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French Pages 465 [464] Year 1965
Le mouvement du profit en France au XIX e siècle Matériaux et Études
ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES - SORBONNE VI'
SECTION
: SCIENCES
ÉCONOMIQUES
ET
SOCIALES
INDUSTRIE ET ARTISANAT i
PARIS
MOUTON & CO MCMLXV
LA HAYE
JEAN BOUVIER • FRANÇOIS FURET • MARCEL GILLET
LE MOUVEMENT DU PROFIT EN FRANCE AU XIX e SIÈCLE Matériaux et Études
PARIS
MOUTON & CO MCMLXV
LA HAYE
©
ky Mouton & Co and École Pratique des Hautes Études. Printed in France.
« Devant l'industrie, comme devant la finance, s'ouvre... la perspective de profits illimités. » Jean LHOMME, La grande bourgeoisie au pouvoir, 1830-1880, P.U.F., 1960. [A propos du démarrage de la révolution industrielle en France dans les années 1830-1860, p. 46.]
« Que le surplus d'entreprise, catégorie comptable, obtenue par différence, permette de ne pas nommer le profit, ne dispense évidemment pas d'analyser économiquement ce revenu.» François PERROUX, « Le profit et les progrès économiques », Revue de VAction populaire, novembre 1957.
INTRODUCTION
T
ANT que les revenus des classes de la société contemporaine demeureront hors de portée de l'enquête scientifique, il sera vain de vouloir entreprendre une histoire économique et sociale valable. Or, entre tous les types de revenus, le profit est celui qui comporte la plus forte part d'inconnu. Moteur de l'économie capitaliste, il est pour ainsi dire passé au rang de mythe. E t c'est bien parce que son analyse et sa mesure restent en deçà du nécessaire que la réflexion historique tend subrepticement à oublier son rôle déterminant. Il est pourtant la grande source de l'investissement, de l'accumulation capitalistes et de l'enrichissement de la bourgeoisie d'affaires. « Si difficiles qu'elles soient, a écrit E. Labrousse, si fréquents que soient les cas où elles resteront sans réponse, certaines questions doivent être posées ; ni l'histoire, ni l'économie ne peuvent éviter une confrontation du profit et du salaire s1. Il est bon de rappeler, avec F. Perroux, que « le problème du profit est le nœud de la question sociale » 2 et que « le profit exerce dans nos économies des fonctions irréductibles »3. On accorde aisément que tout entrepreneur cherche à assurer à son capital la rentabilité la plus élevée possible. L'économiste américain Dean, dans Capital Budgeting (New-York, 1951) souligne bien que, parmi les facteurs commandant l'investissement, c'est le taux de profit prévu, espéré, sinon calculé, qui est le facteur déterminant. Et il est salutaire, en laissant la parole aux praticiens, de rappeler ces formules à la fois évidentes et étonnantes du directeur du siège parisien du Crédit Lyonnais, confiant dans une correspondance intérieure, le 12 juin 1873 : « L'obligation de faire des profits s'impose à nous impérieusement... C'est une loi inévitable pour nous que de tirer la quintessence du revenu de nos capitaux. » La « loi du profit » qui semble s'imposer comme du dehors aux hommes d'affaires, a trois composantes essentielles : l'âpreté au gain4 ; la nécessité
1. Préface à la thèse de Georges DUPEUX : Aspects de l'histoire sociale et politique du Loir-et-Cher, 1848-1914 (p. iv), Mouton & C°., 1962, 631 p. 2. F . PERROUX, Le problème du profit, thèse de Droit, Lyon, 1926. 3 . F . P E R R O U X , L'économie
du XX«
siècle,
P.U.F.,
1961.
4. Pierre GUILLAUME, dans sa thèse de troisième cycle sur La Compagnie des Mines de la Loire, 1845-1854 (exemplaire dactylographié. Faculté des Lettres et Sciences humaines de Clermont-Ferrand, décembre 1963), cite cette formule de Gustave Delahante à Enfantin (janvier 1853) : « Je vous prie de croire, mon cher maître en aristocratie, que je suis tout à vous, à pied, à cheval, et en industrie, quand vous aurez besoin de moi. Je vous demande la réciproque. L e pays est neuf, il y a à gratter et, en cette matière, trop gratter ne cuit pas, bien au contraire » (Papiers Saint-Simoniens, Arsenal, 7848).
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de « faire du dividende », lorsqu'il s'agit d'entreprises sociétaires ; et, surtout sans doute, l'impératif catégorique de l'accumulation, qui est à la fois procédé de sauvegarde et d'extension du capital. Mais la dynamique interne et la psychologie du profit ne sont pas l'objet de cette étude. Il faut commencer par le commencement, c'est-à-dire par le repérage et la mesure du profit. C'est dans cette voie que voudraient être esquissées ici des méthodologies de l'étude du profit d'entreprise, et une présentation d'éléments statistiques concernant une étude par secteurs du profit — charbonnages, sidérurgie et constructions mécaniques lourdes, banques — dans le cadre du développement économique français au xix e siècle. En ajoutant l'étude du profit bancaire à celle des profits industriels, qui sont au xix e siècle les profits des secteurs dominants, nous atteignons des faits complémentaires à l'intérieur du capitalisme contemporain : sous des formes diverses grande industrie et grande banque sont liées. De sorte que le profit ici analysé est le profit-type des grandes firmes mais non tout le profit. C'est un point qu'il ne faudra pas oublier. Nous limitons notre ambition à une marche d'approche du profit, et donnons à cette publication le caractère d'une édition de matériaux semiélaborés. On s'apercevra qu'il y a deux étapes dans l'analyse du profit : d'une part, mesurer son niveau — ou ses niveaux, plutôt — et repérer ses mouvements : accélération ou décélération; d'autre part expliquer ces éléments quantitatifs en recherchant toutes concomitances possibles : profits et quantités produites (et vendues) ; donc profits et chiffres d'affaires ; profits et salaires ; profits et investissements ; mais aussi profits et « commandes », profits et types de commandes, civiles et militaires. Mais encore : profits et attitude ouvrière, profits et grèves. Dans la quête historique de ces éléments du profit, éléments-moteurs, et éléments-freins, serait-il exagéré de dire que bien peu a été entrepris, jusqu'ici, en histoire économique contemporaine ? La première étape sera ici abordée, presque exclusivement. Elle se suffit dans une certaine mesure à elle-même, contient sa part de problèmes spécifiques, et présente un champ de recherches dont nous avons pu mesurer l'ampleur. C'est bien pourquoi il nous a semblé utile de présenter des matériaux pour une étude « positive » du profit, en leur faisant subir un premier traitement. Ils sont susceptibles d'être encore davantage exploités, façonnés et analysés en fonction de tels ou tels objectifs de recherches1. A côté de ces premières fondations d'autres s'élèveront, sur un modèle, espérons-le, amélioré, par rapport à ceux que nous présentons. Nous voudrions que le lecteur ressentît une certaine liberté, face aux éléments ici disposés. Nous ne prétendons pas, et nous ne voulons pas prétendre leur présenter un travail achevé, clos, « à prendre ou à laisser », mais un travail ouvert, qui laisse à la recherche et à l'interprétation leurs droits. Nous croyons bien voir tout ce qu'il est possible de réaliser en fait de traitement de nos séries statistiques : mais avant de raffiner le minerai, encore faut-il le trier. Notre méthode consiste à rechercher à travers les bilans de quelques 1. Marcel Gillet se propose pour sa part de continuer son étude sur le profit dans les charbonnages du Nord-Pas-de-Calais.
INTRODUCTION
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grandes sociétés ou autres documents comptables de même type les mouvements de longue durée, les grandes pulsations de l'activité économique — en laissant de côté, sauf cas d'espèce, les fluctuations de courte durée, la sensibilité à la conjoncture cyclique. Par mouvements de longue durée nous entendons, à l'intérieur des évolutions dites « séculaires » (« trend séculaire »), les phases couvrant deux à trois décennies : phases A et B de Simiand, ou « mouvements Kondratiefî ». Ce choix n'est pas arbitraire. Les mouvements longs sont jusqu'ici assez bien connus, aux x i x e et x x e siècles, dans le domaine des prix ; on les a aussi analysés au niveau du « prix de l'argent », c'est-à-dire du taux des opérations de crédit à court terme et du taux des rentes (emprunts d'État) ; on les a encore étudiés à travers les fluctuations de la cote des valeurs mobilières en Bourse ; on a enfin — non sans difficultés, voire désaccords quant à l'interprétation — cherché à les retrouver dans les quantités produites, dans les niveaux de la production elle-même : ces dernières recherches — travaux de Marjolin, Dupriez, ou Imbert — posent d'ailleurs des problèmes spécifiques. Mais il nous a semblé utile de voir si de telles fluctuations longues se retrouvaient dans les profits des firmes, et quelles constatations on pouvait déduire de l'observation simultanée de certains postes. C'est ce travail préparatoire, parfois ingrat, qui nous a d'abord retenus. Il a été considérablement déblayé et préparé grâce aux soins de M M m e s Levain, collaboratrice technique au C.N.R.S., et Pezerat, vacataire à la V I e Section de l'École Pratique des Hautes Études, qui ont, avec diligence et efficacité, lu et dépouillé une masse considérable de dossiers aux Archives nationales, et en ont « traité » une très grande part. Nous devons aussi de particuliers remerciements à M. Jacques Bertin et à ses services du Laboratoire de Cartographie, et singulièrement à M m e Vergneault-Belmont, qui nous a été d'un fort précieux secours pour la présentation graphique de nos courbes. Disons enfin que ce travail d'équipe où chacun a fait sa tâche, mais en étroite collaboration réciproque1, a dû de voir le jour grâce à l'aide inestimable de M. Labrousse, à qui revient en vérité l'initiative de l'enquête, et dont les conseils n'ont jamais manqué en cours de route aux auteurs — et grâce, aussi, à l'efficace appui de M. Braudel, envers lequel tant de chercheurs, intellectuellement et matériellement, se sentent débiteurs.
1. L'introduction, la première partie (« Profit et comptabilités d'entreprises : une méthodologie »), l'étude des secteurs sidérurgie et banques ont été rédigées par Jean Bouvier. La deuxième partie (« Sources ») a été écrite en collaboration. François Furet s'est chargé de l'analyse des charbonnages du Massif Central. Marcel Gillet, qui consacre ses travaux à l'histoire des firmes houillères du Nord-Pas-de-Calais, a bien voulu donner à l'ouvrage une large contribution concernant ces sociétés. Les conclusions générales ont été rédigées par accord commun entre les trois auteurs.
I. -
PROFIT ET COMPTABILITÉS
D'ENTREPRISES : UNE
MÉTHODOLOGIE
On pourrait poser en axiome que la reconstitution comptable du profit, une reconstitution exacte et rigoureuse, est impossible. Elle est impossible pour l'homme d'affaires, avant même de l'être pour l'historien. Le premier évalue son profit ; il ne saurait le mesurer : de l'inventaire au compte d'exploitation, de ce compte à celui de « pertes et profits », et de là au bilan, le praticien est condamné à estimer certains postes, et à trancher dans l'arbitraire. S'il est à peu près sûr du niveau de ses ressources, comment n'hésiterait-il pas à fixer dans un chiffre certains de ses emplois ? Que vaut un outillage, à un quelconque 31 décembre ? Son prix effectif d'achat ? Son prix de remplacement ? Et que vaut un stock, à l'instant où l'on veut figer sa valeur ? Comment juger des débiteurs en souffrance, toujours déclarés « douteux »? A quel niveau estimer les immeubles, les bâtiments — comptés pour zéro dans certains cas, alors qu'ils ont coûté des millions ? Mais encore, redoutables incertitudes : à quel rythme amortir ? Et par quels mécanismes assurer le financement des « travaux neufs » jugés indispensables — c'est-à-dire des investissements ? Un grand banquier d'affaires actuel a pu déclarer, sans trop forcer la vraisemblance que, lorsqu'il se lançait dans une grosse opération, il ne savait pas quel pourrait en être le gain final et que, l'opération bouclée, il lui était bien difficile de dire ce qu'il avait exactement gagné. Et de comparer sa profession au jeu, dans lequel l'inconnu, l'incertain, le non-mesurable ont leur part, leur part immense. Pour l'historien il apparaît clairement que l'exactitude des balances comptables n'est que mirage. Travaillant le plus souvent, faute de pouvoir accéder aux archives des firmes, sur documents publiés par les sociétés, bilans et « extraits », ou « résumés », du compte de profits et pertes, il ne peut faire la critique des éléments dont il dispose. Aurait-il en mains des comptes d'exploitation, que la critique n'est pas non plus applicable à leur égard, puisque les bases d'estimation de certains postes n'y sont pas justifiées. Autres désappointements : chaque firme a son code comptable et ses pratiques. Le « plan comptable » uniforme qui commence à avoir cours depuis quelques années est inconnu au xix e siècle. Telle société sera volontiers lyrique sur l'importance de ses « travaux neufs », mais n'avancera aucun chiffre les concernant ; telle autre fournira une évaluation
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DU PROFIT
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FRANCE
de ceux-ci, mais l'évaluation comportera des silences, des omissions : certains investissements seront chiffrés, d'autres, dans le même exercice, étiquetés : « mémoire ». Dans le cours de l'histoire d'une même société, il arrive fréquemment d'ailleurs que la présentation des documents aux actionnaires varie. L'exemple le plus topique est peut-être donné par la Société de construction des Batignolles : en 1917, en raison d'un changement dans la législation fiscale, la voici contrainte de faire apparaître au passif un compte dit « Profits des exercices antérieurs », au volume considérable de 23.650.000 francs. Ces profits avaient été antérieurement camouflés, invisibles, dans certains postes créditeurs du bilan ; pendant combien d'années, on ne le sait. En partie du moins ce devaient être profits de guerre. D'où cette évidence que, au cours d'un nombre indéterminé d'exercices antérieurs à 1917, les profits déclarés aux actionnaires — les profits inscrits au bilan — avaient été très fortement comprimés. Un ancien Secrétaire général de la Banque de France a pu écrire récemment à bon droit : « La conception restrictive du profit s'impose à l'entrepreneur s1. Finalement l'historien ne peut être assuré du caractère parfaitement homogène de ses sources, et l'exercice de la comparaison devient alors périlleux. En bref, la recherche du profit, de sa reconstitution s'entend, demeure toujours difficile, arbitraire, insatisfaisante. Mais de ce que le profit glisse entre les doigts, doit-on conclure à l'inutilité de sa quête ? Cette démission ne saurait être acceptée. L a première démarche est de constituer non pas une théorie du profit 2 mais une méthodologie théorique de sa reconstitution comptable. Nous verrons ensuite, au vu des sources et des documents, qu'il existe une marge sérieuse entre les bonnes règles de l'enquête du profit et la possibilité réelle de les appliquer. Il n'empêche que ces règles doivent être d'abord établies. Il se pourrait qu'elles puissent être utilisées dans leur intégralité par tel chercheur qui, dans l'avenir, aurait la chance de découvrir une mine comptable à l'état brut et originel. Mais surtout, les règles dont il s'agit sont des règles à base critique, des règles d'historien, et non de comptable ou d'homme d'affaires. Elles susciteront d'ailleurs, à leur tour, des observations — du moins nous le souhaitons — et ce sera tant mieux pour l'efficacité de la méthode. Partons d'un fait récent. En 1951, selon les chiffres fournis par la firme elle-même à ses actionnaires, les profits dits « bruts » de la Compagnie des Forges de Châtillon-Commentry-Neuves-Maisons se sont élevés, tous frais déduits, à 1.714 millions de francs (courants) ; de cette somme, 1.453 millions sont déclarés être soustraits au seul titre des amortissements ; le solde, soit le bénéfice dit « net », se monte alors à 261 millions. L e problème est de savoir à quoi correspond un amortissement de cette taille. Autrement dit, doit-on prendre les amortissements, tels qu'ils sont indiqués par les firmes, pour « argent comptant » ?
1. STHOHL, Les comptes et le bilan d'entreprise, 1953. 2. V o i r sur ce p o i n t : B e r n a r d BIET, Théories contemporaines P a r i s , 1956.
du profit,
Librairie de Médicis,
UNE
MÉTHODOLOGIE
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Second fait, choisi à dessein dans le passé pour bien montrer la continuité des questions que suscite toute comptabilité —• et second problème, lié étroitement au premier. La même firme, dans son rapport aux actionnaires sur l'exercice 1863, expliquait que « la règle... est d'amortir sur les bénéfices annuels tous achats ou constructions, quels que fussent leur nature et leur degré d'utilité. Cette règle a été strictement observée. » Allusion était faite en particulier à des travaux de rénovation dans les houillères de la société et à l'usine sidérurgique de Commentry « dont l'état de vétusté était notoire ». E t le rapport de poursuivre : « Il va de soi que ces travaux donnent lieu à un chiffre élevé de dépenses, mais ils sont nécessaires pour rendre productives nos houillères et nos usines; ils sont dès aujourd'hui rémunérateurs, et ils ont été intégralement payés sur les produits de l'exploitation. » Qu'est-ce à dire ? Ce que les gens de Châtillon-Commentry nomment alors « amortissement » est, en fait, un financement à la source des investissements réalisés en cours d'exercice 1 ; procédé que l'on a appelé, bien plus tard, « autofinancement ». Le problème est de savoir si l'on peut mesurer cet autofinancement et retrouver le mouvement des investissements. Mais le rapprochement des deux exemples les éclaire l'un par l'autre, en même temps qu'apparaît ce qu'a de trouble le vocable d' « amortissement ». Il est évident que les 1.453 millions d'amortissements signalés pour 1951 contiennent une large part de financement de « travaux neufs ». Une distinction essentielle s'impose alors, que les documents comptables publiés laissent toujours dans le clair-obscur et l'indétermination. En stricte théorie, un amortissement est une soustraction sur profits dits « bruts » correspondant à l'usure — physique ou économique — de l'outillage pendant l'exercice considéré ; l'amortissement est à la fois constatation de l'usure, mesure de l'usure, et procédé de mise en réserve — les « fonds d'amortissement » — qui permettra ultérieurement le remplacement de l'outillage usé « physiquement » ou condamné économiquement. Laissons de côté les problèmes épineux du calcul de cet amortissement et de ses rythmes d'application. Le fait essentiel demeure : l'amortissement intéresse l'outillage en place, l'outillage acquis. Confondre l'amortissement avec le financement de l'augmentation de l'outillage, de la mise en place de machines et bâtiments nouveaux — « les travaux neufs », les « travaux extraordinaires » signalés dans les rapports des firmes — voilà l'habitude ancienne des industriels, et voilà la source d'une des difficultés de l'analyse du profit d'entreprise. Du même mouvement l'entrepreneur amortit ancien matériel et nouvelles installations. Sous le même mot il range deux utilisations différentes du profit « brut ». E t sous un chiffre global il masque « fonds d'amortissement » et dépenses d'investissement. Que cette démarche soit normale et justifiée du point de vue de qui a la responsabilité de la gestion d'un ensemble industriel, c'est l'évidence. L'accumulation capitaliste est une nécessité qui s'impose aux entreprises. Qu'elle permette, du même coup, de faire apparaître un 1. Confirmation : dans le rapport du conseil de Châtillon-Commentry sur l'exercice 1890, on lit : « Nous avons intégralement amorti l'outillage nouveau, année par année, sur les bénéfices acquis de l'exercice. » Nous soulignons les deux termes qui traduisent un autofinancement absolu.
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bénéfice dislribuable, souvent minime, voire, inexistant, tant pis et tant mieux : tant pis pour le « capitaliste », qui n'est qu'actionnaire ; tant mieux pour la solidité de l'entreprise. Henri Germain, qui fut sidérurgiste avant d'être banquier, l'a démontré aux actionnaires du Crédit Lyonnais avec une force absolument convaincante au printemps de 1874 : « La plupart des sociétés industrielles, disait-il, ont péri moins peut-être pour n'avoir pas assez gagné que pour avoir trop distribué. » C'est bien parce que l'autofinancement est une règle de bonne gestion que la reconstitution du profit se trouve être au carrefour de choix difficiles. E n bonne logique comptable, et en bonne logique d'homme d'affaires le seul profit qui vaille est le « profit net » : net de tous « amortissements ». Une enquête statistique sur le profit devrait alors se contenter, très passivement, de relever les « bénéfices de l'exercice » tels qu'ils sont inscrits au bilan : un bilan dressé, naturellement, avant l'affectation des mises en réserves « ouvertes », c'est-à-dire publiées, réserve statutaire, et réserve légale. On possède avec ce chiffre un élément résiduel, parce que lavé, nettoyé, et débarrassé par soustractions, des amortissements d ' « usure » et des amortissements d'« autofinancement ». Au point de vue de la comparaison entre sociétés d'un même secteur il apparaît, dans son volume réduit, comme assez significatif. Baptisons-le profit déclaré — aux actionnaires — et affectons-lui le signe P 2 . De ce chiffre relativement solide, parce que de même nature d'une société à l'autre — dans un même secteur économique — on peut passer aisément au « profit distribué » (P 3 ) lequel comprend : dividendes des actions ; tantièmes des administrateurs ; jetons de présence de ceux-ci, voire indemnités allouées aux commissaires aux comptes, ces derniers éléments étant fournis généralement par les « extraits de comptes de profits et pertes » lorsque ceux-ci sont publiés. La différence entre P 2 et P 3 , entre profit déclaré et profit distribué donne, à chaque exercice, les mises en réserves telles que les actionnaires sont à même de les connaître : l'autofinancement proclamé et mesurable, somme toute. Mais combien réduit par rapport à l'autofinancement réel I Nous voilà alors confrontés à la question centrale de la reconstitution du profit. Au-delà du profit déclaré, en remontant à la source, où s'arrêter ? Distinguons ici le « profit brut » tel que l'entendent et le présentent les firmes, d'un profit que nous appellerons — parce qu'il faut bien lui donner un nom — « originel » : Pj. Distinction théorique, c'est entendu, mais économiquement fondée. Le profit « brut » de l'entreprise, sous la forme où il est décelable dans les extraits des comptes de profits et pertes, est la somme du profit de l'exercice inscrit dans 1' « extrait » comme solde, et reproduit dans le bilan, — profit dit « net » par l'entrepreneur, et, que nous avons appelé profit « déclaré » (P 2 ) — et des amortissements énumérés dans la colonne gauche (« débit » ou « pertes ») dudit « extrait ». Ces amortissements correspondent, le plus généralement, à l'amortissement-usure, à l'amortissement « normal », et sont le plus souvent appliqués selon un barème statutaire : 2 à 5 % de la valeur des « immobilisations ». Tout différent est ce qui concerne les « travaux extraordinaires » ou « neufs ». Tantôt ils sont signalés dans le corps du rapport du conseil ; mais, marqués du sigle « mémoire » leur évaluation est impossible ; tantôt
UNE
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MÉTHODOLOGIE
on peut relever, dans le rapport, des chiffres les concernant, mais il est rare que la totalité des investissements soit indiquée avec précision ; les chiffres sont partiels, intéressant certains investissements, et non d'autres. Il faut d'autre part prendre garde qu'en bonne règle une part — ou l'ensemble — des investissements chiffrés est déclarée être amortie « sur bénéfices » ; on retrouve alors, dans l'extrait du compte de profits et pertes, cet « amortissement » - autofinancement. Quant à la part des investissements — et c'est parfois leur totalité — qui n'est pas évaluée dans le rapport du conseil, elle est déclarée avoir été amortie « sur prix de revient » : il faudrait disposer du compte d'exploitation pour la déceler ; mais c'est une pièce intérieure que les sociétés ne fournissent pas. Dans ces conditions le profit « originel » (P x ) est la somme du profit dit « brut » et de tout ce que l'on peut relever comme dépenses
d'investissements.
Il faut simplement faire attention à ne pas compter deux fois celles-ci en additionnant : 1° le chiffre des travaux neufs signalés dans le rapport ; et 2° l'amortissement les concernant, que l'on retrouve dans l'extrait du compte de profits et pertes. P i comprend en définitive : le p r o f i t distribué
(P3),
les mises en réserve « ouvertes » — la somme de ces deux postes formant P 2 , profit déclaré ; les amortissements normaux, ou « amortissements-usure » ; enfin la valeur des « travaux neufs » ou investissements. L'incertitude majeure concerne ce poste qui n'est révélé qu'en partie, ou pas du tout. Certes, il serait en principe souhaitable que l'on écartât de ce calcul les amortissements « normaux » : ne sont-ils pas à considérer comme une charge régulière d'exploitation, et non comme un emploi du profit ? Cependant nous proposons de les compter dans la masse du profit originel et pour les raisons suivantes : 1° si « normaux » qu'ils paraissent on ne peut pas déterminer leur degré de rigueur « économique » ; ils peuvent contenir quelque principe d'accélération : or tout amortissement « accéléré » c'est-à-dire excédant la valeur de l'usure réelle, est une forme détournée, mais efficace, d'autofinancement ; 2° surtout : en admettant la marge d'erreur comptable qu'entraîne avec elle cette prise en charge dans le profit des amortissements normaux, on ne fait en vérité que compenser — et avec quel retard ! — tout ce que nous ignorons du coût effectif des investissements ; 3° comme le taux de prélèvement (statutaire) des amortissements « normaux » est constant, leur prise en considération ne vient pas modifier l'évolution de P x dont les mouvements gardent la même allure que si l'on ne tenait pas compte de ces amortissements. Finalement, on ne peut avoir l'ambition de reconstituer avec rigueur le profit originel. On peut simplement tenir pour acquis que, par la méthode proposée, on aboutit à une valeur approchée, et minima, de P x . Encore faut-il écarter une incertitude, qui partage les gens d'affaires et les comptables eux-mêmes : est-il vraiment justifié de considérer les investissements comme faisant partie du profit d'entreprise ? A cette question le service des Études Financières
du Crédit Lyonnais
répondait,
avant 1914, par l'affirmative. Cette position fait à nos yeux jurisprudence. Il n'est pas inutile de préciser comment les spécialistes des études de firmes qu'étaient — et que sont demeurés — les techniciens en affaires financières et industrielles du Crédit Lyonnais justifiaient ce choix. Ils ont en vérité tâtonné et hésité, faisant d'abord entrer « dans le prix de revient toutes les 2
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dépenses de l'année sans exception, même quand il s'agit de dépenses extraordinaires, telles que puits, recherches, galeries, achats de propriétés, constructions au jour, transformations, réfection de l'outillage ». Ils aboutissaient ainsi à un profit net, considéré comme « acquis et distribuable »*. Mais ils se demandaient à la même époque, dans les années soixante-dix du xix e siècle, si les « immobilisations » d'un exercice, c'est-àdire les investissements, ne devaient pas être regardées « plutôt comme un emploi de bénéfices que comme une dépense courante à porter au prix de revient »2 et finalement ils appliquaient à la fois les deux méthodes, ainsi que de nombreuses études en font foi, témoin, parmi d'autres, cette simple note rédigée en 1870 : « Pour 1869 la Compagnie des Mines de SaintÊtienne, ayant porté ses travaux neufs au compte d'exploitation (270.000 fr.) les bénéfices bruts des puits (2.241.000 fr.) doivent être augmentés d'autant et portés à 2.511.000 francs »3. Ou encore ce tableau intitulé « Travaux neufs dans les compagnies des Mines de la Loire » (1871) qui inclut les travaux neufs dans les bénéfices, en indiquant leur pourcentage par rapport aux bénéfices : 15,1 % à la Compagnie des Mines de la Loire; 16,5% aux Mines de Saini-Étienne ; 21,5% aux Houillères de Montrambert4. Cette pratique d'analyse coïncide exactement avec notre recherche du profit « originel ». Il nous paraît juste, tant au point de vue comptable qu'économique, de considérer l'autofinancement des « immobilisations » comme issu du profit. Appliquons les divers mécanismes à un exemple précis, celui de l'exercice 1906-1907 des Aciéries de France6. Au bilan, le bénéfice déclaré (Pa) est de 1.533.000 francs. Cette somme se présente comme le solde bénéficiaire de l'extrait du compte de profits et pertes, tel qu'il est publié par le conseil d'administration, à l'intention des actionnaires 6 . La lecture des rapports du conseil et des commissaires aux comptes à l'assemblée des actionnaires permet de faire les constatations suivantes : 1° Le total des « dépenses d'immobilisation », c'est-à-dire d'investissement, effectuées pendant l'exercice est signalé comme s'élevant à 1.622.000 francs. Sur cette somme sont amortis immédiatement 693.000 francs, à prélever sur les 1.533.000 francs du solde du compte de profits et pertes. Il reste alors, sur les dépenses d'immobilisation effectuées, 929.000 francs 7 de dépenses non amorties — mais qui sont à compter dans la masse du profit originel : elles ont été effectivement engagées, et sans doute financées sur le compte d'exploitation, dont on ne possède pas le détail 8 . 2° L'extrait du compte de profits et pertes contient dans la colonne « débit » des réserves et amortissements statutaires « normaux », ces 1. Note de 1877 : « Établissement du prix de revient », Dossier : Fonderies et forges de Terrenoire, La Voulte et Bessèges (Éludes financières, Crédit Lyonnais, Paris). 2. Ibid. Note de juin 1882, concernant la même firme. 3. Ibid. Dossier Mines de Saint-Étienne. 4. Ibid. Dossier : Compagnie des Mines de la Loire. 5. Arch. Nat., 65 AQ, K 91. 6. Voir page suivante la reproduction du compte de profits et pertes. 7. 1.622.000 moins 693.000 francs amortis. 8. Le solde bénéficiaire de ce compte d'exploitation est 2.560.791 francs, colonne crédit du compte de profits et pertes.
UNE
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MÉTHODOLOGIE
ACIÉRIES DE FRANCE PROFITS ET PERTES DE L'EXERCICE 1906-1907 Crédit
Débit
Intérêts des obligations Prime de remboursement sur obligations Intérêts,
escomptes,
302.480
Bénéfices des usines d'Isbergues .
1.220.767
5.290
Bénéfices des mines et usines d'Aubin
1.037.209
127.819
Bénéfices des usines de Paris . .
302.826
commis435.691 16.270
Droits de timbre sur titres Administrateurs, jetons de présence
60.000
Commissaires, rémunération
5.000
65.000
Réserve statutaire pour produits vendus avec garantie de durée.
21.520
Amortissements statutaires sur constructions et matériel à Isbergues, Aubin, Paris, Halouze1
489.870 1.027.261 1.533.540
SOLDE
2.660.791
2.560.791
derniers représentant l'amortissement-usure, et s'élevant en tout à 511.000 francs en chiffres arrondis; et une somme de 65.000 francs au titre de « jetons de présence » des administrateurs et commissaires aux comptes. Dans ces conditions, on se trouve fondé à faire la série d'opérations suivantes : 1° Reconstitution
partielle
du profil originel,
(Pj).
Il comprend : 1.533.000 francs2 profit déclaré P 2 511.000 — mise en réserve et amortissements « normaux » 65.000 — jetons de présence 929.000 — travaux neufs non amortis TOTAL
: 3.038.000
1. Nous ne donnons pas, pour simplifier ce tableau, le décompte des amortissements par usine. 2. En chiffres ronds.
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
2° Destin du profit déclaré (P 2 ). Des 1.533.000 francs sont soustraits les amortissements sur investissements signalés plus haut (693.000 fr.). Solde : 840.000 francs que l'entrepreneur considère comme bénéfice dit « net », en langage comptable. Suit une nouvelle soustraction : 42.000 francs au titre de la « réserve légale » (imposée par les lois de 1863 et 1867 sur les sociétés anonymes). Solde : 798.000 francs. Lesquels sont à leur tour amputés de 412.500 francs laissés aux actionnaires à titre de dividende des actions. Solde 385.000 francs... portés, quant à eux, à une « réserve spéciale pour travaux ». 3° Profit distribué (P 3 ) et profit originel
(P x ).
P 3 est de 477.500 francs (jetons de présence et dividende)1. P t s'élève à 3.038.000 francs. Le volume de l'autofinancement est mesuré par la différence P t — P 3 = 2.560.500 francs2. L'autofinancement se présente donc, en cet exercice 1906-1907, comme représentant près de cinq fois et demie le bénéfice distribué. Voilà bien un modèle de saine gestion en industrie lourde. Mais un modèle un peu privilégié car les documents publiés par les conseils ne sont pas toujours aussi diserts. Nous l'avons précisément choisi parce qu'il permet de voir comment, par érosions successives, le profit global se transforme en profit résiduel, le profit originel en profit distribué. Entre les deux points de la chaîne, la distance élastique de l'autofinancement. Nous verrons, dans le cas des Charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, un exemple de marge d'autofinancement de proportion comparable (Compagnie de Béthune en 1912-1913). Telles sont les normes que nous nous sommes efforcés de suivre pour la reconstruction des profits des firmes étudiées. Elles ont pu être appliquées aux sociétés de sidérurgie et de banque. Nous allons voir que les charbonnages permettaient l'utilisation d'une méthode différente. Mais cette reconstruction n'a pu être que très inégale de firme à firme, en fonction de la diversité de présentation des documents publiés. Dans certains cas nous avons même jugé plus expédient et plus prudent de nous en tenir au profit déclaré au bilan (P 2 ). Ces inconvénients de fait n'entraînent pas de graves conséquences, puisque notre propos n'est pas de comparer les niveaux des profits entre firmes, mais les allures, les mouvements, les vitesses de ces niveaux. Reste enfin un dernier choix à opérer, celui concernant le calcul des taux de profit. Autant d'analystes des taux de profit, autant de choix, pour ainsi dire3. A quel élément rapporter la masse annuelle du profit ? Au « capital total » — c'est-à-dire en ajoutant aux ressources propres les dettes de la firme ? Aux ressources propres elles-mêmes, capital et réserves ? 1. A noter que nous n'avons peut-être pas l'intégralité de P 3 . Rien n'est dit des tantièmes reçus par les administrateurs ; ils ont pu être comptabilisés en dehors des jetons de présence, avant la confection de l'extrait du compte de profits et pertes. 2. Vérification : ajouter les dépenses d'immobilisation (1.622.000 fr.), les amortissements normaux (489.900 fr.), les réserves (63.500 : réserve pour produits vendus et réserve légale), la mise en réserve spéciale pour travaux (385.000 fr.). Total : 2.560.000 francs. 3 . Voir par exemple Hans S T A U B , Le profit des grandes entreprises américaines, Centre d'Études Économiques, A. Colin, 1954.
UNE
MÉTHODOLOGIE
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Au seul capital ? Ou bien encore : à la capitalisation boursière (nombre des actions multiplié par la valeur de l'action en Bourse) ? Toutes ces bases de référence ont leurs mérites, et leurs défauts. Nous choisissons ici, comme base du calcul du taux de profit, le seul capital versé 1 des firmes, parce que nous nous plaçons du côté des « entrepreneurs » proprement dits, du côté du groupe dirigeant, qui compare les profits réalisés à la masse de manœuvre argent effectivement apportée à l'entreprise par ses propriétaires. Nous excluons les réserves, car ce serait alors rapporter des profits d'exercice à des profits anciens. Le taux de profit ainsi entendu mesure le degré d'efficacité « capitalistique » de l'argent rassemblé et versé par les seuls actionnaires. Quant à l'argent emprunté par la firme, et qui, travaillant, a bien concouru aux profits (en particulier les emprunts obligataires) il a sa propre rémunération (les intérêts versés par la firme à ses créanciers) et ces intérêts sont, très normalement, compris par les firmes dans la masse de leurs frais. Ils ne sont donc pas inclus, on le comprend, dans la masse des profits — et n'ont pas à en être soustraits. En bref, le profit réalisé est la propriété des seuls propriétaires de la société. Il est donc justifié, pour en calculer le taux, de le rapporter à la mise de fonds effective de ces derniers, mise de fonds qui est au travail dans l'entreprise 2 . Les propositions méthodologiques que nous venons d'exposer sont applicables à un type de document, à la source de documentation la plus accessible et la plus générale dont on puisse disposer sur les sociétés anonymes, les documents comptables, tels qu'ils sont présentés annuellement aux actionnaires. Ces propositions sont, par conséquent, valables tant pour le x i x e que le x x e siècle et elles peuvent être appliquées à n'importe quel secteur économique, à n'importe quel type de société. Dans les pages qui suivent, nous avons tenté de le faire, en tous les cas, pour la sidérurgie-métallurgie, et pour les banques. Mais en ce qui concerne les charbonnages, on peut accéder à une documentation particulière, d'origine mi-privée, mi-étatique. Les documents « charbonnages », nous le verrons, sont particulièrement précieux, car ils fournissent deux éléments dont on ne dispose pas pour la sidérurgie : le chiffre d'affaires et la masse des salaires. Dans ces conditions, il a été possible de mettre au point une méthodologie de l'étude du profit adaptée plus particulièrement à cette source : Marcel Gillet l'a fait pour les firmes du Nord et du Pas-de-Calais. L'intérêt qui s'attache à cette mise au point est précisément que les résultats obtenus sont hautement comparables à ceux auxquels on arrive par la méthode qui vient d'être précédemment exposée : dans les trois secteurs considérés, les mouvements des profits, nous allons le voir, ont de forts liens de parenté. 1. Le capital « versé » est à distinguer du capital « nominal ». Il est fréquent qu'une action ne soit pas entièrement « libérée » : c'est-à-dire que l'actionnaire n'ait versé que la moitié du prix initial de l'action (valeur nominale). Le capital nominal est inscrit au passif. On lit à l'actif les sommes restant à appeler sur le capital. Par soustraction on a le capital versé, c'est-à-dire effectivement apporté à la firme par les actionnaires, lors du lancement de l'entreprise, puis à l'occasion des augmentations de capital. 2. Il ne faut évidemment pas confondre la mise de fonds effective des actionnaires (le nominal de l'action, en partie ou en totalité versé) avec le prix en Bourse du titre, dont les fluctuations ne modifient en rien le niveau du capital.
II. - L E S
SOURCES
Il faut distinguer la source privilégiée que représentent, pour l'étude des charbonnages, les dossiers de redevances des mines conservés aux Archives nationales dans la série F 14, de la source, plus classique, quoique fort peu utilisée jusqu'ici, formée des dossiers de la série 65 AQ, qui réunissent les rapports présentés annuellement par les conseils d'administration aux actionnaires des sociétés anonymes : c'est là que nous avons puisé pour les secteurs sidérurgie-métallurgie et banques.
A. —
LES
SOURCES DE L'HISTOIRE
ÉCONOMIQUE
D E S CHARBONNAGES FRANÇAIS AU X I X E
SIÈCLE
L'originalité documentaire de l'histoire économique des mines de charbon françaises tient à l'existence de sources comptables d'origine publique dont les Archives nationales, en accord avec la Direction des Mines et la Direction des Charbonnages de France, ont récemment autorisé la consultation. Désormais, la comparaison entre archives publiques et sources d'entreprises privées permet d'approcher de plus près une vérité comptable qui est par nature difficile à préciser. 1. Les archives publiques d'origine fiscale : la série F 14 des Archives nationales. Il s'agit de versements effectués par le Ministère des Travaux publics, et donnés sous les cotes F 14 3821-4195 et 8358-8409. Un premier et sommaire inventaire en a été fait : les séries essentielles sont constituées par des documents fiscaux qui ont pour objet de déterminer, département par département, et à l'intérieur de chaque département mine par mine, c'est-à-dire par concession, la quotité de la redevance proportionnelle au revenu net annuel, due à l'État selon les termes de la loi du 21 avril 1810. Quand une société exploite plusieurs concessions, même juxtaposées, ses impôts sont calculés en fonction de chacune de ses concessions, et il faut faire la somme des revenus des différentes concessions pour connaître le revenu imposable de la société. C'est le décret du 6 mai 1811 qui a réglé les modalités d'assiette et de perception de la redevance proportionnelle. L'article 17 du décret précise : « Il y aura un état d'exploitation pour chaque mine concédée : la confection en sera divisée en deux parties,
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LE MOUVEMENT o
DU
PROFIT
EN
FRANCE
savoir : I la partie descriptive ; 2° la production de l'évaluation du revenu net imposable ». Et l'article 18 précise : « La partie descriptive des états d'exploitation sera faite par l'ingénieur des mines du département après avoir appelé et entendu les concessionnaires ou leurs agents conjointement avec les maires et adjoints des communes ou des communes sur lesquelles s'étendent les concessions et les deux propriétaires communaux qui sont les plus fort imposés. » Ces « états », que les préfets firent établir dès la fin de 1811, sont répartis dans plusieurs centaines de paquets volumineux, classés selon des critères à la fois géographiques et chronologiques : une première série, qui va de 1812 à 1859, groupe les mines de tous les départements français par ordre alphabétique, de l'Ain à l'Yonne. Une deuxième série couvre dans le même ordre les années 1859 à 1885, une troisième nous amène jusqu'à 1898. Au-delà de cette date, il n'y a plus rien. Tous les documents sont homogènes, et établis d'une manière sinon rigoureusement identique, du moins comparable : il s'agit d'une sorte de compte d'exploitation annuel de chaque mine, en vue d'établir le « produit net » à partir duquel est calculée la redevance proportionnelle prévue par la loi de 1810. Ce compte comporte d'abord la désignation de la concession, sa date d'origine, le nombre des puits, le nom des individus ou de la compagnie concessionnaire. Mais son intérêt essentiel est d'ordre économique, par les informations précises qui y sont données sur l'exploitation annuelle : la première colonne des chiffres concerne le « produit brut » de l'année, c'est-à-dire successivement le nombre de quintaux extraits, le prix moyen de vente du quintal sur le carreau, et la valeur en francs de l'extraction globale de l'année. Les stocks restant de l'année précédente sont parfois indiqués et soustraits du produit brut, de même que le charbon distribué en nature aux ouvriers. Ensuite commence la deuxième opération comptable : le calcul des dépenses annuelles de la mine. Elles ne sont parfois indiquées qu'en bloc, mais comportent souvent une ventilation triangulaire : salaires, frais généraux, « frais de première exploitation », ces derniers représentant les investissements nouveaux faits dans le courant de l'année, sans qu'il y ait aucun calcul d'amortissement. Les chiffres des dépenses additionnent donc tout l'argent « sorti » de l'entreprise pendant l'année considérée, qu'il s'agisse de capital fixe ou de capital circulant, d'investissements, de traitements ou de salaires. Dernière opération : on soustrait les dépenses du produit brut pour obtenir le « revenu net » de l'année, base du calcul de la redevance, qui doit en représenter 5%. Ainsi, — et indépendamment du problème de la véracité des chiffres avancés —, il ne s'agit pas d'une comptabilité d'entreprise : l'approximation fiscale n'est ni celle du bilan, ni celle du compte de profits et pertes et les conceptions comptables sur lesquelles elle repose sont surprenantes. En effet, le « produit brut », calculé sur le tonnage extrait, n'est pas le chiffre d'affaires réalisé sur les marchandises effectivement vendues. Les dépenses sont alourdies ou sous-estimées selon que l'année comporte plus ou moins de « travaux de première exploitation ». Le « revenu net » ne peut être ainsi qu'une approximation théorique du profit.
LES
25
SOURCES
Dans l'établissement des données, la loi a imposé une sûreté minima : tous les calculs sont faits deux fois. D'abord par les exploitants eux-mêmes, ensuite par l'ingénieur des mines du département. Les chiffres ne concordent pas toujours : bien évidemment, les exploitants ont tendance à sousestimer le produit brut et à majorer les dépenses, de façon à diminuer le revenu net et par suite la redevance due à l'État. Mais le désaccord avec le représentant de l'administration n'est jamais considérable : parfois, par rapport à la déclaration des exploitants, l'ingénieur des mines augmente légèrement le prix moyen unitaire, ou il fait disparaître du poste « dépenses » des frais qui y figuraient indûment, comme par exemple les impôts payés ou les voyages des administrateurs. Deux autres estimations étaient prévues par le décret du 6 mai 1811. Mais la colonne réservée à celle du maire et des adjoints de la commune n'est jamais remplie, et le « Comité d'évaluation », instance suprême formée du préfet, de deux membres du Conseil général du département, du directeur des contributions, de l'ingénieur des mines et de deux des principaux propriétaires des mines du département, s'aligne le plus souvent sur les chiffres proposés par l'ingénieur des mines. Ce sont donc essentiellement ceux-ci qui servent de base aujourd'hui à la reconstitution économique, quitte, exceptionnellement, à leur substituer ceux du Comité d'évaluation. Toutefois, la série chronologique des « revenus nets » est parfois interrompue par la pratique de 1' « abonnement ». La loi de 1810 en avait admis le principe, le décret de 1811 l'avait réglementé assez arbitrairement, sur la base hypothétique du revenu net « présumé » de l'exploitation. Dans ces conditions, l'administration et les exploitants arrivaient assez rarement à se mettre d'accord. Mais un décret impérial du 30 juin 1860 étend, en pleine période d'expansion de la production et des profits, une réglementation plus favorable aux intérêts : l'abonnement à la redevance proportionnelle est fixé sur la base du revenu net moyen des deux années antérieures et son taux est maintenu pour les cinq années à venir. En 1866, nouveau gain pour les anticipateurs de l'expansion : l'abonnement est calculé sur le revenu net moyen des cinq années antérieures. On comprend ainsi pourquoi il devient plus fréquent à partir du Second Empire, interrompant parfois de ses chiffres forfaitaires le calcul annuel de l'ingénieur des mines. Tels quels, discutables dans le détail et surtout dans la méthode qui a présidé à leur élaboration, les documents fiscaux constituent des séries chronologiques très importantes de l'histoire économique des charbonnages français. Comme toutes les sources d'origine fiscale, ils sont critiquables dans l'absolu, mais aussi comparables dans le relatif. Et le mouvement général qu'ils permettent de reconstituer peut être rapporté ensuite aux données des archives privées : il suffit d'additionner dans les sources fiscales les « produits » annuels des différentes mines d'une même société. 2. Les autres sources de l'étude des charbonnages a) Archives
: Massif
Central.
départementales.
Quelle est la valeur des archives départementales pour l'histoire économique des charbonnages ? Nous n'avons fait que des sondages,
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EN
FRANCE
concernant les mines du Massif Central. Ils sont négatifs. En Saôneet-Loire par exemple, il n'y a pratiquement rien, ni aux Archives de Mâcon, ni à Blanzy, ni à Montceau-les-Mines. L e Creusot conserve jalousement ses secrets. A u x Archives de Saint-Étienne, la série M (personnel et administration générale) qui a fait l'objet d'un répertoire, comprend une sous-série intitulée « Statistique industrielle » (56 M ) mais le charbon n'y est mentionné que sur des relevés intitulés « Statistique sommaire des industries principales », et de 1876 à 1889 seulement. La série S est un peu plus riche. Mais elle n'est pas classée et il faut en faire soi-même l'inventaire. On y trouve des états annuels de la redevance sur les mines, mais fragmentaires et discontinus, donc moins intéressants que ceux du fonds F 14 aux Archives nationales. Par contre, quelques-uns d'entre eux sont postérieurs à 1898 et peuvent donc compléter F 14. Ils existent en effet pour les années 1901-1906 et 1910-1921. Cela nous a permis de mener jusqu'en 1906 l'étude des états fiscaux de quelques sociétés charbonnières de la Loire. Mais la modification capitale intervenue en 1910 dans la législation sur la fiscalité charbonnière — c'est désormais le dividende qui, pour les sociétés par actions, sert de base à la redevance — brise l'homogénéité de la source comptable à partir de cette date. b) Les archives d'entreprises. Une partie importante peut en être librement consultée aux Archives nationales, dans la série 65 A Q , c'est-à-dire dans le fonds de l'Association des porteurs de valeurs mobilières, où se trouve un certain nombre de documents sur les charbonnages français au x i x e et au x x e siècle : des coupures de la presse financière qui résument les résultats des bilans et des comptes de profits et pertes, et surtout, pour certaines compagnies importantes comme Blanzy, La Grand'Combe, Carmaux, Firminy, la série chronologique des comptes rendus annuels du Conseil d'administration à l'assemblée des actionnaires. Mais il n'y a pas d'exemple que cette série couvre la première moitié du x i x e siècle. Elle commence même rarement avant le milieu du Second Empire. Ces comptes rendus comportent un commentaire économique de l'année écoulée, et le bilan qui inscrit au passif le profit déclaré. Sauf exception (Carmaux par exemple), les documents de 65 A Q ne permettent pas de reconstituer le chiffre d'affaires annuel des entreprises charbonnières ; s'ils publient un bilan, ils ne comportent généralement pas de compte de profits et pertes. Dans le cas de Carmaux, le montant général du compte d'exploitation annuel qui figure aux profits et pertes peut être considéré comme le chiffre d'affaires. Pour les autres sociétés, force est de se contenter du tonnage des marchandises vendues, à l'exclusion de leur valeur. Ont été consultées également, grâce à la compréhension de leur administration, les Archives des Houillères de la Loire, conservées à quelques kilomètres de Saint-Étienne, dans une vaste salle de l'hôpital du Montcel, à L a Ricamarie. C'est un fonds très riche ; un inventaire sommaire, mais très utile, permet de retrouver facilement les principales séries.
LES
SOURCES
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On y trouve notamment, pour la deuxième moitié du x i x e siècle et pour le x x e siècle, les comptes rendus du Conseil d'administration aux assemblées générales, assortis des bilans et des comptes de profits et pertes des différents exercices, pour les quatre grandes exploitations du département : Roche-la-Molière-Firminy, Montrambert-La Béraudière, les Mines de la Loire, les Houillères de Saint-Étienne. Le fonds permet ainsi de combler, pour ce département important, les lacunes de la série 65 AQ des Archives nationales. 3. Les sources de l'étude des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. C'est un des privilèges particulièrement précieux de l'industrie minière, que de pouvoir se fonder sur le cumul d'importantes sources publiques et privées. Le caractère concessionnaire des sociétés houillères françaises, l'importance économique de leur activité, l'ampleur des problèmes sociaux qu'elles ont eu à affronter, ont amené l'État à d'incessants rapports avec les compagnies privées, en plein xix e siècle libéral. Archives départementales (en particulier série S, bien classée dans le Nord, bien rangée et facilement accessible dans le Pas-de-Calais) et Archives nationales (en particulier la riche série F 14) présentent donc d'importants dossiers relatifs à chaque compagnie comme aux problèmes régionaux et nationaux. Nous avons pu consulter à la Direction des Mines du Ministère de l'Industrie de nombreux dossiers qui n'avaient pas été versés à la série F 14, mais malheureusement nous y avons appris aussi que les dossiers de redevance des mines « Nord 1899-1914 » et « Pas-de-Calais 1899-1918 », après avoir été transférés en 1914 aux Archives du Ministère des Travaux publics, avaient été détruits il y a quelques années. Beaucoup de données de base fournies par les dossiers se trouvent en outre synthétisées dans cette remarquable Statistique de l'Industrie minérale, base des premiers travaux de François Simiand, statistique qui fournit de multiples renseignements, dont beaucoup sont très précieux pour l'étude des profits, tant sur le plan national que sur le plan départemental. En particulier pour la région du Nord sont fournis les résultats pour le Nord et pour le Pas-de-Calais, d'où la possibilité de distinguer les résultats pour les sociétés des deux départements, distinction fondée économiquement, et aussi de connaître par addition les résultats de l'ensemble du bassin de la région du Nord. Nous avons négligé l'étude des sociétés à éclipses du minuscule bassin du Boulonnais, exploité dès le x v n e siècle ; par suite de la faiblesse de sa production, nous avons pu considérer que les données concernant les sociétés du Pas-de-Calais étaient pratiquement valables pour les compagnies ayant démarré à partir du milieu du x i x e siècle. A partir de 1879, la Statistique de l'Industrie minérale (SIM) regroupe en outre les données par bassin et le « bassin de Valenciennes », groupe géographique uni, rassemble les sociétés de la région du Nord, à l'exclusion de celles du Boulonnais qui sont mentionnées à part. En outre, les rapports des ingénieurs des mines aux préfets et aux conseils généraux complètent certaines des séries de la Statistique de l'Industrie minérale.
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Mais l'étude du profit requiert évidemment le recours aux archives privées. La nationalisation des charbonnages français, opérée par la loi du 17 mai 1946, s'est accompagnée de nombreuses destructions d'archives relatives au xix e siècle, mais elle a rendu moins difficile pour les historiens l'accès aux archives subsistantes des compagnies. Avant la guerre de 1939-1945, seul A. de Saint-Léger, professeur à la Faculté des Lettres de Lille, avait pu avoir accès aux archives des compagnies d'Anzin et d'Aniche, mais seulement aux dossiers relatifs au x v m e et au début du xix e siècle1. M. Bertrand Gille a publié dans la revue Histoire des Entreprises (1958, 2, p. 78-103) un article sur « Les archives de l'industrie houillère » où l'on trouve notamment (p. 81-84) un relevé des archives des anciennes compagnies que M. Gille, lorsqu'il était archiviste aux Archives nationales, avait repérées dans les différents groupes d'exploitation des houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Cet article donne un aperçu, non exhaustif, des sources privées que nous avons nous-mêmes pu utiliser. Nous avons notamment poussé notre enquête jusqu'aux sociétés liquidatrices des anciennes compagnies houillères ; c'est ainsi que nous avons pu obtenir de la SOFRAGI, à Paris, qu'elle verse aux Archives départementales du Nord les importantes archives de la Compagnie d'Anzin qu'elle avait conservées (A.D.N., J 316, 317 et 318). Entre autres, les sociétés liquidatrices des compagnies de Liévin, Maries, Ligny-lès-Aire et d'Aniche nous ont permis de dépouiller des documents, en particulier comptables. Si nous n'avons pu retrouver les archives de l'ancien Comité des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais et de l'ancienne Chambre des Houillères, probablement détruites pendant la dernière guerre, nous avons, par contre, eu la bonne fortune de retrouver à Paris les archives de l'ancien Comité Central des Houillères de France, groupe de pression chargé d'agir sur le Parlement et l'opinion publique — donc très attentif aux problèmes de l'évolution comparée des revenus du capital et du travail dans l'industrie houillère. Nous avons évidemment examiné ces dossiers avec une totale objectivité, sans accorder une importance privilégiée aux documents où figuraient des lettres commençant comme celle-ci : « Nous vous envoyons les renseignements demandés, mais ne les utilisez pas car ils vont à l'encontre de la thèse à démontrer. »
B. —
DOCUMENTS CONCERNANT LA SIDÉRURGIE-MÉTALLURGIE ET LES BANQUES
Nous quittons ici tout à fait le « manuscrit » pour entrer dans 1' « imprimé ». Les dossiers de la série 65 AQ, société par société — il en existe des milliers — contiennent, nous l'avons vu, deux types de renseignements, rendus publics en leur temps : des coupures de presse (presse économique et financière) et les minces brochures annuelles éditées par les conseils d'administration à destination de leurs actionnaires ; les coupures de presse, surtout abondantes à partir des années 1890, ne fournissent ï . A. D E S A I N T - L É G E R , Les mines d'Anzin et d'Aniche pendant la Révolution, Paris, Leroux, 1935-1938, in-8°, 2 vol. en 4 tomes.
LES
SOURCES
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d'ailleurs pas des éléments statistiques d'une autre nature que les brochures sociétaires : c'est avec les documents publiés par les sociétés que les rédacteurs de presse renseignent en effet leurs lecteurs. Que ce type de source soit par nature fragile, nous avons dit pourquoi. Mais avec des niveaux annuels de profits inexacts — parce que naturellement minorés — on peut reconstituer des mouvements, une évolution, valables. Les tableaux et courbes présentés pour les firmes sidérurgiques et bancaires sont donc constitués en partant des bilans et des extraits de comptes de profits et pertes mis à la disposition des actionnaires1. Ils donnent en particulier une valeur approchée du profit originel, reconstitué partiellement en partant des chiffres d'amortissements et de travaux neufs. Pour le Crédit Lyonnais seul nous avons pu disposer, jusqu'en 1914, de documents comptables internes qui nous ont permis, on le verra, de reconstituer avec assez d'exactitude le profit originel, et de consacrer des développements plus particuliers aux profits bancaires. En bref, la série F 14 a été une source essentielle pour l'étude du profit charbonnier ; la série 65 AQ la source unique pour celle des profits sidérurgiques et bancaires.
1. Lorsqu'il s'est produit que des fascicules annuels manquent dans les dossiers 65 AQ nous avons pu, le plus souvent, combler les vides en utilisant les archives du Crédit Lyonnais qui disposent de collections complètes de rapports des conseils aux actionnaires. Ces documents ont été mis à notre disposition par les soins de M. Mogenet, Directeur du Service des Études financières.
III. -
TROIS SECTEURS
EXEMPLAIRES
A) LES CHARBONNAGES : MASSIF CENTRAL 1. Q U E L Q U E S
COMPAGNIES
HOUILLÈRES
DU MASSIF CENTRAL
COMPARAISON E N T R E SOURCES FISCALES E T SOURCES
:
D'ENTREPRISES
La diversité même des sources concernant les charbonnages permet d'abord une comparaison de leurs données, qui a été faite pour les principales compagnies houillères du Massif Central. Il s'agit de comparer le « revenu net » de F 14 — ce « profit fiscal », disait Simiand — avec le bénéfice d'entreprise, et le « produit brut » avec le chiffre d'affaires ; autrement dit, de voir si les données fiscales sont réductibles à des éléments comptables traditionnels. a) Profit fiscal et profit d'entreprise. Le revenu net des archives fiscales est d'une élaboration très simple, et même simpliste. Il a été pris tel qu'il a été accepté par l'ingénieur des mines. L'addition des revenus nets de toutes les exploitations d'une même compagnie permet de reconstituer son revenu net global. Mais à quel profit d'entreprise le comparer ? Car le bénéfice annuel d'une compagnie est toujours difficile à évaluer. Il y a d'abord un problème de définition. Nous avons essayé de reconstituer partiellement le profit originel, qui inclut non seulement les mises en réserve, mais les amortissements et les travaux neufs ; le seul document qui permette une approximation est le compte rendu annuel du Conseil d'administration. Car le bilan qu'il comporte est à la fois discutable comme toute pièce comptable, et pourtant précieux à un triple titre : comme base, et seule base de calcul des différents volumes du profit, comme élément d'une série chronologique dont tous les termes sont homogènes, enfin comme donnée comparable à celle que l'on trouve, à la même date, dans F 14. On en jugera sur deux exemples, volontairement choisis comme deux cas extrêmes, le premier par la clarté de l'élaboration comptable, le second au contraire par les problèmes d'interprétation qu'il a posés. Il s'agit d'abord des comptes rendus annuels du Conseil d'administration des Houillères de Saint-Étienne1, très bien conservés aux Archives des Houillères de la Loire, de 1855 jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Ils donnent deux éléments différents d'évaluation du profit annuel. Ce qu'ils appellent eux-mêmes les « bénéfices bruts » de la compagnie, et ses « bénéfices nets ». La différence entre les deux chiffres tient dans une 1. On sait qu'en 1854 s'est fractionnée l'ancienne Société Civile des Mines de la Loire (18451853) en quatre firmes : Société des Mines de la Loire, Houilliires de Saint-Etienne, de Rivedegier, et de Montrambert-La Béraudiàre.
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FRANCE
soustraction. Pour obtenir le bénéfice « net », on déduit du bénéfice « brut » les amortissements — ambigus comme de coutume puisque se confondent en eux amortissements-usure et autofinancement total ou partiel des travaux neufs. On a ainsi un chiffre qui est à mi-chemin du profit originel et du profit distribué, puisqu'il est antérieur à toute mise en réserve, à tout prélèvement statutaire ou extraordinaire. Au reste, comme les amortissements restent à peu près constants pendant toute la période considérée, oscillant entre 700.000 et 1 million de francs, les deux courbes obtenues restent très sensiblement parallèles ; elles se rapprochent quand se gonfle la masse des profits, comme en 1873, puisqu'un écart à peu près constant prend alors un volume proportionnel moindre. Le cas des archives de La Grand'Combe est un peu plus complexe. Nous ne disposons là, comme sources d'entreprise, en l'absence d'archives départementales ou locales, que de la série 65 AQ des Archives nationales qui comporte quelques « trous » : les années 1861, 1886, 1893. Elle ne nous livre qu'un profit, calculé après l'amortissement annuel et avant toute mise en réserve. En l'absence du compte de profits et pertes, nous ne pouvons connaître le montant des amortissements, ni celui du bénéfice brut. Autre difficulté : la comparaison annuelle avec la série F 14 fait apparaître pour quelques années — entre 1871 et 1879 — des discordances sur les tonnages extraits, qui sont pourtant des chiffres d'une élaboration facile et incontestable. Car ceux qui figurent dans F 14 sont légèrement supérieurs, ce qui surprend d'autant plus que les exploitants n'ont pas intérêt à majorer, à travers l'un des multiplicateurs du produit brut, le revenu net final, assiette de la redevance. En réalité, cette discordance provisoire naît de ce que, dans F 14, les exploitants comptabilisent dans l'extraction annuelle la fabrication des cokes et des agglomérés, alors que les rapports du Conseil d'administration la mentionnent à part tout en ne tenant pas compte de la consommation propre de la firme1. D'ailleurs, à partir de 1874, l'ingénieur des mines rectifie le tonnage extrait, déclaré par les exploitants, et l'égalise dès lors très exactement aux chiffres donnés dans les rapports du Conseil. Les deux sources redeviennent dans ce domaine exactement semblables. Il reste pourtant la diversité des méthodes d'élaboration du profit, selon qu'il s'agit de telle ou telle entreprise. Le Conseil d'administration de La Grand'Combe ne calcule pas comme celui des Houillères de SaintÉtienne, et on pourrait multiplier les exemples. Car cette diversité dans l'établissement comptable des bénéfices est la règle des archives d'entreprise. Nous l'avons réduite — voir notre partie méthodologique — à trois types de profit, le profit originel, le profit déclaré, enfin le profit distribué. Différents en valeur absolue, les trois éléments sont comparables relativement et leurs mouvements sont parallèles ; il est dès lors moins gênant de substituer l'un à l'autre. Car le problème est de rapporter ce mouvement une fois défini à celui des revenus nets fiscaux, et de comparer le profit de l'entrepreneur au revenu net de l'ingénieur des mines. Reprenons le cas des Houillères de Saint-Étienne. La courbe qui transcrit, à côté des deux profits des comptes rendus annuels du Conseil d'admi1. Mêmes phénomènes visibles à Montrambert, Saint-Etienne
Roche-la-Molière.
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nistration, le revenu net fiscal, traduit un extraordinaire parallélisme de mouvements : en chiffres absolus — et qui s'en étonnerait ? — les données fiscales sont inférieures non seulement aux profits « bruts » de la Compagnie mais également, à partir de 1871, aux profits « nets ». Mais le caractère comparable des mouvements relatifs est très frappant. Dans la courbe demi-séculaire du « profit fiscal » comme dans celles des deux bénéfices inscrits aux bilans s'inscrivent cinq cycles décennaux : mêmes difficultés pendant la première décennie du Second Empire, même essor dans la deuxième, qui retombe en 1870-1871, même « pointe » très accentuée de 1873 suivie d'un long affaiblissement, nouveau cycle 1879-1889 avec les maxima de 1883-1885, enfin, de 1889 à 1897, date où s'arrête F 14, les deux « pointes » relatives de 1891 et 1895. D'une manière plus générale, les trois courbes indiquent clairement la montée des profits jusqu'à 1873, point culminant du mouvement, puis une stagnation à un niveau sensiblement inférieur, jusqu'à la fin du siècle. Dans ce parallélisme, deux anomalies, à chacune des extrémités de la courbe. Entre 1854 et 1860, le « revenu net » est supérieur au bénéfice déclaré (ou « net »). Au contraire, dans les dix dernières années du siècle, le chiffre obtenu dans F 14 semble être de plus en plus inférieur aux deux masses du profit d'entreprise. Que se passe-t-il, notamment, en 1889, pour que l'exploitation annuelle soit en déficit au regard du fisc ? L e rapport de l'ingénieur des mines nous apprend qu'il a tenu compte d'une catastrophe naturelle survenue dans un des puits de l'exploitation, dont il a imputé les frais sur les dépenses annuelles de la société ; en effet, les « dépenses de première exploitation » passent de moins de 800.000 francs en 1888 à 1.150.000 francs en 1889, et retombent à 400.000 francs en 1890. A u contraire, dans les comptes rendus du Conseil d'administration, l'imputation des dépenses exceptionnelles dues à la catastrophe, se fait sur plusieurs années. Dans les années qui suivent, par exemple en 1892 et 1893, l'affaissement relatif du « revenu net » par rapport au profit d'entreprise est dû également à des majorations brutales de dépenses nouvelles, destinées à couvrir les frais causés par deux catastrophes successives. Ainsi, malgré quelques discordances secondaires dues à des fantaisies comptables du calcul fiscal, nos séries de profits des Houillères de SaintÉtienne, dans l'ensemble, se confirment remarquablement l'une par l'autre. Discutables dans l'absolu, elles en deviennent incontestables dans le relatif, dans la succession de leurs mouvements annuels. Pour La Grand'Combe, de 1855 à 1897, le parallélisme global des deux courbes obtenues est également très frappant. D'abord dans le mouvement d'ensemble, qui comporte deux pentes bien nettes, une hausse qui conduit au palier des hauts profits des années 1872-1878, puis une dégradation assez rapide et continue, jusqu'à 1896, malgré la bonne année 1890. E t aussi dans les mouvements annuels, les successions des hausses et des baisses de la masse du profit, qu'on retrouve de sens identique dans les deux courbes. Pourtant, l'écart relatif est variable, et croît avec les années. Très faible dans les dix premières années du Second Empire, il est un peu plus important jusqu'en 1879, mais reste relativement faible et constant : le 3
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
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« revenu net » n'est que légèrement inférieur au profit déclaré (« net ») de l'entreprise. Mais dans les années qui suivent, l'écart croît entre les deux séries de données, qui gardent pourtant la même pente annuelle et le même sens général. De sorte que si le profit d'entreprise diminue aussi, il se maintient à un niveau relativement élevé beaucoup mieux et beaucoup plus longtemps que le « revenu net ». Pour quelles raisons ? Tenons compte d'abord du manque d'homogénéité dans l'élaboration des données fiscales de La Grand'Combe. On a vu pourquoi — précisément jusqu'en 1874 — les tonnages extraits y sont parfois supérieurs à ceux indiqués par le Conseil d'administration, contribuant ainsi à majorer le « revenu net » et à le rapprocher du profit d'entreprise. Dans les années suivantes, le parallélisme est provisoirement rompu par une brusque chute du « revenu net » en 1879 : les dépenses ont peu varié, mais le produit brut est passé de 2.428 millions l'année précédente à 1.467 millions. C'est que, sans que les quantités produites aient diminué beaucoup, le prix de la tonne sur le carreau a été évalué à moins de 13 francs au lieu de 16 l'année précédente. Le caractère théorique et rigide du calcul fiscal, qui ne tient compte ni des stocks ni des ventes réelles et affecte artificiellement toute la production d'une année d'une baisse quasi forfaitaire, accentue ainsi un mouvement qui se lit aussi, mais plus tardif, et plus étalé, sur les sources d'entreprise. Reste que si, à partir de 1879, l'écart absolu entre profit d'entreprise et « revenu net » est plus important que par le passé, le parallélisme des deux mouvements est entier et se confirme régulièrement chaque année. La même comparaison a été faite pour six autres entreprises charbonnières du Massif Central : Blanzy, Firminy, Le Creusot, Carmaux, Montrambert, les Mines de la Loire. Dans chaque cas, la courbe du «revenu net» suit fidèlement, à un niveau inférieur, celle du profit d'entreprise, « brut » ou « net ». Ainsi, malgré l'extraordinaire méthode comptable qui préside au calcul fiscal, bien que le produit brut remplace le chiffre d'affaires, bien que le décompte annuel et global des investissements s'y substitue à l'amortissement, et quel que soit le coefficient de camouflage (de la part des exploitants) ou de sous-estimation (de la part de l'ingénieur) des marges bénéficiaires, les chiffres du revenu net fiscal s'en trouvent valorisés pour l'histoire économique. C'est important pour l'historien à un double titre : d'abord la série F 14 permet souvent d'explorer le début du xix e siècle, alors que nous ne possédons aucune documentation comptable privée, pour les compagnies charbonnières, avant le Second Empire. Ensuite et surtout, le revenu net fiscal peut être considéré, sinon dans l'absolu, du moins dans le relatif, comme une valeur approchée du profit. b ) Produit
brut et chiffre d'affaires.
L'exemple
de
Carmaux.
La comparaison qui a été établie pour le profit peut-elle être étendue à d'autres catégories économiques ou comptables ? Pour une telle confrontation poste par poste, il nous faudrait avoir le document de comptabilité privée qui correspond le mieux — le moins mal — à ce compte d'exploi-
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CHARBONNAGES
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tation assez élémentaire qu'est le calcul fiscal du revenu net, c'est-à-dire le compte d'exploitation lui-même. Car c'est dans ce compte que sont chiffrées les ventes annuelles en quantité et en valeur, les dépenses par postes, les bénéfices. Ces derniers seuls sont reportés ensuite dans la colonne « passif » du bilan. Or, les archives d'entreprise dont nous disposons pour l'instant, constituées pour l'essentiel, dans la série 65 AQ, par les comptes rendus annuels du Conseil d'administration, ne comportent que les bilans. Donc, pas de quantités vendues, pas de chiffres d'affaires, pas de volume global ni de ventilation des dépenses annuelles. Les éléments de comparaison avec les données contenues dans F 14 font défaut. Une exception : les archives de Carmaux. A la fin de chaque rapport annuel, on y trouve un « résumé du compte de profits et pertes de l'exercice », qui change d'ailleurs d'intitulé à plusieurs reprises et devient successivement en 1874 le « résumé des comptes généraux de l'exercice », et en 1878 le « compte des produits des mines, de l'usine à coke et à agglomérés » pour reprendre son titre initial en 1880. Ce compte comporte pour chaque année la valeur globale des produits vendus — charbon et coke — qu'on peut donc considérer comme le chiffre d'affaires. Il est dès lors intéressant de le rapporter au « produit brut » de F 14, qui comptabilise, lui, une valeur économique théorique, celle des quantités de charbon annuellement extraites, et non pas vendues. La comparaison n'est possible qu'à partir de 1870, date où commence pour Carmaux la série 65 AQ et jusqu'à 1891, date terminale de nos documents fiscaux. Les deux courbes, distinctes en 1870 et 1871, sont presque superposables entre 1872 et 1877. A partir de là, celle du produit brut s'infléchit vers des paliers plus bas que ceux du chiffre d'affaires. Mais les deux mouvements restent rigoureusement parallèles. La bifurcation de 1878 s'explique sans doute par deux raisons : les années 1872-1877 sont des années de forte demande, pendant lesquelles production extraite et production vendue sont sans doute très proches, les stocks étant faibles. Par ailleurs, et dans ces mêmes années, les chiffres d'extraction annuelle qu'on trouve dans F 14 sont supérieurs à ceux des rapports du Conseil d'administration. A partir de 1878, ils redeviennent identiques dans les deux sources, c'est-à-dire notamment inférieurs aux tonnages vendus. Il n'est pas étonnant dès lors que le chiffre d'affaires, en valeur absolue, se situe au-dessus du produit brut, ce qui est le cas jusqu'à la dernière année pour laquelle nous disposons de la reconstitution fiscale. Ainsi, malgré certaines discordances dont le secret gît dans l'élaboration trop négligente des documents comptables, la courbe du produit brut reproduit le mouvement de celle du chiffre d'affaires, tout en en sousestimant les valeurs absolues ; c'est le même phénomène que pour profit fiscal et profit d'entreprise. Les données des deux sources ne sont pas les mêmes, et la sous-estimation fiscale n'étonnera aucun historien, mais elles sont comparables dans leurs mouvements respectifs. Le produit brut et le revenu net nous donnent bien une approximation des mouvements du chiffre d'affaires et du profit au XIXe siècle. Il suffit de savoir que nous en
comparons, en chiffres absolus, des valeurs inférieures aux valeurs réelles.
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LE MOUVEMENT
2.
LE
DU PROFIT
EN
FRANCE
M O U V E M E N T LONG D U C H I F F R E D ' A F F A I R E S E T D U PROFIT :
H U I T COMPAGNIES C H A R B O N N I È R E S D U M A S S I F
CENTRAL
Les courbes des produits bruts et des revenus nets ont pu être établies pour huit compagnies houillères du Massif Central : Blanzy, Le Creusot, Carmaux, Firminy, dont nous possédons les données depuis la Restauration. E t La Grand'Combe, Montrambert, les Houillères de Saint-Étienne, les Mines de la Loire dont le mouvement n'a été reconstitué qu'à partir des années 1850. Les courbes ont été faites de trois manières différentes, mais toujours d'après les logarithmes des chiffres dont on disposait, de manière à ce que soient respectées les proportions d'accroissement ou de diminution. On a reproduit d'abord les variations annuelles, qui brisent naturellement les mouvements longs par les décrochages du court terme. Or, ce sont les premiers qui nous intéressent prioritairement. Car dans le cadre de cette étude, ce qu'on pourrait appeler l'histoire événementielle de chaque entreprise a été délibérément laissée de côté. Ce sont les tendances du long terme que nous avons cherché à reconstituer, par l'élimination statistique des accidents du court terme. C'est pourquoi deux autres types de courbes ont été établis, qui ont permis de « gommer » l'accidentel au profit de la longue durée : des courbes de moyennes mobiles et des courbes d'indices. Le procédé des moyennes mobiles (les chiffres ont été calculés sur neuf ans, durée classique du cycle économique au xix e siècle) fait perdre quatre années au début et à la fin de la courbe ; il peut déplacer légèrement, dans un sens ou dans l'autre, les césures chronologiques du mouvement. Mais il permet de tracer très clairement les grandes orientations. Sur la base de ces chiffres, on a ensuite calculé des indices pour toutes les années de rupture de pente des mouvements longs, l'année initiale étant égalée à 100. Cette réduction fournit ainsi des données simplifiées et comparables à la fois à l'intérieur d'une même courbe, et entre deux éléments comptables différents d'une même entreprise. Elle permet enfin d'établir les amplitudes du mouvement, et les vitesses moyennes annuelles de croissance ou de baisse. Les tableaux et les courbes présentés ont par ailleurs distingué les quatre entreprises charbonnières pour lesquelles les données s'étendent sur tout le xix e siècle et les quatre autres dont l'histoire économique commence avec le Second Empire. Ils permettent de dégager les conclusions suivantes : a) Les produits
bruts.
Le premier mouvement long est très clair : il va des années 1820 à la fin des années 1870, d'une façon pratiquement continue, si l'on excepte les difficultés du Creusot entre 1830 et 1840. Il est lisible aussi, bien que beaucoup plus court, sur les courbes qui débutent en 1858. Les années des maxima sont concentrées, pour les huit entreprises, entre 1874 (Houillères de Saint-Étienne) et 1880 (Charbonnages de la Loire). Pour Blanzy,
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Le Creusot, La Grand'Combe, c'est 1877. Pour Firminy, 1878, et Carmaux, 1879. Les données chiffrées de Montrambert ne permettent pas l'élaboration de moyennes mobiles entre 1871 et 1881, car la série comporte une lacune en 1877. Mais l'année où le produit brut est le plus élevé est 1875, et le calcul des moyennes, s'il était possible, donnerait très vraisemblablement une année voisine. A partir de 1875-1880 s'exprime un autre mouvement, plus complexe : un palier de hauts produits bruts à peu près constants (c'est le cas de Blanzy et de Montambert), une très légère baisse, presque insensible (Firminy, Carmaux, Saint-Ètienne) ou un peu plus accentuée mais toujours faible (Loire, La Grand'Combe). La hausse ne reprend qu'entre 18841889. Mais elle est plus lente qu'avant 1875-1880. Une seule exception à cette césure des années 1884-1889 : Le Creusot, dont le produit brut ne cesse de baisser de 1877 à la fin du siècle. On distingue ainsi au cours du siècle trois grands mouvements, de durée et d'intensité très inégales : une hausse à la fois longue et rapide, des années 1820 à la fin des années 1870. Une dépression qui marque la décennie 1875-1885, mais qui reste relativement assez peu marquée, puisque les niveaux les plus bas sont toujours au-dessus de la deuxième décennie du règne de Napoléon III. Et une reprise à partir des années 18841885, qui rattrape, ou plus souvent dépasse, dès 1893-1894, les meilleures années antérieures. b) Les éléments d'explication des mouvements du produit brut : prix et productions extraites. Dans les mouvements économiques à long terme qui viennent d'être décrits, restent à définir deux éléments essentiels : les prix et les quantités produites, dont la multiplication donne le produit brut. Les prix ? Il s'agit de ceux qui sont pratiqués sur les lieux d'extraction et qui servent seuls au calcul du produit brut. Les documents fiscaux ne permettent pas de les établir, car les colonnes « prix » que comportent toujours les modèles administratifs sont trop rarement remplies. On a donc eu recours aux chiffres locaux donnés annuellement par la Statistique de l'Industrie minérale. Ils recoupent presque parfaitement le mouvement des prix moyens nationaux sur les lieux d'extraction, tel que l'a reconstitué la même source de statistiques administratives en 1900 ; c'est cette courbe de moyenne nationale que nous publions donc. Pendant le premier demi-siècle, de 1814 à 1852, la tendance est à une baisse si lente qu'elle est presque imperceptible, de 10,82 francs à 9,50 francs la tonne. Les années 1852-1856 sont marquées par une hausse rapide, qui maintient les prix élevés jusqu'en 1859. Mais la deuxième décennie du Second Empire est à la baisse puis à la stagnation, jusqu'en 1871 ; les prix se redressent alors brusquement pour atteindre leur niveau le plus élevé du siècle dans la crise de 1873. Après quoi, ils baissent progressivement jusqu'au creux de 1888-1889, dessinent une autre baisse cyclique entre la pointe atténuée de 1891-1892 et les dernières années du siècle, où s'esquisse un net redressement. Mais les chiffres de la fin du x i x e siècle sont bien près de ceux du début : le mouvement général des prix du char-
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LE
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PROFIT
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bon est celui d'une stagnation séculaire. Les chiffres locaux l'indiquent aussi bien que la courbe nationale1. Il n'en va pas de même, naturellement, pour les quantités produites. Nous les trouvons reconstituées partout. La Statistique de l'Industrie minérale, de 1900, en donne à la fois la courbe nationale et le mouvement par départements, qui permet de mesurer la part prépondérante du Nord, et plus encore du Pas-de-Calais, dans la hausse spectaculaire de la production de charbon au xix e siècle, et son accélération à partir des années 1850. Les documents fiscaux de F 14 permettent également de mesurer l'extraction annuelle; mais il s'agit d'unités plus différenciées, puisque nous y lisons le tonnage extrait de chaque mine, et, par addition de l'ensemble des mines d'une même exploitation, celui d'une compagnie. Ce dernier chiffre est alors vérifiable — et, sauf exception, vérifié — dans les comptes rendus annuels du Conseil d'administration. Les données et les mouvements peuvent donc être établis et comparés à trois niveaux : celui du pays, celui du département, celui de l'exploitation. Seuls les deux derniers nous intéressent ici, dans le cadre délibérément limité de quelques compagnies du Massif Central, par la comparaison de l'unité d'exploitation avec le secteur départemental, et le test de conformité ou de contrariété qui est ainsi rendu possible. Pour trois des secteurs géographiques qui nous intéressent, le groupe Tarn-Aveyron, le Gard, et le groupe Bourgogne-Nivernais, le trend séculaire de la production annuelle est en hausse continue, des origines (1837) jusqu'à 1900. En gros, les entreprises que nous y avons étudiées reproduisent ce même mouvement. Carmaux présente presque exactement la même courbe de production charbonnière annuelle que le Tarn et l'Aveyron. Blanzy connaît, comme le groupe Bourgogne-Nivernais dont il fait partie, la même accélération de la croissance de la production dans les trente dernières années du siècle. Le mouvement de La Grand'Combe est plus chaotique que celui du Gard, mais fondamentalement comparable. Il n'y a qu'une seule exception à cette homogénéité des compagnies et du secteur : Le Creusot, dont la courbe de production est aberrante par rapport à celle du groupe Bourgogne-Nivernais. En hausse très rapide de 1820 à 1832, elle recule et stagne de 1832 à 1847, puis repart jusqu'en 1868, date qui la voit culminer. Les trente dernières années du siècle sont celles d'un long recul, mais avec un creux particulièrement net en 1886-1887. Le cas de la Loire est différent de celui des trois autres régions : le mouvement départemental de production charbonnière est sensiblement moins régulier. Coupé de régressions courtes mais profondes (1831-1836, 1847-1848, 1857-1858) le trend de hausse couvre seulement les soixante-dix premières années du siècle et culmine très nettement en 1873. Il est particulièrement rapide à partir des années 1850. Puis il est interrompu par un recul très fortement marqué, qui dure jusqu'en 1886 ; la reprise qui 1. Si l'on observe l'évolution des prix au-delà de 1900, jusqu'à la guerre, on remarque qu'en 1910-1913 le niveau finalement atteint est sensiblement supérieur au niveau du début de la Restauration. Les prix du charbon, finalement, ont monté.
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lui succède ne retrouve qu'en 1900 le niveau de 1873. Trois des quatre compagnies du département dont nous avons reconstitué les données sont fidèles à ce mouvement général : la production de Firminy, de Montrambert, des Houillères de Saint-Étienne — nous n'avons les données des deux dernières sociétés qu'à partir de 1854 — culmine en 1873, puis le recul a lieu, inégal, beaucoup plus sensible pour Saint-Étienne que pour Firminy et surtout Montrambert, mais net jusqu'au creux de 1886; enfin le redressement couvre la fin du siècle. Seul le cas de la Compagnie des Mines de la Loire est aberrant par rapport à la courbe départementale, puisque la production diminue entre 1863 et 1871, et n'atteint ses plus hauts paliers qu'entre 1872 et 1873, pour redescendre ensuite jusqu'en 1892. Si l'on rapporte maintenant ces mouvements des prix et des productions de chaque compagnie à celui des produits bruts, il est clair que le second est plus déterminant que le premier dans la courbe de la valeur annuellement créée. Car les prix du charbon sont à la stagnation séculaire ; or, comme la production extraite, les produits bruts annuels sont à la hausse : les anomalies — celles du Creusot et celles de la Loire — sont communes aux deux mouvements. Le multiplicateur fondamental est bien celui de la production. Pourtant, si elle est seconde, l'influence du mouvement du prix unitaire n'est pas négligeable. Dans les deux principales périodes de hausse du prix du charbon, au xix e siècle, c'est-à-dire dans les années 1852-1859 et surtout 1871-1878, elle gonfle nettement le produit brut : c'est le don gratuit de la hausse, même modérée. Et dans les années 1870, le maintien des hauts prix jusqu'à 1878 (malgré le déclin relatif 1873-1878) retarde le reflux des produits bruts, qui ne commencent à reculer qu'à la fin des années 1870, alors que la production extraite diminue depuis 1873. C'est essentiellement la poussée rapide des prix qui rend compte de l'épanouissement simultané de nos compagnies houillères dans les années 1870. Dans les trente dernières années du siècle, d'ailleurs, l'influence relative du mouvement des prix sur celui des produits bruts a tendance à croître, une fois qu'a été atteint un certain seuil de production. La dépression des années 1880-1890, la pointe provisoire de 1892, la rechute et le redressement dans les dernières années du siècle, sont généralement communs à la courbe des prix et à celle des produits bruts. c) Les revenus nets.
Le long mouvement de hausse est aussi marqué, et se renverse dans les mêmes années que celui des produits bruts : Firminy en 1877, Carmaux et Le Creusot en 1878, Blanzy un peu plus tard, en 1885. Dans les quatre entreprises aux origines plus récentes, Saint-Étienne a un revenu net maximum en 1872, La Grand'Combe en 1877. Les lacunes de la documentation ne permettent pas de fixer l'année moyenne de césure pour Montrambert, mais on peut la situer sans erreur comme très proche de 1880, année où le revenu net atteint son apogée. D'ailleurs l'indice de 1881, d'après les moyennes mobiles, est de 394 contre 294 en 1871. Deux remarques s'imposent pourtant ; la première est que ce mouvement de hausse semble moins régulier que dans le cas des produits
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bruts. Il est coupé de fléchissements importants pour deux entreprises, entre 1830 et 1838 pour Le Creusot, et entre 1859 et 1866 pour Le Creusot et pour Carmaux — dont les produits bruts ignorent ces reculs. D'autre part, il est totalement inexistant dans les dix premières années d'exploitation des mines de la Loire, dont le revenu net, sur la base 100 en 1858, passe à 54 en 1859, et ne rattrape l'indice originel qu'autour de 1880. Ainsi, un premier examen des courbes apporte la présomption d'un revenu net plus sensible, plus vulnérable à la conjoncture que le produit brut. PRODUITS BRUTS ET REVENUS NETS DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL ; INDICES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS Indices des prodm ts bruts.
Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe ..
1824/100 1821/100 1821/100 1821/100 1858/100 1858/100 1858/100 1858/100
1878/ 4.716 1879/ 2.715 1877/11.546 1833/ 405 1874/ 213 1880/ 250 1871/ 305 1877/ 203
1884/ 4.176 1893/ 5.114 1884/ 2.448 1894/ 3.146 1885/11.326 1893/16.650 1839/ 331 1877/ 1.514 1894/ 650 1883/ 187 1894/ 208 1889/ 196 1894/ 295 1881/ 408 1885/ 387 1889/ 407 1884/ 178 1894/ 214
Indices des revenus nets.
Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot'
1824/100 1821/100 1821/100 1821/100
1877/15.576 1858/ 1.181 1846/ 1.744 1830/ 410
1890/ 9.984 1867/ 877 1878/ 3.084 1860/ 4.269 1886/17.787 1838/ 182 1856/ 717 1878/ 1 584 156 1881/ 106 64 1884/ 125 259 1881/ 394 162
Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe ..
1858/100 1858/100 1858/100 1858/100
1872/ 1869/ 1871/ 1877/
1894/11.108 1894/ 2.051 1894/10.306 1865/ 425 1894/ 489 1894/ 100 1894/ 65 1893/ 374 1894/ 58
Il reste pourtant l'allure comparable des deux mouvements : pour vérifier ou infirmer les présomptions nées des discordances les plus grossières, il faut en analyser l'amplitude et la vitesse respectives. d) L'amplitude
et la vitesse des mouvements
longs.
Les courbes établies montrent l'inégalité des amplitudes du mouvement long. Mais cela peut s'entendre dans deux sens différents : il y a 1. Les difficultés particulières à l'histoire du Creusot dans la première moitié du x i x e siècle multiplient les césures des mouvements économiques. Situées en 1821, 1830, 1838, 1856, 1865, 1878 et 1894, celles-ci débordent les colonnes du tableau.
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une inégalité absolue entre les produits bruts, ou les revenus nets, des entreprises considérées. Et il y a une inégalité relative entre les mouvements du produit brut et du revenu net, à l'intérieur d'une même entreprise. Le premier phénomène est le plus facile à lire sur les courbes : le produit brut de Blanzy passe de 100 en 1821 à plus de 11.000 en 1877 alors que celui du Creusot, dans les mêmes dates, n'est multiplié que par 15. Le revenu net de Montrambert quadruple entre 1858 et 1881, tandis que celui des Houillères de la Loire ne dépasse que péniblement son volume initial. L'histoire comparée des inégalités, dont on pourrait multiplier les exemples, ressortit à celle des entreprises elles-mêmes. C'est dire qu'elle déborde le cadre de ce travail. TABLEAU DE CROISSANCE OU DE DÉCROISSANCE ANNUEL MOYEN DES « PRODUITS BRUTS » DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (MOUVEMENTS LONGS)
Firminy
1824-1878 + 7,3%
Carmaux
1821-1879 + 6,8%
Blanzy
1821-1877 + 8,75%
Le Creusot
1821-1833 +11,76%
Saint-Étienne
1868-1874 + 4,70% 1858-1880 + 4,15% 1858-1871 + 8,6% 1858-1877 + 3,7%
Loire Montrambert La Grand'Combe
1878-1884 - 2,01% 1879-1884 - 2,05% 1877-1885 - 0,23%
1884-1893 + 2,15% 1884-1894 + 2,4% 1885-1893 + 4,65%
1833-1839 - 3,28% 1874-1883 - 1,43% 1880-1889 - 2,67% 1871-1881 + 2,95%
1839-1877 + 4,15% 1883-1894 + 0,93%
1877-1884 - 1,86%
1877-1894 - 4,72%
1889-1894 + 7,7% 1881-1885 - 1,28% 1884-1894 + 1,8%
1885-1889 + 1,13%
L'étude de l'inégalité relative entre produit brut et revenu net de chaque entreprise y trouve au contraire sa place naturelle puisqu'il s'agit dès lors d'une comparaison interne entre des données soumises par définition aux mêmes conditions extérieures. Si l'on accepte la démonstration préalable selon laquelle produit brut et revenu net fiscaux représentent des valeurs approchées du chiffre d'affaires et du profit, on touche alors au cœur d'un des grands problèmes de l'histoire économique des entreprises au xix e siècle. L'examen des courbes et des indices montre d'abord que les césures chronologiques des deux mouvements ne sont pas concomitantes. Pour Le Creusot, pour Carmaux, on a vu que la hausse du revenu net, des
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FRANCE
années 1820 aux années 1870, est coupée de récessions qui n'affectent pas le mouvement du produit brut ; il en est de même pour les Houillères de la Loire, entre 1858 et 1869. Par ailleurs, pour la totalité des exploitations, excepté Montrambert, le recul du revenu net est plus long que celui du produit brut, puisque le redressement qui se marque dans le second mouvement à partir de 1885-1890 n'apparaît pas dans le premier, qui continue à décroître. La courbe dénonce donc, d'emblée, une sorte de sensibilité plus grande du revenu net. Mais il s'agit en réalité d'une sensibilité dans les deux sens, à la hausse aussi bien qu'à la baisse. L'examen des indices respectifs des deux mouvements de hausse, dans la période qui va des années 1820 aux années 1870 le montre nettement : le produit brut de Firminy est multiplié par 40 TAUX DE CROISSANCE OU DE DÉCROISSANCE ANNUEL MOYEN DES « REVENUS NETS » DANS LES CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (MOUVEMENTS LONGS) Firminy Carmaux Blanzy Le Creusot Saint-Étienne Loire Montrambert La Grand'Combe
..
