Le mouvement du profit en France au XIXe siècle: Matériaux et études [Reprint 2018 ed.] 9783111509280, 9783111141978


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French Pages 465 [464] Year 1965

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Table of contents :
Introduction
I. - Profit Et Comptabilités D'entreprises : Une Méthodologie
II. - Les Sources
III. - Trois Secteurs Exemplaires
A) Les Charbonnages : Massif Central
B) Le Mouvement Du Profit Dans Les Charbonnages Du Nord Et Du Pas-De-Calais
Conclusions Sur Le Secteur « Charbonnages »
C) Sidérurgie Et Constructions Mécaniques Lourdes
D) Les Banques
Conclusions Générales
IV. Documentation Statistique Sur Les Firmes Charbonnières Sidérurgiques Et Bancaires
I. Charbonnages Du Nord Et Du Pas-De-Calais
II. Charbonnages Du Massif. Central Dossiers F14 (Archives Nationales)
III. Firmes Sidérurgiques
IV. Banques D'affaires Et Banques De Dépots
Table Des Graphiques
Table Des Tableaux
Table Des Matières
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Le mouvement du profit en France au XIXe siècle: Matériaux et études [Reprint 2018 ed.]
 9783111509280, 9783111141978

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Le mouvement du profit en France au XIX e siècle Matériaux et Études

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES - SORBONNE VI'

SECTION

: SCIENCES

ÉCONOMIQUES

ET

SOCIALES

INDUSTRIE ET ARTISANAT i

PARIS

MOUTON & CO MCMLXV

LA HAYE

JEAN BOUVIER • FRANÇOIS FURET • MARCEL GILLET

LE MOUVEMENT DU PROFIT EN FRANCE AU XIX e SIÈCLE Matériaux et Études

PARIS

MOUTON & CO MCMLXV

LA HAYE

©

ky Mouton & Co and École Pratique des Hautes Études. Printed in France.

« Devant l'industrie, comme devant la finance, s'ouvre... la perspective de profits illimités. » Jean LHOMME, La grande bourgeoisie au pouvoir, 1830-1880, P.U.F., 1960. [A propos du démarrage de la révolution industrielle en France dans les années 1830-1860, p. 46.]

« Que le surplus d'entreprise, catégorie comptable, obtenue par différence, permette de ne pas nommer le profit, ne dispense évidemment pas d'analyser économiquement ce revenu.» François PERROUX, « Le profit et les progrès économiques », Revue de VAction populaire, novembre 1957.

INTRODUCTION

T

ANT que les revenus des classes de la société contemporaine demeureront hors de portée de l'enquête scientifique, il sera vain de vouloir entreprendre une histoire économique et sociale valable. Or, entre tous les types de revenus, le profit est celui qui comporte la plus forte part d'inconnu. Moteur de l'économie capitaliste, il est pour ainsi dire passé au rang de mythe. E t c'est bien parce que son analyse et sa mesure restent en deçà du nécessaire que la réflexion historique tend subrepticement à oublier son rôle déterminant. Il est pourtant la grande source de l'investissement, de l'accumulation capitalistes et de l'enrichissement de la bourgeoisie d'affaires. « Si difficiles qu'elles soient, a écrit E. Labrousse, si fréquents que soient les cas où elles resteront sans réponse, certaines questions doivent être posées ; ni l'histoire, ni l'économie ne peuvent éviter une confrontation du profit et du salaire s1. Il est bon de rappeler, avec F. Perroux, que « le problème du profit est le nœud de la question sociale » 2 et que « le profit exerce dans nos économies des fonctions irréductibles »3. On accorde aisément que tout entrepreneur cherche à assurer à son capital la rentabilité la plus élevée possible. L'économiste américain Dean, dans Capital Budgeting (New-York, 1951) souligne bien que, parmi les facteurs commandant l'investissement, c'est le taux de profit prévu, espéré, sinon calculé, qui est le facteur déterminant. Et il est salutaire, en laissant la parole aux praticiens, de rappeler ces formules à la fois évidentes et étonnantes du directeur du siège parisien du Crédit Lyonnais, confiant dans une correspondance intérieure, le 12 juin 1873 : « L'obligation de faire des profits s'impose à nous impérieusement... C'est une loi inévitable pour nous que de tirer la quintessence du revenu de nos capitaux. » La « loi du profit » qui semble s'imposer comme du dehors aux hommes d'affaires, a trois composantes essentielles : l'âpreté au gain4 ; la nécessité

1. Préface à la thèse de Georges DUPEUX : Aspects de l'histoire sociale et politique du Loir-et-Cher, 1848-1914 (p. iv), Mouton & C°., 1962, 631 p. 2. F . PERROUX, Le problème du profit, thèse de Droit, Lyon, 1926. 3 . F . P E R R O U X , L'économie

du XX«

siècle,

P.U.F.,

1961.

4. Pierre GUILLAUME, dans sa thèse de troisième cycle sur La Compagnie des Mines de la Loire, 1845-1854 (exemplaire dactylographié. Faculté des Lettres et Sciences humaines de Clermont-Ferrand, décembre 1963), cite cette formule de Gustave Delahante à Enfantin (janvier 1853) : « Je vous prie de croire, mon cher maître en aristocratie, que je suis tout à vous, à pied, à cheval, et en industrie, quand vous aurez besoin de moi. Je vous demande la réciproque. L e pays est neuf, il y a à gratter et, en cette matière, trop gratter ne cuit pas, bien au contraire » (Papiers Saint-Simoniens, Arsenal, 7848).

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EN

FRANCE

de « faire du dividende », lorsqu'il s'agit d'entreprises sociétaires ; et, surtout sans doute, l'impératif catégorique de l'accumulation, qui est à la fois procédé de sauvegarde et d'extension du capital. Mais la dynamique interne et la psychologie du profit ne sont pas l'objet de cette étude. Il faut commencer par le commencement, c'est-à-dire par le repérage et la mesure du profit. C'est dans cette voie que voudraient être esquissées ici des méthodologies de l'étude du profit d'entreprise, et une présentation d'éléments statistiques concernant une étude par secteurs du profit — charbonnages, sidérurgie et constructions mécaniques lourdes, banques — dans le cadre du développement économique français au xix e siècle. En ajoutant l'étude du profit bancaire à celle des profits industriels, qui sont au xix e siècle les profits des secteurs dominants, nous atteignons des faits complémentaires à l'intérieur du capitalisme contemporain : sous des formes diverses grande industrie et grande banque sont liées. De sorte que le profit ici analysé est le profit-type des grandes firmes mais non tout le profit. C'est un point qu'il ne faudra pas oublier. Nous limitons notre ambition à une marche d'approche du profit, et donnons à cette publication le caractère d'une édition de matériaux semiélaborés. On s'apercevra qu'il y a deux étapes dans l'analyse du profit : d'une part, mesurer son niveau — ou ses niveaux, plutôt — et repérer ses mouvements : accélération ou décélération; d'autre part expliquer ces éléments quantitatifs en recherchant toutes concomitances possibles : profits et quantités produites (et vendues) ; donc profits et chiffres d'affaires ; profits et salaires ; profits et investissements ; mais aussi profits et « commandes », profits et types de commandes, civiles et militaires. Mais encore : profits et attitude ouvrière, profits et grèves. Dans la quête historique de ces éléments du profit, éléments-moteurs, et éléments-freins, serait-il exagéré de dire que bien peu a été entrepris, jusqu'ici, en histoire économique contemporaine ? La première étape sera ici abordée, presque exclusivement. Elle se suffit dans une certaine mesure à elle-même, contient sa part de problèmes spécifiques, et présente un champ de recherches dont nous avons pu mesurer l'ampleur. C'est bien pourquoi il nous a semblé utile de présenter des matériaux pour une étude « positive » du profit, en leur faisant subir un premier traitement. Ils sont susceptibles d'être encore davantage exploités, façonnés et analysés en fonction de tels ou tels objectifs de recherches1. A côté de ces premières fondations d'autres s'élèveront, sur un modèle, espérons-le, amélioré, par rapport à ceux que nous présentons. Nous voudrions que le lecteur ressentît une certaine liberté, face aux éléments ici disposés. Nous ne prétendons pas, et nous ne voulons pas prétendre leur présenter un travail achevé, clos, « à prendre ou à laisser », mais un travail ouvert, qui laisse à la recherche et à l'interprétation leurs droits. Nous croyons bien voir tout ce qu'il est possible de réaliser en fait de traitement de nos séries statistiques : mais avant de raffiner le minerai, encore faut-il le trier. Notre méthode consiste à rechercher à travers les bilans de quelques 1. Marcel Gillet se propose pour sa part de continuer son étude sur le profit dans les charbonnages du Nord-Pas-de-Calais.

INTRODUCTION

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grandes sociétés ou autres documents comptables de même type les mouvements de longue durée, les grandes pulsations de l'activité économique — en laissant de côté, sauf cas d'espèce, les fluctuations de courte durée, la sensibilité à la conjoncture cyclique. Par mouvements de longue durée nous entendons, à l'intérieur des évolutions dites « séculaires » (« trend séculaire »), les phases couvrant deux à trois décennies : phases A et B de Simiand, ou « mouvements Kondratiefî ». Ce choix n'est pas arbitraire. Les mouvements longs sont jusqu'ici assez bien connus, aux x i x e et x x e siècles, dans le domaine des prix ; on les a aussi analysés au niveau du « prix de l'argent », c'est-à-dire du taux des opérations de crédit à court terme et du taux des rentes (emprunts d'État) ; on les a encore étudiés à travers les fluctuations de la cote des valeurs mobilières en Bourse ; on a enfin — non sans difficultés, voire désaccords quant à l'interprétation — cherché à les retrouver dans les quantités produites, dans les niveaux de la production elle-même : ces dernières recherches — travaux de Marjolin, Dupriez, ou Imbert — posent d'ailleurs des problèmes spécifiques. Mais il nous a semblé utile de voir si de telles fluctuations longues se retrouvaient dans les profits des firmes, et quelles constatations on pouvait déduire de l'observation simultanée de certains postes. C'est ce travail préparatoire, parfois ingrat, qui nous a d'abord retenus. Il a été considérablement déblayé et préparé grâce aux soins de M M m e s Levain, collaboratrice technique au C.N.R.S., et Pezerat, vacataire à la V I e Section de l'École Pratique des Hautes Études, qui ont, avec diligence et efficacité, lu et dépouillé une masse considérable de dossiers aux Archives nationales, et en ont « traité » une très grande part. Nous devons aussi de particuliers remerciements à M. Jacques Bertin et à ses services du Laboratoire de Cartographie, et singulièrement à M m e Vergneault-Belmont, qui nous a été d'un fort précieux secours pour la présentation graphique de nos courbes. Disons enfin que ce travail d'équipe où chacun a fait sa tâche, mais en étroite collaboration réciproque1, a dû de voir le jour grâce à l'aide inestimable de M. Labrousse, à qui revient en vérité l'initiative de l'enquête, et dont les conseils n'ont jamais manqué en cours de route aux auteurs — et grâce, aussi, à l'efficace appui de M. Braudel, envers lequel tant de chercheurs, intellectuellement et matériellement, se sentent débiteurs.

1. L'introduction, la première partie (« Profit et comptabilités d'entreprises : une méthodologie »), l'étude des secteurs sidérurgie et banques ont été rédigées par Jean Bouvier. La deuxième partie (« Sources ») a été écrite en collaboration. François Furet s'est chargé de l'analyse des charbonnages du Massif Central. Marcel Gillet, qui consacre ses travaux à l'histoire des firmes houillères du Nord-Pas-de-Calais, a bien voulu donner à l'ouvrage une large contribution concernant ces sociétés. Les conclusions générales ont été rédigées par accord commun entre les trois auteurs.

I. -

PROFIT ET COMPTABILITÉS

D'ENTREPRISES : UNE

MÉTHODOLOGIE

On pourrait poser en axiome que la reconstitution comptable du profit, une reconstitution exacte et rigoureuse, est impossible. Elle est impossible pour l'homme d'affaires, avant même de l'être pour l'historien. Le premier évalue son profit ; il ne saurait le mesurer : de l'inventaire au compte d'exploitation, de ce compte à celui de « pertes et profits », et de là au bilan, le praticien est condamné à estimer certains postes, et à trancher dans l'arbitraire. S'il est à peu près sûr du niveau de ses ressources, comment n'hésiterait-il pas à fixer dans un chiffre certains de ses emplois ? Que vaut un outillage, à un quelconque 31 décembre ? Son prix effectif d'achat ? Son prix de remplacement ? Et que vaut un stock, à l'instant où l'on veut figer sa valeur ? Comment juger des débiteurs en souffrance, toujours déclarés « douteux »? A quel niveau estimer les immeubles, les bâtiments — comptés pour zéro dans certains cas, alors qu'ils ont coûté des millions ? Mais encore, redoutables incertitudes : à quel rythme amortir ? Et par quels mécanismes assurer le financement des « travaux neufs » jugés indispensables — c'est-à-dire des investissements ? Un grand banquier d'affaires actuel a pu déclarer, sans trop forcer la vraisemblance que, lorsqu'il se lançait dans une grosse opération, il ne savait pas quel pourrait en être le gain final et que, l'opération bouclée, il lui était bien difficile de dire ce qu'il avait exactement gagné. Et de comparer sa profession au jeu, dans lequel l'inconnu, l'incertain, le non-mesurable ont leur part, leur part immense. Pour l'historien il apparaît clairement que l'exactitude des balances comptables n'est que mirage. Travaillant le plus souvent, faute de pouvoir accéder aux archives des firmes, sur documents publiés par les sociétés, bilans et « extraits », ou « résumés », du compte de profits et pertes, il ne peut faire la critique des éléments dont il dispose. Aurait-il en mains des comptes d'exploitation, que la critique n'est pas non plus applicable à leur égard, puisque les bases d'estimation de certains postes n'y sont pas justifiées. Autres désappointements : chaque firme a son code comptable et ses pratiques. Le « plan comptable » uniforme qui commence à avoir cours depuis quelques années est inconnu au xix e siècle. Telle société sera volontiers lyrique sur l'importance de ses « travaux neufs », mais n'avancera aucun chiffre les concernant ; telle autre fournira une évaluation

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

de ceux-ci, mais l'évaluation comportera des silences, des omissions : certains investissements seront chiffrés, d'autres, dans le même exercice, étiquetés : « mémoire ». Dans le cours de l'histoire d'une même société, il arrive fréquemment d'ailleurs que la présentation des documents aux actionnaires varie. L'exemple le plus topique est peut-être donné par la Société de construction des Batignolles : en 1917, en raison d'un changement dans la législation fiscale, la voici contrainte de faire apparaître au passif un compte dit « Profits des exercices antérieurs », au volume considérable de 23.650.000 francs. Ces profits avaient été antérieurement camouflés, invisibles, dans certains postes créditeurs du bilan ; pendant combien d'années, on ne le sait. En partie du moins ce devaient être profits de guerre. D'où cette évidence que, au cours d'un nombre indéterminé d'exercices antérieurs à 1917, les profits déclarés aux actionnaires — les profits inscrits au bilan — avaient été très fortement comprimés. Un ancien Secrétaire général de la Banque de France a pu écrire récemment à bon droit : « La conception restrictive du profit s'impose à l'entrepreneur s1. Finalement l'historien ne peut être assuré du caractère parfaitement homogène de ses sources, et l'exercice de la comparaison devient alors périlleux. En bref, la recherche du profit, de sa reconstitution s'entend, demeure toujours difficile, arbitraire, insatisfaisante. Mais de ce que le profit glisse entre les doigts, doit-on conclure à l'inutilité de sa quête ? Cette démission ne saurait être acceptée. L a première démarche est de constituer non pas une théorie du profit 2 mais une méthodologie théorique de sa reconstitution comptable. Nous verrons ensuite, au vu des sources et des documents, qu'il existe une marge sérieuse entre les bonnes règles de l'enquête du profit et la possibilité réelle de les appliquer. Il n'empêche que ces règles doivent être d'abord établies. Il se pourrait qu'elles puissent être utilisées dans leur intégralité par tel chercheur qui, dans l'avenir, aurait la chance de découvrir une mine comptable à l'état brut et originel. Mais surtout, les règles dont il s'agit sont des règles à base critique, des règles d'historien, et non de comptable ou d'homme d'affaires. Elles susciteront d'ailleurs, à leur tour, des observations — du moins nous le souhaitons — et ce sera tant mieux pour l'efficacité de la méthode. Partons d'un fait récent. En 1951, selon les chiffres fournis par la firme elle-même à ses actionnaires, les profits dits « bruts » de la Compagnie des Forges de Châtillon-Commentry-Neuves-Maisons se sont élevés, tous frais déduits, à 1.714 millions de francs (courants) ; de cette somme, 1.453 millions sont déclarés être soustraits au seul titre des amortissements ; le solde, soit le bénéfice dit « net », se monte alors à 261 millions. L e problème est de savoir à quoi correspond un amortissement de cette taille. Autrement dit, doit-on prendre les amortissements, tels qu'ils sont indiqués par les firmes, pour « argent comptant » ?

1. STHOHL, Les comptes et le bilan d'entreprise, 1953. 2. V o i r sur ce p o i n t : B e r n a r d BIET, Théories contemporaines P a r i s , 1956.

du profit,

Librairie de Médicis,

UNE

MÉTHODOLOGIE

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Second fait, choisi à dessein dans le passé pour bien montrer la continuité des questions que suscite toute comptabilité —• et second problème, lié étroitement au premier. La même firme, dans son rapport aux actionnaires sur l'exercice 1863, expliquait que « la règle... est d'amortir sur les bénéfices annuels tous achats ou constructions, quels que fussent leur nature et leur degré d'utilité. Cette règle a été strictement observée. » Allusion était faite en particulier à des travaux de rénovation dans les houillères de la société et à l'usine sidérurgique de Commentry « dont l'état de vétusté était notoire ». E t le rapport de poursuivre : « Il va de soi que ces travaux donnent lieu à un chiffre élevé de dépenses, mais ils sont nécessaires pour rendre productives nos houillères et nos usines; ils sont dès aujourd'hui rémunérateurs, et ils ont été intégralement payés sur les produits de l'exploitation. » Qu'est-ce à dire ? Ce que les gens de Châtillon-Commentry nomment alors « amortissement » est, en fait, un financement à la source des investissements réalisés en cours d'exercice 1 ; procédé que l'on a appelé, bien plus tard, « autofinancement ». Le problème est de savoir si l'on peut mesurer cet autofinancement et retrouver le mouvement des investissements. Mais le rapprochement des deux exemples les éclaire l'un par l'autre, en même temps qu'apparaît ce qu'a de trouble le vocable d' « amortissement ». Il est évident que les 1.453 millions d'amortissements signalés pour 1951 contiennent une large part de financement de « travaux neufs ». Une distinction essentielle s'impose alors, que les documents comptables publiés laissent toujours dans le clair-obscur et l'indétermination. En stricte théorie, un amortissement est une soustraction sur profits dits « bruts » correspondant à l'usure — physique ou économique — de l'outillage pendant l'exercice considéré ; l'amortissement est à la fois constatation de l'usure, mesure de l'usure, et procédé de mise en réserve — les « fonds d'amortissement » — qui permettra ultérieurement le remplacement de l'outillage usé « physiquement » ou condamné économiquement. Laissons de côté les problèmes épineux du calcul de cet amortissement et de ses rythmes d'application. Le fait essentiel demeure : l'amortissement intéresse l'outillage en place, l'outillage acquis. Confondre l'amortissement avec le financement de l'augmentation de l'outillage, de la mise en place de machines et bâtiments nouveaux — « les travaux neufs », les « travaux extraordinaires » signalés dans les rapports des firmes — voilà l'habitude ancienne des industriels, et voilà la source d'une des difficultés de l'analyse du profit d'entreprise. Du même mouvement l'entrepreneur amortit ancien matériel et nouvelles installations. Sous le même mot il range deux utilisations différentes du profit « brut ». E t sous un chiffre global il masque « fonds d'amortissement » et dépenses d'investissement. Que cette démarche soit normale et justifiée du point de vue de qui a la responsabilité de la gestion d'un ensemble industriel, c'est l'évidence. L'accumulation capitaliste est une nécessité qui s'impose aux entreprises. Qu'elle permette, du même coup, de faire apparaître un 1. Confirmation : dans le rapport du conseil de Châtillon-Commentry sur l'exercice 1890, on lit : « Nous avons intégralement amorti l'outillage nouveau, année par année, sur les bénéfices acquis de l'exercice. » Nous soulignons les deux termes qui traduisent un autofinancement absolu.

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LE MOUVEMENT

DU

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EN

FRANCE

bénéfice dislribuable, souvent minime, voire, inexistant, tant pis et tant mieux : tant pis pour le « capitaliste », qui n'est qu'actionnaire ; tant mieux pour la solidité de l'entreprise. Henri Germain, qui fut sidérurgiste avant d'être banquier, l'a démontré aux actionnaires du Crédit Lyonnais avec une force absolument convaincante au printemps de 1874 : « La plupart des sociétés industrielles, disait-il, ont péri moins peut-être pour n'avoir pas assez gagné que pour avoir trop distribué. » C'est bien parce que l'autofinancement est une règle de bonne gestion que la reconstitution du profit se trouve être au carrefour de choix difficiles. E n bonne logique comptable, et en bonne logique d'homme d'affaires le seul profit qui vaille est le « profit net » : net de tous « amortissements ». Une enquête statistique sur le profit devrait alors se contenter, très passivement, de relever les « bénéfices de l'exercice » tels qu'ils sont inscrits au bilan : un bilan dressé, naturellement, avant l'affectation des mises en réserves « ouvertes », c'est-à-dire publiées, réserve statutaire, et réserve légale. On possède avec ce chiffre un élément résiduel, parce que lavé, nettoyé, et débarrassé par soustractions, des amortissements d ' « usure » et des amortissements d'« autofinancement ». Au point de vue de la comparaison entre sociétés d'un même secteur il apparaît, dans son volume réduit, comme assez significatif. Baptisons-le profit déclaré — aux actionnaires — et affectons-lui le signe P 2 . De ce chiffre relativement solide, parce que de même nature d'une société à l'autre — dans un même secteur économique — on peut passer aisément au « profit distribué » (P 3 ) lequel comprend : dividendes des actions ; tantièmes des administrateurs ; jetons de présence de ceux-ci, voire indemnités allouées aux commissaires aux comptes, ces derniers éléments étant fournis généralement par les « extraits de comptes de profits et pertes » lorsque ceux-ci sont publiés. La différence entre P 2 et P 3 , entre profit déclaré et profit distribué donne, à chaque exercice, les mises en réserves telles que les actionnaires sont à même de les connaître : l'autofinancement proclamé et mesurable, somme toute. Mais combien réduit par rapport à l'autofinancement réel I Nous voilà alors confrontés à la question centrale de la reconstitution du profit. Au-delà du profit déclaré, en remontant à la source, où s'arrêter ? Distinguons ici le « profit brut » tel que l'entendent et le présentent les firmes, d'un profit que nous appellerons — parce qu'il faut bien lui donner un nom — « originel » : Pj. Distinction théorique, c'est entendu, mais économiquement fondée. Le profit « brut » de l'entreprise, sous la forme où il est décelable dans les extraits des comptes de profits et pertes, est la somme du profit de l'exercice inscrit dans 1' « extrait » comme solde, et reproduit dans le bilan, — profit dit « net » par l'entrepreneur, et, que nous avons appelé profit « déclaré » (P 2 ) — et des amortissements énumérés dans la colonne gauche (« débit » ou « pertes ») dudit « extrait ». Ces amortissements correspondent, le plus généralement, à l'amortissement-usure, à l'amortissement « normal », et sont le plus souvent appliqués selon un barème statutaire : 2 à 5 % de la valeur des « immobilisations ». Tout différent est ce qui concerne les « travaux extraordinaires » ou « neufs ». Tantôt ils sont signalés dans le corps du rapport du conseil ; mais, marqués du sigle « mémoire » leur évaluation est impossible ; tantôt

UNE

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MÉTHODOLOGIE

on peut relever, dans le rapport, des chiffres les concernant, mais il est rare que la totalité des investissements soit indiquée avec précision ; les chiffres sont partiels, intéressant certains investissements, et non d'autres. Il faut d'autre part prendre garde qu'en bonne règle une part — ou l'ensemble — des investissements chiffrés est déclarée être amortie « sur bénéfices » ; on retrouve alors, dans l'extrait du compte de profits et pertes, cet « amortissement » - autofinancement. Quant à la part des investissements — et c'est parfois leur totalité — qui n'est pas évaluée dans le rapport du conseil, elle est déclarée avoir été amortie « sur prix de revient » : il faudrait disposer du compte d'exploitation pour la déceler ; mais c'est une pièce intérieure que les sociétés ne fournissent pas. Dans ces conditions le profit « originel » (P x ) est la somme du profit dit « brut » et de tout ce que l'on peut relever comme dépenses

d'investissements.

Il faut simplement faire attention à ne pas compter deux fois celles-ci en additionnant : 1° le chiffre des travaux neufs signalés dans le rapport ; et 2° l'amortissement les concernant, que l'on retrouve dans l'extrait du compte de profits et pertes. P i comprend en définitive : le p r o f i t distribué

(P3),

les mises en réserve « ouvertes » — la somme de ces deux postes formant P 2 , profit déclaré ; les amortissements normaux, ou « amortissements-usure » ; enfin la valeur des « travaux neufs » ou investissements. L'incertitude majeure concerne ce poste qui n'est révélé qu'en partie, ou pas du tout. Certes, il serait en principe souhaitable que l'on écartât de ce calcul les amortissements « normaux » : ne sont-ils pas à considérer comme une charge régulière d'exploitation, et non comme un emploi du profit ? Cependant nous proposons de les compter dans la masse du profit originel et pour les raisons suivantes : 1° si « normaux » qu'ils paraissent on ne peut pas déterminer leur degré de rigueur « économique » ; ils peuvent contenir quelque principe d'accélération : or tout amortissement « accéléré » c'est-à-dire excédant la valeur de l'usure réelle, est une forme détournée, mais efficace, d'autofinancement ; 2° surtout : en admettant la marge d'erreur comptable qu'entraîne avec elle cette prise en charge dans le profit des amortissements normaux, on ne fait en vérité que compenser — et avec quel retard ! — tout ce que nous ignorons du coût effectif des investissements ; 3° comme le taux de prélèvement (statutaire) des amortissements « normaux » est constant, leur prise en considération ne vient pas modifier l'évolution de P x dont les mouvements gardent la même allure que si l'on ne tenait pas compte de ces amortissements. Finalement, on ne peut avoir l'ambition de reconstituer avec rigueur le profit originel. On peut simplement tenir pour acquis que, par la méthode proposée, on aboutit à une valeur approchée, et minima, de P x . Encore faut-il écarter une incertitude, qui partage les gens d'affaires et les comptables eux-mêmes : est-il vraiment justifié de considérer les investissements comme faisant partie du profit d'entreprise ? A cette question le service des Études Financières

du Crédit Lyonnais

répondait,

avant 1914, par l'affirmative. Cette position fait à nos yeux jurisprudence. Il n'est pas inutile de préciser comment les spécialistes des études de firmes qu'étaient — et que sont demeurés — les techniciens en affaires financières et industrielles du Crédit Lyonnais justifiaient ce choix. Ils ont en vérité tâtonné et hésité, faisant d'abord entrer « dans le prix de revient toutes les 2

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EN

FRANCE

dépenses de l'année sans exception, même quand il s'agit de dépenses extraordinaires, telles que puits, recherches, galeries, achats de propriétés, constructions au jour, transformations, réfection de l'outillage ». Ils aboutissaient ainsi à un profit net, considéré comme « acquis et distribuable »*. Mais ils se demandaient à la même époque, dans les années soixante-dix du xix e siècle, si les « immobilisations » d'un exercice, c'est-àdire les investissements, ne devaient pas être regardées « plutôt comme un emploi de bénéfices que comme une dépense courante à porter au prix de revient »2 et finalement ils appliquaient à la fois les deux méthodes, ainsi que de nombreuses études en font foi, témoin, parmi d'autres, cette simple note rédigée en 1870 : « Pour 1869 la Compagnie des Mines de SaintÊtienne, ayant porté ses travaux neufs au compte d'exploitation (270.000 fr.) les bénéfices bruts des puits (2.241.000 fr.) doivent être augmentés d'autant et portés à 2.511.000 francs »3. Ou encore ce tableau intitulé « Travaux neufs dans les compagnies des Mines de la Loire » (1871) qui inclut les travaux neufs dans les bénéfices, en indiquant leur pourcentage par rapport aux bénéfices : 15,1 % à la Compagnie des Mines de la Loire; 16,5% aux Mines de Saini-Étienne ; 21,5% aux Houillères de Montrambert4. Cette pratique d'analyse coïncide exactement avec notre recherche du profit « originel ». Il nous paraît juste, tant au point de vue comptable qu'économique, de considérer l'autofinancement des « immobilisations » comme issu du profit. Appliquons les divers mécanismes à un exemple précis, celui de l'exercice 1906-1907 des Aciéries de France6. Au bilan, le bénéfice déclaré (Pa) est de 1.533.000 francs. Cette somme se présente comme le solde bénéficiaire de l'extrait du compte de profits et pertes, tel qu'il est publié par le conseil d'administration, à l'intention des actionnaires 6 . La lecture des rapports du conseil et des commissaires aux comptes à l'assemblée des actionnaires permet de faire les constatations suivantes : 1° Le total des « dépenses d'immobilisation », c'est-à-dire d'investissement, effectuées pendant l'exercice est signalé comme s'élevant à 1.622.000 francs. Sur cette somme sont amortis immédiatement 693.000 francs, à prélever sur les 1.533.000 francs du solde du compte de profits et pertes. Il reste alors, sur les dépenses d'immobilisation effectuées, 929.000 francs 7 de dépenses non amorties — mais qui sont à compter dans la masse du profit originel : elles ont été effectivement engagées, et sans doute financées sur le compte d'exploitation, dont on ne possède pas le détail 8 . 2° L'extrait du compte de profits et pertes contient dans la colonne « débit » des réserves et amortissements statutaires « normaux », ces 1. Note de 1877 : « Établissement du prix de revient », Dossier : Fonderies et forges de Terrenoire, La Voulte et Bessèges (Éludes financières, Crédit Lyonnais, Paris). 2. Ibid. Note de juin 1882, concernant la même firme. 3. Ibid. Dossier Mines de Saint-Étienne. 4. Ibid. Dossier : Compagnie des Mines de la Loire. 5. Arch. Nat., 65 AQ, K 91. 6. Voir page suivante la reproduction du compte de profits et pertes. 7. 1.622.000 moins 693.000 francs amortis. 8. Le solde bénéficiaire de ce compte d'exploitation est 2.560.791 francs, colonne crédit du compte de profits et pertes.

UNE

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MÉTHODOLOGIE

ACIÉRIES DE FRANCE PROFITS ET PERTES DE L'EXERCICE 1906-1907 Crédit

Débit

Intérêts des obligations Prime de remboursement sur obligations Intérêts,

escomptes,

302.480

Bénéfices des usines d'Isbergues .

1.220.767

5.290

Bénéfices des mines et usines d'Aubin

1.037.209

127.819

Bénéfices des usines de Paris . .

302.826

commis435.691 16.270

Droits de timbre sur titres Administrateurs, jetons de présence

60.000

Commissaires, rémunération

5.000

65.000

Réserve statutaire pour produits vendus avec garantie de durée.

21.520

Amortissements statutaires sur constructions et matériel à Isbergues, Aubin, Paris, Halouze1

489.870 1.027.261 1.533.540

SOLDE

2.660.791

2.560.791

derniers représentant l'amortissement-usure, et s'élevant en tout à 511.000 francs en chiffres arrondis; et une somme de 65.000 francs au titre de « jetons de présence » des administrateurs et commissaires aux comptes. Dans ces conditions, on se trouve fondé à faire la série d'opérations suivantes : 1° Reconstitution

partielle

du profil originel,

(Pj).

Il comprend : 1.533.000 francs2 profit déclaré P 2 511.000 — mise en réserve et amortissements « normaux » 65.000 — jetons de présence 929.000 — travaux neufs non amortis TOTAL

: 3.038.000

1. Nous ne donnons pas, pour simplifier ce tableau, le décompte des amortissements par usine. 2. En chiffres ronds.

20

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

2° Destin du profit déclaré (P 2 ). Des 1.533.000 francs sont soustraits les amortissements sur investissements signalés plus haut (693.000 fr.). Solde : 840.000 francs que l'entrepreneur considère comme bénéfice dit « net », en langage comptable. Suit une nouvelle soustraction : 42.000 francs au titre de la « réserve légale » (imposée par les lois de 1863 et 1867 sur les sociétés anonymes). Solde : 798.000 francs. Lesquels sont à leur tour amputés de 412.500 francs laissés aux actionnaires à titre de dividende des actions. Solde 385.000 francs... portés, quant à eux, à une « réserve spéciale pour travaux ». 3° Profit distribué (P 3 ) et profit originel

(P x ).

P 3 est de 477.500 francs (jetons de présence et dividende)1. P t s'élève à 3.038.000 francs. Le volume de l'autofinancement est mesuré par la différence P t — P 3 = 2.560.500 francs2. L'autofinancement se présente donc, en cet exercice 1906-1907, comme représentant près de cinq fois et demie le bénéfice distribué. Voilà bien un modèle de saine gestion en industrie lourde. Mais un modèle un peu privilégié car les documents publiés par les conseils ne sont pas toujours aussi diserts. Nous l'avons précisément choisi parce qu'il permet de voir comment, par érosions successives, le profit global se transforme en profit résiduel, le profit originel en profit distribué. Entre les deux points de la chaîne, la distance élastique de l'autofinancement. Nous verrons, dans le cas des Charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, un exemple de marge d'autofinancement de proportion comparable (Compagnie de Béthune en 1912-1913). Telles sont les normes que nous nous sommes efforcés de suivre pour la reconstruction des profits des firmes étudiées. Elles ont pu être appliquées aux sociétés de sidérurgie et de banque. Nous allons voir que les charbonnages permettaient l'utilisation d'une méthode différente. Mais cette reconstruction n'a pu être que très inégale de firme à firme, en fonction de la diversité de présentation des documents publiés. Dans certains cas nous avons même jugé plus expédient et plus prudent de nous en tenir au profit déclaré au bilan (P 2 ). Ces inconvénients de fait n'entraînent pas de graves conséquences, puisque notre propos n'est pas de comparer les niveaux des profits entre firmes, mais les allures, les mouvements, les vitesses de ces niveaux. Reste enfin un dernier choix à opérer, celui concernant le calcul des taux de profit. Autant d'analystes des taux de profit, autant de choix, pour ainsi dire3. A quel élément rapporter la masse annuelle du profit ? Au « capital total » — c'est-à-dire en ajoutant aux ressources propres les dettes de la firme ? Aux ressources propres elles-mêmes, capital et réserves ? 1. A noter que nous n'avons peut-être pas l'intégralité de P 3 . Rien n'est dit des tantièmes reçus par les administrateurs ; ils ont pu être comptabilisés en dehors des jetons de présence, avant la confection de l'extrait du compte de profits et pertes. 2. Vérification : ajouter les dépenses d'immobilisation (1.622.000 fr.), les amortissements normaux (489.900 fr.), les réserves (63.500 : réserve pour produits vendus et réserve légale), la mise en réserve spéciale pour travaux (385.000 fr.). Total : 2.560.000 francs. 3 . Voir par exemple Hans S T A U B , Le profit des grandes entreprises américaines, Centre d'Études Économiques, A. Colin, 1954.

UNE

MÉTHODOLOGIE

21

Au seul capital ? Ou bien encore : à la capitalisation boursière (nombre des actions multiplié par la valeur de l'action en Bourse) ? Toutes ces bases de référence ont leurs mérites, et leurs défauts. Nous choisissons ici, comme base du calcul du taux de profit, le seul capital versé 1 des firmes, parce que nous nous plaçons du côté des « entrepreneurs » proprement dits, du côté du groupe dirigeant, qui compare les profits réalisés à la masse de manœuvre argent effectivement apportée à l'entreprise par ses propriétaires. Nous excluons les réserves, car ce serait alors rapporter des profits d'exercice à des profits anciens. Le taux de profit ainsi entendu mesure le degré d'efficacité « capitalistique » de l'argent rassemblé et versé par les seuls actionnaires. Quant à l'argent emprunté par la firme, et qui, travaillant, a bien concouru aux profits (en particulier les emprunts obligataires) il a sa propre rémunération (les intérêts versés par la firme à ses créanciers) et ces intérêts sont, très normalement, compris par les firmes dans la masse de leurs frais. Ils ne sont donc pas inclus, on le comprend, dans la masse des profits — et n'ont pas à en être soustraits. En bref, le profit réalisé est la propriété des seuls propriétaires de la société. Il est donc justifié, pour en calculer le taux, de le rapporter à la mise de fonds effective de ces derniers, mise de fonds qui est au travail dans l'entreprise 2 . Les propositions méthodologiques que nous venons d'exposer sont applicables à un type de document, à la source de documentation la plus accessible et la plus générale dont on puisse disposer sur les sociétés anonymes, les documents comptables, tels qu'ils sont présentés annuellement aux actionnaires. Ces propositions sont, par conséquent, valables tant pour le x i x e que le x x e siècle et elles peuvent être appliquées à n'importe quel secteur économique, à n'importe quel type de société. Dans les pages qui suivent, nous avons tenté de le faire, en tous les cas, pour la sidérurgie-métallurgie, et pour les banques. Mais en ce qui concerne les charbonnages, on peut accéder à une documentation particulière, d'origine mi-privée, mi-étatique. Les documents « charbonnages », nous le verrons, sont particulièrement précieux, car ils fournissent deux éléments dont on ne dispose pas pour la sidérurgie : le chiffre d'affaires et la masse des salaires. Dans ces conditions, il a été possible de mettre au point une méthodologie de l'étude du profit adaptée plus particulièrement à cette source : Marcel Gillet l'a fait pour les firmes du Nord et du Pas-de-Calais. L'intérêt qui s'attache à cette mise au point est précisément que les résultats obtenus sont hautement comparables à ceux auxquels on arrive par la méthode qui vient d'être précédemment exposée : dans les trois secteurs considérés, les mouvements des profits, nous allons le voir, ont de forts liens de parenté. 1. Le capital « versé » est à distinguer du capital « nominal ». Il est fréquent qu'une action ne soit pas entièrement « libérée » : c'est-à-dire que l'actionnaire n'ait versé que la moitié du prix initial de l'action (valeur nominale). Le capital nominal est inscrit au passif. On lit à l'actif les sommes restant à appeler sur le capital. Par soustraction on a le capital versé, c'est-à-dire effectivement apporté à la firme par les actionnaires, lors du lancement de l'entreprise, puis à l'occasion des augmentations de capital. 2. Il ne faut évidemment pas confondre la mise de fonds effective des actionnaires (le nominal de l'action, en partie ou en totalité versé) avec le prix en Bourse du titre, dont les fluctuations ne modifient en rien le niveau du capital.

II. - L E S

SOURCES

Il faut distinguer la source privilégiée que représentent, pour l'étude des charbonnages, les dossiers de redevances des mines conservés aux Archives nationales dans la série F 14, de la source, plus classique, quoique fort peu utilisée jusqu'ici, formée des dossiers de la série 65 AQ, qui réunissent les rapports présentés annuellement par les conseils d'administration aux actionnaires des sociétés anonymes : c'est là que nous avons puisé pour les secteurs sidérurgie-métallurgie et banques.

A. —

LES

SOURCES DE L'HISTOIRE

ÉCONOMIQUE

D E S CHARBONNAGES FRANÇAIS AU X I X E

SIÈCLE

L'originalité documentaire de l'histoire économique des mines de charbon françaises tient à l'existence de sources comptables d'origine publique dont les Archives nationales, en accord avec la Direction des Mines et la Direction des Charbonnages de France, ont récemment autorisé la consultation. Désormais, la comparaison entre archives publiques et sources d'entreprises privées permet d'approcher de plus près une vérité comptable qui est par nature difficile à préciser. 1. Les archives publiques d'origine fiscale : la série F 14 des Archives nationales. Il s'agit de versements effectués par le Ministère des Travaux publics, et donnés sous les cotes F 14 3821-4195 et 8358-8409. Un premier et sommaire inventaire en a été fait : les séries essentielles sont constituées par des documents fiscaux qui ont pour objet de déterminer, département par département, et à l'intérieur de chaque département mine par mine, c'est-à-dire par concession, la quotité de la redevance proportionnelle au revenu net annuel, due à l'État selon les termes de la loi du 21 avril 1810. Quand une société exploite plusieurs concessions, même juxtaposées, ses impôts sont calculés en fonction de chacune de ses concessions, et il faut faire la somme des revenus des différentes concessions pour connaître le revenu imposable de la société. C'est le décret du 6 mai 1811 qui a réglé les modalités d'assiette et de perception de la redevance proportionnelle. L'article 17 du décret précise : « Il y aura un état d'exploitation pour chaque mine concédée : la confection en sera divisée en deux parties,

24

LE MOUVEMENT o

DU

PROFIT

EN

FRANCE

savoir : I la partie descriptive ; 2° la production de l'évaluation du revenu net imposable ». Et l'article 18 précise : « La partie descriptive des états d'exploitation sera faite par l'ingénieur des mines du département après avoir appelé et entendu les concessionnaires ou leurs agents conjointement avec les maires et adjoints des communes ou des communes sur lesquelles s'étendent les concessions et les deux propriétaires communaux qui sont les plus fort imposés. » Ces « états », que les préfets firent établir dès la fin de 1811, sont répartis dans plusieurs centaines de paquets volumineux, classés selon des critères à la fois géographiques et chronologiques : une première série, qui va de 1812 à 1859, groupe les mines de tous les départements français par ordre alphabétique, de l'Ain à l'Yonne. Une deuxième série couvre dans le même ordre les années 1859 à 1885, une troisième nous amène jusqu'à 1898. Au-delà de cette date, il n'y a plus rien. Tous les documents sont homogènes, et établis d'une manière sinon rigoureusement identique, du moins comparable : il s'agit d'une sorte de compte d'exploitation annuel de chaque mine, en vue d'établir le « produit net » à partir duquel est calculée la redevance proportionnelle prévue par la loi de 1810. Ce compte comporte d'abord la désignation de la concession, sa date d'origine, le nombre des puits, le nom des individus ou de la compagnie concessionnaire. Mais son intérêt essentiel est d'ordre économique, par les informations précises qui y sont données sur l'exploitation annuelle : la première colonne des chiffres concerne le « produit brut » de l'année, c'est-à-dire successivement le nombre de quintaux extraits, le prix moyen de vente du quintal sur le carreau, et la valeur en francs de l'extraction globale de l'année. Les stocks restant de l'année précédente sont parfois indiqués et soustraits du produit brut, de même que le charbon distribué en nature aux ouvriers. Ensuite commence la deuxième opération comptable : le calcul des dépenses annuelles de la mine. Elles ne sont parfois indiquées qu'en bloc, mais comportent souvent une ventilation triangulaire : salaires, frais généraux, « frais de première exploitation », ces derniers représentant les investissements nouveaux faits dans le courant de l'année, sans qu'il y ait aucun calcul d'amortissement. Les chiffres des dépenses additionnent donc tout l'argent « sorti » de l'entreprise pendant l'année considérée, qu'il s'agisse de capital fixe ou de capital circulant, d'investissements, de traitements ou de salaires. Dernière opération : on soustrait les dépenses du produit brut pour obtenir le « revenu net » de l'année, base du calcul de la redevance, qui doit en représenter 5%. Ainsi, — et indépendamment du problème de la véracité des chiffres avancés —, il ne s'agit pas d'une comptabilité d'entreprise : l'approximation fiscale n'est ni celle du bilan, ni celle du compte de profits et pertes et les conceptions comptables sur lesquelles elle repose sont surprenantes. En effet, le « produit brut », calculé sur le tonnage extrait, n'est pas le chiffre d'affaires réalisé sur les marchandises effectivement vendues. Les dépenses sont alourdies ou sous-estimées selon que l'année comporte plus ou moins de « travaux de première exploitation ». Le « revenu net » ne peut être ainsi qu'une approximation théorique du profit.

LES

25

SOURCES

Dans l'établissement des données, la loi a imposé une sûreté minima : tous les calculs sont faits deux fois. D'abord par les exploitants eux-mêmes, ensuite par l'ingénieur des mines du département. Les chiffres ne concordent pas toujours : bien évidemment, les exploitants ont tendance à sousestimer le produit brut et à majorer les dépenses, de façon à diminuer le revenu net et par suite la redevance due à l'État. Mais le désaccord avec le représentant de l'administration n'est jamais considérable : parfois, par rapport à la déclaration des exploitants, l'ingénieur des mines augmente légèrement le prix moyen unitaire, ou il fait disparaître du poste « dépenses » des frais qui y figuraient indûment, comme par exemple les impôts payés ou les voyages des administrateurs. Deux autres estimations étaient prévues par le décret du 6 mai 1811. Mais la colonne réservée à celle du maire et des adjoints de la commune n'est jamais remplie, et le « Comité d'évaluation », instance suprême formée du préfet, de deux membres du Conseil général du département, du directeur des contributions, de l'ingénieur des mines et de deux des principaux propriétaires des mines du département, s'aligne le plus souvent sur les chiffres proposés par l'ingénieur des mines. Ce sont donc essentiellement ceux-ci qui servent de base aujourd'hui à la reconstitution économique, quitte, exceptionnellement, à leur substituer ceux du Comité d'évaluation. Toutefois, la série chronologique des « revenus nets » est parfois interrompue par la pratique de 1' « abonnement ». La loi de 1810 en avait admis le principe, le décret de 1811 l'avait réglementé assez arbitrairement, sur la base hypothétique du revenu net « présumé » de l'exploitation. Dans ces conditions, l'administration et les exploitants arrivaient assez rarement à se mettre d'accord. Mais un décret impérial du 30 juin 1860 étend, en pleine période d'expansion de la production et des profits, une réglementation plus favorable aux intérêts : l'abonnement à la redevance proportionnelle est fixé sur la base du revenu net moyen des deux années antérieures et son taux est maintenu pour les cinq années à venir. En 1866, nouveau gain pour les anticipateurs de l'expansion : l'abonnement est calculé sur le revenu net moyen des cinq années antérieures. On comprend ainsi pourquoi il devient plus fréquent à partir du Second Empire, interrompant parfois de ses chiffres forfaitaires le calcul annuel de l'ingénieur des mines. Tels quels, discutables dans le détail et surtout dans la méthode qui a présidé à leur élaboration, les documents fiscaux constituent des séries chronologiques très importantes de l'histoire économique des charbonnages français. Comme toutes les sources d'origine fiscale, ils sont critiquables dans l'absolu, mais aussi comparables dans le relatif. Et le mouvement général qu'ils permettent de reconstituer peut être rapporté ensuite aux données des archives privées : il suffit d'additionner dans les sources fiscales les « produits » annuels des différentes mines d'une même société. 2. Les autres sources de l'étude des charbonnages a) Archives

: Massif

Central.

départementales.

Quelle est la valeur des archives départementales pour l'histoire économique des charbonnages ? Nous n'avons fait que des sondages,

26

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

concernant les mines du Massif Central. Ils sont négatifs. En Saôneet-Loire par exemple, il n'y a pratiquement rien, ni aux Archives de Mâcon, ni à Blanzy, ni à Montceau-les-Mines. L e Creusot conserve jalousement ses secrets. A u x Archives de Saint-Étienne, la série M (personnel et administration générale) qui a fait l'objet d'un répertoire, comprend une sous-série intitulée « Statistique industrielle » (56 M ) mais le charbon n'y est mentionné que sur des relevés intitulés « Statistique sommaire des industries principales », et de 1876 à 1889 seulement. La série S est un peu plus riche. Mais elle n'est pas classée et il faut en faire soi-même l'inventaire. On y trouve des états annuels de la redevance sur les mines, mais fragmentaires et discontinus, donc moins intéressants que ceux du fonds F 14 aux Archives nationales. Par contre, quelques-uns d'entre eux sont postérieurs à 1898 et peuvent donc compléter F 14. Ils existent en effet pour les années 1901-1906 et 1910-1921. Cela nous a permis de mener jusqu'en 1906 l'étude des états fiscaux de quelques sociétés charbonnières de la Loire. Mais la modification capitale intervenue en 1910 dans la législation sur la fiscalité charbonnière — c'est désormais le dividende qui, pour les sociétés par actions, sert de base à la redevance — brise l'homogénéité de la source comptable à partir de cette date. b) Les archives d'entreprises. Une partie importante peut en être librement consultée aux Archives nationales, dans la série 65 A Q , c'est-à-dire dans le fonds de l'Association des porteurs de valeurs mobilières, où se trouve un certain nombre de documents sur les charbonnages français au x i x e et au x x e siècle : des coupures de la presse financière qui résument les résultats des bilans et des comptes de profits et pertes, et surtout, pour certaines compagnies importantes comme Blanzy, La Grand'Combe, Carmaux, Firminy, la série chronologique des comptes rendus annuels du Conseil d'administration à l'assemblée des actionnaires. Mais il n'y a pas d'exemple que cette série couvre la première moitié du x i x e siècle. Elle commence même rarement avant le milieu du Second Empire. Ces comptes rendus comportent un commentaire économique de l'année écoulée, et le bilan qui inscrit au passif le profit déclaré. Sauf exception (Carmaux par exemple), les documents de 65 A Q ne permettent pas de reconstituer le chiffre d'affaires annuel des entreprises charbonnières ; s'ils publient un bilan, ils ne comportent généralement pas de compte de profits et pertes. Dans le cas de Carmaux, le montant général du compte d'exploitation annuel qui figure aux profits et pertes peut être considéré comme le chiffre d'affaires. Pour les autres sociétés, force est de se contenter du tonnage des marchandises vendues, à l'exclusion de leur valeur. Ont été consultées également, grâce à la compréhension de leur administration, les Archives des Houillères de la Loire, conservées à quelques kilomètres de Saint-Étienne, dans une vaste salle de l'hôpital du Montcel, à L a Ricamarie. C'est un fonds très riche ; un inventaire sommaire, mais très utile, permet de retrouver facilement les principales séries.

LES

SOURCES

27

On y trouve notamment, pour la deuxième moitié du x i x e siècle et pour le x x e siècle, les comptes rendus du Conseil d'administration aux assemblées générales, assortis des bilans et des comptes de profits et pertes des différents exercices, pour les quatre grandes exploitations du département : Roche-la-Molière-Firminy, Montrambert-La Béraudière, les Mines de la Loire, les Houillères de Saint-Étienne. Le fonds permet ainsi de combler, pour ce département important, les lacunes de la série 65 AQ des Archives nationales. 3. Les sources de l'étude des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. C'est un des privilèges particulièrement précieux de l'industrie minière, que de pouvoir se fonder sur le cumul d'importantes sources publiques et privées. Le caractère concessionnaire des sociétés houillères françaises, l'importance économique de leur activité, l'ampleur des problèmes sociaux qu'elles ont eu à affronter, ont amené l'État à d'incessants rapports avec les compagnies privées, en plein xix e siècle libéral. Archives départementales (en particulier série S, bien classée dans le Nord, bien rangée et facilement accessible dans le Pas-de-Calais) et Archives nationales (en particulier la riche série F 14) présentent donc d'importants dossiers relatifs à chaque compagnie comme aux problèmes régionaux et nationaux. Nous avons pu consulter à la Direction des Mines du Ministère de l'Industrie de nombreux dossiers qui n'avaient pas été versés à la série F 14, mais malheureusement nous y avons appris aussi que les dossiers de redevance des mines « Nord 1899-1914 » et « Pas-de-Calais 1899-1918 », après avoir été transférés en 1914 aux Archives du Ministère des Travaux publics, avaient été détruits il y a quelques années. Beaucoup de données de base fournies par les dossiers se trouvent en outre synthétisées dans cette remarquable Statistique de l'Industrie minérale, base des premiers travaux de François Simiand, statistique qui fournit de multiples renseignements, dont beaucoup sont très précieux pour l'étude des profits, tant sur le plan national que sur le plan départemental. En particulier pour la région du Nord sont fournis les résultats pour le Nord et pour le Pas-de-Calais, d'où la possibilité de distinguer les résultats pour les sociétés des deux départements, distinction fondée économiquement, et aussi de connaître par addition les résultats de l'ensemble du bassin de la région du Nord. Nous avons négligé l'étude des sociétés à éclipses du minuscule bassin du Boulonnais, exploité dès le x v n e siècle ; par suite de la faiblesse de sa production, nous avons pu considérer que les données concernant les sociétés du Pas-de-Calais étaient pratiquement valables pour les compagnies ayant démarré à partir du milieu du x i x e siècle. A partir de 1879, la Statistique de l'Industrie minérale (SIM) regroupe en outre les données par bassin et le « bassin de Valenciennes », groupe géographique uni, rassemble les sociétés de la région du Nord, à l'exclusion de celles du Boulonnais qui sont mentionnées à part. En outre, les rapports des ingénieurs des mines aux préfets et aux conseils généraux complètent certaines des séries de la Statistique de l'Industrie minérale.

28

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

Mais l'étude du profit requiert évidemment le recours aux archives privées. La nationalisation des charbonnages français, opérée par la loi du 17 mai 1946, s'est accompagnée de nombreuses destructions d'archives relatives au xix e siècle, mais elle a rendu moins difficile pour les historiens l'accès aux archives subsistantes des compagnies. Avant la guerre de 1939-1945, seul A. de Saint-Léger, professeur à la Faculté des Lettres de Lille, avait pu avoir accès aux archives des compagnies d'Anzin et d'Aniche, mais seulement aux dossiers relatifs au x v m e et au début du xix e siècle1. M. Bertrand Gille a publié dans la revue Histoire des Entreprises (1958, 2, p. 78-103) un article sur « Les archives de l'industrie houillère » où l'on trouve notamment (p. 81-84) un relevé des archives des anciennes compagnies que M. Gille, lorsqu'il était archiviste aux Archives nationales, avait repérées dans les différents groupes d'exploitation des houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Cet article donne un aperçu, non exhaustif, des sources privées que nous avons nous-mêmes pu utiliser. Nous avons notamment poussé notre enquête jusqu'aux sociétés liquidatrices des anciennes compagnies houillères ; c'est ainsi que nous avons pu obtenir de la SOFRAGI, à Paris, qu'elle verse aux Archives départementales du Nord les importantes archives de la Compagnie d'Anzin qu'elle avait conservées (A.D.N., J 316, 317 et 318). Entre autres, les sociétés liquidatrices des compagnies de Liévin, Maries, Ligny-lès-Aire et d'Aniche nous ont permis de dépouiller des documents, en particulier comptables. Si nous n'avons pu retrouver les archives de l'ancien Comité des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais et de l'ancienne Chambre des Houillères, probablement détruites pendant la dernière guerre, nous avons, par contre, eu la bonne fortune de retrouver à Paris les archives de l'ancien Comité Central des Houillères de France, groupe de pression chargé d'agir sur le Parlement et l'opinion publique — donc très attentif aux problèmes de l'évolution comparée des revenus du capital et du travail dans l'industrie houillère. Nous avons évidemment examiné ces dossiers avec une totale objectivité, sans accorder une importance privilégiée aux documents où figuraient des lettres commençant comme celle-ci : « Nous vous envoyons les renseignements demandés, mais ne les utilisez pas car ils vont à l'encontre de la thèse à démontrer. »

B. —

DOCUMENTS CONCERNANT LA SIDÉRURGIE-MÉTALLURGIE ET LES BANQUES

Nous quittons ici tout à fait le « manuscrit » pour entrer dans 1' « imprimé ». Les dossiers de la série 65 AQ, société par société — il en existe des milliers — contiennent, nous l'avons vu, deux types de renseignements, rendus publics en leur temps : des coupures de presse (presse économique et financière) et les minces brochures annuelles éditées par les conseils d'administration à destination de leurs actionnaires ; les coupures de presse, surtout abondantes à partir des années 1890, ne fournissent ï . A. D E S A I N T - L É G E R , Les mines d'Anzin et d'Aniche pendant la Révolution, Paris, Leroux, 1935-1938, in-8°, 2 vol. en 4 tomes.

LES

SOURCES

29

d'ailleurs pas des éléments statistiques d'une autre nature que les brochures sociétaires : c'est avec les documents publiés par les sociétés que les rédacteurs de presse renseignent en effet leurs lecteurs. Que ce type de source soit par nature fragile, nous avons dit pourquoi. Mais avec des niveaux annuels de profits inexacts — parce que naturellement minorés — on peut reconstituer des mouvements, une évolution, valables. Les tableaux et courbes présentés pour les firmes sidérurgiques et bancaires sont donc constitués en partant des bilans et des extraits de comptes de profits et pertes mis à la disposition des actionnaires1. Ils donnent en particulier une valeur approchée du profit originel, reconstitué partiellement en partant des chiffres d'amortissements et de travaux neufs. Pour le Crédit Lyonnais seul nous avons pu disposer, jusqu'en 1914, de documents comptables internes qui nous ont permis, on le verra, de reconstituer avec assez d'exactitude le profit originel, et de consacrer des développements plus particuliers aux profits bancaires. En bref, la série F 14 a été une source essentielle pour l'étude du profit charbonnier ; la série 65 AQ la source unique pour celle des profits sidérurgiques et bancaires.

1. Lorsqu'il s'est produit que des fascicules annuels manquent dans les dossiers 65 AQ nous avons pu, le plus souvent, combler les vides en utilisant les archives du Crédit Lyonnais qui disposent de collections complètes de rapports des conseils aux actionnaires. Ces documents ont été mis à notre disposition par les soins de M. Mogenet, Directeur du Service des Études financières.

III. -

TROIS SECTEURS

EXEMPLAIRES

A) LES CHARBONNAGES : MASSIF CENTRAL 1. Q U E L Q U E S

COMPAGNIES

HOUILLÈRES

DU MASSIF CENTRAL

COMPARAISON E N T R E SOURCES FISCALES E T SOURCES

:

D'ENTREPRISES

La diversité même des sources concernant les charbonnages permet d'abord une comparaison de leurs données, qui a été faite pour les principales compagnies houillères du Massif Central. Il s'agit de comparer le « revenu net » de F 14 — ce « profit fiscal », disait Simiand — avec le bénéfice d'entreprise, et le « produit brut » avec le chiffre d'affaires ; autrement dit, de voir si les données fiscales sont réductibles à des éléments comptables traditionnels. a) Profit fiscal et profit d'entreprise. Le revenu net des archives fiscales est d'une élaboration très simple, et même simpliste. Il a été pris tel qu'il a été accepté par l'ingénieur des mines. L'addition des revenus nets de toutes les exploitations d'une même compagnie permet de reconstituer son revenu net global. Mais à quel profit d'entreprise le comparer ? Car le bénéfice annuel d'une compagnie est toujours difficile à évaluer. Il y a d'abord un problème de définition. Nous avons essayé de reconstituer partiellement le profit originel, qui inclut non seulement les mises en réserve, mais les amortissements et les travaux neufs ; le seul document qui permette une approximation est le compte rendu annuel du Conseil d'administration. Car le bilan qu'il comporte est à la fois discutable comme toute pièce comptable, et pourtant précieux à un triple titre : comme base, et seule base de calcul des différents volumes du profit, comme élément d'une série chronologique dont tous les termes sont homogènes, enfin comme donnée comparable à celle que l'on trouve, à la même date, dans F 14. On en jugera sur deux exemples, volontairement choisis comme deux cas extrêmes, le premier par la clarté de l'élaboration comptable, le second au contraire par les problèmes d'interprétation qu'il a posés. Il s'agit d'abord des comptes rendus annuels du Conseil d'administration des Houillères de Saint-Étienne1, très bien conservés aux Archives des Houillères de la Loire, de 1855 jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Ils donnent deux éléments différents d'évaluation du profit annuel. Ce qu'ils appellent eux-mêmes les « bénéfices bruts » de la compagnie, et ses « bénéfices nets ». La différence entre les deux chiffres tient dans une 1. On sait qu'en 1854 s'est fractionnée l'ancienne Société Civile des Mines de la Loire (18451853) en quatre firmes : Société des Mines de la Loire, Houilliires de Saint-Etienne, de Rivedegier, et de Montrambert-La Béraudiàre.

32

LE

MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

soustraction. Pour obtenir le bénéfice « net », on déduit du bénéfice « brut » les amortissements — ambigus comme de coutume puisque se confondent en eux amortissements-usure et autofinancement total ou partiel des travaux neufs. On a ainsi un chiffre qui est à mi-chemin du profit originel et du profit distribué, puisqu'il est antérieur à toute mise en réserve, à tout prélèvement statutaire ou extraordinaire. Au reste, comme les amortissements restent à peu près constants pendant toute la période considérée, oscillant entre 700.000 et 1 million de francs, les deux courbes obtenues restent très sensiblement parallèles ; elles se rapprochent quand se gonfle la masse des profits, comme en 1873, puisqu'un écart à peu près constant prend alors un volume proportionnel moindre. Le cas des archives de La Grand'Combe est un peu plus complexe. Nous ne disposons là, comme sources d'entreprise, en l'absence d'archives départementales ou locales, que de la série 65 AQ des Archives nationales qui comporte quelques « trous » : les années 1861, 1886, 1893. Elle ne nous livre qu'un profit, calculé après l'amortissement annuel et avant toute mise en réserve. En l'absence du compte de profits et pertes, nous ne pouvons connaître le montant des amortissements, ni celui du bénéfice brut. Autre difficulté : la comparaison annuelle avec la série F 14 fait apparaître pour quelques années — entre 1871 et 1879 — des discordances sur les tonnages extraits, qui sont pourtant des chiffres d'une élaboration facile et incontestable. Car ceux qui figurent dans F 14 sont légèrement supérieurs, ce qui surprend d'autant plus que les exploitants n'ont pas intérêt à majorer, à travers l'un des multiplicateurs du produit brut, le revenu net final, assiette de la redevance. En réalité, cette discordance provisoire naît de ce que, dans F 14, les exploitants comptabilisent dans l'extraction annuelle la fabrication des cokes et des agglomérés, alors que les rapports du Conseil d'administration la mentionnent à part tout en ne tenant pas compte de la consommation propre de la firme1. D'ailleurs, à partir de 1874, l'ingénieur des mines rectifie le tonnage extrait, déclaré par les exploitants, et l'égalise dès lors très exactement aux chiffres donnés dans les rapports du Conseil. Les deux sources redeviennent dans ce domaine exactement semblables. Il reste pourtant la diversité des méthodes d'élaboration du profit, selon qu'il s'agit de telle ou telle entreprise. Le Conseil d'administration de La Grand'Combe ne calcule pas comme celui des Houillères de SaintÉtienne, et on pourrait multiplier les exemples. Car cette diversité dans l'établissement comptable des bénéfices est la règle des archives d'entreprise. Nous l'avons réduite — voir notre partie méthodologique — à trois types de profit, le profit originel, le profit déclaré, enfin le profit distribué. Différents en valeur absolue, les trois éléments sont comparables relativement et leurs mouvements sont parallèles ; il est dès lors moins gênant de substituer l'un à l'autre. Car le problème est de rapporter ce mouvement une fois défini à celui des revenus nets fiscaux, et de comparer le profit de l'entrepreneur au revenu net de l'ingénieur des mines. Reprenons le cas des Houillères de Saint-Étienne. La courbe qui transcrit, à côté des deux profits des comptes rendus annuels du Conseil d'admi1. Mêmes phénomènes visibles à Montrambert, Saint-Etienne

Roche-la-Molière.

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nistration, le revenu net fiscal, traduit un extraordinaire parallélisme de mouvements : en chiffres absolus — et qui s'en étonnerait ? — les données fiscales sont inférieures non seulement aux profits « bruts » de la Compagnie mais également, à partir de 1871, aux profits « nets ». Mais le caractère comparable des mouvements relatifs est très frappant. Dans la courbe demi-séculaire du « profit fiscal » comme dans celles des deux bénéfices inscrits aux bilans s'inscrivent cinq cycles décennaux : mêmes difficultés pendant la première décennie du Second Empire, même essor dans la deuxième, qui retombe en 1870-1871, même « pointe » très accentuée de 1873 suivie d'un long affaiblissement, nouveau cycle 1879-1889 avec les maxima de 1883-1885, enfin, de 1889 à 1897, date où s'arrête F 14, les deux « pointes » relatives de 1891 et 1895. D'une manière plus générale, les trois courbes indiquent clairement la montée des profits jusqu'à 1873, point culminant du mouvement, puis une stagnation à un niveau sensiblement inférieur, jusqu'à la fin du siècle. Dans ce parallélisme, deux anomalies, à chacune des extrémités de la courbe. Entre 1854 et 1860, le « revenu net » est supérieur au bénéfice déclaré (ou « net »). Au contraire, dans les dix dernières années du siècle, le chiffre obtenu dans F 14 semble être de plus en plus inférieur aux deux masses du profit d'entreprise. Que se passe-t-il, notamment, en 1889, pour que l'exploitation annuelle soit en déficit au regard du fisc ? L e rapport de l'ingénieur des mines nous apprend qu'il a tenu compte d'une catastrophe naturelle survenue dans un des puits de l'exploitation, dont il a imputé les frais sur les dépenses annuelles de la société ; en effet, les « dépenses de première exploitation » passent de moins de 800.000 francs en 1888 à 1.150.000 francs en 1889, et retombent à 400.000 francs en 1890. A u contraire, dans les comptes rendus du Conseil d'administration, l'imputation des dépenses exceptionnelles dues à la catastrophe, se fait sur plusieurs années. Dans les années qui suivent, par exemple en 1892 et 1893, l'affaissement relatif du « revenu net » par rapport au profit d'entreprise est dû également à des majorations brutales de dépenses nouvelles, destinées à couvrir les frais causés par deux catastrophes successives. Ainsi, malgré quelques discordances secondaires dues à des fantaisies comptables du calcul fiscal, nos séries de profits des Houillères de SaintÉtienne, dans l'ensemble, se confirment remarquablement l'une par l'autre. Discutables dans l'absolu, elles en deviennent incontestables dans le relatif, dans la succession de leurs mouvements annuels. Pour La Grand'Combe, de 1855 à 1897, le parallélisme global des deux courbes obtenues est également très frappant. D'abord dans le mouvement d'ensemble, qui comporte deux pentes bien nettes, une hausse qui conduit au palier des hauts profits des années 1872-1878, puis une dégradation assez rapide et continue, jusqu'à 1896, malgré la bonne année 1890. E t aussi dans les mouvements annuels, les successions des hausses et des baisses de la masse du profit, qu'on retrouve de sens identique dans les deux courbes. Pourtant, l'écart relatif est variable, et croît avec les années. Très faible dans les dix premières années du Second Empire, il est un peu plus important jusqu'en 1879, mais reste relativement faible et constant : le 3

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

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FRANCE

« revenu net » n'est que légèrement inférieur au profit déclaré (« net ») de l'entreprise. Mais dans les années qui suivent, l'écart croît entre les deux séries de données, qui gardent pourtant la même pente annuelle et le même sens général. De sorte que si le profit d'entreprise diminue aussi, il se maintient à un niveau relativement élevé beaucoup mieux et beaucoup plus longtemps que le « revenu net ». Pour quelles raisons ? Tenons compte d'abord du manque d'homogénéité dans l'élaboration des données fiscales de La Grand'Combe. On a vu pourquoi — précisément jusqu'en 1874 — les tonnages extraits y sont parfois supérieurs à ceux indiqués par le Conseil d'administration, contribuant ainsi à majorer le « revenu net » et à le rapprocher du profit d'entreprise. Dans les années suivantes, le parallélisme est provisoirement rompu par une brusque chute du « revenu net » en 1879 : les dépenses ont peu varié, mais le produit brut est passé de 2.428 millions l'année précédente à 1.467 millions. C'est que, sans que les quantités produites aient diminué beaucoup, le prix de la tonne sur le carreau a été évalué à moins de 13 francs au lieu de 16 l'année précédente. Le caractère théorique et rigide du calcul fiscal, qui ne tient compte ni des stocks ni des ventes réelles et affecte artificiellement toute la production d'une année d'une baisse quasi forfaitaire, accentue ainsi un mouvement qui se lit aussi, mais plus tardif, et plus étalé, sur les sources d'entreprise. Reste que si, à partir de 1879, l'écart absolu entre profit d'entreprise et « revenu net » est plus important que par le passé, le parallélisme des deux mouvements est entier et se confirme régulièrement chaque année. La même comparaison a été faite pour six autres entreprises charbonnières du Massif Central : Blanzy, Firminy, Le Creusot, Carmaux, Montrambert, les Mines de la Loire. Dans chaque cas, la courbe du «revenu net» suit fidèlement, à un niveau inférieur, celle du profit d'entreprise, « brut » ou « net ». Ainsi, malgré l'extraordinaire méthode comptable qui préside au calcul fiscal, bien que le produit brut remplace le chiffre d'affaires, bien que le décompte annuel et global des investissements s'y substitue à l'amortissement, et quel que soit le coefficient de camouflage (de la part des exploitants) ou de sous-estimation (de la part de l'ingénieur) des marges bénéficiaires, les chiffres du revenu net fiscal s'en trouvent valorisés pour l'histoire économique. C'est important pour l'historien à un double titre : d'abord la série F 14 permet souvent d'explorer le début du xix e siècle, alors que nous ne possédons aucune documentation comptable privée, pour les compagnies charbonnières, avant le Second Empire. Ensuite et surtout, le revenu net fiscal peut être considéré, sinon dans l'absolu, du moins dans le relatif, comme une valeur approchée du profit. b ) Produit

brut et chiffre d'affaires.

L'exemple

de

Carmaux.

La comparaison qui a été établie pour le profit peut-elle être étendue à d'autres catégories économiques ou comptables ? Pour une telle confrontation poste par poste, il nous faudrait avoir le document de comptabilité privée qui correspond le mieux — le moins mal — à ce compte d'exploi-

LES

CHARBONNAGES

: MASSIF

CENTRAL

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tation assez élémentaire qu'est le calcul fiscal du revenu net, c'est-à-dire le compte d'exploitation lui-même. Car c'est dans ce compte que sont chiffrées les ventes annuelles en quantité et en valeur, les dépenses par postes, les bénéfices. Ces derniers seuls sont reportés ensuite dans la colonne « passif » du bilan. Or, les archives d'entreprise dont nous disposons pour l'instant, constituées pour l'essentiel, dans la série 65 AQ, par les comptes rendus annuels du Conseil d'administration, ne comportent que les bilans. Donc, pas de quantités vendues, pas de chiffres d'affaires, pas de volume global ni de ventilation des dépenses annuelles. Les éléments de comparaison avec les données contenues dans F 14 font défaut. Une exception : les archives de Carmaux. A la fin de chaque rapport annuel, on y trouve un « résumé du compte de profits et pertes de l'exercice », qui change d'ailleurs d'intitulé à plusieurs reprises et devient successivement en 1874 le « résumé des comptes généraux de l'exercice », et en 1878 le « compte des produits des mines, de l'usine à coke et à agglomérés » pour reprendre son titre initial en 1880. Ce compte comporte pour chaque année la valeur globale des produits vendus — charbon et coke — qu'on peut donc considérer comme le chiffre d'affaires. Il est dès lors intéressant de le rapporter au « produit brut » de F 14, qui comptabilise, lui, une valeur économique théorique, celle des quantités de charbon annuellement extraites, et non pas vendues. La comparaison n'est possible qu'à partir de 1870, date où commence pour Carmaux la série 65 AQ et jusqu'à 1891, date terminale de nos documents fiscaux. Les deux courbes, distinctes en 1870 et 1871, sont presque superposables entre 1872 et 1877. A partir de là, celle du produit brut s'infléchit vers des paliers plus bas que ceux du chiffre d'affaires. Mais les deux mouvements restent rigoureusement parallèles. La bifurcation de 1878 s'explique sans doute par deux raisons : les années 1872-1877 sont des années de forte demande, pendant lesquelles production extraite et production vendue sont sans doute très proches, les stocks étant faibles. Par ailleurs, et dans ces mêmes années, les chiffres d'extraction annuelle qu'on trouve dans F 14 sont supérieurs à ceux des rapports du Conseil d'administration. A partir de 1878, ils redeviennent identiques dans les deux sources, c'est-à-dire notamment inférieurs aux tonnages vendus. Il n'est pas étonnant dès lors que le chiffre d'affaires, en valeur absolue, se situe au-dessus du produit brut, ce qui est le cas jusqu'à la dernière année pour laquelle nous disposons de la reconstitution fiscale. Ainsi, malgré certaines discordances dont le secret gît dans l'élaboration trop négligente des documents comptables, la courbe du produit brut reproduit le mouvement de celle du chiffre d'affaires, tout en en sousestimant les valeurs absolues ; c'est le même phénomène que pour profit fiscal et profit d'entreprise. Les données des deux sources ne sont pas les mêmes, et la sous-estimation fiscale n'étonnera aucun historien, mais elles sont comparables dans leurs mouvements respectifs. Le produit brut et le revenu net nous donnent bien une approximation des mouvements du chiffre d'affaires et du profit au XIXe siècle. Il suffit de savoir que nous en

comparons, en chiffres absolus, des valeurs inférieures aux valeurs réelles.

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LE MOUVEMENT

2.

LE

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EN

FRANCE

M O U V E M E N T LONG D U C H I F F R E D ' A F F A I R E S E T D U PROFIT :

H U I T COMPAGNIES C H A R B O N N I È R E S D U M A S S I F

CENTRAL

Les courbes des produits bruts et des revenus nets ont pu être établies pour huit compagnies houillères du Massif Central : Blanzy, Le Creusot, Carmaux, Firminy, dont nous possédons les données depuis la Restauration. E t La Grand'Combe, Montrambert, les Houillères de Saint-Étienne, les Mines de la Loire dont le mouvement n'a été reconstitué qu'à partir des années 1850. Les courbes ont été faites de trois manières différentes, mais toujours d'après les logarithmes des chiffres dont on disposait, de manière à ce que soient respectées les proportions d'accroissement ou de diminution. On a reproduit d'abord les variations annuelles, qui brisent naturellement les mouvements longs par les décrochages du court terme. Or, ce sont les premiers qui nous intéressent prioritairement. Car dans le cadre de cette étude, ce qu'on pourrait appeler l'histoire événementielle de chaque entreprise a été délibérément laissée de côté. Ce sont les tendances du long terme que nous avons cherché à reconstituer, par l'élimination statistique des accidents du court terme. C'est pourquoi deux autres types de courbes ont été établis, qui ont permis de « gommer » l'accidentel au profit de la longue durée : des courbes de moyennes mobiles et des courbes d'indices. Le procédé des moyennes mobiles (les chiffres ont été calculés sur neuf ans, durée classique du cycle économique au xix e siècle) fait perdre quatre années au début et à la fin de la courbe ; il peut déplacer légèrement, dans un sens ou dans l'autre, les césures chronologiques du mouvement. Mais il permet de tracer très clairement les grandes orientations. Sur la base de ces chiffres, on a ensuite calculé des indices pour toutes les années de rupture de pente des mouvements longs, l'année initiale étant égalée à 100. Cette réduction fournit ainsi des données simplifiées et comparables à la fois à l'intérieur d'une même courbe, et entre deux éléments comptables différents d'une même entreprise. Elle permet enfin d'établir les amplitudes du mouvement, et les vitesses moyennes annuelles de croissance ou de baisse. Les tableaux et les courbes présentés ont par ailleurs distingué les quatre entreprises charbonnières pour lesquelles les données s'étendent sur tout le xix e siècle et les quatre autres dont l'histoire économique commence avec le Second Empire. Ils permettent de dégager les conclusions suivantes : a) Les produits

bruts.

Le premier mouvement long est très clair : il va des années 1820 à la fin des années 1870, d'une façon pratiquement continue, si l'on excepte les difficultés du Creusot entre 1830 et 1840. Il est lisible aussi, bien que beaucoup plus court, sur les courbes qui débutent en 1858. Les années des maxima sont concentrées, pour les huit entreprises, entre 1874 (Houillères de Saint-Étienne) et 1880 (Charbonnages de la Loire). Pour Blanzy,

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Le Creusot, La Grand'Combe, c'est 1877. Pour Firminy, 1878, et Carmaux, 1879. Les données chiffrées de Montrambert ne permettent pas l'élaboration de moyennes mobiles entre 1871 et 1881, car la série comporte une lacune en 1877. Mais l'année où le produit brut est le plus élevé est 1875, et le calcul des moyennes, s'il était possible, donnerait très vraisemblablement une année voisine. A partir de 1875-1880 s'exprime un autre mouvement, plus complexe : un palier de hauts produits bruts à peu près constants (c'est le cas de Blanzy et de Montambert), une très légère baisse, presque insensible (Firminy, Carmaux, Saint-Ètienne) ou un peu plus accentuée mais toujours faible (Loire, La Grand'Combe). La hausse ne reprend qu'entre 18841889. Mais elle est plus lente qu'avant 1875-1880. Une seule exception à cette césure des années 1884-1889 : Le Creusot, dont le produit brut ne cesse de baisser de 1877 à la fin du siècle. On distingue ainsi au cours du siècle trois grands mouvements, de durée et d'intensité très inégales : une hausse à la fois longue et rapide, des années 1820 à la fin des années 1870. Une dépression qui marque la décennie 1875-1885, mais qui reste relativement assez peu marquée, puisque les niveaux les plus bas sont toujours au-dessus de la deuxième décennie du règne de Napoléon III. Et une reprise à partir des années 18841885, qui rattrape, ou plus souvent dépasse, dès 1893-1894, les meilleures années antérieures. b) Les éléments d'explication des mouvements du produit brut : prix et productions extraites. Dans les mouvements économiques à long terme qui viennent d'être décrits, restent à définir deux éléments essentiels : les prix et les quantités produites, dont la multiplication donne le produit brut. Les prix ? Il s'agit de ceux qui sont pratiqués sur les lieux d'extraction et qui servent seuls au calcul du produit brut. Les documents fiscaux ne permettent pas de les établir, car les colonnes « prix » que comportent toujours les modèles administratifs sont trop rarement remplies. On a donc eu recours aux chiffres locaux donnés annuellement par la Statistique de l'Industrie minérale. Ils recoupent presque parfaitement le mouvement des prix moyens nationaux sur les lieux d'extraction, tel que l'a reconstitué la même source de statistiques administratives en 1900 ; c'est cette courbe de moyenne nationale que nous publions donc. Pendant le premier demi-siècle, de 1814 à 1852, la tendance est à une baisse si lente qu'elle est presque imperceptible, de 10,82 francs à 9,50 francs la tonne. Les années 1852-1856 sont marquées par une hausse rapide, qui maintient les prix élevés jusqu'en 1859. Mais la deuxième décennie du Second Empire est à la baisse puis à la stagnation, jusqu'en 1871 ; les prix se redressent alors brusquement pour atteindre leur niveau le plus élevé du siècle dans la crise de 1873. Après quoi, ils baissent progressivement jusqu'au creux de 1888-1889, dessinent une autre baisse cyclique entre la pointe atténuée de 1891-1892 et les dernières années du siècle, où s'esquisse un net redressement. Mais les chiffres de la fin du x i x e siècle sont bien près de ceux du début : le mouvement général des prix du char-

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PROFIT

EN

FRANCE

bon est celui d'une stagnation séculaire. Les chiffres locaux l'indiquent aussi bien que la courbe nationale1. Il n'en va pas de même, naturellement, pour les quantités produites. Nous les trouvons reconstituées partout. La Statistique de l'Industrie minérale, de 1900, en donne à la fois la courbe nationale et le mouvement par départements, qui permet de mesurer la part prépondérante du Nord, et plus encore du Pas-de-Calais, dans la hausse spectaculaire de la production de charbon au xix e siècle, et son accélération à partir des années 1850. Les documents fiscaux de F 14 permettent également de mesurer l'extraction annuelle; mais il s'agit d'unités plus différenciées, puisque nous y lisons le tonnage extrait de chaque mine, et, par addition de l'ensemble des mines d'une même exploitation, celui d'une compagnie. Ce dernier chiffre est alors vérifiable — et, sauf exception, vérifié — dans les comptes rendus annuels du Conseil d'administration. Les données et les mouvements peuvent donc être établis et comparés à trois niveaux : celui du pays, celui du département, celui de l'exploitation. Seuls les deux derniers nous intéressent ici, dans le cadre délibérément limité de quelques compagnies du Massif Central, par la comparaison de l'unité d'exploitation avec le secteur départemental, et le test de conformité ou de contrariété qui est ainsi rendu possible. Pour trois des secteurs géographiques qui nous intéressent, le groupe Tarn-Aveyron, le Gard, et le groupe Bourgogne-Nivernais, le trend séculaire de la production annuelle est en hausse continue, des origines (1837) jusqu'à 1900. En gros, les entreprises que nous y avons étudiées reproduisent ce même mouvement. Carmaux présente presque exactement la même courbe de production charbonnière annuelle que le Tarn et l'Aveyron. Blanzy connaît, comme le groupe Bourgogne-Nivernais dont il fait partie, la même accélération de la croissance de la production dans les trente dernières années du siècle. Le mouvement de La Grand'Combe est plus chaotique que celui du Gard, mais fondamentalement comparable. Il n'y a qu'une seule exception à cette homogénéité des compagnies et du secteur : Le Creusot, dont la courbe de production est aberrante par rapport à celle du groupe Bourgogne-Nivernais. En hausse très rapide de 1820 à 1832, elle recule et stagne de 1832 à 1847, puis repart jusqu'en 1868, date qui la voit culminer. Les trente dernières années du siècle sont celles d'un long recul, mais avec un creux particulièrement net en 1886-1887. Le cas de la Loire est différent de celui des trois autres régions : le mouvement départemental de production charbonnière est sensiblement moins régulier. Coupé de régressions courtes mais profondes (1831-1836, 1847-1848, 1857-1858) le trend de hausse couvre seulement les soixante-dix premières années du siècle et culmine très nettement en 1873. Il est particulièrement rapide à partir des années 1850. Puis il est interrompu par un recul très fortement marqué, qui dure jusqu'en 1886 ; la reprise qui 1. Si l'on observe l'évolution des prix au-delà de 1900, jusqu'à la guerre, on remarque qu'en 1910-1913 le niveau finalement atteint est sensiblement supérieur au niveau du début de la Restauration. Les prix du charbon, finalement, ont monté.

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lui succède ne retrouve qu'en 1900 le niveau de 1873. Trois des quatre compagnies du département dont nous avons reconstitué les données sont fidèles à ce mouvement général : la production de Firminy, de Montrambert, des Houillères de Saint-Étienne — nous n'avons les données des deux dernières sociétés qu'à partir de 1854 — culmine en 1873, puis le recul a lieu, inégal, beaucoup plus sensible pour Saint-Étienne que pour Firminy et surtout Montrambert, mais net jusqu'au creux de 1886; enfin le redressement couvre la fin du siècle. Seul le cas de la Compagnie des Mines de la Loire est aberrant par rapport à la courbe départementale, puisque la production diminue entre 1863 et 1871, et n'atteint ses plus hauts paliers qu'entre 1872 et 1873, pour redescendre ensuite jusqu'en 1892. Si l'on rapporte maintenant ces mouvements des prix et des productions de chaque compagnie à celui des produits bruts, il est clair que le second est plus déterminant que le premier dans la courbe de la valeur annuellement créée. Car les prix du charbon sont à la stagnation séculaire ; or, comme la production extraite, les produits bruts annuels sont à la hausse : les anomalies — celles du Creusot et celles de la Loire — sont communes aux deux mouvements. Le multiplicateur fondamental est bien celui de la production. Pourtant, si elle est seconde, l'influence du mouvement du prix unitaire n'est pas négligeable. Dans les deux principales périodes de hausse du prix du charbon, au xix e siècle, c'est-à-dire dans les années 1852-1859 et surtout 1871-1878, elle gonfle nettement le produit brut : c'est le don gratuit de la hausse, même modérée. Et dans les années 1870, le maintien des hauts prix jusqu'à 1878 (malgré le déclin relatif 1873-1878) retarde le reflux des produits bruts, qui ne commencent à reculer qu'à la fin des années 1870, alors que la production extraite diminue depuis 1873. C'est essentiellement la poussée rapide des prix qui rend compte de l'épanouissement simultané de nos compagnies houillères dans les années 1870. Dans les trente dernières années du siècle, d'ailleurs, l'influence relative du mouvement des prix sur celui des produits bruts a tendance à croître, une fois qu'a été atteint un certain seuil de production. La dépression des années 1880-1890, la pointe provisoire de 1892, la rechute et le redressement dans les dernières années du siècle, sont généralement communs à la courbe des prix et à celle des produits bruts. c) Les revenus nets.

Le long mouvement de hausse est aussi marqué, et se renverse dans les mêmes années que celui des produits bruts : Firminy en 1877, Carmaux et Le Creusot en 1878, Blanzy un peu plus tard, en 1885. Dans les quatre entreprises aux origines plus récentes, Saint-Étienne a un revenu net maximum en 1872, La Grand'Combe en 1877. Les lacunes de la documentation ne permettent pas de fixer l'année moyenne de césure pour Montrambert, mais on peut la situer sans erreur comme très proche de 1880, année où le revenu net atteint son apogée. D'ailleurs l'indice de 1881, d'après les moyennes mobiles, est de 394 contre 294 en 1871. Deux remarques s'imposent pourtant ; la première est que ce mouvement de hausse semble moins régulier que dans le cas des produits

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bruts. Il est coupé de fléchissements importants pour deux entreprises, entre 1830 et 1838 pour Le Creusot, et entre 1859 et 1866 pour Le Creusot et pour Carmaux — dont les produits bruts ignorent ces reculs. D'autre part, il est totalement inexistant dans les dix premières années d'exploitation des mines de la Loire, dont le revenu net, sur la base 100 en 1858, passe à 54 en 1859, et ne rattrape l'indice originel qu'autour de 1880. Ainsi, un premier examen des courbes apporte la présomption d'un revenu net plus sensible, plus vulnérable à la conjoncture que le produit brut. PRODUITS BRUTS ET REVENUS NETS DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL ; INDICES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS Indices des prodm ts bruts.

Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe ..

1824/100 1821/100 1821/100 1821/100 1858/100 1858/100 1858/100 1858/100

1878/ 4.716 1879/ 2.715 1877/11.546 1833/ 405 1874/ 213 1880/ 250 1871/ 305 1877/ 203

1884/ 4.176 1893/ 5.114 1884/ 2.448 1894/ 3.146 1885/11.326 1893/16.650 1839/ 331 1877/ 1.514 1894/ 650 1883/ 187 1894/ 208 1889/ 196 1894/ 295 1881/ 408 1885/ 387 1889/ 407 1884/ 178 1894/ 214

Indices des revenus nets.

Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot'

1824/100 1821/100 1821/100 1821/100

1877/15.576 1858/ 1.181 1846/ 1.744 1830/ 410

1890/ 9.984 1867/ 877 1878/ 3.084 1860/ 4.269 1886/17.787 1838/ 182 1856/ 717 1878/ 1 584 156 1881/ 106 64 1884/ 125 259 1881/ 394 162

Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe ..

1858/100 1858/100 1858/100 1858/100

1872/ 1869/ 1871/ 1877/

1894/11.108 1894/ 2.051 1894/10.306 1865/ 425 1894/ 489 1894/ 100 1894/ 65 1893/ 374 1894/ 58

Il reste pourtant l'allure comparable des deux mouvements : pour vérifier ou infirmer les présomptions nées des discordances les plus grossières, il faut en analyser l'amplitude et la vitesse respectives. d) L'amplitude

et la vitesse des mouvements

longs.

Les courbes établies montrent l'inégalité des amplitudes du mouvement long. Mais cela peut s'entendre dans deux sens différents : il y a 1. Les difficultés particulières à l'histoire du Creusot dans la première moitié du x i x e siècle multiplient les césures des mouvements économiques. Situées en 1821, 1830, 1838, 1856, 1865, 1878 et 1894, celles-ci débordent les colonnes du tableau.

