423 103 8MB
French Pages 246 Year 2016
Le Cercle des lettres de l’alphabet Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya
Islamic Philosophy, Theology and Science texts and studies
Edited by Hans Daiber Anna Akasoy Emilie Savage-Smith
volume 100
The titles published in this series are listed at brill.com/ipts
Le Cercle des lettres de l’alphabet Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya Un traité pratique de magie des lettres attribué à Hermès
Édition critique, traduction annotée et étude de
Cécile Bonmariage Sébastien Moureau
leiden | boston
Front cover: Šuʿbād pour asservir les esprits. Paris, Bibliothèque nationale de France, Arabe 2357, f. 191r Library of Congress Cataloging-in-Publication Data Names: Bonmariage, Cécile. | Moureau, Sebastien. Title: Le Cercle des lettres de l'alphabet = Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya; un traite pratique de magie des lettres attribue a Hermes / edition critique, traduction annotee et etude de Cecile Bonmariage, Sebastien Moureau. Other titles: Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya | Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya. | Dāʾirat al-aḥruf al-abjadiyya. French. Description: Leiden ; Boston : Brill, [2016] | Series: Islamic philosophy, theology and science ; V. 100 | Includes bibliographical references and index. Identifiers: lccn 2016025935 (print) | lccn 2016035429 (ebook) | isbn 9789004315846 (hardback : alk. paper) | isbn 9789004321540 (E-book) Subjects: lcsh: Alphabet–Early works to 1800. | Symbolism of numbers–Early works to 1800. | Hermetism. | Gematria. | Islamic magic. | Alphabet–Religious aspects. Classification: lcc bf1623.a45 c47 2016 (print) | lcc bf1623.a45 (ebook) | ddc 135/.45–dc23 lc record available at https://lccn.loc.gov/2016025935
Typeface for the Latin, Greek, and Cyrillic scripts: “Brill”. See and download: brill.com/brill-typeface. issn 0169-8729 isbn 978-90-04-31584-6 (hardback) isbn 978-90-04-32154-0 (e-book) Copyright 2017 by Koninklijke Brill nv, Leiden, The Netherlands. Koninklijke Brill nv incorporates the imprints Brill, Brill Hes & De Graaf, Brill Nijhoff, Brill Rodopi and Hotei Publishing. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, translated, stored in a retrieval system, or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without prior written permission from the publisher. Authorization to photocopy items for internal or personal use is granted by Koninklijke Brill nv provided that the appropriate fees are paid directly to The Copyright Clearance Center, 222 Rosewood Drive, Suite 910, Danvers, ma 01923, usa. Fees are subject to change. Brill has made all reasonable efforts to trace all rights holders to any copyrighted material used in this work. In cases where these efforts have not been successful the publisher welcomes communications from copyrights holders, so that the appropriate acknowledgements can be made in future editions, and to settle other permission matters. This book is printed on acid-free paper and produced in a sustainable manner.
Table des matières Remerciements
vii
Introduction 1 A Découverte du traité 1 B Le Kitāb dāʾirat al-aḥruf al-abǧadiyya 3 B. 1 L’attribution et l’origine forgée du traité 3 B. 1. a Hermès 3 B. 1. b Ḫwārazmī 6 B. 2 Composition, datation et localisation 8 C Doctrine du Dāʾirat al-aḥruf 11 C. 1 La science des lettres 11 C. 2 La doctrine du Dāʾirat al-aḥruf 15 C. 2. a Contexte doctrinal 16 C. 2. b Principes magiques 17 C. 2. c L’officiant 18 C. 2. d Les êtres invoqués et leurs noms 19 C. 2. e But et typologie des recettes 22 C. 2. f Les moyens d’invocation 25 Le pouvoir de l’écrit 25 Les lettres et le cercle des lettres 25 Les noms: les anges, les hommes, les entités spirituelles 26 Les arcanes (iḍmār) 26 Le šuʿbād 27 Encres et supports d’écriture 28 L’écriture inversée 28 Le pouvoir de la parole 29 Les anges et les arcanes 29 Les incantations et l’invocation universelle (al-qasam al-ǧāmiʿ) 29 Les neuf premières lettres et les noms de l’ alliance 30 Le pouvoir des fumigations 32 Le pouvoir des manipulations 33 C. 2. g Le moment de l’invocation 34 C. 2. h Un cas particulier: les quatre éléments 35 C. 2. i Les références et citations 36
vi D
table des matières
Introduction à l’édition 37 D. 1 Description des témoins 37 D. 1. a A et B = Paris, Bibliothèque nationale de France, Arabe 2357, ff. 175r–204v et ff. 207r–213v (223 ff.) 37 D. 1. b C = Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, ms. 968, ff. 63v–66v (67 ff.) 38 D. 1. c D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, in Būnī, Manbaʿ uṣūl al-ḥikma, pp. 222–230 (texte complet pp. 91–322) 38 D. 2 Tradition textuelle 39 D. 3 Méthode d’édition et de traduction 40
Texte et traduction
41
Fac-simile de la version A 119–180 (De droite à gauche, début p. 180) Annexe A. Prologue de la version B et C 182 Annexe B. Tableau des lettres et de leurs propriétés 190 Annexe C. Tableau des anges des lettres 192 Annexe D. Tableau des arcanes des lettres 200 Annexe E. Tableaux des encres et des supports 205 Annexe F. Tableau des fumigations 208 Annexe G. Comparaison des figures 214 Bibliographie 221 Index 228
Remerciements Nous remercions pour leur aide et soutien Charlotte Bodart, Charles Burnett, Isabelle Draelants et les membres de l’Atelier Vincent de Beauvais, JeanCharles Ducène, les membres de l’Institut orientaliste de l’ UCLouvain (ciol) et le Fonds de la Recherche Scientifique (f.r.s.-fnrs) de Belgique.
Introduction A
Découverte du traité
Lors d’une recherche sur les textes magiques attribués à Hermès, nous avons rencontré, dans la Geschichte des arabischen Schrifttums de Fuat Sezgin1, la mention d’un traité intitulé Kitāb al-ḥarf fī maʿrifat al-marīḍ murattab ʿalā ḥurūf al-abǧad (Livre de la lettre sur la connaissance du malade organisé selon les lettres de l’alphabet) attribué à Abū Hurmus2, décrit comme un traité de magie médicale basé sur les lettres de l’alphabet et divers versets coraniques. Selon Sezgin, le traité se trouve dans un manuscrit de Leyde, le Dev 1834, xxi : cette référence à la collection de Leyde renvoie en réalité à la copie microfilmée d’un manuscrit de la School of Oriental and African Studies de Londres, le soas 40779, dont les ff. 1r–27v contiennent le texte dont il est question. Sezgin affirme ensuite que le même traité se retrouve dans un manuscrit de Paris, le BnF, Arabe 2357, aux ff. 175r–204v, sous le titre Dāʾirat al-ḥurūf al-abǧadiyya (Cercle des lettres de l’alphabet). Lors de la vérification des deux manuscrits, nous avons pu observer que les informations des catalogues étaient quelque peu confuses: il s’agit en réalité de deux textes complètement différents3. Le texte du manuscrit de la soas est bien le Kitāb al-ḥarf fī maʿrifat al-marīḍ murattab ʿalā ḥurūf al-abǧad décrit par Sezgin; celui-ci est un traité décrivant comment soigner différentes maladies au moyen des lettres de l’ alphabet4. Le traité est composé de deux parties qui se chevauchent: le texte arabe du traité est écrit en rouge, et entrecoupé de commentaires en malay écrits à l’ encre noire. Le traité arabe se retrouve, dans une version légèrement différente, dans trois autres manuscrits : les manuscrits Los Angeles, ucla, Ar.
1 Sezgin 1971, p. 43, nº 18. 2 Identifié à Hermès, selon Ibn al-Nadīm (m. 385/995), cf. Sayyid 2009, p. 444. 3 Sezgin pose également la question de la possible identification d’une traduction latine de ce texte, la Scientia edita ab Edri philosopho astrologo et medico, que l’on trouve dans le ms. Oxford, Bodleian Library, Canon Misc. 517, f. 38 (Steinschneider 1897, p. 193, (§109, 9), Steinschneider 1904–1905, vol. 2, p. 25 (§ 154d)) ; le texte latin porte sur l’astrologie et non sur la science des lettres, et n’ est la traduction d’ aucun des deux textes. 4 Titre dans le préambule : Kitāb fī maʿrifat marḍ al-insān fī ʿilm al-ḥarf. Incipit: الحمد لل ّٰه رب
العالمين والعاقبة للمتقين ولا عدوان الا على الظالمين والصلات والسلام على سيدنا محمد خاتم النبيين والمرسلين وعلى اله وصحبه اجمعين )…( و بعد فهذا الكتاب في معرفة مرض الانسان في علم الحرف يشتمل على حروف س رحمه الل ّٰه تعالى )…( حرف الالف قال الحكيم ابو هرمس اعلم ان حرف الالف ْ ُ ابجد تأليف الحكيم ه ُر ْم … اذا كان صاحب هذا الحرف رجلا كاملا يدل والل ّٰه اعلم انه مشي في ليلة تحت عتبة من الاعتاب
© koninklijke brill nv, leiden, 2017 | doi: 10.1163/9789004321540_002
2
introduction
18 et 19, et Londres, Wellcome Institute, Oriental 995. Il porte parfois le titre de Qāʿida abǧadiyya fī ʿilāǧ al-abdān (Principe alphabétique de la guérison des corps). Le traité du manuscrit de Paris, quant à lui, est tout autre. Son titre n’est pas exactement celui cité, mais Kitāb dāʾirat al-aḥruf al-abǧadiyya (Livre du cercle des lettres de l’alphabet) (= Dāʾirat al-aḥruf ). Il n’a rien de commun avec l’autre texte: il s’agit d’un traité contenant des recettes magiques de genres divers basées sur les lettres de l’alphabet, mais aucune recette médicale, à l’exception des deux derniers folios, qui contiennent une liste de recettes médicales basées sur des versets coraniques, et qui constituent un ajout postérieur évident. Le texte du manuscrit de Paris est un exemple caractéristique de traité pratique de magie basée sur la science des lettres (ʿilm al-ḥurūf ), avec une utilisation répétée du «cercle des lettres» (dāʾirat al-aḥruf ), c’ est-à-dire de la représentation circulaire de l’ abǧad (alphabet selon l’ ordre alif, bāʾ, ǧīm, dāl)6, qui a donné son nom au traité. C’est ce texte qui fait l’ objet du présent ouvrage. Un examen plus détaillé du manuscrit BnF, Arabe 2357 a permis de découvrir que le texte qui suit directement le Dāʾirat al-aḥruf 7 dans le manuscrit, un court traité de magie attribué à Ḫwārazmī (ff. 207r–213v), est composé de longs extraits du Dāʾirat al-aḥruf, généralement les passages les plus compréhensibles, tous les endroits complexes étant omis. Cette version B contient en outre un prologue différent de celui du Dāʾirat al-aḥruf, que nous proposons en annexe de cette introduction8. La comparaison philologique des extraits a permis de déterminer que le Dāʾirat al-aḥruf n’est pas l’ original direct de la version B; l’état du texte de celle-ci est remanié, simplifié, et son auteur semble avoir travaillé sur une autre branche de la tradition. Une autre copie partielle de ce traité attribué à Ḫwārazmī se trouve dans le manuscrit Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, 968, ff. 63v–66v (version C). Le texte est incomplet, mais la proximité de cette version avec la version B permet d’induire que toutes deux remontent à une branche commune de la tradition textuelle. Divers extraits du Dāʾirat al-aḥruf sont repris sous le nom de Ḫwārazmī dans le Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā (Commentaire à la grande Ǧalǧalūtiyya) 5 Voorhoeve 1980, p. 109. Pour les manuscrits de Los Angeles, Iskandar 1984, pp. 47–48; pour les manuscrits du Wellcome Institute, Iskandar 1967, p. 107. Les descriptions données par Iskandar sont fort succinctes. 6 Sur cet alphabet et celui selon l’ ordre alif, bāʾ, tāʾ, ṯāʾ (ḥurūf al-hiǧāʾ), cf. n. 46. 7 D’ une autre main, et plus récent que le Dāʾirat al-aḥruf. 8 Annexe A (p. 182).
introduction
3
(version D) attribué à Būnī, auteur le plus connu dans le domaine du ʿilm alḥurūf 9. Ce texte se trouve dans le recueil Manbaʿ uṣūl al-ḥikma (Source des principes de la sagesse), attribué à Būnī10. Enfin, certaines recettes du traité se retrouvent dans le Šams al-maʿārif alkubrā (Grand soleil des connaissances) attribué à Būnī, mais avec un phrasé le plus souvent très différent, et dans un autre ordre que celui du Dāʾirat al-aḥruf. La plupart des passages ont été réécrits (dans un sens ou dans l’ autre)11.
B
Le Kitāb dāʾirat al-aḥruf al-abǧadiyya
B. 1 L’attribution et l’origine forgée du traité B. 1. a Hermès L’ attribution du Dāʾirat al-aḥruf à Hermès n’est pas étonnante. Hermès, connu dans la tradition arabe sous trois figures souvent confondues (l’ Hermès identifié à Idrīs / Énoch, l’Hermès babylonien, et l’Hermès égyptien)12, est tenu pour le premier connaisseur des sciences dites occultes, en particulier l’ art d’ alchimie13. Le passage suivant du Fihrist d’Ibn al-Nadīm (m. 385/995) en témoigne: 9 10 11
12
13
Sur cet auteur, cf. pp. 14–15. Būnī s. d., pp. 91–322, extraits pp. 222–230. Sur ce recueil, cf. Pielow 1995. Būnī 2000, pp. 150–151 : recette 1, incantation universelle (ff. 184v–186r), récit initiatique évoquant la figure de Ḫwārazmī (rappelant certains motifs de l’introduction des versions B et C) ; Būnī 2000, p. 438: recettes 1 et 4 ; Būnī 2000, p. 439: recette 17. Pour plus de détails, nous renvoyons le lecteur aux notes de la traduction. Cf. la citation du Fihrist d’ Ibn al-Nadīm qui suit. L’expression «le triple en sagesse» (almuṯallaṯ bi-l-ḥikma), qui rend en arabe l’ épiclèse « trismégiste», est sans doute à l’origine de cette triple figure d’ Hermès. Une autre interprétation en est parfois donnée: cette expression signifierait qu’ il est à la fois roi, prophète et sage, comme on le lit également dans le prologue des versions B et C de notre texte (cf. pp. 186–187). Sur ceci, cf. Van Bladel 2009, p. 202. On ajoutera au Muḫtār al-ḥikam de Mubaššir ibn Fātik (fl. 440/1048–1049), signalé par Van Bladel comme source pour l’ interprétation de Hermès comme ayant une triple fonction, la Ġāyat al-ḥakīm de Maslama ibn Qāsim al-Qurṭubī (343–348/954–959; cf. Ritter 1933, p. 225, trad. anglaise dans Ritter & Plessner 1962, p. 237; sur la datation de ce texte, cf. Callataÿ & Moureau 2015) et le Mawāʿiẓ wa-l-iʿtibār de Maqrīzī (766–845/1364– 1442 ; cf. al-Manṣūr s. d., vol. 1, p. 223). Cette notion se retrouve dans la tradition latine (cf. Burnett 1976). Au sujet de la question des trois Hermès, cf. Ruska 1929, pp. 29–32, Burnett 1976, Pappacena 2003, Van Bladel 2009, pp. 121–163. Le Dāʾirat al-aḥruf ne mentionne pas l’ épiclèse, et utilise plus simplement l’ expression al-ḥakīm Hirmis, «le sage Hermès», sans aucune mention de la tradition des trois Hermès. Au sujet d’ Hermès dans la tradition arabe, cf. Sezgin 1971, pp. 31–44, Ullmann 1972, alchi-
4
introduction
Les spécialistes de l’art d’alchimie, qui est l’ art de (produire) de l’ or et de l’argent à partir d’autres minéraux, pensent que le premier à avoir parlé de la science de l’art (d’alchimie) est le sage Hermès le Babylonien, qui émigra en Égypte lorsque les gens furent dispersés de Babylone, et régna sur l’Égypte. Il était sage et philosophe. Il réussit dans l’ art (d’ alchimie), et écrivit de nombreux livres à ce sujet. Il examina les caractéristiques et les (propriétés) spirituelles des choses, et grâce à sa recherche et son examen, il réussit dans l’art d’alchimie. Il s’ appliqua aussi à la confection des talismans, et écrivit de nombreux livres à ce propos. On raconte (également) que cela s’est passé des milliers d’ années avant Hermès, selon la doctrine des partisans de la prééternité (du monde).14 Concernant l’alchimie, Hermès est ainsi considéré dans la tradition arabe comme l’un des plus grands savants, aux côtés de Balīnūs, le pseudo-Apollonius de Tyane15. Dans le domaine de la science des lettres, il est moins fréquemment cité comme une autorité. On connaît toutefois quelques traités circulant sous son nom. Dans le Kašf al-Ẓunūn, Hāǧǧī Ḫalīfa (1017–1067/1609–1657) lui attribue ainsi un traité de ʿilm al-ḥurūf intitulé Kanz al-asrār wa-ḏaḫāʾir al-abrār (Trésor des secrets et provisions des pieux)16. Un autre ouvrage sur les lettres
14 15 16
mie, pp. 165–170, astrologie, pp. 289–293, magie, pp. 368–378 et 418–420, Plessner 1971, Vereno 1992, Van Bladel 2009, Van Bladel 2012. Sayyid 2009, vol. 2, pp. 441–442. Traduction anglaise dans Dodge 1970, pp. 843–844. Cf. également Fück 1951. Ullmann 1972, pp. 368–378, Fahd 2000, p. 500. Kašf al-ẓunūn (Flügel 1835–1858, vol. 5, p. 247) : « كنز الأسرار وذخا ئر الأ برار )ز يادة في بعض وهو خامس كتابه في: في علم الحروف والأوفاق( لهرمس الهرامسة )ز يادة في بعض النشرات: النشرات علم الحرف( وهو كتاب جليل من أصول هذا الفن وهو الذي استخرج منه الشيخ أبو عبد الل ّٰه يعيش بن
إ براهيم الأموي كتاب الاستنطاقات وشرحه تنكلوشاه البابلي شرحا عربيا وكذلك ثابت بن قرة الحراني .« » وحنين بن إسحاق العبادي وهو كتاب جليل هو أصل في علم الأوفاق والحروفLe Trésor des secrets et les provisions des pieux, /à propos de la science des lettres et des carrés magiques/, d’ Hermès des Hermès, /qui est son cinquième livre sur la science des lettres/. C’est là un livre important et fondamental dans cette matière. Le šayḫ Abū ʿAbd Allāh Yaʿīš b. Ibrāhīm al-Umawī a tiré de ce livre le Livre des langues. Tinkalūšāh al-Bābilī (= Teukros, cf. Ullmann 1972, p. 279) en a fait un commentaire en arabe. Ṯābit b. Qurra al-Ḥarrānī et Ḥunayn b. Isḥāq al-ʿIbādī ont fait de même. C’ est là un livre important et fondamental dans la science des carrés magiques et des lettres.» Pour une copie manuscrite de ce traité, cf. Princeton, University Library, Islamic Mss., Garrett no. 673y, ff. 3r–13v (accessible en ligne dans la Princeton University Digital Library). Dans les ouvrages modernes, Sezgin est le seul à citer le nom d’ Hermès en parlant de la science des lettres, et il ne cite que les deux traités mentionnés plus haut, le Dāʾirat al-aḥruf et le Kitāb al-ḥarf fī maʿrifat al-marīḍ.
introduction
5
de l’alphabet attribué à Hermès existe également en arabe: une section de la traduction arabe des Kyranides dans laquelle l’auteur décrit les propriétés des lettres, en se fondant sur l’alphabet grec toutefois, et non l’ alphabet arabe17. À ces textes s’ajoute l’opuscule mentionné ci-dessus, le Kitāb al-ḥarf fī maʿrifat al-marīḍ18. Seule l’attribution du Dāʾirat al-aḥruf dans le prologue rattache ce traité à la figure d’Hermès. Cette attribution n’est d’ailleurs pas articulée de façon cohérente à travers le texte. Différents niveaux de récit s’ entrechoquent, et l’ auteur véritable ne se soucie guère d’harmoniser les éléments disparates qu’ il compile. Ainsi, dès le prologue du traité, après l’accroche « Le sage Hermès a dit … », l’ origine de la science des lettres est décrite d’une façon telle qu’ Hermès raconterait le chemin qu’a pris la science des lettres après lui : Les Anciens ont caché cet aboutissement aux ignorants et l’ ont figuré sous le couvert des calames jusqu’à ce que la Grèce le reçoive à son tour et que le brillant et pieux imām Abū Ḥāmid al-Ġazālī le mette au jour : son voile fut alors ôté et son secret mis en lumière.19 L’ accroche est donc purement formelle et quelque peu malheureuse en cet endroit du texte. Cependant, ce genre de maladresse ne pose que peu de problèmes aux lecteurs des ouvrages de ce type: Hermès est considéré comme l’ auteur du contenu du traité, le responsable de la mise en forme n’a guère d’ importance. L’origine de la science des lettres telle qu’elle est présentée dans le traité mérite qu’on s’y attarde. Cette science des lettres nous serait parvenue des Anciens (al-aqdamūn), expression indéterminée qui se réfère probablement à la patrie de l’Hermès mythique, une Babylone ou une Égypte légendaire, considérée comme le berceau des sciences. De cette origine immémoriale, la science des lettres aurait ensuite échu à la Grèce, terre de savoir par excellence. Le passage de cette science par le monde grec lui donne, aux yeux du
17
18 19
La version arabe des Kyranides (version partielle, la traduction qui nous est parvenue n’est pas complète) a été éditée et étudiée dans Toral-Niehoff 2004. Cependant, si la version arabe est attribuée à Hermès Trismégiste, la version grecque ne comporte pas de mention d’ Hermès, comme le signale Van Bladel, même si l’ œuvre se trouve dans un manuscrit d’ ouvrages attribués à Hermès, cf. Van Bladel 2009, p. 21, n. 60. Au sujet de la version arabe des Kyranides, cf. également Ullmann 1975. Le texte grec est édité dans Kaimakis 1976 et Toral-Niehoff 2004, pp. 81–103. Cf. pp. 1–2. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 175r–v.
6
introduction
lecteur arabe, ses lettres de noblesse. À partir du ixe siècle, la Grèce est en effet considérée dans le monde arabo-musulman comme un haut lieu de savoir, et l’affirmation que la science des lettres est arrivée aux Arabes par le truchement de la Grèce augmente son crédit. Enfin, la mise au jour de ce savoir est attribuée à Abū Ḥāmid al-Ġazālī (450–505/1058–1111)20. À nouveau, le choix du personnage n’est pas anodin. Le fameux théologien Ġazālī est tenu pour une des plus grandes autorités de l’Islam non seulement dans les sciences religieuses, mais aussi dans divers domaines, dont la magie fait partie. Dans son Iḥyāʾ ʿulūm al-dīn (Revivification des sciences de la religion), Ġazālī considère l’utilisation de la magie et des talismans comme blâmable (mais non interdite) parce qu’elle conduit à nuire à soi-même et aux autres. Ce faisant, il en affirme en même temps la réalité et l’efficace, qu’ il fonde sur le Coran luimême21. Sa réputation dans l’art de la magie lui vient toutefois plutôt d’ un passage du Munqiḏ min al-ḍalāl (Délivrance de l’ erreur), dans lequel il reprend et commente le carré magique simple d’ordre 3 et de constante magique 15 (budūḥ)22, qui sera dénommé «sceau de Ġazālī » (ḫātim al-Ġazālī) par la tradition ultérieure, y compris l’auteur du Dāʾirat al-aḥruf (f. 189r). Cette renommée vaudra à Ġazālī l’attribution de nombre de traités apocryphes consacrés à la magie, dont le célèbre traité Awfāq al-Ġazālī (Carrés magiques de Ġazālī)23. La mention du rôle du théologien dans la transmission de la science des lettres au monde arabe dans le prologue du traité n’étonne donc pas dans ce contexte. Le manuscrit Paris, BnF, Arabe 2357, où se trouve le texte du Dāʾirat al-aḥruf, contient d’ailleurs lui-même, aux ff. 214r–217v, un traité consacré au sceau de Ġazālī. B. 1. b Ḫwārazmī Les extraits du Dāʾirat al-aḥruf que l’on retrouve dans les versions B, C et D ne sont pas mis sous l’autorité d’Hermès, mais plutôt attribués à un certain
20 21
Dāʾirat al-aḥruf, f. 175v. Ġazālī, Iḥyāʾ ʿulūm al-dīn. Kitāb al-ʿilm, bāb 3 : Bayān ʿillat ḏamm al-ʿilm al-maḏmūm, (Ḥāfiẓ ʿIrāqī s. d., pp. 49–53), en particulier « فاعلم أن العلم لا يذم لعينه وإنما يذم في حق العباد لأحد
أسباب ثلاثة الأول أن يكون مؤدّيا إلى ضرر ما إما لصاحبه أو لغيرهكما يذم علم السحر والطلسمات وهو 22
23
.ق إذ شهد القرآن له وأنه سبب يتوصل به إلى التفرقة بين الزوجين ّ »ح Ġazālī, Munqiḏ min al-ḍalāl, in Jabre 1969, texte arabe p. 52, traduction française p. 117 (non traduit comme tel). Cf. McDonald 2004, p. 153. Cf. également, pp. 30–32 et 80–81. Au sujet des carrés magiques en Islam comme construction mathématique, cf. Sesiano 2002 et Sesiano 2004. Le texte des Awfāq al-Ġazālī a été publié à de nombreuses reprises. Pour un exemple de diffusion populaire de textes magiques attribués à Ġazālī, cf. Blanchy 2007, p. 273.
introduction
7
« imām al-Ḫwārazmī». Ce Ḫwārazmī pourrait faire penser à première vue à Abū ʿAbd Allāh Muḥammad b. Aḥmad b. Yūsuf al-Kātib al-Ḫwārazmī, auteur des Mafātīḥ al-ʿulūm (Clefs des sciences), un traité destiné à l’ éducation des secrétaires contenant une introduction aux sciences de l’ époque rédigé aux alentours de 366–387/976–99724: cet ouvrage a valu à son auteur une réputation dans divers domaines, notamment en alchimie, où il est souvent cité comme une autorité. Dans le domaine de la magie toutefois, ce n’est pas habituellement le cas. De même, le célèbre mathématicien Abū Ǧaʿfar Muḥammad b. Mūsā al-Ḫwārazmī (c. 184–c. 232/800–847)25 doit selon toute vraisemblance être écarté, car malgré la proximité entre le ʿilm al-ḥurūf et les mathématiques (surtout dans le domaine des carrés magiques), cet auteur n’est pas habituellement considéré comme un auteur de traités magiques. Nous avons trouvé la mention d’un Ḫwārazmī associé à la magie dans le Ṣubḥ al-aʿšā (Aurore de l’aveugle) de Qalqašandī (756–821/1355–1418)26 : ce Ḫwārazmī aurait écrit un Kitāb al-ǧamhara (Livre du rassemblement) à propos de la magie. Ce traité est également mentionné à deux reprises dans le Kašf al-ẓunūn de Hāǧǧī Ḫalīfa27, mais aucune copie ne semble être répertoriée à ce jour. Aucune information sur l’auteur n’est donnée dans les deux ouvrages cités. Plus instructif, on trouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī pas moins de treize occurrences du nom al-Ḫwārazmī28, dont plusieurs dans un contexte où il est question de recherche de pouvoir ou de science. La forme du nom varie dans ces différents passages, sans qu’ il soit possible de déterminer si Būnī se réfère à divers personnages ou à un seul et même Ḫwārazmī: Faḫr al-Dīn al-Ḫwārazmī, ʿAbd al-Ṣamad al-Ḫwārazmī, Muḥammad b. Idrīs alḪwārazmī, Muḥammad al-Ḫwārazmī, et Aḥmad al-Ḫwārazmī29. Deux de ces occurrences présentent en outre une date et un lieu : un personnage, appelé tantôt Faḫr al-Dīn al-Ḫwārazmī, tantôt Muḥammad al-Ḫwārazmī, aurait été
24 25 26 27 28
29
Sabra 1978, p. 1068. Vernet 1978, p. 1070. Qalqašandī, Ṣubḥ al-aʿšā, ǧuzʾ 1, maqāla 1, bāb 1, faṣl 2, ṭaraf 1, maqṣad 2, aṣl 3 (al-ʿilm alṭabīʿī), ʿilm al-siḥr (Šams al-dīn 1987, p. 557): « » وكتاب الجمهرة للخوارزمي. Flügel 1835–1858, vol. 2, p. 630 : « جمهرة في علم السحر على طر يقة العرب والقفط للخوارزمي٤٢٠٣ », Flügel 1835–1858, vol. 5, p. 71 : « كتاب الجمهرة للخوارزمي١٠٠٣٠ ». Būnī 2000, pp. 61–62 (traduit partiellement dans Lory & Coulon 2013, pp. 30–31), 74, 151 (le passage est précédé d’ une recette d’ attraction proche de la recette 1 du Dāʾirat al-aḥruf ), 161, 165, 230, 415, 446 (le passage est traduit dans Lory & Coulon 2013, pp. 34–35). Būnī 2000, p. 74 (Faḫr al-dīn), p. 151 (ʿAbd al-Ṣamad), p. 161 (Muḥammad b. Idrīs alḪwārazmī), p. 165 (Muḥammad al-Ḫwārazmī), p. 230 (Aḥmad al-Ḫwārazmī).
8
introduction
présent à La Mecque en 670/1271–127230. Ces deux passages laissent penser que Faḫr al-Dīn et Muḥammad sont un seul et même personnage. On notera qu’ un personnage nommé Faḫr al-Dīn Abū al-Qāsim b. Ṣāliḥ al-Ḫwārazmī qui serait mort en 670/1271–1272 est mentionné dans le Tabṣīr al-muntabih d’ Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī31. Mais un autre extrait du Šams al-maʿārif al-kubrā présente une conversation entre Aḥmad al-Ḫwārazmī et le soufi Abū Sulaymān al-Dārānī (c. 140–215/c. 757–830)32: il est alors clairement question d’ un autre Ḫwārazmī. Tous ces éléments ne permettent pas d’identifier l’ auteur réel ou allégué des versions B, C et D, mais montrent que le nom de Ḫwārazmī est considéré comme une autorité dans le domaine de la magie des lettres. B. 2 Composition, datation et localisation L’analyse de la composition du Dāʾirat al-aḥruf n’ est pas aisée. Il s’ agit d’ un traité de magie pratique, contenant principalement des recettes. Il est ainsi soumis aux mêmes aléas que les textes scientifiques du type des réceptaires alchimiques ou médicaux: chaque copiste, chaque lecteur peut intervenir sur le texte. Ce type d’ouvrage n’est pas lettre morte, mais bien texte vivant, tradition mouvante. Les couches successives sont le plus souvent difficilement identifiables. Dans le cas du Dāʾirat al-aḥruf, il est toutefois possible de distinguer quelques éléments particuliers de la composition du traité. L’ hypothèse que nous privilégions est la suivante: le Dāʾirat al-aḥruf est à l’ origine un traité de magie pratique contenant quelques éléments théoriques, auquel ont été ajoutés divers groupes de recettes33. La division qui suit identifie les différentes strates du texte, mais ne désigne pas nécessairement une chronologie, car la succession de ces différentes strates ne peut être déterminée avec certitude. 1) Il semble que le traité s’organise autour d’un noyau originel composé des éléments théoriques du traité (listes d’anges, listes d’ arcanes, etc.) et de recettes pratiques (= partie A). Cette section primitive apparaît elle-même composée de deux strates: une première contenant les éléments théoriques et les recettes allant de l’attraction (ǧalab) à la libération et au déliement
32
Būnī 2000, p. 74: « وقال الشيخ الإمام العالم العلامة فخر الدين الخوارزمي قدس الل ّه روحه بحرم مكة ;» سنة سبعين وستمائةp. 165 : « وقال الشيخ العارف بالل ّه تعالى محمد الخوارزمي بحرم مكة قدس الل ّه سره 670 » في سنة. al-Naǧǧār s. d., vol. 4, p. 1374: « وفخر الدين أبو القاسم بن صالح الخوارزمي المعُ ز ّى مؤدّب أولاد معز . ه670 » الدين ا بن الوز ير مات في سنة. Būnī 2000, p. 230: « » قال الشيخ أحمد الخوارزمي شكوت إلى أبي سليمان الداراني الوسواس. Sur
33
Abū Sulaymān al-Dārānī, cf. Knysh 1999, pp. 36–39 et Arya & Negahban 2008, s. v. Pour un détail du classement des recettes selon leur niveau de composition, cf. pp. 22–25.
30
31
introduction
9
(ḫalāṣ wa-ḥall) (ff. 175r–193v) (ci-dessous type 1, recettes 1 à 16), à laquelle s’est greffée une seconde comprenant la recette du dévoilement des secrets cachés (kašf ʿan asrār ḫafiyyāt, ff. 193v–194v) et les recettes allant de l’ annulation des talismans des trésors (tabṭīl ṭalāsim al-kunūz) à la manifestation des protections d’un trésor (raʾy mā fī l-kunūz min al-mawāniʿ, ff. 199r–203v) (ci-dessous type 2, recettes 17 et 26 à 30). Parmi les premières recettes, certaines sont nettement plus courtes (type 1b, recettes 5 à 12 et 14 à 16) que les autres (type 1a, recettes 1 à 4 et 12 à 13). Ces secondes recettes sont en effet légèrement différentes, et mettent en œuvre des techniques qui n’apparaissent pas dans les premières (utilisation de poules, brûlage des lettres, élaboration d’une construction pour définir un lieu, confection de statuettes, considérations astrologiques)34. De ces six recettes, les cinq dernières ont un intitulé et sont séparées de la première par les recettes sur les éléments, ce qui pourrait pousser à penser qu’ il s’ agit de deux groupes différents. Toutefois, ce seul argument ne suffit pas, et les six recettes sont classées ensemble selon leur contenu; il n’est pas possible d’ affirmer ni d’infirmer que le second groupe est un ajout postérieur, nous rangeons donc le tout dans le premier stade de compilation. 2) Dans ce texte initial s’est inséré un groupe de recettes (= partie B) concernant la manipulation des quatre éléments (ff. 194v–199r) (ci-dessous type 3, recettes 18 à 25). Ces recettes sont manifestement différentes des autres, non seulement dans leur but, mais aussi dans leur processus. 3) Le traité comporte un supplément (signalé comme tel, noté fāʾida après l’expression tamma l-kitāb35, ff. 203v–204v), écrit de la même main, qui présente une série de recettes médicales basées sur les lettres et sur des versets du Coran (= partie D). Il s’agit manifestement d’ un ajout postérieur, tiré d’un autre traité (non identifié). L’addition comprend quatre sections dédiées respectivement aux lettres ṣād, ḍād, ẓāʾ et fāʾ. 4) On observe également quatre groupes de citations et références à d’ autres ouvrages ou auteurs qui présentent des singularités par rapport au reste du texte et semblent insérées postérieurement à la rédaction du noyau initial36. Aucune de ces citations ne se retrouve dans les versions B, C (lacunaire) et D, seule la version A les contient. Il est impossible d’ émettre une hypothèse de chronologie pour ces quatre ajouts de références et citations. 34
35 36
La dernière recette de ce groupe, qui est également la dernière du traité, est rangée parmi ce groupe bien qu’ elle ne comporte aucun élément qui puisse la différencier d’un groupe ou de l’ autre. C’est sa place dans le traité qui nous pousse à la classer ainsi. « Fin du livre ». Au sujet des citations, cf. pp. 36–37.
10
introduction
Un traité aussi composite est difficile à dater. Les éléments de datations, peu nombreux, ne permettent pas de situer chaque partie ou strate hypothétique du texte dans le temps, mais se rapportent uniquement au traité tel qu’il nous est parvenu. Les éléments internes de datation sont rares. On trouve tout d’abord un certain nombre de citations du Šams al-maʿārif alkubrā attribué à Būnī37, mais cela n’apprend pas grand-chose, en raison des difficultés de datation du corpus attribué à Būnī. Selon Ḥāǧǧī Ḫalīfa, qui écrit au xviie siècle, Būnī serait mort en 622/122538. Mais le Šams al-maʿārif alkubrā, tout comme la version courte circulant sous le titre Šams al-maʿārif alṣuġrā, sont, dans les diverses recensions qui nous sont parvenues, des ouvrages composites comportant plusieurs couches de rédaction, certaines clairement postérieures au début du xiiie siècle39. Il faut également ajouter à la datation du Dāʾirat al-aḥruf la référence à Ġazālī, lequel a vécu de 1058 à 111140. Pour ce qui est des éléments externes, le manuscrit de base Paris, BnF, Arabe 2357, le plus ancien en notre possession, comporte des marques indiquant une copie du xie/xviie siècle; toutefois, les folios comportant le Dāʾirat alaḥruf semblent plus anciens que le reste du recueil. L’attribution à Ḫwārazmī des versions B, C et D ne permet pas non plus d’ avancer de date précise, car le Ḫwārazmī en question n’est pas identifié avec certitude. Le texte des versions B, C et D est souvent simplifié, ce qui laisse penser qu’ il s’ agit d’un état postérieur du texte41. Il nous faut enfin signaler qu’ on trouve encore aujourd’hui sur internet des bribes de recettes et de formules apparaissant dans le Dāʾirat al-aḥruf, principalement sur des forums, sans mention d’ une source. La localisation du texte ne peut pas non plus être établie avec certitude. Le terme ǧawf est utilisé dans la recette 12 avec le sens de « Nord», qui est un emploi typiquement maghrébin du mot42, mais l’ indice est faible pour affirmer une origine occidentale du texte. En effet, on voit par ailleurs l’ emploi dans la recette 27 de termes géographiques typiques de l’ Égypte, qiblī et baḥrī, pour désigner respectivement le «Sud» et le «Nord»43. L’emploi de la variante
37 38 39 40 41 42 43
Sur cet auteur, cf. pp. 14–15. Dietrich 2004, p. 156. Cf. Coulon 2013 et Gardiner 2012. Watt 1965, p. 1038. Cf. pp. 39–40. Cf. Corriente 2008, p. 135. Nous remercions Jean Charles Ducène pour son aide dans l’identification de l’aire géographique des termes dont il est question ici.
introduction
11
orientale, et non occidentale de l’ abǧad44 ne permet de même aucune affirmation définitive, car les caractéristiques alphabétiques orientales se retrouvent parfois dans les textes arabes occidentaux.
C
Doctrine du Dāʾirat al-aḥruf
C. 1 La science des lettres45 La science des lettres (ʿilm al-ḥurūf ) est une science théorique et pratique basée sur les lettres de l’alphabet arabe46. Cette science semble tirer son origine d’ une technique de divination, une onomatomancie s’ apparentant au ǧafr47. Mais si elle tient peut-être de là ses prémisses, elle s’ est ensuite élargie et est devenue une science à part entière. Elle n’est alors plus seulement une pratique divinatoire, mais se développe selon différents aspects, qui ne sont pas cloisonnés l’un de l’autre, les textes participant le plus souvent de plusieurs catégories: le ʿilm al-ḥurūf mystique, le ʿilm al-ḥurūf philosophique, le ʿilm al-ḥurūf magique, le ʿilm al-ḥurūf alchimique, etc. Il s’ agit en quelque sorte d’ une application de doctrines diverses à l’alphabet arabe, qui s’ est constitué en une science spécifique, différente chez chaque auteur, mais dont certaines
44
Gacek 2009, s. v. Arabic alpha-numerical notation (pp. 11–13) et s. v. Arabic alphabet (pp. 10–11). La variante orientale est la suivante :
ابجدهوزحطيكلمنسعفصقرشتثخذضظغ La variante occidentale se note (les lettres dont l’ ordre varie sont en rouge):
ابجدهوزحطيكلمنصعفضقرستثخذظغش 45
46
47
Sur ces variantes dans le contexte magique, cf. Būnī 2000, p. 323. Seuls sont exposés les éléments pertinents pour l’ introduction d’un traité de magie. Nous ne nous attarderons pas sur les spéculations philosophiques, mystiques et théologiques du ʿilm al-ḥurūf comme tel. Le résumé qui suit sur le ʿilm al-ḥurūf se base principalement sur les ouvrages suivants, dans lesquels le lecteur trouvera de plus amples informations: Fahd 1965; Fahd 1971; Fahd 1997; Fahd & McDonald 1997; Gril 1997; Fahd 2000; Lory 2004; Ebstein 2014, pp. 77–122. Comme les voyelles courtes ne sont habituellement pas notées dans la langue arabe, le système de la science des lettres est basé sur les vingt-huit consonnes et semi-voyelles de l’ alphabet arabe. La tradition arabe reconnaît deux ordres alphabétiques différents, l’ alphabet selon l’ ordre alif, bāʾ, ǧīm, dāl, appelé abǧad, et l’alphabet selon l’ordre alif, bāʾ, tāʾ, ṯāʾ, appelé ḥurūf al-hiǧāʾ. Sur l’ abǧad et les ḥurūf al-ḥiǧāʾ, cf. Weil & Colin 1960, Fleisch 1971, Gacek 2009, s. v. Arabic alpha-numerical notation (pp. 11–13) et s. v. Arabic alphabet (pp. 10–11). Sur ce type de divination, cf. Fahd 1965.
12
introduction
lignes directrices peuvent être décelées. Les deux aspects qui se sont le plus développés sont la mystique des lettres et la magie des lettres. Le ʿilm al-ḥurūf proprement mystique entretient des liens très étroits avec le soufisme. Nous n’aborderons pas ici ce pan de la science des lettres de manière détaillée, le Dāʾirat al-aḥruf ne comportant aucun élément de théorie mystique48. Le ʿilm al-ḥurūf s’est taillé une place de choix parmi les sciences dites occultes. En son aspect magique, il participe du siḥr (magie), et est de la sorte soumis aux observations habituelles concernant ce dernier : est considérée comme licite la magie qui ne nuit pas à autrui, et est considérée comme illicite la magie qui porte préjudice à autrui49. Le ʿilm al-ḥurūf est couramment appelé sīmiyāʾ en arabe, sur la base du mot grec σημεῖον (signe, symbole, signe gravé), qui, par sa consonance, rappelle le mot kīmiyāʾ (alchimie), ce qui ne laisse pas de susciter les rapprochements50. La science des lettres est basée sur la place capitale de la parole et de l’écriture dans la pensée arabo-musulmane. Le Coran étant le verbe divin, la parole est placée au centre de la tradition : Pour la tradition musulmane ultérieure en tout cas [c’ est-à-dire après Muḥammad], les lettres sont des forces vivantes. Les paroles sacralisées deviennent, à la limite, des anges. Bref: la parole, la parole sacrée, c’ est Dieu rendu sensible, c’est Dieu rendu, dans une certaine mesure, accessible.51 La science des lettres démontre une tendance à donner à la parole une valeur ontologique. Un être existe en lien avec son nom ; ce dernier n’est plus seulement une donnée épistémologique, mais participe de la chose elle-même. Les noms participent donc de l’ordre universel. Il suffit de rappeler le récit de la
48
49 50 51
Une des figures historiques qui a poussé à l’ extrême la science des lettres mystique est Ibn ʿArabī (560–638/1165–1240). Le ʿilm al-ḥurūf prend une place considérable dans la doctrine qu’ il décrit dans les Futūḥāt Makkiyya. C’ est là l’ aspect du ʿilm al-ḥurūf qui a de loin le plus intéressé les chercheurs jusqu’ ici. Il ne présente que peu de liens précis avec la doctrine du Dāʾirat al-aḥruf. Au sujet du ʿilm al-ḥurūf chez Ibn ʿArabī, cf. entre autres Gril 1997 et Lory 2004, pp. 115–136. Plus tardivement, à partir du xive siècle, les adeptes de la Ḥurūfiyya développent un système d’ explication du réel basé sur un ʿilm al-ḥurūf mystique. À ce sujet, cf. Bashir 2005. Fahd 1997, pp. 567–568. Pour une bibliographie récente des ouvrages concernant la magie dans l’ Islam médiéval, cf. Callataÿ & Halflants 2011. Fahd & McDonald 1997; Lory 2004, pp. 37 et 39. Aujourd’hui, le terme sīmiyāʾ s’applique à toute magie blanche, notamment aux techniques relevant de l’hypnose. Lory 2004, p. 13.
introduction
13
création de l’homme dans le Coran, dans lequel Dieu enseigne à Adam les noms, que les anges ignorent, et demande à ces derniers de se prosterner devant Adam, devenu par cette connaissance digne de cette marque d’ hommage52. Cette conception a amené les auteurs à développer, à la manière de la cabale hébraïque, un système d’interprétation du monde basé sur les lettres de l’alphabet. L’étude du ʿilm al-ḥurūf permet ainsi selon eux de connaître la nature cachée de toute chose: connaître le nom d’ une chose, c’ est connaître la chose. L’univers est souvent considéré par les auteurs de textes relevant du domaine des sciences dites occultes, comme un gigantesque mécanisme fonctionnant selon le principe de l’analogie: les microcosme et macrocosme se répondent indéfectiblement. Toute partie du système est en relation et en corrélation avec les autres: l’homme est lié aux astres qui le gouvernent53, à son nom, à son ange; il participe d’un système tout en étant un système. L’ univers est ainsi un emboîtement de systèmes qui fonctionnent tous analogiquement, qui ne sont que les diverses faces d’ une même réalité. Dans ce système d’analogie, les lettres ont aussi, chez plusieurs auteurs, une part active dans la création du monde. Les vingt-huit lettres de l’alphabet arabe sont en outre classées selon diverses caractéristiques. À chacune correspond une valeur numérique54 ; à chacune correspond un ange; à chacune est attribué un des quatre éléments (feu, air, eau, terre), les lettres se répartissant ainsi en quatre groupes de sept. D’ autres propriétés sont encore rattachées aux lettres, ainsi que diverses entités spirituelles. Chaque homme est caractérisé par son nom, et son ange personnel est attaché à son nom (et aux différentes lettres qui le composent). Les noms qui sont composés des lettres en tirent leurs propriétés. Ainsi, les noms révèlent un savoir sur les choses, et permettent d’ agir sur ce qui leur est lié : choses, entités spirituelles, hommes, événements, etc. Les développements ultérieurs de cette science, dont le Dāʾirat al-aḥruf participe, ont poussé le système jusqu’à passer d’une «onomatologie» à une « grammatologie»: les noms ne sont plus seulement les êtres et les anges des êtres, les lettres elles-mêmes deviennent des êtres principes des choses, elles sont elles-mêmes des anges qui peuvent être invoqués, des archétypes à la portée des hommes. Ainsi, invoquer une lettre d’eau permet d’éteindre un feu, et ainsi de suite.
52 53 54
Coran 2:31–34. Qui sont parfois rapprochés des anges, notamment chez les Iḫwān al-Ṣafāʾ, cf. Lory 1992, p. 152. Cf. annexe B (p. 190), et Colin 1971.
14
introduction
La science des lettres a connu une islamisation plus ou moins grande selon les auteurs, accompagnée du développement progressif de théories diverses sur les noms divins (al-asmāʾ al-ḥusnāʾ, les plus beaux noms)55 et sur les lettres isolées placées en tête de certaines sourates du Coran56. L’état actuel des recherches dans le domaine ne permet pas d’ établir une synthèse historique, mais seulement de mentionner quelques-unes des grandes figures de cette science. Le ʿilm al-ḥurūf se développe à l’ origine principalement dans les milieux šīʿites. Un témoignage d’ élaboration d’ un système de ʿilm al-ḥurūf se trouve dans les textes qui composent le corpus alchimique attribué à Ǧābir ibn Ḥayyān57. Il s’agit d’un groupe de traités vraisemblablement composés durant la fin du viiie et le ixe siècle de notre ère et attribués à Ǧābir ibn Ḥayyān, personnage dont l’existence historique est incertaine, qui se présente comme le disciple de Ǧaʿfar al-Ṣādiq. Il s’ agit de l’ auteur le plus influent dans le domaine de l’alchimie arabe médiévale. Il a développé dans ses ouvrages un système nommé ʿilm al-mīzān (science de la balance), qui consiste à analyser les lettres qui composent le nom d’ une chose ; selon l’ auteur, on peut, par le moyen de savants calculs appelés le mīzān al-ḥurūf (balance des lettres), déterminer avec précision la quantité de qualités élémentaires (chaud, froid, humide, sec) présentes dans la chose à partir des lettres qui composent son nom. Ensuite, le système alchimique des textes jābiriens, basé sur les commixtions (proportions de qualités élémentaires dans les choses), propose de changer la proportion d’un métal vil en celle de l’ or ou de l’ argent (transmutation alchimique) par le moyen d’élixirs (mélanges proportionnés de propriétés élémentaires). Ce système d’analyse des noms des choses participe du ʿilm al-ḥurūf. L’encyclopédie des Iḫwān al-Ṣafāʾ (Frères de la Pureté) propose également un système de science des lettres, mais moins abouti que celui du corpus jābirien58. La philosophie du langage qui y est développée fait de la parole de l’homme comme l’image de la production des êtres par le Créateur. Les auteurs s’intéressent particulièrement aux relations entre les lettres et les nombres, et fondent leur réflexion sur une conception numérologique du monde. C’ est cependant dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī que se développe
55 56 57
58
Gardet 1960. Massey 2005. Au sujet de Ǧābir ibn Ḥayyān et du ʿilm al-ḥurūf dans le corpus de textes qui lui est attribué, cf. Kraus 1942, pp. 187–303, et Haq 1994, passim. Sur l’alchimie de Ǧābir ibn Ḥayyān, cf. les deux ouvrages mentionnés et Moureau à paraître. Pour plus de précisions au sujet du ʿilm al-ḥurūf chez les Iḫwān al-Ṣafāʾ, cf. l’ Épître sur les nombres (Épître 1), in al-Bustānī 1957, vol. 1, pp. 48–77. Cf. également Marquet 1973, pp. 42– 44 et Lory 2004, pp. 61–74. Concernant la magie chez les Iḫwān al-Ṣafāʾ, cf. Lory 1992.
introduction
15
le système le plus élaboré et le plus influent du domaine59. Ce corpus présente un ʿilm al-ḥurūf magique profondément islamisé essentiellement basé sur le Coran et l’Islam, mêlé de magie plus populaire. La date de composition et l’ attribution de l’ouvrage sont sujettes à discussion, comme nous l’ avons déjà évoqué60. Le Šams al-maʿārif al-kubrā est avant tout un traité de magie pratique, mais il développe néanmoins une théorie complexe. Dans ce texte, le système du ʿilm al-ḥurūf proposé va plus loin que chez la plupart des auteurs: la parole divine est le support ontologique de toute chose, et le nom n’est plus le reflet de la réalité de la chose, mais «c’est la parole qui fonde la réalité extérieure et non l’inverse»61, la chose ne fait que manifester le nom divin qui est sa réalité. La présence de l’astrologie est également importante dans ce traité. La magie du Šams al-maʿārif al-kubrā est intimement liée à l’ angélologie (les anges et les influences des mondes supérieurs, voire même les influences astrales, semblent amalgamés dans l’ouvrage), et dérive vers un système franchement animiste62: elle propose des recettes magiques visant à contraindre des entités spirituelles, et ce au moyen de la connaissance de leur nom63. C’est du ʿilm al-ḥurūf de Būnī que se rapproche le plus le Dāʾirat al-aḥruf, avec cependant une absence presque totale de la dimension islamique : le Dāʾirat al-aḥruf n’utilise pas les versets du Coran, et ne mentionne pas les noms divins. C. 2 La doctrine du Dāʾirat al-aḥruf Le caractère composite du Dāʾirat al-aḥruf entraîne quelques incohérences dans la doctrine du traité. La description qui suit porte principalement sur la partie A, la plus importante du texte, puis sur les paragraphes concernant les quatre éléments (partie B). La doctrine de la partie C, ajout postérieur très incomplet sans grand lien avec le reste de l’ouvrage, ne sera pas analysée. Les citations et références seront traitées à part, après l’ étude de la doctrine.
59
60 61 62 63
Sur Būnī et le Šams al-maʿārif al-kubrā, cf. Ullmann 1972, pp. 390–391, Pielow 1995, Lory 2004, pp. 91–112, Dietrich 2004, Witkam 2007, Coullaut Cordero 2009, Martin iii 2011, Gardiner 2012, et Coulon 2013. Cf. p. 10. Lory 2004, p. 98. Lory 2004, p. 102. Les auteurs ici mentionnés ne sont pas les seuls évoqués en matière de ʿilm al-ḥurūf. Pour ce qui est de l’ Occident musulman, on notera en particulier le Kitāb ḫawāṣṣ al-ḥurūf d’Ibn Masarra (Garrido Clemente 2007), et les œuvres d’ Ibn ʿArabī (cf. n. 48).
