Trésor du langage des galères: Dictionnaire exhaustif, avec une introduction, des dessins originaux de René Burlet et des planches de Jean-Antoine de Barras de la Penne, un relevé onomasiologique et une bibliographie [Reprint 2011 ed.] 9783110914221, 9783484309616

This study represents an exhaustive review of the French vocabulary used in connection with the galleys. The centerpiece

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French Pages 2033 [2036] Year 1995

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Table of contents :
Signes
Reproduction des textes
Abréviations
Avant-propos
Introduction
Première partie: les foyers
1. Préliminaires
2. Composition étymologique
3. Le Ponant
4. Le Levant: Marseille
5. Le Levant: autres centres
6. Considérations linguistiques
Deuxième partie: les auteurs
1. Préliminaires
2. Les littéraires
3. Les chroniqueurs et historiens
4. Les voyageurs
5. Les traducteurs
6. Les lexicographes
Zusammenfassung (résumé allemand)
Summary (résumé anglais)
Organisation du dictionnaire
Dictionnaire A-C
Dictionnaire D-O
Dictionnaire P-Z
Planches
Relevé onomasiologique
Bibliographie
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Trésor du langage des galères: Dictionnaire exhaustif, avec une introduction, des dessins originaux de René Burlet et des planches de Jean-Antoine de Barras de la Penne, un relevé onomasiologique et une bibliographie [Reprint 2011 ed.]
 9783110914221, 9783484309616

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lUMOTGIMPITOA £ £

LEXICOGRAPHICA Series Maior Supplementary Volumes to the International Annual for Lexicography Supplements ä la Revue Internationale de Lexicographie Supplementbände zum Internationalen Jahrbuch für Lexikographie

Edited by Sture Allen, Pierre Corbin, Reinhard R. K. Hartmann, Franz Josef Hausmann, Hans-Peder Kromann, Oskar Reichmann, Ladislav Zgusta

61

Published in cooperation with the Dictionary Society of North America (DSNA) and the European Association for Lexicography (EURALEX)

Jan Fennis

Tresor du langage des galer es Dictionnaire exhaustif, avec une introduction, des dessins originaux de Rene Burlet et des planches de Jean-Antoine de Barras de la Penne, un releve onomasiologique et une bibliographie Tome I

A-C

Max Niemeyer Verlag Tübingen 1995

A mes parents, qui m 'ont donne la vie et leur affection continuelle et ä qui un age tres avance a permis de voir l'achevement de ce travail. A celle qui ά un moment crucial m 'a rendu par miracle la vie et I 'amour et ä qui un age tres jeune a permis de supporter ces derniers mois difficiles.

Die Deutsche Bibliothek - CIP-Einheitsaufnahme [Lexicographica / Series maior] Lexicographica: supplementary volumes to the International annual for lexicography / publ. in cooperation with the Dictionary Society of North America (DSNA) and the European Association for Lexicography (EURALEX). Series maior. - Tubingen : Niemeyer. Früher Schriftenreihe Reihe Series maior zu: Lexicographica NE: International annual for lexicography / Supplementary volumes 61. Fennis, Jan: Trisor du langage des galeres. Bd. 1 (1995) Fennis, Jan: Tresor du langage des galferes : dictionnaire exhaustif, avec une introduction, des dessins originaux de Ren6 Burlet et des planches de Jean-Antoine de Barras de la Penne, un releve onomasiologique et une bibliographie / Jan Fennis. - Tübingen : Niemeyer, 1995 (Lexicographica : Series maior ; ...) NE: HST Τ. 1 : A-C. - 1995 (Lexicographica : Series maior ; 61) ISBN 3-484-30961-X

ISSN 0175-9264

© Max Niemeyer Verlag GmbH & Co. KG, Tübingen 1995 Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany. Druck: Weihert-Druck GmbH, Darmstadt Einband: Buchbinderei Schaumann, Darmstadt

TABLE DES MATIERES Tome I Signes

vii

Reproduction des textes

viii

Abrtviations

ix

Avant-propos

xi

Introduction Premiere partie: les foyers 1. Preliminaires 2. Composition etymologique 3. Le Ponant 4. Le Levant: Marseille 5. Le Levant: autres centres 6. Considerations linguistiques Deuxieme partie: les auteurs 1. Preliminaires 2. Les litteraires 3. Les chroniqueurs et historiens 4. Les voyageurs 5. Les traducteurs 6. Les lexicographes

1 1 1 2 20 28 34 41 54 54 56 74 88 100 116

Zusammenfassung (r£sum£ allemand)

139

Summary (risumi anglais)

143

Organisation du dictionnaire

147

Dictionnaire A-C

155

Tome II Dictionnaire D-0

693

Tome III Dictionnaire P-Z

1325

Planches

1863

Relevl onomasiologique

1933

Bibliographie

1967

SIGNES ( )

remarques de tous genres [(: ) ä l'interieur d'une citation, sauf (sie) et (?)]; lettres ou mots ä supprimer

[ ]

remarques ä l'interieur de parentheses; lettres ou mots ä ajouter; [Introduction]: mots non recenses dans le Dictionnaire; [Dictionnaire]: attestations pour le sens general ou pour la terminologie des vaisseaux

[...]

partie supprimee dans une citation

« »

citation

' '

sens, glose; mise en vedette; discours direct ä l'interieur d'une citation

" "

titre d'un article, d'un chapitre ou d'un manuscrit

>

devenu; passe dans


et (ou e pour l'italien), le tilde > m ou n, le ρ barre > par /pour, q > qui / que, XU™ > douzaine. Transcription de l'alphabet e = ω = ζ = χ =

grec: e 0 dz ch

η = έ l'esprit rude = ζ = χ ψ = ps

h

Transcription de l'alphabet arabe: en principe d'apres le systeme du FEW (tome 19). Dans les röferences ä des ouvrages en vers, le numero marque le vers oü se trouve le terme cite. Dans les references ä des manuscrits, nous n'avons indiqui que les versos (TO), non les rectoe. Dans les references ä des revues et au FEW, le premier chiffre arabe marque le tome ou le fascicule, le second la page. L'italique n'a pas ete utilise pour des abr6viations courantes (FEW, TLF, etc., ibid., supra). Le point est absent ä la fin d'une abreviation qui a conservd la derniere lettre (« ca », « qn », mais « qc.») et dans le cas des poids et des mesures (« cm », « kg », «1»).

ABREVIATIONS Nous prions le lecteur de se reporter aussi aux abreviations bibliographiques acc. adapt. add. adj. adv. afr. agn. ags. all. alt. anal. anc. angl. app. apr. ar. art. att. augm. av. Bibl. byz. ca cat. cf. chang. chap. ehret. Chron. class. coll. Coll. comp. corr. deb. der. dial. diet. dim. dp. ds e.a. ed. empr. err. esp. etc.

accusatif adaptation(s) addition(s) adjectif adverbe ancien frangais anglo-normand anglo-saxon allemand alteration(s) analogie, analogique(s) ancien anglais apposition apres arabe article (d'une ordonnance, etc.) attestation(s) augmentatif avant Bibliotheque [Bibliographie] byzantin circa, environ Catalan

confer, comparez, voir changement(s) chapitre(s) chr^tien Chronique classique collectif Collection [Bibliographie] compose correspondant(s) debut derive dialectal, dialecte(s) dictionnaire(s) diminutif depuis dans entre autres edition(s) emprunt(s) erreur, forme erronee espagnol et cetera

etym. ex. ext. f. fig· FIG. fol. fr. frm. frq. gal. gasc. gaul. gen. germ. glrom. goth. gr· Hist. ibid. id. imp. infl. interj. intr. it. lang. lat. lgb. litt. loc. m. mar. mars. med. mfr. mil. mod. moy. ms. n. n° nap. neerl. nord. norm. occ.

etymologie exemple(s) extension feminin au figure figure [planche + figure] folio(s) frangais frangais moderne (ancien bas) francique galere(s) gascon gaulois genois germanique gallo-roman gothique grec Histoire ibidem, dans le meme ouvrage idem, de meme imperatif influence interjection intransitif ( + emploi absolu) italien languedocien latin langobard litteraire locution(s) masculin maritime marseillais medieval moyen fran^ais milieu moderne moyen [adj.] manuscrit(s) neutre; note numero napolitain neerlandais nordique (ancien norois) normand occitan

χ ord. P· part. pers. p.ex. pic. pi. POPport. pref. prep. pres. prob. pron. propr. qc. qn R Reimpr. resp. s.

(galere) ordinaire page(s) participe personne par exemple picard pluriel populaire, vulgaire portugais prefixe preposition present probablement pronominal proprement quelque chose quelqu'un renvoi [Introduction] reimpression [Bibliographie] respectivement substantif; siecle; sou(s)

s.d. sgs.g. sic. spec. sq. subst. suff. s.v. syn. tard. t.hist. tr. trad. v. var. ven. vo vol. v.st.

sans date singulier sans genre, genre indecis sicilien special(ement) sequentes, et suivant(e)s substantivation, substantive suffixe sub verbo, sous le mot synonyme tardif terme historique transitif traduction verbe variante(s) venitien verso volume(s) [Bibliographie] vieux style (calendrier pascal)

Abreviations courantes des sources (pour autant qu'elles n'ont pas ete resolues, voir p. viii): d. 1. ladte lb. led. lesd. liv. It. M. m°

denier(s) livre(s) (monnaie/poids); ligne ladite livre(s) (poids) ledit lesdits livre(s) (monnaie/poids) livre(s) tournois Monsieur maitre

mesrs messre Mme monsr nre s. S.M. sr sra, sgrs ts

messeigneurs, messieurs messire Madame monseigneur, monsieur no(s)tre sou(s) Sa Majeste seigneur seigneurs [livre(s)] tournois

AVANT-PROPOS Au moment de livrer au public ce travail prepare de longue date, je me fais un devoir d'exprimer ma reconnaissance envers de nombreuses personnes et institutions. Plusieurs bibliotheques, leurs directions et leurs employes, souvent anonymes mais toujours obligeants, ont contribue ä recueillir les materiaux: la Bibliotheque Nationale et les Archives Nationales (Paris), les Bibliotheques Royales de La Haye et de Bruxelles, la National Library de Malte (La Valette), le Service Historique de la Marine (Vincennes), le Musee de la Marine de Paris (qui a eu aussi l'amabilite de mettre ä ma disposition les planches de Barras de la Penne), les Archives departementales des Bouches-du-Rhöne (Marseille), de l'Aube (Troyes) et du Nord (Lille), la Bibliotheque du Palais de la Paix (La Haye), la Bibliotheque Municipale de Marseille, les bibliotheques universitaires de Nimegue, de Leyde, d'Amsterdam et d'Utrecht, ainsi que les bibliotheques qui ont participe au pret interuniversitaire ou meme international. M. Rene Burlet, ergonome qui est devenu un grand specialiste des galeres, a bien voulu accepter de preparer une grande quantite de dessins detailles. Ces dernieres annees, nous avons en outre entretenu une correspondance amicale et tres suivie, notamment sur des questions techniques. J'ai une dette de reconnaissance envers toutes Celles et tous ceux qui, d'une fa§on ou d'une autre, ont contribue ä cet ouvrage en fournissant des documents ou des renseignements, en discutant de certains details. Je mentionne volontiere MM. Noel Fourquin (La Seyne sur Mer) et Philippe Rigaud (Arles), qui ont realise le dictionnaire nautique de l'occitan que j'avais appele de mes voeux et qui m'ont requ cordialement, puis, par ordre alphabetique: M. le professeur Kurt Baldinger (Heidelberg), M. Paul Bioesch (Bäle), M. Mauro Bondioli (Gaggio di Piano), M. le professeur Michel Fontenay (Paris), Mme France Lagueuniere (centre du FEW, Bäle), M. Louis Lehmann (Amsterdam), M. Joseph Muscat (Rabat, Malte, ile dont il s'est montre un guide parfait), M. Giuseppe Mercato (Capriate), M. Jean-Marc Roger (ä l'epoque ä Troyes), M. Gilles Roques (Heillecourt), M. Louis Uding et Mme Riet Uding-van Laarhoven (La Haye). C'est ä M. Laurent Bray (Erlangen) que je dois les premieres demarches vers cette edition dans la serie Lexicographica Series Maior, au redacteur M. le professeur Franz Josef Hausmann (Erlangen) son soutien et sa confiance, au redacteur M. le professeur Pierre Corbin (Landas) ses observations minutieuses. A la maison d'edition Niemeyer, Mmes Karin Wenzel, Carmen Luna et Andrea Welzel ont contribue activement ä la realisation et ä l'esthetique de l'ouvrage. Je remercie bien vivement toutes les personnes qui, au sein de l'Universite de Nimegue, de sa Faculte des Lettres et de sa Section de franqais, m'ont permis de developper ce specialisme et d'y consacrer un temps considerable. L'equipe d'assistance technique de la Faculte, tout specialement M. Joop Obeling, m'a ete d'un grand soutien dans le maniement de l'ordinateur. Miles Esther Disveld et Mascha Brans ont fait plusieurs controles sur le texte. Je dois le resume allemand ä un collegue bienveillant, le resume anglais ä la collaboration de Mme Riet Uding-van Laarhoven (La Haye) et de Μ. et Mme Leijerzapf (Cleethorpes). C'est le moment aussi de demander pardon aux nombreuses personnes qui ont eu ä souffrir de la longue et laborieuse preparation de cette publication: mes parents, mon ex-femme Will van Laarhoven, ma fiancee, mes connaissances, mes collegues et etudiants.

Nimegue, septembre 1994

INTRODUCTION Le titre de Trisor doit paraitre pretentieux. Depuis le Thesaurus de Robert Estienne (1531) ou Ie Thresor de Jean Nicot (1606) jusqu'au tout recent Trisor de la langue franqaise, ce terme a recouvert plusieurs contenus, mais toujours avec une connotation d'exhaustivite. Nous croyons pourtant assez nous connaitre pour savoir que nous avons l'esprit et la manie du collectionneur et le souci d'etre aussi complet et pr6cis que possible. D'ailleurs, notre ouvrage est plus qu'un glossaire ou dictionnaire, et il fallait aussi eviter l'equivoque de Dictionnaire des galires, une combinaison impossible du type Dicüonnaire du vocabulaire des galdres, l'imprdcision enfin de Dictionnaire du langage des galires. Depuis plus d'un quart de siecle nous avons reuni un grand nombre de manuscrits techniques et administratis peu ou point utilises jusqu'ici. A cela s'est ajoutee une quantite croissante de textes publies, non seulement dans le domaine specialise de la marine des galeres ou de la marine en general, mais encore des recits de voyages, des memoires, des ouvrages litteraires. La conviction que, dans ce domaine precis plus encore qu'ailleurs, les lexicographes ont copie certaines sources et se sont copies ensuite, nous a fait scruter notamment les dictionnaires des 16® et 17' siecles. Nous pouvons dire sans fausse modestie que le döpouillement systematique de tous ces materiaux doit avoir eu comme resultat une vue d'ensemble, ou peu s'en faut, de tout le vocabulaire en usage sur les galeres ou autour de ces curieux navires de guerre. En outre, chacun des termes du dictionnaire est presente avec le meme souci d'exhaustivite en ce qui concerne la documentation et le cadre aussi bien encyclopedique, technique et historique que philologique et etymologique. Autour de cette 'piece de resistance' notre menu offre encore d'autres 'mets': d'abord les chapitres de l'lntroduction qui considerent ce vocabulaire des points de vue de sa provenance etymologique et geographique et de son utilisation par les diffirentes categories d'auteurs; ä la suite du repertoire alphabetique, on trouvera non seulement des illustrations visualisant un grand nombre d'objets, mais encore un aperqu onomasiologique.

PREMIERE PARTIE: LES FOYERS

1. Priliminaires L'histoire de la galere se perd dans la nuit des temps, mais il est certain que son berceau etait le bassin oriental de la Mediterranee (la Grece ou meme l'Egypte), qu'elle a connu plusieurs formes et qu'elle a servi aussi bien au transport de marchandises qu'ä la guerre. Dans tous les cas, c'est un batiment ä rames et ä voiles, mais la galere a cela en commun avec bien d'autres. C'est aussi un batiment mediterraneen par excellence. Pourtant, Cesar dejä a utilise des galeres contre les gens de Vannes et contre ceux d'Angleterre, et des le Moyen Age ce type de navire a trouve sa voie jusque dans la Baltique. La France a participe pleinement ä l'histoire des galeres, et eile en a vues sur toutes ses cotes. Or en matiere de vocabulaire maritime le detroit de Gibraltar constitue une ligne de partage des eaux, une veritable frontiere entre deux aires bien differentes: Celle du Ponant, c'est-a-dire de la mer du Nord, de la Manche et de l'Atlantique, opposee ä celle du Levant, c'est-ä-dire la Mediterranee. II est bien evident que les deux regions ont aussi des choses en commun et que cette frontiere permet des influences mutuelles, mais la separation n'en est pas moins reelle. Les auteurs d'autrefois et d'aujourd'hui sont bien conscients de ce fait, et nous avons montre ailleurs (Fennis 127-28) qu'on a eu tort de croire qu'au debut du 16e siecle Antoine de Conflans ait soutenu une these contraire: « dans les mers meditarennes le langaige est mesle » (42) signifie que les flottes combinees du Ponant et du Levant devront s'accorder malgre les differences.

2 La oü la meme mer baigne toutes les cötes de l'Italie ou de la Catalogne, la France se trouve dans une position ä cheval sur les deux aires que nous venons de mentionner. Bien plus: le Ponant, du moins jusqu'ä Bordeaux, se trouve linguistiquement en territoire d'oil, tandis que les regions maritimes du Levant appartiennent au domaine d'oc. Pour la France, on peut done s'attendre ä ce que les deux aires en question correspondent en meme temps ä une opposition entre frangais et occitan. La chose semble aller de soi, mais eile n'est pas reconnue par tout le monde, et notre these de 1978 n'a pas mis une fin definitive ä l'opinion qui tend ä nier ce fait. Le probleme r6side dans la constatation que la terminologie du Levant est essentiellement representee par des attestations en franqais et qu'il est difficile de faire comprendre que ce qui a l'air tout frangais pourrait en realite ne pas etre du frangais, mais de l'occitan (ou de l'italien, etc.) deguis6. Maintenant que nous nous trouvons devant la quasi totalitd de ce vocabulaire -ou plutot de ces vocabulaires- et devant une masse d'attestations, nous sommes ä meme de nous appuyer non plus sur 174 termes techniques, mais sur des donnees concernant 3911 mots dliferents. II est vrai que ce ne sont pas tous des termes techniques et que nous avons largement deborde le cadre precis des galores; toutefois, e'est peut-etre grace ä cette extension que nous pourrons mieux juger de la situation, qui est complexe. II n'existe pas de vocabulaire uniforme et unique, meme si l'on tient compte des evolutions lexicales et techniques. II faudra done notamment determiner autant que possible la provenance et le Statut des termes et leurs centres d'irradiation, faire le partage entre les mots reellement empruntds par le frangais courant et ceux qui sont restes confines dans leur cadre social et geographique restreint. La premiere question qui se pose est celle de savoir quelles sont les origines du vocabulaire des galeres. Dans un premier moment, nous y avons done opere un tri etymologique, dans l'espoir d'obtenir ainsi une vue d'ensemble sur le role de chacune des langues qui entrent en ligne de compte, d'etablir aussi dans quelle langue tel terme a re§u son acception maritime. Dans un second moment, nous avons fait un tri geographique pour etablir les divers lieux de provenance des attestations 'techniques'. Dans trois chapitres seront consideres successivement le Ponant (particulierement Rouen), le Levant (Marseille) et des foyers levantins hors de France. Des considerations linguistiques termineront la premiere partie de cette Introduction, dont la deuxieme partie sera consacree ä la 'reception' du vocabulaire des galeres chez cinq categories d'auteurs non specialistes: les litteraires, les chroniqueurs et historiens, les voyageurs, les traducteurs et les lexicographes.

2. Composition Etymologique Les apergus qui suivent comprennent en principe tous les mots de notre dictionnaire, auquel le lecteur est prie de se reporter pour de plus amples details. 2.1. Le latin La galere etant essentiellement un navire mediterraneen, il est tout naturel de supposer que lä comme dans d'autres domaines le latin a du fournir au frangais -qui en est la continuation- le noyau du vocabulaire qui la concerne. Examinons si cette supposition est correcte. 2.1.1. L'heritage latin En frangais survivent, par voie directe, plusieurs termes maritimes (ou aussi maritimes) du latin, par exemple ancre, arbre, corde, gouvemail, gouvemer, marin (adj. > s.m.), marinier, mer, nager

3

'naviguer', navire, nef, noeud et nouer, onde, ρέήΐ (> päriller > parpereillier) et pirir, player, port, rame, tourment, voile. Pourtant, quand on y regarde de plus pres, il se trouve souvent que meme ces termes 'essentiels' n'ont pas survecu sans concurrence serieuse ou n'ont pas survecu du tout. L'avenir de ancre, devenu 'pere de famille' de ancrer, ancrage, aancrer, disancrer, semblait assure, mais les jas genaient sur les galeres, qui opterent pour un type ä quatre pattes qu'ils appelerent autrement: dans le Nord grappin, dans le Midi d'abord risson, puis fer, pendant que ancrer et ancrage ont vu leurs positions entamees par mouüler (plus jeter l'ancre) et mouillage. Dans le Nord, arbre a disparu tres tot et completement devant le germanisme mät. Lentement mais surement, corde a ete remplace par une multitude de designations plus specifiques, mais ce mot a du moins donne naissance ä une serie importante: cordage, cordeau, corder (> cordier, corderie), cordon (> cordonner, cordonnet). En Levant, gouvemail a de bonne heure ete evince presque completement par timon, et gouverner n'a connu une certaine frequence qu'anciennement, en Ponant. Marin a perdu des places au profit de l'emprunt maritime. Marinier a eu un emploi moins frequent que le latin marinarius (ou nauta)·, dans le Midi, il sera en fait reintroduit tardivement dans le syntagme marinier de rame; matelot, d'origine neerlandaise, lui a fait concurrence en Ponant, puis aussi en Levant, notamment dans matelot de rambade. Nager a ete supplante par navig(u)er, qui a gagne jusqu'aux milieux professionnels; en outre, ces deux verbes ont ete menaces de toutes parts: par singler, faire route et faire voile, par ramer et voguer. Ne du latin apres des alterations assez curieuses, navire est devenu de plus en plus terme generique, emploi pratiquement inutile aux gens de mer et dans lequel il est d'ailleurs concurrence par bätiment et vaisseau. Nef, qui a d'abord tenu bon, a fini par designer une espece de navire (comme d'ailleurs son correspondent et concurrent italien nave) et par laisser sa signification generique aux trois mots que nous venons de citer. Dans nos materiaux, noeud est d'un emploi tres restreint, et nouer (> renouer) est meme rare. En dehors de la poesie, onde a pratiquement disparu en faveur de vague ou de flot. Piril s'est cantonne dans le langage soutenu pour laisser sa place ä danger. Ρέτίτ a resiste ä peine ä l'assaut de faire naufrage. A player s'est substituee la forme analogique plier (et aussi canonner). Dans le Nord, port a ete largement remplace par havre. Rame a connu une histoire mouvementee, avec des combats non seulement avec aviron et avec le neerlandisme rime, mais encore avec quantite de formes indigenes ou romanes. Tourment fut remplace par tourmente et ce dernier abandonne pour tempete. Le genre de voile fut d'abord hesitant; en plus, depuis longtemps les specialistes appellent chaque voile de son nom particulier. A cela s'ajoute que, si un mot de base a subsiste, il est rare qu'il ait ete accompagne de syntagmes fixes, qui sont pratiquement tous de formation neolatine: on n'a qu'ä jeter un coup d'oeil sur les locutions avec faire, mettre, prendre, tenir ou vent. Des exceptions pourraient etre lever I'ancre, tendre les voiles (Virgile tendere vela) et faire voile, qui est panroman et remonte sans doute directement au vela facere qu'utilisait dejä Ciceron. D'autre part, il existe un grand nombre de mots herites du latin et bien attestes qui dans cette derniere langue n'etaient pas preincrement maritimes, mais qui accidentellement, et en principe avec un degre technique peu eleve, ont pu s'employer dans ce contexte et passer comme tels en franqais. Sur ce point, un travail important reste ä faire; on comprendra que nous n'avons pas proc6de au contröle et que nous devons nous contenter ici d'etre global et d'enumerer les cas en question: accommoder, adeser, aerdre, aile, ais, angle, anneau, aomer, appliquer, apporter, aproismier, armer, assaut, atteindre, barre (peut-etre d'origine gauloise; > barreau, barrot, rembarrer), bas, bataille, battre, bosse, bras, brasse, canal, ceinte, ceinture, cercle, chandelier, chapeau, chaudiire, chauffer (> ichauffer > richauffer), chef, clou (> clouage, clouer > cloueur et clouage 'action'), coin, commettre (deux sens), conduire, conjoindre, conseil, come, couleur, courber, courir, cueillir, difendre, descendre, emplir, enfler, enseigne, entrer, errer, estorer, έtendre, itoupe, faqon, fer, feu, force, haste (> enhaster), issir, jeter, joindre, jointure, laisser, lanteme, lever, lier, louer, maitre (> mattrise), mener, merrain, net, parer, parfaire, perte, priparer (> priparement et le der. savant pripararif), rompre, saltier et salut, senestre, siffler, sou (> soudoyer 'payer' et soldäe > soudoyer 'soldat'), suif, table 'planche', temporal, tenir, tourner, victuaille, voyage ( > voyager).

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Un groupe tres important remonte au latin populaire (ou 'vulgaire', denomination trop pejorative que nous avons evitee), c'est-ä-dire pratiquement toujours ä des mots non attestds, ce qui nous laisse presque forcement -et souvent pour jamais- dans le doute sur leur Statut eventuellement maritime: accoutrer (> accoutrement, accoutrage; raccoutrer > raccoutrement), afaitier, allumer, appareiller (qui dans Ie Midi comme dans le Nord n'a pas survecu au Moyen Age et dont le Ponant ne garde que l'emploi intransitif), arceau, arrSter, arriver (lä du moins l'emploi maritime originel parait certain; > arrivee), assaillir, assembler, assiiger, assurer, avancer, baisser, chantier, cheville, chevron, combattre, commander, compagnie, consentir, contoumer (> contour), convoyer, couture, dresser, enclaver, iquarrir, itancher, fente, frotter, funain, leger, malade (> maladie), masse 'maillet', mouiller, nettoyer (> nettoiement), passer, percer, piller (> pilleur), place (> placer > remplacer > remplacement),pourrir (> pourriture), racier (> raclure), sortir ( > sortie), soutenir (> soutέnement), tempete. Enfin il faut tenir compte de periodes differentes. La encore, l'historique et le role d'une eventuelle acception maritime restent souvent ä etablir. Par exemple, du latin tardif datent abattre, alliger, appreter, approcher (> approche), avant, couverture, doubler, estoire, ferrer, lächer (> relächer > reläche), marteau et monier, du bas latin (souvent difficile ä distinguer du latin tardif d'une part et du latin medieval de l'autre) aiguille (d'abord d'un pin), appartenir{> appartenance), bäton, cäble (d'abord pour attraper des chevaux), casser 'briser' (> cassant), charger, charpentier, chasser, chomer, decouvrir, dedans, manivelle, pret, sauver (> sauvement, sauvete) et trousser (> ditrousser)·, du latin Chretien chapelle; du latin medieval appuyer, armaison et conduit.

2.1.2. Les emprunts A tout moment, le frangais et d'autres langues ont trouve dans le latin (et dans le latin de toutes les epoques) une riche source pour augmenter leur vocabulaire. Considerons quels mots ont ete empruntes avec un sens nautique, en distinguant nettement deux groupes: d'une part ceux qui ont pu vraiment s'introduire dans l'usage, de l'autre ceux qui sont purement des termes historiques. Dans le premier groupe on trouve astrolabe, maritime, naufrage, naval, navigable, navigation (sans doute en partie un italianisme), navige (anciennement), naviguer, pirate et piratique. Au 16° siecle, on a appele ä l'aide quadririme et quinquirime pour designer des galeres d'un type nouveau, ä 4 ou 5 rameurs par banc, mais ces mots sont restes assez rares, et on n'a pas tout ä fait complete la serie au moment ou le nombre des rameurs passait ä 6, voire a 7 (septirame est un hapax). Pour d'autres, une acception maritime au moment de l'emprunt est loin d'etre assuree: capitaine, centenier (d'oü vingtenier), conducteur, consommation et consommer, constructeur, construction et construire, experience, expris (peut-etre par l'italicn), fabrique et fabriquer, fatiguer (> fatigue), invasion (bas latin), medicament (> rrwdicamenter), paternostre (latin Chretien), preceinte, reparation et riparer, quateme et teme. Dans le second groupe nous rencontrons des curiosites historiques et litteraires, des hapax aussi. Certaines appellations avaient disparu depuis longtemps avec les objets qu'elles designaient; ainsi, aplustrum se trouve uniquement comme terme historique: une premiere fois, avec un sens altere et sous la forme corrompue emplostre, dans les Fetdes Romains de 1213, ensuite comme emprunt savant ä l'epoque moderne seulement (aplustre; cf. 2.3.1. aphlaste). Le rostrum, c'est-a-dire l'eperon d'acier utilise comme arme, devient rostre chez Du Verdier (1577), qui l'a sürement forge d'apres un des auteurs latins de sa fameuse bibliotheque, mais l'edition 1530 de Bersuire l'avait remplace par bee, tout en mentionnant que le temple qu'on ornait des eperons des navires vaincus fut appele pour cette raison rostres. Le spectacle d'une naumachie survit ou revit au 16'siecle, mais ne parait pas avoir eu de succes dans le monde des marins. Les galeriens de l'epoque postromaine n'ont jamais chante de celeu(s)me (Rabelais; cf. celeuste, 2.3.1.). On trouve clas, du lat. classis 'flotte', dans la traduction de Polybe par Le Begue (1487), la forme classe chez le meme Le Begue, puis de 1559 ä 1636, mais toujours comme terme historique et mot savant, car e'est des mots αηηέε et flotte qu'on se sert. Remige 'rameur' est un hapax, toujours chez Le B£gue.

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Apres la periode romaine, due (Fet des Romains et Le Begue) n'a jamais ete le titre d'un amiral ou chef d'escadre de France ou d'une autre nation. En ce qui concerne les types de navires, dont certains n'ont pourtant pas disparu d'un jour ä l'autre et ont meme continue ä exister malgre des transformations, on constate la perte complete de toute une serie, par exemple celox (ä part ciloce chez Rabelais), cimba, lembus, lignum (encore vivant en ancien frangais et en ancien occitan), Unter et scapha. Mais les galeres alors ? Trirdme, le mot-clef du latin, n'a guere ete utilise que par rapport aux Romains, tout specialement dans les traductions, et e'est galee ou galie, venu du grec byzantin et altere par la suite en galire en Catalogne, qui a rempli ce role dans les langues neolatines (et en dehors de celles-ci); e'est plutot par hasard que le pape Leon X, ecrivant ä Francois I" en 1517, se sert de triremes ä cote de carraca et de galleones (Charriere 1,37). Meme Robert Estienne, dans son dictionnaire latinfran desappointer), arrisser, assabler, assujettir, atterrer, avironner 'ramer', avitailler, divaler, ichancrer, emmancher, empatter (de patte d'origine onomatopei'que; de lä empattement et empatture), empenneler, engolfer, enhaster. Cf. le substantif encomail et l'adjectif essoufli. 2.2.1.2. Composition Cette categorie est beaucoup moins nombreuse. Nous avons plusieurs composes avec demi- et avec garde-·, sur l'occitanisme cargue on a forme cargue-bas (oü carguer a d'ailleurs remplace caler), cargue-devant, cargue-fond et cargue-point(e). D'autres sont basculer (< bas + cut), bas-officier, col de latte, justaucorps, maltraiter, oeuvre morte et oeuvre vive, pare-feu, pied-droit, plate-forme, rendez-vous et saquebute.

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2.2.1.3. Autres procedes Sans changer les formes, la langue peut recourir ä un changement de categorie grammaticale par la substantivation. A partir d'adjectife nous avons les masculins carri, courbe, creux, plat, revers, travers, les feminins marine, moyenne, plate·, ä partir de participes presents accident, aidant, battant, commandant, dormant, lieutenant, montant, tenant, tirant et le feminin commandante-, ä partir de participes passes les masculins appointi, a Wait, couvert (mais le sens de 'couvercle' appartient au Midi), joint, mort, traiti, les feminins amorce, conduite, tenue. Un verbe enfin est ä l'origine de vivre(s). L'ellipse apparait dans (canon de) coursier, (chäteau) gaillard, (galire) riale (l'adjectif est un emprunt ä l'espagnol) et probablement (clou de) barque et (clou de) porte, le croisement de mot dans drosse < trosse χ drisse, le changement de conjugaison dans alliger > alligir, la reduction dans console (< consolateuf). De nombreuses locutions sont form6es avec des verbes comme dortner, faire, mettre, tenir. Cf. aussi (avoir de I') air, aire (de vent). Sur le modele d'un mot existant on cree des formations analogiques: tiercerol, quarterol et quinterol > sisterol et septerol, quadrirame et quinquerame > septirame. Des changements de categorie grammaticale peuvent faire d'un adjectif un adverbe: plein, d'un adjectif un substantif: actuel, d'un adverbe un substantif: arriire et derriire, d'une präposition d'abord un adverbe, puis un substantif: dessous, dessus.

2.2.1.4. Transfert de sens C'est dans le domaine de l'analogie, des metaphores et de la metonymie que le fran$ais se trouve avoir ete le plus inventif: des ressemblances de forme ou de fonction ont donne lieu ä de multiples transferts de sens aboutissant ä des termes maritimes. On est particulierement frappe par le fait qu'ä peu pres tout le corps humain s'est pret6 ä ce jeu: corps lui-meme et membre, mais aussi tete, tresse, front, paupiire (plus l'occitanisme parpelie), oeil, narine, moustache, bouche, dent,joue, oreille, barbe, col, gorge, ipaule (cf. aussi I'italianisme espale), bras, coude, main,paume,pouce, cöte, ventre, couillon, hanche, cuisse, jambe, genou, pied, talon. Des metaphores anthropomorphiques semblables donnent άme, chemise (d'origine gauloise), faible,femelle et m&le, (madier) frire, gens (> gendarmerie) et hommejumeau et jumelle, affami et maigre, jaloux, mordre, valet (voir aussi ci-dessous les activites humaines). Des noms propres peuvent devenir des objets: dame-jeanne, jaque, sainte-barbe, peut-etre nette. Ami, frire, nostre homme et pire ont ete employes pour disposer favorablement des supirieurs, sans parier du boulet appele ange. Le monde des animaux a fourni anguille (> anguiller), arete, bee, chevalet, cul-de-poule, dauphin, goupille et renard, herminette, mouton, pied-de-chivre, pied-de-porc et pied-de-poule, (cf. poisson sous 2.2.2.4.), queue, räblure. Des noms d'oiseaux ont ete appliques ä des voiles: perroquet et probablement marabout, qui est peut-etre d'origine arabe (cf. deux termes non enregiströs dans notre dictionnaire: cacatois et I'italianisme papefif), des noms de reptiles et d'oiseaux de proie ä des canons: basilic, couleuvrine, faucon et fauconneau, sacre (mot venu de l'arabe), Serpentin et serpentine. Une identite de forme ou de fonction avec des choses ou des notions courantes dans le monde non maritime a mene aussi ä toute une serie de significations nouvelles: chemin, route, voie, les outils ciseau, couteau, cuiller, fourche (> fourchette, fourchine) et marteau (de l'arbalestrille). Mentionnons encore accompagner, aimant, bapteme, baquenas, bassin, cadran, caisse, cape, castagnette, chambre, chäteau, chaussette, chute (et le normand quite), cime, clef, classe, colonne, coup, couronnement (> encouronnement), coussin, croix, di, ichelle, en trie, estre,fl (endenti),fin de voiles, flamme, fleur (de l'eau), forme, gaine, grain (de vent), habitacle, horloge, joug, libirer, ligne, manoeuvre, mitre, noyie, ouverture, pare, pavilion, pension, pomme et pommeau, pont (qui

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est d'ailleurs assez recent au sens de 'tillac'),potence (meridional), rose, rouelle (> rouleau, rouler), signal, sillage, tabernacle (meridional), taveme, tente, terme, terrain, tige, trait, traverse, vaisseau, veille, verge et sa Variante normanno-picarde vergue (> enverguer, envergure), virole et vis. L'image d'une action ou d'une activite a produit un grand nombre de specialisations de sens: aller et partir, entrer et sortir, arer et labourer, manger et gourmander, parlementer et raisonner, tourner, virer et rebrousser chemin. Comparez aussi amortir, approprier, asseoir, baiser, baptiser, clore, couler (> coulant), croiser, empaindre, entretenir, filer, gesir, hivemer (> hivernage, hivemement),jouer, lancer, manoeuvrer, mort,pas,peser, pincer,porter, prendre,preter, quitter, raser, rouler (> roulis), sijoumer (> sejour), tirer et traire 'tirer'. De la meme fagon, des designations de personnes relatives ä leurs contacts avec d'autres ou ä leurs fonctions pouvaient facilement s'etendre ä la marine: compagnon, couple, icrivain, garqon, giniral, marraine, officier, parrain, prevot et tresorier. On est passe de la matiere ä l'objet: fer 'ancre' et toile 'voile', ou de la partie au tout (synecdoque): plomb 'sonde', d'un ordinal ä un objet: quart et tiers, de l'instrument au joueur: clairon, hautbois, trompette et violon, de la couleur ä la matiere: vert-de-gris (< vert de Grice) et verdei, d'une ville ä Tun de ses produits: ba'ionnette, (timon) bayonnais et bougie, de la fonction ä l'endroit oü elle s'exerce: office, de l'objet ä sa position caracteristique: assiette et balance.

2.2.1.5. Extension aux emprunts Tous ces precedes peuvent intervenir aussi ä partir de mots de base qui sont des emprunts. Prenons comme exemple des mots de provenance italienne (eventuellement dialectale), qui ont fourni les derives alarmer, arborature, bourrasqueux, brigandine, calmer, cariner (d'oü de nouveau le derive carinage), camalette, cartouche (f.; > cartouchon), escorter, espalmeur et espalmage aussi bien que espalme, fougonnement et fougonnier, gabier, palanquer, palanquine, pavoiser, pedagnon, pertuisanier et pertuisanon, pontalet, poupiere, timonier et timoniire. Chez Piloti, on trouve courssegue, qui est probalement un deverbal. Une extension d'emploi a eu lieu dans beaucoup de cas, par exemple pour les termes militaires (voir 2.2.3.), des termes d'architecture (balustrade et balustre, bas-relief, cartouche, jalousie, masque [d'origine preromane], piidestal), de peinture (profit) ou de musique (cadence), des objets d'usage courant (caleqon, esporte, lampion, parasol, strapontin, valise [atteste uniquement sur les galeres de Malte]), d'autres extensions de sens encore (artisan, trajet). Des influences peuvent avoir joue: le genre feminin italien pour course, le suffixe pour chambrin, la terminaison pour capuchon, le cote semantique pour plan 'dessin'. En ce qui concerne des emprunts ä d'autres langues, on a tire amure du verbe amurer, qui vient de l'espagnol. Capitane, emprunte ä l'espagnol, ä l'italien ou ä l'occitan, a donne capitanesse et capitaneresse. L'occitanisme capot a ete le point de depart pour le feminin capote.

2.2.2. L'occitan En France -on l'oublie trop souvent-, le frangais n'est pas l'unique langue romane dont il faut tenir compte. Pour la terminologie maritime et celle des galeres en particulier, les ports du Midi, notamment Marseille, ont eu une importance capitale. En anticipant sur ce que nous avancerons plus loin (dans 4. et surtout dans 6.), disons qu'on trouve beaucoup de mots frangais -qui le sont vraiment devenus ou qui n'en ont que l'apparence- empruntes ä l'occitan. Dans cette derniere langue se sont produits les memes phenomenes que ceux que nous venons de voir, en ce qui concerne aussi bien le cote formel que le cöte analogique de la formation des mots et des sens. A part quelques rares mots qui sont venus du latin avec leur acception maritime, comme escaume, c'est done souvent en occitan que s'est operee souvent la creation en tant que termes de marine: armer 'preparer', bausse, brusc, compagne (qui vient eventuellement de Genes), couffe, couradour, escandal, escas, esse (de rambade), got(e) (peut-etre de l'italien), mappe (peut-etre du genois ou

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de l'italien), masse 'echeveau' (> masson), (probablement) prin, rest, segar (francise en seguer), tortis (qui se retrouvera ä Rouen) ou yeuse.

2.2.2.1. Derivation Nous rencontrons un certain nombre de deverbaux: badaye, (peut-etre) bademe, cargue, conserve, esgoutad,faurre,pegue, remeg, ronce, scie (< scier 'ramer ä rebours', etymon obscur), seme, tail et taille. La derivation suffixale est aussi riche qu'en frangais. A partir de substantifs ont ete formes d'autres substantifs (par ordre alphabetique des suffixes): aiguade, brancade (base d'origine incertaine), couvrade, lanade, lignade, minchortade, palade, pontade, ramade, sommade; capitainage, rtaulage (bearnais); archivaire; antenal; les collectifspostan et taillant; taular (mais qui pourrait etre aussi de provenance italienne); gorgias, ramas; rabasse, tinasse; tillau; [tinel, francise en] tineau; (probablement) autarelle; bastet, cabasset, clavet, (probablement) mouquet, pemet (< per, d'origine grecque), rombaillet; ancorette, barriquette (origine preromane), carguette, clavette, maillette, perteguette, tinette, travette·, fustier, peigortier, ponchier, ramier, remier, aiguediire et aiguitre, pegolikre, rombaliäre-, la forme escoubillon (ä cote du fr. äcouvillon); couffin, *remolatin, trinquetin (etymon obscur); antenolle, taillole, (peut-etre) tenderole (qui peut venir aussi de l'italien); aissadon, bitton, capion, goton (peut-etre de l'italien), hisson, latton (etymon obscur), michon, mourgon, pedagnon, ponchon, sanglon, taillon, traillon\ cadenot, capot. Parfois le resultat est un verbe: ferrater, carreger, cordeger, claver, (probablement) enginer, patroniser. De quelques masculins on a tire des feminins: andane, bassaque et fonde (ce dernier sans doute avec influence de l'italien). A partir d'un verbe, qui souvent est lui-meme un derive, on a obtenu: encirade, laissade, (probablement) parade, passade, tombade (racine onomatopei'que); fourcat, stoupinat·, levadice; cofador, esporgador, passador, taillador, aradou, enginadou, feridou, ferradou (et deferradour), foumeladou-,arboradure, emplombadure,enfaissadure, enginadure, entrainadure, espigadurejeridure·, empliment, *epariiment, massiment. A partir d'un adjectif sont nes l'adjectif planier, le substantif collectif courban, les substantifs feminins parelle, cavaline et frechisse, les verbes badiner et larguer. La derivation prefixale a joue ä partir de verbes ou de substantifs: agoutter, avarer, dibarber, embronquer, emplomber, recaler, sottofrin, soubrecorde, subrejoug, trdlucher. La derivation parasynthetique enfin est bien representee aussi: abosser, alarguer (qui est peutetre genois), amarer, däbarber, encaler, encapeler, enceper, enfaisser, enramer II, escranquä, prifachier, rabaser.

2.2.2.2. Composition Nous avons note: candaut (peut-etre), carfuec, embon, la locution espase et pougnau, laveracle / lave et rasque, levalengue, mautrobe, papemanoty, parefumäe, pare-pied (= paropiis, equivalent occitan de parapet), passe-banc, passe-gavette, taillefer, tire-gourdin, *toque-ä-banc (cf. 2.9.) et vogue-avant.

2.2.2.3. Autres precedes On rencontre quelques substantivations ä partir de bases diverses: un participe present dans le cas de mantenen, un participe passe pour compli (probablement), cordat, cordillat (d'un verbe luimeme derive), descola et perlat, un adjectif dans le cas de plot, une preposition pour centre et escontre, une preposition ou adverbe pour soute.

10 2.2.2.4. Transfert de sens Dans plusieurs cas, il s'agit d'un simple transfert dans un contexte maritime: agut, aissade, alganon, amarine, argue, assentir, aube, buvande, cairat, carretel, claveau, *collar, couladou, escandail, ferremente, fore et foüerre, gresal, lignan, massole, mieg(e), muder, paume (m.), peguer, pertegue, pible,post, radier, redable, r6le (> rouleau > rouler), rondelle (ou plutot rodelle) 'bouclier', sartan, tende, tros. Des metaphores ont joue comme en frangais. Le monde des animaux est represente dans cabre (francise aussi en chtvre), cabri(t), cabrion, cadeau (< 'petit d'un chien'), canille, cigale, codinde (corruption de queue-de-lande), cid de monine, (en aile de) gabian, maimon (qui vient peut-etre du Catalan), pez (francise en poisson) et pourpre·, cf. aussi l'italianisme lop. Nous avons les anthropomorphes cap, fiol (probablement), mantelet (peut-etre < it.), meissonniire, moisselas, parpelle ('röche' et 'piece de bois') et trenelle. Notons enfin affouguer (qui vient peut-etre d'ltalie du Nord), camara (de l'italien ?), canesteau, carguer, cep, custode (probablement), escasse, ferir ('attacher'), gatte, manille, mistral, pale, rais (de coursie), tenaille, trompe 'pompe' et vie 'contour'.

2.2.2.5. Extension aux emprunts Sur les catalanismes cadis (d'etymologie obscure) et escoue on a forme cadisson et escouet. Amaine et casse 'cordage' sont des deverbaux marseillais de verbes venus d'ltalie. Espade, emprunt au Catalan ou ä l'espagnol, a donne espader et ensuite espadeur et espadage. Patres, emprunte au latin chretien au sens de 'grains du chapelet', en est venu ä designer les pommes de racage. De picosse, emprunt au genois et d'origine onomatopei'que, est ne le diminutif picossin; la base de pallolier est egalement de provenance genoise. Sur caique, mot d'origine turque, on a forme caiquade. Comme les modes de creation sont essentiellement les memes dans toutes les langues et que dans les paragraphes qui suivent la quantite des materiaux est plus reduite, nous nous abstenons desormais de faire les subdivisions adoptees pour le frangais et l'occitan.

2.2.3. L'italien Un pays source de premier ordre pour la terminologie des galores est sans conteste l'ltalie, bien qu'il ne soit pas toujours etabli avec certitude que le mot emprunte avait dejä une acception maritime en italien, auquel cas la creation doit evidemment etre mise sur le compte de la langue emprunteuse. Par exemple, il est difficile de dire si l'emprunt de termes militaires a compris d^s le debut l'emploi dans la marine militaire: alarme (substantive par la suite), alerte (devenu adjectif), anime, anspessade, baguette, canon, capitainerie (probablement), caporal, escorte, fracas, fracasser, parapet, pavois, pertuisane, pignate, pulvirin, raucon, reseigne, ronque, sentinelle, soMat, soldatesque, solde et trompe (ά feu) (cf. trompette). La situation centrale de l'ltalie et son role dans l'histoire font que parfois on trouve des attestations en frangais ä un seul endroit hors de France ou chez un seul auteur (hapax). C'est ä Malte que se limitent des italianismes 'crus' comme bucco, cercamare (francise aussi en cherchemer), scapolo et zoppe, des caiques ou des adaptations comme caravaniste, chambrier, gastadour (du moins dans un contexte maritime), redos, rigent, retenue de poupe, revediteur, roi, souprevant, traversole et voyeur. On trouve parate (ä cote de parat) ä la cour angevine de Naples. Des historiens des croisades emploient (ä la) cole et navisole. L'auteur des Gestes des Chiprois utilise les italianismes corsegier, estraquerjarre 'lest' et velegier, Piloti empigoler. On rencontre maimonette dans la traduction d'UUoa par Du Pinet et chez Thevet, qui peut-etre a puise ä la meme source. Le verbe coller n'apparait que chez Villehardouin et Da Canal et dans les Gestes des Chiprois.

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Mais de nombreux termes, le plus souvent dejä nautiques en italien et assez souvent propres aux galeres, sont passes dans des textes franqais, avec une localisation preponderate dans le Midi de la France: abonacer, alester, amoller (probablement), ampoulette, arborer (aussi ä Chypre), armiger, baccalas (du moins en partie), bagne, barillar (du preroman barif), batiporte (qui cependant peut venir aussi du Catalan), bicherie (sens developpe en italien ä partir d'un emprunt au frangais), bonnevoglie, bourrasque, bousseau et ses variantes, boussole, bromin, calcet, Campagne, cantanette (ou plutöt cantarette, qui a ete altere ä Marseille), capuchin (probablement), caravane (probablement; surtout ä Malte), cascavali, casquer, castagnole, cavalet (probablement), comite (dejä en Moyen Orient et ä Rouen), coniller, cordon augmentatif, comiche (d'origine grecque), corsaire, costtere, coursie, dessiner (du moins sous sa forme primitive desseigner, > dessin), drisse, espale, espalier (peut-etre), espalliire, espigon, estelie (aussi Stella), estive et estiver, filar et filaret, fisquer et fisquet, forqat et forsaire, fortunal et (en partie) fortune, foumeler, grec, grecaliser et -probablement- gregal, investir, lande (d'un dialecte italien meridional), lantier (peutetre de l'espagnol), lop, *maillol, maistrance, majordome, mappe (peut-etre), mestre, mizanie, mäzanin, meze lune (adapte aussi en miege lune), mezze poupe, palan, palanquin et palanquinet, panatique, parasartis (peut-etre), partance (peut-etre), passe-vogue (peut-etre), pedagne, pontal, pontille (avec substitution de suffixe), portulan, prouäge etproueger, quaire, quarte (probablement), quarterol et quinterol, ragiole, remolar (> rimoler), risse et risser, sarciame (Malte et Marseille), sentabas, sieme, sous-comite, soutevent, taillemer (probablement), tendal, tendelet, tramontane, volte, volteger, volte-face et voltiglole.

2.2.3.1. Le genois Un itineraire frequent est la voie genoise, par laquelle bien des mots d'origine latine ou de formation neolatine sont entres dans des textes frangais, le plus souvent par l'intermediaire de Marseille ou de Rouen (cf. 3.2.). C'est de Genes que viennent chatte et la forme paranquin, tres probablement couronne et rase, dans une large mesure serper, tiercerol et timon, peut-etre vireton. Certains mots sont des hapax: dans un traite de 1246 dresse ä Genes (voir 5.2.1.), on trouve apparat, bouteselle et centenaire, ä Chypre treseul, ä Rouen candelette. D'autres ne sont attestes qu'ä un seul endroit: ä Rouen baron (probablement genois); ä Marseille boutas (de toute fagon de l'Italie du Nord), bragot, brague (> braguette), chamade (probablement), comment, douille, gaviteau, gavon, gourdin et gourdiniire, griselle, la forme lapasse, mappe (qui peut venir aussi de l'italien), penne et probablement senal. Un groupe important se retrouve dans des textes frangais provenant de plusieuis lieux, mais dans des combinaisons oü reviennent toujours les memes: Genes (le texte de 1246) et Marseille: enceinte (probablement genois), rise et rode; Genes, Villefranche et Marseille: goue et nocher (avec d'autres influences); Moyen-Orient, Genes, Rouen et Marseille: artimon·, Chypre et Rouen: rampegon; Rouen et Marseille: barbette (probablement), maitre d'aisse, marre (probablement), oste et paillol·, Rouen, Villefranche et Marseille: picosse-, Villefranche et Marseille: arrondir et estanterol (ce dernier aussi avec des influences italiennes). Disons des maintenant que Genes a joue aussi un role important dans la transmission de termes venus d'autres langues: le grec (2.3.1.: chiourme, peme et peut-etre groupi), le grec byzantin (2.3.3.: aman, car, dragan, estamenaire,fanar, gondre, ormeger, sartie), le langobard (2.5.4.: alestir) et l'arabe (2.6.: cotonnine, darse / darsine); ä cela s'ajoutent une onomatopee (2.9.: picosse) et des mots d'origine inconnue ou incertaine (2.10: andriveau, baccalas, bigote, brume, groupi, pastique, sagle, trinquenin, trinquet, voguer).

2.2.3.2. Le venitien La situation geographique de Venise a toujours invite ä une expansion vers le bassin oriental de la Mediterranee, depuis la cote dalmate et la Grece jusqu'ä Alexandrie. Quelques-uns des termes

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de marine venitiens ont pourtant migre vers l'Ouest apres avoir ete adopte par l'italien 'commun' et parfois meme par le genois: carnal, casser (probablement), cole 'tempete' (hapax chez Rabelais), fougon, gesole, giron (probablement), madier (probablement), moler, palmette, providiteur et trosse. Dans quelques cas, un hapax 'litteraire' en frangais est reste confine ä Venise ou du moins ä un auteur d'origine venitienne: on lit chetimere dans l'histoire de Boucicaut, au moment oü eile raconte les preparatifs de combat des adversaires des Genois, marengon (terme typiquement venitien) chez le Venitien Filoti, palmeger,perteque etpertequete 'bataillole de pavois' dans le texte fran^ais d'un autre Venitien: Da Canal. Pour le röle de Venise dans la transmission de mots grecs, voir 2.3.1. et 2.3.3. En ce qui concerne l'arabe (2.6.), il importe de mentionner des maintenant arsenal, qui s'est propage de la Republique vers de nombreux pays. Nous parlerons plus loin (5.2.2.) d'un document frangais de 1311 dresse ä Venise.

2.2.3.3. Autres regions Rarement, d'autres regions et dialectes ont developpe un sens maritime, mais ces cas n'en sont pas moins interessante. On doit falot ä Pise, mais l'origine en est le grec byzantin (voir 2.3.3.), non le latin. Le dialecte de Naples a fourni un terme tres important: amener 'abaisser' (du lat. invaginare); cf. aussi 2.3.3.: moustache, et 2.10.: (prendre la) masque. En matiere de marine, l'ile de Malte (voir 5.4.) peut etre consideree comme italianisante, sans qu'on puisse indiquer une region donnee, par exemple la Sicile, avec laquelle les contacts etaient les plus intensifs; ä la liste donnee sous 2.2.3, nous ajoutons encore magistrate, emprunte au latin et qui n'avait de sens que lä ou siegeait le Grand-Maitre de l'Ordre.

2.2.4. Le Catalan Region tournee vers la Mediterranee et linguistiquement comme geographiquement proche de la France meridionale, la Catalogne a eu des liens historiques et maritimes parfois tres etroits aussi avec l'ltalie; d'autre part, eile a fourni egalement des ouvriers pour le Clos des galees de Rouen (cf. 3.2.). L'apport du Catalan au langage maritime est pourtant reste relativement restreint. Quelques termes y sont nes ä base du latin: bolume, courbaton, escoue, estantare (probablement), fadrin, massane, nostre homme (probablement), palement (peut-etre), palemente, prouyer, rombau, vase, probablement vette. Batiporte peut venir aussi de l'italien, espade aussi de l'espagnol. Le Catalan a transmis aussi des mots venus du grec byzantin (2.3.3.: la forme aragonaise galire, orgeau, palamejar, pharol, prouis), de l'arabe (2.6.: rame [de papier], peut-etre remble) ou meme du gaulois (2.4.: boujaque). Cf. contau (2.10).

2.2.5. L'espagnol Dans le vocabulaire qui nous occupe, le röle de cette langue est restreint. La plupart des hispanismes empruntaient la voie du Ponant, comme balestille (Fournier), altere plus tard en arbalestrille, et sans doute cabestan. C'est le plus probablement par le Catalan que certains mots ont atteint le Midi de la France: espade (eventuellement), lantier (peut-etre), mioulas, rial et sensile. Canot est d'origine caraibe (voir 2.8.), mais il a eu un grand succes dans le langage des galeres comme ailleurs. Commandador (Brantöme), despalmer (La Fosse) et encailler 'echouer' (Vandenesse) sont des hapax.

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2.2.6. Les 'mixtures' Jusqu'ici, ä quelques notices pres, nous avons enumere des mots de provenance unique. Pourtant, l'itineraire est souvent plus embrouille, car il arrive frequemment qu'un terme a ete emprunte plusieurs fois ä la meme langue ou au meme dialecte (y compris le latin), ou encore ä des idiomes differents. Nous allons considerer maintenant des mots (en principe ä souche latine egalement) dont nous n'avons pas encore parle dans les paragraphes precedents et qu'on peut ranger dans cette categorie. Tout d'abord, en raison precisement de l'affinite formelle des langues romanes, on ne sait pas toujours ä laquelle il faut attribuer la formation et la propagation du mot ou de son acception maritime; en outre, une creation independante ä plusieurs endroits n'est pas toujours ä exclure. Plus le mot est d'un emploi frequent, plus le tableau peut se compliquer. Disons, sans nous perdre ici dans les details, que ce sont toujours le latin, le framjais, l'italien, le genois, le venitien, l'occitan, le Catalan et l'espagnol qui sont invoques alternativement dans les hypotheses sur ces provenances diverses. Voici la liste des cas en question: aisse, amariner, antenne, appointUler et apponteller, arbre, arganeau, bonace, boute, brusquer, calme, canne, capitane, carte, conille, cordile, escadre, espalmer, estouperol, ferrement, frenel, juste, gabie, innavigable, largue, levant (> levantais, levantiri), mäle, mijane / misaine, mousse, nolis,paleger 'remuer',partance,patron (> impatronir), pitance, pointiller / puntiller, ponant (> ponantais, ponantiri), ponteler, poste (> poster), poupe, proue, rame, subtile, tiercerol, timon, trenquelin et varer. II arrive qu'un mot se presente sous plusieurs formes de provenances diverses: anqui est d'origine genoise et a ete transmis surtout par Marseille, mais au Clos des galees de Rouen la Variante anquil parait venir du Catalan ou de l'occitan, tandis que anque et anquin sont des italianismes; apostis est un mot genois exporte vers Rouen et vers Marseille, mais postice et le sens de 'rameur' sont dus ä l'italien; appuyer est frangais, mais apigear, dans un texte pourtant fran§ais, est purement occitan; broume est occitan, mais brume genois; caräne vient d'abord du genois (1246 et Rouen), puis de l'occitan, mais carine est un italianisme ou un latinisme et cran une reduction franchise; le fr. chaine se double de l'occitanisme cadine et de l'italianisme catine (cf. chainette et cadenette); empoisser est un derive frangais, enpecer (Marco Polo) le correspondant italien francise; entablement est soit un derive frangais, soit une francisation de l'occitan entaullemenf, escaire ou escarre est occitan, squerre (Villefranche) est italien; escandola est d'abord, ä Rouen, un mot genois francise, et par la suite un occitanisme, mais les formes en scviennent de l'italien; pour estrop il faut tenir compte du genois, du Catalan et surtout de l'occitan, mais estrope et strop sont des italianismes; falque appartient au Levant, mais fargue au Ponant; hisser vient du germanique (cf. 2.5.5.), mais ygar a pris un detour par l'espagnol et izzar est passe en fransais (Du Pinet) par l'intermediaire de l'Espagnol Guevara et de son traducteur italien Ulloa; ligature est soit un italianisme, soit une refection d'apres le sens general (qui vient du latin ou encore de l'italien), mais ligadure est un occitanisme; lignan est un occitanisme, mais ligname un italianisme; mattre est frangais, mais maestre, mestre au sens de '(vent du) nord-ouest' est un italianisme ou un occitanisme; massapreve vient du genois, massapret de l'italien, et massapre est la reduction de Tun des deux; millerole est occitan, mais de formation incertaine, la ou en 1246 meserole, mezerole et mizerole sont des adaptations du genois; naule vient de l'occitan, nole de l'italien; noliser ou nauliser ont transite de Genes par Marseille, mais nötiger a ete croise avec l'italien; pour nolissement et ses variantes, la situation est encore plus complexe; palanquin est italien, paranquin genois; pavesade est passe d'Italie du Nord en Provence, pavesate est un italianisme, pendant que pavoisade a ete forme sur pavois-, peigner et plain se trouvent cote ä cote avec leurs freres occitans penchinar et plan ; poisson (de voile) est le caique frangais de l'occ. pez, la forme remorquer vient de l'italien, mais remolquer du languedocien ou du Catalan et remoquer de l'occitan; ripit est genois ou occitan, mais respect est un latinisme du Midi et du Nord de la France; surcoursier voisine avec son modele occitan subrecoursier, fournier est frangais, fomier occitan; taular a ete emprunte ä l'occitan, tavolat ä l'italien; velegier dans les Gestes des Chiprois est un italianisme, mais vellejar un occitanisme.

14 II arrive aussi que le contenu semantique oblige ä faire une distinction: avaler 'descendre' est un derive frangais, mais le sens de 'lancer' vient de l'occitan; couverte 'couverture' est frangais, mais le sens de 'pont' vient de la Mediterranee (genois, venitien, italien et occitan); penon est un derive frangais au sens de 'petite banniere', un derive occitan aux sens de 'plumet de pilote' et 'penne du treou', un augmentatif italien au sens de 'grande vergue' (cf. le cas de cordon, 2.2.2.1. et 2.2.3.); plomber parait un derive entierement frangais, mais pour certaines acceptions ('garnir de plomb la poignee des rames' et 'episser une corde') une derivation en occitan est plus probable; table au sens commun vient directement du lat. tabula, mais au sens de 'planche' il apparait ä peine en frangais: c'est un emprunt semantique d'abord au latin, puis ä l'italien, ensuite et surtout ä l'occitan, et ä sa suite nous avons les derives meridionaux taulan et taulat. Bien des termes, dont beaucoup qui appartiennent typiquement aux galeres, ont ete pris d'ailleurs ä un 'latin medieval' qui n'est autre que la latinisation de vernaculaires les plus divers: mots genois d'origine byzantine, termes de commerce d'origine Orientale ou arabe, formations dialectales, etc.

2.3. Le grec 2.3.1. Le grec classique Depuis son epoque classique, le latin a assimile un nombre important de mots grecs. Aussi est-ce le latin qui doit etre considere comme le point de depart pour amidon, anchois, anqui, artimon (intermediaire genois), astrolabe, probablement broc (> broquet, etc.), probablement bronze (d'oü des derives), caler 'faire descendre' (> cale), chiourme, le derive desbarater, escaume, esperie, futaine, hiiroglyfe,palan (d'oü des derives importants), pelage (> *empaleger),peme (par GSnes; > pernet), phare, pouge (> pouger, pougestrel), poulie (> poulieur, pouliette, pouliot) et prouis (intermediaire Catalan). Des mots grecs peuvent se rencontrer par-ci par-lä chez des auteurs comme termes historiques: aphlaste (cf. aplustre, 2.1.2.), trierie chez Nicole Oresme, triire, triSrarque et trierarchie -tous les trois d'ailleurs adoptes dejä par le latin- chez le Pere Fournier (1643) quand il parle d'Athünes, epagon chez Rabelais, cileuste chez Jurien de la Graviore. Des mots que nous n'avons pas repertories se trouvent dans la meme situation: hexdres et heptires 'navires ä 6 resp. 7 rames' chez Le F£vre (1650), ou ä l'epoque moderne diäres, pentires, diakontires et les rameurs appelis thranites, zygites et thalamites chez Humbert et d'autres. Ce ne sont lä que des emprunts sans aucune existence rdelle dans le vocabulaire maritime frangais. Ajoutons les emprunts savants litharge et hydrographe, dont le dernier, avec les derives hydrographie > hydrographique, a du moins connu quelque succes. Viennent du grec classique: cote ('nuque' > epaisseur exterieure du timon'), les formespelagre, palagre (empruntees au Moyen-Orient; cf. ci-dessus pelage) et, par des detours, espercine, falque (> falquette), ferse, peut-etre groupi (cf. 2.10) et tonneger (tous par l'intermediaire de Genes), prodou (Venise ou Naples), ganche (Italie), peut-etre frSgate (Sicile, la 'Magna Graecia'), broume (par l'espagnol). Ce sont lä des migrations que nous allons rencontrer aussi dans le cas du grec byzantin (2.3.3.). Enfin, le grec a joue un role important pour la famille de calfat, calfater et pour lebäche (voir 2.6.). Des etymons grecs (parmi d'autres) ont ete proposes pour gumine, orse (aux deux sens), siroc et trosse. 2.3.2. Le grec massaliote Le grec des Phoceens etablis des le 6' siecle avant J.-C. ä Marseille a eu quelque influence sur l'occitan, mais moins qu'on ne l'aurait pense: callement, ganse (> gansette), gond, polome et

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poulomar{> empouloumadure), *tiane; probablement calumer (> champler) etcolumer, peut-etre petugue et tonneger. II faut probablement abandonner l'hypothese massaliote pour biais (> biaiser).

2.3.3. Le grec byzantin Par contre, le grec medieval de la periode byzantine (4 e -15's.) a influence profondement le langage maritime, et tout specialement celui des galeres. Cette influence n'a presque jamais ete directe (comme probablement pour le non maritime tapis), mais a emprunte des voies diverses: le latin pour un changement de prononciation tenia > *tenda qui mene ä tertde et peut-etre pour une influence sur le developpement de comite, la Sicile pour le mot-clef gaUe / galie (> galiette, *galien [2 sens], galier), pour galiot ( > galiotage) et pourpilote ( > sous-pilote), Naples pour le non maritime moustache, Pise pour falot et peut-etre aussi fanal, Genes pour aman (> amantil > mantille), car, dragan, estamenaire, fanar, ormeger, sartie (> sarciame, sarcier, assortier, ensarcier) et peut-etre tonneger, Venise pour le derive galiasse, Venise et Genes pour gondre, l'Italie du Nord pour fanon, l'Italie pour calcet, möle et riz, le Catalan pour orgeau, palamejar et prouis, le Catalan et l'espagnol pour pharol, l'aragonais (cf. 2.2.4.) pour le changement de galie en galire (> gaterien, *galeron), l'espagnol (en partie du moins) pour le derive gallon, une voie incertaine pour escarie (> escarier) et difficile ä preciser pour galiote. Escale a d'abord ete emprunte au latin, pour cheminer ensuite de nouveau vers l'Ouest par la voie de Venise. Bemigal enfin a ete repandu par le grec d'Egypte.

2.4. Le gaulois Malgre le fait que les anciens habitants de la France se sont bien occupes de la navigation, le gaulois n'a pas legue de termes nautiques, du moins pas dans l'ensemble qui nous occupe. D'ailleurs, il faut partir en principe du gallo-roman, sinon dejä du latin ou du latin tardif, comme pour berceau et bercer, briser, changer (> changement), chemin (> acheminer), chemise et son derive camisole emprunte ä l'italicn, charpente (> charpentier > charpenterie), eschapler (> eschaple) et l'occ. escapolar. Si le langage maritime s'est servi -ou se sert encore- de termes d'origine gauloise, ce n'est qu'ä travers un sens plus general dans les differents idiomes. La liste suivante, qui n'est pas complete, le montre suffisamment: abriver (occitan), peut-etre abruchier et abruquier (italien), andais (et landier), balai, banaste (croise dans le Midi avec du latin d'origine grecque; > banaston), peut-etre la famille de barre et de baril, bignon, la famille de [bille] (> biller, billon, billot, habiller, rhabiller, etc.), boisseau, bondon, bouge, bougne, boujaque (par le Catalan), la famille de [braca] (> brague et bragot passes de Genes ä Marseille; aussi brayer 'cable'), chant, chouc, descombrer, gaillardet, galette, gravier, lieue, melle, patrol (> pairole, pairolier), piice, peut-etre sap et sapin (ce dernier a ete croise avec du latin), probablement sillage et sillon, talar (occitan), talus, tarelle et tariäre, valet, valise et vouge. Exceptionnellement, on est en droit de remonter au pregaulois, comme pour galaveme, lisque, pot et trou.

2.5. Les langues germaniques 2.5.1. L'ancien germanique Avant de se separer en plusieurs branches, le germanique a dü connaitre une unite relativement grande. Par des contacts anciens, notamment avec des variantes occidentales, plusieurs mots sont

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passes dans le latin et dans les langues romanes. Dans ces cas, pourtant, une acception maritime n'y a ete donnee que plus tard. L e latin dejä a dü emprunter rötir et surtout banc, qui connaitra un avenir fecond comme terme de marine, avec le derive fran^ais debanquer (et *embanquer ?), les derives occitans bancade et banquette, le derive italien bancasse. On constate des croisements avec des mots latins dans Scume (> ecumeur, etc,),gäter(> dägät) el haut (cf. hauturier). Huche (probablement) et räpe remontent au latin tardif; pour embrouiller (> embrouille) il faut penser ä un verbe gallo-roman et en partie ä un intermediate italien. L e vocabulaire introduit ainsi n'est pas negligeable; on y compte, par exemple, des points de depart de families entieres: aune (> aunage), bände (de renforcement; > bandin, bander, bandiner, etc.), bastard (> bastarde, bastardeile), bätir (> bätiment; bastion par l'italien, bastingage par l'occitan; peut-etre faut-il partir du francique, cf. 2.5.2.), blanc (> blanchir), bois (> boucher > bouchori), [brand 'epee' > ] branler (> branle, ibranler), [büche >] embüche, Crosse, dgarer (> ägarement, par le Midi *egaradure), fournir, fourreau (> fourrer, etc.), frais (> rafratchir, etc.), garder, gamir, haler, hanche, robe (> rober, robeur) et soupe. Certains derives ont reiju leur sens maritime en occitan: arrape, barganeau, briconel, enfanguer, estraper, d'autres en italien: listeau, rampegon (genois) et rampin (italien du Nord).

2.5.2. L e francique On sait que le vocabulaire frangais et, dans un degre bien moindre, celui de l'occitan, se composent d'un grand nombre de mots d'origine francique. Pourtant, les termes de marine y sont relativement rares bien qu'importants: bord (aussi 'planche' > contre-bord), d'oü bordage, border (> bordure, deborder, [reborder >] rebord), bordoyer (et bordeger par un detour via l'italien) et aborder (> abord, abordage, disaborder); ensuiteflot (> flotter) et mät (> mäter, mäture, demäter, remäter), auxquels on est peut-etre en droit d'ajouter [elingue >] elinguer, grappin et touer (> touet). Tous les autres -ils sont nombreux dans notre dictionnaire- ont regu leur acception nautique en frar^ais. Nous les enumerons par ordre alphabetique, avec leurs derives et composes; souvent, ce sont eux-memes des derives d'un mot de l'ancien franqais qui, lui, est d'origine francique. Adouber (> adoub, adoubage, adoubement; radouber > radoub, radoubement, radoubeur), aganter (par le genois et l'occitan), attraper, balle 'paquet' ( > ballon, ballot > balotage), [ίban] (> banniäre, abandonner), bätir (peut-etre; cf. 2.5.1.), bau (> embausser, embaucher), besogne (> besogner), bidot, bli, blesser (> blessure), boulanger (> boulangerie), bouter (> bout, boutasse et boutasson [par l'occitan], boutoir, bouton, rebouter, boute-hors, arc-boutant > arc-bouter), chaloupe (ä l'origine 'coquille de noix'), crampe, crampon (> dicramponner), croc (> crochet, accrocher, decrocher, encrocher), dard, dichter, dilabri, ecaille, ecrevisse, emerillon (et l'italianisme smiriglio), eperon (sens maritime probablement ne en Lombardie), escarmouche ( > escarmoucher), eschiver, eslocher, estal, estoc, estor, estriver, etai 'soutien' ( > itayer), etendard, etrier, fauteuil, feurre, flanc, flatir, fläche, franc (> a la frangaise, franc-etable),gäche, gage (> engager), gagner,garantir, gargon, garrot (> garrotter), gauche (probablement), gerbe, glisser, gloe, gonfanon, gratter, grimace, griser, guenchir, guirite (adaptation de l'occitan), guerre, guet et guetter, guirlande (par l'occitan), guisarme, hache (> hachette, cf. mattre de hache), hangar, hante (< afr. hanste < frq. hant croise avec son synonyme latin hasta), hareng, havet, hetre (> hetreau), heurter (> heurt, heurtoir), houppe,jardin, lambourde, lechefrite, lisiere (peut-etre), lisse, löge (> loger, logement, diloger), loudier, marc, marcher (> marche, marchepied), marichal(e), osiire, pan 'mesure' (par un detour via l'occitan), poche, rang (> ranger > rangee et rangement, arranger > arrangement, deranger), renard, satte, saule, taquet (d'une Variante normende; de l'afr. > attacher, ditacher > detachement), targe (> targer, par l'occitan ou l'italien targue > targuette, targon), tire (> atirer > attirail), touaille, träbuchet, tricoter, trombadou (par l'occitan), trompe (> trompette, trompeur; mais trombe par l'occitan ou l'italien), troupe, turner et tuyau.

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2.5.3. Le gothique Le superstrat gothique n'a eu d'influence sur le vocabulaire maritime qu'indirectement, par extension semantique. Le latin tardif avait dejä adopte la famille de arreer (> arroi) / cornier. En Provence sont nes emboumau, escarpine, [estacar >] estaque, gabarit, group (> groupar), rancade, la famille de tac (> tacade, taquer, mais le norm, taquet vient du francique) et celle de tap(e) (> tapon et tampon, tapidre). D'Italie viennent arranquer (probablement), attaquer (> attaque; cf. le fr. attacher sous 2.5.2.), busque, escarpin, *espalveree, estrapade, flasque 'bouteille', galbe, et au moins une partie de la famille importante de bände 'cote' (> bander, bandiire, banderole, bandin > bandinet). En Catalogne a ete forme bandouliere, et peut-etre en espagnol icoutille (> icoutillori). Cf. aussi guider, qui est un croisement avec un verbe d'origine francique.

2.5.4. Le langobard En Italie du Nord, le superstrat langobard a fait adopter un seul terme maritime par voie directe: esquif (> esquifon) et quelques autres par evolution semantique: arramber (> arrambage) / rambade (> rambadette), balle 'boule(t)' (> ballotte), bricole, leste (> alester, alestir), pataras / patarasse (> patarasser).

2.5.5. L'allemand L'ancien haut allemand a fourni riblon, rideau et saisir, le moyen haut allemand bride (> brider), cric, fifre et hallebarde (cf. aussi saccager par l'intermediaire de l'italien), le moyen bas allemand chopine et peut-etre butin (> butiner, voir 2.5.9), le bas allemand hisser (> hisson, rehisser), le seul qu'on puisse attribuer directement ä un contexte maritime, et l'allemand enfin chicaner, mufle, [pistole >] pistolet et sabre.

2.5.6. L'anglo-saxon L'apport de l'anglo-saxon est plutot maigre, mais comprend certains termes essentiels: trois des quatre nouvelles appellations ponantaises des points cardinaux avec leurs subdivisions: nord, ouest et sud (le quatrieme sera fourni par le moyen anglais), le derive bateau, etai 'cordage', la forme hafne, enfin sonde (> sonder, sondage, resonder) et peut-etre tref ('tente' > 'voile'). Hors du contexte maritime encore [javelot], d'oü javeline, et peut-etre loquet (qui vient eventuellement du neerlandais, cf. 2.5.9.).

2.5.7. L'anglais L'ancien anglais n'a pas laisse de traces, mais le moyen anglais comble la lacune des points cardinaux avec est. On y doit encore arrimer (> arrimage), bouline (> bouliner) et rade (> radier). De l'anglais moderne on a deriver (qui a coincide partiellement avec son homonyme qui vient de rive; > dirive), rhumb et peut-etre vadel (> vadeleau).

2.5.8. Le nordique La langue des Northmen a influence profondement le langage maritime. On lui doit bitte (> bitton dans le Midi), brayer (> brai), carlingue, cingler (et [sigle] 'voile'), drenc, icoute (selon toute

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probabilite), iquiper (> iquipage, tquipement, riquiper), escaude, itambot, έίτανβ, flotte, \gr4er >] agräer (> agris),guindas, guinder (> guindant, guinderesse), hauban, hune, itaguejoli (mais en joli semble etre parti de l'occitan), quille, ralingue, raque (> racage), rider (> ride), ris (> risie), taude, tillac (et tonlac ?), tolet, ulague, vague et varangue. II faut y ajouter probablement icoute et lof, moins probablement tode (> todere). Sont indirectement maritimes: bidon (peut-etre), [but >] rebut, caque, gourmander, hamais et marquer (> marque, marqueterie).

2.5.9. Le neerlandais Le (moyen) neerlandais a procure plusieurs termes de marine recenses ici: affaler, amarrer (verbe important qui a donne un certain nombre de derives fran^ais: amarre, amarrage, dimarrer, emmarrer), bootkin, bouee, bourset, icore (> icorer), ipisser (> ipissure, dpissoir), [fret >]friter, havre, laman /lo(c)man 'pilote', matelot (> matelote), merlin, rime (> rimon) et rimer. Ajoutons-y la forme frisonne lest [neerl. last, qu'on trouve aussi en frangais], peut-etre ballast, coquemar, esqueteau (indirectement) et sabord, enfin, mais beaucoup moins probablement, choc et choquer, flasque (d'affüt) et lof. D'autres termes ont ete empruntes en dehors du domaine maritime, mais pouvaient y etre employes: anspect, arquebuse (> arquebusier, arquebusade), biire, botte 'paquet', butin (peut-etre, cf. 2.5.5.; > butiner), cosse ('bas' > 'anneau'), (serge d') escot (Flandres), halecret, hobelerre, loquei (qui pourrait venir aussi de l'anglo-saxon, cf. 2.5.6.), manne, mannequin, [pacque >]paquet,pique ('arme' > piquier), pompe, stockfish, tringle et varlope. Enfin il y a un petit groupe de derives ä peine maritimes dont le simple non maritime remonte au neerlandais: blouque, briquet, luquet (qu'on croit transmis, assez curieusement, par l'occitan), mitraille et plaque.

2.6. L'arabe La terminologie maritime, notamment celle de la Mediterranee, doit beaucoup ä l'arabe. L'itineraire de ces emprunts a pu etre direct, par le Midi de la France (ou ces mots restent assez souvent confines), ou plus usuellement indirect, par l'Italie et la peninsule Iberique. Les termes directement maritimes sont souvent d'une importance primordiale: les noms de vents garbin, lebiche (emprunte par l'arabe au grec) et siroc, ensuite arsenal (par Venise) et le type gdnois darsine (> darse), toute la famille de calf at, calfater (> calfatin, calfatage, recalfater, les roles respectifs de l'arabe et du grec ainsi que du substantif et du verbe ne sont d'ailleurs pas tres clairs), felouque (probablement), toute la famille de goudron (> goudronner, goudronnage, goudronneur, engoudronner) ou de quitran (> aquitraner, enquitraner > *enquitranade), probablement aussi liban, et peut-etre gumdne (> gumenette). D'autres sont devenus maritimes: amiral (probablement en Sicile; > amirale, amirauii, viceamiral, vice-amirauti), argousin (probablement en Italie; > sous-argousin), caban (en Sicile), machemoure (par le biais de l'espagnol), magasin (probablement dans le Midi de la France; > magasinier), peut-etre marabout (> maraboutin; cf. 2.2.1.4.), monine ('singe'; > ä Marseille cul-demonine). L'apport est considerable aussi dans quelques terminologies precises: les poids et les mesures: calibre, carat, chiffre ('zero' > 'signe'), rame (de papier; par le Catalan), rottel / rolle (par l'italien), romairte (par l'espagnol ou l'occitan), rubbe; les etoffes: basane (par l'espagnol), bougran, coton (par la Sicile; le derive cotoruiine par Genes), damas, herbage (probablement), magrabine, satin, tabis; les recipients: jarre (> jarron), couffe. D'autres emprunts ä l'arabe sont: aufe (par l'occitan), azagaie (par l'espagnol), bougie, hasard, laiton, matelas, nacaire (des les Croisades), eventuellementpastäque, raquette (> raqueter), remble

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(peut-etre; par le Catalan), sacre (des les Croisades; 'oiseau de proie' > 'canon'), soufre ('rene' > 'bride du timon') et timbale. Cf. aussi courbache (2.7.).

2.7. Le turc En premier lieu nous avons le terme designant le peuple: turc, pris souvent dans un sens plus general (comprenant les Africains du Nord), a meme fini, sur les galeres, par perdre son Statut de nom propre. Nous devons au turc le nom de navire mahonne (mais l'origine est arabe), le tres important caique (> caiquade) et deux designations de galeres turques: beylire et -peut-etresacale. Ajoutons-y les noms d'etoffes boucassin (probablement par l'intermediaire de Genes) et taffetas (ce dernier peut-etre d'origine persane), casaque (plutöt que persan), courbache (transmis par l'arabe), le meridional sasse 'pelle' (d'origine persane) et son derive sasolle (ce dernier par la voie de l'italien).

2.8. Autres langues Certains mots remontant au persan ont trouve par la suite une application maritime. Caravane, qui designait ä l'origine un groupe de voyageurs (montes sur des chameaux), a fini par s'appliquer ä un groupe de navires et aux campagnes des chevaliers de Malte. De l'epoque des Croisades datent aussi carquois 'etui ä fleches' et tambour (d'oü les termes de galeres tambouret, tambourelet et tambourin). Bazar 'boutique' est ä l'origine de la locution en bazar. Nous avons releve enfin quelques termes designant des etoffes, qui parfois sont arrives en franqais par plusieurs escales: armoisin (par l'italien et l'occitan; > armoisine), icarlate (mot persan qui remonte lui-meme au latin par l'intermediaire de l'arabe et du grec) et liza (reste confine au Midi). Cf. aussi casaque, sasse et taffetas sous 2.7. Pour les autres langues, il n'y a qu'ä noter esclave, mot slave qui d'ailleurs avait dejä ete assimile par le latin, et deux mots arawak des Caraibes transmis par l'espagnol: tabac et surtout [canoe], dont la francisation canot aura un riche avenir.

2.9. Onomatopees Dans toutes les langues, des imitations de bruits et des formations expressives ou affectives ont donne naissance ä des radicaux capables de former des mots et des derives. Certains des nötres remontent au latin, au germanique ou au gaulois; d'autres sont de formation plus recente. On peut parfois attribuer ces formations ä une region. Ce n'est pas le cas des exclamations ah, hou et ouh, mais bau est occitan. Ce n'est pas le cas non plus de bombarde, boudin, buffet, frapper, gargouche, patte, pic, pique, piquer et tomber, mais les formes peuvent diverger: toucher est franqais, [tocar], d'oü *toque-a-banc, est occitan; cf. aussi le derive occitan tombade. Le derive piquette peut appartenir au Nord et au Midi, mais piquois semble un mot du Nord (cf. picosse, venu de Genes vers Marseille, oü a ete forme picossin). D'autres, qui sont vraiment maritimes, sont occitans ou plutöt marseillais: bouffette, fringuer, gargaladou et gargate. Morion est venu de l'espagnol.

2.10. Etymologies inconnues ou incertaines De bien des mots, parfois des plus importants, l'etymon reste encore ä etablir entierement ou avec certitude. Pour le Nord et le Midi de la France, citons bagage, bahut, baril (preroman, peut-etre

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celtique), bonnet, brin, brion, brüler, choquer, contau (> contre-contau), echouer, iclater, flute, galon 'ruban', mortaise, perruque et prilart, dont plusieurs ne sont pas en premier lieu maritimes. On peut toutefois indiquer oü le terme de marine est atteste et assez souvent d'ou il s'est repandu. Autour du Clos des galees on trouve agnan (qui vient probablement du Midi), bourgari, cotenaller / cotonaillier, cousture, lenot et mahon; c'est de Villefranche que vient l'attestation de maruge. Roster (> rosture\ l'etymon est probablement le lat. retortus) et tanguer sont ponantais. Un tres grand nombre est occitan, plus specifiquement marseillais: alader, argaibier, auraii, quelques representants de la famille de baril (baral, barille, barrique), basseau, bigourelle (peut-etre du Catalan), *bouille (> bouillet et bouillol [ce dernier peut-etre de I'it.] > bouillolet), bourdelliire, breane, broc (> broquet), champler, chaner, chelamide, galhe, galoche (plusieurs sens ä partir de 'chaussure'), gavette, gratiou (qui peut venir aussi d'Italie ou de Catalogne), guingonneau, laneau, latte, mouy, radanche, rambau, rigaud, rioste, ronsin, savate, sione, tachette, targuie et treou. D'Italie viennent andriveau (plus specialement de Genes), angireau, baccalas (notamment Genes), bourde, brigantin, probablement (ä) galoche, matafion, parensane et probablement tampagnon, trinquet et voguer (> vogue, vogueur et voguier, voguement, vogue-avant; peut-etre de Genes); de Genes, brume, (peut-etre) groupi, (probablement)pastique (> Rouen et Marseille), sagle (> sagoulette) et trinquenin\ de Genes ou de Naples (prendre la) masque (d'origine preromane). On doit au Catalan allier, baraque et setviole, probablement aussi cadis et massane\ au Catalan ou ä l'occitan risson; ä l'occitan ou ä l'espagnol trinquer, ä l'occitan, au Catalan ou ä l'italien du Nord flonc; ä l'italien ou ä l'espagnol scier 'ramer ä rebours' et trinque (les deux marseillais). Tref semble appartenir au Nord de la France. Bigot parait ponantais, mais bigote est levantin (Marseille et Genes). Une region precise est plus difficile ou impossible ä indiquer pour ave, bauber, bette, carcasse, cultinere, (calfat a) fret, gamelle et orse (> orser, *orsoyer).

3. Le Ponant De tres bonne heure, le vocabulaire de la langue d'oil a ajoute au fonds latin et gallo-roman des elements germaniques: d'abord franciques, ensuite scandinaves, et finalement anglo-saxons et neerlandais. La question se pose de savoir si les galeres, aux moments d'etre transportees ou meme construites en Ponant, y ont amene aussi leur vocabulaire mediterraneen et, dans l'affirmative, si elles ont reussi ä le faire acclimater et introduire en frangais, ou bien si au contraire elles se sont pliees au vocabulaire en usage sur les cotes occidentales de la France. Pour repondre ä ces questions, nous devrons inevitablement nous referer ä une grande quantite de termes. Rappelons ici que les crochets marquent les mots, les formes ou les attestations qui n'ont pas ete enregistres dans notre Dictionnaire.

3.1. L'epoque ancienne A partir du 12' siecle, nous possedons un nombre relativement considerable d'ouvrages litteraires et historiques qui nous informent sur le vocabulaire ponantais, mais comme ce ne sont pas des textes techniques, ils seront traites dans la seconde partie de cette Introduction. Le premier document specialise d'importance est la serie d'articles primitifs des soi-disant Roles ά'ΟΙέτοη ou Jugements d'Oliron, qui selon certains remonteraient jusqu'ä la seconde moitie du 12e siecle. Nous y constatons en fait ce que nous verrons pour les ouvrages litteraires de cette epoque et du Ponant. Tout d'abord, un grand nombre de mots remonte directement ou indirectement au latin: [amarege (var. amarage)], ancre / anchre (var. ancore), ancrer, aparelz ou appareilz pi., ariver, [asseicher (l'ancre), [austier 'haussiere' ?], [baloigne 'balise'], bevrage, cable / chable (var. caable), caucion, charge 'cargaison', charger / cherger (var. chargier, carcher), chemin, compaignon, conduire,

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cordaige (var. cordage), cordail (var.), corde, corps (de la nef), coupper, [cours (d'eau)], [cuisine i quisine 'repas; vivres'], [descharge], descharger, despens, dommaige /domaige, eaue / eve, s'empirer, entrer, erre, eschapper / achapper, eslonguer 'eloigner', estourement, extensille 'ustensile' (var.), (se) ferir, fustaille, gecter, [giet 'jet' et getaisson], gouvemer, homme (en la mer), issir /yssir (de la nef), lever (une voile, une ancre), lier, lit, louaige, louer, louyer 'salaire', maistre / mestre, [mareage / mareaige], [mareer], marinier (var. mariner), mener, [nef I neff (var. neef)], paier, s'en partir, se perdre 'faire naufrage', peril, pippe 'tonneau', [plain (de la mer)], port, prest, [remuage], rompre, sauver, (se mettre) a seche, (faire le) service, [sourtil ?; dans Cleirac sortir], (mauvais) temps, tonnel / tonneaux pi. / toneaulx pi., torment, vessel / vesceaulx pi. / vasceaubc pi., viande 'vivres', voede 'vide', voie, voyage / voiage. D'autre part, nous rencontrons des mots d'origine germanique (nordique, anglo-saxonne, francique et neerlandaise): adouber, amare, amarer / amerrer, [armogan 'temps propre pour naviguer'], bourt *bord du navire', [fret / frest], [freteger], [freter / frecter 'louer'], Igreer], [guindaige (var. guyndage, vindage)], guinder (var. guynder), havre (var. haven), ioli, loman / locman (var. lamen) et mast. Dans ces articles, il n'est question que de navires marchands, jamais de galeres, si bien que nous restons sur notre faim. II faudra attendre la fin du 13*siecle pour avoir quelque chose de tangible, mais du coup nos voeux seront largement combles.

3.2. Le 'Clos des galees' de Rouen L'embouchure de la Seine ouvre la voie vers la Manche, vers I'Angleterre. Des decembre 1292, Philippe le Bel loue deux escadres genoises pour combattre les Anglais. C'est le debut d'une cooperation extremement fructueuse, car au printemps de 1294 des Genois, sous la conduite d'Enrico Marchese, viennent en Normandie construire des galeres et le fameux 'Clos des galees' de Rouen, le premier arsenal de France (cf. La Ronciere 1,335). Au 14° siecle et encore au debut du 15°, le secours des Genois restera inestimable: Benedetto Zaccaria et Rainier II Grimaldi seront amiraux sous Philippe le Bel; Jean de Vienne, nomme amiral le 27 decembre 1373, aura deux Genois pour le seconder: Rainier Grimaldi et le constructeur Obertino Stancone. Des flottes et des mercenaires viennent regulierement renforcer les forces frangaises du Ponant, par exemple en 1327, de 1337 ä 1338, en 1354, en 1372 et en 1415. A l'arrivee des Anglais, le Clos doit fermer ses portes le 19 janvier 1419 (La Ronciere 11,462), mais l'equipement des galeres y reprend des 1461 (La Ronciere 11,295). En 1488, le Genois Georgio Doria y construit une galere (La Ronciere 11,462). En 1532 encore, une galeasse et un brigantin sont bätis au Clos des galees (BN, fr. 15628:153-153™), mais bicntöt la fondation du Havre portera un coup mortel ä cet etablissement. Pourtant, ce n'est pas uniquement de Genes que venaient des secours. Apres des negotiations engagees en 1293 par Philippe le Bel dans le but de se procurer des navires norvegiens -une convention sera conclue en 1295; cf. Jal 1840:11,294-300)-, c'est presque uniquement vers le Midi que la France tourna son regard: si parfois des calfats et des remolats venaient de L'Ecluse en Flandre, ce sont surtout des equipes meridionales qui viennent entretenir les galeres du Ponant; on loue des troupes ä Venise, en Espagne, en Catalogne, en Languedoc et en Provence (pour plus de details, voir notamment La Ronciere 1,336,489; II,39,74,98,124,215sq.,226,257,260,297,40607,480; Masson 13; Vidos 64-66). II etait inevitable que cet afflux d'etrangers eüt des consequences: «Marins, constructeurs, patrons, amiraux, ecrivains, tous ces Meridionaux apporterent, dans nos institutions, notre langue, notre Strategie maritimes du Ponant, une revolution inoui'e, qui laissa de profondes traces [...]. / Aux bords de la Seine, les idiomes du Nord et du Midi se rencontrerent» (La Ronciere, 1,337-38). II nous reste plusieurs temoignages de cette influence mediterraneenne, qui parfois est difficile ä attribuer ä l'un des idiomes. Molinier a publie les contrats conclus en 1337 avec Ayton Doria; ä Leopold Delisle nous devons plusieurs documents du 14° siecle, ä Breard les tres importants inventaires du Clos sur les annees 1382-84, ä Mme Chazelas, plus recemment, la publication d'une foule de documents d'archives.

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3.2.1. La cohabitation des deux vocabulaires Qu'en est-il exactement de cette rencontre des deux idiomes ? Prenons un inventaire interessant de 1359 enumerant les « apparaulx de gallees baillies a Jehan Tartarin (nom qui trahit le Midi), patron de la gallee Saint-Victor qui est du roy » par mandement d'Estienne du Moustier (BN, fr. 26002, n° 824). On y voit amant, arbre, artimon, baron, candelete, groupial, hoste, ource / orche, pouppe, prime, proue, prouys et sa corruption prouyer, rise, tierchereul et vete, mais aussi amarer, aviron, drenc, gouvemal, grapin, hauben, huistague, maast, raque, (clou de) tollac et vergue, si bien que les deux vocabulaires semblent se tenir en equilibre. Cependant, la question est de savoir de qui ils proviennent: du maitre du magasin qui les livre, du patron qui les regoit, ou encore du clerc qui en dresse la liste. On a l'impression que plusieurs influences ont joue, parce que des explications -nous serions tente de dire: des traductions en langue etrangere- sont donnees dans les deux sens: d'un cöte «une prime dit estay», de l'autre «une corde [...] appelee hoste de poupe »; « une hausiere dit gume plaine »; « 4 poulies dictes pataques ». L'exemple ne nous parait done pas decisif. Mais nous avons mieux. En lisant les comptes de Jean Champenois de 1384 qui concernent les galeres (Breard 43-73), on tombe sur un grand nombre de termes qui viennent de la Mediterranee: aignen, aisse, aman / amant, amare 'marre', anquil, antaine, arbre, artimon ('mät' et 'voile'), baneque, bände, barbette, (probablement) baron, batarlle, boutefore, brusquier / bruquier, cabesten, calfestrer / calefestrer, cap 'cordage', cotine 'cotonnine', coulloir (probablement francise), couronne (probablement du genois), coursier / coursiire / coursieu, (probablement) embrouquier, escalle 'echelle', espercine (< genois), estaminare, estandelar, estentaire, estoupperol, fallet, fers 'ferse', flonc, gondre 'embarcation', groupiail, gume, jouvre, madret 'madier', marcheproie, mestre d'aesse, migenne ('mät' et 'voile'), orche, orgreneaux, oste, paillol / pailol, palmare, patesque, pavoys / pavaiz, perne, plonmade (< occitan), pouge, poupe, prime, prois / proiz / proys (< Catalan), proue, respit, (probablement) rise, soutte, taille, tiercerol / tiercherol, timon, timonniire, tortiche / teurtiche (< occitan), trousse 'trosse', vase, vaugueur et vette. D'autres peuvent etre consideres comme ponantais ou aussi ponantais: adviron, ancre, apparaulx / appareulx, bonnette, brache, brayer, (fil de) caret, chaudiire, chouc, cordail, corde, corps, encomail, escaude, eschapple, escore, estouppe, estroup, goutran, grappin, halle, haussiire, huissiέre, joingneur, lingne ά sonder, mast, meulle, penton, plonc, plonmer, poulie, rapareillier, recourre, suif tarelle, tige, tonlac, tref et vindas. On voit clairement que ces derniers sont en minorite et concernent assez souvent des notions plus generales ou des objets qui appartiennent moins speeifiquement aux galeres. Le lecteur se sera aperqu que dans la derniere liste figurent non seulement des termes d'origine germanique, qui geographiquement cadrent bien avec la cöte normende, mais aussi des mots d'origine latine. Or il s'avere que pareille origine ne garantit nullement l'emploi general d'un mot. Si appareiller, chaudiire, corde, itoupe, poulie et suif se rencontrent dans le Midi aussi bien que dans le Nord, il y en a d'autres qu'on ne verra jamais, rarement ou tardivement dans les documents du Midi: aviron, cordail, encassillier, estorer (> estorement, estoreur), haussiire, jatte / gate, quenne; on en trouvera quelques-uns aussi sous 2.1.1. Nous reviendrons plus loin (4.3.1.2.) sur ce fait. Quand on passe aux inventaires d'autres navires, notamment des barges (Breard 73-85), on trouve encore du levantin: callefestrer, cotevalle, coursiire, orgueneau / argrenel, taille et trousse, mais le vocabulaire ponantais prend tres nettement le dessus: [aboutoir], [acotar], ais 'planche', [aloir (pour combattre)], ancre / encre, aviron, [barge], [bateleus], bitte / bite, bord, bras, [bro(p)pie "beaupre'], cabestent, calengue, chastel, [cleon (de mät)], [cleonner], [coit(t)e], [contrecueur (de mät)], [coupple], courbe, [cuirot (des dalles)], [dalle], [dallot], drone, escore, escoute, [eslierre], [espec], esquenbieu 'ecubier', esqueteau, [estoc], [estuin],ferreure (de gouvernail), [(bateau) flobart], fouyer 'fougon', [genou], gond (de gouvernail), gouvernail, halle, [happe 'hache'], hauben, [hec], hiau 'heaume du gouvernail', [hoquere et hoquereau], [hourdeiz], [huvelot], lof, mast, master, [owe/ 'ossec'], [portelof], [pouque], quille, raque, [raqueter], [recliquier], [saffryn (de gouvernail)], [soliveau], [tambre], [tambroiz], [tasseau], tillac, tref, vergue / verge et vindas.

23 C'est dans l'inventaire des magasins qu'on note un peu de pele-mele, mais cela se comprend aisement, et souvent des precisions sont donnees, par exemple: «Item une piece de haussiere pour batel [...]; 1 estay pour batel [...]; une prime de galee [...]; une pouge de galee » (Breard 90). Les autres documents qui concernent le Clos des galees presentent exactement le meme tableau: si des ouvriers travaillent ä elinguer les galeres dans les halles, certains termes restent propres aux galeres: par exemple, on apporte des charretees de bois pour faire des estaminairez, des madiers et des timonnieres pour les galeres, mais des \genous] et des warengues pour les bargots (Chazelas 1,258). Pour les galeres, citons encore aillier, apostis (la postice), baquelare, carenne, fresnelle, rampegon et trenquelin. Un coup d'oeil sur le personnel qui travaille au Clos nous revele un tableau mixte. Les barges des inventaires de 1384 sont l'oeuvre de charpentiers normands dont nous apprenons les noms: Jehan le Picart, Ricart de Penlly, Jehan Blaise, Colin Coquin. En ce qui concerne les galeres, nous possedons des informations pour 1389 (Chazelas 11,188-198): le maitre charpentier s'appelle Anthoine Blegier, qui est seconde par Pierre Vidal et Berthelini Caudi, par consequent des Meridionaux, mais les equipes de charpentiers sont composees surtout de Normands, ä l'exception du «maistre d'aesse» Jaques de Castalongne. Le maitre calfat est Constances de Rodes; tout comme son assistent Manuel de Sainte Croix il n'exerce cette fonction que temporairement, car il est paye avec une « creue [...] oultre ses gaiges d'arbalestrier »; leurs subordonnes sont d'abord des «calfas estrangiers» qui s'appellent Nicolas Trente, Anthoine d'Acre, Andrieu de Pere, Richart de Nappies, Clement de Venise, Jehan Achoue, Aufonsse de Seville et Estienne de Seville, puis des « calfas normans » qui gagnent moins. Quant aux remolats, leur chef parait etre Julien d'Ourche, lui aussi arbaletrier de sa vraie profession, mais il est seconde par trois hommes du pays: Marc Colin, Jehan Aaline et Guilbert Duquemin. Les «varies de bras» paraissent recrutes d'un peu partout. Les autres (scieurs, forgerons, cordiers, etc.) sont en principe des Rouennais. Ce qui est evident, c'est que les 'cadres' sont des Levantins; ce sont sürement eux qui ont appris ä leur personnel les denominations et les techniques de la Mediterranee. Le plus souvent aussi, les escadres de galeres viennent directement de Genes, de Provence ou de Catalogne, avec leurs equipages; cela est vrai pour le vieil exemplaire condamne d'un nomme Berenguier Vidal (Breard 49) comme pour l'importante flotte d'Ayton Doria. II parait done bien que les galeres et les autres bätiments ont garde en principe leur propre terminologie. La conclusion doit etre qu'au fond il ne s'agit pas tant d'un melange de vocabulaires que d'une coexistence au sein du Clos des galees, avec des influences reciproques mais sans fusion. 3.3. Aux environs du Clos Si done au Clos de Rouen les deux vocabulaires ont pour le moins coexiste, on peut se demander si le vocabulaire levantin introduit ä cet endroit a 'deteint' sur les cotes adjaccntes. Quand nous etudions d'abord les articles posterieurs des Röles d'OUron (cf. 3.1.1.), la situation ne semble pas avoir change, les mots nouveaux etant toujours d'origine latine ou germanique: d'une part alleger, amener 'conduire', (estre ä I') ancre, (mettre) ancre, bord 'navire', [fcris], danger, depescer 'depecer', enseigne, entrer, fortune, fourme / fermez pi. Bassin du port', fun(a)in, [(faire) jet], larron, (par la) mer, [naufragi], navire (i.),perir, \pillerie],pilleur, pirate /pyrate,port (deux fois sur trois en combinaison avec le neerlandisme havre, le seul utilise dans les articles anciens), [sauveur], [seiller], tourmente; d'autre part baie 'bouee', [bateau], escumeur de mer, [hoirin 'orin'], lodmanage (avec les formes nouvelles lodman ou lodeman), salaire, [touage] et touer. On ne constate qu'une exception ä la 'regie': le loman, locman ou lodman a maintenant un synonyme: c'est pillot(t)e (en plus [pillotage]), terme emprunte ä la Mediterranee et qui a des chances d'etre un 'residu' du Clos des galees. II n'est en pas autrement du Coutumier d'Oleron (1345), dont d'ailleurs nous avons peu de donnees: enkre et danger cotoient lomant; havre / avre s'emploie aussi bien que port.

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Ce que nous venons de voir n'est pas en tous points probant. II faudrait des documents qui concernent des galeres. Or ceux-ci manquent douloureusement une fois qu'on s'eloigne de la Seine, et pour en trouver nous devons meme passer les frontieres qui existaient ä l'epoque pour arriver dans les Flandres. Les specifications donnees pour la galere La Gaillarde, remisee le 30 septembre 1450 ä Dunkerque par Jehan Bouta, maitre-charpentier du due de Bourgogne (Degryse 214; document etudie par Lehmann 1984:19-26), montrent toujours le curieux melange que nous avons dejä rencontre au Clos des galees, qui ä ce moment-lä n'a pas encore commence sa seconde vie. Sont levantins: courtssie, fer 'ancre', (voile) latine (voile est d'ailleurs masculin), marre, mizane 'mat de derriere', oste,proyse, stroue 'estrop de poulie', trosse, vase et vette d'arbora. Avec quelque bonne volonte, on peut considerer d'autres termes comme usuels assez generalement: ancre, bos 'bois', chaine, clouer, corps, costä, cousture (de poulie), (au) couvert, fer 'rouet de poulie', garde 'surveillance', gouvemaille, piece, plommer (des rames), pollie, polliette, (voile) quarrt?, (au) secq, teilte et tirer. Mais voici qui est indubitablement du frangais du Nord: apparaubc, boursset, cable, carpentier, chasteau gaillart, cordail, cordaille, hobancx, mast / mäste, naviron et verghe, ou meme flamand: bazane (alteration flamande de mizane), bootkin 'embarcation', caepstandes 'cabestans', galeye et \poortmaistre 'maitre du port']. II est probable que des documents comparables ont ete dresses pour les 'galeihuizen' ou hangars batis en 1449 par Philippe le Bon ä Dunkerque, ä Nieuport, ä L'Ecluse et probablement aussi ä Anvers (Degryse 158,242 et 245 η. 57). On avait aussi construit des galeres dans les Flandres, par exemple ä L'Ecluse en 1436 et ä Anvers en 14481449 (Degryse 153,157). Dans les documents de Flandres, un peut s'attendre sans plus ä abillement, apparaubc, appareiller, avitaillement, bouter en I'eaue, carpentier, compaignon, [contremaistre et quartier-maistre en 1475 (Degryse 170)], cordail, estorrement, galee / gallee, gamison, \gourmette, emprunt au port, grumete], hancre, maistre de faire vaisseaubc de mer, maronnier, mast, [navieur], navire, ouvraige, provision et reparacion, mais on trouve de la meme fagon qu'en 1450 des mots neerlandais, par exemple [cogscepe] et [vlote] dans un document de Bruges de 1381 (Degryse 204), et quelques termes de provenance levantine: calfertes (1441; les calfats portugais travaillant ä Anvers), calfat (en 1443 encore en service sur la caravelle), calfater (ca 1450, ä propos des galeres bäties ä Villefranche qui se trouvent alors ä L'Ecluse) et calefater (1456 ä Bruges), enfin pillot (1475). Autant qu'on peut en juger, les charpentiers portugais employes dans les premieres constructions n'ont guere exerce d'influence sur le vocabulaire, [caravelle] ayant sans doute dejä ete emprunte auparavant. Du moment ou les navires du due de Bourgogne gagnent la Mediterranee, les termes levantins deviennent plus nombreux ou meme preponderants, comme dans le document de 1443 dont nous parlerons plus loin (5.3.). Quand la nave du due fait escale ä Ceuta, possession portugaise, on voit bote cotoyer tonnel. Quand Philippe le Bon demande ä un marchand d'Avignon de verser de l'argent ä Geoffroy de Thoisy, qui doit se procurer des forgats pour les trois galeres et une galiote construites ä Villefranche et avec lesquelles il ira ä Venise (ou il recjoit 4 autres galeres, Degryse 234), puis ä Gallipoli (Degryse 236; cette Campagne de Walerand de Wavrin sera racontee par Jean de Wavrin), on voit apparaitre cheorme et voguer. Pour les marchandises portees par la nave de Villefranche ä Constantinople, en passant par Messine, on regoit des nolles. A Rhodes, on engage un nauchier et d'autres hommes de l'equipage, qui d'ailleurs se compose non seulement de Flamands et de Bourguignons, mais aussi de Basques, de Corses, de Napolitains et de Grecs (Degryse 233). Un document de 1445 conserve en Bourgogne nous donne la premiere attestation de rambade. II suffit de lire comment, deux siecles et demi apres le document de 1450, le forgat protestant Jean Marteilhe decrit les galeres fran^aises de Dunkerque pour se rendre compte que ces influences du Nord n'existent pratiquement plus. Or tout porte ä croire que du cote des influences du Midi il y a eu solution de continuite et que vers 1700 -comme ä l'occasion auparavant- le vocabulaire levantin des galeres a en fait ete reintroduit dans ces parages, d'oü il avait disparu avec la fermeture du Clos de Rouen. C'est ce que nous tächerons d'etayer dans le paragraphe suivant.

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3.4. Apres le Clos Nous devrons done nous demander si les termes maritimes levantins utilises au Clos ont reussi ä se maintenir sur les cotes de Normandie ou dans la Manche apres la cloture de cet etablissement. Par exemple, dans le cas oü on les aurait appliques ä d'autres especes de navires, l'emprunt pourrait etre considere comme assure. Adoptons pour la commodite l'an 1500 comme fin de l'epoque du Clos et essayons de voir si on trouve des traces ulterieures dans le vocabulaire du Ponant. Si nous considerons ce que le Vendeen Garcie Ferrande (1502-10 et 1520 pris ensemble) offre en dehors de ce qu'il a pris dans les Roles d'Oliron, nous constatons d'abord la presence de toute la gamme ponantaise des vents: nort nordest, nordest, est nordest, est suest, suest, su suest / susuest, sud, su suruoest / susumoest, suruoest / sumoest / siroest / syroest, ouest syroest / voest sunoest / voest sumoest, voest, ouest norouest, noroest / norouest, nomoest / nort noest. De l'Angleterre sont venus aussi radde 'rade', rin / run 'rhumb' et sonde (notre auteur emploie aussi plomb). A cette epoque, [amarre], amarrer au sens plus general de 'attacher', (havre de) barre, botdoyer, ranger (la terre), [seillure 'sillage'] et probablement (mettre äla) cappe sont exclusivement ponantais. Le reste n'a rien de particulier: abris / abrys, aiguille Tjoussole', (getter son) ancre (< Coutumes de Bretagne), (mettre son/l') ancre, brasse, dangier, encrage, font (de sable), frapper, (plaine) mer, orologe, (prendre) port, routte, rout(t)ier, tenue et vitaille. De nouveau, nous rencontrons pourtant pillot(t)e et \pyllotage]. Un coup d'oeil sur les documents normands des 16° et 17° siecles publies par Breard (en 1889) montre combien la terminologie ponantaise des navires differe de celle du Levant. Nous y rencontrons par exemple [babord], [barrot], [bau], [bestier], [bonnette], border, bouge, [boursset], bray, cabestan / cabestran (qui selon nous ne vient pas de la Mediterranee, mais de l'espagnol), callingue / carlingue, chainte, [daniest (prob, davier]), [erquasse 'arcasse'], [estay], estambord, estrave, [feuilleux], [fourg], [gabort], |genau], [goutiäre], [gouvemail], [harpe], maistre charpentier, (grand) mast, masture, [plabord], [postille], [quille], [ribort], [roberge], [sabord], [serre-bauquiire], soutte, thonneaulx (capacite), [tillac], [tribord], varengue et vergue. Quelques autres sont venus de la Mediterranee: esperon, frigate, (voile) latine, magazin, trinquette-, pilote est frequent et parait bien etabli; enfin nous avons calfater et sa corruption calphester, ainsi que les sens älteres ('action de calfater' et 'etoupe') de calf as. D'autres sont communs au Ponant et au Levant: cheville et cheviller, construire, estouppe, menuiserie, percer, sap, sculpture. Ajoutons-y pour le debut du 16' siecle, d'apres une autre edition de documents des 15e et 16' siecles, espisser, esquipage, garnir, gouttron / goitron, guyndat, haussiire et marinier. A ces donnees se joignent Celles du Guidon de la mer, document qui traite specialement des contrats maritimes et qui, vers la fin du 16's., a du etre compose ä Rouen. Laissant de cote un passage emprunte ä l'ordonnance de 1584 (avec barbier, bidon, brai, coffre, coin, fiche, gamele, goudron, horologe, lance ä feu, lanterne, ligne ά sortder, mane,pince,platine,plomb [2 sens]) et une infinite de termes comme [avarie], [baraterie], [bomerie], [bourgeois], [bref], [charte-partie], [connoissement], [contract], [delais], [fret], [grosse advanture], [haute somme], yet], [pot de vin], [risque] et [tare], nous constatons que la presence, ä Rouen meme, d'une 'colonie' meridionale ne semble pas avoir eu d'effet sur la terminologie, qui comprend abandonner, aborder, admirauti, agreer, agris, alleger, amarre, ancrage, ancre, ancrer, apparaus, arriver, artillerie, assaillir, asseurance, asseurer, astrolabe, aviron, bord 'navire', brai, cable / chable, caution, charger, compagnon, compas, cordage et corde, corps, couper, croc, danger, degat, descharger, dommage, (faire) eau, empirer, enfondrer, entrer, equipage, escumeur (de mer), estimation, estimer,flote,fond (de tonneau), fortune (de mer / de temps),fiitaille,gaster, (au) gri (du vent), haler, havre / hable,jetter, lamanage, larron, loyer, maistre, marinier, mast, (par) mer, (par la) mer, (sur la) mer, (haute) mer, (plaine) mer, (mettre ά la) mer (intr.), munitions, naufrage, navigation (2 sens), navire (m. et f.), partir, passage, passager, peril, perir, pirate, plongeur, port, porter, poser, prendre, prinse, racoutrage, rade, radoub, recharger, relacher, relever, retirer, rober, rompre, route, sauver, singler, sortir, soulager, suif, thonneau, tillac, to(u)rmente, utanciles, victuailles, visitation, vivres et (faire) voile. Toutefois, nous

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rencontrons de nouveau pilote et \pilotage] (laman manque meme completement), avec en plus calfeuter (dejä en voie de se transformer en calfeutrer), escale, escoutille (pris a l'espagnol), fougon (« ou foyer »), patron et soulte. Ces mots du moins, qu'ils proviennent ou non de l'entourage direct du Clos, semblent done bien installes sur ces cotes. II est vrai qu'ici nous avons affaire ä des navires marchands (qui peuvent, bien sür, aller jusqu'en Mediterranee, d'oü un passage avec armie, corsaire,fregate,fuste et galere) et que pour mieux juger de la chose nous devrions tourner notre regard vers les 'galeroi'des'. Considerons done un document dresse en 1541 au Havre sur les depenses faites pour les trois galeasses qui en 1538 avaient mene la duchesse de Longueville en Ecosse: la Riale, le Saint-Jehan et le Saint-Pierre (BN, fr. 4574; cf. Jal 1842:9-23). Dans ces trois navires, qui sont pourtant de la famille des galeres, il y a un [maitre], un [contre-maitre], un [carsonier 'quartier-maitre'], un charpenüer (cf. charpenterye), un [maitre bouteiller], deux [maitres valets], termes tout ä fait ponantais, mais aussi un pillote. Le calfat est appele calfacteur ou calfaicteur (cf. calfacter et calfaicter), tandis que calfact ou calfaz a les deux sens 'corrompus' bien ponantais que nous avons releves plus haut (p. 25): 'action de calfater' et 'etoupe'. Et ce n'est pas tout, car nous trouvons d'autres termes non usuels en Levant: agreer, allonge, [b(l)abord], boryne 'bouline', bray, brayer / broyer, [charpentaige], [charpentier (verbe)], chasteau de devant, [cinglaige 'gages'], [(clou a) crevelle], demaster, [esti 'etai'], furain, gabord, goutron et goutronner, haller, havre, [hune], (grand) mast, master, [mastereau], [masteret], membre, pesnes ä vadeaulx, quille, [souille 'lit que creuse un navire dans le sable'], [tonnelier], tillac, touer, valenchine 'balancine', vergue et [yiiaj]. Les autres sont parfaitement courants en Normandie, ce qui souvent n'est pas vrai pour la Mediterranee: advitaillement, affust, affuster, appareiller, appareilz, armement, astelier 'reparation' (ce sens est un hapax), barbier, (ά) bord, cable, (faire le) cart, carteron (de clous), chambre, chauffer, cheville, cordaige, cordier, costi (du navire), defilier, escoute / escoutte, escoutille, equipaige 'action d'equiper', estat 'gages', ferrure, fouyr, galiace / galldace, horloge, lance ά feu, ligne (ä sonder), mestier, monstre, moyenne 'canon', munitions, nauleaige, ouvraige, panneau (d'ecoutille), pavilion, plomb, port, pot ά feu, poullie, rabillage, rabiller, radoub / radoubt, reveue, rouet, serrer 'lier', tabourin 'joueur', vaccation, vacquer et visiter. II est vrai que nauleaige vient de Gascogne et que serre et soulte 'soute' sont censes etre de provenance meridionale, mais il est evident que le vocabulaire utilise dans ce document differe fondamentalement de celui des galeres du Levant, et meme sensiblement de celui des galeres du Clos de Rouen. Si nous faisons un saut dans le temps et un autre vers le Nord, en Hollande, e'en est fait brusquement des termes de galeres levantins, car on y utilise -maintenant, ou depuis toujours ?la terminologie des vaisseaux. Au 16® siecle une traduction de YInstruction de toutes manieres de guerroyer de Philippe de Cleves (ca 1500) evite meme soigneusement tous les termes de galeres (Lehmann 1984:17). Le programme dresse en 1600 par les Etats de Hollande et de Frise occidentale pour construire des galeres (ed. par Lehmann 1984:51-53) le montre parfaitement sans que nous ayons ä traduire ces termes: agtersteeven, balk, barkhout, bezaan, buyk, dogt, galeye, gangbord, geschut, goot, hek, huyt, kartouw, kiel, kimmeweeger, knie, kooker, luik, mast,plegt,poort, quartieren, rantsoenhout, rheezeil, nb, roeyer, schaarstok, Spiegel, steeven, trekhaak, uitwaateren, vlak, vlerk, voetbank, voorkasteel, weeger, wrang, wulp, zaathout. Absolument den d'etranger, si ce n'est galeye (bien sür), bezaan, adaptation de misaine, ou musquet; peut-etre voorkasteel 'chateau d'avant' est-il un caique. Si on suppose que, sous la maison de Bourgogne, les influences meridionales attestees dans les Flandres aient transite vers la Hollande -ce qui n'est pas certain du tout-, il est evident que e'en est bien fini. Mais ce qui vaut pour la Hollande pourrait ne pas tenir debout pour la Normandie. Malheureusement, nous manquons presque entierement de documents. Non seulement on ne trouve evidemment rien pour des periodes pendant lesquelles les galeres n'ont pas croise les mers du Ponant, mais notre information est plus que lacunaire pour les moments oü elles y etaient presentes, car jusqu'a leur declin, au courant de la premiere moitie du 18e siecle, elles s'y signaleront plus d'une fois et on en construira meme. Entre 1545 et 1551, plusieurs expeditions sont faites en Angleterre et en Ecosse: en 1545, cinq galeres sont bätis ä Rouen, pendant que

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vingt autres (La Ronciere 111,412), sous le baron de la Garde, viennent de Marseille (BN, fr. 17329:193-93™); une ordonnance de 1547 designe Nantes comme port d'attache ä cöte de Marseille (BN, fr. 19065:137); le 30 juillet 1547, Leon Strozzi, ä la tete de 17 galeres, enleve le chateau de Saint-Andrew (La Ronciere 111,433); en 1548, l'escadre de Villegagnon fait le tour de la Grande-Bretagne apres avoir embarque Marie Stuart (Zysberg, Quand voguaient les galäres, p. 185-86); en 1549, dix galeres sous Strozzi font une expedition contre l'ile de Sercq. De cette presence, il ne nous reste qu'un "Estat des vivres, municions et artillerye" envoyes vers Sercq (BN, fr. 3118:11-15), qui nous apprend tout au plus que, contrairement ä la coutume, on se ravitaille en biere, en cidre et en beurre, qu'on met les provisions non seulement dans des barils, mais aussi dans des cacques, que le prieur de Capoue y dispose d'une [roberge] et que les coullevrines et les bastardes sont accompagnees de leurs chargeurs, escovillons et reffoulleurs. L'ouvrage d'Ithier Hobier (1622; cf. Deuxieme partie, 6.3.4.) a ete ecrit pour donner des explications ä ceux qui verraient arriver les galeres de Marseille dans l'Atlantique contre les Rochelois, expedition ä laquelle prendra part aussi Luppe (cf. Deuxieme partie, 3.6.3.), mais Hobier ne fait que decrire les galeres de Marseille, avec leur vocabulaire marseillais. Pendant l'ete de 1689, le maitre constructeur Chabert et ses equipes de Proven§aux se deplacent ä Rochefort pour y construire 15 galeres jusqu'au printemps de 1690 (Burlet 1989:11,6), mais les documents manquent ou ne sont pas accessibles: M. Burlet nous assure que la these recente de Mme Martine Acerra sur la construction navale ä Rochefort entre 1661 et 1815 (cf. Neptunia 189, "Editorial") ne contient rien sur les galeres. Nous aurions bien voulu assister aux travaux pour entendre parier ces gens entre eux ou avec des collegues 'franqais', mais si la langue de communication a ete le framjais -ce qui est fort douteux-, la terminologie n'aura pas change pour cela: l'equipement necessaire venait de Marseille, comme la chiourme (Zysberg/Burlet 17), et personne n'aura eu l'idee d'appeler tout ä coup un estamenaire une allonge, une rame un aviron ou une sarti un hauban. Plus encore qu'au Clos des galees, ces equipes ont dü former un monde clos, une petite enclave temporaire. Entre 1701 et 1710, six de ces galeres, desarmees d'abord ä Rouen, mais reconstruites en 16961697 au Havre, ä Rochefort et ä Brest, se retrouvent ä Dunkerque (Zysberg/Burlet 17; Burlet 1989:11,6), devenu le port d'attache d'une escadre oü servent La Pailleterie, l'inventeur du timon de proue (qui devient chef d'escadre en 1702 apres un acte heroique: il s'etait empare de la Licome), et quelques-uns de nos auteurs: le chevalier de Fontette (en qualite de capitaine), le format Protestant Jean Marteilhe (sur la Palme), peut-etre meme le comite real Masse. Or, ä part quelques 'reminiscences ponantaises' qu'ils introduisent, parfois comme purs 'synonymes de reference', le langage technique de ces hommes est celui de Marseille (cf. 4.3.1.). Tout porte done ä croire qu'entre 1690 et 1710, et sans doute aussi de 1545 ä 1551 ou en 1622, les galeres qui apparaissent en Ponant, si elles ont troque la Mediterranee contre l'Atlantique ou la Manche ou si m£me elles y ont ete construites, ont tout juste troque aussi le vin contre le cidre ou la biere et la morue contre le stockfish, mais qu'elles n'ont pas change de vocabulaire. Dans un traite de 1691 dresse au Havre et intitule "Construction des vaisseaux du Roy", Jal a trouve derriere le terme ponantais [dalot] l'occitanisme descoulat. C'est tout ce que nous savons de ce document, mais il est permis de penser que la presence de ce dernier mot s'y explique par la reapparition des galeres, ä cette epoque-lä, entre Rochefort et Dunkerque. En 1749, un an apres la suppression du generalat et la dissolution du corps des galeres, les officiers et les forqats sont transferee non seulement ä Toulon, mais aussi ä Rochefort et ä Brest. Dans cette derniere ville, on construit meme encore des galeres: {'Amazone en 1751, la Bretonne en 1753 (Burlet 1989:11,6). Malencontreusement, nous n'avons aueun document qui puisse nous renseigner sur le vocabulaire utilise ä cette occasion. Nous approchons de la fin de l'epoque des galeres, et il est bien evident que sans elles il ne pourra plus etre question de baccalas, defoumeler, de trinquenin et d'autres termes qui se limitent strictement ä ces navires. D'autre part, les Ponantais ont en principe pu adopter des mots levantins depuis l'epoque du Clos des galees, appeler desormais un mät un arbre ou un cäble une gume. C'est le moment de faire l'inventaire de ces emprunts eventuels.

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3.5. Survivance du vocabulaire levantin Nous avons dejä soutenu dans le passe (Fennis 137-38) que l'importation du vocabulaire levantin en Normandie, avec des attestations ä partir de 1295 precisement (cf. - antenne, arbre, arsenal), n'y a pas eu de consequences durables. En d'autres mots, presque tous ces termes se sont eteints sur les cötes de la Manche et ne sont guere sortis de leur enclave rouennaise. lis n'ont done pas ete empruntes reellement, pas accueillis et assimiles en frangais. Mais ä toute regle il y a des exceptions. On a adopte quelques termes designant des especes de navires (brigantin, esquif et frigate), puis pilote (qui tiendra bon ä cöte de loman / laman / lamaneur, successeur de esturman et de noton, et qui finira meme par passer dans l'aviation et l'astronautiquc), poupe et proue (malgre arriire, avant), calfat et calfater (avec des corruptions de signification pour le premier et de forme pour le second), timon avec le sens altere de 'barre', caräne avec le sens plus etendu de 'partie immergee' et distingue de quille, pendant que la misaine a change de place pour se mettre ä l'avant. Un cas curieux est soute, qui est considere ä bon droit comme un emprunt ä l'occitan; il n'est pas impossible que ce mot ait ete emprunte meme avant l'epoque du Clos; toujours est-il qu'il a fini par etre plus ponantais que levantin. En fin de compte, e'est relativement peu, et ces mots concernent des designations assez globales, jamais un degre de technicite plus eleve. II est temps maintenant de nous deplacer vers la Mediterranee pour voir, entre autres, si peutetre les Meridionaux ont empörte chez eux des mots comme cable, hauban, itague, tillac ou tolet.

4. Le Levant: Marseille 4.1. Marseille et la France A Marseille, les galeres ont du apparaitre et sejourner des l'epoque des Phoceens. Cette ville en restera le port par excellence jusqu'ä la disparition totale de ces bätiments marchands ou de guerre vers la fin du 18'sieclc: la derniere sortie operationnelle date de 1'expedition d'Egypte, en 1794: cet 'honneur' revient ä la Patience, I'ex-Duchesse, qui avait ete construite en 1742 et qui sera condamnee en 1798 (Humbert 33). A peine y aura-t-il aux 17e et 18° siecles quelques periodes pendant lesquelles Toulon jouera, ou jouera aussi, le role de port d'attache. De tout temps, le Rhone et sa vallee ont forme un lien avec la France du Nord, une espece de cordon ombilical jamais coupe. Pourtant, jusqu'ä la fin du Moyen Age la Provence se trouvait en terre etrangere, meme sous Charles d'Anjou (cf. 5.2.3. et 6.1.). Cela n'a pas empeche les rois de France d'avoir 'un pied dans l'eau' ä Marseille: au 14esiecle, depuis Charles le Bel (1322-1328), la ville abritait des galeres franchises ou au service de la France (comme les 5 galeres louees en 1335 au nom de Philippe de Valois ä des armateurs de Marseille et de Nice, Jal 1840:11,326); e'est la que se trouvaient ä partir de 1448 les galeres de Jacques Coeur, argentier de Charles VII (Ruffi 11,346; La Ronciere 11,276-84; Dufourq 26). Mais il faut attendre le rattachement de la Provence ä la couronne, en 1481, pour voir ces contacts s'institutionnaliser et s'intensifier. A ce moment-lä, le declin du Clos des galees de Rouen (cf. 3.2.) avait dejä commence, et en France, pendant deux siecles et demi, la notion de galere sera pratiquement indissoluble de Marseille. Au debut, d'ailleurs, le roi ne possedait pas ces galeres: en regie generate, elles etaient la propriete des capitaines, qui etaient membres de grandes families, surtout provengales (Humbert 31), et quand il eprouvait le besoin de s'en servir, il devait les louer. II y eut des tentatives de nationalisation sous Richelieu et en 1648, mais ce n'est qu'en 1660, au debut du regne personnel de Louis XIV et par les conseils de Colbert (voir Jean Meirat, "La nationalisation des galeres, 1660", Neptunia 92,2-10), que l'Etat prit en mains les quelques vieilles galeres qui se trouvaient ä Toulon et qui portaient les noms de leurs capitaines, par exemple la galere Houdancourt, dont l'inventaire date de 1661 -probablement le moment meme oü ce bätiment changea de proprietaire- et se conserve ä Troyes, ville d'origine de son capitaine. Desormais, les

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capitaines seront nommes, en principe tous les ans, et les galeres, qu'on va construire en grand nombre ä partir de ce moment-lä, montreront jusque par leurs noms symboliques (du type la Victoire, la Forte) que nous avons affaire ä la marine nationale, dont les galeres formeront meme une branche independante jusqu'ä l'Ordonnance du 27 septembre 1748.

4.2. Les documents La provenance marseillaise d'une infinite de documents et d'ouvrages concernant les galeres ne saurait done etonner personne. Nous en avons rassemble un grand nombre pour toute la periode concernee. Un examen detaille de chaque document ou de chaque auteur, methode que nous avons adoptee ailleurs, ne peut meme pas etre envisage: ce serait la mer (Mediterranee) ä boire, car la plus grande partie des materiaux de notre dictionnaire y entrerait. En premier lieu, ce sont des inventaires conserves aux Archives des Bouches-du-Rhöne ou, pour le 17'siecle, aux Archives Nationales. Curieusement, on ne possede pratiquement pas d'inventaires posterieurs au milieu du 17°siecle; ce silence doit signifier qu'on n'a pas cru necessaire d'en faire ä partir du moment oü les galeres entrerent en possession du roi. De bonne heure, les galeres ont fait l'objet de traites speciaux. Le plus ancien traite de construction en fran^ais est celui de 1521 -date qui d'ailleurs a ete mise en doute; voir notre Bibliographie-, conserve par une copie ä la Bibliotheque Nationale (fr. 3174:21-26*°) et une copie de cette derniere aux Archives Nationales (B677:18-23). Entre 1547 et 1550, mais le plus probablement en 1548, au debut du regne d'Henri II qui attachait une grande importance aux galeres, un auteur anonyme a compose la Stolonomie (ms. BN, fr. 2133), plaidoyer fervent pour une puissante armee ä Marseille et qui pour nous a constitue le premier contact avec ce monde curieux. Apres 1560, le silence se fait de plus en plus sur une flotte temporairement en declin, mais en 1622 parait un ouvrage capital non seulement pour la connaissance des galeres et de leur construction, mais encore pour l'apparition de leur vocabulaire dans les dictionnaires, raison pour laquelle nous en reparlerons surtout et souvent ä propos des lexicographes (Deuxieme partie, 6.3.4.): Ithier Hobier, tresorier general de la marine du Levant, avait etudie ä fond les galeres de Marseille, et son De la construction d'une gallaire etait destine aussi ä faire connaitre aux Ponantais des bätiments de guerre qui allaient bientöt apparaitre devant La Rochelle (cf. p. 27). C'est ä partir de l'epoque de Colbert que les traites commencent ä se succeder ä un rythme accelere. Tous ont ete rediges ä Marseille (ou ä Toulon), bien que ces documents soient conserves maintenant ä divers endroits. Seule, l'importante compilation cotee 967 de la Bibliotheque Municipale de Marseille (que Jal n'y a pas vue lors de son passage) n'a pas quitte la ville, ou l'on conserve aussi un exemplaire de la Science des galires du fameux Barras de la Penne, polygraphe en la matiere, dont 3 gros volumes se trouvent ä la Bibliotheque Nationale, une deuxieme Science des galäres au Musee de la Marine de Paris, un autre ouvrage encore aux Archives Nationales. Plusieurs autres manuscrits des Archives Nationales se rapportent ä Marseille: les documents de 1525-27 concernant la Sainte Marie Bonaventure, le memoire de Galland (1636), les lettres patentes etablissant l'höpital des forgats, les depenses de La Guette et un memoire du meme intendant, le rapport sur l'essai de la 'machine ä ramer' et quelques autres pieces du fonds AN, B 6 !!, qui a peut-etre ete compose ä la demande d'Augustin Jal (pour les details nous renvoyons ä notre Bibliographie), ainsi que les instructions du bailli de Noailles, general des galeres (B414). N'oublions pas non plus les lettres, tout specialement la correspondence de Colbert avec ses intendants (les La Guette et Arnoul ä Marseille). II est clair aussi que le constructeur Ollivier (D'3) connaissait exaetement les mesures, le nombre des rames et celui des hommes sur les galeres de Toulon. Sur la galere D'Omano (nom de son capitaine) et sur la Vigilante (du meme escadre) nous avons des documents qui concernent les annees 1627-1628 et 1641-1642; ils ont ete dresses en partie ä Toulon, dont on venait de faire le port d'attache des galeres, en partie ä Marseille, oü se trouvait encore radministration.

30 Viennent du Midi aussi plusieurs documents de premier ordre des Archives Historiques de la Marine ä Vincennes: le traite de D'Ortieres a ete redige en 1680 ä Marseille, les importants documents SCH 132 ä 134 -que nous avons publies en 1985- ont ete composes en 1691 ä Toulon; de Marseille vient aussi le gros ouvrage de Benat, qui d'ailleurs est souvent identique ou presque aux documents de 1691, ä Tun des traites du manuscrit de la Bibliotheque Municipale et meme parfois ä l'ouvrage de 1734 du constructeur marseillais Reynoir (cf. - amarre 3°), si bien qu'on peut se demander s'il η'a pas circule un modele ou plusieurs auraient puise, par exemple les notes des cours officiels d'un Chabert.

4.3. Le vocabulaire marseillais Si done, pour les documents comme pour les galeres elles-memes, la preponderance du foyer marseillais ne fait aucun doute, nous devons nous demander quel a ete autour du Vieux Port le Statut du vocabulaire qui les concerne. II importera notamment d'etablir si l'histoire du Clos des galees s'est repetee en sens inverse: une fois Marseille et les galeres devenues frangaises, quelle a ete I'influence du vocabulaire maritime ponantais sur le vocabulaire levantin local ? S'il est vrai qu'ä Marseille, contrairement ä la situation ou s'etait trouve Rouen au 14° siecle, on n'a pas eu besoin d'importer les mots avec les choses, peut-on du moins dire que bien des termes du Nord se sont introduits dans le Midi, ou encore, que les termes marseillais sont devenus des termes frangais? En ce qui concerne la premiere question, nos materiaux nous permettent d'etablir approximativement l'apparition, ä Marseille, de termes qui etaient courants en Ponant.

4.3.1. Les mots ponantais ä Marseille 4.3.1.1. Mots d'origine germanique Le groupe qui se dessine le plus clairement sous cet angle doit etre celui des mots d'origine germanique, d'ou il faudra evidemment eliminer ceux qui sont nes en Mediterranee, comme l'italianisme bordeger (ca 1685), l'italianisme rambade (1445, probablement du cöte de Villefranche, puis ä partir de 1493-94), l'occitanisme taquet (ä partir de 1691) ou telle attestation occitane des cotes atlantiques, comme par exemple dezamarrar ä Bayonne et flota ä Bordeaux (Levy). Un aperiju chronologique, avec les premieres attestations (suivies d'un trait quand il est question d'une serie posterieure), donne le tableau suivant: Des le Moyen Age quelques mots ont ete adoptes dans le Midi: on lit adobare et adobus dans des documents latins du 13e siecle, le fr. adouber ä partir de 1510, mais rarement; l'occitan connait afretar des le 13's. (Raynouard, GNO), mais [affräter] et frdter ne prendront jamais la place de noliser, le lat. amesium 'equipement' est atteste en 1318 ä Narbonne, mais harnais est absent de nos documents marseillais; bord 'cote du navire' parait s'etre repandu au 14' siecle (FEW), mais il est rare dans les documents (1630 Bouchard, qui peut l'avoir 'importe'; ensuite ca 1705 Fontette et 1757 Marteilhe); itendard (qui ensuite pouvait facilement etre utilise aussi pour les navires) est atteste ä la meme epoque (Raynouard). Au 16" siecle nous rencontrons aborder (1547-), bitte (1512-; mais il faut signaler que cette piece a change de fonction; le derive meridional bitton ä partir de 1548), bouline (en 1526 bourine et burryne hors d'un contexte de galeres; ca 1672 bourine et dp. 1682, mais pour le treou seulement), icoute (1525-; d6ja dans un document latin de 1452), iquipage (aux 3 sens; 1510-), iquiper 'armer' (1510-), (serge d') escot (1558-),/?otte (1555 chez Fourquevaux; occ. flota en 1501 ä Arles), guinder (1512-), guinderesse (1525-), mattre d'ache (1494-; mais hache seul n'est utilise qu'ä partir du milieu du 17'siecle et pour le type de grandes dimensions), mät (en 1525 hors d'un contexte de galeres; 1678-; peu frequent ä cote de arbre; ancien seulement en Aquitaine, cf. FEW 16,541a et Levy; en 1471, ä Nimes, un exemple douteux dans un texte latin, GNO), matelot (une fois en 1555

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chez Fourquevaux, puis ä partir de 1636, surtout dans matelot de rambade 1677-; en ancien occitan nous avons une seule attestation douteuse provenant d'Albi, Levy s.v. matalot; ä partir de 1514 dans le GNO). En plus, pour l'armure, et sans doute ä la suite des expeditions de Charles VIII, halecret (1513-) et halebarde (1513-; mais cf. dejä Raynouard alabarda). En somme, c'est peu de chose. Pour la premiere moitie du 17s siecle nous avons hisser (1622-; l'occ. issar est atteste des 1524), hisson (1641-; comme bitton, c'est un derive meridional qui est courant dans le seul vocabulaire des galeres), houppe (1641-), radoub (1627-), radouber (1622-) et sonder (1622-). C'est pendant la seconde moitie du 17' siecle, surtout au dernier quart, que la moisson devient plus abondante, mais la frequence d'emploi est inegale. Citons abord (1697 et 1701 Barras de la Penne, 1757 Marteilhe), abordage (1696-), affaler (1697 Barras et 1717 Masse), agräer 'greer' (1686 et 1697 Barras, qui l'a pris probablement dans le dictionnaire de Guillet) et 'garnir (une voile)' (ca 1705), amarrage (1682-), amarre (1682-), amarrer (ca 1672-; une seule attestation en ancien occitan; en occitan moderne ä Agen et ä Marseille, FEW), ammage (1682-), bau 'latte' (1678-), bord 'navire' (1682, 1697 Barras, 1757 Marteilhe), bord t>ordee' (ca 1672, 1697 Barras < Guillet, 1717 Masse), bordage (ca 1672-), border 'mettre le long de' (ca 1672-), bordure (1677-), bouie (1697-), carlingue (ca 1680), contre-quille (1677-; en concurrence avec contre-carine), croc (1677-), crochet (1691-), dimarrer (1630 Bouchard, 1691, 1729), dem&ter (1686-), dime (ca 1672 ä cöte de ronce, 1717 Masse), deriver 's'eloigner de sa route' (1697 Barras < Guillet), ipissoir (1680-), iquipement 'agres' (1697 Barras < Guillet), etai 'cordage' (1691 ä propos de vaisseaux, ca 1705 Fontette), itai 'soutien' (1691), itambot (1677, 1678, ca 1680), itrave (1678, ca 1680), fleche 'eperon' (ca 1680), flotter 'naviguer' (ca 1680) et 'ondoyer' (1717 Masse), grappin (1691-), Haler (ca 1672-), hauban (en 1649 ä Arles; ca 1672, mais pour 'expliquer' sartis), hetre (1697 et 1727 Barras), lest (ca 1672-), tester (1697 Barras), lisse (1691-), mäter (1680-; au sens de 'dresser un mat' uniquement 1697 Barras < Guillet), mäture (1686-), merlin (ca 1672-), mufle (ca 1672), pompe (ca 1672-), quille (1678-, mais souvent en combinaison avec caräne-, inconnu de l'ancien occitan; Mistral ne donne quilho que pour le languedocien, le gascon et le bearnais), racage (ca 1672-), rade (1682-), ralingue (1691-; uniquement pour le treou; occ. mod. ralingo dp. 1785 Achard), rang (1686-), ranger (ca 1672-; surtout au sens de 'mettre une voile, une antenne en bonne position'), ride (1641, puis ca 1672), sabord (1691-; uniquement pour les cantanettes, puisqu'une galere n'en a pas pour les canons), satte (1697-), touer (1691, 1704 Barras), tringle (1691, 1717 Masse, 1721 Benat), vague (ca 1672 et 1691; Nicot a dü se tromper en disant que ce mot est surtout levantin), varangue (1678 varangue et varengue·, ca 1680 varangle·, occ. mod. varenglo dp. 1785 Achard), varlope (1691). Au 18* siecle seulement nous rencontrons arrimer (1721), ballast (1757; en 1728 avec un sens particulier qui semble venir des Flandres), cosse (1717 Masse), ipisser et ipissure (ca 1705-), manne (1717 Masse), mannequin 'panier' (1757 Marteilhe), rider (1717-), ris (ca 1705-), tanguer (ca 1705 Fontette), tillac (1757 Marteilhe; en occitan dp. 1723 Pellas). Pour lof, il faut meme attendre les tout derniers jours des galeres: le debut du ^ s i e c l e (mais l'occ. lof est atteste dp. 1785 Achard). La situation n'est guere differente dans le cas de termes qui manquent dans notre dictionnaire: [raban], [tangage ], [tribord] et [vibord] ne se trouvent dans le Midi qu'ä partir du dictionnaire d'Achard (1785); \grier] n'est atteste en occitan qu'en 1976 (GNO s.v. grea). En ce qui concerne les vents cardinaux est, nord, ouest, sud et les demi-vents, il est possible qu'il s'agisse de reminiscences ponantaises et individuelles, mais les attestations dont nous disposons pour les correspondents levantins sont egalement rares, de sorte qu'il est malaise de comparer la vitalite de chacune des deux series. On commence ä en rencontrer quelques-uns vers 1700: en 1696, ce sont deux journaux d'une Campagne sur la cöte catalane, l'un du chevalier de Chasteuil Tressemane, second lieutenant de la galere patronne, l'autre du chevalier de Villevieille, souslieutenant de l'Hiroine (Zysberg 288 sq.); en 1717, c'est le traite du comite real Masse, qui a peutetre ete ä Dunkerque; en 1719 et en 1731, ce sont les carnets de bord de voyages en Italie par D'Harancourt (ou Haraucourt), enseigne de la patronne, puis lieutenant de YAmbitieuse, le meme

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qui en 1728-29 a compose le recueil du ms. Mars. 967 (Zysberg 324 sq. et 341 sq.; il etait entre en 1713 dans le corps des officiers, si bien qu'il n'a pas servi en Ponant, mais il faudrait connaitre sa region d'origine); enfin, c'est Marteilhe, le Protestant forgat de Dunkerque et de Marseille. Enfin, pour approcher la chose par la negative, on pourrait enumerer des mots ou des sens qui ne sont pas une seule fois attestes dans des textes franqais de Provence, par exemple bateau 'embarcation', bord 'bordage', border 'revetir de bordages', ecore, equipement 'action de pourvoir', escaude, hanap, havre (inconnu aussi de l'occitan), hetreau, heurter (il est vrai qu'on trouve heurtoir des 1512), hobelerre, houette, hune (le mars, huno est un emprunt au fran^ais litteraire, FEW), itague, laman(eur), raque, rime, rimer, sigle, sondage, sonde, tolet et tref. Notamment en ce qui concerne les 17 c et 18*siecles, ce tableau peut etre raffine et interprete quand on regarde les textes de plus pres. Plus d'une fois, le terme ponantais se trouve juxtapose au terme levantin, comme explication ou, si Ton prefere, comme 'traduction': derive (qui explique l'occitanisme ronce dans le traite de 1672 environ), manne (explique par couffe), quille et contre-quille (ä cote de carene et de contrecarene), racage (les deux auteurs connaissent aussi trosse), ris (les quatre auteurs connaissent aussi tiercerol), touer. L'auteur de 1691 a peut-etre ete en Campagne contre les Anglais (Fennis 1983:xxxv); de toute fa§on il utilise quelques mots ponantais, par exemple croc, epissoir (dans un fragment ou il est question des methodes en vigueur ä Bordeaux), etai, m&t (« masts de Ponent»), gouvemail (une fois seulement, au debut du "Traite"), mature, merlin, quille (assez souvent), racage, touer, tringle et varlope. II se trompe d'ailleurs en appelant un anguiller un guyer. Un cas special est aussi Barras de la Penne, qui connait fort bien la terminologie des galeres, mais qui aimerait aussi la 'redresser'; nous y reviendrons plus loin (6.2.). Or pour son dictionnaire de 1697, qui ne contient que les lettres Α et Β, il a puise largement dans celui de Guillet (1678), introduisant ainsi des mots dont il devait savoir qu'ils ne s'employaient pas ä Marseille. On trouve ainsi affaler, bord 'navire' et 'bordee', et meme des hapax: agreer 'greer' (dejä dans Barras 1686), deliver, equipement 'agres', lester (probablement) et mäter 'dresser un mat'. Ce sont lä des emprunts 'savants'. Pour la meme raison cet auteur, qui n'ignore nullement qu'on dit fau ou fayard dans le Midi, parle du bois de hetre. On rencontre bouee, dimäter, etai et tanguer dans l'ouvrage (ca 1705) du chevalier de Fontette, qui a servi quelque temps sur les galeres de Dunkerque (cf. p. 27); rien d'etonnant s'il y a appris quelques mots. Nous pensons que le comite real Masse a ete, lui aussi, en Ponant, car ä propos de la voile d'artimon il relate un evenement qui s'est passe en 1703 ä Ambleteuse, pr£s de Boulogne; ainsi s'expliqueraient de la meme fagon affaler, arrimage, cosse (le copiste du ms. de Marseille n'y a rien compris et a laisse un blanc), derive, flotter, manne, ris, tringle et quelques autres 'intrus' dans un traite (presente officiellement au regent, en 1717, mais probablement anterieur de plusieurs annees) qui par ailleurs est purement marseillais et levantin. Le forgat protestant Jean Marteilhe, dont les memoires ont ete publies en 1757, a servi d'abord sur les galeres de Dunkerque. Bien que le vocabulaire qui apparait chez lui soit bien celui de Marseille, il parait certain qu'il a insere quelques mots entendus en Ponant, et pas forcement sur sa galere: abord, ballast, bord 'navire', croc. Dans le langage des galeres, mannequin est un hapax, tout comme tillac, bien curieusement, Marteilhe n'emploie jamais couverte (une fois « l e p o n t ou tillac »): il a sürement entendu tillac ä Dunkerque, mais nous croyons qu'on ne l'y a pas utilise davantage sur les galeres qu'en Levant. On ne peut pas exclure non plus une influence posterieure, car si les evenements dont il parle datent du debut du 18e siecle, l'ouvrage a ete ecrit tardivement en Hollande. On constate d'autres restrictions: bouline et ralingue s'emploient pour la seule voile de treou (les autres voiles n'en ont pas), border, mäter et ranger avec des significations moins etendues, matelot presque uniquement dans un syntagme. Nous verrons plus loin (6.2.) qu'il a pu y avoir d'autres raisons, personnelles ou autres, d'introduire des mots ponantais la ou ils ne sont pas courants du tout.

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4.3.1.2. Mots d'origine latine L'origine latine d'un mot n'en garantit nullement l'emploi simultane dans le Nord et dans le Midi, c'est-ä-dire en franqais et en occitan. A Marseille, on ne trouve ni ancrer (ä moins qu'on ne considere l'attestation de 1708 chez Bion comme pleinement marseillaise), ni desancrer. Aviron aussi est absent ä l'exception d'une attestation unique du debut du 19* siecle; Barras de la Penne (1697) dit explicitement qu'on ne s'en sert pas; le mot est atteste une seule fois en ancien occitan (vers 1276), et raeme Mistral ne le donne que comme gascon et rouergat. Balancine (1691, 1717) se limite strictement au treou, tout comme bras (1682-); combinant ces donnees avec bouline et ralingue (4.3.1.1.), nous constatons done que ces quatre termes ponantais ont ete employes pour l'unique voile carree et precisement parce que ce n'etait pas une voile latine; la question reste de savoir comment on a appele au 16' siecle les manoeuvres du treou, dont le nom lui-meme vient d'Italie. Barre (du gouvernail) (1680-) ne joue qu'un röle secondaire ä cote de orgeau. Cabestan est absent (en 1691 ä propos des vaisseaux). On rencontre cable ä partir du milieu du 16° siecle, mais peu. Ce n'est que chez Marteilhe qu'on trouve la transformation de cabre en chivre. Genou ne prend jamais la place de estamenaire. Gouvernail, qui ne parait pas atteste en occitan entre 1457 et 1785 (GNO), se trouve chez Hobier (1622), puis ä partir de 1680 environ, mais il n'a jamais menace timon\ gouvernement n'est pas atteste du tout ä Marseille, et gouverner ä peine. Habitacle (1717-) n'a pas ete un concurrent serieux degesole. Haussiere est inconnu. Jas n'apparait pas ä Marseille, mais il n'y aurait aueun sens, du moins ä partir du milieu du 16" siecle, puisque les ancres des galeres ont quatre pattes et pas de jas. Membre est rare et son synonyme couple absent. Pavillon 'etendard' est un mot du Nord. Dans les rares cas oü peautre est applique aux galeres, e'est par des litteraires. Le normand quete apparait parfois (1678-) ä cöte de elancement. Tariere est donne par Barras de la Penne (1703) comme synonyme de cuillerat. Vergue, dont il n'y a pas de trace en ancien occitan, n'apparait que chez Marteilhe (1757); verge est totalement absent; enverguer et envergure sont rares. En outre, les auteurs chez qui on lit ces termes sont souvent les memes que ceux que nous avons dejä rencontres (4.3.1.1.). Cela signifie done que certains mots tres courants qui remontent au latin (ou encore au gaulois, comme chouc) doivent etre consideres comme n'ayant pas ou guere appartenu au vocabulaire maritime du Midi, et qu'ä plus forte raison ils n'ont pas fait partie du vocabulaire des galeres. Ce sont des importations presque accidentelles, qui proviennent assez souvent de personnes qui ont ete en Ponant ou qui connaissent ce vocabulaire different et qui sentent le besoin de juxtaposer deux termes en guise d'explication ou de 'traduction', c'est-a-dire dans un dessein premedite. Dans d'autres cas, une difference de forme trahit la region: le Nord dit banniere, bigot, chaine, entree, le Midi bandiere, bigote, cadene, intrade / entrade.

4.3.2. Le vocabulaire levantin de Marseille Apres avoir constate au chapitre precedent que, sauf quelques exceptions, la presence et l'influence du vocabulaire levantin dans le Nord n'ont pas ete durables, nous devons done formuler egalement de serieuses reserves sur l'influence du vocabulaire ponantais dans le Midi: meme dans les cas oü des termes ponantais etaient propres en principe ä se substituer ä leurs confreres levantins, cette substitution ne s'est pratiquement jamais realisee, ni au 16° siecle, ni meme ä la fin du 17e ou au 18°. Une derniere observation viendra corroborer et confirmer l'opposition fondamentale des deux terminologies. De tres nombreux termes ne se trouvent que dans le Midi et jamais en Ponant, meme s'ils ne concernent pas uniquement les galeres; l'observation vaut non seulement pour les textes en frangais ou en occitan, mais encore pour le latin medieval. Leur origine ou provenance directe varie: grec, latin ou arabe, occitan, italien ou Catalan. Sans pouvoir donner ici la liste complete, nous en citerons une bonne partie pour montrer combien leur quantite est impressionnante: aganter, aissade et aissadon, aisse, alester et alestir, andriveau, angireau, antenolle, aquitraner,

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aradou, arbalestriere, arborer, argousin, argue, arranquer, assentir, aufe, bademe, banaste et banaston, bancade, bancasse, bandin et bandinet, barbe et barbette, bassaque, bastard 'clou', bastardin, bastet, bataillole, bernigal, bicherie, bigourelle, bolume, botan, bouffette, bougne, bougran, bouillol, boujaque, bourde, bousseau, boutasse, bragot, brancade, broc, brusc, burateau, busque, buvande, cabudeau, caban, cabri(t), cadeau, caique, calcet, canesteau, canille, cantanette, capion, capot, car, carnal, cascavali, casquer, castagnole, chelamide, col de latte, compagne, conille, costiire, couffe, couladou, couradou, cul de monine, custode, diane, douille, dragan, embon, empouloumadure, encirade, enfaisser, enfanguer, enginadou, enquitranade, entrainadure, ipartiment, escaire, escanda(i)l 'mesure', escartdal 'sonde', escandola, escaume, escoube, escoue et escouet, escranqud, espale, espase, espigadure, espigon, estanterol, fadrin, faiol, fasquier, fer 'ancre', feridou, fillasigue, fiol, fonde, foumeladou, fougon, (en aile de) gabian, gabie et gatte, galaverne, ganche, ganse, gargaladou, gargate, gaviteau, gavon, gesole, got(e) et goton, goue, gourdin, gratiou, gresal, groupi, guirite, guinqonneau, intrade, jarre et jarron, laissade, lanade, lapasse, latte et latton, manille, manon, mantenen, marabout et maraboutin, mautrobe, mezanin, moisselas, muder, orgeau, ormege / remeg, ormeger / remeger,palade, paradure, patre, pedagne, penne (de l'antennέ), pemet, pertägue etperteguette,picosse etpicossin,polome,pontade,pontal,prodou,prouis, radanche, radier, ragiole, rais de coursie, rambade, la forme rem 'rame', risson, rode, sanglon, sartie, sasolle, senal, serviole, siroc, sisterol, sottofiin, tabernacle, tac, tachette, taillador, taille, taillemer, tampagnon, tap, tapiire, tapon, taular, tenaille, tinasse, tineau, tinette, tode et todere, *traillon, Ireou (il en est autrement de ses cordages; cf. 4.3.1.2.), trinquenin, trombadou, vogue-avant. Dans certains cas, leur forme trahit parfaitement l'occitan (par exemple aradou, enginadou, feridou; empouloumadure; cabudeau, cadeau; muder; escoube, mautrobe; aquitraner, enquitranade; escranqud), mais assez souvent aussi leur physionomie leur donne un air tout frangais. De toute fa§on, meme s'il est clair que ces mots se limitent ä un perimetre meridional bien defini, rien ne semble nous empecher de les considerer comme des emprunts locaux ou regionaux dont l'ensemble constitue une seconde terminologie maritime ä l'interieur du frangais. Avant de continuer pour voir ce qui en est en realite (6.), nous nous embarquerons pour faire quelques escales en Mediterranee.

5. Le Levant: autres centres Dans ce chapitre, nous quittons la France pour decouvrir ä d'autres endroits de la Mediterranee des textes techniques rediges en fran^ais. Cet objectif a pour consequence que certains foyers importants pour l'histoire et le vocabulaire des galeres ne seront pas representee, tels la Catalogne, l'Espagne ou la Turquie. Pour le moment, nous excluons done des influences diverses et souvent importantes qui peuvent avoir joue dans des cas individuels et qui seront traitees dans la Deuxieme partie.

5.1. Le Moyen-Orient 5.1.1. Jerusalem Tombee au pouvoir des croises en 1099, la ville de Jerusalem aura un roi frangais. L'influence considerable de cette colonie franqaise se reflete aussi dans la langue, bien que la, comme dans d'autres domaines, il faille tenir compte d'autres nations, car dans ces contrees les Genois, les Venitiens, les Pisans, les Amalfitains, les Marseillais ont tous certains privileges (ceux de Marseille seront confirmes en 1284 sous Charles d'Anjou), et leurs flottes y abordent regulierement. Des 1099, et apres une enquete menee aupres des Frangais, des Allemands et des Italiens, Godefroy de Bouillon met sur pied une organisation calquee sur le systeme feodal franqais, avec des fiefs (Jerusalem, Antioche, Edesse et plus tard Tripoli). II en resulte deux codes de jurisprudence en

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frangais: celui des nobles et celui des bourgeois, qui seront amplifies et amendes, mais les Assises de Jirusalem se perdent en 1187 quand Saladin s'empare de la ville sainte (car ces lois etaient conservees ä l'eglise du Saint-Sepulcre); pourtant, il en reste sinon des copies, du moins des souvenirs (cf. l'Introduction de l'ed. Beugnot, I,xiv sq.). A Chypre, au 13e siecle, une reforme de la legislation, dans laquelle des roles importants sont joues par la jurisprudence de la Haute Cour d'Acre et par des juristes comme Philippe de Novare et Jean d'Ibelin, fait naitre une version nouvelle des/lisirei qui finira par devenir la loi ecrite de Chypre en 1369 (ed. Beugnot Ι,χχχνϊ sq.) et qui est conservee par des manuscrits du 14' siecle. Les chapitres sur la navigation dans les "Assises de la Cour des Bourgeois" contiennent les termes de marine suivants: aigue, aleger, aler (forme vait), artimon, [avarie], [aventure de mer], bonace, briser, charger, corsaus pi. (= corsal 'corsaire'), damage, encontrer, eschaper, forts / fonz, fomiment, garder, gens, [get], geter, luer 'louer', marinier / marinyer / marenier, (en) mer, (par) mer, (sur) mer, meuvre 'mouvoir, depart', [nave], noclier, [noer 'nager'], perdre, [perte], porter, [rive], [robe], route 'rompue', [sire / seignor (de la nave)], servise, (mauvais) tens, timon, [vaiceau / vaisseau] et veage 'voyage'. Plusieurs ont ete empörtes de France, parfois du Midi (aigue; cf. aussi paume, et meme abeille, 11,192), mais il y a aussi des elements lexicaux empruntes sur place: corsal et route ä l'italien (comme viste 'vue'; cf. aussi canne, qui pourrait venir d'ltalie ou meme de Provence), artimon et timon ä l'italien ou au genois (cf. boutiselle, qui est genois aussi), noclier probablement au latin (l'etude des lois romaines etait bien repandue ä Chypre; cf. Beugnot, ed. Assises, Il.lxvii). Hors du contexte maritime, nous rencontrons des arabismes: boucran / bouqueran (etoffe; voir notre entree bougran), peut-etre jare (recipient), enfin quintar (poids), qui ont pu passer par l'italien). La Rägle du Temple enfin fournit vemigal, qui doit venir de Genes.

5.1.2. Chypre En 1192-93, Hie de Chypre echoit ä Guy de Lusignan. Apres la prise de Famagouste, les Genois laissent la couronne ä cette dynastie, ä laquelle les Venitiens mettront fin en 1489 seulement. Par consequent, les Franqais y ont domine pendant pres de quatre siecles. En 1573, Estienne de Lusignan ecrit: «Lors, tout ainsi que du temps des Roys de Lusignan, tous les statuts, edicts, ordonnances, procez, iugemens, et autres choses semblables, s'escrivoient et pronon$oient en la Iangue frangoise; aussi du temps des Venitiens toutes ces choses se prononcerent en la langue italienne, suyvant le dialecte venitien» (cite par H. et R. Kahane, RPh 30,31). En 1431 encore, un voyageur rencontre des Cypriotes qui « parloient asses bon frangois » (ibid. 35). Nous venons de voir le role joue dans l'ile par les Assises de Jirusalem. II est bien evident que le 'franqais de Chypre' a recueilli plus d'un terme grec (par exemple palagre dans un document de 1271), turc (bougosi 'boucassin', probablement la mesure de poids nommee [ouque], peut-etre basar et tarsenal; Arveiller, ZRPh 88,411) ou italien (venitien, genois): il suffit de lire Philippe de Novare et surtout les Gestes des Chiprois (voir notre Deuxieme partie, 3.2.3. et 3.3.4.) pour s'en convaincre. Plusieurs termes de marine 'fran^ais' n'ont vecu que lä, et sous l'influence directe des langues preteuses. En meme temps que les Montpellierains, les Marseillais avoient obtenu des privileges en 1235 (Dufourq 104), mais ils ont du avoir une influence limitee (Arveiller, ZRPh 88,412).

5.2. L'ltalie Nous avons vu (2.2.3. et passim) que l'ltalie, non pas celle des Romains, mais celle des villes-etats medievales, constitue un foyer extremement important p>our la naissance ou la transmission de termes nautiques. C'est en territoire italien aussi que nous trouvons des documents fran;ais d'une importance capitale.

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5.2.1. Genes La France avait dejä eu des contacts maritimes avec Genes ä l'occasion de la 3' croisade (118992), sous Philippe-Auguste (Vidos 63), mais c'est saint Louis qui y fera preparer les flottes qui partiront d'Aigues-Mortes en Egypte et en Tunisie (pour les contrats en latin de 1268, cf. -> rampegon, timonidre, trosse). Par bonheur, on a conserve des documents de 1246 relatifs ä ces preparatifc (publies d'abord par Jal en 1841, puis par Belgrano). En mars de cette annee-la, les commissaires royaux Inguerrand de Gouvin (ou Gouin) et Henri de Champrepus firent des propositions ä la commune de Genes apres avoir negocie des achats et des nolis de naves et de tarides avec des representants municipaux et avec des particuliers; le 10 octobre, ä Paris cette foisci, eut lieu la ratification en presence du roi et du procurateur genois Guglielmo di Varazzo. Pour les propositions, nous disposons du texte latin et de la version frangaise. Dans ces documents, les termes techniques du texte frangais ne sont pas plus frangais que leurs correspondants de la redaction latine ne sont latins: les deux rendent le vocabulaire nautique genois et rien d'autre. La liste est longue: antenne-anten(n)a, aparas-apparatibus, artimonartimonus, assarcier-assarciare, [bargue de cantier-barca canterii], boute-bota, bouteselle / boutisellebautesella, cantaire-cantarius, carenne-caren(n)a, centenaire-centenarius, (chanvre) commiscommissus, couverte-cooperta, \gondele-gondola], \perascaline-parascalino (lire -aim-)], meserole / mezerole/mizerole-mezarolia,nocher-nocherius,[ourle-orlus],\paradis-paradisum],patron-patronus, penne-penna,pope / poupe-popa,proe-porra /prorra /proda, rode-roda, sarce-sarcia, sarcier-sarciare, [taride-tarida], terceruel-tercerolum, timons-rimones. Une seule fois, le redacteur du texte latin est conscient de l'etymon latin, car on trouve partout cubitus la ou le frangais met goue, qui reflete le mot genois goa ou goda (on lit d'ailleurs ce dernier dans la convention de Paris, qui contient en outre: agumena 'gumene', amentus 'aman', candella 'hauban', curritor 'couroir' ou 'coursie', gropiale 'groupi', gundola, nauclerius, naulum, pupis, vellonus 'grande voile', xunchus 'palan d'itague'). Parfois, le scribe n'a meme pas latinise d'autres mots genois: au fr. tragant correspond le lat. tragant, et «autres 2 antennes que on dist car» traduit «duas pecias antennarum que dicuntur car». Dans un cas, les deux redactions se trompent: varare est rendu en latin par vorare, en frangais par voler! Curieusement, on rencontre dans le texte latin des formes ä finale frangaise: bouce = bouce (boca 'bouge'), lencente (avec article agglutine) = lencente. II arrive aussi que le traducteur frangais s'abstienne de franciser: il conserve la forme fersum, la syntaxe de pro aqua levanda (> pour aigue lever), la voyelle initiale de fumire (> fumir), pour arbre le genre feminin du lat. arbor et pour voile le genre masculin de velum. Moins souvent, les couples de mots appartiennent ä des families differentes (aparillier-fumire / parare, charge-res, chargier-ponere, deschargier-exhonerare, louhier-naulizare, mener-ducere). Dans d'autres cas, les deux termes peuvent etre independents les uns des autres, c'est-ä-dire reposer sur l'affinite des langμes en question sans qu'il s'agisse d'influences: amariner-amarinare, amiraut-amiraudus, ancre-ancora, canve / chanve-canobus, coton-cotonus, gamir-guamire, marinier / mar(r)onnier-marinarius,paume (t.)-palmus, santine / santinna / santenne-santina. On peut meme se demander si le frangais n'a pas influence le latin: af(f)aider-affaitiare, harneis-harnesium. Enfin, remus est traduit par rime, qui est considere comme un emprunt au moyen neerlandais (pour nos reserves sur ce point, voir l'entree en question); il est possible que cette forme soit due au scribe frangais, qui a des chances d'etre d'origine picarde (-ies pour -iees). La plupart de ces termes etaient egalement en usage sur les galeres. Plusieurs d'entre eux trouvent ici leur premiere attestation en frangais, et dans bien des cas il faudra, pour les rencontrer de nouveau, attendre les documents de Rouen ou ceux de Marseille, oü beaucoup de ces mots sont arrives egalement depuis Genes. Nous avons vu (3.2.) que ce sont surtout des Genois qui ont marque le Clos des galees de Rouen de leur empreinte. N'oublions pas non plus que plusieurs fois Genes a ete un protectorat frangais: de 1396 ä 1411, de nouveau en 1458 et au debut du 16'siecle (jusqu'en 1522). Les relations avec Marseille sont anciennes. Au debut du 16° siecle ce sont des Genois qui construisent les galeres pour Marseille ou ä Marseille mömc. Raphael Rostaing, qui en 1520 avait transforme la voilure de deux galeres bätardes construites

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ä Genes pour Pregent de Bidoux (Valbelle 101; cf. - quaire), est presente comme innovateur au moment oü il se sert de Marseillais, car en 1525 Valbelle ecrit: «las 4 [galeros] de Raphel / Rostan si feron lo lone del barri depuis lo portal de la Calado fins al portal rial et foron totos en mar ä 4 de jun, et noto que las dictos catre galeros foron fachos per catre homes de Marss[elh]a, que fon ben causo novello, car tojort los falia far venir de Geno» (160-61).