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CENTRAL

une inégalité absolue entre les produits bruts, ou les revenus nets, des entreprises considérées. Et il y a une inégalité relative entre les mouvements du produit brut et du revenu net, à l'intérieur d'une même entreprise. Le premier phénomène est le plus facile à lire sur les courbes : le produit brut de Blanzy passe de 100 en 1821 à plus de 11.000 en 1877 alors que celui du Creusot, dans les mêmes dates, n'est multiplié que par 15. Le revenu net de Montrambert quadruple entre 1858 et 1881, tandis que celui des Houillères de la Loire ne dépasse que péniblement son volume initial. L'histoire comparée des inégalités, dont on pourrait multiplier les exemples, ressortit à celle des entreprises elles-mêmes. C'est dire qu'elle déborde le cadre de ce travail. TABLEAU DE CROISSANCE OU DE DÉCROISSANCE ANNUEL MOYEN DES « PRODUITS BRUTS » DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (MOUVEMENTS LONGS)

Firminy

1824-1878 + 7,3%

Carmaux

1821-1879 + 6,8%

Blanzy

1821-1877 + 8,75%

Le Creusot

1821-1833 +11,76%

Saint-Étienne

1868-1874 + 4,70% 1858-1880 + 4,15% 1858-1871 + 8,6% 1858-1877 + 3,7%

Loire Montrambert La Grand'Combe

1878-1884 - 2,01% 1879-1884 - 2,05% 1877-1885 - 0,23%

1884-1893 + 2,15% 1884-1894 + 2,4% 1885-1893 + 4,65%

1833-1839 - 3,28% 1874-1883 - 1,43% 1880-1889 - 2,67% 1871-1881 + 2,95%

1839-1877 + 4,15% 1883-1894 + 0,93%

1877-1884 - 1,86%

1877-1894 - 4,72%

1889-1894 + 7,7% 1881-1885 - 1,28% 1884-1894 + 1,8%

1885-1889 + 1,13%

L'étude de l'inégalité relative entre produit brut et revenu net de chaque entreprise y trouve au contraire sa place naturelle puisqu'il s'agit dès lors d'une comparaison interne entre des données soumises par définition aux mêmes conditions extérieures. Si l'on accepte la démonstration préalable selon laquelle produit brut et revenu net fiscaux représentent des valeurs approchées du chiffre d'affaires et du profit, on touche alors au cœur d'un des grands problèmes de l'histoire économique des entreprises au xix e siècle. L'examen des courbes et des indices montre d'abord que les césures chronologiques des deux mouvements ne sont pas concomitantes. Pour Le Creusot, pour Carmaux, on a vu que la hausse du revenu net, des

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

années 1820 aux années 1870, est coupée de récessions qui n'affectent pas le mouvement du produit brut ; il en est de même pour les Houillères de la Loire, entre 1858 et 1869. Par ailleurs, pour la totalité des exploitations, excepté Montrambert, le recul du revenu net est plus long que celui du produit brut, puisque le redressement qui se marque dans le second mouvement à partir de 1885-1890 n'apparaît pas dans le premier, qui continue à décroître. La courbe dénonce donc, d'emblée, une sorte de sensibilité plus grande du revenu net. Mais il s'agit en réalité d'une sensibilité dans les deux sens, à la hausse aussi bien qu'à la baisse. L'examen des indices respectifs des deux mouvements de hausse, dans la période qui va des années 1820 aux années 1870 le montre nettement : le produit brut de Firminy est multiplié par 40 TAUX DE CROISSANCE OU DE DÉCROISSANCE ANNUEL MOYEN DES « REVENUS NETS » DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (MOUVEMENTS LONGS) Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe

..

1824-1877 + 9,9% 1821-1858 + 6,15% 1821-1846 + 11,85% 1821-1830 + 16% 1858-1872 + 3,12% 1858-1869 - 3,89% 1858-1871 + 7,3% 1858-1877 + 2,5%

1877-1880 - 3,38% 1858-1867 - 3,24% 1848-1860 + 6,6% 1830-1838 - 9,66% 1872-1881 - 4,22% 1869-1884 + 4,56% 1871-1881 + 4,3%

1867-1878 + 12,1% 1860-1885 + 5,87% 1838-1856 + 7,9% 1881-1894 - 0,42% 1884-1894 - 6,015% 1881-1893 - 4,18% 1877-1894 - 5,7%

1856-1865 - 9,91%

1865-1878 + 10,65%

1890-1894 + 2,2% 1878-1894 - 2,44% 1885-1894 - 5,59% 1878-1894 - 6,88%

de 1824 à 1878, le revenu net par 150 entre 1824 et 1877. C'est, il est vrai, le cas où la hausse plus que proportionnelle du revenu net par rapport au produit brut est la plus caractéristique et la plus importante ; mais le phénomène se retrouve dans les quatre exploitations pour lesquelles nous avons des éléments comptables qui concernent tout le xix e siècle. A Carmaux, le produit brut passe de 100 en 1821 à 2.715 en 1879, cependant que le revenu net dépasse 3.000 en 1878. A Blanzy, le produit brut atteint 11.546 en 1877, 11.326 en 1885, et le revenu net 17.787 en 1885. Au Creusot, l'écart relatif entre les amplitudes des deux mouvements joue dans le même sens, mais devient négligeable. L'analyse peut être précisée par le calcul des taux de croissance annuels des deux mouvements, dont nous publions les tableaux ; on peut y

LES

CHARBONNAGES

: MASSIF

CENTRAL

43

voir que, pour les quatre entreprises en question, ceux des revenus nets sont très sensiblement supérieurs à ceux des produits bruts. L'écart atteint jusqu'à 2,6% pour Firminy, avec un taux de croissance du revenu net particulièrement rapide, tout proche de 10%. Dans l'autre sens, il faut noter que les taux annuels de décroissance des revenus nets sont également supérieurs à ceux des produits bruts : cela est visible dans les années 1880, ou plus tôt encore à l'intérieur de l'histoire économique du Creusot, coupée de récessions brutales, pendant lesquelles le revenu net recule proportionnellement plus vite. Mais le cas des quatre autres exploitations est sensiblement plus complexe. Il se trouve que nous en possédons des données chiffrées plus tardives ; mais ce décalage chronologique n'est pas a priori un élément explicatif de la discordance des données économiques. Pour deux d'entre elles, les Houillères de Saint-Étienne et La Grand'Combe, l'amplitude du mouvement de hausse, qui va des années 1850 aux années 1870, est légèrement plus grande pour le produit brut que pour le revenu net. Sur la base 1858 = 100, le produit brut de Saint-Étienne est multiplié par deux en 1874, le revenu net par 1,5 seulement en 1872. Même chose, très exactement, pour La Grand'Combe en 1877. Le calcul des taux de croissance annuels précise cette discordance relativement faible, mais qui joue en sens inverse de celle qui a été précédemment notée : ceux des produits bruts sont supérieurs de plus de 1 % à ceux des revenus nets. Dans le cas de Montrambert, l'amplitude des deux mouvements est très comparable : le produit brut passe, entre 1859 et 1881, de 100 à 408, le revenu net de 100 à 394 — mais les lacunes de la documentation, qui nous ont obligés à couper le trend de hausse en 1871, permettent paradoxalement de montrer qu'il se produit un renversement de la vitesse relative des deux mouvements : jusqu'en 1871, le taux de croissance du produit brut est supérieur à celui du revenu net, et pendant les dix années suivantes, c'est l'inverse ; on retrouve entre 1871 et 1881, au profit du revenu net, cette sorte de privilège à la hausse que nous avons noté précédemment sur le long terme, pour Firminy, Carmaux et Blanzy. Si bien qu'on peut risquer, à titre d'hypothèse, un élément d'explication à la contradiction entre l'analyse économique des vieilles exploitations que sont Firminy, Carmaux et Blanzy, et celle des sociétés plus récentes — elles démarrent en 1854, issues de regroupements nouveaux — comme Saint-Étienne ou La Grand'Combe. Les prudences psychologiques et les investissements onéreux de tous les démarrages industriels handicapent relativement, par rapport à un produit brut où le multiplicateur des quantités extraites est encore faible, le revenu net. La durée économique est peut-être ici trop courte pour être démonstrative. Reste le cas des Houillères de la Loire, qui est à part : les mouvements de produit brut et du revenu net sont d'abord inverses, jusqu'à 1869, le premier en hausse, le second en baisse. Et malgré un redressement entre 1869 et 1884, nous avons affaire ici à un revenu net particulièrement vulnérable, qui tombe, à la fin du siècle, très au-dessous de son niveau d'origine, alors que le produit brut a été multiplié par trois. Mais si, pendant la conjoncture de hausse, la discordance très forte entre les deux mouvements constitue un cas exceptionnel et ressortit sans

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

doute comme telle à l'histoire de l'entreprise, la sur-fragilité du revenu net en conjoncture de baisse est un phénomène d'ordre général : on peut le noter aussi bien pour Saint-Étienne que pour L a Grand'Combe et à un moindre degré pour Montrambert. L a comparaison des taux de décroissance en témoigne. Nous recoupons ici les observations faites pour l'autre groupe d'exploitations, à partir de la fin des années 1870. Ainsi, il apparaît certain que la dépression frappe préférentiellement le revenu net, et le profit : voilà les zones les plus sensibles de l'économie d'une entreprise, les plus vulnérables, les plus vite touchées par le renversement de la tendance. Proportionnellement, le concessionnaire de mines perd plus que ne le laisse croire l'évolution de la production et de son chiffres d'affaires. Mais à la hausse ? mais dans la prospérité ? Nous inclinerions à conclure qu'il y a également une plus grande sensibilité du revenu net, et une sorte de privilège du profit, qui se multiplie davantage que la valeur des quantités produites et des quantités vendues. Nous avons raisonné jusqu'ici dans le relatif, à l'intérieur d'une comparaison entre produit brut et revenu net. Mais il faut aussi considérer en elles-mêmes les deux données économiques et leurs vitesses d'évolution. Les tableaux établis suggèrent dans ce domaine des conclusions assez simples : jusqu'à la fin des années 1870, les taux de croissance annuels des produits bruts et des revenus nets de nos sociétés sont très élevés ; puis, après ce point culminant du siècle charbonnier, pour le Massif Central au moins, certaines compagnies — la Loire, L e Creusot — voient diminuer leurs produits bruts et leurs revenus nets à des rythmes annuels aussi rapides que ceux de leur croissance antérieure. Mais la plupart subissent la dépression cyclique des années 1880-1890, et rattrapent péniblement dans les dernières années du x i x e siècle les chiffres atteints à la fin des années 1870 ; c'est dire que leurs produits bruts, et a fortiori leurs revenus nets, ne connaissent plus ces taux élevés de croissance qui ont caractérisé les deux premiers tiers du siècle. Pour les produits bruts, la croissance reprend à des rythmes annuels aussi modestes que ceux du déclin cyclique qui l'a précédée. Quant aux revenus nets, ils s'essoufflent davantage, et donc proportionnellement plus encore par rapport à leur croissance privilégiée des années 1820-1870. Il y aurait donc comme une sorte de première maturité des Charbonnages du Massif Central, vers le deuxième tiers du x i x e siècle. Est-ce déjà parce qu'il s'agit à la fois d'un des plus vieux secteurs de l'économie industrielle, et d'un secteur ancien par rapport à la jeune concurrence du Nord et du Pas-de-Calais ? C'est l'étude de ces charbonnages plus récents qui peut répondre à la question. e) ANNEXES

:

1. Le mouvement des profits jusqu'à 1914, d'après les sources d'entreprises. Malheureusement, la source fiscale F 14 ne permet pas de poursuivre l'étude des mouvements moyens du produit brut et du revenu net au-delà de 1898. Pour combler cette lacune, et à titre d'indication générale, nous avons reconstitué jusqu'en 1914 les courbes de profits d'un certain nombre

LES

CHARBONNAGES

: MASSIF

CENTRAL

45

de ces mêmes entreprises charbonnières, d'après les comptes rendus annuels des conseils d'administration. De quel profit s'agit-il ? Dans la mesure du possible nous avons reconstitué partiellement le bénéfice originel ; les sources ont permis ce calcul approché de Pj pour Firminy, Carmaux, les Houillères de la Loire. Pour La Grand'Combe et Montrambert, nous avons seulement P2, le bénéfice déclaré au bilan, avant toute mise en réserve ordinaire ou exceptionnelle. Les moyennes mobiles décennales de ces données ont été calculées et transcrites de façon à obtenir les tendances du long terme. Les courbes sont significatives. Après le haut palier des années 18701880, elles comportent la dépression (plus ou moins accentuée) qui couvre presque toute la fin du siècle. La tendance se renverse en 1893-1895 et ne cesse d'être à la hausse jusqu'en 1914, malgré le léger décrochage des années 1904-1906. Les dernières années de la « belle époque » sont de belles années, où la masse des profits dépasse très largement, sauf à Montrambert, les chiffres records de 1875-1880. 2. Valeurs boursières, dividendes et taux de capitalisation dans les charbonnages du Massif Central dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Dans un article du Bulletin de la Statistique de la France, publié en 1933, M. Jules Denuc a réduit en indices (sur la base 1901-1910 = 100) les valeurs de ces trois données économiques de 1866 à 1914, à partir des compagnies suivantes : Houillères d'Ahun, Houillères et Chemins de fers d'Épinac, Houillères de Montrambert et de La Béraudière, Houillères de Saint-Étienne, Mines de Carmaux, Mines de La Grand'Combe, Mines de la Loire, Graissessac, Houillères de la Haute-Loire, Charbonnages des Bouches-du-Rhône, Blanzy. Il entre donc dans ses calculs des compagnies que nous n'avons pas étudiées, et par contre il y manque Firminy et Le Creusot. Mais les résultats globaux de M. Denuc concordent assez avec nos calculs particuliers de valeurs boursières et de dividendes pour que sa courbe générale soit utilisable dans notre étude. Que traduit-elle ? D'abord un parallélisme très clair entre les deux indices des dividendes bruts et des cotes boursières — même si, comme il est normal, les secondes sont un peu en retard sur les premiers et réagissent plus au bilan de l'année écoulée qu'à celui de l'année considérée. Mais surtout, leurs mouvements correspondent à ceux des produits bruts et des revenus nets. Là encore les années 1870 forment une sorte de palier maximum qui ne sera plus dépassé jusqu'à 1914, et à partir duquel jouent les fluctuations cycliques révélées par les produits bruts et les revenus nets. Nous retrouvons ici les conclusions précédentes : il semble que les houillères considérées soient arrivées dans les années 1870 à une sorte de point de maturité ; les quantités extraites et vendues n'augmentent plus guère, les prix sont relativement stables depuis la flambée de 1873, et la fluctuation brute de la conjoncture est devenue maîtresse de l'histoire de ce groupe d'entreprises. Le taux brut de capitalisation suit fidèlement, c'est-à-dire en sens inverse, les oscillations des dividendes. Une lente tendance à la baisse est perceptible, quoique faible.

46 1. LES COMBUSTIBLES MINÉRAUX EN FRANCE : P R O D U C T I O N T O T A L E , PRIX MOYENS ET NOMBRE d'après la Statistique de l'Industrie Minérale — 1900.

D'OUVRIERS

48 2. P R O D U C T I O N HOUILLÈRE DES P R I N C I P A U X GROUPES GÉOGRAd'après la Statistique de l'Industrie Minérale — 1900. BASSINS DU BOURBONNAIS

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DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS

Bassins du B o u r b o n n a i s : C o m m e n t r y et Doyet, Saint-Éloy, l ' A u m a n c e . Bassins du T a r n et A v e y r o n : A u b i n , C a r m a u x , A l b i , Rodez, S a i n t - P e r d o u x . Bassins de la B o u r g o g n e et du Nivernais : Le C r e u s o t et Blanzy, D e c i z e , Épinac et A u b i g n y - I a - R o n c e , Bassins du G a r d : A l a i s , A u b e n a s , Le V i g a n . Bassins d e la Loire : Saint-Étienne et Rive-de-Gier, S a i n t e - F o y - l ' A r g e n t i è r e , C o m m u n a y , le Roannais.

Bert,

La Chapelle-sous-Dun, Sincey.

4

50 3. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) De 1854 à 1892 compris, les chiffres valent pour 5 concessions. A partir de 1893, ils se rapportent à l'exploi(2) Déficit en 1870. Revenu insignifiant en 1889, légèrement inférieur à 100.000 francs en 1895 et 1897.

51

tatlon de 6 concessions : la sixième étant Beaubrun.

4. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1889 : déficit.

53

PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans.

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6. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans.

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7. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1814,1816,1820 : revenu net inférieur à 10.000 francs. En 1854,1861,1885,1886,1887, 1893 : déficit.

59

60

8. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1813 et 1816, revenu légèrement inférieur à 10.000 francs. En 1822,1868 et 1870 : déficit.

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62 9. COMPARAISON DES DONNÉES DE F 14 ET DE 65 A Q Produit brut et chiffre d'affaires — Revenu net et Profit. •10-4

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64

10. EXTRACTION ET PRIX DE LA HOUILLE.

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(1) La G r a n d ' C o m b e , Blanzy, Firminy-Roche-la-Molière, Houillères de Saint-Étienne, Le C r e u s o t : S o u r c e F 1 4 . (2) A partir de 1893, une c o n c e s s i o n supplémentaire : Beaubrun. Houillères de Saint-Étienne : Prix moyen s u r carreau de la tonne de houille (Statistique de l'Industrie Minérale).

65

La Grand'Combe • I I I * Montrambert - La Béraudière Mines de la Loire di

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Autofinancement. Bien entendu, il s'agit d'une masse maximale puisqu'elle suppose, nous l'avons souligné dans l'analyse précédente, que la différence (Produit brut — Salaires) corresponde tout entière aux profits réalisés. Elle assimile en outre les amortissements destinés à pallier l'usure du matériel et ceux opérés pour travaux neufs. Il semble cependant que l'on puisse retenir l'autofinancement ainsi repéré comme révélateur des tendances longues de l'autofinancement réel opéré par les sociétés houillères. Comme dans le moyen d'approche précédent, dont il découle, il conviendra toutefois de se rappeler que le mouvement est progressivement amplifié, en particulier de la fin du xix e siècle à 1914. Nous avons calculé la différence, révélatrice de l'autofinancement, pour l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais, ceci pour la période 1861-1912. 4) La capitalisation

boursière.

Nous n'avons pas dans la présente étude à analyser pour lui-même le mouvement des pertes ou des gains réalisés par les actionnaires des compagnies houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Les sommes corres-

80

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

pondant à la valeur boursière de leurs actions ne sont pas des capitaux dont disposeraient les entreprises. C'est donc simplement comme moyen d'approche de l'évolution des résultats obtenus par les sociétés que nous avons mené l'analyse de la capitalisation boursière et des rendements boursiers. L'étude de la capitalisation boursière apparaît donc comme une approche indirecte, et c'est une approche maximale car la Bourse est un miroir grossissant. La passion et l'ardeur spéculative jouent un grand rôle dans l'appréciation des résultats obtenus et plus encore des résultats escomptés par les sociétés distributrices de dividendes. Aussi l'ascension ou la baisse des profits distribués entraînent-elles des mouvements qui vont dans le même sens mais qui sont plus que proportionnels. L e mouvement des cours rend compte des résultats des sociétés, mais en les exagérant dans les deux sens. Directement influencée par l'importance des dividendes distribués, la Bourse agit aussi sur l'évolution des résultats, dans la mesure où les dirigeants des entreprises se doivent de distribuer des dividendes assurant un certain rendement par rapport aux cours pratiqués, s'ils veulent notamment pouvoir placer sans trop de difficultés sur le marché financier leurs emprunts obligataires et leurs augmentations de capital par appel de fonds. La Bourse reflète donc surtout le mouvement du profit distribué (P 3 ) mais, pour une faible part, elle le commande aussi, et c'était une raison supplémentaire pour examiner l'évolution des cours et des rendements boursiers concernant les compagnies houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Dans une certaine mesure, l'évolution de la capitalisation boursière permet aussi d'apprécier celle de l'ensemble des sommes investies depuis l'origine dans une entreprise. Les dirigeants des compagnies ou des syndicats patronaux ont volontiers confronté leurs résultats à celle des sommes supposées investies dans les charbonnages par le repère de la capitalisation boursière : dans une notice publiée en octobre 18951, Êmile Vuillemin, directeur de la Compagnie d'Aniche, estimait qu'en décembre 1879, les trente-quatre compagnies houillères du Nord et du Pas-deCalais avaient réellement consacré depuis leur origine jusqu'à la fin de 1878, en travaux de premier établissement, une somme de 346.268.000 francs. Il y ajoutait, ce qui est discutable, les dépenses infructueuses effectuées par les sociétés de recherches des deux départements et évaluait ces dépenses à 100 millions de francs. A la fin de 1878, le capital immobilisé dans les sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais, écrivait-il, pouvait ainsi être estimé à 446.268.000 francs. De 1879 à fin 1895, il avait été dépensé en travaux de premier établissement dans les concessions instituées des deux départements 188.080.000 francs et dans les différentes recherches nouvelles exécutées, environ 1 million de francs. L e capital immobilisé dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais aurait été ainsi à la fin de l'année 1895 de 635.348.000 francs. Aussi bien en 1878 qu'en 1895, la valeur des actions des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais 1 . E . V U I L L E M I N , Capitaux immobilisés dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais, Douai, Impr. Paul Dutilleux, octobre 1896, 8 p.

LES CHARBONNAGES

DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

81

cotées à la Bourse de Lille approchait celle des estimations de leurs dépenses par Vuillemin. 1879 Capitalisation boursière Dépenses des sociétés Différence

1895 621.300.000 635.348.000

608.700.000 446.268.000 +

62.432.000

-

14.048.000

Peut-être, à l'échelle d'un vaste bassin, la capitalisation boursière permettait-elle d'apprécier le mouvement de l'ensemble des dépenses effectuées par les sociétés, à la fois grâce à leur capital social, à l'autofinancement et aux emprunts effectués. Par contre, à l'échelle d'une société, les écarts apparaissent très différents entre les actifs comptables, tels qu'ils s'inscrivaient dans les bilans des sociétés et la valeur boursière des actions. La différence de présentation dans les bilans et l'importance plus ou moins grande des amortissements effectués jouaient avec ces autres facteurs : l'importance des sociétés, les résultats obtenus ou escomptés. Les écarts variaient beaucoup suivant les sociétés, comme le montre le tableau ci-dessous, empruntant ses données à l'année 1909 (La Clarence n'a été fondée qu'en 1895 ; Courrières a remanié ses bilans depuis sa transformation en société anonyme en 1897 ; Béthune et Vicoigne-Nœux, toujours sociétés civiles, font figurer, comme la plupart des sociétés de l'époque, les amortissements au passif) : Sociétés La Clarence Carvin Ferfay Drocourt Courrières Vicoigne-Nœux Béthune

Actif

Capitalisation

6.431.705 5.655.144 5.990.794 10.002.386 27.943.769 83.986.713 98.646.745

6.801.260 10.883.824 7.776.258 19.891.991 179.862.000 127.870.240 86.256.130

Une comparaison rigoureuse entre les actifs comptables et la capitalisation boursière des sociétés ne pouvant être opérée, c'était essentiellement la capitalisation boursière par tonne extraite qui permettait aux actionnaires de comparer la capitalisation et éventuellement la surcapitalisation des sociétés, synonyme de baisse du rendement boursier, et donc d'opérer les arbitrages nécessaires. Nous avons retenu pour apprécier les cours des actions les cours pratiqués à la Bourse des Valeurs de Lille, Bourse autorisée par un arrêté 6

82

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

du 10 avril 1861 à s'ériger en Parquet et officiellement instituée le 1 e r juillet 18611. Durant la première moitié du x i x e siècle, les transactions s'étaient opérées surtout par l'intermédiaire des notaires, puis de 1848 à 1861, une Bourse officieuse, la « Coulisse des Valeurs industrielles », a permis aux Agents de Change lillois de coter déjà les actions des charbonnages régionaux, avant leur cotation officielle à partir de 1861. La plupart des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais ont été inscrites à la cote de Lille dès 1861 (Aniche, Béthune, Bruay, Carvin, Courrières, Dourges, Escarpelle, Lens, Liévin, Meurchin, Vicoigne-Nœux), d'autres au moment du grand essor boursier de 1873 (Ostricourt et Maries 30 % en 1874, Anzin en 1875), d'autres encore à la fin du x i x e siècle (Maries 70 % en 1890, Douchy et Ligny en 1895). La Bourse de Paris n'a joué jusqu'à la première guerre mondiale qu'un rôle secondaire dans la cotation des actions des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. Seule la Compagnie de Béthune a été admise à Paris dès 1876 ; au début du x x e siècle, il n'y a qu'une minorité de sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais qui se sont fait coter à la fois à Paris et à Lille 2 . C'est donc bien la Bourse de Lille qui permet de suivre du milieu du x i x e siècle à 1914 les cours des charbonnages régionaux. A la fin du x i x e siècle, et au début du x x e siècle, la plupart des sociétés houillères divisent leurs actions en dixièmes, vingtièmes ou centièmes. La hausse des cours qui donne une valeur très importante aux actions et tendrait donc à ralentir les transactions explique cette division des parts sociales, mais le fractionnement des actions, en permettant d'élargir quelque peu le marché, accélère à son tour la capitalisation boursière. Lorsque les actions entières et les fractions de titres ont continué à être cotées séparément jusqu'en 1914, nous avons relevé le cours de l'action. Cependant, lorsque seuls les titres fractionnés ont été cotés, c'est le cours de ces titres, multiplié par leur nombre, que nous avons retenu pour le calcul de la capitalisation. Il en résulte que le mouvement de la capitalisation boursière, au début du x x e siècle, se trouve, pour une part seulement, amplifié pour les raisons techniques indiquées. Dans son ouvrage sur Le Bassin houiller du Pas-de-Calais3. E. Vuillemin a donné le cours moyen annuel à la Bourse de Lille des actions des charbonnages du Pas-de-Calais pour la période 1851-1883. Nous avons vérifié ces données en les comparant en particulier aux relevés des compagnies et nous avons calculé pour chaque société sa capitalisation boursière, compte tenu du nombre des actions indiqué dans les statuts. P a r addition, nous avons pu retrouver ou rectifier le total de la capitalisation pour l'ensemble des sociétés exploitantes du Pas-de-Calais, total fourni dans l'ouvrage de Vuillemin pour la période 1851-1881, ceci année par année. Nous avons relevé les cours moyens annuels pour la période 1882-1913 dans les Annuaires de valeurs admises à la Cote officielle de la Bourse de Lille 1. Cf. Jean L A M B E R T - D A N S E T T E , « Une institution financière au service du développement régional : la Compagnie des Agents de change de Lille depuis sa création jusqu'au premier conflit mondial (1801-1914) », Revue du Nord, t. X L I I I , n° 170, avril-juin 1961, p. 159-201. 2. Courrières et Dourges sont cotées à Paris à partir de 1901, Lens et Carvin de 1902, Vicoigne et N œ u x de 1907. 3. Lille, Impr. Danel, 1880-1884, 3 vol. (le cours des actions est indiqué t. III, p. 346-347).

LES

CHARBONNAGES

DU

NORD

ET DU

PAS-DE-CALAIS

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publiés par les Agents de Change lillois1, calculé les capitalisations annuelles par société, puis la capitalisation annuelle globale des sociétés du bassin du Pas-de-Calais. Nous avons ainsi disposé des séries : cours des actions, et capitalisation pour chaque société du Pas-de-Calais et pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais du milieu du x i x e siècle, et particulièrement de 1861, année du début de la cotation officielle, jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. Pour le calcul de la capitalisation totale des sociétés du Pas-de-Calais, capitalisation que nous voulions confronter avec les autres approches du profit, nous avons tenu compte de toutes les sociétés exploitantes de l'année en cours et non pas seulement des sociétés dont nous donnons les résultats dans les tableaux statistiques du présent ouvrage. A partir de nos séries, nous avons calculé la capitalisation par tonne des sociétés houillères du Pas-de-Calais année par année de 1861 à 1912. Nous avons en outre calculé le t a u x nominal et le t a u x effectif de rendement des actions de treize sociétés du Pas-de-Calais de 1861 à 1912 (les mêmes que celles dont nous avons établi le produit brut, plus la Société de Maries 30 %, compagnie non exploitante mais qui avait droit à 30 % des bénéfices de Maries) et pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais durant la même période. On sait que le taux « nominal » est égal à Dividende par action _ Dividende de la société Cours de l'action Capitalisation boursière Nous avons calculé les t a u x nominaux en tenant compte de tous les chiffres, alors que seuls les milliers de francs figurent dans nos tableaux. Le taux « nominal » ne doit pas être confondu avec le taux « apparent », qui est égal à : Dividende par action _ Dividende total Valeur nominale de l'action Capital social Nous attirons l'attention du lecteur sur ces problèmes de terminologie, afin d'éviter toute confusion dans l'interprétation de nos séries et de nos courbes. Le taux « effectif », lui, tient compte des variations des cours. Exemple : en 1911, le rendement nominal de Lens a été de 3,44 %, l'action et la capitalisation boursière de la société ont progressé de l'indice 462,3 en 1910 à 506,5 en 1911, soit une augmentation de 44,2 points, soit de : 44,2 x 100 _ 462,3 ~

9,56 %

Le t a u x effectif s'établit donc à : 3,44% + 9,56% = 13%. Bien entendu, quand la baisse des cours en pourcentage est supérieure 1. Nous remercions M. Jean Lambert-Dansette, Agent de change, de nous avoir prêté la collection d'annuaires qu'il possède. Les annuaires de la Bourse de Lille fournissent les cours à partir de 1882.

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

au rendement nominal, le rendement effectif est négatif : COMPAGNIE DE LENS (indices 1874-1893 = 100)

Années

1875 1876 1910 1911

Capitalisation

119.160.000 88.740.000 333.735.300 365.666.700

Indices de la capitalisation

Dividende

165,1 122,9 462,3 506,5

3.000.000 2.100.000 12.600.000 12.600.000

Rendement nominal

Rendement effectif

(%)

(%)

2,51 2,36 3,77 3,44

- 23,20 + 13,00

Pour le calcul des variations des cours, année par année, variations indiquées dans nos tableaux, nous nous sommes servis des séries d'indices et non des séries de nombres absolus de la capitalisation boursière de l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais comme de chacune d'entre elles. Or les séries d'indices ne sont pas reproduites dans nos tableaux statistiques. Le lecteur qui réeffectuerait certains de nos calculs ne devrait donc pas s'étonner des très légères différences dans la seconde décimale auxquelles il pourrait aboutir s'il calculait, lui, les variations de cours en fonction des nombres absolus qui seuls figurent dans nos tableaux. Afin de comparer les rendements effectifs des différentes compagnies du Pas-de-Calais, nous avons enfin calculé pour ces compagnies durant la période 1861-1911 la différence entre le rendement effectif de chaque société et le rendement effectif moyen de l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais. Exemple : en 1911, le rendement effectif moyen des sociétés du Pasde-Calais a été de + 5,07 % ; celui de Lens de 13 % ; la différence en faveur de Lens s'établit donc à 7,93%, et correspond au « rendement effectif comparé » de Lens en 1911. L'évolution du rendement effectif de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais et celle des rendements comparés des différentes compagnies permettent d'apprécier les mouvements du profit, tels que la Bourse les a reflétés en les amplifiant. b) Les approches minimales du profit. Tous les moyens d'approche, directe ou indirecte, que nous avons évoqués jusqu'à présent, tendaient à établir des séries, à préparer des courbes qui repéreraient les plus grandes amplitudes possibles du profit. Il convient maintenant d'analyser les principaux moyens dont nous disposons pour saisir les profits selon des estimations cette fois minimales, la comparaison des deux types de séries et de courbes devant permettre des conclusions valables.

LES CHARBONNAGES

DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

85

Comme pour les approches maximales du profit, différents types de sources peuvent et doivent être utilisés. La source la plus tentante est celle constituée par les estimations comptables des sociétés houillères elles-mêmes. Mais on doit se rappeler d'abord que les estimations sont hétérogènes, les comptabilités n'étant évidemment pas normalisées, et en outre que les sociétés houillères ont, entre autres, deux raisons principales de ne pas faire apparaître des bénéfices trop élevés. L'une est commune à toutes les sociétés par actions et a bien été soulignée dans la méthodologie générale : il ne faut pas risquer de périr en distribuant trop et les sociétés ont donc à se prémunir contre leurs propres actionnaires ; l'autre raison est spécifique aux sociétés minières : la loi de 1810 a prévu une redevance proportionnelle de 5 % sur les bénéfices nets de celles-ci et si le taux de 5 % peut paraître aujourd'hui bien faible pour un impôt sur les bénéfices des sociétés, il n'en constitue pas moins pour l'époque un fait exceptionnel et susceptible d'inciter les compagnies houillères à se prémunir aussi contre les exigences fiscales. 1) Le profit

comptable.

En examinant les résultats des différentes sociétés houillères de la région du Nord, toutes sociétés par actions, on constate une première différence, qui peut paraître paradoxale, entre les sociétés civiles et les sociétés anonymes. Les sociétés anonymes, qui ont davantage de comptes à rendre à leurs actionnaires, présentent toujours des bilans où les résultats du compte « Profits et Pertes » apparaissent très proches du dividende à distribuer, beaucoup plus proches en tout cas que lorsqu'il s'agit de sociétés civiles. Un second fait est également vérifiable : c'est que du milieu du xix e siècle à la guerre de 1914-1918, toutes les compagnies ont eu tendance à dégager progressivement des bénéfices nets très proches du dividende. Cette évolution résulte à la fois de l'affectation de sommes plus importantes en réserve et de la pratique croissante d'amortissement par prix de revient. Enfin, en fonction de la conjoncture à court terme, la différence grandit entre le profit « originel » (Pj) ou même le profit déclaré (P2) et les résultats définitifs des exercices lorsque la conjoncture est favorable ; elle s'atténue quand la conjoncture est défavorable. Durant l'exercice 1912-1913, la conjoncture économique encore favorable et le poids des habitudes acquises combinent donc leurs effets et permettent d'approcher l'écart maximum qui, pour les sociétés importantes, a séparé le bénéfice définitif retenu et les résultats globaux obtenus. Dans le cas de l'importante Compagnie de Béthune, l'extraction a été de 2.429.903 t, ce qui assure à la société le quatrième rang dans le Pas-de-Calais, le cinquième dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais (après Lens, Anzin, Courrières et Bruay). Les résultats comptables de l'exercice, empruntés aux documents internes de la société, sont les suivants : Bénéfices affectés aux travaux préparatoires Amortissements Bénéfices affectés aux réserves Résultats du Compte Profits et Pertes

2.575.763 4.986.538 3.988.818 3 145 000

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LE

MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

La somme de 2.575.763 francs correspond à des travaux préparatoires (en particulier préparation de nouveaux étages d'exploitation) qui ne sont évidemment source d'aucun bénéfice et qui ne peuvent être financés que par les résultats de l'exploitation ; ils sont indispensables à l'industrie houillère qui se doit de préparer les chantiers qui seront mis en exploitation quand les chantiers en activité seront épuisés. Ils peuvent donc être considérés comme une nécessité de l'exploitation, mais ils n'en sont pas moins des travaux neufs, à financer grâce à une part des bénéfices. La tendance des compagnies a toujours été de réduire au minimum les travaux préparatoires quand la conjoncture à court terme était favorable, afin d'affecter le maximum d'ouvriers aux tâches de production, et au contraire de pousser ces travaux quand les débouchés se réduisaient. Les résultats du compte Profits et Pertes font apparaître seulement la somme que les administrateurs ont décidé de distribuer comme dividende. Le résultat définitif (3.145.000 francs), égal au dividende apparaît donc en 1912-1913 pour la Compagnie de Béthune comme égal à 44,08% du profit déclaré, soit P 2 (3.145.000 francs + 3.988.818 francs affectés aux réserves = 7.133.818 francs), à 25,94% des bénéfices « bruts» (profit déclaré + amortissements soit 12.120.356 francs), à 21.40% des bénéfices totaux — c'est-à-dire « originels », ou P, — (14.696.119 francs) si on inclut les sommes affectées aux travaux préparatoires. Mais, dans le cas de la Compagnie de Béthune, il s'agit d'un écart très élevé. Nous avons calculé le pourcentage du résultat du compte Profits et Pertes par rapport aux bénéfices bruts, à l'exclusion des travaux préparatoires. Entre les exercices 1878-1879 et 1912-1913 il varie entre un maximum de 94,30% pour 1886-1887 et un minimum de 21,65% pour 1900-1901, avec une tendance générale à décroître quand la conjoncture à courte et longue période est favorable. Dans le cas des compagnies importantes, la courbe des bénéfices nets est donc beaucoup moins souple que celle des bénéfices bruts. Il s'agit d'une courbe minimale qui atténue au maximum les résultats quand la conjoncture est favorable. Le manque de souplesse de la courbe des bénéfices nets se retrouve, mais pour des raisons différentes, dans le cas des petites compagnies marginales. L'exemple de la Compagnie de Carvin est à cet égard révélateur. Il s'agit d'une petite société, qui a produit en moyenne 284.0001 par an durant la période 1908-1912. Son capital est de 1.972.000 francs et la compagnie a émis en 1904 un emprunt obligataire de 1.500.000 francs. COMPAGNIE D E CARVIN

Années

1907 1908 1909 1910

Actif

Passif exigible

Actif net

Progression de l'actif net

Profits et pertes

6.049.189 5.662.597 5.655.144 5.238.365

1.874.590 1.936.779 429.774 1.400.293

4.174.599 3.725.818 5.225.670 3.838.072

+ 767.258 - 448.781 1.499.852 - 1.387.598

1.269.474 591.750 591.750 591.750

LES

CHARBONNAGES

DU

NORD

ET DU

PAS-DE-CALAIS

87

L'actif net (égal à l'actif amputé du passif exigible) de la Compagnie de Carvin correspondant aux fonds propres de la société a diminué en 1908 et en 1910, et pourtant des résultats positifs apparaissent, qui n'ont pu être obtenus qu'en puisant dans les fonds empruntés. En définitive, on peut estimer que les bénéfices des compagnies importantes sont sous-évalués mais que, par contre, ceux des petites sociétés, lorsque la conjoncture est défavorable, sont surévalués. A l'échelle du bassin houiller cependant, la compensation est inégale, et la courbe des profits, tels que ceux-ci apparaissent dans les résultats comptables, demeure une courbe minimale. Pour la présente étude, nous avons utilisé les profits comptables des sociétés houillères d'Aniche, de Béthune, Bruay, Carvin, Courrières, Liévin, Ligny-lès-Aire, Maries et Vicoigne-Nœux. Le lecteur voudra bien cependant nous excuser d'avoir réservé les tableaux de leurs résultats comptables pour notre ouvrage en préparation sur les charbonnages du N.P.C. 2 ) L e profit

distribué.

Les dividendes distribués ne constituent pas tout le profit distribué (P 3 ) par les entreprises houillères. Les séries du dividende peuvent cependant êtres considérées comme reflétant fidèlement le mouvement du profit distribué. Il conviendrait d'abord de tenir compte de la rémunération des membres des conseils d'administration. Les modalités de cette rémunération ont varié de 1850 à 1914. Au milieu du xix e siècle subsiste encore en partie dans les faits l'idée que les administrateurs, délégués des actionnaires, exercent leurs fonctions en principe à titre gratuit et doivent leur rôle à l'importance des paquets d'actions qu'ils détiennent, actions qui suffisent à stimuler leur zèle et à leur fournir des dividendes proportionnels aux résultats qu'ils auront contribué à obtenir. C'est ainsi que les premiers statuts de la Compagnie de Vicoigne-Nœux, fondée en 1843, précisaient que les fonctions d'administrateurs sont gratuites et « que chaque administrateur recevra seulement quand il assisterait aux délibérations 1° un jeton de présence, dont la valeur sera de vingt francs par chaque jour de séance du Conseil d'administration ; 2° une indemnité de vingt francs pour frais de voyage, lorsqu'il demeurera à plus de douze kilomètres de Vicoigne ; 3° vingt francs par jour, plus le remboursement des frais de voyage, quand il sera en mission » (article 30 des statuts). De même, pour la Compagnie de Bruay (1852), « les membres du Conseil d'administration recevront un jeton de présence de quinze francs chaque fois qu'ils assisteront à une séance du Conseil, plus le remboursement de leurs frais de voyage lorsqu'ils demeureront à plus de douze kilomètres de distance du lieu de la réunion » (art. 27). Les réunions des conseils étant en général mensuelles et le nombre des membres des conseils toujours inférieurs à dix, les rémunérations des administrateurs, du moins celles conformes aux statuts, ne représentaient au milieu du xix e siècle que l'équivalent d'une très faible part des dividendes distribués par les sociétés. Mais cette part est allée en s'accroissant. A la fin du xix e siècle s'est trouvé généralisé le principe suivant lequel les administrateurs, s'ils ne doivent toujours percevoir que de

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LE MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

simples « indemnités » pour leurs fonctions, bénéficient de « tantièmes » qui sont en moyenne égaux à 2 % du dividende distribué. Enfin, à la veille de la guerre de 1914-1918 grandissent, à côté des tantièmes, des allocations fixes supplémentaires, dont l'importance ne cessera de s'accroître entre les deux guerres mondiales, en même temps que la quotité des tantièmes. Peut-être pourrait-on considérer aussi que, parmi d'autres postes des frais généraux, les rémunérations des directeurs des compagnies houillères sont une partie du profit distribué puisque les directeurs, évidemment rétribués pour leur travail et non pour leurs capitaux, ne sont cependant point considérés, au moins juridiquement, comme des « employés » des sociétés, mais comme des « émissaires sociaux » et qu'en plus, leurs appointements annuels sont établis en général en fonction des bénéfices ou des dividendes (ici encore 2% le plus souvent) avec en plus d'importantes allocations fixes et des primes d'extraction. Si le dividende des compagnies houillères de la région du Nord ne représente donc qu'une partie du profit distribué, il en représente cependant de très loin la masse la plus importante et en outre, la part à considérer en dehors des dividendes est, du moins à la fin du xix e siècle et au début du x x e siècle, pour l'essentiel proportionnelle au dividende et reproduit donc en gros la courbe de celui-ci. Nous nous sommes servis des séries du dividende brut, c'est-à-dire non amputé des impôts (de 4 % à la fin du xix e siècle) malgré les méthodes différentes des compagnies, dont certaines prenaient à leur compte cette charge fiscale, ce qui constituait un avantage substantiel pour leurs actionnaires. On peut cependant estimer que c'est bien la courbe du dividende brut qu'il convient de suivre, car c'est elle qui correspond à l'essentiel du profit distribué par les compagnies, l'État ne faisant que prendre une partie de celui-ci. D'ailleurs, ici encore, puisque l'impôt qui frappe les dividendes est un impôt de quotité, les courbes du dividende brut et du dividende net sont parallèles. En ce qui concerne les séries des dividendes, on peut donc souligner qu'il s'agit de séries particulièrement importantes. Les compagnies houillères de la région du Nord ont continué jusqu'en 1914 à distribuer des dividendes dont la masse était considérable. En outre, de toutes nos séries, il est évident que celle du dividende est la plus sûre, la seule qui ne puisse fournir matière à interprétation ou contestation. Mais il s'agit d'une série d'approche minimale par rapport au profit originel, déclaré ou même distribué. Enfin à l'inverse des séries correspondant à nos approches maximales du profit, la courbe des dividendes reflète en les atténuant de plus en plus, au fur et à mesure qu'on se rapproche de 1914, les courbes du profit distribué ou du profit global. Nous avons relevé les dividendes distribués par toutes les sociétés exploitantes du Pas-de-Calais, et nous avons pu ainsi disposer d'une part des séries concernant les différentes sociétés du Pas-de-Calais, et d'autre part de la série du dividende total distribué par l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais. Nous avons en outre établi les séries du dividende par tonne pour le bassin du Pas-de-Calais. Pour le calcul du dividende total du Pas-de-Calais, nous avons tenu compte de toutes les sociétés exploitantes, et non point seulement de celles mentionnées dans nos tableaux.

LES

CHARBONNAGES

3 ) Le profit

DU NORD

ET DU

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PAS-DE-CALAIS

fiscal.

Il a été bien précisé, à propos des mines du Massif Central, l'origine et les modalités d'application de la redevance des mines au xix e siècle. La redevance proportionnelle prévue par la loi de 1810 tenait lieu d'impôt foncier pour les exploitations minières qui n'étaient pas assimilées à des entreprises commerciales et étaient donc dispensées de la patente. Cette redevance ne devait pas dépasser 5 % du produit net, mais ce maximum est vite devenu la règle générale. Les états de redevance permettent de disposer d'une source supplémentaire, fiscale, pour l'estimation du profit des entreprises houillères. Cependant, cette source, d'une importance capitale pour les sociétés et les bassins dont l'apogée se place avant le dernier quart du xix e siècle, voit son intérêt légèrement diminuer au fur et à mesure qu'on avance dans le siècle. A partir de 1860, pour éviter les fréquentes discussions, le gouvernement a tendu à généraliser l'abonnement des sociétés à la redevance. En plus, les ingénieurs des mines, chargés de préparer l'estimation des produits nets, ont eu tendance à confronter les dividendes distribués aux bénéfices déclarés par les compagnies dans leurs états de redevances. Dans les archives des sociétés houillères, nous avons retrouvé trace de plusieurs échanges de correspondance entre directeurs et ingénieurs qui discutaient de l'écart Dividende — Revenu net déclaré, les compagnies s'efforçant de justifier l'écart par l'origine de bénéfices, en particulier du Portefeuille — Titres, qui n'entraient pas dans le calcul de l'assiette de la redevance. Progressivement, le revenu net imposable s'est rapproché du dividende, comme le montre le tableau suivant, qui compare les moyennes décennales du revenu net imposé de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais et les dividendes totaux versés par celles-ci : SOCIÉTÉS HOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS (Moyennes décennales)

Périodes

1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900

R.N.I.

Dividendes

Pourcentage R.N.I./Dividendes

1.634.200 5.705.600 13.071.700 20.670.300

3.455.747 10.871.721 13.282.663 21.536.331

47,28 52,48 98,41 95,97

La loi n'a pas manqué de codifier ce qui, peu à peu, était entré dans la coutume. La loi de finances du 8 avril 1910 (art. 4) a modifié complètement la redevance, d'abord en élevant son taux à 6% (5% versés à l'État, et 1 % versé aux communes) et surtout en décidant que désormais pour les sociétés par actions le revenu net serait assimilé au dividende. A partir de cette loi, toutes les sociétés houillères du Nord et du Pas-deCalais ont donc été imposées en fonction de leurs seuls dividendes. Les

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

législateurs avaient surtout voulu rendre inutiles toutes les traditionnelles contestations. L a préparation de la loi avait provoqué certaines protestations, en particulier parce que les nouvelles dispositions aboutissaient à un accroissement proportionnel et global de la charge fiscale des entreprises houillères. C'est ainsi que Joseph de Sessevalle, administrateur de la Compagnie d'Aniche, était intervenu auprès de Millerand, ministre des Travaux Publics, et de Doumer, président de la Commission du Budget à la Chambre 1 . Mais l'Administration des Mines, la Commission du Budget et le Comité Central des Houillères s'étaient préalablement entendus, par écrit, et des interventions isolées n'avaient pu empêcher le vote de la loi2. E n outre, depuis la loi du 15 juillet 1880, les fabrications de cokes et agglomérés ont été soumises à la patente et il n'en a donc plus été tenu compte dans le calcul de la redevance. Ainsi, le revenu net imposable, tel qu'il est retenu pour la perception de la redevance proportionnelle des mines, ne représente qu'une fraction du dividende, proportionnellement croissante. É t a n t inférieur au dividende distribué, qui ne représente lui-même qu'une partie du profit, le revenu net imposable fournit bien la courbe d'appréciation la plus minime du profit. L a courbe du revenu net imposable présente cependant par rapport à celle du dividende cet avantage d'être beaucoup plus souple, de mieux refléter, à court terme, les fluctuations du profit. La Statistique de l'Industrie minérale fournit jusqu'en 1878, par département, le montant de la seule redevance proportionnelle des mines de combustibles, redevance à partir de laquelle il est facile de calculer le revenu net retenu pour les seules mines en gain, les mines en perte ne donnant évidemment lieu à aucune imposition proportionnelle. A partir de 1879, la S.I.M. fournit d'une part, le détail des impositions payées par département, et d'autre part le montant du revenu net imposé sur les mines en gain et celui des pertes subies par les mines non imposées. Les indications concernant les charges fiscales des charbonnages s'arrêtent en 1902. Nous avons ainsi pu disposer des séries : — du revenu net imposé pour chacune des deux parties, Nord et Pas-de-Calais, du bassin houiller de la région du Nord, du milieu du x i x e siècle à 1902 (mines en gain seulement) ; — du revenu net imposé pour l'ensemble du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais durant la même période (par addition des données des deux séries précédentes) ; — des revenus fiscaux globaux, pour l'ensemble du bassin et pour chaque département, de 1879 à 1902 (gains moins pertes). L a destruction des états de redevances de la région du Nord, pour le début du x x e siècle, ne nous a pas permis de continuer les séries pour les périodes 1903-1909. A partir de 1910, ce sont les dividendes qui servent de base à l'établissement de la redevance. On le voit, nous avons ainsi multiplié les moyens d'approche, soit 1. Arch. Compagnie d'Aniche : « Correspondance ». 2. Arch. Comité Central des Houillères et arch. Compagnie d'Aniche.

LES

CHARBONNAGES

DU

NORD

ET

DU

PAS-DE-CALAIS

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maximaux, soit minimaux, des profits des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. De toutes les séries, la moins incontestable mais aussi la moins souple est celle des dividendes distribués. La masse des profits repérables s'échelonne entre un maximum, l'écart (Valeur extraite ou Produit brut — Salaires) et un minimum, le revenu net imposable. c) Les courbes 1) Nombres

absolus et

exécutées.

indices.

Nous avons exécuté les courbes correspondant aux différentes séries révélatrices des mouvements du profit, soit en nombres absolus, soit en indices, soit aussi à la fois en nombres absolus et en indices ; dans ce dernier cas, les graphiques, pour les mêmes séries, sont bien entendu distincts1. On sait que lorsque les graphiques sont exécutés avec des coordonnées arithmétiques, le choix de la base a une très grande importance : le choix d'une année défavorable donne une différence d'ordonnées plus grande que lorsqu'on a adopté une année prospère et par conséquent l'amplitude des mouvements peut paraître plus considérable si l'on se contente d'examiner les graphiques d'indices2. La base choisie a beaucoup moins d'importance lorsqu'on exécute, comme c'est le cas dans le présent ouvrage, la plupart des courbes en fonction d'ordonnées logarithmiques, puisque dans ce cas, la différence d'ordonnées, qui révèle des différences d'accroissement en pourcentage, demeure constante quelle que soit la base choisie. Les différences dans les choix des bases aboutissent simplement à un décalage des courbes, qui demeurent rigoureusement parallèles lorsque la graduation de l'axe des abscisses, à divisions arithmétiques, est identique. Il en résulte en particulier que les courbes de nombres absolus et d'indices correspondant aux mêmes séries sont parallèles et qu'il suffît d'opérer une translation dans le sens vertical pour les faire exactement coïncider : l'ajustement est donc facile et rapide. Pour notre travail, nous avons exécuté les courbes sur papier calque, avec des axes d'abscisses gradués de façon identique, ce qui rendait très aisées nos comparaisons de courbes. Mais c'est en songeant surtout à la publication de ces courbes que nous avons été amenés à choisir une base identique pour tous les calculs d'indices concernant la région du Nord afin d'aboutir à des courbes facilement comparables pour le lecteur, puisque n'exigeant aucun ajustement. Pour tous les calculs d'indices concernant le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, nous avons adopté comme base unique la période 1874-1893 = 100. Une base correspondant à des décennies du milieu du xix e siècle aurait eu l'inconvénient de nous interdire d'englober cer1. Je remercie mes amis Gérard Gayot, Nadine Grain, Bernard Mutelet et Gérard Pelcener d'avoir bien voulu effectuer certains des multiples calculs exigés par la présente étude. Je remercie également François Furet de m'avoir prêté le dossier qu'il avait lui-même réuni sur le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, pour la comparaison avec les mines du Massif Central. 2. Cf. notre cours, Techniques de l'histoire économique, Paris, C.D.U., 1962 et 1964, I, p. 21-23.

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FRANCE

taines sociétés importantes du Pas-de-Calais, dont les fondations se succèdent durant le Second Empire. L'adoption de la période 1901-1910, qui sert souvent de base à des indices de la Statistique générale de la France, était difficile pour nous, car elle aurait abouti à de nombreux indices inférieurs à un point pour des sociétés nées au milieu du x i x e siècle. La période de vingt ans 1874-1893, qui correspond en gros à une phase décroissante de longue durée, permet d'éviter les deux écueils. Elle présente par contre l'inconvénient d'être seulement bien adaptée aux problèmes posés par le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, et il est normal qu'elle n'ait pas été retenue pour les autres parties de l'ouvrage. Mais cet inconvénient, nous l'avons souligné, est grandement atténué par le fait que la plupart des graphiques ont été exécutés en courbes semi-logarithmiques. En ce qui concerne la capitalisation boursière et les dividendes, nous avons calculé les séries d'indices pour treize sociétés du Pas-de-Calais et également celles correspondant à l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais, y compris les compagnies autres que ces treize sociétés. Cette série d'indices du Pas-de-Calais permet donc des courbes parfaitement comparables avec les autres séries du même secteur. Nous avions craint que, pour la région du Nord, les indices boursiers calculés par Marcel Lenoir en 19191 et par Jules Denuc en 19342 dans le Bulletin de la Statistique générale de la France fussent en partie insuffisants. C'est ainsi que Marcel Lenoir ne se fondait que sur les cours de Bruay, Lens et Liévin pour le Pas-de-Calais, d'Anzin, L'Escarpelle et Douchy pour le Nord. Jules Denuc, lui, retenait Béthune, Courrières, Dourges, Lens, Vicoigne-Nœux, Ligny-lès-Aire, et Anzin, l'Escarpelle. Bien entendu, nous avons cependant tracé pour comparaison les courbes de Lenoir et Denuc, fondées sur des indices de base 19011910 = 100. Nous avons également exécuté la courbe des valeurs mobilières françaises à revenu variable (1913 = 100) à partir de la série de l'Annuaire Statistique (résumé rétrospectif) de 1938 (p. 122). A f i n d'approcher le mouvement réel des profits, compte tenu de l'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie, nous avons aussi tracé les courbes des indices de prix de gros en France (1901-1910 = 100) du milieu du x i x e siècle à 1914 (Annuaire Statistique, 1938, p. 436-437). 2) Moyennes mobiles et moindres carrés. Nous avons calculé les mouvements de longue durée de nombreuses séries concernant le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, le plus souvent par le procédé des moyennes mobiles, en adoptant, comme dans les autres parties de l'ouvrage, des cycles moyens de neuf ans, avec affectation de la moyenne mobile à l'année médiane du cycle. Nous aboutissons ainsi au repérage du mouvement de longue durée « réel ». Il n'a pas semblé utile de relever ici le mouvement de longue durée « perçu » par affectation 1. M a r c e l L E N O I R , « L e m o u v e m e n t des cours d e s d e p u i s 1856 », Bulletin de la Statistique générale de la France, t. 2. J u l e s D E N U C , « D i v i d e n d e s , v a l e u r b o u r s i è r e e t t a u x mobilières f r a n ç a i s e s d e 1857 à 1 9 3 2 » , Bulletin de la Statistique 1933-1934, p . 691-767.

valeurs mobilières françaises IX, 1919, p . 65-92. d e capitalisation des v a l e u r s générale de la France, t. X X I I I ,

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PAS-DE-CALAIS

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de la moyenne mobile à la dernière année du cycle décennal : au point de vue technique, les séries étant souvent fortement ascendantes, nous aurions risqué de faire apparaître des courbes de longue durée tout entières situées sous celles du mouvement périodique global ; et surtout au point de vue psychologique et économique, comme nous l'a fait remarquer M. le professeur Ernest Labrousse, le profit patronal ne cesse de se fonder en partie sur l'anticipation et l'on peut donc faire intervenir dans le calcul et la représentation du mouvement de longue durée quelques années postérieures à l'année considérée. Comme notre étude part du milieu du x i x e siècle, nous disposions pour le Nord, par le procédé des moyennes mobiles, de séries qui n'étaient pas amputées de quatre années au début. Par contre, nous perdions ces quatre années pour les sociétés houillères du Pas-de-Calais. En ce qui concerne le début du x x e siècle, il n'était pas possible de tenir compte des données correspondant à la guerre de 1914-1918, et nous avions ainsi à la fin quatre années sans ordonnées de longue durée. C'est pourquoi pour plusieurs séries particulièrement importantes, nous avons recouru au procédé de la droite des moindres carrés pour la période 1895-1913 afin de disposer d'ordonnées de longue durée jusqu'à la guerre. E n outre, grâce aux courbes semi-logarithmiques il est possible de repérer en gros, par examen et comparaison des courbes, quelles ont été les pentes des droites de tendance exponentielle. L'étude est consacrée aux mouvements de longue durée. Nous avons cependant calculé et tracé les courbes des variations cycliques du prix de la tonne départ mine du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, particulièrement révélatrices de la conjoncture économique à court terme, par différence en pourcentage avec les ordonnées de longue durée (moyennes mobiles et moindres carrés). 3) Principaux

types de courbes.

Courbes semi-logarithmiques. — Nous avons adopté exactement la même graduation pour ce type de courbes, aussi bien pour l'axe des abscisses arithmétiques que pour l'axe des ordonnées logarithmiques. Les courbes semi-logarithmiques, le plus souvent à trois modules, sont de loin les plus nombreuses. Courbes arithmétiques. — On sait que la différence d'ordonnées qui sépare deux points de deux courbes semi-logarithmiques permet de repérer le rapport entre les ordonnées de ces deux points. Nous avons cependant cru utile de tracer un certain nombre de courbes à coordonnées arithmétiques où nous avons porté en ordonnées différents pourcentages : pourcentage du revenu net imposable du N.P.C. par rapport aux dividendes, pourcentage de la production du N.P.C. par rapport à la production française, etc. Le recours aux coordonnées arithmétiques s'imposait aussi pour la représentation des variations cycliques. Enfin, pour la représentation des rendements boursiers effectifs comparés, nous avons exécuté des courbes du type suivant : nous avons considéré

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que l'axe des abscisses correspondait au rendement effectif moyen de l'ensemble des compagnies houillères du Pas-de-Calais et nous avons porté sur cet axe les années 1860 à 1913. Nous avons porté en ordonnées, en plus ou en moins, la différence absolue (différence arithmétique) séparant chaque année le rendement boursier effectif d'une compagnie particulière du rendement moyen de l'ensemble des compagnies houillères du Pas-de-Calais. Exemple : ANNÉE

1911

Rendement effectif Pas-de-Calais Lens Courrières

+ 6,07 + 13 + 1,35

Différence

+ 7,93 - 3,72

Les différences positives (cas de Lens en 1911) ont été portées sur l'axe des ordonnées au-dessus du zéro, point de départ de l'axe des abscisses, les différences négatives en dessous (exactement donc comme pour les courbes de variations cycliques), comme dans le cas de Courrières en 1911. Le rendement effectif de Courrières n'a pourtant pas été négatif, mais ce sont tous les rendements inférieurs au rendement moyen qui se trouvent soulignés par leur position sous l'axe des abscisses. Les courbes de ce type figurent sous le titre « Compagnie de..., Rendements effectifs comparés ». Nous les avons établies pour treize sociétés du Pas-de-Calais. Elles ne sont pas à confondre avec celle du rendement effectif du Pas-de-Calais.

2 . A N A L Y S E DES FLUCTUATIONS DE LA MASSE DES PROFITS

a) Les fluctuations

à courte

période.

Les fluctuations à courte période, sous-tendues par les mouvements de longue durée, ne forment pas l'objet des études du présent ouvrage. Nous nous contenterons de formuler quelques remarques à leur sujet, en particulier en vue de repérer certains mécanismes qui seront à confronter avec les données des mouvements longs. Pour l'appréciation de la conjoncture économique générale qui a pesé sur les mouvements courts du profit, nous disposons des courbes des fluctuations cycliques du prix de la tonne départ mine pour le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, ceci durant la période 1850-1913. De 1850 à 1908, les écarts relatifs ont été calculés par rapport aux moyennes mobiles ; de 1895 à 1913, ils ont été recoupés et prolongés grâce à l'élimination du mouvement de longue durée par le procédé des moindres carrés. La période de 1850-1913 a vu se succéder sept cycles principaux, ce

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qui donne une moyenne de neuf ans par cycle. Trois cycles frappent par l'amplitude de leurs fluctuations (les écarts relatifs sont indiqués par rapport à l'ordonnée de longue durée) : Prix de la tonne

Écarts relatifs

Amplitudes

1869 1873 1878

11,89 17,98 12,73

- 11,07 + 22,39 6,47

+ 51,21 - 29,20

1888 1891 1896

9,03 13,32 9,70

- 14,74 + 27,09 - 11,18

+ 47,50 - 27,18

1896 1901 1905

9,70 15,15 12,50

- 11,18 + 18,91 - 11,29

+ 56,61 - 17,50

Années

(%)

(%)

Les années de crise 1873, 1891 et 1901 sont donc encadrées par des hausses et des baisses particulièrement importantes. Les autres années de crise : 1857, 1867, 1908 (et également 1913) ont connu des variations cycliques beaucoup moins graves. Dans le cas des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, et contrairement à ce qui caractérise peut-être l'ensemble de l'économie française, on ne saurait déceler entre le milieu du xix e siècle et 1914 un assagissement progressif des fluctuations cycliques. Au début du x x e siècle, le prix de la tonne connaît encore des variations de très forte amplitude. Tout au plus peut-on noter que les crises de 1908 et de 1913 ont été moins graves que la crise de 1901. Par rapport aux mouvements si souples du prix de la tonne, l'évolution de la production, elle, apparaît comme plus rigide : Années

1869 1873 1878 1888 1891 1896 1896 1901 1905

Production B.N.P.C. (milliers de tonnes) 4.336 6.390 7.000 12.293 13.485 17.072 17.072 19.690 23.173

Amplitudes

(%)

+ 47,37 + 9,54 + 9,69 + 26,59 + 15,53 + 11,71

La hausse de la production, dans la phase ascendante du cycle, ne suit donc pas avec la même rapidité la montée des prix, mais le phénomène

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FRANCE

le plus frappant est cependant la résistance de la production dans la phase décroissante. Il y a certes des reculs momentanés de la production, lors d'années exceptionnelles comme 1870, année de guerre, d'années de crises, comme 1874 ou 1901, ou d'années marquées par des grèves importantes, comme 1902 ou 1906, mais le recul relatif n'est jamais important et, en ce qui concerne les fluctuations conjoncturelles à courte période, c'est dans ce domaine de la production que l'industrie houillère, industrie lourde, manifeste le plus sa difficulté à s'adapter, du fait de ses structures et de la nature de son exploitation, aux fluctuations courtes de la conjoncture. Le fait le plus remarquable est la résistance de la production lors des baisses des prix ; la conjoncture défavorable se traduit surtout par un ralentissement de la croissance de l'extraction. Il est net que les dirigeants de l'industrie houillère s'efforcent de maintenir des quantités importantes afin de compenser les pertes subies à cause des prix. Mais les profits, à court terme, s'apparentent-ils à la rigidité de la production ou à la plasticité des prix ? En s'appuyant sur des observations étendues à la seconde moitié du xix e siècle et fondées sur l'analyse des données globales et particulières à chacun des grands bassins français, François Simiand avait bien décrit dans son ouvrage de 1907 sur « le salaire des ouvriers des mines de charbon

en France M1 le cycle-type qui caractérisait l'évolution des prix, du coût de la main-d'œuvre par tonne et, par voie de conséquence, celle du profit patronal. Dans la phase ascendante du cycle, lorsque les prix tendent à s'élever fortement, le salaire journalier s'élève aussi, mais la productivité ne tarde pas à décroître, de sorte que le coût de la main-d'œuvre par tonne augmente davantage que le salaire journalier. Le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, qui avait d'abord baissé fortement au moment de la hausse des prix, revient ainsi à sa valeur initiale. Dans la phase décroissante du cycle, lorsque le prix du charbon se met à baisser, le salaire journalier résiste, demeure stationnaire ou baisse légèrement et la productivité s'accroît. Il en résulte que le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne augmente d'abord fortement lorsque la baisse des prix s'amorce puis s'abaisse pour revenir à nouveau aux environs de sa valeur initiale. En fonction de ce cycle-type, comment le profit patronal évolue-t-il? Ce profit se situe évidemment dans la zone intermédiaire entre le prix de la tonne et le coût de la main-d'œuvre par tonne : si le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne est de 45 %, le profit patronal se situe dans la zone de 55%. Simiand fondait donc essentiellement son analyse des mouvements courts du profit sur l'étude du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne (sorte de négatif du profit) mais aussi sur celle du revenu net imposable (mines en gain seulement) et du bénéfice net imposable (mines en gain moins mines en perte), ceci par tonne de charbon extraite et par journée d'ouvrier. Une correspondance très visible apparaissait entre le cycle précédemment décrit et celui du profit patronal. Le bénéfice s'accroissait très fortement à chaque 1. François S I M I A N D , Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France, Paris, nély, in-8», 1907, 522 p., tabi, et graph.

E.

Cor-

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hausse des prix, particulièrement au début de la hausse, et son augmentation était supérieure à celle des prix. Il décroissait fortement lorsque la tendance se renversait, en particulier lorsque la baisse des prix s'amorçait, puis tendait à se stabiliser pendant quelques années en attendant la prochaine hausse des prix. Il ne retombait cependant pas au niveau inférieur du cycle précédent, mais s'efforçait de se maintenir à une quotité un peu supérieure par tonne extraite. Ainsi, le profit patronal révélait une très grande plasticité à court terme, plus grande même que celle des prix mais cette plasticité, selon Simiand, ne devait pas faire oublier une tendance profonde à revenir ou à se maintenir à des niveaux comparables. Plasticité et rigidité se trouveraient ainsi en réalité associées. Les travaux de Simiand sur les mines de charbon ont été prolongés par ceux de M. Maurice Borgeaud, ingénieur des mines, pour la période 1900-19351. M. Borgeaud a observé les mêmes cycles-types concernant l'évolution du rendement et du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, mais il conteste la rigidité du profit patronal, profit qui selon lui aurait eu tendance à baisser du fait de la part croissante des frais généraux, fournitures et amortissements. Enfin, M. Edmond Balensi, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Conseiller d'État, a étendu l'étude jusqu'en 19502 et souligné en particulier que depuis la dernière guerre mondiale, les salaires ouvriers étaient devenus beaucoup plus rigides, ce qui n'avait plus permis au coût de la main-d'œuvre par tonne de s'adapter comme au xix e siècle et même jusqu'à 1936 aux fluctuations courtes de la conjoncture. Nous n'entendons pas reprendre ici, en les consacrant au seul bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, des analyses semblables à celles de Simiand et de Borgeaud puisque aussi bien Simiand lui-même a été très attentif à l'évolution de ce bassin. Mais nous voulons retenir, en les appliquant aux mouvements longs, les principaux problèmes dégagés : corrélation entre ces variables : prix, salaires, coût de la main-d'œuvre par tonne, productivité ; plasticité ou rigidité du profit patronal, celui-ci repéré par des approches maximales et minimales. b) Les mouvements

de longue

durée.

Nous consacrons notre étude à la période unissant le milieu du xix e siècle à 1914, en particulier à cause du démarrage du bassin du Pasde-Calais sous le Second Empire. Cette période permet de déceler, dans le cas du profit réalisé par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, comme dans d'autres domaines économiques étudiés dans le présent ouvrage, trois phases de longue durée, correspondant donc à un cycle et 1. Maurice B O R G E A U D , Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France depuis 1900, Paris, P.U.F., 1938, in-8°, 128 p. ; thèse Droit, Lille. On trouvera aussi des études et des tableaux très utiles dans Maurice M A N G E Z , De l'évolution des salaires des mineurs dans les houillères du Nord de la France et des avantages complémentaires accordés, Lille, Libr. Robbe, 1925, in-8°, 167 p. ; thèse Droit, Lille. 2. Edmond BALENSI, « Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France », Revue française de l'énergie, 1952, p. 226-229, 253-262, 298-302 et 332-338. 7

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demi de longue durée. Suivant les moyens d'approche utilisés, ces phases dessinent leurs évolutions longues avec une amplitude et une intensité plus ou moins fortes, et leurs limites chronologiques ne coïncident pas exactement. On peut cependant distinguer les trois phases suivantes : troisième quart du xix e siècle ; phase 1873-fin du xix e siècle; fin du xix e siècle et début du x x e siècle. 1) La phase ascendante du troisième quart du XIXe

siècle.

En ce qui concerne la masse du profit patronal réalisé par les charbonnages de la région du Nord, le démarrage de l'exploitation du bassin du Pas-de-Calais sous le Second Empire rend son accroissement exceptionnellement rapide durant la phase ascendante du troisième quart du xix e siècle. Il importe donc simplement d'apprécier, grâce à nos différents critères, l'importance relative de la hausse et surtout de repérer l'année où la conjoncture de longue durée se renverse et devient défavorable. Tous nos moyens d'approches maximales soulignent la hausse extraordinaire de la masse des profits régionaux. Pour le chiffre d'affaires, la montée des prix et celle de la production combinent leurs effets concordants. C'est 1873 qui marque pour le prix et le chiffre d'affaires le terme de la phase ascendante. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-deCalais, le prix de la tonne, départ mine, passe du minimum effectif de 11,07 francs en 1851 au maximum effectif de 17,98 francs en 1873 ( + 62,4%), d'un minimum de longue durée (moyenne mobile) de 11,86 francs à un maximum de 14,69 francs, d'où une amplitude de + 23,86 % pour la phase ascendante de longue durée des prix. Dans le cas du seul Pas-de-Calais, l'écart des prix effectifs est de 14,57 francs pour 1853 et de 19,13 francs pour 1873 ( + 31,29%), dans celui du Nord, plus élevé, de 10,91 francs pour 1851 à 17,06 francs pour 1874 ( + 56,37%). Du fait de l'essor très rapide de la production du Pas-de-Calais, le chiffre d'affaires de l'ensemble des sociétés houillères de ce département croît naturellement de façon extraordinaire ; il s'élève de 970.000 francs (indice effectif 1,3) à 57.047.000 francs (indice effectif 78,7) en 18731. La hausse n'est pas seulement le fait des compagnies pourvues des concessions et des capitaux les plus importants, mais de toutes les sociétés du Pasde-Calais ; même celles pourvues de petites concessions marginales participent à la croissance très rapide : Ferfay, Carvin présentent des courbes d'accroissement à pente aussi rapide que Lens, Courrières, Béthune ou Bruay. Par contre, la croissance est bien entendu beaucoup moins rapide pour les sociétés du Nord, plus anciennement exploitées et qui voient grandir la concurrence de leurs jeunes rivales. La valeur extraite du Nord, de 11.393.000 francs en 1851, atteint tout de même 58.405.00 francs en 1873, année qui dans le Nord, comme dans le Pas-de-Calais, marque le sommet de la hausse du chiffre d'affaires et ceci malgré le fait que dans le Nord le prix de la tonne monte encore un peu en 1874 (16,99 francs en 1873, 17,06 francs en 1874) mais cette hausse ultime voit son effet 1. Pour les masses des chiffres d'affaires, des salaires et des profits, nous avons arrondi les nombres au millier de francs inférieur ou supérieur.

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annulé par une baisse légère de la production en 1874. Le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, dans son ensemble, combine l'extraordinaire essor du Pas-de-Calais et celui moins important du Nord : la valeur extraite s'élève de 11.674.000 francs en 1851 à 115.452.000 francs en 1873, c'est-à-dire qu'elle se trouve multipliée par 9,88, donc presque décuplée. L'écart Chiffre d'affaires — Charges salariales, repéré p a r l'écart entre

la valeur extraite et la masse des salaires, révèle une hausse encore plus importante que celle du chiffre d'affaires. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, cet écart est de 6.083.000 francs en 1851 et de 76.457.000 francs en 1873 et se trouve ainsi multiplié par 12,56 entre ces deux dates. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais, il s'élève de 533.000 francs en 1853 (indice effectif 1,3) à 37.065.000 francs en 1873 (indice effectif 91,9). Autre courbe d'approche maximale, celle de l'autofinancement montre que les sociétés du Pas-de-Calais, qui ont en général débuté avec des capitaux sociaux peu importants, ont opéré par autofinancement des investissements considérables pour assurer leur démarrage et leur essor. A nouveau, l'amplitude de la courbe de l'autofinancement est supérieure à celle des courbes précédentes pour les sociétés du Pas-de-Calais, l'autofinancement, repéré par la différence [(Chiffre d'affaires — Salaires)] —Dividendes), s'élève de 173.000 francs en 1853 (indice effectif 0,6) à 21.628.000 francs en 1873 (indice effectif 81,6). La capitalisation boursière, enfin, amplifie encore l'importance de la hausse enregistrée durant la période. Nous ne l'avons retenue, pour les sociétés du Pas-de-Calais, qu'à partir de 1861, où elle est de 81.345.000 francs (indice 22) ; elle s'élève à 255.183.000 francs (indice 69) en 1873 et continue à progresser fortement en 1874 (404.354.000 francs, indice 109,5) et en 1875 (608.719.000 francs, indice 164,7). La Bourse de Lille n'avait donc pas cru aux multiples signes qui trahissaient un renversement de la tendance en 1873 et avait continué à spéculer sur le maintien de l'extraordinaire prospérité qu'avaient connue les charbonnages dans les années qui ont suivi la guerre de 1870-1871. La hausse du cours des actions avait été plus importante pour les sociétés les mieux dotées, comme Lens, ou pour celles qui, comme Liévin, révélaient par une active prospection, que leur domaine était beaucoup plus riche que celui escompté même par leurs propres fondateurs et en obtenaient l'accroissement. Par contre, les petites sociétés de Ferfay, de Meurchin et d'Ostricourt voyaient aussi leur capitalisation progresser de façon importante, mais à un rythme beaucoup moins rapide, ce qui était révélateur d'une progression inférieure des bénéfices, ou du moins des bénéfices distribués, mais bénéfices bruts et bénéfices distribués, dans la longue durée, ont des évolutions convergentes. Les moyens d'approches minimales dont nous disposons confirment les indications apportées par les courbes maximales. Les profits qui s'inscrivent dans les bilans et les comptes de Profits et Pertes témoignent

d'une hausse supérieure à celle du chiffre d'affaires, hausse à nouveau particulièrement éclatante dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais. Les bénéfices d'exploitation de Nœux progressent de 233.000 francs (indice 6,7) en 1852-1853 à 5.342.000 francs (indice 154,4) en 1873-1874, terme pour la Compagnie de Vicoigne-Nœux de la phase ascendante du cycle de longue

100

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EN

FRANCE

durée, alors que le chiffre d'affaires, lui, est passé de l'indice 5,79 à l'indice 100,69. L e bénéfice de Nœux a donc été multiplié par 23 alors que le chiffre d'affaires, lui, ne l'a été que de 17,3. De même, les bénéfices nets de Courrières (541.000 francs en 1857 et 4.491.000 francs en 1873) et ceux de Bruay, 287.000 francs durant l'exercice 1856-1857 et 1.942.000 francs durant celui de 1875-1876 (qui marquait le terme de la hausse de longue durée) avaient connu une hausse supérieure à celle de la production et du chiffre d'affaires des sociétés. Nous pourrions multiplier les exemples, qu'il nous suffise de citer encore le cas d'une société du Nord, la Compagnie d'Aniche, qui a très longtemps végété, a vu la répartition de ses actionnaires et sa direction bouleversées en 1839 et qui connaît, comme toutes les sociétés houillères régionales (et nationales) une remarquable aisance sous le Second Empire. Les bénéfices bruts d'Aniche passent de 1.222.000 francs en 1855-1856 à 5.164.000 francs en 1873-1874, soit une progression de 322,5%. Les dividendes distribués témoignent de la grande prospérité des charbonnages régionaux durant le troisième quart du x i x e siècle. Pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais, la courbe du total des dividendes distribués (nombres absolus ou indices effectifs) montre une pente à peu près semblable à celle des courbes maximales jusqu'à la pointe de 1867 ; à partir de 1871 cette pente est même supérieure à celle des courbes maximales, à l'exception de celle de la courbe de la capitalisation. Ces indications sont confirmées par l'examen des courbes de longue durée (moyennes mobiles). Malheureusement, nous ne disposons pas de données pour le début de la période, mais nos séries même amputées au départ sont suffisamment éloquentes pour que nous puissions affirmer que durant le troisième quart du x i x e siècle, la hausse de longue durée des dividendes de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais a été très forte, a entraîné une hausse un peu supérieure de la capitalisation boursière des sociétés et que cette hausse de longue durée a été plus forte que celle repérée par les critères du chiffre d'affaires, de l'écart Chiffre d'affaires — Masse des salaires et de l'autofinancement. C'est là une indication particulièrement importante sur le long mouvement du profit durant la période considérée. L'observation est confirmée par l'examen des courbes des dividendes distribués par les diverses sociétés. Par comparaison avec les courbes du chiffre d'affaires, les courbes des dividendes présentent des pentes ascendantes plus fortes, dès 1860 et surtout après 1871 dans le cas de Dourges, de Béthune et de Bruay. Elles sont un peu supérieures pour les Compagnies de Maries et de Meurchin. L a Compagnie de Courrières, après avoir réparti des dividendes parallèles à son chiffre d'affaires jusqu'à la fin du Second Empire, distribue à partir de 1871 des dividendes nettement plus importants. Enfin, certaines compagnies n'ont pu distribuer qu'irrégulièrement des dividendes et la courbe de ceux-ci n'épouse pas celle du chiffre d'affaires mais présente de fortes oscillations et lui demeure très inférieure. C'est le cas des petites sociétés de Carvin, Ferfay, Ostricourt mais aussi de Liévin et de Maries 70 % . Cette diversité dans les courbes souligne que l'essor du Pas-de-Calais, s'il a été très brillant, a été le fruit de beaucoup d'efforts, d'une lutte inégale et que, même au sein d'une prospérité générale évidente, certaines sociétés, principalement les plus mal dotées, ont manifesté parfois

LES

CHARBONNAGES

DU

NORD

ET

DU

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PAS-DE-CALAIS

quelque essoufflement devant les importants investissements nécessités par un démarrage rapide et ont même dû parfois renoncer à distribuer des dividendes à leurs actionnaires. Pour le dividende global versé par les sociétés houillères du Pas-de-Calais, comme la grande majorité d'entre elles, c'est l'année 1874 qui marque le terme de la phase ascendante. Par contre, pour le profit fiscal, c'est l'année 1873 qui correspond à ce sommet. Le mouvement du revenu net imposable (mines en gain seulement) suit à peu près celui des autres courbes révélatrices du profit jusqu'à la fin du Second Empire, mais il leur est nettement inférieur dans les années d'extraordinaire essor qui ont suivi la guerre de 1870-1871, ceci aussi bien pour l'ensemble des sociétés de la région du Nord que pour les seules compagnies du Pas-de-Calais. Dans le cas de certaines compagnies, par contre, le mouvement du revenu net imposable suggère un mouvement du profit plus ample encore que celui révélé par les autres courbes. C'est le cas de la Compagnie de Vicoigne-Nœux, comme le soulignent les données suivantes (en indices) : COMPAGNIE D E VICOIGNE-NŒUX (indices 1874-1893 = 100)

Années

1854 1869 1873

Chiffre d'affaires

Bénéfices d'exploitation

8,48 37,18 102,75

9,79 28,48 103,20

Dividendes

R.N.I.

32,8 131,1

3,14 24,19 141,14

En tout cas, le mouvement du profit fiscal souligne, lui aussi, l'énorme hausse de la masse du profit des charbonnages du Nord et du Pas-deCalais durant le troisième quart du x i x e siècle. Pour la plupart des courbes, c'est l'année 1873 qui marque la limite chronologique de la phase ascendante de longue durée. Celle-ci a connu une amplitude considérable, mais cette amplitude est due en partie à l'énorme pointe de 1873, de sorte que durant cette phase, l'intensité du mouvement de longue durée (écart en % de l'ordonnée initiale de longue durée par rapport à la moyenne arithmétique des ordonnées de longue durée) a été bien plus faible. Les sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais n'en ont pas moins connu dans l'ensemble une remarquable prospérité et une hausse considérable de leurs profits du début du Second Empire à 1873, hausse attestée aussi bien par les courbes maximales que par les courbes minimales. La montée des profits ainsi constatée n'a pas été purement nominale, car toutes nos courbes ont une pente plus forte que celle des indices des prix de gros en France, calculés par la Statistique générale de la France1. C'est donc bien une hausse considérable des profits réels des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais qui caractérise la phase ascendante 1851-1873. 1. Annuaire

Statistique,

1938, p. 436-437.

102 2) La phase de ralentissement

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

de 1873 à la fin du XIXe

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FRANCE

siècle.