1824-1877 + 9,9% 1821-1858 + 6,15% 1821-1846 + 11,85% 1821-1830 + 16% 1858-1872 + 3,12% 1858-1869 - 3,89% 1858-1871 + 7,3% 1858-1877 + 2,5%
1877-1880 - 3,38% 1858-1867 - 3,24% 1848-1860 + 6,6% 1830-1838 - 9,66% 1872-1881 - 4,22% 1869-1884 + 4,56% 1871-1881 + 4,3%
1867-1878 + 12,1% 1860-1885 + 5,87% 1838-1856 + 7,9% 1881-1894 - 0,42% 1884-1894 - 6,015% 1881-1893 - 4,18% 1877-1894 - 5,7%
1856-1865 - 9,91%
1865-1878 + 10,65%
1890-1894 + 2,2% 1878-1894 - 2,44% 1885-1894 - 5,59% 1878-1894 - 6,88%
de 1824 à 1878, le revenu net par 150 entre 1824 et 1877. C'est, il est vrai, le cas où la hausse plus que proportionnelle du revenu net par rapport au produit brut est la plus caractéristique et la plus importante ; mais le phénomène se retrouve dans les quatre exploitations pour lesquelles nous avons des éléments comptables qui concernent tout le xix e siècle. A Carmaux, le produit brut passe de 100 en 1821 à 2.715 en 1879, cependant que le revenu net dépasse 3.000 en 1878. A Blanzy, le produit brut atteint 11.546 en 1877, 11.326 en 1885, et le revenu net 17.787 en 1885. Au Creusot, l'écart relatif entre les amplitudes des deux mouvements joue dans le même sens, mais devient négligeable. L'analyse peut être précisée par le calcul des taux de croissance annuels des deux mouvements, dont nous publions les tableaux ; on peut y
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voir que, pour les quatre entreprises en question, ceux des revenus nets sont très sensiblement supérieurs à ceux des produits bruts. L'écart atteint jusqu'à 2,6% pour Firminy, avec un taux de croissance du revenu net particulièrement rapide, tout proche de 10%. Dans l'autre sens, il faut noter que les taux annuels de décroissance des revenus nets sont également supérieurs à ceux des produits bruts : cela est visible dans les années 1880, ou plus tôt encore à l'intérieur de l'histoire économique du Creusot, coupée de récessions brutales, pendant lesquelles le revenu net recule proportionnellement plus vite. Mais le cas des quatre autres exploitations est sensiblement plus complexe. Il se trouve que nous en possédons des données chiffrées plus tardives ; mais ce décalage chronologique n'est pas a priori un élément explicatif de la discordance des données économiques. Pour deux d'entre elles, les Houillères de Saint-Étienne et La Grand'Combe, l'amplitude du mouvement de hausse, qui va des années 1850 aux années 1870, est légèrement plus grande pour le produit brut que pour le revenu net. Sur la base 1858 = 100, le produit brut de Saint-Étienne est multiplié par deux en 1874, le revenu net par 1,5 seulement en 1872. Même chose, très exactement, pour La Grand'Combe en 1877. Le calcul des taux de croissance annuels précise cette discordance relativement faible, mais qui joue en sens inverse de celle qui a été précédemment notée : ceux des produits bruts sont supérieurs de plus de 1 % à ceux des revenus nets. Dans le cas de Montrambert, l'amplitude des deux mouvements est très comparable : le produit brut passe, entre 1859 et 1881, de 100 à 408, le revenu net de 100 à 394 — mais les lacunes de la documentation, qui nous ont obligés à couper le trend de hausse en 1871, permettent paradoxalement de montrer qu'il se produit un renversement de la vitesse relative des deux mouvements : jusqu'en 1871, le taux de croissance du produit brut est supérieur à celui du revenu net, et pendant les dix années suivantes, c'est l'inverse ; on retrouve entre 1871 et 1881, au profit du revenu net, cette sorte de privilège à la hausse que nous avons noté précédemment sur le long terme, pour Firminy, Carmaux et Blanzy. Si bien qu'on peut risquer, à titre d'hypothèse, un élément d'explication à la contradiction entre l'analyse économique des vieilles exploitations que sont Firminy, Carmaux et Blanzy, et celle des sociétés plus récentes — elles démarrent en 1854, issues de regroupements nouveaux — comme Saint-Étienne ou La Grand'Combe. Les prudences psychologiques et les investissements onéreux de tous les démarrages industriels handicapent relativement, par rapport à un produit brut où le multiplicateur des quantités extraites est encore faible, le revenu net. La durée économique est peut-être ici trop courte pour être démonstrative. Reste le cas des Houillères de la Loire, qui est à part : les mouvements de produit brut et du revenu net sont d'abord inverses, jusqu'à 1869, le premier en hausse, le second en baisse. Et malgré un redressement entre 1869 et 1884, nous avons affaire ici à un revenu net particulièrement vulnérable, qui tombe, à la fin du siècle, très au-dessous de son niveau d'origine, alors que le produit brut a été multiplié par trois. Mais si, pendant la conjoncture de hausse, la discordance très forte entre les deux mouvements constitue un cas exceptionnel et ressortit sans
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doute comme telle à l'histoire de l'entreprise, la sur-fragilité du revenu net en conjoncture de baisse est un phénomène d'ordre général : on peut le noter aussi bien pour Saint-Étienne que pour L a Grand'Combe et à un moindre degré pour Montrambert. L a comparaison des taux de décroissance en témoigne. Nous recoupons ici les observations faites pour l'autre groupe d'exploitations, à partir de la fin des années 1870. Ainsi, il apparaît certain que la dépression frappe préférentiellement le revenu net, et le profit : voilà les zones les plus sensibles de l'économie d'une entreprise, les plus vulnérables, les plus vite touchées par le renversement de la tendance. Proportionnellement, le concessionnaire de mines perd plus que ne le laisse croire l'évolution de la production et de son chiffres d'affaires. Mais à la hausse ? mais dans la prospérité ? Nous inclinerions à conclure qu'il y a également une plus grande sensibilité du revenu net, et une sorte de privilège du profit, qui se multiplie davantage que la valeur des quantités produites et des quantités vendues. Nous avons raisonné jusqu'ici dans le relatif, à l'intérieur d'une comparaison entre produit brut et revenu net. Mais il faut aussi considérer en elles-mêmes les deux données économiques et leurs vitesses d'évolution. Les tableaux établis suggèrent dans ce domaine des conclusions assez simples : jusqu'à la fin des années 1870, les taux de croissance annuels des produits bruts et des revenus nets de nos sociétés sont très élevés ; puis, après ce point culminant du siècle charbonnier, pour le Massif Central au moins, certaines compagnies — la Loire, L e Creusot — voient diminuer leurs produits bruts et leurs revenus nets à des rythmes annuels aussi rapides que ceux de leur croissance antérieure. Mais la plupart subissent la dépression cyclique des années 1880-1890, et rattrapent péniblement dans les dernières années du x i x e siècle les chiffres atteints à la fin des années 1870 ; c'est dire que leurs produits bruts, et a fortiori leurs revenus nets, ne connaissent plus ces taux élevés de croissance qui ont caractérisé les deux premiers tiers du siècle. Pour les produits bruts, la croissance reprend à des rythmes annuels aussi modestes que ceux du déclin cyclique qui l'a précédée. Quant aux revenus nets, ils s'essoufflent davantage, et donc proportionnellement plus encore par rapport à leur croissance privilégiée des années 1820-1870. Il y aurait donc comme une sorte de première maturité des Charbonnages du Massif Central, vers le deuxième tiers du x i x e siècle. Est-ce déjà parce qu'il s'agit à la fois d'un des plus vieux secteurs de l'économie industrielle, et d'un secteur ancien par rapport à la jeune concurrence du Nord et du Pas-de-Calais ? C'est l'étude de ces charbonnages plus récents qui peut répondre à la question. e) ANNEXES
:
1. Le mouvement des profits jusqu'à 1914, d'après les sources d'entreprises. Malheureusement, la source fiscale F 14 ne permet pas de poursuivre l'étude des mouvements moyens du produit brut et du revenu net au-delà de 1898. Pour combler cette lacune, et à titre d'indication générale, nous avons reconstitué jusqu'en 1914 les courbes de profits d'un certain nombre
LES
CHARBONNAGES
: MASSIF
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de ces mêmes entreprises charbonnières, d'après les comptes rendus annuels des conseils d'administration. De quel profit s'agit-il ? Dans la mesure du possible nous avons reconstitué partiellement le bénéfice originel ; les sources ont permis ce calcul approché de Pj pour Firminy, Carmaux, les Houillères de la Loire. Pour La Grand'Combe et Montrambert, nous avons seulement P2, le bénéfice déclaré au bilan, avant toute mise en réserve ordinaire ou exceptionnelle. Les moyennes mobiles décennales de ces données ont été calculées et transcrites de façon à obtenir les tendances du long terme. Les courbes sont significatives. Après le haut palier des années 18701880, elles comportent la dépression (plus ou moins accentuée) qui couvre presque toute la fin du siècle. La tendance se renverse en 1893-1895 et ne cesse d'être à la hausse jusqu'en 1914, malgré le léger décrochage des années 1904-1906. Les dernières années de la « belle époque » sont de belles années, où la masse des profits dépasse très largement, sauf à Montrambert, les chiffres records de 1875-1880. 2. Valeurs boursières, dividendes et taux de capitalisation dans les charbonnages du Massif Central dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Dans un article du Bulletin de la Statistique de la France, publié en 1933, M. Jules Denuc a réduit en indices (sur la base 1901-1910 = 100) les valeurs de ces trois données économiques de 1866 à 1914, à partir des compagnies suivantes : Houillères d'Ahun, Houillères et Chemins de fers d'Épinac, Houillères de Montrambert et de La Béraudière, Houillères de Saint-Étienne, Mines de Carmaux, Mines de La Grand'Combe, Mines de la Loire, Graissessac, Houillères de la Haute-Loire, Charbonnages des Bouches-du-Rhône, Blanzy. Il entre donc dans ses calculs des compagnies que nous n'avons pas étudiées, et par contre il y manque Firminy et Le Creusot. Mais les résultats globaux de M. Denuc concordent assez avec nos calculs particuliers de valeurs boursières et de dividendes pour que sa courbe générale soit utilisable dans notre étude. Que traduit-elle ? D'abord un parallélisme très clair entre les deux indices des dividendes bruts et des cotes boursières — même si, comme il est normal, les secondes sont un peu en retard sur les premiers et réagissent plus au bilan de l'année écoulée qu'à celui de l'année considérée. Mais surtout, leurs mouvements correspondent à ceux des produits bruts et des revenus nets. Là encore les années 1870 forment une sorte de palier maximum qui ne sera plus dépassé jusqu'à 1914, et à partir duquel jouent les fluctuations cycliques révélées par les produits bruts et les revenus nets. Nous retrouvons ici les conclusions précédentes : il semble que les houillères considérées soient arrivées dans les années 1870 à une sorte de point de maturité ; les quantités extraites et vendues n'augmentent plus guère, les prix sont relativement stables depuis la flambée de 1873, et la fluctuation brute de la conjoncture est devenue maîtresse de l'histoire de ce groupe d'entreprises. Le taux brut de capitalisation suit fidèlement, c'est-à-dire en sens inverse, les oscillations des dividendes. Une lente tendance à la baisse est perceptible, quoique faible.
46 1. LES COMBUSTIBLES MINÉRAUX EN FRANCE : P R O D U C T I O N T O T A L E , PRIX MOYENS ET NOMBRE d'après la Statistique de l'Industrie Minérale — 1900.
D'OUVRIERS
48 2. P R O D U C T I O N HOUILLÈRE DES P R I N C I P A U X GROUPES GÉOGRAd'après la Statistique de l'Industrie Minérale — 1900. BASSINS DU BOURBONNAIS
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DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS
Bassins du B o u r b o n n a i s : C o m m e n t r y et Doyet, Saint-Éloy, l ' A u m a n c e . Bassins du T a r n et A v e y r o n : A u b i n , C a r m a u x , A l b i , Rodez, S a i n t - P e r d o u x . Bassins de la B o u r g o g n e et du Nivernais : Le C r e u s o t et Blanzy, D e c i z e , Épinac et A u b i g n y - I a - R o n c e , Bassins du G a r d : A l a i s , A u b e n a s , Le V i g a n . Bassins d e la Loire : Saint-Étienne et Rive-de-Gier, S a i n t e - F o y - l ' A r g e n t i è r e , C o m m u n a y , le Roannais.
Bert,
La Chapelle-sous-Dun, Sincey.
4
50 3. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) De 1854 à 1892 compris, les chiffres valent pour 5 concessions. A partir de 1893, ils se rapportent à l'exploi(2) Déficit en 1870. Revenu insignifiant en 1889, légèrement inférieur à 100.000 francs en 1895 et 1897.
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tatlon de 6 concessions : la sixième étant Beaubrun.
4. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1889 : déficit.
53
PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
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6. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
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7. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1814,1816,1820 : revenu net inférieur à 10.000 francs. En 1854,1861,1885,1886,1887, 1893 : déficit.
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8. PRODUIT BRUT ET REVENU NET.
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) En 1813 et 1816, revenu légèrement inférieur à 10.000 francs. En 1822,1868 et 1870 : déficit.
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62 9. COMPARAISON DES DONNÉES DE F 14 ET DE 65 A Q Produit brut et chiffre d'affaires — Revenu net et Profit. •10-4
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10. EXTRACTION ET PRIX DE LA HOUILLE.
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(1) La G r a n d ' C o m b e , Blanzy, Firminy-Roche-la-Molière, Houillères de Saint-Étienne, Le C r e u s o t : S o u r c e F 1 4 . (2) A partir de 1893, une c o n c e s s i o n supplémentaire : Beaubrun. Houillères de Saint-Étienne : Prix moyen s u r carreau de la tonne de houille (Statistique de l'Industrie Minérale).
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La Grand'Combe • I I I * Montrambert - La Béraudière Mines de la Loire di
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Autofinancement. Bien entendu, il s'agit d'une masse maximale puisqu'elle suppose, nous l'avons souligné dans l'analyse précédente, que la différence (Produit brut — Salaires) corresponde tout entière aux profits réalisés. Elle assimile en outre les amortissements destinés à pallier l'usure du matériel et ceux opérés pour travaux neufs. Il semble cependant que l'on puisse retenir l'autofinancement ainsi repéré comme révélateur des tendances longues de l'autofinancement réel opéré par les sociétés houillères. Comme dans le moyen d'approche précédent, dont il découle, il conviendra toutefois de se rappeler que le mouvement est progressivement amplifié, en particulier de la fin du xix e siècle à 1914. Nous avons calculé la différence, révélatrice de l'autofinancement, pour l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais, ceci pour la période 1861-1912. 4) La capitalisation
boursière.
Nous n'avons pas dans la présente étude à analyser pour lui-même le mouvement des pertes ou des gains réalisés par les actionnaires des compagnies houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Les sommes corres-
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pondant à la valeur boursière de leurs actions ne sont pas des capitaux dont disposeraient les entreprises. C'est donc simplement comme moyen d'approche de l'évolution des résultats obtenus par les sociétés que nous avons mené l'analyse de la capitalisation boursière et des rendements boursiers. L'étude de la capitalisation boursière apparaît donc comme une approche indirecte, et c'est une approche maximale car la Bourse est un miroir grossissant. La passion et l'ardeur spéculative jouent un grand rôle dans l'appréciation des résultats obtenus et plus encore des résultats escomptés par les sociétés distributrices de dividendes. Aussi l'ascension ou la baisse des profits distribués entraînent-elles des mouvements qui vont dans le même sens mais qui sont plus que proportionnels. L e mouvement des cours rend compte des résultats des sociétés, mais en les exagérant dans les deux sens. Directement influencée par l'importance des dividendes distribués, la Bourse agit aussi sur l'évolution des résultats, dans la mesure où les dirigeants des entreprises se doivent de distribuer des dividendes assurant un certain rendement par rapport aux cours pratiqués, s'ils veulent notamment pouvoir placer sans trop de difficultés sur le marché financier leurs emprunts obligataires et leurs augmentations de capital par appel de fonds. La Bourse reflète donc surtout le mouvement du profit distribué (P 3 ) mais, pour une faible part, elle le commande aussi, et c'était une raison supplémentaire pour examiner l'évolution des cours et des rendements boursiers concernant les compagnies houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Dans une certaine mesure, l'évolution de la capitalisation boursière permet aussi d'apprécier celle de l'ensemble des sommes investies depuis l'origine dans une entreprise. Les dirigeants des compagnies ou des syndicats patronaux ont volontiers confronté leurs résultats à celle des sommes supposées investies dans les charbonnages par le repère de la capitalisation boursière : dans une notice publiée en octobre 18951, Êmile Vuillemin, directeur de la Compagnie d'Aniche, estimait qu'en décembre 1879, les trente-quatre compagnies houillères du Nord et du Pas-deCalais avaient réellement consacré depuis leur origine jusqu'à la fin de 1878, en travaux de premier établissement, une somme de 346.268.000 francs. Il y ajoutait, ce qui est discutable, les dépenses infructueuses effectuées par les sociétés de recherches des deux départements et évaluait ces dépenses à 100 millions de francs. A la fin de 1878, le capital immobilisé dans les sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais, écrivait-il, pouvait ainsi être estimé à 446.268.000 francs. De 1879 à fin 1895, il avait été dépensé en travaux de premier établissement dans les concessions instituées des deux départements 188.080.000 francs et dans les différentes recherches nouvelles exécutées, environ 1 million de francs. L e capital immobilisé dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais aurait été ainsi à la fin de l'année 1895 de 635.348.000 francs. Aussi bien en 1878 qu'en 1895, la valeur des actions des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais 1 . E . V U I L L E M I N , Capitaux immobilisés dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais, Douai, Impr. Paul Dutilleux, octobre 1896, 8 p.
LES CHARBONNAGES
DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
81
cotées à la Bourse de Lille approchait celle des estimations de leurs dépenses par Vuillemin. 1879 Capitalisation boursière Dépenses des sociétés Différence
1895 621.300.000 635.348.000
608.700.000 446.268.000 +
62.432.000
-
14.048.000
Peut-être, à l'échelle d'un vaste bassin, la capitalisation boursière permettait-elle d'apprécier le mouvement de l'ensemble des dépenses effectuées par les sociétés, à la fois grâce à leur capital social, à l'autofinancement et aux emprunts effectués. Par contre, à l'échelle d'une société, les écarts apparaissent très différents entre les actifs comptables, tels qu'ils s'inscrivaient dans les bilans des sociétés et la valeur boursière des actions. La différence de présentation dans les bilans et l'importance plus ou moins grande des amortissements effectués jouaient avec ces autres facteurs : l'importance des sociétés, les résultats obtenus ou escomptés. Les écarts variaient beaucoup suivant les sociétés, comme le montre le tableau ci-dessous, empruntant ses données à l'année 1909 (La Clarence n'a été fondée qu'en 1895 ; Courrières a remanié ses bilans depuis sa transformation en société anonyme en 1897 ; Béthune et Vicoigne-Nœux, toujours sociétés civiles, font figurer, comme la plupart des sociétés de l'époque, les amortissements au passif) : Sociétés La Clarence Carvin Ferfay Drocourt Courrières Vicoigne-Nœux Béthune
Actif
Capitalisation
6.431.705 5.655.144 5.990.794 10.002.386 27.943.769 83.986.713 98.646.745
6.801.260 10.883.824 7.776.258 19.891.991 179.862.000 127.870.240 86.256.130
Une comparaison rigoureuse entre les actifs comptables et la capitalisation boursière des sociétés ne pouvant être opérée, c'était essentiellement la capitalisation boursière par tonne extraite qui permettait aux actionnaires de comparer la capitalisation et éventuellement la surcapitalisation des sociétés, synonyme de baisse du rendement boursier, et donc d'opérer les arbitrages nécessaires. Nous avons retenu pour apprécier les cours des actions les cours pratiqués à la Bourse des Valeurs de Lille, Bourse autorisée par un arrêté 6
82
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
du 10 avril 1861 à s'ériger en Parquet et officiellement instituée le 1 e r juillet 18611. Durant la première moitié du x i x e siècle, les transactions s'étaient opérées surtout par l'intermédiaire des notaires, puis de 1848 à 1861, une Bourse officieuse, la « Coulisse des Valeurs industrielles », a permis aux Agents de Change lillois de coter déjà les actions des charbonnages régionaux, avant leur cotation officielle à partir de 1861. La plupart des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais ont été inscrites à la cote de Lille dès 1861 (Aniche, Béthune, Bruay, Carvin, Courrières, Dourges, Escarpelle, Lens, Liévin, Meurchin, Vicoigne-Nœux), d'autres au moment du grand essor boursier de 1873 (Ostricourt et Maries 30 % en 1874, Anzin en 1875), d'autres encore à la fin du x i x e siècle (Maries 70 % en 1890, Douchy et Ligny en 1895). La Bourse de Paris n'a joué jusqu'à la première guerre mondiale qu'un rôle secondaire dans la cotation des actions des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. Seule la Compagnie de Béthune a été admise à Paris dès 1876 ; au début du x x e siècle, il n'y a qu'une minorité de sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais qui se sont fait coter à la fois à Paris et à Lille 2 . C'est donc bien la Bourse de Lille qui permet de suivre du milieu du x i x e siècle à 1914 les cours des charbonnages régionaux. A la fin du x i x e siècle, et au début du x x e siècle, la plupart des sociétés houillères divisent leurs actions en dixièmes, vingtièmes ou centièmes. La hausse des cours qui donne une valeur très importante aux actions et tendrait donc à ralentir les transactions explique cette division des parts sociales, mais le fractionnement des actions, en permettant d'élargir quelque peu le marché, accélère à son tour la capitalisation boursière. Lorsque les actions entières et les fractions de titres ont continué à être cotées séparément jusqu'en 1914, nous avons relevé le cours de l'action. Cependant, lorsque seuls les titres fractionnés ont été cotés, c'est le cours de ces titres, multiplié par leur nombre, que nous avons retenu pour le calcul de la capitalisation. Il en résulte que le mouvement de la capitalisation boursière, au début du x x e siècle, se trouve, pour une part seulement, amplifié pour les raisons techniques indiquées. Dans son ouvrage sur Le Bassin houiller du Pas-de-Calais3. E. Vuillemin a donné le cours moyen annuel à la Bourse de Lille des actions des charbonnages du Pas-de-Calais pour la période 1851-1883. Nous avons vérifié ces données en les comparant en particulier aux relevés des compagnies et nous avons calculé pour chaque société sa capitalisation boursière, compte tenu du nombre des actions indiqué dans les statuts. P a r addition, nous avons pu retrouver ou rectifier le total de la capitalisation pour l'ensemble des sociétés exploitantes du Pas-de-Calais, total fourni dans l'ouvrage de Vuillemin pour la période 1851-1881, ceci année par année. Nous avons relevé les cours moyens annuels pour la période 1882-1913 dans les Annuaires de valeurs admises à la Cote officielle de la Bourse de Lille 1. Cf. Jean L A M B E R T - D A N S E T T E , « Une institution financière au service du développement régional : la Compagnie des Agents de change de Lille depuis sa création jusqu'au premier conflit mondial (1801-1914) », Revue du Nord, t. X L I I I , n° 170, avril-juin 1961, p. 159-201. 2. Courrières et Dourges sont cotées à Paris à partir de 1901, Lens et Carvin de 1902, Vicoigne et N œ u x de 1907. 3. Lille, Impr. Danel, 1880-1884, 3 vol. (le cours des actions est indiqué t. III, p. 346-347).
LES
CHARBONNAGES
DU
NORD
ET DU
PAS-DE-CALAIS
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publiés par les Agents de Change lillois1, calculé les capitalisations annuelles par société, puis la capitalisation annuelle globale des sociétés du bassin du Pas-de-Calais. Nous avons ainsi disposé des séries : cours des actions, et capitalisation pour chaque société du Pas-de-Calais et pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais du milieu du x i x e siècle, et particulièrement de 1861, année du début de la cotation officielle, jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. Pour le calcul de la capitalisation totale des sociétés du Pas-de-Calais, capitalisation que nous voulions confronter avec les autres approches du profit, nous avons tenu compte de toutes les sociétés exploitantes de l'année en cours et non pas seulement des sociétés dont nous donnons les résultats dans les tableaux statistiques du présent ouvrage. A partir de nos séries, nous avons calculé la capitalisation par tonne des sociétés houillères du Pas-de-Calais année par année de 1861 à 1912. Nous avons en outre calculé le t a u x nominal et le t a u x effectif de rendement des actions de treize sociétés du Pas-de-Calais de 1861 à 1912 (les mêmes que celles dont nous avons établi le produit brut, plus la Société de Maries 30 %, compagnie non exploitante mais qui avait droit à 30 % des bénéfices de Maries) et pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais durant la même période. On sait que le taux « nominal » est égal à Dividende par action _ Dividende de la société Cours de l'action Capitalisation boursière Nous avons calculé les t a u x nominaux en tenant compte de tous les chiffres, alors que seuls les milliers de francs figurent dans nos tableaux. Le taux « nominal » ne doit pas être confondu avec le taux « apparent », qui est égal à : Dividende par action _ Dividende total Valeur nominale de l'action Capital social Nous attirons l'attention du lecteur sur ces problèmes de terminologie, afin d'éviter toute confusion dans l'interprétation de nos séries et de nos courbes. Le taux « effectif », lui, tient compte des variations des cours. Exemple : en 1911, le rendement nominal de Lens a été de 3,44 %, l'action et la capitalisation boursière de la société ont progressé de l'indice 462,3 en 1910 à 506,5 en 1911, soit une augmentation de 44,2 points, soit de : 44,2 x 100 _ 462,3 ~
9,56 %
Le t a u x effectif s'établit donc à : 3,44% + 9,56% = 13%. Bien entendu, quand la baisse des cours en pourcentage est supérieure 1. Nous remercions M. Jean Lambert-Dansette, Agent de change, de nous avoir prêté la collection d'annuaires qu'il possède. Les annuaires de la Bourse de Lille fournissent les cours à partir de 1882.
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
au rendement nominal, le rendement effectif est négatif : COMPAGNIE DE LENS (indices 1874-1893 = 100)
Années
1875 1876 1910 1911
Capitalisation
119.160.000 88.740.000 333.735.300 365.666.700
Indices de la capitalisation
Dividende
165,1 122,9 462,3 506,5
3.000.000 2.100.000 12.600.000 12.600.000
Rendement nominal
Rendement effectif
(%)
(%)
2,51 2,36 3,77 3,44
- 23,20 + 13,00
Pour le calcul des variations des cours, année par année, variations indiquées dans nos tableaux, nous nous sommes servis des séries d'indices et non des séries de nombres absolus de la capitalisation boursière de l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais comme de chacune d'entre elles. Or les séries d'indices ne sont pas reproduites dans nos tableaux statistiques. Le lecteur qui réeffectuerait certains de nos calculs ne devrait donc pas s'étonner des très légères différences dans la seconde décimale auxquelles il pourrait aboutir s'il calculait, lui, les variations de cours en fonction des nombres absolus qui seuls figurent dans nos tableaux. Afin de comparer les rendements effectifs des différentes compagnies du Pas-de-Calais, nous avons enfin calculé pour ces compagnies durant la période 1861-1911 la différence entre le rendement effectif de chaque société et le rendement effectif moyen de l'ensemble des sociétés houillères du Pas-de-Calais. Exemple : en 1911, le rendement effectif moyen des sociétés du Pasde-Calais a été de + 5,07 % ; celui de Lens de 13 % ; la différence en faveur de Lens s'établit donc à 7,93%, et correspond au « rendement effectif comparé » de Lens en 1911. L'évolution du rendement effectif de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais et celle des rendements comparés des différentes compagnies permettent d'apprécier les mouvements du profit, tels que la Bourse les a reflétés en les amplifiant. b) Les approches minimales du profit. Tous les moyens d'approche, directe ou indirecte, que nous avons évoqués jusqu'à présent, tendaient à établir des séries, à préparer des courbes qui repéreraient les plus grandes amplitudes possibles du profit. Il convient maintenant d'analyser les principaux moyens dont nous disposons pour saisir les profits selon des estimations cette fois minimales, la comparaison des deux types de séries et de courbes devant permettre des conclusions valables.
LES CHARBONNAGES
DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
85
Comme pour les approches maximales du profit, différents types de sources peuvent et doivent être utilisés. La source la plus tentante est celle constituée par les estimations comptables des sociétés houillères elles-mêmes. Mais on doit se rappeler d'abord que les estimations sont hétérogènes, les comptabilités n'étant évidemment pas normalisées, et en outre que les sociétés houillères ont, entre autres, deux raisons principales de ne pas faire apparaître des bénéfices trop élevés. L'une est commune à toutes les sociétés par actions et a bien été soulignée dans la méthodologie générale : il ne faut pas risquer de périr en distribuant trop et les sociétés ont donc à se prémunir contre leurs propres actionnaires ; l'autre raison est spécifique aux sociétés minières : la loi de 1810 a prévu une redevance proportionnelle de 5 % sur les bénéfices nets de celles-ci et si le taux de 5 % peut paraître aujourd'hui bien faible pour un impôt sur les bénéfices des sociétés, il n'en constitue pas moins pour l'époque un fait exceptionnel et susceptible d'inciter les compagnies houillères à se prémunir aussi contre les exigences fiscales. 1) Le profit
comptable.
En examinant les résultats des différentes sociétés houillères de la région du Nord, toutes sociétés par actions, on constate une première différence, qui peut paraître paradoxale, entre les sociétés civiles et les sociétés anonymes. Les sociétés anonymes, qui ont davantage de comptes à rendre à leurs actionnaires, présentent toujours des bilans où les résultats du compte « Profits et Pertes » apparaissent très proches du dividende à distribuer, beaucoup plus proches en tout cas que lorsqu'il s'agit de sociétés civiles. Un second fait est également vérifiable : c'est que du milieu du xix e siècle à la guerre de 1914-1918, toutes les compagnies ont eu tendance à dégager progressivement des bénéfices nets très proches du dividende. Cette évolution résulte à la fois de l'affectation de sommes plus importantes en réserve et de la pratique croissante d'amortissement par prix de revient. Enfin, en fonction de la conjoncture à court terme, la différence grandit entre le profit « originel » (Pj) ou même le profit déclaré (P2) et les résultats définitifs des exercices lorsque la conjoncture est favorable ; elle s'atténue quand la conjoncture est défavorable. Durant l'exercice 1912-1913, la conjoncture économique encore favorable et le poids des habitudes acquises combinent donc leurs effets et permettent d'approcher l'écart maximum qui, pour les sociétés importantes, a séparé le bénéfice définitif retenu et les résultats globaux obtenus. Dans le cas de l'importante Compagnie de Béthune, l'extraction a été de 2.429.903 t, ce qui assure à la société le quatrième rang dans le Pas-de-Calais, le cinquième dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais (après Lens, Anzin, Courrières et Bruay). Les résultats comptables de l'exercice, empruntés aux documents internes de la société, sont les suivants : Bénéfices affectés aux travaux préparatoires Amortissements Bénéfices affectés aux réserves Résultats du Compte Profits et Pertes
2.575.763 4.986.538 3.988.818 3 145 000
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LE
MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
La somme de 2.575.763 francs correspond à des travaux préparatoires (en particulier préparation de nouveaux étages d'exploitation) qui ne sont évidemment source d'aucun bénéfice et qui ne peuvent être financés que par les résultats de l'exploitation ; ils sont indispensables à l'industrie houillère qui se doit de préparer les chantiers qui seront mis en exploitation quand les chantiers en activité seront épuisés. Ils peuvent donc être considérés comme une nécessité de l'exploitation, mais ils n'en sont pas moins des travaux neufs, à financer grâce à une part des bénéfices. La tendance des compagnies a toujours été de réduire au minimum les travaux préparatoires quand la conjoncture à court terme était favorable, afin d'affecter le maximum d'ouvriers aux tâches de production, et au contraire de pousser ces travaux quand les débouchés se réduisaient. Les résultats du compte Profits et Pertes font apparaître seulement la somme que les administrateurs ont décidé de distribuer comme dividende. Le résultat définitif (3.145.000 francs), égal au dividende apparaît donc en 1912-1913 pour la Compagnie de Béthune comme égal à 44,08% du profit déclaré, soit P 2 (3.145.000 francs + 3.988.818 francs affectés aux réserves = 7.133.818 francs), à 25,94% des bénéfices « bruts» (profit déclaré + amortissements soit 12.120.356 francs), à 21.40% des bénéfices totaux — c'est-à-dire « originels », ou P, — (14.696.119 francs) si on inclut les sommes affectées aux travaux préparatoires. Mais, dans le cas de la Compagnie de Béthune, il s'agit d'un écart très élevé. Nous avons calculé le pourcentage du résultat du compte Profits et Pertes par rapport aux bénéfices bruts, à l'exclusion des travaux préparatoires. Entre les exercices 1878-1879 et 1912-1913 il varie entre un maximum de 94,30% pour 1886-1887 et un minimum de 21,65% pour 1900-1901, avec une tendance générale à décroître quand la conjoncture à courte et longue période est favorable. Dans le cas des compagnies importantes, la courbe des bénéfices nets est donc beaucoup moins souple que celle des bénéfices bruts. Il s'agit d'une courbe minimale qui atténue au maximum les résultats quand la conjoncture est favorable. Le manque de souplesse de la courbe des bénéfices nets se retrouve, mais pour des raisons différentes, dans le cas des petites compagnies marginales. L'exemple de la Compagnie de Carvin est à cet égard révélateur. Il s'agit d'une petite société, qui a produit en moyenne 284.0001 par an durant la période 1908-1912. Son capital est de 1.972.000 francs et la compagnie a émis en 1904 un emprunt obligataire de 1.500.000 francs. COMPAGNIE D E CARVIN
Années
1907 1908 1909 1910
Actif
Passif exigible
Actif net
Progression de l'actif net
Profits et pertes
6.049.189 5.662.597 5.655.144 5.238.365
1.874.590 1.936.779 429.774 1.400.293
4.174.599 3.725.818 5.225.670 3.838.072
+ 767.258 - 448.781 1.499.852 - 1.387.598
1.269.474 591.750 591.750 591.750
LES
CHARBONNAGES
DU
NORD
ET DU
PAS-DE-CALAIS
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L'actif net (égal à l'actif amputé du passif exigible) de la Compagnie de Carvin correspondant aux fonds propres de la société a diminué en 1908 et en 1910, et pourtant des résultats positifs apparaissent, qui n'ont pu être obtenus qu'en puisant dans les fonds empruntés. En définitive, on peut estimer que les bénéfices des compagnies importantes sont sous-évalués mais que, par contre, ceux des petites sociétés, lorsque la conjoncture est défavorable, sont surévalués. A l'échelle du bassin houiller cependant, la compensation est inégale, et la courbe des profits, tels que ceux-ci apparaissent dans les résultats comptables, demeure une courbe minimale. Pour la présente étude, nous avons utilisé les profits comptables des sociétés houillères d'Aniche, de Béthune, Bruay, Carvin, Courrières, Liévin, Ligny-lès-Aire, Maries et Vicoigne-Nœux. Le lecteur voudra bien cependant nous excuser d'avoir réservé les tableaux de leurs résultats comptables pour notre ouvrage en préparation sur les charbonnages du N.P.C. 2 ) L e profit
distribué.
Les dividendes distribués ne constituent pas tout le profit distribué (P 3 ) par les entreprises houillères. Les séries du dividende peuvent cependant êtres considérées comme reflétant fidèlement le mouvement du profit distribué. Il conviendrait d'abord de tenir compte de la rémunération des membres des conseils d'administration. Les modalités de cette rémunération ont varié de 1850 à 1914. Au milieu du xix e siècle subsiste encore en partie dans les faits l'idée que les administrateurs, délégués des actionnaires, exercent leurs fonctions en principe à titre gratuit et doivent leur rôle à l'importance des paquets d'actions qu'ils détiennent, actions qui suffisent à stimuler leur zèle et à leur fournir des dividendes proportionnels aux résultats qu'ils auront contribué à obtenir. C'est ainsi que les premiers statuts de la Compagnie de Vicoigne-Nœux, fondée en 1843, précisaient que les fonctions d'administrateurs sont gratuites et « que chaque administrateur recevra seulement quand il assisterait aux délibérations 1° un jeton de présence, dont la valeur sera de vingt francs par chaque jour de séance du Conseil d'administration ; 2° une indemnité de vingt francs pour frais de voyage, lorsqu'il demeurera à plus de douze kilomètres de Vicoigne ; 3° vingt francs par jour, plus le remboursement des frais de voyage, quand il sera en mission » (article 30 des statuts). De même, pour la Compagnie de Bruay (1852), « les membres du Conseil d'administration recevront un jeton de présence de quinze francs chaque fois qu'ils assisteront à une séance du Conseil, plus le remboursement de leurs frais de voyage lorsqu'ils demeureront à plus de douze kilomètres de distance du lieu de la réunion » (art. 27). Les réunions des conseils étant en général mensuelles et le nombre des membres des conseils toujours inférieurs à dix, les rémunérations des administrateurs, du moins celles conformes aux statuts, ne représentaient au milieu du xix e siècle que l'équivalent d'une très faible part des dividendes distribués par les sociétés. Mais cette part est allée en s'accroissant. A la fin du xix e siècle s'est trouvé généralisé le principe suivant lequel les administrateurs, s'ils ne doivent toujours percevoir que de
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LE MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
simples « indemnités » pour leurs fonctions, bénéficient de « tantièmes » qui sont en moyenne égaux à 2 % du dividende distribué. Enfin, à la veille de la guerre de 1914-1918 grandissent, à côté des tantièmes, des allocations fixes supplémentaires, dont l'importance ne cessera de s'accroître entre les deux guerres mondiales, en même temps que la quotité des tantièmes. Peut-être pourrait-on considérer aussi que, parmi d'autres postes des frais généraux, les rémunérations des directeurs des compagnies houillères sont une partie du profit distribué puisque les directeurs, évidemment rétribués pour leur travail et non pour leurs capitaux, ne sont cependant point considérés, au moins juridiquement, comme des « employés » des sociétés, mais comme des « émissaires sociaux » et qu'en plus, leurs appointements annuels sont établis en général en fonction des bénéfices ou des dividendes (ici encore 2% le plus souvent) avec en plus d'importantes allocations fixes et des primes d'extraction. Si le dividende des compagnies houillères de la région du Nord ne représente donc qu'une partie du profit distribué, il en représente cependant de très loin la masse la plus importante et en outre, la part à considérer en dehors des dividendes est, du moins à la fin du xix e siècle et au début du x x e siècle, pour l'essentiel proportionnelle au dividende et reproduit donc en gros la courbe de celui-ci. Nous nous sommes servis des séries du dividende brut, c'est-à-dire non amputé des impôts (de 4 % à la fin du xix e siècle) malgré les méthodes différentes des compagnies, dont certaines prenaient à leur compte cette charge fiscale, ce qui constituait un avantage substantiel pour leurs actionnaires. On peut cependant estimer que c'est bien la courbe du dividende brut qu'il convient de suivre, car c'est elle qui correspond à l'essentiel du profit distribué par les compagnies, l'État ne faisant que prendre une partie de celui-ci. D'ailleurs, ici encore, puisque l'impôt qui frappe les dividendes est un impôt de quotité, les courbes du dividende brut et du dividende net sont parallèles. En ce qui concerne les séries des dividendes, on peut donc souligner qu'il s'agit de séries particulièrement importantes. Les compagnies houillères de la région du Nord ont continué jusqu'en 1914 à distribuer des dividendes dont la masse était considérable. En outre, de toutes nos séries, il est évident que celle du dividende est la plus sûre, la seule qui ne puisse fournir matière à interprétation ou contestation. Mais il s'agit d'une série d'approche minimale par rapport au profit originel, déclaré ou même distribué. Enfin à l'inverse des séries correspondant à nos approches maximales du profit, la courbe des dividendes reflète en les atténuant de plus en plus, au fur et à mesure qu'on se rapproche de 1914, les courbes du profit distribué ou du profit global. Nous avons relevé les dividendes distribués par toutes les sociétés exploitantes du Pas-de-Calais, et nous avons pu ainsi disposer d'une part des séries concernant les différentes sociétés du Pas-de-Calais, et d'autre part de la série du dividende total distribué par l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais. Nous avons en outre établi les séries du dividende par tonne pour le bassin du Pas-de-Calais. Pour le calcul du dividende total du Pas-de-Calais, nous avons tenu compte de toutes les sociétés exploitantes, et non point seulement de celles mentionnées dans nos tableaux.
LES
CHARBONNAGES
3 ) Le profit
DU NORD
ET DU
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PAS-DE-CALAIS
fiscal.
Il a été bien précisé, à propos des mines du Massif Central, l'origine et les modalités d'application de la redevance des mines au xix e siècle. La redevance proportionnelle prévue par la loi de 1810 tenait lieu d'impôt foncier pour les exploitations minières qui n'étaient pas assimilées à des entreprises commerciales et étaient donc dispensées de la patente. Cette redevance ne devait pas dépasser 5 % du produit net, mais ce maximum est vite devenu la règle générale. Les états de redevance permettent de disposer d'une source supplémentaire, fiscale, pour l'estimation du profit des entreprises houillères. Cependant, cette source, d'une importance capitale pour les sociétés et les bassins dont l'apogée se place avant le dernier quart du xix e siècle, voit son intérêt légèrement diminuer au fur et à mesure qu'on avance dans le siècle. A partir de 1860, pour éviter les fréquentes discussions, le gouvernement a tendu à généraliser l'abonnement des sociétés à la redevance. En plus, les ingénieurs des mines, chargés de préparer l'estimation des produits nets, ont eu tendance à confronter les dividendes distribués aux bénéfices déclarés par les compagnies dans leurs états de redevances. Dans les archives des sociétés houillères, nous avons retrouvé trace de plusieurs échanges de correspondance entre directeurs et ingénieurs qui discutaient de l'écart Dividende — Revenu net déclaré, les compagnies s'efforçant de justifier l'écart par l'origine de bénéfices, en particulier du Portefeuille — Titres, qui n'entraient pas dans le calcul de l'assiette de la redevance. Progressivement, le revenu net imposable s'est rapproché du dividende, comme le montre le tableau suivant, qui compare les moyennes décennales du revenu net imposé de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais et les dividendes totaux versés par celles-ci : SOCIÉTÉS HOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS (Moyennes décennales)
Périodes
1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900
R.N.I.
Dividendes
Pourcentage R.N.I./Dividendes
1.634.200 5.705.600 13.071.700 20.670.300
3.455.747 10.871.721 13.282.663 21.536.331
47,28 52,48 98,41 95,97
La loi n'a pas manqué de codifier ce qui, peu à peu, était entré dans la coutume. La loi de finances du 8 avril 1910 (art. 4) a modifié complètement la redevance, d'abord en élevant son taux à 6% (5% versés à l'État, et 1 % versé aux communes) et surtout en décidant que désormais pour les sociétés par actions le revenu net serait assimilé au dividende. A partir de cette loi, toutes les sociétés houillères du Nord et du Pas-deCalais ont donc été imposées en fonction de leurs seuls dividendes. Les
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
législateurs avaient surtout voulu rendre inutiles toutes les traditionnelles contestations. L a préparation de la loi avait provoqué certaines protestations, en particulier parce que les nouvelles dispositions aboutissaient à un accroissement proportionnel et global de la charge fiscale des entreprises houillères. C'est ainsi que Joseph de Sessevalle, administrateur de la Compagnie d'Aniche, était intervenu auprès de Millerand, ministre des Travaux Publics, et de Doumer, président de la Commission du Budget à la Chambre 1 . Mais l'Administration des Mines, la Commission du Budget et le Comité Central des Houillères s'étaient préalablement entendus, par écrit, et des interventions isolées n'avaient pu empêcher le vote de la loi2. E n outre, depuis la loi du 15 juillet 1880, les fabrications de cokes et agglomérés ont été soumises à la patente et il n'en a donc plus été tenu compte dans le calcul de la redevance. Ainsi, le revenu net imposable, tel qu'il est retenu pour la perception de la redevance proportionnelle des mines, ne représente qu'une fraction du dividende, proportionnellement croissante. É t a n t inférieur au dividende distribué, qui ne représente lui-même qu'une partie du profit, le revenu net imposable fournit bien la courbe d'appréciation la plus minime du profit. L a courbe du revenu net imposable présente cependant par rapport à celle du dividende cet avantage d'être beaucoup plus souple, de mieux refléter, à court terme, les fluctuations du profit. La Statistique de l'Industrie minérale fournit jusqu'en 1878, par département, le montant de la seule redevance proportionnelle des mines de combustibles, redevance à partir de laquelle il est facile de calculer le revenu net retenu pour les seules mines en gain, les mines en perte ne donnant évidemment lieu à aucune imposition proportionnelle. A partir de 1879, la S.I.M. fournit d'une part, le détail des impositions payées par département, et d'autre part le montant du revenu net imposé sur les mines en gain et celui des pertes subies par les mines non imposées. Les indications concernant les charges fiscales des charbonnages s'arrêtent en 1902. Nous avons ainsi pu disposer des séries : — du revenu net imposé pour chacune des deux parties, Nord et Pas-de-Calais, du bassin houiller de la région du Nord, du milieu du x i x e siècle à 1902 (mines en gain seulement) ; — du revenu net imposé pour l'ensemble du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais durant la même période (par addition des données des deux séries précédentes) ; — des revenus fiscaux globaux, pour l'ensemble du bassin et pour chaque département, de 1879 à 1902 (gains moins pertes). L a destruction des états de redevances de la région du Nord, pour le début du x x e siècle, ne nous a pas permis de continuer les séries pour les périodes 1903-1909. A partir de 1910, ce sont les dividendes qui servent de base à l'établissement de la redevance. On le voit, nous avons ainsi multiplié les moyens d'approche, soit 1. Arch. Compagnie d'Aniche : « Correspondance ». 2. Arch. Comité Central des Houillères et arch. Compagnie d'Aniche.
LES
CHARBONNAGES
DU
NORD
ET
DU
PAS-DE-CALAIS
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maximaux, soit minimaux, des profits des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais. De toutes les séries, la moins incontestable mais aussi la moins souple est celle des dividendes distribués. La masse des profits repérables s'échelonne entre un maximum, l'écart (Valeur extraite ou Produit brut — Salaires) et un minimum, le revenu net imposable. c) Les courbes 1) Nombres
absolus et
exécutées.
indices.
Nous avons exécuté les courbes correspondant aux différentes séries révélatrices des mouvements du profit, soit en nombres absolus, soit en indices, soit aussi à la fois en nombres absolus et en indices ; dans ce dernier cas, les graphiques, pour les mêmes séries, sont bien entendu distincts1. On sait que lorsque les graphiques sont exécutés avec des coordonnées arithmétiques, le choix de la base a une très grande importance : le choix d'une année défavorable donne une différence d'ordonnées plus grande que lorsqu'on a adopté une année prospère et par conséquent l'amplitude des mouvements peut paraître plus considérable si l'on se contente d'examiner les graphiques d'indices2. La base choisie a beaucoup moins d'importance lorsqu'on exécute, comme c'est le cas dans le présent ouvrage, la plupart des courbes en fonction d'ordonnées logarithmiques, puisque dans ce cas, la différence d'ordonnées, qui révèle des différences d'accroissement en pourcentage, demeure constante quelle que soit la base choisie. Les différences dans les choix des bases aboutissent simplement à un décalage des courbes, qui demeurent rigoureusement parallèles lorsque la graduation de l'axe des abscisses, à divisions arithmétiques, est identique. Il en résulte en particulier que les courbes de nombres absolus et d'indices correspondant aux mêmes séries sont parallèles et qu'il suffît d'opérer une translation dans le sens vertical pour les faire exactement coïncider : l'ajustement est donc facile et rapide. Pour notre travail, nous avons exécuté les courbes sur papier calque, avec des axes d'abscisses gradués de façon identique, ce qui rendait très aisées nos comparaisons de courbes. Mais c'est en songeant surtout à la publication de ces courbes que nous avons été amenés à choisir une base identique pour tous les calculs d'indices concernant la région du Nord afin d'aboutir à des courbes facilement comparables pour le lecteur, puisque n'exigeant aucun ajustement. Pour tous les calculs d'indices concernant le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, nous avons adopté comme base unique la période 1874-1893 = 100. Une base correspondant à des décennies du milieu du xix e siècle aurait eu l'inconvénient de nous interdire d'englober cer1. Je remercie mes amis Gérard Gayot, Nadine Grain, Bernard Mutelet et Gérard Pelcener d'avoir bien voulu effectuer certains des multiples calculs exigés par la présente étude. Je remercie également François Furet de m'avoir prêté le dossier qu'il avait lui-même réuni sur le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, pour la comparaison avec les mines du Massif Central. 2. Cf. notre cours, Techniques de l'histoire économique, Paris, C.D.U., 1962 et 1964, I, p. 21-23.
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FRANCE
taines sociétés importantes du Pas-de-Calais, dont les fondations se succèdent durant le Second Empire. L'adoption de la période 1901-1910, qui sert souvent de base à des indices de la Statistique générale de la France, était difficile pour nous, car elle aurait abouti à de nombreux indices inférieurs à un point pour des sociétés nées au milieu du x i x e siècle. La période de vingt ans 1874-1893, qui correspond en gros à une phase décroissante de longue durée, permet d'éviter les deux écueils. Elle présente par contre l'inconvénient d'être seulement bien adaptée aux problèmes posés par le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, et il est normal qu'elle n'ait pas été retenue pour les autres parties de l'ouvrage. Mais cet inconvénient, nous l'avons souligné, est grandement atténué par le fait que la plupart des graphiques ont été exécutés en courbes semi-logarithmiques. En ce qui concerne la capitalisation boursière et les dividendes, nous avons calculé les séries d'indices pour treize sociétés du Pas-de-Calais et également celles correspondant à l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais, y compris les compagnies autres que ces treize sociétés. Cette série d'indices du Pas-de-Calais permet donc des courbes parfaitement comparables avec les autres séries du même secteur. Nous avions craint que, pour la région du Nord, les indices boursiers calculés par Marcel Lenoir en 19191 et par Jules Denuc en 19342 dans le Bulletin de la Statistique générale de la France fussent en partie insuffisants. C'est ainsi que Marcel Lenoir ne se fondait que sur les cours de Bruay, Lens et Liévin pour le Pas-de-Calais, d'Anzin, L'Escarpelle et Douchy pour le Nord. Jules Denuc, lui, retenait Béthune, Courrières, Dourges, Lens, Vicoigne-Nœux, Ligny-lès-Aire, et Anzin, l'Escarpelle. Bien entendu, nous avons cependant tracé pour comparaison les courbes de Lenoir et Denuc, fondées sur des indices de base 19011910 = 100. Nous avons également exécuté la courbe des valeurs mobilières françaises à revenu variable (1913 = 100) à partir de la série de l'Annuaire Statistique (résumé rétrospectif) de 1938 (p. 122). A f i n d'approcher le mouvement réel des profits, compte tenu de l'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie, nous avons aussi tracé les courbes des indices de prix de gros en France (1901-1910 = 100) du milieu du x i x e siècle à 1914 (Annuaire Statistique, 1938, p. 436-437). 2) Moyennes mobiles et moindres carrés. Nous avons calculé les mouvements de longue durée de nombreuses séries concernant le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, le plus souvent par le procédé des moyennes mobiles, en adoptant, comme dans les autres parties de l'ouvrage, des cycles moyens de neuf ans, avec affectation de la moyenne mobile à l'année médiane du cycle. Nous aboutissons ainsi au repérage du mouvement de longue durée « réel ». Il n'a pas semblé utile de relever ici le mouvement de longue durée « perçu » par affectation 1. M a r c e l L E N O I R , « L e m o u v e m e n t des cours d e s d e p u i s 1856 », Bulletin de la Statistique générale de la France, t. 2. J u l e s D E N U C , « D i v i d e n d e s , v a l e u r b o u r s i è r e e t t a u x mobilières f r a n ç a i s e s d e 1857 à 1 9 3 2 » , Bulletin de la Statistique 1933-1934, p . 691-767.
valeurs mobilières françaises IX, 1919, p . 65-92. d e capitalisation des v a l e u r s générale de la France, t. X X I I I ,
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DU NORD ET DU
PAS-DE-CALAIS
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de la moyenne mobile à la dernière année du cycle décennal : au point de vue technique, les séries étant souvent fortement ascendantes, nous aurions risqué de faire apparaître des courbes de longue durée tout entières situées sous celles du mouvement périodique global ; et surtout au point de vue psychologique et économique, comme nous l'a fait remarquer M. le professeur Ernest Labrousse, le profit patronal ne cesse de se fonder en partie sur l'anticipation et l'on peut donc faire intervenir dans le calcul et la représentation du mouvement de longue durée quelques années postérieures à l'année considérée. Comme notre étude part du milieu du x i x e siècle, nous disposions pour le Nord, par le procédé des moyennes mobiles, de séries qui n'étaient pas amputées de quatre années au début. Par contre, nous perdions ces quatre années pour les sociétés houillères du Pas-de-Calais. En ce qui concerne le début du x x e siècle, il n'était pas possible de tenir compte des données correspondant à la guerre de 1914-1918, et nous avions ainsi à la fin quatre années sans ordonnées de longue durée. C'est pourquoi pour plusieurs séries particulièrement importantes, nous avons recouru au procédé de la droite des moindres carrés pour la période 1895-1913 afin de disposer d'ordonnées de longue durée jusqu'à la guerre. E n outre, grâce aux courbes semi-logarithmiques il est possible de repérer en gros, par examen et comparaison des courbes, quelles ont été les pentes des droites de tendance exponentielle. L'étude est consacrée aux mouvements de longue durée. Nous avons cependant calculé et tracé les courbes des variations cycliques du prix de la tonne départ mine du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, particulièrement révélatrices de la conjoncture économique à court terme, par différence en pourcentage avec les ordonnées de longue durée (moyennes mobiles et moindres carrés). 3) Principaux
types de courbes.
Courbes semi-logarithmiques. — Nous avons adopté exactement la même graduation pour ce type de courbes, aussi bien pour l'axe des abscisses arithmétiques que pour l'axe des ordonnées logarithmiques. Les courbes semi-logarithmiques, le plus souvent à trois modules, sont de loin les plus nombreuses. Courbes arithmétiques. — On sait que la différence d'ordonnées qui sépare deux points de deux courbes semi-logarithmiques permet de repérer le rapport entre les ordonnées de ces deux points. Nous avons cependant cru utile de tracer un certain nombre de courbes à coordonnées arithmétiques où nous avons porté en ordonnées différents pourcentages : pourcentage du revenu net imposable du N.P.C. par rapport aux dividendes, pourcentage de la production du N.P.C. par rapport à la production française, etc. Le recours aux coordonnées arithmétiques s'imposait aussi pour la représentation des variations cycliques. Enfin, pour la représentation des rendements boursiers effectifs comparés, nous avons exécuté des courbes du type suivant : nous avons considéré
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que l'axe des abscisses correspondait au rendement effectif moyen de l'ensemble des compagnies houillères du Pas-de-Calais et nous avons porté sur cet axe les années 1860 à 1913. Nous avons porté en ordonnées, en plus ou en moins, la différence absolue (différence arithmétique) séparant chaque année le rendement boursier effectif d'une compagnie particulière du rendement moyen de l'ensemble des compagnies houillères du Pas-de-Calais. Exemple : ANNÉE
1911
Rendement effectif Pas-de-Calais Lens Courrières
+ 6,07 + 13 + 1,35
Différence
+ 7,93 - 3,72
Les différences positives (cas de Lens en 1911) ont été portées sur l'axe des ordonnées au-dessus du zéro, point de départ de l'axe des abscisses, les différences négatives en dessous (exactement donc comme pour les courbes de variations cycliques), comme dans le cas de Courrières en 1911. Le rendement effectif de Courrières n'a pourtant pas été négatif, mais ce sont tous les rendements inférieurs au rendement moyen qui se trouvent soulignés par leur position sous l'axe des abscisses. Les courbes de ce type figurent sous le titre « Compagnie de..., Rendements effectifs comparés ». Nous les avons établies pour treize sociétés du Pas-de-Calais. Elles ne sont pas à confondre avec celle du rendement effectif du Pas-de-Calais.
2 . A N A L Y S E DES FLUCTUATIONS DE LA MASSE DES PROFITS
a) Les fluctuations
à courte
période.
Les fluctuations à courte période, sous-tendues par les mouvements de longue durée, ne forment pas l'objet des études du présent ouvrage. Nous nous contenterons de formuler quelques remarques à leur sujet, en particulier en vue de repérer certains mécanismes qui seront à confronter avec les données des mouvements longs. Pour l'appréciation de la conjoncture économique générale qui a pesé sur les mouvements courts du profit, nous disposons des courbes des fluctuations cycliques du prix de la tonne départ mine pour le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, ceci durant la période 1850-1913. De 1850 à 1908, les écarts relatifs ont été calculés par rapport aux moyennes mobiles ; de 1895 à 1913, ils ont été recoupés et prolongés grâce à l'élimination du mouvement de longue durée par le procédé des moindres carrés. La période de 1850-1913 a vu se succéder sept cycles principaux, ce
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CHARBONNAGES
DU NORD
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qui donne une moyenne de neuf ans par cycle. Trois cycles frappent par l'amplitude de leurs fluctuations (les écarts relatifs sont indiqués par rapport à l'ordonnée de longue durée) : Prix de la tonne
Écarts relatifs
Amplitudes
1869 1873 1878
11,89 17,98 12,73
- 11,07 + 22,39 6,47
+ 51,21 - 29,20
1888 1891 1896
9,03 13,32 9,70
- 14,74 + 27,09 - 11,18
+ 47,50 - 27,18
1896 1901 1905
9,70 15,15 12,50
- 11,18 + 18,91 - 11,29
+ 56,61 - 17,50
Années
(%)
(%)
Les années de crise 1873, 1891 et 1901 sont donc encadrées par des hausses et des baisses particulièrement importantes. Les autres années de crise : 1857, 1867, 1908 (et également 1913) ont connu des variations cycliques beaucoup moins graves. Dans le cas des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, et contrairement à ce qui caractérise peut-être l'ensemble de l'économie française, on ne saurait déceler entre le milieu du xix e siècle et 1914 un assagissement progressif des fluctuations cycliques. Au début du x x e siècle, le prix de la tonne connaît encore des variations de très forte amplitude. Tout au plus peut-on noter que les crises de 1908 et de 1913 ont été moins graves que la crise de 1901. Par rapport aux mouvements si souples du prix de la tonne, l'évolution de la production, elle, apparaît comme plus rigide : Années
1869 1873 1878 1888 1891 1896 1896 1901 1905
Production B.N.P.C. (milliers de tonnes) 4.336 6.390 7.000 12.293 13.485 17.072 17.072 19.690 23.173
Amplitudes
(%)
+ 47,37 + 9,54 + 9,69 + 26,59 + 15,53 + 11,71
La hausse de la production, dans la phase ascendante du cycle, ne suit donc pas avec la même rapidité la montée des prix, mais le phénomène
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DU
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EN
FRANCE
le plus frappant est cependant la résistance de la production dans la phase décroissante. Il y a certes des reculs momentanés de la production, lors d'années exceptionnelles comme 1870, année de guerre, d'années de crises, comme 1874 ou 1901, ou d'années marquées par des grèves importantes, comme 1902 ou 1906, mais le recul relatif n'est jamais important et, en ce qui concerne les fluctuations conjoncturelles à courte période, c'est dans ce domaine de la production que l'industrie houillère, industrie lourde, manifeste le plus sa difficulté à s'adapter, du fait de ses structures et de la nature de son exploitation, aux fluctuations courtes de la conjoncture. Le fait le plus remarquable est la résistance de la production lors des baisses des prix ; la conjoncture défavorable se traduit surtout par un ralentissement de la croissance de l'extraction. Il est net que les dirigeants de l'industrie houillère s'efforcent de maintenir des quantités importantes afin de compenser les pertes subies à cause des prix. Mais les profits, à court terme, s'apparentent-ils à la rigidité de la production ou à la plasticité des prix ? En s'appuyant sur des observations étendues à la seconde moitié du xix e siècle et fondées sur l'analyse des données globales et particulières à chacun des grands bassins français, François Simiand avait bien décrit dans son ouvrage de 1907 sur « le salaire des ouvriers des mines de charbon
en France M1 le cycle-type qui caractérisait l'évolution des prix, du coût de la main-d'œuvre par tonne et, par voie de conséquence, celle du profit patronal. Dans la phase ascendante du cycle, lorsque les prix tendent à s'élever fortement, le salaire journalier s'élève aussi, mais la productivité ne tarde pas à décroître, de sorte que le coût de la main-d'œuvre par tonne augmente davantage que le salaire journalier. Le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, qui avait d'abord baissé fortement au moment de la hausse des prix, revient ainsi à sa valeur initiale. Dans la phase décroissante du cycle, lorsque le prix du charbon se met à baisser, le salaire journalier résiste, demeure stationnaire ou baisse légèrement et la productivité s'accroît. Il en résulte que le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne augmente d'abord fortement lorsque la baisse des prix s'amorce puis s'abaisse pour revenir à nouveau aux environs de sa valeur initiale. En fonction de ce cycle-type, comment le profit patronal évolue-t-il? Ce profit se situe évidemment dans la zone intermédiaire entre le prix de la tonne et le coût de la main-d'œuvre par tonne : si le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne est de 45 %, le profit patronal se situe dans la zone de 55%. Simiand fondait donc essentiellement son analyse des mouvements courts du profit sur l'étude du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne (sorte de négatif du profit) mais aussi sur celle du revenu net imposable (mines en gain seulement) et du bénéfice net imposable (mines en gain moins mines en perte), ceci par tonne de charbon extraite et par journée d'ouvrier. Une correspondance très visible apparaissait entre le cycle précédemment décrit et celui du profit patronal. Le bénéfice s'accroissait très fortement à chaque 1. François S I M I A N D , Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France, Paris, nély, in-8», 1907, 522 p., tabi, et graph.
E.
Cor-
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hausse des prix, particulièrement au début de la hausse, et son augmentation était supérieure à celle des prix. Il décroissait fortement lorsque la tendance se renversait, en particulier lorsque la baisse des prix s'amorçait, puis tendait à se stabiliser pendant quelques années en attendant la prochaine hausse des prix. Il ne retombait cependant pas au niveau inférieur du cycle précédent, mais s'efforçait de se maintenir à une quotité un peu supérieure par tonne extraite. Ainsi, le profit patronal révélait une très grande plasticité à court terme, plus grande même que celle des prix mais cette plasticité, selon Simiand, ne devait pas faire oublier une tendance profonde à revenir ou à se maintenir à des niveaux comparables. Plasticité et rigidité se trouveraient ainsi en réalité associées. Les travaux de Simiand sur les mines de charbon ont été prolongés par ceux de M. Maurice Borgeaud, ingénieur des mines, pour la période 1900-19351. M. Borgeaud a observé les mêmes cycles-types concernant l'évolution du rendement et du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, mais il conteste la rigidité du profit patronal, profit qui selon lui aurait eu tendance à baisser du fait de la part croissante des frais généraux, fournitures et amortissements. Enfin, M. Edmond Balensi, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Conseiller d'État, a étendu l'étude jusqu'en 19502 et souligné en particulier que depuis la dernière guerre mondiale, les salaires ouvriers étaient devenus beaucoup plus rigides, ce qui n'avait plus permis au coût de la main-d'œuvre par tonne de s'adapter comme au xix e siècle et même jusqu'à 1936 aux fluctuations courtes de la conjoncture. Nous n'entendons pas reprendre ici, en les consacrant au seul bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, des analyses semblables à celles de Simiand et de Borgeaud puisque aussi bien Simiand lui-même a été très attentif à l'évolution de ce bassin. Mais nous voulons retenir, en les appliquant aux mouvements longs, les principaux problèmes dégagés : corrélation entre ces variables : prix, salaires, coût de la main-d'œuvre par tonne, productivité ; plasticité ou rigidité du profit patronal, celui-ci repéré par des approches maximales et minimales. b) Les mouvements
de longue
durée.
Nous consacrons notre étude à la période unissant le milieu du xix e siècle à 1914, en particulier à cause du démarrage du bassin du Pasde-Calais sous le Second Empire. Cette période permet de déceler, dans le cas du profit réalisé par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, comme dans d'autres domaines économiques étudiés dans le présent ouvrage, trois phases de longue durée, correspondant donc à un cycle et 1. Maurice B O R G E A U D , Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France depuis 1900, Paris, P.U.F., 1938, in-8°, 128 p. ; thèse Droit, Lille. On trouvera aussi des études et des tableaux très utiles dans Maurice M A N G E Z , De l'évolution des salaires des mineurs dans les houillères du Nord de la France et des avantages complémentaires accordés, Lille, Libr. Robbe, 1925, in-8°, 167 p. ; thèse Droit, Lille. 2. Edmond BALENSI, « Le salaire des ouvriers des mines de charbon en France », Revue française de l'énergie, 1952, p. 226-229, 253-262, 298-302 et 332-338. 7
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demi de longue durée. Suivant les moyens d'approche utilisés, ces phases dessinent leurs évolutions longues avec une amplitude et une intensité plus ou moins fortes, et leurs limites chronologiques ne coïncident pas exactement. On peut cependant distinguer les trois phases suivantes : troisième quart du xix e siècle ; phase 1873-fin du xix e siècle; fin du xix e siècle et début du x x e siècle. 1) La phase ascendante du troisième quart du XIXe
siècle.
En ce qui concerne la masse du profit patronal réalisé par les charbonnages de la région du Nord, le démarrage de l'exploitation du bassin du Pas-de-Calais sous le Second Empire rend son accroissement exceptionnellement rapide durant la phase ascendante du troisième quart du xix e siècle. Il importe donc simplement d'apprécier, grâce à nos différents critères, l'importance relative de la hausse et surtout de repérer l'année où la conjoncture de longue durée se renverse et devient défavorable. Tous nos moyens d'approches maximales soulignent la hausse extraordinaire de la masse des profits régionaux. Pour le chiffre d'affaires, la montée des prix et celle de la production combinent leurs effets concordants. C'est 1873 qui marque pour le prix et le chiffre d'affaires le terme de la phase ascendante. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-deCalais, le prix de la tonne, départ mine, passe du minimum effectif de 11,07 francs en 1851 au maximum effectif de 17,98 francs en 1873 ( + 62,4%), d'un minimum de longue durée (moyenne mobile) de 11,86 francs à un maximum de 14,69 francs, d'où une amplitude de + 23,86 % pour la phase ascendante de longue durée des prix. Dans le cas du seul Pas-de-Calais, l'écart des prix effectifs est de 14,57 francs pour 1853 et de 19,13 francs pour 1873 ( + 31,29%), dans celui du Nord, plus élevé, de 10,91 francs pour 1851 à 17,06 francs pour 1874 ( + 56,37%). Du fait de l'essor très rapide de la production du Pas-de-Calais, le chiffre d'affaires de l'ensemble des sociétés houillères de ce département croît naturellement de façon extraordinaire ; il s'élève de 970.000 francs (indice effectif 1,3) à 57.047.000 francs (indice effectif 78,7) en 18731. La hausse n'est pas seulement le fait des compagnies pourvues des concessions et des capitaux les plus importants, mais de toutes les sociétés du Pasde-Calais ; même celles pourvues de petites concessions marginales participent à la croissance très rapide : Ferfay, Carvin présentent des courbes d'accroissement à pente aussi rapide que Lens, Courrières, Béthune ou Bruay. Par contre, la croissance est bien entendu beaucoup moins rapide pour les sociétés du Nord, plus anciennement exploitées et qui voient grandir la concurrence de leurs jeunes rivales. La valeur extraite du Nord, de 11.393.000 francs en 1851, atteint tout de même 58.405.00 francs en 1873, année qui dans le Nord, comme dans le Pas-de-Calais, marque le sommet de la hausse du chiffre d'affaires et ceci malgré le fait que dans le Nord le prix de la tonne monte encore un peu en 1874 (16,99 francs en 1873, 17,06 francs en 1874) mais cette hausse ultime voit son effet 1. Pour les masses des chiffres d'affaires, des salaires et des profits, nous avons arrondi les nombres au millier de francs inférieur ou supérieur.
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DU
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annulé par une baisse légère de la production en 1874. Le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, dans son ensemble, combine l'extraordinaire essor du Pas-de-Calais et celui moins important du Nord : la valeur extraite s'élève de 11.674.000 francs en 1851 à 115.452.000 francs en 1873, c'est-à-dire qu'elle se trouve multipliée par 9,88, donc presque décuplée. L'écart Chiffre d'affaires — Charges salariales, repéré p a r l'écart entre
la valeur extraite et la masse des salaires, révèle une hausse encore plus importante que celle du chiffre d'affaires. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, cet écart est de 6.083.000 francs en 1851 et de 76.457.000 francs en 1873 et se trouve ainsi multiplié par 12,56 entre ces deux dates. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais, il s'élève de 533.000 francs en 1853 (indice effectif 1,3) à 37.065.000 francs en 1873 (indice effectif 91,9). Autre courbe d'approche maximale, celle de l'autofinancement montre que les sociétés du Pas-de-Calais, qui ont en général débuté avec des capitaux sociaux peu importants, ont opéré par autofinancement des investissements considérables pour assurer leur démarrage et leur essor. A nouveau, l'amplitude de la courbe de l'autofinancement est supérieure à celle des courbes précédentes pour les sociétés du Pas-de-Calais, l'autofinancement, repéré par la différence [(Chiffre d'affaires — Salaires)] —Dividendes), s'élève de 173.000 francs en 1853 (indice effectif 0,6) à 21.628.000 francs en 1873 (indice effectif 81,6). La capitalisation boursière, enfin, amplifie encore l'importance de la hausse enregistrée durant la période. Nous ne l'avons retenue, pour les sociétés du Pas-de-Calais, qu'à partir de 1861, où elle est de 81.345.000 francs (indice 22) ; elle s'élève à 255.183.000 francs (indice 69) en 1873 et continue à progresser fortement en 1874 (404.354.000 francs, indice 109,5) et en 1875 (608.719.000 francs, indice 164,7). La Bourse de Lille n'avait donc pas cru aux multiples signes qui trahissaient un renversement de la tendance en 1873 et avait continué à spéculer sur le maintien de l'extraordinaire prospérité qu'avaient connue les charbonnages dans les années qui ont suivi la guerre de 1870-1871. La hausse du cours des actions avait été plus importante pour les sociétés les mieux dotées, comme Lens, ou pour celles qui, comme Liévin, révélaient par une active prospection, que leur domaine était beaucoup plus riche que celui escompté même par leurs propres fondateurs et en obtenaient l'accroissement. Par contre, les petites sociétés de Ferfay, de Meurchin et d'Ostricourt voyaient aussi leur capitalisation progresser de façon importante, mais à un rythme beaucoup moins rapide, ce qui était révélateur d'une progression inférieure des bénéfices, ou du moins des bénéfices distribués, mais bénéfices bruts et bénéfices distribués, dans la longue durée, ont des évolutions convergentes. Les moyens d'approches minimales dont nous disposons confirment les indications apportées par les courbes maximales. Les profits qui s'inscrivent dans les bilans et les comptes de Profits et Pertes témoignent
d'une hausse supérieure à celle du chiffre d'affaires, hausse à nouveau particulièrement éclatante dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais. Les bénéfices d'exploitation de Nœux progressent de 233.000 francs (indice 6,7) en 1852-1853 à 5.342.000 francs (indice 154,4) en 1873-1874, terme pour la Compagnie de Vicoigne-Nœux de la phase ascendante du cycle de longue
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FRANCE
durée, alors que le chiffre d'affaires, lui, est passé de l'indice 5,79 à l'indice 100,69. L e bénéfice de Nœux a donc été multiplié par 23 alors que le chiffre d'affaires, lui, ne l'a été que de 17,3. De même, les bénéfices nets de Courrières (541.000 francs en 1857 et 4.491.000 francs en 1873) et ceux de Bruay, 287.000 francs durant l'exercice 1856-1857 et 1.942.000 francs durant celui de 1875-1876 (qui marquait le terme de la hausse de longue durée) avaient connu une hausse supérieure à celle de la production et du chiffre d'affaires des sociétés. Nous pourrions multiplier les exemples, qu'il nous suffise de citer encore le cas d'une société du Nord, la Compagnie d'Aniche, qui a très longtemps végété, a vu la répartition de ses actionnaires et sa direction bouleversées en 1839 et qui connaît, comme toutes les sociétés houillères régionales (et nationales) une remarquable aisance sous le Second Empire. Les bénéfices bruts d'Aniche passent de 1.222.000 francs en 1855-1856 à 5.164.000 francs en 1873-1874, soit une progression de 322,5%. Les dividendes distribués témoignent de la grande prospérité des charbonnages régionaux durant le troisième quart du x i x e siècle. Pour l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais, la courbe du total des dividendes distribués (nombres absolus ou indices effectifs) montre une pente à peu près semblable à celle des courbes maximales jusqu'à la pointe de 1867 ; à partir de 1871 cette pente est même supérieure à celle des courbes maximales, à l'exception de celle de la courbe de la capitalisation. Ces indications sont confirmées par l'examen des courbes de longue durée (moyennes mobiles). Malheureusement, nous ne disposons pas de données pour le début de la période, mais nos séries même amputées au départ sont suffisamment éloquentes pour que nous puissions affirmer que durant le troisième quart du x i x e siècle, la hausse de longue durée des dividendes de l'ensemble des sociétés du Pas-de-Calais a été très forte, a entraîné une hausse un peu supérieure de la capitalisation boursière des sociétés et que cette hausse de longue durée a été plus forte que celle repérée par les critères du chiffre d'affaires, de l'écart Chiffre d'affaires — Masse des salaires et de l'autofinancement. C'est là une indication particulièrement importante sur le long mouvement du profit durant la période considérée. L'observation est confirmée par l'examen des courbes des dividendes distribués par les diverses sociétés. Par comparaison avec les courbes du chiffre d'affaires, les courbes des dividendes présentent des pentes ascendantes plus fortes, dès 1860 et surtout après 1871 dans le cas de Dourges, de Béthune et de Bruay. Elles sont un peu supérieures pour les Compagnies de Maries et de Meurchin. L a Compagnie de Courrières, après avoir réparti des dividendes parallèles à son chiffre d'affaires jusqu'à la fin du Second Empire, distribue à partir de 1871 des dividendes nettement plus importants. Enfin, certaines compagnies n'ont pu distribuer qu'irrégulièrement des dividendes et la courbe de ceux-ci n'épouse pas celle du chiffre d'affaires mais présente de fortes oscillations et lui demeure très inférieure. C'est le cas des petites sociétés de Carvin, Ferfay, Ostricourt mais aussi de Liévin et de Maries 70 % . Cette diversité dans les courbes souligne que l'essor du Pas-de-Calais, s'il a été très brillant, a été le fruit de beaucoup d'efforts, d'une lutte inégale et que, même au sein d'une prospérité générale évidente, certaines sociétés, principalement les plus mal dotées, ont manifesté parfois
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quelque essoufflement devant les importants investissements nécessités par un démarrage rapide et ont même dû parfois renoncer à distribuer des dividendes à leurs actionnaires. Pour le dividende global versé par les sociétés houillères du Pas-de-Calais, comme la grande majorité d'entre elles, c'est l'année 1874 qui marque le terme de la phase ascendante. Par contre, pour le profit fiscal, c'est l'année 1873 qui correspond à ce sommet. Le mouvement du revenu net imposable (mines en gain seulement) suit à peu près celui des autres courbes révélatrices du profit jusqu'à la fin du Second Empire, mais il leur est nettement inférieur dans les années d'extraordinaire essor qui ont suivi la guerre de 1870-1871, ceci aussi bien pour l'ensemble des sociétés de la région du Nord que pour les seules compagnies du Pas-de-Calais. Dans le cas de certaines compagnies, par contre, le mouvement du revenu net imposable suggère un mouvement du profit plus ample encore que celui révélé par les autres courbes. C'est le cas de la Compagnie de Vicoigne-Nœux, comme le soulignent les données suivantes (en indices) : COMPAGNIE D E VICOIGNE-NŒUX (indices 1874-1893 = 100)
Années
1854 1869 1873
Chiffre d'affaires
Bénéfices d'exploitation
8,48 37,18 102,75
9,79 28,48 103,20
Dividendes
R.N.I.
32,8 131,1
3,14 24,19 141,14
En tout cas, le mouvement du profit fiscal souligne, lui aussi, l'énorme hausse de la masse du profit des charbonnages du Nord et du Pas-deCalais durant le troisième quart du x i x e siècle. Pour la plupart des courbes, c'est l'année 1873 qui marque la limite chronologique de la phase ascendante de longue durée. Celle-ci a connu une amplitude considérable, mais cette amplitude est due en partie à l'énorme pointe de 1873, de sorte que durant cette phase, l'intensité du mouvement de longue durée (écart en % de l'ordonnée initiale de longue durée par rapport à la moyenne arithmétique des ordonnées de longue durée) a été bien plus faible. Les sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais n'en ont pas moins connu dans l'ensemble une remarquable prospérité et une hausse considérable de leurs profits du début du Second Empire à 1873, hausse attestée aussi bien par les courbes maximales que par les courbes minimales. La montée des profits ainsi constatée n'a pas été purement nominale, car toutes nos courbes ont une pente plus forte que celle des indices des prix de gros en France, calculés par la Statistique générale de la France1. C'est donc bien une hausse considérable des profits réels des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais qui caractérise la phase ascendante 1851-1873. 1. Annuaire
Statistique,
1938, p. 436-437.
102 2) La phase de ralentissement
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
de 1873 à la fin du XIXe
EN
FRANCE
siècle.
A partir de 1874, une baisse de longue durée des prix atteint l'économie mondiale. Les prix du charbon sont très affectés par cette « grande dépression » et les dirigeants de l'industrie houillère, qui perdent sur les prix, se sont efforcés de regagner grâce aux quantités ce qu'ils perdaient par unité produite. A la différence de la phase ascendante 1851-1873, où la hausse des prix et celle de l'extraction combinaient leurs effets, prix et production évoluent dans la longue durée en sens inverse durant la phase décroissante qui s'amorce en 1874. La baisse des prix du charbon a été fort importante durant la phase décroissante du cycle de longue durée. Pour l'ensemble du bassin houiller de la région du Nord, le prix de la tonne sur le carreau des mines s'effondre de 17,98 francs en 1873 à 9,03 francs (donc de moitié) en 1888, où il atteint son point le plus bas, mais les prix demeurent à un faible niveau jusqu'à 1896 (9,70 francs la tonne, — 46 %), année où ils commencent seulement à se relever nettement. Pour les maxima et les minima de longue durée, les moyennes mobiles sont de 14,69 francs en 1873, de 10,59 francs en 1888, de 10,92 francs en 1896, d'où une amplitude pour la phase décroissante de 27,91 % entre 1873 et 1888 et de 25,67 % entre 1873 et 1896. La chute a été forte aussi bien pour les sociétés du Nord que pour celles du Pas-de-Calais. Dans le Pas-de-Calais, le prix de la tonne est passé de 19,13 francs en 1873 à 9,31 francs en 1888 et à 9,74 francs en 1896. Ainsi, c'est à un véritable effondrement des prix que l'on a assisté dans le bassin houiller de la région du Nord, effondrement qui bien entendu ne lui est pas particulier, mais qui, ici, a pu être compensé en grande partie par la hausse de la production. Combinant les effets négatifs de la baisse des prix et les effets positifs de la hausse de la production, le chiffre d'affaires des sociétés houillères de la région du Nord a stagné jusqu'en 1888, puis s'est relevé rapidement, sauf une petite rechute en 1893, mais cette rechute est « accidentelle » puisqu'elle est due surtout à l'importante grève qui a paralysé la plupart des compagnies du 18 septembre au 6 novembre 1893. La valeur extraite du « bassin de Valenciennes » a diminué de 115.452.000 francs en 1873 à 110.997.000 francs en 1888, soit une baisse de 3,85 % très inférieure donc à celle des prix (50 %). Cette année 1888 marque la fin de ce qui avait été une phase de stagnation, et non une phase d'effondrement et, en 1896, la valeur extraite atteint déjà 165.581.000 francs, soit par rapport à 1873 une amélioration d'environ 50 %, alors que la baisse des prix, elle, a été de 46 %. Pour le seul Pas-de-Calais, c'est l'année 1886 qui marque le terme de la relative stagnation, stagnation qui a d'ailleurs été moins prononcée que dans le Nord. La valeur extraite par les sociétés du Pas-de-Calais qui était de 57.047.000 francs (indice effectif 78,7, moyenne mobile 59,1) en 1873, a atteint 66.316.000 francs en 1886 (indice effectif 102,5, moyenne mobile 118,6), soit une hausse de longue durée de 100%, importante mais plus faible cependant que les accroissements de la phase précédente; en 1896 (115.649.000 francs), la valeur extraite dépasse largement le double de celle de 1873. Cette résistance du chiffre d'affaires est due surtout aux sociétés les plus importantes. Ferfay, Ostricourt, Carvin ont
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PAS-DE-CALAIS
manifesté une stagnation plus prononcée ; par contre, l'importante société de Maries l'a assez vivement ressentie, tandis que la petite société de Meurchin résistait mieux. Sauf quelques cas particuliers, c'est bien cependant le bloc solide des sociétés les plus puissantes qui, par un essor maintenu de la production, a su en partie conjurer l'effet des mauvais prix. La différence Chiffre d'affaires — Charges salariales, que nous avons
assimilée à la différence entre la valeur extraite et les charges salariales, souligne un recul plus sensible que celui du chiffre d'affaires, mais cependant sans comparaison avec l'effondrement des prix. Pour l'ensemble du bassin de la région du Nord, la différence descend du maximum de 76.457.000 francs en 1873 à un minimum de 53.594.000 francs en 1886, qui marque le terme du recul, et se trouve à 58.089.000 francs en 1888. Entre 1873 et 1888, la baisse est ainsi de 24%, alors qu'elle n'était que de 3,85% pour le chiffre d'affaires, mais de 50% pour les prix. En 1896, avec 79.673.000 francs, l'amélioration est de 4,2% par rapport à 1873, contre une hausse de 50 % pour la valeur extraite, mais aussi une baisse de 46 % pour les prix. L'amélioration est donc bien faible. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais, c'est également l'année 1886 qui marque le terme de la baisse. La différence entre le chiffre d'affaires et les salaires passe de 37.065.000 francs en 1873 (indice effectif 91,9, moyenne mobile 62,4) à 36.007.000 francs en 1886 (indice 89,2, moyenne mobile 101,3). L'évolution des indices effectifs semble donc indiquer qu'alors que pour le chiffre d'affaires des sociétés du Pas-de-Calais, il y avait eu hausse notable, il y aurait eu stagnation pour l'écart Chiffre d'affaires — Salaires. L'examen des moyennes mobiles souligne, lui, que dans la longue durée, il y a eu deux mouvement de même sens, mais de pente différente. Entre 1873 et 1886, l'amplitude du mouvement long de chiffre d'affaires est de + 100 %, celle de l'écart Chiffre d'affaires — Salaires est également positive, mais de + 62,4 % seulement. De même, l'écart [(Valeur
extraite — Salaires)
— Dividendes],
révé-
lateur de l'autofinancement des sociétés houillères du Pas-de-Calais, souligne qu'il y a eu stagnation des chiffres absolus et donc des indices effectifs durant la période 1873-1886, mais qu'il y a eu par contre hausse relativement modérée dans la longue durée : AUTOFINANCEMENT (Sociétés du Pas-de-Calais) Années 1873 1886
Nombres absolus
Indices effectifs
Moyennes mobiles
21.628.000 23.051.000
81,1 86,4
57,6 100,9
L'amplitude du mouvement long, positif, est de 75 %, donc intermédiaire entre celle des chiffres d'affaires et celle de l'écart Chiffre d'affaires — Salaires. Les courbes de la capitalisation boursière, si elles soulignent le véritable effondrement qu'ont connu les nombres absolus dans les années qui ont
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DU PROFIT
EN
FRANCE
suivi 1875, indiquent également qu'il y a eu une hausse modérée dans la longue durée entre 1874 et 1894. Selon la série calculée par Marcel Lenoir (base 1901-1910 = 100), l'indice de la capitalisation des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, de 70 en 1874, tombe à 31 en 1886 (— 55,7 %) et continue à se maintenir à un niveau très bas jusqu'en 1894. Selon la série que nous avons calculée pour les sociétés du Pas-de-Calais (base 18741893 = 100), la capitalisation de ces compagnies qui s'élevait à 608.719.000 francs en 1875 (indice 164,7) s'abaisse à 280 millions de francs en 1886 (indice 75,6, donc — 53,19%). Puis une certaine reprise se manifeste, avec des rechutes en 1892 (indice 126,1) et en 1894 (indice 118,4), année à partir de laquelle un essor remarquable se dessine à nouveau. Pour les sociétés du Pas-de-Calais, les cours de leurs actions ont baissé plus fortement que les prix du charbon jusqu'en 1888 puis ont connu à partir de cette date une reprise plus rapide. Les ordonnées de longue durée, elles, soulignent le fait que les difficultés économiques ont été ressenties de façon sensible par la Bourse de Lille, mais que la reprise a été assez rapide. Les moyennes mobiles, de 82,8 en 1874, ont continué à progresser jusqu'en 1877 (100,6) et ont atteint leur étiage dès 1885 (84,9) année à partir de laquelle le mouvement de longue durée est à nouveau franchement ascendant. Si l'on en juge par leur capitalisation boursière, toutes les sociétés houillères du Pas-de-Calais ont ressenti le marasme conjoncturel, mais certaines d'entre elles ont beaucoup moins pâti que d'autres des conditions défavorables. C'est le cas des sociétés de Lens, Courrières, Maries, Liévin, mais aussi de Carvin. Par contre, Ferfay, Ostricourt, mais aussi Béthune et Dourges ont beaucoup souffert. Meurchin, après une chute très profonde, s'est bien repris dès 1879. La taille de l'entreprise est donc un facteur décisif, mais la gestion et donc les résultats jouent aussi un rôle important. L'examen des documents comptables des sociétés indique, lui aussi, que les résultats ont été vite très décevants après l'éclatant essor des années qui ont suivi la guerre de 1870-1871. De 5.342.000 francs (indice 154,4) durant l'exercice 1873-1874, les bénéfices d'exploitation de Nœux tombent à 2.252.000 francs (indice 65,1, donc —57,84%) en 1879-1880, ils se maintiennent autour de l'indice 100 (soit 3.458.000 francs) jusqu'en 18891890 et ne franchissent nettement ce seuil qu'à partir de l'exercice 18971898. De même, la Compagnie de Courrières voit ses bénéfices nets s'effondrer de 4.491.000 francs en 1873 à 1.110.000 francs en 1879 (donc — 75,2 %) et, avec des hauts et des bas, ils se maintiennent autour de 3 millions de francs jusqu'en 1896. Eux aussi, les bénéfices d'Aniche, qui s'étaient élevés à 5.164.000 francs en 1873-1874, s'abaissent à 1.414.000 francs dès 1877-1878 et demeurent longtemps inférieurs à 2 millions de francs, descendent même à 867.000 francs en 1893-1894 lorsqu'une grève et la baisse courte des prix conjuguent leurs effets; ce n'est qu'à partir de l'exercice 1895-1896 que les résultats redeviennent brillants. Par contre, la Compagnie de Bruay a opposé une défense beaucoup plus efficace. Ses bénéfices nets qui étaient de 1.942.000 francs en 1875-1876 ne sont jamais descendus à moins de 1.682.000 francs (donc — 16,82%), ceci en 1876-1877, mais ici encore, ils redeviennent excellents à partir de
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DU NORD
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l'exercice 1895-1896 (4.327.000 francs). Selon les estimations comptables, une stagnation, voire une baisse longue des profits, moins nette évidemment que celle des résultats absolus que nous avons cités, aurait cependant caractérisé la période de recul des prix et n'aurait pris fin que vers 1895. Les courbes des dividendes distribués semblent pour leur part indiquer que les actionnaires des sociétés houillères du Pas-de-Calais, s'ils ont d'abord vu les répartitions s'effondrer, ont bénéficié d'une reprise assez rapide. Les dividendes globaux répartis par les compagnies s'effondrent du maximum de 16.341.000 francs (indice 119,8) à un minimum de 6.913.000 francs (indice 50,7), la perte est donc de 57,69%, mais il y a ensuite une remontée progressive, aboutissant en 1890 à 17.950.000 francs, qui retrouve en le dépassant le niveau de 1874. A partir de 1895, la pente de la courbe se redresse encore. En ce qui concerne le mouvement de longue durée, les moyennes mobiles progressent jusqu'en 1877 : comme elles englobent les données de neuf ans, elles situent simplement la zone approximative où se situe le renversement de la tendance, que le maximum effectif nous permet de situer de façon plus précise à 1874. D e 82,8 en 1874, les moyennes mobiles s'élèvent à 100,6 en 1877 puis s'abaissent jusqu'à un minimum de 86,1 en 1882. L'amplitude du mouvement des dividendes est moindre que celle de l'évolution de la capitalisation, qui aggrave ici la fluctuation enregistrée par les répartitions. A partir de 1883, les ordonnées de longue durée de la courbe des dividendes recommencent à s'élever. En 1890, elles sont déjà de 121,6 et en 1894, elles ont atteint le niveau de 136,1. L'examen des courbes des dividendes nous a amenés à considérer que les années 1874 et 1894 marquaient, sur le plan des répartitions, les limites de la phase pendant laquelle la baisse des prix avait produit ses effets. La courbe de longue durée montre qu'entre 1874 (moyenne mobile 82,8) et 1894 (moyenne mobile 136,1, donc + 64,37%), c'est dans l'ensemble à une ascension des dividendes que l'on a assisté. L a conjoncture défavorable s'est simplement traduite par une croissance moins rapide que dans les phases qui l'encadrent. Les courbes des dividendes distribués par les différentes sociétés houillères du Pas-de-Calais soulignent les difficultés qu'ont connues les Compagnies de Ferfay et d'Ostricourt, et aussi celles de Béthune et de Dourges, difficultés amplifiées encore, nous l'avons souligné, par le cours des actions de ces sociétés. Par contre, les sociétés de Bruay, de Courrières et de Liévin ont beaucoup mieux résisté et également, quoique dans une mesure légèrement moindre, Lens et Maries 7 0 % . La petite compagnie de Meurchin, après une chute très importante jusqu'en 1879, a pu reprendre ensuite des distributions rapidement croissantes. Enfin, les courbes du profit fiscal marquent, elles aussi, que les bénéfices des compagnies houillères de la région du Nord ont continué à progresser malgré le marasme des prix de vente. L e revenu net imposable (mines en gain seulement) n'a enregistré qu'avec retard, principalement du fait des nombreux abonnements consentis, le renversement de la conjoncture. Pour l'ensemble des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, il atteignait 12.920.000 francs en 1873, il se maintient à peu près au même niveau les années suivantes et ne s'effondre qu'en 1878 (8.282.000 francs, donc — 56 % ) . 11 remonte ensuite de façon sensible et à partir de 1894 s'élève
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rapidement. L e total des revenus, amputés des résultats des mines en perte à partir de 1879, fournit les mêmes indications pour la période 1879-1894. Pour les seules sociétés du Nord, il y a une baisse légère après le maximum de 1873 (8.280.000 francs) mais la chute de 1878 est considérable (3 929.000 francs, soit — 52,5 %). L a hausse des revenus, aussi bien des mines en gain que du revenu fiscal amputé des résultats des mines en perte reprend ensuite nettement. Dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais, le maximum fiscal n'est atteint qu'en 1877 (6.722.000 francs, indice 58) et tombe à 4.353.000 francs (indice 37,6) en 1878, soit une perte de 35,2%, moins ample que celle des aînées du Nord. Puis la hausse reprend nettement, traduisant simplement à nouveau par rapport à la période antérieure un ralentissement dans le rythme de croissance, ralentissement qui cesse en 1895. L a courbe de longue durée du revenu net imposable du Pas-de-Calais qui se traduisait par une droite sur les graphiques semi-logarithmiques dans la phase antérieure, s'incurve simplement durant la brève période 1886-1895. Entre la moyenne mobile de 1877 (58) et celle de 1895 (145,4), la hausse est de 150,6%. Ainsi, cette courbe minimale par excellence, la courbe des bénéfices estimés par l'administration des Mines et les comités d'évaluation, témoigne de la progression longue importante que les résultats des mines de la région du Nord ont continué à connaître entre 1873 et 1895, résultat dû surtout aux mines du Pas-de-Calais, mais dont l'essor est cependant moins rapide que dans la phase antérieure. Les séries et les courbes que nous venons d'analyser ont été établies à partir des revenus nominaux, compte non tenu de l'évolution du coût de la vie. Les conclusions que nous pouvons en tirer sont moins nettes que durant la phase précédente. L a baisse des prix du charbon n'a pas empêché des hausses importantes du chiffre d'affaires, des dividendes et de la capitalisation boursière entre 1873 et 1896, mais les profits comptables et dans une moindre mesure l'écart entre le chiffre d'affaires et les salaires n'ont pas suivi la même progression que ces hausses. Suivant les courbes de nombres absolus ou d'indices, on pourrait donc conclure à une hausse importante ou au contraire à une relative stagnation dans la longue durée du profit des charbonnages durant ce dernier quart du x i x e siècle. Par contre, si nous tenons compte de l'évolution du coût de la vie, approchée par l'indice des prix de gros de la S. G.F., nous pouvons dégager le fait que toutes les courbes traduisent bien une progression sensible des revenus réels. Déjà nous avions noté que la masse des profits des sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais n'avait pas évolué dans le même sens que le prix du charbon. Or, le prix de la tonne du charbon régional a évolué durant la phase 1873-1896, dans la longue durée, de façon à peu près semblable à celle des prix de gros. C'est donc une hausse du profit réel des charbonnages de la région du Nord que l'on peut constater pendant cette période. Il faut toutefois préciser que cette hausse a été plus importante pour les sociétés du Pas-de-Calais que pour celles du Nord et qu'elle a été beaucoup moins importante que celle enregistrée dans la phase ascendante 1851-1873. C'est donc essentiellement par un net ralentissement dans la croissance de la masse du profit que s'est traduite la baisse longue des prix durant la période 1873-1896.
