wallonie, dont la langue de culture est le franfais depuis le XII e s., est incluse la region d'Arlon, dont le dialecte germanique est, comme le luxembourgeois, une variete de mosellan et ού la langue de culture est le franfais; y sont parfois inclus les cantons d'Eupen et de Saint-Vith, au
Günter Holtus, Trier
1.2.
Les dialectes de Wallonie (cf. carte 1)
1.2.1. Jusqu'il y a peu, les dialectologues wallons ont utilise, pour leurs etudes, la terminologie de la carte dialectale dressee par Marechal (1926).
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VI. Sprachen und Sprachgebiete: Französisch
Cette carte divise le territoire en trois families dialectales: le g a u m a i s (variete de lorrain), le picard (aussi appele rouchi) et le wallon subdivise lui-meme en trois Varietes: l'est-wallon (ou liegeois), le centre-wallon (ou namurois) et l'ouest-wallon. De plus, l'existence d'une petite zone champenoise dans la region de la Basse-Semois avait ete mise en evidence par les travaux de Bruneau (1913). Les enquetes, puis la publication des materiaux de 1 Atlas linguistique de la Wallonie (ALW) ont permis de preciser davantage cette carte, grace ä Atwood (1955), qui a utilise une methode de nature statistique ä partir des traits phonetiques illustres par les 100 cartes de ΓALW 1. La carte etablie par Remacle (1972) utilise ä la fois la phonetique et la morphologie; eile resulte de la superposition de 32 isoglosses (22 phonetiques et 10 morphologiques) retenues en raison de leur importance du point de vue de la linguistique historique. Les cartes d'Atwood et de Remacle coincident assez bien et montrent clairement les quatre zones dialectales traditionnellement reconnues. Cependant, elles remettent en cause les divisions internes du domaine proprement wallon. Y apparaissent deux regions relativement homogenes - le liegeois et le namurois - et
deux regions fortement morcelees dont les parlers sont de caractere mixte et que Remacle (1972) propose d'appeler w a l l o - p i c a r d (ou ouest-wallon) et w a l l o - l o r r a i n (ou sud-wallon). Ces denominations montrent le role de transition joue par ces parlers: transition du wallon au picard ä l'ouest et transition du wallon au lorrain au sud. Les cartes d'Atwood et de Remacle prouvent surtout qu'il n'est pas legitime de grouper les parlers namurois et ceux du Luxembourg sous l'etiquette de «centre-wallon». L. Remacle (1975-1976) a aborde egalement le Probleme de la segmentation dialectale par le biais du lexique et les resultats obtenus confirment grosso modo les conclusions auxquelles l'examen de la phonetique et de la morphologie avait abouti. 1.2.2. La zone champenoise en Belgique romane est fort restreinte; aussi est-il hasardeux de caracteriser un dialecte ä partir de quelques parlers ä la frontiere d'une zone (—* 329). Une caracteristique importante oppose ces parlers ä tous ceux de Belgique romane: le maintien des consonnes sonores finales, generalement assourdies dans tous les dialectes belgo-romans (champ. tchambe, pic. campe, w. et gaumais tchampe 'chambre').