A partir de 1874, une baisse de longue durée des prix atteint l'économie mondiale. Les prix du charbon sont très affectés par cette « grande dépression » et les dirigeants de l'industrie houillère, qui perdent sur les prix, se sont efforcés de regagner grâce aux quantités ce qu'ils perdaient par unité produite. A la différence de la phase ascendante 1851-1873, où la hausse des prix et celle de l'extraction combinaient leurs effets, prix et production évoluent dans la longue durée en sens inverse durant la phase décroissante qui s'amorce en 1874. La baisse des prix du charbon a été fort importante durant la phase décroissante du cycle de longue durée. Pour l'ensemble du bassin houiller de la région du Nord, le prix de la tonne sur le carreau des mines s'effondre de 17,98 francs en 1873 à 9,03 francs (donc de moitié) en 1888, où il atteint son point le plus bas, mais les prix demeurent à un faible niveau jusqu'à 1896 (9,70 francs la tonne, — 46 %), année où ils commencent seulement à se relever nettement. Pour les maxima et les minima de longue durée, les moyennes mobiles sont de 14,69 francs en 1873, de 10,59 francs en 1888, de 10,92 francs en 1896, d'où une amplitude pour la phase décroissante de 27,91 % entre 1873 et 1888 et de 25,67 % entre 1873 et 1896. La chute a été forte aussi bien pour les sociétés du Nord que pour celles du Pas-de-Calais. Dans le Pas-de-Calais, le prix de la tonne est passé de 19,13 francs en 1873 à 9,31 francs en 1888 et à 9,74 francs en 1896. Ainsi, c'est à un véritable effondrement des prix que l'on a assisté dans le bassin houiller de la région du Nord, effondrement qui bien entendu ne lui est pas particulier, mais qui, ici, a pu être compensé en grande partie par la hausse de la production. Combinant les effets négatifs de la baisse des prix et les effets positifs de la hausse de la production, le chiffre d'affaires des sociétés houillères de la région du Nord a stagné jusqu'en 1888, puis s'est relevé rapidement, sauf une petite rechute en 1893, mais cette rechute est « accidentelle » puisqu'elle est due surtout à l'importante grève qui a paralysé la plupart des compagnies du 18 septembre au 6 novembre 1893. La valeur extraite du « bassin de Valenciennes » a diminué de 115.452.000 francs en 1873 à 110.997.000 francs en 1888, soit une baisse de 3,85 % très inférieure donc à celle des prix (50 %). Cette année 1888 marque la fin de ce qui avait été une phase de stagnation, et non une phase d'effondrement et, en 1896, la valeur extraite atteint déjà 165.581.000 francs, soit par rapport à 1873 une amélioration d'environ 50 %, alors que la baisse des prix, elle, a été de 46 %. Pour le seul Pas-de-Calais, c'est l'année 1886 qui marque le terme de la relative stagnation, stagnation qui a d'ailleurs été moins prononcée que dans le Nord. La valeur extraite par les sociétés du Pas-de-Calais qui était de 57.047.000 francs (indice effectif 78,7, moyenne mobile 59,1) en 1873, a atteint 66.316.000 francs en 1886 (indice effectif 102,5, moyenne mobile 118,6), soit une hausse de longue durée de 100%, importante mais plus faible cependant que les accroissements de la phase précédente; en 1896 (115.649.000 francs), la valeur extraite dépasse largement le double de celle de 1873. Cette résistance du chiffre d'affaires est due surtout aux sociétés les plus importantes. Ferfay, Ostricourt, Carvin ont

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PAS-DE-CALAIS

manifesté une stagnation plus prononcée ; par contre, l'importante société de Maries l'a assez vivement ressentie, tandis que la petite société de Meurchin résistait mieux. Sauf quelques cas particuliers, c'est bien cependant le bloc solide des sociétés les plus puissantes qui, par un essor maintenu de la production, a su en partie conjurer l'effet des mauvais prix. La différence Chiffre d'affaires — Charges salariales, que nous avons

assimilée à la différence entre la valeur extraite et les charges salariales, souligne un recul plus sensible que celui du chiffre d'affaires, mais cependant sans comparaison avec l'effondrement des prix. Pour l'ensemble du bassin de la région du Nord, la différence descend du maximum de 76.457.000 francs en 1873 à un minimum de 53.594.000 francs en 1886, qui marque le terme du recul, et se trouve à 58.089.000 francs en 1888. Entre 1873 et 1888, la baisse est ainsi de 24%, alors qu'elle n'était que de 3,85% pour le chiffre d'affaires, mais de 50% pour les prix. En 1896, avec 79.673.000 francs, l'amélioration est de 4,2% par rapport à 1873, contre une hausse de 50 % pour la valeur extraite, mais aussi une baisse de 46 % pour les prix. L'amélioration est donc bien faible. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais, c'est également l'année 1886 qui marque le terme de la baisse. La différence entre le chiffre d'affaires et les salaires passe de 37.065.000 francs en 1873 (indice effectif 91,9, moyenne mobile 62,4) à 36.007.000 francs en 1886 (indice 89,2, moyenne mobile 101,3). L'évolution des indices effectifs semble donc indiquer qu'alors que pour le chiffre d'affaires des sociétés du Pas-de-Calais, il y avait eu hausse notable, il y aurait eu stagnation pour l'écart Chiffre d'affaires — Salaires. L'examen des moyennes mobiles souligne, lui, que dans la longue durée, il y a eu deux mouvement de même sens, mais de pente différente. Entre 1873 et 1886, l'amplitude du mouvement long de chiffre d'affaires est de + 100 %, celle de l'écart Chiffre d'affaires — Salaires est également positive, mais de + 62,4 % seulement. De même, l'écart [(Valeur

extraite — Salaires)

— Dividendes],

révé-

lateur de l'autofinancement des sociétés houillères du Pas-de-Calais, souligne qu'il y a eu stagnation des chiffres absolus et donc des indices effectifs durant la période 1873-1886, mais qu'il y a eu par contre hausse relativement modérée dans la longue durée : AUTOFINANCEMENT (Sociétés du Pas-de-Calais) Années 1873 1886

Nombres absolus

Indices effectifs

Moyennes mobiles

21.628.000 23.051.000

81,1 86,4

57,6 100,9

L'amplitude du mouvement long, positif, est de 75 %, donc intermédiaire entre celle des chiffres d'affaires et celle de l'écart Chiffre d'affaires — Salaires. Les courbes de la capitalisation boursière, si elles soulignent le véritable effondrement qu'ont connu les nombres absolus dans les années qui ont

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

suivi 1875, indiquent également qu'il y a eu une hausse modérée dans la longue durée entre 1874 et 1894. Selon la série calculée par Marcel Lenoir (base 1901-1910 = 100), l'indice de la capitalisation des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, de 70 en 1874, tombe à 31 en 1886 (— 55,7 %) et continue à se maintenir à un niveau très bas jusqu'en 1894. Selon la série que nous avons calculée pour les sociétés du Pas-de-Calais (base 18741893 = 100), la capitalisation de ces compagnies qui s'élevait à 608.719.000 francs en 1875 (indice 164,7) s'abaisse à 280 millions de francs en 1886 (indice 75,6, donc — 53,19%). Puis une certaine reprise se manifeste, avec des rechutes en 1892 (indice 126,1) et en 1894 (indice 118,4), année à partir de laquelle un essor remarquable se dessine à nouveau. Pour les sociétés du Pas-de-Calais, les cours de leurs actions ont baissé plus fortement que les prix du charbon jusqu'en 1888 puis ont connu à partir de cette date une reprise plus rapide. Les ordonnées de longue durée, elles, soulignent le fait que les difficultés économiques ont été ressenties de façon sensible par la Bourse de Lille, mais que la reprise a été assez rapide. Les moyennes mobiles, de 82,8 en 1874, ont continué à progresser jusqu'en 1877 (100,6) et ont atteint leur étiage dès 1885 (84,9) année à partir de laquelle le mouvement de longue durée est à nouveau franchement ascendant. Si l'on en juge par leur capitalisation boursière, toutes les sociétés houillères du Pas-de-Calais ont ressenti le marasme conjoncturel, mais certaines d'entre elles ont beaucoup moins pâti que d'autres des conditions défavorables. C'est le cas des sociétés de Lens, Courrières, Maries, Liévin, mais aussi de Carvin. Par contre, Ferfay, Ostricourt, mais aussi Béthune et Dourges ont beaucoup souffert. Meurchin, après une chute très profonde, s'est bien repris dès 1879. La taille de l'entreprise est donc un facteur décisif, mais la gestion et donc les résultats jouent aussi un rôle important. L'examen des documents comptables des sociétés indique, lui aussi, que les résultats ont été vite très décevants après l'éclatant essor des années qui ont suivi la guerre de 1870-1871. De 5.342.000 francs (indice 154,4) durant l'exercice 1873-1874, les bénéfices d'exploitation de Nœux tombent à 2.252.000 francs (indice 65,1, donc —57,84%) en 1879-1880, ils se maintiennent autour de l'indice 100 (soit 3.458.000 francs) jusqu'en 18891890 et ne franchissent nettement ce seuil qu'à partir de l'exercice 18971898. De même, la Compagnie de Courrières voit ses bénéfices nets s'effondrer de 4.491.000 francs en 1873 à 1.110.000 francs en 1879 (donc — 75,2 %) et, avec des hauts et des bas, ils se maintiennent autour de 3 millions de francs jusqu'en 1896. Eux aussi, les bénéfices d'Aniche, qui s'étaient élevés à 5.164.000 francs en 1873-1874, s'abaissent à 1.414.000 francs dès 1877-1878 et demeurent longtemps inférieurs à 2 millions de francs, descendent même à 867.000 francs en 1893-1894 lorsqu'une grève et la baisse courte des prix conjuguent leurs effets; ce n'est qu'à partir de l'exercice 1895-1896 que les résultats redeviennent brillants. Par contre, la Compagnie de Bruay a opposé une défense beaucoup plus efficace. Ses bénéfices nets qui étaient de 1.942.000 francs en 1875-1876 ne sont jamais descendus à moins de 1.682.000 francs (donc — 16,82%), ceci en 1876-1877, mais ici encore, ils redeviennent excellents à partir de

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CHARBONNAGES

DU NORD

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l'exercice 1895-1896 (4.327.000 francs). Selon les estimations comptables, une stagnation, voire une baisse longue des profits, moins nette évidemment que celle des résultats absolus que nous avons cités, aurait cependant caractérisé la période de recul des prix et n'aurait pris fin que vers 1895. Les courbes des dividendes distribués semblent pour leur part indiquer que les actionnaires des sociétés houillères du Pas-de-Calais, s'ils ont d'abord vu les répartitions s'effondrer, ont bénéficié d'une reprise assez rapide. Les dividendes globaux répartis par les compagnies s'effondrent du maximum de 16.341.000 francs (indice 119,8) à un minimum de 6.913.000 francs (indice 50,7), la perte est donc de 57,69%, mais il y a ensuite une remontée progressive, aboutissant en 1890 à 17.950.000 francs, qui retrouve en le dépassant le niveau de 1874. A partir de 1895, la pente de la courbe se redresse encore. En ce qui concerne le mouvement de longue durée, les moyennes mobiles progressent jusqu'en 1877 : comme elles englobent les données de neuf ans, elles situent simplement la zone approximative où se situe le renversement de la tendance, que le maximum effectif nous permet de situer de façon plus précise à 1874. D e 82,8 en 1874, les moyennes mobiles s'élèvent à 100,6 en 1877 puis s'abaissent jusqu'à un minimum de 86,1 en 1882. L'amplitude du mouvement des dividendes est moindre que celle de l'évolution de la capitalisation, qui aggrave ici la fluctuation enregistrée par les répartitions. A partir de 1883, les ordonnées de longue durée de la courbe des dividendes recommencent à s'élever. En 1890, elles sont déjà de 121,6 et en 1894, elles ont atteint le niveau de 136,1. L'examen des courbes des dividendes nous a amenés à considérer que les années 1874 et 1894 marquaient, sur le plan des répartitions, les limites de la phase pendant laquelle la baisse des prix avait produit ses effets. La courbe de longue durée montre qu'entre 1874 (moyenne mobile 82,8) et 1894 (moyenne mobile 136,1, donc + 64,37%), c'est dans l'ensemble à une ascension des dividendes que l'on a assisté. L a conjoncture défavorable s'est simplement traduite par une croissance moins rapide que dans les phases qui l'encadrent. Les courbes des dividendes distribués par les différentes sociétés houillères du Pas-de-Calais soulignent les difficultés qu'ont connues les Compagnies de Ferfay et d'Ostricourt, et aussi celles de Béthune et de Dourges, difficultés amplifiées encore, nous l'avons souligné, par le cours des actions de ces sociétés. Par contre, les sociétés de Bruay, de Courrières et de Liévin ont beaucoup mieux résisté et également, quoique dans une mesure légèrement moindre, Lens et Maries 7 0 % . La petite compagnie de Meurchin, après une chute très importante jusqu'en 1879, a pu reprendre ensuite des distributions rapidement croissantes. Enfin, les courbes du profit fiscal marquent, elles aussi, que les bénéfices des compagnies houillères de la région du Nord ont continué à progresser malgré le marasme des prix de vente. L e revenu net imposable (mines en gain seulement) n'a enregistré qu'avec retard, principalement du fait des nombreux abonnements consentis, le renversement de la conjoncture. Pour l'ensemble des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, il atteignait 12.920.000 francs en 1873, il se maintient à peu près au même niveau les années suivantes et ne s'effondre qu'en 1878 (8.282.000 francs, donc — 56 % ) . 11 remonte ensuite de façon sensible et à partir de 1894 s'élève

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LE

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rapidement. L e total des revenus, amputés des résultats des mines en perte à partir de 1879, fournit les mêmes indications pour la période 1879-1894. Pour les seules sociétés du Nord, il y a une baisse légère après le maximum de 1873 (8.280.000 francs) mais la chute de 1878 est considérable (3 929.000 francs, soit — 52,5 %). L a hausse des revenus, aussi bien des mines en gain que du revenu fiscal amputé des résultats des mines en perte reprend ensuite nettement. Dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais, le maximum fiscal n'est atteint qu'en 1877 (6.722.000 francs, indice 58) et tombe à 4.353.000 francs (indice 37,6) en 1878, soit une perte de 35,2%, moins ample que celle des aînées du Nord. Puis la hausse reprend nettement, traduisant simplement à nouveau par rapport à la période antérieure un ralentissement dans le rythme de croissance, ralentissement qui cesse en 1895. L a courbe de longue durée du revenu net imposable du Pas-de-Calais qui se traduisait par une droite sur les graphiques semi-logarithmiques dans la phase antérieure, s'incurve simplement durant la brève période 1886-1895. Entre la moyenne mobile de 1877 (58) et celle de 1895 (145,4), la hausse est de 150,6%. Ainsi, cette courbe minimale par excellence, la courbe des bénéfices estimés par l'administration des Mines et les comités d'évaluation, témoigne de la progression longue importante que les résultats des mines de la région du Nord ont continué à connaître entre 1873 et 1895, résultat dû surtout aux mines du Pas-de-Calais, mais dont l'essor est cependant moins rapide que dans la phase antérieure. Les séries et les courbes que nous venons d'analyser ont été établies à partir des revenus nominaux, compte non tenu de l'évolution du coût de la vie. Les conclusions que nous pouvons en tirer sont moins nettes que durant la phase précédente. L a baisse des prix du charbon n'a pas empêché des hausses importantes du chiffre d'affaires, des dividendes et de la capitalisation boursière entre 1873 et 1896, mais les profits comptables et dans une moindre mesure l'écart entre le chiffre d'affaires et les salaires n'ont pas suivi la même progression que ces hausses. Suivant les courbes de nombres absolus ou d'indices, on pourrait donc conclure à une hausse importante ou au contraire à une relative stagnation dans la longue durée du profit des charbonnages durant ce dernier quart du x i x e siècle. Par contre, si nous tenons compte de l'évolution du coût de la vie, approchée par l'indice des prix de gros de la S. G.F., nous pouvons dégager le fait que toutes les courbes traduisent bien une progression sensible des revenus réels. Déjà nous avions noté que la masse des profits des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais n'avait pas évolué dans le même sens que le prix du charbon. Or, le prix de la tonne du charbon régional a évolué durant la phase 1873-1896, dans la longue durée, de façon à peu près semblable à celle des prix de gros. C'est donc une hausse du profit réel des charbonnages de la région du Nord que l'on peut constater pendant cette période. Il faut toutefois préciser que cette hausse a été plus importante pour les sociétés du Pas-de-Calais que pour celles du Nord et qu'elle a été beaucoup moins importante que celle enregistrée dans la phase ascendante 1851-1873. C'est donc essentiellement par un net ralentissement dans la croissance de la masse du profit que s'est traduite la baisse longue des prix durant la période 1873-1896.

LES

CHARBONNAGES

3) La phase ascendante

DU

NORD

ET DU

de la fin du XIXe

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siècle à 1914.

L'année qui traduit un nouveau renversement de la conjoncture se situe, selon les courbes, entre 1893 et 1895; en tout cas, en 1896, le changement est indiscutable et un accroissement de longue durée, à nouveau très rapide, caractérise les bénéfices des charbonnages de la région du Nord jusqu'à la guerre de 1914-1918. Comme sous le Second Empire, la hausse longue des prix et celle de la production conjuguent leurs effets favorables. Pour l'ensemble du bassin de la région du Nord, le prix de la tonne de charbon sur le carreau des mines s'élève d'un minimum de 9,70 francs en 1896 à un maximum de 16,36 francs en 1913, d'où une amplitude du mouvement périodique global de 68,65%. Les prix n'ont donc pas retrouvé leur niveau extraordinaire de 1873 (17,98 francs), mais l'amplitude de la hausse globale est un peu plus forte que celle de la période 18511873 (62,4%). Il semble bien qu'il en soit de même pour l'amplitude de la hausse de longue durée. Entre 1851 et 1873, l'amplitude de la hausse longue, repérée par le procédé des moyennes mobiles, avait été de 23,86 %. Nous ne disposons malheureusement de moyennes mobiles que jusqu'en 1909, puisque nous ne pouvions faire intervenir les données exceptionnelles de la guerre de 1914-1918 dans nos calculs. Entre la moyenne mobile de 1896 (10,92 francs) et celle de 1909 (14,72 francs), la hausse est déjà de 34,79 %. Les ordonnées que nous fournit le procédé des moindres carrés sont de 10,89 francs en 1896 et de 16,15 francs en 1913, soit une amplitude de 48,30 %, supérieure à celle du troisième quart du xix e siècle. Les données ne sont certes pas exactement comparables, mais leur signification semble pourtant suffisamment nette pour qu'on puisse penser que la conjoncture de longue durée a été encore plus favorable au début du x x e siècle qu'au milieu du xix e siècle. Comme durant la phase 1851-1873, la hausse effective a été plus forte pour les sociétés du Nord (9,60 francs en 1896, 16,60 francs en 1913, soit + 72,91 %) que pour celles du Pas-de-Calais (9,74 francs en 1896, 16,29 francs en 1913, soit + 67,24%), mais à nouveau, les sociétés du Pas-de-Calais compensent cette infériorité par une hausse de leur production qui demeure plus rapide, bien qu'elle ait forcément perdu de la vitesse qu'avait obtenue l'effet propulseur du démarrage. Le chiffre d'affaires des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais dépasse donc très largement les niveaux précédemment atteints, il ne se développe pas selon un rythme de croissance égal à celui de la phase 1851-1873 (il est plus difficile de doubler une production élevée qu'une production faible), mais sa vitesse d'accroissement est bien plus grande que durant la phase précédente, soutenue qu'elle est par la hausse longue des prix. Le chiffre d'affaires des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, repéré par la valeur extraite, s'élève d'un minimum de 143.847.000 francs en 1893 à 165.481.000 francs en 1896 et à 448 millions de francs en 1913, soit une hausse globale entre 1896 et 1913 de 170,72% très supérieure à celle des prix du charbon (68,65%). La hausse est même plus élevée dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais, dont la valeur extraite monte de 115.649.000 francs (indice effectif 159,5) en 1896 à 335.186.000 francs (indice 462,5 en 1913), donc de 189,83%. Les sociétés du Pas-de-Calais

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regagnent donc bien par les quantités supérieures la hausse moindre sur les prix. Pour ces sociétés, l'inclinaison de la droite de longue durée, calculée par le procédé des moindres carrés à partir des indices, donne des différences d'ordonnées de 16 et les ordonnées de longue durée de 1896 et de 1913 sont respectivement de 175 et de 447 et traduisent une hausse longue du chiffre d'affaires dont l'amplitude (155,42%) est plus de trois fois égale à celle des prix du charbon. Toutes les compagnies importantes participent, à un rythme à peu près semblable, à la croissance du produit brut du bassin, et Maries, Béthune témoignent d'une expansion semblable à celle de Lens, de Courrières, de Bruay, etc. Parmi les compagnies secondaires par contre, si Meurchin et Ostricourt développent facilement et rapidement leurs chiffres d'affaires, par contre Carvin et Ferfay progressent bien à un rythme plus rapide que dans la phase antérieure, mais ne le font cependant qu'à un rythme inférieur à la moyenne des sociétés. L'écart (Valeur extraite — Masse des salaires), qui nous permet de saisir le mouvement de la masse maximale du profit, s'élève lui aussi fortement de la fin du x i x e siècle à 1914, quoique dans une mesure un peu moindre que le chiffre d'affaires. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, l'écart s'élève de 70.161.000 francs en 1893 à 79.673.000 francs en 1896 et à 234.700.000 francs en 1913. Entre 1896 et 1913, la hausse est donc de 194,5 % , un peu supérieure à celle du produit brut, et toujours très supérieure à celle des prix. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais la hausse relative est à nouveau plus importante : 48.982.000 francs (indice 144) en 1896, 179.166.000 francs (indice 444) en 1913, soit une progression de 208,48% entre 1896 et 1913. Par contre, l'inclinaison de la droite de longue durée de l'écart Chiffres d'affaires — Salaires pour les compagnies du Pas-de-Calais est de 15, contre 16 pour la droite du produit brut, et traduit donc une ascension longue un peu moins ample entre les ordonnées de longue durée de 1896 (178) et de 1913 (433), soit 143,25%, contre 155,42% pour le chiffre d'affaires, mais toujours très supérieure à l'amplitude du mouvement des prix du charbon (48,3%). L'autofinancement des sociétés houillères du Pas-de-Calais, repéré par l'écart [(Valeur extraite — Salaires) — Dividendes] souligne également la magnifique progression de la fin du x i x e siècle. Déjà en 1896, avec 41.223.000 francs (indice 154,5, moyenne mobile 100,9), on était loin du minimum de 1886 (23.051.000 francs) ; en 1907, les sociétés du Pas-deCalais atteignaient 86.217.000 francs (indice 323,3, moyenne mobile 317,2) et 95.366.000 francs (indice 357,6) en 1911. Comme toujours, la capitalisation boursière des sociétés houillères accentue encore la pente du mouvement ascendant. Les séries d'indices établies par Marcel Lenoir et Jules Denuc (loc. cit.) pour la capitalisation de l'ensemble des compagnies du Nord et du Pas-de-Calais (base 19011910 = 100) en témoignent. Selon Lenoir, cette capitalisation s'élève de l'indice 48 en 1896 à 145 à 1913, selon Denuc de 51 à 168. Alors que les prix du charbon du bassin du Nord et du Pas-de-Calais se sont accrus de 68,65% entre 1896 et 1913, le cours des actions des sociétés houillères régionales a été multiplié par trois ou par 3,29 selon les deux auteurs. D'après les séries que nous avons nous-même établies (1874-1893 = 100), la progression des sociétés du seul Pas-de-Calais aurait été plus forte encore.

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La capitalisation, boursière de ces sociétés a bondi de 489.000 francs en 1896 (indice 132,3) à plus de 2 milliards de francs en 1912 (2.024 millions de francs, indice 547,8), a donc été multipliée par 4,13 entre ces deux dates alors que l'année 1913 (pour laquelle il nous a manqué certaines données) a été encore plus favorable. La courbe de longue durée, calculée par le procédé des moyennes mobiles, est nettement ascendante depuis le minimum atteint en 1885 (moyenne mobile 84,9) et la croissance est particulièrement rapide après 1896 (166,8), et elle permet déjà une ordonnée de longue durée de 383 en 1908. La plupart des grandes compagnies houillères du Pas-de-Calais participent à la montée rapide des cours : Lens, Bruay, Maries, Liévin, Dourges ; mais certaines, Béthune, Courrières, Vicoigne-Nœux, progressent aussi, mais moins rapidement. Par contre, parmi les petites sociétés, Meurchin, Carvin, qui s'étaient dans la phase précédente remarquablement comportées, connaissent une montée moins rapide que les sociétés d'Ostricourt et de Ferfay jusque-là défavorisées. Il semble bien que les mouvements différenciés des distributions de dividendes, la confiance plus ou moins grande accordée à l'avenir des sociétés et enfin la surcapitalisation ou la sous-capitalisation antérieure interviennent de façon déterminante dans les distorsions enregistrées. Nos moyens d'approches minimales confirment les diagnostics convergents fournis par les courbes maximales du profit : la fin du xix e siècle et le début du x x e siècle ont bien constitué une période d'essor magnifique pour les profits des charbonnages. Les bénéfices qui apparaissent dans les comptes et les bilans ont retrouvé une pente nettement ascendante. Dans le Nord, le compte profits et pertes de la Compagnie d'Aniche avait dégagé en 1893-1894 un modeste bénéfice de 867 000 francs ; en 1896-1897, le cap des 2 millions de francs est à nouveau franchi (2.013.000 francs) ; durant l'exercice de 1900-1901, le bénéfice obtenu en 1873-1874 est pour la première fois retrouvé et même dépassé avec 6.962.000 francs ; jusqu'à la guerre, les résultats des exercices ne descendent plus en deçà de 5 millions de francs ; ils atteignent même 12.525.000 francs en 1912-1913 et 14.424.000 francs en 1913-1914. Les résultats obtenus pendant la phase de stagnation sont donc améliorés de plusieurs fois au début du xx e siècle. De même, dans le Pas-de-Calais les bénéfices nets de Courrières, longtemps maintenus aux environs de 3 millions de francs, retrouvent en 1899 les résultats de 1873 (5.408.000 francs en 1899), puis s'établissent pendant plusieurs années aux alentours de 6 à 7 millions de francs, sauf en 1906, lorsque la catastrophe du 10 mars et la grève qui la suit ramènent les résultats à 3.078.000 francs, mais, dès 1907, les bénéfices remontent à 4.800.000 francs, s'améliorent ensuite pour se trouver à 7.300.000 francs en 1913. Pour sa part, la Compagnie de Vicoigne-Nœux a nettement franchi le seuil de 3.500.000 francs en 1897-1898 avec 3.983.000 francs pour le bénéfice d'exploitation de sa concession de Nœux, a dépassé les bénéfices de 1873-1874 en 1899-1900 et durant l'exercice de 1912-1913 atteint 10.116.000 francs. Sa voisine, la Compagnie de Béthune, possède à sa tête depuis 1895 un excellent directeur général, Louis Mercier, et les bénéfices bruts de la société, de 3.005.000 francs en 1896-1897, atteignent 10.116.000 francs en 1912-1913. A partir de l'exercice 1896-1897, les béné-

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fices nets de la Compagnie de Bruay, compagnie qui s'était assez bien comportée pendant la phase de ralentissement, s'élèvent encore rapidement. De 4.327.000 francs en 1895-1896, ils s'élèvent progressivement à 16.132.000 francs en 1912-1913. Signes des temps favorables, certains secteurs du bassin jusque-là à la limite de l'exploitabilité rentable donnent lieu à des résultats somme toute assez satisfaisants. C'est ainsi que le 18 août 1894 a été fondée la petite Compagnie des Mines de Ligny-lès-Aire, qui succédait à la Société de Fléchinelle mise en faillite en juin 1893, société qui elle-même avait repris l'exploitation de l'extrémité occidentale du bassin du Pas-de-Calais à la suite de plusieurs entreprises qui s'y étaient ruinées. Pendant plusieurs années, Ligny-lès-Aire enregistre des pertes, mais à partir de 1898, les résultats deviennent favorables et, sauf une brève interruption en 1904-1905, ils le demeurent jusqu'à la guerre. On peut donc estimer qu'à l'image de la Compagnie d'Aniche et de plusieurs autres grandes sociétés, les bénéfices bruts ou nets des charbonnages de la région du Nord se sont élevés nettement à partir de 1895 environ, ont retrouvé puis dépassé à la fin du siècle les niveaux magnifiques de 1873 ou de 1874 et à la veille de la guerre de 1914-1918, dépassent de plusieurs fois les résultats enregistrés pendant le dernier quart du x i x e siècle. La courbe de longue durée qui sous-tend toutes ces séries effectives est donc franchement ascendante. Les courbes des dividendes distribués par les sociétés houillères du Pas-de-Calais soulignent également la prospérité qui a caractérisé la fin du x i x e siècle et le début du x x e siècle. Pour l'ensemble de ces sociétés, dès 1890, le niveau de 1874 avait été dépassé et, après 1894, la progression se fait à nouveau plus rapide. La masse des dividendes des compagnies houillères du Pas-de-Calais de 16.855.000 francs (indice 123,6) en 1896 atteint 56.003.000 francs (indice 410,6) en 1911, soit une amplitude effective de 232,2 % qui confirme les indications déjà fournies par les séries des bénéfices bruts ou nets. La courbe de longue durée, tracée par le procédé des moyennes mobiles, a comme ordonnées 136,1 pour 1894, 157 pour 1896 et 365,6 pour 1907. Entre 1896 et 1907, l'amplitude de la hausse de longue durée des dividendes est donc de 132.86 % très supérieure à celle des prix du charbon régional (29,39% pour la même période, 34,79% pour la période 1896-1909). Les dividendes des sociétés houillères du Pas-de-Calais ont après 1895 une courbe de longue durée à la pente un peu inférieure à celle de la capitalisation boursière, mais à peu près semblable à celle du chiffre d'affaires. L'examen des courbes particulières des dividendes des différentes sociétés confirme certaines des indications fournies par l'étude de la capitalisation, bien que les courbes du dividende et de la capitalisation ne se moulent pas toujours exactement. Pour toutes les sociétés, les courbes sont nettement ascendantes, mais des sociétés comme Béthune, Courrières, Vicoigne-Nœux, malgré les brillants résultats comptables obtenus, semblent avoir voulu distribuer une moindre part de leurs bénéfices que leurs concurrents régionaux. La société de Ferfay, qui s'est bien comportée en Bourse de Lille, n'a pourtant procédé qu'à des distributions irrégulières de dividendes. Par contre, Ostricourt, qui depuis sa fondation en 1855, n'avait rien distribué dans la seconde moitié du x i x e siècle, répartit régulièrement des dividendes à partir

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de 1902. Les exemples de Ferfay, de Ligny-lès-Aire, de La Clarence (Pasde-Calais), d'Azincourt (Nord) montrent que, dans l'ensemble, les petites sociétés houillères, si elles ont vu leur situation s'améliorer, ont cependant moins bénéficié de la prospérité que les compagnies importantes. Les séries du profit fiscal s'interrompent pour nous dès 1902 et nous permettent simplement de saisir le début de la phase ascendante. Elles soulignent la rapidité de la croissance lorsque la conjoncture de longue durée redevient favorable. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pasde-Calais, le revenu net imposable (mines en gain seulement) s'élève de 17.500.000 francs en 1894 à 69.901.000 francs en 1900, pour s'abaisser il est vrai à 39 millions de francs en 1902, sous l'effet des grèves du bassin, mais, on le voit, à un niveau encore très important. De même, le revenu net retenu, amputé des résultats des mines en perte, passe de 13.861.000 francs en 1894 à 66.152.000 francs en 1900 et à 35.817.000 francs en 1902. Nous ne pouvons tirer que des conclusions très partielles des séries incomplètes du revenu fiscal, mais toutes nos autres séries nous ont permis de souligner le magnifique essor qu'ont retrouvé les bénéfices des charbonnages à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle. Ces bénéfices ont progressé beaucoup plus rapidement que les prix de vente du charbon, départ mine. Leur croissance a été également plus rapide que celle de la moyenne des prix de gros. Nous avons confronté toutes nos courbes avec celle des indices des prix de la S. G.F. et pu constater l'importante différence de pente en faveur des bénéfices des charbonnages du Nord et du Pas-deCalais. C'est ainsi qu'entre 1896 (minimum pour les prix) et 1911, les prix de gros s'élèvent de l'indice 82 (1901-1910 = 100) à l'indice 113, soit un accroissement de 37,8%, alors que les dividendes distribués par les sociétés houillères du Pas-de-Calais progressent de 16.855.060 francs à 56.003.174 francs, soit une hausse de 232,26 francs, égale à plus de six fois celle des prix de gros. Par rapport à 1913, la différence serait encore plus grande. Les bénéfices des charbonnages du bassin de la région du Nord ont donc connu une hausse nominale et également une hausse réelle qui ont été considérables durant la phase ascendante de la fin du x i x e et du début du x x e siècle.

3. P R O F I T ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

Il nous reste à examiner quels ont été les liens qui ont uni les fluctuations conjoncturelles de longue durée que nous avons décelées aux évolutions séculaires des prix et des salaires, aux grands affrontements sociaux et aux modifications plus profondes des structures économiques et sociales. Comme nous aurons, nous voulons l'espérer, l'occasion de développer ces problèmes dans le cadre d'autres travaux, nous voudrions simplement nous borner à quelques remarques essentielles, en fonction de deux problèmes particulièrement importants : comment ont évolué masse et taux de profit ? L e profit que nous avons vu croître a-t-il eu tendance à se répartir en plus ou en moins de parties prenantes ?

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FRANCE

a) Les taux de profit. Le problème du taux de profit peut être abordé de nombreuses façons selon les fondements théoriques que l'on suppose ; conformément au principe fondamental du présent ouvrage, nous voulons nous contenter de deux approches empiriques incontestables, l'une maximale, l'autre minimale. 1) Charges salariales et chiffre d'affaires : L'écart entre la masse salariale et le produit brut des charbonnages ne nous indique pas quel a été le profit réel des entreprises, bien difficile de toute façon à apprécier, mais il nous fournit tout de même, surtout dans la longue durée, des indications précieuses sur l'évolution de la masse du profit, puisqu'il nous fournit le montant qu'aurait atteint cette masse si les charges salariales avaient constitué le seul poste du prix de revient, ce qui n'est pas le cas évidemment, mais ces charges dans l'industrie houillère en constituent un poste très lourd et de loin le plus important. Il en résulte que l'évolution du rapport des salaires à la valeur extraite, très proche du rapport des charges salariales au chiffre d'affaires, fournit par différence des indications précieuses sur l'évolution du taux du profit réel. Ce rapport peut être calculé par plusieurs moyens qui donnent tous des résultats égaux : Premier rapport : Masse annuelle des salaires Valeur annuelle extraite ou si l'on divise les deux termes de ce rapport par le nombre de tonnes extraites : Second rapport : Coût de la main-d'œuvre par tonne Prix de la tonne Les deux rapports précédents étant égaux, si l'on divise les termes du premier par le nombre de jours de travail, on obtient un nouveau rapport égal aux deux précédents : Troisième rapport : Salaire par jour Valeur extraite par jour

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Ces trois rapports nous permettent de définir le poids relatif des charges salariales dans la valeur extraite et, par différence, le taux du profit patronal, du moins approché par cette méthode. François Simiand a estimé pour sa part que les rapports considérés ont eu, durant la seconde moitié du x i x e siècle, pour caractéristique fondamentale de se maintenir, si l'on élimine les fluctuations courtes, à une quotité pratiquement constante, et que l'évolution du taux de profit se caractérise donc par sa rigidité. Il a complété l'analyse des seuls rapports du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne ou de celui, qui lui est égal, du salaire journalier à la valeur extraite par jour en étudiant le rapport du bénéfice net ou du revenu net imposable par tonne ou par journée de travail. De cette contre-épreuve, il a dégagé la même conclusion : stabilité longue du rapport1 : Bénéfice net par journée Valeur extraite par journée M. Maurice Borgeaud, qui estime pour sa part que le taux du profit a eu tendance à baisser, conteste en particulier la stabilité du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne : « en réalité, le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne (abstraction faite de ses oscillations de courte durée) est non constant mais croissant. Déjà, il s'est accru, passant de 42,5 %, valeur moyenne des cinq années avoisinant 1850, à 46,5%, valeur moyenne des cinq années avoisinant 1900. Le mouvement a continué, pour atteindre 48,7 % pour les cinq années 1931-1935 »2. M. Edmond Balensi s'est rangé à l'avis de M. Borgeaud et a notamment calculé la valeur du rapport par décennie pour la France, rapport que nous confrontons dans le tableau ci-dessous à celui que nous avons établi pour le Pas-de-Calais : RAPPORT MOYEN DU COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE AUX PRIX DE LA TONNE France

Périodes

1851-1860 1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900 1901-1910

Pas-de-Calais

(%)

(%)

42 44,9 43,1 47,6 49,6 48,1

48,17 45,06 41,16 45,14 46,26 45,26

Mais l'examen et la confrontation de moyennes décennales, établies sans tenir compte des cycles économiques longs ou courts, ne saurait suffire. Nous avons donc exécuté les courbes du rapport en % du coût de la main-d'œuvre par tonne, année par année, ceci pour la France et pour le Pas-de-Calais. Nous avons en plus établi les séries et les courbes semi1 . F . S I M I A N D , o p . cit., p . 2 . M . B O R G E A U D , o p . cit.,

401. p. 114.

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logarithmiques des moyennes mobiles des prix de la tonne et du coût de la main-d'œuvre par tonne en France. Si les rapports entre les membres de deux séries demeurent constants, ces deux dernières courbes doivent être parallèles. Il en est de même pour les courbes de moyennes mobiles que nous avons exécutées à partir des séries de la masse des salaires et de la valeur extraite dans le Pas-de-Calais. Par la courbe du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, année par année, on peut constater une certaine progression pour la France, progression que confirme l'examen des rapports décennaux. Certes, la hausse n'est pas absolument régulière : le rapport de la décennie 1871-1880 (43,1 %) est inférieur à celui de la décennie 1861-1872 et il en est de même pour le rapport des années 1901-1910 (48,1 %), un peu inférieur à celui des années 1891-1900 (49,6%). Mais entre le milieu du xix e siècle et 1914, il y a bien eu une progression, avec en particulier une opposition entre les décennies précédant 1880, où le rapport se situe en deçà de 45 %, et les décennies ultérieures, où il dépasse cette quotité pour tendre vers 50 % et cette progression est peut-être liée au développement du syndicalisme ouvrier. Nos courbes de longue durée confirment l'évolution précédemment repérée. La courbe des moyennes mobiles du prix de la tonne en France et celle des moyennes mobiles du coût de la main-d'œuvre par tonne sont parfaitement parallèles pour les années 1850-1860 ; de 1861 à 1870, les ordonnées de longue durée du prix de la tonne ont une pente moins forte que celles du coût de la main-d'œuvre par tonne, ce qui tend à élever le rapport du coût de la main-d'œuvre au prix de la tonne ; entre 1870 et 1877, les deux courbes sont à nouveau parallèles, ce qui implique un abaissement du rapport en regard des années 1861-1870 ; et enfin, de 1877 à 1909, année qui clôt nos séries puisque la moyenne de 1909 englobe le cycle 19041913, le coût de la main-d'œuvre par tonne dépasse de nouveau dans la longue durée le prix de la tonne, ce qui implique un relèvement du rapport, avec une supériorité nette du numérateur pour les années 1885-1895. Du milieu du xix e siècle à 1914, à l'échelle de la France, il n'y a pas eu de parallélisme constant des courbes de longue durée du prix de la tonne et du coût de la main-d'œuvre par tonne, et dans l'ensemble on peut estimer, à la suite de l'analyse des rapports moyens décennaux et surtout de la comparaison des courbes de longue durée, qu'il y a bien eu une légère progression du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne. Il en résulterait que l'écart maximal possible du profit patronal aurait eu tendance à baisser. Il semble bien que les sociétés houillères du Pas-de-Calais, pour leur part, n'aient pas connu une évolution identique à celle repérée pour l'ensemble des charbonnages français. La courbe du rapport considéré, année par année, traduit une assez remarquable stabilité, stabilité que confirment les rapports moyens décennaux, du milieu du xix e siècle à 1914. Pour l'ensemble de la période 1851-1913, le rapport s'établit pour le Pasde-Calais à 45%, et c'est bien autour de cette quotité que les rapports moyens décennaux s'établissent. De même, les courbes de longue durée de la masse des salaires et de la valeur extraite du Pas-de-Calais présentent un parallélisme beaucoup plus fréquent que les courbes comparées pour

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la France. L a disparité, quand elle existe, est très faible. Dans le cas du Pas-de-Calais, on peut donc conclure que le rapport du coût de la maind'œuvre par tonne au coût de la tonne est demeuré constant dans la longue durée et même à plus long terme. De ce fait, le bénéfice patronal maximal possible, tel qu'il s'exprime par l'écart entre les charges salariales et le chiffre d'affaires, aurait eu, lui aussi, tendance à demeurer constant. Une divergence apparaît ainsi entre l'évolution de l'ensemble des charbonnages français caractérisés par un coût relatif (et absolu) croissant de la main-d'œuvre, et celle des sociétés houillères du Pas-de-Calais, les plus dynamiques, où le coût relatif de la main-d'œuvre est demeuré constant et cette divergence, si elle n'est pas considérable, est cependant un peu plus sensible qu'il ne paraît, étant donné le poids croissant du Pas-deCalais dans les moyennes françaises. On retrouve, dans la longue durée, le jeu des facteurs que Simiand a bien dégagé dans l'évolution des cycles courts. Comme la Statistique de l'Industrie minérale et les rapports des ingénieurs des mines aux Conseils généraux ne fournissent pas l'indication du nombre de journées de travail pour la période 1876-1881, nous ne disposons pas malheureusement durant ces quelques années des données sur le salaire moyen quotidien et le rendement fond et jour. Mais les courbes, quoique incomplètes, sont cependant très éloquentes. Pour les sociétés du Pas-de-Calais, les mécanismes compensateurs ont bien fonctionné : durant la phase de baisse longue des prix, 1873-1896, une hausse très importante de la productivité a eu lieu, alors que dans la phase croissante précédente, comme à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle, il y a eu une longue stagnation de la productivité 1 . Ces mouvements longs de la productivité ont corrigé les mouvements inverses des salaires, ce qui a tendu à maintenir à un niveau constant le rapport de la masse des salaires au chiffre d'affaires et celui, qui lui est égal, du coût de la main-d'œuvre au prix de la tonne. Les mécanismes compensateurs semblent avoir moins bien fonctionné dans le cas des autres bassins français. L a hausse du coût relatif de la main-d'œuvre peut s'expliquer soit par une progression plus forte des salaires, soit par une progression moindre de la productivité. Si l'on compare l'évolution des salaires journaliers du Pas-de-Calais et de la moyenne française, on note une supériorité de la progression des salaires du Pas-de-Calais. C'est donc du côté de la progression plus grande de la productivité qu'il faut chercher le moindre coût relatif de la main-d'œuvre du Pas-de-Calais, et les courbes du rendement fond et jour confirment la supériorité de la productivité dans l'ensemble du bassin de la région du Nord comme dans le seul Pas-de-Calais par rapport aux autres bassins français. Ainsi, dans le Pas-de-Calais, le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne est demeuré rigide du milieu du x i x e siècle à 1914 et cette rigidité tient aux mouvement des salaires et de la productivité. Alors que dans les autres bassins français, la productivité progressait insuffisamment, ce qui entraînait une hausse du poids relatif des charges

1. Dans les mines du Pas-de-Calais, le rendement quotidien moyen fond et jour est de 459 kg pour la décennie 1860-1869, de 790 kg pour celle de 1882-1891 et de 806 kg pour celle de 1900-1909.

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salariales, les sociétés houillères du Pas-de-Calais, plus dynamiques, obtenaient un accroissement suffisant de leur productivité. Mais dans tous les bassins, la hausse de la productivité demeurait insuffisante pour provoquer une baisse considérable du coût de la main-d'œuvre dans les prix de revient. On retrouve bien ici les traits d'une industrie qui demeurait, même à la veille de la guerre de 1914-1918, lorsque démarrait seulement l'abattage du charbon au marteau-piqueur, une industrie à progrès techniques lents. Dans le Pas-de-Calais, notre moyen d'approche maximale, l'écart relatif entre le chiffre d'affaires et les charges salariales, semble indiquer une rigidité très grande du taux de profit, qui aurait été à la fois plus stable et plus élevé que dans les autres bassins français. On ne peut cependant en conclure à des caractères semblables du taux de profit réel, et une confirmation s'impose avec les courbes tracées par un moyen d'approche minimale, celles du dividende par tonne. 2) Dividende et prix de la tonne. Nous savons que le dividende, part essentielle du profit distribué, n'évolue pas de façon aussi souple que les bénéfices bruts ou nets, mais dans la longue durée, cet inconvénient s'atténue. Pour apprécier l'évolution longue du rapport du dividende au prix de la tonne, nous disposons des séries et des courbes suivantes : dividende par tonne, rapport du dividende au prix de la tonne. Nous pouvons en plus confronter les courbes de moyennes mobiles de la valeur extraite et du dividende total, la différence d'ordonnées entre ces courbes nous fournissant le rapport entre elles, et donc également le rapport du dividende au prix de la tonne. Nous avons enfin établi les rapports moyens décennaux du dividende au prix de la tonne, afin de pouvoir les confronter avec l'écart relatif du bénéfice maximal possible (100% — Rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne), le quotient des deux rapports étant porté dans la dernière colonne ci-dessous : SOCIÉTÉS HOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS (rapports en pourcentage)

Périodes

(1) Dividende au prix de la tonne

(2) Bénéfice maximal au prix de la tonne

Rapport (1) Rapport (2)

(%)

(%)

25,32 18,21 22,08 18,25 16,34 20,36

51,83 54,94 58,84 54,86 53,74 54,74

48,85 33,14 32,32 33,26 30,40 37,19

(%)

1851-1860 1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900 1901-1910

Si l'on s'en tenait aux seuls rapports moyens décennaux, on pourrait noter que le dividende par tonne traduit, quand démarre l'exploitation

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du bassin du Pas-de-Calais, un taux de bénéfice distribué élevé, qui correspond à près de la moitié du bénéfice maximal possible, mais qui diminue ensuite, pour se situer au tiers environ du bénéfice maximal, en dépassant cette quotité au début du x x e siècle. Une certaine plasticité apparaîtrait donc dans un domaine qui, pourtant, est le moins souple des différentes formes de bénéfice patronal. L'analyse des séries, en fonction des mouvements de longue durée, apporte des indications plus précises. De 1851 à 1874, la courbe de moyennes mobiles du dividende distribué par les sociétés houillères du Pas-de-Calais croît plus vite que celle de la valeur extraite, assimilable au chiffre d'affaires de ces sociétés. Il en résulte que le taux du dividende par tonne a eu tendance à s'élever durant cette phase ; après 1860, il se situe souvent à 20% environ et dépasse même exceptionnellement 25% entre 1872 et 1875. En 1874, le dividende par tonne (5,49 francs) correspond même à 31,40 % du prix de la tonne (17,48 francs). Durant le dernier quart du xix e siècle, la courbe de longue durée du dividende présente une pente inférieure à celle de la valeur extraite. C'est donc l'indication que le taux du dividende par tonne a eu tendance à décroître : il est descendu à un minimum de 14,37 % du prix de la tonne en 1877, et entre 1894 et 1898, il stagne entre 14 et 15%. Au début du xx e siècle, par contre, quand la conjoncture longue est redevenue très favorable, le taux du dividende par rapport au prix de la tonne s'élève à nouveau pour se situer à 20% environ dans les années précédant la première guerre mondiale. Or, l'étude des bénéfices bruts, nets et distribués des compagnies houillères nous a montré que lorsque la conjoncture était favorable, les compagnies houillères répartissaient entre leurs actionnaires une part moins importante de leurs bénéfices que lorsque la conjoncture était défavorable, et que cette donnée s'était accentuée avec le temps. Les oscillations du taux de profit originel (Pj) ont donc dû être plus importantes que celles du taux de profit distribué : durant les phases de prospérité, le taux de profit a eu tendance à s'élever bien davantage et durant « la grande dépression » tendance à baisser un peu plus que ne le révèlent les fluctuations, pourtant déjà notables, du rapport du dividende au chiffre d'affaires. Nous avons dégagé le fait que le coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, demeurait, lui, constant, du moins dans le Pas-deCalais. Comme le taux du profit a varié, il semble que les coûts autres que ceux de main-d'œuvre (frais généraux, approvisionnements, charges financières, frais de transport aux rivages, etc.) aient joué un rôle particulièrement important dans la détermination de ce taux et de ses fluctuations longues, fluctuations de même sens que la conjoncture économique générale. Par contre, si l'on examine l'évolution du rendement du capital versé, quelle que soit la forme du profit, l'influence de la conjoncture longue est moins sensible. En effet, à part de petites sociétés marginales qui pèsent peu sur la somme des bénéfices, les sociétés houillères du Nord et du Pasde-Calais n'ont pas procédé à des augmentations de capital entre le milieu du xix e siècle et 1914. Il en résulte que le taux du profit égal au rendement

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du capital versé a grandi parallèlement à la masse du profit ; il n'a donc cessé de s'accroître entre 1850 et 1914, avec simplement un ralentissement dans le rythme de croissance durant le dernier quart du x i x e siècle. Au début du x x e siècle, les rendements (dits apparents) du capital versé atteignent des niveaux considérables. b) Le problème de la concentration du profit. La masse du profit des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, qui s'est considérablement accrue du milieu du x i x e siècle à 1914, s'est-elle répartie entre des entreprises ou des actionnaires de plus en plus nombreux ou au contraire a-t-elle été de plus en plus réservée à des parties prenantes très étroites ? Il convient d'abord de se demander si le bassin houiller de la région du Nord a réuni une part du profit réalisé dans les sociétés houillères françaises qui soit équivalente ou non à sa part dans la production nationale. François Simiand avait confronté le bénéfice imposable par journée d'ouvrier dans le Nord et le Pas-de-Calais, et la Loire1, ceci pour la période 1852-1877, et il avait conclu à la supériorité du taux du bénéfice dans le bassin de la Loire. Pour notre part, nous avons tracé sur un graphique la courbe, à coordonnées arithmétiques, correspondant aux pourcentages de la production du bassin du Nord et du Pas-de-Calais par rapport à la production française et la courbe correspondant aux pourcentages du revenu net imposable du même bassin par rapport au revenu net imposable de tous les charbonnages français. Nous avons voulu rendre ainsi plus sensible une comparaison qui pouvait déjà s'opérer par la confrontation des courbes semi-logarithmiques des revenus imposables de la France ou du seul Nord-Pas-de-Calais. Nous pouvons constater que durant la période 1850-1902, la part des bénéfices de l'industrie houillère assurée par les charbonnages de la région du Nord a eu tendance à s'élever considérablement. De 2 0 % en 1853-1854, la part de la région du Nord atteint environ les deux tiers dans les premières années du x x e siècle. Comme l'extraction, le profit tend donc à se concentrer dans la région du Nord. Mais on peut aussi remarquer que le pourcentage du revenu net imposable du Nord-Pas-de-Calais par rapport à celui du total français est demeuré presque constamment inférieur au pourcentage de la production, ceci du moins jusqu'à l'extrême fin du x i x e siècle. Durant la seconde moitié du x i x e siècle, du moins d'après les sources fiscales, le taux du profit aurait donc été inférieur dans les charbonnages de la région du Nord à celui des sociétés houillères des autres bassins. Pourtant, nous avions dégagé le fait que le coût relatif de la main-d'œuvre était moins élevé dans le Pas-de-Calais que dans les autres régions. A nouveau donc, serait-ce la disparité des coûts autres que ceux de la main-d'œuvre, coûts qui seraient plus élevés dans la région du Nord, qui expliqueraient la différence des taux de profit ainsi constatée ? La concentration du profit houiller en France aurait donc été nettement en faveur de la région du Nord, 2. F. SIMIAND, op. cit., cf. son tableau V (période 1852-1877), p. 501 et 418-439.

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mais elle se serait cependant opérée moins rapidement que celle de l'extraction. Les sources fiscales ne nous permettent malheureusement pas d'éclairer la période si importante de 1903 à 1914, où la supériorité de la région du Nord en ce qui concerne le taux de profit fiscal, caractéristique des quelques années antérieures, s'est peut-être maintenue. Une confrontation semblable doit être opérée entre les charbonnages du Nord et leurs voisins du Pas-de-Calais. D'après les sources fiscales, on peut constater l'énorme montée du profit en faveur du Pas-de-Calais, les sociétés de ce département s'assurant environ 80 % du profit du bassin de la région du Nord dans les premières années du xx e siècle. Mais les indications sont différentes en ce qui concerne les mouvements comparés de la production et du profit de celles recueillies pour la France. Jusqu'en 1879, le pourcentage de la production assurée par le Pas-de-Calais par rapport à l'ensemble du « bassin de Valenciennes » demeure supérieur à celui du revenu net imposable, ce qui indique un taux de profit dans le Pas-de-Calais inférieur à celui du Nord. Par contre, à partir de 1880, le pourcentage du revenu imposable du Pas-de-Calais, sauf durant deux années exceptionnelles, demeure supérieur à celui de la production. Durant la période 1879-1902, la concentration du profit s'opérait donc en faveur des charbonnages du Pas-de-Calais par rapport à ceux du Nord, à la fois par le moyen d'une production et d'un taux de profit supérieurs. Au sein du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, le profit tendait-il à se grouper entre des sociétés de moins en moins nombreuses ? Si l'on examine la façon dont les entreprises de taille différente réagissent en face des fluctuations courtes et longues du profit, il semblerait qu'une concentration assez rapide doive s'opérer. En effet, on peut dire qu'en gros les sociétés puissantes profitent davantage de la conjoncture favorable que les petites sociétés. Nous l'avons relevé au cours de notre étude et en plus, nos courbes de « rendements boursiers effectifs comparés » soulignent l'extrême irrégularité des courbes du profit des petits charbonnages, surtout par comparaison avec le développement beaucoup plus sûr des puissantes sociétés. Pourtant, entre le milieu du xix e siècle et la première guerre mondiale, le mouvement de concentration est demeuré limité dans le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais. Au x v m e siècle, de très vastes domaines avaient été concédés aux Compagnies d'Anzin et d'Aniche, domaines que le Révolution et l'Empire n'ont que partiellement amputés. Au xix e siècle, la fièvre des recherches des années trente a abouti à la formation de plusieurs sociétés flanquant Anzin et Aniche au nord et au sud. Il s'agissait de sociétés peu importantes, malgré les efforts des gouvernements de la Monarchie de Juillet, qui avaient incité les demandeurs à se grouper. La découverte du bassin du Pas-deCalais entre 1842 et 1846 a posé, entre autres problèmes, celui des dimensions à donner aux périmètres à concéder. C'est l'hostilité à la concentration opérée par la Compagnie des Mines de la Loire qui a été l'origine du décret du 23 octobre 1852, décret qui interdisait désormais la réunion de concessions sans l'autorisation du gouvernement. Mais la lettre et l'esprit de ce texte, hostile aux sociétés houillères trop puissantes, ont beaucoup pesé sur la répartition opérée dans le Pas-de-Calais. L'État, sous le Second Empire, a été un frein à la concentration ; sans son intervention,

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le jeu des ententes entre sociétés aurait abouti à la répartition du nouveau bassin entre quelques compagnies seulement, alors qu'à la veille de la guerre de 1870-1871, dix-huit sociétés se partagent l'exploitation du bassin. Les réunions de concessions qui sont intervenues ultérieurement ont été très rares et n'ont intéressé que des domaines exigus et médiocres, délaissés par de petites sociétés en faillite et réunis à des concessions voisines. De même, les parts respectives de la production assurées par les deux compagnies les plus puissantes (Anzin, Lens), les sociétés très importantes (Aniche, Dourges, Courrières, Liévin, Béthune, Vicoigne-Nœux, Bruay, Maries) et les petites sociétés ne se modifient que de manière secondaire entre la fin du Second Empire et 1914 et la modification joue plutôt en faveur des sociétés du deuxième groupe, cette sorte de classe moyenne des mines. Les liens organiques entre les sociétés du Nord et du Pas-de-Calais demeurent très rares. Entre les sociétés importantes, seules les Compagnie d'Anzin et de Vicoigne-Nœux sont associées par la faculté qu'a acquise Anzin de désigner deux des huit administrateurs de Vicoigne-Nœux dès la constitution définitive de cette société en 18431. Certes, les liens entre administrateurs de charbonnages différents ont été relativement fréquents, en particulier entre Douchy et Courrières, mais il s'agissait de liens personnels, et non de liens matérialisant des participations financières. Ce n'est que dans la décade précédant la première guerre mondiale que des sociétés métallurgiques réussissent à prendre pied dans le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, mais il ne s'agit que d'une amorce. Denain-Anzin acquiert Azincourt, de Wendel Crespin-Nord et La Clarence, les trois sociétés absorbées étant dotées de concessions restreintes et difficiles et en 1908, d'importantes sociétés obtiennent en outre de nouvelles concessions sur la lisière méridionale du bassin du Pas-de-Calais, concessions dont l'exploitation n'était pas encore féconde en 1914. Enfin, le nombre des actionnaires des charbonnages semble s'être accru considérablement, surtout au début du xx e siècle, quand la division des titres et la multiplication des titres au porteur se sont généralisées. La Société des Mines de Lens est celle qui a connu l'accroissement le plus important. Selon des renseignements qu'elle a fournis au Comité Central des Houillères, en 1900, elle comptait 6 000 actionnaires et 10.464 au début de 1904. Quand la division des actions et la conversion au porteur ont été rendues possibles, ceci à partir de 1904, le nombre des actionnaires de Lens s'est beaucoup accru, puisqu'au 1 e r octobre 1912, Lens comptait 6.425 actionnaires nominatifs et 79.924 actionnaires au porteur. Quand il n'y avait pas de titres au porteur, la progression a été bien moindre. Anzin et Aniche, où il n'existait pas de titres, ont continué jusqu'en 1920 à adresser à leurs associés une lettre d'avis après l'inscription sur leurs livres des mutations de parts. Aniche qui avait 5.000 actionnaires nominatifs en 1906 en comptait 7.506 en mars 1912, et Anzin 5.550 en octobre 1912. Ainsi Lens, dont la production atteignait 3.403.000 t et la capitalisation 466.210.000 francs avait 86.349 actionnaires en 1912 alors qu'à la même date Anzin, pour une production de 3.067.000 t ne se capitalisait 1. La Compagnie d'Anzin a alors racheté l'actif de la Société d'Hasnon, une des quatre sociétés dont la réunion a constitué la Compagnie de Vicoigne-Nœux.

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qu'à 245.841.000 francs et ne comptait que 5.550 actionnaires. Il est vrai qu'à Lens, les 6.425 actionnaires nominatifs détenaient les deux tiers du capital actions de la société et devaient en plus posséder une partie des titres au porteur. De même, à Aniche, en mars 1912, sur 62.240 parts en circulation, 639 actionnaires (soit 9,05 % des 7.056 actionnaires) disposant de vingt part et plus, possédaient plus de deux tiers (68,5 %) des parts 1 . Si l'on fait la somme des nombres fournis au Comité Central des Houillères par treize sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais2, on aboutit à 26.445 actionnaires nominatifs et à 106.916 actionnaires au porteur. Mais un certain nombre d'actionnaires ont détenu à la fois des titres nominatifs et des titres au porteur et composé leur portefeuille avec des actions de plusieurs compagnies. Le nombre réel des actionnaires des treize charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais devait donc se situer entre un minimum : 79.924 (nombre des actionnaires au porteur de Lens) et un maximum : 133.361 (somme des 26.445 et 106.916 actionnaires, supposés tous différents). La diffusion des titres semblait de toute façon beaucoup plus large pour les charbonnages de la région du Nord que pour ceux des autres bassins français. A la même date, en 1912, les sociétés houillères du Nord et du Pasde-Calais employaient 127.729 ouvriers. Comme les nombres extrêmes possibles d'actionnaires, 79.924 et 133.361, ne concernent que treize sociétés sur trente sociétés ou groupes de sociétés exploitantes, ces treize sociétés assurant les deux tiers de l'extraction du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, il semble que l'on soit proche de la vérité en estimant qu'à la veille de la guerre de 1914-1918, les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais comptaient à peu près autant d'actionnaires que d'ouvriers. CONCLUSION SUR L E CAS DU N O R D E T DU

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Notre analyse des taux de profit, bien que nous l'ayons limitée à deux critères, nous permet de mieux saisir les mécanismes qui expliquent les fluctuations longues de la masse des bénéfices réalisés par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais et par ceux des autres bassins français. Un fait essentiel joue également : dans le bassin houiller de la région du Nord, la production s'est développée, du milieu du xix e siècle à 1914, selon une progression géométrique, ce qui se traduit dans la longue durée par une ligne droite sur les quadrillés semi-logarithmiques ; dans les autres bassins français, par contre, l'extraction a atteint son apogée dès le second tiers du x i x e siècle ou n'a plus progressé que très lentement à partir de cette date 3 . Lorsque la conjoncture de longue durée est favorable, c'est-à-dire, de 1851 à 1873 et à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle, prix, production et taux de profit s'unissent pour gonfler considérablement la masse du profit. Le taux de profit grandit, bien que le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne demeure constant dans la longue durée, du moins 1. Arch. de la Compagnie d'Aniche : liste des actionnaires en mars 1912. 2. Il s'agit des sociétés suivantes : Aniche, Anzin, Courrières, Douchy, Dourges, Drocourt, Escarpelle, Lens, Ligny, Meurchin, Ostricourt, Thivencelles, Vicoigne-Nœux. 3. Nous n'avons pas tenu compte du bassin houiller lorrain, intégré à l'économie allemande à partir de 1871 et dont l'extraction est de toute façon faible avant 1914.

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dans le Pas-de-Calais. Mais il ne grandit pas autant qu'il l'aurait fait si l'effort patronal avait maintenu une tension aussi grande que dans les périodes de conjoncture défavorable, afin de maintenir la productivité au même niveau. L'action collective ouvrière se fait plus efficace et, dans les tailles, l'effort personnel des ouvriers se relâche, d'où une diminution de la productivité qui élève le coût de la main-d'œuvre par tonne et lui redonne, au sein d'un prix plus élevé, une quotité égale à celle de la phase longue antérieure. La diminution de l'importance relative des frais autres que ceux de la main-d'œuvre, du moins à notre avis, accroît cependant l'importance du taux de profit. Il en résulte que dans une période de hausse des prix, l'écart absolu et relatif du profit par tonne s'accroît et comme, dans les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, la production croît également beaucoup jusqu'en 1914, la masse du profit grandit fortement. Elle grandit cependant moins que si la productivité avait continué à progresser comme lorsque la conjoncture longue était défavorable. Il semble qu'à la fin du x i x e siècle, malgré un coût relatif de la maind'œuvre par tonne plus élevé, le taux de profit ait été plus grand dans les autres bassins français que dans le bassin de la région du Nord, ceci du moins d'après les sources fiscales. Mais ce fait ne compensait pas les différences dans l'accroissement de la production et donnait à la masse du profit réalisé par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais une importance absolue et relative considérable dans l'industrie houillère. Lorsque la conjoncture de longue durée est défavorable, c'est-à-dire en gros durant le dernier quart du x i x e siècle, prix et taux de profit sont en baisse, alors que la production houillère du Nord et du Pas-de-Calais continue à s'accroître. Les ouvriers mineurs s'efforcent d'éviter un effondrement de leurs salaires mais ils ne peuvent le faire qu'en intensifiant leur travail. L'action collective ouvrière n'aboutit presque toujours qu'à des échecs et, dans le travail du fond, l'effort personnel des ouvriers doit s'accroître. L'accroissement de la productivité tend à maintenir le coût relatif de la maind'œuvre par tonne au même niveau que lors des phases ascendantes des prix. Par contre, l'importance des coûts autres que ceux de la maind'œuvre s'accroît, ce qui aboutit à réduire le taux du profit, mais la réduction est beaucoup moins importante que s'il n'y avait pas eu hausse de la productivité. Comme l'écart absolu et relatif du profit par tonne diminue durant « la grande dépression » des prix caractérisant le dernier quart du x i x e siècle, le seul élément positif possible demeure l'accroissement de la production, et c'est pourquoi la masse du profit a continué à s'accroître dans les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais alors qu'elle a décru dans les autres bassins houillers français et en particulier dans ceux du Massif Central. Alors que dans le Nord et le Pas-de-Calais, il y a eu ralentissement dans la croissance, il y a eu ailleurs chute importante. Deux éléments importants dans l'évolution de la masse et des taux de profit se dégagent ainsi : la productivité et les coûts autres que ceux de main-d'œuvre. La souplesse de la productivité, productivité qui évolue de façon anticyclique, tient, nous semble-t-il, à la fois à la variation de prix de tâche et à la diffusion plus ou moins grande des innovations techniques. Dans l'industrie houillère, industrie de main-d'œuvre, avec

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ses caractéristiques propres, la part la plus importante des salaires est fournie par des salaires au rendement. Au xix e siècle et au début du x x e siècle, la variation des prix de tâche, en particulier celle du prix payé aux ouvriers pour les berlines de charbons, a été fonction des fluctuations conjoncturelles courtes et longues : quand les prix montaient, on payait plus la berline que lorsque les prix baissaient et l'effort ouvrier s'adaptait à cette variation, en se relâchant ou en s'intensifiant. En outre, lorsque les prix baissaient, l'effort patronal se manifestait aussi par un souci d'améliorer encore la productivité par des perfectionnements techniques accentués, dont l'effet ne se trouvait pas annulé quand les prix remontaient dans la longue durée. Il en résulte que la productivité, stagnante au début du x x e siècle par rapport à la période 1873-1896, est cependant à un plus haut niveau que durant la phase 1851-1873. La variation de l'effort ouvrier, lui-même fonction des prix de tâche, nous paraît cependant avoir été le facteur décisif expliquant les fluctuations longues de la productivité. En particulier, la loi du 29 juin 1905 réduisant à huit heures la journée de travail pour les mineurs de fond ne devait être entièrement appliquée qu'à compter du 1 er janvier 1910 ; d'ailleurs, l'usage des « longues coupes » (heures supplémentaires) a continué à être tel qu'il a provoqué les grandes grèves de novembre 1913. La modification officielle de la longueur de la journée de travail, qui ne s'est pas traduite par une modification correspondante de la journée effective de travail, n'explique donc pas seule la baisse de la productivité à la veille de la guerre. Un fait particulièrement frappant n'en demeure pas moins cette extraordinaire constance, dans la région du Nord, qui accorde à la main-d'œuvre une part immuable des produits de la mine, qui se situe autour de 45 %, et institue donc une sorte de fifty-fifty permanent. Mais ce partage n'a été possible qu'à cause de la fluidité des attitudes patronale et ouvrière et aussi parce que les progrès techniques ont été lents jusqu'à la première et aussi jusqu'à la seconde guerre mondiale. La constance de la part attribuée à la main-d'œuvre a eu pour conséquence l'importance attribuée aux autres coûts. C'est, semblet-il, la rigidité de la valeur absolue de ceux-ci par tonne qui explique la variation de leur importance relative, moins grande quand les prix montaient, plus grande quand ceux-ci baissaient. Au début du xix e siècle et au début du x x e siècle, pour les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais au moins, le profit va bien. Mais tout va-t-il bien pour cela ? Certaines ombres peuvent être décelées : l'industrie houillère présente bien des traits qui la rattachent davantage au secteur primaire qu'au secteur secondaire de l'économie ; on s'est insuffisamment préparé à la concurrence, encore modeste, d'autres formes d'énergie, en préparant une adaptation, en particulier par le biais d'une industrie chimique qui n'est encore qu'embryonnaire. Peut-être les investissements n'ont-ils pas été suffisamment poussés. Toute la production continue à reposer sur le recrutement d'une main-d'œuvre effectuant un travail non mécanisé. La conjoncture longue très favorable masque les problèmes de structure. Les destructions provoquées par la guerre de 1914-1918 n'expliquent donc pas seules les difficultés rencontrées durant l'entre-deux guerres, mais elles accentuent le brusque contraste avec cet âge d'or du profit houiller, le début du x x e siècle.

CONCLUSIONS SUR LE SECTEUR « CHARBONNAGES »

Productions extraites, produits bruts, chiffres d'affaires, profits : en ce qui concerne les charbonnages français au xix e siècle, la diversité des sources et des méthodes d'analyse ne fait que souligner la concordance des chronologies économiques de chaque compagnie. Là où il a pu être reconstitué, le mouvement ascendant couvre les trois premiers quarts du xix e siècle. Dans les cas plus nombreux où les éléments comptables des exploitations charbonnières ne nous sont offerts qu'à partir du milieu du siècle — et le cas du bassin du Pas-de-Calais, né sous le Second Empire, est l'exemple-type — la conjoncture se renverse dans les mêmes années, à la charnière du dernier quart du xix e siècle : c'est la crise de 1873 et des années suivantes qui marque le décrochage et selon les cas le ralentissement de la croissance, la stagnation ou le repli. Il faudra attendre les dernières années du siècle pour que s'exprime un troisième mouvement long : la reprise de l'expansion dans ces années heureuses du capitalisme français qui précèdent la première guerre mondiale. Mais si ces trois mouvements sont clairement inscrits, et par conséquent comparables, sur toutes nos courbes, ils sont loin de présenter la même allure. Et leur disparité est évidemment fonction de la jeunesse, de la vitalité et de la dimension des sociétés étudiées. A ce titre, la comparaison entre les charbonnages du Massif Central et ceux du Pas-de-Calais est instructive. Les premiers, plus anciens, subissent fortement la dépression des années 1880-1890 : leurs produits bruts stagnent ou décroissent. Les seconds, qui se sont développés extraordinairement vite depuis les années 1850, voient leur croissance ralentie, mais non stoppée, puisqu'en 1896 la valeur extraite des sociétés du département a plus que doublé par rapport à 1873. Plus généralement, le bloc des sociétés les plus puissantes du Nord et du Pas-de-Calais a continué à accroître son chiffre d'affaires dans la conjoncture difficile du dernier quart du xix e siècle. C'est qu'elles parviennent à compenser la chute du prix unitaire par la croissance continue des quantités produites. On retrouvera le même phénomène dans l'industrie sidérurgique. Le renversement de la conjoncture et la forte baisse des prix ne se traduisent alors que par un ralentissement de la croissance, ou par une courte stagnation, plus nette d'ailleurs dans le Nord que dans le Pas-de-Calais. Au contraire, pour la plupart des sociétés charbonnières du Massif Central, les deux éléments

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du mariage prix-quantités produites sont simultanément atteints dans les années 1870 : la dépression des prix, qui refluent dès 1874, accompagne le plus souvent le repli du multiplicateur fondamental de la croissance, celui de la production extraite. Le maintien de hauts prix relatifs jusqu'à 1878 freine le recul du chiffre d'affaires, qui s'accélère au début des années 1880. L'euphorique jeunesse des exploitations du Pas-de-Calais, dont la part proportionnelle dans la production nationale ne cesse de croître, fait ainsi contraste avec les difficultés, qui naissent de la conjoncture, pour presque toutes les compagnies du Massif Central. Mais ces différences externes entre secteurs géographiques et sociétés plus ou moins vulnérables à la baisse des prix ne doivent pas effacer l'existence d'un phénomène commun à l'histoire économique intérieure des différentes compagnies : c'est la sensibilité plus que proportionnelle du profit par rapport au chiffre d'affaires. L'observation a valeur générale

pour l'ensemble des sociétés globalement considérées, quel que soit le secteur géographique, quelle que soit la méthode de définition du profit, et quelle que soit enfin la tendance de la conjoncture : en période économique heureuse, le profit croît plus vite que le chiffre d'affaires ; mais si la conjoncture se renverse, il est aussi frappé plus fortement ; il recule plus souvent et plus vite, ou encore se tasse davantage, que la valeur de la production extraite ou vendue. Les sources fiscales et les sources d'entreprise le confirment également pour les charbonnages du Massif Central. Quant au secteur essentiel du Nord et du Pas-de-Calais, la démonstration qu'il apporte du phénomène est plus complète encore, puisqu'elle est fondée non seulement sur des définitions minimales du profit, mais aussi sur l'évolution de son volume maximum, mesuré par la différence entre le chiffre d'affaires et les charges salariales. Certes la gestion plus ou moins habile des compagnies houillères peut atténuer la rigidité de l'emprise de la conjoncture : alors que le marasme économique frappe en général plus durement les petites sociétés que les grandes, on voit dans le dernier quart du xix e siècle la petite Compagnie de Meurchin résister plus efficacement que les sociétés plus puissantes de Béthune et de Dourges. Mais il ne s'agit que d'exceptions qui laissent leur juste part à l'esprit d'initiative des dirigeants. François Simiand, dans ses études sur les mines françaises de charbon, avait pour sa part estimé que le taux de profit avait eu, dans la longue durée, tendance à demeurer très rigide. Il notait bien lui-même qu'au moment de fortes hausses ou de fortes baisses de prix, le bénéfice par tonne ou par ouvrier connaissait des variations proportionnellement plus considérables, mais son analyse tend à montrer que dans la longue durée, le taux de profit varie beaucoup moins. Il s'appuyait sur une double analyse : le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne tendait à demeurer stable et le bénéfice patronal, repéré par le revenu net imposable par tonne, se serait également, du moins à long terme, maintenu à un taux constant ; il s'ensuivrait que les frais autres que de main-d'œuvre seraient également demeurés à une quotité rigide. On le voit, nos propres conclusions diffèrent en partie de celles de F. Simiand. D'une part, nous pensons qu'à l'échelle de la France, le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne a eu tendance à s'élever, et d'autre

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EN

FRANCE

part, nous estimons que le taux du profit a beaucoup varié en fonction des oscillations longues de la conjoncture, étant nettement plus élevé dans les périodes de prospérité. Mais Simiand a bien dégagé les mécanismes compensateurs qui tendent à atténuer l'amplitude des fluctuations du profit relatif. Quand la conjoncture est favorable, l'effort patronal et l'effort ouvrier se relâchent, ce qui se traduit par un abaissement de la productivité, qui tendrait à relever le coût relatif de la main-d'œuvre s'il n'y avait la hausse des prix. Hausse des prix et baisse de la productivité tendent ainsi à atténuer leurs effets. Quand il y a baisse des prix, l'effort patronal et l'effort ouvrier s'accentuent, d'où une hausse de la productivité, qui atténue la chute du profit. Il s'ensuit que dans la longue durée, il y a bien hausse du profit quand la conjoncture est favorable, mais hausse moindre que si la productivité s'était maintenue au même niveau que lors des années de bas prix. De même, quand la conjoncture est défavorable, il y a bien une baisse du profit, mais moindre que si la productivité ne s'élevait pas. Nous pensons, pour notre part, que ces mouvements anticycliques de la productivité, aussi bien dans les cycles courts que dans les cycles longs, s'expliquent par une diffusion plus ou moins grande des innovations techniques suivant la conjoncture et surtout par une variation des prix de tâche consentis aux ouvriers, prix de tâche si importants dans une industrie où l'essentiel des salaires est composé de salaires au rendement. Enfin, François Simiand avait estimé ne pouvoir accorder qu'une place secondaire à l'étude des dividendes distribués par les sociétés houillères. E n ce qui concerne les charbonnages du Pas-de-Calais, les méthodes d'analyse utilisées permettent de souligner l'extrême importance de la politique des dividendes qui paraît avoir caractérisé ces sociétés. Les dividendes distribués présentent, notamment dans la grande expansion qui marque le troisième quart du siècle, des pentes ascendantes particulièrement fortes. Dans la dépression qui suit, ils ont une reprise plus précoce que celle du volume maximum du profit. Et, à la fin du siècle, ils anticipent souvent sur l'extraordinaire montée des bénéfices qui s'amplifie avec les premières années du x x e siècle. On voit tout l'intérêt de ces conclusions pour une histoire sociale de la bourgeoisie française ; à prendre du moins comme exemple les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, le profit industriel au x i x e siècle paraît caractérisé par l'importance de son volume effectivement distribué. Ces sociétés répartissent en effet au début du x x e siècle à leurs actionnaires le cinquième de leur chiffre d'affaires — proportion extraordinairement élevée par rapport au capitalisme contemporain, qui réinvestit par autofinancement l'essentiel de ses profits annuels. On saisit là, à sa source, l'existence de tout un monde d'épargnants, petits et moyens : à la veille de la guerre de 1914-1918, les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais ont autant d'actionnaires que d'ouvriers. La hausse des profits nourrit un certain élargissement du « marché » beaucoup plus net dans la région du Nord que dans les autres bassins. Reste en effet à savoir si le cas du Nord et du Pas-de-Calais est dans ce domaine tout à fait exemplaire : car les dividendes distribués par les charbonnages du Massif Central semblent, toutes proportions gardées,

LES CHARBONNAGES

DU NORD ET DU

PAS-DE-CALAIS

127

beaucoup moins considérables. C'est le cas aussi de la sidérurgie où un réinvestissement massif par autofinancement est déjà la règle. Ce sera, bien davantage encore, le cas des banques qui mesurent parcimonieusement les dividendes distribués. L'extraordinaire essor du chiffre d'affaires et de la masse des profits des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais a peut-être mis cette catégorie d'actionnaires hors du droit commun, par l'octroi d'une sorte de prime : la question mérite d'être posée.

128 Ç 0

BASSIN

10

HOUILLER

20km

DU

CONCESSIONS

NORD DES

ET

DU

SOCIÉTÉS

PAS-DE-CALAIS

EN 1913

129

Concessions datant du XVIIIè siècle Concessions datant de 1831-1841 Concessions datant de 1850-1862 Concessions datant de 1877-1895 Concessions datant de 1908

130 BASSINS DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

13. PRODUCTION, VENTE ET PRIX DE LA HOUILLE.

131

J

DËPART MINE

Nord et Pas-de-Ca ais : Nord et Pas-de-Ca ais • i Moyenne mobile : 9 ans

132 BASSINS DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS 14. PRODUIT BRUT ET REVENU NET. -1001 -

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154 BASSIN DU RAS-DE-CALAIS :

25. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES

(1) Les interruptions dans la courbe correspondent à des interruptions dans la distribution des dividendes.

DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.

156 B A S S I N DU P A S - D E - C A L A I S :

26. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES

(1) La Société de Maries 30 % n'exploitait pas, mais avait droit à 30 % des bénéfices nets réalisés par la Société

DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.

158 BASSIN DU PAS-DE-CALAIS :

27. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES

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(1) Les Interruptions dans la courbe correspondent à des Interruptions dans la distribution des dividendes.

70

159

DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.

160 BASSIN DU PAS-DE-CALAIS :

28. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES

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60

70

(1) Les interruptions dans la courbe (ainsi que le pointillé : Ferfay, de 1871 à 1883), correspondent à des Interrup-

DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.

tions dans la distribution des dividendes.

162

29. RENDEMENTS BOURSIERS EFFECTIFS COMPARÉS DE DIFFÉREN + 20 % 0 30 10

10



20

+

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50

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50

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50

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100

50

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1860

70

80

90

1900

10

163

TES COMPAGNIES DU PAS-DE-CALAIS.

C) SIDÉRURGIE ET CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES LOURDES

Nous ne disposons plus ici de la source privilégiée que représentait la série F 14. La conséquence en est qu'il est impossible d'atteindre, même de manière approchée, les chiffres d'affaires des firmes non plus que les productions ou les prix. Ne parlons pas des salaires, insaisissables. Les renseignements concernant les chiffres d'affaires sont si rares et si fragmentaires dans les dossiers 65 AQ qu'il faut tout à fait renoncer à les obtenir à travers les documents publiés par les firmes. Pour éclairer l'étude des profits sidérurgiques force a été alors de prendre un détour et d'esquisser une mise en parallèle des données du secteur sidérurgique et des résultats d'exploitation de quelques firmes importantes.

1. P R I X ,

V A L E U R S E T P R O D U C T I O N S A L'ÉCHELLE D U

SECTEUR

Lorsque les industriels de la métallurgie parlent, au x i x e siècle, des conditions de développement de leur profession, ils mettent toujours en avant ce qu'ils nomment 1' « avilissement des prix ». Le mot de « baisse » leur paraît trop faible. La lente érosion, séculaire, des prix de vente, du début du x i x e siècle au début du xx e , leur semble un phénomène majeur. E t c'en est bien un : il s'impose au fabricant-vendeur, en même temps que celui-ci en est lui-même l'artisan. La baisse des prix est à la fois effet et cause des « progrès industriels ». Elle n'est possible que par les progrès de la productivité, les économies sur les frais de fabrication, la pression — les pressions diverses — exercées sur les coûts. Mais son mouvement même implique la continuation de tels efforts. L'industriel subit la baisse tout en l'accélérant contre son gré, et tout en cherchant à mettre en œuvre des éléments-freins à la baisse : système douanier et « ententes ». Cette baisse longue des prix distingue ainsi la sidérurgie des charbonnages : pour ces derniers il y a, nous l'avons vu, stagnation et, mieux, hausse séculaire des prix, ceux-ci se trouvant, en 1913, sensiblement au-dessus du niveau de 1815. C'est que les progrès techniques ont été plus rapides, plus amples, plus efficaces pour le fer et l'acier que pour le charbon.

LE MOUVEMENT

166

a) Mouvements

DU PROFIT EN

FRANCE

longs des prix.

Nous avons groupé dans les tableaux ci-joints les données sur les prix moyens des principaux produits sidérurgiques entre 1850 et 1914 1 : minerai de fer, fonte, fers et aciers ouvrés (produits semi-fabriqués) et aciers « de toutes sortes ». La tendance « séculaire » à la baisse imprime encore sa marque sur les prix à la veille de la guerre de 1914. E n prenant les prix 1850 comme indice 100 on reconnaît qu'en 1912 le minerai de fer est à l'indice 87 ; la fonte, à l'indice 58 (1911) ; les fers et aciers ouvrés à l'indice 72 (1911), les aciers à l'indice 68 (1911). PRIX, VALEURS, PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES : CHIFFRES ABSOLUS. PHASES DES MOUVEMENTS LONGS Prix à la tonne (en francs) Fonte2 : Point de départ (1860) Césure du mouvement long (1886) Point d'arrivée (1911) Fers et aciers ouvrés" Point de départ (1850) Césure du mouvement long (1886 ou 1887) Point d'arrivée (1911) Aciers de toutes sortes' Point de départ (1876) Point d'arrivée1 (1911) Minerai de fer : Point de départ (1852) Césure du mouvement long (1886 ou 1895) Point d'arrivée (1912)

Valeurs (en millions de francs)

Productions (en millions de tonnes)

132

53,801

0,406

55 77

83,716 339,136

1,517 4,470

277

71,282

0,257

220,766 (1886) 652,087

1,221 (1886) 3,220

72,384 556,690

0,242 2,702

55,3

8,7

1,569

31,3 (1895) 48,4

8,229 (1886) 92,9

2,286 (1886) 19,160

178,40 (1887) 202

299 206 Prix par 10 tonnes

1. Voir la publication d u Comité des Forges en 1913 : La sidérurgie française (1863-1913), la Statistique de l'Industrie minérale, la partie rétrospective de VAnnuaire Statistique de 1929 et u n article de MARCH dans le Bulletin de la Statistique générale de la France (octobre 1911). 2. D'après l'Annuaire de la Statistique générale de la France (1929). P a r t i e rétrospective. 3. D'après la Statistique de VIndustrie minérale. 4. U n seul m o u v e m e n t long, et p a s de césure, pour les aciers.

SIDÉRURGIE

ET

167

CONSTRUCTIONS

PRIX, VALEURS, PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES : INDICES. PHASES DES MOUVEMENTS LONGS Prix

Valeurs

100 41,6 58

100 155,6 630

Productions

Fonte : 1860 1886 1911

100 373,6 1.101

Fers et aciers ouvrés : 1850 1886 ou 1887 1911

100 64 (1887) 72

100 309 (1886) 914

100 475 (1886) 1.252

Aciers de toutes sortes : 1876 1911

100 68

100 769

100 1.116

Minerai de fer : 1852 1886 ou 1895 1912

100 56 (1895) 87

100 94 (1886) 1.067

100 145 (1886) 1.221

Ce mouvement de retrait des prix, fait fondamental, n'a évidemment pas été régulier1. En dehors des vagues cycliques, les courbes font bien apparaître le contraste entre deux phases à large amplitude : de 1850 à 1886-1887 la tendance à la baisse n'est pas sérieusement contrariée ; l'heureux « accident » cyclique de 1872-1874 n'a pas empêché l'accélération de la baisse dans les douze à quinze années suivantes. On distingue sans doute deux époques et deux styles de baisse pendant cette première phase : de 1850 à 1872-1874 se produit comme une résistance à la baisse ; ensuite, et jusqu'en 1886-1887, c'est la débâcle ; les indices des prix des produits sidérurgiques sont alors à 56 (minerai de fer : pour lequel la baisse s'est prolongée jusqu'en 1895) ; à 41,6 (fonte, 1886) ; à 64 (fers et aciers ouvrés, 1887). Ce qu'il nous paraît utile de souligner c'est que la phase 1850-1872/1874 a connu pour les fontes et les fers et aciers ouvrés, une chute régulière des prix, et comme inexorable, de 1856 à 1870. Il n'est que de lire, par exemple, les rapports annuels de Schneider à ses actionnaires à cette époque. Ces quinze années se sont déroulées sous le signe de la baisse. Les entrepreneurs l'ont très vivement ressentie. Il nous paraît donc que l'on doit considérer comme un tout le mouvement long de baisse que la sidérurgie française a traversé depuis le milieu du siècle jusqu'en 1886-1887 pour les fontes et fers-aciers ouvrés (1895 pour le minerai de fer). La seconde phase longue peut être dite phase de hausse jusqu'à la veille de la guerre : l'érosion des prix est stoppée, l'indice regagne des points : 31 points pour le minerai de fer de 1895 à 1912 ; 17 points pour 1. Voir planche 30 : Produits sidérurgiques ; prix.

168

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

la fonte de 1886 à 1911 ; 8 points pour les fers et aciers ouvrés de 1887 à 1911. Mais cette hausse, déjà très inégale d'un produit à l'autre, a été tremblante et contestée ; la lourdeur des reculs cycliques autour de 1895, de 1904, et même de 1908, l'indique. La courbe des aciers a même certains traits spécifiques : la baisse se poursuit de 1876 (indice 100) à 1885 (indice 73) ; elle est stoppée ensuite jusqu'en 1892 (indice 90) puis retrouve sa pente vers le bas (indice 68 en 1911), après avoir même touché le creux « absolu » de l'indice 65 en 1905. Un certain tonus des prix enfin retrouvé, telle est la caractéristique du second mouvement long des prix ; mais les positions nouvelles apparaissent fragiles. La frontière de combat entre les influences antagonistes des progrès de la productivité d'une part, du protectionnisme douanier et de la politique de soutien des prix par les monopoles de l'autre, demeure mouvante. Il n'empêche que, relativement au mouvement long antérieur, le climat des prix est différent dans les vingt à trente années précédant 1914. Cette seconde phase longue forme aussi un tout. b) Mouvements

longs des productions

et des valeurs.

Qu'en est-il des productions et des valeurs ? La question, ici, n'est pas de rechercher l'impact du mouvement des prix sur le mouvement de la production : cette question a été abordée, analysée, discutée, par Simiand, Marjolin, Dupriez, G. Imbert — et, au cœur des discussions sur ce thème, la controverse est encore vivante. Nous voulons simplement déterminer les bornes chronologiques, les césures des mouvements longs de la production sidérurgique et des valeurs, et mesurer le plus simplement possible le sens et l'amplitude de ces mouvements. Les productions, d'abord. Elles sont affectées d'une manière générale, entre 1850 et 1914, d'un mouvement de croissance qui, dans le long terme, présente une certaine régularité, et qui s'exerce pour les divers produits dans des proportions voisines. Sur la base 100 au milieu du siècle l'indice du minerai de fer est à 1.221 en 1912 ; celui de la fonte à 1.101 en 1911 ; celui des fers et aciers ouvrés à 1.252 en 1911 ; quant aux aciers seuls, entre 1876 et 1911, ils ont passé de l'indice 100 à l'indice 1.116. E n bref augmentation de onze à douze fois des productions sidérurgiques en deux tiers de siècle, et bien plus forte encore pour les seuls aciers. Considérées en elles-mêmes les productions des divers produits présentent certaines particularités. Celle du minerai de fer laisse voir, fort évidents, deux mouvements longs : de 1852 à 1886, une faible augmentation (indice 145 en 1886) et qui doit d'ailleurs énormément à la seule décennie 1852-1862 ; au-delà, il y a baisse. Mais, à partir de 1887, une montée très rapide, due à la révolution lorraine, fait du taux de croissance de la production du minerai de fer le taux le plus élevé et le plus soutenu de toutes les productions sidérurgiques. La production de fonte croît, dans le long terme, à une vitesse annuelle qui s'accélère très légèrement si l'on prend comme césure l'année 1886, celle du mouvement des prix 1 et si l'on 1. Sans aller ici jusqu'aux calculs des « taux constants » de croissance variant d'une période longue à une autre on se rend compte des différences de vitesse par la seule observation des courbes semi-logarithmiques.

SIDÉRURGIE

ET

CONSTRUCTIONS

169

compare la tendance des années 1850-1886 à celle des années 1887-1913. En prenant comme point de départ 1850 les indices de la fonte sont à 373 en 1886, à 1.101 en 1911. P o u r ce qui est des fers et aciers ouvrés la vitesse

annuelle « moyenne » de croissance est à peu près la même dans les deux phases longues, de part et d'autre de 1886. L'indice de production (1850 = 100) est à 475 en 1886, à 1.252 en 1911. La courbe de production des aciers seuls connaît une vitesse annuelle extrêmement rapide de 1864 à 1886 et légèrement ralentie ensuite, tout en restant bien supérieure à celles de la fonte et des fers et aciers ouvrés. En bref, si l'on met à part la production de minerai de fer, les mouvements longs sont peu sensibles, peu reconnaissables dans l'évolution des productions sidérurgiques depuis le milieu du xix e siècle — à la différence du secteur prix. Il y a croissance globale et constante, et ce trait rappelle le développement de la production charbonnière du Nord-Pas-de-Calais. Il serait — à notre sens — quelque peu artificiel de vouloir calculer à quelques dixième près, des taux de croissance différenciés de part et d'autre de 1886-1887, et de tirer des conclusions de ces différences minimes de pourcentage dans les taux. Un « grand frais » régulier a poussé en avant les productions sidérurgiques, voilà le fait fondamental. Un autre fait, c'est que, dans l'ensemble de l'évolution de la production industrielle — sur la base, bien sûr, des statistiques telles qu'elles sont... — le secteur sidérurgique paraît bien avoir été plus particulièrement dynamique : l'évolution des indices comparés, entre 1898 et 1913, de la production industrielle (indice global), de la production charbonnière, et des productions de minerai de fer, de fonte et d'acier montrerait que ces derniers ont progressé plus vite que ceux de la houille, et de la production industrielle (indice global). Ainsi, un grand contraste : érosion d'ensemble des prix sidérurgiques ; poussée d'ensemble des productions. Autre contraste : deux mouvements longs successifs dans les prix : baisse, puis coup d'arrêt ; mais une seule étape dans les productions — mise à part l'accélération « lorraine » du minerai de fer. Les valeurs, elles, combinent naturellement les effets de ces deux forces. Mais le trait fondamental c'est un évident parallélisme entre les mouvements généraux des productions et des valeurs : les prix viennent corriger l'influence du mouvement de la production, mais sans l'altérer1. Le parallélisme est reconnaissable au premier coup d'œil dans tous les cas : minerai de fer, fonte, produits finis en fer et en acier, et aciers de toutes sortes. Parallélisme des mouvements d'ensemble mais qui peut comporter dans le détail, c'est-à-dire dans le court terme, quelques décalages chronologiques qui seraient aisément explicables. Ainsi, croissance globale des valeurs produites. Mais croissance moindre que celle des productions, en raison du correctif-prix : les indices terminaux (1911 ou 1912) des valeurs sont nettement en dessous des indices terminaux des productions : 1.067 contre 1.221 pour le minerai de fer; 630 contre 1.101 pour la fonte; 914 contre 1.252 pour les produits finis en fer et en acier ; 769 contre 1.116 1. Voir les courbes communes « productions et valeurs » des différents produits sidérurgiques. Tracées ici sur la base des chiffres absolus leur dessin, c'est-à-dire leurs mouvements, peuvent être très simplement comparés. (Planche 31).

170

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

pour les seuls aciers. Les productions ont grandi de onze à douze fois; les valeurs de six à dix : la faute en est aux prix1. Qu'il y ait « faute » — les affaires étant vues du côté des entrepreneurs — nous allons y revenir. Mais regardons l'influence de la baisse des prix sur les valeurs. Au creux des houles du mouvement long des prix, les valeurs reçoivent un choc bien plus grave que les productions : le minerai de fer (valeur) est à l'indice 94 en 1886 par rapport à 1852 alors que sa production est au niveau 1452. La valeur de la fonte (1886) est à l'indice 155, sa production à 373 ; la valeur des fers et aciers ouvrés, à la même date, est à l'indice 309 ; leur production à 475. Dans le mouvement long de hausse — très relative —• des prix avant 1914, se produit au contraire une certaine addition des effets : les prix raffermis, accrochés à une production qui continue sur sa lancée, donnent des valeurs à la montée soutenue. On reconnaît ici quelque chose de comparable avec ce que nous avons vu à propos du charbon : rôle fondamental du mouvement de la production dans le mouvement des valeurs produites ; mais l'impact des prix ne peut être tenu pour négligeable. Nous avons d'autre part établi pour les valeurs — dans l'objectif d'une mise en parallèle ultérieure avec les profits — les pourcentages de diminution (un seul cas) ou d'accroissement à l'intérieur des deux phases longues de leur développement 3 . Pour le cas du minerai de fer, forte opposition entre le léger recul du premier mouvement long (— 6 %) et la montée extraordinaire du second ( + 1.029%). Accélération dans l'accroissement I. -

VALEURS DES PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES, M O U V E M E N T S LONGS ; P O U R C E N T A G E S D E S D I M I N U T I O N S OU D E S ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR D E CHAQUE PHASE Produits

Minerai de fer

l r e phase

1852-1886 - 6 %

Fonte

1860-1886

Fers et aciers ouvrés

1860-1886 + 209%

+

Aciers de toutes sortes

55,6%

2 e phase 1886-1912 +

1.029%

1886-1911 + 305% 1886-1911 +

196,7%

1876-1911 + 669%

1. Voir planche 32 : les mouvements longs, en indices, des prix, productions, valeurs. 2. 1886 marque pour la valeur du minerai le point le plus bas de toute la période ; mais le prix le plus bas se situe en 1895. La différence entre les prix de 1886 et de 1895 n'est pas, cependant, considérable : la tonne de fer passe alors de 3,60 francs à 3,13 francs. C'est naturellement la chute de la production qui explique que le creux de la valeur se produise en 1886. 3. Nous procédons ainsi pour ces calculs : nous rapportons la différence des indices au début et à la fin de chaque phase longue à l'indice initial pris comme base 100. On obtient ainsi le pourcentage de l'accroissement au cours de la phase. Exemple : l'indice fers et aciers ouvrés entre 1886 et 1911, passe de 309 à 914 ; accroissement : 605 points ; cet accroissement, rapporté à 309, donne un pourcentage d'augmentation de 195,7 % ; cela signifie que l'accroissement de la valeur des fers et aciers ouvrés (1886-1911) a été de 2,95 fois.