LES
CHARBONNAGES
3) La phase ascendante
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NORD
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de la fin du XIXe
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siècle à 1914.
L'année qui traduit un nouveau renversement de la conjoncture se situe, selon les courbes, entre 1893 et 1895; en tout cas, en 1896, le changement est indiscutable et un accroissement de longue durée, à nouveau très rapide, caractérise les bénéfices des charbonnages de la région du Nord jusqu'à la guerre de 1914-1918. Comme sous le Second Empire, la hausse longue des prix et celle de la production conjuguent leurs effets favorables. Pour l'ensemble du bassin de la région du Nord, le prix de la tonne de charbon sur le carreau des mines s'élève d'un minimum de 9,70 francs en 1896 à un maximum de 16,36 francs en 1913, d'où une amplitude du mouvement périodique global de 68,65%. Les prix n'ont donc pas retrouvé leur niveau extraordinaire de 1873 (17,98 francs), mais l'amplitude de la hausse globale est un peu plus forte que celle de la période 18511873 (62,4%). Il semble bien qu'il en soit de même pour l'amplitude de la hausse de longue durée. Entre 1851 et 1873, l'amplitude de la hausse longue, repérée par le procédé des moyennes mobiles, avait été de 23,86 %. Nous ne disposons malheureusement de moyennes mobiles que jusqu'en 1909, puisque nous ne pouvions faire intervenir les données exceptionnelles de la guerre de 1914-1918 dans nos calculs. Entre la moyenne mobile de 1896 (10,92 francs) et celle de 1909 (14,72 francs), la hausse est déjà de 34,79 %. Les ordonnées que nous fournit le procédé des moindres carrés sont de 10,89 francs en 1896 et de 16,15 francs en 1913, soit une amplitude de 48,30 %, supérieure à celle du troisième quart du xix e siècle. Les données ne sont certes pas exactement comparables, mais leur signification semble pourtant suffisamment nette pour qu'on puisse penser que la conjoncture de longue durée a été encore plus favorable au début du x x e siècle qu'au milieu du xix e siècle. Comme durant la phase 1851-1873, la hausse effective a été plus forte pour les sociétés du Nord (9,60 francs en 1896, 16,60 francs en 1913, soit + 72,91 %) que pour celles du Pas-de-Calais (9,74 francs en 1896, 16,29 francs en 1913, soit + 67,24%), mais à nouveau, les sociétés du Pas-de-Calais compensent cette infériorité par une hausse de leur production qui demeure plus rapide, bien qu'elle ait forcément perdu de la vitesse qu'avait obtenue l'effet propulseur du démarrage. Le chiffre d'affaires des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais dépasse donc très largement les niveaux précédemment atteints, il ne se développe pas selon un rythme de croissance égal à celui de la phase 1851-1873 (il est plus difficile de doubler une production élevée qu'une production faible), mais sa vitesse d'accroissement est bien plus grande que durant la phase précédente, soutenue qu'elle est par la hausse longue des prix. Le chiffre d'affaires des sociétés du Nord et du Pas-de-Calais, repéré par la valeur extraite, s'élève d'un minimum de 143.847.000 francs en 1893 à 165.481.000 francs en 1896 et à 448 millions de francs en 1913, soit une hausse globale entre 1896 et 1913 de 170,72% très supérieure à celle des prix du charbon (68,65%). La hausse est même plus élevée dans le cas des sociétés du Pas-de-Calais, dont la valeur extraite monte de 115.649.000 francs (indice effectif 159,5) en 1896 à 335.186.000 francs (indice 462,5 en 1913), donc de 189,83%. Les sociétés du Pas-de-Calais
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regagnent donc bien par les quantités supérieures la hausse moindre sur les prix. Pour ces sociétés, l'inclinaison de la droite de longue durée, calculée par le procédé des moindres carrés à partir des indices, donne des différences d'ordonnées de 16 et les ordonnées de longue durée de 1896 et de 1913 sont respectivement de 175 et de 447 et traduisent une hausse longue du chiffre d'affaires dont l'amplitude (155,42%) est plus de trois fois égale à celle des prix du charbon. Toutes les compagnies importantes participent, à un rythme à peu près semblable, à la croissance du produit brut du bassin, et Maries, Béthune témoignent d'une expansion semblable à celle de Lens, de Courrières, de Bruay, etc. Parmi les compagnies secondaires par contre, si Meurchin et Ostricourt développent facilement et rapidement leurs chiffres d'affaires, par contre Carvin et Ferfay progressent bien à un rythme plus rapide que dans la phase antérieure, mais ne le font cependant qu'à un rythme inférieur à la moyenne des sociétés. L'écart (Valeur extraite — Masse des salaires), qui nous permet de saisir le mouvement de la masse maximale du profit, s'élève lui aussi fortement de la fin du x i x e siècle à 1914, quoique dans une mesure un peu moindre que le chiffre d'affaires. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, l'écart s'élève de 70.161.000 francs en 1893 à 79.673.000 francs en 1896 et à 234.700.000 francs en 1913. Entre 1896 et 1913, la hausse est donc de 194,5 % , un peu supérieure à celle du produit brut, et toujours très supérieure à celle des prix. Pour les seules sociétés du Pas-de-Calais la hausse relative est à nouveau plus importante : 48.982.000 francs (indice 144) en 1896, 179.166.000 francs (indice 444) en 1913, soit une progression de 208,48% entre 1896 et 1913. Par contre, l'inclinaison de la droite de longue durée de l'écart Chiffres d'affaires — Salaires pour les compagnies du Pas-de-Calais est de 15, contre 16 pour la droite du produit brut, et traduit donc une ascension longue un peu moins ample entre les ordonnées de longue durée de 1896 (178) et de 1913 (433), soit 143,25%, contre 155,42% pour le chiffre d'affaires, mais toujours très supérieure à l'amplitude du mouvement des prix du charbon (48,3%). L'autofinancement des sociétés houillères du Pas-de-Calais, repéré par l'écart [(Valeur extraite — Salaires) — Dividendes] souligne également la magnifique progression de la fin du x i x e siècle. Déjà en 1896, avec 41.223.000 francs (indice 154,5, moyenne mobile 100,9), on était loin du minimum de 1886 (23.051.000 francs) ; en 1907, les sociétés du Pas-deCalais atteignaient 86.217.000 francs (indice 323,3, moyenne mobile 317,2) et 95.366.000 francs (indice 357,6) en 1911. Comme toujours, la capitalisation boursière des sociétés houillères accentue encore la pente du mouvement ascendant. Les séries d'indices établies par Marcel Lenoir et Jules Denuc (loc. cit.) pour la capitalisation de l'ensemble des compagnies du Nord et du Pas-de-Calais (base 19011910 = 100) en témoignent. Selon Lenoir, cette capitalisation s'élève de l'indice 48 en 1896 à 145 à 1913, selon Denuc de 51 à 168. Alors que les prix du charbon du bassin du Nord et du Pas-de-Calais se sont accrus de 68,65% entre 1896 et 1913, le cours des actions des sociétés houillères régionales a été multiplié par trois ou par 3,29 selon les deux auteurs. D'après les séries que nous avons nous-même établies (1874-1893 = 100), la progression des sociétés du seul Pas-de-Calais aurait été plus forte encore.
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La capitalisation, boursière de ces sociétés a bondi de 489.000 francs en 1896 (indice 132,3) à plus de 2 milliards de francs en 1912 (2.024 millions de francs, indice 547,8), a donc été multipliée par 4,13 entre ces deux dates alors que l'année 1913 (pour laquelle il nous a manqué certaines données) a été encore plus favorable. La courbe de longue durée, calculée par le procédé des moyennes mobiles, est nettement ascendante depuis le minimum atteint en 1885 (moyenne mobile 84,9) et la croissance est particulièrement rapide après 1896 (166,8), et elle permet déjà une ordonnée de longue durée de 383 en 1908. La plupart des grandes compagnies houillères du Pas-de-Calais participent à la montée rapide des cours : Lens, Bruay, Maries, Liévin, Dourges ; mais certaines, Béthune, Courrières, Vicoigne-Nœux, progressent aussi, mais moins rapidement. Par contre, parmi les petites sociétés, Meurchin, Carvin, qui s'étaient dans la phase précédente remarquablement comportées, connaissent une montée moins rapide que les sociétés d'Ostricourt et de Ferfay jusque-là défavorisées. Il semble bien que les mouvements différenciés des distributions de dividendes, la confiance plus ou moins grande accordée à l'avenir des sociétés et enfin la surcapitalisation ou la sous-capitalisation antérieure interviennent de façon déterminante dans les distorsions enregistrées. Nos moyens d'approches minimales confirment les diagnostics convergents fournis par les courbes maximales du profit : la fin du xix e siècle et le début du x x e siècle ont bien constitué une période d'essor magnifique pour les profits des charbonnages. Les bénéfices qui apparaissent dans les comptes et les bilans ont retrouvé une pente nettement ascendante. Dans le Nord, le compte profits et pertes de la Compagnie d'Aniche avait dégagé en 1893-1894 un modeste bénéfice de 867 000 francs ; en 1896-1897, le cap des 2 millions de francs est à nouveau franchi (2.013.000 francs) ; durant l'exercice de 1900-1901, le bénéfice obtenu en 1873-1874 est pour la première fois retrouvé et même dépassé avec 6.962.000 francs ; jusqu'à la guerre, les résultats des exercices ne descendent plus en deçà de 5 millions de francs ; ils atteignent même 12.525.000 francs en 1912-1913 et 14.424.000 francs en 1913-1914. Les résultats obtenus pendant la phase de stagnation sont donc améliorés de plusieurs fois au début du xx e siècle. De même, dans le Pas-de-Calais les bénéfices nets de Courrières, longtemps maintenus aux environs de 3 millions de francs, retrouvent en 1899 les résultats de 1873 (5.408.000 francs en 1899), puis s'établissent pendant plusieurs années aux alentours de 6 à 7 millions de francs, sauf en 1906, lorsque la catastrophe du 10 mars et la grève qui la suit ramènent les résultats à 3.078.000 francs, mais, dès 1907, les bénéfices remontent à 4.800.000 francs, s'améliorent ensuite pour se trouver à 7.300.000 francs en 1913. Pour sa part, la Compagnie de Vicoigne-Nœux a nettement franchi le seuil de 3.500.000 francs en 1897-1898 avec 3.983.000 francs pour le bénéfice d'exploitation de sa concession de Nœux, a dépassé les bénéfices de 1873-1874 en 1899-1900 et durant l'exercice de 1912-1913 atteint 10.116.000 francs. Sa voisine, la Compagnie de Béthune, possède à sa tête depuis 1895 un excellent directeur général, Louis Mercier, et les bénéfices bruts de la société, de 3.005.000 francs en 1896-1897, atteignent 10.116.000 francs en 1912-1913. A partir de l'exercice 1896-1897, les béné-
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fices nets de la Compagnie de Bruay, compagnie qui s'était assez bien comportée pendant la phase de ralentissement, s'élèvent encore rapidement. De 4.327.000 francs en 1895-1896, ils s'élèvent progressivement à 16.132.000 francs en 1912-1913. Signes des temps favorables, certains secteurs du bassin jusque-là à la limite de l'exploitabilité rentable donnent lieu à des résultats somme toute assez satisfaisants. C'est ainsi que le 18 août 1894 a été fondée la petite Compagnie des Mines de Ligny-lès-Aire, qui succédait à la Société de Fléchinelle mise en faillite en juin 1893, société qui elle-même avait repris l'exploitation de l'extrémité occidentale du bassin du Pas-de-Calais à la suite de plusieurs entreprises qui s'y étaient ruinées. Pendant plusieurs années, Ligny-lès-Aire enregistre des pertes, mais à partir de 1898, les résultats deviennent favorables et, sauf une brève interruption en 1904-1905, ils le demeurent jusqu'à la guerre. On peut donc estimer qu'à l'image de la Compagnie d'Aniche et de plusieurs autres grandes sociétés, les bénéfices bruts ou nets des charbonnages de la région du Nord se sont élevés nettement à partir de 1895 environ, ont retrouvé puis dépassé à la fin du siècle les niveaux magnifiques de 1873 ou de 1874 et à la veille de la guerre de 1914-1918, dépassent de plusieurs fois les résultats enregistrés pendant le dernier quart du x i x e siècle. La courbe de longue durée qui sous-tend toutes ces séries effectives est donc franchement ascendante. Les courbes des dividendes distribués par les sociétés houillères du Pas-de-Calais soulignent également la prospérité qui a caractérisé la fin du x i x e siècle et le début du x x e siècle. Pour l'ensemble de ces sociétés, dès 1890, le niveau de 1874 avait été dépassé et, après 1894, la progression se fait à nouveau plus rapide. La masse des dividendes des compagnies houillères du Pas-de-Calais de 16.855.000 francs (indice 123,6) en 1896 atteint 56.003.000 francs (indice 410,6) en 1911, soit une amplitude effective de 232,2 % qui confirme les indications déjà fournies par les séries des bénéfices bruts ou nets. La courbe de longue durée, tracée par le procédé des moyennes mobiles, a comme ordonnées 136,1 pour 1894, 157 pour 1896 et 365,6 pour 1907. Entre 1896 et 1907, l'amplitude de la hausse de longue durée des dividendes est donc de 132.86 % très supérieure à celle des prix du charbon régional (29,39% pour la même période, 34,79% pour la période 1896-1909). Les dividendes des sociétés houillères du Pas-de-Calais ont après 1895 une courbe de longue durée à la pente un peu inférieure à celle de la capitalisation boursière, mais à peu près semblable à celle du chiffre d'affaires. L'examen des courbes particulières des dividendes des différentes sociétés confirme certaines des indications fournies par l'étude de la capitalisation, bien que les courbes du dividende et de la capitalisation ne se moulent pas toujours exactement. Pour toutes les sociétés, les courbes sont nettement ascendantes, mais des sociétés comme Béthune, Courrières, Vicoigne-Nœux, malgré les brillants résultats comptables obtenus, semblent avoir voulu distribuer une moindre part de leurs bénéfices que leurs concurrents régionaux. La société de Ferfay, qui s'est bien comportée en Bourse de Lille, n'a pourtant procédé qu'à des distributions irrégulières de dividendes. Par contre, Ostricourt, qui depuis sa fondation en 1855, n'avait rien distribué dans la seconde moitié du x i x e siècle, répartit régulièrement des dividendes à partir
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de 1902. Les exemples de Ferfay, de Ligny-lès-Aire, de La Clarence (Pasde-Calais), d'Azincourt (Nord) montrent que, dans l'ensemble, les petites sociétés houillères, si elles ont vu leur situation s'améliorer, ont cependant moins bénéficié de la prospérité que les compagnies importantes. Les séries du profit fiscal s'interrompent pour nous dès 1902 et nous permettent simplement de saisir le début de la phase ascendante. Elles soulignent la rapidité de la croissance lorsque la conjoncture de longue durée redevient favorable. Pour l'ensemble du bassin du Nord et du Pasde-Calais, le revenu net imposable (mines en gain seulement) s'élève de 17.500.000 francs en 1894 à 69.901.000 francs en 1900, pour s'abaisser il est vrai à 39 millions de francs en 1902, sous l'effet des grèves du bassin, mais, on le voit, à un niveau encore très important. De même, le revenu net retenu, amputé des résultats des mines en perte, passe de 13.861.000 francs en 1894 à 66.152.000 francs en 1900 et à 35.817.000 francs en 1902. Nous ne pouvons tirer que des conclusions très partielles des séries incomplètes du revenu fiscal, mais toutes nos autres séries nous ont permis de souligner le magnifique essor qu'ont retrouvé les bénéfices des charbonnages à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle. Ces bénéfices ont progressé beaucoup plus rapidement que les prix de vente du charbon, départ mine. Leur croissance a été également plus rapide que celle de la moyenne des prix de gros. Nous avons confronté toutes nos courbes avec celle des indices des prix de la S. G.F. et pu constater l'importante différence de pente en faveur des bénéfices des charbonnages du Nord et du Pas-deCalais. C'est ainsi qu'entre 1896 (minimum pour les prix) et 1911, les prix de gros s'élèvent de l'indice 82 (1901-1910 = 100) à l'indice 113, soit un accroissement de 37,8%, alors que les dividendes distribués par les sociétés houillères du Pas-de-Calais progressent de 16.855.060 francs à 56.003.174 francs, soit une hausse de 232,26 francs, égale à plus de six fois celle des prix de gros. Par rapport à 1913, la différence serait encore plus grande. Les bénéfices des charbonnages du bassin de la région du Nord ont donc connu une hausse nominale et également une hausse réelle qui ont été considérables durant la phase ascendante de la fin du x i x e et du début du x x e siècle.
3. P R O F I T ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
Il nous reste à examiner quels ont été les liens qui ont uni les fluctuations conjoncturelles de longue durée que nous avons décelées aux évolutions séculaires des prix et des salaires, aux grands affrontements sociaux et aux modifications plus profondes des structures économiques et sociales. Comme nous aurons, nous voulons l'espérer, l'occasion de développer ces problèmes dans le cadre d'autres travaux, nous voudrions simplement nous borner à quelques remarques essentielles, en fonction de deux problèmes particulièrement importants : comment ont évolué masse et taux de profit ? L e profit que nous avons vu croître a-t-il eu tendance à se répartir en plus ou en moins de parties prenantes ?
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a) Les taux de profit. Le problème du taux de profit peut être abordé de nombreuses façons selon les fondements théoriques que l'on suppose ; conformément au principe fondamental du présent ouvrage, nous voulons nous contenter de deux approches empiriques incontestables, l'une maximale, l'autre minimale. 1) Charges salariales et chiffre d'affaires : L'écart entre la masse salariale et le produit brut des charbonnages ne nous indique pas quel a été le profit réel des entreprises, bien difficile de toute façon à apprécier, mais il nous fournit tout de même, surtout dans la longue durée, des indications précieuses sur l'évolution de la masse du profit, puisqu'il nous fournit le montant qu'aurait atteint cette masse si les charges salariales avaient constitué le seul poste du prix de revient, ce qui n'est pas le cas évidemment, mais ces charges dans l'industrie houillère en constituent un poste très lourd et de loin le plus important. Il en résulte que l'évolution du rapport des salaires à la valeur extraite, très proche du rapport des charges salariales au chiffre d'affaires, fournit par différence des indications précieuses sur l'évolution du taux du profit réel. Ce rapport peut être calculé par plusieurs moyens qui donnent tous des résultats égaux : Premier rapport : Masse annuelle des salaires Valeur annuelle extraite ou si l'on divise les deux termes de ce rapport par le nombre de tonnes extraites : Second rapport : Coût de la main-d'œuvre par tonne Prix de la tonne Les deux rapports précédents étant égaux, si l'on divise les termes du premier par le nombre de jours de travail, on obtient un nouveau rapport égal aux deux précédents : Troisième rapport : Salaire par jour Valeur extraite par jour
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Ces trois rapports nous permettent de définir le poids relatif des charges salariales dans la valeur extraite et, par différence, le taux du profit patronal, du moins approché par cette méthode. François Simiand a estimé pour sa part que les rapports considérés ont eu, durant la seconde moitié du x i x e siècle, pour caractéristique fondamentale de se maintenir, si l'on élimine les fluctuations courtes, à une quotité pratiquement constante, et que l'évolution du taux de profit se caractérise donc par sa rigidité. Il a complété l'analyse des seuls rapports du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne ou de celui, qui lui est égal, du salaire journalier à la valeur extraite par jour en étudiant le rapport du bénéfice net ou du revenu net imposable par tonne ou par journée de travail. De cette contre-épreuve, il a dégagé la même conclusion : stabilité longue du rapport1 : Bénéfice net par journée Valeur extraite par journée M. Maurice Borgeaud, qui estime pour sa part que le taux du profit a eu tendance à baisser, conteste en particulier la stabilité du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne : « en réalité, le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne (abstraction faite de ses oscillations de courte durée) est non constant mais croissant. Déjà, il s'est accru, passant de 42,5 %, valeur moyenne des cinq années avoisinant 1850, à 46,5%, valeur moyenne des cinq années avoisinant 1900. Le mouvement a continué, pour atteindre 48,7 % pour les cinq années 1931-1935 »2. M. Edmond Balensi s'est rangé à l'avis de M. Borgeaud et a notamment calculé la valeur du rapport par décennie pour la France, rapport que nous confrontons dans le tableau ci-dessous à celui que nous avons établi pour le Pas-de-Calais : RAPPORT MOYEN DU COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE AUX PRIX DE LA TONNE France
Périodes
1851-1860 1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900 1901-1910
Pas-de-Calais
(%)
(%)
42 44,9 43,1 47,6 49,6 48,1
48,17 45,06 41,16 45,14 46,26 45,26
Mais l'examen et la confrontation de moyennes décennales, établies sans tenir compte des cycles économiques longs ou courts, ne saurait suffire. Nous avons donc exécuté les courbes du rapport en % du coût de la main-d'œuvre par tonne, année par année, ceci pour la France et pour le Pas-de-Calais. Nous avons en plus établi les séries et les courbes semi1 . F . S I M I A N D , o p . cit., p . 2 . M . B O R G E A U D , o p . cit.,
401. p. 114.
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logarithmiques des moyennes mobiles des prix de la tonne et du coût de la main-d'œuvre par tonne en France. Si les rapports entre les membres de deux séries demeurent constants, ces deux dernières courbes doivent être parallèles. Il en est de même pour les courbes de moyennes mobiles que nous avons exécutées à partir des séries de la masse des salaires et de la valeur extraite dans le Pas-de-Calais. Par la courbe du rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, année par année, on peut constater une certaine progression pour la France, progression que confirme l'examen des rapports décennaux. Certes, la hausse n'est pas absolument régulière : le rapport de la décennie 1871-1880 (43,1 %) est inférieur à celui de la décennie 1861-1872 et il en est de même pour le rapport des années 1901-1910 (48,1 %), un peu inférieur à celui des années 1891-1900 (49,6%). Mais entre le milieu du xix e siècle et 1914, il y a bien eu une progression, avec en particulier une opposition entre les décennies précédant 1880, où le rapport se situe en deçà de 45 %, et les décennies ultérieures, où il dépasse cette quotité pour tendre vers 50 % et cette progression est peut-être liée au développement du syndicalisme ouvrier. Nos courbes de longue durée confirment l'évolution précédemment repérée. La courbe des moyennes mobiles du prix de la tonne en France et celle des moyennes mobiles du coût de la main-d'œuvre par tonne sont parfaitement parallèles pour les années 1850-1860 ; de 1861 à 1870, les ordonnées de longue durée du prix de la tonne ont une pente moins forte que celles du coût de la main-d'œuvre par tonne, ce qui tend à élever le rapport du coût de la main-d'œuvre au prix de la tonne ; entre 1870 et 1877, les deux courbes sont à nouveau parallèles, ce qui implique un abaissement du rapport en regard des années 1861-1870 ; et enfin, de 1877 à 1909, année qui clôt nos séries puisque la moyenne de 1909 englobe le cycle 19041913, le coût de la main-d'œuvre par tonne dépasse de nouveau dans la longue durée le prix de la tonne, ce qui implique un relèvement du rapport, avec une supériorité nette du numérateur pour les années 1885-1895. Du milieu du xix e siècle à 1914, à l'échelle de la France, il n'y a pas eu de parallélisme constant des courbes de longue durée du prix de la tonne et du coût de la main-d'œuvre par tonne, et dans l'ensemble on peut estimer, à la suite de l'analyse des rapports moyens décennaux et surtout de la comparaison des courbes de longue durée, qu'il y a bien eu une légère progression du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne. Il en résulterait que l'écart maximal possible du profit patronal aurait eu tendance à baisser. Il semble bien que les sociétés houillères du Pas-de-Calais, pour leur part, n'aient pas connu une évolution identique à celle repérée pour l'ensemble des charbonnages français. La courbe du rapport considéré, année par année, traduit une assez remarquable stabilité, stabilité que confirment les rapports moyens décennaux, du milieu du xix e siècle à 1914. Pour l'ensemble de la période 1851-1913, le rapport s'établit pour le Pasde-Calais à 45%, et c'est bien autour de cette quotité que les rapports moyens décennaux s'établissent. De même, les courbes de longue durée de la masse des salaires et de la valeur extraite du Pas-de-Calais présentent un parallélisme beaucoup plus fréquent que les courbes comparées pour
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la France. L a disparité, quand elle existe, est très faible. Dans le cas du Pas-de-Calais, on peut donc conclure que le rapport du coût de la maind'œuvre par tonne au coût de la tonne est demeuré constant dans la longue durée et même à plus long terme. De ce fait, le bénéfice patronal maximal possible, tel qu'il s'exprime par l'écart entre les charges salariales et le chiffre d'affaires, aurait eu, lui aussi, tendance à demeurer constant. Une divergence apparaît ainsi entre l'évolution de l'ensemble des charbonnages français caractérisés par un coût relatif (et absolu) croissant de la main-d'œuvre, et celle des sociétés houillères du Pas-de-Calais, les plus dynamiques, où le coût relatif de la main-d'œuvre est demeuré constant et cette divergence, si elle n'est pas considérable, est cependant un peu plus sensible qu'il ne paraît, étant donné le poids croissant du Pas-deCalais dans les moyennes françaises. On retrouve, dans la longue durée, le jeu des facteurs que Simiand a bien dégagé dans l'évolution des cycles courts. Comme la Statistique de l'Industrie minérale et les rapports des ingénieurs des mines aux Conseils généraux ne fournissent pas l'indication du nombre de journées de travail pour la période 1876-1881, nous ne disposons pas malheureusement durant ces quelques années des données sur le salaire moyen quotidien et le rendement fond et jour. Mais les courbes, quoique incomplètes, sont cependant très éloquentes. Pour les sociétés du Pas-de-Calais, les mécanismes compensateurs ont bien fonctionné : durant la phase de baisse longue des prix, 1873-1896, une hausse très importante de la productivité a eu lieu, alors que dans la phase croissante précédente, comme à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle, il y a eu une longue stagnation de la productivité 1 . Ces mouvements longs de la productivité ont corrigé les mouvements inverses des salaires, ce qui a tendu à maintenir à un niveau constant le rapport de la masse des salaires au chiffre d'affaires et celui, qui lui est égal, du coût de la main-d'œuvre au prix de la tonne. Les mécanismes compensateurs semblent avoir moins bien fonctionné dans le cas des autres bassins français. L a hausse du coût relatif de la main-d'œuvre peut s'expliquer soit par une progression plus forte des salaires, soit par une progression moindre de la productivité. Si l'on compare l'évolution des salaires journaliers du Pas-de-Calais et de la moyenne française, on note une supériorité de la progression des salaires du Pas-de-Calais. C'est donc du côté de la progression plus grande de la productivité qu'il faut chercher le moindre coût relatif de la main-d'œuvre du Pas-de-Calais, et les courbes du rendement fond et jour confirment la supériorité de la productivité dans l'ensemble du bassin de la région du Nord comme dans le seul Pas-de-Calais par rapport aux autres bassins français. Ainsi, dans le Pas-de-Calais, le rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne est demeuré rigide du milieu du x i x e siècle à 1914 et cette rigidité tient aux mouvement des salaires et de la productivité. Alors que dans les autres bassins français, la productivité progressait insuffisamment, ce qui entraînait une hausse du poids relatif des charges
1. Dans les mines du Pas-de-Calais, le rendement quotidien moyen fond et jour est de 459 kg pour la décennie 1860-1869, de 790 kg pour celle de 1882-1891 et de 806 kg pour celle de 1900-1909.
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salariales, les sociétés houillères du Pas-de-Calais, plus dynamiques, obtenaient un accroissement suffisant de leur productivité. Mais dans tous les bassins, la hausse de la productivité demeurait insuffisante pour provoquer une baisse considérable du coût de la main-d'œuvre dans les prix de revient. On retrouve bien ici les traits d'une industrie qui demeurait, même à la veille de la guerre de 1914-1918, lorsque démarrait seulement l'abattage du charbon au marteau-piqueur, une industrie à progrès techniques lents. Dans le Pas-de-Calais, notre moyen d'approche maximale, l'écart relatif entre le chiffre d'affaires et les charges salariales, semble indiquer une rigidité très grande du taux de profit, qui aurait été à la fois plus stable et plus élevé que dans les autres bassins français. On ne peut cependant en conclure à des caractères semblables du taux de profit réel, et une confirmation s'impose avec les courbes tracées par un moyen d'approche minimale, celles du dividende par tonne. 2) Dividende et prix de la tonne. Nous savons que le dividende, part essentielle du profit distribué, n'évolue pas de façon aussi souple que les bénéfices bruts ou nets, mais dans la longue durée, cet inconvénient s'atténue. Pour apprécier l'évolution longue du rapport du dividende au prix de la tonne, nous disposons des séries et des courbes suivantes : dividende par tonne, rapport du dividende au prix de la tonne. Nous pouvons en plus confronter les courbes de moyennes mobiles de la valeur extraite et du dividende total, la différence d'ordonnées entre ces courbes nous fournissant le rapport entre elles, et donc également le rapport du dividende au prix de la tonne. Nous avons enfin établi les rapports moyens décennaux du dividende au prix de la tonne, afin de pouvoir les confronter avec l'écart relatif du bénéfice maximal possible (100% — Rapport du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne), le quotient des deux rapports étant porté dans la dernière colonne ci-dessous : SOCIÉTÉS HOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS (rapports en pourcentage)
Périodes
(1) Dividende au prix de la tonne
(2) Bénéfice maximal au prix de la tonne
Rapport (1) Rapport (2)
(%)
(%)
25,32 18,21 22,08 18,25 16,34 20,36
51,83 54,94 58,84 54,86 53,74 54,74
48,85 33,14 32,32 33,26 30,40 37,19
(%)
1851-1860 1861-1870 1871-1880 1881-1890 1891-1900 1901-1910
Si l'on s'en tenait aux seuls rapports moyens décennaux, on pourrait noter que le dividende par tonne traduit, quand démarre l'exploitation
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du bassin du Pas-de-Calais, un taux de bénéfice distribué élevé, qui correspond à près de la moitié du bénéfice maximal possible, mais qui diminue ensuite, pour se situer au tiers environ du bénéfice maximal, en dépassant cette quotité au début du x x e siècle. Une certaine plasticité apparaîtrait donc dans un domaine qui, pourtant, est le moins souple des différentes formes de bénéfice patronal. L'analyse des séries, en fonction des mouvements de longue durée, apporte des indications plus précises. De 1851 à 1874, la courbe de moyennes mobiles du dividende distribué par les sociétés houillères du Pas-de-Calais croît plus vite que celle de la valeur extraite, assimilable au chiffre d'affaires de ces sociétés. Il en résulte que le taux du dividende par tonne a eu tendance à s'élever durant cette phase ; après 1860, il se situe souvent à 20% environ et dépasse même exceptionnellement 25% entre 1872 et 1875. En 1874, le dividende par tonne (5,49 francs) correspond même à 31,40 % du prix de la tonne (17,48 francs). Durant le dernier quart du xix e siècle, la courbe de longue durée du dividende présente une pente inférieure à celle de la valeur extraite. C'est donc l'indication que le taux du dividende par tonne a eu tendance à décroître : il est descendu à un minimum de 14,37 % du prix de la tonne en 1877, et entre 1894 et 1898, il stagne entre 14 et 15%. Au début du xx e siècle, par contre, quand la conjoncture longue est redevenue très favorable, le taux du dividende par rapport au prix de la tonne s'élève à nouveau pour se situer à 20% environ dans les années précédant la première guerre mondiale. Or, l'étude des bénéfices bruts, nets et distribués des compagnies houillères nous a montré que lorsque la conjoncture était favorable, les compagnies houillères répartissaient entre leurs actionnaires une part moins importante de leurs bénéfices que lorsque la conjoncture était défavorable, et que cette donnée s'était accentuée avec le temps. Les oscillations du taux de profit originel (Pj) ont donc dû être plus importantes que celles du taux de profit distribué : durant les phases de prospérité, le taux de profit a eu tendance à s'élever bien davantage et durant « la grande dépression » tendance à baisser un peu plus que ne le révèlent les fluctuations, pourtant déjà notables, du rapport du dividende au chiffre d'affaires. Nous avons dégagé le fait que le coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne, demeurait, lui, constant, du moins dans le Pas-deCalais. Comme le taux du profit a varié, il semble que les coûts autres que ceux de main-d'œuvre (frais généraux, approvisionnements, charges financières, frais de transport aux rivages, etc.) aient joué un rôle particulièrement important dans la détermination de ce taux et de ses fluctuations longues, fluctuations de même sens que la conjoncture économique générale. Par contre, si l'on examine l'évolution du rendement du capital versé, quelle que soit la forme du profit, l'influence de la conjoncture longue est moins sensible. En effet, à part de petites sociétés marginales qui pèsent peu sur la somme des bénéfices, les sociétés houillères du Nord et du Pasde-Calais n'ont pas procédé à des augmentations de capital entre le milieu du xix e siècle et 1914. Il en résulte que le taux du profit égal au rendement
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du capital versé a grandi parallèlement à la masse du profit ; il n'a donc cessé de s'accroître entre 1850 et 1914, avec simplement un ralentissement dans le rythme de croissance durant le dernier quart du x i x e siècle. Au début du x x e siècle, les rendements (dits apparents) du capital versé atteignent des niveaux considérables. b) Le problème de la concentration du profit. La masse du profit des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, qui s'est considérablement accrue du milieu du x i x e siècle à 1914, s'est-elle répartie entre des entreprises ou des actionnaires de plus en plus nombreux ou au contraire a-t-elle été de plus en plus réservée à des parties prenantes très étroites ? Il convient d'abord de se demander si le bassin houiller de la région du Nord a réuni une part du profit réalisé dans les sociétés houillères françaises qui soit équivalente ou non à sa part dans la production nationale. François Simiand avait confronté le bénéfice imposable par journée d'ouvrier dans le Nord et le Pas-de-Calais, et la Loire1, ceci pour la période 1852-1877, et il avait conclu à la supériorité du taux du bénéfice dans le bassin de la Loire. Pour notre part, nous avons tracé sur un graphique la courbe, à coordonnées arithmétiques, correspondant aux pourcentages de la production du bassin du Nord et du Pas-de-Calais par rapport à la production française et la courbe correspondant aux pourcentages du revenu net imposable du même bassin par rapport au revenu net imposable de tous les charbonnages français. Nous avons voulu rendre ainsi plus sensible une comparaison qui pouvait déjà s'opérer par la confrontation des courbes semi-logarithmiques des revenus imposables de la France ou du seul Nord-Pas-de-Calais. Nous pouvons constater que durant la période 1850-1902, la part des bénéfices de l'industrie houillère assurée par les charbonnages de la région du Nord a eu tendance à s'élever considérablement. De 2 0 % en 1853-1854, la part de la région du Nord atteint environ les deux tiers dans les premières années du x x e siècle. Comme l'extraction, le profit tend donc à se concentrer dans la région du Nord. Mais on peut aussi remarquer que le pourcentage du revenu net imposable du Nord-Pas-de-Calais par rapport à celui du total français est demeuré presque constamment inférieur au pourcentage de la production, ceci du moins jusqu'à l'extrême fin du x i x e siècle. Durant la seconde moitié du x i x e siècle, du moins d'après les sources fiscales, le taux du profit aurait donc été inférieur dans les charbonnages de la région du Nord à celui des sociétés houillères des autres bassins. Pourtant, nous avions dégagé le fait que le coût relatif de la main-d'œuvre était moins élevé dans le Pas-de-Calais que dans les autres régions. A nouveau donc, serait-ce la disparité des coûts autres que ceux de la main-d'œuvre, coûts qui seraient plus élevés dans la région du Nord, qui expliqueraient la différence des taux de profit ainsi constatée ? La concentration du profit houiller en France aurait donc été nettement en faveur de la région du Nord, 2. F. SIMIAND, op. cit., cf. son tableau V (période 1852-1877), p. 501 et 418-439.
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mais elle se serait cependant opérée moins rapidement que celle de l'extraction. Les sources fiscales ne nous permettent malheureusement pas d'éclairer la période si importante de 1903 à 1914, où la supériorité de la région du Nord en ce qui concerne le taux de profit fiscal, caractéristique des quelques années antérieures, s'est peut-être maintenue. Une confrontation semblable doit être opérée entre les charbonnages du Nord et leurs voisins du Pas-de-Calais. D'après les sources fiscales, on peut constater l'énorme montée du profit en faveur du Pas-de-Calais, les sociétés de ce département s'assurant environ 80 % du profit du bassin de la région du Nord dans les premières années du xx e siècle. Mais les indications sont différentes en ce qui concerne les mouvements comparés de la production et du profit de celles recueillies pour la France. Jusqu'en 1879, le pourcentage de la production assurée par le Pas-de-Calais par rapport à l'ensemble du « bassin de Valenciennes » demeure supérieur à celui du revenu net imposable, ce qui indique un taux de profit dans le Pas-de-Calais inférieur à celui du Nord. Par contre, à partir de 1880, le pourcentage du revenu imposable du Pas-de-Calais, sauf durant deux années exceptionnelles, demeure supérieur à celui de la production. Durant la période 1879-1902, la concentration du profit s'opérait donc en faveur des charbonnages du Pas-de-Calais par rapport à ceux du Nord, à la fois par le moyen d'une production et d'un taux de profit supérieurs. Au sein du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, le profit tendait-il à se grouper entre des sociétés de moins en moins nombreuses ? Si l'on examine la façon dont les entreprises de taille différente réagissent en face des fluctuations courtes et longues du profit, il semblerait qu'une concentration assez rapide doive s'opérer. En effet, on peut dire qu'en gros les sociétés puissantes profitent davantage de la conjoncture favorable que les petites sociétés. Nous l'avons relevé au cours de notre étude et en plus, nos courbes de « rendements boursiers effectifs comparés » soulignent l'extrême irrégularité des courbes du profit des petits charbonnages, surtout par comparaison avec le développement beaucoup plus sûr des puissantes sociétés. Pourtant, entre le milieu du xix e siècle et la première guerre mondiale, le mouvement de concentration est demeuré limité dans le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais. Au x v m e siècle, de très vastes domaines avaient été concédés aux Compagnies d'Anzin et d'Aniche, domaines que le Révolution et l'Empire n'ont que partiellement amputés. Au xix e siècle, la fièvre des recherches des années trente a abouti à la formation de plusieurs sociétés flanquant Anzin et Aniche au nord et au sud. Il s'agissait de sociétés peu importantes, malgré les efforts des gouvernements de la Monarchie de Juillet, qui avaient incité les demandeurs à se grouper. La découverte du bassin du Pas-deCalais entre 1842 et 1846 a posé, entre autres problèmes, celui des dimensions à donner aux périmètres à concéder. C'est l'hostilité à la concentration opérée par la Compagnie des Mines de la Loire qui a été l'origine du décret du 23 octobre 1852, décret qui interdisait désormais la réunion de concessions sans l'autorisation du gouvernement. Mais la lettre et l'esprit de ce texte, hostile aux sociétés houillères trop puissantes, ont beaucoup pesé sur la répartition opérée dans le Pas-de-Calais. L'État, sous le Second Empire, a été un frein à la concentration ; sans son intervention,
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le jeu des ententes entre sociétés aurait abouti à la répartition du nouveau bassin entre quelques compagnies seulement, alors qu'à la veille de la guerre de 1870-1871, dix-huit sociétés se partagent l'exploitation du bassin. Les réunions de concessions qui sont intervenues ultérieurement ont été très rares et n'ont intéressé que des domaines exigus et médiocres, délaissés par de petites sociétés en faillite et réunis à des concessions voisines. De même, les parts respectives de la production assurées par les deux compagnies les plus puissantes (Anzin, Lens), les sociétés très importantes (Aniche, Dourges, Courrières, Liévin, Béthune, Vicoigne-Nœux, Bruay, Maries) et les petites sociétés ne se modifient que de manière secondaire entre la fin du Second Empire et 1914 et la modification joue plutôt en faveur des sociétés du deuxième groupe, cette sorte de classe moyenne des mines. Les liens organiques entre les sociétés du Nord et du Pas-de-Calais demeurent très rares. Entre les sociétés importantes, seules les Compagnie d'Anzin et de Vicoigne-Nœux sont associées par la faculté qu'a acquise Anzin de désigner deux des huit administrateurs de Vicoigne-Nœux dès la constitution définitive de cette société en 18431. Certes, les liens entre administrateurs de charbonnages différents ont été relativement fréquents, en particulier entre Douchy et Courrières, mais il s'agissait de liens personnels, et non de liens matérialisant des participations financières. Ce n'est que dans la décade précédant la première guerre mondiale que des sociétés métallurgiques réussissent à prendre pied dans le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, mais il ne s'agit que d'une amorce. Denain-Anzin acquiert Azincourt, de Wendel Crespin-Nord et La Clarence, les trois sociétés absorbées étant dotées de concessions restreintes et difficiles et en 1908, d'importantes sociétés obtiennent en outre de nouvelles concessions sur la lisière méridionale du bassin du Pas-de-Calais, concessions dont l'exploitation n'était pas encore féconde en 1914. Enfin, le nombre des actionnaires des charbonnages semble s'être accru considérablement, surtout au début du xx e siècle, quand la division des titres et la multiplication des titres au porteur se sont généralisées. La Société des Mines de Lens est celle qui a connu l'accroissement le plus important. Selon des renseignements qu'elle a fournis au Comité Central des Houillères, en 1900, elle comptait 6 000 actionnaires et 10.464 au début de 1904. Quand la division des actions et la conversion au porteur ont été rendues possibles, ceci à partir de 1904, le nombre des actionnaires de Lens s'est beaucoup accru, puisqu'au 1 e r octobre 1912, Lens comptait 6.425 actionnaires nominatifs et 79.924 actionnaires au porteur. Quand il n'y avait pas de titres au porteur, la progression a été bien moindre. Anzin et Aniche, où il n'existait pas de titres, ont continué jusqu'en 1920 à adresser à leurs associés une lettre d'avis après l'inscription sur leurs livres des mutations de parts. Aniche qui avait 5.000 actionnaires nominatifs en 1906 en comptait 7.506 en mars 1912, et Anzin 5.550 en octobre 1912. Ainsi Lens, dont la production atteignait 3.403.000 t et la capitalisation 466.210.000 francs avait 86.349 actionnaires en 1912 alors qu'à la même date Anzin, pour une production de 3.067.000 t ne se capitalisait 1. La Compagnie d'Anzin a alors racheté l'actif de la Société d'Hasnon, une des quatre sociétés dont la réunion a constitué la Compagnie de Vicoigne-Nœux.
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qu'à 245.841.000 francs et ne comptait que 5.550 actionnaires. Il est vrai qu'à Lens, les 6.425 actionnaires nominatifs détenaient les deux tiers du capital actions de la société et devaient en plus posséder une partie des titres au porteur. De même, à Aniche, en mars 1912, sur 62.240 parts en circulation, 639 actionnaires (soit 9,05 % des 7.056 actionnaires) disposant de vingt part et plus, possédaient plus de deux tiers (68,5 %) des parts 1 . Si l'on fait la somme des nombres fournis au Comité Central des Houillères par treize sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais2, on aboutit à 26.445 actionnaires nominatifs et à 106.916 actionnaires au porteur. Mais un certain nombre d'actionnaires ont détenu à la fois des titres nominatifs et des titres au porteur et composé leur portefeuille avec des actions de plusieurs compagnies. Le nombre réel des actionnaires des treize charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais devait donc se situer entre un minimum : 79.924 (nombre des actionnaires au porteur de Lens) et un maximum : 133.361 (somme des 26.445 et 106.916 actionnaires, supposés tous différents). La diffusion des titres semblait de toute façon beaucoup plus large pour les charbonnages de la région du Nord que pour ceux des autres bassins français. A la même date, en 1912, les sociétés houillères du Nord et du Pasde-Calais employaient 127.729 ouvriers. Comme les nombres extrêmes possibles d'actionnaires, 79.924 et 133.361, ne concernent que treize sociétés sur trente sociétés ou groupes de sociétés exploitantes, ces treize sociétés assurant les deux tiers de l'extraction du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, il semble que l'on soit proche de la vérité en estimant qu'à la veille de la guerre de 1914-1918, les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais comptaient à peu près autant d'actionnaires que d'ouvriers. CONCLUSION SUR L E CAS DU N O R D E T DU
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Notre analyse des taux de profit, bien que nous l'ayons limitée à deux critères, nous permet de mieux saisir les mécanismes qui expliquent les fluctuations longues de la masse des bénéfices réalisés par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais et par ceux des autres bassins français. Un fait essentiel joue également : dans le bassin houiller de la région du Nord, la production s'est développée, du milieu du xix e siècle à 1914, selon une progression géométrique, ce qui se traduit dans la longue durée par une ligne droite sur les quadrillés semi-logarithmiques ; dans les autres bassins français, par contre, l'extraction a atteint son apogée dès le second tiers du x i x e siècle ou n'a plus progressé que très lentement à partir de cette date 3 . Lorsque la conjoncture de longue durée est favorable, c'est-à-dire, de 1851 à 1873 et à la fin du x i x e siècle et au début du x x e siècle, prix, production et taux de profit s'unissent pour gonfler considérablement la masse du profit. Le taux de profit grandit, bien que le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne demeure constant dans la longue durée, du moins 1. Arch. de la Compagnie d'Aniche : liste des actionnaires en mars 1912. 2. Il s'agit des sociétés suivantes : Aniche, Anzin, Courrières, Douchy, Dourges, Drocourt, Escarpelle, Lens, Ligny, Meurchin, Ostricourt, Thivencelles, Vicoigne-Nœux. 3. Nous n'avons pas tenu compte du bassin houiller lorrain, intégré à l'économie allemande à partir de 1871 et dont l'extraction est de toute façon faible avant 1914.
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dans le Pas-de-Calais. Mais il ne grandit pas autant qu'il l'aurait fait si l'effort patronal avait maintenu une tension aussi grande que dans les périodes de conjoncture défavorable, afin de maintenir la productivité au même niveau. L'action collective ouvrière se fait plus efficace et, dans les tailles, l'effort personnel des ouvriers se relâche, d'où une diminution de la productivité qui élève le coût de la main-d'œuvre par tonne et lui redonne, au sein d'un prix plus élevé, une quotité égale à celle de la phase longue antérieure. La diminution de l'importance relative des frais autres que ceux de la main-d'œuvre, du moins à notre avis, accroît cependant l'importance du taux de profit. Il en résulte que dans une période de hausse des prix, l'écart absolu et relatif du profit par tonne s'accroît et comme, dans les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, la production croît également beaucoup jusqu'en 1914, la masse du profit grandit fortement. Elle grandit cependant moins que si la productivité avait continué à progresser comme lorsque la conjoncture longue était défavorable. Il semble qu'à la fin du x i x e siècle, malgré un coût relatif de la maind'œuvre par tonne plus élevé, le taux de profit ait été plus grand dans les autres bassins français que dans le bassin de la région du Nord, ceci du moins d'après les sources fiscales. Mais ce fait ne compensait pas les différences dans l'accroissement de la production et donnait à la masse du profit réalisé par les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais une importance absolue et relative considérable dans l'industrie houillère. Lorsque la conjoncture de longue durée est défavorable, c'est-à-dire en gros durant le dernier quart du x i x e siècle, prix et taux de profit sont en baisse, alors que la production houillère du Nord et du Pas-de-Calais continue à s'accroître. Les ouvriers mineurs s'efforcent d'éviter un effondrement de leurs salaires mais ils ne peuvent le faire qu'en intensifiant leur travail. L'action collective ouvrière n'aboutit presque toujours qu'à des échecs et, dans le travail du fond, l'effort personnel des ouvriers doit s'accroître. L'accroissement de la productivité tend à maintenir le coût relatif de la maind'œuvre par tonne au même niveau que lors des phases ascendantes des prix. Par contre, l'importance des coûts autres que ceux de la maind'œuvre s'accroît, ce qui aboutit à réduire le taux du profit, mais la réduction est beaucoup moins importante que s'il n'y avait pas eu hausse de la productivité. Comme l'écart absolu et relatif du profit par tonne diminue durant « la grande dépression » des prix caractérisant le dernier quart du x i x e siècle, le seul élément positif possible demeure l'accroissement de la production, et c'est pourquoi la masse du profit a continué à s'accroître dans les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais alors qu'elle a décru dans les autres bassins houillers français et en particulier dans ceux du Massif Central. Alors que dans le Nord et le Pas-de-Calais, il y a eu ralentissement dans la croissance, il y a eu ailleurs chute importante. Deux éléments importants dans l'évolution de la masse et des taux de profit se dégagent ainsi : la productivité et les coûts autres que ceux de main-d'œuvre. La souplesse de la productivité, productivité qui évolue de façon anticyclique, tient, nous semble-t-il, à la fois à la variation de prix de tâche et à la diffusion plus ou moins grande des innovations techniques. Dans l'industrie houillère, industrie de main-d'œuvre, avec
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ses caractéristiques propres, la part la plus importante des salaires est fournie par des salaires au rendement. Au xix e siècle et au début du x x e siècle, la variation des prix de tâche, en particulier celle du prix payé aux ouvriers pour les berlines de charbons, a été fonction des fluctuations conjoncturelles courtes et longues : quand les prix montaient, on payait plus la berline que lorsque les prix baissaient et l'effort ouvrier s'adaptait à cette variation, en se relâchant ou en s'intensifiant. En outre, lorsque les prix baissaient, l'effort patronal se manifestait aussi par un souci d'améliorer encore la productivité par des perfectionnements techniques accentués, dont l'effet ne se trouvait pas annulé quand les prix remontaient dans la longue durée. Il en résulte que la productivité, stagnante au début du x x e siècle par rapport à la période 1873-1896, est cependant à un plus haut niveau que durant la phase 1851-1873. La variation de l'effort ouvrier, lui-même fonction des prix de tâche, nous paraît cependant avoir été le facteur décisif expliquant les fluctuations longues de la productivité. En particulier, la loi du 29 juin 1905 réduisant à huit heures la journée de travail pour les mineurs de fond ne devait être entièrement appliquée qu'à compter du 1 er janvier 1910 ; d'ailleurs, l'usage des « longues coupes » (heures supplémentaires) a continué à être tel qu'il a provoqué les grandes grèves de novembre 1913. La modification officielle de la longueur de la journée de travail, qui ne s'est pas traduite par une modification correspondante de la journée effective de travail, n'explique donc pas seule la baisse de la productivité à la veille de la guerre. Un fait particulièrement frappant n'en demeure pas moins cette extraordinaire constance, dans la région du Nord, qui accorde à la main-d'œuvre une part immuable des produits de la mine, qui se situe autour de 45 %, et institue donc une sorte de fifty-fifty permanent. Mais ce partage n'a été possible qu'à cause de la fluidité des attitudes patronale et ouvrière et aussi parce que les progrès techniques ont été lents jusqu'à la première et aussi jusqu'à la seconde guerre mondiale. La constance de la part attribuée à la main-d'œuvre a eu pour conséquence l'importance attribuée aux autres coûts. C'est, semblet-il, la rigidité de la valeur absolue de ceux-ci par tonne qui explique la variation de leur importance relative, moins grande quand les prix montaient, plus grande quand ceux-ci baissaient. Au début du xix e siècle et au début du x x e siècle, pour les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais au moins, le profit va bien. Mais tout va-t-il bien pour cela ? Certaines ombres peuvent être décelées : l'industrie houillère présente bien des traits qui la rattachent davantage au secteur primaire qu'au secteur secondaire de l'économie ; on s'est insuffisamment préparé à la concurrence, encore modeste, d'autres formes d'énergie, en préparant une adaptation, en particulier par le biais d'une industrie chimique qui n'est encore qu'embryonnaire. Peut-être les investissements n'ont-ils pas été suffisamment poussés. Toute la production continue à reposer sur le recrutement d'une main-d'œuvre effectuant un travail non mécanisé. La conjoncture longue très favorable masque les problèmes de structure. Les destructions provoquées par la guerre de 1914-1918 n'expliquent donc pas seules les difficultés rencontrées durant l'entre-deux guerres, mais elles accentuent le brusque contraste avec cet âge d'or du profit houiller, le début du x x e siècle.
CONCLUSIONS SUR LE SECTEUR « CHARBONNAGES »
Productions extraites, produits bruts, chiffres d'affaires, profits : en ce qui concerne les charbonnages français au xix e siècle, la diversité des sources et des méthodes d'analyse ne fait que souligner la concordance des chronologies économiques de chaque compagnie. Là où il a pu être reconstitué, le mouvement ascendant couvre les trois premiers quarts du xix e siècle. Dans les cas plus nombreux où les éléments comptables des exploitations charbonnières ne nous sont offerts qu'à partir du milieu du siècle — et le cas du bassin du Pas-de-Calais, né sous le Second Empire, est l'exemple-type — la conjoncture se renverse dans les mêmes années, à la charnière du dernier quart du xix e siècle : c'est la crise de 1873 et des années suivantes qui marque le décrochage et selon les cas le ralentissement de la croissance, la stagnation ou le repli. Il faudra attendre les dernières années du siècle pour que s'exprime un troisième mouvement long : la reprise de l'expansion dans ces années heureuses du capitalisme français qui précèdent la première guerre mondiale. Mais si ces trois mouvements sont clairement inscrits, et par conséquent comparables, sur toutes nos courbes, ils sont loin de présenter la même allure. Et leur disparité est évidemment fonction de la jeunesse, de la vitalité et de la dimension des sociétés étudiées. A ce titre, la comparaison entre les charbonnages du Massif Central et ceux du Pas-de-Calais est instructive. Les premiers, plus anciens, subissent fortement la dépression des années 1880-1890 : leurs produits bruts stagnent ou décroissent. Les seconds, qui se sont développés extraordinairement vite depuis les années 1850, voient leur croissance ralentie, mais non stoppée, puisqu'en 1896 la valeur extraite des sociétés du département a plus que doublé par rapport à 1873. Plus généralement, le bloc des sociétés les plus puissantes du Nord et du Pas-de-Calais a continué à accroître son chiffre d'affaires dans la conjoncture difficile du dernier quart du xix e siècle. C'est qu'elles parviennent à compenser la chute du prix unitaire par la croissance continue des quantités produites. On retrouvera le même phénomène dans l'industrie sidérurgique. Le renversement de la conjoncture et la forte baisse des prix ne se traduisent alors que par un ralentissement de la croissance, ou par une courte stagnation, plus nette d'ailleurs dans le Nord que dans le Pas-de-Calais. Au contraire, pour la plupart des sociétés charbonnières du Massif Central, les deux éléments
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du mariage prix-quantités produites sont simultanément atteints dans les années 1870 : la dépression des prix, qui refluent dès 1874, accompagne le plus souvent le repli du multiplicateur fondamental de la croissance, celui de la production extraite. Le maintien de hauts prix relatifs jusqu'à 1878 freine le recul du chiffre d'affaires, qui s'accélère au début des années 1880. L'euphorique jeunesse des exploitations du Pas-de-Calais, dont la part proportionnelle dans la production nationale ne cesse de croître, fait ainsi contraste avec les difficultés, qui naissent de la conjoncture, pour presque toutes les compagnies du Massif Central. Mais ces différences externes entre secteurs géographiques et sociétés plus ou moins vulnérables à la baisse des prix ne doivent pas effacer l'existence d'un phénomène commun à l'histoire économique intérieure des différentes compagnies : c'est la sensibilité plus que proportionnelle du profit par rapport au chiffre d'affaires. L'observation a valeur générale
pour l'ensemble des sociétés globalement considérées, quel que soit le secteur géographique, quelle que soit la méthode de définition du profit, et quelle que soit enfin la tendance de la conjoncture : en période économique heureuse, le profit croît plus vite que le chiffre d'affaires ; mais si la conjoncture se renverse, il est aussi frappé plus fortement ; il recule plus souvent et plus vite, ou encore se tasse davantage, que la valeur de la production extraite ou vendue. Les sources fiscales et les sources d'entreprise le confirment également pour les charbonnages du Massif Central. Quant au secteur essentiel du Nord et du Pas-de-Calais, la démonstration qu'il apporte du phénomène est plus complète encore, puisqu'elle est fondée non seulement sur des définitions minimales du profit, mais aussi sur l'évolution de son volume maximum, mesuré par la différence entre le chiffre d'affaires et les charges salariales. Certes la gestion plus ou moins habile des compagnies houillères peut atténuer la rigidité de l'emprise de la conjoncture : alors que le marasme économique frappe en général plus durement les petites sociétés que les grandes, on voit dans le dernier quart du xix e siècle la petite Compagnie de Meurchin résister plus efficacement que les sociétés plus puissantes de Béthune et de Dourges. Mais il ne s'agit que d'exceptions qui laissent leur juste part à l'esprit d'initiative des dirigeants. François Simiand, dans ses études sur les mines françaises de charbon, avait pour sa part estimé que le taux de profit avait eu, dans la longue durée, tendance à demeurer très rigide. Il notait bien lui-même qu'au moment de fortes hausses ou de fortes baisses de prix, le bénéfice par tonne ou par ouvrier connaissait des variations proportionnellement plus considérables, mais son analyse tend à montrer que dans la longue durée, le taux de profit varie beaucoup moins. Il s'appuyait sur une double analyse : le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne tendait à demeurer stable et le bénéfice patronal, repéré par le revenu net imposable par tonne, se serait également, du moins à long terme, maintenu à un taux constant ; il s'ensuivrait que les frais autres que de main-d'œuvre seraient également demeurés à une quotité rigide. On le voit, nos propres conclusions diffèrent en partie de celles de F. Simiand. D'une part, nous pensons qu'à l'échelle de la France, le coût relatif de la main-d'œuvre par tonne a eu tendance à s'élever, et d'autre
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EN
FRANCE
part, nous estimons que le taux du profit a beaucoup varié en fonction des oscillations longues de la conjoncture, étant nettement plus élevé dans les périodes de prospérité. Mais Simiand a bien dégagé les mécanismes compensateurs qui tendent à atténuer l'amplitude des fluctuations du profit relatif. Quand la conjoncture est favorable, l'effort patronal et l'effort ouvrier se relâchent, ce qui se traduit par un abaissement de la productivité, qui tendrait à relever le coût relatif de la main-d'œuvre s'il n'y avait la hausse des prix. Hausse des prix et baisse de la productivité tendent ainsi à atténuer leurs effets. Quand il y a baisse des prix, l'effort patronal et l'effort ouvrier s'accentuent, d'où une hausse de la productivité, qui atténue la chute du profit. Il s'ensuit que dans la longue durée, il y a bien hausse du profit quand la conjoncture est favorable, mais hausse moindre que si la productivité s'était maintenue au même niveau que lors des années de bas prix. De même, quand la conjoncture est défavorable, il y a bien une baisse du profit, mais moindre que si la productivité ne s'élevait pas. Nous pensons, pour notre part, que ces mouvements anticycliques de la productivité, aussi bien dans les cycles courts que dans les cycles longs, s'expliquent par une diffusion plus ou moins grande des innovations techniques suivant la conjoncture et surtout par une variation des prix de tâche consentis aux ouvriers, prix de tâche si importants dans une industrie où l'essentiel des salaires est composé de salaires au rendement. Enfin, François Simiand avait estimé ne pouvoir accorder qu'une place secondaire à l'étude des dividendes distribués par les sociétés houillères. E n ce qui concerne les charbonnages du Pas-de-Calais, les méthodes d'analyse utilisées permettent de souligner l'extrême importance de la politique des dividendes qui paraît avoir caractérisé ces sociétés. Les dividendes distribués présentent, notamment dans la grande expansion qui marque le troisième quart du siècle, des pentes ascendantes particulièrement fortes. Dans la dépression qui suit, ils ont une reprise plus précoce que celle du volume maximum du profit. Et, à la fin du siècle, ils anticipent souvent sur l'extraordinaire montée des bénéfices qui s'amplifie avec les premières années du x x e siècle. On voit tout l'intérêt de ces conclusions pour une histoire sociale de la bourgeoisie française ; à prendre du moins comme exemple les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais, le profit industriel au x i x e siècle paraît caractérisé par l'importance de son volume effectivement distribué. Ces sociétés répartissent en effet au début du x x e siècle à leurs actionnaires le cinquième de leur chiffre d'affaires — proportion extraordinairement élevée par rapport au capitalisme contemporain, qui réinvestit par autofinancement l'essentiel de ses profits annuels. On saisit là, à sa source, l'existence de tout un monde d'épargnants, petits et moyens : à la veille de la guerre de 1914-1918, les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais ont autant d'actionnaires que d'ouvriers. La hausse des profits nourrit un certain élargissement du « marché » beaucoup plus net dans la région du Nord que dans les autres bassins. Reste en effet à savoir si le cas du Nord et du Pas-de-Calais est dans ce domaine tout à fait exemplaire : car les dividendes distribués par les charbonnages du Massif Central semblent, toutes proportions gardées,
LES CHARBONNAGES
DU NORD ET DU
PAS-DE-CALAIS
127
beaucoup moins considérables. C'est le cas aussi de la sidérurgie où un réinvestissement massif par autofinancement est déjà la règle. Ce sera, bien davantage encore, le cas des banques qui mesurent parcimonieusement les dividendes distribués. L'extraordinaire essor du chiffre d'affaires et de la masse des profits des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais a peut-être mis cette catégorie d'actionnaires hors du droit commun, par l'octroi d'une sorte de prime : la question mérite d'être posée.
128 Ç 0
BASSIN
10
HOUILLER
20km
DU
CONCESSIONS
NORD DES
ET
DU
SOCIÉTÉS
PAS-DE-CALAIS
EN 1913
129
Concessions datant du XVIIIè siècle Concessions datant de 1831-1841 Concessions datant de 1850-1862 Concessions datant de 1877-1895 Concessions datant de 1908
130 BASSINS DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
13. PRODUCTION, VENTE ET PRIX DE LA HOUILLE.
131
J
DËPART MINE
Nord et Pas-de-Ca ais : Nord et Pas-de-Ca ais • i Moyenne mobile : 9 ans
132 BASSINS DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS 14. PRODUIT BRUT ET REVENU NET. -1001 -
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154 BASSIN DU RAS-DE-CALAIS :
25. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES
(1) Les interruptions dans la courbe correspondent à des interruptions dans la distribution des dividendes.
DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.
156 B A S S I N DU P A S - D E - C A L A I S :
26. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES
(1) La Société de Maries 30 % n'exploitait pas, mais avait droit à 30 % des bénéfices nets réalisés par la Société
DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.
158 BASSIN DU PAS-DE-CALAIS :
27. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES
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(1) Les Interruptions dans la courbe correspondent à des Interruptions dans la distribution des dividendes.
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159
DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.
160 BASSIN DU PAS-DE-CALAIS :
28. PRODUIT BRUT, CAPITALISATION BOURSIÈRE ET DIVIDENDES
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70
(1) Les interruptions dans la courbe (ainsi que le pointillé : Ferfay, de 1871 à 1883), correspondent à des Interrup-
DE DIFFÉRENTES COMPAGNIES HOUILLÈRES.
tions dans la distribution des dividendes.
162
29. RENDEMENTS BOURSIERS EFFECTIFS COMPARÉS DE DIFFÉREN + 20 % 0 30 10
10
—
20
+
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50
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50
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100
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1860
70
80
90
1900
10
163
TES COMPAGNIES DU PAS-DE-CALAIS.
C) SIDÉRURGIE ET CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES LOURDES
Nous ne disposons plus ici de la source privilégiée que représentait la série F 14. La conséquence en est qu'il est impossible d'atteindre, même de manière approchée, les chiffres d'affaires des firmes non plus que les productions ou les prix. Ne parlons pas des salaires, insaisissables. Les renseignements concernant les chiffres d'affaires sont si rares et si fragmentaires dans les dossiers 65 AQ qu'il faut tout à fait renoncer à les obtenir à travers les documents publiés par les firmes. Pour éclairer l'étude des profits sidérurgiques force a été alors de prendre un détour et d'esquisser une mise en parallèle des données du secteur sidérurgique et des résultats d'exploitation de quelques firmes importantes.
1. P R I X ,
V A L E U R S E T P R O D U C T I O N S A L'ÉCHELLE D U
SECTEUR
Lorsque les industriels de la métallurgie parlent, au x i x e siècle, des conditions de développement de leur profession, ils mettent toujours en avant ce qu'ils nomment 1' « avilissement des prix ». Le mot de « baisse » leur paraît trop faible. La lente érosion, séculaire, des prix de vente, du début du x i x e siècle au début du xx e , leur semble un phénomène majeur. E t c'en est bien un : il s'impose au fabricant-vendeur, en même temps que celui-ci en est lui-même l'artisan. La baisse des prix est à la fois effet et cause des « progrès industriels ». Elle n'est possible que par les progrès de la productivité, les économies sur les frais de fabrication, la pression — les pressions diverses — exercées sur les coûts. Mais son mouvement même implique la continuation de tels efforts. L'industriel subit la baisse tout en l'accélérant contre son gré, et tout en cherchant à mettre en œuvre des éléments-freins à la baisse : système douanier et « ententes ». Cette baisse longue des prix distingue ainsi la sidérurgie des charbonnages : pour ces derniers il y a, nous l'avons vu, stagnation et, mieux, hausse séculaire des prix, ceux-ci se trouvant, en 1913, sensiblement au-dessus du niveau de 1815. C'est que les progrès techniques ont été plus rapides, plus amples, plus efficaces pour le fer et l'acier que pour le charbon.
LE MOUVEMENT
166
a) Mouvements
DU PROFIT EN
FRANCE
longs des prix.
Nous avons groupé dans les tableaux ci-joints les données sur les prix moyens des principaux produits sidérurgiques entre 1850 et 1914 1 : minerai de fer, fonte, fers et aciers ouvrés (produits semi-fabriqués) et aciers « de toutes sortes ». La tendance « séculaire » à la baisse imprime encore sa marque sur les prix à la veille de la guerre de 1914. E n prenant les prix 1850 comme indice 100 on reconnaît qu'en 1912 le minerai de fer est à l'indice 87 ; la fonte, à l'indice 58 (1911) ; les fers et aciers ouvrés à l'indice 72 (1911), les aciers à l'indice 68 (1911). PRIX, VALEURS, PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES : CHIFFRES ABSOLUS. PHASES DES MOUVEMENTS LONGS Prix à la tonne (en francs) Fonte2 : Point de départ (1860) Césure du mouvement long (1886) Point d'arrivée (1911) Fers et aciers ouvrés" Point de départ (1850) Césure du mouvement long (1886 ou 1887) Point d'arrivée (1911) Aciers de toutes sortes' Point de départ (1876) Point d'arrivée1 (1911) Minerai de fer : Point de départ (1852) Césure du mouvement long (1886 ou 1895) Point d'arrivée (1912)
Valeurs (en millions de francs)
Productions (en millions de tonnes)
132
53,801
0,406
55 77
83,716 339,136
1,517 4,470
277
71,282
0,257
220,766 (1886) 652,087
1,221 (1886) 3,220
72,384 556,690
0,242 2,702
55,3
8,7
1,569
31,3 (1895) 48,4
8,229 (1886) 92,9
2,286 (1886) 19,160
178,40 (1887) 202
299 206 Prix par 10 tonnes
1. Voir la publication d u Comité des Forges en 1913 : La sidérurgie française (1863-1913), la Statistique de l'Industrie minérale, la partie rétrospective de VAnnuaire Statistique de 1929 et u n article de MARCH dans le Bulletin de la Statistique générale de la France (octobre 1911). 2. D'après l'Annuaire de la Statistique générale de la France (1929). P a r t i e rétrospective. 3. D'après la Statistique de VIndustrie minérale. 4. U n seul m o u v e m e n t long, et p a s de césure, pour les aciers.
SIDÉRURGIE
ET
167
CONSTRUCTIONS
PRIX, VALEURS, PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES : INDICES. PHASES DES MOUVEMENTS LONGS Prix
Valeurs
100 41,6 58
100 155,6 630
Productions
Fonte : 1860 1886 1911
100 373,6 1.101
Fers et aciers ouvrés : 1850 1886 ou 1887 1911
100 64 (1887) 72
100 309 (1886) 914
100 475 (1886) 1.252
Aciers de toutes sortes : 1876 1911
100 68
100 769
100 1.116
Minerai de fer : 1852 1886 ou 1895 1912
100 56 (1895) 87
100 94 (1886) 1.067
100 145 (1886) 1.221
Ce mouvement de retrait des prix, fait fondamental, n'a évidemment pas été régulier1. En dehors des vagues cycliques, les courbes font bien apparaître le contraste entre deux phases à large amplitude : de 1850 à 1886-1887 la tendance à la baisse n'est pas sérieusement contrariée ; l'heureux « accident » cyclique de 1872-1874 n'a pas empêché l'accélération de la baisse dans les douze à quinze années suivantes. On distingue sans doute deux époques et deux styles de baisse pendant cette première phase : de 1850 à 1872-1874 se produit comme une résistance à la baisse ; ensuite, et jusqu'en 1886-1887, c'est la débâcle ; les indices des prix des produits sidérurgiques sont alors à 56 (minerai de fer : pour lequel la baisse s'est prolongée jusqu'en 1895) ; à 41,6 (fonte, 1886) ; à 64 (fers et aciers ouvrés, 1887). Ce qu'il nous paraît utile de souligner c'est que la phase 1850-1872/1874 a connu pour les fontes et les fers et aciers ouvrés, une chute régulière des prix, et comme inexorable, de 1856 à 1870. Il n'est que de lire, par exemple, les rapports annuels de Schneider à ses actionnaires à cette époque. Ces quinze années se sont déroulées sous le signe de la baisse. Les entrepreneurs l'ont très vivement ressentie. Il nous paraît donc que l'on doit considérer comme un tout le mouvement long de baisse que la sidérurgie française a traversé depuis le milieu du siècle jusqu'en 1886-1887 pour les fontes et fers-aciers ouvrés (1895 pour le minerai de fer). La seconde phase longue peut être dite phase de hausse jusqu'à la veille de la guerre : l'érosion des prix est stoppée, l'indice regagne des points : 31 points pour le minerai de fer de 1895 à 1912 ; 17 points pour 1. Voir planche 30 : Produits sidérurgiques ; prix.
168
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
la fonte de 1886 à 1911 ; 8 points pour les fers et aciers ouvrés de 1887 à 1911. Mais cette hausse, déjà très inégale d'un produit à l'autre, a été tremblante et contestée ; la lourdeur des reculs cycliques autour de 1895, de 1904, et même de 1908, l'indique. La courbe des aciers a même certains traits spécifiques : la baisse se poursuit de 1876 (indice 100) à 1885 (indice 73) ; elle est stoppée ensuite jusqu'en 1892 (indice 90) puis retrouve sa pente vers le bas (indice 68 en 1911), après avoir même touché le creux « absolu » de l'indice 65 en 1905. Un certain tonus des prix enfin retrouvé, telle est la caractéristique du second mouvement long des prix ; mais les positions nouvelles apparaissent fragiles. La frontière de combat entre les influences antagonistes des progrès de la productivité d'une part, du protectionnisme douanier et de la politique de soutien des prix par les monopoles de l'autre, demeure mouvante. Il n'empêche que, relativement au mouvement long antérieur, le climat des prix est différent dans les vingt à trente années précédant 1914. Cette seconde phase longue forme aussi un tout. b) Mouvements
longs des productions
et des valeurs.
Qu'en est-il des productions et des valeurs ? La question, ici, n'est pas de rechercher l'impact du mouvement des prix sur le mouvement de la production : cette question a été abordée, analysée, discutée, par Simiand, Marjolin, Dupriez, G. Imbert — et, au cœur des discussions sur ce thème, la controverse est encore vivante. Nous voulons simplement déterminer les bornes chronologiques, les césures des mouvements longs de la production sidérurgique et des valeurs, et mesurer le plus simplement possible le sens et l'amplitude de ces mouvements. Les productions, d'abord. Elles sont affectées d'une manière générale, entre 1850 et 1914, d'un mouvement de croissance qui, dans le long terme, présente une certaine régularité, et qui s'exerce pour les divers produits dans des proportions voisines. Sur la base 100 au milieu du siècle l'indice du minerai de fer est à 1.221 en 1912 ; celui de la fonte à 1.101 en 1911 ; celui des fers et aciers ouvrés à 1.252 en 1911 ; quant aux aciers seuls, entre 1876 et 1911, ils ont passé de l'indice 100 à l'indice 1.116. E n bref augmentation de onze à douze fois des productions sidérurgiques en deux tiers de siècle, et bien plus forte encore pour les seuls aciers. Considérées en elles-mêmes les productions des divers produits présentent certaines particularités. Celle du minerai de fer laisse voir, fort évidents, deux mouvements longs : de 1852 à 1886, une faible augmentation (indice 145 en 1886) et qui doit d'ailleurs énormément à la seule décennie 1852-1862 ; au-delà, il y a baisse. Mais, à partir de 1887, une montée très rapide, due à la révolution lorraine, fait du taux de croissance de la production du minerai de fer le taux le plus élevé et le plus soutenu de toutes les productions sidérurgiques. La production de fonte croît, dans le long terme, à une vitesse annuelle qui s'accélère très légèrement si l'on prend comme césure l'année 1886, celle du mouvement des prix 1 et si l'on 1. Sans aller ici jusqu'aux calculs des « taux constants » de croissance variant d'une période longue à une autre on se rend compte des différences de vitesse par la seule observation des courbes semi-logarithmiques.
SIDÉRURGIE
ET
CONSTRUCTIONS
169
compare la tendance des années 1850-1886 à celle des années 1887-1913. En prenant comme point de départ 1850 les indices de la fonte sont à 373 en 1886, à 1.101 en 1911. P o u r ce qui est des fers et aciers ouvrés la vitesse
annuelle « moyenne » de croissance est à peu près la même dans les deux phases longues, de part et d'autre de 1886. L'indice de production (1850 = 100) est à 475 en 1886, à 1.252 en 1911. La courbe de production des aciers seuls connaît une vitesse annuelle extrêmement rapide de 1864 à 1886 et légèrement ralentie ensuite, tout en restant bien supérieure à celles de la fonte et des fers et aciers ouvrés. En bref, si l'on met à part la production de minerai de fer, les mouvements longs sont peu sensibles, peu reconnaissables dans l'évolution des productions sidérurgiques depuis le milieu du xix e siècle — à la différence du secteur prix. Il y a croissance globale et constante, et ce trait rappelle le développement de la production charbonnière du Nord-Pas-de-Calais. Il serait — à notre sens — quelque peu artificiel de vouloir calculer à quelques dixième près, des taux de croissance différenciés de part et d'autre de 1886-1887, et de tirer des conclusions de ces différences minimes de pourcentage dans les taux. Un « grand frais » régulier a poussé en avant les productions sidérurgiques, voilà le fait fondamental. Un autre fait, c'est que, dans l'ensemble de l'évolution de la production industrielle — sur la base, bien sûr, des statistiques telles qu'elles sont... — le secteur sidérurgique paraît bien avoir été plus particulièrement dynamique : l'évolution des indices comparés, entre 1898 et 1913, de la production industrielle (indice global), de la production charbonnière, et des productions de minerai de fer, de fonte et d'acier montrerait que ces derniers ont progressé plus vite que ceux de la houille, et de la production industrielle (indice global). Ainsi, un grand contraste : érosion d'ensemble des prix sidérurgiques ; poussée d'ensemble des productions. Autre contraste : deux mouvements longs successifs dans les prix : baisse, puis coup d'arrêt ; mais une seule étape dans les productions — mise à part l'accélération « lorraine » du minerai de fer. Les valeurs, elles, combinent naturellement les effets de ces deux forces. Mais le trait fondamental c'est un évident parallélisme entre les mouvements généraux des productions et des valeurs : les prix viennent corriger l'influence du mouvement de la production, mais sans l'altérer1. Le parallélisme est reconnaissable au premier coup d'œil dans tous les cas : minerai de fer, fonte, produits finis en fer et en acier, et aciers de toutes sortes. Parallélisme des mouvements d'ensemble mais qui peut comporter dans le détail, c'est-à-dire dans le court terme, quelques décalages chronologiques qui seraient aisément explicables. Ainsi, croissance globale des valeurs produites. Mais croissance moindre que celle des productions, en raison du correctif-prix : les indices terminaux (1911 ou 1912) des valeurs sont nettement en dessous des indices terminaux des productions : 1.067 contre 1.221 pour le minerai de fer; 630 contre 1.101 pour la fonte; 914 contre 1.252 pour les produits finis en fer et en acier ; 769 contre 1.116 1. Voir les courbes communes « productions et valeurs » des différents produits sidérurgiques. Tracées ici sur la base des chiffres absolus leur dessin, c'est-à-dire leurs mouvements, peuvent être très simplement comparés. (Planche 31).
170
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
pour les seuls aciers. Les productions ont grandi de onze à douze fois; les valeurs de six à dix : la faute en est aux prix1. Qu'il y ait « faute » — les affaires étant vues du côté des entrepreneurs — nous allons y revenir. Mais regardons l'influence de la baisse des prix sur les valeurs. Au creux des houles du mouvement long des prix, les valeurs reçoivent un choc bien plus grave que les productions : le minerai de fer (valeur) est à l'indice 94 en 1886 par rapport à 1852 alors que sa production est au niveau 1452. La valeur de la fonte (1886) est à l'indice 155, sa production à 373 ; la valeur des fers et aciers ouvrés, à la même date, est à l'indice 309 ; leur production à 475. Dans le mouvement long de hausse — très relative —• des prix avant 1914, se produit au contraire une certaine addition des effets : les prix raffermis, accrochés à une production qui continue sur sa lancée, donnent des valeurs à la montée soutenue. On reconnaît ici quelque chose de comparable avec ce que nous avons vu à propos du charbon : rôle fondamental du mouvement de la production dans le mouvement des valeurs produites ; mais l'impact des prix ne peut être tenu pour négligeable. Nous avons d'autre part établi pour les valeurs — dans l'objectif d'une mise en parallèle ultérieure avec les profits — les pourcentages de diminution (un seul cas) ou d'accroissement à l'intérieur des deux phases longues de leur développement 3 . Pour le cas du minerai de fer, forte opposition entre le léger recul du premier mouvement long (— 6 %) et la montée extraordinaire du second ( + 1.029%). Accélération dans l'accroissement I. -
VALEURS DES PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES, M O U V E M E N T S LONGS ; P O U R C E N T A G E S D E S D I M I N U T I O N S OU D E S ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR D E CHAQUE PHASE Produits
Minerai de fer
l r e phase
1852-1886 - 6 %
Fonte
1860-1886
Fers et aciers ouvrés
1860-1886 + 209%
+
Aciers de toutes sortes
55,6%
2 e phase 1886-1912 +
1.029%
1886-1911 + 305% 1886-1911 +
196,7%
1876-1911 + 669%
1. Voir planche 32 : les mouvements longs, en indices, des prix, productions, valeurs. 2. 1886 marque pour la valeur du minerai le point le plus bas de toute la période ; mais le prix le plus bas se situe en 1895. La différence entre les prix de 1886 et de 1895 n'est pas, cependant, considérable : la tonne de fer passe alors de 3,60 francs à 3,13 francs. C'est naturellement la chute de la production qui explique que le creux de la valeur se produise en 1886. 3. Nous procédons ainsi pour ces calculs : nous rapportons la différence des indices au début et à la fin de chaque phase longue à l'indice initial pris comme base 100. On obtient ainsi le pourcentage de l'accroissement au cours de la phase. Exemple : l'indice fers et aciers ouvrés entre 1886 et 1911, passe de 309 à 914 ; accroissement : 605 points ; cet accroissement, rapporté à 309, donne un pourcentage d'augmentation de 195,7 % ; cela signifie que l'accroissement de la valeur des fers et aciers ouvrés (1886-1911) a été de 2,95 fois.
SIDÉRURGIE
ET
171
CONSTRUCTIONS
de la fonte de la première phase ( + 55,6%) à la seconde ( + 305%). Très léger tassement de l'accroissement de la valeur des fontes et aciers ouvrés (de 209 % à 195,7 %). Enfin forte augmentation de celle des aciers de toutes sortes (669 %) au cours de la montée d'un seul jet de 1876 à 1911. Mais ce tableau doit être complété par celui des vitesses annuelles moyennes d'accroissement ou de diminution à l'intérieur de chaque phase, les pourcentages globaux que nous venons de voir intéressant des phases de durées différentes. II. - VALEURS DES PRODUCTIONS SIDÉRURGIQUES, VITESSES MOYENNES ANNUELLES 1 D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE LONGUE Produits Minerai de fer Fonte Fers et aciers ouvrés
l r e phase
2 e phase
1852-1886 - 0,17% 1850-1886 + 1,2% 1850-1886 + 3,15%
1886-1912 + 9,06%
Aciers de toutes sortes
1886-1911 + 5,65% 1886-1911 + 4,35% 1876-1911 + 5,85%
Pour tous les produits est ainsi mise en évidence l'accélération de la vitesse annuelle de croissance lors de la seconde phase longue. On note que le secteur fers et aciers ouvrés lui-même connaît alors une progression 1. La méthode de calcul employée ici est celle des intérêts composés. 1° Dans le cas de la croissance on a appliqué la formule : n = nombre d'années de la phase B = indice terminal A = — initial r - taux moyen annuel d'accroissement A et B sont respectivement les indices de départ et d'arrivée à l'intérieur de chaque phase. 2° Dans le cas d'une décroissance, le problème se complique un peu, du fait qu'en appliquant la formule générale ci-dessus, on se trouve en présence de logarithmes à caractéristiques négatives. Il faut alors se servir des cologarithmes des nombres négatifs. Pour éviter cette difficulté, on peut employer la méthode suivante :
•Vf-
-V s
ri = taux moyen annuel de décroissance (forcément négatif)
- " y / 1 log de log a =
n
On obtient a par la table de logarithmes
a — 1 = r.