Carte 1: Segmentation dialectale de la Belgique romane
326. Französisch: Areallinguistik 1. Nördliche Dialekte a) Wallonie 1.2.3. L e g a u m a i s n'est q u ' u n e variete de lorrain (—» 329) et, f a c e a u x autres dialectes d e Wallonie, il se distingue s u r t o u t p a r les traits suivants: - a suivi de yod devient ä: färe 'faire', male 'maitre', derä '[je] dirai'; - ö tonique libre aboutit ä ou: tchessou 'chasseur', tchand'lou 'Chandeleur'; - diphtongaison secondaire, assez recente, des voyelles longues fermees (quelle que soit leur origine): fe et fie 'faim', tchepe et tchapie 'chapeau', cur et kieur 'cuir', meür et mü.eur 'mür', bögne et bou.ogne 'borgne', etc.; - plusieurs denasalisations, entre autres Celles de ain et de an: pe 'pain', souva 'souvent'; - passage du groupe rs ä ch: pouche 'pourceau', ravechi 'renverser'; - Ie second element de la negation est Μ IE et cette forme peut etre clitique lorsqu'elle se trouve apres une voyelle: iη' vu-m''ilne veut pas', in'wät'mi'il ne regarde pas'. U n certain n o m b r e des caracteristiques r e m a r q u a b l e s d u l o r r a i n d e Wallonie se retrouvent egalement en wallon: - les diphtongues ie, ou et ui sont restees descendantes (cf. 1.2.5.); - la conservation des affriquees ich et dj; - la palatalisation de k dans la finale -CCU: BECCU > betch, SACCU > satch, SECCU > setch; - «un» employe comme pronom, est represente par un type «un-k»: gaum, ink, w. onk; - la terminaison de la pers. du plur. de l'ind. present est -an: avan, an 'avons' (pic. α von). Les traits suivants caracterisent ä la fois le lorrain et le p i c a r d d e Wallonie, ainsi q u e le w a l l o n : - conservation du w germanique: warder 'garder'; w. wesse, pic. wipe, gaum, wape 'guepe'; - spirantisation du b dans -AB'L-: en gaum. et en pic., ce b s'est vocalise (TABULA > tote); en w., il est passe Ä v, qui s'assourdit ä la finale (läfe, töfe); - absence d'epenthese dans des groupes tels que M'L (w. lieg, essonle, w. nam. echone, gaum. assene, pic. insan.ne 'ensemble'), N'R (w. time, gaum. tanre, pic. tere 'tendre' [adj.]), LR (w., gaum. et pic. moüre 'moudre'), etc.; - maintien d'une flexion ä la 3e pers. du plur. de l'indic. present (cf. 1.2.4.). 1.2.4. Le p i c a r d d e Wallonie, qui est p a r f o i s a p p e l e rouchi, p a r t a g e bien e n t e n d u u n c e r t a i n n o m b r e d e traits avec le p i c a r d d u n o r d d e la F r a n c e (—» 326b). O n n e relevera q u e q u e l q u e s u n e s des caracteristiques les plus i m p o r t a n t e s l ' o p p o s a n t a u w a l l o n et ä la l a n g u e centrale: - maintien de k et de g devant a: cär 'char', gampe 'jambe'; - k initial suivi de e ou i aboutit ä ch, de meme que ky et ty: CENTU >
chin,
GLACIA >
glache,
CANTIONE
>
canchon; - non-palatisation de / + y en finale: ewile 'aiguille', boutele 'bouteille';
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- la voyelle caduque des monosyllabes du type LE, JE, ME, etc., et des prefixes RE-, DE-, etc., est en general placee devant la consonne: el, ej', em', erbäte, ed'ssu; - les adj. poss. NOTRE et VOTRE ont garde la forme de l'ancien cas regime pluriel: no et vo. Les p a r l e r s p i c a r d s p a r t a g e n t avec le w a l l o n des traits les o p p o s a n t ä la l a n g u e centrale, p a r ex.: - la diphtongaison de e entrave: FERRU > w. et p i c f i e r ; - maintien de la distinction entre an et en: GRANDE > w. et pic. gran, DENTE > w. et pic. din; - conservation de yod apres consonne labiale et notamment p: APIARIU > w. et pic. api, anc. fr. achier 'rucher'; finale toponymique -APIA: Jemeppe, Jemappes ~ Gamache(s); - au sg., l'article defini a une seule forme pour les deux genres; de meme, MA, TA, SA ont la meme forme que le masc. (alors que le sud-w. et le gaum. ont une forme differente); - maintien d'une terminaison ä la 3C pers. du plur. de l'indic. present (cf. 1.2.5.). 