SIDÉRURGIE

ET

171

CONSTRUCTIONS

de la fonte de la première phase ( + 55,6%) à la seconde ( + 305%). Très léger tassement de l'accroissement de la valeur des fontes et aciers ouvrés (de 209 % à 195,7 %). Enfin forte augmentation de celle des aciers de toutes sortes (669 %) au cours de la montée d'un seul jet de 1876 à 1911. Mais ce tableau doit être complété par celui des vitesses annuelles moyennes d'accroissement ou de diminution à l'intérieur de chaque phase, les pourcentages globaux que nous venons de voir intéressant des phases de durées différentes. II. - VALEURS DES PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES, VITESSES MOYENNES ANNUELLES 1 D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE LONGUE Produits Minerai de fer Fonte Fers et aciers ouvrés

l r e phase

2 e phase

1852-1886 - 0,17% 1850-1886 + 1,2% 1850-1886 + 3,15%

1886-1912 + 9,06%

Aciers de toutes sortes

1886-1911 + 5,65% 1886-1911 + 4,35% 1876-1911 + 5,85%

Pour tous les produits est ainsi mise en évidence l'accélération de la vitesse annuelle de croissance lors de la seconde phase longue. On note que le secteur fers et aciers ouvrés lui-même connaît alors une progression 1. La méthode de calcul employée ici est celle des intérêts composés. 1° Dans le cas de la croissance on a appliqué la formule : n = nombre d'années de la phase B = indice terminal A = — initial r - taux moyen annuel d'accroissement A et B sont respectivement les indices de départ et d'arrivée à l'intérieur de chaque phase. 2° Dans le cas d'une décroissance, le problème se complique un peu, du fait qu'en appliquant la formule générale ci-dessus, on se trouve en présence de logarithmes à caractéristiques négatives. Il faut alors se servir des cologarithmes des nombres négatifs. Pour éviter cette difficulté, on peut employer la méthode suivante :

•Vf-

-V s

ri = taux moyen annuel de décroissance (forcément négatif)

- " y / 1 log de log a =

n

On obtient a par la table de logarithmes

a — 1 = r.

172

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

annuelle plus rapide que de 1850 à 1886 : le tassement signalé à leur propos dans le tableau 1 traduisait simplement la différence de durée entre les deux phases (1850-1886 ; 1886-1911). Nous avons groupé finalement en un seul ensemble de courbes l'évolution des mouvements longs des indices de productions, valeurs et prix sidérurgiques de 1850-1852 à 1911-1912, sur la base 100 au milieu du xix e siècle1. Ce croquis rend plus visibles et sensibles les résultats des tableaux précédents : les prix demeurent logés au sous-sol ; les valeurs au premier étage ; les productions sont un peu plus haut perchées. Les valeurs, tirées vers le bas par les prix, mais vers le haut par les productions, sont évidemment sauvées de la baisse séculaire. c) Le problème

posé.

Telles sont les grandes oscillations des valeurs, de la production et des prix. Or les valeurs sont le vestibule des profits. Les chiffres d'affaires dépendent strictement du mariage prix-production réalisé dans la valeur. Et des chiffres d'affaires sortent les profits d'entreprises. Tout semble alors s'être passé comme si, en présence du phénomène de la baisse des prix sidérurgiques, c'est à la production qu'il a été demandé de soutenir le niveau des valeurs produites, donc des profits ; à la compression du prix unitaire de vente l'usine répond, pour sauver le profit, par la multiplication des unités produites et vendues. Mais cette multiplication doit se faire, naturellement, aux moindres frais de fabrication. D'où 1' « augmentation » de l'outillage, les investissements de modernisation, et la défense acharnée sur le front des salaires. Or ces progrès quantitatifs de la production et de l'outillage, progrès imposés à l'entrepreneur par la descente des prix, se retrouvent-ils dans l'évolution du profit ? La baisse des prix de vente ne vient-elle pas tout gâcher, malgré tout et finalement ? A cette question qui l'intéresse au plus haut point, le sidérurgiste — et tout industriel — répondent, à leur façon, par l'affirmative. Voici comment s'exprime le Comité des Forges dans une de ses délibérations, le 11 mars 18672 : « En raison de l'avilissement des prix actuels la situation de la métallurgie française n'est satisfaisante aujourd'hui pour personne... Au prix de rudes sacrifices la généralité des industriels a fait les plus énergiques efforts pour se mettre en mesure de lutter dans les nouvelles conditions de la concurrence : l'industrie

se développe, les industriels ne prospèrent pas. »

Nous soulignons les dernières expressions, fort bien frappées d'ailleurs, parce qu'elle rendent sensible la déconvenue des sidérurgistes : ils courent après un profit menacé par l'érosion des prix, laquelle leur semble alors l'emporter, par ses effets sur les valeurs et les chiffres d'affaires, sur tout effort en sens contraire. Mais que vienne, dans le court terme, ou le long terme, un raffermissement des prix : tout alors paraît pouvoir être sauvé. La même publication porte à l'unique crédit de la flambée des prix de vente des produits sidé1. Voir planche 32. 2. Cité dans la publication du Comité des Forges, La Sidérurgie française, 1913, chap. 8.

SIDÉRURGIE

ET

CONSTRUCTIONS

173

rurgiques en 1872 et 1873, et la croissance des « bénéfices » en ces années, et le mouvement — mondial — d'extension des anciennes usines et de multiplication de nouveaux établissements sidérurgiques. La question est ainsi posée des rapports entre l'évolution de 1' « industrie », et celle des prix et profits. A cette question sont apportés dans les développements suivants de premiers éléments de réponse. 2 . PROFITS D'ENTREPRISES

: MOUVEMENTS

LONGS

Nous avons utilisé les bilans et extraits des comptes de profits et pertes de firmes choisies d'abord en fonction de la durée de leur existence avant 1914, puisque nous recherchons les fluctuations longues. Nous avons retenu cependant quelques firmes formées tout à la fin du xix e siècle, qui portent au moins témoignage sur l'essor des années précédant 1914 : Hauts fourneaux d'Allevard (dont les données profits et prix nous ont été gracieusement fournies par M. Pierre Léon1) ; Hauts fourneaux de la Marine et des Chemins de fer ( 1 8 5 4 ) devenus par la suite Marine et Homécourt; Société de construction des Batignolles ( 1 8 4 7 ) ; Forges de ChâtillonCommentry ( 1 8 6 3 ) ; Forges d'Alais ( 1 8 7 1 ) ; Hauts fourneaux et aciéries de Denain et Anzin ( 1 8 7 5 ) ; Marc Raty et Cie ( 1 8 7 4 ) ; Française de matériel de chemin de fer ( 1 8 7 2 ) ; Aciéries du Nord et de l'Est ( 1 8 7 5 ) ; Hauts fourneaux de Franche-Comté ( 1 8 7 8 ) ; Forges du Saut-du-Tarn ( 1 8 7 8 ) ; Aciéries de France ( 1 8 8 2 ) ; Laminoirs de la Sambre ( 1 8 9 8 ) ; Forges de Basse-Indre ( 1 9 0 2 ) . Ces quatorze firmes représentent essentiellement la production sidérurgique proprement dite : minerai de fer, fontes, aciers, fers et aciers ouvrés (produits mi-finis) : tôles, rails, « fers marchands », « aciers de toutes sortes ». Deux d'entre elles cependant font partie du secteur « constructions mécaniques » : Batignolles et Française de chemins de fer. Il faut noter aussi que les firmes sidérurgiques sont en même temps minières : mines de fer — plus rarement, mines de charbon ; ce fut, pour Alais du moins, le cas pendant quelques années. La ventilation géographique des firmes retenues couvre les principales régions sidérurgiques : Loire et Centre, Languedoc, Nord, Lorraine. Enfin la taille des firmes n'est pas uniforme. De sorte que, dans son arbitraire apparent, ce choix d'entreprises nous présente cependant les diversités sidérurgiques. Mais ce ne sont pas ces diversités — réelles — qui nous occupent. L'objectif n'est pas ici l'histoire des firmes, la comparaison de leurs évolutions singulières, ni la chronique de leurs accidents heureux ou malheureux. Notre problème revient à l'analyse de l'évolution des profits euxmêmes. Ne nourrissons pas d'illusions : les documents publiés par les firmes ne donnent aucune indication continue ni sur les quantités produites, ni sur les chiffres d'affaires, ni sur les prix de vente. Or la seule méthode correcte serait d'étudier, dans le cadre de chaque entreprise, la marche de ces postes, confrontée à celle du profit. Seules des monographies d'entreprises, ayant pour base des documents internes, le permettraient. 1. Voir P. LÉON, « Usine d'Allevard 1675-1870 », Rev. de Géogr. Alpine, 1948; et 1" « Usine d'Allevard 1869-1914 », Cah. d'Hist., 1963.

174

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

L'étude ici présentée n'est donc qu'une étude d'approche, et provisoire. Elle aboutit à des constatations de fait, et non à des explications de mécanismes. Et elle ne permet pas une comparaison étroite avec les données précédentes, celles du secteur : le dessin d'ensemble d'une masse peut ne pas coïncider exactement avec celui de l'une de ses cellules, si importante soit elle. Les proportions d'accroissement du secteur ne peuvent être comparées mécaniquement à celles des firmes. a) Phases et mouvements

longs des masses des profits.

Nous ne raisonnons que sur les profits entendus au sens de profits « originels » (Pi), en n'omettant pas que leur reconstitution n'a pu être que partielle et approchée, et fort inégale selon les sociétés étudiées. Il ne sera donc jamais question de comparer ces profits d'une société à l'autre — ni leur masse, ni leur taux, car les bases de calcul ne sont pas homogènes, si les méthodes de calcul se sont efforcées de l'être. Ce qui nous importe ce sont les mouvements d'ensemble, les grandes houles auxquelles les profits ont été soumis jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. Deux procédés successifs sont employés pour mettre ces mouvements en évidence : — Le premier (1) a consisté, en partant comme base indicielle de l'année initiale des firmes égale à 100, à calculer les écarts à l'intérieur des phases longues de montée et de descente des profits, phases repérées directement sur les courbes par simple observation visuelle. Ces phases sont de durée variable ; leurs dates de césures sont déterminées par l'année initiale, les pointes et les creux intermédiaires les plus accusés, et l'année finale avant 1914 qui couvre soit l'exercice janvier-décembre 1913, soit l'exercice juillet 1913-juin 1914, selon les firmes ; chaque phase peut englober un ou plusieurs mouvements cycliques. — Le second procédé (2) qui n'a pu être appliqué qu'aux firmes ayant une certaine durée et présentant des séries continues, a consisté à faire apparaître les « mouvements longs » proprement dits, par le procédé des moyennes mobiles (sur neuf années), et à calculer les pourcentages d'accroissement ou de diminution de ces mouvements. De là, on est ensuite passé aux vitesses. 1) Premier procédé : données

annuelles.

Les deux tableaux suivants nous fournissent d'une part les données des profits en chiffres bruts; de l'autre les mêmes données en indices, avec inscription des dates initiale et terminale, et de celles des césures des phases d'accroissement ou de diminution, pour chaque firme. Nous avons reproduit sur papier semi-logarithmique l'évolution de ces indices des profits pour chacune des sociétés et obtenons des séries de courbes sur lesquelles diverses observations s'imposent 1 : — Trois firmes seulement n'ont pas atteint leur profit le plus élevé dans l'immédiat avant-guerre : Raty et Cie (1899-1900), Franche-Comté 1. Voir planches 33 et 34 pour l'ensemble des firmes. Et planches 35 à 40 pour chaque firme prise individuellement.

SIDÉRURGIE

ET

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CONSTRUCTIONS

PROFITS DBS SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES : PHASES SUCCESSIVES EN CHIFFRES BRUTS (millions de francs)

Firmes

Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France Denain-Anzin Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn Marc Raty et Franche-Comté® Française de matériel de chemin de fer Forges de Châtillon-Com mentry Batignolles8 Allevard

Point de départ

1854-1855 3,376 1871 0,866

l r e césure

2 e césure

1863-1864 5,615 1873 2,239 1891-1892 4,500 1879-1880 2,726

1874-1875 0,727 1885 0,068 1903-1904 1,351 1893 1,007

Année du profit maximum à la veille de 1914

1881-1882 0,429 1882 1,349

1895-1896 0,177 1890 0,516 1891-1892 0,223

1913-1914 16,417 1913-1914 3,511 1913-1914 6,953 1913 12,411 1913-1914 8,227 1913-1914 0,798 1913 2,550 1912-1913 0,454

1872-1873 0,235

1883-1884 0,730

1896-1897 perte : 0,028

1913-1914 1,127

1863 1,391

1873 6,294 1881-1882 6,991 1860-1861 0,567

1888 0,261

1913 15,198 1913-1914 0,773 1913-1914 0,607

1881-1882 0,226 1875-1876 1,442 1881-1882 4,282 1878-1879 0,071 1874 0,107

1887-1888 1,022

1878-1879 0,518

1846-1847 0,062 1842 0,161

1901-1902 0,051

(1899-1900), Batignolles (1881-1882). Pour les deux premières, nous ne considérons pas leurs sommets de 1899-1900 comme marquant une césure entre deux phases de sens opposé : ils se situent à l'intérieur d'une phase de remontée du profit qui a commencé respectivement en 1891 et 18921. 1913 est 2. 3.

Cas particulier de Raig et Ci« dont les profits les plus élevés sont ceux de 1899-1900 ; l'année du plus fort profit depuis 1900. Id. pour Franche-Comté. Id. pour les Batignolles dont le profit le plus élevé demeure celui de 1881-1882.

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LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

PROFITS DES SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES : INDICES DES PHASES SUCCESSIVES

Firmes

Point de départ

l r e césure

2 e césure

Année du profit maximum à la veille de 1914

Marine et Chemins de fer

1854-1855 100

1863-1864 166,3

1874-1875 21,5

1913-1914 486

1871 100

1873 258,5

1885 7,8

1913-1914 405,4

Aciéries de France

1881-1882 100

1891-1892 1.991

1903-1904 597

1913-1914 3.076

Denain-Anzin

1875-1876 100

1879-1880 189

1893 69

1913 860

Aciéries Nord et Est

1881-1882 100

1887-1888 23,8

1913-1914 192

Saut-du-Tarn

1878-1879 100

1893-1894 18,3

1913-1914 1.123

Franche-Comté

1878-1879 100

1891-1892 43

1913-1914 87,6

Alais

Française de matériel de chemin de fer

Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Marc Raty et C le

1881-1882 604,2

1872-1873 100

1883-1884 310,6

1896-1897 perte (moins 11,9)

1913-1914 479,5

1863 100

1873 452,5

1888 18,7

1913 1.092

1846-1847 100

1881-1882 11.185

1874 100

1882 1.260

1913-1914 1.236 1890 482

1913 2.283

Laminoirs de la Sambre

1898-1899 100

1912-1913 387,8

Basse-Indre

1902-1903 100

1913-1914 251

Allevard

1842 100

1860-1861 352

1901-1902 31,6

1913-1914 314

1893. Pour les Batignolles, nous maintenons, en tant que césure, le profit record de 1881-1882 ; au-delà, les profits baissent, puis restent à l'étal jusqu'en 1914. Mais nous savons que ce dernier mouvement doit être assez

SIDÉRURGIE

ET

CONSTRUCTIONS

177

artificiel en raison des révélations produites en 1917 à l'assemblée des Batignolles1. Si nous mettons à part ce cas, où la « fabrication » comptable des profits présente des traits fort prononcés, voici les constatations que l'on peut faire en observant les courbes indicielles : 1° C'est en 1911-1914 que les profits sont les plus élevés. Les années d'immédiat avant-guerre sont situées au sommet d'une phase « longue » de développement des profits2. Par rapport à l'année initiale des firmes, les profits des années terminales sont naturellement haut perchés. L'augmentation se situe aux niveaux suivants : près de cinq fois pour Marine et Chemins de fer (indice 486 en 1913-1914) ; plus de quatre fois pour Alais (405 en 1913-1914) ; plus de trente fois pour les Aciéries de France (3.076 en 1913-1914) ; près de neuf fois pour Denain-Anzin (860 en 1913) ; près de deux fois pour Nord et Est (192 en 1913-1914) ; plus de onze fois pour Saut-du-Tarn (1.123 en 1911-1912) ; près de cinq fois pour la Française de matériel de chemin de fer (479 en 1913-1914); onze fois pour Châtillon-Commentry (1.092 en 1913) ; plus de douze fois pour Batignolles (1.236 en 1911-1912) ; près de vingt-quatre fois pour Raty et Cie (2.383 en 1913) ; plus de trois fois pour Allevard (314 en 1913-1914). Seule, Franche-Comté se trouve en 1913-1914 en deçà de son point de départ (indice 87,6). Enfin, pour les sociétés dont nous n'avons les données que pour des périodes plus brèves, augmentation de près de quatre fois aux Laminoirs de la Sambre (387 en 1912-1913), et de deux fois et demie à Basse-Indre (251 en 1913-1914). 2° Toutes les firmes voient leurs profits passer par trois phases : montée initiale, recul, puis nouvelle lancée qui les conduit aux sommets de 19111914 : exception faite pour Franche-Comté qui ne connaît que deux phases longues, baisse du profit de 1878-1879 (100) à 1891-1892 (43); puis remontée jusqu'en 1913-1914 à 87,6. E t pour Nord et Est, à évolution comparable : indice 100 en 1881-1882, 23,8 en 1887-1888,192 en 1913-1914. Dans ces cas le contraste demeure entre phase de recul (la décennie 1880) et la phase suivante de redémarrage. 1. Le 7 décembre 1917 le Conseil des Batignolles s'exprimait ainsi : « Suivant une pratique constante remontant aux origines de la Société, alors qu'elle était en commandite, les bénéfices acquis au cours d'un exercice ne figuraient pas en totalité au compte de profits et pertes : ces bénéfices, qui n'étaient pas moins inscrits, restaient portés dans les écritures, au compte de travaux auxquels ils se référaient. Cette façon de procéder était motivée par la nécessité de conserver des ressources suffisantes pour faire face à des responsabilités éventuelles inhérentes aux entreprises de la Société. Mais en présence des lois nouvelles sa perpétuation était susceptible de créer une confusion dans l'esprit des fonctionnaires de l ' É t a t et, par suite, de soulever des difficultés au sujet de la fixation des impôts. » Les commissaires aux comptes précisèrent que jusqu'alors « le Conseil avait maintenu au passif du bilan les soldes créditeurs de certains comptes terminés ». D'où les deux résultats suivants : a) pour l'exercice 1916-1917 les profits étaient de 14,493 millions (contre 2,850 en 1915-1916) ; b) apparition dans le bilan de 1916-1917 de 23,650 millions de « bénéfices sur exercices antérieurs ». 2. Il est à remarquer cependant, à l'intérieur de cette poussée de fond depuis l'extrême fin du x i x e siècle que, pour sept firmes, les profits de l'exercice 1913 ou 1913-1914 (de juillet 1913 à juin 1914) sont inférieurs à ceux de 1912, ou de 1912-1913 : il en va ainsi pour Alais, Nord et Est, Denain-Anzin, Franche-Comté, Batignolles, Saut-du-Tarn, Allevard. Les autres firmes connaissent leurs profits les plus élevés en 1913, ou en 1913-1914. Une crise était effectivement en gestation, dans la sidérurgie française, à partir du second semestre de 1913 ; certaines firmes l'ont directement et rapidement ressentie. 12

178

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

FIRMES SIDÉRURGIQUES DONT LES PROFITS BAISSENT DANS L'EXERCICE PRÉCÉDANT IMMÉDIATEMENT LA GUERRE Firmes

Profits en 1912-1913 ou 1912 Profits en 1913-1914 ou 1913 (en millions de francs) (en millions de francs)

Alais Nord et Est . . Franche-Comté Denain-Anzin . Batignolles . . . Saut-du-Tarn . Allevard

3,648 16,424 0,954 13,658 (1912) 1,618 1,303 1,626 (1911-1912)

3,511 8,227 0,454 12,411 (1913) 0,773 0,798 0,507

Naturellement les dates des césures entre les diverses phases ne sont pas les mêmes pour toutes les firmes. Marine

et Chemins de fer présente une

certaine précocité : le profit s'arrête de monter à partir de 1864, et reprend son ascension dès 1875. Il en va de même pour Allevard : le terme de la première phase est atteint dès 1860-1861 ; l'ascension de la troisième phase est tardive : après 1901-1902. Les autres firmes connaissent une alternance de même type mais décalée dans le temps, vers l'aval. Les premières césures, marquant le terme du mouvement initial de progrès du profit, sont situées dans la tranche chronologique 1873-1884. Si cette césure n'est placée que plus tardivement pour les Aciéries de France (1891-1892), c'est parce que la firme n'existe que depuis 1881. Les secondes césures, marquant le creux de la vague « longue » du recul des profits, sont placées entre 1885 et 1897 — les Aciéries de France ne touchant le fond qu'un peu plus tard (1903-1904). On voit ainsi se dessiner deux tranches chronologiques d'une dizaine d'années : 1873-1884, et 1885-1897, au cours desquelles les tendances de l'évolution des profits se retournent, se renversent : vers le bas d'abord, puis vers le haut. Le contraste est visible entre les trois phases sur les courbes indicielles1. La première, celle de la montée des profits, est sans doute naturelle ; elle correspond simplement aux années de lancement des firmes. Sauf accidents « individuels » — (Franche-Comté, Nord et Est) — parti de fort bas, le profit se projette vers le haut. Mais cet élan initial ne se poursuit pas : il a les reins brisés au cours des années 1873-1884, et pour une période de dix à quinze ans. C'est alors la seconde phase, celle de la descente des profits. Celle-ci dure 15 ans à Châtillon-Commentry (1873-1888), 13 ans au Matériel de chemin de fer (1884-1897), 12 ans à Alais (1873-1885), 14 ans à

Saut-

du-Tarn (1882-1896), 8 ans chez Raty et Cie (1882-1890). Elle avait duré 12 ans (1863-1875) à Marine et Chemins de fer; elle durera 13 ans aux Aciéries de France (1891-1904) ; Allevard a vu ses profits baisser pendant une quarantaine d'années (1861-1901), compte non tenu des années 18751884 marquées par une brève flambée. Lors de cette seconde phase, de nombreuses firmes voient leurs profits 1. Voir les planches 33 et 34.

SIDÉRURGIE

ET

179

CONSTRUCTIONS

MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS (DONNÉES ANNUELLES); POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE

Firmes

Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France Denain-Anzin

Augmentation au cours de la l r e phase

Diminution au cours de la 2e phase

Augmentation au cours de la 3 e phase

1854-1864 + 66,3% 1871-1873 + 158,5% 1881-1892 + 1.891% 1875-1880 + 89%

1864-1875 - 87% 1873-1885 - 96,9% 1892-1904 - 70,2% 1880-1893 - 63,4% 1881-1888 - 76,2% 1881-1893 - 96,9% 1878-1092 -53%

1875-1914 + 2.160% 1885-1914 + 5.097% 1904-1914 + 415% 1893-1913 + 1.146% 1888-1914 + 706,7% 1893-1913 + 6.036% 1892-1914 + 103,7%

1863-1873 + 352,5% 1874-1882 + 1.160 %

1873-1888 - 89,2% 1882-1890 - 61,7%

1888-1913 + 5.739,5% 1890-1913 + 394,3% 1898-1913 + 287,8% 1902-1914 + 151%

1846-1882 + 11.085% 1842-1860 + 252%

1882-1914 - 88,9% 1860-1901 - 91%

Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn

1878-1881 + 504,2%

Franche-Comté Forges de Châtillon-Commentry Marc Raty et C« Laminoirs de la Sambre Basse-Indre Batignolles Allevard

1901-1913 + 893,6%

descendre nettement au-dessous de leur point de départ initial (indiqué par la ligne de l'indice 100 sur les courbes). La lourdeur de la chute des profits est, par là, bien soulignée. La baisse des indices est parfois impressionnante en dessous de la ligne de flottaison 100 : 21,5 en 1875 pour Marine

et Chemins de fer; 7,8 en 1885 pour Alais;

23,8 e n 1888 pour Nord

et Est; 18,7 en 1888 pour Châtillon-Commentry; 69 en 1893 pour DenainAnzin; 31,6 en 1901-1902 pour Allevard. La troisième phase, dont nous connaissons les indices terminaux, efface ce recul, et gagne de nouveaux points. La « belle époque » fait oublier par ses résultats finaux, la « grande dépression ». Précisons maintenant dans le tableau ci-dessus les amplitudes d'accroissement et de recul des diverses phases ainsi repérées.

180

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

On ne peut sans doute comparer sans précaution des amplitudes d'augmentation et de diminution, de firme à firme, puisque les pourcentages sont acquis au cours de périodes de hausse et de baisse qui sont de durée inégale. Il serait donc nécessaire de calculer les vitesses annuelles moyennes d'accroissement et de diminution ; mais il nous paraît préférable de faire de tels calculs en partant des chiffres des moyennes mobiles des profits, second procédé d'analyse que nous abordons maintenant. Le tableau précédent confirme cependant avec grande netteté l'existence des trois phases longues des masses des profits. 2) Second procédé : les moyennes mobiles. Le second procédé d'étude des mouvements longs des profits consiste à traiter les données annuelles par la technique des moyennes mobiles1. Il est à remarquer que ce procédé dissout, en quelque sorte, les césures exactes des mouvements longs des profits, les années où ces mouvements changent de sens ; il déplace aussi, respectivement vers l'aval et vers l'amont, les dates de point de départ et de point d'arrivée, de quatre années : aussi les dates ne sont-elles pas les mêmes que celles déterminées en partant des données annuelles simples des profits. Mais la courbe des moyennes mobiles a le grand avantage de donner d'une manière directe, plus aisément reconnaissable, l'orientation des tendances dans la longue durée, et de permettre un calcul rapide des amplitudes des mouvements longs et de leurs vitesses annuelles. Dans le tableau qui suit nous avons noté, pour chaque société, les dates-bornes de ces mouvements, les chiffres de profits correspondants, et leurs indices, en prenant l'année initiale de la moyenne mobile comme base 100. Mis à part Saut-du-Tarn, Franche-Comté, Alais, Nord et Est2 dont la courbe des moyennes mobiles des profits se dirige d'abord vers le bas, la première phase de montée des profits est visible dans les indices qui, partis de 100, atteignent un niveau de 119 à 187 (2.407 pour Batignolles) en une durée variable. La seconde phase de recul est nettement soulignée par ce fait que plusieurs indices descendent en dessous de 100 : 32 à Marine et Chemins de fer, 46 à Alais, 38,2 à Franche-Comté, 43,6 à ChâtillonCommentry, 78 à la Française de matériel de chemin de fer. Les Aciéries de France reculent de 136 à 119; Raty se maintient seulement autour de 187 ; Allevard descend au niveau de 35,4. La troisième phase enfin — mis à part le cas d'espèce de Batignolles, et celui de Franche-Comté dont l'indice a bien progressé jusqu'en 1901-1902, mais recule ensuite — est la phase des grands gains ; les profits au point d'arrivée sont de 1,7 1. Se reporter à la fois aux tableaux donnant les chiffres annuels des moyennes mobiles, par société, et aux courbes, où nous avons surimposé le dessin des moyennes mobiles des profits à celui des profits annuels : planches 35 à 40 — et planche 41 où sont groupées toutes les moyennes mobiles. 2. Pour Nord et Est la baisse n'est inscrite que pour la seconde année : 1886-1887 ; nous avons donc négligé les deux premières années, difficiles à considérer comme un mouvement « long ». Et nous faisons partir le calcul de l'indice de 1887-1888 : au-delà les profits sont à la hausse.

SIDÉRURGIE

ET

181

CONSTRUCTIONS

MOYENNES MOBILES D E S MASSES D E S PROFITS : AMPLITUDE D E S MOUVEMENTS LONGS (chiffres absolus et indices ; base 100 : année initiale de la série des moyennes mobiles). Firmes

Point de départ

l r e césure

2 e césure

Point d'arrivée

Marine et Chemins de fer.

1858-1859 3.508.000 fr. 100

1863-1864 4.185.000 fr. 119,2

1873-1874 1.126.000 fr. 32

1909-1910 9.741.000 fr. 277,6

Alais

1877 1 1.186.000 fr. 100

1886 546.000 fr. 46

1909-1910 2.053.000 fr. 173

Aciéries de France

1885-1886 2.189.000 fr. 100

1892-1893 2.612.000 fr. 119,3

1909-1910 4.566.000 fr. 208,6

Denain-Anzin2

1895 2.585.000 fr. 100

1909 9.466.000 fr. 366

Aciéries Nord et Est

1887-1888 1.627.000 fr. 100

1909-1910 10.963.000 fr. 673,8

1888-1889 2.988.000 fr. 136,5

Saut-du-Tarn

1885-1886 92.000 fr. 100

1890-1891 53.000 fr. 57,6

Franche-Comté

1882-1883 568.000 fr. 100

1888-1889 217.000 fr. 38,2

1901-1902 1.087.000 fr. 191,1

1909-1910 494.000 fr. 86,9

Marc Raty et C l e

1878 434.000 fr. 100

1885 812.000 fr. 187

1889 814.000 fr. 187,5

1909 1.741.000 fr. 401

1867 1.719.000 fr. 100

1871 3.011.000 fr. 175

1887 750.000 fr. 43,6

1909 9.395.000 fr. 546,5

1850-1851 150.000 fr. 100

1883-1884 3.611.000 fr. 2.407

1876-1877 287.000 fr. 100

1882 439.000 fr. 152,9

1893-1894 224.000 fr. 78

1909-1910 866.000 fr. 301,7

1846 279.000 fr. 100

1864-1865 412.000 fr. 147,6

1898-1899 99.000 fr. 35,4

1909-1910 867.000 fr. 310,7

Forges de Châtillon-Commentry

Batignolles

Française de matériel de chemin de fer . . -.

Allevard

1909-1910 836.000 fr. 908,6

1909-1910 1.429.000 fr. 952,6

1. Calcul de la moyenne mobile partant de 1873, le profit de 1872 n'ayant pu être retrouvé. 2. Moyennes mobiles calculées seulement à partir de 1891.

182

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

à 9 fois ceux du point de départ, selon les firmes. Alais, qui est à la traîne, atteint l'indice 173 ; Saut-du-Tam, qui est en tête l'indice 908,6. A côté de cette dernière les sociétés les mieux placées sont : ChâtillonCommentry (546,5), Raty et Cie (401), Allevard (310,7), Matériel de chemin de fer (301). De ces données, déduisons les pourcentages des amplitudes à l'intérieur de chaque phase, dans le sens positif ou négatif : MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS (MOYENNES MOBILES) ; POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE

Augmentation au cours de la l r e phase

Diminution au cours de la 2 e phase

Augmentation au cours de la 3 e phase

Marine et Chemins de fer

1859-1864 + 19,2%

1864-1874 - 73,2%

1874-1910 + 767,5%

Alais

1877-1886 -46%

Aciéries de France

1886-1889 + 36,5%

Firmes

1886-1910 + 276% 1889-1893 - 12,6%

1893-1910 + 74,8%

Denain-Anzin

1895-1909 + 266%

Aciéries Nord et Est

1887-1909 + 573,8%

Saut-du-Tarn

1885-1890 - 42,3%

Franche-Comté

1883-1889 - 61,8%

1889-1902 + 400,3%

1902-1909 - 54,5%

Marc Raty et C le

1878-1885 + 87%

1885-1889 + 0,26%

1889-1909 + 113,8%

1867-1871 + 75%

1871-1887 - 75%

1887-1909 + 1153,4%

1851-1884 + 2.307%

1884-1910 - 60,4%

1877-1882 + 52,9%

1882-1894 - 48,8%

1894-1910 + 286,7%

1846-1864 + 47,6%

1864-1898 - 76%

1898-1909 + 777,6%

Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Française de matériel de chemin de fer Allevard

1890-1909 + 1.477%

SIDÉRURGIE

ET

183

CONSTRUCTIONS

Passons alors directement au calcul des vitesses moyennes annuelles d'accélération ou de recul à l'intérieur de chacun des trois mouvements. On obtient les résultats suivants : PROFITS SIDÉRURGIQUES ; MOUVEMENTS LONGS ; VITESSES MOYENNES ANNUELLES D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION SELON LES PHASES Firmes Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France

l r e phase

2 e phase

3 e phase

1859-1864 + 3,3% 1877-1886 - 7,85% 1886-1889 + 9,3%

1864-1874 - 11,52%

1874-1910 + 6,1% 1886-1910 + 6,1% 1893-1910 + 3,2% 1895-1910 + 9% 1888-1909 + 8,6% 1891-1910 + 15,2% 1902-1909 - 9,9% 1889-1909 + 3,8%

1889-1893 - 2,9%

Denain-Anzin Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn Franche-Comté Marc Raty et C le

Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Française de matériel de chemin de fer Allevard

1885-1890 - 9,54% 1883-1889 - 13,8% 1878-1885 + 8,7%

1889-1902 + 12,7% 1885-1889 vitesse d'accroissement négligeable

1867-1871 + 13,2% 1851-1884 + 10%

1871-1887 - 8,08% 1884-1910 - 3,5%

1887-1909 + 11,9%

1877-1882 + 8% 1846-1864 + 2,1%

1882-1894 - 5,8% 1864-1898 - 4,2%

1894-1910 + 8,55% 1898-1909 + 20,8%

Si l'on considère d'abord ici les firmes pour lesquelles les trois phases : montée, recul, nouvelle progression — sont visibles, deux observations semblent présenter quelque caractère de généralité : 1° Sauf dans le cas de Marine et Chemins de fer, les vitesses annuelles de recul (deuxième phase) sont plus faibles que les vitesses d'accroissement des deux phases de croissance des profits. Exemples : Châtillon-Commentry recule de 8,08 % l'an entre 1871 et 1887, après une avance de 13,2 % l'an de 1867 à 1871, et avant un essor de 11,9% l'an de 1887 à 1909. Dans

184

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

de tels cas (majoritaires) le recul des profits se présente comme amorti ; et leur montée, plus dynamique. Ceci est vrai pour : Châtillon-Commentry, Aciéries de France, Raty, Matériel de chemin de fer; et, partiellement seulement, pour Allevard. 2° En comparant les vitesses annuelles des profits dans les deux phases d'essor (première et troisième) deux cas se présentent : soit une accélération plus forte dans les années précédant la guerre (Marine et Chemins de fer, Matériel de chemin de fer, Allevard); soit une vitesse moindre de montée (Aciéries de France, Raty, Châtillon-Commentry). Il n'est donc pas possible de généraliser à ce propos et de conclure à une plus grande vitesse, ou à une moindre vitesse, quant à la croissance des profits sidérurgiques à la « belle époque », par rapport à la phase initiale. En englobant ensuite la totalité des firmes dans l'analyse, une troisième observation présentant, elle, le plus grand caractère d'homogénéité, peut être aisément faite ; mis à part les cas très particuliers de FrancheComté (firme en décadence) et de Batignolles (sous-estimation considérable des profits depuis la fin du xix e siècle), les vitesses annuelles de la montée des profits dans les décennies précédant 1914 sont plus qu'honorables : pour deux maisons qui ont une vitesse de croisière du profit entre 3 et 4 % l'an (Aciéries de France et Raty), les autres marchent à des rythmes bien supérieurs et parfois remarquables : 6 % pour Marine et Chemins de fer et pour Alais ; 8 à 9 % pour Denain-Anzin, Nord et Est, Matériel de chemin de fer; près de 12% à Châtillon-Commentry; plus de 20% à Allevard. Pour l'ensemble des firmes étudiées les vitesses annuelles de marche des profits présentent ainsi une relative résistance lors des temps de recul, et une belle envolée lors des temps d'expansion longue. Finalement le profit semble gagnant. Mais ce qui apparaît vrai pour les masses des profits se vérifie-t-il pour les taux ? Question importante pour l'industriel. Le rendement des ressources effectivement apportées par les actionnaires, ce que « rapporte » le capital réellement versé est un indice certain de l'efficacité « capitalistique » de la gestion industrielle. b) Les taux de profit. Si le capital des firmes sidérurgiques demeurait immuable, les taux de profit épouseraient très exactement les mouvements des masses des profits. Mais les sociétés sont contraintes d'élargir leur capital, quoiqu'elles fassent tous leurs efforts, grâce à l'autofinancement massif, pour retarder ce moment où elles se trouveront obligées de distribuer plus largement les dividendes. Le tableau ci-contre indique comment a évolué le capital des firmes sidérurgiques : les firmes conservent un capital relativement faible (si on le compare aux banques), et qu'elles n'ont augmenté qu'avec lenteur et modérément ; seule, Franche-Comté, qui a eu une existence mouvementée, a un capital moins important à la veille de 1914 qu'à son origine.

SIDÉRURGIE

ET

185

CONSTRUCTIONS

ÉVOLUTION DU C A P I T A L VERSÉ DES FIRMES SIDÉRURGIQUES Capital initial (en millions de francs)

Firmes

Marine et Chemins de fer

22,5 Passe à 27 millions en 1855-1866 ; est diminué de plus de moitié en 1871(1864-1855) 1872 (13 millions) ; passe à 18,1 millions en 1881-1882 et à 20 millions en 18821883 ; atteint 28 millions en 1902-1903 (fusion avec Homécourt). 9 (1871)

Alais

Modifications du capital

Diminue à partir de 1905-1906 (7,5 millions) jusqu'en 1910-1911 (6,990 millions) ; augmente en 1911-1912 (9,750 millions) en 1912-1913 (13,250 millions) ; en 1913-1914, fléchit à 12,625 millions.

Capital en 1913-1914 (en millions de francs)

28

12,625

Aciéries de France .

8 Passe à 10 millions en 1882-1883; à (1881-1882) 10,770 millions (1906-1907), puis à 12,500 millions (1907-1908); est à 15 millions de 1908-1909 à 1911-1912 ; passe à 20 millions en 1912-1913.

20

Denain-Anzin

4,498 Passe à 10 millions en 1888 ; à 11,250 mil(1870-1871) lions en 1906 ; à 12 millions en 1912.

12

Aciéries Nord et Est.

12 Passe à 12,750 millions de 1905-1906 à (1881-1882) 1907-1908 ; est à 15 millions à partir de 1908-1909.

15

Saut-du-Tarn

0,600 Passe à 0,900 millions en 1881-1882 ; à 1,2 millions en 1888-1889; à (1878-1879) 1,375 millions en 1894-1895; augmente ensuite annuellement et atteint 2 millions en 1901-1902 ; passe à 4 millions en 1909 ; 6 millions en 1912.

6

Maie Raty et C i e

..

Franche-Comté

Hauts Fourneaux de la Sambre

Monte progressivement jusqu'à 3,5 millions (1884) ; à partir de 1893 atteint progressivement 4,250 millions en 1914.

4,260

18,741 Diminué de moitié à partir de 1907-1908 (9,370 millions). (1878-1879)

9,370

Passe à 2 millions en 1904-1905 et à 1,5 2,4 millions en 1909-1910. (1898-1899)

2,4

1,1 (1874)

186

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

ÉVOLUTION DU CAPITAL VERSÉ DBS FIRMES SIDÉRURGIQUES Capital initial (en millions de francs)

Firmes

Forges de Indre

(suite)

Capital en 1913-1914 (en millions de francs)

Basse-

Française de matériel de chemin de fer

Forges de ChâtillonCommentry

Batignolles

Modifications du capital

FRANCE

2,807 Est à 9,750 millions dès 1901-1902 ; passe (1899-1900) à 12 millions à partir de 1903-1904.

12

2,5 Est à 4 millions à partir de 1881-1882 ; (1872-1873) diminue à partir de 1888-1889 (3,5 millions ; diminue encore en 1911-1912 et 1912-1913 (3,120 millions; passe à 3,6 millions en 1913-1914.

3,6

12,5 (1863)

Passe à 18,5 millions en 1897.

1,250 Passe à 2,560 millions en 1856-1857; (1846-1847) puis à 2,875 millions (1857-1858); passe à 5 millions en 1872-1873.

18,5

5

Toutes les autres firmes ont à ce moment des assises plus larges qu'à leurs débuts. Les variations annuelles des masses des profits rapportées aux lents changements du capital donnent les taux de profit1. Le trait remarquable qui apparaît alors est que les variations du capital ont peu influencé les mouvements des taux de profit, parce que les masses des profits ont en général suivi, sinon dans l'immédiat, du moins très rapidement, le mouvement du capital augmenté. Le résultat est que l'évolution des taux de profit est parallèle à celle des masses, épouse les mêmes fluctuations à la même vitesse, et dans le même sens, ainsi qu'il apparaît très nettement sur les courbes. Sans doute arrive-t-il que l'année même où le capital d'une firme a été augmenté, le taux de profit connaisse une baisse. Mais, à l'exercice suivant, cette baisse est annulée ; il est d'ailleurs fréquent que la baisse du taux, au moment où le capital a été élevé, traduise aussi une baisse de la masse. Les discordances entre masses et taux quand elles se produisent, sont d'ailleurs extrêmement brèves. La simple observation visuelle des courbes des taux de profit, montre leur concordance évidente avec les courbes des masses des profits. Dans ces conditions ce qui vaut pour les masses vaut pour les taux. 1. Voir les courbes des taux de profits indiquées en pointillés au-dessus des courbes des masses des profits.

SIDÉRURGIE

ET

CONSTRUCTIONS

187

Ceux-ci ont connu les mêmes phases longues d'évolution. Et il nous paraît superflu de nous livrer sur les taux à des calculs de même type que ceux qui ont été entrepris à propos des masses de profit. Nous aboutirions à de mêmes mouvements, à de mêmes proportions, à de mêmes vitesses. c) Confrontation des données du secteur sidérurgique et des résultats d'entreprises.

On ne peut faire, à proprement parler, une comparaison — elle serait arithmétiquement fragile et économiquement discutable —- entre les données du secteur sidérurgique, précédemment établies (et, en particulier, la donnée « valeurs »), et la donnée profits des firmes. Mais on peut établir une simple mise en parallèle, une confrontation. L'artifice consiste évidemment à considérer côte à côte ce qui concerne l'ensemble du secteur (les valeurs) et ce qui concerne des fragments du secteur (profits de quelques firmes). Il ne s'agit donc pas de triturer les chiffres respectifs pour aboutir à des comparaisons strictes, à des proportions. Mais de constater simplement le sens respectif des phases longues du développement

des valeurs

et des profits faute d'avoir à notre disposition ni les chiffres d'affaires des firmes, ni leurs « produits bruts ». Nous partons ici des masses des profits (les taux connaissant un sort identique) et nous raisonnons sur les résultats obtenus, à leur propos, par le procédé des moyennes mobiles. On est alors amené aux observations suivantes : 1) Premier mouvement

long des profits.

1° Mis à part le minerai de fer dont la valeur a très légèrement baissé (6 %) entre le milieu du xix e siècle et 1886, la première phase longue des valeurs des produits sidérurgiques est une phase d'accroissement global 55,6 % pour la fonte ; 209 % pour les fers et aciers ouvrés. 2° Il en va de même pour les masses des profits qui se dirigent d'abord vers le haut, pendant un nombre d'années variable selon les firmes. L'accroissement se tient entre 19,2 % en cinq ans à Marine et Chemins de fer (1859-1864) et 2.307% à Batignolles, en trente-trois ans. Exceptions : Saut-du-Tarn, Nord et Est et Franche-Comté dont la première phase est descendante. Ainsi en cette première phase de baisse des prix sidérurgiques, les valeurs — c'est-à-dire le flux montant des productions — sauvent généralement les profits. 3° Quant aux vitesses annuelles d'accroissement dans cette phase elles sont beaucoup plus fortes, dans l'ensemble, pour les profits que pour les valeurs. La plus forte vitesse d'accroissement des valeurs est celle des fers et aciers ouvrés (3,15%) ; la plus forte vitesse pour les profits atteint 13,2 % 2) Deuxième

(Châtillon-Commentry). mouvement

long des profits.

A cette étape, les valeurs du secteur sidérurgique continuent à s'accroître, et leur croissance s'accélère même après 1886 et jusqu'à la guerre mondiale : les vitesses annuelles de croissance du minerai de fer,

188

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

de la fonte, des fers et aciers ouvrés sont franchement supérieures à celles de la phase précédente. Le flux de la production continue à pousser les valeurs de l'avant. Mais de 1872-1874 à 1886 la baisse des prix sidérurgiques s'est accélérée. Les profits des firmes connaissent alors un recul absolu, une diminution globale de l'ordre de 12,6 % (Aciéries de France) à 75 % (ChâtillonCommentry). E t ce n'est qu'une consolation fort relative pour les industriels que de s'apercevoir qu'en règle générale la vitesse annuelle, lors du recul des profits, a été plus faible que lors de la progression précédente, cette différence pouvait leur être sensible — même sans calcul. Ce phénomène est contemporain de la période du creux accusé des prix des produits sidérurgiques : c'est en 1886 et 1887 que le prix de la fonte est à l'indice 41,6 (1850 = 100), et celui des fers et aciers ouvrés à l'indice 64. La phase de diminution des profits se situe — en s'appuyant toujours sur les courbes des moyennes mobiles — entre 1871 et 1894, dates extrêmes si l'on envisage l'ensemble des firmes. Il y a cependant antériorité à Marine et Chemins de fer (phase de baisse : 1864-1874) et à Allevard (phase de baisse : 1864-1898), cependant que les profits de Batignolles baissent après 1884 et stagnent jusqu'à la veille de la guerre de 1914. FrancheComté est la seule firme qui marche tout à fait à rebours des autres ; ses profits, qui avaient d'abord baissé, sont à la hausse de 1889 à 1902. Mis à part le cas de cette dernière société, nous assistons à une dépression des profits pendant cette période intermédiaire des années soixantedix aux années quatre-vingt-dix. Dira-t-on que les profits ont alors pâti directement de l'affaiblissement particulier des prix ? C'est fort probable. Mais nous savons qu'il faudrait en faire la démonstration rigoureuse dans le cadre même des prix, des productions, des valeurs, des chiffres d'affaires et des profits entreprise par entreprise. Des monographies sont indispensables. Il y a là un champ de recherches à peu près en friche. 3. Troisième mouvement long des profits. La troisième phase de l'évolution des profits, celle de leur épanouissement à la « belle époque », de 1886 à 1910 — dates des courbes des moyennes mobiles — avec, à nouveau, antériorité pour Marine et Chemins de fer (1874-1910), est contemporaine à la fois de l'accélération des valeurs produites et de la fin de la baisse des prix — du moins pour le minerai, la fonte, les fers et aciers ouvrés ; mais pas pour l'acier lui-même dont, nous l'avons vu, le prix se dirige vers le bas de 1876 jusqu'à 1913. L'accroissement global des profits est alors, par rapport à la « grande dépression » de la phase précédente, parfois considérable : de 0,74 fois pour les Aciéries de France à 11,5 fois pour Châtillon-Commentrij ; seule Franche-Comté est en recul. Parmi les firmes dont le profit a le plus augmenté on peut relever, derrière Châtillon-Commentry, Marine et Chemins de fer (augmentation de 7,6 fois), Allevard (7,7 fois), Nord et Est (5,7 fois), Alais et Française de matériel de chemin de fer (2,7 et 2,8 fois). Les vitesses annuelles d'accroissement des profits sont alors, nous l'avons vu, très soutenues et de belle venue ; pour la moitié des firmes ces vitesses de croissance de la troisième phase sont même supérieures à celles

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ET

CONSTRUCTIONS

189

de leur première phase. Le plus souvent, par ailleurs, ces vitesses sont plus élevées que celles que connaissent les valeurs : ces dernières sont situées entre 4,3 et 9,6 % ; les vitesses des profits entre 3,2 % et 20,8 %. Ces données concernant l'ultime phase de hausse des profits avant 1914 soulignent la prospérité sidérurgique des quelque vingt-cinq années d'avant guerre, années des commandes croissantes d'armements de tous types ; mais aussi années des débuts de la construction automobile et de l'essor particulier des industries mécaniques et électriques, avec application aux secteurs « civils » des aciers spéciaux, d'abord employés dans les blindages et l'artillerie. Ainsi, à la question d'abord posée — les progrès de l'outillage et de la production, les efforts quantitatifs imposés à l'industriel, le « développement de l'industrie » (Comité des Forges, 1867) ont-ils eu un heureux effet sur les profits ? — la réponse est finalement affirmative. La baisse des prix a bien, pendant une période — la seconde phase — fait fléchir les gains des entreprises. Il y eut alors, à la fois, « développement de l'industrie » et absence de prospérité pour les industriels. Mais ces années dépressives furent ensuite surmontées. Les effets cumulatifs de prix dont la baisse est stoppée (sauf cas de l'acier) et de quantités produites en continuelle expansion longue, et produites en tout cas (acier compris) à de meilleures conditions de prix de revient, ont fait revenir les profits au beau. Ce beau n'était pas, naturellement, dans le court terme, à la « belle époque » elle-même, un beau « fixe ». Mais la montée d'ensemble des masses des profits dans la période d'avant 1914 n'en est pas moins éclatante et visible. On ne poussera pas plus loin — sinon, nous risquerions l'artifice — cette mise en parallèle des données : productions — prix — valeurs — profits, puisque, répétons-le, la distance est visible entre données de secteur et données d'entreprises. Le jeu respectif des grandes variables n'est cependant pas niable. L'histoire industrielle contemporaine est celle d'une longue bataille, à la fois pour et contre la baisse du prix unitaire : pour la baisse du prix de revient, contre celle du prix de vente — les deux prix étant fortement liés : ce qui ne simplifie ni le déroulement de l'histoire économique, ni celui de l'histoire sociale. Les profits sidérurgiques sont situés à un sommet, à la veille de 1914. Mais on voit bien quelle a été leur plasticité en conjoncture longue, comme en conjoncture courte. Productions et valeurs conservent une rigidité évidente, car la masse des biens produits est alors l'élément prépondérant dans la tendance d'évolution. Les profits, eux, sont bien plus sensibles aux fluctuations des prix, tout en subissant le mouvement des valeurs dont ils sont aussi issus. Lorsque les prix sidérurgiques montent — ou que leur baisse est ralentie — les profits en sont les grands bénéficiaires, et ils grimpent plus vite que les valeurs (première et troisième phase) ; il se produit, alors, une addition d'heureux effets; les variables s'épaulent les unes les autres pour le triomphe du profit. En temps de baisse longue des prix, dans la grande dépression des années 1875-1895 que connaît l'histoire des profits, ceux-ci subissent particulièrement le choc des prix — mais descendent à moindre vitesse qu'ils ne sont montés auparavant et qu'ils ne monteront ensuite ; ici, le profit évite une totale débâcle, grâce au mouvement soutenu des productions et des valeurs.

190

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

Les sidérurgistes se rendaient parfaitement compte de ces mécanismes. Naturellement, ils raisonnaient le plus souvent au ras des faits, exercice par exercice. Mais ils n'en connaissaient pas moins les éléments précis des mouvements de leurs profits, témoin ce bref passage extrait du rapport du conseil d'administration de Châtillon—Commentry sur l'exercice 1890, qui fut l'un des premiers de la troisième phase longue des profits pour la firme en question : « L'exercice nous a donné un résultat satisfaisant ; il faut remonter jusqu'en 1883 pour retrouver, toutes conditions égales, des recettes aussi élevées. Cette plus-value tient à trois causes : nous avons mieux travaillé, vendu plus cher, et vendu davantage. » Donc, hausse du prix, hausse du chiffre d'affaires : deux éléments fondamentaux du profit. Mais le premier élément cité n'est pas moins important : un « meilleur travail », pour l'entrepreneur, ce n'est pas seulement une production plus importante ; c'est aussi, toutes choses égales, une production moins coûteuse. Dans les monographies de firmes, il faudra donc prêter une grande attention à la question des coûts de production ainsi que le cas des firmes charbonnières du Nord et du Pas-de-Calais nous l'avait bien montré : problème des matières premières, de l'énergie, mais, surtout sans doute, problème de la productivité ; donc du poids des salaires dans le prix de revient unitaire. Et l'on s'apercevra alors qu'il ne peut y avoir d'histoire économique sans histoire sociale. Là encore, le recours à l'étude monographique, qualitative, s'imposera. Ne sera-t-on pas amené à mettre en parallèle, dans la période d'avant 1914, l'ampleur des mouvements sociaux et celle des profits ? La grève ouvrière n'apparaîtra-t-elle pas comme une sorte de contrepartie, de réponse globale, à l'augmentation de la productivité et des profits ? Ne préjugeons pas des réponses. Mais il y a bien là un thème de travail que l'histoire même des profits entraîne à présenter comme étant un thème « ouvert ». Finalement, il ne saurait y avoir de barrière entre la recherche statistique globale et l'étude des cas, pas plus qu'entre l'histoire du développement économique et l'histoire des groupes sociaux. Si la recherche économique n'aboutissait pas, finalement, à l'étude de l'homme c'est-à-dire à la perception du destin des classes sociales directement liées à la production industrielle, elle ne serait qu'une science desséchée, écrasée sous le poids de ses propres techniques. 3 . L A TRADUCTION B O U R S I È R E D E S DES ENTREPRISES

PROFITS

SIDÉRURGIQUES

Nous nous contentons ici de nous reporter au remarquable travail de Jules Denuc et d'en rappeler les résultats1. L'auteur avait étudié neuf 1. Jules DENUC, « Dividendes, valeur boursière et taux de capitalisation des valeurs mobilières françaises de 1857 à 1932 », Bulletin de la Statistique générale de la France, juil.sept. 1934.

SIDÉRURGIE

ET

191

CONSTRUCTIONS

firmes sidérurgiques dont cinq ont fait partie de notre propre enquête 1 . Il avait confronté, des années 1860 à 1932, l'évolution des dividendes distribués par ces firmes, celle de leur capitalisation boursière (nombre de titres multiplié par le cours moyen annuel) et du taux de capitalisation (dividende rapporté au prix moyen annuel des actions) : les deux premiers postes étant réduits en indices sur la base des années 1901-1910 = 100. Il avait noté, dans son commentaire, la dépression des dividendes et la stagnation des valeurs boursières des titres des sociétés en question en 1888 par rapport à 1862, son point de départ ; puis leur augmentation rapide de 1888 à 1913 : une multiplication de quatre à cinq de leurs indices respectifs. Cette croissance avait naturellement entraîné une chute du taux de capitalisation des années 1860 à la guerre. Nous donnons ici les chiffres calculés par Denuc et reproduisons ses courbes2. INDICES D E S D I V I D E N D E S E T D E LA V A L E U R B O U R S I È R E ; T A U X D E CAPITALISATION D E N E U F SOCIÉTÉS S I D É R U R G I Q U E S (DENUC) ( 1 8 6 2 - 1 9 1 4 ) - B a s e 1 9 0 1 - 1 9 1 0 = 100.

Taux Années

Dividendes

Valeur en Bourse

de capitalisation (%)

1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886

1. Châtillon-Commentry, 2. Voir p l a n c h e 52.

50 46 51 44 44 39 30 19 13 32 64 62 45 43 34 36 40 43 53 64 69 65 46 30 30

Alais,

29 28 28 28 24 24 20 19 15 16 17 26 31 36 39 36 31 30 39 50 48 46 43 39 34

Marine

et Chemins

de fer, Nord et Est,

7 7,32 6,69 7,49 7,61 7,39 7,97 6,25 5,03 3,21 7,49 9,93 8,09 5,01 4,53 3,85 4,75 5,28 4,44 4,28 5,41 6,03 6,09 4,78 3,63

Denain-Anzin.

LE MOUVEMENT

192 INDICES TAUX

DE

DES

DIVIDENDES

CAPITALISATION

DE

ET

(DENUC) (1862-1914) -

Années

1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

DE

NEUF

LA

DU PROFIT VALEUR

SOCIÉTÉS

EN

FRANCE

BOURSIÈRE ;

SIDÉRURGIQUES

(suite)

base 1901-1910 = 100.

Dividendes

Valeur en Bourse

Taux de capitalisation (%)

31 31 37 41 47 50 54 55 56 63 66 76 90 93 82 76 86 93 93 104 111 114 118 123 135 147 134 103

30 30 30 33 35 41 46 48 44 48 64 78 91 93 74 72 82 91 107 109 105 109 121 132 142 167 163 167

4,14 4,25 4,23 4,50 4,75 4,59 4,41 4,54 5,06 4,20 3,79 3,59 3,57 4,15 5,20 4,83 3,91 4,03 3,68 3,76 4,29 4,34 4,07 3,82 3,65 3,39 3,28 3,09

III SIDÉRURGIE

13

194

30. Produits sidérurgiques : PRIX.

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Statistique de l'Industrie Minérale. March. Bulletin S.G.F. Octobre 1911. Comité des Forges. Jusqu'en 1880, fonte d'affinage et fonte brute pour moulage 2« fusion. Comité des Forges 1913 et Annuaire Statistique 1929.

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196 31. Produits sidérurgiques : P R O D U C T I O N S ET VALEURS.

(1) (2) (3) (4) (5)

D'après : Statistique de l'Industrie Minérale. D'après : Comité des Forges. D'après : Annuaire S.G.F. 1929. Jusqu'en 1887 : produits finis. A partir de 1888 : lingots d'acier. A partir de 1876, la courbe de production correspondante est celle dite : Produits finis et lingots (acier).

197

198 32. Produits sidérurgiques : PRIX, PRODUCTIONS ET VALEURS, EN I N D I C E 100 : Le point de départ chronologique de la série.

Les césures des mouvements longs (1886-1887-1895) sont indiquées par un petit trait vertical.

199

INDICES.

200

33. Sociétés sidérurgiques : PROFITS, EN INDICES. INDICE 100 : Le point de départ chronologique de la série.

Mouvements longs, repérés, sur la base des données annuelles, par simple observation des courbes.

201

202

34. Sociétés sidérurgiques : PROFITS, EN INDICES. INDICE 100 : Le point de départ chronologique de la série.

Mouvements longs, repérés sur la base des données annuelles, par simple observation des courbes.

203

204

35. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentation du capital : 1856-1857,1857-1858,1872-1873.

205

206 36. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE PROFIT. 31.XH.184 2

30.IV.1861

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) A partir de cette date (30-IV-1861), le calcul des profits annuels est arrêté au 30-IV de chaque année, et non au (2) Augmentation de capital : 1897.

207

1900

31 -XII, comme auparavant.

208 37. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.

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209

14

210 38. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.

MARC RATY ET C° et HAUTS FOURNEAUX DE SAULNES

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1850

11111111111111 60

70

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentations annuelles successives de capital de 1874 à 1881 ; en 1884,1893; et de 1897 à 1914, chaque année.

212 39. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE P R O F I T . E. P.H.E.

-

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60

Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentation de capital. (2) Diminution de capital (Alais : de 1905-1906 à 1910-1911, diminutions annuelles successives).

70

213

214 40. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE PROFIT.

DENAIN-ANZIN

Profits

( et moyenne mobile )

ACIÉRIES DE FRANCE

Profits

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I

Taux de profit

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Taux de profit

1850 M o y e n n e s mobiles

9 ans.

(1) A u g m e n t a t i o n de capital.

215

MOYENNES MOBILES DES PROFITS DE TOUTES LES SOCIÉTÉS

217

SIDÉRURGIQUES ÉTUDIÉES.

D) LES BANQUES

1. B U T S E T MÉTHODES DE

L'ANALYSE

Les affaires de banque se présentent comme une traduction de l'ensemble des activités économiques. Certes la question principale serait de savoir dans quelles proportions les divers types d'activité se reflètent dans les opérations des banques ; et, en particulier, quelles places respectives tiennent, dans les emplois bancaires, les opérations de crédit commercial et d'engagements à court terme (reports en Bourse, avances sur nantissements de valeurs ou de marchandises...) et ces opérations baptisées « grosses affaires » par les banquiers eux-mêmes, et comprenant une part variable d'immobilisation et de risque : longs crédits à de grandes sociétés (industrielles et autres), « participations » dans d'autres firmes et « investissements », prêts gouvernementaux de tous genres et opérations financières avec les États, en particulier étrangers, si importants pour les banques françaises d'avant 1914. A ces questions les bilans publiés par les banques ne permettent pas de répondre sérieusement. Il n'est jamais certain, par exemple, que le poste « portefeuille commercial », à l'actif, corresponde aux seules opérations commerciales d'escompte et de réescompte : lorsque le Crédit Lyonnais, dans les années 1870, veut rendre moins sensible à ses actionnaires l'importance de la masse de son portefeuille-titres, il lui arrive d'en glisser une part sous la rubrique des engagements commerciaux à court terme. On ne peut tirer d'un bilan plus qu'il ne veut donner. En se fixant d'abord un but plus étroit il est en tout les cas possible de retrouver et de retracer le mouvement même des affaires bancaires et de mesurer l'intensité de leurs résultats comptables. Deux postes peuvent alors être considérés : la masse des profits et le taux de profit. La masse des profits est entendue au cours de chaque exercice comme masse « originelle » comprenant : les profits distribués (dividendes, tantièmes), les profits mis en réserve, les provisions diverses et amortissements sur débiteurs douteux, dans la mesure où ces deux derniers postes sont signalés. L e chiffre que nous relevons comme masse des profits se situe donc quelque part entre profit déclaré (P 2 ) et profit originel ( P x ) : mais il demeure plus près du premier que du second. Il est certain que cette

220

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

masse des profits est notablement inférieure aux profits réellement faits : nous avons pu calculer avec quelque précision, dans le cas du Crédit Lyonnais entre 1863 et 1914, la marge qui sépare profits originels et profits déclarés aux actionnaires : elle est souvent considérable. Mais on remarque que les fluctuations de ces deux niveaux des profits, dans cet exemple, sont parallèles1. On peut donc considérer que les profits inscrits au bilan des banques et dans les extraits des comptes de profits et pertes publiés sont un reflet valable, quoique atténué, des résultats réels d'exploitation. Et comme nous travaillons, dans le cas des banques étudiées ici, sur des types de documents comparables, puisqu'il s'agit des résultats comptables rendus publics, il y a une certaine homogénéité dans le type de sources et les méthodes d'utilisation ; une analyse est possible sur des bases correctes. Les taux de profit sont obtenus, comme dans le cas des sociétés sidérurgiques, en calculant le pourcentage de la masse des profits par rapport au capital versé. Tels sont les instruments et les méthodes de nos calculs, à l'aide desquels on peut chercher à repérer les mouvements de longue durée dans les activités bancaires. Les firmes bancaires choisies l'ont été en fonction de leur représentativité et de leur puissance. Les banques de dépôts et les banques d'affaires que nous avons retenues pour notre enquête sont des entreprises encore largement polyvalentes avant 1914 ; malgré leurs différences d'étiquette, elles ont un style d'affaires comparable. On sait que les banques de dépôts françaises ont mis assez longtemps à s'assagir, c'est-à-dire à se cantonner dans les crédits à court terme. Si, de ce point de vue, le Crédit Lyonnais a été le premier à donner l'exemple, — dès les années 1870, et non pas à partir de la crise boursière et bancaire de 1882, comme on l'a jusqu'alors affirmé — d'autres grandes banques de dépôts gardent longtemps un pied dans l'industrie ; la Société Générale ne se débarrassera qu'en 1913 de ses lourds investissement miniers et sidérurgiques en Ukraine, et le Comptoir d'Escompte de Paris a bien failli disparaître en 1889 pour avoir spéculé sur les stocks mondiaux de cuivre. Cependant il semble que dans les années précédant la guerre mondiale l'évolution de la politique des banques de dépôts soit largement amorcée dans le sens qu'Henri Germain, mort en 1905, avait si fortement indiqué. De leur côté, les banques d'affaires s'intéressent de plus en plus aux crédits, et non pas seulement à l'investissement. Par ailleurs les groupes financiers français qui sont les maîtres des grandes opérations sur la place de Paris — lancement d'emprunts étrangers surtout — comprennent toujours, jusqu'en 1914, solidairement unis, banquiers privés de la « Haute banque », banques de dépôts et banques d'affaires. Les uns et les autres vendent conjointement des masses de titres à l'épargnant français « moyen », interviennent très largement dans le trafic boursier par leurs crédits (les « reports »), et entretiennent les fonds de roulement de quelques grosses sociétés industrielles soigneusement choisies. Certes, il y a bien des différences entre les modes de gestion, les types de ressources, l'allure extérieure des banques de dépôts 1. Voir planche 45, p. 252.

LES

BANQUES

221

et des banques d'affaires ; mais les unes et les autres sont plus proches et plus étroitement solidaires qu'on ne le pense. Il demeure cependant qu'à la simple lecture de leurs bilans, les premières apparaissent proportionnellement plus engagées dans les affaires à court terme et plus circonspectes en matière d'immobilisations, que les secondes. Il ne s'agit pas d'ailleurs ici de comparer leurs résultats respectifs, mais de rechercher si les rythmes de leur expansion se déroulent conjointement et dans le même sens. Nous avons pris comme exemples de banques de dépôts : • Le Comptoir d'Escompte de Paris (1848) devenu Comptoir National d'Escompte de Paris après l'affaire du « krach des cuivres » ; • Le Crédit Industriel et Commercial (1859) ; • Le Crédit Lyonnais (1863) ; • La Société Générale (1864) ; • La Société Lyonnaise de dépôts (1863) ; • La Société Marseillaise de crédit (1865). Sont ainsi représentées à la fois, jusqu'en 1914, les grands organismes bancaires parisiens1 qui, dès les années soixante-dix, ont couvert le territoire de leurs réseaux d'agences, et les banques dites « régionales », dont les assises géographiques sont plus étroites. Quant aux banques d'affaires, nous ne pouvons retenir que les trois grandes : • Banque Impériale Ottomane (1863) ; • Banque de Paris et des Pays-Bas (1872) ; • Banque de l'Indochine (1875). Le Crédit Mobilier des Pereire, à partir de 1867, ne joue plus aucun rôle de quelque importance; il disparaît d'ailleurs tout au début du xx e siècle ; et la Banque de l'Union Parisienne (1903) est trop récente pour être prise en considération. Ainsi, sur les neuf banques choisies, sept — les banques de dépôts et la Banque Ottomane — se sont formées avant 1870 et présentent l'avantage de pouvoir être étudiées sur une plus longue période. Les deux autres banques d'affaires ne datent que de 1872 et 1875 ; elles présenteront donc des courbes en quelque sorte tronquées ; elles se sont formées à une époque où le dynamisme des profits des décennies cinquante à soixantedix commençait à refluer. Il demeure que l'ensemble des neuf entreprises est représentatif du secteur bancaire lui-même. Nous laissons de côté les particularités propres aux diverses firmes. Elles ont chacune leur physionomie, leur histoire singulière. L'intérêt de notre recherche est précisément de constater qu'au-delà de ces aspects spécifiques les mouvements longs des résultats comptables de ces banques connaissent des oscillations comparables. 1. Le Crédit Lyonnais est, malgré sa raison sociale, à classer dans ce groupe.

222

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

2 . M O U V E M E N T S LONGS D E S MASSES D E S P R O F I T S DONNÉES

FRANCE

:

ANNUELLES

Les données annuelles des masses des profits des neuf banques laissent apparaître avec netteté trois mouvements longs visibles dans l'allure générale des courbes. Quelles sont les limites chronologiques, et le sens de ces trois phases longues d'évolution, que nous repérons d'abord sans faire référence au calcul des moyennes mobiles ? Pour les sept entreprises antérieures à 1870, la détermination précise de la durée des mouvements longs permet de déceler deux coupures chronologiques séparant les trois phases. La première coupure se situe entre 1871 et 18821. La seconde, entre 1886 et 1898. C'est à l'intérieur de ces deux « tranches » — onze ans d'une part, douze ans de l'autre — que se modifie, à des dates évidemment différentes selon chaque firme, le sens de marche de leurs courbes. On se souvient que pour les données annuelles des firmes sidérurgiques les tranches correspondantes se situaient en 1873-1884 et 1885-1897. La similitude est donc entière. Dans la première phase longue, les masses des profits sont à la hausse. Pour ne donner que deux exemples concernant les profits : ceux du Comptoir d'Escompte de Paris atteignent leur plus haut niveau en 1881, avec 9,2 millions de francs ; ceux de la Banque Ottomane en 1882, avec 22,3 millions. Dans la seconde phase longue — placée entre les coupures de 18711882 et de 1886-1898 — les masses des profits subissent à la fois recul et stagnation ; l'élan et le dynamisme de la première phase sont brisés ; les lignes horizontales, ou descendantes, l'emportent dans les courbes2. Pour reprendre les deux exemples indiqués les profits du Comptoir d'Escompte de Paris (supérieurs à 9 millions en 1881) se retrouvent à 3,1 millions en 1892 ; ceux de la Banque Ottomane, de plus de 22 millions en 1882, tombent à 7 millions en 1900. Il en irait de même si nous prenions le cas des autres firmes. Au-delà des années 1886-1898, dans le troisième mouvement long, les masses des profits reprennent leur élan, exception faite cependant pour la Société Lyonnaise de dépôts, qui ne retrouve jamais les niveaux atteints en 1881-1882 par ses profits ; on a là un fait particulier en marge du courant général et relevant de l'accident « individuel ». Pour les huit autres banques, les profits, retrouvant leur dynamisme, dépassent, et souvent largement, les chiffres les plus élevés de la première phase longue. La Société Générale, par exemple, qui avait connu un maximum de bénéfices en 1871 avec 12,7 millions, recueille en 1913 plus de 25 millions ; la Société Marseillaise de crédit, dont l'ancien record de profit était de 2,5 millions, approche des 5 millions en 1913. Le tableau suivant groupe les données pour les diverses banques : masses des profits annuels, et leurs indices, à chaque césure des mouvements longs. 1. Pour le Crédit Industriel et Commercial, la coupure se situe dès 1866 ; pour la Banque de l'Indochine en 1888 seulement. 2. Voir planches 42, 44, 45 pages 246, 250, 252.

LES

223

BANQUES PROFITS DBS BANQUES : PHASES SUCCESSIVES DES MOUVEMENTS LONGS (données annuelles) chiffres bruts et indices.

Point de départ (indice 100)

l r e césure

2 e césure

Année du profit maximum à la veille de 1914

1849 291.000 fr. 100

1881 9.218.000 fr. 3.167

1892 3.092.000 fr. 1.062

1913 18.719.000&. 6.432

1864 1.761.000 fr. 100

1871 12.711.000 fr. 722

1913 1898 3.300.000 fr. 25.220.000 fr. 1.432 187

1863 269.000 fr. 100

1872 14.765.000 fr. 5.488

1886 1913 6.059.000 fr. 41.659.000 fr. 15.486 2.252

1859 250.000 fr. 100

1866 3.189.000 fr. 1.276

1897 1.690.000 fr. 676

1913 4.279.000 fr. 1.712

Société Lyonnaise

1865 108.000 fr. 100

1881 2.492.000 fr. 2.308

1896 706.000 fr. 654

1913 1.341.000 fr. 1.242

Société Marseillaise

1865 124.000 fr. 100

1881 2.586.000 fr. 2.855

1886 1.421.000 fr. 1.146

1913 4.884.000 fr. 3.938

Banque Ottomane

1863 185.000 £ 100

1882 892.000 £ 483

1889 246.000 £ 133

1906 523.000 £ 283

Firmes

Comptoir d'Escompte de Paris

Société Générale

Crédit Lyonnais déclaré)

(profit

Crédit Industriel et Commercial

Banque de Paris et des Pays-Bas

Banque de l'Indochine

..

1872 1881 14.458.000 fr. 20.057.000 fr. 100 138 1875 18.000 fr. 100

1888 1.004.000 fr. 5.578

1891 1913 2.197.000 fr. 35.428.000 fr. 15,2 245 1897 871.000 fr. 4.839

1913 8.342.000.fr. 46.344

Si l'affaissement ou la stagnation des indices est bien reconnaissable d'une césure à l'autre (seconde phase), le point d'arrivée de 1913 est — sauf pour la Banque Ottomane et la Société Lyonnaise — nettement au-dessus des résultats atteints à la fin de la première phase. Ces précisions une fois données, deux remarques s'imposent à propos

224

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

du troisième épisode des mouvements longs, celui des quinze à vingt années précédant 1914. D'une part, les valeurs les plus élevées des masses de profits se situent dans les immédiates années d'avant guerre ; généralement l'année du plus intense développement est 1913. D'autre part, ce n'est qu'assez tard, au cours de cette troisième phase, que sont dépassés les niveaux maxima qu'avait connus la première phase longue. Si le Crédit Lyonnais dépasse dès 1897, avec 20 millions de francs, son profit-record de 1879 (14,7 millions), la Société Marseillaise n'obtient un tel résultat qu'en 1904 ; le Crédit Industriel et Commercial en 1905 ; le Comptoir National d'Escompte de Paris en 1906 ; la Société Générale en 1909. Ces indications confirment fortement, a posteriori, la gravité du recul subi par les profits bancaires lors de la seconde phase longue, celle de la stagnation et du recul. Dans les cas des deux banques d'affaires les plus récentes, la coupure de la fin du x i x e siècle est très nettement visible ; de part et d'autre des années 1892-1896, la différence est nette dans l'allure des courbes de leurs masses des profits. C'est ainsi qu'en 1892, au creux de la vague, les profits de la Banque de Paris et des Pays-Bas dépassent à peine 2 millions ; en 1913, ils excèdent 35 millions. Ainsi retrouve-t-on pour la troisième fois, au niveau des résultats d'entreprises, après les charbonnages et la sidérurgie, la réalité de ces phases longues de développement qui font se succéder, du Second Empire à la « grande guerre », trois fluctuations de montée, puis de tassement et de recul, enfin d'un dynamisme retrouvé.

3. MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS : ÉTUDE DES MOYENNES

MOBILES

L'amplitude des mouvements longs des profits et leurs vitesses peuvent être étudiées en partant des moyennes mobiles (9 ans). Les trois tableaux ci-après nous donnent successivement : les phases des mouvements longs et leurs amplitudes ; les pourcentages globaux de variation à l'intérieur de chaque phase ; et les vitesses annuelles moyennes de croissance ou de décroissance propres à chaque phase. Sauf pour la Banque de Paris et des Pays-Bas, dont le profit baisse de 41 % entre 1883 et 1889, après avoir augmenté de 1 1 % de 1876 à 1883, les diminutions globales au cours de la seconde phase sont bien moins sensibles que les augmentations qui les encadrent. Ce trait se retrouve dans les vitesses annuelles : les chutes des profits dans la seconde phase se sont produites plus lentement — mise à part la Banque de Paris et des Pays-Bas — que les montées antérieures et postérieures : nous avions décélé un phénomène semblable pour les vitesses des profits sidérurgiques. Dans quatre cas sur neuf le pourcentage global de l'augmentation au cours de la troisième phase excède celui qui avait été acquis pendant la première : Crédit Lyonnais (498% contre 278%), C.I.C. (120% contre 3 7 % ) , Banque de Paris et des Pays-Bas (320% contre 11 % ) , Banque de l'Indochine (594% contre 270%). Quatre autres banques (Comptoir

LES

225

BANQUES

MOYENNES MOBILES DES MASSES DES PROFITS : AMPLITUDE DES MOUVEMENTS LONGS

Firmes

Comptoir d'Escompte de Paris

Société Générale1

Point de départ (indice 100)

l r e césure

2 e césure

Point d'arrivée

1863 1.441.000 fr. 100

1867 6.029.000 fr. 418

1893 4.173.000 fr. 289

1909 13.806.000 fr. 958

1894 3.349.000 fr. 49,07

1909 15.622.000 fr. 229

1875 6.825.000 fr. 100

Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué) . . .

1867 2.940.000 fr. 100

1878 11.115.000 fr. 378

1884 10.224.000 fr. 347

1909 61.076.000 fr. 2.077

Crédit Industriel et Com1863 mercial 2.021.000 fr. 100

1870 2.772.000 fr. 137

1897 1.912.000 fr. 94,60

1909 4.221.000 fr. 208,8

Société Lyonnaise

1869 564.000 fr. 100

1883 1.548.000 fr. 274

1898 873.000 fr. 156 3 e césure* 4 e césure'

1909 1.019.000 fr. 181

Société Marseillaise

1869 513.000 fr. 100

1877 1.492.000 fr. 291

1887 1889 1.772.000 fr. 2.265.000 fr. 345 441

1909 4.363.000 fr. 851

Banque Ottomane

1867 247.000 £ 100

1878 554.000 £ 224

1899 312.000 £ 126

1909 462.000 £ 191

1889 6.817.000 fr. 65,61

1909 28.692.000 fr. 276

1895 920.000 fr. 377

1909 6.385.000 fr. 2.616

Banque de Paris et des Pays-Bas

Banque de l'Indochine

..

1876 1883 10.389.000 fr. 11.573.000 fr. 100 111 1879 244.000 fr. 100

1892 904.000 fr. 370

1. Pour cette firme, en raison de l'absence de déclaration de profits en 1870, on ne peut calculer les moyennes mobiles des premières années. Le premier mouvement long de hausse disparait donc. 2. En raison de l'absence de profit déclaré en 1882 la courbe des moyennes mobiles a un hiatus.

15

226

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

MOYENNES MOBILES DES MASSES DE PROFITS : POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE DES MOUVEMENTS LONGS

Augmentation au cours de la l r e phase

Diminution au cours de la 2 e phase

Augmentation au cours de la 3 e phase

1863-1867 • + 318%

1867-1893 - 30,86%

1893-1909 + 231%

1876-1894 - 60,93%

1894-1909 + 366%

1867-1878 + 278%

1878-1884 - 8,2%

1884-1909 + 498%

Crédit Industriel et Commercial

1863-1870 + 37%

1870-1897 - 30,94%

1897-1909 + 120%

Société Lyonnaise

1869-1883 + 174%

1883-1898 - 43,43%

1898-1909 + 16,77%

Société Marseillaise

1869-1877 + 191%

Banque Ottomane

1867-1878 + 124%

1878-1899 - 43,76%

1899-1909 + 61,5%

1876-1883 + 11%

1883-1889 - 40,9%

1889-1909 + 320,6%

1879-1892 + 270%

1892-1895 + 1,89%

1896-1909 + 693,9%

Firmes

Comptoir d'Escompte de Paris . Société Générale Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué)

Banque de Paris et des PaysBas Banque de l'Indochine

1877-1887 + 18,66%

1887-1899 + 27,82%

1899-1909 + 92,9%

d'Escompte, Société Lyonnaise, Société Marseillaise, Banque Ottomane) sont en situation inverse. Quant aux vitesses annuelles de croissance des profits dans les première et troisième phases, elles se sont accélérées au cours de la troisième

phase par rapport à la première dans trois cas seulement : C.I.C. (6,54% contre 4,3%) ; Banque de Paris et des Pays-Bas (7,26% contre 1,4%) ; Banque de l'Indochine (12,5% contre 10,2%). Pour les cinq autres banques — la Société Générale étant exclue — la croissance moyenne

annuelle des profits à la « belle époque » est moins rapide que dans la période de leurs débuts. Les deux faits principaux qui ressortent de l'ensemble de ces données sont donc : 1° Une certaine résistance des masses des profits bancaires pendant la phase de baisse ; leur recul, évident, est comme ralenti

LES

BANQUES

227

PROFITS BANCAIRES ; MOUVEMENTS LONGS ; VITESSES MOYENNES ANNUELLES D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION SELON LES PHASES

Firmes

l r e phase

2 e phase

3 e phase

Comptoir d'Escompte de Paris .

1863-1867 10,37%

1867-1893 - 1,41% 1875-1894 - 1,34%

1893-1909 7,52%

1884-1909 7,27 %

Société Générale Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué)

1894-1909 10,45%

Crédit Industriel et Commercial

1863-1870 4,3%

Société Lyonnaise

1869-1883 7,2%

Société Marseillaise

1869-1877 13,4%

1878-1884 - 1,41% 1870-1897 - 1,36% 1883-1898 - 3,71% 1877-1887 1887-1899 4,08% 6,88%

Banque Ottomane

1867-1878 7,2%

1878-1899 - 2,70%

1899-1909 4,05%

1876-1883 1,4%

1883-1889 - 8,39% 1892-1895 0,63%

1889-1909 7,26%

Banque de Paris et des PaysBas Banque de l'Indochine

1867-1878 12,85%

1879-1892 10,2%

1897-1909 6,54% 1898-1909 1,36% 1899-1909 6,46%

1895-1909 12,5%

et amorti ; les banques semblent avoir réagi à l'égal des firmes sidérurgiques aux temps difficiles du profit. 2° Un certain retard au moment du réveil de la phase d'avant guerre ; en même temps, malgré une poussée sans doute fort nette alors, les profits, dans la majorité des cas, ne retrouvent pas l'allure de marche de leur première période de croissance. Ce dernier trait se retrouve confirmé par l'évolution des taux de profit bancaires.

4 . MOUVEMENTS LONGS DES T A U X D E PROFIT

BANCAIRES

Ils font apparaître un élément intéressant. Il existe aussi dans leur cas trois phases à large amplitude, mais la troisième présente des traits singuliers. Pour les sept banques qui ont la durée la plus étendue, les dates de césures des mouvements longs se situent respectivement entre les années

228

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

1872-18831, et entre les années 1893-1901. Ces dates sont précisées dans les tableaux suivants : DATES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS DES TAUX DE PROFIT DES BANQUES DE DÉPOTS

Banques

Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial Crédit Lyonnais Société Générale Société Marseillaise Société Lyonnaise

Césures entre le premier et le deuxième mouvement long

Césures entre le deuxième et le troisième mouvement long

1865 1876 1875 1872 1879 1882

1893 1898 1897 1897 1904 1894

DATES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS DES TAUX DE PROFIT DES BANQUES D'AFFAIRES

Banques

Banque Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine

Césures entre le premier et le deuxième mouvement

Césures entre le deuxième et le troisième mouvement

1883 1882 1885

1901 1892 1901

Mais un contraste assez remarquable se présente. Pour les sept banques nées avant 1870, les taux de profit de la troisième phase, celle du début du x x e siècle, quoique marquant un net redressement par rapport au recul et à la stagnation de la deuxième phase, n'atteignent pas les niveaux de la première période, ne retrouvent pas le tonus du premier âge de l'entreprise. Jamais le Comptoir d'Escompte ne retrouve les 16,2% de 1865; son taux est à 9,3% en 1913. Jamais le Crédit Industriel et Commercial qui a connu 21% en 1866 et 20% en 1875, ne retrouve non plus ces niveaux. Le Crédit Lyonnais en 1913 a un taux de 16,6% ; c'est peu en comparaison des 54 % de 1874 ; la Société Générale a atteint 24 % en 1867 ; elle est à 10% en 1913. La Société Marseillaise avait touché 24% en 1878 ; la voici à 11,5% en 1913 ; la Banque Ottomane a connu 17,7% en 1882 ; en 1913, elle se contente de 7,2 %. Cette évolution des taux de profit au cours de la phase finale est 1. Exception faite pour le Comptoir d'Escompte de Paris dont le taux de profit est à la baisse à partir de 1865.

LES

BANQUES

229

à rapprocher de l'évolution des masses des profits. D'un côté, les vitesses annuelles moyennes de croissance de ces dernières présentent alors dans le plus grand nombre de cas, un ralentissement par rapport aux vitesses de la première phase ; mais certaines banques voient cependant le taux de croissance de leurs profits atteindre des chiffres record avant 1914. D'un autre côté, les niveaux des profits, quoique avec un certain retard, connaissent dans les années d'avant guerre leurs valeurs les plus élevées. On décèle ainsi à la fois coïncidences et différences entre les destins respectifs des taux et des masses des profits bancaires à la « belle époque ». L'évolution des masses apparaît sans doute plus dynamique, mais avec certains indices de retard ou de freinage. L'évolution des taux, elle, est bien plus nettement modérée et comprimée. Naturellement, dans le cas des deux banques d'affaires les plus récentes, un contraste ne peut être relevé entre l'évolution de leurs masses et de leurs taux de profits lors de la « troisième » phase. Si l'on distingue bien, à la Banque de Paris et des Pays-Bas et à la Banque de l'Indochine, une très intense montée des taux au x x e siècle (la première dépasse 50 % de taux de profit en 1906 ; la seconde, 73 % en 1909), on ne peut comparer rigoureusement ces niveaux à ceux d'une première phase, appelons-la celle du Second Empire, qui, pour ces firmes, n'a pas existé. L'évolution des taux de profit s'éclaire évidemment si l'on observe l'évolution du capital versé des diverses banques telle qu'elle est résumée dans le tableau ci-joint. Sans doute le quart de siècle précédant 1914 est-il marqué — comme pour les firmes sidérurgiques mais à un bien plus fort degré — par une augmentation générale des capitaux bancaires, sauf cas particuliers de la Société Lyonnaise et de la Banque Ottomane. Mais cette augmentation est particulièrement forte pour les banque de dépôts condamnées par le gigantisme même de la masse des dépôts qu'elles rassemblent avec de plus en plus d'efficacité à leur donner une « garantie » en capital plus large et plus assise. Ce gonflement considérable des capitaux versés exerce évidemment une forte pression sur les taux de profit des banques de dépôts. Rappelons que les taux de profit sidérurgiques, eux, n'ont pas connu un tel freinage au cours de leur troisième phase et ont suivi les mouvements des masses des profits en raison de la faible augmentation des capitaux des firmes. La « belle époque » fut bien une réalité pour les grandes affaires bancaires, de la fin de la décennie 1890 jusqu'à l'été de 1914. Cependant, celles des entreprises qui avaient connu la « fête impériale » étaient à même de faire la différence entre deux styles de prospérité, entre deux phases de dynamisme, séparées par la période difficile du dernier quart du x i x e siècle. Pour ces entreprises les affaires de banque, dans leur variété et leur complexité, ne fournissaient plus, au début du x x e siècle, les « rendements » atteints dans la première phase de leur histoire. Leurs progrès réels, inscrits dans l'augmentation des masses des profits (et des bilans), visibles dans l'extension en surface et en volume de leurs affaires, masquaient la baisse de productivité de leurs opérations. Essoufflement des banques — et du capitalisme français ? Mais cet essoufflement n'est sensible que pour les banques de dépôts — et n'a pas été décélé pour toutes les firmes sidérurgiques. La question serait à reprendre. A leur première

230

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

ÉVOLUTION DU CAPITAL VERSÉ DES BANQUES DE DÉPOTS ET DES BANQUES D'AFFAIRES (millions de francs).

Firmes

Comptoir d'Escompte de Paris .

Capital initial versé

Évolution du capital versé

Capital final (1913)

6,6 (1848)

De 1854 à 1869 passe de 20 à 80 millions ; de 1889 à 1901, de 20 à 150 millions ; en 1909, passe à 200 millions.

200

10 (1859)

Atteint 15 millions en 1864 ; y demeure jusqu'en 1900 (20 millions) ; passe à 25 millions en 1906.

25

Crédit Lyonnais . . .

8 (1863)

De 1863 à 1881 passe par étapes à 100 millions ; de 1894 à 1900, de 100 à 250 millions ; demeure à ce niveau jusqu'à la guerre.

250

Société Générale . . .

30 (1864)

Passe à 60 millions de 1868 à 1873; à 80 millions en 1899 ; et à 250 millions entre 1903 et 1912.

250

Société Marseillaise .

5 (1865)

Passe de 5 à 15 millions de 1879 à 1883 ; et de 15 à 42,8 millions de 1898 à 1913.

42,8

Société Lyonnaise . .

5 (1865)

Passe de 5 millions à 12,5 millions de 1878 à 1881 ; ramené à 7,5 millions en 1886 ; demeure à ce niveau.

7,5

Crédit Industriel et Commercial

Banque Ottomane . 1.350.000 £ Passe à 2.025.000 £ en 1865 ; à 5.000.000£ 5.000.000 £ (1863) en 1874 ; demeure à ce niveau. Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine(

62,5 (1872)

Passe à 75 millions en 1907 ; puis à 100 millions en 1912.

100

2 (1875)

Passe à 3 millions en 1888 ; à 6 millions en 1900; à 9 millions en 1906 et à 12 millions en 1910.

12

époque en tout cas les banques avaient connu les prestiges — et les périls — des « grands coups » dans leurs affaires. Le métier de banquier tenait souvent alors de l'aventure, sans que ce mot soit à entendre péjorativement. A risques grands, taux de profit parfois considérables. Au début du xx e siècle, avec les progrès mêmes des conditions du crédit et des

LES

231

BANQUES

systèmes bancaires — entraînant la baisse du « prix de l'argent », c'est-àdire des taux d'intérêt — avec l'expérience et la prudence venues ; avec les concurrences étendues ; et avec, surtout, la spécialisation affirmée des banques de dépôt dans les emplois à court terme, les taux de profit ne pouvaient revenir aux facilités antérieures. Il y eut alors comme un assagissement, si l'on veut, c'est-à-dire un ralentissement évident dans la productivité

du capital

bancaire.