172
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
annuelle plus rapide que de 1850 à 1886 : le tassement signalé à leur propos dans le tableau 1 traduisait simplement la différence de durée entre les deux phases (1850-1886 ; 1886-1911). Nous avons groupé finalement en un seul ensemble de courbes l'évolution des mouvements longs des indices de productions, valeurs et prix sidérurgiques de 1850-1852 à 1911-1912, sur la base 100 au milieu du xix e siècle1. Ce croquis rend plus visibles et sensibles les résultats des tableaux précédents : les prix demeurent logés au sous-sol ; les valeurs au premier étage ; les productions sont un peu plus haut perchées. Les valeurs, tirées vers le bas par les prix, mais vers le haut par les productions, sont évidemment sauvées de la baisse séculaire. c) Le problème
posé.
Telles sont les grandes oscillations des valeurs, de la production et des prix. Or les valeurs sont le vestibule des profits. Les chiffres d'affaires dépendent strictement du mariage prix-production réalisé dans la valeur. Et des chiffres d'affaires sortent les profits d'entreprises. Tout semble alors s'être passé comme si, en présence du phénomène de la baisse des prix sidérurgiques, c'est à la production qu'il a été demandé de soutenir le niveau des valeurs produites, donc des profits ; à la compression du prix unitaire de vente l'usine répond, pour sauver le profit, par la multiplication des unités produites et vendues. Mais cette multiplication doit se faire, naturellement, aux moindres frais de fabrication. D'où 1' « augmentation » de l'outillage, les investissements de modernisation, et la défense acharnée sur le front des salaires. Or ces progrès quantitatifs de la production et de l'outillage, progrès imposés à l'entrepreneur par la descente des prix, se retrouvent-ils dans l'évolution du profit ? La baisse des prix de vente ne vient-elle pas tout gâcher, malgré tout et finalement ? A cette question qui l'intéresse au plus haut point, le sidérurgiste — et tout industriel — répondent, à leur façon, par l'affirmative. Voici comment s'exprime le Comité des Forges dans une de ses délibérations, le 11 mars 18672 : « En raison de l'avilissement des prix actuels la situation de la métallurgie française n'est satisfaisante aujourd'hui pour personne... Au prix de rudes sacrifices la généralité des industriels a fait les plus énergiques efforts pour se mettre en mesure de lutter dans les nouvelles conditions de la concurrence : l'industrie
se développe, les industriels ne prospèrent pas. »
Nous soulignons les dernières expressions, fort bien frappées d'ailleurs, parce qu'elle rendent sensible la déconvenue des sidérurgistes : ils courent après un profit menacé par l'érosion des prix, laquelle leur semble alors l'emporter, par ses effets sur les valeurs et les chiffres d'affaires, sur tout effort en sens contraire. Mais que vienne, dans le court terme, ou le long terme, un raffermissement des prix : tout alors paraît pouvoir être sauvé. La même publication porte à l'unique crédit de la flambée des prix de vente des produits sidé1. Voir planche 32. 2. Cité dans la publication du Comité des Forges, La Sidérurgie française, 1913, chap. 8.
SIDÉRURGIE
ET
CONSTRUCTIONS
173
rurgiques en 1872 et 1873, et la croissance des « bénéfices » en ces années, et le mouvement — mondial — d'extension des anciennes usines et de multiplication de nouveaux établissements sidérurgiques. La question est ainsi posée des rapports entre l'évolution de 1' « industrie », et celle des prix et profits. A cette question sont apportés dans les développements suivants de premiers éléments de réponse. 2 . PROFITS D'ENTREPRISES
: MOUVEMENTS
LONGS
Nous avons utilisé les bilans et extraits des comptes de profits et pertes de firmes choisies d'abord en fonction de la durée de leur existence avant 1914, puisque nous recherchons les fluctuations longues. Nous avons retenu cependant quelques firmes formées tout à la fin du xix e siècle, qui portent au moins témoignage sur l'essor des années précédant 1914 : Hauts fourneaux d'Allevard (dont les données profits et prix nous ont été gracieusement fournies par M. Pierre Léon1) ; Hauts fourneaux de la Marine et des Chemins de fer ( 1 8 5 4 ) devenus par la suite Marine et Homécourt; Société de construction des Batignolles ( 1 8 4 7 ) ; Forges de ChâtillonCommentry ( 1 8 6 3 ) ; Forges d'Alais ( 1 8 7 1 ) ; Hauts fourneaux et aciéries de Denain et Anzin ( 1 8 7 5 ) ; Marc Raty et Cie ( 1 8 7 4 ) ; Française de matériel de chemin de fer ( 1 8 7 2 ) ; Aciéries du Nord et de l'Est ( 1 8 7 5 ) ; Hauts fourneaux de Franche-Comté ( 1 8 7 8 ) ; Forges du Saut-du-Tarn ( 1 8 7 8 ) ; Aciéries de France ( 1 8 8 2 ) ; Laminoirs de la Sambre ( 1 8 9 8 ) ; Forges de Basse-Indre ( 1 9 0 2 ) . Ces quatorze firmes représentent essentiellement la production sidérurgique proprement dite : minerai de fer, fontes, aciers, fers et aciers ouvrés (produits mi-finis) : tôles, rails, « fers marchands », « aciers de toutes sortes ». Deux d'entre elles cependant font partie du secteur « constructions mécaniques » : Batignolles et Française de chemins de fer. Il faut noter aussi que les firmes sidérurgiques sont en même temps minières : mines de fer — plus rarement, mines de charbon ; ce fut, pour Alais du moins, le cas pendant quelques années. La ventilation géographique des firmes retenues couvre les principales régions sidérurgiques : Loire et Centre, Languedoc, Nord, Lorraine. Enfin la taille des firmes n'est pas uniforme. De sorte que, dans son arbitraire apparent, ce choix d'entreprises nous présente cependant les diversités sidérurgiques. Mais ce ne sont pas ces diversités — réelles — qui nous occupent. L'objectif n'est pas ici l'histoire des firmes, la comparaison de leurs évolutions singulières, ni la chronique de leurs accidents heureux ou malheureux. Notre problème revient à l'analyse de l'évolution des profits euxmêmes. Ne nourrissons pas d'illusions : les documents publiés par les firmes ne donnent aucune indication continue ni sur les quantités produites, ni sur les chiffres d'affaires, ni sur les prix de vente. Or la seule méthode correcte serait d'étudier, dans le cadre de chaque entreprise, la marche de ces postes, confrontée à celle du profit. Seules des monographies d'entreprises, ayant pour base des documents internes, le permettraient. 1. Voir P. LÉON, « Usine d'Allevard 1675-1870 », Rev. de Géogr. Alpine, 1948; et 1" « Usine d'Allevard 1869-1914 », Cah. d'Hist., 1963.
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LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
L'étude ici présentée n'est donc qu'une étude d'approche, et provisoire. Elle aboutit à des constatations de fait, et non à des explications de mécanismes. Et elle ne permet pas une comparaison étroite avec les données précédentes, celles du secteur : le dessin d'ensemble d'une masse peut ne pas coïncider exactement avec celui de l'une de ses cellules, si importante soit elle. Les proportions d'accroissement du secteur ne peuvent être comparées mécaniquement à celles des firmes. a) Phases et mouvements
longs des masses des profits.
Nous ne raisonnons que sur les profits entendus au sens de profits « originels » (Pi), en n'omettant pas que leur reconstitution n'a pu être que partielle et approchée, et fort inégale selon les sociétés étudiées. Il ne sera donc jamais question de comparer ces profits d'une société à l'autre — ni leur masse, ni leur taux, car les bases de calcul ne sont pas homogènes, si les méthodes de calcul se sont efforcées de l'être. Ce qui nous importe ce sont les mouvements d'ensemble, les grandes houles auxquelles les profits ont été soumis jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. Deux procédés successifs sont employés pour mettre ces mouvements en évidence : — Le premier (1) a consisté, en partant comme base indicielle de l'année initiale des firmes égale à 100, à calculer les écarts à l'intérieur des phases longues de montée et de descente des profits, phases repérées directement sur les courbes par simple observation visuelle. Ces phases sont de durée variable ; leurs dates de césures sont déterminées par l'année initiale, les pointes et les creux intermédiaires les plus accusés, et l'année finale avant 1914 qui couvre soit l'exercice janvier-décembre 1913, soit l'exercice juillet 1913-juin 1914, selon les firmes ; chaque phase peut englober un ou plusieurs mouvements cycliques. — Le second procédé (2) qui n'a pu être appliqué qu'aux firmes ayant une certaine durée et présentant des séries continues, a consisté à faire apparaître les « mouvements longs » proprement dits, par le procédé des moyennes mobiles (sur neuf années), et à calculer les pourcentages d'accroissement ou de diminution de ces mouvements. De là, on est ensuite passé aux vitesses. 1) Premier procédé : données
annuelles.
Les deux tableaux suivants nous fournissent d'une part les données des profits en chiffres bruts; de l'autre les mêmes données en indices, avec inscription des dates initiale et terminale, et de celles des césures des phases d'accroissement ou de diminution, pour chaque firme. Nous avons reproduit sur papier semi-logarithmique l'évolution de ces indices des profits pour chacune des sociétés et obtenons des séries de courbes sur lesquelles diverses observations s'imposent 1 : — Trois firmes seulement n'ont pas atteint leur profit le plus élevé dans l'immédiat avant-guerre : Raty et Cie (1899-1900), Franche-Comté 1. Voir planches 33 et 34 pour l'ensemble des firmes. Et planches 35 à 40 pour chaque firme prise individuellement.
SIDÉRURGIE
ET
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CONSTRUCTIONS
PROFITS DBS SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES : PHASES SUCCESSIVES EN CHIFFRES BRUTS (millions de francs)
Firmes
Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France Denain-Anzin Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn Marc Raty et Franche-Comté® Française de matériel de chemin de fer Forges de Châtillon-Com mentry Batignolles8 Allevard
Point de départ
1854-1855 3,376 1871 0,866
l r e césure
2 e césure
1863-1864 5,615 1873 2,239 1891-1892 4,500 1879-1880 2,726
1874-1875 0,727 1885 0,068 1903-1904 1,351 1893 1,007
Année du profit maximum à la veille de 1914
1881-1882 0,429 1882 1,349
1895-1896 0,177 1890 0,516 1891-1892 0,223
1913-1914 16,417 1913-1914 3,511 1913-1914 6,953 1913 12,411 1913-1914 8,227 1913-1914 0,798 1913 2,550 1912-1913 0,454
1872-1873 0,235
1883-1884 0,730
1896-1897 perte : 0,028
1913-1914 1,127
1863 1,391
1873 6,294 1881-1882 6,991 1860-1861 0,567
1888 0,261
1913 15,198 1913-1914 0,773 1913-1914 0,607
1881-1882 0,226 1875-1876 1,442 1881-1882 4,282 1878-1879 0,071 1874 0,107
1887-1888 1,022
1878-1879 0,518
1846-1847 0,062 1842 0,161
1901-1902 0,051
(1899-1900), Batignolles (1881-1882). Pour les deux premières, nous ne considérons pas leurs sommets de 1899-1900 comme marquant une césure entre deux phases de sens opposé : ils se situent à l'intérieur d'une phase de remontée du profit qui a commencé respectivement en 1891 et 18921. 1913 est 2. 3.
Cas particulier de Raig et Ci« dont les profits les plus élevés sont ceux de 1899-1900 ; l'année du plus fort profit depuis 1900. Id. pour Franche-Comté. Id. pour les Batignolles dont le profit le plus élevé demeure celui de 1881-1882.
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
PROFITS DES SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES : INDICES DES PHASES SUCCESSIVES
Firmes
Point de départ
l r e césure
2 e césure
Année du profit maximum à la veille de 1914
Marine et Chemins de fer
1854-1855 100
1863-1864 166,3
1874-1875 21,5
1913-1914 486
1871 100
1873 258,5
1885 7,8
1913-1914 405,4
Aciéries de France
1881-1882 100
1891-1892 1.991
1903-1904 597
1913-1914 3.076
Denain-Anzin
1875-1876 100
1879-1880 189
1893 69
1913 860
Aciéries Nord et Est
1881-1882 100
1887-1888 23,8
1913-1914 192
Saut-du-Tarn
1878-1879 100
1893-1894 18,3
1913-1914 1.123
Franche-Comté
1878-1879 100
1891-1892 43
1913-1914 87,6
Alais
Française de matériel de chemin de fer
Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Marc Raty et C le
1881-1882 604,2
1872-1873 100
1883-1884 310,6
1896-1897 perte (moins 11,9)
1913-1914 479,5
1863 100
1873 452,5
1888 18,7
1913 1.092
1846-1847 100
1881-1882 11.185
1874 100
1882 1.260
1913-1914 1.236 1890 482
1913 2.283
Laminoirs de la Sambre
1898-1899 100
1912-1913 387,8
Basse-Indre
1902-1903 100
1913-1914 251
Allevard
1842 100
1860-1861 352
1901-1902 31,6
1913-1914 314
1893. Pour les Batignolles, nous maintenons, en tant que césure, le profit record de 1881-1882 ; au-delà, les profits baissent, puis restent à l'étal jusqu'en 1914. Mais nous savons que ce dernier mouvement doit être assez
SIDÉRURGIE
ET
CONSTRUCTIONS
177
artificiel en raison des révélations produites en 1917 à l'assemblée des Batignolles1. Si nous mettons à part ce cas, où la « fabrication » comptable des profits présente des traits fort prononcés, voici les constatations que l'on peut faire en observant les courbes indicielles : 1° C'est en 1911-1914 que les profits sont les plus élevés. Les années d'immédiat avant-guerre sont situées au sommet d'une phase « longue » de développement des profits2. Par rapport à l'année initiale des firmes, les profits des années terminales sont naturellement haut perchés. L'augmentation se situe aux niveaux suivants : près de cinq fois pour Marine et Chemins de fer (indice 486 en 1913-1914) ; plus de quatre fois pour Alais (405 en 1913-1914) ; plus de trente fois pour les Aciéries de France (3.076 en 1913-1914) ; près de neuf fois pour Denain-Anzin (860 en 1913) ; près de deux fois pour Nord et Est (192 en 1913-1914) ; plus de onze fois pour Saut-du-Tarn (1.123 en 1911-1912) ; près de cinq fois pour la Française de matériel de chemin de fer (479 en 1913-1914); onze fois pour Châtillon-Commentry (1.092 en 1913) ; plus de douze fois pour Batignolles (1.236 en 1911-1912) ; près de vingt-quatre fois pour Raty et Cie (2.383 en 1913) ; plus de trois fois pour Allevard (314 en 1913-1914). Seule, Franche-Comté se trouve en 1913-1914 en deçà de son point de départ (indice 87,6). Enfin, pour les sociétés dont nous n'avons les données que pour des périodes plus brèves, augmentation de près de quatre fois aux Laminoirs de la Sambre (387 en 1912-1913), et de deux fois et demie à Basse-Indre (251 en 1913-1914). 2° Toutes les firmes voient leurs profits passer par trois phases : montée initiale, recul, puis nouvelle lancée qui les conduit aux sommets de 19111914 : exception faite pour Franche-Comté qui ne connaît que deux phases longues, baisse du profit de 1878-1879 (100) à 1891-1892 (43); puis remontée jusqu'en 1913-1914 à 87,6. E t pour Nord et Est, à évolution comparable : indice 100 en 1881-1882, 23,8 en 1887-1888,192 en 1913-1914. Dans ces cas le contraste demeure entre phase de recul (la décennie 1880) et la phase suivante de redémarrage. 1. Le 7 décembre 1917 le Conseil des Batignolles s'exprimait ainsi : « Suivant une pratique constante remontant aux origines de la Société, alors qu'elle était en commandite, les bénéfices acquis au cours d'un exercice ne figuraient pas en totalité au compte de profits et pertes : ces bénéfices, qui n'étaient pas moins inscrits, restaient portés dans les écritures, au compte de travaux auxquels ils se référaient. Cette façon de procéder était motivée par la nécessité de conserver des ressources suffisantes pour faire face à des responsabilités éventuelles inhérentes aux entreprises de la Société. Mais en présence des lois nouvelles sa perpétuation était susceptible de créer une confusion dans l'esprit des fonctionnaires de l ' É t a t et, par suite, de soulever des difficultés au sujet de la fixation des impôts. » Les commissaires aux comptes précisèrent que jusqu'alors « le Conseil avait maintenu au passif du bilan les soldes créditeurs de certains comptes terminés ». D'où les deux résultats suivants : a) pour l'exercice 1916-1917 les profits étaient de 14,493 millions (contre 2,850 en 1915-1916) ; b) apparition dans le bilan de 1916-1917 de 23,650 millions de « bénéfices sur exercices antérieurs ». 2. Il est à remarquer cependant, à l'intérieur de cette poussée de fond depuis l'extrême fin du x i x e siècle que, pour sept firmes, les profits de l'exercice 1913 ou 1913-1914 (de juillet 1913 à juin 1914) sont inférieurs à ceux de 1912, ou de 1912-1913 : il en va ainsi pour Alais, Nord et Est, Denain-Anzin, Franche-Comté, Batignolles, Saut-du-Tarn, Allevard. Les autres firmes connaissent leurs profits les plus élevés en 1913, ou en 1913-1914. Une crise était effectivement en gestation, dans la sidérurgie française, à partir du second semestre de 1913 ; certaines firmes l'ont directement et rapidement ressentie. 12
178
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
FIRMES SIDÉRURGIQUES DONT LES PROFITS BAISSENT DANS L'EXERCICE PRÉCÉDANT IMMÉDIATEMENT LA GUERRE Firmes
Profits en 1912-1913 ou 1912 Profits en 1913-1914 ou 1913 (en millions de francs) (en millions de francs)
Alais Nord et Est . . Franche-Comté Denain-Anzin . Batignolles . . . Saut-du-Tarn . Allevard
3,648 16,424 0,954 13,658 (1912) 1,618 1,303 1,626 (1911-1912)
3,511 8,227 0,454 12,411 (1913) 0,773 0,798 0,507
Naturellement les dates des césures entre les diverses phases ne sont pas les mêmes pour toutes les firmes. Marine
et Chemins de fer présente une
certaine précocité : le profit s'arrête de monter à partir de 1864, et reprend son ascension dès 1875. Il en va de même pour Allevard : le terme de la première phase est atteint dès 1860-1861 ; l'ascension de la troisième phase est tardive : après 1901-1902. Les autres firmes connaissent une alternance de même type mais décalée dans le temps, vers l'aval. Les premières césures, marquant le terme du mouvement initial de progrès du profit, sont situées dans la tranche chronologique 1873-1884. Si cette césure n'est placée que plus tardivement pour les Aciéries de France (1891-1892), c'est parce que la firme n'existe que depuis 1881. Les secondes césures, marquant le creux de la vague « longue » du recul des profits, sont placées entre 1885 et 1897 — les Aciéries de France ne touchant le fond qu'un peu plus tard (1903-1904). On voit ainsi se dessiner deux tranches chronologiques d'une dizaine d'années : 1873-1884, et 1885-1897, au cours desquelles les tendances de l'évolution des profits se retournent, se renversent : vers le bas d'abord, puis vers le haut. Le contraste est visible entre les trois phases sur les courbes indicielles1. La première, celle de la montée des profits, est sans doute naturelle ; elle correspond simplement aux années de lancement des firmes. Sauf accidents « individuels » — (Franche-Comté, Nord et Est) — parti de fort bas, le profit se projette vers le haut. Mais cet élan initial ne se poursuit pas : il a les reins brisés au cours des années 1873-1884, et pour une période de dix à quinze ans. C'est alors la seconde phase, celle de la descente des profits. Celle-ci dure 15 ans à Châtillon-Commentry (1873-1888), 13 ans au Matériel de chemin de fer (1884-1897), 12 ans à Alais (1873-1885), 14 ans à
Saut-
du-Tarn (1882-1896), 8 ans chez Raty et Cie (1882-1890). Elle avait duré 12 ans (1863-1875) à Marine et Chemins de fer; elle durera 13 ans aux Aciéries de France (1891-1904) ; Allevard a vu ses profits baisser pendant une quarantaine d'années (1861-1901), compte non tenu des années 18751884 marquées par une brève flambée. Lors de cette seconde phase, de nombreuses firmes voient leurs profits 1. Voir les planches 33 et 34.
SIDÉRURGIE
ET
179
CONSTRUCTIONS
MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS (DONNÉES ANNUELLES); POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE
Firmes
Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France Denain-Anzin
Augmentation au cours de la l r e phase
Diminution au cours de la 2e phase
Augmentation au cours de la 3 e phase
1854-1864 + 66,3% 1871-1873 + 158,5% 1881-1892 + 1.891% 1875-1880 + 89%
1864-1875 - 87% 1873-1885 - 96,9% 1892-1904 - 70,2% 1880-1893 - 63,4% 1881-1888 - 76,2% 1881-1893 - 96,9% 1878-1092 -53%
1875-1914 + 2.160% 1885-1914 + 5.097% 1904-1914 + 415% 1893-1913 + 1.146% 1888-1914 + 706,7% 1893-1913 + 6.036% 1892-1914 + 103,7%
1863-1873 + 352,5% 1874-1882 + 1.160 %
1873-1888 - 89,2% 1882-1890 - 61,7%
1888-1913 + 5.739,5% 1890-1913 + 394,3% 1898-1913 + 287,8% 1902-1914 + 151%
1846-1882 + 11.085% 1842-1860 + 252%
1882-1914 - 88,9% 1860-1901 - 91%
Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn
1878-1881 + 504,2%
Franche-Comté Forges de Châtillon-Commentry Marc Raty et C« Laminoirs de la Sambre Basse-Indre Batignolles Allevard
1901-1913 + 893,6%
descendre nettement au-dessous de leur point de départ initial (indiqué par la ligne de l'indice 100 sur les courbes). La lourdeur de la chute des profits est, par là, bien soulignée. La baisse des indices est parfois impressionnante en dessous de la ligne de flottaison 100 : 21,5 en 1875 pour Marine
et Chemins de fer; 7,8 en 1885 pour Alais;
23,8 e n 1888 pour Nord
et Est; 18,7 en 1888 pour Châtillon-Commentry; 69 en 1893 pour DenainAnzin; 31,6 en 1901-1902 pour Allevard. La troisième phase, dont nous connaissons les indices terminaux, efface ce recul, et gagne de nouveaux points. La « belle époque » fait oublier par ses résultats finaux, la « grande dépression ». Précisons maintenant dans le tableau ci-dessus les amplitudes d'accroissement et de recul des diverses phases ainsi repérées.
180
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
On ne peut sans doute comparer sans précaution des amplitudes d'augmentation et de diminution, de firme à firme, puisque les pourcentages sont acquis au cours de périodes de hausse et de baisse qui sont de durée inégale. Il serait donc nécessaire de calculer les vitesses annuelles moyennes d'accroissement et de diminution ; mais il nous paraît préférable de faire de tels calculs en partant des chiffres des moyennes mobiles des profits, second procédé d'analyse que nous abordons maintenant. Le tableau précédent confirme cependant avec grande netteté l'existence des trois phases longues des masses des profits. 2) Second procédé : les moyennes mobiles. Le second procédé d'étude des mouvements longs des profits consiste à traiter les données annuelles par la technique des moyennes mobiles1. Il est à remarquer que ce procédé dissout, en quelque sorte, les césures exactes des mouvements longs des profits, les années où ces mouvements changent de sens ; il déplace aussi, respectivement vers l'aval et vers l'amont, les dates de point de départ et de point d'arrivée, de quatre années : aussi les dates ne sont-elles pas les mêmes que celles déterminées en partant des données annuelles simples des profits. Mais la courbe des moyennes mobiles a le grand avantage de donner d'une manière directe, plus aisément reconnaissable, l'orientation des tendances dans la longue durée, et de permettre un calcul rapide des amplitudes des mouvements longs et de leurs vitesses annuelles. Dans le tableau qui suit nous avons noté, pour chaque société, les dates-bornes de ces mouvements, les chiffres de profits correspondants, et leurs indices, en prenant l'année initiale de la moyenne mobile comme base 100. Mis à part Saut-du-Tarn, Franche-Comté, Alais, Nord et Est2 dont la courbe des moyennes mobiles des profits se dirige d'abord vers le bas, la première phase de montée des profits est visible dans les indices qui, partis de 100, atteignent un niveau de 119 à 187 (2.407 pour Batignolles) en une durée variable. La seconde phase de recul est nettement soulignée par ce fait que plusieurs indices descendent en dessous de 100 : 32 à Marine et Chemins de fer, 46 à Alais, 38,2 à Franche-Comté, 43,6 à ChâtillonCommentry, 78 à la Française de matériel de chemin de fer. Les Aciéries de France reculent de 136 à 119; Raty se maintient seulement autour de 187 ; Allevard descend au niveau de 35,4. La troisième phase enfin — mis à part le cas d'espèce de Batignolles, et celui de Franche-Comté dont l'indice a bien progressé jusqu'en 1901-1902, mais recule ensuite — est la phase des grands gains ; les profits au point d'arrivée sont de 1,7 1. Se reporter à la fois aux tableaux donnant les chiffres annuels des moyennes mobiles, par société, et aux courbes, où nous avons surimposé le dessin des moyennes mobiles des profits à celui des profits annuels : planches 35 à 40 — et planche 41 où sont groupées toutes les moyennes mobiles. 2. Pour Nord et Est la baisse n'est inscrite que pour la seconde année : 1886-1887 ; nous avons donc négligé les deux premières années, difficiles à considérer comme un mouvement « long ». Et nous faisons partir le calcul de l'indice de 1887-1888 : au-delà les profits sont à la hausse.
SIDÉRURGIE
ET
181
CONSTRUCTIONS
MOYENNES MOBILES D E S MASSES D E S PROFITS : AMPLITUDE D E S MOUVEMENTS LONGS (chiffres absolus et indices ; base 100 : année initiale de la série des moyennes mobiles). Firmes
Point de départ
l r e césure
2 e césure
Point d'arrivée
Marine et Chemins de fer.
1858-1859 3.508.000 fr. 100
1863-1864 4.185.000 fr. 119,2
1873-1874 1.126.000 fr. 32
1909-1910 9.741.000 fr. 277,6
Alais
1877 1 1.186.000 fr. 100
1886 546.000 fr. 46
1909-1910 2.053.000 fr. 173
Aciéries de France
1885-1886 2.189.000 fr. 100
1892-1893 2.612.000 fr. 119,3
1909-1910 4.566.000 fr. 208,6
Denain-Anzin2
1895 2.585.000 fr. 100
1909 9.466.000 fr. 366
Aciéries Nord et Est
1887-1888 1.627.000 fr. 100
1909-1910 10.963.000 fr. 673,8
1888-1889 2.988.000 fr. 136,5
Saut-du-Tarn
1885-1886 92.000 fr. 100
1890-1891 53.000 fr. 57,6
Franche-Comté
1882-1883 568.000 fr. 100
1888-1889 217.000 fr. 38,2
1901-1902 1.087.000 fr. 191,1
1909-1910 494.000 fr. 86,9
Marc Raty et C l e
1878 434.000 fr. 100
1885 812.000 fr. 187
1889 814.000 fr. 187,5
1909 1.741.000 fr. 401
1867 1.719.000 fr. 100
1871 3.011.000 fr. 175
1887 750.000 fr. 43,6
1909 9.395.000 fr. 546,5
1850-1851 150.000 fr. 100
1883-1884 3.611.000 fr. 2.407
1876-1877 287.000 fr. 100
1882 439.000 fr. 152,9
1893-1894 224.000 fr. 78
1909-1910 866.000 fr. 301,7
1846 279.000 fr. 100
1864-1865 412.000 fr. 147,6
1898-1899 99.000 fr. 35,4
1909-1910 867.000 fr. 310,7
Forges de Châtillon-Commentry
Batignolles
Française de matériel de chemin de fer . . -.
Allevard
1909-1910 836.000 fr. 908,6
1909-1910 1.429.000 fr. 952,6
1. Calcul de la moyenne mobile partant de 1873, le profit de 1872 n'ayant pu être retrouvé. 2. Moyennes mobiles calculées seulement à partir de 1891.
182
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
à 9 fois ceux du point de départ, selon les firmes. Alais, qui est à la traîne, atteint l'indice 173 ; Saut-du-Tam, qui est en tête l'indice 908,6. A côté de cette dernière les sociétés les mieux placées sont : ChâtillonCommentry (546,5), Raty et Cie (401), Allevard (310,7), Matériel de chemin de fer (301). De ces données, déduisons les pourcentages des amplitudes à l'intérieur de chaque phase, dans le sens positif ou négatif : MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS (MOYENNES MOBILES) ; POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE
Augmentation au cours de la l r e phase
Diminution au cours de la 2 e phase
Augmentation au cours de la 3 e phase
Marine et Chemins de fer
1859-1864 + 19,2%
1864-1874 - 73,2%
1874-1910 + 767,5%
Alais
1877-1886 -46%
Aciéries de France
1886-1889 + 36,5%
Firmes
1886-1910 + 276% 1889-1893 - 12,6%
1893-1910 + 74,8%
Denain-Anzin
1895-1909 + 266%
Aciéries Nord et Est
1887-1909 + 573,8%
Saut-du-Tarn
1885-1890 - 42,3%
Franche-Comté
1883-1889 - 61,8%
1889-1902 + 400,3%
1902-1909 - 54,5%
Marc Raty et C le
1878-1885 + 87%
1885-1889 + 0,26%
1889-1909 + 113,8%
1867-1871 + 75%
1871-1887 - 75%
1887-1909 + 1153,4%
1851-1884 + 2.307%
1884-1910 - 60,4%
1877-1882 + 52,9%
1882-1894 - 48,8%
1894-1910 + 286,7%
1846-1864 + 47,6%
1864-1898 - 76%
1898-1909 + 777,6%
Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Française de matériel de chemin de fer Allevard
1890-1909 + 1.477%
SIDÉRURGIE
ET
183
CONSTRUCTIONS
Passons alors directement au calcul des vitesses moyennes annuelles d'accélération ou de recul à l'intérieur de chacun des trois mouvements. On obtient les résultats suivants : PROFITS SIDÉRURGIQUES ; MOUVEMENTS LONGS ; VITESSES MOYENNES ANNUELLES D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION SELON LES PHASES Firmes Marine et Chemins de fer Alais Aciéries de France
l r e phase
2 e phase
3 e phase
1859-1864 + 3,3% 1877-1886 - 7,85% 1886-1889 + 9,3%
1864-1874 - 11,52%
1874-1910 + 6,1% 1886-1910 + 6,1% 1893-1910 + 3,2% 1895-1910 + 9% 1888-1909 + 8,6% 1891-1910 + 15,2% 1902-1909 - 9,9% 1889-1909 + 3,8%
1889-1893 - 2,9%
Denain-Anzin Aciéries Nord et Est Saut-du-Tarn Franche-Comté Marc Raty et C le
Forges de Châtillon-Commentry Batignolles Française de matériel de chemin de fer Allevard
1885-1890 - 9,54% 1883-1889 - 13,8% 1878-1885 + 8,7%
1889-1902 + 12,7% 1885-1889 vitesse d'accroissement négligeable
1867-1871 + 13,2% 1851-1884 + 10%
1871-1887 - 8,08% 1884-1910 - 3,5%
1887-1909 + 11,9%
1877-1882 + 8% 1846-1864 + 2,1%
1882-1894 - 5,8% 1864-1898 - 4,2%
1894-1910 + 8,55% 1898-1909 + 20,8%
Si l'on considère d'abord ici les firmes pour lesquelles les trois phases : montée, recul, nouvelle progression — sont visibles, deux observations semblent présenter quelque caractère de généralité : 1° Sauf dans le cas de Marine et Chemins de fer, les vitesses annuelles de recul (deuxième phase) sont plus faibles que les vitesses d'accroissement des deux phases de croissance des profits. Exemples : Châtillon-Commentry recule de 8,08 % l'an entre 1871 et 1887, après une avance de 13,2 % l'an de 1867 à 1871, et avant un essor de 11,9% l'an de 1887 à 1909. Dans
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
de tels cas (majoritaires) le recul des profits se présente comme amorti ; et leur montée, plus dynamique. Ceci est vrai pour : Châtillon-Commentry, Aciéries de France, Raty, Matériel de chemin de fer; et, partiellement seulement, pour Allevard. 2° En comparant les vitesses annuelles des profits dans les deux phases d'essor (première et troisième) deux cas se présentent : soit une accélération plus forte dans les années précédant la guerre (Marine et Chemins de fer, Matériel de chemin de fer, Allevard); soit une vitesse moindre de montée (Aciéries de France, Raty, Châtillon-Commentry). Il n'est donc pas possible de généraliser à ce propos et de conclure à une plus grande vitesse, ou à une moindre vitesse, quant à la croissance des profits sidérurgiques à la « belle époque », par rapport à la phase initiale. En englobant ensuite la totalité des firmes dans l'analyse, une troisième observation présentant, elle, le plus grand caractère d'homogénéité, peut être aisément faite ; mis à part les cas très particuliers de FrancheComté (firme en décadence) et de Batignolles (sous-estimation considérable des profits depuis la fin du xix e siècle), les vitesses annuelles de la montée des profits dans les décennies précédant 1914 sont plus qu'honorables : pour deux maisons qui ont une vitesse de croisière du profit entre 3 et 4 % l'an (Aciéries de France et Raty), les autres marchent à des rythmes bien supérieurs et parfois remarquables : 6 % pour Marine et Chemins de fer et pour Alais ; 8 à 9 % pour Denain-Anzin, Nord et Est, Matériel de chemin de fer; près de 12% à Châtillon-Commentry; plus de 20% à Allevard. Pour l'ensemble des firmes étudiées les vitesses annuelles de marche des profits présentent ainsi une relative résistance lors des temps de recul, et une belle envolée lors des temps d'expansion longue. Finalement le profit semble gagnant. Mais ce qui apparaît vrai pour les masses des profits se vérifie-t-il pour les taux ? Question importante pour l'industriel. Le rendement des ressources effectivement apportées par les actionnaires, ce que « rapporte » le capital réellement versé est un indice certain de l'efficacité « capitalistique » de la gestion industrielle. b) Les taux de profit. Si le capital des firmes sidérurgiques demeurait immuable, les taux de profit épouseraient très exactement les mouvements des masses des profits. Mais les sociétés sont contraintes d'élargir leur capital, quoiqu'elles fassent tous leurs efforts, grâce à l'autofinancement massif, pour retarder ce moment où elles se trouveront obligées de distribuer plus largement les dividendes. Le tableau ci-contre indique comment a évolué le capital des firmes sidérurgiques : les firmes conservent un capital relativement faible (si on le compare aux banques), et qu'elles n'ont augmenté qu'avec lenteur et modérément ; seule, Franche-Comté, qui a eu une existence mouvementée, a un capital moins important à la veille de 1914 qu'à son origine.
SIDÉRURGIE
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CONSTRUCTIONS
ÉVOLUTION DU C A P I T A L VERSÉ DES FIRMES SIDÉRURGIQUES Capital initial (en millions de francs)
Firmes
Marine et Chemins de fer
22,5 Passe à 27 millions en 1855-1866 ; est diminué de plus de moitié en 1871(1864-1855) 1872 (13 millions) ; passe à 18,1 millions en 1881-1882 et à 20 millions en 18821883 ; atteint 28 millions en 1902-1903 (fusion avec Homécourt). 9 (1871)
Alais
Modifications du capital
Diminue à partir de 1905-1906 (7,5 millions) jusqu'en 1910-1911 (6,990 millions) ; augmente en 1911-1912 (9,750 millions) en 1912-1913 (13,250 millions) ; en 1913-1914, fléchit à 12,625 millions.
Capital en 1913-1914 (en millions de francs)
28
12,625
Aciéries de France .
8 Passe à 10 millions en 1882-1883; à (1881-1882) 10,770 millions (1906-1907), puis à 12,500 millions (1907-1908); est à 15 millions de 1908-1909 à 1911-1912 ; passe à 20 millions en 1912-1913.
20
Denain-Anzin
4,498 Passe à 10 millions en 1888 ; à 11,250 mil(1870-1871) lions en 1906 ; à 12 millions en 1912.
12
Aciéries Nord et Est.
12 Passe à 12,750 millions de 1905-1906 à (1881-1882) 1907-1908 ; est à 15 millions à partir de 1908-1909.
15
Saut-du-Tarn
0,600 Passe à 0,900 millions en 1881-1882 ; à 1,2 millions en 1888-1889; à (1878-1879) 1,375 millions en 1894-1895; augmente ensuite annuellement et atteint 2 millions en 1901-1902 ; passe à 4 millions en 1909 ; 6 millions en 1912.
6
Maie Raty et C i e
..
Franche-Comté
Hauts Fourneaux de la Sambre
Monte progressivement jusqu'à 3,5 millions (1884) ; à partir de 1893 atteint progressivement 4,250 millions en 1914.
4,260
18,741 Diminué de moitié à partir de 1907-1908 (9,370 millions). (1878-1879)
9,370
Passe à 2 millions en 1904-1905 et à 1,5 2,4 millions en 1909-1910. (1898-1899)
2,4
1,1 (1874)
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LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
ÉVOLUTION DU CAPITAL VERSÉ DBS FIRMES SIDÉRURGIQUES Capital initial (en millions de francs)
Firmes
Forges de Indre
(suite)
Capital en 1913-1914 (en millions de francs)
Basse-
Française de matériel de chemin de fer
Forges de ChâtillonCommentry
Batignolles
Modifications du capital
FRANCE
2,807 Est à 9,750 millions dès 1901-1902 ; passe (1899-1900) à 12 millions à partir de 1903-1904.
12
2,5 Est à 4 millions à partir de 1881-1882 ; (1872-1873) diminue à partir de 1888-1889 (3,5 millions ; diminue encore en 1911-1912 et 1912-1913 (3,120 millions; passe à 3,6 millions en 1913-1914.
3,6
12,5 (1863)
Passe à 18,5 millions en 1897.
1,250 Passe à 2,560 millions en 1856-1857; (1846-1847) puis à 2,875 millions (1857-1858); passe à 5 millions en 1872-1873.
18,5
5
Toutes les autres firmes ont à ce moment des assises plus larges qu'à leurs débuts. Les variations annuelles des masses des profits rapportées aux lents changements du capital donnent les taux de profit1. Le trait remarquable qui apparaît alors est que les variations du capital ont peu influencé les mouvements des taux de profit, parce que les masses des profits ont en général suivi, sinon dans l'immédiat, du moins très rapidement, le mouvement du capital augmenté. Le résultat est que l'évolution des taux de profit est parallèle à celle des masses, épouse les mêmes fluctuations à la même vitesse, et dans le même sens, ainsi qu'il apparaît très nettement sur les courbes. Sans doute arrive-t-il que l'année même où le capital d'une firme a été augmenté, le taux de profit connaisse une baisse. Mais, à l'exercice suivant, cette baisse est annulée ; il est d'ailleurs fréquent que la baisse du taux, au moment où le capital a été élevé, traduise aussi une baisse de la masse. Les discordances entre masses et taux quand elles se produisent, sont d'ailleurs extrêmement brèves. La simple observation visuelle des courbes des taux de profit, montre leur concordance évidente avec les courbes des masses des profits. Dans ces conditions ce qui vaut pour les masses vaut pour les taux. 1. Voir les courbes des taux de profits indiquées en pointillés au-dessus des courbes des masses des profits.
SIDÉRURGIE
ET
CONSTRUCTIONS
187
Ceux-ci ont connu les mêmes phases longues d'évolution. Et il nous paraît superflu de nous livrer sur les taux à des calculs de même type que ceux qui ont été entrepris à propos des masses de profit. Nous aboutirions à de mêmes mouvements, à de mêmes proportions, à de mêmes vitesses. c) Confrontation des données du secteur sidérurgique et des résultats d'entreprises.
On ne peut faire, à proprement parler, une comparaison — elle serait arithmétiquement fragile et économiquement discutable —- entre les données du secteur sidérurgique, précédemment établies (et, en particulier, la donnée « valeurs »), et la donnée profits des firmes. Mais on peut établir une simple mise en parallèle, une confrontation. L'artifice consiste évidemment à considérer côte à côte ce qui concerne l'ensemble du secteur (les valeurs) et ce qui concerne des fragments du secteur (profits de quelques firmes). Il ne s'agit donc pas de triturer les chiffres respectifs pour aboutir à des comparaisons strictes, à des proportions. Mais de constater simplement le sens respectif des phases longues du développement
des valeurs
et des profits faute d'avoir à notre disposition ni les chiffres d'affaires des firmes, ni leurs « produits bruts ». Nous partons ici des masses des profits (les taux connaissant un sort identique) et nous raisonnons sur les résultats obtenus, à leur propos, par le procédé des moyennes mobiles. On est alors amené aux observations suivantes : 1) Premier mouvement
long des profits.
1° Mis à part le minerai de fer dont la valeur a très légèrement baissé (6 %) entre le milieu du xix e siècle et 1886, la première phase longue des valeurs des produits sidérurgiques est une phase d'accroissement global 55,6 % pour la fonte ; 209 % pour les fers et aciers ouvrés. 2° Il en va de même pour les masses des profits qui se dirigent d'abord vers le haut, pendant un nombre d'années variable selon les firmes. L'accroissement se tient entre 19,2 % en cinq ans à Marine et Chemins de fer (1859-1864) et 2.307% à Batignolles, en trente-trois ans. Exceptions : Saut-du-Tarn, Nord et Est et Franche-Comté dont la première phase est descendante. Ainsi en cette première phase de baisse des prix sidérurgiques, les valeurs — c'est-à-dire le flux montant des productions — sauvent généralement les profits. 3° Quant aux vitesses annuelles d'accroissement dans cette phase elles sont beaucoup plus fortes, dans l'ensemble, pour les profits que pour les valeurs. La plus forte vitesse d'accroissement des valeurs est celle des fers et aciers ouvrés (3,15%) ; la plus forte vitesse pour les profits atteint 13,2 % 2) Deuxième
(Châtillon-Commentry). mouvement
long des profits.
A cette étape, les valeurs du secteur sidérurgique continuent à s'accroître, et leur croissance s'accélère même après 1886 et jusqu'à la guerre mondiale : les vitesses annuelles de croissance du minerai de fer,
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LE MOUVEMENT
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de la fonte, des fers et aciers ouvrés sont franchement supérieures à celles de la phase précédente. Le flux de la production continue à pousser les valeurs de l'avant. Mais de 1872-1874 à 1886 la baisse des prix sidérurgiques s'est accélérée. Les profits des firmes connaissent alors un recul absolu, une diminution globale de l'ordre de 12,6 % (Aciéries de France) à 75 % (ChâtillonCommentry). E t ce n'est qu'une consolation fort relative pour les industriels que de s'apercevoir qu'en règle générale la vitesse annuelle, lors du recul des profits, a été plus faible que lors de la progression précédente, cette différence pouvait leur être sensible — même sans calcul. Ce phénomène est contemporain de la période du creux accusé des prix des produits sidérurgiques : c'est en 1886 et 1887 que le prix de la fonte est à l'indice 41,6 (1850 = 100), et celui des fers et aciers ouvrés à l'indice 64. La phase de diminution des profits se situe — en s'appuyant toujours sur les courbes des moyennes mobiles — entre 1871 et 1894, dates extrêmes si l'on envisage l'ensemble des firmes. Il y a cependant antériorité à Marine et Chemins de fer (phase de baisse : 1864-1874) et à Allevard (phase de baisse : 1864-1898), cependant que les profits de Batignolles baissent après 1884 et stagnent jusqu'à la veille de la guerre de 1914. FrancheComté est la seule firme qui marche tout à fait à rebours des autres ; ses profits, qui avaient d'abord baissé, sont à la hausse de 1889 à 1902. Mis à part le cas de cette dernière société, nous assistons à une dépression des profits pendant cette période intermédiaire des années soixantedix aux années quatre-vingt-dix. Dira-t-on que les profits ont alors pâti directement de l'affaiblissement particulier des prix ? C'est fort probable. Mais nous savons qu'il faudrait en faire la démonstration rigoureuse dans le cadre même des prix, des productions, des valeurs, des chiffres d'affaires et des profits entreprise par entreprise. Des monographies sont indispensables. Il y a là un champ de recherches à peu près en friche. 3. Troisième mouvement long des profits. La troisième phase de l'évolution des profits, celle de leur épanouissement à la « belle époque », de 1886 à 1910 — dates des courbes des moyennes mobiles — avec, à nouveau, antériorité pour Marine et Chemins de fer (1874-1910), est contemporaine à la fois de l'accélération des valeurs produites et de la fin de la baisse des prix — du moins pour le minerai, la fonte, les fers et aciers ouvrés ; mais pas pour l'acier lui-même dont, nous l'avons vu, le prix se dirige vers le bas de 1876 jusqu'à 1913. L'accroissement global des profits est alors, par rapport à la « grande dépression » de la phase précédente, parfois considérable : de 0,74 fois pour les Aciéries de France à 11,5 fois pour Châtillon-Commentrij ; seule Franche-Comté est en recul. Parmi les firmes dont le profit a le plus augmenté on peut relever, derrière Châtillon-Commentry, Marine et Chemins de fer (augmentation de 7,6 fois), Allevard (7,7 fois), Nord et Est (5,7 fois), Alais et Française de matériel de chemin de fer (2,7 et 2,8 fois). Les vitesses annuelles d'accroissement des profits sont alors, nous l'avons vu, très soutenues et de belle venue ; pour la moitié des firmes ces vitesses de croissance de la troisième phase sont même supérieures à celles
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CONSTRUCTIONS
189
de leur première phase. Le plus souvent, par ailleurs, ces vitesses sont plus élevées que celles que connaissent les valeurs : ces dernières sont situées entre 4,3 et 9,6 % ; les vitesses des profits entre 3,2 % et 20,8 %. Ces données concernant l'ultime phase de hausse des profits avant 1914 soulignent la prospérité sidérurgique des quelque vingt-cinq années d'avant guerre, années des commandes croissantes d'armements de tous types ; mais aussi années des débuts de la construction automobile et de l'essor particulier des industries mécaniques et électriques, avec application aux secteurs « civils » des aciers spéciaux, d'abord employés dans les blindages et l'artillerie. Ainsi, à la question d'abord posée — les progrès de l'outillage et de la production, les efforts quantitatifs imposés à l'industriel, le « développement de l'industrie » (Comité des Forges, 1867) ont-ils eu un heureux effet sur les profits ? — la réponse est finalement affirmative. La baisse des prix a bien, pendant une période — la seconde phase — fait fléchir les gains des entreprises. Il y eut alors, à la fois, « développement de l'industrie » et absence de prospérité pour les industriels. Mais ces années dépressives furent ensuite surmontées. Les effets cumulatifs de prix dont la baisse est stoppée (sauf cas de l'acier) et de quantités produites en continuelle expansion longue, et produites en tout cas (acier compris) à de meilleures conditions de prix de revient, ont fait revenir les profits au beau. Ce beau n'était pas, naturellement, dans le court terme, à la « belle époque » elle-même, un beau « fixe ». Mais la montée d'ensemble des masses des profits dans la période d'avant 1914 n'en est pas moins éclatante et visible. On ne poussera pas plus loin — sinon, nous risquerions l'artifice — cette mise en parallèle des données : productions — prix — valeurs — profits, puisque, répétons-le, la distance est visible entre données de secteur et données d'entreprises. Le jeu respectif des grandes variables n'est cependant pas niable. L'histoire industrielle contemporaine est celle d'une longue bataille, à la fois pour et contre la baisse du prix unitaire : pour la baisse du prix de revient, contre celle du prix de vente — les deux prix étant fortement liés : ce qui ne simplifie ni le déroulement de l'histoire économique, ni celui de l'histoire sociale. Les profits sidérurgiques sont situés à un sommet, à la veille de 1914. Mais on voit bien quelle a été leur plasticité en conjoncture longue, comme en conjoncture courte. Productions et valeurs conservent une rigidité évidente, car la masse des biens produits est alors l'élément prépondérant dans la tendance d'évolution. Les profits, eux, sont bien plus sensibles aux fluctuations des prix, tout en subissant le mouvement des valeurs dont ils sont aussi issus. Lorsque les prix sidérurgiques montent — ou que leur baisse est ralentie — les profits en sont les grands bénéficiaires, et ils grimpent plus vite que les valeurs (première et troisième phase) ; il se produit, alors, une addition d'heureux effets; les variables s'épaulent les unes les autres pour le triomphe du profit. En temps de baisse longue des prix, dans la grande dépression des années 1875-1895 que connaît l'histoire des profits, ceux-ci subissent particulièrement le choc des prix — mais descendent à moindre vitesse qu'ils ne sont montés auparavant et qu'ils ne monteront ensuite ; ici, le profit évite une totale débâcle, grâce au mouvement soutenu des productions et des valeurs.
190
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
Les sidérurgistes se rendaient parfaitement compte de ces mécanismes. Naturellement, ils raisonnaient le plus souvent au ras des faits, exercice par exercice. Mais ils n'en connaissaient pas moins les éléments précis des mouvements de leurs profits, témoin ce bref passage extrait du rapport du conseil d'administration de Châtillon—Commentry sur l'exercice 1890, qui fut l'un des premiers de la troisième phase longue des profits pour la firme en question : « L'exercice nous a donné un résultat satisfaisant ; il faut remonter jusqu'en 1883 pour retrouver, toutes conditions égales, des recettes aussi élevées. Cette plus-value tient à trois causes : nous avons mieux travaillé, vendu plus cher, et vendu davantage. » Donc, hausse du prix, hausse du chiffre d'affaires : deux éléments fondamentaux du profit. Mais le premier élément cité n'est pas moins important : un « meilleur travail », pour l'entrepreneur, ce n'est pas seulement une production plus importante ; c'est aussi, toutes choses égales, une production moins coûteuse. Dans les monographies de firmes, il faudra donc prêter une grande attention à la question des coûts de production ainsi que le cas des firmes charbonnières du Nord et du Pas-de-Calais nous l'avait bien montré : problème des matières premières, de l'énergie, mais, surtout sans doute, problème de la productivité ; donc du poids des salaires dans le prix de revient unitaire. Et l'on s'apercevra alors qu'il ne peut y avoir d'histoire économique sans histoire sociale. Là encore, le recours à l'étude monographique, qualitative, s'imposera. Ne sera-t-on pas amené à mettre en parallèle, dans la période d'avant 1914, l'ampleur des mouvements sociaux et celle des profits ? La grève ouvrière n'apparaîtra-t-elle pas comme une sorte de contrepartie, de réponse globale, à l'augmentation de la productivité et des profits ? Ne préjugeons pas des réponses. Mais il y a bien là un thème de travail que l'histoire même des profits entraîne à présenter comme étant un thème « ouvert ». Finalement, il ne saurait y avoir de barrière entre la recherche statistique globale et l'étude des cas, pas plus qu'entre l'histoire du développement économique et l'histoire des groupes sociaux. Si la recherche économique n'aboutissait pas, finalement, à l'étude de l'homme c'est-à-dire à la perception du destin des classes sociales directement liées à la production industrielle, elle ne serait qu'une science desséchée, écrasée sous le poids de ses propres techniques. 3 . L A TRADUCTION B O U R S I È R E D E S DES ENTREPRISES
PROFITS
SIDÉRURGIQUES
Nous nous contentons ici de nous reporter au remarquable travail de Jules Denuc et d'en rappeler les résultats1. L'auteur avait étudié neuf 1. Jules DENUC, « Dividendes, valeur boursière et taux de capitalisation des valeurs mobilières françaises de 1857 à 1932 », Bulletin de la Statistique générale de la France, juil.sept. 1934.
SIDÉRURGIE
ET
191
CONSTRUCTIONS
firmes sidérurgiques dont cinq ont fait partie de notre propre enquête 1 . Il avait confronté, des années 1860 à 1932, l'évolution des dividendes distribués par ces firmes, celle de leur capitalisation boursière (nombre de titres multiplié par le cours moyen annuel) et du taux de capitalisation (dividende rapporté au prix moyen annuel des actions) : les deux premiers postes étant réduits en indices sur la base des années 1901-1910 = 100. Il avait noté, dans son commentaire, la dépression des dividendes et la stagnation des valeurs boursières des titres des sociétés en question en 1888 par rapport à 1862, son point de départ ; puis leur augmentation rapide de 1888 à 1913 : une multiplication de quatre à cinq de leurs indices respectifs. Cette croissance avait naturellement entraîné une chute du taux de capitalisation des années 1860 à la guerre. Nous donnons ici les chiffres calculés par Denuc et reproduisons ses courbes2. INDICES D E S D I V I D E N D E S E T D E LA V A L E U R B O U R S I È R E ; T A U X D E CAPITALISATION D E N E U F SOCIÉTÉS S I D É R U R G I Q U E S (DENUC) ( 1 8 6 2 - 1 9 1 4 ) - B a s e 1 9 0 1 - 1 9 1 0 = 100.
Taux Années
Dividendes
Valeur en Bourse
de capitalisation (%)
1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886
1. Châtillon-Commentry, 2. Voir p l a n c h e 52.
50 46 51 44 44 39 30 19 13 32 64 62 45 43 34 36 40 43 53 64 69 65 46 30 30
Alais,
29 28 28 28 24 24 20 19 15 16 17 26 31 36 39 36 31 30 39 50 48 46 43 39 34
Marine
et Chemins
de fer, Nord et Est,
7 7,32 6,69 7,49 7,61 7,39 7,97 6,25 5,03 3,21 7,49 9,93 8,09 5,01 4,53 3,85 4,75 5,28 4,44 4,28 5,41 6,03 6,09 4,78 3,63
Denain-Anzin.
LE MOUVEMENT
192 INDICES TAUX
DE
DES
DIVIDENDES
CAPITALISATION
DE
ET
(DENUC) (1862-1914) -
Années
1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
DE
NEUF
LA
DU PROFIT VALEUR
SOCIÉTÉS
EN
FRANCE
BOURSIÈRE ;
SIDÉRURGIQUES
(suite)
base 1901-1910 = 100.
Dividendes
Valeur en Bourse
Taux de capitalisation (%)
31 31 37 41 47 50 54 55 56 63 66 76 90 93 82 76 86 93 93 104 111 114 118 123 135 147 134 103
30 30 30 33 35 41 46 48 44 48 64 78 91 93 74 72 82 91 107 109 105 109 121 132 142 167 163 167
4,14 4,25 4,23 4,50 4,75 4,59 4,41 4,54 5,06 4,20 3,79 3,59 3,57 4,15 5,20 4,83 3,91 4,03 3,68 3,76 4,29 4,34 4,07 3,82 3,65 3,39 3,28 3,09
III SIDÉRURGIE
13
194
30. Produits sidérurgiques : PRIX.
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PRIJ [ M O r E N D E U k. T O I I N E
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196 31. Produits sidérurgiques : P R O D U C T I O N S ET VALEURS.
(1) (2) (3) (4) (5)
D'après : Statistique de l'Industrie Minérale. D'après : Comité des Forges. D'après : Annuaire S.G.F. 1929. Jusqu'en 1887 : produits finis. A partir de 1888 : lingots d'acier. A partir de 1876, la courbe de production correspondante est celle dite : Produits finis et lingots (acier).
197
198 32. Produits sidérurgiques : PRIX, PRODUCTIONS ET VALEURS, EN I N D I C E 100 : Le point de départ chronologique de la série.
Les césures des mouvements longs (1886-1887-1895) sont indiquées par un petit trait vertical.
199
INDICES.
200
33. Sociétés sidérurgiques : PROFITS, EN INDICES. INDICE 100 : Le point de départ chronologique de la série.
Mouvements longs, repérés, sur la base des données annuelles, par simple observation des courbes.
201
202
34. Sociétés sidérurgiques : PROFITS, EN INDICES. INDICE 100 : Le point de départ chronologique de la série.
Mouvements longs, repérés sur la base des données annuelles, par simple observation des courbes.
203
204
35. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentation du capital : 1856-1857,1857-1858,1872-1873.
205
206 36. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE PROFIT. 31.XH.184 2
30.IV.1861
Moyennes mobiles : 9 ans. (1) A partir de cette date (30-IV-1861), le calcul des profits annuels est arrêté au 30-IV de chaque année, et non au (2) Augmentation de capital : 1897.
207
1900
31 -XII, comme auparavant.
208 37. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.
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210 38. Sociétés sidérurgiques : PROFITS ET T A U X DE PROFIT.
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Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentations annuelles successives de capital de 1874 à 1881 ; en 1884,1893; et de 1897 à 1914, chaque année.
212 39. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE P R O F I T . E. P.H.E.
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Moyennes mobiles : 9 ans. (1) Augmentation de capital. (2) Diminution de capital (Alais : de 1905-1906 à 1910-1911, diminutions annuelles successives).
70
213
214 40. Sociétés sidérurgiques : P R O F I T S ET T A U X DE PROFIT.
DENAIN-ANZIN
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(1) A u g m e n t a t i o n de capital.
215
MOYENNES MOBILES DES PROFITS DE TOUTES LES SOCIÉTÉS
217
SIDÉRURGIQUES ÉTUDIÉES.
D) LES BANQUES
1. B U T S E T MÉTHODES DE
L'ANALYSE
Les affaires de banque se présentent comme une traduction de l'ensemble des activités économiques. Certes la question principale serait de savoir dans quelles proportions les divers types d'activité se reflètent dans les opérations des banques ; et, en particulier, quelles places respectives tiennent, dans les emplois bancaires, les opérations de crédit commercial et d'engagements à court terme (reports en Bourse, avances sur nantissements de valeurs ou de marchandises...) et ces opérations baptisées « grosses affaires » par les banquiers eux-mêmes, et comprenant une part variable d'immobilisation et de risque : longs crédits à de grandes sociétés (industrielles et autres), « participations » dans d'autres firmes et « investissements », prêts gouvernementaux de tous genres et opérations financières avec les États, en particulier étrangers, si importants pour les banques françaises d'avant 1914. A ces questions les bilans publiés par les banques ne permettent pas de répondre sérieusement. Il n'est jamais certain, par exemple, que le poste « portefeuille commercial », à l'actif, corresponde aux seules opérations commerciales d'escompte et de réescompte : lorsque le Crédit Lyonnais, dans les années 1870, veut rendre moins sensible à ses actionnaires l'importance de la masse de son portefeuille-titres, il lui arrive d'en glisser une part sous la rubrique des engagements commerciaux à court terme. On ne peut tirer d'un bilan plus qu'il ne veut donner. En se fixant d'abord un but plus étroit il est en tout les cas possible de retrouver et de retracer le mouvement même des affaires bancaires et de mesurer l'intensité de leurs résultats comptables. Deux postes peuvent alors être considérés : la masse des profits et le taux de profit. La masse des profits est entendue au cours de chaque exercice comme masse « originelle » comprenant : les profits distribués (dividendes, tantièmes), les profits mis en réserve, les provisions diverses et amortissements sur débiteurs douteux, dans la mesure où ces deux derniers postes sont signalés. L e chiffre que nous relevons comme masse des profits se situe donc quelque part entre profit déclaré (P 2 ) et profit originel ( P x ) : mais il demeure plus près du premier que du second. Il est certain que cette
220
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
masse des profits est notablement inférieure aux profits réellement faits : nous avons pu calculer avec quelque précision, dans le cas du Crédit Lyonnais entre 1863 et 1914, la marge qui sépare profits originels et profits déclarés aux actionnaires : elle est souvent considérable. Mais on remarque que les fluctuations de ces deux niveaux des profits, dans cet exemple, sont parallèles1. On peut donc considérer que les profits inscrits au bilan des banques et dans les extraits des comptes de profits et pertes publiés sont un reflet valable, quoique atténué, des résultats réels d'exploitation. Et comme nous travaillons, dans le cas des banques étudiées ici, sur des types de documents comparables, puisqu'il s'agit des résultats comptables rendus publics, il y a une certaine homogénéité dans le type de sources et les méthodes d'utilisation ; une analyse est possible sur des bases correctes. Les taux de profit sont obtenus, comme dans le cas des sociétés sidérurgiques, en calculant le pourcentage de la masse des profits par rapport au capital versé. Tels sont les instruments et les méthodes de nos calculs, à l'aide desquels on peut chercher à repérer les mouvements de longue durée dans les activités bancaires. Les firmes bancaires choisies l'ont été en fonction de leur représentativité et de leur puissance. Les banques de dépôts et les banques d'affaires que nous avons retenues pour notre enquête sont des entreprises encore largement polyvalentes avant 1914 ; malgré leurs différences d'étiquette, elles ont un style d'affaires comparable. On sait que les banques de dépôts françaises ont mis assez longtemps à s'assagir, c'est-à-dire à se cantonner dans les crédits à court terme. Si, de ce point de vue, le Crédit Lyonnais a été le premier à donner l'exemple, — dès les années 1870, et non pas à partir de la crise boursière et bancaire de 1882, comme on l'a jusqu'alors affirmé — d'autres grandes banques de dépôts gardent longtemps un pied dans l'industrie ; la Société Générale ne se débarrassera qu'en 1913 de ses lourds investissement miniers et sidérurgiques en Ukraine, et le Comptoir d'Escompte de Paris a bien failli disparaître en 1889 pour avoir spéculé sur les stocks mondiaux de cuivre. Cependant il semble que dans les années précédant la guerre mondiale l'évolution de la politique des banques de dépôts soit largement amorcée dans le sens qu'Henri Germain, mort en 1905, avait si fortement indiqué. De leur côté, les banques d'affaires s'intéressent de plus en plus aux crédits, et non pas seulement à l'investissement. Par ailleurs les groupes financiers français qui sont les maîtres des grandes opérations sur la place de Paris — lancement d'emprunts étrangers surtout — comprennent toujours, jusqu'en 1914, solidairement unis, banquiers privés de la « Haute banque », banques de dépôts et banques d'affaires. Les uns et les autres vendent conjointement des masses de titres à l'épargnant français « moyen », interviennent très largement dans le trafic boursier par leurs crédits (les « reports »), et entretiennent les fonds de roulement de quelques grosses sociétés industrielles soigneusement choisies. Certes, il y a bien des différences entre les modes de gestion, les types de ressources, l'allure extérieure des banques de dépôts 1. Voir planche 45, p. 252.
LES
BANQUES
221
et des banques d'affaires ; mais les unes et les autres sont plus proches et plus étroitement solidaires qu'on ne le pense. Il demeure cependant qu'à la simple lecture de leurs bilans, les premières apparaissent proportionnellement plus engagées dans les affaires à court terme et plus circonspectes en matière d'immobilisations, que les secondes. Il ne s'agit pas d'ailleurs ici de comparer leurs résultats respectifs, mais de rechercher si les rythmes de leur expansion se déroulent conjointement et dans le même sens. Nous avons pris comme exemples de banques de dépôts : • Le Comptoir d'Escompte de Paris (1848) devenu Comptoir National d'Escompte de Paris après l'affaire du « krach des cuivres » ; • Le Crédit Industriel et Commercial (1859) ; • Le Crédit Lyonnais (1863) ; • La Société Générale (1864) ; • La Société Lyonnaise de dépôts (1863) ; • La Société Marseillaise de crédit (1865). Sont ainsi représentées à la fois, jusqu'en 1914, les grands organismes bancaires parisiens1 qui, dès les années soixante-dix, ont couvert le territoire de leurs réseaux d'agences, et les banques dites « régionales », dont les assises géographiques sont plus étroites. Quant aux banques d'affaires, nous ne pouvons retenir que les trois grandes : • Banque Impériale Ottomane (1863) ; • Banque de Paris et des Pays-Bas (1872) ; • Banque de l'Indochine (1875). Le Crédit Mobilier des Pereire, à partir de 1867, ne joue plus aucun rôle de quelque importance; il disparaît d'ailleurs tout au début du xx e siècle ; et la Banque de l'Union Parisienne (1903) est trop récente pour être prise en considération. Ainsi, sur les neuf banques choisies, sept — les banques de dépôts et la Banque Ottomane — se sont formées avant 1870 et présentent l'avantage de pouvoir être étudiées sur une plus longue période. Les deux autres banques d'affaires ne datent que de 1872 et 1875 ; elles présenteront donc des courbes en quelque sorte tronquées ; elles se sont formées à une époque où le dynamisme des profits des décennies cinquante à soixantedix commençait à refluer. Il demeure que l'ensemble des neuf entreprises est représentatif du secteur bancaire lui-même. Nous laissons de côté les particularités propres aux diverses firmes. Elles ont chacune leur physionomie, leur histoire singulière. L'intérêt de notre recherche est précisément de constater qu'au-delà de ces aspects spécifiques les mouvements longs des résultats comptables de ces banques connaissent des oscillations comparables. 1. Le Crédit Lyonnais est, malgré sa raison sociale, à classer dans ce groupe.
222
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
2 . M O U V E M E N T S LONGS D E S MASSES D E S P R O F I T S DONNÉES
FRANCE
:
ANNUELLES
Les données annuelles des masses des profits des neuf banques laissent apparaître avec netteté trois mouvements longs visibles dans l'allure générale des courbes. Quelles sont les limites chronologiques, et le sens de ces trois phases longues d'évolution, que nous repérons d'abord sans faire référence au calcul des moyennes mobiles ? Pour les sept entreprises antérieures à 1870, la détermination précise de la durée des mouvements longs permet de déceler deux coupures chronologiques séparant les trois phases. La première coupure se situe entre 1871 et 18821. La seconde, entre 1886 et 1898. C'est à l'intérieur de ces deux « tranches » — onze ans d'une part, douze ans de l'autre — que se modifie, à des dates évidemment différentes selon chaque firme, le sens de marche de leurs courbes. On se souvient que pour les données annuelles des firmes sidérurgiques les tranches correspondantes se situaient en 1873-1884 et 1885-1897. La similitude est donc entière. Dans la première phase longue, les masses des profits sont à la hausse. Pour ne donner que deux exemples concernant les profits : ceux du Comptoir d'Escompte de Paris atteignent leur plus haut niveau en 1881, avec 9,2 millions de francs ; ceux de la Banque Ottomane en 1882, avec 22,3 millions. Dans la seconde phase longue — placée entre les coupures de 18711882 et de 1886-1898 — les masses des profits subissent à la fois recul et stagnation ; l'élan et le dynamisme de la première phase sont brisés ; les lignes horizontales, ou descendantes, l'emportent dans les courbes2. Pour reprendre les deux exemples indiqués les profits du Comptoir d'Escompte de Paris (supérieurs à 9 millions en 1881) se retrouvent à 3,1 millions en 1892 ; ceux de la Banque Ottomane, de plus de 22 millions en 1882, tombent à 7 millions en 1900. Il en irait de même si nous prenions le cas des autres firmes. Au-delà des années 1886-1898, dans le troisième mouvement long, les masses des profits reprennent leur élan, exception faite cependant pour la Société Lyonnaise de dépôts, qui ne retrouve jamais les niveaux atteints en 1881-1882 par ses profits ; on a là un fait particulier en marge du courant général et relevant de l'accident « individuel ». Pour les huit autres banques, les profits, retrouvant leur dynamisme, dépassent, et souvent largement, les chiffres les plus élevés de la première phase longue. La Société Générale, par exemple, qui avait connu un maximum de bénéfices en 1871 avec 12,7 millions, recueille en 1913 plus de 25 millions ; la Société Marseillaise de crédit, dont l'ancien record de profit était de 2,5 millions, approche des 5 millions en 1913. Le tableau suivant groupe les données pour les diverses banques : masses des profits annuels, et leurs indices, à chaque césure des mouvements longs. 1. Pour le Crédit Industriel et Commercial, la coupure se situe dès 1866 ; pour la Banque de l'Indochine en 1888 seulement. 2. Voir planches 42, 44, 45 pages 246, 250, 252.
LES
223
BANQUES PROFITS DBS BANQUES : PHASES SUCCESSIVES DES MOUVEMENTS LONGS (données annuelles) chiffres bruts et indices.
Point de départ (indice 100)
l r e césure
2 e césure
Année du profit maximum à la veille de 1914
1849 291.000 fr. 100
1881 9.218.000 fr. 3.167
1892 3.092.000 fr. 1.062
1913 18.719.000&. 6.432
1864 1.761.000 fr. 100
1871 12.711.000 fr. 722
1913 1898 3.300.000 fr. 25.220.000 fr. 1.432 187
1863 269.000 fr. 100
1872 14.765.000 fr. 5.488
1886 1913 6.059.000 fr. 41.659.000 fr. 15.486 2.252
1859 250.000 fr. 100
1866 3.189.000 fr. 1.276
1897 1.690.000 fr. 676
1913 4.279.000 fr. 1.712
Société Lyonnaise
1865 108.000 fr. 100
1881 2.492.000 fr. 2.308
1896 706.000 fr. 654
1913 1.341.000 fr. 1.242
Société Marseillaise
1865 124.000 fr. 100
1881 2.586.000 fr. 2.855
1886 1.421.000 fr. 1.146
1913 4.884.000 fr. 3.938
Banque Ottomane
1863 185.000 £ 100
1882 892.000 £ 483
1889 246.000 £ 133
1906 523.000 £ 283
Firmes
Comptoir d'Escompte de Paris
Société Générale
Crédit Lyonnais déclaré)
(profit
Crédit Industriel et Commercial
Banque de Paris et des Pays-Bas
Banque de l'Indochine
..
1872 1881 14.458.000 fr. 20.057.000 fr. 100 138 1875 18.000 fr. 100
1888 1.004.000 fr. 5.578
1891 1913 2.197.000 fr. 35.428.000 fr. 15,2 245 1897 871.000 fr. 4.839
1913 8.342.000.fr. 46.344
Si l'affaissement ou la stagnation des indices est bien reconnaissable d'une césure à l'autre (seconde phase), le point d'arrivée de 1913 est — sauf pour la Banque Ottomane et la Société Lyonnaise — nettement au-dessus des résultats atteints à la fin de la première phase. Ces précisions une fois données, deux remarques s'imposent à propos
224
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
du troisième épisode des mouvements longs, celui des quinze à vingt années précédant 1914. D'une part, les valeurs les plus élevées des masses de profits se situent dans les immédiates années d'avant guerre ; généralement l'année du plus intense développement est 1913. D'autre part, ce n'est qu'assez tard, au cours de cette troisième phase, que sont dépassés les niveaux maxima qu'avait connus la première phase longue. Si le Crédit Lyonnais dépasse dès 1897, avec 20 millions de francs, son profit-record de 1879 (14,7 millions), la Société Marseillaise n'obtient un tel résultat qu'en 1904 ; le Crédit Industriel et Commercial en 1905 ; le Comptoir National d'Escompte de Paris en 1906 ; la Société Générale en 1909. Ces indications confirment fortement, a posteriori, la gravité du recul subi par les profits bancaires lors de la seconde phase longue, celle de la stagnation et du recul. Dans les cas des deux banques d'affaires les plus récentes, la coupure de la fin du x i x e siècle est très nettement visible ; de part et d'autre des années 1892-1896, la différence est nette dans l'allure des courbes de leurs masses des profits. C'est ainsi qu'en 1892, au creux de la vague, les profits de la Banque de Paris et des Pays-Bas dépassent à peine 2 millions ; en 1913, ils excèdent 35 millions. Ainsi retrouve-t-on pour la troisième fois, au niveau des résultats d'entreprises, après les charbonnages et la sidérurgie, la réalité de ces phases longues de développement qui font se succéder, du Second Empire à la « grande guerre », trois fluctuations de montée, puis de tassement et de recul, enfin d'un dynamisme retrouvé.
3. MOUVEMENTS LONGS DES MASSES DES PROFITS : ÉTUDE DES MOYENNES
MOBILES
L'amplitude des mouvements longs des profits et leurs vitesses peuvent être étudiées en partant des moyennes mobiles (9 ans). Les trois tableaux ci-après nous donnent successivement : les phases des mouvements longs et leurs amplitudes ; les pourcentages globaux de variation à l'intérieur de chaque phase ; et les vitesses annuelles moyennes de croissance ou de décroissance propres à chaque phase. Sauf pour la Banque de Paris et des Pays-Bas, dont le profit baisse de 41 % entre 1883 et 1889, après avoir augmenté de 1 1 % de 1876 à 1883, les diminutions globales au cours de la seconde phase sont bien moins sensibles que les augmentations qui les encadrent. Ce trait se retrouve dans les vitesses annuelles : les chutes des profits dans la seconde phase se sont produites plus lentement — mise à part la Banque de Paris et des Pays-Bas — que les montées antérieures et postérieures : nous avions décélé un phénomène semblable pour les vitesses des profits sidérurgiques. Dans quatre cas sur neuf le pourcentage global de l'augmentation au cours de la troisième phase excède celui qui avait été acquis pendant la première : Crédit Lyonnais (498% contre 278%), C.I.C. (120% contre 3 7 % ) , Banque de Paris et des Pays-Bas (320% contre 11 % ) , Banque de l'Indochine (594% contre 270%). Quatre autres banques (Comptoir
LES
225
BANQUES
MOYENNES MOBILES DES MASSES DES PROFITS : AMPLITUDE DES MOUVEMENTS LONGS
Firmes
Comptoir d'Escompte de Paris
Société Générale1
Point de départ (indice 100)
l r e césure
2 e césure
Point d'arrivée
1863 1.441.000 fr. 100
1867 6.029.000 fr. 418
1893 4.173.000 fr. 289
1909 13.806.000 fr. 958
1894 3.349.000 fr. 49,07
1909 15.622.000 fr. 229
1875 6.825.000 fr. 100
Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué) . . .
1867 2.940.000 fr. 100
1878 11.115.000 fr. 378
1884 10.224.000 fr. 347
1909 61.076.000 fr. 2.077
Crédit Industriel et Com1863 mercial 2.021.000 fr. 100
1870 2.772.000 fr. 137
1897 1.912.000 fr. 94,60
1909 4.221.000 fr. 208,8
Société Lyonnaise
1869 564.000 fr. 100
1883 1.548.000 fr. 274
1898 873.000 fr. 156 3 e césure* 4 e césure'
1909 1.019.000 fr. 181
Société Marseillaise
1869 513.000 fr. 100
1877 1.492.000 fr. 291
1887 1889 1.772.000 fr. 2.265.000 fr. 345 441
1909 4.363.000 fr. 851
Banque Ottomane
1867 247.000 £ 100
1878 554.000 £ 224
1899 312.000 £ 126
1909 462.000 £ 191
1889 6.817.000 fr. 65,61
1909 28.692.000 fr. 276
1895 920.000 fr. 377
1909 6.385.000 fr. 2.616
Banque de Paris et des Pays-Bas
Banque de l'Indochine
..
1876 1883 10.389.000 fr. 11.573.000 fr. 100 111 1879 244.000 fr. 100
1892 904.000 fr. 370
1. Pour cette firme, en raison de l'absence de déclaration de profits en 1870, on ne peut calculer les moyennes mobiles des premières années. Le premier mouvement long de hausse disparait donc. 2. En raison de l'absence de profit déclaré en 1882 la courbe des moyennes mobiles a un hiatus.
15
226
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
MOYENNES MOBILES DES MASSES DE PROFITS : POURCENTAGES DES DIMINUTIONS OU DES ACCROISSEMENTS A L'INTÉRIEUR DE CHAQUE PHASE DES MOUVEMENTS LONGS
Augmentation au cours de la l r e phase
Diminution au cours de la 2 e phase
Augmentation au cours de la 3 e phase
1863-1867 • + 318%
1867-1893 - 30,86%
1893-1909 + 231%
1876-1894 - 60,93%
1894-1909 + 366%
1867-1878 + 278%
1878-1884 - 8,2%
1884-1909 + 498%
Crédit Industriel et Commercial
1863-1870 + 37%
1870-1897 - 30,94%
1897-1909 + 120%
Société Lyonnaise
1869-1883 + 174%
1883-1898 - 43,43%
1898-1909 + 16,77%
Société Marseillaise
1869-1877 + 191%
Banque Ottomane
1867-1878 + 124%
1878-1899 - 43,76%
1899-1909 + 61,5%
1876-1883 + 11%
1883-1889 - 40,9%
1889-1909 + 320,6%
1879-1892 + 270%
1892-1895 + 1,89%
1896-1909 + 693,9%
Firmes
Comptoir d'Escompte de Paris . Société Générale Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué)
Banque de Paris et des PaysBas Banque de l'Indochine
1877-1887 + 18,66%
1887-1899 + 27,82%
1899-1909 + 92,9%
d'Escompte, Société Lyonnaise, Société Marseillaise, Banque Ottomane) sont en situation inverse. Quant aux vitesses annuelles de croissance des profits dans les première et troisième phases, elles se sont accélérées au cours de la troisième
phase par rapport à la première dans trois cas seulement : C.I.C. (6,54% contre 4,3%) ; Banque de Paris et des Pays-Bas (7,26% contre 1,4%) ; Banque de l'Indochine (12,5% contre 10,2%). Pour les cinq autres banques — la Société Générale étant exclue — la croissance moyenne
annuelle des profits à la « belle époque » est moins rapide que dans la période de leurs débuts. Les deux faits principaux qui ressortent de l'ensemble de ces données sont donc : 1° Une certaine résistance des masses des profits bancaires pendant la phase de baisse ; leur recul, évident, est comme ralenti
LES
BANQUES
227
PROFITS BANCAIRES ; MOUVEMENTS LONGS ; VITESSES MOYENNES ANNUELLES D'ACCROISSEMENT OU DE DIMINUTION SELON LES PHASES
Firmes
l r e phase
2 e phase
3 e phase
Comptoir d'Escompte de Paris .
1863-1867 10,37%
1867-1893 - 1,41% 1875-1894 - 1,34%
1893-1909 7,52%
1884-1909 7,27 %
Société Générale Crédit Lyonnais (profit originel reconstitué)
1894-1909 10,45%
Crédit Industriel et Commercial
1863-1870 4,3%
Société Lyonnaise
1869-1883 7,2%
Société Marseillaise
1869-1877 13,4%
1878-1884 - 1,41% 1870-1897 - 1,36% 1883-1898 - 3,71% 1877-1887 1887-1899 4,08% 6,88%
Banque Ottomane
1867-1878 7,2%
1878-1899 - 2,70%
1899-1909 4,05%
1876-1883 1,4%
1883-1889 - 8,39% 1892-1895 0,63%
1889-1909 7,26%
Banque de Paris et des PaysBas Banque de l'Indochine
1867-1878 12,85%
1879-1892 10,2%
1897-1909 6,54% 1898-1909 1,36% 1899-1909 6,46%
1895-1909 12,5%
et amorti ; les banques semblent avoir réagi à l'égal des firmes sidérurgiques aux temps difficiles du profit. 2° Un certain retard au moment du réveil de la phase d'avant guerre ; en même temps, malgré une poussée sans doute fort nette alors, les profits, dans la majorité des cas, ne retrouvent pas l'allure de marche de leur première période de croissance. Ce dernier trait se retrouve confirmé par l'évolution des taux de profit bancaires.
4 . MOUVEMENTS LONGS DES T A U X D E PROFIT
BANCAIRES
Ils font apparaître un élément intéressant. Il existe aussi dans leur cas trois phases à large amplitude, mais la troisième présente des traits singuliers. Pour les sept banques qui ont la durée la plus étendue, les dates de césures des mouvements longs se situent respectivement entre les années
228
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
1872-18831, et entre les années 1893-1901. Ces dates sont précisées dans les tableaux suivants : DATES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS DES TAUX DE PROFIT DES BANQUES DE DÉPOTS
Banques
Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial Crédit Lyonnais Société Générale Société Marseillaise Société Lyonnaise
Césures entre le premier et le deuxième mouvement long
Césures entre le deuxième et le troisième mouvement long
1865 1876 1875 1872 1879 1882
1893 1898 1897 1897 1904 1894
DATES DES CÉSURES DES MOUVEMENTS LONGS DES TAUX DE PROFIT DES BANQUES D'AFFAIRES
Banques
Banque Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine
Césures entre le premier et le deuxième mouvement
Césures entre le deuxième et le troisième mouvement
1883 1882 1885
1901 1892 1901
Mais un contraste assez remarquable se présente. Pour les sept banques nées avant 1870, les taux de profit de la troisième phase, celle du début du x x e siècle, quoique marquant un net redressement par rapport au recul et à la stagnation de la deuxième phase, n'atteignent pas les niveaux de la première période, ne retrouvent pas le tonus du premier âge de l'entreprise. Jamais le Comptoir d'Escompte ne retrouve les 16,2% de 1865; son taux est à 9,3% en 1913. Jamais le Crédit Industriel et Commercial qui a connu 21% en 1866 et 20% en 1875, ne retrouve non plus ces niveaux. Le Crédit Lyonnais en 1913 a un taux de 16,6% ; c'est peu en comparaison des 54 % de 1874 ; la Société Générale a atteint 24 % en 1867 ; elle est à 10% en 1913. La Société Marseillaise avait touché 24% en 1878 ; la voici à 11,5% en 1913 ; la Banque Ottomane a connu 17,7% en 1882 ; en 1913, elle se contente de 7,2 %. Cette évolution des taux de profit au cours de la phase finale est 1. Exception faite pour le Comptoir d'Escompte de Paris dont le taux de profit est à la baisse à partir de 1865.
LES
BANQUES
229
à rapprocher de l'évolution des masses des profits. D'un côté, les vitesses annuelles moyennes de croissance de ces dernières présentent alors dans le plus grand nombre de cas, un ralentissement par rapport aux vitesses de la première phase ; mais certaines banques voient cependant le taux de croissance de leurs profits atteindre des chiffres record avant 1914. D'un autre côté, les niveaux des profits, quoique avec un certain retard, connaissent dans les années d'avant guerre leurs valeurs les plus élevées. On décèle ainsi à la fois coïncidences et différences entre les destins respectifs des taux et des masses des profits bancaires à la « belle époque ». L'évolution des masses apparaît sans doute plus dynamique, mais avec certains indices de retard ou de freinage. L'évolution des taux, elle, est bien plus nettement modérée et comprimée. Naturellement, dans le cas des deux banques d'affaires les plus récentes, un contraste ne peut être relevé entre l'évolution de leurs masses et de leurs taux de profits lors de la « troisième » phase. Si l'on distingue bien, à la Banque de Paris et des Pays-Bas et à la Banque de l'Indochine, une très intense montée des taux au x x e siècle (la première dépasse 50 % de taux de profit en 1906 ; la seconde, 73 % en 1909), on ne peut comparer rigoureusement ces niveaux à ceux d'une première phase, appelons-la celle du Second Empire, qui, pour ces firmes, n'a pas existé. L'évolution des taux de profit s'éclaire évidemment si l'on observe l'évolution du capital versé des diverses banques telle qu'elle est résumée dans le tableau ci-joint. Sans doute le quart de siècle précédant 1914 est-il marqué — comme pour les firmes sidérurgiques mais à un bien plus fort degré — par une augmentation générale des capitaux bancaires, sauf cas particuliers de la Société Lyonnaise et de la Banque Ottomane. Mais cette augmentation est particulièrement forte pour les banque de dépôts condamnées par le gigantisme même de la masse des dépôts qu'elles rassemblent avec de plus en plus d'efficacité à leur donner une « garantie » en capital plus large et plus assise. Ce gonflement considérable des capitaux versés exerce évidemment une forte pression sur les taux de profit des banques de dépôts. Rappelons que les taux de profit sidérurgiques, eux, n'ont pas connu un tel freinage au cours de leur troisième phase et ont suivi les mouvements des masses des profits en raison de la faible augmentation des capitaux des firmes. La « belle époque » fut bien une réalité pour les grandes affaires bancaires, de la fin de la décennie 1890 jusqu'à l'été de 1914. Cependant, celles des entreprises qui avaient connu la « fête impériale » étaient à même de faire la différence entre deux styles de prospérité, entre deux phases de dynamisme, séparées par la période difficile du dernier quart du x i x e siècle. Pour ces entreprises les affaires de banque, dans leur variété et leur complexité, ne fournissaient plus, au début du x x e siècle, les « rendements » atteints dans la première phase de leur histoire. Leurs progrès réels, inscrits dans l'augmentation des masses des profits (et des bilans), visibles dans l'extension en surface et en volume de leurs affaires, masquaient la baisse de productivité de leurs opérations. Essoufflement des banques — et du capitalisme français ? Mais cet essoufflement n'est sensible que pour les banques de dépôts — et n'a pas été décélé pour toutes les firmes sidérurgiques. La question serait à reprendre. A leur première
230
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
ÉVOLUTION DU CAPITAL VERSÉ DES BANQUES DE DÉPOTS ET DES BANQUES D'AFFAIRES (millions de francs).
Firmes
Comptoir d'Escompte de Paris .
Capital initial versé
Évolution du capital versé
Capital final (1913)
6,6 (1848)
De 1854 à 1869 passe de 20 à 80 millions ; de 1889 à 1901, de 20 à 150 millions ; en 1909, passe à 200 millions.
200
10 (1859)
Atteint 15 millions en 1864 ; y demeure jusqu'en 1900 (20 millions) ; passe à 25 millions en 1906.
25
Crédit Lyonnais . . .
8 (1863)
De 1863 à 1881 passe par étapes à 100 millions ; de 1894 à 1900, de 100 à 250 millions ; demeure à ce niveau jusqu'à la guerre.
250
Société Générale . . .
30 (1864)
Passe à 60 millions de 1868 à 1873; à 80 millions en 1899 ; et à 250 millions entre 1903 et 1912.
250
Société Marseillaise .
5 (1865)
Passe de 5 à 15 millions de 1879 à 1883 ; et de 15 à 42,8 millions de 1898 à 1913.
42,8
Société Lyonnaise . .
5 (1865)
Passe de 5 millions à 12,5 millions de 1878 à 1881 ; ramené à 7,5 millions en 1886 ; demeure à ce niveau.
7,5
Crédit Industriel et Commercial
Banque Ottomane . 1.350.000 £ Passe à 2.025.000 £ en 1865 ; à 5.000.000£ 5.000.000 £ (1863) en 1874 ; demeure à ce niveau. Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine(
62,5 (1872)
Passe à 75 millions en 1907 ; puis à 100 millions en 1912.
100
2 (1875)
Passe à 3 millions en 1888 ; à 6 millions en 1900; à 9 millions en 1906 et à 12 millions en 1910.
12
époque en tout cas les banques avaient connu les prestiges — et les périls — des « grands coups » dans leurs affaires. Le métier de banquier tenait souvent alors de l'aventure, sans que ce mot soit à entendre péjorativement. A risques grands, taux de profit parfois considérables. Au début du xx e siècle, avec les progrès mêmes des conditions du crédit et des
LES
231
BANQUES
systèmes bancaires — entraînant la baisse du « prix de l'argent », c'est-àdire des taux d'intérêt — avec l'expérience et la prudence venues ; avec les concurrences étendues ; et avec, surtout, la spécialisation affirmée des banques de dépôt dans les emplois à court terme, les taux de profit ne pouvaient revenir aux facilités antérieures. Il y eut alors comme un assagissement, si l'on veut, c'est-à-dire un ralentissement évident dans la productivité
du capital
bancaire.