1.2.5. P a r m i les p h e n o m e n e s qui c a r a c t e r i s e n t la z o n e w a l l o n n e p a r r a p p o r t a u x a u t r e s dialectes d'o'il, il en est qui d e b o r d e n t sur les aires l o r r a i n e et p i c a r d e d e Wallonie. O n retiendra s u r t o u t : - maintien de Paccent sur le premier element dans plusieurs diphtongues (le pic. et le lorr. de Wallonie attestant parfois la meme evolution). Par ex.: ie (issu de e tonique libre et de a derriere palatale) qui aboutit ä i: pi 'pied', martchi 'marche'; - la diphtongue uo (issue de ö tonique libre) aboutit ä ou en w. et ä w, u en gaum.: boü, bü 'boeuf (le pic. a une forme beu qui resulte d'une diphtongue ascendante, de meme que bieu du w.-pic.); - la diphtongue ui (issue de δ + yod ou de ü + yod) aboutit ä w: w., pic. cur, gaum. keür 'cuir'; w., pic. nut', nut, etc., gaum. neu 'nuit' (nou dans la zone champ.); w., pic., gaum. lü, lu '(le soleil) luit' (champ. lou, lou); - diphtongaison de e bref entrave (cf. 1.2.4.) et de ö bref entrave par r ou s, qui devient we en w. lieg, et wa en w. nam.: w. lieg, mwer, w. nam. mwär 'mort' (pic., gaum. mär); w. lieg, cwesse, w. nam. cwasse 'cöte'; - e tonique libre aboutit aeüetü en lieg, et a eu en nam. meridional (alors que le nam. septentrional a un we plus proche de la langue centrale): w. lieg, seii et sü, vi. nam. merid. seu 'soif (pic. swo, sö, gaum. swa); - e + yod aboutit a e en lieg, et a e en nam.: le, le 'lit'; - dans les mots ä initiale du type «s + consonne», absence de voyelle prosthetique, mais apparition d'une voyelle epenthetique conformement ä la loi des trois consonnes: Ii spine [Ii spin] - one sipine [όη sipin] 'epine' (pic. epene, gaum. epine); - maintien de s devant consonne, a l'initiale (specheu 'epaisseur'), ä l'interieur (w. fistou, fistu 'fetu', pic. fitu, gaum./u/u) et en finale (w. tiesse 'tete', pic. tiete, gaum. tete); - kw subsiste en general en lieg., dans quelques mots seulement dans les autres regions wallonnes: cwereme 'careme', scwere 'equerre'; - gw se reduit a w: w. linwe (fr., pic., gaum. langue); - reduction des groupes consonantiques ä la fin des mots par l'amui'ssement de la derniere consonne ipiete 'perdre', läfe 'table', tchampe 'chambre'); dans
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VI. Sprachen und Sprachgebiete:
Französisch
les groupes «s + consonne», c'est s qui subsiste (w. messe, mwesse 'maitre', pic. mete, gaum, mäte); conservation de deux afifriquees, tch et dj: tchö 'chaud', djampe 'jambe'; conservation de la terminaison -ABAM ä l'imparfait en lieg, et en nam. (w. passefe, passeüfe, passife '[je] passais'), remplacee par -EBAM en pic. (passoü) et en w.-pic. (passeu), de meme qu'en w.-lorr. (passo, passe) et en gaum. (passou): le second terme de la negation est le correspondant de l'anc. fr. nient, qui a abouti ä nin (utilise aussi par certains parlers rouchis); le prefixe IN- (comme la preposition «en» et l'adverbe pronominal) devient e: efan 'enfant', etinte 'entendre'; certains parlers w.-pic. on in- comme le pic. (m/an); le lorr., le w.-lorr. et, parfois, le w.-pic. meridional ont a- ( a f a n ) .
Parmi les traits qui differencient les varietes du wallon, les deux plus voyants sont assurement le traitement du suffixe -ELLUS et la terminaison de
la 3e pers. du plur. de l'indic. present: - au lieg, -e (tchape), rejoint par le w.-lorr. et le gaum. (ichepe, -e), s'oppose le nam. -ia (tchapia), auquel se joint le w.-pic., avec passage progressif au pic. -iö par deux zones couvertes par des types mixtes (tchapiö et capia); - l'ancienne terminaison atone -ANT a ete accentuee: le lieg, n'en a garde que la voyelle (; tchanle 'ils chantent'); le nam. a garde le η soutenu par une voyelle (tchant'nu) et le pic., le t (i, te: cant't', cant'te); la majeure partie de la zone w.-pic. a la meme terminaison que le nam., mais ä l'ouest apparait la forme pic.; la zone w.-lorr. a une terminaison -an, comme le gaum. (tchantan).