5.2.2. Venise Depuis les Croisades, la ville des doges a joue un role essentiel dans les relations du bassin Occidental de la Mediterranee avec le Moyen-Orient; maint voyageur et ambassadeur s'est embarque lä (voir notre Deuxieme partie, 4.). En ce qui concerne les textes frangais provenant directement de Venise, nous avons un specimen interessant. II s'agit d'un inventaire, date du 16 avril 1311, des armes et des agres prepares pour 5 galeres et un lin de Charles de Valois et laisses en depöt ä Venise, sous la garde de Michel Alberti, par Jacques de Caurroy, ecuyer du roi (ed. Mas-Latrie). Ce texte a ete clairement dresse par un Venitien, car son fran prendre le mot (que Baudoin a done dü connaitre), haver > faire provision, raccoltarsi > faire retraicte. Mais on trouve aussi sicuro > a I'abry, capitano > chef, sbarcare > disembarquer (ä cote de dibarquer), robba > habits, toccarsi > etre ietti, viaggio > navigation, salario et soldo > paye, saccheggiare > piller (cf. saccager la ou Baudoin traduit Bosio), trovare > faire rencontre de / rencontrer, combattere > soustenir le combat·, navigare devient une seule fois naviguer, mais plus souvent naviger, tout comme naviganti devient navigeans et salutare le substantif salve. Parfois il est difficile, voire impossible, de decider si le traducteur a adapte le mot italien ou s'ii l'a remplace par un mot frangais qu'il connaissait: mettere mano all'armi > mettre la main aux armes, armamento > armement, caccia > chasse, comito > comite, compagna > compagne (ce terme est d'ailleurs explique pour les lecteurs), coperta > couverte, mettere dentro > mettre dedans, imbarazzo > embarras, correr fortuna > courir fortune, marinaro > marinier, morrione > morion, pitanza > pitance, tratti di corda > traits de corde. Le dernier cas est probable ou pratiquement certain pour admirato > amiral, barbiere (qui est d'ailleurs un gallicisme) > barbier, schiffo > esquif, forzato > forgat, miccio > meche et salutare > saluer. Dans le cas de ancien, nous avons certainement un emprunt semantique ä l'it. antiano. Pour capitana on voit le traducteur hesiter entre capitane et capitaine, pour ciurma entre chorme et chiourme. II a rendu gabbano par cabban, ce qui prouve que ce dernier lui etait connu et qu'il n'a pas eu besoin, comme Rabelais (1SS2; 11,112) pour le sens general, d'aboutir ä guaban·, toutefois, la consonne double trahit son modele. De meme, le t de licentier est sans doute du ä l'it. licentiare. Les cas les plus interessante sont peut-etre ceux ou Baudoin, au lieu d'employer une forme italianisante mais courante dans les milieux maritimes et qu'apparemment il ignorait souvent, donne une forme plus frangaise ou un equivalent frangais. Ainsi, accostarsi n'est pas traduit par accoster (ce sens est atteste ä partir du contemporain D'Aubigne), mais par aborder, approcher ou ioindre·, arbore non par arbre, qu'il utilise pourtant ailleurs, mais par mast; partenza non par partance, mais par partement. De meme, genti / huomini di capo devient gens / hommes de commandement (non gens / hommes de cap) et far giettito est traduit par descharger (non faire jet). Sarcia est rendu par cordage (non par sarcie), fomimento par equipage (non par foumiment), smiriglio par fauconneau (non pas Smerillon; ce terme restera inchange dans la traduction des Ordonnances de 1631). D'autres adaptations ne seront essayees que plus tard: Baudoin rend reviditore ou riveditore par visiteur (non par reviditeur, qu'essaiera Vertot) et cerca par reveue (cherche ä Toulon en 1628 et 1641). Risegna est devenu reveue·. en 1547-50 quelqu'un avait essaye reseigne; pour sartiame (> chables, cordages), un seul auteur avait mis sarciame en 1607. Pourtant, Baudoin connait aussi des termes et locutions plus techniques: si prendre la chasse s'impose presque ä partir de pigliare / ricevere la caccia, il en est autrement de nell'intrar > ä l'abord, d'un syntagme avec volta > aborder et de (andar) sopravento > (gagner) le dessus du vent ou andare sottovento > cider le dessus du vent. Du fait que robba devient robe quand il s'agit des vetements des forgats, mais hardes quand le mot designe les effets des officiers, il est permis de conclure que Baudoin savait qu'en fran^ais ce mot avait un sens 'devalorise'. Parfois, il n'y a pas d'equivalent dans le texte italien; c'est le cas de gens de rame et de rameur. Dans sa traduction des additions et corrections des Ordonnances de 1631, le vocabulaire est reduit. On y retrouve agozzin. Tres curieusement, cercamare est rendu maintenant par sacmare, forme qui rappelle l'it. sarcamar dans les Ordonnances de 1558. Un nouveau terme dans la version frangaise est naulage, qui traduit probablement l'it. nolo (le texte correspondent nous fait defaut). II apparait que Baudoin, dont les relations avec l'Ordre, avec Malte et avec la marine sont hors de doute, connaissait certains termes 'fran;ais' et en ignorait d'autres, notamment ceux qui etaient

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courants ä Marseille. Nous avons done affaire ä un texte mi-italianisant, mi-frangais, ä un melange assez complexe de vocabulaires maritimes. Le volumineux premier tome de Baudoin se base sur le travail de son pere, mais cette histoire de l'Ordre est surtout une adaptation de l'italien de Bosio et s'arrete la meme annee (1571). On nous excusera de ne pas avoir fait une comparaison approfondie des deux versions (nous avons retrouve des passages qui concernent le rigent et zoppe, et nous avons pu signaler une erreur de traduction ä propos de patron) ni meme l'inventaire complet de la version fran^aise, mais le tableau (de plus de 250 items) est comparable ä celui des Ordonnances. Ainsi, il est clair qu'en rendant cam par caro, Baudoin ne connaissait pas le fr. car (de l'antenne) et que balestriere pour bal(l)estriera et scotte pour scotta prouvent que, tout comme Oudin, il ignorait arbalestiire et escoute. D e meme, bozza devient bozze, corsia ne change pas (cersia doit etre une coquille) ou se transforme en corse, orza devient orze, scandalaro reste d'abord tel quel pour devenir plus loin scandalar. il semble done ignorer bosse, coursie, orse et escandola avec leurs variantes. II ne sait que faire de zoppe (f.pl.) et retient cette forme; panatica est rendu parpematique (qui doit etre une coquille), sifone par chiffon. II n'est pas douteux non plus que certains noms de navires rendent directement des mots Italiens: [carraque (318)], [germe (280)], [grip (237,313,324) ou grippe (99)], Ipalandier (214,341)], [saettie (605)] et [schirasse (241,342)]. II n'en est pas autrement des traductions suivantes, malgre leur aspect plus 'frangais': bonnaccia (les formes italiennes donnees ici ne sont que supposees se trouver dans Bosio) > bonnasse, correre fortuna > courir fortune, galeotto > galeot, gomena > gomene, mezzania > mezanie, mesanie ou messanie, ormeggio > ormege, palamare > palamare, reggente > regent (comme dans les Ordonnances). On peut encore attribuer au modele italien la consonne double de pouppe (it. poppa). Buonavoglia est tantöt bonnevoglie (ou benevoglie), tantöt l'adaptation bonnevollier. Dans les Ordonnances, qui ont ete traduites juste avant la publication de 1629, notre traducteur est d'ailleurs revenu de quelques tentatives pour se rapprocher du modele, car cabban et capitaine remplaceront cabane et capitane. Parmi les adaptations, citons aussi calfeutrer et calfeutreur ( < it. calafatare, calafato) et naviger ( < it. navigare). Mais il y a maintenant arbre, et non mat comme dans les Ordonnances. Et si, dans ces dernieres, la forme unique est agozzin, on trouve maintenant non seulement agozin, mais encore agosin et meme agorin qui, ä moins d'etre une coquille, montre le rhotacisme provengal. D'autre part, ciurma n'a pas abouti aux formes courantes churme ou chourme, mais ä chiorme, et padrone a ete rendu par patron. II faudrait encore confronter Bosio et Baudoin pour savoir, par exemple, si pour ία/per il y avait salpare ou ia/pare, et pour contröler ce que le modele met pour conserve, corsier ('coursier, canon de coursie'), engolfer, falot, lantemerie, donner ά travers. Et Baudoin a-t-il vraiment connu alleger, arborer 'munir de mats', bastard, borde, chasse, gastadour, vogue large, manille, rafraischir, rambade, sacre et vette ? Nous ne le croyons pas: pour lui, ce sont la encore des mots italiens, mais plus faciles ä transposer en 'frangais' que la sopraveste de l'armure (p. 552; cf. 5.3.4) ou certains termes cites plus haut. A propos de cet auteur notamment, on voit combien il est inutile d'appliquer des criteres formels pour reconnaitre les emprunts.

5.3.9. Vertot Quand on passe ä Vertot (1732), traducteur des Ordonnances de Malte de 1631, qui souvent ne different en den de Celles de 1604, il devient vite evident que notre abbe n'a pas connu -ou du moins pas utilise- la traduction de Baudoin et qu'il s'y est pris bien autrement. Le lecteur est averti sur le caractere etranger de certains mots par des italiques, qu'il s'agisse d'italianismes crus (comme bucco, palamento) ou adaptes: agozzin (ä la premiere occurrence), bonnevoglies, (gens / hommes de) cap (les deux premieres fois hommes, ensuite gens pour l'it.

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huomini), menestre, revediteur (les trois premiers passages), rolle, cap de la traversolle, ou encore de caiques: cherche-mer (dans les deux premiers passages; cf. le cercamare de Baudoin), roi (a la premiere occurrence), ou meme de termes parfaitement 'naturalises' en frangais tels que esquif, estrapade et (messe) seche. D'ailleurs, ce systeme n'est pas observe de fagon consequente, car l'italique manque pour sartiame (ailleurs, l'it. sarcie donne pourtant sarties), scandalato, scapoli, smirigli, sugri (= sagn ou sacri). On se demande d'ailleurs pourquoi Vertot ne s'est pas servi parfois d'un terme frangais: s'il ne connaissait sans doute pas emerillon, escandola(t), palement, sacre, pourquoi met-il spiaggia en italique (p. 450) au lieu d'utiliser tout simplement plage, et pourquoi pas potage au lieu de menestre ? Rien d'etonnant si nous trouvons des transpositions, qui ne prouvent pas vraiment chez Vertot la connaissance d'un terme correspondant en frangais: antiano > ancien, arbore > arbre, dare la caccia > dormer la chasse, sperone > eperon, generalato > giniralat (mais capitaneato > capitainerie), gumena > gumene, regente > rigent, reveditore ou reviditore > revediteur (que Larrocan rend par revisiteur, cf. 3.7.1.), tavema > taverne, qui de toute evidence n'existent pour lui qu'en vertu de son original italien. Dans d'autres cas, il semble plus ou moins familier avec le mot de la traduction: gabbano > caban, sopravento / sottovento > au dessus / dessous du vent, squadra > escadre, schiffo > esquif, fregatina > petite fregate, padrone > patron, posta > leposte, remo > rame, tagliare > tailler (qui d'ailleurs n'est pas usuel dans le langage maritime); parfois c'est un terme different: medico fisico ou fisico medico > barbier, andar a danno > faire des courses, coperta > couverture (il ignore couverte), mettere in terra > faire descente, accompagnare > escorter, fornimento > fournitures (il ne connait pas foumiment), navigare > marcher, marinaro > matelot, trovarsi insieme > rendez-vous. II rend generale (delle galere) par geniral (des gaUres), mais traduit au debut le lat. praefectus generalis par sa propre invention de commandant gSnSral. Les equivalents de flotte et de pittance manquent dans l'original. Enfin il distingue deux acceptions de scrivano: Yicrivain de la galere et le greffier de l'auditeur. Certaines fautes sont imputables ä de simples coquilles: scandalato pour scandalaro, Campagne au lieu de compagne, et peut-etre aussi le bien curieux gens de galiotte pour galiotti.

5.4. Traductions du Catalan 5.4.1. Le Portulan de 1499 A l'appui de l'hypothese que le "Portulan" de 1499 (BN, fr. 25376) est reellement une traduction d'une ordonnance catalane, on pourrait eventuellement alleguer la presence de prouys et de prouyer. Toutefois, ces deux mots, avec barbier, calfat, maistre d'ache, navighier (?), nocher,proue et voguer, en etaient venus ä appartenir pleinement au vocabulaire technique de la Provence, pays d'origine du possesseur du manuscrit et sans doute aussi du traducteur. Enfin, portolan est un italianisme qui, ä cette epoque-lä, etait dejä introduit en Provence depuis Genes ou Naples.

5.5. Traductions de l'espagnol 5.5.1. Amadis UAmadis de Gaule, traduction d'un roman chevaleresque espagnol par Nicolas de Herberay, seigneur des Essars, constitue un cas curieux. Dans le premier livre (1540) nous n'avons releve que desembarquer, naviger, pilotte et (prendre) port; le deuxieme livre (1541) a aniver, [barquette] et eslongner, le troisieme (1542) (mettre ä) bord / bort ('sur la cote'), (le) dessus (du vent) et encore eslongner. Tout cela n'a rien d'etranger. La situation change avec le livre IV (1543) et surtout avec le livre V (1544), qui offrent une bonne quantite de termes de marine. Seulement, s'il y a lä des emprunts, ils concernent non l'espagnol, mais l'italien. Qu'on en juge: (1543) (mer)

114 bonace / bonasse, borgantin 'brigantin' (corruption de l'esp. bergantin ou de l'it. bergantino), bousolle, caller (la voile), comite, desambarquement, desembarquer,fregatte,gabie, navigaige, surgir, (au dessus du) vent (au fig.), vituailles et voille (m.); (1544) bastard 'voile', bastarde 'galere', bourde, busolle, cadene, chiorme, comite, (mettre en) fond, fragate, galeace, investir, levant 'est', mahomme, mestral / (vent) mestral, naviger, (ä) ource / (ä) ourse,ponant 'ouest'/ (vent de) ponent, rambade, savoure, sirroc, (gallere) subtile et voyage. Ajoutons-y des italianismes dans les livres posterieurs: de nouveau savoure en 1546, enfin (de) bonne voglie (non maritime) en 1554.

5.5.2. Palmerin d'Olive Inspire sans doute par l'Amadis, un anonyme a publie en 1546 son Palmerin d'Olive, traduction du roman espagnol Palmerin de Oliva. Si banderole et fragate sont eventuellement, mais pas necessairement du tout, dus au modele espagnol, ce n'est point le cas de chiorme. Ce dernier est devenu assez courant en frangais vers cette epoque, surtout chez les poetes et sous l'influence de l'italien.

5.5.3. Nicolay Le traite de la navigation compose en 1545 par Medina et traduit en 1553 par Nicolay (voir aussi 4.4.12.) nous offre quatre termes relatife aux instruments de la navigation: aiguille (de naviguer), boete "boussole', compas et rumb. Seul ce dernier pourrait etre un emprunt direct ä l'espagnol (rumbo). 5.5.4. D'Urfe Honore d'Urfe, auteur celebre par son Astrie, emploie corsie dans le Dipart de Sireine (1599); la forme de ce mot semble exclure un emprunt ä son modele espagnol (la Diane de Montemayor) et meme ä sa ville natale de Marseille, mais cadre parfaitement avec la Savoie, oil il ecrivit cet ouvrage. Qu'on pense aux influences exercees par les ports de Nice et de Villefranche (cf. notre Premiere partie, 5.3.) 5.5.5. Chapelain Dans sa jeunesse (1619-1620), Jean Chapelain a traduit le Guzmän de Alfarache de Mateo Alemän (1599-1605). C'est dans son modele qu'il a pris borde, (voile) latine et marabut, car le texte d'Alemän a effectivement borda et marabuto. D'ailleurs, le premier est un hapax en espagnol, le second une premiere attestation, si bien qu'on doit soup^onner cet auteur d'influences italiennes.

5.5.6. Ablancourt Perrot d'Ablancourt, que nous avons dejä rencontre ä propos de ses traductions d'auteurs grecs et latins (5.1.9 et 5.2.12.), a fait paraitre en 1667 une traduction de la Descripcidn general de Affrica de Luys del Marmol Carvajal (1573-1599). Si (faire) iguade a pu naitre sous l'influence de l'esp. aguada, le cas est improbable pour remorquer (esp. remolcar). Soit dit en passant que Richelet (6.3.15.) a revise cette traduction (Bray 223-224) et qu'il a enregistre ces deux termes dans le Dktiormaire franqois.

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5.6. Traductions inverses 5.6.1. Morisot II arrive rarement qu'un auteur traduise en sens inverse, par exemple d'une langue roraane en latin (ou meme en grec). Pour le domaine qui nous occupe, nous en possedons heureusement un specimen qui montre bien ce qui arrive dans ce cas-lä au vocabulaire nautique 'moderne' qu'on transfere dans une langue classique. Claude-Barthelemi Morisot (1643) a essaye de rendre en latin et parfois en grec le vocabulaire de Hobier (cf. 6.3.4. et 6.3.8.). Au chap. 29 (p. 557-59) les termes franqais se trouvent dans la marge, et le texte latin les 'adapte' (ä une exception pres: « cubiculum [...], vulgö lepaillo »). Cela donne parfois des mots latins qui ont existe reellement dans un contexte maritime (antenna) ou qui ont existe soit avec un sens non nautique (comites, noster homo, patronus, regens, scriba, tabemaculum), soit sous une forme apparentee (remoulat > remirex), mais aussi bien d'autres qui ont ete 'fabriques' pour le besoin de la cause et qu'il ne faut pas aller chercher dans un dictionnaire latin: argusinus, barillarus, brancada, calfatus, cercamarus, escandailum, escandolam, estivam, gavonem, murgones, pilotas ou subargusinus. Au chap. 48 (p. 698-706, en grande partie ä propos d'une planche de Hobier), Morisot met le terme fra^ais en italiques dans le texte meme, ä cote du latin et parfois du grec, par exemple « Carinam designat, la carene, alveum alij vocant partem navis infimam, tröpis ä Graecis nuncupatur». Parfois, cet auteur recourt ä un synonyme: ainsi arbre se rend par malus, banc par scamnus, falot par lumen, portau par ianua, mais il est bien embarrasse dans d'autres cas et se voit oblige de paraphraser: « forispatia, sive trabes cancellis subiectae, quibus remi sustinentur, les apostis», «malum prorae, le trinquet», «trabem qua pergula puppis sulcitur: I'escontre, qui appuie la fleche sur la pouppe », «I'espalle, locum interpretantur, qui intrantibus primüm in navem tenetur: Graeci parodon et parathranon vocant». Parfois, la paraphrase latine traduit litteralement Hobier: «Tegimen prorae, unde machinae fulminant, et anchora iacitur » (« Tabourin, de dessus lequel l'on charge l'artillerie et se iettent les anchres»). Cf. aussi des phrases hybrides du type «diemque accipit duabus exiguis fenestris in orbem incisis, quas vocant cantanettes: inter eas gubernaculum, seu temo navis, baculo, par lariau, vinculisq[ue] duobus movetur impulsum, et par deux brides du timon attachies ά une poulie », dont tous les elements, latins comme fran^ais, proviennent de Hobier.

5.7. Conclusion On constate en premier lieu que l'apport du grec et meme du latin est tres reduit. On peut en dire autant de l'espagnol et du Catalan. II n'y a que l'italien et le 'frangais' du Midi qui jouent un röle, tout specialement pour la terminologie des galeres. Ensuite, il est devenu clair que d'individu en individu la situation peut changer notablement, que la langue de depart n'a pas necessairement influe sur la traduction et que plus d'une fois c'est meme une troisieme langue qui est intervenue. Pour les traducteurs, ce sont les connaissances qu'ils avaient du vocabulaire non de leur source, mais de la marine contemporaine -atlantique ou mediterraneenne- qui ont ete decisives, et dans des proportions qui peuvent varier et devenir assez complexes, comme dans le cas d'Amyot et de Baudoin. Dans la plupart des cas, ce vocabulaire etait ponantais ou ne comprenait de levantin que des vocables assimil6s depuis longtemps ou depuis un certain moment en frangais, tels que galee, galie, galire, ou encore chiourme et pilote. Si ce 'fonds commun' s'elargit dans certains cas individuels, c'est grace ä des contacts directs (parfois meme sur place) ou indirects (par exemple litteraires) qu'il est souvent difficile de tracer exactement. N'est latinisant ou italianisant que celui qui le veut bien (par exemple dans un dessein historique) ou qui ne peut faire autrement, faute de connaissances süffisantes du vocabulaire technique de son epoque.

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6. Les lexicographes 6.1. Les glossaires du Moyen Age Tres tot, on peut signaler une certaine activite lexicographique due au besoin de gloser des textes, ä commencer par l'hebreu: le glossaire de Gerschom de Metz (avant 1028) donne raym 'rame\ celui de Raschi (fin l T s . ) govemail et reim 'rame'. Les glossaires bilingues latins et frangais ne sont pas plus riches en termes nautiques: au 12es. nous trouvons mast dans celui de Tours, au milieu du 13's. nagger 'ramer' dans celui de Glasgow. Vers 1350 egalement, le glossaire de Conches offre nageour, celui de Paris nageur (prob, nageor) et naulage. Le glossaire appele Aalma d'apres le premier mot de son enumeration alphabetique (1380) contient ancrer, le glossaire de Douai (4' quart du 13's.; attribue ä tort ä Guillaume Briton) galie, gatios pi. 'pirates' et gouvemaus (sujet sg.). Au 15es. nous avons desancrer (intr.), naviron et navironneur dans le Glossaire de Salins, math 'mat' dans Olla patella (De utencilibus domi). On lit quitran dans un glossaire arabe-frangais du 14cs., arche 'galere' dans un glossaire d'argot du milieu du 16e s. Mais tout cela est peu de chose et tres general. On n'a pratiquement rien dans l'importante serie bilingue du Catholicon, acheve des 1286 et imprime de nombreuses fois ä partir de 1460 (Brandon 27), ou dans les repertoires multilingues du Calepin, d'Ambrogio da Calepino, paru en 1502 (Brandon 28). II faudra attendre le 16°siecle pour trouver du plus substantiel.

6.2. Le 16e siecle 6.2.1. Estienne 1538 Le Dictionarium seu Latinae linguae Thesaurus, cum Gallica interpretation de Robert Estienne, paru en 1531 et dont nous etudierons la troisieme edition de 1538 (annoncee des 1536, Brandon 63), represente le premier veritable dictionnaire bilingue oü entre le frangais. Mais le point de depart est encore le latin, celui des 'bons auteurs', et c'est de cette langue que viennent les entrees. Les explications en frangais sont souvent donnees par une periphrase ou une generalisation assez vague. Ainsi, tous les types de navires anciens se reduisent agalee / galere ou ä navire, avec un rare galion ou brigantin. En prenant dans un sens extremement large la notion de 'terme de marine', l'etendant par exemple ä des mots comme [escueil] et [riviere] -nous rappelons que les mots entre crochets ne figurent pas dans notre dictionnaire- et ä des mots d'usage general mais apparaissant ici dans un contexte maritime, tels que apprester, attacher, avant, bout, combatre, [dangereux], donner 'heurter', enhorteur, eschapper, retirer, victoire et vivres, nous avons compte 253 mots differents au total; le lecteur interesse pourra en reconstituer la liste ä partir des specifications donnees ci-apres pour Estienne 1539. Certaines formes ou adaptations francaises ne se sont pas presentees ä l'esprit d'Estienne (et en partie ne le pouvaient pas, ou pas encore). Ainsi, les equivalents de quadriremis et quinqueremis n'ont jamais ete recueillis par aucun dictionnaire, pendant que pour triremis il faut attendre le Trevoux de 1752 (tririme) et pour biremis ΫEncyclopedic mdthodique de 1783 (biräme est atteste depuis 1540). Interscalmium ne sera jamais francise non plus; on trouve l'it. interscalmio en 1640 chez Oudin, mais les 'specialistes' utiliseront le terme latin tel quel: en 1643 Morisot (706) et Fournier (16), en 1703 Barras de la Penne (1,484 sq.); Estienne lui-meme reintroduit le mot latin en 1549 (s.v. entredeux). D'autres viendront plus tard: antenna est «le bois traversant le mas de la navire en hault, a quoy est lie le voyle », et c'est seulement dans Estienne 1552 qu'on trouve anteine·, aplustre (uniquement latin et sans explication chez Estienne) n'est atteste en frangais qu'ä partir de Boiste 1819; le lat. artemon est « certain voile de navire », mais artimon n'apparait que dans l'edition de 1549, le fr. artemon dans le dictionnaire latin-frangais de 1552;

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caecias, « nom d'un vent qui tire a soy les nues », se trouve sous sa forme 'fran^aise' cecias chez Rabelais 1534 (1.40), puis comme equivalent latin de nordest dans Monet 1636 (s.v. vant); celeusma est «l'enhortement des mariniers ou autres gens qui s'efforcent de faire quelque besongne»: Rabelais emploiera celeu(s)me, qui passera dans le dictionnaire de Cotgrave (1611) et dans Jal (1848), puis de ce dernier dans le Larousse de 1867, pendant que VEncyclopidie (1751) renvoie aux Grecs pour cileume·, naufragium n'a pas encore suggere simplement naufrage (accueilli en 1549), mais c'est une « perte de navire par la tempeste »; naumachia est une « guerre sur mer», mais on ne rencontre naumachie que dans la Sciomachie de Rabelais (1549), et ce mot passera dans le dictionnaire de Cotgrave, puis de Menetrier dans celui de Richelet; les correspondants frangais de navigabilis et innavigabilis existaient dejä, mais Estienne paraphrase « qui porte bateaubc» et « sur lequel on ne sgauroit naviger »; le rostrum n'est pas encore un esperon (Thierry 1564) ou un rostre (Du Verdier 1577, puis depuis 1870 seulement), mais un [picquant]; scalmus, «la cheville de la navire a laquelle s'attache l'aviron », est courant ä Marseille des le debut du 16' siecle sous les formes escalme ou escaume, mais il faudra attendre Hollyband 1593 pour trouver scalme et escome dans un dictionnaire; sentina est «le lieu de la navire ou toute l'eaue se retire », mais sentine ne sera que dans Thierry 1564. II est pratiquement impossible de tracer les sources franqaises de ce vocabulaire, du moins pour autant qu'elles existent, et on aurait bien de la peine aussi ä retrouver les sources latines d'apres les nombreux exemples non etiquetes, qui ne sont pas forcement des 'autorites', c'est-ä-dire des citations d'auteurs.

6.2.2. Estienne 1539 Estienne s'est mis immediatement (du moins apres la redaction de la preface de 1538, Brandon 65) ä 'intervertir' son dictionnaire de 1538, bien que la 'langue visee', la langue ä faire connaitre, reste le latin (Brandon 68,70, Wooldridge 24,242,244). L'ouvrage est date de 1539, mais ne fut termine que le 16 fevrier 1541 (v.st. 1540, Brandon 65). II est vrai que le contenu frangais se trouve notablement enrichi (Quemada 46), mais le manque de 'specificite technique' de la nomenclature frangaise a pour consequence que bien des termes se retrouvent uniquement sous des entrees aussi generales que mer et navire. On compte quelques additions: [aggravanter], [bastards], bataille, [matereau], \profond] et [regorgement], les formes nouvelles caler (< caller), cortduire (< conduyre), esquiper (< esquipper) et matz (< mas), ainsi que la locution faire voile. D'autre part, nous constatons quelques 'pertes', du moins dans un contexte maritime: assembler, bois (antenna n'a pas encore de correspondent fran^ais), caver, [choquer (contre un rocher, s.v. impingo)], combatant (qui reviendra en 1549), donner, enhorteur, eschapper, eschelle, ferir, instrument (s.v. armamenta)], nef (on le retrouve en 1549), office et perche. Certaines formes de 1538 ont ete uniformisees ou corrigees: anchrer, avyron, batteau, blanc (en 1538, s.v. pentiremis, c'etait une coquille pour banc), bort, eau (devenu eaue), gallere (qu'on retrouvera dans Dupuys 1573), marchandize, (plaine) mer > (pleine) mer, naviguer (partout naviger maintenant; Dupuys reintroduira naviguer), reme (partout rame maintenant) et voyle. Sont employes autrement: avant (acception non maritime), devant (adverbe devenu substantif) et reculer (devenu transitif). Quelques adaptations graphiques enfin: [bastelier > batelier], [battement > batement], besongne > besogne, [desrober > desrobber], destacher > detacher, entree > entree, fons > fond (une fois dans les deux occurences), mast > matz, poupe > pouppe, saulver > sauver, [seurte > seurete] et utensille > utensile. Au total, le nombre des termes maritimes a meme legerement baisse pour arriver ä 245. Pourtant, pour la premiere fois le fran^ais constitue la 'langue d'entree' d'un ouvrage lexicographique. Avant qu'on n'arrive au premier dictionnaire uniquement frangais, celui de Richelet (1680), une longue suite d'ouvrages bilingues, tous heritiers d'Estienne, augmentera progressivement ce fonds frangais. Le vocabulaire technique, et celui de la marine en particulier, suivra de pres cette tendance generale.

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Nous enumerons les 154 mots d'entree de cette edition, avec les 91 mots caches ou oublies (sous les entrees specifiees entre parentheses) et les renvois (indiques par la lettre R), les mots non traites dans notre dictionnaire ou les attestations non donnees se trouvant comme prec6demment entre crochets: Abbaisser (caller, voile), aborder, accoustrer, accrocher (croc), [adversitf], [aggravanter], [allee (mer)], aller, [amasser], amener (port), ancre, ancrer, apporter, apprester, arbre (navire), [arene], armee de mer, armer (navire), arranger, arrester, arnver, attacker (navire, pieu), avant, [aviron]. [Bac], [bachot], banc, [bände 'partie d'une flotte'], [bariquelle], [barque], [bastard 'batardeau'], bastir, bataille, [bateau / basteau (R)], [batelier / bastelier (R)j, [batement], [besle (navire)], besogne (enhortement), bord, border (aviron), [bouche], bout (pieu, rame), bouter, [bras de mer], brigantin, briser. Caler / caller (voile), calme adj., [canal], capitaine (mer, navire), carine, casser (rompre), chable, charge (bateau), charger (saburre), [charroy], chef (navire), cheville (navire), combat (navire), combatre (arranger, navire), compaignie, conduire /' conduyre (navire), [conflant], [contremont], corde / chorde (R), courbe (navire), [cours], course, [couster (navire)], [coy (mer)], croc. Danger, [dangereux], derriere (pouppe), desancrer, [desbordement], [desborder], descendre (navire), descharger (navire), deslier (chable), desployer (aller, course, voile), [desriver (desborder)], [desrobber (mer)], detacher (chable), devant (proue). [Eaue], edifier, embarquement, embarquer, enfondrer, [engloutir (enfondrer)], [s'engouffrer], enhortement, enhorter (navire), [s'entonner (engouffrer)], entree (entrer), environner, equiper / esquiper (R) / esquipper (navire), [escueii], escumeur, [esparse (armee)], [espier (navire)], [espion], estendre. Faqon, faire voile (bateau, voile), [ferne (saburre)], ferrer (pieu), ficher ( p i e u ) , f i f f r e (navire), [flette], [fleuve], [flot], flotter, fond (aller, carine, marinier, mer, mettre, navire) / fons (mettre), fournir, [freter 'louer'],/uife. Gallee / galee / galere, gallion / galion, gamir (navire), [gasche 'rame'], [gaschement], [gascher], [gascheur (compaignie)], gendarme (mer, navire), gendarmerie (passer), gens (navire), Igolfe], [gouvemal], gouvemer (navire), [gu6], guerre, guet (navire). [Hanter (mer)], (en) hault (navire), havre, heurter, homme de guerre (mer). [Iecter], [is/e], Laisser, larron (pirate), lascher, legier (fuste, navire), [levee 'digue'], lever (ancre, aviron), lier (navire), [lossec], louage (prendre), louer (navire). [Main defer], (estre) maistre (surla mer), [marchand], marchandise (bateau, navire), [maree (vent)], [marinier / maronnier (R)], [matereau (matz)], matz / mas (R), [mener], mer, [mettre], [montement (navire)], monter. [Nasselle], [nau], nautonnier, navigation, naviger / nager, navire. [Onde], [ondoyer], oster (ancre). Partir (desancrer), [parvenir], passage, [passager adj. (bateau, navire)], [passant (mer)], passer, patron, perdre (navire), peril, perir (navire), [perte], [picquant (navire)], pieu, piller (mer), [pilleur], pilot, pirate, pleine mer (iecter, mer, porter), poix, [pont 'pour combattre' (navire)], port, porter, pouppe, prendre, [pris 'fret'], [profond], proue. Rame, ramener, ramer, rang (navire), rangee, reculer (pouppe), [regorgement (mer)], [regorger (mer)], renaviger, [resarrer 'resserrer, enfermer' (navire)], retenir (ancre, navire), retirer (rouleau), retoumer (contremont, pouppe), [rivage], [riviere], rompre, rouleau. Saburre, sauver (perte), [serf (fournir)], servir, [seureti], sonde, sonder. Tabourin 'joueur' (navire), tempeste, temps, tendre, tenir (chable, mer), terre, tillac, tirer, [tireur 'rameur'], tormente, traverser (matz). Utensile. [Vague], [vent], [venue de la mer (mer)], victoire (gloire), [vivres (navire)], voguement, voguer, voile, voyage (navire). Dans tout cela, on le voit, le vocabulaire des galeres ne tient guere de place. II va sans dire que ce navire lui-meme est present, avec gal(l)ion. Arbre, carine, patron et saburre sont certainement des latinismes. Le Statut de rame, ramer, voguement (d'oü vient ce derive non usuel ?) et voguer est moins clair. Tout le reste appartient ä la navigation en general ou au vocabulaire ponantais, y compris pilot, pouppe et proue.

6.2.3. Estienne 1549 Dans la deuxieme edition du dictionnaire framjais-latin, qui voit augmenter le vocabulaire de 50%, entre autres par les notices manuscrites de Bude (Brandon 73,77), les additions sont plus importantes. La 'langue visee' est maintenant le frangais (Brandon 73, Wooldridge 242,244). D'ailleurs, il est inexact de dire que «les termes de marine font presque defaut» (Brandon 75),

119 puisque de nouvelles entrees -ou du moins des entrees qui fournissent maintenant un contexte maritime- donnent admiral / almyral (premiere attestation de cette derniere forme), [archipei], artimon, assabler, [batelee], biscuit, boulingue (par erreur 'voile'), [cabo 'promontoire'], calfeutrer, [cap], carcois 'calcet' (suspect), [chalan], [chalenee], condemns auxgaleres perpetuelles, coursaire, [debris 'naufrage'], [desbarder], [desbardeur], desmonter, entredeux (alteration de 1538 s.v. interscalmium:«l'espace qui est entre »), envoyer aux galeres, esquif, [estroict 'detroit'], gabie, marin (adj.), maritime, naufrage, naulage (premiere attestation aprfes le Glossaire de Paris de 1350 env.), naulager (premiere attestation), [navigable], nef (revenu apres 1538), peautre, [promontoire], [quay], rameur, [reflotter], rembarquer, [repasser (la mer) 'remesurer' (pris dans Ted. de 1538 s.v. remetiri)], requiper (sens maritime non assure), resonder (premiere attestation), singler, trinquet 'voile' et [vaucrer]. Sous les "Mots omis" se trouvent encore bonasse et rode. En plus, nous avons compte les mots caches suivants: [allure (aller)], [bastardeau (bastard)], combatant (revenu apres 1538), conduicte, [destroict (estroict)], faire eaue, [poullion (carcois)] et verge 'vergue'. L'entree vent a ete soumise ä une augmentation particulierement int6ressante, dont on serait curieux de connaitre les sources, d'autant plus que ce sont souvent des premieres attestations. Les termes en question sont presentes explicitement comme appartenant au langage des « mariniers >, et on y voit alteraer les designations du Ponant avec celles du Levant: [(vent d')amont], [(vent d') embas], est, [galeme], garbin, grec, labeche (premiere attestation), north (premiere attestation apres le 12° s.), northest (premiere attestation), northouest (premiere attestation), ouest, [pluau], ponent, [solerre / solaire], su / sud (premieres attestations), suest (premifere attestation), suouest (premiere attestation) et syroch (premiere attestation). Aux 245 mots de l'edition de 1539 se sont ainsi ajoutes 70 autres, chiffre qui n'est nullement negligeable, mais qui reste nettement inferieur au pourcentage global des additions. Mentionnons en outre les nouvelles formes [aggraver (ä cote de aggravanter)], amiral ("Mots omis"), [archipelago (archipei)], cable (R; ä cote de chable), [chalon (chalan)], [golphe, goulfe et gouffre comme variantes de golfe] et maz. Si tous les mots de 1539 sont encore lä, quelques graphies ont disparu: [bastelier], caller, conduyre, fons, galee et galion. Finalement, besogne est redevenu besongne, pendant que [marchand] s'ecrit maintenant [marchant]. Dans plus d'un cas, et outre ce qui provient certainement de l'edition de 1538 (combatant, nef, repasser, cf. entredeux), nous pouvons indiquer cette fois-ci les sources probables ou possibles de ces additions: admiral est dans des traductions de Seyssel (1527 et 1530) et d'Amyot (1547), artimon dans la traduction de Vitruve par La Planche (1547), assabler dans la traduction d'Appien par Seyssel (1544) et dans celle de Tacite par La Planche (1548), bonasse dans Seyssel 1544, boulingue dans Rabelais 1548, calfeutrer dans Du Fail 1547, coursaire dans Jean Marot (ed. 1532) et dans Sceve 1544, esquif entre autres dans La Borderie 1542 et Seyssel 1544, gabie dans YAmadis de 1543 et dans Rabelais 1548, garbin et grec dans Rabelais 1548, naufrage dans Sc£ve 1544 et Rabelais 1548, ouest dans l'edition 1541-1542 de Jean de Brie, ponent dans YAmadis de 1544, rameur dans Meigret 1542, rembarquer dans Seyssel 1530, trinquet dans Rabelais 1548, verge dans Palsgrave 1530. On voit que les mots levantins ont toutes les chances de venir soit de certaines traductions (artimon, bonasse), soit de quelques autres ouvrages se rapportant ä la Mediterranee (coursaire, esquif, gabie), soit surtout de Rabelais (cf. 2.6.3.). En ce qui concerne ce dernier, nous sommes convaincu qu'Estienne a connu la premiere version du Quart Livre.

6.2.4. Thierry Quinze ans plus tard, en 1564, Thierry, qui avait dejä collabore au Thesaurus d'Estienne de 1543 (Brandon 60,82) et qui re^ut peut-etre l'aide de Dupuys (Brandon 82; cf. 6.2.5.), ajoute 79 termes aux 315 de 1549. Les mots nouveaux ä l'entree sont: admiraulti, [almande *barque africaine'], antetne et entenne, arcenal, banderolle, [barquerot], [barquette], birrasque et byrrasque (R), buxolle (premiere attestation) et boussole (R), [caraque], [caravelle], chiorme, comite, costoier, [coulant (d'une

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riviere)], cyott (R), desbarquer, descouvrir (terre) (premiere attestation), desembarquement, desembarquer, [desgrafer 'decrocher un navire'], desmarer, [dromant], [dune], [dunette], enpoupper (coquille pour empoupper), esperon, esquifonjanal, far 'phare' (premiere attestation), [fluctueux], fragate et fregate, [gabarre], galeace, galiote, [garrer 'espalmer'], hable, hune, irritemer (vent), marine 'mer', matelot, [naufrageux], nocher, [(mer) oceane], [passager 'passeur'], pavigeade (R) et pavoisade (premiere attestation pour les deux), ]peninsule], \plage], [refreter], route, sentine, [seri '(mer) tranquille'], [sing 'voile'], surgir, [suronder], [tempestueux], timon et tref. Mots nouveaux caches: [aggrafer (s.v. desgrafer)], artillerie, [batelet (s.v. bateau)], bord 'tillac' (s.v. tillac), [boräe (s.v. irritemer)], calfat (ouvrier), calfatin (premiere attestation), [caracon (s.v. caraque)], escore 'accore, etai', estoupe, fanon, forsaire, forsat, fortune (s.v. courir), gouvemement (sens fautif de 'pilote'), haulser (les voiles), lanterne, [navigateur (s.v. descouvrir)], pavois, quadran (de mer), [tsfiter (s.v. sonder)] et vaisseau (toujours pas ä l'entree!). Ajoutons les formes nouvelles ä l'entree: bonace, bouringue (R; premiere attestation), carene (R), galion (R), halmyrarch 'amiral' (R; premiere attestation), ainsi que les formes nouvelles cachees: bannerolle, calfater, [caraquon (caraque)], [dromon (dromant)], encrer,fare (ä peine cache s.v. far; premiere attestation), [nacelle (passager)] et pilote. Thierry mentionne deux fois ses sources: pour birrasque (et cyon), c'est Palladieu (c'est-a-dire l'architecte italien Andrea Palladio; la citation est relativement longue); pour empoupper, ce sont Ronsard (avec explication) et Pasquier (cf. p. 71). Dans bien d'autres cas, il est possible de citer les sources livresques probables ou possibles: admiraulti: Seyssel 1544 ou Amyot 1554; anteme: Estienne 1552 (anteine, qui est la premiere attestation de cette forme); arcenal: Amyot 1554 et 1559; banderolle: Palmerin d'Olive 1546; boussole: Rabelais 1548/1552 et 1564; byrrasque: La Borderie 1542; calfater. Rabelais 1548/1552 et Du Beilay; carene·. Ronsard 1555; chiorme: \ Amadis de 1544, le Palmerin d'Olive, Ronsard, Des Masures 1560; comite: La Borderie 1542, Amadis 1543/1544, Rabelais 1546, Thevet 1556, Amyot 1559; desembarquement: Amadis 1543 et l'Ovide de Fontaine; desembarquer. Thevet 1556; desmarer. Amyot 1559 (demarer); esperon: Amyot 1559; esquifon: Salel 1540; fanal: Belon 1553; forsaire: Belleau, Ronsard, Amyot (Longus) 1559; fregate: Amyot 1559; galeace: Amadis 1544 et Seyssel 1544; galion: Estienne 1538 et 1539; galiote: Thevet 1556 et Amyot 1559; hable: Jean Marot 1507 (ed. 1532); haulser. Saliat 1556; lanterne: Rabelais 1546,1548/1552,1564; marine: Amyot 1559; matelot: Amyot 1559; nocher. Belleau (1558, etc.); pilote: Thevet 1556 et Amyot 1559; route: Rabelais 1548, Thevet 1556, Rabelais 1562 (avec perdre); surgir. Amadis 1543, Sceve 1544 (Rabelais 1548/1552,1564 et Ronsard avec port). II reste que d'autres mots ou formes de Thierry sont jusqu'ici des premieres attestations dans des ouvrages imprimes, et parmi eux beaucoup nous Interessent particulierement: birrasque, bonace, buxolle, calfat, calfatin, desbarquer, encrer, entenne, escore, estoupe, fanon, far, forsat, fragate, pavigeade / pavoisade, pavois, quadran, sentine et timon.

6.2.5. Dupuys Dans son "Au Lecteur" de 1573, Jacques Dupuys ou Du Puis avoue ses dettes envers « M. Nicot, conseillier et maistre des requestes de l'hostel du Roy, concernant le faict et pourpris de cedict Dictionaire, qui en est augmente d'un tiers », et tout particulierement: « l e vous bailie ä present tous les mots concernant le faict de la navigation, soit en fabrication et equipage de navires de port et de guerre, ou en vens, ou en cas et accidens advenans sur la mer: le tout prins d'un Traite redige par ledict seigneur Nicot, De la fabrication de ses navires en l'avis et subiect de plusieurs pilotes et maistres de navires », raison pour laquelle Wooldridge appelle l'edition de 1573 celle de « Nicot-Dupuys ». II semble d'ailleurs que Nicot n'ait pas participe activement ä cette edition, mais ses ecrits et ses remarques ont ete largement utilises, car les augmentations concernent principalement les termes de chasse et de marine (Brandon 85). Quelles sont done ces additions de l'edition de 1573 (qui a ete reimprimee fidelement en 1584, cf. Brandon 86,99,121) par rapport ä Thierry 1564?

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Nous avons compte 129 mots nouveaux ä l'entree: [aclamper], aire de vent, amanage, amane, amarrer, [arcasse], [arche], artemon, auban, balancine, [banc (de sable)], bane de temon, barreau, bau, [beaupre], [berche], [bercherie], bite, [boiste de gouvernail], [bonnete], [bord bas / bas bord (ce dernier est cache), [bord plat /plat bord (ce dernier est cache)], bordage, [bourset], [boursin], bras 'cordage', brayer, [bresin], [brisans], cabestan (R), [cacher], cap 'proue', [cap de mouton], [cappeer], carlingue, [catepleure], ceincte, [cevadere], [chasteau], [chete], [chicambault], clou de caravelle, clou d'estouppe, clou de mamguiere, [collier], [coste 'rivage'], [couet], courbaston, (pont de) coursiere, [coyt], [culasse (de la poupe)], [derrider], [encornal], [enflecheure], [equibien], erre, eschouer, escoute, escoutille, estague (cf. eustague), estambor, [estambre], estay, [estour], estrave, [estribord], eustague (cf. estague), femelle, filer, [finage], fleche 'eperon', [four 'varangue], fresler, [furole], gaillart, [garant], [genouil], guinder, guinderesse, haler, hault (haulte mer), [heaulmiere], [lame], lice, [liement], [lis de vent (aussi lit s.v. aire de vent)], [lisse 'cordage'], loo / lof, [macque], mast, master, [masterei], misaine, molinet, [nervin], oreille de lievre, [oule], palenc, [papefif], [pas d'asne], penne 'angle', [penteur], plateforme, plier, [polaine], pompe, [pont de corde], [port'auban], [raban], [refloter], revers, rider, [roc], routier, [sabors], [safran], serre, talon, [teste de more], [tillaquer], [touaige], traversin, trompe, [turpot], varangue, verge 'vergue', vie 'voie', [νιί], ysser. A cela s'ajoutent jusqu'ä 174 mots nouveaux caches: abbatre, [accoller], adresse, affuster, [agraffe], aile, [aileure / ailure], amener / ameiner (les voiles), [amurer], [anchraige 'action d'ancrer'], anneau 'femelle du gouvernail', [appesantir], armaison, asseoir, attacher, [avalloire], baisser (de la mer), bände (de fer), boliner, bord /de voile), border (une voile), [boulinage], [bourser], brasse, bride, caige, [cale 'abri'], cappe, [(clou de) caravelle (qui est sans rapport avec le navire)], [caravelle 'navire'], [cardinale], ceinture, chaine (de hauban), chemin, cheviller, [chupper], [clairevoye], clouer, cordage, cordon, [comiere (de voile)], corps, [coudre], couler 'glisser', courber, courbeure, crochet, [croiseure], cuir, [cul (de poulie)], [desamarrer], [deschargement], desloger, devaller, devant, [dextre bord], dresser, [droict / droit], [empalin / empalm], enceindre, enchasser, [encoigneure], [enfiler], enfoncer, entailler, [enter], [entonner (en parlant du vent)], [esbaser], [escacher], escheler, eschellon, esgouter, [estage 'tillac'],fabricquer, [fest 'faite'],feu sainct elme,fiche, ficher, flanc, fleur d'eau, hallebarde, [hallebarderie], [harquebouserie], harquebuse, heurt, iaveline, ioincture, iouer, [lacet], (prendre ά la) largue, (voile) latine, [levis], lier, loger, [longueur], [maillette / maillete 'maille du pont de corde'], [(clou de) mamguiere], manier, marine 'art, science', [marinesque], [manage], manain, [marrer], membre, [meurtriere], mortaise, [nez], nouvelles, [oeillet], [olonne], (a) orse, ouverture, [paige], [panier],panneau, \passager (verbe)], [pente],pertuisane,piece (debois), piece (d'artillerie), [pilotage], planche, [planchSer],plancher,planter,platine, poincte (de clou), poincte (de voile), [poisser], [port 'capacite'], parte, poulie / polie, (voile) quarrie, (vent ά) quartier, quille, reculer, [reflux], regir, relever, [remonter 'relever'], [remuage], [rengouffrer], [repairer], rim, roidir, [rond], ronder 'roder', rondeur, ronger, rouet, [rouler (en parlant de la mer)], saluer, salut, (ά) sec, [sein], sener, service, [soliveau], [soustenement], table 'planche', tacquet, teste (de clou), toile, tour, tourner, [traicte], [trappe], [traversant], traversier, [(bonnete) trayneresse], [treillis], [trene], venir, vitaille. Des mots qui etaient caches dans Thierry sont devenus des entrees: artillerie, bannerolle, bord 'planche', [destroict], tenir, et la forme nouvelle boline. D'autres formes nouvelles se cachent ailleurs: [acclamper], anchre / enchre, antenne, ban 'banc', [boite de gouvernail], bordaige, [bouete 'bonnette'], bouline, bounasque, calfeultrer, costoyer, [derider / desrider], desmaner, [equipper], estouppe, floter, gallere, gouvernail, halmyrach, hunne, hurter, naviguer, norouest, poupe (s.v. bau; revenu apres Estienne 1538), proe / proe, suduest, (vent de) sul, temon / tymon, tourmente, varengue et vergue. Nous constatons aussi quelques remplacements par changement d'orthographe: [carracon / canaquon < caracori], [canaque < caraque], [cion < cyon], [conflans < conflant], mastelot / matelot < matelot, mais aucun mot ne s'est perdu. Les additions dans ce domaine sont done tres notables et d'un niveau technique parfois eleve, mais elles concernent essentiellement le vocabulaire ponantais et, si l'on rencontre quelques rares termes levantins ou de provenance levantine comme amener, cap, voile latine, misaine et table, il est permis de dire que les galeres sont absentes de ce nouveau repertoire.

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6.2.6. Les lexicographes mineurs Plusieurs autres dictionnaires de la seconde moitie du 16'siecle et du debut du 17'presentent pour nous peu d'interet: ils s'appuient fortement sur leurs grands devanciers, mais, sans que nous ayons fait l'inventaire du vocabulaire maritime dans ces ouvrages, il est certain que sa place est plus reduite et qu'en plus les additions dans ce domaine sont negligeables. Le Nomenciator multilingue de Junius (1567), revu par Germbergius en 1606, n'offre rien de nouveau (cf. enhorteur, envoyer, [ossec], rameur). Plusieuis dictionnaires bilingues n'ajoutent rien ä celui de Dupuys: le dictionnaire fran§ais-flamand de Sasbout (1576; aussi 1579 et 1583; cf. -» courbaton), le dictionnaire frangais-anglais de Hollyband (ou Sainliens) de 1593 (scalme /escome, avec un sens d'ailleurs fautif, forme une exception ä laquelle nous n'avons pas trouve d'explication), le dictionnaire frangais-allemand de Hulsius (1596) et le dictionnaire frangaisespagnol de Cesar Oudin (1607). Dans les datations du FEW, Hornkens (1599; cf. vent deniire < Dupuys) et Voultier (1613) apparaissent rarement, Stoer (1593,1599,1603) et Crespin (1606) un peu plus. Nous venons de passer le seuil du siecle, et c'est un ouvrage bien plus important qui retiendra d'abord notre attention.

6.3. Le 17'siecle 6.3.1. Nicot La Preface de ce premier Trisor (1606), la plus importante de la 'lignee' d'Estienne, signale specifiquement les termes de marine: « par une singuliere diligence enrichi de tous les beaux mots et termes concernant le faict de la navigation, soit de fabrication ou equipage de Navires, tant de port que de guerre, soit par l'esgard des vents et accidens qui surviennent en mer ». C'est presque litteralement ce qui se trouvait dejä dans le Dupuys de 1573, qui forme la base de cette nouvelle edition. Cette fois-ci, c'est dans de nombreux cas que, faute d'equivalents latins, ces mots ne seront pas 'traduits'. Pourtant, l'importance du dictionnaire du Gascon Jean Nicot -ä qui nous devons d'ailleurs le terme de nicotine- ne reside pas tellement dans les augmentations, mais dans la recherche des etymologies, les interpretations encyclopediques en franqais et les citations d'auteurs (Brandon 87-89, Wooldridge 79). Nous avons vu que Nicot, qui avait beaucoup voyage et qui savait le portugais, l'espagnol et l'italien (Brandon 88), avait dejä eu sa part dans le dictionnaire de Dupuys (6.1.5.). On ne s'etonnera pas que dans son propre ouvrage, et trente ans plus tard, on puisse noter des additions importantes, notamment dans le domaine de la marine, qui est present maintenant avec 475 vedettes et quelque 360 mots caches. Pourtant, les mots nouveaux ä l'entree ne sont pas frequents: [ardans], [arrumer], asseurer, batre (les earn), [chartrepartie / charte partie], clairon, conserve, cours, coursie, [ii'abbordie], [d'arriväe], [dique], errer, [eschauguette], esclave, [esclavine], [(mer) escore], escumer, [falaise], falouque, [flambars], \flammerolle], flotte, [flouin], fortunal, [fret], galiot, {grip], [hanse], [hanser], [heit], \housse], [loi], [main 'croc'], [manthe 'vetement'], [marer / marier], noleage, [orfe], [passeur], remocquer, voluntaire et [waresq (forme cachee warech)]. Par contre, bien des mots nouveaux -une centaine- sont restes confines ä l'interieur d'autres articles, ce qui prouve que Nicot n'a pas fait de controles systematiques. Nous enumdrons ceux qu'on trouvera dans notre dictionnaire, avec quelques autres d'un certain interet: abbord, affust, [allege], alleger, allonger, [anguille 'navire'], [asseurf], [asseureur], [basse eaue], bonne volenti, boulety \bris], butin, (galere) capitainesse, [cargaison], carte, catelogne, chausse, contoumer, [contrat], [demi vent], desenchainer, despartir, [desrouter], enclaver, escumerie, [flottage],fondement,foueter, investir, lance ά feu, (mer de) levant, [(vaisseau) long], masle, [nautique], (combat) naval, nerfde boeuf, [ocean], ordonnance, parlementer, passager, picque, pignate, piratage, piratique / pyratique,

123 \pontonier], poudre, prinse, quarte, refaire, [reflot], renger, [rise], [roberge / rauberge], [singlie], [singleure], surprendre, tonneau, traict, trompete, vogueur, voilier, voiturer. Nous nous dispensons d'enumerer -comme nous l'avons fait pour le lö'siecle- les nouvelles formes et les changements (par rapport ä Dupuys). Dans ces additions, le monde des galeres est peu represente, mais coursie et galiot sont enfin presents. Dans d'autres cas, il est clair que ce vocabulaire special n'est pas familier ä Nicot: vers 1600, personne ä Marseille ne dit ni capitainesse (qui est une adaptation du plus courant capitane), ni desenchainer (mais dichainer ou plutöt diferrer), ni foüeter (ou fouet; cf. - nerf de boeuf), ni encore voluntaire (mais bonnevoglie).

6.3.2. Cotgrave Dans la preface du dictionnaire de Rändle Cotgrave « au favorable lecteur franco is », L'Oiseau de Tourval ecrit: «II te suplie bien fort, si tu trouves icy quelques mots qui te sonnent mal auz oreilles, ou mesme qui n'y ayent encore iamais sonne, de croire qu'ilz ne sont point de son invention, mais recueilliz de la multitude & diversite de noz Auteurs, que possible tu n'auras pas encore luz, & qui, tant bons que mauvais, desirent tous d'estre entenduz. II pouvoit bien citer le nom, le livre, la page, & le passage; mais ce n'eut plus icy ete un Dictionaire, ains un Labirinte ». Ainsi, pour la premiere fois, un lexicographe avoue ses dettes envers des auteurs, ä l'exception cependant de son grand modele Nicot, qui n'est meme pas mentionne! Le nombre des entrees est estime au double du Nicot (Quemada 266 n. 6), mais il faut noter que dans Cotgrave on ne trouvera pratiquement pas de mots caches ou oublies: le total de 835 environ de Nicot est porte maintenant ä 855 environ. Pourtant, Cotgrave donne une tres grande quantite de mots nouveaux et de formes nouvelles par rapport ä son devancier, ce qui s'explique par le fait que les articles sont concis et que tres souvent ils ont perdu l'etiquette de terme maritime dans la definition anglaise (p.ex. armie, asseurer, banderolle, briser, chorde) et que par consequent nous ne pouvions pas les faire entrer dans notre liste. Les autorites apparaissent done (sans citations directes, il est vrai), mais dans le cas du vocabulaire maritime e'est en realite Rabelais seul qui est mentionne, par une reference precedee d'un pied-de-mouche «f Rab»: besch, calfreter, callafater, [celoce], [contreventer], [cyereej, escantuole (erreur 'pompe'), estails, estanterol, ganabin (sic: = guarbin), guillardet, [houlle], [insatf\, maistral, merane (avec renvoi ä mejane 'a mizzen sayle'), [morique], [nausiclete], (ά) orche, [orches], [thalasse], typhone, utagues / utaques (identifiees ä tort avec des estaques) et valentianes (erreur d'interpretation), soit 23 sur un total de quelque 500 references ä Rabelais (Smalley, ds Fennis 1980; nous ne pouvons donner ici tous les details de notre etude). L'une des raisons pour etiqueter ces mots a pu etre le doute de Cotgrave sur le sens de tel ou tel vocable; un glossaire de Rabelais jusqu'ici inconnu a pu jouer un role. En effet, plus d'une fois l'interpretation est erronee. Toujours est-il que les emprunts ä Rabelais sont bien plus nombreux. Par exemple, vingt autres mots ou formes ne se trouvent que dans Cotgrave, parmi lesquels algousant, celeume, encarri (= encaler, qu'ilconfond avec encariner), eticocher (lesgumenes), gatte ('normand' ?),grec levant, hespalier,peneau,prodenou et scandale 'escandal'. Une autre vingtaine n'apparait que dans les dictionnaires de Cotgrave et d'Oudin (plus Duez evidemment), dont chorme, colejadrinjemel (erreur 'poutre'), galefreti, galefretier, landrivel (erreur 'lanterne'), lignade, naule,phanal,poulemart (erreur 'arme'), (faire) scalle, serper, siroch et transpontin (erreur 'echelle'). A ces listes, on peut encore ajouter cosse, escoutillort, fougon, gumene, mousse, naumachie,poge, rambade et peut-etre pavesade, remolquer et soutte. La dette -avouee ou non- de Cotgrave envers Rabelais est done considirable, et e'est grace ä cet auteur que bien des termes de galeres sont entres dans un dictionnaire, mais notre lexicographe anglais a puise aussi des mots et des formes dans d'autres sources, qu'il est plus malaise et souvent impossible d'indiquer. Nous avons constate que dans de rares cas seulement ce pourrait etre Hollyband (cf. 6.2.6.). Pour le vocabulaire qui nous concerne, citons p.ex. argousin

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(plusieurs possibilites), calfaterie, calfateur, calfeutrage (< Thevet calfeutage ?), calfeutreur, caller (< Hollyband, qui l'a peut-etre trouve dans Estienne 1538 ou 1539), cheurme, chourme (plusieurs sources litteraires possibles), courcie (Monluc), desarborer, escandal (< Rabelais scandal ? Cf. cidessus scartdale), escome (Hollyband), espalier (Saint-Gelais, Du Pinet ou Pare?), espalmä (Forcadel ?), estive, estiv6, fogon, galerien adj., gallerien, gallien, gomene (Thevet), gommene (Belon), lebeche (Amyot), nauleage, nolle, ourse (Crespin 1606), pallamente, perrier, rancade (certainement de Monluc), rembade, remorquer (Seyssel ou Amyot ?), revoguer, scalme (Hollyband), scote (Amyot ?), scotte, sier en arriere (certainement d'Amyot ou de Saliat), soute, tendelet et vogue (erreur; < Amyot ?). Cotgrave a eu des continuateurs, auxquels nous ne consacrerons que quelques mots. Sherwood et Howell sont pratiquement des inconnus dans la lexicographie frangaise. Par contre, Guy Miege apparait assez souvent dans le FEW: apres une edition inverse de Cotgrave (1677), il a publie en 1679 une version exclusivement franchise. Ce Dictionary of barbarous French [...] taken out of Cotgrave's Dictionary, qui sera le nouveau titre des editions ulterieures (p.ex. 1688) de l'ouvrage entier, comprend les mots rares, desuets ou vulgaires (cf. Quemada 62) et ne presente guere d'interet pour nous.

6.3.3. Binet Sous le pseudonyme de Rene Francis, le Pere Etienne Binet est l'auteur d'un ouvrage tres goüte, ä en juger d'apres ses editions successives. UEssay des merveilles de nature (1621) contient un chapitre intitule "Le fait de la marine, et les termes du pilotage". Mais ce confesseur du roi n'avait pas de connaissances en matiere de marine, et les 484 termes de 1621 (542 dans la 6" edition de 1629) reposent pour une tres large partie sur Nicot. C'est dire que la part du vocabulaire des galeres y est restreinte. En outre, ce qui ne vient pas de Nicot appartient entierement ä la terminologie du Ponant.

6.3.4. Hobier Au moment d'ecrire son traite De la construction d'une gallaire (1622), Ithier Hobier etait « conseiller du roy, thresorier general de la marine du Levant, mortespayes et fortifications de Provence ». Son "Au lecteur" est explicite: «II y a plusieurs annees que me trouvant ä Marseille, pour la charge que i'ay sur les gallaires [...], il me print envie d'apprendre ce que ie pourrois de ceste partie [...]. Ie m'arrestay particulierement ä la construction d'une gallaire pour la commodite que i'avois d'une qui se bastissoit lors ä ma veue. Et ayant le plus curieusement que ie peuz ramasse les noms, les mesures et les raisons de chacune piece, ie me mis ä en faire et dresser le plan. Lequel ayant fait veoir au maistre qui faisoit ceste construction et qui a tres-grande reputation en son art, il y trouva si peu ä redire, qu'apres 1'avoir reduitte aux plus justes mesures que ie peuz apprendre de luy et confirmer par les autres maistres, ie voulus essayer si ie pourrois faire par discours ce que i'avois fait par les lignes ». II publie son ouvrage ä l'occasion du « passage de nos gallaires ez mers de Ponant, pour le subiect que chacun sgait», afin d'instruire «ceux qui auront la commodite ou la curiosite de les veoir ». En effet, dix galeres, parties de Marseille le 13 septembre 1621, mais obligees d'hiverner ä l'embouchure du Tage jusqu'au 4 mai 1622, arriveront ä Bordeaux le 12 juin et participeront le 27 octobre ä la bataille de Saint-Martin-de-Re contre les Rochelois (La Ronciere, IV,432 sq.). Sur une soixantaine de pages, Hobier enumere, avec quelques fautes seulement, une partie notable du vocabulaire des galeres de Marseille, et c'est ä tort que Vidos (passim) l'a taxe d'italianisant (cf. Fennis 143). Dans notre dictionnaire, nous le citons pas moins de 549 fois, et dans plus de 200 de ces cas il s'agit de termes d'un niveau technique tres eleve. Le lecteur, meme celui qui s'est dejä familiarise avec nos listes, ne s'attendra pas ä trouver ici un releve complet,

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mais il faut tout de meme donner une idee de cette riche moisson: outre la centaine de mots qu'on trouvera plus loin ä propos de Dassie (6.3.12.), ce sont notamment aman, arbalestriere, ariau 'orgeau', astro(c)q 'estrop', bandinet, boute, brancade, caiq, calcet, capot, cavalet, comment, couradour, couverte, emplement, empoulette, encein(c)te, escal(l)e, escandail, escoue,frere, galveme, giron, goue, herbage, latte, maistrance, mantenante, masserat / masseret, mezanie, mezanin, mezze pouppe, moulinet, nostre homme, palmier, pertequette, pigon 'espigon', quarterot, quinquereme, quinterot, radier, ramier, rayolle, respect / respit, rix (de coursier), sarcie, subtile, tapiere, tenaille, tendelet, tercerot, treou, vers, vette, vogue et vye avant. Ce traite a joue un röle de premier ordre dans la tradition lexicographique, d'abord parce qu'il avait ete imprime -ce qui restera exceptionnel pour un traite sur les galeres; ΓExercice des ga fires de 1682 est un autre exemple-, mais surtout parce que l'auteur a defini les termes qu'il emploie d'une faqon qui n'a rien ä envier ä un dictionnaire, surtout de l'epoque. En plus, ses donnees ont ete accueillies par 5 auteurs qui Font consulte directement, qui sont Oudin, Morisot, Fournier, Dassie et Jal (dont seuls Morisot et Jal mentionnent leur source), mais surtout par ceux qui reposent sur Tun de ces derniers. Pour Oudin, ce n'est que Duez. Pour Morisot, ce n'est personne. Pour Fournier, c'est dans quelques rares cas Guillet. Pour Jal, ce sont surtout Bescherelle, le Larousse du XIJC siecle et le Nouveau Glossaire nautique. Mais nous verrons plus loin que c'est essentiellement par l'intermediaire de Dassie que le vocabulaire de Hobier est passe dans la lexicographie franqaise: directement dans Ozanam (1691) et 1 'Encyclopidie, mais de lä dans toute une serie de dictionnaires importants: Corneille (1694), le Furetiere de 1701 et les Trevoux, enfin un grand nombre de dictionnaires du 19* et meme du 2(f siecle. Dans notre propre dictionnaire, nous avons prete une attention particuliere ä ce que nous avons appele la 'pegographie' ou description des sources, et le lecteur ne manquera pas de remarquer les cas nombreux ou Hobier est 'tete de serie' ou meme la source unique, par exemple pour contau, massane, mourgon et sottofrin, qui figurent dans un grand nombre de dictionnaires jusqu'au Larousse, ce qui dans un 'pegogramme' donnerait une 'lignee' unique malgre les bifurcations et les formes corrompues. Ce qui manque malheureusement dans tous ces cas, c'est l'indication 'geographique' importante que Hobier marque de fagon continue: ses informations viennent de Marseille, mais la perte de cet indice essentiel comportait le danger -qui s'est avere bien reel- de faire croire qu'on etait la en presence de mots bien frangais. Pour ce qui regarde le vocabulaire des galeres, il est hors de doute que c'est Hobier qui a exerce la plus grande influence sur la lexicographie 'frangaise', plus que n'importe quel auteur litteraire, plus aussi que les 'as' du langage maritime au \T siecle, qui sont Guillet et Desroches.

6.3.5. Monet Le dictionnaire du jesuite Philibert Monet (1636, en realite 1635, mais precede des 1620 d'un Abregä) doit beaucoup ä Nicot, sans que cette dette soit avouee. D'ailleurs, le nombre total des termes de marine a considerablement baisse: 386 ä l'entree, plus une centaine de caches. Ce Savoyard n'ignorait peut-etre pas le vocabulaire levantin, mais il ne presente que peu de nouveautes: calme substantif, lit de galere, faire le terserol (cache s.v. voile) et voguavant, plus les formes espalier et siroco. II faut y ajouter aiguade, ä moins que Monet ne se soit servi de Cotgrave. II sera pille amplement par Widerhold (1669 et 1675), Pomey (1671,1700,1715) et Miege (1677) (Baldinger 1951:348).

6.3.6. Cleirac Pour son Explication des termes de manne (1636, puis 1647,1660, etc.), mi-dictionnaire, mi-traite, l'avocat bordelais Etienne Cleirac dit avoir puise dans «les edicts, ordonnances et reglemens de

126 l'admiraute». C'est lä en effet le type d'ouvrages qui lui etait familier, et c'est dans ses Us et coustumes de la mer (premiere edition 1647) qu'on trouve entre autres les "Jugements d'Oleron" et le "Guidon de la mer". Sans avoir vraiment etudie la question, nous croyons cependant qu'il s'est servi aussi de Nicot. Enfin, dans son Us de 1647, on est frappe de rencontrer les Ordonnances de Malte de 1604 (salve). Le vocabulaire de ΓExplication, ou nous comptons 1100 mots pour l'edition 1660, avait le meme caractere explicatif que celui de Hobier et etait tout 'precuit' pour etre utilise dans d'autres ouvrages, par exemple Morisot et Fournier (cf. - ration, qui est passe de Cleirac 1636 ä Fournier 1643 et ensuite, avec l'addition de la forme raison, de Fournier ä Cleirac 1647) ou un 'vrai' dictionnaire comme celui de Furetiere (1690), mais il reste pratiquement confine ä l'Atlantique (avec parfois un b- gascon pour v-: [begre 'vaigre'], bergue), ce qui explique pourquoi le vocabulaire de la Mediterranee n'y tient presque pas de place. On ne trouve pratiquement de nouveau que cargue et carguer, qui etaient precisement employes aussi dans la partie occidentale du domaine occitan.

6.3.7. Oudin et Duez Apres le latin, l'allemand, l'anglais, le flamand et l'espagnol, il etait temps de faire entrer l'italien dans la collection des dictionnaires bilingues. Sur les traces de Cesar Oudin, et avant de donner en 1645, puis en 1660, une nouvelle edition du dictionnaire frangais-espagnol, Antoine Oudin va combler la lacune en 1640 avec son dictionnaire italien-frar^ais (revu en 1663), suivi en 1642 de son pendant fran^ais-italien (revu en 1662). Pour le vocabulaire maritime, sans compter les cas non explicites dus au meme systeme de presentation que chez Cotgrave, le total des entrees pour 1642 depasse le nombre de 1000, auquel s'ajoutent pas plus de 25 mots caches; en 1662, cela ne changera guere: 3 disparitions, 35 additions, quelques changements de forme. L'edition de 1660 montre un peu plus de differences avec celle de 1642, mais relativement peu aussi: une cinquantaine d'ajouts et autant de pertes, un nombre plus grand de changements. La question des sources est compliquee par l'absence totale de citations (signees ou non) et de references. Pourtant, en ce qui concerne notamment le vocabulaire des galeres, pour lequel on aurait pu s'attendre ä trouver les correspondants de bien des termes de la partie italienne, le lecteur est de§u: les sources restent 'livresques' et frangaises, pratiquement sans italianismes (une exception est la forme cantarette). Du cote de l'italien, d'ailleurs, Oudin s'est servi largement de VArmata navale de Pantero Pantera (1614), ce qui pour les matafions de Hobier mene en 1642 ä la traduction matafioni, mais en 1660 -le mot n'existant pas en espagnol- ä «cierta cosa de navio ». Selon Baldinger (1951:348), Oudin 1640 (en partie) et Oudin 1660 doivent beaucoup ä Samuel Crespin (Thresor des trois langues frangoise, italienne et espagnole, 1606; Thresordes trois langues espagnole, frangoise et italienne, 1617, puis 1627 et 1637). Nous n'avons pas etudi6 ces dictionnaires, et nous ne pouvions meme pas en disposer, mais l'examen des termes de marine nous a appris que dans ce domaine la source principale d'Oudin est Nicot. Une deuxieme source importante est Cotgrave. II se trouve (Fennis 1980; plus d'une correction serait d'ailleurs ä apporter dans cette etude) que des mots de Rabelais sont arrives ä Oudin par cette voie aussi bien que directement, ou encore par l'intermediaire de cet enigmatique glossaire des ouvrages de Rabelais ou les deux lexicographies auraient puise. Toujours est-il qu'ils ont 35 de ces mots en commun, et parfois les memes erreurs (la forme differente escandolle qui reste une pompe, femel, la forme landrive qui etait landrivel dans Cotgrave, poulemart, transpontin·, cf. 6.3.2.). Mais casser 'haier', moler (dejä 1640) et orgeau ne sont pas dans Cotgrave et doivent etre des emprunts directs ä Rabelais. Une derniere source ä relever est Hobier (y compris la legende des planches), ä qui remontent certainement, probablement ou -moins souvent (20 cas)- peut-etre, quelque 60 termes specifiques des galeres: amainer, amants, apostis, baccalas, bandin, barillart, bastarde, bischerie, bourde, etc.

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Le dictionnaire de Duez ne merite pas une place ä part, puisque son dictionnaire (partie frangaise en 1659, partie italienne en 1660, qui connaitront egalement des reeditions) est presque une copie d'Oudin. C'est tout juste si Ton trouve une addition d'apres Oudin 1640 (cantarette, gavie 'gabie') et de rares mots nouveaux (bonne voille, sarper).

6.3.8. Morisot En 1643, Morisot publie ä Dijon un gros volume en latin qui n'a rien d'un dictionnaire, intitule Orbis maritimi [...] generalis historia. Le chap. XXIX du deuxieme livre a pour titre "Classes melitennium (: de Malte), eorum dignitates, leges, atque munia classica. Quae ferae omnia ceteris nationibus communia sunt". Dans la marge des p. 557-559, on trouve en effet des officiers qui sont propres ä la marine de la Religion, p.ex. le cercamare, le regent et le roy. C'est de cette source que viennent sans doute aussi l'agozin (Variante donnee pour argouzin) et le commissaire. C'est de Cleirac que proviennent apprenti, calfat (avec un sens fautif), calfatin, ckarpentier, compagnon, equipage, gargon, matelot (en plus [bourgeois 'proprietaire'] et [cinglage 'salaire']). Mais tout le reste est dü ä Hobier, non seulement les fonctions (argouzin, barberot, comite appele aussi nostre homme, maistre d'hache, maior-dome, mourgon, patron, remoulat, etc.), mais encore des termes qui sont relates ä ces fonctions (p.ex. empoulette, brancade, compagne, escandail, escandole,gavon, gourdin, miege ou mezance, rambade et tremper). Le chap. XLVIII (p. 698-706), qui porte comme titre "De triremis antiquae, atque hodiernae, quam Galeram vocamus figura, membris ac partibus, Graecis, Latinis, et nostris vocabulis" (pour ce melange de frangais, de latin et de grec, cf. 5.6.1.), introduit dans le texte latin meme une quantite de termes ou meme de phrases entieres provenant du traite et de la planche de Hobier, et Morisotus ne cache pas qu'ä ses sources «additur Hobierus, de constructione triremis » (p. 698). Les emprunts ä Cleirac (surtout p. 706) y sont en minorite; dans le dictionnaire nous avons releve balast, carcasse, carlingue, escoutille, escoutillon, falot, fanal, lanterne, lest, membre, patte (d'ancre), perscinte, quille et varangue. Nous avons compte ainsi 213 emprunts directs ä Hobier. La moisson est done riche, mais pour servir de source ulterieure Morisot avait besoin d'au moins un seul auteur qui l'utilisät: il n'y eut personne.

6.3.9. Fournier Un autre auteur, qui publie son ouvrage la meme annee que Morisot, connaitra un sort bien different, car le gros manuel du pere Fournier sera frequemment consulte par les officiers qui en avaient fait leur livre de chevet, mais aussi par les lexicographes. La raison principale de l'interet que portaient ces derniers ä {'Hydrographie se trouvait dans la liste de mots au debut: ce repertoire restreint (dans tout l'ouvrage de Fournier, nous avons compte plus de 2000 mots!) avait l'avantage certain de l'ordre alphabetique et des definitions breves et precises, et une bonne partie passera ainsi (souvent d'apres la deuxieme edition Iegerement augmentee de 1667) dans les dictionnaires de Dassie, de Richelet et de Furetiere et formera la base de quelques recueils: Termes (1681, etc.) et les ms. 19110 et 19216 de la Bibliotheque Nationale. Or cet "Inventaire des mots et fa^ons de parier dont on use sur mer" doit quelque chose ä Nicot, beaucoup ä Monet (p.ex. carlingue, voguavant\ ou ä une combinaison des deux, cf. cidessous l'erreur pour chiorme) et ä Cleirac (p.ex. cargue, gamelle, maistre d'ache), et il concerne principalement le vocabulaire ponantais. Mais notre aumönier a voyage aussi en Mediterranee (p.ex. sur la Saint-Louis en 1636, La Ronciere V,19), et il lui arrive de mentionner quelques termes levantins, souvent ä la suite du correspondent ponantais: « Creux ou pontal»; « Ferze [...]. On se sert sur la Mediterranee de ce mot»; « Genoüil ou stamenai»; « Habitacle ou gesole »; «Hune [...]. Sur la Mediterranee on l'appelle gabie»; « Masts [...]. Le grand mast s'appelle ä Marseille Varbre de maistre»·, «Quille ou carene»; «Volte, prendre telle volte». L'ordre est

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inverse pour « Antene, ou vergue ». Mais il ne faut pas toujours lui faire confiance, car, ayant mal interprete Hobier, il fait de [pescadoux] des navires! Malgre le fait que Fournier a du voir des galeres (il decrit entre autres un combat de galeres qui s'est deroule en 1638 devant Genes; cf. La Ronciere V,33 n. 2), ses connaissances sur ces bätiments de guerre ont ete pratiquement nulles. Nous avons dejä releve le cas de chiorme / chiourme, qui serait « premierement le lieu ou les formats tirent ä I'aviron (: notons qu'il ne parle pas de rames) dans une galere »; mouse (sic) serait un terme hollandais. D'une maniere habile, il a comble cette lacune en inserant par-ci, par-lä des passages de Hobier (sans le nommer, cela s'entend; la deuxieme edition le mentionnera une seule fois et hors des passages empruntes [p. 14]): on arrive ainsi ä une petite centaine de termes de galeres groupes selon les sujets: mats, voiles, rames, parements, tentes, ancres, artillerie, soldats, chiourme, comite, argousin, pilote. Mais, ä l'exception peut-etre de paillol dans son "Inventaire", ces informations se trouvent dispersees dans les trois premiers chapitres de l'ouvrage (dans la reedition, entre la p. 23 et la p. 131; en outre, mourgon est ä la p. 664 seulement), si bien qu'elles n'ont guere ete apergues par les lexicographes. A la fin de l'ouvrage, dans la partie appelee "Entretiens de mer", on trouve un inventaire de galere, probablement de 1641 (p. 643-649; VEncyclopädie le reproduira en partie), et l'inventaire du vaisseau 1 'Amirai de 1642 (p. 649-658), qui offrent une bonne occasion de comparer les deux vocabulaires.

6.3.10. Borel, Rochefort Malgre toutes les activites lexicographiques, on publie des dictionnaires qui semblent avoir elimine de propos delibere jusqu'aux termes les plus connus du vocabulaire technique. Ainsi, dans le Trisor de recherches et antiquitez gauloises etfrangoises de Pierre Borel (1655), c'est tout juste si Ton trouve calefreter / calfreter, qui sont deux alterations ponantaises de calfater. Le Dictionaire general et curieux (sic) de Cesar de Rochefort (1685) ne donne que [marinier], [mer], naufrage (sous cette vedette se cache calfutrer, pris apparemment ä Scaliger), navigation (2 sens) et [navire], le tout dans des passages traduits d'auteurs latins (p.ex. Horace et Ovide) ou de la Bible.

6.3.11. Pomey, Danet, Tachard Le Jesuite lyonnais Franqois-Antoine Pomey continue la lignee des dictionnaires frangais-latins qui s'etait interrompue un moment avec Monet. Le Dictionnaire royal de 1664 connaitra une deuxieme edition augmentee en 1671, que cite frequemment le FEW et qui, bien curieusement, donne souvent la premiere attestation d'un terme de marine dans un dictionnaire: ancrage, (de haut) bord, (mettre en) carine, couler ά fond, dimater, iquipement 'action d'equiper', escadre, (faire) fanal, fond de cale, guitran, (au) large, (tenir le) largue, la forme mät, (se mettre sur) mer, (prendre la) mer, mouiller, raser. Parfois, c'est (provisoirement) la derniere attestation: (mettre ä) fond, singler, vogue. L'Indiculus universalis de 1680 contient un paragraphe sur "L'art de naviguer", ou Pomey se montre le disciple de Nicot et de Monet. A partir de 1690, un Grand dictionnaire royal sera publie en Allemagne et ajoutera l'allemand pour devenir trilingue (aussi 1700, 1709 et 1715); on y signale plusieurs fois une derniere attestation: calfeutreur, fare, galiot 'forgat', goderonner et ä orce en 1700, assabler, (vent du) levant et one en 1715. Les dictionnaires de Pierre Danet n'apportent rien de nouveau. Pour autant que nous puissions en juger (ce qui est souvent difficile etant donne les traductions succinctes), tous les termes de marine remontent ä des devanciers, par exemple Nicot et notamment Richelet. Pour 1683 (derive du Dictionarium novum latinum et gallicum de 1673, cf. Bray 21), nous n'en avons accueilli que quelques-uns: abri, aiguade et faire aiguade, arcenal, bourrasque, capitane, chiourme, ά couvert,

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desembarquer, faire fanal, galerien, naumachie, reale, remorquer et ä voile et ä rames. En 1691 (nous avons consulte I'edition de 1712), nous trouvons desequiper et ichouer, qui passeront dans le Furetiere de 1701. Le Pere Tachard (cf. barre et calefas dans son voyage au Siam) et ses confreres jesuites -dont le fameux P. Bouhours- suivent les traces de Danet: apres le Dictionarium novum latino-gallicum de 1687 (cf. Bray 21) parait en 1689 un autre Dictionnaire nouveau, mais des mots comme aiguade et faire aiguade, [autan], chiorme, [fanal], \galere\, \gouvemail\ n'ont rien d'original.

6.3.12. Dassie L'Architecture navale (1677) de Dassie est un chainon essentiel pour la transmission du vocabulaire des galeres (cf. 6.3.4.), mais cet ouvrage comprend plusieurs parties. Dans le Livre premier, les chapitres III ("Termes usitez de la marine", p. 7-8), IV ("Definition de plusieurs especes de vaisseaux", p. 8-10) et V ("Definition des parties qui servent ä la construction d'un vaisseau", p. 10-15) viennent presque entierement de Fournier, plus precisement de I'edition de 1667 ([emblier] et |poitrine de gabord] ne se trouvaient pas encore dans celle de 1643). Mais de cette faqon Dassie reprend plusieurs fois des auteurs plus anciens, car Fournier avait pris ä Cleirac brayer (avec spalmer), cargues (qui comprenait les termes ferler et deferler) et [marticles], ä Monet calfater (avec jointure; l'entree remonte ä Nicot et en dernier ressort ä Thierry; Dassie change calfater de Fournier en calfatrer) et carlingue (< Nicot < Dupuys), ä Hobier (mais cette fois-ci hors de son "Inventaire", p. 39 de I'edition moderne) les definitions de brigantin, de galeasse et de galiote (pour cette derniere, Fournier avait combine Hobier et Monet). Dans la meme partie se trouvent un "Inventaire d'un vaisseau du premier rang" (p. 86-94) et un "Etat de depense d'un navire de cent six pieds de quille [...]" (p. 95-100) qui, tout comme les deux inventaires de Fournier (cf. 6.3.9.), permettent de mesurer les differences considerables avec le vocabulaire des galeres et de constater parfois des ressemblances inattendues ([clou] bastard, radanche). Pour nous, le Livre second est beaucoup plus interessant. II debute par une "Explication des termes servans ä la description d'une galere et ä son equipage" (p. 115-121), repertoire ä peu pres alphabetique de 96 entrees qui, ä quelques details pres, copient presque exactement les definitions de Hobier. Nous les enumerons ici pour permettre de les retrouver rapidement (et avec les mots caches) dans notre dictionnaire: apostis, arbre de maistre, arceaux, argousirt, bacalas, banc, bandieres, bandins, barbot (coquille pour barberot), barillar, bastarde 'voile', bastardes / bastardelles, batayolles, bischerie, biton, bourde, brides du timon, cables, cabres, calfat, canon de coursier, cantanettes, capion ä capion, carene, camau, chiurme, comite, compagne, conille, contaut, contrecarenne, cordon (ä noter l'erreur de definition 'hauteur de l'enceinte', qui a 'survecu' jusque dans le FEW), coudelates, courban, courbatons, coursier 'coursie', dragan, escandola, escarpines, escasse, escome, escot, escrivain, espalle, estemenaires, etendart, fillarets, fourcats, foureure, gavon, gourdin, guerites, gumenes, intrade de proüe / l'aissade de poupe (cette faute pour laissade aboutira evidemment ä aissade), ioug de poupe / joug de proüe, madiers, maistre d'hache, major-dome, marabout, massane, matafions, mettre la galere en estive, mezance / miege, mourgon, mousse d'argousin, moyennes, oeuvre morte, oeuvre vive,paillo,palamante,pedagne,penne,perriers,pescher davantage, quaires (dont Dassie fait les voiles memes), rambades, remoulat, rissons, rode de proüe / de poupe (en partie d'une autre source), rombaUlerie, saure, senglons, sottofrins, sous-argousin, sous-comite, tabernacle, tabourin, taillemar, talon de rode, tente de cottonine, tente d'herbage, tomber la galere (sic), trinquenin, trinquet, trousser et voltiglole. II n'y a que mettre ä la cape, revirer et tallar qui ne remontent pas ä Hobier. Suit une "Description de la construction d'une galere" (p. 121-132), oü plusieurs passages et une planche avec sa legende viennent encore de Hobier (ce qui fait monter le total des emprunts ä cet auteur ä quelque 250 mots), mais pour laquelle Dassie a clairement puise dans une autre source (non identifiee). Enfin, nous avons un "Inventaire general de tout ce qui est necessaire

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pour armer une galere et la mettre en estat de naviguer pendant six mois" (p. 135-164), qui rappelle l'inventaire dans Fournier, mais en plus detaill6 (on y trouve notamment tout le contenu de la caisse de l'aumönier et de celle du Chirurgien!), avec un "Estat des vituailles qu'il faut pour une galere" (p. 165), un "Estat des rations qui doivent estre distribuees par jour sur chacune des galeres du Roy qui vont servir en mer" (p. 166-169), la "Despense d'une galere dans le port pendant quatre mois" (p. 169-171), la "Despense extraordinaire d'une galere en mer, pendant huit mois" (p. 171-175), un "Estat dans lequel est une galere desarmee dans le port, et de ce qui reste dedans" (p. 175-176), les "Vituailles que l'on distribue journellement sur ladite galere dans le port" (p. 176) et enfin les "Fonctions des officiers d'une galere" (p. 176-179). Toute cette derniere partie impressionnante ne doit rien ä Hobier, et il est clair que Dassie a eu ä sa disposition un certain nombre de documents provenant de Marseille ou de Toulon. Ainsi, un releve des "Cordages pour divers services" et des "Cordages vieux pour diverses maneuvres" (p. 144-145) se retrouvera litteralement dans un document de ca 1685 copie ä Marseille en 1728 (Mars. 967:197198). Cette partie offre quelques mots qui manquent dans Hobier (p.ex. contresqou, contreponteau, feüillure, fil de caret, listeau, maraboutin, potence, serper, serviole, subrecoursier, tap et timoniere) et plusieurs formes differentes, assez souvent corrompues (p.ex. apostil, arbarestrier, argoneau, Campagne 'compagne', les casses / carcasse 'escasse', cottez de lattes, emple, escamme, estrop, moiselas, paillot, palmente, ponteau / pomeau, rais de counter, sanglon, taille-mer). Faute de definitions et d'ordre alphabetique, tout cela est reste sans avenir.

6.3.13. Millet et Robbe En 1677 aussi, le jesuite Claude-Francis Millet Deschales publie son Art de naviger demontripar principes et confirme par plusieurs observations tiries de l'experience, qui se presente partiellement comme un dictionnaire. On constate que Millet a emprunte beaucoup ä son confrere Fournier, par exemple brosse (pour basse), capion de proüe, contre-quille, ilancement, estambord, ferse, gabi, moussi, nocher, palamante (indirectement de Hobier) et voguer. Le vocabulaire comprend aussi des termes du Midi, ce qui tient au fait que l'auteur etait professeur d'hydrographie ä Marseille (La Ronciere V,409). De lä, pele-mele avec des termes ponantais (p.ex. agreer, arimage, baut 'bau', äpicer, \gaburonner]), quelques-uns du Levant qui sont parfois tres notables: faire aigade, ampoulette, bastarde 'canon', donner carene, espaze poignau (comme disent « nos Marseillois »), garbe, gesole, goumene, maistre de hache, orgeau (« ä Marseille »), orser et treoul (ä propos de ce dernier, Millet nous apprend d'ailleurs qu'il a ete ä Scio, ou il a vu des galeres turques; cf. aussi maone). Les synonymes ne manquent pas: bordeger ou carreger a cote de [/οvier], gabi ä cote de hune et de cage (le premier et probablement le troisieme viennent de Fournier), saorre ä cöte de lest et de quintelage, sobrevent ä cöte de au lof. C'est ä Millet que le manuscrit BN, fr. 19111 a emprunte notamment ampoulette et gesolle. Dans la Mithode pour apprendre facilement la gäographie de Jacques Robbe (1678, puis 1685, 1695, etc.) se trouve un "Inventaire des mots les plus usitez sur les vaisseaux", qui est base presque entierement sur celui de Fournier; orser vient de Millet.

6.3.14. Guillet Cet auteur a juge que son dictionnaire du gentilhomme (1678), outre l'art de monter ä cheval et l'art militaire, devait comprendre l'art de la navigation. Dans sa Preface, il nous renseigne sur ces sources: «je me suis souvenu, autant qu'il m'a ete possible, des remarques que j'ai faites autrefois dans nos ports du Levant et du Ponent. Mais pour en prendre des lumieres plus assurees, j'ai confere de la manoeuvre avec grand nombre d'officiers qui ont servi sur les vaisseaux du roi, et meme avec un gentilhomme de merke, qui a passe quinze ou seize ans sur mer et commande dans les places maritimes, tant sur nos cötes que dans le continent de l'Amerique. Ainsi dans mon

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Dictionaire je ne vous donne pas mes propres experiences, raais, ce qui est bien d'un plus grand poids, je vous donne celles de quantite de personnes que j'ai choisies». Plus loin, il avoue avoir consulte aussi « des auteurs vivans » et meme ceux qui sont morts. Sur les 994 entrees et les 1556 mots que nous avons comptes, il y en a plusieurs qui parlent specifiquement des galeres et du Levant, mais le nombre en est nettement inferieur ä ceux du Ponant. Mentionnons antenne, arbre, banc, bastarde, bonavoglie, caic, (faire) canal, capion, caravane, chiorme, coursie, couverte, espalier, espalmer, fougon, galire, gume / gumine, jaloux, (voile) latine, levant, marabout (avec le sens correct ä l'epoque de 'voile de beau temps'), mouiller, orse, penne, pouger, proue, serper, sier et taillemar. Dans certains cas, il a sans doute mal entendu ou mal compris: chasse 'poursuite' devient une 'fuite', coradoux / couradoux un 'espace entre deux ponts', le collectif palamente un pluriel, le trinquet une trinquette, rame un rang, pendant que rombaliere est une corruption de rombaillerie. Pour ce qui regarde ses sources ecrites, nous ne trouvons aucune trace ni de Hobier, ni de Morisot, ni de Dassie (qui le precedait d'un an seulement), ni meme de Cleirac. Mais il a emprunte ä Fournier un passage sur le comite (avec chiorme, mettre en estive et paste) et un autre sur le mezanin qui remontent ä Hobier. Nous avons montre ailleurs (1980:15-16) que barillar, tabourin (avec couverte de l'isoscele de proue, rambade, risson et trinquet) et tendelet (avec espalle, fliehe, pertegue, pertiguette, rambade et tente) ont ete par erreur attribues ä Guillet par Jal, qui doit avoir confondu ce dernier avec Dassie. Notons encore une nouveaute en lexicographie: Guillet donne frequemment des exemples phraseologiques ou entre le mot traite, ce qui lui vaudra une place dans l'ouvrage de Quemada (548), et il sera suivi en cela par quelques autres, dont Barras de la Penne, qui a admire Guillet au point d'introduire dans ses gros ouvrages sur les galeres des termes ponantais qui n'y avaient que faire (cf. p. 46).

6.3.15. Richelet Ce premier dictionnaire purement franqais (1680) emprunte beaucoup aux ouvrages de son collogue et ami Perrot d'Ablancourt (Bray 214,222), qui lui legua aussi la revision de sa traduction de YAfrique de Marmol Carvajal (cf. 5.5.6.). Richelet connaissait bien aussi la traduction de Quinte-Curce par Vaugelas (cf. 5.2.13.). En matiere de marine (535 entrees, 654 mots), ses sources les plus importantes -et souvent avouees- sont Fournier et Guillet. Par la voie de Fournier, dont Richelet a utilise l'edition de 1667 (cf. -»plat 2°, tiers 1°, trinquet 2°), on trouve meme du Hobier: brigantin, calfat 3° (avec une interpretation fautive), [caramoussat] et (en partie) galiote. Les 6ditions de 1728 et de 1732 apportent beaucoup de mots nouveaux (Baldinger 1951:348) qui, evidemment, ont ete glanes dans la suite Furetiere-Basnage-Trevoux, par exemple dragan et remolar (1728), bacalab (sic; 1732), m&Lance (1759; probablement dejä en 1732, car selon Baldinger l'edition de 1759 est restee inchangee).

6.3.16. Desroches Cet 'officier des vaisseaux du roy' a compose pour le comte de Toulouse, amiral de France, un volumineux Dictionaire des termes propres de marine (1687) de 564 pages, oü nous avons compte 1927 mots differents et dans lequel il a «comme traduit une langue qui n'a aucun rapport avec la nötre [...]. Au reste, Lecteur, ne sois point surpris si tu ne trouves pas en ce dictionaire les medians Termes qui sont en usage dans le commun des Matelots en differens endroits du Royaume, et meme (! = 'de meme' ?) en Levant. Je n'y ay voulu mettre que ceux dont on se sert dans les armees et sur les vaisseaux du Roy». Beaucoup plus que Guillet, il se confine ä (a terminologie des vaisseaux et du Ponant. Les entrees ou il est parle specifiquement de galeres

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sont extremement rares: il y a tout juste galeres (avec forqat), demie galere (avec renvoi sans plus hgaliote), (faire) canal (« Ce terme est plus affecte aux Galeres qu'aux Navires ») et courcier, dont le commentaire est significatif: « Est un terme de Galere; mais qui se peut dire icy puisque Ton fait des chaloupes qui ont des courciers »! Quelques autres sont marques 'levantin': aiguade, caique, darce, feu saint Eime, levant et [tartane]; on pourrait y ajouter barril de gallere (terme de vaisseau!), bitton, cadenne, espalmer, pare, taille-mer et timon\ pour Desroches, contrairement ä Guillet, trinquette est un terme de vaisseau. Mais on a l'impression que ces quelques mots mediterraneens ont ete accueillis presque au meme titre que les navires 'etrangers' (la gondole et la marseülane de Venise ou les caramoussaux et les permes de Turquie). L'ouvrage de Desroches est entierement original: nous n'y avons decele aueun emprunt ä quelque predecesseur que ce soit; meme l'entree Us et Coutumes de la Mer ne provient pas forcement de Cleirac. Ce qui est plus important encore, e'est que Desroches est une 'tete de serie' (pour ce terme, voir Baldinger 1951:345-47) qu'on retrouve largement dans Ozanam, Corneille, le Furetiere de 1701 (et meme parfois des 1690) et tant d'autres; malheureusement, et comme Dassie, il est trop souvent ignore du FEW, malgre sa presence dans la Bibliographie.

6.3.17. Furetiere Les Essais d'Antoine Furetiere (1684) donnent quelques specimens de ce que sera son grand dictionnaire: 77 articles concernent (aussi) le vocabulaire maritime, mais nous comptons jusqu'ä 360 mots caches, ce qui est tout de meme considerable pour un ouvrage qui ne veut donner qu'un echantillon. L'auteur du Dictionnaire universel, qui sera publie posthume en 1690, se devait d'accroitre considerablement sa nomenclature par rapport ä ses devanciers et aux projets de l'Acaddmie. Dans son titre, il enumere plusieurs 'Sciences' et 'Arts', et Quemada (p. 306) a denombre plus de 250 professions ou activites differentes. Pour le vocabulaire maritime, nous arrivons ä 1757 items, dont 170 mots caches. Malgre certains obstacles, notamment l'utilisation d'ouvrages tres divers et parfois non encore identifies (par exemple pour charpenterie, cloiiage, embroMler, enchasser, enduire, escorter,faucon, feu gregeois,feu 'chauffage', gamir, lebesche, (mast de) maitre, nordest, quarte [de vent] et typhon), les sources des entrees maritimes (ou une partie de ces vedettes) peuvent etre etablies souvent avec certitude. La plus importante, e'est Guillet, qui est represente dans quelque 500 cas, dont voiciun petit choix: (manoeuvre) coulante,desarborer,feu 'ian&Y ,fleur d'eau,friser,galiasse, gardes de la marine, garde corps, garde cote, garde-feu, garde-magazin, genäral des galires, ligne d'eau, maestre 'mat', (arbre de) mestre, mezzanin 'mät', natte, oreille de liivre, pavois, penne 'angle de la voile', pene (de calfat), razer, recul, vent (devant) et (sous) vent. A la deuxieme place, mais ä grande distance, nous trouvons Cleirac, avec 60 cas pour {'Explication aussi bien que pour les Us (et les deux dans une edition posterieure: 1660 + 1661 ou 1670 + 1671), par exemple agreils, escale, falot, foyer 'feu, signal', gaillardet, lomen / locman, noliger, nolis, sartie et sperme 'espalme'. Vient ensuite Fournier (probablement l'edition de 1667), avec plus de 100 cas (p.ex. esquif estanchi, foyer 'fougon', pesne; en plus, certains autres par l'intermediaire de Millet Deschales: enverguer, estable, queste). Toujours dans un ordre decroissant, nous rencontrons Caron 1676 (54 cas: e.a. bitte, comiere, gabarit), Desroches 1687 (32, dont 22 pour la lettre A, mais aussi un ou deux cas sous les lettres C,E,G,H,M et S; on sait que l'ouvrage de Furetiere etait termine des janvier 1689 et qu'il mourut peu apres: il n'avait plus le temps de depouiller Desroches), Millet Deschales (22; e.a. bastarde 'canon', brigantin, carine, carreger, goumene, mahone, maistre de hache, oeuvres mortes, orser, sentine), Nicot 1606 (\l\femelle, saburre), l'Ordonnance de 1681 (14; escrivain, capitaine garde-coste, nolissement), Du Cange 1678 (14), Menage 1650 (12; p.ex. les etymons d e f a n a l et degabie), l'Ordonnance de Paris de 1672 (9), Monet 1636 (6; maestrat), Borel 1655 (3), Richelet 1680 (2), puis -une ou deux fois- Pomey, les Ordonnances sur les Eaux et Forets de 1669, l'Ordonnance sur les gabelles de 1680, etc. Aucune trace ni de Hobier, ni de

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Morisot, ni de Dassie, ce qui explique que le vocabulaire levantin, celui des galeres, est en fin de compte relativement peu represente.

6.3.18. Ozanam Le Dictionaire mathematique d'Ozanam (1691) est en realite un ensemble de plusieurs traites (par exemple sur l'arithmetique, la geometrie, la marine et la cosmographie) dont l'ordre est determine par celui de la science en question. Mais la precision des definitions et la presence d'un index alphabetique, qui fut une nouveaute ä l'epoque et qui ne manqua pas de faire son effet, en font un veritable dictionnaire. La partie maritime, qui n'offre rien d'original malgre son ampleur (nous avons compte plus de 1950 mots), doit un peu ä Fournier, ä Robbe (ferse) et ä Richelet (brigantin, qui remonte ä Hobier), mais repose surtout sur les Ordonnances (1681 et 1689) et sur les auteurs Guillet (comite remonte partiellement ä Hobier), Desroches et Dassie. C'est ce dernier qui pour nos termes de galeres est d'une importance capitale, car par cet intermediate Ozanam (p. 292-297) reprend plus de 100 termes de Hobier, qui passeront ainsi ä Corneille, ä Basnage (Furetiere de 1701) et ä leurs successeurs.

6.3.19. Menage Apres les Origines de la langue frangoise de 1650, le Dictionnaire etymologique de Gilles Menage (1694; l'auteur etait mort en 1692) fait le point des connaissances acquises au 17esiecle en cette matiere. Pour nous, ce dictionnaire offre pourtant peu d'interet, parce que le vocabulaire maritime y est non seulement tres restreint, mais encore depourvu d'elements nouveaux: bonnevouille (probablement pris dans Oudin), chiourme, comite, escadre ou (vent) largue n'ont pas de quoi surprendre.

6.3.20. L'Academie On sait que l'Academie avait laisse le vocabulaire technique au dictionnaire de Thomas Corneille (6.2.21.), mais quelque 400 termes de marine ont ete juges dignes d'etre accueillis dans ce 'dictionnaire du gentilhomme' qui parait enfin en 1694. Parfois on discerne clairement les sources: Monet (amener), Fournier (espale), Guillet (ferler, [donner] fond, grappin, licencier, quart 1°), Richelet (ponantin, qui vient de Guillet), Furetiere (abord 3°, cotonine, coursie, fperdre] fond [qui vient de Guillet], maestral et mestral, nolis, passe-vogue, pavier, queue 1°, vogue-avant). Dans d'autres cas, il est question de mots assez generalement connus, dont la definition est succincte et la provenance impossible ä tracer.

6.3.21. Corneille II en est tout autrement du complement officiel du 'dictionnaire de la langue' de l'Academie. Cette fois-ci, les entrees maritimes depassent les 1700 (plus une centaine de mots caches), et les sources sont relativement faciles ä discemer malgre le fait que, dans sa redaction, Thomas Corneille a eu la manie -qu'il a sans doute tenue pour de l'habilite- de changer juste un peu les termes et l'ordre des donnees qu'il emprunte. D'apres un sondage de Bray (43), quatre sur cinq articles de Corneille ont ete pris ä Richelet, mais dans le cas des termes de marine nos conclusions sont bien differentes: on peut dire tout au plus que les deux lexicographes puisent parfois ä la meme source commune, qui est alors Guillet.

134 Ce sont Guillet et Desroches qui forment les 'tetes de serie' les plus importantes pour Corneille. On peut y ajouter Furetiere, qui transmet indirectement Guillet et Fournier, et surtout Ozanam, ä qui Corneille a pris non seulement beaucoup de ce qui remonte ä Guillet et ä Desroches, mais encore un nombre important (quelque 75) de termes de galore qui, par l'intermediaire de Dassie, remontent ä Hobier. II va sans dire que les erreurs ne pouvaient etre evitees; ainsi, les coudelates sont devenues des cordelettes; les cabres, qui chez Hobier et Dassie etaient correctement des bastons et chez Ozanam des bätons, se sont transformees chez Corneille en boutons (encore dans le FEW) et plus tard, dans le Bescherelle, en boulons! 6.4. Le 18e si£cle 6.4.1. Basnage C'est ä Henri Basnage de Beauval que nous devons une edition revue et augmentee (1701) du Furetiere de 1690. Pour ce dictionnaire nous disposons de donnees precises grace ä une dtude detaillöe de 'pegographie' (Fennis 1986) dont nous resumons ici les conclusions. Sur les 1587 entrees maritimes de Furetiere, dont aucune n'a ete supprimee, 525 ont ete changees, le plus souvent au moyen d'additions. En plus, Basnage a ajoute 576 entrees nouvelles. II se trouve que pour l'ensemble de ces apports nouveaux il est pratiquement toujours possible (dans 95% environ des cas) d'indiquer les sources precises. De loin la plus importante est Desroches (cf. 6.3.16.), qui a ete consulte directement ou insere par le biais d'Ozanam (cf. 6.3.18.) ou de Corneille (6.3.21.). Les emprunts ä Guillet (6.3.14.), parfois par les memes intermediaires, sont peu nombreux. Fournier (6.3.9.) a ete consulte (dans la deuxieme edition, de 1667), mais apparait surtout par la voie de Richelet (6.3.15.). Des ordonnances, des dictionnaires de langue et un nombre assez eleve d'ouvrages litteraires ont fourai le reste. Pour ce qui regarde les termes de galeres, nous ne trouvons aucune trace directe ni de Hobier (6.3.4.), ni de Dassie (6.3.12.), mais c'est encore par l'intermediaire d'Ozanam et de Corneille que ceux-lä ont trouve leur voie dans le Furetiere de 1701: 72 mots sur 48 entrees y remontent ä Hobier, et il n'y en a en definitive qu'assez peu d'autres.

6.4.2. Aubin Le dictionnaire de marine d'Aubin (1702, puis 1722 et 1736) n'offre pas grand'chose d'original. L'auteur avoue d'ailleurs ses dettes: pour la partie neerlandaise envers Nicolaes Witsen (1671), pour le frangais envers Guillet (qu'il admire), Desroches et Ozanam (qu'il critique plutöt). Nous avons d'ailleurs constate que Guillet et Desroches lui sont 'parvenus' principalement par l'intermediaire d'Ozanam et surtout de Corneille. C'est par ces derniers aussi que quelques termes de Hobier ont ete accueillis: aissade 'laissade', bitton, escot 'point d'ecoute', foumire, mourgon et saorre. Une autre source est Fournier.

6.4.3. Le Trevoux Les Jesuites de Trevoux croient «toucher de plus pres que les autres ä ce point de perfection [...]; on a d'abord consulte tous les autres Dictionnaires, pour qu'il n'echappat, s'il etoit possible, aucun des mots de la Langue, et pour former la nomenclature la plus riche et la plus etendue » (Preface de l'ed. 1771, p. vii, ds Quemada 177). Des 1704 ils annoncent «tous les mots de la langue franijoise, des sciences et des arts », mais on s'apenjoit bien vite que les lacunes sont nombreuses (Quemada 180), de meme d'ailleurs que les erreurs (Quemada 284). Pourtant le Trdvoux, dont l'edition de 1752 apporte beaucoup de mots nouveaux et celle de 1771 elimine bien des mots

135 vieillis, a joue un role de premier ordre; il sera aussi la source de beaucoup de dictionnaires posterieurs: Gattel 1797, Flick 1802, Mozin 1811-1812, 1826-1828 et 1842, Landais 1834-1851 et Bescherelle 1845 (Baldinger 1951:348). En ce qui concerne le vocabulaire de la marine, specialement des galeres: tout comme pour le reste, le Trevoux de 1704 a pratiquement copie le Furetiere de 1701: nous trouvons 69 mots de Hobier sur 50 entrees dans l'edition de 1740 (qui est identique ä celle de 1721), et il est ä supposer que sur ce point il n'y a pas de differences entre la premiere edition et la deraiere. Tres rarement, l'intermediaire est Corneille: estiminaire (forme alteree) et majordome (avec un sens errone). Toutefois, plus tard surtout, le Trevoux a puise dans d'autres sources, qui sont difficiles ä identifier. Curieusement, nous avons parfois l'impression que pour l'edition de 1721 on a consulte Tun des traites de Barras de la Fenne: la "Dissertation critique sur les divers ordres de rames" de 1703 (voir dans notre Bibliographie les manuscrits BN. fr. 9176 et Chambre de Commerce de Marseille), car les definitions donnees pour gigante, laissade et marabout ressemblent de maniere frappante ä celles de notre capitaine.

6.4.4. L'Encyclopidie Loin de copier le Trevoux, l'equipe de YEncyclopidie (publiee ä partir de 1751) est allee ä la recherche d'informations plus anciennes. C'est ainsi que sur les 49 entries (et 79 mots) qui remontent ä Hobier, une partie considerable a ete prise dans Dassie (y compris la coquille barbot) ou Ozanam. A cote de ces deux derniers, on trouve regulierement comme sources Corneille, le Furetiere de 1701, le Trevoux et Aubin. Parfois, plusieurs sont prdsentes en meme temps: escheome vient d'Aubin, eschome du Trevoux, escome de Basnage. On a trouve aussi les inventaires ä la fin de l'ouvrage de Fournier (cf. p. 128): sous l'article "Galere" (VII, 437b-440b, de 1757) se trouve reproduit allegremcnt, et sans mention de source, le denombrement pratiquement complet de tous les objets necessaires, avec quelques fautes et avec un certain nombre d'anachronismes, ce qui ne saurait etonner, puisqu'on est ä plus d'un siecle de distance.

6.4.5. Bourde et YEncyclopidie Mithodique Un nouvel ouvrage specialise est le Manuel des marins de Bourde (1773), qui est d'orientation surtout ponantaise, mais qui introduit aussi un certain nombre de termes de galeres provenant de sources diverses et peut-etre en partie de ses connaissances personnelles. Hobier apparaft parfois, mais jamais par voie directe. Une 'survivance' curieuse est l'italianisme candelette 'palan du mat', dont nous n'avons trouve qu'une seule attestation anterieure: en 1359, au Clos des galees de Rouen! Au moment ou Ton se met ä composer YEncyclopidie Mithodique (1783-1787), organisee maintenant par matieres, on ne copiera pas servilement celle de Diderot cum suis. L'dquipe responsable des trois tomes sur la marine comprend entre autres Bourd6, d'oü evidemment mainte reprise litterale. Mais les ouvrages consultes sont multiples et comprennent aussi Dassii et Ozanam, ce qui mene par exemple au desarroi chez le redacteur de l'article marabout, car pour cette voile il a trouve des definitions contradictoires mais correctes ä des epoques diff6rentes: celle de 'voile de tempete' (qui remonte ä Hobier) et celle de 'voile de beau temps' (qui remonte ä Guillet). La part (toujours indirecte) de Hobier baisse ä 24 entrees (34 mots); par ailleurs, celle du vocabulaire des galeres reste relativement restreinte. C'est principalement ä cette source que puisera Röding (1793-1798) pour son dictionnaire multilingue de marine, qui doit par exemple ä YEncyclopidie mithodique les entrees abattre, anche, antenolle, arboradure, bruesme-d'auffe, pegoliire / pegauliire / pigouliire et les erreurs (arganeau de) serpor et ceinte-bas.

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6.5. Le 19°siecle A une epoque ou les galeres ne sont plus qu'une reminiscence du passe, il va sans dire qu'il n'en pourra pas etre autrement du vocabulaire qui les concerne: dans tous les cas, ce sont maintenant des termes historiques -mais souvent non marques comme tels- qui sont accueillis dans des proportions differentes par les dictionnaires, dont l'etude detaillee sur ce point ne presente plus qu'un interet mediocre. En outre, les sources deviennent de plus en plus difficiles ä identifier (elles sont devenues trap nombreuses) et les definitions de plus en plus succinctes et alteries. Le Compliment du dictionnaire de l'Academie (1836-1842) accueillit specialement les termes techniques et se laisse ainsi comparer ä Corneille 1694. Les Boiste, Landais et Mozin sont des 'accumulateurs' (cf. Quemada 42,267) que nous n'avons m&ne pas pris la peine de consulter. Des dictionnaires de marine voient egalement le jour. Celui de Willaumez (1831) ne s'occupe guere de galeres et commet des erreurs (p.ex. passe-täque pour pastique), mais le grand evenement pour la lexicographie maritime et des galeres est la parution, en 1848, du Glossaire nautique plurilingue d'Augustin Jal, qui redecouvre Hobier et lui emprunte -en le nommant la plupart du temps- 97 mots sur 57 entrees (dont un seul, rodde, par l'intermediaire de Duez 1674, c'est-a-dire par la voie d'Oudin, cf. 6.3.7.), et tres souvent au moyen d'une citation. II y a meme 26 entrees ou Hobier constitue l'unique autorite franqaise: arbalestiäre, arjau, astroq, canau, cantanette, capion, chiurme, col, comment, contau, contre-carene, court-baston, cuisse, escome, escoue, goue, intrade, laissade, majordome, paillo, pigon, ramier, rayolle, saure, senglon et vers. Bescherelle (1855) est le premier ä profiter de Jal, mais quelques dizaines de termes de galeres remontent encore ä Hobier par la lignee des continuateurs de Dassie. Pour le vocabulaire nautique, le grand ouvrage de Pierre Larousse, le Larousse du XIX" si&cle (ä partir de 1866), a puise dans le Trevoux, mais bien plus dans le Bescherelle et dans Jal; c'est cette derniere voie surtout qu'ont suivie 35 entrees (42 mots) de Hobier, chiffre d'ailleurs legerement inferieur ä celui de Bescherelle, ce qui est plutöt remarquable. Le Dictionnaire gäniral de Hatzfeld, Darmesteter et Thomas (1890-1893) ne manque pas de mentionner bien des termes de galeres. Seulement, la part de Hobier est devenue restreinte: 15 mots sur 12 entrees, qui en plus proviennent assez souvent d'un intermediate inattendu: Oudin 1642 (p.ex. bandin, brancade, cantanette, espale, gourdin et la forme taille-mer, en plus, barberot a ete trouve dans Oudin 1653).

6.6. Conclusion Dans la tradition lexicographique, la part du vocabulaire des galeres a ete de tout temps relativement reduite. La oü il apparait dans un degre notable, il est souvent possible d'en indiquer les sources: certains auteurs litteraires notamment pour Estienne 1549 et Thierry 1564, Rabelais pour Cotgrave 1611 et Oudin, Hobier tout particulierement pour l'importante lignee qui passe par Dassie et Ozanam ä Corneille, au Furetiere de 1701, etc.; c'est ä cette 'tete de serie' que remontent seuls bien des termes techniques. A plusieurs reprises, nous avons vu confirme le fait bien connu que des mots sont 'traines' de dictionnaire en dictionnaire, et les erreurs evidemment aussi; « en lexicographie le plagiat est frequent, sinon de regle. Pour chaque serie de dictionnaires etudiee l'historien de la lexicographie doit compter avec ce qu'il convient d'appeler la criminalite dictionnairique » (Bray 8). Autrement dit, ces mots 'frangais', meme s'ils sont 'attestes' dans plusieurs dictionnaires, sont dus souvent ä des auteurs qui, eux, sont entres en contact avec le monde mediterraneen et qui ont francise des termes occitans, Italiens, latins ou autres. Ces gens etaient pleinement conscients du fait qu'ils accueillaient des mots etrangers, mais on peut dire que dans la majorite des cas (YEncyclopidie methodique constitue plus d'une fois une exception positive) ce contexte s'est perdu immediatement lorsqu'un lexicographe a cru bon de les enregistrer.

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Nous rejoignons ainsi les conclusions des paragraphes precedents (2.8., 3.8. et 4.6.) et de notre Premiere partie (p. 53-54), et nous voyons corroboree celle de notre these de 1978 (Fennis 191192): ä de rares exceptions pres (voir par exemple notre Premiere partie, 3.5. ou ici 2.2.8.), le vocabulaire des galeres n'a jamais ete vraiment frangais: en depit de son apparition chez des auteurs frangais les plus divers, il n'a cesse d'appartenir en propre au domaine occitan ou, secondairement, ä quelques autres communautes linguistiques de la Mediterranee.

ZUSAMMENFASSUNG Der vorliegende Thesaurus der Galeerensprache hofft, seinen Ansprüchen gerecht zu werden durch die Reichhaltigkeit und die Vielfalt des Materials sowie durch die unterschiedlichen Perspektiven, aus denen heraus es präsentiert wird: philologische, linguistische, etymologische, lexikographische, historische, geographische, soziale, enzyklopädische, technische sowie ikonographische Aspekte werden berücksichtigt. Das Werk umfaßt fünf Teile: eine zweiteilige Einleitung, ein Wörterbuch, zahlreiche Illustrationen und schließlich eine onomasiologische Übersicht. Der erste Teil der Einleitung behandelt die etymologische und geographische Herkunft der unterschiedlichen Bezeichnungen und die Zentren, von denen aus sie sich verbreitet haben. Für Frankreich hat sich die Meeresenge von Gibraltar bis heute als eine 'Wasserscheide' erwiesen zwischen dem technischen Wortschatz des 'Ponant' (von der Nordsee bis zum Golf von Biscaya) und dem der Levante (des Mittelmeers), trotz wechselseitiger Beeinflussung. Obwohl Galeeren vom Ursprung sowie von der Anwendung her typische Mittelmeerschiffe waren, drangen sie dennoch sogar bis in den hohen Norden vor. Sieht man auf die Herkunft der Terminologie, so fällt auf, daß das Latein eine eher bescheidene Rolle gespielt hat, daß vielmehr ein regelrechter Schmelztiegel von Wortschöpfungen im Französischen und im Okzitanischen anzutreffen ist und sich viele Übernahmen aus dem italienischen Sprachbereich (wobei Genua tonangebend war), aber auch aus dem Griechischen (besonders dem Byzantinischen, relativ wenig aus dem Massaliotischen), dem Arabischen und den germanischen Sprachen nachweisen lassen. Nicht selten fließen mehrere 'Zubringer' ineins. Daß beide Terminologiestränge um den berühmten 'Oos des galees' von Rouen (14. Jahrhundert) anzutreffen sind, hat, so stellt sich heraus, keineswegs zu einer Verschmelzung geführt, sondern nur ein zeitweiliges Nebeneinander mit einer begrenzten Osmose ergeben: so wurden vom 'Ponant' nur einzelne Bezeichnungen übernommen, wie calfater, pilote, poupe und proue. Im Süden war Marseille für die Galeeren seit eh und je der Hafen und das Zentrum schlechthin. Anders als man, namentlich nach der Einverleibung der Provence im Jahre 1481 oder nach dem Erlaß von Villers-Cotterets (1539), erwarten würde, wird der Einfluß des Nordens erst unter Ludwig XTV. deutlich spürbar. Aber auch dann werden die Ponant-Bezeichnungen häufig aus politisch-verwaltungstechnischen Gründen verwendet, oder als Synonyme neben den entsprechenden lokalen Bezeichnungen, oder von Personen, die im Nordwesten (etwa im Galeerengeschwader von Dünkirchen) tätig geworden waren. Der eigentliche Galeerenwortschatz von Marseille war nie ernsthaft gefährdet. Andere Mittelmeergegenden waren gleichfalls Zentren maritimer Tätigkeit, und auch aus ihnen stammen manchmal französische Texte: so Jerusalem nach dem ersten Kreuzzug (wo ein französischer König residierte), Zypern (unter dem Haus Lusignan), Genua (das mit einem wichtigen Dokument aus dem Jahre 1246 zum Kreuzzug Ludwigs des Heiligen vertreten ist), das Herzogtum Savoyen (mit der Hafenstadt Villefranche, die dem Herzog von Burgund zur Verfügung stand), das Königreich Neapel und Sizilien (unter dem Haus Anjou, das in seiner Kanzlei sogar zeitweilig das Latein durch das Französische ersetzte), und Malta schließlich, wo der Joanniterorden mehrere Jahrhunderte hindurch Ritter aus vielen Ländern anzog und mit der Galeerenflotte vertraut machte. Selbstverständlich macht sich immer auch der Einfluß der örtlichen technischen Terminologie bemerkbar. Schließlich ist zu fragen, wie sich dieser Galeerenwortschatz sprachwissenschaftlich bewerten läßt. Die 'langue d'oil' hat sich durchweg erst nach der Französischen Revolution in allen Bevölkerungsschichten durchgesetzt. Es steht jedoch fest, daß das Französische, erst recht nach 1539, aber teilweise bereits früher, das Latein und das Okzitanische als Verwaltungssprache weitgehend verdrängt hat. Im Bereich der Galeeren erweist sich die 'Sprachgrenze' als sozial

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bedingt: die Verkehrssprache ist weiterhin das Okzitanische, aber die Führungsschicht und die Schriftsteller bevorzugen nicht selten französische Ausdrücke und sie französisieren weiter, mehr oder weniger notgedrungen und in hohem Maße, die übliche Terminologie. In den europäischen Mittelmeerhäfen ist aufgrund der intensiven Beziehungen eine große Ähnlichkeit anzutreffen, eine 'lingua franca' liegt jedoch keineswegs vor. Genausowenig trifft die Charakterisierung 'frangais regional' zu, so daß am Ende der Schluß gerechtfertigt ist, daß die Galeerenterminologie, d.h. im Grunde die von Marseille, wie 'französisch' sie auch anmuten mag, unter Berücksichtigung aller fremden Einflüsse letztendlich bis zuletzt, d.h. bis kurz nach der Mitte des 18. Jahrhunderts, als Okzitanisch gelten muß. Wenn die Galeerentermini tatsächlich nicht wirklich ins Französische eingedrungen sind, selbstverständlich einmal abgesehen von Ausnahmen wie chiourme, so muß sich dies bestätigen lassen anhand ihrer Verwendung außerhalb des beruflichen Rahmens: sie werden dort entweder schlechthin nicht anzutreffen sein, oder ihr Vorhandensein wird sich erklären lassen aus mittelbaren oder unmittelbaren Beziehungen des Verfassers der betreffenden Quelle zu einem oder mehreren Mittelmeerzentren, wobei es sich etwa um Entlehnungen aus dem Okzitanischen, dem Italienischen oder dem Spanischen handelt. Fünf Kategorien passieren im zweiten Teil der Einleitung chronologisch Revue: literarische Werke, historische Schriften, Reisebeschreibungen, Übersetzungen (nach Sprachen unterteilt) und Wörterbücher. Dabei wird nicht nur das Galeerenidiom, sondern der gesamte maritime Wortschatz berücksichtigt; wiederholt erweist sich die Bestandsaufnahme als lückenlos. Von der Vie de saint Alexis (Mitte des 11. Jahrhunderts) an bedienen sich die literarischen Texte durchweg eines Ponant-Wortschatzes, obwohl bereits im Chanson de Roland (um 1100) griechisch-byzantinische Bezeichnungen auftreten, namentlich galee / galie. Das Mittelmeer erscheint bei Autoren, die tatsächlich eine Beziehung zur 'Levante' haben, wie Brunetto Latini, Jean d'Arras, Antoine de la Sale und besonders Rabelais: sie stammen aus diesen Gebieten, haben sich dort aufgehalten oder haben sie über ihre Lektüre kennengelernt. Bei den Geschichtsschreibern ist die Lage weitgehend ähnlich. Erstmals verwendet Geoffroy de Villehardouin (um 1210) einige mediterrane Ausdrücke, was zweifellos auch vom vierten Kreuzzug bedingt ist. Philippe de Novare und die Gestes des Chiprois sind von Zypern her beeinflußt worden. Martin da Canal ist Venezianer. Die Prise d'Alexandrie berichtet von einem der letzten Kreuzzüge. Enge Beziehungen nach Genua lassen sich nachweisen im Falle des Biographen von Boucicaut, bei Villeneuve und Commynes, nach Malta bei Luppe du Garrane sowie Larrocan und nach Marseille bei Brantöme und anderen. Bei den Reiseberichten ist zunächst die Herkunft der Verfasser entscheidend, sowie selbstverständlich das Gebiet, das sie bereisen (Atlantik oder Mittelmeer), der Schiffetyp und dessen Zugehörigkeit (im Falle der Galeere z.B. Marseille für Chappuys, La Borderie und Jean de Vega, aber Venedig für andere, während Kardinal de Retz von Spanien auf einer neapolitanischen Galeere verreist), aber nicht weniger der Grad der Vertrautheit des Reisenden mit der maritimen Terminologie oder sein Wunsch, sich diese an Ort und Stelle anzueignen. Bei den Übersetzern aus dem Griechischen oder dem Latein ist der Einfluß der 'Ausgangssprache' eher gering, während die Herkunft, das Vorwissen und die Belesenheit des einzelnen sehr viel mehr ins Gewicht fällt. Für das Italienische gilt anderes: bei Übersetzungen aus dieser Sprache (und sogar aus den klassischen Sprachen) lassen sich zahlreiche Einflüsse nachweisen. Für die übrigen Sprachen trifft dies kaum (so im Spanischen oder im Katalanischen) bzw. überhaupt nicht zu. Mit dem lateinisch-französischen Wörterbuch (1538) von Robert Estienne und dem französischlateinischen Gegenstück (1539) setzt eine nachhaltige lexikographische Tradition ein. Die maritime Terminologie wächst dabei insgesamt ständig an, aber der Anteil der Galeerentermini bleibt relativ gering. So findet man 1538 noch nicht antenne als naheliegende Übersetzung des lateinischen Wortes antenna, während carina ein Latinismus ist und nicht die im Midi geläufige Form caräne repräsentiert. Die Ausgaben von 1549 (Estienne) und 1564 (Thierry) erweitern den

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Bestand aus literarischen Quellen zwar um mehrere Galeerenausdrücke, aber der große Zuwachs an maritimem Wortmaterial in den Jahren 1573 (Dupuys und Nicot) und 1606 (Nicot) entstammt nahezu ausschließlich dem 'Ponant'. Die Wende tritt mit dem französisch-englischen Wörterbuch von Cotgrave (1611) ein, der viel aus Rabelais übernimmt, und besonders mit der Abhandlung über Galeeren (1622) von Ithier Hobier, Inspektor in Marseille, dessen Umschreibungen sich vorzüglich für Wörterbücher eignen: seine Termini finden sich vielfach bei Oudin (1642) und Fournier (1643), ein Großteil seines Materials taucht aber, vor allem über Dassie (1677) und Ozanam (1691), ohne jegliche Angabe der Quelle und der sprachlich-geographischen Herkunft im Furetiere von 1701 an bis in unser Jahrhundert auf. In den Werken von Cleirac (1636, usw.) und Fournier (1643) sowie in den Wörterbüchern von Guillet (1678) und Desroches (1687) herrscht jedoch der Ponant vor, was ebenfalls für ihre Nachahmer gilt, die -wie in solchen Fällen üblich- durchweg Plagiat verüben. Mithin ist auch in der französischen Lexikographie die Galeerensprache weitgehend zurückzuführen auf technische und literarische Quellen, die zuvor selber okzitanische oder italienische Wörter französisiert haben. Den Hauptteil des vorliegenden Tresor bildet ein Wörterbuch aller Termini, die in bezug auf die Galeeren im Französichen verwendet wurden, jedenfalls in einem in linguistischer Hinsicht französischen Kontext, von Anfang an mindestens bis zur Mitte des 18. Jahrhunderts. Die Nomenklatur ist möglichst weit gehalten und umfaßt einerseits banale Wörter wie chemise und pain (die allerdings wesentlich waren für das Leben an Bord), andererseits aber auch viele Bezeichnungen, die sich nicht spezifisch auf die Galeeren bezogen, sondern auch auf andere Schiffstypen angewandt wurden (nicht zuletzt um anzugeben, wo und in welchem Ausmaß Überschneidungen auftreten). Nur wenige Einschränkungen wurden vorgenommen: so mußten geographische Bezeichnungen wie ecueil, golfe und promontoire ausscheiden. Um die Benutzung zu erleichtern, ist das Wörterbuch nach dem bewährten alphabetischen System eingerichtet, mit vollständigen Verweisen für jede Form. Der Nachteil einer derartigen Anordnung wird weitgehend von der onomasiologischen Übersicht ausgeglichen. In den einzelnen Artikeln werden alle Aspekte umfassend berücksichtigt: so werden etwa technische Details ausführlich erörtert. Zu den Lemmata (in halbfetten Kapitälchen) sind jeweils die grammatische Kategorie sowie die Bedeutung (mehrere Bedeutungen ein und desselben Lemmas sind durch das Zeichen • und nachfolgende halbfette fortlaufende Nummer gekennzeichnet) mit etwaigen diachronischen, diatopischen und diastratischen Hinweisen fanden', 'ponantais', 'litteraire') sowie Häufigkeitsindizien ('rare pour galeres') angegeben. In längeren Artikeln werden die einzelnen Formen (•) unterschieden. Die wichtigsten Syntagmen werden eigens aufgeführt (11). Die Fundorte (jeweils mit einem genauen, wenn auch verkürzten Verweis auf eine ausführliche Bibliographie versehen) sind chronologisch angeordnet und werden durch das Zeichen 0 getrennt, allerdings mit einer bedeutsamen Ausnahme, nämlich in solchen Fällen, wo Autoren aus dem Werk anderer abgeschrieben haben. Zu Beginn eines jeden Artikels finden sich in Klammern Angaben über etwaige nichtmaritime Datierungen und Formen. Ein etymologischer Abschnitt am Schluß (D) verweist immer wieder auf das große Französische Etymologische Wörterbuch (FEW) von Walther von Wartburg u.a. (mitsamt dessen Lücken, Zweifelsfällen und hin und wieder sogar Fehlern); hier finden auch Angaben aus anderen Sprachbereichen (namentlich aus dem Okzitanischen) sowie Ergänzungen und Erörterungen Platz. Die 3911 derart umfassend dokumentierten Artikel bilden insgesamt ein Nachschlagewerk für unterschiedliche Gruppen von Interessenten, das endlich, jedenfalls was die Galeeren und das Französische betrifft, das Standardwerk von Augustin Jal (1848) ersetzen kann. Für die Illustrationen konnten wir uns glücklicherweise auf zwei Autoritäten stützen, die drei Jahrhunderte auseinanderliegen. Der Ergonom Rene Burlet, mit dem wir in den letzten Jahren sehr häufig in Verbindung treten durften, führt bereits seit längerer Zeit technische Untersuchungen über die Galeeren durch, und er ist heutzutage vermutlich als einziger in der Lage, diese Schiffe und ihre Einzelteile bis ins letzte Detail darzustellen; vierzig Zeichnungen von ihm liefern

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die visuellen Informationen, die umso unentbehrlicher sind, als sogar detaillierte Beschreibungen unzulänglich bleiben. Schließlich wurden einige 'planches' aus der Science des galires (1697) des in Galeerenkreisen bekannten Kapitäns und Schriftstellers Jean-Antoine de Barras de la Penne abgedruckt. Wenn auch häufig der Maßstab und die Anordnung nicht stimmen, sich sogar mehrere Fehler, die hier selbstverständlich nach Möglichkeit korrigiert wurden, finden, so lassen sie doch zahlreiche Gegenstände sinnvoll erkennen. So sind, unmittelbar oder mittels Verweisen, mehrere Hundert Termini aus dem Wörterbuch auch 'dem Blick' zugänglicher geworden. In einer onomasiologischen Übersicht werden alle Lemmata des Wörterbuches mit sämtlichen Bedeutungen synoptisch und möglichst systematisch in 112 Paragraphen angeordnet, die sich auf drei Kapitel verteilen: eines über Organisation, Konstruktion und Wartung, ein weiteres, das die Galeere in all ihren Einzelteilen beschreibt, und ein letztes, das sich mit der Zeit auf See befaßt. So werden die Nachteile eines alphabetischen Wörterbuches weitgehend ausgeglichen, ein Ansatz geboten für weitere Forschungen (etwa zu einzelnen Epochen) und ein Eindruck vermittelt von Reichhaltigkeit und Vielfalt des Spezialwortschatzes der Galeeren.

SUMMARY This 'thesaurus' of the galley language hopes to live up to its pretentions by the scale and variety of the material and by the different angles from which it is presented: the philological, linguistic, etymological, lexicographic, historical, geographical, social, encyclopedic, technical and iconographic aspects are all considered. The work comprises 5 parts: a bipartite introduction, a lexicon, a series of illustrations and finally an onomasiologic survey. The first part of the introduction deals with the etymological and geographical origin of the various terms and the centres from which they spread. In spite of mutual influence, the Strait of Gibraltar has proved for France, even to this day, a 'watershed' between the technical vocabulary of the 'Ponant' (from the North Sea to the Bay of Biscay) and that of the 'Levant' (the Mediterranean Sea). Although galleys were typical Mediterranean ships, both in origin and use, they penetrated even as far as the Baltic. It is remarkable that Latin played only a modest part in the origin of the terminology. It rather stems from a true melting-pot of word-creations within the French and Occitan languages and many borrowings, mainly from the Italian regions (with a leading part for Genoa), but also from the Greek (especially Byzantine, relatively little Massilian), the Arabic and the Germanic languages. Quite often it is a question of a combination of various 'supply routes'. The presence of both terminologies around the famous 'Clos des Galees' of Rouen (14th century) has certainly not resulted in an amalgamation, but only in a temporary cohabitation with a limited osmosis: thus the 'Ponant' borrowed only a few terms, such as calfater,pilote,poupe and proue. Of old, Marseilles was for the galleys the pre-eminent port and centre of the South. Contrary to what might be expected, especially after the annexation of the Provence in 1481 or the Ordinance of Villers-Cotterets (1539), the influence of the North is only clearly noticeable since the reign of Louis XTV. But the Ponant terminology is even then often used for politicaladministrative reasons, either synonymous with the corresponding local words or by persons who had been active in the North-West (e.g. in the galley squadron of Dunkirk). The actual galley vocabulary of Marseilles has never been seriously threatened. Other regions around the Mediterranean Sea have also been centres of maritime activity and these too produced French texts from time to time: Jerusalem after the first crusade (with its French king), Cyprus (under the House of Lusignan), Genoa (with an important document from 1246 for the crusade of Saint Louis), the duchy of Savoy (with the seaport Villefranche, which is at the disposal of the Duke of Burgundy), the Kingdom of Naples and Sicily (under the House of Anjou which temporarily even replaced Latin by French at its chancellery), and finally Malta where during several centuries the Order of St. John attracts knights from many countries and makes them familiar with its galley fleet. It stands to reason that the influence of the local technical terminology is always noticeable. Finally the question of how to interpret this galley vocabulary linguistically arises. In general the 'langue d'oil' penetrated into all layers of the population only after the Revolution. French did however supplant Latin and Occitan for the greater part as the administrative language, certainly after 1539, but also before. With regard to the galleys, the 'language border' appears to be a social one: Occitan remains the everyday language, but officials and writers often prefer French words and, more or less from necessity, they also gallicize the current terminology on a large scale. In the European ports of the Mediterranean Sea one may speak of a great affinity caused by the intense contacts, but certainly not of a 'lingua franca'. Nor does a 'franqais regional' exist as yet, so the only conclusion left is that the galley terminology, in fact that of Marseilles, however French it looks, and taking in consideration all the external influences, has yet in essence been Occitan till the end, meaning until shortly after the middle of the 18th century.

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If the galley terminology did not really penetrate into the French language, words like chiourme excepted of course, it should be possible to verify this on the basis of their use outside the professional context: there they will be either absent or explainable from direct or indirect contacts the author had with one or more of the Mediterranean centres, such as borrowings from the Occitan, Italian or Spanish languages for example. Five categories are reviewed chronologically in this second part of the introduction: literary works, historical works, travel accounts, translations (with an extra classification per language) and dictionaries. Not only the galley vocabulary is considered, but the whole maritime lexicon; more than once the inventory is complete. Since the Vie de saint Alexis (mid 11th century) the literary texts generally use a Ponantvocabulary, although Greek-Byzantine terms occur already in the Chanson de Roland (ca 1100), specifically galee / galie. The Mediterranean Sea on the other hand affects authors having a link with the 'Levant', such as Brunetto Latini, Jean d'Arras, Antoine de la Sale and in particular Rabelais: they were born in these parts, lived there or got to know them through literature. With the historians the situation is the same. Villehardouin (ca 1210) is the first to use some Mediterranean terms, through his participation in the 4th crusade. Philippe de Novare and the Gestes des Chiprois are influenced by Cyprus. Martin da Canal comes from Venice. The Prise d'Alexandrie of Guillaume de Machaut tells about one of the last crusades. There are close ties with Genoa for the biographer of Boucicaut, for Villeuve and Commynes, with Malta for Luppe du Garrane and Larrocan, and with Marseilles for Brantöme and others. In the travel accounts it is in the first place the region of the author's origin that plays an important role, but also of course the parts where they travel (the Atlantic Ocean or the Mediterranean Sea), and the type of ship and its origin (with a galley e.g. Marseilles for Chappuys, La Borderie and Jean de Vega, but Venice for others, whereas Cardinal de Retz travels from Spain on a galley originating from Naples) are of influence, but of no less importance however is the degree of the traveller's knowledge of maritime terminology or his desire to acquire this on the spot. With translators from Greek and Latin the influence of the 'starting language' is minimal, but here much depends on the origin, the knowledge and the extent of reading of each of them. With Italian the situation is quite different: translations from that language (and even from the classical languages) give evidence of numerous influences. In other languages (e.g. Spanish and Catalan) little or nothing can be found. The Latin-French dictionary (1538) of Robert Estienne and its opposite version (1539) are the starting point of a long lexicographical tradition. The maritime terminology grows steadily, but its share of galley terms remains very limited. Thus in 1538 we do not yet find antenne as the obvious translation of the Latin antenna, whereas carina is a Latinism and does not represent carine, the current form in the Midi. The editions of 1549 (Estienne) and 1564 (Thierry) add several galley words from literary sources, but the large increase of maritime terms in 1573 (Dupuys and Nicot) and 1606 (Nicot) concerns almost exclusively the 'Ponant'. The turning point comes with the French-English dictionary of Cotgrave (1611), who takes much from Rabelais, and in particular with the treatise on galleys (1622) by Ithier Hobier, an inspector at Marseilles, whose descriptions lend themselves excellently for dictionaries: several of his terms occur in Oudin (1642) and Fournier (1643), but especially via Dassie (1677) and Ozanam (1691) much of his material can be traced, although without mention of the source and geographic-linguistic origin, from the Furetiere of 1701 into our century. In the works of Cleirac (1636, etc.) and Fournier (1643) as well as in the dictionaries of Guillet (1678) and Desroches (1687) the Ponant predominates, and this applies also to their successors, for whom -nearly always- plagiarism is the rule. In the French lexicography too the galley language may thus to a high degree be traced back to technical and literary sources who themselves first gallicized Occitan or Italian words. The principal part of this Trisor consist of a vocabulary of all the terms which in relation to galleys have been used in the French language, or at any rate in a linguistic French context, from

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the beginning till at least the middle of the 18th century, when the galley-epoch is finished in France. The nomenclature has been set up as widely as possible and comprises on the one hand everyday words such as chemise and pain (which however formed an essential element of life aboard), and on the other hand many terms which were not specifically used on galleys, but on other types of ships as well (in this way it also becomes clear where and to what extent overlapping occurs). A few restrictions have been made: geographical terms like icueil, golfe and promontoire were eliminated. In order to facilitate consultation the vocabulary follows the familiar alphabetical system with complete cross-references for each form. The drawback of this set-up is largely obviated by the onomasiological survey. Within the articles all aspects are considered at length: e.g. technical details are extensively dealt with. The headwords (in bold capitals) have been provided with their grammatical category, their meaning (additional meanings are indicated by the sign • and a bold serial number), with diachronic, diatopic and diastratic indications, if any, ('ancien', 'ponantais', 'litteraire'), and mention of frequency ('rare pour galeres'). In longer articles the different forms ( • ) are distinguished. The most important syntagmas are presented separately (f). The sources (always with an accurate, albeit concise reference based on a complete bibliography) are chronologically ordered (separated by the mark 0), with one, for us important, exception: when authors borrowed from another's work. At the beginning, information is given, in brackets, on any non-maritime dating and forms. An etymological part at the end (D) refers consistently to the great Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) by Waither von Wartburg c.s. (lacunas, question-marks and sometimes errors included) and it offers scope for data from other regions (particularly Occitan), for further specifications and for discussion. The 3911 richly documented articles form a reference work for several categories of researchers and can at last replace, at any rate in the field of the galleys and for the French language, the standard work of Augustin Jal (1848). For the illustrations we were fortunate enough to get the support of two authorities separated by three centuries. The ergonomist Rene Burlet, with whom we have been in very close contact during the past few years, has been engaged in technical studies on the galleys for some time, and at the moment he is probably the only person who can depict these ships and their parts in full detail and particularly in their interrelation; forty of his drawings provide the visual information so essential when detailed descriptions are in short supply. Finally some reproductions have been included of the 'planches' from the "Science des galeres" (1697) by Jean-Antoine de Barras de la Penne, a captain and author well-known in galley circles; these, although often not to scale and with several mistakes even, corrected to the best of our ability, show numerous items. Thus several hundred terms from the vocabulary have been made accessible 'to the eye' as well, either directly or by reference. In an onomasiological survey all the headwords of the vocabulary with all their meanings are classified synoptically and as systematically as possible in 112 sections, distributed over three chapters: first the organisation, the construction and the maintenance, followed by the description of a galley with all its separate parts and then the time at sea. In this way the disadvantage of an alphabetical vocabulary is for the greater part obviated, a starting-point for further research (e.g. by period) is offered and an impression is given of the wealth and variety of this special lexicon of the galleys.

ORGANISATION DU DICTIONNAIRE Choix de la langue-objet Notre but etant de presenter le vocabulaire frangais des galeres de toutes les epoques, le tri semblait assez facile ä faire. Precisement dans le cas de cette terminologie, cependant, on est en droit et meme oblige de se demander presque chaque fois si tel mot peut vraiment etre considere comrae ayant ete integre pleinement, ne füt-ce que dans un contexte technique restreint. Devant l'incertitude sur le Statut des mots (emprunt, mot etranger, xenisme, regionalisme), nous avons opte pour un entere contextuel formel: ont ete accueillis tous les termes, sous quelque forme que ce soit, qui se trouvent dans un contexte linguistique franqais, ce qui ne coincide nullement avec 'monolingue'. D'autre part interscalmium, qui se rapporte ä une notion importante mais qui est presente toujours comme un mot latin, a ete laisse de cöte. Pour ce vocabulaire special, neanmoins, il est souvent necessaire de se referer aux autres langues parlees sur les bords de la Mediterranee et au latin medieval; dans le cadre de ce dictionnaire, nous le ferons uniquement dans la partie etymologique.

Choix de la nomenclature A premiere vue, la macrostructure paraissait bien definie. Ainsi, il fallait accueillir evidemment tous les termes se rapportant speeifiquement aux galeres, tels que baccalas ou comite. En second lieu, la presence de termes de marine employes aussi bien sur d'autres navires que sur les galeres s'imposait, si bien qu'on trouvera antenne, quille et trinquet. Ensuite, e'est le contexte maritime qui pour nous a ete decisif, de sorte que nous avons accueilli des mots ä signification tres generale, par exemple les verbes approcher, partir et suivre. Cependant, cela ne suffisait pas. A notre avis, la connaissance de ce langage impliquait aussi tout ce qui regarde la vie ä bord, y compris les ustensiles et les vivres, car il n'est pas inutile de mentionner, par exemple, le role des fives, les rations de viande de boeuf et tous les recipients, les circonstances dans lesquelles on peut ou ne peut pas fumer, le fait que les galeres sont Ιανέes au vinaigre, meme si ces mots n'offrent aucune particularite lexicographique. Enfin, nous sommes alle plus loin encore -et e'est la un chemin delicat et glissant dans lequel nous nous sommes engage, qui depassait le specifique et l'extensif pour aboutir au speculatif- en mentionnant dans plusieurs cas des mots ou des sens non attestes (ou pas encore attestes) dans le contexte des galeres, mais qui virtuellement pourraient y appartenir. L'experience nous a montre que souvent un seul texte consulte faisait entrer tel terme dans le vocabulaire des galeres et, guide presque uniquement par l'intuition, nous avons releve tout ce qui a des chances d'avoir ete utilise dans ce cadre, tout en indiquant ces entrees par une 'marque de non-attestation' (« * att. gal.»). Mais qu'est-ce qui est 'virtuel' ? Avons-nous eu tort d'eliminer recalfatage, atteste uniquement dans le Larousse de 1922, alors que nous avons admis recalfater (Larousse 1875-1922), qui se trouvait represente des le 15*siecle sous les formes recalfeutrer, recalfreter et recalfader ? Etait-il correct de rejeter fret et grier malgre le fait que leurs derives freter et agrier ont ete repertories ? Nous savons bien qu'une nef n'est pas une galere, mais il arrive que le texte des Fet des Romains (1213) utilise ce mot comme tel: il fallait done l'enregistrer. D'autre part, si pilote appartient bien au langage des galeres, pilotage ne semble pas avoir eu le meme sort; on trouvera gratter, mais non pas gratte\ corsaire et pirate ont ete accueillis, mais non pas amateur. Du cöte de l'epoque ä etudier, il fallait evidemment se limiter ä la periode pendant laquelle les galeres ont et€ actives: le terminus ad quern devait done etre le milieu du 18's. ou environ, car apres la perte de son independance, en 1748, cette flotte est en plein declin et en voie de disparition. En ce qui concerne les dictionnaires, nous avons essaye d'etre complet jusqu'au Furetiere de 1701 (Basnage de Beauval) inclusivement.

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II fallait eliminer des mots de l'argot moderne qui ne pouvaient concerner que la vie des formats dans des bagnes qui n'avaient plus aucun rapport avec les galeres: fagot,fagzir elfalourde 'format', άέβέε (des formats au bagne), tirades 'fers de format'. Mais bagne lui-meme est present, puisqu'il remonte au 17'siecle, arche 'galere' est un hapax du 16'siecle, l'argotique artoupan a ete accueilli comme corruption -tardive, il est vrai- d'argousin, et la petite marine (19* s.) avait le sens de 'les galeres'. Dans la partie etymologique, nous avons signale en outre les patarasses 'petites pelotes dont les forgats entourent leurs pieds pour eviter les meurtrissures des fers' ä cause du lien semantique avec pataras, les emplois metaphoriques de pavilion, pavois et rosture, ainsi que la relation eventuelle de paillot ou payot avec paillol. II fallait se limiter aussi dans la terminologie geographique. Outre les noms propres (Ocdan, Miditerranie), nous avons elimine baie, banc (de sable), batture 'rocher au-dessus de l'eau', cap 'promontoire', icueil, golfe, plage, platain 'banc de sable', promontoire, röche. Mais embouchure, möle, phare, port et rade figurent dans notre dictionnaire. Les phenomenes atmospheriques ont ete accueillis en principe, par exemple tous les noms des vents, ainsi que cole, danger, feu saint Eime, fortune, orage, tempete et les termes les plus frequents se rapportant aux mouvements de la mer: eau, flat, onde, vague; mais on cherchera en vain cours (de l'eau) et courant, comme aussi palissade et quai. Si, par rapport aux pieces en metal, nous avons retenu forge, il nous aurait mene trop loin d'entrer dans tous les details de cette profession: ainsi, soufflet est absent. On ne trouvera pas non plus les ornements de la messe, ni tous les medicaments que contenait le coffre du Chirurgien. Nous avons accueilli la beylere, la mahonne et la sacale turques (mais non sultane, qui est plutot un gallon), des especes de navires derivees -du moins ä I'origine- des galeres, comme le brigantin, la fregate, le galion et la galiote (mais non d'autres types qui en paraissaient trop eloignes). Nous avons aussi reserve une place au pagador espagnol dont parle le cardinal de Retz, aux mots soi-disant frangais, comme les latinismes classe et due, aux mots qui par erreur ont ete attribues ä la marine des galeres, comme peautre et vice-amirale, aux formations recentes (cileuste et escandailler fabriques par Jurien de la Graviere) et aux frequentes formes erronees (amirade pour ancirade, comite pour comite, format pour forcat, friou pour triou).

Classement alphabetique Notre dictionnaire est traditionnel en ce sens qu'il observe l'ordre alphabetique, le seul qui, malgre certains avatars (p.ex. paye, mais paiement, comme dans le TLF et dans le Robert), soit rapidement consultable. Le 'support visuel' qu'offre l'organisation alphabetique est encore agrandi par les titres courants qui figurent en tete des pages et qui en mentionnent le premier et le dernier mot-vedette. Nous avons cependant essaye de pallier aux inconvenients que presente ce systeme. D'abord on trouvera ä leurs places alphabetiques la quasi totalite des variantes graphiques avec les renvois necessaires, et ces adresses-renvois faciliteront l'acces aux elements lexicaux. Nous avons tenu tout particulierement ä fournir ä la fin un apergu onomasiologique, une espece de mmi-Begriffssystem, oü figurent de nouveau tous les vocables, mais cette fois-ci arranges par ordre systematiqufc. Ainsi, il sera facile de retrouver, par exemple, tous les termes qui designent des cordages ou des voiles, les parties d'un banc de vogue ou d'une antenne, les manoeuvres qu'on fait ä bord, les vivres, les fonctionnaires et officiers, etc. C'est done la qu'en matiere de galeres on trouvera aussi un dictionnaire des synonymes et des antonymes.

Choix des formes des adresses Souvent, un terme connait des graphies multiples. Pour les vedettes, en capitales grasses, nous avons choisi en principe l'orthographe moderne dans le cas d'un mot encore existant (FREGATE, PILOTE), mais dans quelques cas la forme courante ä l'epoque en question dans le vocabulaire

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maritime (des galeres) a ete preferee: ESCAUME, non ECHOME, FLASCON, non FLACON, GARGOUCHE, non GARGOUSSE, RESONDER, non RESSONDER, ROIDIR, non RAIDIR. ESTROP est ä l'entree, mais accompagne de ESTROPE. Dans d'autres cas, nous avons opte pour la forme moderne: ROUAGE, non ROAGIE, VIDER, non VUIDER. Parfois, il etait difficile de decider: fallait-il mettre en vedette BATAYOLLE, comme le fait le NGN, ou BATAILLOLE, pour laquelle nous avons opte ä cause de son rapport etymologique avec bataille ? Peu importe d'ailleurs, puisque le renvoi resout ce petit probleme. Pourtant, il est des cas ou le choix devient plus delicat. Par exemple, il arrive parfois qu'un hapax soit atteste sous une forme plus ou moins 'deviante'. Dans un cas pareil, nous avons prefere garder ä ce mot sa place dans une orthographe 'reguliere', mais en faisant preceder cette forme non attestee d'un asterisque (*): on trouveragallien sous *GALIEN, ligeresse sous *LEGERESSE, pegar et peghier sous *PEGUER. Toute attestation fran^aise manque sous *EMBANQUER, mais ce verbe a du exister. Les hapax devaient etre gardes tels quels: CORROIE, PARCHAINTE, YSSANEGUE, ou encore l'italianisme SMIRIGLIO, qui ne pouvait etre range ni sous son correspondant en ancien franqais (esmeril), ni sous son correspondant derive (EMERILLON). Nous avons separe des mots d'origine differente et parfois les genres differents (p.ex. AVIRONNER I 'entourer' et AVIRONNER II 'ramer', FRAIS I adjectif ou adjectif substantive et FRAIS II 'depenses', CLAS s.m. et CLASSE s.f. 'flotte', HASTIER et HASTIERE, SIBLET et SIFFLET) et rassemble les variantes sous la forme la plus courante ou moderne (p.ex. sous AMAN ou CALFATER). II reste que parfois le choix etait arbitraire. Du point de vue etymologique, DARSE / DARSINE devrait etre combine avec ARSENAL au meme titre que tersenal, mais la forme bien distincte et surtout le sens different nous ont conduit ä les tenir separes. Nous traitons galie sous GALERE, navie et naville sous NAVIRE, mais pour des raisons purement pratiques MAITRE a ete distingue de MESTRE, PENNE I de PENNE II et REALE s.f. de REAL adj. Α cause d'une origine differente, DESPALMER et PALMEGER / PALMIGER ont ete separes de ESPALMER, et REVEDITEUR n'a pas ete traite avec REVISITEUR. Dans la pratique, les renvois permettent toujours de reperer l'article en question.

Renvois Par un systeme complet de renvois nous fournissons, ä leur place alphabetique et en capitales grasses, toutes les variantes orthographiques (ä l'exception de Celles qui se trouvent entre crochets dans la partie historique sur les acceptions non maritimes et celles de la partie etymologique); dans ces cas, les entrees auxquelles nous renvoyons ont ete mises en italiques. En cas d'homonymie, le renvoi precede immediatement et sans blanc l'entree traitee: juste au-dessus de CRAN 'petite entaille' on trouvera ainsi « CRAN. Cf. aussi - carene ». A l'interieur des articles, des fleches renvoient soit ä une autre entree (en italique: « antenne »), soit ä un autre sens (« -> 2°»), ä une autre forme (en romains et non en italiques) ou ä un autre endroit du meme article (« - supra », « - infra », « - loc.»).

Categories grammaticales Apres chaque entree et, si necessaire, ä propos de certaines sous-entrees, on trouvera la categorie grammaticale («s.m.», «s.f.», «s.m./f.», «adj.», «adv.», «v.tr.», «v.intr./pron.», etc.).

Definitions Les definitions des significations ont pu etre succinctes, puisque les informations encyclopediques se trouvent dans la documentation. Dans une large mesure, nous avons releve aussi les synonymes

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(qui souvent ne Ie sont pas vraiment) qui ont ete ou sont d'usage dans la terminologie des vaisseaux. A la suite des definitions, on trouvera parfois des observations sur la frequence (« rare gal.», « # att. gal.») ainsi que des marques diachroniques («anc.»), diatopiques («ponantais») et diastratiques («litt.», « argot»). Dans de rares cas, lorsque les documents ne donnent pas certains renseignements importants, nous avons ajoute un court historique.

Les mots et les choses Des qu'il s'agit d'un domaine concret, nous crayons fermement ä l'utilite de la methode "Wörter und Sachen". C'est pourquoi nous avons juge indispensable de faire accompagner le dictionnaire de planches, ce qui a ete rendu possible par l'amabilite du Musee de la Marine de Paris et plus encore par la bienveillante cooperation de Μ. Rene Burlet. Pour la meme raison, le contenu encyclopedique de notre documentation a revetu une importance que tous n'apprecieront pas et dont tous n'auront pas besoin; ces usagers pourront sans peine se limiter ä ce qui leur convient. Derriere un mot ou un sens donne (parfois aussi derriere une locution), nous attirons l'attention du lecteur sur les illustrations au moyen des lettres « FIG.» suivies du numero de la planche en chiffres romains et de celui du detail montre en chiffres arabes.

Classement des sens Des numeros d'ordre en caracteres gras (1°, 2°, etc.) marquent les sens differents, qui sont visualises en outre par un nouvel alinea et, ä partir de 2°, par le signe • , qui remplace done le mot-vedette pour les autres acceptions. Nous avons renonce souvent ä marquer par des 'ordonnateurs semantiques' la filiation de certaines acceptions («par metonymie», «par metaphore», «au fig.», etc.), mais dans la partie etymologique et historique le passage d'un sens ä l'autre est plus d'une fois specifie. L'ordre dans lequel se trouvent les differents sens est le plus 'naturel' possible, allant en principe du plus ancien (ou le plus proche de l'etymologie, ou le plus usuel) au plus recent, du plus general au plus specifique. II va sans dire que cette filiation devient precaire dans le cas de certains substantifs (charge) ou verbes {prendre, tirer).

Formes Toutes les formes d'un mot sont donnees et disposees soit -dans un court article- simplement selon l'ordre chronologique des attestations, soit en sous-entrees separees, en capitales non grasses introduites par le signe * et groupees alphabetiquement. Quand une de nos attestations n'est pas suivie de la forme, celle-ci est identique ä la forme de l'entree ou de la sous-entree. Nous rappelons qu'on retrouve toutes les variantes graphiques ä leur place alphabetique, comme entree ou comme renvoi.

Prononciation Trfes rarement, il est necessaire de preciser qu'ä un graphisme de manuscrit correspond une prononciation autre que celle ä laquelle on s'attendrait. Ainsi, dans des manuscrits de 1512-1513, la terminaison de poliegie equivaut ä -ge et non pas ä -gie.

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Mise en page On sait que la plupart des dictionnaires font usage de deux, parfois trois colonnes. L'abondance de notre materiel et les citations souvent tres longues devaient faire rejeter ce systeme, qui ne se pretait pas au caractere de notre ouvrage. Par ailleurs, nous avons opte pour le systeme simple mais clair d'un interlignage entre les motsvedettes, qui eux-memes ne sont mis en evidence que par le fait qu'ils sont imprimes en capitales grasses, sans aucun decalage sur la gauche ni retrait sur la droite. De la meme fa^on, les gras, les signes speciaux et les capitales suffisent ä attirer l'attention sur les differents sens, les formes et les locutions.

Attestations Les attestations, separees entre elles par le signe 0 et, dans les cas d'une citation (c'est-a-dire pratiquement toujours), placees entre guillemets («...»), sont presentees chronologiquement, sauf dans les cas d'emprunt d'auteur ä auteur. Nous utilisons alors le signe < pour indiquer la source ou, beaucoup plus frequemment, le signe > pour indiquer que tel fragment ou tel mot est pass6 d'un ouvrage ä l'autre ou ä plusieurs autres (par ordre chronologique). Une barre oblique separe les differents ouvrages redevables ä une meme source, p.ex. « Guillet > Rich / Cora ». Quand il est impossible de decider si l'emprunt a ete direct ou indirect, nous utilisons les parentheses, p.ex. pour Corneille dans «Dassie > (Ozan >) Corn». Les parentheses servent egalement ä marquer les 'voies' separees, p.ex. « > Ozan > Fur (> Basn > Trev) / Corn». Ailleurs, et selon la tradition, la barre oblique marque la separation des pages ou des vers. Trop souvent, jusque dans les meilleurs dictionnaires, les datations ne sont qu'approximatives et les textes non retrouvables. II fallait done des datations aussi precises que possible et des attestations claires, avec toujours une reference, sinon directe (ä notre Bibliographie, avec tome, page, vers, etc.), du moins indirecte (ä un dictionnaire ou une autre source). Nous ne pouvions nous contenter de deux dates extremes reliees par un trait d'union. Si le 'terminus ad quem' est presque par definition depourvu d'interet, puisqu'il s'agit de termes historiques qui pourront ä tout moment etre utilises comme tels, il importe de donner dans la mesure du possible les attestions les plus anciennes, ou meme toutes, le degre de necessite augmentant avec la specificite technique et la rarete d'un terme: ä un moment donne, il devient superflu et extravagant de donner toutes les attestations degalire ou de pilote, mais il est de toute necessite d'agir autrement dans le cas de sottoflin. II est malaise d'etudier le sort des termes arbre, port et timon sans avoir des donnees süffisantes non seulement sur ces trois-la, mais encore sur mät, havre et gouvernail. C'est ainsi qu'on aura une assez bonne impression de la frequence d'emploi d'un mot, et c'est ainsi aussi qu'on pourra distinguer les differentes voies de l'emprunt et son caractere individuel ou collectif. Par exemple, il arrive souvent qu'un mot se trouve une premiere fois au 14'siecle autour du Clos des galees de Rouen, pour reparaitre ensuite au 16'siecle ä Marseille.

Datations Pour chaque mot et chaque sens, sauf si nous n'enregistrons que des locutions, nous relevons d'abord entre crochets les dates et la plupart des formes connues aujourd'hui (le plus souvent d'apres le FEW et le TLF) pour les acceptions non maritimes, ce qui permet de mesurer les decalages. Dans le cas d'un mot uniquement maritime, certaines attestations concernent specifiquement d'autres navires que les galeres; on les trouvera egalement entre crochets, soit au debut de 1'article, tout comme les donnees non maritimes, soit ä leur place chronologique dans le corps meme de l'article.

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Les traits d'union entre les dates se presentent de trois fagons differentes: dans le cas d'un seui ouvrage s'etendant sur plusieurs annees, le siecle manque pour la derniere (« 1616-20 Aubigne »); dans le cas de plusieurs editions d'un meme ouvrage, le trait d'union relie les deux dates sans blanc («1704-1771 Trev»); dans le cas enfin d'une periode qui peut comprendre une multitude d'attestations, le trait d'union sera entoure d'un petit blanc (« 15cs. -1831»). Quand ä un moment donne nous cessons de donner des attestations completes, le lecteur trouvera un « dp.», un « ä partir de » ou un « etc.». Une fleche speciale (>-•) precede l'attestation finale; ce signe est utilise egalement ä la fin d'une serie d'emprunts lexicographiques et veut dire alors que des dictionnaires non mentionnes peuvent en faire partie dans l'intervalle. Du cote des datations, des corrections minimes sont ä apporter par suite du fait que plus d'un auteur n'a pas tenu compte des calendriers divergents de l'epoque en question. Ainsi, en France, on a connu jusque vers la fin du 16e siecle le vieux style', qui faisait commencer l'annee ä Päques (le 'stilus paschalis'). Ce fait tout de meme important a echappe ä plusieurs auteurs, et non pas des moindres. Ainsi, Joseph Fournier, qui pourtant etait archiviste adjoint des Bouches-du-Rhöne, a publie en 1902 deux documents sur Leon Strozzi qui se succedent dans le ms. Β 1260: les inventaires estimatifs de deux galeres donnees en charge ä Strozzi (12 mars 1539, apres Päques) et les lettres patentes du roi concernant cette mise en charge datees du 10 janvier 1538, annee que retient Fournier, mais dans ce dernier cas il s'agit bien de 1539 aussi, et l'erreur pourrait etre de consequence pour l'historiographie frangaise. Les fameuses ordonnances de Henri II sur les galeres forment un autre exemple: elles sont datees du 15 mars 1548, mais cette date tombait avant Päques, et nous avons done affaire ä l'annee 1549 selon notre calendrier; plusieurs sont tombes dans l'erreur, dont Fournier, Isambert et encore Humbert, le NGN et le GNO. Les non moins fameuses Ordonnances de Malte sont citees souvent (de Baudoin 1629 au NGN) ä la date de 1603, mais ä Malte on s'est servi jusqu'ä la fin du 18° siecle du 'computo pisano', qui faisait commencer l'annee le 25 mars (le 'stilus annuntiationis'); le Chapitre general s'est tenu du 15 fevrier au 13 mars 1603 a[b] ifnearnatione], e'est-a-dire debut 1604! Seul Vertot s'est montre au courant: il date le Chapitre de « 1604, de l'Hegire 1013 » (111,379). Nos materiaux ont donne lieu ä de tres nombreuses datations nouvelles, qui sont evidemment provisoires, elles aussi, mais dont on ne manquera pas de prendre note. Parfois on peut remonter bien plus haut qu'auparavant, temoin commettre un cordage: 1752 > 1246, marraine: 1867 > 1622, rase: 1627 > 1510. II arrive aussi que l'emploi dans un contexte maritime s'avere preceder maintenant la plus ancienne attestation du sens general: clairon 'joueur': 1845 > ca 1520, main courante: 1842-46 > 1691, munir: 1588 > 1505, faire le poil: 1669 > 1622, rhabillement: 1539 > 1483-94, sous-inspecteur. 1907 [FEW] > 1781 [TLF] > 1691, sous-traiter. 1835 > 1691. Nous croyons que notre documentation permet d'etablir le vocabulaire de telle ou telle periode, ce que dans le present cadre nous nous sommes abstenu de faire. Les attestations sont aussi completes que possible -et plus completes ä mesure que les termes sont plus techniques- pour la periode qui se termine pour les documents techniques vers 1740, pour les dictionnaires avec le Furetiere de 1701. Pratiquement tout ce qui pourrait se trouver par la suite n'ajoute rien de particulier; en ce qui concerne les 19° et 20c siecles, il est evident que les attestations ne sont plus que des reminiscences ou meme des 'cadavres' historiques, mais ces periodes n'en sont pas moins representees.

Locutions Les locutions et syntagmes, que nous marquons par un 'pied-de-mouche' (H) et par des capitales non grasses, forment parfois un sens separe. Dans les autres cas, on les trouvera ä la suite des differentes formes et alphabetiquement, mais selon certaines classes, ä commencer par les combinaisons oü le mot en question est l'element principal, puis les combinaisons oü figurent respectivement des prepositions, des adjectifs et des verbes. Parfois il fallait distinguer deux sens differents d'un meme syntagme au moyen de « 1°» et «2°» non gras.

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Etymologie Le paragraphe etymologique, ä la fin de chaque adresse, est introduit par le signe Q. On y trouvera dans chaque cas la reference precise au grand 'thesaurus' etymologique, le FEW (tome, page, colonne) ou la mention que tel mot ou sens y manque. Si une partie de l'explication etymologique est donnee ailleurs (dans le cas des derives), nous renvoyons ä ce mot-la. Nous sommes partisan fervent d'une 'etymologie-histoire', et il ne pouvait done pas etre question de donner tout simplement un etymon, comme il arrive trop souvent. Cette prise de position etait particulierement necessaire dans le cas du vocabulaire maritime en general et de celui de la Mediterranee en particulier, ou les migrations sont nombreuses et les voies de penetration parfois complexes. Ceux qui connaissent notre these de 1978 ou qui ont lu notre Introduction ne s'etonneront pas de I'importance de l'occitan, qui est invoque frequemment, preuves textuelles ä l'appui ou non. Immediatement devant la reference au FEW (ou, dans le cas d'un renvoi, ä l'interieur des parentheses), nous donnons la forme exacte de la vedette en question. Dans la filiation des formes, sauf s'il s'agit de masculins en -us (premiere declinaison; accusatif en -u[m]) ou de feminins en -a; accusatif en -a[m]), nous avons place la forme de l'accusatif latin devant celle du nominatif, ce qui d'ailleurs n'est que plus juste, mais pas du tout evident, meme dans les dictionnaires specialises et jusque dans le FEW (qui part toujours du nominatif): sj un Bloch / Von Wartburg dit correctement que le fr. comte vient du «lat. comitem, acc. de comes » et que larron vient de latronem, accusatif de latro, il fait de nation et de ration des emprunts ä natio et ä ratio, sans mentionner, pas plus que le FEW, les origines directes nationem et rationem. En regle generale, nous avons conserve le -m final, qui s'etait perdu dans la langue parlee. Pour plus de clarte et pour des raisons techniques, nous avons mis des accents sur les formes latines lä oü cela semblait utile, ce qui suffit le plus souvent ä remplacer en meme temps la mention, dans le FEW, des voyelles breves ou longues, dont la distinction est essentielle non seulement pour l'accentuation, mais encore pour les changement survenus en latin vulgaire: les voyelles i et u breves sont devenues e et ο fermees, ce qui a ete de consequence pour les langues romanes. Nous avons specifie le plus possible s'il s'agit du latin (classique), du latin populaire (eliminant dans tous les cas vulgaire, bien que ces deux denominations ne soient pas forcement identiques), du latin tardif, du latin Chretien ou encore du latin medieval ou du bas latin. Les informations concernant les autres langues et le latin medieval ont ete reunies dans cette partie, mais il ne pouvait pas etre question de donner des aper^us exhaustifs pour toutes les langues (comme dans notre Stolonomie), ni sur les formes et les dates, ni sur tous les etymons proposes. De ces derniers, nous relevons seulement ceux qui sont posterieurs ä la redaction du FEW et qui s'en ecartent ou qui les mettent en doute.