16
introduction
C. 2. a Contexte doctrinal Le traité présente des recettes de magie qui participent de diverses catégories. Un texte comme le Dāʾirat al-aḥruf souligne encore, s’ il est besoin, la difficulté de proposer des classifications dans ce domaine64. La science des lettres n’est jamais appelée sīmiyāʾ dans le Dāʾirat al-aḥruf ; l’ auteur l’ appelle «science des secrets des lettres»65. Il la considère comme une science capitale: elle donne le pouvoir sur les êtres et les choses. Cette science est secrète, elle est cachée aux ignorants: seuls les sages peuvent y avoir accès66, après diverses préparations physiques et mentales67. Pour cette raison, les sages ont caché la science des lettres au moyen des symboles68. Cette conception, qui pourrait sembler rapprocher encore le Dāʾirat al-aḥruf du Šams al-maʿārif alkubrā69, est un topos des textes gnostiques et des traités de sciences dites occultes. La base doctrinale théorique est celle de la plupart des traités de ʿilm alḥurūf. Le monde est entièrement basé sur le principe d’ analogie. À chacune des lettres correspondent divers êtres et choses. Le texte est avant tout un texte «grammatologique»: ce sont les lettres, et non les noms, qui sont invoquées, même si ceux-ci entrent également dans les rituels magiques. Chaque lettre est le gouverneur d’un ange, appelé serviteur (ḫādim) de la lettre. Les lettres gouvernent également différentes entités spirituelles70. Elles correspondent à une valeur numérique isopséphique (appelé ḥisāb / ʿadad al-ǧumal), qui est utilisée dans plusieurs recettes. En outre, chaque lettre-ange possède un arcane (iḍmār), c’est-à-dire une formule qui permet d’ agir sur ce qui est en relation avec la lettre71. Les lettres sont également chacune caractérisées par un des quatre éléments (la science des lettres a pour base les quatre éléments, nous
64 65
66 67 68 69 70
71
Fahd 1997, p. 568. Dāʾirat al-aḥruf, f. 175r : « » علم اسرار الحروف. Elle offre selon lui les pouvoirs qu’ont eu les Anciens, Dāʾirat al-aḥruf, f. 190r : « فمن اطلع عليه فقد بلغ من العلم غاية العز والرفعة و ينال ما » نالته الاولين. Dāʾirat al-aḥruf, f. 175v : « لها اسرار خفيات وامور مشكلات لا يهتدي اليها الا عقول الحكماء الراسخـين » في العلم والعقل والنقل. Cf. pp. 18–19. Dāʾirat al-aḥruf, f. 175r : « » الاقدمين كانوا يخفون هذه النتيجة عن الجهال و يرمزونها بخفي الاقلام. Lory 2004, pp. 103 et 105. Une recette propose ainsi de trouver la lettre qui gouverne l’entité spirituelle d’une personne, cf. Dāʾirat al-aḥruf, f. 178r : « واحفظ ذلك الحرف ولا تعود تطلبه الا به فانه حرفه وسره » وطبعه. Cf. pp. 26–27.
introduction
17
dit l’auteur) et forment ainsi quatre groupes de sept lettres72. Enfin, chacune est rattachée à une des quatre directions (correspondant aussi à un élément)73, à nouveau en quatre groupes de sept lettres. Nous proposons en annexe un tableau reprenant les lettres, leur valeur numérique, l’ élément ainsi que la direction qui leur correspondent74. C. 2. b Principes magiques Le fondement de la magie du Dāʾirat al-aḥruf est d’ utiliser les lettres de l’ alphabet, associées à d’autres moyens (formules, fumigations, etc.), pour asservir les entités spirituelles et les anges qui leur correspondent et obtenir ainsi ce que l’ on veut: services, pouvoirs, ou autre. L’officiant accomplit une série d’ actions qui lui permettent de faire venir un ange ou une entité spirituelle. Il peut ensuite présenter sa requête. Il s’agit ainsi d’un type d’ istinzāl (faire descendre une entité spirituelle) ou d’ istiḥḍār (faire se présenter à soi une entité spirituelle)75, même si aucun de ces termes n’est utilisé comme tel; on trouve cependant très souvent les première et quatrième formes de la racine ḥḍr dans les recettes pour désigner l’arrivée des entités spirituelles. La présence fréquente de la racine ǧlb (attirer, faire venir) pour signifier l’ attraction des entités spirituelles vers l’officiant fait également penser à l’ expression istiǧlāb (faire venir une entité spirituelle) de la Ġāyat al-ḥakīm de Maslama ibn Qāsim alQurṭubī, traité magique très influent dans le monde arabe et le monde latin76. Toutefois, l’auteur utilise plusieurs fois explicitement le terme istiḫdām (asservissement, faire d’une entité spirituelle son serviteur), qui décrit plus précisément une relation de maître à serviteur: la magie du Dāʾirat al-aḥruf permet d’ asservir, d’assujettir une entité spirituelle. Il va même plus loin : certaines lettres ont un pouvoir non seulement sur les entités spirituelles77, mais aussi sur
72
73
Dāʾirat al-aḥruf, f. 175r : « ;» هي مركبة على ار بعة عناصرf. 175v: « فكان القول على اسرار الحروف » الثمانية وعشرون حرفا ً الآتي وصفها المركب على الار بع عناصر التي هي قوام الدنيا. Cf. annexe B (p. 190). Feu – Est ; terre – Sud ; air – Ouest ; eau – Nord. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 200v–201r: « وتكتب في
الر بع الشرقي فى الارض هذه الحروف بسكين ا ه ط م ف ش ذ وفي الر بع القبلي ب و ي ن ص ت » ض وفي الر بع الغر بي ج ز ك س ق ث ظ وفي الر بع البحري د ح ل ع ر خ غ. 74 75 76
77
Annexe B (p. 190). Au sujet de ces termes, cf. Fahd 1978 et Chodkiewicz 1995. Version arabe éditée dans Ritter 1933, traduite dans Ritter & Plessner 1962; version latine éditée dans Pingree 1986. Pour une bibliographie récente sur le traité, cf. Boudet, Caiozzo, & Weill-Parot 2011, Callataÿ & Moureau 2015 et Callataÿ & Moureau 2016. Par exemple, quand on leur récite les noms de l’ alliance (cf. pp. 30–32), les entités spirituelles ne sont plus maîtresses d’ elles-mêmes et doivent obéir à l’officiant, cf. Dāʾirat
18
introduction
les anges, qui doivent alors obéir à l’officiant qui les utilise. Il n’est jamais précisé explicitement si les entités spirituelles «s’ incarnent » devant l’ officiant ; on lit seulement qu’elles sont présentes78. Le système qui permet d’ utiliser les entités spirituelles n’est pas décrit en détail, mais une analyse du vocabulaire permet de préciser le fonctionnement des recettes. L’auteur parle de taṣrīf et de taṣarruf (littéralement «manipulation» des entités spirituelles), que les philosophes utilisent pour décrire le contrôle que l’ âme exerce sur le corps79. Le sens de taṣrīf et taṣarruf dans le Dāʾirat al-aḥruf est de contrôler les entités et les choses au moyen des lettres à la manière de l’ âme qui contrôle le corps. Afin d’exercer ce taṣrīf et de manipuler les entités spirituelles, l’ auteur insiste en plusieurs endroits sur la nécessité que l’ange de la lettre utilisée mélange (mazaǧa) sa «spiritualité» (rūḥāniyya) à la nature (ṭabīʿa) de l’ officiant et à la nature de la lettre80. C’est par l’intermédiaire de la rūḥāniyya de l’ ange qui est lié à la lettre que l’homme peut agir sur les entités spirituelles. Plus précisément encore, cette union permet d’abord le taṣrīf de la lettre, c’ est-à-dire permet à l’officiant de manipuler la lettre, et ainsi de manipuler l’ entité spirituelle désirée. C. 2. c L’officiant Puisque l’invocation permet de faire obéir les entités spirituelles, elle est réservée aux sages et cachée aux ignorants: seuls peuvent y parvenir « les intellects des sages affermis dans la science (4:162), (dans) ce qui relève de la raison (comme) de la tradition»81. Pour la connaissance des noms de l’ alliance (cf. pp. 30–32), il faut un intellect juste (ʿaql sarīd)82. Puisque l’ officiant agit sur les noms des choses, c’est-à-dire sur la réalité des choses, cela implique qu’il connaisse son nom, qu’il connaisse sa réalité. Cette nécessité d’ être sage
78 79 80
81 82
al-aḥruf, ff. 188r–188v : « واعلم انك اذا تلوت اسماء الميثاق فلا يستطيع الروحانية يتصرفوا في انفسهم ً » حتى يقضوا حاجتك طوعا اً و كرهاet f. 189v : « بحق هذه الاسماء الذي انتم مسجونين بقهرها و بقوتها » وليس لـكم تصر يف في انفسكم حتى تقضوا حاجتي. Sur cette notion d’ incarnation des entités spirituelles, cf. Fahd 1978, p. 264. Voir Goichon 1938, s.v. taṣarruf (pp. 180–181). Au sujet de ces mots en contexte soufi, cf. également Fahd & McDonald 1997, p. 612. Dāʾirat al-aḥruf, f. 192r : « وتقول ايها الملك امزج روحانيتك بطبيعتي وطبيعة ذلك الحرف لتصر يف
» طبيعته – لهذه الحرف – في الارواح الجثمانيةet « وتقول اقبض على روحانيتك لطبيعة هذه الاحرف »– او هذه الحرف – للتصر يف فيهet f. 192v : « وتقول امزج روحانيتك بطبيعتي لتصر يف هذا الحرف » وسر طبيعته. Dāʾirat al-aḥruf, f. 175v : « لها اسرار خفيات وامور مشكلات لا يهتدي اليها الا عقول الحكماء الراسخـين » في العلم والعقل والنقل. Dāʾirat al-aḥruf, f. 189r : « » ولا يهتدي اليها الا كل ذي عقل سر يد.
introduction
19
se retrouve également dans le Šams al-maʿārif al-kubrā, et est courante dans les traités de ʿilm al-ḥurūf 83. Mais la sagesse n’est pas la seule condition ; d’ autres prescriptions s’ajoutent à celle-là, qui sont habituelles dans les pratiques magiques et qui font penser aux ascèses de diverses sectes anciennes, notamment pythagoriciennes. L’officiant doit suivre des règles de conduite: « il n’ y aura chez toi ni femme ni personne ayant commis de péché véniel, (en état) d’ impureté majeure84, ou ayant ses menstrues, et personne parmi les créatures de Dieu, petit ou grand, ne sera au courant de ton œuvre; (sinon) l’ œuvre sera annulée»85. La nécessité du secret est également très importante86. L’ officiant doit en outre avoir un corps pur: il doit s’abstenir de manger des aliments qui ont un esprit, et il lui faut parfois jeûner ou avoir un régime particulier87. Dans certaines recettes, son vêtement aussi doit être pur, et non cousu88. Dans une recette, c’est le lieu où se pratique le rituel magique qui doit être nettoyé et purifié avec de l’eau pure89. C. 2. d Les êtres invoqués et leurs noms Les êtres invoqués ne sont pas définis avec précision dans le Dāʾirat al-aḥruf. On observe dans l’ouvrage différentes appellations se référant à des êtres divers. La distinction entre les termes ne semble cependant pas toujours claire. Les êtres les plus importants qui sont attachés aux lettres sont les anges90. Ces anges sont appelés serviteurs (ḫādim) des lettres91. Ils sont invoqués dans presque toutes les recettes, et c’est généralement par eux que sont accomplies les demandes de l’officiant (notamment par l’écriture et la prononciation de
83 84 85 86 87 88
89 90 91
Lory 2004, pp. 39 et 103. Ḥāǧǧī Ḫalīfa va plus loin ; selon lui, seuls les prophètes arrivent à invoquer la présence des anges (cf. Fahd 1978, p. 264). Cf. traduction n. 70. Dāʾirat al-aḥruf, f. 188r : « وتلزم الادب ولا يكون عندك امرأة ولا صغيرة ولا جنب ولا حائض » ولا يطلع احد من خلق اللـه على عملك من صغير او كبير فيبطل العمل. Dāʾirat al-aḥruf, f. 196v : «ً » فكن به شحيحا. Recettes 4, 12–13. Recettes 4, 12–13. Dāʾirat al-aḥruf, f. 183r : « وتكون طاهر البدن والثياب وانت صائم متر يض عن ً ;» كل ما يخالطه الارواح وعن كل ما خرج من روح ولا تلبس مخيطاf. 190v: « وانت طاهر البدن ;» والباطن والثيابf. 191r : « ايام آخرها يوم٣ فابتدئ بتطهير البدن والثياب وتكون قد قدمت صوم
» الاحد وتجتنب كل ما خرج من روح او فيه روح ولا تأكل خبزا ًوكل ما سواه. Recette 27. Dāʾirat al-aḥruf, f. 200r : « اذا اخبرت ان في المكان كنز او خبية فاكنسه من النجاسة » والوسخ ورشه بالماء الطاهر. Nous proposons en annexe C (p. 192) un tableau reprenant les noms des anges de chacune des lettres. Cf. McDonald 1991, et Madelung 1991. Dāʾirat al-aḥruf, f. 176r–v.
20
introduction
leur nom, ainsi que par leurs arcanes). Les anges invoqués dans le Dāʾirat alaḥruf y sont décrits comme ceux qui ont un esprit spirituel et une essence lumineuse92. Ils ont pouvoir sur les entités spirituelles. Leurs noms, qui se retrouvent pour la plupart dans le Šams al-maʿārif al-kubrā, avec toutefois des variations graphiques parfois importantes, ont une origine hébraïque, comme le montre une comparaison avec la liste de Moïse Schwab93 qui inventorie les noms d’anges utilisés dans différents traités hébraïques (cf. tableau en annexe C94). Outre les noms mentionnés dans le texte même, que nous avons repris dans le tableau en annexe, on trouve également le nom de Métatron (Mīṭaṭrūn), ange fréquemment associé à la magie, dans une figure du traité95. Pour certains auteurs et lecteurs médiévaux, ces noms d’ anges, comme certains noms divins de consonance similaire, auraient une origine « syriaque » (suryāniyya), terme qui n’est pas à comprendre ici au sens précis de « langue syriaque», mais plutôt comme référant à la langue des anges. Ainsi, chez Būnī, on trouve différents passages où un équivalent arabe est donné pour ces termes et expressions96, ou encore des listes de noms divins suryānī traduits en arabe97. À la suite des anges, on observe les rūḥāniyyāt, littéralement les « spirituelles». Ce terme, plus général, est difficile à cerner précisément et recouvre différentes notions. Le sens le plus courant dans le Dāʾirat al-aḥruf est celui d’«entité spirituelle»98. Il s’agit d’êtres spirituels ou de partie spirituelle d’êtres, mal définis dans le Dāʾirat al-aḥruf, mais dont le traité abonde, qui ont chacun des fonctions spécifiques. La rūḥāniyya de l’ attraction (ǧalab)99, qui attire d’autres entités spirituelles à la demande de l’ officiant, celle des sagesses (ḥikam)100, qui donne la connaissance, celle plus mystérieuse des
92 93 94
95 96 97 98 99 100
Dāʾirat al-aḥruf, ff. 185r–185v : « » ذوي الارواح الروحانية والذوات النورانية. Schwab 1897. Cf. annexe C (p. 192). Le tableau reprend également les noms d’anges dans les différentes versions du texte ainsi que dans le Šams al-maʿārif al-kubrā. Les voies de transmission de ces noms d’ anges restent à explorer. Dāʾirat al-aḥruf, f. 197r. Sur l’ ange Métatron, cf. Orlov 2005. Būnī 2000, pp. 343–346. Sur la langue suryāniyya, cf. également entre autres Būnī 2000, pp. 321, 378, 445, 505. Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, dans Būnī s. d., p. 99, commenté et traduit dans Pielow 1995, pp. 89–92. Cf. Chodkiewicz 1995. Dāʾirat al-aḥruf, f. 186r : « وازجروا روحانية الجلب يتوكلوا بكذا وكذا و يزجروا روحانيته الممتزجة » بطبائعه الار بعة حتى يأتي الى مكاني هذا اسرع من طرفة عين ذليلا ًخاضعا. Dāʾirat al-aḥruf, f. 187r : « » وان كان لاستخدام روحانية الحكم.
introduction
21
lettres ṭmḫlšf (طمخلشف, les lettres qui forment le dernier mot de l’ arcane de l’ alif )101, qui sont désignés comme «quatre personnes ayant dans leurs mains des livres, un livre chacune»102, et qui enseignent divers pouvoirs, dont celui de voler, sont ainsi évoquées. On trouve également la mention de la rūḥāniyya des natures des lettres (ṭabāʾiʿ al-ḥurūf )103, terme plus générique définissant diverses rūḥāniyyāt, dont celle de l’attraction fait partie. C’ est en demandant aux anges de faire venir les entités spirituelles qu’on peut les faire obéir104, c’ est par les anges qu’on peut les asservir (istiḫdām)105. On trouve parfois dans le traité le terme rūḥāniyyūn («spirituels» au masculin) plutôt que rūḥāniyyāt, comme par exemple les «spirituels qui connaissent les noms », mentionnés dans l’asservissement de l’entité spirituelle des sagesses (istiḫdām rūḥāniyyat al-ḥikam)106. L’auteur du Dāʾirat al-aḥruf distingue deux types de rūḥāniyyāt, tous deux soumis aux anges107: les esprits spirituels (rūḥ rūḥānī), sur lesquels l’ ange de l’ alif a pouvoir108 et qui peuvent être détruits109, et les esprits corporels (rūḥ ǧuṯmānī / ašbāḥ ǧuṯmāniyya110), qui peuvent être dominés par les esprits spirituels111. On observe également une distinction entre les esprits inférieurs 101
102
103 104 105 106 107 108 109 110
111
Dāʾirat al-aḥruf, ff. 182v–183r : « اذا اردت ان تستخدم روحانية طمخلشف للاخفاء والمشي على الماء
والطيران في الهواء والحظا و يعلموك ما لم تكن تعلم و يظهرونك على اسرار وخفيات بني ادم وتطلع على » شيء لم اطلع عليه احد الا من وقف على هذا العلم والحكم. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 183v–184r : « فيظهروا لك بعدهم بار بعة اشخاص بايديهم مصاحف بيد كل واحد منهم مصحف فتقول لاصحاب المصاحف الار بعة اعطوني الطاعة فيقولون لك بالاشارة ما تر يد فقل كلموني مثل ما اكلمكم فيطرقون رؤوسهم فاتلوا عليهم اسماء الميثاق فانهم يكلموك فسأل منهم عن ما شئت فانهم يعلموك بالاسماء والحكم والعلوم والاخفاء والطيران في الهواء وكل ما تر يد و يعلموك كيفية الاعمال » وما تسأل عنه. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 187r–187v : « وان كان لاستخدام روحانية طبائع الحروف ليكونوا طائعين لكل » ما تر يد من جلب او تسليط او استخدام او نفاد ما يومرون. Dāʾirat al-aḥruf, f. 186r : « وازجروا روحانية الجلب يتوكلوا بكذا وكذا و يزجروا روحانيته الممتزجة » بطبائعه الار بعة حتى يأتي الى مكاني هذا اسرع من طرفة عين ذليلا ًخاضعا. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 188r–188v : « واعلم انك اذا تلوت اسماء الميثاق فلا يستطيع الروحانية يتصرفوا في ً » انفسهم حتى يقضوا حاجتك طوعا اً و كرها. Dāʾirat al-aḥruf, f. 187r : « » اتوني بالروحانيين الذين هم عالمين بالاسماء. Dāʾirat al-aḥruf, f. 186r : « يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وعمصياييل بعزة هذه الاسماء الذي » طاعتها على كل روح روحاني وجثماني. Dāʾirat al-aḥruf, f. 193r : « » سلط عليك ايها الروح الروحاني الفلاني ملك حرف الالف فلان. Dāʾirat al-aḥruf, f. 193r : «ً » وان اردت هلاك روحا ًروحانيا. Le terme šabḥ (spectre) n’apparaît qu’ une seule fois dans le traité, et semble alors désigner les esprits corporels. Cf. Dāʾirat al-aḥruf, f. 179r : « واستطالوا بها على الارواح الروحانية والاشباح » الجثمانية وقهروهم. Dāʾirat al-aḥruf, f. 193r : « » وان اردت تسليط روح روحاني على جثماني.
22
introduction
et les esprits supérieurs112, mais le peu d’informations à ce sujet ne permet pas de déterminer précisément ce que recouvrent ces notions dans le Dāʾirat alaḥruf. Cependant, le terme de rūḥāniyya ne désigne pas uniquement les êtres spirituels, mais aussi une partie spirituelle d’un être. La rūḥāniyya désigne ainsi également la partie spirituelle de l’homme113, de l’ ange114 et de la lettre115 par laquelle opère la magie, et c’est par leur rūḥāniyya qu’ ils peuvent agir sur les entités spirituelles. Mais c’est également par leur rūḥāniyya que les hommes peuvent être atteints magiquement: l’attraction (ǧalab), par exemple, est une opération magique consistant à faire venir à soi ou faire se mouvoir la rūḥāniyya d’un homme. On observe une hiérarchie entre les êtres cités. Parmi les anges, l’ ange de l’alif, première lettre de l’ abǧad, domine116, notion qui se retrouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā117. Les anges ont pouvoir sur les entités spirituelles. Dans cette hiérarchie, l’homme ne trouve pas de place fixe dans le Dāʾirat al-aḥruf : les anges et les entités spirituelles peuvent agir sur sa rūḥāniyya, mais il peut faire obéir les uns et asservir les autres. C. 2. e But et typologie des recettes Les recettes du Dāʾirat al-aḥruf peuvent être classées selon deux typologies. La première est la typologie philologique, qui permet d’ observer les stades de compilation et dont il a été question plus haut. La seconde suit le but des recettes. La liste ci-dessous présente la typologie philologique et est composée de quatre sortes de recettes: 1a, 1b, 2 et 3. On se reportera aux pages concernant la compilation du traité pour connaître la raison et le détail de cette classification. Afin de faciliter la lecture de la liste, les recettes sont échelonnées sur trois niveaux: les recettes de type 1 sont les plus à gauche, le type 3 présente le retrait le plus grand:
112
113 114 115 116 117
Dāʾirat al-aḥruf, f. 190r : « ;» اذا اردت ان تستخدم اي روح شئته من علوي او سفليf. 194v: « اذا اكتحلت بمرارته فانك ترى الارواح السفلية على قدر هياتهم واشكالهم واختلاف صورهم وان » اكتحلت بعينيه فانك تنظر الارواح العلو ية. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 176v–177r : « » فاذا اردت تجلب وتحرك روحانية انسان. Dāʾirat al-aḥruf, f. 192r : « » وتقول ايها الملك امزج روحانيتك بطبيعتي وطبيعة ذلك الحرف. Par exemple Dāʾirat al-aḥruf, f. 188r : « فتتكلم بهذه الاسماء وهي اسماء الميثاق على روحانية هذه » الحروف. Dāʾirat al-aḥruf, f. 176r : « فاول الاحرف حرف الالف خادمه الرئيس الاكبر وهو الحاكم على » كل ملك من ملوك الاحرف وكل روح في طاعته وهو هذا هطمهطلفياييل. Lory 2004, p. 98. Cf. également Būnī 2000, p. 421, où l’ange de l’alif est qualifié de raʾīs al-akbar, comme dans le Dāʾirat al-aḥruf.
introduction
1) 2) 3) 4)
5) 6) 7) 8)
9)
10) 11) 12) 13) 14) 15) 16)
23
Attraction (ǧalab), ff. 177r–179v, type 1a: faire venir ou faire se mouvoir l’entité spirituelle d’un homme (adversaire). Union (taʾlīf ), ff. 179v–180v, type 1a: provoquer la réconciliation de deux adversaires. Séparation / inimitié (tafrīq / ʿadāwa), ff. 180v–181v, type 1a : semer la haine entre deux personnes. Asservissement (istiḫdām) de l’entité spirituelle des lettres ṭmḫlšf, ff. 182v–184v, type 1a: asservir les entités spirituelles de ces lettres (les quatre personnes tenant un livre, cf. p. 21) pour obtenir divers pouvoirs (dissimuler, voler, avoir de la chance, savoir ce qu’ on ignore, connaître les secrets des fils d’Adam). Annulation (tabṭīl) des talismans qui défendent des trésors, ff. 186r–186v, type 1b. Manifestation (iẓhār) d’un trésor, d’une chose cachée ou d’ un envoûtement, f. 186v, type 1b. Asservissement (istiḫdām) d’un esprit précis, ff. 186v–187r, type 1b. Asservissement de l’entité spirituelle des sagesses, f. 187r, type 1b : asservissement de l’entité spirituelle des sagesses pour connaître les savoirs et les secrets cachés à l’homme. Asservissement de l’entité spirituelle des natures des lettres, ff. 187r– 187v, type 1b: asservissement de l’entité spirituelle des natures des lettres pour qu’elles soient aux ordres de l’officiant pour l’ attraction (ǧalab), la domination (taslīṭ), l’asservissement (istiḫdām) ou l’ accomplissement de ce qu’on leur ordonne. Manifestation (iẓhār) des choses cachées, des trésors et des choses dissimulées, f. 188v, type 1b. Déliement (ḥall) des talismans (qui protègent) des trésors, f. 188v, type 1b. Asservissement (istiḫdām) de n’importe quel esprit, ff. 190r–191r, type 1a. Asservissement des vingt-huit lettres, ff. 191r–193r, type 1a : asservir les lettres de l’abǧad pour qu’elles soient au service de l’ officiant. Destruction (halāk) d’un esprit spirituel, f. 193r, type 1b. Domination (taslīṭ) d’un esprit spirituel sur un (esprit) corporel, ff. 193r– 193v, type 1b. Libération et déliement (ḫalāṣ wa-ḥall), f. 193v, type 1b : annulation de la recette susdite de domination de l’esprit spirituel sur le corporel. 17) Dévoilement (kašf ) des secrets cachés, ff. 193v–194v, type 2 : recette permettant de voir les esprits inférieurs, les esprits supérieurs et les trésors. Manipulation (taṣarruf ) des quatre éléments, ff. 194v–199r :
24
26) 27) 28) 29) 30)
introduction
18) Manifestation (ẓuhūr) de l’élément feu, ff. 195r–195v, type 3 : faire apparaître l’élément feu, c’est-à-dire faire brûler le feu d’ une flamme immense et forte. 19) Manifestation (iẓhār) de l’élément terre, ff. 195v–196r, type 3 : faire apparaître l’élément terre, c’est-à-dire la rendre peuplée. 20) Manifestation (ẓuhūr) de l’élément air, f. 196r, type 3 : faire apparaître l’élément air, c’est-à-dire faire souffler un vent violent. 21) Manifestation (iẓhār) de l’élément eau, ff. 196r–196v, type 3 : faire apparaître l’élément eau, c’est-à-dire rendre l’ eau abondante. 22) Disparition de l’élément feu (iḫmād mā kāna ẓāhiran min ʿunṣur alnār), ff. 197r–197v, type 3: faire disparaître l’ élément feu. 23) Affaiblissement de l’élément terre (iḫmād mā qawiya min ʿunṣur alturāb), ff. 197v–198r, type 3: faire disparaître l’ élément terre, c’ est-àdire dépeupler. 24) Affaiblissement de l’élément air (iḫmād mā tazāyada min ʿunṣur al-hawāʾ), ff. 198r–198v, type 3: faire disparaître l’ élément air, c’ est-àdire calmer un vent violent. 25) Disparition de l’élément eau (iḏhāb al-māʾ wa-iḫmād mā takāṯara min ʿunsurihi), ff. 198v–199r, type 3: faire disparaître l’ élément eau, c’est-à-dire tarir l’eau en excès. Annulation et manifestation des talismans (qui protègent) un trésor (tabṭīl ṭalāsim al-kunūz wa-iẓhāruhā), ff. 199r–200r, type 2. Extraction et manifestation (iḫrāǧ wa-iẓhār) des choses cachées, des trésors et de ce qui est caché, ff. 200r–201v, type 2. Attraction de l’huile (ǧalab al-zayt), ff. 201v–202r, type 2 : produire de l’huile d’olive à partir d’eau. Talisman qui garde la maison (ṭilasm ḥāris al-dār), ff. 202v–203v, type 2. Manifestation des protections d’un trésor (raʾy mā fī l-kunūz min almawāniʿ), ff. 203r–203v, type 2: invocation et recette pour faire apparaître les protections cachées de trésors avant d’ y entrer.
Dans la seconde typologie, basée sur le but des recettes, celles-ci se rangent en quatre catégories: a)
b)
Recettes proposant d’agir sur des entités spirituelles pour obtenir des pouvoirs ou des connaissances, ou pour accomplir des actions précises: 1–4, 7–9, 12–16. Recettes concernant la protection de trésors (ou d’ endroits, comme la maison) et la manifestation de trésors et de choses dissimulées ou d’ êtres cachés (esprits): 5–6, 10–11, 17, 26–27, 29–30.
introduction
c) d)
25
Recette pour obtenir de l’huile d’olive: 28. Recettes portant sur les quatre éléments: 18–25.
Les pratiques magiques des recettes ne permettent pas d’ établir une typologie pertinente. On relève toutefois deux recettes (les recettes 28 et 29) qui se démarquent par l’emploi de statuette comme support magique. C. 2. f Les moyens d’invocation Pour réaliser ce que promettent les recettes, l’officiant doit mettre en œuvre diverses pratiques. Les moyens d’invocations qui sont décrits ci-dessous ne sont pas exclusifs: chaque recette est une combinaison de pratiques, aucune recette ne se contente d’un seul procédé. Ces combinaisons sont la plupart du temps chaotiques, même si une certaine cohérence doctrinale est généralement conservée: l’auteur ne se soucie pas de tout préciser, et beaucoup de recettes restent elliptiques. Le pouvoir de l’écrit Première étape de toute recette, l’écriture constitue la base du système magique du Dāʾirat al-aḥruf. Les lettres et le cercle des lettres
Les lettres sont au principe même de la doctrine du Dāʾirat al-aḥruf, et en constituent par conséquent l’outil le plus fréquent: c’ est avant tout par l’ intermédiaire des lettres que l’officiant agit sur le monde, l’ écriture des lettres donnant pouvoir sur les anges et les entités spirituelles118. Les lettres peuvent être utilisées dans le cercle des lettres (qui donne son nom au traité), c’ està-dire un cercle contenant en sa circonférence les lettres de l’ abǧad écrites dans le sens contraire des aiguilles d’une montre119. Mais les lettres sont aussi utilisées d’une autre façon: on peut les écrire «selon leur valeur numérique », comme il est prescrit de le faire dans plusieurs recettes120. Selon la citation
118 119
120
La prescription explicite de dessiner les lettres se retrouve dans les recettes 1–4, 12–13, 17– 27. À savoir le sens habituel de l’ écriture arabe (de droite à gauche). L’utilisation du cercle se retrouve explicitement mentionnée (avec ou sans dessin) dans les recettes 1, 12, 26, et dessinée (sans mention dans le texte) dans les recettes 18 et 22 (juste avant la recette). Recettes 13, 18–21, 22 (ce n’est pas dit explicitement, mais suggéré par les recettes qui entourent la recette 22), 23–25.
26
introduction
attribuée à Būnī, les nombres des lettres permettent de connaître leur puissance121. Parfois encore, ce sont des séries de lettres sans sens apparent qu’ il faut écrire122. Les neuf premières lettres de l’ abǧad ont un statut particulier. Leur emploi étant avant tout oral, il en sera question dans la section suivante123. Les noms: les anges, les hommes, les entités spirituelles
La connaissance des noms est la base du système du ʿilm al-ḥurūf. Ainsi, l’ écriture des noms de diverses entités permet d’obtenir un pouvoir sur elles. C’ est pour cette raison que nombre de recettes requièrent l’ écriture de noms d’anges124: en écrivant le nom d’un ange, l’officiant peut entrer en contact avec lui et lui faire sa demande. L’écriture du nom d’ une entité spirituelle permet de la dominer125, et l’utilisation des noms des hommes, que ce soit celui du demandeur (qu’il soit l’officiant ou non) ou celui de l’ homme sur lequel porte la demande, offre les mêmes pouvoirs126. L’officiant doit parfois écrire le nom de la mère du demandeur ou de celui sur lequel porte la demande127. Les arcanes (iḍmār)
Parmi les outils qui s’offrent à l’officiant, les arcanes (iḍmārāt) ont une place particulière128. Il s’agit de suites de lettres, de formules sans sens apparent propres à chaque lettre, et par voie de conséquence à l’ ange de cette lettre. La particularité de ces arcanes est de faire apparaître l’ ange de la lettre lorsqu’ ils sont prononcés129. Cette fonction fait des arcanes un instrument de premier ordre, la fréquence de leur utilisation dans le Dāʾirat al-aḥruf l’ atteste. Leur valeur est principalement orale, mais la plupart des recettes en font également
121 122 123 124 125 126 127 128
129
Cf. pp. 37 et 104–105. Recettes 28–30. Cf. pp. 30–32. Recettes 1–3, 12–13, 17–27. Recette 12. Le nom du demandeur et de celui sur lequel porte la demande est utilisé dans les recettes 2 et 3, et dans la description du šuʿbād de l’ attraction (recette 1) au f. 187v. Recette 2. La quatrième forme de la racine ḍmr, dont le mot iḍmār est le nom verbal, a le sens de « cacher », « garder secret»; nous avons ainsi choisi de rendre le mot iḍmār par le terme français « arcane», sans connotation particulière. Le sens de la racine à la première forme est « être mince », « être contracté ». Dāʾirat al-aḥruf, f. 176v : « » واما اضماراتهم الذي اذا دعوت بها ملك ذلك الحرف اجابك في الحال.
introduction
27
un usage écrit130. Nous proposons en annexe un tableau reprenant les arcanes des différentes lettres131. Le šuʿbād
Le šuʿbād n’est pas défini clairement dans le Dāʾirat al-aḥruf. Littéralement, le terme, qui existe également sous la forme šuʿbāḏ, désigne la prestidigitation, les tours des illusionnistes, et les tours de magie132. Mais dans le Dāʾirat al-aḥruf, cette racine revêt un sens bien particulier. Sous le terme de šuʿbād, l’ auteur désigne des dessins utilisés dans les recettes, qui sont composés généralement de lettres (souvent en cercle133) et surtout d’effigies de personnes. Le šuʿbād est la représentation imagée de l’entité spirituelle ou de l’ homme que l’ on veut atteindre par magie. Par exemple, le šuʿbād de la séparation sera composé de deux figures, qui représentent les amis ou les amants que l’ on entend séparer134. C’est par l’intermédiaire du šuʿbād qu’ on agit sur eux. L’utilisation de šuʿbād est loin d’être généralisée dans le Dāʾirat al-aḥruf, seules certaines recettes les mentionnent135. On observe également dans le texte plusieurs dessins qui ne sont pas explicitement appelés šuʿbād136 ; certaines figures sont plus des tableaux qui ont une puissance magique que de véritables effigies imagées. Deux recettes présentent la particularité d’utiliser des statuettes en cuivre et en pierre137, qui ne sont jamais appelées šuʿbād dans le texte, mais que l’ on peut en quelque sorte considérer comme des šuʿbād tridimensionnels. À l’ instar des šuʿbād, les pratiques magiques sont opérées sur ces effigies. L’annexe G présente une comparaison des figures qui apparaissent dans les différentes versions du texte138.
130 131 132
133 134 135 136 137 138
Recettes 1–2, 10, 12–13, 17–27. Annexe D (p. 200). ܰ (šʿbd), « asservir; mettre en esclavage; soumettre» Le terme arabe vient du syriaque 煟ܥܶܒr (peut-être avec une origine akkadienne). La version B utilise systématiquement la variante šuʿbāḏ. Dāʾirat al-aḥruf, f. 177r : « » فترسم دا ئرة الحروف بشعبادها. Recette 3. Recettes 1–3, 12. On trouve une description des šuʿbād de plusieurs recettes aux ff. 187v– 188v. Ceux-ci sont reproduits dans notre édition, il s’ agit des recettes 1, 3–4, 12, 18, 22 (le dessin se trouve avant la recette), 27. Recettes 28 et 29. Annexe G (p. 214).
28
introduction Encres et supports d’écriture
Si le contenu de l’écriture importe énormément, sa forme matérielle est également capitale. Dans nombre de recettes du Dāʾirat al-aḥruf, on voit décrits différentes encres139 et divers supports d’écriture140, dont les caractéristiques sont liées aux opérations. Chaque encre et chaque support a des propriétés particulières, en lien avec la science des propriétés (ʿilm al-ḫawāṣṣ)141, qui s’ intéresse avant tout aux propriétés occultes des choses, à leurs pouvoirs et leurs qualités sympathiques. Le peu d’informations données à ce sujet ne permet pas de classer avec précision les encres et les supports, à l’ exception de ceux utilisés dans les recettes portant sur les quatre éléments (à l’ instar des fumigations). Le support, quelquefois la paume de l’officiant lui-même142, est parfois lui-même placé sur un mur orienté dans une direction précise, ou sur une construction143. L’annexe E propose deux tableaux reprenant les supports et les encres144. L’écriture inversée
Dans un certain nombre de recettes, l’auteur préconise l’ écriture de noms, d’arcanes ou de lettres inversés145. On en distingue différents emplois : la recette de la séparation, qui suscite la haine entre deux personnes qui s’aiment146; les recettes qui permettent d’inverser ou de délier des talismans147; et les recettes qui proposent de faire disparaître ou d’ affaiblir un des quatre éléments148. L’emploi d’éléments écrits inversés n’est donc pas incohérent, et s’applique à des procédés qui ont pour but d’ inverser une action ou de détruire. Une fois dans le traité, on observe même la prononciation d’ un arcane inversé149. Les recettes permettant de détruire un esprit ou de faire dominer un esprit spirituel sur un esprit corporel utilisent le même procédé, mais par la seule parole, sans écrire les arcanes inversés150. 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150
Recettes 1–4, 13, 17. Recettes 1, 3–4, 10–13, 17 (deux supports différents), 18–28, 30. Cf. à ce sujet Kraus 1942, pp. 61–95, et Ullmann 1978. Cf. aussi pp. 32–33. Recettes 1, 11–12, 30. Recettes 1, 4, 13, 26–27. Annexe E (p. 205). Recettes 3, 11, 14–15, 22–26. Recette 3. Recettes 11 et 26. Par exemple f. 186v : « واعكسوا طلاسم هذا المكان واطردوا من فيه من الموكلين » والسكان والعمار. Recettes 22–25. Recette 15. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 193r–193v : «ً وتقرأ اضمار ملك ذلك الحرف الذي سلطه معكوسا » مرة واحدة. Recettes 14 et 15.
introduction
29
Le pouvoir de la parole Après l’écriture, c’est la parole qui permet d’accomplir l’ acte magique. C’ est par elle que l’ officiant entre en contact avec les anges et les entités spirituelles et qu’il les contraint. Dans certaines recettes, seule la parole est utilisée151. Les anges et les arcanes
L’ emploi des noms et des arcanes des anges permet de les invoquer et d’ invoquer diverses entités spirituelles. Plus encore que l’ usage écrit, la prononciation des noms d’anges152, le plus souvent dans des invocations (cf. ci-dessous), ainsi que la récitation des arcanes153 donnent un ascendant sur l’ ange ou sur l’ entité spirituelle, et sont utilisées dans de nombreuses recettes, que ce soit sur le ton de la demande (le plus souvent pour les anges) ou de l’ ordre (pour les entités spirituelles). Ces récitations permettent même dans certaines recettes de faire apparaître les anges et les entités spirituelles, et d’ entamer un dialogue avec eux154. Les incantations et l’invocation universelle (al-qasam al-ǧāmiʿ)
Véritable pivot de la magie du Dāʾirat al-aḥruf, les incantations (ʿazīma, terme assez peu utilisé dans le traité) et invocations (qasam) se retrouvent dans la plupart des recettes. Les deux mots recouvrent la même réalité dans le texte, et semblent interchangeables. Deux types d’ invocation se distinguent : les invocations liées à une recette précise, et l’invocation universelle (al-qasam al-ǧāmiʿ / al-ʿazīma al-ǧāmiʿa). Les invocations liées à une recette précise sont des phrases prononcées par l’ officiant155, dans lesquelles il fait une demande ou donne un ordre à des anges (parfois appelés par leur nom) ou des entités spirituelles. Leur contenu et leur longueur varient, et elles nécessitent parfois une réponse des anges ou des entités spirituelles. Ces invocations sont presque toujours des phrases compréhensibles, seule la recette 30 propose une incantation formée d’ une mystérieuse série de lettres, suivie cependant d’une phrase compréhensible156. 151 152 153 154
155 156
Recettes 5–9, 14–16. Recettes 5–8, 13–14, 26, 29 (?). Recettes 7–9, 13. Seule la recette 4 propose de faire apparaître des anges et des entités spirituelles. Le dialogue entre l’ officiant et les anges ou les entités spirituelles se trouve dans les recettes 4 et 26. Recettes 1, 3, 5–9, 13–16, 26–27, 29–30. Dāʾirat al-aḥruf, f. 203v : « قرغب شنحا هياه شامتاه ٍ حيزوم هلمهوت مهروها عاطيا مهمة دمليوثا
كيكهمخوط خشللمهوخ الا ما اظهرتم على صفتهم طائعين او كارهين بعزة من لا يزول ملـكه اكشف » عنهم.
30
introduction
L’invocation universelle est décrite et citée en intégralité aux ff. 184r–186r157. Il s’agit d’une longue formule contenant une série de louanges à Dieu, des mystérieuses suites de lettres, des invocations d’ anges, des noms d’ anges, et des injonctions. Elle est utilisée dans un grand nombre de recettes158. Les neuf premières lettres de l’abǧad y occupent une place de choix159. Souvent, elle est prononcée un nombre précis de fois160; ce nombre est toujours symbolique : sept, quarante ou cent fois. Une «incantation des lettres» (ʿazīmat al-ḥurūf ) présentant des similitudes avec l’invocation universelle du Dāʾirat al-aḥruf se retrouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī161. Les incantations sont habituellement orales; une seule recette prescrit l’ utilisation écrite d’une incantation, au dos du šuʿbād de la séparation162. Les neuf premières lettres et les noms de l’alliance
Parmi les lettres, il existe une hiérarchie. Comme il a été dit plus haut, l’alif domine l’ abǧad. Cette distinction n’est pas la seule. On observe en effet une attention particulière dans le traité pour les neuf premières lettres de l’abǧad : alif, bāʾ, ǧīm, dāl, hāʾ, wāw, zāy, ḥāʾ et ṭāʾ. Ces lettres sont celles qui constituent le carré magique simple d’ordre 3 et de constante magique 15 (budūḥ), également appelé «sceau de Ġazālī», dont il a été question plus haut163 :
د
ط
ب
d
ṭ
b
4
9
2
ج
ه
ز
ǧ
h
z
3
5
7
ح
ا
و
ḥ
ʾ
w
8
1
6
157
158 159 160 161 162 163
Une partie de cette description est constituée par les citations qui seront analysées plus loin pp. 36–37. Celles-ci contiennent de nombreux éléments doctrinaux concernant l’ invocation universelle. Recettes 1, 4, 8–13, 27. Dāʾirat al-aḥruf, f. 185v : « يا ذوي الارواح الروحانية والذوات النورانية المقسمين على هذه الاحرف » الجليلة والاسماء الشر يفة العظيمة ابجد هوزحط. Cf. ci-dessous. Recettes 1, 4, 8, 12–13. Būnī 2000, pp. 150–151. Recette 3. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 181r–181v : « وتكتب في ظهر الشعباد مع اسماء ملائكة الاحرف بحق ٢٥٢ و٢٥٢ » هذه الاسماء فرقوا بين. Cf. p. 6.
introduction
31
Dans le Dāʾirat al-aḥruf, ces neuf lettres ont un statut particulier : elles ont pouvoir d’assujettir les esprits spirituels et corporels164 ; leurs anges maîtrisent les anges des autres lettres165. Ce sont les neuf lettres qui sont citées dans l’invocation universelle166. À ces neuf lettres correspondent les « noms de l’alliance» (asmāʾ al-mīṯāq), c’est-à-dire neuf noms, différents des arcanes de ces lettres, qui contraignent les anges des neuf premières lettres de l’ abǧad et permettent ainsi de dominer tout l’ abǧad167. Ils sont décrits aux ff. 189r– 190r. Ces noms ont également un pouvoir sur les entités spirituelles : quand l’ officiant les récite, celles-ci ne peuvent plus se mouvoir, elles ne sont plus maîtresses d’elles-mêmes, elles doivent se présenter à lui et lui obéir168. Ces neuf premières lettres sont utilisées par écrit169, mais les noms de l’ alliance sont toujours prononcés170. Le statut prépondérant des neuf premières lettres de l’ abǧad se retrouve dans plusieurs traités de ʿilm al-ḥurūf, notamment dans la Risāla nayrūziyya attribuée à Avicenne, où elles sont les lettres qui sont à la base de la création171. L’expression «noms de l’alliance» (asmāʾ al-mīṯāq) est tirée d’ un récit traditionnel exposant les origines de la magie dans l’ Islam (qui est également présent dans les légendes juives172). Le roi Salomon aurait été le premier à assujettir les entités spirituelles. Ibn al-Nadīm explique : Discours sur la manière louable de faire des incantations. On dit, et Dieu est plus savant et plus sage, que Salomon fils de David – sur eux la paix – fut le premier à assujettir et asservir les jinns et les démons (al-ǧinn wa-l-šayāṭīn). On dit aussi que le premier à les assujettir
164
Dāʾirat al-aḥruf, f. 179r : « واعلم ان هذه التسعة ملائكة هم خدام التسعة احرف والموكلون بها
المستخرجة من السفر الاول القديم وقد عملت بها القرون السالفة طلاسم كثيرة واستطالوا بها » على الارواح الروحانية والاشباح الجثمانية وقهروهم. 165 Dāʾirat al-aḥruf, f. 189r : « » وهم يحكمون على سا ئر الحروف كلها. 166 167 168
169 170 171 172
Dāʾirat al-aḥruf, f. 185v. Cf. note 159. Dāʾirat al-aḥruf, f. 189r : « ولا يتم لك عملا اً لا باسماء الميثاق وهي تسعة اسماء وهم قيود التسعة ملائكة » الذين هم ملائكة الخاتم المعروف بالغزالي وهم يحكمون على سا ئر الحروف كلها. Dāʾirat al-aḥruf, ff. 188r–188v : « واعلم انك اذا تلوت اسماء الميثاق فلا يستطيع الروحانية يتصرفوا في ً » انفسهم حتى يقضوا حاجتك طوعا اً و كرهاet f. 189v : « بحق هذه الاسماء الذي انتم مسجونين بقهرها ;» و بقوتها وليس لـكم تصر يف في انفسكم حتى تقضوا حاجتيf. 189v: « فلا يستطيعون الحركة لانفسهم » طرفة عين حتى يحضروا و يكاشفوني و يفعلوا ما امرتهم به. Recettes 1, 17. Recettes 4, 10–11. Cf. Lory 2004, pp. 97–80 et Lory 1996. Publié dans Ibn Sīnā 1881, pp. 91–97. Szold & Cohen 1909–1913, vol. 4, pp. 149–154.
32
introduction
fut, selon les doctrines des Perses, Ǧamšīd fils de Ūnǧahān. On dit que (les personnes suivantes) écrivaient à Salomon fils de David: l’Hébreu Āṣaf fils de Barḫiyā, fils de la tante maternelle de Salomon, l’Hébreu Yūsuf fils de ʿĪṣū, et le Perse et Hébreu al-Hurmuzān fils d’ alKardūl. Nom des génies (ʿafārīt) qui se sont présentés chez Salomon fils de David, qui sont au nombre de septante. (Un jour que) Salomon fils de David – sur lui la paix – siégeait (dans son palais), il fit se présenter à lui, à ce que l’on prétend, le chef des jinns et des démons, dont le nom est Fuqṭus, et passa (tous les jinns et les démons) en revue. Fuqṭus lui fit connaître, de chacun d’ eux, le nom et l’ action sur les fils d’Adam. (Salomon) leur fit conclure le pacte et l’ alliance (alʿahd wa-l-mīṯāq). Lorsqu’il leur eut fait prononcer le serment de ce pacte, ils obéirent et s’en allèrent. Les pactes sont les noms de Dieu Très Haut – puissant et sublime est-il. (Les démons et les jinns) étaient les suivants …173 Parmi les neuf premières lettres de l’ abǧad, on observe encore quelques particularités. En effet, il est affirmé que les cinq premières tuent les esprits sans corps, mais pas les corporels174. De plus, les anges des quatre lettres suivantes wāw, zāy, ḥāʾ et ṭāʾ, à savoir ṭūnyāʾīl, ġlmšyāʾīl, ṭġyāʾīl et ʿmṣyāʾīl, sont invoqués nommément dans plusieurs recettes175 ainsi que dans l’ invocation universelle. Le pouvoir des fumigations Autre élément crucial des rituels magiques, les fumigations sont omniprésentes dans le Dāʾirat al-aḥruf. Presque toutes les recettes en comportent176.
173
Sayyid 2009, pp. 334–335 : إن سليمان، والل ّٰه أعلم وأحكم، يقال.الكلام على الطر يقة المحمودة في العزائم على، وقيل أول من استعبدها.بن داود – عليهما السلام – أول من استعبد الجن والشياطين واستخدمها وهو ا بن خالة، وكان يكتب لسليمان بن داود آصف بن برخيا: قال. جمشيد بن أونجهان،مذاهب الفرس أسماء العفار يت. فارسي وعبراني، والهرمزان بن الـكردول. عبراني، و يوسف بن عيصو. عبراني،سليمان
الذين دخلوا على سليمان بن داود وهم سبعون زعموا أن سليمان بن داود – عليه السلام – جلس وأحضر وفعله في ولد، وعرضهم فعرفه فقطس اسم واحد واحد منهم، واسمه فقطس،رئيس الجن والشياطين ، والعهود أسماء الل ّٰه تعالى. وأخذ عليهم العهد والميثاق فإذا أقسم عليهم بذلك العهد أجابوا وانصرفوا.آدم … وهم.عز وجل 174 Dāʾirat al-aḥruf, f. 193r : « واعلم ان من الالف والباء والجيم والدال والهاء تقتل كل روح بلا جسم » وليس تطيعها الارواح الجثمانية. 175 176
Recettes 1, 5–8, 26. Recettes 1–4, 12–13, 18–27, 29–30.
introduction
33
L’ utilisation de substances spécifiques pour les fumigations est en lien direct avec la science des propriétés177. Les fumigations ont chacune des propriétés qui agissent magiquement et accompagnent le rituel, plus encore que les encres et les supports, ou plutôt de manière plus codifiée et plus développée. Cependant, ce qui est dit à ce sujet dans le Dāʾirat al-aḥruf ne permet pas de classer les substances brûlées dans les fumigations selon des propriétés bien précises, à l’exception des fumigations dans les recettes portant sur les quatre éléments (à l’instar des supports et encres). Un tableau en annexe reprend les différentes substances utilisées dans les fumigations et leurs usages178. Le pouvoir des manipulations Outre les moyens décrits ci-dessus, les recettes magiques du Dāʾirat al-aḥruf requièrent quelques manipulations ou instruments qu’ il est difficile de classer avec rigueur. La raison de leur utilisation est parfois évidente, comme l’ injonction de planter dans le šuʿbād de la séparation le croc d’ un chien dans une des effigies et le croc d’un chat dans l’autre179, mais il est souvent plus complexe de déterminer les mécanismes magiques. Nous ne proposons donc pas de classification. Dans certaines recettes, l’officiant doit utiliser des objets pointus. Deux emplois peuvent être distingués, dont le processus est différent. L’utilisation de crocs se sert de l’action sympathique de ces objets, de leur propriété180 : le chat et le chien sont des ennemis naturels, l’utilisation de leurs crocs (qui sont également leurs armes) permet de susciter l’inimitié entre deux êtres. Ailleurs, il s’agit d’enfoncer dans les lettres de l’alphabet des aiguilles (l’ expression arabe est mismār laṭīf, qui peut également se traduire par « clou fin »)181. Les aiguilles n’ont pas pour fonction d’agir par sympathie, mais semblent être capables de canaliser l’énergie magique de la lettre et de l’ unir à l’ invocation universelle (que l’on prononce sur l’aiguille), et d’ agir ainsi sur les entités spirituelles. L’utilisation de sang s’observe dans plusieurs recettes. Une fois, il s’ agit de sang d’homme, le sang d’adversaires que l’on veut réconcilier182, une autre, il s’ agit de sang de poule183. Le seul animal utilisé directement dans le Dāʾirat 177 178 179 180 181 182 183
Cf. p. 28. Annexe F (p. 208). Recette 3. Recette 3. Recettes 1 et 12. Recette 2. Recette 17.