Même pour les deux banques d'affaires — disons privilégiées — que f u r e n t la Banque de Paris et des Pays-Bas
et la Banque de l'Indochine,
au
cours des années remarquables du début du x x e siècle se dessine, dans les taux de profit, un arrêt de l'expansion : de 1906 à 1913 le taux de la première s'abaisse de 50% à 35% ; celui de la seconde, de 74% en 1909 à 62% en 1913. A ces niveaux de rendement de capital engagé, de tels reculs, il est vrai, sont acceptables pour l'entrepreneur. Mais si les taux de profit de la troisième phase longue n'ont pas retrouvé les niveaux les plus élevés atteints pendant la première phase, et si un recul est, ici, décelable, il ne faut pas oublier que, par rapport au mouvement long intermédiaire, la « belle époque » se présente aussi, pour les taux de profit, et pour les masses encore bien davantage, comme ayant connu un assez remarquable réveil. L'histoire bancaire confirme ainsi l'histoire des charbonnages et celle de la sidérurgie. 5. COURS EN B O U R S E
D E S ACTIONS
BANCAIRES
La traduction boursière des profits bancaires confirme l'existence des phases longues. Nous avons, d'une part, calculé le cours moyen annuel des actions Banque
de Paris
et des Pays-Bas,
Société
Générale,
Crédit
Lyonnais1
entre 1882 et 1914. Les actions Banque de Paris et des Pays-Bas sont au plus bas en 1892 ; celles du Crédit Lyonnais en 1885 ; celles de la Société Générale en 1894 ; au-delà les cours remontent jusqu'en 1913. D'autre part nous reproduisons ci-après les calculs de Denuc 2 . Les dividendes (indices) sont au plus bas en 1 8 7 7 - 1 8 7 8 ; ils connaissent un nouveau creux, moins prononcé, en 1895 ; au-delà, la croissance conduit aux records de 1 9 0 9 - 1 9 1 3 . L'indice des valeurs boursières a son point le plus déprimé en 1870 ; d'autres creux apparaissent en 1878, 1888, 1897. De 1898 à 1913, même mouvement que l'indice des dividendes. 6 . ÉVOLUTION DU TAUX D'ESCOMPTE B A N Q U E DE F R A N C E ET RENDEMENT D E S OPÉRATIONS A COURT T E R M E D ' U N E BANQUE D E
DÉPÔTS
Les profits des banques sont en rapport avec la masse des affaires traitées, et avec les prix de vente de leurs services. Il n'est donc pas sans 1. Voir le tableau de la page 232 et planche 51, page 265. Cours moyen obtenu par la prise e n considération des douze cours moyens mensuels, chaque cours mensuel provenant de l'observation des cours des premier et dernier jours de chaque mois. Source : Cote des Agents de change de Paris, accessible depuis 1882 en Bibliothèque Nationale. 2. Étude citée, Bulletin de la S. G.F., 1934. Voir planche 52, page 266.
232
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
INDICES DES DIVIDENDES ET DE LA VALEUR BOURSIÈRE ; TAUX DE CAPITALISATION (BANQUES)' (base 100: 1901-1910).
Année
1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
Dividendes
57 59 41 37 43 40 58 112 126 104 76 57 41 41 53 67 115 119 97 83 71 64 65 68 71 74 72 64 62 59 59 62 65 66 78 90 81 82 84 87
Valeur boursière
Taux de capitalisation
(%) 45 52 49 46 43 40 43 61 64 59 60 57 52 51 56 63 76 97 93 82 78 72 71 68 71 76 80 74 71 69 70 68 63 72 80 89 79 81 83 85
6,89 4,45 4,82 3,62 3,48 4,40 3,76 3,83 7,10 8,54 6,98 5,36 4,40 3,25 2,98 3,41 3,58 4,81 5,24 4,49 4,43 4,11 3,76 4,03 3,98 3,92 3,87 4,05 3,79 3,70 3,52 3,61 3,74 3,75 3,47 3,66 4,42 3,87 3,79 3,80
1. Vingt banques ont été étudiées dont la valeur boursière représente en 1932, 89 % de l'ensemble des banques cotées en Bourse de Paris (Jules DENUC, « Dividendes, valeur boursière et taux de capitalisation des valeurs mobilières françaises de 1857 à 1932 », Bulletin S.G.F., juil.-sept. 1934).
233
LES BANQUES BANQUES
Année
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
(suite).
Dividendes
Valeur boursière
Taux de capitalisation
90 105 111 113 122 124 128 144 161 96
94 103 106 108 126 134 160 172 161 148
3,56 3,38 3,81 3,94 3,45 3,50 2,99 2,86 3,44 4,16
(%)
intérêt de rapprocher les résultats précédents : 1° de l'évolution du taux d'escompte de la Banque de France, donnée classique et bien connue ; 2° de l'évolution du rendement des principaux emplois à court terme d'une banque de dépôts déterminée, le Crédit Lyonnais. Le taux d'escompte moyen annuel de la Banque de France a connu des niveaux élevés des années 1850 au début des années 1870. A partir de 1871 le voici entraîné le long d'une pente descendante qui le conduit au creux de 1896-1897 (2%). Au-delà il retrouve le niveau de 3 % et à partir de 1911 un mouvement accéléré le conduit au palier de 4 % en 1913, et 5 % en 1915 — taux de guerre1. Plus probants peut-être apparaissent les taux de rendement des emplois à court terme du Crédit Lyonnais, ceux qu'il a été possible de relever, à partir de 1891 seulement, dans les inventaires2. Naturellement les quatre types d'emplois à court terme ont des rendements situés, sauf cas très exceptionnels, à des niveaux différents en fonction des risques que le banquier attache à chaque mode de crédit ; dans l'ordre, le portefeuille commercial, les reports en Bourse, les crédits ouverts en comptes courants, et les avances sur titres produisent des taux croissants. Sans présenter ici les mécanismes de tels crédits et les risques qu'ils peuvent contenir, il faut seulement préciser : 1° que le rendement du portefeuille commercial est toujours au-dessus du taux d'escompte de la Banque de France car la gestion d'un portefeuille, science des « portefeuillistes », consiste, par la négociation du « papier », c'est-à-dire les « changes » et « arbitrages », à tirer de cette matière première qu'est la masse des traites un profit supplémentaire au seul taux d'escompte3 ; 2° les reports sont les 1. Voir planche 47, page 256. 2. Siège central du Crédit Lyonnais, Paris. Ces documents internes, c'est-à-dire non publiés, ont été obligeamment mis à notre disposition par le Président du Crédit Lyonnais, à l'époque, M. Édouard Escarra, Directeur d'Études à la V I e Section de l'École Pratique des Hautes Études. 3. Exemple : en 1867 le siège social (Lyon) du Crédit Lyonnais emploie 23.500.000 francs en portefeuille commercial ; rendement mesuré : 4,05 % l'an, soit 951.800 francs. Lesquels sont décomposés en : 640.000 francs de gains d'escompte; 311.800 francs de gains de changes et
LE MOUVEMENT
234
DU PROFIT
EN
FRANCE
crédits que la banque ouvre sur le marché financier, crédits boursiers courant d'une liquidation à l'autre — soit pour un mois, en général — renouvelables, et qui permettent à la spéculation boursière de « tenir ses positions ». Les banques, à partir du dernier tiers du xix e siècle, sont intervenues de plus en plus massivement dans ce genre d'opérations ; 3° les crédits ouverts en comptes courants intéressent exclusivement négociants et industriels ; 4° les avances sur titres sont une rubrique très composite allant des « avances au guichet » représentant des crédits modestes ouverts à des petits capitalistes, jusqu'aux avances considérables, qui peuvent atteindre le million, offertes à des sociétés, ou à des hommes d'affaires opulents. On voit sur les courbes le fléchissement visible des taux jusqu'en 1896, 1897 (crédits en comptes courants) ou 1898 (avances sur titres) 1 . Au-delà, à travers les hausses de rendement accompagnant les temps de crise (1900, 1907), le niveau général est sensiblement plus élevé que dans le milieu de la décennie 1890, et, à partir de 1910, l'accélération est nette. Le contraste apparaît à travers le tableau ci-après : MOYENNES ANNUELLES COMPARÉES DES TAUX DE RENDEMENT DES EMPLOIS BANCAIRES A COURT TERME A LA BANQUE DE FRANCE ET AU CRÉDIT LYONNAIS : 1894-1897 -1910-1913.
Rubriques
Taux d'escompte Banque de France
Moyennes annuelles 1894-1897
Moyennes annuelles 1910-1913
2,17
3,37
(%)
(%)
Emplois du Crédit Lyonnais : 1° Rendement du portefeuille commercial . 2° Rendement des reports 3° Rendement des comptes courants débiteurs 4° Rendement des avances sur titres
2,59 3,07
3,52 4,12
4,59 5,76
4,79 6,01
Moyenne générale annuelle du rendement des emplois à court terme du Crédit Lyonnais
4
4,61
7 . STRUCTURE DES PROFITS BANCAIRES
Ainsi l'une des explications du réveil des taux de profit bancaires au début du x x e siècle réside bien dans le mouvement du « prix de l'ard'arbitrage. Le 6 décembre 1867 le directeur du siège parisien de la banque écrivait : « Il faut réaliser le bon rendement de notre portefeuille. En même temps que nous tâchons d'attirer chez nous les valeurs étrangères des maisons de commerce parisiennes, nous devons chercher à les réaliser avantageusement en les envoyant à des banquiers qui nous fassent de bons retours. » 1. Voir planche 48, page 259.
LES
BANQUES
235
gent », à l'époque. Mais il faudrait pouvoir mesurer quel a été le rôle des autres opérations que les opérations à court terme faites par les banques, dans ce retour aux profits ascendants. Aux opérations dites par les praticiens eux-mêmes « courantes » — ou « ordinaires » ou « de banques » — s'opposent en effet ce que les banquiers du temps nomment en leur langage : « les grosses affaires » « ou « opérations extraordinaires », ou « exceptionnelles ». Les premières groupent tous les engagements à court terme des banques et leurs rendements sont sous l'étroite dépendance des taux de l'intérêt. Les secondes comprennent des opérations de divers types, mais qui présentent certains caractères communs : elles portent sur des chiffres importants, massifs ; elles peuvent entraîner une certaine immobilisation, au-delà des trois mois du « court terme » ; la part de risque et d'enjeu qu'elles contiennent est bien plus affirmée que pour les opérations courantes ; leurs taux de profit sont très largement au-dessus des taux des « opérations de banque » ; elles sont souvent plus « financières » que rattachées étroitement à des opérations commerciales ou industrielles, c'est-àdire côtoient le gain de spéculation et peuvent n'avoir que des rapports lointains avec l'activité économique ; elles n'ont pas de caractère de régularité, de périodicité ; leur étude, leur préparation, leurs soins, accaparent les dirigeants ; ceux-ci laissent aux bureaux et guichets le soin du tout venant des affaires bancaires (dépôts, service titres, escomptes, avances aux guichets, etc.) mais consacrent l'essentiel de leur temps à la stratégie et à la tactique des « affaires extraordinaires ». Ce n'est pas que toutes les « grosses affaires » présentent à la fois l'ensemble de ces traits, mais, en tous les cas, une partie d'entre eux. Entrent dans leur catégorie : la gamme des opérations passées entre banques et gouvernements, sans oublier naturellement les gouvernements étrangers (avances à court terme en « dette flottante » ; prise ferme et garantie des emprunts à long terme, ou placement à commission des rentes) ; les crédits autres que l'escompte, ouverts, sur diverses garanties, à de grosses sociétés d'industrie, de négoce, ou de banque ; les participations prises dans ces sociétés; la création de sociétés filiales, en particulier : compagnies d'assurances, sociétés foncières et immobilières. On doit même faire entrer les reports dans les grosses affaires dans la mesure où cette opération, quoique relevant du court terme, est le plus souvent un élément de la stratégie bancaire : une banque choisit d'appliquer ses prêts à la spéculation boursière à telles et telles valeurs auxquelles elle porte un intérêt particulier ; elle soutient ainsi, par exemple, le cours des valeurs de ses filiales ou des sociétés dans lesquelles elle a acquis une part du capital. Qu'on nous permette de citer un simple témoignage à propos de l'intérêt attaché par les banques à ces types d'opérations. En novembre 1871 le Crédit Lyonnais hésitait entre certains emplois d'argent ; le directeur du siège de Lyon, Letourneur, banquier très traditionaliste et très prudent, voulait se cantonner dans les opérations sûres « de portefeuille et de change », alors que son collègue du siège parisien de la banque, Mazerat, en parfait accord avec le président, Henri Germain, était attiré par les emplois fructueux à l'étranger, auprès des gouvernements besogneux. Voici comment, à propos d'une opération d'avance à faire au gouver-
236
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
nement espagnol et portant sur plusieurs millions de francs, Mazerat défendait son point de vue, qui, d'ailleurs, l'emporta : « Les opérations de portefeuille et de change doivent, comme vous le dites, entrer pour une large part dans nos affaires ; mais aujourd'hui où les oscillations des cours des devises sont si brusques et si fortes1, ces opérations ne sont pas sans présenter quelques mauvaises chances. Les spéculations de change les mieux raisonnées peuvent parfois mal tourner, alors surtout qu'elles dépendent beaucoup des combinaisons politiques. En aucune façon nous n'y voyons un élément de profit aussi assuré ni aussi régulier que dans des prêts à gros intérêts sur bonnes garanties. Même à 10% il n'y aurait pas lieu de repousser une aussi grosse avance à l'Espagne. Nous serions disposés à traiter même à 10% pour engager une affaire avec l'Espagne. » Sans doute y eut-il, des années 1860 jusqu'en 1914, une évolution dans les « opérations exceptionnelles » des banques. Alors que les banques d'affaires conservèrent ou élargirent leurs liaisons avec la grosse industrie, les banques de dépôts, une à une, opérèrent un évident « dégagement industriel », liquidant leurs participations, restreignant leurs gros crédits, pour avoir appris à leurs dépens le danger des immobilisations industrielles. Mais si les grandes banques à agences se désolidarisent progressivement des grosses affaires faites avec l'industrie, elles entrèrent à grandes guides dans un nouveau type d ' « opérations exceptionnelles » : le placement à très large échelle des valeurs mobilières étrangères, privées et, surtout, gouvernementales ; ce fut l'ère des « emprunts russes » — ceuxci étant pris ici comme symbole d'un mouvement nouveau par son ampleur, et décisif dans l'orientation de la stratégie bancaire. Dans ces conditions les masses et taux de profits bancaires dont nous venons de voir l'évolution ne sont pas seulement le reflet des changements produits dans le « prix de l'argent » à court terme. Ils se présentent comme la résultante assez fidèle de l'ensemble de la marche des banques, d'affaires et de dépôts. Ils traduisent globalement l'efficacité des emplois de tous types faits par les banques, en France comme à l'étranger, emplois courants ou emplois « exceptionnels ». Ils ne témoignent d'ailleurs pas seulement du tonus de capitalisme bancaire français mais aussi de l'état général des affaires d'argent sur le marché mondial. Ils représentent alors une indication de valeur très générale sur les « mouvements longs » du capitalisme mondial avant 1914. 8.
SPECTROGRAPHIE
DES
PROFITS
DU
CRÉDIT
DE 1892-1896 A 1914
LYONNAIS
Nous voudrions enfin donner dans la ligne même des développements antérieurs, quelques indications très spécifiques sur la spectrographie des profits d'une banque déterminée dans le quart de siècle précédant la 1. Crise monétaire, brève, de l'automne de 1871 due aux ponctions exercées sur la circulation par le paiement en cours des cinq milliards de l'indemnité de guerre à l'Allemagne.
LES
BANQUES
237
première guerre mondiale. Ces indications permettent d'ailleurs de poser des questions concernant l'ensemble du système bancaire français. Les chiffres qui vont être utilisés sont, à notre connaissance, les premiers de ce type à être présentés dans une étude économique. Nous les devons à la très grande compréhension et à l'extrême amabilité des dirigeants actuels du Crédit Lyonnais : que l'on nous permette de souligner à ce propos quelle aide ils apportent ainsi, et en toute connaissance de cause, à l'histoire économique du x i x e siècle. Les dirigeants du Crédit Lyonnais distinguent, avant 1914, deux familles de bénéfices : ceux dits « ordinaires » provenant des opérations courantes ; ceux dits « extraordinaires » provenant surtout, entre les années 1890 et 1914, des émissions de valeurs mobilières et de leur placement. Ces bénéfices « extraordinaires » se décomposent dans les inventaires en trois rubriques : I o Les intérêts du compte dit « affectation spéciale du capital et des réserves ». Une part du capital est en effet considérée comme plus ou moins immobilisée (immeubles, cautionnement en rentes russes déposé à l'agence de Saint-Pétersbourg, gros crédits, valeurs pour compte, valeurs de portefeuille, etc.) ; les intérêts de ce compte sont inscrits à part, en dehors des « bénéfices ordinaires ». 2° Les « bénéfices sur souscriptions », c'est-à-dire sur ventes de titres à la clientèle, lorsque la banque joue seulement le rôle de commissionnaire. 3° Les « bénéfices sur affaires exceptionnelles », c'est-à-dire sur ventes de titres, mais avec participation, c'est-à-dire achat, prise « ferme » par la banque elle-même, utilisant ses propres ressources. La banque est alors directement intéressée à l'affaire. Pour une même émission le Crédit Lyonnais inscrit souvent ces deux derniers types de bénéfices. Il y participe donc à la fois comme intermédiaire, et comme acheteur « ferme ». A noter que tous les frais sont imputés sur les seuls bénéfices ordinaires ; procédé logique, puisque les frais sont aussi constants et réguliers que les opérations ordinaires. Tandis que les profits « extraordinaires » sont, en principe, plus irréguliers : on ne compte pas sur eux pour assurer le règlement des frais. Une fois soustraits les frais des recettes ordinaires, on obtient par addition des bénéfices ordinaires et extraordinaires, les profits bancaires au stade originel (Pj) avant toute mise en réserve et tout amortissement. La croissance de la « belle époque » est visible dans les deux tableaux ci-après ; de 1891 à 1913 le profit originel fait plus que quadrupler de 17,7 millions à 79,3 millions. Mais ce profit (P^ sera amputé dans l'inventaire intérieur (non publié) de réserves et amortissements exceptionnels qui ne seront pas divulgués. Les profits déclarés aux actionnaires (P 2 ), et inscrits au bilan publié, seront nettement inférieurs aux profits originels, c'est-à-dire aux profits réels1. 1. Voir tableaux et planche 50, p. 252-253 concernant le Crédit Lyonnais (partie statistique).
238
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
RECETTES AVANT IMPUTATION DES FRAIS SUR LES RECETTES ORDINAIRES DE 1891 A 1916 (millions de francs).
Années 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915
Recettes ordinaires 34 34,7 36,3 37,2 44,6 42,7 47 53,9 62,6 70,3 65,9 67 73 76,8 79,1 90,6 96,7 83,8 84,4 97 97,7 109,8 123,4 71,5 78,1
Bénéfices extraordinaires 5,1 2,5 3,8 7,9 9 9,4 8 8,2 11,2 7,5 7 9,8 11,3 13 8 22,9 9,8 13,4 22,2 17,4 14,5 18,9 18,4 16,9 15,8
Recettes totales 39,1 37,2 40,1 45,1 53,6 52,1 55 62,1 73,8 77,8 72,9 76,8 84,3 89,8 87,1 113,5 106,5 97,2 106,1 114,4 112,2 128,7 141,8 88,4 93,9
Mais venons-en à une analyse précise des seuls « bénéfices extraordinaires » de 1891 à 1914 ; elle va nous livrer des indications du plus haut intérêt sur la politique d'une banque de dépôts-type et, par là, sur l'évolution des affaires du grand capitalisme français. On ne peut retenir pour l'étude — en laissant de côté le poste très particulier des intérêts de « l'affectation spéciale du capital et des réserves » — que les bénéfices « sur souscriptions », la banque jouant ici le rôle d'intermédiaire, et les bénéfices « sur affaires exceptionnelles » — affaires où la banque achète ferme une part des valeurs qu'elle place ensuite. La somme de ces deux bénéfices représente les gains tirés de l'opération qui caractérise au plus haut degré la politique des banques françaises au début du xx e siècle : la vente de titres. Sans doute de tels profits n'englobent-ils pas toutes les « grosses affaires » ; dans les bénéfices sur affaires dites « ordinaires » une part qu'il est impossible d'évaluer relève des profits sur reports, sur gros crédits, sur grosses avances, sur titres conservés en portefeuille, etc. Mais les affaires de ventes de titres sont à ce point particulières, intéressantes, et nouvelles par leur ampleur, que la banque elle-même les classe à part de toutes les
LES
239
BANQUES STRUCTURE DES PROFITS ORIGINELS D E 1891 A 1915 (millions de francs).
Années
1891 1892 1893 1894 1896 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915
Bénéfices ordinaires 12,6 12 12,7 11,2 16,3 13,8 17,4 22,8 29,6 35,4 30,6 29,8 33,6 36,1 36,9 45,3 49,4 36,9 36,1 44,7 42,6 61 60,9 11,3
Bénéfices extraordinaires 5,120 2,548 3,871 7,973 9,090 9,413 8,060 8,210 11,273 7,581 7,027 9,872 11,337 13,012 8,051 22,917 9,874 13,483 22,250 17,472 14,690 18,949 18,405 16,914 15,855
Profit originel (total) 17,7 14,5 16,5 19,1 25,3 23,2 26,4 31 40,8 42,9 37,5 39,6 44,9 49,1 44,9 68,2 59,2 50,3 58,3 62,1 67,1 69,9 79,3 28,2
autres dans ses inventaires internes : très précisément à partir de 18881, date qui prend alors une haute signification. Dans les commentaires rédigés à l'usage du Comité de direction par les services centraux de la comptabilité pour l'exercice 1891 on relève, précisément, à propos des bénéfices sur ventes de titres, la formule suivante : « Nous n'avons qu'à constater ces résultats, puisque ces profits tiennent à des circonstances très spéciales » : c'est-à-dire aux décisions des entreprises et des États, et à la part que la banque pouvait obtenir dans les émissions de titres de sociétés privées et de titres publics (emprunts d'États, de municipalités, de provinces). Constatant pour le même exercice la baisse des profits annuels, le même commentaire lui assignait deux causes : « Ces chiffres démontrent de la façon la plus évidente que la baisse de nos bénéfices tient à deux causes indépendantes de notre volonté : le loyer moins élevé de l'argent, et l'absence d'émissions. » Telles ont bien dû être, pour les grandes banques de dépôts en particulier, les deux influences 1. L'état de la documentation ne permet cependant d'en analyser le contenu qu'à partir de 1896.
240
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
majeures qui se sont exercées sur le volume et le taux de leurs profits : le « prix de l'argent », dont nous connaissons l'évolution ; et les fluctuations du niveau des ventes de titres. Or, au Crédit Lyonnais, les bénéfices sur ventes de titres ont crû considérablement entre 1888 et 1914, ainsi que l'indique le tableau ci-dessous : MOYENNES ANNUELLES DES B É N É F I C E S SUR VENTES DE TITRES 1 : 1888-1914
Périodes 1888-1892 1896-1900 1910-1914
Moyennes annuelles 2,385 millions 7,630 14,432
L'ampleur nouvelle de tels profits tient à la fois à la demande et à l'offre de valeurs mobilières : la demande croît naturellement avec le bourgeonnement des réseaux bancaires sur le territoire ; pour l'épargnant, l'agence ou le bureau bancaires sont désormais à portée de main ; une sorte de pression de la clientèle sur la banque s'exerce ; il est alors vrai que le rentier français veut, par exemple, de la rente russe, et que la banque répond à ses besoins. Mais il se produit en même temps, à la fin du x i x e siècle, une augmentation de l'offre des valeurs mobilières. Le marché français a une telle capacité d'absorption, une telle malléabilité, une telle réputation de richesse et d'épargne, que lanceurs d'affaires et d'emprunts proposent à la clientèle une gamme fort variée de placements, tous déclarés « de père de famille » : le rentier veut de la rente russe, mais on lui a appris à la désirer. Il ne peut demander que ce qu'on lui offre. E t l'on sait comment l'offre, grâce aux efforts des syndicats financiers et de la presse, peut présenter des dehors séduisants. La question qui nous intéresse ici est de savoir quelles sortes de valeurs ces grands bazars que sont alors devenues les banques offrent à l'épargne. La distinction qui s'impose d'abord est celle entre valeurs étrangères et valeurs françaises. Les premières traduisent bien évidemment la face impérialiste du développement du capitalisme français. Elles sont un indice exact, dans le cas d'une banque déterminée, du mouvement d'exportation des capitaux ; les emprunts d'États étrangers y tiennent la plus large place. Quant au placement des valeurs françaises, c'est-à-dire aux emplois d'argent sur le marché national, il se présente lui-même sous des rubriques qu'il importe de distinguer : emprunts d'État et de collectivités publiques, et valeurs privées (industrielles, immobilières, commerciales). Nous avons enfin considéré à part les bénéfices faits sur placements de titres coloniaux français (emprunts des administrations coloniales surtout). Les résultats d'une telle analyse sont consignés dans le tableau ci1. Somme des « bénéfices sur souscriptions » et des « bénéfices sur affaires exceptionnelles ».
LES
241
BANQUES
dessous qui reproduit la structure des bénéfices tirés par le Crédit Lyonnais de ses ventes de titres entre 1896 et 1914. A l'intérieur du volume des profits sur « affaires étrangères », nous avons distingué le chiffre particulier, souvent considérable, des « affaires russes ». On peut se reporter d'autre part aux représentations graphiques de la planche 49, p. 261. STRUCTURE DES BÉNÉFICES
SUR « AFFAIRES
EXCEPTIONNELLES
»
E T S U R « SOUSCRIPTIONS » AU C R É D I T LYONNAIS 1896-1914 (en millions de francs).
Années
1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1916
Total annuel des bénéfices
Affaires coloniales françaises
6,766 6,309 6,236 9,959 5,802 5,024 7,210 9,372 10,779 4,914 19,076 7,772 9,375 19,953 13,451 9,081 15,800 15,136 12,865 14,087
2,249 0,217 néant 0,242 0,066 0,420 0,587 0,455 0,037 0,613 0,382 0,560 0,514 0,493 0,800 0,245 néant 0,398 0,248 0,002
1,222 4,491 4,734 6,109 3,666 3,385 4,308 7,009 8,943 3,623 17,111 5,260 7,028 16,414 11,308 7,298 10,636 8,452 9,122 0,281
194,880
8,526
140,199
Emprunts d'État et de collectivités en France
Sociétés françaises
(0,184) (1,282) (1,955) (4,078) (1,762) (1,831) (0,972) (2,992) (7,961) néant (12,623) (0,473) (3,876) (12,082) (0,041) (0,013) (5,493) (4,613) (7,350) néant
0,166 0,107 0,060 2,426 1,008 0,113 0,661 1,332 0,506 0,136 1,252 0,524 0,235 1,414 0,249 néant 2,062 3,191 1,342 13,723
3,129 1,494 1,442 1,182 1,062 1,106 1,664 0,576 1,293 0,542 0,331 1,428 1,598 1,632 1,094 1,538 3,102 3,096 2,153 0,081
(69,581)
16,784
29,451
Affaires étrangères (dont affaires russes)
TOTAUX 1 8 9 6 -
1914 1
Ces éléments nous entraînent à d'importantes constatations. D'abord en ce qui concerne la structure du total des bénéfices réalisés entre 1896 et 1914 sur le type d'opérations envisagé : 1° La part des profits retirés des affaires concernant les valeurs étrangères est énorme : 140 millions sur un total de 195 millions. 2° Les bénéfices sur affaires russes tiennent la vedette ; ils représentent, avec près de 70 millions (69,581) la moitié des bénéfices sur ventes de titres étrangers, et plus du tiers du total de ce type de gains. 1. Année 1915 exclue. 16
242
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
3° Les profits sur valeurs coloniales sont relativement très faibles (8,5 millions). 4° Les bénéfices sur ventes de titres français (46,235 millions) ne fournissent pas le quart du chiffre global. Pour ce qui est de l'évolution du total des bénéfices tirés des souscriptions, il va évidemment en augmentant jusqu'à la guerre — et même avec la guerre puisque le chiffre de 1915 est fort élevé, mais l'on en voit la raison. C'est alors la vente des bons de la Défense nationale qui produit la presque totalité des profits : 13,7 millions sur 14 millions. Avant 1914, à travers des hauts et des bas, la courbe monte. Les années de pointe (1899, 1904, 1906, 1909, 1912) correspondent à de gros gains faits sur placements de valeurs russes. La moyenne annuelle des profits en 18961900 est de 7,6 millions ; celle de 1909-1913, de 14,6 millions. Quant aux types de valeurs placées : I o Les valeurs russes sont des titres d'État, des obligations de villes (Odessa, Saint-Pétersbourg, Moscou, Varsovie), des obligations ferroviaires et de banques ; des actions et obligations de sociétés industrielles : charbonnages, sidérurgie, pétrole. C'est à partir de 1911 seulement — signe de l'accélération connue du mouvement industriel russe à la veille de la guerre — que les titres industriels et ferroviaires tiennent une place plus grande que les emprunts gouvernementaux : obligations des Forges et Aciéries du Donetz, actions des Charbonnages d'Urikang, des Usines de Briansk, des Forges et Aciéries de Huta-Bankowa, du Naphte russe, obligations du Chemin de fer de l'Altaï, de Y Ouest-Oural, du Nord-Donetz, du Chemin de fer de la Mer Noire, du Chemin de fer de Semitchinsk. 2° Les valeurs étrangères autres que russes intéressent toute l'Europe, toute l'Amérique, et l'Extrême-Orient. On relève que lorsqu'il n'y a pas de grand emprunt russe, le Crédit Lyonnais participe largement aux emprunts du gouvernement japonais : ainsi en 1905, 1907, 1910. Les titres étrangers, si l'on excepte la Norvégienne de l'Azote en 1911 et 1914, et la Royal Dutch en 1911, ne sont jamais des titres de sociétés industrielles, mais des emprunts d'États (Chine, Japon, Finlande, Norvège, Danemark, Suède, Suisse, Turquie, Monaco, Hollande, Argentine, Brésil, Mexique, Belgique, Serbie, Roumanie) ; de villes et de provinces (Genève, Lausanne, Berne, Fribourg, Québec, Christiania, Copenhague, Stockholm, Vienne, Budapest, Sao Paolo, Mendoza, Tucuman, Santa Fé, Buenos Aires, Bahia, Tokyo) ; de banques foncières (Crédit Foncier franco-canadien, Crédit Fonder franco-égyptien, Banque hypothécaire de Norvège, Banque hypothécaire franco-argentine, Crédit Foncier de Stockholm, Banque hypothécaire du Danemark, Crédit Foncier du Royaume de Serbie, Crédit Foncier d'Autriche, Caisse hypothécaire de Berne), et de sociétés ferroviaires (chemins de fer fédéraux suisses, chemins de fer autrichiens, compagnies américaines). 3° Les valeurs coloniales françaises, mis à part les titres du Chemin de fer du Yunnan, de celui de Djibouti à Addis-Abéba, des Tramways
LES
BANQUES
243
de Tunis, et de la Compagnie orientale de colonisation, sont des titres d'emprunts des Gouvernements généraux des colonies ; parmi eux, deux emprunts marocains (1910, 1914). 4° Les valeurs publiques françaises sont représentées par des emprunts d'État (1901, 1903, 1914), et surtout par les obligations du Crédit Foncier et des emprunts municipaux divers : d'abord, Paris (1896, 1899, 1900, 1901, 1902, 1904, 1905, 1910, 1912). 5° Les titres émis par des sociétés privées françaises ayant leurs installations sur le territoire métropolitain font une grande place aux obligations ferroviaires, aux titres de compagnies de gaz, de compagnies de navigation, de sociétés foncières et immobilières, de sociétés de distribution d'eau, de compagnies de transports urbains, de grands magasins — traduisant l'essor et l'équipement urbains — et de sociétés industrielles d'envergure. Mais, sur ce dernier point, on constate une remarquable accélération du nombre des émissions à partir de 1911 ; de 1896 à 1910 on peut relever 14 émissions de titres industriels : 6 émissions, entre 1896 et 1902, pour les seules Forces Motrices du Rhône; obligations Forges de ChâtillonCommentry (1900), obligations des Mines de Vicoigne et Nœux (1901), obligations Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de fer (1903), actions des Raffineries Say (1905), obligations des Mines d'Albi (1906), obligations du Creusot (1908), de la Compagnie Industrielle du platine, de la Compagnie Parisienne de distribution d'électricité (1910). Mais dans la seule période de 1911-été 1914 le nombre des émissions « industrielles » est de 32 : 3 émissions de la Compagnie Parisienne de distribution d'électricité, 2 émissions de la Société d'Éclairage, de chauffage et de force motrice, obligations des Mines de Drocourt (1911), des Mines de Béthune (1911) de la Société d'appareillage électrique Grivolas (1911), des Aciéries et Forges de Firminy (1911), des Aciéries de France (1911), de Schneider et Cie (1912), des Usines de l'Espérance (Louvroil) en 1912; actions des Anciens Établissements Cail (1912), obligations de l'Aluminium français (1912), de Commentry-Fourchambault-Decazeville (1912), des Ateliers de construction électrique du Nord et de l'Est (1912), des Établissements Bouchayer et Viallet (1912), de la Compagnie Générale des phonographes et de cinématographe (1912). En 1913, sont émises : actions de Fives-Lille, des Produits chimiques d'Alais et de la Camargue, de Schneider et Cie, des Aciéries et Forges de Firminy. En 1914 : obligations des Forges et Chantiers de la Méditerranée, actions de la Soie artificielle de Tubize, obligations de la Société métallurgique de Pont-à-Vendin, de l'Union électrique de Saint-Claude, actions de la Compagnie centrale d'énergie électrique, des Aciéries de Longwy, obligations des Usines de Bouhey, de la Société hydroélectrique de Lyon, des Forges et Aciéries du Nord et de l'Est, de l'Énergie électrique de Grenoble et Voiron. Nous ne poussons pas l'analyse jusqu'à relever les bénéfices faits sur chacune de ces opérations, bénéfices soigneusement transcrits dans les inventaires. Le nombre des émissions est à lui seul un indice valable du développement de certains secteurs. Le fait est que si l'on additionne le total des émissions de sociétés privées métropolitaines de tous types
244
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
il y en eut 61 de 1896 à 1910 et 57 de 1911 à l'été de 1914. Proportion inverse pour les émissions de valeurs publiques françaises : 29 émissions de 1896 à 1910, 7 émissions de 1911 à 1914. Ces chiffres confirment et soulignent le renouveau de vitalité de l'économie capitaliste dans les années précédant la guerre et tout particulièrement dans les grands secteurs industriels où le réveil de la sidérurgie s'accompagne d'un intense développement des industries nouvelles : chimie et électricité. Voici des indications qui corroborent la montée des profits charbonniers, sidérurgiques et bancaires au début du x x e siècle. On dira que, dans cette analyse des bénéfices sur émissions, nous ne raisonnons que sur un exemple : la gestion du Crédit Lyonnais pourrait être un « cas ». En fait, il n'en va pas ainsi pour la simple raison que les émissions pour lesquelles le Crédit Lyonnais prête ses guichets : 1° sont le fait de syndicats bancaires au sein desquels cette banque est entourée d'autres grandes banques, d'affaires et de dépôts, de la place de Paris ; et 2° qu'elles représentent les principales émissions proposées sur le marché français. Confirmation serait donnée par la lecture des rapports du Conseil d'administration de la Société Générale aux assemblées annuelles d'actionnaires pendant la même période : sans doute trouve-t-on des émissions qui sont le propre de l'une ou de l'autre des deux grandes banques ; mais les émissions communes sont les plus fréquentes. E t surtout, dans le cas de la Société Générale, les mêmes grandes tendances sont aisément repérables : grande place des titres étrangers ; accélération du nombre des émissions à partir de 1910-1911 ; multiplication, alors, des titres industriels français ; rareté des émissions coloniales. Tel est bien l'impérialisme français du début du xx e siècle : fortement créancier au-dehors ; privilégié dans les affaires d'emprunts russes et animateur de l'équipement lourd de la Russie ; assez peu intéressé à l'économie coloniale française, parce que celle-ci, économie de traite, est demeurée au stade de l'exploitation par le négoce, mais n'a pas atteint celui de l'industrialisation ; et parce que, par ailleurs, elle ne saurait fournir aux banques des opérations financières d'État qui sont toujours les plus fructueuses ; impérialisme, enfin, en passe à la veille de la guerre, de participer plus largement aux fastes visibles de la « seconde révolution industrielle », « révolution » qui devait d'ailleurs beaucoup aux préparatifs de la guerre, comme cela est très évident dans la sidérurgie.
IV BANQUES
42. Banques d'affaires
Moyennes mobiles : 9 ans.
: PROFITS
ET MOYENNES
MOBILES
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247
PROFITS.
248 43. Banques d'affaires : T A U X DE PROFIT.
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PROFITS
ET MOYENNES
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PROFITS.
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SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPÔTS
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PROFITS.
254 46. Banques de dépôts : T A U X DE PROFIT.
255
SOCIÉTÉ L Y O N N A I S E DE D É P Ô T S
MARSEILLAISE T INDUSTRIEL M M Ë R C I A L ET DE D É P O T S
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256
47. Banque de France : DIVIDENDES ET TAUX D'ESCOMPTE. 1-100
1850 (1) Moyennes mobiles : 9 ans. (2) Calculé par la Direction Générale des Études et du Crédit de la Banque. M. Boccon-Gibod.
257
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17
259
48. Crédit Lyonnais : 1891-1913. EMPLOIS A C O U R T TERME : T A U X DE RENDEMENT.
mmmmt Avances sur titres •
Comptes-courants débiteurs
_
Placements en reports ( Bourse )
9 m m Portefeuille commercial dans les sièges français du Crédit Lyonnais
260 49. Crédit Lyonnais : 1896-1915. « BÉNÉFICES EXTRAORDINAIRES » SUR « AFFAIRES EXCEPTION 15
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AFFAIRES FRANÇAISES
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B E N E F I C E S "EXTRAORDINAIRES" | |
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265
51. C O U R S MOYEN ANNUEL DES A C T I O N S DE TROIS BANQUES.
BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS
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CRÉDIT LYONNAIS
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15
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
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5
266
52. INDICES DES DIVIDENDES ET DES VALEURS BOURSIÈRES DES selon J. DENUC in Bulletin Statistique de la France 1934.
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267
HOUILLÈRES DU CENTRE, DES FORGES ET ACIÉRIES ET DES BANQUES 1913
1932
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
I. —
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET GRANDS FLUX DES PROFITS
F. Simiand et Kondratieff avaient raison : les mouvements longs sont une réalité. Une réalité d'autant plus contraignante que nous venons de la retrouver au cœur des profits d'entreprises ; c'est-à-dire au cœur des résultats économiques. Le climat général des affaires se lit sur le baromètre des profits ; or il n'existe pas de lecteurs plus intéressés que les entrepreneurs eux-mêmes. Mais à quoi aboutissent les grands flux des profits ? A leur victoire, tant sur la stagnation ou la baisse des prix unitaires, que sur l'érosion du « prix de l'argent ». Le profit du x i x e siècle est une catégorie économique victorieuse ; par conséquent, dominante : grâce aux « progrès de l'industrie », c'est-à-dire grâce à l'effort quantitatif portant à la fois sur les masses produites, sur les techniques de production, sur les coûts de production — comme le même effort a porté sur le volume des capitaux traités, quand il s'agit des banques. Sans doute n'avons-nous saisi dans cette enquête que des profits de grandes firmes. Mais les secteurs dominants donnent le ton. Ils sont surtout les grands bénéficiaires du mouvement général. Qu'advient-il alors du profit des secteurs moins dynamiques, ou en déclin relatif ? Que se passe-t-il dans l'entreprise moyenne ? Peut-être le saura-t-on un jour. Nous avons vu en tous les cas les petites sociétés houillères du Nord et du Pas-de-Calais participer elles aussi à la montée des profits de la fin du x i x e et du début du x x e siècle. Ces profits, tirés vers le haut, sont bien un sous-produit de la « croissance ». Le phénomène essentiel c'est le « trend » séculaire des productions (industries lourdes) et des masses de capitaux agglomérés (banques). Production de masse des biens matériels, circulation massive des capitaux, ont finalement eu raison des fluctuations, courtes et longues, des prix — prix unitaire des produits et prix de l'argent. Les produits « bruts », les chiffres d'affaires, et les revenus du capital subissent fondamentalement l'effet des niveaux régulièrement exhaussés des quantités de marchandises, ou de capitaux, traitées. L'ère industrielle est bien celle des grands volumes, des poids lourds, des chiffres massifs, celle d'une énorme modification quantitative.
270
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
On ne peut pas, alors, éviter de poser la question du « démarrage », du « take-off », pour reprendre la problématique de Rostow1. Celle-ci, il est vrai, si séduisante apparaisse-t-elle, ne recueille pas des historiens une adhésion véritable2. Mais, du moins, s'est-on demandé si, dans le cours du xix e siècle économique français, un moment particulier avait connu cette poussée, cet arrachement qui marquerait le passage à un degré nouveau de l'industrialisation. Rostow répond « oui » : la période 1830-1860. Dans une étude récente3, J. Marczewski émet de sérieux doutes sur cette hypothèse. Traitant l'ensemble des données chiffrées selon les modèles de la comptabilité nationale contemporaine, il décèle dans le développement industriel français du xix e siècle, « une croissance très graduelle », mais « non un véritable take-off ». Selon lui « aucune période du xix e siècle » ne peut être considérée comme telle, si l'on étudie les diverses branches industrielles. Ce qu'il décèle, plus précisément, c'est « trois périodes d'accélération » (1796-1844 ; 1855-1884 ; 1895-1913) et « deux périodes de ralentissement » (1845-1854 ; 1885-1894)4. On voit que ces phases, déterminées à l'échelle de l'histoire industrielle globale, correspondent grossièrement à celles que nous avons, pour notre part, reconnues dans les trois secteurs envisagés — du moins à partir des années 1850. C'est à une constatation de même type qu'aboutit Pierre Léon dans son étude sur l'industrialisation en France du xvui e siècle à nos jours5. De cette étude, tirons le tableau suivant : P R O D U C T I O N S = P O U R C E N T A G E D'ACCROISSEMENTS A N N U E L S M O Y E N S
1820-1860
Charbon Fonte Acier
4,9% 2,4%
1861-1873
6,1% 6,7%
1874-1896
1896-1913
2,4% 2 %
1,7% 4,6% 7,6%
On voit que la grande époque de l'accélération des vitesses annuelles des quantités produites est le troisième quart du siècle et que, production charbonnière exclue, un nouvel élan s'amorce à la fin du siècle et au début du x x e siècle. Les mouvements longs dans les quantités produites ne sont reconnaissables qu'au niveau des vitesses de croissance ; mais la croissance elle-même n'est pas mise en question. 1. W. W. ROSTOW, The stages of economic growth. A non communist Manifest, Cambridge, University Press, 1960. 2. Voir la très suggestive étude de Pierre VILAR, « Développement historique et progrès social ; les étapes et les critères », La Pensée, n° 7-8, 1961. 3. J. MARCZEWSKI, « Y a-t-il eu un ' take-off ' en France ? « Cahiers de FI.S.E.A., « Évolution des techniques et progrès de l'économie », série AD, n° I, supplément n° II, mars 1961. 4. M. Markovitch a, depuis cette étude, systématiquement repris 1" « histoire quantitative » de l'industrie française depuis la fin du xix® siècle. Trois cahiers de l'I.S.E.A. sont à paraître sur ce thème. 5. Conférence internationale d'histoire économique, Stockholm, 1960, Communications, Mouton & Co., École Pratique des Hautes Études, 1960.
CONCLUSIONS
GÉNÉRALES
271
Qu'observons-nous dans le cas des firmes dont nous avons les données séculaires ? Les courbes de l'extraction annuelle de nos quatre sociétés houillères du Massif Central depuis 1810-1820 mettent bien en évidence le coup de fouet de la période 1845-1850-1865-1875. Les choses sont plus incertaines dans les années 1810-1840 ; montée « longue » régulière des quantités à Carmaux et Roche-la-Molière—Firminy, mais accélérations très nettes en 1822-1837 à Blanzy et 1820-1833 au Creusot. Pour les produits bruts et les revenus nets des quatre firmes, Carmaux et Roche-
la-Molière laissent apparaître des lignes de moyennes mobiles montant avec régularité jusqu'aux sommets du siècle (1870-1875) ; mais, dans le moins long terme, il y a accélération visible du revenu net à Carmaux en 1827-1833 et à Roche-la-Molière à partir de 1830-1840. Blanzy ne laisse pas apparaître une accélération marquée du revenu net avant 1841. Quant au Creusot, le démarrage d'après 1820 est brisé net dès 1826 : nous nous trouvons dans l'incertain domaine des accidents de marche. Il serait nécessaire, en vérité, de reprendre le problème du « take-off », non pas globalement — on peut considérer après les travaux de J. Marczewski et de M. Markovitch que cette question est réglée — mais sectoriellement, et régionalement, et de commencer, précisément, par le charbon. C'est une direction de recherche que nous suggérons. Tout s'est passé comme si la croissance industrielle procédait d'un flux régulier dans sa direction, avec des poussées d'accélération, puis des moments de freinage sans qu'on puisse qualifier de « take-off » — au sens où l'entend Rostow •— une période privilégiée. Mais ce n'est pas au niveau des quantités produites qu'apparaissent avec le plus d'évidence les fluctuations longues. Les productions grandissent imperturbablement, alors que « produits bruts », valeurs et chiffres d'affaires, « revenus nets » et profits, subissent avec netteté — en même temps qu'ils sont tirés vers l'avant par la force massive des productions montantes — quoique inégalement, l'influence des houles des prix. En fin de course viennent alors les records de la « belle époque ». Regardons une dernière fois les trois grands balancements des profits qui, au delà de décalages chronologiques inévitables entre entreprises, s'imposent avec insistance à l'observateur. Pour la période où les données des trois secteurs (charbonnages, sidérurgie et banques) sont complètes, c'est-à-dire du milieu du siècle à la guerre mondiale, un même mouvement rythmique gonfle ou déprime les profits. La grande dépression de ce que l'on peut appeler, pour simplifier, le troisième quart du siècle, est entourée de deux périodes d'essor et de montée des bénéfices d'entreprises, la seconde méritant pleinement le titre non usurpé de « belle époque » du grand capitalisme. Grande dépression pour l'ensemble des activités économiques, mais qui, dans tel secteur particulier — ici les charbonnages du NordPas-de-Calais — peut n'être, nous l'avons vu, que relative, et simplement traduite par un ralentissement. Au-delà de cette phase, les records sont atteints dans les quinze à vingt ans d'avant guerre. Les masses des profits sont effectivement portées vers un sommet. Ne peut-on pas avancer l'hypothèse que ce volume triomphant des bénéfices a été partagé, dans les trois sectêurs en question, par un nombre de firmes qui serait allé en diminuant ? Il faudrait alors, en complément de
272
LE MOUVEMENT
DU PROFIT
EN
FRANCE
notre enquête, en conduire une nouvelle, qui l'éclairerait singulièrement : l'enquête sur la concentration capitaliste dans les charbonnages, la sidérurgie et la banque, des années 1820 au début du xx e siècle. Cette concentration est sans doute fort peu avancée dans les charbonnages — bloquée qu'elle fut par la rentabilité de nombreuses sociétés moyennes ou petites et par l'important décret d'octobre 1852. Il semble en aller autrement dans la sidérurgie qui, très tôt, à partir des années 1840, traversa des phases de « fusions » successives. Les entreprises de type monopolistique sont en train d'y naître, de fusions en fusions, de prises de participations en prises de participations, d'un développement — ne disons pas continu, mais chronique — vers la concentration des pouvoirs économiques et des contrôles. Tout ne s'est-il pas passé comme si une masse croissante de bénéfices s'était partagée entre des parties prenantes de moins en moins nombreuses ? — ou, du moins, parmi lesquelles la part des profits des plus grandes d'entre elles allait croissant plus que proportionnellement ? Entendons bien qu'aux disparitions d'entreprises dans les trois secteurs, forme radicale de la concentration — l'histoire des cimetières économiques restant à faire — s'est ajoutée la croissance propre des grands groupes industriels ou bancaires. De toute façon, par conséquent, le triomphe final des profits est le triomphe des forts.
Revenons sur une autre constatation essentielle : la sensibilité plus grande des profits en temps de hausse, leur fragilité plus grande en temps de baisse, si l'on compare leurs mouvements longs à ceux des chiffres d'affaires ou des « produits bruts ». Le plus souvent, dans les deux sens, vers le haut ou vers le bas, ces mouvements sont plus que proportionnels à ceux des valeurs produites ou vendues, valeurs qui se trouvent être le support du profit. Les profits apparaissent ainsi comme plus sensibles à la conjoncture, plus vulnérables, dans le beau temps comme dans le mauvais temps, aux sautes des prix ; le fait a été relevé dans les cas du charbon comme dans celui des produits sidérurgiques — du moins ici partiellement, car nous n'avons pu alors raisonner que sur les valeurs du secteur et non sur les chiffres d'affaires des firmes. Par beau temps, en phase A, un remarquable effet cumulatif se produit, qui marie les poussées convergentes des prix, des quantités produites, et des taux de profit, pour aboutir au gonflement des masses de profits. Par mauvais temps, en phase B, les masses de profits peuvent continuer à grandir — quoique à moins grande vitesse — si la poussée de la production demeure très forte (cas des houillères du Massif Central dans la première moitié du siècle et des firmes charbonnières du Nord et du Pas-de-Calais dans le troisième quart). Mais si le multiplicateur des quantités produites ne joue pas suffisamment, c'est alors le tassement, la stagnation, voire le recul profond de la masse des profits (cas des charbonnages du Massif Central et des firmes sidérurgiques en 18751895). Cette sensibilité du profit a aussi été reconnue dans le secteur bancaire. Les profits sont ainsi la zdne vulnérable de l'économie d'entreprise, la zone clef, la zone décisive. Mais puisque, finalement, leur montée
CONCLUSIONS
GÉNÉRALES
273
séculaire est reconnaissable, on comprend mieux alors les succès de la croissance séculaire : celle-ci était possible, parce que désirable. Les « innovations » étaient souhaitables, parce que fructueuses. L e profit des grands secteurs capitalistes est devenu une zone d'appel pour les capitaux. L a croissance, ce n'est pas seulement des vitesses et des taux. Ce sont des « entrepreneurs » qui investissent, et gagnent. Les processus économiques marquent aussi l'évolution sociale. Mais puisque, précisément, le profit l'emporte sur les influences contraires (mouvement séculaire des prix, contestations ouvrières), une nouvelle question se pose alors : celle de son partage. La recherche demeure ouverte et possible — et nous la laissons ici volontairement telle — sur ce thème qui a été abordé à propos des charbonnages : la répartition du profit entre les firmes et leurs actionnaires, c'est-à-dire la part du profit attribuée finalement au dividende. En partant des tableaux statistiques donnés, on pourrait déterminer cette part avec une certaine exactitude : cela a été fait du moins dans le cas du Nord et du Pas-de-Calais ; et un exemple particulièrement net a pu être présenté, dans la partie méthodologique sur la comptabilité du profit 1 , à propos du bilan des Aciéries de France en 1906-1907. Notre sentiment est le suivant : a) la part des profits donnée au dividende est nettement plus élevée dans le cas des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais que dans les autres cas : houillères du Massif Central, firmes sidérurgiques, banques. L'histoire particulière de l'essor houiller du Nord-Pas-de-Calais permet de le comprendre, b) Dans tous les cas le dividende « style x i x e siècle » est au-dessus du dividende actuel ; quoique les actionnaires des grandes firmes d'avant 1914 aient eu souvent l'occasion de gémir — mais rarement de passer à la révolte — contre les conseils d'administration, ils ont connu du bon temps, surtout si l'on n'oublie pas que ce temps fut celui des prix sages et des monnaies fortes. Par ailleurs, il n'est pas douteux que la société capitaliste en expansion est une société d'actionnaires. Il est de bon ton d'insister sur la persistance des structures familiales dominantes dans le capitalisme français des petites unités. Sans doute. Mais cette observation ne devrait pas faire prendre à la légère une mutation déjà largement visible bien avant 1914 : la montée des grandes firmes anonymes, et la montée de l'actionnariat. Dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais, au début du x x e siècle, le nombre des actionnaires a brusquement grossi et, en 1912, il y a autant d'actionnaires que d'ouvriers. Les actionnaires des grandes banques et des firmes sidérurgiques étudiées se comptaient par dizaines de milliers, parfois, pour chaque société. Faudrait-il rappeler que la Compagnie des Chemins de fer du Nord avait plus de 20.000 actionnaires dès avant 1848 ? La croissance de l'actionnariat est donc un fait social visible, nouveau, caractéristique d'une évolution à large échelle. L'actionnaire relaye l'ancien rentier du sol ; et le dividende concurrence la rente d'État, d'autant plus qu'aux rendements nominaux des actions s'ajoutent souvent les substantielles plus-values provenant de la montée des cours.
1. Première partie : « Profit et comptabilité d'entreprise ».
18
274
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
Dernière observation quant à la victoire finale du profit dans les grandes unités à la veille de 1914 : ce haut capitalisme donne l'impression de la force retrouvée, de la santé conquérante ; les courbes grimpent allègrement. Nous n'avons cependant observé que des mouvements de conjoncture. N'y aurait-il pas, masquées par eux, des faiblesses structurelles hypothéquant l'avenir ? Il semble bien que ce soit le cas pour les charbonnages — même pour les plus dynamiques d'entre eux. On ne peut pas trancher la question en l'état actuel des connaissances, pour ce qui est de la sidérurgie. Quant aux banques, on sait les vifs reproches qui leur étaient adressés avant 1914. Nous touchons là un problème controversé, et qui le demeurera : le jugement à porter sur l'état général du capitalisme français de la « belle époque D1. Mais nous pensons avoir mis en valeur les nombreux signes de croissance et de réveil que ce capitalisme présentait au début du xx e siècle.
II. —
É C O N O M I E ET POLITIQUE
INTERNATIONALE
Reste une question essentielle aux yeux des historiens : l'économique s'est-il reflété dans le politique ? Notre attention s'est trouvée attirée, au cours de l'analyse du profit bancaire, vers les phénomènes d'expansion économique à l'extérieur. De la situation du capitalisme français au début du x x e siècle peut-on tirer des éléments de compréhension de la politique française dans le monde ? Les conclusions sont faites précisément pour élargir l'angle initial de la prise de vues et pour indiquer qu'un « sujet « n'est jamais fermé sur lui-même. Il comporte bien des virtualités, et se rattache par mille liens à d'autres thèmes, plus larges que le sien propre. Nous constatons un fait fondamental : la guerre mondiale éclate indubitablement au sommet d'une phase longue « A » d'expansion capitaliste — mais alors qu'une dépression cyclique, à la fin de 1913, semble se dessiner. Les dirigeants des grandes affaires ont-ils eu conscience de ces deux types de conjonctures ? Ont-ils adapté leur « politique économique » à cette situation ? Nous ne posons pas ces questions pour les résoudre; en fonction de l'état des connaissances, l'heure de la solution, si elle existe, n'est pas encore venue. Mais ces questions se posent effectivement. Que l'on nous permette quelques réflexions qui sont en fait des préalables d'autres recherches que l'on voudrait voir, un jour, entreprises. Du ralentissement de la productivité du capital bancaire — et d'un certain capital bancaire — en 1895-1914, par rapport à la période 18501873, peut-on conclure à l'agressivité externe exacerbée des milieux 1. Voir Pierre LÉON, • L'industrialisation en France en tant que facteur de croissance économique, du début du XVIlIe siècle à nos jours (première conférence internationale d'histoire économique, Stockholm, 1960, Contributions, Mouton & Co., Paris, 1960, p. 163-204) ; Guy PALMADE, Capitalisme et capitalistes français du XIX* siècle, Colin, 1961 ; compte-rendu et discussion par J . BOUVIER, dans Revue d'Histoire moderne et contemporaine, n° 4,1962.
CONCLUSIONS
GÉNÉRALES
275
d'affaires ? Ce ralentissement n'est, au vrai, sensible que pour les banques de dépôts, mais non pour les banques d'affaires. Par ailleurs les taux de profit de la sidérurgie et ceux des charbonnages sont, eux, en ascension. En fait, c'est un réveil véritable des taux de profit — et des masses — qui caractérise, à la fois dans l'absolu et relativement, pour les trois secteurs, la « belle époque ». Or un capitalisme en plein épanouissement, tel le capitalisme français d'alors — et tels, aussi, les autres capitalismes — est-il agressif ? Peut-il l'être ? On pourrait croire que la dépression entraîne la guerre, comme la misère entraîne les grèves. On l'a affirmé, mais ni l'un ni l'autre de ces aphorismes, on le sait, ne sont exacts. Les historiens du capitalisme et ceux des relations internationales ont encore beaucoup à faire pour comprendre et démontrer que les conflits de l'époque de la « paix armée » — conflits internationaux, conflits sociaux — naissent sur les bases mêmes du développement, du progrès, de la réussite de l'économie capitaliste 1 . Le secrétaire du Comité des Houillères, Henry de Peyerimhoff, a eu à ce propos des formules fort intéressantes à relire — ou à lire —.émanant d'un homme familier des affaires comme il l'était — et d'autant plus intéressantes si l'on considère le moment — le printemps de 1914 — où ces phrases furent prononcées. En conclusion d'une remarquable conférence sur Entreprises et capitaux français à l'étranger2 faite devant l'auditoire choisi de la « Société des anciens élèves et élèves de l'École libre des Sciences politiques », il s'exprimait en effet ainsi : « Ainsi, Messieurs, à mesure que l'exploitation commerciale, industrielle et financière des marchés extérieurs devient plus générale, plus régulière, moins aventureuse, elle se fait aussi moins largement rémunératrice et plus durement concurrencée. Le maintien de nos intérêts, leur renforcement dans la proportion où augmentent ceux de nos rivaux, sont l'objet d'une de ces luttes quotidiennes, silencieuses, pacifiques d'aspect — d'aspect seulement — par où, à coup d'idées, à coup de naissances, à coup d'initiatives, de travail ou de capitaux, la face économique du monde est constamment remodelée. Dans ce conflit, dont les conséquences tendent à peser aussi fortement sur l'avenir d'une race que les guerres ou les alliances de jadis, sur quoi pouvons-nous compter ? Sur nos capitaux : nous continuerons sans doute encore longtemps d'avoir, sinon les plus larges disponibilités d'épargne, du moins la plus large fraction de notre épargne disponible. C'est une force ; c'est une force fragile lorsqu'elle n'est pas appuyée sur les autres. La richesse sans défense fait la proie plus tentante et plus désirable l'otage. Venise a joué ce rôle et aussi les Provinces-Unies. Les titres de la maison Hope d'Amsterdam sur tous les souverains de l'Europe n'ont pas produit grande impression, semble-t-il, sur les hussards de Pichegru, et je crains d'être obligé de dire que les coffres, d'ailleurs à demi vides, de la Sérénissime République ont plutôt attiré Bonaparte qu'ils ne l'ont intimidé. Notre argent travaillera pour notre empire dans la mesure où notre empire saura défendre notre argent. 1. Voir à ce propos les suggestifs développements de G. I M B E R T dans son ouvrage sur : Des mouvements de longue durée Kondratieff, Aix, 1959. 2. Recueil : Intérêts économiques et rapports internationaux, Alcan, 1915, 270 p.
276
LE
MOUVEMENT
DU
PROFIT
EN
FRANCE
La politique d'affaires, jadis dédaignée, tenue encore pour un peu compromettante à l'intérieur, a conquis sa place au-delà des frontières, à côté de l'autre, celle des conversations diplomatiques et des grandes combinaisonts... Qu'on ne perde jamais de vue que nos industriels et nos financiers sont plus âprement concurrencés au-dehors qu'ils ne sauraient l'être au-dedans. La politique extérieure a sur les autres cette supériorité que, née de données constantes, assise sur des intérêts permanents, elle a, pardessus les opinions de parti et les fantaisies individuelles, quelque chose de la continuité des lois naturelles. » Marchés extérieurs, profits, affaires, intérêts, luttes, forces, concurrences, concurrences encore... Tout se passe comme si les gestionnaires du grand capital, avant 1914, ressentaient quelque inquiétude devant l'universalité de l'impérialisme, alors même que celui-ci était en pleine croissance. Plus exactement : parce que, plutôt qu' « alors que ». Impérialisme : c'est-à-dire, à la fois, modifications de structure du capitalisme, développement des firmes monopolistiques et des « oligopoles », universalité des luttes concurrentielles sur les marchés mondiaux et partage des sphères d'influence économico-politiques. La tension des activités économiques, la tension des esprits accaparés par ces activités ne sont pas moins sensibles en période d'essor, dans le cadre du flux impérialiste au début du x x e siècle, qu'en période de crise, parce que sur les marchés extérieurs, l'homme d'affaires se sent toujours menacé. Les gains, au moment même où ils atteignent de hauts niveaux, apparaissent fragiles et contestés à ses propres yeux. Or, pour le grand capital bancaire et industriel du début du x x e siècle, l'activité au dehors est devenue un élément indispensable de son équilibre général. Les grandes firmes industrielles ne sont pas plus absentes des marchés étrangers que les grandes banques. Nos firmes, on le sait, négligent l'Empire colonial — sauf cas d'espèce... Mais l'impérialisme n'a pas, par définition, une vocation étroitement coloniale : il est universel et va là où l'entraîne la pente du plus grand profit entrevu. Il a le don d'ubiquité. Ce mouvement d'intérêt croissant porté aux opérations avec l'extérieur a été alimenté précisément pas la baisse des prix et des profits et par la baisse du « prix de l'argent » sur le marché national entre 1873 et 18951. L'exportation des capitaux, sous ses multiples formes (à court et à long terme ; prêts aux gouvernements et investissements privés de tous types) est devenue une constante et une nécessité, à des dates diverses sans doute pour chacun des grands pays capitalistes : mais dans les quinze à vingt années précédant 1914, les concurrents sont tous en lice : Angleterre, France, Allemagne, États-Unis, Japon, Belgique. On s'explique alors les deux grandes tendances simultanées visibles dans le développement de l'économie internationale à partir de la fin du x i x e siècle : d'une part la tendance retrouvée à la croissance, au dynamisme, au progrès des affaires — tendance dont notre étude se trouve être le commentaire ; de l'autre, la multiplication des rencontres concurrentielles et des heurts d'intérêts. De cette seconde tendance naissent à la fois — point sur lequel on 1. On nous excusera de rappeler que le fait a été démontré dans le cas d'une firme bancaire : le Crédit Lyonnais des années 1870.
CONCLUSIONS
GÉNÉRALES
277
ne saurait trop insister — les rivalités et les ententes, les batailles et les compromis, les concurrences et les partages, tous épisodes des relations économiques internationales qui ne sont encore que fort imparfaitement connus. Aussi les hommes d'affaires de la nouvelle époque de l'impérialisme perçoivent-ils les limites de leurs marchés, de leurs zones d'influence, de leurs taux de profits. Mais encore devrait-on distinguer selon les secteurs économiques : grands industriels de l'Est menacés directement par la Ruhr, groupes bancaires présents au dehors, n'ont sans doute pas réagi de la même façon que des sociétés charbonnières qui, sur le marché intérieur, avaient surtout à faire face à la concurrence anglaise et belge. Sans doute les déclarations de guerre ne sont-elles pas formulées dans les réunions des conseils d'administration. Mais la guerre mondiale qui vient ne peut être seulement une affaire d'ambassadeurs, de ministres et d'états-majors. Elle n'est pas seulement, non plus, une affaire d'opinions publiques — d'opinions publiques combien malléables, d'ailleurs. La guerre qui vient est tout cela, mais aussi, en « gros plans » visibles, mais non encore analysés suffisamment par les historiens, une affaire d'industriels et de financiers. Pourrait-on concevoir que la « politique d'affaires » des grandes firmes n'interfère pas avec les choix des États, tels que ces États contemporains sont bâtis, dirigés, et influencés ? Les crises politiques des années de la « paix armée » ne sont certes pas simplement, mécaniquement, unilatéralement, les produits des seules rivalités économiques. Mais ces dernières ont été aliments et éléments des oppositions entre États. Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans une sorte de conditionnement économique d'ensemble, les faits de concurrence ont déterminé des clivages, créé et multiplié des zones de friction, habitué les esprits, dans les milieux d'affaires, à la méfiance, à la tension, à l'inquiétude — et surtout qu'ils ont tendu à modifier l'ancien équilibre des rapports de force mondiaux : d'où les revendications de « place au soleil », c'est-à-dire d'un nouvel équilibre, d'un nouveau partage. Les grands hommes d'affaires, comme les chefs militaires, comme les hommes d'État, comme les peuples eux-mêmes, à leur insu souvent — et cela échappe parfois aux réflexions des historiens — ont été à la fois spectateurs et acteurs dans la préparation du premier conflit mondial. Ils avaient appris à reconnaître leurs concurrents les plus sérieux. Et, finalement, ces concurrents se trouvaient être, du moins pour la majorité d'entre eux, dans le camp ennemi. Ce n'était pas tout à fait le produit du hasard. E n bref, il ne serait pas de bonne méthode, pour exposer l'état des relations internationales à l'époque de l'impérialisme, de négliger la situation de l'impérialisme lui-même. C'est là, répétons-le, que doit se porter l'effort de la recherche. Notre enquête statistique, partie de la comptabilité, se trouve ainsi aboutir bien loin de ses bases. Mais si le profit est l'un des indices de la « croissance », alors il est bien légitime de ne pas être prisonnier des chiffres, ni du vocabulaire économique : l'histoire doit être essai vers la totalité, sinon elle serait peu de chose.
IV. D O C U M E N T A T I O N STATISTIQUE SUR LES F I R M E S C H A R B O N N I È R E S S I D É R U R G I Q U E S ET B A N C A I R E S
I CHARBONNAGES DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
281 BASSIN HOUILLER DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS
1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Production (1.000 t)
Pourcentage N.P.C./ France
1.054 1.110 1.394 1.542 1.751 1.846 1.976 2.079 2.041 2.185 2.463 2.762 2.975 3.141 3.450 3.840 3.931 4.160 4.336 4.313 4.917 5.876 6.420 6.235 6.614 6.713 6.722 7.070 7.449 8.546 8.992 9.484 9.945 9.438 9.710 10.373 11.317 12.293 13.333 14.211 13.486 14.439 13.887
23,50 22,63 23,47 22,58 23,49 23,29 25,00 28,27 27,27 26,31 26,13 26,84 27,77 27,93 29,74 31,47 30,85 31,38 32,20 32,35 37,08 37,18 36,72 36,87 39,00 39,25 40,00 41,68 43,53 44,13 45,49 46,02 46,61 47,13 49,76 52,09 53,16 54,38 54,86 54,48 51,81 55,15 64,13
Quantités vendues (1.000 t)
Produit brut (1.000 fr.)
Prix de la tonne
6.287 6.188 6.498 6.487 6.738 7.039 7.277 8.557 8.953 9.435 9.860 9.262 9,689 10.402 11.266 12.387 13.384 14.084 13.466 14.215 14.108
11.667 12.187 16.323 18.997 25.584 29.891 31.084 30.681 30.943 31.669 34.191 36.423 36.745 36.561 41.162 40.369 55.852 51.476 51.562 52.006 64.164 80.984 115.452 107.599 110.893 108.880 89.142 90.027 88.568 100.027 103.768 105.946 116.048 104.651 100.875 101.885 105.247 110.997 123.184 160.883 180.001 171.063 143.846
11,07 10,98 11,71 12,32 14,61 16,19 15,73 14,76 15,16 14,40 13,89 13,19 12,39 11,64 11,93 13,12 14,21 12,37 11,89 12,06 13,05 13,78 17,98 17,26 16,77 16,22 13,26 12,73 11,89 11,70 11,54 11,17 11,57 11,09 10,39 9,82 9,30 9,03 9,24 11,32 13,32 11,85 10,36
Différence Salaire produit Salaires moyen brut totaux journalier — Salaires (1.000 fr.) (fond totaux et jour) (1.000 fr.) 5.590 5.646 6.457 7.494 9.668 11.313 11.976 12.877 12.879 13.836 13.522 15.209 16.773 17.176 18,301 20.748 23.212 23.263 22.761 23.165 26.522 33„607 40.995 42.377 45.385 46.270 41.039 40.653 40.172 43.691 45.630 49.374 64.056 49.848 46.471 48.291 50.204 52.907 59.012 72.955 76.204 82.633 73.685
1,99 2,27 2.31 2,42 —
2,33 2,31 2,36 2,36 2,34 2,57 2,73 2,80 2,77 2,67 2,71 2,86 3,41 3,67 3,58 3,51 — — — — —
—
3,56 3,78 3,79 3,63 3,63 3,64 3,68 3,85 4,36 4,42 4,49 4,33
6.077 6.541 9.866 11.502 15.915 18.577 19.108 17.803 18.064 17.832 20.668 21.214 19.972 19.384 22.861 19.621 32.640 28.212 28.800 28.841 37.642 47.376 76.456 65.221 65.507 62.609 48.103 49.374 48.396 56.335 58.138 56.572 60.991 54.803 54.404 53.593 55.043 58.089 64.171 87.927 103.797 88.430 70.160
282 BASSIN HOUILLER DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS
1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Production (1.000 t)
Pourcentage N.P.C./ France
Quantités vendues (1.000 t)
Produit brut (1.000 fr.)
Prix de la tonne
15.616 16.120 17.072 18.331 19.287 19.861 20.264 19.690 18.262 22.081 21.718 23.174 21.149 23.579 24.254 24.932 25.493 26.140 27.730 27.389
56,95 57,53 58,48 59,52 59,60 60,43 60,66 60,91 60,87 63,25 63.56 64,50 61,84 64,15 64,87 65,88 66,47 66,63 67,39 67,05
15.408 16.152 17.138 18.351 19.312 19.586 20.345 19.573 18.685 21.712 21.261 23.655 21.393 23.635 23.770 24.670 25.197 26.496
157.881 157.989 165.581 180.223 198.116 233.970 295.807 298.418 256.400 300.604 280.045 289.598 284.928 348.302 380.019 368.593 375.780 387.329 427.096 448.349
10,11 9,80 9,70 9,83 10,27 11,78 14,60 15,15 14,04 13,61 12,89 12,50 13,47 14,77 15,67 14,78 14,74 14,82 15,40 16,36
(suite)
Salaire Salaires moyen totaux journalier (1.000 fr.) (fond et jour)
80.887 81.645 85.908 91.891 99.739 108.908 122.761 132.379 114.907 131.801 133.222 139.504 140.604 163.562 175.027 180.044 186.333 191.415 203.642 213.649
4,31 4,21 4,22 4,30 4,46 4,72 5,02 5,22 4,85 4,78 4,74 4,76 5,12 5,28 5,31 5,30 5,33 5,39 5,50 5,68
Différence produit brut — Salaires totaux (1.000 fr.) 76.994 76.344 79.673 88,332 98.377 125.062 173.046 166.039 141.493 168.803 146.823 150.094 144.324 184.740 204.992 188.549 189.447 195.914 223.454 234.700
283 BASSIN HOUILLER DU NORD
1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1899 1890 1891 1892 1893 1894
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Production (1.000 t.)
Produit brut (1.000 fr.)
Prix de la tonne
Salaires totaux (1.000 fr.)
1.030 1.072 1.327 1.429 1.605 1.577 1.568 1.615 1.533 1.595 1.650 1.736 1.811 1.845 2.047 2.229 2.316 2.411 2.496 2.824 2.716 3.226 3.437 3.260 3.356 3.388 3.286 3.240 3.273 3.701 3.671 3.777 3.789 3.402 3.583 3.910 4.198 4.416 4.719 6.135 4.865 4.637 4.707 4.983
11.393 11.710 15.363 17.349 22.984 25.178 24.448 23.305 22.961 22.571 22.773 22.353 22.150 20.787 24.311 28.478 31.539 29.144 28.600 28.241 34.385 42.716 58.404 55.617 55.207 50.028 41.116 38.633 37.214 41.151 41.655 42.470 43.312 34.709 33.305 35.569 36.737 37.642 42.201 53.447 58.509 51.427 46.903 47.220
11,05 10,91 11,57 12,13 14,35 15,96 15,59 14,43 14,95 14,15 13,80 12,87 12,23 11,26 11,87 12,78 13,60 12,08 11,46 11,68 12,65 13,24 16,99 17,06 16,46 14,76 12,51 11,92 11,36 11,12 11,34 11,24 11,43 10,20 9,30 9,10 8,75 8,52 8,94 10,41 12,03 11,09 9,96 9,48
5.378 5.415 6.020 6.695 8.424 9.416 9.452 9.708 9.246 9.733 9.284 9.284 9.557 9.477 9.963 11.072 12.376 12.495 12.618 12.621 13.881 17.342 21.013 21.124 22.013 22.014 19.672 18.776 18.287 20.077 20.529 20.832 21.594 17.862 16.672 17.982 18.324 18.767 20.593 25.375 26.633 25.711 25.724 26.731
Salaire moyen journalier (fond et jour) 1,98 1,98 1,98 2,00 1,99 2,26 2,31 2,32 —
2,34 2,23 2,27 2,36 2,12 2,42 2,54 2,60 2,55 2,55 2,61 2,76 3,26 3,64 3,47 3,57 — — — — — —
3,46 3,62 3,72 3,67 3,62 3,64 3,67 3,84 4,31 4,40 4,31 4,36 4,31
Nombre total d'ouvriers
10.034 10.192 10.693 10.903 13.526 13.341 13.634 14.057 14.197 14.330 14.876 14.579 15.093 14.895 14.799 15.042 15.874 16.509 16.509 16.129 16.766 17.721 19.267 20.302 20.680 21.652 21.245 20.205 19.490 20.659 20.701 20.056 19.880 18.886 16.583 17.031 17.240 17.381 17.864 19.584 20.501 20.819 20.890 20.904
284 BASSIN HOUILLER DU NORD (suite)
1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Production (1.000 t)
Produit brut (1.000 fr.)
Prix de la tonne
Salaires totaux (1.000 fr.)
Salaire moyen journalier (fond et jour)
Nombre total d'ouvriers
5.010 5.202 5.524 5.698 5.660 5.670 5.336 5.077 5.889 5.905 6.188 6.758 6.362 6.370 6.522 6.599 6.646 6.807 6.813
47.683 49.933 53.593 58.181 65.858 84.066 79.680 66.594 75.729 71.945 72.731 74.350 93.435 95.788 92.298 96.567 97.073 105.118 113.163
9,52 9,60 9,70 10,21 11,63 14,83 14,93 13,12 12,86 12,18 11,75 12,91 14,68 15,04 14,15 14,63 14,67 15,44 16,60
27.571 28.339 29.687 31.214 34.023 38.500 40.111 35.100 37.831 38.643 39.594 41.104 46.962 49.148 49.811 51.226 52.528 54.823 57.529
4,19 4,17 4,22 4,31 4,59 5,01 5,27 4,86 4,67 4,61 4,61 4,99 5,16 5,19 5,18 5,22 5,25 5,36 5,57
21.922 22.520 23.357 24.017 24.575 25.469 25.911 26.704 27.353 28.296 28.703 29.823 29.972 31.157 31.759 32.190 33.078 33.593 34.044
285 BASSIN HOUILLER DU PAS-DE-CALAIS
ProducProduit tion brut (1.000 t) (1.000 fr.)
1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
23 37 66 113 149 268 408 463 505 590 812 1.025 1.163 1.295 1.402 1.610 1.614 1.748 1.840 1.895 2.200 2.649 2.982 2.973 3.257 3.324 3.435 3.829 4.175 4.844 5.320 5.706 6.156 6.036 6.127 6.463 7.120 7.877 8.614 9.077 8.621 9.802 9.179 10.633
970 1.647 2.599 4.713 5.636 7.376 7.982 8.897 11.418 14.069 14.694 15.773 16.851 21.890 24.312 22.331 22.962 23.768 29.779 38.267 57.047 51.982 55.686 58.851 48.026 51.389 51.344 58.876 62.110 63.475 71.737 69.943 67.570 66.316 68.511 73.356 80.983 107.437 121.092 119.637 96.944 110.661
Prix de la tonne
14,57 14,58 17,35 17,58 16,25 15,92 15,77 15,08 14,05 13,72 12,63 12,17 12,02 13,60 15,03 12,77 12,48 13,54 13,53 14,44 19,13 17,48 17,09 17,70 13,98 13,41 12,30 12,15 11,16 11,12 11,65 11,59 11,03 10,26 9,62 9,31 9,41 11,84 14,05 12,21 10,56 10,41
Différence AutoSalaire Salaires Produit Dividende finanjournalier total totaux brut cement moyen (1.000 fr.) — Salaires (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 212 231 436 799 1.211 1.896 2.523 3.169 3.133 4.104 4.237 5.924 7.215 7.698 8.337 9.676 10.835 10.767 10.143 10.544 12.640 16.265 19.982 21.253 23.372 24.255 21.366 21.877 21.884 23.614 25.101 28.541 32.463 31.986 29.800 30.309 31.881 34.140 38.418 47.581 49.572 56.923 47.962 53.627
1,43 1,45 2,07 2,00 1,99 2,30 2,32 2,78 —
2,30 2,50 2,50 2,88 2,69 2,76 2,97 3,05 3,08 2,83 2,86 2,99 3,64 3,71 3,70 3,52
3,63 3,96 3,89 3,69 3,67 3,65 3,68 3,85 4,39 4,47 4,59 4.32 4,30
533 848 1.387 2.816 3.112 4.206 4.848 4.792 7.180 8.145 7.479 8.374 8.514 12.214 13.477 11.563 12.818 13.223 17.138 22.002 37.065 30.728 32.609 34.595 26.659 29.512 29.459 35.262 37.009 34.934 39.274 37.957 37.770 36.007 36.630 39.216 42.565 59.856 71.620 62.714 48.982 57.034
360 500 600 850 1.408 1.963 1.982 2.009 2.128 2.386 2.294 2.498 3.301 4.280 5.062 4.460 4.303 3.841 5.219 9.725 15.437 16.340 15.294 10.997 6.913 8.307 9.754 10.726 11.310 10.888 12.517 13.119 13.152 12.956 12.839 13.695 14.397 17.949 22.561 21.505 17.570 15.820
173 398 787 1.965 1.704 2.243 2.865 2.783 5.052 5.758 5.184 5.875 5.213 7.934 8.415 7.103 8.514 9.382 11.918 12.277 21.627 14.368 17.314 23.598 19.746 21.205 21.205 24.535 25.699 24.045 26.756 24.837 24.617 23.050 23.790 25.520 28.167 41.906 48.958 41.208 31.411 41.213
Nombre total ouvriers
515 557 741 1.358 2.127 3.337 3.926 4.406 4.222 5.766 6.954 7.998 8.636 9.373 9.683 10.357 11.576 11.993 11.546 11.961 13.640 15.078 17.972 19.464 21.579 22.510 23.159 22.925 22.517 23.072 23.646 26.003 27.272 28.420 28.269 28.175 29.180 31.058 33.373 36.771 40.167 42.379 42.268 44.718
286 BASSIN HOUILLER DU PAS-DE-CALAIS (suite)
Produc- Produit tion brut (1.0001) (1.000 fr.)
1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
11.110 11.871 12.807 13.588 14.200 14.595 14.354 13.185 16.192 15.812 16.985 15.390 17.216 17.884 18.409 18.893 19.493 20.922 20.576
110.306 115.649 126.630 139.935 168.112 211.741 218.738 189.807 224.875 208.100 216.867 210.579 254.867 284.231 276.295 279.213 290.256 321.977 335.186
Prix de la tonne
9,93 9,74 9,89 10,30 11,84 14,51 15,24 14,39 13,89 13,16 12,77 13,68 14,80 15,89 15,00 14,78 14,89 15,38 16,29
Différence AutoSalaire Produit Dividende Salaires finanbrut totaux journalier total cement — Salaires (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) moyen (1.000 fr.) 54.074 57.569 62.204 68.525 74.885 84.261 92.268 79.807 93.970 94.579 99.910 99.500 116.600 125.879 130.233 135.107 138.887 148.819 156.120
4,22 4,25 4,34 4,54 4,77 5,03 5,21 4,84 4,81 4,79 4,82 5,17 5,32 5,36 5,34 5,37 5,44 5,55 5,73
56.232 58.080 64.426 71.410 93.227 127.480 126.470 110.000 130.905 113.521 116.957 111.079 138.267 158.352 146.062 144.106 151.369 173.158 179.066
16.189 16.855 18.073 20.649 26.922 39.214 44.595 42.777 43.287 42.961 41.358 47.813 52.049 56.442 54.607 54.326 56.003
40.033 41.224 46.352 50.760 66.304 88.265 77.279 67.222 87.617 70.559 75.598 63.265 86.217 101.909 91.454 89.779 95.365
Nombre total ouvriers
45.916 47.902 50.834 53.244 55.744 59.052 60.018 61.584 64.542 68.851 73.224 73.978 77.540 85.324 81.410 88.606 90.620 94.136 96.659
287 REVENU NET IMPOSABLE
France
Nord-Pas-de-Calai s
Pourcentage N.P.C./France
Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte — Pertes Mines en gain (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
10.909 12.418 15.142 19.451 21.705 22.672 20.382 16.340 16.787 16.985 17.797 18.498 20.944 23.471 23.917 21.151 22.194 20.560 26.513 38.295 47.293 44.551 38.493 44.934 30.495 39.624 37.630 42.953 38.893 43.253 42.807 37.590 41.359 35.611 37.841 36.928 38.124 61.799 65.016 46.577 34.503
6.074 5.169 6.798 5.534 6.343 6.122 4.705 3.648 3.733 3.566 4.165 4.701 5.040 7.280 8.903
31.556 37.784 32.095 37.719 36.464 31.468 36.654 31.963 34.108 33.362 33.959 57.098 59.976 39.297 25.600
2.556 3.094 3.485 5.173 5.564 6.466
20,5 20,4 17,9 23,8 24,5
5.706 4.650 3.596 4.042 4.749 5.099 6.820 8.740 9.051 6.871 6.642 6.413 9.462 12.920 11.093 11.891 12.057 13.357 8.282 11.916 14.756 13.054 15.973 16.897 13.426 17.316 15.599 17.577 18.192 20.576 37.227 38.020 26.179 14.360
34,9 27,7 21,1 22,7 25,6 24,3 29,0 36,5 42,7 30,9 32,3 22,4 24,7 27,3 24,8 30,8 26,8 43,8 47,8 31,6 34,3 33,5 36,9 39,0 35,7 41,8 43,8 46.4 49,2 53,9 60,2 58,4 56,2 41,6
1.885 1.536 2.359 1.984 2.355 2.779 1.955 327 401 481 389 725 681 1.134 2.309
10.031 13.220 10.695 13.989 14.542 10.647 15.361 15.272 16.976 17.711 20.187 36.502 37.339 25.045 12.051
288 REVENU NET IMPOSABLE (suite) France
Nord-Pas-de-Calais
Mines Mines Mines Mines Gains en perte en gain en perte — Pertes en gain (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902
. . 35.362 . . 36.435 . . 34.460 . . 35.193 . . 42.867 . . 61.528 . . 105.355 . . 88.689 . . 58.089
9.847 6.920 8.170 8.714 7.405 6.572 8.120 11.606 11.682
25.515 29.515 26.290 26.479 35.462 54.956 97.235 77.083 46.407
17.598 17.387 16.715 18.845 23.493 46.635 69.091 54.570 38.955
3.737 5.296 4.028 4.773 3.493 2.587 2.939 3.902 3.138
Gains — Pertes (1.000 fr.) 13.861 12.091 12.687 14.072 20.000 44.048 66.152 50.668 35.817
Pourcentage N.P.C./France Mines en gain 49,7 47,7 48,5 53,5 54,8 75,7 65,5 61,5 67,0
REVENU NET IMPOSABLE Nord
Pas-de-Calais
Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte — Pertes (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Pourcentage P.-de-C./N.P.C. Mines en gain
2.532 3.068 3.326 4.633 4.989 4.899
24 26 159 540 575 1.567
0,9 0,8 4,5 10,4 10,3 24,2
4.257 3.953 2.907 3.077 3.431 3.431 4.749 6.345 6.706
1.449 697 689 965 1.318 1.668 2.071 2.396 2.345
24,6 14,9 19,1 23,8 27,7 32,7 30,3 27,4 25,9
289 REVENU NET IMPOSABLE (suite) Nord
Pas-de-Calais
Mines Mines Gains Mines Mines Gains en gain en perte — Pertes en gain en perte - Perte (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) (1.000 fr.) 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
4.867 4.452 3.933 5.020 8.280 6.260 6.893 6.586 6.635 3.929 3.481 3.719 3.102 3.976 3.900 2.916 4.094 3.934 4.216 4.416 6.020 12.168 12.234 7.155 4.608 3.239 3.509 4.172 4.923 6.475 8.744 17.816 11.367 6.259
424 617 350 115 559 1.164 810 83 173 378 146 168 581 1.005 2.019 2.464 1.061 1.448 2.055 1.324 1.192 718 1.195 1.073
3.057 3.102 2.752 3.861 3.341 1.752 3.284 3.851 4.043 4.038 5.874 12.000 11.653 6.150 2.589 775 2.448 2.724 2.868 5.151 7.552 17.098 10.172 5.186
2.004 2.190 2.480 4.036 4.640 4.833 4.998 5.471 6.722 4.353 8.485 11.037 9.453 11.997 12.997 10.510 13.222 11.665 13.161 7.598 14.556 25.058 25.786 19.023 9.752 14.359 13.878 12.543 13.922 17.018 29.147 51.275 43.203 32.686
1.461 918 2.009 1.870 1.796 1.614 1.145 243 228 103 243 556 100 129 289 1.273 1.655 2.580 2.718 2.169 1.395 2.221 2.707 2.065
7.024 10.119 7.944 10.127 11.201 8.896 12.077 11.422 12.933 7.494 14.313 24.502 25.686 18.894 9.463 13.096 12.223 9.963 11.204 14.849 27.752 49.054 40.496 30.631
Pourcentage P.-de-C./N.P.C. Mines en gain 29,1 32,9 38,6 42,6 35,9 43,5 42,0 45,3 50,3 52,4 71,2 74,7 76,2 75,1 76,9 78,2 76,3 74,0 74,7 41,7 70,7 67,3 67,8 72,6 67,9 81,5 76,9 75,0 73,8 72,4 62,5 74,2 79,1 83,9
19
290 COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE France Coût de la maind'œuvre par tonne (1) 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
4,18 4,05 4,15 4,70 4,81 5,11 5,27 5,32 5,09 5,00 4,93 5,22 5,17 5,13 5,16 5,42 5,34 5,29 5,42 5,56 5,70 6,15 6,61 6,78 6,61 6,32 6,12 5,91 5,76 5,67 5,79 6,96 5,86 5,43 5,39 5,17 5,04 5,12 5,62 6,09 6,21
Prix de la tonne
Pas-de-Calais
Pourcentage (1)
Pourcentage (1)
(2)
(2)
9,60 9,53 10,05 10,96 12,17 12,87 12,60 12,46 12,69 11,65 11,55 11,51 11,31 11,28 11,47 11,79 12,23 11,63 11,62 11,69 12,39 13,46 16,61 16,53 15,93 15,33 14,06 13,46 12,93 12,74 12,43 12,36 12,50 12,33 11,73 11,19 10,63 10,31 10,42 11,94 13,25 12,40
43,6 42,5 41,4 43 39,5 39,7 41,8 42,7
6,26 6,56 7,07 8,31 7,07 6,18 6,84
43,7 43,3 42,8 46,2 45,7 44,7 43,8 44,3 45,9 45,5 46,4 44,8 42,3 37,1 39,9 42,6 43,1 45 45,5 45,7 45,2 45,6 46,9 47,7 47,5 46,2 48,1 48,6 48,8 49,1 47,0 45,8 50,2
6,95 5,22 5,78 6,20 5,94 5,95 6,01 6,71 6,16 5,51 5,56 5,74 6,14 6,70 7,15 7,17 7,30 6,22 5,71 5,24 4,87 4,72 5,00 6,27 5,30 4,86 4,69 4,48 4,33 4,46 5,24 5,75 5,81
(2)
(1) (2)
12,78 14,57 14,58 17,35 17,58 16,25 15,12 15,77 15,08 14,05 13,72 12,63 12,17 12,02 13,60 15,03 12,77 12,48 13,54 13,53 14,44 19,13 17,48 17,09 17,70 13,48 13,41 12,30 19,15 11,16 11,12 11,65 11,59 11,03 10,26 9,62 9,31 9,41 11,84 14,05 12,21
49 45 48,4 48 40,3 38 42,9 45,9 37,1 42,1 49 48,9 49,6 44,1 44,6 48,1 44,2 44,2 42,5 42,4 35,1 40,9 42 41,2 44,5 42,6 42,6 40,2 42,3 45 45,2 45,7 44,1 45,8 46,6 46,5 47,4 44,3 40,9 47,5
291 COUT DE LA MAIN-D'ŒUVRE PAR TONNE France
1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
(suite)
Pas-de-Calais
Coût de la maind'œuvre par tonne (1)
Prix de la tonne (2)
Pourcentage
5,93 5,80 5,69 5,66 5,56 5,64 5,91 6,46 7,08 6,82 6,43 6,56 6,38 6,81 7,05 7,36 7,40 7,46 7,45 7,44 7,77
11,49 11,22 11,01 10,84 10,85 11,22 12,41 14,95 15,69 14,55 14,01 13,30 12,92 13,70 14,97 15,84 15,22 14,50 15,24 15,51 16,55
51,7 51,7 51,7 52,1 51,3 50,3 47,6 43,2 45,1 46,9 46 49 49,6 49,5 47 46,5 49 51,5 49 48 47
(1)
Pourcentage (1)
(2)
(2)
(1) (2)
5,22 5,04 4,87 4,86 4,86 5,04 6,27 5,77 6,43 6,05 5,80 5,98 5,88 6,47 6,77 7,04 7,07 7,15 7,12 7,11 7,59
10,56 10,41 9,93 9,74 9,89 10,30 11,84 14,51 15,24 14,39 13,89 13,16 12,77 13,68 14,80 15,89 15,00 14,78 14,89 15,38 16,29
49,5 48,4 49 49,8 49,2 49 44,5 39,8 42,2 42,1 41,8 45,4 46,1 47,3 45,7 44,3 47,1 48,4 47,8 46,2 46,6
292 PRODUCTION PAR JOURNÉE D'OUVRIER (Fond et jour)
1851 1852 1853 1854 1865 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896
NordPas-de-Calais
France
Nord
Pas-de-Calais
495 505 529 493 489 491 471 479
379 392 437 427 378 379 383 383
139 232 316 283 239 325 376 407
361 371 382 388
492 514 512 516 504 525 536 533 554 566 560 555 588 560 540 528
384 397 425 447 413 498 511 487 493 504 500 540 607 595 535 545
332 479 432 465 452 463 495 455 501 513 514 520 594 553 517 491
369 421 428 454 428 487 505 475 498 508 506 531 602 573 523 511
641 645 654 686 689 720 737 756 740 686 682 699 714 720 725
628 635 708 788 787 833 863 880 873 804 777 799 802 761 765
726 752 735 758 782 815 850 864 838 778 791 826 854 867 877
684 701 725 768 781 823 854 870 850 783 786 818 837 831 840
293 PRODUCTION PAR JOURNÉE D'OUVRIER (Fond et jour) (suite)
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
France
Nord
Pas-de-Calais
NordPas-de-Calais
745 750 742 721 681 670 706 689 710 698 695 674 669 672 682 698 695
786 786 764 738 699 703 727 705 722 700 700 673 679 673 665 666 660
893 900 905 871 810 799 830 800 818 800 785 761 787 750 762 779 755
858 863 860 830 778 770 800 772 791 770 765 736 733 729 735 749 730
SOCIÉTÉS IJOUILLÈRES DU PAS-DE-CALAIS Résultats boursiers globaux Capitalisation boursière (1.000 fr.) 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875
81.344 72.037 71.331 75.112 75.140 77.468 89.537 101.899 106.774 126.338 125.382 154.859 255.182 404.354 608.718
Variation des cours
(%)
- 11,26 - 1,03 + 5,18 —
+ + + + + + + + +
2,96 15,79 14,05 4,71 18,34 0,87 23,60 64,68 58,55 50,55
Dividende total (1.000 fr.)