DICTIONNAIRE

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AANCHRER

ABAISSER

A AANCHRER

aancrer.

AANCRER, v. 1° intr. 'se mettre ä I'ancre, mouiller'. + AANCRER. 1" quart 12's. Guillaume (FEW) 0 ca 1200 Athis 3937: «Mout pres de Romme, 16s le Toivre, / Aancrent et sont arrivi » 0 ca 1210 Villehardouin: « Les premieres n6s qui vindrent devant la ville aancrirent» (46) 0 ca 1210 Folque de Candie: « Les voiles abaissent, si aencrent atant» (Gdf) 0 ddb. 13°s. Fille du comte de Ponthieu (FEW) 0 1249 Sarrasin: «Li / roys fist l'estoire aancrer» (3-4) 0 2' tiers 13's. Huon de Bordeaux (FEW) 0 ca 1280 Sone 7210: «De grant jour ja i aancrons» 0 -» 15es. (FEW). • 2" pron. 'se mettre ä I'ancre, mouiller'. • AANCRER. ca 1185 Conte du Graal (TL) 0 ca 1280 Sone 5847: « A un port se sont aancre» 0 1392-93 Melusine: «sur le soir se aancrerent» (131). • AENCRER. ca 1185 Conte du Graal 3000: «Et il s'arestent amedui / En mi l'eve, coi i esturent, / Que mout bien aencre se furent» 0 13's. [Guill. de Tyr]: «La navie j'estoit aencree en mer» (Gdf s.v. aancrer). • 3° tr. (aussi etre ancri) 'mettre ä I'ancre. • AANCHRER. 1160-74 Wace, Rou 111,6474: «toutes [les nefs] sont ensemble aanchrees». •k AANCRER. 1155 Wace, Brut 11194: «Mult ve'issiez n6s aturner, / N6s atachier, n6s aancrer» 0 ca 1165 Guill. d'Angleterre: «La fu aancree lor nes» (TL) 0 ca 1175 Dues Normandie 24882: «Tant siglerent e tant nagerent / Qu'a Guiolfosse s'aresterent; / Totes lor nds i aancrerent» (peut-ötre 1°); 29744: «Une nacele unt esquipee, / Qui au port esteit aancree» 0 fin 12®s. Antioche: «tant qu'il sont aancre» (1,75) 0 ca 1200 Jourdain de Blaye: «Iluec aancrent et barges et chalans» (TL) 0 ca 1210 Villehardouin: « et jurent tote nuit arm6, et aancrez lor vaissiaus » (171; manque ds CRAL) 0 ca 1220 Perlesvaus: estre aancre / aengre (FEW) 0 ca 1225 Coinci (RLiR 47,191) 0 Τ quart 13es. J. de Tuim, trad. Lucain: « si fait aancrer ses η6s » (TL s.v. marine) 0 ca 1280 Sone 17543: « Quant il ont lor nef aancri» 0 ca 1307 Guiart: «Chascune [nef] aus deus bouts aancree» (TL) 0 1360-70 Baudouin de Sebourc: « A grans havös de fer qu'il getent radement I Aancrerent le[s] nefz» (TL s.v. havet) 0 «· 14's.; etre aancre « 1618 (FEW). • AANGRER. 13° s. Bible: «lor nef ont aangree» (Gdf s.v. aancrer). • AENCRER. ca 1175 Horn: «al port u la flöte est aencree» (TL; var. ancree) 0 12e-13cs. Loherains (Gdf s.v. aancrer) 0 3e quart 13's. Rutebeuf: «Ja n'iert lor ancres aencreiz» (TL) 0 ca 1370 Machaut 4931: « Li autre furent i s galfes / Qui en mer furent aeneräes ». • < ά + -» ancrer (FEW 24,543b-544a, ANCORA; aanchrer manque; aencrer manque au sens 2°). AANGRER -»aancrer. AASTELLIER -»atelier. ABAISSER, v.tr. 'faire descendre (la voile, l'antenne, etc.)' (rare gal.). [dp. 12's. (BW, TLF), d'abord abaissier]. 1155 Wace, Brut 11223: « Ε alquant abaissent le tref» 0 ca 1180 Montage Guillaume 3339: «Lor voile abaissent» 0 ca 1200 Athis 9493: «Ne lor covint voile abeissier»; 9517: «Tost ont les voiles abeissiees» 0 1213 Fet des Romains: «Pompee avoit ja ses voiles fet abessier»; «Quant il vindrent pres, abessierent les voiles» (562,575) 0 ca 1285 Brendan: «metez les avirons en la nef et abeissiez les voiles» (149; var. laskies\ lat. laxare) 0 1366: «abaissier et oster leurs verges» (NGN) 0 1389 M6zi6res: «droissier et abaisser l'antenne»; «abaisser les voiles des navires»

ABAISSER

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ABATTRE

(1,542; 11,498) φ 1419-20 Caumont abaissier (la voile) (100) 0 1443: « faire abaissier le hault de ladte nave (: pour cardner)» (ms. Lille) 0 dp. 1538 Est: «vela contrahere: caller et abaisser les voiles » (s.v. contraho) > 1539,1549: «caler et abbaisser les voiles » (s.v. voile + caler) > Th > Dup > Nie 0 1622 Hobier: «la carene s'abbaissant en cest endroict» (13) Φ ca 1680: « pour hisser et abaisser l'antenne » (SCH 135:19) φ 4'quart 17es.: «abaisser ou amener [les antennes]» (BN, ft. 19111:19, ds NGN). • De baisser (FEW 1,273a, 'BASSIARE; la forme moderne abaisser a dtd oublide). ABAISSIER -» abaisser. ABALESTRE arbaltte. ABALESTRER -> »arbaUtrer. ABALESTRIER -» arbatetrier. ABALESTRIERE -» arbalestnäre. ABANDONNER, v.tr. 'ddlaisser, quitter'. [dp. 13e s. (FEW)]. 1406-09 Boucicauf. «ilz abandonnerent tantost les 2 galees et se mirent en fuye» (138) 0 1529 Crignon: «lis [...] abandonnfrent leur barquette» (32) 0 1560-65: «officiers mariniers et gens de bonne vueille ne pourront laisser ni habandormer le service de leurs galleres sans le licence expres» (BN, fr. 15881:346) Φ fin 16cs. Guidon·. «Si le patron est contraint $abandonner son navire et merchandise » (285) Φ 1604-29 Ordonn. Malte: « qu'aucun religieux [...] n'entreprenne, abandonnant la galere, d'aller sur aucun vaisseau » (270; AOM 1654 abbandonando) Φ 1687 Desr: « Navire abandomU. Se dit d'un vaisseau que l'on trouve ä la mer, ou le long des cötes, sans dquipage » > Ozan 263 Φ 1697 Barras: «Abandonner un batiment» (13). • Prob, d'une loc. non attestde ά ban doner 'laisser entidre libertd, ne pas retenir', formde sur ban 'proclamation pour ordonner ou ddfendre qc.' < frq. 'ban (FEW 15-1,49a). A cause du d, une base bandon 'pouvoir' a dtd rejetde (cf. FEW 15-1,52b, BW), mais le TLF y est revenu (Cligis: mettre ä bandon), en supposant un croisement entre ban et band- (frq. *bandjan 'faire signe'). Occ. 1514 abandonar (les galdres) (Valbelle 67). ABATRE -> abattre. ABATTRE, v. 1* tr. 'couper, faire tomber'. [dp. 12's. (FEW, TLF)]. 1528 Jove: «abbatit l'arbre (: par un coup de canon)» (299) 0 1538 Vandenesse: «une nave [...], les mastz abbatuz et perch6e d'artillerie» (148) 0 1622 Hobier: «des chaisnes de fer (: dans les canons) pour abattre les arbres et les en/tennes» (40-41) Φ 1660 Luppd: «une salve de canonades avec des chesnes pour luy abattre ces arbres» (105) φ 1691: «on abbat avec l'herminette les vives arestes qui restent»; «La parelle de l'enginadure de chaque piece etant ainsy achevde, l'on en abat le bout» (SCH 134B:149,231). • V tr. 'mettre ä bas (un mät, une voile, une tente, etc.); mettre ä bord (une ancre)'. [dp. l l e s . (FEW)], ca 1170 Thomas, Tristan 1603: «Abatent tref» 0 1267-75 Da Canal abatre (une voile) (Limentani 108) φ 1521: «servant ledit carnal pour dresser et abbatre l'arbre» (BN, fr. 3174:23™; AN, Β"77:20 abbattre) Φ 1545 J. Bouchet, Epistres du traverseur. «Et pour droisser ou abbatre la toile» (Gdf s.v. nouchief) 0 1553 Calvin, Bible: «apres avoir abattu la sartie» (Hug s.v. sartie; var.) Φ 1573 Dup: « pour abbatre les voiles au vent» (s.v. verge) > Nie Φ 1616-20 Aubignd: «il abbat et amure sa grande voile (: d'un vaisseau) tout d'un coup » (IV,28) φ 1629 Baudoin: «il abattit l'antenne et le voile » (349) Φ 1636 Mon: «les voiles abatues an tourmente » (s.v. aller) Φ 1636 Cleirac: «Abatre le pavilion» (4) Φ 1642 Oud: «abbattre la tente d'une galere» > Duez / 1662 abbatre 0 1643 Fourn: «abattre les vergues sur le vibord» (1, s.v. arriser) > Dassid 7 abatre / Robbe 45 abbatre; «pour dresser ou abattre les masts de hune» (2) > Dassid 11; «voiles [...] abatues» (12); abattre (32; un mät); abbatre (530; des voiles) φ 1682 Exercice: « Faites abbatre le fer!» (9) Φ ca 1685: « on abat les tende et tendelets» (Mars. 967:178) Φ 1691: «on est obligd de les mettre (: les fers) dans la galere et de les abatre dans les conilles»; «pour pouvoir abbatre plus promptement la tente» (SCH 134B:91,246) Φ 1697 Barras: «Abatre le fer, e'est mettre l'ancre en son lieu ordinaire [...]; quand il (: le gdndral des galdres) aproche on abat la tente ä demy, et la chiourme salue trois fois de la voix» (13) Φ ca 1705 Fontette: «abatre la tende» (145; MMR 6 abattre); «si l'on attendoit que le fer füt abatu [dans la galfere] pour tout voguer »; « nous fismes deffraller nostre voille d'artimon, qui d'abord qu'elle re^ut le vent fit abattre la poupe » (376,419; manque MMR) Φ 1717 Masse: «faites laisser le fer et le faites abatre dedans» (50) Φ 1721 Bdnat: «abatre la tente» (797) φ 1729: «Pour abatre la tende: Aleste & abatre tende! Abate (sic) tende!» (Mars. 967:279) Φ 1783 EncM: «Abattre la tente, e'est öter la tente, la plier et la mettre dans le coursier oü eile a sa place pendant la navigation » > 1794-98 Röding.

ABATTRE

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ABORD

It ABATTRE TENTE. 1682 Exercice: « pour faire abbatre tente » (3) 1697 Barras: «Abatre tente ou coulommer la tente [...]. Chaque galere abat tente l'une apres l'autre; les matelots appellent cela calouma la tente ou colomer» (13) 0 1729 abatre tende -» supra. • 3° tr. 'faire changer (un navire) de direction'. 1213 Fet des Romains: « Une partie en abati li venz en ces syTtes » (591) 0 1678 Guillet: « Les courans, les mardes, les erreurs du pointage et le mauvais gouvernement du timonnier font abbatre un vaisseau, c'est-ä-dire, changent sa droite route [...]. Abbatre le vaisseau d'un quart-de-rumb ou d'un demi-rumb » > Fur abatre > Basn 0 1682 Exercice: «Le vent sautant d'avant, et le trinquetin faisant dcarter la galere, c'est ä dire abbatre la galere, on est / obligd de l'amener » (27-28) 0 « 1773 Bourdd (FEW). • 4° intr. 'changer de direction, ddriver (d'un navire)'. dp. 1678 Guillet: ν Abbatre, ddchoir, ou d6river, est s'dcarter du rumb» > Fur abatre (> Basn) / 1697 Barras: «Abatre: decheoir, tomber, ou deriver» (14) 0 1687 Desr: «Faire abbatre un navire, c'est le faire arriver, ou obe'ir au vent [...]. Le navire abbat, se dit lorsque l'ancre a quittd le fond et que le vaisseau arrive ou obeit au vent [...]. C'est encore ainsi qu'on parle pour dire que le vaisseau obe'it au vent pour arriver» > Fur abatre (> Basn) / Ozan 265 / Corn 0 ca 1705 Fontette: «si le vent est forcd et qu'il vous donne sur vos voilles, il n'y a qu'ä laisser abattre la galere» (417). • 5° tr. 'mettre (un navire) sur le cötd pour le cardner'. dp. 1687 Desr: «Abbatre se dit encore pour mettre un vaisseau sur le c0t£, lorsque l'on veut travailler ä la carenne ou ä quelque endroit qui n'est pas hors de l'eau» > Fur abatre (> Basn) / Ozan 245 / Corn 0 1717 Masse: « La raison qu'on commance toüjours ä espalmer le conteau le premier, c'est qu'il se fait mieux lors que la galere est toute abatüe que sy elle fitoit droite» (4); « Le second feu c'est d'aller en carenne et abattre (: ici v.intr.?) jusques ä voir la quille dgalle avec l'eau » (5; Mars. 967:426 abatre) 0 1773 Bourdd: «.Abatre un vaisseau en car&ie: c'est le coucher, ou le mettre sur le C0t6, au point d'öventer, ou de voir sa quille au-dessus de l'eau, afin de le car&ier» > 1783 EncM abattre. • 6° pron. 'tomber, se renverser'. 1691: «On en arondit (: des arganeaux ä serper) le pied, qui est plus petit que la teste, pour luy donner lieu, quand le fer en entrant dans la galere la releve et 1'a mis debout, de glisser et de s'abattre ä l'envers, car cette piece doit obdir & l'effort que fait le fer en rentrant et se relever jusqu'ä ce qu'il commence & s'abattre, sans quoy il demeureroit dehors» (SCH 134B:185) 0 1697 Barras: «l'on porte l'andriveau ä poupe [...], ce qui empeche la poupe de la galere de s'abatre ä droite ou i gauche » (20) 0 1717 Masse: «vous mettre ä la voile, en mdme temps que vous avez fait laisser et abattre votre fer» (54; manque Mars. 967:454). • < lat. tard. abbatt(u)ere (FEW 24,16a-17a; 6" et la loc. de 2° manquent). 1° occ. 1526 abatre (Valbelle 171). ABAZ -> bas. ABBAISSER « abaisser. ABBATRE, ABBATTRE - abattre. ABBONASSER, ABBONNASSER -> abonacer. ABBORD -> abord. ABBORDAGE abordage. ABBORDER aborder. ABBORT -» abord. ABEISSIER -»abaisser. ABESSER abosser. ABESSIER abaisser. ABILHEMENT, ABILLEMENT - habillement. ABILLIER habiller. ΑΒΓΓ -» habit. ABLE -> havre. ABONACER, v. 1° pron. 'se calmer (en parlant de la mer ou du vent)'. 13es. Eracles [Guill. de Tyr]: «Tantost s'abonaga la mer» (Gdf) 0 1660 Luppd: «la nuit il s'abbonassa »; «le tans s'abbonassa »; «le tans s'abbonnassa » (107,119,147) 0 1664 TTidvenot: « sur le midy il s'abonassa un peu» (FM 21,137). • 2· intr. 'se calmer'. 1218-43 Novare: «le tens abounassa» (58; Chiprois 84) 0 ca 1320 Chiprois: «Si tost con le tens abonasa » (223). • 3* tr. 'calmer (la mer)'. 1298 Polo: «tantost que la mer fo abonac4[e] et coie » (165) 0 s.d. Psautier: « Sire, tu [...] abougnaces le remuement de ces ondes» (Gdf s.v. abonacer) 0 1611 Cotgr: «abonnassi: calmed». • < it. abbonacciare < bonaccia -»bonasse (FEW 6-1,79a, MALACIA). ABONASER, ABONASSER, ABONNASSER - abonacer. ABORD, s.m. 1° 'arrivfee, approche (d'un rivage, etc.)'. [dp. 16® s. (FEW)]. 1604-29 Ordonn. Malte: «ä 1'abord des ports et des villes ού il y a des chasteaux et

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des forteresses » (275; AOM 1654:95™ nell'intrar) > 1647 Cleirac (77) / 1647 Cleirac, Us (454) 0 1621 Binet: « si le vent ne permet pas c6t abord et que les navires voguent de bon vent, ne pouvant s'entreparler» (114) 0 1642 Oud: «Abord: arrivo, accostamento» > Duez 0 1660 Lupp6: «Notre premyer abort fuct au cap de Guyers en Cataloigne» (132) 0 1697 Barras: «Abord se dit encore des ports ou plages que Ton veut aprocher» (14); bord I, 2° (ά bord) 0 1701 Basn: « A notre abord dans l'isle nous fumes attaquez » (< Ablancourt). • 2° 'lieu oü Ton aborde, port' (* att. gal.). ca 1530 Bucher: «que cerches-tu ores en ces abors?» (RHL 1,180) 0 1556 Saliat, trad. Hdrodoie (Hug) 0 1605 Le Loyer (Hug) 0 dp. 1908 (TLF). • 3° 'accös dans un lieu' (* att. gal.). 1572 Amyot, trad. Plutarque: « au plus facile endroit et plus doux abord du rivage » (NGN) 0 dp. 158796 Du Vair (FEW) φ 1606 Nie: «la coste est taillöe ä plomb, et partant la mer ou abbord de l'eauö y est haut, creux et profond» (s.v. escore) > Binet 52 > Binet 1629 abord (100) 0 1646 Ablancourt, trad. Arrien: «1 'abord d'un fleuve » > Rieh 0 1690 Fur > Basn / Acad 0 1697 Barras: «l'endroit des palissades (: du port de Marseille), qu'on laisse toujours libres pour le commerce et pour 1 'abord des petits / batimens» (50-51). • 4° 'abordage, attaque'. [dp. 1636 Corneille (FEW)]. 1566 Belleau, Lärmes: « Vogast en sa galere, ou donnast une charge / ä 1 'abord d'un vaisseau, par6 de sa grand' targe » (11,73) 0 1572 Belleau, Seconde journee: « A Yabord d'un vaisseau, ou bien ä l'acrocher » (NGN) 1616 Lupp6: « que les abborts soi[en]t bien conduicts pour en avoir heureuze reussye» (185) 1636 Cleirac: «les harpons, tranchans faits en faijon de S pour couper ä Γabord les cordages de l'ennemy» (40; mais abordage en 1647:56 et 1660:53) 0 1643 Fourn: «l'ennemy venant ä Yabord »; « Munitions propres pour les abords » (22,136) 0 1660 Luppfi: « Α Γabort quy fut au point du iour, les Turcs fire[n]t quelque rezistance »; « ne voullure[n]t pas attandre Yabbort et amaynare[n]t»; «aus abborts c'est ä eus (: les soldats sur la rambade) de fere l'honneur de la maison» (86,134,162) 0 1690 Fur > Basn ~ 1771 Tr6v 0 1691 Ozan: «c'est par la belle qu'on vient ordinairement ä Yabord» (< Guillet s.v. belle: abordage) 0 1757 Marteilhe: «n'y ayant personne qui leur disputät Yabord» (130). • De - aborder (FEW 15-l,185b-186a, frq. *BORD). ABORDAGE, s.m. 1° 'action d'entrer dans un port' (* att. gal.). 1553 Belon (TLF) 0 1616-20 Aubignß (11,319; V,2U) 0 1671 Pom 0 1675 Widerhold (FEW). • 2° 'choc accidentel de deux navires'. dp. 1678 Guillet: «Abordage est aussi le choc des vaisseaux d'un mfime parti, que la force du vent fait diriver l'un sur l'autre» > Fur ( > Basn) / Ozan 227 0 1680 Rieh Φ 1681 Ordonnance ΙΙΙ,νϋ.10: «En cas d'abordage de vaisseaux, le dommage sera pay6 dgalement par les navires qui l'auront fait et souffert» (Isambert XIX,331) 0 1687 Choisy (NGN) 0 1687 Desr abbordage 0 1694 Corn 0 1696 (Zysberg 289) 0 1697 Barras: «Abordage qui se fait par hazard »; « Aramber se prend encore pour un abordage » (14,22) 0 ca 1705 Fontette: «On tient encore le fer ä la barbe pour sortir plus dilligemment de son poste, pour eviter aussy les abordages» (376; manque MMR) 0 1717 Masse: «Accident qui peut arriver par un abordage galfere avec galSre, ou bien en abordant un navire » (126). • 3° 'assaut ϋοηηέ ä un navire ennemi'. dp. 1616-20 Aubigni (Littrd) 0 1636 Cleirac: «ce qui joue et tire ä Yabordage» (41) 0 1647 Cleirac: « couper ä Yabordage (: 1636:40 abord) les cordages de / l'ennemy » (56-57) 0 1678 Guillet: «Abordage est l'approche et le choc des vaisseaux ennemis qui se joignent et s'arrambent, ou s'accrochent par des grapins et des amares » > Fur > Basn; -» arramber 0 1680 Rieh 0 1687 Desr: «Abbordage [...]. Aller ä Yabordage» 0 1697 Barras: «Abordage dans un combat» (14) 0 1717 Masse: «dans un abordage qu'elles (: les galfires de Malte) avoient fait(es) ä un navire» (128) 0 1757 Marteilhe: «les soldats et les matelots des galöres n'eurent aueune peine ä monter ä Yabordage et ä se saisir du navire »; « nous commencions dijä ä nous pröparer pour Yabordage »; «sauter ä Yabordage »; «lorsqu'une gal6re va ä Yabordage» (108,110,128,282); - accrocher. • De Η, aborder (FEW 15-l,185ab, frq. *BORD). ABORDER, v. 1· tr./pron. 'heurter (un navire) pour l'attaquer'. dp. ca 1307 Guiart: « eil des galies franchises assaillent les sarrazinoises. Ja en ont pluseurs abordees » (TL) 0 1392-93 Melusine: «mais s'aborderent aux vaisseaux [des Sarrasins]»; «Et quant vint ä

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1 'aborder»·, « L e vaissel oü Gieffroy estoit s'aborda au vaissel oü le roy Anthenor d'Anthioche estoit, et s'entragrappent de bons grappins de fer» (129,217,218) 0 1503 Auton: «[Les Espagnols] approcherent ladite gallere des Fran^oys, et tant, qu'ilz abborderent et commancerent ä eulx gripper aux cordes» (111,197) 0 1547: «aller combattre, abborder et invahir [...] tous et chacuns les vaysseaulx des ennemys» (Fournier 1904:186) 0 1556 Thevet: «les canons, que nous reservions si d'aventure ilz eussent aborde notre navire» (33) Ο fin 16 e s. Guidon: «le navire [...] aborde par les pillars» (258) 0 1604-29 Ordonn. Malte: « qu'aucune desdites galeres n'entreprenne de l'investir, ny de 1 'aborder» (270; AOM 1654:91 accostarsi) 0 1616-20 Aubignö: « L e comte aborda l'amirale qui se trouva secourue de deux autres» (V,62) 0 1629 Baudoin: «la galere du capitaine Coucy, qui l'avoit la premiere abordi» (463) 0 1643 Fourn (87) 0 1660 Luppi: «Un salve de canonades et mosqueterye et les abborder ne fuct qu'une mesme chose»; «il fuct rezoullu de le canoner [...], attendant au landemain matin pour Yaborder» (25,81) 0 1675 Villette: « nous devions forcer de / voiles et aborder les vaisseaux de la teste ennemie » (28-29) 0 1678 Guillet: «Aborder [...]: tomber sur un vaisseau» > 1697 Barras 14 0 1683 Villette: «une galore qui vint aborder la galiotte» (63) 0 1686 Barras: «Galöre abordee [...] ä dessein premediti » (267). • 2" tr./pron. 'heurter (un navire) par accident'. dp. 1676 Villette: « La confusion estoit si grande que nous nous abordions les uns les autres » (42) 0 1678 Guillet: «par le terme d'aborder ils entendent tomber sur un vaisseau» 0 1681 Ordonnance Ill.vii,10-11: «si un vaisseau qui est ä l'ancre [...] vient ä chasser et ä en aborder un autre [...]; si deux vaisseaux sous voile viennent ä s'aborder par hazard» (NGN, d'aprös une autre 6d.; ds Isambert --> abordage) 0 1686 Barras: « Galfere abordee, c'est ä dire qui est abordee d'un vaisseau ou de tout autre bätiment, soit qu'elle l'ait aborde ou qu'elle ait 6t6 abordee [...] par la force du vent, par celle des courans, par quelque autre accident imprevu» (267) 0 1697 Barras: «Aborder [...], tomber sur un batiment [...], soit par la force du vent et de la mer, soit par la mauvaise qualitö du fond oü Ton est contraint de mouiller»; «Dans un mauvais temps ces deux galeres s'aramberent, c'est ä dire elles s'aborderent» (14,22) ca 1705 -» cargue-point 1717 Masse: «supos6 que vous en rompiez (: de rames) davantage, Ton s'en fait donner aux autres gateres qui η'abordent pas» (126); -» abordage 2° 0 1731: « L a commandante nous ayant abordee, eile rompit beaucoup de rames, et nous travaillämes l'un et l'autre avec beaucoup de confusion ä nous ddbarrasser » (Zysberg 342). • 3 ' tr. 'accoster (un autre navire)'. 1622 Hobier: «le caiq [...] et l'esquif [...] pour aborder les costes ou autres vaisseaux» (61) 0 1636 Cleirac: «Hansiere [...] pour letter aux chaloupes qui abordent» (28) > Fourn 7 0 1663 Oud: «Abordare: c'est quand deux vaisseaux s'approchent de sorte qu'on peut passer de l'un dans l'autre sans planche, ou autre chose: aborder» 0 1694 Acad: «Aborder, v.a.: approcher, joindre [...]. Aborder un vaisseau » 0 1812 Mozin -1932 Acad (FEW). • 4° pron. 'accoster (une autre galore) pour l'appuyer pendant le cardnage'. ca 1705 Fontette: « La galere qui doit soutenir s 'aborde avec celle qui doit mettre en quille et hisse son antenne» (377). • 5° intr. (aussi pron. chez Ronsard) 'venir ä terre, prendre terre'. 3* tiers 14 e s. Deschamps: «Enfans, vueillez ici tost aborder » (1,188) 0 dp. 15's. ( F E W ) 0 1501 Auton: «ung patron de gallere de Venissians [...], lequel par tormente estoit illecques abborde» (11,200) 0 diet. dp. 1538 Est: « Se ad aliquem applicare: aborder a terre, et se retirer vers quelqu'un» (s.v. applico) > 1539,1549 s.v. aborder > Th > Dup > Holl / Nie > Cotgr 0 1541 Vandenesse: « A Yaborder l'on tira force artillerie, tant de mer que de terre » (194) 0 1552 Rab IV.63: « arrivasmes pr£s l'isle de Chaneph. En laquelle abourder ne peut la nauf de Pantagruel» (11,231) 0 1552 Ronsard, Amours: «mais quand ma nef de s'aborder est preste» (Hug) 0 1556 Thevet: «abordoient ä Rezo»; « pour aborder et prendre terre » (204,215) 0 1559 Amyot, "Marius": « qui crierent aux mariniers qu'ils eussent ä aborder»·, "Phocion": «l'isle de Chio, oü il voulut aborder le premier avec sa galere et descendre en terre» (277 vo ,487) 0 1562 Du Pinet, trad. Pline: «tous les vaisseaux qui y abordent sont en danger d'assabler» (Hug s.v. assabler) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «la droicte route du lieu oü il faudra qu'il aborde» (271; AOM 1654:92 quests volta) 0 1616-20 Aubignd (11,325) 0 1621 Binet (57) 0 1630 Bouchard: «quand il faut [...] aborder ou aler en haute mer» (83) 0 1636 Mon: «Aborder, prandre bord, prandre rive, se porter ä terre» 0 1643 Fourn: «Plage [...], qui n'a assez d'eau et de fonds, afin que les vaisseaux y puissent aborder» (10) 0 1653 Vaugelas, trad. Quinte-Curce > Rich 0 1660 Lupp6: «elles [...] vindre[n]t aborder tout contre Antibou»; «abordasmes ä Otranto»; «en tous lieus de l'Espaigne oü nous abordasmes» (51,83,137) 0 1680 Rich ( < Ablancourt et Vaugelas) 0 1708

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ABRI

Larrocan (26) 0 1722: « dans le port oü l'on abordera » (Mars. 967:252). • 6° tr. 'faire arriver ä terre'. 1416-18: « P o u r faire pescher et aborder deux p e l z » ( G d f C ) 0 1538 Est: « h o m o aut ventus navem appulit: aborder, mener a p o r t » (s.v. appello); « A p p l i c o [...]: faire arriver, aborder. Naves ad terram applicare: mettre a bort, aborder» > 1539,1549: «Aborder, ou mettre les navires ä bord: Naves ad terram applicare » > Th > Dup > Nie. • 7° tr. 'toucher, arriver ä (la cöte)'. 1622 Hobier -» 3° 0 1636 Cleirac: « Escales, sont les ports que le navire aborde pendant le voyage » (5) > Fourn 5 0 dp. 2e quart 17es. Voiture ( F E W ) 0 1660 Lupp6: «l'armöe turquesque compozie de soixante gualleres aborda la nuict l'Isle de Malte [...] et dezembarquare[n]t environ sept mille hommes en terre»; « i s l e desabitie que nous abordasmes» (28,110) 0 1681 Ordonnance I.ix.27: « L e s maitres qui aborderont les ports oü il y a des consuls » (Isambert XIX,296) 0 1694 Acad: «Aborder, v.a. [...]. Aborder une coste » . • D e - bord I, 1" et 4° ( F E W 15-l,184a-185b, frq. » B O R D ; 4° manque). Cf. l'occ. abordar: [1°] en 1526 (Valbelle 168), [5°] en 1521 (Valbelle 107). ABORT

abord.

ABOSSER, v. tr./intr. 'amarrer au moyen d'une bosse'. ca 1672: « Pour abousser l'entene il faut lier deux sartis ä quatre ou cinq brasses de l'arbre sous la pene et deux autres sartis au quart» ( G N O ) 0 1682 Exercice: « Faites abosser (: la gume)! » (30) 0 1683 L e Cordier (6d. 1761): « On ddbossc le cable en arrifere des billes (sic: bittes), on l'abosse en avant et on le d i b i t e » ; « J e ferois abosser un greslin sur le cable dehors le navire» ( R H L 1,180) 0 1691: « o n les amare (: les groupis de col) aux hastes des fers par une de Ieurs extremitdz, et on les abosse par l'autre dans la galere» (SCH 132:14) 0 1697 Barras: «Abosse: ce mot se dit par corruption pour dire bosse, e'est ä dire arrete, lie, serre. Abosser. serrer, lier, arreter une gume, un cap ou autre cordage, avec des cordes faites exprds qu'on apelle bosses »; « Bosse la gume [...]. On dit par corruption abosse et abosser, mais on parle m a l » (14,71) 0 ca 1705 Fontette: « i l y a une bossette au second banc de prouß [...] que le voguavant a soin de faire courre quand on cargue, pour abosser ä l'instant qu'on le commande» (368; M M R 54 abesser); « L e s bosses ont 3 brasses de longueur [...]. L e bout pour abosser est ä baderne, de la longueur d'une brasse » (376; manque M M R ) ; « on fait une marque de cuir passde dans la vette, qui avertit quand il faut abosser, le voguavant du 4e et celuy du 3e [banc], quand ils voyent passer la marque, abossent, pour que le voguavant du second banc puisse donner plus facilement vaute de la vette ä la galoche» (404; M M R 139) 0 1729: «abosse les vettes au 3e b a n c ! » ; «abosse la gume! » (Mars. 967:282,287). • D6r. mdridional de -» bosse ( F E W (Mistral), abogar (Alibert).

1,467a, * B O T T I A ; abousser manque). Occ. mod. aboussa

ABOUGNACER, ABOUNASSER -. abonacer. ABOUSSER abriver.

abosser. ABRE

arbre. ABREUVER

-

ABRI, s.m. 'lieu qui protfege (surtout contre le vent)'. * A B R I . [dp. ca 1170 Rots ( T L F ) ] . 1606 Nie: «Abri est en la terre ce que cale [est] en m e r » φ 1611 Cotgr: « A b r i [...]: a lee-shore [...]. Un port de bon abri pour les navires» 0 1616-20 Aubign6: « u n e forteresse, de laquelle ils laissärent gaigner 1 'abri aux Turcs» (IV,127) 0 1647 Cleirac « Cale, est un abry ou rade profonde» (11) 0 1678 Guillet: «Abri est un moüillage ä couvert du vent [...]; sans aucun a(r)bri» > Ozan 225 abry / 1697 Barras: «Abri est un mouillage couvert d'un ou de deux vents dans lequel on peut mouiller quelques heures » (14) 0 1683 Danet: «Abri pour les vaisseaux ou rade, oü ils sont ä couvert des tempestes et des vents» 0 dp. 1690 Fur ( > Basn) 1717 Masse: « L o r s que [...] vous vous trouvez dans un bon port et de bon abry χ (98; Mars. 967:479 « ä 1 'abry») 1747 Belle Isle: « Les chebecs peuvent rösister ä la mer alors que les galdres doivent chercher abri» (Masson 432). • A B R I S (pi. ?). 1520 Garcie: « t u auras abris de noroest, de nort, de nordest et d'est»; « t u auras abris de nort, de noroest et de oest siroest»; « auras abrys de oest, de siroest, du su et de suest [...]; il y a abris iusques au noroest»; « q u i est havre de toutes marees et abris de tous temps si non de su et de suest» (31,145,148,153). Κ Ä L ' A B R I 'ä couvert'. [dp. 1538 Est (ä l'abry, s.v. apricor); F E W : dp. 1564 Th]. 1529 Crignon:

ABRI

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ABRUCHIER

« pour doubler une pointe et nous mettre ä l'abri » (RHL 9,486) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «si bien qu'il (: l'autel) soit ä l'abry du mauvais temps» (269; AOM 1654:90™ sicuro da) 0 1616-20 Aubigni: « L'armie done se mit ä l'abri (: contre la tempfite) jusques au 21 de juillet» (VIII,115) 0 1621 Binet: « Cale [...]; lä on se iette quand la tourmente surprend, et on se met ä l'abry et ä garand des flots et du vent» (103) 0 1643 Fourn: « quelque espace notable, dans lequel [...] les vaisseaux se puissent retirer ä seuretd et mettre ä l'abry» (46) 0 1660 Lupp6: «nous guagnames terre en Candye ä l'abry du tans » (83) 0 1678 Robbe: «ά l'abry du vent» (55) 0 dp. 1690 Fur > Basn 0 1717 Masse: «Lors que [...] vous vous trouv6[z] dans un port ά l'abry» (Mars. 967:479; AN, B'144 -» supra); «vous pouvez vous trouver [...] mouill6s ä l'abry de quelques isles » (55; manque Mars. 967:454). • < afr. abrier 'protdger, mettre ä l'abri', venu probablement par le Midi du lat. tard. apricare 'se chauffer au soleil (en dehors du vent)' (FEW 25,57b; abris manque). Occ. 1530 ä l'abric (Valbelle 217). ABRJS

abri.

ABRIVER, v.tr. 'donner de la vitesse (ä un navire), ilancer'. •t, ABREUVER. 1757 Marteilhe: «la gal£re 6tait si abreuvie de son cours rapide, que plus de deux ou trois mille matelots [...] n'en purent venir ä bout [...]; enfin la galfire s'alla casser le nez contre le quai» (123). • ABRIVER. 1682 Exercice: «Ayant vogud assez de temps pour abriver la galere, on fera les commandemens suivans: N[ostre] H[omme], avertissez qu'il faut faire siessecourre et se priparer pour entrer dans le port!» (13) 0 1697 Barras: «Abriver ou aranquer, c'est pousser la galere avec plus de force par le moyen des rames, ce qui se pratique ordinairement en prenant son poste; quand on veut tourner la pouppe ä tene, on abrive la galere, on donne fond, et / lors qu'on le juge i propos on basse l'ancre, et on met en mesme temps le timon ä la bände, et la galere tourne plus facilement plus eile est abrivie, mais il faut prendre garde que les bosses soient bonnes et qu'il y en ait du moins deux et une troisieme de prete, car si elles venoient ä rompre, il y auroit danger d'echouer la galere, ou de donner de la proüe ä terre. On se sert aussy quelque fois du mot d'abriver pour animer la chiourme et luy dire de faire plus de force quand on veut doubler un cap ayant le vent par proüe, ou lots qu'on donne chasse & quelque batiment. Abrive chiourme, aranque, pour ariver des premiers ä ce vaisseau, c'est i dire, fait[e]s force de rames, passevogue, il faut abriver la galere pour tourner la poupe au mole plus facilement» (14-15) 0 1721 Bdnat: «on dit palper lorsque la galere a tout son air et qu'elle est abrivie ou lorsqu'elle a toute sa vitesse » (585) 0 1783 EncM: « ä l'imp6ratif abrive. II est fort en usage dans la M6diterran6e pour animer les nageurs d'un canot; il revient au commandement avant». • < occ. (s')abrivar '(se) häter, (s')61ancer' (cf. Raynouard s.v. briu; 1572: «s'abrivary ma nau au gouffre de Caribdo», GNO, sous Ie sens erron6 de 'partir, s'61oigner') < briu 'impituositö' < gaul. *brivos (FEW 1,542b; abreuver manque). Cf. l'afr. a brive (ca 1185 Conte du Graal: «Et si nagierent tant a brive / Que venu sont a l'autre rive », TL; aussi non mar. ds Renart et Fergus). Abreuver est une confusion due au sens de 'd&altirer'. Cf. 1614 Pantera: «Abbrevare (sic: abbrivare) t aviare il vascello al viaggio con tutta la forza della ciurma, accioche camini velocissimamente» (cit6 comme forme erronde, sous un titre miconnaissable, ds le DLI s.v. abbrivare > GDLI, mais avec disparition de la forme abbrevare). ABRUCHIER. v.tr. 'flamber (l'ext6rieur d'un navire)'. • ABRUCHIER. 1279: « pour mettre les galies seur terre, et a les abruchier et ascarier [...]; / les galies ou les gallons a lever seur terre et a abruchier et puntiller et a escarier» (Boüard 1,144-45). • ABUCHER [err.], «que toutes les galies et gallons qui sunt convenables a aler par mer soient levdes en haut de terre trois palmes de haut sus terre et soient abuchies et pointillfes et escarii[e]s » (Boüard 1,143). • L'explication 'pourvoir de cales' donn6e par Boüard (1,143 η. 6) parait erronie: ä moins d'etre une coquille, abucher a tout au plus έιέ influence par b&che. Abruchier vient certainement de l'it. abbruciare (encore Bosio 11,194 abbrucciare), dont on connatt les variantes abbruscare (GDLI; -» brusquer), abbruschiare (DEI; mdridional), abbrusciare (DEI), abbrugiare (Prati) et abbrustiare (REW 9097), de bruciare, etc. (cf. FEW 1,572a sq. 'BRUSCIA 'broussaille, bruyire' et l,575ab, BRUSCUM). Celui-ci semble se confiner au Nord (lat. m6d. brusare au sens mar. ä Gfines, 1213; cf. DELI s.v. brueiäre) et vient peut6tre d'un gaul. *brusiare, croisfi avec le lat. ustulare (FEW 14,81; notre verbe manque) pour donner le fr. brüler.

ABRUQUIER

164

ACCOSTER

ABRUQUIER, v.tr. 'flamber (l'ext£rieur d'un navire)'. 1388: « pour avoir aidi6 a abruquier et raqueter ladicte galee » (Chazelas 1,320). • II s'agit soit d'un composd d6form6 de brusquer, soit plutöt d'un empr. (ä Rouen, et 6galement d6form6) ä l'it. abbrusc(h)(i)are, abbruciare, -» abruchier (manque FEW 1,575b, BRUSCUM; cf. 14,81, USTULARE). ABRY, ABRYS abri. ABSUBIECTIR -» assujettir. ABUCHER ACCESSEUR - assesseur.

abruchier. ACARNAU

carnal.

ACCIDENT, s.m. '6v6nement malheureux'. [dp. ca 1175 Dues Normandie (TLF, FEW)]. 1717 Masse: «Quand de pareils accidents (: qu'une galöre touche sur un rocher et fait de l'eau) arrivent et qu'on est plusieurs galöres ensemble, il faut se secourir les unes avec les autres »; « A ces sortes d'accidents (: une coursie rompue), l'on y peut remedier par une bonne trinque»; «la mistrance qu'il faut qui se trouve toAjours ä tous les accidents qui arrivent pour les racommoder» (130,133,137). • Empr. au lat. accid^ntem, acc. de äccidens (FEW 24,73b), part. prds. subst. de accidere. ACCOMMODER, v.tr. I" 'placer convenablement'. [1549 Est - 1700 Pom (FEW)]. 1521: «lesd. pieces sont posees et accommodees selon la dimention du corps du vaisseau» (BN, fr. 3174:22; AN, ϋ*ΊΊΛ9) 1687 Desr: «Oeuvre de mar6e, e'est prendre le tems que la mer est retirde pour accomoder le fond d'un vaisseau sur la terre »; « Pompe dventde, c'est une pompe qui est penduc et qui par cons6quent ne peut servir sans ßtre accomodee » 0 1717 Masse: «en X'accommodant (: la trinque) de maniere ä ne pouvoir empdeher la vogue » (134). • 2° 'mettre dans un 6tat convenable, röparer'. [dp. 1552 Rab (FEW)]. 1616-20 Aubignö: « une galliotte bien accommodie » (IV,22) 0 1628: « pour fere accomoder le caiq »; « pour despence faicte pour acomoder la vogue de lad. gallere [...]; pour fere acomoder le pied de pore» (AN, Βό77:68νο,73) 0 1649: «pour avoir acommode la ferure du timon » (Aries 667:147) 0 1681 Brodart: «nettoyer et accomoder les vaisseaux et barques» (Morant 234) 0 1717 Masse: «en attendant qu'on soit dans le port pour vous mieux accommoder» (124) 0 1728: «Le maistre d'ache, ou charpentier, doit accomoder les banc[s], banquettes, pedaigne[s], escaumes et autres qu'on peut rompre dans une galere ou que le canon peut briser» (Mars. 967:230). • Empr. au lat. accommodare (FEW 24,81b) < commodus 'convenable'. ACCOMODER

accommoder.

ACCOMPAGNER, v.tr. 'se joindre (ä un navire) pour aller ού il va\ [dp. 3'tiers 12"s. Chritien (FEW)]. 1549: «[on] peult tirer [des galfcres] plus de service que de nulle autre sorte de vaisseaubt [...], assavoir pour accompaigner une armee quant led. seigneur la vouldra faire» (BN, fr. 18153:52"°) 0 1717 Masse: «comme aussy, lors que cette galore est hors des rochers, avoir soin de faire tenir auprds d'elle deux autres galferes pour I'accompagner en la mettant dans le milieu, jusques ä ce qu'elle soit en lieu d'assurance» (130). •

< 'prendre pour compagnon', d6r. de -»compagnon (FEW 2-2,967a, COMPANIO).

ACCOMPAIGNER - accompagner. ACCOMPLIR, v.tr. 'achever, computer' (* att. gal.). [dp. fin 10es. Passion (FEW)]. 1246: «4 centenaires de canve (: chanvre) [...] pour la sarce de la nave et de la bargue faire et acomplir» (Belgrano 10; lat. «ad complenda »). • < complir 'completer, remplir' < lat. complire, par chang. de conjugaison de complere (FEW 22,980b). ACCOSTER, v. 1° tr. 's'approcher (de la c6te) en la cötoyant'. 1155 Wace, Brut 5116: «Le lunc de la mer ad sigl6 / Ε le pais ad acoste» 0 1529 Crignon: «nous acostames cette isle » (NGN) 0 1660 Lupp6: « continuant notre rectour accostames la Pouille » (87). • V intr./pron. 'venir se placer le long d'un navire, de la cöte, etc.'. 1155 Wace, Brut 4301: «Les nefs fist a terre acoster» 0 1160-74 Wace, Rou 111,6473: «Les nes sunt a

ACCOSTER

165

•ACCOUTRAGE

un port tornees, / totes sunt ensenble aiinees, / toutes sont ensemble acostees » φ ca 1320 Chiprois: « et s'acosta la guallde ä mur de la ville»; «en un colonbet que s'acosta as gualdes des Jenevds»; «et s'acosterent fiablement l'un[e] guallde ä l'autre» (170,287,328) 0 1392-93 Melusine: «Et le rampin s'acostoit des groz vaisseaubt et en petqa jusques ä quatre» (218) 0 1402 Bdthencourt: «quand ils furent acostez i la terre, le vent leur fut contraire » (Jal; err. 1° ds FEW) 0 1542 La Borderie: « Et que galere auprds d'elle s'acoste» (195) 0 1616 Luppd: «tout ausy tost toutes les gualleres s'accosteront tout autant qu'il ce pourra de la realle, pour recevoir l'ordre de ce quy ce devra fere » (185) 0 1687 Desr: «Accoste ä bord, c'est-ä-dire aproche du vaisseau. Ce commandement ce (: se) fait ä un petit vaisseau pour le faire approcher d'un plus grand» > Fur > Basn accöte > Corn 0 1697 Barras: «Acoste, c'est ä dire aproche, viens ä bord» (15) 0 1708 Larrocan: «la rdalle s'dtant accostie de terre ä l'endroit oü l'on ddbarque » (50) 0 1773 Bourdd: «Accoste ä bord [...]. Commandement que l'on fait ä un bateau, pour l'obliger de venir ä bord » 0 1783 EncM: «Accoste ä bord, viens ä cötd du vaisseau » 0 [1797, 1826 (TLF) et 1835 -1932 Acad (FEW) tr.: accoster un vaisseau]. • 3' tr. 'placer (un navire) cöte ä cöte avec (un autre)' (* att. gal.). 1160-74 Wace, Rou 111,6480: «lor navie tot assenblerent, / l'une nef a l'autre acosterent» 0 1647 Cleirac: « Quand deux navires sont gissans en rade accostez » (47; 1636:28 accottez). • 4* tr. 'approcher (un objet de l'autre)'. ca 1180 Gilles: «Lur nef acostent ä l'estrande» (TL) 0 ddb. 13° s. Meraugis: «ne voudrent pas trespasser la mer, βίηςοίβ ont acostee la terre» (TL) 0 1681: «acoster un hunier» 'border la voile jusqu'ä toucher la vergue' (Jal) 0 1687 Desr. «Accoster quelque chose, comme une maneuvre, c'est l'approcher de quelque autre chose. Accoster les huniers, ou les perroquets, c'est faire toucher les coins ou points des unes et des autres ä la poulie qui est mise exprds pour cela au bout des vergues. Accoste, est un commandement pour faire approcher quelque chose l'une de l'autre» > (Fur >) Basn acöter (>-» Trdv 1771 accoster, accoter, FEW) / Ozan 238 / Com 0 1691: «Les cordages qui servent ä tenir l'antenne acostie ä I'arbre» (SCH 132:33) 0 1717 Masse: «les matelots qui sont sur la rambade doivent porter ou ä coster (sic) le quart de meistre jusque au haut pied de I'arbre de trinquet» (85; Mars. 967:473 accoster)·, « Elles (: les barbettes et les sagles) vous servent ä accoster vötre timon prds du bout de la grande eguille de la rode» (138). • 5" tr./intr./pron. 'aborder (ä la cöte); aborder, attaquer'. 1441 Piloti: «jusque le lieu que naves et galdes se peuvent acoster (: au port d'Alexandrie)» (179) 0 1616-20 Aubignd: « douze vaisseaux [...] accostirent premidrement sans bruit la galdre» (111,374) 0 1660 Luppd: «il n'y eut moyen di (sic; dans cette ile) acoster »; « n'y ayant moyen d'accoster la terre »; «Le premyer [vaisseau] qu'on(s) accosta» (121,125,134). • Ce verbe est assez ancien pour dtre un ddr. fran9ais de coste -» cöte (FEW 2-2,1247b-1248a, COSTA). Cependant, le rdtablissement phondtique de l's (dfes le 16° s. au sens mar.?) doit s'expliquer par une infl. occitane ou italienne. Le sens 5° notamment semble empruntß ä l'it. accostare. Dans 4°, l'ex. de Gilles reprisente prob, un ddr. de coste, mais ä partir du 17es. nous avons affaire ä une infl. de coste sur le verbe acoter 'accouder' < lat. accubitare (cf. FEW 24,89a). ACCÖTER, ACCOTTER -»accoster. ACCOUPLER, v.tr. 'mettre deux ä deux'. [dp. 1165 Guill. dAngleterre (TLF); d'abord acopler (des chiens) (FEW)]. 1700: «Le 4 juin 1686 on l'accoupla pour l'amener en galöre» (Tournier 111,361) 0 1757 Marteilhe: «l'on nous öta la grande chatne qui nous tenait tous ensemble, nous laissant seulement celle qui nous accouplait deux & deux»; «quoique [...] plusieurs de nous fussent accouples avec quelques-uns de ces malheureux» (194,214). • < coupler 'id.' < lat. copulare, d6r. de cöpula 'couple' (FEW 2-2,1160a). ACCOURCIE, ACCOURSE, ACCOURSIE, ACCOURSYER trement. ACCOUSTRER accoutres

coursie. ACCOUSTREMENT

accou-

•ACCOUTRAGE, s.m. 'dquipement, mise en 6tat, rdparation'. [4C quart 15es. Molinet acoustrage 'arrangement, traitement'; 1561 (Gendve) acoutrage 'rdparation' (FEW)]. 1586: «pour la despence qu'il conviendra fere ä Yacoustraige de lad. gallere jusques ä estre preste ä fere voille, la somme de douze cens eseuz » (Mireur 625). • De -> accoutrer (FEW 2-2,1099b, *CONSUTURA).

ACCOUTREMENT

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ACCROCHER

ACCOUTREMENT, s.m. 1* 'habillement, parement'. [1489-98 Commynes - 1704 Ττέν (FEW)]. 1533: «[draps, franges, etc.] pour servir ä la perfection de 1 'accoustrement et armement de la gallfere en laquelle est venu notre Saint P^re» (Laborde 11,225) 0 1548: « Chasqun [des forgats] avecques son chene et en asses bon ordre d'acoutrementz » (B 232:52™) 0 1558: «cent quarante deux forsatz fran9oys vestus de ses acoutramentz» (B 233:503). • 2° 'reparation'. 1547: « Γacoustrement de la gallere, tant en callaffas, mossous de callaffas, pontz, bruscha, poix » (BdR, 356E, n° 13:B). • De accoutrer (FEW 2-2,1099b-l 100a, "CONSUTURA; 2° uniquement pour le bdarnais mod. acoustrament). ACCOUTRER, v.tr. 1* 'iquiper (un navire)' ( * att. gal.). 1489-98 Commynes: «trois ou quatre grosses nefz, qu'il luy fist accoustrer ou port de la Vere en Hollande » (1,212) 0 1494 Instructions de Charles VIII: «que l'on puisse / acoustrer [ces navires] pour porter chevaulx» (Dupont 111,373-74) 0 1520 (Gay s.v. nef) 0 ca 1530 Contrat de l'amiral Chabot: «Iesd. gallyons et nef, bien et deuement radoubdes et accous tries, comme il appartient ä faire ledict voyaige» (Margry 195) 0 1537 acoustrer (NGN) 0 diet. dp. 1538 Est: «naves expedire: accoustrer» (s.v. expedio); «naves instituere: accoustrer, ou edifier» (s.v. instituo) > 1539,1549: «Accoustrer navires: naves expedire, naves instituere» > Th > Dup > Nie accoutrer 0 1558 La Vigne ä Henri II [Constantinople]: «la mesme gall£re bastarde qui avoit est6 ordonnie et accoustrie pour ma personne» (Charridre 11,463) 0 1559 Amyot, "Timoleon": « fit parer et acoustrer ses galeres de boucliers, de cotes d'armes»; "Antonius": «plusieurs galeres [...], qui estoyent parees et acoustrees superbement» (171,614"°) 0 1636 Mon. • 2* 'röparer'. 1528 Instructions de Charles-Quint: «ce que pensois me devoyr couster ä acoustrer les 26 ou trente galferes» (Weiss 1,428) 0 1538 V6ga: «p6gc, estope, clous [...] pour acoustrer ses gallferes [...]; pour accoustrer et advitailler icelies» (379) 0 1547: «barrillas pour accoustrer les barrilles»; «pour fayre acoustrer les vieilles [barilles] de fons et de sercles» (BdR, 356E, n° 13:B,G) 0 1547 De Morvillers ä Francois Ier [Venise]: «L'on acoustre diligemment un grand gallon qui estoit ä Barberousse» (Charrifere 1,638) 0 1575 Thevet: «Iis en tirerent (: de la r&ine) assez raisonnablement, pour accoustrer le vaisseau » (Hug s.v. calfeutage) 0 1629 Baudoin: «II fit tirer en terre la galere de Saincte Marie pour 1'accoustrer » (326). • 3* 'priparer (le chanvre) d'une fagon spdeiale'. 1547-50 Stolonomie: « ung quintal et demy cheneve acoustri » (10TO). • < 'prdparer, arranger' < lat. pop. *acco(n)s(u)turare, propr. 'coudre ensemble' < *consutura 'couture, suite de points par lesquels des 6toffes sont cousues' (FEW 2-2,1099b; 2° et 3° manquent). ACCROCHER, v. 1° tr. 'attacher (par quelque pointe crochue)'. [dp. ca 1165 Guill. d'Angleterre (TLF, FEW)]. 1213 Fet des Romains·, «les fax acrochoient les cordes qui / tenoient les maz des nes » (144-45) 0 1554 Amyot, trad. Diodore: «II heurta aussi celle (: la galore) de Pericles [...], mais l'esperon de la sienne y demoura accrochi, de maniere qu'il ne peut plus sier en arriere» (Hug s.v. scier 2) 0 1682 Exercice·. «Faites accrocher les barbettes ä leurs bancs!» (19) 0 1697 Barras: «Acrocher la carnal i la tente. Acrocher la tente, e'est passer I'estrop qui est au bout du mezanin de la tente ä poupe dans un ganche clou6 sur le bout de la fleche; on Yacroche de mesme ä proüe ä la casse de la tente pour la tenir en sa place. Acrocher les barbetes du caicq » (15) 0 ca 1705 Fontette: «les espaliers tirent la tende ä poupe et donnent la gance aux timoniers, qui Yacrochent [...]; les ίοτφΧι de la bände tirent les cabris des filarests et les donnent aux voguavants pour les accrocher au mizanin avec la gourdiniere»; «la cime [des petaras] qui reste vient s'accrocher ä la chaine du perlas»; «II faut que les barbettes soyent accrochiefs]»; «deux oste[s], l'une qui reste ä poupe et l'autre se porte i proue et s'accroche ä la place de la cargue devant» (344,378,398,408) 0 1717 Masse: «apr6s vous retourn6[z] accrocher vos couladoux aux sartis» (71) 0 1729: « accrochi[z] l'escotte par son guin£onneau ä la gance de la voille» (Mars. 967:282) 0 1734 Reynoir: «Les aubarestieres [...], accrochies par un bout ä la potence» (11). • 2' tr. 'aborder (un vaisseau) en y jetant des grappins'. 1213 Fet des Romains·. « Quant Ii Marseillois virent aucune de lor nes detenir et acrochier »; « eil de la nef pretorienne les avoient acrochies a plus de 20 cros » (411,420); -» croc 0 1290 Priorat, trad. V6g6ce:

ACCROCHER

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ACCULER

«Lor nez tantost es autres joingnent, / Ferment et teingnent et acrochent» (NGN) 0 fin 14's. [1340] Froissart: «ils avoient grands crocs et havez de fer tenants ä chaines, si les jetoient dedans les nefs de l'un ä l'autre et les accrochoient ensemble» (NGN) 0 diet. dp. 1538 Est: «croc ä accrocher navires» (s.v. manus) > 1539,1549 (s.v. croc) > Th > Dup > Nie > Binet 50 0 X572 Belleau abord 4° (subst.) 0 1643 Fourn: «grapins et mains de fer, dont les Romains s'estoient servis pour accrocher leurs galeres» (663) 0 1653 Vaugelas, trad. Quinte-Curce: « La Rdale acrocha une galere» > Rich 0 1678 Guillet -» arramber 0 1690 Fur > Basn / Corn 0 dp. 1694 Acad 0 1697 Barras: «Acrocher signifie encore se lier, s'attacher ä quelque batiment avec des grapins » (15). • 3° pron. 'aborder (un vaisseau) en y jetant des grappins'. 1757 Marteilhe: «les galöres d'Espagne s'accrochirent aux galfercs de France & l'abordage» (318). • De croc (FEW 16,402b, frq. " K R 0 K ; 3° manque). ACCULEMENT, s.m. 'quantitd dans laquelle certains madieis et les fourcats s'616vent par rapport au plan de la quille'. Cf. madier d'acculement. 1667 Fourn: « Poitrine de gabord est le remplassement du bois retird des aculements et egorgements de varengues et genoüils » (10) > Dassid 14 aculemens 0 1677 Dassid: «Aculement est la proportion que chaque gabary s'dldve sur la quille plus que la maistresse coste ou premier gabary» (10) > Ozan 277 0 dp. 1687 Desr: «Acculement se dit de la concavitd et rondeur de quelques membres qui se placent i l'avant et ä l'arriere sur la quille du vaisseau » > Fur > Basn 0 1691: «il est necessaire d'expliquer en quoy consiste cet acculement et de dire que depuis le madier jumeau iusqu'au 23e madier le plat des madiers porte de chaque cöt6 sur la quille, et que depuis le 23e madier iusqu'au 44e on esleve le plat desdits madiers au dessus de la quille dans une certaine proportion iusqu'ä la hauteur de 9 pouces dont se trouve X'acculement dudit 44e madier»; «on raporte sur un C 0 t 6 de laditte tablette la division de 1 'acculement des madiers ou de l'estelle dans la proportion trouvde »; «le pied de X'acculement du madier cherchd»; «apres avoir tracd les traits de 1 'acculement par dehors avec le compas»; «la difference des aculements desdits fourcats» (SCH 134A:20,30,34,35,41) 0 4°quart 17's.: «1 'aculement de l'estambord» (BN, fr. 19111:33, ds NGN) 0 1721 Bdnat: «acculemens et diminutions des madiers»; «chaque branche (: du fourcat) [...] de 11 jusqu'ä 20 pouces de hauteur, sur son aculement / diminuant aussi ä chaque bout» (309,312-13) 0 1728: « Estamenaires des madiers d'estelle [...] doivent avoir plus d'ouverture en haut pour survenir aux acculemens en diminution du dessous des madids» (Mars. 967:141) 0 1734 Reynoir: «ä cause du grand acculement [des fourcats]» (4) 0 1740-44 Ollivier: « Estele [...] signifie acculement» 0 1773 Bourdd: «1 'Acculement est la quantitd dont les extrdmitds d e varangues sont dlevdes au-dessus de la quille» 0 1783 EncM: «Acculement des varangues, c'est la distance de l'extrdmitd de la varangue au plan (prolongd) de la partie supdrieure de la quille» 0 18·s.: «[les] fourcats [...] augmentent aussi i'accullement» (NGN s.v. fourcat) Φ 1831 Willaumez: acculement [des varangues] (TLF). • De -»acculer 1° (FEW 2-2,1515b, CULUS). ACCULER, v. 1° tr. 'asseoir sur le derridre, sur la partie postdrieure; renverser'. H VARANGUE ACCULfiE 'varangue relevde' (rare gal.). 1676 Caron: varangues aculies (283) > Fur > Basn > Trdv 0 1677 Dassid: « La varangue du premier gabari est appellde varangue platte, mais les autres sont appelldes varangues aculies »; «Cinquante-quatre [varangues] aculies de 14 pieds de long, 15 pouces de large et 10 pouces d'dpaisseur» (15,%) 0 1678: « L a varengue de l'arriere [d'une grosse galdre] aura la moitid de celle au milieu et sera placde ä 39 pieds de l'estambord allant ä l'estrave et sera ocule (sie: aculie) de 10 pouces»; « La varangue de l'arriere [...] sera ocule de 9 pouces » (Mars. 967:128,131) 0 1678 Guillet: «II y a les varangues de fond, ou varangues plattes, et les varangues acculies [...]. Les varangues acculies se posent en allant vers les extrdmitds de la quille proche les fourques ou fourcats » > Rieh varangue aculie / Ozan 276 > Corn 0 1687 Desr: «Varangues aculies sont des varangues qui ont de la rondeur en dedans et qui se placent au devant et au derriere des varangues plattes» > Ozan 276 > Corn; «varangue acculie» (s.v. acculement) 0 dp. 1704 Trdv (FEW). • Y pron. 'se baisser, pencher sur la partie postdrieure, sur la poupe'. [dp. 4'quart 12's. Renart (FEW)]. 1643 Fourn: «il y a crainte qu'il ne s'acule et ne prenne eau par l'ouverture du timon» (20) > BN, fr. 19110:449 s'accule 0 1729: «II faut remarquer que cette galere etant sur le chantier est planiere et dans son assiette, mais il n'en est plus le meme quand on luy a donnd l'eau, parce qu'elle s'accule sur l'arriere ä cause des grandes fa^ons et de la distance qui se

168

ACCULER

ACHETER

trouve d'avantage des gemeaux ä la rode de poupe qu'en avant» (Mars. 967:165) 0 1812 La Coudraye (NGN). • 3° intr. 'reculer'. 1757 Marteilhe: « l e s quatre ancres, que nous avions mouillies ä la proue de la galfere, labouraient et ne pouvaient tenir fond, et nous acculions ä vue d'oeil sur les rochers»; « l e rocher sur lequel nous acculions» (118,119). • D6r. de cut 'derrifere', aussi 'poupe' < lat. cuius ( F E W 2-2,1515b,1517a; 1° manque en dehors de la loc.; cf. 'renverser' dp. 1532 Rab, T L F ] ; 2° manque au sens mar.; 3° manque). A C C U L L E M E N T -»acculement. A C H A P P E R - ichapper. A C H A P T - achat. A C H A P T E R -» acheter. ACHAT, s.m. 'action d'acheter, acquisition ä prix d'argent'. [dp. ca 1175 Eracle ( T L F ) ; 1527-1628 Stoer achet ( F E W ) ] . 1440 [Flandres]: « p o u r Yachat de deux mastz (: pour une n a v e ) » (Degryse 246) 0 1443: « 5 gros pour ch[ac]une table du premier achat» (ms. Lille) 0 1510: « A maistre Pierre Albert, rational et archivaire de la Chambre des Comptes et Archifs d'Aix en Prouvence, la somme de trente florins pour ses vaccations d'avoir / esti present a faire les achaptz de toutes et chescune les choses neccessaires tant pour I'adoubbe desd. galleres que pour l'armement et avitaillement d'icelles, et de toutes les parties en avoir tenu conterolle, et pour les quictances»; «Achept de vituailles pour la despence de la maistrance, msrinicrs et galiotz» (B 2551:175-75vo,181) 0 1541: «Achapt de matieres pour le radoub de la galleace» (BN, fr. 4574:10) 0 1586: « Pour 1 'achapt de cent trente milleirolles de vin pour la provision de lad. gallere » (Mireur 625) 0 1622 Hobier: «L'escrivain [...) fait les achapts et provisions» (46) 0 1641: « p o u r achept de quinze quintalz chanvre»; «achept des vituailles» ( A N , B677:153v°,162) 0 1681 Ordonnance I.i.14: «l'achat de toute sorte de marchandises et munitions pour les magasins et armements de m e r » (Isambert XIX,285). • < achater resp. achepter, anciennes formes de -» acheter ( F E W 24,66b, ' A C C A P T A R E ; forme achept manque). ACHATER, A C H A T T E R -»acheter. ACHE

hache.

A C H E M I N E R , v. 1° pron. 'se mettre en route'. [dp. ca 1100 Roland ( T L F ) ] . ca 1370 Machaut 7344: « S i que Ii roys s'achemina, / Et tant hastd son chemin a / Qu'en la cit6 vint de V e n i s e » 0 1551 Henri II: « e t mesmes s'est ladite arm6e partie et acheminie / en saison que le roy n'avoit aucun ambassadeur en Levant» (Charrifcre 11,170-71 n.) 1565 De Petremol ä Du Ferrier [Constantinople]: «firent voile pour s'acheminer ä leur entreprise de M a l t e » (Charrifere 11,783). • 2· tr. 'diriger vers un lieu'. [12e-13cs. Loherains ( T L F ) - 1 " quart 17's. Malherbe et dp. 1878 Acad ( F E W ) ] . 1552 D'Aramon & Henri II: « envoyer la vostre (: armfie de mer) sans entendre preincrement que celle dudit G.S. y fust acheminie » (Charrifere 11,213) 0 1558: « l e grand prieur de France, cappitaine gdniral des gallaires du roy [...], auroit achemine ladite armie vers ladite isle de Corse»; « p o u r tirer vers ledict Port-deGalfcres et aller au-devant de ladite armde recepvoir ledict becglerbey, commande audict sr de Boistailld avec deux galleres de avancer ung peu pour luy faire ssavoir sa venue et Yacheminer vers ledict lieu de la Jasse» (Charriöre 11,509 η.,510 η.). • De -» chemin ( F E W 2-1,146a, gaul. C A M M l N U S ) . ACHEPT

achat. A C H E P T E R -» acheter.

ACHETER, v.tr. 'acqudrir ä prix d'argent'. [mil. 10® s. Jonas: acheder, Τ moitid 11® s. Sponsus -1611 Cotgr achapter, 1Γ -16's. achater, dp. 1538 Est acheter; 17®s. Richelieu achepter ( F E W ) ] . 1441: «ung tonnel de vin vermeil qu'il a prins et achatti (: ä Ceuta) pour la provision dudit navire » (Degryse 248) 0 1443: « 27 bottes noefves achatees a Saonne (: Savone) [...] pour servir a supporter la nave» (ms. Lille) 0 1538 V6ga: «achaptasmes eher, vin et pain fraiz»; «achaptasmes vivres» (381,383) 0 1541: «achepter sa provision de ce q[ui] luy faisoit besoing [...] a son estat de barbier» (BN, fr. 4574:47) 0 1547-50 Stolonomie: « P o u r achepter quelques rafreschissemens pour la churme, tous les mois cinq livres ts»; « me semble qu'il seroit bon y avoir ung

ACHETER

169

ACTUEL

proviseur qui heust la charge de faire les susdictes provisions en grand'quantiti et les achepter en temps et saison et aulx lieux qui sont plus habondantz et fertilz d'icelles choses »; «ledict proviseur ne doibt point achepter ledict vin hors dudict Masseille » (35vo,63v",64) 0 1660 Lupp6: « Nous mandasmes notre gualliote au village de Pissara pour y achetter quelques raffraischissemant[s]» (91) 0 1670 Colbert ä Arnoul: « entretenir 20 gateres de formats condamnez ou d'esclaves acheptez » (Jal s.v. forijat) 0 1681 Ordonnance II.i.17: «acheter voiles, cordages, ou autres choses pour le bätiment» (Isambert XIX,303). •

< lat. pop. *accaptare (FEW 24,66a; la forme achetter manque).

ACHETTER - acheter. ACHEVER, v.tr. 'terminer (une chose commence)'. [dp. ca 1100 Roland (FEW)]. 1532 F r a n c i s I": «Nous faisons pr6sentement faire ä toute diligence douze gal6res et certains autres vaisseaux, pour, iceux achevez et parfaictz, les faire armer et 6quipper » (Charriöre 1,191) 0 1535 L'ivßque de Lavaur ä Frangois Ier [Venise]: «Iis ont en leur arcenal ou en mer, avec leur armde, environ nonante et cinq galldres, et aprfes avoir acheve ce qui est de c o m m a n d , ä quoy l'on besongne ordinairement, ilz en auront prfes de six vingtz » (Charrifcre 1,267). • < 'mener ä bout', qui vient peut-fitre d'un lat. tard. *accapare, mais plus prob, de l'afr. a chief 'ä bout' < lat. pop. capum pour caput, propr. 'töte' (FEW 2-1,339a). ACIER, s.m. 'alliage de fer et de carbone, plus dur que le fer\ [fln i r s . Raschi aqiir (TLF); dp. ca 1100 Roland (FE\y)). 1384: «pidces d'acier envelopdes en 1 viel cuir » (Br6ard 96) 0 1547-50 Stolonomie: « Deux poiles d'acier, ä quinze solz la piece » (22""). • < bas lat. aciarium (FEW 24,104b), dir. de acies 'pointe'. ACOMMODER, ACOMODER - accommoder. ACOMPLIR accomplir. ACOSTER, ACÖTER accoster. ACOURSIER coursie. ACOUSTRAIGE - *accoutrage. ACOUSTREMENT accoutrement. ACOUSTRER -» accoutrer. ACOUSTURE, s.f. 1° 'cordage pour faire une rousture (?); ralingue de renfort (?)'. 1526: « Plus une autre gumenette pour faire acousture a la mesane » (Β 1260:76VO). • 2° ' p i t e de bois de l'oeuvre morte; escontre de tapifere (?)'. Cf. Fennis 197. 1547-50 Stolonomie: « Pour l'estanterol, quatre mosseraulx, deux acoustures, trois bancaces » (7™). • Α cause du s, et malgr6 le sens de 'renfort', il faut penser non pas ä un dir. de accoter 'appuyer, etc.' < lat. accubitare (FEW 24,90a), mais ä un dir. de coste 'cöte' < lat. costa (cf. FEW 2-2, 1247b-1248a). Dans le cas de Γ , il est difficile de dire si la mesane d6signe la voile ou le mät, mais une gumenette ne semble pas faite pour servir de ralingue. ACOUTRAMENT, ACOUTREMENT equiper.

accoutrement.

ACQUIPAIGE -» dquipage. ACQUIPPER

-

ACQUIT, s.m. 'quittance, dicharge'. [dp. 13e s. (FEW)J. 1547-50 Stolonomie: «chescun desditz escripvains particuliers respectivement et en son endroict doibvent faire acquit audict escripvain general de ce qu'ilz recepvront de luy »; « en payant chescun ä part soy et en prenant acquit de tous ceulx qu'ilz payeront, sign6 dudict contrerolleur» (66,68vo); -» ecrivain, proviseur 0 1563 Lettre de provision de Bertrand de Forbin: «[il devra] expedier et signer les röles et acquits ndcessaires au trdsorier de notre marine de Levant» (Masson 48). • < 'paiement d'une dette', de acquitter, ddr. de quitte -»quittance (FEW 2-2,1472a, QUIETUS). ACQUITRANNER

aquitraner. ACROCHER, ACROCHIER

accrocher.

ACTUEL, adj./s.m. '(militaire) en activit6 de service'. 1641: «la solde et entretien des actuels et soldats ordinaires [...]. Outre les officiers actuels le Roy entretient pendant six mois cinquante soldats » (Fourn 648) 0 dp. 1863 (FEW). • De actuel, terme philosophique et scolastique (13e - 18cs.), empr. au lat. actualem, acc. de actualis adj. 'agissant, effectif' (FEW 24,117b).

ACULEMENT

170

ADOUBER

ACULEMENT - acculement. ACULER -» acculer. ADANTER -» adenter. ADENT, s.m. 'mode d'assemblage de deux pieces de bois au moyen d'entallies en forme de dents' (* att. gal., mais cf. adenter). [dp. 1573 Dup: «Adents, sont mortaises et entailleures ä enchasser un bois dans l'autre [...], pource que le bois enchass6 est comme mordant et endentant dans la mortaise et entaill6»]. 1740-44 Ollivier: «Adents simples [...], doubles, en cramailliere, perdu&s, ä mi-bois, couverts, ä queuö d'aronde, quarrdes » 0 1773 Bourd6: «Adent. Ce sont des entailles ou embofitures en escalier, ou forme de dents, pour mieux lier et assembler les p i t a s de charpente » > 1783 EncM. • De adenter (FEW 3,42a, DENS). ADENTER, v.tr. 'assembler deux pieces de bois au moyen de dents et d'adents'. [dp. 1573 Dup: «Adenter, est enchasser une piece en autre, si que l'enchassie adente et morde dans l'autre »]. 1677 Dassi£: «le contresqou que l'on adente sur les madiers [...]; 40 pieces [de fourrure] [...], qui sont toutes adenUes dans les membres et cloüöes aux madiers et estamenaires [...]; 20 bordages [...] adantez / sur les lattes »; « Dessus les pieds droits, on pose les bandins qui ont vingt pieds et sont adentez avec les pieds droits » (124-25,128). • De -» dent (FEW 3,42a, DENS). ADESER, v.intr./tr. 'toucher, atteindre'. [ca 1100 Roland -15*s. (FEW)]. 1218-43 Novare: «Les galees des Longuebars [...] n'oserent adezer as naves » (73; Chiprois 99). • < lat. addensare, propr. 'rendre dense' (FEW 24,135a). ADEZER -> adeser. ADIOUSTER, ADIOUTER -»ajouter. ADIUSTER -» ajuster. ADJOUSTER ajouter, ajuster. ADMENER -» amener I. ADMIRAIL, ADMIRAL -» amiral. ADMIRALE -> amirale. ADMIRALITE amirautf. ADMIRALLE -» amirale. ADMIRALT, ADMIRAULT -» amiral. ADMIRAULTE amirauti. ADMIRAUT amiral. ADMIRAUTE amirautf. ADMYRAL amiral. ADOB - adoub. ADOBER -»adouber. ADOUB, s.m. 'rdparation'. * ADOB. 1510: «pour l'adob, aquippaige, armement et avitaillement de quatre galleres»; «l'adob et aquippaige desd. galleres» (Β 2551:144,185). * ADOUB. 14% Lettre de Charles VIII: « J'ay est6 adverty que la nau Negronne est arrivee ä Gennes toute rompue, et qu'il est besoing la remastrer et faire plusieurs grans adoubs » (Dupont 446) 0 1540 Lettre patente (Jal) 0 1628: «pour 1 'adoub de la gallere» (AN, B*77:68). * ADOUBBE. 1510: «tant pour Yadoubbe desd. galleres que pour l'armement et avitaillement d'icelles » (B 2551:175v). • De -» adouber (FEW 15-2,77b, frq. *DUBBAN; l'astdrisque est ä ajouter; ce sens manque pour le fr., mais it est ancien ä Marseille: 1235 lat. adobum, Blancard 1,91. Pour adob, cf. l'anc. occ. adop (FEW), p.ex. en 1536 ä propos de galores (GNO). ADOUBAGE, s.m. 'reparation'. 1507 Auton (IV,401) 0 1641 «pour adoubage de 28 pairs (: pers)» (AN, B«77:153). • De -» adouber (FEW 15-2,78a, frq. 'DUBBAN; l'astirisque est ä ajouter; ce sens manque pour le fr.; cf. 1474 occ. adobage, non mar.). ADOUBBE

adoub.

ADOUBEMENT, s.m. 'riparation'. [1636 Mon addoubemant 'rhabillage'; dp. 1845 Besch 'raccomodage' (FEW)]. 1547: « S'ensuit Yadoubement de la gallera » (BdR, 356E, n° 13:G). • De -. adouber (FEW 15-2,78a, frq. «DUBBAN; I'astirisque est ä ajouter). ADOUBER, rdparer'. [dp. ca 1175v.tr. Dues'raccommoder, Normandie (TLF)]. d6b. 13es. ΟΙέτοη, art. 4: «adouber sa neff» > 1502-10 Garcie

ADOUBER

171

AERDRE

(42) / 1520 Garcie 173 > 1647 Cleirac, Us 16 0 1298 Polo: « quant le[s] grant nes se vuelent adober, ce est concer» (162) 0 ca 1320 Chiprois: «15 guallies, qui aveent bezoign d'adouber [...]; gua!16es qui s'adoubeent dedens le port» (186) 0 1360: «du lin de nouvel adoube au dit clos» (Chazelas 11,155) 0 1419-20 Caumont: «quant leditte nef fut adobte et l'aubre bien r6par6» (99) 0 1493-94: «pour adouber une boute» (B 2551:126) 0 1510: «pour faire adouber, acquipper et mectre en ordre lesd. galleres» (B 2551:171) 0 1641: «Pour adouber cinq coudindes» (AN, B677:153) 0 dp. 1671 Pom (FEW) 0 1690 Fur: «Adouber [...]. On le dit quelquefois des vaisseaux; mais on se sert plus ordinairement de radouber» > Basn 0 1783 EncM: «Adouber, vieux mot. Voyez RADOUBER ». • < 'dquiper, armer', dir. au moyen du pr6f. ä- d'un verbe non attestd venu du frq. *dubban 'frapper' (> 'armer chevalier') (FEW 15-2,77b; l'astdrisque est ä ajouter). Ancien ä Marseille: lat. adobare en 1240 (Blancard 1,148), occ. adobar en 1523 (Valbelle 117). ADRECE adresse. ADRECER, ADRECHER, ADRECHIER, ADRECIER, ADREICER - adresser. ADRESCE -» adresse. ADRESSE, s.f. 'direction vers un lieu'. [1176-81 Chev. au lion 'chemin de traverse'; ca 1280 'bon chemin' (TLF) - 17's. (FEW)]. 1406-09 Boucicaut: « Les quieulx patrons lui respondirent que, a partir de la pour prendre leur adrece tout droit en Alexandrie, vent leur estoit trop contraire [...]; mais leur couvenoit retourner en Rodes, et de la prendre l'adrece du vent»; «si n'avoient mie a aler plus de 6 milles a estre en Γadrece du vent qui conduit les eust droit en Alexandrie»; «ne pouoient choisir Vadresce des galeres qui devant aloient» (230,232,251) 0 1461-66 J. de Bueil, Jouvencel·. «des ρέήΐζ de mer saichent les destours et voyes et aussi les adresses de tous les portz et passaiges» (NGN) 0 ddb. 16° s. Auton: «donner lumifere d'adresse en mer aux navires » (NGN) C> 1542 La Borderie: « Galeres lors observerent l'addresse / Du feu luysant de la capitainnesse» (196) 0 1573 Dup: «Vie signifie 1 'adresse du port et de la barre» > Nie 0 1611 Pasquier: «Le quadrant des mariniers [...] pour se recognoistre lors que l'on a perdu tout jugement de son adresse » (Hug) 0 1636 Mon: « Far (: phare) [...] pour Γ adresse des vaisseaus ». • De adresser (FEW 3,84b, *DIRECTIARE). ADRESSER, v. 1° intr./pron. 'se diriger vers'. dp. ca 1175 Dues Normandie 6082: «Tres parmi Seigne s'adreicerent» 0 1213 Fet des Romains: «quant il veoit les nes de Marsaille, il se adregoit vers eles» (411) 0 ddh. 16° s. Auton: «voyant que les navires franco is adressoient ä eux» (Jal) 0 1547-50 Stolonomie: «le pais oü ladicte armfee [de mer] s'adresseroit» (82). • 2° tr. 'dinger (un navire), orienter (une voile)'. ca 1175 Dues Normandie 5194: «La adreicent les chds (: chefs 'proues') des n6s» 0 3*tiers 12°s. Prise d'Orange 1263: «si adrecent lor sigle» (var. ms. B; ailleurs drecent) 0 ca 1225 GuilL le Marichal: «Nez tendirent et adreciirent / Ε lor funeaus appareillierent» (NGN) 0 ca 128Ö Sone 7041: «La nef a mout tos adrechie» 0 ca 1285 Brendan: «il (: Dieu) adrechera no voie» (51; lat. dirigere) 0 ddb. 14°s. Chron. de Morie: «lors conmanda a ses naviles et aux maronniers que il adrechassent leurs voiles vers Clarence » (NGN) 0 1385: « pour mettre et porter de nuit le feu a veoir conduire ledit navire afin que chascun puisse mieulx adrecer et plus aissement et promptement soy retraire devers ledit monseigneur le connestable» (Chazelas 1,292) φ 1389 Mdziferes: «pour gouverner et adresser la nef»; «pour adroisier la nef»; «aler devets le mast et adroissier le tref» (1,538,542,551) 0 1501 Auton: «fist adresser voisles celle part et nager le plus tost» (11,163) 0 1628,1636 Mon: «Fanal, fare [...] pour adresser les vaisseaux arrivans de nuit» > Fourn 6; «Adresser sa route, sa navigation an faveur d'aucun ». • De dresser (FEW 3,84a, *DIRECTLARE). ADROISIER, ADROISSIER -» adresser. ADVANCER avancer. ADVERTIR -» avertir. ADVIE vis. ADVIRON - aviron. ADVIRONNEUR avironneur. ADVIS avis. ADVITAILLEMENT » avitaillement. ADVITAILLER avitaüler. ADVITUAILLEMENT . avitaillement. AENCRER, AENGRER aancrer. AENSEER enseer. AEQUIPAGE - equipage. AEQUIPER, AEQUIPPER /Squiper. AERDRE, v. intr./pron. 's'attacher, s'accrocher 4, 6chouer'. [l^moitte 12's. Psautier Oxford -16's. a(h)erdre (FEW)]. 1213 Fet des Romains: «tex i ot des nes de Marsaille qui s'aresterent et aerstrent a la nef pretorienne»; «le chief devant s'aerdoient au sablun por

AERDRE

172

AFFAME

la mer qui basse i estoit [...]; et vuida l'en des nes qui estoient aerses » (411) 0 fin 14es. Froissart: «si les jettoient (: les crocs) ens 6s nefs le un de l'autre, et les atachoient ensamble, ä fin qu'il se peuissent mieulz aherdre et plus fierement combatre » (NGN s.v. chaine). • < lat. adhaerSre (FEW 24,139a). AES, AES

ais. AESSE

aisse. AFAIRE -» affaire.

AFAITIER, v.tr. 'arranger, mettre en 6tat, prdparcr'. [ca 1100 Roland - 14es. (FEW)]. 1213 Fet des Romains: «et les viez [nefs] fei'ssent afetier» (177) 0 1246: «la devantditte nave doit avoir / 2 timon[s] qui seront gros afaities 9 paumes et demi [...]; et doit avoir cele nave un / arbre de proe qui sera Ions 52 goues et gros 13 paumes affinities » (Belgrano 6-8; lat. affaiticus, affaitiare) 0 1278: « por afeilier deus naves et vint tarides » (Boüard 1,57). • < lat. pop. *affactare (FEW 24,244a; * mar.). AFALER, AFALLER -> affaler. AFAME

affame. AFEITIER, AFETIER

afaitier.

AFFAIRE, s.m., puis f. 1° 'ce que Ton a ä faire; ensemble des choses qui concernent qn ou qc.'. [dp. mil. 12es. Wace; d'abord m., 15= -17* s. m./f., dp. mil. 17es. f. (FEW, TLF)]. 1547-50 Stolonomie: « mener chescune desdictes galeres ä tous les affaires que Vostre Maiestd s'en / vouldra servir »; « gens 61cuz et bien expertz aux affaires de la mer»; « pour se servir desdictes galeres, aulx soubdains affaires que pourroient survenir en icelluy temps »; « pour tenir les gens d'icelle [arm6e de mer] exercez aulx affaires de la mer»; «experiment^ en l'art de la guerre, et sur tout aulx affaires de la mer et ä la conduicte des galeres » (31-31™,45™,59,61,76). • 2° 'embarras, difficult6'. [dp. 12es. (FEW)]. 1660 Luppd: «il se leva une tempeste [...]; nous prismes done par tramontane, et eusmes bien des afferes » (128) 0 1717 Masse: « sous le canon du vaisseau avec qui vous avez afaire » (144). • De -* faire (FEW 3,349b-350a, FACERE). AFFAISSER, v.pron. 'baisser peu ä peu, fldchir'. [dp. 4'quart 12cs. Renart (TLF)]. 1721 Bdnat: «Les ponchers ou soütient de la couverte. Ce sont des pifeces perpendiculaires sous la couverte [...] servant & tenir la couverte ferme, et emp6chent qu'elle ne s'affaisse» (351; cf. Mars. 967:39: «servant ä tenir brid6e la couverte, et ne point faire faisser [?]»). • < fais (plus tard faix) 'fardeaux' < lat. fascem, acc. de fastis (FEW 3,429b). AFFAITIER ^ afaitier. AFFALER, v.tr./intr./pron. (surtout au part. pass6) 'arrdter ou pousser (sur la cöte) par d6faut de vent, ou par trap de vent, ou encore par les courants' (rare gal.). 1610 Florimont R6mond, Naissance de l'heresie: « Les navires se trouvent affalez d'un grand temps en ceste coste » (RHL 1,491) 0 1672 Villette: «le party judicieux que le comte d'Estrdes avoit pris, avoit [...] ΰοηηέ moyen aux Anglois de s'ilever de la coste, oü ils estoient affales» (9) 0 dp. 1678 Guillet: «Affale. Vaisseau affale sur la cöte, c'est-ä-dire qui, faute de vent, ou par trop de vent, ne peut s'61ever et courir au large» > Fur (> Basn) / 1697 Barras 15 afale 0 1687 Desr: «Affalle. Un vaisseau affalle ä une cöte, c'est-ä-dire qu'il est forc6 par le vent de se tenir pr6s de terre, ce qui cause quelques fois sa perte» > Ozan 265 affale / Corn 0 1717 Masse: «mais [la galöre] par malheur se trouvant trop afallee & la coste, elle donna entre deux rochers» (92; Mars. 967:476 affalee) 0 1773 Bourdd: «Affaler ä la cöte. Se dit d'un vaisseau qui est pr6s de terre, qui ne peut prendre le large par trop ou trop peu de vent, et qui est en danger de se perdre» 0 1783 EncM: s'affaler 's'approcher trop d'une cöte'. • non pas du n6erl. afhalen 'tirer en bas' (FEW 15-1,4b), mais du nierl. afvallen '6tre port6 ä la cöte' (Valkhoff 42 > TLF, NGN; 6tymon manque FEW 15-1,5b). AFFALLER ^ affaler. AFFAME, part. pass6/adj. 'maigre (en parlant de la proue)'. [16es. 'insuffisant, pauvre, maigre' (FEW)]. 1697 Barras: «Afame. Avant afame est un avant maigre,

173

AFFAME

AFFOURCHER

c'est ä dire une proüe trop delide, qui n'a pas sa largeur proportion^. Ce defaut est cause qu'une galere s'afougue avec la moindre mer» (15). • < 'r6duit ä la faim' < affamer 'riduire ä la faim', d'un lat. pop. *affamare plutöt que dir. d e f a i m < lat. famem, acc. defames (FEW 3,406b; cf. TLF). AFFERE

affaire.

AFFERMIR, v.tr. 'rendre ferme, consolider'. [dp. 1372 (RHL 1,491)]. 1622 Hobier: «Les 4 sottofrins qui croisent les coursbastons ne servent qu'ä les lier pour les affermir » (21) 0 1628,1636 Mon: «Saburre, grosse arene, gravier, dont on met certaine quantitd au vaisseau de mer, pour I'affermir sur l'eau » 0 1643 Fourn: « Chaintes [...] pour affermir les tillacs»; «La quille [...] sert [...] ä affermir toutes les parties d'un vaisseau»; «on ietta les ancres pour affermir le navire » (4,14,667). •

< ferme, d'abord f. de ferm < lat. firmus (FEW 3,576b).

AFFONDER -» afonder. AFFONDRER, v. 1° tr. 'enfoncer dans l'eau, submerger, faire couler & fond'. [ca 1180 Moniage Guillaume 2499, ms. B,D afondre, ms. C afonde; 1 3 ' - 1 6 ' s . (Gdf, FEW)], ca 1175 Dues Normandie 43306: «Fu mult tost la nef effundree / Ε depeciee e affondree» 0 Τ moitid 13's. Enfances Renter: «Ja ses vaissiaus ne sera afondrez» (TL s.v. vaissel) 0 13's. Livre des Esches: «Et a tantost la tempeste la nef afondree» (Gdf s.v. afonder) 0 1306-09 Joinville: «a pou se ala que il ne nous afondrerent en l'yaue» (146) 0 1356 Bersuire, trad. Tite-Live: «Quantes nefs il avoit affondrees, quantes prinses» (Gdf s.v. afonder) 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «la quinqueresme rommaine [...] affondra et opprima deux de ses ennemies» (II,249b; en 1530 enfondrer) 0 d6b. 16® s. Auton: «Luy mesmes affondra ses galleres affin que lesditz Espaignols ne s'en peussent ayder» (Gdf s.v. afonder) 0 1605 Le Loyer: «il [...] affondroit les vaisseaux des ennemis » (Hug). • 2° intr./pron. 's'enfoncer, 6tre submergd, couler ä fond (en parlant d'un navire)'. [fin 12's. Antioche: «Li bers sot moult de I'iave, n'ot garde d'afondrer» (1,264)]. 1155 Wace, Brut 4254: « Dune ve'issez nefs effundrer, / Eve receivre e afundrer » 0 ca 1175 Dues Normandie 38154: « La mer as talons les asaut, / Qui ne les laisse reiiser / S'en li ne volent afortdrer» 0 ca 1200 Aliscans: « Et la nes puce, si prent a affondrer» (TL s.v. afondrer) 0 1213 Fet des Romains: «Ele desirrast bien que la nef fendist ou afondrast» (582) 0 1240-80 Baud, de Condd -» effondrer 0 Τ quart 13's. J. de Tuim, trad. Lucain afondrer (TL) 0 1345: «trere une galie qui estoit afondree en l'eau d'Olne et amener ä Caen » (Chazelas 1,164) 0 1470: «une hourque qui estoit affondrie ou hable» (NGN) 0 >-» 16's. (Hug, FEW). • < *fondre < lat. fundora, nouveau pl.n. de fundus m. 'fond' (FEW 3,875a. On trouve aussi affonder, 12'- 16's„ FEW 3,872b). Cf. 1534 occ. afrondar [Γ] (Valbelle 276). AFFOUCHER

affourcher.

AFFOUGUER, v.pron. 's'affaisser, s'enfoncer par la proue'. 1697 Barras: «Afouguer signifie enfoncer; une galere qui ne se soutient pas ä la mer, dont la proue s'enfonce et qui a de la peine ä se relever, on dit: elle s'afougue » (15); -» affame 0 ca 1705 Fontette: «II faut aussy observer que tout l'atirail que ie viens de dire soit dispercd avec proportion ä la construction du batiment, y ayant des galeres qui veullent estre chargdes ä poupe et presque toutes ä proue. Mon sentiment seroit de les tenir egalement appuyies, c'est ä dire que l'avant ne füt pas plus enfoncie dans l'eau que l'arriere, le bon sens voulant qu'un batiment qui sera plus chargö έ poupe ou ä proue s'affouguera du coti qu'il sera le plus chargd» (388; MMR 98). • < occ. afogar 'itouffer, affaisser', qui vient -directement ou par l'it. du Nord affogare- du lat. *affocare, alt. de offocare (FEW 7,337b; * fr.), d6r. de faux, pi. fauces 'gorge, gouffre'. AFFOURCHER, v. tr./intr./pron. 'mouiller une seconde ancre dont le cäble se croise en fourche avec celui de la premiöre ancre'. 1670 Colbert: « quant ils ont une fois moiiilld l'ancre et affourche leur navire» (Jal s.v. 3. bord) 0 dp. 1678 Guillet: «Affou[r]cher est moiiiller une seconde ancre, apris qu'on a moüilld la premiere, de sorte que l'une fitant moüillde ä stribord de la prouö et l'autre ä basbord, les deux cables font une

AFFOURCHER

174

AFFÜT

espice de fourche, au dessous des öcubiers, et se soulagent l'un l'autre, empßchant le vaisseau de se tourmenter, car un des cables soütient le vaisseau contre Ie flot, et l'autre cable l'assure contre l'ebe. Cette seconde ancre est amar6c & un grelin et s'appelle ancre d'affourche » > Fur (> Basn) / Ozan 310 / Corn / 1697 Barras 15: «Afourcher, c'est mouiller une seconde ancre, apres qu'on a ιηοώΐΐέ la premiere, de sorte que l'une dtant mouillde ä la droite de la proüe d'une galere et l'autre ä la senestre, les deux gumes font une espece de fourche et se soulagent l'une et l'autre, empechant mesme la galere de se tourmenter. Les matelots au lieu de dire afourcher disent mouiller en barbe de gat» 0 1687 Desr: «Affourcher, c'est jetter un[e] ancre ä la mer, laquelle soit opposde ä une autre ancre qu'on y aura dfejä jettöe. Affourcher i la voile, c'est porter l'ancre d'affourche avec le vaisseau, lorsqu'il est encore ä la voile» > (Ozan 310 >) Basn 0 1717 Masse: «Je supose que l'on est dans une rade foraine et sur un fer ou ancre et que vous soyez oblig6 ä donner le second fer et vous afourcher» (105; Mars. 967:484 affourcher) 0 1773 Bourd£: «Affourcher [...]. Affourcher en patte-d'oie: c'est jetter trois ancres ». • De -fourche (FEW 3,887b, FURCA). AFFUS, AFFUST - affüt. AFFUSTER - affüter. AFFÜT, s.m. 'appareil en bois supportant le tube d'une bouche ä feu'. FIG. XLIV-8,9,10. [dp. 1445 (TLF; non pas 1437, FEW); d'abord af(f)ust], 1512: «deux afus garnis de roagies» (Β 1232:2) 0 1513: «ung sacre et son afust [...]; ung falcon et son afust»; «une demie colevrine [...] avecques son a fust (sic) et son roagie» (Β 1232:21,23™) 0 1514: «ung qanon monti de son afust» (B 1232:47) 0 1541 affust (BN, fr. 4574:33, ds NGN) 0 1547-50 Stolonomie: affust (18) 0 1558: «deux bastardes garnies de ses (sie) affutz» (B 233:503"°) 0 1606 Nie affust (s.v. armer) 0 1636 Cleirac afust (41; 1660:55 affust) 0 1641 afut (de coursier, de moyenne) (Fourn 647) > Enc 7,440a affiit 0 1642 Oud affust > Duez 0 1643 Fourn: « L'armement des galeres est fort different de celuy des vaisseaux ronds, et l'equipage du canon de mer de celuy dont on se sert sur terre. Sur mer, le canon est montd sur un petit afust, et sur deux roües fort basses, qui n'ont aueun ferrement» (95) φ 1677 Dassifi: « Un canon de courcier du calibre de trente-six livres. Deux bastardes du calibre de huit livres. Deux moyennes du calibre de quatre livres. Lesdits canons montez sur leurs affus garnis de tous ses ferrements» (154) 0 1678 Guillet: « Les canons des vaisseaux sont montfes sur des affusts semblables aux affusts des mortiers» (s.v. canon) 0 ca 1680: «Les affus desd. pieces de canon sont de bois de noyer garnis de 3 chevilles et deux plattes bandes de fer avec deux crampons, chacune ä proportion du diametre de son canon » (SCH 135:31) 0 1680 Rich «Aßt marin: aßt dont on se sert pour l'artillerie de mer » 0 1684 « Les canons serons (sie) debarquez et portez ä terre. II ne sera laissd aueun fardeau dans les galeres apres le desarmement, et ä [rejgard des affuts, ils resteront dans le bord, oü ils seront godronnez et bien conservez » (Mars. 967:161) 0 1687 Desr: «Affüt de bord, se dit d'un affüt de canon qui sert sur les vaisseaux» > Fur affust > Basn / Corn 0 1691: «De Vafust du canon de courcier [...]. On donne ä l'affust du canon de courcier la largeur du courcier (: de la coursie), dans lequel il doit avoir son recul. Cet affust est compos6 de deux tables de noyer, que l'on nomme flacs, de 7 pieds de longueur, de 4 pouces d'epoisseur et de 18 de hauteur ä son avant qui se reduisent depuis le milieu iusqu'ä l'autre extremity ä 14 [...]. On joint ces 2 flaques par 4 pieces nommies entretoises »; « On conduit le travail des affusts des batardes de la mfime maniere que celuy du canon de courcier, ä la reserve que les 2 flaques de chaque piece sont pos6es ä l'egard l'une de l'autre suivant la grosseur de la piece, qui va en diminuant vers la bouche, au lieu d'etre paralleles comme celles de Γafust du canon de courcier » (SCH 134B:235,237); -» bande, entretoise,flaque, tourillon 1697 Barras: «Affut de coursier. Affüt de bastarde. Affut de moyene » (planche) 0 1717 Masse: «les vettes dudit canon, qui est un cordage de cinq pouces de grosseur et de quarante brasses de longueur servant ä faire aller ledit canon de l'avant sur les costes de son affus» (24; Mars. 967:436 «de l'avant et de l'arriere [...] dans son affutz») 0 1721 B6nat «la caisse ou affut du courcier » (F48) 0 1729: « Un courci6 calibre de 36 avec son affut marin garny de ses platte bandes [...]. Deux batardes de fonte calibre de 8 garnies de leur afust marin et plates bandes de fer»; «Deux moyenes de fonte calibre de six avec leur affut» (Mars. 967:305,306) 0 1734 Reynoir: «deux poulies pour faire avancer les affuts desd. canons aprds qu'ils ont iou6»; «Les anguilles du canon de courcier [...], servant ä 1'affut dud. canon [...]. Les anguilles [...] servant de coulisse aux affuts desd. bätardes » (9,11) 0 1783 EncM: « Affüt de bord [...]. Les affClts des canons de galires [...] ne sont point montds sur des roues, mais 6tablis dans des coulisses; on ne peut les orienter de droite ä gauche, de gauche ä droite ». • De - affüter 4° (FEW 3,917b, FUSTIS).

AFFÜTER

175

AGANTER

AFFÜTER, v.tr. 1° 'assujettir, fixer, mettre en dtat' (* att. gal.). [12e - 16e s. (FEW)]. 1384: «Item 2 courbes pour afuster le mast»; «Item 2 courbes ä afuster au mast»; «Item 2 courbes ä afuster le mast» (Br6ard 77,78,79) 0 1455-74 Chastellain: «icelle [barge] affustie et garnie de bonnes gens de guerre » (245) 0 1573 Dup: « Turpot [...] est un soliveau [...] dont y en a [...] deux du costi de poupe affiistez et acclampez ä la varengue» > Nie > Binet 49; «Aclamper ou acclamper, c'est en terme de marine, affitster et ioindre turpot, serre ou autre piece de bois ä une autre avec clous ou chevilles » > Nie > Mon. • 2° 'enter (un mät)' (* att. gal.). 1636 Cleirac: « on dit mast afuste, quand il est ent6, ssavoir qu'il y a des pieces par le bout de haut» (22; 1647:43 et 1660:41 affuste) 0 1643 Fourn: «s'il est entd par haut, on le nomine mast afusti»; «mast [...] gemelld, coustonni, surlife et affusti» (9,27) 0 1678 Guillet: «Mats gemelli, jumeld, ou afuste: c'est-ä-dire, fortifid par des jumelles, ou pi&es de bois, qui empfichent qu'il n'eclatte et ne rompe » 0 1701 Basn: « mät affiistd » (s.v. mast gemelld). • y 'mettre (un canon) en batterie' (* att. gal.). [15es. (e.a. 1455-74 Chastellain [248]) -1832 (FEW)]. 1499 Auton: «et lä furent assix et affutis eine ou six canons et faulcons» (1,30) 0 1501 Auton: «entrerent et affusterent troys pieces d'artillerye» (11,170) 0 1541: « personnes qui ont besoignd ä l'artillerye de fonte et de fer pour le monstrer et affuster» (BN, fr. 4574:33, ds NGN) 0 1629 Baudoin: « et affusterent les canons de cersia (: coursie) pour aller battre et assaillir les galeres de Cicala » (353). • 4° 'mettre (un canon) sur son affüt' (# att.gal.). [dp. 1411 (afuster) (Gay s.v. bombarde)]. 1530 Seyssel, trad. Diodore: «Sur les aultres carracques [...] dresserent des fustz pour mettre et affuster des autres engins » (Hug) 0 1783 EncM 0 1792 Romme (NGN). • < fust 'füt (d'un arbre)' < lat. fustem, acc. de fustis 'bäton, etc.' (FEW 3,915a,917ab). AFONDER, v.intr. 'enfoncer dans l'eau, couler ä fond, fitre submergd (en parlant d'un navire)'. [ca 1160 Enias (-» ci-aprds) - 1611 Cotgr (FEW)], ca 1160 Enias: «Afondee est (: la barge) en un moment» (TL) 0 1213 Fet des Romains: «eles (: les nefc) afondoient»; «L'iaue entra dedenz tant que la nef covint a afonder»; «Cil savoit aler ou fonz de la mer [...] por aueune chose trover quant ele estoit affondee »; «il estoient en perill d'afonder par detriers »; An901s que Ii naviges se po'ist esmovoir [...], en afonda plus que la moitiez» (412,414,416,591,647) 0 1er quart 13es. Renclus de Molliens; «Icheste flöte et chele afonde » (TL) 0 ca 1307 Guiart: « Leur nef en la mer afonda » (Gdf). • De -fond Τ (FEW 3,872b, FUNDUS). AFONDRER - affondrer. AFOUGUER affouguer. AFOURCHER - affourcher. AFUNDRER affondrer. AFUS pl., AFUST - affüt. AFUSTER -> affüter. AFÜT -> affüt. AGADE aiguade. AGAIT aguet. AGANTER, v.tr. 1" 'prendre avec la main, saisir (un cordage, une rame)'. ca 1672: «Aganta lou ren: laisser tomber la rame dans la mer en faisant bien tenir le giron» (GNO); «aganta per man la carnau» - carnal; κ aganta lou rem et palper» -»palper φ ca 1685: «On la met (: la carnal) au bout du calcet dans un estrop pour retenir l'arbre peu ä peu lorsqu'on arbore, ce qu'on appclle 'aganta par man la carnau'»; « on donne vaute ä ces escottes contre les bittons de poupe, et il y a toujours un homme qui les tiens (: tient) ou agante pour les moller ou recouvrer quand il est besoin» (Mars. 967:191,192) 0 1687 Desr: «Agante, c'est ä dire prend. Ce terme n'est usitd que pour le commun des matelots » > Basn > Tr6v 1704, etc. (FEW) 0 1697 Barras: «Aganter. On se sert de ce mot sur les galeres pour dire tenir ferme. Agante la gume, agante l'escote, c'est ä dire arrete, tiens la gume ou l'escote, empeche de la moler ou de lacher» (16) 0 1783 EncM: «Agante, imp. d'aganter. ce mot est en usage particulidrement dans la M6diterran6e; il signifie attrape ». • V 'joindre (un navire)' (* att. gal.). 1783 EncM: «Aganter, enganter: terme vieux et trivial, mais encore en usage parmi les matelots, qui signifie aller plus vite, joindre: nous agantons ce vaisseau main sur main; c'est-ä-dire nous joignons ce vaisseau, comme s'il tenoit ä un cordage, sur lequel nous halassions main sur main » 0 1792 Romme (FEW). • < occ. agantar 'saisir, empoigner' < it. agguantare (s.d. ds DEI et GDLI; 1614 Pantera: «Aguantare 6 pigliare e tener bene stretta alcuna cosa»; aussi dans les dialectes, mfime mdridionaux; cf. aussi le

AGANTER

176

AGREIL

νέη. uantar 1312-19, guantar, DEI) < guanto 'gant' < frq. *want (FEW 17,506b). De l'it. vient prob, aussi l'esp. aguantar (1607 Oudin, DCE). AGGRAIS -» agrte. AGGREER

agreer.

AGITER, v.tr. 'remuer en tous sens'. [dp. 13es. (TLF); souvent part, passi/adj.]. 1629 Baudoin: «Les galeres, apres avoir estd agitees et repoussees diverses fois par les vents contraires» (623) 0 1697 Barras: «lorsqu'elle (: la barbe de la mestre) est en son lieu et que la mer est agitie» (51) 0 1708 Larrocan: «M. le baillif de Mendoce arriva dans le port de Gayette, ayant έΐέ lui-mfime un peu agite de la mer » (62). • Empr. au lat. agitare (FEW 24,262b), fröquentatif de ägere 'mettre en mouvement, agir'. AGNAN. s.m. 'morceau de fer perci d'un trou, qui sert ä river les clous des bordages ä Clin'. * AGNAN. 1751 Enc-1928 Lar (FEW). * AIGNEN. 1376 [Rouen]: «Item pour consture, aignens et clouages » (NGN) 0 1384: «Item de viel aignen despecii, le pesant ä 303 livres. Item de vieil clou»; «Item grant quantiti de menu clou et d'aignen tout rompu, et est tout ledit clou et aignen en un mont» (Br6ard 62,101). • Etym. inconnue (FEW 23,107b). Le mot semble de provenance m6ridionale (Castres agno, Rouergue anha 'gros clou'). L'dtymon lat. agna 'έρί' (uniquement chez Festus; cf. Rom. 33,556 et Alibert) est douteux. AGNEUILLOT, AGNEVILLOIT -» aiguillot. AGORIN, AGOSIN

argousin. AGOUTER -> agoutter.

AGOUTTER, v.tr. 'vider l'eau, 6coper'. ca 1672: «Six bouillots ou seaux avec douze saces pour agouter» (GNO s.v. bolhola); «Les meisonniöres sont des trous qu'on laisse au bas des madiers pour que l'eau puisse couler le long de la galere et qu'on puisse Yagoutter aux centines qu'on laisse pour cela » (GNO s.v. meissonnifcre); «les saces qui servent ä mettre l'eau dans les bouillots lors qu'on agoutte, c'est ä dire lorsqu'on vuide l'eau qui est dans la galere » (GNO s.v. sasse). • < occ. agotar (1389,1399 lat. agotare-, 1418,1531 occ. agotar, 1424 occ. aguotar, GNO; mod. agouta 'n veissiu, Mistral; aussi Achard, GNO), d6r. de gota 'goutte' < lat. gutta (FEW 4,349a; sens mar. manque). AGOUZIN, AGOZIN, AGOZZIN - argousin. AGRAYS h. agris. AGREER. v.tr. 1° 'garnir (un navire) de ses agrös, grder' (rare et tardif pour gal.), ca 1180 Gilles: «Mult par agreient ben lur nef» (GdfC) 0 1396: «une nef ensemble agretie» (Fr6ville 228,249) 0 1541: «appareiller et agreer la galeace» (Jal 1842:21) 0 1584 Ordonnance: «les bourgeois du navire sont tenus fournir et agreer les v[a]isseaux bien et deuement» (Cleirac, Us 514) > Guidon 334 agreer / Fourn 131 aggreer 1621 Binet: «Agreer et fournir un navire» (58) 1643 Fourn (1) > Dassii 7 / Robbe 43 / Fur > Basn 0 1677 Millet (10) 0 1678 Guillet: «Agreer un vaisseau est l'iquiper de sa manoeuvre, de vergues, de poulies, de voiles, d'ancres et de cables» 1681 Ordonnance II.v.1: « Le contre-maitre ou nocher aura soin de faire agreer le vaisseau » (Isambert XIX,308) 0 1686 Barras (qui a probablement trouvd ce verbe ds Guillet): «galfere agreee est celle qui a tous ses cordages necessaires aux diverses manoeuvres du batiment, et chacun en particulier frap6 et placi ou il doit estre» (268) 0 1687 Desr: «Agreer un vaisseau. Voiez GARNIR un vaisseau» 0 1688 Miege -1829 Boiste (FEW) 0 1691: «Je parlerai des cordages [...], expliquant de quelle maniere ils doivent 6tre employdz pour agreer une galere» (SCH 132:8) 1697 Barras agreer (16) 0 dp. 1835 Acad 'vieilli' (TLF). • 2° 'garnir (une voile, un mät, une tente) de ses agrös'. ca 1705: «tout ce qu'il faut observd (sic) pour agreer cette voile » (Mars. 967:338) 0 ca 1705 Fontette: «cordages qui servent ä agreer la tende»; «manoeuvres necessaires pour agreer l'arbre de mestre» (343,346). •

< '6quiper, mettre en 6tat\ ddr. de greer 'id.' < nord. greiöa (FEW 16,55b; 2° manque).

AGREES, AGREETZ, AGREEZ -> agres. AGREIER -» agreer. AGREIL

agres.

AGRES

177

AH

AGRES, s.m. (surtout pi.) '6quipement, griement' (rare gal.). • AGREIL. 1547: «agreilz, appareilz» (BN, fr. 19065:137) 0 ca 1560 - 1771 Tr6v (FEW) 0 1636 Cleirac: «Agreils et sartie, signifie toute sorte d'appareils» (3) > Fourn 1 ( > Robbe 43) / (1660:6 >) Fur > Basn 0 1678 Guillet: «Agreils sont les iquipemens de cordages, de vergues, de voiles, de poulies, de caps de mouton et d'ancres» 0 1694 Corn (s.v. agrez) 0 1697 Barras: «Apareaux ou agreils »; « divers agreils de la galere » (22,62). • AGRfeS. [ca 1120 Brendan: agreie f. 'dquipement' (TLF); 1160-74 Wace, Rou 11,1876: agrei; etc.]. 1491: «lequel estoit all6 mener des aggrais ä Honnefleur pour armer vos navires» (GdfC) 0 fin 16's. Guidon: «agres et apparaus» (333) 0 dp. 1643 Fourn (FEW; c'est uniquement agreil que nous avons trouv6 chez Fourn) 0 1677 Dassii: « cordages et agrets [...]; mats, antennes, cordages, poulies et autres agres»; «renouvellement d'agrez par an»; «vituailles, agreez, aparaux» (130,170,177) 0 1678 Seignelay agrays (Jal) 0 1681 Ordonnance I.ii.l: «les agrds et apparaux» (Isambert XIX,285) 0 1687 Desr: «Agrez, ou agrezil sont tous les cordages ndcessaires pour garnir un vaisseau » 1691: « Memoire sur les manoeuvres et sur les agrez d'une galere»; «afin que la mesme palmante, la mdme mature, les mesmes voiles et les mfimes agrez puissent servir indifferament ä touttes les galeres» (SCH 132:1; SCH 134B:261) 0 1697 [Marseille]: «.agres et atraix [...] pour le pincou (: 'pinque')» (Thdnard 71) 0 ca 1705: «les autres agreetz de cette voille» (Mars. 967:340) 0 1717 Masse: «tous ses agrez» (1; Mars. 967:424 agrees); «les cordages et agrez» (130) 0 1721 B6nat agrez (599) 0 1727 Barras: « O n ne doit pas m i m e comprendre sous le nom d'agrez les poulies, tallies, bigotes, pasteques, massaprez, guin^onneaux et tout ce qui contribue ä mouvoir les cordages necessaires aux manoeuvres d'une galere» (11,236™) 0 1728: « Embarquement des agrests (: gumenes et gumenettes)»; «II (: le comite) a soin des ormech, de tous les cordages, des tendes, tendeletz, flames, pavezades, voilles, et generallement de tous les agrez» (Mars. 967:172,225). • AGRESIL / AGREZIL. 1687 Desr agrezil (-. agrfes) > Fur s.v. agreils > Basn 0 1691 Ozan agresil (229; < Guillet agreils) 0 ~ 1751 Enc agrezil (FEW). • Formation rdgressive de -> agreer, agreier (FEW 16,55b, nord. GREIDA; la forme agresil manque). AGRESIL, AGRESTS, AGRETS, AGREZ, AGREZIL

agres. AGU -> agut, aigu.

AGUET, s.m. 'guet' (* att. gal.). [mil. 12's. Wace - 14's. agait; aussi aguait (FEW); 12' - 1 7 ' s . agait, aweit, puis aguet 'embuscade' (TLF, FEW)], ca 1320 Chiprois: «et mist ä 1 'agait de Tissue dou goulf de Veneise 1 lein soutil pour descovrir» (169). • < 'vigilance' < aft. agaitier, dir. de gaitier, -» guetter (FEW 17,454b, frq. *WAHTA). AGUEILLOT - aiguillot. AGUILHE, AGUILLE, AGULHE, AGULLE, AGULLIE - aiguille. AGUMENE -» gumäne. AGUMINETTE -> gumenette. AGUSSIN -> argousin. AGUT, adj./s.m. '(clou) qui se termine en pointe'. Probablement (du moins au 16® s. ä Gßnes) clou de section carrde (GNO s.v. agus). 1298 Polo: « Lors nes [...] ne sunt clavee[s] con agu de fer [...]; ils ne ont fer por fer agus »; « nes [...] clav6[e]s d'agu de fer» (30,161) 0 1369: «eleu agu [...], cleux de tillac» (BN, fr. 26009, η" 815; aigu ds Chazelas 1,208) 0 1493-94: «pers et agutz »; «cinquante cinq livres d'agutz et pers» (B 2551:121,122) 0 1510: «cloux, pers de tailhes, agus» (B 2551:151™). • < occ. agut (1301 lat. agutus, Β 1936:113; 1317 lat. acutus, Β 1518:68"; 1379 occ. agut, GNO; 1406 lat. agutus, Cais de Pierlas 493; 1427 lat. agutus, acutus, Cais de Pierlas 504; occ. 15'-16's., FEW), qui vient du lat. tard. acutus 'esp. de clou', < adj. latin 'qui se termine en pointe' (FEW 24,128a; * fr.). Cf. ä Venise le lat. acutus en 1255, agutus en 1274 (Sella 3,10), ä G6nes le lat. agui en 1358-59, aguti en 1423 (Gatti 88); l'it. aguto n'est attestd qu'ä partir de 1574 (Piombino 25™). AGUYMETTE > gumenette. AH, interj. 'exclamation de salut'. [dp. ca 1050 Alexis pour toutes sortes demotions (TLF); jusqu'au 17's. a (FEW)]. 1697 Barras: «.Ah, c'est une exclamation, un cry qu'on fait faire ä toute la chiourme, ou une espece d'honneur et de salut qu'on rend aux gens de qualit6 ou autres personnes de marque en entrant et en sortant d'une galere.

AH

178

AIDE

On appelle cette ceremonie saluer de la voix. On salue de mesme les capitaines de galere, mais on ne rend point cet honneur aux subalternes. On reitere deux fois ce salut pour un chef d'escadre et trois fois pour le general des galeres. On salue aussi de cette maniere (tous les jours en naviguant) le pavilion que porte la commandante, d'abort que le soleil paroit sur l'horison: si c'est la reale on la salue trois fois, et deux fois la patrone ou toute autre galere qui commande. On fait la mesme chose en entrant dans un port quand on va prendre son poste: avant que de mouiller on salue la commandante, supos6 qu'on aproche d'elle ä la portde de la voix» (16); -» ouh. a < lat. a (FEW 25,1a). AHERDRE

aerdre.

AIDANT, s.m. 'aide, garcjon (sp6c. du canonnier)'. [dp. Τ tiers 12° s. (FEW)], ca 1672: « Les trois ayudens tirent et chargent les canons selon les ordres du maistre canonnier et doibvent prendre garde, lors qu'ils prennent de [la] poudre dans les barils, de ne faire point des tresnde[s] de peur du feu; ils ont vingt livres par mois » (GNO s.v. aide canonnier) 0 ca 1705 Fontette: « n'y ayant dans ce temps lä (: dans un combat) ä la sainte Barbe qu'un aidant de canonier que Ton presse de faire passer la poudre» (393; MMR 111 aydant) 0 1722: «ä 5 aydans de canonniers (: sur la patronne)»; «4 aydant de canonnier (: sur une gal. ordinaire)» (Mars. 967:239, 243) 0 1728: « Les trois aydans de cannonier tirent et chargent les canons selon les ordres du mestre canonnier, et doivent bien prendre garde lors qu'ils prenent de la poudre dans les barils de ne faire point de tresnöe depuis du feu » (Mars. 967:226). • Du part. pris. de aider < lat. adjutare (FEW 24,162a; ayudent manque). Ayudent est un occitanisme (< ajudar). AIDE, s.m. 'personne qui assiste (un officier, spdc. le canonnier)'. [dp. 13* s.; d'abord f. (FEW)]. 1389: « maistres d'aesse, calfas, rimolas, charpentiers, soieurs d'aez, varlßs de bras et autres ouvriers et aides » (Chazelas 11,192) 0 1441: «Francisco Badrac de Sinai, compaignon et ayde dudit nauchier» (Degryse 231 n. 14) 0 1549: « ung bombardier: 7 livres; son ayde: 72 sous » (BN, fr. 18153:63; Fourn 315; Isambert XIII,72) 0 1622 Hobier: «l'argousin [...] ayant pour son ayde le soubsargouzin» (50) > Dassi6 120 aide 0 1641: «Deux aides de canonniers» (Fourn 649) 0 1662: «ayde de pilote» (AN, B agnan.

AIGU. Cf. aussi -»agut. AIGU, adj. 'qui se termine en pointe'. [fin i r s . Raschi et ca 1100 Roland: agut; mil. 12's. Wace-1638 Stoer agu\ dp. 1606 Nie (FEW)]. 1213 Fet des Romains: «i hurtoient des bes trenchanz et aguz» (418) 0 1622 Hobier: «elles (: les galöres subtiles) ont l'extremitd de la pouppe aigue» (5) 0 1702 Aub: «vaisseau trop aigu, e'est un vaisseau qui a les fa^ons trop dtroites » (s.v. vaisseau). • Forme demi-savante, avec plus tard infl. de aiguille, aigre, etc., du lat. acutus (FEW 24,128a). AIGUADE, s.f. 1° 'provision d'eau douce'. dp. 1542 (-» prendre aiguade, etc.) 0 av. 1559 M. du Beilay (Hug s.v. argousin) 1611 Cotgr: «Aiguade: a watering, a taking in of fresh water » 0 1628 (AN, 8*77:65) 0 1628,1636 Mon: «Aiguade: provision d'eau douce sur mer» > Fourn 1 > fr. 19216:371 / Robbe 43 0 1641 aigade (Jal) 0 1641: «liban pour Yagade» (AN, B*77:164) 0 1677 Dassid: «Quatre boüiols pour aigade» (153) 0 1678 Guillet: «Aiguade [...], provision d'eau douce» > Fur ( > Basn) / Ozan 227 / 1697 Barras 16 (add. «Prononcis egade») 0 1680 Rich: «Aiguade. Prononcez tgade» 0 1683,1712 Danet 0 1687 Desr: «Aiguade, faire aiguade. Est un vieux mot duquel on ne se sert plus qu'en Levant, qui signifioit faire de l'eau» 0 1689 Tachard 0 1697 Barras: «On embarque en galere plusieurs autres baquets [...] pour \'aiguade »; « Bouiol pour Yaigade [...]. Bouiol A'aigade » (33,72) 0 1708 Larrocan: « Nous fumes cependant pour aygade tous les huit jours en terre d'Asie, avec les prdcautions requises, suivant lesquelles les galdres tournoient les proues vers la coste pour couvrir de leur canon le bataillon qu'on mit ä terre pour favoriser les pionniers, qui sont de bons / volliers (sic: bonnevoglies) des galöres, loüds ä tant par mois, ainsi que les soldats, pour y tirer la rame pelle melle avec les formats et les esclaves; et ces pionniers, conduits par des argousins des galores, vont avec la pioche, la pelle et la besehe, fouir en terre, et y creuser ä deux ou trois cents pas du bord de la mer des puits perdus d'environ six ou sept pieds de profondeur, suivant la nature de la terre; et trois heures aprfcs que ces puits se trouvent form6s, ils se trouvent pleins d'une eau douce, et qui ne retient rien de l'amertume et salure de la mer dont eile est purifiöe en passant par les pores de la terre; et e'est de cette eau que les argousins remplissent leurs barils pour la provision des galöres, qui dure six ou sept jours, sans corruption; et au bout de ce temps, il s'y engendre de la vermine; en sorte que, pour dviter de boire de cette ordure, il faut passer l'eau par un linge avant de la porter ä la bouche. II ne se passa pas d'aygade que des cavaliers turcs ne vinssent caracoller autour des pelotons de nos soldats» (32-33) 0 1717 Masse: « Vous faites vuider votre aiguade (: s'il y a une fuite d'eau), en reservant un barril plein seulement dans chaque banc» (129) 0 1728: «400 barils pour {'aiguade qu'on tient sous les bans et ä la rougeole» (Mars. 967:220); fontaine. t ALLER Ä L'AIGUADE. 1728: «Les sergens [...] / vont aussy tour ä tour ä l'aigade» (Mars. 967:233-34). f FAIRE (L'/SON) AIGUADE. 1546 (oü?)-1590 faire aigade (FEW) 0 1552 Rab IV.2: «ce pendent que les chorines des naufz faisoient aiguade » (11,36); IV.66: « Vos chorines y pourront faire aiguade et lignade» (11,241) > 1599 Marnix de Sainte-Aldegonde faire son aiguade (Hug) / Cotgr / Oud 1660 0 1560 Du Pinet, trad. Ulloa-Guevara: «descendre quelque fois en terre [...] pour faire ayguade» (GNO) 0 1575 Thevet faire aigade, faire aiguade, faire esguade (Hug) 0 ca 1575 Monluc faire aiguade (Hug) 0 1616 Lupp£: «lorsqu'il faudra fere les eyguades par la force, le lieutenant de la r6alle doit donner les ordres» (182) 0 1616-20 Aubign6: « une conche [,..]oü les gal£res ont accoustum6 de faire aigade»; «suivant sa route par Madire, il y voulut faire aiguade»; «l'armfee faisoit esguade ä Citera» (1,343; 11,327; IV,125) 0 1628,1636 Mon: «faire aiguade: aller puiser, prendre, faire provision d'eau douce» > Fourn 1 > Robbe 43 0 1643 Fourn: «ayant fait aiguade et provision de bois » (242) 0 1660 Luppi: «faire les eyguades »; « ayant faict nostre aiguade »; « fusmes fere ayguade ä I'isle de Chamo »; « allasmes

AIGUADE

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AIGUILLE

fere eygade »; « apr£s avoir [...] faict notre eyguade »; « quant il faut fere ayguade, c'est ä luy (: l'argousin) de l'aller fere» (78,79,86,118,135,170) 0 1660 Oud faire aigade 0 1667 Ablancourt, trad. Marmol Carvajal: faire iguade > Rich 0 ca 1672: «Lorsqu'on va faire aiguade, ils (: les compagnons) y vont pour empescher que les for9ats et esclaves ne se sauvent et pour les faire travailler» (GNO s.v. compagnon); «Le patron de caicq doit [...] prendre garde qu'il ne se rompe contre quelque rocher quand il va faire aigade ou le bois» (GNO s.v. patron) > Mars. 967:228 faire ayguade φ 1677 Millet: faire aigade (10) 0 1680 Pom: «faire aiguade, (on dit encore) faire de l'eau » (233) 1680 Rich 0 1683,1712 Danet φ 1687 Desr (-> aiguade) > Corn 0 1689 Tachard faire aiguade 0 1690 Fur > Basn 0 1691 Ozan: faire ayguade (222) 0 1694 Acad 0 1697 Barras fate aiguade (16) 0 1708 Larrocan: « nous fismes cependant nostre aygade »; «la ndcessitd de faire aigade » (41,45) 0 1728: « Une galere ne peut guer(r)e demeurer plus de huit iours sans faire aygade: ce n'est pas qu'en retranchant les chaudieres et remplissant les tonneaux vuide[s] de vin eile n'en peust demeurer quinze. Mais il ne faut jamais attendre l'extremit6, car si un homme qui rame dans les grandes chaleur[s] ne se raffraichit de temps en temps, il faut qu'il creve ou qu'il cesse de ramer »; « L'argousin [...] a le soin de faire l'aigade et le bois »; « Les mariniers de rame [...] vont faire l'aiguade, portent et raportent les barils » (Mars. 967:220, 231,233). H LEVER L'AIGUADE. 1548: «le tineau pour lever l'aygade » (B 1260:51VO). 11 PRENDRE AIGUADE. 1542 La Borderie: « pour prendre egade » (202). 11 RAFFRAlCHIR L'/SON AIGUADE. 1616 Lupp6: «il sera nescessayre de raffraischir I'eyguade» (188) 0 1660 Lupp6: «soudain [aprfcs] avoir rasfraichy notre eyguade» (132) 0 1708 Larrocan: «la n£cessit6 de rafratchir notre aygade » (45). • 2° 'lieu oü l'on fait provision d'eau douce'. dp. 1611 Cotgr: «aiguade [...]: also, a place of watering, for shippes» 0 1616 Lupp6: «les soldats quy seront comand6s pour aller deffandre les eygades en pays ennemy» (178) 0 1678 Seignelay: «pour voir l'estat auquel sont les fontaines et les aiguades» (Jal) 0 1678 Guillet: «Aiguade. Ce mot signifie igalement [...] le lieu oü les vaisseaux envoyent l'öquipage pour faire de l'eau» > Fur ( > Basn) / Ozan 227 0 1704 Villette: « mais ayant perdu beaucoup de belles ayguades ä la coste d'Espagne, nous fusmes contraints d'aller faire de l'eau ä Velez-Malaga » (155). • < occ. aigada (1536 ayguada et 1445,1509 levar aygada, GNO; 1529 levar aygado et prendre aygado, Valbelle 208,209; mod. eigado), άέι. de aiga 'eau' < lat. aqua (FEW 25,64b-65a; ne donne que la loc. faire aiguade). AIGUE -» eau. AIGUEDIERE, s.f. 'aiguiere, burette'. [1480 eiguediere (FEW); 1580 (Draguignan) aiguadiere (GdfC)]. 1513 aiguediere (B 1232:31) C> 1545: « deux ayguedieres »; « deux petites esgaydieres pour servir ä dire la messe » (Β 1260:267VO,268). • < occ. aig(u)adiera, d6r. de aiga 'eau' < lat. aqua (FEW 25,65a). Cf. en latin: 1403 ayguederia (Cais de Pierlas 396), d6b. 15es. aygaderia (Cais de Pierlas 430), 1430 aygadiera (GNO). AIGUEILLOT -» aiguillot. AIGUIERE, s.f. 'burette, vase fort ouvert ä anse et ä bee pour contenir de l'eau ou une autre liquide', [dp. 1322; 1572- 1627 aussi esguiere (FEW)]. 1513: «3 aiguieres»·, «2 aiguieres» (B 1232:29™,31) 1525: «trois esguieres d'estaing» (BN, Clairambault 325:9399) 0 1630 Bouchard: «Une douzaine de cuilliers d'argent et une esgaire » (91). • < lat. aquaria, f. subst. de aquarius 'appartenant ä l'eau' (FEW 25,70a); dans le cas de nos textes certainement empr. ä l'occ. aiguiera (14 e s., Raynouard s.v. aigua; 1403 lat. eygueria, Cais de Pierlas 396, var.). AIGUILLE, s.f. 1° 'petite tige de m£tal, pointue par un bout et pcrcic de l'autre pour y passer du fil, et dont on se sert pour coudre les voiles, etc.'. * AGUILLE, etc. [1176-81 Chev. au lion -1637 Crespin; formes multiples (FEW, TLF)]. 1370: «grans aguilles a coustre lesdictes voilles » (BN, fr 27340, "Cormeilles", n° 14) 0 1390: « une quantity de fil et d'aguilles »; « une quantit6 de grosses aguilles et de fil» (Chazelas 11,200,201) 1510: « douze agulhes a couldre voilles » (B 2551:162).

AIGUILLE

181

AIGUILLE

+ AIGUILLE / EGUILLE, etc. [1260 et dp. 1611 aiguille, 1376 Modus-1660 Oud esguille; 1360 esgule\ 1611 -1759 eguille (FEW)]. 1547: «filz de voylle et esgulles»; «filz de voylle et esgulhes» (BdR, 356E, n° 13:B,H) 0 1642: «Quatre douzaines d'eguilles de voile»; «Es-guilles de voiles ä 16 s. le cent» (Fourn 654,657) 0 1643 Fourn: «Aiguilles de tri servent ä coudre Ies voiles»; «Les aiguilles [du trdvier] sont de bon acier et coustent cinq sols piece» (1,128) 0 1677 Dassid: «cinq douzaines d'esquilles (sie), huit livres de fil d'esquilles»; «soixante aiguilles de voile» (91,92) 0 1687 Desr: «Aiguilles de tri, ou de trevier, sont des aiguilles ä coudre les voiles, dont il y en a de trois sortes: de couture, d'oeillets et de ralingue» > Corn / Basn; «Eguilles de t r i » 0 1691: «passant avec Vaiguille un fil dans la toile [de Ia voile]» (SCH 132:112) 1708 Bion: «ceux [des formats] qui Stavern des mestiers travaillent dans la galore, ceux qui n'en Stavern point apprennent ä faire des gros bas ä Yaiguille » (85) 0 1721 Bdnat: « plusicurs passades, c'est-ä-dire tous les tours que Γeguillie de fil nommd de voile fait au garniment» (779) 0 1773 Bourdd: «Aiguilles ä voiles. II y en a de trois sortes: les premieres sont pour coudre la toile; les secondes sont ä ralingues, doubles et simples, parce qu'elles servent ä ralinguer, c'est-ä-dire ä coudre les ralingues ä la toile, quand la voile est assemblde; les troisiemes sont les aiguilles ä oeillets, plus fortes que Celles ä coudre» 0 1783 EncM: «Aiguilles ä voile [...]. Les voiliers [...] s'en servent de sept espdees diffdrentes, qu'ils distinguent par les noms ä'aiguilles ä 2, ä 4, ä 6, ä 8, ä 10, ä 12 et ä 14 fils; celle ä deux Als est celle oü un fil simple passe dans le chat de Yaiguille, parce que ce fil se replie sur lui-mdme [...]. L'aiguille la plus courte et la plus foible est celle ä deux fils, qui a 33 lignes de longueur; celle ä 14 fils en a 55; cette dernidre a jusqu'ä quatre lignes de diamfetre ä sa plus grande largeur [...]. Toutes ont le tiers ou la moitid de leur longueur totale triangulaire, et e'est la partie qui se termine en pointe qui a cette forme [...]; le reste de Yaiguille est arrondi, pered ä la tdte d'une ouverture longitudinale pour recevoir le fil»; «Aiguille de t r i ou trdvier ». • 2° '(aiguille aimantde de la) boussole'. * AGUILLE, etc. ddb. 13e s. Guiot, Bible: « une aguille ont touchid » (GdfC) 0 ca 1265 Brunet Latin: « prends une piere d'aimant: vous troverds k'ele a 2 faces [...]; et chascune des deux faces alie la puinte de Yaguille vers cele tramontaine a qui cele face gisoit» (NGN) 0 1289 Gielee 4629: « Qu'il en font Γ aguille tourner / Par coi en mer vont bon chemin» 0 1386: «aguilles ayment(r)ees pour la tremontaine» (GdfC s.v. aimanter) 0 1389 Mdzidres: «en la poupe de la nef avoit une petite boiste en laquelle avoit une aguille de fer tournant, frotde ä la pierre d'aymant» (1,539) 0 1424-25 [SeineMaritime]: «trois douzaines d'aguilles de compat» (NGN s.v. compas) 0 1441: «plusieurs compaes, aguilles et orloiges de mer» (La Roncidre 11,211) 0 1513: «2 agullies et une anpolaite» (B 1232:29"°) 0 1519: «une agulhe de navegar» (GNO) 0 1526: «troys agulhes pour naviguer» (AN, X1A8621:200"°) 0 1547: «trois aguilhes de compas » (NGN) 0 1547-50 Stolonomie: « Deux boites avecq' leurs aguilles, ou bien quadrans ä naviguer » (23vo). AIGUILLE / E(S)GUILLE, etc. 1379 Inventaire de Charles V: «aiguille de mer» (Gay s.v. boussole, GdfC) 0 1526: «2 egulhe de naviguer» (B 1260:75, ds GNO) 0 1545: «Trois esguylles ä naviguer» (B 1260:268) 0 1553 Nicolay, trad. Medina: «les aiguilles de naviguer» (Metzeltin 105) 0 1575 Thevet esguille (Hug) 0 1611 Pasquier: «Ceste aiguille se met chez nous dans une figure quarree, qui est la cause pour laquelle nous l'appellons quadrant» (GdfC s.v. boussole) 0 1615 Pyrard aiguille (1,33) 0 1621 Binet: «aiguille mariniere» -» aimant 0 dp. 1622 aiguille (FEW) 0 1647 Cleirac, Us: «esguille marine»; «aiguille aymantde» (7,537) 0 1660 Luppd: esgueille (81) 0 1678 Guillet: «Aiguille aimantde ou aiguille marine est ordinairement un fil de richal plid et disposd en lozange, qui est la figure que les gdomdtres appellent rhombe. Ce fil de richal est comme enchassd dans l'dpaisseur d'un carton, qui est de figure circulaire, et qui porte sur sa face plusieurs circonfdrences, les unes divisdes en degrds et les autres en rumbs de vent [...]. L'un des angles aigus de la lozange, dtant frottd et animd d'aymant, se tourne ä peu prds vers le Nord [...]. II y a quelques aiguilles qui sont faites d'une petite platine d'aeier [...]; elles sont moins sujettes ä la roüille que Celles du fil de richal et plus susceptibles des qualitds de l'aimant. Chaque aiguille doit dtre portde et balancde sur un petit pivot qui est au centre de la boussole et qui est couvert d'une petite pidee d'airain, appellde la chapelle de Yaiguille » > 1697 Barras 16 (add.: «Prononcds eguille») 0 1680 Rieh tguille (s.v. boussole) 0 1682 D'Ortidres: «comme le compas de route est l'instrument le plus necessaire ä cette profession, le magasin sera fourni d'une bonne pierre d'aimant bien eprouvde pour toucher les aiguilles des compas toutes les fois que les galeres sortiront pour aller en mer» (152) 0 1687 Desr eguille (s.v. aiguille aimantde). H AIGUILLE MARINE. 1678 Guillet: «Aiguille aimantde ou aiguille marine » > 1694 Acad / 1697 Barras 16.

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• 3" 'gond du gouvernail, mäle'. FIG. XIX-8, XLIV-93, XLV-33. * AGUILLE, etc. 1359: «Item une aguille de fer pour asseoir le gouvernal de la gallee» (BN, fr. 26002, η" 824) 0 1389: «pour avoir rappareillie aguille de la galee» (Chazelas 11,197) 0 1510; «aguilhe et ferremente de tymon» (Β 2551:151") 0 1539 [Vaucluse] agulhe (GNO s.v. agulha) 0 1545 agulhe (B 1260:442") 0 1564: «l'aguilhe du thimon» (Arles 573:918). •* AIGUILLE / EGUILLE, etc. 1512: « 4 egullies de timon» (B 1232:13) 0 1514: «Deux egullies de timon» (Β 1232:48") 0 1521: «Yeguilhe du thymon» (BN, fr. 3174:25; AN, B"77:21vo) 0 1629 Baudoin: «mirent un autre timon, et flrent entrer Yesguille dans l'oeil du timon avec leurs mains» (359) 0 ca 1672: « Pour faire tenir le timon contre la galere il faut une eguille qu'on cloue au dessus du talon de la carene; eile est de dix ä douze pans de longueur, et on la fait ainsin longue affin que si par malheur le talon du timon touchoit la pointe de quelque escueil, il ne peut pas sortir de ceste eguille » (GNO s.v. agulha) 0 ca 1680 eguille (SCH 135:27 planche) 0 1691: «sans comprendre la saillie du talon du gouvernail qui a 5 pouces, et celle du talon de Yaiguille qui en a un»; «Du timon [...]; comme cette piece est mobile, devant aller tantost ä droit et tantost ä gauche, eile est arrest6e en bas ä deux pieds Vi de son extremitö par une panture qui embrasse toutte la piece et qui a une ouverture ä la teste que l'on appelle femelle, dans laquelle passe Yesguille qui est attachde ä la rode de poupe, sur laquelle eile tourae»; « 1 eguille de 11 pans de longueur»; «aiguille [...] pour le caiq» (SCH 134B:3,206,301,304) 0 1694 eguille [des ailerons] (texte presque identique ä Bdnat 1721) 0 1697 Barras: «Aiguille du timon est une ptece de fer qui a de longueur sept pieds huit pouces; son diam^tre au gros bout est de trois pouces et demy venant en diminuant jusqu'ä l'autre bout qui n'a qu'un pouce de diamfetre. Les ailes de Yaiguille ont trois pieds et deux pouces de longueur et trois pouces de large; eile p£se environ deux cent quarante livres. L'aiguille doit fitre pos6e un pied et demy et six lignes par dessus le talon de la gatere [...]; aiguille du caicq » (17); «Aiguille du timon » (planche) 0 ca 1705 aiguille (Mars. 967:415) 0 ca 1705 Fontette aiguille (383; MMR 85 eguille) 0 1708 Larrocan: « en remettant son aiguille de fer (: de la chaloupe) dans ces gonds » (61) 0 1717 Masse: «la grande eguille de la rode [...]; vous faites en maniere de presenter bien juste vötre timon sur la pointe de Yeguille [...]; sitost que vötre fcmellot est tant soit peu dedans ladite eguille, vous estes le maitre de vötre timon » (138) 0 1721 B£nat: « aiguille de 10 pieds 1 pouce 4 lignes de longueur, cloü6e ä la rode »; « L'eguille (: du timon de l'avant) est de fer; sa longueur est de 5 pieds 2 pouces, son diametre de 2 pouces 8 lignes ä son gros bout et 10 lignes au petit; eile est clouie contre les bordages de la galere par ses ailes, qui ont chacunes 3 pieds Vi de longueur»; «Leurs eguitles (: des ailerons) sont de fer, l'une ä la droite, l'autre ä la gauche de la proue, ayant chacune 2 pieds de longueur et 1 pouce Vi de diametre au gros bout. Elles sont ä la distance de 3 pieds 6 pouces dessous la cuisse du tambouret, et 61oign6es du bout du capion venant ä poupe de six ou sept pieds. Leurs ailes ont chacune 1 pied de longueur»; «aiguille de poupe» (481,951,965,F27) 0 1727 Barras aiguille (11,276) 0 1729 eguille (du timon de proue) (Mars. 967:297; cf. 1721) φ 1734 Reynoir: «Yaiguille apliquöe ä la rode de poupe prend fondement ä la femelle du timon» (13). • 4" 'dpissoir'. FIG. XLIV-103. 1526: « 5 egulhe d'emplombar» (B 1260:75™) 0 1697 Barras: «Eguille d'emplomber» (planche). • 5* 'pifcce de fer avec laquelle l'argousin met ou öte la traverse de la menotte au moyen d'un marteau'. FIG. XLIV-114. * AGUILLE, etc. 1551: «Deux defferadours garnis d'agulle et marteaulx» (B 236:169") 0 1557: «deux defferradoirs avec ses deux aguühes » (B 245:265) 0 1558: «deux defferradour, deux marteaulx, deux aguühes» (B 233:448); «deux defferradours et troys aguilhes» (B 245:252) 0 1641: «deux enclumes, deux aguilles et deux marteaux pour ferrer et desferrer» (AN, B*77:152). * AIGUILLE / EGUILLE, etc. 1548: «Six esgulhes, deux marteaulx i deferrer» (B 232:51") 0 1558: «une aigulhe [d'argousin]» (B 233:502") 0 1628: «pour fere acomoder Yaiguille de l'argousin» (AN, Β"77:67) 0 1641: «deus esguilles [d'argousin]» (Fourn 647) > Enc 7,440a aiguilles 0 ca 1672: «Les eguilles, les enclumes, les taille fer et les marteaux servent ä ferrer et desferrer les forgats » (GNO s.v. agulha) > Mars. 967:220: «Les aiguilles et enclumes, les taille fer et les marteaux servent ä ferrer et deferer les formats» 0 1677 Dassid: «Deux enclumes, deux marteaux, deux Aguilles» (153) 0 1691: « eguille d'argouzin » (SCH 133:table fer) 0 1703 Barras: « aiguilles / d'argousin » (1,537-38). • 6° "barre de fer qui traverse la menotte'. FIG. XLIV-113. 1691: «eguille de menotte» (SCH 133:table fer) 0 1697 Barras: «Aiguille de menote» (planche) 0 1703 Barras: «aiguilles de menote» (1,538). • 7° 'avant du navire (?); quille (?)'. 1575 Thevet: « Hune, proue, scandalar, qui est une chambrette sur Yesguille » (Hug s.v. scandalar).

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• 8° 'longue pifcce de bois qui soutient les mäts pendant le cardnage'. ca 1672: «II faut aussy pour mieux asseurer l'arbre y mettre deux aguilles, qui sont deux longues pieces de bois qui s'appuient sur la couverte et qui servent de support ä l'arbre, ä l'endroit oü l'on fait la centure » (GNO s.v. agulha) 0 1678 Guillet: λ Aiguille est une longue et grosse pidce de bois ä l'usage des charpentiers et des calfateurs, qui s'en servent dans les radoubs pour apuyer le mats et empßcher qu'il ne se rompe quand on met le vaisseau sur le cötd, de sorte que Vaiguille est comme un arcboutant. Les Ordonnances du Roi veulent que quand on cardne un vaisseau, le maitre de l'dquipage ait soin que les aiguilles soyent bien presentdes et bien saisies» > Fur (> Basn / Corn) / Ozan 281 > Basn 0 1687 Desr: «Eguilles. C'est le nom que l'on donne ä des masts, lors qu'on les veut faire servir ä la carenne d'un vaisseau pour soutenir et renforcer les masts du mesme vaisseau » 0 ca 1705 Fontette: « Pour la seuretd des arbres il seroit bon de se servir d'une aiguille, qui est une piece de bois dont on applique une teste contre l'arbre au dessus (: MMR 85 «au dessous») de la ceinture du cotd que l'on doit mettre en quille. On arrette Vaiguille contre l'arbre avec un[e] oste de trinquet, et l'autre bout de Vaiguille porte sur le trinquenin et est arretd(e) ä la corde avec un[e] orse ä poupe de trinquet Les grosses galeres doivent mettre deux aiguilles» (383; MMR 85-86: les trois premieres fois eguille) 0 1773 Bourdd + 1783 EncM: «Aiguilles de carSne » 0 1944 (TLF). • 9° 'soutien de fer du fanal de poupe'. 1783 EncM: «Aiguille de fanal: barre de fer coudde sur laquelle s'dtablit chaque fanal de poupe ». • Aguille, devenu aiguille sous l'infl. de aigu, vient du bas lat. acücula, propr. 'aiguille de pin' (FEW 24,118a-l 19a; la loc. de 2°, ainsi que 3°, 4°, 5°, 6°, 7° et 9° manquent). Dans le Midi, cf. pour [2°j: lat. 1318-20 aculea (Sosson 90), ddb. 15= s. et 1435 agullia (Cais de Pierlas 431,426), 1448 agulha (GNO s.v. agulha), 1461 et 1478 agulha (Cais de Pierlas 508,509); pour [3°]: lat. 1435 agullia (Cais de Pierlas 425), 1496 agulha (BdR, 381E, n° 160:273") et occ. 1494 agulha (GNO), Westphal-Castelnau agulha (132). Cf. l'it. aguglia [3°] (manque ds les diet.) en 1574 (Piombino 17,25™). AIGUILLOT, s.m. 'partie mäle du petit gond du gouvernail'. FIG. XIX-9, XLIV-92,96. 1521: «Plus deux femelles et deux eguülotz» (BN, fr. 3174:25; AN, &TJ:2V° esguillots) 0 1548 Rab IV.8: «Je oy I'agneuillot (sic; agnevilloit dans les 3 ms.) fremir» (95) > 1552, IV. 18 aigueillot (11,95; de mfime ds l'dd. 1558, mais en 1556 agueuillot, GdfC) 0 ca 1672: « La mappe ou femelle est aussi cloude contre la galere, dessous la bastarde, et re?oit 1 'eguillot du timon» (GNO s.v. femella); «en cas que par malheur 1 'eguillot sorti (sic) de sa place, le talon du timon touchant contre quelque rocher ou secque » (GNO s.v. talon) 0 1691: «L'on met la seconde panture, qui arreste le hault du timon, ä la partie dudit timon qui repond / immediatement au dessous de la massane. Elle a deux branches qui embrassent comme l'autre toutte la largeur du timon, qui a un esguillot ä la teste au lieu de femelle qui entre dans le femellot attachd ä la rode de poupe»; eguillot, aiguillot (SCH 134B:206-07,207304) 0 1694: « Son eguillot (: de chacun des ailerons) est de fer. II a un pied de longueur et un pouce Vi de diametre au gros bout. II est ä la distance d'un pied par dessous le petit bout de l'aileron d'en haut et entre dans la femelle »; «les aiguillots des deux ailerons » (Mars. 967:302303; cf. 1721) 0 1697 Barras «Aiguillot du timon [...]; aiguillot du caicq » (17; aussi planche) 0 1721 Bdnat: « Le timon [...] est joint au capion et i la rode de poupe par des serrures mouvantes, nommdes femelots et aiguillots»; «aiguillot posd contre le timon vers son milieu [...]: 17 pouces»; «Son eguillot (: de la femelle du timon de l'avant) est de fer, ayant un pied de longueur et 2 pouces 8 lignes de diamdtre ä son gros bout. II est posd avec cinq cloux contre son bois par ses ailes qui ont chacune 1 pied 6 pouces de longueur»; «Leur eguillot (: des ailerons) est d'une mdme pidce avec la bände de fer de l'aile ayant 1 pied de longueur, 1 pouce V* de diamdtre au gros bout. II se trouve ä la distance d'un pied par dessous l'extremitd de la queue de l'aile et entre dans le femelot»; « Cette aiguille ou aiguillot est posde contre le timon vers son milieu» (444,481,954,964,F50) 0 1727 Barras: «Femelle de massane. Terme de galere. Pidce de fer ainsi appellde, parce qu'on la clouC au prds de la massane, environ cinq pieds au dessous du dragan; eile est composde de deux ailes, qui ont une ouverture dans leur jonction pour enchasser aiguillot, qu'on y meut comme un gond dans sa penture » (11,276™) 0 1729: « Son eguillot (: du timon de proue) est de fer, ayant de meme que le femelot deux ailes. II a un pied de longueur, 2 pouce[s] et 8 ligne[s] de diametre ä son gros bout. II est cloud ä son bois par ses ailes avec 5 cloux de chaque cotd, ä la distance de six pieds 10 pouces du femelot. Chaque aile a un pied et 10 pouces de longueur, 3 pouces de largeur, et 6 lignes d'epaisseur. II y a 3 pieds du meme fer et de la meme piece de 1 'eguilot qui se continüent au dessus du timon et font quatre pied en toute sa longueur [...]. L'eguillot entre dans la femelle » (Mars. 967:298; cf. 1721) 0 1734 Rcynoin « Yaiguillot, (jui est ätuich6

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au timon, s'emboete dans la massane attachee au capion de poupe » (13). • Dim. de aiguille 3° (FEW 24,120b, ACUCULA; eguillot manque; «- 23,98b, agnevillot), ou plutöt francisation de son corr. marseillais agulhot (1500 et 1510, GNO; 1496 lat. agulhotes pi., BdR 381E, n° 160:273"°). Of. aussi l'it. agugliotto (1574 Piombino 25"; 1614 Pantera: premiere date du LEI 1,532). AIGULHE -> aiguille. AIL, s.m. 'allium sativum: genre de liliacde dont le bulbe a une odeur forte et piquante'. [dp. 12°s.; d'abord al (FEW)]. 1355: «pour aulx et oignons demi escu [par galfcre] » (Chazelas 11,145) 0 1385: « six liaces d'aulx et d'oingnons [pour deux galeres]» (Chazelas 1,290) 0 1510: « pour les herbes i ä faire potaiges aux gens de la maistrance et galleres, fruictz pour les collations des galleffatz et maistres d'aiche, et auk et oignons » (B 2551:184-184"°) 0 ca 1520 Conflans: « on y meet (: dans une nef) poullailles pour les gens de bien ou pour les malades, oefz, espices, auz, oignons »; « oefz, poisson, aulz, oignons, espices [pour une galfcre] » (34,39). • < lat. allium (FEW 24,333a). AILE, s.f. 1° 'c0t6, partie laterale, flanc'. [dp. 12* s.; d'abord aussi ele, aisle (FEW)], ca 1307 Guiart: «Leur granz batailles ordenoient, / Dont moult furent longues les eles » (TLF: 'flanc de navire'; cf. Jal: 'rame') 0 1573 Dup: «Penne aussi se prend [...] pour \'aile de la voile enfilie en bouline» 0 1621 Binet: « Les ailes du navire, e'est ä dire, Latera » (58; aussi 1642 Oud > Duez) 0 1682 Exercice: « Chaque galere de Vaisle droite de la rdale se doit regier sur celle qui est sur la gauche» (25) 0 1691: «on [...] areste chacune des aisles [des ailettes] d'un cloud sur le dragan» (SCH 134B:14) 0 ca 1705 Fontette: «La bände de fer que l'on appelle les aisles du femelot» (414; MMR 159) 0 1721 Binat: « Elle (: le gorgias) est coup6e en forme d'dcusson selon que les ailes le permettent»; «Les cols des lattes [...] forment une partie des ailes et l'euvre morte de la galere »; «[Les moisselas de poupe] qui forment la longueur de la poupe et qui servent de fondement ä ses ailes »; «Aile de la femelle [...]. Aile de l'eguillot»; aile [de l'aiguille]; aile [de femelot] (301,353,375,445,951,953) 1727 Barras: «aile [de femelle]» (11,276"°) 0 1728: «aisles de poupe»; «II faut ensuite travailler au dehors et commencer par les deux aisles» (Mars. 967:148,157) 0 1734 Reynoir: « Les cols de lattes sont posds sur chaque cöt6 de la couverte, formant une partie des ailes de l'oeuvre morte» (11). 1 EN AILE DE GABIAN. -» gabian. • Τ 'aileron'. 1694 aileron 0 1721 -» aileron, palanquinet, timon. a < lat. ala (FEW 24,283a; sens sp6c. manquent). AILERON, s.m. 'chacun des deux timons lateraux de proue'. 1694/1729: «Le sr Jean Baptiste Chabert, premier maistre constructeur des galeres de France et le premier sans contredit de l'Europe de l'aveu meme des etrangers, avoit / invente en 1694 deux timons ä prouö qu'on noma aisles ou aislerons. II pretendoit avec iustice en tirer beaucoup d'utilitd pour la conservation des galeres et pour empecher qu'elles ne fussent expos6es au grand feu des ennemis par la longueur du temps que les galeres employent ä faire sie et vogue. Mais l'an 1695 on trouva qu'il y avoit quelque chose ä redire aux deux aislerons, et on voulut les perfectionner en inventant un seul timon de proue, comme estant plus simple et d'un usage plus facile ä gouverner la galere. Les deux aislerons et le timon seul de proue ont eu chacun leur partisans, estant tous deux d'un grand usage et d'une grande utilitd. Neantmoins lors qu'on eut examine avec un grand soin toutes choses et qu'on eut penetre iusqu'aux moindres circonstances touchant la pratique et le service qui se pouvoit tirer de tous ces differens timons, et qu'on eut fait toutes les epreuves qu'il convenoit pour rentiere connoissance de celuy qui estoit le meilleur(s) et le plus necessaire, le Ministre se declara enfin pour le timon seul ä proue, et on s'en est servy depuis ass6 longtemps tant dans les mers du Ponant que dans la Mediterran6e, et les deux aislerons rebutöz n'ont iamais es ιέ mis en pratique [...]. / J'ay mis icy I'invention des deux timons proposez par Chabert, quoy qu'il[s] n'ayent iamais et6z en pratique, pour satisfaire ä la curiosite de ceux qui serons (sic) bien aise d'en voir le detail. - Noms et dimentions des pieces qui servent aux deux timons ou aislerons de proue proposez en 1694 par le sr Jean Baptiste Chabert, 1" m° constructeur des galeres du Roy. Les deux timons qu'on appelle aisles ou aislerons sont composes de bandes de fer, de bois de peuplier ou de planches de Flandres. lis ont chacuns 8 pieds de longueur,

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3'Λ ä sa plus grande largeur et 2 pouces 9 lignes d'epaisseur. II faut remarquer que de la longueur de ces aislerons il y en a 4 pieds Vi qui vont dans l'eau; le reste qui en est dehors est de 3 pieds Vi, faisant 8 pieds de longueur en tout, et forme leur queufi qui est de fer. Ces aislerons sont doublez des deux cotez, c'est ä dire les 4 pieds Vi qui vont dans l'eau sont doubl6z de bois de / peuplier ou de planches de Flandres d'un pouce d'epaisseur. Elles sont clou6es aux bandes de fer de Vaileron pour fermer son vuide et le rendre d'un bon usage. Son eguillot est de fer. II a un pied de longueur et un pouce Vi de diametre au gros bout. II est ä la distance d'un pied par dessous le petit bout de 1 'aileron d'en haut et entre dans la femelle. Son femelot est aussi de fer et de figure ronde. II a un pouce 8 lignes d'ouverture et 7 ou 8 lignes d'epaisseur. II est avec l'eguillot de la meme piece que la partie de 1 'aisleron qui est de fer. Le femelot se trouve ä la hauteur de 4 pieds Vi du bout de l'aisleron qui va dans l'eau et re^oit l'aiguille. L'eguille est d'une meme piece de fer avec ses deux ailes. Elle a 2 pieds de longueur et un pouce V2 de diametre au gros bout. Elle est ä la distance de 3 pieds Vi dessous le tambouret et eloignee du bout du capion venant ä poupe de 6 ä 7 pieds. Ses ailes ont chacune un pied de longueur, 2 pouces de largeur, et 6 lignes d'epaisseur. Elles sont clouöes ä la galere avec deux perts ä leur extremit6 et d'un 3' au milieu. lis traversent le bordage et sont arret6z en dedans par une clavette pour rendre l'aiguille plus ferme et capable de bien soutenir 1 'aileron. Elle entre dans le femellot. La bande de fer a une femelle ä chaque bout. Elle a dix pieds de longueur, 3 pouces Vi de largeur, 6 lignes d'epaisseur ä son milieu, et ä l'endroit qui est vers les femelles un pouce Vi. Elle est cloude ä travers le tambouret de la galere pour rendre les deux femelles plus solides. / Les deux femelles, dont la figure est ronde, aboutissent l'une ä la droite et l'autre ä la gauche de l'extremit6 de la bande de fer, qui est clou6e ä travers le tambouret. Elles ont chacune un pouce 8 lignes d'ouverture, 6 ou 7 lignes d'epaisseur, et servent pour recevoir les aiguillots des ^ deux ailerons, qui sont aux deux cot6s de la proue de la galere. La barre de Yaisleron est de figure ronde. Elle est de fer et a 5 pieds Ά de longueur, un pouce et quart de diamettre. Elle fait a peu pres la figure d'un angle obtus avec la queue de Yaisleron. Elle tient sur son bord exterieur ä la longueur de deux pieds, oü il y a deux trous, qui forment comme deux etriers de fer de la meme piece de l'aileron, ayant chacun un pouce et 4 ou 5 lignes de diametre. lis sont faits pour recevoir cette partie de la barre qui les traversent, dont le bout sort 1 pouce Vi par d'heors (sic) le dernier estrier, ού il y a un trou(s) pour y metre un petit clou, afin de l'arrester et le rendre plus ferme. L'autre bout sort en dehors 3 pieds Ά, faisant en tout 5 pieds Ά, qui est la iuste longueur de la barre. Elle a deux anneaux de fer ä son bout pour y accrocher les deux palanquinetz qui servent ä gouverner l'aileron. Pour faire gouverner les deux ailerons il faut quatre palanquinets, deux pour celuy de la droite et deux pour celuy de la gauche. Le premier pour Yaisleron de la droite est accroch6 par un bout ä l'apostis, et par l'autre ä la barre. Le second pour le meme aileron est pareillement accroch6 par un bout ä un / (bout ä un) pair de fer qui tient & la cuisse de l'eperon, et l'autre bout ä la bane. L'on doit observer de faire la meme chose de l'autre cot6 pour gouverner l'autre aileron. Les deux timoniers gouvernent un aileron chacun. lis sont sur la rambade Iors qu'il faut faire feu du canon, et si c'est pour faire l'exercice seulement, ils gouvernent estant sur le tambouret de la galere. II faut une batayole ronde de fer de 6 ou 7 pieds de longueur et un pouce de diametre, sans compter la partie qui entre dans la patte et dans les deux etriers, qui a un pied Ά de longueur et 1 pouce et 2 lignes de diametre. Cette batayole est perpendiculaire ä Yaileron. Le palanquinet qui est accrochd au bout de la batayole sert ä mettre et ä oter Yaileron. La patte est de fer. Elle a 2 pieds de longueur, 3 pouces de largeur et 6 lignes d'epaisseur. Elle est percde au gros bout, et l'ouverture a 1 pouce et 3 lignes de large. Elle est clou6e sur le bort du tambouret, dont le trou est vis ä vis et de la meme grandeur que ceux des deux etriers de fer, qui sont cloudz aux contaux de la galere, dans lesquels le bout d'enbas de la batayole entre. Les deux etriers sont de fer. Iis ont chacun neuf pouces d'epaisseur. Iis sont clou6z aux contaux de la galere. Leur ouverture qui a un pied 3 lignes de large est vis ä vis celle de la patte, oü le bout de la batayole entre fort juste, ensuite dans les etriers pour la rendre plus ferme » (Mars. 967:299-304) 0 1721 B6nat: «les deux timons ou ailerons qui furent proposez en 1694 pour 6tre mis ä chaque cötd de la proue ou du tambouret [...]. Lorsque j'aprenois la construction, on apelle (: appela) [...] / galeres ä trois timons celles qui avoient les deux ailes ou ailerons ä chaque cöt6 du tambouret»; « Le Bailly de la Pailletrie les utilisa en 1702 en Ponant / contre les Hollandois [...]; de mdme le Chevalier de Langeron, ä l'embouchure de la Tamise, en 1708 »; « Dans le temps que l'on mit le gouvernail ä l'avant des galere[s] du Roy, en 1695, le sieur Jean Baptiste Chabert, premier maistre constructeur des mcmes bätimens ä Marseille, avoit / depuis l'an 1694 les deux timons qu'il nomma ailerons ou ailes, et il les pla£a ä chaque cöt6 du tambouret ou de la proue. II est bien certain qu'ils ont tout l'dfet que l'on peut souhaiter pour bien gouverner en un jour de

AILERON

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A I LETTE

combat, et sont assez bons pour l'usage dont j'ay ddjä parld. On peut se servir du seul timon ou des deux ailerons avec tout le succez et l'avantage que l'on souhaite. Iis ont mdme eu chacun leurs partisans et leurs admirateurs. Neanmoins, lorsque l'on eut examind avec grand soin toutes choses [...] / et qu'on eut fait toutes les epreuves qui convenoient pour rentiere connoissance du plus ndcessaire, le Ministre se ddclara en fin pour celui de l'avant comme le meilleur [...]. Les deux ailerons, ayant dtd rebutez, n'ont jamais dtd mis en pratique dans l'une ni dans l'autre m e r » (934-35,937-38,959-61). La description technique (962 sq.; toujours avec la forme aileron) est presque identique au texte de 1694/1729, sauf dans les cas suivants: « l i s ont chacun 9 pieds 1 pouce de longueur tout compris (: un anneau en plus) [...]; / le reste qui en est dehors (: de l'eau) est de 4 pieds 7 pouces et forme leur queue qui est de fer, ayant au bout un anneau du mdme mdtal, et un second au milieu du timon oü l'on acroche le palanquinet pour l'öter ou pour le mettre. La partie des ailerons qui entre dans la mer est doublde de planches de bois de Flandres ou de peuplier d'un pied 2 pouces de largeur, et d'un pouce d'dpaisseur. Elles sont cloiides les unes centre les autres, et de mfime contre les petits rebors de bois qui sont ä l'entour du timon, ayant 1 pouce et 3 lignes de largeur / et cloüez aux bandes de fer des mdmes ailes » (962-64). •

< 'petite aile, nageoire', dim. en -eron de

aile ( F E W 24,284b, A L A ; sens manque).

AILETE -* ailette. AILETTE, s.f. 'prolongement des bordages de la poupe qui en ddtermine la largeur et la hauteur; estain, cornidre'. FIG. VIII-2, XLI-16. • A I L E T ( T ) E . 1643 Fourn: « L'estambord [...] se finit ä la lisse de hourdy [...], qui est posde & angles droits sur son extremitd [...], soustenud par des consoles [...] qu'ils appellent aiguilletes ou ailettes de pouppe, que d'aucuns tracent en forme de triangle, et d'autres en console avec deux portions de cercle» (15) Φ 1680 D'Ortidres: «aislettes ou cornieres [...]; gourgias ou clef des aislettes» (77"°) 0 ca 1680: « L e s deux aislettes ou cornieres [...] doivent estre de 6 pieds de longueur sur 3 poulces Ά en quarrd, et du galbe de leurs figures» (SCH 135:1) 0 1691: « l a largeur des ailetes [...], s?avoir 6 pieds 3 pouces» (SCH 134A:46); « D e s ailetes. Ces deux pieces doivent dtre de bois de chesne et courbdes egalement. On en prend le trait sur le gabaris des estamenaires. Elles determinent la largeur du corps de la galere et la hauteur de sa fa$on. On en pose une de chaque cötd contre le capion, 4 pieds Vi au dessous du dragan. Elles s'eslargissent par leurs haults en forme d'escuson qui termine la longueur et la largeur du cul de monine. On leur(s) donne 6 pouces (: pieds) 'Λ de longueur, 4 pouces de largeur, sur 3 pouces Ά d'epaisseur qui va un peu en diminuant vers le hault. On areste chacune de ces pieces, qui embrassent le capion d'un cötd et d'autre vis ä vis la massane, avec un cloud chassd de biais dans ledit capion, et on en areste chacune des aisles d'un cloud sur le dragan »; « pour les ailettes et dragan: 14 [clous de] 6 [pouces, total] 5V« [livres]» (SCH 134B:14,290) 0 1697 Barras «Ailetes ou cornieres» (17) 0 1703 Barras: «Aletes ou ailetes. II y a deux pieces de ce nom; on les fait de bois de chesne, dgales et un peu courbdes en dedans de la galere. Elles appuyent par un bout contre le capion environ cinq pieds sous le dragan. On les cloüe par les autres bouts contre le dragan mesme, ä la distance l'une de l'autre d'environ trois pieds, ce qui fait qu'elles forment une espece d'ecusson qui ddtermine la largeur de l'arriere. Ces deux pieces fortifient le dragan et lui servent de clef, aussi bien que le gorgias » (1,557) 0 1721 Bdnat: «traverse servant de clef aux ailetes » (301; cf. 299,300) 0 1727 Barras: «ailetes ou aletes» (11,157) 0 1728 Barras «Gorgias ou clef des aletes» (11,536) 0 1728: «.aislettes, gordias ou gorgias, clef des aislettes» (Mars. 967:135; cf. 140) 0 1734 Reynoir: «Aillettes. Les ailettes (sic) [...] sont de bois de chesne de Provence» (3) 0 1783 EncM aillette 0 1820 Willaumez: «Ailette, prolongation des bordages de l'arriere, tribord et bäbord, dans les chebecs, felouques et autres petits bätimens levantins ä cul-de-poule » ( N G N ) -1932 Acad (FEW). • A L E T ( T ) E . ca 1672: « Le gorgias est une piece qui fortiffie les pieds ou les deux bouts d'enbas des alettes contre lesquels elles (?) sont cloudes » ( G N O s.v. gorgias) 0 1697 Barras (planche) 0 1703,1727 -» ailette 0 1740-44 Ollivier: «Aletes, ou aretes. Ce sont les deux demiers membres de l'arriere d'une galere, les memes qu'on nomme estains dans les vaisseaux [...]; leur pied est appuyd et arretd contre le capion de poupe ä environ cinq pieds sous le dragan, et leur tdte est appliqude et arretde contre les extremitds du dragan, de fa^on que les aletes determinent le gabari de la poupe, ou la largeur du cul de monine. Les aletes ont environ sept pieds de longueur, 4 pouces de largeur et 3 pouces et demi d'dpaisseur; cette epaisseur est un peu diminude vers la tete. On dit dans quelques ports de la Mediterrande et ä l'egard de tous les batimens alete ou arete pour estain » 0 1783 EncM allete.