Même pour les deux banques d'affaires — disons privilégiées — que f u r e n t la Banque de Paris et des Pays-Bas

et la Banque de l'Indochine,

au

cours des années remarquables du début du x x e siècle se dessine, dans les taux de profit, un arrêt de l'expansion : de 1906 à 1913 le taux de la première s'abaisse de 50% à 35% ; celui de la seconde, de 74% en 1909 à 62% en 1913. A ces niveaux de rendement de capital engagé, de tels reculs, il est vrai, sont acceptables pour l'entrepreneur. Mais si les taux de profit de la troisième phase longue n'ont pas retrouvé les niveaux les plus élevés atteints pendant la première phase, et si un recul est, ici, décelable, il ne faut pas oublier que, par rapport au mouvement long intermédiaire, la « belle époque » se présente aussi, pour les taux de profit, et pour les masses encore bien davantage, comme ayant connu un assez remarquable réveil. L'histoire bancaire confirme ainsi l'histoire des charbonnages et celle de la sidérurgie. 5. COURS EN B O U R S E

D E S ACTIONS

BANCAIRES

La traduction boursière des profits bancaires confirme l'existence des phases longues. Nous avons, d'une part, calculé le cours moyen annuel des actions Banque

de Paris

et des Pays-Bas,

Société

Générale,

Crédit

Lyonnais1

entre 1882 et 1914. Les actions Banque de Paris et des Pays-Bas sont au plus bas en 1892 ; celles du Crédit Lyonnais en 1885 ; celles de la Société Générale en 1894 ; au-delà les cours remontent jusqu'en 1913. D'autre part nous reproduisons ci-après les calculs de Denuc 2 . Les dividendes (indices) sont au plus bas en 1 8 7 7 - 1 8 7 8 ; ils connaissent un nouveau creux, moins prononcé, en 1895 ; au-delà, la croissance conduit aux records de 1 9 0 9 - 1 9 1 3 . L'indice des valeurs boursières a son point le plus déprimé en 1870 ; d'autres creux apparaissent en 1878, 1888, 1897. De 1898 à 1913, même mouvement que l'indice des dividendes. 6 . ÉVOLUTION DU TAUX D'ESCOMPTE B A N Q U E DE F R A N C E ET RENDEMENT D E S OPÉRATIONS A COURT T E R M E D ' U N E BANQUE D E

DÉPÔTS

Les profits des banques sont en rapport avec la masse des affaires traitées, et avec les prix de vente de leurs services. Il n'est donc pas sans 1. Voir le tableau de la page 232 et planche 51, page 265. Cours moyen obtenu par la prise e n considération des douze cours moyens mensuels, chaque cours mensuel provenant de l'observation des cours des premier et dernier jours de chaque mois. Source : Cote des Agents de change de Paris, accessible depuis 1882 en Bibliothèque Nationale. 2. Étude citée, Bulletin de la S. G.F., 1934. Voir planche 52, page 266.

232

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

INDICES DES DIVIDENDES ET DE LA VALEUR BOURSIÈRE ; TAUX DE CAPITALISATION (BANQUES)' (base 100: 1901-1910).

Année

1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

Dividendes

57 59 41 37 43 40 58 112 126 104 76 57 41 41 53 67 115 119 97 83 71 64 65 68 71 74 72 64 62 59 59 62 65 66 78 90 81 82 84 87

Valeur boursière

Taux de capitalisation

(%) 45 52 49 46 43 40 43 61 64 59 60 57 52 51 56 63 76 97 93 82 78 72 71 68 71 76 80 74 71 69 70 68 63 72 80 89 79 81 83 85

6,89 4,45 4,82 3,62 3,48 4,40 3,76 3,83 7,10 8,54 6,98 5,36 4,40 3,25 2,98 3,41 3,58 4,81 5,24 4,49 4,43 4,11 3,76 4,03 3,98 3,92 3,87 4,05 3,79 3,70 3,52 3,61 3,74 3,75 3,47 3,66 4,42 3,87 3,79 3,80

1. Vingt banques ont été étudiées dont la valeur boursière représente en 1932, 89 % de l'ensemble des banques cotées en Bourse de Paris (Jules DENUC, « Dividendes, valeur boursière et taux de capitalisation des valeurs mobilières françaises de 1857 à 1932 », Bulletin S.G.F., juil.-sept. 1934).

233

LES BANQUES BANQUES

Année

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

(suite).

Dividendes

Valeur boursière

Taux de capitalisation

90 105 111 113 122 124 128 144 161 96

94 103 106 108 126 134 160 172 161 148

3,56 3,38 3,81 3,94 3,45 3,50 2,99 2,86 3,44 4,16

(%)

intérêt de rapprocher les résultats précédents : 1° de l'évolution du taux d'escompte de la Banque de France, donnée classique et bien connue ; 2° de l'évolution du rendement des principaux emplois à court terme d'une banque de dépôts déterminée, le Crédit Lyonnais. Le taux d'escompte moyen annuel de la Banque de France a connu des niveaux élevés des années 1850 au début des années 1870. A partir de 1871 le voici entraîné le long d'une pente descendante qui le conduit au creux de 1896-1897 (2%). Au-delà il retrouve le niveau de 3 % et à partir de 1911 un mouvement accéléré le conduit au palier de 4 % en 1913, et 5 % en 1915 — taux de guerre1. Plus probants peut-être apparaissent les taux de rendement des emplois à court terme du Crédit Lyonnais, ceux qu'il a été possible de relever, à partir de 1891 seulement, dans les inventaires2. Naturellement les quatre types d'emplois à court terme ont des rendements situés, sauf cas très exceptionnels, à des niveaux différents en fonction des risques que le banquier attache à chaque mode de crédit ; dans l'ordre, le portefeuille commercial, les reports en Bourse, les crédits ouverts en comptes courants, et les avances sur titres produisent des taux croissants. Sans présenter ici les mécanismes de tels crédits et les risques qu'ils peuvent contenir, il faut seulement préciser : 1° que le rendement du portefeuille commercial est toujours au-dessus du taux d'escompte de la Banque de France car la gestion d'un portefeuille, science des « portefeuillistes », consiste, par la négociation du « papier », c'est-à-dire les « changes » et « arbitrages », à tirer de cette matière première qu'est la masse des traites un profit supplémentaire au seul taux d'escompte3 ; 2° les reports sont les 1. Voir planche 47, page 256. 2. Siège central du Crédit Lyonnais, Paris. Ces documents internes, c'est-à-dire non publiés, ont été obligeamment mis à notre disposition par le Président du Crédit Lyonnais, à l'époque, M. Édouard Escarra, Directeur d'Études à la V I e Section de l'École Pratique des Hautes Études. 3. Exemple : en 1867 le siège social (Lyon) du Crédit Lyonnais emploie 23.500.000 francs en portefeuille commercial ; rendement mesuré : 4,05 % l'an, soit 951.800 francs. Lesquels sont décomposés en : 640.000 francs de gains d'escompte; 311.800 francs de gains de changes et

LE MOUVEMENT

234

DU PROFIT

EN

FRANCE

crédits que la banque ouvre sur le marché financier, crédits boursiers courant d'une liquidation à l'autre — soit pour un mois, en général — renouvelables, et qui permettent à la spéculation boursière de « tenir ses positions ». Les banques, à partir du dernier tiers du xix e siècle, sont intervenues de plus en plus massivement dans ce genre d'opérations ; 3° les crédits ouverts en comptes courants intéressent exclusivement négociants et industriels ; 4° les avances sur titres sont une rubrique très composite allant des « avances au guichet » représentant des crédits modestes ouverts à des petits capitalistes, jusqu'aux avances considérables, qui peuvent atteindre le million, offertes à des sociétés, ou à des hommes d'affaires opulents. On voit sur les courbes le fléchissement visible des taux jusqu'en 1896, 1897 (crédits en comptes courants) ou 1898 (avances sur titres) 1 . Au-delà, à travers les hausses de rendement accompagnant les temps de crise (1900, 1907), le niveau général est sensiblement plus élevé que dans le milieu de la décennie 1890, et, à partir de 1910, l'accélération est nette. Le contraste apparaît à travers le tableau ci-après : MOYENNES ANNUELLES COMPARÉES DES TAUX DE RENDEMENT DES EMPLOIS BANCAIRES A COURT TERME A LA BANQUE DE FRANCE ET AU CRÉDIT LYONNAIS : 1894-1897 -1910-1913.

Rubriques

Taux d'escompte Banque de France

Moyennes annuelles 1894-1897

Moyennes annuelles 1910-1913

2,17

3,37

(%)

(%)

Emplois du Crédit Lyonnais : 1° Rendement du portefeuille commercial . 2° Rendement des reports 3° Rendement des comptes courants débiteurs 4° Rendement des avances sur titres

2,59 3,07

3,52 4,12

4,59 5,76

4,79 6,01

Moyenne générale annuelle du rendement des emplois à court terme du Crédit Lyonnais

4

4,61

7 . STRUCTURE DES PROFITS BANCAIRES

Ainsi l'une des explications du réveil des taux de profit bancaires au début du x x e siècle réside bien dans le mouvement du « prix de l'ard'arbitrage. Le 6 décembre 1867 le directeur du siège parisien de la banque écrivait : « Il faut réaliser le bon rendement de notre portefeuille. En même temps que nous tâchons d'attirer chez nous les valeurs étrangères des maisons de commerce parisiennes, nous devons chercher à les réaliser avantageusement en les envoyant à des banquiers qui nous fassent de bons retours. » 1. Voir planche 48, page 259.

LES

BANQUES

235

gent », à l'époque. Mais il faudrait pouvoir mesurer quel a été le rôle des autres opérations que les opérations à court terme faites par les banques, dans ce retour aux profits ascendants. Aux opérations dites par les praticiens eux-mêmes « courantes » — ou « ordinaires » ou « de banques » — s'opposent en effet ce que les banquiers du temps nomment en leur langage : « les grosses affaires » « ou « opérations extraordinaires », ou « exceptionnelles ». Les premières groupent tous les engagements à court terme des banques et leurs rendements sont sous l'étroite dépendance des taux de l'intérêt. Les secondes comprennent des opérations de divers types, mais qui présentent certains caractères communs : elles portent sur des chiffres importants, massifs ; elles peuvent entraîner une certaine immobilisation, au-delà des trois mois du « court terme » ; la part de risque et d'enjeu qu'elles contiennent est bien plus affirmée que pour les opérations courantes ; leurs taux de profit sont très largement au-dessus des taux des « opérations de banque » ; elles sont souvent plus « financières » que rattachées étroitement à des opérations commerciales ou industrielles, c'est-àdire côtoient le gain de spéculation et peuvent n'avoir que des rapports lointains avec l'activité économique ; elles n'ont pas de caractère de régularité, de périodicité ; leur étude, leur préparation, leurs soins, accaparent les dirigeants ; ceux-ci laissent aux bureaux et guichets le soin du tout venant des affaires bancaires (dépôts, service titres, escomptes, avances aux guichets, etc.) mais consacrent l'essentiel de leur temps à la stratégie et à la tactique des « affaires extraordinaires ». Ce n'est pas que toutes les « grosses affaires » présentent à la fois l'ensemble de ces traits, mais, en tous les cas, une partie d'entre eux. Entrent dans leur catégorie : la gamme des opérations passées entre banques et gouvernements, sans oublier naturellement les gouvernements étrangers (avances à court terme en « dette flottante » ; prise ferme et garantie des emprunts à long terme, ou placement à commission des rentes) ; les crédits autres que l'escompte, ouverts, sur diverses garanties, à de grosses sociétés d'industrie, de négoce, ou de banque ; les participations prises dans ces sociétés; la création de sociétés filiales, en particulier : compagnies d'assurances, sociétés foncières et immobilières. On doit même faire entrer les reports dans les grosses affaires dans la mesure où cette opération, quoique relevant du court terme, est le plus souvent un élément de la stratégie bancaire : une banque choisit d'appliquer ses prêts à la spéculation boursière à telles et telles valeurs auxquelles elle porte un intérêt particulier ; elle soutient ainsi, par exemple, le cours des valeurs de ses filiales ou des sociétés dans lesquelles elle a acquis une part du capital. Qu'on nous permette de citer un simple témoignage à propos de l'intérêt attaché par les banques à ces types d'opérations. En novembre 1871 le Crédit Lyonnais hésitait entre certains emplois d'argent ; le directeur du siège de Lyon, Letourneur, banquier très traditionaliste et très prudent, voulait se cantonner dans les opérations sûres « de portefeuille et de change », alors que son collègue du siège parisien de la banque, Mazerat, en parfait accord avec le président, Henri Germain, était attiré par les emplois fructueux à l'étranger, auprès des gouvernements besogneux. Voici comment, à propos d'une opération d'avance à faire au gouver-

236

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

nement espagnol et portant sur plusieurs millions de francs, Mazerat défendait son point de vue, qui, d'ailleurs, l'emporta : « Les opérations de portefeuille et de change doivent, comme vous le dites, entrer pour une large part dans nos affaires ; mais aujourd'hui où les oscillations des cours des devises sont si brusques et si fortes1, ces opérations ne sont pas sans présenter quelques mauvaises chances. Les spéculations de change les mieux raisonnées peuvent parfois mal tourner, alors surtout qu'elles dépendent beaucoup des combinaisons politiques. En aucune façon nous n'y voyons un élément de profit aussi assuré ni aussi régulier que dans des prêts à gros intérêts sur bonnes garanties. Même à 10% il n'y aurait pas lieu de repousser une aussi grosse avance à l'Espagne. Nous serions disposés à traiter même à 10% pour engager une affaire avec l'Espagne. » Sans doute y eut-il, des années 1860 jusqu'en 1914, une évolution dans les « opérations exceptionnelles » des banques. Alors que les banques d'affaires conservèrent ou élargirent leurs liaisons avec la grosse industrie, les banques de dépôts, une à une, opérèrent un évident « dégagement industriel », liquidant leurs participations, restreignant leurs gros crédits, pour avoir appris à leurs dépens le danger des immobilisations industrielles. Mais si les grandes banques à agences se désolidarisent progressivement des grosses affaires faites avec l'industrie, elles entrèrent à grandes guides dans un nouveau type d ' « opérations exceptionnelles » : le placement à très large échelle des valeurs mobilières étrangères, privées et, surtout, gouvernementales ; ce fut l'ère des « emprunts russes » — ceuxci étant pris ici comme symbole d'un mouvement nouveau par son ampleur, et décisif dans l'orientation de la stratégie bancaire. Dans ces conditions les masses et taux de profits bancaires dont nous venons de voir l'évolution ne sont pas seulement le reflet des changements produits dans le « prix de l'argent » à court terme. Ils se présentent comme la résultante assez fidèle de l'ensemble de la marche des banques, d'affaires et de dépôts. Ils traduisent globalement l'efficacité des emplois de tous types faits par les banques, en France comme à l'étranger, emplois courants ou emplois « exceptionnels ». Ils ne témoignent d'ailleurs pas seulement du tonus de capitalisme bancaire français mais aussi de l'état général des affaires d'argent sur le marché mondial. Ils représentent alors une indication de valeur très générale sur les « mouvements longs » du capitalisme mondial avant 1914. 8.

SPECTROGRAPHIE

DES

PROFITS

DU

CRÉDIT

DE 1892-1896 A 1914

LYONNAIS

Nous voudrions enfin donner dans la ligne même des développements antérieurs, quelques indications très spécifiques sur la spectrographie des profits d'une banque déterminée dans le quart de siècle précédant la 1. Crise monétaire, brève, de l'automne de 1871 due aux ponctions exercées sur la circulation par le paiement en cours des cinq milliards de l'indemnité de guerre à l'Allemagne.

LES

BANQUES

237

première guerre mondiale. Ces indications permettent d'ailleurs de poser des questions concernant l'ensemble du système bancaire français. Les chiffres qui vont être utilisés sont, à notre connaissance, les premiers de ce type à être présentés dans une étude économique. Nous les devons à la très grande compréhension et à l'extrême amabilité des dirigeants actuels du Crédit Lyonnais : que l'on nous permette de souligner à ce propos quelle aide ils apportent ainsi, et en toute connaissance de cause, à l'histoire économique du x i x e siècle. Les dirigeants du Crédit Lyonnais distinguent, avant 1914, deux familles de bénéfices : ceux dits « ordinaires » provenant des opérations courantes ; ceux dits « extraordinaires » provenant surtout, entre les années 1890 et 1914, des émissions de valeurs mobilières et de leur placement. Ces bénéfices « extraordinaires » se décomposent dans les inventaires en trois rubriques : I o Les intérêts du compte dit « affectation spéciale du capital et des réserves ». Une part du capital est en effet considérée comme plus ou moins immobilisée (immeubles, cautionnement en rentes russes déposé à l'agence de Saint-Pétersbourg, gros crédits, valeurs pour compte, valeurs de portefeuille, etc.) ; les intérêts de ce compte sont inscrits à part, en dehors des « bénéfices ordinaires ». 2° Les « bénéfices sur souscriptions », c'est-à-dire sur ventes de titres à la clientèle, lorsque la banque joue seulement le rôle de commissionnaire. 3° Les « bénéfices sur affaires exceptionnelles », c'est-à-dire sur ventes de titres, mais avec participation, c'est-à-dire achat, prise « ferme » par la banque elle-même, utilisant ses propres ressources. La banque est alors directement intéressée à l'affaire. Pour une même émission le Crédit Lyonnais inscrit souvent ces deux derniers types de bénéfices. Il y participe donc à la fois comme intermédiaire, et comme acheteur « ferme ». A noter que tous les frais sont imputés sur les seuls bénéfices ordinaires ; procédé logique, puisque les frais sont aussi constants et réguliers que les opérations ordinaires. Tandis que les profits « extraordinaires » sont, en principe, plus irréguliers : on ne compte pas sur eux pour assurer le règlement des frais. Une fois soustraits les frais des recettes ordinaires, on obtient par addition des bénéfices ordinaires et extraordinaires, les profits bancaires au stade originel (Pj) avant toute mise en réserve et tout amortissement. La croissance de la « belle époque » est visible dans les deux tableaux ci-après ; de 1891 à 1913 le profit originel fait plus que quadrupler de 17,7 millions à 79,3 millions. Mais ce profit (P^ sera amputé dans l'inventaire intérieur (non publié) de réserves et amortissements exceptionnels qui ne seront pas divulgués. Les profits déclarés aux actionnaires (P 2 ), et inscrits au bilan publié, seront nettement inférieurs aux profits originels, c'est-à-dire aux profits réels1. 1. Voir tableaux et planche 50, p. 252-253 concernant le Crédit Lyonnais (partie statistique).

238

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

RECETTES AVANT IMPUTATION DES FRAIS SUR LES RECETTES ORDINAIRES DE 1891 A 1916 (millions de francs).

Années 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915

Recettes ordinaires 34 34,7 36,3 37,2 44,6 42,7 47 53,9 62,6 70,3 65,9 67 73 76,8 79,1 90,6 96,7 83,8 84,4 97 97,7 109,8 123,4 71,5 78,1

Bénéfices extraordinaires 5,1 2,5 3,8 7,9 9 9,4 8 8,2 11,2 7,5 7 9,8 11,3 13 8 22,9 9,8 13,4 22,2 17,4 14,5 18,9 18,4 16,9 15,8

Recettes totales 39,1 37,2 40,1 45,1 53,6 52,1 55 62,1 73,8 77,8 72,9 76,8 84,3 89,8 87,1 113,5 106,5 97,2 106,1 114,4 112,2 128,7 141,8 88,4 93,9

Mais venons-en à une analyse précise des seuls « bénéfices extraordinaires » de 1891 à 1914 ; elle va nous livrer des indications du plus haut intérêt sur la politique d'une banque de dépôts-type et, par là, sur l'évolution des affaires du grand capitalisme français. On ne peut retenir pour l'étude — en laissant de côté le poste très particulier des intérêts de « l'affectation spéciale du capital et des réserves » — que les bénéfices « sur souscriptions », la banque jouant ici le rôle d'intermédiaire, et les bénéfices « sur affaires exceptionnelles » — affaires où la banque achète ferme une part des valeurs qu'elle place ensuite. La somme de ces deux bénéfices représente les gains tirés de l'opération qui caractérise au plus haut degré la politique des banques françaises au début du xx e siècle : la vente de titres. Sans doute de tels profits n'englobent-ils pas toutes les « grosses affaires » ; dans les bénéfices sur affaires dites « ordinaires » une part qu'il est impossible d'évaluer relève des profits sur reports, sur gros crédits, sur grosses avances, sur titres conservés en portefeuille, etc. Mais les affaires de ventes de titres sont à ce point particulières, intéressantes, et nouvelles par leur ampleur, que la banque elle-même les classe à part de toutes les

LES

239

BANQUES STRUCTURE DES PROFITS ORIGINELS D E 1891 A 1915 (millions de francs).

Années

1891 1892 1893 1894 1896 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915

Bénéfices ordinaires 12,6 12 12,7 11,2 16,3 13,8 17,4 22,8 29,6 35,4 30,6 29,8 33,6 36,1 36,9 45,3 49,4 36,9 36,1 44,7 42,6 61 60,9 11,3

Bénéfices extraordinaires 5,120 2,548 3,871 7,973 9,090 9,413 8,060 8,210 11,273 7,581 7,027 9,872 11,337 13,012 8,051 22,917 9,874 13,483 22,250 17,472 14,690 18,949 18,405 16,914 15,855

Profit originel (total) 17,7 14,5 16,5 19,1 25,3 23,2 26,4 31 40,8 42,9 37,5 39,6 44,9 49,1 44,9 68,2 59,2 50,3 58,3 62,1 67,1 69,9 79,3 28,2

autres dans ses inventaires internes : très précisément à partir de 18881, date qui prend alors une haute signification. Dans les commentaires rédigés à l'usage du Comité de direction par les services centraux de la comptabilité pour l'exercice 1891 on relève, précisément, à propos des bénéfices sur ventes de titres, la formule suivante : « Nous n'avons qu'à constater ces résultats, puisque ces profits tiennent à des circonstances très spéciales » : c'est-à-dire aux décisions des entreprises et des États, et à la part que la banque pouvait obtenir dans les émissions de titres de sociétés privées et de titres publics (emprunts d'États, de municipalités, de provinces). Constatant pour le même exercice la baisse des profits annuels, le même commentaire lui assignait deux causes : « Ces chiffres démontrent de la façon la plus évidente que la baisse de nos bénéfices tient à deux causes indépendantes de notre volonté : le loyer moins élevé de l'argent, et l'absence d'émissions. » Telles ont bien dû être, pour les grandes banques de dépôts en particulier, les deux influences 1. L'état de la documentation ne permet cependant d'en analyser le contenu qu'à partir de 1896.

240

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

majeures qui se sont exercées sur le volume et le taux de leurs profits : le « prix de l'argent », dont nous connaissons l'évolution ; et les fluctuations du niveau des ventes de titres. Or, au Crédit Lyonnais, les bénéfices sur ventes de titres ont crû considérablement entre 1888 et 1914, ainsi que l'indique le tableau ci-dessous : MOYENNES ANNUELLES DES B É N É F I C E S SUR VENTES DE TITRES 1 : 1888-1914

Périodes 1888-1892 1896-1900 1910-1914

Moyennes annuelles 2,385 millions 7,630 14,432

L'ampleur nouvelle de tels profits tient à la fois à la demande et à l'offre de valeurs mobilières : la demande croît naturellement avec le bourgeonnement des réseaux bancaires sur le territoire ; pour l'épargnant, l'agence ou le bureau bancaires sont désormais à portée de main ; une sorte de pression de la clientèle sur la banque s'exerce ; il est alors vrai que le rentier français veut, par exemple, de la rente russe, et que la banque répond à ses besoins. Mais il se produit en même temps, à la fin du x i x e siècle, une augmentation de l'offre des valeurs mobilières. Le marché français a une telle capacité d'absorption, une telle malléabilité, une telle réputation de richesse et d'épargne, que lanceurs d'affaires et d'emprunts proposent à la clientèle une gamme fort variée de placements, tous déclarés « de père de famille » : le rentier veut de la rente russe, mais on lui a appris à la désirer. Il ne peut demander que ce qu'on lui offre. E t l'on sait comment l'offre, grâce aux efforts des syndicats financiers et de la presse, peut présenter des dehors séduisants. La question qui nous intéresse ici est de savoir quelles sortes de valeurs ces grands bazars que sont alors devenues les banques offrent à l'épargne. La distinction qui s'impose d'abord est celle entre valeurs étrangères et valeurs françaises. Les premières traduisent bien évidemment la face impérialiste du développement du capitalisme français. Elles sont un indice exact, dans le cas d'une banque déterminée, du mouvement d'exportation des capitaux ; les emprunts d'États étrangers y tiennent la plus large place. Quant au placement des valeurs françaises, c'est-à-dire aux emplois d'argent sur le marché national, il se présente lui-même sous des rubriques qu'il importe de distinguer : emprunts d'État et de collectivités publiques, et valeurs privées (industrielles, immobilières, commerciales). Nous avons enfin considéré à part les bénéfices faits sur placements de titres coloniaux français (emprunts des administrations coloniales surtout). Les résultats d'une telle analyse sont consignés dans le tableau ci1. Somme des « bénéfices sur souscriptions » et des « bénéfices sur affaires exceptionnelles ».

LES

241

BANQUES

dessous qui reproduit la structure des bénéfices tirés par le Crédit Lyonnais de ses ventes de titres entre 1896 et 1914. A l'intérieur du volume des profits sur « affaires étrangères », nous avons distingué le chiffre particulier, souvent considérable, des « affaires russes ». On peut se reporter d'autre part aux représentations graphiques de la planche 49, p. 261. STRUCTURE DES BÉNÉFICES

SUR « AFFAIRES

EXCEPTIONNELLES

»

E T S U R « SOUSCRIPTIONS » AU C R É D I T LYONNAIS 1896-1914 (en millions de francs).

Années

1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1916

Total annuel des bénéfices

Affaires coloniales françaises

6,766 6,309 6,236 9,959 5,802 5,024 7,210 9,372 10,779 4,914 19,076 7,772 9,375 19,953 13,451 9,081 15,800 15,136 12,865 14,087

2,249 0,217 néant 0,242 0,066 0,420 0,587 0,455 0,037 0,613 0,382 0,560 0,514 0,493 0,800 0,245 néant 0,398 0,248 0,002

1,222 4,491 4,734 6,109 3,666 3,385 4,308 7,009 8,943 3,623 17,111 5,260 7,028 16,414 11,308 7,298 10,636 8,452 9,122 0,281

194,880

8,526

140,199

Emprunts d'État et de collectivités en France

Sociétés françaises

(0,184) (1,282) (1,955) (4,078) (1,762) (1,831) (0,972) (2,992) (7,961) néant (12,623) (0,473) (3,876) (12,082) (0,041) (0,013) (5,493) (4,613) (7,350) néant

0,166 0,107 0,060 2,426 1,008 0,113 0,661 1,332 0,506 0,136 1,252 0,524 0,235 1,414 0,249 néant 2,062 3,191 1,342 13,723

3,129 1,494 1,442 1,182 1,062 1,106 1,664 0,576 1,293 0,542 0,331 1,428 1,598 1,632 1,094 1,538 3,102 3,096 2,153 0,081

(69,581)

16,784

29,451

Affaires étrangères (dont affaires russes)

TOTAUX 1 8 9 6 -

1914 1

Ces éléments nous entraînent à d'importantes constatations. D'abord en ce qui concerne la structure du total des bénéfices réalisés entre 1896 et 1914 sur le type d'opérations envisagé : 1° La part des profits retirés des affaires concernant les valeurs étrangères est énorme : 140 millions sur un total de 195 millions. 2° Les bénéfices sur affaires russes tiennent la vedette ; ils représentent, avec près de 70 millions (69,581) la moitié des bénéfices sur ventes de titres étrangers, et plus du tiers du total de ce type de gains. 1. Année 1915 exclue. 16

242

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

3° Les profits sur valeurs coloniales sont relativement très faibles (8,5 millions). 4° Les bénéfices sur ventes de titres français (46,235 millions) ne fournissent pas le quart du chiffre global. Pour ce qui est de l'évolution du total des bénéfices tirés des souscriptions, il va évidemment en augmentant jusqu'à la guerre — et même avec la guerre puisque le chiffre de 1915 est fort élevé, mais l'on en voit la raison. C'est alors la vente des bons de la Défense nationale qui produit la presque totalité des profits : 13,7 millions sur 14 millions. Avant 1914, à travers des hauts et des bas, la courbe monte. Les années de pointe (1899, 1904, 1906, 1909, 1912) correspondent à de gros gains faits sur placements de valeurs russes. La moyenne annuelle des profits en 18961900 est de 7,6 millions ; celle de 1909-1913, de 14,6 millions. Quant aux types de valeurs placées : I o Les valeurs russes sont des titres d'État, des obligations de villes (Odessa, Saint-Pétersbourg, Moscou, Varsovie), des obligations ferroviaires et de banques ; des actions et obligations de sociétés industrielles : charbonnages, sidérurgie, pétrole. C'est à partir de 1911 seulement — signe de l'accélération connue du mouvement industriel russe à la veille de la guerre — que les titres industriels et ferroviaires tiennent une place plus grande que les emprunts gouvernementaux : obligations des Forges et Aciéries du Donetz, actions des Charbonnages d'Urikang, des Usines de Briansk, des Forges et Aciéries de Huta-Bankowa, du Naphte russe, obligations du Chemin de fer de l'Altaï, de Y Ouest-Oural, du Nord-Donetz, du Chemin de fer de la Mer Noire, du Chemin de fer de Semitchinsk. 2° Les valeurs étrangères autres que russes intéressent toute l'Europe, toute l'Amérique, et l'Extrême-Orient. On relève que lorsqu'il n'y a pas de grand emprunt russe, le Crédit Lyonnais participe largement aux emprunts du gouvernement japonais : ainsi en 1905, 1907, 1910. Les titres étrangers, si l'on excepte la Norvégienne de l'Azote en 1911 et 1914, et la Royal Dutch en 1911, ne sont jamais des titres de sociétés industrielles, mais des emprunts d'États (Chine, Japon, Finlande, Norvège, Danemark, Suède, Suisse, Turquie, Monaco, Hollande, Argentine, Brésil, Mexique, Belgique, Serbie, Roumanie) ; de villes et de provinces (Genève, Lausanne, Berne, Fribourg, Québec, Christiania, Copenhague, Stockholm, Vienne, Budapest, Sao Paolo, Mendoza, Tucuman, Santa Fé, Buenos Aires, Bahia, Tokyo) ; de banques foncières (Crédit Foncier franco-canadien, Crédit Fonder franco-égyptien, Banque hypothécaire de Norvège, Banque hypothécaire franco-argentine, Crédit Foncier de Stockholm, Banque hypothécaire du Danemark, Crédit Foncier du Royaume de Serbie, Crédit Foncier d'Autriche, Caisse hypothécaire de Berne), et de sociétés ferroviaires (chemins de fer fédéraux suisses, chemins de fer autrichiens, compagnies américaines). 3° Les valeurs coloniales françaises, mis à part les titres du Chemin de fer du Yunnan, de celui de Djibouti à Addis-Abéba, des Tramways

LES

BANQUES

243

de Tunis, et de la Compagnie orientale de colonisation, sont des titres d'emprunts des Gouvernements généraux des colonies ; parmi eux, deux emprunts marocains (1910, 1914). 4° Les valeurs publiques françaises sont représentées par des emprunts d'État (1901, 1903, 1914), et surtout par les obligations du Crédit Foncier et des emprunts municipaux divers : d'abord, Paris (1896, 1899, 1900, 1901, 1902, 1904, 1905, 1910, 1912). 5° Les titres émis par des sociétés privées françaises ayant leurs installations sur le territoire métropolitain font une grande place aux obligations ferroviaires, aux titres de compagnies de gaz, de compagnies de navigation, de sociétés foncières et immobilières, de sociétés de distribution d'eau, de compagnies de transports urbains, de grands magasins — traduisant l'essor et l'équipement urbains — et de sociétés industrielles d'envergure. Mais, sur ce dernier point, on constate une remarquable accélération du nombre des émissions à partir de 1911 ; de 1896 à 1910 on peut relever 14 émissions de titres industriels : 6 émissions, entre 1896 et 1902, pour les seules Forces Motrices du Rhône; obligations Forges de ChâtillonCommentry (1900), obligations des Mines de Vicoigne et Nœux (1901), obligations Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de fer (1903), actions des Raffineries Say (1905), obligations des Mines d'Albi (1906), obligations du Creusot (1908), de la Compagnie Industrielle du platine, de la Compagnie Parisienne de distribution d'électricité (1910). Mais dans la seule période de 1911-été 1914 le nombre des émissions « industrielles » est de 32 : 3 émissions de la Compagnie Parisienne de distribution d'électricité, 2 émissions de la Société d'Éclairage, de chauffage et de force motrice, obligations des Mines de Drocourt (1911), des Mines de Béthune (1911) de la Société d'appareillage électrique Grivolas (1911), des Aciéries et Forges de Firminy (1911), des Aciéries de France (1911), de Schneider et Cie (1912), des Usines de l'Espérance (Louvroil) en 1912; actions des Anciens Établissements Cail (1912), obligations de l'Aluminium français (1912), de Commentry-Fourchambault-Decazeville (1912), des Ateliers de construction électrique du Nord et de l'Est (1912), des Établissements Bouchayer et Viallet (1912), de la Compagnie Générale des phonographes et de cinématographe (1912). En 1913, sont émises : actions de Fives-Lille, des Produits chimiques d'Alais et de la Camargue, de Schneider et Cie, des Aciéries et Forges de Firminy. En 1914 : obligations des Forges et Chantiers de la Méditerranée, actions de la Soie artificielle de Tubize, obligations de la Société métallurgique de Pont-à-Vendin, de l'Union électrique de Saint-Claude, actions de la Compagnie centrale d'énergie électrique, des Aciéries de Longwy, obligations des Usines de Bouhey, de la Société hydroélectrique de Lyon, des Forges et Aciéries du Nord et de l'Est, de l'Énergie électrique de Grenoble et Voiron. Nous ne poussons pas l'analyse jusqu'à relever les bénéfices faits sur chacune de ces opérations, bénéfices soigneusement transcrits dans les inventaires. Le nombre des émissions est à lui seul un indice valable du développement de certains secteurs. Le fait est que si l'on additionne le total des émissions de sociétés privées métropolitaines de tous types

244

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

il y en eut 61 de 1896 à 1910 et 57 de 1911 à l'été de 1914. Proportion inverse pour les émissions de valeurs publiques françaises : 29 émissions de 1896 à 1910, 7 émissions de 1911 à 1914. Ces chiffres confirment et soulignent le renouveau de vitalité de l'économie capitaliste dans les années précédant la guerre et tout particulièrement dans les grands secteurs industriels où le réveil de la sidérurgie s'accompagne d'un intense développement des industries nouvelles : chimie et électricité. Voici des indications qui corroborent la montée des profits charbonniers, sidérurgiques et bancaires au début du x x e siècle. On dira que, dans cette analyse des bénéfices sur émissions, nous ne raisonnons que sur un exemple : la gestion du Crédit Lyonnais pourrait être un « cas ». En fait, il n'en va pas ainsi pour la simple raison que les émissions pour lesquelles le Crédit Lyonnais prête ses guichets : 1° sont le fait de syndicats bancaires au sein desquels cette banque est entourée d'autres grandes banques, d'affaires et de dépôts, de la place de Paris ; et 2° qu'elles représentent les principales émissions proposées sur le marché français. Confirmation serait donnée par la lecture des rapports du Conseil d'administration de la Société Générale aux assemblées annuelles d'actionnaires pendant la même période : sans doute trouve-t-on des émissions qui sont le propre de l'une ou de l'autre des deux grandes banques ; mais les émissions communes sont les plus fréquentes. E t surtout, dans le cas de la Société Générale, les mêmes grandes tendances sont aisément repérables : grande place des titres étrangers ; accélération du nombre des émissions à partir de 1910-1911 ; multiplication, alors, des titres industriels français ; rareté des émissions coloniales. Tel est bien l'impérialisme français du début du xx e siècle : fortement créancier au-dehors ; privilégié dans les affaires d'emprunts russes et animateur de l'équipement lourd de la Russie ; assez peu intéressé à l'économie coloniale française, parce que celle-ci, économie de traite, est demeurée au stade de l'exploitation par le négoce, mais n'a pas atteint celui de l'industrialisation ; et parce que, par ailleurs, elle ne saurait fournir aux banques des opérations financières d'État qui sont toujours les plus fructueuses ; impérialisme, enfin, en passe à la veille de la guerre, de participer plus largement aux fastes visibles de la « seconde révolution industrielle », « révolution » qui devait d'ailleurs beaucoup aux préparatifs de la guerre, comme cela est très évident dans la sidérurgie.

IV BANQUES

42. Banques d'affaires

Moyennes mobiles : 9 ans.

: PROFITS

ET MOYENNES

MOBILES

DES

247

PROFITS.

248 43. Banques d'affaires : T A U X DE PROFIT.

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Moyennes mobiles : 9 ans.

PROFITS

ET MOYENNES

MOBILES

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251

PROFITS.

COMPTOIR D'ESCOMPTE DE PARIS

SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPÔTS .v!-.* CHIFFRE D'AFFAIRES

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SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPÔTS

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: PROFITS

ET MOYENNES

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45. Banques de dépôts

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Moyennes mobiles : 9 ans.

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PROFITS.

254 46. Banques de dépôts : T A U X DE PROFIT.

255

SOCIÉTÉ L Y O N N A I S E DE D É P Ô T S

MARSEILLAISE T INDUSTRIEL M M Ë R C I A L ET DE D É P O T S

Profit originel Profit déclaré

I I I CRÉDIT L Y O N N A I S

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1900

256

47. Banque de France : DIVIDENDES ET TAUX D'ESCOMPTE. 1-100

1850 (1) Moyennes mobiles : 9 ans. (2) Calculé par la Direction Générale des Études et du Crédit de la Banque. M. Boccon-Gibod.

257



c*

j

17

259

48. Crédit Lyonnais : 1891-1913. EMPLOIS A C O U R T TERME : T A U X DE RENDEMENT.

mmmmt Avances sur titres •

Comptes-courants débiteurs

_

Placements en reports ( Bourse )

9 m m Portefeuille commercial dans les sièges français du Crédit Lyonnais

260 49. Crédit Lyonnais : 1896-1915. « BÉNÉFICES EXTRAORDINAIRES » SUR « AFFAIRES EXCEPTION 15

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AFFAIRES FRANÇAISES

J 1 1i 1 AFFAIRES ETRANGERES JUJTRES QUE R USSES

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NELLES » ET « SOUSCRIPTIONS ». AFFAIRES ETRANGERES ET COLONIALES (en gris» = Affaires françaises)

TOTAL = AFFAIRES ETRANGERES, COLONIALES E•T FRANÇAISE!>

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1890

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B E N E F I C E S "EXTRAORDINAIRES" | |

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265

51. C O U R S MOYEN ANNUEL DES A C T I O N S DE TROIS BANQUES.

BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS

-

15

-

5

CRÉDIT LYONNAIS

-

15

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

3-itì ta



5

266

52. INDICES DES DIVIDENDES ET DES VALEURS BOURSIÈRES DES selon J. DENUC in Bulletin Statistique de la France 1934.

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•100'

AV

VALEUR BOURSIERE«

•100-

V A L E U R BOURSIERE

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1111

1850

1111

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1111 M 60

11 70

267

HOUILLÈRES DU CENTRE, DES FORGES ET ACIÉRIES ET DES BANQUES 1913

1932

CONCLUSIONS GÉNÉRALES

I. —

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET GRANDS FLUX DES PROFITS

F. Simiand et Kondratieff avaient raison : les mouvements longs sont une réalité. Une réalité d'autant plus contraignante que nous venons de la retrouver au cœur des profits d'entreprises ; c'est-à-dire au cœur des résultats économiques. Le climat général des affaires se lit sur le baromètre des profits ; or il n'existe pas de lecteurs plus intéressés que les entrepreneurs eux-mêmes. Mais à quoi aboutissent les grands flux des profits ? A leur victoire, tant sur la stagnation ou la baisse des prix unitaires, que sur l'érosion du « prix de l'argent ». Le profit du x i x e siècle est une catégorie économique victorieuse ; par conséquent, dominante : grâce aux « progrès de l'industrie », c'est-à-dire grâce à l'effort quantitatif portant à la fois sur les masses produites, sur les techniques de production, sur les coûts de production — comme le même effort a porté sur le volume des capitaux traités, quand il s'agit des banques. Sans doute n'avons-nous saisi dans cette enquête que des profits de grandes firmes. Mais les secteurs dominants donnent le ton. Ils sont surtout les grands bénéficiaires du mouvement général. Qu'advient-il alors du profit des secteurs moins dynamiques, ou en déclin relatif ? Que se passe-t-il dans l'entreprise moyenne ? Peut-être le saura-t-on un jour. Nous avons vu en tous les cas les petites sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais participer elles aussi à la montée des profits de la fin du x i x e et du début du x x e siècle. Ces profits, tirés vers le haut, sont bien un sous-produit de la « croissance ». Le phénomène essentiel c'est le « trend » séculaire des productions (industries lourdes) et des masses de capitaux agglomérés (banques). Production de masse des biens matériels, circulation massive des capitaux, ont finalement eu raison des fluctuations, courtes et longues, des prix — prix unitaire des produits et prix de l'argent. Les produits « bruts », les chiffres d'affaires, et les revenus du capital subissent fondamentalement l'effet des niveaux régulièrement exhaussés des quantités de marchandises, ou de capitaux, traitées. L'ère industrielle est bien celle des grands volumes, des poids lourds, des chiffres massifs, celle d'une énorme modification quantitative.

270

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

On ne peut pas, alors, éviter de poser la question du « démarrage », du « take-off », pour reprendre la problématique de Rostow1. Celle-ci, il est vrai, si séduisante apparaisse-t-elle, ne recueille pas des historiens une adhésion véritable2. Mais, du moins, s'est-on demandé si, dans le cours du xix e siècle économique français, un moment particulier avait connu cette poussée, cet arrachement qui marquerait le passage à un degré nouveau de l'industrialisation. Rostow répond « oui » : la période 1830-1860. Dans une étude récente3, J. Marczewski émet de sérieux doutes sur cette hypothèse. Traitant l'ensemble des données chiffrées selon les modèles de la comptabilité nationale contemporaine, il décèle dans le développement industriel français du xix e siècle, « une croissance très graduelle », mais « non un véritable take-off ». Selon lui « aucune période du xix e siècle » ne peut être considérée comme telle, si l'on étudie les diverses branches industrielles. Ce qu'il décèle, plus précisément, c'est « trois périodes d'accélération » (1796-1844 ; 1855-1884 ; 1895-1913) et « deux périodes de ralentissement » (1845-1854 ; 1885-1894)4. On voit que ces phases, déterminées à l'échelle de l'histoire industrielle globale, correspondent grossièrement à celles que nous avons, pour notre part, reconnues dans les trois secteurs envisagés — du moins à partir des années 1850. C'est à une constatation de même type qu'aboutit Pierre Léon dans son étude sur l'industrialisation en France du xvui e siècle à nos jours5. De cette étude, tirons le tableau suivant : P R O D U C T I O N S = P O U R C E N T A G E D'ACCROISSEMENTS A N N U E L S M O Y E N S

1820-1860

Charbon Fonte Acier

4,9% 2,4%

1861-1873

6,1% 6,7%

1874-1896

1896-1913

2,4% 2 %

1,7% 4,6% 7,6%

On voit que la grande époque de l'accélération des vitesses annuelles des quantités produites est le troisième quart du siècle et que, production charbonnière exclue, un nouvel élan s'amorce à la fin du siècle et au début du x x e siècle. Les mouvements longs dans les quantités produites ne sont reconnaissables qu'au niveau des vitesses de croissance ; mais la croissance elle-même n'est pas mise en question. 1. W. W. ROSTOW, The stages of economic growth. A non communist Manifest, Cambridge, University Press, 1960. 2. Voir la très suggestive étude de Pierre VILAR, « Développement historique et progrès social ; les étapes et les critères », La Pensée, n° 7-8, 1961. 3. J. MARCZEWSKI, « Y a-t-il eu un ' take-off ' en France ? « Cahiers de FI.S.E.A., « Évolution des techniques et progrès de l'économie », série AD, n° I, supplément n° II, mars 1961. 4. M. Markovitch a, depuis cette étude, systématiquement repris 1" « histoire quantitative » de l'industrie française depuis la fin du xix® siècle. Trois cahiers de l'I.S.E.A. sont à paraître sur ce thème. 5. Conférence internationale d'histoire économique, Stockholm, 1960, Communications, Mouton & Co., École Pratique des Hautes Études, 1960.

CONCLUSIONS

GÉNÉRALES

271

Qu'observons-nous dans le cas des firmes dont nous avons les données séculaires ? Les courbes de l'extraction annuelle de nos quatre sociétés houillères du Massif Central depuis 1810-1820 mettent bien en évidence le coup de fouet de la période 1845-1850-1865-1875. Les choses sont plus incertaines dans les années 1810-1840 ; montée « longue » régulière des quantités à Carmaux et Roche-la-Molière—Firminy, mais accélérations très nettes en 1822-1837 à Blanzy et 1820-1833 au Creusot. Pour les produits bruts et les revenus nets des quatre firmes, Carmaux et Roche-

la-Molière laissent apparaître des lignes de moyennes mobiles montant avec régularité jusqu'aux sommets du siècle (1870-1875) ; mais, dans le moins long terme, il y a accélération visible du revenu net à Carmaux en 1827-1833 et à Roche-la-Molière à partir de 1830-1840. Blanzy ne laisse pas apparaître une accélération marquée du revenu net avant 1841. Quant au Creusot, le démarrage d'après 1820 est brisé net dès 1826 : nous nous trouvons dans l'incertain domaine des accidents de marche. Il serait nécessaire, en vérité, de reprendre le problème du « take-off », non pas globalement — on peut considérer après les travaux de J. Marczewski et de M. Markovitch que cette question est réglée — mais sectoriellement, et régionalement, et de commencer, précisément, par le charbon. C'est une direction de recherche que nous suggérons. Tout s'est passé comme si la croissance industrielle procédait d'un flux régulier dans sa direction, avec des poussées d'accélération, puis des moments de freinage sans qu'on puisse qualifier de « take-off » — au sens où l'entend Rostow •— une période privilégiée. Mais ce n'est pas au niveau des quantités produites qu'apparaissent avec le plus d'évidence les fluctuations longues. Les productions grandissent imperturbablement, alors que « produits bruts », valeurs et chiffres d'affaires, « revenus nets » et profits, subissent avec netteté — en même temps qu'ils sont tirés vers l'avant par la force massive des productions montantes — quoique inégalement, l'influence des houles des prix. En fin de course viennent alors les records de la « belle époque ». Regardons une dernière fois les trois grands balancements des profits qui, au delà de décalages chronologiques inévitables entre entreprises, s'imposent avec insistance à l'observateur. Pour la période où les données des trois secteurs (charbonnages, sidérurgie et banques) sont complètes, c'est-à-dire du milieu du siècle à la guerre mondiale, un même mouvement rythmique gonfle ou déprime les profits. La grande dépression de ce que l'on peut appeler, pour simplifier, le troisième quart du siècle, est entourée de deux périodes d'essor et de montée des bénéfices d'entreprises, la seconde méritant pleinement le titre non usurpé de « belle époque » du grand capitalisme. Grande dépression pour l'ensemble des activités économiques, mais qui, dans tel secteur particulier — ici les charbonnages du NordPas-de-Calais — peut n'être, nous l'avons vu, que relative, et simplement traduite par un ralentissement. Au-delà de cette phase, les records sont atteints dans les quinze à vingt ans d'avant guerre. Les masses des profits sont effectivement portées vers un sommet. Ne peut-on pas avancer l'hypothèse que ce volume triomphant des bénéfices a été partagé, dans les trois sectêurs en question, par un nombre de firmes qui serait allé en diminuant ? Il faudrait alors, en complément de

272

LE MOUVEMENT

DU PROFIT

EN

FRANCE

notre enquête, en conduire une nouvelle, qui l'éclairerait singulièrement : l'enquête sur la concentration capitaliste dans les charbonnages, la sidérurgie et la banque, des années 1820 au début du xx e siècle. Cette concentration est sans doute fort peu avancée dans les charbonnages — bloquée qu'elle fut par la rentabilité de nombreuses sociétés moyennes ou petites et par l'important décret d'octobre 1852. Il semble en aller autrement dans la sidérurgie qui, très tôt, à partir des années 1840, traversa des phases de « fusions » successives. Les entreprises de type monopolistique sont en train d'y naître, de fusions en fusions, de prises de participations en prises de participations, d'un développement — ne disons pas continu, mais chronique — vers la concentration des pouvoirs économiques et des contrôles. Tout ne s'est-il pas passé comme si une masse croissante de bénéfices s'était partagée entre des parties prenantes de moins en moins nombreuses ? — ou, du moins, parmi lesquelles la part des profits des plus grandes d'entre elles allait croissant plus que proportionnellement ? Entendons bien qu'aux disparitions d'entreprises dans les trois secteurs, forme radicale de la concentration — l'histoire des cimetières économiques restant à faire — s'est ajoutée la croissance propre des grands groupes industriels ou bancaires. De toute façon, par conséquent, le triomphe final des profits est le triomphe des forts.

Revenons sur une autre constatation essentielle : la sensibilité plus grande des profits en temps de hausse, leur fragilité plus grande en temps de baisse, si l'on compare leurs mouvements longs à ceux des chiffres d'affaires ou des « produits bruts ». Le plus souvent, dans les deux sens, vers le haut ou vers le bas, ces mouvements sont plus que proportionnels à ceux des valeurs produites ou vendues, valeurs qui se trouvent être le support du profit. Les profits apparaissent ainsi comme plus sensibles à la conjoncture, plus vulnérables, dans le beau temps comme dans le mauvais temps, aux sautes des prix ; le fait a été relevé dans les cas du charbon comme dans celui des produits sidérurgiques — du moins ici partiellement, car nous n'avons pu alors raisonner que sur les valeurs du secteur et non sur les chiffres d'affaires des firmes. Par beau temps, en phase A, un remarquable effet cumulatif se produit, qui marie les poussées convergentes des prix, des quantités produites, et des taux de profit, pour aboutir au gonflement des masses de profits. Par mauvais temps, en phase B, les masses de profits peuvent continuer à grandir — quoique à moins grande vitesse — si la poussée de la production demeure très forte (cas des houillères du Massif Central dans la première moitié du siècle et des firmes charbonnières du Nord et du Pas-de-Calais dans le troisième quart). Mais si le multiplicateur des quantités produites ne joue pas suffisamment, c'est alors le tassement, la stagnation, voire le recul profond de la masse des profits (cas des charbonnages du Massif Central et des firmes sidérurgiques en 18751895). Cette sensibilité du profit a aussi été reconnue dans le secteur bancaire. Les profits sont ainsi la zdne vulnérable de l'économie d'entreprise, la zone clef, la zone décisive. Mais puisque, finalement, leur montée

CONCLUSIONS

GÉNÉRALES

273

séculaire est reconnaissable, on comprend mieux alors les succès de la croissance séculaire : celle-ci était possible, parce que désirable. Les « innovations » étaient souhaitables, parce que fructueuses. L e profit des grands secteurs capitalistes est devenu une zone d'appel pour les capitaux. L a croissance, ce n'est pas seulement des vitesses et des taux. Ce sont des « entrepreneurs » qui investissent, et gagnent. Les processus économiques marquent aussi l'évolution sociale. Mais puisque, précisément, le profit l'emporte sur les influences contraires (mouvement séculaire des prix, contestations ouvrières), une nouvelle question se pose alors : celle de son partage. La recherche demeure ouverte et possible — et nous la laissons ici volontairement telle — sur ce thème qui a été abordé à propos des charbonnages : la répartition du profit entre les firmes et leurs actionnaires, c'est-à-dire la part du profit attribuée finalement au dividende. En partant des tableaux statistiques donnés, on pourrait déterminer cette part avec une certaine exactitude : cela a été fait du moins dans le cas du Nord et du Pas-de-Calais ; et un exemple particulièrement net a pu être présenté, dans la partie méthodologique sur la comptabilité du profit 1 , à propos du bilan des Aciéries de France en 1906-1907. Notre sentiment est le suivant : a) la part des profits donnée au dividende est nettement plus élevée dans le cas des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais que dans les autres cas : houillères du Massif Central, firmes sidérurgiques, banques. L'histoire particulière de l'essor houiller du Nord-Pas-de-Calais permet de le comprendre, b) Dans tous les cas le dividende « style x i x e siècle » est au-dessus du dividende actuel ; quoique les actionnaires des grandes firmes d'avant 1914 aient eu souvent l'occasion de gémir — mais rarement de passer à la révolte — contre les conseils d'administration, ils ont connu du bon temps, surtout si l'on n'oublie pas que ce temps fut celui des prix sages et des monnaies fortes. Par ailleurs, il n'est pas douteux que la société capitaliste en expansion est une société d'actionnaires. Il est de bon ton d'insister sur la persistance des structures familiales dominantes dans le capitalisme français des petites unités. Sans doute. Mais cette observation ne devrait pas faire prendre à la légère une mutation déjà largement visible bien avant 1914 : la montée des grandes firmes anonymes, et la montée de l'actionnariat. Dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais, au début du x x e siècle, le nombre des actionnaires a brusquement grossi et, en 1912, il y a autant d'actionnaires que d'ouvriers. Les actionnaires des grandes banques et des firmes sidérurgiques étudiées se comptaient par dizaines de milliers, parfois, pour chaque société. Faudrait-il rappeler que la Compagnie des Chemins de fer du Nord avait plus de 20.000 actionnaires dès avant 1848 ? La croissance de l'actionnariat est donc un fait social visible, nouveau, caractéristique d'une évolution à large échelle. L'actionnaire relaye l'ancien rentier du sol ; et le dividende concurrence la rente d'État, d'autant plus qu'aux rendements nominaux des actions s'ajoutent souvent les substantielles plus-values provenant de la montée des cours.

1. Première partie : « Profit et comptabilité d'entreprise ».

18

274

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

Dernière observation quant à la victoire finale du profit dans les grandes unités à la veille de 1914 : ce haut capitalisme donne l'impression de la force retrouvée, de la santé conquérante ; les courbes grimpent allègrement. Nous n'avons cependant observé que des mouvements de conjoncture. N'y aurait-il pas, masquées par eux, des faiblesses structurelles hypothéquant l'avenir ? Il semble bien que ce soit le cas pour les charbonnages — même pour les plus dynamiques d'entre eux. On ne peut pas trancher la question en l'état actuel des connaissances, pour ce qui est de la sidérurgie. Quant aux banques, on sait les vifs reproches qui leur étaient adressés avant 1914. Nous touchons là un problème controversé, et qui le demeurera : le jugement à porter sur l'état général du capitalisme français de la « belle époque D1. Mais nous pensons avoir mis en valeur les nombreux signes de croissance et de réveil que ce capitalisme présentait au début du xx e siècle.

II. —

É C O N O M I E ET POLITIQUE

INTERNATIONALE

Reste une question essentielle aux yeux des historiens : l'économique s'est-il reflété dans le politique ? Notre attention s'est trouvée attirée, au cours de l'analyse du profit bancaire, vers les phénomènes d'expansion économique à l'extérieur. De la situation du capitalisme français au début du x x e siècle peut-on tirer des éléments de compréhension de la politique française dans le monde ? Les conclusions sont faites précisément pour élargir l'angle initial de la prise de vues et pour indiquer qu'un « sujet « n'est jamais fermé sur lui-même. Il comporte bien des virtualités, et se rattache par mille liens à d'autres thèmes, plus larges que le sien propre. Nous constatons un fait fondamental : la guerre mondiale éclate indubitablement au sommet d'une phase longue « A » d'expansion capitaliste — mais alors qu'une dépression cyclique, à la fin de 1913, semble se dessiner. Les dirigeants des grandes affaires ont-ils eu conscience de ces deux types de conjonctures ? Ont-ils adapté leur « politique économique » à cette situation ? Nous ne posons pas ces questions pour les résoudre; en fonction de l'état des connaissances, l'heure de la solution, si elle existe, n'est pas encore venue. Mais ces questions se posent effectivement. Que l'on nous permette quelques réflexions qui sont en fait des préalables d'autres recherches que l'on voudrait voir, un jour, entreprises. Du ralentissement de la productivité du capital bancaire — et d'un certain capital bancaire — en 1895-1914, par rapport à la période 18501873, peut-on conclure à l'agressivité externe exacerbée des milieux 1. Voir Pierre LÉON, • L'industrialisation en France en tant que facteur de croissance économique, du début du XVIlIe siècle à nos jours (première conférence internationale d'histoire économique, Stockholm, 1960, Contributions, Mouton & Co., Paris, 1960, p. 163-204) ; Guy PALMADE, Capitalisme et capitalistes français du XIX* siècle, Colin, 1961 ; compte-rendu et discussion par J . BOUVIER, dans Revue d'Histoire moderne et contemporaine, n° 4,1962.

CONCLUSIONS

GÉNÉRALES

275

d'affaires ? Ce ralentissement n'est, au vrai, sensible que pour les banques de dépôts, mais non pour les banques d'affaires. Par ailleurs les taux de profit de la sidérurgie et ceux des charbonnages sont, eux, en ascension. En fait, c'est un réveil véritable des taux de profit — et des masses — qui caractérise, à la fois dans l'absolu et relativement, pour les trois secteurs, la « belle époque ». Or un capitalisme en plein épanouissement, tel le capitalisme français d'alors — et tels, aussi, les autres capitalismes — est-il agressif ? Peut-il l'être ? On pourrait croire que la dépression entraîne la guerre, comme la misère entraîne les grèves. On l'a affirmé, mais ni l'un ni l'autre de ces aphorismes, on le sait, ne sont exacts. Les historiens du capitalisme et ceux des relations internationales ont encore beaucoup à faire pour comprendre et démontrer que les conflits de l'époque de la « paix armée » — conflits internationaux, conflits sociaux — naissent sur les bases mêmes du développement, du progrès, de la réussite de l'économie capitaliste 1 . Le secrétaire du Comité des Houillères, Henry de Peyerimhoff, a eu à ce propos des formules fort intéressantes à relire — ou à lire —.émanant d'un homme familier des affaires comme il l'était — et d'autant plus intéressantes si l'on considère le moment — le printemps de 1914 — où ces phrases furent prononcées. En conclusion d'une remarquable conférence sur Entreprises et capitaux français à l'étranger2 faite devant l'auditoire choisi de la « Société des anciens élèves et élèves de l'École libre des Sciences politiques », il s'exprimait en effet ainsi : « Ainsi, Messieurs, à mesure que l'exploitation commerciale, industrielle et financière des marchés extérieurs devient plus générale, plus régulière, moins aventureuse, elle se fait aussi moins largement rémunératrice et plus durement concurrencée. Le maintien de nos intérêts, leur renforcement dans la proportion où augmentent ceux de nos rivaux, sont l'objet d'une de ces luttes quotidiennes, silencieuses, pacifiques d'aspect — d'aspect seulement — par où, à coup d'idées, à coup de naissances, à coup d'initiatives, de travail ou de capitaux, la face économique du monde est constamment remodelée. Dans ce conflit, dont les conséquences tendent à peser aussi fortement sur l'avenir d'une race que les guerres ou les alliances de jadis, sur quoi pouvons-nous compter ? Sur nos capitaux : nous continuerons sans doute encore longtemps d'avoir, sinon les plus larges disponibilités d'épargne, du moins la plus large fraction de notre épargne disponible. C'est une force ; c'est une force fragile lorsqu'elle n'est pas appuyée sur les autres. La richesse sans défense fait la proie plus tentante et plus désirable l'otage. Venise a joué ce rôle et aussi les Provinces-Unies. Les titres de la maison Hope d'Amsterdam sur tous les souverains de l'Europe n'ont pas produit grande impression, semble-t-il, sur les hussards de Pichegru, et je crains d'être obligé de dire que les coffres, d'ailleurs à demi vides, de la Sérénissime République ont plutôt attiré Bonaparte qu'ils ne l'ont intimidé. Notre argent travaillera pour notre empire dans la mesure où notre empire saura défendre notre argent. 1. Voir à ce propos les suggestifs développements de G. I M B E R T dans son ouvrage sur : Des mouvements de longue durée Kondratieff, Aix, 1959. 2. Recueil : Intérêts économiques et rapports internationaux, Alcan, 1915, 270 p.

276

LE

MOUVEMENT

DU

PROFIT

EN

FRANCE

La politique d'affaires, jadis dédaignée, tenue encore pour un peu compromettante à l'intérieur, a conquis sa place au-delà des frontières, à côté de l'autre, celle des conversations diplomatiques et des grandes combinaisonts... Qu'on ne perde jamais de vue que nos industriels et nos financiers sont plus âprement concurrencés au-dehors qu'ils ne sauraient l'être au-dedans. La politique extérieure a sur les autres cette supériorité que, née de données constantes, assise sur des intérêts permanents, elle a, pardessus les opinions de parti et les fantaisies individuelles, quelque chose de la continuité des lois naturelles. » Marchés extérieurs, profits, affaires, intérêts, luttes, forces, concurrences, concurrences encore... Tout se passe comme si les gestionnaires du grand capital, avant 1914, ressentaient quelque inquiétude devant l'universalité de l'impérialisme, alors même que celui-ci était en pleine croissance. Plus exactement : parce que, plutôt qu' « alors que ». Impérialisme : c'est-à-dire, à la fois, modifications de structure du capitalisme, développement des firmes monopolistiques et des « oligopoles », universalité des luttes concurrentielles sur les marchés mondiaux et partage des sphères d'influence économico-politiques. La tension des activités économiques, la tension des esprits accaparés par ces activités ne sont pas moins sensibles en période d'essor, dans le cadre du flux impérialiste au début du x x e siècle, qu'en période de crise, parce que sur les marchés extérieurs, l'homme d'affaires se sent toujours menacé. Les gains, au moment même où ils atteignent de hauts niveaux, apparaissent fragiles et contestés à ses propres yeux. Or, pour le grand capital bancaire et industriel du début du x x e siècle, l'activité au dehors est devenue un élément indispensable de son équilibre général. Les grandes firmes industrielles ne sont pas plus absentes des marchés étrangers que les grandes banques. Nos firmes, on le sait, négligent l'Empire colonial — sauf cas d'espèce... Mais l'impérialisme n'a pas, par définition, une vocation étroitement coloniale : il est universel et va là où l'entraîne la pente du plus grand profit entrevu. Il a le don d'ubiquité. Ce mouvement d'intérêt croissant porté aux opérations avec l'extérieur a été alimenté précisément pas la baisse des prix et des profits et par la baisse du « prix de l'argent » sur le marché national entre 1873 et 18951. L'exportation des capitaux, sous ses multiples formes (à court et à long terme ; prêts aux gouvernements et investissements privés de tous types) est devenue une constante et une nécessité, à des dates diverses sans doute pour chacun des grands pays capitalistes : mais dans les quinze à vingt années précédant 1914, les concurrents sont tous en lice : Angleterre, France, Allemagne, États-Unis, Japon, Belgique. On s'explique alors les deux grandes tendances simultanées visibles dans le développement de l'économie internationale à partir de la fin du x i x e siècle : d'une part la tendance retrouvée à la croissance, au dynamisme, au progrès des affaires — tendance dont notre étude se trouve être le commentaire ; de l'autre, la multiplication des rencontres concurrentielles et des heurts d'intérêts. De cette seconde tendance naissent à la fois — point sur lequel on 1. On nous excusera de rappeler que le fait a été démontré dans le cas d'une firme bancaire : le Crédit Lyonnais des années 1870.

CONCLUSIONS

GÉNÉRALES

277

ne saurait trop insister — les rivalités et les ententes, les batailles et les compromis, les concurrences et les partages, tous épisodes des relations économiques internationales qui ne sont encore que fort imparfaitement connus. Aussi les hommes d'affaires de la nouvelle époque de l'impérialisme perçoivent-ils les limites de leurs marchés, de leurs zones d'influence, de leurs taux de profits. Mais encore devrait-on distinguer selon les secteurs économiques : grands industriels de l'Est menacés directement par la Ruhr, groupes bancaires présents au dehors, n'ont sans doute pas réagi de la même façon que des sociétés charbonnières qui, sur le marché intérieur, avaient surtout à faire face à la concurrence anglaise et belge. Sans doute les déclarations de guerre ne sont-elles pas formulées dans les réunions des conseils d'administration. Mais la guerre mondiale qui vient ne peut être seulement une affaire d'ambassadeurs, de ministres et d'états-majors. Elle n'est pas seulement, non plus, une affaire d'opinions publiques — d'opinions publiques combien malléables, d'ailleurs. La guerre qui vient est tout cela, mais aussi, en « gros plans » visibles, mais non encore analysés suffisamment par les historiens, une affaire d'industriels et de financiers. Pourrait-on concevoir que la « politique d'affaires » des grandes firmes n'interfère pas avec les choix des États, tels que ces États contemporains sont bâtis, dirigés, et influencés ? Les crises politiques des années de la « paix armée » ne sont certes pas simplement, mécaniquement, unilatéralement, les produits des seules rivalités économiques. Mais ces dernières ont été aliments et éléments des oppositions entre États. Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans une sorte de conditionnement économique d'ensemble, les faits de concurrence ont déterminé des clivages, créé et multiplié des zones de friction, habitué les esprits, dans les milieux d'affaires, à la méfiance, à la tension, à l'inquiétude — et surtout qu'ils ont tendu à modifier l'ancien équilibre des rapports de force mondiaux : d'où les revendications de « place au soleil », c'est-à-dire d'un nouvel équilibre, d'un nouveau partage. Les grands hommes d'affaires, comme les chefs militaires, comme les hommes d'État, comme les peuples eux-mêmes, à leur insu souvent — et cela échappe parfois aux réflexions des historiens — ont été à la fois spectateurs et acteurs dans la préparation du premier conflit mondial. Ils avaient appris à reconnaître leurs concurrents les plus sérieux. Et, finalement, ces concurrents se trouvaient être, du moins pour la majorité d'entre eux, dans le camp ennemi. Ce n'était pas tout à fait le produit du hasard. E n bref, il ne serait pas de bonne méthode, pour exposer l'état des relations internationales à l'époque de l'impérialisme, de négliger la situation de l'impérialisme lui-même. C'est là, répétons-le, que doit se porter l'effort de la recherche. Notre enquête statistique, partie de la comptabilité, se trouve ainsi aboutir bien loin de ses bases. Mais si le profit est l'un des indices de la « croissance », alors il est bien légitime de ne pas être prisonnier des chiffres, ni du vocabulaire économique : l'histoire doit être essai vers la totalité, sinon elle serait peu de chose.

IV. D O C U M E N T A T I O N STATISTIQUE SUR LES F I R M E S C H A R B O N N I È R E S S I D É R U R G I Q U E S ET B A N C A I R E S

I CHARBONNAGES DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

281 BASSIN HOUILLER DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS

1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Production (1.000 t)

Pourcentage N.P.C./ France

1.054 1.110 1.394 1.542 1.751 1.846 1.976 2.079 2.041 2.185 2.463 2.762 2.975 3.141 3.450 3.840 3.931 4.160 4.336 4.313 4.917 5.876 6.420 6.235 6.614 6.713 6.722 7.070 7.449 8.546 8.992 9.484 9.945 9.438 9.710 10.373 11.317 12.293 13.333 14.211 13.486 14.439 13.887

23,50 22,63 23,47 22,58 23,49 23,29 25,00 28,27 27,27 26,31 26,13 26,84 27,77 27,93 29,74 31,47 30,85 31,38 32,20 32,35 37,08 37,18 36,72 36,87 39,00 39,25 40,00 41,68 43,53 44,13 45,49 46,02 46,61 47,13 49,76 52,09 53,16 54,38 54,86 54,48 51,81 55,15 64,13

Quantités vendues (1.000 t)

Produit brut (1.000 fr.)

Prix de la tonne

6.287 6.188 6.498 6.487 6.738 7.039 7.277 8.557 8.953 9.435 9.860 9.262 9,689 10.402 11.266 12.387 13.384 14.084 13.466 14.215 14.108

11.667 12.187 16.323 18.997 25.584 29.891 31.084 30.681 30.943 31.669 34.191 36.423 36.745 36.561 41.162 40.369 55.852 51.476 51.562 52.006 64.164 80.984 115.452 107.599 110.893 108.880 89.142 90.027 88.568 100.027 103.768 105.946 116.048 104.651 100.875 101.885 105.247 110.997 123.184 160.883 180.001 171.063 143.846

11,07 10,98 11,71 12,32 14,61 16,19 15,73 14,76 15,16 14,40 13,89 13,19 12,39 11,64 11,93 13,12 14,21 12,37 11,89 12,06 13,05 13,78 17,98 17,26 16,77 16,22 13,26 12,73 11,89 11,70 11,54 11,17 11,57 11,09 10,39 9,82 9,30 9,03 9,24 11,32 13,32 11,85 10,36

Différence Salaire produit Salaires moyen brut totaux journalier — Salaires (1.000 fr.) (fond totaux et jour) (1.000 fr.) 5.590 5.646 6.457 7.494 9.668 11.313 11.976 12.877 12.879 13.836 13.522 15.209 16.773 17.176 18,301 20.748 23.212 23.263 22.761 23.165 26.522 33„607 40.995 42.377 45.385 46.270 41.039 40.653 40.172 43.691 45.630 49.374 64.056 49.848 46.471 48.291 50.204 52.907 59.012 72.955 76.204 82.633 73.685

1,99 2,27 2.31 2,42 —

2,33 2,31 2,36 2,36 2,34 2,57 2,73 2,80 2,77 2,67 2,71 2,86 3,41 3,67 3,58 3,51 — — — — —



3,56 3,78 3,79 3,63 3,63 3,64 3,68 3,85 4,36 4,42 4,49 4,33

6.077 6.541 9.866 11.502 15.915 18.577 19.108 17.803 18.064 17.832 20.668 21.214 19.972 19.384 22.861 19.621 32.640 28.212 28.800 28.841 37.642 47.376 76.456 65.221 65.507 62.609 48.103 49.374 48.396 56.335 58.138 56.572 60.991 54.803 54.404 53.593 55.043 58.089 64.171 87.927 103.797 88.430 70.160

282 BASSIN HOUILLER DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS

1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Production (1.000 t)

Pourcentage N.P.C./ France

Quantités vendues (1.000 t)

Produit brut (1.000 fr.)

Prix de la tonne

15.616 16.120 17.072 18.331 19.287 19.861 20.264 19.690 18.262 22.081 21.718 23.174 21.149 23.579 24.254 24.932 25.493 26.140 27.730 27.389

56,95 57,53 58,48 59,52 59,60 60,43 60,66 60,91 60,87 63,25 63.56 64,50 61,84 64,15 64,87 65,88 66,47 66,63 67,39 67,05

15.408 16.152 17.138 18.351 19.312 19.586 20.345 19.573 18.685 21.712 21.261 23.655 21.393 23.635 23.770 24.670 25.197 26.496

157.881 157.989 165.581 180.223 198.116 233.970 295.807 298.418 256.400 300.604 280.045 289.598 284.928 348.302 380.019 368.593 375.780 387.329 427.096 448.349

10,11 9,80 9,70 9,83 10,27 11,78 14,60 15,15 14,04 13,61 12,89 12,50 13,47 14,77 15,67 14,78 14,74 14,82 15,40 16,36

(suite)

Salaire Salaires moyen totaux journalier (1.000 fr.) (fond et jour)

80.887 81.645 85.908 91.891 99.739 108.908 122.761 132.379 114.907 131.801 133.222 139.504 140.604 163.562 175.027 180.044 186.333 191.415 203.642 213.649

4,31 4,21 4,22 4,30 4,46 4,72 5,02 5,22 4,85 4,78 4,74 4,76 5,12 5,28 5,31 5,30 5,33 5,39 5,50 5,68

Différence produit brut — Salaires totaux (1.000 fr.) 76.994 76.344 79.673 88,332 98.377 125.062 173.046 166.039 141.493 168.803 146.823 150.094 144.324 184.740 204.992 188.549 189.447 195.914 223.454 234.700

283 BASSIN HOUILLER DU NORD

1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1899 1890 1891 1892 1893 1894

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Production (1.000 t.)

Produit brut (1.000 fr.)

Prix de la tonne

Salaires totaux (1.000 fr.)

1.030 1.072 1.327 1.429 1.605 1.577 1.568 1.615 1.533 1.595 1.650 1.736 1.811 1.845 2.047 2.229 2.316 2.411 2.496 2.824 2.716 3.226 3.437 3.260 3.356 3.388 3.286 3.240 3.273 3.701 3.671 3.777 3.789 3.402 3.583 3.910 4.198 4.416 4.719 6.135 4.865 4.637 4.707 4.983

11.393 11.710 15.363 17.349 22.984 25.178 24.448 23.305 22.961 22.571 22.773 22.353 22.150 20.787 24.311 28.478 31.539 29.144 28.600 28.241 34.385 42.716 58.404 55.617 55.207 50.028 41.116 38.633 37.214 41.151 41.655 42.470 43.312 34.709 33.305 35.569 36.737 37.642 42.201 53.447 58.509 51.427 46.903 47.220

11,05 10,91 11,57 12,13 14,35 15,96 15,59 14,43 14,95 14,15 13,80 12,87 12,23 11,26 11,87 12,78 13,60 12,08 11,46 11,68 12,65 13,24 16,99 17,06 16,46 14,76 12,51 11,92 11,36 11,12 11,34 11,24 11,43 10,20 9,30 9,10 8,75 8,52 8,94 10,41 12,03 11,09 9,96 9,48

5.378 5.415 6.020 6.695 8.424 9.416 9.452 9.708 9.246 9.733 9.284 9.284 9.557 9.477 9.963 11.072 12.376 12.495 12.618 12.621 13.881 17.342 21.013 21.124 22.013 22.014 19.672 18.776 18.287 20.077 20.529 20.832 21.594 17.862 16.672 17.982 18.324 18.767 20.593 25.375 26.633 25.711 25.724 26.731

Salaire moyen journalier (fond et jour) 1,98 1,98 1,98 2,00 1,99 2,26 2,31 2,32 —

2,34 2,23 2,27 2,36 2,12 2,42 2,54 2,60 2,55 2,55 2,61 2,76 3,26 3,64 3,47 3,57 — — — — — —

3,46 3,62 3,72 3,67 3,62 3,64 3,67 3,84 4,31 4,40 4,31 4,36 4,31

Nombre total d'ouvriers

10.034 10.192 10.693 10.903 13.526 13.341 13.634 14.057 14.197 14.330 14.876 14.579 15.093 14.895 14.799 15.042 15.874 16.509 16.509 16.129 16.766 17.721 19.267 20.302 20.680 21.652 21.245 20.205 19.490 20.659 20.701 20.056 19.880 18.886 16.583 17.031 17.240 17.381 17.864 19.584 20.501 20.819 20.890 20.904

284 BASSIN HOUILLER DU NORD (suite)

1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Production (1.000 t)

Produit brut (1.000 fr.)

Prix de la tonne

Salaires totaux (1.000 fr.)

Salaire moyen journalier (fond et jour)

Nombre total d'ouvriers

5.010 5.202 5.524 5.698 5.660 5.670 5.336 5.077 5.889 5.905 6.188 6.758 6.362 6.370 6.522 6.599 6.646 6.807 6.813

47.683 49.933 53.593 58.181 65.858 84.066 79.680 66.594 75.729 71.945 72.731 74.350 93.435 95.788 92.298 96.567 97.073 105.118 113.163

9,52 9,60 9,70 10,21 11,63 14,83 14,93 13,12 12,86 12,18 11,75 12,91 14,68 15,04 14,15 14,63 14,67 15,44 16,60

27.571 28.339 29.687 31.214 34.023 38.500 40.111 35.100 37.831 38.643 39.594 41.104 46.962 49.148 49.811 51.226 52.528 54.823 57.529

4,19 4,17 4,22 4,31 4,59 5,01 5,27 4,86 4,67 4,61 4,61 4,99 5,16 5,19 5,18 5,22 5,25 5,36 5,57

21.922 22.520 23.357 24.017 24.575 25.469 25.911 26.704 27.353 28.296 28.703 29.823 29.972 31.157 31.759 32.190 33.078 33.593 34.044

285 BASSIN HOUILLER DU PAS-DE-CALAIS

ProducProduit tion brut (1.000 t) (1.000 fr.)

1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

23 37 66 113 149 268 408 463 505 590 812 1.025 1.163 1.295 1.402 1.610 1.614 1.748 1.840 1.895 2.200 2.649 2.982 2.973 3.257 3.324 3.435 3.829 4.175 4.844 5.320 5.706 6.156 6.036 6.127 6.463 7.120 7.877 8.614 9.077 8.621 9.802 9.179 10.633

970 1.647 2.599 4.713 5.636 7.376 7.982 8.897 11.418 14.069 14.694 15.773 16.851 21.890 24.312 22.331 22.962 23.768 29.779 38.267 57.047 51.982 55.686 58.851 48.026 51.389 51.344 58.876 62.110 63.475 71.737 69.943 67.570 66.316 68.511 73.356 80.983 107.437 121.092 119.637 96.944 110.661

Prix de la tonne

14,57 14,58 17,35 17,58 16,25 15,92 15,77 15,08 14,05 13,72 12,63 12,17 12,02 13,60 15,03 12,77 12,48 13,54 13,53 14,44 19,13 17,48 17,09 17,70 13,98 13,41 12,30 12,15 11,16 11,12 11,65 11,59 11,03 10,26 9,62 9,31 9,41 11,84 14,05 12,21 10,56 10,41

Différence AutoSalaire Salaires Produit Dividende finanjournalier total totaux brut cement moyen (1.000 fr.) — Salaires (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 212 231 436 799 1.211 1.896 2.523 3.169 3.133 4.104 4.237 5.924 7.215 7.698 8.337 9.676 10.835 10.767 10.143 10.544 12.640 16.265 19.982 21.253 23.372 24.255 21.366 21.877 21.884 23.614 25.101 28.541 32.463 31.986 29.800 30.309 31.881 34.140 38.418 47.581 49.572 56.923 47.962 53.627

1,43 1,45 2,07 2,00 1,99 2,30 2,32 2,78 —

2,30 2,50 2,50 2,88 2,69 2,76 2,97 3,05 3,08 2,83 2,86 2,99 3,64 3,71 3,70 3,52

3,63 3,96 3,89 3,69 3,67 3,65 3,68 3,85 4,39 4,47 4,59 4.32 4,30

533 848 1.387 2.816 3.112 4.206 4.848 4.792 7.180 8.145 7.479 8.374 8.514 12.214 13.477 11.563 12.818 13.223 17.138 22.002 37.065 30.728 32.609 34.595 26.659 29.512 29.459 35.262 37.009 34.934 39.274 37.957 37.770 36.007 36.630 39.216 42.565 59.856 71.620 62.714 48.982 57.034

360 500 600 850 1.408 1.963 1.982 2.009 2.128 2.386 2.294 2.498 3.301 4.280 5.062 4.460 4.303 3.841 5.219 9.725 15.437 16.340 15.294 10.997 6.913 8.307 9.754 10.726 11.310 10.888 12.517 13.119 13.152 12.956 12.839 13.695 14.397 17.949 22.561 21.505 17.570 15.820

173 398 787 1.965 1.704 2.243 2.865 2.783 5.052 5.758 5.184 5.875 5.213 7.934 8.415 7.103 8.514 9.382 11.918 12.277 21.627 14.368 17.314 23.598 19.746 21.205 21.205 24.535 25.699 24.045 26.756 24.837 24.617 23.050 23.790 25.520 28.167 41.906 48.958 41.208 31.411 41.213

Nombre total ouvriers

515 557 741 1.358 2.127 3.337 3.926 4.406 4.222 5.766 6.954 7.998 8.636 9.373 9.683 10.357 11.576 11.993 11.546 11.961 13.640 15.078 17.972 19.464 21.579 22.510 23.159 22.925 22.517 23.072 23.646 26.003 27.272 28.420 28.269 28.175 29.180 31.058 33.373 36.771 40.167 42.379 42.268 44.718

286 BASSIN HOUILLER DU PAS-DE-CALAIS (suite)

Produc- Produit tion brut (1.0001) (1.000 fr.)

1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

11.110 11.871 12.807 13.588 14.200 14.595 14.354 13.185 16.192 15.812 16.985 15.390 17.216 17.884 18.409 18.893 19.493 20.922 20.576

110.306 115.649 126.630 139.935 168.112 211.741 218.738 189.807 224.875 208.100 216.867 210.579 254.867 284.231 276.295 279.213 290.256 321.977 335.186

Prix de la tonne

9,93 9,74 9,89 10,30 11,84 14,51 15,24 14,39 13,89 13,16 12,77 13,68 14,80 15,89 15,00 14,78 14,89 15,38 16,29

Différence AutoSalaire Produit Dividende Salaires finanbrut totaux journalier total cement — Salaires (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) moyen (1.000 fr.) 54.074 57.569 62.204 68.525 74.885 84.261 92.268 79.807 93.970 94.579 99.910 99.500 116.600 125.879 130.233 135.107 138.887 148.819 156.120

4,22 4,25 4,34 4,54 4,77 5,03 5,21 4,84 4,81 4,79 4,82 5,17 5,32 5,36 5,34 5,37 5,44 5,55 5,73

56.232 58.080 64.426 71.410 93.227 127.480 126.470 110.000 130.905 113.521 116.957 111.079 138.267 158.352 146.062 144.106 151.369 173.158 179.066

16.189 16.855 18.073 20.649 26.922 39.214 44.595 42.777 43.287 42.961 41.358 47.813 52.049 56.442 54.607 54.326 56.003

40.033 41.224 46.352 50.760 66.304 88.265 77.279 67.222 87.617 70.559 75.598 63.265 86.217 101.909 91.454 89.779 95.365

Nombre total ouvriers

45.916 47.902 50.834 53.244 55.744 59.052 60.018 61.584 64.542 68.851 73.224 73.978 77.540 85.324 81.410 88.606 90.620 94.136 96.659

287 REVENU NET IMPOSABLE

France

Nord-Pas-de-Calai s

Pourcentage N.P.C./France

Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte — Pertes Mines en gain (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

10.909 12.418 15.142 19.451 21.705 22.672 20.382 16.340 16.787 16.985 17.797 18.498 20.944 23.471 23.917 21.151 22.194 20.560 26.513 38.295 47.293 44.551 38.493 44.934 30.495 39.624 37.630 42.953 38.893 43.253 42.807 37.590 41.359 35.611 37.841 36.928 38.124 61.799 65.016 46.577 34.503

6.074 5.169 6.798 5.534 6.343 6.122 4.705 3.648 3.733 3.566 4.165 4.701 5.040 7.280 8.903

31.556 37.784 32.095 37.719 36.464 31.468 36.654 31.963 34.108 33.362 33.959 57.098 59.976 39.297 25.600

2.556 3.094 3.485 5.173 5.564 6.466

20,5 20,4 17,9 23,8 24,5

5.706 4.650 3.596 4.042 4.749 5.099 6.820 8.740 9.051 6.871 6.642 6.413 9.462 12.920 11.093 11.891 12.057 13.357 8.282 11.916 14.756 13.054 15.973 16.897 13.426 17.316 15.599 17.577 18.192 20.576 37.227 38.020 26.179 14.360

34,9 27,7 21,1 22,7 25,6 24,3 29,0 36,5 42,7 30,9 32,3 22,4 24,7 27,3 24,8 30,8 26,8 43,8 47,8 31,6 34,3 33,5 36,9 39,0 35,7 41,8 43,8 46.4 49,2 53,9 60,2 58,4 56,2 41,6

1.885 1.536 2.359 1.984 2.355 2.779 1.955 327 401 481 389 725 681 1.134 2.309

10.031 13.220 10.695 13.989 14.542 10.647 15.361 15.272 16.976 17.711 20.187 36.502 37.339 25.045 12.051

288 REVENU NET IMPOSABLE (suite) France

Nord-Pas-de-Calais

Mines Mines Mines Mines Gains en perte en gain en perte — Pertes en gain (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902

. . 35.362 . . 36.435 . . 34.460 . . 35.193 . . 42.867 . . 61.528 . . 105.355 . . 88.689 . . 58.089

9.847 6.920 8.170 8.714 7.405 6.572 8.120 11.606 11.682

25.515 29.515 26.290 26.479 35.462 54.956 97.235 77.083 46.407

17.598 17.387 16.715 18.845 23.493 46.635 69.091 54.570 38.955

3.737 5.296 4.028 4.773 3.493 2.587 2.939 3.902 3.138

Gains — Pertes (1.000 fr.) 13.861 12.091 12.687 14.072 20.000 44.048 66.152 50.668 35.817

Pourcentage N.P.C./France Mines en gain 49,7 47,7 48,5 53,5 54,8 75,7 65,5 61,5 67,0

REVENU NET IMPOSABLE Nord

Pas-de-Calais

Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte — Pertes (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Pourcentage P.-de-C./N.P.C. Mines en gain

2.532 3.068 3.326 4.633 4.989 4.899

24 26 159 540 575 1.567

0,9 0,8 4,5 10,4 10,3 24,2

4.257 3.953 2.907 3.077 3.431 3.431 4.749 6.345 6.706

1.449 697 689 965 1.318 1.668 2.071 2.396 2.345

24,6 14,9 19,1 23,8 27,7 32,7 30,3 27,4 25,9

289 REVENU NET IMPOSABLE (suite) Nord

Pas-de-Calais

Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte - Perte (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

4.867 4.452 3.933 5.020 8.280 6.260 6.893 6.586 6.635 3.929 3.481 3.719 3.102 3.976 3.900 2.916 4.094 3.934 4.216 4.416 6.020 12.168 12.234 7.155 4.608 3.239 3.509 4.172 4.923 6.475 8.744 17.816 11.367 6.259

424 617 350 115 559 1.164 810 83 173 378 146 168 581 1.005 2.019 2.464 1.061 1.448 2.055 1.324 1.192 718 1.195 1.073

3.057 3.102 2.752 3.861 3.341 1.752 3.284 3.851 4.043 4.038 5.874 12.000 11.653 6.150 2.589 775 2.448 2.724 2.868 5.151 7.552 17.098 10.172 5.186

2.004 2.190 2.480 4.036 4.640 4.833 4.998 5.471 6.722 4.353 8.485 11.037 9.453 11.997 12.997 10.510 13.222 11.665 13.161 7.598 14.556 25.058 25.786 19.023 9.752 14.359 13.878 12.543 13.922 17.018 29.147 51.275 43.203 32.686

1.461 918 2.009 1.870 1.796 1.614 1.145 243 228 103 243 556 100 129 289 1.273 1.655 2.580 2.718 2.169 1.395 2.221 2.707 2.065

7.024 10.119 7.944 10.127 11.201 8.896 12.077 11.422 12.933 7.494 14.313 24.502 25.686 18.894 9.463 13.096 12.223 9.963 11.204 14.849 27.752 49.054 40.496 30.631

Pourcentage P.-de-C./N.P.C. Mines en gain 29,1 32,9 38,6 42,6 35,9 43,5 42,0 45,3 50,3 52,4 71,2 74,7 76,2 75,1 76,9 78,2 76,3 74,0 74,7 41,7 70,7 67,3 67,8 72,6 67,9 81,5 76,9 75,0 73,8 72,4 62,5 74,2 79,1 83,9

19

290 COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE France Coût de la maind'œuvre par tonne (1) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

4,18 4,05 4,15 4,70 4,81 5,11 5,27 5,32 5,09 5,00 4,93 5,22 5,17 5,13 5,16 5,42 5,34 5,29 5,42 5,56 5,70 6,15 6,61 6,78 6,61 6,32 6,12 5,91 5,76 5,67 5,79 6,96 5,86 5,43 5,39 5,17 5,04 5,12 5,62 6,09 6,21

Prix de la tonne

Pas-de-Calais

Pourcentage (1)

Pourcentage (1)

(2)

(2)

9,60 9,53 10,05 10,96 12,17 12,87 12,60 12,46 12,69 11,65 11,55 11,51 11,31 11,28 11,47 11,79 12,23 11,63 11,62 11,69 12,39 13,46 16,61 16,53 15,93 15,33 14,06 13,46 12,93 12,74 12,43 12,36 12,50 12,33 11,73 11,19 10,63 10,31 10,42 11,94 13,25 12,40

43,6 42,5 41,4 43 39,5 39,7 41,8 42,7

6,26 6,56 7,07 8,31 7,07 6,18 6,84

43,7 43,3 42,8 46,2 45,7 44,7 43,8 44,3 45,9 45,5 46,4 44,8 42,3 37,1 39,9 42,6 43,1 45 45,5 45,7 45,2 45,6 46,9 47,7 47,5 46,2 48,1 48,6 48,8 49,1 47,0 45,8 50,2

6,95 5,22 5,78 6,20 5,94 5,95 6,01 6,71 6,16 5,51 5,56 5,74 6,14 6,70 7,15 7,17 7,30 6,22 5,71 5,24 4,87 4,72 5,00 6,27 5,30 4,86 4,69 4,48 4,33 4,46 5,24 5,75 5,81

(2)

(1) (2)

12,78 14,57 14,58 17,35 17,58 16,25 15,12 15,77 15,08 14,05 13,72 12,63 12,17 12,02 13,60 15,03 12,77 12,48 13,54 13,53 14,44 19,13 17,48 17,09 17,70 13,48 13,41 12,30 19,15 11,16 11,12 11,65 11,59 11,03 10,26 9,62 9,31 9,41 11,84 14,05 12,21

49 45 48,4 48 40,3 38 42,9 45,9 37,1 42,1 49 48,9 49,6 44,1 44,6 48,1 44,2 44,2 42,5 42,4 35,1 40,9 42 41,2 44,5 42,6 42,6 40,2 42,3 45 45,2 45,7 44,1 45,8 46,6 46,5 47,4 44,3 40,9 47,5

291 COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE France

1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

(suite)

Pas-de-Calais

Coût de la maind'œuvre par tonne (1)

Prix de la tonne (2)

Pourcentage

5,93 5,80 5,69 5,66 5,56 5,64 5,91 6,46 7,08 6,82 6,43 6,56 6,38 6,81 7,05 7,36 7,40 7,46 7,45 7,44 7,77

11,49 11,22 11,01 10,84 10,85 11,22 12,41 14,95 15,69 14,55 14,01 13,30 12,92 13,70 14,97 15,84 15,22 14,50 15,24 15,51 16,55

51,7 51,7 51,7 52,1 51,3 50,3 47,6 43,2 45,1 46,9 46 49 49,6 49,5 47 46,5 49 51,5 49 48 47

(1)

Pourcentage (1)

(2)

(2)

(1) (2)

5,22 5,04 4,87 4,86 4,86 5,04 6,27 5,77 6,43 6,05 5,80 5,98 5,88 6,47 6,77 7,04 7,07 7,15 7,12 7,11 7,59

10,56 10,41 9,93 9,74 9,89 10,30 11,84 14,51 15,24 14,39 13,89 13,16 12,77 13,68 14,80 15,89 15,00 14,78 14,89 15,38 16,29

49,5 48,4 49 49,8 49,2 49 44,5 39,8 42,2 42,1 41,8 45,4 46,1 47,3 45,7 44,3 47,1 48,4 47,8 46,2 46,6

292 PRODUCTION PAR JOURNÉE D'OUVRIER (Fond et jour)

1851 1852 1853 1854 1865 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896

NordPas-de-Calais

France

Nord

Pas-de-Calais

495 505 529 493 489 491 471 479

379 392 437 427 378 379 383 383

139 232 316 283 239 325 376 407

361 371 382 388

492 514 512 516 504 525 536 533 554 566 560 555 588 560 540 528

384 397 425 447 413 498 511 487 493 504 500 540 607 595 535 545

332 479 432 465 452 463 495 455 501 513 514 520 594 553 517 491

369 421 428 454 428 487 505 475 498 508 506 531 602 573 523 511

641 645 654 686 689 720 737 756 740 686 682 699 714 720 725

628 635 708 788 787 833 863 880 873 804 777 799 802 761 765

726 752 735 758 782 815 850 864 838 778 791 826 854 867 877

684 701 725 768 781 823 854 870 850 783 786 818 837 831 840

293 PRODUCTION PAR JOURNÉE D'OUVRIER (Fond et jour) (suite)

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

France

Nord

Pas-de-Calais

NordPas-de-Calais

745 750 742 721 681 670 706 689 710 698 695 674 669 672 682 698 695

786 786 764 738 699 703 727 705 722 700 700 673 679 673 665 666 660

893 900 905 871 810 799 830 800 818 800 785 761 787 750 762 779 755

858 863 860 830 778 770 800 772 791 770 765 736 733 729 735 749 730

SOCIÉTÉS IJOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS Résultats boursiers globaux Capitalisation boursière (1.000 fr.) 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875

81.344 72.037 71.331 75.112 75.140 77.468 89.537 101.899 106.774 126.338 125.382 154.859 255.182 404.354 608.718

Variation des cours

(%)

- 11,26 - 1,03 + 5,18 —

+ + + + + + + + +

2,96 15,79 14,05 4,71 18,34 0,87 23,60 64,68 58,55 50,55

Dividende total (1.000 fr.)