De tous les dialectes de la Wallonie, le plus original et le plus conservateur est le liegeois ou estwallon. Cela se comprend aisement: le pays de Liege se trouve aux confins du monde roman, enclave dans la Germania, et il a longtemps joui d'une certaine independance politique. Parmi les traits qui l'opposent aux autres varietes de wallon se signalent surtout: - le maintien du ü latin (pierdou 'perdu'), que le nam. a dü garder tardivement (cf. UNUM > on); - la conservation du h germanique (qui subsiste aussi en w.-lorr. et en gaum.): haye 'haie'; - la presence d'un h secondaire d'origine diverse (sc + voyelle, (s) sy, ty, etc.), auquel correspond une chuintante dans les autres parlers wallons: houme (nam. chume) 'ecume', crähe (nam. cröche) 'graisse', mohone (nam. mojone) 'maison',po«Af (nam./wii/'i) 'puiser'; - le traitement du suffixe -ATICU, qui devient -etche (-atche ailleurs): viyetche 'village'; - la conservation du passe simple, en general ramene ä une seule conjugaison avec forme unique pour les 3 pers.: i touma 'il tomba', cora 'courut', rim'na 'revint'; il subsiste cependant des temoignages de parfaits forts tels que fou (etre), ou (avoir), vöve (vouloir), pove (pouvoir), etc.
Parmi les elements caracteristiques du namurois ou centre-wallon, on notera:
- l'insertion d'un w entre une consonne labiale et les voyelles e et in: fwin 'faim', mwin 'main', pwin 'pain'; - l'absence du pronom de la 2' pers. du pi. dans des sequences interrogatives du type «voulez-vous» qui est: volo? (vole? en w.-pic.).
1.2.6. Les criteres differenciateurs retenus ont surtout fait appel ä la phonetique, parfois ä la morphologie. Le travail de Remacle 1975/1976, dejä cite, montre que Ton aurait pu aussi invoquer le lexique, certains cartes lexicales faisant apparaitre des limites fort proches de Celles que revelent les cartes phonetiques de synthese: voir par ex. la carte «sale» dans Festschrift Walther von Wartburg zum 80. Geburtstag (cf. Baldinger 1968) et la carte «mouchoir» dans Haust 1933, ού la zone noret coincide avec la zone liegeoise. L'etude de Remacle (1952-1960) sur la syntaxe contient egalement plusieurs cartes revelant une concordance relative entre l'extension de faits syntaxiques et les limites obtenues par la superposition de cartes phonetiques et morphologiques, par ex.: l'anteposition des epithetes («benite eau»), la 2e pers. du sg. interrogative en -s' («veux-tu»? en pic. et en gaum, oppose ä voui'Penw.), etc.
1.3.
Anciennete et origine de la segmentation dialectale
1.3.1. L'enumeration des traits differenciateurs prouve que la segmentation de la Gaule du nord est fort ancienne: des avant l'epoque litteraire, le wallon, le lorrain et le picard possedaient des traits les opposant les uns aux autres et/ou ä la langue centrale (par ex.: k + a; k + e, i; w germ.; yod apres consonne labiale; etc.). Comme le montrent les etudes de Remacle (1944 et 1985) sur le sujet, des 1100, de nombreux temoignages ecrits attestent que les dialectes de ce qui deviendra l'aire belgo-romane sont bien individualises. Des divisions internes du domaine proprement wallon, on a recueilli plusieurs attestations au XII e s. dejä, et il est done vraisemblable que, vers 1200, la differenciation entre le liegeois et le namurois etait fort sensible. Ä cette epoque, la carte dialectale de la Wallonie etait probablement dessinee de fa^on presque definitive. Bien entendu, la dialectalisation s'est poursuivie au-delä du XIII e s. par la formation de traits individualisant certains sous-ensembles. En revanche, elle s'est fortement ralentie apres 1600, car la langue des plus anciens textes litteraires (cf. 1.6.) differe assez peu des parlers modernes. 1.3.2. Une theorie dejä ancienne a voulu voir dans la segmentation dialectale l'empreinte de l'histoire: le domaine champenois relevait de l'ancien diocese de Reims, le domaine lorrain de celui de Treves, le domaine picard de celui de
326. Französisch: Areallinguistik I. Nördliche Dialekte a) Wallonie