AILETTE

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AIRE DE VENT

* ARETE [err.]. 1740-44 -» alette. • ELLETE. 18's.: « Les elletes » (SCH 136:24). • Dim. du fr. aile, resp. de l'occ. ala (lat. 1301 'soutien de la lisse de hourdi', Β 1936:114) < lat. ala 'aile' (FEW 24,283b; ne connait que ailette). Cf. l'esp. alete (non mar. 1587, DCE s.v. ala), auquel Vidos (BALM 13-15,668) fait remonter le mot fran^ais, et l'it. aletta (non mar., s.d., DEI; mar., s.d., GDLI). AILLETTE -> ailette. AILLIER -» allier. AIMAN

aimant.

AIMANT, s.m. 'mineral de fer oxyd6 qui a la propridtd d'attirer certains mötaux et qui est utilisi pour l'aiguille de la boussole' (* att. gal.). [fin l l ' s . Raschi jamant, 12 e -16° s. aymant; 13'- 15's. ayement·, dp. 1538 Est aimant (FEW)]. 1553 Belon: « maintenant que tout le monde a congneu la vertu de la pierre de 1 'aimant, la navigation est si facile» (NGN) 0 1621 Binet: «La marinette, c'est la bussole qui dresse les chemins ä la faveur de 1 'aimant et l'aiguille mariniere, et la Charte» (60) 0 1636 Cleirac: «la calamite ou pierre d'aymant» (10; 1647:15 et 1660:12 aimant) 0 1642 Oud aymant > Duez 0 1643 Fourn: «Boussole [...], en laquelle est une aiguille ftotde Λ'aymant»; «[les pilotes doivent] connoistre la declinaison de leur aymant»; «[le pilote] touchera luy-mesme, ou fera toucher en sa presence ses aiguilles, et si faire ce peut, emportera quant et soy une bonne pierre d'aymant» (3,90,123) 0 1682 D'OrtiSres -» aiguille 2° 0 dp. 1687 Desr: « La variation de Yayman, est l'arc de l'horizon qui se trouve entre le Nord de Vaimant et le vray Nord du monde» 0 1697 Barras «Aiman, pierre qui attire le fer» (18). • < lat. *adi(a)mantem, acc. de *adi(a)mas, alt. de adamas 'acier dur, diamant' (FEW 24,132a) < gr. addmas. AIMANTER, v.tr. 'communiquer (ä l'aiguille de la boussole) la propri6t6 de l'aimant'. f AIGUILLE AIMANTfiE. [1386 (-» ci-apr6s); dp. ddb. 17's. Aubign6 (FEW)]. 1386 aguilles aymentrees -» aiguille 2° 0 dp. 1636 Cleirac: «la boussole ou la boSte de l'aiguille aimantie » (10) > Fur (s.v. aimantd) > Basn 0 1643 Fourn aiguille aymantie (111) 0 1678 Guillet aiguille 2°. • De aimant (FEW 24,132b, ADAMAS). AINVANTOIRE -. inventaire. AIOUTER -» ajuster. AIR. Cf. aussi -» erre. AIR, s.m. 'fluide gazeux constituant l'atmosphfere'. H AIR MARIN. 1629 Binet (115). U DONNER DE L'AIR 'a6rer'. ['ouvrir les fenetres' dp. 1671 Pom (FEW)], ca 1672: « La parteguette [...] sert ä lever les tendeletz qui couvrent la poupe [...] pour donner de l'air et du frais ä ceux qui y sont dedans» (GNO s.v. parteguette) 0 ca 1680,1691,ca 1705,1721 -»boute-hors. • < lat. aer (FEW 24,221a-222a; air marin manque). AIRAIN, s.m. 'alliage de cuivre avec du zinc ou de l'6tain, bronze'. [dp. 12's., d'abord arain, erain; dp. 17es. surtout po6tique et remplaci par bronze (FEW)]. 1384: « quarreaux pour espringales empan6s d'arain [...]; quarreaux ferris et empan6z d'arrain » (Br6ard 62) 0 1503: « ung escauffador d'arain, ung aultre escauffador d'arain » (BdR, 373E, n° 73) 0 1513: « ung perol meyan et son padellin, une cullier d'aran » (B 1232:31) 0 1514: « plus 6 feullies plates A'arain » (B 1232:42) 0 1554 Amyot, trad. Diodore: «cinq cents vaisseaux A rames, tous armez par les proues d'esperons et pointes de fer et d'arin » (Hug s.v. arain) 0 1559 Amyot, "Lucullus": « cent et dix galeres toutes armees par les proues de forts esperons d'airain »; «les proufes revestues et armees de grosses pointes i'airain » (339,616). • < lat. pop. *aramen, forme assimilte du bas lat. aeramen (FEW 24,227b) < lat. aes, aeris "bronze". Arain > airain sous l'infl. du latin. AIR DE VENT -> aire de vent. AIRE -» erre. AIRE DE VANT -» aire de vent. AIRE DE VENT, s.f. (m.) 'rumb, (4e, 8', 16c ou 32') partie de cercle sur la rose du compas; chacune des directions du vent' (rare gal.).

AIRE DE VENT

188

AISSADE

• AIR DE VENT, s.g. 1678 Guillet: «Air de vent, trait de vent, rumb de vent, ou pointe de compas, est Tun des trente-deux vents qui divisent la circonförence de l'horison, pour la conduite du vaisseau » > Ozan 252 (> Basn) / 1697 Barras 18; « Rose des vents est une representation des trente deux airs de vents » > Rich 0 1697 Barras (72) 0 1717 Masse: «Une galere allant ä la rame et ä la voille par un beau temps et point de mer, elle ira par son plus pres iusqu'ä quatre air[s] de vent» (Mars. 967:467; AN, B6144:77 quarts de vent). • AIRE DE VENT, s.g./m./f. 1573 Dup (s.g.): «Aire de vent est un lit (: Iis) et rim de vent» > 1584 Nie (NGN) > 1606 Nie aire du vent > Cotgr (f.) 0 1636 Mon aire de vant s.g. 0 1687 Desr (m.; s.v. bordde, courre) 0 1690 Fur (s.g.) > Corn (m.) / Basn 0 1717 Masse: « une galere ne peut pas aller ä la voille pour son plus pres qu'ä cinq aires de vent»; « Avec un vent un peu fort et la mer un peu rude une galere va fort ais(s)ement ä 5 aires Ά de vent et fort vite ä 6 aires de vent sans le secours de la rame » (467,469; AN, B6144:76,79 quarts de vent) 0 dp. 1740 Acad (f.) (FEW). • ARE DE VENT, m. 1394: «Icellui Bustor dit qu'il estoit bon maronnier, et qu'il savoit en q[u]el are de vent la lune et le soleil estoient» (GdfC s.v. aire). • < aire 'superficie d'une figure (g6om£trique)' < lat. ärea (FEW 25,165b), en partie (6tant donn6 le genre m.) prob, influencd par les continuateurs du lat. ager 'champ' (cf. FEW 24,257b). AIRIN -»airain. AIS, s.m. (f.) 'planche'. [dp. 1160-74 Wace, Rou 111,5226,7801; rare aprfes son remplacement difinitif par planche, au 17es. (DDM)]. 1297-98: «ei de noier»; «es de tremble» (Fawtier 11,594,595) 0 1309 Joinville: «tous les is de vostre nef» (195) 0 1311 [Venise]: «Item, en les cambres desus, sont aes d'albede [...]; ais d'albede et aultre ligname » (Mas-Latrie 68) 0 3s tiers 14e s. Deschamps: «les ais sont desclos » (IX,247) 0 1379: «soieur d'ais » (Chazelas 1,259) 0 1384: «des aes neufves pour ce qu'il en y a de pourries»; «Item toutes les ais pour ycellui chastel» (Br6ard 74,79) 1388: «soieurs d'aiz» (Chazelas 11,187) 0 1389: «soieurs d'aez»; «soieur d'aes»; «75 aes de haistre» (Chazelas 11,190,194,195) 1443: «l'estouppe calfat6e entre les aiz et tables» (ms. Lille) 0 1548 Rab IV.10: «De quelle espesseur sont les aiz de ceste nauf?» (104) > 1552, IV.23 ais (11,111) 0 1621 Binet: «faire l'entablement de planches et d'aix»; «les aiz de la navire bris6e» (47,61) 0 1622 Hobier: «deux couvertures de grands ais» (15) > Dassi6 118,124; «pavesade, qui est ou d'aiz, ou une grande piece de drap» (24) 0 1629 Baudoin: «ais, poix, estouppes » (452) 0 1630 Bouchard: «les ais de dehors » (86) 0 1647 Cleirac: «les ais, membres et bois du navire »; «les ais ou les planches s'ouvrent et crevassent» (25,29) 0 1649: « une aiz pour le coursiefr] [...]; aiz blanches» (Arles 667:147) 0 1680 Rieh ais (s.v. radoub) 0 1691: «un gabaris qui n'est autre chose qu'un ais d'un pouce d'epoisseur» (SCH 134A:66); «l'on prend deux petits ais de sapin » (SCH 134B:35). • < lat. axem, acc. de axis, alt., par hypercorrection, de assis (FEW 1,160b). AISADON

aissadon. AISLE -» aile. AISLERON

aileron. AISLETTE -» ailette. AISSA -» aisse.

AISSADE. Cf. aussi -»laissade. AISSADE, s.f. 'houe: outil ä lame de fer recourb6e qui fait un angle de 45 degr6s avec son manche'. FIG. XLIV-40. [1416 (Languedoc, GdfC); 1446 assade, essade (GdfC); dp. 1600 Ol. de Serres (Hug, FEW)]. 1525: «douze eschades» (BN, Clairambault 325:9400) 0 1526: «une douzaine d'ayssades» (AN, X u 8621: 200vo) 0 1545: « Α l'escandolla [...]: sept eyssadons et dix eyssades » (B 1260:442™) 0 1548: «L'escandolar [...]: deux piccosses, sept eyssadons, deux eyssades» (B 232:51vo) 0 1558: «deux ayssades et trois eyssadons» (B 245:252) 1641 aissade [pour l'argousin] (Fourn 647) > Enc 7,440a 1677 Dassiö: «Ferremens de l'argousin [...]: deux ayssadons, deux ayssades » (153) 1680 D'Ortiäres (115™) 0 1691 (SCH 133:table fer) 0 1697 Barras: «Ayssade, ou bßche en frangois, est un outil de fer large comme une pele, qui a un manche de bois d'environ trois pieds. II sert ä creuser et couper la terre selon les nccessitis du service. Quand on se trouve en quelque port oü il n'y a point d'aurail ä terre, on en fait un avec des pieux; on enterre un de ces pieux qu'on apelle mort. L'aissade sert ä creuser la terre » (29); ayssade (planche) 0 1728: «Trois aysadons et deux aysades servent (: servant) ä creuser et lever la terre ou le sable pour trouver l'eau » (Mars. 967:221). • < occ. ayssada (1153, FEW; 1190 aissada, Bambeck 159; mar. 1301 lat. aissada, Β 1936:109,°, 1491

AISSADE

189

AJUSTER

aysada, GNO) < lat. pop. *asciata (FEW 25,421ab; ne connait pour le fr. que aissade et essade), part. pass6 subst. de asciare 'd6grossir ä la doloire' < ascia 'hache'. Cf. -»aisse. AISSADON, s.m. 'petite houe\ FIG. XLIV-61. [1546 -1570 (Aude) ayssadou; 1597 (Aude) aisadou (FEW); av. 1587 Descr. Sainct-Dominigo; assadon (Schefer, έά. Crignon 95); 1648 (Jonqui6res) eyssadon (FEW)]. 1512: «ung aisadon de fer»; «4 aisadons» (B 1232: 11™,IT") 0 1513: «deux essadons»·, «deux aissadons»; «4 essadons et 3 picques» (B 1232:20™,22,28) 0 1540: «quatre aissadons» (B 1260:186"°) 0 1545,1548,1558 -» aissade 0 1551: «Deux picosses et cinq aissadons» (B 236:167"°) 0 1641: «Trois aissadoux [pour l'argousin]» (Fourn 647) > Enc 7,440a 0 1677 -> aissade 0 1680 D'Ortiferes (115™) 0 1691 aissadon (SCH 133: table fer; sens fautif 'sorte de ferrure employde dans la construction des galdres' ds FEW) 0 1697 Barras: «Aissadon est un outil de fer pointu pour creuser la terre » (29); ayssadon (planche) 0 1728 -» aissade. • < occ. aissadon (ä Marseille lat. aissadonus en 1253, Pernoud 188, en 1278, Bambeck 160 et en 1301, Β 1936:109; 1316 lat. aisadona ds un document du Vatican, Sella 10), dim. de aissada -» aissade (FEW 25,422b-423a, »ASCIATA; ne connait que aisadou et assadon). AISSADOUX pl. -> aissadon. AISSE, s.f. 'hache, herminette de charpentier'. + AESSE. 1374,1384 maitre d'aisse 0 1388: «3 haches, 3 aesses» (Chazelas 1,324). • AISSA 1547 -» maitre d'aisse. * AISSE. 1376,1493-94,1547-50,1558,1649 -» maitre d'aisse. + AYSSE. 1547-50 Stolonomie: «sies, planes, haches, aysses, foretz » (24). • Au 14's. < gin. ascia; fin 15®-17® s. < occ. ais(s)a (Raynouard ayssa s.v. apcha; 1301 lat. aissia, Β 1936:111; 1318-20 lat. assia, Sosson 91; 1435 lat. achia, Cais de Pierlas 425; 1441 lat. aysia, Cais de Pierlas 417) < lat. ascia (FEW 25,417b). AISSIEU -> essieu. AISSON AIZ -» ais.

rissen. AISTAIN, AISTIN -> etain. AIUSTER - ajuster. AIVE -» eau. AIX,

AJOUTER. Cf. aussi -» ajuster. AJOUTER, v.tr. 1° 'mettre l'un ä cät6 de l'autre'. [1Γ- 13es. (FEW)]. 1521: «Lesd. enseintes ont de longueur six vingtz gouhes, combien que la gallere n'ayt que cinquante six gouhes, pource qu'il convyent adjouster lesd. enseintes piece a piece et ne se trouveroit piece de boys seule de si süffisante longueur»; «24 [cuirs de] vaches grandes, et 6 davantage, qui sont 30, pource qu'il les fault adjouster» (BN, fr. 3174:22,26; AN, B*77:18™ adiouster, 2T° adjouster) 0 ca 1672: «on adjouste aux madiers les estamenaires pour suplement» (GNO s.v. madier) 0 1717 Masse: « L'on ne rompt guere des bacquallars que vous ne rompiez vos apostis; vous ne les pouvez racommoder ä la mer non plus, sinon qu'en luy ajoutant quelques bancs qu'on a de rechange »; « des bons courbattons ou capuchins que vous ajoutez ä toutes / vos lattes que vous trouvez offens6es » (127,135-36). • Τ 'mettre en plus'. [dp. 1119 Ph. de Thaon, Comput (TLF)]. 1622 Hobier: «et si (: s'y) adiouste le pigon» (planche) > Mor 701 adioute 0 1628,1636 Mon: « Artemon, parmi les anciens Grecs et Romains, appendice, piece extraordinaire qu'on adioutoit ä la grande voile par le bas » 0 1717 Masse: «dans le tfims que le comite a le soin de faire ferrir la voile dudit artimon ä son antßne. Ce sont les timonniers qui ajoutent cette antfene ä son arbre »; «Aprds vous passez vos barbettes de ca'ic, vos sagles des espalles que vous y ajoutez » (94,136). • < jouter 'mettre ensemble' < lat. pop. *juxtare (FEW 5,97b-98a). AJUSTER, v.tr. 1" 'adapter une chose ä une autre'. [dp. 1480 (FEW)]. 1643 Fourn: «planches [...] qui s' adiustent sur les membres et genoüils avec chevilles de bois » (23) 0 1690 Fur: «mät affust6, ajuste» (s.v. mast gemell6) > Ozan 312 / Basn 0 1691 Ozan: «Ajuster, est plier et attacher, c'est-ä-dire noüer deux cordes l'une avec l'autre» (304) > Corn (s.v. avuster) > dp. 1702 Aubin (FEW; dp. 1687 Desr avuster) 0 1717 Masse: «alors il est bon que vous portiez vötre voile du treou toute preste, et pour cela vous faites ajoüter vos deux jambes de

AJUSTER

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ALARME

pennon de treou avec ses trinques [...]; / lors que vous estes obligd de vous en servir [...], vous Vajoütez au dessous de I'antöne avec deux bosses » (87-88; Mars. 967:474 aiouter, ajoutez). 0 1721 Bdnat tente (faire deux tentes). • 2° 'nouer (un cordage) au moyen d'un ajust, avuster'. 1513: «ung prodono ayustat» (B 1232:27"°) 0 dp. 1702 Aubin (FEW). • y 'mettre en dtat, accommoder'. 1534 Rab 1.23: « montait au matz [...), bourroit sus les brancquars, adjoustoü / la boussole » (1,93-94) 0 1660 Luppd: «Ces deux gualleres lestes et bien amsties partirent de Messine» (25) 0 dp. 1690 Fur (FEW). • < juste, empr. au lat. justus (FEW 5,89a), avec infl. de ajouter < *juxtare. Ayustat (2°: 1513) est la forme occitane du part, passd de ajustar. ALADER, v.tr. 'incliner, enfoncer dans I'eau (en parlant de l'avant d'un navire) (?)'. ca 1672: «[Galöre aladie (?)], c'est ä dire qu'un coup de vent la metant sur le costd et l'eau ne pouvant pas avoir un libre passage pour sortir, eile court risque d'estre engloutie, ne pouvant se relever» (GNO, qui ne prdcise pas la forme) 0 1717 Masse: «On le fait a[u]ssy (: mettre une trinque en longueur) aux vieilles galeres lorsqu'elles sont beaucoup tombdes de cap et quand vous aprehandd[z] qu'elles ne vous puissent jouer un mauvais tour, qui est de ne pouvoir plus se relever par le devant lors qu'elles sont alladies par un coup de mer » (134). • Origine inconnue (introuvable FEW). II serait tentant de mettre ce verbe -qui parait inconnu des autres langues romanes- en rapport avec le lat. latus 'cötd' et 'large'; cf. lang, s'aladar 's'dlargir', Quercy aladar tr./intr. 'pencher, incliner sur le cötd' (Alibert) et le mdridional aleirar 'pencher, incliner' (< hapax lat. laterare, FEW 5,205a, LATUS). Seulement, un lat. * latare (> occ. *ladar ou *lazar, esp. *ladar) semble inexistant. A partir du lat. latus 'cötd', il faudrait dliminer aussi une formation ä partir de l'italien {lato) et de l'occitan (/aß) pour penser, sans beaucoup de probabilitd, ä un esp. *ladar ä partir de lado. Une relation avec l'occ. mod. alado 'coup d'aile' (cf. FEW 25,285b, ALA; Mistral) est invraisemblable. ALANADE -» lanade. ALAPASSE -» lapasse. ALARGIR, v.tr. Eloigner'. ca 1320 Chiprois: «Ii prierent que il deiist alargir sa gualide loins des lor, pource qu'il ne peüst par aucun[e] fo[is] naistre aucun mau >» (279). • En occitan on a alargi(r) 'dlargir', tandis que le sens de 'dloigner' appartient ä l'occ. alargar -» alarguer (sens manque FEW 5,185b, LARGUS) et ä fit. allargar(si). Ici il s'agit peut-fitre d'un croisement des deux. ALARGUER, v. 1" intr./pron. ' s'dloigner de la cöte ou de quelque vaisseau; gagner la haute mer' (* att. gal.). 1441 Piloti: «jamais [les navires] ne s'alargent de la terre» (105; err. alarguent ds NGN) 0 1558: «une bourasque qui le contraignist de s'alarguer six ou sept mil en mer »; «la dite fregate de Genes s'alargua de la reale du bacha» (Charridre 11,516 η.,520 η.) 0 dp. 1678 Guillet: «Alarguer est se mettre au large, et s'dloigner de la cöte ou de quelque vaisseau. Nötre navire [...] fut contraint d'alarguer de l'ennemi pour se radouber» > Fur (> Basn) / 1697 Barras (17) 0 1783 EncM: intr./pron. 0 intr. >-> 1845 Besch; pron. 1834-1851 Landais (FEW). • 2* tr. 'dloigner (un navire d'un autre)'. ca 1705: «II faut aussy que les deux penons de treoü de la galere qui soutient [une autre pendant le cardnage] ayent un bout chacun dans la galere que l'on cargue contre le courcier, et celuy qui reste dans la galere qui soutient a un cordage d'une / cime d'oste que l'on passe ä l'apostis pour ä force de bras alarguer la galere ä mesure que l'on cargue, sans quoy le prodou le tireroit sur la galere qui soutient» (Mars. 967:381-82). • < occ. alargar (au sens Γ s'allarga en 1666, GNO), lui-mdme peut-dtre de l'anc. gdn. alargar(se) '($') dloigner' < largo < lat. largus (FEW 5,185b; 2° manque). ALARME, s.m. > f. 'cri, signal pour faire courir aux armes'. [inteij. ca 1307 Guiart: «criant partout alarme, alarme» (TLF); s.m. ca 1470-fin 16's.; f. dp. 1554

ALARME

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ALESTIR

Amyot, trad. Diodore (Hug, FEW)]. 1557 La Vigne ä Henri II [Constantinople]: «les gallöres imp6rialles estoient venues courir l'Archipellago, oü elles avoient [...] donnd si grand crainte partout, que I'allarme en vint bien chaude ä Constantinople» (Charriöre 11,391) 0 1559 L'dvßque d'Acqs ä Francis II [Venise]: « L'armdc de mer que le G.S. a dcrniöremcnt faict sortir sur l'allarme qu'on luy a donn6e de celle que le roy Philippes envoyoit en Barbarie » (Charrifire 11,599) 0 1616-20 Aubignd: «les compagnons [...] prenoyent par les jambes ceux de proue qui couroyent ä l'alarme»; «les galüres de Malte et quelques autres vaisseaux qui passoyent ä leur ombre [...] donnferent Yalarme et l'effroi ä la flotte» (IX,182,338) 0 ca 1672: «Les caporaux [...] doibvent preparer les mesches d'aprest, pour qu'elles soient allumees dans un moment, en cas i'alarme » (GNO s.v. caporal). • Empr. ä l'it. all'arme 'aux armes' < arma 'arme' < lat. arma (FEW 25,241b). ALARMER, v.tr. 'causer de l'6pouvante (4 un endroit)'. [dp. 1611 Cotgr: «Allarmer: to give an alarum unto; also, to rouse, prepare, or affight, by alarums»]. 1616-20 AubignS: « pour essayer d'alarmer le due par mer» (V.291) 0 1757 Marteilhe: « L'ann6e 1703 se passa aussi sans que nous fissions rien que d'aller alarmer ä coups de canon les cötes d'Angleterre dans la Manche »; « nous ne fimes que courir sur les cötes d'Angleterre, sans aucune autre expedition que d'alarmer cette cöte, pour y tenir les troupes alertes» (108,124). • De -»alarme (FEW 25,242a, ARMA). ALBAISE herbage. ALBALESTE, ALBARESTE -» arbalite. ALBARESTIERE arbalestriire. ALBARESTRE arbaUte. ALBE aube. ALBERESTIERE, ALBERESTRIERE arbalestrifre. ALBRE -» arbre. ALEBARDE hallebarde. ALECRET -> halecret. ALEE ->• altee. ALEGER -» alliger. ALEGIR altegir. ALEPASE, ALEPASSE < lapasse. ALER aller, haler. ALERTE, loc.adverbiale/adv./interj. 'avertissement d'fitre sur ses gardes; attention!'. [1572 Amyot, trad. Plutarque ά l'herte (Hug); 1580 Montaigne -1676 Pom ä l'erte- dp. fin 17es. alerte 'debout!' (FEW)]. 1548 Rab IV.8: «le pilot [...] commanda tous estre ä l'herte» (93) > 1552, IV. 18 (11,93) 0 1682 Exercice: «Alerte ä bien hisser tout le monde! » (24) φ 1697 Barras: «Alerte. Ce mot est en usage sur les galeres pour avertir qu'on fasse bonne garde & proue. Le compagnon qui est de garde ä poupe doit de temps i autre crier ä son camarade qui est en sentinelle ä proue: Alerte, e'est ä dire fai(t)s bonne garde par tout, et quand on est ä la mer le timonier en fait de mesme de temps ä autre: il crie ä proue ä ceux qui font le quart sur la rambade d'estre alerte soit pour le temps soit pour l'ennemy. On se sert encore de ce mot $alerte pour avertir la chiourme de se preparer ä faire quelque manoeuvre: alerte ä bien hisser l'antenne, pour dire prepards vous ä bien hausser l'antenne» (18) 0 1729: «Alerte ä changer la vogue tout! Change la vogue! Alerte ä la prime! Avant tout! »; «Alerte! Molle les ostes de mestre! »; «Alerte ä tirer quatre coups de canon! Boutefeu!» (281,284,289) 0 dp. 1771 Trdv (FEW; aussi Buffon, TLF). • 2' adj. 'sur ses gardes, vigilant, en 6veil\ [16®s. Arion, Nouvelle Fabrique: «Un laquais [...] alerte» (Mat. 1-1,100); dp. 1680 Rich (FEW)]. 1757 Marteilhe -» alarmer. • < it. all'erta, cri d'appel des gardes, propr. 'sur la hauteur' < f. subst. de erto 'escarp6' < ergere 'dresser' < lat. erigere (FEW 3,240a). L'occitan a pu servir d'intermßdiaire: on trouve l'adj. alerta dfes 1514, la loc. ά l'erto en 1664 (GNO). ALESTER, v.tr. 'prdparer'. 1640 Oud: «Allestare: lester, alester, terme de marine; fournir et preparer les vaisseaux pour faire voyage» (cf. «Alestare, alestire: lester un vaisseau») 0 1729: «Aleste ä caler les cabris! Halle les cabris! [...]. Aleste ä abatre tende! Abate tende!»; «Aleste le fer de la conille senestre ou droite! Fonde le fer de la senestre ou de la droite!» (Mars. 967:279,287) 0 1885 Jurien allester -» alestir 1°. • De -»leste 'prfit' (manque FEW 16,469a, lgb. "LIST), ou plutöt empruntd directement ä l'it. allestare < lesto, de m£me origine. En italien, allestare et lestare (cf. Oud et Prati s.v. lesto; -» alestir) se sont crois6s avec lestare 'lester' (cf. lest et l'afr. alester en 1296, FEW 16,446a, n6erl. LAST), d'autant plus que 'apprSter un navire' consistait aussi ä le lester. ALESTIR, v. 1' tr. 'prdparer'. 1682 Exercice·. « Faites alestir les barbettes! »; « faites allestir les deux fers!» (9,30) > Jurien 6 allester

ALESTIR

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ALLEE

(-» alester); «allestissez les barbettes! » (226) 0 1697 Barras: «Alestir, c'est se preparer ä faire quelque manoeuvre. Aleste le fer, aleste la gume, c'est ä dire prepare l'ancre et la gume pour donner fond. Ces mots et plusieurs autres de cette nature, quoy que barbares, sont si fort en usage parmy les matelots, et la chiourme y est sy acoutumde, qu'il est impossible de les abolir. Dans le service un officier peut s'en servir en galere quelque fois, mais dans une relation ou dans quelque conference particuliere il doit bien se garder de l'employer» (18) 0 1773 Bourdi: «Alesti: c'est 6tre pr6par6 ä ce qu'on veut faire; nous 6tions pr6ts au combat et bien alestis ». • 2° pron. 'se preparer'. 1682 Exercice: «chaque capitaine s'alestira dans sa galere pour faire tirer la boufette d'embas» (27) Φ 1783 EncM: «S'alestir: c'est se preparer, se parer, se disposer pour quelque chose, se ddbarrasser de tout ce qui y pourroit nuire; ce mot peut diriver de leste, dtre dans un etat lest». • < occ. alesti(r) (1666 alesti, GNO), lui-mdme de l'it. (plus particuliferement du gen.) allestire 'id.' (cf. DEI; Gismondi allestt), de lesto 'prßt', ^ leste (FEW 16,469a, lgb. "LIST). Cf. alestir 'rendre (un navire) plus 16gcr dans son gr6ement' (1609 Prdvost et dp. 1792, FEW; aussi 1783 EncM), qui est 6galement d'origine m6ridionale. ALETE

ailette.

ALEZE, s.f. 'planche de noyer qui couwe le dragan'. [cf. dp. 1694 Corn: «Aloise: on appelle ainsi dans un panneau d'assemblage la planche la plus etroitc qu'on y met pour le remplir» (FEW)]. 1703 Barras: «noyer pour faire les alezes» (1,535) 0 1727 Barras: « Le dragan, les alezes » (II,356vo; cf. 1691 solde -»sole). • D6verbal de alaisier 'eiargir, etendre', form6 de laise, laize Ίέ de toile', du lat. *latia 'largeur' (FEW 5,198b). ALGANON, s.m. 'chaine passie au cou d'un format qui circule en ville'. dp. 1721 Tr6v (FEW) 0 1783 EncM: «Alganon, petite chaine que portent, pour la forme, les galfiriens auxquels on permet de parcourir la ville seuls ». • < occ. arganoun < lat. Organum 'outil, instrument' (FEW 7,409a). Pour la variation occitane entre al- et ar-, cf. -» argousin. ALGOUSAN, ALGOUSANT, ALGOUSIN, ALGOUZIN

argousin. ALIGIER

alliger.

ALIGNEMENT, s.m. '(arrangement sur une) ligne droite'. [dp. 1428 (FEW, TLF)]. 1691: «Les bittes [...] sont mises sur le m&ne alignement de la bancasse»; « Yalignement des bancs »; « On luy donne suivant Yalignement de la contrequille toutte la longueur du diametre de l'arbre» (SCH 134B:59,164,222). • De aligner (FEW 5,352b, LINEA). ALIGNER, v.tr. 'ranger sur une m£me ligne droite'. [dp. 1155 Wace, Brut·, d'abord alignier (FEW,TLF)]. ca 1210 Villehardouin: «Lors commen^a en aliner les n6s et les galies et les vissiers (: huissiers) as barons por movoir» (Jal; Ιεςοη douteuse, car les editions ont livrer. Dufournet 44 et CRAL 15) 1691: «afin de les mettre (: les pifeces de la quille et des rodes) toutes en place en mfime temps et de les aligner si bien que la galere soit parfaitement droitte»; «l'on tire un cordeau [...] qui sert ä bien aligner la quille»; «bien aligner la ceinte»; «II faut, pour mettre la contrecarene en place, Yaligner avec des manuelles de cötd et d'autre»; «en sorte qu'elles (: les traverses des parquets) sont alignees avec le jouc » (SCH 134B:2,21,40,42,164). • De ligne (FEW 5,352b, LINEA). ALINER aligner. ALLABARDE hallebarde. ALLADER h» alader. ALLARME BARDE hallebarde. ALLECRAIT, ALLECRET halecret.

alarme. ALLE-

ALLEE, s.f. 'action d'aller, voyage, course'. [ca 1165 Troie-1771 Tr6v (FEW)]. 1406-09 Boucicaut·. «la dicte alee que fist le mareschal en Chipres et es parties de dela » (209). • De -» aller (FEW 24,419b, AMBULARE).

ALLEGER

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ALLER

ALLEGER, v.tr. 'soulager (un navire) d'un poids'. [dp. 1176-81 Chev. au lion (TLF), d'abord alegier, fin 13's. aligier (FEW)], dp. moitid 13es. ybsües: «il getent de leur marchandise, ou de leur robe, ou de leur aver, por aleger la nave» (44) 0 14° s. Oleron, art. 32: «il convient faire jet pour alleger ladite nef» (Cleirac, Us 118) 0 1443: «coffes a deschergier la saourre et balast hors de la nave pour le aligier et pour plus aysiement mettre la querenne Sur l'eaue» (ms. Lille) 0 1506 [Gironde]: «et si est besoing que led. navire soit allegi pour arriver audit port» (NGN) 0 fin 16"s. Guidon·. «Si pour cela le navire n'est allege» (277) 0 1606 Nie: «bateaux desquels on se sert pour alleger et descharger les navires arrivöes en un port» (s.v. heu) 0 1629 Baudoin: «[Dragut] fit descharger et alleger ses galeres tant qu'il luy fut possible»; «ayant [...] allegi sa proue» (393,399) 0 1678 Guillet: «.Alleger un vaisseau est lui öter une partie de sa charge pour le mettre ä flot ou le rendre plus leger ä la voile» > (Ozan 238 > ) Basn / 1697 Barras: «Aleger une galere, e'est luy oster une partie de sa charge pour la rendre plus legere» (17) 0 1717 Masse alleger, aleger -> allegir 0 1727: « nous eusmes ordre de Μ. le bailly de Langeron d'espalmer [...]. Nous allegeämes la galfcre des cordages [...], des pierriers, de tous nos barils d'aiguade, des rames [...]; l'on fit aussi d6barquer sur le möle tous nos soldats avec leurs hardes. Ensuitte, l'on mit ä la bände » (Zysberg 339). Ii ALL£GER LA VOGUE 1° 'diminuer le poids de la partie d'une gal6re qui re^oit les rames'. 1691: «On creuse le dessous de ces pieces (: les bancs) pour alleger la vogue, et ce canal sert ä mettre ä couvert dans chaque banc un mousquet» (SCH 134B:155). H ALLfiGER LA VOGUE 2° 'riduire la vitesse avec laquelle on rame'. ca 1672: « Lors qu'on veut faire cesser le passe vogue, on dit: 'leuge la vogue' ou 'alege la vogue', c'est ä dire ne rames (sic) pas avec tant de pr6cipitation» (GNO s.v. leuge la vogue») > Mars. 967:318: «Leuge la vogue est pour faire cesser le passe-vogue, ou alege la vogue\ alors on ne rame plus si vite ». • < lat. tard. alleviare (FEW 24,331a; la loc. manque) < levis '16ger'. ALLEGIR, v.tr. 'soulager (un navire) d'un poids'. [ca 1190 aligir, 14e - 15es. alegir, 1542 allegir (FEW); 1853 Georges Sand allegir (TLF)]. 1443: «deschergier la saourre et balast hors de la nave pour le aligier» (ms. Lille) 0 1717 Masse: «vous commanc& ä faire distribüer l'eau pour la grande chaudiere et celle de l'equipage par la poupe, ä commancer aux espalles, ou bien par la proüe, suivant l'endroit que vous voulez aligir vötre gal£re, ou par l'avant, ou par l'arriere, jusques ä ce que vous ayds trouvß sa veritable assiette » (38; Mars. 967:444 alleger)·, «II faut pour cela (: pour espalmer quatre tables) alegir la gatere autant que vous pouvez, et sur tout lors qu'on se trouve dans des ports oü vous pouvez [avoir] des commoditez (: Mars. 967:490 « pour pouvoir debarquer vos agrestz ») [...]. / Et au cas que vous ne puissiez avoir un bastiment pour vous aligir et qu'il fallut espalmer toutes les galdres ä la fois, vous allegez (: Mars. 967:490 «vous vous allegdz») autant que vous pouvez par vötre l'est (sie; Mars. 967:490 lest) que vous avez d'extraordinaire, et faites vuider tous les tonneaux que vous pouvez avoir pleins d'eau [...]. / Mais lors qu'on n'est pas si pressd et que vous Ctes plusieurs galferes ensemble, vous vous servez l'une et l'autre ä vous allegir, et mfime l'on se peut donner quelques lentiers pour plus grande assurance [...]. Apr£s que vous avez bien fait allegir vötre galere» (114-16; Mars. 967:489-91 alleger et l'avant-derniöre fois aleger); «II faut songer d'altegir vötre galire autant que vous pouvez jusques ä ce que vous soyez hors du rocher »; « au cas que vous ayez quelque batiment pour vous pouvoir mieux allegir, vous pouvez y mettre votre cordage de rechange et les voiles» (128,130). • Par chang. de conjugaison de -»alleger (FEW 24,331b, ALLEVIARE). ALLER. Cf. aussi -> haier. ALLER, v.intr. 'se rendre (quelque part), se mouvoir, avancer'. [dp. mil. 10e s. Jonas (FEW)], ca 1050 Alexis 194: « Andreit Tarson espeiret ariver, / Mais ne puet estra, ailurs l'estot aler» 0 ca 1120 Brendan: «ne sevent quel part aler» (NGN s.v. beltrer) 0 ca 1140 Gaimar: «Cil ki par ewe sunt alez» (TL s.v. flot) 0 1160-74 Rou 111,4590: «par mer alout la nef siglant» 0 ca 1165-70 Marie de France, Lais: « E plus ala sa n6s par mer» (TL s.v. mer) 0 ca 1170 Thomas, Tristan 1715: «Ne 9a ne la lur nef ne vait» 0 ca 1175 Dues Normandie 33334: «Cele part les convint aler / Ou la tormente les cha^a » 0 ca 1180 Gilles: « grant aleüre veit la nef» (NGN s.v. allure) 0 1188 Florimont: « Cent lües en voit on per mer / Les neis et venir et aler » (TL s.v. lieue) 0 ca 1210 Villehardouin: «et laissent les voiles al vent aler» (63) 0 1213 Fet des Romains: «totes lor nes [...] aloient par la mer serreement» (471) 0 1218-43 Novare: «l'empereor fist aparailler et armer vint

ALLER

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ALUER

gallees a aler en Surie » (2; Chiprois 22) 0 ca 1220 Beuve de Hanstone: « Fist deux gal'ies dans Bueves aprester, / Α double rime, pour plus isnel aler» ( T L s.v. rime) 0 1249 Sarrasin: « C e l e barge aloit devant et tout Ii autre vaissel alerent apr6s » (4) 0 l4™ moiti6 13° s. Assises: «c'est qu'il vait en autre part que lä ού il ot en couvenant, et il avient que celui vaiceau brise» (43) 0 ca 1280 Sone 16860: « Roches couviertes a en mer, / Pour coi grans nes n'i puet aler »; 17540: « Batiel sont a la nef αΐέ » 0 ca 1285 Brendan: «sains naviron et sains voile aloit lor nes» (47; lat. ferebatur) 0 1298 Polo: «cestes nes (: nefc) [...] allent con av[i]ron, ce est cun remes [...]. Ε cestes [nefs] vont armds»; « e t alent jusque a ceste isle» (162,164) 0 1306-09 Joinville: « L o r s s'esmut nostre galie, et alames bien une grant lieue» (163) 0 ca 1320 Chiprois: «l'ost mut de nuit par terre et par mer, et [les galöres] alerent tant que il vindrent devant Sur » (131; < Livre de la Terre Sainte, cf. Köhler, 6d. Novare, p. 130); « Si tost con le tens abonassa, si se mirent aler apr£s les Pisans »; « sire Beneit se mist ä aler contre les guall6es des Sarazins » (223,274); -»partir 0 ca 1340 Machaut, Remede de Fortune: « Tu scez bien que ta nef ira / La ou li vens la conduira » (11,94) 0 1406-09 Boucicaut: « puis se bouterent en leurs galees et alerent toute nuit» (141); -»devant 1° 0 1419-20 Caumont: «nous ne pourrons aler avant» (122) 0 mil. 15's. Adrien 9288: « N o u s pretendons par ces galies / De aler en Constantinoble» 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: « Quant cestui navire fut party de Regie pour aler a Tarente» (II,182"a) 0 1487 L e Bfcgue, trad. Polybe: «les deux cens navires [...] leur allerent audevant» (c 7b) 0 1512 Thenaud: « ung galleron de Genefvoys qui alloit ä Naples » (12) 0 ca 1520 La Fosse: « i l nous survint une calme si grande que nous fumes huict jours tous plains sans aller / ne cheminer de une lieue »; « i l z allärent a force de rames a tout leur bottequin» (176-77,186) 0 1528 Jove: « l a capitainesse alloit mieulx ä la vele que les autres» (298) 0 1538 Viga: «deux jours bonace que alions ä rame»; «allasmes sus eile ä rames» (352,383) 0 1542 La Borderie: « N o z mariniere toutesfois usitez [...] / Font seurement noz galeres aller» (206) 0 1552 D'Aramon ä Henri II [Adrinople]: «que le grand seig[neu]r vous voulsist accommoder du nombre de quarante ou cinquante gallfcres pour se joindre avecq les vostres et aller sur l'ennemy» (Charridre 11,179 n.) 0 1561 De Petremol i De Boistailld [Constantinople]: «les gallferes qui estoient allies ä la mer N o i r e » (Charriöre 11,672) 0 1604-29 Ordonn. Malte: « q u e les galeres navigent et aillent plus ou moins au dessus du vent» (274) 0 d6b. 17* s. "Noms des vents" [Malte]: « A la mer, la capitane va touiours sur le vent des autres, lesquelles vont selon l'anciennetö des capitaines » (Jal s.v. capitane) 0 1622 Hobier: «une [voile] qui s'appelle mezanin [...] pour aller plus viste»; «lors que les gallaires vont en mer»; «mettre la galaire en estive, qui est la balancer de sorte qu'elle aille le plus viste qu'il se peut»; «selon qu'ils iugent que la galaire peut le mieux aller [...]; le soubscomite, qui fait aller le quartier de proue » (38,46,48,49) 0 1687 Desr: « Nous alions ού nous pr£santons. Cela se dit d'un vaisseau qui να sans dirive et sans variation ού il a le cap » (s.v. nous) 0 1697 Barras: « l a voile baise quand le timonier va trop au vent»; « L a patrone avec les deux carnaux hiss6es en bazar alloit encore mieux que les autres galeres » (35,61) 0 ca 1705 Fontette: « I I est difficile d'entretenir l'estive d'une galere pour qu'elle aille toujours egalement»; « une galere pendant les 15 premiers iours ira bien et tout le reste m a l » (388,389) 1717 Masse: « pr6s du port ού vous voulez aller»·, «des platines de bois qui soient perc6es i l'endroit ού les cloux doivent aller» (124,132) 0 1734 Reynoir: « L e s rames servent [...] ä faire aller la galere» (13) 0 1721 Bdnat: «Changer la vogue [...] / pour faire aler la galere de l'arriere» (586-87) 0 1757 Marteilhe: « s i quelqu'un de ladite chiourme est obligi d'aller ä I'apostis ou bord de la gal6re pour y faire ses ndcessit6s naturelles, il est obligi de crier 'ä la bände!', et / il n'y peut aller que l'argousin ou pertuisanier prdposg ä la garde de ia chiourme ne lui en ait donn6 la permission par un cri de ' ν α ! ' » (287-88) 0 1783 EncM: «les galores alloient principalement ä l'aviron ». It Pour les nombreuses loc., cf. -»aiguade 1°, -»avant 2°, bände II, 1°, bois 2", bouline, cape, caravane 2°, carene 5°, compagnie, conserve, cours 1°, course 2°, dicouverte, dime, eau 1°, eau 2°, fond 2°, largue 1°, oste, poupe 1°, sonde 1°, travers 1°. • < lat. ambulare ( F E W 24,414a; les loc. manquent). ALLESTER

alester, alestir. ALLESTIR

alestir. ALLETE -» ailette.

ALLIER, s.m. 'matelot servant sur l'esquif'. * A I L L I E R . 1357: « pour 24 ailliers (: sur 8 galöres)» (BN, Clairambault 86:6749). • A L L I E R . ca 1520 Conflans: «Plus quatre allien, chaicun 6 fleurins le moys» (38) 0 1547-50 Stolonomie: «Deux alliers servantz sur l'esquif» (30vo) 0 1549 Ordonnance: «ung allier ä 4 1. par moys » (BN, fr. 18153:63; Fourn 314; Isambert XIII,72; err. 1538 ds Jal).

ALLIER

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ALLUMER

• Etym. incertaine (manque FEW). Peut-8tre en rapport avec le lat. ala 'aile', ce matelot servant ä l'aile de la galßre (cf. -»prouyer), ou plutöt < cat. alier (dds 1331) < aliar 'r6unir' (Fennis 199; cf. fr. alier 'rassembler', FEW 5,326b, LIGARE). La chose est confuse pour le Catalan: en 1285 tous les 115 rameurs sont appelds ainsi, en 1380 pas plus de 8 sur 250 (avec 10 prouyers, 14 cruyllers et 13 espaliers) ou 7 sur 110 (avec 23 spatlers, 10 prouyers et 17 cruyllers) (Dufourcq 70-71), en 1382 4 sur 134 (DEC s.v. ala). En italien, on trouve alighiero au 15es. (Prati, RLiR 19,80) et en 1515 (DCE s.v. alier), en anc. pisan allele ou alielo (Prati, RLiR 19,82), i Malte agliere (del caicco) (MMV 131). ALLONGE, s.f. 'piöce de bois qui sert ä en allonger une autre' (rare gal.). FIG. X-2. Cf. estamenaire. * ALLONGE. 1541: «tant a faire courbes que allonges» (BN, fir. 4574:16™, ds Jal + NGN) 0 1642 Oud > Duez 0 1643 Fourn: «Alonge ou scalme (sic), est une courbe de bois que l'on ente au haut du genoüil pour alonster (sic) et parfaire la coste ou membre d'un vaisseau» (1) > Dassiö 10 0 1676 Caron 284-85 > Fur (en partie; le reste < Fourn et Desr) > Basn 0 1677 Dassii (96) 0 1678. «plattes varengue[s] et alonges» (Mars. 967:127) Φ dp. 1678 Guillet: Allonges sont des pi6ces de charpenterie qui s'dlevent sur les varangues, sur les genoux et sur les porques de part et d'autre du bordage, pour former la hauteur et rondeur du vaisseau. Les plus proches du plat-bord, qui terminent la hauteur du vaiseau, s'appellent alonges de revers » 0 ca 1680: « Les estamenaires ou alonges de renvers » (SCH 135:3) 0 1697 Barras: «Alonges des fourcats »; «Alonges dud. madi6 » (planche) 0 1704 Barras: « Chaque madier de plan a deux alonges, qu'on joint par une empäture de deux pieds et demi appellteparelie» (505) 0 1721 B6nat: «II y a pour soOtenir un arboutant deux pitons posds contre la grande tenaille, l'un ä la droite, l'autre ä la gauche, et deux autres pitons pos6s de mßme, un ä chaque alonge de la bataillole retenue par deux etrieux» (F41) 0 1727 Barras: «on augmente l'elevation des madiez, ä une hauteur determine, avec des pieces de bois appcll0es alonges ou stamenaires » (11,150™). • ALLONGUE. 1400 (Rom. 31,355). • De -»allonger 1° (FEW 5,412b, LONGUS; allongue manque). ALLONGER, v. 1° tr. 'augmenter la longueur d'un objet en lui ajoutant une pifece, en l'itirant'. [dp. ca 1165 Troie (alonger) (TLF)]. ca 1672: «Au bout de cette penne on met un supplement pour 1 'alonger qu'on nomme espigon. II y en a deux, un grand et un petit, qu'on met lorsqu'on veut mettre une grande ou une petite voile » (GNO s.v. espigon). • 2° tr. 'fitendre, prolonger (une ancre; un cordage, une voile, etc. sur le pont, dans la coursie, etc., avant de l'utiliser)'. 1606 Nie: «filer et allonger le chable auquel l'anchre tient, si long qu'il est besoing pour ancrer » (s.v. haler) 0 1687 Desr: «Allonger une maneuvre, e'est l'itendre sur le pont, ou ailleurs, pour ßtre en dtat de servir. Allonger le cable » > Ozan 302 / Corn / Basn >-• Trdv, etc. (TLF) 0 1717 Masse: «alonger les barbettes du ca'ic le long de la galere » (48; Mars. 967:450 prolonger)·, «la voilette, que l'on fait monter de la chambre des voilles, et la faites alonger le long du coursier» (57; Mars. 967:456 «allonger en courcier»); «Si je donne mon proüil ä l'Est, il faut alonger mon fer ou ancre par l'Ouest» (106; manque Mars. 967:484). • 3* pron. 'devenir plus long, s'6tendre'. [dp. 1562 (FEW)], ca 1705 Fontette: « Le mizanin [...] doit avoir servy de vette ou de prodou, parce que s'il estoit neuf, il s'alongeroit et dechireroit la tende» (343; MMR 1) 1721 B6nat: «[les couladoux] sont meilleurs itant vieux, parce qu'ils ne s'alongent point et tiennent l'arbre plus ferme» (822). •

< long < lat. longus (FEW 5,411b-412a).

ALLUMER, v.tr. 'mettre le feu ä ou dans qc.'. [dp. 1119, Ph. de Thaon, Comput (FEW)], ca 1195 Ambroise: «Qu'en sa nef aveit alume / Un grant cirge en une lanterne» (TL s.v. lanterne) 0 1470: «il allumera 4 lanternes [...] pour faire s9avoir l'enseignes de batailles » (NGN s.v. enseigne) 0 1542 La Borderie: « Soudain pilotz font [...] allumer en poupe le phanal» (196) 0 1552 Rab, Br. Deel.: «Phares, haultes tours sur le rivaige de la mer, esquelles on allume une lanterne» (11,251) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «harquebuses, meches allumies et fournimens de poudre» (270) 0 1606 Nie: «Fanal [...] est une grande lanterne ayant une poinete ou lampe allumie» > 1628,1636 Mon 0 1616 Lupp6: «eile montrera peu de tans un fanal allumi au caiq [...]; si la realle n'allume qu'un fanal, les autres n'an allument point» (184) 0 1630 Bouchard -»gisole 0 1636 Cleirac: «le bitacle [...] / ä tenir la chandelle du quart allumie»; «Boutefeu est le baston du

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canonnier, au bout duquel il porte sa mesche allumee» (17-18,43) φ 1643 Fourn: «Fanal est une grande lanterne allumie sur l'arriere du vaisseau admiral»; «[les canonniers] doivent avoir leurs boutefeux toujours prests et garnis de meche, et en avoir toujours une allumee en haut» (6,96) 0 1660 Lupp6: «l'on(s) fera les mesmes signes (: pour hisser certaines voiles) avec un lempion allumt» (184) 0 1677 Dassi6: « du branchage de sapin, d'oü Ton fait des petits fagots que l'on emmanche au bout d'un baton pour les allumer»; «Six lampions qu'on allume la nuit» (134,176) 0 1678 Guillet: «Feu ou fanal est une lanterne qu'on allume de nuit»; «lis allument ces fagots et les portent tout flambans sur la partie du bordage qu'ils veulent cardner» (s.v. feu) 0 1687 Desr: «une mdchc allumäe qui sert ä mettre le feu au canon » (s.v. boute feu) 0 1697 Barras: « On donne aussi de petites bougies au pilote de chaque galere qui luy servent pour allumer les lampions» (72) 0 ca 1705 Fontette: «On doit permettre aux forgatz d'allumer leurs lampions ä deux heures apres minuit pour se mettre au travail, ceux qui en ont intention» (MMR 177) 0 1717 Masse: «faneaux allumez»·, «vous faites allumer vos fasquiers» (34,112) 0 1757 Marteilhe: «nous n'osions allumer ni falots ni lanternes» (136) 0 1773 Bourdd -»lampion, pot ä feu. • < lat. pop. *alluminare (FEW 24,340a) < luminare 'dclairer', de lumen 'lumiire'. ALMIRAL, ALMYRAL amiral. ALNE aune. ALOF -. lof. ALONGE h. allonge. ALONGER allonger. ALUMER -» allumer. AMAIGNER -> amener II. AMAINE, s.f. 'cheville sur laquelle on enroule l'extrdmitd de la drisse d'une antenne (vette ou hisson)'. 1691: « Le reste de cette piece [de cordage pour les estrops] sert ä faire des bossettes pour Yameine des vettes de mestre. II en entre 2 brasses dans chacun de ces estrops»; « Ce qui peut rester de cette piece de cordage [pour estrops] sert ä faire deux petites bossettes, l'une pour la cargue d'avant et l'autre pour Yameine»; «6 chevilles de chesne verd pour Yamene» (SCH 132:64,65,101) 0 1721 B6nat: « Galoches pour Yameine de mestre: 2 »; «les bossetes d'ameine qui servent pour tenir les vettes dgales lorsqu'on hisse ou qu'on ameine l'entene»; « Galoches pour Yamaine de mestre: 2» (477,629,F46) 0 1783 EncM: «Amaine, cheville d'amaine [...]. Cette cheville mise dans un trou ä un des montans de la rambade, sert ä saisir le bout de l'hisson de trinquet». • < occ. *amaina (mod. amaino) < amainar, -*amener II (FEW 4,787a "INVAGINARE; * ft.). AMAINER - amener II. AMAIS - aman. AMAN, s.m. (f.) 'cordage amarr6 sur l'enginadure de l'antenne et servant ä la hisser et ä la soutenir, itague'. FIG. XXXI-2, XXXIII-3, XXXV-9, XXXVI-13. * AMAIS [err.]. 1661: « Plus une jambe d'amais du trinquet. Plus un amais du trinquet» (ms. Troyes). + AMAN (+ AMANS pi.). 1384: «Item d'amans suffisants» (Briard 46) 0 1512: «les amans» (B 1232:12) 0 1513: «2 amans» (B 1232:30VO) 0 1515: «les amans» (Β 1232:56™) 0 1521: «Les amans pour attacher l'anthene» (BN, fr. 3174:25™; AN, B677:22) 0 1547-50 Stolonomie: «Ung cap pour amans, de deux quintaulx et demy» (11™) 0 1551 (Β 232:11Γ°) 0 1557 (Β 245:262™) 0 1558 (Β 233:445™,500; Β 245:249,255™) 0 1622 Hobier: «les entenes [...] soustenufis par les amans » (36) > 1642,1660,1662 Oud amants (> Duez) / Fourn 28 1641 (Fourn 644,648) > Enc 7,438a 0 1642 (AN, B"77:153™) 0 1649 (Aries 667:147) 0 1661: «Yaman de l'arbre de mestre» (ms. Troyes) 0 ca 1672: «ils (: les couillons du calcet) ont deux trous de chacque costd dans lesquels on passe deux cordages qu'on nomme amans, qui portent les entenes» (GNO s.v. couillon) 0 1677 Dassid: «Un aman [de mestre] de huit pouces et demy, et de trente-deux brasses »; « Un aman [de trinquet] de six pouces et de vingt-quatre brasses» (141,143) 0 ca 1680: «1 aman [de mestre] de 8 poulces Ά et de 32 brasses [...]; 1 aman [de trinquet] de 6 poulces et de 24 brasses » (SCH 135:34) 0 ca 1685: «Les deux amans [de mestre] doivent estre de 30 brasses, de 8 pouces et de 5 quintaux. On les passe dans les couillons du calcet, et ne servent qu'ä porter l'antene. On les fait aussy passer dans les deux poulies qui sont au calcet»; «Pour les amans [de trinquet] 20 brasses, de 5 pouces et d'un quintal et demy» (Mars. 967:18 7,193) 0 1690 Passebon: «Aman de maistre» 0 1691: «Vornan [de mestre] est un des principaux cordages de la galere, parce qu'il soutient l'antenne, qui est d'un grand poids. Quelques comites le laissent d'une piece et les autres le mettent en deux. Ceux qui le laissent d'une piece luy font faire 4 tours au milieu de l'enginadure de l'antenne, mettants premierement le / doublin sur laditte antenne et passants les 2 jambes dedans apres leur avoir fait faire un tour ä chacune, ce qui forme les 4 dont on vient de parier. Ceux qui le mettent en 2 pieces et qui en font 2 jambes separdes, font ä la teste de

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chacune de ces jambes une gance emplombde [...], et apres avoir fait faire ä chacune deux tours ä l'antenne, la passent dans sa gance et la serrent ä force de palans. Chaque jambe va passer de lä du cötd de proue sur un des rouets de fonte enchassdz dans la teste du calcet, et vient entrer ensuitte dans un trou qui est ä la teste de sa poulie ä 2 yeux, car chacune a la sienne particuliere, appellde taille de guinda ou guinderesse, oü eile est arestde par un noeud qu'un petit cordage empesche d'echaper. Ces 2 jambes sont ensuitte bien lides l'une contre l'autre avec un autre petit cordage, et leurs extremitdz font le tour de deux tailles, entre lesquelles elles sont ensuitte renfermdes et bien aresties. Ces 2 tailles sont bien serrdes l'une contre l'autre en hault par les tours desdittes jambes, et en bas / avec un petit cordage nomd canesteau, qui passe dans 2 trous faits expres au bas de chaque taille, ού il est trinqud ä force avec un petit guin^onneau. L'aman soutient, come il a etd dit, l'antenne, mais il ne luy donne pas le mouvement necessaire pour la hisser et pour l'amener. On se sert pour cela de deux autres cordages appelldz vettes »; « Son aman (: de l'antenne de trinquet) n'est point arestd de mesme, mais simplement ä un cordage separd nommd poulome, qui fait 4 tours au milieu de l'enginadure de l'antenne, dont les deux du milieu forment une gance ä laquelle on saisit le doublin de Yaman avec un cordage nomme matafion des poulomes, qui fait quantitd de tours dans Tun et dans l'autre. Les jambes de Yaman vont de lä, comme Celles de mestre, entrer chacune dans une des poulies de fonte du calcet et viennent ensuitte passer dans le rigaud d'un taillon ä deux yeux qui sont sur une ligne, oü elles sont arestdes par un noeud dans la gance d'un rigaud au dessus du taillon »; « 1 aman [de mestre] blanc du premier brin: 600 [filets], 8'Λ [pouces de circonfdrence], 32 (28) [brasses], 480 (420) [livres] [...]; 1 aman [de trinquet] blanc, premier brin: 240 (: 340) [filets], 6 [pouces], 25 (23) [brasses], 190 (175) [livres]»; « Un aman de mestre que l'on decordonne pour faire des trenelles et des mousseaux» (SCH 132:26-28,38,44,87) 0 1697 Barras: « deux trous qu'on appelle les yeux des boutons du calcet; on y passe dedans un cordage nommd aman » (74); «Aman de meistre» (planche) 0 ca 1705 Fontette: «L'aman [de mestre], qui Supporte l'antene, a 9 pouces de grosseur et 36 brasses de longueur de cordage blanc. II la faut couper par la moitid et faire une gance ä un bout de chaque piece, et une / queue de rat aux autres, apres quoy on prend les deux cotds de Yaman oü sont les gances, que l'on porte sur le milieu de l'anginadure de l'antenne. On fait faire deux tours de chaque bout oü est la gance autour de l'antene ä rebours l'un de l'autre, et l'on passe dans les gances les deux bouts ä queue de rat et en les tirant ä fond on sert (sic: serre) Yaman contre l'antene. Les deux bouts qui restent se passent dans les poulies du calcet, qui sont de fonte, et avant que d'entrer les bouts de Yaman dans les poulies on les passe du cotd de proue dans les deux yeux du calcet qui sont au dessous des poulies, et les bouts de Yaman en sortant des poulies entre[nt] dans deux autres semblables yeux du costd de poupe, et ä cet endroit s'amarrejnt] les deux bouts de Yaman ä la taille guinderesse. II y a un trou au haut de la taille guinderesse de Yaman, oü l'on [1'] arreste par un simple noeud que l'on serre avec un petit cordage d'un pouce»; « L'aman [de trinquet] a 29 brasses longueur sur 7 pouce» (347-48,349); -» ligature, poulome 0 1716: «[grosse gal.] Un aman [de mestre]: 34 [brasses; en usage] 36, 9 [pouces], 522 [livres]»; «Aman [de trinquet]: 25-7-294 [...]. Gourdin pour lier Yaman et polome »; «[gal. ord.] Aman [de mestre]: 30 (30'/2)-8'/2 (8)400»; «aman [de trinquet]: 20-6-200» (Mars. 967:199,201,204,205) 0 1717 Masse -> amant 0 1721 Bdnat: « Un aman [de mestre] de 9 pouces de grosseur et 36 brasses de longueur. Ce cordage doit fitre de chamvre le plus fin, les fils bien unis et bien travaillez. II sert ä suspendre l'entene ä l'arbre en l'amarrant par le milieu [...]. L'aman travaille de telle maniere qu'il en sort de la fumde, et mdme le feu s'y mettroit si l'on continuöit long-temps cette maneuvre. Ainsi il est de toute ndccssitd qu'on le change toutes les campagnes lors qu'elles son[t] longues»; «[aman de mestre] pour une galere ordinaire: 8 pouces et 32 brasses »; « un aman [de trinquet] de 7 pouces et de 18 brasses »; « pour une galere ordinaire [...] Yaman a 19 brasses [et 6 pouces]» (601,604,641,644) 0 18's.: «L'aman [de mestre] est un cordage de chanvre blanc du premier brin qui a 36 brasses de long et neuf pouces de grosseur»; «L'aman [de trinquet] est un cordage de chanvre blanc du premier brin de 28 brasses de longueur et 7 pouces» (SCH 136:2,14) 0 1783 EncM: «Amans [...], cordages dont le service est le mime que celui des itagues des vergues des vaisseaux. II y a cependant une distinction ä faire pour Yaman de la vergue de mestre. Ce cordage est en deux pifcces, ce qui lui donne trois extrdmitds, dont une fait dormant sur l'antenne. Les deux autres, aprfis avoir passd dans deux rouets dtablis dans le calcet, re^oivent chacune une drisse, dont la seconde poulie fait dormant sur le coursier, et le garant s'amarre ä poupe au moisselas du grand cartier » 0 1794-97 Röding 0 1855 Besch > 1866 Lar. * AMANDE [err.]. 1641: «L'amande (sie: l'aman de) mestre» (Fourn 644) > Enc 7,438a. * AMANS. 1512: «Ung amans pour respit» (B 1232:9"°) 0 1540: «ung amans vieulx» (B 1260:147) 0 1558 (B 233:445™,498"°).

AMAN

198

AMARER

• AMANT. 1359: «Item 1 amant» (BN, fr. 26002, n° 824) 0 1384: «Item une ptece de corde contenant 12 braches pour faire 1 amant et une prime» (Brdard 45) 0 1513: «une piese d'amant de 27 brases»; «ung amant vieil» (B 1232:7,28™) 0 1526: «Quatre amantz [...]. Ung amant neuf» (AN, X"8621:203) 0 1526: «cap pour amant»; «cap ä'amant» (B 1260:18™,26™) 0 1544 (B 1260:359™) 0 1548: «Deux amantz» (B 232:50™) 0 1642,1660,1662 Oud (< 1622 Hobier aman) > Duez 0 1677 Dassiö: «Un amant de trinquet» (145) 0 1691 (SCH 132:34; SCH 134B:223) 0 1706 [Arles]: «Deux amants de senauds garnis pour le trinquet» (GNO s.v. senate) 0 1717 Masse (11,88; Mars. 967: 430,474 aman) 0 18* s. (SCH 136:3). * AMANTE f. 1443: «Pour une grosse corde nomm6e amante a passer par les grosses tallies, pour faire abaissier le hault de ladite nave et lever le fons et querenne a force hors de l'eaue, pesant icelle amante 7 quintl. 60 rott.» (ms. Lille) 0 1525: «Une amante vieille»; «amante neufve pesant treize quintaulx » (BN, Clairambault 325:9398,9401; AN, XM8621:206,206™). * AMANTI pl. 1551: «ung par (: une paire) dy amanti vieux» (B 236:166™). * AMARRE [err.] (f. ?). 1757 Marteilhe: «Ce mät ainsi tout nu, n'y ayant que le cordage qu'on nomme amarre pour y attacher la vergue ou antenne»; «Vamarre, qui est une corde [...] qui attache l'antenne par son milieu » (267,280). • AMENT. 1512: «Ung ament pour l'antene neuf» (B 1232:15). • ESSAMAN [err.]. 1630 Bouchard: « L'essaman: une grosse chorde qui soustient l'entenne » (90). • IMENT. 1513: «taillie d'iment» (B 1232:20) 0 1514 (B 1232:31™). * SAMAN. [err.]. 1630 Bouchard: «le saman, qui est la chorde qui suspend l'antenne ä l'arbre » (96). • Le gr. byz. himäs (FEW 4,427a; ne donne que aman et amante), g£nitif himäntos, est pass6 en g6nois, oü i > a (lat. amentus 1246 [Belgrano 31], amantus 1248 [Jal s.v. paranchinus], amans 1258 [Jal s.v. xunchus]), et de lä en occitan (1248,1298 lat. amantus, Blancard 11,91,460; 1253 lat. ammanus, Pernoud 131; 1318 lat. (ad)amantes pl., Boislisle 252; 1491 oce. aman, GNO; Mistral man de guindo, man de taio; Rohe 25 amäri). Amant du 14® s. (Rouen) vient directement du gönois; ä partir du 16es. c'est un empr. ä l'occitan. Amante vient du g6n. amante ou du masculin. Amanti semble un italianisme cru (1574 Piombino 20™ ammante, ca 1600 amante, Jal). Iment a pu arriver ä Marseille avant la transformation gdnoise de la voyelle initiale. Cf. Fennis 201-02. AMANAGE

lamanage. AMANDE, AMANS, AMANT, AMANTE, AMANTI pl. - aman.

AMANTIL, s.m. 'petit aman' (* att. gal.). * AMANTIL. 1526: «Deux amantilz poysant 5 quintauls piece» (Β 1270:74, ds GNO) 0 1526: «Deux amantilz » (AN, X1A8621:202VO). • MANTILLE f. 1545: « un cau de mantille » (B 1260:271™, ds GNO) 0 1630 Bouchard: « La mantille pour hisser l'antenne de gabbie» (97) 0 1649: «deux bousseaux pour la mantille» (Arles 667:147). • Amantil < occ. amantilh (1464, GNO), d6r. de amant, -» aman (manque FEW 4,427, gr. HIMAS). Les corr. Italiens sont trop r6cents pour avoir pu exercer une influence: imantiglio est attestö en 18861907 (Corazzini, qui donne aussi imanticello, DMA; manque DEI et GDLI); mantiglia en 1799 (D'Alberti) et mantiglio en 1870 (Fincati, DEI). II n'en est pas autrement de l'hispanisme mantille 'grand fichu ä trois pointes' (dp. 1726; cf. FEW 6-1,277a, MANTUS), si bien que mantille doit s'expliquer ä partir de amantil par aph6r£se et fdminisation. AMARAGE -» amarrage. AMARE

amarre, marre. AMAREGE -» amarrage.

AMARER. Cf. aussi -» amarrer. AMARER, v. 1° tr. 'munir (un navire capturd) d'un 6quipage'. 1697 Barras: «Amarer ou amariner. Ce terme n'est pas d'un grand usage dans la marine si ce n'est parmy les corsaires, lorsqu'un armateur a fait quelque prise et qu'il l'envoye devant luy» (18). • 2° intr. ou pron. (?) 'se rendre en haute mer sans provisions süffisantes'. 1697 Barras: « On se sert encore quelque fois du mot d'amarer ou d'amariner, pour dire s'eloigner ou s'ecarter d'un port ou d'un terrain, lorsqu'on n'a pas des vivres ny des provisions de bouche et de guerre pour tenir la mer » (18). • Francisation de l'occ. amarar, d6r. de mar 'mer' < lat. mare (FEW 6-l,319ab, qui ne donne que l'aixois mod. s'amarä 'se risquer, p.ex. dans la haute mer' et l'agenois amard 'submerger, inonder'; cf. aussi l'occ. s'enmarä 'gagner la pleine mer').

AMARINE

199

AMARRE

AMARINE, s.f. 'osier (utilise pour les cercles des tonneaux)'. 1628: « cercles de barrilz [...]; amarines » (AN, Β"77:65) 0 1641: « Au barila [...], pour cinquante paqufe amarines ä 2 s. piece» (AN, B"77:164) 0 1642: «Pour dix manons d'amarines pour racommoder les barilz»; «Pour des amarines au barillat 5 reaux» (AN, 8*77:180,187) 0 1728: «Le barillat [...] doit embarguer des douves, quelques tables pour faire les fonds des barils, des cercles et A'aumarine ou hoziers pour les lier » (Mars. 967:231). • < occ. amarina '(jet d') osier' (Bambeck 8; DAO 242), avec infl. de l'adj. amarus 'amer' (ä cause du goüt de l'icorce) du lat. amerina 'osier d'Ameria (en Ombrie)' (FEW 24,432ab). AMARINER, v. 1° tr. 'munir d'un dquipage (dp. le 17® s. un navire captur6)\ 1246: «et doivent estre les devantdittes naves aparillies et sarcies et amarinies suffisamment en port d'Aigue-Morte»; «lesdittes tarides doient estre faictes, assarcies et amarinies suffisament» (Belgrano 16,25; lat. amarinate) 0 1529 Traiti de Cambrai: «quatre gallions [...] bien artillez et 6quipez [...] et amarinez de mariniers, rameurs et officiers » (Isambert XII,256; cf. GdfC) 0 1609 (FEW) 0 av. 1646 Beaulieu-Persac (FM 25,305) 0 1647 Cleirac: «Amariner un vaisseau, c'est le mettre en estat de naviguer» (8) 0 1660 Lupp6: «un caramoussaly [...] oü nous avyons mis quelques hommes pour Yamariner vers Malte» (94) 0 dp. 1693 Villette: «il (: l'amiral anglais) [...] en fut quitte pour deux vaisseaux de guerre, par le contretemps que fit Μ. Gabaret de mettre le signal d'ordre de bataille, et de demeurer en panne jusqu'ä ce qu'il eust ατηαήηέ un de ces vaisseaux, pour en donner le commandement ä son fils » (145) 0 1697 Barras -»amarer Γ 0 1757 Marteilhe: « Nous amarrinämes notre prise » (133). • 2° intr. ou pron. (?) 'se rendre en haute mer sans provisions süffisantes'. 1697 Barras -» amarer 2°. • 1° vient en 1246 du gin. amarinare, et ä partir du 16® s. de l'italien ou plutöt de l'occ. amarinar (ca 1305, Levy, GNO) < marin adj. < lat. marinus (FEW 6-1,345b; 2° manque). 2° est un d6r. du fr. marine 'mer', de m£me origine. AMARRAGE, s.m. 1* 'ensemble des cordages pour amarrer'. dp. 1573 Dup: «Amarrage, le gros cordage d'une navire » > Nie > Cotgr / Oud > Duez 0 1621 Binet: « Les chables sont des amarres et le gros cordage de navire, pour amarrer et arrester le navire. On dit aussi Yammarrage» (46) 0 dp. 1636 Mon 1691: «Du vieux cordage pour servir A'amarage dans le port» (SCH 132:86) 0 1717 Masse: «vos gumes et amarrages de fonde» (36; Mars. 967:443 «et amarrage de fonde »). • 2" 'ligature au moyen d'un cordage qui fait plusieurs tours'. 1636 Mon: «Amarrage, lieüre avec amarre » 0 1678 Guillet: « Lignes d'amarrage. Ce sont des cordes qui servent ä lier et arrSter le cable dans l'arganeau et ä renforcer et assurer les hansieres et les manoeuvres. Les rabans, rides et garcettes sont lignes d'amarrage» > Rich / Fur ( > Basn) / Corn 0 dp. 1687 Desr: « Un amarrage est un endroit ού deux grosses cordes, ou une mesme mise en double, est li6e par une petite» > (Ozan 303 >) Corn; «Embossure se dit du neud avec un amarrage que l'on fait sur une maneuvre» > Ozan 304 (Desr ou Ozan > Corn) / Basn 0 ca 1705 Fontette: «II seroit mieux pour 1 'amarrage de la gourdiniere (: avec le mdzanin de la tente) qu'elle eflt une gance A chaque bout» (344; MMR 5). • 3® 'action d'amarrer (un navire)'. dp. 1678 Guillet: «Amarrage des vaisseaux, c'est leur ancrage, ou le service du cable, quand on moiiille » > Fur ( > Corn / Basn) / Ozan 236; «[le capitaine de port] a soin de Yamarage des vaisseaux du Roi» (s.v. capitaine) 0 1682 D'Ortiferes: « Le chef d'escadre est charg6 de l'inspection du port, de Yamarrage des gal£res »; « Le capitaine de port est charg6 de Yamarrage des galores » (186,190) 0 1684: «les vieilles gumes necessaire[s] pour Yamarage» (Mais. 967:161) 0 1697 BaiTas: «les gumes ou autres caps necessaires ä Yamarrage des galeres» (64) 0 1717 Masse: «vos cordages de fonde et ceux A'amarrages » (103; Mars. 967:452 « d'amarrage »). •

1° de - amarre 1°; 2° et 3° de -» amarrer (FEW 15-1,3a, moy. nderl. *AENMARREN).

AMARRE. Cf. aussi -»aman, mane. AMARRE, s.f. 1® 'cäble servant ä retenir un navire' (rare gal.). dp. d6b. 13's. (le FEW met fautivement 1386, qui est la cote du ms. de Troyes; cf. TLF) Ol&on, art. 5 amare\ -» amarrer 0 diet. dp. 1573 Dup 0 fin 16®s. Guidon: «les amarres et cordages» (260) 0 1611

AMARKE

200

AMARRER

Cotgr ammaire, ammare 0 1627 Crespin amaire (FEW) 0 1678 Guillet amare 0 1682 D'Ortiferes: « Les dites amarres seront disposdes en sorte que le passage ne soit empeschd pour le commerce des marchandises» (62) 0 1684: «Veut S[a] Mfajestd] qu'il soit pris toutes les precautions necessaires pour conserver les antares des galeres en godronant souvent la partie qui est hors de l'eau, et que les gumes soyent changdes et remplacdes lors qu'il sera necessaire» (Mars. 967:162) 0 1717 Masse: «l'on observe oü les vents vous peuvent estre les plus fächeux, et vous donnez toüjours les plus fortes amarres de ce costd lä» (107; Mars. 967:485 ammares) 0 1776 EncS 2,845b: «170 emmares pour chaque bateau » (il s'agit d'une amarre pour chacun des 616ments qui forment un pont de bateaux; err. -> emmaner ds le FEW). • 2° 'cordage qui sert ä attacher (divers objets)' (* att. gal.). 1628,1636 Mon: «Ecoutes, amarres de la grand voile, cordes qui amarrent la grand voile par derriere» 0 1636 Mon: «amarre ä voiles [...], amarre de chanvre [...], amarre de genet» 0 dp. 1678 Guillet > Ozan 303. • 3° 'endroit ού Ton attache un objet'. 1721 Bdnat: «Les bittons ä serper. Ce sont des pieces droites posies debout ä cötd des cuisses d'arganeau et servant d'amarre aux fers » (393) 0 1734 Reynoir: « Les bittons de serper sont des pieces toutes droites posdes de bout ä cötd des cuisses d'arganeaux, servant d'amarre au fer » (8; on notera la ressemblance entre Bdnat et Reynoir). • De -> amarrer (FEW 15-1,3a, moy. nderl. *AENMARREN; 3° manque). AMARRER, v.tr. 1° 'attacher (un navire) avec des amarres'. dp. ddb. 13es. Oleron, art. 5: «la nef [...] amaree a quatre amares» (NGN; 1485 «ancree de deulx amares ») > 1520 Garcie: « si la nef estoit en lieu ou eile seroit ancree et amarree de deux ou de trois amarres» (174) > Cleirac, Us 23: «amarree de deux ou de trois ancres»; art. 15: «une nef en ung cours lie[e] et amaree» > 1520 Garcie 178 amarrer > Cleirac, Us 67 [art. 13] 0 1359: «la corde pour [ama]rer la gallee» (Chazelas 11,148) 0 1382: «tant de geter les eaues qui dedens [les barges] povoient entrer, comme de les amarer» (Chazelas 1,270) 0 1647 Cleirac, Us: «amarri sur quatre cables» (170) ca 1672: «bien amarrer ou ormeger la galere » (GNO s.v. comete) 0 1677 Dassid: «[galdre] amaree de proud [...] et de poupe» (175) 0 ca 1680: «la galere amaree et dans son poste» (SCH 135:25) 0 1684: «lesd. galeres estant dans le port seront a m a z e s avec toute la seuretd requise » (Mars. 967:161) 0 1691: «deux gumenettes et 2 caps de poste par galere, qui servent ä amarer ä terre» (SCH 132:14) 0 1721 Bdnat: «Deux caps de poste [...] servent aussi pour amarrer la galere» (683) 0 1727 Barras: «galere amarrie est celle qu'on tient dans un port ou dans un mouillage avec des ancres et des caps mis ä poupe et ä proue» (11,228) 0 1728: «[c'est au comite] & bien amarrer et ormeger la galere» (Mais. 967:224) 0 1734 Reynoir: « Les bittons de poupe [...], servant ä amarrer la galere » (8). f AMARRER A QUATRE 'ancrer (une galdre) au moyen de quatre amarres'. 1686 Barras: « Galdre remegde, ormegde, ou pour mieux parier amarrte ά quatre·, les deux premiers termes sont bas et vulgaires, quoique fort en usage parmi les bas officiers et les matelots des galeres. Une galere amarrie ά quatre est celle qu'on tient dans un port ou dans un moiiillage avec des ancres et des caps mis ä poupe et ä proue » (281) 0 1721 Bdnat: « une galere desarmde, amarrie ä quatre comme eile doit dtre au port de Marseille» (763) 0 1727 Barras: «Galere remegde ou ormegde, ou pour mieux parier amarrie ä quatre » (11,228; cf. 1686) -» ormeger. • 2" 'attacher, lier fortement (un cordage, etc.)'. ddb. 13e s. Oliron, art. 25: « et advient qu'il lessent une broiche ouverte ou tonnel que on guinde et ne l'ont mie amerree ο cordes au bourt de la nef» (var. amarer) > 1520 Garcie 181 amarrer > Cleirac, Us 106 [art. 27] 0 15' s. Coutumes de Dieppe amarer (GdfC) 0 dp. 1489 (FEW; = GdfC: Coutumes de Bretagne ?) 0 1520 Garcie (158) diet. dp. 1573 Dup 0 1628,1636 Mon amarre 2° 0 1636 Mon amarer 0 1677 Dassid: « pour amarrer les moyennes » (145) 0 1684: « un bon prelat qui sera amarr^(e) d'un cotd ä la tende » (Mars. 967:163) 0 ca 1685: « Dix brasses cordages de 3 pouces pour amarer les moyennes» (Mars. 967:198) 0 1691: «des pasteques fermdes, amaräes par leurs estrops aux bitons de poupe» (SCH 132:22); «on amare ä la charpante du couvert du bassin [...] deux palangs»; «6 ganches ä deux branches, qui servent ä amarer les sartis» (SCH 134B:19,100) 0 1697 Barras: «un cordage nommd grouppi, lequel par l'autre bout embrasse les quatre pattes de l'ancre au[x]quelles il est amarre, c'est ä dire lid» (71) 0 ca 1705 Fontette: «Lesd. embrouflles [...] sont amarrtes sur les filarestz» (344; MMR 3 «on les amarre»)·, «les formats de la bände prolongent les cabris le long des fillarests et les y amarrent» (345; MMR 6 amarrant); « O n amare le mouton d'un cotd au pied droit de la rambade»

AMARRER

201

AMENER

(358; MMR 31 amarre)·, « L'amarre-gourdiniere a 20 brasses de long; ä chaque bout il y a une gance pour accrocher le guin$onneau des branches de l'amarri-gourdiniere» (371; MMR 61 «la maire gourdiniere») 0 1717 Masse: «II faut faire donner ä six bons matelots des plus legers un bausse (: Mars. 967:465 «une bosse») ä chacun [...], dont ils s'amarrent avec led. bausse aux mattaffions de la voile » (74; Mars. 967:465 amarer) 1719 Barras: «on dit qu'il faut remeger ou ormeger la gume; on pourroit se servir d'un terme moins vulgaire et plus propre comme seroit celui d'amarrer la gume ä l'ancre, mais je ne pretens point changer les termes dont on se sert sur les galeres du Roi» (11,343) 0 1721 B6nat: «[l'aman] sert ä suspendre l'entene ä l'arbre en i'amarrant par le milieu »; « on les doit (: les gumes) amarrer au fer» (601,682) 0 1729: «amare les rames conill6cs » (Mars. 967:284) 0 18es.: «[l'aman] sert ä soutenir l'antenne; il y est amarre par le milieu»; «[la trosse] sert i tenir l'antenne toujours amarree avec l'arbre » (SCH 136:2,5). • < moy. nierl. *aenmarren (FEW 15-1,2b; la loc. manque) < marren 'attacher'. AMARRINER amariner. AMAYNER -> amener II. AMBALUSTIERE arbalestriire. AMBARAS embarras. AMBARQUEMENT embarquement. AMBARQUER embarquer. AMBON -. embon. AMBOTER -» embouter. AMBOUCHURE embouchure. AMBROILLE, AMBROUILLE embrouille. AMBROUILLER -» embrouiller. AMBUTER -» embouter. ÄME, s.f. 'creux d'un canon, oü l'on met la poudre et le projectile' (* att. gal.). [dp. 1611 Cotgr (FEW)]. 1607 demi-couleuvrine 0 1643 Fourn: «il sgaura si la piece qu'on luy met en main a l'ame droite, c'est ä dire situ6e precisdment au milieu du bronze [...]. Quelques-uns i force de tirer ont la bouche plus large que le reste de l'ame » (104) 0 1687 Desr: «Boutton d'escouvillon [...] pour nettoyer l'ame du canon lorsqu'il a tird »; -»tapon. • Par anal. < 'äme' < lat. anima (FEW 24,582b). AMEINE -» amaine. AMEINER -» amener II. AMEIRAUTE -» amirauti. AMENAGE AMENE -> amaine.

lamanage.

AMENER I, v.tr. 'conduire, faire arriver'. [dp. fin 10° s. Passion (FEW)]. 1346-47: «leur sallaire d'amener et conduire les galies du roy contremont l'eaue de Seine» (Chazelas 11,119) 0 14's. Oleron, art. 24 (prob. add. postdrieure): «Un bachelier est lodeman d'une neef et est louy6 ä l'amener jesques ä le port oü l'en la doit descharger » (Pardessus 1,340); art. 39: «ceux qui vont pour amener ledit navire, qui ont fait marchd pour le pilotage ou touage» (Pardessus 1,348) > Cleirac, Us 95 [art. 25] 0 1406-09 Boucicaut: «il lui ordena [...] que il lui amenast toutes les galees et galiotes » (219) 0 1443: «le nolle de les avoir fait amener par barque » (ms. Lille) 0 1495-96 Villeneuve: «l'armde [...] amena le g6n6ral des Vdnissiens » (389a) 0 ca 1520 La Fosse: « des esclaves que nous amenasmes en Portugal» (184) 0 1523: «l'aterent amener et acompaigner de la Turbie ausdictes galleres » (Saige 11,179) 0 diet. dp. 1538 Est: « navem peregit in portum: a amene iusques au port» (s.v. perago) > 1539,1549: «II a ameni la nef iusques au port» (s.v. port) > Th > Dup > Nie Ö 1544: « Et a affcrmd led. capitaine qu'ilz (: 27 formats) luy coustent en fraictz pour les avoir faictz conduire et admener une partie de Talart, Sisteron, Monpelier, de Lodeve et aultres Iieux » (Β 1260:363VO) 0 1616-20 Aubignd: «le baron de la Garde eut charge d'amener huict gatöres de Marseille»; «Dorie, qui avoit amene dans ses galöres douze cents Espagnols» (111,180; IX, 116) 0 1628: «forijas admenes par ordonnance de Monsieur le general»; «au capp[itai]ne Chaussier qui a admeni une chaine de forces» (AN, Β"77:70,71) 1629 Baudoin: «pour amener ä Malte ia galere neufve» (458) 0 1636 Mon: «Les formats poussent avant la galere, an amenant ä eus les avirons» > Acad 0 1690 Fur: « On a amene ce vaisseau ä bord ä force de rames: c'est ce qu'on apelle remorquer» > Basn 0 1700: «on l'accoupla pour 1 'amener en galfere» (Tournier 111,361). • De mener (FEW 6-2,106b, MINARE). Occ. 1504 amenar (Valbelle 16). AMENER II, v.tr./intr. 'abaisser, faire descendre (une antenne, une voile, un pavilion)'. * AMAIGNER. 1717 Masse: «vous faites amaigner vötre antfine un peu moins qu'ä hauteur d'homme [...]; ä mesure que vous amaignez vötre antfcne » (61; Mars. 967:458 amener); « rien ne fatigue plus une chiourme que de faire jsser et amaigner vos antfenes si souvent [...]. / Si vous voulez, vous pouvez faire oster vötre voile de meistre sans 1 'amaigner, et de mdme au trinquet, en le (sic) faisant ployer en haut par des matelots » (72-73; Mars. 967:464-65 ameiner)·, «l'usage des galeres c'est que d'abord que le vent

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AMENER

calme, il faut amaigner vos voiles; ce manage se fait souvent et il est seur que cela les fatigue (: la chiourme) autant que la rame » (73; Mars. 967:464 amener)·, « Maniere d'amaigner vos antönes estant ä la voile de la meistre et du trinquet. Je ne trouve que trois manieres d'amaigner les antenes: la premiere c'est lors que vous allez vent arriere, la seconde c'est lors que vous allez ä bon vent, et la troisifeme c'est lors que vous allez au plus prfcs du vent. Je trouve la premifcre la plus difficile, ä cause que lors qu'on va vent arriere, si vous ne prenez pas bien garde i vos voiles, vous courez risque de prendre le vent ä la paine (: Mars. 967:471 «ä la penne») [...], et pour eviter cet jnconvenient je dis qu'il faut amaigner vötre antdne de trinquet, lors que vous allez vent arriere, la premiere. Suposi que vous ayez vos antönes l'une ä la droite et l'autre ä la senestre, il faut amaigner vötre antöne toujours / en croix jusqu'ä ce qu'elle soit ä taille et trosse; aprös vous faites bien chagner (: Mars. 9(57:472 channer) vos ostes jusques ä faire passer la peine de trinquet au dessous (: Mars. 967:472 « au dessus ») du quart de meistre, et lors que vötre paine a passd, vous tournez faire un peu amaigner (: Mars. 967:472 ameiner) vötre antfene de trinquet, en faisant channer les ostes et carguer vötre devant jusques ä l'usance ou bien ä la marque. Ensuite vous amaignez tout ä fait votre l'antöne en faisant toüjours recouvrer vötre voile par les matelots sur la rambade et par les for9ats dans la galore, en faisant moller vos orses ä poupe; ainsi vous amaignez vötre ant£ne de trinquet en trois temps. Et l'on ne doit jamais faire moller les sartis sous le vent que vous n'ayez fait passer auparavant vötre paine de trinquet au dessous du quart de meistre. Voilä comment l'on doit amaigner l'antdne de trinquet avec le vent arriere. II faut amaigner l'antöne de meistre, allant vent arriere, en croix, jusqu'ä taille et trosse; apres vous faites bien channer vos ostes, en mollant les orses ä poupe, et aller (: Mars. 967:472 haller) le gourdin de la voile pour tirer vötre voile dans la galfere. / Ensuitte vous faites carguer vötre devant de meistre et faites encore un peu amaigner, et faites moller vos sartis sous le vent; et lors que vous estes maitre de vötre voile, vous faites tout ä fait amaigner vötre antöne en faisant toüjours carguer vötre devant de meistre jusques ä ce que ledit quart de meistre et (sic: Mars. 967:472 ait) evit6 les sartis de trinquet; pour lors les matelots qui sont sur la rambade doivent porter ou ä coster (sic; Mars. 967:473 accoster) le quart de meistre jusque au haut pied de l'arbre de trinquet, pour que votre antöne de meistre vienne finir d'amaigner (: Mars. 967:473 amener) dans le milieu du coursier tout le long de la galore. Voilä comme l'on doit amaigner l'antöne de meistre avec vent arriere et toüjours en trois tfims. La seconde maniere d'amaigner (: Mars. 967:473 amener) vos antänes est moins penible et moins dangereuse. II est seur que lors que vous allez bon vent (: Mars. 967:473 «ou grand vent largue»), vous avez vos deux antönes du mßme cost6, et pour amaigner il n'y a qu'ä faire moller vötre orse ä poupe et vötre escotte et carguer vötre devant ä son usance; aprös vous amaignez vötre ant£ne jusqu'ä taille et trosse, en donnant le tdms de recouvrer vötre / voile dans la galfere par le gourdin de la voile; aprds vous faites amaigner (: Mars. 967:473 amainer) jusques sur le coursier. Voilä comment l'on doit amaigner lors que vous allez ä bon vent ou le vent ä demy poupe (: Mars. 967:473 «ou grand vent largue»); pour lors vous pouvez amaigner (: Mars. 967:473 ammainer) en deux tems seulement. II faut amaigner l'antfene de trinquet tout comme celle de la meistre. La troisi6me maniere d'amaigner, c'est lors que vous allez au plus prds du vent et que vous avez vos voiles cargu6es et cass6es; il ne faut pour amaigner que faire moller vötre escote et vötre orse ä poupe, et pour lors vous faites amaigner vötre ant£ne de meistre et celle de trinquet tout ä la fois si vous voulez jusqu'en bas dans un seul temps, pourveu qu'il soit calme de vent, car pour peu que le vent soit fort l'on η'amaigne (Mars. 967:473 ammaine) jamais qu'une antäne aprfcs l'autre, et fort rarement les deux ä la fois. Cette maniere d'amaigner est la plus aisde des trois et la moins dangereuse» (83-86; Mars. 967:471-73 d'abord amener, puis ameiner, ensuite amainer ou ammainer)·, «II faut d'abord amaigner vötre trinquet et rester ä la cappe avec vötre meistre seulle »; « estre oblig6 ä amaigner vötre antenne de meistre » (136,139); -» mainer. * AMAINER. 1616 Lupp£: « sy l'on(s) est avec la tende, Yamayneront ä demy en signe d'obeissance [ä la rdale]»; « Sy la nuict la r6alle veut amayner ces voilles, eile montrera un peu de tans un fanal allumö au caiq» (181,184) 0 1622 Hobier: «vettes de guinda, avec lesquelles se haussent et baissent (qu'ils disent hisser et amainer) les entenes» (36) > Oud 1640 s.v. amainare (> 1642 amainer > Duez et 1660 Oud amainer) / Mor 701 amener / Fourn 28 amener 0 1629 Baudoin: «fit amener la borde»; «amenant les voiles» (381,618) 0 1660 Lupp6: «amayna les guabyes»; «Le vaisseau amayna, et ce truva que c'estoit une germe»; «et amaynasmes mettant la proue par la carte de siroc vers mydy»; »amaynasmes le trinquet» (81,82,113,119) 0 ca 1685: «On enveloppe toutes les voilles lors qu'on les a amainies dans les mantelets» (Mars. 967:195) 0 1717 Masse am(m)ainer -» amaigner 1729: «L'antenne estant amen£e basse pour y ferir la voille, [on crie] 'fortd amainer!'» (Mars. 967:282).

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• AMEINER. 1573 Dup: «ysser ou ameiner les voiles» (s.v. mastelot) > Nie amener 0 1621 Binet: «Ameiner, c'est ä dire plier (sie)» (54) 0 1616-20 Aubigni: « Les Portugals [...] criferent ameine! ä quoi il ne fut respondu que des injures» (NGN, TLF) 0 1636 Cleirac: «Ameiner est abaisser et descendre les voiles»; «Caler et ameiner, est abaisser»; «il [...] abat l'enseigne et ameine le boursset» (4,27,51) 0 1647 Cleirac, Us: ameyner (32), amenier (sie) (454) 0 ca 1672: « L'orse nouvelle [...] sert ä 1 'ameiner (: le ear de l'antenne) et ä le porter ä l'arbre » (GNO s.v. orsa) 0 1678 Guillet: «l'on ameine la vergue » (s.v. rider) 0 ca 1685: «Les vettes [...] servent ä isser et ä ameiner l'antaine, c'est ä dire ä la lever et ä la baisser» (Mars. 967:187) 0 ca 1705 Fontette: «quand on ameine le trinquet» (372; MMR 63 amene) 0 1717 Masse -» amaigner 0 1721 B6nat: « Ces trosses [...] donnent aussi la facility d'hisser et d 'ameiner»; «hisser et ameiner l'entene» (610,638) 0 1729: κ Ameine l'antenne de mestre!» (Mars. 967:282). • AMENER. ca 1520 Conflans: « celle qui sera au dessus du vent amenera et yssera le trinequet de la gabye en une foys et tirera ung coup d'artillerie » (41) 0 1529 Crignon: «il est contrainct d'amener ou oster les voiles» (NGN) 0 1552 Rab IV.20: «amene uretacque!» (11,101) 0 1573 Dup: «le vent porte et boute la voile contre le mast, et la serre si fort contre iceluy que la voulant amener on ne peult» (s.v. bouter) > Nie; « Lisse est une corde servant ä guinder et amener la vergue de la grand voile » > Nie 0 1611 Cotgr: «Amener les voiles» Φ 1636 Mon: «Amener, baisser les voiles pour les plier» (s.v. voile) 0 1643 Fourn: «Amener est le mesme qu'abaisser; ainsi dit-on: amener les voiles et amener le pavilion» (1) > Dassid 7 / Robbe 44,45; -» amainer 1622 0 1643 Mor -» amainer 1622 0 1647 Cleirac, Us (457) 0 1659 Duez: «Amener les voiles » 0 dp. 1678 Guillet: «Amener est abaisser ou mettre bas » 0 1681 Ordonnance III.ix.21: « si le capitaine a fait refus d'amener les voiles » (Isambert XIX,336) 0 1682 Exercice: « avertissez qu'il faut amener, faites amener meistre et trinquet tout d'un temps » (27) φ ca 1685: «Les deux ostes [...] servent ä ammener la voille en bas» (187) 0 1691: «sagle de l'haste de bandiere [...], qui sert & hisser et ä amener cette bandiere» (SCH 132:21); «on amene l'antenne» (SCH 134B:105) 1694: «amener le pavilion» (NGN) 0 1717 Masse -» amaigner 0 18es.: «isser et amener l'antenne» (SCH 136:2) 0 1734 Reynoir: «pour hisser et amener l'antenne» (8) 0 1757 Marteilhe: «Amener la vergue » (280). • MAINER. 1642,1662 (aussi 1660) Oud: «Mainer, abbaisser les voiles: ammainare» > Duez 0 1690 Fur: «Sur la Mediterrande on dit mainer» (s.v. amener) > Ozan 317 / Basn 1771 Tr6v 0 1717 Masse: «lors que vous avez fait le quart de la mestre et que vous estes prest ä mainer, vous faite[s] casser l'escotte de trinquet en meme temps que vous amenez l'antenne de mestre» (Mars. 967:462; AN, B'144:69 «prest ä l'amaigner»). + MENER. 1721-1771 Tr6v: «mener le pavilion» (FEW). 11 AMENER EN CAISSE. caisse 8°. • < occ. (a)mainar (1521 amaynar, Valbelle 110; mod. ameinä, amainä, mainä) < nap. (am)majnare ( > it. ammainare 16' s., DELI) < lat. *invaginare, propr. 'mettre dans le fourreau' (FEW 4,787a; la loc. manque, ainsi que amaigner et amainer, err. mayner pour mainer). AMENIER

amener II. AMENT -»aman. AMERRER

amarrer. AMEYNER -»amener II.

AMI, s.m. 'terme de familiarity pour parier ä des infdrieurs'. [dp. 12° s. (FEW)]. 1560 Du Pinet, trad. Ulloa-Guevara: «le passagier, aprds qu'il sera embarquö, qu'il y ait ä appeler [...] le comite, amy » (NGN s.v. homme). • < 'celui avec qui on est lid d'amiti6' < lat. amicus (FEW 24,446a). AMIDON, s.m. 'fdcule qu'on retire principalement de l'orge et du bid et qui, chauffde dans l'eau, produit de l'empois ou colle l£g£re utilisde pour les cartouches'. [dp. 1302 (RHL 1,111; FEW)]. 1641: «Au cannonier [...] pour une livre et Vi d'amiäon·. 12 [sous]» (AN, Β"77:165) 0 1677 Dassid: «Attirails desdits canons et perriers [...]: / une livre amidon» (154-55) 0 1697 Barras: «Amidon, composd de pure farine. Le maitre canonier doit embarquer de Yamidon pour faire les cartouches des batardes et des moyenes » (19) 0 1729: «24 main de papier ä gargouches, deux livres amidon pour les coller» (Mars. 967:307). • Empr. au lat. m6d. amidum, alt. de amylum (FEW 24,510a) < gr. amylon, propr. 'qui n'est pas moulu'. AMIRADE -» encirade. AMIRAIL, AMIRAILL - amirat.

AMIRAL

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AMIRAL

AMIRAL, s.m. 1° 'commandant des forces maritimes, d'une flotte'. Aux 13* - 14es., l'amiral n'itait autre que le commandant des forces navales d'une nation ou d'une flotte (p.ex. au ddbut du 14° s. Rainier Grimaldi dans la Manche). Sa fonction tendait de bonne heure ä devenir d'une part plus officielle, d'autre part plus honorifique, si bien que l'amiral, tout en restant chef suprSme, a cess6 de commander effectivement sur mer. Une ordonnance de 1342 l'6tablit Grand officier de la Couronne, indipendant du Conndtablc, une autre de 1373 le rend titulaire d'une juridiction dans les rdgions littorales relevant immidiatement du roi (NGN). En octobre 1626 (Fourn 263), la charge fut supprimde pour faire place ä la dignitd de 'Grand-maitre, Chef et Sur-intendant de la Navigation et Commerce de France' en faveur de Richelieu, mais on la rdtablit en 1669 ä la mort du due de Beaufort (cf. Guillet, Jal, Masson 169). L'ordonnance de 1689 prive l'amiral de toutes attributions militaires, mais il peut commander des escadres sur l'ordre exprös du roi. La charge fut supprimde en 1790, mais röintroduite par la suite sous une autre forme (NGN). * ADMIRAIL. 1274 Primat, trad. Chron. de St-Denis: «admirail de la mer» (GdfC s.v. amiral) Ο 1339: « 3 pennonciaux pour les trompeurs et la trompdte des 40 galfies, et 2 tentes de drap, l'une pour 1'admirail, l'autre pour Bernart de la Masseurre» (Delisle 1871:224) 0 1341-42,1346-47,1359 (Chazelas 11,62,75,149) 0 1551: «le conte de Tende, grand sen[ech]al, gouverneur et lieutenant g[ene]ral pour le Roy en ce pays de Prouvence, et des mers de Levant admirail» (Β 236:128) 0 ca 1575 Monluc (Hug). * ADMIRAL. 1305 [Angleterre] (BW) 0 1340 (Chazelas 11,15) 0 1348: «admiral de la mer» (GdfC s.v. capitainerie) φ 1352,1371 (Chazelas 11,143,157) 0 1359 (Chazelas 1,180) 0 1376 (Beaurepaire 248) 0 1392-93 Melusine (130) 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «Demostretos [...], admiral des Tarentins»; «Polixander, Vadmiral du navire d'Anthioche» (II,182voa; III,13r°a) 0 1512 Thenaud: «lä (: ä Gßnes) estoit [...] admiral le chevaleureux capitaine Pregent [de Bidoux]» (9) 0 1527 Seyssel, trad. Thucydide: «Astyo-chus, admiral de la mer des Lacedemoniens» (Hug) 0 1529 Parmentier (125) 0 1530 -» admirault 0 1530 Seyssel, trad. Diodore (Hug) 0 1539: «conte de Tende, gouverneur et lieutenant general pour led. Sr en Provence et admiral de sa mer de Levant» (Β 1260:82VO) 0 1544 Seyssel, trad. Appien (Hug) 0 1547 Amyot, trad. Hdliodore (Hug) 0 1547: «le conte de Tande, grand senneschal, gouverneur et lieutenant general pour le roy en Prouvence, admiral des mere de Levant» (BdR, 373E, n° 191:677) 0 diet. 1549 Est > Th > Dup 0 1575 admyral [d'un convoi] (NGN) 0 1580 Montaigne (Hug) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «le venerable admiral et le general des galeres » (267) 0 1606 Nie > Cotgr / Oud > Duez 0 1629 Baudoin: « Le Cardinal Grand-Maistre nomma pour capitaine des quatre galeres Vadmiral» (205) φ 1670 Colbert ä Vivonne: «[Le roi] m'a ordonnd de vous dire que vous sgaviez bien que les corps des galores et des vaisseaux ont tousjours est£ distincts et s6par£s; que 1 'admiral n'a jamais commandd les galferes qu'en vertu d'une commission particulifere du roy, qui n'a jamais eu d'effet que pendant une Campagne, lorsque ces deux corps ont agi ou deub agir ensemble; et qu'aussy tost que les vaisseaux et les galdres sont rentrds dans le port, le pouvoir de cette commission a cessd, et celui du gdndral des galfcres a repris l'inddpendance e n t i r e qu'il a de Vadmiral» (Jal). * ADMIRALT. 1341 (Chazelas 11,17). * ADMIRAULT. fin 14°s. Froissart: «admirault de France» (FEW) Φ 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «Lelius 1'admirault» (II,280b; 1530:135™b admiral). * ADMIRAUT. 1341-42 (Chazelas 11,62) 0 1369 (Jal). + ALMIRAL. 1606 Nie (< Dup almyral). * ALMYRAL. 1549 Est (s.v. admiral) > Th > Dup (> Nie almirat). * AMIRAIL. 1267-75 Da Canal: « mesire Simon Gril [...] estoit amirail de 20 galies et d'une nef por li comun de Jene » (Limentani 100 η. 17) 0 ca 1320 Chiprois: « L'empereor tantost si fist armer [...] 105 gualldcs, et fist son amirail 1 Jeneus, quy ot nom sire Ansaut Damar, lequel estoit amirail de l'empire»; « Jenev6s armerent 20 gualldes et firent 2 amirailr, et fu l'un sire Beneit Sacarie»; «Encores armerent 1 autre fds les Jenevds 28 guall6es et mirent desus 4 amirails »; «le roy de Castelle [...] arma 15 gualldes (: en 1291), et fu amiraill messire Beneit Zacarie de Gene »; « fu lor amirail 1 grant home de Veneyse»; «Lanbe Dorie, amiraill de Jenevis»; «et amiraill des gualdes fu messire Bauduyn de Pinquenin» (142,156,157,273,286,287,303) 0 1346 (Jal) 0 1393: «amirail dou roiaume de Chipre» (Jal) 0 ca 1575 Monluc (Hug) 0 1660 Luppi (36). + AMIRAL. dp. ca 1205 Bodel, Cortgi (NGN) 0 ca 1210 Villehardouin: «Esturions, qui ere amirals des / galies [de] Toldre l'Ascre » (172-73) 0 1289 Gielee 3791,7107 0 1297-98 (Fawtier 11,593) 0 1316: «feu monsegneur Renier de Grismauz (: Grimaldi), amiral du royaume de France» (NGN) 0 1351 Ordonnance: «amiral de France » (NGN) 0 1364 Prunaut: « ceus de Difepe et Roan aparillerent deux naves et orent por amirax mesires Jehan li Roanois » (Margry 56) 0 1379 Prunaut: « Vamirax Jehan li

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AMIRAUTE

Roenois» (Margry 58) 0 14e-15es. Chron. de Savoye: «amiral de la mer» (Jal); «messire Estienne Vamiral dit de la Baume» (Jal s.v. covete) 0 1406-09 Boucicaut: «amiral de France» (109) 0 1455-74 Chastellain: «amiral de France» (160) 0 1537: «amiral de la flotte de St. Malo» (NGN) diet. dp. 1549 Est (s.v. admiral et s.v. mots omis) Φ 1585 amiral [du port de Venise] (NGN) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «Iis ont commis le vdnörable amiral et le commandant g6neral des galeres et leurs successeurs, pour composer la congregation du bon gouvernement des galeres, avec les quatre commissaires, qui seront choisis par le maistre et le Conseil» (435; AOM 296:138 lat. admiratus) 0 1643 Fourn: « de tous les gouvemeurs il n'y a que celuy de Provence auquel on ait conservd la qualitd d'amiral de la mer du Levant, iusques ä ces derniferes anndes qu'on I'a supprim6e aussi bien que tous les autres » (302) 0 1690 Fur: «II y a eu autrefois un amiral du Ponant et un amiral du Levant» > Basn. + AMIRANT / AMYRANT. 1616-20 Aubigni (Hug). * AMIRAUT. 1246: « obeirunt au roi et ä son amiraut» (Belgrano 17; lat. amiraudus) 0 1296: « Otes de Couzci, chevalier, amiraut du navire de France» (Fawtier 11,124) 0 1299 (Fawtier 11,727) 0 1306-09 Joinville: «.amiraut des galies» (118) 0 ca 1307 Guiart (Rainier Grimaldi) (TL s.v. amiral) 0 1330-45: «amiraut de la mer» (Jal) 0 1336 (Chazelas 11,11) 1406-08: «amirault de la mer» (GdfC s.v. amiral). * AMORAL. 1586 Maugin, Tristan (GdfC). * AMYRAL. ca 1530 Contrat de l'amiral Chabot (Margry 195). * ARMIRAL. 1512: «monsr Yarmiral Preyan de Bidos» (B 1232:2) 0 1514 (B 1232:41"°). + HALMIRA(R)CH / HALMYRA(R)CH. 1564 Th: «Aucuns escrivent halmyrarch» (s.v. admiral) > Dup halmyrach > Holl / Nie (mais halmyrarch s.v., avec renvoi) > Cotgr / Oud halmirach > Duez. • 2° 'g6n6ral des galferes' (rare et incorrect aprüs le Moyen Age). 1757 Marteilhe: «1 garde de l'ßtendard, qui est pay6 par Monsieur l'amiral des galöres»; « Officiers majors de la Grande RSale [...]: 4 gardes de l'ötendard. Lorsque l'amiral y est, tous les gardes de l'6tendard y sont, ä cause que le grand dtendard y est au vent» (284,289). • Empr. ä l'ar. amir, propr. 'chef, commandant' (FEW 19,4b; quelques formes manquent). La terminaison -al vient peut-dtre de l'ar. al-dlt 'le tr£s grand' (cf. EWF). Le d est dü ä l'infl. de admirer. L'acception maritime semble n i e en Sicile (cour normande; cf. DELI s.v. ammiräglio): 1147 ammiratus, 1152 ammiralius (NGN s.v. amiraldus); en France, on trouve en 1248 admiratus (NGN s.v. amiral) et dans le Midi en 1248 amirallus (Blancard 11,160). AMIRALE, 1° adj./s.f. '(navire) de l'amirar. ca 1520 Conflans: «la nef royalle ou admiralle » (40) 0 1616-20 Aubignd: «prit la navire admirale »; «Le comte [...], ne gardant que son amirale et vice-amirale»; «le comte aborda l'amirale» (11,179; IV,135; V,62) 0 1628,1636 Mon: «Fanal [...] au haut de la galere admirale» (< Nie s.v. fanal: «galere capitainesse») 0 1629 Binet: «les officiers qui sont necessaires [...] dans Γ admirale» (113) 0 1636 Mon: «Galere admirale, de l'admiral» (s.v. gal6e) 0 1640 Oud admiralle s.f. (s.v. ammiraglia) 0 1642 Oud admirale s.f. > Duez 0 1647 Cleirac: «Navis Praetoria, l'Admirale» (33) 0 1783 EncM -» 2° 0 1823 Las Cases + 1951 Gracq: « galfcre amirale » (TLF). • 2° s.f. 'galdre que monte l'amiral' (non usuel). 1616-20 Aubign6: «onze galores rdduites par les maladies ä cinq; le feu du ciel brusla son amirale pr£s de Catare» (111,225) 0 1640-58 Ablancourt, trad. Tacite: «Iis lui firent present de l'amirale» > Rieh > Basn >-» 1771 Trdv (FEW) 0 1643 Fourn: «Les deux amirales, en l'une desquelles combatoit Quintius pour les Romains » (213) 0 1783 EncM: «Amirale, (galire amirale), expression qui d6signe la galfire r6ale, et est peu usit6e ». • De

amiral (FEW 19,5a, ar. AMTR; ne donne pas 1° comme s.f.).

AMIRALITE

amirauli. AMIRANT, AMIRAULT, AMIRAUT - amiral.

AMIRAUTE, s.f. 'office, dignitd d'amiral'. 1260-1344 Chron. de Londres: ameiraute (GdfC s.v. amirautd) 0 1480 Ordonnance admiralite (GdfC) 0 4' quart 15° s. Molinet amiraltö (GdfC) 0 1544 Seyssel, trad. Appien admiraulti (Hug) 0 1554 Amyot, trad. Diodore admiraulte (Hug) 0 1564 Th: «l'admiraulte: maris praefectura, thalassiarchia» > 1573 Dup: « Γ admiraulte: Testat et office d'admiral» (aussi 'tribunal de marine') > Nie admirauti 0 fin 16e s. Guidon: «Droit d'admiraute [...], qui est le dixieme sur le tout ce qui est conquests dans la mer» (320)

AMIRAUTE

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AMORTIR

0 1616-20 Aubignö amirauti (GdfC) 0 1636 Mon: «Un droit d'admirauti, est la disiime du butin gaignö sur mer » φ 1660 Lupp6: «1 'amirauti des mers du Levant» (36) 0 >-> 1878 Acad (FEW). • De -»amiral (FEW 19,5a, ar. AMIR). AMMAINER -» amener II. AMMAIRE, AMMARE -» amarre. AMMARRAGE -» amarrage. AMOUR -> amoudre. AMOLLAGE, s.m. 'action d'aiguiser, d'affller sur une meule'. [cf. dp. 1611 Cotgr esmoulage, puis imoulage (FEW 6-3,33a)]. 1628: «pour Vamollage de 8 razoirs: 16 [sous]» (AN, 8*77:71). • De amollir, voir amoudre (manque FEW 6-3,32b, MOLLIS). AMOLLER, v.tr. 'filer, lächer (un cordage)'. 1630 Bouchard: «Amoller: lascher» (101). • De -» moler (manque FEW 6-3,53a-54a, MOLLIS), ou plutöt empr. des ports du Midi ä l'it. ammollare. AMOLLIR -» amoudre. AMONT, 1° adv. 'vers le haut' (# att. gal.). [ca 1100 Roland -1636 Mon; bas et burlesque 1669-1675 Widerhold (FEW)], ca 1170 Thomas, Tristan 1755: «Trait l'unt (: le sigle) amunt e lev6 halt» 0 1392-93 Milusine: «et tyrent les voiles amont» (219) 0 fin 14e s. Froissart: «il se mist ä monter amont le cable de la nef» (NGN s.v. cäble). • 2° adv. 'vers la partie supdrieure d'un cours d'eau, vers la haute mer'. dp. 1160-74 Wace, Rou (TLF) 0 ca 1170 Thomas, Tristan 1306: «E siglent amunt (: 'vers la haute mer') al vent suef ». • 3° prip. "vers le haut de'. f AMONT LA MER Vers la haute mer'. ca 1170 Thomas, Tristan 1367: «Kaherdin sigle amunt la mer». • D6r. de mont 'montagne' < lat. montem, acc. de mons (FEW 6-3,84b,88a). AMORCE, s.f. 'mattere explosive qui sert ä communiquer le feu ä la charge d'un canon', [dp. 1549 Est (FEW)]. 1636 Cleirac: «Cornets, sont grandes cornes de boeuf ä tenir le polverin de l'amorce» (43; en 1647 et 1660 amorsse) 0 1643 Fourn: «tous les soirs on rafratchit Vamorce des Canons » (96) 0 1647 Cleirac, Us: amorce (499) 0 1697 Barras: «.Amorce est la poudre fine qu'on met dans le bassinet d'une arme ä feu ou sur la lumiere d'une piece de canon. Quand on est ä la mer on ne doit point laisser d'amorce aux canons, crainte d'accident» (19) 0 1717 Masse: «[ä la petite saintebarbe] l'on met les amorces pour les canons » (23) 0 1773 Bourd6: «Amorce: C'est un terme d'artillerie; on amorce les canons, les fusils, les pistolets, etc. en mettant de la poudre sur la lumiere, et faisant une trainde jusque sur la plate-bande, pour communiquer le feu ä la charge ». • < amorse, part. pass6 f. de amordre 'faire mordre' < lat. pop. *admördere < lat. admordire (FEW 24,171a). AMORCER, v.tr. 'garnir (un canon) d'une amorce'. [dp. ca 1510 Auton (TLF, FEW); 1611 Cotgr amorcher]. 1649: «cornes de beuf pour mettre la poudre pour amorcer les canons» (Arles 667:147) 0 1680 D'Ortiferes: «cornes ä amercer·» (110"°) 0 1687 Desr: «Corne ä amorcer, c'est une grosse come de boeuf garnie de li6ge ou d'autre bois, que l'on remplit de poudre fin pour amorcer les canons» 0 1729: «on tire le canon la nuit pour y voir i amorcer » (Mars. 967:307) φ 1773 Bourd6: «Amorcer: c'est mettre l'amorce aux armes ä feu ». • De amorce (FEW 24,171b, ADMORDERE). AMORSSE -* amorce. AMORTIR, v.tr. 1° 'rendre moins violent (les sentiments, le choc du recul d'un canon)'. [dp. av. 1680 La Rochefoucauld (FEW, TLF)]. 1559 Amyot, "Caesar": «un vent marin qui amortit le vent de terre » (NGN) 0 1660 Luppi: « Les charges du lieutenant et soubs-lieutenant [...]: amortir les

AMORTIR

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AMPOULETTE

mutyneryes et les dissentions» (159) 0 1691: «deux pieces de bordage [...] servent en mdme temps ä arrester le recul du canon de courcier et ä soutenir quelques capots qui en amortissent l'effort» (SCH 134B:108). • 2° 'ralentir (un navire)'. 1721 Bdnat: «tenant les rames extrfimement fermes afin d'amortir et d'arreter tout ä fait la galere »; «lors que la galere est amortie ou sans mouvement» (586,591) 0 1773 Bourdd: «Amorti. Vaisseau amorti. C'est celui ä qui l'on a fait perdre son aire, pour mouiller ou pour sonder, etc.» 0 >-• 1928 Lar (FEW). • < lat. pop. *admortire 'rendre comme mort' (FEW 24,174a). AMORTOISER, v.tr. 'emmortaiser'. 1721 Bdnat: « Les lattes [...] sont [...] amortoisies dans les dormans A queue d'hirondelle »; « Les pieds droits de la rambade [...] sont des pidces droites et posdes debout vers la proue, lä ού les moisselas sont amortoisez dessus»; «une partie [des batiportes] est amortoisie dans la raix de courcie»; «Les pedagnes [...] amortoisies dans la courcie par un bout»; «Les batailloles sont [...] amortoisies sur les traverses des rambades»; «Les bancs [...] amortoisez par un bout sur l'extrdmitd de la courcie» (324,369,384,404,415,512) 1728: «lä ού les moisselas sont amortoisiz» (Mars. 967:148) 0 1734 Reynoir: «Les bancs sont des pieces droites amortoisies par un bout au courcier et apuydes ä l'autre sur la potence [...]. Les pedaignes sont de mdme amortoisies par un bout au courcier» (11). • < mortoise, voir -»mortaise (manque FEW 23,15a). AMOUDRE / AMOLLIR, v.tr. 'aiguiser sur une meule, affiler'. [dial, amoudre, ameudre; cf. dp. le 12's. esmoldre > esmoudre > imoudre (FEW)]. 1628: «pour fere amollir les rasoirs pour raser la chourme, ä deux solz la piece, y en aiant huict»; « pour fere amolir les rasoirs» (AN, Βί77:64,69νο) 0 1641: «pour amoudre les raisoirs: 8 [sous]» (AN, Β"77:151). • Amoudre est un ddr. de moudre < lat. mölere et parait plus rdpandu qu'on ne croyait (FEW 6-3,32b33a). Amol(l)ir dtait inconnu jusqu'ici; plutöt que d'etre dü ä une confusion sdmantiquement invraisemblable avec amollir 'rendre mou', ce sera une alt. d'aprds le part, passd amoulu. AMPATTER empatler. AMPATURE -» empatture. AMPE lampe. AMPION -> lampion. AMPLIMANT, AMPLIMENT -» empliment. AMPLONBAR - emplomber. AMPOLETTE - ampoulette. AMPOULETTE, s.f. 1° 'sablier, poudrier, horloge de sable'. • AMPOLETTE. 1545: « Six ampolettes » (B 1260:268) 0 1649 (Aries 667:147). • AMPOULETTE. 1547-50 Stolonomie·. «Quatre ampoulletes ä sablon pour mespartir les gardes ä heures» (23™) 0 1616 Luppd: «Son vray estude (: du pilote) conciste en la boussole, la carte et Vampoullette» (166) 0 1677 Millet: «les sabliers, ou ampoulettes» (6) > BN, fr. 19111:16 (ds NGN s.v. habitacle) 0 1701 Basn ampoulettes pi. > Trdv « Enc 0 1728: «Le pilote a soin [...] d'embarquer [...] les ampoulettes ou horloges de sable» (Mars. 967:226 < ca 1672 empoulettes) 0 pi. 1759 Rich, puis 1836-38 AcadC; sg. 1762 Acad -1866 Lar et 'vieilli' 1890 DG (FEW). • ANPOLAITE. 1511: «une anpolaite» (B 1232:4"°) 0 1512: «5 böseres, 14 anpolaites, 5 lanpions» (B 1232:6™) 0 1513: «5 bouseres, 2 agullies et une anpolaite» (B 1232:29™) 0 1514 (B 1232:31™). • ANPOULETE. 1642: «pour deux anpouletes pour le pilot, j'ay payd 1 [livre]» (AN, B*77:184™). • EMPOLETTE. 1677 Dassid: «Rechange du pilote [...]: Quatre boussoles, huit empolettes» (163). • EMPOULETTE. 1622 Hobier: «la nuict, qu'ils (: les gardes) divisent par empoulettes, qui sont horloges de sable » (51) > Mor 558 / Fourn 94 0 ca 1672: « Le pilotte [...] doibt [...] embarquer [...] les empoulettes ou horloge[s] de sable» (GNO s.v. pilot) > Mars. 967: 226 ampoulettes 0 1687 Desr: «Empoulette, c'est une horloge de sable de demy heure» > Ozan 233 0 1694 Corn: «Empoulete. Assemblage de deux phioles faites en poires, et jointes l'une ä l'autre par un col qui est fort dtroit, et qui sert ä faire passer du sable tres-ddlid de la phiole de dessus dans Celle d'en bas. La quantitd de ce sable est mesurde pour determiner l'espace d'une demi-heure» > Basn empoulette / Aubin 0 1728 empoulette » (Mars. 967:227) φ 1773 Bourdd + 1786 EncM. • 2° 'intervalle de temps pendant lequel le sablier se vide (le plus souvent une demi-heure, mais parfois une heure et mdme jusqu'ä quatre heures, Fennis 203)'. • AMPOLETTE. 1538 Vdga: «en deux ampolettes (: en une heure) feismes quinze mille que a du Titol a Briganson » (383. Fautivement 'petits bateaux' ds Gdf).

AMPOULETTE

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ANCHRER

* AMPOULETTE. 1660 Luppd: «& la premydre ampoulette de la seconde guarde du iour»; «nous partismes du diet Cimbalo aus catre ampoullettes de la premyere guarde de la nuict»; «Doit ausy despartir la marinerye en catre guardes, ayant chascune son cap de guarde et son timonyer, quy est celluy quy, suyvant Yampoulette, doit conduyre la iustesse des guardes pour les changer chascune A son heure» (94,109,161) 0 1729: «On fait voguer ä quartier pendant une, deux ou trois ampoullettes d'une demi heure chacune » (Mars. 967:316). * EMPOULETTE. 1616 Luppd: «il y aura tousiours un marinier de guarde au calces qui ce changera chasque guarde sellon Yempoullette» (189) 0 1622 -» 1° 1660 Luppd: «le mecredi 4 May aus catre empoullettes de la tierce guarde de la nuict, arrivasmes sur le port de l'isle de Parys»; «oü nous arrivasmes ä deus empoulettes de la troisidme guarde » (79,108) 0 1721 Bdnat: « faire voguer la moitid de la chiourme pendant deux, trois ou quatre empouletes » (565) 1773 Bourdd 0 1786 EncM. • Prob, empr., par les ports du Midi (1519 occ. ampoleta, GNO), ä l'it. ampolletta (av. 1489 ä Naples, 1591 ä Venise, LEI 11,972; 1614 Pantera), dim. de ampolla 'ampoule' (ä cause des deux petites doles de verre qui composent l'ampoulette) < lat. ampulla (FEW 24,489a; anpoulete, empolette et 2° manquent). A la rigueur, les formes en em-len- peuvent reprdsenter un chang. de prdfixe. AMPOULLETE, AMPOULLETTE -» ampoulette. AMPOUPER -» empouper. AMSPES pi. -» anspect. AMULE -» amure. AMUNT amont. AMURE, s.f. 'cordage attachd ä chaque coin infdrieur d'une voile carrde (pour les galdres: le trdou) et qui la fixe du c0td d'oü vient le vent'. + AMULE. 1643 Fourn: «l'autre [dcoute] du bout d'embas [de l'artimon] qui s'apelle amule, s'amare sur le bord du vaisseau » (33). * AMURE. dp. 1636 Cleirac: «Amure, e'est l'attache devant contre le chasteau» (38) 0 1678 Guillet > Fur > Basn 0 1687 Desr > Fur > Basn 0 1691: «Les amures [du trdou] viennent passer sous l'aposti au 21 e banc, oü elles sont amardes ä un escaume» (SCH 132:51). + MURE, ca 1705 Fontette: «Les trosses [de la voile d'artimon] accrochdes sur la meme chaine du cotd d'avant, la mure au courcier avec le vent de bouline et ä l'apostis le vent estant largue» (420; manque MMR) 0 1717 Masse: «manoeuvres courantes [du trdou], qui sont ses deux bras, les deux mures ou contre, ses deux escoutes et ses boulignes » (88); «il ne reste ä passer que les cargues point, les murres» (Mars. 967:475; AN, Bs144:89 «vos contres»). • < amurer 'fixer (une voile) du cötd du vent' < esp. amurar, d'origine incertaine (FEW 23,95b), peut-dtre de muro '*paroi latdrale d'un bateau' (cf. amurada 'id.') < lat. murus 'mur' (FEW 6-3,245b n. 20). Mure provient d'une coupure erronde: I'amure > la mure. AMY -. ami. AMYRAL, AMYRANT amiral. ANBOTER embouter. ANBRONSAR, ANBRONSER embronzer. ANCEINTE - enceinte. ANCHASSER -» enchasser. ANCHE -> hanche. ANCHOAGIE, ANCHOIE —* anchois. ANCHOIS, s.m. (f.) 'espdcc de Sardelle: clupea encra-sicholus'. * ANCHOAGIE f. 1514: «21 barrillie d'anchoagies »; «deux barrillies d'anchoagies » (B 1232:41™,43). * ANCHOIE f. [1564, puis 1669 Widerhold -1677 Miege (FEW)]. 1510: «ris, formaiges, anchoyes et vin» (Β 2551:180VO) 0 1547-50 Stolonomie: «Ung barril anchoyes, une livre dix solz ts»; «[au port:] Demy barril anchoyes, qui vault quinze solz ts» (35,53v°) 0 1627: «aux maistres qui ont brusqud la couverte de bände droicte [...] un sol anchoyes » (AN, B"77:46). * ANCHOIS m. [dp. 1546; 1611 Cotgr hanchois; 1655 anchoiz; pop. f. 1821 (FEW)]. 1677 Dassid: «anchois: pour un mois 3 barrils» (165) 0 1679: «deux sardines ou anchois salds ä chacun» (Zysberg 223) 0 1717 Masse: «Enchoix et sardines saldes en barrils (: ä la compagne)» (9) 0 1722: «Aux officiers prineipaux [par jour] [...] deux anchoix ou sardine[s], ou ä la place une once de fromage [...]; / [bas-officiers:] anchoix·. deux anchois ou sardines saldes [...]; / [dquipage:] anchoix·. 2 anchois ou sardines saldez » (Mars. 967:249-51). • Anchoie < occ. anchoia < gdn. aneiöa < lat. *apiua < gr. aphyö (FEW 25,7b; la forme anchoagie manque). Anchois paralt un ddr. masculin et dgalement de provenance mdridionale. ANCHOIX -» anchois. ANCHORE ancre. ANCHRER -> ancrer.

ancre. ANCHOYE - anchois. ANCHRAIGE

ancrage. ANCHRE -»

ANCIEN

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ANCRAGE

ANCIEN, 1° adj. 'de plus grande importance (en parlant d'une galdre)'. [Cf. 'de plus grande anciennet6', dp. 1680 Rich (FEW).]. 1616 Lupp6: « Lorsqu'on(s) cheminera ä la rame, la guallere encienne peut passer par proue de la moins encienne » (182). • 2° s.m. '(ä Malte) officier ayant la plus grande anciennet6' 1604-29 Ordonn. Malte: « que Yancien qui est le roy de la galere, ou le cercamare, doive estre aag6 du moins de vingt cinq ans, et avoir fait luy-mesme deux caravannes»; «si le visiteur n'y est present, ou, ä faute de luy, le roy ou le plus ancien de ladicte galere, et qu'is comptes du Thresor soit presentie l'attestation dudict visiteur, roy, ou ancien » (273,276; AOM 1654:93vo,96 antiano) 0 1631-43 Ordonn. Malte: « Que s'il arrivoit que la capitane ne se trouvast point en l'escadre, alors par l'advis et la voix des autres capitaines, 1 'ancien 61ira le chevalier qui devra commander ä la place du capitaine deffunt, iusques ä ce qu'on arrive ä Matthe» (329) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: « Yancien qui la commande (: la capitane)» (438; AOM 296:139 antiano). • < lat. pop. *antiänus (attest^ en lat. mid.), d6r. de ante 'avant' (FEW 24,638a; les deux sens sp6c. manquent), mais 2°, qui se confine apparemment & Malte, est certainement un empr. ä l'it. antiano 'le plus ancien'. ANCIENNETE, s.f. 'temps passd dans une fonction; prioritd qui y est bas6e'. [dp. 1680 Rich (FEW)]. 1604-29 Ordonn. Malte: « qu'ä l'advenir [...] nul ne puisse estre esleu capitaine dans les galeres de la Religion qui n'ait 20 ans d'anciennete [...]. Et en cas qu'il ne tienne aucuns biens de la Religion, que pour la premiere fois il perde deux ans d'ancienneti»; «les dissensions et les differends qui ont accoustumd de se mouvoir au departement des postes dans la galere, pource qu'on n'est pas bien asseurd de Vancienneti de chaque frere»; «[au Conseil, le capitaine de la capitane a le] droict de parier, donner sa voix, proceder et priceder en la compagnie des autres capitaines susdits, selon l'ordre de son anciennete» (268,272,275; AOM 1654:89VO-90,92VO,95 antianitä) 0 ddb. 17 e s. "Noms des vents" [Malte]: « Α la mer, la capitane va touiours sur le vent des autres, lesquelles vont selon 1 'anciennete des capitaines » (Jal s.v. capitane) 0 1616 Luppi: « Le dernier capitayne doit pr6c6der tous les lieutenans, et les lieutenans parmy eus doive[n]t observer Yenciennette de leurs capitaynes» (182) 0 1631-43 Ordonn. Malte: «nul ne pourra desormais estre 61eu capitaine d'aucune galere de la Religion, qu'il ne soit du moins &g& de 25 ans, et qu'il n'en ait dix d'anciennete» (328) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «les chapelains des galeres, quand elles seront hors de Malthe, seront tenus de dire la messe tous les jours sur la pouppe de la capitane, selon leur rang d'anciennete »; « Les galeres marcheront audessous ou au-dess(o)us du vent, suivant Yanciennete de leurs capitaines» (437,451; AOM 296:139,143™ antianitä) 0 1719: «le commissaire du bureau des chiourmes dressera un extrait par anciennete des capitaines pour appeler la galöre qui aura ä choisir son remplacement (: d'un format)» (Zysberg 54). • De ancien (FEW 24,638b, ANTE). ANCIRADE - encirade. ANCORE -» ancre. ANCORETTE, s.f. 'petite ancre'. 1521: «Plus y fault 4 roissons et une ancorette; chacun roisson du poix de onze quintaulx piece, et Yancorette 6 quintaulx, a 8 It. 8 s. le quintal» (BN, fr. 3174:25; AN, ΒΉ1:2\"°). • < occ. ancoreta (Achard [ancoureto ?], GNO; Mistral ancoureto; Alibert ancoreta), dim. de ancora, -» ancre (FEW 24,543a, ANCORA; * fr.). Cf. aussi le lat. anchoreta ä Gfines (1358-59; d'un quintal et demi environ, centre 2 quintaux pour un rampegollus, Gatti 74), le g£n. ancoretta (15's., LEI 11,1110) et l'it. ancoretta (1574 Piombino 20v"). ANCOURRE . ancre. ANCRAGE, s.m. 'lieu propre pour ancrer; propri6t6 d'un lieu pour ancrer' (rare gal.). 1468 Chastellain: «Tu es le port de vray et seur ancrage» (DG; au fig.) 0 4®quart 15 e s. Molinet (FEW) 0 1507: «ancrage de nefz» (GdfC) 0 1520 Garcie: «pyllotage et encrage de la mer» (1) 0 1529 Crignon: «bon ancrage» (16) 0 fin 16 e s. Guidon·, «lamanages, ancrages» (258) 0 d6b. 17's. Aubignd encrage (GdfC) 0 1621 Binet anchraige (59) 0 1671 Pom - 1798 Acad (FEW) 0 1697 Barras (19) 0 1757 Marteilhe: «nous mouillämes dans cette rade, oü Yancrage par bonheur est fort bon et tenable» (121). • De - ancrer (FEW 24,543b, ANCORA).

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ANCRE, s.f. (m.) 'instrument de fer attachd ä une amarre et Αχέ au fond de l'eau pour arrdter un navire' (assez rare gal.). Avant le 16'sidcle, les galdres ont dO utiliser des ancres ä deux pattes et ä jas, bien qu'il reste ä prdciser dans quelles conditions: il s'agissait prob, du fer d'andriveau utilisd dans le canot. En 1301, par exemple, les galores de Marseille avaient un cep (-» *enceper)·, en 1435 un inventaire de Villefranche mentionne « duo magni fem necessarii pro ipsis galeis, ponderis in summa sex quintalium [...] Item, duas ancoras ferri pro dictis galeis necessarias, ponderis in summa quinque quintalium» (Cais de Pierlas 414; de mdme, en 1435: «ancros tres [...], ferros duos », ibid. 424), tout comme le document de Dunkerque de 1450 (-» ancre m.). L'introduction du risson ou fer, ä quatre pattes, s'est faite progressivement (cf. les documents de 1512 ä 1558 [-» anchore, ancourre, ancre, anchre, ancore, anqre, anquore]; ancre est alors tantöt la ddsignation de l'ancre ä deux pattes, tantöt terme gdndrique). Sous ce rapport, il est curieux de voir des documents d'Arles de 1570 et de 1586 parier d'un « fer appeld ancre ». Du milieu du 16'jusqu'ä la fin du 17cs., on ne trouve gu&re ancre avec le sens de 'risson, fer' par rapport aux galdres, mais par la suite il semble avoir rdussi ä regagner du terrain (cf. 1677, ca 1685 et 1728). * ANCHORE. 1548: « L'esquif garny avec son anchore » (B 232:3). * ANCHRE m. 1548: « Ung anchre, troys royssons » (B 232:6) 0 1549 -» ancre f. 0 ca 1560 (?) Conty -» jeter l'ancre 0 1622 Hobier: «Des rissons (qui different des anchres en ce que ceux-cy n'ont que deux branches, et les rissons quatre tous de fer), il y en a deux pour la proue et deux pour la pouppe » (39) > Mor 704 (s.g.) / Dassid 120 (s.g.) 0 1636 Cleirac (28). * ANCHRE f. d6b. 13es. Oliron - lever son ancre) 0 1395-96 Anglure (98) 0 1547-50 Stolonomie: «Fault aussi en une galere trois roissons et une anchre de respit, pesant l'un portant l'autre dix quintaulx la piece» (16™) 0 1559 -» ä l'ancre 0 1611 Cotgr 0 1616-20 Aubignd -» & l'ancre 0 1647 Cleirac (47). * ANCHRE s.g. 1160-74 Wace, Rou 111,9851 0 ca 1460 Jason (192) 0 1548: «Anchres: quatre royssons» (B 232:3™) 0 1573 Dup (s.v. equibien) 0 1606 Nie (s.v. desmarer) 0 1622 Hobier: «les anchres ou rissons » (25) 0 1694 Acad (s.v. cable et s.v. lever). * ANCORE. ddb. 13es. Oliron, art. 16 (var.): «levez vostre ancore» (NGN) 0 1511: «une ancore sans sept»; «ung saiptz A'ancore »; «une ancore grose» (B 1232:11™,15™,21) 0 1558: «Plus troys roissons pesant seze quintaulx la piece et une ancore pezant six quintaulx ou envyron » (B 233:502™). * ANCOURRE. 1539: « Deux ancourres. Deux rissons » (B 1260:94). * ANCRE m. ca 1175 Horn (RLiR 47,191) 0 Ier quart 13es. Dolopathos (TL) 0 3° quart 13es. Rutebeuf (TL) 0 1289 Gielee 3742: «Ii ancres» (m. Selon TL, mais le genre est incertain pour le picard; cf. RLiR 47,191) 0 1298 Polo: «si grant ancre de ligne (: 'bois')» (199) 0 1392-93 Milusine (88) 0 1441 La Sale -»jeter ancres 0 1450 [Dunkerque]: « 3 fers (: de galore) de quatre marre[s], ung ancre » (Degiyse 214) 0 1489-98 Commynes (1,63) 0 1520 Garcie (52) 0 1529 Crignon: « furent hallez les ancres » (6); -» lever les ancres 0 1538 Est: « Anchora: ung ancre a retenir les navires » > 1539 (s.v. ancre) > 1549 (s.g.) > Th > Dup > Nie 0 1546 Rab III.7 (1,430) 0 1548 (B 232:50™) 0 1570 Forbin: «trois roissons, une ancre» (4™) 0 3'quart 16®s. Ba'if (FEW) 0 av. 1587 Descr. Sainct-Dominigo (Schefer, dd. Crignon 89) 0 1641 (Fourn 646) 0 1643 Fourn (34); -» ancre f. 1549 φ 1670 Colbert (Jal) 1675 Mdnage: «Le Pere Chiflet le fait du genre commun. II n'est que du fdminin» (138) φ 1677 Dassid: « Fers ä donner fonde: quatre ancres ä donner fonde, chacun de 450 livres; un autre petit ancre ou fer d'andriveau, de 205 livres; un autre petit per (sic: fer) pour le ca'icq» (141) 0 ca 1685: «On porte dans une galere 4 fers ou ancres (qui sont encore appellez par de vieux bas officiers raison) ä quatre marres ou pattes, du poid chacun de 13 quintaux. On en met deux ä proud aux conilles, prest et ormegdz, e'est ä dire garnis de cables, et les deux autres aux cotds de la galere, du fougon ä proud. On ne se sert point en galere des ancres ä deux pattes & cause du sep ou tarbe (sic: trabe) qui est cette piece de bois qui traverse la teste de l'ancre et qu'on ne pourroit loger en galere qu'avec beaucoup d'incommoditd » (Mars. 967:177) 0 1690 Fur: «Les gens de mer le font souvent masculin» > Basn 1771 Trdv (FEW 24,544a η. 1) 0 1691: « Des fers ou des ancres des galeres [...]; les fers des galeres [...] different de ceux des vaisseaux en ce qu'ils n'ont point de jas et qu'ils ont 4 mares, au lieu que les autres n'en ont que deux. Cela vient de ce que Ton est obligd de les mettre dans la galere et de les abatre dans les conilles, ού un jas ne pouroit entrer ni se placer. Et come ce jas, e'est ä dire cette piece de bois qui est ä la teste de l'haste des ancres des vaisseaux et posde en croix avec les pattes, sert ä faire prendre, e'est & dire ä faire entrer dans la terre une desdittes pattes, et ä tenir l'autre debout quand on mouille, cette piece manquant ä un / ancre on est obligd d'y suplder en y mettant quatre pattes ou mares, afin qu'il y en ait toujours deux qui prennent de necessitd, comme il arrive aux fers

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des galeres» (SCH 132:91-92) 1728: «Quatre(s) ancres ou fer[s] appellez autrefois raison, pesant chacun 13 quintaux » (Mars. 967:219). * ANCRE f. dp. 1155 Wace, Brut 11207 0 ca 1175 Dues Normandie (GdfC) 0 1246 (Belgrano 12; lat. ancora) 0 1360-70 Baudouin de Sebourc (NGN s.v. havet) 0 1512 Thenaud -»jeter une ancre 0 ca 1520 La Fosse (183) 0 1526: «une petite ancre pour tonneger» (BN, Clairambault 325:9399; AN, X1A8621:206) 0 diet. dp. 1538 Est: «Anchorarii funes: servans a une ancre» > 1539,1549: «Cordes servans aux ancres» > Th > Dup > Nie 0 1540: «Deux ressons, une ancre»; «une ancre» (B 1260:184,186) 1549 Ordonnance: «ainsi qu'il est acoustumd aux gallaires, d'une ancre et de trois roissons» (BN, fr. 18153:62; Fourn 314: «un ancre»; Isambert XIII,71: «un anchre») 0 1629 Baudoin: « Mais Vancre ayant esti iett6 en mer, ils laisserent courre la bozze tant que la galere s'estendit» (619) 0 1675 M6nage ancre m. 0 1703 Barras: « une ancre appuyde sur le joug de prouß, les quatre pattes dehors» (1,319). * ANCRE s.g. ca 1165 Troie (Gdf s.v. apareillier 2, TL) 0 ca 1170 Thomas, Tristan 1305: «Halent ancres» 0 3'tiers 12's. Prise d'Orange 1263,1310 0 ca 1200 Jourdain de Blaye (TL) 0 ca 1200 Mort Aymeri (TL s.v. sigle) 0 ca 1210 Villehardouin: «Li marinier traient les ancres» (63) 0 ddb. 13°s. Oliron, art. 16: «a asseichd 1 'ancre de la neff» 0 1213 Fet des Romains (144,416) 0 ca 1280 Sone 17532 0 1306-09 Joinville (111,146) 0 ca 1320 Chiprois (288) 0 1360-70 Baudoin de Sebourc (TL) 0 1389 M6zi6res (1,542) 0 14's. Oliron, art. 45: «cables et ancres» (Cleirac, Us 156) 0 1499 (BN, fr. 25376: 101) 0 1511 Lemaire de Beiges, Vraye histoire·. «ancres et autres choses pertinentes [...] pour armer cent gal6es» (Schefer, 6d. Thenaud 229) 0 1512: «deux ancres et deux seps d'ancre» (B 1232:21) 0 1538 Wga: « fer, ancres, raissons » (376; ä noter la juxtaposition des trois termes) 0 1538 Est (s.v. solvo, tollo) 0 1539: « Les deux ancres, deux raisons » (B 1260:84"°) 0 1539,1549 Est -» ancre m. + f. 1538 0 1539: «Les deux ancres, deux ressons» (B 1260:104, ds GNO s.v. raisson) 0 1570: «pour ung fer appelld ancre (sie)» (Arles 578:573) 0 1573 Belleau (1,117) 0 1586 [Arles]: «pour un fer appelld ancre (sie) pour tenir la farguatte sur le Rosne» (GNO s.v. ferre) 0 fin 16's. Guidon (268) 0 1630 Bouchard: «ce que l'on appelle proprement ancres n'a que 2 branches» (91) 0 ca 1672: «On porte dans une galere quatre ancres ou fers ou roissons ä quatre marres ou pattes, du poids de treze quintaux chacune» (GNO s.v. ferre) 0 1697 Barras (planche) 0 1734 Reynoir: «rambade, servant de löge aux canons et ancres » (9). * ANKER. 1366 [Flandres] (NGN). * ANQRE. 1512: «une anqre de la galee de Genes l'Anguille» (B 1232:13). * ANQUORE. 1526: «Ancres: deux anqures, deux autres anquores ensepades» (B 1260:17) 0 1540: «deux risons. Item deux anquores » (B 1260:144"°) 0 1558: «deux ferres et une anquore» (B 245:257"°), * ANQURE. 1526 - anquore 1526. * ENCHRE. 1573 Dup (s.v. amarre + desmarer). •k ENCRE. 1213 Fet des Romains (m.) (190) 0 1278: «que pour la garnison des galies (...) soient necessares estoupes et encres petites » (Boüard 1,105) 0 1359 (NGN) 0 1384 (Brdard 74) 0 1526 (AN, X1A8621:200) 0 1531-44 Marot (Littrd) 0 1606 Nie s.v. amarre 0 1661: «quatre encres» (ms. Troyes). * ENKRE. 1345 Coutumier d'Oldron (NGN). * HANCRE ( * att. gal.). ca 1170 Thomas, Tristan (Gdf s.v. ancre; uniquement dans l'6d. Michel, cf. RLiR 47,191) 0 ca 1175 Horn (RLiR 47,191) 0 1456 [Bruges] (Degryse 220) 0 1489-98 Commynes i ancre 0 1526: « Huict hancres [...]; Une petite hancre et ung rochon » (AN, X1A8621:204) 0 1545 (m.): «Ancres: six hancres, assavoir deux petitzet quatre groz» (B 1260:267) 0 1550 (NGN s.v.). H Ä ANCRE. ca 1210 Villehardouin: «tels i ot qui remestrent ä ancre si prfes de la vile » (96) 0 1216 Clari: « quant il furent α ancre » (72) 0 1489-98 Commynes ä hancre (1,200). H A L'ANCRE. 14's. Oliron, art. 32 > 1520 Garcie: «une navire estant [...] ä l'ancre» (185) > Cleirac, Us 118: «un maistre estant [...] ä l'ancre» 0 fin 14's. Froissart: «gisant ä l'ancre» (Littr6; ds le FEW err. etre ä l'ancre, cf. RLiR 47,191) 0 ca 1470 Wavrin rime 0 1511 Lemaire de Beiges, Vraye histoire·. « La grant nauf de Rhodes, qui est preste ä l'ancre au port de Toulon » (Schefer, 6d. Thenaud 232) 0 ca 1520 Conflans -»lanterne 1° 0 1559 Amyot, "Lucullus": «les autres mariniers qui estoyent ä l'anchre le long de la coste»; "Antonius": «ayant Pompeius la flotte de ses navires lä auprfes ä l'anchre » (327™,606) 0 1616-20 Aubignd: «vint avec deux galöres ä Chef-de-Bois, oü il en laissa une & l'anchre» (111,374) 0 dp. 1636 Mon: «fitre ä l'ancre» (FEW) 0 1660 Lupp6: «naviguant ou estant ä l'ancre» (157) 0 1697 Barras: «quand on veut attaquer des vaisseaux qui sont ä l'ancre» (71) 0 1708 Bion: «lorsqu'on est ä l'ancre dans un port ou dans une ville» (84) 0 1757 Marteilhe: «lorsque la galore est ä l'ancre dans une rade ou dans un port» (286).

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H SUR L'ANCRE 'mouilld, ancrd'. 1541 Vandenesse: «estant une carracque sur I'ancre » (198). IT SUR SES ANCRES. 1708 Larrocan: «une v6ritable tempfite, qui [...] nous faisoit beaucoup craindre sur nos ancres » (16). 11 DONNER UNE ANCRE 'mouiller, poser une ancre dans l'eau'. 1697 Barias: « on porte l'andriveau et on le jette dans l'endroit oü Ton veut mouiller la grosse ancre. On se tire ensuitte avec le caicq sur le cap qui est attachd ä l'andriveau, et on porte I'ancre que l'on veut donner, ce que l'on ne pourroil pas faire quand il fait grosse mer » (20). U fiTRE A L'ANCRE 'fitre au mouillage' ä I'ancre. H JETER ANCRE 'mouiller, poser I'ancre dans l'eau'. ca 1165-70 Marie de France, Lais: geter ancre (FEW 24,542b) 0 1176 Cligis 271: «Gietent encre, si ont port pris» (cf. -> jeter son ancre) 0 1495-96 Villeneuve: « et gέtismes ancre en mer » (394b). It JETER ANCRES. 1160-74 Wace, Rou 111,6484: «Done veissiez [...] ancres jeter» φ ca 1175 Dues Normandie 5295: «Ancres jetent un bien matin» 0 1216 Clari: «si geterent ancres» (72) 0 1442 La Sale: «getent sept gros ancres» (155) 0 1495-96 Villeneuve: «venismes surgir et gester ancres en mer» (388a) 0 1757 Marteilhe: « Nous y jetämes deux ancres » (118). U JETER L'ANCRE / LES ANCRES. 1213 Fet des Romains: «les ancres furent gitees» (171) 0 1529 Crignon: «Et quand nous fusmes arrivez et jette I'ancre hors» (61) 0 mil. 16cs. Amyot: «Jettons la derniere ancre » (GdfC s.v. ancre) 0 ca 1560 (? Prob. Ν. Conti, trad. d'Aristote) Conty, Prob. d'Aristote: «on gette le anchre dedens la mer» (GdfC s.v. ancre) 0 1562 Rab V.15: «Si tost que les ancres furent jectees» (11,333) 0 2'moiti6 16° s. Dorat (FEW) 0 1622 Hobier: «tabourin, de dessus lequel [...] se iettent en mer les anchres ou rissons » (25) 0 dp. 1625 Stoer (FEW) 0 1630 Bouchard: « Le nochier a soing d'ormeger la barque, prendre port, jetter les ancres » (99) 0 ca 1705 Fontette jetter I'ancre (375; MMR 70). H JETER SON ANCRE / SES ANCRES. ca 1175 Dues Normandie 17870: « Ε la unt lor ancres jetees » 1176 Cliges: gietent lor ancre (TL s.v. ancre; 6d. Foerster; cf. -» jeter ancre) 0 ca 1180 Partonopeus 1964: «En Loire ont lor ancres jetes» 0 3"tiers 12's. Prise d'Orange 1268 gietent lor ancre 0 fin 12" s. Ansels de Metz: «getis vostre ancre » (TL s.v. planche) 0 1213 Fet des Romains: «il fist giter ses ancres » (168) 0 1298 Polo: «et iluec gitent lor ancres» (178) 0 1306-09 Joinville: «il geterent leur ancres pres de nostre vessel»; «les mariniers geterent leur ancres encontre le vent» (149,215) 0 1360-70 Baudouin de Sebourc: «.geterent lor ancre » (TL s.v. ancre); «Leurz ancres ont geteez» (TL s.v. planche) 0 1441 Piloti: «tout lez soir (sic) gettent lez leurs ancres » (105) 0 1495-96 Villeneuve: « et gesta ses ancres » en mer» (389b) 0 1502-10 Garcie (< Coutumes de Bretagne): «apres avoir getti au port leur ancre» (39) > 1520:171 0 ca 1520 La Fosse: «et jectasmes noz ancres» (191) 0 1616-20 Aubignd: «Les autres achevßrent de jetter leur ancre » (V,272) 0 1708 Larrocan: « ä peine eurent-elles jetU leurs ancres » (13). H JETER UNE ANCRE. 1512 Thenaud: «une ancre qui fut gettee» (142). 11 LEVER ANCRE(S) 'retirer I'ancre de l'eau'. 1155 Wace, Brut 11207: «Dune veissiez ancres lever» 0 1541 Vandenesse: «Sa Majesti fut constrain« de lever ancre, craingnant fortune de mer» (195) 0 1636 Mon lever ancre (s.v. ancre). 11 LEVER L'ANCRE. 1538 Vandenesse: « Sa Majeste leva I'ancre et feit voile » (144) 0 1585 Du Fail (TLF s.v. lever) 0 dp. 1616-20 Aubignd: «les refformez levent I'ancre pour aller ä lui»; « prest ä lever I'ancre » (V,259; VII,246) 0 1636 Cleirac lever I'anchre (18 > 1647:40 et 1660:39 lever I'ancre) φ 1660, 1662 Oud 0 1678 Guillet: «Lever I'ancre, e'est la retirer, et d6gager le vaisseau pour faire route» 0 1681 Ordonnance II.v.2: «Lois du ddpart, il (: le contre-maitre ou nocher) verra lever I'ancre» (Isambert XIX,308) 0 1687 Desr: « Lever I'ancre, e'est la tirer du fond de l'eau pour la remettre en son lieu» 0 1708 Larrocan; «Etant allfis mouiller sous la tour [...], nous en levämes I'ancre quelques heures avant le jour » (26) 0 av. 1809 Caffarel, commandant d'une demi-galöre (Fourquin 1992:6). II LEVER LES ANCRES. 1188 Florimont: «Lievent les ancres et les voiles»; «II corrent les ancres lever» (TL s.v. lever) 1292: « Les Normands ci levirent les ancres de la neef» (Jal) 0 1442 La Sale: «les ancres furent levees » (156) 0 ca 1520 Conflans: «lever ou mectre les ancres » (26) 0 1521: « sarper et lever les ancres » (BN, fr. 3174:24v°; AN, B"77:21) 0 1529 Crignon: « Et les ancres furent levez » (61) 0 1538 Est: «anchoris solutis: apres avoir leve les ancres» (s.v. solvo) + «anchoras tollere: lever les ancres ou oster» (s.v. tollo) > 1539,1549 (s.v. ancre) > Th > Dup > Nie 0 1556 Thevet: «nous levames les ancres et abandonnames terre » (43) 0 1559 Amyot "Pompeius" lever les ancres (426), lever les anchres (426) 0 1560 Du Pinet, trad. Ulloa-Guevara: «que les mariniers soient tenuz lever les ancres» (GNO s.v. marinier) 0 1616-20 Aubignd: «apr£s les ancres levez» (VI,110) 0 1621 Binet (56) 0 1628 Stoer (FEW 5,267b, LEVARE) 0 1636 Cleirac (18) 0 1708 Larrocan (36).

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ANCRER

11 LEVER SES ANCRES. 1213 Fet des Romains·. «II leverent lor ancres a soleill couchant» (181) 0 1267-75 Da Canal: «lievent [...] lor ancres» (Limentani 108) 0 1757 Marteilhe: «la mar6e dtant haute, il 6tait question de lever nos ancres » (121). 11 LEVER SON ANCRE. d6b. 13es. ΟΙέron, art. 16: «lever (: levez)) vostre anchre, car elle est trop pres de nous » (var. ancre) > Cleirac, Us 71 levez vostre ancre [art. 15]. H ME Γ IKE ANCRE(S) 'poser l'ancre dans l'eau'. 14° s. OUron: «se ainsi estoit qu'il eust mis ancre sans baie (: bouöe)» (NGN s.v. boude) 0 1507 Auton: «eurent mys ancres a fons» (IV,408) 0 1538 Vandenesse: «Ledict prince et ses galfcres vint mectre ancre au cavo de Leucate» (147) 0 1541 Vandenesse: «vint mettre ancre ä ung traict de canon prds de la ville» (Weiss 11,613). H METTRE L'ANCRE. 1502-10 Garcie: «mectz l'ancre ä 6 brasses» (8) 0 1512 Thenaud: (20,142). H METTRE LES ANCRES. ca 1520 Conflans mectre les ancres (26). H METTRE SON ANCRE. 1502-10 Garcie: «mectz ton / ancre i 8 brasses»; «mectz ton ancre en lad. ance » (40-41,58) 0 ca 1520 La Fosse: « apr& avoir mis leur ancre » (190). IF MOUILLER L'ANCRE 'jeter l'ancre'. av. 1587 Descr. Sainct-Dominigo: «il y a bon mouiller l'ancre »; moüiller l'ancre (Schefer, 6d. Crignon 94,106) 0 1598 J. de Villemont: «peu de vaisseaux y mouillent l'ancre» (Mat. 11-10,171) 0 1611 Cotgr: «Mouiller l'ancre: to cast ankor» 0 1621 Binet mouiller l'ancre (56) 0 1630 Bouchard: « bailler fonte, c'est ä dire mouiller l'ancre » (93) 0 1636 Mon: «moüiller l'ancre, ieter l'ancre an quelque lieu» (s.v. ancre) 0 1642 Oud > Duez 0 1643 Fourn (35) 0 1647 Cleirac, Us (173) 0 1660 Cleirac (39) 0 1660 Lupp6: «ayant mouille l'ancre ä une isle desabitie » (16) 0 1757 Marteilhe: «notre commandant voulut aller mouiller l'ancre dans cette anse» (117). II MOUILLER UNE ANCRE. 1678 Guillet: « Moüiller, ou moüiller une ancre, toucher, donner fond, mettre sur le fer, rendre le bord: c'est jetter l'ancre » > Ozan 224. H PLANTER L'ANCRE. 1538 V6ga: «etplanta l'ancre ä l'isle de Zimbe» (341). H POSER L'ANCRE / LES ANCRES. 1419-20 Caumont: «oü prysmes port et pousemes les ancres ä grant payne» (101) 0 ca 1520 Conflans: «quand ils l'auront suivy et ροίέ l'ancre » (44) 0 1559 Amyot, "Pompeius": «ayantpose I'anchre en la rade» (431); "Themistocles": « La flotte de l'armee barbaresque estant venue poser l'ancre au long de l'isle des Orphetes » (Hug s.v. barbaresque). ...voir poser ? 11 RAMER SUR LES ANCRES. 1757 ramer. IF SE TENIR SUR SES ANCRES. 1647 Cleirac, Us (174). • Directement du lat. äncora (FEW 24,542b; quelques loc. manquent) dans le cas des formes en -cr-\ par l'interm. de l'occ. ancora (Raynouard; dp. 1178, GNO) dans le cas des formes qui ont -cor- / -quor/ -cour- / -qur-. Dans le Midi on trouve pourtant la forme syncopie ancra dfis 1336 (BdR, 391E, n° 10:C); cf. ancro en 1512 (Valbelle 55) et ancre en 173-40 (Cavallier 56). Anker vient du n6erl. anker. ANCRER, v. 1° intr. 'se mettre ä l'ancre, mouiller' (anc. pour gal.). ca 1200 Athis 277: «ia ert ens el haule encree » (var. de antree) 0 dp. ca 1210 Folque de Candie (FEW) 0 ddb. 13e s. OUron, art. 5: « si la neff estoit en lieu ou elle estoit ancree de deulx amares ou de trois » > Cleirac, Us 23 0 1298 Polo: « Et encore moinent (: 'ces nefs portent') de batiaus petit bien 10, por αηατέ (sic) e por prendre des peison[s]» (162) 0 1306-09 Joinville: « Le roy encra au bout d'une terre » (113) 0 ca 1320 Chiprois: «les gualdes estoient loins ancries» (305) 0 1392-93 Milusine: «il seroit bon de ancrer a ce petit port» (91) 1406-09 Boucicaut: «il fist getter le fer, et ancrer celle part»; « partis s'en estoyent et alez ancrer devant le port de Villefranque» (259,380) 0 1480: «il fut necessitd ä'encrer» (Schefer 107) 0 1529 Crignon: «ancrasmes ä deux lieues de terre» (NGN) 0 diet. dp. 1538 Est: «Consistere ad anchoram, vel in anchoris: arrester ses navires en quelque lieu et ancrer» > 1539,1549 (s.v. arrester) > Th > Dup > Nie; «Anchoras iacere ante portum: anchrer au port» (s.v. iacere) > 1539,1549 ancrer (s.v.) > Th > Dup > Nie 0 1556 Thevet: «apres avoir ancri*» (42) 0 1575 Thevet sonde 2° 0 1596 Huls anchrer 0 1616-20 Aubignd: «le reste des vaisseaux ancra »; «le fort du Clousi, devant lequel les galiotes estoyent encries »; «trois navires [...] ancrez sur la Meuse» (V,272; VII,292; VIII,131) 0 1708 Bion: «quoy qu'on soit bien ancre dans un port» (79) 0 1773 Bourdd: «Ancrer. C'est jetter l'ancre [...], mais on prdfere, et on dit toujours mouiller » > 1783 EncM. • 2° pron. 'se mettre ä l'ancre, mouiller'. ca 1170 Edmund (RLiR 47,191) 0 4' quart 12's. Th. de Kent: «A un croket de fer se ancrent legerement» (GdfC s.v. crochet) 0 ca 1210 Folque de Candie (FEW) 0 1442 La Sale: « nos encres aux roches se encrerent» (155) 0 dp. 1649 (FEW). • 3° tr. 'mettre ä l'ancre' (anc. pour gal.). ca 1170 Thomas, Tristan 1374: «En un port ad sa nef ancree » 0 ca 1175 Horn -» aancrer) 0 [ca 1210

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ANDRIVEAU

(FEW, d'aprfcs le diet, de Dochez) doit dtre une err.; cf. 1° et 2° ä cette date] 0 1306-09 Joinville: «il me ancreroient enmi le flum »; « Les quatre galies [...] ancra Ten ou devant de la herberge le soudanc » (148,154) 0 3' tiers 14's. Deschamps (IX,247) 0 ca 1380 Aalma (FEW) ο ca 1460 Jason: «Ancre ta galee icy et prens ta plume» (125; au fig.) 0 1489-98 Commynes (1,204) 0 1564 Th: «Desmarer [...] du port de mer, ou de quelque endroict de mer, ou l'on a cst6 encrf» 0 fin 16' s. Guidon (336) 0 2* tiers 17's. Racan (FEW) 0 dp. 1890 DG (FEW). • De ancre (FEW 24,543a, ANCORA; encrer manque). ANDAIS, s.m. 'tr6pied\ 1512: « une grillie, 2 hastes et 2 andais »; « ung grant andaix »; « ung andais et une escumadoire » (B 1232:9,11,13) 0 1545: «La compaigne [...]: deux hastes, deux andes de fer(t), une gresille (: gril)» (B 1260:267"°). • < occ. andis 'tripied; chenet' < gaul. *anderos (FEW 24,548a; * fr.). Cf. -»landier. ANDAIX -> andais. ANDANE, s.f. 'ligne, rang6e (de galörcs)'. 1697 Barras: «Andane est un rang de plusieurs galeres sur une mesme ligne. Quand un gros corps de galeres est obligd de mouiller dans un port, on fait deux, trois andanes selon la capacitd du port, e'est ä dire on fait deux ou trois rangs de galeres qui se rangent ä la proiie les unes des autres pour ne pas ocuper tant de place. Voy6s le plan de Port Vendre en Catalogne dans la planche: QQ: premiere andane, BB: seconde, CC: troisieme. Dans le mole de Ligourne les galeres qui sont mouilldcs ä la seconde andane doivent prendre garde aux ancres qui sont en grand nombre dans ce port, car il y a fort peu de fond; les galeres de la premiere andane ne doivent pas etendre leur fer que la seconde andane ne soit placie » (20) 0 1703 Michelot, Portulan: « on y range (: ä Port-Vendres) les galores par andanes, la proue en mer, ayant un fer du cötd de Test, et trois amarres ä terre de cötd et d'autre» (NGN) 0 1836 [Arles]: «Dans cet espace il sera rdservd une andane pour les bateaux chargds de sei» (GNO). • < occ. *andana, (mod. andano), f. de andan 'enjambde, etc.' < lat. pop. *ambitanus (passus) < ambitus 'pourtour, bord', puis 'espace de deux pieds et demi autour d'un bätiment' (FEW 24,404b; * fr. Cf. LEI 11,554, »AMBITAGO). L'it. andana est attestd tardivement (1829 Tramater) et doit dtre un empr. & l'occitan. ANDES - andais. ANDIER - landier. ANDRINEAU, ANDRTVAU

andriveau.