Rendement nominal

2.128 2.386 2.294 2.498 3.301 4.280 5.062 4.460 4.303 3.841 5.219 9.725 15.437 16.340 15.294

2,61 3,31 3,26 3,32 4,39 5,52 5,65 4,37 4,03 3,04 4,16 6,28 6,04 4,04 2,51

(%)

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + +

8,05 2,23 8,50 4,39 8,48 21,44 18,42 8,74 21.38 3,29 29,88 70,72 62,59 53,06

294 SOCIÉTÉS H O U I L L È R E S DU PAS-DE-CALAIS Résultats boursiers globaux (suite) Capitalisation boursière (1.000 fr.) 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 . . . . . . 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

419.409 309.375 278.599 295.063 353.600 350.857 321.829 303.769 306.441 283.119 279.577 292.124 317.133 371.409 481.434 490.769 465.976 457.826 437.657 440.650 488.988 577.466 719.780 871.263 1.090.282 889.756 944.498 1.092.741 1.130.847 1.288.798 1.329.422 1.268.786 1.323.372 1.427.212 1.644.768 1.673.530 2.024.377

Variation des cours

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

31,09 26,26 9,68 5,84 19,92 0,84 8,22 5,63 0,85 7,60 1,31 4,50 8,61 17,13 29,65 1,92 5,05 1,74 4,44 0,68 10,99 18,14 24,63 21 25,16 18,37 6,15 15,69 3,48 13,95 3,15 4,56 4,31 7,85 15,23 1,73 20,98

Dividende total (1.000 fr.)

Rendement nominal

10.997 6.913 8.307 9.754 10.726 11.310 10.888 12.517 13.119 13.152 12.956 12.839 13.695 14.397 17.949 22.561 21.505 17.570 15.820 16.189 16.855 18.073 20.649 26.922 39.214 44.595 42.777 43.287 42.961 41.358 47.813 52.049 56.442 54.607 54.326 56.003

2,62 2,23 2,98 3,30 3,03 3,22 3,38 4,12 4,28 4,64 4,63 4,39 4,31 3,87 3,72 4,59 4,61 3,83 3,61 3,67 3,44 3,12 2,86 3,09 3,59 5,01 4,52 3,96 3,79 3,20 3,59 4,10 4,26 3,82 3,30 3,34

(%)

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

28,47 24,03 6,70 9,14 22,95 2,38 4,84 1,51 5,13 2,96 3,32 8,89 12,92 21 33,37 6,51 0,44 2,09 0,83 4,35 14,43 21,26 27,49 24,09 28,75 13,36 10,67 19,65 7,27 17,15 6,74 0,46 8,57 11,67 18,53 5,07

295 COMPAGNIE D E BÉTHUNE (BULLY-GRENAY)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Extraction (1.000 t)

Produit brut (1.000 fr.)

Capitalisation boursière (1.000 fr.)

100 163 140 156 186 173 165 194 199 228 221 207 236 250 289 416 424 457 526 657 758 813 775 682 677 682 721 929 1.011 1.151 1.049 1.118 971 1.069 1.013 1.225 1.346 1.340 1.410 1.425 1.469 1.388 1.229 1.524

1.405 2.235 1.759 1.878 2.232 2.359 2.471 2.464 2.472 2.849 2.977 2.978 4.491 4.333 4.907 7.363 5.942 6.126 6.475 7.899 8.341 8.948 9.028 7.846 7.467 6.997 6.936 8.648 9.514 12.544 14.738 13.651 10.254 11.128 10.059 11.931 13.252 14.523 16.872 21.315 21.153 17.685 21.168 19.292

9.180 8.500 8.500 8.500 8.500 6.800 6.800 6.494 6.800 7.225 7.225 7.990 11.900 26.605 60.826 38.250 23.290 13.260 13.583 25.619 28.220 27.218 24.504 22.798 22.351 22.277 22.814 22.041 24.710 46.365 55.208 51.582 49.407 42.987 32.236 37.167 43.613 51.921 64.549 71.152 56.682 67.519 76.006 72.996

Variation des cours (%)

-

7,43 — — —

-

20,07 —

+ +

4,57 4,78 6,39 —

+ 10,30 + 49,03 + 123,76 + 128,69 37,11 39,12 43,07 + 2,58 + 88,36 10,18 3,52 10,03 6,97 1,91 0,28 + 2,37 3,40 + 12,11 + 87,56 + 19,09 6,58 4,21 12,95 25,05 + 15,32 + 17,38 + 19 + 24,34 + 10,25 20,33 + 19,11 + 12,55 3,96

Dividende (1.000 fr.)

Rendement nominal

Rendement effectif

340 374 374 374 425 425 425 425 425 425 510 544 1.275 1.700 1.275 765 765 425 680 884 935 935 1.020 1.275 1.275 1.275 1.020 850 850 1.360 2.125 2.550 2.125 1.360 850 850 850 850 1.275 1.700 2.550 2.550 2.295 2.550

3,70 4,40 4,40 4,40 5 6,25 6,25 6,54 6,25 5,88 7,05 6,80 10,71 6,38 2,09 2 3,28 3,20 5 3,45 3,31 3,43 4,16 5,59 5,70 5,72 4,47 3,85 3,43 2,93 3,84 4,94 4,30 3,16 2,63 2,28 1,94 1,63 1,97 2,38 4,49 3,77 3,01 3,49

3,03 + 4,40 + 4,40 + 5 13,82 + 6,25 + 1,97 + 11,03 + 12,27 + 7,05 + 17,10 + 59,74 + 130,14 + 130,68 35,11 35,84 39,87 + 7,58 + 91,81 6,87 0,09 5,87 1,38 + 3,79 + 5,44 + 6,84 + 0,45 + 15,54 + 90,49 + 22,93 1,64 + 0,09 9,79 22,42 + 17,60 + 19,32 + 20,63 + 26,31 + 12,63 15,84 + 22,88 + 15,56 0,47

(%)

(%)

Rendement effectif comparé (%)

+ + + + + + + + + + + + + + + -

5,02 2,17 4,10 0,61 22,30 15,19 16,45 2,29 9,11 4,76 12,78 10,98 67,55 77,62 6,64 11,81 33,17 1,56 68,86 9,25 4,75 4,36 6,51 6,75 2,12 2,05 12,47 5,46 57,12 16,42 1,20 2 8,% 26,77 3,17 1,94 6,86 2,22 16,12 2,48 12,21 4,09 7,74

296 COMPAGNIE DE BÉTHUNE (BULLY-GRENAY) (suite)

Extraction (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

1.484 1.640 1.868 1.937 2.060 2.130 2.190 1.982

CapitaliRendeProduit Variation Dividende ment sation brut boursière des cours (1.000 fr.) nominal (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%) (%) 20.878 21.175 25.782 28.367 27.900 28.400 29.532 32.207

81.650 92.132 84.436 82.954 86.256 93.676 92.933 102.928

+ + + + +

11,87 12,85 8,36 1,76 3,97 8,60 0,79 10,76

2.720 2.720 2.890 2.890 2.890 2.890 2,890 2.890

3,33 2,95 3,40 3,48 3,35 3,08 3,10 2,80

Rendement effectif (%)

+ + + + + + +

15,20 15,80 4,96 1,72 7,32 11,68 2,31 13,56

Rendement effectif comparé

(%)

+ -

1,96 9,06 4,60 6,86 4,35 6,86 2,76

COMPAGNIE DES MINES DE BRUAY

Extraction (1.0001)

1861 1862 1863 1864 1866 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

59 62 83 80 82 84 97 97 114 142 148 225 211 233 260 277 309 349 371 402 473

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

827 846 1.046 965 979 1.149 1.449 1.227 1.416 1.773 1.999 3.241 4.001 3.363 4.415 4.900 4.363 4.671 4.562 4.822 5.206

5.400 4.500 3.000 3.000 3.000 3.000 3.600 3.675 5.400 8.400 9.000 11.250 21.000 28.410 42.973 28.290 22.770 23.088 23.142 29.100 28.125

- 16,76 - 33,56 — — —

+ + + + + + + + + + + + -

20,20 2,52 46,72 65,31 7,19 25,17 86,33 35,40 51,22 34,15 19,53 0,15 0,14 25,85 3,42

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal

(%)

120 160 150 160 160 180 210 240 255 425 840 1.050 1.050 1.060 660 660 660 660 750 750

2,66 5 5 5 5 5 5,71 4,44 3,03 4,66 7,46 5 3,69 2,44 2,33 2,89 2,86 2,85 2,57 2,66

Rendement effectif

Rendement effectif comparé (%)

+ + + + + + + + + + + + + + + -

+ + + + + + + + + + + -

(%)

14,10 28,56 6 5 5 26,20 8,23 51,16 58,34 11,85 32,63 91,33 39,09 53,66 31,82 16,64 3 2,99 28,42 0,76

6,05 30,79 3,50 0,61 3,48 3,76 10,19 42,42 36,96 8,66 2,73 20,61 23,50 0,60 3,35 7,39 9,70 6,16 6,47 1,56

297 COMPAGNIE DBS MINES DE BRUAY (suite)

Extraction 1.000) t)

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

503 503 569 607 642 686 869 859 878 835 918 826 1.020 1.151 1.293 1.440 1.425 1.498 1.619 1.772 1.821 1.709 2.081 2.149 2.419 2.457 2.518 2.546 2.546 2.601 2.558

CapitaliProduit Variation sation brut cours boursière des(%) (1.000 fr.) (1.000 fr.)

5.334 6.629 6.595 6.695 6.587 6.599 8.090 8.083 10.315 11.615 11.109 8.723 10.618 11.429 12.594 14.093 15.429 19.104 25.694 27.679 24.424 28.718 27.937 29.540 32.722 36.260 39.721 37.560 36.809 37.858 41.616

24.780 23.491 23.143 22.226 24.666 27.092 34.567 38.771 42.301 39.658 37.776 39.507 40.075 48.908 67.267 85.296 112.065 111.854 168.681 146.266 165.751 194.268 204.131 241.023 260.204 260.653 278.878 306.963 366.334 370.438 454.694

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + +

11,82 5,24 1,54 3,92 11,01 9,79 27,65 12,14 9,11 6,28 4,72 4,56 1,45 22,01 37,53 26,80 31,36 0,19 50,81 13,28 13,32 17,22 5,07 18,08 7,95 0,17 6,88 4 - 10,07 + 19,33 + 1,12 + 22,74

Rendement Dividende (1.000 fr.) nominal (%)

750 900 900 1.080 1.200 1.290 1.500 1.500 1.500 2.400 2.025 1.800 1.800 2.100 2.400 2.700 3.000 3.750 6.000 8.250 8.250 8.250 8.250 8.250 14.100 12.000 13.500 13.500 13.500 13.500 13.500

3,02 3,83 3,88 4,85 4,86 4,76 4,33 3,86 3,54 6,05 5,36 4,55 4,49 4,29 3,56 3,16 2,67 3,35 3,55 5,64 4,97 4,24 4,04 3,42 5,41 4,60 4,84 4,39 3,68 3,64 2,96

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

8,50 1,41 2,34 0,93 15,87 14,55 31,98 16,00 12,65 0,23 0,64 9,11 5,94 26,30 41,09 29,96 34,03 3,16 54,36 7,64 18,29 21,46 9,11 21,50 13,36 4,77 11,72 14,46 23,01 4,76 25,70

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -

1,96 0,10 2,79 3,89 12,57 5,66 19,06 5 20,72 6,74 1,08 7,02 6,77 11,95 26,66 8,70 6,54 20,93 25,61 4,72 7,62 1,81 1,84 4,35 6,62 5,23 3,15 2,79 4,48 0,31

298 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES D E CARVIN

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

Extraction (1.0001)

Produit brut (1.000 fr.)

Capitalisation boursière (1.000 fr.)

41 66 67 69 67 76 75 76 77 85 102 118 137 134 150 118 127 133 127 150 163 178 178 178 179 174 181 186 189 160 167 203 204 238 254 231 205 205 217 243 246 231 224 244

573 901 847 838 802 1.035 1.025 965 959 1.064 1.380 1.700 2.611 2.336 2.561 2.085 1.768 1.785 1.565 1.820 1.823 1.983 2.073 2.063 1.974 1.785 1.741 1.731 1.863 1.894 2.346 2.478 2.093 2.477 2.522 2.249 2.027 2.111 2.569 3.325 3.749 3.324 3.111 3.211

2.600 2.000 2.000 2.400 2.800 4.000 4.000 4.320 4.000 3.600 3.600 3.600 6.000 8.720 12.484 9.880 5.960 4.740 4.568 5.600 5.208 4.872 4.860 4.657 4.495 4.446 4.681 4.441 4.110 6.620 6.781 5.692 4.619 4.505 5.161 4.082 4.057 4.831 7.280 11.996 8.558 8.304 8.422 7.195

Variation des cours (%)

-

23,18

— —



+ -

7,99 7,40 9,91 — —

66,67 45,22 43,22 20,84 39,68 20,54 3,62 22,67 7,07 5 0,36 4,08 3,50 1,17 5,38 5,23 7,36 60,99 2,47 16,08 18,85 2,53 14,64 20,90 0,57 18,97 50,72 64,82 28,68 2,93 1,40 14,54

Rendement nominal

(%)



+ 20,12 + 16,50 + 42,92

+ + + + + + + + + + + + -

Dividende (1.000 fr.)

100 120 160 80 160



Rendement effectif comparé (%)

-

+ + + + + + + + + + + + + + + + -

(%)

23,18 —

1.1-i 4,28 4 2 3,70









100 208 480 480

2,77 5,77 8 5,50





120 60 60 100 140 200 216 236 236 236 236 236 236 177 197 315 355 236

1,21 1 1,26 2,18 2,50 3,84 4,45 4,86 5,08 5,26 5,32 5,05 5,32 4,31 2,97 4,65 6,23 5,12

157

3,05













_

Rendement effectif







295 512 473 355 315

2,46 5,99 5,70 4,21 4,38

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -

24,28 20,78 46,92 2 11,69 7,40 9,91 2,77 5,77 74,67 50,72 43,22 19,63 38,68 19,28 1,44 25,17 3,23 0,55 4,50 1 1,76 4,15 10,43 0,09 3,05 63,96 7,12 9,85 13,73 2,53 17,69 20,90 0,57 18,97 50,72 67,28 22,69 2,77 5,61 10,16

15,13 2,23 15,78 16,39 38,49 19,44 6,73 16,14 31,29 0,52 14,11 3,95 11,87 9,84 8,84 14,65 12,58 10,58 2,22 5,61 4,29 6,01 4,13 4,72 0,83 1,54 12,83 24,05 30,39 0,61 9,41 15,82 1,70 13,34 35,33 21,83 8,52 26,63 38,53 9,33 13,44 14,04 27,43

299 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES DE CARVIN (mile)

Extraction (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

229 245 279 287 285 286 289 271

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

2.924 3.351 4.129 4.560 4.275 4.227 4.303 4.167

6.776 6.775 6.848 8.643 10.883 13.884 14.411 17.632

Variation des cours

(%)

-

5,83 —

+ + + + + +

1,03 26,24 25,91 27,55 3,82 22,34

Dividende (1.000 fr.)

157 236 335 493 591 591 591 650

Rendement nominal

(%) 2,32 3,49 4,89 5,70 5,43 4,26 4,10 3,69

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + +

3,51 3,49 5,92 31,94 31,34 31,81 7,92 26,03

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + + +

20,66 3,25 5,46 23,37 19,67 13,28 2j85

COMPAGNIE DES MINES DE HOUILLE D E C O U R R I È R E S

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

75 109 139 180 203 231 228 279 317 310 289 354 377 376 436 377 370 433 456 573 675

Produit brut (1.000 fr.)

Capitalisation boursière (1.000 fr.)

1.053 1.498 1.757 2.161 2.435 3.136 3.415 3.545 3.930 3.875 3.903 5.092 7.147 6.535 7.409 6.676 5.187 5.805 5.612 6.875 7.426

10.600 10.000 9.800 9.800 9.800 11.000 14.000 21.000 21.000 21.000 21.000 27.000 40.000 65.672 93.374 68.940 50.280 50.154 48.266 55.016 53.770

Variation des cours (%)

-

5,33 1,88 — —

+ 12,10 + 27,27 + 50 — '

— —

+ + + + + -

28,57 48,15 64,06 42,19 26,19 27,04 0,24 3,74 14 2,27

Dividende (1.000 fr.)

400 400 400 500 800 1.000 1.200 800 800 800 800 3.000 3.200 3.500 3.200 1.800 1.000 1.200 1.400 1.650 1.800

Rendement nominal (%)

3,77 4 4,08 5,10 8,16 9,09 8,57 3,80 3,80 3,80 3,80 11,11 8 5,32 3,42 2,61 1,98 2,39 2,90 2,99 3,34

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + +

1,33 2,20 5,10 8,16 21,19 35,84 53,80 3,80 3,80 3,80 39,68 56,15 69,38 45,61 23,58 25,06 2,15 0,84 16,99 1,07

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + + + + + + + -

6,72 0,03 3,40 3,77 12,71 14,40 35,38 4,94 17,58 0,51 9,80 14,57 6,79 7,45 4,89 1,03 8,85 9,98 5,96 1,31

300 COMPAGNIE DES MINES DE HOUILLE DE COURRIÈRES (suite)

Extraction (1.0001)

1882 1883 1884 1886 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

760 851 795 789 789 859 1.093 1.189 1.226 1.264 1.398 1.306 1.497 1.553 1.600 1.675 1.672 1.789 1.932 1.972 1.979 1.817 2.226 2.265 1.503 1.959 2.188 2.444 2.605 2.855 2.793

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

8.363 9.414 9.145 8.703 8.095 8.264 10.176 11.188 14.516 17.759 17.070 13.791 15.584 15.421 15.594 16.516 18.447 22.863 28.512 30.069 29.927 30.919 29.807 30.763 20.056 27.993 34.767 36.660 37.807 41.588 46.663

49.900 51.430 53.300 48.950 47.665 50.500 54.475 66.250 84.700 87.712 87.200 83.300 79.003 83.900 89.250 105.334 123.315 151.339 174.672 140.756 148.356 169.572 169.558 194.917 166.837 162.760 168.309 179.862 208.943 205.705 282.298

+ + + + + + + + + + + + + + +

7,21 3,01 3,66 8,10 2,68 5,91 7,93 21,58 27,86 3,55 0,57 4,45 5,93 6,18 6,41 11 17,10 22,72 15,41 19,44 5,42 14,29 —

+ + + + +

14,98 14,40 2,47 3,42 6,87 16,17 1,56 37,28

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal

(%)

2.000 2.600 2.400 2.300 2.300 2.400 2.600 2.900 4.000 4.600 4.000 3.000 3.200 3.200 3.252 3.600 4.200 5.400 7.500 6.600 6.000 6.000 6.000 3.900 3.000 4.800 4.800 4.800 4.800 6.000 3.000

4 5,05 4,50 4,69 4,82 4,75 4,77 4,37 4,72 5,24 4,58 3,60 4,05 3,81 3,64 3,41 3,40 3,56 4,29 4,68 4,04 3,53 3,53 2 1,79 2,94 2,85 2,66 2,29 2,91 1,06

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

3,21 8,06 8,15 3,41 2,14 10,66 12,70 25,95 32,58 8,79 4,01 0,86 1,88 9,99 10,05 14,41 20,50 26,28 19,70 14,76 9,46 17,82 3,53 16,98 12,61 0,47 6,27 9,53 18,46 1,35 38,34

Rendement effectif comparé

(%)

+ 1,63 + 9,57 + 3,02 - 0,45 - 1,18 + 1,77 - 0,22 + 4,95 - 0,79 + 2,28 + 4,45 - 2,94 - 1,05 + 5,64 - 4,38 - 6,85 - 6,99 + 2,19 - 9,05 - 1,4 - 1,21 - 1,83 - 3,74 - 0,17 - 19,35 + 0,93 - 2,30 - 2,14 - 0,07 - 3,72

301 SOCIÉTÉ D E DOURGES

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

47 60 76 87 95 108 116 108 109 107 108 107 101 109 129 131 163 198 208 232 251 258 268 272 260 256 327 406 519 549 539 616 566 569 646 659 740 732 831 1.028 991 956 872 1.032

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

662 818 953 1.046 1.137 1.474 1.734 1.372 1.349 1.343 1.457 1.538 1.921 1.893 2.186 2.327 2.286 2.649 2.562 2.781 2.756 2.840 3.110 3.152 2.868 2.627 3.146 3.785 4.888 6.478 7.546 7.588 5.943 5.990 6.590 6.392 7.247 8.559 12.130 14.370 14.531 12.470 14.242 13.182

5.400 4.320 4.320 5.400 5.400 5.400 6.300 6.300 6.840 6.840 6.840 7.560 7.560 24.206 31.332 21.600 17.028 13.483 12.430 14.810 12.960 11.412 8.571 7.894 7.297 7.371 10.698 10.678 12.726 20.167 17.669 17.008 13.933 12.965 12.136 16.011 21.976 31.271 48.006 55.598 45.369 43.684 48.505 48.674

Variation des cours

(%)

-

21,72 —

+

25 —

• +

16,62 16,62 — — —

+

10,44 —

+ 220,32 + 29,40 31,50 21,18 20,80 7,78 + 19,07 14,32 11,85 24,90 7,98 7,51 + 1,04 + 45,15 0,28 + 19,23 + 58,42 12,37 3,70 18,14 6,88 6,45 + 31,95 + 37,23 + 43,35 + 53,48 + 15,84 18,40 3,72 + 11,03 + 0,34

Dividende (1.000 fr.)

108 126 144 162 216 360 450 450 360 360 396 405 540 540 540 270 225 225 315 360 450 288 342 342 342 450 360 360 432 630 675 585 405 360 450 450 540 720 1.260 1.800 1.800 1.530 1.890 1.800

Rendement nominal

(%)

2 2,91 3,33 3 4 6,66 7,14 7,14 5,26 5,26 5,78 5,35 7,14 2,23 1,72 1,25 1,32 1,66 2,53 2,43 3,47 2,52 3,98 4,33 4,68 6,10 3,36 3,37 3,39 3,12 3,82 3,43 2,90 2,77 3,70 2,81 2,45 2,30 2,62 3,23 3,96 3,50 3,89 3,69

Rendement effectif

(%)

18,81 + 3,33 + 28 + 4 + 6,66 + 23,76 + 23,76 + 5,26 + 5,26 + 5,78 + 15,89 + 7,14 + 222,55 + 31,12 30,25 19,86 19,14 5,25 + 21,50 10,85 9,33 20,92 3,65 2,83 + 7,14 + 48,51 + 3,05 + 22,62 + 61,54 8,55 0,27 15,24 4,11 2,75 + 34,76 + 39,68 + 45,65 + 56,10 + 19,07 14,44 0,22 + 14,92 + 4,03

Rendement effectif comparé

(%)

10,76 + 1,10 + 19,50 0,39 1,82 + 2,32 + 2,32 3,48 16,12 + 2,59 13,99 63,58 + 159,96 21,94 1,78 + 4,17 12,44 14,39 1,45 13,23 4,49 19,41 8,78 + 0,13 + 3,82 + 39,62 9,87 + 1,62 + 28,17 15,06 + 0,17 17,33 3,28 7,10 + 20,33 + 18,42 + 18,16 + 32,01 9,68 1,08 10,89 4,73 3,24

302 SOCIÉTÉ D E DOURGES

Extraction (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

1.014 989 1.160 1.201 1.280 1.321 1.312 1.214

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

13.957 13.274 16.384 18.078 18.180 18.326 18.089 20.502

60.165 64.279 57.023 57.622 60.575 73.873 80.234 84.742

Variation des cours (%)

+ + —

+ + + + +

23,62 6,82 11,23 1,07 5,12 21,69 8,62 5,61

(suite)

Dividende (1.000 fr.)

1.890 1.890 2.160 2.160 2.340 2.340 2.340 2.700

Rendement nominal

(%)

3,14 2,94 3,78 3,74 3,86 3,16 2,91 3,18

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + +

26,76 9,76 7,50 4,81 8,98 24,85 11,53 8,79

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + +

9,61 3,02 7,04 3,76 2,69 6,32 6,46

SOCIÉTÉ DES MINES D E LENS

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

159 199 214 236 262 349 356 381 402 408 482 583 654 658 715 670 628 708 795 925 991

Produit brut (1.000 fr.)

Capitalisation boursière (1.000 fr.)

2.232 2.736 2.694 2.829 3.142 4.742 5.347 4.843 4.990 5.103 6.507 8.401 12.426 11.451 12.157 11.861 8.787 8.485 9.780 11.098 10.905

8.700 9.300 9.600 10.500 12.000 15.000 19.800 25.200 25.500 27.000 30.000 33.000 60.000 85.227 119.160 88.740 63.060 58.965 60.150 75.006 75.600

Variation des cours (%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + +

6,61 3,88 9,02 14,48 25,30 31,73 27,37 1,15 5,95 11,23 9,86 81,84 42,12 39,80 25.56 28,97 6,41 1,96 24,73 0,77

Dividende (1.000 fr.)

450 450 450 525 750 975 1.050 1.050 990 900 1.500 2.400 3.000 3.000 3.000 2.100 1.500 1.875 2.400 2.400 2.400

Rendement nominal

(%)

5,17 4,83 4,68 5 6,25 6,50 5,30 4,16 3,88 3,33 5 7,27 5 3,52 2,51 2,36 2,37 3,17 3,99 3,19 3,17

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + +

11,44 8,56 14,02 20,73 31,80 37,03 31,53 5,03 9,28 16,23 17,13 86,84 45,64 42,31 23,20 26,60 3,24 5,95 27,92 3,94

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + + + + + + + + + + +

19,49 6,33 5,52 16,34 23,32 15,59 13,11 3,71 12,10 12,94 12,75 16,12 16,95 10,75 5,27 2,57 3,46 3,19 4,97 0,96

303 SOCIÉTÉ DES MINES DE LENS (suite)

Extraction (1.000 t)

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

1.048 1.170 1.172 1.185 1.118 1.179 1.412 1.667 1.843 1.729 2.102 1.835 2.287 2.363 2.538 2.734 2.698 2.926 3.011 3.089 2.966 2.574 3.122 2.928 3.030 3.413 3.505 3.527 3.542 3.643 3.403

CapitaliVariation Produit sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

11.527 19.582 13.479 13.071 11.471 11.342 13.146 15.686 21.821 24.292 25.470 19.990 23.808 23.484 24.720 26.683 30.138 35.650 44.807 45.202 37.040 43.365 38.532 40.366 39.740 48.248 53.486 50.385 49.350 50.671 55.753

69.982 62.925 63.450 59.250 55.050 57.502 61.500 67.500 79.725 78.600 78.726 83.748 72.237 71.610 76.537 94.041 121.595 169.971 209.713 170.265 181.244 210.137 228.726 245.878 254.238 239.683 252.927 273.547 333.735 365.666 466.210

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

7,45 10,01 0,80 6,60 7,06 4,46 6,90 11,38 18,07 1,36 0,09 4,59 13,88 0,90 6,85 22,92 29,24 39,79 23,41 18,83 6,49 15,93 8,83 7,51 3,41 5,74 5,42 8,26 22,01 9,56 27.50

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal

(%)

2.400 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 3.000 3.300 3.300 3.000 2.400 2.700 3.000 3.150 3.450 4.500 7.500 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 10.050 12.600 12.600 12.600 12.600 12.600

3,42 4,29 4,25 4,55 4,90 4,69 4,39 4 3,76 4,19 4,19 3,58 3,32 3,77 3,91 3,34 2,83 2,64 3,57 5,28 4,96 4,28 3,93 3,66 3,53 4,19 4,98 4,60 3,77 3,44 2,70

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

4,03 5,72 5,05 2,05 2,16 9,15 11,29 15,38 21,83 2,83 4,10 8,17 10,56 2,87 10,76 26,26 32,07 42,43 26,98 13,55 11,45 20,21 12,76 11,17 6,94 1,55 10,40 12,86 25,78 13 30,20

Rendement effectif comparé

(%)

+ 0,81 - 4,21 + 0,08 + 0,91 - 5,48 + 0,26 - 1,63 - 5,62 - 11,54 - 3,68 + 4,54 + 6,08 - 9,73 - 7,22 - 3,67 + 5 + 4,58 + 18,34 - 1,77 - 0,19 + 0,78 + 0,56 + 5,49 - 5,98 + 0,20 - 1,09 + 1,83 + 1,19 + 7,25 + 7,93

304 SOCIÉTÉ HOUILLÈRE DE LIÉVIN

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

18 25 13 20 23 28 35 37 68 76 91 127 147 159 159 142 158 211 285 355 425 433 453 395 480 467 472 586 669 675 615 700 611 786 808 868 938 938 1.041 1.154 1.225 1.209 1.097 1.524

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

263 348 165 245 255 379 520 471 840 950 1.228 1.829 2.790 2.766 2.702 2.512 2.212 9.485 9.780 11.098 10.905 4.759 5.252 4.541 5.294 4.791 4.541 5.459 6.298 7.965 8.610 8.540 6.415 8.174 8.080 8.410 9.286 10.722 13.617 17.763 18.374 15.687 21.031 18.655

2.041 2.041 1.749 1.749 1.749 1.749 2.128 2.128 4.374 4.665 7.435 14.580 21.552 37.718 20.849 14.084 10.762 12.702 19.009 19.461 17.947 16.599 15.673 10.351 11.919 11.445 11.962 18.443 27.089 28.431 29.299 29.063 29.568 30.902 36.026 40.446 53.280 63.353 75.126 63.025 70.035 91.027 105.006

— —

+

14,15

Rendement Dividende (1.000 fr.) nominal

Rendement effectif

(%)









(%)



-

14,15





























-









21,97 —

+ 105,40 + 6,57 + 59,25 + 96,12 + 47,69 + 75,02 — 44,69 — 32,44 23,60 • 18,03 + 49,62 + 2,42 — 7,79 — 7,49 — 5,67 — 33,86 + 15,02 — 3,87 + 10,40 + 54,34 + 46,77 + 4,73 + 3,04 — 0,78 + 1,71 + 4,55 + 16,54 + 12,27 + 31,74 + 18,90 + 18,50 — 16,11 + 11,13 + 29,96 + 15,37



291 364 364 364 — —

291 364 437 437 510 510 510 437 437 481 583 729 1.020 1.166 1.020 1.020 1.020 2,83 1.020 1.166 1.312 1.895 2.332 2.332 2.624 2.916



2 1,69 0,96 1,74 — —

2,29 1,91 2,24 2,43 3,07 3,25 4,92 3,66 3,82 4,02 3,16 2,69 3,58 3,98 3,51 3,45 3,30 2,83 2,52 2,18 2,07 2,52 3,70 3,33 2,88 2,77



+

21,97 —

+ 105,40 + 6,57 + 59,25 + 98,12 + 49,38 + 75,98 - 42,95 - 32,44 - 23,60 + 20,32 + 51,53 + 4,66 5,36 4,42 2,42 - 28,94 + 18,68 0,05 + 14,42 + 57,50 + 49,46 + 8,31 + 7,02 + 2,76 + 5,16 + 7,85 + 19,37 + 14,79 + 33,92 + 20,97 + 21,02 - 12,41 + 14,46 + 32,84 + 18,14

Rendement effectif comparé (%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + -

2,23 22,66 4,39 8,48 21,44 3,55 8,74 84,02 3,28 29,37 27,40 13,21 22,92 14,48 8,41 16,90 11,23 28,58 2,28 0,52 2,91 7,55 25,98 15,36 8,94 1,50 36,40 16,09 1,80 7,46 0,76 5,99 3,50 4,94 6,47 6,43 3,12 7,73 0,95 3,79 13,19 10,87

305 SOCIÉTÉ H O U I L L È R E DE LIÉVIN

Extraction (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

1.435 1.504 1.644 1.755 1.866 1.872 1.938 1.853

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 ir.)

20.180 20.454 24.331 27.729 27.060 26.563 28.204 30.034

134.758 142.044 126.665 127.418 127.910 132.847 125.962 137.499

Variation des cours (%)

+ + + + + +

28,33 5,40 10,83 0,59 0,38 3,85 5,18 9,15

(suite)

Dividende (1.000 fr.)

Rendement nominal

3.061 3.353 3.645 3.936 3.790 3.790 3.790 3.936

2,27 2,36 2,87 3,08 2,96 2,85 3 2,86

(%)

Rendement effectif

(%)

+ + + + + +

30,60 7,86 7,96 2,49 3,34 6,70 2,18 12,01

Rendement effectif comparé (%) + 13,45 + 1,12 7,50 6,08 8,33 - 11,83 7,25

SOCIÉTÉ CIVILE DES MINES D E HOUILLE D E MARLES (70 % )

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

67 65 70 62 62 85 100 120 134 137 152 240 251 212 232 269 301 335 361 371 411

Produit brut (1.000 fr.)

Capitalisation boursière (1.000 fr.)

939 886 885 739 750 1.154 1.494 1.522 1.663 1.707 2.057 3.456 4.774 3.685 3.937 4.764 4.216 4.494 4.438 4.456 4.522

4.800 5.600 6.400 8.000 9.600 9.600 9.600 9.902 9.902 22.400 16.000 22.400 22.400 40.000 67.200 40.000 40.000 40.000 40.000 30.112 32.000

Variation des cours

(%)

+ + + +

13,43 14,10 25,28 20,18 — —

+

2,99 —

-L —

+

126,45 28,64 40,13 —

+ + —

78,40 68,07 40,50 — — —



+

24,66 6,19

Dividende (1.000 fr.)

913 104 119 139 155 167 183 202 222 235 244 467 1.168 692 313 1.120 827 1.112 1.140 867 1.076

Rendement nominal

(%)

1,90 1,87 1,86 1,73 1,62 1,74 1,90 2,04 2,24 1,04 1,52 2,08 5,21 1,73 0,91 2,80 2,06 2,78 2,85 2,87 3,36

Rendement effectif

(%)

+ 15,30 + 15,96 + 27,01 + 21,80 + 1,74 + 1,90 + 5,03 + 2,24 + 127,49 27,12 + 42,21 + 5,21 + 80,13 + 68,98 37,70 + 2,06 + 2,78 + 2,85 21,69 + 9,55

Rendement effectif comparé

(%)

+ 23,32 + 13,73 + 18,51 + 17,41 6,74 19,54 + 13,39 6,50 + 106,11 30,49 + 22,33 64,91 + 17,54 + 15,92 9,23 + 26,09 + 9,48 7,29 - 44,64 + 7,17

20

306 SOCIÉTÉ CIVILE DES MINES DE HOUILLE DE MARLES (70%) (suite)

Extraction (1.000 t)

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

481 526 483 483 492 484 609 696 761 601 695 717 787 798 908 1.016 1.008 1.089 1.114 1.199 1.199 1.169 1.362 1.367 1.459 1.518 1.468 1.502 1.642 1.722 1.689

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

5.295 6.105 5.555 5.327 5.047 4.656 5.673 6.552 8.980 8.414 8.479 7.529 8.185 7.980 8.808 9.878 11.217 13.145 17.386 18.225 16,717 18.796 17.771 17.945 19.584 22.037 22.768 21.975 23.520 24.997 28.535

32.000 32.105 35.958 34.161 30.403 25.763 27.840 35.200 40.000 38.800 29.160 26.584 27.782 28.070 29.577 35.030 41.593 57.470 75.817 58.117 63.247 71.311 77.057 84.515 98.432 99.955 102.304 100.376 112.672 127.878 162.177

+ +

0,34 12,07 — 4,99 _ 11,02 15,33 • 8,08 + 26,42 + 12,84 — 2,96 — 24,86 — 8,86 + 4,59 + 1,03 + 4,85 + 18,42 + 18,73 + 38,10 + 31,96 — 23,37 8,89 + 12,70 + 8,01 + 5,03 + 16,46 + 1,53 + 2,37 — 1,89 + 12,25 + 13,49 + 26,81

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal (%)

1.061 1.004 1.123 1.122 705 737 1.166 1.331 1.860 1.400 1.306 1.306 1.050 1.009 1.234 1.250 2.017 2.877 4.256 3.856 3.316 4.072 3.196 4.054 4.330 5.377 4.745 3.792 4.280 4.928 5.249

3,31 3,12 3,12 3,28 2,32 2,86 4,18 3,78 4,65 3,61 4,48 4,91 3,78 3,59 4,17 3,57 4,85 5 5,61 6,63 5,24 5,71 4,14 4,79 4,39 5,37 4,63 3,77 3,79 3,85

Rendement effectif

(%)

+ + + — —



+ + + — —

+ + + + + + + —

+ + + + + + + + + +

3,31 3,46 15,19 1,71 8,70 12,47 12,26 30,20 17,49 0,65 20,38 3,95 8,37 4,62 9,02 21,99 23,58 43,10 37,57 15,74 14,13 18,41 12,15 9,82 20,85 6,90 7 1,88 16,04 17,34

Rendement effectif comparé (%) + + + + + + + + + + + + + +

8,15 4,97 10,06 1,25 12,02 21,36 0,66 10,20 15,88 5,86 19,94 6,04 9,20 0,27 5,41 0,73 3,91 19,01 8,82 2,38 3,46 1,24 4,88 7,33 14,11 7,36 1,57 9,79 2,49 12,27

307 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES D E MEURCHIN

Extraction (1.0001)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

41 45 55 55 68 70 49 51 58 59 61 70 89 83 79 67 83 107 110 110 123 149 150 178 176 195 203 204 218 246 243 278 273 385 392 393 433 414 438 418 400 393 354 412

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

571 611 699 673 822 951 669 657 718 742 829 1.011 1.704 1.450 1.364 1.192 1.161 1.435 1.349 1.454 1.381 1.664 1.747 2.063 1.941 2.000 1.952 1.899 2.051 2.912 3.414 3.394 2.800 4.007 3.892 3.827 4.282 4.264 5.185 6.065 6.096 5.655 4.917 5.421

2.000 2.040 2.040 1.920 1.790 1.874 1.940 1.900 1.870 1.960 2.060 1.930 6.048 9.408 13.500 7.760 4.400 3.448 3.200 5.180 4.680 3.862 4.381 5.400 5.100 6.320 8.670 9.000 12.560 19.600 23.047 19.800 18.900 20.688 23.260 25.216 30.576 37.282 43.950 55.492 46.939 49.864 53.337 54.023

Variation des cours (%)

+

1,88 —

5,99 6,86 • 4,74 + 3,52 — 1,94 — 1,49 + 4,52 + 5,29 — 6,39 + 213,66 + 55,52 + 43,20 — 42,63 _ 43,27 _ 21,79 — 7,10 + 61,76 — 9,64 — 17,51 + 13,66 + 23,18 — 5,57 + 23,99 + 37,05 + 3,80 + 39,64 + 56,03 + 17,57 — 14,09 — 4,56 + 9,46 + 12,47 + 8,41 + 21,23 + 21,95 + 17,87 + 13,43 — 15,41 + 6,23 + 6,96 + 1,29 —

Dividende (1.000 fr.)

Rendement nominal (%)

110

5,39

— —

60 200 160 —

80 100 50 100 500 300 300



3,35 10,67 8,24 —

4,27 5,10 2,42 5,18 8,26 3,18 2,22



_ —



_

















200 260 320 400 400 500 800 1.400 1.200 1.000 1.000 1.060 1.060 1.300 1.500 1.600 2.800 3.600 3.200 2.800 2.800

+







Rendement effectif (%)



3,70 5,09 5,06 4,61 4,44 3,98 4,08 6,07 6,06 5,29 4,83 4,55 4,20 4,25 4,02 3,64 5,04 7,66 6,41 5,24 5,18

6,47 —

5,99 3,51 + 15,41 + 11,76 — 1,94 + 2,78 + 9,62 + 7,71 — 1,21 4- 221,92 + 58,70 + 45,42 — 42,63 — 43,27 — 21,79 — 7,10 + 61,76 — 9,64 — 17,51 + 13,66 + 26,28 — 0,48 + 28,05 + 41,66 + 8,24 + 43,62 + 60,11 + 43,64 — 8,03 — 0,73 + 14,29 + 17,02 + 12,61 + 25,48 + 25,97 + 21,51 + 18,47 — 7,75 + 12,64 + 12,20 + 6,47 —



Rendement effectif comparé (%)

+ 14,52 2,23 14,49 7,90 + 6,93 9,68 20,36 5,96 11,76 + 4,42 31,09 + 151,20 3,89 7,64 14,16 19,24 + 15,09 16,24 + 38,81 12,02 12,67 + 15,17 + 21,75 + 2,48 + 24,73 + 32,77 4,68 + 22,62 + 26,74 + 37,13 7,59 2,82 + 15,12 + 12,67 1,82 + 4,22 1,52 2,58 10,28 + 5,61 + 1,97 7,45 0,80

308 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES DE MEURCHIN (suite)

Extraction (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

376 365 464 499 515 495 501 455

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

4.801 4.993 6.867 7.929 7.725 7.316 7.459 6.997

53.525 54.702 52.262 55.576 55.468 58.057 50.192 48.450

+ + + -

0,92 2,20 4,47 6,36 0,20 4,67 19,55 3,47

Dividende (1.000 fr.)

Rendement nominal

2.400 2.200 2.800 2.800 2.800 2.800 2.200 2.200

4,48 4,02 5,35 5,03 5,04 4,82 4,38 4,54

Rendement effectif (%)

(%)

+ + + + + + +

3,56 6,22 0,88 11,39 4,84 9,49 15,17 1,07

Rendement effectif comparé (%) + + -

13,59 0,52 1,34 2,82 6,83 9,04 20,24

COMPAGNIE DES MINES D'OSTRICOURT

Extraction (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

17 22 29 25 24 14 17 20 22 13 17 30 29 37 36 39 36 32 30 33 37

CapitaliProduit Variation sation brut cours boursière des(%) (1.000 fr.) (1.000 fr.)

232 307 365 301 290 196 237 251 269 161 233 430 550 654 618 690 497 425 374 397 411

1.800 1.800 1.500 1.500 1.500 1.200 600 480 480 480 1.200 840 1.200 1.206 2.388 1.002 780 474 540 1.122 1.668

-

_

16,67

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal

(%)



_





_

_











20 50 20,05





_





















+ 150,15 - 30,07 + 43,01 + 0,50 + 98,03 - 58,02 - 22,22 - 39,24 + 14,11 + 107,42 + 48,74

-

















-







-















-

Rendement effectif (%)

Rendement effectif comparé

_

+ 8,05 - 18,90 8,50 4,39 - 28,48 - 71,44 - 38,47 8,74 - 21,38 + 146,86 - 59,95 - 27,71 - 62,09 + 44,97 - 29,55 + 1,81 - 32,54 + 4,97 + 84,47 + 46,36

16,67

_ _

20 50 20,05

— —

+ 150,15 - 30,07 + 43,01 + 0,50 + 98,03 - 58,02 - 22,22 - 39,24 + 14,11 + 107,42 + 48,74

(%)

309 COMPAGNIE DES MINES D'OSTRICOURT

Extraction (1.000 t)

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

37 37 44 36 31 37 42 66 97 110 133 149 201 196 187 212 207 198 196 210 260 299 415 424 404 472 502 531 628 707 670

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

413 431 509 397 318 355 391 621 1.148 1.545 1.623 1.528 2.092 1.946 1.821 2.096 2.132 2.344 2.843 3.200 3.741 4.153 5.461 5.414 5.526 6.985 7.976 7.965 9.281 10.527 10.304

1.530 1.080 840 502 405 630 1,083 1.830 3.825 3.311 2.472 3.019 3.015 2.696 2.200 2.510 5.370 5.931 9.413 7.734 7.579 9.317 9.777 13.501 13.317 13.038 12.997 16.579 19.086 17.870 17.542

Variation des cours (%)

8,28 29,42 22,28 40,18 19,23 + 55,31 + 72,17 + 68,77 + 109,01 13,44 25,35 + 22,18 0,15 10,59 18,35 + 14,04 + 113,91 + 10,46 + 58,70 17,83 2,02 + 22,95 + 4,93 + 38,09 1,36 2,10 0,31 + 27,55 + 15,12 6,37 1,84

Dividende (1.000 fr.)

(suite)

Rendement nominal (%)













































































300 300 300 300 300 300 300 300 330 330 330

3,95 3,21 3,06 2,22 2,25 2,30 2,30 1,80 1,72 1,84 1,88

Rendement effectif (%)

8,28 29,42 22,28 40,18 19,23 + 55,31 + 72,17 + 68,77 + 109,01 13,44 25,35 + 22,18 0,15 10,59 18,35 + 14,04 + 113,91 + 10,46 + 58,70 17,83 + 1,93 + 26,16 + 7,99 + 40,31 + 0,89 + 0,20 + 1,99 + 29,35 + 16,84 4,53 + 0,04

Rendement effectif comparé (%) + + + + + + + + + + + + +

3,44 27,91 27,41 37,22 22,55 46,42 59,25 47,77 75,64 19,95 24,91 20,09 0,68 14,94 32,78 7,22 86,42 13,63 29,95 4,47 8,74 6,51 0,72 23,16 5,85 0,66 6,58 17,68 1,69 9,60 5,07

310 COMPAGNIE DES MINES D E VICOIGNE ET D E NŒUX

Extraction (Nœux) (1.000 t)

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

86 116 150 156 167 193 180 206 249 237 281 383 437 418 428 445 439 486 524 585 622 660 735 781 775 884 903 1.102 1.063 937 940 1.038 927 1.087 1.083 1.157 1.371 1.223 1.243 1.231 1.270 1.230 1.172 1.431

CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)

1.207 1.680 1.885 1.867 2.005 2.623 2.696 2.610 3.082 2.962 3.792 5.518 8.305 7.280 7.275 7.874 6.150 6.517 6.448 6.967 6.840 7.263 8.536 8.982 8.548 9.070 8.687 10.260 10.003 12.838 14.036 13.846 11.003 11.316 12.134 12.574 13.431 14.204 16.204 19.893 18.745 16.865 19.905 17.609

19.200 18.000 17.600 17.200 16.800 16.400 18.400 19.200 20.800 22.400 22.400 28.000 52.000 83.172 112.252 83.040 66.600 65.096 65.064 80.248 37.500 67.380 63.100 62.700 58.487 59.347 63.270 67.270 75.360 85.000 84.000 79.224 76.516 71.148 69.350 74.939 81.004 92.420 100.170 115.580 92.538 85.751 97.735 93.161

Variation des cours

(%)

- 6,41 - 2,28 - 2,33 - 1,99 - 2,44 + 12,08 + 4,46 + 8,19 + 7,57 —

+ + + + + + + + + + + + + + + + + -

25,08 85,82 60 34,95 26,02 19,77 2,26 1,05 23,34 54,13 79,74 6,40 0,54 6,76 1,52 6,57 7,35 12,11 12,79 1,21 5,70 3,37 7,06 2,50 8,09 8,03 14,10 8,36 15,44 19,94 7,32 13,96 4,69

Dividende (1.000 fr.)

800 800 800 800 800 900 1.000 1.000 1.000 600 1.000 1.400 2.400 4.000 4.000 3.200 2.400 2.400 2.400 2.800 2.800 2.800 2.800 2.900 2.900 2.900 2.900 2.900 2.900 3.200 4.000 4.000 2.800 2.800 2.800 2.800 2.800 3.200 4.000 4.000 3.600 3.600 3.600 3.600

Rendement nominal

(%)

4,16 4,44 4,54 4,65 4,76 5,48 5,43 5,20 4,80 2,67 4,46 5 4,61 4,80 3,56 3,85 3,60 3,68 3,68 3,48 7,46 4,15 4,43 4,62 4,95 4,88 4,58 4,31 3,84 3,76 4,76 5,04 3,65 3,93 4,03 3,73 3,45 3,46 3,99 3,46 3,89 4,19 3,68 3,86

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -

1,97 2,26 2,32 2,77 3,04 17,51 9,66 12,99 10,24 4,46 30,08 90,43 64,80 38,51 22,17 16,17 1,42 2,63 26,82 46,67 83,09 1,97 4,08 1,81 6,40 11,15 11,66 15,95 16,55 3,55 0,66 0,28 3,13 1,53 11,82 11,48 17,56 12,35 18,90 16,05 3,13 17,64 0,83

Rendement effectif comparé

(%)

+ + + + + + + + + + + + + + + -

6,08 0,03 6,18 1,62 5,44 4,23 8,76 4,25 11,14 1,17 0,20 19,71 2,21 14,55 6,30 7,86 8,12 6,51 3,87 49,05 88,73 0,40 1,05 1,15 3,08 2,26 1,26 5,05 16,82 2,96 0,22 1,81 2,30 2,82 2,61 9,78 9,93 11,74 9,85 2,69 13,80 2,01 8,10

311 COMPAGNIE DES MINES DE VICOIGNE ET DE NŒUX (suite)

Extraction (Nœux) (1.000 t)

1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912

.. .. .. .. .. .. .. ..

1.333 1.425 1.654 1.726 1.757 1.777 1.797 1.607

CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)

20.994 17.838 21.026 24.630 23.505 23.659 23.928 26.545

100.911 99.016 96.277 99.904 127.870 138.248 130.693 144.273

+ 8,30 - 1,83 - 2,76 + 3,76 + 27.93 + 8,13 - 5,44 + 10,36

RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal (%)

3.800 4.400 5.000 5.000 4.600 4.600 4.800 5.200

3,76 4,44 5,19 5 3,59 3,32 3,67 3,60

Rendement effectif

(%)

+ + + + + + +

12,06 2,61 2,33 8,76 31,52 11,45 1,77 13,96

Rendement effectif comparé

(%)

- 5,09 - 4,13 + 2,79 + 0,19 + 19,65 7,08 - 6,84

II

CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL Dossiers F14 (Archives Nationales)

NOTE EXPLICATIVE

I. — Plusieurs chiffres pour une même année dans la même rubrique. 1) Si un seul chiffre est inscrit, c'est celui fourni par l'exploitant, et accepté par l'ingénieur des mines. 2) S'il y a deux chiffres : le premier est celui proposé par l'exploitant ; le second, le chiffre corrigé par l'ingénieur des mines, mais accepté par l'exploitant. 3) S'il y a trois chiffres : il y a eu contestation entre exploitant et ingénieur ; dans ce cas, le troisième chiffre a été déterminé par le comité d'évaluation. Nous n'avons toujours tenu compte, dans nos calculs, que du dernier chiffre inscrit. Lorsqu'il y a abonnement, la mention en est indiquée dans les tableaux. Pour la confection des courbes le chiffre « abonnement » n'a été retenu que lorsqu'il est indiqué seul. II. — Le total de la rubrique « Dépenses » comprend : « salaires », « frais généraux », « frais totaux d'exploitation ». Il arrive souvent que, à côté de cette dernière rubrique, en est distinguée une autre, qui en fait en vérité partie : « les frais de première exploitation » qui sont des « travaux neufs », c'est-à-dire des investissements. On pourra relever des cas où l'addition des trois postes des dépenses ne coïncide pas, à quelques dizaines ou centaines de francs près, avec le total des dépenses inscrit dans le tableau : l'erreur d'addition provient alors de la source elle-même, tous les chiffres ayant été relevés tels quels. III. — Lorsque la rubrique « nombre d'ouvriers » ne distingue pas « fond » de « surface », les deux groupes de mineurs sont néanmoins confondus dans l'unique chiffre donné. La rubrique « salaires » comprend aussi les gains des deux catégories. IV. — La plupart du temps, les quantités de tonnage extrait sont indiquées, dans F 14, en quintaux métriques (qm). H arrive (rarement) qu'elles le soient en hectolitres. Dans ce cas, pour la confection des courbes, les hectolitres ont été réduits en quintaux, sur la base de 1 hectolitre = 80 kilogrammes, équivalence qui doit être considérée comme approximative, à quelques kilogrammes près. V. — On remarquera qu'il est très fréquent que le prix unitaire du quintal ne soit pas indiqué dans F 14.

316 L E CREU Produit brut Quantité extraite (en qm)

1811

212.500

1812

Valeur du qm (en francs)

1,45

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

308.126

240

162.039

213.772

210

1813

122.802

112.741

134

1814

97.600

79.382

128

1815

126.264

105.335

153

1817

151.840

139.729

160

1818

149.000

138.120

230

1819

95.542

121.707

150

1820

81.277

105.332

136

1821

104.482

133.567

155

1822

198.619

252.715

210

1823

196.555

205.838

198

1824

174.903

227.535

177

1825

211.364

293.295

180

1826

321.828

431.650

306

1827

439.302

1,26

549.127

680

1828

496.840

1,26

619.800

596

1829

601.476

1,25

761.845

800

1830

626.048

1,25

782.560

630

1,17

Surface

120

317 SOT Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

239.126

69.000

181.866

31.901

48.373

4.194

35.648

88.170

24.572

38.892

2.002

31.174

72.069

7.312

97.662

7.669

124.301

15.422

121.311

16.809 23.439

103.475

18.231

102.913

2.419

113.179

20.388 25.388

63.991

39.483

61.877 98.849

86.995

185.845

66.869

91.525

77.361

167.887

37.931

82.451

121.325

203.777

23.758

84.854

53.324

138.178

135.116 40.000 abonnement de 2.000

134.830

86.649

221.479

210.170 abonnement de 2.000

546.342

2.786 100.936 abonnement de 2.000

141.106

280.977 354.765

70.000

385.898

45.375

213.551

487.538

132.262

353.180

777.945

60.000

662.668

70.992

318 LE CREUSOT Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1831

620.000

1

620.000

541

108

1832

986.345

0,67

662.688

576

112

1833

717.711

1 0,75 (pour Montchanin)

688.083

580

100

1834

666.064

0,90 0,60 (pour Montchanin)

548.657

517

121

1835

699.789

0,76

537.576

567

80

1836

693.916

583.173

480

180

1837

818.089 hl

0,69 (l'hl) (Le Creusot) 0,62 (l'hl) (Montchanin)

548.976

409

164

1838

610.000 hl

0,70

429.440

270

136

1839

629.542 hl

0,71

450.752

297

148

1840

707.588 hl

0,75

536.238

325

160

319

(suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

313.944 267.295

Revenu net (en francs)

717.283

77.500

88.070

234.064

589.430

73.258

331.462 + 20.000 (ingénieurs)

60.233

152.032

569.467

45.000

302.311 (dont traitements directeur et employés)

64.920

143.725

510.958

30.000

294.825 (main-d'œuvre) 16.748 (employés)

2.239

180.035

494.847

40.273

269.666 (main-d'œuvre) 41.658 (employés)

45.315

116.569

473.209

27.846

299.976 (main-d'œuvre) 23.831 (employés)

27.043

113.965

464.817

77.300

240.243 (main-d'œuvre) 18.032 (employés)

25.900

101.885

385.011

44.848

236.906 (main-d'œuvre) 19.250 (employés)

28.752

118.546

404.454

44.000

282.009 (main-d'œuvre) 6.425 (employés)

30.352

165.184

483.971

60.000

320 L E CREUSOT Nombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

1841

724.559 hl

0,84

1842

670.638 hl

1843

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

608.629

470

150

0,87

583.455

450

135

570.738

1

570.738

415

145

1844

704.497

0,87

612.912

401

146

1845

806.015

0,95

765.714

410

154

1846

844.000

1

844.000

410

157

1.048.073 996.919

590 447

130 147

899.203 969.624 939.279

500 465

180 125 »

18471 1848

1.048.073 1.048.073

1849

1.064.516

0,84

»

0,88 1850

1.086.558 )> » »

1851

1.210.328 1.210.328

1852

1.358.386 1.211.778 1.382.381

1. Pas d'indications.

0,84 0,94 0,89

908.106

0,93 0,94

1.129.020 1.139.932 1.259.588 1.261.014

))

554

218

»

»

529

133 »

647

234 »

»

»

»

774 750

263 268

321 (suite)

Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

296.251 (main-d'œuvre) 8.677 (employés)

48.705

154.484

508.122

50.000

296.144 (main-d'oeuvre) 8.266 (employés)

50.806

135.944

491.162

50.000 (abonnement)

528.824 552.912

50.000 (abonnement) 60.000

331.735

118.278

166.677

616.690

60.000 (abonnement)

355.120

119.572

163.800

638.492

60.000 (abonnement)

473.059 273.295

986.428 740.273

488.544 439.961 (main-d'œuvre) 24.825 (employés) 430.670 438.506 »

463.054 »

24.825 3.696

34.809

61.645 256.646 135.000

25.000 25.782 »

25.000 »

495.634 1»

25.000

513.791

25.000

64.305 43.446 43.446

443.533 299.890 349.752

899.203 764.173 814.041

néant 205.450 125.237

22.715 84.810

420.051 294.192

908.106 814.826

néant 206.670

320.241

840.875

126.237

531.329

1.072.100

68.054

623.430

25.000

73.734

393.853

942.283

56.920 196.848

660.029 649.734

24.200 u

134.956 96.496

496.323 362.628 1)

1.180.553 1.035.962 1.138.431

96.000 223.626 122.583

»

»

»

»

»

))

21

322 L E CREUS01 Produit brut Quantité extraite (en qm)

1853

1.375.035

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

0,88

1.657.964 1.653.912

0,94 1,04 1

Fond

Surface

926

298

»

»

1.690.625 1.880.820 1.796.289

956

268

»

»

1 1,20 1,17

1.895.274 2.274.328 2.229.733

900

300

» »

» »

1 1,26

1.709.990 2.154.588

971

429

»

»

1,14 1,25

1.789.101 1.971.210

730 »

434 »

1,09 0,98

1.552.105 1.787.761 1.602.163

693

406

»

»

»

»

»

1854

1.796.289 )>

»

1855

1.895.274 »

1856

1.709.990 »

1857

1.565.914 »

1858

1.633.976 » »

Nombre d'ouvriers

1859

1.493.035

0,98

1.461.962

724

377

1860

1.267.566

0,98

1.249.829 1.327.028

752

313

»

1861

1.395.920

1.374.841

776

331

1862

1.808.878

1.502.905

771

359

1863

1.679.324

1.748.313 1.762.197

796

460

2.107.197

885

421

»

1864

1.940.170

1865

1.928.326

1,12

2.163.362

879

488

1866

2.116.240

1,12

2.378.479

876

514

323 (suite)

Dépenses (en francs)

Salaires

812.290 » »

864.356 »

»

Frais généraux

40.000 »

Frais de première exploitation

237.795

»

25.000 »

Total Frais totaux d'exploitation des dépenses

650.756 » »

441.908

))

927.155

1.513.045 » »

1.816.511

Revenu net (en francs)

144.919 140.867

»

»

»

»

déficit 64.309 déficit

1.088.379 »

2.041.664 1.998.281 2.008.281

déficit 276.047 221.442

83.373 40.000 50.000

498.023

87.223 48.000

369.954

1.012.877 969.278

2.091.944 2.009.122

déficit 145.466

761.626 627.812

80.261 84.469

192.059 334.408

917.720 941.430

1.759.663 1.563.711

29.538 417.499

708.753 608.753

86.505

225.960

724.299 »

1.519.558 1.419.558

32.547 368.203 182.605

869.902 » »

991.844 »

»

»

»

»

»

778.499

68.971

92.521

543.616

1.391.038

175.009

795.486

71.262

87.460

425.027

1.291.775

déficit 35.252

»

»

»

M

))

836.078

68.700

173.765

528.991

1.433.769

913.154

70.520

140.471

484.839

1.468.614

34.390

1.043.275

80.418

59.479

527.089

1.650.783 »

97.630 111.414

»

»

»

»

déficit 60.000

1.191.085

85.069

30.000

509.049

1.785.204

321.993 (abonnement : 1.742)

1.166.923

86.710

142.719

640.310

1.893.943

269.418 (abonnement : 1.742)

1.144.456

104.462

383.885

960.130

2.209.049

169.430 (abonnement : 1.742)

324 L E CREUS01 Produit brut Quantité extraite (en qm)

Nombre d'ouvriers

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1867

2.287.389

1,09

2.508.958

899

520

1868

2.365.140

1,06

2.510.094

919

520

1869

2.236.842

1,10

2.465.485

986

504

1870

1.807.681

1,05

1.913.109

717

471

1.706.373

1.840.755

621

413

1872

1.827.938

2.381.410

666

446

1873

1.884.236

2.571.122

682

464

1874.

1.843.779

2.529.134

652

463

1875

1.921.763

2.456.209 2.952.800

641

464

1.970.829 2.513.141

598

426

1871

,

»

1876

1.595.499

1877

1.665.244 »

1,18

1.974.635 2.333.032

545

396

1.587.644

1,12

1.791.132 2.065.947

514

399

1,11

1.852.426 2.087.754

552

355

1.931.786 2.196.197

561

351

1878

,, ,

»

1879

1.658.520 »

1880

1.715.410 »

325 {suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Total Frais totaux d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

1.189.725

101.510

526.229

1.199.354

2.490.590

1.217.808

104.085

351.928

1.150.498

2.472.393

1.272.499

97.293

157.103

1.039.408

2.409.201

56.283 (abonnement : 8.906)

1.073.913

103.267

125.394

704.255

1.881.436

31.673 (abonnement : 8.906)

987.977

106.285

94.512

674.143

1.768.405

72.350 (abonnement : 8.906)

1.191.132

118.098

102.409

857.849

2.167.080

213.329 (abonnement : 8.906)

1.201.241

127.351

143.146

993.450

2.322.033

249.154 (abonnement : 4.129)

1.197.148

128.285

115.206

976.459

2.301.892

227.364 (abonnement : 4.123)

1.217.944

127.053

175.998

976.629

2.326.617

129.592 626.183 (abonnement : 4.123)

»

1.116.892 »

»

127.821 »

fl

61.429 »

))

761.151 »

))

2.015.066 »

2.005.866

18.367 (abonnement : 3.484) 37.701

déficit 498.075 507.275 (abonnement : 4.123)

1.051.724

129.893

16.130

756.549

1.938.167 1.898.167

36.467 434.864

992.222

123.529

10.032

672.150

1.787.903 1.747.463

3.230 318.483

970.226

121.391

30.764

652.303

1.743.921 »

108.505 389.888

1.769.549 1.729.549

162.237 466.647

»

1.002.549

»

121.485

»

23.097

))

645.514

326 L E CRE Nombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

1881

1.578.330

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

1,08

1.709.296 1.959.785

536

335

1,09

1.569.087 1.795.936

508

282

1,14

1.593.261

486

259

»

1882

1.432.210 »

1883

1.390.010

Fond

Surfai

»

1884

1.410.745 »

1885

1.070.047

1,09 1,16

1.547.083 1.649.910

513

239

1,09

1.217.350 1.272.431

500

215

1,08

792.357 826.322

296

150

»

1886

785.367 ))

1887

716.725

0,91

654.095 675.771

183

98

1888

1.075.860

0,95

1.024.250 1.061.891

256

121

1889

1.188.811

0,%

1.146.541 1.189.694

301

128

1890

1.114.419

1,02

1.141.813 1.300.911

303

142

1891

1.114.636

1,02 1,15

1.144.880 1.292.526

292

153

1892

1.135.116

0,97 1,09

1.111.591 1.243.419

280

153

1893

1.020.439

0,93 1,09

957.210 1.121.058

274

157

1894

1.010.724

0,95 1,06

887.607 1.072.186

272

148

1895

968.465

0,94 1,08

914.290 1.056.177

258

144

327 (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

975.684 -

906.787 —

Frais généraux

125.260 ))

126.983 —

Frais de première exploitation

Total des dépenses

30.178 »

615.631

1.716.577 1.686.462

déficit 273.323

77.922 »

647.653

1.681.424 1.651.303

déficit 144.632

622.139

1.624.822 1.594.747

déficit 136.343

1.579.922 1.544.655

déficit 105.254

883.637 »

119.046 »

77.920

895.498 »

119.339

46.104

745.044

117.140

»

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

»

))

»

»

»

565.084 »

»

476.705 »

1.333.889 1.298.349

déficit déficit

44.141

493.944

108.764

8.728

190.649

792.357 893.728

déficit déficit

358.271

72.216

12.769

263.876

694.363 694.917

déficit déficit

458.428

67.848

18.152

369.501

895.417 897.230

128.832 164.661

525.995

69.086 71.782

17.809 »

400.332

995.413 998.111

151.128 191.583

555.760

73.417 76.265

70.418 19.082

446.100 394.764

1.075.277 1.026.780

66.535 274.121

553.902

72.479 75.411

89.623 22.962

476.976 410.315

1.103.537 1.039.908

41.343 252.619

552.351

69.700 65.807

65.057 7.271

536.092 478.306

1.158.143 1.096.464

déficit 146.955

536.254

73.560 69.860

38.583 5.262

626.768 593.447

1.236.582 1.206.203

déficit déficit

517.829

66.007 62.284

88.007 12.060

475.125 399.178

1.058.961 979.291

déficit 92.895

511.005

62.269 56.126

70.321 13.433

362.356 305.368

998.660 935.630

déficit 120.547

328 L E CREUSO' Nombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

1896

855.412

1897

932.685

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

0,97

Fond

Surface

835.465 1.002.824

235

141

906.547 1.048.567

242

151

MINES D ] Produit brut Quantité extraite (en qm)

1811

87.000

1812

91.700

1813

11.930

1814

19.448

1815

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

119.866

100

114.354

40

1,37

16.344

50

1,37

20.599

75

94.637

88.513

109

1817

51.499

38.852

125

1818

46.530

46.530

75

1819

36.502

43.800

100

1820

66.348

85.628

114

1821

106.848

138.274

118

1822

22.893

29.627

107

1823

89.083

84.833

52

1,17

1,20

1. Pas d'indications pour 1817 et 1818.

Surface

68

329 (lin) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

495.382

61.792 55.529

25.141 14.604

411.058 400.521

968.232 951.422

déficit 51.402

441.511

133.625 127.262

11.588

445.874

1.021.010 1.014.647

déficit 33.920

BLANZY Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net 1 (en francs)

80.606

39.200

102.282

16.598

26.069

9.725

50.412

29.813

80.564

7.945

89.930 50.920 30.530

13.250

71.313

14.549 45.031

55.629

7.398

30.217

93.243

38.802

6.642

15.709

61.154

défiicit

45.216

5.410

24.890

75.517

9.316

330 MINES D E Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1824

147.954

155.865

67

82

1825

157.300

176.149

96

100

1826

212.215

233.098

306

1827

278.316

1,31

377.163

1828

314.872

1,19

377.653

370

1829

300.695

1,13

339.785

432

1830

376.636

1,07

357.675

346

66

1831

239.949

1,25

269.942

325

55

1832

433.681

0,80

346.944

357

40

1833

491.484

1

491.484

550

120

1834

539.312

1

539.312

450

110

1835

504.375

0,90

453.993

514

65

1836

571.060

1

571.060

510

105

1837

887.342 hl

0,70 (l'hl)

621.139

460

200

1838

753.127 hl

0,77 (l'hl)

580.778

490

218

1839

814.775 hl

0,72 (l'hl)

586.638

450

220

425 à 460

331 BLANZY (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

57.154

5.845

47.811

110.811

45.054

44.668

6.347

82.447

133.469

40.000

99.000

6.908

70.103

176.011

57.087 (abonnement : 2.000)

159.398

22.700

102.827

284.926

92.176 (abonnement : 2.000)

145.696

17.288

306.479

469.459

déficit de 89.806 ( + 20.000 selon l'ingénieur des mines)

201.897

13.170

253.066

467.035

63.966 (selon l'ingénieur des mines)

205.200

10.108

152.974

368.283

61.714 (selon l'ingénieur alors que l'exploitant se prétend en déficit)

101.437

14.456

97.315

213.213

56.729

159.655

11.143

106.595

277.394

69.550

233.031

17.522

180.524

431.078

60.405

288.962

17.627

169.492

476.279

70.000 (exploitant : 63.000) abonnement de 70.000

250.812

33.218

182.205

476.236

90.000 (exploitant : 37.254)

565.439

90.000 (abonnement)

500.146

90.000 (abonnement)

611.008

l'ingénieur des mines propose 80.000 d'abonnement

332 MINES D E Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1840 , . .

583.287 hl

0,77

418.331

280

220

1841

737.193 hl

0,77

567.630

400

230

1842

818.104 hl

0,80

654.483

400

240

1843

631.000

0,93

586.830

259

238

1844

800.000

0,80 (l'hl)

640.000

234

174

1845 , ,

1.277.632

0,80

1.022.106

331

164

1846

1.227.149

0,84

1.030.845

379

226

1.003.329 1.073.216

294

334

18471 1848

1.228.882

1849

1.185.275 1.227.178

0,90 0,87

1.067.458 1.067.458

578 492

657 625

1850

1.597.545

0,87

1.298.679 1.396.679 1.482.071 1.749.330 1.440.119

615

741

»

»

»

1.737.135 »

1851 et 1852 2 ,.

1.735.135

1 et 2. Pas d'indications.

» »

333 BLANZY (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

374.220

70.000

397.869

88.463 84.000

525.030

240.000 140.000

427.161

159.669

376.244

159.000 150.000

254.733 (main-d'œuvre) 122.087 (frais généraux et employés)

120.310

123.159

620.289

300.000 250.000

396.922 (main-d'œuvre) 125.505 (employés et frais généraux)

99.419

190.564

812.410

300.000 280.000

663.991

339.337

181.713

570.253

502.363 400.000

264.280 232.228

779.657 682.568

287.800 384.890

369.143 341.072 293.590

976.750 948.679 896.801

321.928 450.000 582.270 852.537 506.394

327.513 (main-d'œuvre) 31.390 (employés)

20.000 30.210

419.829 390.195

95.548 60.124

506.694

101.413

»

535.406 »

535.406

58.642 52.017

»

67.804 »

79.808

»

104.620

318.510

»

933.725

334 MINES D E

N o m b r e d'ouvriers

Produit b r u t

Quantité e x t r a i t e (en qm)

1853

Valeur du qm (en francs)

1.924.272 » 1.924.272

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1.701.430 1.909.133 1.768.537

687 »

695

2.017.536 2.335.295 2.296.793

872

818

»

»

2.668.136

995

»

(contributions)

1864

1865

2.196.685 2.237.251 »

1,10 1,05

2.339.819

»

)>

1856

1857

2.349.796 2.349.934

1,10

2.467.504 »

1,15

»

1,11

1,15

1.049 »

2.828.497 2.814.409

862

950

»

»

2.844.035 2.925.139 2.844,035

956 »

1.342 »

18581 1859

2.390.043 2.469.355

1,06

2.547.105 »

818

1.102

1860

2.636.681 2.800.042 3.079.099

1,07

2.841.524 2.930.508 2.879.044

827

1.100

1861

3.023.547

3.266.685 4.775.818

737

1.422

1862

7.477.861

6.035.235

1863

3.760.000

737

1.432

1.131

1.660

1,17

5.605.240 »

1864

6.594.964

1. P a s d'indications. 2. D e 1865 à 1879 il est fréquent que l'ingénieur ajoute a u chiffre initial des dépenses un second chiffre d'agglomérés.

335 BLANZY

(suite) Dépenses (en francs)

Salaires

624.289 607.346 »

Frais généraux

91.352 56.159 »

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

331.139 309.856 212.873

673.486 662.204 565.221

1.399.129 1.325.710 1.228.721

302.301 583.422 680.405

309.356

662.204

1.325.710

442.827

342.436

831.660 825.135

1.663.286 1.627.409

354.249 707.885 669.383

))

723.779 702.579 »

790.929

107.846 99.694 »

»

181.989 153.034

417.767

177.220 135.561

342.095

201.590 137.003 157.003

341.750

171.368

340.983 313.216

212.912 171.000 191.000

1.163.618

»

1.907.098 1.878.144

761.038 789.992

881.728 876.621

1.878.936 1.832.099

949.561 983.309

822.177

1.885.147 1.859.557 1.879.557

958.887 1.065.582 964.478

844.681 817.912

1.768.654 1.741.885

778.450 805.219

796.063 636.919

1.498.049 1.341.041 »

2.684.295 2.481.375 2.496.839

157.228 449.133 402.204

217.655 187.451

757.524 756.483

1.420.945

2.802.219 4.625.114

464.465 150.703

1.183.514

262.073

674.558

1.404.011

5.321.667

713.567

1.248.162

207.868

722.166

1.518.285

2.974.296 5.219.162

286.078 abonnement de 9.799

1.434.499

219.044

906.240

1.666.125

3.310.669 + 2.635.284

649.010 abonnement de 9.799

9

819.987 »

861.379 900.375 £

752.603 »

973.333 969.333 »

»

934.179 »

» »

5.946.953 2

complémentaire qui correspond essentiellement à des dépenses entreprises pour la fabrication de cokes et

336 MINES D E Nombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

1865

Valeur du qm (en francs)

-

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

7.606.367

1.406

1.935

1.465

1.940

1.527

1.947

1.687

1.780

1.521

1.680

1.514

1.678

7.652.319

7.886.027

1866

7.957.694

5.036.854

7.915.047

1867

4.745.585

1868

1869

4.478.462

1,65

7.847.587

7.170.990

»

6.772.254

5.063.384

7.893.930

» 7.465.385

1870

6.546.492

6.633.488

337 tLANZY (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

1.665.259 »

1.796.972 »

1.972.826

Frais généraux

276.617 »

261.768 »

250.675

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

606.847

1.716.526

3.658.403 + 2.985.795

387.465

1.501.849

3.443.726 + 2.985.795

737.282

1.781,915

3.840.657 + 3.255.754

631.401

1.576.034

3.634.776 + 3.255.764

912.703

2.105.824

4.329.326 + 3.184.189

834.118

2.027.237

4.250.740 + 3.074.504

Revenu net (en francs)

962.168 1.222.796 abonnement de 9.799 789.605 1.067.153 abonnement de 9.799 401.530

7.513.515 »

))

522.342

7.325.244 1.951.480

222.556

713.930

1.871.310

4.046.347 + 3.346.680

663.678

1.821.040

3.995.075 + 2.850.764

déficit

7.391.927 N

»

déficit

6.845.839 2.089.013

210.933

649.568

1.590.743

3.890.690 + 3.436.093

567.146

7.326.783 »

»

493.222

1.535.068

3.834.015 + 3.011.613

619.757

6.846.628 2.218.488

256.430

589.926

1.692.866

»

206.023

685.532

1.688.471

4.166.785 + 2.817.721

déficit

6.984.506 4.112.983 + 2.877.405

déficit

6.990.388

22

338 MINES D Nombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

1871

4.684.143 »

1872

4.935.602

M »

1873

5.805.313

))

1874

5.953.091 »

1875

1876

6.333.717

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

8.174.159

1.865

1.894

1.175

2.251

2.011

2.344

9.135.889 9.521.668

2.103

2.394

8.874.519

2.191

2.412

9.338.083

2.410

2.350

8.642.108

2.185

2.318

6.828.413 7.004.375 10.225.699

9.045.168 8.693.696 8.421.796

8.860.242

»

9.473.949

»

9.144.969

6.667.577

))

»

1877

6.183.056

» »

9.988.206 9.695.965

339 BLANZY

(suite) Dépenses (en francs)

Salaires

2.308.181

Frais généraux

269.834

Frais de première exploitation 835.183

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

1.895.861

4.653.877 + 3.146.253

Revenu net (en francs)

374.028

7.800.130 811.108 —

2.769.144





273.296

1.167.439

2.705.409

4.855.922 6.106.996

1.972.491 897.379

5.747.849 + 3.466.402

1.011.448

9.214.251 —







7.103.268 7.569.254

1.941.900 1.124.442 628.727

3.035.171

286.477

1.503.003

3.199.679

6.521.328 + 1.271.740

3.134.933

292.674

1.447.705

3.473.529

6.901.138 + 1.129.921

7.793.068 829.183

8.031.059 2.857.904

467.379

1.326.556

3.039.750

6.365.034 7.852.843

599.683 1.668.843

3.166.971

297.461

1.123.321

2.895.089

6.359.521 + 1.587.488

927.509

7.594.239

1.879.709

7.947.010

1.197.958

6.684.374 + 1.726.421

927.288







3.166.971

297.461

1.123.321

3.488.354

284.188

1.013.272



2.911.830

8.410.795 —

3.115.548

-



356.800

907.097



2.640.706

7.926.232 8.401.033

2.370.553 1.189.860

6.113.055 + 1.715.443

813.608

7.828.498 -

-

8.522.784 8.564.435

1.465.421 1.131.530

340 MINES DB Produit brut Quantité extraite (en qm)

1878

Valeur du qm (en francs)

5.272.180

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

8.841.985

2.190

2.380

2.189

2.378

10.194.100

»

1879

Nombre d'ouvriers

5.311.306

8.728.656

8.940.737 1880

6.200.100 »

7.831.320

2.226

2.345

1881

7.358.246

8.221.712

2.326

920

8.621.918

2.494

1.072

9.643.351

3.003

1.982

9.915.081

2.574

1.262

9.125.250

2.864

2.319

»

1882

7.591.124 »

1883

7.245.997

1,33

M

1884

7.139.283 »

1885

7.823.980 »

1886

8.916.035 hl

9.470.056

2.470

2.062

1887

9.214.493 hl

9.189.371

2.657

2.100

1888

9.700.027 hl

0,88

8.615.064

2.672

2.197

1889

10.819.450 hl

0,89

9.667.800

2.945

2.376

1890

13.067.150 hl

0,95

12.471.240

3.213

2.143

341 BLANZY

(suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

3.316.937

283.587

-

3.435.475

-

-

279.444

-

Frais de première exploitation 476.304

-

559.268

-

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

2.363.417

-

2.225.030

-

Revenu net (en francs)

5.953.942 + 1.551.837

1.336.205

7.605.779 8.312.844

1.881.256

5.939.951 + 1.487.450

1.301.256

7.427.401 7.201.483

1.739.253

3.667.148

442.433

876.164

2.750.104

6.749.686

1.081.633 2.306.137

3.728.327

436.363

1.154.897

3.009.055

7.173.746

1.047.966 2.557.304

3.927.479

435.878

1.074.420

2.939.787

7.303.145

1.318.773 2.801.461

4.230.454

472.202

1.328.184

3.476.961

8.179.618

1.463.733 3.091.163

4.406.440

542.909

1.280.795

3.078.660

8.026.910

1.888.171 2.898.234

3.862.991

522.378

985.052

2.722.264

7.098.623

2.027.627 3.092.352

3.976.406

541.872

1.261.741

3.040.669

7.558.937

1.911.118 2.680.636

4.068.859

646.617

1.095.130

2.887.265

7.502.731

1.686.640 2.585.952

4.322.779

504.800

1.360.946

3.470.346

8.297.925

317.139 2.000.000

4.811.593

563.191

1.989.143

4.343.244

9.720.028

déficit 1.400.000

5.668.659

552.549

2.182.465

5.468.342

11.680.650

790.690 1.863.521

342 MINES DE Produit brut

Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

1891

13.695.621 hl 15.028.234 hl

1,10

14.578.041 15.915.555

1892

12.852.274 hl

1,08

13.459.497

4.015

3.005

1893

12.676.671 hl 11.820.920

12.933.806 14.514.347

3.875

3.036

1,22

13.246.669 hl 12.461.135

13.281.954 14.862.069

3.912

2.935

1,18

1895

13.499.655 hl 12.712.860

0,99 1,18

13.348.792 15.092.081

4.010

3.236

1896

13.458.800

1,21

13.635.267 15.726.130

4.183

3.605

0,97

13.696.407 16.334.541

4.300

3.713

1894

))

1897

14.257.740 hl 13.590.280

Fond

-

Surface

-

343 BLANZY (Fin) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

6.364.931

655.071

2.304.556

5.955.834

12.975.836 14.025.056

1.602.206 1.890.499

5.826.201

1.184.232

3.151.527

6.150.614

13.161.037

298.460 1.614.612

5.733.632

1.242.178

1.758.954

4.551.689

11.527.499 12.614.699

1.406.307 1.899.648

6.019.030

1.389.493

1.382.929

4.256.536

11.665.059 13.059.968

1.616.806 1.800.101

6.239.665 »

1.430.766 1.283.810

1.487.244 1.477.478

4.489.073 6.087.867

12.159.504 13.611.342

1.175.375 1.480.739

6.722.678 6.633.936

1.498.659 1.115.072

1.282.170 1.144.456

4.667.060 6.326.878

12.888.397 14.075.886

746.870 1.650.244

6.884.119 6.731.835

1.528.454 1.315.963

2.377.911 2.251.826

6.268.362 7.969.402

14.680.935 16.017.200

déficit 314.341

344 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1819

300.000

186.000

155

1820

280.387 hl 261.029 bennes

131.765 151.174

95 132

16 14

1821

241.000 qm ou b. 270.950 qm ou b.

154.000 167.689

169 140

12 12

1822

335.492 bennes 335.492

160.224 214.101

170

1823

305.462

199.462

166

1824

251.638

156.212

176

»

1825

226.945 ))

330.602

»

179.071 »

»

12 »

»

219 ))

253.127 256.529

221

302.595 401.991 bennes

213.708 226.596

357

18282

401.991 bennes

226.596

357

1829

300.000 319.453

233.907 283.359

157

200

1830

383.301

295.886

123

48

1831

284.123

220.244

96

40

1832

393.761

250.864

102

52

1826

»

18272

))

»

1. Jusqu'en 1848 inclus, produits bruts et dépenses sont fournis sur la base des estimations de l'ingénieu 2. On remarque la similitude des chiffres de 1827 et de 1828. Ce n'est pas une erreur de notre pari

345 LA-MOLIÈRE» Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

130.000

56.000 39.950

120.625 112.964

11.240 38.220 20.596

190.207 142.189

déficit 25.500

168.481 182.641

Perte 31.460

184.964

14.500

161.303 144.212

4.909 12.000

168.762

10.309

»

))

242.679 244.628

10.448 12.000

204.812 210.696

8.896 16.000

210.696

16.000

220.402 250.359

13.604 35.000 (abonnement : 16.000)

278.400

17.486 (abonnement : 16.000)

86.000

204.600

15.644 (abonnement : 16.000)

100.000

238.400

12.156 12.000

seul ; les données fournies par l'exploitant n'interviennent que pour le revenu net. L'ingénieur, pour 1828, s'est effectivement contenté de recopier les données de l'année précédente.

346 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1833

533.982

328.205

133

76

1834

460.410

229.115

236

51

548.769

342.599

221

64

1835 ,

..