34
introduction
al-aḥruf est la poule184: son sang est utilisé pour s’ enduire les paupières ou asperger le talisman, et son fiel pour voir les esprits inférieurs. On utilise également des poils et des crocs de chat, ainsi que des crocs de chien, mais jamais l’animal entier185. Une recette requiert la construction d’une structure en bois pour la découverte du lieu d’un trésor186. Enfin, on observe dans de nombreuses recettes la nécessité d’ agir sur le talisman pendant ou après le rituel magique. Tantôt, il faut l’ asperger de sang187, tantôt le brûler188, tantôt l’enterrer189, tantôt le répandre190, ou encore le jeter vers un des quatre éléments191. Dans la recette 13, le talisman est placé dans une peau de gazelle, puis attaché au bras de l’officiant, ce qui lui donne le pouvoir sur les vingt-huit lettres de l’alphabet. C. 2. g Le moment de l’invocation Le Dāʾirat al-aḥruf ne s’attarde pas uniquement sur les acteurs et les moyens des rituels magiques, mais aussi sur le moment opportun pour les réaliser. On trouve dans plusieurs recettes du traité des considérations temporelles de deux ordres: durée et moment. Les mentions de durées sont assez rares, pour définir le nombre de jours ou de nuits pendant lesquelles il faut accomplir une partie du rituel ou de la purification de l’officiant192. Les mentions de moments sont en revanche plus fréquentes et se distinguent en deux catégories : les moments de la semaine (précision du jour dans lequel doit se faire le rituel)193 et, moins fréquemment, les moments astrologiques (précision du moment du rituel en fonction de la configuration astrale)194. Si les moments astrologiques ont une importance, il n’est cependant jamais fait mention dans le Dāʾirat al-aḥruf d’invocation directe de la rūḥāniyya d’une planète, comme cela s’ observe parfois dans les traités de magie arabe195.
184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195
Recettes 17 et 29. Recette 3. Recette 27. Recette 29. Recette 26. Recettes 2–3, 19. Recette 10. Recettes 18–25. Recettes 4, 13, 17, 27. Recettes 3, 13, 17, 29. Recettes 13, 28–29. Cf. Fahd 1997, p. 570.
introduction
35
C. 2. h Un cas particulier: les quatre éléments Parmi les recettes qui composent le Dāʾirat al-aḥruf, un groupe de huit rituels se distingue par le but recherché et, dans une moindre mesure, par les moyens mis en œuvre: les recettes sur les quatre éléments (type 3, recettes 18 à 25). Ces huit processus décrivent des rituels utilisés pour faire apparaître ou augmenter et disparaître ou diminuer un des quatre éléments : faire se lever un grand vent, faire apparaître de l’eau, éteindre un feu, etc. Ces recettes proposent de «prendre les lettres du cercle» pour les écrire: le cercle est ici la matrice d’ où sont tirées les lettres qui vont servir à l’officiant, sans nécessairement être directement utilisé dans la recette. Au moyen d’écriture sur un support précis, d’ utilisation de la valeur numérique des lettres, et de fumigations bien déterminées (la «fumigation de leur nature», baḫūr ṭabāʾiʿi-him), l’ officiant agit sur les éléments. Les recettes concernant la disparition ou la diminution des éléments présentent la caractéristique d’employer des lettres écrites à l’ envers un nombre précis de fois, qui correspond à leur valeur numérique. Ces recettes sur les éléments présentent un intérêt particulier: elles nous donnent la classification des lettres selon les quatre éléments du Dāʾirat al-aḥruf. Les classifications de ce genre n’ont rien d’ étonnant, elles se retrouvent dans nombre de traités magiques, selon des ordres variables. La division de l’ abǧad se fait ici selon la séquence élémentaire feu, terre, air, eau (alif /feu, bāʾ/terre, ǧīm/air, dāl/eau, etc.)196. Une division selon la même séquence se retrouve dans le Šams almaʿārif al-kubrā, mais énoncée en suivant l’alphabet selon l’ ordre alif, bāʾ, tāʾ, ṯāʾ (ḥurūf al-hiǧāʾ)197; ce n’est toutefois pas la seule division utilisée dans le Šams al-maʿārif 198. La séquence diffère de celle de divers traités attribués à Ǧābir ibn Ḥayyān, dans laquelle l’ordre est chaleur (feu), frigidité (eau), sécheresse (terre), humidité (air)199. Ibn Ḫaldūn, quant à lui, privilégie l’ ordre feu, air, eau, terre200. Nous proposons en annexe un tableau reprenant les lettres, l’ élément qui leur correspond ainsi que leur direction201.
196 197 198
199 200 201
Remarquons que cet ordre est celui de la division des signes zodiacaux. Būnī 2000, pp. 321–332. Un autre ordre, non séquentiel, se trouve par exemple en Būnī 2000, pp. 419–437; cf. également, pour un autre passage où les lettres sont mises en parallèle avec les éléments, Būnī 2000, p. 252. Kraus mentionne les Kitāb al-mawāzīn al-ṣaġīr, Kitāb maydān al-ʿaql, Kitāb al-baḥṯ. Kraus 1942, p. 224. Muqaddima, 6, 28 (Quatremère 1858, vol. 3, p. 139). Annexe B (p. 190).
36
introduction
C. 2. i Les références et citations Le Dāʾirat al-aḥruf comporte quatre passages contenant des références et/ou citations qui semblent des ajouts postérieurs, tant en raison de leur forme que de leur fond. Elles sont donc ici analysées à part. a) La première, non identifiée, est la citation d’ un šayḫ non nommé (ff. 184v– 185r, = référence a), qui précède la description de l’ invocation universelle et comporte des éléments doctrinaux qui sont absents du reste de l’ ouvrage: elle présente la description des effets magiques de l’ invocation universelle. La spécificité la plus frappante est la mention des jinns. Ceux-ci sont en effet complètement absents du reste du Dāʾirat al-aḥruf, qui parle de rūḥāniyyāt (dont les jinns font partie), mais n’emploie jamais le terme ǧinn. Le šayḫ explique que les jinns ne peuvent s’opposer à l’ invocation universelle. Il fait en outre mention de la distinction entre les anges terrestres et les anges supérieurs, qui est absente du reste du traité. Il ajoute que les « inférieurs » (les esprits inférieurs?) ne peuvent entendre l’ invocation universelle sans brûler, et que les démons doivent lui obéir202. La deuxième grande originalité de l’extrait est l’affirmation explicite de l’ usage de l’ influence des « sept supérieurs», c’est-à-dire des planètes: l’invocation universelle contient un nom qui permettrait d’ouvrir ou de fermer le flux des influences astrales. Si cette conception est courante dans les textes magiques arabes, spécialement ceux consacrés à la fabrication des talismans203, et n’est jamais niée dans le Dāʾirat al-aḥruf, elle ne se trouve cependant jamais explicitement mentionnée dans le reste du Dāʾirat al-aḥruf, si ce n’est sous forme de données astrologiques relatives au moment opportun pour la réalisation de rituels magiques. b) La deuxième référence se trouve après la recette d’ asservissement de l’ entité spirituelle des natures des lettres (recette 9), au début d’ une section sur les šuʿbād (f. 187v, = référence b). Elle renvoie à un Šarḥ awwal (Premier commentaire), non identifié, qui pourrait soit désigner un ouvrage précis soit s’entendre en un sens très général. Il ne s’agit pas d’ une recette, mais d’ une note théorique, et la description des šuʿbād qui suit pourrait également être un ajout postérieur, un résumé des informations sur les šuʿbād pour faciliter la pratique au lecteur. La seule information doctrinale donnée est que les esprits spirituels n’ont pas le pouvoir sur les quatre éléments, que
202 203
Cette dernière information pourrait ne pas faire partie de la citation. Fahd 1971, Fahd 1997, pp. 569–571, et Fahd 2000.
introduction
37
seuls certains anges peuvent manipuler204: la hiérarchie des êtres est ici plus précise que dans le reste de l’ouvrage. c) La troisième référence (il ne s’agit pas d’une citation) est un renvoi au Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī (ff. 190r–190v = référence c)205. Le lecteur est renvoyé à l’ouvrage pour obtenir des informations sur les noms de l’alliance. Nous n’avons trouvé la mention des noms de l’ alliance qu’ en un seul passage de notre édition du Šams al-maʿārif al-kubrā206, où aucun élément de doctrine n’est cependant spécifié à ce sujet. Les références b et c présentent la spécificité de comporter des verbes à la première personne du pluriel, alors que le reste du traité est écrit à la première personne du singulier207. d) Le dernier extrait comporte deux citations attribuées à Būnī. Il se trouve directement à la suite des recettes sur les éléments, sans aucune contextualisation (f. 199r = référence d). Cette mention de Būnī semble également être un ajout postérieur, peut-être contemporain de l’ insertion des recettes sur les éléments en raison de sa place dans l’ouvrage. La première citation se retrouve presque textuellement dans la Muqaddima d’ Ibn Ḫaldūn, mais nous n’avons pas pu la retrouver comme telle dans le Šams al-maʿārif alkubrā, bien que l’élément de doctrine exprimé s’ y observe dans plusieurs passages208. La seconde se retrouve dans trois passages du Šams al-maʿārif al-kubrā209.
D
Introduction à l’édition
D. 1 Description des témoins D. 1. a A et B = Paris, Bibliothèque nationale de France, Arabe 2357, ff. 175r–204v et ff. 207r–213v (223ff.) Le manuscrit Paris, BnF, Arabe 2357 (22×15cm), où se trouvent les versions A et B de notre texte, est un manuscrit composite, regroupant une série de 204 205 206 207
208 209
Dāʾirat al-aḥruf, f. 187v : « واعلم ان ليس لهم تصر يف في العناصر الار بعة وما يتصرف في العناصر » الار بعة الا ملائكة قد ذكرناهم لك في الشرح الاول وذكرنا استخداماتهم. Cf. pp. 14–15. Būnī 2000, p. 438. À l’ exception d’ une phrase à la première personne du pluriel dans la recette de manifestation du feu (iẓhār nār) (f. 195v), en introduction d’ une figure, peut-être également insérée postérieurement. Ibn Ḫaldūn, Muqaddima, 6, 28 (Quatremère 1858, vol. 3, p. 183), et Būnī 2000, pp. 10, 54. Cf. traduction n. 124. Būnī 2000, pp. 10, 419, 549. Cf. traduction n. 125.
38
introduction
textes écrits par différentes mains. La majorité des textes relèvent de la magie et des sciences occultes, plusieurs en invoquant le nom d’ Hermès ; on trouve également un commentaire de l’ Isagoge d’al-Abharī et le traité de prosodie d’Aḥmad b. ʿAbbād al-Qināʾī (m. 1454) intitulé al-Kāfī fī ʿilmay al-ʿarūḍ wa-lqawāfī210. Plusieurs dates figurent dans le recueil, toutes indiquant le milieu du xie/ xviie siècle. Ainsi, au f. 104v, le copiste date son travail du 8 muḥarram 1059 [22 janvier 1649]. La date donnée au f. 224v, datant la copie du texte qui vient de s’ achever du mercredi 3 ǧumādā ii 1063 [1 mai 1653] est écrite de la même main que notre version B (comme le reste des textes des ff. 207v–223v). D. 1. b
C = Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, ms. 968, ff. 63v–66v (67 ff.) Il s’agit ici aussi d’un recueil de textes de magie des lettres dont plusieurs sont attribués à Ġazālī. Le manuscrit ne comprend aucune mention de date de copie. Les seuls éléments datés sont diverses notes vraisemblablement écrites de la main d’un possesseur ultérieur, qui relatent plusieurs événements relatifs à la vie de ce dernier; les dates sont raǧab 1242 [janvier-février 1827] (f. 27r), ǧumādā ii 1239 [février 1824] (f. 40v), 123x (illisible) et ramaḍān 1241 [avril-mai 1826] (f. 58v). La version C, intitulée Risāla mubāraka fī ʿilm al-ḥurūf li-l-Ḫwārazmī, occupe les ff. 63v–66v, et est précédée, aux ff. 62v–63r, d’ une recette assez proche de la recette 17 du traité. D. 1. c
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, in Būnī, Manbaʿ uṣūl al-ḥikma, pp. 222–230 (texte complet pp. 91–322) La version D se trouve dans un recueil moderne d’ œuvres attribuées à Būnī : Manbaʻ uṣūl al-ḥikma al-muštamil ʻalā arbaʻ rasāʼil muhimma fī uṣūl al-ʻulūm al-ḥikmiyya min al-ʻulūm al-ḥarfiyya wa-l-wafqiyya wa-l-daʻwāt wa-l-aqsām waġayr ḏālika, Beyrouth: al-Maktaba al-ṯaqāfiyya, s. d., 335 pp.
210
Nous renvoyons à Slane 1883–1895, nº 2357 et au catalogue en ligne du département des manuscrits arabes de la BnF pour une description complète du contenu. Les inversions de folios qui y sont signalées ne touchent pas nos textes. Quelques folios sont déplacés: le f. 1 devrait être suivi par le f. 12 (texte du Kitāb al-maʾārib fī ǧamīʿ al-ḫabāyā wa-l-manāʾiḥ wa-l-maṭālib) ; les ff. 115–118 devraient suivre le f. 11 (signalé par une note en français, f. 11; commentaire de l’Isagoge d’ al-Abharī).
introduction
39
D. 2 Tradition textuelle Il n’est pas possible de classifier précisément les témoins, car ils sont trop éloignés et trop peu nombreux. On peut toutefois observer les phénomènes suivants. Les versions B et C présentent entre elles des similitudes manifestes, bien que le texte de C ne contienne pas l’intégralité de la version B (elle-même parallèle seulement en partie à la version A). Elles se démarquent de la version A par les traits suivants. B et C s’ouvrent tous deux sur une introduction semblable relatant l’initiation de Ḫwārazmī, auquel est attribué le texte. Le texte de B et C est souvent simplifié par rapport à celui de A. B et C présentent un texte souvent plus clair et compréhensible211, et résument ou suppriment des passages de recettes212. On retrouve un cas où B, à la suite d’ un passage qu’ il n’a pas repris, reprend des éléments de doctrine de ce passage: ainsi, alors qu’il ne contient qu’une partie des recettes sur les éléments, il présente une liste synthétique des encens utilisés dans ces recettes en fin de passage213. B et C se caractérisent également par la présence de passages de transition entre les recettes absents de A214. Le copiste de la version B indique qu’ il a utilisé au moins deux copies, pour un passage du moins. Il écrit en effet dans le corps du texte: «Attache-les sur une branche de palmier verte – dans une autre copie: écris-les sur un morceau de soie verte.»215 Le passage ainsi rapporté se rapproche par ailleurs de la version D, qui propose: « Mets-les sur de la soie verte.»216 La version D est plus éloignée des autres versions. Si quelques passages présentent une similitude littérale, la plupart des extraits qui se rapprochent 211
212
213
Par exemple, la phrase « الى الحرف الثاني وهو الباء على ترتيب ابجد الى اخرها وانت تكرر حرف ( » بحرف حتى يحضر الغر يم في حرف من الحروفf. 178r) se lit dans B et C « الى حرف غيره وتبتدي » من حرف الالف على الترتيب فلا تزال تفعل ذلك الى ان ياتيك في حرف منهم. « ( » واسم الطالب واسم امه واسم المطلوب واسم امهf. 180r de A) complètement supprimé dans B et C ; « » والخطا و يعلموك ما لم تكن تعلم و ينظرونك على اسرار وخفيات بني ادم وتطلع على شي (ff. 182v–183r de A) simplifié en « » واشيا كثيرهdans B (ce passage se situe après la fin de C). « وسنذكر البخور الذي للعناصر الار بعة فالنار بخورها سندروس وحب اس والتراب بخوره الزنبق ونوى
الخروب والهوا بخورهكندر وورق الصفصاف والما بخورهكافور ابيض فهذه بخور الاظهار واما بخور الاخماد فاعلم ايها الطالب السعيد ان النار بخورها جدور الصبارة والتراب بخوره البارود والحنطة والهوا » مثلهau f. 213r de B, inséré après « ( » فانه يذهب و يغور ولو كان كالجبالf. 199r de A). 214 « بها ولها تصار يف كثيرة وشرح طو يل قال الشيخ رحمه اللـه واللـه الذي لا اله الا هو ان هذه الدا يرة هي اصل العلم وكل ما سواه هبآء ًمنشورا وحق فالق الحبة و باري النسمة ان لم يكن صاحب هذه الدآ يرة » عنده تقوى وخوف من اللـه عز وجل والا هتك المخدرات وقتل بها الانفس فعليك بتقوى عز وجل au f. 209v de B, inséré après « ( » والاشباح الجثمانية وقهروهمf. 179r de A). 215 F. 213v : « » وفى نسخة اخرى اكتبهم فى خرقة حر ير خضرا. 216 Būnī s. d., p. 228 : « » واجعلها في حر يرة خضراء.
40
introduction
des autres versions par le contenu s’en éloignent par contre considérablement dans l’expression217. D est plus proche des versions B et C que de la version A218. D. 3 Méthode d’édition et de traduction Le texte que nous éditons ne se trouve en l’état que dans la version A, qui est de ce fait le manuscrit de base de l’édition. Les leçons des versions B et C, qui ne contiennent qu’une partie du texte, avec un phrasé parfois fort éloigné de la version A, sont notées dans l’apparat, et ne sont conservées contre celles de A que dans le cas de fautes de copie manifestes. Les leçons de la version D, le plus souvent très éloignée du texte édité, ne sont pas insérées dans l’apparat, à l’exception de quelques passages plus proches de la version A ; nous indiquons cependant dans l’apparat des sources disponibles les passages qui ont un parallèle dans la version D. Nous corrigeons le texte le moins possible, sans émender les phrases et passages obscurs ou syntaxiquement problématiques. L’orthographe de la version A n’est pas systématique. Nous l’ avons modernisée dans l’édition, à l’exception des noms d’entités spirituelles et des invocations, où l’orthographe de A est conservée. Les principales adaptations orthographiques sont les suivantes: ايـnoté ( ائـpar exemple دا ئرةpour ي ; )دا يرةet ى finals harmonisés; finale ـ َتde certains mots féminins notée ( ـ َةpar exemple صفةpour كذالك ;)صفتnoté ; كذلكle féminin de āḫar écrit parfois اخرةdans le texte, noté ; اخرىajout de l’ alif orthographique omis à la troisième personne du pluriel. À cela s’ajoute la découpe de certains mots, par exemple كلماadapté en كل ما, انشا اللـهnoté ( ان شاء اللـهf. 201r). Nous conservons plusieurs usages propres à l’arabe de la version A: le préfixe ساplutôt que سpour marquer le futur219, et la troisième personne du pluriel de l’inaccompli notée -ū (avec alif orthographique) plutôt que -ūna220; le glissement de la fricative vers l’ occlusive dans ǧaḏr et ǧuḏūr rendus par ǧadr et ǧudūr. Notre traduction reste au plus proche du texte, préférant la littéralité à la beauté du style, suivant en cela le niveau de la langue arabe du traité. Les figures présentées dans l’édition sont toutes tirées de la version A (Paris, BnF, Arabe 2357, ff. 175r–204v), dont la foliotation est notée en marge du texte. Les figures insérées dans la traduction ont été réalisées par nous. 217 218
Cf. par exemple recette 2. Cf. par exemple l’ apparat critique du passage suivant « فاذا اردت تجلب وتحرك روحانية انسان
وتر يد جلبه من قر يب او بعيد فترسم دا ئرة الحروف بشعبادها كما اصف لك في ورقة بيضاء بسك مسك ( » وزعفران وماء ورد مخلوطينff. 176v–177r). 219 220
Blau 1966–1967, fasc. 1, pp. 68–69 (§ 8.1). Lentin 2008, p. 220.
Texte et traduction
∵
كتاب دا ئرة الاحرف الابجدية الثمانية وعشر ين حرفا واضماراتها
175أ
وملوكها واسماء ميثاقها وقسمها وتصر يفها على التمام والـكمال قال الحكيم هرمس عليك بتقوى الل ّٰه الرب القديم الاول بلا بداية والآخر بلا نهاية مبدع الموجودات وخالق الكائنات وخالق الارض والسموات ومدبر الافلاك الدا ئرات والنجوم 5
السا ئرات وخالق اللوح والقلم وعلم الانسان ما لم يعلم ل العلوم واقواها هو علم اسرار الحروف الثمانية وعشر ين حرفا ًومعرفة اسرارها اعلم يا اخي ان اج ّ وهي مركبة على ار بعة عناصر فان الاقدمين كانوا يخفون هذه النتيجة عن الجهال | و يرمزونها بخفي الاقلام حتى تداولتها اليونان واستخرجها الامام البارع الناسك ابو حامد الغزالي فكشف سترها واوضح سرها فكان القول على اسرار الحروف الثمانية وعشرون حرفا ًالآتي وصفها المركب
باسم الرب الـكبير القديم الازلي ] Aعليك … القديم ‖ Bثم انه ابتدا بعد ذلك يقول ] Aقال … هرمس 3
] Aوخالق B 4ابدع ] Aمبدع ‖ Aالازلي ] Bالاول ‖ Bمزيل الزوال ولا يزول ولايتغير ولا يتحول ايها ] Aيا اخي B 6وخلق ] Aوخالق B 5ودبر ] Aومدبر ‖ om. Bوخالق … والسموات ‖ Bوخلق ل … واقواها ‖ B ; incipit Dبان ] Aان ‖ Bالطالب واعظمها ] Aهو ‖ Dأصل العلم وأجله وأقواه ] A Bاج ّ ] correximusابو om. B D 8ومعرفة … وصفها om. B 6–9حرفا ً ‖ Dواعظمه واسناه ; Bواسناها B Dالمركبة ] Aالمركب ‖ Aواوصح ] correximusواوضح A 9ابا om. Bحرفا ً… وصفها 6–9
incipit Dان 6
incipit Bقال 3
175ب
Livre du cercle des vingt-huit lettres de l’abǧad, de leurs arcanes, de leurs anges1, des noms de leur alliance, de leur invocation, et de leur manipulation, (exposés) d’une manière parfaite et complète Le sage Hermès dit: Crains Dieu, le Seigneur, l’ Éternel, le Premier2 sans commencement, l’Ultime sans fin, qui origine ce qui est et crée ce qui se génère3, Créateur de la terre et des cieux, qui régit les cycles des sphères et les cours des astres, Créateur de la Tablette et du Calame4, et qui a appris à l’homme ce qu’il ne connaissait pas (95:6). Sache, mon frère, que la plus sublime et la plus puissante des sciences est la science des secrets des vingt-huit lettres et la connaissance de leurs secrets. (Cette science) est basée sur (les) quatre éléments. Les Anciens ont caché cet aboutissement aux ignorants | et l’ont figuré5 sous le couvert des calames jusqu’à ce que la Grèce le reçoive à son tour6 et que le brillant et pieux imām Abū Ḥāmid al-Ġazālī le mette au jour7 : son voile fut alors ôté et son secret mis en lumière. (Ce) discours (porte) sur les secrets des vingthuit lettres dont la description suit, (discours) qui a pour base les quatre éléments qui sont les fondements du bas-monde et dont les secrets sont
1 Le terme mulūk est habituellement le pluriel de malik au sens de «roi», et non de malak au sens d’« ange», dont le pluriel est d’ ordinaire malāʾika. Dans le traité, le pluriel mulūk est utilisé cinq fois seulement, le terme malāʾika lui étant de loin préféré. 2 Le copiste de A lit ici azalī (Éternel), sans doute influencé par le terme qadīm qui précède immédiatement, et comprend: « Éternel depuis le début (ou Pré-éternel) et Éternel vers la fin ». Il nous semble toutefois préférable de lire ici awwal (Premier), sur la base des mots qui suivent et de l’ usage de couples d’ expressions dans ce paragraphe. 3 Ces expressions distinguent deux types de création : Dieu origine les êtres supralunaires (BDʿ et mawǧūdāt), et crée ce qui est soumis à la génération et à la corruption (ḪLQ et kāʾināt). Sur l’ ibdāʿ dans la tradition musulmane, cf. De Smet 1995, pp. 111–117, et Lizzini 2011, pp. 570–581. 4 Sur ces termes coraniques et leur interprétation dans la tradition islamique, cf. Huart et Grohmann 1978, et surtout Wensinck et Bosworth 1986; pour la tradition ismaélienne, cf. De Smet 1995, pp. 383–395. 5 Le sens premier de ramaza est « faire des signes », puis «noter au moyen de signes». Ici, le mot se lit peut-être à différents niveaux: non seulement les Anciens ont symbolisé cette science au moyen des lettres, mais aussi au moyen de mots symboliques. Le symbole se trouve dans la lettre et dans le contenu du discours. 6 Littéralement, la cinquième forme de la racine DWL signifie «faire quelque chose à son tour », « se passer quelque chose les uns aux autres ». 7 Sur les liens entre Ġazālī (450–505/1058–1111) et la magie, cf. introduction, p. 6.
175r
175v
44
Texte et traduction
على الار بع عناصر التي هي قوام الدنيا واسرارهم خفيات و براهينهم ظاهرات وذكر طبائعهم واضماراتهم وملائكتهم و بخورتهم وعزيمتهم الجامعة واعلم ان لها اسرار خفيات وامور مشكلات لا يهتدي اليها الا عقول الحكماء الراسخـين في العلم والعقل والنقل فمن اطلع على كشف سرها وفهم تصر يفها حصل له جميع المطلوب مما ير يد و يجب 5
عليه ان يتقي الل ّٰه وان يتقوى الفساد فان الل ّٰه غيور ولا تعانده | في خلقه فتهلك واسلك طر يق اهل الخـير وها انا افتح لك بابا ًهاهنا فاول الاحرف حرف الالف خادمه الرئيس الاكبر وهو الحاكم على كل ملك من ملوك الاحرف وكل روح في طاعته وهو هذا هطمهطلفياييل والباء خادمها جرمهياييل
10
والجيم خادمها طلقطياييل
و براهينهم ‖ om. Dخفيات ‖ Dواسرارها ] A Bواسرارهم ‖ B Dالعناصر الار بعة ] Aالار بع عناصر 1 وطبائعها ] A B Cطبائعهم ‖ ; om. Dلي ان الحروف A B C] incipit C et add.وذكر ‖ Dو براهينها ]A B Dورموزها ; B Cورموزهم ] Aو بخورتهم ‖ Dوإضماراتها وملائكتها ] A B Cواضماراتهم وملائكتهم 2 الراسخـين ‖ B C Dالعقول add.اليها ‖ B Dتهتدي ] A Cيهتدي 3
D
om. B C Dوعزيمتهم … وامور 2–3 B Cالراسخون ]A D
‖ Dعليها وانكشف ] A B Cعلى كشف ‖ om. B C Dوالنقل ‖ om. B Dوالعقل 4 يتقي الل ّٰه D 5لـكن يجب ] A B Cو يجب ‖ Dونال بسرها المرغوب ; A] om. B Cمما ير يد ‖ om. Dجميع واما ] A Dوها om. B C D 6فان … الخـير C D 5–6يتوقي ; Bيتوقا ] Aيتقوى ‖ A] om. B C Dوان باب هذا وافسره واظهره ) +لك (Cمبينا مفسرا مشروحا واضحا واللـه ] Aبابا ًهاهنا ‖ om. Bلك ‖ B C الباب وأكشف لك الحجاب وأفسرهوأبينه لك واضحا مشروحا والل ّٰه الموفق للصواب ; B Cالموفق للصواب واذكر لك كل حرف D; et add.أول الحروف ; Cفالاول الاحرف ] A Bفاول الاحرف D 7فأقول الرئيس ‖ Dوخادمه ] A B Cخادمه ‖ B Cوملـكه واضماره وخادمه على التمام والـكمال فحرف الالف و D; om. B Cرئيس ملائكة الحروف ] Aالحاكم … هذا om. C D 7–8وهو ‖ Aالر يس ]scripsimus د ; Cهطمهطلفيباييل ; Bهطمهطلقياىيل ] Aهطمهطلفياييل 8 شل ْه َمي ٍ ه َْطم َْهطَل ْق ِيائيل وإضماره ه َْدهيَ وُ ن َ ش بُه ْل َي ْل َخٍ وحرف البا ] Aوالباء خادمها B C 9وهو اكبر ملايكة الاحرف َ D (sicut B) ; add.طْمخ َل َل َ ٍ كشَْمشٍَخ ; B Cجرمهيايل ] Aجرمهياييل ‖ Dوحرف الباء وخادمه الملك ; B Cوهو الملك ج َر َْمهي َائيِل وإضماره َ ٍ ط ‖ Dوحرف الجيم وخادمه الملك ; B Cوحرف الجيم وهو الملك ] Aوالجيم خادمها D 10هيَ ْل َخ م َه َل ْشَ ٍ Dوإضماره ه َْد َ ٍ خٍخ B ; add.طلقيايل ] A C Dطلقطياييل شل َ مخ ه َل َ ْ incipit Cوذكر 1
176أ
Noms des anges des lettres
45
cachés et les preuves manifestes, et sur la mention de leurs natures, de leurs arcanes, de leurs anges, de leurs fumigations, et de leur incantation universelle8. Sache qu’il y a pour les (lettres) des secrets cachés, des choses obscures, vers lesquels seuls sont guidés les intellects des sages affermis dans la science (4:162), (dans) ce qui relève de la raison (comme) de la tradition9. Celui qui est parvenu à découvrir leur secret et à comprendre leur manipulation, celuilà a obtenu tout ce qu’il désire. Il lui faut craindre Dieu et se renforcer contre la corruption10. Dieu est jaloux, ne t’oppose pas à lui | dans sa création, tu serais détruit, et suis la voie des gens de bien. Voici que moi je t’ ouvre ici une porte. La première des lettres11 est la lettre alif, dont le serviteur est le maître le plus grand. C’est lui qui régit chacun des anges des lettres et tout esprit est à ses ordres. C’est HṬMHṬLFYĀʾĪL12. Le serviteur du bāʾ est ǦRMHYĀʾĪL. Le serviteur du ǧīm est ṬLQṬYĀʾĪL.
8 9
10 11 12
La structure du texte est ici quelque peu inhabituelle, et notre traduction conjecturale. Sur les notions mentionnées, cf. introduction, pp. 25–33. Les termes al-ʿaql et al-naql, littéralement « l’ intellect» et «la tradition», désignent les deux grandes catégories de sciences dans les classifications médiévales arabomusulmanes. Le premier désigne les sciences dites rationnelles, recouvrant habituellement la plupart des sciences héritées des Grecs, et le second les sciences dites traditionnelles, principalement orientées autour des sciences du Coran et des ḥadīṯs. Corruption a ici son sens premier d’« altération ». L’ ordre suivi est l’ ordre de l’abǧad, cf. introduction, p. 11. La liste qui suit est écrite en texte continu dans le manuscrit. On peut penser que l’ original de la version B était un tableau, car on observe un décalage d’une lettre de la lettre dāl à la lettre zāy (omission de l’ ange du dāl et attribution à cette lettre de l’ange du hāʾ, et ainsi de suite jusqu’ au zāy, qui est omis). Dans la version D, les arcanes (qu’on trouve plus loin dans le texte de la version A) sont insérés ici après chaque nom d’ange.
176r
Texte et traduction
46
والدال خادمها شلمهياييل والهاء خادمها غفر ياييل والواو خادمها طونياييل والز ين خادمها غلمشياييل 5
والحاء خادمها طغياييل والطاء خادمها الملك عمصياييل والياء خادمها هودقيل والكاف خادمها شهمياييل واللام خادمها طهطياييل
10
والميم خادمها شراهيل والنون خادمها صعز يال
] Aشلمهياييل ‖ Dوحرف الدال وخادمه الملك ; B Cوحرف الدال وهو الملك ] Aوالدال خادمها 1
ط ; Cسكمهيايل شوِ ييٍد ششل ْطَ ٍ ف م َه ْللٍخ َ وحرف ] Aوالهاء خادمها D; om. B 2سكمهيائيل وإضماره ه َل ْطَ ٍ ع َْفر ياَ ئيل وإضماره ; B Cعفر يايل ] Aغفر ياييل ‖ Dوحرف الهاء وخادمه الملك ; C ; om. Bالهآء وهو الملك شطيطٍع كيك ه َ ْ ط ه َم َ ِ ; Cوحرف الواو وهو الملك ; Bوحرف الها وهو الملك ] Aوالواو خادمها D 3ذ َْبح ٍ خ برَ اَ ٍ شلتْ َم ُو ٍ خ B C ; add.طونيايل ] A Dطونياييل ‖ Dوحرف الواو وخادمه الملك D 4وإضماره م َه ْد َد ُوه ٍ َ ‖ Dوحرف الزاى وخادمه الملك ; Cوحرف الراء وهو الملك ; Bوحرف الواو وهو الملك ] Aوالز ين خادمها ط ; Cغلمشيايل ] A Bغلمشياييل ش ه َطَاطٍِم م َه َ ٍ شيائيل وإضماره م َع َْدر َ ٍ وحرف ] Aوالحاء خادمها D 5ع َلمْ َ ْ َطْفيائيل وإضماره د َه ْل ِيٍخ ; Cطعيايل ; Bطغيال ] Aطغياييل ‖ Dوحرف الحاء وخادمه الملك ; B Cالحا وهو ‖ Dوحرف الطاء وخادمه الملك ; B Cوحرف الطا وهو الملك ] Aوالطاء … الملك D 6ك َم ْشَلاَطٍخ ش َطمه ٍ ; B Cعصطيال ] Aعمصياييل ط م َل ْشٍَخ م َل ْ َ صطَيائيل وإضماره شَم ْه َ ٍ ] Aوالياء خادمها D 7ع َ ْ خ ٍ C D; add.هردقيل ; Bهردفيل ] Aهودقيل ‖ Dوحرف الياء وخادمه الملك ; B Cوحرف اليا وهو الملك شو ييد ٍ خ ف ُ وحرف الكاف ; B Cوحرف الكاف وهو الملك ] Aوالكاف خادمها D 8وإضماره د َْمغيِ ٍغ ه َل ْه َ ٍ ش C ; add.شهميايل ; Bشمهيايل ] A Dشهمياييل ‖ Dوخادمه الملك شْفر ُوٍد ه َم ِيطا َ D 9وإضماره َ خط ٍ طمهيايل ] A Dطهطياييل ‖ Dوحرف اللام وخادمه الملك ; B Cوحرف اللام وهو الملك ] Aواللام خادمها ش خ َل َش َد ٍَم C ; add.طهمطياييل ; B وحرف الميم وهو الملك ] Aوالميم خادمها D 10وإضماره غ َغيِ ٍ ط َطْهم َ ٍ ش َر َاخيل ; Cشرمغيل ; Bسراخيل ] Aشراهيل ‖ Dوحرف الميم وخادمه الملك ; Cوحرف الميم وهو ; B ط م َْد َ ٍ مخ ط ك َل ِت ْيا ٍ ح ْمشَ ٍ وحرف النون ; B Cوحرف النون وهو الملك ] Aوالنون خادمها D 11وإضماره َجَ ط ; B Cصعر يال ] Aصعز يال ‖ Dوخادمه الملك شغيِ ٍغ د َلخٍم بَه ِي ٍ صعْرِ يائيل وإضماره َ َ D
Noms des anges des lettres
Le serviteur du dāl est ŠLMHYĀʾĪL. Le serviteur du hāʾ est ĠFRYĀʾĪL. Le serviteur du wāw est ṬWNYĀʾĪL. Le serviteur du zīn est ĠLMŠYĀʾĪL13. Le serviteur du ḥāʾ est ṬĠYĀʾĪL. Le serviteur du ṭāʾ est l’ange ʿMṢYĀʾĪL. Le serviteur du yāʾ est HWDQĪL. Le serviteur du kāf est ŠHMYĀʾĪL. Le serviteur du lām est ṬHṬYĀʾĪL. Le serviteur du mīm est ŠRĀHĪL. Le serviteur du nūn est ṢʿZYĀL.
13
Le mot ġulām signifie « serviteur ».
47
Texte et traduction
48
والسين خادمها هطفيل والعين خادمها شراهيل والفاء خادمها شطاطيل والصاد خادمها هرديال 5
والقاف خادمها عزقيل والراء خادمها دهر يل والشين خادمها جرديال والتاء خادمها مرغو يل والثاء خادمها جلثيال
10
والخاء خادمها هياييل والذال خادمها رفعاييل
] A B Cهطفيل ‖ Dوحرف السين وخادمه الملك ; B Cوحرف السين وهو الملك ] Aوالسين خادمها 1
ل سطٍَع ع َْطل َدٍ ِ ل وإضماره م َ ْ خيٍم ع َل ْط ٍ وحرف ; B Cوحرف العين وهو الملك ] Aوالعين خادمها D 2ه َْطغيِ ِ ف أْرز ٍَد ; B Cشرهيل ] Aشراهيل ‖ Dالعين وخادمه الملك ل وإضماره لَح ْطٍَم غ َدِي ٍ ]والفاء D 3ش َرْه ِي ٍ ‖ Dوخادمه الملك ; B Cوهو الملك ] Aخادمها ‖ Dوحرف الفاء ; B Cوحرف الفا ; ante corr. Aالعين ط add.شطاطيل هخي ٍ كب ْطٍَم ر َْزَطش َ وحرف ; Bوحرف الصاد وهو ] Aوالصاد خادمها D 4وإضماره َ وإضماره C; add.هر يال ; Bحرديال ] A Dهرديال ‖ Dوحرف الصاد وخادمه الملك ; Cالصاد وهو الملك وحرف ; Cوحرف القاف وهو الملك ; Bوحرف القاف وهو ] Aوالقاف خادمها D 5ش َر ُو ٍ ش خ ه َم ْ ٍ حياش add.عزقيل ‖ Dالقاف وخادمه الملك ص َطل ْ ِ (i.e. arcanum litterae šīn) D 6وإضماره غ َْدغ َ ٍ دهر يل ‖ Dوحرف الراء وخادمه الملك ; Cوحرف الرآء وهو ; Bوحرف الراى وهو الملك ] Aوالراء خادمها ف ع َلمْ ِي ٍ خ د َي ْع ُوٍم ]A B C ل وإضماره ع َلل ْطَ ٍ ] Aوالشين خادمها (i.e. arcanum litterae qāf ) D 7د َه ْر َاييِ ِ ; Bحرديال ] Aجرديال ‖ Dوحرف الشين وخادمه الملك ; Cوحرف الشين وهو الملك ; Bوحرف الشين ل ; Cخرديال ف َ شط ِي ٍ anteوالثا ]والتاء (i.e. arcanum litterae rāʾ) D 8خ َْردِيائيل وإضماره َ كْهيي ٍ ‖ Dوحرف التاء وخادمه الملك ; Cوحرف التاء وهو الملك ; Bوحرف التا وهو ] Aوالتاء خادمها ‖ corr. A طونش ] A B Cمرغو يل والثاء خادمها (i.e. arcanum litterae ṯāʾ) D 9م َْرع َوِ يل وإضماره ش َه ِيرٍ ه َغيِ ل ُ ; Bخلشيال ] A Cجلثيال ‖ Dوحرف الثاء وخادمه الملك ; Cوحرف الثا وهو الملك ; Bوحرف الثا ]A ث جن ْثيائيل وإضمارهك َد َر ُوس َطعْم َتيِ ٍ وحرف الخا ] Aوالخاء خادمها َ (i.e. arcanum litterae tāʾ) D 10 ش ; B Cهمليل ] Aهياييل ‖ Dوحرف الخاء وخادمه الملك ; B Cوهو الملك ل وإضماره عمَ ُْطياٍر و َا ِ ه َم ْل ِي ٍ ك ٍ ط كش د َه ُو ي ٍ وحرف الذال ; Cوحرف الذال وهو الملك ; Bوحرف الذال وهو ] Aوالذال خادمها D 11ر َا ِ ط ; Cرفعيايل ; Bرفعيال ] Aرفعاييل ‖ Dوخادمه الملك ص ص َْهدٍع ش َْهل َ ٍ Dر َفعَ يَ ائيِل وإضماره ع َل َلم َه َ ٍ
176ب
Noms des anges des lettres
Le serviteur du sīn est HṬFĪL. Le serviteur du ʿayn est ŠRĀHĪL14. Le serviteur du fāʾ est ŠṬĀṬĪL. Le serviteur du ṣād est HRDYĀL. Le serviteur du qāf est ʿZQĪL. Le serviteur du rāʾ est DHRĪL. Le serviteur du šīn est ǦRDYĀL. Le serviteur du tāʾ est MRĠWĪL. Le serviteur du ṯāʾ est ǦLṮYĀL. Le serviteur du ḫāʾ est HYĀʾĪL. Le serviteur du ḏāl est RFʿĀʾĪL.
14
Le nom de cet ange est le même que celui de l’ ange de la lettre mīm.
49 176v
50
Texte et traduction
والضاد خادمها كلفيال والظاء خادمها طو ُطيال والغين خادمها سلـكفيل فهذه كلها اسماء ملائكة الحروف واما اضماراتهم الذي اذا دعوت بها ملك ذلك الحرف اجابك 5
في الحال سااذكرها عند تصار يف الاعمال بذكرهم وذكر اضماراتهم على التمام فاذا اردت تجلب وتحرك | روحانية انسان وتر يد جلبه من قر يب او بعيد فترسم دا ئرة الحروف
177أ
بشعبادها كما اصف لك في ورقة بيضاء بسك مسك وزعفران وماء ورد مخلوطين الجميع و بعد الكتابة الصقها في حائط شرقية بعد ان تبخرها وتبخر تحتها وتقسم عليها بالقسم الآتي هنا وصفة بخورها عود وحصا لبان جاوي و يكون معك مسامير لطاف وتدق في كل حرف مسمار لطيف وٺتكلم عليه 10
بالعز يمة الجامعة التي اذكرها لك بعد ذلك سبع مرات على كل حرف وانظر غريمك مسافة الطر يق فان لم يأتي فانقل المسمار من ذلك الحرف وهو حرف الالف الى حرف الباء ٺتكلم بالقسم | سبع ‖ Dوحرف الضاد وخادمه الملك ; Cوحرف الظاء وهو الملك ; Bوحرف الضاد وهو ] Aوالضاد خادمها 1
خ رو ٍ ٍ صوٍع ; (?) Cكلبنيال ] A Bكلفيال ط ع َي ْ ُ شي ٍ ش َطْمل َ ِ خ أم ُو ٍ والظاء خادمها D 2كلغيِ ائيِل وإضماره بوُ ُ طرحيال ] Aطو ُطيال ‖ Dوحرف الظاء وخادمه الملك ; Cوحرف الظا وهو الملك ; Bوحرف الظا وهو ]A ط ; Cطرخيال ; B ش م َع ٍَد م َشَ ٍ وحرف الغين وهو ] Aوالغين خادمها َ D 3طر ْخي َائيل وإضماره ه َم ْي َْطيوُ ا ٍ ط add.سلـكفيل ‖ Dوحرف الغين وخادمه الملك ; Cوحرف الغين وهو الملك ; B ف هيوُ ٍ وإضماره أْشعطل َ ٍ كف َف ف ك َلـ َ شطَطَ ٍ ذكر add.واما ‖ Bالملايكة ] A C Dملائكة ‖ C ; om. B Dالاسماء ] Aكلها َ D 4 ولنذكر ]الذي … التمام ‖ om. B Cالذي … سااذكرها D 4–5واضماراتها ] A B Cاضماراتهم ‖ B C ; om. D بذكرهم وذكر ‖ B Cفعند ] Aعند D 5لك شيئا من تصار يفها وكيفية الحصول على المراد بواسطتها فنقول إذا ] A B Cفاذا B C 6والـكمال add.التمام ‖ B Cوتصر يفهم add.اضماراتهم ‖ B Cنذكرهم ونذكر ]A قر يب ‖ Cطلبه ] A Bجلبه ‖ om. Dوتر يد جلبه ‖ om. B C Dوتحرك ‖ B C Dان add.اردت ‖ D D 6الدا ئرة الآتية ]دا ئرة … لك C D 6–7فارسم ] A Bفترسم ‖ Dقرب أو بعد ] … A B Cبعيد بسك ‖ om. B C Dبيضاء ‖ B Cوارسمهم add.لك ‖ om. B Cبشعبادها A 7الحرف ] B Cالحروف بعد … وصفة ‖ B C Dوضعها ] Aالصقها om. B C D 8مخلوطين … الكتابة ‖ Dبمسك ] A B Cمسك وتدق om. D 9بخورها … لطاف ‖ B Cبخرها بعود وند و ] Aبخورها … وحصا om. B C D 8–9 A] om.لطيف ‖ Dودقها بمسامير صغيرة في كل حرف مسمار ]وتدق … لطيف ‖ Cفدق ; Bفتدق ]A الجامعة ‖ Dبالقسم الآتي ]بالعز يمة … لك A] om. B C D 10عليه ‖ Dوتكلم ] A B Cوٺتكلم ‖ B C وأنت تبخر بعود ولبان ذكر add.مرات ‖ om. B C Dبعد ذلك ‖ B Cوالقسم الذي اذكرهم ] … Aاذكرها om. B C Dعلى … مهلة D 10–52.4وجاوي فيأتيك المطلوب خاضعا منقادا لطاعتك om. B Cعلى … مهلة 10–52.4
177ب
Recette 1
51
Le serviteur du ḍād est KLFYĀL. Le serviteur du ẓāʾ est ṬŪṬYĀL. Le serviteur du ġayn est SLKFĪL.
R. 1
Ce sont là tous les noms des anges des lettres. Quant à leurs arcanes – à savoir ce qui, lorsque tu l’invoques, (fait que) l’ ange de cette lettre te répond à l’instant –, je les mentionnerai tous quand (j’ en viendrai) aux manipulations des œuvres, (qui se font) en mentionnant (les anges) et leurs arcanes. Si tu veux attirer ou faire se mouvoir | (l’entité) spirituelle d’ un homme et si tu veux l’attirer de près ou de loin15, dessine le cercle des lettres avec son šuʿbād16, comme je te le décris, sur une feuille blanche avec un dé de musc, du safran et de l’eau de rose mélangés ensemble. Après avoir écrit, accroche (la feuille) au mur situé à l’Est après l’avoir soumise à une fumigation et après avoir fait une fumigation en-dessous d’ elle, et prononce sur elle l’invocation qui suivra. (Voici) la description de la fumigation : bois d’ aloès et grains de benjoin17. Tu auras des clous fins. Enfonce sur chaque lettre un clou fin, prononce sur lui l’incantation universelle que je te mentionnerai après ceci, sept fois sur chaque lettre, et regarde la distance de la route (qui te sépare de) ton adversaire. S’il ne vient pas, transfère le clou de cette lettre, c’est-à-dire de l’ alif, vers la lettre bāʾ, prononce alors l’ invocation | sept fois
15
16 17
Une version assez éloignée de la recette mais utilisant les mêmes procédés se trouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī (Būnī 2000, pp. 150–151). La recette du Šams al-maʿārif est traduite dans Lory & Coulon 2013, pp. 88–89. Un procédé similaire se retrouve ailleurs dans le Šams al-maʿārif, cf. Būnī 2000, p. 438. Sur le šuʿbād, cf. introduction, p. 27. L’ expression ḥaṣan lubān, sans le ǧāwī ici noté, signifie le «romarin»; la leçon est peutêtre le fruit d’ une confusion du copiste entre deux substances (romarin et benjoin).
177r
177v
52
Texte et traduction
مرات والبخور صاعد وانت تنظر مسافة الطر يق فان لم يأتي ]والا[ انقل المسمار من الحرف الى حرف غيره وانت ٺتلوا على كل حرف سبع مرات والبخور صاعد الى ان يأتي في حرف معين فان كان الغر يم متعزر فدق في كل حرف مسمار وٺتكلم بالقسم الجامع على الحرف سبع مرات على كل حرف فاي حرف كان فتوكل عليه حتى يأتي به روحانيته من غير مهلة هذا اذا كان الغر يم 5
مسافة بعيدة وتنظر غريمك مسافة الطر يق وان كان في بلدك وهو قر يب منك فتدق في اول حرف مسمار وتكلم عليه بالقسم سبع | مرات
178أ
على كل حرف واصبر عليه قدر مسافة الطر يق الذي لمكانه وان كان مسافر فان لم يأتيك فانقل المسمار من اول حرف الى الحرف الثاني وهو الباء على ترتيب ابجد الى اخرها وانت تكرر حرف بحرف حتى يحضر الغر يم في حرف من الحروف واحفظ ذلك الحرف ولا تعود تطلبه الا به فانه 10
حرفه وسره وطبعه وان كان المطلوب غائبا ًفي سفر بعيد او مكان بعيد فتدق المسامير في الحروف جميعا ًفي كل حرف مسمار وتكلم على كل حرف سبع مرات وتوكل ملائكة الحروف بجلبه وجلب روحانيته وفي كل حرف | توكل على روحانية الغر يم ملك ذلك الحرف وتقسم عليه باضماره وتوكل اعوانه حتى يأتوا بروحانيته طائعين وتكتب الدا ئرة والشعباد في وسطها وتكتب اسم ملك الالف فانه يأتي
15
به من غير مهلة وهذه صفة الجلب من قر يب ومن بعيد تكتب اضمار ملك الالف في كفك اليسار
‖ B Cمسافته ] Aمسافة 5
Dالمطلوب خارج بلدك ]الغر يم … بعيدة 4–5
Aوالا ] seclusimusوالا 1
; B Cقر يب في بلدك او بالقرب ] Aفي … قر يب ‖ Cاو ] A B Dوان om. B C D 6وتنظر … الطر يق وٺتكلم ] Aوتكلم عليه بالقسم ‖ Dمسمارا ] A B Cمسمار ‖ Dفدق ] A B Cفتدق ‖ om. Dمنك ‖ Dفيها Aواصبر ‖ om. B C Dعلى … حرف D 7سبعا ] A B Cسبع … مرات ‖ Dواقرا القسم ; B Cبالعز يمة B D 7–8ياتك ] A Cيأتيك ‖ om. B C Dالذي لمكانه وان كان مسافر ‖ om. Dقدر ‖ Cوتصبر ]B D الى حرف غيره )غير الاول ] Aالى … الحروف om. B C D 8–9من … حرف om. C 8فانقل المسمار الى حرف ; (C B Cوتبتدي من حرف الالف على الترتيب فلا تزال تفعل ذلك الى ان ياتيك في حرف منهم فاعلم ]واحفظ … وطبعه B C 9–10فاعرف ]واحفظ D 9غيره وهكذا إلى أن يأتيك في حرف منها ) D et postea paraphrasim textus (i.e. non ad litteramأنه سره ومتى عدت إلى طلبه فيكون بواسطته فتدق ‖ Cغايب ] A Bغائبا ً om. B C 11وطبعه B C 10فهو ; Aڡانه ] scripsimusفانه scripsit 9 وٺتكلم عليه بالقسم الشر يف والعز يمة الجامعة ] Aوتكلم … حرف B 12الجميع ] A Cجميعا ً ‖ B Cفدق ]A om.به om. B C 15وجلب … الالف C 12–14عليه ] A Bبجلبه ‖ B Cالاحرف ] Aالحروف ‖ B C om. B Cاليسار ‖ B Cوتكتب ] Aتكتب ‖ B Cقرب و بعد ] Aقر يب … بعيد ‖ B C om. Bوجلب … الالف 12–14
paraphrasim textus scripsit (cum figura) Dوان … ترى 11–54.9
178ب
Recette 1
53
pendant que la fumigation monte et que tu regardes la distance de la route (qui te sépare de ton adversaire). S’il ne vient pas, transfère18 le clou de la lettre vers une autre lettre en récitant19 (l’invocation) sur chaque lettre sept fois, pendant que la fumigation monte, jusqu’ à ce qu’ il vienne dans une lettre déterminée. Si l’adversaire refuse (de venir), enfonce un clou sur chaque lettre et prononce l’invocation universelle sur la lettre, sept fois sur chaque lettre. Quelle que soit la lettre, charge-la d’ amener l’(entité) spirituelle (de l’adversaire) sans retard; cela si l’ adversaire est à une distance éloignée et que tu regardes la distance de la route (qui te sépare de) ton adversaire. S’il est dans ton pays et qu’il est près de toi, tu enfonceras un clou dans la première lettre et tu prononceras sur elle l’ invocation, sept | fois sur chaque lettre. Attends le temps (qu’il faut pour parcourir) la distance de la route qui (va) jusqu’à l’endroit (où il est), même s’il est en train de voyager20. S’ il ne vient pas à toi, transfère le clou de la première lettre vers la seconde, qui est le bāʾ, selon l’ordre de l’ abǧad, jusqu’à la dernière (lettre). Tu répéteras (l’opération) lettre par lettre jusqu’à ce que l’ adversaire se présente dans une des lettres. Retiens cette lettre, et ne rappelle (l’ adversaire) qu’ avec elle, car c’est sa lettre, son secret et sa nature. Si celui que tu veux faire venir est absent pour un lointain voyage ou en un lieu lointain, tu enfonceras les clous dans toutes les lettres, un clou dans chaque lettre, prononceras (l’invocation) sur chaque lettre sept fois, et chargeras les anges des lettres de l’amener et d’ amener son (entité) spirituelle. Sur chaque lettre, | tu chargeras l’ange de cette lettre de (faire venir l’entité) spirituelle de l’adversaire. Tu prononceras (l’ invocation) sur elle avec son arcane et chargeras leurs serviteurs de t’ amener son (entité) spirituelle, en t’obéissant. Tu écriras le cercle avec le šuʿbād en son milieu, et tu écriras le nom de l’ange de l’ alif, et il te l’ apportera sans retard. Ceci est la description de l’attraction de près et de loin. Tu écriras l’ arcane de l’ange de l’ alif dans ta paume gauche et le nom de son ange au milieu du
18
19 20
Nous proposons de supprimer le mot والاde l’ édition; on pourrait peut-être le lire wilāʾan et entendre la phrase de la sorte: « transfère le clou continuellement …» Cependant, cette lecture implique une construction syntaxique non arabe. De la même manière, on pourrait encore avancer l’ hypothèse d’un in au lieu du fa-in et comprendre : « regarde la distance de la route (pour voir) s’il ne vient pas, sinon …» La forme classique serait ٺتلو. Le verbe talā pose problème au copiste de la version A en plusieurs endroits du traité, cf. par exemple traduction n. 45. L’ alif orthographique manque ici dans musāfiran dans la version A.