ANDRIVEAU, s.m. (f.) 1" 'cartahu; cordage passant par une poulie et servant ä monter ou ä descendre des charges'. * ANDRIVELLE f. 1525: «une andrivelle» (BN, Clairambault 325:9398; AN, X1A8621:206). • LANDRIVEL. 1540: «La carnal. Landrivel. Lou cordin de la vella» (B 1260:144") 0 1548 Rab IV.8: «Enfans, vostre landrivel (: imprimd landrine) est tombd» (95) > 1552, IV. 18 (11,95) > Cotgr: «landrivel: the lanterne of a ship (sic)» > 1642,1662 Oud: «landrive: lanterna di vascello» (1660: «linterna de navio ») > Duez. • 2° 'espfece de grande bannidre'. 1494 Pavoisement de la nef du due d'Orldans: « une grande bannidre nommde lendryvet, longue de cinq aulnes et large de trois lez, dud. taffetas, fendue en quatre Iieux, depuis le bas jusques ä la moictid, pour guynder avecque une corde jusques au feste du mast de la nef, en f a ^ n d'une voille» (Jal s.v. endrivet. Le mdme passage ä la date 1304 et avec I'andryvet selon le NGN. Vidos, ZFSL 60,155, d'aprds La Roncidre 11,503, s'en tient ä la date 1494, mais avec le sens fautif de 'corde servant au halage'). • 3° 'petit grelin servant ä touer'. 1680 D'Ortidres andrivaux pi. (97vo) 0 ca 1680: « Cordages ä donner fond [...]: 1 andriveau de 4 poulces de grosseur tirant 100 brasses, pesant 4 quintaux» (SCH 135:34) 0 ca 1685: «II faut aussi une maillette ditte ä present andrivaux, cordage de 90 brasses, 3 poul[c]es Vi de grosseur, pesant troix quintaux. Cet andriveaux sert quand la galere veut prendre poste estant arrivd dans un port, car le caicq d'abort porte ce petit cap ä terre qu'on manie facillement et sur lequel on se tire»; andrivau (Mars. 967:184,185) 0 1691: «Chaque galere a deux andriveaux, comme deux fers du mfime nom, ausquels on les ormege pour touer, autrement pour tirer la galere ou le caique dessus quand il porte

ANDRIVEAU

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ANDRIVEAU

un fer au large [...]. 2 andriveaux: 84 [filets], AVi [pouces], 120 [brasses], 600 [livres chacun]»; «60 brasses d'un andriveau pour faire les groupis des gaviteaux» (SCH 132:15,250) 1697 Barras: «On appelle aussy andriveau le cap ou cordage qu'on attache au fer dont je vien(t) de parier (: -» fer d'andriveau). Ce cap est composd de quatre vingt quatre filets; il a quatre pouces et demy de circonference, six vingt brasses de long; il pese six cent livres. On le met quelque fois ä d'autres usages selon la necessity du service» (21) 0 ca 1705 Fontette: «les deux andrivaux» (387; MMR 96 andriveaux) 0 1716: «Deux andrivaux: 120 brasses, 5'/2 poulces, 780 livres [pour grosse gal.]»; «Deux andrivaux: 120 brasses, 4Ά poulces, 480 livres [pour gal. ord.]» (Mars. 967:199,204) 0 1717 Masse andriveaux pi. (16; Mars. 967:432 andrivaux) 0 1719 Barras -> 4° 0 1721 B6nat -» fer d'andriveau 0 1728 andriveau (Mars. 967:172) 0 1783 EncM: «Andrivau (terme de galore): petit grelin de 5 pouces, qui sert ä se touer, lorsqu'il n'y a pas assez de place pour le jeu des avirons, et ä s'amarrer, lorsqu'on est acostd de manidre ou d'autre » 0 1847 (= 1838) AcadC + 1858 Bescherelle andrivau (ZFSL 60,155) 0 s.d. andariveau (NGN, sans date ni texte, et avec un sens non prdcisd). f FER D'ANDRIVEAU 'ancre de toude'. 1677 Dassid: « Un autre ancre ou fer d'andrineau (sic) [...]; le fer d'andriveau» (141) 0 ca 1680: «Le fer d'andriveau pese 160 1.» (SCH 135:31) 0 1691: «L'on donne de plus deux fers d'andriveau par galere, qui servent ä l'ormegier ou le caiq quand il porte un fer au large, c'est ä dire ä se hasler dessus ä force de bras. Ces fers sont dans touttes leurs parties en mfime proportion que leur poids avec les grands. lis doivent peser 3 quintaux poids de marc chacun» (SCH 132:95) 0 1697 Barras: «Fer d'andriveau, c'est une ancre plus petite que les autres, composde pourtant des mesmes parties, mais du poids seulement de quatre ä cinq quintaux. Sa vergue, aspe ou aste est de cinq pieds de long. On se sert de ce fer dans un gros temps, lors qu'on veut etendre une des grosses ancres, et quand la mer empeche de la donner avec le caicq. Pour lors on porte l'andriveau, et on le jette dans l'endroit ού l'on veut mouiller la grosse ancre; on se tire ensuitte avec le caicq sur le cap qui est attachd ä l'andriveau, et on porte l'ancre que l'on veut donner, ce que l'on ne pourroit pas faire quand il fait grosse mer, si on vouloit l'etendre ä force de rames avec le caic seulement. On se sert encore de l'andriveau ä plusieurs autres usages, selon la necessitd du service et le genie des officiers qui savent l'emploier au besoin, comme par exemple quand on canone une place ou quelque batiment qui est ä terre, lors qu'on est ä portde, on donne fond de proüe comme ä l'ordinaire et l'on porte l'andriveau ä poupe qu'on mouille de son arriere, ce qui empeche la poupe de la galere de s'abatre ä droite ou ä gauche, et qui fait tenir la proüe sur l'endroit qu'on veut canonner » (20) 0 1703 Barras (465) 0 1717 Masse: « Sur les apostis l'on n'y range que deux fers de galdre et deux fers d'andriveaux [...]. Les deux fers d'andriveaux vont sur l'apostis aux bancs des conilles, un & chaque bände» (32; Mars. 967:440 andrivaus, andrivaux)·, «l'on se sert (: pour -» empenneler) du fer d'andriveau» (109; Mars. 967:486 fer d'andrivaux); «envoyer (: ä une galdre qui fait de l'eau) le ca'ic de chaque galore avec un fer d'andriveau dedans» (130) 0 1721 Bdnat: «Les deux fers d'andriveaux sont moindres en poids et en grosseur que les quatre ci-dessus. On les place l'un ä la droite de la galere vers le second banc de la proue, et l'autre ä la gauche vis-ä-vis»; «Les deux fers d'andriveaux servent lorsque l'on donne fonde par un mauvais temps ού la mer est fort agitde et que les matelots ne peuvent pas voguer dans les petits bätimens. Alors on jette un de ces fers ä la mer, aprds y avoir amarrd un andriveau, et les matelots qui sont dans le caique se halent sur ce cable pour aler porter le / fer de la galere qui est dans le mfime caique ä l'endroit ndcessaire» (692,694-95) 0 1728: «Un autre petit fer de 80 livres apell6 fer de touet ou d'endrivaux» (Mars. 967:219). • 4° 'ancre de toude'. 1691,1697 -» 3° 0 1719 Barras: «On embarque sur chaque galere quatre ancres, et deux plus petites appelldes andriveau, du nom du cordage qu'on y attache, quand on veut s'en servir »; « On met les fers nommez andriveau un ä la bande senestre au banc du fougon, l'autre i la bande droite au second banc de proud» (II,341™,345) 0 1727 Barras: «Chaque galere porte quatre grosses ancres et deux petites, nommdes andriveaux » (11,167™). • Etym. inconnue (FEW 23,95b-96a; cf. Vidos, ZFSL 60,155-58). Le sens de 'corde' parait fondamental, si bien que la bannidre (2°) semble avoir dtd appelde d'aprds le cordage qui la hissait. Par l'intenn. de fer d'andriveau on est passd au sens de 'ancre'. Le mot vient certainement de l'occitan (au sens de 'drisse de pavilion' 1491 andarvel, 1534 andrivel, 1539 andryvel, GNO; au sens 3° 1548 enderivel, GNO, andrivau, Mistral), oü il est arrivd du gdnois (1441 lat. andarivellum, Pardessus IV,467,477), de l'italien (andrivello, 2 e moitid 16es. Falconi, GDLI; 1574 Piombino 21 andarivelo; aussi andrivella [cf. andrivelle 1525]) ou du Catalan (ca 1390 andarivell, 1494 andarivelhs, DEC s.v. anar, I,296b; 1494 enderivell, avec un sens incertain, Alcover s.v. andarivell). Peut-dtre faut-il penser ä anda e rivieni, propr. Va et reviens'

ANDRTVEAU

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ANGLE

sous sa forme gdnoise (anda-rivel ? Cf. DEC); le LEI (11,730, AMBULARE) donne andirivieni m. 'fune monta carichi, andrivello' chez Guglielmotti 1889 et Tommasini 1906, sans d'ailleurs y rattacher andrivello. ANDRIVELLE, ANDRYVET

andriveau. ANEAU

anneau.

ANELLE, s.f. 'grand anneau' (* att. gal.). 1649: « pour anelles du cousset [...]; 36 anelles pour la tante » (Aries 667:147). • < occ. anello, f. de anel < lat. anellus (FEW 24,556a; fr. manque). ANFERRER

enferrer. ANGALAVERNAR -» *engalavemer. ANGAR

hangar.

ANGE, s.m. 'boulet coupd en deux, trois ou quatre parties enchaindes ensemble ou lides par une barre, dont on se sert pour rompre les mäts et les cordages des vaisseaux ennemis'. + ANGE. 1548: « Deux bolletz appelds anges » (B 232:23vo, ds GNO) Φ 1641: « Pour six anges pour le canon de coursier paisant 213 1.» (AN, B*77:165) 0 1664 Thdvenot: «Ces anges sont des barres de fer rondes, grosses de trois doigts, longues d'un pied et ä chaque bout une boule de fer, le tout d'une pidce; on met le tout dans un canon, et quand cela en sort, il va en travers et fait un horrible ravage, enfin ce sont de mauvais anges» (FM 21,137) 0 1678 Guillet: «Les boulets ä chaines sont deux moitids d'un boulet attachdes ä une petite distance l'une de l'autre par une chaine de fer. L'effet en est tres-grand pour des-emparer un vaisseau, en abbattant les mats et coupant les manoeuvres et les voiles. On les nomme aussi des anges, parce qu'au dire des matelots ce sont des anges qui volent de part et d'autre» (s.v. boulet); «boulets ä deux tßtes, appellds autrement des anges» (s.v. canon) Φ 1690 Fur: « Balle ramie [...]. On les appelle aussi balles ä fiche et anges » > Basn 0 1697 Barras: κ Anges. Voyds Boulets ä deux testes »; « Balles ä deux testes [...]. On les appelle anges sur les galeres » (21,36) 0 1783 EncM. 0 « 1798 Acad, puis 1811-1842 Mozin (FEW). * ANGEL. 1548: «Deux bollds appellds angelz [...]. Ung bollet pour la bastarde appelld angel» (B 232:50"™). • < ange(l) 'creature spirituelle' < lat. angelus (FEW 24,561b-562a; forme angel manque). ANGEL - ange. ANGINADURE, ANGINATURE, ANGIRADURE -» enginadure. ANGIREAU, s.m.; ANGIRELLE / ANGIROLLE, s.f. 'palan saisi ä un pendeur capeld au mät et servant ä soutenir l'antenne de trdou'. * ANGIREAU. 1630 Bouchard: « L'angireau: e'est la chorde pour hisser le penon du treo» (97) 0 1649: «deux bousseaux pour l'angireau » (Aries 667:147). * ANGIRELLE. 1783 EncM: «Angirelle s.f. Voyez angirolle » 0 1845 Besch -1866 Lar (FEW). * ANGIROLLE. 1783 EncM: «Angirolle (terme de galöre): palan saisi A un pendeur capeld au mät. Ii sert ä soutenir la vergue du trdou. Une des poulies de ce palan fait dormant sur le coursier, et le garant s'amarre sur lui-mdmc par un tour » 0 1803 Boiste -1866 Lar (FEW). * ANGIVOLLE [err.]. 1834-1851 Landais (FEW). • Etym. inconnue (FEW 23,96a; angireau manque). On pourrait penser ä un rapport avec I'it. girella 'palan, poulie' (qui remonte au lat. gyrus; cf. FEW 4,359a, qui donne l'anc. occ. girela 'petit cric pour tendre l'arbalfite', Nice girila 'palan capeld au mät pour soutenir une vergue', Aosta dzirella 'poulie'; cf. encore pour le Languedoc 'corde pour hisser le foe': Westphal-Castelnau 134 enchiriu de poulacra; 1989 enchireou, GNO). Le DEI donne l'it. angjrella 'corde pour hausser et baisser une tente de navire' et propose d'y voir un composd de anchino (-» anqui). De mdme, Crevatin (LEI 11,1518) voit dans cet angirölla (1889 Guglielmotti; 1906 aussi le 'rdgional' angiretta) un croisement entre anchinella et le verbe girare, ce qui nous parait fort douteux. Rien que les dates s'opposent (pour le moment) ä une origine italienne. ANGIRELLE, ANGIROLLE, ANGIVOLLE

angireau.

ANGLE, s.m. 'coin (d'une voile)'. [dp. ca 1170 Rois (FEW, TLF)]. 1636 Cleirac: «aux angles ou pointes [de la voile] [...]. Les escoutes et couets tiennent aux bas angles des voiles de chaque bord» (51) 0 1697 Barras: «sa longueur de

217

ANGLE

ANGUILLE

l'antennal (: de la bouffette), c'est ä dire depuis 1 'angle de l'escote ä celuy de la pene, est de 68 pieds » (72) 0 1721 Bdnat: «II y a un guingonneau au gros bout [des dcoutes] qui s'amarre ä une gance de 1 'angle d'en bas de la voile» (623) 0 18es «les trois angles de la voile» (SCH 136:12). • < lat. dngulus (FEW 24,570b; sens spdc. manque). ANGUI -» anqui. ANGUILE

anguille.

ANGUILLADE, s.f. 1" 'fouet de peau d'anguille'. [1564 Rab; 1680-1756 Rich; DG (FEW)]. 1534 Chappuys: « meurtrist toute la churme a grans coups d'anguillade ». • 2° 'coup donnd avec un fouet de peau d'anguille'. [1532 Rab -1660 Oud; dp. 1690 Fur (FEW)], ca 1560 Pasquier, Pourparler: «As-tu point eu de regret [...] d'estre exposd aux bastonnades et anguillades de ces galeres ? » (Hug) 0 1574 Fr. Perrin: «le pirate, ayant tout depouilld, paist les nauchers ä belles anguillades » (Hug). • Au moyen du suff. -ade du nom de poisson -» anguille (FEW 24,568a, ANGUILLA). ANGUILLE, s.f. 1° 'poisson d'eau douce au corps grdle et ä la peau trds glissante'. [dp. 1165 Guill. dAngleterre (FEW,TLF)]. 1514: « 12 qabos d'anguilles» (B 1232:44vo). • 2° 'pidce de bois sur laquelle glisse un canon'. FIG. 111-20, XLII-36,76. 1512: «une anguille de bois» (Β 1232:18™) 0 ca 1672: «Les contrerets (: contre-rais) fortiffient les rets et font le meme effect, mais on n'en met que rarement. Iis servent aussi ä la place des anguiles sur lesquels on fait glisser le canon de coursie(s)» (GNO s.v. contre rais de courcier) 0 1690 Passebon: «Anguille du coursier» 0 1691: «Des anguilles du canon de courcier. Ce sont des pieces de bordage de bois de chesne posdes de champ que l'on endente de chaque cötd sur les lattes en dedans du courcier, contre lequel elles sont appuydes de plat. La teste de ces pieces porte d'un cötd contre le jouc de proue et de l'autre contre la petite saincte Barbe du courcier. On leur donne 18 pouces de hauteur sans la dent du cötd de proue, et on les aligne en glaccis iusqu'ä la petite saincte Barbe, en sorte qu'elles doivent 6tre ä fleur de la couverte par cette extremitd. Elles servent ä porter la caisse ou l'afust du canon de courcier, qui fait son recul / sur ces deux pieces avec plus de facilitd par la pente qu'elles ont vers la poupe. On leur donne 35 pieds de longueur, 20 pouces de hauteur au gros bout et 3 au petit, sur 3 pouces Ά d'epoisseur qui est egale de long en long. On les arreste contre le raix de courcier avec des clouds de deux pieds en deux pieds mis en pied de poule [...]. Des anguilles des batardes et moyennes. Ce sont 3 pieces de bordage de bois de chesne que l'on met de chaque cötd dans les conilles proche les unes des autres, sur lesquelles les afusts des batardes et des moyennes glissent dans leur recul. On les enferme de chaque costd avec 3 listeaux de 4 pouces de hauteur posdz de champ sur lesdits bordages, pour les empescher de varier dans leurdit recul. On en met deux aux deux cötdz desdits bordages et un dans le milieu qui sert aux deux afusts. On donne ä ces pieces 7 pieds de longueur, 4 ä 6 pouces de largeur, sur 2 pouces Ά d'epoisseur. / Celle de ces pieces qui est la plus proche du courcier est arestde et arboutde par le pied droit de la rambade, et les deux autres par deux clouds ä chacune de leur[s] extremitd[z], qui passent au travers la piece, au travers la planche du taulas, et entrent dans les baccalas. On arreste chaque listeau sur lesdittes anguilles par 4 clouds ä distance egalle, qui passent au travers lesdittes anguilles et sont rivdz dessous» (SCH 134B: 166-68) 0 1697 Barras: «Anguile de coursier est une piece de bois de chesne qui a trente deux ou trente trois pieds de long, dix neuf pouces de large au gros bout, allant en diminuant tout ä fait jusqu'ä l'autre. On met une de ces anguiles de chaque cotd du coursier ä proüe par dedans, cloude contre la raiz de coursier et le surcoursier. Elle est apuyde par dessus sur les lattes. Ces anguiles servent ä faire glisser le canon de coursier, qui coule le long de I'epaisseur de l'anguile. Cette piece a quatre pouces d'epaisseur; elle va se perdre insensiblement sur le couverte du cotd de I'arbre de maistre »; «Anguile de bastarde [...] Anguille de coursier» (21,planche) 0 1697: «A chaque anguile du canon de courcier: 70 clous» (Bdnat 495) 0 1703 Barras: «anguiles du canon de course, anguiles des batardes et des moyenes» (1,528) 0 1721 Bdnat: « Les anguiles du canon de courcier »; « Les anguiles des bätardes et moyenes » (412,413) 0 1727 Barras: «Anguiles du canon de courcie: chesne; Anguiles des bätardes: id.; Anguiles des moyennes: id.» (II,163V°) 0 1728: «Anguilles du canon de courcier, anguilles des batardes et moyennes» (Mars. 967:137) 0 18es.: «Anguilles du canon de courssier» (SCH 136:42) 0 1734 Reynoir: « Les anguilles du canon de courcier sont posdes une de chaque cotd en dedans des rais de courcier ä proüe, endentdes sur les lattes, servant ä l'affut dud. canon lorsqu'on le fait tirer. Elles ont 40 pieds de

ANGUILLE

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ANNEAU

long, 22 pouces de large ä leur gros bout, 3 pouces ä leur petit bout, et 4 pouces d'epaisseur, de bois de chesne de Bourgogne [...]. Les anguilles des canons nommds bätardes et moyennes sont posies sur les taulaux de la conille, servant de coulisse aux affuts desd. bätardes lorsqu'on veut les faire tirer. Elles ont 6 pieds de long, 5 ä 8 pouces de large et 3 pouces Vi d'epaisseur, de bois de chesne de Bourgogne » (11) 0 1783 EncM 0 ~ 1866 Lar (FEW). • 3° 'chacune des deux piices de bois paralldles sur lesquelles s'appuie le navire qu'on va lancer'. 1682 D'Ortifcres: «le maistre charpentier et le maistre d'equipage prendront touttes les precautions, observant de bien presenter les anguilles et de les bien saisir, en sorte que la galere soit partout egalement soustenue » (27) 0 dp. ca 1740 (NGN, FEW). • Γ (> 2° et 3° par anal, de forme avec ce poisson) < lat. anguilla (FEW 24,567a,568a), dim. de l'adj. (bestia) anguina, de anguis 'serpent'. Cf. l'it. anguilla [2°], 1574 Piombino (9), qui manque ds les diet. ANGUILLER, s.m. 1" 'entaille pratiqude dans la courbe des bittes pour l'dcoulement de l'eau'. [dans les vaisseaux 'canal pratiqud dans les pieds des varangues pour laisser s'&ouler les eaux du fond de cale': anguüler 1678 Guillet > Fur > Basn, dp. 1740-44 Ollivier, NGN; anguillire 1678 Guillet s.v. vitonnidres > Fur anguiliers s.v. vitonnieres (> Basn anguilliers) / Ozan 236 anguillier (> Corn s.v. anguillde «· 1787 -1866 Lar, FEW) / Aubin anguillire -» 1866 Lar, FEW; anguülee 1687 Desr > Ozan 283 / Corn, de l'un de ces trois > Basn s.v. anguiliers « 1851 Landais, FEW; anguillire 1773 Bourdd 1836 AcadC, FEW]. 1691: «l'on fait dans Tangle exterieur de ces pieces (: les courbes des bittes) des entailles nommöes des guyers (sic), ou autrement des escubieres, pour donner la libertd ä l'eau qui va sur la couverte par dessous le tambouret d'entrer et de sortir sans sejourner contre laditte piece» (SCH 134B:140). • 2° 'pifcee de bois de chßne qui sert de coulisse au canon de coursie'. 1757 Marteilhe: « Ce canon (: de coursie) [...] est pos6 sur des anguiliers de fortes planches de bois de ch£ne, clou6s en dedans contre le bordage du coursier. Ces anguiliers sont en pente ou talus, leurs hauteurs sont sur le devant et aboutissent en baissant jusques au pied du grand mät. Lorsqu'on veut tirer ce canon [...], comme il est sur ses anguiliers bien graissis, il coule sans beaucoup de peine jusques ä son embrasure [...]. Lorsque ce canon tire, il recule de lui-meme par la force de sa repousse jusques au bas de Vanguiller, et se trouve par lä replacd dans sa caisse» (281). • 1° est un terme ponantais (< 'trou d'anguille') corrompu par l'auteur de 1691 et appliqud ä un endroit different. 2° est prob, une confusion de Marteilhe entre le terme de vaisseaux 1° et -» anguille 2° (FEW 24,568b, ANGUILLA; sens manquent). ANGUIS -» anqui. ANGUITRANADE

*enquitranade.

ANIME, s.f. 'espfcee de cuirasse'. [1548, etc. anime, anyme (Gay, Gdf, Hug); 1564 Th: «Anime, espece d'armure aiant les lames de travels longues et larges, qui font obeir ce harnois au mouvement et pliement du corps: Anima. II est croiable que tel nom luy a estd imposd pour ce que ce harnois conserve l'ame, e'est ä dire la vie que les Italiens appellent Anima »; >-» 1647 Crespin, depuis vieilli (FEW)]. 1547-50 Stolonomie: « Fault aussi ä une galere vingt cinq corseletz ou plustost animes, avec leurs morrions » (19™). • Empr. ä l'it. änima (av. 1364 Villani, LEI 11,1327), propr. 'äme' < lat. änima (FEW 24,586b). ANIMER, v.tr. 'stimuler, exciter, pousser'. [dp. 14es. (FEW, TLF)]. 1697 Barras: «On se sert aussy quelque fois du mot d'abriver pour animer la chiourme» (15) 0 1729: «Ce sont eux (: les tire-gourdins) qui donnent et animent la vogue» (Mars. 967:322). α Empr. au lat. animare, 'donner vie' (FEW 24,594a) < änima 'äme'. ANKER -» ancre. ANNEAU, s.m. 'cercle de fer pour attacher qc„ etc.'. FIG. XVIII-9, XIX-10, XLIV,25,26,72,86,135. [dp. ca 1050 Alexis·, d'abord anel (FEW, TLF)]. 1388: « fer a aneaux [...] pour avoir renforchid aux 14 rises» (Chazelas 11,184) 0 1525: «six gros anneaulx de cuivre et dix anneaubc petis a metre dans les polies » (BN, Clairambault 325:9399) 0 1526: «rambade de proue forme ä'aneaulx et traverses de fer» (Β 1260:27"°; id. 17™, 19™,29") C> 1526: «huict encres [...], une rompue aupres de Vanneau» (AN,

ANNEAU

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ANQUI

X1A8621:200) 0 1573 Dup 'femelle du gouvernail' (s.v. vit) > Nie > Binet 51 1630 Bouchard: «chaque brancade a un aneau et un ponchon» (91) 0 1636 Cleirac 'anneau de l'ancre' (20); 'boucle des palanquins du canon' (55) 0 1641: «trois aneaux ä claver» (AN, B"77:153) 0 1641: «Soixante et quinze anneaux tant grands que petits » (Fourn 645) > Enc 7,439a; cabri(t) 0 1642: « un gros aneau pour les batardes» (AN, Β anqui. A N S P E ^ A D E -»

ANSPECT, s.m. 'levier de canon' (rare gal.). 1677 Dassid: «trente-six amspes ferrez» (91) 0 dp. 1680 D'Ortidres (110 vo ) 0 1687 Desr: « U n anspect est un levier» > Corn / Basn (non mar.); «Pattes d'anspects sont des pattes de fer que l'on met au bout d'un levier, pour s'en servir dans le gros travail, comme pour monter un canon » > Corn. • < nderl. handspeck, handspeeke, handspeek, propr. 'bäton qu'on tient dans la main' ( F E W 16,140b; amspes manque). ANSPESADE - anspessade. ANSPESSADE, s.m. 'aide de caporal'. * A N S P E S S A D E . [1635 Discret + 1694 Corn anspesade; dp. 1678 Guillet anspessade ( F E W ) ] . 1643 Fourn: « S i x a[n]spesades» (45) ca 1672 anspegade (ms. A, fol. 87, G N O ; passage exactement identique ä celui de 1697) 0 1697 Barras: «Anspeqade est un aide de caporal pour le soulager et faire ce qu'il luy commande. Dans les galeres chaque sergent a un anspesade dans son escouade de vingt hommes» (21) 0 1783 EncM -» appointe. * L A N C E P E S S A D E . [ca 1540 Des Pdriers - 1715 Pom lancespessade; Rab - 1771 Trdv lancepessade; 1579- 1721 Trdv lanspesade\ 1604 Brantöme lancepassade ( F E W ) ] . 1660 Luppd: «catre esquadres de soldats avec chascune son caporal et son lanssepassade » (160). • Anspessade, nd de lancepessade parce qu'on avait pris le I pour l'article ddfini, est un empr. ä l'it. lancia spezzata, propr. 'lance en pidces', de lancia 'lance' < lat. lancea ( F E W 5,153a) et spezzare 'mettre en pidces' < pezza < gaul. *pettia (-. piäce). ANTAINE, ANTAINNE antenne. A N T A U L L E M E N T TEINNE, ANTEMNE -» antenne.

entablement. A N T A Y N E , A N T E I N E , A N -

A N T E N A L , s.m. 1° 'cötd d'une voile triangulaire qui court le long de l'antenne'. FIG. XXX-1. * A N T E N A L . 1691: « l e double que l'on est obligd de faire ä deux des trois cötdz des voiles latines

ANTENAL

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ANTENNE

nom£s le gratiou et Yantenal»; «au c0t£ de la voile qui courre le long de l'antenne appelld(e) Yantenal» (SCH 132:46,105) 0 1697 Barras: «sa longueur de Yantennal (: de la bouffette), c'est ä dire depuis l'angle de l'escote ä celuy de la pene, est de 68 pieds» (72); antenal (planche) 0 ca 1705: « L·'antenal [du maraboutin] a 45 gouges» (Mars. 967:328) 0 ca 1705 Fontette: «l'on tire la voille ä poupe le long de la penne iusqu'ä ce que 1 'antenal soit bien tendu [...]; matafions [...] ammarrdz ä Yantenal de la voille » (391; MMR 105 antenne, 106 antenna!)·, « Pour faire le treou & l'antenne, il faut que Yantenal aye une marque au milieu et un matafion plus gros que les autres pour estre seur la nuit que le milieu de Yantenal soit directement sous l'aman » (408; MMR 147) 0 1716: «Treou, garniment [...] [pour] Yantenal [d'une grosse gal.]: 15 [brasses], 2Ά [pouces]»; «Treou, garniment [...] pour Yantenal [d'une gal. ordinaire]: 10 [brasses], 2Vi [pouces], 18 [livres]» (Mars. 967:203,207) 0 1717 Masse: «il faut [...] que le milieu de votre antenal de la voile de / treou soit marqude; vous le pouvez faire par un mataffion que vous mettez ä Yantenal de la voille du treou different(s) des autres » (89-90) 0 1721 Bdnat: « Une autre pidce de cordage de 12 brasses de longueur et 2 pouces Ά de grosseur pour Yantenal» (729); -»polacron, targuii, voile 1°. ·* ENTENAL. 1721 B6nat: « Le cötd qui commence ä la penne et finit au quart est nommd entenal»; « Longueur de Yentenal, le cöt6 de la voile qu'on lie avec les matafions ä l'entene » (708,718). • 2° 'longueur du cöt6 de la voile qui court le long de l'antenne, envergure'. 1691: «Antenal [pour la r£ale]: maraboutin 56 [goues], mizaine 49, voilette 43, grand trinquet 54, petit trinquet 48, trinquetin 39, treou 28, polacron 24» (SCH 132:140. Pour une patronne et une galore ordinaire respectivement: 52-45, 46-40, 40-32, 50-44, 44-39, 35-28, 26'/2-22'/2, 24-18, ibid. 144,148); «galere ordinaire [...]: antenal: [...] mizaine [...] 83 pieds 3 pouces ou 37 goues [...]; voilette [...] 69 pieds 9 pouces ou 31 goues [...]; grand trinquet [...] 92 pieds 3 pouces ou 41 goues [...]; petit trinquet [...] 76 pieds 6 pouces ou 34 goues [...]; trinquetin [...] 60 pieds 9 pouces ou 27 goues [...]; polacron [...] 42 pieds 9 pouces ou 19 goues [...]; maraboutin [...] 103 pieds 6 pouces ou 46 goues » (SCH 132:158) 0 1717 Masse: «au cas que la voile que vous mettez ä l'antöne du treou soit trop longue d'antenal, comme cela peut arriver, vous faites les tiercerols de lad. voile » (123). • < occ. antenal (lat. 1318, Boislisle 251) < anten(n)a, antenne (FEW 24,644a, ANTEMNA; 1° manque; 2" * fr.). Cf. en 1275, ä Naples: «per antennalem» (Del Giudice 27), 1298: «gractile (: -» gratiou) antennale (: adj.)» et l'it. antennale k partir de 1614 Pantera (> 1643 Oud, premiire date du LEI 11,1573 + n. 9). ANTENE

antenne. ANTENNAL - antenal.

ANTENNE, s.f. 'longue pi£ce de bois constitute gdndralement de deux 616ments (-» car 1°, penne I, 1°) et fbc6e obliquement au mät pour porter une voile latine'. FIG. XXXIII-1. • ANTAINE. ca 1210 Villehardouin (94; -» antene) 0 1216 Clari (44) 0 1384 (Brdard 49,51,59) 0 1558 (Charrtere 11,520 n.) 0 ca 1660 (AN, B677:305VO,306) 0 ca 1680 (SCH 135:34) 0 ca 1685 (Mars 967:180) 0 1717 Masse (Mars. 967:455,457,477 et passim; AN, B6144 antine) 0 1729 (Mars. 967:282, 455). • ANTAINNE. Ύ quart 14es. J. de Vignay, trad. V6gtce (RLiR 48,229). • ANTAYNE. 3" tiers 14's. Deschamps (IV,342). • ANTEINE. 1552 Est (FEW) 0 1564 Th: «les antetnes d'un navire: antennae» > Dup anteine > Holl / Huls / Nie > Cotgr 0 1628,1636 Mon: «Anteine, vergue» 0 « 1637 Crespin (FEW) 0 1643 Fourn (29) 0 ca 1685 (Mars. 967:187) 0 1728 (Mars. 967:138). • ANTEINNE. Τ quart 14es. J. de Vignay, trad. V6g6ce (RLiR 48,229). • ANTEMNE. 1552 Rab IV. 18: «feist [...] de toutes les antemnes ne rester que les grizelles et goutieres [...]; siffler ä travers nos antemnes » (11,93,94; < 1548 antenne) 0 apr. 1675 De Lorme (18™). • ANTENE. ca 1210 Villehardouin (CRAL 52; - antaine) 0 1267-75 Da Canal: «Jenods getoient en mer lor eschielles et lor antenes » (Limentani 106) 0 13's. (?) Digestes (GdfC) 0 1311 [Venise] (MasLatrie 67) 0 ca 1320 Chiprois: «et firent des 2 pieses de lance ne (sic: l'antene) de proe [...] un pont [...]; et colerent les antenes haut»; «et propozerent de tenir lor antenes en poy hautes» (170,280) 0 3'tiers 14's. Deschamps (1,188) 0 1525 (BN, Clairambault 325:9397) 0 1526 (B 1260:16,17"°) 0 1534 Chappuys 0 1551 (B 236:147) 0 (Fourn antine >) 1669 (fr. 19216:372) / Dassi6 10 / Robbe 44 0 ca 1705 Fontette (380; MMR 78 antenne)·, antenne 0 1721 B6nat (448). + ΑΝΤέΝΕ. 1643 Fourn: «Αηίέηε, ou vergue, est un long bois, attachö de travers ä une poulie, au haut du mast d'un vaisseau, pour soustenir la voile [...]. L'αηίέηε qui se met de travers l'artimon se

ANTENNE

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ANTENNE

nome vergue latine, mais de ce mot on ne se sert que sur la Mediterranie (?)» (1; cf. -• antene 1643) 1717 Masse: «vötre antene de rechange» (127 et passim). + ΑΝΤέΝΕ. 1717 Masse (AN, B'144:56 et passim; Mars. 967 antaine). •k ANTENNE. 1246 (Belgrano 9 sq.; lat. antenna, antena) 0 1339 (Deslisle 1871:228) 0 1389 Mdziöres (1,542) 0 1406-09 Boucicaut (145) 0 dp. 1510 (B 1232:144vo) 0 1526 (AN, X1A8621:200) 0 1543 Francois Ier ä Grignan, lieutenant-gindral en Provence (Jal s.v. rfcme) Φ 1547-50 Stolonomie (7,12"°,65) 0 1548 Rab IV.8 (94) (> 1552, IV.18 antemne) 0 1549 (BN, fr. 18153:53) 0 1562-64 Rab V.17 (11,343) > Cotgr 0 1566 Belleau, Lärmes: «Met la flamme ä l'anten', voit son artillerie»; antene (11,71,72) 0 apr. 1566 Chesneau: «Aprfes, joua avec diverses antennes de galleres qui pesoient deux ou trois cens livres l'une, et tenoit le diet turcq l'une des dictes antennes droictes sur l'espaule» (51) 0 1573 Dup (s.v. furole) 0 1575 Thevet -» tiercerol 1° 0 1580 Montaigne (Hug s.v. antemne) 0 1622 Hobier (3) 0 1630 Bouchard (89) 0 1631-1726 Ordonn. Malte (457; AOM 296:145™ antenna) 0 1636 Cleirac: «Les antennes ou vergues, qui portent les voiles» (24) 0 1636 Mon 0 1640 Oud (s.v. antenna) 0 1641 (Fourn 643) > Enc 7,438a 0 1642 Oud > Duez 0 1660 Lupp6 (78,120) 0 1677 Dassii (135) 0 1678 Guillet: «Antenne. Mot des Levantins, pour signifier une vergue» > Fur > Basn 0 1680 Pom (231) 0 1680 Rieh (< antine) 0 1691 (SCH 132:26, SCH 134B:105 et passim) 0 1697 Barras (21,22,63) 0 1700: «l'on condamna les deux autres [...] ä avoir les oreilles coup€es [...] et ä estre suspendus ä Y antenne» (Zysberg 360) 0 ca 1705 Fontette (353; MMR 25 antene); antene 0 1727 Barras: «Chaque arbre porte ou soutient une antenne compos6e de deux longues et grosses pieces de bois, dont l'une se nome quart et l'autre penne; on assemble ces deux pieces pour former ce qui s'appelle antenne en les mettant en partie l'une au dessus l'autre, le quart sur la penne, ού Ton les lie avec quatre cordages godronnez appellez ligadures. Cette antenne est encore fortifide avec deux longues pieces de bois nommies lapasses, mises en long, l'une au dessus du quart, l'autre sous la penne, oü chacune est Ιίέβ avec douze petits cordages godronnez appellez ligadures des lapasses» (11,165*°) 0 1728 (Mars. 967:150) 0 1734 Reynoir (8) 0 1773 Bourd6: «On appelle antenne, toutes les vergues des voiles de galere, de chabec, et de toutes sortes de navires dont la voilure est triangulaire ». * ANTHENE. 1296 [Rouen] (GdfC s.v. arbre, NGN s.v. arbre; 1295 ds GdfC s.v. antenne) 0 1389 M6zi6res (1,555) 0 1521: «boys de sap pour les arbres et anthenes»·, «Les anthenes (: les 2 pieces de l'antenne de mestre) de boys blanc de mesme (: de sap) 20 [deus], L'arbre du trinquet et anthene 53 [6cus]» (BN, fr. 3174:21,24™; AN, Β ^ Ι δ ^ Ι ) 0 1526 (AN, X1A8621:201VO) 0 1545 (B 1260:267) 0 1548 (B 232:3) 0 1549 Ordonnance (BN, fr. 18153:62; Isambert XIII,71 anthine\ Fourn 314 antenne) 0 1551 (Β 232:110™). + ANTHfsNE. 1533 Permission royale & D'Ornesan (Laborde 11,211) 0 1549 anthene. * ANTHENNE. 1389 Miziferes (1,538) 0 4' quart 17's. (BN, fr. 19111:18, ds NGN). • ANTIENNE. 1370 (Chazelas 1,214). * ANTINE. 13es. Actes des Apostres (GdfC s.v. antenne). • ANTONNE. 1643 Fourn (294). • ENTAINE. 1649 (Aries 667:147) 0 1677 Dassi6 (140,161). * ΕΝΤΕΙΝΕ. 1622 Oud: «les enteiltes: entenas » (sous la lettre A). • ENTENE. 1538 Viga (379) 0 1558 (B 245:246™) 0 1622 Hobier: «les poulies pour hausser et baisser Yentene» (planche) > Mor 701 / Dassii 132 antenne·, «RS: Yentene dont R est [la] pene, sur laquelle se met le quart, et si (: s'y) adiouste le pigon, lors qu'on met la voile » (planche) > Mor 701 0 1628 (AN, Β"77:67™) 0 ca 1672 (GNO s.v. matafion) 0 1677 Dassifi (175) 0 1721 B6nat (423,488). • ENTENNE. 1389 Miziferes (1,539) 0 1501 Auton (11,165) 0 1510 (B 1232:149™) 0 1525 (AN, X w 8621:205") 0 1526 (AN, X1A8621:200VO) 1544 (B 1260:357) 0 1564 Th: «Entenne, la piece de bois de laquelle pend le voile: antenna» > Dup > Holl / Nie > Cotgr 0 1622 Hobier (57) 0 1642,1662 Oud > Duez / 1660 Oud entinne 0 1660 Lupp6 (181) 0 1661 (ms. Troyes) 0 ca 1680 (SCH 135:24). * ENTERIDE [err.]. 1661 (ms. Troyes). * ENTHENE. 1389 M6zi6res (1,539) 0 1551 (B 236:166). • HANTAINE. 1548 [Marseille]: «l'abre et hantaines fournies de toutes leurs sartyes» (GNO s.v. sarcia). H ANTENNE DE MARINE DES CROISSANTS. 1721 - jambe 4°. H ANTENNE DE (LA) MESTRE. - mestre 2°. H ANTENNE DE/DU TRßOU. -* triou. 11 ANTENNE DE/DU TRINQUET. -> trinquet.

ANTENNE

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APLATIR

• Le lat. tard. antemna (FEW 24,644-45; antainne, anteinne, antienne, antonne et enteride manquent) ou antenna n'a pas abouti directement aux formes frangaises. Celles-ci sont arrivdes sous l'infl. de parlers romans (Italiens) du Moyen-Orient (Villehardouin, Clari, Chiprois, Mdzidres), du gdnois (Gdnes 1246; Rouen 1295,1339,1384), du vdnitien (Da Canal) et, & partir du 16es., de l'occitan (lat. 1180-1225 antenna, GNO; 1248 antena, Blancard 11,91; 1253 antena, Pernoud 49,151 [var. attenna], 1318 antenna, Boislisle 250, 1435 entena, Cais de Pierlas 423; occ. 13'-14's. [1253] antenna, Constans 367, ca 1300 antenna, Raynouard; 1336 entena, GNO; 1491 entenna, GNO; 1509 enteno, Valbelle 27; WestphalCastelnau 133 entena-, Rohe 23 enteno). Le lat. antemna (9es. Abbaye Saint-Philibert, NGN) et le fr. antemne (Rabelais) sont des latinismes isolds. Cf. Fennis 208-09. ANTENOLLE, s.f. 1° 'petite antenne; petite pi£ce de bois de sapin servant en particulier ä soutenir une tente'. * ANTENOLLE. 1691: « ä la rdserve des parteguettes, que j'ay dit fitre d'antenolles, ou autrement de petites pifices de sapin » (SCH 134B:247) 0 1721 Bönat: « Les hastes de tendelet. Ce sont des pieces A'antenolles environ de 20 pieds de longueur, 3 pouces Ά de diametre au gros bout, 2 au petit, pour hausser le tendelet de chaque cöt6 de la poupe; elles apuient sur la parteguete par un bout, et de l'autre sur les batailloles de l'espale » (454). * ENTENOLLE. 1649: «arbre et entenolle » (Arles 667:147). • 2° 'petite antenne servant ä itablir la voile de cape'. 1783 EncM: «Antenolle: c'est une petite antenne pour une voile de mauvais temps. Elle est plus en usage sur les chebecs et sur les felouques que sur les galöres » (> 1794-98 Röding) -1898 Lar (FEW). • < occ. antenola (1333, GNO; cf. 1434 lat. antenulla, anteniola, Cais de Pierlas 421), dim. de antenna, -»antenne (FEW 24,644a, ANTEMNA; 1° manque). ANTHENE, ANTHENNE, ANTIENNE, ANTINE -> antenne. ANTONEUR entonneur. ANTONNE antenne. ANTONNOIR -> entonnoir. ANTREE H. entree. ANTREPRANDRE - entreprendre. ANTRER entrer. ANVESTIR -> investir. AORNER, v.tr. 'parer'. [ca 1130-1650 (FEW)], ca 1320 Chiprois: «tous les grans homes de Jene ä preuve les uns des autres armeent lor gualdes, bien aomees de pluisors coulours » (286). • < lat. adomare (FEW 24,178b), d6r. de omare. APARAILLER appareiller. APARAS pl. - apparat. APARAUX pl., APAREAUX pl., APAREIL -» appareil. APAREILER - appareiller. APAREILLEMENT -> appareillement. APAREILLER, APAREILLIER -> appareiller. APAREL - appareil. APARELLER -» appareiller. APARELZ pl. -> appareil. APARILER, APARILLER, APARILLIER, APARLIER, APAROILLER - appareiller. APHLASTE, s.m. 'ornement de la poupe des galdres romaines, en forme de panache recourbß'. Sans att. ds le NGN. Introuvable dans les dictionnaires. • Empr. au gr. äphlaston, dont d6rive aussi -» aplustre (itymon manque FEW 25). APIGEAR, APIGER appuyer. APLANIR, v.tr. 'rendre (le bois) uni, lisse'. [1487 -1787 (FEW)]. 1691: « L'on cave [...] chaque piece pour les enchasser l'une dans l'autre, ce qui se pratique en cette maniere: l'on aplanit chaque piece par la partie que l'on veut caver, tirant une ligne au milieu et 2 autres de chaque c6t6 [...], qui marquent le bois que l'on doit oster pour les applanir» (SCH 134B:231) 0 1740-44 Ollivier: «Erminette, c'est un outil de fer emmcnchi de bois et qui sert aux charpentiers pour aplanir et doler les pieces de construction ». • Alt. de l'afr. aplanoyer, aplanier, dir. de plain 'uni' < lat. planus (FEW 9,29a). APLATIR, v.tr. 'rendre plat'. [dp. 1331 Guill. de Digulleville (TLF)]. 1697 Barras: «Baderne est une espece de corde platte qu'on fait avec des filets d'un vieux cordage qu'on applatit autant qu'on peut, dont on fait les badernes » (34). • De ->plat adj. (FEW 9,45b, PLATTUS).

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APLIQUER

APLIQUER

APOSTIS

appliquer.

APLUSTRE, s.m. [litt.] 'ornement de la poupe des gal£res romaines, g6n6ralement en forme de panache recourb6'. [1538 Est: lat. aplustre]. 1213 Fet des Romains: «Et se po'l'st merveillier qui vei'st ces nes errer sanz voiles et sanz emplostres, por ce que Ii aviron n'aparoient de nule part ne ne veoit on nule onde remuer au rimer » (434; sens erron6: lä oü ailleurs le traducteur a rendu le lat. aplustre par govemal, emplostre ne repose ici sur aucun mot prdcis ds Lucain, mais sur « genus remi» 'espdce de rame' ds les gloses; cf. 11,170) 0 1819 Boiste (Mat. 1-1,175) 0 1823 Boiste (NGN) 0 1857 Bouillet, Dictionnaire universel des sciences et arts (Mat. 1-1,175) 0 1893 H6r6dia, Trophies·. «Et la flotte captive et le rostre et Γ aplustre» (Mat. 1-1,175). • Empr. au lat. aplustrum, empr. lui-m^rne au gr. äp(h)laston (dtymons manquent FEW 25,6b ou 15a; manque ds les dictionnaires de langue). Cf. au 14" s. lat. amplustrum 'gouvernail' (Sosson 89, GNO, Jal). En italien aplustre (1698, LEI 111,83; aussi port, aplustro). Cf. ->• aphlaste. APOINCTEMENT -» appointement. APOINTE αρροίηίέ. APOINTEMENT appointement. APOINTER - appointer II. APORTER -» apporter. APOSTE, APOSTES pi., APOSTI, APOSTICE, APOSTIL -> apostis. APOSTIS, s.m. 1° 'longue pifece de bois 6tablie extirieurement, sur le C0t6 de la galfere, dans toute la longueur mesur6e par l'emplacement des bancs des rameurs, et sur laquelle sont plantds les tolets; toletiöre'. FIG. 1-15, IX-13, XV-14, XVI-5, XVII-1, XVIII-2, XX-8, XXI-4, XLII-24. • APOSTE [err.]. 1728: « par dessus les apostes » (Mars. 967:40). • APOSTfiS pi. [err.]. 1855 Besch (s.v. cabre). • APOSTI. 1622 Hobier: «galvernes qui se posent sur I'aposti» (34) > Fourn 29 / Dassi6 119; «le long de l'aposty» (57) > Fourn 28 aposti; «I'aposti sur lequel se mettent les rames » (planche) > Mor 701 («les apostis ») / Dassid 132 0 ca 1672: « metre le giron sur Γapostis de la rame opose6 » (GNO s.v. coniller) 0 1691: «Des apostis. C'est une piece qui regne de long en long de chaque cötd de la galere depuis le jouc de poupe jusqu'ä celuy de proue, au delä desquels elle passe de 8 pouces. Elle est endentde sur l'extremitd desdits joucs et sur l'extremitd de tous les baccalats. Elle determine la largeur de la vogue ou autrement du talar, c'est ä dire de toutte l'oeuvre morte. Elle sert ä porter la palmante, et l'on fait dedans pour cet effet des trous quarrdz qui passent au travers, pour y chasser ä force la queue des escaumes qui arrestent les rames. Et pour fortifier cette partie de 1 'aposti qui est affoibli par ce trou, l'on met autour dudit aposti ä chacun de ces trous des petites bandes de fer qui font deux tours ä poupe dudit trou, afin que 1 'aposti ne s'ouvre point quand on y chasse les escaumes ä force. On fait outre ces trous sur cette meme piece 15 trous pour mettre 15 battayolles de fer, qui portent les batayolles de bois et les / filarests. Chaque aposti doit Stre composd de 3 pieces de bois de sapin de 30 ä 35 pieds de longueur plus ou moins, de 9 pouces de hauteur, sur 6 pouces 2 lignes d'epoisseur. Ces pieces doivent fitre empatdes ensemble de 2 pieds V* de longueur et dtre posdes de champ sur l'extremitd des baccalas, avec chacun desquels elle est arrestde d'un cloud [...]. On abat les vives arestes de la partie superieure en chamfrain avec l'herminette pour empescher la rame, dans les deux mouvements qu'elle fait en se haussant et en se bessant, d'y toucher et de les empörter. Mais parce que les rames portant sur I'aposti pouroient, dans le mouvement continuel que elles font dessus, l'alterer et le manger, on enchasse dedans une petite piece de bois de chesne nommde auterelle [...]. / On arreste sur lesdits apostis plusieurs pieces de fer, qui sont necessaires pour quelques services differents (: -» castagnole, ganche, perne, tac)» (SCH 134B:98-100) 0 1757 Marteilhe: «Tout le long de la galfcre, ä droite et ä gauche, contre la bände, rtgne une grosse poutre d'un pied d'dpaisseur, qui forme le bord de la galdre. Cette poutre se nomme I'aposti» (265). • APOSTIL. 1677 Dassiö: « Apres l'on attache le long de la galere une piece que l'on nomme apostil, ädernde sur les baccalas, et qui soütient la palmante. Elle est de 40 pieds de long, 8 pouces de large, et six d'dpaisseur» (126). • APOSTIS sg. ou pl. 1513: «toutes les escaumes des apostis» (B 1232:19yo) 0 1547-50 StolonomU: «Pour l'acoursier, apostis, ragioles» (7) 0 1566 Belleau, Lärmes (11,72) 0 dp. 1622 Hobier: «les apostis sur lesquels se posent les rames» (20) > Mor 701; «les deux apostis, qui sont de la mesme longueur que la tapiere, mais deux fois plus espois, plus droicts, et si peu soubsbaissez qu'ils ne le parroissent comme point. Iis sont ainsi forts, pource que ce sont eux qui portent toutes les rames»

APosns

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APOSTIS

(23) > Dassii 115 > Ozan 292 (+ add.) > Corn / Basn > Tr6v >-» Enc >-» Besch; «cabres posez aux extremitez du cost6 ioignant les apostis» (37) > Fourn 31 / Dassi6 116 0 1641 apostis pi. (Fourn 644) > Enc 7,439a; aposts (sic) pi. (Fourn 646) > Enc 7,440a apdts (sic) 0 1660,1663 apostis pi. -, postice 0 1678: « La ditte [grosse] galere aura de largeur d'un apostis ä l'autre 28 pieds Vi de dehors en dehors »; «La galere [ordinaire] aura de large d'un apostis ä l'autre 25 pieds % de d'hors en dehors» (Mars. 967:129,132) Φ ca 1680: «Les apostis [...] sont de bois de sapin de 30 ä 35 pieds de longueur et de 8 poulces de large sur 6 poulces d'epesseur, endentez d'un poulce sur lesd. bacalas »; «contre Yapostis » (SCH 135:13,15) 0 1684: «Tous les escaumes serons (sie) levez de leur place et les troux des apostis serons bien goldronn6z et bouchez avec de l'estoupe pour empecher que les eaux de pluye n'y croupissent» (Mars. 967:163) 0 1691 apostis sg. (SCH 134B.92); «pour les apostis: 120 [clous de] 12'/2 pouce, pesant] 1 [livre]» (SCH 134B:292); -» aposti φ 1697 Barras: «La balustrade des espales [...] apuye sur Yapostis» (37) 0 1697: «Distance d'un apostis ä l'autre de dehors en dehors: 26 pieds 8 pouces 6 lignes »; « Les apostis: 9 pouces [de largeur], 6 pouces 6 lignes [d'dpaisseur]» (B6nat 486,493) 0 1717 Masse: « Sur les apostis Ton n'y range que deux fers de galore et deux fers d'andriveaux et les cages ä poulles, s^avoir: les cages se placent sur Γapostis, moitii dedans moiti6 dehors, ä la bände oü est le fougon, support6es par deux traverses de bois. Le fer du gardien se met sur Yapostis au banc de l'oste de trinquet, ä la bände senestre. Le fer d'esperance se met sur Yapostis au banc du pilote. Les deux fers d'andriveaux vont sur Yapostis aux bancs des conilles, un ä chaque bände. Les deux fers qui sont en service Ton en met un dans chaque conille »; « L'on ne rompt guere des bacquallars que vous ne rompiez vos apostis; vous ne les pouvez racommoder ä la mer non plus, sinon qu'en luy ajoutant quelsques bancs qu'on a de rechange. Mais si vötre apostis se trouve estre rompu en plusieurs endroits et que vous n'eussiez pas de bois ny de bancs de rechange suffisamment pour le racommoder, vous pouvez vous servir de vos pennons de treou ou bien de la piece d'antäne que vous avez de rechange » (32,127) 0 1721 Bdnat: « Les apostis sont des pieces qui vont depuis le joup de poupe jusqu'ä celuy de prouö de l'un et de l'autre cöt6 de la galere, endent6es sur toutes les exträmitez des baccalats, faisant tout le large de la vogue, autrement le talar de toute l'euvre morte. Les apostis sont composez de plusieurs pieces et doivent dtre de bois de sapin de 33 ä 35 pieds de longueur plus ou moins, 9 pouces de largeur sur 6 pouces 6 lignes d'6paisseur, empatöes de 2 pieds Vi de longueur » (364) 0 1727,1728 Barras apostis sg. (II,176™,539") 0 1728: «Largeur d'un apostis ä l'autre: 34 pans» (Mars. 967:153) 0 1734 Reynoir: «Les apostis sont des pieces pos6es et endent6es sur la tfite des bacalas, regnant d'un joug ä l'autre, terminant la largeur de la galere (et c'est ce qu'on apelle le talar de la galere). Iis ont 40 ä 45 pieds de long, 10 pouces de large, et 6 pouces d'epaisseur, de bois de sapin de Dauphin£, empatds ensemble de 3 pieds » (8) 0 1757 Marteilhe: « Yapostis ou bord de la gal£re » (286). * APOSTY. ca 1672: « Escaume [...], qu'on fait entrer ä plomb dans Yaposty » (GNO). * APOUSTI. s.d. (Coust. Ζ)ώ.) [Genöve] (FEW 23,103a). + APOUSTIS. dp. 1655 en Suisse romande [Vaud, Valais, Genfeve] (FEW; mais M. Paul Bioesch nous informe qu'il s'agit lä d'une representation sur une vue de Geneve; le mot lui-m£me est attest6 en 1702) 0 18" s. (SCH 136:34). * APPOSTAT [err.]. 1510: «trois doubles pour les appostatz desd. galleres» (B 2551:150). APPOSTIS sg. ou pl. 1521: « autant que contient la vogue de la gallere ou autrement les appostisz [...]; lesd. appostisz servans a mectre les rames »; «les tapieres pour les appostis »; « cent huict baccalaz servans pour soustenir les appostis » (BN, fr. 3174:23,24,24™; AN, B677:19VO,20,20V°, les deux premifcres fois transcrits appostifs) 0 1557: « pettite[s] batailholete[s] de fer que sont sur Yappostis » (B 245:260™) 0 1564 appostiz pl. (Arles 573:918). * LA PO(U)STI(C)E [err.]. 1390: « pour refaire la postice de ladicte galee » (Chazelas 11,201) 0 1630 Bouchard: «La poustie ou poustice: c'est le bord de la galere, sur lequel portent les rames»; «sur la poustice » (88,90); -» baccalas. * POSTICE. 1528 Jove: «ilz estoyent serrez contre les postices et pavesades» (298) 0 1660 Oud: «Postija de galera: postice de galere» 0 1660 Duez + 1663 Oud: «Posticci: pieces de bois sur lesquelles on pose les rames (: err. armes ds Duez); apostis, postices » 0 1662 Oud: «Postice de galeres: posticcio ». • 2° 'le deuxiäme rameur d'un banc, ä compter de la coursie'. FIG. XV-2. + APOSTICE. 1630 Bouchard: « Le vogue avant [...]. Son apostice: c'est celui qui tient la premiere manille » (93). + APOSTIS. 1622 Hobier: «Ceux qui les ioignent (: les vogue-avant) s'appellent apostis, les troisiesmes tercerots» (54) > Fourn 130-31 0 1636 Galland (108™) 0 ca 1672: «les apostis ne peuvent

APOSTIS

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APPAREIL

pas mettre le pied sur le banc» (GNO s.v. contre pedagne) 0 1682 Exercice: «Faites faire haut le quartier aux vogavans et apostis! » (6) 0 1703 Barras (1,41) 0 ca 1705 Fontette (345; MMR 5) 0 1717 Masse: «comme aussy, oü vous connoissez qu'il y a un bon vogu'avant, d'y mettre un apostis des mediocres» (41); espalier 1° 0 1721 Bdnat (564) 0 1727 Barras (11,174"°) 0 1729: «le second [de chaque rame est appeld] apostis » (Mars. 967:314). * APOSTY. 1645,1660 Oud: «Aposty: el galeoto segundo del banco» > 1662 Oud: «Aposty, second format d'un banc: posticcio » 0 ca 1700 (Zysberg 188). • Le point de d6part est le lat. tard. appositkius 'ajout6; fauss6' (FEW 25,49a; 2° manque; ne connalt que apostis; «- 23,103a pour apousti). Le sens 1° est ä l'origine une subst. g6noise (lat. aposticium en 1248, Byrne 78; en italien: 1544 Maurand apostissi pi., Dorez 96; 1574 Piombino 9,12™ et 1607 Crescenzio 24,33 aposticcio); le mot est arrivd de lä ä Rouen (1390 la postice = Vapostice ?) et ä Marseille (occ. apostis 1336, BdR, 391E, n° 10:A), d'oü les formes fran;aises, ä l'exception de postice, qui est un empr. ä l'it. posticcio (1614 Pantera; ä Venise ca 1400 postizo, Jal et 1546 posticcio, Tucci 283; cf. FEW 9,166a, PONERE; aussi f.: 14's. et 1614 Pantera posticcia, LEI 111,312, νέη. ca 1400 postiza, Jal; 16® s. postissa, Jal; 1593 Drachio 4 postizza; cf. DMA). Au sens 2°, nous avons affaire ä un mot marseillais empruntd ä l'it. apposticcio (1607 Crescenzio 96; 1614 Pantera posticcio)·, cf. posticcio 'il secondo remo nella galera a tre remi per banco' au 16's. chez C. Da Canal, et (remo) posticcio en 1889 (Guglielmotti, ds LEI 111,312). APOSTY

apostis.

APOTHICAIRE, s.m. 'pharmacien'. [ca 1260-mil. 16's. apot(h)ecaire; ca 1350- 1798 Acad (FEW)]. 1622 Hobier: «Suyvant I'ordre des monstres et payements d'officiers, I'aumosnier suyt le lieutenant, et souvent apres l'aumosnier l'escrivain, le pilote, le comite, comme aussi le Chirurgien et appoticaire, qui en quelques-unes [des galores] se mettent soubs le chapitre qui s'appelle maistrance » (45) > Mor 559 apoticaire 0 1627 (?): « Maladies et parties d'apotiquaire, par estimation, par an: 500 1.» (Jal s.v. gallaire) 0 1630 Bouchard: «Un medecin, un apothicaire» (94) 0 1641: «Au Chirurgien, pardessus ce qu'il a pris ches Vapoticquaire» (AN, B Rich 0 1672 Villette: «toute l'arm6e appareilla » (6) 0 dp. 1678 Guillet > Fur > Basn 0 1687 Desr 0 1717 Masse: «estre prest pour tourner appareiller» (139) 0 1721 B6nat: «quand on veut serper ou apareiller » (426). • < lat. pop. *appariculare (FEW 25,25b) < apparare 'priparer'. L'ancien occitan a connu aparelhar (1°) aux 14'-15's. (GNO), mais par la suite ce verbe ne semble plus avoir έιέ employd.

APPAREILLIER

230

APPOINTEMENT

APPAREILLIER appareiller. APPAREL -» appareil. APPARELLIER appareiller. APPAREULX pi., APPAREÜX pi. -»appareil. APPARILLIER -» appareiller. APPAROILZ pi. -» appareil. APPARTENANCE, s.f. (souvent pi.) 'ce qui appartient ä qc., accessoires' (* att. gal.), [dp. ca 1170 Rois (TLF)]. 1384: «recepte d'engins et des appartenances »; «les aumaires derriöre et les appartenances [...]; les tambres et leurs appartenances » (Br6ard 66,76) 0 1525: « Ung autre treau [...] et ung autre trinquet [...] avec toutes leurs appartenances »; «Somme totalle [...] du corps de lad. nef avec ses appartenances » (BN, Clairambault 325:9402,9403; AN, X1A8621:207). • De appartenir '6tre la propri6t6 de, faire partie de' (FEW 25,34b, APPERTINERE). APPARTENIR, v.intr. 'venir, souffler (d'une direction donnie, en parlant du vent)'. 1717 Masse: « en vous mettant espaze et pouigneaux [...], lors que le vent appartient plutost ä la droitte qu'ä la senestre, il faut avoir vötre antäne de meistre ä la bände senestre et celle du trinquet ä la droitte» (63; Mars. 967:459 «lors que le vent est plus i la droite»). • Emploi particulier du sens g6n6ral de 'fitre la propridtd de', empr. ä *appartinire, alt., d'aprfes pars, acc. partem, du bas lat. appertinire (FEW 25,34a; sens manque). APPERAUX pi.

appareil. APPLANIR - aplanir. APPLATIR

aplatir.

APPLIQUER, v. 1° intr. 'aborder, ddbarquer' (* att. gal.). ca 1310 trad. d'Aim6 du Mont Cassin: «Adont li Calabrois [...] passerent la mer, et applicant ä la cit6 de Messine » (Gdf s.v. apliquier) 0 « 1638 (FEW; cf. Gdf s.v. apliquier et NGN). • 2· tr. 'apposer, attacher'. [dp. 1314 Mondeville (FEW)], ca 1705 Fontette: «une aiguille, qui est une piece de bois dont on applique une teste contre l'arbre [...] du cot6 que l'on doit mettre en quille» (383; MMR 85 aplique) 0 1734 Reynoir: « Les balustres sont apliquis contre le joug de proüe »; «l'aiguille apliquie ä la rode de poupe prend fondement ä la femelle dud. timon » (8,13). • Empr. au lat. applicare, propr. 'plier contre' (FEW 25,38a,39b). APPOINCTEMENT -»appointement. APPOINCTER - appointer II. APPOINTE, I" part. pass6/adj. 'qui regoit une plus grosse paye que les autres'. [dp. 1579 H. Estienne: «Soldat appointi» (TLF, FEW)]. 1641: «soldats appointez (: sur la Vigilante) χ (AN, B'77:165vo). • 2* s.m. 'sous-caporal'. [1611 Cotgr- 1759 Rich (FEW)]. 1641: «4 caporaux [...], quatre apointez [...] et 42 soldats» (Fount 648) 0 1697 Barras: «Apointi est un soldat qui ne fait point de faction que celle de se promener la nuit sur le coursier, visiter les sentinelles, et voir si les soldats font leur devoir; il doit leur empescher de faire du bruit, du desordre et de se quereller; chaque sergent a un apointi dans son escouade » (22) 0 1765 Ordonnance capitaine 5" Φ 1783 EncM: «Appointi, autrefois anspessade, bas-officier immddiatement au-dessous du caporal; ce terme est commun au service de troupes de terre et ä celui de la marine ». • 3° s.m. 'matelot qui re Ozan 323 appointemens 0 1677 Dassid: «Un capitaine [de galfcre] pour ses apointemens, ä 250 1. par mois [...], au lieutenant, ä 83 1. 6 s. 8 d. par mois»; «Un capitaine pour ses appointemens, & 250 1. par mois, et pour huit mois» (169,171) 0 1693: «aux mimes appointements qui lui (: au mattre peintre des galöres) seront ordonnds par nos dtats» (Masson 214) 0 1697 Barras:

APPOINTEMENT

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APPRF.CCIER

«Apointement est une somme d'argent que le Roy donne ä chaque officier » (22). • De appointer I, 2° (FEW 9,592a, PUNCTUM). APPOINTER I, v.tr. V 'prdparer, mettre en dtat'. [ca 1260 Boileau (TLF) -1501 apointier, 15'-16's. appointer (FEW)]. 1406-09 Boucicaut: « Adont fist tantost appointer son navire »; « et leurs voiles prirent a ployer que ne leur nuisissent, et a toutes leurs choses a bien appointer»·, «vous qui es lids [...] en nombre de navire presque le double, et qui de fait appensd avids appoints vostre besongne » (220,262,287). • Τ 'assigner de l'argent, dor.ner des gages, rdtribuer'. [dp. 1468 (FEW)]. 1629 Baudoin: «par la diligence du general Valette, qui supplda la chiorme de rameurs volontaires maltois liberalement appointez et payez en deniers et en grains » (432). • < point, propr. 'endroit ou moment ddtermind; dtat' < lat. punctum (FEW 9,590b,591b). APPOINTER II, v.tr. 1" 'tailler en pointe, aiguiser'. [dp. 1176-81 Chev. au Lion (TLF)]. 1504: «une flambe my party par moictid desd. couleurs de long de cinquante aulnes et large par le hault jusques ä la moictid de quatre lez de taffetas et l'autre moictid en appoinctant vers la queue et fendu de trente aulnes de long a commencer du bout d'enbas» (AN, X la 8621:201; cf. Jal) 0 1564: « pour appoincter 12 Ib. de cloux vieulx, au mareschal [...] 4 d[eniers] [...]; pour appoincter 53 cloux au susd. mareschal» (Aries 573:918). • Τ 'rdunir bout ä bout par un fil (les laizes d'une toile)'. [1701 Basn-1932 Acad (FEW)]. 1691: «Le premier fez [de la voile] etant ainsy prepard, on I'apointe par le grand cötd i la toile»; «Le second fez etant ainsy prepard, on le renverse bout pour bout, et pour Yapointer ä la toile [...] on prend ä l'extremitd du poisson de l'antenal du second fez [...] un poind ä angle droit de l'autre cötd de la toile »; « Tous les fez estant appointez les uns avec les autres » (SCH 132:115,116,120) 0 1729: «Lors que la tende est cousue, on la double pour prendre le milieu et y pozer le mizelin [...], qui est de canevas et qu'on double encore pour prendre le milieu et 1 'appointer sur chaque fds de la tende » (Mars. 967:292). • < pointe 'extrdmitd d'une dtoffe que Ton coud sur les cötds', ddr. du sens gdndral < lat. puncta (FEW 9,579b-580a). APPOINTIER -» appointer I. APPOINTILLER, v.tr. 'dtayer'. 1513: «et au surplus seront tenuz lesditz prdfachiers appointiller et taquer lesdites galldres» (BdR, Β 1450:88™, ds Spont 423 n. 5). • De - pointiller (manque FEW 9,577b, PUNCTA), ou plutflt empr. direct ä l'occ. apontilhar (1440) ou ä l'it. appuntellare. APPONTELLER, v.tr. 'dtayer*. 1513: «incontinent qu'ilz auront mys et retird [...] lesdites galldres dedans ledit tercenal, bien et deuement appontellies et triqudes » (BdR, Β 1450:88™, ds Spont 423 n. 5). • < occ. apontelar (peut-fitre 1336, -»ponteler, 1503, GNO), qui est ou bien un ddr. de pontelar (-» ponteler) < it. pontellare, ou bien un empr. direct ä l'it. appontellare < pontello < ponta < laL puncta 'pointe' (manque FEW 9,580ab). Cf. en 1434 lat. apontellare, appontellare (Cais de Pierlas 420,423). APPORTER, v.tr. Venir porter (qc.)'. [dp. fin 10" s. Liger, d'abord aporter (FEW)]. 1298 Polo: « si bien que le mercant, entre le nol et droit dou grant kan, la moitid de tout ce que il aportent» (159) 0 1441 Piloti: «Et avecques / Celles galdes [ils] opponent toutes leurs marchandises en Alexandrie» (138-39) 0 1443: «une barque qui les a aportez aud. Villefr[anche]» (ms. Lille) 0 1536: «deux barques qui ont apporti les escarres pour les galleres» (GNO s.v. escarre) 0 1538 Est: «Advehere: apporter par eaue» > 1539,1549 (s.v. apporter) > Th > Dup > Nie. • < lat. apportare (FEW 25,46a). APPOSTAT, APPOSTIS - apostis. APPOTICAIRE, APPOTYCAYRE - apothicaire. APPRANTIF, APPRANTY, APPRATIF apprenti. APPRECCIER appricier.

APPRECIATEUR

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APPR6TER

APPRECIATEUR, s.m. 'expert chargi d'ivaluer le prix'. [1509 (TLF) -1771 Triv (FEW)]. 1545 apreciateur appretier. • Empr. au lat. mid. appreciatorem, acc. de appreciätor < appretiare, -» appretier (FEW 9,374b, PRETIUM). APPRECIATION, s.f. 'action d'ivaluer le prix'. [dp. 1389 (FEW)]. 1544: « avons faict faire serment de bien et deuement aprecier et extimer les choses contenues aud. inventoyre [...]. Laquelle avaluation et apreciation ont faict l'une chose apres l'autre comme s'ensuyt: Premierement, la grant voille [...] 312 l[ivres] t[ournoi]s » (B 1260:361). • D e - , appricier (FEW 9,374b, PRETIUM). APPRECIER, v.tr. 'ivaluer, fixer le prix'. [dp. 1391 (FEW)]. 1544 aprecier -» appreciation 0 1545: «dix costiires, appreccie par lesdict apreciateurs ä dix caratz » (B 1260:457, ds NGN). • Empr., d'abord comme terme juridique, au lat. tard. appretiare < pretium 'prix' (FEW 9,374a). APPRENTI, s.m. 'celui qui apprend un mitier'. * APPRENTI. [1175-13° s. aprentä; 1280-16's. apprentis·, 1357 et dp. 1538 Est apprenti (FEW)]. 1643 Mor: «Calfats, compagnons charpentiers, calfatins, apprentis» (559; < Cleirac apprentif) 0 1649 ap(p)ranty (Aries 667:147) 0 1691 Ordonnance II.ix.4: «Ceux (: les charpentiers et calfats) qui auront deux ou plusieurs apprentis dans les lieux oü il y aura des enfans renfermis, seront tenus d'en prendre un de l'höpital, auquel les directeurs fourniront les outils, nourriture et vitements nicessaires» (Isambert XIX,312). • APPRENTIF. [1260 -1867 (FEW)]. 1636 Cleirac: «les apprentifs charpentiers» (3; 1647:7 et 1660:4 apprantifs)·, «Calfatins, sont les apprentifs ou valets » (3; 1647:7 appratif; 1660:5 apprantif) > Mor 559 apprenti (cf. supra) / Fourn 9 s.v. maistre d'ache 0 1678 Guillet: « Pages, mousses, ou gargons: ce sont les jeunes gens de l'iquipage comme des ilives de la navigation, ou apprentifs matelots » 0 1687 Desr: «Les mousses, sont les gargons du vaisseau, ou des aprentifs matelots» 1701 Basn (< Ablancourt). • Apprentis (> apprentif par chang. de suff.) est formi, avec le suff. -is (< lat. -ictus) et un t, de apprendre < lat. apprehendere, propr. 'saisir' (FEW 25,50b). APPRENTIF apprenti. APPREST appret. APPRESTER -» appreter. APPRilT, s.m. 'priparatifs', spdc. 'tout ce qui est nicessaire pour la construction, agrds'. [dp. ca 1307 Guiart (TL); d'abord aprest, apprest, puis appret 'action d'appriter' (BW, FEW)]. 1547-50 Stolonomie: «ie feray premierement mention de tout Γapprest qui est necessaire ä faire les galeres »; «L'apprest des galeres et coust de chescune d'icelles»; «les provisions en gros de toutes les choses pour Yapprest de toute l'armie»; «il souffira que ledict arcenal soit plustost par maniere de reduict aulx apprestz et munitions de ladicte armie» β,δ,όδ" 0 ,^) 0 1548: «il s'en fera meilleure dilligence a Yapprest desd. galleres neufves» (BN, fr. 3118:1). • De appreter (FEW 9,318b, PRAESTO). APPRETER, v.tr. 'priparer, mettre en itat (des navires, etc.)' (anc. pour gal.). [dp. fin 10° s. Passion; d'abord aprester, apprester (FEW,TLF)]. ca 1100 Roland 2624: «Ses granz drodmunz en ad fait aprester»; 2627: «Tut sun navilie i ad fait aprester» 0 1160-74 Wace, Rou 11,630: «a la mer vint tout droit, son navie apresta» 0 ca 1170 Thomas, Tristan 1303: « Vait s'en pur sun ere (: 'voyage sur mer') aprester» 0 ca 1180 Partonopeus 1954: «Sa bele nef voit aprestee» 0 ca 1200 Athis 13841: «Et d'aprester n6s et galies» (Hilka 11,175) 0 ca 1200 Jourdain de Blaye: «lor navie, / ki lor estoit aprestee et garnie » (TL s.v. garnir) 0 1218-43 Novare: «II vint au port; les galees furent ariv6es et le passage tout apreste» (10; Chiprois 34) 0 ca 1220 Beuve de Hanstone: «Fist deux galies dans Bueves aprester» (TL s.v. rime) 0 I er tiers 13's. Florence de Rome: «V6ez ci le navilie garni et aprester. (TL s.v. garnir) 0 1337: «Et doit livrer le dit Ayton [Dona] [...] toutes [les galfcres] aprestees et appareilliies et prisi6es de partir de Gennes» (Molinier 211) 0 1339: «pour aprester et faire delivrer les galies de l'armie» (Delisle 1871:224) 0 ca 1370 Machaut 3793: «Car nos naves et nos galies / Sont garnies et apresties »; 6057: «leurs galies, / Pris de 200, bien aprestees » 0 1378: « mettre sus et faire apprester le navire» (Chazelas 1,255) 0 3 e tiers 14es. Deschamps: «Deux mas y a, mainte antene

APPR£TER

233

APPROCHER

aprestee»·, «mainte rime aprestee / Pour naviguer» (1,188; IV,342) 0 14e-15es. Chron. de Savcye: «sy firent apprester naves, gallees, caresvelles» (Jal s.v. caresvelle) 0 1406-09 Boucicaut: «L'endemain a matin, le mareschal fist mettre des galees et ses gens en tres belle ordonnance, et tous apprester de combatre » (215) 0 1487 Le Bfcgue, trad. Polybe: «les Cartagiens [...] avoient apresti plus grant classe ou il y avoit 300 cinquante nefz»; «en ceste maniere appresterent les Rommains deux cens nefz» (c lvob, e 2vob) 0 1489-98 Commynes: «aprester une tr£s grousse armde ä Gennes» (111,31) 0 1534: «apprester aucunes naves» (Weiss 11,188) 0 1538 Est: «naves expedire: accoustrer, apprester» (s.v. expedio) > 1539,1549: «Apprester navires: naves expedire» > Th > Dup > Nie 0 1557 La Vigne 4 Γένέςιιε de Lodfeve [Adrinople]: « des galldres qu'il avoit fait apprester pour garder son archipellago »; «pour apprester I'armdc» (Charrifere 11,386,387) 0 ca 1672: «ä cause du camara qui a presque tousjours un phanal allum0 pour aprester les cables et autres cordages » (GNO s.v. camara); « ce sont eux (: les conilliers) qui aprestent le fer quand on veut donner fonde » (GNO s.v. conillier). • < lat. tard. *apprestare < praestus 'prfit' < adv. praesto 'ä portie de main' (FEW 9,317b-318a). APPROCHE, s.f. 'action de s'approcher'. [dp. 1530 Palsgrave (FEW)]. 1555 Codignac ä Henri II: «qu'ils (: les Turcs avec leurs galfcres) promettoient de faire toujours espaule aux vostres, en costoyant tantost d'une bande, tantost d'autre, selon que le vent les portoit, jusqu'ä ce qu'ils eussent le temps de pouvoir faire les approches, et essayer par batterie et assaut de le prendre (: La Bastide en Corse)» (Charrifere 11,354 n.). • De -> approcher (FEW 25,54a, APPROPIARE). APPROCHER, v. 1° tr. '(faire) venir pr£s de, aborder'. , [dp. ca 1170 Erec (TLF)j. ca 1180 Montage Guillaume 3344: «Trois jours entiers lor a cis vens dur6, / Palerne aprochent, cele rice citd » 0 1240-80 Baud, de Cond6: « por aprochier de port» (TL s.v. mast) 0 1249 Sarrasin: « Quant nous aprochasmes de la rive [...]; quant nous aprochasmes de terre » (4) 0 ca 1285 Brendan: «il aprochierent le rivage» (135; var. aproismier, lat. appropinquare) 0 1480: «Et est le hable ou port dangereux ä approcher» (Schefer 61) 0 1507 Marot: «s'il approchoit mon hable» (121) 0 1538 V6ga: «voulans aprocher pour entrer au port» (380) 0 1542 Vandenesse: «Et ne pust estre tant diligent que lesdictes gal6res franchoises ne les approchassent ä ung traict de canon» (202) 0 1604-29 Ordonn. Malte: « apres qu'on aura mis dedans [...] les chalouppes et les esquifc, qu'il ne soit permis a aucune autre barque ύ.'approcher ou ioindre lesdites galeres » (271; AOM 1654:92 accostarsi) 0 1629 Baudoin: «il approcha ses galeres du port» (413) 0 1660 Lupp6: «nous descouvrismes un vaisseau auquel donnasmes chasse catre heures. La capitaine et la patronne \'approchare[n]t les premyeres, et luy tirant chascune deus canonades »; « nous descouvrismes un vaisseau et 1'aprochasmes a portöe de mosquet» (82,93) 0 1697 Barras: « Abord se dit encore des ports ou plages que Ton veut aprocher» (14); « Aramber est aprocher un bastiment, aller ä l'abordage» (22; < accrocher ds Guillet). • 2" pron. 'venir prfcs de'. [dp. 1176 Cligis (TLF)]. 1306-09 Joinville: «il n'i ot onques galie qui de la s'aprochast» (213) 0 148998 Commynes: «ladite galeasse [...] s'approucha si prfcs de terre» (III,39) 0 1538 V6ga: «nous approchant pour prendre de l'eau» (382) 0 1548: «le surplus (: de la flotte) s'aprochoit pour se joindre toute ensemble» (BN, fr. 3118:7) 0 1559 Amyot, "Antonius": «eile (: Cleopatre) fit lever de la poupe de sa navire un pannonceau, et ainsi Antonius i'en aprocha» (616) 0 1600 "Dessein pour aller bruler les vaisseaux de Tunis" [Marseille]: «Les galeres s'approcheront si prez qu'elles pourront» (ZRPh 90,453) Φ 1622 Hobier: «pour tenir [les bacalas] en estat et empescher qu'ils s'approchent les uns des autres» (22) 0 1675 Villette: «Elles (: les galöres d'Espagne) firent pour lors mine de s'approcher, mais M. de Tourville les fit bientost esloigner » (28) 0 1697 Barras: « Venir ä bord est se transporter dans une galere ou autre batiment, ou s'en aprocher » (67) 0 Mil Masse: «il faut [...] s'aprocher autant qu'on peut pour donner les secours »; «la galfere patronne ί'estant approchie de terre » (130,144). • 3° intr. 's'avancer (vers)'. [dp. 14cs. (FEW)], ca 1285 Brendan·. «Tant aprochierent a l'isle devant dite dusque a cele eure que li nes s'aresta ou rivage» (63; lat. approprinquare) 0 1392-93 Melusine: «ilz approucherent de l'isle de Collos» (90) 0 1406-09 Boucicaut: «la mer devint si grosse que les galees ne pouoient de terre aprocher» (249) 0 1489-98 Commynes: «une fortune de temps les garda i'approucher» (111,213) 0 1622 Hobier: «fourcats [...], qui tous s'estrecissent et se haussent d'autant qu'ils approchent des extremitez»; «[les] coudelates [...] appetissent d'autant qu'ils approchent du milieu» (14,21) 0 1629 Baudoin: « qui empescha que la galere ne peust approcher de terre »; « Dragut [...] fit aussi approcher

234

APPROCHER

APROISMIER

les siennes ä vogue large» (381,393) 1687 Desr: «Avoir gaigni sur un vaisseau, c'est ä dire avoir cingl6 mieux que lui et en avoir approchi. Nous avons gaign6; cela se dit lorsqu'on a approchd de quelque chose » 0 1697 Barras: « Abord [...], c'est aller dans une galere ou autre batiment, ou meme en aprocher»; «on aproche d'elle ä la portfe de la voix» (14,16). • < lat. tard. appropiare (FEW 25,53ab). APPROPRIER, v.tr. 'rendre propre, prdparer pour l'usage'. [dp. ca 1220, d'abord aproprier (FEW)]. 1687 Desr: «Quartier maitre [...], qui a le soin [...] de faire aproprier le vaisseau » 0 1757 Marteilhe: « Premifcrement, on visite les cables des ancres dans la galore, cnsuite tout le cordage neuf s'approprie et on le passe ou tiraille autour de la galore ä force de bras pour le rendre souple et plus maniable » (313). • Empr. au lat. m6d. appropiare, propr. 'attribuer en propre' < lat. proprius 'qui appartient exclusivement ä une personne' (FEW 9,460ab). APPROUCHER

approcher.

APPUI, s.m. 'ce qui sert ä soutenir'. [dp. 1528 (TLF)]. 1734 Reynoir: «Les dormants [...], servant d'apuy et de fondement aux lattes et lattons [...]. La chelamide [...], servant d'apuy i l'arbre de mestre » (6). • < 'action de soutenir', dir. de - appuyer (FEW 25,42a, *APPODIARE). APPUYER, v. 1" pron. 'prendre appui sur ou contre qc.'. [dp. ca 1100 Roland (FEW)]. 1734 Reynoir: «l'une des branches [des bittons] s'apuyant au joug et l'autre sur la tapiere »; « L'arbre de trinquet [...], s'apuyant au chapeau des bittes » (8,13). • V tr. 'soutenir par le moyen d'un appui'. [dp. ca 1175 Becket (TLF)]. 1521: «fault 48 pedaignes, qui est le petit banc contre lequel les forsaires appuyent ung pied quand ils voguent» (BN, fr. 3174:24TO; AN, B677:20VO) 0 1622 Hobier: «les bandins (sur lesquelz on s'appuye estant debout dans la pouppe)» (32); «une longue corde (: de la tente), appuyie sur de gros bastons ronds » (37) > Mor 704; « L'escontre qui appuye la flesche sur la pouppe » (planche) > Mor 701 appuie / Dassi6 132 0 1697 Barras: «[l'anguille du canon de coursie] est apuyie par dessous sur les lattes » (21) 0 1734 Reynoir: «leurs moustaches, qui sont apuyies d'un bout sur les balustres »; « Clef de l'arbre de mestre [...] pos6e ä travers du courcier, apuiie contre l'arbre » (8,13). • 3· intr. 'prendre un point d'appui sur'. [dp. 1690 Fur (FEW)]. 1697 Barras: «II y a aussi d'autres pieces de bois de sapin qu'on appelle badairs [...]; ils apuyent par leurs extremitez contre la plus haute fourrure, oü l'on les arrete avec un clou de chaque bout»; «Cette balustrade [...] entoure deux costez du porteau et appuye d'un bout contre la balustrade de poupe»; «Trinquenin, bordage exterieur qui apuye sur le contau» (34,37, planche) 0 1721 B6nat: « L'une des branches (: des courbatons du pied droit) apuye sur le dragan » (438). • 4° tr. 'charger, faire enfoncer dans l'eau (en parlant d'un navire)'. * APIGEAR, APIGER. ca 1672: «une galore marche mieux estant apigeade, c'est ä dire le corps estant bien chargd et enfonc£ dans l'eau» (GNO) 0 1856 Bonnefoux/Paris: «Apigt, se dit d'un navire pas enti£rement charg6, mais suffisamment pour naviguer » (GNO). * APPUYER. ca 1705 Fontette: «etant dangereux dans une grosse mer que la galere ne se trouva point appuyie ä la Ste Barbe »; «tenir [les galores] egalement appuyies, c'est ä dire que l'avant ne fßt pas plus enfonc6e dans l'eau que l'arriere [...]; une galere qui sera appuyie sur une meme ligne coulera plus facillement et ne tourmentera pas tant dans une grosse mer » (385,388; MMR 90,98 apuyie). • < lat. m6d. 'appodiare 'appuyer' (FEW 25,41b; 4° manque) < podium. Apigear / apiger est un empr. au corr. occitan apiejar, apiejä (cf. FEW 25,42a). APRANTY -» apprenti. APRECIATEUR -» appriciateur. APRECIATION -» appreciation. APRECIER -» appricier. APRENTIF apprenti. APRESTER -. appreter. APROCHER, APROCHIER -» approcher. APROISMIER, v.tr./intr./pron. '(s') approcher de' (* att. gal.). [fin l(fs. Passion -13° s. (FEW)]. V quart 12® s. Guillaume: «Naviries est, ki apruismet vers terre» (TL s.v. navilie) 0 1213 Fet des Romains: « Li uns fu en une nef qui se fu tant aproismiee a une autre nef de Romains, que eil gita sa main au bort» (413) 0 1267-75 Da Canal: « Onques ne ve'istes si bele chase,

APROISMIER

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ARBALESTRIERE

que lors quant les Veneciens aprosmoient d'iaus» (Limentani 106) 0 ca 1285 Brendan: «Quant ii furent aproismie a cele isle »; « Com il fuissent aproismie au rivage »; « Comme il aproismaissent au liu ou il devoient descendre de le nef» (23,35,53; var. aprochier ou absent; lat. appropinquare). • < lat. approximare (FEW 25,55a). APROPRIER - approprier. APROSMER, APRUISMER -»aproismier. ΑΡΤΕ, adj. 'propre ä\ [1377 Oresme - 1675; Vieilli' 1690 Fur - 1771 Tr6v; de nouveau dp. 1845 Besch (FEW)]. 1547-50 Stolonomie: «gens aptes ä la rame pour voguer» (67™) 0 1555 Fourquevaux: «le pais de Provence rend une infinitd de personnes aptes de nature et fort inclinis au navigage» (106) 0 fin 16® s. Guidon: « Par les anciennes constitutions, si aucun marinier pendant le naufrage, ou durant le combat de mer, avoit rob£ et ρίΐΐέ aucune chose servant au navire, ou frauduleusement empörte et receli les / utenciles d'iceluy, empeschd la salvation pour le faire precipiter ou donner occasion au naufrage, la perte des biens estant de gTand valeur, ils estoient fustigez et mis aptes aux galeres pour trois ans, ou releguez aux oeuvres publiques pour le mesme temps » (358-59). • Empr. au lat. aptus, propr. 'bien joint' (FEW 25,62a). APUIER . appuyer. APUY - appui. APUYER -» appuyer. AQUEBOUZ - arquebuse. AQUIPPAIGE Equipage. AQUIPPER -» iquiper. AQUITRANER, v.tr. 'goudronner'. 1526: «Plus le grand arbre neuf Ιϊέ, et engins de sarcie neufve acquitrannee avec la grand gaige (...) garny de sarcye acquitrannee» (AN, X1A8621:200) 0 1548: «Deux gumenetes, une aquitranee et une blanche» (B 232:50). • < occ. quitran, -» goudron (FEW 19,90a, ar. QATRAN), 6ventuellement par chang. de pr6f. de -» enquitraner, ou bien form£ directement sur l'anc. occ. alquitran. •ARADOU, adj. 'sujet ä faire arer une ancre'. 1717 Masse: « un mauvais fond qui est arradou ou de mauvaise tenüe » (109; id. Mars. 967:486). • < occ. arar, -»arer (manque FEW 25,82a, ARARE), avec le suff. -adou < lat. -atöre. ARAIN -» airain. ARAMBAGE arrambage. ARAMBER -» arramber. ARAN -» airain. ARANQTJER arranquer. ARBAGE, ARBAIGE herbage. ARBALAISTE, ARBALAISTRE, ARBALAITE -. arbalite. ARBALAITIERE arbalestriire. ARBALESTE arbalite. ARBALES TIER arbalestritre, arbalitrier. ARBALESTIERE -» arbalestritre. ARBALESTILLE arbalestrille. ARBALESTRE -> arbalite, arbalestriire. ARBALESTRIE arbalestriire. ARBALESTRIER arbalestriire, arbalitrier. ARBALESTRIERE, s.f. / -IER m. 'planche servant ä consolider le banc des rameurs et ä augmenter l'espace oü peuvent se placer les soldats'. FIG. 1-17, IX-8, XI-7, XV-12. * ABALESTRIERE (?). 1717balestriere. * ALBARESTIERE. 1540: «quarante troys albarestieres.. (B 1260:185) 0 1544 (B 1260:362*°) 0 1548 (B 232:50). * ALBERESTIERE. 1539 (B 1260:85™). * ALBERESTRIERE. 1539 (B 1260:84; aussi Β 1260:107, GNO s.v. albarestriere). * AMBALUSTIERE. 1721 B6nat: «Les ambalustieres sont de bois de sapin, ayant 4 pieds Vi de longueur, 1 pied 3 pouces de largeur vers le filaret du courroir, du cöt6 de la potence 10 pouces de largeur et Wi d'dpaisseur. Elles servent pour atacher les potences des bancs et s'apuyent contre les filarets du courroir pour les tenir fermes ä cause des maneuvres. Elles servent encore de lits en partie aux soldats» (515). + ARBALAITIERE. 1512-13: « 10 tables d'arbalaitieres » (Β 1232:31). * ARBALESTIER m. 1662 Oud: «Arbalestiers de galere: balestriere, filari ». * ARBALESTIERE. 1551: «Tränte cinq arbalestieres» (B 232:110") 0 1622 Hobier: «Ainsi reste de toute la largeur de chacun costd 3 pans qui sont pour ceste arbalestiere, ainsi nomm6e ä cause des arbalestes, dont on usoit anciennement, oü se met partie de la soldates/que, avec mousquetaires » (2829) > Jal 0 1643 Mor arbalestriere + arbalestrille 1622.

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ARBALESTRIERE

* ARBALESTRE [err.]. 1551: « arbalestres, pavezade et rambades» (Β 236:147). * ARBALESTRIE [err.]. 18es.: « Banquette. Arbalestne. Pedagnon» (SCH 136:38). * ARBALESTRIER m. 1677 Dassii: « Les arbalestriers sont de quatre pieds, de 15 pouces de large et deux d'6paisseur; il en faut 25 de chaque costd » (126). + ARBALESTRIERE. 1547-50 Stolonomie: «Fault aussi quarante huict arbalestrieres, qui valent, ä quatre solz la piece, neuf livres douze solz ts » (8) 0 1548 (B 232:3,5™,38) 0 1551 (B 236:167"°) 0 1622 Hobier: « et de plus ont encores environ deux pans, et le dessous de I'arbalestriere qui regarde dans la mer pour la commoditi des formats qui appellent cet endroit le ramier» (28); « Les arbalestrieres oü se mettent les soldats. Les bancs oü se mettent les formats sont entre les arbalestrieres et la coursie» (planche) > Mor 701,702 arbalestiere / Dassii 132 0 1660 Luppö: «Le reste de la soldatesque doit estre desparty(e) le long des fillarets par les arbalestrieres, quy seront remplyes sellon le nombre d'hommes qu'ons aura» (162) 0 1674 Duez (s.v. [it.] ballestriere, Jal) 0 1691 Ozan (ici d'une source inconnue): « L'arbalestriere est le poste oü combatent les soldats le long des apostis et des courroi[r]s, ordinairement derriere une pavesade» (292) > Corn / 1751 Enc: «Arbaletriire, c'est le poste oü combattent les soldats le long des apostis et des courtois (sic), ordinairement derri£re une passevande (sic) ». + ARBALESTRILLE [err.]. 1622 Hobier: «[les soldats] ont pour leur poste [...] les arbalestrilles et les rambades » (54) > Mor 704 arbalestiere / Fourn 95; «lors qu'ils (: les formats) reposent, qui n'est que sur le bois de leurs bancs, et celuy de Γarbalestrille lors qu'elle n'est pas occupee par les soldats » (55) > Fourn 131. * ARBALßTRIliRE. 1783 EncM. (< Ozan ou Corn arbalestriere) Φ 1866 Lar. * ARBALfrTRlfiRE. 1751 Enc arbalestriere. * ARBALLESTlfiRE. 1604 Brantöme (111,254; < 1548 Entr6e d'Henri II ä Lyon). * ARB ARESTIERE. 1521: «bois blanc [...] pour les arbarestieres» (BN, fr. 3174:24; AN, B'77:20VO arbarestriere). •k ARBARESTRIER m. 1677 Dassid: « Ensuitte, on pose les arbarestriers qui s'attachent ä la potence et aux courroirs, afin de tenir les bancs fermes et empescher qu'ils ne branlent pas » (126). *• ARBARESTlfiRE. 1521 arbarestiere. * AUBARESTIERE. 1526: «les aubarestieres » (Β 1260:19VQ,48VO) φ 1557 aulbarestiere (Β 245:260VO) 0 1558 aulbarestiere (B 233:441™,497"°) 0 ca 1672: «L'aubarestiere est une table qui est clouöe au courredou et enchassde au bout de la potency affin que le banc soit ferme quand les formats y mettent les pieds dessus quand ils veulent ramer, et eile sert de lit au vogue avant» (GNO s.v. albarestriere) 0 1677 Dassid -» cap de garde 0 ca 1680: « Les aubarestieres [...], qui tiennent les bancs bridds quand la chiourme tombe dessus et qui servent aussy pour coucher les soldats, sont de bois de sapin de 4 pieds Vi de longueur» (SCH 135:18) 0 1691: «On fait ä la teste de ces pieces (: les potences des bancs) un autre tenon qui entre dans le banc, et une dent de chaque c6t6 au dessous qui sert ä enchasser la teste de l'aubarestiere, qui porte dessus»; «Des aubarestieres. Ce sont des pieces de planches de bois de sapin qui servent ä arbouter les potances des bancs et empescher qu'ils ne s'ebranlent par l'effort que font les formats en tombant dessus. Elles portent pour cet effet par une de leurs extremitdz contre les potances des bancs, qui se trouvent enclav6z (: enclavdes) / dedans par l'entaille que l'on y fait, et elles portent par l'autre contre le filarest du couroir, sur lequel elles sont appuyöes et arestöes par une rablure que l'on fait sur ledit filarest, car l'on coupe l'extremitd des tables du couroir vis ä vis lesdittes aubarestieres d'un pouce Ά pour leur donner lieu de porter sur le couroir. L'on en met autant que de bancs, dont elles ont chacune le numero. Elle servent aussy ä porter le pied des soldats, lorsqu'ils reposent sur le couroir, n'etant (: celui-ci n'6tant) pas assez large pour leur donner toute l'estendue qui leur est necessaire. On donne ä ces pieces 4 pieds Vi de longueur, 13 pouces de largeur ä Pextremit6 qui porte sur le filarest du couroir et dix ä l'autre, sur un pouce 3 lignes d'epoisseur. On les arreste avec deux clouds, que l'on oste quand on veut, sur le filarest du couroir par la partie qui porte dessus, afin que l'eau ne les puisse empörter lorsque l'on couche la galere en espalmant. L'autre extremitd, qui porte contre la potance et qui est enclav6e dedans, est soutenue par 2 dents que l'on laisse expres ä laditte potance, sans quoy elle pouroit couler en bas» (SCH 134B:153,158-59) > Jurien 187 0 1697 Barras aubarestiere (28,planche) 0 ca 1705 Fontette: «on cueille la Cime [du bragot des ostes] sur l'aubarestiere pres l'escaume» (363; MMR 43) 0 1721 Bdnat: «Les aubarestieres. Ce sont des pifeces droites que l'on met pour rafermir les potences des bancs, apu'ides entre les filarets des deux couroirs pour tenir les bancs fermes ä cause des maneuvres. Elles servent aussi en partie de lit aux soldats et doivent 6tre de bois de sapin, de 4 pieds 6 pouces de longueur, 13 pouces de largeur au gros bout, 10

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ARBALESTRIERE

ARBALETE

au petit sur un pouce 3 lignes d'dpaisseur» (407) 0 1727 Barras: «aubarestieres: id. (: sapin)» (11,164) 0 1728 Barras: «Aubarestieres. On appelle ainsi certaines pieces de bois de sapin qu'on met ä costd et un peu au dessous du bout exterieur de chaque banc. Elles sont mises de plat / ά niveau du couroir au bord duquel elles sont enchassdes par un bout dans une entaille faite exprez, et de l'autre bout elles appuyent sur les potences dont elles sont soutenues. II y a autant d'aubarestieres que de bancs. Elles servent & fortifier l'oeuvre-morte et ä tenir les bancs fermes. Elles sont encore d'une grande commoditd pour les soldats, qui etendent leurs jambes sur les aubarestieres lorsqu'ils veulent dormir, sans quoy ils ne s^auroient se coucher, la largeur du couroir n'estant pas assez large pour qu'un homme puisse s'y etendre tout de son long» (II,542vo-43) 0 1728: «Longueur de Γaubarestiere 2 pouces, largeur 2 pans(?)» (Mars. 967:154) 0 1734 Reynoir: «Les aubarestieres sont des pieces posdes horizontalement [...], accrochdes par un bout ä la potence et de l'autre apuydes sur le courroir, servant ä tenir les bancs, et de lit au soldat. Elles ont 3 pieds 6 pouces de long, 13 pouces de large au gros bout, 10 pouces au petit bout, et un pouce d'epaisseur, de bois de pin » (11). * AUBARESTRIERE. 1691: «banquettes, aubarestrieres, tables du couroir»; «Bois de sapin de Dauphind [...] pour [...] banquettes, aubarestrieres et filarets » (SCH 134B:255,275). * BALESTRIERE. 1629 Baudoin: «II remplit les pouppes, les balestrieres [...] des meilleurs soldats qu'il peüt choisir» (438) 0 1642,1662 (aussi 1660) Oud: «Balestrieres, sur lesquelles se mettent les soldats dans une galere: balestriere» > Duez (aussi Duez 1674, Jal) 0 1717 Masse: «tout le long du couroir de labalestriere » (135; la balestriere ou l'abalestriere ?). + EMBALUSTIERE. 1721 Bdnat (519,521,523). • Ddr. de -» arbalhe (FEW 25,110, ARCUBALLISTA; ambalustiere, embalustiere et balestiere manquent). Balestriere est un empr. direct ä I'it. bal(l)estriera (ddb. 14's. Sanuto Torsello: «balistariae a capite bancorum», NGN; 1574 Piombino 10,o,12vo et 1607 Crescenzio 34 balestriera). Arbalestrille montre une confusion avec -» arbalestrille 'arbaldte astronomique', sous l'infl. d'autres ddsignations d'endroits sur une galdre en -ille (conille, ecoutille, epontille). Dans tous les autres cas, notre terme vient du Midi et a pris toutes les formes locales du simple -» arbalete, notamment albar- et aubar- (cf. l'occ. aubalestiero en 1666, GNO s.v. albarestriere). Dans ambalustiere, embalustiere, on reconnait l'infl. de balustre, balustrade. ARBALESTRILE

arbalestrille.

ARBALESTRILLE. Cf. aussi -» arbalestriere. ARBALESTRILLE, s.f. 'arbaldte: instrument pour mesurer la hauteur d'un astre ä la mer'. * ARBALESTILLE. 1627 Crespin s.v. ballestilla (DG, FEW) 0 1636 Cleirac: «L'arbalestille (add. 1647:14: «en italien balestra, en espagnol balestilla») est le baston gradud ou rayon geometric servant [...] pour chercher les hauteurs et les elevations du soleil et du pole ou des estoilles, pour observer les latitudes du monde. II y a plusieurs fa^ons d'arbalestille et deux sortes de jeu, sijavoir est par la lumiere, et par les ombres qu'on d(o)it ä l'angloise [...]. La regle ou le baston sur lequel les degrez sont marqu(et)ez est nommd la fleche. Les traversans qui courent le long de la regle sont les croix ou les marteaux, au bas bout desquels s'adjouste la visiere de cuivre ou leton » (9) >-» 1671 Cleirac (FEW). * ARBALESTRILLE. 1632 Champlain: «[le bon marinier] doit estre bon hauturier, tant de Yarbalestrile que de l'astrolabe» (FM 26,53) 0 1687 Desr: «.Arcballestrille est un instrument gradud, avec lequel on trouve la hauteur du soleil et des autres astres sur l'horison » > Corn arc-balestrille (s.v. arbaleste); arbalestrille (s.v. fleche + marteau) 0 1691 Ozan (256) 0 1702 arbalitrille (FEW) 0 1728: «Le pilotte [doit embarquer une] arbalestrille pour prendre hauteur» (Mars. 967:221) 0 >-> 1842 Mozin, puis vieilli (FEW). * BALESTILLE. 1643 Fourn: «Andrd Gratia (: Garcia), grand cosmographe de Castille, qui descrit au long la balestille ou arbaleste » (384). * BALESTRILLE. 1642 Oud: «Balestrille, pour trouver la hauteur du pole: ballestriglia» > Duez 0 1771 Trdv, puis vieilli (FEW). • Balestille est un empr. ä l'esp. ballestilla (1577, DCE); on l'a adaptd ensuite ä la famille de -> arbalete (FEW 25,111b, ARCUBALLISTA). Cf. I'it. ballestriglia (1564-1642 Galilei, GDLI; 1614 Pantera). ARBALETE, s.f. 1° 'arme de trait composde d'un arc d'acier bandd avec un ressort et montd sur un füt qui re9oit la balle ou le trait'. * ABALESTRE. [ l ^ m o i t i d 13es. Assises (45); 1466 (FEW)], ca 1320 Chiprois: «et les gualldes des

ARBALETE

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Sarazins [...] Ii vindrent ä l'encontre seürement, et quant sire Beneit vy que il esteent si prfcs quy traieent d'abalestres » (274). * ALBALESTE. 1512: « Treze albalestes neufve[s] garnies de bandaiges de Celles qu'a fait venir Möns, l'amirail» (GNO s.v. albaresta). + ALBARESTE. 1540: «quarante sept albarestes garnies avecques leur bendaiges» (B 1260:145) 0 1551: «Trente troys albarestes avec leurs bandaiges et carcois plains de flfeches» (Β 236:148). * ALBARESTRE. 1548 (Β 232:51). + ARBALAISTE. 1512: «13 arbalaistes neufves [...] et leur bandagies» (B 1232:7) 0 1513 (B 1232:20™,21). * ARBALAISTRE. 1512: « 15 arbalaistres garnies» (Β 1232:15"°). * ARBALAITE [?]. 1513 (Β 1232:22"). * ARBALESTE. [ca 1100 Roland-OH Acad (FEW); cf. 1675 Manage: «Nous disons aujourd'hui arbaleste, et non pas arbalestre » (374)]. 1213 Fet des Romains (386,412) 0 1336 (BN, fr. 25996, n° 128) 0 1340 (Chazelas 11,17) 0 1503 (BdR, 373E, n° 73) 0 1540: «dix huict arballestes» (B 1260:187) 0 1549 Ordonnance: «[sur chaque galfere] arbalestes: vingt quatre fournies de traictz » (BN, fr. 18153:62™; Fourn 314; Isambert XIII,71 arbalestres) 0 1584 Ordonnance: «picques, arbalestes et autres armes» (Cleirac, Us 514) > Fourn 131 0 1622 Hobier: «ceste arbalestiere, ainsi nommfie ä cause des arbalestes, dont on usoit anciennement, oü se met partie de la soldatesque» (28) 0 1629 Baudoin: «arbaleste de fer»; -* brassard 0 1643 Fourn: «arbalestes ä guindal pour mettre le feu aux voiles » (67). * ARBALESTRE. [1218-43 Novare (72); fin 13° -16's. (FEW); cf. 1675 M6nage -» arbaleste], 1306-09 Joinville: « saillirent bien de la sente de la galie quatre-vins arbalestriers bien appareillis, les arbalestres montees » (161) 0 1366 (Chazelas 1,193) 0 1392-93 Melusine: « paviser nefs et galees, et atteller canons et arbalestres» (89) 0 1480: «arcs et arbalestres (: ä l'arsenal de Venise)» (Schefer 21) φ 1510: «rabilher les noys desd. arbalestres [des galferes]» (B 2551:164™) 0 ca 1520 Conflans: «traictz d'arbalestres [...]. / Cinquante arbalestres [pour une galfcre]» (39-40) 0 1540: «vingt deux arbalestres» (B 1260:186*°). * AUBARESTE. 1540: «vingt aubarestes» (B 1260:147) 0 1558 (B 233:504). * BALESTRE. 1441 Piloti: «lezquelx mariniers ayent les leurs armes et balestres comme lezdis ballestriers » (176). • 2° 'instrument pour mesurer la hauteur d'un astre ä la mer' (rare gal.). Inventö vers 1342 (NGN). 1583 Devaulx: « Fabrique de 1'arbaleste marine, aultrement dicte baston de Jacob » (Jal, NGN) 0 1629 Binet: «le baston de Iacob ou arbaleste qui sert pour les estoilles» (112) 0 1643 Fourn: «Arbalaite est un baston gradu£ duquel on se sert pour prendre hauteur; la verge se nomme fleche; les travers se nomment marteaux. C6t instrument est le mesme que le rayon astronomique» (1) > Robbe 44 arbaleste; «De 1"arbaleste. Ce que les Chaldeens appelloient baston de Iacob et les astronomes rayon astronomique, cela est nommd par Martin Cortez et Michel Coignet en leurs ouvrages, et generalement par tous les matelots, arbaleste ou fleche, ä cause du rapport que c6t instrument a en sa figure avec les arcs, fleches et arbalestes communes » (375); arbalestre (91) 0 1678 Guillet: «Arbaleste, flSche, bäton de Jacob ou rayon astronomique, est un instrument d'astronomie, qui par ses graduations ou divisions gdomdtriques sert ä prendre les hauteurs des astres, pour en conclure quelle est l'61evation du pole, ou, ce qui est la m£me chose, pour d6terminer combien on est 61oign6 de la ligne dquinoctiale dans le lieu ού l'on prend hauteur. L'arbaleste est composde de trois ou de quatre petites pi£ces de bois dont la plus longue s'appelle fliehe ou vergue, et des autres les unes s'appellent curseurs et l'autre marteau. La flfiche est taill6e ä quatre pans, chacun desquels a ordinairement une graduation particuliere. Les curseurs et le marteau ont dans leur milieu chacun un trou, au travers duquel passe la fldche. On appelle marteau la petite piece qui se met ä l'extrdmitd inferieure de la fldche, et les autres pieces s'appellent curseurs parce que l'observateur ou hauturier les fait courir le long de la flSche, pour conduire et fixer son rayon visuel» > 1697 Barras 23 0 1690 Fur arbaleste > Basn 0 1691 Ordonnance I.viii.3: «boussoles, arbalestes, astrolabes»; II.iv.3: «routiers, arbalites, astrolabes» (Isambert XIX,293,307) 0 1691 Ozan arbalete (256) 0 1694 Corn arbaleste (le reste < Desr s.v. arcbalestrille) 0 1697 Barras: « L'arbaleste dont les pilotes se servent aujourd'huy est l'instrument le plus commode de tous, mais le plus imparfait et le plus sujet ä tromper, parce qu'il est tres petit, quoy qu'il semble fort grand, son demi diametre n'estant que de la longueur d'un des bras du marteau ou traversier, et les degrez ne devienent grands dessus la fleche qu'ä cause qu'elle les coupe de biais. Un autre defaut considerable provient du marteau, qui court le long de la fleche: il ne se peut faire qu'il n'ait un peu de jeu d'un cot£ ou d'autre, de sorte que le marteau ne fait pas avec la fleche un angle droit comme il

ARBALETE

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ARBALETRIER

devroit, ce qui produit des erreurs de cinq ou six minutes plus ou moins. La fleche aussi, qui n'est que de bois, se peut courber, et produit un defaut bien considerable, ce qui rend en dernier lieu cet instrument imparfait: c'est que j'ay veü que la pluspart des pilotes s'en servent sans pinules et sans un centre visuel determine, l'oeil estant tantost plus proche, tantost plus loin du bout de la fleche » (23) Φ w 1842 Mozin, puis t.hist. (FEW). • 1° (> 2° par anal, de forme) < lat. arcuballista (FEW 25,109ab,lllb; albareste, albarestre, arbalaiste, arbalaite et aubareste manquent pour 1°, arbalaite et arbalestre pour 2°). Les formes en -tre ont 6t6 influences par le bas lat. balistra pour balista. Dans albarest(r)e (cf. 1404 occ. albaresta, Rigaud 36; 1496 lat. albaresta, BdR, 381E, n° 160:274), d'oü au- (ici forme occitane; cf. non mar. aubalestre: 121843 Novare 82 > Chiprois 110 et 1280 en Champagne, FEW) nous avons affaire ä une mdtathfese. Balestre est un italianisme. •ARBALETRER, v.tr. 'tirer des coups d'arbalite sur qn'. [intr. 1637 Crespin arbalester, 1660 Oud arbalestrer (FEW)], ca 1320 Chiprois·. « Quant vint l'endemain matin le dimenche, il s'approcherent les uns as autres, et s'abalestrerent as6s; et Venesiens eiirent conseil de ferir sur la mit6 des guall6es des Jenevis » (287). • < arbalestre, forme de - arbalite (FEW 25,110b, ARCUBALLISTA; v.tr. manque). ARBALETRIER, s.m. 'soldat armd d'une arbalfcte'. * ABALESTRIER. [1218-43 Novare (80)]. ca 1320 Chiprois: «en que avoit en chacun [des petits navires] abalestriers»; «panfles [...] en quei avet abalestriers» (154,228) 1381 [Bruges]: «7 compaignons abalestriers servans en la dite neif» (Degryse 203). * ARB ALESTIER. [12's. - 1718 Acad (FEW); 1155 Wace, Brut 3126 arbelastier, 11159 arbalastier]. 1389 Mdzifcres: « une galee raisonnablement ne portera que 25 hommes d'armes et 30 ou 40 arbalestiers de commun cours» (11,436) 0 1406-09 Boucicaut: «8 galees chargees de bonnes gens d'armes, d'arbalestiers»; «le mareschal fist mettre ses galees et ses gens en tres belle ordonnance, et tous apprester de combatre se besoing fust, et mettre devant les arbalestiers tous prests de tirer»; «Si pristrent haultement trompettes a sonner, et arbalestiers, qui tous furent rengiez sur les galees» (209,215,235). * ARBALESTRIER. [13es. - 1721 Tr6v (FEW)]. 1218-43 Novare: «trois mil homes armes ou plus, entre sergens et arbalestriers et gent de marine, tant que pres toute la garnison de sa navie y fu» (15; Chiprois 40) 1249 Sarrasin: «5000 arbalestriers et grant plenti d'autre gent a ρϊέ et a cheval entrerent es nez» (3) 0 1306-09 Joinville: «au son du siblet saillirent bien de la sente de la galie quatre-vins arbalestriers bien appareill6s, les arbalestres montees» (161) 0 1337: «en chacune d'icelles galies [...] 25 arbalestriers» (Molinier 210) φ 1341: «Galoys de la Balme, maitre des arbalestriers du roy» (Chazelas 11,18) 0 1346-47: «arbalestriers et pavesiers»; «Jehan de l'Ospital, clerc des arbalestriers dudit seigneur» (Chazelas 11,79,129) 0 1357 (Chazelas 11,147) 0 1360: «arbalestriers, archiers, maronniers» (Chazelas 1,187) 0 1373: «les gaiges des arbalestriers [et] officiers de galdes (Deslisle 1874:500) 0 1381 [Bruges]: «a 24 arbalestriers en la dite neif» (Degryse 204) 0 1389 (Chazelas 11,189) 0 1392-93 Milusine (92) 0 fin 14' s. Froissart: «trois cent galdes toutes gamies et pourveües de gens d'armes, d'arbalestriers et de pavescheurs » (Jal s.v. pavescheur) 0 ca 1520 Conflans: « En ladicte gallere [...] vingt compaignons de guerre, ou autant qu'il plaira au cappitaine general desdictes galleres, a six fleur[ins] le moys pour homme [...]. Plus ung maistre arbalestrier a douze fleurins pour moys » (38). + ARBALßTRIER. [1636 Mon arbaletrier, dp. 1680 Rich (FEW)]. 1355: «pour les patrons, commitres, nochiers, arbaletriers et proyers qui sont en chascune galee » (Chazelas 11,144) 0 1364: « 20 arbaletriers et archiers» (Chazelas 1,190) 0 1385: «pour [...] lesdictes 2 galees [...] cinquante arbaletriers » (Chazelas 1,290). * ARBELESTIER. 1282: «que il doive querir et trouver es parties de Prouvence vint galies bien armies et deux mile tant arbelestiers que lanciers » (Boüard 11,216; cf. non mar. 1278 arbelestre, 1,121). * AUBALESTRIER. [1218-43 Novare (67,69; 42 aubalestier); 13's. aubalestier (FEW); ca 1260 Mdnestrel de Reims (FEW)], ca 1320 Chiprois: «et armerent pluzours barquetes et saities en quei avoit aubalestriers dedens » (224). * BALLESTRIER, [cf. 1218-43 Novare balestier (81)]. 1441 Piloti: «Sur chescune nave 200 ballestriers et mariniers 100 [...]; quatre ballestriers et 2 bombardelles pour barque » (176). • < arbalest(r)e, arbalite (FEW 25,110a, ARCUBALLISTA; abalestrier manque). Ballestrier est un italianisme. Occ. 1396: « 40 albarestiers per galea » (GNO), 1404 albarestie (Rigaud 36).

ARBALETRIERE

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ARBORER

ARBALETRIERE - arbalestnere. ARBALETRILLE arbalestrille. ARBALLESTE arbalete. ARBALLESTIERE, ARBARESTIERE, ARB ARESTRIER, ARBARESTRIERE -> arbalestnäre. ARBELESTIER -» arbaletrier. ARBORA -» arborer. ARBORADURE, s.f. V 'mature', ca 1672 (GNO). • 2° 'manoeuvre qu'on fait pour dlever les cabrits'. 1783 EncM: «Arboradure, c'est la manoeuvre qui se fait pour 61ever les chdvres plac6es de distance en distance, dans toute la longueur de la galöre. Cette manoeuvre se fait trfes-vite et sans aucun risque » > 1794-98 Röding. • Empr. ä l'occitan *arboradura, ddr. de arborar, -» arborer (manque FEW 25,90a, ARBOR). ARBORAR, ARBORAS - arborer. ARBORATURE, s.f. 'mäture'. 1641: «.Arboratures. L'arbre de mestre [...]; l'antenne de mestre [...]; l'arbre de trinquet [...] l'antenne» (Fourn 643) > Enc 7,438a. • De -»arborer (manque FEW 25,90a, ARBOR), ou pcut-fitrc francisation d'un occ. *arboradura, qui a fort bien pu exister avec ce sens comme avec l'autre, voir -* arboradure. Cf. l'it. alberatura (2e moitid 16 e s. Falconi), gdn. arboatäa, corse arburatura (LEI 111,794). ARBORER, v.tr. 1° 'munir de mäts, mäter'. * ARBORER. 1629 Baudoin: «La capitane neufve se trouva tres-bonne, combien que les mariniers prindrent mauvais augure de ce que le premier jour qu'elle fut arboree, le foudre luy rompit l'arbre » (613). * ARBOURER. ca 1320 Chiprois: «il avint que sire Beneit Sacarie fist arbourer 2 de ses gualees, et se fist lier une longue corde et forte de l'arbre de l'une guallie ä l'arbre de l'autre » (225). • 2° 'dresser un mät'. * ARBORA. 1450 [Dunkerque]: «deux vetes d'arbor a » (Degryse 214) 0 1649 (Aries 667:147). + ARBORAR. 1512: «deux taillies d'arborar»; «une vaite d'arborar» (B 1232:8™,10). * ARBORAS. 1513: «une taille A'arbor as»; «deux poliegies d'arbor as»; «la vete d'arboras» (B 1232:19νο,2Γ°,29) 0 1515: « une vaite d'arboras » (B 1232:56"). + ARBORER. 1521: «une vette de prodeur pour arborer et desarborer» (BN, fr. 3174:26; AN, B*77:22) 0 1641: «Deux partegues (: pastöques) pour arborer l'arbre de mestre» (Fourn 644) > Enc 7,438b 0 1660 Luppi: «Aprfes les avoir arborfs (: les nouveaux mäts)» (146) 0 ca 1672: «soustenir l'arbre ou le regir, quand on l'arbore ou desarbore » (GNO s.v. sarcia) 0 1677 Dassi6: « Deux pasteques d'arborer»; «tailles ä arborer»·, «grande fourchette de fer, servant k arborer» (136,144,151) 0 1678 Guillet: «Arborer. Ce mot signifie [...] mäter ou dresser un mats [...]. Leurs galfires avoient arbori dans le temps que les nötres des-arboroient. C'est-ä-dire, leurs gal6res appareilloient et levoient leur mestre et leur trinquet dans le temps que nos galires demätoient ou abattoient leurs arbres» > Fur ( > Corn / Basn) / 1697 Barras -> infra 1691: «on laisse [dans la bicherie du milieu] un vuide de 16 pieds de long qui sert de canal audit arbre de mestre, c'est ä dire ä le relever et le coucher quand on arbore et quand on desarbore » (SCH 134B:53) 0 1697 Barras: «Arborer [...] signifie [...] master, dresser un mast [...]; lors que l'on dit simplement arborer, on entend dresser, hausser les mats»; «Pasteque de retour pour arborer le trinquet» (23, planche) 0 ca 1705 Fontette: « Pour arborer le trinquet en meme temps que l'arbre de mestre, on la leve ä force de bras et l'on fait courre la fourchette de fer qui est faicte expres pour le soustenir quand on vogue ayant dessarborer (sie); et quand le calcet est deux brasses plus haut que les rambades, / les prodes achevent de 1 'arborer» (364-65; MMR 46-47) 1716 arborrer (Mars. 967:206) 0 1721 Bdnat (328) 0 18*s.: «master [...], en terme de galere arborer» (SCH 136:4) φ 1734 Reynoir: «le canal pour arborer et dfisarborer » (9) 0 ~ 1898 Lar (FEW). * ARBOURAR. 1526: «vete pour arbourar» (Β 1260:16VO) 0 1540: «Las vetas d'arbourar» (B 1260:144"°). * ARBOURER. 1493-94: «deux tailles pour arbourer» (B 2551:126) 0 1661: «deux pasteques d'arbourer la mestre» (ms. Troyes) 0 ca 1672: «soustenir le pied de l'arbre de maistre quand il est arboure» (GNO s.v. escasse) 1716: «pasteques d'arbourer»·, «taille d'arbourer» (Mars. 967:200,201, 205).

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* AUBORAR. 1564: « ceulx que an ajudat a auborar l'aubre » (Aries 573:918). * AUBOURA. 1586: « neuf planes pour fere le banc d'auboura » (GNO s.v. banc). • 3° 'hisser des enseignes, etc., ä la tdte d'un mät ou d'un bäton'. [1611 Pasquier: «Je n'avois jamais leu arborer une enseigne, pour la planter, sinon aux ordonnances que fit l'amiral de Chatillon, exergant alors la charge de colonel de l'infanterie» (Hug; date fautive 1560 ds le TLF)]. 1495-96 Villeneuve: «et arborerent grant quantitd de bannidres et estendars d'ung coustd et d'autre» (395a) 0 ca 1520 Conflans: « et arborera une bandiere en pouppe» (42) 0 1553 La Garde ä Henri II: «qu'ils arborassent seulement vostre bannidre» (Charridre 11,271 η.) 0 1587-96 Du Vair: «les galleres d'Espagne arborees de leurs croix rouges » (Hug) 0 1616 Luppd: « elle arborera une bandyere ou flame au bout de l'entenne» (181) 0 1616-20 Aubignd: «Les Rochelois virent les pavilions de leurs principaux navires attachez aux vergues de leurs ennemis, qui arborerent encores leurs triomphes devant ceux de Brouage» (V,281) 0 1643 Fourn: «l'estendart de France arbore ä la place de celuy d'Espagne » (276) 0 1647 Cleirac: «il fut permis [...] d'arborer indifferemment en galans et gaillardets» (78) 0 1660 Cleirac: «ne peuvent arborer de pavilion en aucun mast» (10) 0 ca 1672: « on esleve cette cheminde par le moien d'un petit arbre au bout duquel il y a une poulie dans laquelle passe une corde qu'on attache ä un sercle qui est au bout de la cheminde, ce qu'on appelle arborer la cheminee» (GNO) 0 1677 Dassid: «lesdites tentes arborees sur 24 cabriones de bois» (151) 0 dp. 1678 Guillet: «Arborer. Ce mot signifie 6galement [...] deployer le pavilion [...]. Nötre mats de hune est arbore sur l'avant du tenon du grand mats. Leur admiral mit son perroquet en bannidre, et le nötre arbora le pavilion» > 1697 Barras 23 (ddbut, -» infra) 0 1686 Barras: «il arrive quelquefois que le general s'embarque sur une galere ordinaire oü il fait arborer l'etandart; cette galere alors se nomme reale» (280) 0 1693 Noailles: «arborera l'Etendart Nötre-Dame au lieu accoütumd» (552) 0 1697 Barras: «Arborer [...] signifie egalement [...] mettre et deployer le pavilion, l'estendart ou autre marque de commandement qu'on porte sur les galeres, avec cette difference qu'en cette ocasion on joint au mot d'arborer le nom du pavilion ou de la chose qu'on veut metre » (23); -»etendard rdal. II ARBORER EN HAUT 'dresser les boute-hors sur les apostis'. 1721 Bdnat: «Quelquefois en dtd, lorsque les chaleurs sont excessives, on arbore les boutehors sur les apostis pour donner un plus grand air dans la galere, et l'on apelle cette maneuvre arborer en haut» (775). • Arborer est un empr. ä 1'it. arborare (1574 Piombino 20VO,21VO [2°]; dp. 1607 Crescenzio 26; alberare dös le 15's., DEI) < lat. arborare, de arbor 'arbre' (FEW 25,90a; ne connait pour le fr. que la forme arborer, la loc. manque). Cet empr. s'est effectud quelquefois par voie directe (14 c s. Chypre; 1450 Dunkerque; 1495-96 Villeneuve), mais essentiellement par l'occitan (1294 lat. arborare, Β 263:62"°; 1301 lat. alborar, Β 1936:108™; 1457 occ. arbeira, GNO; 1491 alborar, GNO; 1785 Achard arbourar, mod. arbourä, aubourä, FEW), d'oü viennent aussi les formes en aub-, celle en ou et celle en -as (cf. guindas, -» guinder). ARBOURAR, ARBOURER -» arborer. ARBOUTANT -» arc-boutant. ARBOUTER -> arc-bouter. ARBRE, s.m. 1° 'mät'. FIG. XXXIII-2. * ABRE. 1296 [Rouen]: «abres, anthenes, gouvernaux» (GdfC, NGN) 0 1501 Auton: «Yabre d'une des galleres» (11,202) 0 1512: «2 causais de Yabre» (Β 1232:10VO) 0 1513: «Yabre de trinquet» (Β 1232:31) 0 1539: «1 'abre aveques ses entenes» (Β 1260:93"°) 0 1540 (B 1260:144) 0 1544 (B 1260:362) 0 1548 [Marseille]: «Yabre et hantaines fournies» (GNO s.v. sarcia) 0 ca 1705 Fontette (357; MMR 29 arbre). * ALBRE. 1419-20 Caumont (92,94,95) 0 1539: «Le corps de lad. gallere avec son albre» (B 1260:84,85"°) 0 1683 (Thdnard 29). * ARBRE. 1212 Angier, Dialogue Gregoire: «li arbres fut jus trenciez» (TL) 0 1246: «et doit avoir cele nave un / arbre de proe qui sera Ions 52 goues et gros 13 paumes affaitids, item une (sic: aussi ds le texte latin deux fois «arborem unam ») arbre de mili[e]u qui sera Ions / 49 goues» (Belgrano 7-9) 0 ca 1285 Brendan (75,77; non dans l'autre ms.; lat. arbor) 0 1298 Polo: «14 nes, les quelz avoi[en]t chascune quatre arbres»; «Les nes ont un arbres et une voilles»; «Elle unt un timon et 4 arbres» (12,30,161) 0 1311 [Venise] (Mas-Latrie 67) 0 ca 1320 Chiprois: «les Jenevds prirent arbres de gualldes et de grans vaissiaus»; «la vele chay jus de la gallde de Jene par 1 'arbre quy brisa» (170,226); -» arborer 1° 0 1359: «11 vetes pour le grant arbre; item 6 haubens pour le petit arbre » (BN, fr. 26002, n° 824; ce ms. a aussi maast) 0 1384: «arbre bastart» (Brdard 44,46,48,51); «de vieulx arbres pour galdez apellds artimons » (Brdard 51) 0 ca 1455 La Broquidre (144) 0 1477-81 (B 2550:60) 0 4'quart

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15es. Molinet: «Les Turcqs [...] ronpirent X'arbre » (GdfC) 0 1510: «quatre vings dix florins pour deux arbres» (B 2551:144) 0 1521: «boys de sap pour les arbres et anthenes»; «X'arbre [de mestre], qui est de boys blanc de sap, qui couste environ 50 [6cus]» (BN, fr. 3174:21,24™; AN, Β6??: 18,21) 0 1525: «lad. nef avec le gros mas, arbre de poupe et de preue » (BN, Clairambault 325:9397) 0 1526: «dix costieres pour 1 'arbre de lad. gallere»; «1 'arbre de lad. gallere avec ses antenes» (B 1260:16™,18) Φ 1526 (AN, X1A8621:200) 0 1528 Jove: « Mais incontinent que les gens du conte veirent que les arbres n'avoyent point de gabies commencerent ä les mespriser et ä s'en moequer »; « Et la Patrona abbatit 1 'arbre de la Capitainesse de don Hugo, et tua ledict arbre beaucoup de gens en tombant» (297,299) 0 1538 V6ga (379) 0 diet. dp. 1538 Est: « Arbor, malus est navis: X'arbre d'une navire » > 1539 Est [etc.] s.v. navire 0 1539 (B 1260:84) 0 1540: « Le corps de ladicte gallere garny de thymon, d'arbres tont le maistre que le trinquet»; «la gatte de 1 'arbre» (Β 1260:184,185™) 0 1542 La Borderie: «Tant y avoit d'arbres et de longs mastz» (190) 0 1543 Francois I er ä Grignan, lieutenant-gdniral en Provence: «faire abattre bois nicessaires ä faire arbres, antennes, remes » (Jal s.v. r£me) 0 1545: « ses arbres, tant le gros que le trinquet» (B 1260:440) 0 1547-50 Stolonomie (7,8™) 0 1548: « Le corps de la gallere avec ses arbres et anthenes» (B 232:5™,38) 0 1548 Rab IV.8,10 (95) > 1552, IV.18 (11,95; en 1532 et 1534 encore mast) 0 1549 (BN, fr. 18153:53) 0 1549 Ordonnance: «les corps des gallaires [...] avecques leurs arbres, anthenes» (BN, fr. 18153:62; Fourn 314; Isambert XIII,71) 0 1551 (B 232:110™) 0 1552 De Selve ä Henri II [Venise]: «sa gallaire propre avoir eu 1 'arbre rompu» (Charrifcre 11,232) 0 1556 Thevet: «que les cordes et gomines ne rompissent, et que X'arbre ne tombast» (47) 0 1557 (B 245:260™) 0 1558 (B 233:441™,497; Β 245:248™,254™) 0 diet. dp. 1564 Th s.v. banderole > Dup > Nie (cf. aussi Dup s.v. mast > Nie) 0 1573 Larivey, trad. Straparole (Hug) 0 1575 Thevet (Hug s.v. carre) 0 1604 Brantöme: «1 'arbre de la galldre» (Hug) 0 1606 trad. Folengo (Hug) 0 1611 Cotgr 0 1622 Hobier: « Pour les arbre[s] [des galferes], qui s'appellent mats aux navires et batteaux, e'est chose rare d'en voir plus ou moins de deux, sinon i Celles de Turquie qui ne portent ordinairement que le plus grand qui s'appelle arbre de maistre, qui a environ deux pans de diamettre par le bas et s'amenuise par proportion iusques au haut; oultre lequel les chrestiennes en ont un autre qui se nomme le trinquet» (35) > Mor 703 / Fourn 28 / Dassii 115 > Ozan 293 arbre de maitre; «l'endroit oü se doit mettre X'arbre, qui est aux trois cinquiesmes de la longueur » (planche) > Mor 701 0 1628: «pour fere noircir la poupe de la gallere, pallemente, fillarets et arbres» (AN, B677:70) 0 1628,1636 Mon: «arbre, mas droit» (s.v. trinquet) 0 1629 Baudoin: «X'arbre de la messanie» (618) 0 1631-1726 Ordonn. Malte (457; AOM 296:145™ arbore) 0 1636 Cleirac: «L'arbre ou le grand mast» (22) 0 1636 Mon: «Arbre de navire, mas de navire» 0 1649: «X'arbre et entaine» (Arles 667:147) 0 1661 (ms. Troyes) 0 1669 Edit pour l'affranchissement du port de Marseille: «arbres ou masts » (Jal s.v. herbage) 0 dp. 1678 Guillet: «Arbre est le nom que les Levantins donnent & un mats. Arbre de mestre, e'est le grand mats » > Fur > Basn 0 ca 1685 (Mars. 967:186) 0 1686 Barras (273) 0 1690 Passebon Φ 1697 Barras (22,24,61) φ 1707 (Th6nard 113) 0 1717 Masse (63; Mars. 967:459 mast) 0 1721 Bdnat: «L'arbre d'un caique de galere extraordinaire a de longueur: 20 pieds 10 pouces; diam&re au gros bout: 9 pouces; diamfetre au petit: 5 pouces »; « L·'arbre du caique d'une galere ordinaire a de longueur: 19 pieds; diam&re au gros bout: 7 pouces; diamdtre au petit: 5 pouces»; «arbre [de la felouque de la r6ale]: 16 pieds» (553,554, 556) 0 1783 EncM: «Arbre, mät, suivant le langage de la M6diterran6e » 0 >-» 1798 Acad (FEW). * AUBRE. 1419-20 Caumont: «X'aubre bien repard»; «mist en piesses X'aubre» (99,119) 0 1493-94: «l'entene du grant aubre » (B 2551:126) 0 1526: «X'aubre de la misaine» (B 1260:83™, ds GNO s.v. landa) 0 1545 (B 1260:272, ds GNO s.v. pataras) 0 1564 (Arles 573:918). • AUTRE [err. ?]. ca 1520 Conflans: « mectra deux foys le car a Γ autre » (41). H ARBRE DE PROE. 1246 arbre. f ARBRE DE (LA) MAISTRE/MEISTRE/MESTRE. mestre 2°. H ARBRE DE/DU TRINQUET. -»trinquet 2°. H GRAND ARBRE. [Cf. arbre: 1384 arbre bastart, 1545 gros arbre], 1359 -» arbre 0 1419-20 Caumont grant albre (92) 0 1525: «Ung treau du grand arbre » (AN, X1A8621:206™; BN, Clairambault 325:9402 gros arbre)·, «six pieces de sarsie du grant arbre » (BN, Clairambault 325:9398) C> 1526: «le grand arbre neuf (: de la nef)»; «Quarente deux coustieres pour le grand arbre» (AN, X1A8621: 200,203) 0 1547-50 Stolonomie: « une gatte ä mettre au grand arbre » (8™). f PETIT ARBRE. 1359 - arbre. It BANCASSE DE L'ARBRE (DE MESTRE). - bancasse Γ. m Ϊ" t ARBRE DE LA CHEMIN6E 'longue piece de bois le long de laquelle se hisse la toile de la chemin6e\

ARBRE

243

ARC-BOUTANT

ca 1672: «on esleve cette cheminde par le moien d'un petit arbre au bout duquel il y a une poulie » (GNO) 0 1691: «3 antenoles de sapin pour les 2 hastes du tendelet d'herbage et pour 1 'arbre de la cheminäe » (SCH 134B:341) 0 1717 Masse: « Le long des filarests de la bände senestre ä poupe l'on y met [...] Varbre de la cheminie et ses fillarets » (33) 0 1721 B6nat: « La cheminde [...] est soütenue par le bout qui est en haut avec une perche que l'on nome Yarbre de la cheminie, qui tient par un miction au bas du fougon et est Ιίέ ä l'une de ses batailloles de fer du c6t6 de la courcie » (798) 0 1783 EncM: «Arbre de la cheminie (terme de galfcre): pifece de bois, ronde, dressde debout, portant un rouet ä sa partie supörieure, et servant ä hisser la toile qui couvre la cuisine ». • Remonte au lat. ärborem, acc. de ärbor (FEW 25,88b, qui ne connatt pour le fr. que la forme arbre, 2° manque), mais plutöt indirectement: c'est un empr. au latin (12® s., 1212, ca 1285 Brendan, 1538 Estienne), au g6nois (1246, puis ä Rouen), au vdniticn (Marco Polo et 1311), & l'italien (Jove; cf. älbero dp. Dante, DEI 111,790 sq.; ärbore 1574 Piombino 16™, 1593 Drachio 6, 1614 Pantera) ou ä l'occitan (lat. arbor fröquemment ä partir de 1248, Blancard 11,91, Pernoud 151, Bambeck 52, Boislisle 250; occ. 13'14's. [1253] albre, Constans 367, ca 1300 arbre, Raynouard, 1491 aubre, GNO; cf. Fennis 216). Les formes abre, albre et aubre viennent du Midi. Valbelle emploie aubre (1531 [228], 1539 [352]), mais aussi autre (1530 [220]), ce qui pourrait faire penser que cette forme chez Conflans n'est peut-6tre pas une coquille. Rohe 21 observe qu'ä C0t6 de aubre on emploie ä Grau d'Agde mat pour les petits bätiments & voile latine. ARBRI -> abri. ARC, s.m. 'arme formße d'une verge, que l'on courbe au moyen d'une corde tendue avec effort, et servant ä lancer des finches'. [dp. ca 1100 Roland (FEW)]. 1384: «Item, d'ars de cor sans arbrier» (Brdard 61) 0 1480: «les arcs et arbalestres [ä l'arsenal de Venise]» (Schefer 21). It ARC TURQUOIS 'arc (d'abord turc) ä double courbure'. [13" s. - 1637 Crespin (FEW 19,191a, TÜRK); cf. Hug], 1547-50 Stolonomie: « Une douzaine arcz turquois fourniz de flesches, peuvent valoir ung escu sol la piece »; «i'ay parl6 d'avoir ausdictes galeres des arcz turquoiz comme chose bien propre pour absubiectir ladicte churme et la garder de rebeller» (20,57). • Empr. au lat. arcus (FEW 25,117b). ARCABOUZE -» arquebuse. ARC-BALESTRILLE, ARCBALLESTRILLE - arbalestrUle. ARCBOUSE arquebuse. ARCBOUTAN -> arc-boutant. ARC-BOUTANT, s.m. 'pi£ce de bois ou de fer servant ä soutenir, i appuyer certaines pifeces de bois'. FIG. XX-6,7. [dp. 1387 (BW)]. dp. 1678 Guillet: « De part et d'autre des ecoutilles il y a des barrotins ou demi-baux qui se terminent aux hilloires et qui sont soütenus par des arcs-boutans ou pi6ces de bois mises de travers entre deux baux» (s.v. bau) > Ozan 276 >-» 1866 Lar (FEW); « Courbatons ou courbes [...] se mettent ä des encognures du bätiment pour en lier les membres et servir d'arcs-boutans » 0 1687 Desr: «Arcboutants. Un arcboutant est une esp6ce de petits mats de 25 ä 30 pieds de long ferr6s par un bout avec un fer ä trois pointes, de six ä huit pouces de longueur, dont l'usage est de tenir les escoutes des bonnettes en €stuy et de repousser un autre vaisseau, s'il venoit & l'abordage » > Basn arcboutans >-> 1866 Lar (FEW); «Fers d'arc-boutans sont des fers ä trois pointes qui se mettent au bout d'un arcboutant avec un piton ä grille » > Corn; « Etay de voile d'6tuy, c'est la maneuvre qui tient 1 'arcboutant en avant» > Corn 0 1691: « On arreste chaque cavalet avec son pied droit par un pair qui passe au travers ces deux pieces. II est goupilli sur ledit cavalet et a un anneau ä la teste de l'autre cötd, dans lequel entre un arboutant de fer qui est attach6 ä l'aposti en dedans pour empescher que le pied droit ne se renverse par l'effort que fait le caiq en montant sur les cavalets»; «2 arboutans pour les batayolles des espales pesants 40 livres» (SCH 134B:180,344) 0 1721 Binat: «Arboutant ayant 9 pieds 5 pouces de longueur »; « Ganches ou arboutants pour les cavalets du caique ayant 8 pieds de longueur chacun »; «l'arcboutan de fer qui tient ä la grande bataillole »; «II y a pour soütenir un arboutant deux pitons pos6s contre la grande tenaille, l'un ä la droite, l'autre ä la gauche, et deux autres pitons posds de mfime, un ä chaque alonge de la bataillole retenuö par deux etrieux » (474,475,790,F41). • De -» arc et du part. prds. de -» bouter 'pousser' (FEW 15-1,21 la, frq. *BÖTAN; arboutant manque; cf. 1773 Bourdd 'pifece pour maintenir l'6cartement des galhaubans').

ARC-BOUTER

244

ARCHIVAIRE

ARC-BOUTER, v.tr. 'soutenir, appuyer avec un arc-boutant'. [1604 (TLF); dp. 1755 (FEW)]. 1691: «l'on met de chaque / costd de la quille vis ä vis lesdits paulx et galoches des pieces de bois nommdes ventrieres qui les arboutent»; «[Les escasses] sont arbouties de chaque cötd par cinq coignets pour les fortifier»; «on donne ä la branche [des courbatons de la coursie] qui porte sur la couverte 4 pieds Vi, en sorte que son extremitd porte contre le baccala et en soit arbouti »; « Ces deux moisselas sont outre cela arboutez l'un contre l'autre avec une barre de fer levadice» (SCH 134B:20-21,46,110,114). • De - arc-boutant (FEW 15-1,21 la, frq. *BÖTAN; arbouter manque). ARCEAU, s.m. 'partie cintrde (du berceau de la poupe)'. [ca 1165 Troie: arcel; dp. ddb. 13"s. arceau (TLF)]. 1622 Hobier: «Au dessus des bandins sont attachees / des verges de fer de la grosseur d'un poulce, lesquelles courbdes, et sortans d'environ un pan pour eslargir la poupe, regoivent les deux bandinets, sur lesquels sont les arseaux ou guerites qui se vont inserer dans la flesche, qui est comme la clef de la voulte, laquelle s'avangant un peu plus que les bandins au dehors, porte au dessus une figure en relief qui regarde vers la proud, soit de lion, d'aigle, ou autre, et revolt & l'cxtrcmitd les armes du Roy» (32-33) > Mor 703 / Dassid 115 arceaux > Ozan 292 EncM > Besch > 1866 Lar 0 1691: «Des tenailles de la poupe. Ce sont deux pieces en forme d'arceau surbaissd » (SCH 134B:122). •

< afr. arcel 'petit arc' < lat. pop. *arcellus, dim. de arcus 'arc' (FEW 25,122b; sens manque).

ARCENAC, ARCENAIL, ARCENAL, ARCENART, ARCENAT arsenal. ARCHAL, s.m. 'alliage de cuivre et de zinc, laiton'. 11 FIL D'ARCHAL 'fil de laiton (spdc. pour cartouches et balles ramdes)'. [dp. ddb. 15° s. fit d'archal·, 16°s. fil de rechal (FEW); 1600 Ol. de Serres fil d'archail (TLF); 17e - 18es. fil de richard]. 1641: «une livrc fil de richard » (AN, Bs77:165) 0 1643 Fourn: «fil d'arichar [pour artillerie]»; « Fil de richard pour faire bales ramdes [...]. Une livre de fil de richard pour servir ä faire les degorgeoirs» (135,136) 1677 Dassid: «quatre liv. de fil de richart» (92) 0 1678 Guillet: «Aiguille aimantde ou aiguille marine est ordinairement un fil de richal» > 1697 Barras 16 0 1680 D'Ortidres fil d'archal (112vo) 0 1697 Barras: «Balle ramde se dit de deux balles attachdes ensemble par un fil d'archal. On ne se sert pas sur les galeres de ces sortes de balles » (36). • < lat. aurichalcum (FEW 1,179a; afr. orchal, archal; 1611 Cotgr archail, orichal), sous l'infl. de aurum 'or' de orichalcum, d'origine grecque. La forme richard provient d'une dtymologie populaire. ARCHE, s.f. 'galdre' (argot). Τmoitid 16es. (FEW: 1560) Glossaire d'argot (BN, fr. 22561:112™): «Les arches: Des galeres» (Rev. de phil. fr. et de litt. 27 [1913],298). • < arche (de Nod) < lat. area 'coffre' (FEW 25,93a). ARCHEGAYE

azagaie. ARCHENAL - arsenal.

ARCHER, s.m. 'tireur ä l'arc'. [ca 1175 Becket (TLF) - 1530 Palsgrave archier, 13 e - 14es. arcier, dp. 1538 Est (FEW)], ca 1200 Athis 13948: «Es buces sont Ii chevalier / Et es galies Ii archier» 0 1360: «arbalestriers, archiers, maronniers» (Chazelas 1,187),0 1363: «arbalestriers, archiers, maronniers»; «gens d'armes, archiers [...] et autres estans es bateaux» (Chazelas 1,187,188) 0 1364: «20 arbaletriers et archiers» (Chazelas 1,190) 0 [1622 Hobier: «l'argousin, dont le nom vient d'algouzil, qui en Italien signifie le prevost ou chef des archers» (50) > Fourn 94 / Dassid 115] 0 1685: «Les casaques de drap [...] semblables ä Celles des archers des galdres, avec les armes du roi en broderies d'or et argent fin » (Masson 217). • Ddr. de -» arc (FEW 25,124b, ARCUS). ARCHIER -» archer. ARCHIVAIRE, s.m. 'garde des Archives (de la Chambre des Comptes et Archives d'Aix-en-Provence ddputd pour contröler et signer des documents officiels)'. [dp. 1486: «Maistres rationaux et archivaires de nostre chambre et archifves d'Aix»; 1501 archevaire

ARCHIVAIRE

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ar£te

(Gdf)]. 1510: « A maistre Pierre Albert, rational et archivaire de la Chambre des Comptes et Archifz d'Aix en Prouvence, la somme de trente florins pour ses vaccations d'avoir / est6 present ä faire les achaptz de toutes et chescune les choses neccessaires tant pour l'adoubbe desd. galleres que pour l'armement et avitaillement d'icelles et de toutes les parties en avoir tenu conterolle et pour les quictances »; « En presence de moy Pierre Albert, notaire et secretaire du Roy nostre Sire, racionnal et archivaire de la Chambre des Comptes et Archifz dud. Sr en Prouvence, tous les personnaiges et chacun endroit soy et en particulier nommez en ce present rolle [...] ont confessd avoir eu et receu de sr Pierre de Rollot, conseillier dud. Sr, tresorier et receveur general dud. pays, les sommes et deniers ä eulx bailldes [...]. En tesmoing de ce j'ay escript ceste presente de ma main propre et signde de mon sing manuel» (B 2551:175-75™,185™) 0 1526: «Lesquelles deux galleres neufves [...] le cappitaine Madellon en la presence de monsr mestre Honrat Arbaud, docteur en chacun droit, conseiller du Roy nre Sr et maistre rational en sa Chambre des Comptes et Archifz en Prouvence et de moy, secretaire rational et archivere soubz signd a confess6 et recognu avoir eu et receu» (Β 1260:30) 0 1539: « desquelles susd. choses led. sr prieur de Cappoue a requis luy en estre faict acte [...] ä moy Balthesar Albert, seer, rational et archiv[ai]re de la Chambre des Comptes et Archifz du Roy nre Sr en Prouvence le luy fere et expedier» (Β 1260:79"°) 0 1548: «Loys Borrilly, rational et archivaire de lad. Chambre» (B 232:1"°). •

< occ. archivari (mil. 15 e s.), d6r. de archiv, archi(e)u < lat. archivum (FEW 25,98a).

ARCHIVERE ^ archivaire. ARCQUER -> arquer. ARC TIMON -» artimon. ARDES -» hardes. ARENGIER -» arranger. ARER, v.intr. 1° 'labourer le sable (en parlant d'une ancre)' (levantin). ca 1672: «ils (: les conilliers) observent jour et nuit les fers quand il[s] sont mouillez, de peur qu'ils ne chassent ou qu'ils n'arent» (GNO s.v. conillier) 0 ca 1685: «afin que les fers η'arrent point ou ne chassent pas [...]. Arrer ou chasser, e'est lors que le fer ne tient pas au fond de la mer » (Mars. 967:178) 0 1729: « de peur qu'ils (: les fers) ne chassent ou η 'arrent» (Mars. 967:323). • 2° 'chasser sur ses ancres (en parlant d'un navire)' (ponantais). 1678 Guillet: «Arer ou chasser sur ses ancres. C'est lors que l'ancre dtant moüillde dans un mauvais fond, läche prise et se traine en labourant le sable» > Com / 1697 Barras 25 / Basn (en partie de Corn); «Chasser sur ses ancres, ou simplement, chasser. C'est entrainer l'ancre, et dtre contraint d'arer» (s.v. chasser) > Ozan 268 1688 Miege-1771 Tr6v (FEW) 0 1783 EncM ('vieilli'). • Par mitaphore < arer 'labourer (la terre)' < lat. arare (FEW 25,82a; 1° manque). Cf. 1614 Pantera arare nel/sul fondo (LEI 111,724), arare il ferro. ARESTE - arete. ARESTER -. arreter. ARETE - ailette. ARfiTE, s.f. 'angle d'une pifece de bois; räblure'. [dp. 1596 Hulsius (FEW)]. 1691: «Nota que l'on fait un quart de rond ä toutes / les arrestes de ces pieces en dedans et en dehors »; « on leur fait un quart de rond aux deux arrestes qui regardent la poupe» (SCH 134B:123-24,127) 0 1697 Barras: «Arete ou espigadure est un talus qu'on donne au capion depuis l'extremitd de la face superieure jusqu'ä un pouce cinq lignes au dessous oü le capion diminue de son epaisseur; on donne cette pente pour y enchasser le bordage » (25) 0 1740-44 Ollivier: « Chanfrain, c'est quand les deux pifeces ont chacune 1 'arete rabatue » (ds NGN) 0 1773 Bourd6: « Les charpentiers et menuisiers appellent chamfrain le pan qui se fait en abattant Yarete d'une piSce de bois » (s.v. chamfrain) > 1783 EncM arrete 0 1783 EncM arrete -» chant. ΐ ARfiTE VIVE 'angle saillant et non 6mouss6 du bois'. 1691: « O n pousse ä Yarreste vive de dessous par dehors une mou-lure »; « Nota que Ton fait un quart de rond ä touttes les arrestes vives de cette tenaille » (SCH 134B:122,199). H VIVE Α Κ έ Τ Ε 'angle saillant et non 6mouss6 du bois'. [dp. 1636 Mon (FEW)]. 1691: « O n les raplanit et l'on pousse des carderons (: quarts de ronds) sur leurs vives arestes »; «On abat les vives arestes de la partie superieure [des apostis] en chamfrain avec l'herminette pour empescher la rame [...] d'y toucher et de les empörter »; « on pousse des moulures de long en long sur les deux vives arrestes de dessous» (SCH 134B:54,99,124). • < arete 'ardte, barbe d'6pi' < lat. arista (FEW 25,224ab) + vive, f. de vif (FEW 14,583b, VIVUS; arete vive manque aux deux endroits).

ARETER

ARETER

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ARGANEAU

arreter.

ARGAIBIER, s.m. 'cabestan de l'esquif(?)\ 1511-12: «de [la galöre] Sainte Marie 2 argaibiers d'esquif, ung trellion, 3 sasolles et ung aultre trellion tant pour faire palanquis, 6 sasolles, 6 tases de boys, une cullier de bois, 12 talliados » (B 1232:4™). • Etym. inconnue (introuvable FEW). Pcut-fitrc en relation avec -»argue. ARGAN -» arganeau, orgeau. ARGANAU -» arganeau. ARGANEAU, s.m. 1° 'barre de cabestan'. • ARGAN. 1279: «le pris des treitoirs, des basses, des parates, des tallies, des rustiques ou de organs (: pour mettre les galferes ä sec; -» engrader) [...]; / les basses, les parates, les tallies, les rustiques ou les argons » (Boüard 1,144-45; cf. argaz "banes de cabestan dans la construction d'une abbaye', 1,165). • ARGANNE. 1279: «basses, tallies, parates, rustiques ou argannes, puntilles et escaries» (Boüard 1,145). • 2° 'engin offensif ä la proue ?'. ca 1320 Chiprois: «Pizans avoient lor gualldes groces et chargöes par les bandes des escus grans, [autant] que en prendre [pooient], por ce que il mostreent et fait avoient, car pluyssours gualldes avoient par engin fait ä lor proe ce (: dans le ms. proesse!) arganel, que quant il tourneent, / avoient espies longues de 2 paumes chascune et large[s] d'un paume, de cant quy tourneent come un molin, et ausi avoient flayaus qui tornoyent» (224-25). • 3° ' p i t a de bois pourvue d'un rouet et servant de grue pour lever une ancre, bossoir'. • ARGANEAU. 1510: «les corbans d'arganeaubc» (B 2551:146") 0 1521: «Plus fault deux arganeaulx, dedans lesquelz se mettent les poulies pour mettre les fers dedans la gallaire» (BN, fr. 3174:24™; AN, Β Ή Λ Ι ) 1526: « Le corps de lad. gallere, bancades, rambades, chambres, avec ses bancasses et arganeaulx » (B 1260:47) 0 1540 arganeaulx pi. (B 1260:185™ 0 1544 arganeaulx pi. (B 1260:363) 0 1551 arganeau, arguaneau (B 232:111) 0 1557 arganeaulx pi. (B 245:260™) 0 1641 (Jal) 0 1649 (Aries 667:147) 0 1680 D'Ortidres: «arganaux ä sarper [...], arganaux de groupy» (79™; sg. arganal?) 0 1719 Barras (11,344) 0 1728 argan(n)eau (Mars. 967:136); «une poulie pour Varganneau des masques du caiq » (Mars. 967:213) 0 1729 arganneau (Mars. 967:280) 0 1734 Reynoir (8,9) 0 1773 Bourdd 0 1783 EncM. • ARGANEL. 1512: «dos arganelz [...], ung arganel»·, «l'arganel garni de son bronse de l'esquif [...], ung arganel pour la proue» (B 1232:6™,11) Φ 1513 (Β 1232:19™,21™,22™,28) 0 1526: «L'arganel de l'esquif garni» (Β 1260:19). • ARGANELLE. 1544: « Deux organelles pour la proe et ung pour l'esquif» (B 1260:360™). • ARGANELLY. 1525: «deux arganelly de barque» (BN, Clairambault 325:9399; AN, X w 8621:206 arginelly). • ARGANEO. 1512: « 3 arganeos», (B 1232:14™). • ARGANEULX pi. 1512: «deux arganeulx» (B 1487:61™; cf. Β 1232:6™ arganetz). •k ARGANNEAU. ca 1705 + 1729 arganeau ä serper. ARGENEAULX pi. [err.]. 1526 (B 1260:18). + ARGENEULX pi. [err.]. 1526 (B 1260:26,28). • ARGINEAU [err.]. 1661 (ms. Troyes). • ARGINELLY. 1525 arganelly. • ARGONEAU [err.]. 1677 Dassi6: « Sur les cours de la galere et attenant l'esperon, l'on y met deux argoneaux qui servent ä serper l'anchre et ä les jetter en mer, ayant sept pieds et demy de long, et neuf pouces en quarrd » (130). • ARGRENEL. 1384: «Item 1 argrenel» (Brfiard 82). • ARGUENEAU. 1526 argueneaulx pi. (B 1260:16,49) 0 1691 (SCH 134B:144,185). + ORGANEL. 1630 Bouchard: « L'arganel: e'est une longue piece de bois courbe, au bout de laquelle il y a une poulie. L'on le met sur la pouppe de l'esquif, et l'on met la gume dessus la poulie, puis l'on tire l'ancre dans l'esquif ä force de bras » (98). + ORGRENEL / ORGUENEL. 1384: «Item de roues pour orgreneaux embrouquids de coivre»; «toutes les chevilles de fer pour les orgueneaulx ä soustenir les ancres »; «toutes les chaennes de fer pour les haubens [...] avecq Celles des orgueneaux qui soustiennent les ancres» (Brdard 52,76,80; fautivement sous le sens 4° ds le FEW).

ARGANEAU

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ARGANEAU

H ARGANEAU DE GROUPI (DE COL) 'bossoir plus long, mais moins large et moins dpais que l'arganeau ä serper, qu'on met des deux cötds du tambouret'. FIG. I-10, XVI-2, XLIII-96. 1677 Dassid arganeaux de troupy (sic), arganeaux des croupis (138,141) ca 1680: « Les arganeaux de groupis de col [...] pour ayder ä serper le fer, est (sic) de 6 pieds de longueur et 7 poulces en quarrd ä la grosse teste pour y mettre une poulie, et diminue ä l'autre bout [...], bois d'orme» (SCH 135:18) 0 1691 arganeau de groupi (SCH 132:15); «Des arganeaux de groupy. Ce sont deux pieces de bois de chesne ou d'orme que l'on met de chaque cötd du tambouret 1 9 / pieds du jouc, qui servent ä couler la groupi de col dans une entaille que l'on fait & la teste desdittes pieces [...]. La teste de cette piece deborde d'un pied la cuisse du tambouret et est relevde par un courbe qui luy doit dtre nature! Le reste de sa queue, qui est diminude, porte sur la couverte dudit tambouret, dont eile suit le trait. On donne ä ces pieces 5 pieds de longueur, 7 pouces en quarrd vers le gros bout et 4 pouces au petit. On les arreste d'un cloud qui entre dans la couverte par chacune de leurs extremitdz; et comme ces pieces font beaucoup de force, on les arreste aussy par deux estriers de fer qui les embrassent et qui sont cloudz sur la couverte, que l'on peut oster facilement, parce que ces pieces sont levadices» (SCH 134B: 185-86) 0 1697 Barras: «arganeau de grouppi de col»; arganeau de groupy (25, planche) 0 1721 Bdnat arganeau de groupi (427) 0 1727 Barras arganau de groupi de col (11,163"°) 0 1728 arganeaux de groupis (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: « Les arganeaux de groupy sont posds sur le tambouret et sont courbds naturellement, ayant une dchancreure pour placer la groupy qui sert ä hisser le gaviteau. Iis ont 5 pieds de long, 7 pouces en quarrd au gros bout et 4 pouces au petit bout, de bois de chesne ou d'orme» (10) 0 1783 EncM: « chaque arganeau de groupis est une pidce de bois, chdne ou orme [...]. Chacun d'eux est placd sur le tambouret, l'un ä stribord et l'autre ä babord. Ces pieces sont pour l'ordinaire de bois courbd naturellement. Elles ont ä leur gros bout, qui est en dehors, une dchancrure pour y placer le groupis, qui sert ä hisser le gaviteau ou boude ». f ARGANEAU Ä/DE/POUR SERPER 'bossoir pour serper l'ancre'. FIG. XVI-10, XVII-5, XLIII23,94. 1677 Dassid arganeaux de serper (139) 0 ca 1680: «.arganeaux ä sarper l'ancre» (SCH 135:15,18) 1691: «arganeau pour serper» (SCH 133:table poulies); «bancasses d'arganeau de serper»; «Des arganeaux ä serper. Ce sont des pieces de bois d'orme de 4 pieds Ά de longueur, de 9 pouces en quarrt vers le gros bout et de 6 au petit, un peu courbdes naturellement, ä la teste desquelles on enchasse une poulie de bronze sur laquelle la gume coule quand on serpe. On y fait une dent ä un pied de l'extremitd du gros bout qui porte sur le jouc. On enchasse une de ces pieces de chaque costd entre les cuisses d'arganeau [...], oü / elles sont renfermdes comme dans une quaisse. On en arondit le pied, qui est plus petit que la teste, pour luy donner lieu, quand le fer en entrant dans la galere la releve et l'a mis debout, de glisser et de s'abattre ä l'envers, car cette piece doit obdir ä l'effort que fait le fer en rentrant et se relever jusqu'ä ce qu'il commence ä s'abattre, sans quoy il demeureroit dehors. Nota que pour fortifier la teste de cet arganeau qui fait grande force, l'on y met un colier de fer qui sert ä empescher que les branches qui renferment la poulie ne s'ouvrent. Cette poulie est arrestee par un pair qui passe au travers desdittes branches, dont les deux extremitdz sont arrestdes sur deux petites plattes bandes enchassdes dedans, l'une par une teste et l'autre par une goupille. II faut remarquer que l'on fait un trou ä 1 'arganeau au dessous de la poulie, dans lequel on passe un petit cordage nommd la barbe d'argueneau, qui sert ä saisir la sigalle du fer quand on le veut mettre dedans » (SCH 134B:87, 184-85) 0 1697 Barras arganeau de serper (25, planche) 0 ca 1705 Fontette: « Varganneau ά serper, qui est de bois d'orme de 5 pieds de longueur et un demy pied en carrd, et au bout qui sort sur le joup il y a une poulie de fonte massive. Varganneau a une caisse de bois de chene qui a une dent sur le derriere pour empescher que 1 'arganeau ne glisse quand on abat le fer. Varganneau n'est point attachd ä la caisse, etant necessaire qu'il se leve ä pic pour abattre le fer dans la galere; le fer en se renversant dans la galere fait sauter Varganneau hors de la caisse, et l'aste de fer prend sa place, ce qui tient le fer en raison, afin qu'il n'aille point ä la bände ny du cotd des bittes, ce qui arriveroit sans la caisse. Elle sert encore ä tenir le fer au milieu de la conille pour que quand on donne fonde les pattes ne s'embarassent point sur le tambouret, ce qui empecheroit qu'on ne püt jetter l'ancre assez vite, s'il n'estoit pas au milieu de la conille» (375; MMR 69: la premidre fois arganeau) 0 1717 Masse: «les deux arganneaux ά serper, qu'on peut faire ranger & la chambre de proüe, ou bien ä la Campagne (sic, Mars. 967:454 compagne)» (53) 0 1721 Bdnat arganeau de serper (426) 0 1727 Barras arganeau de serper (11,164™) 0 1728 arganeaux de serper (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: «Les arganeaux de serper sont deux pieces un peu courbdes, posdes entre les cuisses des arganeaux, ayant une poulie au gros bout pour faire glisser la gume quand on serpe. Elles ont 4 pieds Ά de long, 9 pouces en quarrd au gros bout et 5 pouces au petit bout, de bois d'orme » (9) 0 1783 EncM: «chaque arganeau de serpor (sic)

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ARGENEULX

fait sur une galfere l'office d'un bossoir sur nos vaisseaux, except6 que Γarganeau de serpor se renverse pour embarquer l'ancre dans la galfire » > 1794-98 Röding (igalement serpor). 1! BANCASSE D'ARGANEAU. - bancasse 1°. • 4° 'gros anneau de fer (pour attacher un cäble)' (* att. gal.). * ARGANEAU. 1678 Guillet: «Arganeau. C'est un gros anneau de fer. Dans chaque vaisseau il y a des arganeaux au platbord pour amarrer des manoeuvres [...]. Le cargue-bas a aussi son arganeau » > Fur ( > Corn / Basn) / Ozan 308 0 1755, 1788 et 1823 'anneau pour attacher un bateau au quai' (Mat. 11-1,203) 0 1863 Littri argapeau (coquille) 0 «· 1878 Acad (FEW). * ORGANEAU. 1687 Desr: « Un orguaneau est un grand anneau de fer » 0 dp. 1752 Tr6v (FEW). * ORGRENEL [err. pour ORGUENEL]. 1384: «Item de chaennez de fer garnies i'orgreneaux»; «Item d'orgreneaulx de fer » (Br6ard 84,101; err. argrenel avec le sens 4° ds le FEW). • 5° 'anneau de l'ancre' (* att. gal.). * ARGAN. 1636 Cleirac: «L'anchre: son anneau est nomm6 argan ou arganet» (20) > 1642 Oud ( > Duez) / Mor 706 argant 0 1643 Fourn: «Ancre [...]: ses parties sont 1 'argan ou son anneau [...]; on ne se sert toutefois du mot d'argan sur l'Ocean» (1) > Robbe 44 /1693 Termes. * ARGANEAU. 1678 Guillet: «Chaque ancre a son arganeau, qui d'ordinaire est fourrd d'une boudineure, pour conserver le cable » > Fur > Corn / Basn; « Talinguer, ou 6talinguer les cables, c'est amarer les cables ä l'arganneau de l'ancre» > Rich arganeau (s.v. talinguer); « Lignes d'amarrage, ce sont des cordes qui servent ä lier et arr£ter le cable dans 1 'arganeau » > Rich s.v. ligne 0 >-» 1878 Acad. * ARGANET. 1636 Cleirac (-> argan) > 1642 Oud argannet > Duez 0 ~ 1693 Termes (FEW). * ARGANS. 1676 Caron: « proche Yargans ou anneaux » (298). * ARGANT. 1643 Mor -» argan. * ORGANEAU. 1687 Desr: « Orguaneau de l'ancre est un grand anneau qui est passd au bout de la verge de l'ancre oü 1'on entalingue le cable» > Ozan 308 (> Basn) / Corn organeau > Basn. • 6° 'boucle de la drosse du canon' (* att. gal.). * ARGAN. 1636 Cleirac: «Le canon [...] est amarr6 ä son sabord par une grosse corde nomm6e drosse ou bidrole, laquelle perce l'affust sous la culasse et tient des deux bouts aux boucles ou argans, qui sont destibord et bas-bord du sabord » (55) > Fur s.v. drosse. + ARGANEAU. 1678 Guillet: « Aux batteries il y a des arganeaux, un ä chaque c0t6 d'un sabord; car il en faut un pour le palan d'un canon, et un autre pour la drague » > Fur > Corn / Basn. • 7" 'barre du timon'. 1643 Fourn: « Le timon du gouvernail, nommi des Marseillois argan » (24). • 8° 'chaine de format'. * ARGANEAU 'petite chaine que l'on met aux galßriens seulement pour la forme'. 1721- 1771 Tr6v (FEW). * ORGANEAU (argot) 'anneau de fer plac6 au milieu de la chaine qui joint entre eux les forijats suspects'. 1837 -1867 (FEW). • Le point de d6part est le gr. örganon 'outil', devenu en latin Organum (FEW 7,409a; ne connatt que les sens 3°, 4° et 6°; pour 1°, cf. -» argue), et son pluriel la örgana, prononc6 ta'rgana, d'oü t'argana et une var. bas lat. *drganum au sg. Les formes, la repartition g£ographique et l'dventail des sens prdsentent cependant des difficult6s. Tout d'abord, il existe non seulement des formes en -an (qui ne sont pas forc6ment des formations rdgressives, comme le croit le FEW), mais encore des diminutifs remontant au lat. -ellum (it. -ello, fr. -eau, etc.) et, avec chang. de suff., arganet. Ensuite, nous avons des formes remontant ä *drganum, *arganellum en italien (1574 Piombino 15vo,17,26vo arganello [3°]), en Catalan (cf. DEC s.v. ärguens, qui propose arganell < angarell < lat. pop. *angariellae < angariae 'prestations de transport'), en occitan et en fran^ais. En outre, certains sens (1°, 2° et 3°) paraissent exclusivement levantins, d'autres (4°, 5° et 6°) plutöt ponantais (mais cf. arganeu, ourganiu ds Mistral au sens 4° et arganiw aux sens 3° et 5°, Rohe 31). Ces derniers, ensemble avec 3°, prdsentent or-, et orgrenel de 1384 a toutes les chances de venir du g6nois, oü cependant n'est attestde que la forme en ar- (1268 lat. arganellum, Jal 1840:11,393). Quoi qu'il en soit, en tant que terme de galöre (1°, 2°, 3°), avec le sens fondamental de 'engin', ce mot semble bien d'origine gdnoise, avec un interm. marseillais (1301 lat. arganellus, Β 1936:114) pour 3°. ARGANEL, ARGANELLE, ARGANELLY, ARGANEO, ARGANET, ARGANEULX pi., ARGANNE, ARGANNEAU, ARGANNET, ARGANS, ARGANT arganeau. ARGEAULX pi. orgeau. ARGENEAULX pi., ARGENEULX pi. arganeau.