Rendement nominal
2.128 2.386 2.294 2.498 3.301 4.280 5.062 4.460 4.303 3.841 5.219 9.725 15.437 16.340 15.294
2,61 3,31 3,26 3,32 4,39 5,52 5,65 4,37 4,03 3,04 4,16 6,28 6,04 4,04 2,51
(%)
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + +
8,05 2,23 8,50 4,39 8,48 21,44 18,42 8,74 21.38 3,29 29,88 70,72 62,59 53,06
294 SOCIÉTÉS H O U I L L È R E S DU PAS-DE-CALAIS Résultats boursiers globaux (suite) Capitalisation boursière (1.000 fr.) 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 . . . . . . 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
419.409 309.375 278.599 295.063 353.600 350.857 321.829 303.769 306.441 283.119 279.577 292.124 317.133 371.409 481.434 490.769 465.976 457.826 437.657 440.650 488.988 577.466 719.780 871.263 1.090.282 889.756 944.498 1.092.741 1.130.847 1.288.798 1.329.422 1.268.786 1.323.372 1.427.212 1.644.768 1.673.530 2.024.377
Variation des cours
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
31,09 26,26 9,68 5,84 19,92 0,84 8,22 5,63 0,85 7,60 1,31 4,50 8,61 17,13 29,65 1,92 5,05 1,74 4,44 0,68 10,99 18,14 24,63 21 25,16 18,37 6,15 15,69 3,48 13,95 3,15 4,56 4,31 7,85 15,23 1,73 20,98
Dividende total (1.000 fr.)
Rendement nominal
10.997 6.913 8.307 9.754 10.726 11.310 10.888 12.517 13.119 13.152 12.956 12.839 13.695 14.397 17.949 22.561 21.505 17.570 15.820 16.189 16.855 18.073 20.649 26.922 39.214 44.595 42.777 43.287 42.961 41.358 47.813 52.049 56.442 54.607 54.326 56.003
2,62 2,23 2,98 3,30 3,03 3,22 3,38 4,12 4,28 4,64 4,63 4,39 4,31 3,87 3,72 4,59 4,61 3,83 3,61 3,67 3,44 3,12 2,86 3,09 3,59 5,01 4,52 3,96 3,79 3,20 3,59 4,10 4,26 3,82 3,30 3,34
(%)
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
28,47 24,03 6,70 9,14 22,95 2,38 4,84 1,51 5,13 2,96 3,32 8,89 12,92 21 33,37 6,51 0,44 2,09 0,83 4,35 14,43 21,26 27,49 24,09 28,75 13,36 10,67 19,65 7,27 17,15 6,74 0,46 8,57 11,67 18,53 5,07
295 COMPAGNIE D E BÉTHUNE (BULLY-GRENAY)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Extraction (1.000 t)
Produit brut (1.000 fr.)
Capitalisation boursière (1.000 fr.)
100 163 140 156 186 173 165 194 199 228 221 207 236 250 289 416 424 457 526 657 758 813 775 682 677 682 721 929 1.011 1.151 1.049 1.118 971 1.069 1.013 1.225 1.346 1.340 1.410 1.425 1.469 1.388 1.229 1.524
1.405 2.235 1.759 1.878 2.232 2.359 2.471 2.464 2.472 2.849 2.977 2.978 4.491 4.333 4.907 7.363 5.942 6.126 6.475 7.899 8.341 8.948 9.028 7.846 7.467 6.997 6.936 8.648 9.514 12.544 14.738 13.651 10.254 11.128 10.059 11.931 13.252 14.523 16.872 21.315 21.153 17.685 21.168 19.292
9.180 8.500 8.500 8.500 8.500 6.800 6.800 6.494 6.800 7.225 7.225 7.990 11.900 26.605 60.826 38.250 23.290 13.260 13.583 25.619 28.220 27.218 24.504 22.798 22.351 22.277 22.814 22.041 24.710 46.365 55.208 51.582 49.407 42.987 32.236 37.167 43.613 51.921 64.549 71.152 56.682 67.519 76.006 72.996
Variation des cours (%)
-
7,43 — — —
-
20,07 —
+ +
4,57 4,78 6,39 —
+ 10,30 + 49,03 + 123,76 + 128,69 37,11 39,12 43,07 + 2,58 + 88,36 10,18 3,52 10,03 6,97 1,91 0,28 + 2,37 3,40 + 12,11 + 87,56 + 19,09 6,58 4,21 12,95 25,05 + 15,32 + 17,38 + 19 + 24,34 + 10,25 20,33 + 19,11 + 12,55 3,96
Dividende (1.000 fr.)
Rendement nominal
Rendement effectif
340 374 374 374 425 425 425 425 425 425 510 544 1.275 1.700 1.275 765 765 425 680 884 935 935 1.020 1.275 1.275 1.275 1.020 850 850 1.360 2.125 2.550 2.125 1.360 850 850 850 850 1.275 1.700 2.550 2.550 2.295 2.550
3,70 4,40 4,40 4,40 5 6,25 6,25 6,54 6,25 5,88 7,05 6,80 10,71 6,38 2,09 2 3,28 3,20 5 3,45 3,31 3,43 4,16 5,59 5,70 5,72 4,47 3,85 3,43 2,93 3,84 4,94 4,30 3,16 2,63 2,28 1,94 1,63 1,97 2,38 4,49 3,77 3,01 3,49
3,03 + 4,40 + 4,40 + 5 13,82 + 6,25 + 1,97 + 11,03 + 12,27 + 7,05 + 17,10 + 59,74 + 130,14 + 130,68 35,11 35,84 39,87 + 7,58 + 91,81 6,87 0,09 5,87 1,38 + 3,79 + 5,44 + 6,84 + 0,45 + 15,54 + 90,49 + 22,93 1,64 + 0,09 9,79 22,42 + 17,60 + 19,32 + 20,63 + 26,31 + 12,63 15,84 + 22,88 + 15,56 0,47
(%)
(%)
Rendement effectif comparé (%)
+ + + + + + + + + + + + + + + -
5,02 2,17 4,10 0,61 22,30 15,19 16,45 2,29 9,11 4,76 12,78 10,98 67,55 77,62 6,64 11,81 33,17 1,56 68,86 9,25 4,75 4,36 6,51 6,75 2,12 2,05 12,47 5,46 57,12 16,42 1,20 2 8,% 26,77 3,17 1,94 6,86 2,22 16,12 2,48 12,21 4,09 7,74
296 COMPAGNIE DE BÉTHUNE (BULLY-GRENAY) (suite)
Extraction (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
1.484 1.640 1.868 1.937 2.060 2.130 2.190 1.982
CapitaliRendeProduit Variation Dividende ment sation brut boursière des cours (1.000 fr.) nominal (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%) (%) 20.878 21.175 25.782 28.367 27.900 28.400 29.532 32.207
81.650 92.132 84.436 82.954 86.256 93.676 92.933 102.928
+ + + + +
11,87 12,85 8,36 1,76 3,97 8,60 0,79 10,76
2.720 2.720 2.890 2.890 2.890 2.890 2,890 2.890
3,33 2,95 3,40 3,48 3,35 3,08 3,10 2,80
Rendement effectif (%)
+ + + + + + +
15,20 15,80 4,96 1,72 7,32 11,68 2,31 13,56
Rendement effectif comparé
(%)
+ -
1,96 9,06 4,60 6,86 4,35 6,86 2,76
COMPAGNIE DES MINES DE BRUAY
Extraction (1.0001)
1861 1862 1863 1864 1866 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
59 62 83 80 82 84 97 97 114 142 148 225 211 233 260 277 309 349 371 402 473
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
827 846 1.046 965 979 1.149 1.449 1.227 1.416 1.773 1.999 3.241 4.001 3.363 4.415 4.900 4.363 4.671 4.562 4.822 5.206
5.400 4.500 3.000 3.000 3.000 3.000 3.600 3.675 5.400 8.400 9.000 11.250 21.000 28.410 42.973 28.290 22.770 23.088 23.142 29.100 28.125
- 16,76 - 33,56 — — —
+ + + + + + + + + + + + -
20,20 2,52 46,72 65,31 7,19 25,17 86,33 35,40 51,22 34,15 19,53 0,15 0,14 25,85 3,42
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal
(%)
120 160 150 160 160 180 210 240 255 425 840 1.050 1.050 1.060 660 660 660 660 750 750
2,66 5 5 5 5 5 5,71 4,44 3,03 4,66 7,46 5 3,69 2,44 2,33 2,89 2,86 2,85 2,57 2,66
Rendement effectif
Rendement effectif comparé (%)
+ + + + + + + + + + + + + + + -
+ + + + + + + + + + + -
(%)
14,10 28,56 6 5 5 26,20 8,23 51,16 58,34 11,85 32,63 91,33 39,09 53,66 31,82 16,64 3 2,99 28,42 0,76
6,05 30,79 3,50 0,61 3,48 3,76 10,19 42,42 36,96 8,66 2,73 20,61 23,50 0,60 3,35 7,39 9,70 6,16 6,47 1,56
297 COMPAGNIE DBS MINES DE BRUAY (suite)
Extraction 1.000) t)
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
503 503 569 607 642 686 869 859 878 835 918 826 1.020 1.151 1.293 1.440 1.425 1.498 1.619 1.772 1.821 1.709 2.081 2.149 2.419 2.457 2.518 2.546 2.546 2.601 2.558
CapitaliProduit Variation sation brut cours boursière des(%) (1.000 fr.) (1.000 fr.)
5.334 6.629 6.595 6.695 6.587 6.599 8.090 8.083 10.315 11.615 11.109 8.723 10.618 11.429 12.594 14.093 15.429 19.104 25.694 27.679 24.424 28.718 27.937 29.540 32.722 36.260 39.721 37.560 36.809 37.858 41.616
24.780 23.491 23.143 22.226 24.666 27.092 34.567 38.771 42.301 39.658 37.776 39.507 40.075 48.908 67.267 85.296 112.065 111.854 168.681 146.266 165.751 194.268 204.131 241.023 260.204 260.653 278.878 306.963 366.334 370.438 454.694
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + +
11,82 5,24 1,54 3,92 11,01 9,79 27,65 12,14 9,11 6,28 4,72 4,56 1,45 22,01 37,53 26,80 31,36 0,19 50,81 13,28 13,32 17,22 5,07 18,08 7,95 0,17 6,88 4 - 10,07 + 19,33 + 1,12 + 22,74
Rendement Dividende (1.000 fr.) nominal (%)
750 900 900 1.080 1.200 1.290 1.500 1.500 1.500 2.400 2.025 1.800 1.800 2.100 2.400 2.700 3.000 3.750 6.000 8.250 8.250 8.250 8.250 8.250 14.100 12.000 13.500 13.500 13.500 13.500 13.500
3,02 3,83 3,88 4,85 4,86 4,76 4,33 3,86 3,54 6,05 5,36 4,55 4,49 4,29 3,56 3,16 2,67 3,35 3,55 5,64 4,97 4,24 4,04 3,42 5,41 4,60 4,84 4,39 3,68 3,64 2,96
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
8,50 1,41 2,34 0,93 15,87 14,55 31,98 16,00 12,65 0,23 0,64 9,11 5,94 26,30 41,09 29,96 34,03 3,16 54,36 7,64 18,29 21,46 9,11 21,50 13,36 4,77 11,72 14,46 23,01 4,76 25,70
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -
1,96 0,10 2,79 3,89 12,57 5,66 19,06 5 20,72 6,74 1,08 7,02 6,77 11,95 26,66 8,70 6,54 20,93 25,61 4,72 7,62 1,81 1,84 4,35 6,62 5,23 3,15 2,79 4,48 0,31
298 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES D E CARVIN
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Extraction (1.0001)
Produit brut (1.000 fr.)
Capitalisation boursière (1.000 fr.)
41 66 67 69 67 76 75 76 77 85 102 118 137 134 150 118 127 133 127 150 163 178 178 178 179 174 181 186 189 160 167 203 204 238 254 231 205 205 217 243 246 231 224 244
573 901 847 838 802 1.035 1.025 965 959 1.064 1.380 1.700 2.611 2.336 2.561 2.085 1.768 1.785 1.565 1.820 1.823 1.983 2.073 2.063 1.974 1.785 1.741 1.731 1.863 1.894 2.346 2.478 2.093 2.477 2.522 2.249 2.027 2.111 2.569 3.325 3.749 3.324 3.111 3.211
2.600 2.000 2.000 2.400 2.800 4.000 4.000 4.320 4.000 3.600 3.600 3.600 6.000 8.720 12.484 9.880 5.960 4.740 4.568 5.600 5.208 4.872 4.860 4.657 4.495 4.446 4.681 4.441 4.110 6.620 6.781 5.692 4.619 4.505 5.161 4.082 4.057 4.831 7.280 11.996 8.558 8.304 8.422 7.195
Variation des cours (%)
-
23,18
— —
—
+ -
7,99 7,40 9,91 — —
66,67 45,22 43,22 20,84 39,68 20,54 3,62 22,67 7,07 5 0,36 4,08 3,50 1,17 5,38 5,23 7,36 60,99 2,47 16,08 18,85 2,53 14,64 20,90 0,57 18,97 50,72 64,82 28,68 2,93 1,40 14,54
Rendement nominal
(%)
—
+ 20,12 + 16,50 + 42,92
+ + + + + + + + + + + + -
Dividende (1.000 fr.)
100 120 160 80 160
—
Rendement effectif comparé (%)
-
+ + + + + + + + + + + + + + + + -
(%)
23,18 —
1.1-i 4,28 4 2 3,70
—
—
—
—
100 208 480 480
2,77 5,77 8 5,50
—
—
120 60 60 100 140 200 216 236 236 236 236 236 236 177 197 315 355 236
1,21 1 1,26 2,18 2,50 3,84 4,45 4,86 5,08 5,26 5,32 5,05 5,32 4,31 2,97 4,65 6,23 5,12
157
3,05
—
—
—
—
—
—
_
Rendement effectif
—
—
—
295 512 473 355 315
2,46 5,99 5,70 4,21 4,38
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -
24,28 20,78 46,92 2 11,69 7,40 9,91 2,77 5,77 74,67 50,72 43,22 19,63 38,68 19,28 1,44 25,17 3,23 0,55 4,50 1 1,76 4,15 10,43 0,09 3,05 63,96 7,12 9,85 13,73 2,53 17,69 20,90 0,57 18,97 50,72 67,28 22,69 2,77 5,61 10,16
15,13 2,23 15,78 16,39 38,49 19,44 6,73 16,14 31,29 0,52 14,11 3,95 11,87 9,84 8,84 14,65 12,58 10,58 2,22 5,61 4,29 6,01 4,13 4,72 0,83 1,54 12,83 24,05 30,39 0,61 9,41 15,82 1,70 13,34 35,33 21,83 8,52 26,63 38,53 9,33 13,44 14,04 27,43
299 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES DE CARVIN (mile)
Extraction (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
229 245 279 287 285 286 289 271
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
2.924 3.351 4.129 4.560 4.275 4.227 4.303 4.167
6.776 6.775 6.848 8.643 10.883 13.884 14.411 17.632
Variation des cours
(%)
-
5,83 —
+ + + + + +
1,03 26,24 25,91 27,55 3,82 22,34
Dividende (1.000 fr.)
157 236 335 493 591 591 591 650
Rendement nominal
(%) 2,32 3,49 4,89 5,70 5,43 4,26 4,10 3,69
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + +
3,51 3,49 5,92 31,94 31,34 31,81 7,92 26,03
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + + +
20,66 3,25 5,46 23,37 19,67 13,28 2j85
COMPAGNIE DES MINES DE HOUILLE D E C O U R R I È R E S
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
75 109 139 180 203 231 228 279 317 310 289 354 377 376 436 377 370 433 456 573 675
Produit brut (1.000 fr.)
Capitalisation boursière (1.000 fr.)
1.053 1.498 1.757 2.161 2.435 3.136 3.415 3.545 3.930 3.875 3.903 5.092 7.147 6.535 7.409 6.676 5.187 5.805 5.612 6.875 7.426
10.600 10.000 9.800 9.800 9.800 11.000 14.000 21.000 21.000 21.000 21.000 27.000 40.000 65.672 93.374 68.940 50.280 50.154 48.266 55.016 53.770
Variation des cours (%)
-
5,33 1,88 — —
+ 12,10 + 27,27 + 50 — '
— —
+ + + + + -
28,57 48,15 64,06 42,19 26,19 27,04 0,24 3,74 14 2,27
Dividende (1.000 fr.)
400 400 400 500 800 1.000 1.200 800 800 800 800 3.000 3.200 3.500 3.200 1.800 1.000 1.200 1.400 1.650 1.800
Rendement nominal (%)
3,77 4 4,08 5,10 8,16 9,09 8,57 3,80 3,80 3,80 3,80 11,11 8 5,32 3,42 2,61 1,98 2,39 2,90 2,99 3,34
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + +
1,33 2,20 5,10 8,16 21,19 35,84 53,80 3,80 3,80 3,80 39,68 56,15 69,38 45,61 23,58 25,06 2,15 0,84 16,99 1,07
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + + + + + + + -
6,72 0,03 3,40 3,77 12,71 14,40 35,38 4,94 17,58 0,51 9,80 14,57 6,79 7,45 4,89 1,03 8,85 9,98 5,96 1,31
300 COMPAGNIE DES MINES DE HOUILLE DE COURRIÈRES (suite)
Extraction (1.0001)
1882 1883 1884 1886 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
760 851 795 789 789 859 1.093 1.189 1.226 1.264 1.398 1.306 1.497 1.553 1.600 1.675 1.672 1.789 1.932 1.972 1.979 1.817 2.226 2.265 1.503 1.959 2.188 2.444 2.605 2.855 2.793
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
8.363 9.414 9.145 8.703 8.095 8.264 10.176 11.188 14.516 17.759 17.070 13.791 15.584 15.421 15.594 16.516 18.447 22.863 28.512 30.069 29.927 30.919 29.807 30.763 20.056 27.993 34.767 36.660 37.807 41.588 46.663
49.900 51.430 53.300 48.950 47.665 50.500 54.475 66.250 84.700 87.712 87.200 83.300 79.003 83.900 89.250 105.334 123.315 151.339 174.672 140.756 148.356 169.572 169.558 194.917 166.837 162.760 168.309 179.862 208.943 205.705 282.298
+ + + + + + + + + + + + + + +
7,21 3,01 3,66 8,10 2,68 5,91 7,93 21,58 27,86 3,55 0,57 4,45 5,93 6,18 6,41 11 17,10 22,72 15,41 19,44 5,42 14,29 —
+ + + + +
14,98 14,40 2,47 3,42 6,87 16,17 1,56 37,28
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal
(%)
2.000 2.600 2.400 2.300 2.300 2.400 2.600 2.900 4.000 4.600 4.000 3.000 3.200 3.200 3.252 3.600 4.200 5.400 7.500 6.600 6.000 6.000 6.000 3.900 3.000 4.800 4.800 4.800 4.800 6.000 3.000
4 5,05 4,50 4,69 4,82 4,75 4,77 4,37 4,72 5,24 4,58 3,60 4,05 3,81 3,64 3,41 3,40 3,56 4,29 4,68 4,04 3,53 3,53 2 1,79 2,94 2,85 2,66 2,29 2,91 1,06
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
3,21 8,06 8,15 3,41 2,14 10,66 12,70 25,95 32,58 8,79 4,01 0,86 1,88 9,99 10,05 14,41 20,50 26,28 19,70 14,76 9,46 17,82 3,53 16,98 12,61 0,47 6,27 9,53 18,46 1,35 38,34
Rendement effectif comparé
(%)
+ 1,63 + 9,57 + 3,02 - 0,45 - 1,18 + 1,77 - 0,22 + 4,95 - 0,79 + 2,28 + 4,45 - 2,94 - 1,05 + 5,64 - 4,38 - 6,85 - 6,99 + 2,19 - 9,05 - 1,4 - 1,21 - 1,83 - 3,74 - 0,17 - 19,35 + 0,93 - 2,30 - 2,14 - 0,07 - 3,72
301 SOCIÉTÉ D E DOURGES
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
47 60 76 87 95 108 116 108 109 107 108 107 101 109 129 131 163 198 208 232 251 258 268 272 260 256 327 406 519 549 539 616 566 569 646 659 740 732 831 1.028 991 956 872 1.032
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
662 818 953 1.046 1.137 1.474 1.734 1.372 1.349 1.343 1.457 1.538 1.921 1.893 2.186 2.327 2.286 2.649 2.562 2.781 2.756 2.840 3.110 3.152 2.868 2.627 3.146 3.785 4.888 6.478 7.546 7.588 5.943 5.990 6.590 6.392 7.247 8.559 12.130 14.370 14.531 12.470 14.242 13.182
5.400 4.320 4.320 5.400 5.400 5.400 6.300 6.300 6.840 6.840 6.840 7.560 7.560 24.206 31.332 21.600 17.028 13.483 12.430 14.810 12.960 11.412 8.571 7.894 7.297 7.371 10.698 10.678 12.726 20.167 17.669 17.008 13.933 12.965 12.136 16.011 21.976 31.271 48.006 55.598 45.369 43.684 48.505 48.674
Variation des cours
(%)
-
21,72 —
+
25 —
• +
16,62 16,62 — — —
+
10,44 —
+ 220,32 + 29,40 31,50 21,18 20,80 7,78 + 19,07 14,32 11,85 24,90 7,98 7,51 + 1,04 + 45,15 0,28 + 19,23 + 58,42 12,37 3,70 18,14 6,88 6,45 + 31,95 + 37,23 + 43,35 + 53,48 + 15,84 18,40 3,72 + 11,03 + 0,34
Dividende (1.000 fr.)
108 126 144 162 216 360 450 450 360 360 396 405 540 540 540 270 225 225 315 360 450 288 342 342 342 450 360 360 432 630 675 585 405 360 450 450 540 720 1.260 1.800 1.800 1.530 1.890 1.800
Rendement nominal
(%)
2 2,91 3,33 3 4 6,66 7,14 7,14 5,26 5,26 5,78 5,35 7,14 2,23 1,72 1,25 1,32 1,66 2,53 2,43 3,47 2,52 3,98 4,33 4,68 6,10 3,36 3,37 3,39 3,12 3,82 3,43 2,90 2,77 3,70 2,81 2,45 2,30 2,62 3,23 3,96 3,50 3,89 3,69
Rendement effectif
(%)
18,81 + 3,33 + 28 + 4 + 6,66 + 23,76 + 23,76 + 5,26 + 5,26 + 5,78 + 15,89 + 7,14 + 222,55 + 31,12 30,25 19,86 19,14 5,25 + 21,50 10,85 9,33 20,92 3,65 2,83 + 7,14 + 48,51 + 3,05 + 22,62 + 61,54 8,55 0,27 15,24 4,11 2,75 + 34,76 + 39,68 + 45,65 + 56,10 + 19,07 14,44 0,22 + 14,92 + 4,03
Rendement effectif comparé
(%)
10,76 + 1,10 + 19,50 0,39 1,82 + 2,32 + 2,32 3,48 16,12 + 2,59 13,99 63,58 + 159,96 21,94 1,78 + 4,17 12,44 14,39 1,45 13,23 4,49 19,41 8,78 + 0,13 + 3,82 + 39,62 9,87 + 1,62 + 28,17 15,06 + 0,17 17,33 3,28 7,10 + 20,33 + 18,42 + 18,16 + 32,01 9,68 1,08 10,89 4,73 3,24
302 SOCIÉTÉ D E DOURGES
Extraction (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
1.014 989 1.160 1.201 1.280 1.321 1.312 1.214
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
13.957 13.274 16.384 18.078 18.180 18.326 18.089 20.502
60.165 64.279 57.023 57.622 60.575 73.873 80.234 84.742
Variation des cours (%)
+ + —
+ + + + +
23,62 6,82 11,23 1,07 5,12 21,69 8,62 5,61
(suite)
Dividende (1.000 fr.)
1.890 1.890 2.160 2.160 2.340 2.340 2.340 2.700
Rendement nominal
(%)
3,14 2,94 3,78 3,74 3,86 3,16 2,91 3,18
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + +
26,76 9,76 7,50 4,81 8,98 24,85 11,53 8,79
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + +
9,61 3,02 7,04 3,76 2,69 6,32 6,46
SOCIÉTÉ DES MINES D E LENS
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
159 199 214 236 262 349 356 381 402 408 482 583 654 658 715 670 628 708 795 925 991
Produit brut (1.000 fr.)
Capitalisation boursière (1.000 fr.)
2.232 2.736 2.694 2.829 3.142 4.742 5.347 4.843 4.990 5.103 6.507 8.401 12.426 11.451 12.157 11.861 8.787 8.485 9.780 11.098 10.905
8.700 9.300 9.600 10.500 12.000 15.000 19.800 25.200 25.500 27.000 30.000 33.000 60.000 85.227 119.160 88.740 63.060 58.965 60.150 75.006 75.600
Variation des cours (%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + +
6,61 3,88 9,02 14,48 25,30 31,73 27,37 1,15 5,95 11,23 9,86 81,84 42,12 39,80 25.56 28,97 6,41 1,96 24,73 0,77
Dividende (1.000 fr.)
450 450 450 525 750 975 1.050 1.050 990 900 1.500 2.400 3.000 3.000 3.000 2.100 1.500 1.875 2.400 2.400 2.400
Rendement nominal
(%)
5,17 4,83 4,68 5 6,25 6,50 5,30 4,16 3,88 3,33 5 7,27 5 3,52 2,51 2,36 2,37 3,17 3,99 3,19 3,17
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + +
11,44 8,56 14,02 20,73 31,80 37,03 31,53 5,03 9,28 16,23 17,13 86,84 45,64 42,31 23,20 26,60 3,24 5,95 27,92 3,94
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + + + + + + + + + + +
19,49 6,33 5,52 16,34 23,32 15,59 13,11 3,71 12,10 12,94 12,75 16,12 16,95 10,75 5,27 2,57 3,46 3,19 4,97 0,96
303 SOCIÉTÉ DES MINES DE LENS (suite)
Extraction (1.000 t)
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
1.048 1.170 1.172 1.185 1.118 1.179 1.412 1.667 1.843 1.729 2.102 1.835 2.287 2.363 2.538 2.734 2.698 2.926 3.011 3.089 2.966 2.574 3.122 2.928 3.030 3.413 3.505 3.527 3.542 3.643 3.403
CapitaliVariation Produit sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
11.527 19.582 13.479 13.071 11.471 11.342 13.146 15.686 21.821 24.292 25.470 19.990 23.808 23.484 24.720 26.683 30.138 35.650 44.807 45.202 37.040 43.365 38.532 40.366 39.740 48.248 53.486 50.385 49.350 50.671 55.753
69.982 62.925 63.450 59.250 55.050 57.502 61.500 67.500 79.725 78.600 78.726 83.748 72.237 71.610 76.537 94.041 121.595 169.971 209.713 170.265 181.244 210.137 228.726 245.878 254.238 239.683 252.927 273.547 333.735 365.666 466.210
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
7,45 10,01 0,80 6,60 7,06 4,46 6,90 11,38 18,07 1,36 0,09 4,59 13,88 0,90 6,85 22,92 29,24 39,79 23,41 18,83 6,49 15,93 8,83 7,51 3,41 5,74 5,42 8,26 22,01 9,56 27.50
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal
(%)
2.400 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 2.700 3.000 3.300 3.300 3.000 2.400 2.700 3.000 3.150 3.450 4.500 7.500 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 10.050 12.600 12.600 12.600 12.600 12.600
3,42 4,29 4,25 4,55 4,90 4,69 4,39 4 3,76 4,19 4,19 3,58 3,32 3,77 3,91 3,34 2,83 2,64 3,57 5,28 4,96 4,28 3,93 3,66 3,53 4,19 4,98 4,60 3,77 3,44 2,70
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
4,03 5,72 5,05 2,05 2,16 9,15 11,29 15,38 21,83 2,83 4,10 8,17 10,56 2,87 10,76 26,26 32,07 42,43 26,98 13,55 11,45 20,21 12,76 11,17 6,94 1,55 10,40 12,86 25,78 13 30,20
Rendement effectif comparé
(%)
+ 0,81 - 4,21 + 0,08 + 0,91 - 5,48 + 0,26 - 1,63 - 5,62 - 11,54 - 3,68 + 4,54 + 6,08 - 9,73 - 7,22 - 3,67 + 5 + 4,58 + 18,34 - 1,77 - 0,19 + 0,78 + 0,56 + 5,49 - 5,98 + 0,20 - 1,09 + 1,83 + 1,19 + 7,25 + 7,93
304 SOCIÉTÉ HOUILLÈRE DE LIÉVIN
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
18 25 13 20 23 28 35 37 68 76 91 127 147 159 159 142 158 211 285 355 425 433 453 395 480 467 472 586 669 675 615 700 611 786 808 868 938 938 1.041 1.154 1.225 1.209 1.097 1.524
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
263 348 165 245 255 379 520 471 840 950 1.228 1.829 2.790 2.766 2.702 2.512 2.212 9.485 9.780 11.098 10.905 4.759 5.252 4.541 5.294 4.791 4.541 5.459 6.298 7.965 8.610 8.540 6.415 8.174 8.080 8.410 9.286 10.722 13.617 17.763 18.374 15.687 21.031 18.655
2.041 2.041 1.749 1.749 1.749 1.749 2.128 2.128 4.374 4.665 7.435 14.580 21.552 37.718 20.849 14.084 10.762 12.702 19.009 19.461 17.947 16.599 15.673 10.351 11.919 11.445 11.962 18.443 27.089 28.431 29.299 29.063 29.568 30.902 36.026 40.446 53.280 63.353 75.126 63.025 70.035 91.027 105.006
— —
+
14,15
Rendement Dividende (1.000 fr.) nominal
Rendement effectif
(%)
—
—
—
—
(%)
—
-
14,15
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
-
—
—
—
—
21,97 —
+ 105,40 + 6,57 + 59,25 + 96,12 + 47,69 + 75,02 — 44,69 — 32,44 23,60 • 18,03 + 49,62 + 2,42 — 7,79 — 7,49 — 5,67 — 33,86 + 15,02 — 3,87 + 10,40 + 54,34 + 46,77 + 4,73 + 3,04 — 0,78 + 1,71 + 4,55 + 16,54 + 12,27 + 31,74 + 18,90 + 18,50 — 16,11 + 11,13 + 29,96 + 15,37
—
291 364 364 364 — —
291 364 437 437 510 510 510 437 437 481 583 729 1.020 1.166 1.020 1.020 1.020 2,83 1.020 1.166 1.312 1.895 2.332 2.332 2.624 2.916
—
2 1,69 0,96 1,74 — —
2,29 1,91 2,24 2,43 3,07 3,25 4,92 3,66 3,82 4,02 3,16 2,69 3,58 3,98 3,51 3,45 3,30 2,83 2,52 2,18 2,07 2,52 3,70 3,33 2,88 2,77
—
+
21,97 —
+ 105,40 + 6,57 + 59,25 + 98,12 + 49,38 + 75,98 - 42,95 - 32,44 - 23,60 + 20,32 + 51,53 + 4,66 5,36 4,42 2,42 - 28,94 + 18,68 0,05 + 14,42 + 57,50 + 49,46 + 8,31 + 7,02 + 2,76 + 5,16 + 7,85 + 19,37 + 14,79 + 33,92 + 20,97 + 21,02 - 12,41 + 14,46 + 32,84 + 18,14
Rendement effectif comparé (%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + -
2,23 22,66 4,39 8,48 21,44 3,55 8,74 84,02 3,28 29,37 27,40 13,21 22,92 14,48 8,41 16,90 11,23 28,58 2,28 0,52 2,91 7,55 25,98 15,36 8,94 1,50 36,40 16,09 1,80 7,46 0,76 5,99 3,50 4,94 6,47 6,43 3,12 7,73 0,95 3,79 13,19 10,87
305 SOCIÉTÉ H O U I L L È R E DE LIÉVIN
Extraction (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
1.435 1.504 1.644 1.755 1.866 1.872 1.938 1.853
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 ir.)
20.180 20.454 24.331 27.729 27.060 26.563 28.204 30.034
134.758 142.044 126.665 127.418 127.910 132.847 125.962 137.499
Variation des cours (%)
+ + + + + +
28,33 5,40 10,83 0,59 0,38 3,85 5,18 9,15
(suite)
Dividende (1.000 fr.)
Rendement nominal
3.061 3.353 3.645 3.936 3.790 3.790 3.790 3.936
2,27 2,36 2,87 3,08 2,96 2,85 3 2,86
(%)
Rendement effectif
(%)
+ + + + + +
30,60 7,86 7,96 2,49 3,34 6,70 2,18 12,01
Rendement effectif comparé (%) + 13,45 + 1,12 7,50 6,08 8,33 - 11,83 7,25
SOCIÉTÉ CIVILE DES MINES D E HOUILLE D E MARLES (70 % )
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
67 65 70 62 62 85 100 120 134 137 152 240 251 212 232 269 301 335 361 371 411
Produit brut (1.000 fr.)
Capitalisation boursière (1.000 fr.)
939 886 885 739 750 1.154 1.494 1.522 1.663 1.707 2.057 3.456 4.774 3.685 3.937 4.764 4.216 4.494 4.438 4.456 4.522
4.800 5.600 6.400 8.000 9.600 9.600 9.600 9.902 9.902 22.400 16.000 22.400 22.400 40.000 67.200 40.000 40.000 40.000 40.000 30.112 32.000
Variation des cours
(%)
+ + + +
13,43 14,10 25,28 20,18 — —
+
2,99 —
-L —
+
126,45 28,64 40,13 —
+ + —
78,40 68,07 40,50 — — —
—
+
24,66 6,19
Dividende (1.000 fr.)
913 104 119 139 155 167 183 202 222 235 244 467 1.168 692 313 1.120 827 1.112 1.140 867 1.076
Rendement nominal
(%)
1,90 1,87 1,86 1,73 1,62 1,74 1,90 2,04 2,24 1,04 1,52 2,08 5,21 1,73 0,91 2,80 2,06 2,78 2,85 2,87 3,36
Rendement effectif
(%)
+ 15,30 + 15,96 + 27,01 + 21,80 + 1,74 + 1,90 + 5,03 + 2,24 + 127,49 27,12 + 42,21 + 5,21 + 80,13 + 68,98 37,70 + 2,06 + 2,78 + 2,85 21,69 + 9,55
Rendement effectif comparé
(%)
+ 23,32 + 13,73 + 18,51 + 17,41 6,74 19,54 + 13,39 6,50 + 106,11 30,49 + 22,33 64,91 + 17,54 + 15,92 9,23 + 26,09 + 9,48 7,29 - 44,64 + 7,17
20
306 SOCIÉTÉ CIVILE DES MINES DE HOUILLE DE MARLES (70%) (suite)
Extraction (1.000 t)
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
481 526 483 483 492 484 609 696 761 601 695 717 787 798 908 1.016 1.008 1.089 1.114 1.199 1.199 1.169 1.362 1.367 1.459 1.518 1.468 1.502 1.642 1.722 1.689
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
5.295 6.105 5.555 5.327 5.047 4.656 5.673 6.552 8.980 8.414 8.479 7.529 8.185 7.980 8.808 9.878 11.217 13.145 17.386 18.225 16,717 18.796 17.771 17.945 19.584 22.037 22.768 21.975 23.520 24.997 28.535
32.000 32.105 35.958 34.161 30.403 25.763 27.840 35.200 40.000 38.800 29.160 26.584 27.782 28.070 29.577 35.030 41.593 57.470 75.817 58.117 63.247 71.311 77.057 84.515 98.432 99.955 102.304 100.376 112.672 127.878 162.177
+ +
0,34 12,07 — 4,99 _ 11,02 15,33 • 8,08 + 26,42 + 12,84 — 2,96 — 24,86 — 8,86 + 4,59 + 1,03 + 4,85 + 18,42 + 18,73 + 38,10 + 31,96 — 23,37 8,89 + 12,70 + 8,01 + 5,03 + 16,46 + 1,53 + 2,37 — 1,89 + 12,25 + 13,49 + 26,81
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal (%)
1.061 1.004 1.123 1.122 705 737 1.166 1.331 1.860 1.400 1.306 1.306 1.050 1.009 1.234 1.250 2.017 2.877 4.256 3.856 3.316 4.072 3.196 4.054 4.330 5.377 4.745 3.792 4.280 4.928 5.249
3,31 3,12 3,12 3,28 2,32 2,86 4,18 3,78 4,65 3,61 4,48 4,91 3,78 3,59 4,17 3,57 4,85 5 5,61 6,63 5,24 5,71 4,14 4,79 4,39 5,37 4,63 3,77 3,79 3,85
Rendement effectif
(%)
+ + + — —
•
+ + + — —
+ + + + + + + —
+ + + + + + + + + +
3,31 3,46 15,19 1,71 8,70 12,47 12,26 30,20 17,49 0,65 20,38 3,95 8,37 4,62 9,02 21,99 23,58 43,10 37,57 15,74 14,13 18,41 12,15 9,82 20,85 6,90 7 1,88 16,04 17,34
Rendement effectif comparé (%) + + + + + + + + + + + + + +
8,15 4,97 10,06 1,25 12,02 21,36 0,66 10,20 15,88 5,86 19,94 6,04 9,20 0,27 5,41 0,73 3,91 19,01 8,82 2,38 3,46 1,24 4,88 7,33 14,11 7,36 1,57 9,79 2,49 12,27
307 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES D E MEURCHIN
Extraction (1.0001)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
41 45 55 55 68 70 49 51 58 59 61 70 89 83 79 67 83 107 110 110 123 149 150 178 176 195 203 204 218 246 243 278 273 385 392 393 433 414 438 418 400 393 354 412
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
571 611 699 673 822 951 669 657 718 742 829 1.011 1.704 1.450 1.364 1.192 1.161 1.435 1.349 1.454 1.381 1.664 1.747 2.063 1.941 2.000 1.952 1.899 2.051 2.912 3.414 3.394 2.800 4.007 3.892 3.827 4.282 4.264 5.185 6.065 6.096 5.655 4.917 5.421
2.000 2.040 2.040 1.920 1.790 1.874 1.940 1.900 1.870 1.960 2.060 1.930 6.048 9.408 13.500 7.760 4.400 3.448 3.200 5.180 4.680 3.862 4.381 5.400 5.100 6.320 8.670 9.000 12.560 19.600 23.047 19.800 18.900 20.688 23.260 25.216 30.576 37.282 43.950 55.492 46.939 49.864 53.337 54.023
Variation des cours (%)
+
1,88 —
5,99 6,86 • 4,74 + 3,52 — 1,94 — 1,49 + 4,52 + 5,29 — 6,39 + 213,66 + 55,52 + 43,20 — 42,63 _ 43,27 _ 21,79 — 7,10 + 61,76 — 9,64 — 17,51 + 13,66 + 23,18 — 5,57 + 23,99 + 37,05 + 3,80 + 39,64 + 56,03 + 17,57 — 14,09 — 4,56 + 9,46 + 12,47 + 8,41 + 21,23 + 21,95 + 17,87 + 13,43 — 15,41 + 6,23 + 6,96 + 1,29 —
Dividende (1.000 fr.)
Rendement nominal (%)
110
5,39
— —
60 200 160 —
80 100 50 100 500 300 300
—
3,35 10,67 8,24 —
4,27 5,10 2,42 5,18 8,26 3,18 2,22
—
_ —
—
_
—
—
—
—
—
—
—
—
200 260 320 400 400 500 800 1.400 1.200 1.000 1.000 1.060 1.060 1.300 1.500 1.600 2.800 3.600 3.200 2.800 2.800
+
—
—
—
Rendement effectif (%)
—
3,70 5,09 5,06 4,61 4,44 3,98 4,08 6,07 6,06 5,29 4,83 4,55 4,20 4,25 4,02 3,64 5,04 7,66 6,41 5,24 5,18
6,47 —
5,99 3,51 + 15,41 + 11,76 — 1,94 + 2,78 + 9,62 + 7,71 — 1,21 4- 221,92 + 58,70 + 45,42 — 42,63 — 43,27 — 21,79 — 7,10 + 61,76 — 9,64 — 17,51 + 13,66 + 26,28 — 0,48 + 28,05 + 41,66 + 8,24 + 43,62 + 60,11 + 43,64 — 8,03 — 0,73 + 14,29 + 17,02 + 12,61 + 25,48 + 25,97 + 21,51 + 18,47 — 7,75 + 12,64 + 12,20 + 6,47 —
—
Rendement effectif comparé (%)
+ 14,52 2,23 14,49 7,90 + 6,93 9,68 20,36 5,96 11,76 + 4,42 31,09 + 151,20 3,89 7,64 14,16 19,24 + 15,09 16,24 + 38,81 12,02 12,67 + 15,17 + 21,75 + 2,48 + 24,73 + 32,77 4,68 + 22,62 + 26,74 + 37,13 7,59 2,82 + 15,12 + 12,67 1,82 + 4,22 1,52 2,58 10,28 + 5,61 + 1,97 7,45 0,80
308 SOCIÉTÉ ANONYME DES MINES DE MEURCHIN (suite)
Extraction (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
376 365 464 499 515 495 501 455
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
4.801 4.993 6.867 7.929 7.725 7.316 7.459 6.997
53.525 54.702 52.262 55.576 55.468 58.057 50.192 48.450
+ + + -
0,92 2,20 4,47 6,36 0,20 4,67 19,55 3,47
Dividende (1.000 fr.)
Rendement nominal
2.400 2.200 2.800 2.800 2.800 2.800 2.200 2.200
4,48 4,02 5,35 5,03 5,04 4,82 4,38 4,54
Rendement effectif (%)
(%)
+ + + + + + +
3,56 6,22 0,88 11,39 4,84 9,49 15,17 1,07
Rendement effectif comparé (%) + + -
13,59 0,52 1,34 2,82 6,83 9,04 20,24
COMPAGNIE DES MINES D'OSTRICOURT
Extraction (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
17 22 29 25 24 14 17 20 22 13 17 30 29 37 36 39 36 32 30 33 37
CapitaliProduit Variation sation brut cours boursière des(%) (1.000 fr.) (1.000 fr.)
232 307 365 301 290 196 237 251 269 161 233 430 550 654 618 690 497 425 374 397 411
1.800 1.800 1.500 1.500 1.500 1.200 600 480 480 480 1.200 840 1.200 1.206 2.388 1.002 780 474 540 1.122 1.668
-
_
16,67
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal
(%)
—
_
—
—
_
_
—
—
—
—
—
20 50 20,05
—
—
_
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
+ 150,15 - 30,07 + 43,01 + 0,50 + 98,03 - 58,02 - 22,22 - 39,24 + 14,11 + 107,42 + 48,74
-
—
—
—
—
—
—
—
—
-
—
—
—
-
—
—
—
—
—
—
—
-
Rendement effectif (%)
Rendement effectif comparé
_
+ 8,05 - 18,90 8,50 4,39 - 28,48 - 71,44 - 38,47 8,74 - 21,38 + 146,86 - 59,95 - 27,71 - 62,09 + 44,97 - 29,55 + 1,81 - 32,54 + 4,97 + 84,47 + 46,36
16,67
_ _
20 50 20,05
— —
+ 150,15 - 30,07 + 43,01 + 0,50 + 98,03 - 58,02 - 22,22 - 39,24 + 14,11 + 107,42 + 48,74
(%)
309 COMPAGNIE DES MINES D'OSTRICOURT
Extraction (1.000 t)
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
37 37 44 36 31 37 42 66 97 110 133 149 201 196 187 212 207 198 196 210 260 299 415 424 404 472 502 531 628 707 670
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
413 431 509 397 318 355 391 621 1.148 1.545 1.623 1.528 2.092 1.946 1.821 2.096 2.132 2.344 2.843 3.200 3.741 4.153 5.461 5.414 5.526 6.985 7.976 7.965 9.281 10.527 10.304
1.530 1.080 840 502 405 630 1,083 1.830 3.825 3.311 2.472 3.019 3.015 2.696 2.200 2.510 5.370 5.931 9.413 7.734 7.579 9.317 9.777 13.501 13.317 13.038 12.997 16.579 19.086 17.870 17.542
Variation des cours (%)
8,28 29,42 22,28 40,18 19,23 + 55,31 + 72,17 + 68,77 + 109,01 13,44 25,35 + 22,18 0,15 10,59 18,35 + 14,04 + 113,91 + 10,46 + 58,70 17,83 2,02 + 22,95 + 4,93 + 38,09 1,36 2,10 0,31 + 27,55 + 15,12 6,37 1,84
Dividende (1.000 fr.)
(suite)
Rendement nominal (%)
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
300 300 300 300 300 300 300 300 330 330 330
3,95 3,21 3,06 2,22 2,25 2,30 2,30 1,80 1,72 1,84 1,88
Rendement effectif (%)
8,28 29,42 22,28 40,18 19,23 + 55,31 + 72,17 + 68,77 + 109,01 13,44 25,35 + 22,18 0,15 10,59 18,35 + 14,04 + 113,91 + 10,46 + 58,70 17,83 + 1,93 + 26,16 + 7,99 + 40,31 + 0,89 + 0,20 + 1,99 + 29,35 + 16,84 4,53 + 0,04
Rendement effectif comparé (%) + + + + + + + + + + + + +
3,44 27,91 27,41 37,22 22,55 46,42 59,25 47,77 75,64 19,95 24,91 20,09 0,68 14,94 32,78 7,22 86,42 13,63 29,95 4,47 8,74 6,51 0,72 23,16 5,85 0,66 6,58 17,68 1,69 9,60 5,07
310 COMPAGNIE DES MINES D E VICOIGNE ET D E NŒUX
Extraction (Nœux) (1.000 t)
1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904
.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
86 116 150 156 167 193 180 206 249 237 281 383 437 418 428 445 439 486 524 585 622 660 735 781 775 884 903 1.102 1.063 937 940 1.038 927 1.087 1.083 1.157 1.371 1.223 1.243 1.231 1.270 1.230 1.172 1.431
CapitaliProduit sation brut boursière (1.000 fr.) (1.000 fr.)
1.207 1.680 1.885 1.867 2.005 2.623 2.696 2.610 3.082 2.962 3.792 5.518 8.305 7.280 7.275 7.874 6.150 6.517 6.448 6.967 6.840 7.263 8.536 8.982 8.548 9.070 8.687 10.260 10.003 12.838 14.036 13.846 11.003 11.316 12.134 12.574 13.431 14.204 16.204 19.893 18.745 16.865 19.905 17.609
19.200 18.000 17.600 17.200 16.800 16.400 18.400 19.200 20.800 22.400 22.400 28.000 52.000 83.172 112.252 83.040 66.600 65.096 65.064 80.248 37.500 67.380 63.100 62.700 58.487 59.347 63.270 67.270 75.360 85.000 84.000 79.224 76.516 71.148 69.350 74.939 81.004 92.420 100.170 115.580 92.538 85.751 97.735 93.161
Variation des cours
(%)
- 6,41 - 2,28 - 2,33 - 1,99 - 2,44 + 12,08 + 4,46 + 8,19 + 7,57 —
+ + + + + + + + + + + + + + + + + -
25,08 85,82 60 34,95 26,02 19,77 2,26 1,05 23,34 54,13 79,74 6,40 0,54 6,76 1,52 6,57 7,35 12,11 12,79 1,21 5,70 3,37 7,06 2,50 8,09 8,03 14,10 8,36 15,44 19,94 7,32 13,96 4,69
Dividende (1.000 fr.)
800 800 800 800 800 900 1.000 1.000 1.000 600 1.000 1.400 2.400 4.000 4.000 3.200 2.400 2.400 2.400 2.800 2.800 2.800 2.800 2.900 2.900 2.900 2.900 2.900 2.900 3.200 4.000 4.000 2.800 2.800 2.800 2.800 2.800 3.200 4.000 4.000 3.600 3.600 3.600 3.600
Rendement nominal
(%)
4,16 4,44 4,54 4,65 4,76 5,48 5,43 5,20 4,80 2,67 4,46 5 4,61 4,80 3,56 3,85 3,60 3,68 3,68 3,48 7,46 4,15 4,43 4,62 4,95 4,88 4,58 4,31 3,84 3,76 4,76 5,04 3,65 3,93 4,03 3,73 3,45 3,46 3,99 3,46 3,89 4,19 3,68 3,86
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -
1,97 2,26 2,32 2,77 3,04 17,51 9,66 12,99 10,24 4,46 30,08 90,43 64,80 38,51 22,17 16,17 1,42 2,63 26,82 46,67 83,09 1,97 4,08 1,81 6,40 11,15 11,66 15,95 16,55 3,55 0,66 0,28 3,13 1,53 11,82 11,48 17,56 12,35 18,90 16,05 3,13 17,64 0,83
Rendement effectif comparé
(%)
+ + + + + + + + + + + + + + + -
6,08 0,03 6,18 1,62 5,44 4,23 8,76 4,25 11,14 1,17 0,20 19,71 2,21 14,55 6,30 7,86 8,12 6,51 3,87 49,05 88,73 0,40 1,05 1,15 3,08 2,26 1,26 5,05 16,82 2,96 0,22 1,81 2,30 2,82 2,61 9,78 9,93 11,74 9,85 2,69 13,80 2,01 8,10
311 COMPAGNIE DES MINES DE VICOIGNE ET DE NŒUX (suite)
Extraction (Nœux) (1.000 t)
1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
.. .. .. .. .. .. .. ..
1.333 1.425 1.654 1.726 1.757 1.777 1.797 1.607
CapitaliProduit Variation sation brut boursière des cours (1.000 fr.) (1.000 fr.) (%)
20.994 17.838 21.026 24.630 23.505 23.659 23.928 26.545
100.911 99.016 96.277 99.904 127.870 138.248 130.693 144.273
+ 8,30 - 1,83 - 2,76 + 3,76 + 27.93 + 8,13 - 5,44 + 10,36
RendeDividende ment (1.000 fr.) nominal (%)
3.800 4.400 5.000 5.000 4.600 4.600 4.800 5.200
3,76 4,44 5,19 5 3,59 3,32 3,67 3,60
Rendement effectif
(%)
+ + + + + + +
12,06 2,61 2,33 8,76 31,52 11,45 1,77 13,96
Rendement effectif comparé
(%)
- 5,09 - 4,13 + 2,79 + 0,19 + 19,65 7,08 - 6,84
II
CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL Dossiers F14 (Archives Nationales)
NOTE EXPLICATIVE
I. — Plusieurs chiffres pour une même année dans la même rubrique. 1) Si un seul chiffre est inscrit, c'est celui fourni par l'exploitant, et accepté par l'ingénieur des mines. 2) S'il y a deux chiffres : le premier est celui proposé par l'exploitant ; le second, le chiffre corrigé par l'ingénieur des mines, mais accepté par l'exploitant. 3) S'il y a trois chiffres : il y a eu contestation entre exploitant et ingénieur ; dans ce cas, le troisième chiffre a été déterminé par le comité d'évaluation. Nous n'avons toujours tenu compte, dans nos calculs, que du dernier chiffre inscrit. Lorsqu'il y a abonnement, la mention en est indiquée dans les tableaux. Pour la confection des courbes le chiffre « abonnement » n'a été retenu que lorsqu'il est indiqué seul. II. — Le total de la rubrique « Dépenses » comprend : « salaires », « frais généraux », « frais totaux d'exploitation ». Il arrive souvent que, à côté de cette dernière rubrique, en est distinguée une autre, qui en fait en vérité partie : « les frais de première exploitation » qui sont des « travaux neufs », c'est-à-dire des investissements. On pourra relever des cas où l'addition des trois postes des dépenses ne coïncide pas, à quelques dizaines ou centaines de francs près, avec le total des dépenses inscrit dans le tableau : l'erreur d'addition provient alors de la source elle-même, tous les chiffres ayant été relevés tels quels. III. — Lorsque la rubrique « nombre d'ouvriers » ne distingue pas « fond » de « surface », les deux groupes de mineurs sont néanmoins confondus dans l'unique chiffre donné. La rubrique « salaires » comprend aussi les gains des deux catégories. IV. — La plupart du temps, les quantités de tonnage extrait sont indiquées, dans F 14, en quintaux métriques (qm). H arrive (rarement) qu'elles le soient en hectolitres. Dans ce cas, pour la confection des courbes, les hectolitres ont été réduits en quintaux, sur la base de 1 hectolitre = 80 kilogrammes, équivalence qui doit être considérée comme approximative, à quelques kilogrammes près. V. — On remarquera qu'il est très fréquent que le prix unitaire du quintal ne soit pas indiqué dans F 14.
316 L E CREU Produit brut Quantité extraite (en qm)
1811
212.500
1812
Valeur du qm (en francs)
1,45
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
308.126
240
162.039
213.772
210
1813
122.802
112.741
134
1814
97.600
79.382
128
1815
126.264
105.335
153
1817
151.840
139.729
160
1818
149.000
138.120
230
1819
95.542
121.707
150
1820
81.277
105.332
136
1821
104.482
133.567
155
1822
198.619
252.715
210
1823
196.555
205.838
198
1824
174.903
227.535
177
1825
211.364
293.295
180
1826
321.828
431.650
306
1827
439.302
1,26
549.127
680
1828
496.840
1,26
619.800
596
1829
601.476
1,25
761.845
800
1830
626.048
1,25
782.560
630
1,17
Surface
120
317 SOT Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
239.126
69.000
181.866
31.901
48.373
4.194
35.648
88.170
24.572
38.892
2.002
31.174
72.069
7.312
97.662
7.669
124.301
15.422
121.311
16.809 23.439
103.475
18.231
102.913
2.419
113.179
20.388 25.388
63.991
39.483
61.877 98.849
86.995
185.845
66.869
91.525
77.361
167.887
37.931
82.451
121.325
203.777
23.758
84.854
53.324
138.178
135.116 40.000 abonnement de 2.000
134.830
86.649
221.479
210.170 abonnement de 2.000
546.342
2.786 100.936 abonnement de 2.000
141.106
280.977 354.765
70.000
385.898
45.375
213.551
487.538
132.262
353.180
777.945
60.000
662.668
70.992
318 LE CREUSOT Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1831
620.000
1
620.000
541
108
1832
986.345
0,67
662.688
576
112
1833
717.711
1 0,75 (pour Montchanin)
688.083
580
100
1834
666.064
0,90 0,60 (pour Montchanin)
548.657
517
121
1835
699.789
0,76
537.576
567
80
1836
693.916
583.173
480
180
1837
818.089 hl
0,69 (l'hl) (Le Creusot) 0,62 (l'hl) (Montchanin)
548.976
409
164
1838
610.000 hl
0,70
429.440
270
136
1839
629.542 hl
0,71
450.752
297
148
1840
707.588 hl
0,75
536.238
325
160
319
(suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
313.944 267.295
Revenu net (en francs)
717.283
77.500
88.070
234.064
589.430
73.258
331.462 + 20.000 (ingénieurs)
60.233
152.032
569.467
45.000
302.311 (dont traitements directeur et employés)
64.920
143.725
510.958
30.000
294.825 (main-d'œuvre) 16.748 (employés)
2.239
180.035
494.847
40.273
269.666 (main-d'œuvre) 41.658 (employés)
45.315
116.569
473.209
27.846
299.976 (main-d'œuvre) 23.831 (employés)
27.043
113.965
464.817
77.300
240.243 (main-d'œuvre) 18.032 (employés)
25.900
101.885
385.011
44.848
236.906 (main-d'œuvre) 19.250 (employés)
28.752
118.546
404.454
44.000
282.009 (main-d'œuvre) 6.425 (employés)
30.352
165.184
483.971
60.000
320 L E CREUSOT Nombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
1841
724.559 hl
0,84
1842
670.638 hl
1843
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
608.629
470
150
0,87
583.455
450
135
570.738
1
570.738
415
145
1844
704.497
0,87
612.912
401
146
1845
806.015
0,95
765.714
410
154
1846
844.000
1
844.000
410
157
1.048.073 996.919
590 447
130 147
899.203 969.624 939.279
500 465
180 125 »
18471 1848
1.048.073 1.048.073
1849
1.064.516
0,84
»
0,88 1850
1.086.558 )> » »
1851
1.210.328 1.210.328
1852
1.358.386 1.211.778 1.382.381
1. Pas d'indications.
0,84 0,94 0,89
908.106
0,93 0,94
1.129.020 1.139.932 1.259.588 1.261.014
))
554
218
»
»
529
133 »
647
234 »
»
»
»
774 750
263 268
321 (suite)
Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
296.251 (main-d'œuvre) 8.677 (employés)
48.705
154.484
508.122
50.000
296.144 (main-d'oeuvre) 8.266 (employés)
50.806
135.944
491.162
50.000 (abonnement)
528.824 552.912
50.000 (abonnement) 60.000
331.735
118.278
166.677
616.690
60.000 (abonnement)
355.120
119.572
163.800
638.492
60.000 (abonnement)
473.059 273.295
986.428 740.273
488.544 439.961 (main-d'œuvre) 24.825 (employés) 430.670 438.506 »
463.054 »
24.825 3.696
34.809
61.645 256.646 135.000
25.000 25.782 »
25.000 »
495.634 1»
25.000
513.791
25.000
64.305 43.446 43.446
443.533 299.890 349.752
899.203 764.173 814.041
néant 205.450 125.237
22.715 84.810
420.051 294.192
908.106 814.826
néant 206.670
320.241
840.875
126.237
531.329
1.072.100
68.054
623.430
25.000
73.734
393.853
942.283
56.920 196.848
660.029 649.734
24.200 u
134.956 96.496
496.323 362.628 1)
1.180.553 1.035.962 1.138.431
96.000 223.626 122.583
»
»
»
»
»
))
21
322 L E CREUS01 Produit brut Quantité extraite (en qm)
1853
1.375.035
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
0,88
1.657.964 1.653.912
0,94 1,04 1
Fond
Surface
926
298
»
»
1.690.625 1.880.820 1.796.289
956
268
»
»
1 1,20 1,17
1.895.274 2.274.328 2.229.733
900
300
» »
» »
1 1,26
1.709.990 2.154.588
971
429
»
»
1,14 1,25
1.789.101 1.971.210
730 »
434 »
1,09 0,98
1.552.105 1.787.761 1.602.163
693
406
»
»
»
»
»
1854
1.796.289 )>
»
1855
1.895.274 »
1856
1.709.990 »
1857
1.565.914 »
1858
1.633.976 » »
Nombre d'ouvriers
1859
1.493.035
0,98
1.461.962
724
377
1860
1.267.566
0,98
1.249.829 1.327.028
752
313
»
1861
1.395.920
1.374.841
776
331
1862
1.808.878
1.502.905
771
359
1863
1.679.324
1.748.313 1.762.197
796
460
2.107.197
885
421
»
1864
1.940.170
1865
1.928.326
1,12
2.163.362
879
488
1866
2.116.240
1,12
2.378.479
876
514
323 (suite)
Dépenses (en francs)
Salaires
812.290 » »
864.356 »
»
Frais généraux
40.000 »
Frais de première exploitation
237.795
»
25.000 »
Total Frais totaux d'exploitation des dépenses
650.756 » »
441.908
))
927.155
1.513.045 » »
1.816.511
Revenu net (en francs)
144.919 140.867
»
»
»
»
déficit 64.309 déficit
1.088.379 »
2.041.664 1.998.281 2.008.281
déficit 276.047 221.442
83.373 40.000 50.000
498.023
87.223 48.000
369.954
1.012.877 969.278
2.091.944 2.009.122
déficit 145.466
761.626 627.812
80.261 84.469
192.059 334.408
917.720 941.430
1.759.663 1.563.711
29.538 417.499
708.753 608.753
86.505
225.960
724.299 »
1.519.558 1.419.558
32.547 368.203 182.605
869.902 » »
991.844 »
»
»
»
»
»
778.499
68.971
92.521
543.616
1.391.038
175.009
795.486
71.262
87.460
425.027
1.291.775
déficit 35.252
»
»
»
M
))
836.078
68.700
173.765
528.991
1.433.769
913.154
70.520
140.471
484.839
1.468.614
34.390
1.043.275
80.418
59.479
527.089
1.650.783 »
97.630 111.414
»
»
»
»
déficit 60.000
1.191.085
85.069
30.000
509.049
1.785.204
321.993 (abonnement : 1.742)
1.166.923
86.710
142.719
640.310
1.893.943
269.418 (abonnement : 1.742)
1.144.456
104.462
383.885
960.130
2.209.049
169.430 (abonnement : 1.742)
324 L E CREUS01 Produit brut Quantité extraite (en qm)
Nombre d'ouvriers
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1867
2.287.389
1,09
2.508.958
899
520
1868
2.365.140
1,06
2.510.094
919
520
1869
2.236.842
1,10
2.465.485
986
504
1870
1.807.681
1,05
1.913.109
717
471
1.706.373
1.840.755
621
413
1872
1.827.938
2.381.410
666
446
1873
1.884.236
2.571.122
682
464
1874.
1.843.779
2.529.134
652
463
1875
1.921.763
2.456.209 2.952.800
641
464
1.970.829 2.513.141
598
426
1871
,
»
1876
1.595.499
1877
1.665.244 »
1,18
1.974.635 2.333.032
545
396
1.587.644
1,12
1.791.132 2.065.947
514
399
1,11
1.852.426 2.087.754
552
355
1.931.786 2.196.197
561
351
1878
,, ,
»
1879
1.658.520 »
1880
1.715.410 »
325 {suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Total Frais totaux d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
1.189.725
101.510
526.229
1.199.354
2.490.590
1.217.808
104.085
351.928
1.150.498
2.472.393
1.272.499
97.293
157.103
1.039.408
2.409.201
56.283 (abonnement : 8.906)
1.073.913
103.267
125.394
704.255
1.881.436
31.673 (abonnement : 8.906)
987.977
106.285
94.512
674.143
1.768.405
72.350 (abonnement : 8.906)
1.191.132
118.098
102.409
857.849
2.167.080
213.329 (abonnement : 8.906)
1.201.241
127.351
143.146
993.450
2.322.033
249.154 (abonnement : 4.129)
1.197.148
128.285
115.206
976.459
2.301.892
227.364 (abonnement : 4.123)
1.217.944
127.053
175.998
976.629
2.326.617
129.592 626.183 (abonnement : 4.123)
»
1.116.892 »
»
127.821 »
fl
61.429 »
))
761.151 »
))
2.015.066 »
2.005.866
18.367 (abonnement : 3.484) 37.701
déficit 498.075 507.275 (abonnement : 4.123)
1.051.724
129.893
16.130
756.549
1.938.167 1.898.167
36.467 434.864
992.222
123.529
10.032
672.150
1.787.903 1.747.463
3.230 318.483
970.226
121.391
30.764
652.303
1.743.921 »
108.505 389.888
1.769.549 1.729.549
162.237 466.647
»
1.002.549
»
121.485
»
23.097
))
645.514
326 L E CRE Nombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
1881
1.578.330
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
1,08
1.709.296 1.959.785
536
335
1,09
1.569.087 1.795.936
508
282
1,14
1.593.261
486
259
»
1882
1.432.210 »
1883
1.390.010
Fond
Surfai
»
1884
1.410.745 »
1885
1.070.047
1,09 1,16
1.547.083 1.649.910
513
239
1,09
1.217.350 1.272.431
500
215
1,08
792.357 826.322
296
150
»
1886
785.367 ))
1887
716.725
0,91
654.095 675.771
183
98
1888
1.075.860
0,95
1.024.250 1.061.891
256
121
1889
1.188.811
0,%
1.146.541 1.189.694
301
128
1890
1.114.419
1,02
1.141.813 1.300.911
303
142
1891
1.114.636
1,02 1,15
1.144.880 1.292.526
292
153
1892
1.135.116
0,97 1,09
1.111.591 1.243.419
280
153
1893
1.020.439
0,93 1,09
957.210 1.121.058
274
157
1894
1.010.724
0,95 1,06
887.607 1.072.186
272
148
1895
968.465
0,94 1,08
914.290 1.056.177
258
144
327 (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
975.684 -
906.787 —
Frais généraux
125.260 ))
126.983 —
Frais de première exploitation
Total des dépenses
30.178 »
615.631
1.716.577 1.686.462
déficit 273.323
77.922 »
647.653
1.681.424 1.651.303
déficit 144.632
622.139
1.624.822 1.594.747
déficit 136.343
1.579.922 1.544.655
déficit 105.254
883.637 »
119.046 »
77.920
895.498 »
119.339
46.104
745.044
117.140
»
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
»
))
»
»
»
565.084 »
»
476.705 »
1.333.889 1.298.349
déficit déficit
44.141
493.944
108.764
8.728
190.649
792.357 893.728
déficit déficit
358.271
72.216
12.769
263.876
694.363 694.917
déficit déficit
458.428
67.848
18.152
369.501
895.417 897.230
128.832 164.661
525.995
69.086 71.782
17.809 »
400.332
995.413 998.111
151.128 191.583
555.760
73.417 76.265
70.418 19.082
446.100 394.764
1.075.277 1.026.780
66.535 274.121
553.902
72.479 75.411
89.623 22.962
476.976 410.315
1.103.537 1.039.908
41.343 252.619
552.351
69.700 65.807
65.057 7.271
536.092 478.306
1.158.143 1.096.464
déficit 146.955
536.254
73.560 69.860
38.583 5.262
626.768 593.447
1.236.582 1.206.203
déficit déficit
517.829
66.007 62.284
88.007 12.060
475.125 399.178
1.058.961 979.291
déficit 92.895
511.005
62.269 56.126
70.321 13.433
362.356 305.368
998.660 935.630
déficit 120.547
328 L E CREUSO' Nombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
1896
855.412
1897
932.685
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
0,97
Fond
Surface
835.465 1.002.824
235
141
906.547 1.048.567
242
151
MINES D ] Produit brut Quantité extraite (en qm)
1811
87.000
1812
91.700
1813
11.930
1814
19.448
1815
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
119.866
100
114.354
40
1,37
16.344
50
1,37
20.599
75
94.637
88.513
109
1817
51.499
38.852
125
1818
46.530
46.530
75
1819
36.502
43.800
100
1820
66.348
85.628
114
1821
106.848
138.274
118
1822
22.893
29.627
107
1823
89.083
84.833
52
1,17
1,20
1. Pas d'indications pour 1817 et 1818.
Surface
68
329 (lin) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
495.382
61.792 55.529
25.141 14.604
411.058 400.521
968.232 951.422
déficit 51.402
441.511
133.625 127.262
11.588
445.874
1.021.010 1.014.647
déficit 33.920
BLANZY Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net 1 (en francs)
80.606
39.200
102.282
16.598
26.069
9.725
50.412
29.813
80.564
7.945
89.930 50.920 30.530
13.250
71.313
14.549 45.031
55.629
7.398
30.217
93.243
38.802
6.642
15.709
61.154
défiicit
45.216
5.410
24.890
75.517
9.316
330 MINES D E Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1824
147.954
155.865
67
82
1825
157.300
176.149
96
100
1826
212.215
233.098
306
1827
278.316
1,31
377.163
1828
314.872
1,19
377.653
370
1829
300.695
1,13
339.785
432
1830
376.636
1,07
357.675
346
66
1831
239.949
1,25
269.942
325
55
1832
433.681
0,80
346.944
357
40
1833
491.484
1
491.484
550
120
1834
539.312
1
539.312
450
110
1835
504.375
0,90
453.993
514
65
1836
571.060
1
571.060
510
105
1837
887.342 hl
0,70 (l'hl)
621.139
460
200
1838
753.127 hl
0,77 (l'hl)
580.778
490
218
1839
814.775 hl
0,72 (l'hl)
586.638
450
220
425 à 460
331 BLANZY (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
57.154
5.845
47.811
110.811
45.054
44.668
6.347
82.447
133.469
40.000
99.000
6.908
70.103
176.011
57.087 (abonnement : 2.000)
159.398
22.700
102.827
284.926
92.176 (abonnement : 2.000)
145.696
17.288
306.479
469.459
déficit de 89.806 ( + 20.000 selon l'ingénieur des mines)
201.897
13.170
253.066
467.035
63.966 (selon l'ingénieur des mines)
205.200
10.108
152.974
368.283
61.714 (selon l'ingénieur alors que l'exploitant se prétend en déficit)
101.437
14.456
97.315
213.213
56.729
159.655
11.143
106.595
277.394
69.550
233.031
17.522
180.524
431.078
60.405
288.962
17.627
169.492
476.279
70.000 (exploitant : 63.000) abonnement de 70.000
250.812
33.218
182.205
476.236
90.000 (exploitant : 37.254)
565.439
90.000 (abonnement)
500.146
90.000 (abonnement)
611.008
l'ingénieur des mines propose 80.000 d'abonnement
332 MINES D E Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1840 , . .
583.287 hl
0,77
418.331
280
220
1841
737.193 hl
0,77
567.630
400
230
1842
818.104 hl
0,80
654.483
400
240
1843
631.000
0,93
586.830
259
238
1844
800.000
0,80 (l'hl)
640.000
234
174
1845 , ,
1.277.632
0,80
1.022.106
331
164
1846
1.227.149
0,84
1.030.845
379
226
1.003.329 1.073.216
294
334
18471 1848
1.228.882
1849
1.185.275 1.227.178
0,90 0,87
1.067.458 1.067.458
578 492
657 625
1850
1.597.545
0,87
1.298.679 1.396.679 1.482.071 1.749.330 1.440.119
615
741
»
»
»
1.737.135 »
1851 et 1852 2 ,.
1.735.135
1 et 2. Pas d'indications.
» »
333 BLANZY (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
374.220
70.000
397.869
88.463 84.000
525.030
240.000 140.000
427.161
159.669
376.244
159.000 150.000
254.733 (main-d'œuvre) 122.087 (frais généraux et employés)
120.310
123.159
620.289
300.000 250.000
396.922 (main-d'œuvre) 125.505 (employés et frais généraux)
99.419
190.564
812.410
300.000 280.000
663.991
339.337
181.713
570.253
502.363 400.000
264.280 232.228
779.657 682.568
287.800 384.890
369.143 341.072 293.590
976.750 948.679 896.801
321.928 450.000 582.270 852.537 506.394
327.513 (main-d'œuvre) 31.390 (employés)
20.000 30.210
419.829 390.195
95.548 60.124
506.694
101.413
»
535.406 »
535.406
58.642 52.017
»
67.804 »
79.808
»
104.620
318.510
»
933.725
334 MINES D E
N o m b r e d'ouvriers
Produit b r u t
Quantité e x t r a i t e (en qm)
1853
Valeur du qm (en francs)
1.924.272 » 1.924.272
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1.701.430 1.909.133 1.768.537
687 »
695
2.017.536 2.335.295 2.296.793
872
818
»
»
2.668.136
995
»
(contributions)
1864
1865
2.196.685 2.237.251 »
1,10 1,05
2.339.819
»
)>
1856
1857
2.349.796 2.349.934
1,10
2.467.504 »
1,15
»
1,11
1,15
1.049 »
2.828.497 2.814.409
862
950
»
»
2.844.035 2.925.139 2.844,035
956 »
1.342 »
18581 1859
2.390.043 2.469.355
1,06
2.547.105 »
818
1.102
1860
2.636.681 2.800.042 3.079.099
1,07
2.841.524 2.930.508 2.879.044
827
1.100
1861
3.023.547
3.266.685 4.775.818
737
1.422
1862
7.477.861
6.035.235
1863
3.760.000
737
1.432
1.131
1.660
1,17
5.605.240 »
1864
6.594.964
1. P a s d'indications. 2. D e 1865 à 1879 il est fréquent que l'ingénieur ajoute a u chiffre initial des dépenses un second chiffre d'agglomérés.
335 BLANZY
(suite) Dépenses (en francs)
Salaires
624.289 607.346 »
Frais généraux
91.352 56.159 »
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
331.139 309.856 212.873
673.486 662.204 565.221
1.399.129 1.325.710 1.228.721
302.301 583.422 680.405
309.356
662.204
1.325.710
442.827
342.436
831.660 825.135
1.663.286 1.627.409
354.249 707.885 669.383
))
723.779 702.579 »
790.929
107.846 99.694 »
»
181.989 153.034
417.767
177.220 135.561
342.095
201.590 137.003 157.003
341.750
171.368
340.983 313.216
212.912 171.000 191.000
1.163.618
»
1.907.098 1.878.144
761.038 789.992
881.728 876.621
1.878.936 1.832.099
949.561 983.309
822.177
1.885.147 1.859.557 1.879.557
958.887 1.065.582 964.478
844.681 817.912
1.768.654 1.741.885
778.450 805.219
796.063 636.919
1.498.049 1.341.041 »
2.684.295 2.481.375 2.496.839
157.228 449.133 402.204
217.655 187.451
757.524 756.483
1.420.945
2.802.219 4.625.114
464.465 150.703
1.183.514
262.073
674.558
1.404.011
5.321.667
713.567
1.248.162
207.868
722.166
1.518.285
2.974.296 5.219.162
286.078 abonnement de 9.799
1.434.499
219.044
906.240
1.666.125
3.310.669 + 2.635.284
649.010 abonnement de 9.799
9
819.987 »
861.379 900.375 £
752.603 »
973.333 969.333 »
»
934.179 »
» »
5.946.953 2
complémentaire qui correspond essentiellement à des dépenses entreprises pour la fabrication de cokes et
336 MINES D E Nombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
1865
Valeur du qm (en francs)
-
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
7.606.367
1.406
1.935
1.465
1.940
1.527
1.947
1.687
1.780
1.521
1.680
1.514
1.678
7.652.319
7.886.027
1866
7.957.694
5.036.854
7.915.047
1867
4.745.585
1868
1869
4.478.462
1,65
7.847.587
7.170.990
»
6.772.254
5.063.384
7.893.930
» 7.465.385
1870
6.546.492
6.633.488
337 tLANZY (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
1.665.259 »
1.796.972 »
1.972.826
Frais généraux
276.617 »
261.768 »
250.675
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
606.847
1.716.526
3.658.403 + 2.985.795
387.465
1.501.849
3.443.726 + 2.985.795
737.282
1.781,915
3.840.657 + 3.255.754
631.401
1.576.034
3.634.776 + 3.255.764
912.703
2.105.824
4.329.326 + 3.184.189
834.118
2.027.237
4.250.740 + 3.074.504
Revenu net (en francs)
962.168 1.222.796 abonnement de 9.799 789.605 1.067.153 abonnement de 9.799 401.530
7.513.515 »
))
522.342
7.325.244 1.951.480
222.556
713.930
1.871.310
4.046.347 + 3.346.680
663.678
1.821.040
3.995.075 + 2.850.764
déficit
7.391.927 N
»
déficit
6.845.839 2.089.013
210.933
649.568
1.590.743
3.890.690 + 3.436.093
567.146
7.326.783 »
»
493.222
1.535.068
3.834.015 + 3.011.613
619.757
6.846.628 2.218.488
256.430
589.926
1.692.866
»
206.023
685.532
1.688.471
4.166.785 + 2.817.721
déficit
6.984.506 4.112.983 + 2.877.405
déficit
6.990.388
22
338 MINES D Nombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
1871
4.684.143 »
1872
4.935.602
M »
1873
5.805.313
))
1874
5.953.091 »
1875
1876
6.333.717
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
8.174.159
1.865
1.894
1.175
2.251
2.011
2.344
9.135.889 9.521.668
2.103
2.394
8.874.519
2.191
2.412
9.338.083
2.410
2.350
8.642.108
2.185
2.318
6.828.413 7.004.375 10.225.699
9.045.168 8.693.696 8.421.796
8.860.242
»
9.473.949
»
9.144.969
6.667.577
))
»
1877
6.183.056
» »
9.988.206 9.695.965
339 BLANZY
(suite) Dépenses (en francs)
Salaires
2.308.181
Frais généraux
269.834
Frais de première exploitation 835.183
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
1.895.861
4.653.877 + 3.146.253
Revenu net (en francs)
374.028
7.800.130 811.108 —
2.769.144
—
—
273.296
1.167.439
2.705.409
4.855.922 6.106.996
1.972.491 897.379
5.747.849 + 3.466.402
1.011.448
9.214.251 —
—
—
—
7.103.268 7.569.254
1.941.900 1.124.442 628.727
3.035.171
286.477
1.503.003
3.199.679
6.521.328 + 1.271.740
3.134.933
292.674
1.447.705
3.473.529
6.901.138 + 1.129.921
7.793.068 829.183
8.031.059 2.857.904
467.379
1.326.556
3.039.750
6.365.034 7.852.843
599.683 1.668.843
3.166.971
297.461
1.123.321
2.895.089
6.359.521 + 1.587.488
927.509
7.594.239
1.879.709
7.947.010
1.197.958
6.684.374 + 1.726.421
927.288
—
—
—
3.166.971
297.461
1.123.321
3.488.354
284.188
1.013.272
—
2.911.830
8.410.795 —
3.115.548
-
—
356.800
907.097
—
2.640.706
7.926.232 8.401.033
2.370.553 1.189.860
6.113.055 + 1.715.443
813.608
7.828.498 -
-
8.522.784 8.564.435
1.465.421 1.131.530
340 MINES DB Produit brut Quantité extraite (en qm)
1878
Valeur du qm (en francs)
5.272.180
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
8.841.985
2.190
2.380
2.189
2.378
10.194.100
»
1879
Nombre d'ouvriers
5.311.306
8.728.656
8.940.737 1880
6.200.100 »
7.831.320
2.226
2.345
1881
7.358.246
8.221.712
2.326
920
8.621.918
2.494
1.072
9.643.351
3.003
1.982
9.915.081
2.574
1.262
9.125.250
2.864
2.319
»
1882
7.591.124 »
1883
7.245.997
1,33
M
1884
7.139.283 »
1885
7.823.980 »
1886
8.916.035 hl
9.470.056
2.470
2.062
1887
9.214.493 hl
9.189.371
2.657
2.100
1888
9.700.027 hl
0,88
8.615.064
2.672
2.197
1889
10.819.450 hl
0,89
9.667.800
2.945
2.376
1890
13.067.150 hl
0,95
12.471.240
3.213
2.143
341 BLANZY
(suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
3.316.937
283.587
-
3.435.475
-
-
279.444
-
Frais de première exploitation 476.304
-
559.268
-
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
2.363.417
-
2.225.030
-
Revenu net (en francs)
5.953.942 + 1.551.837
1.336.205
7.605.779 8.312.844
1.881.256
5.939.951 + 1.487.450
1.301.256
7.427.401 7.201.483
1.739.253
3.667.148
442.433
876.164
2.750.104
6.749.686
1.081.633 2.306.137
3.728.327
436.363
1.154.897
3.009.055
7.173.746
1.047.966 2.557.304
3.927.479
435.878
1.074.420
2.939.787
7.303.145
1.318.773 2.801.461
4.230.454
472.202
1.328.184
3.476.961
8.179.618
1.463.733 3.091.163
4.406.440
542.909
1.280.795
3.078.660
8.026.910
1.888.171 2.898.234
3.862.991
522.378
985.052
2.722.264
7.098.623
2.027.627 3.092.352
3.976.406
541.872
1.261.741
3.040.669
7.558.937
1.911.118 2.680.636
4.068.859
646.617
1.095.130
2.887.265
7.502.731
1.686.640 2.585.952
4.322.779
504.800
1.360.946
3.470.346
8.297.925
317.139 2.000.000
4.811.593
563.191
1.989.143
4.343.244
9.720.028
déficit 1.400.000
5.668.659
552.549
2.182.465
5.468.342
11.680.650
790.690 1.863.521
342 MINES DE Produit brut
Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
1891
13.695.621 hl 15.028.234 hl
1,10
14.578.041 15.915.555
1892
12.852.274 hl
1,08
13.459.497
4.015
3.005
1893
12.676.671 hl 11.820.920
12.933.806 14.514.347
3.875
3.036
1,22
13.246.669 hl 12.461.135
13.281.954 14.862.069
3.912
2.935
1,18
1895
13.499.655 hl 12.712.860
0,99 1,18
13.348.792 15.092.081
4.010
3.236
1896
13.458.800
1,21
13.635.267 15.726.130
4.183
3.605
0,97
13.696.407 16.334.541
4.300
3.713
1894
))
1897
14.257.740 hl 13.590.280
Fond
-
Surface
-
343 BLANZY (Fin) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
6.364.931
655.071
2.304.556
5.955.834
12.975.836 14.025.056
1.602.206 1.890.499
5.826.201
1.184.232
3.151.527
6.150.614
13.161.037
298.460 1.614.612
5.733.632
1.242.178
1.758.954
4.551.689
11.527.499 12.614.699
1.406.307 1.899.648
6.019.030
1.389.493
1.382.929
4.256.536
11.665.059 13.059.968
1.616.806 1.800.101
6.239.665 »
1.430.766 1.283.810
1.487.244 1.477.478
4.489.073 6.087.867
12.159.504 13.611.342
1.175.375 1.480.739
6.722.678 6.633.936
1.498.659 1.115.072
1.282.170 1.144.456
4.667.060 6.326.878
12.888.397 14.075.886
746.870 1.650.244
6.884.119 6.731.835
1.528.454 1.315.963
2.377.911 2.251.826
6.268.362 7.969.402
14.680.935 16.017.200
déficit 314.341
344 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1819
300.000
186.000
155
1820
280.387 hl 261.029 bennes
131.765 151.174
95 132
16 14
1821
241.000 qm ou b. 270.950 qm ou b.
154.000 167.689
169 140
12 12
1822
335.492 bennes 335.492
160.224 214.101
170
1823
305.462
199.462
166
1824
251.638
156.212
176
»
1825
226.945 ))
330.602
»
179.071 »
»
12 »
»
219 ))
253.127 256.529
221
302.595 401.991 bennes
213.708 226.596
357
18282
401.991 bennes
226.596
357
1829
300.000 319.453
233.907 283.359
157
200
1830
383.301
295.886
123
48
1831
284.123
220.244
96
40
1832
393.761
250.864
102
52
1826
»
18272
))
»
1. Jusqu'en 1848 inclus, produits bruts et dépenses sont fournis sur la base des estimations de l'ingénieu 2. On remarque la similitude des chiffres de 1827 et de 1828. Ce n'est pas une erreur de notre pari
345 LA-MOLIÈRE» Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
130.000
56.000 39.950
120.625 112.964
11.240 38.220 20.596
190.207 142.189
déficit 25.500
168.481 182.641
Perte 31.460
184.964
14.500
161.303 144.212
4.909 12.000
168.762
10.309
»
))
242.679 244.628
10.448 12.000
204.812 210.696
8.896 16.000
210.696
16.000
220.402 250.359
13.604 35.000 (abonnement : 16.000)
278.400
17.486 (abonnement : 16.000)
86.000
204.600
15.644 (abonnement : 16.000)
100.000
238.400
12.156 12.000
seul ; les données fournies par l'exploitant n'interviennent que pour le revenu net. L'ingénieur, pour 1828, s'est effectivement contenté de recopier les données de l'année précédente.
346 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1833
533.982
328.205
133
76
1834
460.410
229.115
236
51
548.769
342.599
221
64
1835 ,
..
1836
382.146
0,61
232.340
204
59
1837
531.223
0,64
341.012
133
72
1838
633.432
0,65
413.393
161
77
1839
550.506
339.504
135
75
1840
477.206
264.999
124
56
1841
609.467
369.587
175
61
1842
651.039
474.673
189
65
1843
739.027
537.695
292
116
1844
577.579
457.074
240
100
1845
584.955
464.058
292
61
1846
629.974
454.160
314
67
347 LA-MOLIÈRE (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
132.500
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
308.500
20.000 25.000
125.000
46.000
48.000
219.000
10.000 10.000
174.614
50.000
69.900
294.514
48.000 35.000
113.441
35.195
49.600
198.236
néant 34.014 30.000
142.533
60.940
86.200
289.673
51.339 50.000
200.931
69.750
néant
97.562
368.243
46.150 35.000
168.085
62.308
néant
75.782
306.175
33.329 30.000
128.057
58.176
néant
61.044
247.277
23.722 22.000
174.876
75.866
néant
52.576
303.318
66.269 40.000 60.000
275.516
66.384
8.000
102.973
444.873
75.000 92.822 75.000
244.887
63.796
10.000
75.623
384.306
72.767 72.768 72.800
210.345
63.213
28.000
99.237
372.815
80.983 81.243 110.000
251.226
82.501
16.000
78.779
412.506
40.079 41.654 41.000
348 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
921.812
622.922
361
84
950.745 904.541
764.576 655.150
500 336
120 170
1.210.031
1.047.137 870.677
590 527
160 130
1.219.608 1.032.476
680
135
»
1851
1.515.890 »
1.293.244 1.091.008
695 558
171 189
1852
1.913.682 »
1.566.846 1.349.734
801 702
176 174
1853
1.958.014 »
2.054.827 1.915.941
706
170
1854
2.287.358 »
2.701.388 »
850
234
1855
1.689.736 »
2.124.432
669
227
1856
2.058.641 »
2.559.259 »
665
326
1857
1.898.924 »
2.169.947 »
505
203
1858
1.876.685 »
1.955.475 2.152.334
524
266
1859
1.748.282 »
1.815.861 1.887.806
440
222
1860
2.529.048 2.615.881
2.821.246 2.810.712
665
300
1861
2.595.349
2.853.334
735
325
1847 1848 1849
, ,
»
1850
1.388.462
»
349 LA-MOLIËRE (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Total Frais totaux d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
328.116
63.976
24.400
124.625
516.717
103.552 106.205
372.499 »
93.863
29.191
241.212
707.574 598.147
57.002 »
483.351
117.482
34.400
317.147
917.980 756.872
95.051 113.805
559.518 »
161.601 131.022
12.901 »
342.279 165.730
1.063.398 856.270
156.110 176.206
587.357 »
154.002 43.666
43.256
394.472 192.236
1.135.831 823.259
157.413 267.749
229.007
1.313.162 966.558
253.685 383.175
))
678.681 »
58.870
766.028 »
288.628 57.045
144.674 131.646
650.581 458.078
1.705.237 1.281.151
349.590 634.790
915.506 »
271.834 78.341
445.113 »
1.023.773 »
2.211.113 2.017.620
490.275 683.718
803.911 »
88.240 »
237.972 »
852.965 »
1.745.116 »
379.316
804.624 »
279.595 115.164
328.763 »
1.003.360 978.830
2.089.579 1.898.618
469.670 660.641
681.755 »
186.543 82.808
187.124 »
695.031
1.563.329 1.459.594
606.618 710.353
618.952 »
187.917 84.596
350.146 »
711.225 »
1.518.094 1.414.473
477.381 737.560
518.920 »
178.547 75.433
181.895 »
449.489
1.146.956 1.043.843
668.905 843.963
755.685 »
222.962 »
214.687
853.151 819.623
1.831.798 1.798.270
989.448 1.012.442
828.531
234.843
211.307
762.439
1.825.813
1.027.521
néant N
M
M
))
350 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)
1862
2.986.252
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
3.053.689 3.110.839
920
355
»
1863
3.439.944
3.060.456
1.012
456
1864
3.684.052
3.215.572 3.775.798
1.235
584
4.002.050 4.035.950
1.205
626
3.992.148 4.217.148
1.009
490
4.337.327 4.710.327
1.291
627
4.902.595 5.176.752
1.431
761
5.255.312 5.355.238
1.574
688
5.198.386 5.310.486
1.483
736
6.655.490 7.606.927
1.551
776
»
1865
4.478.627 ))
1866
4.892.612 »
1867
5.257.085 »
1868
.....