178r
178v
54
Texte et traduction
واسم ملـكه في وسط بطن الشعباد وفي ار بع اركان الشعباد اسم ملك الباء واضماره والجيم واضماره ⟩والدال واضماره والهاء واضماره⟨ وكل حرف واضماره معه حول الشعباد واسم ملك الواو والز ين والحاء والطاء هذه الار بعة ملائكة نذكرهم في آخر القسم | وجملتهم تسعة ملائكة واعلم ان هذه
179أ
التسعة ملائكة هم خدام التسعة احرف والموكلون بها المستخرجة من السفر الاول القديم وقد 5
عملت بها القرون السالفة طلاسم كثيرة واستطالوا بها على الارواح الروحانية والاشباح الجثمانية وقهروهم واعلم ان مرجوع العلوم الى هذه الثمانية وعشرون حرفا ً وهذه صفة الدا ئرة وهي دا ئرة الحروف وشعبادها وما يكتب داخلها وشعباد الجلب الذي داخل الدا ئرة طوله ذراع واعرف قدر ما وصل اليك فانه لا يكاد يحظي في الجلب والهياج والمحبة والتأليف وهي هذه الدا ئرة كما ترى |
الدا يرة ] Aالشعباد ‖ B Cار بعة ] Aار بع ‖ om. B Cبطن ‖ B Cالملك ] Aملـكه ‖ Cوسم ] A Bواسم 1 ; addidimus] om. Aوالدال … واضماره 2
B Cواسم ملك الجيم ] Aوالجيم ‖ Cالملك ] A Bملك ‖ B C
‖ B; om. Cواضماراتهم معهم ] Aوكل … الشعباد ‖ B Cواسم ملك الدال واضماره واسم ملك الها واضماره اعلم ] A Cواعلم ‖ om. B Cهذه الار بعة ملائكة ‖ Cالخآء ] A Bوالحاء C 3والزآء ; Bوالزاي ] Aوالز ين الموكلين بالتسعة ] Aوالموكلون بها ‖ om. B Cخدام … احرف ‖ om. Bهم ‖ التسع ] A Bالتسعة B 4 ‖ Cواستط لو ] A Bواستطالوا بها ‖ om. Bكثيرة A 5الصفر الاولي ] B Cالسفر الاول ‖ B Cاحرف بها ولها تصار يف كثيرة وشرح طو يل قال الشيخ رحمه add.وقهروهم om. B C 6والاشباح الجثمانية اللـه ) +تعالي الل ّٰه (Cواللـه الذي لا اله الا هو ان هذه الدا يرة هى اصل العلم وكل ما سواه )سواها (Cهباء منثورا وحق فالق الحبة و باري النسمة ان لم يكن صاحب هذه الدا يرة عنده تقوى وخوف من اللـه عز واعلم ‖ B Cوجل والا هتك ) +بها (Cالمخدرات )المخذراة (Cوقتل بها الانفس فعليك بتقوى عز وجل ‖ B Cمرجوعها ] Aان … العلوم ‖ B Cيا ولدي اننا قد ) (C -نظرنا في جميع العلوم فوجدنا B ; add.اعلم ]A C وقد شرحنا لك في هذا ) (C -الكتاب شيئا يكفيك et add.حرف ] Aحرفا ً ‖ B Cوعشر ين ] Aوعشرون وكشفنا لك من خواص اسرارها ما يغنيك عن سا ير العلوم فلا تكن لما اسسناه و بنيناه هادما ولا تظهر عليه احدا فتصبح نادما ولا تودع هذا السر المكنون الا لمن يكون من اهله و يكون يستاهله ولا تبدله الجهالة تكن )تبذله للجهالة تكون (Cانت الظالم لنفسك ودبر بعقلك في الذي انشوه الاولين والعلماء السالفين والفلاسفة الماضين الذي )الذين (Cملـكوا الحكمة والعلوم وملـكوا لهذا )بهذا (Cالعلم رقاب الارواح الروحانيين فاعلم )واعلم (Cمقدار ما وصل اليك من سر هذا العلم النفيس وصنه عن غير اهلهكما قال هرمس لا تقلدوا )تقلد وشعباد … والتأليف (C B C 7–9قلائد الدر في اعناق )رقاب (Cالخناز ير وفي هذا القدر ) (C -كفاية B Cوخارجها فاعلم )واعلم (Cقدر ما وصل اليك من هذه العلم وصنه وافهمه ) (C -ترشد ) +والسلام A] (C كما ‖ A C] om. Bهذه الدا ئرة A 9والهياح ] scripsimusوالهياج ‖ Aدراع ] correximusذراع 8 فافهم ترشد تمت )وفي الورقة التالية( تمت الدا يرة الـكبيرة المباركة بحمد اللـه وعونه وحسن توفيقه ] A Bترى Bفي الصحفة الثانية C ; add.
179ب
Recette 1
55
ventre du šuʿbād21 et (tu écriras) aux quatre côtés du šuʿbād le nom de l’ ange du bāʾ et son arcane, le (nom de l’ange du) ǧīm et son arcane, ⟨le (nom de l’ange du) dāl et son arcane, le (nom de l’ange du) hāʾ et son arcane⟩, chaque lettre avec son arcane autour du šuʿbād. Les noms des anges du wāw, du zīn, du ḥāʾ, et du ṭāʾ, ce sont là les quatre anges que nous mentionnerons à la fin de l’invocation. | En tout (il y a ainsi) neuf anges. Sache que ces neuf anges sont les serviteurs des neuf lettres, qui officient (sur ordre) de (ces lettres) dérivées de l’antique livre primordial22. Les siècles précédents ont fait avec elles de nombreux talismans, et ils ont assujetti avec elles les esprits spirituels et les spectres corporels et les ont soumis. Sache que (toutes) les sciences reviennent à ces vingt-huit lettres. Voici la description du cercle, à savoir le cercle des lettres, son šuʿbād, et ce qui est écrit dedans. La longueur du šuʿbād de l’ attraction qui est à l’intérieur du cercle est d’une coudée23. Connais la valeur de ce qui t’ est ainsi donné, car cela ne manquera pas d’apporter le succès en matière d’attraction, d’excitation, d’amour et d’union. Il s’ agit du cercle que tu vois (ci-dessous): |
21 22
23
La version B choisit systématiquement l’ orthographe alternative šuʿbāḏ. Ces neuf lettres et anges sont les premières lettres de l’abǧad (dans l’ordre), qui correspondent aux noms de l’ alliance, cf. introduction, pp. 30–32. Nous suivons ici B et C, qui proposent al-sifr al-awwal (D donne le pluriel du même terme, asfār); A donne al-ṣifr al-awwalī, le « zéro primordial ». Mesure qui va du coude à l’ extrémité de la main. Cette mesure varie en fonction des régions et des époques, et se situe entre 50 et 70 cm (cf. Hinz 1970, pp. 55–62).
179r
179v
56
Texte et traduction
فصل فاذا اردت تأليف بين اثنين يكونوا في مكان واحد وهما مختلفين لا يتفقون واردت ان تؤلف بينهما فترسم هذه الحروف الذي سااذكرها في باطن | الشعباد كما اصف لك في الرسم واسم الطالب واسم 5
امه واسم المطلوب واسم امه واسم اخصام تلك الاحرف يعني خدامهم واضماراتهم وتكون كتابتهم بالسك مسك والزعفران او دم الغر يمين وهذا صفة ما يكتبه واعلم ان هذا تأليف لا ينفك ابدا ًلانه تألفت العداوة وازوجته حروفه والِإئ ْتلاف اعداده وحروفه و بخر الشعباد بالبخور الطي ّب وادفنه
‖ Aواح َدهم ] B Cواحد وهما ‖ B Cيكونا ] Aيكونوا ‖ Bان تولف ] A Cتأليف 3
om. B Cفصل 2
الدا يرة ] Aهذه … سااذكرها B 4بينهم ] A Cبينهما ‖ B Cالتاليف ] Aان … تؤلف ‖ om. B Cلا يتفقون بطن ] Aباطن ‖ Cهذه الحروف المقابلة لهذه الاسطر التي ; Bوهى دا يرة الحروف المقابلة لهذه الاسطر التى اخصام ‖ Bواسما ] A Cواسم om. B C 5واسم … امه B C 4–5كما هو مرسوم ] Aكما … الرسم ‖ B C بزعفران ومسك ] Aبالسك … والزعفران B C 6الحروف اعنى ] Aالاحرف يعني ‖ Cاخصمام ]A B ‖ B Cتكتب فافهم ترشد ] Aيكتبه ‖ B Cودم ; Aاود م ] scripsimusاو دم ‖ Cبزعفران وسك مسك ; B Cايتلف ; Bايتلفت ] Aتألفت … والِإئ ْتلاف B 7التاليف ] A Cتأليف paraphrasim textus scripsit (cum figura) Dفصل … عزيمة 2–58.5
180أ
Recette 2
57
Section24 R. 2
Si tu veux unir deux (personnes) qui sont dans un endroit et qui divergent entre elles et ne s’accordent pas, et que tu veux qu’ il y ait union entre elles, dessine les lettres que je te mentionnerai au milieu | du šuʿbād comme je te le décrirai dans le dessin, puis le nom du demandeur ainsi que celui de sa mère, le nom de celui sur lequel porte la demande ainsi que celui de sa mère, et le nom des adversaires de ces lettres25, à savoir les serviteurs de ces (lettres) et leurs arcanes. On les écrira avec un dé de musc26, du safran ou du sang des adversaires. Voici la description de ce qu’ il (faut) écrire. Sache que c’est là une union qui ne se dénouera jamais, car l’ inimitié devient union, et ce sont ses lettres qui l’unissent, ce sont ses nombres et ses lettres qui font l’harmonie. Fumige le šuʿbād avec la bonne fumigation, enterre-le dans un
24 25
26
La recette qui suit se retrouve dans D, mais avec un phrasé différent et simplifié; la figure est identique. Le sens de cette expression est incertain. Il faut soit supposer une corruption du texte, soit penser qu’ il faut ici inscrire des lettres opposées entre elles pour accomplir l’union par les lettres dont il est question plus loin. La phrase arabe comporte une erreur de construction étonnante pour un arabophone: l’ article est placé sur le premier terme de l’ annexion.
180r
Texte et traduction
58
في مكان يجتمعان فيه فانهم يتحابون و يصطلحون ولا يتفرقون بعدها ابدا ً وهذا صفة الوضع كما ترى افهم ترشد هو هذا |
180ب
وتكتب اسماء ملائكة الحروف في ظهر الشعباد واضماراتهم وتوكلهم بالمحبة بينهم فانهم يجيبوا الى 5
ذلك مسرعين بغير عزيمة فصل واذا اردت العداوة بين اثنين حتى لا يتفقان ابدا ًفصور صورة شعباد برأسين في صفيحة رصاص بمداد وضيف اليه ماء كراث واخلطهم واكتب بهم وتكتب اسم الطالب والمطلوب في جباههم وتغرز في جبهة احداهم ناب كلب والآخر ناب قط | واكتب اسماء ملائكتهم يعني ملائكة
10
الاحرف الذي في بطن الشعباد في ظهره معكوسة وتقول بحق هذه الاسماء افرقوا بين ٢٥٢و٢٥٢
] Aيتحابون … بعدها ‖ B Cفانهما ] Aفانهم ‖ Cيجتمعا ] A Bيجتمعان ‖ B Cالمكان الذي ] Aمكان 1
] Aافهم om. B 2الوضع … هذا C 1–2يتحبابا و يصطلحا ولا يتفرقا ; Bيتحاببآن و يصطلحا ولا يتفرقا واذا om. B 7فصل explicit C 6ملائكة om. C 3 figura deest in C 4هو هذا ‖ Cفافهم add.برأسين ‖ Bاو فرقة او شر عظيم فتصور ] Aحتى … فصور ‖ Bالعظمية add.العداوة ‖ Bوان ]A ماء كراث ‖ om. Bوضيف اليه B 8صحيفة من كاغذ ] Aصفيحة … رصاص ‖ Bصفته ما اصفه لك Bاسماوهم ]اسم الطالب والمطلوب ‖ om. Bواخلطهم … بهم ‖ Bوما كراث ; Aماكرات ]correximus ظهره ‖ om. Bالذي B 10اعنى ] Aيعني ‖ Bوفي جبهة الاخر ] Aوالآخر ‖ Bاحدهم ] Aاحداهم 9 B] om. Aو B ‖ ٢٥٢فرقوا ] Aافرقوا ‖ Aطهره ]B paraphrasim textus scripsit (cum figura) Dفصل … جميعا 6–60.8
explicit Cملائكة 4
181أ
Recette 3
59
lieu où les deux (adversaires) se rencontrent, ils se témoigneront de l’ affection et se réconcilieront, et plus jamais après cela ils n’auront de différend. Voici la représentation de la figure, comme tu la vois. Comprends, tu seras sur la bonne voie. La voici: |
180v
Tu écriras les noms des anges des lettres ainsi que leurs arcanes au dos du šuʿbād. Charge-les de (faire naître) l’amour entre eux : ils répondront à cela rapidement sans incantation. Section R. 3
Si tu veux (susciter) l’inimitié entre deux (personnes) de sorte qu’ elles ne soient plus jamais d’accord, dessine une image de šuʿbād avec deux têtes sur une lame de plomb avec de l’encre, ajoutes-y de l’ eau de poireau, mélangeles et écris avec (ce mélange). Tu écriras le nom du demandeur et de celui sur lequel porte la demande sur les fronts (des têtes), et tu enfonceras dans l’une (d’elles) un croc de chien et dans l’autre un croc de chat. | Écris au dos du šuʿbād les noms inversés de leurs anges, à savoir les anges des lettres qui sont sur le ventre du šuʿbād27. Tu diras: «Par la vérité de ces noms, séparez
27
Ou « à l’ avant du šuʿbād». Nous conservons le sens originel du mot baṭn pour garder le champ lexical présent en arabe.
181r
Texte et traduction
60
فانهم لا يجتمعوا ابدا ً ما دام الشعباد مدفونا ً في مكانهم الذي يجتمعون فيه وهذا صفة شعباد التفر يق و بخوره مر وصبر وحلتيت وكلخ وكتابته يوم الار بعاء وهذا هو السر المصون لان كل العلوم
5
وتكتب في ظهر الشعباد مع اسماء ملائكة الاحرف بحق هذه الاسماء | فرقوا بين ٢٥٢و ٢٥٢لا يجتمعون حتى يلج الجمل في سم الخياط وحتى تقوم الموتى من قبورهم وحتى ينفخ اصرافيل في الصور صفة اضماراتهم جميعا اولهم حرف الالف وهو الملك هطهمهطلفياييل اضماره هدهيون شلهميل طمخلشف
10
واما ملك حرف الباء اضماره كشميخ هيليخ هيكة مهلشيط
هما ] Aيجتمعون ‖ Bمدفون ; Aمدقوقا ] scripsimusمدفونا ً ‖ Bفانهما لا يجتمعان ] Aفانهم … يجتمعوا 1
] Aشعباد التفر يق B 1–2وهذه ] Aوهذا ‖ Bاو بطر يق يمرون عليها فافهم ذلك add.فيه ‖ Bيجتمعان الموصون ] correximusالمصون B 2فافهمه ترشد ] Aو بخوره … العلوم B 2–3الشعباذ الذي للتفر يق B 6كما ذكرت لك وتكتب معهم ] Aبحق … و B ‖ ٢٥٢الحروف ] Aالاحرف ‖ Bو ] Aمع A 5 صفة … B 8تم ذلك وكمل add.الصور B 7لا يصطلجان حتى ] Aوحتى ‖ Bلا يجتمعان ] Aيجتمعون فاولهم ملك الالف ] Aاولهم … هطهمهطلفياييل B 9فصل في ذكر اضمارات الملايكة جميعهم ] Aجميعا وامالك حرف ] scripsimusواما … اضماره B 10بهليج add.طمخلشف ‖ Bشلهميد ] Aشلهميل ‖ B Bهيله مهلشط ] Aهيكة مهلشيط ‖ Bكشمخ ] Aكشميخ ‖ Bواضمار ملك البا ; Aالبا اضماره index arcanorum inscripsit supra (in indice litterarum) Dصفة … اعلم 8–64.11
181ب
Arcanes des lettres
61
252 et 25228». Plus jamais ils ne se réuniront tant que le šuʿbād sera enterré à l’endroit dans lequel ils se rencontrent. Voici la description du šuʿbād de la séparation. Sa fumigation (est) la myrrhe et l’ aloès, l’ ase fétide et la férule. On l’écrira le mercredi. C’est le secret protégé parce que toutes les sciences …29
Tu écriras au dos du šuʿbād, avec les noms des anges des lettres: « Par la vérité de ces noms, | séparez 252 et 252». Ils ne se réuniront plus jusqu’ à ce le chameau passe par le chas d’une aiguille (7:40), jusqu’ à ce que les morts se relèvent de leur tombe, jusqu’à ce qu’Iṣrāfīl souffle dans la Trompe30. Description des arcanes de toutes les (lettres) La première est la lettre alif, qui est l’ange HṬHMHṬLFYĀʾĪL, son arcane est HDHYWN ŠLHMYL ṬMḪLŠF. En ce qui concerne l’ange de la lettre bāʾ, son arcane est KŠMYḪ HYLYḪ HYKa MHLŠYṬ.
28
29
30
Plus bas, on lit « entre 252 et 252 », nous choisissons donc la leçon de B et non de A (bayna 252, entre 252). Dans D, le texte est simplifié en: bayna kaḏā wa-kaḏā (entre untel et untel). Le nombre 252 sert ici à noter « untel», comme cela se retrouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī (notamment Būnī 2000, p. 262). Le texte est corrompu. Il faut probablement lire un autre mot que li-anna, ou supposer que la fin de la phrase est manquante. Les inscriptions qui figurent dans le dessin qui suit sont difficilement déchiffrables. Nous proposons une lecture qui suppose l’ajout de certains points diacritiques manquants (d’ autres lectures sont possibles). Allusion au jugement dernier, annoncé par l’ archange Isrāfīl (Raphaël, habituellement avec sīn et non ṣād). Selon la tradition islamique, l’archange Raphaël est chargé de souffler dans la Trompe à la fin des temps.
181v
62
Texte et traduction
اضمار حرف الجيم هدمخ كيطهه هشلخخ حرف الدال اضماره هلطف هططف مهللخ شر بيد ششلطط ملك حرف الهاء اضماره ديخط همكيك هشططيع مهديخ حرف الواو اضماره بهدوخ شلتموخ براخ 5
ملك حرف الز ين اضماره شعدرش هطاطم مهط واما ملك حرف الحاء اضماره دهلخ كم شلاطخ
182أ
اضمار ملك حرف الطاء شمهيط ملخش ملشخ طمه اضمار ملك حرف الياء دمغيغ هلهف شوصدخ اضمار ملك حرف الكاف شعرود هميطا خطش 10
حرف اللام ⟩اضماره⟨ عنعبط طهمش خلدم حرف الميم اضماره حجمشط كفقياط مدمخ حرف النون اضماره شغيغ دلخم هيط حرف السين اضماره مصطع مهطع علطرخم اضمار ملك حرف العين لخطم غديف غندر يف ازرد
15
حرف الفاء ⟩اضماره⟨ كيطم زرطش هفيك حرف الصاد اضماره شردخ صيمش
مهللخ شر بيد ‖ om. Bهلطف ‖ Bواضمار الدال ] Aحرف … اضماره 2
om. Bاضمار … هشلخخ 1
هشططيع مهديخ ‖ Bذيحط ] Aديخط ‖ Bواضمار ملك الها ] Aملك … اضماره 3 Bمهددوه شلتموح ] Aبهدوخ … براخ ‖ Bواضمار ملك الواو ] Aحرف … اضماره 4
Bمهلخخ شو بيد ]A Bهشطيطع ]A
Bسعدرس ] Aشعدرش ‖ Bواضمار ملك الزاي ] Aملك … اضماره 5
واضمار ] Aواما … اضماره 6 Bواضمار ملك⟩الط⟨ا ] Aاضمار … الطاء B 7دهكخ كمثلاطخ ] Aدهلخ … شلاطخ ‖ Bملك الحا ‖ Bواضمار ملك اليا ] Aاضمار … الياء B 8شمهط ملشخ ملخش ] Aشمهيط … ملشخ ‖ )(difficile lectu سعرود هميطا ] Aشعرود … خطش ‖ Bواضمار ملك الكاف ] Aاضمار … الكاف om. B 9شوصدخ عنعبط طهمش ‖ supplevimus] om. Aاضماره ‖ Bواضمار ملك اللام ] Aحرف اللام B 10خطس حجمشط كفقياط ‖ Bواضمار ملك الميم ] Aحرف … اضماره B 11حفعيط طهمش صلدم ] Aخلدم شفيع ] Aشغيغ ‖ Bواضمار ملك النون ] Aحرف … اضماره om. B 12مدمخ ‖ Bخجشمط كفعياط ]A B 14عطلدحيم ] Aمهطع علطرخم ‖ Bواضمار ملك السين ] Aحرف … اضماره om. B 13هيط ‖ B om. B 15–16غندر يف ‖ Bلحطم عديف ] Aلخطم غديف ‖ Bواضمار ملك العين ] Aاضمار … العين supplevimus] om. Aاضماره om. B 15حرف … صيمش
Arcanes des lettres
63
L’arcane de la lettre ǧīm est HDMḪ KYṬHH HŠLḪḪ. (Quant à) la lettre dāl, son arcane est HLṬF HṬṬF MHLLḪ ŠRBYD ŠŠLṬṬ. L’arcane de l’ange de la lettre hāʾ est DYḪṬ HMKYK HŠṬṬYʿ MHDYḪ. L’arcane de la lettre wāw est BHDWḪ ŠLTMWḪ BRĀḪ. L’arcane de l’ange de la lettre zīn est ŠʿDRŠ HṬĀṬM MHṬ. En ce qui concerne l’ange de la lettre ḥāʾ, son arcane est DHLḪ KM ŠLĀṬḪ. L’arcane de l’ange de la lettre ṭāʾ est ŠMHYṬ MLḪŠ MLŠḪ ṬMH. L’arcane de l’ange de la lettre yāʾ est DMĠYĠ HLHF ŠWṢDḪ. L’arcane de l’ange de la lettre kāf est ŠʿRWD HMYṬĀ ḪṬŠ. ⟨L’arcane⟩ de la lettre lām est ʿNʿBṬ ṬHMŠ ḪLDM. L’arcane de la lettre mīm est ḤǦMŠṬ KFQYĀṬ MDMḪ31. L’arcane de la lettre nūn est ŠĠYĠ DLḪM HYṬ. L’arcane de la lettre sīn est MṢṬʿ MHṬʿ ʿLṬRḪM. L’arcane de l’ange de la lettre ʿayn est LḪṬM ĠDYF ĠNDRYF ʾZRD. ⟨L’arcane⟩ de la lettre fāʾ est KYṬM ZRṬŠ HFYK. L’arcane de la lettre ṣād est ŠRDḪ ṢYMŠ.
31
La lecture de la fin de ce mot est incertaine.
182r
Texte et traduction
64
حرف القاف اضماره هللطف مهطف علميخ حرف | الراء ⟩اضماره⟨ شطيف كهنيل ديعوم
182ب
حرف الشين اضماره عدعص طلخياش حرف التاء اضماره كدوش طففيت 5
حرف الثاء اضماره شهير هفيك طوش حرف الخاء ⟩اضماره⟨ مهدع عموطيار واكش راكش حرف الذال اضماره علكمهيص مهدع شهلط حرف الضاد اضماره شيط طلمشيط ع عيصوع حرف الظاء اضماره همطيولش معدمشط
10
حرف الغين اضماره سلـكفيل شغلطف اشغطمطف كلفف هبوط والل ّٰه اعلم
B (i.e. arcanumعدعص طلحياش ] Aهللطف … علميخ ‖ Bواضمار ملك القاف ] Aحرف … اضماره 1 شطيف ‖ supplevimus] om. Aاضماره ‖ Bواضمار ملك الرا ] Aحرف … الراء 2
)litterae šīn in A
واضمار ] Aحرف … اضماره B (i.e. arcanum litterae qāf in A) 3عللطف مهفط علميخ ] Aكهنيل ديعوم حرف … B (i.e. arcanum litterae rāʾ in A) 4سطيف كهييل ] Aعدعص طلخياش ‖ Bملك الشين ) B (i.e. arcanum litterae ṯāʾ in Aسمير هفيل طوش ] Aكدوش طففيت ‖ Bواضمار ملك التا ] Aاضماره B (i.e. arcanumكدوش طغميث ] Aشهير هفيك طوش ‖ Bواضمار ملك الثا ] Aحرف … اضماره 5 اضماره ‖ Bواضمار ملك الخا ] Aحرف الخاء etiam legi possit A 6هفيل ]هفيك ‖ )litterae tāʾ in A علكمهيص مهدع ‖ Bواضمار ملك الذال ] Aحرف … اضماره om. B 7مهدع ‖ supplevimus] om. A طملشيط ] Aشيط … عيصوع ‖ Bواضمار ملك الضاد ] Aحرف … اضماره B 8عللمهص صهدع ]A B (maculatus) 10هميطيولش ] Aهمطيولش ‖ Bواضمار ملك الظا ] Aحرف … اضماره B 9عيصوع والل ّٰه اعلم B 11شعططف كلـكفف ] Aسلـكفيل … هبوط ‖ Bواضمار ملك الغين ] Aحرف … اضماره تمت اضمارات الحروف وسياتى بعدها شرحها والعمل بها وتصار يفها في جميع ما يختاره الانسان من ]A اعمال الخـير والشر واستخدام الروحانية وابطال الموانع والحركات واظهار الـكنوز والخبايا العز يمة المباركة Bوالقسم الشر يف
Arcanes des lettres
65
L’arcane de la lettre qāf est HLLṬF MHṬF ʿLMYḪ32. ⟨L’arcane⟩ de la lettre | rāʾ est ŠṬYF KHNYL DYʿWM. L’arcane de la lettre šīn est ʿDʿṢ ṬLḪYĀŠ. L’arcane de la lettre tāʾ est KDWŠ ṬFFYT. L’arcane de la lettre ṯāʾ est ŠHYR HFYK33 ṬWŠ. ⟨L’arcane⟩ de la lettre ḫāʾ est MHDʿ ʿMWṬYĀR WĀKŠ RĀKŠ. L’arcane de la lettre ḏāl est ʿLKMHYṢ MHDʿ ŠHLṬ. L’arcane de la lettre ḍād est ŠYṬ ṬLMŠYṬ ʿ ʿYṢWʿ. L’arcane de la lettre ẓāʾ est HMṬYWLŠ MʿDMŠṬ. L’arcane de la lettre ġayn est SLKFYL34 ŠĠLṬF ʾŠĠṬMṬF KLFF HBWṬ. Et Dieu sait mieux.
32
33 34
La version B propose ici une séquence différente dans les arcanes (pour la même séquence de lettres): elle note comme arcanes des lettres qāf, rāʾ, šīn, tāʾ, et ṯāʾ les arcanes qui, dans la version A, sont ceux des lettres šīn, qāf, rāʾ, ṯāʾ, et tāʾ. Cf. annexe D, p. 200. Le mot peut également être lu HFYL. SLKFYL est le nom de l’ ange de la lettre ġayn, que A reprend ici en début d’arcane.
182v
66
Texte et traduction
فصل اذا اردت ان تستخدم روحانية طمخلشف للاخفاء والمشي على الماء والطيران في الهواء والحظا و يعلموك ما لم تكن تعلم و يظهرونك | على اسرار وخفيات بني ادم وتطلع على شيء لم اطلع عليه
183أ
احد الا من وقف على هذا العلم والحكم فاذا اردت ذلك اكتب هذه الحروف الآتي ذكرها 5
وصفتها في ورقة بيضاء بسك مسك وزعفران وماء ورد وعلقها بعد الكتابة في سيبيا ار بع عيدان من ز يتون ورمان و برنوف وطرفة وتكون طاهر البدن والثياب وانت صائم متر يض عن كل ما يخالطه الارواح وعن كل ما خرج من روح ولا تلبس مخيطا ً وانت تبخر بعود وحصا لبان جاوي وعرف ديك ابيض ورأس هدهد وشعر سنور اسود وتكلم بالقسم الجامع عقيب كل صلاة مفروضة | ار بعين مرة وفي الليل مائة مرة مدة سبعة ايام متوالية فان سابع يوم يظهر لك نورا يً ضيء
3
Bواشيا كثيره ] Aوالحظا … شيء 2–3
Aالهو ] Bالهواء ‖ Bفاذا ] Aاذا 2
om. Bفصل 1
Bلا يطلع عليها الا من وقف على هذا الحكم ] Aلم … والحكم A 3–4و يظرونك ] correximusو يظهرونك بعد … الكتابة ‖ om. Bمسك ‖ om. Bبيضاء B 5الاحرف ] Aالحروف ‖ Bفاكتب ] Aاكتب 4 ف وانت ] Aوطرفة وتكون A] ٤ B 6ار بع ‖ Bسيبه ] Aسيبيا ‖ om. B والصيام ]والثياب ‖ Bوطر ٰ ] Bوعن كل ‖ Bيخالفه ] Aيخالطه B 7صايما متر يضا ] Aوانت … متر يض ‖ (ante correctionem) B B 9وٺتكلم ] Aوتكلم ‖ Aوحرف ] correximusوعرف om. B 8ولا … اسود A 7–8وعنكل Bنور ] Aنورا ً ‖ Bفانه في ] Aفان ‖ om. Bمتوالية ‖ A] ٧ Bسبعة ‖ om. Bمدة ‖ Bالليلة ] Aالليل paraphrasim textus scripsit (cum figura) Dفصل … هاهنا 1–68.11
183ب
Recette 4
67
Section R. 4
Si tu veux asservir (l’entité) spirituelle de ṬMḪLŠF35 pour dissimuler, pour marcher sur l’eau, pour voler dans les airs, pour (obtenir) les honneurs36, pour que (ces lettres) te fassent savoir ce que tu ne sais pas et te fassent voir | les choses secrètes et cachées des fils d’Adam, et (qu’ ainsi) tu parviennes à la connaissance de ce que personne ne connaît37 sinon qui possède cette science et (ces) sagesses38, si donc tu veux cela, écris les lettres dont la mention et la description suivront (en fin de recette) sur une feuille blanche avec un dé de musc, du safran et de l’eau de rose. Après avoir écrit, attache (la feuille) sur une structure39 (faite) de quatre bâtonnets d’ olivier, de grenadier, d’aunée conyze40 et de tamaris. Ton corps et tes vêtements doivent être purs; tu auras jeûné et te seras abstenu de tout ce à quoi les esprits sont mêlés41 et de tout ce qui sort d’un esprit42; et tu ne te vêtiras pas (d’ un vêtement) cousu. Tu feras une fumigation de bois d’ aloès, de grains de benjoin, de crête de coq blanc, de tête de huppe et de poils de chat noir. Tu prononceras l’invocation universelle quarante fois à la suite de chaque prière prescrite | et cent fois pendant la nuit, (et cela) pendant une durée de sept jours
35 36 37
38
39
40
41 42
Il s’ agit du dernier mot de l’ arcane de l’alif. Le mot al-ḥiẓā pourrait aussi se lire al-ḥiẓẓāʾ, graphiquement semblables dans les manuscrits, avec le sens de « chances », « bonnes fortunes». Littéralement, la quatrième forme de la racine ṬLʿ contruite avec ʿalā signifie non pas « connaître » mais « faire connaître», mais le contexte semble ici indiquer que la forme n’ est pas causative. La racine ḤKM a à la fois le sens de « décret» et de «sagesse». Nous préférons ici le sens de « sagesse», le terme apparaissant le plus souvent aux côtés du mot ʿilm ou ʿulūm dans le traité. Le mot sībiyā (ou la variante sībā qu’ on trouve plus loin) ne se trouve pas dans les dictionnaires classiques. Le terme est utilisé par Ibn al-Bayṭār dans le Ǧāmiʿ (cf. Ibn al-Bayṭār 1875, s. v. sībiyā, et Dietrich 1991, nº 21), mais pour désigner la sèche, le terme arabe étant la transcription du latin sepia. Ici, le mot semble être une variante dialectale ou une erreur pour sība, qui désigne un tabouret ou un escabeau, avec ici un sens plus général de « structure » faite de bois. Selon Ibn al-Bayṭār, le barnūf est une variété égyptienne de conyze (qūnīzā, du grec κόνυζα), cf. Dietrich 1991, III 116. Cf. aussi Meyerhof 1940, nº 375. Les quatre bois utilisés ici sont les mêmes que dans la recette 27. La version B propose ici un texte différent : « tout ce à quoi s’opposent les esprits». C’ est-à-dire qu’ il ne faut pas manger de ce qui contient un esprit. Sur ces pratiques alimentaires courantes dans les milieux mysticisants, cf. Bras 1999. Cf. également plus loin f. 191v. Sur les prescriptions pour l’ officiant, cf. introduction, pp. 18–19.
183r
183v
68
Texte et traduction
في مكانك في الليل وانت في الخلوة فاذا رأيته فقل كاشفوني على قدر استطاعتي اليكم فانهم يتمثلون بين يديك ار بعة ملائكة و يقولون لك بالاشارة ما تر يد منا فتقول لهم ار يد منكم من يعلمني الحكم والعلوم والطيران في الهواء فيظهروا لك ار بعة ملائكة غيرهم فيصيروا قدامك ثمانية ملائكة فقل لهم ما هم هولاء فيظهروا لك بعدهم بار بعة اشخاص بايديهم مصاحف بيد كل واحد منهم 5
مصحف فتقول لاصحاب المصاحف الار بعة اعطوني الطاعة فيقولون لك بالاشارة ما تر يد | فقل
184أ
كلموني مثل ما اكلمكم فيطرقون رؤوسهم فاتلوا عليهم اسماء الميثاق فانهم يكلموك فسأل منهم عن ما شئت فانهم يعلموك بالاسماء والحكم والعلوم والاخفاء والطيران في الهواء وكل ما تر يد و يعلموك كيفية الاعمال وما تسأل عنه ولا يزالوا عندك حتى تنفذ منك جميع الاعمال وٺتعلم كل ما تر يد وٺتصرف في كل ما تر يد وصفة الحروف والاسماء التي تكتب في الورقة التي تعلق في السيبيا على 10
هذه الصفة فاعلم ذلك وهذه صفتها هك هيوب مهلشط نتكهيك كشمخ طمخلشف هيماه مهلشط وهذا صفة الشكل كما ترى هو هاهنا |
om.لك ‖ Bار بع ] Aار بعة 2
184ب
Bبقدر ] Aعلى قدر ‖ om. Bوانت في الخلوة ‖ om. Bفي مكانك 1
فيظهروا … ‖ om. Bوالطيران … الهواء ‖ Bالحكمة ] Aالحكم 3
Bفيقول ] Aفتقول ‖ om. Bمنا ‖ B
‖ om. Bلهم om. B 4ملائكة ‖ A] ٨ Bثمانية ‖ Bو يصيروا ] Aفيصيروا ‖ Bفيظهر ار بعا ] Aملائكة om. B 5منهم مصحف B 4–5في يد ] Aبيد ‖ Bيظهر بعدهم A] ٤فيظهروا … بار بعة ‖ om. Bهم رؤوسهم ‖ Bفيطرقوا ] Aفيطرقون ‖ Bكما ] Aمثل ما difficile lectu A 6الطاعة ‖ om. Bالار بعة ‖ Bالاسما ] Aبالاسماء B 7فاسل عما ] Aفسأل … ما om. B 6–7عليهم ‖ A Bروسهم ]scripsimus يعلموك كفية ] Aو يعلموك كيفية A 7–8الهوي ] scripsimusالهواء ‖ om. Bفي الهواء ‖ om. Bوالعلوم صفة الاسما ] Aصفتها B 10وٺتكلم بما تر يد و يعلموك كفية الاعمال المعلومة ] Aوما … ذلك B 8–10 صفة … هاهنا B 11مهلطش ] Aمهلشط ‖ Bكهوب مهلطش مهلشط شكهميل ] Aهك … نتكهيك ‖ B Bالجدول ]A
Recette 4
69
consécutifs. Le septième jour, t’apparaîtra une lumière qui brillera là où tu es, isolé, dans la nuit. Lorsque tu l’auras vue, dis : « Montrez-vous à moi, à la mesure de l’obéissance que vous me devez.» Quatre anges prendront alors forme devant toi43 et te diront: «À tes ordres. Que veux-tu de nous ? » Tu leur diras: «Je veux de vous celui qui m’apprendra les sagesses, les sciences, et le (pouvoir de) voler dans les airs.» Quatre autres anges t’ apparaîtront, et il y aura ainsi devant toi huit anges. Dis-leur : « Ce ne sont pas ceux-là.» Après eux, ils t’apparaîtront avec quatre personnes44 ayant dans leurs mains des livres, un livre chacun. Dis aux quatre (personnes) qui ont les livres: «Donnez-moi la puissance.» Ils te diront: «À tes ordres. Que veux-tu? » | Dis: «Répétez-moi les paroles que je vais vous prononcer.» Ils frapperont leur tête. Récite-leur45 les noms de l’alliance, et ils les prononceront pour toi46. Alors demande-leur ce que tu veux, et ils t’ apprendront les noms, les sagesses, les sciences; (ils t’apprendront) à dissimuler, à voler dans les airs et tout ce que tu désireras; ils t’apprendront comment œuvrer et (tout) ce que tu demanderas. Et ils ne te quitteront pas avant que tu ne sois parvenu au bout de toutes les œuvres (que tu veux), que tu n’aies appris tout ce que tu veux et que tu ne maîtrises tout ce que tu veux. La description des lettres et des noms que tu écriras sur la feuille que tu attacheras sur la structure est la suivante, sache cela. En voici la description: HK HYWB MHLŠṬ NTKHYK KŠMḪ ṬMḪLŠF HYMĀH MHLŠṬ. Voici la représentation de la figure comme tu la vois ci-dessous47: |
43
44 45 46
47
On retrouve plusieurs fois dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī des passages mentionnant l’ apparition de plusieurs personnages, comme dans cette recette (notamment Būnī 2000, p. 152, où apparaissent les anges de la sourate 112). Le passage le plus proche, notamment parce qu’ il fait allusion à quatre personnes portant en main un livre, se trouve dans une recette d’ asservissement de lettres (Būnī 2000, p. 438). On pourrait aussi supposer que le bi- est fautif (suivant la construction de la phrase précédente et la lecture de la version B) et lire : « quatre personnes apparaîtront». La forme arabe est un pluriel, mais ce mot semble poser problème au copiste. La forme correcte serait واتل. Cf. traduction n. 19. On pourrait aussi traduire: « Dis : “Parlez-moi comme je vous parle.” Ils frapperont leur tête. “Récitez sur eux (les autres entités?) les noms de l’alliance.” Alors ils te parleront.» Sur les noms de l’ alliance, cf. introduction, pp. 30–32. La lecture des inscriptions du dessin qui suit est hypothétique et suppose l’ajout de quelques points diacritiques manquants.
184r
184v
70
Texte et traduction
فصل في ذكر العز يمة والقسم الجامع الشر يف وهو اصل العلم وقاعدته و به تبلغ جميع المقاصد في جميع الاعمال والتصار يف على الحروف وهو طاعة على جميع الجن والملوك الارضية والعلو ية 5
قال الشيخ وحق فالق الحب والنوى و بارئ النسمة ان هذه القسم الجامع لم يطيقوا الجان مخالفته وكثيرة السفلي لم يطيق ان يسمعوه بل يحـترقوا قبل سماعه كما قال الشيخ رحمه اللـه | تعالى واكثرهم واللـه يحرق عاجلا ًولم يقدرون ان يسمعوه مكملا ًوقال الشيخ ان فيه اسم واحد يزجل السبعة العلو ية وقال الشيخ وفي وسطه اسم شر يف معظم على السبعة العليا قهرا ً مزجلا ًفاقسم به في ما تشاء وترومه وطاعته فرضا ًعلى الشيطان
10
وهذا هو القسم الشر يف تقول بسم اللـه الملك القدوس الظاهر العلي القاهر رب الدهور والازمنة ومقدر الاوقات والامكنة ابدي لا يحول وملك لا يزول صاحب العز الشامخ والجلال
على … 3–9 الشيطان 9
Bالتصار يف ] Aالاعمال والتصار يف ‖ Aتبلع ] Bتبلغ ‖ Bالذي هو ] Aوهو 3 Aمرجلا ] correximusمزجلا ً 8
Aبرجل ] correximusيزجل 7
الظاهر ‖ Bبسم الل ّٰه الرحمن الرحيم add.تقول ‖ Bوهو هذا ] Aوهذا هو 10
] om. Bالشيطان
Aالـ شيطلا ]coniecimus
Bوملكا ] Aوملك ‖ Bابدا ] Aابدي ‖ Bمقدر ] Aومقدر 11 abhinc desinit defectioوهذا 10
om. Bعلى … الشيطان 3–9
Bالطاهر ]A
abhinc deest pars textus Dفصل 2
) paraphrasim textus scripsit (in fine extracto, ordine mutatoوهذا … ودانيكم 10–74.2
textus D D
185أ
Invocation universelle
71
Section où l’on mentionne l’incantation et la sublime invocation universelle C’est là le fondement et la base de la science, par elle tous les buts sont atteints dans toutes les œuvres et les manipulations des lettres. (Elle donne) le pouvoir sur tous les jinns et les anges terrestres et supérieurs. Le šayḫ dit: « Par celui qui fend le grain et le noyau (de datte) (6:95) et par celui qui crée le souffle, ceci est l’invocation universelle; les jinns n’ont pas le pouvoir de s’y opposer, et la multitude des inférieurs ne peuvent l’ entendre sans brûler avant de l’avoir entendue (en entier). » Comme le dit le šayḫ – que Dieu | le Très Haut lui fasse miséricorde: « Vraiment, la plupart d’ entre eux brûlent à l’instant et ne peuvent l’écouter en entier.» Le šayḫ dit : « Dans (cette invocation), il y a un nom unique qui lâche les sept supérieurs48. » Le šayḫ dit: «Il y a en son milieu un nom sublime qui domine les sept supérieurs en les contenant ou en les lâchant.» Prononce donc (cela) pour ce que tu désires et souhaites. Le démon doit lui obéir. Voici l’invocation sublime49. Tu diras: «Au nom de Dieu, le Roi, le Très Saint, le Manifeste, le Très Haut, le Victorieux, le Seigneur des âges et des époques, qui mesure les temps et les lieux, Éternel sans changer et Roi sans discontinuer, Détenteur de la puissance suprême et de l’ éminente gloire,
48
49
Les sept supérieurs sont les sept planètes de la cosmologie arabo-musulmane. Nous proposons de corriger la racine RǦL en ZǦL deux fois dans cette phrase et la suivante (les mots ne diffèrent que d’ un point), car le sens de ZǦL correspond seul au contexte: le nom permet de « lâcher » le pouvoir des sphères célestes, c’est-à-dire de faire agir l’ influence astrale directement. Une invocation intitulée « incantation des lettres» (ʿazīmat al-ḥurūf ) présentant plusieurs similitudes avec notre texte se retrouve dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī (Būnī 2000, pp. 150–151).
185r
Texte et traduction
72
الباذخ الذي احتجب بالانوار وتعزز بالاقتدار والملك والملـكوت والعزة والجـبروت باسمائه ادعوكم يا ذوي الارواح | الروحانية والذوات النورانية المقسمين على هذه الاحرف الجليلة والاسماء
185ب
الشر يفة العظيمة ابجد هوزحط بظفر بطمهطف هيشف هيسلط طشهوه هليط ر يخف و بحق طيهوب هيف شطف انار كل شيء من نوره واهف راهف شلشلهش مالك ملك كل جبار عنيد 5
وشيطان م َريد طيلوف طغر يشق هبر يت عبر يت الشديد الذي خضع كل شيء لاسمه طرفيقش ش غالب كل شيء بقهر عزيز سلطانه قلصنعجيه هلفياليغ هلفيليغ اشلليموت خوغش هشرٍ ر يط ٍ طوهش شهيغيغ اشكوص شهوص اشطمطيخ انت ينبوع حياة كل روح خجمشطيطليايف ما سمع | اسمك روح وعصى الا صعق واحترق شمعلانيخ شمعلاثيخ جمطهيطهيه اجب يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وعمصياييل بعزة هذه الاسماء الذي طاعتها على كل روح روحاني وجثماني
10
وازجروا روحانية الجلب يتوكلوا بكذا وكذا و يزجروا روحانيته الممتزجة بطبائعه الار بعة حتى يأتي
الارواح 2
Bذو القوة والجـبروت والملك والملـكوت ] Aوالملك … والجـبروت ‖ Aوتعزر ] Bوتعزز 1
] Aالمقسمين على ‖ om. Bوالذوات النورانية ‖ Aوالزوات ] correximusوالذوات ‖ Aالاروح ]B
بطفر طمهطف ] Aبظفر … شطف om. B 3–4والاسماء … هوزحط B 2–3المتقسمين علي طاعة واهف ‖ (ante correctionem) Bنور ]شيء B 4هيشف طشوه هليط ز يخف طهوب هيف لخشطف ملك جبار كل جبار بجـبروته ذل ] Aمالك … م َريد B 4–5راهف ٢شكشكشهش ] … Aشلشلهش طيلوف طفرشف هبر ية ] Aطيلوف … الشديد B 5وسلطان قهار كل سلطان لعزته انقهر وخضع ذل ش B 5–6الشديد القوة om. Bبقهر … سلطانه B 6طرفيقش هشور يطش ] Aطرفيقش … ر يط ٍ Bفلضجعيه هلهليغ اشلليموم خوغشطهش شهيعيع شعوص اشطمطنح ] Aقلصنعجيه … اشطمطيخ 6–7 ] Aوعصى ‖ Bذو روح ] Aروح B 8فانت انت ماسك القدرة ] Aخجمشطيطليايف ‖ iter. Bانت 7 روحاني وجثماني ‖ Bالتى ] Aالذي om. B 9يا ‖ Bسمعلانيخ ] Aشمعلانيخ … شمعلاثيخ ‖ Bوعصاه Bوازعجوا ] Aو يزجروا ‖ Aنكذ ] Bبكذا ‖ Bتوكلوا ] Aيتوكلوا B 10جسماني وروحاني ]A
186أ
Invocation universelle
73
Celui qui est voilé par les lumières, dont on révère le pouvoir, la royauté, la souveraineté, la puissance, et l’omnipotence. Par Ses noms, je vous invoque, ô vous qui avez un esprit | spirituel et une essence lumineuse, qui êtes invoqués sur ces lettres splendides50 et (ces) noms sublimes et magnifiques : ʾBǦD HWZḤṬ51; par le triomphe de BṬMHṬF HYŠF HYSLṬ ṬŠHWH HLYṬ RYḪF, et par la vérité de ṬYHWB HYF ŠṬF, il a illuminé toute chose de sa lumière, WĀHF RĀHF ŠLŠLHŠ, souverain, roi de tout, omnipotent, rebelle, et démon révolté, ṬYLWF ṬĠRYŠQ HBRYT ʿBRYT52, l’ impétueux au nom duquel toute chose est assujettie, ṬRFYQŠ HŠRin RYṬŠin, qui domine toute chose de la force de sa puissante domination, QLṢNʿǦYH HLFYĀLYĠ HLFYLYĠ ʾŠLLYMWT ḪWĠŠ ṬWHŠ ŠHYĠYĠ ʾŠKWṢ ŠHWṢ ʾŠṬMṬYḪ53, tu es la source de la vie de tout esprit, ḪǦMŠṬYṬLYĀYF, aucun esprit n’a entendu | ton nom et ne s’est rebellé sans être foudroyé et avoir été brûlé, ŠMʿLĀNYḪ ŠMʿLĀṮYḪ ǦMṬHYṬHYH, réponds, ô ṬŪNYĀʾĪL, et (toi) ĠLMŠYĀʾĪL, et ṬĠYĀʾĪL, et ʿMṢYĀʾĪL54. Par la puissance de ces noms auxquels obéit tout esprit spirituel et corporel, poussez par vos cris55 (l’ entité) spirituelle de l’attraction.» Ils se chargeront de telle et telle chose et pousseront (devant eux) son (entité) spirituelle mélangée aux quatre natures56 jusqu’ à ce
50
51 52 53 54
55
56
L’ expression « sur ces lettres» se réfère à l’ utilisation de cette invocation dans les recettes qui viennent d’ être mentionnées, où il faut prononcer l’invocation sur certaines lettres de l’abǧad. Il s’ agit des neuf premières lettres de l’ abǧad, qui correspondent aux noms de l’alliance, cf. introduction, pp. 30–32. Le mot ʿBRYT signifie « hébreu » en hébreu ()עברית. Le mot est précédé de ce qui semble être une rature dans la version A. Il s’ agit des serviteurs des lettres wāw, zīn, ḥāʾ et ṭāʾ. Les quatre lettres sont les sizième, septième, huitième et neuvième lettres de l’ abǧad (correspondant aux quatre derniers noms de l’ alliance). Elles sont utilisées dans plusieurs invocations dans diverses recettes. La leçon est incertaine. B propose izʿaǧū (levez). La graphie du terme est proche de celle du mot que nous avons lu plus haut yazǧulu (il lâche). Cependant, le terme zaǧr réapparaît plus loin au sens de « cri pour effrayer ». Le terme ṭabīʿa (nature) peut avoir dans les textes scientifiques le sens technique de propriété élémentaire (chaud, froid, sec, humide), comme on l’observe par exemple dans les textes du corpus attribué à Ǧābir ibn Ḥayyān (Kraus 1942, p. 165). Cependant, dans le contexte présent, il semble plutôt que le terme désigne non pas les propriétés élémentaires mais les éléments eux-mêmes. L’idée est ici que l’entité spirituelle se matérialise en se mélangeant aux éléments.