ARGILE

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ARGILE, s.f. 'terre glaise grasse, avide d'eau, impermiable et plastique'. [dp. 1190; d'abord argille (FEW)]. 1691: «[la caisse du fougon] sert etant remplie d'argille ä faire la cuisine dessus» (SCH 134B:187) Ο ca 1705 Fontette: «on le degage (: l'ancre) de Γ argille ou d'une autre nature de fond qui le retenoit» (374; manque MMR). • < lat. argila ou argilla (FEW 25,199b). ARGILLE - argile. ARGINEAU, ARGINELLY, ARGONEAU -> arganeau. ARGORIN, ARGOSIN, ARGOURSIN, ARGOUSIL argousin. ARGOUSIN, s.m. 'officier chargi de la surveillance des f o n t s ' . * AGORIN. 1629 Baudoin (441). * AGOSIN. ca 1450 Lettre patente de Charles VII concernant le Saint-Michel de Jacques Coeur: agofin (sic) (cf. Rom. 36,612-13) 0 1547 (BdR, 356E, n° 13:D,F) 0 1629 Baudoin: «on establit (: en 1558, ä Malte) 3 agosins royaux, et fut declar6 qu'ils auroyent jurisdiction pour l'execution de tout ce qui estoit propre et necessaire aux affaires de la guerre » (337). * AGOUSIN. 1551 (B 236:169™). * AGOUZIN. 1549 Ordonnance: «ung mosse d'agouzin» (BN, fr. 18153:63,64™; Fourn 314,316 argousin; Isambert XIII,72,75 algouzin). * AGOZIN. 1629 Baudoin (445,484,530) 1643 Mor: « L'argousin, ou agozin » (558). * AGOZZIN. 1604-29 Ordonn. Malte: « qu'ä chaque semaine les escrivains et agozzins soient obligez de faire reveuö des vestemens des esclaves et gens de chiourme [...]; ils ont ordonni qu'ä chaque fois que les galeres retournent en ce port, les agozzins soient obligez de conduire et mettre en vingt quatre heures dans la prison des esclaves de ceste cit6 Valete, tous les formats et les esclaves du Thresor» (277; AOM 1654:96v°-97 agozzino) 0 1631-43 Ordonn. Malte: «que les agozzins de galere [...] seront tenus de donner une bonne et süffisante caution au moins de mil escus, afin de les obliger ä rendre un bon et fidelle compte des esclaves et des biens du Tresor qu'on leur aura donnez en maniment; ou bien ä faute de ce faire, ils soient cass6s de leurs charges, et qu'on en / pourvoye d'autres qui s'offrent ä donner ladite caution et qui le puissent faire» (328-29; AOM 296:139 agozzini) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «les agozzins (: en italiques) des galeres [...] donneront bonne et süffisante caution, jusqu'ä mille 6cus du moins, de rendre bon compte des esclaves et autres effets (sie) du Trdsor qui leur auront dtd remis entre les mains» (437; mßme forme 446; AOM 296:139,145 agozzini). * AGUSSIN. 1621 Binet: « Celui qui les visite (: les formats) se nomme agussin, ou argousin, c'est un mot italien » (60). * ALGOUSAN(T). 1546 Rab 111.20: «mon comite, mon algousan, mon sbire» (1,484) 0 1548 Rab IV.9: « Comite, mon mignon, ο le gentil algousan ! » (97) > 1551, IV.19 (11,98) > Cotgr algousant. * ALGOUSIN. 1528 Jove (298) 0 1549 -» agouzin, argouzin 0 1664 (GdfC s.v. argousin) 0 1666 (FEW) 0 1708 Bion (72,80). * ALGOUZIN. ca 1520 Conflans: « Yalgouzin 15 f[lorins]» (38) 0 1549 -» agouzin, argouzin. * ARGORIN. ca 1520 Conflans: « L'argorin a 10 1. par moys (: ä Gfines), qui sont pour troys moys: 30 1. (: 50 liv. de France, Jal 1842:50)» (36). + ARGOSIN. 1538 V6ga (345) 0 1547-50 Stolonomie: «Ung argosin, huict livres ts»; «L'argosin, aura quatre livres ts [au port]» (29™,51); -»argousin gdn6ral 0 1548 -» argousin r6al 0 1641 (AN, B*77:151). * ARGOURSIN [err.]. 1643 Fourn argousin 1622. * ARGOUSIL. 1604 Brantöme (IV,121,156). * ARGOUSIN. 1534 Chappuys 0 1538 V6ga (346) 0 av. 1559 M. du Beilay (Littri) 0 dp. 1560 (FEW) 0 1572 Belleau: «C'est toy qui es l'argousin de la galere oü je traine la cadene comrae un for5at» (1,259) 0 1586: «Α l'argousin de lad. gallere, la somme de quarante eseuz sol, pour sa solde ordinaire» (Mireur 623) 0 d6b. 17"s. "Noms des vents" [Malte]: «un argousin [...], 2 compagnons d'argousin» (Jal s.v. gens); -> turc 0 diet. dp. 1611 Cotgr 0 1621 Binet -» agussin 0 1622 Hobier: «Apres le comite suyt ordinairement l'argousin, dont le nom vient d'algouzil, qui en italien (sie) signifie le prevost, ou chef des archers, et a charge d'enchaisner ou deschainer les forqats, et visiter leurs chaisnes dans la galaire » (50) > Oud (prob.; > Duez) / Mor 558 argouzin / Fourn 94 argoursin (sie) / Dassid 115 (+ 120) > Ozan 295 > Basn (> Tr6v Enc) / Corn; «chambre de l'escandola, oü se löge l'argousin avec les armes» (30) > Dassi6 117 > Ozan 295 > Com > Basn; «le mousse d'argousin, qui luy est comme ganjon » (52) > Mor 559 argouzin / Dassid 119 > Ozan 295 0 1628 (AN, B"77:64) φ 1630 Bouchard: «L'argousin: il a en sa charge toute la chorme, la fait enchaisner et deschainer. A 6

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escus par mois» (92) 0 1636 Galland (108) 0 1641: «L'argousin: pour septante livres de liege pour faire de taps aux barrilz [...], pour douze livres de grame pour attacher lesditz tapz» (AN, B&77:164; ä noter que les taps ne tombent pas sous la responsabilitd du barilar) 0 1641 (Fourn 647) 0 1642,1660, 1662 Oud (aussi 1643, Lac s.v. algousan) > Duez 0 1660 Luppd (169) 0 1676 Colbert (Cldment B30) 0 1677 Dassid: «Ferremens de l'argousin: cinquante-une brancades de fer de cinq branches chacune, deux cens cinquante-cinq menilles garnies de leurs pairs et clavettes »; « Les argousins, sous-argousins, ont soin de la chiourme de la galere, de laquelle ils sont chargez» (153,178) 0 1689: «Sa Majesty ayant estd inform de que les argousins et autres bas-officiers de ses galores se servent du baston pour punir les for;ats, lesquels souvent s'en trouvent estropiez et hors d'estat de / rendre aucun service, et estimant ces sortes de chastiment contre l'ordre et trds prdjudiciables ä la conservation des chiourmes, sa Majestd a fait et fait trds expresses inhibitions et deffenses ä tous cosmes, argousins, sous-argousins, pertuisaniers et autres [...] de se servir du baston pour fraper les for$ats, permettant seulement de prendre la latte [...], ä moins que lesdits formats ne se fussent rdvoltez contre lesdits argousins et autres bas-officiers, lesquels pourraient en ce cas se servir du baston pour les remettre dans l'obdissance» (Zysberg 166-67) 0 1694 Mdnage: «Argousin: nous appelons ainsi, par corruption, un sergent de galere, au lieu d'alguasil, qui est un mot espagnol» > Basn 0 1697 Barras (26,planche) 0 1708 Larrocan -» aiguade 0 1717 Masse: «Au devant du charbon l'on y doit ranger les couffes servant ä faire du lest et qui servent de retranchement au charbon; et parmy les couffes, 1 'argousin y peut mettre ses pelles de fer, ses picosses et quelques ferrements de rechange pour les chaussettes, menilles de fer et pinces; cela se peut tenir ä la centaine ou centine qui est ä la Campagne (Mars. 967:432 compacte)»; « Aprds vous faites passer toute la chiourme ä la bände et lui ordonnez de se bien laver les jambes, les bras et le visage, et sur tout en tdms d'estd. Pendant cet jntervale l'argousin peut faire sa visite des couteaux et autres outils qui pouroient estre propres ä couper une chaine » (17,104; Mars. 967:432,483 argouzin) 0 1728: «Pour l'argousin: 400 barils pour l'aiguade qu'on tient sous les bancs et ä ia rougeole »; « L'argousin respond de la chiourme, car si quelque(s) for^at(s) se sauve par sa faute on le met ä la place; c'est pourquoy il doit observer iour et nuit ses (: ces) malheureux qui ne songent qu'ä recouvrer leur libertd. II doit visiter leur chaine souvent, et quand il en laisse aller ä terre, il faut qu'il(s) leur donne des compagnon[s] pour les garder et pour les ramener en galere. II a le soin de faire l'aigade et le bois, d'embarquer le liege pour les taps des barils et du merlin pour les lier. Π doit faire razer la chiourme une fois le mois et a dix escus par mois ä terre et ä la mer. II a de plus un sol de chaque format qu'il deffere» (Mars. 967:220,231) 0 1757 Marteilhe: «l'argousin de la chaine (car il y en avait un qui nous suivait) nous enchaina de deux en deux»; «1 argousin a vingt livres par mois »; « on leur permet de dresser de petites baraques de planches sur le quai du port, chacun vis-ä-vis de sa galdre. L'argousin les y enchatne tous les matins, et au soir il les renchaine dans la galdre » (190,284, 296) 0 1767 La Tour, intendant de Provence: « Quand quelque galdrien s'dvade, l'argousin en est quitte moyennant une somme de 200 livres; ces argousins sont des gens de la lie du peuple et accessibles ä un vil intdrdt. Tout galdrien qui a de la protection et des ressources trouve facilement une somme capable de tenter l'argousin [...]. Ces dvasions sont assez frdquentes et il en rdsulte les plus gros inconvdnients » (Tournier 1,191) 0 1783 EncM: «Maintenant qu'il n'y a plus de galdres en France, et que les far$ats, logds dans la maison de force nommde Bagne, ne servent plus qu'ä terre, l'argousin est chargd du mdme soin dans l'intdrieur du bätiment» 0 1855 Besch > 1866 Lar. * ARGOUSSIN. 1716: «les argoussins ne confieront aucun for$at ni Türe aux particuliers sans un ordre signd du commandant» (Masson 405). * ARGOUZIN. 1549 Ordonnance: «argouzin: 7 liv.» (BN, fr. 18153:62"°; Fourn 314 algousin; Isambert XIII,72 algouzin) 0 1604 Brantöme (IV,121; var.) 0 1616 Luppd: «Que dens les voyages esloignds, les argouzins soi[en]t soigneus de conserver l'eau, laquelle ils distribueront par mezure tant aus soldats et marinyds qu'ä la chorme, et lorsqu'il sera nescessayre de raffraischir l'eyguade ou fere du boys, qu'ils fasse[n]t toute la dilligence possible pour achever bientöt l'un et l'autre» (188) 0 1641 (Fourn 648) 0 1660 Luppd: «L'argouzin est chargd de tous les forssats; s'il s'an pert par sa faute, il merite chatyemant. II y a un soubs-argouzin, un mousse, et dix guardes pour guarder la chorme, et la mener et conduyTe aus lieus qu'il faudra pour le service de la guallere. II n'y a que 1 'argouzin quy puisse ferrer et desferrer les forssats; c'est ausy ä luy d'en donner compte. / C'est ä luy d'avoir soing de la conservation de l'eau, et, quant il faut fere ayguade, c'est ä luy de Taller fere. II est chargd des barrils nescessayres au service de la guallere. Quant il fauet aller prendre du boys pour la provision de la guallere, c'est ä luy d'y aller. II est chargd des instruments nescessayres pour cella. C'est luy quy a le soing de fere razer la chorme. II est chargd de toutes les chesnes et de tout ce qu'il fauct pour fetter et

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ARGUE

desferrer les forssats. II a en charge les bandy£res et ornemans de la guallfere. II [a] ausy en charge les ornemans pour dyre la saincte messe, et, quant il faut aller dresser la tante en terre pour la dyre, c'est ä luy de le fere. Quant il meurt quelque forssat, c'est ä luy de l'aller fere enterrer et fere fere sa fosse. Quant quelqu'un a m6rit6 d'avoir l'estrapade en guallere, c'est ä luy de l'attacher. C'est ä luy d'avoir soing des fanaus quy veille[n]t la nuict en guallere, et de fere la guarde aus dix guardes quy dep e n d e n t de luy. II a pouvoir de chatyer la chorme en certayns cas » (169-70) 0 1691: « au taular des malades [...] Ton y met pareillement la caisse des ferrements de l'argouzin»; «II y a trois armoires fermantes ä clef dans la chambre de proue: l'une pour le Chirurgien, l'autre pour l'argouzin, et la 3'pour le soucomite» (SCH 134B:251,254) 0 1701 Basn (s.v. argousin) 0 ca 1705 Fontette: «Le cosme doit ordonner Α l'argouzin qu'il prenne garde ä ceux qui vont travailler ä terre qu'ils n'emportent point d'autres robes que celle qu'ils ont sur le corps [...]. II seroit bon que les argouzins fissent une visite quand la chiourme se rettire en entrant ä l'espalle, pour voir s'il n'y a rien de contre bande dans leur sacq ou autres / instruments que Ton peut aporter pour se servir ä leur evasion »; «les argouzins sont obligez d'en faire la visitte (: des vivres qui entrent) lorsqu'il n'y a point d'officier en galere» (MMR 173-74,181) 0 1706: «argouzin: 30 [livres par mois, sur toutes les gateres et ä la mer comme ä terre]» (Mars. %7:236,238,240,242) 0 1717 Masse: «au banc de 1 'argouzin: 10 [barils d'eau]» (26); -» argousin 0 1728: «L'argouzin [...] doit embarquer du liege pour les bouchons des barils et des jarron[s], et ce qu'il faut pour les travailler et attacher» (Mars. 967:222). * ARGOZIN. (1740) Tr6v (< Basn argouzin). •k ERGOUSIN. 1556 Saliat, trad. Hörodote: «Les ergousins, fadrins et autres gens de marine» (Hug s.v. argousin). H ARGOUSIN g £ n 1 i R A L 'argousin r6al'. 1547-50 Stolonomie: « En laquelle arm6c y est necessaire ung argosin general comme est de costume » (42). 11 ARGOUSIN RßAIVROYAL. -» rial. 11 BANC DE L'ARGOUSIN. -»banc 1°. 11 CHAMBRE DE L'ARGOUSIN. -» chambre 1°. • Toutes les formes remontent & l'ar. al-wazir 'ministre, vice-roi, conseiller' (FEW 19,198b; plusieurs formes manquent) par l'interm. de l'ib6ro-roman: esp. alguazil, cat. algotzir, agosil 'gouverneur', puis 'agent de police'. De lä, le mot est pass6 avec ce sens en Italie et en France (alguazille, etc.). Avec l'acception maritime (qui n'est pas attestde dans la p6ninsule Ib6rique; cf. cependant en 1386, au Portugal, un synonyme venu 6galement de l'arabe: «decern galeas [...] bene armatas de uno patrono, tribus alcadibus », NGN), les formes en ag- viennent de l'italien: agosino (1544, GDLI), aguzzino (ca 1500, DEI; aussi 1574 Piombino 26 et 1607 Crescenzio 94), agozzino, mais le type agosin peut i t r e 6galement originaire du Midi. C'est prob, ä Marseille (1453 agosin, 1509 agozin, GNO) qu'a eu lieu le chang. de al- en ar- et le croisement avec les formes en -in de l'italien, d'oü argousin. Dans argousi!, c'est la terminaison espagnole qui s'est conservde; dans algousin (chang6 par Rabelais en algousan), on a gardd 1'esp. (> it.) al- qui remonte ä l'article arabe. En Italie, le type en al- est plutöt rare (1540 nap. algozino, DEC s.v. algutzir; 1558 algozino, AOM 288:74; 1663 Oud algozzino), pendant que argozzino en 1548 (AOM 1651:136) et argosino en 1688 chez Florio (Barbier 1939:127) trahissent prob, une infl. fran^aise. Agorin et argorin montrent le rhotacisme proven^al (-z- > -r-). Ergousin est une Variante isol6e (avec infl. de la famille du gr. ergon ?). Cf. encore la döformation argotique artoupan 'garde-chiourme' (1842) et terme injurieux ou pgjoratif dans le Midi (FEW 23,130a), que Baldinger (A publier) explique par l'infl. de chenapan 'individu qui n'a ni rtgle ni dölicatesse naturelle' (cf. FEW 17,45b, all. SCHNAPPHAHN). ARGOUSSIN, ARGOUZIN, ARGOZIN - argousin. ARGRENEL, ARGUANEAU

arganeau.

ARGUE, s.m. 'cabestan'. Cf. -» arganeau. * ARGUE. 1526: «Plus un cap d'argue tourtis » (B 1260:76™, ds GNO s.v. cap 7°) 0 1674 Thivenot: «les bätons de 1 'argue» (FM 25,305) 17* s. (Jal). * ARGUI. 1512: «2 machelas et les Claus de l'arguj et dos arganelz» (Β 1232:6"°; Β 1487:61"° arguy, GNO s.v. clau); « 2 arguis garnis »; « ung arguj garnj de ses cuis[s]ez et 4 gaviteos »; «la fust de l'arguj et 2 cuises» (B 1232:9,11,13) 0 1545: «ung demy cau plan pour vaulger 1 'arguy» (B 1260:267); «un cau d'arguy » (B 1260:271™, ds GNO s.v. cap 7°). • < occ. argue, argui (1298 lat. arguilus, Blancard 11,461; 1301 lat. arguil, Β 1936:114; 1434 «pro alguis », GNO; 1518 occ. argui, GNO) < lat. *ärganum, alt. de örganum (FEW 7,409a; * fr.).

ARGUENEAU

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ARME

ARGUENEAU -» arganeau. ARGUI, ARGUJ -» argue. ARIAU -> orgeau. ARICHAR - archal. ARIMAGE -> arrimage. ARIMER -» arrimer. ARISER, ARISSER - arrisser. ARIVER ^ arriver. ARJAU - orgeau. ARMACION -> armaison. ARMAISE -» armoire. ARMAISON, s.f. 'armement'. • ARMACION. 1280: «la peccune mise [...] pour l'armacion des galies restablies du roial mandement»; « pour l'armacion des veissiaus » (Boüard 11,34,37) 0 1281: « peccune mise [...] pour l'armacion des galies » (Boüard 11,164) 0 1283: « Yarmacion de deus gallons » (Boüard 11,270). * ARMAISON. (* att. gal). 1573 Dup (s.v. brigantin) > Nie; (s.v. gallon) > Nie > Mon 0 1607 Hulsius - 1628 Stoer armaison de navire, armoison (FEW) 0 1621 Binet: «brigantins, vaisseaux de brigands, vistes, de grande armaison »; «Armage, armement, armaison de nef» (50,54). • Armacion est une adapt, du lat. mid. *armatiönem, acc. de *armätio (1393 armacio, DC), dir. de armare (FEW 23,249a). Armaison est un empr. de mime origine. ARME, s.f. 1° 'instrument qui sert & combattre'. [dp. ca 1100 Roland (TLF)]. ca 1180 Montage Guillaume 3333: «II et si home ont un calant löi, / Et quant il l'orent de viande hourdi / Et de lor armes, si se sont eskipi» 0 13es. [Guill. de Tyr]: «Une grant navie estora que il garni bien de genz et d'armes» (NGN s.v. estorer) 0 ca 1320 Chiprois: «et avoit toz jors galies, armes, rimes ä fernel» (49; < Novare 24 galees armees) 0 1441 Piloti: «lezquelx mariniers ayent [...] leurs armes et balestres » (176) 0 1547-50 Stolonomie: «armer une chescune des galeres tant d'artillerie que d'armes ä main»; «pouldres et bouletz [...] pour l'usage des armes ä main»; «les armes, bledz, aultres vivres et toutes munitions» (17,37vo,49) 0 apr. 1566 Chesneau: «quelques corseletz, morions et autres armes pour les soldats des galleres du roy» (157) 0 1586: «Pour l'achapt d'armes pour lad. gallere, oultre Celles que y sont, la somme de cent cinquante eseuz» (Mireur 625) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «s'ils ont porti la main aux armes, qu'ils soyent condamnez aux galeres pour toute leur vie »; « que de trois en trois mois ceux qui auront du commandement dans chasque galere facent leur reveue generale en armes, et qu'ä chasque fois il y ait un prix de six escus qui sera donni aux despens du commun Thresor ä celuy qui aura le mieux tiri de l'harquebuse» (269,273; AOM 1654:90 mettere mano all'armi, 94 con le loro armi) 0 1622 Hobier: «l'escandola, oü se loge l'argousin avec les armes» (30) 1629 Baudoin: «s'ils (: les soldats, en faisant des affronts) ont porti la main aux armes, qu'ils soyent condamnez aux galeres pour toute leur vie » (269; AOM 1654:90 mettere mano all'armi) 0 1641: «Canons, armes, munitions de guerre» (Fourn 643) 0 1660 Luppi: « Les mesmes officye[r]s doyve[n]t prandre grant soing de fere tenir les armes nettes, qui ce rouille[n]t et ce guatte[n]t extremement & la mer, et les doive[n]t fere vizitter deus foys la septmaine» (161) 0 1677 Dassii: «Armes: cent dix mousquets, douze mousquetons, douze pistoles, six pertuisannes, six espontons, quatre halebardes pour les sergens, cent bandolieres, douze piques, vingt-quatre haches d'armes, vingt-quatre sabres, douze corps de cuirasse, douze rondaches, deux baguettes de fer, cinquante baquettes de bois pour rechange, cent pierre[s] de fuzil, quatre caisses de bois blanc pour fermer les bandolieres» (154) 0 1697 Barras -» amorce 0 ca 1705 Fontette: «On embarque les perriers, que Ton met & leur place. Ensuitte on embarque les rames (sic) des soldatz et dös le moment on pöse un corp de garde » (391; MMR 104 armes). H EN ARMES 'armi, prit'. [dp. 1549 Est etre en armes 'prendre les armes pour faire quelque service' (FEW)]. 1565 De Petremol ä Du Ferrier [Constantinople]: «Plus de cent trente gallires se trouvent desjä en armes dans ce port» (Charriire 11,781). H CAP ITAINE D'ARMES. -»capitaine 4°. f FRÖRE D'ARMES 'religieux de l'ordre de Malte dans une fonetion de combattant'. 1604-29 Ordonn. Malte: «En laquelle navigation les freres d'armes pourront, avecques la permission de leur capitaine, embarquer quelques provisions» (272; AOM 1654:93 frati d'armamento). Κ GENS D'ARMES. -» gens. 11 HACHE D'ARMES. - hache. H (METTRE LES) ARMES EN COUVERTE 'monter sur la couverte les armes pour les distribuer aux combattants'. [cf. -» armer en couverte], 1696: [La patrone hisse une flamme blanche et rouge ä sa penne de trinquet pour donner le signal de] «mettre les armes en couverte» [(sur le pont) et de se priparer au combat] (Zysberg 291) 0 1727 Barras: «[mettre?] Armes en couverte, c'est ä dire se priparer au combat, et poster tous ses ditachements. II faut abattre tente, plier ou öter les tendelets et tout ce qui est sur la couverte d'embarassant et d'inutile, bosser les antennes, en un mot il faut fitre

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ARME

ARMEE

pr£t ä combattre» (11,369, ds GNO s.v. armos en cuberto); «Ordre de combat d'une galere en particulier, ou methode pour faire ce qu'on appelle vulgairement armes en couverte» (11,381) 0 1885 Jurien: «Mettre les armes en couverte rdpondait, sur les gal£res du quinzifcme et du seiziöme siöde, ä notre branle-bas de combat: l'opdration ötait cependant plus longue et plus compliqude. On commen^ait par dtablir sur le couverte, ä l'aide des rames liies ensemble et fix6es par des amarrages aux filarets, trois retranchements intirieurs, qu'on appelait bastions sur les galöres de France [...]. La plateforme des rambades et les pavois de chaque bord dtaient garnis de la mfime fagon [...]. / Deux autres postes servaient Sgalement ä disputer le terrain pied ä pied: c'dtait, ä tribord, le fougon [...], ä bäbord, le ca'icq » (108-09; la source est peut-gtre une description espagnole de la bataille de Lipante, 1571). 11 SE METTRE SOUS LES ARMES 'prendre les armes pour faire quelque service' [1835-1932 Acad (FEW)]. 1660 Lupp6: «et landemain matin, un peu avant la diane, serpasmes et nous mismes sous les armes, et fusmes donner ä Porto Caille»; « nous nous truvasmes quazy pesle mesle avec six gualleres d'Espaigne [...], et chascun de son costd c'estant mis sous les armes en estat de combatre» (115,133). • 2" (pl.) 'signes hiraldiques, embldme'. [dp. 1170 Erec (TLF)]. 1441: «il a mis au dessus du mast de la grande nave de mondit seigneur (: le due de Bourgogne) une baniere armoye[e] des armes de tous les pays de mondit seigneur» (Degryse 229 n. 5) 0 1512: «une colevrine [...] aux armes de saint Marc, plus ung qanon aux armes du due de Valantinois, plus ung qanon serpantin aux armes du pape Alexandre» (B 1232:2™) 0 1513: «6 roddelies aux armes du roy [...]; 67 pavais aux armes du roy» (B 1232:29) 0 1622 Hobier: «la flesche [...] re^oit ä l'extremiti les armes du Roy, comme chacun des bandinets Celles du capitaine» (33) > Mor 703; «bandieres, dans lesquelles sont les armes du Souverain» (57) > Fourn 28 / Dassi6 115 0 1627: «La banniere de taffetas bleu oü sont les armes de M. le general [...]. Le galliardet de la meistre oü sont les armes du roy» (AN, Β671:44m) 0 1641: «avec les armes de France [...], du capitaine [...], du general» (Fourn 647) > Enc 7,440a 0 1647 Cleirac: «Outre les couleurs, les nations, les princes et seigneurs ont des devises et blasons qui sont bien souvent representdes sur les pavilions avec leurs armes » (62) 0 1697 Barras: « Les armes du Roy sont au milieu (: de l'dtendard rial) sur un fond semi de fleurs de lys » (planche). • < lat. tard. arma, ancien n.pl. devenu f.sg. (FEW 25,238a,239a,240a; armes en couverte manque). Cf. 1538 Valbelle: «si meron armos en cuberto» (337); l'expression existe aussi en italien: Pantera: «Far'arme in coperta t pigliar l'arme ». ARMECH

ormige.

ARMEE, s.f. 'flotte de guerre'. 1296: « Pour la paie de Yarmee des galeres, qui fut faite ä Rouen, environ ladiste Penthecoste l'an 80 et seze» (Fawtier 11,125) 0 1325: «pour aler sur la mer en Yarmee» (Chazelas 11,9) 0 1336: «Yarmee qui presentement est ordenee » (BN, fr. 259%, n° 126) 0 1337 « nostre armee guelphe que nous avons eu derrenierement en la mer» (Chazelas 11,14) 0 1341-42: «Yarmee souz monseigneur Robert de Houdetot, Chevalier, capitaine de la mer » (Chazelas 11,20) 0 ca 1350 -1609 (FEW) 0 ca 1370 Machaut 4278: « L'armie ordena Ii bons roys / De 100 voiles et 23» 0 14e-15's. Chron. de Savoye -» envahir 0 1406-09 Boucicaut: «Yarmee des Veneciens » (213) 0 1441 Piloti: «et samblablement firent armie de beaueoup de galöes» (120) 0 1441: «capitaine du navire et armee que mondit seigneur envoye presentement en Rodes» (Degryse 248) 0 1489-98 Commynes (111,31) 0 1494: «Yarmee du Roy pour la mer » (Dupont 370) 0 1495-96 Villeneuve (392b) 0 1513: «[la galörc] anvestit en terre [...] ä cause que estoit chassi de Yarmee» (B 1232:23) 0 1521 F r a n c i s I": «je dresse une armie sur mer» (Weiss 1,119) 0 1547-50 Stolonomie: «une armee de galeres subtiles»; «Yarmee de soixante galeres» (3,38™) 0 1548: « avecques lesd. 21 gallaires, comprins les quatre de lad. Religion et Celles de Dragut Rays [...], il se sentira assez fort pour assaillir Yarmee imperialle »; «l'avant garde de lad. armee estoit arrivee aux ysles d'Hyeres» (BN, fr. 3118:lvo,7) 0 1554 De Selve ä Henri II: «faire mectre en ordre les gallaires pour Yarmie» (Charrifere 11,309) 0 1554 Amyot, trad. Diodore: «une armee de cinquante galeres» (Hug) 0 1555 Fourquevaux: « son armee pourroit faire plusieurs bons exploitz en divers lieux au long de la coste de Gennes et de Toscane» (110) 0 1557 L'dvdque d'Acqs ä La Vigne [Venise]: «une armee de 150 gallferes» (Charriöre 11,417) 0 1558 La Vigne [Constantinople]: «le G.S. sera icy pour solliciter en personne de faire sortir Yarmie» (Charridre 11,450 η.) 0 apr. 1566 Chesneau: «Yarmie dudict Turq» (156) fin 16's. Guidon: «Yarmee du Türe ou corsaires» (344) 0 1616-20 Aubignß: «Voile!

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Voile! et de fort pr£s. C'estoit Yaunde turquesque » (1,344); -> bataille 1° φ 1629 Baudoin: « Yarmie de Rhodes qui venoit ä voiles desploydes »; « general de Yarmie [...] ä la charge d'entretenir quatre galcrcs et deux gros navires » (100,204) Φ apr. 1636: «toutes les ddpenses des armies du Roy aux mers de Levant» (BN, fr. 17329:181) 0 1660 Cleirac: «Yarmie des Agarenes et Sarrasins»; «une armie de cent voiles » (54,56; en 1647 armade) 0 1672 Villette -» appareiller 3° φ 1676 -» commandante 0 1681 Du Quesne ä Seignelay: «Yarmie de quinze galdres et deux galliasses» (Monmerqud 295) 0 1684,1690 Fur: «II y avoit cent mäts dans cette armie » (s.v. mast) > Basn. H ARMßE DE LA MER. 1341-42 (Chazelas 11,21) 0 1377 (Chazelas 1,249) 1378: «aux marronniers qui sont ordcnds a aler es galees de ceste presente armee de la mer» (Chazelas 1,256). f ARM^E DE MER. 1296: «le compte Girart le bariliier pour Γarmee de mer faite l'an de grace 1295» (Fawtier 11,596) 0 fin 14= s. [1388] Froissart (Jal s.v. armde navale) 0 1489-98 Commynes (FEW) 1496 Charles VIII (Dupont 444) 0 1526: «lieutenant du Roy en son armee de mer» (AN, X1A8621:199vo) 0 1532 L'dvfique d'Auxerre [Rome]: « Yarmie de mer que le roy a dressd[e]» (Charridre 1,197) 0 1535 Francois Ier: «les armies de mer des susdits G.S. et roy» (Charridre 1,262) 0 diet, ä partir de 1538 Est: «Classis [...]: armee de mer»·, «Dissipata classis: «une armee de mer esparse» > 1539,1549 (s.v. armes) > Th > Dup > Nie > Mon 0 1544: «Yarmie de mer du Levant» (39) 0 1547 De Morvillers ä Henri II [Venise] (Charridre 11,7) φ 1547 D'Aramon ä Henri II (Charridre 11,15) 0 1547-50 Stolonomie (47*°,74™) Φ 1551 De Selve ä Henri II [Venise]: «qu'il se prdparast grande armie de mer» (Charridre 11,137) 0 1552 De Selve ä Henri II [Venise] (Charridre 11,175) 1552 D'Aramon ä Henri II [Adrinople] (Charridre 11,182 η.) 0 1554 De Selve ä Henri II [Venise] (Charridre 11,313) 0 1555 Fourquevaux (110) 0 1559 Amyot, "Lucullus": «toute Yarmee royale de mer lui alla au devant» (323TO) 0 apr. 1566 Chesneau: «vint monsieur le chevalier de Seure de la part du Roy pour solliciter [des Turcs] ladicte armie de mer» (153) 0 1616-20 Aubignd (Hug) 0 1687 Desr (-» armde navale) > Fur: « Yarmie de mer, ou navale » > Basn 0 >-» 1866 Lar (FEW). I ARMINE PAR MER. 1415: «commis a mettre sus le fait de certaine armee par mer» (Chazelas 1,343) 0 1447: « mondit seigneur de Wavrin, capitaine general de Yarmee par mer de mon tresredoubtd seigneur monseigneur le due de Bourgongne » (Degryse 238 n. 33) 0 1707 -» arm de navale. H ARMliE NAVALE. 1556 Thevet: « un capitaine general, dit Beglerbey de la mer, ayant aussi charge de Yarmee navale, quand eile va en quelque expedicion» (77) φ 1599 Marnix de Sainte-Aldegonde: «en neuf classes, c'est ä dire flottes ou armies navales» (Hug s.v. armade) 0 1616 Luppd -» arriiregarde 0 1616-20 Aubignd: «des dissentions entre Yarmie navale et terrestre»; «le due, deschargd de Yarmie navale » (IV,105; V,278) 0 1622 Hobier: «[Pantero Pantera] a derit d'une armee navale » (64) 0 1640 Oud (s.v. classe) 0 1643 Fourn (240-41) 0 1654 Retz: «Yarmie navale de France» (814) 0 1660 Luppd: «le Türe ayant dressd une armee navalle assds considerable» (24) Φ 1660,1662 Oud 0 1670 armie navalle (NGN s.v. caiche) Φ 1678 Guillet (s.v. commissaire, division, flute) φ dp. 1680 Rieh (FEW) φ 1681 Ordonnance (Ozan 323) 0 1687 Desr: «Armie navale, se dit d'une armde de mer composde de plusieurs vaisseaux de guerre» > Fur (-. armde de mer) (> Basn) / Ozan 231 0 1707: «Yarmie navalle des ennemis par mer (sie)» (Thdnard 112; deux fois). II GALfiE D'ARMßE 'galfere armde en guerre (non marchande)'. 1459 Chambes: « Aujourd'hui sont venues deux galies d'armie qui sont des quinze dessusdites (: armdes contre les Turcs)» (192). • Part, passd f. subst. de -» armer 1° (FEW 25,248a, ARMARE; armie de la mer, armie par mer et galie d'armie manquent). Occ. 1423,1465 armada (GNO); 1496 armado, 1503 armado de mar, 1521 armado per mar, 1524 armado, 1532 armea [francisd] (Valbelle 8,11,107,127,241). ARMEGER, ARMEJA, ARMEJER -> ormeger. ARMEMANT -»armement. ARMEMENT, s.m. 1° 'action d'dquiper un navire ou une flotte'. ca 1320 Chiprois: « ordener les armemens des nefs» (320) 0 1341-42: « Yarmement de certaines galees » (Chazelas 11,63) 0 1373: «pour l'abillement et armement des trois galdes» (Delisle 1874:501) φ 138082: « pour Yarmement, advitaillement et fournissement des dictes galee et galiote » (Chazelas 11,169) Φ 1510: «pour l'adob, aquippaige, armement et avitaillement de quatre galleres» (B 2551:144) 0 1541 (Jal) 0 1547 Ordonnance: «munitions tant de vivres que d'artillerye et autres choses requises et necessaires pour Yarmement et fourniture d'icelles [galdres]» (BN, fr. 19065:137) 0 1548: «gens de guerre [...] tant pour mectre sur les 21 galleres qui sont prestes [...] que pour l'entier armement des neuives» (BN, fr. 3118:3) 0 1586: «despence [...] pour Yarmement, equipage, norriture et entretenement de la gallere» (Mireur 623) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «la moitid du nombre des freres qu'il

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iugera necessaires pour l'armement de la galere capitaine» (272; AOM 1654:93 armamento) 1629 Baudoin: «un reglement sur le faict de la navigation et Yarmement des galeres» (222) 0 apr. 1636: «les armements qui ont estd faits en la marine du Levant, depuis que la Provence a est£ reünie 4 la Couronne» (BN, fr. 17329:181) 0 1660 Lupp6: «Monsieur le Chevallier de Frayssinet quy preparoit un beau et grant armement pour l'ann6e suyvante» (19) 0 1678 Colbert (Jal) 0 dp. 1678 Guillet 0 1681 Ordonnance I.i.14: «l'achat de toute sorte de marchandises et munitions pour les magasins et armemens de mer » (Isambert XIX,285) 0 1694 Villette: « Ce que les armemens en course ont coust6 aux ennemis» (149) 0 1697 Barras arsenal 0 1757 Marteilhe: «Cet armement commence par espalmer les galores » (313). • 2° 'tout ce qui est ndcessaire ä l'0quipement d'un navire (de guerre)'. 1379: «le garde de son clos des galees, armement et artillerie ä Rouen» (BN, fr. 26016, n° 2557) 0 1533 -» accoutrement 0 1548 armemens pi. -» inventaire 0 1560-65: «l'argousin roial sera tenu [...] rendre raison ausd. commissaire et contrerolleur de ce qui deffauldra d'icelluy armement» (BN, fr. 15881:344) 0 1660 Luppd: «il estoit impossible qu'on(s) peut (: püt) maintenir les armemens des gualleres en Testat qu'il devoit estre» (39) 0 1680 D'Ortifires: κ armemens et rechanges des galeres» (75) 0 1716: «des cordages qui composent Yarmement et rechanges des galeres» (Mars. 967:199) 0 1721 B£nat: «poulies ou rouez de fonte qu'il y a ä Yarmement d'une galere» (F60). • 3° 'flotte, ensemble des navires de guerre'. ca 1320 Chiprois: « et sur ses paroles Yarmement des Pizans yssi [du port]»; « dou grant armement fu amirail messire Aubert Dorie »; «les Jenevds s'en tornerent en Gene atout lor grant armement»; «ii firent lor armement, et monta le dit maistre et ses freres sur le dit armement, et alerent ä Rodes» (228,285,286,320). • 4° 'iquipement d'un navire de guerre en armes et tout ce qui y appartient'. 1525: «voilles, sarsie, ancres et armemens et autres choses a icelle nef appartenans» (BN, Clairambault 325:9397; AN, Xw8621:205"°) 0 1526: «Rolle des pieces d'artillerie et armemantz delivrds par sr Bertran Laurans, consierge de la maison du roy et garde de ses munitions» (B 1260:19"°) 0 dp. 1611 Cotgr (FEW) 0 1660 Lupp6: «i'avoys un trfes bon armemant, et de fort bons hommes » (52) 0 1729: « Yarmement du m° canonier (: canons, boulets, cartouches, refouloirs, cordages)» (Mars. 967:305). • 5' '6quipage d'un navire de guerre'. 1604-29 Ordonn. Malte: «quiconque sera de Yarmement des galeres» (272; AOM 1654:92" d'armamento) 0 1660 Lupp£: «deux cens soldats pour renforsser Yarmemant des gualleres»; «nous n'en prismes (: de Turcs du vaisseau) que cent et vingt, et sellon le rapport du capitayne ils estoi[en]t cent huitante hommes sur Yarmemant»; «les armemans des gualleres sont compoz6s de diversses sortes de gens » (42,105,157) 0 1678 - Besch 1845; 'vieilli' 1866 Lar (FEW) 0 1708 Larrocan: « quarante hommes des armements, gens de cap ou de rame de nos sept galores »; «il estoit bien raisonnable que les prises fussent partagies ä proportion des armements qui avoient combattu » (38,41). • De -» armer (FEW 25,249a, ARMARE; 2° manque), ou iventuellement (p.ex. 5°) empr. ä l'it. armamento. ARMER, v. 1* tr. 'pourvoir d'armes' (sens parfois mal ä distinguer de 2°). [dp. fin 10" s. Passion (TLF)]. 1249 Sarrasin: « nos gens qui estoient bien armi es vaissiaus » (5) 0 1282 -» arbalitrier (: peut-fitre sens 2°) 0 1298 Polo: « Ε cestes (sic: ces mariniers) vont armis » (162) 0 ca 1320 Chiprois: «Jenevfes par mer nissirent (: 'sortirent') ä conbatre ä guall£es de l'empereor, ä 80 guall6es mout bien arme[e]s » (143) 0 1384: «platez couvertez de toille pour armer les vaugueurs dez galiez » (Br6ard 60) 0 1406-09 Boucicaur. «leur 11 galees que ains avoient tres bien armees et chargees de gens d'armes et d'arbalestiers» (261) 0 1441 Piloti: «et furent lezdictes galiottes bien armifejs»; «deux naves et deux ou trois aultres gal6cs armies»·, «gal6es armies qui vont contre crestiens» (102,131,139) 0 1444 Philippe le Bon: «gens pour voguer et aussi pour armer en icelles noz gallez» (Degryse 249) 0 1459 Chambes: «arnoys [ä l'arsenal de Venise] pour armer trente mille hommes ou plus» (189) 0 1511 Lemaire de Beiges, Vraye histoire: «gallions tresbien armez et empaveschez » (Schefer, 6d. Thenaud 229) 0 diet. dp. 1538 Est: « Rostratae naves: armees et garnies de picquans par le dehors de la proue» > 1539 Est [etc.] s.v. navire 0 1547-50 Stolonomie: «maniere d'armer une chescune des galeres tant d'artillerie que d'armes ä main»; «Et d'advantaige [d'armes ä main] pour en armer la churme, si besoing estoit» (17,21) 0 1549 Ordonnance: «les officiers seront armez d'espees et rondelles ou targue[s]» (BN, fr. 18153:63"°; Fourn 315; Isambert XIII,72) 0 1549 De Morvillers ä Henri II [Venise]: « Le bassa gouverneur ä Constantinople avoit envoyi six galores armies

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ä Roddes » (Charridre 11,103) 0 1552 D'Aramon ä Henri II [Adrinople]: «quarante galferes armies » (Charridre 11,182 η.) 0 1559 Amyot, "Lucullus": «cent et dix galeres toutes armees par les proufe de forts esperons d'airain » (339) 0 1608 Les estraines royales (du Grand Due de Toscane): « on s'arma et envoya-on [...] un des pilottes de la capitaine, avec la falucque pour les recognoistre » (ZRPh 90,453). H ARMER EN COUVERTE 'monter sur la couverte les armes pour les distribuer aux combattants' (cf. mettres les armes en couverte -» arme 1°). 1708 Larrocan: « notre capitane [...], ayant par precaution fait armer en couverte, alia rudement frotter le cötd ä la capitaine de Gßnes, en se mettant en son poste de patronne reale, ä droite de la rdalle » (29). • 2° tr. 'dquiper (un navire, etc.) de tout ce qui est ndeessaire; rendre prfit ä la navigation', ca 1175 Dues Normandie 49686: «[60 nefs] Bien armees e bien chargees» 0 ca 1195 Ambroise: « Ε fist ses gualees armer»; «Eth vos ses gualees venues [...] / Si bien armees et guarnies» (NGN s.v. gal6e, garnir) 0 ca 1210 Villehardouin: «nos meteromes cinquante ga!6es armees» (31); «et dont firent armer les galies totes » (NGN) 0 1216 Clari: «je prendrai quatre galies avec mi, si les ferai armer de la plus aidant gent que nous aurons » (TL) 0 1218-43 Novare: «l'empereor fist apparailler et armer vint gallees» (2; Chiprois 22); «avoit tous jors galees armees, rimes ä fernel, en l'iver mei'smes» (24; Chiprois 49: « galdes, armes, rimes ä fernel»); «trois mille homes de marine armes » (52; Chiprois 77) 0 1246: «Iesdittes tarides [...] bien aparillies ä armer pour faire le passage d'outre mer » (Belgrano 23; lat. « bene preparatis armaturis ») 0 1267-75 Da Canal: « Si armerent erranement 30 galies » (NGN s.v. cendal) 0 1278: «pour le servise de ces galies coviegne deus barguetes a armer chascune de doze rammes» (Bouärd 1,105) 0 1282 1° 0 1283 galion 1° 0 1298 Polo: «Le roi d'Armonie fist armer une galee as deux freres» (8) 0 ca 1320 Chiprois: «si fist [le pape] armer en Pize 40 gualldes [...]; si armerent guallies et autres leins [...]. L'empereor tantost si fist armer 65 guallies de Sezille et de Puille [...], et Pizans armerent 40 guallies» (142) 0 1392-93 Melusine: «si me faictes armer une petite galleote» (216) 0 1395-96 Anglure: «les rames et Partillerie pour armer iceulx vaisseaulx» (98) 0 1406-09 Boucicaut: «il arma 2 galees et s'en vint a Methelin»; «mes galees [...] estans petitement armees, et par ce pouans peu exploitier de chemin» (122,284); -» embüche 0 1415: «une petite galiote armee et esquipee souffisamment» (Chazelas 1,343) 0 1419-20 Caumont: «une gall6e armie de Turcxs » (80) 0 1448: «eile s'apareilla et arma ou port de Villefrancque » (Degryse 237 n. 27) 0 ca 1450 [Flandres] (Degryse 241 n. 42) 0 1480: « une gallde subtille armee et garnye de environ deux cens hommes de soudars de Venise» (Schefer 54) 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «30 nefz bien armees »; «les nefz furent faictes et construictes et armees et mises en la mer » (II,182voa,261a) 0 1494 (Dupont 370) 0 1495 Commynes [Venise]: « quatre galeres qu'ilz arment en ceste ville » (Dupont 413) 0 1499: «naux armees» (BN, fr. 25376:127) φ 1503 Auton (111,210) 0 1507 Marot: «Ses brigandins et carracques armer» (87) 0 1510 (B 2551:175™) 0 1511 Lemaire de Beiges, Vraye histoire: «fourniture d'artillerie, de harnois de guerre, de navires (: 'embarcations'), d'ancres, et autres choses pertinentes jusques ä souffisance pour armer cent gal6es » (Schefer, 6d. Thenaud 229) 0 1512: «6 galds armes de bonne vollie» (B 1232:2) 0 1513 Charles Quint: «le roy trds-chrestien faict armer ä toute diligence jusques ä 22 gal6res» (Weiss 11,188) 0 ca 1520 Conflans: «armer une gallee de bonne voille ou par force» (18) 0 1521: «une gallere [...] qu'on pourra armer ä galoche» (BN, fr. 3174:21; AN, B ^ I S ) 0 1526: «la grand nef [...] armee et equippee de mariniers et gens de guerre» (AN, X,A8621:199"1) 0 1528 Jove: «il arma six galdes, deux fustes, troys brigantins » (295) 0 1532 Francis Ier: « faire ä toute diligence douze galdres et certains autres vaisseaux [...], les faire armer et dquipper » (Charriüre 1,191) 0 1536 [Venise]: «Ces seigneurs continuent en toute diligence d'armer leurs gallöres» (Charrifere I,325) 0 1539 [Venise]: «au lieu ä'armer des gallfcres » (Charrifcre 1,393) 0 1544: «158 rames armies en escalme» (B 1260:362™) 0 1547 De Morvillers ä Henri II [Venise]: «on rabille et arme les galldres »; «ledit seig[neu]r η'armera pour ceste annde que 50 gallöres » (Charrifere 11,7,17) 0 1547-50 Stolonomie: « au temps passd les Genevois povoient armer cent en vingt galeres depuis Manton iusque ä Lerisy »; « une trouppe de dix galeres bien armees »; « au temps qu'elles (: les galdres) sont expressement armees » (46vo,58,83vo) 0 1548: «les vingt galleres subtitles et la grosse que led. prieur a prestes et armees» (BN, fr. 3118:1) 0 1549: «[galferes] armies de churmes [...]; tenir plus de gallaires armies en Levant» (BN, fr. 18153:52™) 0 1551 Instructions d'Henri II pour D'Aramon: «il a fait venir [...] les cheurmes [...] de Ponant pour en armer dix ou / douze corps d'autres galdres neuves» (Charrifere II,154-55) 0 1555 Fourquevaux: «leurs gallferes armies de bonnes voilles» (105) 0 1557 Henri II ä La Vigne: «trente-six [galöres] des miennes les mieulx armies et dquippdes » (Charridre 11,402) 0 1557 La Vigne ä l'dvdque de Loddve [Adrinople]: «ils ont esquippd et arme cent et vingt gallöres» (Charrifere 11,381) 1558 Henri II ä La Vigne: « mesdites gall6res aussi bien armees et dquippdes qu'elles feurent

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oncques» (Charrifere 11,510) 0 1602-29 Ordonn. Malte: «que toutes les fois que les galeres seront dehors, l'on tienne en continuelle garde ä la Renelle une galere bien armee. Item, qu'en est6 les galeres estans au port, il y en ait tousiours une bien armee et pourveue de toutes les choses qui seront necessaires ä la garder, et en hyver une autre bien estimie et fournie d'eau, de biscuit et autres provisions» (279; AOM 1654:98™ armata) 0 d6b. 17cs. "Noms des vents" [Malte]: «Une galfcre qui a 26 rang armee (sic: rames armees) de 5 ä 6 hommes par rang» (Jal s.v. rang) 0 1629 Baudoin: «pour faire armer encore deux galeres de la Religion »; « Ces deux galeres furent envoydes ä Malte trfcs-bien armees et fournies de toutes choses»; «fit refaire et armer la galere»; «la S. Iacques, qui estoit demeur6e ä Marseille sur terre, n'y ayant eu commodity de Varmer» (311,432,447,613) 0 1641: «armer une galere [...] de chiorme» (Fourn 649) 0 1647 Cleirac, Us: «armer lesdites nefs ou galeres» (405) 0 1697 Barras: «armer une galere [...]; armer en cours» (26) 0 1706: «depence par mois d'une galere sensille armie » (Mars. 967:247) 0 1717 Masse: « quand on est bien arme de bonne chiourme »; « qu'il ne s'y embarque (: dans le cai'que et la canot) que les equipages pour les armer suffisamment» (69,128) 0 1721 Bdnat: « Les galeres extraordinaires dtant armies ont deux tentes »; « La portiere de la courcie [...] sert l'hiver et lorsque la galere est armee » (825,840) 0 1728: «les galeres sensilles n'en portent que 14 (: de cabrits), qui est la moitiö de ce qu'ils ont lors qu'elles ne sont pas armees » (Mars. 967:176) 0 1757 Marteilhe: «la Marine de France 6tait si denude qu'on ne pouvait armer les galdres pour les mettre en mer»; «Description d'une galire armie, et sa construction» (184,263). • 3° intr. 'se preparer ä la guerre, prendre les armes'. [3 e tiers 14's. Deschamps; dp. 1611 Cotgr (FEW)]. 1757 Marteilhe: «Au mois d'avril nous armions pour entrer en Campagne» (116). • 4° tr. 'mettre (des cordages, les rames) en 6tat de servir'. 1510-13 Lemaire de Beiges, Illustrations de Gaule: «tes gens et galiots [...] armeront leurs rames ä la vogue » (Hug s.v. vogue) 0 1682 Exercice: «faites armer le rem!»; « faites armer vette et retour! [...]; faites armer le mouton!» (9,11) Φ 1687 Desr: «Armer les avirons, c'est les mettre sur le bord de la chaloupe prests ä servir» > Ozan 245 / Corn (peut-£tre < Ozan) / Basn 0 ca 1705 Fontette: «on commande ä la chiourme d'armer le prodou » (353; MMR 24) 0 1717 Masse: «l'on commande d'attacher les mataffions et de se preparer ä armer la vette pour faire jsser lors que vous voyez tous les mataffions de votre voille bien attachßs »; «II faut [...] avertir vötre chiourme que vous voullez jsser vos deux antdnes ä la fois; pour lors il les faut diviser en cette maniere: depuis les bancs des cartiers ä poupe les vogu'avants et apostis d'une bände et de l'autre arment la vette de meistre [...]. / Pour jsser l'antfcne de trinquet [...] les vogu'avants et apostis arment l'jsson de trinquet ä la bände » (62,68-69). 11 ARMER LA PALEMENTE / LA SCIE. -.palemente, scie II. f ARMER LA VOGUE. 1717 Masse: «vous faites armer vötre vogue en arriere» (144) 0 1729: «Arme la vogue le quartier de proufe de la droite! Vogue le quartier de proufe de la droite!» (Mars. 967:280). • 5° tr. 'fortifier'. [1532 Rab; dp. 1680 Rich (FEW)]. 1691: «Mais come l'on ne trouve point toujours des bois d'une piece de la hauteur necessaire pour les raiz de courcier, on est obligd tres souvent de les faire de deux pieces bien endentdes les unes dans les autres en forme de baux armez » (SCH 134B:64). • < lat. armare 'munir d'armes' (FEW 25,245b-246b; armer en couverte et 4° manquent). Au sens 2°, occ. armar dp. 1257 (GNO), it. armare dp. fin 13es. (LEI 111,1248), ä Naples 1270 lat. armare (Del Giudice 8). ARMESIN - armoisin. ARMET -» ormege. ARMEURE - armure. ARMIGER, v.tr. 'iquiper'. 1494 Instructions de Charles VIII: «auront sur les lieux (: Gfines et la cöte provengale) les choses a eulx neccessaires pour armiger lesdictes gallees et navires tant de victuailles que de mariniere et cheurmes de galleres » (Dupont 372). • Ce sens, qui est frequent pour armer, apparait parfois en Italie (1715 νέη. armizzare, Jal; sarde arminzare 'insidiare, preparare', Coromines 303), mais la forme ordinaire armeggiare y a les sens de 'combattre' ou 'ormeger', malgrö le fait que armeggio signifie bien 'dquipement' aussi. En occitan mod., on rencontre armeja 'armer, grder, dquiper' (Mistral), armejar 'armer, grier, 6quiper un navire, munir un bateau d'engins de pßche' (Alibert), qui d'ailleurs manquent, comme armiger, dans le FEW (25,238a sq., ARMA ou 25,245b sq., ARMARE). Etant donn6 le i, notre armiger est italien plutöt qu'occitan.

ARMINETTE

ARMINETTE -»herminette. ARMIRAL

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amiral. ARMOINSIN

ARQUEBUSADE

armoisin.

ARMOIRE, s.f. 'meuble garni de tablettes servant ä ranger'. * ARMAISE. [av. 1105- 13es. (FEW)]. 1636 Cleirac: «le bitacle (: habitacle), fait com/me une armaise ä tenir la chandelle du quart allumte, la cloche du quart, les compas et les horloges de sable » (17-18). * ARMOIRE. [dp. fin 15es. (FEW)]. 1677 Dassi6: «lits et armoires» (86) 0 1728: «serrureries des chambres et des armoires et de la pouppe » (Mars. 967:219). •k AUMAIRE. [ca 1165 Troie (TLF) -1625 (FEW)]. 1384: «Item tous les ferremens qui appartiennent aux aumairez et aux chambretes derrifcre»; «Item les aumaires derriöre et les appartenances »; «Item les coupplez des aumaires » (Brdard 74,76,78). • Empr. au lat. armarium (FEW 25,254a,257ab; cf. les formes armories, armaire, almarie). ARMOISIN, s.m. 'taffetas trfcs ldger'. [16Es. taffetas armoisy / almeysin / almoisin; 1541 taffetas armoisin; 1554-1835 Acad armoisin; hapax 16es. + 1636 Mon armezin; 1751 Enc armosin (FEW); 1593 armoizin (Baulant 103)]. 1551: «Deux matelatz couvertz de taffetaz armoinsinsz de colleur jaulne avec leurs coissins de mesmes » (B 236:149) 0 1627: «environ six vingtz Cannes dud. taffetas. II y en peult avoir 60 Cannes du rouge cramoisy qui cousteroit environ 9 & 12, et 60 de l'autre armesin d'Avignon (ä) 6 i 8 s.» (AN, B677:44m). • Prob, par l'occitan de l'it. armesino, ermesino, ormesino, d'un lat. m6d. (attestd ermesinus) formd sur le nom de lieu Ormuz, ä l'entrfe du golfe Persique (FEW 19,141b). ARMOISINE, s.f. 'taffetas tr6s ldger'. 1628: « pour 60 pans sargette et armoisine de Londres pour fere les galliardds de maistre et trinquet, ä quatorze solz le pan » (AN, 6*77:64). • De armoisin (manque FEW 19,141b, ORMUZ). ARMOISON -» armaison. ARMURE, s.f. 'ensemble des armes'. [1130- 1675 armeure; dp. 1538 Est (FEW)], ca 1200 Athis 13945: «Car es chaz (: chat 'espice de navire') sont les armeüres » 0 1296: « pour rappareillement des nes et pour armeures » (Fawtier 11,653) 0 13®s. [Guill. de Tyr: «granz nds [...] chargiees [...] de viandes et de maintes manieres d'armeures» (NGN s.v. dromon) 0 1337: «en chacune gälte 600 viretons, 300 lances, 500 dars, pavais [...] et tous autres garnemens et armeures» (Molinier 211); «les armeures et artilleries qui ensuivent» (Chazelas 11,14) 0 1339: «armeures et artilleries» (Chazelas 1,143) 0 1340: «garde du clos des galies, armeures et artilleries» (Chazelas 11,17) 0 1346-47: «pour Ia vente de 3 galees et apparaulx d'icelles, armeures et artilleries» (Chazelas 11,79) 0 1354: «Vincent du Homme, garde du clos des galees, armeures et artilleries du roy nostre sire a Rouen » (Chazelas 11,143) 0 1365: « Richart de Brumare, garde du clos des galiez, armeures et artilleries» (Deslisle 1874:125) 0 1369: «Parties d'armeures et artilleries mises et emploiis ä la garde et sceurtd de la ville et port de Harefleu» (Deslisle 1874:322) 0 1373: «les armeures et artilleries des cinq galies» (Chazelas 1,243) 1374: armeures (Chazelas 11,157) 0 1376: armeures (Beaurepaire 248) Φ 1384: armeures (Br6ard 42) Φ 1406-09 Boucicaut -» bombarde 0 ca 1520 Conflans: «quelle artilerie, quelz armures et quelz municyons de guerre» (18) 0 1525 armeures (: armes + armure) (BN, Clairambault 325:9402; AN, X1A8621:207 armures). • < lat. armatura (FEW 25,268a). ARNOYS -» harnais. ARONDIR -» arrondir. ARQUEBOUS, ARQUEBOUSE -> arquebuse. ARQUEBOUSIER -» arquebusier. ARQUEBOUZ, ARQUEBOUZE arquebuse. ARQUEBOUZIER -» arquebusier. ARQUEBUS -» arquebuse. ARQUEBUSADE, s.f. 'coup d'arquebuse'. [1475 arquebuzaide (RHL 2,261); ca 1550 - 1660 Oud (aussi 1662 Oud) harquebusade, parfois harquebuzade; dp. 1564 Th arquebusade (FEW); 1589 harquebousade (TLF); 1616-20 Aubignd arquebuzade (V,273; VI,256)]. 1622 Hobier: «[la pavesade], qui couvre les soldats et la chiurme des mousquetades ou harquebusades, et leur sert de parapet» (24). • Au moyen du suff. -ade de -»arquebuse (FEW 16,127a, moy. nterl. HAKEBUSSE).

ARQUEBUSE

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ARQUEBUSIER

ARQUEBUSE, s.f. (en principe m. dans le cas des formes sans -e) 'arme ä feu portative (qu'on appuie tr6s töt sur une fourche au moyen d'un crochet)'. * AQUEBOUZ. 1540: «Dix sept aquebouz ä croc» (B 1260:186"°). * ARCABOUZE. 1558 (B 233:449™; Β 245:252). * ARCBOUSE. 1622 Hobier: «escarpines de la grosseur d'arcsbouses ä croc» (40) > Fourn 95 arquebuse / Dassi6 118 arquebuse > Ozan 294. * ARQUEBOUS. 1540: «Trente trois arquebouz [...]; / trente sept arquebous» (B 1260:186"-187) 0 1551: «Dix huict arquebous» (Β 232:112). * ARQUEBOUSE. [1534 Rab (lire 1542, ms. E, cf. Baldinger, Etudes autour de Rabelais, Etudes rabelaisiennes XXIII, Gendve, 1990, p. 50); 1574; 1669 (FEW); diet. 1611 Cotgr], 1547-50 Stolonomie: « Cinquante arquebouses ä main (: par gal6re) avecq' leurs fournimens, i trois livres la piece [...]. Deux quintaulx pouldre pour lesdictes arquebouses [...]. / Pour icelles arquebouses fault des meches ä souffisance et du plomb pour faire des bouletz » (19"-20) 0 1551: « Soixante unze arquebouses » (B 236:167). * ARQUEBOUZE. 1557 (B 245:266) 0 1558 (B 233:504). * ARQUEBUS / ARQUEBUZ 1540: « quarante huict arquebus garnis de flasques et pou[l]verins » (B 1260:147) 0 1548: «Dixhuict arquebuz» (B 232:51) 0 1604 Brantöme (Hug; * mar. ?). * ARQUEBUSE. [dp. 1475 (FEW)]. 1540: «quarante sept arquebuses forny[e]s de flasques et poulverins» (B 1260:145) 0 1548: «neuf arquebuses ä croc» (B 232:38") 0 1549 harquebuze 0 1551 (B 236:148) 0 1629 Baudoin (360,579,597,598); brassard 0 1643, etc. -» arcbouse. * ARQUEBUSSE. 1586: « poudre d'arquebusse » (Mireur 625). * ARQUEBUT. fin 16's. Guidon (338) 0 1647 Cleirac, Us: «les fauconeaux ont abrog6 les arquebuts ä crocq » (498). * ARQUEBUTE. [16* s., e.a. 1534 (FEW)]. 1526: «quinze arquebutes ä crochet [...], plus vingt cinq arquebutes ä croc de fer»; «arquebutes & crochet de fonte» (Β 1260:20,29") 0 1540: «six arquebutes i crochet»; «quatre arquebutes ä croc» (B 1260:145,187). * ARQUEBUZE. [1548 (Charriöre 11,53)]. 1549 Ordonnance: «Arquebuzes: vingt quatre, garnies de pouldre et plomb» (BN, fr. 18153:62"°; Fourn 314 harquebuse·, Isambert XIII,71 harquebuze)·, -* harquebuze ö 1551: «dix peres de moulle d'arquebuze» (B 236:167). * ARQUIBUZE. 1528 Jove: « Le seigneur don Hugo de Moncada estant sur la coursie [...] fut frappi [...] au bras dextre d'une arquibuze » (299). * HACQUEBUTE. [1473-1567 (FEW)]. 1507 Marot (96; var. hacquebutte) 0 1512: «30 hacquebutes » (B 1232:2) 0 1513: « 30 hacquebutes et 30 forqaites garnies de pen » (Β 1232:29) 0 ca 1520 Conflans: « dix hacquebutes ä croche » (27) 0 1545: « Huict hacquebutes & croc » (B 1260:267"). * HAQUEBUTE. [1489-98 Commynes -1636 Mon (FEW)]. 1512: « a est6 delivr6 par Jacques Lion ä la gal6e Sainte Barbe: 40 haquebutes ä crochaict de trouse » (B 1232:2). * HARQUEBOUZE. 1551 (B 236:148). * HARQUEBUSE. [1497-1677 (FEW)]. 1549 - arquebuze 0 1551: «Six harquebuses ä croc avec 180 bolletz» (B 236:147") 0 1573 Dup: «amas de hallebardes et harquebuses y estans (: dans un navire)» (s.v. bercherie) > Nie 0 1584 Ordonnance (Fourn 131) 0 1604-29 - arme 1°, morion 0 1629 Baudoin (257,318). + HARQUEBUT. 1551: «Les moles des harquebutz ä fere bouletz» (B 236:148"). * HARQUEBUTE. [1521-1628 Stoer (FEW)]. 1548: «cent harquebuttes ä crocq» (BN, fr. 3118:2"). + HARQUEBUZE. 1549 Ordonnance (BN, fr. 18153:64; Fourn 315 arquebuse·, Isambert XIII,73 arquebuze); -» arquebuze 0 1551 (B 236:147") 0 1643 Fourn: «II faut avoir quelques harquebuzes ä roüet ou & fusil, pour faire garde de nuict, afin qu'on ne descouvre le feu» (136). • < moy. nderl. hakebusse 'mousquet ä crochet' (FEW 16,126b-127b; formes multiples, mais plusieurs des nötres manquent) avec certaines interferences: arc (pour le type en (h)arque-), le nom d'oiseau buse, les verbes buter 'viser' et bouter 'pousser'. Arquibuze est un empr. ä Pit. archibuso, archibugio (14's., DELI; < all. Hakenbüchse croisi avec arco 'arc' et bugio 'trou'), auquel est dfl aussi la terminaison -ouse. ARQUEBUSIER, s.m. 'soldat armi d'une arquebuse'. * ARQUEBOUSIER. 1547-50 Stolonomie: «Cinquante autres morrions pour les arquebousiers» (19"). * ARQUEBOUZIER. [1555 Ronsard; 1574; d6b. 17es. Aubignd (FEW)]. 1572 L'dvfique d'Acqs A Charles IX [Constantinople]: «vingt mil arquebouziers» (Charrifere 111,272).

ARQÜEBUSIER

260

ARRAMBER

• ARQUEBUSIER. [1564 Th-1798 Acad (FEW)]. 1616-20 Aubignd: «600 arquebusiers bien choisis (: sur les nefc, gateres et vaisseaux ronds)» (1,342) 0 1629 Baudoin: «arquebusiers des galeres » (468) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «que tous les soldats des galeres seront mousquetaires, et les mariniers ou scapoli, arquebusiers » (434; AOM 296:137™ archibugieri). * ARQUEBUZIER. [1534 Edit (Mat. 11-12:20) -1625 (FEW); arquebusier dp. 1564 Th > Dup > Nicj. 1529 Crignon: « nos deux batteaux et les deux batteaux du Sacre esquipez de mariniers et arquebuziers » (36). + ARQUIBUZIER. [1562 arquibusier dans les Alpes Maritimes (FEW)]. 1528 Jove: « mais ilz estoyent serrez contre les postices et pavesades oü besognoyent tr6s bien les arquibuziers » (298). • De -»arquebuse, arquibuze (FEW 16,127ab, moy. n6erl. HAKEBUSSE; formes multiples dp. 4e quart 15° s. Molinet; arquebousier manque). Arquibusier a 6t6 pris ä l'it. archibugiere (av. 1519 Da Vinci, DELI), qui vient lui-mfime du fran^ais. ARQUEBUSSE, ARQUEBUT, ARQUEBUTE, ARQUEBUZ - arquebuse. ARQUEBUZADE - arquebusade. ARQUEBUZE - arquebuse. ARQUEBUZIER -» arquebusier. ARQUER, v. intr./pron. (souvent au part, passd) 'se courber en arc (en parlant de la quille)'. [1266 archer (GdfC); dp. 1611 Cotgr (FEW)]. 1678: «vous estimez que le Constant est inutil ne pouvant pas mesme servir de ponton, parce que vous croyez qu'il est trop arque» (NGN) 0 1678 Guillet: «Arquer est se courber en arc. Ce qui se dit de la quille, lors que mettant le vaisseau ä l'eau, ou bien lors que faisant voile et venant ä toucher par l'avant ou par l'arriire pour 6tre in6galement charg6, la quille se d6ment par c6t effort, devient arqu4e et perd de son trait ou de sa figure ordinaire » > Rich / Fur (> Corn / Basn) / Ozan 264; «sans aucun danger pour la quille, qui se peut arquer dans les chantiers ordinaires » (s.v. forme) 0 1686 Barras: «voir si la quille est arquee et tombe» (280) 0 1687 Desr: «Arcqui, c'est ä dire ρΐίέ ou courbi en arc»; «Un bau [...] par sa figure arcquee donne la tonture du pont» (s.v. bau); «Navire arqui, c'est un navire ä qui la quille et les cötez sont pliez, ensorte que les deux bouts sont plus tombez que le milieu » (s.v. navire) > Ozan 264 arque / Corn; «Vaisseau gondoli, se dit de celui qui est enselld [...], en sorte que ses pricintes paroissent plus arcquäes qu'ä Celles d'un autre vaisseau» (s.v. vaisseau) 0 1691: «par succession de temps sa mfime longueur et le m£me poids de la poupe et de la proue, joints aux efforts qu'elle fait dans la navigation, la font arquer, c'est ä dire tomber de cap par les deux extremit6z, en sorte qu'elle fait une portion de cercle contraire έ celle qu'on luy a donn6e dans la construction, ce qui la rend enfin hors d'etat de servir»; «les 2 pieces qui la composent (: l'antenne) etant longues et foibles de bois peuvent trop s'arquer» (SCH 134A:7; SCH 134B:232) 0 1697 Barras: «Arquer. Prononc6s arker, c'est se courber en arc. La quille de cette galere devient arquee: eile a perdu de sa figure ordinaire. La quille des galeres qu'on bastit dans une forme n'est pas en danger d'estre arquie lors qu'on la veut oster du chantier pour la mettre ä l'eau » (26) 0 1736 Aubin -1960 Lar v.pron. (FEW) 0 ~ 1773 Bourdi v.intr. (FEW). • D e - , arc (FEW 25,126b-127a, ARCUS). ARQUIBUZIER - arquebusier. ARRADOU -» *aradou. ARRAMBAGE, s.m. 'action d'accrocher un bätiment pour venir ä l'abordage' (* att. gal.). 1783 EncM (arrambage) -1836 AcadC (arambage) (FEW). • De -» arramber (FEW 16,657b-658a, lgb. »RAMM0N). ARRAMBER, v.tr. 'accrocher (un bätiment) pour venir ä l'abordage ou par accident'. 1664 Thdvenot: «Le plus gros vaisseau [...] nous arramba sur les dix heures» (FM 21,137) 0 1678 Guillet: «Aramber est accrocher un bätiment pour venir ä l'abordage» > Fur (> Com / Basn) / Ozan 227 / 1697 Barras: «Aramber est aprocher (sic) un bastiment, aller ä l'abordage » (22); « Abordage est l'approche et le choc des vaisseaux ennemis qui se joignent et s'anambent, ou s'accrochent par des grapins et des amares » > Fur s.v. arramber > Basn; « ce brulot dtoit arrambe ä nos manoeuvres » (s.v. larguer) 0 1689 Grelot: «II tua plus de quatre mille Turcs, en arremba la sultane» (FM 20,223) 0 1697 Barras: «Aramber se prend encore pour un abordage. Dans un mauvais temps ces deux galeres s'aramberent, c'est ä dire eile s'aborderent» (22) 0 1836 AcadC (FEW). • Par l'occitan (mod. arambar) de l'anc. g6n. arembare 'appuyer, attaquer' (it. arrembare en 1772 seulement, DELI) < lgb. *rammdn (FEW 16,657b). Cf. rambade.

ARRANGEMENT

261

ARRfTER

ARRANGEMENT, s.m. 'action de mettre dans un certain ordre, disposition'. [dp. 13° s. (GdfC)]. 1717 Masse: «Arrangement des barrils servant ä l'eau»; «.Arrangement du bois ä brüler»; «Varrangement de la vogue» (25,28,39); «Je ne puis dvitcr de parier [...] de l'estive de ia galdre et des arrangements qu'il faut faire pendant qu'on navigue »; « Les forgatz et turcs que le comite met pour avoir soin des arrangements des chambres» (53,66; Mars. 967:454,461 arrangemens); «Arrangement ou arrimage de tout ce qu'on met dans chaque chambre»; «Arrangement pour le cordage / de fonde» (8,14-15; manque Mars. 967:428,431). • De -»arranger (FEW 16,244b, frq. »HRING; l'astirisque est ä ajouter). ARRANGER, v.tr. 'mettre en rang, dans la position voulue'. [dp. ca 1165 Troie (arengier) (GdfC)]. 1218-43 Novare: «et avoient arengiä lor galees et liees a une grant chaene de fer» (59; Chiprois 84) 0 ca 1280 Sone 19149: «Les nes a fait bien arrenghier» 0 1538 Est: «Naves explicare: mettre en estat de combatre, arranger» (s.v. explico) > 1539,1549: «Arranger son armee sur la mer, et Ia mettre en estat de combatre» > Th > Dup > Nie 0 18°s.: «La cargue d'avant [...] / sert ä arranger l'antenne quand on va soit au plus pr6s, soit vent arriere»; «arranger la voile au grd du vent» (SCH 136:9™,12) 0 1757 Marteilhe: «apr£s avoir guindd ladite antenne et l'avoir arrangie comme on la veut pour prendre le vent qu'il lui faut» (280). • De -> ranger (FEW 16,244b, frq. "HRING; l'asterisque est ä ajouter). ARRANQUER, v.intr. 'voguer de toute sa force'. 1642,1662 Oud (aussi 1660, ainsi que 1663 s.v. arrancare): «Arranquer, voguer de toute sa force: arrancare» > Duez (id. 1671, NGN) 0 1697 Barras: «Aranquer signifie la mCme chose qu'abriver» (22); -» abriver 0 1727 Barras: «Arranquer. commandement fait pour ordonner de voguer avec force. Ce terme est bas et peu en usage parmi les officiers » (11,180). • < occ. arancar 'avancer avec fatigue' < rancar, -» rancade (FEW 17,621b, goth. 'WRANKS; * fr.). Le verbe occitan vient peut-Stre de l'it. arrancare 'id.; voguer avec force' (av. 1600 Davanzati, DELI), de mdme origine. ARRAPE, imp. 'prends, attrape!' (* att. gal.). 1687 Desr: «Arrape, e'est ä dire prend. Ce terme est des plus bas, et il n'y a que le commun des matelots qui s'en serve» 0 1783 EncM: «Arrape, impiratif d'arraper, v.a., terme vulgaire dont on se sert sur la M6diterran6e: il signifie prends, regois, attrape quelque chose qu'on envoie ä la main, qu'on jette ». • < arraper (1382- 1675, surtout dans le Midi; cf. 1592 «arraper Savone» 'atteindre', Baulant 96) 'saisir, attraper' < occ. ar(r)apar (Raynouard s.v. rap), qui d Dassid 116; «Des rissons [...] pour letter dans la mer lors qu'on veut arrester la galaire » (39) 0 ca 1685: « Les galeres de Barbarie ne portent que l'arbre de mestre [...]. Par / ce moyen elles marchent beaucoup mieux que les galeres des chrestiens: les arbres et les antaines ne les arrestent pas» (Mars. 967:186-87) 0 1701 Basn: «Les vents contraires arrestoient nötre flotte » (s.v. arrester) 0 1729: « Deux risses [...] pour arreter le recul [des canons]»; « On appelle la galere en rancade, lors qu'elle marche et que Ton la veut arreter » (Mars. 967:306,323). • 3' tr. 'fixer, assujettir, retenir'. [dp. 12*s. (TLF)]. 1606 Nie: «Citable est une espece de cordage gros, dont les gros et pesans fardeaux [...] sont tirez ä mont, ou en plain, ou amarrez et arrestez » > Binet 94 0 1636 Cleirac: «la petite piece de bois [...] pour Yarrester (: le cabestan)»; « La drisse [...] par le bout de bas s'amarre et s'arreste au marmot nomm Robbe 45 0 ca 1672: «Le revers est aussi un ornement qu'on met sur Yarriere, dessous la timoniere » (GNO s.v. revers du derriöre de poupe); « Pour le timon, tout le monde

ARRIERE

263

ARRISSER

sgait qu'on le met sur Variiere » (GNO s.v. timon) 0 1677 Dassii: «trois fanaux pour Yarriere » (92) 0 dp. 1678 Guillet: «Arriere ou pouppe, est la partie du vaisseau qui en fait le derri6re ou la queue [...]. Ordinairement sous les mots d'arriire et de pouppe on comprend cette masse et ces döpartemens du vaisseau qui rögnent dans les hauts et dans les bas, entre l'artimon et le gouvernail» > Rich / Fur (f.) (> Basn) / 1697 Barras 26 0 1687 Desr: «L'arriere du vaisseau, c'est ä dire la poupe, ou le derriere» > Corn 0 1691: «il est necessaire de chercher le trait des rodes de poupe et de proue qui donne le gabaris de Variiere et de l'avant d'une galere»; «le premier poinct, oü se terminent les faijons de Γarriere de la galere, c'est ä dire celuy oü l'on pose le 44e madier qui termine laditte fa^on appellde laiss4e ou laissade» (SCH 134A:9,13); -» contre-trinquenirt 0 1697 Barras: «l'on porte l'andriveau ä poupe qu'on mouille de son arriere»·, «les fa^ons de l'avant et de Yarriere»; «suivant le contour de Yarriere de la poupe »; « Bas-relief se dit des ornemens qui sont sur les costez exterieurs de Ia poupe d'une galere et sur son arriere » (20,33,37,54) 0 1721 Bdnat: «Les sanglons [...] commencent ä former les fa^ons de Yarriere et de l'avant de la galere» (310) 0 1727 Barras: «Madiez des fa;ons de Yarriere» (11,157) 0 1734 Reynoir: «le tail de Yarriere et de l'avant»; «joug de Yarriere» (4,14) 0 1757 Marteilhe: «J'^tais au sixi£me banc de Yarriere de la galfere» (143). • 1° (subst. en 2° et 3°) < lat. pop. *ad retro 'en arrifere' (FEW 24,180b-181a,182b-183a). ARRIERE-GARDE, s.f. 'partie d'une force armde qui suit le gros de cette force', [fin l l ' s . Raschi riedre-garde; ca 1100 Roland: rereguarde; ca 1190 reregarde; mil. 12° s. Wace et ca 1310 rieregarde (FEW); dp. ca 1150 Charroi de Nimes (TLF)]. 1536 L'dvfique de Rodez ä Francis I" [Venise]: «Des lectres de Gennes [...] contiennent que l'empereur s'en venoit par mer ä Savonne, et que son arriire-garde estoit aupr&s de Nice» (Charriöre 1,320) 0 1538 Vandenesse: «le capitayne [...] du pape [m£nerait] Yarriäre-garde (: de la flotte de naves et de galdres)» (147) φ 1616 Lupp£: «un nombre considdrable de gualleres [...] naviguant avec avant-garde et riire-garde, come il convient aus armäes navalles d'un si grant monarque» (190) 0 1643 Fourn: «Le Contre-admiral ou arriere garde» (27) 0 1672 Villette (7) 0 1678 Guillet: «Escadre est un dötachcmcnt particulier de vaisseaux de guerre, ou bien un des trois corps, qui dans un ordre de bataille composent l'avant-garde, le corps de bataille et Yarriere garde » 0 1687 Desr: « L'arriere-garde d'une arm6e est la division qui fait la queue de l'armde » > Ozan 234 0 1708 Larrocan: « ayant rangd les huit galores de conquette ou mal armies ä l'avant-garde, les trois galiasses au corps de bataille et les sept galores de l'escadre de front faisant Yaniire-garde » (42). • Comp, de -» arriire et de

garde (FEW 17,516ab, germ. *WARD0N).

ARRIMAGE, s.m. 'action d'arrimer, de ranger la cargaison' (rare gal). dp. 1398 Ordonnance (GdfC, FEW) 1677 Millet: « La disposition ou arimage du fond de cale » (15) 0 1678 Guillet > Fur (> Basn) / Ozan 238 0 1687 Desr > Corn 1717 Masse: «pour bien manoeuvrer une galore pendant la Campagne et la tenir dans sa veritable assiette par les bons arrimages » (Titre); « Arrangement ou arrimage de tout ce qu'on met dans chaque chambre » (8; Mars. 967:428arimage) 0 1728: «Etat de Yarrimage d'une galere» (Mars. 967:169). • De arrimer (FEW 16,720b, moy. angl. RIMEN). ARRIMER, v.tr. 'ranger la cargaison (dans la cale)' (rare gal.). [dp. 1398 Ordonnance 'arranger convenablement' (GdfC, FEW)]. 1721 Binat: «les galeres qui, n'dtant pas en estive ou mal arunies, ont de la peine ä suivre » (593). • < moy. angl. rimen 'arranger, faire place' (FEW 16,720b). ARRIMON

aviron. ARRISER -» amsser.

ARRISSER, v.tr. 'attacher avec des risses'. * AR(R)ISER. 1643 Fourn: «Ariser ou amener les vergues, est durant une tempeste abattre les vergues sur le vibord, et les attacher le plus ferme que faire se peut, afin de ne donner prise au vent» (1) > Dassid 7 (> Ozan 317 > Basn) / Robbe 45 / Fur arrisser (cette forme et le premier sens < Guillet; -» arrisser) > Basn 0 1691: « 8 anneaux pour arriser le timon » (SCH 134B-.35). • AR(R)ISSER. 1682 Exercice: «Faites passer les cabris ä la bände, et les faites arrisser»; «Faites arrisser le caique »; « prdparer la trinque des vettes pour arrisser le quart de l'arbre » (6,10,12) 0 1690 Fur: «Arrisser, c'est abaisser les vergues pour les attacher sur les bords du navire» > Basn (·-• 1752

ARRISSER

264

ARRIVER

Tr6v, FEW) / Corn 0 1691: «4 anneaux et 2 ganches pour arisser les canons contre le joug» (SCH 134B:345); -» risse 0 1717 Masse: « Vous Yarrissis (: le timon) avec vos deux barbettes de ca'ic, les deux sagles des espalles» (137) 0 1729: «arisse la penne!» (Mars. 967:286) 0 1783 EncM: «Arrisser [...] se dit quelquefois pour saisir, arrfiter diffdrens objets sur le pont». • Arrisser ne vient pas de -»ris I, comme le croit le FEW (16,708a, nord. RIF), mais de -» risse(r) (< lat. pop. *directiare). II est vrai que la confusion est grande: ä cdt6 de arrisser 'attacher avec des risses' et arriser 'riser une voile', on trouve d'abord arriser avec le sens de arrisser, ensuite arrisser (Guillet > Fur) et arriser (Desr > Corn arrisser) avec le sens de 'abaisser, amener', action qui pr£c£de celle d'arisser une antenne (cf. la ddfinition de Fourn). ARRIVEE, s.f. 'action de parvenir ä (un port, etc.)'. [dp. 1527 (GdfC, TLF)]. 1558: « certaines nouvelles de 1 'arrivee de ladite armie de Levant en ladite isle de Corse au Port-de-Gualfere » (Charrifere 11,510 n.) 0 1596 Huls-1715 Pom (FEW). O D e - a r r i v e r (FEW 25,324a, »ARRIPARE). ARRTVER, v. 1* intr. (anc. aussi pron.) 'atteindre le rivage'. * ARIVER, ca 1050 Alexis 193: «Andreit Tarson espeiret ariver»; 197: «Iloec arivet la nef a eel saint home >» 0 ca 1120 Brendan: «Ariverent e sailent sus (: ä terre)» (TL s.v. salir) 0 1121-34 Ph. de Thaon, Bestiaire: «Iloc vait ariver (: le notonnier)» (TL) 0 ca 1140 Gaimar 882,3256 0 ca 1150 Wace, Nicolas 283 (Keller 222a) 1155 Wace, Brut 14225 0 1160-74 Wace, Rou 111,6477: «pres de Hastingues ariverent» ca 1165 Troie: « Al port [...] ariverent» (TL s.v. movoir) 0 ca 1170 Thomas, Tristan 1678 0 ca 1175 Becket 2082,4717 0 ca 1175 Dues Normandie 900,33404 0 1176 Cligis 2413 0 1188 Florimont: «Le flun passent en une neif; / De l'a[l]tre part sont arive » (TL s.v. harnois) 0 3' tiers 12® s. Prise d'Orange 1267: «II ariverent au port soz Amurdrie» 0 ca 1200 Athis 276: «une nef virent ariver» ca 1200 Orson: «Li maronnier s'arivent baut et lid» (TL) 0 d6b. 13's. Oleron, art. 5 (aussi art. 7) > Cleirac, Us 22 arriver 0 d6b. 13' s. Eies: « Qui en mer entre, ultrement / Se peine $ ariver a port, / U ilh vuet que sa neis l'aport» (TL) 0 1213 Fet des Romains: «II ariverent en pou de terme» (463) Φ 1216 Clari: «Quant Ii navies dut ariver, si prisent boins caauvles»; «quant il furent arive» (70,72) 0 1218-43 Novare: « et se partirent les guallies et ariverent en la citd d'Acre »; « et s'en fuy en une galee, et ariva a un suen chastel»; «l'estoire des Longuebars ariva en Chipre»; «Dou port de Saete cenglerent les Chiprois et vindrent en Chipre, et ariverent a la Gree »; «II ariverent et calerent lor volles » (2,22,52,71, 99; Chiprois 22,48,77,97,133) 0 1" tiers 13' s. Blancandin: « une galie, / Qui arivee s 'est au port» (TL) 0 mil. 13's. Julien (TL s.v. navee) 0 1270 (Gdf) 0 13's. Martin: « Au port de Tors, ou s'ariverent» (TL) 0 1306-09 Joinville: «ariva la galie» (115) 0 ca 1320 Chiprois: «ariva ä Acre monseignor Odoart, Hs dou roy d'Engleterre, que en son veage ot mout de tempeste de mer » (199) 0 1419-20 Caumont: « une barque [...] qui me pourta ariver ä terre » (120). • ARRIVER. dp. ca 1175 Dues Normandie 29380,29833 0 ca 1180 Partonopeus 1370: «Si arivai droit al Troisport»; 5154: «Quant sont ä Nantes απινέ» 0 3' tiers 12's. Prise d'Orange 1756: «Naigent Francis et governent et siglent. / Desoz Orenge, en la grant praarie, / La arriverent les fieres compaignies» 0 fin 12's. Antioche (1,138) 0 ca 1200 Athis -» aancrer 1° 0 1213 Fet des Romains: «Les nes [...] arriverent en Grece» (387) 0 1 er quart 13's. Aimeri (Gdf) 0 1249 Sarrasin: «et arrivames en l'isle de Cipre» (1) mil. 13es. Julien: ariver (TL s.v. navee) 0 1270 (Gdf) 0 ca 1280 Sone 5846: «Lor nes en Irlande arriva»·, 17529: «En peu d'eure sont αηήνέ» 0 ca 1285 Brendan: «Quant nos nes fu arrivee» (5; var. s'estut au rivage·, lat. ste-tisset)·, «dusqu'adont que le nes se fu arrivee ne mie lonc de terre» (81; manque dans l'autre ms.; lat. resedit α terra) 0 13es. Doon (Gdf) 0 mil. 14's. Bätard de Bouillon (TL) 0 ca 1370 Machaut 1837 0 1392-93 Melusine: «fist arriver [...] grant et riche navire»; « Lors se arriverent et ancrerent au port» (83,91) 0 3' tiers 14' s. Deschamps: « Pour arriver aux pons de Barbarie» (IV,266) 0 fin 14's. Froissart (Gdf) 1406-09 Boucicaut: «Si prist la une galee, et l'endemain a matin arriva devant Tripoly» (233) 0 1480: «nous arrivasmes ä Venise» (Schefer 116) 0 1487 Le B6gue, trad. Polybe: «Celuy Ronodes arriva de nuyt a Lipparie» (b 6™a) 0 1488 6d. de Lancelot du Lac (Gdf) 0 1489-98 Commynes arryver (111,38) 0 1495-96 Villeneuve (389a) 0 ca 1520 La Fosse: «et arrivasmes au port de sainet Lucas de Baram£de» (176) 0 1529 Crignon (61) 0 1538 V6ga: «Arriva et surgist l'ancre ä l'isle Sainct-Pierre » (341) 0 diet. dp. 1538 Est: «Applico [...]: faire arriver, et aborder» 0 1539 Est [etc.]: «απίνέ au port» 0 1541 Amadis (Gdf) 0 1542 La Borderie: «Droict ä Tolon nous vinsmes arriver»·, « A 1 'arriver (: subst.), les galfcres franchises / Nous saluans feirent grant bruit et noyses» (187,190) 0 1544 Sc£ve (22) 0 1548: «l'avant garde de lad. armee estoit arrivee aux

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isles d'Hyeres» (BN, fr. 3118:7) Ο 1556 Thevet (22) Ο apr. 1566 Chesneau (31,155) Ο fin 16's. Guidon·. «quand le navire est arrive ä port de salut» (232) Ο 1629 Baudoin (297,414) Ο 1697 Barras: «il faut faire force pour arriver avant que la chaisne soit fermde » (33). * ASRIVER. 13cs. (?): «II passa la mer et asriva an Provance » (Gdf s.v. ariver). • 2° tr. 'mener ä la rive, faire aborder'. * ARIVER. ca 1120Brendan: «il ariverent leur nef» (TL; lat. «navem terre applicuerunt») 0 ca 1150 Floire et Blancheflor: «il li a bien otroii / Qu'i[l] a eel port Yarivera » (TL) 0 1160-74 Rou (Gdf) 0 ca 1165 Troie: «Al port de Sigeon tornerent, / Totes lor nes i ariverent» (TL) 0 ca 1180 Partonopeus 701: «une nef i voit αήνέε» 0 3'tiers 12es. Aye: «La advent les n6s nos barons chevaliers»; «11(1) a en haute mer sa galie esquipee, / Si s'en fiii [...], / Or m'a ici, biau sire, a vo port arivee» (TL) 0 ca 1198 Evrat, Bible (Gdf) 0 ca 1200 Mort Aymeri (TL) 0 ca 1200 Orson (TL) φ 12e-13es. Loherains (Gdf; aussi Siege de Troie; fig. ds Renart, etc., TL) 0 1218-43 Novare: «II vint au port; les galees furent arivees et le passage tout aprestd» (10; Chiprois 34 arivies) 0 I er tiers 13* s. Blancandin (TL) 0 ca 1285 Brendan: « et trouverent 1 ruissiel qui venoit en la mer ou il ariverent leur nef» (27; lat. applicuerunt·, var. mistrent a terre, lat. ad terram miserunt) 0 13es. (?) Digestes (Gdf) 0 1306-09 Joinville: «eil qui nous conduisoient en la galie, nous ariverent» (TL) 0 ddb. 14's. Pilate (TL) 0 fin 14es. Froissart (TL) 0 1406-09 Boucicaut (Gdf) 1442 [Jumifeges] (Gdf). * ARRIVER. dp. ca 1175 Dues Normandie 1317: «Cent nez arriva, ce m'est vis, / Er seir au port de Veneris» 0 2 e moiti6 12es. Gregoire: «Cil a sa nef apareilee. / Entrent dedenz, il les mena, / Tant qu'al rocher les arriva» (Gdf; cf. 14cs.) 0 ca 1200 Jourdain de Blaye (TL) 0 ca 1275 Gargon et Aveugle (Gdf) 0 ca 1280 Sone 5997: «Et chilz ont le bac αητνέ» 0 13 c s.(?) Digestes (Gdf) 0 13es. Doon (TL) 0 mil. 14es. Bätard de Bouillon (Gdf) 0 14e s. Vie du pape Gregoire: «il les mena / Tant qu'al rocher les arriva » (NGN; cf. 2'moitie 12" s.) 0 l 4re moiti6 15es. Lannoy (TLF s.v. surgir) 0 1447-48 M. Lefranc, L'Estrif de Fortune: «II arriva sa galee» (Gdf). •

< lat. pop. *arripare (FEW 25,323a; attestd dfes 822 ä Marseille, Bambeck 53), d6r. de ripa 'rive'.

ARROI, s.m. 'arrangement, ordre, disposition'. [1260 -1611 (FEW)]. 1406-09 Boucicaut: «et en tel array, et louant Dieu, se bouta en son navire»; « avant que mes dictes galees peussent estre bien en array » (243,286). • De arrier (FEW 16,698b, goth. *REpS). ARRONDIR, v.tr. 'frotter, nettoyer, calfater'. 1443: «pour 17 quintaux demi de pec de Nisse qu'il a Ηντέ [...] pour arrondir la nave et calfater la couverte» (ms. Lille) 0 1547-50 Stolonomie: « pour arondir chescune galere toutes les ann6es une fois, fault tant pour poyx, suif, estouppes, estoupperolz / que pour vingt iournees de calefactz »; « au retour d'icelles [galferes] y en doibt avoir aultres dix qui ayent est6 arondies, esparmdes et prestes pour demeurer aussi ung aultre mois dehors » (37-37"°,60"). • Verbe de la cöte mdditerrandenne (Villefranche, Marseille) venu du g6n. arriondare, arrondare 'id.' (Rossi 109,120 ariondare, arrandare, mod. arriondä; cf. DMA), propr. 'rendre rond' < riondo 'rond' < lat. rotundus (FEW 10,526a; ce sens manque). ARROY -» arroi. ARRYVER - arriver. ARSEAU arsenal.

arceau. ARSENAC, ARSENACQ, ARSEN AIL -

ARSENAL, s.m. 1° 'enceinte fortifide sur le bord des rivieres ou dans les ports et dans laquelle se trouve rduni ce qui est ndcessaire ä la construction, la rdparation et l'armement des navires de guerre'. Sur l'arsenal de Marseille, depuis 1296 jusqu'au milieu du 16e s., voir Fennis 25-26. Le 24 juillet 1665 le roi ordonne la construction du nouvel arsenal de Marseille, qui sera termin6 en 1669 (Masson 174,177). Ce nouvel arsenal du Plan Fourmiguier (La Roncifere V,404), devenu en 1707 manufacture ού sont employ^ les forests, est vendu le 3 septembre 1781 ä la ville de Marseille (Masson 294,461). * ARCENAC. 3 e quart 16°s. Pari: «On a veu en ceste annee (: 1575) en vostre ville de Paris une petite quantitd de poudre fraischement faite en 1 'arcenac, causer une si grande tempeste» (Arveiller, ZRPh 88,407) 0 1604 Brantöme (111,81) 0 1607 Fum6e (Titre: L'arcenac de la milice franqoise, NGN s.v. clavaison, etc.) Φ 1647 Cleirac, Us (497). * ARCEN AIL. 1622 Bergier: « Tel estoit Varcenail tant renomm6, que l'empereur Claudius / bastit sur le rivage de l'öcean en la region des Holandois » (Arveiller, ZRPh 88,407-08).

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• ARCENAL. 1480 [Venise] (Schefer 21) 0 ca 1500 [Venise] (ZRPh 88,407) 0 1532 [Venise] (Charrifere 1,195) 0 1535 [Venise] (Charrifere 1,267) C> 1540 Pellicier [Venise] (ZRPh 88,407) 0 1547 (Charrifere 1,631) 1551 [Constantinople; lettre de Venise] (Charrifcre 11,137) 0 1554 Amyot, trad. Diodore (GdfC s.v. arsenal) 0 1555 Fourquevaux -» 2° 0 1559 Amyot, "C6sar" arceneaux pl. (GdfC) 0 1562 [Venise] (CharriSre 1,699 n.) 0 1564 Th: «Arcenal: armamentarium » > Dup > Nie > (Cotgr >) Oud > Duez 0 1616-20 Aubigni: «le redoutable arcenal des Vdnitiens» (IV,130) 0 1680 Grelot (ZRPh 88,408) 1683 Danet 0 1696 (Ruffi 11,347) 0 1697 Barras: «.Arcenal. On prononce arcena. L'arcenal des galeres est un lieu compos6 de plusieurs magazins, atteliers, sales et hangards, pour metre ä couvert les bois destinez ä la construction, les cordages, tentes, voiles, canons, ancres et generalement toute sorte d'apareaux qui servent ä la construction et ä l'armement des galeres. L'intendant a son logement dans 1 'arcenal aussi bien que tous les escrivains et oficiers dudit arcenal» (24) 0 1713 Pierre Arnoul: « Quant ä 1'arcenal [de Marseille], les chiourmes commencent ä travailler ä en oster l'herbe dont il est remply par le peu de frdquentation des ouvriers, ce qui marquait trop l'inaction oü l'on a est6 jusqu'ä pr6sent [...]. Je travaille actuellement [ä] faire achever la galfere qui est dans un des bassins de Yarcenal et commencde depuis 1707 [...]. Je fais ranger de plus tout Yarcenal, particuli6rement le magasin g6niral, la salle d'armes, le bagne et l'hospital [...]. J'auray pareillement 150 ä 200 ouvriers ä la corderie, parce que j'y ferai venir tous les cordiers qui travaillent actuellement pour des particuliers » (Zysberg 322). • ARCENART. 1530 Seyssel, trad. Diodore (Hug). • ARCENAT. ca 1490 Voyage ä Jerusalem de Philippe de Voisins seigneur de Montaut [Venise]: « une maison comune qu'on l'appelle Yarcenat» (ZRPh 88,407) 0 1517 [Venise] (ZRPh 88,407) 0 1527 Seyssel, trad. Thucydide (Hug) 0 1610 Du Vair [Ouverture du Parlement] (Hug). • ARCHENAL. 1395-96 Anglure: «Α Venise a ung grant lieu clos et bien fermd de murs et de mer, que Ten appelle Yarchenal» (98) 0 1423 Lannoy [Alexandrie]: «et est lä Yarchenal oü on met les galeres quant il en y a » (ZRPh 88,406) Φ 1489-98 Commynes: «Aprfcs, me firent monstrer (: en 1494; selon d'autres en 1496, cf. ZRPh 88,407) leur archenal, qui est lä oü ilz / tiennent leurs g a l l f c » (111,112-13). + ARSENAC. 1459 Chambes [Venise]: « Yarsenac oü est rartillerie de la ville » (189) 0 1536 L'dvfique de Mäcon au cardinal Du Beilay [Constantinople; lettre de Rome] (Charrifcre 1,322) 0 1542 La Borderie: « un arsenac (: ä Constantinople), ä recevoir propice / Deux cens vaisseaux, galere ou galiace, / Et trfcs aisde et bien fort seure place » (213) 0 1546 Rab 111.48: « En mon arsenac de Thalasse prenez equippage tel que voudrez: telz pilotz, nauchiers» (1,601) 0 1556 Thevet: «deus cents galeres, qui sont toutes prestes en Yarsenac (: de Venise), ou y ha grande municion, comme artillerie, boulets, poudres, piques et plusieurs autres batons, et harnois de guerre »; « Or y ha il (: ä Constantinople) du cot6 de ladite vile de Pere sus la marine, un arsenac, qui est le lieu ou l'on tient et fait les galleres et autres vaisseaus de mer; lä ordinairement besongnent cent cinquante maitres, qui ont chacun douze aspre le jour» (18,77) 0 apr. 1566 Chesneau: «II se void aussy en Constantinople delä du canal un certain lieu contenant nonante deux voustes grandes oü sont toutes les galleres et fustes et autres vaisseaux, ä couvert sur le bord de la mer, lequel ilz appellent arsenac. II y a plusieurs personnes qui, tous les jours, labourent et travaillent ä faire des vaisseaux nouveaux, rabiller les vieux et faire cordages, voiles et autres equipages de galleres » (38) 0 1682 D'Ortiferes [Marseille] (57). • ARSENACQ. 1486-1500 Voyage de Georges Lengherand: «Ce jour je fus veoir Yarsenacq dudit Venise» (ZRPh 88,407). • ARSENAIL. 15es. [Venise] (GdfC s.v. arsenal) 0 1580 [Constantinople] (Charriöre 111,869). • ARSENAL, ca 1534 Affagart, Relation de Terre Samte (ZRPh 88,407) 0 1543: «Du coste dudict Pera sur la marine ya ung tersenal ou arsenal» (ZRPh 88,405) 0 1549: «le roy n'a poinet d'arsenal parde^a (: en Ponant) pour mettre au couvert les corps des gallaires» (BN, fr. 18153:53) 0 1550 Gassot [Pera] (ZRPh 88,407) 0 1552 De Selve ä Montmorency [Venise] (Charrifere 11,236) 0 1554 De Selve ä Henri II [Constantinople; lettre de Venise] (Charrifcre 11,309) 0 1559 Amyot, "Lysander": «y dressa un arsenal ou atelier ä bastir galeres»; «Yarsenal oü estoyent leurs vaisseaux en chantier» (284™,285) 0 apr. 1566 Chesneau: « Yarsenal [de Venise] oü sont les galeres et autres vaisseaux de mer, artilleries et grande quantitö de toutes sortes d'armes» (4) 0 1567 Nicolay [Alger] (ZRPh 88,407) 0 1629 Baudoin [Naples] (432) 0 1707 [Marseille] (Thdnard 114) 0 1757 Marteilhe: «nous / arrivfimes au Havre de Gräce. On nous fit descendre devant Yarsenal du roi, oü l'intendant nous avait fait pr6parer une grande chambre appartenant ä la corderie»; «C'est ordinairement ä Yarsenal de la Marine qu'on les fait travailler (: les for9ats) ä visiter les agr£s, apparaux et ustensiles des gal£res et navires du

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roi, changer de place, souvent sans ndcessitö, les mätures, ancres, artillerie, etc., ce qui est un rude travail» (193-94,309). * ARSENAT. 1573 Belon: « Yarsenat de Venise» (ZRPh 88,407) 0 1612 [Turquie] (ZRPh 88,407). * ARSINAL. 15cs. [Venise] (GdfC s.v. arsenal). * ARSSENAIL. 1441 Piloti [Alexandrie] (181). * CARCENAL [err. pour TARCENAL]. 1519 Span: «son filz Suithan solin fait faire ung carcenal fier et triumphant et grant pour y mettre ung grant nombre de galleres » (ZRPh 88,405). * DARCENAL. 1510 [Marseille]: «mectre en mer les deux galleres que estoient au darcenal» (B 2551:174") 0 1527 Seyssel, trad. Thucydide (Hug). * DORSEVAL. 1294-98: «pro dorseval (: ce mot est frangais; lire dorsenal ou darsenal) pro galeis apud Rothomagum » (La Ronctere 1,403). * LARSSENACLE [err.], ca 1520 Lesaige: «Nous allasmes voir ung lieu audit Venise, nomm6(s) le larssenacle » (ZRPh 88,407). * TARSENAL. 1362 Ordonnance de Chypre: «le tarsenal et basar de Famaguste» (ZRPh 88,405; non pas ds les Assises de Jerusalem, ibid. 410) 0 1519 Span [Constantinople] (ZRPh 88,405) 1626 [Constantinople] (ZRPh 88,406). * TARSIENAT. 1278: « Matheu Juge Rogier de Salerne, pourveeur et prevost du navages des vessiaus et des tarsienaz de la court en Principat et en Terre de Labour » (Boüard 1,97). + TARSIONAT. 1279: «des galeis et de terides de nostre court qui sunt au tarsionat de Brandise»; «le tarsionat de Gayete » (Boüard 1,130,143). * TERCENAL. 1488 Charles VIII: «en maniere que lesd. galldes soient parachevdes de parfaire et garnies [...], ensemble le tercenal (: de Marseille) pour servir en brief ä la garde et seureü de nosd. pays et subgectz» (ZRPh 88,405) 0 1489 Charles VIII: « faire un tercenal (: & Marseille) pour mectre et retirer en couvert lesd. gal6es » (ZRPh 88,405) 0 1490 Charles VIII: «pour le parachfevement (: & Marseille) de noz six gallies subtitles [...], aussi pour le tercenal des quatre derrenidres» (ZRPh 88,405) 0 1493-94: « Α Claude David soubtecomit, pour ung moys et dixhuyt jours qu'il a servy au tercenal» (B 2551:123) 0 1507 Auton [Gfines] (IV,172) 0 1513: «quatre des gallferes vielles [sont remis6es...] dedans le tercenal viel (: celui qui date de 1355) dudit Marseille » (B 1450:88*°) 0 1538 V6ga [Constantinople] (376,379,380) 0 1571 [Constantinople] (ZRPh 88,405) 0 1626 [Constantinople] (ZRPh 88,406). * TERCIONAT. 1278: « Ange Faranne de Gayete, porveeur et prevoz dou navige des vassiaus et des tercionaz de nostre court an Puille et an Abruce » (Boüard 1,57). * TERSENAL. 1297-98: «Ouvriers par semaines pour les galies ou (: 'dans le') tersenal»; «qui chargierent les garnisons ä Rouen pour amener ou tersenal»; « pour eurer le grant fossö du tersenal» (Fawtier 11,592,594,595) 0 1513 [Marseille] (B 1232:7,°) 0 1542 [Pera] (ZRPh 88,405) 0 1543 [Pera] arsenal 0 1680 [Constantinople] (ZRPh 88,406). * TERSIONAT. 1278: «Matheu Juge Rogier de Salerne, pourveur et prevost du navage et des vassiaus et des tersionaz de nostre court en Principat et en Terre de Labour [...]; se il i a deus barguetes en noz tersionaz qui soient en son pooir » (Boüard 1,105) 0 1279 (Boüard 1,145). * TIERCENAL. 1419-25: «le tiercenal (: d'Alexandrie) oü le Soldain tient ses galldes, oü en veismes maintes et pluiseurs aultres vaisseaulx » (Moranvill6 101). • V 'chacun des bätiments qui composent un arsenal'. * ARCENAL. 1555 Fourquevaux: « non pas les laisser pourrir en ung port ou en ung arcenal, comme font les gallöres inutillement [...]; en mettant les corps desdites gallöres et galiasses soubz ung bon arcenal κ (105) 0 1571: «garde des arcenaubc» (Masson 55). * ARSENAC. 1459 Chambes: « nous mena veoir (: & Venise) l'arsenac oü est l'artillerie de la ville [...] en huit sales [...]. Et apres nous monstra en ung aultre arsenac mile et cinq cens ouvriers ou plus qui ne font que gal6es, et en une aultre partir nous monstra quarante ο cinquante hommes qui ne font que rems; et en une aultre partie quatre vingt ho cent femmes qui font et r6parent les voilles; et en une aultre partie ceulx qui font le cordatge des nefs et galdes [...]: et est la plus longue et large maison que je vis oneques [...]. Et aprfes nous monstra les molins de char/bon, soulphre et salp&re, et une aultre maison ού tout s'affine, et une aultre ont (: 'oü') on assemble la podre [...]; toutes ces choses sont dedans une clouture de belies murailles, et n'y puet on entrer que par mer, et par une pourte seullement entre deux tours » (189-90). * ARSENAL. 16% Ruffi: «le sieur de Albis et le general Bo'ier furent commis par le roi Loüis XII pour faire faire dix-huit arsenaux avec des magasins au-dessus pour y tenir les rames et les agrds des galeres » (11,300).

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ARTIFICE

• TERCENAL. 1513: «lesdits tercenaulx» (B 1450:88™) 0 1538 Vdga: «lesquelz tercenalz (: de Constantinople) sont grandz, et en iceutx grande quantit6 de gall6res » (376). • L'origine de toutes ces formes est l'ar. dar (as) sintfa 'maison de fabrication' (FEW 19,39a; quelques formes manquent). De I'Italie mßridionale (cf. les documents angevins; 1269 lat. tarsianatus, Del Giudice 6; 1275 lat. tarsionatus, Del Giudice 25), l'une des rdgions oü le d- s'est changd en t-, le type en /- est arrivd ä Marseille (latin: 1320 tarsiona, GNO s.v. tercenal; 1323 tercenale, GNO, FEW; 130943 Robert d'Anjou aux Marseillais: « Statuimus tarsionatum galearum 20 vel 30 facera ex altera parte portus inter monasterium S. Victoria et Sahnas [...], nam completo tarsenatu Neopolitano», Jal; au 14® s. ä Nice tercennalis, decemale, tercenale, Cais de Pierlas 210-11, cf. 1434 darsena, p. 423, et en 1449: «locus vulgariter tercenale nuncupatus», p. 478; fin 15es. terzenale [Marseille], GNO; occitan: 1511 tresenal [1°], Valbelle 32; 1512 tercenal [2°], GNO; 1512 tresenal et tressenal [2°], Valbelle 43). Prob, il s'agit d'un *tarsenat angevin pourvu ä Marseille du suff. -al (Arveiller, ZRPh 88,410). La forme tarsenal de Chypre pourrait 6tre soit un empr. au turc (qui change le d- arabe en t-), soit plutöt un empr. au pisan (14 e s. terzana), soit encore un empr. au marseillais (Arveiller, ibid. 410-12). Le type en d- (cf. aussi -» darse, darsine) est passö de Gfines (1147 lat. darsana, 13c-14cs. darsena, Vidos 200) ä Rouen et aussi ä Marseille (de m6me en Catalogne: 1230 lat. daragana, Aleover s.v. drassana; 1245 lat. drassana, DCE; en Espagne 1277 (a)daragana ä Siville, DCE). Le type arsenal, qui n'apparatt ä Marseille qu'au 17es., vient de Venise, oü le cfilfebre arsenal fut commenci en 1104 (Prati; cf. 1206 lat. arsana, 1272 lat. arsanatus, 1327 lat. arsenatus, Sella 36-37; 13's. arsanä, arsenä; cf. NGN s.v. arsenatus; ä Amalfi lat. arsena d£s 1099 et arsina d6s 1196, Cortelazzo 32) et oü le d- s'dtait perdu; on pourrait partir aussi de al sind'a, pass6 d'Egypte en Italie (cf. H. et R. Kahane, RPh 3,364 sq., RPh 27,365, 1981:352). Cf. Fennis 218-19. ARSENAT, ARSINAL, ARSSENAIL -»arsenal. ART, s.m. 'mCtier, en tant qu'exigeant une aptitude, des connaissances'. [dp. ca 1200 Jourdain de Blaye (TL, FEW)]. 1389 Mdzifires: «plusieurs conseilliers esleuz, saiges, vaillans, et marchans souverainement expers en 1 'art de marinier » (1,542) 0 1441 Piloti: « Esdis lieux viennent de crestiens de Ponent, lezquelz sont marengons et sdvent faire les galdes en maniöre de crestiens, et si prisent Turs et ne prisent leur art» (139) 0 1547-50 Stolonomie: «seroit bon chercher parmy les nouveaulx forsaires tous ceulx qui s;auront ouvrer d'artz et mestiers mechanicques, et les mespartir aulx dictes galeres [...], pour et affin qu'ilz monstrent et aprennent leur savoir et mestier ä tout le restant des autres forsaires »; « est bien duisible qu'il y ait des forsaires saichantz ouvrer des artz necessaires aulx dictes galeres, comme sont les maistres d'aisse, calefactz, remolartz, barrillars, mareschaulx, serruriers, menusiers et cordiers, qui sont les mestiers desquelz les galeres ne se peuvent aulcunement passer »; « que ce soit leur propre mestier (: des patrons) que de gouverner galeres aulx choses appartenantes en 1 'art de la marine» (25™,26,77") 0 1555 Fourquevaux: «1 'art de naviguer» (106). •

< lat. artem, acc. de ars (FEW 25,344b).

ARTEMON

artimon. ARTIFFICE

artifice.

ARTIFICE, s.m. 1" 'engin, instrument, outil'. [dp. 1394 (TLF)]. 1514: « Ferremantes de cherpantids et aultres artifises » (B 1232:42). • 2° '(composition pyrotechnique, de matidres inflammables, utilisie pour un) projectile de guerre', [ca 1575 Monluc artifice ä few, 1585 Par6 artifice de feu (FEW); dp. 1594 (feu d') artifice (GdfC, FEW)], ca 1520 Conflans: « autres choses pour faire grandes fussees et armer lances ä feu et autres artifices » (28) 0 1604 Brantöme: «toutes sortes i'artiffices ä feu» (111,255; < 1548 -» lance ä feu) 0 1616-20 Aubignd: «fut rdsolu d'emplir quatre barques i'artifices de feu [...]. Voilä [...] les assi6gez sortis avec toute sorte i'artifice pour les brusler (: l'6quipage d'un navire)» (V,273) 0 1629 Baudoin: «grande quantitd de piques, de grenades, trompes, cercles, et autres artifices ä feu»; «Les cercles et autres artifices de feu firent grand effect en cet assaut» (508,534) 0 1636 Cleirac: « Lances, pots, grenades, cercles de fer (sie; feu en 1647 et 1660) sont des artifices pour ietter le feu aux vaisseaux ennemis » (41) 0 1641: «feu i'artifices» (Fourn 649) 0 1642: «les artifices des brulots» (Fourn 657) 0 1643 Fourn: «feux i'artifices [...]. Les drogues dont il faut faire provision pour les artifices sont: salpetre, souffre, charbon, poix, cire, graisse, encens, goudran, huiles d'aspic, petrole, therebantine, de lin, de souffre,

269

ARTIFICE

ARTILLER

d'oeufs, canfre, de la cimaille d'acier, verre ρίΐέ, arceuil, sei armoniaque» (67) -» pierrier 0 1660 Cleirac: «Brulots ou navires sorciers plains de feux ά'artifice» (32) 0 1660 Lupp6: «les ennemys conduizirent deux bruslleaux (sic) plains d'artifices de feu ä bort de notre amirail» (47) 0 1678 Guillet: «des grenades et autres artifices» (s.v. bailie); «apparaux, poudres, artifices, canons» (s.v. gardemagazin) 0 1687 Desr: «Un brülot est un vaisseau rempli de poudre, d'artifice et d'autres choses combustibles » 0 1690 Fur: «Artifice se dit aussi des feux qui se font avec art, soit pour le divertissement, soit pour la guerre» > Basn Φ 1691: «la chambre de la saincte Barbe, qui sert ä mettre la poudre, les artifices et munitions de guerre» (SCH 134B:250) 0 ca 1705 Fontette: « On commence / avant de mettre la poudre, de bien ranger les artifices qui se mettent dans le chambrillon de la Ste Barbe» (392-93) 0 1717 Masse: «La Ste Barbe ne sert que pour mettre la poudre, qui est dans des barrils, tous les artifices i feu, les barrils de grenades » (9); «les artiffices ä la senestre (: dans la saintebarbe) dessus les barrils des balles ä fuzils» (34; manque Mars. 967:441) 1728: «Le maistre cannonier a soin [...] / des artifices» (Mars. 967:225-26) 0 1729: «Poudre et artifice [...]: 500 grenades [...], 24 pots ä feu [...], 4 chemises ä feu, 2 cuirasse[s] artificielle[s] [...], six douzaine de fuz6es volantes pour les signaux»; «une cuirasse remplie d'artifice» (Mars. 967:308,310). • < 'travail artistique, ruse, m6tier', empr. au lat. artificium (FEW 25,386b). ARTIFICIER, s.m. 'officier militaire chargd de la pyrotechnie'. [dp. 1701 Basn (FEW)]. 1706: «[Officiers ordinaires de la r6ale:] ä un artificier: 50 [livres par mois]» (Mars. 967:236) 0 1728: «Autre solde distingu6e d'officiers principaux [...]. A un artificier meme ration (: ration et demie d'officier principal) et 50 1. par mois » (Mars. 967:234). • De artifice (FEW 25,387a, ARTIFICIUM). ARTIGLERIE, ARTILHARIE, ARTILHERIA, ARTILHERIE, ARTILHERYE

artillerie.

ARTILLAGE, s.m. 'agrds, attirail'. * ARTILLAGE. 1548 Entr6e d'Henri II ä Rouen: «deux navires [...] garnies de paviers et tout autre artillage» (GdfC) 0 1573 Paradin, Hist, de Lyon: «Au milieu [du navire] l'arbre, et cordes, sartes, rames, et tout autre artillage » (GdfC). * ATTILAGE. 1629 Baudoin: «II [...] fit faire une cinquiesme [galfere] de mesme forme et grandeur, afin que les fournimens et attilages de celle qui se perdroit servissent ä l'autre » (329). • Artillage est un d6r. de -» artiller '6quiper' (FEW 25,60a, *APTICULARE, qui ne donne que le dial. artillage 'outillage'). Attilage (manque FEW) vient prob., avec chang. de suff., de l'it. attilamento (nous ne disposons pas du passage correspondent de Bosio), d6r. de attilare, qui vient lui-mdme de l'afr. atillier (12 c -14's.; 1611 Cotgr attiler), de mdme origine. ARTILLARIE, ARTILLARYE

artillerie.

ARTILLER, v.tr. 'munir d'armes, d'engins de guerre'. [d6b. 13" s. (FEW) -1616-20 Aubign6 (11,256; 111,200; cf. Hug et - infra); d'abord artillier (FEW; TLF s.v. artillerie)]. 1494: «Iedict grant escuier mettra sus et armera, au port de Jennes, six carTacques et douze gallees de toutes les choses qui sont neccessaires pour la guerre, les advitaillera et artillera comme il appartient» (Dupont 370) 0 d6b. 16es. Auton: «II prist quinze que galleres que navires arm£es et artilUes ä force» (Gdf s.v. artillier) 0 ca 1520 Conflans: «la nef de cinq cens tonneaulx appareillee de tous ses appareilz, munye de toutes et chaicune des choses neccessaires pour le navigaige, artillee et armee de toutes choses neccessaires au faict de la guerre» (30) 0 1529 Traitd de Cambrai: «quatre gallions [...] bien artillez et fequipez» (Isambert XII,256) 0 1552 De Selve ä Montmorency [Venise]: «ont fait bien armer et artiUer en leur arsenal une de leurs meilleures barques longues» (Charriöre 11,236) 0 1616-20 Aubign6: «quatre navires anglois arrivez de nouveau et bien artillez pour estre marchands » (V,271) 0 1643 Fourn: «Un navire flamand [...] αηίΙΙέ de vingt-quatre canons » (258) 0 1647 Cleirac: « un navire £quipp£, artilli ou montö de quarante ou tant de pieces de canon» (59) > 1660:56 > Fur s.v. artillä > Basn 0 1682 D'Orti£res: «lorsqu'il s'agira d'artiller quelques galeres » (313) 0 1687 Desr: « Navire bien artille, c'est ä dire qu'il a de bons canons, et qu'ils sont bien proportionnez au vaisseau » > Ozan 262 / Corn s.v. navire. • Avec infl. de art de l'afr. atil(l)ier 'parer, arranger' < lat. pop. *apticulare (FEW 25,60b) < aptare 'adapter'. Occ. 1529: « una petito nau [...] fort artilhado » (Valbelle 209).

ARTILLERIE

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ARTILLEUR

ARTILLERIE, s.f. 1° 'ensemble des armes et engins de guerre'. [13es. -1527 (FEW, BW)]. 1337 et autres ex. du 14es. armure 0 1374: «maistre et garde de nostre clos des galdes de Rouen et de nostre navire [...] et des apparaux, abillemenz, hernoiz, artülerie» (Delisle 1874:524) 0 1379: «ä la garde de son clos des galees, armem[ens] et artillerfie] ä Rouen» (BN, fr. 26016, n° 2557) 0 1384: «Autre recepte de vielle artillerie (: arbalfctes, arcs, flfcches, etc.)» (Briard 62) 0 1392-93 Melusine (128) 0 1395-96 Anglure: «les rames et 1 'artillerie pour armer iceulx vaisseaulx» (98) 0 1459 Chambes: «l'arsenac [de Venise] oü est Γartillerie de la ville» (189; peut-dtre sens 2°) 0 1480: «la grant habondance et multitude d'artillerie et de tous harnoys de guerre (: ä l'arsenal de Venise)» (Schefer 21) 0 1511 Lemaire de Beiges, Vraye histoire: «fourniture d'artillerie, de harnois de guerre [...] pour armer cent gal6es » (Schefer, 6d. Thenaud 229). • 2° 'arsenal ou atelier d'armes' (* att. gal.). [1411 (GdfC)]. 1306-09 Joinville: «il getoient leurs ars (: les mauvais arcs) en Yartillerie au soudanc (: 'du sultan'). Et le mestre artillier leur baillet ars si fors comme il les pooient teser » (141). • 3° 'art de fabriquer les arcs, les flfcches, etc." (* att. gal.). 1415 (FEW). • 4' 'partie du matdriel de guerre qui comprend les canons, les mortiers, les bombes, etc.'. Jusqu'aux ordonnances de Richelieu de 1624, qui marquent le d£but de l'artillerie de marine, la seule difference consistait dans les affQts (NGN). [1489-98 Commynes (TLF, FEW)]. 1443: « une autre löge a garder 1 'artillerie, harnois, pavaiz, haches, guizarmes» (ms. Lille) 0 1489-98 Commynes: «En ladite galeasse avoit grant artillerie» (111,39) 0 1510: «pouldre qu'il a fourny / pour essayer les quatre grosses collouvrines et autre artillerie mise ausd. quatre galleres» (B 2551:164vo-65) 0 1512: «huit pieses d'artillierie de fer»; «3 esqalaites pour monter artillierie» (B 1232:3™,5) 0 1515: «ferremante ä remonter artillierie» (B 1232:45) 0 ca 1520 Conflans (25) 0 1529 Trait6 de Cambrai (Weiss 1,467) 0 1538 V6ga: «saluasmes le chasteau d'artillerie» (342) 0 1539: «la gallere [...] avec ses fornimentz et artilherie» (B 1260:78™) 0 1540: «Artilheria: Item ung canon serpantin [...]. Item une moyana [...]. Item six verses»; artilherie (Β 1260:145,146) 0 1545 artillarie, artilharie (B 1260:441™,443) 0 1547: «pieces ä'artillerye» (BN, fr. 19065:137) 0 1547-50 Stolonomie: « Cap pour faire bragotz pour le timon et artillerie »; « armer une chescune des galeres tant d'artillerie que d'armes ä main»; «Le bois pour enfuster ladicte artillerie» (12,17,17™) 0 1548 artilherye (B 232:4,6,38™) 0 1551 (B 232:111™); artillarye (B 236:147™) 0 1551 De Selve ä Henri II [Venise]: « cent dix gallaires qui estoient toutes fournies et prestes de / leur artigleries et pallementz » (Charrifcre 11,145-46) 0 1556 Thevet (18,33); atillerie (33) 0 1564 Th: «Rembarquer son artillerie: tormenta in naves reducere» (s.v. rembarquer) > Dup > Nie 0 1566 Belleau, Lärmes·. «Met la flamme ä Tanten', voit son artillerie » (11,71) 0 apr. 1566 Chesneau: «l'arsenal (: de Venise) oü sont les galeres et autres vaisseaux de mer, artilleries et grande quantiti de toutes sortes d'armes» (4) 0 1584 Ordonnance (Cleirac, Us 514) > Guidon 337 0 fin 16es. Guidon (277,334) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «[un] inventaire, oü l'on speeifiera de poinet en poinet le poids et la qualitö de Yartillerie» (276; AOM 1654:95™ artigleria) 0 1622 Hobier: «canons et autre artillerie»·, «tabourin, de dessus lequel l'on charge Yartillerie »; «Au dessous [des rambades] sont Yartillerie et les privez »; « Pour Yartillerie, il s'en conte neuf pieces en prouö (: canon de coursie, 2 moyennes, 2 pierriers, 2 vers et 2 escarpines)» (4,25,26,39) 0 1628 (AN, B*77:68™) 0 1629 Baudoin: «sa meilleure artillerie, qui fracassa les galeres» (366) 0 1636 Cleirac: «artillerie navale» (40) 0 1649: «Yartillerie d'a pro» (Arles 667:147). f BANCASSE D'ARTILLERIE. -»bancasse 1°. • 5° 'canon' (* att. gal.). 1573 Dup: «Artillerie cardinale entre gens de mer, est une piece de fonte de gros calibre» > Nie > Cotgr. • De -» artiller (FEW 25,60a, 'APTICULARE; 5° manque). Dans un contexte mar. en occitan: [1°]: 1396 artilharia (GNO), 1434 lat. artillieria (Cais de Pierlas 422); [2°]: 1318-20 lat. artilharia (Sosson 252); [4°]: 1509 artillario, 1511 artilheria, 1524 artUlerio (Valbelle 25,36,126). ARTILLEUR, s.m. 'artisan qui fabrique et rdpare les arcs, les fteches, etc.'. [1364-1438; 1636 Mon (FEW)]. 1334: «la maison i Yartilleur» (Delisle 1871:71) 0 1443: «pour avoir lieu a nettoyer lesd. harnois et y ouvrer Yartilleur» (ms. Lille) 0 1535: «Et entre aultres desdits captifs et esclaves sont en libertez les artilleurs, gens de mestier et de rfemes, dont ledit Barberoussa se servoit par mer et au navigaige » (Weiss 11,367). • De - artiller (FEW 25,60b, * APTICULARE).

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ARTILLIER

ARTIMON

ARTILLIER, s.m. 'celui qui fabrique les arcs et les flöches'. [1260-1604 Brantöme (FEW)]. 1306-09 Joinville: «Jehan li Ermin, qui estoit artillier le roy, ala lors a Damas pour acheter cornes et glu pour faire arbalestres » (175); -> artillerie 2°. • De artiller (FEW 25,60b, »APTICULARE). ARTILLIERIE

artillerie.

ARTIMON, s.m. 'espfece de voile; le mät de cette voile'. On a disigni ainsi plusieurs types de voiles (ci-dessous avec la lettre α), et ensuite les mäts qui les portaient (ci-dessous avec la lettre b). Au Moyen Age, I'artimon avait des positions et des grandeurs variables: & poupe ou & proue, grande ou petite (DMA s.v. artimone). • la° 'grande voile de galfere ou de nef, hissie ä la proue'. l^moitid 13's. Assises: «le seignor de la terre doit avoir de cele nave, qui est route (: 'rompue') ou en mer ou en terre, I'artimon et le timon » (47) 0 1246: «Item ladite nave doit avoir 7 voiles de coton de Marseille ou autre si vaillant, et seront des mesures dessous escrites, s'est ä savoir: 1 voile pour I'artimon de 66 goues, un tercevel de 62 goues, item une voile de 60 goues, item 1 de 56 goues» (Belgrano 10; lat. «pro artimono »; cf. au sens lb° Belgrano 30: «arbores duas, scilicet artimonem et arborem de medio [...]; arboris artimonis [...]; quarum antennarum debent esse pecie tres pro artimone») 0 1359: «It. 1 artimon»; «2 bri[n]s d'oste pour le grant tartimont (sic)» (BN, fr. 26002:824) 0 1383: «un tref de toille de coton appell6 artimons» (Briard 120) 0 1384: «Item I'artimon de la galie Saint-Antoyne huissifcre, contenant 42 fers de coton » (Br6ard 70) 0 »-» 1715 Pom (FEW). • lb" 'le mät qui porte cette voile'. 1384: «De vieulx arbres pour galdez apellis artimons» (Br6ard 51). • 2a° 'la plus grande voile du grand mät d'une gal6re\ Voile abandonnde peu aprts 1540 pour faire place au bastard. Cf. 1574 Piombino: « L'artemone έ stato in altri tempi principal vela; hoggi si usa poco, ö non punto» (IT 0 ), mais 1607 Crescenzio: « Bastardo. Artimone. Borda. Marabotto» (8). * ARTEMON. 1548 Rab IV.8: «feit [...] descendre le grand artemon» (94) > 1552, IV.18 (11,93) 1553 Le Plessis, trad. Aristote (Gdf s.v. artimon) 1553 Bible (FEW) Φ 1562 Rab V.9: «fut levd nostre grand artemon» (11,311) 0 1564 Rab V.17: «levant le grand artemon» (11,343) 0 1578 Hesteau de Nuysement (Hug) 0 1642,1660,1662 Oud 'maistresse voile' > Duez. * ARTIMON. 14%: «velum apellatum artimon » (BdR, 381E, n° 160:274) 0 1503: «ung artimon, ung trinquet» (BdR, 373E, n° 73) 0 1511-12: «L'artimon vieil» (B 1232:4vo) 0 1512: «L'artimon de cotonine, la borde, la meyane» (B 1232:8; de fa$on presque identique 6,10,12,14,17) 0 1513: «La meyane, la bourde, I'artimon» (B 1232:22™; cf. 20TO,28"°,30VO,31) 0 1526: «ung bastart de cotonine de Genes, une bourde de la cotonine de Masseilhe [...], I'artimon de cotonine de Genes» (Β 1260:48. II s'agit de la riale; les autres galöres n'ont pas cette voile) 0 1534 Chappuys artymon 0 1539: « L'artimon vieulx prisd ä 25 escus sol, le bastart i 15 caratz, Ia bourde ä 18 caratz» (B 1260:86) 0 1540: «artimon, bastard et borde» (B 1260:147. Les autres galores n'en ont pas) 0 1542 La Borderie: «Plus du bastard on ne fait voile ä mont, ny de la bourde et moins de l'artimont» (194) 0 1547-50 Stolono· mie: « ung bastard assez grand qui servira pour artimon » (14) 0 1570 Entrie de Charles IX ä SaintMalo: « un mät i'artimon portant un artimon latin » (Jal s.v. nager un navire). • 3a° 'voile de trinquet ou de misaine, hisste ä la proue des navires'. * ARTEMON. 1611 Cotgr: «Artemon: the mizzen Mäste, or sayle, of a ship» 0 1621 Binet (103) 0 1669,1675 Widerhold (FEW). * ARTIMON. 1547 Martin, trad. Vitruve (FEW; ou artemon - ipagon) 0 1549 Est: «Artimon, est ung petit voile de navire, qu'on dit autrement trinquet: Artemon, Artimonis » > Th > Dup > Nie > Cotgr 0 1660 Oud. • 3b° 'le mät qui porte cette voile'. * ARTEMON. 1611 Cotgr 3a° 0 1625 Stoer (FEW). • 4a° 'voile de derrifcre d'un navire' (* att. gal.). Cette substitution, particuli6re au Ponant, aurait eu lieu vers 1515, ä Bordeaux (GNO). •k ARTEMON. 1552 -1663 Duez (FEW). 1573 Dup: «Artemon, c'est la voile de derriere, depuis la grande tirant ä la poupe. II y a en de tels navires deux artemons separez au[x] deux masts, l'un plus grand que l'autre. La voile d'artemon est en poinete comme les voiles latines des caravelles, lä oü toutes les autres du navire sont quarries » > Holl: « A truckle, or pullie (sic)» / Nie.

ARTIMON

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ARTIMON

+ ARTIMON. 1621 Binet: «Le trinquet (sic) ou artimon, c'est une petite voile qui s'attache au derriere, et est en pointe, lä oü la grande et les autrcs sont quarrdes; on l'appelle aussi catepleure et aureille de lievre » (47) 0 dp. 1636 Cleirac: «voile d'artimon (: ici, artimon est soit apposition, soit le mät), ample et large d'un costd, estroite de l'autre, porte aussi bonnete» (26) 0 1643 Fourn: «Artimon, signifie la voile du mast d'arriere, que les Normans appellent mizaine» (1) > BN, fr. 19216:373 / Dassid 11 / Robbe 45 0 1677 Dassid: «deux artimonts [pour un vaisseau de premier rang]» (92). • 4b° 'mät de derridre d'un navire' (* att.gal.). 1636 Cleirac: «les plus grands vaisseaux ont double artimon, qui fait cinq masts »; « Sur la pouppe et du gaillard dernier, sort le mast d'artimon (: ici et ds quelques cas postdrieurs, artimon est soit apposition, soit la voile), lequel aussi peut porter hune, et sur icelle un perroquet et un baston de pavilion [...]. Aux grands bastimens il y a d'ordinaire deux masts d'artimon, et il y en a qui ont bourset et perroquet»; «Perroquet d'artimon, grand / et petit artimon; le grand est le plus proche de l'arbre»; « Le grand artimon n'a ordinairement que trois ou quatre aubans de chaque bord, et le petit deux par bande » (22,24,26-27,32) 0 1643 Fourn: « L'artimon ou mast de foule, qui est droit sur la poupe » (9) Φ 1678 Guillet: «Mats d'artimon, ou mats de foule, est le mats de l'arridre ou de la pouppe» (s.v. artimon) 0 1687 Desr: « Mast d'artimon est celuy qui est placd le plus pr6s de la poupe du vaisseau » (s.v. mast); « mast d'artimont» (s.v. maneuvre) 0 dp. 1690 Fur. • 5a° 'voile de derridre d'une galdre' (surtout en Ponant). Cette voile a έιέ introduite sürement par des chevaliers (Fontette, Langeron) de l'ordre de Malte, qui ä son tour l'avait empruntde ä l'Italie, ä Venise plus pr6cis6mcnt (Rend Burlet, Quand voguaient les galires 180). ca 1705: « Outre ces huit voilles les galeres du Ponent en portent une neuvieme ä poupe nommde voile d'artimon »; «La voille d'artimon doit avoir 19 fais, seize pour l'antenne et trois pour l'entrde ou la mesure. L'antenal a 17 goudes Va, la balume 16 goudes % » (Mars. 967:327,340) 0 ca 1705 Fontette: «II y a une innovation sur les galeres, qui est un mast d'artimon, avec sa voille latine qui est d'un bon usage, en ayant vu moy meme l'experience. Estant mouilld ä la rade de St. Jean pres de Calais, un coup de vent nous forga ä serper de cette rade; comme nous avions beaucoup de peine ä presenter au vent et que les effortz de la chiourme estoient inutils pour la vogue, y ayant une tres grosse / mer, nous fismes deffra'iler nostre voille d'artimon qui d'abord qu'elle resut le vent fit abattre la poupe et nous fit presenter [...]; ie trouve que cette innovation est fort bonne [...]. On en a si bien reconnu l'utilitd que M r le Bailly de la Pailletrie, chef d'escadre commandant les six galeres de l'Occean, a fait mettre des artimons ä ses six galeres qu'on ne met que dans le besoin. Cela se fait dans le moment, et l'on tient le mast d'artimon dans le courcier [...]. Maniere de placer Yartimon [...]. Le mät d'artimon se place appuyd contre la tenaille du berceau, qu'on ammarre avec des cordages qui embrassent le mast et la tenaille. Le pied du mast vient se renfermer dans une escasse ou clef qui est perpendiculairement posde pour recevoir le mät dans la glaciere. Le mat d'artimon doit avoir 31 pied[s] de longueur, la penne 32 pieds de longueur et le quart 20 pieds, l'anginadure 9 pieds, qu'il faut diminuer de 52; reste 43 pieds pour toute la longueur de l'antenne. / Voille d'artimon. La voille d'artimon doit avoir 19 toilles, 16 pour l'antenne et trois pour l'entrde ou la mezure. L'antenal a 17 goudes et deux tiers, la balume 16%, le gratiou lO'/a; ä regard du cordage on peut le trouver en deux aussieres, l'une de 3 pouces de grosseur et l'autre d'un pouce Ά. Le flon de Yartimon doit avoir 6 brasses de longueur et 3 pouces grosseur, les deux sartis 6 brasses chacune(s) sur 3 pouces grosseur, l'escotte 5 brasses longueur et 3 pouces de grosseur, la drisse 16 brasses de longueur et un pouce et % de grosseur, l'oste huit brasses d'un pouce Μ grosseur, l'anquis 16 brasses d'un pouce et demy; les batardes des trosses doivent avoir une brasse et demy de longueur, les couladoux 5 brasses chacun, et les orses davant neuf brasses pour les deux. II faut pour Yartimon 8 poulies simples, sgavoir deux pour la drisse, deux pour l'anquis et deux autres pour chaque couladoux [...]. Le flon doit estre passd de l'avant ä l'arriere du mast; on fait le quart sur l'arriere du mast. La poulie de la drisse d'en bas doit estre posde au pied du mat, dessous la tenaille, avec un taquet pour tenir l'estrop qu'elle ne glis[s]e pas. Les sartis ä chaque bout des apostis avec une petite chaine de la forme de Celles des grandes sartis. Les trosses accrochdes sur la meme chaine du cotd d'avant, la mure au courcier avec le vent de bouline et ä l'apostis le vent estant largue, les deux orses une de chaque bord de l'apostis, l'escoute ä la timoniere amarde ä la fleche» (418-20; tout ce passage manque ds MMR) 0 1716: «Artimon: garnimens, matafions, tiercerols» (Mars. 967:203,208) 0 1717 Masse: «Maniere de se servir de vötre artimon (: Mars. 967:476 «de la voille d'artimont»). Je diray que les artimons sont necessaires ä une galdre, comme j'ay veu par l'experience dans les occasions oü je me suis trouvd et dont je puis parier comme de chose certaine. Dans une Campagne d'Jtalie, nous trouvants forcds ä doubler le Cap de la Garoupe par le vents

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d'Oüest et Nourroüest pour aller moüiller dans le Gouljouan (: Mars. 967:476 «dans le Gourjean»), aprds estre un peu au vent dud. cap l'on fit voille du trinquet; toutes les galferes passßrent, ä la reserve de deux, dont l'une fut obligie, voyant qu'elle ne pouvoit doubler ledit cap, de relächer ä Antibou, et l'autre ayant d6jä fait voile de son trinquet, eile se sofltenoit autant qu'elle pouvoit, mais par malheur se trouvant trop afallde ä la coste eile donna entre deux rochers au Nourroüest / dudit Cap de la Garoupe. On luy envoya du secours. Sans cela la galfere y auroit rest6. Je dis que si pour lors cette galdre avait eii un artimon et qu'elle en eut fait voile en mßme temps que du trinquet, eile auroit immanquablement double le cap et n'auroit pas donnd sur les rochers. La meme chose seroit arrivde (: Mars. 967:476 « est arrivi[e] en Ponant») dans la rade de St. Jean ä Hmbletusse (: Mars. 967:476 « ä Ambleteuse pres de Boulogne »), car si elle n'eut pas fait voile de son artimon, elle ne pouvoit έ viter de donner ä la coste par un vent de Suroüest qui la for^a d'entrer dans les jetties de Dunkerque avec la voille. Je dis dont (sic) avec raison que les artimons sont necessaires sur les galores et tres utiles, d'autant mieux qu'on les peut mettre et oster quand on veut et avec fort peu de monde et dans peu de tßms, sans deranger ni la chiourme ni la vogue. L'on porte l'arbre d'artimon dans le coursier ou ä la bande sur les fillarets, l'arbre d'un costd et les ant£nes de l'autre, ou bien vous le pouvez porter dans le coursier, et sur tout lors qu'on [n']a dans le coursier que deux rames de rechange (: manque ä partir de «ou bien [...]» ds Mars. 967:477); c'est pour quand on est dans le port. / Mais sitost que vous estes hors du port vous le faites arborer et le mettez en place. Ceux qui sont aux bancs des espalles et les timonniers suffisent pour arborer l'arbre dans le tSms que le comite a le soin de faire ferrir la voile dudit artimon ä son antdne. Ce sont les timonniers qui ajoutent cette antöne ä son arbre sans qu'aucun de la chiourme s'en mesle, et lors qu'il vient pour en faire voile ce sont les timonniers qui le font avec l'aide de ceux qui se trouvent aux espalles. Je dis que cet artimon ne d6range rien du tout de vötre galdre ny de la vogue; il vous peut servir en toutes sortes de vents, ä la reserve du vent arriere, et s'il vous embarrasse lors que vous allez ä la rame avec vent devant, vous le faites oster; c'est une affaire au plus de demy quart d'heure et moins. Je dis qu'un artimon peut sauver une galere, comme j'ay fait voir, et qu'il est de toute necessitd que chaque galfere aye (sic) le sien, puisque la depence est fort petite et de peu de consequence» (92-94; Mars. 967:176-77 artimonty, «C'est dans de pareilles occasions (: une antenne de mestre rompue) que si vous avez une voile d'artimon, il faut vous en servir [...]; avec vötre artimon, vötre voile de polacron ä l'arbre de meistre et votre / trinquet [...]. C'est le meilleur moyen qu'on ait jamais trouvd sur une galfere qu'une voile d'artimon: elle est tres utile et tres necessaire» (124-25) 0 1719 Harancourt [en M6diterran6e]: « Nous fimes voiles du second trinquet, de la bouffette et de Yartimon » (Zysberg 328). • 5b° 'le mät qui porte cette voile'. ca 1705 Fontette -» 5a° 0 1717 Masse:«arbre d'artimon» (Mars. 967:477 «arbre d'artimont») -» 5a° 0 1721 B6nat: « Les grosses galeres et les senzile[s] ont aujourd'huy un artimon, qui porte une voile de vingt fez ä peu-prez, comme le polacron des galeres ordinaires. J'ay fait quatorze campagnes sur ces bätimens lä, sans que l'on ait parld une seule fois de / cette voile. Je ne pretends pas dire par lä qu'elle n'ait son usage et ses avantages; je laisse ä ceux qui sont beaucoup mieux versez que moy dans le m6tier ä dicider sur une pareille nouveaut6 qui sera peut-6tre de quelque utilitd dans la suite» (71112) 1728: «arc timon, antenne de 1 'arc timon (sic)» (Mars. 967:138) 0 1748 -» mät (d'artimon) 0 1757 Marteilhe: « On inventa de mon temps, ä Dunkerque, un troisifeme mät qu'on appelle Yartimon, et qui se plantait, lorsqu'on en avait besoin, au derriöre de la galore, contre la gudritc ou chambre de poupe [...]. Ce mät a vingt pieds de long et son antenne en a quarante. On ne s'en sert gufire que pour aider ä tourner la galfere, et on ne le plante qu'au besoin, surtout depuis qu'on inventa ensuite ä Dunkerque un gouvernail qu'on mettait au devant de la galfere » (267). • Artimon des 13'et 14's. vient du ginois, oil l'on trouve dfes la fin du 12's. artimonus, var. locale du lat. artemönem, acc. de artemo (FEW 25,366; cf. artemo au 7's. chez Isidore de S6ville [Jal] et arthemo au l l ' s . [?] dans les Gesta Francorum expugn. Hierusalem, NGN s.v. artemo), du gr. artemön (uniquement ds les Actes des Apötres) < arteomai 'se prdparer'. Au 16's., artimon a 6t6 repris ä l'occitan (1248 lat. artimonus 'mät', Blancard 11,91; 1318 lat. artimon 'voile', Boislisle 251, etc.; occ. artimo, Clidat 266), qui tenait ce mot ägalement de Gfines. L'it. artimone 'vela di gabbia' est attestd de ca 1313 Dante au d6b. du 17's., ä partir de 1769 seulement (contrairement & ce que veulent le DEI, le GDLI et Devoto/Oli) au sens de 'mät' (LEI 111,1471; aussi artimonte 'voile' en 1694; pour le v6nitien, la premidre date est 1311). Artemon est un latinisme, tout comme ardemHn vers 1200 chez un Maure de Valence. Le sens de 'mät' provient du syntagme mät d'artimon. Selon Deggeller (FEW 25,366b-367ab), il doit avoir existi au moins une autre tradition ä partir du texte biblique, puisqu'on trouve le lat.

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ASSAILLIR

artimon dans un glossaire ancien haut allemand du 9°s. Le chang. e > i s'expliquerait par l'infl. de -» timon (cf. DCE, DEI, GDU, H. et R. Kahane, Festschrift Hubschmid 1982:247-49), mais nous continuons ä rejeter rinfl. de ce mot (qui lui-mfime doit son i au gdnois), le timon se trouvant bien dloignd de cette voile originellement de proue. Cf. Fennis 227-30. ARTIMONT

artimon.

ARTISAN, s.m. 'celui qui exerce un art mdcanique ou un mdtier'. [1409, puis dp. 1546 Rab; aussi graphie artizan (FEW)]. 1542 La Borderie: «[l'arsenal de Constantinople] D'artizans riche et de tous garnimens » (213). • < it. artigiano, artesano, ddr. de arte 'art' < lat. artem, acc. de ars (FEW 25,347b). ARTIZAN -> artisan. ARTOMUE -» cotonnine. ARTYMON -. artimon. ARYERES -> arrifre. ASAGUAYE -» azagaie. ASAILLIR assaillir. ASCARIER -» escarier. ASEER -» asseoir. ASEGER - assiiger ASEMBLER -. assembler. ASENBLEE - assemble. ASPESADE -» anspessade. ASRTVER -» arriver. ASSABLER, v. 1" intr./pron. '6chouer sur le sable' (* att. gal.). intr. 1544 (-> ci-aprfes) -1677 Miege; pron. ca 1550 -1740 Acad (FEW; pron. aussi 1783 EncM) 0 1544 Seyssel, trad. Appien: «faingnant que sondict navire tenoit au limon de la terre, ou estoit assabli» (Hug) 0 1549 Est: « Nostre basteau est assabli, ou aggravd: navigium haeret in vado » > Th > Dup > Nie 0 1562 Du Pinet, trad. Pline: « La mer y est fort basse, et pource tous les vaisseaux qui y abordent sont en danger i'assabler» (Hug) 1616-20 Aubignd: «La Florissante [...] s'assabla sur un banc [...]; ils en donndrent un coup si dommageable ä la Royale qu'en voulant scier de l'arrifere eile fut aussi assablie » (V.277) φ 1636 Mon. • 2* tr. 'faire dchouer sur le sable'. 1453-61 Dibat des Hirauts: «s'en partist de ladicte ville, et au dessoubz Sainte Catherine assabla une de ses galees » (Gdf) 0 1548 La Planche, trad. Tacite (Hug) -1715 Pom (FEW) 0 1562 Du Pinet, trad. Pline: «Le danger de ces syrtes vient entierement du sable qui assable le plus souvent les navires, hurques, galeres, fregates » (GdfC). α De - sable (FEW 11,17a, SABULO). ASSAILLER -» assaillir. ASSAILLIR, v.tr. 'attaquer, tomber dessus'. [dp. fin 10*s. Passion (TLF); d'abord aussi assalir, assaudre (FEW)], ca 1140 Gaimar: «D'uthlages fumes asailliz» (TL s.v. utlage) ca 1165 Troie: «E les nds fiirent essaiviees, / Cil de Troie les asaillirent, / Qui l'eissue lor defendirent» (TL s.v. issue) 0 ca 1175 Dues Normandie 29940: «Puis aprds unt Londres assise / Par teu manere e par teu gise / Que 1'estoire, le fiers naveiz, / Les unt par l'eve si destreiz / Que je ne cuit ja jor faillissent / D'icele part nes assaillissent» 0 ca 1180 Moniage Guillaume 3360: « Li galiot les ont avironds / Si les assaillent par vive podstd »; 3659: « Quant galiot nous vinrent assaillir» 0 1213 Fet des Romains: «il l'asaudroient par devers la mer»; «Une des meillors nes a[s] Romains fu enclose et avironnee des nes de Marsaille, qui 1 'assailloient de totes parz »; « por assailler (sic) la nef et par terre et par mer» (409,412,435) 0 1216 Clari: «et quant il furent a ancre, si commenchierent durement a assalir» (72) 0 1218-43 Novare: «si vindrent les vint et deus galees a Cazal Ymbert, et assaillirent l'ost des Chiprois » (65; Chiprois 91) 0 ca 1240 Mousket: «Asaillii ont nostre galie» (NGN s.v. gal6e) 0 1274 Chron. de St-Denis: «assali de larrons galioz» (Gdf s.v. galiot) 0 ca 1320 Chiprois: «le comun de Jene armerent 5 gualdes, quy [...] lor donnerent chasse si prfes que il furent asaillis de sus »; «et voguerent en lor gualdes vers les gualldes des Jenevds pour asaillir les »; « en lor veage les assailly 1 si mau tens que 8 gualdes se partirent de l'ost» (226,279,286); eschiver 0 1389 Mdziferes: κ assaillir la nef» (1,542) 0 1406-09 Boucicaut: «Si furent tost pesle mesle avec eulx qui les assaillirent de tous costez »; «le mareschal fist mettre ses galees en tres belle ordonnance [...] et les gens d'armes demonstrer [...] d'eulx deffendre, qui les assausist» (137,215) 0 1487 Le Bdgue, trad. Polybe: « c o m m e n t a assaillir e combatre le demourant des nefz rommaines » (d 8b) 0 ca 1520 La Fosse: «ilz se joinddrent prds l'ung de l'aultre de peur que ne les assalissions » (177) 0 1528 Jove: «la Patrone [...] Yassaillit par le fougon» (299) 0 1548: «Avecques lesquelles [galdres] [...] il se sentira assez fort pour oser assaillir l'armee imperialle» (BN, fr. 3118:1"°) 0 1559 Amyot, "Cimon": «avant que

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les galeres phoeniciennes se peussent ioindre ä eux, mit les sienes en bataille, deliberd de les assaillir pour les contraindre de venir au combat» (318) 0 1565 De Petremol ä Catherine de M6dicis: «les pr6paratife (: de la flotte turque) [...] pour invahir et assaillir quelque lieu» (Charrifere 11,775) 0 fin 16es. Guidon: «.assaillir quelques navires» (321) 0 1604-29 Ordonn. Malte: «les recompenses qu'on a accoustum6 de donner ä ceux qui entrent les premiers dans le navire assailfy» (270) 0 1629 Baudoin: «Les Turcs voyans cette galere advancie toute seule, l'investirent et assaillirent»; «pour aller battre et assaillir les galeres de Cicala» (214,353) 0 1647 Cleirac: «Assaillir, prendre d'assaut, surprendre et forcer un vaisseau » (59) > 1660:56. • < lat. pop. *assalire (FEW 25,503b), alt. de assilire 'sauter sur' d'aprfes satire 'sauter'. Occ. 1519 assalhir, 1536 asalir, 1536 assalir (Valbelle 95,302,310). ASSALIR -» assaUlir. ASSARCIER, v.tr. 'grier, pourvoir de sartie' (* att. gal.). 1246: «lesdittes tarides doient estre faictes, assarcies et amarindes suffisament» (Belgrano 25; lat. assarcinte). • D6r. de sarcie,

sartie (FEW 3,261a, gr. EXARTIA).

ASSAULT -> assaut. ASSAUT, s.m. 'brusque attaque pour empörter de vive force'. [ca 1100 Roland- 13's. assalt, etc.; dp. ca 1175 Dues Normandie (FEW)]. 1213 Fet des Romains: «fiert et abat de cels de Marsaille plus de 15 a un assaut, car les nes estoient coste a coste »; «II ne convenist ja que citez fust ceinte de mur [...] ne galie conduite(s) par mer a assaut» (419,427) 0 1356 Bersuire: «assault naval» -» naval 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «Lelius quy estoit en une quinqueresme [...] tourna contre Hadherbal pour lui donner assault» (II,249a) 0 1558: «l'arm6e turquesque [...] auroit du quatriesme assault forc6 ladite place» (Charrifcre 11,511 n.) 0 1647 Cleirac -» assaillir. • < lat. assaltus (FEW 25,505a). ASSEGER -» assiiger. ASSEMBLAGE, s.m. 'jonetion, r€union de pieces'. [1401 (Gay), 1493 (RHL 2,263), dp. 1547 (FEW)], dp. 1678 Robbe: «Hune, est un panier large et rond, pos6 ä Yassemblage des divers masts» (50; < Fourn 8 briseure) 0 1687 Desr: «Derive, se dit encore d'un assemblage de planches » > Corn; « Eperon [...], se dit de Yassemblage de plusieurs pi&es de bois » > Corn assemblage; « Un garde-corps est un assemblage et un entrelassement de plusieurs cordes»; «Un racage est un assemblage de cordes, de bigots et de pommes de raques» 0 1691: «Cette Iigne donne le joint d'assemblage des madiers et des estamenaires» (SCH 134A:28) 0 1697 Barras: «Balustrade de sculpture derriere la poupe est un assemblage de plusieurs petits balustres de bois» (37) 0 1740-44 Ollivier: «Assemblage simple, quarrt, avec dcart, ä onglet, ä chamftain, ä mi bois, ä dent couverte, & dent quarr6e, i queufi d'aronde, ä double joint, ä rainure » (ds NGN). • De assembler (FEW 25,554ab, * ASSIMULARE; * mar.). ASSEMBLEE, s.f. 'rencontre d'une armde'. [dp. 12's. (FEW)], ca 1320 Chiprois: «Les anfans dou roy Charle furent i ceste bataille, le due et le prince, et Rogier de Lorin, quy avoit est6 amiraill de Sezille, si fu amiraill des gual€es dou roy Charle; dont fu Vasenblie de ses (: ces) gual6es, qui fu entre yaus, et fu grant la bataille» (292) 0 1406-09 Boucicaut: «non obstant eust il trop moins de gens et de navire; et delibera que, suppos£ que celle assemblee fust pour lui courir sus, de rien ne les doubteroit» (214). • < 'rassemblement, action de rdunir ou de se rdunir', part, passö f. subst. de -> assembler (FEW 25,547a, * ASSIMULARE). ASSEMBLER, v. 1° tr. 'joindre, mettre ensemble'. [dp. l^moitid 12es. Psautier Cambridge (FEW))]. 1379: «fil ouvrd et assembli» (BN, fr. 26016, n° 2557) 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «quant tout fut assembli il eust en sa flöte 30 nefz»

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ASSEURER

(II,182v°a) 1494: «au port de Gennes, auquel lieu le Roy entend et veult que sa dicte armee soit assemblee» (Dupont 373) φ 1538 Est: «coactae naves: assemblees, amassees» (s.v. cogo; absent en 1539, etc.) 1540: « faire aller ledit Dorie avec toutes ses gallöres et ses gallions au port de Messine, et lä assembler Celles de Sicile et de Naples et de la religion de Rhodes » (Charrifcre 1,425 η.) φ 1687 Desr: « Blin. Est encore de mesme usage lorsqu'on veut assembler des mats de plusieurs pi6ces » > Ozan 284 / Corn; « Clous [...] pour [...] assembler les pi6ces du gouvernail»; « Fil de carret [...], qui est ίϊΐέ par un cordier, ä dessein d'en assembler plusieurs pour faire des cordes» 0 1691: «si l'on veut assembler l'estamenaire avec le madier » (SCH 134A:36). • 2· pron. 'se röunir'. [dp. 1119 Ph. de Thaon, Comput (FEW)]. 1213 Fet des Romains·. «Au derrien(t) assaut [...] cels de Marsaille s'asemblerent entor la nef pretorienne» (418) 1539 [Venise]: «leurs galores, gallons et barques s'assembleront ä Corfou» (Charrifere 1,407) 0 1547-50 Stolonomie: «ou bien en s'asemblant ne sauroient failir ä estre desfaictes l'une trouppe apres l'aultre » (81vo) 0 1550 De Morvillers ä Henri II [Venise]: «plusieurs corsaires qu'on appelle Levantins s'assembloient de diverses parts» (Charrifere 11,107) 0 1629 Baudoin: «toute l'arm6e [de gateres] se trouva assemble [...] ä Messine»; «elles (: les galöres) estoient empesch6es ä s'assembler et tenir prestes » (449,597). • 3° intr. 'se rdunir en un mdmc lieu'. [1121-34 Ph. de Thaon, Bestiaire- ca 1390 (FEW)], ca 1175 Dues Normandie 33315: « Α Fescam les fist assembler / Trestoz Ii dl« por mer passer »; 38953: « Ε tant dementres s'entremete / De faire assembler la navie » (les deux peut-6tre 2° ä cause du factitif) 0 1218-43 Novare: « Les galees des Longuebars [...] vindrent contre eaus et se mistrent sur vent, mais n'oserent assembler a l'ost, / et tous jors venoyent sur vent, gaitant se il lor porroyent faire damage» (70-71; Chiprois 96) 0 1547-50 Stolonomie: «seroit facile les garder (: les gaI6rcs) d'assembler» (81vo). • < lat. pop. assimulare, propr. 'rendre semblable' (FEW 25,541a,554a), de simul 'ensemble'. ASSENTIR, v.tr. 'Kler'. ca 1672: « comme l'on met une gemelle ou lapasse pour fortiffier une entene assentide, c'est ä dire une entene laquelle par quelque grand effort a donn6 des marques de faiblesse » (GNO s.v. gemela et s.v. assentir) 6 1717 Masse: «quand vous avez rompu vötre arbre de trinquet ou bien l'avoir assenty»; «ce qui est cause quelquefois des accidents comme de rompre une antönc ou bien d'assentir un arbre» (95,98; Mars. 967:477 consenty, 479 consentir)·, «lorsque vötre esperon ne se trouve que fendu, ou bien assenti, vous pouvez le racommoder en luy cloüant la piece de bordage » (126). • < occ. assenti 'ffiler', propr. 'consentir' < lat. assentire (FEW 25,522a; sens manque pour le fran^ais). Aussi it. assentir (1614 Pantera; manque ds les diet.). ASSEOIR, v.tr. 'placer, dtablir'. [dp. fin 10° s. Passion, d'abord aseeir (FEW)]. 1370: «60 pieses de hestre de 16 a 17 pi6s de lone pour fere traverses et poreaux a aseer certaines galees » (Chazelas 1,224) 0 1371: « 60 pieces de hestres [...] avec 500 de hestreaux tant pour asseoir et escorer les galies» (BN, fr. 26010, n° 1114) 0 1390: «une quantit6 de boiz pour asseoir lez canons » (BN, fr. 26024, n° 1554) 0 1521: « cordes (: de la couverte) [...] pour asseoir les bancz» (BN, fr. 3174:23; AN, Β*77:19νο) 0 1555 Fourquevaux: «que l'enemy [...] tint en point son mosle (: le möle de Gfines) avec tant d'artillerie comme il sgauroit asseoir» (111) 0 1573 Dup: «une piece de bois [...] sur laquelle on assiet l'artillerie» (s.v. bord plat) 0 1622 Hobier: «coursie, assise sur ce qu'ils appellent riz de coursier» (27). • < lat. pop. * assedire, alt. de assidire 'dtre assis auprfes' d'aprfes sedere (FEW 11,398b). ASSESSEUR, s.m. 'conseiller, d616gui'. Α Marseille, on trouve l'assesseur, espfece d'avocat, dös 1456 au moins. II 6tait d'abord plus important que les consuls, puis inf6rieur ä eux, pour finir d'avoir les m£mes prerogatives (Ruffi 11,246). [dp. mil. 13°s. 'adjoint d'un juge' (TLF), etc.; 1539 Est-1675 (FEW)]. 1547-50 Stolonomie: «[pour la reddition des comptes] ne seroit que bon y estre appellez les trois consulz et accesseur dudict Masseille» (69"°). • Empr. au lat. assessörem, acc. de assessor 'celui qui aide, qui conseille', propr. 'celui qui est assis auprfes de' (FEW 25,530a). ASSEURANCE

assurance. ASSEURER -» assurer.

ASSIEGER

277

ASSIETTE

ASSIEGER, v.tr. 'faire le sifige (d'une place)'. [dp. ca 1100 Roland·, d'abord asseg(i)er, dp. 3e tiers 14° s. Deschamps assiiger (FEW)], ca 1175 Dues Normandie 30182: « Tant unt Tamise amunt poiee / Que il unt Londres assegee » 0 ca 1320 Chiprois: « et puis ala le dit roy aseger Damiate par l'aie de une estoire des galldes »; « et alerent ses 2 host par terre et par mer aseger Jeune »; «fist aseger le souldan Escalone par terre et par mer de 21 guall£e[s] et une nave» (6,142,146) 0 1530 Le BSgue, trad. Polybe: «Comment le consul Gayus Luctatius Catulus atout nouvel navire print le port de Drepan et assiegea la ville» (18T°a) 0 1551 Henri II ä D'Aramon: «tenant assieg^ avec mon arm6c de mer [...] Andr6 Dorie avec les galdres de l'empereur dedans le port de Villefranche» (Charri6re 11,165 η.) 0 1553 Henri II ä La Garde et ä D'Aramon: «partie des gallfires de l'empereur qui ont port6 le due d'Alve en Espaigne sont lä assiigies par l'armfe de mer d'Alger» (Charrifire 11,261) 0 1604 Brantöme: «il assiegea la ville de Nice» (IV,122) 0 1616-20 Aubignd: «Sinan fait descente en Tripoli, Yassiέge» (1,113). • Prob, du lat. pop. *assedicare, de *sedicare (FEW 11,411b), avec infl. possible du lat. obsidere 'assidger'. ASSIETE -> assiette. ASSIETTE, s.f. I" 'pifcee de vaisselle ä fond plat sur laquelle on place le mets'. [dp. 1507 (FEW)). 1551: «Trente cinq platz d'estaing, treyse assietes » (B 236:149) 0 1630 Bouchard: « Quatre dousaines de plats. / Autant d'assietes » (90-91). • 2° 'la meilleure situation (d'un navire, d'une pidee de bois)'. 1643 Fourn: «afin que le navire ne demeure ou delesti ou hors de son assiette »; «qu'elle (: quelle) est Vassiette qu'il (: le navire) demande» (118,122) 0 1678 Guillet: «son lest et son arrimage propres ä lui donner sa bonne assiette» (s.v. jaloux) 0 dp. 1687 Desr: «Assiette du vaisseau, ou un vaisseau en assiette. C'est trouver la scituation ä laquelle il peut le mieux siller » > Ozan 266 / Corn 0 1717 Masse: «pour bien manoeuvrer une galore pendant la Campagne et la tenir dans sa veritable assiette par les bons arrimages ou estives» (Titre; Mars. 967:423: «dans sa vertiable estive par de bons et de justes arrimages»); «suivant l'endroit que vous voulez aldgir vötre galfere, ou par l'avant, ou par l'arriere, jusques ä ce que vous ay6s trouvd sa veritable assiette » (38) 0 1728: « Lorsque tous les bouletz sont posds dans les madiers de plan, on doit les manier Tun apres l'autre pour leur faire prendre une assiette assurde dans le lest» (Mars. 967:170). H fiTRE/SE TROUVER EN/DANS SON ASSIETTE. 1678 Guillet: «Nos gal6res sont dans leur estive, et nos vaisseaux dans leur tonture, c'est-ä-dire que les uns et les autres sont dans leur bonne assiette » (s.v. tonture) > Rich / Fur ( > Basn) / Corn 0 1717 Masse: «Apr6s il faut pezer vötre galfere, [pour voir] si eile se trouve en son assiette» (37; Mars. 967:443 «si eile est en assiette») 0 1728: «cette galere etant sur le chantier est planiere et dans son assiette » (Mars. 967:165). f METTRE EN ASSIETTE. 1678 Guillet: « Mettre la galfere en estive, c'est la mettre en assiette » (s.v. estive)»; « afin que quand le bätiment a sa charge, on puisse voir combien il tire de pieds d'eau, et le mettre dans une bonne assiette, tant sur l'avant que sur l'arriere » (s.v. itambord)»; « Navire qui roule [...] tantöt ä basbord, tantöt ä stribord, sans qu'on le puisse mettre en son assiette » (s.v. rouler) 0 1701 Villette: « Ce vaisseau, qui alloit mieux, dans Vassiette oü je l'avois mis, que tous les autres vaisseaux du premier rang» (152) 0 1717 Masse: «ces pierriers [...] necessaires / dans une occasion (: Mars. 967:453 «une occasion de combat») ou bien pour servir ä mettre la galere dans son assiette» (53; Mars. 967:453 metre dans son assiette). It TENIR EN (BONNE)/DANS SON ASSIETTE . 1621 Binet: «du gravier, ou des pierres, ou autre chose pesante qui tienne le navire en bonne assiette sur les flots » (62) 0 1678 Guillet: « Gallebans (...) sont des cordages qui tiennent les deux mats de hune dans leur assiette» > Fur 1687 assiite (s.v. galebans) > 1690 Fur assiette > Basn 0 1691 Ozan: « On apelle tire du vent la force que le vent a de faire rider ou travailler la corde de l'ancre, qui tient le vaisseau en assiete» (260) 0 1691: «[Les galavernes] servent aussy ä tenir la rame en assiette sur l'aposti et l'empescher de rouler» (SCH 134B:240) 0 1717 Masse: «pour la bien tenir en assiette (: l'estive) ou dans son veritable point de niveau » (Mars. 967:454; AN, B'144:53 «tenir dans son veritable point de niveau ») 0 1728: « C'est A luy (: au comite) ä la mettre en etat, ä la tenir en estive ou en assiette, c'est έ dire qu'elle ne soit trop chargde ny ä proue ny ä poupe » (Mars. 967:224). • < lat. pop. *assidita 'manifere d'etre assis, posd', part, passd f. subst. de *asseditus < *assedέre, -» asseoir (FEW ll,399b-400a, SEDERE; les loc. manquent).

ASSIGNATION

278

ASSURANCE

ASSIGNATION, s.f. 'attribution de fonds ä un paiement'. [1364, puis dp. 15* s.; diet. dp. 1690 Fur (FEW)]. 1548: «le tresorier de la Marine devra tost arriver ä Marseille avecques l'argent de la derniere assignation qui luy avoit est6 baill6e» (BN, fr. 3118:1) 0 1557 Edit: «les trßsoriers de nostredite Marine de Levant seront tenus d'oresnavant apporter en nostre ville de Marseille tous et chacuns les deniers ordonnez pour le payement de nos gall&es, des quartiers dont ils auront eu et receu leurs assignations [...]. / Et seront tenus lesdits tr6soriers [...], incontinent aprfes estre arrivez audit Marseille avec les deniers de leurs assignations, monstrer et faire apparoir audit commissaire et contrerolleur de leuis bordereaux, pour veoir et vörifier en quelles espfcees ils auront receu leursdites assignations » (Isambert XIII,488-89) 0 1660 Lupp& « payant les marchans des assignations de la solde que le roy nous donnoit» (38). • Empr. au lat. assignatiönem, acc. de assignätio 'ripartition, affectation' (FEW 25,540a) < assignare. ASSIMAGE, s.m. 'action de relever la partie supirieure de l'antenne, apiquage' (* att. gal.). 1885 Jurien: «L'assimage s'ex6cute par un seul commandement: 'Hisse tout d'un temps! Assime le quart de l'arbre et arisse!» (236). • De -»assimer (manque FEW 2-2,1609a, CYMA). Le substantif a 6t6 form6 par Jurien de la Gravifcre sur le module des synonymes apiquer - apiquage. ASSIMER (= *ACIMER), v.tr. 'relever la partie supirieure de l'antenne, apiquer'. 1682 Exercice: « faire pr6parer la trinque des vettes pour arrisser le quart de l'arbre ä mesure qu'il sera assimi» (12); «assimer le quart ä l'arbre» (12,26) > Jurien 215,236 0 1717 Masse: «Vous faites assimer le quart de trinquet par les / mattelots qui restent sur la rambade, presque ä toucher le pied de l'arbre de trinquet» (74-75; Mars. 967:466 ameiner). α De - cimer (manque FEW 2-2,1609a, CYMA). ASSIRTE

sortie.