Cambrai, tandis que la zone proprement wallonne relevait du diocese de Liege. Les territoires des anciens dioceses avaient ete caiques sur ceux des civtiates romaines, qui correspondaient plus ou moins aux territoires des tribus gauloises. Cette theorie est loin de rendre compte de toute la problematique: s'il y a eu influence du celtique, on est bien en peine d'avancer des phenomenes linguistiques differenciateurs qui seraient dus ä cette influence. En revanche, le röle des invasions germaniques parait moins hypothetique. N o n pas seulement parce qu'elles ont apporte un idiome germanique, qui a vecu pendant plusieurs siecles ä cote du gallo-roman et l'a marque avant de disparaitre - sans cependant älterer son caractere roman mais surtout parce qu'elles ont ruine l'administration centralisee de l'Empire et ont cause le chaos et le morcellement politiques. C'est pendant la longue periode de troubles qui a suivi les invasions, du VP au X I P s., que se sont developpees les evolutions divergentes, decisives dans le morcellement dialectal. Dans des cas precis, des limites dialectales coincident relativement bien avec des limites historiques anciennes: ainsi en est-il de la frontiere entre le liegeois et le namurois qui reproduit plus ou moins la frontiere entre la Principaute de Liege d'une part et le Comte de Namur et le Duche de Brabant de l'autre. II y a egalement une certaine similitude entre la frontiere Orientale du picard et celle de l'ancien Pagus Hainoensis, futur Hainaut. Enfin, le geographe soulignera la coincidence presque parfaite entre la limite qui separe le wallon du lorrain et celle qui separe l'Ardenne de la Lorraine, ainsi que la presence d'une bände de forets et de «fagnes» en Ardenne septentrionale, entre les domaines liegeois et wallo-lorrain. 1.4.
Originalite des dialectes de Wallonie
1.4.1. Si les parlers belgo-romans occupent une place speciale dans la Gallo-Romania, ce n'est pas seulement ä cause de leur grande variete, c'est aussi ä cause de leur archa'isme. Leur position ä l'extreme nord du domaine fran?ais explique dans bien des cas qu'ils aient pu garder de precieuses reliques latines et prelatines, rares ou disparues sur le territoire fran9ais. Certains mots celtiques ne subsistent guere que dans le nord-est de la Gaule et specialement en Wallonie. Par ex.: le w. diele et le pic. diefe 'espece d'argile' (FEW 3, 50), les malmediens dühon 'gnome' (FEW 3, 195) et deve 'ecorce de bouleau' (FEW 3, 50), le gaum, swaron et le lieg, soroüy 'orgelet' (FEW 12,115), le lieg, ancrawe 'saumon' (FEW 24, 544), le pic. fourdrene 'prunelle' (FEW 3, 152b), etc. (cf. BCTD 16, 194-195 et Haust 1933, 724). Le w. clon 'hanche des animaux' (FEW 2,
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801) est le seul representant du lat. CLUNIS dans toute la Romania. La liste des types latins inconnus dans la langue centrale ou dans une grande partie du domaine gallo-roman est du reste fort fournie.
1.4.2. Un autre element qui contribue a renforcer l'originalite des dialectes de Wallonie, c'est l'importante influence germanique qu'ils ont subie. Celle-ci ne s'est pas arretee des que le francique s'est eteint; la Wallonie a eu de tout temps de multiples contacts commerciaux et culturels tant au nord avec les provinces flamandes et hollandaises (cf. Geschiere 1950 et Herbillon 1950— 1953) qu'ä Test avec les pays de l'Empire germanique (Warland 1940). Malgre l'importance de l'apport germanique (cf. F E W 15-17), l'immense majorite du lexique des dialectes de Wallonie est d'origine latine; la morphologie n'a pas ete touchee et la syntaxe ne l'a ete que sur des points de detail. 1.5.
Vitalite des dialectes en Wallonie
1.5.1. Si pendant des siecles, le dialecte a ete l'unique moyen de communication de la plupart des Wallons, il n'a jamais ete ecrit, sauf en litterature (cf. 1.6.). II n'a jamais existe de koine sur le territoire wallon, ce role etant assure en grande partie par le fran^ais qui commence ä remplacer le latin des la fin du X I P s. dans les textes administratifs. Depuis le milieu du XIX e s. et surtout depuis le XX e s., la propagation de l'instruction a fait reculer sensiblement l'usage des dialectes, en les discreditant d'un point de vue social. Le recul des dialectes est beaucoup plus net encore apres la seconde guerre et aujourd'hui, le fran