185v
186r
74
Texte et traduction
الى مكاني هذا اسرع من طرفة عين ذليلا ًخاضعا بحق ما اقسمت به عليكم من عظيم الاسماء و بحق اضماراتكم الشر يفة ومواثيقكم العظيمة الاخذة بنواصيكم والجاذبة لقاصيكم ودانيكم فصل وان اردت لتبطيل طلاسم موانع الـكنوز | وطلاسمها فقل اجب يا طونياييل وغلمشياييل 5
وطغياييل وعمصياييل واعكسوا طلاسم هذا المكان واطردوا من فيه من الموكلين والسكان والعمار بحق هذه الاسماء فصل وان كان لاظهار كنزا ًاو خبية او سحر فقل اجب يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وعمصياييل واعكسوا طلاسم هذا المكان واطردوا من فيه بالزجر الشديد القاهر على عمار هذه الارض المقيمين
10
بها ليظهروا ما عندهم مدفون من سحر او دفين او خبية
و بحق هذه الاسما بهللو يه ] Aمن … ودانيكم 1–2
om. Bعين … خاضعا ‖ Bطايعا خاضعا add.هذا 1
هللو ية قدوس ٧هميكل ٢همطشال ٢زلزلة الرعد الذي قال للسموات والارض ايتيا طوعا او كرها قالتا اتينا طايعين عن علطلخ يهلخ بعزة الل ّٰه الواحد الاحد الفرد الصمد الذى لم يلد ولم يولد ولم يكن لهكفوا احد بهطف شليطيع اشماطون بهكش هلطف تبارك الل ّٰه رب العالمين ترعد الملايكة من خيفته وتزهق ارواح الجان والشياطين من سطوته لعظمة الل ّٰه تخضعون ولاسما الل ّٰه مطيعون الل ّٰه جبار الجبا برة ومبيد )الدنيا والاخرة ( الاكاسره وقيوم الدنيا والاخرة الل ّٰه قوى لا يطاق قدوس ٧ياه ٧انمخ شماح العالي على كل براخ يا اهل السموات السبع والارواح السفلية اجيبوا بحق هذا القسم والاسما الشر يفة عليكم وطاعتها لديكم وانه لقسم لو تعلمون عظيم اجب يا ميططرون الملَ َك بحق هذا القسم والاسما الشر يفة وازجروا شرطياييل وروفياىيل ل وسمسماىيل وجميع اعوانكم لاجابة دعوتي وقضا حاجتى بحق اميل ٢و بحق الاسم الاعظم الذي اوله ا ٍ واخره ال اجيبوا مسرعين طايعين بعزة الل ّٰه وعظمته اهيا آه الل ّٰه ٣بعزة الل ّٰه وعظمته و بكلامه القديم بالمر بالم بالمص بكهيعص بحمعسق بصاد بقاف بنون والقلم وما يسطرون وانه لقسم لو تعلمون عظيم عجلوا بارك الل ّٰه فيكم وعليكم تم القسم الشر يف فيا واقفا عليه بالل ّٰه عليك اعرف قدره و بالل ّٰه عليك لا تظهر عليه احد من السفها Aبنوصيكم ] correximusبنواصيكم B 2والجهالة والفسقة والمجرمين فيكون خصمكرب العالمين والسلام يا ‖ om. Bوطلاسمها ‖ om. Bموانع ‖ Bان تبطل ] Aلتبطيل ‖ Bفاذا ] Aوان om. B 4فصل 3 om. B 9واعكسوا … فيه B 5–9و يا طغيايل ] Aوطغياييل B 5يا طناييل يا طونياييل ] Aطونياييل Bمن الدفين وغيره ] Aمدفون … خبية ‖ Bلها ] Aبها om. B 10القاهر om. Bواعكسوا … فيه 5–9
abhinc deest pars textus Dودانيكم 2
186ب
Recettes 5–6
75
qu’elle vienne là où je suis plus rapidement qu’ un clin d’ œil, soumis et docile. «Par la vérité des noms magnifiques par lesquels je vous invoque, et par la vérité de vos arcanes sublimes et de vos alliances magnifiques qui par vos éminences57 prennent et attirent ceux qui vous sont proches ou éloignés.» Section R. 5
Si tu veux annuler les talismans qui défendent des trésors, | ainsi que les talismans de ces (trésors)58, dis: «Réponds, ô ṬŪNYĀʾĪL, ĠLMŠYĀʾĪL, ṬĠYĀʾĪL et ʿMṢYĀʾĪL59. Inversez les talismans de ce lieu et chassez-en ceux qui sont en charge (de sa défense), ceux qui y habitent et ceux qui y séjournent60, par la vérité de ces noms.» Section
R. 6
Si c’est pour faire apparaître un trésor, une chose cachée ou un envoûtement, dis: «Réponds, ô ṬŪNYĀʾĪL, ĠLMŠYĀʾĪL, ṬĠYĀʾĪL et ʿMṢYĀʾĪL. Inversez les talismans de ce lieu, et chassez ceux qui y sont par un cri puissant et irrésistible pour ceux qui séjournent dans cette terre et y demeurent, afin qu’ils fassent apparaître ce qui est enfoui chez eux : envoûtements, choses enterrées ou choses cachées.»
57 58 59 60
Littéralement « par votre toupet» ou « houppe », qui dans de nombreuses expressions représente la personne tout entière, avec une notion de déférence. L’ auteur distingue ici deux types de talismans : les talismans autour du trésor, pour protéger l’ arrivée, et les talismans appliqués au trésor lui-même. Cf. traduction n. 54. C’ est-à-dire les entités spirituelles qui se trouvent à l’endroit du trésor et qui en défendent l’ accès.
186v
76
Texte et traduction
فصل وان كان لاستخدام روح معين فقل اجب يا طونياييل وطغياييل وغلمشياييل وعمصياييل بحق اضماراتكم و بخوراتكم | وعهودكم ومواثيقكم التي طاعتها عليكم واتلوا اضماراتهم وقل اسرعوا بما امرتكم
187أ
به والا تكونوا برئين من صور الروحانيين 5
فصل وان كان لاستخدام روحانية الحكم فقل عقب كل ار بعين مرة من التلاوة القسم اجب يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وعمصياييل واتوني بالروحانيين الذين هم عالمين بالاسماء والحكم والاسرار الخفيات عن البشر واتلوا عليهم اضماراتهم بعد القسم الجامع مرتبة فانك اذا فعلت ذلك تنال منهم ما تر يد
10
فصل وان كان لاستخدام روحانية طبائع الحروف ليكونوا طائعين لكل ما تر يد من جلب او تسليط او استخدام او نفاد | ما يومرون واتلوا اضماراتهم عقيب كل قسم وتقول اتوني بالروحانيين الذين هم عالمين بالاسماء والحكم والاسرار الخفيات عن البشر واتلوا اضماراتهم بعد القسم الجامع مرتبة
6
] om. Bفصل 5
Aوموانيقكم ] correximusومواثيقكم 3
om. Bفصل … الروحانيين 1–4
]بالروحانيين الذين ‖ Aوعلمشياييل ] Bوغلمشياييل B 7قسم ] Aار بعين … القسم ‖ Bعقيب ] Aعقب om.عليهم اضماراتهم B 8بالحكم والاسما ] Aبالاسماء … والحكم ‖ Bبالروحانية الذين ; Aبالروحانين الذي ‖ om. Bروحانية om. B 11فصل B 10مع اضماراتهم ] Aمرتبة … تر يد B 8–9بعده ] Aبعد ‖ B فقل اجب يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وغمصياييل واحضروا روحانية الطبايع المختصة بـ add.طبائع كل ‖ Bيومروا به ] Aيومرون B 12كلما دعوتهم وطلبتهم للتسليط وانفاذ ] Aلكل … نفاد B 11–12 abhinc deest pars textus Bوتقول ‖ Bالقسم الجامع الشر يف ] Aقسم abhinc deest pars textus Bوتقول 12
om. Bفصل … الروحانيين 1–4
187ب
Recettes 7–9
77
Section R. 7
Si c’est pour asservir un esprit précis, dis: «Réponds, ô ṬŪNYĀʾĪL, ṬĠYĀʾĪL, ĠLMŠYĀʾĪL et ʿMṢYĀʾĪL. Par la vérité de vos arcanes et de vos fumigations, | (par) vos pactes et vos alliances, auxquels il vous faut obéir. » Récite61 (alors) leurs arcanes et dis: «Hâtez-vous (de faire) ce que je vous ai ordonné, sinon vous serez privés des formes des spirituels62.»
187r
Section R. 8
Si c’ est pour asservir (l’entité) spirituelle des sagesses63, dis, à la suite de chaque séquence de quarante récitations de l’ invocation: « Réponds, ô ṬŪNYĀʾĪL, ĠLMŠYĀʾĪL, ṬĠYĀʾĪL et ʿMṢYĀʾĪL. Apportez-moi les spirituels qui connaissent les noms, les sagesses et les secrets des choses cachées à l’homme.» Récite-leur64 (alors) leurs arcanes après l’ invocation universelle, dans l’ordre65. Lorsque tu auras fait cela, tu obtiendras d’ eux ce que tu veux. Section
R. 9
Si c’est pour asservir (l’entité) spirituelle des natures des lettres, pour qu’elles soient à tes ordres pour (faire) tout ce que tu voudras, attraction, domination, asservissement ou accomplissement | de ce qui leur sera ordonné, récite66 leur arcane après chaque invocation, et tu diras: « Apportezmoi les spirituels qui connaissent les noms, les sagesses et les secrets des choses cachées à l’homme.» (Puis) récite leurs arcanes après l’ invocation universelle, dans l’ordre67.
61 62 63
64 65
66 67
Cf. traduction n. 45. À comprendre au sens de : « vous disparaîtrez ». Nous lisons ḥikam selon la liste donnée dans la suite du paragraphe. Le terme pourrait également se lire ḥukm et pourrait avoir un sens relatif aux aḥkām al-nuǧūm, les « décrets des sphères», c’ est-à-dire les influences des planètes sur le monde sublunaire. Cf. traduction n. 45. Le terme traduit ici est peu habituel dans ce contexte, on pourrait peut-être le corriger en marratayn (deux fois) dont la graphie est fort proche; cependant, une seconde occurrence du terme dans la recette suivante nous pousse à le conserver. Cf. traduction n. 45. La fin de cette recette (depuis « apportez-moi») est identique à une partie de la recette précédente.
187v
78
Texte et traduction
فصل واعلم ان ليس لهم تصر يف في العناصر الار بعة وما يتصرف في العناصر الار بعة الا ملائكة قد ذكرناهم لك في الشرح الاول وذكرنا استخداماتهم اذا كان صورة شعباد الجلب فيكون طوله ذراع من غير ز يادة ولا نقص و يكون اسم المطلوب 5
مكتوب في جبهة الشعباد واسم الطالب في بطنه واذا عملت تأليف فاعمل له شعبادين يكونوا طوال القامة | طول كل واحد شبر وكذلك شعباد الفرقة اكتب اسماءهما في جباههم وادفنهما في مكان
188أ
يجتمعان فيه او يمرون عليه فيكون ذلك عاجلا ً فاذا تكلمت للهياج والجلب وتكلمت على كل حرف بالقسم الجامع سبع مرات فآخر سبع مرات تقوم قائما ً وتجلس وتلزم الادب ولا يكون عندك امرأة ولا صغيرة ولا جنب ولا حائض ولا يطلع احد من خلق اللـه على عملك من صغير 10
او كبير فيبطل العمل فاذا فرغت ثمانية وعشر ين حرفا ًفتتكلم بهذه الاسماء وهي اسماء الميثاق على روحانية هذه الحروف واعلم انك اذا تلوت اسماء الميثاق فلا يستطيع الروحانية يتصرفوا في انفسهم حتى | يقضوا حاجتك طوعا ًاو كرها ًواما شعباد المحبة والتأليف فانه لا يحتاج الى عزيمة وشعباد التفر يق مثله
Aدياده ] correximusز يادة ‖ Aانك اذا ] correximusاذا كان 4
A 10مراة ] scripsimusمرات 8 ] correximusيستطيع iter. A 11وهي اسماء ‖ difficile lectu (cancel.) et scripsit postea ٨ Aثمانية Aستطيع
188ب
S̆ u ʿbād de l’ attraction, de l’ union et de la séparation
79
Section Sache qu’ils (les spirituels?) n’ont pas (pouvoir) de manipuler les quatre éléments, seuls manipulent les quatre éléments les anges que nous t’ avons mentionnés dans le Premier commentaire68 et dont nous avons mentionné les asservissements. Si c’est l’image du šuʿbād de l’attraction, sa longueur sera d’ une coudée, ni plus ni moins; le nom de celui sur lequel porte la demande sera écrit sur le front du šuʿbād, et le nom du demandeur sur son ventre. Si tu fais une union69, fais-lui deux šuʿbād de haute stature, | chacun long d’ un empan. Il en va de même pour le šuʿbād de la séparation. Écris les noms des deux (personnes) sur les fronts des (šuʿbād), et enterre-les (tous) les deux dans le lieu où (ces deux personnes) se réunissent ou (un lieu où) ils passent, et (l’ effet se manifestera) rapidement. Lorsque tu récites (l’ invocation) pour l’ excitation et l’attraction et (que) tu récites l’invocation universelle sept fois sur chaque lettre, tu te mettras debout à la fin des sept (récitations) puis t’ assoiras. Tu t’appliqueras à suivre la règle de conduite: il n’y aura chez toi ni femme ni personne ayant commis de péché véniel, (en état) d’ impureté majeure70, ou ayant ses menstrues71, et personne parmi les créatures de Dieu, petit ou grand, ne sera au courant de ton œuvre, ce qui annulerait l’ œuvre. Lorsque tu auras terminé les vingt-huit lettres, prononce ces noms – c’ est-à-dire les noms de l’alliance – sur (l’entité) spirituelle de ces lettres. Sache que, lorsque tu auras récité les noms de l’alliance, les (entités) spirituelles ne pourront pas être maîtresses d’elles-mêmes72 jusqu’à | avoir exécuté ce dont tu as besoin, de plein gré ou à contrecœur. Quant au šuʿbād de l’ amour et de l’union, il ne nécessite pas d’incantation, et il en va de même pour le šuʿbād de la séparation.
68 69 70 71 72
Sur cette expression, cf. introduction, p. 36. C’ est-à-dire la recette de l’ union (recette 2). Le ǧunub est un état d’ impureté légale. En cet état, un certain nombre de rituels ne peuvent être observés, notamment la ṣalāt (prière rituelle). L’ état menstruel interdit la pratique de certains rituels, dont la ṣalāt. Le mot taṣarrafa est de la même racine que taṣrīf, que nous traduisons par «manipulation », cf. introduction, p. 18.
188r
188v
80
Texte et traduction
فصل واما اظهار الخبايا والـكنوز والمستترات فانك تكتب اضمار ملك الباء في اناء وترشه في مكان وتكلم بالقسم الجامع واسماء الميثاق فصل 5
واما في حل طلاسم الـكنوز تكتب اضمار ملك الالف وملك الباء معكوسين في كفك اليمين واضمار ملك الجيم واضمار ملك الدال والحروف في كفك الشمال معكوسة وٺتكلم بالقسم الجامع واسماء الميثاق فيعود ذلك المكان خرابا ًمن عماره وسكانه وموكلين دائما ً فصل وان اردت ان توضع تصر يف الاستخدام | والمكاشفة لروح من الارواح تكتب اضمار ملك
10
189أ
الالف وهو من اعجب التصار يف واغربها ولا يتم لك عملا ً الا باسماء الميثاق وهي تسعة اسماء وهم قيود التسعة ملائكة الذين هم ملائكة الخاتم المعروف بالغزالي وهم يحكمون على سا ئر الحروف كلها وسااذكر لك من هذه الاسماء احكام يعجز عنها وعن شرحها الاولين ولا يهتدي ل اليها الا كل ذي عقل سر يد وهذه هي اسماء الميثاق تقول يهٍو يها هيه ٍ فلصعجيهمكش طيلشق ٍ ف مهوجيل يهوهمنخ تيطوب شمليخ ش عيورش هلطخطو هياش هطمهيلليهف طهيوه ٍ نهوه ٍ كيور ٍ
15
دفايتهوهق اله ياهيهلوخ | اجيبوا يا خدام هذه الاسماء بقوة هذه الاسماء و بقهرها العظيم المهلك قبل نفاد الدعوة وتمام الكلمة بالزجر الشديد القاهر اكهش مكهش هوشايل هلياييل شقيال
Aوالمستتراه ] scripsimusوالمستترات 2
ف ‖ supra lineam Aتامل notavitطهيوه ٍ 14 post ]نهوه ٍ ف in Aوفايتهوهق possit etiam legiدفايتهوهق A 15ىهوه ٍ paraphrasim textusوهذه … والتصار يف 13–82.7
abhinc desinit defectio textus Dوهذه 13 scripsit post sequentem receptam D
189ب
Recettes 10–11
81
Section R. 10
Pour faire apparaître les choses cachées, les trésors, et les choses dissimulées, tu écriras l’arcane de l’ange du bāʾ dans un pot, et tu en aspergeras73 un endroit et réciteras l’invocation universelle et les noms de l’ alliance. Section
R. 11
Pour délier les talismans des trésors, tu écriras l’ arcane de l’ ange de l’ alif et de l’ange du bāʾ inversés dans ta paume droite, et l’ arcane de l’ ange du ǧīm et celui de l’ange du dāl ainsi que les lettres, (le tout) inversé, dans ta paume gauche. Tu prononceras l’invocation universelle et les noms de l’ alliance, et ce lieu redeviendra pour toujours un lieu désolé, (vide) de ceux qui y séjournent, y habitent et sont en charge (de sa défense). Section Si tu veux mettre en place la manipulation de l’ asservissement | et du dévoilement pour un des esprits, tu écriras l’arcane de l’ ange de l’ alif, qui est une des plus merveilleuses et étranges manipulations. (Cela) n’aura aucun effet pour toi si ce n’est avec les noms de l’alliance : ce sont neuf noms qui contraignent les neuf anges qui sont les anges du sceau connu (sous le nom de) Ġazālī, qui maîtrisent toutes les autres lettres74. Je te mentionnerai à propos de ces noms (certains) décrets que les Anciens ont été incapables de (connaître) et d’expliquer. N’est guidé vers eux que celui qui a un intellect juste. Voici les noms de l’alliance. Tu diras : « YHWin YHĀ HYHin FLṢʿǦYHMKŠ ṬYLŠQLin KYWRŠin ʿYWRSH HLṬḪṬW HYĀŠ HṬMHYLLYHF ṬHYWHin NHWHFin MHWǦYL YHWHMNḪ TYṬWB ŠMLYḪ DFĀYTHWHQ ʾLH YĀHYHLWḪ75, | répondez, ô serviteurs de ces noms, par la force de ces noms ainsi que leur vaste puissance destructrice, avant la fin de l’invocation et le terme du discours.» Tu crieras (également) de façon puissante et impérieuse: «ʾKHŠ MKHŠ HWŠĀYL HLYĀʾĪL ŠQYĀL. Par 73
74
75
Le sens du verbe implique de penser que le pot est rempli d’un liquide. On pourrait aussi supposer qu’ il faut réduire le pot en morceaux et les répandre en pluie sur le sol, mais le verbe arabe marque plutôt l’ idée d’ un liquide. Les neuf noms de l’ alliance correspondent aux neuf premières lettres de l’ abǧad. Le sceau de Ġazālī est le carré magique simple d’ ordre 3 et de constante magique 15. Sur les noms de l’ alliance et le sceau de Ġazālī, cf. introduction n. 22 et pp. 6 et 30–32. Ou bien, si on sépare le yā initial : « ô HYHLWḪ ».
189r
189v
Texte et traduction
82
بحق هذه الاسماء الذي انتم مسجونين بقهرها و بقوتها وليس لـكم تصر يف في انفسكم حتى تقضوا حاجتي واحتاطوا بنواصي هذه الارواح الذي دعيتهم فلا يستطيعون الحركة لانفسهم طرفة عين حتى يحضروا و يكاشفوني و يفعلوا ما امرتهم به بقوة هذه الاسماء وقهرها العظيم المهلك على من لا يطيقها الطاعة الخضوع الظهور قبل نفاد الدعوة وتمام الكلمة وسااذكر | لك من هذه الاسماء في 5
190أ
كتابنا شمس المعارف الـكبرى وهو السر المصون الذي اخفيناه الذي لا يحتاج معه الى حروف ولا الى دا ئرة فمن اطلع عليه فقد بلغ من العلم غاية العز والرفعة و ينال ما نالته الاولين فافهم رموزي تنال كل ما تر يد من جميع الاحكام والتصار يف فصل اذا اردت ان تستخدم اي روح شئته من علوي او سفلي فارسم دا ئرة الطبيعية وهي الثمانية
10
وعشر ين حرفا ً لا تنقص منها شيء وارسم في وسطها شعباد برأس واحدة واكتب اسم ملك الالف في بطن الشعباد واضماره في كفك واسم الار بع ملائكة حول الشعباد في ار بعة اركان الدا ئرة | وهى ملائكة الباء والجيم والدال والهاء وتجعلهم بمواز يات للار بع طبائع للشرق والجوف والغرب والجنوب وتكتب اسم من تر يد استخدامه من الارواح في جبهة الصورة ودق على
] correximusالمصون 5
Aامرنهم ] correximusامرتهم 3
iter. Aالخضوع ‖ iter. Aالطاعة 4 Aففهم ] correximusفافهم A 6الموصون
paraphrasim textus scripsit (cum figura) et postea nomina pacti Dفصل … الصفة 8–84.5
190ب
Recette 12
83
la vérité de ces noms dont la puissance et la force vous emprisonnent, vous ne vous maîtriserez pas vous-mêmes76 jusqu’à ce que vous ayez accompli ce dont j’ai besoin. Prenez garde à ces esprits que j’ ai invoqués.» Aussitôt77, ils ne pourront plus se mouvoir jusqu’à ce qu’ils se présentent, se manifestent à moi78 et fassent ce que je leur ordonne, par la force de ces noms ainsi que leur vaste puissance qui détruit celui qui n’est pas capable de lui obéir, (de) se soumettre, (et d’)apparaître79 avant la fin de l’ invocation et le terme du discours. Je te mentionnerai | certains de ces noms dans notre livre Šams almaʿārif al-kubrā80. C’est là le secret protégé que nous avons caché, celui avec lequel il n’est besoin ni de lettres ni de cercle. Qui est parvenu à lui a atteint dans la science le plus haut degré de la puissance et de l’ élévation: il obtient ce que les Anciens ont obtenu. Comprends mes symboles, tu obtiendras ce que tu veux de l’ensemble des décrets et des manipulations.
190r
Section R. 12
Si tu veux asservir n’importe quel esprit que tu désires, supérieur ou inférieur, dessine le cercle du naturel81, à savoir les vingt-huit lettres, sans en rien retrancher. Dessine au milieu d’elles un šuʿbād avec une seule tête. Écris le nom de l’ange de l’ alif sur le ventre du šuʿbād, son arcane sur ta paume et le nom des quatre anges autour du šuʿbād aux quatre côtés du cercle, | à savoir les anges du bāʾ, du ǧīm, du dāl et du hāʾ82. Tu les mettras en correspondance aux quatre natures, à l’Est, au Nord83, à l’ Ouest et au Sud. 76 77 78
79
80
81 82 83
Nous rendons ici le mot taṣrīf par « maîtriser » et non «manipuler» comme ailleurs, car le sens semble plus fort dans ce contexte. Littéralement : « en un clin d’ œil ». La troisième forme de la racine KŠF se traduit habituellement «dévoiler» et non «se dévoiler », mais le contexte semble indiquer le sens que nous donnons au mot qui correspond au sens de la première forme. Les mots al-ṭāʿa et al-ḫuḍūʿ sont répétés deux fois suivis de al-ẓuhūr. Si on s’en tient à la lettre du texte, on traduit: « celui qui n’est pas capable de lui obéir obéir se soumettre se soumettre apparaître ». On notera ici le passage à la première personne du pluriel, qui rompt avec le style qui précède directement. Sur cette référence au Šams al-maʿārif al-kubrā, cf. introduction, p. 37. Le terme est sans équivoque ṭabīʿiyya dans la version A, mais il pourrait s’agir d’une corruption du terme ṭabīʿa, « nature ». Il s’ agit des deuxième, troisième, quatrième et cinquième lettres de l’abǧad. Sur le terme ǧawf ici utilisé, cf. introduction, p. 10. Sur les correspondances entre les lettres et les directions, cf. annexe B, p. 190.
190v
Texte et traduction
84
الحروف ثمانية وعشر ين مسمار لطاف في كل حرف مسمار وٺتلوا القسم الجامع على كل حرف ار بعين مرة وانت طاهر البدن والباطن والثياب والبخور عمال وهو عود ولبان وسندروس وفلفل وطلق وخردل ورأس هدهد وو بر سنور اسود نقي السواد فاي حرف ظهر لك فيه ذلك العون فاستخدمه بذلك الحرف على عدد الجمل | يخدمك به دائما ًوهذا صفة الشعباد الذي ذكرته لك على 5
191أ
هذه الصفة
فصل وان اردت استخدام الثمانية وعشر ين حرفا ً فاكتب بعدد الجمل على حسب طبائع الحروف في الارواح الجثمانية فابتدئ بتطهير البدن والثياب وتكون قد قدمت | صوم ٣ايام آخرها يوم الاحد 10
وتجتنب كل ما خرج من روح او فيه روح ولا تأكل خبزا ً وكل ما سواه فاذا كان اليوم الرابع
paraphrasim textus scripsit (cum figura) Dفصل … والسلام 7–88.6
191ب
Recette 13
85
Tu écriras le nom de celui des esprits que tu veux asservir sur le front de la figure. Enfonce sur les lettres vingt-huit clous fins, un clou dans chaque lettre. Récite l’invocation universelle sur chaque lettre quarante fois, alors que ton corps, ton intérieur et ton vêtement sont purs, et que la fumigation agit, (une fumigation de) bois d’aloès, d’oliban84, de sandaraque, de poivre, de talc, de moutarde, de tête de huppe et de poils de chat d’ un noir très pur. La lettre dans laquelle cet assistant aura apparu, c’ est par elle, en valeur numérique, que tu l’asserviras: | par cette (lettre), il te servira toujours. Voici la représentation du šuʿbād que je t’ai mentionné :
191r
Section R. 13
Si tu veux asservir les vingt-huit lettres, écris en valeur numérique selon les natures des lettres dans les esprits corporels85. Commence par te purifier le corps et les vêtements. Tu auras | jeûné au préalable pendant 3 jours, le dernier étant un dimanche86. Évite tout ce qui est sorti d’ un esprit ou dans lequel il y a un esprit87. Ne mange pas de pain ni quoi que ce soit de semblable. Lorsque vient le quatrième jour, qui sera un dimanche, écris alors
84
85 86 87
Ailleurs dans le traité, l’ oliban est désigné par le terme kundur, synonyme de lubān ici utilisé. Il s’ agit de la seule occurrence du terme lubān seul dans le traité; partout ailleurs, il est utilisé en composition avec ǧāwī, pour désigner le benjoin. Nous suivons ici littéralement la phrase arabe, dont le sens nous reste obscur. Le dimanche est appelé « premier jour » en arabe, il marque le début de la semaine. Cf. traduction n. 42.
191v
86
Texte et traduction
يكون يوم الاحد اكتب فيه حرف الالف في ورقة بيضاء بمسك وزعفران وماء ورد واكتب معها اسم الملك واضماره فاذا كتب ذلك فبخره بفلفل وورق السدر وتكون الكتابة يوم الاحد والطالع في تلك الساعة من الشرق الحمل فاذا طلع الثور اكتب حرف الباء في ورقة غير ورقة الالف واكتب معها ملـكها واضمارها ولا تزال تفعل كذلك حتى تكتب الثمانية وعشر ين حرف 5
كل حرف وملـكه واضماره في ورقة وحدة فاذا فرغت من | كتابتهم تلزقهم دا ئرة في حائط شرقية وابدأ بخدمة الالف وتكلم عليها بالقسم
192أ
الجامع ٤٠مرة و يكون البخور عمال وانت ٺتلوا القسم والبخور فلفل وورق السدر وفي آخر كل قسم تذكر الملك واضماره ثم انقل الى حرف الباء وتكلم بالقسم ٤٠مرة وتبخر بكافور وقشر خشخاش وتذكر الملك واضماره 10
عقيب كل مرة وتقول ايها الملك امزج روحانيتك بطبيعتي وطبيعة ذلك الحرف لتصر يف طبيعته – لهذه الحرف – في الارواح الجثمانية ثم انقل الى حرف الجيم وتكلم عليه بالقسم ⟩ ٤٠مرة⟨ و بخر سنبل وورق الز يتون وتذكر عقب كل قسم ملك ذلك الحرف واضماره وتقول اقبض | على روحانيتك لطبيعة هذه الاحرف – او هذه الحرف – للتصر يف فيه
15
ثم تنقل الى حرف الدال وتقسم بالقسم ٤٠مرة وتبخر بزهر بنفسج و بزر هندباء وعقب كل مرة تذكر اسم الملك واضماره وتقول امزج روحانيتك بطبيعتي لتصر يف هذا الحرف وسر طبيعته
12 ٤٠] numeris rūmī 15 ٤٠] numeris تذكر 16
9 ٤٠] numeris rūmī inscripsit A
Aوالتصر يف ] correximusللتصر يف 14
7 ٤٠] numeris rūmī inscripsit A addidimus] om. Aمرة ‖ inscripsit A
Aبنور ]) correximus (secundum Dو بزر ‖ Aبرهر ] correximusبزهر ‖ rūmī inscripsit A Aاتكر ]correximus
192ب
Recette 13
87
la lettre alif sur une feuille blanche avec du musc, du safran et de l’ eau de rose. Écris avec elle le nom de l’ange et son arcane. Lorsque cela sera écrit, fumige-le avec du poivre et de la feuille de jujubier. Que l’ écriture se fasse un dimanche, alors que l’ascendant est à cette heure, à l’ Est, le Bélier88. Lorsque se lève le Taureau89, écris la lettre bāʾ sur une autre feuille que la feuille de l’alif, et écris avec elle son ange et son arcane. Continue à faire ainsi jusqu’ à avoir écrit les vingt-huit lettres, chaque lettre avec son ange et son arcane sur une feuille. Lorsque tu auras fini de | les écrire, accroche-les en cercle sur un mur situé à l’Est. Commence par l’asservissement de l’ alif. Prononce sur lui l’invocation universelle 40 fois90. Pendant que tu réciteras l’ invocation, la fumigation agira, une fumigation faite de poivre et de feuille de jujubier. À la fin de chaque invocation, tu mentionneras l’ ange et son arcane. Ensuite passe à la lettre bāʾ. Tu prononceras l’ invocation 40 fois, et tu feras une fumigation avec du camphre et de la capsule de pavot. Tu mentionneras l’ange et son arcane à la suite de chaque invocation. Tu diras: « Ô ange, mélange ta spiritualité à ma nature et à la nature de cette lettre pour que sa nature – (à savoir celle) de cette lettre91 – manipule les esprits corporels. » Ensuite, passe à la lettre ǧīm, et prononce sur elle l’ invocation 40 ⟨fois⟩. Fais une fumigation de nard92 et de feuille d’olivier. Mentionne à la suite de chaque invocation l’ange de cette lettre et son arcane. Tu diras: « Attache | ta spiritualité à la nature de ces lettres – ou de cette lettre93 – pour la manipuler.» Ensuite tu passeras à la lettre dāl: tu prononceras l’ invocation 40 fois et feras une fumigation de fleur de violette et de bouton de chicorée94. Après chaque fois, tu mentionneras le nom de l’ange et son arcane et tu diras: «Mélange ta spiritualité à ma nature pour manipuler cette lettre et le secret de sa nature.» 88 89 90 91 92 93 94
L’ ascendant (le point d’ intersection entre ligne d’horizon et l’écliptique à l’Est) doit être dans le premier signe du zodiaque, le Bélier. C’ est-à-dire lorsque l’ ascendant passe du Bélier au Taureau. L’ascendant reste environ deux heures dans un signe du zodiaque. Le nombre 40 est écrit en chiffres rūmī dans le texte de la version A. Sur cette notation de nombres d’ usage occidental, cf. Gacek 2009, s. v. Rūmī/Fāsī numerals. La tournure arabe li-hāḏihi l-ḥarf et aw hāḏihi l-ḥarf dans le paragraphe suivant laissent supposer l’ interpolation d’ une glose (notée entre les tirets). Ou de valériane, cf. annexe F, p. 210. L’ expression est très vraisemblablement une glose (cf. traduction n. 91). La leçon alaḥruf pose problème, car pour les autres lettres, on parle toujours d’une seule lettre. D propose la leçon zirr hindibāʾ, que nous suivons ici, la leçon de A ne faisant pas sens.
192r
192v
88
Texte et traduction
ثم انقل الى حرف الهاء و بخر ببخورها وهو بخور حرف الالف وتقسم بالقسم ٤٠مرة وتذكر عقب كل مرة ملـكها واضمارها ثم تنقل الى حرف الواو وانت تقول امزج كما تقدم كذلك في كل حرف وتقسم بالقسم العدد المذكور وتذكر ملـكها واضمارها ولا تزال كذلك حتى تفرغ عدد الحروف الثمانية وعشر ين حرف 5
وملوكهم واضماراتهم | و بخورهم المكرر ثم بعد ذلك اخرزهم في جلد ظبي طاهر واجعلهم على
193أ
عضدك اليمين فانهم يصيروا معك استخداما ًوالسلام فصل وان اردت هلاك روحا ًروحانيا ًفتكلم باضمار ملك الالف معكوسا ًوقل سلط عليك ايها الروح الروحاني الفلاني ملك حرف الالف فلان فانه ينصاب لوقته و يحـترق بطبيعة ذلك الحرف واعلم 10
ان من الالف والباء والجيم والدال والهاء تقتل كل روح بلا جسم وليس تطيعها الارواح الجثمانية فصل وان اردت تسليط روح روحاني على جثماني فسلط عليه من غير هذه الخمسة احرف المقدمة وتقرأ اضمار ملك ذلك | الحرف الذي سلطه معكوسا ًمرة واحدة وقل سلطت عليك يا فلان ا بن فلانة
15
حرف كذا وكذا فانه ينصاب لوقته بطبيعة ذلك الحرف فصل فاذا اردت خلاصه وحله فاتلوا ذلك الاضمار مستقيما ًوقل انصرف عنه فانه ينصرف عنه لوقته
Aتطيقها ] correximusتطيعها 10
Aتفرع ] correximusتفرغ 4
aliam receptam sed ad idem propositumفصل … الحرف 12–15
1 ٤٠] numeris rūmī inscripsit A om. Dفصل … الجثمانية 7–11
abhinc deest pars textus Dالحرف 15
agendum scripsit D
193ب
Recettes 14–16
89
Ensuite, passe à la lettre hāʾ. Fumige-la avec sa fumigation, à savoir la fumigation de la lettre alif 95, et prononce l’invocation 40 fois. Tu mentionneras après chaque fois son ange et son arcane. Ensuite tu passeras à la lettre wāw, et tu diras: « Mélange-toi … », comme précédemment. Tu (procèderas) ainsi dans chacune des lettres: tu prononceras l’invocation le nombre de fois prescrit et tu mentionneras leur ange et leur arcane. Tu continueras à faire ainsi jusqu’ à en avoir fini avec les vingthuit lettres, leurs anges, leurs arcanes | et leurs fumigations à chaque fois. Ceci fait, couds-les sur une peau de gazelle propre et mets-les sur la partie supérieure de ton bras droit: ils seront avec toi à ton service. Salut.
193r
Section R. 14
Si tu veux détruire un esprit spirituel, prononce l’ arcane de l’ ange de l’ alif inversé et dis: «Ô esprit spirituel untel, l’ange de la lettre alif Untel a pris pouvoir sur toi.» Il sera frappé à l’instant, et il brûlera par la nature de cette lettre. Sache que, par l’ alif, le bāʾ, le ǧīm, le dāl et le hāʾ, tout esprit sans corps est tué; les esprits corporels, eux, ne leur obéissent pas. Section
R. 15
Si tu veux faire qu’un esprit spirituel domine un corporel, fais-le dominer celui-ci au moyen d’autres lettres que les cinq précédentes. Tu prononceras une seule fois à l’envers l’arcane de l’ange de cette | lettre qui le domine. Dis : «J’ai fait dominer sur toi, ô Untel fils d’Unetelle, la lettre Unetelle96. » Il sera frappé à l’instant par la nature de cette lettre. Section
R. 16
Si tu veux le libérer et le délier, récite cet arcane à l’ endroit et dis : « Laissele!»97 Et il le laissera à l’instant.
95 96 97
L’ encens de la lettre hāʾ est identique à celui de la lettre alif car les lettres sont classées par groupes de quatre, cf. annexe B, p. 190. On pourrait également comprendre la formule de la façon suivante: «La lettre Unetelle a pris pouvoir sur toi, Untel fils d’ Unetelle. » Littéralement : « cesse la manipulation (taṣrīf ) sur lui».
193v
Texte et traduction
90
فصل وها انا اكشف لك عن اسرار خفيات فتأخذ من بيض الدجاج تسع بيضات و يكونوا باضوهم الدجاج باجمعهم يوم الاحد فتأخذ تلك التسعة تكتب عليهم على كل بيضة اسماء التسع ملائكة بالخل والزاج من الالف الى الطاء التسعة احرف | واضمارات ملوكهم وتضعهم تحت دجاجة 5
194أ
رقادة الى حين يفقسوا فاذا فقسوا تضع لهم سكرجة رصاص وتنقش فيها الاحرف التسعة وملائكتها واضماراتهم ومن ذلك اليوم لا تسقي الفراريج الا في ذلك السكرجة الى ان يكبروا فاي شيء ظهر منهم ديكا ًفاجتهد في تر بيته ولا تسقيه الا في ذلك السكرجة فاذا كبر واخذ حد الاستواء فانك ترى عينيه يحمروا حتى يصيروا كلون عرفه وكذلك منقاره وتراه لم يزال شاخصا ً ف دمه في جامة زجاج واحترص عليه ان ينقط ص ِّ للسماء فاذا رأيت منه هذه الصفة فاذبحه ثم َ
10
منه نقطة على الارض فان فيه ثلاثة اسرار لم يقدر عليها احد من خلق الل ّٰه وهو انك اذا اكتحلت بمرارته فانك ترى الارواح السفلية على قدر هياتهم واشكالهم واختلاف صورهم وان اكتحلت بعينيه فانك تنظر الارواح العلو ية وان اكتحلت بدمه فانك ترى الـكنوز في الاماكن الذي يمرون عليها واذا اردت ان تكتحل بشيء من هذه الثلاثة فيكون اكتحالك قبل طلوع الشمس يوم الاحد فافهم ذلك
15
ترشد وكن فطنا ًعارفا ً
9
Aكالون ] scripsimusكلون ‖ Aترا ] scripsimusترى ‖ Aالاستوي ] scripsimusالاستواء 8
ف ص ِّ Aصفي ]َ scripsimus paraphrasim textus scripsit (postفصل … عارفا ً 1–15 abhinc deest pars textus Dعارفا ً 15
abhinc desinit defectio textus Dفصل 1 sequentes receptas ordine mutato) D
194ب
Recette 17
91
Section R. 17
Voici que je te dévoile quelque chose des secrets cachés98 : prends neuf œufs de poule, tous pondus un dimanche. Tu prendras ces neuf (œufs) et tu écriras sur eux, sur chacun des œufs, les noms des neuf anges avec du vinaigre et du vitriol99, depuis l’ alif jusqu’au ṭāʾ, les neuf lettres, ainsi que les | arcanes de leurs anges. Tu les placeras en dessous d’ une poule qui couve jusqu’à ce qu’ils éclosent. Quand ils auront éclos, tu leur donneras un bol de plomb dans lequel tu auras gravé les neuf lettres, leurs anges et leurs arcanes. Depuis ce jour, tu ne nourriras les poussins que dans ce bol jusqu’à ce qu’ils grandissent. Celui qui se révèlera être mâle, élève-le avec soin et ne le nourris que dans ce bol. Lorsqu’ il aura grandi, et atteint sa maturité, tu verras ses yeux devenir rouges au point de prendre la couleur de sa crête, et son bec de même, et tu le verras fixer continuellement le ciel. Lorsque tu auras vu ces signes en lui, égorge-le. Puis décante son sang dans une coupe de verre, veille à ce qu’ il en tombe une goutte par terre. Il y a en cela trois secrets que ne peut (atteindre) aucune des créatures de Dieu, et c’est que si tu t’enduis les paupières avec son fiel, tu verras les esprits inférieurs selon leurs aspects, leurs figures et leurs différentes formes. Si tu t’enduis les paupières avec ses yeux, tu verras les esprits supérieurs. Si tu t’enduis les paupières avec son sang, tu verras les trésors dans les lieux sur lesquels passent (tes yeux). Si tu veux t’enduire les paupières avec l’ une de ces trois (choses), fais-le avant le lever du soleil un dimanche. Comprends cela, tu seras sur la bonne voie, et sois sagace et savant.
98
99
La recette se retrouve, avec toutefois quelques variantes significatives, dans le manuscrit Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, ms. 968, ff. 62v–63r, juste avant la version C. Une recette similaire se trouve dans le Šams almaʿārif al-kubrā attribué à Būnī (Būnī 2000, p. 439). Le vitriol ne désigne pas ici l’ acide, comme aujourd’hui, mais un sulfate, cf. annexe E, p. 205.
194r
194v
Texte et traduction
92
فصل وان اردت ان ٺتصرف في العناصر الار بعة وهم النار والتراب والهواء والماء وكيف التصر يف في اظهار ما | خمد وفي اخماد ما ظهر منهم فانك تضع هذه الاحرف كما ارسمها لك وهي على الوضع
195أ
الحقيقي 5
فصل واذا اردت اظهار شيء من عنصر النار اذا كان خامدا ًاو كان الهواء ساكنا ًواردت هبوب الهواء عاصفا ًلاجل ان تورى ذلك الناس او كان الماء ناشفا ًواردت ظهوره جار يا ًفارسم هذه الدا ئرة على هذه الصفة فاذا اردت ظهور النار فابدأ بالحرفين المؤلفة من هذه الدا ئرة وهما الميم والذال فتكتبهم على
10
ورق الا ترنج على عدد الجمل الـكبير واكتب معهم اسماء ملائكتهم الذي لهم واضماراتهم وهذا صفة الدا ئرة | الذي ذكرنا كما ترى
9
Aالهوي ] scripsimusالهواء ‖ Aالهو ] scripsimusالهواء 6
195ب
Aوالهوي ] scripsimusوالهواء 2
Aفابدوا ] correximusفابدأ
Recette 18
93
Section Si tu veux manipuler les quatre éléments, à savoir le feu, la terre, l’ air et l’eau, et (savoir) comment faire la manipulation pour faire apparaître celui de ceux-ci qui est en petite quantité | et pour affaiblir celui de ceux-ci qui est (trop) apparent100, dispose ces lettres comme je les dessine pour toi ; elles sont (ordonnées) selon la disposition véritable.
195r
Section R. 18
Si tu veux faire apparaître quelque chose de l’ élément feu lorsque celui-ci est en petite quantité ou si l’air est au repos et que tu veuilles qu’ il souffle en tempête, pour que ces gens brûlent par les flammes101, ou si l’ eau est asséchée et que tu veuilles qu’elle apparaisse et coule, dessine ce cercle de la façon suivante. Si tu veux que le feu apparaisse, commence par les deux lettres correspondantes de ce cercle, à savoir le mīm et le ḏāl. Tu les écriras sur une feuille de citronnier selon leur valeur numérique majeure102. Écris avec elles les noms des anges qui sont les leurs ainsi que leurs arcanes. Voici la représentation du cercle | que nous avons mentionné comme tu vois103 :
100
101 102
103
Les recettes qui suivent permettent d’ augmenter l’intensité ou la quantité d’un élément ou de le faire apparaître, ou au contraire d’ en diminuer l’intensité ou la quantité ou de le faire disparaître, cf. introduction, p. 35. L’ expression est étrangement placée après la mention de l’air, et non du feu, peut-être par corruption du texte. Sur la division des lettres entre les quatre éléments dans le texte, cf. introduction, p. 35 et annexe B, p. 190. L’expression ʿadad al-ǧumal al-kabīr (valeur numérique majeure) est plus inhabituelle que l’ expression ʿadad al-ǧumal ou ḥisāb al-ǧumal, et il est malaisé de la définir. On ne la retrouve que cinq fois dans le Šams al-maʿārif al-kubrā (Būnī 2000, pp. 104, 254, 363). Elle fait penser à la distinction entre le ǧafr kabīr et le ǧafr ṣaġīr, qui se distinguent par l’ utilisation respective de l’alphabet selon l’ordre alif, bāʾ, tāʾ, ṯāʾ (ḥurūf al-hiǧāʾ) et de l’ abǧad (Fahd 1965, p. 376); toutefois, la comparaison ne semble pas tenir car le texte suit ici l’abǧad. Dans la figure qui suit, les lettres sont regroupées selon les éléments auxquels elles appartiennent, cf. annexe B, p. 190.
195v
94
Texte et traduction
وهذه نسخة اخرى
وهذه نسخة اخرى 5
Aاخرة ] scripsimusاخرى 4
Aاخرة ] scripsimusاخرى 2
Recette 18
95
Et voici une autre copie104:
Et encore une autre105:
104 105
Dans le schéma suivant, les lettres de l’abǧad sont divisées selon les huit mots mnémotechniques usuels. Le cercle qui suit présente les lettres selon l’ ordre de l’abǧad.
96
Texte et traduction
واكتب معهم في الدا ئرة اسماء الملائكة الذي لهم واضماراتهم وتبخرها بسندروس وحب اس طبائعهم وارمي به الى النار الخامدة وتقد بلهيب عظيم قوي فصل وان كان تر يد اظهار ما خمد من عنصر التراب فخذ الحرفين المؤلفين من هذه | الدا ئرة وهما الباء 5
196أ
والتاء وتضعهم على صلصالة نية على عدد الجمل الـكبير واكتب معهما اسماء ملائكتهم واضماراتهم و بخرهم ببخور طبائعهم وادفنهم في ارض دا ثرة تعمر ولو كانت خراب من مدة زمان فصل وان اردت ظهور ما خمد من الهواء الساكن فخذ الحرفين المؤلفين من الدا ئرة وهما الجيم والثاء اكتبهم في ورقة بيضاء بعدد الجمل الـكبير واملاكهم مع اضماراتهم و بخرهم بكندر وورق
10
صفصاف وارمي بهم الى جهة الهواء فانه يهب هبو با ًعاصفا فصل وان اردت اظهار ما خفي من عنصر الماء وهو العنصر الغالب | الاكبر فتأخذ الحرفين المؤلفين من الدا ئرة وهما الدال والعين وتضعهم على صلصالة نية على عدد الجمل الـكبير واكتب معهم اسماء ملائكتهم واضماراتهم و بخرهم ببخور طبائعهم كافور ابيض وارميهم في الماء القليل الناقص فانه
15
يكثر و يزداد ز يادة عظيمة
Aالهوي ] scripsimusالهواء 8
Aدا تره ] scripsimusدا ثرة 6
Aالموالفين ] scripsimusالمؤلفين 4
Aببخر ] scripsimusببخور 14
Aالهوي ] scripsimusالهواء 10
196ب
Recettes 19–21
97
Écris avec eux dans le cercle les noms des anges qui sont les leurs ainsi que leurs arcanes, et fumige-les avec de la sandaraque et des graines de myrte, (encens) de leurs natures. Jette-les106 vers le feu qui est faible, voilà qu’ il brûle d’une flamme immense et forte. Section R. 19
Si tu veux rendre manifeste ce qui de l’élément terre est en petite quantité, prends de ce cercle les deux lettres correspondantes, | à savoir le bāʾ et le tāʾ, et mets-les sur de l’argile crue selon la valeur numérique majeure. Écris avec elles les noms de leurs anges ainsi que leurs arcanes, et fumige-les avec la fumigation de leurs natures, puis enterre-les dans la terre oubliée, elle se peuplera, fût-elle en ruine depuis de longues années.
196r
Section R. 20
Si tu veux qu’apparaisse ce qui est en petite quantité de l’(élément) air (quand il est) calme, prends du cercle les deux lettres correspondantes, à savoir le ǧīm et le ṯāʾ. Écris-les sur une feuille blanche selon leur valeur numérique majeure, ainsi que leurs anges avec leurs arcanes. Fumige-les avec de l’oliban et des feuilles de saule. Jette-les du côté de l’ air, il se mettra à souffler violemment. Section
R. 21
Si tu veux rendre manifeste ce qui est caché de l’ élément eau, qui est l’ élément majeur, celui qui prévaut, | tu prendras du cercle les deux lettres correspondantes, à savoir le dāl et le ʿayn. Mets-les sur de l’ argile crue selon leur valeur numérique majeure. Écris avec elles les noms de leurs anges et leurs arcanes, et fumige-les avec la fumigation de leurs natures – du camphre blanc. Jette-les dans l’eau qui est en petite quantité et qui manque, elle deviendra abondante et augmentera considérablement.
106
Le copiste écrit systématiquement l’ impératif du verbe رمىsous la forme ارميplutôt que ارِم.
196v
98
Texte et traduction
فصل وان اردت هذه العناصر الار بعة تخمد وتذهب اذا كان متكا ثرا ً زائد فحينئذ اخمادها اشرف من اظهارها لها شرح طو يل خفي جليل القدر فكن به شحيحا ًوها انا ارسمته لك بوصفه ووضعه وهو ان ترسم هذه الدا ئرة على صفة الطبائع الار بع وهذه | صفتها كما ترى ان شاء الل ّٰه تعالى 5
فصل وان اردت ان تخمد ما كان ظاهر من عنصر النار فخذ الحرفين المؤلفين من هذه الدا ئرة وهما الغين والعين وضف اليهم حرف الدال وهو الحاكم على احرف هذه العنصر واكتبهم على صلصالة
‖ Aوصف ] scripsimusوضف 8
ذ ] scripsimusفحينئذ 2 Aاخمادهما ] correximusاخمادها ‖ Aفحين ٍ
Aحرف ] correximusاحرف
197أ
Recette 22
99
Section Si tu veux que ces quatre éléments faiblissent et s’ en aillent lorsqu’ ils sont abondants à l’excès, les affaiblir valant mieux alors que de les faire apparaître, il y a (à ce sujet) une explication longue et cachée, qui mérite qu’ on s’y attarde, sois-en avare107. Voici que je te le décris avec ses caractéristiques et sa disposition, et c’est que tu dessines ce cercle selon la description des quatre natures108. Et voici | sa représentation comme tu le vois si Dieu, le Très-Haut, veut109.
Section R. 22
Si tu veux calmer ce qui est (trop) manifeste110 de l’ élément feu, prends de ce cercle les deux lettres correspondantes, à savoir le ġayn et le ʿayn111. Ajoute-leur la lettre dāl, qui est ce qui gouverne les lettres de cet élément112. Écris-les sur de l’argile crue et écris avec elles les noms de leurs anges et leurs
107 108 109
110 111 112
C’ est-à-dire garde-le pour toi, garde-le secret. Au sujet des quatre natures, cf. traduction n. 56. Dans la première figure qui suit, les lettres de l’ abǧad sont divisées selon les termes mnémotechniques usuels. Le premier de ces mot (abǧad) est écrit de droite à gauche dans notre transcription, contrairement aux autres mots, afin de conserver la position centrale de l’ alif. L’avant-dernier mot de cette séquence mnémotechnique (ṯaḫaḏ) est ici noté erronément saḫaḏ. L’ alif orthographique manque ici dans ẓāhiran. Les lettres utilisées pour calmer les éléments sont des lettres correspondant à l’élément opposé. Ainsi, dans le cas présent, le feu est calmé au moyen de lettres d’eau. Nous corrigeons ici le texte qui lit « la lettre de cet élément». La lettre dāl, première des lettres d’eau, régit cet élément, cf. annexe B, p. 190.
197r
100
Texte et traduction
نية واكتب معهم اسماء ملائكتهم واضماراتهم معكوسة وتبخرهم | بجدور الصبارة بخور طبائعهم وارميهم في النار تخمد ولا يعود لها ا ثر وهذه صفتها معكوسة هذه الصفة في صلصالة او ورقة وكذلك العين وكذلك الدال ار بع مرات هكذا 5
197ب
وتكتب معها الف غين على
تكتب سبعين مرة على هذه الصفة المتقدم
وكذلك اسماء ملائكتهم واضماراتهم معكوسة وارميهم في
النار تخمد ولا يعود لها ا ثر فصل واذا اردت اخماد ما قوي من عنصر التراب فتأخذ الحرفين المؤلفين من الدا ئرة وهما الزاي والقاف وضف اليهم حرف الجيم وتكتبهم على صلصالة نية او ورقة على | عدد الجمل الـكبير وتكتب معهم اسماء ملائكتهم واضماراتهم معكوسين ⟩و بخرهم⟨ باصول الخلخلون او جدر جرجير و بخور
10
يكتب عدتهم مائة حرف بلا نقط واما الزاي سبعة
طبائعهم وهذه صفة الاحرف معكوسة كما ترى
والجيم ٣
وكذلك اضماراتهم واسماء ملائكتهم والقيها في دار او بلد
فانها تخرب ولا تعود تعمر ابدا ً
sed numerus litterae hacتسعين A (possit etiam legiسعين ]سبعين 3 addidimus] om. Aو بخرهم 9
Aتحمد ] scripsimusتخمد 2
Aالذال ] correximusالزاي 7
)lectione non valet
198أ
Recette 23
101
arcanes inversés. Tu les fumigeras | avec des racines de figue de barbarie – (qui est) la fumigation de leurs natures. Jette-les dans le feu, il se calmera et (deux n’aura plus aucun effet. Voici leur représentation à l’ envers: ʿayn inversés verticalement et deux ġayn de même). Tu écriras avec elles 1000 ġayn de la manière décrite sur de l’argile ou sur une feuille113. Et de la même (deux ʿayn inversés verticalement), tu l’ écriras 70 fois de la façon le ʿayn, façon mentionnée précédemment. Et de même le dāl quatre fois de la façon suivante: (quatre dāl inversés horizontalement et verticalement). Et de même encore les noms de leurs anges et leurs arcanes inversés. Jette-les dans le feu, il se calmera et n’aura plus aucun effet.
197v
Section R. 23
Si tu veux calmer ce qui est devenu (trop) fort de l’ élément terre, tu prendras du cercle les deux lettres correspondantes, à savoir le zāy114 et le qāf. Adjoinsleur la lettre ǧīm, et écris-les sur de l’argile crue ou sur une feuille selon | leur valeur numérique majeure. Tu écriras avec elles les noms de leurs anges et leurs arcanes inversés. ⟨Fumige-les⟩ avec des racines de ḫ.lḫ.lūn115 ou de la racine de roquette et des fumigations de leur nature. Voici la représentation des lettres inversées: (trois qāf inversés verticalement). On les écrira au nombre de 100, sans points116. Pour le zāy, (tu en écriras) sept comme tu vois: (sept zāy inversés horizontalement et verticalement); et pour le ǧīm, trois: (trois ǧīm inversés verticalement). Tu feras de même pour leurs arcanes et les noms de leurs anges. Jette-les117 dans une maison ou dans une région: elle sera détruite et ne sera plus jamais habitée.