ASSUJETTIR, v.tr. Γ 'obliger ä se soumettre'. [1440-48 assugettir (TLF); dp. 1493 assujettir (FEW; formes diverses au 16's.). 1547-50 Stolonomie: «i'ay parl6 d'avoir ausdictes galeres des arcz turquoiz comme chose bien propre pour absubiectir ladicte churme et la garder de rebeller » (57). • 2· 'fixer, maintenir en place'. [dp. 1835 Acad (FEW)]. 1687 Desr: «Assujettir quelque chose, comme un mast, ou quelqu'autre pi6ce de bois, e'est l'arrester en sorte qu'elle n'ait aucun mouvement» > Corn 0 1691: «les badayes sont des pieces de bois de sapin que Ton fait passer par le travers de la galere d'une forme ä l'autre pour les assujettir aux poincts marqu6z » (SCH 134B:38) 0 « 1851 Landais (FEW). • 1° (d'oü 2°) est un d6r. de l'adj. sujet 'soumis', empr. au lat. subjectus (FEW 12,340ab), part. passfi de subjicere. ASSURANCE, s.f. I" '(sentiment de) s6curitd'. [dp. ca 1200 (TLF, FEW)]. 1526 Trait6: « que d'un cot6 et d'autre soit pourvu & Vasseurance de la mer, la tenant libre de coisaires et pirates » (NGN) apr. 1566 Chesneau: «trois galeres de for;ats que la Seigneurie presta audict seigneur ambassadeur, pour Vasseurance de son passage jusques ä Ragouze » (5) 0 1697 Barras: «Assurance. II y a sur les cötes des tours qu'on appelle tours d'assurance, sur lesquelles on fait des feux la nuict pour avertir s'il y a des corsaires ou des batiments ennemis sur la cöte; on appelle ces feux feux d'assurance » (27) 0 1717 Masse: « ormiser une galere dans un port ou rade foraine pour estre en assurance suivant les regies de la marine »; «jusques ä ce qu'elle (: la galfere qui fait de l'eau) soit en lieu d'assurance» (105,130); «l'on se peut donner quelques lentiers pour plus grande assurance » (116; Mars. 967:491 seuretd). • 2* 'contrat de garantie contre certains risques'. dp. 1459 Ordonnance (NGN, FEW) 0 1584 Ordonnance: «chartes-parties, pollices d'assurance κ (Pardessus IV,296) 0 1586: « Pour 1'asurance de lad. gallere et de tous ses fornimens, sellon l'extimation d'icelle, [la] somme de quinze cens escuz (: sur une dipense totale de 24.230 6cus)» (Mireur 626) 0 fin 16's. Guidon: «Asseurance est un contract, par lequel on promet indamnit6 des choses qui sont trans port6es d'un pays en autre, specialement par la mer, et ce par le moyen du prix convenu ä tant pour cent, entre l'asseur6 qui fait ou fait faire le transport, et l'asseureur qui promet l'indemnit6»

ASSURANCE

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ASTROLABE

(223) > Fourn 1 0 dp. 1636 Cleirac: «police d'asseurance » (4) φ 1681 Ordonnance III.vi: «Des Assurances » (Isambert XIX,322). • De -»assurer 'rendre sür' (FEW 25,512b,516a, *ASSECURARE). ASSURER, v.tr. 1° 'retenir, fixer, stabiliser'. [1486 Jean Michel, Passion-, dp. 1538 Est (FEW)]. 3 e tiers 14's. Deschamps: «Et si pourras ton voile asseurer» (1,259) 1529 Crignon: «en asseurant la bonnette» (8) Φ 1647 Cleirac, Us: «[navire] asseure sur ses ancres» (175) 1660 Lupp6: «c'est aussy ä luy (: le comite) [...] de remeger et assurer la guallere le myeus qu'il luy sera possible» (168) 0 1691: «laissant 3 brasses de plus ä la cime de chaque jambe [de prodou] pour donner vote aux sartis et les asseürer en cas que le rigaud de la taille vint ä manquer »; « pour asseürer mieux cet arbre [de trinquet] en l'arborant» (SCH 132:21,24) 0 1708 Bion: «II faut passer les cäbles par oeil pour asseurer les ancres » (83) 0 1717 Masse: «il faut assurer un peu vötre ant&ie du trinquet, et Iors qu'elle est assurie vous pouv6s faire voile de vötre trinquet» (60) 0 1721 B6nat: «une grosse gourdiniere pour assurer les tallies et les 6galiser» (603) 0 1728: «on place les cavalines en les assurant avec du bois ä bruler» (Mars. 967:171); -» assiette 0 dp. 1898 Lar assurer un bout 'amarrer un cordage pour qu'il ne dipasse pas d'une poulie' (FEW). • V 'garantir par contrat contre un ρέηΐ sur mer' (* att. gal.). 15's. [Bretagne] + 1490 (FEW) 0 fin 16es. Guidon: «celuy qui se fait asseurer» (235) 0 1606 Nie: «Asseurer un navire, qui est sous certain interest de tant pour cent, de la somme ä laquelle toute la cargaison est avalu6c, promettre ä son rise, peril et fortune, qu'il ira sauvement de tel port iusques ä tel» 0 dp. 1690 Fur (FEW). • < 'rendre sür, garantir' < lat. pop. *assecurare (FEW 25,515ab) < securus 'sür'. AST, ASTE haste. ASTELIER -» atelier. ASTIER -» hastier. ASTIERE -» hastiire. ASTRAPPE estrapade. ASTROC, ASTROCQ, ASTROG -» estrop. ASTROLABE, s.m. 'instrument constitui par un disque lourd, ajourd dans sa partie centrale, suspendu par un anneau, et dont on se sert en mer pour prendre la hauteur d'une gtoile' (rare gal.). Application nautique (fin 15" s.) de l'instrument d'astronomie connu d£s le 10* s. (NGN). Remplaci par l'octant (Jal). av. 1529 Parmentier (Mat. 11-21,42) 0 1546 Rab (FEW) 0 1552 Rab IV,63 (11,231) 0 1578 J. de L6iy, Voyage fet en la terre du Brisü (NGN [1556 [?]) 0 fin 16's. Guidon (298) 0 1629 Binet: «quand ä midy on prend la hauteur du soleil, on le fait avec I'astrolabe» (112; d6jä 1627:100, FEW) 0 1632 -» hauturier 0 1636 Cleirac: «L'astrolabe pour la navigation est de bronze; son alidade, les pinules sur icelle, le clou, le chevalet ou l'&roüe sont de semblable metal, et sert ä chercher sur le limbe l'61evation du soleil, notam/ment au point du Midy» (8-9) 0 1643 Foum: «Astrolabe est un gros cercle de bronze gradu£, portant une allidade ou regie avec ses pinules pour prendre la hauteur du soleil» (2; cf. p. 369-72: ce serait une invention portugaise de ca 1480) > Robbe 45 /17's. "Explication de divers termes" (Jal) 0 1678 Guillet: «Astrolabe est un instrument astronomique dont les pilotes se servent pour prendre hauteur et en conclurre la latitude du lieu ού ils font l'observation. L'instrument est composd d'une grande pi6ce de cuivre, platte, ronde par les bords, garnie d'un anneau pour la tenir suspendue, et d'une alidade ou rdgle mobile, qui porte deux pinnules, c'est-ä-dire, deux petites plaques de cuivre perc6es pour recevoir le rayon du soleil, ou pour conduire le rayon de veuö jusqu'aux fitoiles, quoi qu'on ne s'en serve gu6re que pour le soleil. Au lieu des azimuths, des almucantaraths et des autres cercles de la sphfirc qui sont ddcrits sur les astrolabes de mathdmaticiens, ceux des pilotes n'ont que trois ou quatre cercles concentriques [...]. L'un est divis6 en quatre quarts de nonante pour prendre hauteur, l'autre en trois cens soixante cinq parties pour marquer les jours de l'ann6e, et l'autre en douze-fois trente degr6s pour marquer les signes du zodiac. L'instrument est de cuivre, afin que par sa p&anteur il soit sur son plomb et que sa Iigne horizontale se trouve mieux de niveau» > Corn / 1697 Barras 27 0 1681 Ordonnance I.viii.3 (Isambert XIX,293) 0 1687 Desr: «Astrolabe est un instrument gradufi (sic) avec lequel on prend la hauteur des astres sur l'horison » 0 1690 Fur > Basn 0 1691 Ozan (256) 0 1697 BarTas: «Je n'ay pas laiss6 d'expliquer icy cet instrument, quoy qu'il ne soit pas fort en usage sur les galeres, parce qu'un bon officier doit savoir tout ce qui peut servir ä sa profession et ne doit rien negliger de ce qui peut luy estre utile» (27) 0 dp. 1751 Enc astrolabe de mer (FEW) 0 ~ 1851 Landais (FEW), α Empr. au lat. astrolabium (FEW 25,623a).

ASTROPPE

280

ASTROPPE, ASTROQ estrop. ASURANCE atteindre. ATAKIER -» attacher.

ATTACHER

assurance. ATACHER -» attacher. ATAINDRE -

ATELIER, s.m. 1° 'chantier naval, lieu de construction'. [dp. 1355 (FEW)]. 1383: «la barge [...] mise en un siege pour estre mise en 1 'atelier [...]; afin d'icelle [barge] mettre en atelier pour la refaire appareillier » (Chazelas 1,275) 0 15®s. [Dieppe]: «ä cause des nefz et bateaulx que l'en fait de noeuf ou qui de nouvel sont rappareillez et mis en I'aastellier » (NGN) 0 1488 (GdfC) 0 1521: « Est besoing avant que mectre main ä l'oeuvre, avoir sur Yattelier la provision du boys necessaire» (BN, fr. 3174:21; AN, 8*77:18 attellier) 0 1559 Amyot, "Lysander": «un arsenal ou atelier ä bastir galeres» (284™) 0 1636 Mon: «De \'atelier, on pousse les galeres an mer, avec des rouleaus» (s.v. rouleau) 0 1678 Guillet: «les atteliers de construction» (s.v. commissaire) > Fur (> Basn) / Ozan 322; « La forme est un attelier, ou chantier d'un arsenal de marine » 0 1681 Ordonnance: « chaque attelier de l'arcenal» -»garde-magasin 0 1689 Raveneau de Lussan: « Les Espagnols ont ä une portde de mousquet de la ville de tres beaux häteliers oü ils fabriquent des vaisseaux» (NGN s.v. hätelier) 0 1697 Barras: « L'arcenal des galeres (: de Marseille) est un lieu compost de plusieurs magazins, atteliers, sales et hangards» (24) 0 1727 Barras: « Yattelier des rames» (11,196) 0 1736 Aub (FEW). • 2® 'r6paration, mise en 6tat' (* att. gal.). 1541: «depuis le commencement de Yastelier et radoub desdictes trois galeaces» (BN, fr. 4574:31, ds NGN). • < astelier 'tas de bois' < afr. astele '6clat, morceau de bois' < lat. tard. astella (FEW 25,594b-595a; 2° manque). ATERRER -· atterrer. ATILLERIE - artillerie. ATIRAIL

attirail.

AT1RER, v.tr. 'disposer, arranger, iquiper'. [3e tiers 12® s. Chritien - mil. 16® s. Amyot (FEW)]. 1213 Fet des Romains: «nes bien atiriets por combatre» (644) 0 1216 Clari: «Si atirerent ches dis galies [...], si nagierent dusques pres des murs de le vile» (41) Φ 1306-09 Joinville: «atirier sa navie»; «atirier son passaige» (Monfiin 448). • D6r. de l'afr. tire 'rang6e, ordre' < frq. *teri 'bon arrangement' (FEW 17,326b). ATIRIER - atirer. ATORNER

atoumer.

ATOURNER, v.tr. 'pr6parer, arranger'. [ca 1050 Alexis - 14e s., d'abord aturner, atomer (FEW)]. 1155 Wace aturner -» aancrer 3° 0 ca 1175 Dues Normandie 6655: « Les nex furent tost atornees »; 30109: « Qu'il fist atomer sa navie » 0 ca 1210 Villehardouin: «les galees furent armees et atornees totes » (NGN) 0 1213 Fet des Romains·. «lors nes estoient si atornees, que li chief devant s'aerdroient au sablun» (591) 0 ca 1225 Guill. le Marächal: «Bien atornerent en toz senz / Cordes, witages, et hobens» (NGN s.v. funeau) 0 ca 1280 Sone 8021: « La galye ont atoumee ». • De toumer (FEW 13-2,71b, TORNARE). ATRAIX pi. -•> attrait. ATREMPER, v.tr. 'regier, arranger' {* att. gal.). [12®-16® s. (FEW)]. 1389 M6zi6res: «leur office estoit de governer, liever et avaler le voile, et ployer et estendre et d'atremper la poge et les aulbans » (1,542). • < lat. attemperare 'adapter' < temperare (FEW 13-1,173b), en fr. souvent avec mdtathdse de r. Cf. l'occ. atemprar (les voiles) en 1226 (GNO). ATTACHER, v. 1® tr. 'lier, fixer'. [dp. ca 1100 Roland (FEW)], ca 1140 Gaimar 4265: « Ε la nef seit bien atachee » 0 1155 Wace atachier -. aancrer 3° 0 1160-74 Wace, Rou 11,423: «Dejuste Saint Martin sun navie atacha» (TL) 0 1213 Fet des Romains: «la nef, qui fu atachie a la rive» (547) 0 1216 Clari: «il fist prendre les antaines [...], si les fist tres bien loier et atakier a boincs cord es äs rtiäs » (44) 0 1306-09 Joinville; «les clous de cjuoy les planches de la nef estoient attachiez » (85) 0 1442 La Sale: « atachent leurs proings »; « ayant atachi

ATTACHER

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ATTAQUER

sa condelette ou esquif» (143,147) 0 1443: «les estroppes pour atachier les bottes qui soubztienent la querenne de ladte nave » (ms. Lille) ca 1470 Wavrin: «la gallee [...] s'estoit frap6e en terre, si l'avoit convenu toute deschargier, et mesmes atachier toutes les autres galldes a la sienne pour le retraire dedens le flo » (NGN s.v. frapper) 0 1480: «trois mastz de navire auquelz estoient attachez trois grans estandars» (Schefer 14) 1521: «Les amans pour attacher l'anthene» (BN, fr. 3174:25™; AN, 8*77:22) φ 1538 Est: «Sealmus [...]: la cheville de la navire, a laquelle s'attache l'aviron» > 1539 [etc.] s.v. navire; « Tonsilla [...]: ung pieu [...] pour attacher la navire » > 1539 [etc.] s.v. pieu 0 1547-50 Stolonomie: «en laquelle [les formats] seront attachez aux chaines comme est de coustume» (26) 0 1559 Amyot, "Camillus": «atacherent la galere aux leurs»; "Lucullus": «les chables qui tenoyent les galeres atachees aux rivages » (84,327™) 0 1573 Dup: « Bites [...] sont deux chevilles de bois [...] ausquelles est tourn6 et attachi l'amarrage apres que l'ancre est fichde, pour le tenir fort» > Nie 0 1575 Thevet -» forgat 0 1622 Hobier: «les rames attachees par une grosse corde qui s'appelle astroq » (23) > Mor 702: «la galverne (sic: la rame) qui s'attache ä une cheville »; «l'escale, dont il y en a une attachee ä chacun des costez du ioug » (25); «le biton [...] par oü la galaire s'attache en terre» (26); «les en/tennes, qui au combat des galaires se mettent bas ou %'attachent» (40-41); «les flames [...] attachees ä des cordes » (57); « Escomes oü s'attachent les rames avec l'astrocq » (planche) > Mor 702 / Dassii 132; -» bitton 0 1627: «un liban deaufe (: 'de sparte') ä attacher les pontz des calefas» (AN, 8*77:46) 0 1641: «douze livres de grame pour attacher lesditz tapz [des barilsj» (AN, B*77:164) 0 ca 1672: «on baisse le giron de la rame jusques ä la couverte, et on Yatache ä un petit cordage » (GNO s.v. farneau); « on porte le quart ä l'arbre, contre lequel on le risse ou on Yatache » (GNO s.v. penna) 0 1697 Barras: «Acrocher signifie encore se lier, s'attacher ä quelque batiment avec des grapins»; «le cap ou cordage qu'on attache au fer»; «Auffe est une espece de balet qu'on attache au redable pour frotter la galere et nettoyer l'herbe qui s'attache au bordage [...]. Aurail [...], auquel on attache le bout d'un cap» (15,21, 28) 0 1700: «ä Valence, oü il fut attachi ä la chaine pour les galfcres» (Tournier 111,383) 0 1717 Masse: «attachez le quart de vötre voile de polacron au bout de l'esperon avec une bossette»; «mettre les rames ä la mer bien attachees chaque rame avec un gourdin dans chaque banc»; «ils s'attacheni avec leurs beausses [...] ä l'endroit oü vous avez receu les coups, qu'ils bouchent» (124,129,132) 0 1721 Tr6v: « La haste (: de l'6tendard royal) est attachee par des bandes de fer au bord de l'espale » (NGN s.v. haste) 0 1728 aufe 0 1734 Reynoir: «Les rames [...] attaches aux escaumes» (13) 0 1757 Marteilhe: «Notre commandant avait ordonnd de telle sorte sa division, que quatre galores devaient investir [...] les navires marchands, et ne attacher qu'ä eux afin de s'en rendre maitres [...], pendant que notre galore [...] s'attacherait avec celle du chevalier de Mauvilliers ä attaquer et & se rendre maitres de la frigate qui servait de convoi»; «apr&s qu'on a attachi la voile ä l'antenne» (127,280). • 2° pron. 'commencer (en parlant d'un combat)'. [1554 Amyot, trad. Diodore (Hug) - 1600 (FEW)]. 1556 Saliat, trad. Hdrodote: «Incontinent que le capitaine des Corinthiens veit que le combat s'attachoit, il eut si belle peur qu'il feit haulser les voiles, et fuit tant qu'il peut» (Hug) 0 1559 Amyot, "Nicias": « Les autres galeres [...] se tirerent pareillement en avant, de maniere qu'il s'attacha une grosse bataille navale que les Syracusains gaignerent» (Hug). • Par chang. de pr6f. de l'afr. estachier < estache 'pieu, poteau' < frq. *stakka (FEW 17,199b). Pour 2°, un caique de l'italien (attaccarsi; cf. GDLI s.v. attaccare 9) est probable. ATTACHIER - attacher. ATTAQUE, s.f. 'action d'attaquer l'ennemi'. [dp. 1611 Cotgr (FEW)]. 1757 Marteilhe: «chaque capitaine de gatäres re^ut les ordres du commandant pour Yattaque de cette flotte » (126). • De-.attaquer (FEW 17,202b, frq./goth. 'STAKKA). ATTAQUER, v.tr. 'assaillir (l'ennemi) par agression'. [dp. 1578 H. Estienne (FEW)]. 1654 Retz: «Dom Fernand prit fantaisie de Yattaquer (: une petite frigate turque)» (814) 0 1683 Villette: «les Turcs [...] firent mine d'attaquer par une demy-galere, par un brigan/tin et par plusieurs chaloupes, une autre galiotte qui fermoit nostre ligne ä gauche» (64-65) 0 1696: «II fut rdsolu que la partie n'estant pas 6gale ä beaucoup prös, et le vent estant toujours plus frais, il y avait plus de gloire de se retirer que de les attaquer (: les galores espagnoles) mal ä propos » (Zysberg 292) 0 1697 Barras: « quand on veut attaquer des vaisseaux qui sont ä l'ancre » (71) 0 1708 Bion: « quand un vaisseau est en calme, une galfere qui avec ses rames fait ce qu'elle veut, va Yattaquer

ATTAQUER

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AUBARETIERE

ä poupe ou & proue, pour 6viter ses borddes » (73) 0 1757 Marteilhe: «il mit toutes ses voiles au vent, et cingla sur nos deux galäres qui allaient 1 'attaquer» (127); -»attacher 1°. • Empr. ä l'it. attaccare, propr. 'attacher, lier\ qui remonte au goth. *stakka 'poteau' (FEW 17,202a). ATTEINDRE, v.tr. 'parvenir prfcs de'. [dp. ca 1100 Roland (TLF); d'abord ataindre], ca 1320 Chiprois: «deveent adons faire velle de lor gualies, et ataindre les » (280). •

< lat. pop. *attängere, alt. d'aprfis längere de attingere (FEW 1,168b).

ATTELIER, ATTELUER - atelier. ATTERRER, v. 1* tr. 'abattre, abaisser (dans l'eau)'. [dp. 12° s. 'renverser ä terre, etc." (FEW)]. 1721 B6nat: «Ces courants [forts] font de la peine ä une galere, sur tout lors qu'elle est fort aterrie » (584). • 2° intr. 's'dchouer'. 1213 Fet des Romains (var.) enterrer 0 1306-09 Joinville: « estre atterri » (FEW). • De -»terre-»(FEW 13-l,245a,250b, TERRA). ATTILAGE artitlage. ATTIRAIL, s.m. 'ensemble des objets dont on a besoin pour un usage d6termin6; agrfes'. [dp. 15' s. Le franc archer de Baignolet (RHL 2,266; FEW)], ca 1560 Pasquier, Jeux poitiques (Hug) 0 1561 Maumont, trad, de Zonare attirail 'agrts' (Mat. 1-1,241) 0 1578 Η. Estienne attiral 'agrfcs' (GdfC) 0 1677 Dassi6: «Attirails desdits canons et perriers» (154) 0 1690 Fur: «Attirail [...]. On le dit particulierement en parlant de l'artillerie et de la marine [...]. II faut bien des cordages, des voiles et de attirail pour 6quipper un vaisseau» > Basn « 1771 Tr6v 'agrfcs' (FEW) 0 1691: «Les filarests [...] servent ä renfermer les gumes, cordages et tout 1'attirail dont on se sert pour former le retranchement» (SCH 134B:209) 0 ca 1705 Fontette: «II faut aussy observer que tout Yatirail que ie viens de dire (: tout ce qui compose l'estive) soit disperci avec proportion» (388; MMR 97 attirail) 0 1717 Masse: «Et sous le canon [de coursie] l'on y range les attirails qui servent ä le charger, comme reffouloirs, tires-bourres, et autres » (24; Mars. 967:436 atirails). • De l'afr. atirier, -» atirer (FEW 17,326b, frq. *T6rI). ATTIRAL -» attirail. ATTRAICT -» attrait. ATTRAIT, s.m. 1° 'matdriel'. [dp. l'afr. (FEW)]. 1641: «Attraits et cordages qu'il faut tousiours avoir de respiech ou rechange» (Fourn 648) 0 1660 Luppd: « Le comitte [...] ce doit charger des voiles, tantes, cordages, et de tout le reste des attras de la guallere quy serve[n]t ä la naviguation»; «Le maistre-canonyer a soing de tous les attras de l'artillerie» (167,172) 0 1697: «celuy quy fournira des agres et atraix [...] pour le pincou (: 'pinque')» (Thfinard 71). • 2* 'approvisionnement, transport'. 1521: «Est besoing avant que mectre main ä l'oeuvre, avoir sur l'attelier la provision du boys necessaire et qu'il ayt estd copp6 en saison. Apres Yattraict et preparatif duquel boys, on commence en premier lieu ä dresser la carene» (BN, fr. 3174:21; AN, B*77:18 attrait). • Part. pass6 m. subst. de atraire 'attirer' < lat. pop. *atträgere < atträhere (FEW 1,169a; attras et 2° manquent). ATTRAPER, v.tr. 'atteindre'. [dp. 1580 Montaigne (FEW)]. 1660 Lupp6: «descouvrismes troys vaisseaux et leur donnasmes chasse environ trente mil pendant une guarde et demye. Les ayant attrapis, nous reconnusmes que c'estoi[en]t des navyres de guerre chrestiens » (80). • < 'prendre ä une trappe', d&i. de trappe 'pifcge' < frq. *trappa (FEW 17,356a). ATTRAS pi. < attrait. AUBAIN hauban. AUBALESTRIER arbaUtrier. AUBAN · hauban. AUBARESTE - arbalite. AUBARESTIERE, AUBARESTRIERE, AUBARETIERE arbalestriire.

AUBE

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AUGMENTATION

AUBE, s.f. 'bois blanc (d'aubier, de certaines esp£ces de peuplier, etc.)'. [ca 1260 Boileau aube (Gdf); 1838 AcadC-1960 Lar albe m. (FEW)]. 1510: «neufz tables d'aulbe ä faire rambades» (Β 2551:145) 0 1512: «monsr l'armiral a pris an la chambre de la Liperote 10 tables d'albe » (B 1232:5) 0 1564: « une piesse d'aube pour faire le desoubz de l'esperon de proue [...]; une piesse d'aube pour faire le thimon » (Arles 573:918) 0 1570: « sept pans de gros poustan d'aube pour fere les pavezades de lad. fargatte» (Arles 578:573) 0 1649: «cinq Cannes trois pans aube seiche [...]; six Cannes boys d'aube » (Arles 667:147) 0 1727 Barras: «Guerites: aube ou noyer» (11,163). • < occ. alba, auba '(arbre au) bois blanchätre' < lat. alba, f. de albus 'blanc' (FEW 24,307b). AUBORAR, AUBOURA - arborer. AUBRE - arbre. AUDITEUR, s.m. '(ä Malte) fonctionnaire de justice non militaire'. Fonction cr66e par le Chapitre g6n£ral de 1597: «hanno ordinato che si eligga una persona secolare idonea e sufflciente, con titolo d'auditore delle galere, et un'scrivano per far Ii processi non militari» (AOM 304), mais abolie au Chapitre g£n£ral suivant de 1604 (cf. infra). 1604-29 Ordonn. Malte: «Item, les voix balottfes, ils ont annulld l'Ordonnance du Chapitre general dernier pass6 (: 1597) sur le faict d'avoir dans les galeres un auditeur ordinaire avecques son escrivain pour faire les procez aux seculiers qui se trouveront en faute. En ont en outre donn6 pouvoir et authorit6 au venerable general des galeres, ou bien au regent et plus ancien capitaine d'icelles, ou de la galere, s'il n'y en a qu'une, qu'en cas qu'il se commette quelque crime si enorme que la bienseance de la iustice requiere qu'il en soit faict une prompte demonstration / et execution de chastimens, que dans la ville ou les terres oü lesdit[e]s galeres se treuveront pres de Malte et du Gozze, il puisse prendre pour auditeur ou pour iuge quelque seculier homme de lettres, qui en fasse succinctement le procez ä la fa?on militaire» (276-77; AOM 1654:96-96" auditore) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «En abrogeant le decret du Chapitre gineral de 1597, portant qu'il y auroit sur les galeres un auditeur general avec son greffier, pour faire le proc£s aux accusez» (454; AOM 296:144*° auditore). • Le fr. auditeur 'officier de justice' (dp. 1230, TLF) est un empr. au lat. auditörem, acc. de auditor < audire 'entendre' (manque FEW l,173ab), mais dans notre cas sürement empr. ä l'it. auditore. AUFE, s.f. 'sparte, jonc pour faire certains cordages'. Cf. -» bruine. 1510: «libans d'aulfe» (B 2551:156) 0 1627: «un liban deaufe (: = de aufe ou d'eaufe ?) ä attacher les pontz des calefas» (AN, B*77:46) 0 1628: «pour bresnes deauffe: 7 [sous]» (AN, Β^Τ.βΤ0) 0 1677 Dassi6: « bruines d'auffe» (145-47) 0 1680 D'ÖrtiÄres: «couffes d'auffe»; «brinnes d'auffe [...]; bruimes d'auffe» (85vo,98vo) 0 1689 [Marseille]: «historis ou natte d'aufe, pour mettre sous le pain» (GNO s.v. historis) Ο 1691: «une bruime d'aufe, ou autrement un petit cordage fait de jonc» (SCH 132:121) 0 1697 Barras: « A u f f e est une espece de balet qu'on attache au redable pour frotter la galere et nettoyer l'herbe qui s'attache au bordage. On embarque toujours de 1 'auffe quand on va en Campagne, pour froter la galere» (28) 0 1703 Barras: «bruine d'auffe» (1,530) 0 ca 1705: «4 brume d'auffe [pour coudre une voile]» (Mars. 967:329) 0 ca 1705 Fontette: «il faut garnir le pailleau de nattes A'aufe» (386; MMR 93 «nattes d'offes») 0 1721 B6nat (805,807) 0 1728: «Les pontz [des calfats] doivent estre attachez avec des cordages d'auffe» (Mars. 967:158) 0 1783 EncM: «Auffe, espice de jonc qui se plait dans les terreins mar6cageux, et dont on fait un cordage d'un assez bon usage dans la M6diterrande, pour l'amarrage des petits bätimens, dans la belle saison ». • < occ. anc. alfa, mod. aoufo, aufo < ar. halfa' (FEW 19,63b). AUFFE -» aufe. AUFRAGE -» naufrage. AUGMENTATION, s.f. 'accroissement'. [dp. 1372 (TLF)]. 1691: «Pour trouver la proportion de 1 'augmentation des estamenaires depuis le madier jumeau iusqu'au 44', on prend la difference de la hauteur de l'estamenaire du madier jumeau iusqu'au pontau, qui est de 5 pieds 9 pouces 8 lignes, avec celle de l'extremit6 de l'estamenaire du 44° madier, qui est de 7 pieds, laditte difference prise en ligne perpendiculaire au milieu de la galere, et non sur le courbe de l'estamenaire » (SCH 134A:26) 0 1721 B6nat: « Ces premifires rames itant done les plus dificiles ä manier, on y met trois hommes d'augmentation [...] que l'on nomme tiregourdin » (187). • Empr. au bas lat. augmentatiönem, acc. de augmentdtio (FEW 1,174b).

AULBAN

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AUM0NIER

AULBAN hauban. AULBARESTIERE - arbalestriire. AULBE - aube. AULFE -. aufe. AULNAGE aunage. AULNE -> aune. AULX pl., AULZ pl. ail. AUMAIRE armoire. AUMARINE -> amarine. AUM0NIER, s.m. 'eccldsiastique de l'6quipage ayant le rang d'officier'. 1619: le 8 ίέντ. 1619 St Vincent de Paul devient aumönier real (Masson 140) 0 1622 Hobier: « Suyvant l'ordre des monstres et payements d'officiers, Yaumosnier suyt le lieutenant, et souvent apres Yaumosnier l'escrivain, le pilote, le comite » (45); «[il] suffira pour Yaumosnier de dire seulement qu'il est obligö tous les dimanches et festes commandees de dire la messe sur le port, ou en terre, / d'oü les formats et officiers l'entendent (n'estant pas permis de la dire en mer sur quelque vaisseau que ce soit), et aux quatre bonnes festes, sur tout ä Pasques, de les exhorter ä la confession et ouyr ceux qui le desirent pour se disposer, s'ils veulent, ä la communion. II est aussi oblig£, lors que les gallaires vont en mer, d'y monter ainsi que les autres officiers suyvans, qui tous outre leurs gages ont certaine quantitd de pain par iour, et du vin et viandes, ou de l'argent ä l'equipolent» (45-46) > Mor 559 / Fourn 108 0 1628: on paie des « peres capucins » pour leurs bons services (AN, 8*77:64™,65"°, etc.) 0 1636 Galland (107) 0 1657 aumosnier (BN, fr. 21432:191) 0 1677 Dassid: «Suit apres la chambre de l'argousin qu'on appelle escandolat, et ensuite la chambre de l'aumdnier et des volontaires »; « L'aumosnier: une caisse oü sont les ornemens de la sainte Messe »; « Vaumosnier: chacun ssait la fonction de sa charge, et ce qu'il doit faire, comme un curd de paroisse» (130,156,176); Chirurgien 0 1678 Guillet aumonier (s.v. arri6re) 0 1681 Ordonnance II.ii.1,3: «Dans les navires qui feront des voyages de long cours, il y aura un prStre approuvfi de son ßvfique diocdsain ou de son sup6rieur (s'il est religieux) pour servir d'aumönier [...]. II cilfebrera la messe, du moins les fdtes et dimanches, administrera les sacremens ä ceux du vaisseau, et fera tous les jours matin et soir la pri£re publique, oü chacun sera tenu d'assister, s'il n'a empdchement ldgitime» (Isambert XIX,306) 0 1687 Desr: «Aumosniers. Les aumöniers de la Marine sont des prestres entretenus par le Roy, dans ses arcenaux de Marine, pour dire les messes les jours de festes et de dimanche sur le vaisseau qui porte le pavilion d'admiral [...]. L'aumdnier d'un vaisseau est un prestre entretenu dans un arcenal de Marine et commis par le Roy sur l'un de ses vaisseaux pour y faire la priere le matin et le soir, pour y dire la Messe et pour y administrer les Sacremens aux sains et aux malades» > Ozan 323 aumonier 0 1691: «les couvercles des quaisses de Vaumonier, Chirurgien, etc.» (SCH 134B:307) 0 1697 Barras: «Autrefois Yaumosnier de la galere mesme disoit cette messe (: du St Esprit, lors du baptfime), mais cela a changd depuis que Mrs de la Mission de France ont eü la direction des aumosniers» (50) 0 1699: «Je (: Montolieu, chef d'escadre) fis assembler hier matin tous les aumöniers des galferes en prdsence du supdrieur [de la Congrdgation de la Mission, ä Marseille], pour savoir d'eux quel estoit le nombre des religionnaires obstinds employds aux fonctions de mousses, taverniers ou barberots [...]. La plupart de ces aumöniers n'eurent aucun sujet de plainte ä porter / contre ces malheureux» (Zysberg 1989:343-44) 0 1699 -» bastonnade 0 1706: « Officiers ordinaires [...]: aumonier: 30 [livres par mois]» (Mars. 967:236,238,240, 242) 0 1707: «S.M. pourvoiera aux aumöniers et ä tout ce qui sera ndcessaire pour la conduite spirituelle desdits forsats [du bagne] et pour leur administrer les sacrements» (Masson 296) 0 1708 Bion: «dans les mauvais temps et pendant le jour, eile (: la gudrite) devient une chambre commune pour le lieutenant, sous-lieutenant, l'enseigne et Yaumönier» (78) 0 1717 Masse: «La poupe de la galSre sert ä Mr le capitaine pour y manger avec les officiers subalternes et tels officiers qu'il luy piaist. Et Yaumönier pour y coucher, lors que le besoin le requiert» (20) 0 1728: « L'aumonier a dix ecus par mois, et quand il est ä la mer il est de plus nourri ä la table du capitaine. II doit avoir soin d'embarquer les ornemens de l'autel, la cire, et generalement tout ce qui est necessaire ä son ministere. II est obligß de dire la messe les dimanches et les festes si la navigation le permet, de dire la priere public (sie) en galere soir et matin, de donner bon exemple, de deffendre les blasphemes sous de rigoureuses peine[s] et d'informer le capitaine de ceux qui tombent dans ce cas, instruire les proyers et leur aprendre le catechisme. II doit tous les matins sgavoir le nombre des malades, les visiter pour voir s'ils ont besoin de sacremens et voir si on leur donne les allimens et remedes necessaires et portd[s] par le reglement» (Mars. 967:223) 0 1757 Marteilhe: «L'aumönier exposa le Saint Sacrement, donna la bdnddiction et l'absolution ä ceux qui se sentaient une vdritable contrition, n'y ayant ni le temps ni l'occasion d'aller ä confesse »; « Ces aumöniers sont des prdtres sdeuliers, de la congrdgation que l'on nomme vulgairement 'de la Mission ou de St Lazare'. Comme les chefs de cette congrdgation avaient eu le secret de se concilier la confiance du roi, par un certain air de simplicitd et de ddsintdressement, on redoutait beaueoup ä Marseille le pouvoir de chacun de ses membres en particulier. Cette congrdgation avait eu pour fondateur monsieur Vincent de Paul [...], s'aequit divers privildges,

AUMÖNIER

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AURAIL

prdrogatives et bdndfices, entre autres la direction de la nomination des curds de village, des aumöniers des troupes du roi, des navires et galdres [...]; / les lazaristes avaient de trop bons modöles devant les yeux pour suivre simplement l'institution de leur fondateur. Iis avaient adoptd les sentiments des jdsuites; ils en prirent facilement l'esprit [...]; nos lazaristes, qui s'dtaient / de mon temps rendus si puissants et si redoutables ä Marseille, que si quelques officiers du roi leur faisaient quelque ddplaisir, ils obtenaient bientöt une lettre de cachet qui les mettait en disgräce [...]. Ces pdres de la Mission ayant done [...] la direction du spirituel des galdres, y pla^aient les aumöniers, gens comme eux, cruels et persdeuteurs des Rdformds qui s'y trouvaient»; «ä laquelle [table du capitaine] mangent cinq officiers majors et Yaumönier»; «Officiers prineipaux: 1 aumönier a soixante livres par mois» (118,17779,283,284) 0 1773 Bourdd + 1783 EncM aumönier. H AUMÖNIER RßAL. -»real. H CHAMBRE DE L'AUMÖNIER. -» chambre 1°. • < 'celui qui est chargd de distribuer les aumönes' < lat. chrdt. "alemosynärius, adj., puis s.m. 'qui fait l'aumöne', alt. de eleemosynärius < eleemösyna 'aumöne' (FEW 3,212a) < gr. eleemosyne 'compassion'. AUMOSNIER -> aumönier. AUNAGE, s.m. 'longueur en aunes, nombre d'aunes'. [dp. 1322 'mesurage ä I'aune'; dp. 1532 'longueur d'une piöcc d'dtoffe' (FEW)]. 1691: «les tables suivantes [...] contiennent [...] la quantitd de fez, 1 'aulnage des cotonines et des toiles»; «Table du nombre des fez, de aunage des cotonines [...]. Maraboutin [...]: aunage de la cotonine: 1084; aunage de la toile riette: 25; aunage de la toile estoupiere: 72 (: etc., pour toutes les voiles)»; «1 tendelet d'herbage [...]: aunage: 110 aulnes (: etc., pour les autres toiles)» (SCH 132:134,138,170). • De aune (FEW 15-1,14a, germ. *ALINÖ). AUNE, s.f. 'mesure de longueur pour les toiles dquivalent ä 1,188 m' (rare gal.). [dp. ca 1100 Roland; d'abord plusieurs formes, e.a. alne et aulne (FEW); cf. 1540 Edit: «voulons [...] qu'une seule forme d'aulner soit establie et ordonnde en nostre royaume [...], qui aura de longueur trois pieds sept pouces et huict lignes, le tout ä toise [...], qui sera nommde Yaulne du roy» (Isambert XII,673)]. 1359: «soissante aunes de toilles de coton pour faire les trez (: 'voiles')» (Chazelas 1,182) 0 1370: «Soixante saize aInes de canevaz pour les voilles de la d[i]te gallee » (BN, P.O. 856, n° 14) 0 1389: « 64 aunes de toille de canevas pour parchainter les couvertes de la grant galee, du lin et de la galiote» (Chazelas 11,191) 0 1628: «800 aulnes riette blanche, 500 aunes estouppiere» (AN, B*77:66) 0 1643 Fourn aulne (30-31) > Robbe 58 aune 1678 Guillet: « cent aunes de toile [pour la rdparation des voiles]» (s.v. voile) 0 1680 D'Ortidres: « Le trinquetin [...] tirant 276 aunes » (99™) 0 1691: «I'aune [de toile riette pour voiles]: l[arge] 10 s. 5 d., d[troite] 8 s. 11 d.»; «2 portieres d'herbage [...]: longueur 2 aulnes » (SCH 132:146,170). • < germ. *άΙίηΰ (FEW 15-1,13b). AURAI -> aurail. AURAIL, s.m. 'rocher, bloc de pierre ou autre corps pesant pour y attacher une amarre'. * AURAI. ca 1672: «il faut qu'il (: le patron du caique) sache donner les prouis et connoistre les bons aurais » (GNO s.v. patron) > Mars. 967:229 aurays 0 ca 1685: « Le rocher oü l'on donne le proüy s'appelle auray» (Mars. 967:183) 0 1728: «Lors qu'on veut donner des prouys, c'est ä eux (: les caps de garde) ä les donner ä propos en choisissant de bons aurais i les enfaissa » (Mars. 967:228) 0 1783 EncM: «Auray, bloc de pierre, ou pi£ce de bois, auquel on amarre ä terre un petit bätiment pour le contenir » -»1842 Mozin (FEW) 0 1838 AcadC -1928 Lar aurai (FEW). * AURAIL. 1697 Barras: «Aurail est un pilier en terre ou un anneau mis exprez auquel on attache le bout d'un cap pour soutenir la galere et la tenir en son lieu. II y a aussy des aurails de röche et de pierre naturels ou artificiels qui servent au mesme usage »; « Quand on se trouve en quelque port oü il n'y a point d'aurail ä terre, on en fait un avec des pieux; on enterre un de ces pieux qu'on apelle mort» (28,29) 0 1721-1771 Trdv (FEW) 0 1740 [Port de Pomdgues] aurails 'appareil d'amarrage' (NGN) 0 1866-1928 Lar (FEW). * AURAL. 1866-1928 Lar (FEW).

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AUTEL

+ ORAIL. 1717 Masse: «faire un orail ou une blouque» (110); «Quand on va pour visiter le prouil, l'on doit aussy visiter 1 'orail, ού il est amarr6, connoitre s'il est assez fort» (108; Mars. 9(57:486 « Yoraye, oü il est amarri »). * ORAYE [err.]. 1717 Masse -»orail. • Etym. inconnue (FEW 23,105a; les formes en or- manquent). AURAL, AURAY . aurail. AURYAU » orgeau. AUSER » hausser. ÄUSSERE -» haussiere. AUSTE oste. AUTARELE autarelle. AUTARELLE, s.f. 'petite pifece de chfine vert qu'on fixe sur l'apostis pour le pr&erver du frottement des rames'. FIG. IX-14, XV-17, XXI-8. * AUTARELLE. 1641: «trois pifeces de bois pour faire d'autareles aux apostis» (Jal) 0 ca 1672: «Autarelle est une table d'un pan de longueur et demi pan de largeur qu'on anchasse dans l'aposti [...]. On fait encore une autre sorte d'autarelle qui s'enchasse comme l'autre et qu'on laisse trois ou quatre doigts par dessus l'apostis quand il est trop bas pour relever la rame, ce qui arrive ordinairement aprfes quelques campagnes» (GNO) 0 1680 D'Ortiferes (79™) 0 1721 Bdnat: «Les autarelles servent ä suporter les rames / et sont 61ev6es d'un pouce 6 lignes plus que l'apostis et bien arrondies; elles doivent fitre de bois de chfine verd, de 13 pouces de longueur, 3 de largeur sur 2 d'6paisseur»; « Les escaumes traversant les autareles et l'apostis»; «Autareles des escaumes»; «Les autarelles sont des pifcces de bois / de chfine verd arrondies par le dessus, endentdes sur l'apostis d'un pouce(s) et 61ev6es sur la m£me pifcce de 2 pouces et 3 lignes. Elles ont 1 pied 3 pouces de long[ueu]r, 3 pouces 3 lignes de largeur et 3 pouces 3 lignes d'6paisseur. Elles servent ä suporter la rame»; «Les autareles des apostis» (419-20,461,462,529-30,F30) 0 1728 (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: «Les escaumes [...] sont de chesne vert, aussi bien que les autarelles, qui sont amortoisdes sur l'apostis pour servir d'apuy ä la rame, ayant 1 pied de long, 4 pouces de large et 3 pouces d'hauteur » (13) 1783 EncM -» autarolle. * AUTAROLLE [err.]. 1783 EncM: «Autarelle ou autarolles ». * AUTERELLE. 1691: «Mais parce que les rames portant sur l'aposti pouroient, dans le mouvement continuel que elles font dessus, l'alterer et le manger, on enchasse dedans une petite piece de bois de chesne nommee auterelle d'un pied de long, de 3 pouces de large, sur 3 pouces Ά d'epoisseur, ä chaque endroit ού lesdittes rames portent. On les fait de chesne verd pour resister ä leurs galavernes, qui portent dessus et qui sont de mfime bois » (SCH 134B:99) 0 1697 Barras (29) 0 1703 Barras auterele (1,528) 0 1727 Barras: «II faut observer que, quoique l'apostis porte toutes les rames, elles ne le touchent point, parce qu'on met entre lui et la rame une petite pidce de bois nommde auterelle pour conserver l'apostis, qui 6tant de bois de sapin seroit bientöt rongd par les galavernes des rames, faites de chesne verd. L'auterelle remedie ä cet inconvenient [...]; on la cloiie sur l'apostis, ä proue de chaque scaume, avec deux cloux pernets; chaque clou pese une once poids de marc» (11,177) 0 1729 (Mars. 967:313). * HAUTERELLE. 1728 (Mars. 967:91). • Mot d'origine occitane. Pour des raisons formelles, un rapport avec l'id6e de 'haut', occ. aut < lat. alms (FEW 24,374b) semble exclu (cf. par contre une infl. post6rieure dans hauterelle). II s'agit certainement d'un dim. de l'occ. autar, altar 'autel' (qui est un 'rehaussement') < lat. altare (cf. FEW 24,352b). Mistral cite Lou Boui-abaisso (1841-46): « Ni bord ni dautarello », d'origine inconnue selon le FEW (22-2,163b): «partie d'un bateau de pfiche (plat-bord ?)»; il est clair que nous avons affaire ä l'occ. autarello pourvu d'un d- anorganique. AUTAROLLE -» autarelle. AUTEL, s.m. 'table oü l'on cdlöbre la messe'. Α Malte, on conserve un autel portatif (Muscat), [ca 1050 Alexis - ca 1240 alter, ca 1140 Gaimar - 1335 outer, etc,; 12es. altel·, dp. 12es. autel (FEW)]. 1604-29 Ordonn. Malte: «Enioint au venerable general, qu'il prenne le soin de faire accommoder, parer et couvrir 1 'autel, si bien qu'il soit ä l'abry du mauvais temps, et de faire salu£r le tressainct Sacrement au son des trompettes et des voix, comme il l'advisera pour le mieux » (269) 0 1697 Barras: « Cette bancasse [de poupej forme trois armoires ou quaissons pour l'usage des officiers; on la fait de bois de noyer. C'est sur eile qu'on έΐένβ un autel lorsqu'on veut dire la messe»; «Le jour de la ceremonie (: du bapt£me) on dresse un autel dans la poupe sur lequel on dit une messe du St Esprit» (42,50) 0 1708 Larrocan: «les chapelains de nos galdres c£16br6rent la sainte messe aux autels pendant

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AUTEL

AVALUER

cinq jours, que nous restämes tranquillement dans ce port» (46). • Empr., plus tard avec chang. de suff., au lat. altare 'lieu έΐβνέ r6serv6 aux sacrifices' (FEW 24,351b). AUTERELE, AUTERELLE ^ autarelle. AUTRE - arbre. AUVALE, AUVALLE

ovale.

AUXILIAIRE, adj. 'qui vient au secours'. [dp. 1690, mais d6jä 1512 Lemaire de Beiges en parlant de troupes (TLF)]. 1708 Larrocan: « n'estant venus que pour servir ä l'arm6e [des V6nitiens] en qualit6 de galores auxiliaires »; «sans que jamais d l'advenir aucun commandant des galSres auxiliaires y (: ä la charge de g6n6ral de la flotte combin6e) peut fitre admis» (11,40). • Empr. au lat. auxiliaris 'qui secourt', d6r. de auxilium 'aide', ou dventuellement ä auxiliarius adj./s.m. (ces etymons manquent FEW l,186b-187a). AUZ pi. ail. AVALER, v. 1° intr. 'descendre'. [ca 1100 Roland -1600 Ol. de Serres (FEW)]. 3e tiers 14e s. Deschamps: « Et lors vous fault en la soulte avaler» (1,188). • 2° tr. 'amener, faire descendre (les voiles, les rames, etc.)'. dp. 1155 Wace, Brut 11227: «Uitages (: itagues) laschent, trds (: 'voiles') avalent» 0 ca 1180 Partonopeus 7592: «Sa buene gens le sigle avale» 0 Τmoitid 12es. Aiol: «lor cingle ont αναΐέ» (TL s.v. sigle) 0 ca 1280 Sorte 7151: «En la nef se lait avaler» 0 1290 Priorat, trad. V6g6ce: «Et puis qu'eles (: les voiles) sont avalees» (NGN) Φ 1389 M6zi6res: «liever et avaler le voile» (1,542) 0 fin 14es. [1388] Froissart: «avalirent leurs voiles» (Jal) 0 1461-66 J. de Bueil, Jouvencel: «les vaillans hommes [...] avalent les ponts et passent 6s nef[s] adversaires» (NGN) 0 1531-44 Marot: «Les nefz sans crainte d'abismer / Nageoient en mer ä voiles avallies»; «cinglant le jour ä voiles avalees et baissees» (Hug) 0 1559 Amyot, "Lucullus": «cinglant le iour ä voiles avalees et baissees» (323™; cf. 1531-44 Marot) 0 1560 Des Masures, trad. Virgile: «Pour le premier, ä rames avallees / Viennent entrer en jeu quatre gallees » (Hug). • 3' tr. 'faire descendre une rivifere (ä un navire)'. ca 1240 Mousket: «Donkes fist li rois par tot traire / Pour nes avaler et atraire» (TL) 0 1282: «de passeir et d'avaler leurs vins par le port de la Roche» (NGN) 0 1346-47: « pour faire avaler vessiaux du Tresport a Saint Walery» (Chazelas 11,122) 0 1370: «pour nagier et avaler a Leure les trois barges »; « ouvr6 a avaller [3 gal6res] des ylles de dessus le pont de Rouen jusques au dos des galees » (Chazelas 1,213,222) 0 1387: « pour avoir αναΐέ et miz les vases soubz la dicte galee » (Chazelas 1,318) 0 1415 Ordonnance (Jal) -1759 Rich (FEW). • 4° tr. 'lancer (un navire ä la mer)'. 1387: «pour avoir avalli et miz les wasez soubz la dite gaII6e» (Br6ard 147) 0 1553 Calvin, Bible: «Apres avoir avalli le vaisseau» (Hug s.v. sartie) 0 1622 Hobier: «la galaire estant en cet estat en terre [...], eile s'avalle dans l'eau avec assez de difficultd et de peril» (20) 0 1717 Masse: « L'on peut dresser le pont [ä suiver] ä terre [...], et lors qu'il est fait l'on \'aval[e] ä la mer » (Mars. 967:489; AN, B'144:114 avarre). • 1° (aussi tr., d'oü 2° et 3°) est un d6r. de val 'vallfe' < lat. vollem, acc. de vallis (FEW 14,140a-141a; fr. manque pour 4°). 4° vient de l'occ. avalar. AVALLER

avaler. AVALLUER

avaluer.

AVALUATION, s.f. 'evaluation'. [1421 -1611 Cotgr (FEW)]. 1544: «gens congnoissans et experimantfe en telz affaires et negoces, / ausquelz avons faict faire serment de bien et deuement aprecier et extimer les choses contenues aud. inventoyre (: de la galore) [...]. Laquelle avaluation et apreciation ont faict l'une chose apres l'autre comme s'ensuyt» (Β 1260:360^-61). • De avaluer (FEW 14,132b, VALERE). AVALUER, v.tr. 'dvaluer, estimer la valeur de qc.'. [1283 -1660 Oud (FEW)]. 1544: « Faict l'inventoyre (: de la galfere) cy dessus escript, led. de la Maison,

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AVALUER

AVANT

capitaine, nous a requis que eussions ä faire extimer et avalluer les choses en icelluy contenues et pour ce faire appeller gens experctz et ä ce congnossans » (Β 1260:360v°) 0 1558: « nous sommes transport^ sur une des galleres [...] aux fins de avalluer et extimer les forniments ct equipages» (B 245:246); avvalluer (B 233:441). • Dir. de value 'valeur' < lat. valuta, part. pass6 f. subst. de vatere 'valoir' (FEW 14,132b). AVAN -» avant. AVANCER, v. 1° pron./intr. 'aller, se porter en avant'. [dp. ca 1120; d'abord avancier (FEW)]. 1392-93 Melusine: «si haulce les voilles et fait avancier les runnes (: rames)» (139) 0 1558: « commande audict sr de Boistailld avec deux gallfcres de avancer ung peu pour luy faire sijavoir sa venue» (Charriöre 11,510 η.) 0 1622 Hobier: «Ces bacalas [...] s'advancent autant hors le corps de la galaire que font les deux iougs»; «l'esperon, qui s'advance hors le corps de la galaire de cinq gou6s» (22,25); «la flesche [...] s'avangant un peu plus que les bandins au dehors» (33) > Mor 703 0 ca 1685: « Quelque fois on carege pour avancer toujours quelque peu de chemin » (Mars. 967:188) 0 1717 Masse: «le passe-vogue [...] fatigue trop la chiourme et ne fait pour cela mieux avancer que la vogue ä passer le banc» (43; Mars. 967:447 «avancer la galere») 0 1734 Reynoir: «Les madiers d'estelle sont beaucoup plus courbds que les madiers de plan, ä cause qu'ils avancent vers la poupe et la proue »; « poulies pour faire avancer les affuts desd. canons apris qu'ils ont iou6 » (4,9). • 2° tr. 'faire avancer, pousser en avant'. [dp. mil. 12®s. Wace; d'abord avancier (FEW)]. 1734 Reynoir: «La pasteque du canon de courcier [...], ayant deux poulies pour avancer le canon de courcier » (9). • < lat. pop. *abantiare (FEW 24,11b), ύέι. de abante 'avant'. AVANCIER

avancer. AVANGARDE -» avant-garde.

AVANT, 1° adv. 'en avant'. [dp. fin 10® s. Passion (TL, FEW)], ca 1170 Thomas, Tristan 1722: «Amunt, aval vunt dune wacrant / Ore arere e puis avant» 0 1442 La Sale: «en la mer bien avant» (141) 0 1538 Est: «Remos inhibere: Border les avirons, les lever en sorte qu'on ne nage plus et qu'on n'aille point plus avant» (s.v. inhibeo) 0 1539 Est: « apres que nous fumes bien avant en la mer » 0 1553 Henri II ä La Garde et ä D'Aramon: «ses galleres sont de ceste heure jä avant en mair» (Charrifcre 11,260) 0 1640 Oud: « Avanti: en terme de marine, vogue avant» (1663: «vogue avant, en avant»). H AVANT TOUT / TOUT AVANT 'tout le monde aux rames pour avancer rapidement'. FIG. XXII2. 1717 Masse: «L'on avertit la chiourme qu'elle soit preste ä voguer au premier commandement du siflet, et en mfime temps / vous faites voguer avant tout» (50-51); «En sortant du port, l'on vogue toüjours tout avant pendant quatre horloges, de demie heure chaque horloge, qui sont deux heures. Apres vous faites voguer ä cartier»; «ä vogue tout avant» (51,67; Mars. 967:452,462 avant tout) 0 1721 Bdnat: «Avant tout. Quand on sort d'un port on commence ä faire tout voguer: e'est ce que l'on apelle avant tout» (565) 1729: «Avant tout, e'est faire voguer toutes les rames, ce que l'on fait toujours quand l'on sort d'un port» (Mars. 967:314) 0 1757 Marteilhe: «Allons, dit-il ä son comite, fais voguer avant tout aux ennemis [...]; / ce pauvre comite obiit et fit faire 'avant tout' pour aller porter l'ordre ä monsieur de Fontßte de se retirer »; «le capitaine ordonna un 'avant tout et force de rame et passevogue'» (111-12,278). 11 VIE AVANT. - voie 1°. • 2° s.m. 'proue, partie du devant'. 1643 Fourn: «Contremaistre, est celuy qui commande sur l'avan d'un vaisseau» (4) > Rich avant; « Escubiers, sont de gros trous posez [...] sur l'avan du navire » (6) > Robbe 48 avant; « Poulaine [...] posde sur l'avan du navire» (11); «vers l'avantage, ou avant et proue de navire» (15) 0 1678 Guillet: «Avant. L'avant du vaisseau ou la proue, e'est la partie du vaisseau qui s'avance la premidre en mer » > Fur ( > Basn) / 1697 Barras 28: «Avant, esperon ou proüe»; «Proue est Γavant du vaisseau» > Rich 0 1680 Seignelay (Jal) 0 1687 Desr: «L'avant du vaisseau, e'est ä dire le devant» 0 1691: «le gabaris de l'arriere et de Γ avant d'une galere »; «le poinct de la fagon de 1 'avant ού doit fitre pos6 le 44 e madicr de proue» (SCH 134A:9,13); «la rode de proue [...] est une des plus considerables de l'avant de la galere»; «ä proportion du quartier de l'avant» (SCH 134B:5,57) 0 1697 Barras: «Avant afam£ est un avant maigre, c'est ä dire une proüe trop deli6e »; «les fa$ons de 1 'avant et de l'arriere »

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AVANT

AVENE

(15,33) 0 ca 1705 Fontette -» aller de l'avant 0 1721 Bdnat: «les fa^ons de l'arriere et de l'avant»; «1 'avant et l'arriere de la galere» (310,313) 0 1727 Barras: « f a ^ n s de l'avant» (11,157) 0 1734 Reynoir: «le tail de l'arriere et de l'avant»; «Coupe au joug de l'avant» (4,14). U QUARTIER DE L'AVANT. -> quartier 4°. H ALLER DE L'AVANT 'avancer, faire du chemin'. ca 1705 Fontette: «Le polacron ne peut bien servir que quand on a rompu l'antenne du trinquet, et en ce cas il ayde ä gouverner la galere et la faire aller de l'avant» (410; MMR 153, qui ajoute: « sans quoy eile n'auroit pas de voille de l'avant») 0 dp. 1736 Aubin (FEW). • 1°, subst. par la suite en 2°, vient du lat. tard. abante (FEW 24,3b-4a; avant tout manque). Cf. 1614 Pantera: «Avanti significa vogate ». AVANT-BRAS, s.m. 'armure qui protdge l'avant-bras' (* att. gal.). [dp. 1291 (TLF)]. 1525: « Cent alecretz vieulx et mal en ordre, garniz d'avant bratz » (BN, Clairambault 325:9402). • Comp, de avant et de -» bras (FEW 1,488b, BRACHIUM), ou plutöt empr. ä son corr. occitan (anc. occ. avant braz, FEW; cf. 1441: « unum par d'avan braces bonum », Cais de Pierlas 416). AVANT-GARDE, s.f. 'partie d'une force arm6e qui pröcfide le gros de cette force', [dp. ca 1150 Charroi de Ntmes (TLF)]. 1538 Vandenesse: «ledict prince mfeneroyt Yavant-garde » (147) 0 1548: «1 'avant garde de lad. armee estoit arrivee aux ysles d'Hyeres» (BN, fr. 3118:7) 1552 De Selve ä Montmorency [Venise]: «1 'avant-garde de l'armde / de mer turquesque que meine Dragut» (Charrifere 11,179-80) 0 1616,1678,1708 H» arriere-garde 0 1643 Fourn: «Le vice-admiral ou avant-garde porte son pavilion au mast de borcet»; «il doit estendre sa bataille et son avant-garde pour aller aux ennemis »; avangarde (27,87,202) 0 1687 Desr: «Avant-garde est une des divisions de l'armde laquelle doit en effet en faire l'avant garde dans la route, et tenir la droite dans l'occasion ». • Comp, de -» avant et de - garde (FEW 17,516a, germ. "WARDÖN). AVARER, v.tr. 1° 'faire descendre (la tente, les rames)'. 1682 Exercice: «Faites moller les gourdins [de la tente], et champler tout d'un temps, et armer les boutefores! N[ostre] Hfomme], avertissez! Faites avarer! » (22) 0 1697 Barras: «Avarer la paremente. On ce sert de ce mot pour commander ä la chiourme de remettre les rames en leur place, apres qu'on n'a plus besoin de les tenir conilldes » (28) 0 1717 Masse: « L'on peut dresser le pont (: pour suiver) ä terre lors qu'on est en une plage, mais on le dresse mieux sur les rames de la galore avant qu'on les oste, et lors qu'il est fait l'on I'avarre ä la mer en lächant tout ä la fois les rames ä la mer» (114; Mars. 967:489 aval[e]) 0 1721 B6nat: «il me souvient que l'on conilla les quartiers de proue, et & mesure que la galere fut entrde ä demi [dans le port de Toulon], on avara les rames et on conilla les quartiers de poupe, que l'on avara ensuite lorsque la galere fut dans le bassin » (572); «Avarer les rames. Quand on dit: 'Avare!', les for9ats de la bande droite et de la gauche prenent les bouts des rames qui sont conilldes, c'est ä dire qui sont au travers et dessus la courcie de la galere, pour les remettre ä leurs places; lorsque les peles commencent ä toucher les estrops, les formats de chaque bande doivent y mettre les deux mains pour l'61argir, afin de faciliter l'entrde aux peles; apr£s les rames doivent fitre poussdes jusques aux oreilles des galavernes oü est leur vdritable place. Avarer les rames / & son (sic) centre, c'est les remettre au mßmc endroit oü elles doivent 6tre afin de pouvoir ramer ä l'ordinaire » (573-74; id. 1729, Mars. 967:319-20). • < occ. *avarar (mod. avara, Mistral) < varar, -» varer (FEW 14,175a, VARARE). AVARRER

avarer.

AVE. Cf. aussi -» havre. AVE, s.(f.?) 'partie de la poupe (?)'. 1708 Larrocan: « Etant du corps de rdserve de poupe sur notre galerie [...], me trouvant / en mon poste [...], un boulet de canon donna sur Vave de notre poupe, dont un 6clat, me frappant rudement mais heureusement en effleurant, dcharpa le maroquin de mon baudrier sur l'6paule » (39-40). • Etym. inconnue (introuvable FEW). Peut-fitre faute de lecture ou coquille (pour axe ?). AVENE -. havre.

AVERTIR

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AVIRON

AVERTIR, v.tr./intr. 'informer, pr6venir\ [dp. ca 1250 Auberi (GdfC, FEW)]. 1527 Charles Quint ä Augustin Grimaldi: « Quant aux fragates et brigantins que despecherez pour nous advertir des nouvelles de par delä» (Saige 11,367) Ö 1548: «estant Andr6 Dorie adverty [...] du partement de ses galleres» (BN, fr. 3118:2) 0 ca 1672: «Les caporaux [...] doibvent poser et relever les sentinelles & pouppe et ä proue, et les advertir de ce qu'ils doibvent faire» (GNO s.v. caporal); «Les mariniers de rambade doibvent [...] advertir lors qu'ils decouvrent quelque voille » (GNO s.v. marinier) 0 1682 Exercice: « Nostre homme, avertissez qu'il faut partir! [...]. Nostre homme, avertissez qu'on va abbatre tente!»; «le g6n6ral et les capitaines feront le commandement suivant: N[ostre] h[omme], avertissez! Faites partir les caiques et les canots!» (4,7) 0 1697 Barras: « Alerte. Ce mot est en usage sur les galeres pour avertir qu'on fasse bonne garde ä prouö [...]. On se sert encore du mot d'alerte pour avertir la chiourme de se preparer ä faire quelque manoeuvre» (18) 0 1717 Masse: «le vogue avant est oblig6 d'en avertir l'argousin en luy disant: 'patron, j'ay un barril de vuide'» (39). • < 'considdrer, r6fl6chir, faire attention' < lat. tard. *advertire < lat. class, advirtere 'se tourner vers' (FEW 24,199a). AVERTISSEMENT, s.m. 'avis qu'on donne pour qu'on prenne garde ä qc.\ [dp. 1370-82 Oresme, d'abord advertissement (FEW)]. 1697 Barras: «Advis [...] se prend pour les avertissemens ou nouvelles qu'on donne ou qu'on revolt des batimens qu'on depeche expres ou de ceux qu'on rencontre» (15). • De - avertir (FEW 24,200a, ADVERTERE). AVES pi. -» havet. AVIRON, s.m. 'rame' (pour gal. surtout anciennement et ponantais; rare par la suite). * ADVIRON. 1384: «pour faire advirons de gal6es»; «eschapples de bois de haistre pour faire advirons de galde» (Brfeard 51,105) 0 1389 Miziöres (11,435; rime dans les deux autres ms.). * ADVYRON. fin 15's. Oct. de Saint-Gelais (GdfC s.v. aviron). * ARRIMON [err.]. 1311 [Venise]: « rimes, c'on dist arrimons » (Mas-Latrie 67). * AVIRON. dp. 1155 Wace, Brut 1052 (TLF, FEW) 0 ca 1160 Enias (GdfC) 0 ca 1165 Troie (TL) 0 ca 1175 Dues Normandie 605,1856 0 ca 1180 Partonopeus 5838 0 3 e tiers 12's. Prise d'Orange 403: «A 1 'aviron se nagierent soöf» 0 1213 Fet des Romains: «Lors najoient lor galiot asforce as avirons» (145); «nagier a plusors rameüres ά'avirons» (169; trad, du lat. remus, cf. 11,109) 0 ca 1225 Coinci (TL) 0 1er tiers 13es. Fergus (TL) 0 ca 1235 Jehan et Blonde (TL) 0 ca 1275 J. de Meun, Rose (TL s.v. fust) ca 1280 Sone 8223: « La galye est bien enarmee [...], / Si riment outre as avirons » 0 ca 1285 Brendan -» naviron 0 13" s. fabliau (TL) 0 1306-09 Joinville: «il sembloit que la galie volast, par les nageurs qui la contreingnoient aus avirons » (115) 0 ca 1307 Guiart (TL) 0 1337: «nuef vins (: 180) / mariniers pour voguer les avirons [des gal6res]» (Molinier 211) 0 1346-47: «100 avirons pour la galee [...]; 200 avirons pour la galee» (Chazelas 11,77) 0 1371: «les remolas qui ont dreci6 les avirons» (Chazelas 1,230) 0 1389: «avirons de galees»; «estrops pour nagier les avirons des galees» (Chazelas 11,192,195) 0 1390: «chappons de fer pour redrecier les avirons» (BN, fr. 26024, n° 1554) 1392-93 Milusine (89) 0 3'tiers 14®s. Deschamps: «la nef sanz aviron» (1,257) 0 1442 La Sale: «deux remes ou avirons» (147) 0 1486-87 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: «Ia quinqueresme [...] estoit mieulx gouvernee par plusieurs manieres d'avirons qui tren-choient et passoient parmy les vagues [...] et cassa a tres tous les avirons d'une autre quinqueresme» (II,249b) 0 1528 Jove: «les avirons furent tous rompuz» (300) 0 diet. dp. 1538 Est (s.v. intercede, palmula, remex, etc.); avyron (s.v. biremis) > 1539 Est [etc.] aviron 0 1542 La Borderie: «Sortans du port ä force Λ'avirons» (205) 0 1556 Thevet: «fumes contreins abandonner les rames et avirons» (46) 0 1566 Belleau, Lärmes (11,71; = galöre) 0 1572 Belleau (11,17) 1584 Ordonnance (Cleirac, Us 514) > Guidon 338 0 1621 Binet: «galeriens, gens d'aviron » (53) 0 1628,1636 Mon (s.v. vogue) 0 1629 Baudoin: «la galere Saincte Marie [...] estoit pesante ä l'aviron»; «eile fit quitter les avirons ä la chiorme» (326,397) 0 1647 Cleirac: «Naves longae, liburnae, gal6es anciennement instruites de six ordres ou rangs Λ'avirons » (32) 0 1697 Barras: «Aviron est ce qu'on appelle rame sur les galeres, ού l'on ne se sert point du mot d'aviron » (28) 0 av. 1809 Caffarel, commandant d'une demi-gaßre [Marseille]: «l'6quipage aux avirons » (Fourquin 1992:6). * AVIRUM. ca 1175 Horn (Gdf s.v. aviron). + AVRIRON. 1346-47 (Chazelas 11,107).

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AVIRON

AVITAILLEMENT

• AVRON. 1298 Polo: «elle[s] allent (: vont) con avron, ce est cun remes» (162). * NAVERON. 4' quart 15es. Molinet (Gdf s.v. naviron). • NAVIRON. 4 e quart 12's. Renan (TL) 0 13's. - 1534 (FEW, Gdf, TL) 0 ca 1280 Sone 8022: «La galye ont atournee, / De navirons bien enarmee» 0 ca 1285 Brendan (13,49,75; autre ms. aviron; lat. remex) 0 fin 14's. Froissart (TL) 0 1" tiers 15's. Glossaire Salins -» avironneur 0 1450 [Dunkerque]: « 21 navirons (: de galfcre) plommez, sept autres navirons non plommez » (Degryse 214). 11 TIRER (A) L'AVIRON. -> tirer 3°. • De -» avironner II (FEW 14,393a, VIBRARE; advyron, avirum, avriron et naveron manquent). Cf. TLF, qui part de avironner au sens de 'parcourir' < virer. La forme naviron s'explique par agglutination (un aviron). En occitan, le mot est rare: ä l'6poque ancienne uniquement dans une Histoire de la guerre de Navarre en 1276 et 1277 (Levy; aviros pi.), ensuite en 1498 («trigintiquatuor grans avirons »), mais dans l'inventaire d'une nef de Normandie, en 1526, abyron (qui sent le gascon), aviron en 1587 dans un po£me (GNO), puis dans Mistral, qui a 'occitanisi' ce mot du Nord. AVIRONER

avironner I.

AVIRONNER I, v.tr. 'environner, entourer'. [ca 1050 Alexis - 1527 (FEW)], ca 1180 Moniage GuUlaume 3359: «Li galiot les ont avironts / Si IM assaillent par vive po&t6 » 0 1213 Fet des Romains: « 2 nes romaines ou 3 avironoient une des granz nes»; «Une des meillors nes a[s] Romains fu enclose et avironnee» (145,412) 0 1392-93 Milusine: « nos galees les vont avironnant tout entour » (89) 0 1487 Le B6gue, trad. Polybe: «il cheyt despourveuement en leur navire, sy fut tantost advironne de ses ennemys » (b 7a; 1530:178b environni). • < afr. aviron 'tout autour' < viron 'rond, cercle', dir. de -»virer (FEW 14,389a, VIBRARE). AVIRONNER II, v.intr. 'ramer' (* att. gal.). 1160-74 Wace, Rou, Appendice 331: «Par la mer tant avironnerent, / En Sainne vindrent, ens entrerent» (avirunerent dans l'6d. Andresen. Keller 356a h6site entre 'courir (la mer)' et 'ramer'; le premier sens est normal chez Wace, mais on peut fort bien avoir affaire ä celui de 'ramer', cf. aussi la date ancienne de -» avironneur) 0 15's. -1530 Palsgrave (FEW, Gdf) 0 1611 Cotgr: «Avironner. to row with oares (an old word)» 0 1752 Trdv -1858 Besch (FEW). • < 'tourner', ddr. de viron 'tour, cercle' < virer 'tourner, etc.' < lat. vibrare (FEW 14,393b). Cf. -» aviron. AVIRONNEUR, s.m. 'rameur'. ca 1280 - 1487 a(d)vironneur (FEW) 0 ca 1235 Jehan et Blonde·, avironeur (= avironeor, TL) 0 1338: « Querir vers Narbonne et Bediers 400 mariniere avironneurs, et les amerra es parties par de^a, pour les mettre en deux galees» (Gdf) 0 ca 1400 navironneur (FEW) 0 I er tiers 15's. Glossaire Salins: « Remex: navironneur, qui gouverne naviron » (Gdf). • De -»avironner II (FEW 14,393b, VIBRARE). AVIRUM -» aviron. AVIRUNER -»avironner II. AVIS. Cf. aussi -» vis. AVIS, s.m. 'nouvelle qu'on mande ou qu'on re^oit'. [dp. fin 14's. Froissart (TLF)]. 1601-03 Champlain: «patache d'advis » (FM 23,306) 0 1629 Baudoin: «la fregate que le prince avoit envoy6[e] devant [ses galores] pour donner advis de sa venue » (413) 0 dp. 1643 Fourn: «donner advis»; «porter advis»; «barque d'avis» (88,139,176) 0 1672 «yacht d'avir» (FM 23,215) 0 1690 Fur: «On dit en termes [...] de marine, donner avis, pour dire, faire sgavoir les nouvelles de ce qui se passe» > Basn 0 1697 Barras: «Advis [...], avertissemens ou nouvelies qu'on donne ou qu'on refoit des batimens qu'on depeche expres ou de ceux qu'on rencontre» (15). • De l'afr. ce m'est a vis 'ce me semble' < vis 'vue, opinion' < lat. visus (FEW 14,535a; Φ mar.). AVISSE

vis. AVITAILHEMENT -» avitaillement.

AVITAILLEMENT, s.m. 'approvisionnement de nourriture, etc.'. * AVITAILLEMENT. [1429-1878 Acad (FEW)]. 1373: «garnisons, avitaillement et abillement de noz

AVTTAILLEMENT

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BACCALAR

gallees» (Chazelas 1,239) 0 1380-82 avitaillement, advitaillement (Chazelas 11,168,169) 0 1452 [Flandres]: «Γavitaillement et souldoyement des maronniers» (Degryse 219) 0 1467 (NGN) 0 1510: «pour l'adob, aquippaige, armement et avitaillement de quatre galleres» (Β 2551:144) 0 ca 1520 Conflans: «la fourme des advitaillemens de Provence, de Ryve de Gennes»; «Aultre advitaillement pour une nef» (18,31) 0 1541 advitaillement -» equipage 2° 0 1555 Fourquevaux: «Γadvitaillement desdites gallferes et navires» (109) 0 1569 Montluc: «je partiray demain pour aller ä Bourdeaulx donner ordre aux biscuitz, chores sallies et autres choses necessaires pour Yavitailhement des dictes galores» (NGN) 0 1643 Fourn: «1'avitaillement [comprend] tout ce qui est necessaire pour faire reüssir le voyage » (85) 0 1678 Guillet: «Avitaillement est la provision de vituailles » (s.v. avitailler) > Ozan 244 0 1691 Ordonnance I.i.14 (Isambert XIX,285). * AVITUAILLEMENT. [ca 1575; aussi avictuaillement. 1600 Ol. de Serres, 1611 Cotgr et 1771 Triv (FEW)], ca 1520 Conflans: «[pain, vin, chair, autre pitance] et combien il fault de chandelle, d'huille, de beurre, boys, sei ou autre advituaillemens neccessaires jusques au clou » (18). • De avitailler, avituailler (FEW 14,418b,419b, VICTUALIA). AVITAILLER, v.tr. 'pourvoir (un navire) de nourriture, etc.'. * AVITAILLER. [d6b. 13es. Enfances Vivien (Mat. 1-1,262) - 1878 Acad; 1503 Auton advüailler (FEW)]. 1370: «pour garnir et avitailler les galees» (Chazelas 1,214); «pour le dit navire garnir et avitaillier» (Delisle 1874:349) Φ 1386 (NGN) 0 1387 (Chazelas 11,178) 0 1392-93 Melusine: «un rampin [...] advüailU» (216) 0 1418 (Chazelas 1,308) 0 1455-74 Chastellain (20)-1878 Acad (FEW) 0 1466(?) advitailler (Fröville 361) 0 1478 [Abbeville] (GdfC) ca 1480 Ol. de la Marche: «fit freter et avitailler douze galeres » (Degryse 243 n. 51) 0 1494: «douze gallees qu'il a promises au Roy armer, advitailler et souldoyer & ses despens» (Dupont 371) 0 1503 Auton (111,195) 0 1506 Auton: «avitaillerent en mer une carraque, deux galleres» (IV,110) 0 1538 Vdga: «advitailler troys galteres» (374) 0 1555 Fourquevaux advitailler (108) 0 1643 Fourn: « au lieu d'avitailler les galeres fran^oises » (243) 0 1678 Guillet: «Avitailler un vaisseau, c'est le fournir de vituailles » > Ozan 244 > Corn. * AVITUAILLER. (# att. gal.). [1534 -1628 avituailler, ca 1600 -1660 avictuailler (FEW)], ca 1575, 1693 Termes, 1756 avituailler, 1642 Oud > Duez, 1647 Cleirac, Us (464), 1751 Enc-1783 (FEW). • D e - . vi(c)taille, vi(c)tuaüle (FEW 14,418b,419b, VICTUALIA). AVITAILLIER, AVITUAILLER - avitailler. AVRE -» havre. AVRON -» aviron. AWALLUER -» avaluer. AVYRON -» aviron. AYDANT aidant. AYDE aide. AYGADE, AYGUADE - aiguade. AYGUEDIERE - aiguediire. AYMAN, AYMANT -> aimant. AYMANTER, AYMENTRER -> aimanter. AYSADE, AYSSADE -» aissade. AYSSE -» aisse. AYSSEAU -» orgeau. AYUDENT -» aide. AYUSTAR -> ajuster. AZAGAIE, s.f. 'espöce de demi-pique'. ['javelot' 1546 Rab - 1694 Mdnage; plusieurs autres formes 16c - 18es. (FEW)]. 1557: «Plus douze asaguayes et deux piques» (Β 245:266™) 0 1636 Cleirac: «le capitaine [des navires de guerre] se fait voir avec sa hassegaye ou le cou/telas nud en main, et son bouclier de l'autre cost6 » (15-16) > 1681 Termes: «Hassegaye, c'est un coutelas (sic) que le capitaine tient en la main au bras retrouss6 pendant le combat» (NGN s.v. hassegaye) 0 1647 Cleirac: «Lancegayes, archegayes, hassegayes [...]; au Ponant on les nomme demy piques » (59). • Empr. ä l'esp. azagaya < ar. az-zajaya < herhöre zagdya (FEW 19,203b; forme manque).

Β BACALA, BACALAB, BACALAR, BACALARD, BACALAS, BACALAT, BACALAZ pl., BACALLA, BACCALA, BACCALAR -» baccalas.

BACCALAS

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BACCALAS

BACCALAS, s.m. 'pifece de bois courbe, i deux branches, dont 1'une est fix6e sur la couverte et l'autre, saillant au dehors, soutient l'apostis'. FIG. IX-11, XXI-9, XLII-55,56. * BACALA 1691: « un ganche attach6 au sixieme bacala de chaque conille » (SCH 132:32) 0 ca 1705 Fontette (383 [2x]; MMR 85 bacalat, bacala) 0 1721 Binat: «un guin5onneau de fer qui est atach6 au bacala du banc de la conille » (612) 0 1728: « L'epaisseur du bacala est de 5 pouces » (Mars. 967:154) 0 1728 Barras: «Bacala ou bacalard, on prononce bacala. Les bacalas sont les principales parties qui composent l'oeuvre-morte d'une galere. Leur figure est «reguliere et naturellement courbe. On les fait de bois de pin. II y a soixante bacalas de chaque cost6 d'une galere » (11,539"). * BACALAB [err.]. 1732 Rich (prob. < Ττέν bacalas) -1836 AcadC (FEW 23,101b-102a). + BACALAR. 1838 AcadC -1867 Lar (FEW 23,106b; e.a. 1855 Besch). * BACALARD. 1697 Barras (31) 0 1728 Barras bacala. * BACALAS. 1630 Bouchard: « Le coussinet [...] passe au travers du bacalas. Le bacalas: ce sont des chevrons longs environ d'un pied, qui soutienent la poustie (sic: l'apostis); ils sont ä jour, et les formats vident leur ordure par certains, et enfoncent le reste de paille » (87) 0 1783 EncM. * BACALAS pi. 1622 Hobier: « Cela fait l'on vient aux bacalas, qui commencent ä se cloüer sur la couverte la longueur de 2 goües, et continuent sur les coudelates, un sur chacun, de sorte qu'il y en a mesme nombre de 56 de chacun cost6 [...]. Ces bacalas se trouvans plus courbes au milieu qu'aux extremitez, s'advancent autant hors le corps de la galaire que font les deux iougs, et s'eslevent les uns et les autres / d'environ une goue pour soustenir les deux apostis » (22-23) > 1642,1660,1662 Oud baccalas (> Duez) / Dassi6 115 ( > Enc s.v. batayolle > EncM) > Ozan 292 > Corn > Basn > ΤΥέν - Besch > 1867 Lar 0 1627: «douze livres pers ä bacalas» (AN, ΒΠΜ) 0 ca 1680 (SCH 135:12) 0 1691 (SCH 134B:90,92) 0 1697 Barras: « bordages des bacalas de proue et de poupe » (68) 0 1703 Barras (1,367) 0 1727 Barras: «Bacalas: pin ou fresne ou orme» (11,162™) 0 1734 Reynoir: «Les bacalas sont des pieces posies sur les cols de lattes et sur la tapiere, servant d'apuy ä l'apostis. Les dites pieces doivent etre courb6es naturellement, de bois de noyer ou d'orme ou de pin pinier, de 7 ä 11 pieds de long, douze pouces de large ä leur milieu, et 3 pouces 3 lignes d'epaisseur» (11) 0 » 1867 Lar (FEW 23,206b). * BACALAT. 1680 D'Ortiferes (82vo) 0 1697 Barras: «Les bacalats sont les principales parties qui composent l'oeuvre morte d'une galere. Leur figure est irreguliere et naturellement courbe. On les fait de bois de pin, parce qu'il est plus leger et moins cassant; au defaut de pin on pourroit se servir d'orme. II y a soixante bacalats de chaque cost6 d'une galere; on ne comprend pas dans ce nombre les jougs, qui font office de bacalat. II n'y a pas longtemps qu'on n'en mettoit que 58; quelques constructeurs conservent encore cet usage; il vaut pourtant mieux suivre la pratique des premiers, parce que par ce moyen ils empechent que l'escaume se rencontre directement sur la teste du bacalat, ce qu'il faut eviter autant qu'il est possible. Une partie de chaque bacalat en particulier apuye sur la couverte par le travers de la galere. On les met tous paralleles entreux et egalement eloignez les uns des autres. L'autre partie sort en dehors et s'endente sur la tapiere par un redan qu'on fait ä chaque bacalat environ ä deux pieds trois pouces du bout exterieur, lequel s'dleve pour soutenir l'apostis et pour former la vogue. Cette 61cvation des bacalats n'est pas egale par tout: eile est plus grande au bacalat du milieu de la galere [...]; la hauteur du bacalat du milieu est de trois pieds un pouce six lignes, celle du joug de proüe [...] n'a que deux pieds trois pouces neuf lignes, et celle du joug de poupe deux pieds un pouce et quatre lignes [...]. On nomme teste du bacalat le bout qui sort hors du corps de la galere et qui soutient l'apostis; l'autre extremitd [...] s'appelle la queue·, c'est par cet endroit qu'il est cloüß. II y a vingt sept bacalats qu'on nomme bacalats de fond, parce qu'ils apuyent directement sur la couverte et qu'on est quelquefois oblig6 par le defaut du bois de leur ajouter une piece au coude ä l'endroit qui touche le trinquenin; les autres trente trois, quoy qu'ils jouent au dessus de la couverte, ont un col de latte entredeux et se nomment simplement bacalats. Les quatre premiers bacalats de poupe et de proüe sont mis chacun sur un col de latte, et leur queüe va toucher le courcid. Les autres se mettent sur les cols de lattes l'un et l'autre non [...]. Tous les bacalats sont placez ä l'endroit des lattes et clouez par des clous de differentes longueurs qui percent le col de latte, la couverte et le milieu de la latte, au dessous de laquelle ils sont rivez, excepti celuy qui est le plus en dehors et qui est le plus long, parce qu'on le met obliquement pour le faire entrer dans le dorman. On met cinq clous ä chacun des quatre premiers bacalats de poupe et de proüe, et quatre ä chacun des autres. On commence par cloüer celuy de la queüe, qui est le plus petit. On met ensuitte le plus long et le plus eloignd du premier qu'on nomme clou de fond, parce qu'il perce le bacalat ä l'endroit du coude, qu'on appelle fond du bacalat·, on le cloüe obliquement pour luy faire percer le dorman [...]. Quand on trouve dans une galere par succession de temps quelques bacalats rompus, on les peut facilement changer. On eleve de mesme la vogue lors qu'elle est trop tombie de proüe ou de poupe, soit en y changeant les bacalats ou en mettant

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des soles sur les apostis» (planche) 0 1697: « Les bocalats: 3 pouces 3 lignes [d'6paisseur]» (Binat 493) 0 ca 1705 Fontette - bacala 0 1721 Binat (354). * BACALAZ pi. 1521 baccalaz. * BACALLA. 18« s. (SCH 136:34). * BACCALA. 1691 (SCH 134B:89) 0 ca 1705 (Mars. 967:359) 0 ca 1705 Fontette (359; MMR 33 baccalat) 0 1728: «La distance d'un baccala ä l'autre est de 2 pans» (Mars. 967:154). * BACCALAR. 1493-94: « deux baccalars » (B 2551:125) ca 1705: « on fortifie les baccalars des bosses par une traverse(s) de bois de quatre pouces en quarri qui s'endente sur trois baccalars pour fortifier les deux oö sont les bosses » (Mars. 967:376) 0 1728 (Mars. 967:147). * BACCALAS pi. 1521 baccalaz 0 1642,1660,1662 Oud > Duez bacalas pi. 0 ca 1672: « Les baccalas [...] sont aussy clouez sur la couverte et portent les apostis» (GNO) 0 1677 Dassid: «Apr6s on met cinquante baccalas de chaque cost6 de la galere, qui sont de 10 pieds de longueur, 3 pouces d'6paisseur, et de 2 de large au milieu » (126) 0 ca 1685 (Mars. 967:186) 0 1691: « Bois de pin ecaris de Provence [...]: 112 baccalas de 10 ä 12 pieds de long, 15 poulces de large au milieu et 4 aux deux extremitiz, sur 4 pouces d'epoisseur » (SCH 134B:277) 0 1740-44 Ollivier (s.v. coussinet). * BACCALAT. 1547-50 Stolonomie: « Cent dixhuict pieces baccalatz » (8) 0 1684 (Mars. 967:163) 0 1691: « Des baccalats. Ce sont des pieces de bois de pin ou de bois d'orme qui achevent de determiner la largeur des oeuvres mortes de la galere en portant l'aposti par leurs extremity?.. Elles sont faittes en maniere de courbe, dont une branche porte sur la couverte et l'autre fort en saillie hors de la galere, et sert ä porter dans son extremitd l'aposti. Et comme cette saillie est grande et que le bois ne pouroit pas resister ä la charge de la vogue, elles sont appuy6es au milieu de laditte brache par la tapiere, sur laquelle elles sont arrest6es par une dent. II y en a 57 de chaque cöt6, qui sont touttes comme les colsdelattes d'un gabaris different, parce qu'elles suivent d'un C0t6 le contour de la galere et que de l'autre elles doivent aboutir ä une ligne droitte» (SCH 134B:93) 0 ca 1705 Fontette -> baccala 0 1721 B6nat (362) 0 1728 (Mars. 967:136). * BACCALAZ pi. 1521: « Plus cent huict baccalaz servans pour soustenir les appostis / pour mectre les rames dessus. Lesd. bacalaz se font de quelque boys que ce soit, d'orme, de pin ou noier » (BN, fr. 3174:2424™; AN, ΰΠ·.2ΐΤ baccalas). * BACCALLAR. 1510: «pour ung baccallar prins de luy» (Β 2551:146™). * BACQUAL(L)AR. 1717 Masse: «huit [barils] dans les bacqualars des conilles » (27; manque Mars. 967:438); « si vous rompiez quelques bacquallars [...]. L'on ne rompt guere des bacquallars que vous ne rompiez vos apostis »; « plusieurs bacquallars rompus » (127,128). + BALAQUAS pi. [err.]. 1641: «cent quarante balaquas» (Fourn 643). * BAQALAS. 1511: « Plus ung baqalas et une grosse pyese d'orme » (B 1232:1"°). * BAQUALAS. 1649: «six baqualas et un courbatton ä ra[is]on de 20 s. chasque baqualas» (Aries 667:147). * BAQUELARE. 1388: « pour avoir fait faire en la d[i]te forest cinquante poreaux de haistre et 45 baquelares [...] pour les ouvrages des galdes» (BN, fr. 27110, "Cauville", n° 2). * VACALAS pi. [err.]. 1660,1674 Duez (s.v. baccalari; prob. err. < bacalas) 0 1663 Oud (s.v. baccalari). H BACCALAS DE FOND. 1697 bacalat. • < it. baccalaro (1431 baccalari pl., Vidos 195; aussi 1574 Piombino 9,11), introduit d'abord ä Rouen, puis ä Marseille (1496 lat. bacquellars, baccallars pl., BdR, 381E, n° 160:273"°,274), oü le -r n'&ait pas prononcd, d'oü -a, -as, -at, puis une adapt, en -ard. Etym. inconnue (FEW 23,101b-102a,106b; quelques formes et la loc. manquent). Nous avons fecarti *baccalaris 'bachelier' et baculum 'bäton' (Fennis 231-32). Fanciullo (LEI IV,198) pense que baculum a dfl 6tre analys6 en bac-ulum, d'oü serait ηέ "baccum ou *baccus\ mais cela ne rdsoud par le problfeme de -al-. BACCALAT, BACCALAZ pl., BACCALLAR baccalas. BACHINE, BACHINES pl., BACHINET, BACHINEZ pl. -» bassinet. BACINE -» bassine. BACINES pl., BACINEZ pl. bassinet. BACQUALAR, BACQUALLAR baccalas. BADAIR -> badaye. BADAYE, s.f. / BADAIR s.m. 'pifece de bois servant ä tenir certains membres dans la position voulue pendant la construction'. * BADAIR. 1697 Barras: «Badair est une piece de bois de sapin de seize pieds de longueur sur quatre pouces en quarrt, qu'on met par le travers de la galere ä l'un des madiers jumeaux et un autre ä chacun des madiers qui forment les fa^ons de l'avant et de l'arriere. Le badair tient en raison les stamenaires et

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BADERNE

les empeche de se jetter. On le cloiie par ses extremitez ä deux pieds du bout de chaque stamenaire par le travers de la galere. On oste les badairs d'abort que les lattes sont en place. Quelques constructeurs mettent d'autres / badairs aux madiers qui se trouvent au milieu de ceux des fa^ons et des jumeaux, et mesme d'autres entre ceux cy, parce qu'ils conservent le contour qu'on donne ä la galere en empechant les stamenaires de se dejetter, ce qui arrive souvent lorsqu'on endente les fourrures, qui font rentrer ou sortir les bouts des stamenaires de leur place, sans compter que le bois travaille et se dejette de luy mesme, en sorte que le contour de la galere [...; partie oublidej, et il se fait des ventres et enfoncements, que l'on a pourtant peine de decouvrir lors que la galere est finie, mais qui ne laissent pas d'estre nuisibles ä la bont£ du batiment suivant l'endroit oü ils se rencontrent. J'ay remarqui ä Genes et ä Civita-Vechia, oü l'on ne construit pas les galeres avec tant de precipitation qu'en France et on les laisse souvent enram6es deux ou trois mois avant que de mettre les fourrures, j'ay remarqu6, dis-je, qu'on met quantitd de badairs de poupe & proüe et qu'on ne les oste qu'aprds avoir mis toutes les lattes, parce que l'on a connu par experience que les formes et les ponchiers ne sont pas suffisants pour empecher les stamenaires de se dejetter lors que l'on endente les fourrures. II y a aussi d'autres pieces de bois de sapin qu'on appelle badairs, qui ont 18 pieds de longueur et 10 pouces en quarrd. On les met par le travers de la galere. Iis apuyent par leurs extremitez contre la plus haute fourrure, ού l'on les arrete avec un clou de chaque bout. Ces badairs servent ä former une espece de pont par des planches qu'ils soutienent, pour porter les ouvriers lors qu'ils mettent les lattes. D'abort que la galere est enlattde on oste ces badairs aussi bien que les precedents » (33-34; dans tous les passages, une lettre, sürement un e, a έΙ& biff6e apr£s le r de badair ou badairs, mais le mot est indiniablement masculin). * BADAYE. 1691: « une courbe [pour les gabaris des estamenaires], ä laquelle on donne 18 pouces de bouge au milieu par le moyen des badayes »; « Cette forme etant dressie, soutenue par des ponchers ou etays, bridde par des badayes en sorte qu'elle ne puisse varier » (SCH 134A:53,54); « Et pour les tenir (: les formes) sujettes en cet estat, on met des pieces de bois entre lesdittes formes appellies badayes »; « Ces badayes sont des pieces de bois de sapin que l'on fait passer par le travers de la galere d'une forme ä l'autre pour les assujettir aux poincts marqu6z, et si le constructeur trouve que ces premieres badayes ne suffisent pas pour donner aux quartiers de poupe et de proue le garbe et le trait qu'il veut, il met d'autres badayes outre ces formes iusqu'ä ce qu'il les ait conduites ä veüe de la maniere qu'il juge A propos » (SCH 134B:31,38) 0 1728: «le maistre constructeur commence ä mettre en place les deux madiers gemeaux, ensuite le dernier madier(s) de plan tant sur l'avant que sur l'arriere. Ces 4 membres ont une regie clou6e ä la teste qui prend d'une extremit6 ä l'autre pour les tenir en raison, que nous appellons badaye. Lors qu'on veut les clouer sur la quille, on tient un plomb au milieu de cette regie pour prendre la ligne perpendiculaire » (Mars. 967:165). • Empr. ä l'occitan (non attestd), d6r. de badar 'fitre ouvert' < lat. batare, propr. 'fitre bouche b6e! (manque FEW 1,283a). Cf. l'occitanisme bade 'mesure d'un vide entre des pieces de bois' (1792 Romme, NGN), Mistral bado 'ouverture de compas'. BADERNE, s.f. 1° 'tresse de cordage qui couvre une pifcce de bois ou un autre cordage pour les priserver du frottement'. 1691: « on fait ä la teste de chacune [des bosses] une gance emplomtxic, et ä l'autre extremit6 une baderne, c'est ä dire qu'apres en avoir decordonni une brasse, on la natte en queue de rat afin qu'elle embrasse mieux un cable ou un autre cordage. Et come ces cordages font grande force, on en fait passer la queue ou la bademe par la gance de la teste»; «il doit rester au delä de l'antenal 3 ou 4 brasses du garniment, qui est fait exprez ä son extremit6 en queue de rat et dont on natte mesme une partie en bademe come aux bosses, pour arester la voile ä la penne quand on la fait» (SCH 132:82,124) 0 1697 Barras: «.Bademe est une espece de corde platte qu'on fait avec des filets d'un vieux cordage qu'on applatit autant qu'on peut, dont on fait les bademes de deux, de trois et de cinq brasses de longueur et de deux et trois pouces de largeur. On se sert des bademes pour enfaisser ou enveloper les gumes, caps ou autres cordages employez ä retenir la galere dans son mouillage, ce qui empesche que les aurails ou rochers au[x]quels on les attache ne les usent ou ne les gatent. On met aussi de ces bademes ä l'endroit des cordages qui se croisent et par tout ού les gumes et les caps frottent ou touchent quelque chose. II faut faire mettre les bademes dans le caicq pour enfaisser cette gumenete qu'on porte ä terre; dittes au come qu'il fasse mettre des bademes ä cette gume qui se croise sous la proüe de la galere pour empecher que le taillemer ne la coupe » (34) 0 ca 1705: « Le petit bout de ce cordage (: le garniment du maraboutin) est fait i bademe et sert de feridou ä la penne » (Mars. 967:329) 0 ca 1705 Fontette: « Le bout [des bosses] pour abosser est ä bademe, de la longueur d'une brasse » (376; manque MMR) 0 1717 Masse: « Les sagles, trenelles,

BADERNE

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BAGNE

mouisseaux et badernes, il faut aussy qu'ils soient tous par paquets, et les placer sur les pelles des rames de rechange ä la bande droitte »; «le comite doit aller luy mdme [...] visiter ledit prouil [pour voir] [...] s'il ne se blesse pas ä quelques endroits. L'on doit y remedier sur le champ par les bademes » (16,108) 0 1729: «Deliez les badernes des vettes! Abosse les vettes au 3e banc!» (Mars. 967:282) 1773 Bourdd: «Badernes. On appelle ainsi une grosse tresse faite de mauvais fil de caret, qui sert ä garnir les cables en dehors des dcubiers, et aux dcubiers, et ä de pareils usages, oü il ne s'agit que de fourrer et garnir, pour empdcher l'effet du ffottement» > 1783 EncM 0 1862 Le Hdrichier [Normandie] badome (NGN). • 2° (ou imp. d'un *baderner ?) 'manoeuvre qui fait serrer un peu la cargue devant au moyen d'un estrop tournd'. 1697 Barras: «Baderne signifie encore une manoeuvre particuliere qu'il faut expliquer quoy qu'elle ne soit pas considerable. Lors qu'on veut retenir la cargue-d'avant sans faire haler la cargue, parce qu'il ne faut carguer que tres peü et que l'on doit eviter autant qu'il est possible, lors que le vent est frais et de bouline, de remuer la chiourme, on fait passer par un seul homme un estrop dans la cargue, et avec un guin9onneau ou morceau de bois on tourne cet estrop, par le moyen dequoy on serre la cargue, ce qui produit le mesme effet que si on haloit un peü. Pour commander cette manoeuvre on dit bademe » (34). • < occ. *badema (mod. bademo 'grosse tresse faite avec de vieilles cordes et cloude sur le pont du navire, pour empdcher les boeufs de glisser par l'effet du roulis', Mistral), d'origine incertaine. L'occ. badar 'dtre bouche bde' (cf. -» badaye), ä cause de l'dcartement que crde la bademe, du lat. batare (FEW 1,283a; 2° manque; cf. BW, EWF), est rejetd par d'autres (DCE s.v. baderna, TLF) pour des raisons sdmantiques ('fitre ouvert' n'est pas la mdme chose que 'sdparer') et morphologiques (le suff. insolite -ema; aussi EWF). C'est pourquoi Corominas ( > TLF) est revenu ä l'6tymon de Mistral: gr. ptema 'pied d'un mät', par l'interm. d'un lat. *baterna. Phon6tiquement et chronologiquement, il faut partir de l'occitan ou dventuellement de l'esp. baderna (1587 > port. [a]badema)\ l'it. baderna (considdrd avec l'espagnol comme point de ddpart dventuel par le DDM) n'est attestd qu'en 1813 (GDLI), le cat. baderna semble rdcent (Alcover). Mais les arguments des partisans de ptema ne sont pas convaincants: le suff. se rencontre aussi dans caverna, lantema, lucerna et taberna, le lien sdmantiquc entre 'dtre ouvert' et '^carter' est dvident dans -> badaye, pendant que nos att. nouvelles montrent qu'on a tort de considdrer la bademe comme une protection pour le mät (cf. BW et TLF). Le sens 2°, qui n'est attests nulle part ailleurs, doit s'expliquer par une ressemblance de forme entre 1° et l'estrop tournd. BADINER, v.intr. 'flotter, voltiger, faseyer (en parlant d'une voile)'. [dp. 1680 Rich (TLF)]. 1691: « Cela sert ä reserrer les lizieres de la cotonine lorsque l'on coud laditte guaine ä demeurer, parce qu'estant trop lasches elles feroient badiner la voile du oötd de la bolume et l'empescheroient de retenir le vent» (SCH 132:121) 0 1821 J. de Maistre: «le foible vent qui nous poussoit expira dans la voile que nous vimes badiner » (TLF). • < 'jouer (en parlant de ce qui n'est pas assujetti), folätrer, agir sottement' (ou de son congdndre occ. badinar) < badin 'sot' < occ. badin, ddr. de badar 'dtre bouche bde' < lat. batare (FEW 1,286b; sens non spdcifids). BADORNE -. bademe. BAGAGE, s.m. 'ensemble des objets (ou objet isold) que l'on empörte avec soi en voyage', [dp. ca 1265 Brunet Latin (TLF; baguage)]. 1604-29 Ordonn. Malte: « qu'aucun de nos religieux, passager, ne se puisse embarquer sans l'ordre et le congd du venerable general, qui en tel cas ordonnera en quelle galere il faudra qu'il s'embarque avec son bagage »; « que les capitaines n'y (sic) les autres officiers des galeres ne puissent donner aucun bagage, ny aucunes hardes, de quelque sorte qu'elles soient, aux gens de commandement et de chiorme »; «toutes les fois qu'il sera question de charger les galeres de quelque bagage de la Religion » (272,276,278; AOM 1654:93 robbe, 96,97™ robba). • Ddr. de l'afr. bague(s), d'un *baga d'origine obscure (FEW 1,204a; cf. LEI IV,402, *BAGA: it. bagaggi av. 1569 Le Tasse). Les rapports avec des mots correspondents dans les langues germaniques ne sont pas nets; le mot fran^ais pourrait venir de l'occ. baga 'sac, bourse', qui se retrouve en Italie du Nord (cf. TLF). BAGNE, s.m. 1" '(ä Constantinople, puis en Barbarie:) prison oü les Turcs ddtiennent les f o n t s ' . Cf. -» chiourme 5°. • BAGNE. 1629 De Gaspard du Crest: «les barbares rempliront (: ä Tunis) leurs bagnes de F r a n c i s » (NGN) 0 1637 le P. Dan: «les prisons, qu'ils appellent bagnes »; «il y en a encore (: 4 Alger) six autres

BAGNE

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BAGUETE

[logements] fort grands, qu'ils appellent les bagnes, qui sont les prisons oü ils tiennent enfermez les esclaves chrestiens »; « L& (: ä Tunis) se voyent encore plusieurs grands logis, qu'ils appellent bagnes, oü l'on enfermc les esclaves chrestiens »; «II y a (: ä Tripoli) un grand logis de ceux qu'ils appellent bagnes, ou prisons, qui servent [...] ä y enfermer les pauvres esclaves chrestiens» (Arveiller 1970:85; Haedo, captif espagnol de 1577 ä 1581, parle ddjä du bano d'Alger) 0 1645 [Tunis] (Aiveiller 1970:87) 0 1687 [Alger] (Arveiller 1970:87) 0 1689 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1695 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1701 Basn: «Bagne: ce mot est turc (sic): il signifie le lieu oü l'on renferme les esclaves » 0 1740 Tr£v: « On appelle les Iieux oü l'on renferme les esclaves en Turquie, bagnes, du mot italien bagno, parce qu'il y a des bains dans la prison oü l'on enferme ä Constantinople les esclaves du Grand-Seigneur » (id. 1752, Vidos 224 n. 2)· * BAIGE. 1623 [Tunis] (Arveiller 1970:87). * BAIGNE. 1643 Fourn: « Le baigne [...], qui est un lieu fort grossierement basty, oü sont durant l'hyver les esclaves et formats du Grand Seigneur» (78) 0 1645: « au baigne du Cheleby» (Arveiller 1970:87) 1662 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1663 [Alger] (Arveiller 72) 0 1672 [Constantinople] (Boulan 20) 0 1686 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1687 [Alger] (Arveiller 1970:87) 0 1697,1698 [Tunis] (Arveiller 1970:87). * BAIN. 1623,1628,1629 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1631 [Tunis] (NGN) 0 1637 D'Avity, Le Monde·. «[ä Alger] il y a [...] quatre grandes prisons (qu'ils nomment bains des esclaves, banos des es^lavos [sie], en langage Franc, commun entre les Turcs de ce lieu) oü l'on retire les esclaves » (Arveiller 1970:86) 0 1640 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1649 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1654 Du Loir, Voyages [Constantinople] (Arveiller 73) 0 1664 Th6venot: «II y a dans Tunis treize bains, oü sont logds tous les esclaves de Tunis, exceptd ceux qui demeurent chez leurs maitres » (FM 21,140; Arveiller 1970:87) 0 1686 J. Coppin [Tunis] (Arveiller 1970:87). * BAING. 1609 Salignac [Constantinople]: «le baing du Grand Seigneur » (Arveiller 1970:86 n. 4) 0 1627 [Tunis] (Arveiller 1970:87) 0 1632,1633,1639 [Alger] (Arveiller 1970:87) 0 1657 Relation de la captivüi du Sieur Emmanuel d'Aranda: «en nostre baing (: de Barbarie) entre 550 esclaves on parloit vingt-deux langages » (Arveiller 1970:85). * BANIOU. 1660 [Tunis] (Arveiller 1970:87). * BAUNE [= BANNE?]. 1627 [Tunis] (Arveiller 1970:87). • 2° 'lieu oü l'on d6tient les formats dans certains ports de mer, lorsqu'ils ne sont pas dans les galöres'. Restd en France ä l'itat de projet (NGN). * BAGNE. 1666 Arnoul ä Colbert: « Je voudrois [...] les mettre dans des bagnes lorsqu'ils ne seroient pas en mer » (Depping 11,910) Φ 1668 (Arveiller 1970:88 n. 4 de 87) 0 1669 Colbert ä Arnoul: « Un bagne seroit n&essaire pour tenir les esclaves et formats en seuret£, dans lequel l'on pourroit leur pratiquer leurs commodit6s pour les besoins de la vie » (Arveiller 73) 0 1671 Relation du voyage de Seignelay: « J'ay vu encore, avant que de sortir de Livourne pour m'en retourner ä Pise, le bagne, qui est l'hospital oü sont enfermis les formats » (Vidos 224). * BAIGNE. 1670 Colbert ä Arnoul: « Je continue bien dans le dessein du baigne » (Vidos 225 η. 1). • 3° 'prison-atelier pour les formats'. A Marseille (1701, Zysberg 144), ä Toulon (1723, Masson 443, NGN) on cr6e des bagnes destin6s d'abord aux forQats inaptes ä la vogue, puis sans rapport avec les galfires. Le bagne de Marseille fut appel6 officiellement «la manufacture royale du bagne », oü travaillaient plus de 4000 ouvriers (Zysberg 146). Aprfcs 1748, des «bagnes ä terre» furent cr66s aussi ä Brest (1750, Jal), ä Rochefort et ä Lorient (Zysberg 7). Au 19" s., on ferme les bagnes de Lorient (1830), Rochefort (1852), Brest (1858) et Toulon (1873) (Tournier 1,15). * BAGNE. 1707 [Marseille] (Masson 196) 0 1713 Pierre Arnoul: «Je fais ranger de plus tout l'arcenal, particulterement le magasin g6n6ral, la salle d'armes, le bagne et l'hospital» (Zysberg 322) 0 1713: « Le bagne sera pareillement garny d'ouvriers, aussy bien que les forges, l'atelier des menuisiers, des sculpteuis et des voiliers » (Zysberg 322) 0 1732 (Masson 297 η.) 0 1759 (Jal). • < it. bagno (dp. 1540, DEI; e.a. 1614 Pantera), propr. 'bain' < lat. balneum (FEW 1,225b; ne connait que la forme bagne). L'explication de cette dinomination se trouve dans la prison des Turcs ä Livourne (dp. 1540), dans des caves d'une forteresse, un ancien bain situi au-dessous du niveau de la mer; on l'a appliqu6e ensuite aux prisons de Constantinople, puis, aprßs la mise en tutelle de la Barbarie, ä Celles du Maghreb (Arveiller 1970:84-87). Sous Colbert, l'italianisme bagne a 6t6 introduit difinitivement (Arveiller 73-74). BAGUETE - baguette.

BAGUETTE

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BAISSER

BAGUETTE, s.f. 'bäton de fer ou de bois qui sert ä presser la charge dans une arme ä feu ou ä la nettoyer'. FIG. XLIV-12. [au sens g6n€ral dp. 16° s. (BW)]. 1642: «Trente-deux douzaines de baguetes de mousquet»; «Baguettes de fer avec leurs tirrebours au bout pour les mousquets» (Fourn 655,657) 1677 Dassi6: «Quatre baguetes ä tire boure; trois cent baguettes de bois blanc »; « Deux baguettes de fer; cinquante baguettes de bois blanc pour rechange » (92,154) 0 1697 Barras: «Baguete. On embarque sur les galeres deux baguetes de fer et des baguetes de bois pour rechange. Baguete de fer est une petite barre d'environ quatre pieds de long bien arrondie et faitte par un de ses bouts en forme de vis, dont on se sert pour retirer la bourre et pour decharger les mousquets; om embarque sur chaque galere deux de ces baguetes. Baguete de bois est un baton long de trois ä quatre pieds, de chesne ou de chesne verd, delid et bien arrondi, dont on se sert pour charger les mousquets; quoy que chaque mousquet ayt sa baguete, on en embarque encore de rechange quatre douzaines pour suplder ä Celles des mousquets qui se rompent ass6s souvent» (34) 0 1703 Barras: « baguetes pour mousquets » (1,538). •

< 'petit bäton', empr. ä l'it. bacchetta, dim. de bacchio 'bäton' < lat. bäculum (FEW 1,201b).

BAHUS pi.

bahut.

BAHUT, s.m. 'coffre ä couvercle et en principe en dos d'äne'. [dp. 2°quart 13° s. (TLF)]. 1604-29 Ordonn. Malte: «pour empescher qu'il y ayt moins d'embarras dans les galeres, its ont ΟΓάοηηέ que les freres n'y tiennent aucunes males, caisses et bahus, mais seulement une valise de cuir ou de drap [...]; que le capitaine [...] soit aussi condamn6 ä payer six escus d'or audit commun Thresor pour chacun desdits bahus » (272; AOM 1654:92™ bauli). a Etym. obscure et trfes discut6e (FEW 23,29a-30b et auparavant 1,301a, *BA-UL; cf. TLF). BAIE

bouie. BAIGE, BAIGNE -. bagne.

BÄILLON, s.m. 'objet que Ton met dans ou sur la bouche pour empficher de parier ou de crier', [dp. 1462 (GdfC, TLF)]. 1697 Barras: «Baillon est un morceau de liege que l'on pend au col de chaque format, qu'on leur fait quelque fois tenir ä la bouche et entre les dents, pour les empescher de parier et de faire du bruit, soit a fin qu'on entende mieux le commandement ou pour les obliger ä garder le silence quand le capitaine le trouve; les matelots et les bas officiers l'appellent tap [...]; faittds (sic) mettre / le tap en bouche, pour dire faitt6s mettre le baillon » (34-35). α < bäiüer 'respirer en ouvrant convulsivement la bouche' < lat. pop. batac(u)lare (FEW 1,282a), d6r. de batare 'ßtre ouvert'. BAIN, BAING - bagne. ΒΑΪΟΝΝΕΤΤΕ, s.f. 'arme blanche que l'on fixe au bout d'un fusil'. [dp. 1572 (TLF)]. 1723 mutin 0 1757 Marteilhe: « deux soldats de galore, qui me mirent la balonnette ä la gorge »; « chacun de nous avait un soldat de galore qui nous tenait la balonnette ä la gorge pour nous empficher de crier » (187,188). •

< Bayonne (Pyr6ndes-Atlantiques), oü cette arme fut d'abord fabriqude (FEW 1,302b).

BAIONNOIS, BAIONNOIZ -» bayonnais. BAISER, v.tr./intr. 'toucher le mät, fasier (en parlant d'une voile)'. 1697 Barras: «Baiser. La voile baise l'arbre, e'est lorsqu'elle vient toucher l'arbre et qu'elle ne porte pas; la voile baise quand le timonier va trop au vent; quelques uns disent barbeyer ou barbeger. Timonnier, faitt6s (sic) porter la voile, voyez vous pas qu'elle baise ? La voile commence & baiser l'arbre: nous aurons bientot vent par proüe » (35). • < 'donner un baiser' < lat. basiare (FEW 1,268b; sens manque). BAISSER, v.tr. 'faire descendre (une voile, une antenne, etc.)'. dp. 3° tiers 12° s. Prise d'Orange 1268: «s'ont lor voile beisie» 0 d6b. 13° s. Madeleine·. «Baissierent maintenant le tref» (TL s.v. tref) 0 1480: « on baissa son voyle » (Schefer 110) 0 1521: «les cordages pour haulser et baisser les anthenes » (BN, fr. 3174:23"°; AN, B677:20) 0 1531-44 Marot: « cinglant le jour ä

BAISSER

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BALANCE

voiles avalees et baissees, et la nuict haussees » (Hug s.v. avaler) 0 1536 Traitd avec la Turquie: « quand l'armde de mer de Tun desdits G.S. et roy rencontreront aucun navire des subgetz de l'autre seig[neu]r, seront tenuz de baisser les voyles et lever les banidres de leurs seug[neur]s » (Charridre 1,291) 0 1559 Amyot, "Lucullus": «ä voiles avaldes et baissies»; «la galere estant en cest endroit lä (: ä la poupe) baissee » (323vo,324) 0 1622 Hobier: « vettes de guinda, avec lesquelles se hausscnt et baissent (qu'ils disent hisser et amainer) les antenes » (36) > Mor 701 / Fourn 28; « pour hausser et baisser l'entene » (planche) > Dassid 132 0 1630 Bouchard: « Ton baisse ou Ton hausse l'antenne » (97) 0 1643 Fourn: « Candelette est une espece de palan dont on se sert pour baisser l'ancre et la mettre en son lieu » (3) 0 1690 Fur: «baisser les voiles [...], baisser le pavilion» > Basn 0 1697 Barras: «on basse l'ancre» (15); baisser (35) 0 1721 Bdnat: «les poulies pour hausser et baisser l'entene » (368). • < lat. pop. *bassiare (FEW 1,272a), ddr. de bassus 'bas'. BAITAILUOLLE - bataillole. BAITILLIER - batailler. BALAI, s.m. 'faisceau fait de bruyfere, de jonc, etc., et garni d'un manche, pour nettoyer'. • BALAI. [ca 1170 Rois: balain 'faisceau de genets'; dp. 3* quart 13's. Rutebeuf (TLF)]. 1717 Masse ballet. BALET. 1697 Barras: « Auffe est une espece de balet qu'on attache au redable pour frotter la galere » (28) 0 1728: « Le calfat doit embarquer des racles de fer et des balets de brusque » (Mars. 967:230). • BALLET. 1717 Masse: « vous faites preparer vos radables et vos ballets pour froter »; « Aprds Ton fait commancer ä frotter et nettoyer avec les ballets par ceux qui sont dans le cannot» (99,101; Mars. 967:479,480 balays, balais). • Peut-dtre d'un *balaino, alt. du gaul. *balatno, venu par mdtathdse de *banatlo 'genfit' (FEW 1,232b; balet et ballet manquent). BALANCE, s.f. 'instrument pour peser fortnd d'un fltau mobile et de deux plateaux dont l'un porte le corps & peser et l'autre des poids marquds'. [dp. fin 12e s. (TLF)]. 1384: «balances et pois de plonc» (Brdard 68) 0 1514: «2 paires de balanses» (Β 1232:42) 0 1641: « Une balance avec coup et poids pour peser le biscuit et autres denrdes » (Fourn 648) > Enc 7,440b 0 1642: « Une vergue ou balance pour peser la poudre » (Fourn 654) 0 1677 Dassid: « Une balance & trebuchet [pour l'artillerie]»; « Une grande balance pour peser le biscuit. Une grande balance pour peser le sei» (91,152) 0 1682: « dans les galdres [...] on ne devrait point se servir des romaines, mais seulement des balances ä coupes, oü l'industrie de celuy qui pdze, ni le mouvement de la galdre ne peut ajouter ou diminuer» (Zysberg 213) 0 1697 Barras: «Balance est un instrument pour peser le biscuit et tout ce qu'on donne pour vivre ä l'equipage et ä la chiourme. Les balances dont on se sert sur les galeres sont ä poids de marc, ä peü prds comrre les anciennes et romaines. Elles sont composdes d'un levier ou fleau mobile sur son centre, qui est suspendu vers une des extremitez dud[i]t fleau. Au dessous de ce centre il y a un bassin de cuivre suspendu avec des cordes ou des chaisnes, dans lequel on met ce qu'on veut peser. Le fleau de cette balance est divisd d'un bout ä l'autre en plusieurs parties qui marquent les onces, le quart, la demi et la livre; il porte un poids mobile qu'on fait courir tout le long du fleau, lequel servant de contrepoids ä ce qu'on veut peser indique son poids par le nombre des livres marqudes sur le fleau, ä compter depuis le centre jusqu'ä l'endroit dud. poids mobile. On porte sur chaque galere deux de ces balances, une pour le biscuit seulement et l'autre pour le said, fromage, molüe et generalement pour tous les vivres qu'on donne ä l'equipage. L'Ecrivain de Roy doit prendre garde que les balances soient justes et qu'on fasse fidelement le poids ä l'equipage; c'est ä quoy les officiers doivent aussi tenir la main, et en particulier pour le biscuit, car si l'on s'en raporte au mousse du paillol qui a soin de le peser, il est certain qu'il volera l'equipage et la chiourme toutes les fois qu'il en trouvera l'ocasion. Le Reglement du Roy pour le poids des rations est au poids de marc, qui differe du poids de table (: type de poids diffdrent de quelques provinces du Midi, cf. 1875 Lar s.v. table) de vingt pour cent, en sorte que cinq livres poids de marc rendent six livres poids de table » (35). • 2" 'dquilibre'. [dp. ddb. 17® s. Rdgnier, Cloris et Philis (DG)]. 1687 Desr: « Balancine [...]. Son usage est de tenir la vergue en balance lorsqu'elle est dans sa situation naturelle» 1717 Masse: «l'on n'est pas si en danger de rompre les antdnes, d'autant mieux qu'elles sont plus en esquilibre et mieux en balance » (59). • 3° 'instrument pour mettre les madiers de niveau'. 1691: «On met lesdits madiers de niveau par le moyen d'un veritable niveau appelld balance par les

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BALANCINE

charpantiers. Ce niveau est fait de deux pieces de bois de fauls d'une longueur egalle, arestdes l'une avec l'autre par la teste avec une charniere qui est percde par le milieu pour y passer le cordeau d'un plomb. L'on met au milieu du pied de ces pieces une pointe qui puisse les arester en entrant dans un trou de verune que l'on fait sur la ligne des escoues des madiers. L'on pose les deux jambes de cette balance sur lesdittes lignes d'escoues des madiers, et on les y arreste par le moyen des deux poinctes dont on vient de parier. On laisse ensuitte tomber le plomb passd dans la teste de laditte balance iusque sur la quille, et lorsqu'il se rencontre parfaitement sur le milieu de laditte quille, on juge que le madier est de niveau » (SCH 134B:32). • < lat. pop. *bilancia < bas lat. bilanx 'balance ä deux plateaux' (FEW 1,362b; 3° manque), avec infl. du lat. ballare 'danser'. BALANCER, v.tr. 'dquilibrer'. 1573 Dup, etc. -»balancine 0 1622 Hobier: « mettre la galaire en estive, qui est la balancer de Sorte qu'elle aille le plus viste qu'il se peut» (48) > Dassid 119 0 1643 Fourn: « Boussole, est une bodste balancte sur quatre pivots» (3) > Rich 0 1678 Guillet -» estive 3° 0 1797 Lescallier: «Balancer un vaisseau dans le tracd de ses plans de construction»; «Balancer les couples [...], c'est les mettre en place, bien ä plomb, et ä leur juste position » (NGN). • De -» balance (FEW 1,362b, BILANX; sens non spdcifid; manque aussi TLF). BALANCIER, s.m. 'ensemble de deux cercles formant la suspension d'une boussole, etc.'. 1643 Fourn: «II verra ä loisir si l'aiguille est bien posde sur son pivot, si la chapelle est droite et bien forde, et le balancier libre »; « Le balancier ou sphere qui doit soustenir la boeste dans son boestier, sera en equilibre» (123,404) 0 dp. 1687 Desr: «Balancier de compas, c'est un double cercle de leton qui tient en dquilibre l'affust du dedans de la boussole » > Corn / Basn; «Balancier de l'ampe (sic), c'est un cercle de fer mobile qui soütient la lampe de l'habitacle en dquilibre » > Corn 0 1691 Ozan (222) 0 1697 Barras (avec une forte infl. de Desr ou de Corn): «Balancier de compas est un double cercle de leton qui tient la boussole en equilibre dans la boeste, qui seroit autrement dans un perpetuel mouvement lors que la mer est agitde. Balancier de lampe est aussi un double cercle de fer blanc qu'on met dans les gigeoles ä chaque lampe pour la tenir en equilibre » (35) 0 1773 Bourdd: « Balancier de compas ou boussole » 0 1783 EncM: « Balancier de compas (boussole de mer et de lampe), c'est la suspension de cardan [...], composde de deux cercles qui roulent l'un dans l'autre. Tout y doit fitre de cuivre pour l'un comme pour l'autre usage, et mdme de cuivre exempt de parties ferrugineuses ». • De -» balancer (FEW 1,362b, BILANX; sens manque). BALANCINE, s.f. 'corde qui descend du sommet d'un mät et vient soutenir les extrdmitds de la vergue (pour les galdres uniquement l'antenne du trdou)'. • BALANCINE. 1516 [Normandie]: «La hune dud. mastereau de devant garnye de mast, de verge, de ballencines, d'escouttes et de sa voi(e)lle» (TLF) 0 diet. dp. 1573 Dup: «Balancines [...] sont deux petites cordes passans par les deux poulies amarrees aux deux costez de la poulie guinderesse tenans chascune ä ung bout de la vergue du beauprd afin de soustenir, balancer et tenir droicte ladicte vergue, duquel effect elles tiennent leur diet nom » > Holl / Nie > Cotgr / Binet 60 / Mon 0 1636 Cleirac (33) 0 1642 Oud (< Nie ou Mon ?) > Duez Φ dp. 1643 Fourn (-»valancine) 0 1691: comme cette antenne [du trdou], portant une voile quarde, doit fitre dans le mdme aequilibre que Celles des vaisseaux, on met ä chacune de ses extremitdz une balancine pour la regir. Les cimes de ces balancines sont arestdes par des gances aux penons, et leurs tirans vont passer de lä dans des bousseaux attachdz expres de chaque cötd au / calcet, d'oü elles retournent passer dans des pastegues arestdes de chaque cötd au pied de l'arbre de mestre. Leurs retours vont ensuitte sur les bancs de chaque bande, afin que la chiourme puisse faire force dessus » (SCH 132:43-44) 0 1717 Masse: « manoeuvres courantes [du trdou], qui sont ses deux bras [...], ses boulignes et cargue point, avec deux balancinnes (: Mars. 967:474 balancines), suposd qu'on aye (sic) de quoy en faire, sinon l'on met les deux carneaux pour servir de balancinne (: manque Mars. 967:474), c'est ä dire la carnale et la carnalette» (88); «la carnale et la carnalette vous servent de balancinnes·, il n'y a qu'ä ajouter un carguefond et passer vos boubinnes (sic: boulines)» (89; Mars. 967:475 balancine, aussi pour boulines). • VALANCINE / VALENTIENNE. 1541: « Pour quatre poullies doubles [...], pour deux de valenchines, 10 s., et ce pour servir & la grande vergue du grand mast de ladicte galleace » (BN, fr. 4574:39"°) 0 1552 Rab IV.63: « Nous ne voguions que par les valentiennes (sic)» (11,231) > Cotgr: « Valentianes, par val. By fits, by turnes; but slowly forward (sic) » 0 1553 Grouchy valencine (NGN) 0 1643 Fourn: « Balancines ou

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valancines, sont cordes qui servent pour balancer la vergue comme Ton veut, haussant l'une de ses extremitez et abaissant l'autre» (2; aussi 33) > BN, fr. 19110:138 1678 Guillet: «Balancines ou valancines » > Fur > Basn 0 1751 Enc. • De -» balance 2° (FEW 1,362b, BILANX; pour les formes en v- il n'y a qu'une rdfdrence ä l'Enc, ä la n. 8). Pour ce terme ponantais, l'interm. du gdn. balansin (NGN) est invraisemblable. Valancine est sans doute dü au breton, oü b- initiale d'un mot fdminin devient v- aprös l'article ddfini ar et l'article inddfini eur. BALANCINNE balancine. BALANSE - balance. BALAQUAS baccalas. BALAST, BALAT ballast. BALAY - balai. BALE balle I, balle II. BALESTE - arbalite. BALESTILLE arbalestrille. BALESTRIERE - arbalestrtire. BALESTRILLE -* arbalestrille. BALET balai. BALLAST, s.m. 1° 'gros sable, machefer, amas de cailloux servant de lest' (rare gal.). 1375 [Flandres] (TLF) 1399 [Flandres] (NGN) 0 1443: «La saourre et balast» (ms. Lille) 0 1590 Hariot (NGN) 0 1618 (FEW) 0 dp. 1636 Cleirac: « Le balast ou l'est (sic: lest) dit en latin saburra» (15) > Mor 706 0 diet, ä partir de 1640 Oud (FEW) 0 1695 balat (NGN) 0 1757 Marteilhe: «la faure (sic: saure): e'est le lest ou ballast de la galdre » (312) 0 1783 EncM: «Balast, lest; je ne crois pas que ce mot soit fran^ois ». • 2° 'charge inutile'. 1728: «le comite est d'obligation d'avertir la chiourme de prendre garde aux barils qui ont could(s) et de les faire remplir de celuy qui est en perce, ä cause du balast qu'ils donnent quand ils ne sont pas remplis et du prdjudice qu'ils portent au sillage» (Mars. 967:174). • Non pas de l'angl. ballast (FEW 1,222a), mais du nord. ballast (FEW 15-l,46a; 2° manque) < bar last 'charge inutile', par l'interm. de la Hanse et soit du moy. nderlandais (Valkhoff 53, BW), soit du moy. bas allemand (TLF). Les premieres att. de 1° plaident en faveur du nderlandais. Le sens 2°, inconnu jusqu'ici, est exactement celui de l'dtymon et pourrait avoir dtd empruntd au nderlandais, oil il est courant, par les galdres de Dunkerque (ddb. 18's.). BALLE I, s.f. 'paquet'. [dp. ca 1260 Boileau (FEW, TLF); 1267 bale (NGN)]. 1360: « deux balles de coton pour faire le tref de ladite barge» (Chazelas 1,184) 0 1514: «une balle d'estopes»; «5 balles [...] draps, une balle [...] futene, 2 balles toilles de Lion » (B 1232:42vo,44vo) 0 1604-29 - couverte 2° 0 1631-1726 Ordonn. Malte: « ni balles ni ballots de marchandise » (457; AOM 296:145™ balle) 0 1636 Cleirac: « Le palan sert aussi pour lever [...] les bales des marchandises » (40) 0 1691: «Apres qu'une baste de chamvre a etd jug de bonne et de recette, on la met entre les mains du peigneur » (SCH 132:5) 0 1783 EncM: « Balle ou ballot de chanvre ». • < frq. *balla (FEW 15-1,40a). Cf. ä Marseille lat. bala dds 1248 (Blancard 11,268). BALLE II, s.f. I" 'boulet d'arme ä feu'. [1534 Rab -1878 Acad (FEW)]. 1512: « deux qanons serpantins [...] et 50 balles de fer [...]; 19 bales de fer du qalivre de France»; «25 bales du calibre de la grant colevrine de Naples» (B 1232:3,9"°) 0 1514: « poudres, balles de fer » (B 1232:45) 0 1551: « Dix verses [...] avec deux centz balles » (B 236:147™) 0 1622 Hobier: « Les moyennes [...] portent seulement de cinq ä six livres de balle » (40) > Fourn 95 bale / Dassid 119 bale > Ozan 295 bäle > Basn bale (s.v. moyenne); «les pierriers [...] se chargent de balles de pierre » (40) > Dassid 119 bale; «les vers ouverts par dessus qui se chargent avec balle et boistes plaines de clouds et de fer » (40) 0 1629 Baudoin: « Le maistre canonnier [...] chargea le corsier de bale de riblon, de chaines et autres lanterneries de metal» (439) 0 1636 Cleirac: «bales de mousquet»; «Bales rondes» (41,43) 0 1641 bale (Fourn 647) > Enc 7,440a balle 1641: «bales de mousquet [...]; huit sacqs [...] pour les bales [...]; deux cens bales de periers» (AN, 8*77:165) 0 1643 Fourn bale (1,67) 0 1647 Cleirac: «ä coups d'artillerie sans bale» (77) 0 1677 Dassid: « Deux cens bales de pierre pour les perriers [...]; quatre quintaux bales de mousquet» (156); balle (90,92) 0 1678 Guillet: « on ne se sert que de sept diffdrens calibres pour l'artillerie des vaisseaux, ä s^avoir de 36 de bale, de 24, de 18, de 12, de 8, de 6 et de 4 » (s.v. canon); -»coursier 0 1687 Desr -> mitraitte 0 1690 Fur: « En artillerie, quoiqu'on dise ordinairement boulet de canon, neanmoins on dit aussi balle en quelques occasions [...]. Dans les saluts de mer, pour faire plus d'honneur, on tire des canons chargez ä balle » > Basn 0 1697 Barras: « Balle de mousquet [...], c'est une petite balle de plomb d'un quart, d'une demie ou d'une once plus ou moins selon le calibre de l'arme pour laquelle on la destine, et qui se met sur une charge de poudre dans les mousquets, mousquetons ou

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pistolets, et mesme des sacs entiers pleins de ces balles dans les perriers et canons. On embarque sur chaque galere quatre quintaux de balles poids de marc de trois differens calibres, sgavoir de onze, de seize et de vingt deux onces; cette difference de calibre est bonne pour servir aux armes de differente espece, mais il seroit important et mesme necessaire que tous les mousquets d'une galere fussent d'un mesme calibre [...]. Balle de pierrier est une balle de pierre de la grosseur du calibre d'un pierrier, qui a ordinairement [...; restd en blanc] pouces de calibre. On s'en sert pour mettre sur la charge de poudre d'un pierrier au lieu d'une balle de fer. On embarque sur chaque galere deux cens balles de pierre. Balle se prend aussi quelque fois pour le boulet d'un canon » (36) ö 17e s.: « Bales rondes, sont balles qui servent i tirer ä fleur d'eau » (Jal) Φ 1717 Masse: « barrils ä balles de fusil» (9) 0 1728: « 200 balles pour les moyennes, 400 balles de pierre pour les pierriers » (Mars. 967:217) 0 1729: « 125 boulets rond[s] du calibre de 36 1. de balle »; « sept quintaux balles de mousquet» (Mais. 967:305,307). H BALLE Ä DEUX IKl'fcS. 1687 Desr: «Bales ou boulets ä dewc testes. C'est ainsi que l'on appelle deux boulets de canon qui tiennent ä chaque bout d'une barre de fer, qui peut avoir 8, 12 ä 14 pouces de long, et dont l'usage est de couper les maneuvres du vaisseau ennemi» > 1697 Barras: « Balle ä deux testes est composde de deux demi-boulets joints ensemble par une barre ou chaisne de fer; ils (sie) servent ä couper les mats, cordages et manoeuvres de l'ennemi (: cette ddfinition vient de Guillet, boulet ä deux tfites). On embarque sur les galeres soixante de ces balles: vingt pour le canon de courcid, vingt pour les deux bastardes et autant pour les deux moyennes; on les appelle anges sur les galeres » (36) / Corn balles ä deux testes 0 1701 Basn -» balle ramde 1690. 1 BALLE Ä RAME. 1636 Cleirac balle ramie. 1 BALLE RAMßE 'ensemble de 2 ou 3 balles jointes ensemble par un fil d'archal'. [dp. 1598 (FEW); 1611 Cotgr: « Balles ramies·, crosse-barre shot» (s.v. ramd) > 1640 Oud (s.v. angiolini) > 1642 (s.v. ram6e) > Duez]. 1622 Hobier: «les escarpines de la grosseur d'arcsbouses ä croc, dans lesquelles se mettent des balles ramies pour coupper les voiles et cordages» (40) > Fourn 95 bales ramies / Dassifi 118 > Ozan 294 bäles ramies 0 1636 Mon: «Bale ramie, ou toute seule traverste d'une vergete de fer, ou li6e ä une, ou deus autres bales, par la mdme vergete » 0 1636 Cleirac: « bales ä rame qui sont enchaindes » (43) 0 1643 Fourn: « si la balle est ramie, on percera le navire ä l'eau, ou rompera le gouvernail, ou le fera couler ä fonds»; «fil de richard pour faire bales ramies» (49,136) 0 1690 Fur: «Balle ramie se dit ä l'6gard du mousquet de deux balles attachdes ensemble par un fil de fer; et pour le canon, ce sont deux demi boulets qui sont joints ensemble par une barre de fer pliie en forme de charniere de compas. Ces balles 6tant sorties, s'dcartent et coupent des cordes, des voiles, et mdme des mäts. On les appelle aussi balles äfiche, et anges» > Basn (add.: «ou balles ä deux testes»; < Corn ou Desr) 0 1694 Corn: «La balle ramie est composde de deux balles qu'un fil d'archal en forme de vis joint avec l'autre. Ce qui en rend l'effet extremement dangereux, c'est qu'en sortant du canon ces deux balles se separent et occupent un plus grand espace » 0 1697 Barras: «Balle ramie se dit de deux balles attachdes ensemble par un fil d'archal; on ne se sert pas sur les galeres de ces sortes de balles » (36) 0 17's.: « Balles ramies sont des balles enchaisndes pour tirer sur le tillac de l'ennemy durant le combat et rompre les masts » (Jal s.v. balle 1°). • 2° 'boule (de suif)'. 1717 Masse: « En troisiime lieu vous choisirez encore environ cent livres de suif, en ramassant tous les menus morceaux du plus noir, et en ferez faire des balles d'environ trois livres chacune, qui serviront ä bouller toutes les testes des clous » (3; Mars. 967:425 bales); «II faut avoir [...] des balles de suif battu d'environ trois ä quatre livres piece (: pour boucher les coups de canon)» (132). • < it. du Nord balla 'balle ä jouer; projectile' < lgb. *balla (FEW 15-1,43b; 2° et les deux premieres loc. manquent). BALLENCINE

balancine. BALLESTRIER

arbalitrier. BALLET

balai.

BALLON, s.m. 'paquet, ballot (de clous, etc.)'. [1407-1700 (FEW)]. 1443: «siχ batons d'estoupperolz [...]; les ballons d'estoupperolz » (ms. Lille) 0 147781: « quatre ballons d'estoupperez » (B 2550:59) 0 1493-94: « deux ballons de fer » (B 2551:125™) 0 1510: «dix ballons et demy stopperols »; «trois ballons de cens cloux appellez tachetez » (B 2551:152,153) 0 1512: «qatre ballons de toute clavairon et huit demis ballons de toute claveron» (B 1232:18"°) 0 1513: «demy ballon de claveron » (B 1232:29"°) 0 1514: « 4 ballons de merlus » (B 1232:44") 0 1521: « batons de menue clavaison » (BN, fr. 3174:25; AN, B balle I. a Dim. de - balle I (FEW 15-1,40b, frq. *BALLA). BALLOTTE, s.f. 'petite boule (de suif, de bourre)'. 1697 Barras: « Quand on spalme, le come a soin de faire preparer de petite boules du suif le plus fin. On se sert de ces boules pour remplir le vuide qu'il y a depuis l'exterieur du bordage jusqu'ä la / teste du clou. C'est sans doute par rapport ä ces balotes de suif qu'on a deriv6 le nom de bouler [...]. Le vieux herbage, les vieux cordages, la vieille cotonine servent de bourre pour le canon des galeres. On en fait des balotes qu'on nomme stoupin » (72-73). • < it. ballotta 'petite balle', cf.

balle II, 2° (FEW 15-1,44b, lgb. 'BALLA; sens manque).

BALON -»ballon. BALOT - ballot. BALOTAGE, s.m. 'hardes'. ca 1672: « Les for9ats y mettent (: dans la coursie) presque tous leur balotage » (GNO s.v. corsia). • De -> ballot (FEW 15-1, 41a, frq. *BALLA, qui ne connait que le saintongeais balotage 'pauvres vfitements'). BALOTE -» ballotte. BALUME -»bolume. BALUSTRADE, s.f. 1° 'sdrie de balustres surmontds d'un appui et servant de clöture & jour et d'ornement'. [dp. 1563 (BW)]. ca 1672: «[des balustres] forment dessous les paresartis aux deus costez une petite balustrade pour ornement» (GNO s.v. balustre) 1691: «II y [...] a 4 [mantelets des paresartis] de chaque cöt6 de la rambade, entre lesquels on met des balustrades levadices qui portent sur I'aposti par le pied et par la teste contre le paresarti. Elles sont arresties avec des crochets aux mantelets »; «l'autre [partie des bandins de fer], qui est fa^onnde en forme de balustrade, demeure debout pour porter les bandinets qui servent d'apuy aux guerites »; « Plus la balustrade de la poupe et celle du portau »; « 2 balustrades de fer orn6es de rouleaux et / feuillages, une pour le devant de la poupe et l'autre pour le detour du gavon [...]; 2 tablettes avec une petite balustrade au fond du gavon» (SCH 134B:116,125,307,346-47) 0 1697 Barras: «Balustrade. II y a plusieurs sortes de balustrades en galere, s;avoir balustrade devant la poupe, balustrade du porteau du gavon, balustrade de sculpture derriere la poupe, de mesme des espales et des conilles, balustrade de proüe ou de gardejoug » (36); -» balustre 1° 0 1721 B6nat: « Les bandins de fer. Ce sont des pi£ces posies sur les grands bandins de chaque C 0 t 6 , faisant une saillie coudde en forme de balustrade, portant sur leurs bouts le bandinet de bois servant de fondement et de pied d'estail aux guerites » (379) 0 1734 Reynoir: « Les bandinets [...] sont soutenus par des pieds et balustrade de fer » (10) 0 1783 EncM (des gaillards et de la dunette) 0 1835 Lamartine (NGN). 11 BALUSTRADE DE POUPE. 1691 -> supra 0 1697 Barras: «Balustrade de poupe est un assemblage de plusieurs balustres de fer entrelassez d'ornements qui sont de rang et qui servent de cloture ä la poupe; ils la separent d'avec l'espale. II y a des galeres ού cette balustrade regne d'un cost6 de la tenaille ä l'autre, contre laquelle clle est a r r e t s avec huit clous ä vis de chaque cost6 d'une demie once piece. Cette balustrade a une ouverture ou porte dans le milieu pour entrer dans la poupe [...]; d'autres mettent une porte de bois au milieu de la balustrade. II y a des galeres ού il n'y a ni porte ni balustrade; cela depend de la volontS du capitaine qui la commande. Dans un combat on oste cette balustrade pour eviter les eclats que pourroit faire le canon s'il donnoit dedans; on l'oste de meme quand on veut canonner quelque vaisseau ou quelque place maritime » (36); -» balustrade du porteau du gavon. H BALUSTRADE DE SCULPTURE. 1697 Barras: «Balustrade de sculpture derriere la poupe est un assemblage de plusieurs petits balustres de bois qui sont mis de rang sur une ligne courbe suivant le contour de l'arriere de la poupe au dessus du dragan. Cette balustrade ne sert que d'ornement» (37). It BALUSTRADE DES ESPALES ET DES CONILLES. 1697 Barras: «Balustrade des espales et des conilles est aussi un assemblage de plusieurs petits balustres de bois qui sont mis de rang ramme les precedents (: ceux de la balustrade de sculpture). La balustrade des espales se met sous les bandins; eile appuye sur l'apostis, ού eile est arretde avec cinq clous de quatre polices de longueur et d'une once piece. Celle des conilles est posie sous les pare-sartis et arretde sur l'apostis avec hu(u)it clous semblables » (37).

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Ii BALUSTRADE DU PORTEAU DU GAVON. 1691 -»supra 0 1697 Barras: «Balustrade du porteau du gavon, c'est un assemblage de plusieurs balustres de fer de la mesme hauteur que ceux de la balustrade de poupe, qui forment une espece de garde-fou pour empecher qu'on ne tombe dans le gavon par l'ouverture qu'on fait ä un des coins de la poupe, qui est ordinairement & celuy de la gauche en entrant. Cette balustrade ne se cloüe pas, affin de Ia pouvoir oster plus facilement, mais on luy laisse des pointes en forme de clou sous la traverse d'enbas qui entrent dans le parquet de la poupe. Elle entoure deux costez du porteau et appuye d'un bout contre la balustrade de poupe qui sert de cloture au cost6 exterieur dud. porteau » (37). • 2" 'piöce de chßne en forme de balustre, qui sert ä garantir le joug de proue du frottement des pattes de l'ancre et des cäbles'. Κ BALUSTRADE Ä SERPER. 1691: « La balustrade ä serper n'est autre chose qu'une piece de bordage de chaque cöt6 appuyie contre le jouc, qui porte par une de ses extremitiz sur l'escontre de la tapiere, dans laquelle eile est emmortois6e, et de l'autre dans le gardejouc, dans lequel eile est aussy emmortoisöe, On luy donne la figure d'une balustrade simplement pour 1'ornement, et on la pose justement vis ί vis la teste de l'argueneau ä serper pour empescher que le cable, en donnant fonde et en serpant, ne mange ledit jouc. On l'arreste avec 4 clouds contre le jouc, deux en hault et deux en bas. Oes [...] pieces doivent 6tre de bois de chesne » (SCH 134B.144) 0 1783 EncM: «Balustrade: piöce de ch6ne en forme de balustre, qui sert ä garantir l'avant de la gatere du frottement des pattes de l'ancre ». 11 BALUSTRADE DE PROUE. 1697 Barras: «Balustrade de proüe est une piece de bois de chesne d'un pied et demi de longueur, douze pouces de large sur deux pouces et demi d'epaisseur. On la cloüe en dehors contre le joug de proüe pour le garentir de la fatigue qui se fait en cet endroit en serpant ou en jettant les fers ä la mer. On travaille cette piece par dehors en maniere de balustres relevez en bosse pour l'ornement seulement. Les garde joups qui sont posez sur les jougs apuyent aussi sur cette balustrade; il y en a une au devant de chaque conille contre le joug, oü eile est arretfe avec quatre clous quarrez qui ont cinq pouces et demi de longueur, six lignes en quarr6 contre la teste qui a sept ä huuit (sic) lignes de diametre, pesant chacun quatre onces » (37). • < it. balaustrata (1681, DEI, GDLI) < balaustro, -> balustre (FEW 1,210a, BALAUSTIUM; sens non sp6cifi6s). BALUSTRE, s.m. 1° petit piller fa^onnd'. [dp. 1529 Crignon (32, ds TLF)]. 1564: « 3 piesses de noguier 30 soulx et huict balustres douze soulx» (Aries 573:918) 0 1622 Hobier: « Les bandins [...] pour soustenir [...] une espece de banq ferm6 par dehors de petits balustres qu'ils nomment ialousie de mezze poupe » (32) > Mor 703 / Dassi£ 116 (+ 128) > Ozan 292 > Corn s.v. bandins > Basn balustrades 0 1630 Bouchard: « Les batailloulettes de fer: ce sont petites (sic) balustres longues environ d'un pied » (88) 0 ca 1672 -» balustrade 1° 0 1678 Guillet: « Herpes sont des pi6ces de bois tailldes en balustres, qui forment la partie supirieure de l'iperon » > Basn C> 1697 Barras: « Balustrade de poupe est un assemblage de plusieurs balustres de fer entrelassez d'ornements »; « Balustrade de sculpture derriere la poupe est un assemblage de plusieurs petits balustres de bois qui sont mis de rang [...]. Balustre de fer ou bandin de fer est une espece de petite colomne qu'on met de rang le long des bandins de la poupe. II y en a treize sur chacun, qui font en dehors une saillie coud6e en forme de balustrade. Ces balustres portent le petit bandinet qui soutient les guerites. On les arrete sur le bandin par une patte faitte exprds au bas du balustre, avec cinq clous ä vis de demie once chacun; ils sont pointus par enhaut en forme de clou pour s'enchasser dans le bandinet. On vend ces balustres ä la piece 48 sols l'un. II y a de semblables balustres ä chaque espale au nombre de neuf sur chaque bandin; ceux-cy sont un peu plus petits et ne coutent que 40 sols. On met aussi de petits balustres de bois au dessous de ces bandins qui ne servent que d'ornement par dehors et de cloture par dedans » (36,37) 0 1703 Barras: « mains courantes avec leurs balustres et bases» (1,539). • 2° 'pidce de chtae qu'on cloue sur le dehors du joug de proue pour le pr6server du frottement des cäbles qui passent par l'arganeau'. FIG. XVII-7, XLIII-47. ca 1680: « Le balustre pour garder le joup quand on serpe le fer [...] est de bois de chesne d'un pied et demy de longueur et de 12 poulces de large, sur deux poulces et demy d'6pesseur. L'escontre de la tapiere [...] pour soustenir led. balustre» (SCH 135:16) 0 1691: «Des escontres de la tapiere, des gardejoucs et balustres ä serper» (SCH 134B:143; plus loin «balustrade ä serper)» 0 1697 Barras: «Balustre de garde joug » (planche) 0 1721 Binat: « L'escontre de la tapiere, les gardes joups de proue et son balustre de serper» (392) 0 1727 Barras: «Balustre de garde joug: [chesne] » (11,163) 0 1734 Reynoir: «Les balustres sont apliquds contre le joug de proüe et le garantissent quand on donne fonde. Iis ont 2 pieds de long, 11

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pouces de large, 2 pouces Vi d'epaisseur [...], de bois de chesne de Bourgogne» (8) 0 1783 EncM: «Balustre [...], ρ idee de chene appuy6e babord et stribord contre le jour (: joug) de proue, pour garantir cette partie des effets du frottement du cable ». • < it. balaustro (1550, DELI), propr. 'fleur de grenadier' (ä cause de la forme) < balaustio, empr. au lat. balaustium (FEW 1,210a; sens non sp6cifi6s). Selon plusieurs < esp. baraustre, l'italien ayant ä peine la forme avec r (Wind 57-58). BAN

banc. BANAISTON -> banaston.

BANASTE, s.f. 'grande banne, corbeille d'osier'. [I er tiers 13e s. M. de Sully banaste (Gdf); 4C quart 12e s. Renart·, banastre (TL); s.d. bennastre + 1295 beneste (Gdf s.v. banastre)]. 1514: « plus une bote de tonine; plus an trois banastes de formagie net 2 q[uintaux] 86 l[ivres]»; «16 banastes de formagies» (Β 1232:42VO,44VO) 0 1564: «deux banastes de pegue» (Arles 573:918). • < occ. banasta, d'un plus ancien banastra, croisement entre le lat. d'origine grecque canastron, canistrum 'corbeille' (cf. FEW 2-1,198b) et le gaul. benna, propr. 'esp. de charrette' (FEW 1,328a; cf. DDM). Cf. banastus ds des documents du Vatican du 14e s. (Sella 54; aussi 'mesure'). BANASTON, s.m. 'esp. de corbeille, panier ou manne; petite banaste'. [ca 1540 Des Pdriers banaston (pour raisins) (FEW)]. 1514: « Le 16 du mois de yanvier 1514 le qapitene frere Bernardin [de Baux] avoit deschargid au magasin de son gallon: 13 sas de bl6 [...], / 24 banaistons [...]; les banaistons » (B 1232:45). • < occ. banaston (1253: «pro singulis banastonis », Pernoud 147; ca 1490 Floretus: «Banaston: corbis, coffinus »), dim. de banasta, banaste (FEW 1,328a, gaul. BENNA). BANC, s.m. 1° 'longue piöce de bois sur laquelle sont assis plusieurs hommes pour tirer la rame (rarement pour d6signer d'autres bancs)'. Iis sont nommös soit d'aprds leur emplacement, soit d'aprfes les officiers qui y mangent et couchent. FIG. 1-18, IX-4, XI-2, XII-4, XV-6, XLIII-1,65. • BAN. [1306-09 Joinville: « sur le ban de la nef» est suspect; il faudra lire prob, bort; cf. Monfrin 463, n. 32], 1573 Dup (s.v. plateforme, polaine) 0 1708 Bion: «renversds sur le ban » (81) 0 1729 -» banc du mattre canonnier. • BANC. 1311 [Venise]: «ρίέ de banc» (Mas-Latrie 68) 0 ca 1320 Chiprois: « 1 home par banc qui voguet»; « conseil fu de faire les bans de lor gualldes si loins que 3 homes peüssent se'ir desus, / et les labourerent tost et hastivement, et mirent de lor suvre, saillant & voguer 3 par banc » (228,273-74) 0 1384: «les chevillez de fer [...] des bancs » (Briard 76) 0 1503: « 22 bancs » (BdR, 373E, n° 73) 0 1510: «le bois qu'il a fourni ä cheviller les bancs desd. galleres» (Β 2551:148) 0 1521: «bois de sapin [...] pour fere 48 bancz, pour fere 48 potenses qui soustienent les bancz [...]. / Plus fault 48 pedaignes, qui est le petit banc contre lequel les forsaires appuyent un pied quant ilz voguent»; « Les cuyrs des bancz » (BN, fr. 3174:2424vo,26vo; AN, B677:20VO,22VO bancs) 0 diet. dp. 1538 Est: «Transtra [...]: les bancs sur lesquelz sont assis ceulx qui gaschent et tirent a l'aviron» (aussi s.v. deciremis, dicrotum, hexeres, instituo, iuga, etc.; la coquille blanc, s.v. pentiremis, a έίέ corrig6e en 1539) > 1539,1549 (s.v. banc) > Th > Dup > Holl / Nie > Cotgr / 1628 Mon 0 1539: « La palamente ä troys pour banc » (B 1260:93") 0 1540: « Quarante huict bancz fornis » (B 1260:185) 0 1547-50 Stolonomie: « Desquelz forsaires en fault pour chescune galere cent quarante quatre pour fournir, de trois en trois, les vingt quatre bancz qui sont du long de / chescun cost6 » (25™-26) 0 1548: «Bancz, bancades, pedaignes, pedaignons»; «Quatre barrilhs pour banc pour la cheurme» (B 232:3,3™,51) 0 1551: «bancz, banquetes» (B 232:110"°); «bancz, bancades»; «les bancz enboumSs et couvers de cuirs» (Β 236:147,166) 0 1557 (Β 245:260™) 0 1558 (Β 233:441™,447™,497") 0 1559 Amyot, "Lucullus": «une galere rhodiene ä cinq rames pour banc»·, «quinze galeres ä cinq rames pour banc » (324,327™) 0 1566 Belleau, Lärmes (11,72) 0 1575 Thevet -»forqat 0 1604-29 Ordonn. Malte: « ces autres encore qui, de haste qu'ils auront d'entrer en quelque navire, laisseront 6s postes, ou sur leurs bancs, des espßes, poignards, harquebuses, meches allumdes et fournimens de poudre» (270) 0 1622 Hobier: «le nombre des rames qu'on leur donnoit pour banc » (2); « une gallaire de vingteinq ä vingtsix bancs de chacun cost6» (4); «en tout cinq [rameurs] ä chacun banc» (54) > Fourn 131; «Les galliottes sont seulement de seize, dixhuict ou vingt bancs » (60) > Fourn 39 > Dassid 10 / Rich bans pl. (s.v. galiote); « Les brigantins [...] sont de dix, douze ou quinze bancs » (60) > Fourn 39 > Dassii 9 / Rieh s.v. brigantin > Ozan 271 > Corn s.v. brigantin; «Les bancs oü se mettent les for9ats sont entre les

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arbalestrieres et la coursie » (planche) > Mor 702 / Dassid 132 Φ 1630 Bouchard: « Les bancs: sont aux deux costez de la coursie et Servern de siege aux formats. II y en a 26 au costd droit, et au costd gauche 25 seulement, pour ce que le fougon, ou cuisine, occupe la place du neuviesme banc » (87) 0 1636 Cleirac (11) 0 1640 Oud (s.v. banchi, trasti; peut-dtre < Hobier) > 1642,1660,1662 «bancs de galere» > Duez Ο 1643 Fourn: «Banc est l'assiette ou siege des formats destinds ä une rame» (2) > Dassid 115 / Robbe 45 ca 1660: «tirant la rame en tombant sur le banc [...]; les bancs, qui sont couvertz d'un cuir, oü les forgas mettent leurs robbes ä couvert des coups de mer ou de la pluye » (AN, B Fur > Basn, etc. 0 1680 D'Ortidres: « massolles pour les bancs: 16 » (91vo) 0 1680 Pom: «ies bancs des rameurs » (230) 0 1691: « Des bancs. Ce sont des pieces de bois de pin que l'on met d'un cötd et d'autre, dont le nombre determine la force et la grandeur de la galere. L'on en met 26 du cötd droit aux simples galeres dittes senzilles, et 25 du cöti gauche, parce que l'on laisse la place d'un pour le fougon. On en donne 29 (: 27 ?) ä 28 aux patrones, et aux reales depuis 30 ä 31 et mdme iusqu'ä 32 de la bände droitte. Ces pieces doivent dtre enmortoisdes par un tenon dans le subrecourcier et dtre portdes ä 3 pjeds de leur extremitd sur les potances [...], dans le tenon desquelles elles entrent par / une mortoise. Ces pieces servent ä recevoir la chiourme assize en voguant et ä l'asseoir en d'autre temps quand eile veut. On arondit cette piece par dessus, afin que les vives arestes n'imcommodent (sic) point la chiourme en tombant. On la garnit mdme de vieilles herbages et d'un cuir(e) de vache par dessus pour empescher que laditte chiourme ne s'escorche en tombant. On creuse le dessous de ces pieces pour alleger la vogue, et ce canal sert ä mettre ä couvert dans chaque banc un mousquet. On diminue les deux tiers, en glaccis, l'autre extremitd du banc qui est vers le couroir, par la mßme raison. On leur(s) donne 7 pieds lA de longueur, 6 pouces 3 lignes de hauteur, sur 5 pouces d'epoisseur. On met deux clouds ä la teste desdits bancs, qui passent au travers et sont rivdz dessous pour empescher que le tenon ne s'esclatte, car l'on ne fait pas seulement ce tenon de la longueur necessaire pour entrer dans le subrecourcier, mais on luy donne 3 pouces davantage pour laisser un vuide entre la teste dudit banc et ledit subrecourcier, dans lequel on met la vette de mestre quand eile ne sert point. II faut remarquer que l'on ne pose point ces / bancs ä angle droit sur le courcier, mais que l'on les met de biais, en sorte que l'extremitd qui porte contre le courcier va plus & poupe que celle qui va contre le couroir. II faut pour regier ce biais, apres avoir marqud de chaque cötd la place des premiers escaumes de poupe sur les apostis, marquer la distance qu'il doit y avoir de ce premier escaume au second, c'est ä dire la mesme que celle de 3 pieds 10 pouces [3] lignes qui est entre les bancs, et tirant une ligne droitte de la mortoise du banc ä l'escaume, aligner le banc dessus. C'est une des principales choses ä laquelle il faut avoir beaucoup d'attention dans la construction, parce qu'un premier erreur multipliroit beaucoup allant ä proue et feroit que les rames d'un banc toucheroient les forgats de celuy de devant en voguant et les estropiroient» (SCH 134B: 154-56) 0 1697 Barras: «Mettre la chiourme ä banc [...], quand on veut que la chiourme se mette simplement sur le banc » (37) 0 1697: « Distances d'un banc ä l'autre: 3 pieds 10 pouces 2 lignes » (Bdnat 484) 0 ca 1705 Fontette: « au 14' banc de poupe » (362) 0 1717 Masse: « En observant de mettre aux bancs oü il n'y aura point de turcs un marinier de rame »; « des bancs oü il n'y auroit point de rames [...]; quelques bancs qu'on a de rechange »; « Elle receut un coup de canon par le travers de la galdre et au second banc de la poupe » (42,127,144); -» baril, igaliser 0 1721 Bdnat: « Les bancs [...] sont de bois de pin de 7 pieds de longueur, 6 pouces 3 lignes de hauteur, sur 5 pouces d'dpaisseur / distans l'un de l'autre de 3 pieds 10 pouces 2 lignes »; « Les bancs [d'une grosse gal.] sont des pidces de bois de pin ayant 8 pieds Vi de longueur, 7 pouces de hauteur et 514 d'dpaisseur. Iis sont arrondis par dessus et vuides par dessous, amortoisez par un bout sur l'extrdmitd de la courcie, et de l'autre sur les potences. Les bancs servent aux formats et aux Turcs pour s'asseoir et pour ramer; ils sont ä la distance de 3 pieds 10 pouces et 2 lignes les uns des autres. La partie qui est vers la courcie est apellde la tele et l'autre la queue »; « Les pieces qui composent les bancs des galiotes sont de m£me figure, de mdme nomination et bois que Celles des galeres extraordinaires et ordinaires, exceptd les dimensions qui en sont moindres» (403-04,512,516) 0 1728: «depuis l'annde 1720 les srs Chabert et autres constructeurs ont fait des galeres sensilles plus grosses / et au[x] quelles il faudra un homme de plus par banc de la poupe ä l'arbre de mestre »; « Longueur du banc 9 pans Vi, grosseur 5 poucejs] en quarrd » (Mars. 967:133-34,154) 0 1729: « sur les grosses galeres [...] 7 hommes par banc [...]; sur les galeres sensizes (sic) [...] ordinairement [...] 5 hommes ä banc » (Mars. 967:314) 0 1734 Reynoir: « une galere ordinaire de 26 bancs »; « Les bancs sont des pieces droites amortoisdes par un bout au courcier, et apuydes ä l'autre sur la potence, servant ä faire asseoir la chiourme pour qu'elle vogue. Iis ont 7 pieds de long, 6 pouces de large, et 5 pouces d'epaisseur, de bois de pin pinier »; « distance d'un banc ä l'autre: 3 pieds 10 pouces 3 lignes» (1,11,15) 0 1757 Marteilhe: «les six galdriens de mon banc»·, «notre banc, dans lequel nous dtions cinq formats et un esclave turc»; «Bancs ä rames. Une galdre a cinquante bancs, savoir vingt-cinq

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de chaque c0t6. Ces bancs sont longs de dix pieds et sont proprement des poutres d'un demi-pied d'ipaisseur, posdes ä la distance de quatre pieds l'une de l'autre. C'est cette distance qui forme les bancs, et ces poutres sont sur des pivots ou appuis ä la hauteur du sdant des rameurs. Le bout ou t£te des bancs vient aboutir depuis la bande jusques au coursier. Ces bancs sont garnis de bourre ou de vieille serpilli£re en forme de coussinets, et un cuir de boeuf couvre ce coussinet. Ces bancs, ainsi garnis de ces peaux de boeuf qui pendent jusque sur la banquette, ressemblent pas mal ä de grandes caisses ou ä des tombeaux, oü les six rameurs galdriens sont enchain6s »; «toutes les pieces du banc qui sont le banc, la banquette, la püdagne, contre-p6dagne et les quartiers ou planches» (100,133,265,310) 0 1783 EncM: «Banc, espace rdpondant, de chaque cöt6 de la galore, ä chaque aviron, et qui sert de logement aux forfats charg6s de cet aviron. C'est aussi l'appui sur lequel le forest pose le pied non enchaind ». * BANCQ. 1622 Hobier: « au niveau de la coursie sont les bancqs » (28); «le caiq ä la bande droicte, vers le huitiesme bancq sur deux cavalets » (29); « une [rame] pour chacun bancq » (34) > Fourn 29; «l'escasse, pos6e sur le contrecarence vers le IT bancq » (35) > Mor 704 banc / Fourn 28 banc / Dassii 117 banc > Ozan 293; «15. bancq » (planche) > Mor 702 banc / Dassid 132 banc; -» banq 0 ca 1672: « Le bancq est une table dont le bout est portd par la potenci et l'autre par le courcier; les for9ats sont assis dessus les bancqs, sur lesquels ils tombent sur le cul en ramant; on les couvre de cuir de vache pour mettre ä couvert les barils, les mousquets des soldats qu'on met dessous les bancqs et quelques ardes des formats » (GNO). * BANCQUE (f. ?). 1384: « en laquelle gall6e il faut 29 bancques » (Brdard 48). * BANG. 1548: « Cinquante six cuyrs sur les bangs des forsatz » (8232:3*°). * BANQ. 1570: «dix banqs de boys de chaine pour vouguer» (Aries 578:573) 0 1622 Hobier: «les bandins [...] pour soustenir [...] une espece de banq ferm6 par dehors de pstits balustres qu'ils nomment ialousie de mezze pouppe [...], dans lequel bancq se mettent les tymonniers » (32) > Mor 703 (premiere partie) banc. * BANQUE (f. ?). 1370: « clou pour banques » (BN, fr. 27340, "Cormeilles", n° 14) 0 1388 (BN, fr. 26023, n° 1230; de bateau flobart) 0 1441 Piloti: «deux galiottes, chescune de 20 banques»; «10 galioctes, chescune de 16 banques » (101,176). * BANS pi. ca 1320 - banc 0 1512 + 1513: « 48 bans » (B 1232:6™,8TO, 12™, 19vo) 0 1560 Des Masures, trad. Virgile: « Que sur les bans on se mette ä ramer » (Hug s.v. Iargue); -» raccoutrer 0 1629 Baudoin: « une galeotte ä 21 bans » (433) 0 1680 Rich -> banc 1622 0 1708 Bion: «les bans de la droite » (81). 11 BANC DE L'ARGOUSIN. 1717 Masse: « au banc de 1'argouzin: 10 [barils]» (26). H BANC DE LA CHAMBRE DE MIZENE. 1721 B6nat banc de la taverne. f BANC DE LA CHAMBRE DE PROUE. FIG. II-2. 1721 Bdnat: « Le banc de la chambre de proue est le vingt-huitieme ä la droite (: depuis la poupe, dans une grosse galore ä 29 bancs)»; « Le banc de la chambre de proue est le vingt-cinqutöme ä la droite (: dans une gal. ord. de 26 bancs)» (507,509). 11 BANC DU CHARPENTIER. 1717 Masse: « au banc du charpentier: 10 [barils]» (26). It BANC DU COMITE T)anc oü le comite installe sa table et son lit'. 1717 Masse: « au banc du comite: 10 [barils] [...]; au banc du sous-comite de mizaine: 10; au banc du sous-comUe·. 10» (26; Mars. 967:437 «banc du comitte [...], banc du s[ous] comitte mizanier [...], banc du s[ous] comitte») 0 1757 Marteilhe: « Tous les frn^ts de la galore ambitionnent extrfimement d'Stre au banc du comite et sous-comite, non seulement parce qu'ils mangent les restes de leurs tables, mais principalement ä cause qu'il ne s'y donne jamais aucun coup de corde pendant qu'on rame ou fait d'autres manoeuvres; et on nomme ces bancs 'les bancs respectds', et c'est un office que d'ßtre d'un tel banc» (103). It BANC DE LA COMPAGNE. FIG. II-8. 1721 B6nat: « Le banc de la compagne est le septifcme ä la gauche (: depuis la poupe, dans une grosse gal.), oü il y a un porteau qu'il faut 6ter pour descendre dans la chambre »; « Le banc de la compagne est le sixtöme & la gauche (: dans une gal. ord.)» (505,509). 11 BANC DE LA CONILLE 'chacun des derniers bancs ä partir de la poupe'. FIG. II-l. ca 1705 Fontette: «le baccala du banc de la conille» (359; MMR 33) 0 1717 Masse: «aux bancs des conUles» (32) 0 1721 B6nat: « Les bancs de la conille sont l'un ä droite et l'autre ä la gauche et les derniers vers la proue » (504) 0 18° s. (SCH 136:9"°). f BANC DE LA CUISINE. 1729: «le premier cabry de la mizeline, qui commence au banc de la cuisine » (Mars. 967:291). II BANC DE LA DOUILLE. FIG. II-4. 1697 Barras: «Banc de la douille est le cinquieme banc de proüe » (38) 0 1717 Masse: «le porteau du banc de la douche (sic)» (145) 0 1721 B£nat: « Les bancs de la douje sont les vingt-sixiemes (: depuis la poupe, dans une gross gal.), oü il y a deux porteaux, l'un & la droite et l'autre ä la gauche; les ouvertures communiquent ä la chambre des cordages »; « Les bancs de la douje sont le[s] vingt-troisifemes (: dans une gal. ord.)» (507,509).