5.489.757 »
1869
5.040.655 »
1870
5.805.905 ))
1871
5.836.536 »
1872
6.513.451 ))
4.706.062 4.938.563
1873
7.028.857 7.081.484
9.685.146 10.556.731
1.736
838
1874
6.602.407 6.733.556
9.027.449 9.595.570
1.893
930
1875
6.269.799
7.853.907 8.533.287
1.699
763
9.448.893 10.126.369
1.751
806
»
1876
6.744.392 »
351 LA-MOLIÈRE (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
1.009.840 »
Frais généraux
252.063 »
Frais de première exploitation
122.762 »
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
759.986
2.021.889
»
»
Revenu net (en francs)
1.031.800 1.088.950
964.848
244.120
396.361
1.028.029
2.236.997
823.458
1.068.964
284.468
361.398
1.045.297
2.398.729
816.843
»
»
»
1.319.455 1.358.260
2.799.899 2.838.704
1.202.151 1.197.246
1.270.100 1.500.100
2.870.594 3.100.594
1.121.554 1.116.554
1.317.964 1.625.421
3.184.646 3.492.101
1.152.681 1.218.226
1.522.658 1.803.351
3.597.895 3.878.895
1.304.700 1.298.164
1.468.450 1.681.864
3.456.079 3.669.493
1.249.983 1.269.074
1.626.979 1.724.323
3.967.755 4.065.099
1.287.557 1.290.139
1.488.726 1.594.301
3.726.930 3.832.505
1.471.456 1.477.981
2.069.163 2.131.325
4.615.357 4.677.519
2.040.136 2.929.407
2.838.453 2.901.171
5.961.086 6.023.804
3.724.060 4.532.927
2.507.887 2.965.301
5.447.028 5.473.188
3.480.421 4.122.382
2.518.844 2.887.422
5.326.121 5.671.101
2.527.746 2.862.726
2.697.077 3.176.275
6.510.852 6.917.616
2.938.041 3.195.748
))
1.183.261 »
1.305.398 »
1.556.273 »
1.744.864 »
1.669.679 »
1.986.752 »
1.882.654 »
2.080.000 ))
2.534.416 )>
2.488.647 »
2.253.255 »
3.081.355 »
))
297.183 »
295.097 ))
310.407 »
330.373 »
317.950 »
354.024 »
355.550 »
466.194 »
588.217 »
550.494 »
»
476.244 »
337.060 »
445.593 »
592.878 ))
276.856 ))
339.766 »
321.567 »
609.623 »
1.006.035 »
827.616 »
554.022 530.424
885.825
732.420 650.986
895.833
»
»
352 F I R M I N Y - ROCHENombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1877
6.807.969 »
9.110.108 9.506.692
1.951
854
1878
6.386.165 »
8.322.712 8.789.884
1.723
659
1879
5.262.970
7.797.176 7.816.311
1.765
688
M
1880
5.726.450 »
8.363.206 »
1.828
764
1881
5.831.010 »
8.627.944 8.629.944
1.955
867
1882
5.956.280 »
8.686.982 8.753.572
1883
6.108.520
8.954.707 9.056.987
4.042
1.861
1.728
833
M
1884
5.449.480 »
7.987.220 8.218.703
1886
5.013.510 »
7.003.456 7.403.843
1886
5.015.850 »
6.733.564 6.862.219
1887
5.725.810 »
7.230.728 7.431.897
1888
6.416.651
8.014.420 7.990.525
M
1889
6.701.150
8.511.325 8.534.753
1890
6.851.220
9.463.519 9.474.476
2.017
1.072
10.998.815 11.168.300
2.558
1.076
»
»
1891
7.567.545 »
353 LA-MOLIÈRE
(suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
2.521.594 2.916.401
6.246.335 6.453.206
2.684.773 3.053.486
2.194.744 2.585.311
5.751.544 5.962.058
2.570.968 2.827.825
1.936.472 2.210.592
5.366.278 5.528.935
2.430.899 2.287.376
2.896.603 »
828.138 640.202
599.267
2.773.260 »
783.740 603.487
450.963
2.721.243 »
708.563 597.100
336.905
2.998.959 »
726.120 747.325
390.961 »
2.150.957 2.116.922
5.876.036 5.863.206
2.487.170 2.503.787
3.187.490 »
714.662 707.353
865.767
2.424.926 2.519.197
6.327.078 6.414.040
2.300.865 2.215.804
3.128.173
728.185 723.185
525.463
»
2.550.406 2.551.413
6.406.764 6.402.771
2.280.218 2.350.801
3.262.788 »
703.312 698.303
451.669
2.560.055 2.552.387
6.526.155 6.513.478
2.428.552 2.543.509
3.027.543
688.937 683.946
385.222
»
2.087.196 2.336.368
5.803.476 6.047.857
2.183.743 2.170.846
2.651.696 »
650.323 642.682
373.818
2.040.176 2.215.674
5.342.195 5.510.052
1.771.261 1.893.791
2.269.285 2.283.235
613.625 613.546
244.427 »
1.838.767 2.075.444
4.721.677 4.972.225
1.982.945 1.889.994
2.286.977
702.692 687.156
262.159
2.371.494 2.519.004
5.361.163 5.493.137
1.869.565 1.938.760
689.782 677.879
400.359
»
3.031.750 3.013.730
6.230.373 6.200.450
1.784.047 1.790.075
2.585.693 2.580.693
700.126 689.342
663.501 »
3.448.598 3.434.048
6.734.417 6.704.083
1.776.908 1.830.670
2.836.969
872.929 846.099
820.324 »
3.778.800 3.772.831
7.488.698 7.455.899
1.974.821 2.018.577
1.609.147 1.576.193
543.236 553.236
3.179.575 3.165.800
8.625.439 8.578.710
2.363.376 2.589.590
»
2.508.841
))
3.836.717 »
»
»
»
»
»
»
»
))
))
23
354 FIRMINY - ROCHEProduit brut Quantité extraite (en qm)
1892
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Valeur du qm (en francs)
7.331.250 ))
Fond
Surface
10.659.139 10.701.049
2.511
1.231
1893
7.290.330
1,44
10.518.873 10.608.600
2.417
1.369
1894
6.669.400
1,44
9.527.150 9.575.457
2.346
1.203
»
))
1895
7.238.110
1,42
10.084.031 10.015.815
2.223
1.154
1896
7.776.700
1,38
10.684.463 10.773.243
2.308
1.175
1.37 1.38
11.094.739 11.225.139
2.408
1.207
»
»
1897
8.091.780
»
HOUILLÈRES DE Produit brut
1854 1855 1856 1857
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut2 (en francs)
3.416.582
4.308.686
»
Nombre d'ouvriers
1.645
Salaires
1.453.565 »
))
3.445.710 3.456.630
4.552.094 4.562.094
1.645 1.545
1.349.951
2.919.074
4.174.583 4.178.972
1.732 1.516
1.319.211
3.746.586 3.752.794
1.304
1.139.635 »
»
2.644.557 »
1. Les Houillères de Saint-Étienne, avec les Mines de la Loire, les Houillères Loire (1845-1853). 2. Aucune indication de prix du quintal n'est portée dans les dossiers.
»
))
de Montrambert-La
Biraudiére,
355 LA-MOLIÈRE
(fin) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
1.704.836 1.555.373
832.958 770.521
3.330.593 3.228.628
8.875.385 8.623.957
1.783.754 2.077.092
»
1.518.646 1.482.602
688.214 575.800
3.260.656 3.085.643
8.660.723 8.485.710
1.858.110 2.122.890
3.470.541 3.444.965
1.551.227 1.487.017
347.982
2.516.359 2.510.790
7.538.127 7.442.772
1.989.024 2.132.686
3.502.914 »
1.617.877 1.399.619
557.818 537.818
2.747.734 2.727.774
7.868.525 7.630.307
2.215.466 2.475.508
3.736.524
1.623.668 »
745.982 692.409
3.058.048 2.969.427
8.418.240 8.329.619
2.266.223 2.443.624
1.873.734 1.869.917
559.619 480.412
3.188.513 3.087.734
9.006.897 8.902.301
2.087.842 2.322.838
3.839.956 ))
3.881.421
»
3.944.650 »
»
5AINT-ÉTIENNE 1 Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
968.592 142.809
291.431
1.072.961 182.827
232.362
593.094 141.641
333.843
442.213 150.697
309.089
»
»
»
es Houillères de Rive-de-Gier
»
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
1.401.312 1.405.143
3.823.469 3.001.518
486.217 1.307.168
1.372.550 1.366.435
3.795.462 2.899.213
756.632 1.662.881
1.782.259 1.786.563
3.694.563 3.247.415
480.020 931.557
1.367.074 1.299.307
2 945 822 2.589.637
800.764 1.163.147
sont issues, en 1854, du fractionnement de la Société Civile des Mines de la
356 HOUILLÈRES DE Produit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
2.528.993 »
2.910.547 »
948
1859
3.083.172 »
3.398.847 »
1.029
1.019.208 »
1860
3.371.571 2.869.888
3.600.870 3.367.761
1.114
1.104.354
1861
4.598.505
4.053.830 »
1.302
1.341.055 »
1862
5.225.515
4.399.922 »
1.524
))
1.573.327 »
1863
4.743.593 »
4.977.781 »
1.554
1.679.882 »
1864
5.911.197 »
5.572.038
1.718
1.834.894 »
1865
5.955.909 »
5.786.939 »
1.732
1.844.046 »
1866
6.284.368 »
6.143.307 »
1.927
2.016.030 2.004.231
1867
6.494.945 »
6.358.864 »
2.151
2.193.512 ))
1868
6.336.272 »
6.243.741 »
1869
6.227.628 »
6.546.365 »
1.820
2.061.433 »
1870
6.652.216 »
6.856.156 »
2.056
2.474.310
5.738.386 »
6.092.571 6.250.010
1.732
1868
1871
Salaires
870.392 »
))
)>
-
2.145.938
»
2.311.456 »
357 SAINT-ÉTIENNE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
409.525 131.795
88.136
408.833 119.781
58.468
408.140 377.310
68.041
404.575 379.309
66.688
362.316 337.190
253.529
381.962 359.063
287.781
511.294 489.250
278.749
628.516
402.405
»
614.161
»
»
»
»
))
»
»
»
295.730 »
613.971 »
354.447 ))
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
816.259 803.650
2.096.176 1.805.837
814.369 1.104.746
901.424 887.963
2.329.465 2.026.952
1.069.382 1.371.895
958.603 947.468
2.471.097 2.428.952
1.129.773 938.809
1.133.058 1.128.510
2.878.688 2.848.874
1.175.142 1.204.956
1.666.718 1.555.236
3.602.361 3.465.753
797.561 934.169
1.634.297
3.696.141 3.673.232
1.281.640 1.304.549
»
4.032.971 4.010.827
1.533.067 1.561.211
1.999.151 1.951.858
4.471.713 4.292.154
1.315.226 1.494.785 (abonnement : 1.093.324)
2.024.343 2.003.226
4.654.534 4.493.482
1.488.773 1.649.825 (abonnement : 1.093.324)
2.239.464 2.231.433
5.046.947 4.931.670
1.311.917 1.427.194 (abonnement : 1.093.324)
»
1.686.783
577.091
577.091
2.049.142
4.764.058 4.662.760
1.479.683 1.581.981 (abonnement : 1.093.324)
616.081 550.265
453.590
2.141.125 »
4.818.639 4.752.823
1.727.626 1.793.542
687.832 603.209
468.824 324.056
2.198.190 2.059.058
5.360.932 5.136.577
1.495.224 1.719.574
804.255 637.518
204.119
1.879.276 1.956.534
4.994.987 4.905.508
1.097.584 1.344.502
»
358 HOUILLÈRES DE Produit brut
1872 1873 1874
1875 1876 1877 1878 1879
Valeur du produit brut (en francs)
6.447.104
7.039.177 7.500.367
2.127
»
7.278.180 7.739.550
10.560.412 11.236.316
2.724
6.953.571 7.315.483
9.691.272 10.308.737
2.494
6.068.328 6.302.123
8.434.871 8.660.502
2.125
6.295.311 6.492.799
7.607.422 7.864.418
1.937
5.902.751 5.986.698
7.124.908 7.310.654
2.337
4.218.265
6.031.354
1.667
))
»
2.363.266 »
4.172.820
6.020.674 5.895.822
1.584
2.230.936
7.234.251 6.895.822
2.035
»
1880
5.037.710 »
1881
5.429.330 »
1882
5.718.830 ))
1883
5.760.190 »
1884
4.917.770 »
1885
4.265.810 )>
1886
Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
4.364.410 »
Salaires
2.589.834 »
3.339.397 »
3.204.130 »
2.791.886 »
2.878.368 »
2.864.698 »
))
2.800.768 »
7.690.410 7.705.013
3.000.897
8.250.218 8.248.312
3.282.409
8.522.356 8.551.950
3.279.334
7.413.211 7.579.602
2.722.865
6.350.586 6.497.789
2.092.713
6.160.131 6.298.799
2.179.759
»
»
»
»
»
»
359 SAINT-ÉTIENNE
(suite)
Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
808.910 663.937
523.639
718.671
1.389.913
))
»
»
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
2.537.174 2.781.745
5.995.918 6.035.516
1.103.259 1.463.851
4.176.473 4.076.551
8.340.541 8.134.619
2.325.871 3.101.697
661.909 661.634
911.716 922.816
3.480.192 3.874.455
7.346.231 7.740.119
2.345.041 2.568.618
573.778 532.011
756.681
3.043.026 3.261.386
6.408.690 6.585.283
2.026.181 2.075.219
510.071 469.914
1.141.829
3.415.001 3.590.966
6.803.440 6.939.248
803.982 925.170
479.709 454.439
607.413
2.926.263 3.015.426
6.270.670 6.334.563
854.238 976.091
455.666 432.329
402.524
2.408.871 2.295.221
5.227.803 5.090.716
803.551 940.638
543.540
321.671
2.228.322 2.118.041
5.002.798 4.892.517
1.017.876 1.003.305
2.662.781 2.623.718
6.045.788 5.953.894
1.188.563 1.318.598
2.749.311 2.731.105
6.357.877 6.332.475
1.332.533 1.372.538
»
»
»
))
»
»
582.239 529.408
534.811
607.769 600.473
472.235
603.607 546.707
553.103 509.877
3.019.199 2.936.825
6.905.315 6.765.941
1.344.903 1.482.371
555.056 537.017
405.041
2.957.889 2.923.686
6.792.279 6.740.037
1.730.077 1.811.913
530.061 527.999
373.276
2.510.545 2.605.478
5.772.471 5.856.342
1.640.740 1.723.260
546.429 530.881
264.525 267.195
1.915.003 2.009.575
4.554.145 4.633.169
1.796.441 1.864.620
534.425 528.176
252.302
1.886.459 1.994.479
4.600.603 4.702.414
1.559.528 1.596.385
))
»
»
))
»
360 HOUILLÈRES DE Produit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
4.633.060
6.360.198 6.448.228
2.283.029
6.203.362 6.282.712
2.334.379
))
4.190.000 4.652.030
5.590.787 6.123.267
2.305.667
4.934.620 5.289.110
7.229.961 7.683.964
2.276
5.931.080
9.383.649 9.431.309
2.941
7.878.132 7.847.871
2.720
»
2.683.678 2.668.805
1893
5.134.000 5.298.990
7.817.340 8.060.817
2.640
2.598.644 2.708.489
1894
5.018.410
7.655.893 7.655.469
2.435
2.439.463
7.946.238 7.948.338
2.383
7.997.533 7.995.493
2.427
8.266.846 8.266.646
2.537
1887
»
1888 1889 1890
1891
4.610.810
»
1892
5.032.140
»
1895
5.325.290 »
1896
5.498.250 »
1897
5.799.480 »
Salaires
»
»
—
2.868.422 —
3.054.781 —
»
2.508.980 »
2.660.742 »
2.741.523 »
361 SAINT-ÉTIENNE
(fin)
Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
652.901 549.880
278.218 255.472
1.958.927 1.970.418
4.800.049 4.803.147
1.560.149 1.645.081
506.878 498.356
397.081 371.715
2.071.276 2.065.603
4.912.533 4.898.338
1.290.829 1.384.374
476.962
1.142.476
2.866.341
—
—
5.648.970 6.140.783
déficit déficit
6.372.661 6.683.333
857.300 1.006.631
7.506.739 7.434.170
1.875.910 1.997.139
—
1.233.720 —
1.306.536 —
408.833 —
642.875 —
2.270.526 —
3.146.420 -
1.194.647 1.100.020
496.880
2.876.401 2.878.711
6.764.726 6.656.936
1.123.406 1.190.935
919.298 947.810
646.540 644.671
3.173.978 3.229.678
6.691.920 6.885.957
1.125.420 1.174.860
1.000.779 925.053
653.893
2.867.846 2.862.947
6.308.087 6.227.663
1.347.896 1.427.906
1.024.357 965.550
773.925
2.883.049 2.880.957
6.415.906 6.355.307
1.530.332 1.593.031
1.354.260 1.285.400
581.917
2.943.338 ))
6.978.868 6.910.008
1.018.665 1.085.486
1.086.652 1.033.182
571.205
3.094.996 3.053.448
6.923.851 6.828.153
1.342.795 1.438.493
»
»
»
»
»
362
COMPAGNIE DES MINES Produit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
18542
1.992.517 1.997.448
2.127.535 2.181.639
1855
1.622.424 1.780.375
2.050.004 2.229.533
830
655.336 714.784
1856
1.892.634
2.338.380 ))
876
799.487
»
1.709.403
2.149.485
807
»
))
1.389.580
1.677.837
))
»
1857 1858 1859 1860
721.465 722.313
»
750.805 »
665
566.820 568.741 783.282
2.431.384 2.435.968
832
»
2.664.179 2.510.253
2.829.516 2.700.943
1.244
2.131.934
Salaires
»
1.009.585 »
1. Aucune indication du prix du quintal n'est portée dans les dossiers. 2. En 1854 l'ancienne Société Civile des Mines de la Loire est fractionnée en quatre sociétés. La Compagnie production donnés dans F 14 sont nettement inférieurs aux tonnages fournis par la source 65 AQ. En effet ticipation de 62 %. En 1893, la firme achète Beaubrun. Alors seulement, la part de Beaubrun apparaîtra
363
D B LA L O I R E ' Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
371.683 67.566
133.585 280.921
951.154 965.725
2.044.302 1.755.604
83.233 426.035
308.251 104.168
215.012 225.012
839.372 932.160
1.802.959 1.751.112
247.045 478.421
384.773 136.224
55.299 »
689.735 704.117
1.873.995 1.639.828
464.385 698.552
348.249 151.262
440.981 107.020
960.818 607.874
2.059.872 1.509.941
89.613 639.544
297.573 135.029
307.383 139.154
769.907 580.047
1.634.310 1.283.817
43.527 394.020
342.383 138.255
128.154 183.889
657.764 731.396
1.783.429 1.652.933
647.955 783.035
373.969 321.573
235.184 »
997.003 950.537
2.380.557 2.281.695
448.959 419.248
des Mines de la Loire est l'une de ces quatre firmes. On remarquera que, de 1854 à 1893, les chiffres de la source fiscale ne tient pas compte de la concession de Beaubrun, où les Mines de la Loire ont une pardans F 14.
364 COMPAGNIE DES MINES Produit brut
1861 1862
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
3.382.740
3.128.449
»
»
3.440.949
4.406.198
Nombre d'ouvriers
1.415
1864 1865
1.583
1868 1869
4.520.147
»
»
4.034.387
4.075.279 4.080.400
1873 1874 1875
1.858.129 »
4.429.651 4.437.185
1.749
3.878.304
4.096.230
1.756
»
»
3.350.318
3.695.378 3.709.709
1.714
3.670.196 3.688.757
1.582
3.590.870 3.598.044
1.478
1.597.799
4.373.534 4.417.124
1.546
1.803.041
»
4.140.472 4.164.045
5.685.877 5.741.403
2.075
3.819.705
5.541.402
1.902
2.233.067
»
))
4.015.462
5.252.874 5.306.318
1.897
2.199.434
4.320.682
3.541.227 3.237.279 »
1872
1.937.896 »
1.787
))
1871
1.841
4.239.322 4.242.669
4.134.324
»
1870
»
4.487.640
»
1867
1.655.154
Dossier incomplet.
»
1866
1.157.394 »
»
1863
Salaires
3.906.128
»
1.871.334 »
1.889.859 »
1.780.995 »
1.682.897 »
1.807.873 »
»
2.231.082 »
))
365 DE LA LOIRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
1.215.469 1.179.968
2.778.962 2.679.389
349.487 449.060
1.357.668 1.262.376
3.544.806 3.366.051
861.392 1.040.147
1.417.907 1.376.401
3.898.852 3.786.125
621.295 734.022
1.187.945 1.140.112
3.546.742 3.454.553
528.641 625.647 (abonnement : 443.392)
1.248.087 1.217.170
3.625.025 3.523.858
614.297 718.811 (abonnement : 443.392)
406.209 342.127
293.109
531.984 448.521
115.106
543.049 471.828
166.201
500.668 456.282
24.966
505.604 435.354
47.500
517.642 462.993
293.125 298.650
1.575.101 1.555.248
3.982.691 3.908.100
446.960 529.085
533.853 474.710
439.077
1.653.619 1.632.713
3.968.467 3.888.418
127.763 207.812
467.909 411.985
352.362 366.692
1.512.632 1.513.983
3.673.438 3.608.865
déficit 100.844
471.300 418.069
398.602 412.947
1.636.524 1.613.001
3.915.697 3.838.943
déficit déficit
444.343 396.166
163.984 171.168
1.341.277 1.306.236
3.383.419 3.300.201
207.451 297.844
520.322 451.024
181.375 208.804
1.666.005 1.600.583
3.989.368 3.854.648
384.166 562.476
602.344 544.007
435.190 487.817
2.066.407 2.036.484
4.899.833 4.811.573
786.044 929.830
654.970 555.804
482.225
2.082.928 2.074.368
4.970.915 4.863.239
570.487 678.163
699.007 513.825
412.956 429.674
1.816.427 1.875.162
4.714.868 4.588.422
538.006 717.896
))
))
»
))
»
)>
»
366 COMPAGNIE DES MINES Produit brut
1876
Valeur du produit brut (en francs)
4.609.779
5.976.021 6.009.214
2.362
5.581.070 5.561.503
2.277
2.588.805
5.301.523 5.300.027
2.097
2.413.105
5.001.262 5.013.430
1.959
2.180.228 2.178.929
5.361.933 5.482.629
2.166
2.567.815 2.566.511
))
1877
4.213.968 »
1878
4.050.252 »
1879
3.697.480 »
1880
4.055.210 »
1881
4.185.380 »
1882
4.417.670 »
1883
4.450.811 »
1884
3.603.617 ))
1885
3.136.411 »
1886
2.949.120 »
1887
3.075.520 »
1888
2.876.510 »
1889
2.992.280 »
1890
Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
3.478.500 »
Salaires
2.755.270 »
5.851.444 5.716.432
2.452.430 2.451.967
6.011.042 6.013.073
2.638.770 2.638.665
6.085.492 6.127.573
_
2.064.094 2.063.199
4.943.723 5.155.971 4.238.890 4.404.150
2.721.656 2.720.910
_
1.640.128 1.639.670
3.800.602 3.937.746
1.569.607 1.569.453
3.918.820 4.012.709
1.319.868 1.319.236
3.572.514 3.590.229
1.518.469
3.404.716 3.566.377
1.728.240
4.392.926 4.622.430
»
»
1.735
2.175.907 »
367 D E LA L O I R E
(suite)
Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
2.252.323 2.228.875
5.815.307 5.563.182
160.714 446.032
2.153.719 2.135.058
5.521.295 5.281.920
59.775 279.583
1.998.238 1.972.817
5.113.979 4.899.348
187.544 400.679
807.714 579.037
473.668
777.768 557.826
471.861
702.636 515.436
258.911
605.900 473.548
292.248 »
1.968.106 1.933.584
4.753.238 4.586.061
248.024 427.369
551.180 474.473
270.961
2.220.648 2.172.858
5.339.643 5.214.448
22.290 268.181
626.416 526.654
146.416 »
1.916.156 1.871.771
4.995.446 4.850.392
855.998 865.980
619.081 537.739
207.032 »
2.080.109 1.902.211
5.185.967 5.077.348
825.075 935.225
612.334 513.861
292.356
2.120.838 2.094.844
5.454.868 5.329.615
630.624 797.958
626.887 539.550
199.132
1.778.596 1.875.924
4.469.567 4.478.673
474.156 577.298
511.078 432.454
236.493
1.344.126 1.437.291
3.495.332 3.509.049
743.558 895.101
499.580 425.842
406.102 320.314
1.422.201 1.394.384
3.491.398 3.439.679
309.204 498.067
500.736 413.607
220.619 194.266
1.390.873 1.458.885
3.211.427 3.071.044
707.393 941.665
474.590 394.561
193.383
1.160.101 1.278.486
3.152.890 3.191.516
419.624 398.713
488.744 414.065
255.506
1.286.858 1.416.919
3.504.002 3.559.432
déficit 6.945
530.618 433.200
249.748
1.454.291 1.653.369
4.161.016 4.264.476
231.910 357.954
»
»
»
»
)>
))
))
»
))
»
368 COMPAGNIE D E S MINES Produit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
3.653.130 »
5.340.938 5.370.118
2.224
3.393.850
4.858.828 4.936.324
1.811
2.164.671
))
6.182.660 »
8.391.608 8.696.100
3.240
3.751.206
5.935.650
7.927.187 7.990.914
2.887
))
3.436.136 »
1895
5.932.790 »
7.825.029 8.079.407
3.160
3.292.879 »
1896
5.975.370
7.766.048 8.000.960
2.949
3.451.330 »
8.502.189 8.514.132
3.418
3.799.976
1891
1892
1893 1
1894
»
1897
6.399.350 »
Salaires
2.494.107 »
»
»
1. A partir de cette date la Loire a acheté la concession de Beaubrun, D'où la montée des chiflres.
369 DE LA L O I R E
(fin)
Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
1.920.072 1.882.998
5.071.342 4.948.059
269.696 422.059
661.163 571.554
309.427
623.482 536.313
233.419 273.819
1.698.240 1.779.501
4.486.393 4.480.479
372.435 455.845
1.444.914 1.200.409
264.048 301.048
2.896.050 2.950.717
8.089.160 7.902.332
302.448 793.768
1.384.875 1.088.877
315.208
2.686.997 2.708.809
7.508.008 7.243.452
419.179 747.462
1.574.027
717.562
3.225.142
8.222.371 7.992.296
déficit 87.111
—
»
»
»
-
1.287.384 1.017.157
982.818 »
3.138.751 3.314.022
7.878.525 7.782.009
déficit 218.951
1.376.723 1.039.324
1.068.390
3.556.183
»
»
8.756.972 8.419.512
déficit 94.620
24
370 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
1.883.569 1.890.918
2.368.883 2.379.674
662
1.763.691
2.169.875 »
695
»
586.503 »
1.950.419
2.509.880
»
»
1.063 819
658.254 »
1.987.452
2.716.111
1.005
719.487
))
»
1858
1.634.945 »
2.130.056 »
703
580.750 600.526
1859
1.822.021 »
2.147.734
738
591.378
1860
2.045.788 2.018.438
2.269.042 2.254.019
923
707.738
1861
2.482.154
2.558.810 »
919
900.828 »
1862
2.893.999 »
3.056.200 »
1.078
1.106.226 »
1863
3.061.500 »
3.087.109 3.092.209
1.247
1.262.151
3.369.191
3.538.918 3.556.300
1.385
1.401.604 »
3.551.728 »
3.803.101 3.812.652
1.551
1.639.316
3.785.713
4.187.720 4.247.551
1.756
1.697.235 »
4.555.679 »
1.687
1.814.936
1854 1855 1856 1857
1864
))
1865
1866
»
1867
4.099.399 »
Salaires
566.446 »
»
»
»
»
»
»
371 LA BÉRAUDIÈRE Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
Revenu net (en francs)
698.328 684.994
1.734.558 1.360.841
634.324 1.018.834
603.342
1.479.016 1.294.455
680.859 865.420
660.142 655.824
1.651.093 1.432.904
858.787 1.076.976
678.014 653.009
1.728.261 1.476.316
987.860 1.239.794
187.123 256.026
603.599 467.284
1.385.339 1.166.738
743.717 963.318
306.409 118.188
159.571 166.819
508.687 490.645
1.405.474 1.200.211
742.260 947.526
300.092 273.399
41.700
471.775 454.281
1.479.605 1.435.418
789.437 818.601
300.695 279.905
16.169
524.248 498.517
1.726.771 1.679.260
832.039 879.660
339.588 301.186
71.798
599.145
2.044.959 2.007.247
1.011.241 1.048.953
328.037 294.689
35.601
704.337 693.297
2.294.525 2.260.137
792.584 842.072
358.115 337.152
82.886 ))
788.744 769.614
2.548.463 2.508.368
990.455 1.047.932 (abonnement : 887.766)
360.763 318.395
132.145
913.317 903.148
2.913.596 2.860.859
889.505 961.793 (abonnement : 887.766)
390.871 341.464
232.048
1.126.196 1.118.670
3.214.202 3.157.269
973.617 1.090.282
383.368 366.128
393.572
1.332.174 1.308.070
3.530.480 3.479.134
1.025.199 1.076.545 (abonnement : 954.060)
469.784 109.401
237.209
289.171 104.618
209.738
332.697 118.826
175.133
330.760 103.826
146.277
300.990 108.928
»
»
»
»
»
))
»
»
»
»
»
»
))
372 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
1868
4.365.525
4.877.022
1.976
2.006.159
1869
3.345.833
4.625.410
1.998
1.800.745
1870
4.243.223
5.371.794
2.014
2.228.271
1871
4.331.903
5.733.291
2.002
2.249.499
7.964.201
2.295
2.707.545
5.580.411
10.801.024
2.654
3.283.963
6.245.286
11.958.392
2.813
3.593.397
5.943.780
11.200.321 11.231.554
2.705
3.431.695
»
»
»
Salaires
»
1872
1873
1874
1875 1876
5.213.387 ))
»
»
La déclaration manque
1877
5.444.724
9.657.185 9.427.310
2.657
3.039.768
1878
5.788.748
10.059.050 10.032.628
2.759
3.187.842
1879
5.821.870 »
10.217.911 10.161.640
2.676
3.041.390
1880
6.205.860
10.728.864 10.937.724
2.830
3.374.304
»
373 LA BÉRAUDIÈRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
1.633.491 1.596.779
4.072.967 4.008.192
804.055 868.830 (abonnement : 954.068)
1.498.848 1.478.048
3.748.175 3.697.984
777.235 827.426 (abonnement : 954.068)
433.317 405.254
634.742
448.582 419.191
489.070
651.819 450.036
385.041
1.599.331 1.507.280
4.485.421 4.185.587
886.363 1.186.587 (abonnement : 954.068)
776.717 470.897
285.317
1.537.967 1.504.884
4.564.183 4.225.280
1.169.108 1.508.011
871.254 549.891
227.240 222.609
1.688.875 1.651.232
5.267.674 4.908.668
2.696.527 3.055.533 (abonnement : 1.009.935)
1.289.388 824.264
415.946
2.179.599 2.125.488
6.752.950 6.233.715
4.048.074 4.567.309 (abonnement : 1.009.935)
1.540.425 952.119
339.954
2.270.669 2.188.784
7.404.391 6.734.338
4.554.001 5.224.054 (abonnement : 1.009.935)
1.688.952 1.007.168
353.473
2.275.107 2.124.755
7.395.754 6.563.618
3.804.567 4.667.936 (abonnement : 1.009.935)
1.356.373 828.513
612.803
2.384.478 2.300.938
6.786.619 6.169.219
2.876.566 3.258.091
1.391.045 784.808
503.833
2.317.053 2.320.420
6.895.942 6.293.072
3.163.108 3.739.556
1.318.792 786.908
508.088
2.399.907 2.306.629
6.770.089 6.134.927
3.447.822 4.026.713
1.343.139 861.374
811.320
2.680.031 2.631.584
7.397.494 6.872.262
3.331.470 4.065.462
»
J>
»
»
»
»
»
))
»
»
»
374 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut
1881
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
5.703.830
9.871.997 9.815.531
»
1882
6.014.900 »
1883
5.808.800 »
1884
5.525.620 »
1885
5.389.913 ))
1886
5.134.370
1889 1890 1891
9.814.743 10.072.081
3.022.558
9.492.471 9.621.345
2.670.874
8.981.593 9.194.311
»
))
2.247
2.701.732 2.701.580
9.526.352 9.353.714
2.483.452
6.242.500
9.524.426
2.652.515
»
»
»
6.863.050
11.158.063
»
»
6.867.000
11.734.169 11.999.566
2.742
10.336.224 10.568.619
2.606
10.618.977 10.289.450
2.513
9.464.995 9.625.163
2.524
9.524.260 9.436.993
2.554
6.114.000 6.130.000 5.844.600 »
1895
3.079.858 3.073.858
))
6.002.000
»
1894
10.383.825 10.269.395
2.308.639
»
1893
»
8.630.147 8.771.150
5.495.470
»
1892
3.037.347
2.637.668
»
1888
2.692
Salaires
8.209.902 8.319.514
»
1887
Nombre d'ouvriers
5.817.000 »
»
»
»
2.592
2.980.636 »
3.469.258 »
3.068.510 »
3.038.840 »
2.996.038 »
3.034.772 »
375 LA BÉRAUDIÈRE (suite) Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
2.600.433 2.433.574
6.781.449 6.233.724
3.090.548 3.581.807
2.242.614 2.159.343
6.176.334 5.985.376
4.207.491 4.284.019
1.143.669 762.803
763.413
863.862 752.175
451.840
804.331 748.785
716.807
2.391.830 2.457.382
6.218.672 6.165.725
3.596.071 3.906.356
784.606 701.162
575.952
2.150.791 2.221.728
5.606.271 6.594.264
3.886.200 4.027.081
785.432 703.016
216.458
1.684.527 1.717.942
5.171.691 5.176.538
3.809.902 4.017.573
710.849 611.190
147.082
1.552.130 1.647.806
4.900.647 4.896.664
3.309.255 3.422.850
735.333 636.025
144.900
1.900.886 1.986.847
4.944.858 4.931.511
3.685.289 3.839.639
789.884 668.185
133.118
2.265.556 2.193.174
5.538.892 5.344.807
3.987.460 4.008.907
871.881 748.519
290.469
2.664.750 2.596.363
6.189.146 5.997.397
3.335.280 3.527.029
873.137 736.393
222.142
2.796.066 2.720.966
6.649.839 6.437.995
4.508.224 4.720.068
1.141.409 995.453
578.030
3.116.855 3.038.629
7.727.522 7.503.340
4.006.647 4.496.226
1.092.924 935.775
449.204
2.818.047 2.742.885
6.979.481 6.747.170
3.356.743 3.821.449
1.140.509 957.439
186.179
2.500.827 2.350.480
6.680.176 6.423.456
3.938.801 3.865.944
1.137.425 952.510
244.451
2.404.733 2.339.373
6.538.196 6.277.921
2.926.799 3.347.242
1.136.434 1.006.707
188.806
2.311.269 2.196.159
6.482.425 6.237.588
3.041.835 3.199.405
»
»
»
»
»
»
))
. »
»
»
»
»
»
»
»
376 COMPAGNIE MONTRAMBERTProduit brut Nombre d'ouvriers
Quantité extraite (en qm)
Valeur du produit brut (en francs)
1896
5.930.600 »
9.383.383 9.347.176
2.587
3.120.679 »
1897
6.830.480 »
10.327.633 10.316.613
2.718
3.362.056
Salaires
»
LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)
1853
2.690.601 ))
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs) 3.033.908
Nombre d'ouvriers
2.091
))
1854
3.217.412 »
4.279.970 »
2.165
1855
3.598.564 »
5.038.143 5.112.203
2.795
1856
4.645.424
6.332.162
2.847
1857
4.465.562
5.977.773
2.351
1858
3.469.647
4.323.177
2.632
1859
3.977.525
4.818.445
2.593
1860
4.182.773
4.818.520
2.505
1861
4.772.945
5.080.697
2.463
1862
4.593.445
5.067.522
2.592
1863
4.928.259
5.573.476
2.851
Salaires
377 LA B É R A U D I È R E
(fin)
Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
985.810 834.464
422.280
1.161.191 1.097.762
319.469
»
»
Revenu net (en francs)
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
2.510.406 2.436.437
6.616.895 6.391.586
2.766.488 2.955.596
2.703.473 2.663.439
7.226.720 7.122.964
3.100.913 3.193.649
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
COMBE Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)
Frais généraux
Frais de première exploitation
248.678
167.867
2.338.729 2.317.583
695.179 716.325
394.205
533.704
3.569.634 3.368.147
710.336 911.823
522.792
551.321
3.934.548
1.103.595 1.177.653
451.035
483.809
4.529.113
1.803.049
678.813
425.383
4.205.611
1.702.162
610.370
204.570
3.298.717
1.024.460
580.160
253.285
3.213.880
1.604.565
676.557
237.895
3.379.753
1.438.767
719.566
346.043
3.786.081
1.294.616
676.356
428.332
3.793.551
1.273.971
655.399
630.383
4.202.689
1.370.787
378 LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
Nombre d'ouvriers
1864
5.065.224
5.905.483
2.833
1865
5.124.899
7.146.034
2.778
1866
4.958.000
7.596.850
2.788
1867
4.475.000
7.235.982
2.700
1868
4.616.492
7.312.657
2.448
1869
4.810.001
7.596.151
2.679
1870
4.780.000
7.280.049
2.752
1871
5.805.668
1,28
7.373.160
2.968
1872
7.195.032
1,34
9.602.890
3.149
1873
7.640.120 5.878.000
1,37 1,72
10.404.444 10.162.034
3.251
1874
7.885.236
11.812.774 10.588.074
3.741
»
1875
7.516.846 5.650.101
11.118.235 9.830.975
3.690
1876
5.821.130
9.934.279 10.249.574
3.906
1877
6.276.152
7.425.736 10.189.614
3.460
1878
6.587.861 6.595.081
8.301.252 10.832.517
4.369
1879
6.626.972 6.461.465
7.171.866 8.009.561
3.802
1880
7.396.819
9.199.899
5.032
»
1881
7.025.682
))
8.585.495 8.664.377
4.516
Salaires
379 COMBE (suite) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)
Frais généraux
Frais de première exploitation
655.276
440.863
4.376.616
1.528.867
613.560
320.367
5.458.159
1.687.875
664.745
289.891
5.848.191
1.748.259
660.464
308.795
5.751.704
1.484.278
637.426
271.458
5.719.432
1.593.225
676.949
153.355
5.831.860
1.764.291
677.108
175.177
5.735.890
1.544.159
531.871
256.035
6.031.875
1.341.285
591.654
442.177
7.338.710
2.264.180
899.453
561.265
8.795.882 8.145.995
1.608.562 2.016.039
810.275
855.930
9.363.240 8.090.703
2.449.534 2.497.371
892.458
606.407
9.151.354 7.809.933
1.966.881 2.021.042
821.359
642.229
7.921.444 »
2.012.835 2.328.130
720.256
454.351
5.745.402 7.901.991
1.680.334 2.287.623
803.651
540.321
6.368.946 8.403.815
1.932.306 2.428.702
843.396 735.525
581.918
5.900.004 6.542.317
1.271.862 1.467.244
809.706 786.080
528.730 ))
7.530.993 7.507.287
1.668.906 1.692.616
460.530
635.442
7.300.125
»
»
1.285.370 1.364.252
»
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
»
380 LA GRAND' Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
Nombre d'ouvriers
Salaires
1882
6.843.618 ))
8.745.282 8.746.428
3.696
4.296.970
1883
7.354.995
9.211.332
3.796
4.643.917
»
))
1884
7.394.988
9.375.365
4.724
4.226.949
1885
6.564.998
7.967.725 8.091.019
3.788
3.543.608
1886
6.752.826
8.182.608
3.916
3.667.716
1887
7.004.206
8.204.468 8.287.269
4.104
3.744.446
1888
7.359.676
8.335.792 8.409.263
4.063
3.931.773
1889
8.086.862
9.319.601 9.424.027
4.093
4.302.705
1890
8.630.058
11.011.203
4.846
4.796.022
1891
9.557.487
12.358.754
5.357
5.439.624
1892
8.914.998
11.748.497
5.329
5.287.101
1893
8.534.999
10.813.677
5.223
4.918.209
1894
8.689.999
10.788.708
4.196
5.072.766
1895
8.229.999
10.082.749
4.379
4.853.350
1896
7.289.997 )) »
8.894.539 9.106.778 8.894.539
5.303
4.390.546
6.753.845
8.414.071
3.633
1897
)) »
3.663.384
381 COMBE (fin) Dépenses (en francs) Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
Total des dépenses
559.133
534.584
2.589.334
7.445.437 ))
Revenu net (en francs)
1.309.845 1.310.991
661.000 643.638
504.566
2.435.704
»
))
7.740.621 7.723.259
1.470.711 1.488.073
635.214
396.589
3.323.313
8.185.476
1.189.889
637.812
278.395
2.741.188
6.922.608
1.045.117 1.168.411
»
656.028
160.815
2.788.905
7.112.649
1.069.590
655.835 636.689
128.542
2.712.941
))
))
7.113.222 7.094.076
1.091.246 1.193.193
602.119
68.851
2.952.709
7.486.601
857.191 930.662
»
622.884
135.199
3.603.026
8.506.615 »
812.986 917.412
661.289
432.123
4.270.172
9.727.483
1.283.747
900.421
478.642
4.858.239
11.198.284
1.160.470
906.690
641.125
4.874.718
11.068.509
679.988
869.836
288.096
4.221.332
10.009.377
804.300
775.194
304.783
4.353.607
10.201.567
587.141
670.490
281.408
4.014.249
9.538.089
544.660
878.850 ))
483.854 473.441
3.320.381 3.309.968
8.589.777 8.579.364
»
»
))
304.762 526.914 315.175
914.841
648.468
3.459.245
»
8.037.470
376.601
382 CARNombre d'ouvriers
Produit brut Quantité extraite (en qm)
1811
96.910
1812 1818 1814
Valeur du qm (en francs)
2,23
Valeur du produit brut (en francs)
Fond
216.011
225
87.463
195.042
207
72.819
162.399
200
Surface
Pas de déclaration. Les concessionnair es se sont abonnés pour 3.200 francs
1815
»
»
»
1816
»
»
»
1817
99.399
172.217
195
1818
75.501
144.608
178
1819
101.432
2,003
205.586
200
1820
101.395
2,003
206.149
1821
105.156
213.817
210
1822
104.550
230.010
165
1823
120.000
204.000
160
1824
125.950
210.890
250
1825
144.524
240.874
275
1826
128.817
216.695
275
190 à 200
20
383 MAUX Dépenses (en francs) Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
158.518
57.493
140.964
54.078
109.478
62.920 34.859 abonnement de 3.200 abonnement de 3.200 abonnement de 3.200
70.000 (ouvriers) 7.500 (employés) 81.000 (ouvriers) 7.600 (employés)
600
123.083
49.133 abonnement de 3.200
97.694
46.914 abonnement de 3.200
149.631
55.954 abonnement de 3.200
147.200
58.949 abonnement de 3.200
30.000
82.000
160.000
53.817 abonnement de 3.200
26.000
81.700
170.200
59.810 abonnement de 3.200
abonnement de 3.200 148.360
62.640 abonnement de 4.000
167.667
73.217 abonnement de 4.000
153.675
61.120 abonnement de 4.000
384 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
123.434
224.486
280
1828
125.318
230.708
282
1829
144.209
216.313
289
1827
, , ,
1,50
Surface
230.734 1830
158.153
1,60
253.066
342
10
180.000
»
288.000
1831
137.570 162.250
1,62 1,66
223.843 270.417
270
20
1832
185.437 188.000
289.899 294.000
251
25
1833
195.874
306.983
250
20
273
42
»
»
1834
205.500 (dont 188.108 vendus)
1,60
»
»
1835
206.000 (dont 187.000 vendus)
300.972
1,69
312.290
262
37
1836
201.600
1,65
332.640
265
41
1837
244.153 256.082
1.65 1.66
410.418 426.674
261
74
1838
258.388 267.761
408.127 422.553
303
59
385 (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
Frais généraux
12.000
Frais de première exploitation
40.000
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
40.500
164.391
60.094 abonnement de 4.000
165.000
65.708 abonnement de 4.000
92.500 151.210
12.000
60.000
57.684
Revenu net (en francs)
129.684 194.408
131.315 65.103 abonnement de 4.000 101.060 58.636 abonnement de 4.000 168.000
20.000
28.000
72.000
120.000
20.000
25.100
64.900
110.000
160.416 170.000
20.000
81.000
75.000
168.808 161.000
115.090 133.000 133.000
30.752
78.350
183.006 134.462
121.979 172.523 170.000
200.621
100.351
176.355
124.618 124.000
25.360
26.080
56.800
98.475
160.680
151.610 abonnement de 6.200
157.500
175.140 abonnement de 6.200
23.320 20.000
229.093 229.018
181.324 197.656 190.000
32.331
257.297
150.829 165.276 170.000
»
»
25
386 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1839
276.167
432.550
304
33
1840
255.915 267.501
395.964 414.501
305
31
1841
351.833
522.061
340
35
1842
267.501
414.501
340
35
1843
403.026
547.143
375
50
1844
446.516
605.047
478
78
1845
431.199
616.313 624.026
550
70
»
1846
419.695
593.845
522
100
1847
403.938
571.912
512
90
1848
343.920
487.966 498.344
412
90
»
»
»
1849
480.863
660.240
448
90
1850
527.065
734.453
461
90
1851
453.887
715.985
423
57
827.874 850.031 834.545
460
128
927.126
560
»
» ))
1852
621.921 )) »
1853
680.812
753.388 735.516 »
»
117
387 (suite) Dépenses (en francs) Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
Revenu net (en francs)
180.000 243.126
152.837 170.000
150.752
22.296
109.679
282.727
239.333 abonnement de 9.000
176.864
34.328
127.838
339.031
208.112 225.000
193.290
21.966
126.960
342.216
262.831
210.814
22.016
129.441
362.271
250.416 262.000 262.000
214.430
22.066
113.979
350.475
243.369 250.000
208.045
23.250
112.399
343.694
228.217 250.000
168.781 162.151
16.585
7.941 7.941
123.434 118.314
308.800 297.050
179.166 201.293
197.236
16.936
3.119
118.852
332.025
328.215
208.613
17.464
4.910
137.244
363.322
371.211
19.463 18.300 »
8.277 3.447
332.054
194.028
351.518 343.209 341.850 361.976
364.466 372.775 411.508 373.540
154.027 154.374
431.535 » 431.883
396.388 418.496 402.662
130.277
440.510
486.615
)> ))
255.838 )) » 300.470
»
»
21.669 » »
9.763
)) »
8.019 )) »
7.967
388 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1854
929.133
1.236.097 1.253.515 1.332.391 1.304.746
655
244
1855
1.087.477
1.512.095 1.657.810
1.032
368
» »
»
1.213.461
1.735.815 1.834.806
1.318
380
» ))
))
1.335.351
1.912.023 1.969.832
1.085
292
1.404.615 1.451.903
440
270
1.421.459 1.482.813 1.633.714
1.007
232
»
1.30 1.43
1860
1.219.230
1,58
1.866.113
700
228
1861
1.329.031 »
1,38
2.188.921
722
128
713
183
1856
1857
»
1858
1.070.517 ))
1859
1.140.176 »
1862
»
»
1.521.824
2.905.087
»
»
1863
1.359.360
2.804.677
718
195
1864
1.125.830
2.245.590
710
252
1865
1.172.430
2.421.558
763
307
389 (suite) Dépenses (en francs)
Salaires
440.882
Frais généraux
Frais de première exploitation
28.114
59.848
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
286.139
755.136 »
739.447 753.509 605.957 602.562 605.957
10.967 7.824
645.896 646.986
36.820
»
458.665 ))
577.736
551.237
1.010.124 1.002.804 1.006.199
601.971 655.005 651.610
50.731 32.139 37.850
436.628 417.397 423.110
1.119.345 1.101.203 1.106.914
616.469 733.603 727.891
57.206 38.477
108.186
441.421
1.156.641 1.137.910
755.381 831.921
57.041 54.842
18.431
224.820
740.527 738.328
664.087 738.323
45.922
44.386
298.942
922.601
498.857 560.212 711.713
»
»
»
658.013
480.960 498.378 529.944
393.199 392.416
»
165.551
Revenu net (en francs)
))
»
»
»
))
»
))
))
»
» »
» »
594.203
411.199
51.639
357.590
1.362.993
503.119
711.141
603.873
64.563
378.941
1.693.866 1.492.060
495.065 698.860
131.605
1.547.946 1.319.257
2.900.392 2.671.703
4.695 233.384
122.866
551.364
-
-
689.491 »
652.954
708.639
523.976
»
+
1.783.879 484.608 536.188 (usine à coke) 2.320.068
689.643
404.457
99.959
532.573
+
1.626.674 233.000 385.915 (usine à coke) 2.012.589
705.029
369.570
71.592
516.915
+
1.591.516 392.306 437.736 (usine à coke) 2.029.252
390 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1866
1.242.660
2.556.435
735
306
1867
1.240.540
2.467.966
675
303
1868
1.288.070
2.570.031
690
310
1869
1.154.410
2.317.213
690
310
1870
1.388.500
2.593.652
662
453
1871
1.266.900
2.623.104
667
473
1872
1.855.400
3.979.044
741
525
1873
2.577.000
5.280.331
779
536
1874
2.603.360
5.207.228
864
575
1875
2.738.690
5.552.518
921
665
1876
2.898.960
5.561.209 5.655.157
979
707
»
3.196.060
5.870.452
1.075
667
1877
|
391 ( suite ) Dépenses (en francs) Salaires
711.733
Frais généraux
Frais de première exploitation
345.591
néant
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
529.799
+
1.587.123 514.599 454.712 (usine à coke) 2.041.835 2.006.563
707.668
269.786
27.154
405.294
+
674.382
269.848
281.307
62.000
néant
465.920
353.217
+
+
549.871
1.382.739 672.672 412.564 (usine à coke) 1.795.294
691.972
Revenu net (en francs)
(abonnement : 378.634)
1.427.741 686.104 456.186 (usine à coke) 1.883.927
(abonnement : 378.634)
1.308.908 358.137
650.167 (abonnement : 378.634)
1.667.045 886.838
285.687
66.745
939.968
2.112.493
481.168 (abonnement : 378.634)
893.881
309.483
11.805
840.216
2.043.581
579.522 (abonnement : 378.634)
1.047.120
619.000
115.100
1.205.189
2.871.309
1.107.734
1.310.009
635.729
97.955
1.371.920
3.317.668
1.962.663 (abonnement : 604.525)
1.419.643
602.964
256.315
1.599.923
3.622.531
1.548.698 (abonnement : 604.625) 1.627.963
1.481.662
595.503
343.362
1.772.409
3.849.565
1.627.953 (abonnement : 604.525)
1.629.140
548.188
155.772
1.755.081
3.932.410
»
»
»
»
1.628.798 1.722.746 (abonnement : 604.525)
1.720.622
571.381
275.214
1.891.760
4.813.765
1.686.687
392 CARMAUX Produit brut Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Nombre d'ouvriers Valeur du produit brut (en francs)
Fond
Surface
1878
2.916.200
4.862.491 5.736.387
1.065
667
1879
2.938.000
4.472.759
1.169
621
1880
3.068.700
4.541.678 4.628.200
1.071
649
1881
3.404.600
1,44 1,47
4.923.051 5.016.678
1.123
657
1.46 1.47
5.297.020 5.366.699
1.202
563
1,44 1,48
4.712.961 4.834.411
1.294
800
»
1884
3.722.600
1,44
5.393.711
1.315
798
1886
3.331.700
1,42
4.734.342
1.286
597
1886
3.170.300
1,38
4.374.296
1.222
604
1887
3.146.600
1,36
4.295.373
1.143
674
1888 .
3.345.000
1,33 1,36
4.479.132 4.567.686
1.110
655
J>
1889
3.829.700
1,28
4.902.782
1.307
647
1890
5.182.500
1,32 1,35 1,34
6.851.265 7.044.054 6.993.266
1.516
692
1,34 1,36
7.252.200 7.368.300
1.711
790
»
1882
3.660.600 »
1883
3.264.800
» »
1891
5.400.000 » »
1892
3.664.000 ))
1893
4.895.000 »
»
1,33 1,36
4.906.012 4.989.635
1.745
821
1,29 1,31
6.348.772 6.456.037
1.716
807
393 (suite) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)
Salaires
Frais généraux
Frais de première exploitation
Frais totaux d'exploitation
1.683.096
520.967
101.680
1.128.214
3.332.278 3.884.143
1.530.212 1.862.243
1.814.692
95.994
133.181
1.166.923
3.067.610
1.405.148
1.783.923
184.776
272.459
1.088.880
3.057.681
»
»
»
»
1.484.094 1.570.620
1.843.722
251.541 108.947
157.382
1.032.015
»
1.907.680
157.922
223.996
1.366.417
»
»
))
»
1.902.384
221.242
512.641
1.483.608
»
»
»
))
2.282.593
234.610
581.992
1.584.378
4.101.682
1.292.128
2.176.233
217.990
513.350
1.342.693
3.736.916
997.427
1.813.771
208.682
398.608
1.200.786
3.223.239
1.151.068
1.513.992
540.829
365.984
1.137.096
3.191.847
1.095.669
1.477.523
574.180 544.800
527.554
»
»
1.472.995 1.466.389
3.624.698 3.488.712
954.434 1.078.974
1.791.304
558.886
311.795
1.404.520
3.764.710
1.148.072
2.454.097 2.360.509
686.727 670.279
663.401 627.861
1.989.585 2.079.016
5.130.409 5.109.804
»
))
»
»
1.720.856 1.934.260 1.883.461
718.675 647.778 659.554
785.084 654.834
2.261.540 2.172.666
))
))
728.320 670.491
597.125 258.281
790.836 709.614
152.689 120.059
2.877.861 » »
2.263.201 ))
3.152.043 »
))
Total des dépenses
»
3.127.279 2.984.785
1.795.772 2.031.892
3.432.021
1.864.999 1.934.573
»
3.597.236 »
»
1.115.715 1.237.174
5.858.076 5.698.305 5.710.081
1.394.124 1.669.995 1.658.219
1.687.198 1.673.672
4.678.719 4.607.364
137.293 382.272
1.523.306 1.568.579
5.466.185 5.430.236
882.587 1.024.800
394 CARMAUX Nombre d'ouvriers
Produit brut
1894
Quantité extraite (en qm)
Valeur du qm (en francs)
Valeur du produit brut (en francs)
4.769.500
1,30 1,32
))
1895
4.696.000 ))
Fond
Surface
6.205.053 6.313.223
1.589
786
1,31 1,33
6.178.352 6.268.834
1.547
907
1896
4.518.500 4.979.010
1,28
5.825.230 5.875.843
1.566
897
1897
4.535.800 4.946.240
1,29 1,19
5.848.588 5.887.513
1.602
860
395 (fin) Dépenses (en francs) Revenu net (en francs)
Frais généraux
Frais de première exploitation
»
796.295 702.628
455.791 352.183
1.681.892 1.649.091
5.412.678 5.286.210
792.376 1.027.012
2.810.486 2.728.425
789.430 728.607
298.140 192.043
1.326.434 1.518.262
5.026.350 4.975.294
1.152.002 1.293.541
2.680.090
811.277 742.309
247.145 158.142
1.403.995 1.428.852
4.895.362 4.851.251
929.868 1.020.592
816.082 738.817
471.055 372.647
1.656.164 1.702.729
5.108.403 5.077.703
740.186 809.810
Salaires
2.934.491
»
2.636.157 »
Frais totaux Total d'exploitation des dépenses
CHARBONNAGES DU MASSIF CENTRAL (suite) Dossiers 65 A Q (Archives Nationales et Archives des Houillères de la Loire, à la Ricamane).
399 COMPAGNIE D E MONTRAMBERT-LA B É R A U D I È R E (Archives des Houillères de la Loire à la Ricamane.) Quantité extraite 1 (en tonnes) 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 . . . . . 1873 1874 1876 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895
165.377 146.499 161.876 185.194 142.628 157.645 188.199 210.156 248.832 250.776 268.450 293.110 315.103 354.978 376.949 324.413 376.574 381.684 455.650 490.764 566.373 533.620 556.530 469.740 510.761 531.011 569.923 530.457 561.887 574.793 552.091 538.991 513.437 549.547 600.200 624.250 686.300 686.700 611.400 613.000 584.460 581.700
Valeur du produit brut (en francs)
10.835.902 8.741.623 9.314.490 9.608.196 10.292.222 9.472.715 9.897.514 10.050.881 9.672.649 9.243.308 8.422.701 8.827.861 9.372.752 9.523.425 11.158.066 11.985.249 10.771.374
Bénéfices nets (en francs)
Dividendes par action (en francs)
830.159 1.028.507 1.175.436 824.803 908.109 825.194 855.603 998.276 768.741 1.048.734 1.049.154 1.207.668 1.582.308 1.489.874 1.236.999 1.622.281 1.852.392 2.936.930 4.834.271 5.775.760 5.161.369 5.108.489 3.851.680 4.346.952 4.590.637 4.913.779 4.424.954 4.850.889 4.831.886 4.776.224 4.350.952 3.655.068 4.064.418 4.197.984 3.897.979 5.032.350 5.170.410 4.272.676 4.091.515 3.576.276 3.467.342
9 10 10 9 9 9 10 10,50 8,50 10 9 10 12 13 11 14 16 25 37 42,50 42,50 42,50 40 42,50 42,50 45 45 47,50 50 50 50 40 43 45 45 47,50 47,50 47,50 47 42 40
1. De 1854 à 1884 les données sont légèrement inférieures à celles de F 14. C'est que deux petites exploitations (La Petite Rlcamarie et le Montcel) coexistaient avec celle de Montrambert dans la concession de La Béraudière et ont alors été incluses dans les données F 14.
400 COMPAGNIE DE MONTRAMBERT-LA BÉRAUDIÈRE (suite) Quantité extraite (en tonnes) 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920
594.050 660.800 714.300 731.000 737.000 714.000 533.100 646.100 591.700 606.000 680.700 676.700 655.900 637.300 643.000 669.000 694.000 703.300 680.200 630.000 683.500 882.000 942.300 618.100 607.000
Valeur du produit brut (en francs)
Bénéfices nets (en francs)
3.325.154 3.629.696 3.967.086 4.721.393 6.174.017 7.074.401 3.425.658 4.179.080 3.140.120 3.335.880 3.778.780 3.785.392 4.663.708 3.508.813 2.929.932 3.098.365 3.120.251 3.863.812 4.348.810 4.185.771 5.729.326 5.681.023 4.841.839 6.004.534 7.278.623
Dividendes par action (en francs) 38 40 40 42 47 47 43 40 36 36 38 40 40 36 34 34 34 34 34 36 38 38 38 38 40
401 HOUILLÈRES DE SAINT-ÉTIENNE (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamarie.) Quantité extraite1 (en tonnes)
1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896
476.493 499.512 526.888 547.000 529.000 527.000 562.000 492.000 525.000 598.600 548.419 496.590 470.725 447.279 383.671 389.360 478.170 515.450 540.500 541.500 461.000 400.000 392.800 420.400 434.300 419.000 470.000 557.600 481.600 513.400 482.000 515.500 530.000
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs) 1.227.130 763.895 895.985 715.961 918.106 988.974 1.000.765 1.009.884 1.167.735 1.636.393 1.638.779 1.626.350 1.724.490 1.646.817 1.481.620 1.487.077 1.330.028 1.724.568 4.129.705 3.097.875 2.460.931 1.827.489 1.353.984 1.098.785 1.167.495 1.679.777 1.821.767 2.002.547 2.229.675 1.942.329 2.082.939 1.909.628 1.937.607 1.738.151 1.325.679 2.034.413 2.681.484 1.969.089 1.977.423 2.179.067 2.468.552 2.378.326
Dividendes par action (en francs) non indiqués » » » » »
» » »
12 13 14 15 15 15 15 14 15 22 22 15 15 10 8,50 10 12 14 16 17 17 17 17 17 17 8 12 12 14 15 15 17 17
1. Chiffres inférieurs à ceux de F 14 car les données 65 AQ ne retiennent pas la consommation propre par les mines d'une partie de leur production ; et comptent aussi à part la fabrication des cokes et d'agglomérés.
26
402 HOUILLÈRES DE SAINT-ÉTIENNE (suite) Quantité extraite (en tonnes)
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)
540.500 588.908 598.358 601.789
2.254.301 2.815.262 2.716.433 3.866.517
18 20 22 25
2.174.662 2.927.407 3.621.022 3.178.553 3.185.000 4.473.191 4.127.719 3.274.796 71.407
22,50 22,50 25 25 27 29 29 29 29
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919
Dividendes par action (en francs)
555.000 567.000 589.500
648.300 660.200 668.000 597.600 662.700 742.850 898.650 894.200 625.650
ROCHE-LA-MOLIÈRE-FIRMINY (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamane.) Quantité extraite1 (en tonnes)
1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876
530.986 513.133 549.585 588.972 575.969 536.057 587.239
Valeur du produit brut (en francs)
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)
Pas d'indication
2.382.964 2.294.288 2.679.807 5.526.269 4.217.130 3.486.039 3.834.897
» »
»
» »
9.143.845
Dividendes par action (en francs)
35 40 50 80 80 80 80
1. Mêmes observations que dans la note précédente, valables pour 1870-1880.
403 ROCHE-LA-MOLIÈRE-FIRMINY
1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920
(suite)
Quantité extraite (en tonnes)
Valeur du produit brut (en francs)
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)
Dividendes par action (en francs)
563.466 604.949 490.642 545.241 586.866 614.292 628.339 554.010 512.771 512.279 586.655 648.869 683.709 698.679 776.697 755.813 750.642 690.588 746.122 800.097 831.300 911.839 931.534 963.859 923.997 758.303 883.860 859.346 880.231 867.742 844.468 896.029 930.199 976.936 981.583 1.059.191 1.034.551 876.546 881.124 975.582 1.175.494 1.275.812 831.258 868.809
9.139.445 8.322.711 7.797.176 8.467.896 8.756.167 9.046.142 9.307.543 8.212.506 7.243.258 6.969.974 7.432.585 8.095.889 8.507.233 9.592.241 10.899.733 10.672.873 10.381.942 9.553.405 10.003.825 10.864.864 11.276.681 12.825.503 13.777.042 17.331.733 17.895.575 13.283.904
3.542.792 3.041.984 2.828.936 2.987.730 2.608.156 2.920.925 3.054.342 2.690.239 2.380.811 2.364.940 2.494.155 2.673.592 2.803.248 3.320.176 3.308.445 2.777.707 2.766.695 2.448.236 2.998.344 3.331.536 3.104.075 3.657.243 4.334.619 6.061.841 6.438.510 3.501.563 3.772.650 3.269.473 2.979.809 2.949.589 4.291.934 4.346.441 4.187.287 3.977.257 3.503.228 4.484.737 4.763.143 3.740.533 6.186.249 9.650.593 10.344.162 11.357.624 9.955.543 9.248.811
80 72 72 72 65 65 65 65 60 60 60 60 60 65 65 62 60 54 60 62 62 68 78 85 85 75 73 72 72 72 75 80 78 70 75 80 93,75 83,33 100 150 150 150 130 30
12.666.217 12.525.002 12.664.794
404 COMPAGNIE DES MINES DE LA LOIRE (Archives des Houillères de la Loire à La Ricamane.)
1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894
Quantité extraite 1 (en tonnes)
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)
Dividendes par action (en francs)
266.186 310.431 294.367 245.488 327.998 387.009 423.946 524.194 477.161 534.627 497.342 512.048 538.386 509.608 478.983 503.974 462.476 565.769 598.794 515.125 512.700 356.622 335.377 330.385 319.700 354.215 366.942 392.632 395.661 346.621 313.641 294.912 307.551 287.652 299.228 348.020 365.313 329.737 478.331 570.474
992.383 1.097.937 1.045.059 647.796 1.091.804 1.245.066 1.188.221 1.594.724 1,041.766 1.503.826 1.384.216 1.508.287 1.567.275 1.363.084 1.238.633 1.190.748 1.376.906 1.837.673 3.142.081 2.671.467 2.118.030 1.659.380 1.538.154 1.275.644 1.087.206 1.073.911 1.282.030 1.512.223 1.454.961 1.172.043 1.618.629 726.038 1.101.533 783.335 533.825 915.373 692.382 749.831 1.061.162 936.188
10 12 11 8 12 12 12 14 12 13 13 14 15 14 12 10 12 15 22 20 18 15 12 10 10 9 11 12,50 12,50 12 12,50 8 10 7,50 5 7 6 6 8 8
1. De 1855 à 1892 sont compris ici les 62 % de la production de Beaubrun (participation des Mines de la Loire). D'où des chiffres bien supérieurs à ceux de F 14. A partir de 1893 (achat de Beaubrun) la totalité de la production de Beaubrun revient à la Loire. Les données de 65 AQ sont alors légèrement inférieures à celles de F 14 pour les raisons précédemment évoquées (note de la page 401).
405 COMPAGNIE DES MINES DE LA L O I R E
Quantité extraite (en tonnes)
1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919
535.409 549.677 578.523 594.051 596.282 586.768 587.066 487.956 629.022 675.771 692.124 704.807 754.508 722.814 688.032 709.819 759.782 787.023 825.669 730.759 704.999 746.868 1.007.950 1.089.568 694.222
(suite)
Bénéfices [travaux neufs inclus] (en francs)
Dividendes par action (en francs)
468.325 814.746 660.135 1.321.646 1.716.435 2.949.396 3.217.192 1.588.786 2.294.786 1.939.653 1.709.209 2.142.087 2.672.802 2.409.913 1.313.456 907.816 1.475.140 1.996.320 2.991.279 2.698.178 4.034.450 6.017.876 8.428.058 5.862.898 5.625.264
1,50 néant »
» 6 10 12,50 8 11 11 11 12,50 14 14 10 néant » » 8 8 11 17 24 24 24
406 MINES DB CARMAUX (Archives Nationales : 65 AQ, L 79)
1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
Profit [avant déduction des réserves et amortissements] (en francs)
Bénéfice du compte d'exploitation (en francs)
Chiffre d'affaires (en francs)
674.953 728.459 1.163.027 2.247.003 2.122.161 2.054.551 1.965.311 2.016.137 1.934.906 1.968.059 2.337.309 2.729.686 2.879.687 2.103.419 2.565.613 2,034.362 1.706.549 1.725.412 1.747.924 1.790.153 2.763.819 2.653.480 984.701 1.447.017 1.633.137 1.698.297 1.604.244 1.839.936 2.158.382 manque 2.340.711 3.347.372 2.558.392 3.362.249 2.700.251 2.422.899 2.652.900 2.780.715 3.497.788 manque 3.686.549 3.893.129 4.322.577 4.749.904
562.058 595.522 1.008.609 1.978.525 1.826.935 1.831.598 1.710.424 1.890.680 1.819.161 1.714.647 1.981.198 2.370.357 2.466.575 1.786.386 2.285.728 1.757.887 1.445.405 1.472.746 1.477.940 1.554.399 2.584.143 2.405.161 762.820 1.252.431 1.483.648 1.568.573 1.337.553 1.516.979 1.865.750 manque 2.065.121 3.009.200 2.168.698 3.028.802 2.230.568 1.940.648 2.117.470 2.248.743 2.937.366 manque 3.116.958 3.263.201 3.611.581 4.021.040
2.737.500 2.823.255 4.015.047 5.307.933 5.288.971 5.583.282 5.628.669 5.978.635 6.150.384 5.957.503 6.334.234 6.967.440 7.426.494 6.665.521 7.580.288 6.575.926 5.914.884 5.858.972 5.975.278 6.556.014 8.620.266 9.092.726 6.181.458 7.962.819 8.062.310 7.697.223 7.560.903 7.828.038 8.744.044 manque 9.545.695 12.180.978 9.871.474 12.289.937 11.007.108 11.084.696 11.530.349 12.129.877 13.787.759 manque 13.932.319 14.587.980 15.482.155 16.000.593
407 MINES D E LA GRAND'COMBE (Archives Nationales : 65 AQ, L 194)
Extraction 1 (en tonnes)
1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895
269.060 327.121 359.856 415.699 446.000 347.044 397.752 418.000 477.000 459.000 493.000 506.500 512.500 495.800 447.500 460.000 481.000 482.000 442.000 526.000 588.000 613.000 565.000 580.000 666.907 709.634 709.945 796.373 761.091 739.123 767.053 770.732 687.738 725.174 747.218 781.618 850.933 908.154 1.000.599 936.535 895.000 906.627 858.728
Profit déclaré (P a ) (en francs)
Taux de profit
Capital (en francs)
845.452
14,09
6.000.000 »
1.613.359 2.047.013 1.935.497 1.001.307 1.868.973 1.592.623
26,89 34,11 32,26 16,69 31,15 26,54
»
1.824.808 1.991.134 2.015.582 2.133.151 2.063.455 1.796.823 1.920.037 1.985.833 1.755.058 1.907.564 2.756.427 2.788.817 3.861.728 3.228.943 3.811.748 3.477.220 3.483.656 3.159.657 3.402.934 2.733.826 2.738.840 2.895.698 2.554.557 2.534.414
30,41 33,19 33,59 35,55 34,39 29,95 32 33,09 29,25 31,79 45,94 46,48 64,36 53,81 63,53 54,5 54,6 49,5 53,3 42,8 42,8 45,4 40 39,7
(%)
» » » »
» »
—
2.356.343 2.308.052 2.391.914 3.509.306 3.130.876 2.471.520 Pas d'indication 1.822.425 1.811.862
» » )) )) ))
» )) ))
» » » » )) ))
» » » ))
» »
»
» » » ))
36,9 36,2 37,5 55 49,1 38,7
.
28,5 28,4
6.375.000 ))
» » ))
» » » ))
1. Les différences que l'on peut relever avec les données F 14 tiennent à la comptabilisation — ou non — dans 65 AQ de la consommation propre, et des cokes et agglomérés.
408 MINES DE LA GRAND'COMBE
Extraction (en tonnes)
1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
763.188 711.302 758.442 786.733 797.903 791.048 767.906 759.044 763.300 774.033 833.392 833.664 866.152 875.927 880.196 884.824 938.959 995.691
(fin)
Profit déclaré (P a ) (en francs)
Taux de profit (%)
Capital (en francs)
646.371 819.892 1.867.069 1.996.524 3.511.517 3.719.335 2.526.002 2.122.857 1.863.432 1.715.911 2.247.912 3.127.569 3.673.606 3.128.351 2.677.966 2.465.124 3.925.127 4.927.213
10,1 12,8 29,2 31,3 55 58,3 39,6 33,2 29,2 26,9 35,2 49 57,6 49 42 38,6 61,5 77,2
» » » » » »
» »
» » » » M
» »
» » »
Ill
FIRMES
SIDÉRURGIQUES
i. DONNÉES DES BILANS*
* Tous les chiffres des tableaux qui suivent, exceptés ceux des taux de profit, se rapportent à des sommes exprimées en millions de trancs.
411 COMPAGNIE DES HAUTS FOURNEAUX, FORGES ET ACIÉRIES DE LA MARINE ET DES CHEMINS DE FER
Exercices
1864-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
Profit
Taux de profit
22,5 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27
3,376 3,859 3,229 3,013 1,857 3,048 3,541 5,481 4,172 5,615 5,274 4,442 2,9 3,2 1,474 0,090 0,450
15 13,5 11,9 11,2 6,9 11,3 13,1 20,3 15,5 20,8 19,5 16,5 10,7 11,5 5,5 0,33 1,66
(%)
Bénéfices distribués Aux gérants Dividendes 0,048 0,034 0,012 0 0 0,134 0,068 0,141 0,261 0,219 0,061 0 »
Bilan
3,150 3,240 3,024 2,376 1,836 3,043 3,464 4,320 3,780 3,780 3,780 3,780 3,240 2,700 0,810 0 0
33,069 38,891 38,843 37,914 36,667 35,5 36,9 39,765 40,118 40,926 41,815 43,817
1,300 1,300 0 0 0 0,260 0,325 0,325 0,520 0,780 0,780 0,780 1 1 1 1 1,100 1,200 1,200 1,200 1,200
19,514 21,784 22,963 21,774
45,138 43,449
Au Conseil d'administration 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
13 13 13 13 13 13 13 13 13 13 18,172 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
1,869 2,708 1,252 0,727 0,941 0,882 1,217' 1,569 2,076 2,324 1,588 1,405 2,236 1,912 2,554 2,628 2,930 3,181 2,844 3,419 4,301
14,4 20,8 9,6 5,6 7,2 6,8 9,4 12 15,9 17,7 8,7 7 11,2 9,6 12,8 13,1 14,7 15,9 14,2 17,1 21,5
0,248 0,248 0 0 0 0,039 0,051 0,051 0,092 0,086 0,086 0,086 0,111 0,111 0,111 0,111 0,122 0,133 0,133 0,133 0,133
21,157 23,358 29,803 31,459 35,177 31,649 32,596 33,081 33,639 34,113 33,057 34,336 37,142
1. On peut ajouter à ce chiffre la somme de 874.000 francs représentant des travaux payés sur le compte « entretien ». Dans ce cas, le profit est de 2.091 millions de francs et le taux de profit de 16,1 %.
412 COMPAGNIE DES HAUTS FOURNEAUX, FORGES E T ACIÉRIES DE LA MARINE ET DES CHEMINS DE F E R (suite)
Exercices
1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 .. 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . . 1915-16 . . . . 1916-17 . . . . 1917-18 . . . . 1918-19 . . . . 1919-20 . . . . 1920-21 . . . . 1921-22 . . . .
Bénéfices distribués
Profit
Taux de profit
(%)
Tantièmes
Dividendes
20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 28 70 70 70
5,792 5,599 5,533 4,560 5,103 6,883 8,954 9,648 5,552 4,617 6,047 6,535 6,821 7,135 8,474 6,817 6,733 7,985 9,272 11,275 13,566 16,417 6,814 17,038 17,793 15,043 11,651 9,444
28,9 28 27,7 22,8 25,5 34,4 44,8 48,2 27,8 23,1 21,6 23,3 24,4 25,5 30,3 24,3 24 28,5 33,1 40,2 48,4 68,6 24,3 60,9 63,5 21,5 16,6 13,5
0,155 0,166 0,177 0,177 0,200 0,220
0,591 0,404 0,466 0,497 1,644 0,622 0,622
1,400 1,500 1,600 1,600 1,800 2,000 2,400 2,600 2,600 2,000 1,960 2,800 2,800 2,800 3,080 3,080 3,080 3,360 3,640 3,920 4,200 2,800 3,640 4,200 4,480 4,900 6,600 5,600
38,992 39,529 39,554 39,779 42,950 40,795 44,304 46,261 41,416 39,997 91,352 78,317 78,442 78,608 85,875 85,314 85,017 93,994 102,726 117,619 120,668 142,553 169,868 216,184 367,790 472,749 499,743 440,428
70
6,274
8,9
0,466
4,200
374,342
Capital versé
Bilan
413 MINES, FONDERIES ET FORGES D'ALAIS
Exercices
1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905-06» (18 mois) 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15» 1916»
Capital versé
Profit
9 0,866 Pas de rapport » 2,239 » 1,537» » 1,102 » 0,650s » 0,594» » 0,793»,= » 1,1484 » 1,3484 » 1,265* » 1,089» » 1,016* » 0,7195 » 0,068 » 0,182 » 0,125 » 0,186 » 0,607 » 0,927 » 1,426 » 1,427 » 1,104« » 0,644 » 0,505 » 0,377 » 0,716 » 1,245 » 1,726 » 2,008 » 1,236 » 0,862 » 0,804 » 1,841' 1,420 7,5 7,4 7,3 7,2 7,1 6,990 9,750 13,250 12,625 12,525 12
3,053 1,684 1,035 1,121 1,225 1,787 3,648 3,511 2,287 6,077
Taux de profit
(%)
Dividendes
24,9 14,8 12,2 7,2 6,6 8,8 12,7 14,9 14,1 12 11,3 8 0,7 2 1,4 2,1 6,7 10,3 15,9 15,9 12,3 7,2 5,6 4,2 8 13,8 19,1 22,3 13,7 9,6 7,9 20,5 18,9
0,180 0,530 0,900 0,720 0,630 0,540 0,495 0,630 0,675 0,720 0,720 0,720 0,630 0,360 0 0 0 0 0,180 0,216 0,360 0,360 0,360 0,270 0 0,090 0,180 0,270 0,360 0,450 0,270 0 0 0 0,276
41,2 23,1 14,4 15,8 17,5 18,3 27,5 27,8 18,2 50,6
0,234 0,112 0,108 0,248 0,239 0,360 0,730 0,025 0,200 1,111
9,62
Bilan
17,274 16,494 15,460 10,810 10,796 11,170 10,977 10,850 10,507 12,096 12,116 12,184 12,246 12,275 13,827 13,253 13,562 14,237 13,780 13,548 13,174 13,428 13,855 14,338 15,551 14,696 14,011 13,742 14,877 13,083 13,212 13,780 13,673 16,200 17,118 25,585 25,559 25,237 26,243 34,455
414 MINES, F O N D E R I E S E T FORGES D'ALAIS
Exercices
Capital versé
Profit
Taux de profit
(fin)
Dividendes
Bilan
9,361 5,595 3,307 2,580 1,080
57,297 79,715 78,258 91,102 86,225
(%) 1917" 1918» 1919 1920 1921
15 30 30 30 30
11,922 9,560 6,423 5,261 2,556
79,5 31,9 24,5 17,5 8,5
1. Pas de t r a v a u x neufs signalés. 2. E n 1876,1877, 1878, les amortissements ne sont pas indiqués. 3. Cette année-là, la Société vend sa mine de Rochebelle et avec le produit de cette v e n t e , rembourse les obligations de trois e m p r u n t s qu'elle avait contractés. 4. T r a v a u x neufs non chiffrés, mais on en a m o r t i t une partie. 5. Les chiffres d u profit pour cette année et les trois suivantes ne comprennent sans doute pas les t r a v a u x neufs, mais seulement les amortissements. Les rapports n e sont pas a u x Archives Nationales. 6. Le chiffre d u profit ne comprend pas les t r a v a u x neufs. 7. Non compris les t r a v a u x neufs. 8. L a société se transforme en société a n o n y m e libre selon la loi de 1867. 9. Les r a p p o r t s m a n q u e n t pour ces q u a t r e années. Les chiffres donnés ici proviennent de coupures de presse.
415 A C I É R I E S D E FRANCE
Exercice
1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1826-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19
Capital versé
8 10
» » ))
» » ))
» ))
» » » » » » » » » ))
» )) )) )) ))
10,770 12,500 15 » ))
20
» » » ))
» » »
Profit 1
Taux du profit (%)
0,226 1,018 2,701 3,638 2,212 1,990 2,550 1,958 3,408 3,273 4,500 3,359 1,769 1,370 1,375 2,494 3,161 3,868 5,383 5,618 3,176 1,981 1,351 2,071 3,560 3,030 3,355 3,489 4,233 5,060 5,213 5,200 6,953 3,200 8,578 9,519 3,020 2,890
2,7 10,2 27,1 36,3 22,1 19,9 25,5 19,5 34 32,7 45 33,6 17,7 13,7 13,7 24,9 31,6 38,6 53,8 56,1 31,7 19,8 13,5 20,7 35,6 28,1 26,8 23,3 28,2 33,7 34,7 26 34,5 16 42,5 47,5 15 14,5
Bénéfices distribués
0,063 0,841 1,033 0,767 0,726 1,103 1,454 2,317 2,041 2,345 2,201 0,828 0,035 0,334 0,873 1,377 1,377 1,526 1,284 0,727 0,465 0,065 0,065 0,365 0,477 0,673 0,815 0,815 1,029 1,029 1,029 0,065 0,065 1,562 1,795 0,065 0,065
1. Y compris les amortissements ordinaires et les « travaux neufs ».
(jetons)
(jetons)
(jetons) (jetons)
(jetons) (jetons) (jetons) (jetons)
Total du bilan
14.9 26,1 26,5 26,4 26,3 27,1 28,7 28,3 31,5 31,6 32,3 33,2 32,1 31,6 31,9 33,4 33,8 39 41,2 42,2 42,2 42,6 41,6 42,6 45,1 50,2 50,9 52,9 57,1 61,8 73,1 82,4 92,9 86,7 84,5 98,2 89,2 82,9
416
Exercices
1870-71 . . . . 1875-76* . . . 1876-77 . . . . 1877-78 . . . . 1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1884-85* . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1888 (année pleine) 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1919* 1920 1921 1922
SOCIÉTÉ ANONYME D E S HAUTS FOURNEAUX, FORGES E T A C I É R I E S D E DENAIN E T ANZIN Capital versé
4,498 4,498 » ))
» » »
» 10 10 ))
» )>
» » »
» » »
» » » » » )) ))
11,250 » »
12 12 » » »
Profit
Taux de profit
1,442 0,325»,2
32 7,2
0,315» 2,726 2,441 0,013» 0,147» 0,244» 0,218»
7 60,57 54,24 0,3 3,3 5,4 2,2
»
0,234» 0,065» 1,375 2,044 1,007 1,160 1,106 2,655 3,720 4,410 5,784 9,622 4,384 3,230 5,099 4,361 7,761 9,832 7,842 5,123 7,189 9,042 12,335 13,658 12,411
2,34 0,65 13,75 6,07 10,07 11,6 11,6 26,55 37,20 44,1 57,8 96,2 43,8 32,3 51 43,6 77,6 87,2 69,7 45,7 59,9 75,3 102,5 113,8 103,4
» » »
4,281 3,788 2,969 2,816
35,6 12,6 9,9 9,4
(%)
Tantièmes
Dividendes
Bilan
non indiqués »
non indiqués
13,6 19,9 19,2
»
» » »
» »
» » »
» M )> ))
»
» )>
» » )) ))
» ))
» ))
» )) ))
»
» » » » » » » »
20,2 21,6 23,9 22,8 21,4 21,9 22,1
» » » » » » » 0,500 0,500 0,750 0,750 0,750 0,750 1,0 1,0 1,350 1,350 1,350 1,560 1,680 1,800 1,920 1,920
21,7 22,7 22,8 23,1 23,5 23,6 23,4 24,9 27,1 30,2 32,4 37,490 34,380 32,851 33,985 36,045 35,755 42,529 40,590 39,547 42,692 45,035 50,639 54,876 64,132
0,600 2,100 2,100 2,100
93,791 296,445» 338,978 637
» »
))
12 30 30 30
» » » ))
1. Amortissements non signalés car les rapports du conseil manquent. 2. Ce chiffre représente le profit des deux années 1876-77 et 1877-78. 3. Après la guerre et les destructions, la valeur des immobilisations croît dans des proportions considérables. Les travaux neufs sont payés à l'aide d'avances gouvernementales et n'ont donc pas été compris dans les chiffres de profit. * Pour les années 1872-1874,1882-1884 et 1914-1918, pas de documents publiés par la Société.
417 FORGES ET ACIÉRIES DU NORD ET DE L'EST
Exercices
1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14
Capital versé
12 » ))
» ))
»
» » »
» » » »
» » )) )) ))
» » ))
» » »
12,750 » »
15 15 ))
» ))
»
Profit
Taux de profit (%)
Bénéfices distribués
4,282 3,373 0,750 0,814 1,033 0,963 1,022 1,263 2,323 3,102 3,431 3,832 3,768 2,664 2,619 2,732 3,327 3,809 6,532 5,579 4,079 3,767 4,092 4,713 5,173 8,435 11,211 10,684 12,045 12,344 14,130 16,424 8,227
35,7 28,1 6,25 6,8 8,6 8 8,5 10,5 19,4 25,8 28,6 31,9 31,4 22,2 21,8 22,8 27,7 35,1 54,4 46,5 34 31,4 34,1 39,3 40,6 66,1 87,9 71,2 80,3 82,3 94,2 109,5 54,8
0,976 0,661 0,046 0,033 0,313 0,288 0,395 0,516 0,673 0,924 1,364 1,631 1,637 1,337 1,335 1,461 1,604 2,019 2,761 2,421 2,409 2,324 2,327 2,359 2,410 3,071 3,080 3,013 3,170 3,204 3,491 2,700
Bilan
14,8 18,9 18,4 17,7 18,2 19 19,4 20 20,7 22,2 18,5 18,9 19,8 19,8 20,2 20,5 20,5 21,4 24,5 24,9 22,2 20,5 20,6 21 31 38,9 41 52,4 53,443 56,156 58,598 61,215 109,141
27
418
Exercices
1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . . 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19 1919-20 1920-21 1921-22
HAUTS FOURNEAUX, FORGES ET ACIÉRIES DU SAUT-DU-TARN
Capital versé
Profit
Taux de profit
Dividendes
Bilan
0,600
0,071
11,8
0
2,328
(%)
Pas de rapport 0,900 1,2 1,2 1,2 » » » » »
» ))
» »
1,375 1,500 1,500 1,500 1,625 1,750 1,875 2 2 2 2 2 2 2 2 4 4 4 6 6 6 6 6 9 9 9 12 12
0,429 0,105 0,038 0,019 0,023 0,016*
- 0,004
0,134 0,059 0,126 0,110 0,013 0,013 0* 0,177 0,200 0,306 0,439 0,441 0,430 0,427 0,694 0,621 0,746 0,679 0,879 0,668 0,210 0,593 1,033 1,328 1,303 0,798 0,797 4,052» 9,933 8,991 7,185 4,640 4,942 2,446
4,8 8,7 3,2 1,6 1,9 1,33 14,9 4,9 10,5 9,2 1,1 1,1
))
» »
»
» )) ))
» ))
» »
11,8 13,3 20,4 27 25,5 22,9 21,3 34,7 31,05 37,3 33,9 43,9 33,4 10,5 14,8 25,8 33,2 21,7 12,3 12,3 67,5 165,5 99,9 79,8 51,5 41,2 20,4
»
0,047 0,060 0,075 0,081 0,087 0,093 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,200 0,200 0,220 0,330 0,330 0,330 0,420 0,600 0,900 0,900 0,900 1,200 1,080
3,718 3,742 3,826 3,892
3,927 3,880 3,863 3,707 3,724 3,682 3,284 2,775 2,773 2,783 3,212 3,145 3,174 3,715 3,809 4,201 5,863 5,995 5,947 6,027 6,185 8,341 8,604 8,585 11,220 11,431 12,357 18,803 32,018 32,356 44,071 45,558 47,803 47,737
1. Pas de « bénéfice » cette année. Le chiffre relevé est celui des travaux neufs. 2. Pas de bénéfice, mais un amortissement de 1,040 million de francs, représentant l'amortissement d'un emprunt obligataire. On diminue de cette somme le compte « Immobilisations » à l'actif. 3. Rien sur les travaux neufs pour cette année.