113
114
115 116 117
Les lettres doivent être écrites le nombre fois qui correspond à leur valeur numérique dans le système alphanumérique de l’ abǧad. Ainsi, la valeur numérique du ġayn est 1000, celle du ʿayn 70, et celle du dāl 4. Le manuscrit note ḏāl, qui ne fait pas sens car cette lettre est une lettre de feu. En revanche, le zāy / zīn, que nous lui substituons conformément au système ici mis en œuvre, est une lettre d’ air. En outre, dans la suite du texte, les trois lettres d’air utilisées dans cette recette sont bien le qāf, le zāy et le ǧīm. Sur ce terme qui n’ est pas identifié, cf. annexe F, p. 208. La valeur numérique du qāf est 100, celle du zāy 7 et celle du ǧīm 3. On notera ici que le terme utilisé n’est plus ramā comme dans les autres recettes de ce type mentionnées ici, mais alqā.
198r
102
Texte et traduction
فصل واذا اردت اخماد ما تزايد من عنصر الهواء فتأخذ الحرفين المؤلفين من الدا ئرة وهما الياء والتاء وضف اليها الباء ايضا ً فانها الحاكمة على العنصر واكتبهم في ورقة بيضاء على عدد الجمل الـكبير واكتب معهم اسماء | ملائكتهم واضماراتهم معكوسين و بخرهم بصبر و بزهر سيكران او بخور 5
طبائعهم وارمي بهم الى جهة الهواء العاصف الزائد يخمد وهذا صفة الاحرف هذه الصفة
وتجعلهم ار بعمائة والباء اثنين على هذه الصفة
198ب
والتاء على
وارمي بهم اليه يخمد باذن الل ّٰه
تعالى فصل وان اردت اذهاب الماء واخماد ما تكا ثر من عنصره فخذ الحرفين المؤلفين من الدا ئرة وهما الميم 10
والذال وضف اليهما حرف الالف فانه الحاكم على هذه العنصر واكتبهم على صلصالة بعدد الجمل الـكبير معكوسين واسماء ملائكتهم واضمارهم والالف في اولهم وفي | وسطهم الالف وفي آخرهم الف و بخرهم ببارود وحناء وعرق صالح وحنطة او بخور طبائعهم وارميها في الماء المتكا ثر فانه يذهب و يغور ولو كان كالجبال فاعلم ذلك
Aوالثا ] correximusوالتاء ‖ Aالهوي ] scripsimusالهواء 2
A 4العناصر ] correximusالعنصر 3 A 9به اليهم ] correximusبهم اليه A 6الهوي ] scripsimusالهواء A 5و بز ] correximusو بزهر وهو اعظمهم add.الماء ‖ Bما ظهر من عنصر add.اذهاب ‖ abhinc desinit defectio textus Bوان وضف … واضمارهم B 10–11والدال ] Aوالذال B 10فتاخذ ] Aفخذ ‖ om. Bواخماد … عنصره ‖ B اولهم … ‖ Bىكون add.والالف B 11على هذه الصفة سبعماية والميم على هذه الصفة ار بعين ميما ]A ‖ Bواكتب اسما ملايكتهم واضماراتهم معكوسين ] Aالف B 12اولها واوسطها واخرها ] Aآخرهم و يغور om. B 13المتكا ثر ‖ Bقبل رمي الصلصلة ] Aوارميها ‖ Bببخور ] Aبخور ‖ om. Bببارود … او وسنذكر البخور الذي للعناصر الار بعة فالنار بخورها ] Aفاعلم ذلك ‖ Bمثل الجبال ] Aكالجبال ‖ om. B سندروس وحب اس والتراب بخوره الزنبق ونوى الخروب والهوا بخورهكندر وورق الصفصاف والما بخوره كافور ابيض فهذه بخور الاظهار واما بخور الاخماد فاعلم ايها الطالب السعيد ان النار بخورها جدور الصبارة Bوالتراب بخوره البارود والحنطة والهوا مثله
abhinc desinit defectio textus Bوان 9
199أ
Recettes 24–25
103
Section R. 24
Si tu veux calmer ce qui est en excès de l’élément air, prends du cercle les deux lettres correspondantes, à savoir le yāʾ et le tāʾ118, et ajoutes-y le bāʾ également, car c’est lui qui gouverne (cet) élément119. Écris-les sur une feuille blanche selon leur valeur numérique majeure120, et écris avec elles les noms | de leurs anges et leurs arcanes inversés. Fumige-les avec de l’ aloès et de la fleur de jusquiame, ou avec une fumigation de leur nature. Jette-les en direction de l’air violent en excès, il se calmera. Voici la représentation des lettres inversées: (trois yāʾ inversés verticalement)121 ; le tāʾ est comme ceci: (un tāʾ inversé horizontalement), tu en feras 400 ; le bāʾ, (tu en feras) deux comme ceci: (un bāʾ inversé horizontalement). Jette-les vers (l’air), il sera calmé avec la permission de Dieu, le Très-Haut.
198v
Section R. 25
Et si tu veux faire s’en aller l’eau et diminuer ce qui est en excès de son élément, prends les deux lettres correspondantes du cercle, à savoir le mīm et le ḏāl, et ajoute-leur la lettre alif, car c’est elle qui gouverne cet élément. Écris-les inversés sur de l’argile selon leur valeur numérique majeure ainsi que les noms de leurs anges et leurs arcanes. Il y aura au début, un alif, au milieu, | un alif, à la fin, un alif. Fumige-les avec du salpêtre, du henné, de la bonne racine122 et du blé ou des fumigations de leur nature. Jette-les dans l’eau en excès: elle s’en ira et se tarira, même si elle était comme des montagnes123. Sache cela. 118
119
120 121
122 123
La version A note ṯāʾ, qui ne fait pas sens car cette lettre est une lettre d’air. En revanche, le tāʾ, que nous lui substituons conformément au système ici mis en œuvre, est une lettre de terre. En outre, dans la suite du texte, les trois lettres de terre utilisées dans cette recette sont bien le yāʾ, le tāʾ et le bāʾ. La version A note al-ʿanāṣir (« les éléments »), auquel nous substituons al-ʿunṣur (« l’ élément »), suivant le sens : le bāʾ régit l’ élément terre qui est ici utilisé pour calmer l’ élément air. Cf. traduction n. 102. Ici, l’ expression signifie qu’ il faut, comme dans les recettes précédentes, écrire les lettres le nombre de fois qui correspond à leur valeur numérique. La version A (seul témoin pour ce passage), comporte le dessin de trois yāʾ seulement, faisant l’ économie de sept lettres, car c’ est dix qu’ il en faut, conformément à sa valeur numérique. Pour le tāʾ et le bāʾ, le nombre est noté (400 et 2). Il s’ agit peut-être de la tulipe, cf. annexe F, p. 211. Ici, la version B introduit un résumé d’ un des passages qu’il ne reprend pas intégralement, cf. introduction, p. 39.
199r
104
Texte et traduction
قال الشيخ البوني اذا اردت تعلم قوةكل حرف فانظر ما له من الاعداد وتلك الدرجة المناسبة للحروف فتلك قوته في الروحانيات هذا في الحروف وقال ايضا ًالحرف تفعل بالخاصية ولا وقت لها يخصها بالاختيار والاعداد تفعل بالطبائع والل ّٰه اعلم فصل في حل طلاسم الـكنوز وتبطيلها واظهارها 5
فاذا اردت تبطيل طلاسم الـكنوز واظهارها فاكتب هذه الدا ئرةكلها بحروفها معكوسين من الالف الى الغين | واكتب معهم ملائكتهم واضماراتهم في ورقة بيضاء وعلقها في جر يدة خضراء
فاذا 5
om. Bفصل … واظهارها 4
Aلشيخ ] correximusالشيخ 1
om. Bقال … اعلم 1–3
] Aهذه … الغين B 5–6اكتب ] Aفاكتب ‖ om. Bواظهارها ‖ Bوما يكتب لابطال ] … Aتبطيل ‖ Bواجعلها ] Aوعلقها ‖ om. Bواكتب … واضماراتهم B 6من حرف العين الى الالف معكوسين Bوفى نسخة اخرى اكتبهم فى خرقة حر ير خضرا add.خضراء فصل … اليه 4–106.7
abhinc desinit defectio textus Dاعلم 3
om. Bقال … اعلم 1–3
paraphrasim textus scripsit D
199ب
Recette 26
105
Le šayḫ al-Būnī dit: «Si tu veux connaître la puissance de chaque lettre, regarde ce qu’elle a comme nombre, c’est là le degré correspondant aux lettres, et c’est là sa puissance sur les (entités) spirituelles.»124 Cela pour les lettres. Il dit également: «La lettre agit par propriété, et il n’y a pas de temps qui lui soit propre de préférence. Les nombres, eux, agissent par les natures, et Dieu est plus savant.»125 Section sur le déliement et l’annulation des talismans des trésors et leur manifestation R. 26
Si tu veux annuler les talismans des trésors et les faire apparaître, écris ce cercle en entier avec les lettres inversées de l’ alif au ġayn126, | et écris avec 124
La citation se retrouve presque littéralement dans la Muqaddima d’Ibn Ḫaldūn (Quatremère 1858, vol. 3, p. 183, traduction anglaise Rosenthal 1986, vol. 3, pp. 218–219): « (فاقول اذا اردت ان تعلم قوةكل حرف من حروف الفابيطوس )القافيطوس في النص المطبوع
اعنى ابجد الى آخر العدد وهذا اول مدخل من علم الحروف فانظر ما لذلك الحرف من الاعداد فتلك » الدرجة التى هى مناسبة للحرف هى قوته فى الجسماني ّات. Si l’on ne peut retrouver le passage comme tel dans le Šams al-maʿārif al-kubrā, les deux passages suivants peuvent en être rapprochés (Būnī 2000, pp. 10 et 54) : « فالألف في الحروف هي الواحد في الأعداد والأعداد
قوة روحانية لطيفة فالأعداد بناء على ذلك من أسرار الأقوال كما أن الحروف من أسرار الأفعال وللأعداد في عالم البشر أسرار ومنافع رتبها جلت قدرتهكما رتب في الحروف أسرار النفع كالدعاء ومن كتب الخاتم على رق ظبي وعلقه على « ;» والرقى وغير ذلك مما ظهر تأثيره للعالم بأنواع الأسماء صاحب الآلام الجسمانيةكالحميات والأ براد وغير ذلك زالت وذلك لأن أسرار الأعداد لها قوة عقلية لأن الأعداد تشير إلى العالم الروحاني والحروف تشير إلى العالم الجسماني وفي ضمنه روحانية » الحروف تظهر بلطائف الجسمانية والأعداد بلطائف الروحانيات. 125
La citation se retrouve trois fois, légèrement différente, dans le Šams al-maʿārif alkubrā attribué à Būnī. Faṣl taṣrīf al-ḥurūf al-ʿulwiyyāt fī l-aǧsām al-bašariyyāt (Būnī 2000, p. 549) « واعلم أن الحروف لا وقت يحصرها وإنما هي تفعل بالخاصة لمن شاء الل ّه والأعداد « » تفعل بالطبع وهي مرتبطة بالاختيارات العلو ياتSache que les lettres ne sont confinées à aucun moment (déterminé), elles agissent uniquement par la propriété pour celui que Dieu veut. Les nombres, quant à eux, agissent par les natures [nous lisons le terme au sens confirmé par la lecture du manuscrit Princeton, University Library, Garret 258Y, f. 7v, qui note bi-l-ṭabīʿāt], lesquelles sont liées par les sorts célestes.» Faṣl fī nisbat alḏāt al-insāniyya, (Būnī 2000, p. 10) : « واعلم أن الحروف لا وقت لها يحصرها وإنما هي تفعل ;» بالر ياضة والخاصية لمن شاء والأعداد تفعل بالطلسمات فهي مرتبطة بالاعتبارات العلو ياتet Faṣl 38 fī stiḫdām al-ḥurūf wa-ḫalawāti-hā wa-mā lahā min al-asrār, (Būnī 2000, p. 419) « اعلم وفقني الل ّه وإياك أن حرف الألف هو أول مخلوق خلق من الحروف وهو الواحد في العدد لأن
منه أسرار الأقوال كما أن الحروف من أسرار الأفعال وأن الحروف لا وقت لها يحصرها وإنما هي » تفعل بالخاصة لمن أراد اللـه له ذلك. 126
C’ est-à-dire tout l’ abǧad. D comprend cette inversion au sens d’une inversion de l’ ordre des lettres plutôt que de la graphie des lettres et se lit: «écris les lettres du ġayn à l’alif ».
199v
106
Texte et traduction
وانت عا بر الى المكان واكتب اسماء ملائكتهم الثمانية وعشر ين حرف في ثمانية وعشر ين ورقة بيضاء مفردات وحدهم بلا اضماراتهم واحرقهم وانت داخل المكان ورقة بعد ورقة وانت تقسم بالقسم الجامع وانت تقول اعكسوا طلاسم هذا المكان و بطلوهم اجب يا طونياييل وغلمشياييل وطغياييل وعمصياييل فانك تسمع صراخ وعياط وغو ير وزعقات وقائل يقول لك تصرف يا عبد 5
الل ّٰه فيها وافعل ما شئت فاذا عبرت و بخرت المكان بالاحرف وملائكتها فان | المكان يعود خاليا ً 200أ
من عماره وسكانه فخذ منه ما شئت وا ترك ما شئت فاذا اردت عودهكما كان فبخره بعود منقوع في ماء ورد وامرهم بالعود اليه فصل في اخراج الخبايا والـكنوز واظهار ما خفي عليك اذا اخبرت ان في المكان كنز او خبية فاكنسه من النجاسة والوسخ ورشه بالماء الطاهر و بخره 10
بالعود ورأس هدهد 3ليال واقسم المكان صليبا ً ار بعة اقسام وتركب عليه سيبا من ار بعة اشجار رمان وز يتون وطرفة و برنوف عيدان ار بعة مستقيمة ثم تجعلها مثال سيبة القبان وخذ لها بعد ذلك قصبة طولها ثلاث اشبار | وتشقها نصفين وتر بطها صليب وتعلقها على رأس السيبا وتكون كل فردة عود من الصليب مظلة على ر بع من ار باع التر بيع
مفردات وحدهم ‖ om. Bبيضاء 2 ٺتلوا ] Aتقسم بالقسم 2–3
Bحرفا ] Aحرف ‖ om. Bملائكتهم ‖ om. Bوانت … المكان 1
Bالى add.داخل ‖ Bاضمارات ] Aاضماراتهم ‖ Bكل اسم فى ورقة ]A
هراج ] Aصراخ وعياط om. B 4وانت … وعمصياييل B 3–4الشر يف add.الجامع B 3القسم وزفير و يقولون حسبك لا تقرا هذا القسم ] Aوزعقات … فيها A 4–5وعو ير ] Bوغو ير ‖ Bوصراخ فاذا قضيت حاجتك من ذلك المكان فافهم ذلك واكتم هذا العلم وكن ] Aفاذا … اليه B 5–7وتصرف B (etبه ظنينا وشحيحا ولا تسبح به تندم وقد نصحتك والسلام تمت جهة دا يرة الحروف والحمد لل ّٰه وحده تم Aمطلة ]مظلة A 13عبرة ] correximusعبرت postea explicit) 5 explicit Dاليه 7
explicit Bشئت 5
200ب
Recette 27
107
elles leurs anges et leurs arcanes sur une feuille blanche. Attache-les sur une branche de palmier verte127, pendant que tu te diriges vers l’ endroit128, et écris les noms de leurs anges, les 28 lettres, sur 28 feuilles blanches séparées, (les lettres) seules, sans leurs arcanes. Brûle-les une à une quand tu seras à l’intérieur du lieu, en prononçant l’invocation universelle. Tu diras: «Inversez les talismans de ce lieu et annulez-les. Répondez, ô ṬŪNYĀʾĪL, ĠLMŠYĀʾĪL, ṬĠYĀʾĪL et ʿMṢYĀʾĪL.» Tu entendras un cri, un hurlement, un (bruit) épouvantable, une clameur. Et on te dira: « Manipule-les, serviteur de Dieu, et fais ce que tu veux.» Lorsque tu auras traversé l’ endroit et que tu l’auras soumis à une fumigation avec les lettres et leurs anges, | le lieu redeviendra vide de ses habitants et de ses occupants129 : prends-y ce que tu veux et laisse ce que tu veux. Et si tu souhaites qu’ il redevienne comme il était, fumige-le avec du bois d’aloès macéré dans de l’ eau de rose et ordonneleur de revenir130.
200r
Section pour faire sortir les (choses) dissimulées et les trésors et rendre manifeste ce qui t’est caché R. 27
Si tu es informé qu’il y a quelque part un trésor ou une (chose) dissimulée, balaie l’impureté et la saleté (du lieu) et asperge-le d’ eau pure. Fumige-le avec du bois d’aloès et de la tête de huppe pendant 3 nuits. Divise le lieu en quatre parties (en traçant) une croix et construis sur lui une structure faite de quatre arbres – grenadier, olivier, tamaris et aunée conyze131 –, quatre bâtonnets debout. Ensuite tu l’utiliseras à la manière du pivot de la balance. Après cela, prends un bâton d’une longueur de trois empans. | Fends-le en deux moitiés et lie-les en croix. Attache-la en haut de la structure. Chaque demi-branche de la croix surplombera un des quartiers (tracés au sol)132.
127 128 129 130
131 132
B ajoute: « dans une autre copie, écris-les sur un morceau de soie verte». D propose ḥarīra ḫaḍrāʾ (un morceau de soie verte). Ou bien : « pendant que tu passes sur l’ endroit ». C’ est-à-dire des entités spirituelles qui gardent le lieu. L’ auteur applique ici une loi d’ analogie : l’ officiant veut faire revenir les entités spirituelles, et l’ auteur utilise le terme arabe ʿawd (retour); pour cela, il est nécessaire de faire brûler du bois d’ aloès, qui se dit ʿūd en arabe et s’écrit de la même façon que ʿawd. Les quatre bois qu’ il faut utiliser sont les mêmes que dans la recette 4. Littéralement « un des quarts de la division en quatre», à savoir celle opérée plus haut en traçant une croix sur le sol.
200v
108
Texte et traduction
وتكتب في الر بع الشرقي فى الارض هذه الحروف بسكين ا ه ط م ف ش ذ وفي الر بع القبلي ب و ي ن ص ت ض وفي الر بع الغر بي ج ز ك س ق ث ظ وفي الر بع البحري د ح ل ع ر خ غ ثم اكتب اسم ملك الالف ⟩واضماره وعلقها في الر بع الشرقي واكتب اسم ملك الباء⟨ واضماره 5
وعلقها في الر بع القبلي واكتب اسم ملك الجيم واضماره في ورقة وعلقه في فردة القصبة المظلة على الر بع الغر بي واكتب اسم ملك الدال واضماره وعلقه في فردة القصبة المظلة على الر بع | البحري
201أ
فاذا عملت ذلك كله فبخره بعود ولبان جاوي ورأس هدهد وتقسم بالقسم الجامع وقل في آخر كل مرة اظهروا ما حدث في هذا المكان من كنز او خيبة او ما اشبه ذلك ولا تزال تعزم بالقسم الجامع فاي ر بع مالت القصبة بالورقة حتى تقرب من الارض فهو المطلوب فانقل اليه السيبة 10
واقسمه ايضا ًصليب بالتر بيع وركب العمل عليه و بخر وعزم ولا تزال تفعل كذلك الى ان يصير قدر الرغيف او دور الغر بال فاحفر تجد ما طلبته ان شاء الل ّٰه تعالى صفة الطبائع على الجهات الار بع في ظهر الصفحةكما ترى افهم ترشد |
Aالمطله ] correximusالمظلة 5 الجيهات ] correximusالجهات 12
addidimus] om. Aواضماره … الباء 4 Aبل قسم ] correximusبالقسم 7
201ب
Aس ] correximusث 2
Aالمطله ] correximusالمظلة 6 A
Recette 27
109
Tu écriras sur le sol dans le quart oriental les lettres suivantes avec un couteau: A H Ṭ M F Š Ḏ133; dans le quart méridional : B W Y N Ṣ T Ḍ134 ; dans le quart occidental: Ǧ Z K S Q Ṯ Ẓ135; dans le quart septentrional136 enfin : D Ḥ L ʿ R Ḫ Ġ137. Ensuite, écris (sur une feuille) le nom de l’ange de l’ alif ⟨et son arcane, et attache-la au quart oriental. Écris le nom de l’ange du bāʾ⟩138 et son arcane (sur une feuille), et attache-la au quart méridional. Écris le nom de l’ ange du ǧīm et son arcane sur une feuille et attache-la sur le demi-bâton surplombant le quart occidental. Écris le nom de l’ange du dāl ainsi que son arcane (sur une feuille) et attache-la sur le demi-bâton qui surplombe le quart | septentrional. Lorsque tu auras fait tout cela, fumige-le avec du bois d’ aloès, du benjoin, et de la tête de huppe. Prononce l’invocation universelle, et dis chaque fois à la fin: «Montrez ce qu’il y a dans ce lieu comme trésor ou chose dissimulée ou ce qui est semblable à cela.» Ne cesse pas de prononcer l’ invocation universelle. Le côté vers lequel se penchera le bâton avec la feuille jusqu’ à s’approcher du sol, c’est là ce que l’on cherche. Transportes-y la structure, divise à son tour (ce lieu) en quatre (en traçant) une croix, et dresse l’ ouvrage à cet (endroit); fais une fumigation, et prononce l’ incantation. Continue à faire ainsi jusqu’à arriver à une surface (semblable) à celle d’ un petit pain plat ou un rond de tamis. Creuse: tu trouveras ce que tu cherches, si Dieu, le Très-Haut, veut. La représentation des natures dans les quatre directions se trouve sur le verso de la page, comme tu le verras. Comprends, tu seras sur la bonne voie139. |
133 134 135
136 137 138 139
C’ est-à-dire les lettres de feu. C’ est-à-dire les lettres de terre. C’ est-à-dire les lettres d’ air. Nous substituons un ṯāʾ au deuxième sīn de la série présent dans la version A après le qāf. Dans le schéma qui suit la recette, la séquence de lettres est correcte. Sur les termes qiblī (méridional) et baḥrī (septentrional), cf. introduction, p. 10. C’ est-à-dire les lettres d’ eau. Nous ajoutons la lettre manquante, dont l’ omission est due à un saut du même au même. Dans la figure qui suit, nous suppléons le point manquant de la dernière lettre de feu (ḏāl au lieu du dāl du manuscrit).
201r
201v
110
Texte et traduction
فصل في طلسم جلب الز يت وهو غائث وهو انك تصنع تمثالا ًصنم من نحاس احمر في ساعة المريخ او تكون الساعة لعطارد وهو اجود من ساعة المريخ و يكون عطارد في شرفه في السنبلة والعمل في يوم | زحل و يكون في فم الصنم ز يتونة 5
من رصاص وفي يده اليسرى ز يتونة من رصاص ايضا ً وتنقش على الز يتونة الذي في فمه هذه الاسم سهيسع ٥سهيسغج وعلى الذي في يده اليسرى صصعصعع وتنقش في جبهته هذه الاسم صللصيفا وتنقش على ظهره هذه الاسم صعصع حروف هلشلخ سعوركياطفاكفهليخغ ادخل في ما رصد واسد يتم العمل
Aيىم ]يتم 8
Aاليسرة ] scripsimusاليسرى 5
Aغايت ] correximusغائث 2
202أ
Recette 28
111
Section: Du talisman qui procure de l’huile, qui est d’ un (grand) secours R. 28
Confectionne une effigie qui soit une statuette de cuivre rouge à l’ heure de Mars140, ou bien que ce soit l’heure de Mercure, ce qui est mieux que l’ heure de Mars. Et que Mercure soit à son exaltation dans la Vierge, et que l’ œuvre se fasse au jour | de Saturne141. Il y aura dans la bouche de la statuette une olive de plomb et dans sa main gauche, une olive de plomb également. Grave sur l’olive qui est dans sa bouche le nom suivant: SHYSʿ 5 SHYSĠǦ ; et sur celle qui est dans sa main gauche ṢṢʿṢʿʿ. Sur l’avant, grave ce nom : ṢLLṢYFĀ; et sur le dos, ce nom: ṢʿṢʿ; les lettres: HLŠLḪ SʿŪRKYĀṬFĀKFHLYḪĠ; entre dans ce qui est envoûté et ensorcelé142. L’œuvre est accomplie.
140
141
142
Le cuivre pur est rouge. L’appellation de cuivre rouge est assez fréquente dans les textes arabes, cf. Käs 2010, pp. 1073–1076. Son rapport avec Mars (plus fréquemment rapproché du fer) n’ est pas rare dans les textes arabes, comme par exemple dans l’Épître 52A des Iḫwān al-Ṣafāʾ et dans la Ġāyat al-ḥakīm de Maslama ibn Qāsim alQurṭubī (cf. Callataÿ & Halflants 2011, pp. 17 et 134–135 (texte arabe p. 67)). Le jour de Saturne est le samedi. Quand la planète Mercure est dans le signe de la Vierge, elle est dite en exaltation, c’ est-à-dire que son action est considérée comme plus influente. Le texte ne permet pas de définir s’ il s’ agit d’ une formule prononcée ou si cette phrase est également gravée.
202r
112
Texte et traduction
وتعمل الصنم في قعر جرة نحاس او فخار مليحة لطيفة ملحوما ًفيها لحاما ًثابتا ًو يكون الاناف نحاس او فخار فاذا اردت المنفعة فاملاها ماء واقلبها تجدها ز يتا ً كز يت الز يتون فاحتفظ بهذا الطلسم فصل في عمل طلسم حارس الدار 5
202ب
وهو انك تصنع صنما ًمن نحاس او من حجر او فخار يوم الثلاث وتكون الايام بالفرد من الهلال في ساعة عطارد وتلطخه بدم دجاجة سوداء وتضعه عند الخزانة التي فيها المال او البيت فلا يقدر احد يأخذ منه شيئا ًالا وقف ذلك الشخص على الباب وان خرج به هلك و يكون دفنه تحت العتبة وهذا ما ينقش على التمثال المذكور طللهكيل بردحج علموص فهره حصر دهبردوخ توكل يا طلهاب الخازن بحراسة هذه المال والبخور عند عمله سندروس وحب السلجم | السلجم وسداب وميعة
10
ولبلاب فاذا اردت تأخذ شيئا ً من المال فاذبح الدجاجة كالاولى و بخر ببخوره وخذ ما شئت واكتمه واحتفظ بما صار اليك فـصل في القسم الجليل المعروف بقسم اظهار الحوادث اذا اردت ان ترى ما في الـكنز من الموانع قبل الدخول اليه فاكتب في كفك هذه العز يمة واومئ بكفك الى الارض وانت ٺتكلم بهذه الكلمات والبخور صاعد وهو كندر وسندروس وحوافر
Aصل ] scripsimusفـصل 12
Aكالاولة ] scripsimusكالاولى 10
203أ
Recettes 29–30
113
Mets la statuette au fond d’une jarre de cuivre ou de terre cuite, belle et délicate, fermée par une jointure solide, et que les anses soient de cuivre ou de poterie. Lorsque tu veux obtenir le bénéfice (de cette opération)143, remplis-la d’eau et renverse-la: tu trouveras que c’ est de l’ huile comme l’huile d’olive. Garde bien ce talisman. Section: De la confection du talisman qui garde la maison R. 29
Tu façonneras une statuette de cuivre ou de pierre ou encore de terre cuite, un mardi, alors que les jours sont d’isolement de la lune144, à l’ heure de Mercure. Tu le mâchureras du sang d’une poule noire et tu le mettras dans la réserve dans laquelle se trouvent les biens ou dans la pièce (que tu veux protéger). Personne ne pourra en prendre quelque chose sans être arrêté à la porte, et s’il sort avec quelque chose, il sera détruit145. On enterre (le talisman) sous le seuil. Voici ce que l’on grave sur l’ effigie en question : «ṬLLHKYL BRDḤǦ ʿLMWṢ FHRH ḤṢR DHBRDWḪ, charge-toi de la garde de ces biens, ô ṬLHĀB, toi qui veilles.» Lors de sa confection, (on fera) une fumigation de sandaraque, de graines de rave, | de rue, de storax et de lierre. Lorsque tu voudras prendre quelque chose des biens (ainsi protégés), égorge une poule semblable à la première, fais la fumigation qui lui (correspond), et prends ce que tu veux. Tais ceci, et garde ce à quoi tu es ainsi parvenu. Section: De l’invocation puissante connue (sous le nom) d’ invocation qui fait apparaître ce qui a été mis en place (comme protections magiques)
R. 30
Si tu veux voir ce qu’il y a comme protections dans un trésor avant d’ y entrer, écris sur ta paume cette incantation et tourne ta paume vers la terre en prononçant les paroles qui suivront, pendant que monte une fumigation faite d’oliban, de sandaraque, de sabot de cheval, de storax et de tête
143 144
145
À savoir obtenir de l’ huile. L’ expression fard min al-hilāl est inhabituelle et nous reste obscure. Nous la traduisons au plus proche de l’ expression arabe. Elle pourrait signifier qu’il est nécessaire que la lune ne soit conjointe à aucun astre. Il pourrait s’ agir aussi d’un croissant particulier de la lune. Fard signifie à la fois « isolé » et « impair», et hilāl désigne le croissant de lune, mais aussi la nouvelle lune. Le texte arabe ne permet pas de déterminer s’ il s’agit de la personne ou de l’objet subtilisé.
202v
203r
114
Texte et traduction
الخيل وميعة ور يش هدهد فانك ترى جميع ما في الـكنوز من الموانع على صفتهم وهذا ما يكتب في كفك هلطهلخيثاكهليخ ٢كهليخم شهلموخ ٢ا برزوهم على هيئة | ما ملـكوه وه ٍ وه ٍ وه ٍ وهذه
203ب
عزيمتها تقول والبخور صاعد قرغب شنحا هياه شامتاه ٍ حيزوم هلمهوت مهروها عاطيا مهمة دمليوثا كيكهمخوط خشللمهوخ الا ما اظهرتم على صفتهم طائعين او كارهين بعزة من لا يزول ملـكه 5
اكشف عنهم بارك الرب فيك الوحا العجل الساعة تم الكتاب فائدة حرف الصاد لعسر البول من كتب على ورقة الموز سبع صادات وذال واضاف اليها قوله تعالى ثم السبيل يسير و بخره بعود واحرز عليها وعلقها على من عسر عليه البول يزول حرف الضاد لزوال الرمد واللـه الشافي من | كتب على ورق الا ترنج عشر ين ضادا ً واضاف
10
اليها شينا ً وغينا ً وكتب معها اللـه نور السموات والارض الى قوله يهدي اللـه لنوره من يشاء واحرزها وعلقها على صاحب الرمد يبرأ باذن اللـه حرف الظاء للحفظ وجمع العقول قال من كتب في جام زجاج جديد بمراع وزعفران ثلاث ظاءات وثلاث ميمات وخاتم سليمان واضاف الى ذلك قوله تعالى علم الانسان ما لم يعلم سنقر يك فلا تنسى ثلاث مرات و يمحوه بماء المطر و يسقيه لبليد القلب او لمن قرأ القرآن ونسيه فاذا شر به
15
عاد اليه عقله وذهنه وفهم ما سمعه وكثر حفظه وهو شفاء من السعال
Aودهنه ] scripsimusوذهنه 15
iter. Aعلى صفتهم 4
Aالـكنور ] scripsimusالـكنوز 1
204أ
Supplément
115
de huppe146. Tu verras telles qu’elles sont toutes les protections qui sont dans les trésors. Voici ce qui sera écrit sur ta paume : « HLṬHLḪYṮĀKHLYḪ 2 KHLYḪM ŠHLMWḪ 2. Montrez-les selon la disposition | de ce qui est en leur possession147. WHin WHin WHin». Et voici l’incantation que tu diras, pendant que la fumigation monte: «QRĠB ŠNḤĀ HYĀH ŠĀMTĀHin ḤYZWM HLMHWT MHRWHĀ ʿĀṬYĀ MHMa DMLYWṮĀ KYKHMḪWṬ ḪŠLLMHWḪ, sinon ceux que vous avez fait apparaître tels qu’ ils sont, de plein gré ou à contrecœur, par la puissance de Celui dont le règne ne cesse, dévoile-les ! » Que le Seigneur t’accorde la hâte, la célérité et l’ instantanéité. Fin du livre.
203v
Supplément148 Lettre ṣād : Pour la dysurie. Qui écrit sur une feuille de bananier sept ṣād et un ḏāl et y ajoute la parole du Très-Haut ensuite il lui a facilité le chemin (80:20), et la fumige avec du bois d’aloès, la perce et l’ attache à qui a des difficultés pour uriner, cela cesse. Lettre ḍād : Pour faire cesser la conjonctivite, et Dieu est celui qui guérit. Qui | écrit sur une feuille de citronnier vingt ḍād et leur ajoute un šīn et un ġayn, et écrit avec eux Dieu est la lumière des cieux et de la terre… jusqu’ à Dieu guide vers Sa lumière qui Il veut (24:35), perce (la feuille) et l’ attache à qui est atteint de conjonctivite, il en est guéri avec la permission de Dieu. Lettre ẓāʾ : Pour la mémoire et pour retrouver ses esprits. Il dit : Qui écrit sur une coupe de verre neuve avec de la graisse149 et du safran trois ẓāʾ, trois mīm, ainsi que le sceau de Salomon, et y ajoute la parole du Très-Haut il a fait connaître à l’homme ce qu’il ne connaissait pas (96:5) et nous te ferons réciter et tu n’oublieras pas (87:6) trois fois et l’efface ensuite avec de l’ eau de pluie, et verse celle-ci à qui est idiot150 ou à qui a appris le Coran et l’ a oublié, (fera en sorte que), quand ce dernier l’aura bu, il retrouvera ses esprits, ainsi que son entendement; il comprendra ce qu’il a entendu et sa mémoire sera grande. C’est aussi un remède pour la toux. 146
147 148 149 150
Le texte de la version A (seul témoin de ce passage) propose ici rīš hudhud, «plume de huppe », que nous corrigeons dans notre traduction selon toutes les autres occurrences de l’ ingrédient dans le traité qui notent raʾs hudhud ; les graphies de rīš et de raʾs le permettent car elles sont très proches l’ une de l’ autre. Le sens paraît être que les défenses magiques doivent apparaître telles qu’elles sont disposées par rapport à ce qu’ elles protègent. Le supplément est un ajout indépendant du reste du traité, qui présente une magie procédant au moyen de versets coraniques en lien avec le résultat escompté. La lecture de ce mot est incertaine. Littéralement : « à qui a le cœur idiot ».
204r
Texte et traduction
116
حرف الفاء | لطلب الرزق واللـه الفتاح من كتب في حرز خمسا ًوعشر ين فاء ً واضاف اليها ثلاث الفات وقوله تعالى ان الذين يتلون كتاب اللـه واقاموا الصلوات وانفقوا ما رزقناهم سرا ً وعلى نية يرجو تجارة لن تبور ليوفيهم اجورهم و يز يدهم من فضله اللهم ان كان رزقي في السماء فا نزله وان كان في الارض فاخرجه وان كان ضعيفا ًفقو يه وان كان كثير فانممه و بارك فيه يا 5
رحمن يا رحيم و يعلق عليه يسر الل ّٰه رزقه
204ب
Supplément
117
Lettre fāʾ: | Pour rechercher la part (que Dieu m’octroie), et Dieu est celui qui ouvre (les portes de la subsistance). On écrit sur une amulette vingt-cinq fāʾ et leur ajoute trois alif, ainsi que la parole du Très-Haut : Ceux qui récitent le Livre de Dieu, qui accomplissent les prières et qui, secrètement et de manière intentionnelle151, font aumône de ce que Nous leur avons octroyé, espèrent152 un commerce qui n’est pas sans profit, Dieu leur donnera leur salaire et même plus par Sa grâce (35:29–30). Mon Dieu, si ma part est dans le ciel, fais-la descendre, et si elle est dans la terre, fais-la sortir ; si elle est faible, rendsla plus forte, et si elle est abondante153, montre-la. Béni sois-tu, Clément, Miséricordieux, pour elle. On y ajoute (parfois) : « Que Dieu fasse prospérer sa part.»154
151 152 153 154
La vulgate coranique actuelle lit wa-ʿalāniyatan (et ouvertement) plutôt que le wa-ʿalā niyya du traité. La vulgate coranique actuelle lit yarǧūna plutôt que le yarǧū du traité (trait de moyen arabe). En arabe classique, on préférerait kaṯīran au kaṯīr de la version A. Cette invocation se retrouve deux fois légèrement modifiée chez Būnī (Būnī 2000, pp. 140 et 146). Elle est par ailleurs assez courante, on la lit ainsi dans le al-Bayān wa-ltabyīn de Ǧāḥiẓ (m. 255/868–869) sous une forme légèrement différente (Ǧāḥiẓ 1968, vol. 3, p. 223).
204v
Fac-simile de la version A De droite à gauche, début p. 180
∵
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 204v
121
122
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 204r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 203v
123
124
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 203r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 202v
125
126
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 202r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 201v
127
128
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 201r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 200v
129
130
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 200r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 199v
131
132
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 199r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 198v
133
134
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 198r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 197v
135
136
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 197r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 196v
137
138
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 196r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 195v
139
140
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 195r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 194v
141
142
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 194r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 193v
143
144
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 193r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 192v
145
146
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 192r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 191v
147
148
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 191r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 190v
149
150
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 190r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 189v
151
152
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 189r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 188v
153
154
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 188r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 187v
155
156
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 187r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 186v
157
158
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 186r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 185v
159
160
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 185r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 184v
161
162
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 184r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 183v
163
164
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 183r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 182v
165
166
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 182r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 181v
167
168
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 181r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 180v
169
170
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 180r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 179v
171
172
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 179r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 178v
173
174
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 178r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 177v
175
176
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 177r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 176v
177
178
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 176r
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 175v
179
180
Fac-simile de la version A
Paris BnF arabe 2357 175r
Annexes
∵
بسم اللـه الرحمن الرحيم الحمد للـه رب العالمين والصلاة والسلام على سيدنا محمد وآله وصحبه اجمعين قال الخوارزمي عفا اللـه عنه لما اردت الـكشف عن اسرار الحروف فلم اجد شيخا يً وافقني على غرضي فسمعت بالشيخ رضي اللـه عنه وكان بين بلدي و بين بلده مسيرة سبع شهور فاستخرت اللـه تعالى وسرت اليه قاصدا ً واخذت له هدية حسنة سنية بجملة من المال فلما اتيته ترحب بي 5
وسألني من اي البلاد اتيته فعرفته فقال واللـه حصل لك مشقةكبيرة وتكلفت فقلت له يا سيدي قال رسول اللـه صلى اللـه عليه وسلم من قصدنا وجب حقه علينا فقال صدق رسول اللـه صلى اللـه عليه وسلم ونحن متبعين سنته وقد وجب حقك علينا فقبلت يده فسألني ما قصدك فقلت له المملوك قصده ان يكون في خدمة الشيخ لتشمله البركة والعناية و يحصل له فائدة
10
العلوم الجليلة فقال مرحبا بً ك فقبلت يده واقمت سنةكاملة فلما كان بعد السنة سألته يوما ًمن بعض الايام ما انا قصدته فقلت له يا سيدي هل عندك علم دا ئرة الحروف فقال لي وقد تغير وجهه ومن اعلمك بعلم دا ئرة الحروف
15
يجد ]اجد ‖ Bعفى ] Cعفا 2 8
om. Cاتيته 5
Cوسلم add.وصحبه ‖ Cوعلي اله ]وآله ‖ Cو به نستعين add.الرحيم 1
Cجميلة ]بجملة ‖ om. Bقاصدا ً ‖ Bسافرت ]وسرت 4
Bيوقفني ]يوافقني ‖ B
om. Cما ‖ om. Bبعض C 13لما ]ما om. B 9فقال … علينا
207ب
Annexe A: Prologue de la version B et C Au nom de Dieu, le Miséricordieux, celui qui fait miséricorde. Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et prière et salut sur notre seigneur Muḥammad, sa famille, et l’ensemble de ses compagnons. Al-Ḫwārazmī – Dieu lui pardonne – dit: « Lorsque je voulus découvrir les secrets des lettres, je ne trouvai aucun šayḫ qui (puisse) m’ instruire de ce que je voulais. J’entendis alors (parler) du šayḫ – Dieu se réjouisse de lui. Sa contrée se trouvait à une distance de sept mois de la mienne. Je demandai à Dieu le Très-haut ce qu’il y avait de mieux, et me rendis chez lui en emportant un beau et splendide présent avec une somme d’ argent. Lorsque j’arrivai chez lui, il me souhaita la bienvenue et me demanda de quel pays je lui arrivais, et je le lui fis connaître. Il dit: «Pardi, tu t’es donné beaucoup de peine, et tu t’ es imposé une lourde tâche.» Je lui dis: «Maître, l’Envoyé de Dieu – sur lui la prière et le salut de Dieu – a dit: “Celui qui vient à nous, nous lui sommes redevable de ce (qu’ il demande)”155.» Il dit: «L’Envoyé de Dieu – sur lui la prière et le salut de Dieu – a dit vrai, et nous suivons sa règle. Je te suis donc redevable. » Je lui baisai la main. Il me demanda: «Que cherches-tu ? » Je lui dis: «Ce que cherche l’esclave156 est d’ être au service du šayḫ afin que la bénédiction et la sollicitude le couvrent, et qu’ il obtienne le bénéfice des sciences sublimes.» Il dit: «Sois le bienvenu!» Et je lui baisai la main. Je demeurai (auprès de lui) une année entière. L’ année révolue, je lui demandai un jour ce que je cherchais: «Maître, lui dis-je, possèdes-tu la science du cercle des lettres?» Son visage changea et il me dit: «Qui t’a parlé de la science du cercle des lettres?»
155
156
Ḥadīṯ mentionné dans al-Maqāṣid al-ḥasana de Saḫāwī (830–902/1427–1497), qui explique ne pas l’ avoir trouvé dans les recueils à sa disposition (cf. Al-Ṣadīq 1979, nº 1166 (p. 425)). Il se retrouve cité dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī (Būnī 2000, p. 151). Noté ici mamlūk, qui signifie littéralement « en la possession d’autrui».
184
annexe a
فقلت له يا سيدي سمعت به وقصدي لو نظرته فقال لي دع عنك هذا الكلام فما لك به حاجة ثم قام عني ودخل الى حر يمه فحصل عندي حاصل عظيم ثم افتكرت في نفسي وقلت و يحك يا خلف ان لم تصبر وتطول روحك والا فما تنال غرض والصبر مفتاح الفرج 5
فصبرت واقمت بعد هذا الكلام ثمانية شهور وانا في خدمتهكما ينبغي فبعد هذه المدة قلت في نفسي واللـه لافاتحه في هذا الكلام مرة ثانية ففاتحته مرة ثانية فقال يا ولدي هذا سيف لا يغمد الا غمده وما لك بذكره حاجة فقلت يا سيدي واللـه ما قصدتك الا بسببه فقصدي من صدقاتك ان تطلعني عليه فقال هيهات تر يد مني شيئا ًتسفك به الدماء وتهتك به المخدرات واللـه ان عدت | فاتحتني في
10
امره اقول لك كما قال الخضر عليه السلام هذا فراق بيني و بينك فامسكت عن الكلام وحصل عندي من جوابه مرة ثانية ما لا يعلمه الا اللـه وهممت بالسفر والرجوع الى بلدي فشاورته على ذلك فتبسم وقال كان حصل عندك حاصل من كلامي فقلت يا سيدي انت اوعدتني باجابة قصدي والعدة دين ورسول اللـه صلى اللـه عليه وسلم قال من قصدنا وجب حقه علينا وانا قصدتك من بلاد بعيدة ووجب حقي عليك
15
فقال نعم ولـكن طول روحك فالصبر مفتاح الفرج
Cما ]فما 4
C 8عمده ] Bغمده ‖ om. Bففاتحته … ثانية mss. 7لا افاتحه ] correximusلافاتحه 6 فامسك ]فامسكت B 11المخدرات ] scripsimusالمخدرات C (et finit prologus) 9ذلك ]من … عليه
ante correctionem B finit prologus Cفقصدي 8
208أ
prologue de la version b et c
185
Je lui dis: «Maître, j’en ai entendu (parler) et je cherche à la contempler.» Il me dit: «Rejette loin de toi ce discours, tu n’ en as nul besoin. » Ensuite il se leva, s’éloigna de moi et entra dans la pièce qu’ il se réservait157. Cela eut sur moi un profond effet. Ensuite je réfléchis en moi-même et me dis: «Malheur à toi si tu ne prends pas patience et que ton esprit ne (souffre) pas la longueur (de temps). Sinon, tu n’obtiendras rien de ce que tu cherches: la patience est la clef de la délivrance158. » Je patientai donc et je demeurai après cette conversation huit mois (encore), toujours à son service, comme il convient. Après ce temps, je me dis : «Par Dieu, je vais aborder le sujet une deuxième fois. » Ce que je fis. Il dit: «Mon enfant, c’est là une épée qu’ on ne rengaine que dans son propre fourreau. Qu’as-tu besoin de mentionner cela ? » Je dis: «Maître, par Dieu, je ne suis venu à toi que pour cette raison, et mon but est que tu me fasses l’aumône de me faire connaître (cette science). » Il dit: «Arrière! Tu veux de moi une chose par laquelle tu feras couler le sang et tu violeras ce qui doit rester secret159. Par Dieu, si tu abordes encore le sujet devant moi, je te dirai ce qu’a dit Ḫiḍr – sur lui la paix : “C’est là que nous nous séparons (18:78).”» Je gardai le silence160. Sa réponse provoqua à nouveau en moi ce que seul Dieu connaît. Je songeai à m’en aller et à retourner dans mon pays. Je lui en parlai. Il sourit et dit: «Ce que je t’ai dit a fait son effet. » Je dis: «Maître, tu as promis de répondre à mon souhait et “la promesse est une obligation religieuse”161. Et l’Envoyé de Dieu – sur lui la prière et le salut – a dit: “Celui qui vient à nous, nous lui sommes redevable de ce (qu’ il demande)”. Or moi, je suis venu à toi d’un pays lointain, tu m’es redevable.» Il dit: «Certes, mais que ton esprit (souffre) donc la longueur (du temps): la patience est la clef de la délivrance.»
157 158 159 160 161
La racine ḤRM marque l’ inviolabilité du lieu; il s’agit d’un endroit dans lequel le disciple ne peut pas entrer. Proverbe arabe courant, cf. par exemple Maydānī, Amṯāl al-ʿarab (Freytag 1838–1843, vol. 2, p. 751 (nº 131)). Le terme muḫaddara porte habituellement sur les femmes qui sont gardées à l’écart du monde extérieur pour les préserver. Ou bien : « il se tut ». Le copiste a corrigé la leçon. Ḥadīṯ cité dans l’Iḥyāʾ ʿulūm al-dīn de Ġazālī, kitāb al-ulfa wa-l-uḫuwwa, bāb 3 fī ḥaqq al-muslim (Ḥāfiẓ ʿIrāqī s. d., vol. 6, p. 12), et mentionné dans al-Maqāṣid al-ḥasana de Saḫāwī, qui le fait remonter à Ṭabarānī (cf. Al-Ṣadīq 1979, nº 685 (p. 282)).
186
annexe a
فقبلت يده وطولت روحي وخدمته ستة اشهر فلما كملت المدة سنتين وشهر ين مرض مرضا ً شديدا ً ودنت وفاته وتحقق ان وفاته دنت فطلبني واجلسني بين يديه وقال لي واللـه يا شيخ خلف خدمتني وطولت روحك عليّ فجزاك اللـه خيرا ً ولمثلك يصلح العلم ثم قال يا ولدي وحق فالق الحبة و بارئ النسمة هذا العلم الذي تطلبهكنز لا يفنى و به تنال جميع 5
المقاصد واني واللـه الذي لا اله الا هو ما نقلته الا من والدي نقلا ًصحيحا بً الاجا ئز الصحيحة من شيخ الى شيخ الى هرمس الاكبر المثلث بالنعمة اعلم يا ولدي ان هرمس الاكبر ما سمي المثلث بالنعمة الا كان نبي وحكيم وملك فانعم الرب بثلاث نعم بالنبوة والحكمة والملك وان والدي ما قلدني اياه الا بعد ان اخذ عليّ العهود والمواثيق الغليظة والايمان الموكدة ان لا اظهر عليه احدا ً ولا املـكه لسفيه ولا لجاحد ولا لفاسق الا لمن
10
يكون عنده عقل كامل ودين وصلاح وانت لك في خدمتي مدة زمانية واختبرتك وعرفت دينك وامانتك وصلاحك وجودك وصبرك وعرفت انك تستحق العلم وغير ذلك اني قد علمت وتحققت ان اجلي قرب وما يحل ان امنعك مما قصدتني بسببه اذا كنت اهلا لً ذلك | لـكن على شرط ان اخذ عليك العهود والميثاق كما اخذ عليّ والدي قبل و بعدها اقلدك هذه الامانة فقلت يا سيدي افعل ما بدا لك فانا طوع امرك
15
فاخذ عليّ العهود والمواثيق القو ية البالغة ثم قال افتح هذا الباب وادخل الى صدر المكان واتني بذلك التابوت فاتيته بما طلب فقال لي افتح هذا التابوت ففتحته واخرجت منه سفطا ًثم سفطا ًحتى اخرج سفطا اً خضرا مكتوب عليه بالذهب الاحمر
20
علم دا ئرة الحروف مكتوب على ظاهر السفط الاخضر هذا ما استخرجه هرمس الاكبر
Bاستجرجه ]استخرجه 20
Bلحاحد ]لجاحد 9
iteravit Bمرض 1
208ب
prologue de la version b et c
187
Je lui baisai la main, et patientai. Je le servis six mois (encore), et quand deux ans et deux mois furent accomplis, (le šayḫ) tomba gravement malade et sa fin approcha. Se rendant compte que sa fin approchait, il m’appela, me fit asseoir devant lui et me dit: «Par Dieu, šayḫ successeur (?), tu as été à mon service, et ton esprit a (souffert) la longueur (du temps) pour moi. Que Dieu te récompense. Quelqu’un comme toi est digne de la science. » Il dit ensuite: «Mon enfant, par “Celui qui fend le grain” (6:95) et crée le souffle, cette science que tu cherches est un trésor qui ne périt pas. Par elle, on obtient tout ce qu’on recherche. Moi, par Dieu – il n’y a de dieu que lui –, c’est uniquement de mon père que j’ ai reçu (cette science), par une transmission (en tout point) selon la règle, avec les permissions valides, (remontant) de šayḫ à šayḫ jusqu’à Hermès, le trois fois grand par la grâce. Sache, mon enfant, qu’Hermès le grand n’est appelé le triple par la grâce que parce qu’il est prophète, sage, et roi162. Le Seigneur lui a accordé trois grâces: la prophétie, la sagesse et la royauté. Mon père ne m’ en a investi qu’après avoir pris de moi les serments et alliances solennelles ainsi que les pactes inviolables, (jurant) que je ne la laisserais voir à personne, que je ne la confierais pas à l’ignorant qui n’en connaît pas la valeur, ni au renégat, ni à l’impie, mais uniquement à qui a une intelligence parfaite, est pieux et vertueux. Or toi, tu es resté longtemps à mon service, et je t’ ai éprouvé, j’ai connu que tu étais pieux, fidèle, vertueux, bon et patient, et j’ ai connu que tu mérites la science. En outre, je sais et me rends compte que ma fin est proche. Il ne m’est pas permis de te priver de ce pour quoi tu es venu à moi, puisque tu en es digne, mais cela seulement à condition de prendre auparavant de toi les serments et les alliances, comme mon père les a pris de moi. Ensuite, je te confierai ce dépôt (sacré). » Je dis: «Maître, fais ce qui te semble bon, je suis à tes ordres. » Il prit de moi les serments et alliances puissants et parfaits, puis il dit : «Ouvre cette porte et entre au début de la pièce. Et apporte-moi ce coffre.» Je lui apportai donc ce qu’il demandait. Il me dit: «Ouvre ce coffre.» Je l’ouvris donc, et en sortis une cassette, puis une autre, jusqu’ à ce que je sorte une cassette verte163, sur laquelle il était écrit à l’ or rouge164 « Science du cercle des lettres». Il était écrit sur l’avant de la cassette verte: « Ceci est ce que Hermès le très grand a extrait». 162 163 164
Sur ces trois fonctions d’ Hermès, cf. introduction, n. 12. Le texte comporte ici une erreur en arabe: l’ adjectif aḫḍar, normalement diptote, est décliné selon la déclinaison des mots triptotes. L’ or rouge ou jaune désigne l’ or le plus pur.