1836

382.146

0,61

232.340

204

59

1837

531.223

0,64

341.012

133

72

1838

633.432

0,65

413.393

161

77

1839

550.506

339.504

135

75

1840

477.206

264.999

124

56

1841

609.467

369.587

175

61

1842

651.039

474.673

189

65

1843

739.027

537.695

292

116

1844

577.579

457.074

240

100

1845

584.955

464.058

292

61

1846

629.974

454.160

314

67

347 LA-MOLIÈRE (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

132.500

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

308.500

20.000 25.000

125.000

46.000

48.000

219.000

10.000 10.000

174.614

50.000

69.900

294.514

48.000 35.000

113.441

35.195

49.600

198.236

néant 34.014 30.000

142.533

60.940

86.200

289.673

51.339 50.000

200.931

69.750

néant

97.562

368.243

46.150 35.000

168.085

62.308

néant

75.782

306.175

33.329 30.000

128.057

58.176

néant

61.044

247.277

23.722 22.000

174.876

75.866

néant

52.576

303.318

66.269 40.000 60.000

275.516

66.384

8.000

102.973

444.873

75.000 92.822 75.000

244.887

63.796

10.000

75.623

384.306

72.767 72.768 72.800

210.345

63.213

28.000

99.237

372.815

80.983 81.243 110.000

251.226

82.501

16.000

78.779

412.506

40.079 41.654 41.000

348 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

921.812

622.922

361

84

950.745 904.541

764.576 655.150

500 336

120 170

1.210.031

1.047.137 870.677

590 527

160 130

1.219.608 1.032.476

680

135

»

1851

1.515.890 »

1.293.244 1.091.008

695 558

171 189

1852

1.913.682 »

1.566.846 1.349.734

801 702

176 174

1853

1.958.014 »

2.054.827 1.915.941

706

170

1854

2.287.358 »

2.701.388 »

850

234

1855

1.689.736 »

2.124.432

669

227

1856

2.058.641 »

2.559.259 »

665

326

1857

1.898.924 »

2.169.947 »

505

203

1858

1.876.685 »

1.955.475 2.152.334

524

266

1859

1.748.282 »

1.815.861 1.887.806

440

222

1860

2.529.048 2.615.881

2.821.246 2.810.712

665

300

1861

2.595.349

2.853.334

735

325

1847 1848 1849

, ,

»

1850

1.388.462

»

349 LA-MOLIËRE (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Total Frais totaux d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

328.116

63.976

24.400

124.625

516.717

103.552 106.205

372.499 »

93.863

29.191

241.212

707.574 598.147

57.002 »

483.351

117.482

34.400

317.147

917.980 756.872

95.051 113.805

559.518 »

161.601 131.022

12.901 »

342.279 165.730

1.063.398 856.270

156.110 176.206

587.357 »

154.002 43.666

43.256

394.472 192.236

1.135.831 823.259

157.413 267.749

229.007

1.313.162 966.558

253.685 383.175

))

678.681 »

58.870

766.028 »

288.628 57.045

144.674 131.646

650.581 458.078

1.705.237 1.281.151

349.590 634.790

915.506 »

271.834 78.341

445.113 »

1.023.773 »

2.211.113 2.017.620

490.275 683.718

803.911 »

88.240 »

237.972 »

852.965 »

1.745.116 »

379.316

804.624 »

279.595 115.164

328.763 »

1.003.360 978.830

2.089.579 1.898.618

469.670 660.641

681.755 »

186.543 82.808

187.124 »

695.031

1.563.329 1.459.594

606.618 710.353

618.952 »

187.917 84.596

350.146 »

711.225 »

1.518.094 1.414.473

477.381 737.560

518.920 »

178.547 75.433

181.895 »

449.489

1.146.956 1.043.843

668.905 843.963

755.685 »

222.962 »

214.687

853.151 819.623

1.831.798 1.798.270

989.448 1.012.442

828.531

234.843

211.307

762.439

1.825.813

1.027.521

néant N

M

M

))

350 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)

1862

2.986.252

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

3.053.689 3.110.839

920

355

»

1863

3.439.944

3.060.456

1.012

456

1864

3.684.052

3.215.572 3.775.798

1.235

584

4.002.050 4.035.950

1.205

626

3.992.148 4.217.148

1.009

490

4.337.327 4.710.327

1.291

627

4.902.595 5.176.752

1.431

761

5.255.312 5.355.238

1.574

688

5.198.386 5.310.486

1.483

736

6.655.490 7.606.927

1.551

776

»

1865

4.478.627 ))

1866

4.892.612 »

1867

5.257.085 »

1868

.....

5.489.757 »

1869

5.040.655 »

1870

5.805.905 ))

1871

5.836.536 »

1872

6.513.451 ))

4.706.062 4.938.563

1873

7.028.857 7.081.484

9.685.146 10.556.731

1.736

838

1874

6.602.407 6.733.556

9.027.449 9.595.570

1.893

930

1875

6.269.799

7.853.907 8.533.287

1.699

763

9.448.893 10.126.369

1.751

806

»

1876

6.744.392 »

351 LA-MOLIÈRE (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

1.009.840 »

Frais généraux

252.063 »

Frais de première exploitation

122.762 »

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

759.986

2.021.889

»

»

Revenu net (en francs)

1.031.800 1.088.950

964.848

244.120

396.361

1.028.029

2.236.997

823.458

1.068.964

284.468

361.398

1.045.297

2.398.729

816.843

»

»

»

1.319.455 1.358.260

2.799.899 2.838.704

1.202.151 1.197.246

1.270.100 1.500.100

2.870.594 3.100.594

1.121.554 1.116.554

1.317.964 1.625.421

3.184.646 3.492.101

1.152.681 1.218.226

1.522.658 1.803.351

3.597.895 3.878.895

1.304.700 1.298.164

1.468.450 1.681.864

3.456.079 3.669.493

1.249.983 1.269.074

1.626.979 1.724.323

3.967.755 4.065.099

1.287.557 1.290.139

1.488.726 1.594.301

3.726.930 3.832.505

1.471.456 1.477.981

2.069.163 2.131.325

4.615.357 4.677.519

2.040.136 2.929.407

2.838.453 2.901.171

5.961.086 6.023.804

3.724.060 4.532.927

2.507.887 2.965.301

5.447.028 5.473.188

3.480.421 4.122.382

2.518.844 2.887.422

5.326.121 5.671.101

2.527.746 2.862.726

2.697.077 3.176.275

6.510.852 6.917.616

2.938.041 3.195.748

))

1.183.261 »

1.305.398 »

1.556.273 »

1.744.864 »

1.669.679 »

1.986.752 »

1.882.654 »

2.080.000 ))

2.534.416 )>

2.488.647 »

2.253.255 »

3.081.355 »

))

297.183 »

295.097 ))

310.407 »

330.373 »

317.950 »

354.024 »

355.550 »

466.194 »

588.217 »

550.494 »

»

476.244 »

337.060 »

445.593 »

592.878 ))

276.856 ))

339.766 »

321.567 »

609.623 »

1.006.035 »

827.616 »

554.022 530.424

885.825

732.420 650.986

895.833

»

»

352 F I R M I N Y - ROCHENombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1877

6.807.969 »

9.110.108 9.506.692

1.951

854

1878

6.386.165 »

8.322.712 8.789.884

1.723

659

1879

5.262.970

7.797.176 7.816.311

1.765

688

M

1880

5.726.450 »

8.363.206 »

1.828

764

1881

5.831.010 »

8.627.944 8.629.944

1.955

867

1882

5.956.280 »

8.686.982 8.753.572

1883

6.108.520

8.954.707 9.056.987

4.042

1.861

1.728

833

M

1884

5.449.480 »

7.987.220 8.218.703

1886

5.013.510 »

7.003.456 7.403.843

1886

5.015.850 »

6.733.564 6.862.219

1887

5.725.810 »

7.230.728 7.431.897

1888

6.416.651

8.014.420 7.990.525

M

1889

6.701.150

8.511.325 8.534.753

1890

6.851.220

9.463.519 9.474.476

2.017

1.072

10.998.815 11.168.300

2.558

1.076

»

»

1891

7.567.545 »

353 LA-MOLIÈRE

(suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

2.521.594 2.916.401

6.246.335 6.453.206

2.684.773 3.053.486

2.194.744 2.585.311

5.751.544 5.962.058

2.570.968 2.827.825

1.936.472 2.210.592

5.366.278 5.528.935

2.430.899 2.287.376

2.896.603 »

828.138 640.202

599.267

2.773.260 »

783.740 603.487

450.963

2.721.243 »

708.563 597.100

336.905

2.998.959 »

726.120 747.325

390.961 »

2.150.957 2.116.922

5.876.036 5.863.206

2.487.170 2.503.787

3.187.490 »

714.662 707.353

865.767

2.424.926 2.519.197

6.327.078 6.414.040

2.300.865 2.215.804

3.128.173

728.185 723.185

525.463

»

2.550.406 2.551.413

6.406.764 6.402.771

2.280.218 2.350.801

3.262.788 »

703.312 698.303

451.669

2.560.055 2.552.387

6.526.155 6.513.478

2.428.552 2.543.509

3.027.543

688.937 683.946

385.222

»

2.087.196 2.336.368

5.803.476 6.047.857

2.183.743 2.170.846

2.651.696 »

650.323 642.682

373.818

2.040.176 2.215.674

5.342.195 5.510.052

1.771.261 1.893.791

2.269.285 2.283.235

613.625 613.546

244.427 »

1.838.767 2.075.444

4.721.677 4.972.225

1.982.945 1.889.994

2.286.977

702.692 687.156

262.159

2.371.494 2.519.004

5.361.163 5.493.137

1.869.565 1.938.760

689.782 677.879

400.359

»

3.031.750 3.013.730

6.230.373 6.200.450

1.784.047 1.790.075

2.585.693 2.580.693

700.126 689.342

663.501 »

3.448.598 3.434.048

6.734.417 6.704.083

1.776.908 1.830.670

2.836.969

872.929 846.099

820.324 »

3.778.800 3.772.831

7.488.698 7.455.899

1.974.821 2.018.577

1.609.147 1.576.193

543.236 553.236

3.179.575 3.165.800

8.625.439 8.578.710

2.363.376 2.589.590

»

2.508.841

))

3.836.717 »

»

»

»

»

»

»

»

))

))

23

354 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)

1892

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Valeur du qm (en francs)

7.331.250 ))

Fond

Surface

10.659.139 10.701.049

2.511

1.231

1893

7.290.330

1,44

10.518.873 10.608.600

2.417

1.369

1894

6.669.400

1,44

9.527.150 9.575.457

2.346

1.203

»

))

1895

7.238.110

1,42

10.084.031 10.015.815

2.223

1.154

1896

7.776.700

1,38

10.684.463 10.773.243

2.308

1.175

1.37 1.38

11.094.739 11.225.139

2.408

1.207

»

»

1897

8.091.780

»

HOUILLÈRES DE Produit brut

1854 1855 1856 1857

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut2 (en francs)

3.416.582

4.308.686

»

Nombre d'ouvriers

1.645

Salaires

1.453.565 »

))

3.445.710 3.456.630

4.552.094 4.562.094

1.645 1.545

1.349.951

2.919.074

4.174.583 4.178.972

1.732 1.516

1.319.211

3.746.586 3.752.794

1.304

1.139.635 »

»

2.644.557 »

1. Les Houillères de Saint-Étienne, avec les Mines de la Loire, les Houillères Loire (1845-1853). 2. Aucune indication de prix du quintal n'est portée dans les dossiers.

»

))

de Montrambert-La

Biraudiére,

355 LA-MOLIÈRE

(fin) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

1.704.836 1.555.373

832.958 770.521

3.330.593 3.228.628

8.875.385 8.623.957

1.783.754 2.077.092

»

1.518.646 1.482.602

688.214 575.800

3.260.656 3.085.643

8.660.723 8.485.710

1.858.110 2.122.890

3.470.541 3.444.965

1.551.227 1.487.017

347.982

2.516.359 2.510.790

7.538.127 7.442.772

1.989.024 2.132.686

3.502.914 »

1.617.877 1.399.619

557.818 537.818

2.747.734 2.727.774

7.868.525 7.630.307

2.215.466 2.475.508

3.736.524

1.623.668 »

745.982 692.409

3.058.048 2.969.427

8.418.240 8.329.619

2.266.223 2.443.624

1.873.734 1.869.917

559.619 480.412

3.188.513 3.087.734

9.006.897 8.902.301

2.087.842 2.322.838

3.839.956 ))

3.881.421

»

3.944.650 »

»

5AINT-ÉTIENNE 1 Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

968.592 142.809

291.431

1.072.961 182.827

232.362

593.094 141.641

333.843

442.213 150.697

309.089

»

»

»

es Houillères de Rive-de-Gier

»

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

1.401.312 1.405.143

3.823.469 3.001.518

486.217 1.307.168

1.372.550 1.366.435

3.795.462 2.899.213

756.632 1.662.881

1.782.259 1.786.563

3.694.563 3.247.415

480.020 931.557

1.367.074 1.299.307

2 945 822 2.589.637

800.764 1.163.147

sont issues, en 1854, du fractionnement de la Société Civile des Mines de la

356 HOUILLÈRES DE Produit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

2.528.993 »

2.910.547 »

948

1859

3.083.172 »

3.398.847 »

1.029

1.019.208 »

1860

3.371.571 2.869.888

3.600.870 3.367.761

1.114

1.104.354

1861

4.598.505

4.053.830 »

1.302

1.341.055 »

1862

5.225.515

4.399.922 »

1.524

))

1.573.327 »

1863

4.743.593 »

4.977.781 »

1.554

1.679.882 »

1864

5.911.197 »

5.572.038

1.718

1.834.894 »

1865

5.955.909 »

5.786.939 »

1.732

1.844.046 »

1866

6.284.368 »

6.143.307 »

1.927

2.016.030 2.004.231

1867

6.494.945 »

6.358.864 »

2.151

2.193.512 ))

1868

6.336.272 »

6.243.741 »

1869

6.227.628 »

6.546.365 »

1.820

2.061.433 »

1870

6.652.216 »

6.856.156 »

2.056

2.474.310

5.738.386 »

6.092.571 6.250.010

1.732

1868

1871

Salaires

870.392 »

))

)>

-

2.145.938

»

2.311.456 »

357 SAINT-ÉTIENNE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

409.525 131.795

88.136

408.833 119.781

58.468

408.140 377.310

68.041

404.575 379.309

66.688

362.316 337.190

253.529

381.962 359.063

287.781

511.294 489.250

278.749

628.516

402.405

»

614.161

»

»

»

»

))

»

»

»

295.730 »

613.971 »

354.447 ))

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

816.259 803.650

2.096.176 1.805.837

814.369 1.104.746

901.424 887.963

2.329.465 2.026.952

1.069.382 1.371.895

958.603 947.468

2.471.097 2.428.952

1.129.773 938.809

1.133.058 1.128.510

2.878.688 2.848.874

1.175.142 1.204.956

1.666.718 1.555.236

3.602.361 3.465.753

797.561 934.169

1.634.297

3.696.141 3.673.232

1.281.640 1.304.549

»

4.032.971 4.010.827

1.533.067 1.561.211

1.999.151 1.951.858

4.471.713 4.292.154

1.315.226 1.494.785 (abonnement : 1.093.324)

2.024.343 2.003.226

4.654.534 4.493.482

1.488.773 1.649.825 (abonnement : 1.093.324)

2.239.464 2.231.433

5.046.947 4.931.670

1.311.917 1.427.194 (abonnement : 1.093.324)

»

1.686.783

577.091

577.091

2.049.142

4.764.058 4.662.760

1.479.683 1.581.981 (abonnement : 1.093.324)

616.081 550.265

453.590

2.141.125 »

4.818.639 4.752.823

1.727.626 1.793.542

687.832 603.209

468.824 324.056

2.198.190 2.059.058

5.360.932 5.136.577

1.495.224 1.719.574

804.255 637.518

204.119

1.879.276 1.956.534

4.994.987 4.905.508

1.097.584 1.344.502

»

358 HOUILLÈRES DE Produit brut

1872 1873 1874

1875 1876 1877 1878 1879

Valeur du produit brut (en francs)

6.447.104

7.039.177 7.500.367

2.127

»

7.278.180 7.739.550

10.560.412 11.236.316

2.724

6.953.571 7.315.483

9.691.272 10.308.737

2.494

6.068.328 6.302.123

8.434.871 8.660.502

2.125

6.295.311 6.492.799

7.607.422 7.864.418

1.937

5.902.751 5.986.698

7.124.908 7.310.654

2.337

4.218.265

6.031.354

1.667

))

»

2.363.266 »

4.172.820

6.020.674 5.895.822

1.584

2.230.936

7.234.251 6.895.822

2.035

»

1880

5.037.710 »

1881

5.429.330 »

1882

5.718.830 ))

1883

5.760.190 »

1884

4.917.770 »

1885

4.265.810 )>

1886

Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

4.364.410 »

Salaires

2.589.834 »

3.339.397 »

3.204.130 »

2.791.886 »

2.878.368 »

2.864.698 »

))

2.800.768 »

7.690.410 7.705.013

3.000.897

8.250.218 8.248.312

3.282.409

8.522.356 8.551.950

3.279.334

7.413.211 7.579.602

2.722.865

6.350.586 6.497.789

2.092.713

6.160.131 6.298.799

2.179.759

»

»

»

»

»

»

359 SAINT-ÉTIENNE

(suite)

Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

808.910 663.937

523.639

718.671

1.389.913

))

»

»

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

2.537.174 2.781.745

5.995.918 6.035.516

1.103.259 1.463.851

4.176.473 4.076.551

8.340.541 8.134.619

2.325.871 3.101.697

661.909 661.634

911.716 922.816

3.480.192 3.874.455

7.346.231 7.740.119

2.345.041 2.568.618

573.778 532.011

756.681

3.043.026 3.261.386

6.408.690 6.585.283

2.026.181 2.075.219

510.071 469.914

1.141.829

3.415.001 3.590.966

6.803.440 6.939.248

803.982 925.170

479.709 454.439

607.413

2.926.263 3.015.426

6.270.670 6.334.563

854.238 976.091

455.666 432.329

402.524

2.408.871 2.295.221

5.227.803 5.090.716

803.551 940.638

543.540

321.671

2.228.322 2.118.041

5.002.798 4.892.517

1.017.876 1.003.305

2.662.781 2.623.718

6.045.788 5.953.894

1.188.563 1.318.598

2.749.311 2.731.105

6.357.877 6.332.475

1.332.533 1.372.538

»

»

»

))

»

»

582.239 529.408

534.811

607.769 600.473

472.235

603.607 546.707

553.103 509.877

3.019.199 2.936.825

6.905.315 6.765.941

1.344.903 1.482.371

555.056 537.017

405.041

2.957.889 2.923.686

6.792.279 6.740.037

1.730.077 1.811.913

530.061 527.999

373.276

2.510.545 2.605.478

5.772.471 5.856.342

1.640.740 1.723.260

546.429 530.881

264.525 267.195

1.915.003 2.009.575

4.554.145 4.633.169

1.796.441 1.864.620

534.425 528.176

252.302

1.886.459 1.994.479

4.600.603 4.702.414

1.559.528 1.596.385

))

»

»

))

»

360 HOUILLÈRES DE Produit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

4.633.060

6.360.198 6.448.228

2.283.029

6.203.362 6.282.712

2.334.379

))

4.190.000 4.652.030

5.590.787 6.123.267

2.305.667

4.934.620 5.289.110

7.229.961 7.683.964

2.276

5.931.080

9.383.649 9.431.309

2.941

7.878.132 7.847.871

2.720

»

2.683.678 2.668.805

1893

5.134.000 5.298.990

7.817.340 8.060.817

2.640

2.598.644 2.708.489

1894

5.018.410

7.655.893 7.655.469

2.435

2.439.463

7.946.238 7.948.338

2.383

7.997.533 7.995.493

2.427

8.266.846 8.266.646

2.537

1887

»

1888 1889 1890

1891

4.610.810

»

1892

5.032.140

»

1895

5.325.290 »

1896

5.498.250 »

1897

5.799.480 »

Salaires

»

»



2.868.422 —

3.054.781 —

»

2.508.980 »

2.660.742 »

2.741.523 »

361 SAINT-ÉTIENNE

(fin)

Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

652.901 549.880

278.218 255.472

1.958.927 1.970.418

4.800.049 4.803.147

1.560.149 1.645.081

506.878 498.356

397.081 371.715

2.071.276 2.065.603

4.912.533 4.898.338

1.290.829 1.384.374

476.962

1.142.476

2.866.341





5.648.970 6.140.783

déficit déficit

6.372.661 6.683.333

857.300 1.006.631

7.506.739 7.434.170

1.875.910 1.997.139



1.233.720 —

1.306.536 —

408.833 —

642.875 —

2.270.526 —

3.146.420 -

1.194.647 1.100.020

496.880

2.876.401 2.878.711

6.764.726 6.656.936

1.123.406 1.190.935

919.298 947.810

646.540 644.671

3.173.978 3.229.678

6.691.920 6.885.957

1.125.420 1.174.860

1.000.779 925.053

653.893

2.867.846 2.862.947

6.308.087 6.227.663

1.347.896 1.427.906

1.024.357 965.550

773.925

2.883.049 2.880.957

6.415.906 6.355.307

1.530.332 1.593.031

1.354.260 1.285.400

581.917

2.943.338 ))

6.978.868 6.910.008

1.018.665 1.085.486

1.086.652 1.033.182

571.205

3.094.996 3.053.448

6.923.851 6.828.153

1.342.795 1.438.493

»

»

»

»

»

362

COMPAGNIE DES MINES Produit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

18542

1.992.517 1.997.448

2.127.535 2.181.639

1855

1.622.424 1.780.375

2.050.004 2.229.533

830

655.336 714.784

1856

1.892.634

2.338.380 ))

876

799.487

»

1.709.403

2.149.485

807

»

))

1.389.580

1.677.837

))

»

1857 1858 1859 1860

721.465 722.313

»

750.805 »

665

566.820 568.741 783.282

2.431.384 2.435.968

832

»

2.664.179 2.510.253

2.829.516 2.700.943

1.244

2.131.934

Salaires

»

1.009.585 »

1. Aucune indication du prix du quintal n'est portée dans les dossiers. 2. En 1854 l'ancienne Société Civile des Mines de la Loire est fractionnée en quatre sociétés. La Compagnie production donnés dans F 14 sont nettement inférieurs aux tonnages fournis par la source 65 AQ. En effet ticipation de 62 %. En 1893, la firme achète Beaubrun. Alors seulement, la part de Beaubrun apparaîtra

363

D B LA L O I R E ' Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

371.683 67.566

133.585 280.921

951.154 965.725

2.044.302 1.755.604

83.233 426.035

308.251 104.168

215.012 225.012

839.372 932.160

1.802.959 1.751.112

247.045 478.421

384.773 136.224

55.299 »

689.735 704.117

1.873.995 1.639.828

464.385 698.552

348.249 151.262

440.981 107.020

960.818 607.874

2.059.872 1.509.941

89.613 639.544

297.573 135.029

307.383 139.154

769.907 580.047

1.634.310 1.283.817

43.527 394.020

342.383 138.255

128.154 183.889

657.764 731.396

1.783.429 1.652.933

647.955 783.035

373.969 321.573

235.184 »

997.003 950.537

2.380.557 2.281.695

448.959 419.248

des Mines de la Loire est l'une de ces quatre firmes. On remarquera que, de 1854 à 1893, les chiffres de la source fiscale ne tient pas compte de la concession de Beaubrun, où les Mines de la Loire ont une pardans F 14.

364 COMPAGNIE DES MINES Produit brut

1861 1862

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

3.382.740

3.128.449

»

»

3.440.949

4.406.198

Nombre d'ouvriers

1.415

1864 1865

1.583

1868 1869

4.520.147

»

»

4.034.387

4.075.279 4.080.400

1873 1874 1875

1.858.129 »

4.429.651 4.437.185

1.749

3.878.304

4.096.230

1.756

»

»

3.350.318

3.695.378 3.709.709

1.714

3.670.196 3.688.757

1.582

3.590.870 3.598.044

1.478

1.597.799

4.373.534 4.417.124

1.546

1.803.041

»

4.140.472 4.164.045

5.685.877 5.741.403

2.075

3.819.705

5.541.402

1.902

2.233.067

»

))

4.015.462

5.252.874 5.306.318

1.897

2.199.434

4.320.682

3.541.227 3.237.279 »

1872

1.937.896 »

1.787

))

1871

1.841

4.239.322 4.242.669

4.134.324

»

1870

»

4.487.640

»

1867

1.655.154

Dossier incomplet.

»

1866

1.157.394 »

»

1863

Salaires

3.906.128

»

1.871.334 »

1.889.859 »

1.780.995 »

1.682.897 »

1.807.873 »

»

2.231.082 »

))

365 DE LA LOIRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

1.215.469 1.179.968

2.778.962 2.679.389

349.487 449.060

1.357.668 1.262.376

3.544.806 3.366.051

861.392 1.040.147

1.417.907 1.376.401

3.898.852 3.786.125

621.295 734.022

1.187.945 1.140.112

3.546.742 3.454.553

528.641 625.647 (abonnement : 443.392)

1.248.087 1.217.170

3.625.025 3.523.858

614.297 718.811 (abonnement : 443.392)

406.209 342.127

293.109

531.984 448.521

115.106

543.049 471.828

166.201

500.668 456.282

24.966

505.604 435.354

47.500

517.642 462.993

293.125 298.650

1.575.101 1.555.248

3.982.691 3.908.100

446.960 529.085

533.853 474.710

439.077

1.653.619 1.632.713

3.968.467 3.888.418

127.763 207.812

467.909 411.985

352.362 366.692

1.512.632 1.513.983

3.673.438 3.608.865

déficit 100.844

471.300 418.069

398.602 412.947

1.636.524 1.613.001

3.915.697 3.838.943

déficit déficit

444.343 396.166

163.984 171.168

1.341.277 1.306.236

3.383.419 3.300.201

207.451 297.844

520.322 451.024

181.375 208.804

1.666.005 1.600.583

3.989.368 3.854.648

384.166 562.476

602.344 544.007

435.190 487.817

2.066.407 2.036.484

4.899.833 4.811.573

786.044 929.830

654.970 555.804

482.225

2.082.928 2.074.368

4.970.915 4.863.239

570.487 678.163

699.007 513.825

412.956 429.674

1.816.427 1.875.162

4.714.868 4.588.422

538.006 717.896

))

))

»

))

»

)>

»

366 COMPAGNIE DES MINES Produit brut

1876

Valeur du produit brut (en francs)

4.609.779

5.976.021 6.009.214

2.362

5.581.070 5.561.503

2.277

2.588.805

5.301.523 5.300.027

2.097

2.413.105

5.001.262 5.013.430

1.959

2.180.228 2.178.929

5.361.933 5.482.629

2.166

2.567.815 2.566.511

))

1877

4.213.968 »

1878

4.050.252 »

1879

3.697.480 »

1880

4.055.210 »

1881

4.185.380 »

1882

4.417.670 »

1883

4.450.811 »

1884

3.603.617 ))

1885

3.136.411 »

1886

2.949.120 »

1887

3.075.520 »

1888

2.876.510 »

1889

2.992.280 »

1890

Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

3.478.500 »

Salaires

2.755.270 »

5.851.444 5.716.432

2.452.430 2.451.967

6.011.042 6.013.073

2.638.770 2.638.665

6.085.492 6.127.573

_

2.064.094 2.063.199

4.943.723 5.155.971 4.238.890 4.404.150

2.721.656 2.720.910

_

1.640.128 1.639.670

3.800.602 3.937.746

1.569.607 1.569.453

3.918.820 4.012.709

1.319.868 1.319.236

3.572.514 3.590.229

1.518.469

3.404.716 3.566.377

1.728.240

4.392.926 4.622.430

»

»

1.735

2.175.907 »

367 D E LA L O I R E

(suite)

Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

2.252.323 2.228.875

5.815.307 5.563.182

160.714 446.032

2.153.719 2.135.058

5.521.295 5.281.920

59.775 279.583

1.998.238 1.972.817

5.113.979 4.899.348

187.544 400.679

807.714 579.037

473.668

777.768 557.826

471.861

702.636 515.436

258.911

605.900 473.548

292.248 »

1.968.106 1.933.584

4.753.238 4.586.061

248.024 427.369

551.180 474.473

270.961

2.220.648 2.172.858

5.339.643 5.214.448

22.290 268.181

626.416 526.654

146.416 »

1.916.156 1.871.771

4.995.446 4.850.392

855.998 865.980

619.081 537.739

207.032 »

2.080.109 1.902.211

5.185.967 5.077.348

825.075 935.225

612.334 513.861

292.356

2.120.838 2.094.844

5.454.868 5.329.615

630.624 797.958

626.887 539.550

199.132

1.778.596 1.875.924

4.469.567 4.478.673

474.156 577.298

511.078 432.454

236.493

1.344.126 1.437.291

3.495.332 3.509.049

743.558 895.101

499.580 425.842

406.102 320.314

1.422.201 1.394.384

3.491.398 3.439.679

309.204 498.067

500.736 413.607

220.619 194.266

1.390.873 1.458.885

3.211.427 3.071.044

707.393 941.665

474.590 394.561

193.383

1.160.101 1.278.486

3.152.890 3.191.516

419.624 398.713

488.744 414.065

255.506

1.286.858 1.416.919

3.504.002 3.559.432

déficit 6.945

530.618 433.200

249.748

1.454.291 1.653.369

4.161.016 4.264.476

231.910 357.954

»

»

»

»

)>

))

))

»

))

»

368 COMPAGNIE D E S MINES Produit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

3.653.130 »

5.340.938 5.370.118

2.224

3.393.850

4.858.828 4.936.324

1.811

2.164.671

))

6.182.660 »

8.391.608 8.696.100

3.240

3.751.206

5.935.650

7.927.187 7.990.914

2.887

))

3.436.136 »

1895

5.932.790 »

7.825.029 8.079.407

3.160

3.292.879 »

1896

5.975.370

7.766.048 8.000.960

2.949

3.451.330 »

8.502.189 8.514.132

3.418

3.799.976

1891

1892

1893 1

1894

»

1897

6.399.350 »

Salaires

2.494.107 »

»

»

1. A partir de cette date la Loire a acheté la concession de Beaubrun, D'où la montée des chiflres.

369 DE LA L O I R E

(fin)

Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

1.920.072 1.882.998

5.071.342 4.948.059

269.696 422.059

661.163 571.554

309.427

623.482 536.313

233.419 273.819

1.698.240 1.779.501

4.486.393 4.480.479

372.435 455.845

1.444.914 1.200.409

264.048 301.048

2.896.050 2.950.717

8.089.160 7.902.332

302.448 793.768

1.384.875 1.088.877

315.208

2.686.997 2.708.809

7.508.008 7.243.452

419.179 747.462

1.574.027

717.562

3.225.142

8.222.371 7.992.296

déficit 87.111



»

»

»

-

1.287.384 1.017.157

982.818 »

3.138.751 3.314.022

7.878.525 7.782.009

déficit 218.951

1.376.723 1.039.324

1.068.390

3.556.183

»

»

8.756.972 8.419.512

déficit 94.620

24

370 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

1.883.569 1.890.918

2.368.883 2.379.674

662

1.763.691

2.169.875 »

695

»

586.503 »

1.950.419

2.509.880

»

»

1.063 819

658.254 »

1.987.452

2.716.111

1.005

719.487

))

»

1858

1.634.945 »

2.130.056 »

703

580.750 600.526

1859

1.822.021 »

2.147.734

738

591.378

1860

2.045.788 2.018.438

2.269.042 2.254.019

923

707.738

1861

2.482.154

2.558.810 »

919

900.828 »

1862

2.893.999 »

3.056.200 »

1.078

1.106.226 »

1863

3.061.500 »

3.087.109 3.092.209

1.247

1.262.151

3.369.191

3.538.918 3.556.300

1.385

1.401.604 »

3.551.728 »

3.803.101 3.812.652

1.551

1.639.316

3.785.713

4.187.720 4.247.551

1.756

1.697.235 »

4.555.679 »

1.687

1.814.936

1854 1855 1856 1857

1864

))

1865

1866

»

1867

4.099.399 »

Salaires

566.446 »

»

»

»

»

»

»

371 LA BÉRAUDIÈRE Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

Revenu net (en francs)

698.328 684.994

1.734.558 1.360.841

634.324 1.018.834

603.342

1.479.016 1.294.455

680.859 865.420

660.142 655.824

1.651.093 1.432.904

858.787 1.076.976

678.014 653.009

1.728.261 1.476.316

987.860 1.239.794

187.123 256.026

603.599 467.284

1.385.339 1.166.738

743.717 963.318

306.409 118.188

159.571 166.819

508.687 490.645

1.405.474 1.200.211

742.260 947.526

300.092 273.399

41.700

471.775 454.281

1.479.605 1.435.418

789.437 818.601

300.695 279.905

16.169

524.248 498.517

1.726.771 1.679.260

832.039 879.660

339.588 301.186

71.798

599.145

2.044.959 2.007.247

1.011.241 1.048.953

328.037 294.689

35.601

704.337 693.297

2.294.525 2.260.137

792.584 842.072

358.115 337.152

82.886 ))

788.744 769.614

2.548.463 2.508.368

990.455 1.047.932 (abonnement : 887.766)

360.763 318.395

132.145

913.317 903.148

2.913.596 2.860.859

889.505 961.793 (abonnement : 887.766)

390.871 341.464

232.048

1.126.196 1.118.670

3.214.202 3.157.269

973.617 1.090.282

383.368 366.128

393.572

1.332.174 1.308.070

3.530.480 3.479.134

1.025.199 1.076.545 (abonnement : 954.060)

469.784 109.401

237.209

289.171 104.618

209.738

332.697 118.826

175.133

330.760 103.826

146.277

300.990 108.928

»

»

»

»

»

))

»

»

»

»

»

»

))

372 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

1868

4.365.525

4.877.022

1.976

2.006.159

1869

3.345.833

4.625.410

1.998

1.800.745

1870

4.243.223

5.371.794

2.014

2.228.271

1871

4.331.903

5.733.291

2.002

2.249.499

7.964.201

2.295

2.707.545

5.580.411

10.801.024

2.654

3.283.963

6.245.286

11.958.392

2.813

3.593.397

5.943.780

11.200.321 11.231.554

2.705

3.431.695

»

»

»

Salaires

»

1872

1873

1874

1875 1876

5.213.387 ))

»

»

La déclaration manque

1877

5.444.724

9.657.185 9.427.310

2.657

3.039.768

1878

5.788.748

10.059.050 10.032.628

2.759

3.187.842

1879

5.821.870 »

10.217.911 10.161.640

2.676

3.041.390

1880

6.205.860

10.728.864 10.937.724

2.830

3.374.304

»

373 LA BÉRAUDIÈRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

1.633.491 1.596.779

4.072.967 4.008.192

804.055 868.830 (abonnement : 954.068)

1.498.848 1.478.048

3.748.175 3.697.984

777.235 827.426 (abonnement : 954.068)

433.317 405.254

634.742

448.582 419.191

489.070

651.819 450.036

385.041

1.599.331 1.507.280

4.485.421 4.185.587

886.363 1.186.587 (abonnement : 954.068)

776.717 470.897

285.317

1.537.967 1.504.884

4.564.183 4.225.280

1.169.108 1.508.011

871.254 549.891

227.240 222.609

1.688.875 1.651.232

5.267.674 4.908.668

2.696.527 3.055.533 (abonnement : 1.009.935)

1.289.388 824.264

415.946

2.179.599 2.125.488

6.752.950 6.233.715

4.048.074 4.567.309 (abonnement : 1.009.935)

1.540.425 952.119

339.954

2.270.669 2.188.784

7.404.391 6.734.338

4.554.001 5.224.054 (abonnement : 1.009.935)

1.688.952 1.007.168

353.473

2.275.107 2.124.755

7.395.754 6.563.618

3.804.567 4.667.936 (abonnement : 1.009.935)

1.356.373 828.513

612.803

2.384.478 2.300.938

6.786.619 6.169.219

2.876.566 3.258.091

1.391.045 784.808

503.833

2.317.053 2.320.420

6.895.942 6.293.072

3.163.108 3.739.556

1.318.792 786.908

508.088

2.399.907 2.306.629

6.770.089 6.134.927

3.447.822 4.026.713

1.343.139 861.374

811.320

2.680.031 2.631.584

7.397.494 6.872.262

3.331.470 4.065.462

»

J>

»

»

»

»

»

))

»

»

»

374 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut

1881

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

5.703.830

9.871.997 9.815.531

»

1882

6.014.900 »

1883

5.808.800 »

1884

5.525.620 »

1885

5.389.913 ))

1886

5.134.370

1889 1890 1891

9.814.743 10.072.081

3.022.558

9.492.471 9.621.345

2.670.874

8.981.593 9.194.311

»

))

2.247

2.701.732 2.701.580

9.526.352 9.353.714

2.483.452

6.242.500

9.524.426

2.652.515

»

»

»

6.863.050

11.158.063

»

»

6.867.000

11.734.169 11.999.566

2.742

10.336.224 10.568.619

2.606

10.618.977 10.289.450

2.513

9.464.995 9.625.163

2.524

9.524.260 9.436.993

2.554

6.114.000 6.130.000 5.844.600 »

1895

3.079.858 3.073.858

))

6.002.000

»

1894

10.383.825 10.269.395

2.308.639

»

1893

»

8.630.147 8.771.150

5.495.470

»

1892

3.037.347

2.637.668

»

1888

2.692

Salaires

8.209.902 8.319.514

»

1887

Nombre d'ouvriers

5.817.000 »

»

»

»

2.592

2.980.636 »

3.469.258 »

3.068.510 »

3.038.840 »

2.996.038 »

3.034.772 »

375 LA BÉRAUDIÈRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

2.600.433 2.433.574

6.781.449 6.233.724

3.090.548 3.581.807

2.242.614 2.159.343

6.176.334 5.985.376

4.207.491 4.284.019

1.143.669 762.803

763.413

863.862 752.175

451.840

804.331 748.785

716.807

2.391.830 2.457.382

6.218.672 6.165.725

3.596.071 3.906.356

784.606 701.162

575.952

2.150.791 2.221.728

5.606.271 6.594.264

3.886.200 4.027.081

785.432 703.016

216.458

1.684.527 1.717.942

5.171.691 5.176.538

3.809.902 4.017.573

710.849 611.190

147.082

1.552.130 1.647.806

4.900.647 4.896.664

3.309.255 3.422.850

735.333 636.025

144.900

1.900.886 1.986.847

4.944.858 4.931.511

3.685.289 3.839.639

789.884 668.185

133.118

2.265.556 2.193.174

5.538.892 5.344.807

3.987.460 4.008.907

871.881 748.519

290.469

2.664.750 2.596.363

6.189.146 5.997.397

3.335.280 3.527.029

873.137 736.393

222.142

2.796.066 2.720.966

6.649.839 6.437.995

4.508.224 4.720.068

1.141.409 995.453

578.030

3.116.855 3.038.629

7.727.522 7.503.340

4.006.647 4.496.226

1.092.924 935.775

449.204

2.818.047 2.742.885

6.979.481 6.747.170

3.356.743 3.821.449

1.140.509 957.439

186.179

2.500.827 2.350.480

6.680.176 6.423.456

3.938.801 3.865.944

1.137.425 952.510

244.451

2.404.733 2.339.373

6.538.196 6.277.921

2.926.799 3.347.242

1.136.434 1.006.707

188.806

2.311.269 2.196.159

6.482.425 6.237.588

3.041.835 3.199.405

»

»

»

»

»

»

))

. »

»

»

»

»

»

»

»

376 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers

Quantité extraite (en qm)

Valeur du produit brut (en francs)

1896

5.930.600 »

9.383.383 9.347.176

2.587

3.120.679 »

1897

6.830.480 »

10.327.633 10.316.613

2.718

3.362.056

Salaires

»

LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)

1853

2.690.601 ))

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs) 3.033.908

Nombre d'ouvriers

2.091

))

1854

3.217.412 »

4.279.970 »

2.165

1855

3.598.564 »

5.038.143 5.112.203

2.795

1856

4.645.424

6.332.162

2.847

1857

4.465.562

5.977.773

2.351

1858

3.469.647

4.323.177

2.632

1859

3.977.525

4.818.445

2.593

1860

4.182.773

4.818.520

2.505

1861

4.772.945

5.080.697

2.463

1862

4.593.445

5.067.522

2.592

1863

4.928.259

5.573.476

2.851

Salaires

377 LA B É R A U D I È R E

(fin)

Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

985.810 834.464

422.280

1.161.191 1.097.762

319.469

»

»

Revenu net (en francs)

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

2.510.406 2.436.437

6.616.895 6.391.586

2.766.488 2.955.596

2.703.473 2.663.439

7.226.720 7.122.964

3.100.913 3.193.649

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

COMBE Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)

Frais généraux

Frais de première exploitation

248.678

167.867

2.338.729 2.317.583

695.179 716.325

394.205

533.704

3.569.634 3.368.147

710.336 911.823

522.792

551.321

3.934.548

1.103.595 1.177.653

451.035

483.809

4.529.113

1.803.049

678.813

425.383

4.205.611

1.702.162

610.370

204.570

3.298.717

1.024.460

580.160

253.285

3.213.880

1.604.565

676.557

237.895

3.379.753

1.438.767

719.566

346.043

3.786.081

1.294.616

676.356

428.332

3.793.551

1.273.971

655.399

630.383

4.202.689

1.370.787

378 LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

Nombre d'ouvriers

1864

5.065.224

5.905.483

2.833

1865

5.124.899

7.146.034

2.778

1866

4.958.000

7.596.850

2.788

1867

4.475.000

7.235.982

2.700

1868

4.616.492

7.312.657

2.448

1869

4.810.001

7.596.151

2.679

1870

4.780.000

7.280.049

2.752

1871

5.805.668

1,28

7.373.160

2.968

1872

7.195.032

1,34

9.602.890

3.149

1873

7.640.120 5.878.000

1,37 1,72

10.404.444 10.162.034

3.251

1874

7.885.236

11.812.774 10.588.074

3.741

»

1875

7.516.846 5.650.101

11.118.235 9.830.975

3.690

1876

5.821.130

9.934.279 10.249.574

3.906

1877

6.276.152

7.425.736 10.189.614

3.460

1878

6.587.861 6.595.081

8.301.252 10.832.517

4.369

1879

6.626.972 6.461.465

7.171.866 8.009.561

3.802

1880

7.396.819

9.199.899

5.032

»

1881

7.025.682

))

8.585.495 8.664.377

4.516

Salaires

379 COMBE (suite) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)

Frais généraux

Frais de première exploitation

655.276

440.863

4.376.616

1.528.867

613.560

320.367

5.458.159

1.687.875

664.745

289.891

5.848.191

1.748.259

660.464

308.795

5.751.704

1.484.278

637.426

271.458

5.719.432

1.593.225

676.949

153.355

5.831.860

1.764.291

677.108

175.177

5.735.890

1.544.159

531.871

256.035

6.031.875

1.341.285

591.654

442.177

7.338.710

2.264.180

899.453

561.265

8.795.882 8.145.995

1.608.562 2.016.039

810.275

855.930

9.363.240 8.090.703

2.449.534 2.497.371

892.458

606.407

9.151.354 7.809.933

1.966.881 2.021.042

821.359

642.229

7.921.444 »

2.012.835 2.328.130

720.256

454.351

5.745.402 7.901.991

1.680.334 2.287.623

803.651

540.321

6.368.946 8.403.815

1.932.306 2.428.702

843.396 735.525

581.918

5.900.004 6.542.317

1.271.862 1.467.244

809.706 786.080

528.730 ))

7.530.993 7.507.287

1.668.906 1.692.616

460.530

635.442

7.300.125

»

»

1.285.370 1.364.252

»

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

»

380 LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

Nombre d'ouvriers

Salaires

1882

6.843.618 ))

8.745.282 8.746.428

3.696

4.296.970

1883

7.354.995

9.211.332

3.796

4.643.917

»

))

1884

7.394.988

9.375.365

4.724

4.226.949

1885

6.564.998

7.967.725 8.091.019

3.788

3.543.608

1886

6.752.826

8.182.608

3.916

3.667.716

1887

7.004.206

8.204.468 8.287.269

4.104

3.744.446

1888

7.359.676

8.335.792 8.409.263

4.063

3.931.773

1889

8.086.862

9.319.601 9.424.027

4.093

4.302.705

1890

8.630.058

11.011.203

4.846

4.796.022

1891

9.557.487

12.358.754

5.357

5.439.624

1892

8.914.998

11.748.497

5.329

5.287.101

1893

8.534.999

10.813.677

5.223

4.918.209

1894

8.689.999

10.788.708

4.196

5.072.766

1895

8.229.999

10.082.749

4.379

4.853.350

1896

7.289.997 )) »

8.894.539 9.106.778 8.894.539

5.303

4.390.546

6.753.845

8.414.071

3.633

1897

)) »

3.663.384

381 COMBE (fin) Dépenses (en francs) Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

Total des dépenses

559.133

534.584

2.589.334

7.445.437 ))

Revenu net (en francs)

1.309.845 1.310.991

661.000 643.638

504.566

2.435.704

»

))

7.740.621 7.723.259

1.470.711 1.488.073

635.214

396.589

3.323.313

8.185.476

1.189.889

637.812

278.395

2.741.188

6.922.608

1.045.117 1.168.411

»

656.028

160.815

2.788.905

7.112.649

1.069.590

655.835 636.689

128.542

2.712.941

))

))

7.113.222 7.094.076

1.091.246 1.193.193

602.119

68.851

2.952.709

7.486.601

857.191 930.662

»

622.884

135.199

3.603.026

8.506.615 »

812.986 917.412

661.289

432.123

4.270.172

9.727.483

1.283.747

900.421

478.642

4.858.239

11.198.284

1.160.470

906.690

641.125

4.874.718

11.068.509

679.988

869.836

288.096

4.221.332

10.009.377

804.300

775.194

304.783

4.353.607

10.201.567

587.141

670.490

281.408

4.014.249

9.538.089

544.660

878.850 ))

483.854 473.441

3.320.381 3.309.968

8.589.777 8.579.364

»

»

))

304.762 526.914 315.175

914.841

648.468

3.459.245

»

8.037.470

376.601

382 CARNombre d'ouvriers

Produit brut Quantité extraite (en qm)

1811

96.910

1812 1818 1814

Valeur du qm (en francs)

2,23

Valeur du produit brut (en francs)

Fond

216.011

225

87.463

195.042

207

72.819

162.399

200

Surface

Pas de déclaration. Les concessionnair es se sont abonnés pour 3.200 francs

1815

»

»

»

1816

»

»

»

1817

99.399

172.217

195

1818

75.501

144.608

178

1819

101.432

2,003

205.586

200

1820

101.395

2,003

206.149

1821

105.156

213.817

210

1822

104.550

230.010

165

1823

120.000

204.000

160

1824

125.950

210.890

250

1825

144.524

240.874

275

1826

128.817

216.695

275

190 à 200

20

383 MAUX Dépenses (en francs) Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

158.518

57.493

140.964

54.078

109.478

62.920 34.859 abonnement de 3.200 abonnement de 3.200 abonnement de 3.200

70.000 (ouvriers) 7.500 (employés) 81.000 (ouvriers) 7.600 (employés)

600

123.083

49.133 abonnement de 3.200

97.694

46.914 abonnement de 3.200

149.631

55.954 abonnement de 3.200

147.200

58.949 abonnement de 3.200

30.000

82.000

160.000

53.817 abonnement de 3.200

26.000

81.700

170.200

59.810 abonnement de 3.200

abonnement de 3.200 148.360

62.640 abonnement de 4.000

167.667

73.217 abonnement de 4.000

153.675

61.120 abonnement de 4.000

384 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

123.434

224.486

280

1828

125.318

230.708

282

1829

144.209

216.313

289

1827

, , ,

1,50

Surface

230.734 1830

158.153

1,60

253.066

342

10

180.000

»

288.000

1831

137.570 162.250

1,62 1,66

223.843 270.417

270

20

1832

185.437 188.000

289.899 294.000

251

25

1833

195.874

306.983

250

20

273

42

»

»

1834

205.500 (dont 188.108 vendus)

1,60

»

»

1835

206.000 (dont 187.000 vendus)

300.972

1,69

312.290

262

37

1836

201.600

1,65

332.640

265

41

1837

244.153 256.082

1.65 1.66

410.418 426.674

261

74

1838

258.388 267.761

408.127 422.553

303

59

385 (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

Frais généraux

12.000

Frais de première exploitation

40.000

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

40.500

164.391

60.094 abonnement de 4.000

165.000

65.708 abonnement de 4.000

92.500 151.210

12.000

60.000

57.684

Revenu net (en francs)

129.684 194.408

131.315 65.103 abonnement de 4.000 101.060 58.636 abonnement de 4.000 168.000

20.000

28.000

72.000

120.000

20.000

25.100

64.900

110.000

160.416 170.000

20.000

81.000

75.000

168.808 161.000

115.090 133.000 133.000

30.752

78.350

183.006 134.462

121.979 172.523 170.000

200.621

100.351

176.355

124.618 124.000

25.360

26.080

56.800

98.475

160.680

151.610 abonnement de 6.200

157.500

175.140 abonnement de 6.200

23.320 20.000

229.093 229.018

181.324 197.656 190.000

32.331

257.297

150.829 165.276 170.000

»

»

25

386 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1839

276.167

432.550

304

33

1840

255.915 267.501

395.964 414.501

305

31

1841

351.833

522.061

340

35

1842

267.501

414.501

340

35

1843

403.026

547.143

375

50

1844

446.516

605.047

478

78

1845

431.199

616.313 624.026

550

70

»

1846

419.695

593.845

522

100

1847

403.938

571.912

512

90

1848

343.920

487.966 498.344

412

90

»

»

»

1849

480.863

660.240

448

90

1850

527.065

734.453

461

90

1851

453.887

715.985

423

57

827.874 850.031 834.545

460

128

927.126

560

»

» ))

1852

621.921 )) »

1853

680.812

753.388 735.516 »

»

117

387 (suite) Dépenses (en francs) Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

Revenu net (en francs)

180.000 243.126

152.837 170.000

150.752

22.296

109.679

282.727

239.333 abonnement de 9.000

176.864

34.328

127.838

339.031

208.112 225.000

193.290

21.966

126.960

342.216

262.831

210.814

22.016

129.441

362.271

250.416 262.000 262.000

214.430

22.066

113.979

350.475

243.369 250.000

208.045

23.250

112.399

343.694

228.217 250.000

168.781 162.151

16.585

7.941 7.941

123.434 118.314

308.800 297.050

179.166 201.293

197.236

16.936

3.119

118.852

332.025

328.215

208.613

17.464

4.910

137.244

363.322

371.211

19.463 18.300 »

8.277 3.447

332.054

194.028

351.518 343.209 341.850 361.976

364.466 372.775 411.508 373.540

154.027 154.374

431.535 » 431.883

396.388 418.496 402.662

130.277

440.510

486.615

)> ))

255.838 )) » 300.470

»

»

21.669 » »

9.763

)) »

8.019 )) »

7.967

388 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1854

929.133

1.236.097 1.253.515 1.332.391 1.304.746

655

244

1855

1.087.477

1.512.095 1.657.810

1.032

368

» »

»

1.213.461

1.735.815 1.834.806

1.318

380

» ))

))

1.335.351

1.912.023 1.969.832

1.085

292

1.404.615 1.451.903

440

270

1.421.459 1.482.813 1.633.714

1.007

232

»

1.30 1.43

1860

1.219.230

1,58

1.866.113

700

228

1861

1.329.031 »

1,38

2.188.921

722

128

713

183

1856

1857

»

1858

1.070.517 ))

1859

1.140.176 »

1862

»

»

1.521.824

2.905.087

»

»

1863

1.359.360

2.804.677

718

195

1864

1.125.830

2.245.590

710

252

1865

1.172.430

2.421.558

763

307

389 (suite) Dépenses (en francs)

Salaires

440.882

Frais généraux

Frais de première exploitation

28.114

59.848

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

286.139

755.136 »

739.447 753.509 605.957 602.562 605.957

10.967 7.824

645.896 646.986

36.820

»

458.665 ))

577.736

551.237

1.010.124 1.002.804 1.006.199

601.971 655.005 651.610

50.731 32.139 37.850

436.628 417.397 423.110

1.119.345 1.101.203 1.106.914

616.469 733.603 727.891

57.206 38.477

108.186

441.421

1.156.641 1.137.910

755.381 831.921

57.041 54.842

18.431

224.820

740.527 738.328

664.087 738.323

45.922

44.386

298.942

922.601

498.857 560.212 711.713

»

»

»

658.013

480.960 498.378 529.944

393.199 392.416

»

165.551

Revenu net (en francs)

))

»

»

»

))

»

))

))

»

» »

» »

594.203

411.199

51.639

357.590

1.362.993

503.119

711.141

603.873

64.563

378.941

1.693.866 1.492.060

495.065 698.860

131.605

1.547.946 1.319.257

2.900.392 2.671.703

4.695 233.384

122.866

551.364

-

-

689.491 »

652.954

708.639

523.976

»

+

1.783.879 484.608 536.188 (usine à coke) 2.320.068

689.643

404.457

99.959

532.573

+

1.626.674 233.000 385.915 (usine à coke) 2.012.589

705.029

369.570

71.592

516.915

+

1.591.516 392.306 437.736 (usine à coke) 2.029.252

390 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1866

1.242.660

2.556.435

735

306

1867

1.240.540

2.467.966

675

303

1868

1.288.070

2.570.031

690

310

1869

1.154.410

2.317.213

690

310

1870

1.388.500

2.593.652

662

453

1871

1.266.900

2.623.104

667

473

1872

1.855.400

3.979.044

741

525

1873

2.577.000

5.280.331

779

536

1874

2.603.360

5.207.228

864

575

1875

2.738.690

5.552.518

921

665

1876

2.898.960

5.561.209 5.655.157

979

707

»

3.196.060

5.870.452

1.075

667

1877

|

391 ( suite ) Dépenses (en francs) Salaires

711.733

Frais généraux

Frais de première exploitation

345.591

néant

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

529.799

+

1.587.123 514.599 454.712 (usine à coke) 2.041.835 2.006.563

707.668

269.786

27.154

405.294

+

674.382

269.848

281.307

62.000

néant

465.920

353.217

+

+

549.871

1.382.739 672.672 412.564 (usine à coke) 1.795.294

691.972

Revenu net (en francs)

(abonnement : 378.634)

1.427.741 686.104 456.186 (usine à coke) 1.883.927

(abonnement : 378.634)

1.308.908 358.137

650.167 (abonnement : 378.634)

1.667.045 886.838

285.687

66.745

939.968

2.112.493

481.168 (abonnement : 378.634)

893.881

309.483

11.805

840.216

2.043.581

579.522 (abonnement : 378.634)

1.047.120

619.000

115.100

1.205.189

2.871.309

1.107.734

1.310.009

635.729

97.955

1.371.920

3.317.668

1.962.663 (abonnement : 604.525)

1.419.643

602.964

256.315

1.599.923

3.622.531

1.548.698 (abonnement : 604.625) 1.627.963

1.481.662

595.503

343.362

1.772.409

3.849.565

1.627.953 (abonnement : 604.525)

1.629.140

548.188

155.772

1.755.081

3.932.410

»

»

»

»

1.628.798 1.722.746 (abonnement : 604.525)

1.720.622

571.381

275.214

1.891.760

4.813.765

1.686.687

392 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)

Fond

Surface

1878

2.916.200

4.862.491 5.736.387

1.065

667

1879

2.938.000

4.472.759

1.169

621

1880

3.068.700

4.541.678 4.628.200

1.071

649

1881

3.404.600

1,44 1,47

4.923.051 5.016.678

1.123

657

1.46 1.47

5.297.020 5.366.699

1.202

563

1,44 1,48

4.712.961 4.834.411

1.294

800

»

1884

3.722.600

1,44

5.393.711

1.315

798

1886

3.331.700

1,42

4.734.342

1.286

597

1886

3.170.300

1,38

4.374.296

1.222

604

1887

3.146.600

1,36

4.295.373

1.143

674

1888 .

3.345.000

1,33 1,36

4.479.132 4.567.686

1.110

655

J>

1889

3.829.700

1,28

4.902.782

1.307

647

1890

5.182.500

1,32 1,35 1,34

6.851.265 7.044.054 6.993.266

1.516

692

1,34 1,36

7.252.200 7.368.300

1.711

790

»

1882

3.660.600 »

1883

3.264.800

» »

1891

5.400.000 » »

1892

3.664.000 ))

1893

4.895.000 »

»

1,33 1,36

4.906.012 4.989.635

1.745

821

1,29 1,31

6.348.772 6.456.037

1.716

807

393 (suite) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)

Salaires

Frais généraux

Frais de première exploitation

Frais totaux d'exploitation

1.683.096

520.967

101.680

1.128.214

3.332.278 3.884.143

1.530.212 1.862.243

1.814.692

95.994

133.181

1.166.923

3.067.610

1.405.148

1.783.923

184.776

272.459

1.088.880

3.057.681

»

»

»

»

1.484.094 1.570.620

1.843.722

251.541 108.947

157.382

1.032.015

»

1.907.680

157.922

223.996

1.366.417

»

»

))

»

1.902.384

221.242

512.641

1.483.608

»

»

»

))

2.282.593

234.610

581.992

1.584.378

4.101.682

1.292.128

2.176.233

217.990

513.350

1.342.693

3.736.916

997.427

1.813.771

208.682

398.608

1.200.786

3.223.239

1.151.068

1.513.992

540.829

365.984

1.137.096

3.191.847

1.095.669

1.477.523

574.180 544.800

527.554

»

»

1.472.995 1.466.389

3.624.698 3.488.712

954.434 1.078.974

1.791.304

558.886

311.795

1.404.520

3.764.710

1.148.072

2.454.097 2.360.509

686.727 670.279

663.401 627.861

1.989.585 2.079.016

5.130.409 5.109.804

»

))

»

»

1.720.856 1.934.260 1.883.461

718.675 647.778 659.554

785.084 654.834

2.261.540 2.172.666

))

))

728.320 670.491

597.125 258.281

790.836 709.614

152.689 120.059

2.877.861 » »

2.263.201 ))

3.152.043 »

))

Total des dépenses

»

3.127.279 2.984.785

1.795.772 2.031.892

3.432.021

1.864.999 1.934.573

»

3.597.236 »

»

1.115.715 1.237.174

5.858.076 5.698.305 5.710.081

1.394.124 1.669.995 1.658.219

1.687.198 1.673.672

4.678.719 4.607.364

137.293 382.272

1.523.306 1.568.579

5.466.185 5.430.236

882.587 1.024.800

394 CARMAUX Nombre d'ouvriers

Produit brut

1894

Quantité extraite (en qm)

Valeur du qm (en francs)

Valeur du produit brut (en francs)

4.769.500

1,30 1,32

))

1895

4.696.000 ))

Fond

Surface

6.205.053 6.313.223

1.589

786

1,31 1,33

6.178.352 6.268.834

1.547

907

1896

4.518.500 4.979.010

1,28

5.825.230 5.875.843

1.566

897

1897

4.535.800 4.946.240

1,29 1,19

5.848.588 5.887.513

1.602

860

395 (fin) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)

Frais généraux

Frais de première exploitation

»

796.295 702.628

455.791 352.183

1.681.892 1.649.091

5.412.678 5.286.210

792.376 1.027.012

2.810.486 2.728.425

789.430 728.607

298.140 192.043

1.326.434 1.518.262

5.026.350 4.975.294

1.152.002 1.293.541

2.680.090

811.277 742.309

247.145 158.142

1.403.995 1.428.852

4.895.362 4.851.251

929.868 1.020.592

816.082 738.817

471.055 372.647

1.656.164 1.702.729

5.108.403 5.077.703

740.186 809.810

Salaires

2.934.491

»

2.636.157 »

Frais totaux Total d'exploitation des dépenses

CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (suite) Dossiers 65 A Q (Archives Nationales et Archives des Houillères de la Loire, à la Ricamane).

399 COMPAGNIE D E MONTRAMBERT-LA B É R A U D I È R E (Archives des Houillères de la Loire à la Ricamane.) Quantité extraite 1 (en tonnes) 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 . . . . . 1873 1874 1876 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895

165.377 146.499 161.876 185.194 142.628 157.645 188.199 210.156 248.832 250.776 268.450 293.110 315.103 354.978 376.949 324.413 376.574 381.684 455.650 490.764 566.373 533.620 556.530 469.740 510.761 531.011 569.923 530.457 561.887 574.793 552.091 538.991 513.437 549.547 600.200 624.250 686.300 686.700 611.400 613.000 584.460 581.700

Valeur du produit brut (en francs)

10.835.902 8.741.623 9.314.490 9.608.196 10.292.222 9.472.715 9.897.514 10.050.881 9.672.649 9.243.308 8.422.701 8.827.861 9.372.752 9.523.425 11.158.066 11.985.249 10.771.374

Bénéfices nets (en francs)

Dividendes par action (en francs)

830.159 1.028.507 1.175.436 824.803 908.109 825.194 855.603 998.276 768.741 1.048.734 1.049.154 1.207.668 1.582.308 1.489.874 1.236.999 1.622.281 1.852.392 2.936.930 4.834.271 5.775.760 5.161.369 5.108.489 3.851.680 4.346.952 4.590.637 4.913.779 4.424.954 4.850.889 4.831.886 4.776.224 4.350.952 3.655.068 4.064.418 4.197.984 3.897.979 5.032.350 5.170.410 4.272.676 4.091.515 3.576.276 3.467.342

9 10 10 9 9 9 10 10,50 8,50 10 9 10 12 13 11 14 16 25 37 42,50 42,50 42,50 40 42,50 42,50 45 45 47,50 50 50 50 40 43 45 45 47,50 47,50 47,50 47 42 40

1. De 1854 à 1884 les données sont légèrement inférieures à celles de F 14. C'est que deux petites exploitations (La Petite Rlcamarie et le Montcel) coexistaient avec celle de Montrambert dans la concession de La Béraudière et ont alors été incluses dans les données F 14.

400 COMPAGNIE DE MONTRAMBERT-LA BÉRAUDIÈRE (suite) Quantité extraite (en tonnes) 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920

594.050 660.800 714.300 731.000 737.000 714.000 533.100 646.100 591.700 606.000 680.700 676.700 655.900 637.300 643.000 669.000 694.000 703.300 680.200 630.000 683.500 882.000 942.300 618.100 607.000

Valeur du produit brut (en francs)

Bénéfices nets (en francs)

3.325.154 3.629.696 3.967.086 4.721.393 6.174.017 7.074.401 3.425.658 4.179.080 3.140.120 3.335.880 3.778.780 3.785.392 4.663.708 3.508.813 2.929.932 3.098.365 3.120.251 3.863.812 4.348.810 4.185.771 5.729.326 5.681.023 4.841.839 6.004.534 7.278.623

Dividendes par action (en francs) 38 40 40 42 47 47 43 40 36 36 38 40 40 36 34 34 34 34 34 36 38 38 38 38 40

401 HOUILLÈRES DE SAINT-ÉTIENNE (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamarie.) Quantité extraite1 (en tonnes)

1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896

476.493 499.512 526.888 547.000 529.000 527.000 562.000 492.000 525.000 598.600 548.419 496.590 470.725 447.279 383.671 389.360 478.170 515.450 540.500 541.500 461.000 400.000 392.800 420.400 434.300 419.000 470.000 557.600 481.600 513.400 482.000 515.500 530.000

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs) 1.227.130 763.895 895.985 715.961 918.106 988.974 1.000.765 1.009.884 1.167.735 1.636.393 1.638.779 1.626.350 1.724.490 1.646.817 1.481.620 1.487.077 1.330.028 1.724.568 4.129.705 3.097.875 2.460.931 1.827.489 1.353.984 1.098.785 1.167.495 1.679.777 1.821.767 2.002.547 2.229.675 1.942.329 2.082.939 1.909.628 1.937.607 1.738.151 1.325.679 2.034.413 2.681.484 1.969.089 1.977.423 2.179.067 2.468.552 2.378.326

Dividendes par action (en francs) non indiqués » » » » »

» » »

12 13 14 15 15 15 15 14 15 22 22 15 15 10 8,50 10 12 14 16 17 17 17 17 17 17 8 12 12 14 15 15 17 17

1. Chiffres inférieurs à ceux de F 14 car les données 65 AQ ne retiennent pas la consommation propre par les mines d'une partie de leur production ; et comptent aussi à part la fabrication des cokes et d'agglomérés.

26

402 HOUILLÈRES DE SAINT-ÉTIENNE (suite) Quantité extraite (en tonnes)

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)

540.500 588.908 598.358 601.789

2.254.301 2.815.262 2.716.433 3.866.517

18 20 22 25

2.174.662 2.927.407 3.621.022 3.178.553 3.185.000 4.473.191 4.127.719 3.274.796 71.407

22,50 22,50 25 25 27 29 29 29 29

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919

Dividendes par action (en francs)

555.000 567.000 589.500

648.300 660.200 668.000 597.600 662.700 742.850 898.650 894.200 625.650

ROCHE-LA-MOLIÈRE-FIRMINY (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamane.) Quantité extraite1 (en tonnes)

1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876

530.986 513.133 549.585 588.972 575.969 536.057 587.239

Valeur du produit brut (en francs)

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)

Pas d'indication

2.382.964 2.294.288 2.679.807 5.526.269 4.217.130 3.486.039 3.834.897

» »

»

» »

9.143.845

Dividendes par action (en francs)

35 40 50 80 80 80 80

1. Mêmes observations que dans la note précédente, valables pour 1870-1880.

403 ROCHE-LA-MOLIÈRE-FIRMINY

1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920

(suite)

Quantité extraite (en tonnes)

Valeur du produit brut (en francs)

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)

Dividendes par action (en francs)

563.466 604.949 490.642 545.241 586.866 614.292 628.339 554.010 512.771 512.279 586.655 648.869 683.709 698.679 776.697 755.813 750.642 690.588 746.122 800.097 831.300 911.839 931.534 963.859 923.997 758.303 883.860 859.346 880.231 867.742 844.468 896.029 930.199 976.936 981.583 1.059.191 1.034.551 876.546 881.124 975.582 1.175.494 1.275.812 831.258 868.809

9.139.445 8.322.711 7.797.176 8.467.896 8.756.167 9.046.142 9.307.543 8.212.506 7.243.258 6.969.974 7.432.585 8.095.889 8.507.233 9.592.241 10.899.733 10.672.873 10.381.942 9.553.405 10.003.825 10.864.864 11.276.681 12.825.503 13.777.042 17.331.733 17.895.575 13.283.904

3.542.792 3.041.984 2.828.936 2.987.730 2.608.156 2.920.925 3.054.342 2.690.239 2.380.811 2.364.940 2.494.155 2.673.592 2.803.248 3.320.176 3.308.445 2.777.707 2.766.695 2.448.236 2.998.344 3.331.536 3.104.075 3.657.243 4.334.619 6.061.841 6.438.510 3.501.563 3.772.650 3.269.473 2.979.809 2.949.589 4.291.934 4.346.441 4.187.287 3.977.257 3.503.228 4.484.737 4.763.143 3.740.533 6.186.249 9.650.593 10.344.162 11.357.624 9.955.543 9.248.811

80 72 72 72 65 65 65 65 60 60 60 60 60 65 65 62 60 54 60 62 62 68 78 85 85 75 73 72 72 72 75 80 78 70 75 80 93,75 83,33 100 150 150 150 130 30

12.666.217 12.525.002 12.664.794

404 COMPAGNIE DES MINES DE LA LOIRE (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamane.)

1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894

Quantité extraite 1 (en tonnes)

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)

Dividendes par action (en francs)

266.186 310.431 294.367 245.488 327.998 387.009 423.946 524.194 477.161 534.627 497.342 512.048 538.386 509.608 478.983 503.974 462.476 565.769 598.794 515.125 512.700 356.622 335.377 330.385 319.700 354.215 366.942 392.632 395.661 346.621 313.641 294.912 307.551 287.652 299.228 348.020 365.313 329.737 478.331 570.474

992.383 1.097.937 1.045.059 647.796 1.091.804 1.245.066 1.188.221 1.594.724 1,041.766 1.503.826 1.384.216 1.508.287 1.567.275 1.363.084 1.238.633 1.190.748 1.376.906 1.837.673 3.142.081 2.671.467 2.118.030 1.659.380 1.538.154 1.275.644 1.087.206 1.073.911 1.282.030 1.512.223 1.454.961 1.172.043 1.618.629 726.038 1.101.533 783.335 533.825 915.373 692.382 749.831 1.061.162 936.188

10 12 11 8 12 12 12 14 12 13 13 14 15 14 12 10 12 15 22 20 18 15 12 10 10 9 11 12,50 12,50 12 12,50 8 10 7,50 5 7 6 6 8 8

1. De 1855 à 1892 sont compris ici les 62 % de la production de Beaubrun (participation des Mines de la Loire). D'où des chiffres bien supérieurs à ceux de F 14. A partir de 1893 (achat de Beaubrun) la totalité de la production de Beaubrun revient à la Loire. Les données de 65 AQ sont alors légèrement inférieures à celles de F 14 pour les raisons précédemment évoquées (note de la page 401).

405 COMPAGNIE DES MINES DE LA L O I R E

Quantité extraite (en tonnes)

1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919

535.409 549.677 578.523 594.051 596.282 586.768 587.066 487.956 629.022 675.771 692.124 704.807 754.508 722.814 688.032 709.819 759.782 787.023 825.669 730.759 704.999 746.868 1.007.950 1.089.568 694.222

(suite)

Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)

Dividendes par action (en francs)

468.325 814.746 660.135 1.321.646 1.716.435 2.949.396 3.217.192 1.588.786 2.294.786 1.939.653 1.709.209 2.142.087 2.672.802 2.409.913 1.313.456 907.816 1.475.140 1.996.320 2.991.279 2.698.178 4.034.450 6.017.876 8.428.058 5.862.898 5.625.264

1,50 néant »

» 6 10 12,50 8 11 11 11 12,50 14 14 10 néant » » 8 8 11 17 24 24 24

406 MINES DB CARMAUX (Archives Nationales : 65 AQ, L 79)

1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

Profit [avant déduction des réserves et amortissements] (en francs)

Bénéfice du compte d'exploitation (en francs)

Chiffre d'affaires (en francs)

674.953 728.459 1.163.027 2.247.003 2.122.161 2.054.551 1.965.311 2.016.137 1.934.906 1.968.059 2.337.309 2.729.686 2.879.687 2.103.419 2.565.613 2,034.362 1.706.549 1.725.412 1.747.924 1.790.153 2.763.819 2.653.480 984.701 1.447.017 1.633.137 1.698.297 1.604.244 1.839.936 2.158.382 manque 2.340.711 3.347.372 2.558.392 3.362.249 2.700.251 2.422.899 2.652.900 2.780.715 3.497.788 manque 3.686.549 3.893.129 4.322.577 4.749.904

562.058 595.522 1.008.609 1.978.525 1.826.935 1.831.598 1.710.424 1.890.680 1.819.161 1.714.647 1.981.198 2.370.357 2.466.575 1.786.386 2.285.728 1.757.887 1.445.405 1.472.746 1.477.940 1.554.399 2.584.143 2.405.161 762.820 1.252.431 1.483.648 1.568.573 1.337.553 1.516.979 1.865.750 manque 2.065.121 3.009.200 2.168.698 3.028.802 2.230.568 1.940.648 2.117.470 2.248.743 2.937.366 manque 3.116.958 3.263.201 3.611.581 4.021.040

2.737.500 2.823.255 4.015.047 5.307.933 5.288.971 5.583.282 5.628.669 5.978.635 6.150.384 5.957.503 6.334.234 6.967.440 7.426.494 6.665.521 7.580.288 6.575.926 5.914.884 5.858.972 5.975.278 6.556.014 8.620.266 9.092.726 6.181.458 7.962.819 8.062.310 7.697.223 7.560.903 7.828.038 8.744.044 manque 9.545.695 12.180.978 9.871.474 12.289.937 11.007.108 11.084.696 11.530.349 12.129.877 13.787.759 manque 13.932.319 14.587.980 15.482.155 16.000.593

407 MINES D E LA GRAND'COMBE (Archives Nationales : 65 AQ, L 194)

Extraction 1 (en tonnes)

1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895

269.060 327.121 359.856 415.699 446.000 347.044 397.752 418.000 477.000 459.000 493.000 506.500 512.500 495.800 447.500 460.000 481.000 482.000 442.000 526.000 588.000 613.000 565.000 580.000 666.907 709.634 709.945 796.373 761.091 739.123 767.053 770.732 687.738 725.174 747.218 781.618 850.933 908.154 1.000.599 936.535 895.000 906.627 858.728

Profit déclaré (P a ) (en francs)

Taux de profit

Capital (en francs)

845.452

14,09

6.000.000 »

1.613.359 2.047.013 1.935.497 1.001.307 1.868.973 1.592.623

26,89 34,11 32,26 16,69 31,15 26,54

»

1.824.808 1.991.134 2.015.582 2.133.151 2.063.455 1.796.823 1.920.037 1.985.833 1.755.058 1.907.564 2.756.427 2.788.817 3.861.728 3.228.943 3.811.748 3.477.220 3.483.656 3.159.657 3.402.934 2.733.826 2.738.840 2.895.698 2.554.557 2.534.414

30,41 33,19 33,59 35,55 34,39 29,95 32 33,09 29,25 31,79 45,94 46,48 64,36 53,81 63,53 54,5 54,6 49,5 53,3 42,8 42,8 45,4 40 39,7

(%)

» » » »

» »



2.356.343 2.308.052 2.391.914 3.509.306 3.130.876 2.471.520 Pas d'indication 1.822.425 1.811.862

» » )) )) ))

» )) ))

» » » » )) ))

» » » ))

» »

»

» » » ))

36,9 36,2 37,5 55 49,1 38,7

.

28,5 28,4

6.375.000 ))

» » ))

» » » ))

1. Les différences que l'on peut relever avec les données F 14 tiennent à la comptabilisation — ou non — dans 65 AQ de la consommation propre, et des cokes et agglomérés.

408 MINES DE LA GRAND'COMBE

Extraction (en tonnes)

1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

763.188 711.302 758.442 786.733 797.903 791.048 767.906 759.044 763.300 774.033 833.392 833.664 866.152 875.927 880.196 884.824 938.959 995.691

(fin)

Profit déclaré (P a ) (en francs)

Taux de profit (%)

Capital (en francs)

646.371 819.892 1.867.069 1.996.524 3.511.517 3.719.335 2.526.002 2.122.857 1.863.432 1.715.911 2.247.912 3.127.569 3.673.606 3.128.351 2.677.966 2.465.124 3.925.127 4.927.213

10,1 12,8 29,2 31,3 55 58,3 39,6 33,2 29,2 26,9 35,2 49 57,6 49 42 38,6 61,5 77,2

» » » » » »

» »

» » » » M

» »

» » »

Ill

FIRMES

SIDÉRURGIQUES

i. DONNÉES DES BILANS*

* Tous les chiffres des tableaux qui suivent, exceptés ceux des taux de profit, se rapportent à des sommes exprimées en millions de trancs.

411 COMPAGNIE DES HAUTS FOURNEAUX, FORGES ET ACIÉRIES DE LA MARINE ET DES CHEMINS DE FER

Exercices

1864-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

Profit

Taux de profit

22,5 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27

3,376 3,859 3,229 3,013 1,857 3,048 3,541 5,481 4,172 5,615 5,274 4,442 2,9 3,2 1,474 0,090 0,450

15 13,5 11,9 11,2 6,9 11,3 13,1 20,3 15,5 20,8 19,5 16,5 10,7 11,5 5,5 0,33 1,66

(%)

Bénéfices distribués Aux gérants Dividendes 0,048 0,034 0,012 0 0 0,134 0,068 0,141 0,261 0,219 0,061 0 »

Bilan

3,150 3,240 3,024 2,376 1,836 3,043 3,464 4,320 3,780 3,780 3,780 3,780 3,240 2,700 0,810 0 0

33,069 38,891 38,843 37,914 36,667 35,5 36,9 39,765 40,118 40,926 41,815 43,817

1,300 1,300 0 0 0 0,260 0,325 0,325 0,520 0,780 0,780 0,780 1 1 1 1 1,100 1,200 1,200 1,200 1,200

19,514 21,784 22,963 21,774

45,138 43,449

Au Conseil d'administration 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

13 13 13 13 13 13 13 13 13 13 18,172 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20

1,869 2,708 1,252 0,727 0,941 0,882 1,217' 1,569 2,076 2,324 1,588 1,405 2,236 1,912 2,554 2,628 2,930 3,181 2,844 3,419 4,301

14,4 20,8 9,6 5,6 7,2 6,8 9,4 12 15,9 17,7 8,7 7 11,2 9,6 12,8 13,1 14,7 15,9 14,2 17,1 21,5

0,248 0,248 0 0 0 0,039 0,051 0,051 0,092 0,086 0,086 0,086 0,111 0,111 0,111 0,111 0,122 0,133 0,133 0,133 0,133

21,157 23,358 29,803 31,459 35,177 31,649 32,596 33,081 33,639 34,113 33,057 34,336 37,142

1. On peut ajouter à ce chiffre la somme de 874.000 francs représentant des travaux payés sur le compte « entretien ». Dans ce cas, le profit est de 2.091 millions de francs et le taux de profit de 16,1 %.

412 COMPAGNIE DES HAUTS FOURNEAUX, FORGES E T ACIÉRIES DE LA MARINE ET DES CHEMINS DE F E R (suite)

Exercices

1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 .. 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . . 1915-16 . . . . 1916-17 . . . . 1917-18 . . . . 1918-19 . . . . 1919-20 . . . . 1920-21 . . . . 1921-22 . . . .

Bénéfices distribués

Profit

Taux de profit

(%)

Tantièmes

Dividendes

20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 70 70 70

5,792 5,599 5,533 4,560 5,103 6,883 8,954 9,648 5,552 4,617 6,047 6,535 6,821 7,135 8,474 6,817 6,733 7,985 9,272 11,275 13,566 16,417 6,814 17,038 17,793 15,043 11,651 9,444

28,9 28 27,7 22,8 25,5 34,4 44,8 48,2 27,8 23,1 21,6 23,3 24,4 25,5 30,3 24,3 24 28,5 33,1 40,2 48,4 68,6 24,3 60,9 63,5 21,5 16,6 13,5

0,155 0,166 0,177 0,177 0,200 0,220

0,591 0,404 0,466 0,497 1,644 0,622 0,622

1,400 1,500 1,600 1,600 1,800 2,000 2,400 2,600 2,600 2,000 1,960 2,800 2,800 2,800 3,080 3,080 3,080 3,360 3,640 3,920 4,200 2,800 3,640 4,200 4,480 4,900 6,600 5,600

38,992 39,529 39,554 39,779 42,950 40,795 44,304 46,261 41,416 39,997 91,352 78,317 78,442 78,608 85,875 85,314 85,017 93,994 102,726 117,619 120,668 142,553 169,868 216,184 367,790 472,749 499,743 440,428

70

6,274

8,9

0,466

4,200

374,342

Capital versé

Bilan

413 MINES, FONDERIES ET FORGES D'ALAIS

Exercices

1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905-06» (18 mois) 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15» 1916»

Capital versé

Profit

9 0,866 Pas de rapport » 2,239 » 1,537» » 1,102 » 0,650s » 0,594» » 0,793»,= » 1,1484 » 1,3484 » 1,265* » 1,089» » 1,016* » 0,7195 » 0,068 » 0,182 » 0,125 » 0,186 » 0,607 » 0,927 » 1,426 » 1,427 » 1,104« » 0,644 » 0,505 » 0,377 » 0,716 » 1,245 » 1,726 » 2,008 » 1,236 » 0,862 » 0,804 » 1,841' 1,420 7,5 7,4 7,3 7,2 7,1 6,990 9,750 13,250 12,625 12,525 12

3,053 1,684 1,035 1,121 1,225 1,787 3,648 3,511 2,287 6,077

Taux de profit

(%)

Dividendes

24,9 14,8 12,2 7,2 6,6 8,8 12,7 14,9 14,1 12 11,3 8 0,7 2 1,4 2,1 6,7 10,3 15,9 15,9 12,3 7,2 5,6 4,2 8 13,8 19,1 22,3 13,7 9,6 7,9 20,5 18,9

0,180 0,530 0,900 0,720 0,630 0,540 0,495 0,630 0,675 0,720 0,720 0,720 0,630 0,360 0 0 0 0 0,180 0,216 0,360 0,360 0,360 0,270 0 0,090 0,180 0,270 0,360 0,450 0,270 0 0 0 0,276

41,2 23,1 14,4 15,8 17,5 18,3 27,5 27,8 18,2 50,6

0,234 0,112 0,108 0,248 0,239 0,360 0,730 0,025 0,200 1,111

9,62

Bilan

17,274 16,494 15,460 10,810 10,796 11,170 10,977 10,850 10,507 12,096 12,116 12,184 12,246 12,275 13,827 13,253 13,562 14,237 13,780 13,548 13,174 13,428 13,855 14,338 15,551 14,696 14,011 13,742 14,877 13,083 13,212 13,780 13,673 16,200 17,118 25,585 25,559 25,237 26,243 34,455

414 MINES, F O N D E R I E S E T FORGES D'ALAIS

Exercices

Capital versé

Profit

Taux de profit

(fin)

Dividendes

Bilan

9,361 5,595 3,307 2,580 1,080

57,297 79,715 78,258 91,102 86,225

(%) 1917" 1918» 1919 1920 1921

15 30 30 30 30

11,922 9,560 6,423 5,261 2,556

79,5 31,9 24,5 17,5 8,5

1. Pas de t r a v a u x neufs signalés. 2. E n 1876,1877, 1878, les amortissements ne sont pas indiqués. 3. Cette année-là, la Société vend sa mine de Rochebelle et avec le produit de cette v e n t e , rembourse les obligations de trois e m p r u n t s qu'elle avait contractés. 4. T r a v a u x neufs non chiffrés, mais on en a m o r t i t une partie. 5. Les chiffres d u profit pour cette année et les trois suivantes ne comprennent sans doute pas les t r a v a u x neufs, mais seulement les amortissements. Les rapports n e sont pas a u x Archives Nationales. 6. Le chiffre d u profit ne comprend pas les t r a v a u x neufs. 7. Non compris les t r a v a u x neufs. 8. L a société se transforme en société a n o n y m e libre selon la loi de 1867. 9. Les r a p p o r t s m a n q u e n t pour ces q u a t r e années. Les chiffres donnés ici proviennent de coupures de presse.

415 A C I É R I E S D E FRANCE

Exercice

1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1826-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19

Capital versé

8 10

» » ))

» » ))

» ))

» » » » » » » » » ))

» )) )) )) ))

10,770 12,500 15 » ))

20

» » » ))

» » »

Profit 1

Taux du profit (%)

0,226 1,018 2,701 3,638 2,212 1,990 2,550 1,958 3,408 3,273 4,500 3,359 1,769 1,370 1,375 2,494 3,161 3,868 5,383 5,618 3,176 1,981 1,351 2,071 3,560 3,030 3,355 3,489 4,233 5,060 5,213 5,200 6,953 3,200 8,578 9,519 3,020 2,890

2,7 10,2 27,1 36,3 22,1 19,9 25,5 19,5 34 32,7 45 33,6 17,7 13,7 13,7 24,9 31,6 38,6 53,8 56,1 31,7 19,8 13,5 20,7 35,6 28,1 26,8 23,3 28,2 33,7 34,7 26 34,5 16 42,5 47,5 15 14,5

Bénéfices distribués

0,063 0,841 1,033 0,767 0,726 1,103 1,454 2,317 2,041 2,345 2,201 0,828 0,035 0,334 0,873 1,377 1,377 1,526 1,284 0,727 0,465 0,065 0,065 0,365 0,477 0,673 0,815 0,815 1,029 1,029 1,029 0,065 0,065 1,562 1,795 0,065 0,065

1. Y compris les amortissements ordinaires et les « travaux neufs ».

(jetons)

(jetons)

(jetons) (jetons)

(jetons) (jetons) (jetons) (jetons)

Total du bilan

14.9 26,1 26,5 26,4 26,3 27,1 28,7 28,3 31,5 31,6 32,3 33,2 32,1 31,6 31,9 33,4 33,8 39 41,2 42,2 42,2 42,6 41,6 42,6 45,1 50,2 50,9 52,9 57,1 61,8 73,1 82,4 92,9 86,7 84,5 98,2 89,2 82,9

416

Exercices

1870-71 . . . . 1875-76* . . . 1876-77 . . . . 1877-78 . . . . 1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1884-85* . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1888 (année pleine) 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1919* 1920 1921 1922

SOCIÉTÉ ANONYME D E S HAUTS FOURNEAUX, FORGES E T A C I É R I E S D E DENAIN E T ANZIN Capital versé

4,498 4,498 » ))

» » »

» 10 10 ))

» )>

» » »

» » »

» » » » » )) ))

11,250 » »

12 12 » » »

Profit

Taux de profit

1,442 0,325»,2

32 7,2

0,315» 2,726 2,441 0,013» 0,147» 0,244» 0,218»

7 60,57 54,24 0,3 3,3 5,4 2,2

»

0,234» 0,065» 1,375 2,044 1,007 1,160 1,106 2,655 3,720 4,410 5,784 9,622 4,384 3,230 5,099 4,361 7,761 9,832 7,842 5,123 7,189 9,042 12,335 13,658 12,411

2,34 0,65 13,75 6,07 10,07 11,6 11,6 26,55 37,20 44,1 57,8 96,2 43,8 32,3 51 43,6 77,6 87,2 69,7 45,7 59,9 75,3 102,5 113,8 103,4

» » »

4,281 3,788 2,969 2,816

35,6 12,6 9,9 9,4

(%)

Tantièmes

Dividendes

Bilan

non indiqués »

non indiqués

13,6 19,9 19,2

»

» » »

» »

» » »

» M )> ))

»

» )>

» » )) ))

» ))

» ))

» )) ))

»

» » » » » » » »

20,2 21,6 23,9 22,8 21,4 21,9 22,1

» » » » » » » 0,500 0,500 0,750 0,750 0,750 0,750 1,0 1,0 1,350 1,350 1,350 1,560 1,680 1,800 1,920 1,920

21,7 22,7 22,8 23,1 23,5 23,6 23,4 24,9 27,1 30,2 32,4 37,490 34,380 32,851 33,985 36,045 35,755 42,529 40,590 39,547 42,692 45,035 50,639 54,876 64,132

0,600 2,100 2,100 2,100

93,791 296,445» 338,978 637

» »

))

12 30 30 30

» » » ))

1. Amortissements non signalés car les rapports du conseil manquent. 2. Ce chiffre représente le profit des deux années 1876-77 et 1877-78. 3. Après la guerre et les destructions, la valeur des immobilisations croît dans des proportions considérables. Les travaux neufs sont payés à l'aide d'avances gouvernementales et n'ont donc pas été compris dans les chiffres de profit. * Pour les années 1872-1874,1882-1884 et 1914-1918, pas de documents publiés par la Société.

417 FORGES ET ACIÉRIES DU NORD ET DE L'EST

Exercices

1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14

Capital versé

12 » ))

» ))

»

» » »

» » » »

» » )) )) ))

» » ))

» » »

12,750 » »

15 15 ))

» ))

»

Profit

Taux de profit (%)

Bénéfices distribués

4,282 3,373 0,750 0,814 1,033 0,963 1,022 1,263 2,323 3,102 3,431 3,832 3,768 2,664 2,619 2,732 3,327 3,809 6,532 5,579 4,079 3,767 4,092 4,713 5,173 8,435 11,211 10,684 12,045 12,344 14,130 16,424 8,227

35,7 28,1 6,25 6,8 8,6 8 8,5 10,5 19,4 25,8 28,6 31,9 31,4 22,2 21,8 22,8 27,7 35,1 54,4 46,5 34 31,4 34,1 39,3 40,6 66,1 87,9 71,2 80,3 82,3 94,2 109,5 54,8

0,976 0,661 0,046 0,033 0,313 0,288 0,395 0,516 0,673 0,924 1,364 1,631 1,637 1,337 1,335 1,461 1,604 2,019 2,761 2,421 2,409 2,324 2,327 2,359 2,410 3,071 3,080 3,013 3,170 3,204 3,491 2,700

Bilan

14,8 18,9 18,4 17,7 18,2 19 19,4 20 20,7 22,2 18,5 18,9 19,8 19,8 20,2 20,5 20,5 21,4 24,5 24,9 22,2 20,5 20,6 21 31 38,9 41 52,4 53,443 56,156 58,598 61,215 109,141

27

418

Exercices

1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19 1919-20 1920-21 1921-22

HAUTS FOURNEAUX, FORGES ET ACIÉRIES DU SAUT-DU-TARN

Capital versé

Profit

Taux de profit

Dividendes

Bilan

0,600

0,071

11,8

0

2,328

(%)

Pas de rapport 0,900 1,2 1,2 1,2 » » » » »

» ))

» »

1,375 1,500 1,500 1,500 1,625 1,750 1,875 2 2 2 2 2 2 2 2 4 4 4 6 6 6 6 6 9 9 9 12 12

0,429 0,105 0,038 0,019 0,023 0,016*

- 0,004

0,134 0,059 0,126 0,110 0,013 0,013 0* 0,177 0,200 0,306 0,439 0,441 0,430 0,427 0,694 0,621 0,746 0,679 0,879 0,668 0,210 0,593 1,033 1,328 1,303 0,798 0,797 4,052» 9,933 8,991 7,185 4,640 4,942 2,446

4,8 8,7 3,2 1,6 1,9 1,33 14,9 4,9 10,5 9,2 1,1 1,1

))

» »

»

» )) ))

» ))

» »

11,8 13,3 20,4 27 25,5 22,9 21,3 34,7 31,05 37,3 33,9 43,9 33,4 10,5 14,8 25,8 33,2 21,7 12,3 12,3 67,5 165,5 99,9 79,8 51,5 41,2 20,4

»

0,047 0,060 0,075 0,081 0,087 0,093 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,200 0,200 0,220 0,330 0,330 0,330 0,420 0,600 0,900 0,900 0,900 1,200 1,080

3,718 3,742 3,826 3,892

3,927 3,880 3,863 3,707 3,724 3,682 3,284 2,775 2,773 2,783 3,212 3,145 3,174 3,715 3,809 4,201 5,863 5,995 5,947 6,027 6,185 8,341 8,604 8,585 11,220 11,431 12,357 18,803 32,018 32,356 44,071 45,558 47,803 47,737

1. Pas de « bénéfice » cette année. Le chiffre relevé est celui des travaux neufs. 2. Pas de bénéfice, mais un amortissement de 1,040 million de francs, représentant l'amortissement d'un emprunt obligataire. On diminue de cette somme le compte « Immobilisations » à l'actif. 3. Rien sur les travaux neufs pour cette année.