S O C I É T É ANONYME D E S HAUTS F O U R N E A U X , F O N D E R I E S E T F O R G E S D E FRANCHE-COMTÉ
Exercices
Capital versé
Profit 1
1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1881-82 . . . . 1882-83 . . . . 1883-84 . . . . 1884-85 . . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1887-88 . . . . 1888-89 . . . . 1889-90 . . . . 1890-91 . . . . 1891-92 . . . . 1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 . . 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . . 1915-16 . . . . 1916-17 . . . . 1917-18 . . . . 1918-19 . . . . 1919-20 . . . . 1920-21 . . . . 1921-22 . . . .
18,741
0,518 0,844 1,108 1,110 0,755 0,451 0,102
1. 2. 3. 4.
» » » »
»
» »
» » » » » »
» » » » »
» » » )) )) ))
» ))
» »
9,370 » »
» » »
» » » » » » »
- 0,077
0,229 0,149 0,205 0,462 0,333 0,223 0,248 0,292 0,242 0,325 0,634 1,085» 1,146 1,838 1,530» 0,970 0,913 0,780 4 0,748* 0,773 0,785 0,053
Taux de profit
(%)
2,9 4,5 5,9 5,9 4 2,4 0,5
-0,4
1,2 0,8 1,1 2,5 1,7 1,2 1,3 1,5 1,3 1,7 3,4 5,8 6,1 9,8 8,2 5,2 4,9 4,2 4 4,1 4,2 0,6
- 0,917
— 9,8
0,138 0,445 0,846 0,954 0,454 0,802 2,613 3,680 1,842 1,293 1,590
1,5 4,8 9 10,2 4,8 8,5 27,5 39,2 19,6 13,8 16,9
»
- 0,705
-7,3
»
0,755
8
419
Tantièmes
Dividendes
Bilan
0,055 0,114 0,150 0,120 0,081 0,049 0,011 0 0,013 0,013 0,018 0,041 0,030 0,020 0,022 0,026 0,022 0,029 0,056 0,097 0,132 0,208 0,063 0,080 0,078 0,065 0,067 0,066 0,055 0 0 0 0,028 0,063 0,072 0 0,069 0,092 0,122 0,109 0,094 0,109 0 0
0,262 0,580 0,805 0,862 0,562 0,374 0,244 0 0,118 0,118 0,150 0,320 0,281 0,188 0,188 0,226 0,188 0,244 0,469 0,562 0,750 0,937 0,750 0,750 0,674 0,562 0,562 0,562 0,450 0 0 0 0 0,285 0,225 0 0,225 0,375 0,562 0,562 0,562 0,675 0 0
24,560 25,065 25,816 25,850 25,457 25,431 24,963 24,348 24,316 24,329 24,809 25,103 24,870 24,789 24,725 24,755 24,651 24,978 25,490 26,082 26,742 27,544 27,747 27,159 27,124 27,107 27,021 27,431 28,046 15,448 15,615 14,869 14,646 14,805 14,538 14,349 14,705 17,486 22,744 24,662 26,570 30,315 25,754 24,258
Aucun amortissement signalé. A partir de 1898, les amortissements sont signalés et chiffrés. En 1900-1901, le caissier détourne 828.000 francs d'où 702.000 francs de profits déclarés. Les amortissements ne sont pas signalés pour ces deux années-là.
420 HAUTS F O U R N E A U X D E SAULNES, MARC RATY & C 1 "
Exercices
1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1898 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918
Capital versé
1,100 1,2 1,4 1,4 1,550 1,850 2,475 3,250 » »
3,500 » » »
» » » )) ))
3,575 » » »
4,010 4,053 ))
»
4,062 4,092 »
4,156 » » ))
»
4,162 4,165 » »
4,240 4,250
Profit 1
Taux de profit
0,107 0,157 0,134 0,318 0,390 0,356 0,520 0,576 1,349 1,140 0,847 0,689 0,705 0,660 0,638 0,700 0,516 1,355 1,029 1,032 1,150 0,914 1,039 1,477 1,601 3,112 2,965 0,740 1,169 1,399 1,319 1,067 1,372 1,703 1,072 1,319 1,988 2,092 2,503 2,550 1,261
9,72 13,1 9,57 22,7 25,6 19,2 21,01 17,12 41,5 35,07 24,2 19,7 21,14 18,85 18,22 20 14,74 38,71 29,4 28,8 32,16 25,55 28,18 41,33 44,7 87 82,9 18,22 28,56 34,19 31,73 25,67 33 40,97 25,79 31,69 47,73 50,22 60,08 60,14 29,6
(%)
Dividendes
Tantièmes
Bilan
0,070 0,127 0,112 0,140 0,210 0,238 non indiqués
0,013 0,015 0,009 0,017 0,039 0,043 non indiqués
»
»
«
»
0,476 0,476 0,497 0,604 0,625 0,625 0,840 1,053 0,840 0,842 0,842 0,844 0,844 0,845 0,845 0,845 0,845 1,058 1,058 1,058 1,062 0,946
»
2,154 2,065 1,963 2,259 2,815 2,934 4,902 5,991 7,411 8,086 8,594 8,373 8,480 8,555 8,677 9,112 9,115 9,752 10,006 non indiqués
»
»
»
»
»
»
»
»
0,462 0,178 0,705 (tant, compris) 0,362 0,070 0,425 non indiqués » 0,425 » 0,425 » 0,425 0,073 0,425 0,045 0,467 non indiqués non indiqués
»
»
0,438 0,419 0,073 0,137 0,167 0,144 0,121 0,159 0,201 0,107 0,167 0,267 0,282 0,344 0,335 0,157
16,263 18,841 18,973 19,413 20,126 19,890 19,853 20,201 21,515 23,120 24,699 25,628 27,103 28,111 29,907
> Pas de bilan
1. Aucune indication n'est donnée concernant amortissements et travaux neufs.
421 HAUTS FOURNEAUX DE SAULNES, MARC RATY & C1" (suite)
Exercices
1919 1920 1921 1922
Capital versé
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes
Bilan
4,240 4,260 4,250 4,260
0,036 2,290 3,407 3,792
0,24 63,88 80,16 89,22
0,212 1,274 1,274 1,488
0 0,311 0,420 0,493
30,915 46,879 53,027 60,539
(%)
FORGES DE CHATILLON-COMMENTRY
Exercices
1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1770 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888
Capital versé
« mémoire »' 12,5 )>
» » ))
»
» » » »
» »
» » )) ))
» » » ))
» » »
Profit
Taux de profit
Dividendes
Bilan
1,391 1,305 1,408 1,432 2,655 1,511 1,909 1,576 2,287 4,831 6,294 3,247 2,786 0,776 1,221 0,709 1,714 2,428 1,884 2,445 2,104 0,999 0,504 0,117* 0,414 0,261
11,1 10,4 11,2 11,4 21,2 12 15,2 12,6 18,2 38,6 50,3 25,9 22,2 6,2 9,7 5,7 13,8 19,3 15,1 19,5 16,8 8 4 0,93 3,3 2,1
0 0,260 0,375 0,5 0,5 0,625 0,750 0,625 0,750 1,250 1,5 1,5 1,5 1 1 1 1 1,250 1,250 1,5 1,5 0,9 0,5 non indiqués 0,5 0,375
22,480 21,949 20,4 20,8 20,3 18,8 18,4 16,9 16,9 20,1 19,7 20,9 20,9 20,7 23,1 23,3 22,7 34,6s 34,4 33,4 33,8 33,1 32,4 31,1 30,721 30,418
(%)
422 FORGES D E CHATILLON-COMMENTRY
Exercices
Capital versé
Profit
Taux de profit
(%) 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915
» » » » »
» »
» 18,5 6 ))
» )) ))
» ))
» ))
» )) )) ))
» )>
» )) )) ))
0,618 0,738* 0,993 2,370 2,058 2,081' 1,018 2,257 1,935 4,845 6,525 9,103 8,456 11,389 8,180 4,300 4,292 3,812 10,917 7,755» 8,401 9,456 11,565 13,162 15,198 10,255 15,935
4,9 5,9 8 18,9 16,5 16,6 8,1 18,05 10,5 26,2 35,2 49,2 45,7 61,6 44,2 23,2 23,2 20,6 59 41,9 45,4 51,1 62,5 71,1 82,2 55,4 86,1
(suite)
Dividendes
Bilan
0,437 non indiqués 0,750 0,812 0,875 0,875 0,875 1,297 1,295 1,480 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 1,850 2,220 2,220 2,405 2,590 2,775 2,960 3,145 3,145 3,145
30,180 22,207» 25,895 25,631 24,053 21,657 5 20,903 21,382 28,799 34,5 38,9 59,05' 61,2 59,4 60,5 63,7 67,1 58,0 63,3 69,3 75,2 78,9 80,4 82,4 90,4 92,4 108,1
1. J u s q u ' à la date de constitution de la société en société anonyme libre (1880), le capital ne figurait que pour mémoire. On peut l'évaluer à 12.500.000 francs, chiffre qui sera déterminé par la société en 1880. 2. L'augmentation du bilan s'explique par l'apparition de la valeur chiffrée du capital. 3. L a différence entre les bilans (1889 et 1890) s'explique par le fait que le fonds de roulement (8 millions) a disparu au passif et qu'à l'actif, les immobilisations ont subi une réduction équivalente. 4. Ce chiffre comprend, outre le « bénéfice net » (979.000 francs), une somme de 1.012.000 francs représentant les « charges, pertes et amortissements ». 5. Diminution du bilan. — On a vendu l'usine de Villerupt. 6. Achat des mines de Champigneulles et Neuves-Maisons : augmentation du capital. 7. E m p r u n t obligataire de 15 millions : augmentation du bilan. 8. A partir de cette date, les amortissements ne sont pas chiffrés et sont imputés sur les prix de revient. * Amortissements non signalés.
423 SOCIÉTÉ DE CONSTRUCTION DES BATIGNOLLES
Exercices
1846 (juin)-... 1847 (juin) . . . 1847-48 1848-49 1849-60 1850-51 1851-52 1852-53 1853-54 1854-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71
Capital versé
1,250
0,062
2,560 2,875
0,032 0,062 0,183 0,062 0 0,180 0,252 0,512 0,712 0,587 0,562 0,457 0,751 0,630 1,219 1,627 0,720 1,119 2,038 0,945
Taux de profit
Bilan
(%) 5
0,672 0,432 1,081
2,55 5 14,6 5 0 14,4 20,2 40,8 56,8 22,9 19,5 15,9 26,1 21,9 45,9 56,6 24,3 38,9 70,9 32,9 7,02 23,4 15,04 34,1
1,083
17,06*
1,958 2,401 1,823 1,745 1,845 1,815 2,870 2,549 6,991 2,475 2,563 2,486 6,166 4,215
39,16 48,02 36,46 35,9 36,9 36,3 57,4 50,98 139,82 49,5 51,26 49,72 123,32 84,3
0,202
2 e semestre 1871 et janvier 1872juin 1873 ' 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87
Profit
1
! 1
5,000
2,390 1,734 1,500 1,801 3,201 3,993 4,605 5,958 8,909 6,890 6,814 12,699 17,116 16,021 23,983 42,133 16,934 19,717 15,124 18,303 13,973 17,558 21,216 24,512 (au 31-12-1871) 12,452 (au 30-6-1873) 24,095 19,019 18,978 16,423 18,785 26,756 34,653 37,666 34,931 35,530 42,421 42,537 36,130 37,258
1. La masse du profit indiquée étant le résultat de deux exercices, le taux de profit est réduit de moitié.
424 SOCIÉTÉ DE CONSTRUCTION DES BATIGNOLLES (suite)
Exercices
1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1906-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14 1914-15 1915-16 1916-17 1917-18 1918-19
Capital versé
»
» »
» »
» »
» » »
» » » » » » »
» » » »
» » » » » » »
M ))
»
Profit
2,184 2,190 2,700 2,033 0 0,651 1,387 1,622 1,410 1,410 2,590 1,589 1,587 1,586 1,583 1,320 1,417 1,517 1,315 1,421 1,519 1,414 1,377 1,741 1,684 1,618 0,773 1,861 2,850 14,493* 6,044 4,362
Taux de profit
Bilan
43,68 43,80 54 40,66 0 13,02 23,74 32,44 28,2 28,2 51,8 31,78 31,74 31,72 31,66 26,4 28,34 30,34 26,3 28,42 30,38 28,28 27,54 34,82 33,68 32,36 15,46 37,22 57 289,86 120,88 87,24
36,113 43,564 38,325 37,995 34,884 32,631 30,403 34,674 30,512 29,883 31,601 35,456 36,987 37,035 34,388 29,765 30,257 32,236 70,684 74,380 73,804 75,658 82,004 47,964 53,967 57,272 63,242 60,728 73,615 66,651 65,644 58,614
(%)
1. Plus : 23.650.000 francs de profits sur « exercices antérieurs ».
425 COMPAGNIE FRANÇAISE DE MATÉRIEL DE CHEMINS DE F E R
Exercices
Capital versé
1872-73 . . . . 1873-74 . . . . 1874-76 . . . . 1875-76 . . . . 1876-77 . . . . 1877-78 . . . . 1878-79 . . . . 1879-80 . . . . 1880-81 . . . . 1881-82 . . . . 1882-83 . . . . 1883-84 . . . . 1884-85 . . . . 1885-86 . . . . 1886-87 . . . . 1887-88 . . . . 1888-89 . . . . 1889-90 . . . . 1890-91 . . . . 1891-92 . . . . 1892-93 . . . . 1893-94 . . . . 1894-95 . . . . 1895-96 . . . . 1896-97 . . . . 1897-98 . . . . 1898-99 . . . . 1899-1900 .. 1900-01 . . . . 1901-02 . . . . 1902-03 . . . . 1903-04 . . . . 1904-05 . . . . 1905-06 . . . . 1906-07 . . . . 1907-08 . . . . 1908-09 . . . . 1909-10 . . . . 1910-11 . . . . 1911-12 . . . . 1912-13 . . . . 1913-14 . . . . 1914-15 . . . .
2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 4 4 4 4 4 4 4 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,6 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,120 3,120 3,6 3,6
Bénéfices distribués
Profit1
Taux de profit
(%)
Tantièmes
Dividendes
0,235 0,349 0,261 0,274 0,294 0,374 0,215 0,217 0,369 0,570 0,629 0,730 0,539 0,311 0,195 0,100 0,128 0,053 0,144 0,405 0,647 0,471 0,184 0,087
9,4 13,9 10,4 10,9 11,8 14,9 8,6 8,7 14,8 14,2 15,7 18,2 13,5 7,8 4,9 2,5 3,7 1,5 4,1 11,6 15,6 13,5 5,3 2,5
0,015 0,014 0,010 0,011 0,012 0,019 0,005 0,005 0,016 0,027 0,029 0,039 0,015 0 0 0 0 0 0 0,006 0,009 0,012 0 0 0 0 0 0,015 0,029 0,027 0,024 0,015 0,024 0,020 0,041 0,076 0,063 0,071 0,068 0,071 0,084 0,088 0
0,187 0,260 0,212 0,225 0,225 0,260 0,162 0,162 0,212 0,360 0,360 0,320 0,260 0,164 0,160 0,080 0,105 0,070 0,123 0,210 0,210 0,210 0,140 0,070 0 0 0,105 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,210 0,245 0,350 0,350 0,350 0,350 0,390 0,420 0,450 0
- 0,028 0,120 0,256 0,380 0,491 0,493 0,433 0,339 0,432 0,393 0,612 0,988 0,935 0,848 0,907 0,917 1,057 1,127 0,449
- 0,8 3,4 7,3 10,9 14,1 14,1 12,4 9,7 12,4 11,2 17,5 28,2 26,7 24,2 25,9 29,4 33,7 31,3 12,5
1. Les amortissements ne sont pas indiqués avant l'année 1892.
Bilan
3,827 3,807 3,412 3,493 3,978 3,665 3,415 3,762 4,465 5,749 6,310 5,938 5,489 5,381 5,397 5,590 6,284 4,725 4,869 5,030 5,300 5,286 5,145 5,010 4,710 5,092 6,215 5,898 5,877 5,794 6,117 6,133 6,048 6,414 6,935 7,649 8,169 7,906 8,848 10,612 11,931 14,390 14,080
426 COMPAGNIE FRANÇAISE D E M A T É R I E L D E CHEMINS D E F E R
Exercices
Capital versé
Profit
Bénéfices distribués
Taux de profit
(%)
Tantièmes
1915-16 1916-17
.... Pas de rappc rt du conseil d'administrat: on. ....
1917-18 1918-19 1919-20 1920-21 1921-22
.... .... .... .... ....
3,6 3,6 8 8 8
0,996 1,274 2,588 3,054 3,212
27,7 35,4 32,3 38,2 40,1
(suite)
0 0,103 0,192 0,235 0,249
Bilan
Dividendes
0,225 0,450 1 1,250 1,400
15,916 15,832 32,765 39,138 39,221
ALLEVARD1 Profits bruts 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66
0,160 0,212 0,280 0,188 0,264 0,348 0,298 0,334 0,424 0,206 0,132 0,205 0,234 0,205 0,317 0,426 0,322 0,365 0,567« 0,441 0,476 0,321 0,249 0,273
1888-89
0,456 0,456 0,466 0,390 0,150» 0,209 0,286 0,314 0,075 0,045 0,105 0,123 0,143 0,164 0,467 0,522 0,595 0,639 0,229 0,165 0,100 0,094 0,112 0,148
1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10 1910-11 1911-12 1912-13 1913-14
... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
0,175 0,228 0,168 0,143 0,079 0,065 0,083 0,100 0,175 0,143 0,106 0,050 0,088 0,159 0,134 0,244 0,873 0,674 1,481 1,142 0,635 1,626 0,617 0,507
1. Nous devons à l'obligeance de M. Pierre Léon, Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Lyon, d'avoir pu utiliser cette série statistique dont il nous a, fort libéralement, fourni les éléments. 2. Du 1 " janvier 1860 au 30 avril 1861. 3. Chiffre estimé, car il y a perte au niveau du profit déclaré (P a ).
2. MOYENNES MOBILES DES MASSES DES PROFITS DES SOCIÉTÉS SIDÉRURGIQUES (millions de francs)
MINES, FONDERIES ET FORGES D'ALAIS 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887
1,186 1,058 1 0,958 0,893 0,848 0,773 0,666 0,584 0,546 0,584
1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898
. . . . . . . . . . .
0,630 0,672 0,736 0,772 0,800 0,859 0,930 1,019 1,084 1,062 1,035
1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
1,053 1,202 1,317 1,577 1,626 1,549 1,450 1,449 1,552 1,868 2,053
1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
5,572 6,264 6,403 6,272 6,322 6,433 6,684 6,910 7,087 6,849 6,526 6,796 7,313 7,894 8,675 9,741
1905 1906 1907 1908 1909
6,091 6,609 7,620 8,460 9,466
MARINE ET CHEMIN DE FER 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76
3,508 3,757 3,914 4,049 4,036 4,185 4,011 3,628 3,069 2,813 2,490 2,043 1,630 1,412 1,155 1,126 1,291 1,471
1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94
1,522 1,397 1,414 1,582 1,690 1,876 2,032 2,184 2,306 2,364 2,568 2,889 3,284 3,694 4,025 4,239 4,481 4,893
DENAIN-ANZIN 1895 1896 1897 1898 1899
2,585 3,501 3,761 4,008 4,445
1900 1901 1902 1903 1904
4,807 5,386 6,053 6,546 6,473
428 ACIÉRIES DE FRANCE 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94
.... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ...
2,189 2,527 2,914 2,988 2,780 2,686 2,618 2,612 2,745
1894-95 .. 1895-96 .. 1896-97 .. 1897-98 .. 1898-99 .. 1899-1900 . . . .. 1900-01 .. 1901-02 .. 1902-03 ..
2,797 3,031 3,155 3,135 3,168 3,267 3,345 3,463 3,449
1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
.... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ... .... ...
3,392 3,181 3,027 3,237 3,596 4,023 4,566
1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
.... .... .... .... .... . . . . .. . . . . ..
5,953 6,415 7,133 8,051 9,203 10,573 10,963
1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . ..
0,621 0,595 0,616 0,684 0,754 0,830 0,836
ACIÉRIES DU NORD ET DE L'EST 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94
.... .... .... .... .... .... .... .... ....
1,758 1,627 1,633 1,976 2,304 2,485 2,669 2,859 3,089
1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 . . . 1900-01 1901-02 1902-03
3,254 3,635 3,873 3,901 3,901 4,059 4,292 4,563 5,131
SAUT-DU-TARN 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94
. . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . .. . . . . ..
0,0921 0,0584 0,059 0,056 0,055 0,053 0,071 0,093 0,110
1894-95 . 1895-96 . 1896-97 . 1897-98 . 1898-99 . 1899-1900 . . . . 1900-01 . 1901-02 . 1902-03 .
0,153 0,188 0,223 0,269 0,345 0,415 0,478 0,531 0,595
FRANCHE-COMTÉ 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1986-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91 1891-92
0,668 0,528 0,465 0,385 0,298 0,239 0,217 0,238 0,265 0,275
1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02
0,329 0,427 0,503 0,670 0,816 0,896 0,965 1,025 1,072 1,087
1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
1,054 0,932 0,728 0,573 0,516 0,508 0,529 0,494
429 HAUTS FOURNEAUX DE SAULNES, MARC RATY ET C ie 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888
0,434 0,649 0,626 0,687 0,730 0,760 0,791 0,812 0,805 0,806 0,793
1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899
0,814 0,865 0,888 0,930 1,024 1,124 1,412 1,591 1,559 1,574 1,602
1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909
1,647 1,650 1,638 1,649 1,423 1,240 1,378 1,481 1,604 1,741
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909
4,253 5,290 5,990 6,332 6,558 6,767 7,442 7,578 7,600 7,611 7,631 8,184 9,395
1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
1,575 1,489 1,634 1,410 1,360 1,537 1,640 1,633 1,610 1,622 1,612 1,482 1,474 1,455 1,431 1,449 1,489 1,512 1,429
OHATILLON-COMMENTRY 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
1,719 2,101 2,656 2,860 3,011 2,802 2,770 2,636 2,652 2,667 2,340 1,912 1,785 1,587 1,556
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1896 1896
1850-51 1851-52 1852-53 1863-64 1854-55 1855-56 1856-57 1857-58 1858-59 1859-60 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68 1868-69 1869-70 1870-71
0,150 0,222 0,284 0,339 0,370 0,446 0,516 0,631 0,784 0,807 0,853 1,014 1,056 1,027 1,019 0,997 0,982 0,921 1,058 1,201 1,177
2e
1,434 1,401 1,240 1,038 0,911 0,750 0,779 0,893 1,072 1,172 1,377 1,563 2,033 2,676 3,577
BATIGNOLLES semestre 1871 et janvier 1872juin 1873 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90 1890-91
1,266 1,449 1,576 1,847 2,010 2,666 2,723 2,742 2,815 3,306 3,570 3,611 3,535 3,552 3,001 2,726 2,514 2,392 1,887
430 COMPAGNIE FRANÇAISE DE MATÉRIEL DE CHEMINS DE FER 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88
0,287 0,325 0,366 0,408 0,437 0,439 0,419 0,407 0,397 0,362 0,314 0,289
1888-89 1889-90 1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900
0,269 0,261 0,247 0,236 0,225 0,224 0,247 0,273 0,283 0,277 0,273 0,290
1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
0,328 0,372 0,426 0,508 0,569 0,609 0,655 0,709 0,789 0,866
0,332 0,334 0,312 0,266 0,227 0,189 0,161 0,163 0,192 0,218 0,249 0,312 0,332 0,339 0,336 0,331 0,325 0,290 0,251 0,210 0,158 0,148
1890-91 1891-92 1892-93 1893-94 1894-95 1895-96 1896-97 1897-98 1898-99 1899-1900 1900-01 1901-02 1902-03 1903-04 1904-05 1905-06 1906-07 1907-08 1908-09 1909-10
0,139 0,135 0,134 0,133 0,136 0,132 0,118 0,105 0,099 0,108 0,116 0,134 0,220 0,275 0,424 0,539 0,604 0,775 0,826 0,867
ALLEVARD 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860-61 1861-62 1862-63 1863-64 1864-65 1865-66 1866-67 1867-68
0,279 0,284 0,275 0,267 0,272 0,265 0,262 0,276 0,275 0,269 0,309 0,343 0,373 0,383 0,388 0,383 0,386 0,401 0,412 0,392 0,360 0,330
1868-69 1869-70 1870-71 1871-72 1872-73 1873-74 1874-75 1875-76 1876-77 1877-78 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 1886-87 1887-88 1888-89 1889-90
IV
BANQUES D'AFFAIRES ET BANQUES DE DÉPOTS
Nous donnons ici, sous une forme semi-élaborée, un ensemble de matériaux statistiques concernant les profits bancaires. Nous les avons utilisés dans l'analyse précédente sur les masses et taux de profits bancaires. Mais il sera loisible à tout économiste ou à tout historien de les traiter à son tour dans d'autres perspectives que les nôtres. Ces tableaux, comme les précédents, sont donc à la fois élément de preuve et « source » pour des travaux ultérieurs. Il est entendu que — sauf dans le cas du Crédit Lyonnais oîi il a été possible d'accéder aux inventaires « internes » — toute cette documentation repose sur les chiffres de bilans et d'extraits de comptes de profits et pertes publiés par les banques à l'occasion des assemblées annuelles d'actionnaires.
i. LES DIVIDENDES DE LA BANQUE DE FRANCE de 1820 à 1913 Ces éléments ont été fournis par Alain Plessis, qui prépare une thèse de doctorat sur la Banque de France sous le Second Empire. On peut d'ailleurs se reporter à l'étude très complète qu'il en a lui-même donnée1. On reconnaîtra aisément dans la courbe séculaire des dividendes de la Banque, les mouvements longs de l'économie. Comme l'indique A. Plessis à la fin de son étude : « Les toutes dernières années du xix e siècle et les premières années du xx e connaissent un relèvement sensible de notre courbe, mais ces progrès sont beaucoup plus amortis que ceux de la décade 1850-1860 et le chiffre atteint en 1912, 30 millions de francs, dépasse à peine le niveau atteint plus d'un demi-siècle auparavant ». C'est une confirmation du mouvement repéré dans le cas des banques de dépôts. Mais on se souvient que les bénéfices de l'institut d'émission sont en étroits rapports avec l'évolution du taux d'escompte lui-même. Tous les chiffres indiqués sont, à l'exception des taux de profit, en millions de francs.
] . A. PLESSIS, « Étude sur les profits de la Banque de France sous le Second Empire ». Histoire des Entreprises, novembre 1962, n e 10, pp. 5-19. 28
434 BANQUE D E FRANCE - Étude de A. PLESSIS Masse des dividendes et leurs moyennes mobiles.
Exercices
1820 1821 1822 1823 1824 1825 1826 1827 1828 1829 1830 1831 1832 1833 1834 1835 1836 1937 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859
Dividendes1
4,479 19,419* 4,957 6,213 6,247 6,654 6,212 5,024 7,537 5,024 5,771 15,345 4,823 4,48 5,432 6,654 7,605 8,555 7,74 9,778 9,438 8,565 9,244 8,284 7,262 9,03 10,796 12,018 6,844 9,672 9,216 9,581 10,767 14,052 17,700 18,250 24,854 30,477 20,8 20,987
Moyennes mobiles
7.4 7.48 5,96 7,1 6,96 6,76 6,63 6,67 6,96 7.08 7,35 7,79 7,15 7,56 8,1 8,43 8.49 8,65 8.9 9,38 9.05 9,08 9,15 9,19 9,58 10,22 11,18 12,01 13,44 16,07 17,29 18,61 20,43 22,4 23,65 25,3
Exercices
1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899
Dividendes1
25,550 26,827 28,835 30,112 42,837 28,100 28,470 19,527 16,425 19,527 15,330 54,750 58,400 63,875 52,012 36,500 26,465 17,340 17,340 20,075 27,375 45,625 52,925 41,035 39,055 33,762 28,287 27,375 25,915 27,740 28,652 29,017 23,725 22,630 20,130 18,797 20,987 18,892 20,075 23,725
1. De 1820 à 1847, le dividende est calculé sur un nombre d'actions de 67.900. De 1848 au 1 e r semestre 1857 : 91.125 actions. Du 2 e semestre 1857 à 1914 : 182. 250 actions. 2. Le chiflre exceptionnel de 1821 comporte une répartition de bénéfices antérieurs mis en réserve de 1806 à 1819 ( = 13,7 millions de francs).
435 BANQUE
DE
FRANCE
-
Étude
de A.
PLESSIS
Masses des dividendes et leurs moyennes mobiles.
Exercices
1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906
Dividendes
Moyennes mobiles
26,462 21,900 21,900 23,725 23,725 23,725 27,375
22,38 22,7 23,62 24,94 25,55 25,45 25,86
Exercices
1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
Dividendes
Moyennes mobiles
31,257 29,200 25,550 25,550 25,550 29,200 36,500
26,26 26,87 28,2
2. BILANS DES BANQUES DE DÉPOTS ET D'AFFAIRES a) Banques de dépots Les rubriques retenues sont : capital versé ; total du bilan ; masse et taux du profit « originel » très partiellement reconstitué grâce aux extraits des comptes de profits et pertes où sont indiqués certains amortissements statutaires, et, parfois, extraordinaires ; dividendes ; tantièmes ; état des réserves à la fin de l'exercice. Parfois le chiffre du total des intérêts perçus est donné ; il a alors été relevé sous le nom de « chiffre d'affaires », les intérêts perçus représentant le prix de vente des crédits et les services offerts par les banques.
COMPTOIR D'ESCOMPTE D E PARIS
Capital versé
Exercices
30-6-1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 30-6-1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 30-6-1870 30-6-1871
.
6,666' » » »
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52 71,2 80 80 80
Bilan
14,4 18,5 25,3 35,4 66,7 58,9 62,9 56,4 59,8 75 87,2 89,9 156,9 158,7 148,6 140,7 167,9 150,3 185,4 237,2 259,9 239,2 178
Profit
Taux de profit
Dividendes
0,291 0,660 0,720 0,865 1,220 2,229 2,289 2,410 2,281 2,441 1,743 1,846 3,306 3,981 4,305 6,499 5,410 5,810 5,473 6,106 7,270 7,581 5,808
4,4 10 10,8 13 6,1 11,1 11,4 12,05 11,4 12,2 8,7 9,2 8,2 9,9 10,7 16,2 13,5 14,5 10,5 8,6 9,08 9,4 7,2
0,124 0,338 0,460 0,850 1,440 1,680 1,880 1,720 1,680 1,320 1,440 1,440 2,640 3,120 3,360 4,720 4,680 5,080 4,560 4 6,560 7,040 4,400
(%)
Tantièmes
Réserves
0,346 0,536 0,308 0,575 2,008 2,449 2,792 3,157 3,464 3,763 3,940 4,158 7,843 8,351 8,940 10 10 10 20 20 20 20 20
1. Ne sont compté comme capital que les actions souscrites. Le reste du capital est représenté par l'obligation « Ville de Paris » (6,6 millions) et un bon du Trésor (6,6 millions).
437 COMPTOIR D'ESCOMPTE DE PARIS (suite)
Exercices
30-12-1871. 30-12-1872. 30-12-1873. 30-12-1874. 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
Capital versé
» » »
» »
»
» » » »
» » »
» » » »
20 40 40 75 » »
98 100 » »
»
142,2 150 » »
» )) ))
» »
200 » » »
» »
Bilan
Profit
178,6 311,2 177,3 202,2 242,2 273,5 292,7 368,7 362,7 368,7 351,9 347,6 346,7 345,1 335,2 349,9 344,6 381,1 201,7 337,9 274,2 365,4 404,2 482,5 533,2 612 684,7 712,4 719,5 806,5 822,8 866,9 963,9 1.136,7 1.211,4 1.350,9 1.244,2 1.301,1 1.542,2 1.659,5 1.661,7 1.777,2 1.876,4 1.347,1
4,577 6,010 7,533 6,992 7,537 7,335 7,050 7,549 7,943 8,453 9,218 8,619 8,413 8,466 8,596 8,655 8,462 8,948 1,001 4,957 4,194 3,092 4,036 4,101 5,282 5,407 5,490 5,463 6,114 8,596 8,815 8,920 8,944 8,971 9,042 9,947 10,185 10,416 15,559 15,950 16,102 18,335 18,719 10,976
Taux de profit (%)
7,5 9,4 8,7 9,4 9,1 8,8 9,4 9,9 10,5 11,5 10,7 10,5 10,5 10,7 10,8 10,5 11,1 5 12,3 10,4 4,1 5,3 5,4 5,3 5,4 5,4 5,4 6,1 6,04 5,8 5,9 5,9 5,9 6 6,6 6,7 6,9 7,7 7,9 8,05 9,1 9,3 5,4
Dividendes
4 4,960 5,600 5,920 6,400 6,400 6,400 6,720 7,040 7,360 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 7,680 8 0,320 1,600 2 2,875 3,750 3,750 4,919 4,976 5 5,278 5,500 7,198 7,407 7,500 8,250 8,250 8,250 9 9 9 12,943 14 14 16 16 10
Tantièmes Réserves
» » »
»
» » »
» » » » »
» » »
» » »
0,025 0,015 0,004 0,013 0,007 0,016 0,117' 0,109 0,109 0,109 0,111 0,114 0,121 0,229 0,257 0,284 0,388 0,534 0,543 0,749 0,766 0,020
0 2,431 3,784 4,934 5,150 5,425 7,707 8,053 8,410 8,772 9,141 16,048 16,584 17,136 17,699 18,268 18,844 19,430 20,066 20,720 34,191 35,070 36,030 37,001 38,080 39,179
1. Pour la première fois mention est laite des jetons de présence dont le montant est porté de 150.000 à 200.000 francs.
438 CRÉDIT INDUSTRIEL E T COMMERCIAL
Exercices
1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
10 » ))
» »
15 »
» » »
))
»
» ))
» » » ))
» » » ))
» )) ))
» » ))
»
» ))
» » »
» )) ))
» ))
»
20
Bilan
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes
Réserves
0,200 0,880 0,880 0,868 1,520 2,540 2,850 2,760 2,880 2,880 2,940 1,500 2,400 2,880« 2,880 2,880 2,880 2,160 1,827 1,950 2,103 2,227 2,289 2,227 2,202 2,139 1,392 1,484 1,608 1,608 1,731 1,868 1,875 1,875 1,749 1,500 1,500
non indiqués
0,010 0,107 0,944 1,346 2,015 6 6 6 6 6 6 6 6,920 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 3,5 4 4,620 5,239 6,499 6,500 7 7 7 7 7 7 7 7 10
(%) 14 46 46 58 50 65 70 71,5 74,6 94 96,2 42,9 70,5 74,3 67,2 89,6 106,5 116,3 118 131 116,8 138,3 132 136,5 131,7 149,2 142 153,2 143,3 148,2 143,6 163,2 138,4 145,8 129,1 136,7 129,3 136,1 145,9 145,8 167,2 181,4
0,250 1,445 1,538 1,332 2,050 2,548 2,856 3,189' 2,980 2,918 2,959 1,678 2,493 2,911 2,906 2,913 2,944 2,238 1,892 2,058 2,178 2,358 2,435 2,359 2,332 2,259 1,495 2,037 2,401 2,446 2,626 2,785 2,126 2,644 1,971 1,692 1,680 1,676 1,690 1,699 1,923 2,435
2,5 14,4 15,3 13,3 20 16,9 19,1 21,2 19,8 19,4 19,3 11,1 16,6 19,4 19,3 19,4 19,6 14,9 13,2 13,7 14,5 15,7 16,2 15,7 15,5 15 9,9 13,5 16 16,3 17,5 18,5 14,1 17,6 13,1 11,2 11,2 11,1 11,2 11,3 12,8 12,1
)) ))
2
» M
»
» » » » »
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» »
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» »
0,168 0,166 0,196 0,143 0,129 0,100 0,098 0,099 0,101
))
»
))
0,122
1. Y compris 0,429 million de francs d'amortissement de créance douteuse sur faillite du banquier Joire (Lille). Le bénéfice déclaré n'a été que de : 2,760 millions. 2. De 1872 à 1885 les dividendes sont inférieurs aux bénéfices et pourtant les réserves sont étales. Il y a donc réserves occultes — probablement au poste « comptes d'ordre » (Passif).
439 CRÉDIT INDUSTRIEL E T COMMERCIAL
Exercices
1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
»
» » » »
25 » » )) )) ))
» ))
27,730
Bilan
Profit
Taux de profit
180,7 189,4 193,2 213,6 236,7 291,4 258,8 260,5 288,5 288,8 279,3 295,3 313,4 258,1
2,442 2,554 2,722 2,908 3,029 4,236 3,957 4,561 4,070 4,728 4,272 4,403 4,729 2,308
12,2 12,7 13,6 14,5 15,1 16,9 15,8 18,2 16,2 18,9 17 17,6 18,9 8,3
(%)
Dividendes
2 2 2 2,1 2,2 2,750 2,875 3 3 3,125 » ))
3,250 1,155
(fin)
Tantièmes
Réserves
» 0,144 0,151 0,153 0,157 0,256 0,272 0,275 0,278 0,293 0,296 0,305 0,325
»
» » »
15 16 16 20 20 21 21,5 25 26
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Exercices
1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871
.... .... .... .... .... .... .... ....
1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
.... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
Bilan
30 »
60,5 119,8 )) 148,5 )) 228,3 59,7 227,6 59,8 217 chiffres non donnés 218,9 59,9 59,9 60 60 60 60 60 60 60 60 60
244,5 247,3 317,7 346,6 358 359,4 364,5 372,8 434,8 472,1
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes
Réserves
1,761 4,752 4,995 7,150 9,661 10,564
5,8 15,8 16,6 23,8 16,1 17,6
1,440 3,870 3,990 6 7,5 7,5
0,075 0,292 0,310 0,392 0,540 0,544
0,169 0,630 1,108 1,815 3,371
12,711
21,2
9,386 6,413 8,235 6,615 4,320 4,319 4,313 5,111 5,861 6,634
15,6 10,6 13,7 11 7,2 7,1 7,1 8,5 9,7 11
(%)
0,610 10,8 (pour 1870 et 1871) 0,536 7,2 0,345 5,4 0,434 6,18 0,382 5,567 3,711 0,175 0,176 3,711 0,175 3,711 0,262 4,329 0,330 4,948 0,395 5,567
5,922 7,183 8,713 9,363 10,977 11,628 12,049 12,470 12,891 13,390 13,963
440 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Exercices
1882 1883 1884 1885 1886 1187 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
» »
» » »
» »
» » » »
» » » » » »
80 ))
» »
100 100 125 150 150 150 200 200 200 250 250 250
(fin)
Bilan
Profit
Taux de profit (%)
Dividendes
Tantièmes
Réserves
421,1 418 415 417,2 445,3 444,5 502,7 445,5 462,2 421,3 440,6 431,7 490,8 531,4 590,3 624,7 649,7 746,2 768,8 835 876,9 965,6 1.091,6 1.117,7 1.342 1.345,8 1.572,8 1.794,2 1.930,3 2.061,6 2.176,6 2.361,7 1.571,9
5,093 3,569 3,284 3,232 3,597 3,120 3,568 3,628 3,692 3,674 3,332 3,166 3,236 3,219 3,236 3,287 3,300 4,777 5,216 5,280 5,556 6,910 7,023 8,785 10,815 10,868 11,426 15,500 16,328 18,857 22,797 25,220 10,256*
8,4 5,9 5,4 5,3 5,9 5,2 5,9 6 6 6 5,5 5,2 5,3 5,3 5,3 5,4 5,5 5,9 6,5 6,6 6,9 6,9 7 7 7,2 7,2 7,6 7,7 8,1 9,2 9,1 10 4,1
4,329 3,092 3,092 3 3,092 3 3,092 3,092 3,109 3,125 3 3 3 3 3 3 3 4,333 4,675 4,750 4,916 6,145 6,250 7,792 9,670 9,687 10,156 13,910 14,583 15,208 18,750 20,833 0!
0,245 0,106 0,110 0,099 0,093 0,099 0,111 0,125 0,128 0,120 0,127 0,131 0,132 0,124 0,136 0,141 0,138 0,177 0,214 0,218 0,310 0,341 0,347 0,387 0,462 0,478 0,529 0,668 0,747 0,837 1,062 1,162
14,614 15,112 15,457 15,500 12 12,333 12,333 12,677 13,027 13,379 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 13,726 18,526 18,750 19,002 13,255 21,520 21,851 26,303 36,727 37,249 37,772 63,322 64,076 66,972 121,893 123,502 127,2
1. Le solde du compte profits et pertes est reporté sur l'exercice suivant. 2. 4 % sur le capital versé sont distribués aux actionnaires, prélevés sur réserves.
441 SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS
Exercices
1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908
Capital versé
5 .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
» » » » » »
» » » » » » »
10
Bilan
31,1 50,3 53,5 46,1 45,7 33,6 45,9 46,7 '48,8 56,5 66,5 61,5 71,7 71,7 101,8
))
12,5 » )) )) ))
7,5 » » » » » » » » » » » » » »
» » » » » » »
»
148,6 98,7 104,4 107,4 108,1 81,1 76,4 77,5 85,6 87,2 80,2 79,6 79,6 82,6 76,3 77,9 79,7 76,2 79,2 80,9 80,7 79,8 75,6 80,4 81,4 77,6 79,2 79,7
Chiffre d'affaires (intérêts perçus)
Profit
0,36 1,86 1,80 1,91 1,65 1,54 2,65 3,25 3,55 3,04 3,44 2,71 2,67 2,92 4,21 3,10 5,53 4,24 3,66 3,55 4,01 3,84 3,20 3,08 3,18 3,37 2,89 2,23 2,12 1,87 1,90 1,90 2,10 2,18 2,64 2,65 2,40 2,20 2,20 2,06 2,14 2,34 2,75 2,24
0,108 0,589 0,415 0,512 0,450 0,322 0,907 0,890 0,906 0,668 0,800 0,789 0,916 0,982 1,583 1,512 2,492 1,138 1,331 1,400 1,661 1,631 1,182 1,243 1,226 1,3 1,022 0,904 0,905 0,698 0,731 0,706 0,812 0,844 1,253 1,080 0,894 0,840 0,924 0,817 0,882 1,077 1,110 0,888
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes
Réserves
(%)
2,1 11,7 8,3 10,2 9 6,4 18 17,8 18 13,3 16 15,7 18,3 19,6 15,8 15,1 20 9,1 10,6 11 13,2 21,8 15,7 16,5 16 17,3 13,6 12 12 9,3 9,9 9,4 10,8 11,2 16,7 14,4 11,9 11,2 12,3 10,8 11,9 14,3 14,8 11,8
0,100 0,172 0,300 0,030 0,246 0,280 0,017 0,335 0,280 0,018 0,437 0,300 0,022 0,475 0,250 0,010 0,714 0,400 0,048 0,500 0,069 1,084 0,500 0,070 1,370 0,500 0,046 1,490 0,500 0,060 1,700 0,500 0,059 1,900 0,500 0,072 2,200 0,600 0,073 7,500 0,117 1,200 1,200 non indiqués non indiqués » 8,2 0,500 5,046 1 0,055 5,095 0,068 1,150 5,154 0,090 1,250 5,220 0,116 1,400 2 0,133 1,080 2,074 0,088 1,080 2,129 0,094 1,080 2,187 0,089 1,080 2,243 0,100 1,080 2,304 0,060 0,9 2,352 0,060 0,750 (10 %) 2,394 0,060 0,750 » 2,436 0,039 0,600 3 0,053 0,600 » 3 0,048 0,600 3 0,067 0,720 3 0,068 0,750 (10 %) 3 0,104 0,900 3,5 0,088 0,900 3,5 0,059 0,810 3,6 0,054 0,750 (10 %) 3,6 0,067 0,750 » 3,7 0,047 0,750 » 3,75 0,058 0,750 » 3,85 0,077 0,750 » 3 0,091 0,810 3 0,070 0,810
442 SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS (fin)
Exercices
1909 1910 1911 1912 1914 1914
.... .... .... .... .... ....
Capital versé
» » » » » »
Bilan
78,9 79 78 76,8 85,2 75,9
Chiffre d'affaires (intérêts perçus) 2,02 2,31 2,42 2,93 3,34 2,97
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes
0,794 0,949 0,953 1,178 1,341 0,874
10,5 12,6 12,6 15,7 17,8 11,6
0,750 (10 %) 0,750 » 0,750 » 0,840 0,840 0,300
0,059 0,078 0,078 0,105 0,125
(%)
Réserves
3 .3 3 3 3 3
SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS
Exercices
Capital versé
Bilan
1865 . . . . 5 24,2 » 1866 . . . . 28,5 » 1867 . . . . 32,2 » 1868 . . . . 29,8 » 1869 . . . . 29,4 Ì) 1870 . . . . 28,4 » 1871 . . . . 31,6 » 1872 . . . . 36,1 » 1873 . . . . 38,2 » 1874 . . . . 37,7 » 1875 . . . . 43,1 » 1876 . . . . 46,8 » 1877 . . . . 49,3 » 1878 . . . . 74,4 1879 . . . . 10 82,6 1880 . . . . 15 113,7 » 1881 . . . . 118,8 1882 . . . . Pas de chiffre donné 18831 . . . 15 90,5 » 1884 . . . . 85,2 » 1885 . . . . 88,5 » 1886 . . . . 86,3 » 1887 . . . . 89,4 » 1888 . . . . 90,1
Chiffre d'affaires (intérêts perçus)
Profit
Taux de profit Dividendes (%)
Tantièmes
Réserves
0,737 0,760 0,723 0,759 0,986 1,475 1,679 1,666 1,767 1,979 1,896 1,792 2,006 2,507 3,300 3,983
0,124 0,396 0,431 0,384 0,410 0,564 0,768 0,739 0,804 0,949 1,112 0,745 0,875 1,180 1,562 2,141 2,586
2,4 7,9 8,6 7,6 8,2 11,2 15,3 14,7 16 19 22,2 14,9 17,5 23,6 15,6 14,2 17,2
0,280 (5,6 %) 0,320 (6,4 %) 0,220 (4,4 %) 0,280 (5,6 %) 0,300 (6 %) 0,440 (8,8 %) 0,480 (9,6 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,500 (10 %) 0,600 (12 %) 1,280 (12,8 %) 1,680 (13,8 %) 1,980 (13,2 %)
0,012 0,022 0,003 0,012 0,015 0,037 0,051 0,053 0,058 0,083 0,058 0,067 0,094 0,124 0,182 0,210
0,031 0,086 0,200 0,231 0,390 0,482 0,653 0,850 1,058 1,260 1,420 1,650 5 5 10,12 10,22
3,105 2,891 2,729 2,638 2,828 3,037
1,739 1,682 1,547 1,421 1,589 1,821
11,5 11,2 10,3 9,4 10,5 12,1
1,218 (7 %) 1,134 (5,5 %) 1,237 (6 %) 1,237 (6 %y 1,340 (6,5 %) 1,546 (7,5 %)
0,072 0,056 0,072 0,073 0,087 0,117
5,22 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7
1. Le capital versé est de 15 millions, mais il a été augmenté en 1883 de 5 millions par prélèvement sur les réserves.
443 SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS
Exercices
1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
» » » » » » » » »
18,8 20,2 20,8 21,7 22,8 23,6 23,9 24,3 24,6 31,7 34,4 37,2 38,4 39,2 39,7 42,8 44,4
Bilan
Chiffre d'affaires (intérêts perçus)
Profit
Taux de profit
86 90 93,8 96 91,8 91,2 85,8 95,2 94,1 96,8 97 104,8 100,2 107,5 107,5 128,7 154,7 165,3 173,7 169,7 177,8 187,5 181,7 187,9 197,4 174,8
3,310 3,319 3,466 3,610 3,508 3,206 3,012 3,029 3,101 3,284 3,928 3,950 3,910 4,057 3,261 3,513 4,928 5,905 4,002 5,238 5,412 5,551 5,681 5,859 6,988 2,924
2,015 2,013 2,117 2,342 2,267 1,989 1,982 1,923 2,037 2,097 2,482 2,514 2,433 2,438 2,482 2,694 4,060 4,966 2,825 4,258 4,427 4,518 4,607 4,721» 4,884 2,657»
13,4 13,4 14,1 15,6 15,1 13,2 13,2 12,8 13,5 11,1 12,2 12 11,2 10,6 10,5 11,2 16,7 20,2 8,8 12,3 11,9 11,7 11,7 11,8 11,4 6,5
(%)
Dividendes
(fin)
Tantièmes
Réserves
0,147 0,157 0,172 0,198 0,199 0,165 0,164 0,157 0,171 0,165 0,200 0,200 0,187 0,183 0,183 0,208 0,370 0,478 0,219 0,282 0,283 0,286 0,110
5 5,2 5,5 6 6,5 6,7 7 7,2 7,5 7,75 8,25 8,6 8,85 9 9 9 10 12 21 21,215 21,440 21,670 21,900 18,9 19,2 21
1,489 (8,8 %) 1,557 (10 %) 1,562 (10 %) 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,562 » 1,680 (9,66 %) 1 1,775 (8,63 %) 1,958 (9,12 %) 1,991 (8,94 %) 2,098 (9,06 %) 2,145 (8,76 %) 2,154 (8,69 %) 2,169 (8,62 %) 2,491 (9,72 %) 2,493 (9,66 %) 3,688 (10,65 %) (10,17 %) (10,02 %) (9,75 %) (9,67 %) (9,45 %) 0
1. Rendement moyen des actions de 1866 à 1898 = 8,94 % du capital versé. 2. H y a un prélèvement de 3,5 millions pour créances douteuses effectué sur ce chiffre. 3. Baisse des profits pour enregistrer une « dépréciation du portefeuille ».
0,300
2. BILANS DES BANQUES DE DÉPOTS ET D'AFFAIRES (suite) b) Banques d'affaires CRÉDIT MOBILIER
Exercices
1853 1854 1855 1856 1857
.... .... .... .... ....
1858 . . . . 1859 . . . . 1860 . . . . 1861 . . . . 1862 . . . . 1863 . . . . 1864 . . . . 1865«.... 1866 . . . .
1867 . . . .
Capital versé
Bilan
Chiffre d'affaires (intérêts perçus)
Profit
Taux de profit
56,5 60
130,7 133,3 192,6 176,3 141,6
7,6 10,3 31,8 17,2 7,9
6,250 7,9 30 16,3 7,3
11 13,1 50 27 12,1
141,6 130 173,4 150,6 213,4 191,5 172,1
6,54 3,6 5 6,9 19,2 23,7 4,2
12, i ' 4,7« 6,3 4 6,3 22« 22 7,8
20,6 7,8 10,5 10,5 36,6 36 13
» )) ))
))
» » ))
» » ))
»
118,8
143 pour l'actif 68 pour le passif
(%)
Dividendes
Tantièmes
0,341 4,830 7,080 0,458 2,382 24,4 13,8 1,2 3 = 5 % non indiqués du capital » 3 0,170 4,5 0,334 6 0,334 6 1,333 15 1,333 15 6 0,333
Réserves à la fin de l'exercice
0,180 0,420 1,7 2 6.1 1 11,4« 2,033» 2,009 2,008 4,2 7,7 3,5
0,660
3
1,9
0
1. 4,1 millions mis en réserve sur le compte de « Profits et Pertes » en 1857 = baisse des valeurs pendant l'année. 2. Même mouvement = 5,3 millions mis en réserve sur le compte de « Profits et Pertes » en 1858. 3. Réserve diminuée de 7,8 millions pour dépréciation des « valeurs de placement ». 4. Chiffres plus grands que le chiffre d'affaires car les profits du compte de « Profits et Pertes » sont augmentés par des « plus-values de portefeuille ». 5. Pas de documents. L'Assemblée extraordinaire de mars 1866 décide de porter le capital à 120 millions.
445 BANQUE IMPÉRIALE OTTOMANE (en millions de livres-sterling)
Exercices
1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
1,350 »
2,025 ))
)>
» ))
»
»
5 » » » » » » » »
» »
» »
» » »
» » »
» » » » » »
» » » » » » »
»
Bilan
Profit
Taux de profit
4,389 5,804 6,397 6,405 6,736 7,528 10,457 8,918 8,886 8,104 9,603 21,512 14,649 12,194 12,757 14,049 10,209 11,403 12,586 14,240 13,328 13,816 15,101 10,422 11,669 11,468 12,406 13,962 14,460 15,431 16,895 19,603 18,759 13,231 13,496 15,660 15,998 15,744 15,885 17,198 19,754 19,976 19,793 22,397
0,185 0,242 0,160 0,213 0,262 0,296 0,314 0,229 0,326 0,336 0,256 0,848 0,620 0,264 0,302 0,406 0,608 0,238 0,813 0,892 0,587 0,462 0,340 0,244 0,260 0,254 0,246 0,406 0,396 0,402 0,408 0,457 0,327 0,297 0,275 0,281 0,282 0,278 0,333 0,370 0,369 0,397 0,464 0,523
13,7 17,9 7,8 10,5 12,9 14,6 15,5 11,3 16,1 16,6 12,6 16,9 12,4 5,2 6 8,1 12,1 4,7 16,2 17,7 11,7 9,2 6,7 4,8 5,2 5,08 4,9 8,1 7,9 8,04 8,1 9,1 6,5 5,9 5,5 5,6 5,6 5,5 6,6 7,4 7,3 7,9 9,2 10,4
(%)
Dividendes
Tantièmes
0,155 0,203 0,135 0,180 0,220 0,250 0,363 0,203 0,383 0,383
0,012 0,015 0,007 0,009 0,014 0,017 0,018 0,011 0,019 0,020
0,791 0,250
0,075
0,146 0,250 0,250 0,750 0,750 0,400 0,300 0,250 0,250 0,250 0,250 0,350 0,350 0,350 0,400 0,300 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,300 0,325 0,325 0,350 0,400 0,450
0,057 0,055 0,028 0,017 0,006
0,012 0,011 0,012 0,016 0,005
0,008 0,008 0,011 0,017 0,022
Réserves
0,018 0,042 0,058 0,080 0,106 0,144 0,186 0,221 0,269 0,321 0,367 0 0 0 0 1,671 3,671 3,107 2,406 2,495 2,810 2,856 0,318 0,318 0,318 0,318 0,318 0,359 0,399 0,439 0,480 0,526 0,558 0,588 0,616 0,644 0,672 0,700 0,733 0,770 0,807 0,847 0,893
446 BANQUE I M P É R I A L E OTTOMANE (en millions de livres-sterling).
Exercices
1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
Bilan
21,023 19,553 23,054 » 24,721 » 25,493 » 21,542 » 24,143 Aucun chiffre »
» »
Profit
0,519 0,515 0,483 0,475 0,472 0,361 0,362
Taux de profit
(%)
10,3 10,3 9,6 9,5 9,4 7,2 7,2
(fin)
Dividendes
Tantièmes
Réserves
0,450 0,450 0,450 0,450 0,450 0,350
0,022 0,022 0,021 0,021 0,023
0,946 0,998 1,049 1,250 1,250 1,250 1,250
N.B. —- Aucun amortissement n'étant signalé dans les documents publiés, le profit est, ici,, fortement minoré et se trouve sans doute très en dessous de son niveau réel.
BANQUE D E P A R I S E T D E S PAYS-BAS
Exercices
1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
62,5* » » » » »
» »
» » » »
» » » » »
»
» »
Bilan
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes et jetons de présence
359,7 208,1 169,3 158,7 146,5 127,5 143,8 176 178,7 165,8 172,9 197 172,7 169,8 188,2 174,9 308,1 243,8 218,9 187,8
14,458 7,204 9,620 8,013 3,415 5,686 7,608 18,930 18,543 20,057 14,080 6,587 5,271 5,980 6,994 7,716 9,502 8,725 10,824 2,197
23,1 11,5 15,3 12,8 5,4 9 12,1 30,2 29,6 32 22,5 10,5 8,4 9,5 11,1 12,3 15,2 13,9 17,3 3,5
7,500 6,250 6,250 6,250 3,750 5,000 6,250 7,500 7,500 7,500 7,500 6,250 4,375 3,750 4,375 5,000 5,000 5,000 5,625 3,750
0,615 0,462 0,432 0,447 0,169 0,308 0,447 0,586 0,586 0,586 0,586 0,347 0,239 0,170 0,239 0,308 0,308 0,308 0,377 0,169
(%)
Réserves
6,063 6,422 9,395 10,637 9,549 9,828 10,743 13,319 15,930 17,856 18,219 18,385 18,552 18,754 18,999 19,278 19,229 19,170 19,170
447 BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS
Exercices
1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
» » » » » » » » » »
» » » »
»
751 ))
» ))
»
100 » »
(fin)
Bilan
Profit
Taux de profit
Dividendes
Tantièmes et jetons de présence
Réserves
170,7 166,7 223,6 212 204,8 256,3 230,8 286,7 278 262,7 277,1 341 582 464,2 645,6 514,5 499,7 532,7 606,4 597,1 715,9 782,1 608,5
5,064 4,365 7,130 13,068 11,525 14,562 16,229 19,611 16,350 14,126 15,629 16,960 28,165 22,027 32,482 21,144 24,041 32,945 28,055 29,930 32,232 35,428 12,300
8,1 6,1 11,4 20,9 18,4 23,3 25,9 31,3 26,1 22,6 25 27,1 45 35,2 51,9 28,1 32 43,9 37,4 39,9 32,2 35,4 12,3
3,750 3,750 4,375 5,000 5,625 6,250 6,250 6,875 6,875 6,250 6,250 6,250 7,500 7,500 7,500 9,000 9,750 11,250 11,250 11,250 11,250 11,250 3
0,169 0,169 0,239 0,308 0,378 0,447 0,447 0,517 0,517 0,447 0,447 0,447 0,586 0,586 0,586 0,683 0,767 0,933 0,933 0,933 0,933 0,933 3
19,170 19,170 19,170 19,170 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,901 18,733 18,733 30,733 30,733 66,983 67,128 69,419 77,935 82,445 129,182 131,682 91,420*
(%)
1. Capital entièrement versé. 2. 40 millions enlevés aux réserves pour amortissements des « portefeuille-titres, syndicats, participations, avances ». 3. Pas de distribution de bénéfices, ils sont mis en réserve.
448 BANQUE DE L'INDOCHINE
Exercices
1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
Bilan
2
3,262 6,082 9,898 12,551 9,319 9,702 9,585 11,269 13,360 18,837 20,185 21,342 24,813 27,632 29,057 29,401 33,040 34,702 33,405 38,198 32,094 42,953 46,028 55,515 68,358 85,664 118,520 111,692 118,988 131,730 140,462 169,2 201,2 238,1 238,9 293,4 305,4 350,4 381,3 316,3
» » ))
»
))
»
))
»
3 » »
» » » » M
» »
6 »
» ))
» »
9 »
» »
12 » »
» »
Chiffre d'affaires (intérêts perçus)
Profit
0,189 0,504 0,790 0,759 0,825 0,610 0,626 0,711 0,663 1,039 1,032 1,212 2,061 2,228 2,192 1,784 1,968 2,113 2,362 2,243 2,246 2,414 2,556 3,357 3,503 4,747 6,237 7,459 9,552 10,076 9,229 10,358 12,855 14,306 13,352 15,629 16,663 21,611 22,735 18,986
0,018 0,151 0,227 0,213 0,282 0,302 0,322 0,348 0,334 0,624 0,522 0,555 0,598 1,004 0,938 0,850 0,813 0,818 0,902 0,917 0,875 0,918 0,871 1,035 1,030 1,752 2,483 2,994 3,604 3,727 3,931 5,265 5,594 5,489 5,934 7,546 7,202 8,062 8,342 7,456
Taux de profit
(%)
0,9 7,5 11,3 10,1 14,1 15,1 16,1 17,4 16,5 31,2 26,1 27,7 29,9 33,4 32,7 28,3 27,1 27,2 30 30,5 29,1 30,6 29 34,5 34,3 29,2 41,3 49,7 60 62,1 65,5 58,5 62,1 60,1 73,7 62,8 60 67,1 69,5 62,1
Dividendes
Tantièmes et jetons de présence
0 0,013 0,102 0,016 non indiqués non indiqués 0,154 0,018 0,181 0,022 0,200 0,023 0,200 0,027 0,216 0,032 0,225 0,033 0,256 0,037 0,320 0,045 0,352 0,049 0,560 0,076 0,566 0,073 0,480 0,067 0,480 0,067 non indiqués non indiqués 0,480 0,068 0,480 0,067 0,480 0,067 0,528 0,073 0,600 0,082 0,600 0,082 0,600 0,083 0,600 0,083 0,900 0,111 1,440 0,167 1,560 0,177 1,800 0,210 1,920 0,228 2,160 0,254 3,240 0,370 3,420 0,390 3,600 0,412 3,600 0,413 4,800 0,557 4,800 0,587 5,040 0,598 5,280 0,624 5,280 0,610
Réserves
0,034 0,060 0,086 0,123 0,145 0,176 0,227 0,532 0,856 0,965 0,992 0,933 1,850 1,918 1,993 2,086 2,213 2,431 2,514 2,699 2,781 2,993 3,241 7,930 8,514 9,506 10,619 11,774 12,203 22,765 25,494 26,416 27,638 44,975 45,644 46,918 47,927 48,631
MOYENNES MOBILES DES PROFITS BANCAIRES
CRÉDIT MOBILIER Moyennes mobiles du profit (calculées sur 5 ans). 1855 1856 1857 1858
13,56 14,8 14,14 9,4
1859 1860 186 1 1862
7,4 10,34 12,26 12,88
1863 1864 1865
12,74 11,612 7,592
BANQUE IMPÉRIALE OTTOMANE1 (en millions de livres sterling). 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
0,247 0,264 0,266 0,342 0,387 0,388 0,388 0,399 0,441 0,431 0,484 0,554 0,526 0,608 0,516
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896
0,510 0,494 0,454 0,455 0,410 0,355 0,334 0,328 0,341 0,351 0,355 0,367 0,361 0,347 0,334
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909
0,326 0,322 0,312 0,320 0,339 0,366 0,393 0,419 0,441 0,457 0,469 0,468 0,462
1. Les moyennes mobiles ont été calculées pour toutes les banques (sauf le Crédit Mobilier) sur neul années. 29
450 BANQUE DE PARIS ET DES PAYS-BAS 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887
10,389 11,008 11,772 11,435 11,131 11,416 11,561 11,573 10,526 9,435 8,409 7,088
1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899
6,919 6,817 6,945 7,620 8,043 8,606 9,439 10,416 11,988 12,995 14,248 15,340
1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
17,017 18,184 20,175 20,722 21,214 23,058 24,605 26,194 27,891 28,692 27,611
1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
2,392 2,880 3,387 3,882 4,347 4,909 5,377 5,872 6,385 6,777
BANQUE DE L'INDOCHINE 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889
0,244 0,311 0,353 0,389 0,432 0,512 0,583 0,653 0,704 0,758 0,789
1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900
0,833 0,868 0,904 0,889 0,900 0,920 1,024 1,209 1,442 1,740 2,057
COMPTOIR D'ESCOMPTE DE PARIS 30-6-1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 30-6-1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 30-6-1870 30-12-1871 30-12-1872
1,441 1,679 1,800 1,925 2,196 2,503 2,734 3,201 3,535 3,927 4,264 4,748 5,351 5,826 6,029 6,059 6,005 6,241 6,449 6,738
1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 30-12-1880 1881 1882 1883 1884 30-12-1885 1886 1887 1888 1889 30-12-1890 1891 1892
6,714 6,710 6,947 7,378 7,734 7,855 8,013 8,116 8,256 8,435 8,536 8,648 7,820 7,346 6,855 6,263 5,771 5,272 4,897 4,558
1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 30-12-1900 . . . . 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
4,173 4,669 4,798 5,287 5,923 6,465 7,003 7,413 7,817 8,312 8,837 9,315 10,089 10,882 11,680 12,723 13,806 14,021
451 CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878
2,021 2,317 2,486 2,501 2,630 2,726 2,766 2,772 2,745 2,662 2,548 2,448 2,504 2,489 2,436 2,375
1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894
2,310 2,234 2,152 2,168 2,206 2,236 2,266 2,304 2,279 2,313 2,281 2,303 2,263 2,183 2,099 1,996
1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
1,900 1,934 1,912 1,977 2,092 2,228 2,378 2,661 2,912 3,205 3,386 3,641 3,831 4,018 4,221 4,140
1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
4,531 4,954 5,570 6,407 7,248 7,986 9,129 10,357 11,835 13,600 15,622 15,785
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886
6,825 6,064 5,758 5,611 5,093 4,723 4,602 4,522 4,389 4,218 3,969 3,643
1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898
3,485 3,459 3,445 3,446 3,404 3,417 3,386 3,349 3,470 3,641 3,857 4,123
SOCIÉTÉ LYONNAISE DE DÉPOTS 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882
0,564 0,629 0,652 0,694 0,739 0,798 0,938 1,005 1,183 1,209 1,283 1,349 1,446 1,526
1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896
1,548 1,510 1,478 1,346 1,333 1,285 1,230 1,123 1,023 0,971 0,923 0,880 0,875 0,881
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
0,880 0,873 0,898 0,908 0,927 0,957 0,986 0,946 0,914 0,920 0,933 0,961 1,019 1,018 29*
452 SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL ET DE DÉPOTS 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882
0,513 0,605 0,685 0,719 0,774 0,860 0,970 1,011 1,492
1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896
1,772 1,839 1,904 1,953 2,015 2,052 2,076 2,085 2,137 2,181
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910
2,192 2,211 2,265 2,344 2,582 2,907 2,988 3,186 3,392 3,630 3,871 4,120 4,363 4,237
3. LE CAS DU CRÉDIT LYONNAIS Pour cette banque seule on peut remonter du profit déclaré (P2), visible dans le bilan publié, au profit originel (P,) profit originel, qu'il est possible de calculer avec une certaine précision en partant des inventaires, pièces « intérieures » qui ont pu être consultées de 1863 jusqu'en 1914. Aussi plaçons-nous à part les données concernant cette firme.
CRÉDIT LYONNAIS
Exercices
1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
8 20 » » »
» » »
»
25 »
»
37,5 ))
» »
50 .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
»
100 »
» » »
» » »
»
Bilan
23,1 51,3 80,1 68 71,1 95,7 124,2 70,2 113,9 167,1 159,6 244,2 293,2 268,1 297,8 375,5 494,4 537,1 663,9 490,3 511,2 528,1 602,7 682,8 757,1 863,7 893,6
Profit déclaré (P.)
Dividendes
0,269 1,604 1,957 1,008 1,056 2,109 2,114 1,457 6,510 5,912 4,856 13,511 3,100 3,077 1,243 10,173 14,765 7,389 12,626 8,008 7,150 6 6,032 6,059 7,023 10,588 11,512
0,160 1,050 1,4 1 1 1,4 1,4 1 2 2,5 2,575 2,750 3 3 3 3 7 7 12 8 8 8 6 6 7 10 11
Taux du profit déclaré
Réserves
(%)
3,3 8 9,7 5 5 10,5 10,5 7,2 32,5 23,6 19,4 54 8 8 3 27,1 29,5 15 12,6 8 7,1 6 6 6 7 10,5 11,5
0,010 0,504 0,982 0,991 1,047 1,676 2,311 2,768 6,767 9,480 11,171 13,656 13,664 13,664 11,908 24,176 30 80 70 70 60 60 64 60 60 50
454 C R É D I T LYONNAIS
Exercices
1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
Capital versé
Bilan
»
986,3 1.039,7 1.085,7 1.127 1.312,8 1.208 1.325 1.387,5 1.465,6 1.514,4 1.702 1.757 1.779 1.878 2.223 2.176 2.369 2.155 2.349 2.451 2.488 2.611 2.758 2.834 2.252
»
» » 133,2 169 200 »
» »
250 » » » » » » » » » » »
» » »
Profit déclaré
(fin)
Dividendes
(P.)
12,589 14,179 12,104 12,329 12,428 13,689 14,079 20,010 25,051 28,173 25,348 27,502 28,121 28,623 32,206 28,505 34,607 34,110 33,888 37,615 38,123 36,307 40,231 41,659 14,421
Taux de profit déclaré
Réserves
(%)
12 12 12 12 12,2 13,6 14 16 16 20 25 ))
» » (( ))
27,5 )) ))
30 « ))
32,5 ))
12,5
12,5 14,1 12,1 12,3 9,3 8,1 7 10 12,5 14,3 10,1 11 11,2 11,4 12,8 11,4 13,8 13,7 13,5 15 15,2 14,5 16 16,6 5,7
50 50 43,8 43,975 44,305 44,533 44,622 48,277 52,288 61,340 100 100,4 102,9 106,025 109,6 116,8 120,3 127,4 134 140,4 148 156,2 162,6 170,3 179,4
CRÉDIT LYONNAIS Comparaison du Profit originel (P,) et du Profit déclaré aux actionnaires (P s )
Exercices
1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888
Profit déclaré
(P.)
Taux de profit de P, (%)
0,283 2,719 3,123 2,699 2,084 3,085 3,201 2,423 6,841 6,844 5,856 14,916 9,201 6,989 8,384 11,469 17,316 9,524 13,641 8,592 7,611 9,926 8,146 8,224 11,085 15,271
3,5 13,5 15,6 13,4 10,4 15,4 16 12,1 34,2 27,3 23,5 59,6 24,5 18,6 22,3 30,5 34,6 19 13,6 8,5 7,6 9,9 8,1 8,2 11,08 15,2
0,269 1,604 1,957 1,008 1,056 2,109 2,114 1,457 6,510 5,912 4,856 13,511 3,100 3,077 1,243 10,173 14,765 7,389 12,626 8,008 7,160 6 6,032 6,059 7,023 10,588
Profit originel
Exercices
(P). 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914
.... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ....
455
Profit originel (P.)
Taux de profit de P !
Profit déclaré
15,054 17,929 17,729 14,556 16,546 19,118 25,378 23,281 25,412 31,075 40,802 42,968 37,594 39,635 44,930 49,206 44,939 68,279 59,248 50,312 58,335 62,169 57,139 69,913 79,347 28,2
15 17,9 17,7 14,5 16,6 14,3 15 11,6 12,7 15,5 20,4 17 15 15,8 17,9 19,6 17,9 27,2 23,6 20,1 23,3 24,8 22,8 27,9 31,7 11,2
11,512 12,589 14,179 12,104 12,329 12,428 13,689 14,079 20,010 25,051 28,173 25,348 27,502 28,121 28,623 32,206 28,505 34,607 34,110 33,888 37,615 38,123 36,307 40,231 41,659 14,421
(%)
(P.)
CRÉDIT LYONNAIS Masse du profit originel — Moyennes mobiles (sur 9 ans). 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881
2,940 3,669 4,017 5,327 6,060 6,595 7,184 8,102 9,757 10,055 10,811 11,115 10,303 10,383 10,612
10,494 10,452 10,224 10,839 11,315 12,330 13,102 13,837 15,057 16,963 18,318 19,445 21,225 23,766 26,569
1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909
.... .... ,... ,... ,... .... .... .... .... ,... .... .... ....
29,129 31,695 34,563 37,211 39,617 44,380 47,510 48.567 60,275 53,006 54,951 57,727 61,076
COURS EN BOURSE DE PARIS DES ACTIONS BANCAIRES (moyennes annuelles en francs)
Années
1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1809 1910 1911 1912 1913 1914
Banque de Paris et des Pays-Bas
Société Générale
Crédit Lyonnais
1.137 974 807 686 674 740 798 797 818 786 657 640 669 800 811 849 933 1.056 1.114 1.051 1.041 1.108 1.158 1.402 1.546 1.473 1.473 1.661 1.817 1.787 1.752 1.741 1.347
649 531 469 460 459 456 461 464 486 486 473 467 461 507 510 519 540 585 608 612 612 625 625 639 646 663 665 679 728 722 820 816 715
699 556 549 533 539 559 593 681 749 799 784 764 759 810 776 774 846 947 1.003 1.036 1.056 1.110 1.127 1.131 1.150 1.175 1.187 1.272 1.430 1.501 1.544 1.667 1.408
TABLE DES GRAPHIQUES
1. Les combustibles minéraux en France : Production totale, prix moyens et nombre d'ouvriers employés dans les mines
46
2. Production houillère des principaux groupes géographiques de bassins .
48
3 à 8. Produits bruts et revenus nets Massif Contrai : 3. La Grand'Combe, Mines de la Loire
50
4. Houillères de Saint-Etienne, Montrambert-La Béraudière
.
52
5. Carmaux
54
6. Firminy-Roche-la-Molière
56
7. Le Creusot
58
8. Blanzy
60
9. Comparaison des données de F 14 et de 65 AQ (Massif Central)
. . .
62
. . .
66
10. Extraction et prix de la houille [idem) 11. Profits jusqu'en 1914 d'après 65 AQ (moyennes mobiles) (idem)
64
12. Produits bruts et revenus nets, en indices (idem)
68
13. Bassins du Nord et du Pas-de-Calais : Production, vente et prix de la houille 14. Bassins du Nord et du Pas-de-Calais. Produit brut et revenu net .
130 .
132
15. Parts des bassins du Nord et du Pas-de-Calais : Production et revenu net imposable
134
16. Bassins de France, du Nord et du Pas-de-Calais : Salaires, production et prix
136
17. Bassin du Pas-de-Calais : Produit brut et revenu net. Prix de la houille .
138
18. Bassin du Pas-de-Calais : Salaires, capitalisation boursière et dividendes totaux
140
19. Coût relatif de la main-d'œuvre par tonne dans le bassin du Pas-deCalais et les bassins français 20. Bassin du Pas-de-Calais : Moyennes mobiles et moindres carrés . . . .
142 144
21. Bassin du Pas-de-Calais : Capitalisation et dividende par tonne. Rendements boursiers nominaux 22. Bassin du Pas-de-Calais : Rendements boursiers effectifs 23 à 28. Bassin du Pas-de-Calais : Produit brut, capitalisation boursière et dividendes de différentes Compagnies houillères
146 149 150-160
458
TABLE
DES
GRAPHIQUES
29. Rendements boursiers effectifs comparés de différentes Compagnies du Pas-de-Calais 30 à 32. Produits sidérurgiques : 30. Prix 31. Productions et valeurs 32. Prix, productions et valeurs, en indices 33 à 40. Sociétés sidérurgiques : 33 et 34. Profits en indices 35 à 40. Profits et t a u x de profit 41. Moyennes mobiles des profits de toutes les sociétés sidérurgiques étudiées 42. Banques d'affaires : Profits et moyennes mobiles des profits . . . .
200-202 204-214 216 246
43. Banques d'affaires : T a u x de profit 44 et 45. Banques de dépôts : Profits et moyennes mobiles des profits .
248 250-252
.
.
46. Banques de dépôts : T a u x de profit 47. Banque de France : Dividendes et taux d'escompte 48. Crédit Lyonnais (1891-1913) : Emplois à court terme : T a u x de rendement 49. Crédit Lyonnais (1896-1915) : « Bénéfices extraordinaires » sur « affaires exceptionnelles » et « souscriptions » 50. Crédit Lyonnais (1891-1915) : Recettes et profits 51. Cours moyen annuel des actions de trois banques 52. Indices des dividendes et des valeurs boursières des houillères du Centre, des Forges et Aciéries et des banques Carte du Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais
162 194 196 198
254 256 259 260 262 265 266 128
TABLE DES TABLEAUX
A) LES CHARBONNAGES : MASSIF CENTRAL Produits bruts et revenus nets : indices des césures des mouvements longs. Tableau de croissance ou de décroissance annuel moyen des produits bruts Taux de croissance ou de décroissance annuel moyen des revenus nets . .
40 41 42
B) L E MOUVEMENT DU P R O F I T DANS LES CHARBONNAGES DU NORD E T DU PAS-DE-CALAIS Compagnie de Lens Compagnie de Carvin Sociétés houillères du Pas-de-Calais Année 1911 Fluctuations du prix de la tonne et de la production B.N.P.C. . . . Compagnie de Vicoigne-Nœux Autofinancement (Pas-de-Calais) Rapport moyen du coût de la main-d'œuvre par tonne au prix de la tonne Sociétés houillères du Pas-de-Calais
84 86 89 94 95 101 103 113 116
C) S I D É R U R G I E E T CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES L O U R D E S Prix, valeurs, productions sidérurgiques : chiffres absolus Prix, valeurs, productions sidérurgiques : indices Valeurs des productions sidérurgiques, mouvements longs ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase . Valeurs des productions sidérurgiques, vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution à l'intérieur de chaque phase longue Profits des sociétés sidérurgiques : phases successives en chiffres bruts . Profits des sociétés sidérurgiques : indices des phases successives . . . Firmes sidérurgiques dont les profits baissent dans l'exercice précédant immédiatement la guerre . Mouvements longs des masses des profits ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase Moyennes mobiles des masses des profits : amplitude des mouvements longs Mouvements longs des masses des profits ; pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase
166 167 170 171 175 176 178 179 181 182
460
TABLE
DES
TABLEA
Profits sidérurgiques ; mouvements longs ; vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution selon les phases Évolution du capital versé des firmes sidérurgiques Indices des dividendes et de la valeur boursière ; t a u x de capitalisation de neuf sociétés sidérurgiques
UX
183 185 191
D) LES BANQUES Profits des banques : phases successives des mouvements longs . . . Moyennes mobiles des masses des profits : amplitude des mouvements longs Moyennes mobiles des masses de profits : pourcentages des diminutions ou des accroissements à l'intérieur de chaque phase des mouvements longs Profits bancaires ; mouvements longs ; vitesses moyennes annuelles d'accroissement ou de diminution selon les phases Dates des césures des mouvements longs des taux de profit des banques de dépôts et des banques d'affaires Évolution du capital versé des banques de dépôts et des banques d'affaires Indices des dividendes et de la valeur boursière ; taux de capitalisation (banques) Moyennes annuelles comparées des taux de rendement des emplois bancaires à court terme à la Banque de France et au Crédit Lyonnais . . Recettes avant imputation des frais sur les recettes ordinaires de 1891 à 1915 (Crédit Lyonnais) Structure des profits originels de 1891 à 1915 (idem) Moyennes annuelles des bénéfices sur ventes de titres : 1888-1914 [idem) Structure des bénéfices sur « affaires exceptionnelles » et sur « souscriptions » au Crédit Lyonnais 1896-1914
223 225
226 227 228 230 232 234 238 239 240 241
CONCLUSIONS G É N É R A L E S Productions : pourcentage d'accroissements annuels moyens DOCUMENTATION STATISTIQUE SUR LES N I È R E S , S I D É R U R G I Q U E S ET BANCAIRES I.
CHARBONNAGES
DU
NORD
ET
DU
FIRMES
270 CHARBON-
PAS-DE-CALAIS.
Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais Bassin houiller du Nord Bassin houiller du Pas-de-Calais
281 283 285
Revenu net imposable : France, Nord-Pas-de-Calais Nord, Pas-de-Calais Coût de la main-d'œuvre par tonne Production par journée d'ouvrier Sociétés houillères du Pas-de-Calais Compagnie de Béthune (Bully-Grenay) Compagnie des Mines de Bruay Société anonyme des Mines de Carvin Compagnie des Mines de houille de Courrières Société de Dourges
287 288 290 292 293 295 296 298 299 301
TABLE
DES
TABLEAUX
461
Société des Mines de Lens Société houillère de Liévin Société civile des Mines de houille de Maries Société anonyme des Mines de Meurchin Compagnie des Mines d'Ostricourt Compagnie des Mines de Vicoigne et de Noeux II.
CHARBONNAGES
DU
MASSIF
CENTRAL
(dossiers F 14).
Le Creusot Mines de Blanzy Firminy-Roche-la-Molière Houillères de Saint-Etienne Compagnie des Mines de la Loire Compagnie Montrambert-La Béraudière La Grand'Combe Carmaux CHARBONNAGES
DU
MASSIF
CENTRAL
(suite)
316 328 344 354 362 370 376 382 (dossiers 65 AQ).
Compagnie de Montrambert-La Béraudière Houillères de Saint-Etienne Roche-La-Molière-Firminy Compagnie des Mines de la Loire Mines de Carmaux Mines de la Grand'Combe III.
FIRMES
302 304 305 307 308 310
39 401 402 404 406 407
SIDÉRURGIQUES.
1. Données des bilans. Compagnie des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de Fer Mines, Fonderies et Forges d'Alais Aciéries de France Société anonyme des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Denain et Anzin Forges et Aciéries du Nord et de l'Est Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries du Saut-du-Tarn Société anonyme des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté Hauts-Fourneaux de Saulnes, Marc R a t y et C I e Forges de Châtillon-Commentry Société de Construction des Batignolles Compagnie Française de Matériel de chemins de fer Allevard
411 413 415 416 417 418 419 420 421 423 425 426
2. Moyennes mobiles des masses des profits des sociétés sidérurgiques. Mines, Fonderies et Forges d'Alais — Marine et Chemin de Fer — Denain-Anzin Aciéries de France —• Aciéries du Nord et de l'Est — Saut-du-Tarn — Franche-Comté Hauts Fourneaux de Saulnes, Marc R a t y et C l e — Châtillon-Commentry — Batignolles Compagnie Française de Matériel de chemins de fer — Allevard . .
427 428 429 430
462 IV.
TABLE BANQUES
D'AFFAIRES
ET
BANQUES
DE
DES
TABLEAUX
DÉPÔTS.
Banque de France
434
Banques de dépôts : Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial Société Générale Société Lyonnaise de Dépôts Société Marseillaise de Crédit Industriel et Commercial et de Dépôts .
436 438 439 441 442
Banques d'affaires : Crédit Mobilier Banque Impériale Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas Banque de l'Indochine
444 445 446 448
Moyennes mobiles des profits bancaires : Crédit Mobilier — Banque Impériale Ottomane Banque de Paris et des Pays-Bas — Banque de l'Indochine — Comptoir d'Escompte de Paris Crédit Industriel et Commercial — Société Générale — Société Lyonnaise de Dépôts Société Marseillaise de Crédit Industriel et Commercial et de Dépôts .
449 450 451 452
Le cas du Crédit Lyonnais
453
Cours en bourse de Paris des actions bancaires
456
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
9
I. PROFIT ET COMPTABILITÉS D'ENTREPRISES : UNE MÉTHODOLOGIE II. LES SOURCES A.
LES
SOURCES
ÇAIS AU
XIXE
DE
23 L'HISTOIRE
ÉCONOMIQUE
DES
CHARBONNAGES
FRAN-
SIÈCLE
23
1) Les archives publiques d'origine fiscale : la série F 14 des Archives nationales 2) Les autres sources de l'étude des charbonnages : Massif Central . . a) Archives départementales b) Les archives d'entreprises 3) Les sources de l'étude des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais . B.
DOCUMENTS
CONCERNANT
LA
SIDÉRURGIE-MÉTALLURGIE
ET
28
III. TROIS SECTEURS EXEMPLAIRES A) LES CHARBONNAGES QUELQUES
: MASSIF
COMPAGNIES
31
CENTRAL
31
HOUILLÈRES DU MASSIF CENTRAL
: COMPA-
RAISON ENTRE SOURCES FISCALES ET SOURCES D'ENTREPRISES .
a) Profit fiscal et profit d'entreprise b) Produit brut et chiffre d'affaires. L'exemple 2.
LE
MOUVEMENT
HUIT
23 25 26 26 27
LES
BANQUES
1.
13
COMPAGNIES
LONG
DU
CHIFFRE
CHARBONNIÈRES
de Carmaux
D'AFFAIRES DU
MASSIF
ET
DU
CENTRAL
.
.
31
. . .
31 34
PROFIT .
.
: .
a) Les produits bruts b) Les éléments d'explication des mouvements du produit brut : prix et production extraite c) Les revenus nets d) L'amplitude et la vitesse des mouvements longs
36
36 37 39 40
464
TABLE e) ANNEXES
DES
MATIÈRES
:
1) Le mouvement des profits jusqu'en 1914, d'après les sources d'entreprises 2) Valeurs boursières, dividendes et taux de capitalisation dans les charbonnages du Massif Central dans la deuxième moitié du x i x e siècle
45
B) LE MOUVEMENT DU PROFIT DANS LES CHARBONNAGES DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
71
1.
N O S MOYENS D'APPBOCIIE DU PROFIT : U N E MÉTHODOLOGIE AUX
SOURCES
« CHARBONNAGES
ADAPTÉE
»
72
a) Les approches maximales du profil 1) Le chiffre d'affaires 2) L'écart entre le chiffre d'affaires et la masse des salaires . 3) L'autofinancement 4) La capitalisation boursière b) Les approches minimales du profit 1) Le profit comptable 2) Le profit distribué 3) Le profit fiscal c) Les courbes exécutées 1) Nombres absolus et indices 2) Moyennes mobiles et moindres carrés 3) Principaux types de courbes 2.
ANALYSE
DES FLUCTUATIONS
DE
LA M A S S E D E S
PROFITS
.
.
.
PROFIT
.
.
a) Les fluctuations à courte période b) Les mouvements de longue durée 1) La phase ascendante du troisième quart du x i x e siècle . 2) La phase de ralentissement de 1873 à la fin du x i x e siècle . 3) La phase ascendante de la fin du x i x e siècle à 1914 . . 3.
. .
ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
S U R L E CAS D U N O R D
111
ET PAS-DE-CALAIS
121
124
C) S I D É R U R G I E ET CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES LOURDES . PRIX,
VALEURS
ET PRODUCTIONS A L'ÉCHELLE
DU S E C T E U R
a) Mouvements longs des prix b) Mouvements longs des productions et des valeurs c) Le problème posé 2.
PROFITS
D'ENTREPRISES
: MOUVEMENTS
94 97 98 102 107 112 112 116 118
CONCLUSIONS SUR L E SECTEUR « CHARBONNAGES »
1.
73 73 76 79 79 84 85 87 89 91 91 92 93 94
a) Les taux de profit 1) Charges salariales et chiffre d'affaires 2) Dividende et prix de la tonne b) Le problème de la concentration du profit CONCLUSION
44
LONGS
a) Phases et mouvements longs des masses des profits 1) Premier procédé : données annuelles 2) Second procédé : moyennes mobiles b) Les taux de profit
.
.
.
165 165
166 168 172 173
174 174 180 184
TABLE
DES
465
MATIÈRES
c) Confrontation des données du secteur sidérurgique d'entreprises 1) Premier mouvement long des profits 2) Deuxième mouvement long des profits 3) Troisième mouvement long des profits 3.
LA
TRADUCTION
BOURSIÈRE
DES
PROFITS
DES
et des résultats 187 187 187 188
ENTREPRISES
SIDÉ-
RURGIQUES
190
D) L E S B A N Q U E S ET
219
1.
BUTS
MÉTHODES
2.
M O U V E M E N T S LONGS DES MASSES DES P R O F I T S : D O N N É E S A N N U E L L E S .
3.
MOUVEMENTS MOYENNES
DE
LONGS
L'ANALYSE
DES
219
MASSES
DES
PROFITS
ÉTUDE
DES
MOBILES
224
4.
MOUVEMENTS
5.
COURS EN B O U R S E DES ACTIONS BANCAIRES
6.
:
EVOLUTION RENDEMENT
LONGS
DU
DES
TAUX
DES
TAUX
DE
D'ESCOMPTE
PROFIT
DE
LA
OPÉRATIONS
A
COURT
DES PROFITS
DU CRÉDIT
BANCAIRES
.
.
.
.
227 231
BANQUE
TERME
DE
FRANCE
ET
D'UNE
BANQUE
DE
DÉPÔTS 8.
231
SPECTROGRAPHIE
LYONNAIS
DE
1892-1896
A 1914
.
.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES I. II.
DÉVELOPPEMENT ECONOMIE
222
ET
ÉCONOMIQUE
POLITIQUE
IV. D O C U M E N T A T I O N CHARBONNIÈRES,
236
270 ET GRANDS FLUX
DES PROFITS
.
.
.
INTERNATIONALE
STATISTIQUE
270 274
SUR
SIDÉRURGIQUES
LES
ET
FIRMES
BANCAIRES
I. CHARBONNAGES DU N O R D E T DU PAS-DE-CALAIS
. . .
II. CHARBONNAGES DU MASSIF C E N T R A L
279 313
I I I . SOCIÉTÉS S I D É R U R G I Q U E S
409
IV. B A N Q U E S D ' A F F A I R E S E T B A N Q U E S D E D É P O T S
. . . .
431
TABLE DES GRAPHIQUES
457
TABLE DES TABLEAUX
459
IMPRIMERIE
NATIONALE
65 0645 0 67 011 2