188
annexe a
فلما رأى ذلك السفط بكا بكاء ً شديدا ً وقال وحق من روحي بيده لو لا ادركتني الوفاة ما ملـكته لاحد فاعرف قدر ما وصل اليك ولـكن اوصيك بتقوى اللـه وان تتجنب الفساد فان من عاند اللـه في خلقه هلك اعلم ان اللـه تعالى يسأل عن مثقال ذرة فقلت له السمع والطاعة 5
ثم ناولني السفط الذي فيه علم دا ئرة الحروف ففرحت غاية الفرح واقمت في خدمته الى ان توفى رحمة اللـه عليه فجهزناه باحسن جهاز ووار يناه التراب ثم بعد ذلك سافرت الى بلدي فلما وصلت فتحت السفط الاخضر وتاملته فاذا اوله قال هرمس الهرامسة المثلث بالنعمة اعلم يا واقف على هذا العلم الذي هو اصل العلوم واسرار الحروف ان يكون عمدتك تقوى اللـه فان العلماء مدحوا هذه الحروف وعلمهم ورمزوه
10
باقلامهم المختلفة في الـكتب والبرابي خوفا ًعليه وغيره منهم ومنهم من يقول انه نصف العلم ومنهم من يقول انه ثلث العلم وانا اقول انه العلم كله فعليك بتقوى اللـه والسلام ثم انه ابتدأ بعد ذلك يقول
ante correctionem (i.e. statim delevit) Bالى add.توفى 6
prologue de la version b et c
189
Lorsqu’il vit cette cassette, il versa beaucoup de larmes et dit : « Par celui qui tient dans sa main mon esprit, si la mort ne me pressait, je ne la confierais à personne. Connais donc la valeur de ce qui t’ est conféré. Mais je t’ enjoins de craindre Dieu et de te garder de la corruption, car qui s’ oppose à Dieu dans sa création périt. Sache que Dieu, le Très-Haut, s’ inquiète du poids le plus infime165.» Je lui dis: «À tes ordres.» Ensuite il me tendit la cassette dans laquelle se trouvait la science du cercle des lettres, et je fus au comble de la joie. Je restai à son service jusqu’ à ce qu’il meure – sur lui la miséricorde de Dieu166. Nous l’ avons préparé au mieux167 et l’avons inhumé. Ensuite, je revins vers mon pays. Une fois arrivé, j’ ouvris la cassette verte, et me plongeai (dans la lecture de ce qu’elle contenait). En voici le début: Hermès des Hermès, le triple par la grâce dit : « Sachele, toi qui t’attardes168 sur cette science qui est le fondement des sciences et des secrets des lettres, prends pour appui la crainte de Dieu. Les savants ont loué ces lettres et leur science, et l’ont figuré par leurs écritures variées dans les livres et les anciens temples, craignant pour elle, et ce qui diverge en elle vient d’eux169. Parmi eux, certains disent qu’ elle est la moitié de la science, d’autre le tiers, mais moi, je dis qu’elle est la science tout entière. Crains Dieu, salut!» Ensuite, il commença en disant:
165 166 167
168 169
Expression coranique courante (4:40, 10:61, 34:3 et 22, 99:7 et 8). On peut lire « il retourne à la miséricorde de Dieu » en conservant le ilā qui a été barré dans le manuscrit (par la même main ?) ; le sens est identique. Si on lit ǧanaznā-hu bi-aḥsan ǧināz au lieu de ǧahaznā-hu bi-aḥsan ǧihāz, le sens serait « nous lui avons offert les meilleures funérailles », qui convient sans doute mieux au contexte. Le mot peut aussi avoir le sens de « connaître ». L’ expression arabe est obscure, et notre traduction conjecturale.
Annexe B: Tableau des lettres et de leurs propriétés Le tableau suivant reprend les nombres, éléments et directions associés à chaque lettre de l’abǧad dans le Dāʾirat al-aḥruf. Les éléments notés entre parenthèses ne sont pas explicitement mentionnés dans le traité, mais déduits logiquement selon la suite de l’ abǧad.
Transcription
Nombre
Élément
Direction
ا
alif
1
feu
Est
ب
bāʾ
2
terre
Sud
ج
ǧīm
3
air
Ouest
د
dāl
4
eau
Nord
ه
hāʾ
5
(feu)
Est
و
wāw
6
(terre)
Sud
ز
zāy
7
air
Ouest
ح
ḥāʾ
8
(eau)
Nord
ط
ṭāʾ
9
(feu)
Est
ي
yāʾ
10
terre
Sud
ك
kāf
20
(air)
Ouest
ل
lām
30
(eau)
Nord
م
mīm
40
feu
Est
ن
nūn
50
(terre)
Sud
س
sīn
60
(air)
Ouest
ع
ʿayn
70
eau
Nord
ف
fāʾ
80
(feu)
Est
ص
ṣād
90
(terre)
Sud
ق
qāf
100
air
Ouest
ر
rāʾ
200
(eau)
Nord
ش
šīn
300
(feu)
Est
ت
tāʾ
400
terre
Sud
annexe b : tableau des lettres et de leurs propriétés
Transcription
Nombre
Élément
Direction
ث
ṯāʾ
500
air
Ouest
خ
ḫāʾ
600
(eau)
Nord
ذ
ḏāl
700
feu
Est
ض
ḍād
800
(terre)
Sud
ظ
ẓāʾ
900
(air)
Ouest
غ
ġayn
1000
eau
Nord
191
Annexe C: Tableau des anges des lettres Le tableau suivant reprend les noms des anges selon les différentes versions A, B, C et D du Dāʾirat al-aḥruf ainsi que dans le chapitre 38 du Šams almaʿārif al-kubrā (intitulé Fī istiḫdām al-ḥurūf wa-ḫalawāti-hā wa-mā la-hā min al-asrār [De l’asservissement des lettres, de leur retraites et des secrets qu’elles comportent]), dans lequel se retrouvent quelques recettes également présentes dans le Kitāb dāʾira1. Nous indiquons la proximité entre différentes versions de ces noms de la façon suivante: les lettres A B C D dans les colonnes indiquent une graphie parfaitement identique (à l’exception du hamza), les parenthèses indiquent une variation orthographique dans le -īl final. La version D est en outre toujours notée car les noms y sont vocalisés. Nous ajoutons les entrées correspondantes (ou suffisamment proches) dans le Vocabulaire de l’ angélologie de Moïse Schwab2, avec lesquelles nous avons souligné la proximité3. Un point d’interrogation indique le caractère hypothétique du rapprochement. Le tableau se lit de droite à gauche.
Entrée dans la liste de Moïse Schwab
Šams \ هطمهطلفيائيل بطيائيل \ همطهلفيائيل همطيائيل طهطائيل
? המרריאל, hmrryʾl (Schwab: Hemar El, «révolté contre Dieu»)
مهيائيل \ حرهيائيل طعائيل \ طعيائيل
1 Būnī 2000, pp. 419–437. 2 Schwab 1897. Nous ajoutons les transcriptions de Moïse Schwab, bien qu’elles relèvent d’un système de notation obsolète, pour permettre aux non-hébraïsants de retrouver les entrées. 3 Cf. p. 20.
193
annexe c : tableau des anges des lettres
B
A
D
C هطمهطلفيباييل
ا
هطمهطلفياييل
هطمهطلقياىيل
ب
جرمهياييل
جرمهيايل
B
ج
طلقطياييل
طلقيايل
A
ه َْطم َْهطَل ْق ِيائيل
B
ج َر َْمهي َائيِل
A
طلقطيائيل
A
194
annexe c : tableau des anges des lettres
(cont.)
Entrée dans la liste de Moïse Schwab – שלמיאל, šlmyʾl (Schwab: Ṣlomi El, «paix de Dieu») – שלומיאל, šlwmyʾl (Schwab: Ṣlomi El, «dont Dieu est l’ami»)4 ? עקריאל, ʿqryʾl (Schwab: ʿAqri El, «ange de la stérilité»), en lisant ʿq plutôt que ġf ou ʿf en arabe – תניאל, tnyʾl (Schwab: Teni El, «donne, ô Dieu» [sic]) – ? טביאלet טוביאל, ṭbyʾl et ṭwbyʾl (Schwab: Tabi El, «l’ange de la gazelle»)
Šams شلهائيل \ سملهيائيل
ههيائيل
طو يائيل \ طوطيائيل
علمشائيل – תחיאל, tḥyʾl (Schwab: Teḥi El, «vive Dieu») – ? טוריאל, ṭwryʾl (Schwab: Touri El, «rocher de Dieu»)
طفيائيل
عطيائيل \ هطيائيل הדרקיאל, hdrqyʾl (Schwab: ha-barqi-el, «éclair de Dieu»)
– – – –
هرقائيل \ مهرقائيل –
שמיאל, šmyʾl (Schwab: Ṣemi El, «mon nom est Dieu») שמעיאל, šmʿyʾl (Schwab: Ṣamiʾ El, «Dieu exauce») סמאל, smʾl (Schwab: Samael, «poison supérieur») צמחיאל, ṣmḥyʾl (Schwab: Cemaḥ El, «pousse de Dieu»)
– תותיאל, twtyʾl (Schwab: Tutiel (pour )טיוטיאל, «l’ange mystérieux») – טותיאל, ṭwtyʾl (Schwab: Tuthi El, «ange du don») – voir aussi ange de la lettre ẓāʾ 5
هطيائيل
4 Pour les versions C et D, voir aussi peut-être שכיניאלškynyal (Schwab: Ṣekhin El, «voisin de Dieu »). 5 Pour la version B, voir aussi peut-être תומיאלToumi El, «perfection de Dieu», ou תמכיאל Tomkhi El, « Dieu me soutient ».
195
annexe c : tableau des anges des lettres
B
A
C
د
شلمهياييل
–
ه
غفر ياييل
عفر يايل
و
طونياييل
طونيايل
ز
غلمشياييل
ح
طغياييل
طغيال
ط
عمصياييل
عصطيال
ي
هودقيل
هردفيل
هردقيل
ك
شهمياييل
شمهيايل
شهميايل
ل
طهطياييل
طمهيايل
طهمطياييل
D سكمهيائيل
)(C
B
ع َْفر ياَ ئيل
)(B
طونيايل
)(A
طوني َائيل ُ
A
غلمشيايل
)(A
شيائيل ع َلمْ َ ْ
سكمهيايل
)(A
A
َطْفيائيل
طعيايل
B
)(A
صطَيائيل عَ ْ ل ه َر ْد َقيِ ٍ
C
ش َْهمي َائيل
A
َطْهطَيائيِل
A
196
annexe c : tableau des anges des lettres
(cont.)
Entrée dans la liste de Moïse Schwab
Šams
– שרכאל, šrkʾl (Schwab: Sarakh El, «ton prince, c’est Dieu») – סרכיאל, srkyʾl (Schwab: Sarakhi El, «ministre de Dieu») – voir aussi ange de la lettre ʿayn
شراحبيل
– סעדיאל, sʿdyʾl (Schwab: Saʾadi El, «Dieu est un soutien») – סעריאל, sʿryʾl (Schwab: Saʾari El, «ange de l’orage») – ספריאל, sfryʾl (Schwab: Safri El, «ange de la beauté») ou שפריאל, šfryʾl (Schwab: Ṣefer El, «beauté de Dieu»)
صفر يائيل
היטופיאל, hyṭwfyʾl (Schwab: Hitufi-El, «parole de Dieu» ou «enveloppe divine»)
طهفيائيل
– שריאל, שראל, סריאלet סרהיאל, šryʾl, šrʾl, sryʾl, srhyʾl (Schwab: Sari El, «mon prince, c’est Dieu») – voir aussi ange de la lettre mīm
شراهيل
? שיתיאל, šytyʾl (Schwab: Ṣithi El, «je me propose Dieu»), en supposant une déformation importante
سمطسطائيل
הדריאל, hdryʾl (Schwab: Hadri El, «ange de la splendeur»)
طعيل
– עצקיאל, ʿṣqyʾl (Schwab: ʾAzaq El, «anneau de Dieu») – ? עזפיאל, ʿzfyʾl (Schwab: ʿazafī-El lu par Schwab «Aufi El») דהריאל, dhryʾl (Schwab: Dahari El, «galop de Dieu»)
–
دهرقيائيل \ هر يائيل
? חרדניאל, ḥrdnyʾl (Schwab: Ḥardani El, «Dieu me terrorise»)
حرديائيل
מרגיויאל, mrgywyʾl (Schwab: Mar Ganel, « Maître libérateur»)6
مرعيائيل
6 Pour la version du Šams al-maʿārif al-kubrā, voir מרעיאלMeréé El, «ami, compagnon de Dieu ».
197
annexe c : tableau des anges des lettres
B
A م
شراهيل
سراخيل
ن
صعز يال
صعر يال
س
هطفيل
ع
شراهيل
ف
شطاطيل
ص
هرديال
D
C ش َر َاخيل
شرمغيل
B
صعْرِ يائيل َ
A
ل ه َْطغيِ ِ
B
ل ش َرْه ِي ٍ
B
A
ل َ شطاطِي ٍ
A
ل ه َر ْد َيا ٍ
A
ق
عزقيل
A
A
ع َْزقيِ ل
A
ر
دهر يل
A
A
ل د َه ْر َاييِ ِ
ش
جرديال
ت
مرغو يل
A
شرهيل
A
هر يال
حرديال
حرديال
خرديال A
خ َْردِيائيل A
م َْرع َوِ يل
198
annexe c : tableau des anges des lettres
(cont.)
Entrée dans la liste de Moïse Schwab ? הלסיאל, hlsyʾl (Schwab: Halmi El)7
Šams حميائيل
היאל, hyʾl (Schwab: Ḥaï El, «vive Dieu»)8
–
– ? רפאל, rfʾl (Schwab: Raphael, «Dieu guérit») – ? רעקיאל, rʿqyʾl (Schwab: Raquiaʾ El, «ange du firmament»), en lisant qāf plutôt que fāʾ et en inversant le qāf et le ʿayn
–
– – טותיאל, ṭwtyʾl (Schwab: Tutiel (pour )טיוטיאל, «l’ange mystérieux») – תותיאל, twtyʾl (Schwab: Tuthi El, «ange du don») – voir aussi ange de la lettre lām9 ? סלתיאל, sltyʾl (Schwab: Saalti El, «j’ai consulté Dieu»), en lisant ṭāʾ plutôt que kāf et fāʾ 10
7 8 9 10
لهجيائيل
سلسائيل/ سقيائيل
Pour la version D, גנתיאלGuinath El, « jardin de Dieu». Pour la version du Šams al-maʿārif al-kubrā, voir aussi peut-être גמליאלGamali El, « récompense de Dieu ». Pour les versions B et C, voir aussi peut-être ( המאלHam El, «ange de l’anxiété et du trouble ») ou Halmi El proposé par Schwab pour l’ ange ( הלסיאלHalsi El). Pour les versions B et C, voir aussi תרכיאלTarkhi El, «ange de la persécution», ou טהריאל Tehori El, « Dieu est pur », ou תרגיאלTargʾa El, « portier de Dieu». Pour la version du Šams al-maʿārif al-kubrā, voir aussi שלישיאלṢilṣi El, «officier de Dieu».
199
annexe c : tableau des anges des lettres
B
A
D
C
ث
جلثيال
خلشيال
A
جن ْثيائيل َ
خ
هياييل
همليل
B
ل ه َم ْل ِي ٍ
ذ
رفعاييل
رفعيال
ض
كلفيال
ظ
طو ُطيال
غ
سلـكفيل
A طرحيال
A
رفعيايل
ر َفعَ يَ ائيِل
كلبنيال )؟(
كلغيِ ائيِل
طرخيال
َطر ْخي َائيل
A
ل َ سلـ ْكفي ٍ
B )(C
A
Annexe D: Tableau des arcanes des lettres Le tableau suivant reprend les arcanes des lettres dans les différentes versions du Dāʾirat al-aḥruf ainsi que dans le Šams al-maʿārif al-kubrā attribué à Būnī. On retrouve dans ce traité différents passages dans lesquels l’ auteur présente les arcanes. Deux passages distincts sont répertoriés ci-dessous, qui diffèrent entre eux et par rapport à notre texte, malgré des similitudes partielles. Le premier passage (Būnī 1) est une liste d’arcanes insérée dans un passage astrologique, le second (Būnī 2) est une longue description des différentes lettres dans le chapitre 38 déjà mentionnée dans l’annexe C1. Ce second passage se caractérise par des arcanes plus longs et assez différents, dont l’ un est marqué par une formule hébraïque manifeste ( أدوناي اصباؤت آل شدايAdonaï Ṣebāōth El-Šaddaï). La version C s’arrête avant la liste des arcanes et n’est donc pas présente ici. Les mots identiques dans les versions A et B sont en rouge; les mots identiques dans les versions A et D sont en bleu; les mots identiques dans les versions A, B et D sont en violet; les mots identiques dans B et D sont en vert. Le tableau se lit de droite à gauche.
Būnī 2
Būnī 1
D
B
A
–
هدهيوب سمطا يا
هدهيون شلهميد
هدهيون شلهميل
سمخلق
شل ْه َميٍد َ ه َْدهيَ وُ ن ش بُه ْل َي ْل ٍَخ ٍ َ َطْمخ َل َل
طمخلشف بهليج
طمخلشف
تسيخ هليج مزيج
كشَْمشٍَخ هيَ ْل ٍَخ َ
–
كشميخ هيليخ هيكة كشمخ هيليخ هيله
ط ٍ َم َه َل ْش
1 Būnī 2000, premier passage p. 23, second passage pp. 419–437.
مهلشط
مهلشيط
ا
ب
201
ج
annexe d : tableau des arcanes des lettres
A
B
D
Būnī 1
Būnī 2
هدمخ كيطهه
–
ه َْد َ ٍ خٍخ شل َ مخ ه َل َ ْ
مهليج سلك بهلوه
هد مح ليطف
هشلخخ
لهظفهخ احوج موجود سبوح رب الملائكة والروح
د
هلطف هططف
هططف مهلخخ
شوِ ييٍد ف م َه ْللٍخ َ ه َل ْطَ ٍ
مهللخ شر بيد
شو بيد ششلطط
ط ششل ْطَ ٍ
محطمتك
هططب هططف تهاليج
ششلطط ه
ديخط همكيك
ذيحط همكيك
هشططيع مهديخ
هشطيطع
كيك ط ه َم َ ِ ذ َْبح ٍ شطيطٍع هَ ْ
مهطع
دلح هليك سلموح ياه
شلتْ َم ُو ٍ خ م َه ْد َد ُوه ٍ َ برَ اَ ٍ خ
مهلوه سليموخ براخ
شعدرش هطاطم
سعدرس هطاطم
ش ه َطَاطٍِم م َع َْدر َ ٍ
سعديواه طلطم مهيط سعدوس هطاطم 2
مهط
مهط
ط م َه َ ٍ
ح
دهلخ كم شلاطخ
دهكخ كمثلاطخ
د َه ْل ِيٍخ ك َم ْشَلاَطٍخ
ط
شمهيط ملخش
ش شمهط سليسح طمه ط م َل ْشٍَخ م َل ْ َ شمهط ملشخ ملخش شَم ْه َ ٍ خ ٍ
و
ز
ي
بهدوخ شلتموخ براخ مهددوه شلتموح
ملشخ طمه
طمه
َطمه ٍ
دمغيغ هلهف
دمغيغ هلهف
ف د َْمغيِ ٍغ ه َل ْه َ ٍ شو ييد ٍ خ ُ
شوصدخ
يهيوه هدوه يموه ودود وهاب
بهيط ليلا طلح
دهلج ودهلج يعشلا شمهط 2شمهيط 2
شمطوط شلح مقنه هكهف
ياه 2يوه 2يده 2دفع
سو يدح
2هلف 2
202
annexe d : tableau des arcanes des lettres
)(cont.
A
B
D
Būnī 1
Būnī 2
شعرود هميطا
سعرود هميطا
شْفر ُودٍ ه َم ِيطا َ
سبعوده نفطا مديح
سورة عه سفواه
خطش
خطس
ش َ خط ٍ
عنعبط طهمش
حفعيط طهمش
ش غ َغيِ ٍ ط َطْهم َ ٍ
خلدم
صلدم
خ َل َشَد ٍَم
حجمشط كفقياط
خجشمط كفعياط
ط ط ك َل ِت ْيا ٍ ح ْمشَ ٍ َجَ م َْدَمخٍ
ن
شغيغ دلخم هيط
شفيع دلخم
ط شغيِ ٍغ د َلخٍم بَه ِي ٍ َ
مديح كليل
س
مصطع مهطع
مصطع عطلدحيم
خيٍم سطٍَع ع َْطل َدٍ ِ مَ ْ ل ع َل ْط ٍ
حمط مطلع مملط
سلطيع 2علطح ياه
جسم
علصلحيم سوح
لحطم عديف ازرد
ف أْرز ٍَد لَح ْطٍَم غ َدِي ٍ
لجطيم عن فوادر
ك
لهميط 3حيث بيعور هيطاجش سعدوس
ل
م
مدمخ
عفيط طمش ملوم
عفيط 2طمس خلذم ملخس
–
جحميشا الق حجج ياه ياموه اهيا حجمشط لعياه مسلسله شلشع شهقع سر يدح مردمخ مهليش فعجم ياه يموه 2نور الأنوار
علطرخم
طمس يردنج صدياه يموه باهيا شراهيا أدوناي اصباؤت آل شداي ع
لخطم غديف غندر يف ازرد
يحطم عدلق اردنف سيع ياه يموه على طوز ونادى أنا الل ّه اييل 2هلهاه
203
annexe d : tableau des arcanes des lettres
A
B
D
Būnī 1
Būnī 2
كيطم زرطش
–
كب ْطٍَم ر َْزَطش َ
كيظم ورطش
سطف سطيطال
ط هخي ٍ َ
هفيط
كيطم لطم لطش
ص
شردخ صيمش
–
ش َر ُو ٍ ش خ ه َم ْ ٍ
مسعود هميش
ق
هللطف مهطف
عدعص طلحياش
حياش ص َطل ْ ِ غ َْدغ َ ٍ
عد عقير اطلحياش
علطك عطلق مهفيط
علميخ
= šīn
= šīn
= šīn
علج ياه يموه قهر يوه
شطيف كهنيل
ف ع َلمْ ِيٍخ د َي ْع ُوٍم سطيت لهيل دهيوم عللطف مهفط علميخ ع َلل ْطَ ٍ
ف
هفيك
22هنك حطيع سع ستع علطح ستع ليح يموه ياه هو 2
ر
ديعوم
= qāf
= qāf et rāʾ
ش
عدعص طلخياش
ت
كدوش طففيت
ث
شهير هفيك طوش
خ
سطيق حميد حيوم قيوم رؤوف 2لهليخ يموه 2ياه 2
سطيف كهييل
ل ف َ شط ِي ٍ َ كْهيي ٍ
علسطين ههفاعل
عدحص 2
= rāʾ
= rāʾ
مهعط
طلحياس 2
سمير هفيل طوش
ط ون ش ش َه ِيرٍ ه َغيِ ل ُ
يمر ميلو هفيط
سوهيل صقيل
= ṯāʾ
= ṯāʾ
كدوش طغميث
ث ك َد َر ُوس َطعْم َتيِ ٍ
= tāʾ
= tāʾ
مهدع عموطيار
عموطيار واكش
ش عمَ ُْطياٍر و َا ِ ك ٍ
واكش راكش
راكش
ط كش د َه ُو ي ٍ ر َا ِ
طوسم طاه يموه بواب مهفط
لياكيد ليلدوس طمعت )؟(
هجح ههيحل
هو طيال عوط الاوكس وكس خخج 2خغج ياه يموه
204
annexe d : tableau des arcanes des lettres
)(cont.
ذ
A
B
D
Būnī 1
Būnī 2
علكمهيص مهدع
عللمهص صهدع
ص ص َْهدٍع ع َل َلم َه َ ٍ
علمص محدع سهلط
–
شهلط ض
ظ
ط ش َْهل َ ٍ خ رو ٍ ٍ ش خ أم ُو ٍ بوُ ُ
عللم مص صهدع
عيصوع
صوٍع ط ع َي ْ ُ شي ٍ َطْمل َ ِ
شهلط
همطيولش معدمشط هميطيولش
ش م َع ٍَد ه َم ْي َْطيوُ ا ٍ
نوع رذغ أهموش
هميطوش سعدايل
ط م َشَ ٍ
أهموش
سطول نموه ظ ظ
شيط طلمشيط ع
طملشيط عيصوع
معدمشط
–
ظ 9ظ ياه يموه غ
)سلـكفيل(2 شغلطف
ط ف هيوُ ٍ شعططف كلـكفف أْشعطل َ ٍ كف َف ف ك َلـ َ شطَطَ ٍ َ
سعلت كلـكت
مطط شهقيع كلك
أهيوذ ونعمت
هبوط
اشغطمطف كلفف هبوط
2 L’ arcane commence ici par le nom de l’ ange.
Annexe E: Tableaux des encres et des supports
Encre
Identification
Description
Référence
( خلḫall) ( دم الغر يمينdamm
Recette de dévoilement des secrets cachés. R. 17 (f. 193v) Recette d’ union. R. 2 (f. 180r)
al-ġarīmayn) ( زاجzāǧ) ( زعفرانzaʿfarān)
Vinaigre Sang des deux adversaires Vitriol1 Safran
( ماء كراثmāʾ
Eau de poireau
Recette de dévoilement des secrets cachés. R. 17 (f. 193v) Recettes d’ attraction, d’union, R. 1, 2, 4, 13, Suppl. d’ asservissement, et pour la mémoire. 3 (f. 177r, 180r, 183r, 191v, 204r) Recette de séparation. R. 3 (f. 180v)
( ماء وردmāʾ ward)
Eau de rose
Recettes d’ attraction et d’asservissement.
( مدادmidād) ( مراعmirāʿ) ( مسكmisk)
Encre2 Graisse Musc
Recette de séparation. Recette pour la mémoire. Recettes d’ attraction, d’union, et d’ asservissement.
kurāṯ) R. 1, 4, 13 (f. 177r, 183r, 191v) R. 3 (f. 180v) Suppl. 3 (f. 204r) R. 1, 2, 4, 13 (f. 177r, 180r, 183r, 191v)
1 Le vitriol ne désigne pas ici l’ acide sulfurique comme aujourd’hui, mais bien un sulfate (peutêtre un sulfate de fer, autrefois utilisé dans la fabrication de l’encre). Cf. Käs 2010, pp. 601–629. 2 Terme devenu générique pour toute encre, mais désignant précisément l’encre de carbone dans les textes plus anciens, pour la distinguer de l’ encre faite de sulfate de fer et de noix de galle. Cf. à ce sujet Gacek 2009, p. 132 (s.v. ink).
206
annexe e : tableaux des encres et des supports
Support
Identification
Description
Référence
( ارضarḍ)
Sol (= terre)
( اناءināʾ)
Pot
بيـض الـدجاج
Œuf de poule
Recette de manifestation des choses R. 27 (f. 200v) cachées. Recette de manifestation des choses R. 10 (f. 188v) cachées. Recette de dévoilement des secrets cachés. R. 17 (f. 193v)
(bayḍ al-daǧāǧ)
جام زجاج
Coupe de verre
(ǧām zuǧāǧ) ( حجرḥaǧar) ( حرزḥirz)
Pierre (statuette) Amulette
( رصاصraṣāṣ)
صلصالة
Recette contre l’ oubli et pour reprendre ses esprits. Talisman qui garde la maison. Recette pour obtenir la part octroyée par Dieu. Recettes de séparation, de dévoilement des secrets cachés et de production d’ huile. Recette de manifestation de l’élément terre et de l’ élément eau, et de disparition de l’ élément feu ainsi que des éléments terre et eau. Dans les recettes 19, 21, 22, 23, l’ argile est qualifiée de crue (nīya). Talisman qui garde la maison.
R. 29 (f. 202v)
Recettes d’ attraction, de déliement des talismans, d’ asservissement d’esprits et de manifestation des protections d’un trésor. Talisman qui garde la maison. Recette de production d’huile.
R. 1, 11, 12, 30 (f. 178v, 188v, 190r, 203r) R. 29 (f. 202v) R. 28 (f. 201v)
Recettes de disparition de l’élément feu et de l’ élément terre, de dévoilement des secrets cachés. Feuille blanche Recettes d’ attraction, d’asservissement, de manifestation de l’élément air, de disparition de l’ élément air, d’annulation et manifestation des talismans. Feuille de citronnier Recette de manifestation de l’élément feu. Recette contre la conjonctivite.
R. 22, 23, 27 (f. 197r, 197v, 200v)
Plomb: lame (ṣafīḥa), bol (sakarǧa) Argile
(ṣalṣāla)
( فخارfaḫḫār) ( كفkaff )
( نحاسnuḥās) نحاس احمر (nuḥās aḥmar) ( ورقـةwaraqa)
ورقـة بيضاء (waraqa bayḍāʾ)
ورق الا ترنج (waraq al-utrunǧ)
Terre cuite (statuette) Paume de la main
Cuivre (statuette) Cuivre rouge (statuette) Feuille
Suppl. 3 (f. 204r) R. 29 (f. 202v) Suppl. 4 (f. 204v) R. 3, 17, 28 (f. 180v, 194r, 202r) R. 19, 21, 22, 23, 25 (f. 196r, 197r, 197v, 198v)
R. 1, 4, 13, 20, 24, 26 (f. 177r, 183r, 191v, 196r, 198r, 199v) R. 18 (f. 195r), Suppl. 2 (f. 204r)
annexe e : tableaux des encres et des supports
207
Support
Identification
Description
Référence
ورقـة المـوز
Feuille de bananier
Recette contre la dysurie.
Suppl. 1 (f. 203v)
(waraqat al-mūz)
Annexe F: Tableau des fumigations
Fumigations
Identification
Description
Folio
اصول الخلخلون
Identification incertaine. Le terme ḫ.lḫ.lūn n’ est pas identifié. On peut le rapprocher de plusieurs autres termes : le mot persan ǧulǧulān, qui désigne la coriandre ou le sésame ; le persan ḫalḫān, qui signifie une herbe qu’ on trouve près de Balḫ qui est utilisée dans la production de potasse1 ; le terme ḫulanǧān, le galanga ; al-ḥalḥāl, en usage au Maghreb pour la lavande stéchade (usṭūḫūdūs en arabe classique)2. Salpêtre. Le terme bārūd semble désigner dans ses plus anciennes acceptions le salpêtre (nitrate de potassium, kno3) ; l’ acception postclassique désigne la poudre à canon3. Racine de roquette
Recette de disparition de l’ élément terre.
R. 23 (f. 198r)
Recette de disparition de l’ élément l’eau.
R. 25 (f. 199r)
Recette de disparition de l’ élément terre.
R. 23 (f. 198r)
(uṣūl al-ḫ.lḫ.lūn)
( بارودbārūd)
جدر )جذر( جرجير (ǧadr [ǧaḏr] ǧirǧīr)
1 Steingass 1892, s.v. جلجلانet خلخان. 2 Renaud & Colin 1934, nº 13, et Meyerhof 1940, nº 6. 3 Käs 2010, pp. 306–308.
209
annexe f : tableau des fumigations
Fumigations
Identification
Description
Folio
جدور الصبارة
Racines de figue de barbarie4. Il pourrait également s’ agir de l’ aloès, appelé populairement selon Maïmonide al-ṣabbāra5. Graine de myrte
Recette de disparition de l’élément feu.
R. 22 (f. 197v)
Recette de manifestation de l’élément feu. Graines de rave / navet, ou graines de Talisman qui garde la colza maison. Ase fétide6 Recette de séparation. Henné Recette de disparition de l’élément eau. Blé / froment Recette de disparition de l’élément eau. Sabots de cheval. On pourrait aussi Recette de manifestation penser que ce terme est équivalent à des protections d’un l’ expression ḥāfir al-muhr (sabot de trésor. poulain), qui désigne le colchique7. Le sabot de cheval au sens propre est utilisé en médecine8. Moutarde Recette d’asservissement d’esprit.
R. 18 (f. 195v)
(ǧudūr al-ṣubāra)
( حب اسḥabb ās) حب السلجم (ḥabb al-salǧam) ( حلتيتḥiltīt/ḥaltīt) ( حناءḥinnāʾ)
( حنطةḥinṭa) حوافر الخيل (ḥawāfir al-ḫayl)
( خردلḫardal)
R. 29 (f. 202v) R. 3 (f. 181r) R. 25 (f. 199r) R. 25 (f. 199r) R. 30 (f. 203r)
R. 12 (f. 190v)
4 Lane donne la définition suivante, qui indique que l’ identification n’est probablement pas aussi précise ni fixe au cours du temps: « صب َار ُ and ص َب ّار ُ . The fruit of a kind of tree, intensely acid, having a broad, red stone, brought from India, said to be the tamarind, used as a medicine. » 5 Meyerhof 1940, nº 318. 6 Selon le Tuḥfat al-aḥbāb, les auteurs maghrébins l’ identifient quant à eux à la résine de thapsia (anǧudān), cf. Renaud & Colin 1934, nº 169 et 14. 7 Meyerhof 1940, nº 276. 8 Cf. par exemple Renaud & Colin 1934, nº 432.
210
annexe f : tableau des fumigations
(cont.) Fumigations
Identification
Description
رأس هدهد
Tête de huppe. Le terme raʾs hudhud peut être pris au sens littéral, ou suivant la description donnée par Ibn al-Bayṭār dans le Ǧāmiʿ selon laquelle il s’ agirait d’ un type de linaire qui pousse dans les environs du port d’ Alexandrie9. Plume de huppe. Ce terme est probablement une erreur de copiste pour raʾs hudhud ; c’ est ainsi que nous l’ avons considéré dans notre traduction. Cf. l’ entrée précédente. Bouton de chicorée
Recettes d’asservissement, R. 4, 12, 27 de manifestation des (f. 183r, 190v, choses cachées. 200r, 201r); voir aussi l’entrée suivante.
(raʾs hudhud)
ر يش هدهد (rīš hudhud)
زر هندباء (zirr hindibāʾ)
زهر بنفسج
Fleur de violette
(zahr banafsaǧ)
زهر سيكران
Fleur de jusquiame (noire)
(zahr saykarān / saykurān) ( سدابsadāb)10
Rue
( سنبلsunbul)
9
10 11
Nard / valériane. Le terme est assez générique, et peut désigner diverses plantes11.
Folio
Recette de manifestation des protections d’un trésor.
R. 30 (f. 203r)
Recette d’asservissement des vingt-huit lettres. Recette d’asservissement des vingt-huit lettres. Recette de disparition de l’ élément air.
R. 13 (f. 192v)
Talisman qui garde la maison. Recette d’asservissement des vingt-huit lettres.
R. 13 (f. 192v) R. 24 (f. 198v)
R. 29 (f. 203r) R. 13 (f. 192r)
Ibn al-Bayṭār 1875, vol. 4, s.v. مخلصة: « وصنف آخر مثله صغير ينبت في الرمل وورقه هدب ونواره هذا النوع الثالث ينبت: لي.أبيض فيه صفرة ورسمه سواد لطيف منكوس أيضا ً ومذاقتها كلها مرة . » بثغر ظاهر الإسكندر ية و يعرف هناك برأس الهدهدTraduction française dans Leclerc 1877– 1883, v. 3, pp. 294–295 : « Une autre espèce plus petite croît dans les sables. Sa feuille est pileuse et sa fleur blanche mêlée de jaune, avec de petites taches noires, également renversées. Toutes sont amères. – L’auteur. Cette troisième espèce croît dans les environs d’ Alexandrie, où elle est connue sous le nom de Tête de huppe, رأس الهدهد.» La variante graphique saḏāb existe également. Cf. Ibn Sīnā 1993, livre 2, s.v.
211
annexe f : tableau des fumigations
Fumigations
Identification
( سندروسsandarūs)
Sandaraque (résine). Il ne s’ agit pas du réalgar (également appelé sandaraque, sulfure rouge d’ arsenic), mais bien de la résine couramment utilisée pour les fumigations12.
شعر سنور اسود (šaʿr sinnawr aswad) /
Description
Recette d’asservissement d’esprit, recette de manifestation de l’élément feu, talisman qui garde la maison, recette de manifestation des protections d’un trésor. Poils de chat noir / poils de chat d’ un Recette d’asservissement noir très pur d’esprits.
Folio R. 12, 18, 29, 30 (f. 190v, 195v, 202v, 203r)
R. 4, 12 (f. 183r, 190v)
و بر سنور اسود نقي السواد (wabar sinnawr aswad naqī al-sawād) ( صبرṣabir) Aloès. Il doit s’ agir du suc de la plante13.
( طلقṭalq)
Talc
عرف ديك ابيض
Crête de coq blanc. Le mot est mentionné comme nom de plantes, avec diverses correspondances, dans Issa 1981, sans aucune référence à des sources anciennes cependant. La crête de coq blanc ou rouge était utilisée en fumigation pour le traitement des déments14. Bonne racine. Le terme désignerait aussi la tulipe selon Issa 1981, p. 153/11.
(ʿurf dīk abyaḍ)
عرق صالح (ʿirq ṣāliḥ)
12 13 14
Käs 2010, pp. 707–710. Cf. Meyerhof 1940, nº 318. Basaǧ s. d., vol. 1, p. 484.
Recette de séparation et recette de disparition de l’élément air. Recette d’asservissement d’esprit. Recette d’asservissement d’esprit.
R. 3, 24 (f. 181r, 198v)
Recette de disparition de l’élément eau.
R. 25 (f. 199r)
R. 12 (f. 190v) R. 4 (f. 183r)
212
annexe f : tableau des fumigations
(cont.) Fumigations
Identification
Description
Folio
( عودʿūd)
Bois d’ aloès
R. 1, 4, 12, 26, 27, Suppl. 1 (f. 177r, 183r, 190v, 200r, 201r, 203v)
عود منقوع في ماء ورد
Bois d’ aloès macéré dans l’ eau de rose
Recettes d’attraction, d’ asservissement de lettre et d’esprit, d’annulation et manifestation des talismans, de manifestation des choses cachées, et contre la dysurie (supplément). Recette d’annulation et manifestation des talismans. Recettes d’asservissement.
(ʿūd manqūʿ fī māʾ ward) ( فلفلfulful)
Poivre
قشر خشخاش
Capsule de pavot
(qišr ḫašḫāš) كافور/ كافور ابيض (kāfūr abyaḍ)
Camphre / camphre blanc
( كلخkalḫ) ( كندرkundur)
Férule Oliban
( لبانlubān)
Oliban
لبان جاوي
Benjoin
(lubān ǧāwī)
( لبلابlablāb)
Lierre
( مرmurr)
Myrrhe
Recette d’asservissement des lettres. Recette d’asservissement des vingt-huit lettres, et de manifestation de l’ élément eau. Recette de séparation. Recette de manifestation de l’élément air et recette de manifestation des protections d’un trésor. Recette d’asservissement d’ esprits. Recette d’attraction, d’ asservissement et de manifestation des choses cachées. Talisman qui garde la maison. Recette de séparation.
R. 26 (f. 200r)
R. 12, 13 (f. 190v, 191v, 192r) R. 13 (f. 192r) R. 13, 21 (f. 192r, 196v)
R. 3 (f. 181r) R. 20, 30 (f. 196r, 203r)
R. 12 (f. 190v) R. 1, 4, 27 (f. 177r, 183r, 201r) R. 29 (f. 203r) R. 3 (f. 180v)
213
annexe f : tableau des fumigations
Fumigations
Identification
( ميعةmayʿa)
Storax15
ورق الز يتون (waraq al-zaytūn)
ورق السدر (waraq al-sidr)
ورق صفصاف (waraq ṣafṣāf )
15 16
Description
Talisman qui garde la maison, recette de manifestation des protections d’un trésor. Feuille d’ olivier Recette d’asservissement des vingt-huit lettres. Feuille de jujubier. L’ identification de Recette d’asservissement la plante désignée par le terme sidr des vingt-huit lettres. est problématique16. Feuille de saule Recette de manifestation de l’élément air.
Folio R. 29, 30 (f. 203r, 203r)
R. 13 (f. 192r) R. 13 (f. 191v, 192r) R. 20 (f. 196r)
Sur la confusion entre le storax liquide et le storax solide, cf. Renaud & Colin 1934, nº 58, et Meyerhof 1940, nº 228. À ce sujet, cf. Renaud & Colin 1934, nº 293, Meyerhof 1940, nº 269, et Kruk 1997.
Annexe G: Comparaison des figures Le texte du Kitāb Dāʾirat al-aḥruf comprend non seulement du texte mais aussi une série de figures, souvent décrites en détail dans les recettes qu’ elles accompagnent. Des onze schémas et figures présents dans la version A, cinq se trouvent également dans une ou plusieurs des autres versions partielles du texte que nous avons identifiées. Une seule figure apparaît dans les quatre versions (figure 1), trois dans trois (figure 2–4), tandis que la dernière (figure 5) ne se trouve que dans la version D.
G. 1
Figure 1
Cette figure accompagne une recette d’attraction (R. 1). Elle est décrite comme comprenant un šuʿbād portant le nom de l’ange de l’ alif en son centre, et entouré par les noms de l’ange du bāʾ, du ǧīm, du dāl et du hāʾ, accompagnés de leur arcane. Le šuʿbād est inscrit dans un cercle où figurent les lettres de l’alphabet suivant l’ordre de l’ abǧad. C’est la seule figure qui mentionne une dimension, le šuʿbād étant décrit comme étant d’ une coudée. On remarque que dans la figure de la version A, on ne trouve pas les noms des quatre anges mentionnés dans la description. Au côté gauche de l’ inscription centrale, on lit une série de lettres qui semble correspondre à l’ arcane du dāl, sous une forme différente de celle donnée dans la liste des arcanes de la version A (dans la figure: hlṭf mhāmlḥ mḥṭ ; au f. 181v : hlṭf hṭṭf mhllḫ šrbyd ššlṭṭ). À droite de l’inscription centrale, se trouve le texte suivant: « Ceci (hāḏā, sans doute pour hunā ou hāhunā, «ici», comme dans les versions B et C) est le nom de l’adversaire». Ici, comme dans les autres versions, le nom de l’ange de l’ alif sous la forme hṭmhṭlfyāʾīl (variante hṭmhṭlqyāʾīl dans les versions B et D) est bien présent au centre du šuʿbād, surmontant l’ inscription «Untel fils d’Unetelle». Dans toutes les versions, un emplacement pour le nom de la personne à attirer (ism al-ġarīm) est réservé sur le front du šuʿbād (pour la version A, qui ne présente pas de tête pour le šuʿbād, cette mention se situe aussi au même endroit). Les représentations graphiques de cette figure dans les autres versions du texte sont plus proches de la description qui en est donnée dans la recette. Toutes présentent un šuʿbād central entouré des noms des anges (à droite, les anges du bāʾ et du hāʾ ; à gauche, ceux du ǧīm et du dāl), eux-mêmes accompagnés d’une version plus ou moins précise et complète de leur arcane. Comme dans la version A, le nom de la personne à attirer est inscrit à droite du
215
annexe g : comparaison des figures
šuʿbād (la version C remarque que ce nom est inscrit ainsi en deux endroits, et ajoute un «aussi (ayḍan)» ici). Les versions B et C ajoutent un emplacement pour le nom du demandeur («Le nom du demandeur (sera inscrit) ici (ism alṭālib hunā)»), à droite du šuʿbād, sous le nom de l’ange du bāʾ. Dans les versions B, C et D, une suite de chiffres est écrite à l’extérieur du cercle dans lequel le šuʿbād est placé. La version D inscrit ce cercle dans un carré dont les deux coins supérieurs contiennent des inscriptions (4 حà droite ; une série de ١ à gauche).
A = BnF ar. 2357, f. 179v
B = BnF ar. 2357, f. 210v
C = Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, ms. 968, f. 66v
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, p. 224
216 G. 2
annexe g : comparaison des figures
Figure 2
Cette figure participe de l’exécution d’une recette d’ union (R. 2). Elle est décrite comme un šuʿbād portant une série de lettres. Les noms des anges et leurs arcanes mentionnés dans la description donnée dans la recette sont inscrits sur le dos du šuʿbād, qui n’est pas ici représenté. Les différentes versions de la figure sont très proches, et présentent la même suite de lettres (sauf pour ce qui est de la deuxième ligne dans la version D, qui commence par un dāl ()د plutôt que le rāʾ ( )رdes autres versions), inscrites dans un carré surplombé de deux têtes et doté de pieds. Seule la version D précise le lieu où écrire les noms des personnes en cause (la recette parle du «nom du demandeur et celui de sa mère» et du «nom de celui sur qui porte la demande et celui de sa mère»), qu’ il inscrit sur chacune des deux têtes de la figure, sous la forme générique « untel » ( fulān). Cette figure et les suivantes n’apparaissent pas dans la version C.
A = BnF ar. 2357, f. 180v
B = BnF ar. 2357, f. 210v
annexe g : comparaison des figures
217
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, p. 224
G. 3
Figure 3
Cette figure accompagne une recette de désunion, qui inclut l’ utilisation de crocs de chien et de chat (R. 3). Sur l’avant du šuʿbād à confectionner, des lettres non identifiées dans la recette sont inscrites; les noms des anges des lettres qui sont en opposition avec celles-ci doivent être écrits à l’ arrière du šuʿbād. Si l’on s’en tient à l’aspect général du šuʿbād, les illustrations dans les différentes versions sont ressemblantes: toutes présentent un carré avec des lettres inscrites dans une grille, surplombé de deux têtes et doté de pieds. Cependant, la version A présente un carré de 4× 3, les deux autres versions, un carré de 3×3. La différence est plus importante encore dans les lettres inscrites dans le carré, qui ne sont pas les mêmes dans les différentes versions. On reconnaît dans la version D, au carré inférieur gauche, un terme qui est mentionné dans l’arcane de dāl (hmkīk). Dans les versions B et D, les lignes formant la grille consistent en mots ou lettres (voir la droite de chacune de ces figures). La version B précise le lieu où placer les crocs mentionnés dans la recette (au-dessus de la tête de droite: «Dans ceci, un croc de chien »; audessus de la tête de gauche: «Dans ceci, un croc de chat »). Comme dans la figure précédente, la version D ajoute la mention du nom des personnes en cause, inscrite ici encore sur le front des deux têtes de la figure, sous la forme générique «untel» ( fulān). C’est là le lieu où les place la recette, qui dit : « Tu écriras le nom du demandeur et de celui sur lequel porte la demande sur les fronts».
218
annexe g : comparaison des figures
A = BnF ar. 2357, f. 181r
B = BnF ar. 2357, f. 211r
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, p. 224
G. 4
Figure 4
Cette figure accompagne une recette particulièrement détaillée d’ asservissement de l’entité spirituelle de ṭmḫlšf, qui offre différents pouvoirs, comme de marcher sur l’eau ou de voler dans les airs, ainsi que de connaître les choses cachées (R. 4). Ici encore, les lettres et signes inscrits diffèrent d’ une version à l’ autre. Pourtant, les lettres à inscrire sont ici données dans la recette (avec déjà des
219
annexe g : comparaison des figures
différences entre les versions A et B). Parfois la différence peut s’ expliquer par une proximité graphique: on notera par exemple le ḥ r ( )ح رdu troisième carré de la première ligne, écrit ḥ l ( )ح لdans la version D ou encore, au deuxième carré de la troisième ligne le ṣ r ( )ص رde la version A, correspondant dans les versions B et D à ṣ w r ()صور. D’autres fois, et c’ est le cas le plus fréquent, la différence ne peut s’expliquer aussi aisément, les inscriptions n’ayant aucun élément les rapprochant. On notera que dans la version A, le carré est sommé d’ une inscription qui ne se trouve pas dans les deux autres versions de la figure.
A = BnF ar. 2357, f. 184v
B = BnF ar. 2357, f. 212r
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, p. 225
G. 5
Figure 5
Cette figure intervient dans la mise en œuvre d’une recette d’ asservissement (R. 12). Elle se retrouve dans les versions A et D sous une forme relativement semblable. La recette la décrit comme comprenant le cercle des vingt-huit lettres, au centre duquel est inscrit un šuʿbād à une tête dont le ventre porte le nom de l’ange de l’ alif; les noms des anges du bāʾ, du ǧīm, du dāl et du hāʾ entourent ce šuʿbād «à l’Est, au Nord, à l’Ouest et au Sud ». Le nom de l’ esprit que l’on veut asservir est inscrit sur le front du šuʿbād (la recette dit « de la figure
220
annexe g : comparaison des figures
(ṣūra)»). Comme à son habitude, la version D tient compte de cet élément de la recette, et indique le lieu où doit figurer «le nom de l’ esprit (ism al-rūḥ) » sur le front du šuʿbād. Dans la version A, les noms des anges des lettres bāʾ, ǧīm, dāl et hāʾ sont lisibles sur la figure sous la forme ǧlṯyāʾīl ()جلثياييل, ṭlqṭyāʾīl ()طلقطياييل, shṭāṭyāʾīl ()شطاطياييل, slṭfīl hmīl(?) yʿṭfīl ()سلطفيل هميل؟ يعطفيل. On notera ici un fait particulier: le nom de l’ange du hāʾ, si c’ est bien ce qui doit être lu au moins en partie au coin inférieur gauche dans l’ inscription slṭfīl hmīl(?) yʿṭfīl, comprend une partie de lettres se rapprochant non pas du nom de cet ange dans la version A, qui se lit ġfryāʾīl (A, f. 176r), mais plutôt de ce nom tel qu’il apparaît dans le Šams al-maʿārif al-kubrā, où on lui donne la forme hhyāʾīl1. Dans la version D, on reconnaît les noms des anges du dāl et du ǧīm à la ligne supérieure, sous la forme skāṭyāʾīl et klqṭyāʾīl respectivement, ainsi que celui de l’ange du bāʾ au coin inférieur gauche, sous la forme ǧlġyāʾīl. Le mot klqṭyāʾīl se retrouve sous la forme ṭlqṭyāʾīl dans la description des noms d’ange dans le texte de la version D2, par une inversion fréquente entre les graphies de la lettre kāf ( )كـet de la lettre ṭāʾ ()ط. Le nom inscrit au coin inférieur droit, slṭqīl, doit par déduction correspondre à l’ ange de la lettre hāʾ, bien qu’il ne ressemble pas à ce qui est connu dans les listes données dans cette version3.
A = BnF ar. 2357, f. 191r 1 Cf. annexe C (pp. 194–195). 2 Cf. annexe C (pp. 192–195). 3 Cf. annexe C (pp. 194–195).
D = Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā, p. 225
Bibliographie Arya & Negahban 2008 = G.-A. Arya et F. Negahban, «Abū Sulaymān al-Dārānī», in Encyclopaedia Islamica, Leiden: Brill 2008. Basaǧ s. d. = Damīrī, Ḥayāt al-ḥayawān al-kubrā, éd. par A. Ḥasan Basaǧ, Beyrouth: Dār al-kutub al-ʿilmiyya s. d., 2 vol. Bashir 2005 = S. Bashir, Fazlallah Astarabadi and the Hurufis, Oxford: Oneworld 2005, (Makers of the Muslim World). Blanchy 2007 = S. Blanchy, «Les textes islamiques protecteurs aux Comores: transmissions et usages», in C. Hamès (éd.), Coran et talismans. Textes et pratiques magiques en milieu musulman, Paris: Karthala 2007, pp. 267–308. Blau 1966–1967 = J. Blau, A Grammar of Christian Arabic Based Mainly on South-Palestinian Texts from the First Millenium, Louvain: Secrétariat du Corpus SCO 1966–1967, (Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, 267, 276, 279). Boudet, Caiozzo, & Weill-Parot 2011 = J.-P. Boudet, A. Caiozzo, et N. Weill-Parot, « Picatrix, au carrefour des savoirs et pratiques magiques», in J.-P. Boudet, A. Caiozzo, et N. Weill-Parot (éd.), Image et Magie. Picatrix entre Orient et Occident, Paris: Honoré Champion 2011, pp. 13–24. Bras 1999 = P. Bras, «Réflexions sur les fondements de la diététique dans le monde grec ancien (à propos de l’interdit de la fève)», Dialogues d’Histoire Ancienne, 25 nº 2 (1999), pp. 221–246. Būnī s. d. = Būnī, Manbaʻ uṣūl al-ḥikma al-muštamil ʻalā arbaʻ rasāʼil muhimma fī uṣūl al-ʻulūm al-ḥikmiyya min al-ʻulūm al-ḥarfiyya wa-l-wafqiyya wa-l-daʻwāt wa-l-aqsām wa-ġayr ḏālika, Beyrouth: al-Maktaba al-ṯaqāfiyya s. d. Būnī 2000 = Būnī, Šams al-maʿārif al-kubrā, Beyrouth: Muʾassasa al-nūr li-l-maṭbūʿāt 2000. Burnett 1976 = C. Burnett, «The Legend of the Three Hermes and Abū Maʿshar’s Kitāb al-Ulūf in the Latin Middle Ages», Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 39 (1976), pp. 231–234. al-Bustānī 1957 = B. al-Bustānī (éd.), Rasāʾil Iḫwān al-Ṣafāʾ, Beyrouth: Dār Ṣādir 1957, 4 vol. Callataÿ & Halflants 2011 = G. de Callataÿ et B. Halflants, On Magic, i. An Arabic Critical Edition and English Translation of Epistle 52a, Oxford: Oxford University Press 2011, (Epistles of the Brethren of Purity). Callataÿ & Moureau 2015 = G. de Callataÿ et S. Moureau, «Towards the Critical Edition of the Rutbat al-ḥakīm : A Few Preliminary Observations», Arabica, Revue d’études arabes et islamiques, 62 (2015), pp. 385–394. Callataÿ & Moureau 2016 = G. de Callataÿ et S. Moureau, «Again on Maslama Ibn Qāsim al-Qurṭubī, the Ikhwān al-Ṣafāʾ… and Ibn Khaldūn: New Evidence from Two Manuscripts of the Rutbat al-ḥakīm », Al-Qanṭara, 37 (2016).