S O C I É T É ANONYME D E S HAUTS F O U R N E A U X , F O N D E R I E S E T F O R G E S D E FRANCHE-COMTÉ

Exercices

Capital versé

Profit 1

1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1881-82 . . . . 1882-83 . . . . 1883-84 . . . . 1884-85 . . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1887-88 . . . . 1888-89 . . . . 1889-90 . . . . 1890-91 . . . . 1891-92 . . . . 1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 . . 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . . 1915-16 . . . . 1916-17 . . . . 1917-18 . . . . 1918-19 . . . . 1919-20 . . . . 1920-21 . . . . 1921-22 . . . .

18,741

0,518 0,844 1,108 1,110 0,755 0,451 0,102

1. 2. 3. 4.

» » » »

»

» »

» » » » » »

» » » » »

» » » )) )) ))

» ))

» »

9,370 » »

» » »

» » » » » » »

- 0,077

0,229 0,149 0,205 0,462 0,333 0,223 0,248 0,292 0,242 0,325 0,634 1,085» 1,146 1,838 1,530» 0,970 0,913 0,780 4 0,748* 0,773 0,785 0,053

Taux de profit

(%)

2,9 4,5 5,9 5,9 4 2,4 0,5

-0,4

1,2 0,8 1,1 2,5 1,7 1,2 1,3 1,5 1,3 1,7 3,4 5,8 6,1 9,8 8,2 5,2 4,9 4,2 4 4,1 4,2 0,6

- 0,917

— 9,8

0,138 0,445 0,846 0,954 0,454 0,802 2,613 3,680 1,842 1,293 1,590

1,5 4,8 9 10,2 4,8 8,5 27,5 39,2 19,6 13,8 16,9

»

- 0,705

-7,3

»

0,755

8

419

Tantièmes

Dividendes

Bilan

0,055 0,114 0,150 0,120 0,081 0,049 0,011 0 0,013 0,013 0,018 0,041 0,030 0,020 0,022 0,026 0,022 0,029 0,056 0,097 0,132 0,208 0,063 0,080 0,078 0,065 0,067 0,066 0,055 0 0 0 0,028 0,063 0,072 0 0,069 0,092 0,122 0,109 0,094 0,109 0 0

0,262 0,580 0,805 0,862 0,562 0,374 0,244 0 0,118 0,118 0,150 0,320 0,281 0,188 0,188 0,226 0,188 0,244 0,469 0,562 0,750 0,937 0,750 0,750 0,674 0,562 0,562 0,562 0,450 0 0 0 0 0,285 0,225 0 0,225 0,375 0,562 0,562 0,562 0,675 0 0

24,560 25,065 25,816 25,850 25,457 25,431 24,963 24,348 24,316 24,329 24,809 25,103 24,870 24,789 24,725 24,755 24,651 24,978 25,490 26,082 26,742 27,544 27,747 27,159 27,124 27,107 27,021 27,431 28,046 15,448 15,615 14,869 14,646 14,805 14,538 14,349 14,705 17,486 22,744 24,662 26,570 30,315 25,754 24,258

Aucun amortissement signalé. A partir de 1898, les amortissements sont signalés et chiffrés. En 1900-1901, le caissier détourne 828.000 francs d'où 702.000 francs de profits déclarés. Les amortissements ne sont pas signalés pour ces deux années-là.

420 HAUTS F O U R N E A U X D E SAULNES, MARC RATY & C 1 "

Exercices

1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1898 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918

Capital versé

1,100 1,2 1,4 1,4 1,550 1,850 2,475 3,250 » »

3,500 » » »

» » » )) ))

3,575 » » »

4,010 4,053 ))

»

4,062 4,092 »

4,156 » » ))

»

4,162 4,165 » »

4,240 4,250

Profit 1

Taux de profit

0,107 0,157 0,134 0,318 0,390 0,356 0,520 0,576 1,349 1,140 0,847 0,689 0,705 0,660 0,638 0,700 0,516 1,355 1,029 1,032 1,150 0,914 1,039 1,477 1,601 3,112 2,965 0,740 1,169 1,399 1,319 1,067 1,372 1,703 1,072 1,319 1,988 2,092 2,503 2,550 1,261

9,72 13,1 9,57 22,7 25,6 19,2 21,01 17,12 41,5 35,07 24,2 19,7 21,14 18,85 18,22 20 14,74 38,71 29,4 28,8 32,16 25,55 28,18 41,33 44,7 87 82,9 18,22 28,56 34,19 31,73 25,67 33 40,97 25,79 31,69 47,73 50,22 60,08 60,14 29,6

(%)

Dividendes

Tantièmes

Bilan

0,070 0,127 0,112 0,140 0,210 0,238 non indiqués

0,013 0,015 0,009 0,017 0,039 0,043 non indiqués

»

»

«

»

0,476 0,476 0,497 0,604 0,625 0,625 0,840 1,053 0,840 0,842 0,842 0,844 0,844 0,845 0,845 0,845 0,845 1,058 1,058 1,058 1,062 0,946

»

2,154 2,065 1,963 2,259 2,815 2,934 4,902 5,991 7,411 8,086 8,594 8,373 8,480 8,555 8,677 9,112 9,115 9,752 10,006 non indiqués

»

»

»

»

»

»

»

»

0,462 0,178 0,705 (tant, compris) 0,362 0,070 0,425 non indiqués » 0,425 » 0,425 » 0,425 0,073 0,425 0,045 0,467 non indiqués non indiqués

»

»

0,438 0,419 0,073 0,137 0,167 0,144 0,121 0,159 0,201 0,107 0,167 0,267 0,282 0,344 0,335 0,157

16,263 18,841 18,973 19,413 20,126 19,890 19,853 20,201 21,515 23,120 24,699 25,628 27,103 28,111 29,907

> Pas de bilan

1. Aucune indication n'est donnée concernant amortissements et travaux neufs.

421 HAUTS FOURNEAUX DE SAULNES, MARC RATY & C1" (suite)

Exercices

1919 1920 1921 1922

Capital versé

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes

Bilan

4,240 4,260 4,250 4,260

0,036 2,290 3,407 3,792

0,24 63,88 80,16 89,22

0,212 1,274 1,274 1,488

0 0,311 0,420 0,493

30,915 46,879 53,027 60,539

(%)

FORGES DE CHATILLON-COMMENTRY

Exercices

1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1770 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888

Capital versé

« mémoire »' 12,5 )>

» » ))

»

» » » »

» »

» » )) ))

» » » ))

» » »

Profit

Taux de profit

Dividendes

Bilan

1,391 1,305 1,408 1,432 2,655 1,511 1,909 1,576 2,287 4,831 6,294 3,247 2,786 0,776 1,221 0,709 1,714 2,428 1,884 2,445 2,104 0,999 0,504 0,117* 0,414 0,261

11,1 10,4 11,2 11,4 21,2 12 15,2 12,6 18,2 38,6 50,3 25,9 22,2 6,2 9,7 5,7 13,8 19,3 15,1 19,5 16,8 8 4 0,93 3,3 2,1

0 0,260 0,375 0,5 0,5 0,625 0,750 0,625 0,750 1,250 1,5 1,5 1,5 1 1 1 1 1,250 1,250 1,5 1,5 0,9 0,5 non indiqués 0,5 0,375

22,480 21,949 20,4 20,8 20,3 18,8 18,4 16,9 16,9 20,1 19,7 20,9 20,9 20,7 23,1 23,3 22,7 34,6s 34,4 33,4 33,8 33,1 32,4 31,1 30,721 30,418

(%)

422 FORGES D E CHATILLON-COMMENTRY

Exercices

Capital versé

Profit

Taux de profit

(%) 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915

» » » » »

» »

» 18,5 6 ))

» )) ))

» ))

» ))

» )) )) ))

» )>

» )) )) ))

0,618 0,738* 0,993 2,370 2,058 2,081' 1,018 2,257 1,935 4,845 6,525 9,103 8,456 11,389 8,180 4,300 4,292 3,812 10,917 7,755» 8,401 9,456 11,565 13,162 15,198 10,255 15,935

4,9 5,9 8 18,9 16,5 16,6 8,1 18,05 10,5 26,2 35,2 49,2 45,7 61,6 44,2 23,2 23,2 20,6 59 41,9 45,4 51,1 62,5 71,1 82,2 55,4 86,1

(suite)

Dividendes

Bilan

0,437 non indiqués 0,750 0,812 0,875 0,875 0,875 1,297 1,295 1,480 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 2,220 2,220 2,405 2,590 2,775 2,960 3,145 3,145 3,145

30,180 22,207» 25,895 25,631 24,053 21,657 5 20,903 21,382 28,799 34,5 38,9 59,05' 61,2 59,4 60,5 63,7 67,1 58,0 63,3 69,3 75,2 78,9 80,4 82,4 90,4 92,4 108,1

1. J u s q u ' à la date de constitution de la société en société anonyme libre (1880), le capital ne figurait que pour mémoire. On peut l'évaluer à 12.500.000 francs, chiffre qui sera déterminé par la société en 1880. 2. L'augmentation du bilan s'explique par l'apparition de la valeur chiffrée du capital. 3. L a différence entre les bilans (1889 et 1890) s'explique par le fait que le fonds de roulement (8 millions) a disparu au passif et qu'à l'actif, les immobilisations ont subi une réduction équivalente. 4. Ce chiffre comprend, outre le « bénéfice net » (979.000 francs), une somme de 1.012.000 francs représentant les « charges, pertes et amortissements ». 5. Diminution du bilan. — On a vendu l'usine de Villerupt. 6. Achat des mines de Champigneulles et Neuves-Maisons : augmentation du capital. 7. E m p r u n t obligataire de 15 millions : augmentation du bilan. 8. A partir de cette date, les amortissements ne sont pas chiffrés et sont imputés sur les prix de revient. * Amortissements non signalés.

423 SOCIÉTÉ DE CONSTRUCTION DES BATIGNOLLES

Exercices

1846 (juin)-... 1847 (juin) . . . 1847-48 1848-49 1849-60 1850-51 1851-52 1852-53 1853-54 1854-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71

Capital versé

1,250

0,062

2,560 2,875

0,032 0,062 0,183 0,062 0 0,180 0,252 0,512 0,712 0,587 0,562 0,457 0,751 0,630 1,219 1,627 0,720 1,119 2,038 0,945

Taux de profit

Bilan

(%) 5

0,672 0,432 1,081

2,55 5 14,6 5 0 14,4 20,2 40,8 56,8 22,9 19,5 15,9 26,1 21,9 45,9 56,6 24,3 38,9 70,9 32,9 7,02 23,4 15,04 34,1

1,083

17,06*

1,958 2,401 1,823 1,745 1,845 1,815 2,870 2,549 6,991 2,475 2,563 2,486 6,166 4,215

39,16 48,02 36,46 35,9 36,9 36,3 57,4 50,98 139,82 49,5 51,26 49,72 123,32 84,3

0,202

2 e semestre 1871 et janvier 1872juin 1873 ' 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87

Profit

1

! 1

5,000

2,390 1,734 1,500 1,801 3,201 3,993 4,605 5,958 8,909 6,890 6,814 12,699 17,116 16,021 23,983 42,133 16,934 19,717 15,124 18,303 13,973 17,558 21,216 24,512 (au 31-12-1871) 12,452 (au 30-6-1873) 24,095 19,019 18,978 16,423 18,785 26,756 34,653 37,666 34,931 35,530 42,421 42,537 36,130 37,258

1. La masse du profit indiquée étant le résultat de deux exercices, le taux de profit est réduit de moitié.

424 SOCIÉTÉ DE CONSTRUCTION DES BATIGNOLLES (suite)

Exercices

1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1906-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19

Capital versé

»

» »

» »

» »

» » »

» » » » » » »

» » » »

» » » » » » »

M ))

»

Profit

2,184 2,190 2,700 2,033 0 0,651 1,387 1,622 1,410 1,410 2,590 1,589 1,587 1,586 1,583 1,320 1,417 1,517 1,315 1,421 1,519 1,414 1,377 1,741 1,684 1,618 0,773 1,861 2,850 14,493* 6,044 4,362

Taux de profit

Bilan

43,68 43,80 54 40,66 0 13,02 23,74 32,44 28,2 28,2 51,8 31,78 31,74 31,72 31,66 26,4 28,34 30,34 26,3 28,42 30,38 28,28 27,54 34,82 33,68 32,36 15,46 37,22 57 289,86 120,88 87,24

36,113 43,564 38,325 37,995 34,884 32,631 30,403 34,674 30,512 29,883 31,601 35,456 36,987 37,035 34,388 29,765 30,257 32,236 70,684 74,380 73,804 75,658 82,004 47,964 53,967 57,272 63,242 60,728 73,615 66,651 65,644 58,614

(%)

1. Plus : 23.650.000 francs de profits sur « exercices antérieurs ».

425 COMPAGNIE FRANÇAISE DE MATÉRIEL DE CHEMINS DE F E R

Exercices

Capital versé

1872-73 . . . . 1873-74 . . . . 1874-76 . . . . 1875-76 . . . . 1876-77 . . . . 1877-78 . . . . 1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1881-82 . . . . 1882-83 . . . . 1883-84 . . . . 1884-85 . . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1887-88 . . . . 1888-89 . . . . 1889-90 . . . . 1890-91 . . . . 1891-92 . . . . 1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 .. 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . .

2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 4 4 4 4 4 4 4 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,6 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,120 3,120 3,6 3,6

Bénéfices distribués

Profit1

Taux de profit

(%)

Tantièmes

Dividendes

0,235 0,349 0,261 0,274 0,294 0,374 0,215 0,217 0,369 0,570 0,629 0,730 0,539 0,311 0,195 0,100 0,128 0,053 0,144 0,405 0,647 0,471 0,184 0,087

9,4 13,9 10,4 10,9 11,8 14,9 8,6 8,7 14,8 14,2 15,7 18,2 13,5 7,8 4,9 2,5 3,7 1,5 4,1 11,6 15,6 13,5 5,3 2,5

0,015 0,014 0,010 0,011 0,012 0,019 0,005 0,005 0,016 0,027 0,029 0,039 0,015 0 0 0 0 0 0 0,006 0,009 0,012 0 0 0 0 0 0,015 0,029 0,027 0,024 0,015 0,024 0,020 0,041 0,076 0,063 0,071 0,068 0,071 0,084 0,088 0

0,187 0,260 0,212 0,225 0,225 0,260 0,162 0,162 0,212 0,360 0,360 0,320 0,260 0,164 0,160 0,080 0,105 0,070 0,123 0,210 0,210 0,210 0,140 0,070 0 0 0,105 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,245 0,350 0,350 0,350 0,350 0,390 0,420 0,450 0

- 0,028 0,120 0,256 0,380 0,491 0,493 0,433 0,339 0,432 0,393 0,612 0,988 0,935 0,848 0,907 0,917 1,057 1,127 0,449

- 0,8 3,4 7,3 10,9 14,1 14,1 12,4 9,7 12,4 11,2 17,5 28,2 26,7 24,2 25,9 29,4 33,7 31,3 12,5

1. Les amortissements ne sont pas indiqués avant l'année 1892.

Bilan

3,827 3,807 3,412 3,493 3,978 3,665 3,415 3,762 4,465 5,749 6,310 5,938 5,489 5,381 5,397 5,590 6,284 4,725 4,869 5,030 5,300 5,286 5,145 5,010 4,710 5,092 6,215 5,898 5,877 5,794 6,117 6,133 6,048 6,414 6,935 7,649 8,169 7,906 8,848 10,612 11,931 14,390 14,080

426 COMPAGNIE FRANÇAISE D E M A T É R I E L D E CHEMINS D E F E R

Exercices

Capital versé

Profit

Bénéfices distribués

Taux de profit

(%)

Tantièmes

1915-16 1916-17

.... Pas de rappc rt du conseil d'administrat: on. ....

1917-18 1918-19 1919-20 1920-21 1921-22

.... .... .... .... ....

3,6 3,6 8 8 8

0,996 1,274 2,588 3,054 3,212

27,7 35,4 32,3 38,2 40,1

(suite)

0 0,103 0,192 0,235 0,249

Bilan

Dividendes

0,225 0,450 1 1,250 1,400

15,916 15,832 32,765 39,138 39,221

ALLEVARD1 Profits bruts 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66

0,160 0,212 0,280 0,188 0,264 0,348 0,298 0,334 0,424 0,206 0,132 0,205 0,234 0,205 0,317 0,426 0,322 0,365 0,567« 0,441 0,476 0,321 0,249 0,273

1888-89

0,456 0,456 0,466 0,390 0,150» 0,209 0,286 0,314 0,075 0,045 0,105 0,123 0,143 0,164 0,467 0,522 0,595 0,639 0,229 0,165 0,100 0,094 0,112 0,148

1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14

... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

0,175 0,228 0,168 0,143 0,079 0,065 0,083 0,100 0,175 0,143 0,106 0,050 0,088 0,159 0,134 0,244 0,873 0,674 1,481 1,142 0,635 1,626 0,617 0,507

1. Nous devons à l'obligeance de M. Pierre Léon, Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Lyon, d'avoir pu utiliser cette série statistique dont il nous a, fort libéralement, fourni les éléments. 2. Du 1 " janvier 1860 au 30 avril 1861. 3. Chiffre estimé, car il y a perte au niveau du profit déclaré (P a ).

2. MOYENNES MOBILES DES MASSES DES PROFITS DES SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES (millions de francs)

MINES, FONDERIES ET FORGES D'ALAIS 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887

1,186 1,058 1 0,958 0,893 0,848 0,773 0,666 0,584 0,546 0,584

1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898

. . . . . . . . . . .

0,630 0,672 0,736 0,772 0,800 0,859 0,930 1,019 1,084 1,062 1,035

1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

1,053 1,202 1,317 1,577 1,626 1,549 1,450 1,449 1,552 1,868 2,053

1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

5,572 6,264 6,403 6,272 6,322 6,433 6,684 6,910 7,087 6,849 6,526 6,796 7,313 7,894 8,675 9,741

1905 1906 1907 1908 1909

6,091 6,609 7,620 8,460 9,466

MARINE ET CHEMIN DE FER 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76

3,508 3,757 3,914 4,049 4,036 4,185 4,011 3,628 3,069 2,813 2,490 2,043 1,630 1,412 1,155 1,126 1,291 1,471

1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94

1,522 1,397 1,414 1,582 1,690 1,876 2,032 2,184 2,306 2,364 2,568 2,889 3,284 3,694 4,025 4,239 4,481 4,893

DENAIN-ANZIN 1895 1896 1897 1898 1899

2,585 3,501 3,761 4,008 4,445

1900 1901 1902 1903 1904

4,807 5,386 6,053 6,546 6,473

428 ACIÉRIES DE FRANCE 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94

.... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ...

2,189 2,527 2,914 2,988 2,780 2,686 2,618 2,612 2,745

1894-95 .. 1895-96 .. 1896-97 .. 1897-98 .. 1898-99 .. 1899-1900 . . . .. 1900-01 .. 1901-02 .. 1902-03 ..

2,797 3,031 3,155 3,135 3,168 3,267 3,345 3,463 3,449

1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

.... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ...

3,392 3,181 3,027 3,237 3,596 4,023 4,566

1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

.... .... .... .... .... . . . . .. . . . . ..

5,953 6,415 7,133 8,051 9,203 10,573 10,963

1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . ..

0,621 0,595 0,616 0,684 0,754 0,830 0,836

ACIÉRIES DU NORD ET DE L'EST 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94

.... .... .... .... .... .... .... .... ....

1,758 1,627 1,633 1,976 2,304 2,485 2,669 2,859 3,089

1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . 1900-01 1901-02 1902-03

3,254 3,635 3,873 3,901 3,901 4,059 4,292 4,563 5,131

SAUT-DU-TARN 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94

. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . ..

0,0921 0,0584 0,059 0,056 0,055 0,053 0,071 0,093 0,110

1894-95 . 1895-96 . 1896-97 . 1897-98 . 1898-99 . 1899-1900 . . . . 1900-01 . 1901-02 . 1902-03 .

0,153 0,188 0,223 0,269 0,345 0,415 0,478 0,531 0,595

FRANCHE-COMTÉ 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1986-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92

0,668 0,528 0,465 0,385 0,298 0,239 0,217 0,238 0,265 0,275

1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02

0,329 0,427 0,503 0,670 0,816 0,896 0,965 1,025 1,072 1,087

1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

1,054 0,932 0,728 0,573 0,516 0,508 0,529 0,494

429 HAUTS FOURNEAUX DE SAULNES, MARC RATY ET C ie 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888

0,434 0,649 0,626 0,687 0,730 0,760 0,791 0,812 0,805 0,806 0,793

1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899

0,814 0,865 0,888 0,930 1,024 1,124 1,412 1,591 1,559 1,574 1,602

1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909

1,647 1,650 1,638 1,649 1,423 1,240 1,378 1,481 1,604 1,741

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909

4,253 5,290 5,990 6,332 6,558 6,767 7,442 7,578 7,600 7,611 7,631 8,184 9,395

1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

1,575 1,489 1,634 1,410 1,360 1,537 1,640 1,633 1,610 1,622 1,612 1,482 1,474 1,455 1,431 1,449 1,489 1,512 1,429

OHATILLON-COMMENTRY 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

1,719 2,101 2,656 2,860 3,011 2,802 2,770 2,636 2,652 2,667 2,340 1,912 1,785 1,587 1,556

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1896 1896

1850-51 1851-52 1852-53 1863-64 1854-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71

0,150 0,222 0,284 0,339 0,370 0,446 0,516 0,631 0,784 0,807 0,853 1,014 1,056 1,027 1,019 0,997 0,982 0,921 1,058 1,201 1,177

2e

1,434 1,401 1,240 1,038 0,911 0,750 0,779 0,893 1,072 1,172 1,377 1,563 2,033 2,676 3,577

BATIGNOLLES semestre 1871 et janvier 1872juin 1873 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91

1,266 1,449 1,576 1,847 2,010 2,666 2,723 2,742 2,815 3,306 3,570 3,611 3,535 3,552 3,001 2,726 2,514 2,392 1,887

430 COMPAGNIE FRANÇAISE DE MATÉRIEL DE CHEMINS DE FER 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88

0,287 0,325 0,366 0,408 0,437 0,439 0,419 0,407 0,397 0,362 0,314 0,289

1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900

0,269 0,261 0,247 0,236 0,225 0,224 0,247 0,273 0,283 0,277 0,273 0,290

1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

0,328 0,372 0,426 0,508 0,569 0,609 0,655 0,709 0,789 0,866

0,332 0,334 0,312 0,266 0,227 0,189 0,161 0,163 0,192 0,218 0,249 0,312 0,332 0,339 0,336 0,331 0,325 0,290 0,251 0,210 0,158 0,148

1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10

0,139 0,135 0,134 0,133 0,136 0,132 0,118 0,105 0,099 0,108 0,116 0,134 0,220 0,275 0,424 0,539 0,604 0,775 0,826 0,867

ALLEVARD 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68

0,279 0,284 0,275 0,267 0,272 0,265 0,262 0,276 0,275 0,269 0,309 0,343 0,373 0,383 0,388 0,383 0,386 0,401 0,412 0,392 0,360 0,330

1868-69 1869-70 1870-71 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90

IV

BANQUES D'AFFAIRES ET BANQUES DE DÉPOTS

Nous donnons ici, sous une forme semi-élaborée, un ensemble de matériaux statistiques concernant les profits bancaires. Nous les avons utilisés dans l'analyse précédente sur les masses et taux de profits bancaires. Mais il sera loisible à tout économiste ou à tout historien de les traiter à son tour dans d'autres perspectives que les nôtres. Ces tableaux, comme les précédents, sont donc à la fois élément de preuve et « source » pour des travaux ultérieurs. Il est entendu que — sauf dans le cas du Crédit Lyonnais oîi il a été possible d'accéder aux inventaires « internes » — toute cette documentation repose sur les chiffres de bilans et d'extraits de comptes de profits et pertes publiés par les banques à l'occasion des assemblées annuelles d'actionnaires.

i. LES DIVIDENDES DE LA BANQUE DE FRANCE de 1820 à 1913 Ces éléments ont été fournis par Alain Plessis, qui prépare une thèse de doctorat sur la Banque de France sous le Second Empire. On peut d'ailleurs se reporter à l'étude très complète qu'il en a lui-même donnée1. On reconnaîtra aisément dans la courbe séculaire des dividendes de la Banque, les mouvements longs de l'économie. Comme l'indique A. Plessis à la fin de son étude : « Les toutes dernières années du xix e siècle et les premières années du xx e connaissent un relèvement sensible de notre courbe, mais ces progrès sont beaucoup plus amortis que ceux de la décade 1850-1860 et le chiffre atteint en 1912, 30 millions de francs, dépasse à peine le niveau atteint plus d'un demi-siècle auparavant ». C'est une confirmation du mouvement repéré dans le cas des banques de dépôts. Mais on se souvient que les bénéfices de l'institut d'émission sont en étroits rapports avec l'évolution du taux d'escompte lui-même. Tous les chiffres indiqués sont, à l'exception des taux de profit, en millions de francs.

] . A. PLESSIS, « Étude sur les profits de la Banque de France sous le Second Empire ». Histoire des Entreprises, novembre 1962, n e 10, pp. 5-19. 28

434 BANQUE D E FRANCE - Étude de A. PLESSIS Masse des dividendes et leurs moyennes mobiles.

Exercices

1820 1821 1822 1823 1824 1825 1826 1827 1828 1829 1830 1831 1832 1833 1834 1835 1836 1937 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859

Dividendes1

4,479 19,419* 4,957 6,213 6,247 6,654 6,212 5,024 7,537 5,024 5,771 15,345 4,823 4,48 5,432 6,654 7,605 8,555 7,74 9,778 9,438 8,565 9,244 8,284 7,262 9,03 10,796 12,018 6,844 9,672 9,216 9,581 10,767 14,052 17,700 18,250 24,854 30,477 20,8 20,987

Moyennes mobiles

7.4 7.48 5,96 7,1 6,96 6,76 6,63 6,67 6,96 7.08 7,35 7,79 7,15 7,56 8,1 8,43 8.49 8,65 8.9 9,38 9.05 9,08 9,15 9,19 9,58 10,22 11,18 12,01 13,44 16,07 17,29 18,61 20,43 22,4 23,65 25,3

Exercices

1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899

Dividendes1

25,550 26,827 28,835 30,112 42,837 28,100 28,470 19,527 16,425 19,527 15,330 54,750 58,400 63,875 52,012 36,500 26,465 17,340 17,340 20,075 27,375 45,625 52,925 41,035 39,055 33,762 28,287 27,375 25,915 27,740 28,652 29,017 23,725 22,630 20,130 18,797 20,987 18,892 20,075 23,725

1. De 1820 à 1847, le dividende est calculé sur un nombre d'actions de 67.900. De 1848 au 1 e r semestre 1857 : 91.125 actions. Du 2 e semestre 1857 à 1914 : 182. 250 actions. 2. Le chiflre exceptionnel de 1821 comporte une répartition de bénéfices antérieurs mis en réserve de 1806 à 1819 ( = 13,7 millions de francs).

435 BANQUE

DE

FRANCE

-

Étude

de A.

PLESSIS

Masses des dividendes et leurs moyennes mobiles.

Exercices

1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906

Dividendes

Moyennes mobiles

26,462 21,900 21,900 23,725 23,725 23,725 27,375

22,38 22,7 23,62 24,94 25,55 25,45 25,86

Exercices

1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913

Dividendes

Moyennes mobiles

31,257 29,200 25,550 25,550 25,550 29,200 36,500

26,26 26,87 28,2

2. BILANS DES BANQUES DE DÉPOTS ET D'AFFAIRES a) Banques de dépots Les rubriques retenues sont : capital versé ; total du bilan ; masse et taux du profit « originel » très partiellement reconstitué grâce aux extraits des comptes de profits et pertes où sont indiqués certains amortissements statutaires, et, parfois, extraordinaires ; dividendes ; tantièmes ; état des réserves à la fin de l'exercice. Parfois le chiffre du total des intérêts perçus est donné ; il a alors été relevé sous le nom de « chiffre d'affaires », les intérêts perçus représentant le prix de vente des crédits et les services offerts par les banques.

COMPTOIR D'ESCOMPTE D E PARIS

Capital versé

Exercices

30-6-1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 30-6-1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 30-6-1870 30-6-1871

.

6,666' » » »

20 » » )) ))

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40 )) )) )>

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52 71,2 80 80 80

Bilan

14,4 18,5 25,3 35,4 66,7 58,9 62,9 56,4 59,8 75 87,2 89,9 156,9 158,7 148,6 140,7 167,9 150,3 185,4 237,2 259,9 239,2 178

Profit

Taux de profit

Dividendes

0,291 0,660 0,720 0,865 1,220 2,229 2,289 2,410 2,281 2,441 1,743 1,846 3,306 3,981 4,305 6,499 5,410 5,810 5,473 6,106 7,270 7,581 5,808

4,4 10 10,8 13 6,1 11,1 11,4 12,05 11,4 12,2 8,7 9,2 8,2 9,9 10,7 16,2 13,5 14,5 10,5 8,6 9,08 9,4 7,2

0,124 0,338 0,460 0,850 1,440 1,680 1,880 1,720 1,680 1,320 1,440 1,440 2,640 3,120 3,360 4,720 4,680 5,080 4,560 4 6,560 7,040 4,400

(%)

Tantièmes

Réserves

0,346 0,536 0,308 0,575 2,008 2,449 2,792 3,157 3,464 3,763 3,940 4,158 7,843 8,351 8,940 10 10 10 20 20 20 20 20

1. Ne sont compté comme capital que les actions souscrites. Le reste du capital est représenté par l'obligation « Ville de Paris » (6,6 millions) et un bon du Trésor (6,6 millions).

437 COMPTOIR D'ESCOMPTE DE PARIS (suite)

Exercices

30-12-1871. 30-12-1872. 30-12-1873. 30-12-1874. 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

Capital versé

» » »

» »

»

» » » »

» » »

» » » »

20 40 40 75 » »

98 100 » »

»

142,2 150 » »

» )) ))

» »

200 » » »

» »

Bilan

Profit

178,6 311,2 177,3 202,2 242,2 273,5 292,7 368,7 362,7 368,7 351,9 347,6 346,7 345,1 335,2 349,9 344,6 381,1 201,7 337,9 274,2 365,4 404,2 482,5 533,2 612 684,7 712,4 719,5 806,5 822,8 866,9 963,9 1.136,7 1.211,4 1.350,9 1.244,2 1.301,1 1.542,2 1.659,5 1.661,7 1.777,2 1.876,4 1.347,1

4,577 6,010 7,533 6,992 7,537 7,335 7,050 7,549 7,943 8,453 9,218 8,619 8,413 8,466 8,596 8,655 8,462 8,948 1,001 4,957 4,194 3,092 4,036 4,101 5,282 5,407 5,490 5,463 6,114 8,596 8,815 8,920 8,944 8,971 9,042 9,947 10,185 10,416 15,559 15,950 16,102 18,335 18,719 10,976

Taux de profit (%)

7,5 9,4 8,7 9,4 9,1 8,8 9,4 9,9 10,5 11,5 10,7 10,5 10,5 10,7 10,8 10,5 11,1 5 12,3 10,4 4,1 5,3 5,4 5,3 5,4 5,4 5,4 6,1 6,04 5,8 5,9 5,9 5,9 6 6,6 6,7 6,9 7,7 7,9 8,05 9,1 9,3 5,4

Dividendes

4 4,960 5,600 5,920 6,400 6,400 6,400 6,720 7,040 7,360 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 8 0,320 1,600 2 2,875 3,750 3,750 4,919 4,976 5 5,278 5,500 7,198 7,407 7,500 8,250 8,250 8,250 9 9 9 12,943 14 14 16 16 10

Tantièmes Réserves

» » »

»

» » »

» » » » »

» » »

» » »

0,025 0,015 0,004 0,013 0,007 0,016 0,117' 0,109 0,109 0,109 0,111 0,114 0,121 0,229 0,257 0,284 0,388 0,534 0,543 0,749 0,766 0,020

0 2,431 3,784 4,934 5,150 5,425 7,707 8,053 8,410 8,772 9,141 16,048 16,584 17,136 17,699 18,268 18,844 19,430 20,066 20,720 34,191 35,070 36,030 37,001 38,080 39,179

1. Pour la première fois mention est laite des jetons de présence dont le montant est porté de 150.000 à 200.000 francs.

438 CRÉDIT INDUSTRIEL E T COMMERCIAL

Exercices

1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

10 » ))

» »

15 »

» » »

))

»

» ))

» » » ))

» » » ))

» )) ))

» » ))

»

» ))

» » »

» )) ))

» ))

»

20

Bilan

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes

Réserves

0,200 0,880 0,880 0,868 1,520 2,540 2,850 2,760 2,880 2,880 2,940 1,500 2,400 2,880« 2,880 2,880 2,880 2,160 1,827 1,950 2,103 2,227 2,289 2,227 2,202 2,139 1,392 1,484 1,608 1,608 1,731 1,868 1,875 1,875 1,749 1,500 1,500

non indiqués

0,010 0,107 0,944 1,346 2,015 6 6 6 6 6 6 6 6,920 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 3,5 4 4,620 5,239 6,499 6,500 7 7 7 7 7 7 7 7 10

(%) 14 46 46 58 50 65 70 71,5 74,6 94 96,2 42,9 70,5 74,3 67,2 89,6 106,5 116,3 118 131 116,8 138,3 132 136,5 131,7 149,2 142 153,2 143,3 148,2 143,6 163,2 138,4 145,8 129,1 136,7 129,3 136,1 145,9 145,8 167,2 181,4

0,250 1,445 1,538 1,332 2,050 2,548 2,856 3,189' 2,980 2,918 2,959 1,678 2,493 2,911 2,906 2,913 2,944 2,238 1,892 2,058 2,178 2,358 2,435 2,359 2,332 2,259 1,495 2,037 2,401 2,446 2,626 2,785 2,126 2,644 1,971 1,692 1,680 1,676 1,690 1,699 1,923 2,435

2,5 14,4 15,3 13,3 20 16,9 19,1 21,2 19,8 19,4 19,3 11,1 16,6 19,4 19,3 19,4 19,6 14,9 13,2 13,7 14,5 15,7 16,2 15,7 15,5 15 9,9 13,5 16 16,3 17,5 18,5 14,1 17,6 13,1 11,2 11,2 11,1 11,2 11,3 12,8 12,1

)) ))

2

» M

»

» » » » »

» » » » » » ))

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» »

» » » »

» » »

» »

0,168 0,166 0,196 0,143 0,129 0,100 0,098 0,099 0,101

))

»

))

0,122

1. Y compris 0,429 million de francs d'amortissement de créance douteuse sur faillite du banquier Joire (Lille). Le bénéfice déclaré n'a été que de : 2,760 millions. 2. De 1872 à 1885 les dividendes sont inférieurs aux bénéfices et pourtant les réserves sont étales. Il y a donc réserves occultes — probablement au poste « comptes d'ordre » (Passif).

439 CRÉDIT INDUSTRIEL E T COMMERCIAL

Exercices

1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

»

» » » »

25 » » )) )) ))

» ))

27,730

Bilan

Profit

Taux de profit

180,7 189,4 193,2 213,6 236,7 291,4 258,8 260,5 288,5 288,8 279,3 295,3 313,4 258,1

2,442 2,554 2,722 2,908 3,029 4,236 3,957 4,561 4,070 4,728 4,272 4,403 4,729 2,308

12,2 12,7 13,6 14,5 15,1 16,9 15,8 18,2 16,2 18,9 17 17,6 18,9 8,3

(%)

Dividendes

2 2 2 2,1 2,2 2,750 2,875 3 3 3,125 » ))

3,250 1,155

(fin)

Tantièmes

Réserves

» 0,144 0,151 0,153 0,157 0,256 0,272 0,275 0,278 0,293 0,296 0,305 0,325

»

» » »

15 16 16 20 20 21 21,5 25 26

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

Exercices

1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871

.... .... .... .... .... .... .... ....

1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

.... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

Bilan

30 »

60,5 119,8 )) 148,5 )) 228,3 59,7 227,6 59,8 217 chiffres non donnés 218,9 59,9 59,9 60 60 60 60 60 60 60 60 60

244,5 247,3 317,7 346,6 358 359,4 364,5 372,8 434,8 472,1

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes

Réserves

1,761 4,752 4,995 7,150 9,661 10,564

5,8 15,8 16,6 23,8 16,1 17,6

1,440 3,870 3,990 6 7,5 7,5

0,075 0,292 0,310 0,392 0,540 0,544

0,169 0,630 1,108 1,815 3,371

12,711

21,2

9,386 6,413 8,235 6,615 4,320 4,319 4,313 5,111 5,861 6,634

15,6 10,6 13,7 11 7,2 7,1 7,1 8,5 9,7 11

(%)

0,610 10,8 (pour 1870 et 1871) 0,536 7,2 0,345 5,4 0,434 6,18 0,382 5,567 3,711 0,175 0,176 3,711 0,175 3,711 0,262 4,329 0,330 4,948 0,395 5,567

5,922 7,183 8,713 9,363 10,977 11,628 12,049 12,470 12,891 13,390 13,963

440 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

Exercices

1882 1883 1884 1885 1886 1187 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

» »

» » »

» »

» » » »

» » » » » »

80 ))

» »

100 100 125 150 150 150 200 200 200 250 250 250

(fin)

Bilan

Profit

Taux de profit (%)

Dividendes

Tantièmes

Réserves

421,1 418 415 417,2 445,3 444,5 502,7 445,5 462,2 421,3 440,6 431,7 490,8 531,4 590,3 624,7 649,7 746,2 768,8 835 876,9 965,6 1.091,6 1.117,7 1.342 1.345,8 1.572,8 1.794,2 1.930,3 2.061,6 2.176,6 2.361,7 1.571,9

5,093 3,569 3,284 3,232 3,597 3,120 3,568 3,628 3,692 3,674 3,332 3,166 3,236 3,219 3,236 3,287 3,300 4,777 5,216 5,280 5,556 6,910 7,023 8,785 10,815 10,868 11,426 15,500 16,328 18,857 22,797 25,220 10,256*

8,4 5,9 5,4 5,3 5,9 5,2 5,9 6 6 6 5,5 5,2 5,3 5,3 5,3 5,4 5,5 5,9 6,5 6,6 6,9 6,9 7 7 7,2 7,2 7,6 7,7 8,1 9,2 9,1 10 4,1

4,329 3,092 3,092 3 3,092 3 3,092 3,092 3,109 3,125 3 3 3 3 3 3 3 4,333 4,675 4,750 4,916 6,145 6,250 7,792 9,670 9,687 10,156 13,910 14,583 15,208 18,750 20,833 0!

0,245 0,106 0,110 0,099 0,093 0,099 0,111 0,125 0,128 0,120 0,127 0,131 0,132 0,124 0,136 0,141 0,138 0,177 0,214 0,218 0,310 0,341 0,347 0,387 0,462 0,478 0,529 0,668 0,747 0,837 1,062 1,162

14,614 15,112 15,457 15,500 12 12,333 12,333 12,677 13,027 13,379 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 18,526 18,750 19,002 13,255 21,520 21,851 26,303 36,727 37,249 37,772 63,322 64,076 66,972 121,893 123,502 127,2

1. Le solde du compte profits et pertes est reporté sur l'exercice suivant. 2. 4 % sur le capital versé sont distribués aux actionnaires, prélevés sur réserves.

441 SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS

Exercices

1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908

Capital versé

5 .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

» » » » » »

» » » » » » »

10

Bilan

31,1 50,3 53,5 46,1 45,7 33,6 45,9 46,7 '48,8 56,5 66,5 61,5 71,7 71,7 101,8

))

12,5 » )) )) ))

7,5 » » » » » » » » » » » » » »

» » » » » » »

»

148,6 98,7 104,4 107,4 108,1 81,1 76,4 77,5 85,6 87,2 80,2 79,6 79,6 82,6 76,3 77,9 79,7 76,2 79,2 80,9 80,7 79,8 75,6 80,4 81,4 77,6 79,2 79,7

Chiffre d'affaires (intérêts perçus)

Profit

0,36 1,86 1,80 1,91 1,65 1,54 2,65 3,25 3,55 3,04 3,44 2,71 2,67 2,92 4,21 3,10 5,53 4,24 3,66 3,55 4,01 3,84 3,20 3,08 3,18 3,37 2,89 2,23 2,12 1,87 1,90 1,90 2,10 2,18 2,64 2,65 2,40 2,20 2,20 2,06 2,14 2,34 2,75 2,24

0,108 0,589 0,415 0,512 0,450 0,322 0,907 0,890 0,906 0,668 0,800 0,789 0,916 0,982 1,583 1,512 2,492 1,138 1,331 1,400 1,661 1,631 1,182 1,243 1,226 1,3 1,022 0,904 0,905 0,698 0,731 0,706 0,812 0,844 1,253 1,080 0,894 0,840 0,924 0,817 0,882 1,077 1,110 0,888

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes

Réserves

(%)

2,1 11,7 8,3 10,2 9 6,4 18 17,8 18 13,3 16 15,7 18,3 19,6 15,8 15,1 20 9,1 10,6 11 13,2 21,8 15,7 16,5 16 17,3 13,6 12 12 9,3 9,9 9,4 10,8 11,2 16,7 14,4 11,9 11,2 12,3 10,8 11,9 14,3 14,8 11,8

0,100 0,172 0,300 0,030 0,246 0,280 0,017 0,335 0,280 0,018 0,437 0,300 0,022 0,475 0,250 0,010 0,714 0,400 0,048 0,500 0,069 1,084 0,500 0,070 1,370 0,500 0,046 1,490 0,500 0,060 1,700 0,500 0,059 1,900 0,500 0,072 2,200 0,600 0,073 7,500 0,117 1,200 1,200 non indiqués non indiqués » 8,2 0,500 5,046 1 0,055 5,095 0,068 1,150 5,154 0,090 1,250 5,220 0,116 1,400 2 0,133 1,080 2,074 0,088 1,080 2,129 0,094 1,080 2,187 0,089 1,080 2,243 0,100 1,080 2,304 0,060 0,9 2,352 0,060 0,750 (10 %) 2,394 0,060 0,750 » 2,436 0,039 0,600 3 0,053 0,600 » 3 0,048 0,600 3 0,067 0,720 3 0,068 0,750 (10 %) 3 0,104 0,900 3,5 0,088 0,900 3,5 0,059 0,810 3,6 0,054 0,750 (10 %) 3,6 0,067 0,750 » 3,7 0,047 0,750 » 3,75 0,058 0,750 » 3,85 0,077 0,750 » 3 0,091 0,810 3 0,070 0,810

442 SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS (fin)

Exercices

1909 1910 1911 1912 1914 1914

.... .... .... .... .... ....

Capital versé

» » » » » »

Bilan

78,9 79 78 76,8 85,2 75,9

Chiffre d'affaires (intérêts perçus) 2,02 2,31 2,42 2,93 3,34 2,97

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes

0,794 0,949 0,953 1,178 1,341 0,874

10,5 12,6 12,6 15,7 17,8 11,6

0,750 (10 %) 0,750 » 0,750 » 0,840 0,840 0,300

0,059 0,078 0,078 0,105 0,125

(%)

Réserves

3 .3 3 3 3 3

SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS

Exercices

Capital versé

Bilan

1865 . . . . 5 24,2 » 1866 . . . . 28,5 » 1867 . . . . 32,2 » 1868 . . . . 29,8 » 1869 . . . . 29,4 Ì) 1870 . . . . 28,4 » 1871 . . . . 31,6 » 1872 . . . . 36,1 » 1873 . . . . 38,2 » 1874 . . . . 37,7 » 1875 . . . . 43,1 » 1876 . . . . 46,8 » 1877 . . . . 49,3 » 1878 . . . . 74,4 1879 . . . . 10 82,6 1880 . . . . 15 113,7 » 1881 . . . . 118,8 1882 . . . . Pas de chiffre donné 18831 . . . 15 90,5 » 1884 . . . . 85,2 » 1885 . . . . 88,5 » 1886 . . . . 86,3 » 1887 . . . . 89,4 » 1888 . . . . 90,1

Chiffre d'affaires (intérêts perçus)

Profit

Taux de profit Dividendes (%)

Tantièmes

Réserves

0,737 0,760 0,723 0,759 0,986 1,475 1,679 1,666 1,767 1,979 1,896 1,792 2,006 2,507 3,300 3,983

0,124 0,396 0,431 0,384 0,410 0,564 0,768 0,739 0,804 0,949 1,112 0,745 0,875 1,180 1,562 2,141 2,586

2,4 7,9 8,6 7,6 8,2 11,2 15,3 14,7 16 19 22,2 14,9 17,5 23,6 15,6 14,2 17,2

0,280 (5,6 %) 0,320 (6,4 %) 0,220 (4,4 %) 0,280 (5,6 %) 0,300 (6 %) 0,440 (8,8 %) 0,480 (9,6 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,600 (12 %) 1,280 (12,8 %) 1,680 (13,8 %) 1,980 (13,2 %)

0,012 0,022 0,003 0,012 0,015 0,037 0,051 0,053 0,058 0,083 0,058 0,067 0,094 0,124 0,182 0,210

0,031 0,086 0,200 0,231 0,390 0,482 0,653 0,850 1,058 1,260 1,420 1,650 5 5 10,12 10,22

3,105 2,891 2,729 2,638 2,828 3,037

1,739 1,682 1,547 1,421 1,589 1,821

11,5 11,2 10,3 9,4 10,5 12,1

1,218 (7 %) 1,134 (5,5 %) 1,237 (6 %) 1,237 (6 %y 1,340 (6,5 %) 1,546 (7,5 %)

0,072 0,056 0,072 0,073 0,087 0,117

5,22 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7

1. Le capital versé est de 15 millions, mais il a été augmenté en 1883 de 5 millions par prélèvement sur les réserves.

443 SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS

Exercices

1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

» » » » » » » » »

18,8 20,2 20,8 21,7 22,8 23,6 23,9 24,3 24,6 31,7 34,4 37,2 38,4 39,2 39,7 42,8 44,4

Bilan

Chiffre d'affaires (intérêts perçus)

Profit

Taux de profit

86 90 93,8 96 91,8 91,2 85,8 95,2 94,1 96,8 97 104,8 100,2 107,5 107,5 128,7 154,7 165,3 173,7 169,7 177,8 187,5 181,7 187,9 197,4 174,8

3,310 3,319 3,466 3,610 3,508 3,206 3,012 3,029 3,101 3,284 3,928 3,950 3,910 4,057 3,261 3,513 4,928 5,905 4,002 5,238 5,412 5,551 5,681 5,859 6,988 2,924

2,015 2,013 2,117 2,342 2,267 1,989 1,982 1,923 2,037 2,097 2,482 2,514 2,433 2,438 2,482 2,694 4,060 4,966 2,825 4,258 4,427 4,518 4,607 4,721» 4,884 2,657»

13,4 13,4 14,1 15,6 15,1 13,2 13,2 12,8 13,5 11,1 12,2 12 11,2 10,6 10,5 11,2 16,7 20,2 8,8 12,3 11,9 11,7 11,7 11,8 11,4 6,5

(%)

Dividendes

(fin)

Tantièmes

Réserves

0,147 0,157 0,172 0,198 0,199 0,165 0,164 0,157 0,171 0,165 0,200 0,200 0,187 0,183 0,183 0,208 0,370 0,478 0,219 0,282 0,283 0,286 0,110

5 5,2 5,5 6 6,5 6,7 7 7,2 7,5 7,75 8,25 8,6 8,85 9 9 9 10 12 21 21,215 21,440 21,670 21,900 18,9 19,2 21

1,489 (8,8 %) 1,557 (10 %) 1,562 (10 %) 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,680 (9,66 %) 1 1,775 (8,63 %) 1,958 (9,12 %) 1,991 (8,94 %) 2,098 (9,06 %) 2,145 (8,76 %) 2,154 (8,69 %) 2,169 (8,62 %) 2,491 (9,72 %) 2,493 (9,66 %) 3,688 (10,65 %) (10,17 %) (10,02 %) (9,75 %) (9,67 %) (9,45 %) 0

1. Rendement moyen des actions de 1866 à 1898 = 8,94 % du capital versé. 2. H y a un prélèvement de 3,5 millions pour créances douteuses effectué sur ce chiffre. 3. Baisse des profits pour enregistrer une « dépréciation du portefeuille ».

0,300

2. BILANS DES BANQUES DE DÉPOTS ET D'AFFAIRES (suite) b) Banques d'affaires CRÉDIT MOBILIER

Exercices

1853 1854 1855 1856 1857

.... .... .... .... ....

1858 . . . . 1859 . . . . 1860 . . . . 1861 . . . . 1862 . . . . 1863 . . . . 1864 . . . . 1865«.... 1866 . . . .

1867 . . . .

Capital versé

Bilan

Chiffre d'affaires (intérêts perçus)

Profit

Taux de profit

56,5 60

130,7 133,3 192,6 176,3 141,6

7,6 10,3 31,8 17,2 7,9

6,250 7,9 30 16,3 7,3

11 13,1 50 27 12,1

141,6 130 173,4 150,6 213,4 191,5 172,1

6,54 3,6 5 6,9 19,2 23,7 4,2

12, i ' 4,7« 6,3 4 6,3 22« 22 7,8

20,6 7,8 10,5 10,5 36,6 36 13

» )) ))

))

» » ))

» » ))

»

118,8

143 pour l'actif 68 pour le passif

(%)

Dividendes

Tantièmes

0,341 4,830 7,080 0,458 2,382 24,4 13,8 1,2 3 = 5 % non indiqués du capital » 3 0,170 4,5 0,334 6 0,334 6 1,333 15 1,333 15 6 0,333

Réserves à la fin de l'exercice

0,180 0,420 1,7 2 6.1 1 11,4« 2,033» 2,009 2,008 4,2 7,7 3,5

0,660

3

1,9

0

1. 4,1 millions mis en réserve sur le compte de « Profits et Pertes » en 1857 = baisse des valeurs pendant l'année. 2. Même mouvement = 5,3 millions mis en réserve sur le compte de « Profits et Pertes » en 1858. 3. Réserve diminuée de 7,8 millions pour dépréciation des « valeurs de placement ». 4. Chiffres plus grands que le chiffre d'affaires car les profits du compte de « Profits et Pertes » sont augmentés par des « plus-values de portefeuille ». 5. Pas de documents. L'Assemblée extraordinaire de mars 1866 décide de porter le capital à 120 millions.

445 BANQUE IMPÉRIALE OTTOMANE (en millions de livres-sterling)

Exercices

1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

1,350 »

2,025 ))

)>

» ))

»

»

5 » » » » » » » »

» »

» »

» » »

» » »

» » » » » »

» » » » » » »

»

Bilan

Profit

Taux de profit

4,389 5,804 6,397 6,405 6,736 7,528 10,457 8,918 8,886 8,104 9,603 21,512 14,649 12,194 12,757 14,049 10,209 11,403 12,586 14,240 13,328 13,816 15,101 10,422 11,669 11,468 12,406 13,962 14,460 15,431 16,895 19,603 18,759 13,231 13,496 15,660 15,998 15,744 15,885 17,198 19,754 19,976 19,793 22,397

0,185 0,242 0,160 0,213 0,262 0,296 0,314 0,229 0,326 0,336 0,256 0,848 0,620 0,264 0,302 0,406 0,608 0,238 0,813 0,892 0,587 0,462 0,340 0,244 0,260 0,254 0,246 0,406 0,396 0,402 0,408 0,457 0,327 0,297 0,275 0,281 0,282 0,278 0,333 0,370 0,369 0,397 0,464 0,523

13,7 17,9 7,8 10,5 12,9 14,6 15,5 11,3 16,1 16,6 12,6 16,9 12,4 5,2 6 8,1 12,1 4,7 16,2 17,7 11,7 9,2 6,7 4,8 5,2 5,08 4,9 8,1 7,9 8,04 8,1 9,1 6,5 5,9 5,5 5,6 5,6 5,5 6,6 7,4 7,3 7,9 9,2 10,4

(%)

Dividendes

Tantièmes

0,155 0,203 0,135 0,180 0,220 0,250 0,363 0,203 0,383 0,383

0,012 0,015 0,007 0,009 0,014 0,017 0,018 0,011 0,019 0,020

0,791 0,250

0,075

0,146 0,250 0,250 0,750 0,750 0,400 0,300 0,250 0,250 0,250 0,250 0,350 0,350 0,350 0,400 0,300 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,300 0,325 0,325 0,350 0,400 0,450

0,057 0,055 0,028 0,017 0,006

0,012 0,011 0,012 0,016 0,005

0,008 0,008 0,011 0,017 0,022

Réserves

0,018 0,042 0,058 0,080 0,106 0,144 0,186 0,221 0,269 0,321 0,367 0 0 0 0 1,671 3,671 3,107 2,406 2,495 2,810 2,856 0,318 0,318 0,318 0,318 0,318 0,359 0,399 0,439 0,480 0,526 0,558 0,588 0,616 0,644 0,672 0,700 0,733 0,770 0,807 0,847 0,893

446 BANQUE I M P É R I A L E OTTOMANE (en millions de livres-sterling).

Exercices

1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

Bilan

21,023 19,553 23,054 » 24,721 » 25,493 » 21,542 » 24,143 Aucun chiffre »

» »

Profit

0,519 0,515 0,483 0,475 0,472 0,361 0,362

Taux de profit

(%)

10,3 10,3 9,6 9,5 9,4 7,2 7,2

(fin)

Dividendes

Tantièmes

Réserves

0,450 0,450 0,450 0,450 0,450 0,350

0,022 0,022 0,021 0,021 0,023

0,946 0,998 1,049 1,250 1,250 1,250 1,250

N.B. —- Aucun amortissement n'étant signalé dans les documents publiés, le profit est, ici,, fortement minoré et se trouve sans doute très en dessous de son niveau réel.

BANQUE D E P A R I S E T D E S PAYS-BAS

Exercices

1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

62,5* » » » » »

» »

» » » »

» » » » »

»

» »

Bilan

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes et jetons de présence

359,7 208,1 169,3 158,7 146,5 127,5 143,8 176 178,7 165,8 172,9 197 172,7 169,8 188,2 174,9 308,1 243,8 218,9 187,8

14,458 7,204 9,620 8,013 3,415 5,686 7,608 18,930 18,543 20,057 14,080 6,587 5,271 5,980 6,994 7,716 9,502 8,725 10,824 2,197

23,1 11,5 15,3 12,8 5,4 9 12,1 30,2 29,6 32 22,5 10,5 8,4 9,5 11,1 12,3 15,2 13,9 17,3 3,5

7,500 6,250 6,250 6,250 3,750 5,000 6,250 7,500 7,500 7,500 7,500 6,250 4,375 3,750 4,375 5,000 5,000 5,000 5,625 3,750

0,615 0,462 0,432 0,447 0,169 0,308 0,447 0,586 0,586 0,586 0,586 0,347 0,239 0,170 0,239 0,308 0,308 0,308 0,377 0,169

(%)

Réserves

6,063 6,422 9,395 10,637 9,549 9,828 10,743 13,319 15,930 17,856 18,219 18,385 18,552 18,754 18,999 19,278 19,229 19,170 19,170

447 BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS

Exercices

1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

» » » » » » » » » »

» » » »

»

751 ))

» ))

»

100 » »

(fin)

Bilan

Profit

Taux de profit

Dividendes

Tantièmes et jetons de présence

Réserves

170,7 166,7 223,6 212 204,8 256,3 230,8 286,7 278 262,7 277,1 341 582 464,2 645,6 514,5 499,7 532,7 606,4 597,1 715,9 782,1 608,5

5,064 4,365 7,130 13,068 11,525 14,562 16,229 19,611 16,350 14,126 15,629 16,960 28,165 22,027 32,482 21,144 24,041 32,945 28,055 29,930 32,232 35,428 12,300

8,1 6,1 11,4 20,9 18,4 23,3 25,9 31,3 26,1 22,6 25 27,1 45 35,2 51,9 28,1 32 43,9 37,4 39,9 32,2 35,4 12,3

3,750 3,750 4,375 5,000 5,625 6,250 6,250 6,875 6,875 6,250 6,250 6,250 7,500 7,500 7,500 9,000 9,750 11,250 11,250 11,250 11,250 11,250 3

0,169 0,169 0,239 0,308 0,378 0,447 0,447 0,517 0,517 0,447 0,447 0,447 0,586 0,586 0,586 0,683 0,767 0,933 0,933 0,933 0,933 0,933 3

19,170 19,170 19,170 19,170 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,733 18,733 30,733 30,733 66,983 67,128 69,419 77,935 82,445 129,182 131,682 91,420*

(%)

1. Capital entièrement versé. 2. 40 millions enlevés aux réserves pour amortissements des « portefeuille-titres, syndicats, participations, avances ». 3. Pas de distribution de bénéfices, ils sont mis en réserve.

448 BANQUE DE L'INDOCHINE

Exercices

1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

Bilan

2

3,262 6,082 9,898 12,551 9,319 9,702 9,585 11,269 13,360 18,837 20,185 21,342 24,813 27,632 29,057 29,401 33,040 34,702 33,405 38,198 32,094 42,953 46,028 55,515 68,358 85,664 118,520 111,692 118,988 131,730 140,462 169,2 201,2 238,1 238,9 293,4 305,4 350,4 381,3 316,3

» » ))

»

))

»

))

»

3 » »

» » » » M

» »

6 »

» ))

» »

9 »

» »

12 » »

» »

Chiffre d'affaires (intérêts perçus)

Profit

0,189 0,504 0,790 0,759 0,825 0,610 0,626 0,711 0,663 1,039 1,032 1,212 2,061 2,228 2,192 1,784 1,968 2,113 2,362 2,243 2,246 2,414 2,556 3,357 3,503 4,747 6,237 7,459 9,552 10,076 9,229 10,358 12,855 14,306 13,352 15,629 16,663 21,611 22,735 18,986

0,018 0,151 0,227 0,213 0,282 0,302 0,322 0,348 0,334 0,624 0,522 0,555 0,598 1,004 0,938 0,850 0,813 0,818 0,902 0,917 0,875 0,918 0,871 1,035 1,030 1,752 2,483 2,994 3,604 3,727 3,931 5,265 5,594 5,489 5,934 7,546 7,202 8,062 8,342 7,456

Taux de profit

(%)

0,9 7,5 11,3 10,1 14,1 15,1 16,1 17,4 16,5 31,2 26,1 27,7 29,9 33,4 32,7 28,3 27,1 27,2 30 30,5 29,1 30,6 29 34,5 34,3 29,2 41,3 49,7 60 62,1 65,5 58,5 62,1 60,1 73,7 62,8 60 67,1 69,5 62,1

Dividendes

Tantièmes et jetons de présence

0 0,013 0,102 0,016 non indiqués non indiqués 0,154 0,018 0,181 0,022 0,200 0,023 0,200 0,027 0,216 0,032 0,225 0,033 0,256 0,037 0,320 0,045 0,352 0,049 0,560 0,076 0,566 0,073 0,480 0,067 0,480 0,067 non indiqués non indiqués 0,480 0,068 0,480 0,067 0,480 0,067 0,528 0,073 0,600 0,082 0,600 0,082 0,600 0,083 0,600 0,083 0,900 0,111 1,440 0,167 1,560 0,177 1,800 0,210 1,920 0,228 2,160 0,254 3,240 0,370 3,420 0,390 3,600 0,412 3,600 0,413 4,800 0,557 4,800 0,587 5,040 0,598 5,280 0,624 5,280 0,610

Réserves

0,034 0,060 0,086 0,123 0,145 0,176 0,227 0,532 0,856 0,965 0,992 0,933 1,850 1,918 1,993 2,086 2,213 2,431 2,514 2,699 2,781 2,993 3,241 7,930 8,514 9,506 10,619 11,774 12,203 22,765 25,494 26,416 27,638 44,975 45,644 46,918 47,927 48,631

MOYENNES MOBILES DES PROFITS BANCAIRES

CRÉDIT MOBILIER Moyennes mobiles du profit (calculées sur 5 ans). 1855 1856 1857 1858

13,56 14,8 14,14 9,4

1859 1860 186 1 1862

7,4 10,34 12,26 12,88

1863 1864 1865

12,74 11,612 7,592

BANQUE IMPÉRIALE OTTOMANE1 (en millions de livres sterling). 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

0,247 0,264 0,266 0,342 0,387 0,388 0,388 0,399 0,441 0,431 0,484 0,554 0,526 0,608 0,516

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896

0,510 0,494 0,454 0,455 0,410 0,355 0,334 0,328 0,341 0,351 0,355 0,367 0,361 0,347 0,334

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909

0,326 0,322 0,312 0,320 0,339 0,366 0,393 0,419 0,441 0,457 0,469 0,468 0,462

1. Les moyennes mobiles ont été calculées pour toutes les banques (sauf le Crédit Mobilier) sur neul années. 29

450 BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887

10,389 11,008 11,772 11,435 11,131 11,416 11,561 11,573 10,526 9,435 8,409 7,088

1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899

6,919 6,817 6,945 7,620 8,043 8,606 9,439 10,416 11,988 12,995 14,248 15,340

1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

17,017 18,184 20,175 20,722 21,214 23,058 24,605 26,194 27,891 28,692 27,611

1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

2,392 2,880 3,387 3,882 4,347 4,909 5,377 5,872 6,385 6,777

BANQUE DE L'INDOCHINE 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889

0,244 0,311 0,353 0,389 0,432 0,512 0,583 0,653 0,704 0,758 0,789

1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900

0,833 0,868 0,904 0,889 0,900 0,920 1,024 1,209 1,442 1,740 2,057

COMPTOIR D'ESCOMPTE DE PARIS 30-6-1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 30-6-1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 30-6-1870 30-12-1871 30-12-1872

1,441 1,679 1,800 1,925 2,196 2,503 2,734 3,201 3,535 3,927 4,264 4,748 5,351 5,826 6,029 6,059 6,005 6,241 6,449 6,738

1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 30-12-1880 1881 1882 1883 1884 30-12-1885 1886 1887 1888 1889 30-12-1890 1891 1892

6,714 6,710 6,947 7,378 7,734 7,855 8,013 8,116 8,256 8,435 8,536 8,648 7,820 7,346 6,855 6,263 5,771 5,272 4,897 4,558

1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 30-12-1900 . . . . 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

4,173 4,669 4,798 5,287 5,923 6,465 7,003 7,413 7,817 8,312 8,837 9,315 10,089 10,882 11,680 12,723 13,806 14,021

451 CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878

2,021 2,317 2,486 2,501 2,630 2,726 2,766 2,772 2,745 2,662 2,548 2,448 2,504 2,489 2,436 2,375

1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894

2,310 2,234 2,152 2,168 2,206 2,236 2,266 2,304 2,279 2,313 2,281 2,303 2,263 2,183 2,099 1,996

1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

1,900 1,934 1,912 1,977 2,092 2,228 2,378 2,661 2,912 3,205 3,386 3,641 3,831 4,018 4,221 4,140

1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

4,531 4,954 5,570 6,407 7,248 7,986 9,129 10,357 11,835 13,600 15,622 15,785

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886

6,825 6,064 5,758 5,611 5,093 4,723 4,602 4,522 4,389 4,218 3,969 3,643

1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898

3,485 3,459 3,445 3,446 3,404 3,417 3,386 3,349 3,470 3,641 3,857 4,123

SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882

0,564 0,629 0,652 0,694 0,739 0,798 0,938 1,005 1,183 1,209 1,283 1,349 1,446 1,526

1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896

1,548 1,510 1,478 1,346 1,333 1,285 1,230 1,123 1,023 0,971 0,923 0,880 0,875 0,881

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

0,880 0,873 0,898 0,908 0,927 0,957 0,986 0,946 0,914 0,920 0,933 0,961 1,019 1,018 29*

452 SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882

0,513 0,605 0,685 0,719 0,774 0,860 0,970 1,011 1,492

1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896

1,772 1,839 1,904 1,953 2,015 2,052 2,076 2,085 2,137 2,181

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910

2,192 2,211 2,265 2,344 2,582 2,907 2,988 3,186 3,392 3,630 3,871 4,120 4,363 4,237

3. LE CAS DU CRÉDIT LYONNAIS Pour cette banque seule on peut remonter du profit déclaré (P2), visible dans le bilan publié, au profit originel (P,) profit originel, qu'il est possible de calculer avec une certaine précision en partant des inventaires, pièces « intérieures » qui ont pu être consultées de 1863 jusqu'en 1914. Aussi plaçons-nous à part les données concernant cette firme.

CRÉDIT LYONNAIS

Exercices

1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

8 20 » » »

» » »

»

25 »

»

37,5 ))

» »

50 .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

»

100 »

» » »

» » »

»

Bilan

23,1 51,3 80,1 68 71,1 95,7 124,2 70,2 113,9 167,1 159,6 244,2 293,2 268,1 297,8 375,5 494,4 537,1 663,9 490,3 511,2 528,1 602,7 682,8 757,1 863,7 893,6

Profit déclaré (P.)

Dividendes

0,269 1,604 1,957 1,008 1,056 2,109 2,114 1,457 6,510 5,912 4,856 13,511 3,100 3,077 1,243 10,173 14,765 7,389 12,626 8,008 7,150 6 6,032 6,059 7,023 10,588 11,512

0,160 1,050 1,4 1 1 1,4 1,4 1 2 2,5 2,575 2,750 3 3 3 3 7 7 12 8 8 8 6 6 7 10 11

Taux du profit déclaré

Réserves

(%)

3,3 8 9,7 5 5 10,5 10,5 7,2 32,5 23,6 19,4 54 8 8 3 27,1 29,5 15 12,6 8 7,1 6 6 6 7 10,5 11,5

0,010 0,504 0,982 0,991 1,047 1,676 2,311 2,768 6,767 9,480 11,171 13,656 13,664 13,664 11,908 24,176 30 80 70 70 60 60 64 60 60 50

454 C R É D I T LYONNAIS

Exercices

1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

Capital versé

Bilan

»

986,3 1.039,7 1.085,7 1.127 1.312,8 1.208 1.325 1.387,5 1.465,6 1.514,4 1.702 1.757 1.779 1.878 2.223 2.176 2.369 2.155 2.349 2.451 2.488 2.611 2.758 2.834 2.252

»

» » 133,2 169 200 »

» »

250 » » » » » » » » » » »

» » »

Profit déclaré

(fin)

Dividendes

(P.)

12,589 14,179 12,104 12,329 12,428 13,689 14,079 20,010 25,051 28,173 25,348 27,502 28,121 28,623 32,206 28,505 34,607 34,110 33,888 37,615 38,123 36,307 40,231 41,659 14,421

Taux de profit déclaré

Réserves

(%)

12 12 12 12 12,2 13,6 14 16 16 20 25 ))

» » (( ))

27,5 )) ))

30 « ))

32,5 ))

12,5

12,5 14,1 12,1 12,3 9,3 8,1 7 10 12,5 14,3 10,1 11 11,2 11,4 12,8 11,4 13,8 13,7 13,5 15 15,2 14,5 16 16,6 5,7

50 50 43,8 43,975 44,305 44,533 44,622 48,277 52,288 61,340 100 100,4 102,9 106,025 109,6 116,8 120,3 127,4 134 140,4 148 156,2 162,6 170,3 179,4

CRÉDIT LYONNAIS Comparaison du Profit originel (P,) et du Profit déclaré aux actionnaires (P s )

Exercices

1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888

Profit déclaré

(P.)

Taux de profit de P, (%)

0,283 2,719 3,123 2,699 2,084 3,085 3,201 2,423 6,841 6,844 5,856 14,916 9,201 6,989 8,384 11,469 17,316 9,524 13,641 8,592 7,611 9,926 8,146 8,224 11,085 15,271

3,5 13,5 15,6 13,4 10,4 15,4 16 12,1 34,2 27,3 23,5 59,6 24,5 18,6 22,3 30,5 34,6 19 13,6 8,5 7,6 9,9 8,1 8,2 11,08 15,2

0,269 1,604 1,957 1,008 1,056 2,109 2,114 1,457 6,510 5,912 4,856 13,511 3,100 3,077 1,243 10,173 14,765 7,389 12,626 8,008 7,160 6 6,032 6,059 7,023 10,588

Profit originel

Exercices

(P). 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914

.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....

455

Profit originel (P.)

Taux de profit de P !

Profit déclaré

15,054 17,929 17,729 14,556 16,546 19,118 25,378 23,281 25,412 31,075 40,802 42,968 37,594 39,635 44,930 49,206 44,939 68,279 59,248 50,312 58,335 62,169 57,139 69,913 79,347 28,2

15 17,9 17,7 14,5 16,6 14,3 15 11,6 12,7 15,5 20,4 17 15 15,8 17,9 19,6 17,9 27,2 23,6 20,1 23,3 24,8 22,8 27,9 31,7 11,2

11,512 12,589 14,179 12,104 12,329 12,428 13,689 14,079 20,010 25,051 28,173 25,348 27,502 28,121 28,623 32,206 28,505 34,607 34,110 33,888 37,615 38,123 36,307 40,231 41,659 14,421

(%)

(P.)

CRÉDIT LYONNAIS Masse du profit originel — Moyennes mobiles (sur 9 ans). 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881

2,940 3,669 4,017 5,327 6,060 6,595 7,184 8,102 9,757 10,055 10,811 11,115 10,303 10,383 10,612

10,494 10,452 10,224 10,839 11,315 12,330 13,102 13,837 15,057 16,963 18,318 19,445 21,225 23,766 26,569

1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909

.... .... ,... ,... ,... .... .... .... .... ,... .... .... ....

29,129 31,695 34,563 37,211 39,617 44,380 47,510 48.567 60,275 53,006 54,951 57,727 61,076

COURS EN BOURSE DE PARIS DES ACTIONS BANCAIRES (moyennes annuelles en francs)

Années

1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1809 1910 1911 1912 1913 1914

Banque de Paris et des Pays-Bas

Société Générale

Crédit Lyonnais

1.137 974 807 686 674 740 798 797 818 786 657 640 669 800 811 849 933 1.056 1.114 1.051 1.041 1.108 1.158 1.402 1.546 1.473 1.473 1.661 1.817 1.787 1.752 1.741 1.347

649 531 469 460 459 456 461 464 486 486 473 467 461 507 510 519 540 585 608 612 612 625 625 639 646 663 665 679 728 722 820 816 715

699 556 549 533 539 559 593 681 749 799 784 764 759 810 776 774 846 947 1.003 1.036 1.056 1.110 1.127 1.131 1.150 1.175 1.187 1.272 1.430 1.501 1.544 1.667 1.408

TABLE DES GRAPHIQUES

1. Les combustibles minéraux en France : Production totale, prix moyens et nombre d'ouvriers employés dans les mines

46

2. Production houillère des principaux groupes géographiques de bassins .

48

3 à 8. Produits bruts et revenus nets Massif Contrai : 3. La Grand'Combe, Mines de la Loire

50

4. Houillères de Saint-Etienne, Montrambert-La Béraudière

.

52

5. Carmaux

54

6. Firminy-Roche-la-Molière

56

7. Le Creusot

58

8. Blanzy

60

9. Comparaison des données de F 14 et de 65 AQ (Massif Central)

. . .

62

. . .

66

10. Extraction et prix de la houille [idem) 11. Profits jusqu'en 1914 d'après 65 AQ (moyennes mobiles) (idem)

64

12. Produits bruts et revenus nets, en indices (idem)

68

13. Bassins du Nord et du Pas-de-Calais : Production, vente et prix de la houille 14. Bassins du Nord et du Pas-de-Calais. Produit brut et revenu net .

130 .

132

15. Parts des bassins du Nord et du Pas-de-Calais : Production et revenu net imposable

134

16. Bassins de France, du Nord et du Pas-de-Calais : Salaires, production et prix

136

17. Bassin du Pas-de-Calais : Produit brut et revenu net. Prix de la houille .

138

18. Bassin du Pas-de-Calais : Salaires, capitalisation boursière et dividendes totaux

140

19. Coût relatif de la main-d'œuvre par tonne dans le bassin du Pas-deCalais et les bassins français 20. Bassin du Pas-de-Calais : Moyennes mobiles et moindres carrés . . . .

142 144

21. Bassin du Pas-de-Calais : Capitalisation et dividende par tonne. Rendements boursiers nominaux 22. Bassin du Pas-de-Calais : Rendements boursiers effectifs 23 à 28. Bassin du Pas-de-Calais : Produit brut, capitalisation boursière et dividendes de différentes Compagnies houillères

146 149 150-160

458

TABLE

DES

GRAPHIQUES

29. Rendements boursiers effectifs comparés de différentes Compagnies du Pas-de-Calais 30 à 32. Produits sidérurgiques : 30. Prix 31. Productions et valeurs 32. Prix, productions et valeurs, en indices 33 à 40. Sociétés sidérurgiques : 33 et 34. Profits en indices 35 à 40. Profits et t a u x de profit 41. Moyennes mobiles des profits de toutes les sociétés sidérurgiques étudiées 42. Banques d'affaires : Profits et moyennes mobiles des profits . . . .

200-202 204-214 216 246

43. Banques d'affaires : T a u x de profit 44 et 45. Banques de dépôts : Profits et moyennes mobiles des profits .

248 250-252

.

.

46. Banques de dépôts : T a u x de profit 47. Banque de France : Dividendes et taux d'escompte 48. Crédit Lyonnais (1891-1913) : Emplois à court terme : T a u x de rendement 49. Crédit Lyonnais (1896-1915) : « Bénéfices extraordinaires » sur « affaires exceptionnelles » et « souscriptions » 50. Crédit Lyonnais (1891-1915) : Recettes et profits 51. Cours moyen annuel des actions de trois banques 52. Indices des dividendes et des valeurs boursières des houillères du Centre, des Forges et Aciéries et des banques Carte du Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais

162 194 196 198

254 256 259 260 262 265 266 128

TABLE DES TABLEAUX

A) LES CHARBONNAGES : MASSIF CENTRAL Produits bruts et revenus nets : indices des césures des mouvements longs. Tableau de croissance ou de décroissance annuel moyen des produits bruts Taux de croissance ou de décroissance annuel moyen des revenus nets . .

40 41 42

B) L E MOUVEMENT DU P R O F I T DANS LES CHARBONNAGES DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS Compagnie de Lens Compagnie de Carvin Sociétés houillères du Pas-de-Calais Année 1911 Fluctuations du prix de la tonne et de la production B.N.P.C. . . . Compagnie de Vicoigne-Nœux Autofinancement (Pas-de-Calais) Rapport moyen du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne Sociétés houillères du Pas-de-Calais

84 86 89 94 95 101 103 113 116

C) S I D É R U R G I E E T CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES L O U R D E S Prix, valeurs, productions sidérurgiques : chiffres absolus Prix, valeurs, productions sidérurgiques : indices Valeurs des productions sidérurgiques, mouvements longs ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase . Valeurs des productions sidérurgiques, vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution à l'intérieur de chaque phase longue Profits des sociétés sidérurgiques : phases successives en chiffres bruts . Profits des sociétés sidérurgiques : indices des phases successives . . . Firmes sidérurgiques dont les profits baissent dans l'exercice précédant immédiatement la guerre . Mouvements longs des masses des profits ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase Moyennes mobiles des masses des profits : amplitude des mouvements longs Mouvements longs des masses des profits ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase

166 167 170 171 175 176 178 179 181 182

460

TABLE

DES

TABLEA

Profits sidérurgiques ; mouvements longs ; vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution selon les phases Évolution du capital versé des firmes sidérurgiques Indices des dividendes et de la valeur boursière ; t a u x de capitalisation de neuf sociétés sidérurgiques

UX

183 185 191

D) LES BANQUES Profits des banques : phases successives des mouvements longs . . . Moyennes mobiles des masses des profits : amplitude des mouvements longs Moyennes mobiles des masses de profits : pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase des mouvements longs Profits bancaires ; mouvements longs ; vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution selon les phases Dates des césures des mouvements longs des taux de profit des banques de dépôts et des banques d'affaires Évolution du capital versé des banques de dépôts et des banques d'affaires Indices des dividendes et de la valeur boursière ; taux de capitalisation (banques) Moyennes annuelles comparées des taux de rendement des emplois bancaires à court terme à la Banque de France et au Crédit Lyonnais . . Recettes avant imputation des frais sur les recettes ordinaires de 1891 à 1915 (Crédit Lyonnais) Structure des profits originels de 1891 à 1915 (idem) Moyennes annuelles des bénéfices sur ventes de titres : 1888-1914 [idem) Structure des bénéfices sur « affaires exceptionnelles » et sur « souscriptions » au Crédit Lyonnais 1896-1914

223 225

226 227 228 230 232 234 238 239 240 241

CONCLUSIONS G É N É R A L E S Productions : pourcentage d'accroissements annuels moyens DOCUMENTATION STATISTIQUE SUR LES N I È R E S , S I D É R U R G I Q U E S ET BANCAIRES I.

CHARBONNAGES

DU

NORD

ET

DU

FIRMES

270 CHARBON-

PAS-DE-CALAIS.

Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais Bassin houiller du Nord Bassin houiller du Pas-de-Calais

281 283 285

Revenu net imposable : France, Nord-Pas-de-Calais Nord, Pas-de-Calais Coût de la main-d'œuvre par tonne Production par journée d'ouvrier Sociétés houillères du Pas-de-Calais Compagnie de Béthune (Bully-Grenay) Compagnie des Mines de Bruay Société anonyme des Mines de Carvin Compagnie des Mines de houille de Courrières Société de Dourges

287 288 290 292 293 295 296 298 299 301

TABLE

DES

TABLEAUX

461

Société des Mines de Lens Société houillère de Liévin Société civile des Mines de houille de Maries Société anonyme des Mines de Meurchin Compagnie des Mines d'Ostricourt Compagnie des Mines de Vicoigne et de Noeux II.

CHARBONNAGES

DU

MASSIF

CENTRAL

(dossiers F 14).

Le Creusot Mines de Blanzy Firminy-Roche-la-Molière Houillères de Saint-Etienne Compagnie des Mines de la Loire Compagnie Montrambert-La Béraudière La Grand'Combe Carmaux CHARBONNAGES

DU

MASSIF

CENTRAL

(suite)

316 328 344 354 362 370 376 382 (dossiers 65 AQ).

Compagnie de Montrambert-La Béraudière Houillères de Saint-Etienne Roche-La-Molière-Firminy Compagnie des Mines de la Loire Mines de Carmaux Mines de la Grand'Combe III.

FIRMES

302 304 305 307 308 310

39 401 402 404 406 407

SIDÉRURGIQUES.

1. Données des bilans. Compagnie des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de Fer Mines, Fonderies et Forges d'Alais Aciéries de France Société anonyme des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Denain et Anzin Forges et Aciéries du Nord et de l'Est Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries du Saut-du-Tarn Société anonyme des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté Hauts-Fourneaux de Saulnes, Marc R a t y et C I e Forges de Châtillon-Commentry Société de Construction des Batignolles Compagnie Française de Matériel de chemins de fer Allevard

411 413 415 416 417 418 419 420 421 423 425 426

2. Moyennes mobiles des masses des profits des sociétés sidérurgiques. Mines, Fonderies et Forges d'Alais — Marine et Chemin de Fer — Denain-Anzin Aciéries de France —• Aciéries du Nord et de l'Est — Saut-du-Tarn — Franche-Comté Hauts Fourneaux de Saulnes, Marc R a t y et C l e — Châtillon-Commentry — Batignolles Compagnie Française de Matériel de chemins de fer — Allevard . .

427 428 429 430

462 IV.

TABLE BANQUES

D'AFFAIRES

ET

BANQUES

DE

DES

TABLEAUX

DÉPÔTS.

Banque de France

434

Banques de dépôts : Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial Société Générale Société Lyonnaise de Dépôts Société Marseillaise de Crédit Industriel et Commercial et de Dépôts .

436 438 439 441 442

Banques d'affaires : Crédit Mobilier Banque Impériale Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine

444 445 446 448

Moyennes mobiles des profits bancaires : Crédit Mobilier — Banque Impériale Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas — Banque de l'Indochine — Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial — Société Générale — Société Lyonnaise de Dépôts Société Marseillaise de Crédit Industriel et Commercial et de Dépôts .

449 450 451 452

Le cas du Crédit Lyonnais

453

Cours en bourse de Paris des actions bancaires

456

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

9

I. PROFIT ET COMPTABILITÉS D'ENTREPRISES : UNE MÉTHODOLOGIE II. LES SOURCES A.

LES

SOURCES

ÇAIS AU

XIXE

DE

23 L'HISTOIRE

ÉCONOMIQUE

DES

CHARBONNAGES

FRAN-

SIÈCLE

23

1) Les archives publiques d'origine fiscale : la série F 14 des Archives nationales 2) Les autres sources de l'étude des charbonnages : Massif Central . . a) Archives départementales b) Les archives d'entreprises 3) Les sources de l'étude des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais . B.

DOCUMENTS

CONCERNANT

LA

SIDÉRURGIE-MÉTALLURGIE

ET

28

III. TROIS SECTEURS EXEMPLAIRES A) LES CHARBONNAGES QUELQUES

: MASSIF

COMPAGNIES

31

CENTRAL

31

HOUILLÈRES DU MASSIF CENTRAL

: COMPA-

RAISON ENTRE SOURCES FISCALES ET SOURCES D'ENTREPRISES .

a) Profit fiscal et profit d'entreprise b) Produit brut et chiffre d'affaires. L'exemple 2.

LE

MOUVEMENT

HUIT

23 25 26 26 27

LES

BANQUES

1.

13

COMPAGNIES

LONG

DU

CHIFFRE

CHARBONNIÈRES

de Carmaux

D'AFFAIRES DU

MASSIF

ET

DU

CENTRAL

.

.

31

. . .

31 34

PROFIT .

.

: .

a) Les produits bruts b) Les éléments d'explication des mouvements du produit brut : prix et production extraite c) Les revenus nets d) L'amplitude et la vitesse des mouvements longs

36

36 37 39 40

464

TABLE e) ANNEXES

DES

MATIÈRES

:

1) Le mouvement des profits jusqu'en 1914, d'après les sources d'entreprises 2) Valeurs boursières, dividendes et taux de capitalisation dans les charbonnages du Massif Central dans la deuxième moitié du x i x e siècle

45

B) LE MOUVEMENT DU PROFIT DANS LES CHARBONNAGES DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS

71

1.

N O S MOYENS D'APPBOCIIE DU PROFIT : U N E MÉTHODOLOGIE AUX

SOURCES

« CHARBONNAGES

ADAPTÉE

»

72

a) Les approches maximales du profil 1) Le chiffre d'affaires 2) L'écart entre le chiffre d'affaires et la masse des salaires . 3) L'autofinancement 4) La capitalisation boursière b) Les approches minimales du profit 1) Le profit comptable 2) Le profit distribué 3) Le profit fiscal c) Les courbes exécutées 1) Nombres absolus et indices 2) Moyennes mobiles et moindres carrés 3) Principaux types de courbes 2.

ANALYSE

DES FLUCTUATIONS

DE

LA M A S S E D E S

PROFITS

.

.

.

PROFIT

.

.

a) Les fluctuations à courte période b) Les mouvements de longue durée 1) La phase ascendante du troisième quart du x i x e siècle . 2) La phase de ralentissement de 1873 à la fin du x i x e siècle . 3) La phase ascendante de la fin du x i x e siècle à 1914 . . 3.

. .

ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

S U R L E CAS D U N O R D

111

ET PAS-DE-CALAIS

121

124

C) S I D É R U R G I E ET CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES LOURDES . PRIX,

VALEURS

ET PRODUCTIONS A L'ÉCHELLE

DU S E C T E U R

a) Mouvements longs des prix b) Mouvements longs des productions et des valeurs c) Le problème posé 2.

PROFITS

D'ENTREPRISES

: MOUVEMENTS

94 97 98 102 107 112 112 116 118

CONCLUSIONS SUR L E SECTEUR « CHARBONNAGES »

1.

73 73 76 79 79 84 85 87 89 91 91 92 93 94

a) Les taux de profit 1) Charges salariales et chiffre d'affaires 2) Dividende et prix de la tonne b) Le problème de la concentration du profit CONCLUSION

44

LONGS

a) Phases et mouvements longs des masses des profits 1) Premier procédé : données annuelles 2) Second procédé : moyennes mobiles b) Les taux de profit

.

.

.

165 165

166 168 172 173

174 174 180 184

TABLE

DES

465

MATIÈRES

c) Confrontation des données du secteur sidérurgique d'entreprises 1) Premier mouvement long des profits 2) Deuxième mouvement long des profits 3) Troisième mouvement long des profits 3.

LA

TRADUCTION

BOURSIÈRE

DES

PROFITS

DES

et des résultats 187 187 187 188

ENTREPRISES

SIDÉ-

RURGIQUES

190

D) L E S B A N Q U E S ET

219

1.

BUTS

MÉTHODES

2.

M O U V E M E N T S LONGS DES MASSES DES P R O F I T S : D O N N É E S A N N U E L L E S .

3.

MOUVEMENTS MOYENNES

DE

LONGS

L'ANALYSE

DES

219

MASSES

DES

PROFITS

ÉTUDE

DES

MOBILES

224

4.

MOUVEMENTS

5.

COURS EN B O U R S E DES ACTIONS BANCAIRES

6.

:

EVOLUTION RENDEMENT

LONGS

DU

DES

TAUX

DES

TAUX

DE

D'ESCOMPTE

PROFIT

DE

LA

OPÉRATIONS

A

COURT

DES PROFITS

DU CRÉDIT

BANCAIRES

.

.

.

.

227 231

BANQUE

TERME

DE

FRANCE

ET

D'UNE

BANQUE

DE

DÉPÔTS 8.

231

SPECTROGRAPHIE

LYONNAIS

DE

1892-1896

A 1914

.

.

CONCLUSIONS GÉNÉRALES I. II.

DÉVELOPPEMENT ECONOMIE

222

ET

ÉCONOMIQUE

POLITIQUE

IV. D O C U M E N T A T I O N CHARBONNIÈRES,

236

270 ET GRANDS FLUX

DES PROFITS

.

.

.

INTERNATIONALE

STATISTIQUE

270 274

SUR

SIDÉRURGIQUES

LES

ET

FIRMES

BANCAIRES

I. CHARBONNAGES DU N O R D E T DU PAS-DE-CALAIS

. . .

II. CHARBONNAGES DU MASSIF C E N T R A L

279 313

I I I . SOCIÉTÉS S I D É R U R G I Q U E S

409

IV. B A N Q U E S D ' A F F A I R E S E T B A N Q U E S D E D É P O T S

. . . .

431

TABLE DES GRAPHIQUES

457

TABLE DES TABLEAUX

459

IMPRIMERIE

NATIONALE

65 0645 0 67 011 2