222
bibliographie
Chodkiewicz 1995 = M. Chodkiewicz, «Rūḥāniyya», in ei2 1995, vol. 8, pp. 593–594. Colin 1971 = G.S. Colin, «Ḥisāb al-djumal», in ei2 1971, vol. 3, p. 468. Corriente 2008 = F. Corriente, Dictionary of Arabic and Allied Loanwords. Spanish, Portuguese, Catalan, Galician and Kindred Dialects, Leiden: Brill 2008. Coullaut Cordero 2009 = J. Coullaut Cordero, El Kitāb Šams al-Maʿārif al-Kubrà (al-ŷuzʾ al-awwal) de Aḥmad b. ʿAlī al-Būnī: Sufismo y ciencias ocultas, Salamanca: Universidad de Salamanca 2009, thèse de doctorat (Universidad de Salamanca). Coulon 2013 = J.-C. Coulon, La magie islamique et le «corpus bunianum» au Moyen Âge, Paris: Université Paris iv – Sorbonne 2013, thèse de doctorat (Université Paris iv – Sorbonne). De Smet 1995 = D. De Smet, La quiétude de l’intellect. Néoplatonisme et gnose ismaélienne dans l’œuvre de Hamīd ad-Dīn al-Kirmānī (xe/xie s.), Leuven: Peeters 1995, (Orientalia Lovaniensia analecta, 67). Dietrich 1991 = A. Dietrich (éd.), Die Dioskurides-Erklärung des Ibn al-Baiṭār: ein Beitrag zur arabischen Pflanzensynonymik des Mittelalters. Arabischer Text nebst kommentierter deutscher Übersetzung, Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht 1991, (Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen, 191). Dietrich 2004 = A. Dietrich, «al-Būnī», in ei2 2004, vol. 12 (suppl.), pp. 156–157. Dodge 1970 = Ibn al-Nadīm, The Fihrist of al-Nadīm: A Tenth-Century Survey of Muslim Culture, trad. par B. Dodge, New York: Columbia University Press 1970, (Records of Civilization: Sources and Studies, 83), 2 vol. Ebstein 2014 = M. Ebstein, Mysticism and Philosophy in al-Andalus. Ibn Masarra, Ibn alʿArabī and the Ismāʿīlī Tradition, Leiden: Brill 2014, (Islamic History and Civilization. Studies and Texts, 103). EI2 = Encyclopedia of Islam, New Edition (2nd), Leiden: Brill 1960–2004. Fahd 1965 = T. Fahd, «Djafr», in ei2 1965, vol. 2, pp. 375–377. Fahd 1971 = T. Fahd, «Ḥurūf (ʿilm al-)», in ei2 1971, vol. 3, pp. 595–596. Fahd 1978 = T. Fahd, «Istinzāl», in ei2 1978, vol. 4, pp. 264–265. Fahd 1997 = T. Fahd, «Siḥr», in ei2 1997, vol. 9, pp. 567–571. Fahd 2000 = T. Fahd, «Tilsam», in ei2 2000, vol. 10, pp. 500–502. Fahd & McDonald 1997 = T. Fahd et D.B. McDonald, «Sīmiyāʾ», in ei2 1997, vol. 9, pp. 612–613. Fleisch 1971 = H. Fleisch, «Ḥurūf al-hidjāʾ», in ei2 1971, vol. 3, pp. 596–600. Flügel 1835–1858 = Ḥāǧǧī Ḫalīfa, Kašf al-ẓunūn, éd. par G. Flügel, London: Bentley 1835– 1858. Freytag 1838–1843 = Maydānī, Amṯāl al-ʿarab. Arabum proverbia [= Maǧmaʿ al-amṯāl], éd. et trad. par G.W. Freytag, Bonn: A. Marcus 1838–1843. Fück 1951 = J.W. Fück, «The Arabic Literature on Alchemy According to An-Nadim (ad 987). A Translation of the Tenth Discourse of the Book of the Catalogue (Al-Fihrist) with Introduction and Commentary», Ambix, 79 (1951), pp. 81–144.
bibliographie
223
Gacek 2009 = A. Gacek, Arabic Manuscripts. A Vademecum for Readers, Leiden: Brill 2009, (Handbook of Oriental Studies. Section 1, the Near and Middle East, 98). Ǧāḥiẓ 1968 = Ǧāḥiẓ, al-Bayān wa-l-tabyīn, Beyrouth: Dār al-fikr li-l-ǧamīʿ 1968, 4 vol. Gardet 1960 = L. Gardet, «Al-asmaʾ al-ḥusnāʾ», in ei2 1960, vol. 1, pp. 714–717. Gardiner 2012 = N. Gardiner, «Forbidden Knowledge? Notes on the Production, Transmission, and Reception of the Major Works of Aḥmad al-Būnī», Journal of Arabic and Islamic Studies, 12 (2012), pp. 81–143. Garrido Clemente 2007 = P. Garrido Clemente, «Edicion critica del K. jawāṣṣ al-ḥurūf de Ibn Masarra», Al-Andalus Magreb, 14 (2007), pp. 51–89. Goichon 1938 = A.M. Goichon, Lexique de la langue philosophique d’Ibn Sīnā (Avicenne), Paris: Desclée de Brouwer 1938. Gril 1997 = D. Gril, «La science des lettres», in M. Chodkiewicz (éd.), Les Illuminations de La Mecque. Anthologie, Paris: Albin Michel 1997, (Spiritualités vivantes), pp. 167– 230. Ḥāfiẓ ʿIrāqī s. d. = Ġazālī, Iḥyāʾ ʿulūm al-dīn, éd. par ʿAbd al-Raḥīm b. Ḥusayn Ḥāfiẓ ʿIrāqī, Beyrouth: Dār al-kitāb al-ʿarabī s. d. Haq 1994 = S.N. Haq, Names, Natures and Things, the Alchemist Jābir ibn Ḥayyān and His Kitāb al-Aḥjār (Book of Stones), Dordrecht: Kluwer Academic Publishers 1994, (Boston Studies in the Philosophy of Science, 158). Hinz 1970 = W. Hinz, Islamische Masse und Gewichte, umgerechnet ins metrische System, Leiden: Brill 1970. Huart & Grohmann 1978 = C. Huart et A. Grohmann, «Qalam», in ei2 1978, vol. 4, p. 471. Ibn al-Bayṭār 1875 = Ibn al-Bayṭār, Al-Ǧāmiʿ li-mufradāt al-adwiya wa-l-aġḏiya, Le Caire: Būlāq 1875. Ibn Sīnā 1881 = Ibn Sīnā, Tisʿ rasāʾil fī l-ḥikma wa-l-ṭabīʿiyyāt, wa-fī āḫiri-hā qiṣṣat Salāmān wa-Absāl tarǧama-hā min al-yūnānī Ḥunayn ibn Isḥāq, Istanbul 1881. Ibn Sīnā 1993 = Ibn Sīnā, Al-Qānūn fī l-ṭibb, Beyrouth: Muʾassasa ʿIzz al-dīn 1993, 4 vol. Iskandar 1967 = A.Z. Iskandar, A Catalogue of Arabic Manuscripts on Medicine and Science in the Wellcome Historical Medical Library, London: The Wellcome Historical Medical Library 1967, (Publications of the Wellcome Historical Medical Library, Catalogue Series Ms., 2). Iskandar 1984 = A.Z. Iskandar, A Descriptive List of Arabic Manuscripts on Medicine and Science at the University of California, Los Angeles, Leiden: Brill 1984. Issa 1981 = A. Issa, Dictionnaire des noms des plantes en latin, français, anglais et arabe, réimpr. (1e éd. 1926), Beyrouth: Dār al-rāʾid al-ʿarabī 1981. Jabre 1969 = Ġazālī, Al-Munqiḏ min al-ḍalāl (Erreur et délivrance), éd. par F. Jabre, 2e éd., Beyrouth: Commission libanaise pour la traduction des chefs-d’œuvre 1969, (Collection d’œuvres représentatives). Kaimakis 1976 = Hermès Trismégiste, Die Kyraniden, éd. par D. Kaimakis, Meisenheim am Glan: Hain 1976, (Beiträge zur klassischen Philologie, 76).
224
bibliographie
Käs 2010 = F. Käs, Die Mineralien in der arabischen Pharmakognosie. Eine Konkordanz zur mineralischen Materia medica der klassischen arabischen Heilmittelkunde nebst überlieferungsgeschichtlichen Studien, Wiesbaden: Harrassowitz 2010, (Akademie der Wissenschaften und der Literatur. Veröffentlichungen der orientalischen Kommission, 54), 2 vol. Knysh 1999 = A.D. Knysh, Islamic Mysticism: a Short History, Leiden: Brill 1999. Kraus 1942 = P. Kraus, Jābir ibn Ḥayyān, contribution à l’histoire des idées scientifiques dans l’Islam. Volume ii, Jābir et la science grecque, Le Caire: Institut français d’archéologie orientale 1942, (Mémoires présentés à l’Institut d’Égypte, 45). Kruk 1997 = R. Kruk, «Sidr», in ei2 1997, vol. 9, pp. 549–550. Leclerc 1877–1883 = L. Leclerc, «Traité des simples par Ibn El-Beïthar», in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, Paris 1877–1883, vol. 23, 25, 26. Lentin 2008 = J. Lentin, «Middle Arabic», in K. Versteegh (éd.), Encyclopedia of Arabic Language and Linguistics, Leiden: Brill 2008, vol. 3, pp. 215–224. Lizzini 2011 = O. Lizzini, Fluxus ( fayḍ). Indagine sui fondamenti della metafisica e della fisica di Avicenna, Bari: Edizioni di Pagina 2011, (Biblioteca filosofica di Quaestio, 14). Lory 1992 = P. Lory, «La magie chez les Ikhwān al-Ṣafāʾ», Bulletin d’études orientales, 44 (1992), pp. 147–159. Lory 1996 = P. Lory, «Avicenne et le soufisme: à propos de la Risāla nayrūziyya», Bulletin d’études orientales, 48 (1996), pp. 137–144. Lory 2004 = P. Lory, La science des lettres en Islam, Paris: Dervy 2004, (Esprit de Lettre). Lory & Coulon 2013 = Būnī, Talismans. Le Soleil des connaissances, Šams al-maʿârif, trad. par P. Lory et J.-C. Coulon, Orients 2013. Madelung 1991 = W. Madelung, «Malāʾika (Shīʿī)», in ei2 1991, vol. 6, p. 219. al-Manṣūr s. d. = Maqrīzī, Al-Mawāʿiẓ wa-l-iʿtibār bi-ḏikr al-ḫiṭaṭ wa-l-āṯār, éd. par K. al-Manṣūr, Beyrouth: Dār al-kutub al-ʿilmiyya s. d. Marquet 1973 = Y. Marquet, La philosophie des Ikhwān al-Ṣafāʾ. Thèse présentée devant l’université de Paris iv, le 12 juin 1971, Alger: Études et documents 1973. Martin iii 2011 = J.D. Martin iii, Theurgy in the Medieval Islamic World: Conceptions of Cosmology in al-Būnī’s Doctrine of the Divine Names, Le Caire: The American University in Cairo 2011, thèse de doctorat (The American University in Cairo). Massey 2005 = K. Massey, «Mysterious Letters», in Encyclopaedia of the Qurʾān, Leiden: Brill 2005. McDonald 1991 = D.B. McDonald, «Malāʾika (Kurʾān and Sunnī)», in ei2 1991, vol. 6, pp. 216–219. McDonald 2004 = D.B. McDonald, «Budūḥ», in ei2 2004, vol. 12 (suppl.), pp. 153–154. Meyerhof 1940 = M. Meyerhof (éd. et trad.), Šarḥ asmāʾ al-ʿuqqār (L’explication des noms de drogues). Un glossaire de matière médicale composé par Maïmonide. Texte publié pour la première fois d’après le manuscrit unique avec traduction, commentaire
bibliographie
225
et index, Le Caire: Imprimerie de l’Institut Français d’archéologie orientale 1940, (Mémoires présentés à l’Institut d’Égypte, 41). Moureau à paraître = S. Moureau, «Alchemy and Medicine in the Texts Attributed to Jābir ibn Ḥayyān and their Transmission to the Latin World», in J.M. Rampling et P.M. Jones (éd.), Alchemy and Medicine from Antiquity to the Enlightenment, Farnham: Ashgate, à paraître. al-Naǧǧār s. d. = Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī, Tabṣīr al-muntabih bi-taḥrīr al-muštabih, éd. par M. ʻAlī l-Naǧǧār, Beyrouth: al-Maktaba al-ʿilmiyya s. d. Reproduction d’al-Naǧǧār 1964–1967. al-Naǧǧār 1964–1967 = Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī, Tabṣīr al-muntabih bi-taḥrīr al-muštabih, éd. par M. ʻAlī l-Naǧǧār, Le Caire: Dār al-miṣrīya li-l-taʾlīf wa-l-tarǧama 1964–1967. Orlov 2005 = A.A. Orlov, The Enoch-Metatron Tradition, Tübingen: Mohr Siebeck 2005, (Texts and Studies in Ancient Judaism, 107). Pappacena 2003 = M. Pappacena, «La figura di Ermete Trismegisto nella tradizione araba», in P. Lucentini, I. Parri, et V. Perrone Compagni (éd.), Hermetism from Late Antiquity to Humanism. La tradizione ermetica dal mondo tardo-antico all’umanesimo. Atti del Convegno internazionale di studi, Napoli, 20–24 novembre 2001, Turnhout: Brepols 2003, pp. 263–283. Pielow 1995 = D.A.M. Pielow, Die Quellen der Weisheit. Die arabische Magie im Speigel des Uṣūl al-Ḥikma von Aḥmad ʿAlī al-Būnī, Hildesheim: Olms 1995, (Arabistische Texte und Studien, 8). Pingree 1986 = Pseudo-Maǧrīṭī [Maslama ibn Qāsim al-Qurṭubī], Picatrix, The Latin Version of the Ghāyat al-Ḥakīm, éd. par D.E. Pingree, London: Warburg Institute 1986, (Studies of the Warburg Institute, 39). Plessner 1971 = M. Plessner, «Hirmis », in ei2 1971, vol. 3, pp. 463–465. Quatremère 1858 = Ibn Ḫaldūn, Prolégomènes d’Ebn Khaldoun, texte arabe publié d’après les manuscrits de la Bibliothèque Impériale / Muqaddimat Ibn Khaldūn, éd. par É.M. Quatremère, Beyrouth: Librairie du Liban 1858, 3 vol. Renaud & Colin 1934 = H.P.J. Renaud et G.S. Colin (éd. et trad.), Tuḥfat al-aḥbāb. Glossaire de la matière médicale marocaine, texte publié pour la première fois avec traduction, notes critiques et index, Paris: Geuthner 1934, (Publications de l’Institut des Hautes Études marocaines, 24). Ritter 1933 = Pseudo-Maǧrīṭī [Maslama ibn Qāsim al-Qurṭubī], Ghāyat al-ḥakīm waaḥaqq al-natīǧatayn bi-l-taqdīm, éd. par H. Ritter, Leipzig: Teubner 1933, (Studien der Bibliothek Warburg, 12). Ritter & Plessner 1962 = Pseudo-Maǧrīṭī [Maslama b. Qāsim al-Qurṭubī], «Picatrix»: das Ziel des Weisen, von Pseudo-Maǧrīṭī, trad. par H. Ritter et M. Plessner, London: Warburg Institute 1962, (Studies of the Warburg Institute, 27). Rosenthal 1986 = Ibn Ḫaldūn, The Muqaddimah. An Introduction to History, trad. par F. Rosenthal, London: Routledge & Kegan Paul 1986 (1st ed. 1958), 3 vol.
226
bibliographie
Ruska 1929 = J. Ruska, «Zwei Bücher De Compositione Alchemiae und ihre Vorreden», Archiv für Geschichte der Mathematik, der Naturwissenschaften und der Technik, 11 (1929), pp. 28–37. Sabra 1978 = A.I. Sabra, «al-Khwārazmī», in ei2 1978, vol. 4, pp. 1068–1069. al-Ṣadīq 1979 = Saḫāwī, Al-Maqāṣid al-ḥasana fī bayān kaṯīr min al-aḥādīṯ al-muštahira ʿalā l-alsina, éd. par ʿAbd Allāh Muḥammad al-Ṣadīq, Beyrouth: Dār al-kutub alʿilmiyya 1979. Šams al-dīn 1987 = Qalqašandī, Ṣubḥ al-aʿšā fī ṣināʿat al-inšāʾ, éd. par Muḥammad Ḥusayn Šams al-dīn, Beyrouth: Dār al-kutub al-ʿilmiyya 1987. Sayyid 2009 = Ibn al-Nadīm, The Fihrist of al-Nadīm, Abul-Faraj Muḥammad ibn Isḥāq, Composed at 377ah, éd. par A.F. Sayyid, London: Al-Furqān Islamic Heritage Foundation 2009. Schwab 1897 = M. Schwab, Vocabulaire de l’angélologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale, Paris: Imprimerie nationale 1897. Sesiano 2002 = J. Sesiano, «Wafq», in ei2 2002, vol. 11, pp. 28–31. Sesiano 2004 = J. Sesiano, Les carrés magiques dans les pays islamiques, Lausanne: Presses polytechniques et universitaires romandes 2004. Sezgin 1971 = F. Sezgin, Geschichte des arabischen Schrifttums. Band iv (Alchimie – Chemie – Botanik – Agrikultur, bis ca. 430 h.), Leiden: Brill 1971. Slane 1883–1895 = W. de Slane, Bibliothèque nationale, Département des manuscrits, Catalogue des manuscrits arabes, Paris: Imprimerie nationale 1883–1895. Steingass 1892 = F.J. Steingass, A Comprehensive Persian-English Dictionary, Including the Arabic Words and Phrases to Be Met with in Persian Literature, London: Routledge & Kegan Paul 1892. Steinschneider 1904–1905 = M. Steinschneider, Die europäischen Übersetzungen aus dem Arabischen bis Mitte des 17. Jahrhunderts, Wien: Carl Gerold’s Sohn 1904–1905, (Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften in Wien, 149, 151). Steinschneider 1897 = M. Steinschneider, Die arabischen Übersetzungen aus dem Griechischen, Leipzig: Harrassowitz 1897. Szold & Cohen 1909–1913 = L. Ginzberg, The Legends of the Jews, trad. par H. Szold et B. Cohen, Philadelphia: The Jewish Publication Society of America 1909–1913, 6 vol. Toral-Niehoff 2004 = I. Toral-Niehoff, Kitāb Ǧiranīs: die arabische Übersetzung der ersten Kyranis des Hermes Trismegistos und die griechischen Parallelen herausgegeben, übersetzt und kommentiert, München: Herbert Utz 2004. Ullmann 1972 = M. Ullmann, Die Natur- und Geheimwissenschaften im Islam, Leiden: Brill 1972, (Handbuch der Orientalistik, erste Abteilung, Ergänzungsband vi zweiter Abschnitt). Ullmann 1975 = M. Ullmann, «Die arabische Überlieferung der Kyranis des Hermes Trismegistos», in Proceedings of the vith Congress of Arabic and Islamic Studies.
bibliographie
227
Visby 13–16 August, Stockholm 17–19 August 1972, Stockholm: Almqvist & Wiksell International 1975, pp. 196–200. Ullmann 1978 = M. Ullmann, « Khāṣṣa», in ei2 1978, vol. 4, pp. 1097–1098. Van Bladel 2009 = K.T. Van Bladel, The Arabic Hermes: From Pagan Sage to Prophet of Science, Oxford: Oxford University Press 2009, (Oxford Studies in Late Antiquity). Van Bladel 2012 = K.T. Van Bladel, «Hermes and Hermetica», in Encyclopedia of Islam Three (ei3), Leiden: Brill 2012. Vereno 1992 = I. Vereno, Studien zum ältesten alchemistischen Schrifttum: auf der Grundlage zweier erstmals edierter arabischer Hermetica, Berlin: Klaus Schwarz 1992, (Islamkundliche Untersuchungen, 155). Vernet 1978 = J. Vernet, « al-Khwārazmī», in ei2 1978, vol. 4, pp. 1070–1071. Voorhoeve 1980 = P. Voorhoeve, Handlist of Arabic Manuscripts in the Library of the University of Leiden and Other Collections in the Netherlands, 2e éd., Leiden: Leiden University Press 1980, (Codices Manuscripti, 7). Watt 1965 = W. Montgomery Watt, « al-Ghazālī», in ei2 1965, vol. 2, pp. 1038–1041. Weil & Colin 1960 = G. Weil et G.S. Colin, «Abdjad», in ei2 1960, vol. 1, pp. 97–98. Wensinck & Bosworth 1986 = A.J. Wensinck et C.E. Bosworth, «Lawḥ», in ei2 1986, vol. 5, p. 698. Witkam 2007 = J.J. Witkam, «Gazing at the Sun. Remarks on the Egyptian Magician al-Būnī and His Work», in A. Vrolijk et J.P. Hogendijk (éd.), O ye Gentlemen: Arabic Studies on Science and Literary Culture. In Honour of Remke Kruk, Leiden: Brill 2007, pp. 183–199.
Index mss mentionnés Ankara, Milli Kütüphane, Ankara Adnan Ötüken İl Halk Kütüphanesi, 968 2, 38, 91n98, Annexe g Leyde, Dev 1834 1 Londres, soas, 40779 1 Londres, Wellcome Institute, Oriental 99 2 Los Angeles, ucla, Ar. 18 et 19 1–2 Oxford, Bodleian Library, Canon Misc. 517 1n3 Paris, BnF, Arabe 2357 1–2, 6, 10, 37–38, Annexe g Princeton, University Library, Islamic Mss., Garrett no. 673y 4n16
252
61, 61n28
Abǧad
2, 11, 53, 55n22, 93n102, 101n113, 105, 105n126, 109 Abū ʿAbd Allāh Yaʿīš b. Ibrāhīm al-Umawī 4n16 Abū Hurmus 1 Abū Sulaymān al-Dārānī 8 ʿAdad al-ǧumal Voir Valeur numérique Adam 13 Adversaire 51, 53, 57 ʿAhd Voir Pacte Aiguille Voir Clou fin Alchimie 3–4, 6–8, 12, 14 Alif Voir Lettres Alliance 32, 75, 187 Voir Noms de l’ alliance Aloès 61, 103, 209, 211 ; voir aussi Bois d’ aloès Alphabet Voir Abǧad et Ḥurūf al-hiǧāʾ Amour Voir Recettes Union Amulette 89, 117, 206 Analogie 13, 16, 107n130 Anciens 5, 43, 81, 83, 189 Siècles précédents 55 Anges 12–13, 15, 79 Anges terrestres 71 Anges supérieurs 71 Anges des lettres 13, 16–17, 19–20, 43n1, 45, 47, 49, 51, 53, 59, 61, 97, 107
Asservissement des 17–18, 53, 59, 69, 77, 87 Noms des 45–51, Annexe c Ange de l’alif 22, 45, 53, 81, 83, 89, 103, 109 Ange du ʿayn 97, 99, 101 Ange du bāʾ 55, 81, 83, 89, 97, 103, 109 Ange du dāl 55, 81, 83, 89, 97, 99, 101, 109 Ange du ḏāl 93, 103s Ange du ġayn 99, 101 Ange du ǧīm 55, 81, 83, 89, 97, 101, 109 Ange du hāʾ 55, 83, 89 Ange du ḥāʾ 55, 73n54 Ange du mīm 93, 103 Ange du qāf 101 Ange du tāʾ 97, 103 Ange du ṭāʾ 55, 73n54 Ange du ṯāʾ 97 Ange du wāw 55, 73n54 Ange du yāʾ 103 Ange du zāy/zīn 55, 73n54, 101 Anges des cinq premières lettres de l’ abǧad 55, 83, 89 Anges des quatre premières lettres de l’ abǧad 81, 109 Les neuf anges 55, 91 Anǧudān 209n6 Animaux 33–34 Voir Chat Voir Cheval Voir Chien Voir Coq Voir Gazelle Voir Huppe Voir Poule Antique livre primordial 55 Apparition Anges, personnes ou esprits 69, 69n43, 83 Lumière 69 Apollonius de Tyane (pseudo-) Voir Balīnūs Arbres et arbustes Voir Aunée conyze Voir Bananier Voir Bois d’aloès Voir Citronnier Voir Figue de barbarie
229
index Voir Grenadier Voir Olivier Voir Palmier Voir Saule Voir Tamaris Arcane 16, 26–27, 29 Définition 51 Lettres seules sans leur arcane 107 Liste 61–65, Annexe d Usage 53, 55, 59, 75, 77, 81, 83, 89, 91, 93, 97, 99, 101, 103, 107, 109 Argent 4 Argile 97, 99, 101, 103, 206 Ās 209 ; voir Myrte Ascendant 87 Ase fétide 61, 209 al-asmāʾ al-ḥusnāʾ Voir Noms divins Asservissement Voir Recettes, Asservissement Astres Influence astrale 9, 13, 15, 36, 71, 77n63, 111, 113 Invocation 34 Voir Mars Voir Mercure Voir Saturne Voir Sept supérieurs Astrologie Voir Astres, Influence astrale Attraction Voir Recettes, Attraction Aunée conyze (bâtonnet d’) 67, 107 Avicenne Risāla nayrūziyya 31 Awfāq al-Ġazālī 6 ʿAzīma Voir Invocation et incantation Babylone 4–5 Baḥrī (septentrional, Nord) 10, 109n136 Balance des lettres 14 Balancier 107 Balīnūs 4 Banafsağ 210 ; voir Violette Bananier (feuille de) 115, 207 Bārūd 208 ; voir Salpêtre Bâtonnet 67, 107 Bélier (signe du zodiaque) 87 Benjoin (grains de) 51, 67, 109, 212 Blanc Voir Camphre blanc Voir Coq blanc Voir Feuille blanche
Blé 103, 209 Bois d’ aloès 51, 67, 85, 107, 109, 115, 212 Bonne racine 103, 211 Bouche 111 Branche de palmier 107 Bras 89 Breuvage 115 Brûlage 9, 107 Budūḥ Voir Carré magique Būnī 2–3, 7, 10, 14–15, 37, 105 Voir aussi Šams al-maʿārif al-kubrā Voir aussi Šayḫ al-Būnī (le) Cabale 13 Camphre 87, 212 Camphre blanc 97 Carré magique 4n16, 6–7, 30, 81n74 Cent 67, 101 Cercle des lettres 2, 51, 53, 55, 83, 87, 93, 95, 97, 99, 105 Cercle du naturel ou des natures (des lettres) 83 Chat (croc de) 33, 59 Chat noir (poils de) 67, 85, 211 Cheval (sabot de) 113, 209 Chicorée (bouton de) 87, 210 Chien (croc de) 33, 59 Chiffres rūmī 87n90 Citronnier (feuille de) 93, 115, 206 Clou fin 33, 51, 53, 85 Colchique 209 Colza (graines de) 209 Commentaire à la grande Ǧalǧalūtiyya Voir Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā Conjonctivite (guérison) 115 Conyze 67n40; voir Aunée conyze Coq 91 Coq blanc (crête de) 67, 211 Coran 6, 9, 12–13, 14–15 4:162 45 6:95 71, 187 7:40 61 18:78 185 24:35 115 35:29–30 117 80:20 115 87:6 115 95:6 43 96:5 115
230 Usage magique de versets coraniques 115, 117 Coriandre 208 Corps Esprit corporel 32, 73 Spectre corporel 55 Coudée 55, 79 Coudre/cousu 67, 89 Couleur Voir Blanc Voir Noir Voir Rouge Voir Vert Coupe de verre 115, 206 Couteau 109 Crainte de Dieu 43, 45, 189 Création 43n3 Crête de coq 67, 91, 211 Cri 73, 75, 81, 107 Croc (de chat, de chien) 33, 59 Croix 107–109 Cuivre 113, 206 Cuivre rouge 111, 206 Damm 205 ; voir Sang Dārānī Abū Sulaymān 8 Datation (du traité) 8–11 Dāʾirat al-aḥruf Voir Cercle des lettres Démon 71, 73 Destruction 83, 89, 101, 113 Destruction par le feu 71, 73, 89, 93, 107 Voir Puissance destructrice Désunion Voir Recettes, Séparation Dévoilement 91 Dieu 12, 71 Exaucement 115 Voir Permission divine Dimension et mesure 55, 79, 107 Voir Coudée Voir Empan Divination 11 Dix 103n121 Droite/gauche 53, 81, 89, 111 Dysurie (guérison) 115 Eau 107, 113 Voir Eléments, Eau Eau de pluie 115
index Eau de poireau 59, 205 Eau de rose 51, 67, 87, 107, 205, 212 Égypte 4–5 Éléments 9, 13–14, 16, 35, 43, 73n56, 79, 93, 97, 99, Annexe b Air 93, 97, 103 Air (Lettres correspondantes) 97, 101, 101n114, 109n135 Eau 93, 97, 99, 103 Eau (Élément majeur) 97 Eau (Lettres correspondantes) 97, 99n111, 109n137 Feu 93, 97, 99 Feu (Lettres correspondantes) 93, 103, 109n133 Terre 97, 101 Terre (Lettres correspondantes) 97, 103, 103n118, 109n134 Voir aussi Nature Voir aussi Recettes, Éléments Empan 79, 107 Encre 28, 59, 205, 205n2 Encres Sang 57, 205 Voir Annexe e Voir Eau de poireau Voir Eau de rose Voir Graisse Voir Musc Voir Safran Voir Vinaigre Voir Vitriol Enfouissement 57, 61, 79, 97, 113 Énoch 3 Entité spirituelle 13, 15–17, 20–22, 51, 53, 73, 79, 105 de ṭmḫlšf 67 des natures des lettres 77 des sagesses 77 Voir aussi Esprit Voir aussi Spiritualité Voir aussi Spirituels Envoûtement 75, 111 Esprit 73, 77, 83 aux ordres de l’ange de l’alif 45 Esprits corporels 21, 32, 73, 85, 87, 89 n’obéissent pas à certaines lettres 32, 89 Esprits spirituels 21, 55, 73, 89
231
index c’ est-à-dire esprits sans corps 89 détruits par certaines lettres 32, 89 Esprits inférieurs 21, 91 Esprits supérieurs 22, 91 Voir aussi Entité spirituelle Voir aussi Spiritualité Voir aussi Spirituels Est 11, 17n73, 51, 83, 87, 109, 190–191, 219 Exaltation 111 Faḫḫār 206 ; voir Terre cuite Femme 79 Férule 61, 212 Feuille 101, 109, 206 Feuille blanche 51, 67, 87, 97, 103, 107, 206 Fiel 91 Figue de barbarie (racine) 101, 209 Figures Voir Šuʿbād, figures, schémas, Description et représentation Fin des temps 61 Frères de la Pureté Voir Iḫwān al-Ṣafāʾ Front 59, 79, 85 Fulful 212 ; voir Poivre Fumigation de la lettre alif 89 de la lettre hāʾ 89 Voir Annexe f Voir Procédés, Fumigation Voir Aloès Voir Ase fétide Voir Benjoin (grains de) Voir Blé Voir Bois d’ aloès Voir Bonne racine Voir Camphre Voir Chat noir (poils de) Voir Cheval (sabot de) Voir Chicorée (bouton de) Voir Férule Voir Figue de barbarie (racine de) Voir Henné Voir Ḫ.lḫ.lūn (racine de) Voir Jujubier (feuille de) Voir Jusquiame (fleur de) Voir Lierre Voir Myrrhe Voir Moutarde Voir Myrte (graines de)
Voir Nard Voir Oliban Voir Olivier (feuilles d’) Voir Pavot Voir Poivre Voir Rave (graines de) Voir Roquette (racine de) Voir Rue Voir Sabot de cheval Voir Salpêtre Voir Sandaraque Voir Saule (feuilles de) Voir Storax Voir Talc Voir Tête de huppe Voir Tulipe Voir Valériane Voir Violette (fleur de) Fumigation (usage) 51, 53, 57, 61, 67, 77, 85, 87, 89, 97, 99, 101, 103, 107, 109, 113, 115 Futūḥāt Makkiyya d’Ibn ʿArabī 12n48 Galanga 208 Gauche/droite 53, 81, 89, 111 Gazelle (peau de) 89 Graisse 115, 205 Grand soleil des connaissances Voir Šams al-maʿārif al-kubrā Gravure 111, 113 Grèce 5–6, 43 Grenadier (bâtonnet de) 67, 107 Guérison 115–117 Ǧābir ibn Ḥayyān 14, 35, 73n56 Ǧaʿfar al-Ṣādiq 14 Ǧafr (technique divinatoire) 11 Ǧafr al-kabīr / al-ṣaġīr 93n102 Ǧāḥiẓ 117n154 K. al-ǧamhara 7 Ǧawf (Nord) 10, 83n83 Ǧirǧīr 208; voir Roquette (racine de) Ǧulǧulān 208 Ġarīm Voir Adversaire Ġāyat al-ḥakīm 3n12, 17, 111n140 Ġazālī 5–6, 10, 43 Sceau de Ġazālī 6, 81 ġlmšyāʾīl Voir ṭūnyāʾīl, ġlmšyāʾīl, ṭġyāʾīl et ʿmṣyāʾīl
232 Henné 103, 209 Hermès 1, 3–6, 43, 187, 189 Trois fois grand 3n12, 187, 189 Heure de Mars 111 Heure de Mercure 111, 113 Hindibāʾ 210 ; voir Chicorée Houppe 75n57 Huile 111–113 Huit 69 Huppe (plume de) 115n146, 210 Huppe (tête de) 67, 85, 107, 109, 113–115, 115n146, 210 Ḥāfir al-muhr 209 Ḥāǧǧī Ḫalīfa 4, 7, 10 Ḥalḥāl 208 K. al-ḥarf fī maʿrifat al-marīḍ murattab ʿalā ḥurūf al-abǧad 1–2, 5 Ḥawāfir al-ḫayl 209 ; voir Sabot de cheval Ḥiltīt 209 ; voir Ase fétide Ḥunayn b. Isḥāq 4n16 Ḥurūf al-hiǧāʾ 11n46, 93n102 Ḥurūfiyya 12n48 Ḫ.lḫ.lūn (racine de) 101, 208 Ḫalḫān 208 Ḫall 205 ; voir Vinaigre Ḫalq 43n3 Ḫardal 209 ; voir Moutarde Ḫašḫāš 212 ; voir Pavot K. ḫawāṣṣ al-ḥurūf d’ Ibn Masarra 15n63 Ḫulanǧān 208 Ḫwārazmī 2–3, 6–8, 10, 183 ʿAbd al-Ṣamad al-Ḫwārazmī 7 Abū ʿAbd Allāh Muḥammad b. Aḥmad b. Yūsuf al-Kātib al-Ḫwārazmī 7 Abū Ǧaʿfar Muḥammad b. Mūsā alḪwārazmī 7 Aḥmad al-Ḫwārazmī 7–8 Faḫr al-Dīn Abū al-Qāsim b. Ṣāliḥ alḪwārazmī 8 Faḫr al-Dīn al-Ḫwārazmī 7 Muḥammad al-Ḫwārazmī 7 Muḥammad b. Idrīs al-Ḫwārazmī 7 Ibdāʿ 43n3 Ibn ʿArabī 12n48, 15n63 Ibn al-Bayṭar 67n39, 67n40, 210 Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī 8
index Ibn Ḫaldūn Muqaddima 35, 37, 105n124 Ibn Masarra 15n63 Ibn al-Nadīm 1n2, 3–4, 31–32 Idiotie (guérison) 115 Idrīs 3 Iḍmār Voir Arcane Iḫwān al-Ṣafāʾ 13n53, 14, 111n140 Iḥyāʾ ʿulūm al-dīn 6 ʿIlm al-ḥurūf Voir Science des lettres ʿIlm al-mīzān Voir Science de la balance Incantation Voir Invocation et incantation Inimitié Voir Recettes Séparation Inondation (arrêt) 103 Instrument Voir Bâtonnet Voir Clou fin Voir Couteau Voir Jarre Voir Pot Voir Statuette Voir Structure Inversion 28, 59, 81, 89, 99–101, 103, 105, 107 Invocation et incantation 113 Invocation universelle (al-qasam al-ǧāmiʿ; al-ʿazīma al-ǧāmiʿa) 29–30, 45, 51, 53, 67, 71–75, 77, 79, 81, 85, 87, 107, 109 non nécessaire 59, 79 ʿIrq ṣāliḥ 211 Isolement 69 K. al-instinṭāqāt (Livre des langues) d’alUmawī 4n16 Isrāfīl 61 Istiǧlāb 17 Istiḥḍār Voir Istinzāl Istinzāl (faire descendre une entité spirituelle) 17 Jarre 113 Jeûne 67, 85 Jinn 31–32, 36, 71 Jour de la semaine Dimanche 85, 87, 91 Jour de Saturne 111 Mardi 113 Mercredi 61 Samedi 111n141 Jugement dernier 61n30 Jujubier (feuille de) 87 Jusquiame (fleur de) 103, 210
233
index Kanz al-asrār wa-ḏaḫāʾir al-abrār 4 Kāfūr 212 ; voir Camphre Kalḫ 212 ; voir Férule Kašf al-Ẓunūn 4, 7 Kīmiyāʾ 12 Kundur 85n84, 212 ; voir Oliban Kyranides 5 Lablāb 212 ; voir Lierre La Mecque 8 Larmes 189 Lavande stéchade 208 Lettres Les 28 lettres 13–14, 16, 43, 55, 79, 85–89, 107–109 Les 9 premières lettres de l’ abǧad 30–31, 32 Alif 45, 51, 87, 89, 103, 117 ʿAyn 97, 99, 101, 101n113 Bāʾ 51, 87, 89, 97, 103 Dāl 87, 89, 97, 99, 101, 101n113 Ḏāl 93, 101n114, 103, 115 Ḍād 9, 115 Fāʾ 9, 117 Ġayn 99, 101, 101n113, 115 Ǧīm 87, 89, 97, 101, 101n116 Hāʾ 89 Ḥāʾ 73n54 Mīm 93, 103, 115 Qāf 101, 101n116 Ṣād 9, 115 Šīn 115 Tāʾ 97, 103 Ṯāʾ 97 Ṭāʾ 73n54 Wāw 73n54, 89 Yāʾ 103 Zāy/Zīn 73n54, 101, 101n116 Ẓāʾ 9, 115 agissent par propriété 105 Éléments correspondants 93n102, 93n103 Voir Éléments Lettre propre 53 Lettres isolées (Coran) 14 Natures des lettres 77 Puissance des lettres 105 Voir Valeur numérique Voir Anges des lettres Voir Cercle des lettres
Lierre 113, 212 Linaire 210 Livre primordial 55 Livres 69 Localisation (du traité) 8–11 Lubān 85n84, 212 ; voir Oliban Lubān ğāwī 212; voir Benjoin Lumière 67, 73 Lune 113 Macération 107 Macrocosme 13 Mafātīḥ al-ʿulūm d’al-Ḫwārazmī 7 Main 111 Maison 101, 113 Māʾ kurāth 205; voir Eau de poireau Māʾ ward 205; voir Eau de rose Malak 43n1 Voir Anges Malay 1 Manbaʿ uṣūl al-ḥikma 3 Manifestation Voir Apparition Manipulation 18, 33–34, 79n72 Maqrīzī 3n12 Mars 111 Maslama ibn Qāsim al-Qurṭubī Ġāyat alḥakīm 3n12, 17, 111n140 Mawāʿiẓ wa-l-iʿtibār d’al-Maqrīzī 3n12 Mayʿa 213; voir Storax Médecine 1–2, 8–9, 115–117 Mémoire (amélioration) 115 Menstrues 79 Mercure 111 Mère du demandeur / de celui sur qui porte la demande 57 Méridional Voir Sud Métatron Voir Mīṭaṭrūn Métaux Cuivre 111, 113 Plomb 59, 91, 111 Microcosme 13 Midād 205; voir Encre Mille 101 Mirāʿ 205; voir Graisse Misk 205; voir Musc Mismār Voir Clou fin Mīṯāq Voir Alliance Mīṭaṭrūn 20, 99 Mīzān al-ḥurūf Voir Balance des lettres
234 Moment de la journée Avant le lever du soleil 91 Heure de Mars 111 Heure de Mercure 111, 113 Nuit 67, 69, 107 Moutarde 85, 209 ʿmṣyāʾīl Voir ṭūnyāʾīl, ġlmšyāʾīl, ṭġyāʾīl et ʿmṣyāʾīl Mubaššir ibn Fātik 3n12 Muḫtār al-ḥikam de Mubaššir ibn Fātik 3n12 Munqiḏ min al-ḍalāl d’ al-Ġazālī 6 Muqaddima Voir Ibn Ḫaldūn Mur situé à l’ Est 51, 87 Murr 212 ; voir Myrrhe Musc 51, 57, 67, 87, 205 Myrrhe 61, 212 Myrte (graines de) 97, 209 Nard 87, 210 Nature 13, 83, 87, 105, 109 Quatre natures 73, 73n56, 99 Natures des lettres 77, 85, 87, 89 Navet (graines de) 209 Neuf 55, 81, 91 Noir Voir Chat noir Voir Poule noire Nom 12–16, 18–21, 26, 29, 31–32, 36, 38, 40 Nom du demandeur / de celui sur qui porte la demande 57, 59, 79 Nom de la mère 57 Noms de l’ alliance 30–32, 55n22, 73n51, 81– 82 Usage 69, 79, 81 Noms des Anges des lettres 29–30, 45–51, Annexe c Noms divins 14–15 Nombres agissent par les natures 105 Cent 67, 101 Deux 103 Dix 103n121 Huit 69 Mille 101 Neuf 55, 81, 91 Notation en chiffres rūmī 87n90 Puissance 105 Quatre 69, 83, 101
index Quarante 67, 77, 85, 87, 89 Quatre-cent 103 Sept 51, 53, 67, 69, 79, 101, 115 Septante 101 Trois 85, 101, 107, 115, 117 Un 89, 115 Vingt 115 Vingt-cinq 117 Nord 10, 17n73, 83, 109, 190–191, 219 Nuḥās 206; voir Cuivre Nuit 67, 69, 107 Obéissance 69, 71, 73, 77, 83 Occident Voir Ouest Œuf de poule 91, 206 Oliban 85, 97, 113, 212 Olivier Olivier (bâtonnet d’) 67, 107 Olivier (feuille d’) 87, 213 Or 4 Or rouge 187, 187n164 Orient Voir Est Oubli (guérison) 115 Ouest 10–11, 15n63, 17n73, 83, 87n90, 109, 190–191, 219 Pacte 32, 77, 187 Pain 85 Palmier (branche de) 107 Particularités de la langue du texte 40, 53n19, 53n20, 69n45, 97n106, 99n110, 117n152, 117n153 Parties du corps (vivant ou statuette) Voir Bouche Voir Bras Voir Front Voir Main Voir Paume Voir Paupières Patience 185 Paume 53, 81, 83, 113, 206 Paupières 91 Pavot 87, 212 Peau de gazelle 89 Permission divine 99, 103, 109, 115–117 Pierre 113, 206 Planètes Voir Astres Sept supérieurs 36, 71, 71n48 Plomb 59, 91, 111, 206
index Plume de huppe 115n146 Poils de chat 67, 85, 211 Points cardinaux 83, 109 Est 51, 87 Poivre 85, 87, 212 Pot 81, 206 Poule 9, 33–34, 91 Poule noire 113 Voir aussi Œuf de poule Voir aussi Poussin Poussin 91 Pratiques alimentaires 67, 67n42, 85 Premier commentaire 36, 79 Préparation du lieu 107 Prescriptions pour l’ officiant 18–19, 67, 79, 85 Isolement 69 Pratiques alimentaires 67, 67n42, 85 Vêtement 67, 85 Prescriptions temporelles 34, 67, 87, 107, 111 Voir aussi Heure Voir aussi Jour de la semaine Voir aussi Moments de la journée Prière prescrite 67 Procédés Ecriture 25–28 Fumigation 32–33; voir aussi Fumigation Manipulation 33–34 Parole 29–32; voir aussi Invocation et incantation Prophète 3n12 Propriété 4–5, 13, 53, 105 élémentaire 14 Puissance destructrice 81 Pureté 67, 79, 85, 107 Qāʿida abǧadiyya fī ʿilāǧ al-abdān 2 Qalqašandī 7 Qasam Voir Invocation Qiblī (méridional) 10, 109n136 Quarante 67, 77, 85, 87, 89 Quatre 69, 83, 101 Raison et tradition 45 Raphaël 61n30 Rapidité 51, 53, 71, 75, 77, 79, 83, 89, 115 Raʾs al-hudhud 210 ; voir Tête de huppe Raṣāṣ 206 ; voir Plomb
235 Rave (graines de) 113, 209 Réalgar 211 Recettes Amélioration de la mémoire et contre l’ oubli 115 Asservissement 67, 77, 81, 83, 85 Attraction 7n28, 8, 51, 79 Déliement 8, 81, 89 Destruction 113 Destruction d’un esprit spirituel 89 Dévoilement 9, 67, 75, 81, 91, 105, 107, 109, 113 Dissimulation 67 Domination 89 Guérison 115–117 Manipulation des éléments (air, feu, terre, eau) 35, 93–103 Marcher sur l’eau 67 Mise en mouvement 51 Obtention de connaissances 67, 77, 91 Obtention des honneurs 67 Obtention de sa part 117 Production d’huile 111 Repeuplement de terres désolées 97 Séparation 59, 79 Talismans 9, 75, 81, 105, 113 Trésor 9, 75, 81, 91, 105, 107, 109, 113 Typologie 22–25 Union 57, 79 Voir les esprits inférieurs 91 Voir les esprits supérieurs 91 Voir les trésors 75, 91 Voler dans les airs 67 Références Premier commentaire 79 Šams al-maʿārif al-kubrā 10, 83 Šayḫ (le) 71 Šayḫ al-Būnī (le) 105 Voir aussi Coran Risāla mubāraka fī ʿilm al-ḥurūf li-l-Ḫwārazmī 38 Risāla nayrūziyya d’Avicenne 31 Roi 3n12 Romarin 51n17 Roquette (racine de) 101, 208 Rouge 91 Voir Cuivre rouge Voir Or rouge
236 Rue (plante) 113, 210 Rūḥ Voir Esprit Rūḥāniyya Voir Entité spirituelle Rūḥāniyyūn Voir Spirituels Sabot de cheval 113, 209 Sabot de poulain (colchique) 209 Sadāb 210 ; voir Rue Safran 51, 57, 67, 87, 115, 205 Sage 3n12, 16 Salğam 209 ; voir Rave Salomon 31, 115 Salpêtre 103, 208 Sandaraque 85, 97, 113, 211 Sandarūs 211 Sang 33–34, 57, 91, 113, 205 Saturne 111 Saule (feuilles de) 97, 213 Saykarān 210 ; voir Jusquiame Sceau de Ġazālī Voir Ġazālī Sceau de Salomon 115 Science de la balance 14 Science des lettres 1–37, 43 Science du cercle des lettres 183 Scientia edita ab Edri philosopho astrologo et medico 1n3 Secret (de l’ opération et des connaissances) 16, 61, 79, 83, 99, 113, 189 Sept 51, 53, 67, 69, 79, 101, 115 Sept supérieurs (= les sept planètes) 36, 71, 71n48 Septante 101 Septentrional Voir Nord Serments Voir Alliance et Pacte Serviteur (des lettres) 16 Serviteur de Dieu 107 Sésame 208 Seuil 113 Σημεῖον 12 Sībā/Sībiyā 67n39 Sidr 213 Signes du zodiaque Voir Bélier Voir Taureau Voir Vierge Siḥr 12 ; voir aussi Envoûtement Sīmiyāʾ 12, 16 Sinnawr 211 ; voir Chat Soie verte 107n127
index Soufisme 8, 12, 18n79 Source des principes de la sagesse Voir Manbaʿ uṣūl al-ḥikma Spectre corporel 55 Spiritualité 87 Spirituels qui connaissent les noms (les) 79 Statuette 9, 111, 113 Storax 113, 213 Structure 9, 34, 67, 107–109 Sud 10, 17n73, 83, 109, 190–191, 219 Sulfure rouge d’arsenic 211 Sunbul 210 Supplément 9, 115–117 Supports Annexe e Voir Argile Voir Bananier (feuille de) Voir Citronnier (feuille de) Voir Feuille Voir Feuille blanche Voir Gazelle (peau de) Voir Œufs Voir Plomb Voir Verre Suryānī 20 Sympathie, (action par) 28, 33
77,
Ṣabbāra 209 Ṣabir 211 Ṣafṣāf 213; voir Saule Ṣalṣāla 206; voir Argile Ṣanam Voir Statuette Ṣubāra 209; voir Figue de barbarie Ṣubḥ al-aʿšā d’al-Qalqašandī 7 Šams al-maʿārif al-kubrā 3, 7–8, 10, 14–15, 16, 19, 20, 22, 30, 35, 37, 51n15, 61n28, 69n43, 71n49, 83, 91n98, 93n102, 105n124, 105n125, 117n154, 183n155, 192, 200 Šams al-maʿārif al-ṣuġrā 10 al-Šarḥ al-awwal Voir Premier commentaire Šarḥ al-Ǧalǧalūtiyya al-kubrā 2–3, 20n97, 215; voir aussi Version d Šayḫ (le) 36, 71 Šayḫ al-Būnī (le) 105 Šayṭān Voir Démon Šīʿisme 14 Šuʿbād 27, 51, 53, 55, 57, 59, 85 Šuʿbād de l’amour et de l’union 79
237
index Šuʿbād de l’ attraction 79 Šuʿbād de la séparation 79 Šuʿbād, figures, schémas Description et représentation 57, 59, 61, 71, 79, 83, 95, 99, 111 Tabṣīr al-muntabih d’ Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī 8 Talc 85, 211 Talisman 4, 6, 55, 75, 105, 111, 113 Tamaris (bâtonnet de) 67, 107 Taṣrīf Voir Manipulation Taureau (signe du zodiaque) 87 Temps propre 105 ; voir aussi Prescriptions temporelles Terre cuite 113, 206 Tête de huppe 67, 85, 107, 109, 113–115, 115n146, 210 Teukros 4n16 Thapsia (résine de) 209n6 Tinkalūšāh al-Bābilī Voir Teukros Toux (guérison) 115 Tradition et raison 45 Trésor Voir Recettes Trésor Trois 85, 101, 107, 115, 117 Trompe de la Fin des temps 61 Tulipe 103n122 Ṯābit b. Qurra
4n16
Ṭalq 211 Ṭilasm Voir Talisman ṭlhāb 113 ṭmḫlšf 21, 67 ṭġyāʾīl Voir ṭūnyāʾīl, ġlmšyāʾīl, ṭġyāʾīl et ʿmṣyāʾīl
ṭūnyāʾīl, ġlmšyāʾīl, ṭġyāʾīl et ʿmṣyāʾīl 32, 73, 75, 77, 107 ʿŪd 107n130, 212; voir Bois d’aloès Umawī, Abū ʿAbd Allāh Yaʿīš b. Ibrāhīm 4n16 Un 89, 115 Union Voir Recettes, Union Usṭūḫūdūs 208 Valériane 87n92, 210 Valeur numérique 13, 16, 85, 101n113, 101n116, 103n121, 105 Valeur numérique majeure 93, 93n102, 97, 101, 103 Verre 115 Versets coraniques, Usage magique Voir Coran Version a 2, 37–40, 214–221 Version b 2, 6, 8–10, 37–40, 214–221 Version c 2, 6, 8–10, 38–40, 214–221 Version d 2–3, 6, 8–10, 38–40, 214–221 Vert 107, 187 Vêtement de l’officiant 67, 85 Vêtement cousu (prohibition) 67 Vierge (signe du zodiaque) 111 Vinaigre 91, 205 Vingt 115 Vingt-cinq 117 Violette (fleur de) 87, 210 Vitriol 91, 91n99, 205 Voix forte Voir Cri Zaʿfarān 205; voir Safran Zāǧ 205 ; voir Vitriol