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H BANC DE L'ßCRIVAIN DU ROI. 1717 Masse: « au banc de l'ecrivain du Roy: 10 [barils]» (26; Mars. 967:437 banc de l'ecrivain de roy). f BANC DE L'ESCANDOLA. FIG. 11-10. 1721 B6nat: «Le banc de l'escandala est le cinquieme ä la droite allant vers la proufi (: dans une grosse gal.), oü il y a un porteau que Ton öte pour decendre dans cette chambre [...]. Les bancs qui suivent se comptent toujours de la poupe alant ä la proue »; « Le banc de l'escandala est le troisiime / ä la droite (: dans une gal. ord.)» (505,508-09). It BANC DE L'ESPALE 'chacun des premiers bancs ä partir de la poupe'. FIG. II-12. ca 1685 banc de l'espalle (Mars. 967:186) 1691 (SCH 134B:104) 0 1721 B6nat: «Les bancs des espales sont les deux prdmiers vers la poupe » (504,508). If BANC DU MAiTRE CANONIER. 1717 Masse: « Depuis l'arbre de meistre jusqu'au banc du maitre canonier [se fait la petite ste Barbe]» (23; Mars. 967:436 ban du m' canonier)·, « au banc du maitre canonier: 10 [barils]» (26; Mars. 967:437 banc du m' canonier). I BANC DE LA (CHAMBRE DE) MIZENE. banc de la taverne. H BANC DE L'OSTE. ca 1672: «cette enflure qu'on appelle cou ou cop est vers le banc de l'oste, c'est ä dire au quatriesme ou cincq[uies]me banc de pouppe » (GNO s.v. quartier; manque Mars. 967:317) 0 1717 Masse: «Le fer du gardien se met sur 1'apostis au banc de l'oste du trinquet, ä la bände senestre» (32). 11 BANC DU PAILLOL. 1721 Bdnat: « Le banc du payol est le dixidme ä la droite (: depuis la poupe, dans une grosse gal.)»; « Le banc du payol est le neuvieme ä la droite (: dans une gal. ord.)» (506,509). II BANC DU PILOTE. 1717 Masse: « au banc du pilote: 10 [barils]»; « Le feT d'esperance se met sur 1'apostis au banc du pilote » (26,32). 11 BANC DE/DU QUARTIER 'premier banc, ä partir de la poupe, du second quartier de la chiourme'. FIG. II-7. 1691: «La carnau du trinquet, dont le bousseau d'en bas est amard ä un ganche du banc de quartier de la senestre » (SCH 132:24); «II y a de plus au banc du quartier un ganche [...] qui sert ä amarer le casse escottes de trinquet» (SCH 134B:105); ->jambe de prode 0 1697 Barras: «Banc de quartier est le treizieme banc de poupe ou le premier du quartier de proüe » (38) 0 ca 1705 Fontette: «les deux boutz (: des vettes) se prolongent ä proue, oü il y a une pasteque de chaque cot6 oü l'on les passe pour revenir ä la bände iusqu'au banc de quartier, pour que tous les forsats puissent faire force ensemble pour hisser l'antenne» (349; MMR 14) 0 1717 Masse: « aux deux bancs de cartier dix hommes de vogue et deux tiregourdins » (19; Mars. 967:434 bans de quartiers)·, «II faut observer la mfime chose (: -» egaliser) aux bancs des cartiers, et choisir toüjours les hommes les mieux faits, et s'il se peut il y faut mettre tofljours des Turcs, ä cause qu'ils sont plus forts naturellement et plus faits ä la fatigue que les formats » (42; Mars. 967:446 bancs des quartiers) 0 1721 B6nat: « Les quinstömes bancs d'une grosse / galere et les treizidmcs d'une galere ordinaire, ä commencer de la poupe allant vers la proue, sont appellez bancs de quartier. Dans le m£me temps que l'on dit 'quartier', la chiourme du cötd de la poupe jusque ä ces bancs cesse de voguer et repose pendant un certain temps [...]; apres, celle du quartier de la poupe reprend la rame pour voguer, et ceux depuis les bancs de quartier jusques ä proue [...] cessent de voguer pour manger et se reposer ä leur tour» (565-66; cf. 507,509) 0 1729: «le 15 e banc d'une grosse galere et le 13 e d'une sensize (sie) sont appel6[s] banc de quartier, car dans le temps qu'on commande 'quartier de proue!' la chiourme du cotd de la poupe iusqu'ä ce banc de quartier cesse de voguer » (Mars. 967:317). 11 BANC DU SOUS-COMITE. - banc du comite. H BANC DE LA TAVERNE. FIG. II-5. 1721 Bdnat: « Le banc de la mizene ou de la taverne est le dixhuitieme ä la gauche (: depuis la poupe, dans une grosse gal.)»; « Le banc de la chambre de mizene ou de la taverne est le seizieme ä la gauche (: dans une gal. ord.)» (506,509). 11 BANC DES TROMPETTES. 'banc des trompettes quand il faut jouer la fanfare; au cöt6 droit de la galfcre, faisant pendant au fougon' (Jal; * att.). 11 BANC CRIMINEL 'banc de la douille, qui demande un effort suppldmentaire'. 1757 Marteilhe: «le premier comite rossa d'importance ce sc616rat de Poulet, et le fit mettre ä double chaine au banc criminel»; «[le] capitaine [...] ordonna sur-le-champ qu'on donnät cinquante bastonnades ä ce pauvre fripon de mousse, et qu'on le mit au banc criminel» (100,105). f BANC RESPECTE. 1757 banc du comite., • 2 ' H BANC DE LIT 'construction en fer servant de support de lit'. FIG. XLIV-99. 1697 Barras: «Banc de lit est un banc de fer qui sert ä faire le lit du capitaine dans la poupe; les subalternes n'ont point de bans pour faire leurs lits: on les eleve sur les bancs de la galere avec des batayoles de fer [...]. Le lit du capitaine se fait tous les soirs et se leve tous les matins. Quand on navigue on ne fait point de lit; on en use de mesme lorsque l'on est oblig6 de passer la nuit dans quelque mauvais

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mouillage ού Ton craint d'estre surpris soit par les ennemis soit par le mauvais temps » (39); banc de lict (planche). • 3° (par m6tonymie de 1°) 'tous les formats d'un m€me banc'. 1717 Masse: « i l est certain que le banc qui se trouve estre trop foible romp[t] l'arrangement de la vogue du banc dessus et du banc dessous [...]; les bancs qui sont les plus foibles, si tost qu'ils sont fatiguez, ne peuvent plus aller ensemble avec les autres » (40) 0 1718-1798 Acad ( F E W ) . • L e germ. *bank ( F E W 15-1,57b; les formes ban, bang et banque, ainsi que les loc. et 2° manquent) a d£jä £t6 emprunti par le latin tardif (bancus, attestd en 1025 seulement, T L F ; mar. bancus en 1275 ä Naples, Del Giudice 26, banchus en 1301 en Provence [cf. infra], en 1380 sur la cöte yougoslave et en 1441 ä Gfines, N G N ; it. banco ä partir du 15es., G D L I ) . II est vrai que le frangais connalt le sens de 'siöge pour plusieurs personnes' dös VAlexis (ca 1050, T L F ) , mais dans l'acception mar. c'est plus prob, un empr., d'abord au vdnitien (1311) et au langage italianisant de Chypre, puis au gdnois introduit en Normandie au 14e s., ensuite ä l'occitan (1367 banc, G N O ; cf. 1301: « duo bancha de galeis » , Β 1936:113; 1317 banqus, Β 1518:68™; 1318-20: « i n banchis », Sosson 105; 1373 banquis -» embanquer, 1434 banqus, bancus, Cais de Pierlas 422). BANCADE, s.f. 1° 'ensemble des bancs, banquettes et p6dagnes'. 1526: « L e corps de la gallere, bancade, rambades» (B 1260:18); « L e corps de la gallere, bancades, rambades» (B 1260:26,28,47); bancande (B 1260:16) 0 1540: « L e corps de lad. gallere, bancades, ranbades» (B 1260:144,146). • 2° 's6rie de chatnes (ou de formats) appartenant ä un banc'. Cf. -» brancade. 1540: « Quarante huict banquades de cheyne » (B 1260:186"°; ici 'formats' ?) 0 1541: « une autre bancade de cadene et une cadenette» (B 1260:288", ds G N O s.v. cadena 5°) 0 1551: «Quarante huict bancades de chaisnes garnies de pers, manilles, clavetes » (B 232:110VO). • 3° 'banc'. 1545: « ses bancades couvertz de peaulx de veau qui sont en nombre vintcinq pour bände » (B 1260:440). • 4° 'banquette'. 1548: «bancz, bancades, pedaignes, pedaignons » (B 232:3; presque id. 5™,50) 0 1551 bancades (ä cöt6 des bancs, des pddagnes et des pidagnons) (Β 236:147,166) 0 1566 Belleau, Lärmes: « R a z e voile et bancs, bancades et antene » (11,72). • 5° 's6rie de bancs de rameurs'. 1625 Stoer ( F E W ) . • 6° 'ensemble des rameurs d'un banc'. 17's. ( N G N , * att.) 0 1717 Masse: « C'est toüjours au comite qu'on laisse le soin de [...] connoitre la force et l'adresse de chaque homme de chiourme et de les bien dgaliser pour qu'une bancade ne soit pas plus forte que l'autre [...]; / un seul banc peut vous faire crever deux ou trois bancades de suitte lors qu'ils ne seront pas egaux en force » (39-40; Mars. 967:445 brancade) > Jurien 228: « l a bancade, c'est le banc garni de ses rameurs ». • < occ. *bancada (mod. bancado), de -»banc ( F E W 15-1,59a, germ. * B A N K ; ne donne que 5°). Cf. 1593 Drachio bancada (11™), pi. banchade (5"') au sens 3°; it. bancata 'distance entre les bancs' (s.d., G D L I ) . BANCANDE -»bancade. BANCASSE, s.f. 1" 'pifece de charpente dtablie transversalement ä l'axe de la galfere pour renforcer certains endroits ou pour rdsister ä des efforts particuliers'. FIG. IX-29, XLIII-6,75. 1526: « Le corps de lad. gallere, bancades, rambades, chambres, avec ses bancasses et arganeaubc» (B 1260:47) 0 1540: « L e corps de lad. gallere [...] avecques ses bancasses» (B 1260:144,146) 0 1547-50 Stolonomie: «trois bancaces » (7"°; peut-6tre 2°) 0 1551: « Table de pouppe avec tenalhes et banquasses » (B 236:149) 0 ca 1672: « On met le lest depuis la bancasse qui est ä proue de l'arbre jusques ä celle de la compagne » ( G N O s.v. engraver) 0 ca 1680: « Les deux bancasses de la chambre des voilles [...]; la bancasse qui fait la separation de la chambre de miege et du paillot» (SCH 135:20) 0 1691 -»loc. 0 ca 1705 Fontette: « l e s bancasses de la chambre des voilles » (387; M M R 94) 0 1717 Masse: «vous travaillez ä oster le couronnement et banquasse (: de la timonifcre)» (136) 0 1727 Barras: « Ce creux qu'on nomme pontal [...] est fortifi6 en dedans par plusieurs traverses appelldes bancasses » (11,151) 0 1728 Barras: « I ! y a plusieurs sortes de bancasses. Les unes se mettent dans les chambres par le travers de la galere, les autres sur la couverte. Les bancasses se font ou de bois de chesne ou de celuy de pin, suivant les lieux oü

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elles sont destinies d'oü elles prennent leur nom particulier. Elles servent ä fortifier certaines parties ou ä former la separation de quelques chambres » (II,538-38V0) 0 1734 Reynoir: « Les bittes sont des pieces posdes sur une bancasse » (9). f BANCASSE DE L'ARBRE (DE MESTRE). FIG. XLII-62, XLIII-76. 1521: «Plus fault quatre courbatons pour ponteler la bancasse de l'arbre» (BN, fr. 3174:24; AN, 8*77:20™) φ ca 1672: «bancasse de l'arbre de mestre est une pidce de bois de deux pans de largeur et demy pan d'espesseur qu'on met au travers de la galore sur un faur (: 'fourrure') pour fortifier la charamide avec quatre courbatons » (GNO) 0 [ca 1680 bancasse du grand mast (SCH 135:20) 0 1691: « De la bancasse de l'arbre de mestre. C'est une piece que l'on met en travers dans le fond de la galere, un pied un tiers au dessus de l'escasse, dans laquelle on enchasse la chelamide, qu'elle soutient pour luy donner la force de resister aux efforts que fait le pied de l'arbre de mestre quand on l'arbore et quand on le desarbore. Et pour mieux arrester cette piece, on la fortifie ä chacune de ses extremitdz de deux courbatons de chaque cötd [...]. Elle est [...j appuyde par ses deux extremitdz sur la convexitd de la galere. On l'arreste ä chacune de ses extremitdz de 2 clouds chassdz en biaisant, qui passent au travers de laditte piece, au travers de la fourure, / et entrent dans le membre. On l'areste ensuitte par le milieu avec deux clouds chassdz de biais, qui entrent dans la chelamide ä deux tiers de son epoisseur » (SCH 134B:65-66) 0 1697 Barras bancasse de l'arbre de meistre (40, planche) 0 1717 Masse bancasse de l'arbre de meistre (12; Mars. 967:430 bancasse de l'arbre de mestre) 1721 Bdnat: « La bancasse de l'arbre de mestre [...]; / cette pidce doit fitre de bois de chdne de 13 pieds Vi de longueur, 16 pouces Vi de largeur sur 4 pouces 6 lignes d'dpaisseur » (336-37) 0 1728 Barras bancasse de l'arbre de meistre (11,538™) 0 1728 bancasse de l'arbre de mestre (Mars. 967:136) 0 1734 Reynoir: « La bancasse de l'arbre de mestre est une piece posde au travers, au dedans de la galere, fortiffide de deux courbes ä chaque bout. Elle a 14 pieds Vi de long, 14 pouces de large, et 5 pouces d'epaisseur, de bois de chesne de Provence » (6). 11 BANCASSE D'ARGANEAU Ä/DE SERPER. 1691: bancasse d'arganeau ä serper (SCH 132:table); « Des bancasses d'arganeau de serper. Ce sont des pieces que l'on pose & droit et ä gauche de la galere de plat sur les colsdelattes, entre la tapiere et le trinquenin hors le corps de laditte galere, dont l'extremitd porte contre le jouc. Elles sont endentdcs au moins d'un pouce sur les colsdelattes, et par l'extremitd qui touche au jouc sur le bastet qui porte la teste des boutasses. Elles servent d'appuy et de fondement ä l'arganeau et aux cuisses du mSme arganeau de serper. Elles doivent dtre de bois de chesne de 4 pieds de longueur, de 14 pouces de largeur au gros bout qui porte contre le jouc, et de 11 pouces Ά au petit qui est dedans, sur 3 pouces Vi d'epoisseur. On les arreste par deux clouds sur chaque coldelatte qui entrent dedans, et de deux autres chassdz par dehors le jouc, au travers duquel ils passent, et [qui] entrent dedans les testes desdittes pieces »; bancasse des arganeaux (SCH 134B:87,294) 0 1697 Barras bancasse d'arganeau (42) 0 1721 Bdnat: «Les bancasses d'arganeau [...] doivent dtre de bois de chdne de 4 pieds de longueur, 14 pouces de largeur au gros bout, 12 pouces 6 lignes au petit sur 3 pouces d'dpaisseur » (358) 0 1728 Barras bancasses d'arganeau (II,538vo) 0 1728 bancasse d'arganeau (Mars. 967:136). H BANCASSE D'ARTILLERIE. FIG. XLII-7.1691:« Des bancasses d'artillerie. Ce sont des pieces posies ä droit et ä gauche de la galere de champ contre le jouc de proue. Elles portent par une de leurs extremitdz sur la tapiere, sur laquelle elles sont endent6es. On fait en cette mCme extremitd une mortoise qui sert ä porter le pied droit de la rambade. L'autre extremitd est portde contre les bittes et est soutenue par un gros listau cloud contre les bittes. Ces pieces determinent la hauteur du taulas de la conille, ou autrement des plattes formes des batardes. Elles doivent estre brisdes par le milieu, afin qu'on en puisse oster quand on veut la partie qui pose contre la bitte pour pouvoir calfater les conilles. L'autre partie, qui est en saillie hors du coprs de la galere, est arrestde ä demeurer. Ces pieces ne doivent pas estre de niveau avec le taular de l'artillerie, mais l'exceder d'un pouce, afin que l'afust des batardes ne fasse aucun(n)e force contre le jouc quand on les met en batterie. Elles doivent dtre de bois de pin de 8 pieds 3 pouces de longueur, de 6 pouces de largeur sur 4 d'epoisseur» (SCH 134B:88) 0 1697 Barras bancasse de l'artillerie (42) 0 1721 Bdnat bancasse d'artillerie (359) 0 1728 Barras bancasse de l'artillerie (II,538™) 0 1728 bancasse d'artillerie (Mars. 967:136) 0 1734 Reynoir: « Les bancasses d'artillerie sont des pieces toutes droites posdes contre le joug de proüe, terminant la hauteur des taulaux de la conille, servant ä suporter les bätardes, et ont 9 pieds de long, 9 pouces de large, et 5 pouces d'epaisseur, de bois de pin » (9). f BANCASSE DES BITTES. FIG. XLIII-77. ca 1672: «bancasse des bittes est une pidce de bois de deux pans et quart de largeur et d'un demy pan d'espaisseur; on la fortiffie de quatre grands courbatons et on la met ä proue en dedans de la galdre; les bouts des bittes dessendent ä plomb dans la galdre et sont enchassez dans cette bancasse comme le minchon de l'arbre dans l'escasse» (GNO) 0 ca 1680: «la bancasse pour soutenir les bittes » (SCH 135:20) 0 1691: « De la bancasse des bittes. C'est une piece de bois

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de chesne que l'on pose en travers dans le fond de la galere, 3 pieds au dessous de la couverte vis ä vis la latte du jouc de proue, qui sert ä porter le pied des bittes. Et come elles ont besoin d'un solide fondement, parce qu'elles regissent toutte l'oeuvre morte de la proue, on l'arreste et on la fortifle par deux courbatons de bois de chesne ä chacune de ses extremitfiz. / L'on donne ä laditte bancasse 7 pieds de longueur selon que la galere s'ouvre plus ou moins ä proue, 16 ä 18 pouces de largeur sur 5 d'epoisseur [...]. L'on fait sur cette piece deux mortoises pour y enchasser les deux tenons des pieds des bittes, et on diminue au milieu un pouce de sa largeur de chaque c6t6 pour endenter les branches des courbattons dessus. On arreste cette piece, outre les courbatons, de deux clouds ä chacune de ses e x t r e m i t y qui passent en biaisant au travers de la piece et de la fourure, et entrent dans le membre » (SCH 134B:58-59) 0 1697 Barras (39, planche) 0 1721 B6nat (330; memes mesures qu'en 1691) 0 1728 Barras (11,538™) 0 1734 Reynoir: « La bancasse des bittes est une piece posde vers la latte du joug de proüe, ä travers, en dedans de la galere, servant d'apuy aux bittes avec deux courbatons de chaque C 0 t 6 pour la fortiffier. Lad. piece a 8 pieds de long, 17 pouces de large, et 5 pouces Vi d'epaisseur [...], de bois de chesne de Provence » (6) 0 1783 EncM bancasse de bittes. H BANCASSE DU CAVALET DU CAIQUE. FIG. XX-4, XLIII-52. 1691 bancasse du cavalet du caiq (SCH 134B:294) 0 1697 Barras bancasse du cavalet (planche) 0 1721 B6nat: «les deux bancasses du cavalet du caique » (470). H BANCASSE DE LA CHAMBRE DE MIEGE. FIG. XLIII-7,79.1697 Barras: « Bancasse de la chambre de meze ou miege » (planche). II BANCASSE DE LA CHELAMIDE. 1691 bancasse de la chelamide (SCH 134B:291) 0 1721 Bdnat: «la grande bancasse qui arrete la chalamide servant & arborer l'arbre de mestre » (690quater) 0 18's. bancasse de la chalemide (SCH 136:32). 11 BANCASSE DE LA COMPAGNE. ca 1672 -> supra 0 1697 Barras: «Bancasse de la compagne est une pi£ce de bois de pin de quatorze pieds de long, neuf pouces de large sur quatre pouces d'6paisseur; on la met comme les autres par le travers de la galöre, vingt deux pieds plus ä poupe que celle de la Ste Barbe. Elle porte par ses extr6mitez sur la fourrure, oü eile est arrfitde avec deux clous ä chaque bout qui ont neuf pouces [...]. Cette bancasse sert ä former la s6paration du paillol et de la compagne et soutient la cloison qu'on y fait» (41) 0 1728 Barras (11,538™). H BANCASSE DE LA CONILLE. 1697 Barras (planche). 11 BANCASSE DE LA DOUILLE. FIG. XLIII-78. ca 1680 bancasse de la douge (SCH 135:20) 0 1691: «la bancasse de la douille [...], piece pareille ä Celles des bancasses de la separation des chambres, ä la reserve qu'elle doit £tre beaucoup plus forte, parce que l'on y arreste la Cime des gumes de la droitte et de la gauche pour les empescher d'eschaper [...]. / Elle doit dtre de bois de chesne et avoir 15 pieds de longueur, 9 pouces de largeur, sur 5 pouces d'epoisseur. On l'arreste par ses extremit6z sur les fourures [...]; on la fortifie de deux courbatons ä chacune de ses extremit^z ausquels on fait un cadeau d'un pouce [...] pour les enchasser l'un dans l'autre » (SCH 134B:76-77) 0 1697 Barras (39, planche) 0 1721 B6nat: « La bancasse de la douille [...] doit fitre de bois de ch£ne de 12 pieds de longueur, 9 pouces de largeur sur 5 d'dpaisseur » (348) 0 1728 Barras (11,538™) 0 1728 (Mars. 967:136) 0 1734 Reynoir: « La bancasse de la doiiille est une piece droite qui se pose comme Celles de la separation des chambres. Elle doit etre beaucoup plus forte ä cause du retour des cables, quand on donne fonde. Elle est fortiffide de deux courbatons de chaque cöt6. Cette piece a 13 pieds Vi de long, 9 pouces de large, et 5 pouces Vi d'epaisseur, de bois de chesne de Bourgogne » (6) 0 1783 EncM bancasse de douille. f BANCASSE DE L'ESCANDOLA 1697 Barras: «bancasse de l'escandalard est une pifece de bois de pin de douze pieds de longueur, neuf pouces de large sur quatre pouces d'ipaisseur. Elle fait la siparation de la compagne et de l'escandalard et soutient la cloison qu'on y met. Elle est placde dans l'escandalard treize pieds six pouces plus ä poupe que la compagne et mise comme les autres par le travers de la gal£re, portant sur la fourrure par ses extrdmitez» (42) 0 1728 Barras bancasse de l'escandalard (11,538"°). Ii BANCASSE DES FEVES. 1697 Barras: κ Bancasse des feves est ainsi appelfie parce qu'elle sert & former une espdce de quaisse dans laquelle on tient les ffcves [...]. Cette bancasse est composle de deux pieces de bois de pin 61oign6es l'une de l'autre d'environ deux pieds et demi; chaque pi£ce a treize pieds de long, neuf pouces de large sur quatre pouces d'öpaisseur. Elles se mettent se mesme que les autres par le travers de la gatöre, directement au milieu du creux entre le plan et la couverte, douze pieds plus ä poupe que la bancasse de la douille [...]. On ne met point de courbes ä cette bancasse, mais on la ferme par dehors de poupe et de proüe avec des planches de sapin pour former la quaisse dont j'ay parl Nie 0 1628: «trois bandes de fer pour l'esperon [rompu]» (AN, B"77:68vo) 0 1641: «pour adiouster deux bendes pour la clef de l'arbre » (AN, 8*77:153) 0 1643 Fourn: « faire garnir [le canon] de chevilles, bandes, crochets, boucles » (96) 0 1677 Dassid: «Ferremens pour dquiper l'arbre de maistre, tailles, et autres choses: une bände pour le calcet [...]; une bände pour le minchon de trois quart de pan de largeur; une bände pour mettre autour du pied de l'arbre [...]; deux bandes pour garnir les tailles du prodou; deux bandes pour garnir les deux tailles guinderesse[s] [...]. / Ferremens pour dquiper le trinquet: une bände pour le calcet [...]; une bände de demy pan de large pour le minchon [...]; deux bandes pour garnir les deux tailles du prodou; une bände pour garnir la taille d'embas; une autre bände pour les taillons d'en-haut; une bände avec son croq pour la taille de la cargue-devant» (139-40) Φ 1687 Desr: « Barres d'escoutilles sont des bandes de fer avec lesquelles on ferme les escoutilles des vaisseaux » 0 1691: «Bandes pour le courcier: 6, 25 pans, 136% [livres] [...]; bandes pour le fougon: 2, 9 pans, 93; pour id.: 2, 4 [pans], 93; bandes pour le tambouret: 4, 96 [livres]; bandes pour le michon de mestre: 1; bände pour le michon du trinquet: 1; bände pour id.: 1» (SCH 134B:300); -»apostis, chapeau, flaque, michon, surcoursie 0 1694: « La bände de fer [des ailerons] a une femelle ä chaque bout. Elle a dix pieds de longueur, 3 pouces Vi de largeur, 6 lignes d'epaisseur & son milieu, et ä Pendroit qui est vers les femelles un pouce Vi. Elle est cloude ä travers le tambouret de la galere pour rendre les deux femelles plus solides » (Mars. 967:302) 0 1697 Barras: «Bande: ce mot se donne encore ä plusieurs sortes de pieces de fer necessaires dans une galere pour lier et fortifier certaines parties » (48); « Bande de l'arbre de mestre »; « Bande de l'arbre de trinquet»; « Bande de coursier»; «Minchon ou bände de fer pour le pied de l'arbre de meistre»; «Bande de fer pour le timon»; «Bande de fer pour guerite»; «Bande pour fermer les porteaux»; «Bande de tambouret» (planches) 0 ca 1705 Fontette: « on passe au milieu de l'epron un massaprds qui a une poulie(s) de fonte et qui est fortifid(e) tout au tour par une bände de fer » (367; MMR 53) 0 1721 Bdnat: « La bände de fer [des ailerons] est cloüde dessus et ä travers le tambouret de la galere pour fitre plus solide. Elle a un femelot ä chaque bout et 8 pieds 8 pouces de longueur, 3 pouces Vi de largeur et 6 lignes d'dpaisseur ä son milieu, et i son extrdmitd 1 pouce Vi»; «Bande conduit pour le bout de la courcie au joup: 2. Ces bandes sont posdes sur le banc de la sur-courcie ä poupe et cloüdes sur le joup par une liaison. Bandes pour la courcie: 6. Ces bandes sont posdes sur la surcourcie ou aux pareles pour les tenir bien jointes »; «Bandes pour le fougon: 2. Ces bandes sont contre les bordages qui composent le fougon; autant d'en haut. Pour idem: 2. Ces bandes sont posdes contre les bordages du fougon, l'une vers la courcie, et l'autre ä la bände; autant d'en haut. Bandes pour le tambouret: 4. Ces bandes sont posdes sur les bordages du tambouret de distance en distance depuis le joup jusqu'au capion. Pour le michon de mestre: 1. Cette bande est posde au pied de l'arbre; eile envelope le michon pour le conserver. Bandes. Pour le trinquet: 1. Cette bande est posde autour de l'arbre de trinquet contre la savate, pour empdeher que l'arbre ne se fende. Bandes pour les porteaux de la compagne et du paillot: 2. Ces bandes ferment les porteaux par leur bout pointu qui entre dans un piton posd contre les batiportes, et l'autre bout, qui est courbe avec une ouverture, entre dans un autre piton posd de mdme ä l'autre batiporte, oü l'on met un cadenat»; «Bandes courbes pour les bittes: 2. Ces bandes sont posdes contre les bittes; la courbe est contre les chapeaux. Bandes pour la grande et la petite tenaille: 4. II y a deux bandes plates ä chaque tenaille; elles servent ä fortifier leurs empatures sur lesquelles on les cloiie. Bande pour la petite tenaille de l'escontre ou du

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tabernacle: idem»; «Bande pour le calcct de mestre et de trinquet. Ces bandes entourent les calcets et mfime elles se croisent environ 1 pied. Elles sont posdes au milieu des hauteurs des calcets oü elles sont bien serrdes »; «II y a ä chaque caique 5 bandes, une ä chaque bout de la bancasse ä poupe pour la mieux lier avec le dragan, deux autres sur la mdme bancasse au milieu pour la rendre plus ferme et ä pouvoir y mettre un ou deux pierriers dans le besoin. La cinqutöme bände sert ä fortifier la rode de proue, et chacune de ses branches vien(nen)t aboutir aux bouts des barganeaux » (966,F46,F47,F48,F56,F59); -» couladou,fer 4° 0 1727 Barras: « ce rang (: la surcoursie) est encore fortifi6 par dessus avec de longues pieces de fer appellfe bandes de courcie »; κ Bande du timon est une pidce de fer plat, de sept ä huit pieds de longueur, quatre ä cinq pouces de large sur trois lignes d'6paisseur. On la cloue sur l'fipaisscur extörieure du timon » (11,152,278) 0 1728: « Les bandes des calcetz [...]. Les bandes des echelles et des porteaux des chambres » (Mars. 967:219). II BANDE DE(S) SARTIES 'bände de fer qui porte des crocs, sur lesquels les sartis font dormant'. FIG. XXXIV-13, XXXVI-12, XLIV-15. 1641: « Quatorze chaisnes avec leurs bandes et ganches pour tenir les sartis de mestre, pesant chacune 20 liv. [...]. Huit chaisnes avec les bandes et gandes (sic) pour tenir les sartis dud. trinquet» (Fourn 644) > Enc 7,438b 0 1691: «L'on areste la premiere de ces tailles (: des couladoux) [...] ä la gance du sartis [...] et l'on areste la seconde de ces tailles [...] par son estrop & la ganche de la lande ou autrement de la bände des sartis» (SCH 132:18); «les bandes des sartis» (SCH 134B:318) 0 1697 Barras bände des sartys (planche) 0 1721 B6nat: « on met 2 crampons ä chaque chaine ou bände des sartis, petarras et anquis pour les tenir arrfitdes » (F56) 0 1728: « Quatorze bandes de sartis pour la mestre, pesant le tout environ quatre quintaux » (Mars. 967:218) 0 1783 EncM: « Bande de sartis: bände de fer qui porte des crocs, sur lesquels les sartis font dormant». • 2° 'morceau d'itoffe dont on borde une voile, une tente'. [dp. ca 1170 Erec 'morceau d'6toffe, de cuir, qui a plus de longueur que de largeur, dont on orne les vdtements ou dont on panse les blessures' (TLF)]. 1513: « 3 pieses de bandes pour le tandal» (B 1232:28™) 0 1521: « Plus deux cens canes de thoile pour fere les bandes et l'escale de tous les quatre voiles » (BN, fr. 3174:25; AN, Β*77:2Γ°) 0 1544: « Plus ez voylles pour y faire bandes, escalle et mantelle[t]s » (B 1260:361") 0 1677 Dassid: «Deux sa(n)gles pour la bände»; « Vingt-cinq Cannes toile riette pour faire le mantelet et la bände [du marabout] [...]. Vingt-cinq Cannes toile estoupiere pour le mantelet et la bande [du maraboutin]»; « Une piece cordage d'un pouce et demy et de quatre-vingt brasses pour faire les gourdins de la bande [de la tente]» (144,145,148) 0 1697 Barras: «Bande de la voile appellde bouline (sic: bolume)» (planche) 0 ca 1705: « pour la bande de la balume [du maraboutin] 28 aulnes toille riette, et l'on met dans cette bande une sagle d'un pouce de grosseur et peze sept livres »; « La bande de la balume est de toille riette de deux pans de large. II en faut pour la mizaine 26 aunes. On plie huit fois cette largeur, qui donne un peu moins d'un quart de pan, et l'on met dedans une sagle d'un pouce de grosseur. II en faut six livres pour la mizaine, et l'on ploye le bord du dernier fais de la voile depuis la penne iusqu'ä l'ecoute, et l'on coust la bande sur le reply de la cottonine. Cette bande sert ä fortifier la balume » (Mars. 967:329,331) 0 ca 1705 Fontette: «la bande de la voille» (363; MMR 43); «la bande de la voille du trinquet» (370; MMR 60 bende) 0 1717 Masse: « Le gourdin de la voile est ftapd au milieu de la bande de la voile » (82). H BANDE DES TIERCEROLS 'bande de ris: morceau d'dtoffe qui fortifie la partie de la voile oü l'on attache les cordages avec lesquels on en diminue la surface'. -»tiercerol 4°. • Empr. par le lat. tard. au germ. 'bindO- 'bande, ruban' (FEW 15-1,111a; les loc. manquent). Cf. au sens 1° lat. benda en 1301 (B 1936:113"°) et occ. benda en 1401, au sens 2° lat. banda en 1301 (B 1936:116), benda en 1301 (B 1936:111"), en 1318-20 (Sosson 231,233) et encore Westphal-Castelnau 133. BANDE II, s.f. 1° 'c0t6, flanc d'un navire'. ca 1320 Chiprois·. « gualldes graces et chargdes par les bandes des escus grans » (224) 0 1384: «les patesque de bende »; «la coursi£re, toutez les bandes »; « patesques de bende » (Br6ard 45,48,52) 0 1389 Mizidres: «les 6 chasteaux de la bande destre [de la net]» (1,550) 0 ca 1520 Conflans: « est besoing a la dicte nef quarante huit passe vollans de fer / tirans plombdes [...], vingt quatre au chasteau derriere, huit par bande, six au fronteau » (26-27) 0 1521: «les escoas [...], posees [...] une pour bande »; « Plus couvient poser de chacune bande deux pieses de boys nommees racynes de coursier » (BN, fr. 3174:21™,23; AN, B*77:18™,19"°) 0 1540: «Deux bastardes aux bendes de prou» (Β 1260:184™) 0 1548: «forsatz de la bande drete [...]; / bande senestre » (B 232:52-52™) 0 1555 Codignac ä Henri II: « en costoyant tantost d'une bande, tantost d'autre» (Charrifere 11,354 η.) 0 1606 Nie: «douze ä treze bancs de chaque bande ou costö» (s.v. brigandin); « falouque de cinq ä six bancs de chasque bande ou costd » (s.v. falouque) > 1628,1636 Mon

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0 ddb. 17es. Bassompierre (Lac) 0 1622 Hobier: «le pied [...] gauche [est enchaind] ä la bände droicte, et le droict ä la bände gauche» (28) > Fourn 28; «Le trinquet [...] se / met au bout de la rambade ioignant le biton de bände gauche » (35-36) > Mor 704 0 1627: «la couverte de bände droicte [...]; / la couverte de bände senestre » (AN, B677:46-46vo) 0 1636 Mon: « un cotd et bände de vaisseau » (s.v. rame) 0 1636 Cleirac: «au grand hunier quatre [haubans] par bände » (31) 0 1641: «les cinq costieres par bände » (Fourn 643) > Enc 7,438a 1643 Fourn: « quarante rangs de rame de chaque bände » (43) 0 1660 Luppd: « passasmes entre l'isle et lesdicts esceuils, les laissant par bände droite »; «laissasmes Tunys ä bände droite» (110,111) 0 1677 Dassid: «Deux pieces pavezades [...] pour les bandes et rembades» (150) 0 1678 Guillet: «Bande signifie un cötd [...], le cötd et le flanc d'un vaisseau» > 1690 Fur (> Basn) /' Ozan 234 0 1691: «II y en a unze (: pieds droits de la coursie) de la bände senestre et 10 de la bände droitte»; «en cas que l'on mette l'arbre [de trinquet] de l'autre bände» (SCH 134B:108,168) φ 1692 Villette: «Les vents estoient ä la bände de l'esft]» (130) 0 1697 Barras: «on met en mesme temps le timon ä la bände » (15) 0 ca 1705 Fontette: « La cargue faisant force sur la bossette, eile reste en bände, et l'on l'amarre sans peine » (368) 0 1717 Masse: «II faut observer de ne point mettre du lest n'y (sie) des boulets ä la bände des escouets»; «Tun [des caps de poste] ä la bände / droite, et l'autre ä la bände senestre [...]. Les couffes oü sont les hardes des matelots, on les met aussy ä la bände »; « ä la bände droite ou bien ä la bände senestre» (7,15-16,145) 0 1734 Reynoir: «planches, qui [...] forment un courroir aux bandes de la galere, de chaque cötd [...]. Batayoles de la bände » (12) 0 1757 Marteilhe: « pour les soldats et mariniers, il rdgne une espdee de galerie qu'on nomme la bände, tout le long de la galore, ä droite et ä gauche. Cette bände ou galerie est dlevde au niveau du coursier; eile est large de deux pieds tout le long au bout des bancs. Les soldats et mariniers s'y logent et ne peuvent se coucher, mais se tiennent assis sur leur paquet de hardes, fort incommoddment» (264) φ « 1773 Bourdd (FEW) 0 1783 EncM. 11 Ä LA BANDE 1° 'sur le cötd; penchd d'un cötd (notamment pour le cardnage)'. 1636: « des Espagnols qui ont mis pied ä terre audit lieu [...] pour raccommoder leurs galores, lesquelles ont dtd vues ä la bande au nombre de trois ou quatre» (Jal s.v. ä la bande) 0 1686 Barras: « Galere ä la bande, e'est ä dire couchde ou renversde sur le cötd qui panche plus ou moins d'un cötd que de l'autre, soit qu'on la mette ä dessein ä la bande pour radouber ou pour spalmer, soit que cela arrive par la force du vent ou de la mer, ou par sa propre charge mal disposde » (269) 0 1691 Ozan: « Le vaisseau ά la bande est celuy qui est couchd sur le cötd » (266) 0 ca 1705 Fontette: « On met aussy deux anquis de la galere qui soutient au milieu de l'arbre de celle qui est ä la bande pour la relever plus facillement» (379; MMR 76) 0 dp. 1762 Acad (FEW). H Ä LA BANDE 2° 'sur le bord du navire'. 1717 Masse: «pour qu'il (: le cap servant de trinque) n'empesphat point de voguer, ni ä coucher les soldats ä la bande » (135) 0 1757 Marteilhe: «si quelqu'un de ladite chiourme est obligd d'aller ä l'apostis ou bord de la galdre pour y faire ses ndcessitds naturelles, il est obligd de crier 'ä la bande', et / il n'y peut aller que l'argousin ou pertuisanier prdposd ä la garde de la chiourme ne lui en ait donnd la permission par un cri de 'va'» (287-88) 0 1773 Bourdd: «Tout le monde ä la bande, ä tribord! C'est un commandement pour faire passer tout l'dquipage du cötd indiqud, sur le bord du vaisseau, dans les haubans, toutes les vergues, pour qu'ils crient ensemble ä chaque coup de sifflet 'vive le roi!'» > 1783 EncM. II ALLER Ä LA BANDE 's'incliner sur un des cötds'. 1691: « Le principal usage de ces boutasses est de soutenir la galere lorsqu'elle va ä la bande en naviguant» (SCH 134B:86). H DONNER Ä LA BANDE 'faire pencher d'un cötd (pour le cardnage)'. 1661: «deux petaras servant pour donner ä la bande » (ms. Troyes). II DONNER DE LA BANDE 'pencher d'un cötd; s'incliner du cötd opposd ä celui oü le vent trappe obliquement ses voiles' (* att. gal.). 1616-20 Aubignd (DDM) 0 1783 EncM 0 dp. 1812 Boiste (FEW). H DONNER LA BANDE 'pencher d'un cötfi' (* att. gal.). 1773 Bourdd: «Bande, donner la bande. Un vaisseau donne la bande quand il incline sur le C 0 t 6 , en portant trop de voiles, ou lorsque le vent est trfes fort; c'est toujours une marque, quand la bande est forte, que le vaisseau n'a pas assez de stabilit6 » 0 >-» 1932 Acad (FEW). H DONNER LA/UNE DEMI-BANDE 'faire pencher ä moitid d'un cöt6' (* att. gal.). 1773 Bourdd -1932 Acad donner la demi-bande (FEW) 0 1783 EncM donner une demi-bande. H METTRE Ä LA BANDE, tr. (aussi intr. et pron.) 'mettre sur le cöt6 (pour le cardnage)', dp. 1643 Fourn: «mettre ä la bande, c'est faire pancher un vaisseau sur un costd, pour nettoyer l'autre » (2) > BN, fr. 19110:451 / Rieh / Robbe 45 / Fur (s.v. bande) > Basn; «commengans ä se mettre ä la bande pour donner le suif» (294) 0 1672: «en cas que quelque galdre fust obligde pendant le combat de se retirer pour mettre ä la bande » (Jal s.v. mettre) 0 1680 Duquesne: «j'ay mis ά la bande pour nettoyer nos

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vaisseaux »; « Nous y avons mis les vaisseaux de l'escadre ü la bände, nettoyd et frotti de suif deux ou trois planches » (Jal s.v. mettre) 0 1686 Barras: « Galßre en quille [...]. On le dit aussi de celle qu'on a mis ά la bände pour la visiter et voir si la quille est arqu6e et tombe » (280) 0 1690 Fur (s.v. bande) > Basn 0 1691 Ozan (234) 0 1694 Corn (s.v. bande) 0 1697 Barras: « Apres avoir mis la galere ä la bande, on fait bruler du brusc sur tout le bordage exterieur » (76) 0 1717 Masse: « vous allez metre la galfere ä la bande pour la frotter [...]; on ne met pas suffisamment ά la bande pour aprehender pour le canon du coursier »; « vous mettez vötre galere ä la bande en faisant passer toute la chiourme du costd que vous voulez mettre vötre galfere, et si la chiourme ne suffit pas pour la mettre assez, vous vous faites coniller quelques rames de la proüe »; «II faut prendre garde toutes / les fois que vous mettez vötre galere ά la bande, que l'eau de la mer ne monte jamais sur l'apostis, si ce n'est un peu sur le milieu de la galore »; «II faut pour cela mettre vötre galore ä la bande avec vötre chiourme autant qu'il le faut pour bien boucher lesd. trous » (99,100,115-16,133) 0 1727: «l'on mit ά la bande » (Zysberg 339). f METTRE LE TIMON Ä LA BANDE 'mettre le timon entiferement d'un bord'. 1727 Barras: «Mettre le timon ά la bande, c'est pousser l'orgeau soit ä droite soit ά gauche autant qu'il est possible, jusques i ce que la tfite de l'orgeau touche le bandin » (11,279, ds GNO s.v. timon). f TOMBER A LA BANDE 'pencher d'un cöt6' (* att. gal.). 1736 Aubin + 1751 Enc (FEW). • 2° 'inclinaison latdrale (d'un navire)' (* att. gal.). 1773 Bourdd 1° donner la bande 0 1783 EncM: «Bande, inclinaison du vaisseau sur un des cötds, lorsqu'il est sous voile, dans une route oblique; ou mfime dans les ports et rades, lorsqu'il y a plus de poids d'un cötd que de l'autre, ou qu'il a un faux cöt6. Ce vaisseau donne beaucoup de bande: cela se dit quand il incline fort sur le cöt6, en portant trop de voile, ou lorsque le vent est tr6s-fort». • 1° (par ext. > 2°) est venu d'abord (14es.) de l'it. banda (15cs. Pulci, GDLI), puis de l'occ. banda 'cöt6 (d'un navire)' (1336 lat. + occ. banda, BdR, 391E, n° 10:148 A ) < 'troupe, parti' < goth. bandwa (FEW 15-1,55a; ä la bande 2°, aller ä la bande et donner ä la bande manquent). BANDELIN - bandin II. BANDER I, v. I" tr. 'lier et serrer avec une bande'. [dp. ca 1170 Erec (TLF)]. 1510: «toille [...] ä bander les bannieres» (B 2551:160"°) 0 1534 Rab 1.23: « bendoit le gouvernail» (1,94) 0 1636 Cleirac: « deux poulies bandies de fer » (40) 0 1636 Mon: « Nervins, grosses cordes atachdes au tour des voiles pour les bander» 0 1643 Fourn: « si elles (: les voiles) sont trop bandies » (531) 0 ca 1672: « On bande la teste des coulcets (: calcets) avec une bande de fer » (GNO s.v. causset) 0 1687 Desr: « Bander une voile, c'est coudre des queüilles de toiles de travers ou diagonalement pour les faire durer plus Iong-tems » > Ozan 318 > Corn. • 2° tr./intr. '(se) tendre fortement, rider'. [dp. fin 12es. Bdroul (TLF)]. 1630 Bouchard: «Charguer: bander» (101) 0 1643 Fourn: «Ces aubans tiennent toujour» le grand mast bande sur l'arriere »; «les voiles bandent davantage » (32,530) 0 ca 1672: « Quand on veut bander la tente, on casse le palanc ä proue, et l'escontre resiste ä l'effort de ce palancq [...]; quand la voille est ä la droite on bande les sartis de la senestre » (GNO); « on les bande (: les sarties) autant qu'on peut subrevent» (GNO s.v. renverser); «II faut aussi du menu cordage [...] pour les cargue bas, qui servent ä bien bender la tente en bas pour la pluie » (GNO s.c. cargue bas) > Mars. 967:215 bander ύ 1678 Guillet: « Amurer est manoeuvrer, bander et roidir quatre cordages appellds couets » > Fur > Corn / Basn; « en halant ou bandant le cable par le moyen du cabestan » (s.v. ancre); « on hale sur les couets, c'est-ä-dire, on les bande » (s.v. couöt) > Fur > Basn; « Haler, c'est p6ser de toute sa force sur un cable ou sur une manoeuvre, pour la bander et roidir » > Fur (> Basn) / Corn 0 1680 Pom: « hisser la voile, la bander» (233) 0 ca 1685: «quand la voille est ä la droitte, on bande les sartis ä la senestre» (Mars. 967:186) 0 1690 Fur: «Bander, se dit aussi des choses qu'on tire avec violence. Bander la corde d'une grue, d'un capestan [...]. La corde de ce bateau ne bande pas » > Basn 0 1691: « on le fait bien bander avec le palan» (SCH 132:121); «L'on tire un cordeau bien bande de l'extremitd de la rode de poupe ä la rode de proue » (SCH 134B:21) 0 1721 B6nat: «[Les couladoux] servent ä faire bander les sartis » (820) 0 1728: «Un palant pour tirer la tende ä proue afin qu'elle soit bien bendte » (Mars. 967:215) φ 1783 EncM: «bander les sartis». • De bande I (FEW 15-1,113a, germ. »BINDÖ-). BANDER II, v.intr. 's'incliner d'un cöt6, aller ä la bande' (* att. gal.). 17es. "Explication": «Le navire bande sur ses voiles ou il ne porte pas bien sa voile, c'est-ä-dire qu'il

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penche fort quand il est ä la voile ou qu'il a le vent de bouline; on dit alors 'ce navire cargue trop ou est trop sur le cost6'» (Jal s.v. 2. carguer). • De - bände II (FEW 15-l,55a, goth. BANDWA). BANDEROLE, s.f. 'bande d'etoffe, petite bannifire flottante'. • BANDEROLE, [dp. 1542,1543 Amadis: banderolle (de lance) (RF 32,16; FEW: err. 1541)]. 1546 Palmerin d'Olive: «la banderole d'un navire » (RF 32,16) 0 1564 Th: «Banderolle, c'est une petite bandiere et baniere telle qu'on porte au bout d'une lance ou qu'on met au hault des arbres d'un navire. Aucunes disent bannerolle » > Dup > Nie > Cotgr / Mon / Oud (1660 banerole) > Duez 0 1566 Belleau, Lärmes·. «bandiere et banderolles·» (11,71) Φ 1604 Brantöme banderolle (IV,149) 0 1628,1636 Mon: «une petite banderole, montrant le vant qui regne » (s.v. boussole) 0 1630 Bouchard: « gaillardets [...]: ce sont petites banderolles » (90) 0 1641: « Vingt-cinq banderolles de taffetas pour mettre le long en long des fierets (: filarets), ä 24 pans chacune, ayant neuf pans de long et huict de large, chacune [...] avec les quesnes de treillis, la soye et la fa$on » (Fourn 647) > Enc 7,440a 0 1643 Fourn: « en Alexandrie [...] la sentinelle qui est sur une haute montagne oppos6e au Phare a des banderolles de deux sortes, les unes taill6es en flamme pour signal des galeres, et les autres quarries, pour les vaisseaux ronds » (54) 0 1647 Cleirac: « Gonfanons et banderoles, ä double et simple queüe, sont attachez par les traversans aux cornes et bout des vergues, au haut du perroquet, et sous la hune» (72) 0 1678 Guillet -> flamme 0 1721 Bönat: « Banderoles. Elles sont au nombre de seze ä la droite, autant ä la gauche de la galere, posdes par le bout de leur hastes qui entrent dans deux anneaux ä per de fer, comme ceux des penneaux, au bout et ä cötd de chaque bataillole. Ces banderoles sont de deux fa^ons: une partie est semie de fleur[s] de Iis, et l'autre n'a qu'un chifre au milieu et quelque fleur de Iis »; « Banderoles de la bande de damas, de 21 pouces de largeur. Proportions: envergure ä l'haste: 5 pieds 6 pouces; longueur ou batant: 7 pieds » (886,928) 0 1728: «On met encore une banderole dessus la penne de mestre et un[e] dessus celle de trinquet» (Mars. 967:216) 0 [1757 Marteilhe: err. banderole pour -» tenderole], * BANNEROLLE. [15es. -1637 ban(n)erol(l)e (Gdf, Gay, FEW)]. 1494: « estandars, banerolles, et aut[res] paremens d'une nef» (NGN) 0 1564 etc. -»banderole. • < it. banderuola (non mar. dp. 1618, GDLI, DELI), dim. de bandiera, -»bandiere (FEW 15-1,55b, goth. BANDWA). Ban(n)erol(l)e montre l'infl. de banmere au moment d'un premier emprunt. Cf. en 1270, ä Naples, lat. baneriola (Del Giudice 7). BANDEROLLE -> banderole. BANDIERE, s.f. 'pavilion'. Cf. -» bannifre. 1477-81: « bandieres et artillerie desd. carvelles » (B 2550:62™) 0 1496 Charles VIII: « deux navires legiers aux bandieres de Savoye» (Dupont 445) 0 1512: «une bandiere neufve» (B 1232:11™) 0 1513: «qatre bandieres aux armes du roy de Franse » (B 1232:20™) 0 ca 1520 Conflans: « se nulle (: 'aueune') desd. naulx avoit besoing de secours de galleres, tirera ung coup d'artillerie et arborera une bandiere en pouppe par deux foys » (42) 0 1538 V6ga: « ä l'entr6e du port saluasmes, dressans voz bandieres, sire » (342) 0 1545: «Sept bandieres de toille avec les armes du Roy» (B 1260:267™) 0 1548: «La caysse des bandieres» (B 232:51™) 0 1551 De Selve ä Henri II [Venise]: « Ces sgrs ont donnd le baston et ia bendUre du cappitaine ginöral de mer au magnifique Stephano Tiepolo» (Charriöre 11,145) 0 1551: «Trente une bandiere my parties de taffetas blanc et noir »; « Quatorze bandieres [...] de tafetais blanc, turquin et jaulne dont y en a une de toilhe» (B 236:148™, 167") 0 1558: «caisse de bandiere et caisse de medecine»; «Taste de la bandiere» (B 233:497™,503) 0 1566 Belleau, Lärmes (11,71) 0 1586: «bandieres, flames, guillardds» (Mireur 626) 0 1604 Brantöme: « s'estant mis au large de la mer et arbord la bandiire du rachaptement, ainsi qu'il estoit sur le marchd » (11,51; mfime forme IV,155 et V,234) 0 1616 Lupp6: « Quant la guallere rdalle voudra partyr du port ou plage oü eile se truvera [...], eile arborera une bandyere ou flame au bout de l'entenne »; « L^rsque la riallc naviguanl de iour voudra faire voille et monstre une foys une bandyere auprfes du fanal, cela signyfye qu'il faut fere le marabout; sy deus, qu'il le faut fere avec le tercerol; sy trois, c'est la mezane, et sy catre, le tr6au »; « S'il arrive qu'on(s) combatte quelque vaisseau ennemy, soudain qu'on(s) verra que la r6allc arborera une ban/dyere rouge sur la flesche derritre les fanals, toutes les gualleres cesseront de tirer; car ce sera un signe que le vaisseau c'est rendu » (181,183,187-88) 0 1622 Hobier: « Pour les paremens [...]; ceux qui se mettent au dessus des arbres, soit de maistre ou de trinquet, s'appellent bandieres, dans lesquelles sont les armes du souverain; et en leur lieu se mettent quelquefois les gaillardets, qui sont beaueoup plus grands et descendent plus bas [...]. Au derriere de la pouppe y a

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trois bandieres, et de chacun costd le long de l'aposty quinze, toutes soustenucs de leuis bastons » (57) > Mor 704 / Fourn 28 / Dassi6 116 > Ozan 292 > Basn > Tr6v «· EncS 0 1630 Bouchard: « Seize bandieres de chasque cost6, et une en pouppe avec sa flamme: Ton les met sur la poustice (: l'apostis) lorsque les galeres vont en parade. A celle de poupe sont les armoiries du general» (90) 0 1641: «Deux bandieres, sijavoir une pour mettre sur la mestre avec les armes de France, et l'autre sur le triquet avec les armes du capitaine [...]. Une bandiere de poupe avec les armes du general» (Fourn 647) > Enc 7,440a 0 1649: «six bandieres pour les tentes » (Aries 667:147) 0 1660 Luppi: « La capitane et nos autres guallüres myre[n]t leurs bandyeres croyant qu'il nous reconnoitret ausy»; «L'autre [...] fist un salve de mosqueterye, mit ces bandyeres, et tira encor troys coups de canon ä la balle »; «Ii (: l'argousin) a en charge les bandydres et ornemans de la guallfere » (80,104,170) 0 1661: « bandiere de mestre avec son aste et pomme » (ms. Troyes; id. au trinquet) 0 1677 Dassiö: « Sept autres astes pour les bandieres de maistre, trinquet et peneaux »; « Deux bandieres de sarge d'escop pour la maistre et trinquet tirans cinq Cannes et demies » (150) 0 ca 1680: « La bandiere ou gaillardet de mestre » (SCH 135:28) 0 1682 Exercice: « Faites monter un homme en haut pour mettre les bandieres! » (17) 0 1690 Passebon: « Bandiires de maistre et de trinquet» 0 1691: « 2 bandieres de serge d'escotte fleurdelis6es avec leurs escussons, que l'on arbore au hault des arbres en arrivant en quelque port ou des jours de feste ou de rejouissance: 1 aulne Vi de hauteur, [longueur] 5 aulnes, 10 aulnes dans les deux, [doublure] 2 aulnes Vi de serge d'escot bleue pour les escussons, [garniture] 2 aulnes de toile de lin pour les guaisnes, 2 pieces de burateau aurore pour les fleurs de lys, 2 onces de soye rouge [...]; 1 bandiere de burateau rouge pour le caiq: 7 pieds de hauteur, 9 pieds 'Λ, 8 aulnes, Ά d'aulne de fil de lin pour la guaine, Ά de livre de fil rouge [...]» (SCH 132:172-73) 0 1694 M6nage (s.v. banniere) 0 1697 Barras: «On dit et on ecrit banniere en fran^ois, mais les matelots prononcent tous bandiere » (49) 0 1716: « aste de bandiere » (Mars. 967:200) 0 1717 Masse: « Aux lattes de la chambre de proüe l'on y peut attacher Taste garnie de sa bandiere pour mettre ä l'arbre de trinquet» (17) 0 1728: « Les banieres dittes ä present bandieres sont au nombre de deux, une pour le haut du calcet de l'arbre de mestre, et l'autre pour le trinquet. Elles sont faites en forme de flames et attachdes A un baton qu'on appelle aste, qui a une pome au bout» (Mars. 967:216) 0 1729: « Mariniere, mettez les bandieres de mestre et trinquet! » (Mars. 967:287) 0 1740 Acad -1798 Acad ('quelquefois') (FEW) 0 1783 EncM: «Bandiere (M6diterran6e), mot formi de celui de banniere par corruption. On lui fait signifier pavilion mal-ä-propos». H BANDlfeRE DE MESTRE. 1661,1677, etc. -» supra. t BANDIERE DE PARTANCE. 1616 Luppd: « que ceus quy en auront la permission (: de descendre en terre) prenne[n]t bien guarde de ce rdambarquer dilligemmant, soudain qu'ils verront metre la bandyere de partence ou tirer un coup de canon, sur peyne ä ceus quy demeureront d'an estre severement punys comme dezerteurs du service » (180) 0 dp. 1690 (FEW 15-1,47b) 0 1691: «1 bandiere de partance de toile blanche, que l'on arbore au bout de la penne de mestre, dans laquelle est peinte la sainte Vierge: 3 [fez], / [longueur] 2 aulnes, [aunage] 6 aulnes, [garniture] 1 aulne de toile de lin bleue pour la guaine, 1 quarteron de fil» (SCH 132:172-73) 0 ca 1705 Fontette: «Le general fait tirer un coup de canon pour faire embarquer tous les equipages et mettre la bandiere de partance & la penne de mestre » (392; MMR 109 bandiere de partence). U B A N D O R E DE POUPE. 1630,1641 - supra. H BANDlfeRE DE SAINTE BARBE. 1682 Exercice: « Le g Oud ( > Duez) / Mor 703 / Dassid 115-16 (+ 128; > Enc) > Ozan 292 > Corn / Basn > Trdv ~ 1855 Besch, 1867 Lar, 1928 Lar (vieilli, FEW); «les bandins et bandinets» (planche) > Mor 701 / Dassid 132 0 1630 Bouchard: «Le grand bandin » (85) 0 ca 1680: «Les grands bandins de la poupe [...] sont de bois de sapin, de 20 pieds de longueur et 13 poulces de large sur 3 poulces et demy d'dpesseur » (SCH 135:15) 0 1682 D'Ortiöres: « Les rondaches qui se placent sur les bandins » -»rondache 0 1691: « Des grands bandins de la poupe. II y a une de ces pieces de chaque cötd de la poupe, posde sur les pieds droits et enchassdfc] par une mortoise dans le tenon de la teste desdits pieds droits, sur lesquels eile est posde de plat 3" 0 1727 Barras -»palan 0 1728 grands bandins de poupe; « Grands bandins des aisles de poupe, est une piece de bois [...] posde de plat, enchassde sur l'extremitd des pieds droitz au derriere de la poupe et qui fait toute la hauteur des aisles de la poupe en forme de parapet»; « Longueur des bandins 30 pans » (Mars. 967:136,148,155) 0 18's. grand bandin (SCH 136:36) 0 1734 Reynoir: « Les pieds droits de la poupe [...], servant ä suporter les grands bandins [...]. Les bandins de poupe sont des pieces un peu courbdes, posdes de plat et enchassdcs sur les cxtremitdz des pieds droits, sortant en dehors de la poupe de 7 pieds. Elles sont soutenues par une figure et un montant posds en dehors de la galere. Ces bandins ont 23 pieds de long, 14 pouces de large et 8 pouces V4 d'epaisseur, de bois de sapin de Dauphind » (10) 0 1783 EncM: « bandelins (sic) ou bandins de poupe [...]. II paroit que ces pidces servent ä soutenir les plates-formes qui prennent le mfime nom » (s.v. bandin). • 2° 'sorte de banc ou de plateforme aux deux espales'. 11 BANDINS DE L'ESPALE. ca 1672: « bandins sont des tables qu'on met sur les costez de la pouppe sur lesquels les volontaires couchent» (GNO) 0 ca 1680: « Les tables des deux bandins de l'espalle [...] sont de bois de noyer, de 9 pieds de longueur et de 13 poulces de large sur un poulce Ά d'epesseur » (SCH 135:26) 0 1697 Barras: « La balustrade des espales se met sous les bandins »; « Bandin de l'espale est une espdce de banc dlevd sur le bord de chaque espale [...]. On les fait de bois de noyer. lis ont chacun environ neuf pieds de long, treize pouces de large, sur seize lignes d'dpaisseur. Ces bandins servent de sieges pendant le jour et de lit la nuit. lis ont par dehors une balustrade qui sert de garde fou ou de parapet»; « crochet des bandins de l'espale » (37,49, planche) 0 1721 Bdnat -» 3° 1783 EncM: « bandins de l'espale,

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double plate-forme avec balustres, pratiquie ä l'espale aux deux cötds de la galire, et saillante en partie en-dehors. Au mouillage celle de tribord sert de lit de camp aux soldats de garde. A la mer, eile sert de logement au cöme; celle de babord est occupde par le pilote ». • 3° 'chacune des pidces de fer fixies sur les bandins et formant une balustrade qui soutient les bandinets'. f BANDIN DE FER. FIG. VI-7, XLIII-29. 1558: «garide et bandins ferris» (B 233:497™) 0 1691: «Des bandins de fer. Ce sont des pieces de fer coudies dont une partie qui est platte porte sur les bandins, et l'autre qui est fa$onnie en forme de balustrade demeure debout pour porter les bandinets qui servent d'apuy aux guerites [...]. II y en a 12 de chaque cöti mis en distances egales» (SCH 134B:125) 0 1697 Barras: « Balustre de fer ou bandin defer» -»balustre; «Bandin de fer pour guerite » (planche) 0 1721 Binat: « Les bandins de fer [...]. On n'en met plus ä prfcsent et les chassis avec les vitres sont plus commodes et font / un meilleur effet»; « Des 48 bandins, il y en a 30 qui sont posis sur les grands bandins qui forment la poupe, 15 de chaque cöti, et les deux bandinets sont posis sur leur bout d'en haut. Les 18 autres bandins sont posies au nombre de 9 de chaque cöti aux bandins des espales, 7 ä chacun des grands et 2 aux petits » (379-80,F56) 0 1728: « bandins defer ou bandinetz» (Mars. 967:136). • 4* IT BANDINS DE GUERITE 'bandinets de guirite'. 1728: « Grands bandins de poupe [...], bandins de gueritte » (Mars. 967:136). • Wartburg le considire comme un dir. de -»bände I (FEW 15-1,112b, germ. *BINDÖ-; ne connait que 1°); il est pourtant plus indiqui d'y voir le sens de 'cöti', c'est-ä-dire -» bände II (goth. bandwa). Limiti clairement au Midi (mais non attesti en occitan), ce mot y est prob, un empr. ä l'it. bandino (1574 Piombino 9,10). BANDINE -> bandinet. BANDINET, s.m. 1° 'longue piice de bois posie sur les bandins de fer et servant de fondement aux guirites'. 1 BANDINET DE GUßRITE. FIG. VI-6, VII-5, XLII,31. 1622 Hobier: «Au dessus des bandins sont attachees / des verges de fer de la grosseur d'un poulce, lesquelles courbees et sortans d'environ un pan pour eslargir la poupe, regoivent les deux bandinets, sur Iesquels sont les arseaux ou guerites qui se vont inserer dans la flesche, qui [...] porte au dessus une figure en relief qui regarde vers la proue [...] et Γ ε ς ο ϊ Ι ä l'extremitfi les armes du Roy, comme chacun des bandinets Celles du capitaine » (32-33) > Mor 703 / Dassid 129 (-> 1677); «les bandins et bandinets» (planche) > Mor 701 / Dassii 132 0 ca 1672: « Les bandinets sont des pieces de bois aussy longues que les bandins, dans Iesquels les fers sont enchassez pour porter le berceau » (GNO) 0 1677 Dassii: « Sur les bandins on met encore 24 pieces de fer, de la / grosseur d'un pouce, lesquelles sont courbies et sortent environ un pan pour eslargir la poupe, et servent ä soütenir les bandinets » (128-29; en partie < Hobier) 0 ca 1680: «les bandinets, ou pied d'estail desd. guerittes » (SCH 135:23) 0 1691: « bandins de fer [...] sont des pieces de fer coudies dont une partie qui est platte porte sur les bandins, et l'autre qui est fa;onnie en forme de balustrade demeure debout pour porter les bandinets qui servent d'apuy aux guerites »; « Des bandinets de guerite. On appelle ces pieces bandinets de guerite, parce qu'elles sont posies au dessus des bandins -dont elles ont la mime longueur- et servent ä porter le pied des guerites. Elles sont posies sur la teste des bandins de fer, qui passent au travers et qui sont goupillies dessus. L'on pousse dehors une moulure de long en long pour l'ornement de la poupe. Elles doivent itre de bois de faulz de 22 pieds de longueur, sur 3 pouces en quarrt. Ces pieces sont aresties aux tenailles par 4 arboutans de fer, dont les deux extremitiz sont coudies et passent d'un cöti au travers du bandinet et sont rivdes dessous, et entrent de l'autre dans les jambes des tenailles. II y a ä la teste de chaque bandinet ä poupe un anneau qui sert ä porter un escusson des ciffres du Roy. II y a aussy ä 2 pieds Vi de la teste desdits bandinets en dedans 2 ganches, dont les pieds passent au travers et sont riviz dessus, / qui servent ä arreter le couronnement. L'on fait dans lesdits bandinets deux trous aupres de la tenaille de poupe, qui servent ä arreter le pied des chandeliers qui portent la portuguette» (SCH 134B:125,126-27) 0 1697 Barras: «Ces balustres [de fer] portent le petit bandinet qui soutient les guerites »; bandinet des guerites (37,49); « bandinet de gueritte »; « bandinet de bois »; « bandinet de poupe » (planches) 0 1721 Binat: « Les bandinets de guerite. Ce sont des pieces posies sur les pointes des bandinets de fer pour servir de fondement et de pied d'estail aux guerites; ils ont la mime longueur des grands bandinets et sont en forme de corniche aux extrimitez des bandinets de fer; ces pieces doivent itre de bois de faux de 22 pieds de longueur et 3 pouces en quarri » (380); crochet 0 1727 Barras: «Bandinets: sapin. Guerites: aube ou noyer» (11,163) 0 1728: «Bandinetz, ormes ou noyers, sont posez sur les pointes des bandinets de fer pour servir de fondement et de pied d'estail aux

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BANNIERE

guerites » (Mars. 967:149); -»3° 0 18' s. bandini (SCH 136:149) 0 1734 Reynoir: « Les bandmets sont pos6s un pied 4 pouces au dessus du grand bandin, sur la mdme ligne, et de chaque cöt6 de la poupe. Iis sont soutenus par des pieds et balustrade de fer [...]. Lesd. pieces ont 23 pieds de long, 6 pouces de large et 2 pouces Vi d'epaisseur, de bois de sapin de Dauphin6» (10) 0 1783 EncM: «Bandinets, diminutif de bandins. Ce mot prend aussi les deux acceptions. Comme plate-forme, c'est la continuation des bandins, qui se prolongent ä angle droit, jusqu'au-dessus du jour (: joug) de poupe. Iis se replient sur eux-m£mes par une brisure, pour laisser libre l'entrie de la ga!6re, lorsqu'elle est au mouillage ». • 2" 'bandin de bois'. Cf. bandin II, 1°. 1721 B6nat ^ 1°. • 3° 11 B A N D I N E T DE FER. Cf. bandin II, 3°. 1630 Bouchard: « L e petit bandinet de fer » (85) 0 1721 Binat -»1° 0 1728: « bandins defer ou bandinetz »; «Bandinets defer, sont des pieces de fer posies sur les grands bandins de chaque cot6z, faisant une saillie en forme de balustrade, portant sur ses bouts les bandinets de bois servant de fondemens et de pied d'estail aux guerittes »; « Les bandinets de fer de pouppe » (Mars. 967:136,148,219); -» Γ . •

Dim. de - bandin II (manque F E W 15-1,55a, goth. B A N D W A , resp. 15-1,112b, germ. »BINDÖ-).

BANDOLIERE, BANDOLLIERE, BANDOÜILLIERE

bandouüere.

BANDOULIERE, s.f. 'bände de cuir passant de l'dpaule gauche sous le bras droit et servant pour y suspendre un mousquet'. • B A N D O L l f e R E . [ca 1600 (Gay)]. 1641: «cent mousquets avec leurs bandollieres» (Fourn 647) > Enc 7,440a bandolieres 0 1642: « Deux cents cinquante bandollieres » (Fourn 655) 0 1643 Fourn bandoliere (137) φ 1649 bandolliere (Arles 667:147) φ 1660 Luppd: « mosquetayres [...] qui s^avent bien canarder et vuyder diligemment une bandolfyere» (162) Φ 1661: «huitante bandollieres garnies chascune de leurs cargues » (ms. Troyes) 0 1677 Dassi6 bandoliere (92,154) 0 1680 D'Ortiöres bandoliere (113vo). + B A N D O U L l f e R E . [1586-1798 Acad (FEW); 1678 Gaya, Tratte des armes: « La bandouliire est un petit magasin portatif qui contient toutes les munitions dont un soldat peut avoir besoin. La largeur ordinaire de son cuir est de 4 pouces et la longueur de 2 pieds; il n'y a pas de bandouliire qui ne soit garnie d'une douzaine de petitz coffins que nous appelons communiment charges, et d'une bourse de peau de mouton. Les coffres servent ä mettre la poudre et la bourse ä garder les bales » (Gay)]. 1636 Cleirac: « Les charges faites comme Celles des bandoulieres des mousquetaires, afin de mettre la poudre par mesure, et prestement, sont nommies gargousses ou cartouches» (43) 0 1643 Fourn: «Bandoulieres ä 15 livres la douzaine » (136) 0 1678 Guillet bandoüilliere (s.v. capitaine d'armes) 0 1728: « Cent douze mousquetz et cent bandoulieres » (Mars. 967:216) 1783 EncM bandoulliire. • < cat. bandolero (ca 1500, DEC s.v. ban) < bandoler 'bandit (qui porte la bandouli£re)', qui remonte ä banda '6charpe' < goth. bandwa 'itendard' ( F E W 15-1,55b; le type en ο manque). BANDOULLIERE - bandouüere. BANDYERE bandiire. BANEROLLE -. banderole. BANG -» banc. BANIERE banniire. BANIOU, BANNE - bagne. BANNEROLLE -» banderole. BANNIERE, s.f. 'pavilion de navire'. Cf. -» bandiere. ca 1210 Villehardouin: « furent drecies les banieres et Ii confanon es chastials des nis » (62) 0 1213 Fet des Romains: « s i empeint ses nes en mer atot une des banieres » (586) 0 1216 Clari: «leur banieres mises haut as castiaus des nes » (13) 0 1218-43 Novare: « Celuy chey en la mer quy portoit la baniere » (97; Chiprois 131) 0 ca 1225 Guill. le Marichal: baniere -»gonfanon 0 1298 bannieres et panonceaux (Chazelas 1,115) 0 ca 1320 Chiprois: « e t porterent sur gall6es deux banieres de Pize et de Veneise» (149) 0 1337: « deux bannieres des armez d'Escoce pour mettre en la dicte galie » (Chazelas 11,11); «toutes les baniires et pennonceaux» (Delisle 1871:158) 0 1339: «pour 40 bannieres de cendal des armes de France pour les 40 gal6es» (Delisle 1871:228) 0 1341: «tous les autres bannieres et pennonceaux» (Chazelas 1,160) 0 1355: « 3 banieres et un bauchaint» (Chazelas 11,145) 0 1371 banniere (Chazelas 1,231) 0 1374: « banieres, panons et autres choses neccessaires pour le fait de m e r » (Delisle 1874:523) 0 1383: « 6 dousaines de banieres, c'est a savoir 3 dousaines et demie de sendal et de bature et 2 dousaines et demye de sarge et de cousture, armoiees des armez du roy [...], des armes de monseigneur le connestable et de(s) monseigneur l'admiral» (Chazelas 11,170) 0 1384: « 6 dousaines de baniires pour ycelles distribuer ou navire » (Brdard 23) 0 1385 baniere (Chazelas 1,282) 0 1385: «baniires de sarges» (Br6ard 139) 0 1392-93 Melusine: « L ä veissiez bannieres, pennons et estendars sur les vaisseaux au vent» (84) 0 1406-09 Boucicaut: « et bailla

BANNIERE

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BANNIERE

la baniere de Nostre Dame [...] a porter en cellui voyage » (138) 0 1441: «il a mis au dessus du mast de la grande nave de mondit seigneur (: le due de Bourgogne) une baniere armoye[e] des armes de tous les pays de mondit seigneur » (Degryse 229 n. 5) 0 1477-81: « pour l'achat de chanvre, quantit6 de taffetas et autres draps de soye pris en Avignon pour faire les bannieres desd. carvelles » (B 2550:61) 0 1495-96 Villeneuve: «et arbordrent quantity de banniires et estendars d'ung coust6 et d'autre» (395a) 0 1510: « bannieres [...] desd. galleres »; « quatre pieces de toille perce de Lyon [pour les] bannieres desd. galleres »: «pour avoir faict et peinct trente deux bannieres de toille perce aux armes du Roy» (Β 2551:159,159™, 162™) 0 ca 1520 Conflans: «les bannieres du mast»; «le cappitaine general des galleres, qui ordinairement peult porter la banniere a poupe et le fanal de nuyt» (28,40) 0 1525: «Banieres et enseignes» (BN, Clairambault 325:9402; AN, X1A8621:207 bannieres) 0 1535 Vandenesse: «Sa Majestd arriva avec troys cens voyles [...], toutes les banniires desploydes, et sur sa galfere la banniire principale estoit le Crucefix» (111) 0 1545: « Quinze bannieres de taffetas [...]; quinze bannieres de toille bleu » (B 1260:441) 0 1553 La Garde ä Henri II: «qu'ils arborassent seulement vostre banniire » (Charrifere 11,271 n.) 0 1627: «La banniere de taffetas bleu oü sont les armes de M. le general [...] de dix pans de long et une canne de large [...]. Le galliardet ou banniere du trinquet [...]; / filoselle rouge pour faire les cordons desdictes bannieres » (AN, Bfr77:44v°-45) 0 1636 Cleirac: «il y a diverses bannieres ou enseignes: banniere de combat, banniere de partance, banniere de conseil, banniere de paix, banniere d'aide pour d'assistance, banniere de la nation, banniere royale» (51) 0 ca 1672: «on la connoist (: la patronne) par une banniere quarrde qu'elle porte ä l'arbre de maistre » (GNO s.v. patronne) 0 1678 Guillet: « Banniire est le pavilion d'un vaisseau. On ne se sert de ce mot sur les vaisseaux du roi que pour dire, mettre le perroquet en banniire ou bien pour specifier les bätimens des diverses nations, qui portent chacune leur pavilion particulier pour se distinguer. Les vaisseaux de la banniire de France; les vaisseaux de la banniire de Venise. Encore cette expression n'est que parmi les Levantins, et on dit pavilion de France, pavilion de Venise » > Fur > Basn 0 1686 Barras: « Gal£re ordinaire [...]; eile ne porte [...] aueune marque de commandement, mais seulement une banniire au haut des mats pour marquer la nation. Les banieres des galores de France sont rouges sem6es de lys d'or» (278) 0 1697 Barras: «pavezades, banieres, flammes»; «On dit et on ecrit banniere en frangois, mais les matelots prononcent tous bartdiere [...]. Les bannieres se font de serge d'escop rouge »; «flames, bannieres»·, «banniere de Ste Barbe» (22,49,50,planche) 0 1727 Barras: «quelques matelots donnent i ces flames le nom de banniire, terme qui n'est plus en usage que pour les confr6ries » (11,499, ds GNO) 0 1728: « astes de banniere »; « Les banieres dittes ä present bandieres sont au nombre de deux, une pour le haut du calcet de l'arbre de mestre, et l'autre pour le trinquet. Elles sont faites en forme de flames et attachdes ä un baton qu'on appelle aste, qui a une pome au bout» (Mars. 967:213,216) 0 «-• 1762 Acad (FEW). H BANNI&RH DE CAIQUE / DE CANOT. 1721 Bdnat: « Baniire de caique et de canot. Ces banifcres sont de burateau rouge avec des fleurs de Iis de burateau aurore. On les met lorsque le caique et le canot ont arbord et qui (: qu'ils) vont ä rame ou ä voile »; « Pour les banieres de caique et de canot: burateau rouge: 12 aunes [pour grosse gal.], 8 aunes [pour gal. ord.]; toile de lin bleue pour la garnir: 1 aune, 3/< aune; soye pour la coudre: 2 onces, 1 once Ά; burateau aurore pour 30 fleur de lys des plus petites: 5 aunes, 20 fleur de lys: 4 aunes; fil de lin pour poser les fleur de lys: 2 onces, 2 onces. Proportions: envergure: 6 pieds; batant: 9 pieds les quatre toiles » (884,925). H BANNI&RE DE MESTRE. FIG. V-5.1697 Barras banniere de meistre (planche) 0 1721 Bdnat: « Pour les baniires de l'arbre de mestre de serge d'escot ou de serge imperiale: serge d'escot: 12 aunes [pour grosse gal.], 9 aunes [pour gal. ord.], ou serge imperiale: 16, 12 aunes; / cadis bleu pour l'dcusson: 1 aune Vi, 1 Vi; burateau aurore pour 56 fleur de lys, savoir 40 moyenes et 16 petites: 22 aunes [pour grosse gal.], 28 moyenes et 16 petites: 16 aunes [pour gal. ord.]; toile de lin bleue pour la gaine: 2 aunes, 1 Vi; soye pour les coudre: 4 onces, 3; fil de lin pour idem. Proportions: envergure ä l'haste: 9 pieds 9 pouces, 7 pieds; batant: 24 pieds 9 pouces, 18 pieds 9 pouces » (900-01). H BANNIERE DE MESTRE ET DE TRINQUET. 1686-87; « Dorer et peindre une banniire de damas, pour mestre ou trinquet, pour la r6ale, chacune 45 livres » (Masson 216) ö 1721 B6nat: «Les banieres de serge d'escot de la mestre et du trinquet des galeres extraordinaires ne se mettent guere dans le temps de la navigation, mais plutöt quand on entre dans un port. II y a deux matelots qui montent l'un au calcet de mestre, l'autre ä celui du trinquet. Alors ils tirent chacun en haut la baniere par le moyen d'une sagle que l'on atache ä leurs hastes pour les mettre dans la petugue, qui est un anneau ou bände de fer de deux pouces de large avec une charnifcre pour l'ouvrir et la fermer. Elle tient au calcet ä 3 pouces du bout et vis-ä-vis un trou qui est au milieu / des deux boutons oü entre la pointe de l'haste pour fitre plus ferme »; «Baniire de mestre et trinquet. Proportions: longueur: gal. extraordinaire]: mestre 24 pi. 3 po., trinquet

ΒANNIERE

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BANQUETTE

21 pi.; gal. ord.: mestre 18 pi, trinquet 14 pi.; hauteur: 9 pi. 3 po., 7 pi., 8 pi., 5 pi. 7 po.; serge d'escot 3 rouge: 12 aunes, 8, 8, 6; / burateau aurore pour les fleur de lys: 1 aune, 3A, A; toile de lin pour les gaines: 2 aunes, VA, 1Ά, 1Ά; fil de lin pour coudre les banieres: % aune, Vi, Ά, Vr, soye pour coudre et pour les fleur de lys: VA aune, 1, 1, %» (871-72,904-05); -> gaillardet, haste. IT BANNlfeRE DE PARTANCE 'pavilion qu'on met ä la poupe pour que l'dquipage s'embarque'. 1636 Cleirac banniere de partance (51) 0 1678 Guillet: «Banniire de parlance est le pavilion que l'on met ä la pouppe, pour faire signal ä l'dquipage qui est i terre de venir ä bord pour appareiller» > Fur ( > Basn) / Ozan 314 / Corn 0 1697 Barras banniere de partance (planche) 0 « 1803 (FEW). 1 BANNlfeRE DE POUPE. 1643 Fourn: «ils brulerent sa banniere de poupe » (295). 1Γ BANNI&RE DE TRINQUET. FIG. V-7. 1697 Barras banniere de trinquet (planche) 0 1721 Bdnat: « Pour les baniires du trinquet de serge d'escot ou de serge imperiale: serge d'escot: 8 aunes [pour grosse gal.], 6 aunes [pour gal. ord.], ou serge imperiale: 10 aunes %, 8; cadis bleu pour l'dcusson: 1 aune, toile de lin bleue pour la gaine: 1 aune lA, VA·, burateau aurore pour 40 fleur de lys, savoir 24 moyenes et 16 petites: 15 aunes, pour 20 moyenes et 16 petites: 13 aunes; soye pour les coudre: 3 onces, 2; / fil de lin pour idem: 6 onces, 4 » (903-04). It BANNlisRE ROYALE. -»rial. • < 'enseigne', prob. < "endroit oü la banniere dtait plantde en signe juridique du ban' < ban 'proclamation, etc.' < frq. *ban (FEW 15-1,47a; ne donne des loc. que banniire de partance). Cf. en 1270, ä Naples, lat. banneria, baneria (Del Giudice 7). Voir aussi -» bandiäre. BANQ -»banc. BANQAITE -> banquette. BANQUADE banc. BANQUETE banquette.

bancade. BANQUASSE

bancasse. BANQUE -.

BANQUETTE, s.f. 'planche de bois parallele au banc, placde entre le banc et la pddagne, un peu plus bas que celle-ci*. FIG. 1-20, IX-6, XI-3, XV-7, XLIII-59. • BANCQUETE. 1521: « Plus fault 48 bancquetes, qui est une planche ou ilz reposent l'aultre pied en vogant» (BN, fr. 3174:24"°; AN, Β'ΊΐαΐΤ bancquettes). • BANCQUETTE. 1521 -» bancquete 0 1547-50 Stolonomie·. «Le bois de quarante huict bancz et quarante huict bancquettes qui sont pour les deux costdz d'une galere » (7"°) 0 1628: « pour une bancquette neuve payd 3 [livres]» (AN, 8*77:71). • BANQAITE. 1512: « 48 bans, 48 banqaites » (B 1232:6") 0 1513 (B 1232:28). • BANQUETE. 1503: «61 banquetes » (BdR, 373E, n° 73) 0 1512 (B 1232:6™,8"°) 0 1513 (B 1232:28) 0 1551 (B 232:110™) 0 1697 Barras: «Banquete est une planche de bois de sapin toute droite et unie; on la met au dessus de la couverte entre le ban et la pedagne. C'est une espdce de plancher qui έΐένε les formats au dessus du pont, oü ils mettent les pieds en voguant et sur quoi ils se reldvent aprds avoir tombd en arridre. La banquete leur sert aussi de lit quand ils peuvent dormir. II y en a une dans chaque banc, de sept pieds de long, dix sept pouces de large sur deux pouces et demi d'epaisseur. Ele apuye d'un bout sur le rez de courcid et de l'autre sur la corde; quand Tun et l'autre se trouve trop bas, on y ajoute une traverse de bois afin d'dlever les banquetes ä la hauteur ndcessaire, ce qui arrive presque toujours, exceptd aux trois bancs de poupe et de proue oü la corde se trouve assez dlevde » (49) 0 1721 Bdnat (405,513). • BANQUETTE. 1370: «six cens de clous pour banquettes [...] de ladicte gallde» (BN, fr. 27340, "Cormeilles", n° 14) 0 1388: «clou de banquette» (Chazelas 11,188) 0 1557 (B 245:260™) 0 1558 (B 233:441™,497") 0 1622 Hobier: «les bancqs, et au dessous la banquette » (28); banquette (planche) > Mor 702 / Dassid 132 0 1628: «4 banquettes [...] ä 30 s. piece» (AN, 8*77:73) 0 1630 Bouchard: «Les banquettes [...] pour posqr les pieds des formats» (87) 0 1640 Oud: «Banchetta [...]: c'est aussi l'ais oü la churme appuye le pied en voguant, banquette » 0 ca 1660: « en montant de la banquette sur la pedaigne » (AN, B^^OS™) Ö 1677 Dassid: «les banquettes qui servent ä mettre les pieds des forfats lors qu'ils rament [...] sont de sept pieds de long, de 18 pouces de large et de deux d'dpaisseur; on y met encore les pedaignes qui servent ä mesme fin que les banquettes » (126; cf. -» 1783) 0 1680 D'Ortidres (79vo) 0 ca 1680 (SCH 135:18) 0 1691: « Des banquettes. Ce sont des planches de sapin de la m£me longueur que les bancs, c'est ä dire de 7 pieds lA de longueur, de 17 pouces de largeur, sur un pouce Vi d'epoisseur, que l'on pose par une de leurs extremitdz ä la hauteur du raiz de courcier, oü elles sont soutenues par un bastet au deffaut du rebord que l'on laissoit autrefois audit raiz de courcier. Elles sont soutenues ä l'autre extremitd par un petit filarest de 3 pouces de hauteur sur 2 pouces de largeur, qui porte de long en long sur la corde et qui est appuyd contre les potances [...]. / Cette piece sert ä mettre le premier pied des forijats en voguant, quand ils veulent se relever apres dtre tombdz sur le banc. Elle sert aussy ä les coucher

BANQUETTE

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BAQUENAS

la nuict» (SCH 134B:157-58) 0 1717 Masse: « Aux espalies [...] quatre [barils] sous la banquette, qu'il faut coucher de plat [...]; aux conilles quatre sous la banquette et huit dans les bacqualars des conilles » (27; Mars. 967:438 « quatre sous le banq et huit sous les banquettes ») 0 1728: « Embarquement des pierriers. On en place deux, un ä chaquc banc des espales / sous la banquette, contre le courcier (: la coursie), pour s'en servir ä la traverse de la poupe» (Mars. 967:173-74) 0 18's. (SCH 136:38) 1734 Reynoir: «Les banquettes [...] servent de lit au marinier de rame et au voguavant, et de marchepied aux for;ats. Elles ont 7 pieds de long, 17 pouces de large, et un pouce et demy d'epaisseur, de bois de sapin» (11) 0 1757 Marteilhe: «On comprendra peut-6tre que les rameurs dans leur banc et le reste de l'dquipage ont toujours les pieds dans l'eau. Je dis que non, car dans chaque banc il y a ce qu'on appelle une banquette, qui est une planche qui s'öte quand on veut, 61ev6e d'un pied, si bien que l'eau qui entre et sort sur le tillac passe sous cette banquette »; « Les vogue-avant [...] se couchent mieux, ayant la banquette pour eux, qui est le marche-pied du banc, de la largeur de deux pieds, et assez longue pour s'y coucher de son long » (264,294) 0 1783 EncM: critique la confusion ds Dassi6 (-» 1677) entre la banquette et la p6dagne. • Dans tous les cas (m£me au 14° s., Clos des gal6es) empr. ä l'occ. banqueta (cf. FEW; en 1336 « bancetas [sic] de pin », BdR, 391E, n° 10:B; -» embanquer), dim. de -» banc (FEW 15-1,59a, germ. «BANK; sens manque). Cf. l'it. banchetta (1574 Piombino 9™,10,o,12,o,15; 1614 Pantera). BANS pi. -»banc. BAPTfiME, s.m. 'c£r6monie pendant laquelle on b6nit un navire et lui donne son nom'. 1630 Bouchard: « Treize galeres en France, qui portent toutes le nom de leur capitaine, encore qu'elles en ayent un particulier qu'on leur a don6 au batesme » (94) 0 1887 Bescherelle (NGN). • < 'baptfime chrdtien', empr. au lat. chrit. baptisma 'ablution, lavage rituel' (FEW 1,241a; sens manque). BAPTIMANS pi. -» bätiment. BAPTISER, v.tr. "b6nir un navire et lui donner son nom'. 1622 Hobier: «la galaire estant en cet estat en terre, peu plus ou moins advancfe pour l'oeuvre morte, elle s'avalle dans l'eau avec assez de difficulti et de peril, apres y avoir auparavant est6 dit une Messe, et ύοηηέ / le nom par un parain et une maraine, qu'ils disent baptiser» (20-21) 1630 Bouchard: «L'on baptise les galeres et l'on dit la messe dedans devant que de les mettre en mer» (94) 0 1687 Desr: «Baptiser un vaisseau, c'est le benir avant qu'on le mette & l'eau » > Ozan 238 / Corn >-> Basn, Aubin 0 1697 Barras: « Baptiser, en terme de galere, est une ceremonie ecclesiastique qu'on pratique avant que de metre le batiment ä l'eau. La veille de cette ceremonie on orne la galere avec des flames, bannieres, pavesades, pavilions, palmes et lauriers; on met une croix de laurier au dessus de la poupe et une autre ä proüe ä l'extremiti de l'eperon. Le jour de la ceremonie on dresse un autel dans la poupe sur lequel on dit une messe du St Esprit. Autrefois l'aumosnier de la galere mesme disoit cette messe, mais cela a changi depuis que Mrs de la Mission de France ont eü la direction des aumosniers. Apr6s avoir donn6 au batiment le nom d'une sainte -c'est ordinairement celuy de la maraine-, on fait la benediction de cette maniere: Verset: 'Adjutorium nostrum in nomine Domini'. Reponse: 'Qui fecit coelum et terram'. V: 'Dominus vobiscum'. R: 'Et cum spiritu tuo'. 'Oremus. Propitiare, Domine, suplicationibus nostris, et benedic t navem istam dextere tua sancta, et omnes qui in ea vehentur [...]'. L'aumosnier s'en va ensuitte sur le courcie de poupe i proufi et fait le tour de la galere sur le couroir en faisant l'aspersion ä droite et i gauche avec de l'eau benite et recitant des prieres. M. le Prince de Vaudemont, passant i Marseille en 1698, voulut voir cette ceremonie sur la galere Valeur, dont il fut le parrain et Mme la Princesse de Vaudemont la marraine. Ce Prince nomma le batiment St Charles·, il fit de grandes Iiberalitez aux violons, aux haut-bois et ä la chiourme » (50) 0 1783 EncM. • < 'conf6rer le baptSme chrfitien', empr. au lat. chr6t. baptizare (FEW 1,242a; sens spic. manque) < gr. baptizein. Cf. 1539 Valbelle: « fu varado la grosso galero [...], et la fes batigar lo conte de Tendo et la molher de monsr le president dit monsr de Senas, et Ii impauseron en nom Sanct Juhan del Conestable » (352). BAQALAS, BAQUALAS

baccalas.

BAQUENAS, s.m. 'tempfite, orage*. 1130-45 Wace, N.-Dame: «Li vent vint a la nef devant / Ο torment et baquenas grant» (GdfC s.v.

BAQUENAS

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BARAQUE

bacchanal; var. dans une copie du 14® s. Ce mot n'appartient sürement pas au vocabulaire de Wace, cf, Monfrin 449 n. 10) 0 1306-09 Joinville: « fu si grant baquenas en la mer devant Damiete, que il y ot bien douze vins vessiaus [...] brisiez et perduz» (120). • Empr. au lat. bacchanälem, acc. de bacchanälis 'tumulte, grand bruit' (etymon manque FEW 1,199a) < Bacchus 'Dieu du vin\ BAQUET, s.m. 'petit cuvier ä bords bas'. [dp. 1300 (TLF)]. 1697 Barras: «Baquet, esp6ce de petit cuvier rond qui a les bords fort bas, dans lequel Ie major-d'homme met les rations de l'equipage pour les distribuer aux escoiiades. Les matelots l'appellent tinasse. II y a aussi des baquets pour donner le vin, qui ont les bords plus elevez; les matelots les nomment tinaux. On embarque en galere plusieurs autres baquets pour l'aiguade, soit pour le service de la poupe » (33). • Dim. de bac 'cuve' < lat. pop. *baccus, m. de bacca (FEW 1,198a). BARAL, s.m. 'petit baril'. [1323 -16's. barrau(t); 1445 - 16e s. barral; 16" s. -1771 Tr6v. barrault; 1501 -1611 Cotgr barrot; 1550 berraulx pi. (FEW; cf. Gdf)]. 1525: «vingt quatre baralz a tenir eaue» (BN, Clairambault 325:9400) 0 1539: « Quatrevingtz et quinze baralz ä tenir eau » (B 1260:93"°). • D'un type *barrale, ddr. de *bairile, -» baril (FEW 22-2,114b,117a; forme baral manque avec ce sens; ä mettre 1,255b sq. * BARR A, ä biffer 1,331, frq. *BERA), qu'on trouve dans le Midi, d'oü il est pass6 en ancien frangais. Nos deux attestations sont des occitanismes. BARAQUE, s.f. 'construction de planches servant d'abri, de boutique'. 1443: « pour faire clarete et lumiere en soutte en la nave et es barracques en terre » (ms. Lille) 0 dp. 150106 Auton: « Les Genevois bruslerent leurs loges et barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerem » (Gdf, TLF) 0 1688 Ordonnance du 3 fdvr.: « Les femmes de mauvaise vie qui seront trouvfies dans quelques baroques des for9ats»; Ordonnance du 25 oct.: «S.M. fait trös-expresses d6fenses aux argousins de mettre aucuns formats et Turcs serruriers en baraque, ä peine de rdpondre en leur propre de tous les vols qui se feront dans la ville » (Masson 305,304) 0 1695: « Tous les autres Turcs et formats qui ont des ndgoces et qui sont en barraque paraissent bien portans» (Zysberg 124) 0 1697 Barras: « Baraque, est une petite hüte de bois ou une espece de boutique mobile que les forsats font sur le port de Marseille, laquelle est appuyde par devant sur le quay et par derriere sur des pilotis, en sorte que le fond de la baraque ou son plancher se trouve au dessus de la surface de l'eau, pour ne pas diminuer la largeur du quay qui n'est deja que trop Stroit. II y a environ dix de ces baroques au devant de chaque galere, qui bordent toute la longueur du port, exceptd dans l'endroit des palissades qu'on laisse toujours libres pour le commerce et pour l'abord des petits / batimens. Les forests qui ont quelque metier ou qui negotient ocupent ces barques et y debitent leurs merchandises; ils n'y demeurent que le jour. Iis y sont enchainez comme ils seroient en galere. Le devant des baroques ne se ferme point et doit estre toujours ouvert, afin qu'on puisse voir ce qui s'y passe » (50-51) 0 1701 Forville: «[les pdcheurs, qui les ont incendifees, doivent Stre condamndes] ä payer lesdittes barraques, car il n'est pas juste que / les formats les perdent» (Zysberg 140-41) 0 1704: « On a permis de tout temps aux femmes des forgats de travailler au-devant des baroques de leur man » (Zysberg 160) 0 1705 Jean-Baptiste Chabert: «[les baraques, plus de 300 ä ce moment-lä (Zysberg 1989:360) sont] toutes indgales en hauteur, largeur et profondeur, et construites avec tant d'espargne et un aussi mauvais goust, que cet establissement d6pare entiferement ce port [de Marseille] en cachant tout ce qu'il a de plus beau, qui sont les poupes des galores [...]. L'on ne s^auroit y approcher sans rdpugnance, car m£me bien des estrangers n'osent en approcher et particuli6rement le [beau] sexe, qui ne vont point achetter des marchandises des forjats par la malpropretd desdites baraques [...]. [II faudrait 6difier, i ses frais] au bord du quay, directement en face des poupes des galferes, de nouvelles barraques ou loges pour les for;ats, toutes d'un mesme ordre ou eimdtrie » (Zysberg 141) 0 1706: «il y a un nombre de Turcs qui sortent journellement de la manufacture, et servent de crocheteurs dans la ville, et conservent mesme leurs barraques sur le port» (Zysberg 145) 0 1708 Bion: «Iis y ont (: ä Marseille) des baraques sur le port, oü ils travaillent, et oü ils vendent toutes sortes de marchandises » (72) 0 1709: «tous les jours, la moiti6 de chaque chiourme va en ville (: Dunkerque) ou dans leurs baraques prendre l'air » (Zysberg 1989:362) 0 1757 Marteilhe: «II y en a plusieurs parmi la chiourme qui savent des m6tiers et qui les apprennent ä d'autres, comme tailleur, cordonnier, perruquier, graveur, horloger, etc. Ceux-lä sont heureux en comparaison de ceux qui ne savent que brocher, car dans l'hiver, lorsque les gal£res sont

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d6sarm6es, on leur permet de dresser de petites baroques de planches sur le quai du port, chacun vis-ä-vis de sa galore. L'argousin les y enchalne tous les matins, et au soir il les renchaine dans la galore »; « On voit done le long du quai, oü sont les galores, une longue rang6e de ces baroques avec deux, trois ou quatre galöriens dans chacune, exergant chacun leur mdtier ou leur Industrie pour gagner quelques sols. Je dis 'Industrie', car il y en a qui ne s'occupent qu'ä dire ce qu'on appelle 'la bonne aventure' ou ä tirer l'horoscope. D'autres vont plus loin, et contrefont les magiciens pour faire trouver les choses perdues ou vol6es, et toute leur magie consiste dans leur Industrie »; «II y a aussi dans ces baroques des joueurs de gibeci£re, de faux joueurs ä la jarreti£re, des escamoteurs qui, priant les passants de leur changer un 6cu, en touchant leur petite monnaie la leur enlfevent ou escamotent sans qu'ils s'en apergoivent le moins du monde [...]. II y a aussi des 6crivains, les meilleurs notaires du monde pour faire de faux testaments, de fausses attestations, de fausses lettres de manage [...]. / Les gens de mötier qui travaillent dans ces baroques ne sont pas moins fripons. Le tailleur vole l'6toffe; le cordonnier fait des souliers dont la semelle, au lieu de cuir, est une petite planche de bois qu'il couvre d'une peau de stockfish coll6e par-dessus [...]. II y a aussi beaucoup de Turcs dans ces baroques, mais qui n'y travaillent pas, ils n'y font que ndgorier. Les uns font les fripiers, les autres vendent du caf6, de l'eau-de-vie et semblables choses. Mais tous en g6n6ral sont grands reo61eurs de toutes sortes de vols, et s'ils y sont d6couverts, ils en sont quittes pour rendre» (296,297,299-300). • Prob, par l'interm. de l'occitan (1381 lat. baraca) du cat. barraca 'petite construction primitive servant d'abri' (1249 lat. barraqua ä Valence), d'origine incertaine, peut-fitre (moz)arabe (DEC) ou prgromane (TLF); on pense ä *barra 'barre transversale' (FEW 1,260b) ou ä un pr6roman ibirique *barrum 'argile' (BW, TLF). BARATEAU

burateau. BARAl/X pi. -» barreau. BARBAYER - barbeyer.

BARBE. Cf. aussi -»sainte-barbe. BARBE, s.f. 1* 'poil du menton et des joues'. Cf. -» barberot, barbier. H EN BARBE DE GAT / CHAT '(ancres posies) des deux C0t6s latdrales'. ca 1672: « Quand le vent est un peu fort et qu'on veut empescher que [...] Ia proue n'aille ny ä droite ny ä gauche, on donne fonde & deux fers en barbe de chat» (GNO) > Mars. 967:177-78 en barbe de gat (cf. -» escranqud) 0 1697 Barras: « Les matelots, au lieu de dire afourcher, disent mouitler en barbe de gat» (15) 0 1717 Masse: « Je supose de donner le proiiil sur une jsle le long d'une coste par le Nord; il faut que mon fer ou ancre soit etendu sur le Sud, et je me trouve ormis6 Nord et Sud. Si je donne mon proiiil i l'Est, il faut alonger mon fer ou ancre par l'Oüest, et je me trouve encore οπηιζέ Est et Oüest. Cctte maniere de s'ormizer s'apelle en barbe de chat, ού vötre galore tourne toüjours la proüe au vent» (106; Mars. 967:484: «en barbe de chat, barbe de gat»; « supos6 que vous soyez ormisd en barbe de chat ayant le prouil ä terre » (108; Mars. 967:485 en barbe de gat) 0 1773 Bourdi: « Affourcher en patte-d'oie, e'est jetter trois ancres [...]; e'est aussi ce qu'on appelle en barbe-de-chat» 0 1812-1842 Mozin: « mouiller en barbe » (FEW) 0 1848 Jal -1874 Lar: « mouiller en barbe de chat» (FEW). • 2* 'cordage attachd ä l'ancre'. 1691: «[Les bittons i serper] servent [...] & amarer la barbe dont on saisit la sigalle du fer lorsqu'il vient sur l'eau » (SCH 134B:145) f BARBE D'ARGANEAU. 1691: «Γοη fait un trou ä l'arganeau au dessous de la poulie, dans lequel passe un petit cordage nomm6 la barbe d'argueneau, qui sert ä saisir la sigalle du fer quand on le veut mettre dedans» (SCH 134B:185) Φ 1697 Barras: «Barbe de l'arganeau est un vieux cordage qui a douze pieds de long, deux pouces et demi de circonf6rence. On passe ce cap dans le bout de l'arganeau de serper, ού il est arr£t6 par un bouton ou noeud. II sert ä abattre le fer quand on serpe aprfes avoir pass6 l'autre bout de cordage dans la cigale, ce qui empSche l'ancre de sortir de l'arganeau et qui facilite son entr6e dans la conille » (51) 0 ca 1705 Fontette: «lors qu'on veut abattre le fer dans la galere, on passe dans la cigale la barbe de l'arganeau et on oste celle du biton, et la Cime de barbe vient touraer ä la gume derriere l'arganneau pour empecher que l'arganneau ne sorte de sa caisse avant que le fer ne soit abattu. La barbe de l'arganneau est comme celle du bitton: eile a une cime amarr6e(s) ä l'arganneau, qui passe dans un trou au dessous de la poulie de fonte » (376; manque MMR) 0 1783 EncM: «Barbe d'arganneau [...], cordage passant par un trou pratiqu6 ä l'arganneau. II fait l'office de la bosse debout, ou bosse de bossoir ». IF BARBE DU ΒΓΓΤΟΝ. 1697 Barras: « Barbe du bitton de serper est un autre cordage de quatorze pieds de longueur, deux pouces et demi de circonference. On le tient attachd au bitton. II sert ä amarrer l'ancre lorsqu'elle est en son lieu» (51) 0 ca 1705 Fontette: «Quand on serpe si tost que la cigalle touche

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l'arganeau, le coniller passe la barbe du biton, qui a 3 brasses de longueur et 3 pouces de grosseur, et un bout amarrö au biton, et l'autre se passe dans la cigalle et serre l'anneau de l'ancre contre le biton et tourne tant qu'il y a de Cime et la tient ä la main » (375; MMR 70 barbe du bitton) 0 1783 EncM: «Barbe de bitons [...], cordage amarr6 par une de ses extr6mit6s au biton de la conille, et dont le garant sert ä saisir les pattes de l'ancre, pour aider ä la faire entrer». H Ä LA BARBE, ca 1705 Fontette: « On tient encore le fer ä la barbe pour sortir plus dilligemment de son poste, pour eviter aussy les abordages ou pour d'autres occasions oü il n'y a pas de temps ä perdre » (376; manque MMR). • 3* 'petit cordage qui embrasse le mantenen pour tenir la rame horizontale et prfite'. 1697 Barras: «Barbe. On donne ce nom ä divers petits cordages. Celui qui sert ä tenir les rames ä la barbe est de ce nombre. II y en a un attachd en double ä chaque banc. On passe le doublin de ce cap au mantenen de la rame, ce qui la tient parallele ä la surface de la mer, toute prete ä voguer en cas de besoin, et c'est ce qu'on appelle tenir les rames ä la barbe-, quand on craint la surprise on les tient de cette maniere» (51) 0 1727 Barras: «Barbe est un petit cordage fait d'une trenelle de quatre filets; il n'a qu'un pied de longueur. On l'attache en double ä la t6te du banc et l'on passe dans ce double le mantenen d'une rame, ce qui la tient ä niveau et toute prete, car on n'a qu'ä depasser cette barbe lorsqu'on veut voguer » (11,182™). Κ Ä LA BARBE. FIG. XIV-1. ca 1672: « Si on ne veut ramer que dans une demie heure ou dans un certain temps, on laissera tomber la rame jsuques ä la hauteur d'un petit cordage qui est attach6 aux bancs, et c'est ce qu'on appelle mettre le ren ou la rame ä la barbe » (GNO s.v. rem 2°) 0 1682 Exercice: « faites mettre le rem ä la barbe!» (9) 0 1697 Barras -» supra 0 ca 1705 Fontette: « pour retenir les rames ä la barbe on passe le bout de la rame dans un petit cordage qui est ä la teste du banc » (390; MMR 104) 0 1721 B6nat: « Mettre les rames ä la barbe. Quand on dit: 'ä la barbe!', les genous des rames doivent 6tre paralleles aux bancs de la galere; il y a un cordage qui est atachö ä chaque banc que l'on apelle merlin, d'un demi pouce de grosseur et 1 pied 6 pouces de longueur, avec une gance oü les maintenens ou les bouts des rames entrent pour les tenir ä igale distance des bancs lorsque l'on fait quartier pour faire reposer la chiourme par un temps calme » (578) 0 1727 Barras: « Rame ä la barbe et rame ä la main, sont des manieres de tenir les rames plus prfites ä voguer que quand elles sont fourneldes [...]; on [...] met [...] les rames ä la barbe » (II,182vo) 0 1729: « Rem ä la barbe, est lors qu'on veut faire cesser de voguer pour peu de temps » (Mars. 967:315. Le reste est identique ä B6nat 1721) 0 1783 EncM: «lou rem ά la barbe! [...], commandement de placer les avirons dans une situation horizontale, pour ßtre prßt ä voguer au premier ordre, parce qu'alors il n'y a plus qu'ä les laisser tomber jusqu'ä ce qu'ils puissent frapper l'eau, au lieu qu'avant l'exdcution du commandement, la pale 6toit έίενέε, et le giron abaissfi dans la galfere ». • 4° H BARBE DE LA MESTRE 'cordage avec lequel on lie le car de mestre ä l'arbre de trinquet par une mer agitde'. 1697 Barras: «Barbe de la mestre. C'est un cap avec lequel on lie le quart de mestre ä l'arbre de trinquet pour empecher l'antenne de jouer lorsqu'elle est en son lieu et que la mer est agit6e. On dit debarbe la mestre pour dire delie la barbe. C'est un cordage goudronnfi de 16 pieds de long et de 2 po[uces] 3 [lignes] de circonference » (51). • 1° < lat. barba (FEW 1,243b,246b; sens 2° ä 4° non pr6cis6s); 2° et 3° sont des sens anal., ä cause du bout effild de ce cordage, et sont pass6s par l'occ. barba 'bosse' < 'barbe'. Gat < occ. gat 'chat' < lat. cattus (cf. FEW 2-1,519b, oü la loc. de 1° manque dgalement). BARBEGER, BARBEIER -* barbeyer. BARBEREAU -> barberot. BARBEROT, s.m. 'gar^on barbier'. 1512: «Deux petites casses pour le barberot» (B 1487:66; Β 1232:11 barbier) 0 1549 Ordonnance: «Le barbier 6 1. 15 s. Le barberot 45 s.» (BN, fr. 18153:63; Fourn 314; Isambert XIII,72) 0 1570 Forbin (11) 0 1586: « A huict proviers (: prouiers), y compris leur (?) barberot [...], deux escuz pour chascung d'eulx par chascung mois » (Mireur 624) 0 d6b. 17es. "Noms des vents" [Malte]: « 1 sous-argousin, 1 barberote » (Jal s.v. gens) 0 1616 Lupp6 -» barbier 0 1622 Hobier: «le bar/berot qui fait le poil aux for$ats » (52-53 > Mor 559 / Fourn 113 / Dassi6 116 barbot (sie) > Enc > EncM / Besch 0 1630 Bouchard: « Un barbier: a 6 escus. Son barberot (: salaire non mentionni)» (92) 0 1640,1663 Oud (ft. < Hobier ?): « Barberotto: un barberot, un compagnon barbier » > 1660 Duez 0 1657 (BN, fr. 21432:218™) 0 1677 Dassii: « barberot ou ayde Chirurgien» (176) 0 1697 Barras: «Barberot est un format qui fait l'office de gar^on Chirurgien. On choisit parmi les autres celui qui est plus propre ä cet employ, pour soulager le Chirurgien dans les

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fonctions auprds des malades ou des blessez. Un habile Chirurgien ne laisse toutefois rien faire d'essentiel au barberot: si le premier veut bien faire son devoir, il sera present ä tout, particulierement ä l'egard de la composition des remedes et la distribution de la viande aux convalescens; il evitera par ce moyen bien des beveues et des friponeries» (52) 0 1717 Masse: « Α la chambre de proud, le barbereau et le mousse pour le cordage» (19; Mars. 967:433 barberot) 0 1727 Barras: «L'aumonier et le Chirurgien se tiennent dans le scandalard, le frater et le barberot dans la chambre de proud, pour avoir soin des blessds» (II,386bis) 0 1757 Marteilhe -» aumönier. • De -»barbier (FEW 1,247a, BARBA; cf. argot des bagnes 'format chargd de raser les autres f o n t s ' , 1855 Besch 'mauvais barbier' > 1867 Lar). Barberote (Malte) est soit une erreur, soit une alt. italianisante (cf. pilota > pilote)·, cf. barbierotto (1574 Piombino 28",29; manque ds les diet.). BARBEROTE -> barberot. BARBETA, BARBETE

barbette.

BARBETTE, s.f. 1* 'cordage servant ä retenir une partie du mät ou de l'antenne (?)'. 1384: « Pour la migenne (: 'mät de misaine d'une galdre'): Premierement. D'ostes pouppes: une [...], Item de barbettes qui ont servi et sont süffisantes: 2 » (Brdard 46). • 2° 'bosse d'embarcation; palan servant ä hisser l'esquif ä bord'. • BARBETA 1540: «la barbeta de l'esquifo» (B 1260:144"). • BARBETE. 1512: «la barbete de l'esquif» (B 1232:10") 0 1544: «Item ung cap pour la barbete qui est pour mectre l'esquiffe dans la gallere» (Β 1260:359") 0 1547-50 Stolonomie (16*°) 0 1548 (Β 232:50",111") 0 1551 (Β 236:166) 0 1558 (Β 233:500) 0 1691: « Les 2 barbetes du caiq servant ä le mettre ä la mer et ä le mettre dedans la galere. II y a un ganche ä la teste de chacun de ces cordages que l'on acroche aux anneaux qui sont attachdz expres ä fleur d'eau au caiq pour le tirer sur les cavalets. Ces cordages vont passer de lä sur chaque canal des tacqs des cavalets, et ensuitte dans des pastegues arestees par leurs estrops ä l'aposti, qu'ils embrassent entierement vis ä vis les cavalets. Le tiran de l'un de ces cordages va de lä ä poupe ού, apres avoir passd dans la pastegue d'arborer qui est au biton, il fait son retour sur les bancs jusqu'ä celuy de l'arbre. Le tiran de l autre va ä proüe et, apres avoir passd dans la pastegue du retour des vettes qui est ä la conille, il fait son retour sur les bancs jusqu'ä celuy du cavalet, ce qui donne lieu ä toutte la chiourme de faire force dessus pour faire monter le caiq sur les rames et ensuitte sur les cavalets» (SCH 132:66) 0 1697 BarTas: «Barbete du caicq [...]. Barbete du canot»; « Pasteque pour les barbetes du caicq » (52, planche) 0 1721 Bdnat (665,679). • BARBETTE. 1540: «la barbette de l'esquif» (Β 1260:184") 0 1557 (Β 245:262) 0 1558 (Β 233:444") 0 1661: « Plus deux barbettes de caicque garnies de leur ganche de fer chascune » (ms. Troyes) 0 ca 1672: «II faut encore un cap pour le[s] barbettes du ca'ic et pour le remolquer, de quatre poulces et demi, de quatre vingts brasses et de trois quintaux »(GNO s.v. remocar; cf. ca 1685) 0 1677 Dassid: « Deux barbettes de caicq » (144) 0 1680 D'Ortiöres: « barbettes de ca'iq » (95") 0 ca 1680: « 2 barbettes de caic de 4 pouces 3 A tirant 25 brasses pesant 160 livres chacune» (SCH 135:34) 0 1682 Exercice: «Faites alestir les barbettes!»; « Faites ddcrocher les barbettes!»; « Faites acrocher les barbettes ä leurs bancs!» (9,10,19) 0 ca 1685 (< ca 1672): «II faut encore un cap pour les barbettes du caicq et pour le remorquer, de 4 pouces Vi de grosseur, 80 brasses de longueur et du poid de 3 quintaux. Ces barbettes servent ä mettre le caicq dans la galere depuis le 7 e iusqu'au dixieme banc de la droitte» (Mars. 967:185) 0 1691: «Les 2 barbettes du canot servent ä le mettre ä la mer et ä le tirer sur des escontres qui sont en saillie hors la galere proche l'aposti, sur lesquels on l'arreste. Elles ont chacune, comme Celles du caique, un ganche ä la teste que l'on acroche au canot pour le tirer sur lesdits escontres. Ces cordages vont passer de lä dans des pastegues qui sont amardz ä l'aposti opposd vis ä vis des escontres, et come ils n'ont pas besoin de faire tant de force que les barbettes du caiq, leurs tirans vont simplement sur les bancs, l'un ä poupe et l'autre ä proue, mais en cas de besoin on fait passer le dernier par la pastegue de retour de la conille, d'oü son retour va sur les bancs » (SCH 132:67) ö ca 1705 Fontette: « Le patron et le soupatron [du caique] ont soin d'accrocher les ganches des barbettes, un ä prou[e] et l'autre ä poupe. Les barbettes ont chacune cinq pouces de grosseur et 30 brasses de longueur; elles sont godronndes. II y a des pasteques amarrdes sur l'apostis de la gauche, une ä proud du fougon et l'autre ä poupe; chacune a une poulie de fonte. On passe la eime des barbettes dans chacune(s) de ces pasteques, et revient (sie) passer dans des poulies, la barbette de poupe au biton oü est le massaprd, et celle de proue ä un massaprd amarrd au pied droit de la conille, et pour hisser le caicq la Cime de celle de proud revient ä poupe, et la eime de Celle de poupe se prolonge, se halle ä proud / en faisant force egallement sur le cavalet. On ayde aux barbettes en fournellant les rames qui sont dessous le caicq »; « Le patron et le soupatron accrochent les barbettes [du

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canot] qui sont de 3 pouces de grosseur et de 20 brasses de longueur de cordage blanc; elles ont le ganche de fer comme celle du caiq pour les accrocher aux boucles qui sont au cotd droit du canot. On porte les rimes dans une pasteque chacune qui sont ä l'apostis de la droite, puisque le canot s'embarque ä la gauche, et on halle les cimes ä prouS et & poupe, pour hisser le canot le long des rames qui sont dessous et que les formats du banc fournellent ä mesure que le canot monte» (395-96,397; MMR 116-17,121) 0 1716: «[grosse galore:] Barbette de caic, ä l'ordinaire deux: 30 [brasses], 5 [pouces], 340 livres les deux. Barbettes du canot, deux: 25 [brasses], 4 [pouces], 92 [livres] piece »; «[gal. ord.:] Barbettes du caicq, deux: chacune 25, AVi, 107. Barbettes du canot: 20 (en usage 25), 3%, 82» (Mars. 967:202,206) 0 1717 Masse: «Ensuitte vous y ajoütez vos pettarras, et si vous n'en avez pas vous vous servez de vos deux barbettes de caic » (119) 0 1783 EncM: «Barbette, cordage qui fait, sur les galöres, l'office de ce qu'on nomme grilin sur les vaisseaux » 0 1820 Willaumez. • 3° 'cordage attach6 au canon pour le mettre en batterie'. 1691: « On met deux ganches ä l'entretoise du devant [du canon de coursie] pour y amarer les barbetes ou cordages qui servent ä mettre le canon en batterie » (SCH 134B:237). α Ce diminutif de -» barbe (FEW 1,247a, BARBA; Γ et 3° manquent; formes barbeta et barbete manquent) a pris le sens maritime par m6taphore et probablement en Italie (du Nord; cf. barbetta [2°] 1574 Piombino 21™, [3°] 1574 Piombino 29™), d'oü il est arriv6 ä Rouen (14 e s.) et ä Marseille (1444 occ. barbeta & Aries, GNO; encore Rohe 21 barbito). Le DCE (s.v. barbeta II) part d'un empr., en France, ä |'all. abarbeiten 'd6chouer (un navire)', hypothfcse inacceptable qui semble provenir du fait que ce verbe pr6c£de le compos6 espagnol abarbetar ds Jal. BARBEYER, v.intr. 'battre de c6td et d'autre, fasier (en parlant d'une voile)' (prob. * gal.), dp. 1678 Guillet: «Barbeyer, barbotter ou friser. La voile barbeye. C'est lore que le vaisseau fitant trop pr6s du vent, le vent raze la voile et, lui £tant presque parallöle, la bat d'un c6t6 et d'autre sans la remplir. Cette agitation continue jusqu'ä ce qu'elle ait pris le vent, et alore elle ne barbeye ou ne frise plus. Quand on a mis le vent sur les voiles, il faut qu'elles barbeyent» (mfime forme s.v. hunier et s.v. plain) > Fur ( > Basn) / Corn /1697 Barras: « Baiser: la voile baise l'arbre [...]; quelques uns disent barbeyer ou barbeger» (35; -»friser) / Aubin (1736; cf. TLF) barbeier 0 1783 EncM: «Barbeyer ou fasier. Les voiles barbayent, c'est-ä^lire, ont une sorte de battement, de mouvement d'ondulation, lorsque le vent n'est ni dedans, ni dessus; elle sont, alors, ce que l'on appelle aussi, en ralingue, c'est-ä-dire que les ralingues de tribord et babord sont dans la direction du lit du vent». • De -* barbe 1° (FEW 1,244a, BARBA), par comparaison avec les poils d'une barbe qui 'flottent' des deux c0t6s. Le TLF suggöre que la terminaison pourrait venir d'un croisement entre barbot(t)er (cf. le texte de Guillet) < 's'agiter dans la boue' < gaul. *borvo- (cf. FEW 1,443b; * mar.) et faster < moy. n6erl. faselen (cf. FEW 15-2,114a); mais fasfyer semble ίοπηέ lui-mSme sur barbeyer, car il n'apparatt que ds le Trdvoux de 1771: la forme originelle est fasier (1687 Desr > Ozan 318 / Corn / Basn, etc.), et il est done pr6f6rable de partir d'un ύέτ. direct de barbe. La forme barbeger (1697 Barras) est occitane, mais son emploi sur les galöres ne nous parait pas assurö; cf. en 1976 barbija au Brusc chez les pficheurs (GNO). BARBIER, s.m. 'celui qui fait la barbe et qui fonctionne comme Chirurgien'. [dp. ca 1221 Lai de l'Ombre (TLF)]. 1499 (BN, fr. 25376:138) 0 1512: « 2 petites qases por le barbier » (Β 1232:11) 0 ca 1520 Conflans: « Le barbier a 7 1. (: monnaie de Gfines; 351. de France) par moys (: autant que le mattre d'ache et le calfat), qui sont pour troys moys: 211.»; «[pour une galore de Provence] A ung barbier pour luy et son garson, pource qu'il a son coffre fourny et sert de cirurgien, il a trente fleurins de gaiges et ses droictz » (36,38) 0 1521: « La caisse du barbier garnye de toutes sortes de medicamens » (BN, fr. 3174:26"; AN, B677:23) 0 1541: « A Jehan Cognemer aussi Μ 'barbier [...] pour ensemble faire son coffre, achepter sa provision de ce q[ui] luy faisoit besoing et estoit necessaire a son estat de barbier pour subvenir aux malladies et blessures qui pourroient survenir durant le voyage aux mariniere» (BN, fr. 4574:47) 0 1547: « escrivain, l'agosin, barbier, fornier » (BdR, 356E, n° 13:D) 0 1547-50 Stolonomie: « Ung barbier Chirurgien, six livres ts »; «[au port:] Le barbier, trois livres ts » (30™,51") 0 1548: « La caysse du barbier garnie de 24 flasque de verre a mectre eaulx et huilles » (B 232:52) 0 1549 Ordonnance: « Et aux malades sera baill6 chair et autres choses qui seront ordonnies par le barbier (BN, fr. 18153:62™; id. ds Isambert XIII,71, mais barberot ds Fourn 314)»; «le barbier: 6 1. 15 s.» (ibid. 63; Fourn 313; Isambert XIII,72); « Que les barbiers seront tenuz de visiter tous les jours leur cheurme et faire le rapport A leur cappitaine du nombre des mallades et la qualitd des maulx affin qu'ilz soient pensez (: pansys) et gouvernez. Que lesd. barbiers seront tenuz de quinze jours en quinze jours razer et laver lesd. forsatz »

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BARBIER

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(ibid. 64TO) 0 1558: «la caysse du barbier» (B 233:450) 1560-65: «barbiers et cirurgiens» (BN, fr, 15881:348") 0 1584 Ordonnance: «Les victuailleurs [doivent] [...] advancer les coffres des barbiers» (Cleirac, Us 515) > Guidon 338 0 1604-29 Ordonn. Malte: «ils ont reformß les gaiges et les salaires des barbiers des galeres, de telle sorte(s) qu'ils ne soient payez que pour faire le poil aux hommes de commandement et aux bonnes volies, ou gens de rame volontaires, horsmis qu'outre cela, ils recevront leur paye ordinaire de vingt deux escus par an, et pareillement leur pitance ou portion ä raison de douze escus par mois » (277) 0 1616 Lupp6: « Pendant qu'on(s) combattra, le prfitre de chasque gualtere, le barbier et le barberot [...] demureront sous couverte [...] pour assister les bless6s » (189) 0 1630 Bouchard: « Un barbier: a 6 escus » (92) 0 1631-1726 Ordonn. Malte: «Iis ont encore r6duit le salaire des barbiers ä ce qu'ils recevront des hommes de cap et des bonnevoglies » (455; AOM 296:144™ medico fisico; AOM 1709:119"° fisico medico) 0 1757 Marteilhe: «le barbier ou frater de la galdre » -» bastonnade. • De barbe 1° (FEW 1,243b, BARBA; * mar.), α . 1396 occ. barbier (GNO), 1674 it. barbiere (Piombino 28"; acception mar. manque ds les diet.). BARBOT -»barberot. BARCADE, s.f. 'charge, contenu d'une barque' (* att. gal.). 1443: « pour certaine quantiti de brusque qu'il a Ιίντέ en 2 barcodes [...]; pai6 pour certaine brusque qu'il a [...] Ιίντέ, une barcode » (ms. Lille). • < occ. barquada, barcada (15cs., GNO) < barca 'barque' < lat. barca (FEW 1,251a; * fr.). BARE -»bane. BAREAU -» barreau. BARELIC - basilic. BARENGUE -> varangue. BARER -» varer. BARGANEAU, s.m. 1° 'esp. de poulie (?)'. 1510: « Achept de tailles [...]: / cinq petites tallies, cinq massaprevers [...]. A maistre Jehan Darle ung florin six solz tournois pour quatre barganeaubc acheptds de luy» (Β 2551:163-163"). • 2° 'plat-bord d'embarcation'. 1721 B6nat: «[figure de caique:] CC: les autareles et le barganeau ä c6t6s; DD: le barganeau sur lequel est clou6 l'apostis »; «[figure de canot:] EE: escaumes du canot qui traversent les autareles et aboutissent par leur bout au barganeau, ce qui les rend plus fermes »; « Bandes pour le caique [...]. La cinquifeme bande sert ä fortifier la rode de proue [du caique], et chacune de ses branches viennent (sic) aboutir aux bouts des barganeaux » (461,462,F59). • Alt., pour 1° peut-Stre sous l'infl. de arganeau et pour 2° sans doute sous celle de l'oce. barga "barque', de l'occ. breganiu 'plat-bord d'un bateau' (1846, GNO; Mistral), d'origine inconnue selon Wartburg (FEW 23,101a; barganeau manque). Comme l'indiquent Mistral et le GNO, ce mot est probablement en rapport avec l'occ. brega "broie", bregar 'broyer, frotter' < germ, brekan (cf. FEW 15-1,265ab,266b, qui donne ä Ytrac brogeynl 'pifece d'assemblage et de soutien'). Dans le cas de 1°, qui se trouve dans un chapitre qui parte uniquement de poulies, le sens 2° (GNO) semble exclu. BARGOT bragot. BARGUETE barguette. BARGUETTE, s.f. 'embarcation, esquif'. 1278: « pour le service de ces galies coviegne deus bargueles a armer chascune de doze rammes [...]; se il i a deus barguetes en noz tersionaz qui soient en son pooir, que il les face raparellier» (Boüard 1,105). • Dim. de bargue, qui existe & cötd de barge 'petite embarcation' < bas lat. barga, barca (FEW 1,251a, oü barguette est donn£ uniquement comme normand), dont I'origine est obscure (cf. TLF s.v. barge). BARICQUETTE

*barriquette.

BARIL, s.m. 'petit tonneau, sp6c. baril long utilise pour conserver l'eau douce et tenu sous les bancs des rameurs ou dans les chambres'. Selon Humbert (36): 24 ä 25 pots, soit 44 1 environ. * BARIL. [dp. 1155 Wace, Brut 3232; cf. FEW], ca 1320 Chiprois: « et geterent 1 barill en l'aigue » (221) 0 1346-47: « pour aporter les diz barilz » (Chazelas 11,125) 0 1355: « 72 bonis a metre eaue et beverage » (Chazelas 11,144) 0 1356: «deux barilz de brey» (Chazelas 11,146) 0 1369: «dis barils» (Chazelas 1,208) 0 1380: « 442 barilz a galee » (Chazelas 11,169) 0 1384: «Item de goutran an 2 barilz » (Br&ird 64) 0 1389: « 24 barilz de bray, au pris de 6 1.1. le baril» (Chazelas 11,191) 0 1443 (ms. Lille) 0 1521 barille 0 1526:

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«cent cinquante barilz d'eaue» (B 1260:18) Φ 1547: «60 barilz neufves (sic) et pour fayre acoustrer les vieilles» (BdR, 356E, n° 13:G) 0 1549: «Beurre ung baril» (BN, fr. 3118:11) 0 1604 Brantöme: «parmy les esclaves (: de Barberousse et d'Andri Doria), le proverbe couroit [...] que corsaire ä corsaire fl n"y a rien ä gaigner que les barilz des forijatz» (IV.154) 0 1622 Hobier: «Le barilar, qui a soing des barils oü se met l'eau des formats » (52) > Dassi6 116 barril 0 1641: « Quatre cens barils ä eauö pour tenir par les bancs » (Fourn 648) > Enc 7,440b 0 1643: «le baril [de biscuit] ne pesant que soixante et dix, ou soixante et quinze livres » (137) 0 ca 1672: « Les trois ayudens [...] doibvent prendre garde, lors qu'ils prennent de poudre dans les barils, de ne faire point des trcsnic (sie) de peur du feu » (GNO s.v. aide canonnier); « Monti, c'est ä dire qu'on mete le pied sur le banc, car souvent la nuit les formats, pour n'avoir pas tant de peine, ne le mette[nt] que sur le baril» (GNO s.v. montd) 0 1677 Dassid (152,175) 0 1691 -» barril 1697 Barras: « Baril pour l'eau est un petit vaisseau ovale fait d'un bois nomm6 melle rouge, composi de deux fonds et de plusieurs douves li6es avec des cerceaux [...]; il tient 24 ä 25 pots d'eau [...]. Baril pour la poudre »; « Melle rouge [...] pour faire les barils de l'eau [...]. Osier [...] ä lier les cercles ou cerceaux des barils »; « Marque pour barils » (53,67, planche) 0 ca 1705 Fontette: « On embarque [...] les barils d'eau, que Ton range de maniere qu'il en puisse tenir onze sous chaque banc; et pour bien conserver l'eau [durant] les campagnes oü eile est rare comme Celles d'Alger, de Tunis ou de Tripoly, il faut la regier ä une ou deux mesures par homme et charger chaque vogue avant d'une petite pompe pour la distribution de son banc, afin de n'en point repandre, ce qui est impossible si on vuide l'eau dans la mesure ä meme le baril» (391; MMR 104 barril, et manque le seconde fois) 0 1717 Masse -»barril 0 1728: « On embarque ordinairement 500 barils d'eau dans les galeres sensiles, 10 ä chaque banc. On en place 4 sous le banc qui sont droits et quatre couchiz sous la banquette, un en dheors (sic) de la corde sur la couverte et un qui est toujours celuy qui est en perce ä la rougeole»; «400 barils pour l'aiguade qu'on tient sous les bancs et ä la rougeole. Cinquante autres barils pour les officiers. On en donne six ä sept ä (: par) banc, et un homme n'en doit boire qu'un en huit jours. On en donne 10 ä 12 [ä] chaque espalle, parce que les sergens et timoniers y prenent l'eau » (Mars. 967:174,220) 0 1729: « Deux barils ä meche pour les conilles. Un baril ä bouese (: bourse) gamy d'une peau de bazane »; « 40 barils de poudre d'un quintal poid de marc chacun, 500 grenades en 15 barils [...], 24 pots & feu en deux barils »; «'Monti', c'est mettre le pied sur le banc, car souvent la nuit les for5ats, pour avoir moins de peine, ne le mettent que sur le baril» (Mars. 967:307,308, 318) 0 1783 EncM: «Baril ä poudre [...]. Baril ä bource ou ä grenade» 0 1786 EncM: «le baril [de goudron du Nord] pfese ordinairement, brut, 329 liv., net de 260 i 270 liv. Le baril de goudron de France pfese ordinairement, brut, de 248 ä 250 liv.» (s.v. magasin, II,656a). * BARILI pi. 1311 [Venise]: «Item, barili 10» (Mas-Latrie 68). + BARIZ pi. 1372 (Chazelas 1,236). • BARRIL. [ca 1170 Erec (TLF) -1771 Tr6v (FEW)]. 1525: «trente barrilz de bois a tenir eaue» (BN, Clairambault 325:9400) 0 1547-50 Stolonomie: « cent cinquante barrilz ä tenir eau »; « Ung barril anchoyes [...], trois barrils sardines » (21vo,35) 0 1548: « Quatre cens quarante huict barrilz a eaue pour la cheurme (: 2 par homme)»; « Quatre barrilhs po[u]r banc po[u]r la cheurme et six pour chambre. Quatre barrilz ä vin» (Β 232:4"°,51) 0 1628: «taps de barrilz [...]; cercles de barrilz» (AN, Β·77:65) 0 1641: «liege pour faire de taps aux barrilz » (AN, ΒΉΊ\\(Α) 0 1641: « Quatre barrils ä eauö pour tenir dans la compagne» (Fourn 648) > Enc 7,440b 0 1649: «six grands barrilz, quatre pour tenir d'eau et deux pour tenir de poudre, ä 20 s. piesse [...]; deux barrilz pour sailer poisson ou de chair » (Arles 667:147) 0 1677 Dassi6 -» baril 1622 0 1687 Desr -» baril de galöre, baril du quart 0 1691: «barrils de goldron ä 17 livres le baril» (SCH 134B:324) 0 ca 1705 Fontette baril 0 1717 Masse: « La Ste Barbe ne sert que pour mettre la poudre, qui est dans des barrils, tous artifices ä feu, les barrils de grenades et barrils de fusÜ, en observant / ä bien ranger tous les barrils de poudre ä la bände droite, et ä la bände senestre les barrils ä balle de fuzil, barrils de grenades, et tous artiffices. L'on y peut tenir un barril de poudre defonci pour ce qu'on en peut journellement consommer » (9-10; Mars. 967:429 baril)·, « Arrangement des barrils servant ä l'eau. Supos6 qu'on en aye (sic) cinq cent ä diviser par cinquante deux bancs, / s^avoir: aux espalles quatorze ä chacune: 28; aux conilles: 26 (: Mars. 967:437 «13 barils chacune »); aux bancs dessus et bancs dessous du fougon douze ä chacun: 24; au banc de l'ecrivain du Roy: 10; au banc du pilote: 10; au banc du comite: 10; au banc du maitre canonier: 10; au banc de l'argouzin: 10; au banc du sous-comite de mizaine: 10; au banc du sous-comite: 10; au banc du charpentier: 10; aux timonniers: 1; reste trente huit bancs qui n'auront que neuf barrils chaque banc: 342; qui font en tout 501 barrils » (26; Mars. 967:437 baril, avec l'add.: «les espales, les conilles et le banc du fougon en devant avoir plus que les autres banc[s], ä cause que la rembade se fournit aux conilles, la cuisine au fougon et la timoniere(s) aux expales »); « Maniere de ranger lesdits barrils, sgavoir: aux espalles quatre sous le banc -il faut les mettre droits-; quatre sous la banquette,

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qu'il faut coucher de plat, les barrils dtants faits exprds et plats au ventre pour les mieux estiver et ranger, et un ä la regeolle qui est celuy (: Mars. 967:438 add. « qui est en boitte et») dont on se sert journellement pour boire, et non pas autre chose, et cinq qu'on range droits et debout devant les parquets des espalles et entre les grosses jarres de l'eau. Dans les bancs au dessus et au dessous du fougon l'on en tient quatre ä la regeolle et huit sous les bancs ou sous la banquette. Aux conilles quatre sous la banquette et huit dans les bacqualars des conilles (: Mars. 967:438 « quatre sous le banq et huit sous les banquettes ») et un ä la regeolle. Aux bancs des officiers deux dans la regeolle, quatre sous les bancs et 4 sous la banquette. / Aux bancs ordinaires, un ä la regeolle, quatre sous les bancs et quatre sous la banquette. Aux bancs oü il y a des porteaux l'on en peut mettre deux ä la regeolle, cinq au dessous des bancs et un (: Mars. 967:438 « deux ») sous la banquette » (27-28; Mars. 967:438 baril)·, « Vous faites vuider votre aiguade, en reservant un barril plein seulement dans chaque banc»; «anciennement les formats laissoient la plus part de leur argent qu'ils avoient sur les fonds des barrils ä l'eau » (129,140). * BARRILH. 1540: «les banilhs de la cheuulme, troys pour banc »; « cent barrilhs pour tenir eaue » (B 1260:144,146™) 0 1548 barril. * BARRIS pi. 1246: « et doit avoir laditte nave [...] barris et bouteseles petites pour aigue lever »; « barns et bouteseles petites pour aigue lever » (Belgrano 10,12; lat. barulos, barrulos). 11 BARIL Ä BOURSE. bourse. II BARIL DE GALßRE 'petit baril utilisd pour l'eau douce' {* att. gal.!). 1687 Desr: «barril de gallire. C'est un barril qu'un homme peut porter, dtant plein, lequel sert ä remplir d'eau les barriques, lorsqu'on ne les peut mener, ou ä la fontaine, ou ä la riviere» > Corn 0 1773 Bourdd: «Baril de galere·. c'est un baril long et dtroit, qui contient douze ä quinze pots, et qui a un bondreau dans un de ses fonds » > 1783 EncM baril de galere (add.: «il sert ä plusieurs usages, particulidrement pour tenir de l'eau sur les chantiers et atteliers pour les ouvriers ») ~ 1930 Lar (FEW 4,27b-28a, GALEA) 0 1960 Le Clfere: « Baril de galire. C'est un baril long, contenant de 10 ä 50 litres, dont le dessous est aplati de manure ä ce qu'il ne roule pas et puisse fitre gliss6 sous les bancs des embarcations pour ne pas encombrer. II sert ä emmagasiner l'eau douce en rdserve ». 11 BARIL DU QUART 'baril destine ä ceux qui font la garde de nuit' (* att. gal.). 1687 Desr: «Barril du quart. C'est un barril de galdre rempli d'eau, que l'on donne les soirs ä ceux qui font le quart de la nuit» > Corn + Basn baril du quart. • Etym. qui a 6t6 beaucoup discutde (cf. Baist, RF 32,894-97, FEW 1,330-32, Barbier 1932-35:52-56, REW 1038, EWF, DCE s.v. barril, DEI et GDLI s.v. barile, Prati s.v. bara, TLF). Barriclus (ca 800) reprisente le glrom. *barriculus. Le frq. *bera 'bifcre, brancard' (FEW 1,331a, l'astdrisque est ä ajouter; barril et les loc. manquent) ne convient aucunement et a 6td abandonnd (cf. FEW 15-1,93b). Hubschmid (FEW 222,116b,117b-118a) s'en tient ä une base prdromane "barr- et a montrd que le rapprochement sdmantique avec -» bane (ä mettre FEW 1,255b sq., *BARRA) s'explique aisdment ä partir du sens de 'douve'. La forme en π, qui se trouve aussi en ibdro-roman, semble appartenir particulidrement au Midi de la France (cf. Fennis 243), oil le type *barrile est prdponddrant. Le pi. barili est un italianisme. BARILA, BARI LARD, BARILAS pi., BARILAT - barillar. BARILI pi., BARILL - baril. BARILLAR, s.m. 'offlcier de galdre qui prend soin du vin et de l'eau et qui fait partie de la maistrance; ouvrier (aussi dans un arsenal) qui travaille aux futailles'. * BAR ILA. 1641: «Martin Bremon barila ä douze livres par mois»; «Au barila: pour trois miliers de sarcles pour les barilz » (AN, B ^ : 156,164) 0 16%: « Joseph G. mon fils ces (: s'est) acordd pour ajdd (sic) au barila du vesseau cappitaine Savy de cette ville, ä raison de 9 1. par mois » (Thdnard 69). * BARILARD. 1797 Lescallier: «Barilards ou barilats: on donne ce nom dans les ports et arsenaux de la marine aux ouvriers qui travaillent aux barils, seaux et autres menues futailles pour les distinguer des tonneliers » (NGN s.v. barillat). * BARILAS pi. 1703 Barras: « marteaux pour barilas » (1,539). * BARILAT. 1697 Barras (53) 0 1698: «Joseph G. mon fils ces (: s'est) accordd avec le cappitaine Savy pour barilat du voyage quy va faire avec son vesseau ä Saide » (Thdnard 74) 0 1699: « Le 2 juillet 1699, j'ay fait ouvrifr] boutique de barilat ä Joseph G. mon fils, et le [...; restd en blanc], faite (: ffite) saint Aubert, l'on[t] receu pour metre dans ladite confrerie» (Thdnard 76) 0 1703 Barras: «picossins pour barilat» (1,539) 0 1797 Lescallier barilard. * BARILLAR. 1622 Hobier: « Le barillar, qui a soing des barils oü se met l'eau des for9ats, des boutes et ροίηςοηβ oü se met le vin, et autres poin^ons et rellieures » (52) > Mor 559 / Fourn 127 barillart /

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BARNIGAUX

Dassid 116 > Ozan 295 barillard > Corn / Basn barillar > (1740) Tr6v; aussi Ozan + Corn > EncM > Besch 0 1694 M6nage: «Barillar ou barrillar: c'est un officier qui a soin du vin et de l'eau sur les vaisseaux» 0 « 1829 Boiste (FEW). • BARILLARD. 1549 - barrillar 0 1691 Ozan, 1694 Corn (-. barillar 1622) ~ 1736 Aubin -1898 Lar (FEW; 'vieilli' 1845 Besch -1863 Littrd) 0 1783 EncM, 1855 Besch -» barillar 1622. • BARILLART. 1642,1660,1662 Oud (< Hobier barillar?) > Duez 0 1643 Fourn: «Du tonnelier [...]. Dans les galeres on le nomme barillart» (127); -» barillar 1622 0 1702: «Mon fils Joseph ces (: s'est) embarqud [...] sur le vesseau Me Guien [...] pour barillat & 15 1. par mois » (Thdnard 90). • BARILLAT. 1630 Bouchard: «Un barillat: pour raccommoder les barils» (92) 0 1642: «pour des amarines au barillat» (AN, B677:187) 0 1677 Dassid (173) 0 1682 Exercice (22) 0 1686 Ordonnance (Ja! s.v. prouyer) 0 1706: «barillat·. 15 [livres]» (Mars. 967:236,238,240,242) 0 1717 Masse: «[on met] entre les gumes [...] le rechange du barillat» (18) Φ 1728: «Le barillat [embarque] des douves de barils, des cercles, des cloux, de l'auzier et ses outils »; « Le barillat doit tenir toujours les barils en etat de tenir l'eau. Pour cet effet on ne va jamais faire l'aiguade qu'il n'y soit avec ses outils. II doit embarquer des douves, quelques tables pour faire les fonds des barils, des cercles et d'aumarine ou hoziers pour les lier. II a [4] la mer et ä terre cinq ecus le mois » (Mars. 967:222,231) 1757 Marteilhe: «1 barillat, qui est celui qui a soin des futailles, a vingt-cinq livres par mois» (284) 0 1783 EncM: κ Barillat: dans quelques aisenaux de marine, on donne ce nom aux ouvriers qui travaillent aux futailles » 0 1838 AcadC (FEW). + BARRILAR. 1547-50 Stolonomie (30) 0 1570 Forbin (11™). • BARRILLA 1703 Barras (1,316; avec -t biffd) 0 1721 Bdnat (F61). • BARRILLAR. 1547-50 Stolonomie: «les maistres d'aisse, calefactz, / remolars, barrillars et aultres gens de mestier salairiez» (66-66™) 0 1549 Ordonnance: «barrillar: 6 1. 15 s.» (BN, fr. 18153:63; Isambert XIII,73; Fourn 314 barillard) 0 1660 Lupp6: « La maestranze est compozde de catre personnes, quy menent chascun un guarsson, savoir: charpentyer, remollar, barrillar et guallefat» (172) 0 1694 Mdnage -» barillar 0 1752 Trdv (FEW). • BARRILLAS pi. 1547: «barrillas pour accoustrer les barrilles» (BdR, 356E, n° 13:B). • BARRILLAT. 1636 Galland (107) 0 1641 (Fourn 648) 1677 Dassid (164) 0 1680 D'Ortidres (127™) 0 1697 Barras (65) 0 1727 Barras (11,155™) 0 1760 (NGN s.v. bas-officier). • L'it. banlaro (1552, DLI; 1574 Piombino 28™; cf. 1358-59 ä Gfines lat. barilarais, Gatti 88), ddr. de barile 'baril', baril (FEW 22-1,114b; quelques formes manquent: ä mettre 1,255b sq. "BARRA, et ä biffer 1,331a, frq. *BERA), est passd en Provence (1532 [Vaucluse] « au barilar de Nissa », GNO), ού le -r n'dtait pas prononcd, d'oü -a, -at et un pi. en -as, puis une adapt, en -ard, -art. Cf. le corr. franijais barilHer (ca 1260 Boileau -1611 Cotgr, puis dp. 1867 Lar, FEW), pour lequel nous n'avons pas trouvd d'attestations maritimes. BARILLARD, BARILLART, BARILLAT - barillar. BARILLE, s.f. 'baril, petit tonneau'. • BARILLE. [1473-1600 Ol. de Serres (FEW)]. 15es. [Loire]: «pour barille ou chausderonnde d'huile d'olives » (NGN s.v. baril) 0 1521: «Quattre cens barilles a eaue a 10 s. piece»; «6 barilles [pour la compagne]» (BN, fr. 3174:26,26™; AN, B677:22™ barils, 23 barilles) 0 1526: «cent cinquante barilles d'eaue » (B 1260:16,28) 0 1544: «Item troys douzenes de barilles neufves » (B 1260:360) 0 1547: « barrillas pour accoustrer les barilles » (BdR, 356E, n° 13:B). + BARRILHE. 1558: « cent barrilhes pour tenir l'eaue » (B 233:501). • BARRILLE. 1540: «une barrille ä tenir huylle et l'aultre ä tenir vin» (B 1260:144) 0 1547: «barrilles neufves » (BdR, 356E, n° 13:B) 0 1557: « cent quarante quatre barrilles bonnes et süffisantes ä tenyr eaue » (Β 245:265™) 1558: «trois barrilles ä tenir vin » (B 133:448™); « barrilles ä vinade »; « barrilles bonnes et suffisentes» (Β 245:251™,252). • BARRILLIE (prononcd comme barrille). 1511: «200 barrillies pour maitre (sic) eau [...], une barrillie plaine de solfre» (Β 1232:1™) 0 1512: « 150 barrillies pour maitre eau» (B 1232:7). • Variante fdminine et surtout mdridionale de -»baril (FEW 22-2,112b; ne connait que fr. barille·, ä mettre 1,255b sq. »BARRA, et ä biffer 1,331a, frq. »BERA). Cf. le lat. barilla (1248, Blancard 11,461; 1403, Cais de Pierlas 396), banilia (1405, Cais de Pierlas 398). BARIONIS, BARIONOYS - bayonnais. BARIQUE BARNIGAUX pi. -> bemigal.

barrique. BARIZ pi.

baril. BARNIGAULX pi.,

BARON

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BARRE

BARON, s.m. 'cordage employi notamment pour gouverner le timon; (garant de) palan'. 1359: «It[em] une corde pour ses barons pour tous ses gouvernaux appelee hoste de pouppe » (BN, fr. 26002, n° 824) 0 1384: «Item de couronnes fournies [...]. Item de barons: 1. Item de pouges süffisantes: une »; « Pour l'arbre bastart [...]: Item d'amans: 1. Item de barons: 1»; «Item d'amans: 37. Item de barons: 37» (Brdard 47,48,58). • Le baron n'est pas une bosse, comme le croit Jal (baronis = *bozalis), ni une poulie (NGN), ni une chaine (Jal s.v. estantaras), ni une barre de gouvernail (FEW 15-1,71 η. 20, qui troque sans explication l'dtymon BARO, 1,254b contre 'BARRA, 1,255), mais un cordage qui, dans des documents Catalans (1331 et 1465, Alcover; 1354, Jal s.v. estantaras; 1467, Aguilö) sert uniquement pour le timon, done un palanquinet; cf. & Villefranche, en 1435: «timonos duos latinos cum suis baronis et scantaris » (Cais de Pierlas 424). On trouve le lat. baronus & GSnes en 1248 (Jal; Byrne 82), le lat. baron ä Narbonne en 1294 (B 263:62"), ä Marseille en 1301 (B 1936:108"), en 1306 (B 1937:211™, ds GNO) et en 1298 (Blancard 11,460) avec un sens peu prdcis, mais prob, comme cordage de l'antenne. Dans un document angevin de Naples, le mot ddsigne plusieurs cordages: «Baronem unum de passis sexdecim [...]. Orcias duas [...]. Barones pro temonibus duos de ana passorum quindecim [...]. Pro baronibus de prora in medio tallie Septem mediocres » (Del Giudice 27). Le terme est mdditerranden et prob, d'origine gdnoise. Le lien sdmantique avec baro peut rdsider dans le sens de 'qui gouverne' qu'avait baron en tant que titre. BARQUE, s.m./f. 'clou ä tete plate, moins grand que le bastard'. H GROS(SE) BARQUE, 11 ΡΕΤΓΓ(Ε) BARQUE. 1641: «1000 grans clous & barque ä 24 s. le cent» (AN, B677:164TO) 0 1642: « Quatre mille clouds gros barque vieille »; « Gros barque vieille, 30 s. le cent. Petit barque vieille, 16 sols le cent» (Fourn 655,656) 0 1677 Dassid: «2000 gros barque vielle»; «clous gros barque vielle [...], clous petite barque vieille» (93,164) 0 1680 D'Ortiöres: «grosse barque vieille [...];petite barque vieille [le millier 115 sous, 72 sous]» (84") 0 1691: « Clouds de compte [...]: gros barque 1000, petits barque 4000 » (SCH 134B:302) 0 1703 Barras: «gros barque vieille,petits barque vieille» (1,536) 0 1721 B6nat: «Clous gros barque vieille. Clous petits barque vieille »; « Gros barque vieille; petit barque vieille »; «[les platebandes] sont pos6es [i l'apostis] avec 15 clous petits barque vieille »; « Gros barque vieille: 1000. Pour cloüer les bastets d'aubarestiere et les contrebanquettes. Petits barque vieille: 4000. Pour les bandes d'apostis et plusieurs pieces de divers services» (482bis,Fl,F4S,F51). • < barque 'embarcation' < bas lat. barca, d'origine obscure (FEW 1,251a; sens manque), par ellipse de clou ά barque (1641), ce qui explique aussi les deux genres. L'ajout frdquent de vieille doit se comprendre comme 'de la vieille fa^on'. BARRACQUE, BARRAQUE -» baroque. BARRE, s.f. 1° 'tongue pifcee de bois ou de fer ä divers usages'. [dp. l t e moitid 12's. Psautier Cambridge (TLF)]. 1514: « 86 banes de fer largies »; « 53 banes de fer plates [...]; 78 banes de fer qarr[d]es » (B 1232:45,48") 0 1564: « quatre banes de fer grandes pour metre ä la poupe » (Aries 573:918) 0 1636 Cleirac: « caps de mouton [...] fermez avec des banes de fer » (31) 0 1678 Guillet: «Banes de hune, barreau ou tesseaux. Ce sont des pidces de bois mises de travers 1'une sur 1'autre, et qui font saillie ä l'entour de chaque mats au dessous de la hune, pour soOtenir cette hune » > Fur (> Basn) / Ozan 303; « Boulets ä deux tdtes [...] attachds ä une petite distance Tun de 1'autre, soit par une chaine, soit par une bane de fer » > 1697 Barras 73 0 1697 Barras: « Baguete de fer est une petite bane d'environ quatre pieds de long [...] pour retirer la bourre et pour decharger les mousquets »; « Balle ä deux testes se dit de deux demi-boulets joints ensemble par une bane ou chaisne de fer » (34,36). • 2° 'organe de commande du gouvernail'. dp. 1552 Rab IV.22: «Hault la barre!» (11,106) 0 1573 Dup: «Bane de temon, est une piece de bois ronde de cinq pieds de long applicqude de bout sur ledit temon par une piece de bois percde en laquelie iceluy temon entre et s'enferme, laquelie bane perce le gaillart et sault par dessus la haulteur de cinq pieds, par ού le gouvernail est regy et manid » > Nie > Cotgr: « bane du timon » / Binet 48: « barre de timon » 0 1621 Binet: « La bane au bout du timon, pour le manier» (61) 0 1677 Dassid: « La bane du gouvernail» (99) 0 1678 Guillet, etc. -» timon 2° 0 ca 1680: «L'orgeau, autrement dit la bane du gouvernail» (SCH 135:23) 0 1690 Fur: «Bane [...]. On l'appelle aussi timon du gouvernail» > Basn 0 1694 -» aileron 0 1721 Bdnat: « La bane du timon est une pidce ronde de bois de faux, ayant 14 pieds 10 pouces de longueur, 6 pouces de diam£tre au gros bout et 3 au petit. Son / Ouvertüre a 1 pied 1 pouce 3

BARRE

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BARREAU

lignes de longueur et 1 pouce 8 lignes de largeur. Elle sert pour donner entrde au basseau » (955-56); -» aiguillot, basseau, ferrure, palanquinet, timon 1° 0 1728: « Ourgeau ou barre du gouvernail» -» orgeau 0 1729: «La barre du timon [de proue] est une piece ronde de bois de faux. Elle a 11 ou 12 pieds de longueur (: mesures diffdrentes de Celles que donne Bdnat), 5 pouces de diamettre au gros bout et 3 au petit. Son ouverture a 1 pied 1 pouce 3 lignes de longueur et 1 pouce(s) 8 lignes de largeur» (Mars. 967:299). • 3· 'longue pifece de bois ou de fer servant ä relier ou ä tenir dcartdes d'autres pi£ces\ 1643 Fourn -» bitte 0 ca 1672: «les bittes, au travers desquelles on met la rabasse, qui est une barre de deux brasses ou environ» (GNO s.v. rabasse) 0 1677 Dassid: «deux barres de prisonnier avec leurs anneaux» (90) 0 1691: «on les pose (: les fourrures) de maniere que l'on laisse entre elles, de deux en deux, trois pouces de distance pour passer des cordages qui servent avec des barres et des coins ä les mettre en place »; « Ces deux moisselas [de la rambade] sont outre cela arboutdz l'un contre l'autre avec une barre de fer levadice qui entre de chaque cötd dans un ganche» (SCH 134B:50,114). • 4° 'toute espdcc de barridre ä l'entrde d'un port ou d'une rividre' (rare gal.). 1615 Pyrard: « La riviere (: ä Goa) est assez profonde, mais pour les grands vaisseaux [...], ils s'anestent ä l'emboucheure qu'ils appellent la bare» (47) 0 1647 Cleirac: «La barre, c'est l'entrde du port» (11) 0 1660 Luppd: « donnasmes fonde ä la bouche de ladicte barre (: du Tage)»; « Tanger est [...] ä six lieues du destroit de Gibaltar. Le lundy 22 Iuilhet aprfes mydy nous sortismes de la barre du costd du sud vers la forteresse de Cabesse » (146,147) 0 1678 Guillet: «.Barre est un amas de sable, ou une chaine de roches qui embarassent tellement l'entrde d'une rividre ou celle d'un port, qu'on n'y peut passer que de haute marde, ou par des passes, c'est-ä-dire par des ouvertures qui s'y rencontrent quelque-fois par Intervalle » 0 1689 Tachard, Voyage: «On appelle barre dans les Indes un banc de sable qui s'amasse devant les rivieres, et qui en ferme l'entrde » (153). H HAVRE / PORT DE BARRE 'port ä peu de fond'. (* att. gal.). 1520 Garcie: «y a ung havre de bane en amont» (69) 0 1534 Cartier: «Auquel lieu y a une petite riviere et hable de bane marinant (: 'approprid'), de deux a trois brasses » (Gdf s.v. marinant 2) 0 1636 Cleirac: « Balises, boües (: boudes) [...] sont necessaires aux ports de barre, ausquels les navires ne peuvent entrer que de haute mer » (6) 0 1643 Fourn: « Havre de bane ou de marde, est un port ού on ne peut entrer que de haute mer » (7; prob. < Cleirac pon de bane) > Robbe 50 0 1647 Cleirac, Us: port de bane (104) 0 1678 Guillet: « Ces sortes de parages (: supra) s'appellent havres de bane » 0 1687 Desr: « Havre de bane se dit d'un havre oü l'entrde est fermde par un banc de roches ou de sable et auquel on ne peut entrer que de pleine mer » > Ozan 358 0 1694 Acad havre de bane (s.v. havre). • < lat. pop. *bana 'barre, traverse' (FEW 1,255b; 2°, 3° et l'emploi mar. de 4° manquent), qui pourrait dtre d'origine gauloise. BARREAU, s.m. 1° 'barre de fer'. [dp. ca 1307 Guiart (TLF)]. 1384: «Item de barreaubc de fer pour faire tiges ä ancres de galdes en 22 pidces, le pesant ä 1248 livres de fer »; « baneaux de fer qui sont percids, pour ledit engin » (Brdard 65,66) 0 fin 14's. Froissart: «de gros baneaux de fer forgds et faits tous faitis (: 'pointus') pour lancer et pour effondrer nefs » (NGN). • 2° 'traverse de bois, bau, latton'. FIG. XLII-66. Cf. -» banot. 1384: «les baneaubc ä soustenir le tilac (: d'une barge) de desus »; «tronchez de boiz de chesne pour faire baneaulx dont les 2 contiennent chascune 10 pids et les 2 autres chascune 4 pids » (Brdard 77,83) 0 1573 Dup: « Ainsi sont appellez les baneaux de pont de corde en faxet de navires les petits bastons traversans de chasque bord du chasteau de devant appuyez sur la serTe et le traversin qui croise accollant le mast de misaine, couvrans tout ledict chasteau comme d'une claye sur lesquels est portd ledict pont de corde » > Nie > Cotgr / Binet 48 0 1677 Dassid: « Dessus les traversiers on met six baneaux de chaque costd pour soütenir les planches; ils sont de sept pieds de long et de trois pouces en quarrd, et les planches sont de dix pieds de long, de douze pouces de large et un demy d'dpaisseur; il en faut quatorze, qui servent de plancher au chasteau »; « Dessus les tenailles et la fleche, l'on entrelasse vingt guerites pour faire le barreau de la poupe avec quatre petits fillarets pour les soütenir » (127,129) 0 1691: «les baneaux de la rambade »; « On les arreste (: les bordages de la couverte de la rambade) avec deux clouds sur chaque / bareau, au travers duquel ils passent et sont rivdz dessous [...]; longueur [...] des baneaux, c'est ä dire 7 pieds Vi»; « baraux, mantelets de la rambade » (SCH 134B:90,117-18,277); latton 0 1721 Bdnat: «la partuguete qui est placde sur la fldche vers le dernier baneau de la guerite, au plus prez de la timoniere » (F55). • De -> bane 1° et 3° (FEW 1,256a, *BARRA; sens manquent).

BARRER

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BAS

BARRER varer. BARRICQUE barrique. BARRIL - ban!. BARRILAR - barillar. BARRILH baril. BARRILHE -» barille. BARRILLA, BARRILLAR, BARRILLAS pl„ BARRILLAT barillar. BARRILLE, BARRILLIE barille. BARRIQUE, s.f. 'espice de tonneau pour contenir des liquides ou de la viande'. * BARIQUE. [1458,1519 (FEW); 1593 Holl; 1611 Cotgr; 1642 Oud > Duez], 1643 Fourn (118,127) 0 1677 Dassi6: «trente-six bariques » (94) 0 1684: « Les bouttes, tonnes et bariques » (Mars. 967:162) 0 1687 Desr: « barique de vin » (s.v. dixi6me) 0 1697 Barras (53) 0 1728: « Quand le vin est embarqu6, on place les bariques de viande, en observant d'en metre quelques unes dans le fond de la sentine quand ils y peuvent entrer» (Mars. 967:172) 1783 EncM: «Barique, c'est une futaille qui contient le quart du tonneau, et p6se cinq cens livres, lorsqu'elle est pleine» 0 1786 EncM: «Chaque barique p&se ordinairement, brut, 760 liv., et net 660 liv.» (s.v. magasin, II,656a). • BARRIQUE. [1455 et dp. 1509 (FEW)]. 1445 [Gironde]: «dues pipas per ung tonneau, et trois barriques, chescune de tierz de tonneau, pour ung tonneau, et quatre barrriques de demie pipa, pour ung tonneau » (NGN) 0 1641: « Une barricque pour l'huile [...]; Quatre barricques pour la chair sall6e » (Fourn 648) > Enc 7,440b barrique 0 1647 Cleirac: «des ροίηςοηε, bottes ou barriques»; «les poingons ou barriques de vin» (18,56) 0 1660 Lupp6: «Toutes les barriques oü il portoit son eau c'estoi(en]t effondries » (97) 1687 Desr: « Barril de gallire [...], lequel sert ä remplir d'eau les barriques, lorsqu'on ne les peut mener, ou ä la fontaine, ou ä la riviere » > Corn bariques (s.v. baril); -» dame-jeanne 0 1697 Barras: « On met le boeuf dans des barriques qui s'embarquent dans la compagne » (64) 0 1717 Masse: «[A la compagne] Deux barriques pour l'huille, les barriques de la viande saI6e, les barriques de lard » (9). • < occ. barriqua (Raynouard), d'un glrom. 'bamca, de la famine de -» baril (FEW 22-2,115b, 117a; i mettre 1,255b sq. *BARRA, et ä biffer 1,331b, frq. *BERA). •BARRIQUETTE, s.f. 'petite barrique'. 1628: « deux baricquettes » (AN, 8*77:70). • Dim. de -» barrique (FEW 22-2,115b; fr. manque; cf. dans le Midi barriqueto, b6arnais barriquete; & mettre 1,255b sq. »BARRA, et ä biffer 1,331b, frq. »BERA). ΒARRIS pi. -» baril. BARROT, s.m. 'latton de rambade' (rare gal.). FIG. XLII-66. Cf. -» barreau 2°. ['bau': 1541 (Jal 1842:20), 1576,1638 (Br6ard 1889:3,7), 1667 Fourn 9, dp. 1678 Guillet], 1697 Barras: κ Barrot ou latton du chateau de proue» (planche). • Dim. de bane 1° (FEW 1,256b, »BARRA; sens sp6c. manque). BAS. 1· adj. 'qui a peu de hauteur; qui se trouve en bas; infirieur'. H BAS BORD 'bord plat et non έΐβνέ (en parlant d'un bätiment ä rames)'. dp. 1678 Guillet: «Basbord. Vaisseau de basbord (sic), dont le bordage est bas, qui ne porte qu'un tillac ou couverte et va ä voiles et ä rames, comme les galdres, galiottes et semblables bätimens » > Fur bas bord (> Basn) / Ozan 268 basbord (> Corn) /1697 Barras: «batiment debas-bord» (54) 0 1798 Acad (FEW 15-1,180a, frq. *BORD). f BAS-FOND. -»fond. H BAS-OFFICIER. bas-officier. f BAS-RELIEF. - bas-relief. • 2° adv. 'ä un niveau infirieur'. [dp. ca 1165 GuilL d'Angleterre (TLF)]. 1697 Barras: «Bas est un commandement qu'on fait souvent en galere lors qu'on navigue ä la voile ou quand on a le vent par proiie. Dans le premier cas on fait metre tout le monde bas pour donner moins de bricole ä la galere, et dans le second pour prendre moins de vent. Faites metre bas les soldats et les matelots. Bas chiourme » (53). Ii Ä BAS 'en bas'. [1531-44 Marot (GdfC, TLF) - 17e s. abas, puis ä bas (FEW)]. 1521: «le plancher d'abaz » (BN, fr. 3174:24; AN, B'77:20VO d'abas) 0 1682 Exercice: « La chiourme se mettra ä bas dans les bancs »; « La tente estant ä bas » (4,5). II EMBAS 'en bas'. [frm. (FEW)]. 1677 Dassi6: «taille d'embas» (139) 0 1697 Barras: «Garniment d'embas nommi gratiou » (planche). H EN BAS. [dp. ca 1165 Guill. d'Angleterre (TLF)]. 1560 Du Pinet, trad. Ulloa-Guevara: « seront contraints lesdits passagers aller en bas, pour depestrer la galere » (NGN s.v. hausser) ca 1672: « Le gorgias est une

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piece qui fortiffie les pieds ou les deux bouts d'enbas des alettes » (GNO s.v. gorgias) 0 1697 Barras: « on luy laisse (: ä la balustrade du porteau du gavon) des pointes en forme de clou sous la traverse d'enbas qui entrent dans Ie parquet de la poupe » (37). II COULER BAS. couler 3° et 4°. 11 METTRE BAS 'descendre' [cf. 1538 Est -1678 La Fontaine 'ddposer i terre', 1553,1669 'abattre' (FEW 6-2,185b, MITTERE)]. 1622 Hobier: «les arbrefs] et les en/tennes, qui au combat des galaires se mettent bas » (40-41) 0 1678 Guillet: « Amener est abaisser ou mettre bas » 0 1697 Barras: « On dit aussi: mettez bas les tendelets, pour dire baissez les tendelets » (53) 0 1757 Marteilhe: « On met bas les mäts » (293). • 3° s.m. 'vfitement qui couvre le pied et une partie de la jambe'. 11 BAS DE CHAUSSES. [dp. ca 1500 (BW); diet. dp. 1538 Est: « Tibiale: ung bas de chausses »; 1552 Rab IV.67 bas de chausses (11,244); 1575: «bas de soye» (TLF)]. 1547-50 Stolonomie: «Habitz de forsaires [...]: deux paires de bas / de chaulces » (26vo-27) 0 1616-20 Aubignfi: « ce fer estant mis entre les mains du format de derrifere, La Pine trouva moyen de mettre plusieurs bas de chausses sur la jambe qu'il avoit libre » (IX,181) 0 1629 De Bausset: « Toute la chiourme y trouve de l'emploi. Les uns sont occupds ä faire des [...] bas » (Masson 130) 0 1641: « Quatre vingtz une cane de cordillat employö ä deux cens paires de bas donn6s ä deux cens forsatz de ladite galere i raison de trois pans» (AN, B®77:152) 0 1641: «Cent quatre Cannes d'herbage pour faire des bas ausdits deux cent homes de chiorme » (Fourn 649) 1657: « paires de bas » (BN, fr. 21432:240™) 0 1677 Dassii: « A un forsat, pour une paire de bas » (170) 0 1695: « s'ils (: les formats) sont trois ä travailler ä des bas, qui est un travail qui ne leur produit qu'un sol par jour » (Zysberg 124) 0 1705: «II a toujours tenu boutique pour faire travailler des formats sur les gateres ä faire des bas de fil [...] qu'il a revendu ä sa boutique » (Zysberg 129) 0 ca 1705 Fontette: « Le cosme doit prendre garde que toute sa chiourme travaille aux bas ou autres vacations. Et ceux qui disent ne savoir point travailler aux bas et qui ne font aucune chose, le cosme leur doit faire donner du cotton le plus gros pour aprendre ä faire de petits bas d'enfant et obliger ceux qui sont dans le mfime banc de leur montrer, et le cosme tous les matins en entrant doit visiter le travail, et s'il n'est pas bien fait le faire deffaire pour le recommencer » (MMR 174) 0 1708 Bion: « ceux qui n'en S£avcnt point (: de mdtier) apprennent ä faire des gros bas ä l'aiguille » (85) 0 1716: « casaques et linges et bonnets et bas » (Zysberg 53) 0 1757 Marteilhe: «tricoter des bas de coton, que tous les g a r d e n s savent faire »; « une paire de bas ou chausses [pour chaque for$at]»; « S'il (: le format) dit qu'il ne sait point de m6tier, il (: le comite) lui fait donner du coton fll6 pour qu'il en brache des bas »; «les Turcs leur payent (: aux marchands) le coton en bas de coton » (286,291,295,304). • Γ (devenu aussi adv.) < lat. bassus (FEW l,274a,275ab; les loc. de 1°, couler bas et mettre bas manquent). Le sens 3° est dü ä l'ellipse de bas de chausses 'partie inf6rieure de la chausse'. BASACCQUE - *bassaque. BASANE, s.f. 'peau de mouton tannde (utilis^e pour couvrir les barils de poudre)'. [ca 1150 Charroi de Ntmes: bazan, var. bezanne (TLF); formes diverses; dp. 2e moitiö 13es. basane (FEW)]. 1677 Dassi£: « un baril ä bource garni d'une peau de basane » (155) 0 1697 Barras: « Baril ä bourse [...] couvert d'une peau de basane » (53) 0 1729: « un baril ä bouesse (sie) garny d'une peau de bazane » (Mars. 967:307) 0 1773 Bourdö: «la basanne est un cuir mol, apprötö sans couleur, et moins 6pais que Ie cuir fort; on s'en sert pour garnir les cordages sur les vergues et par-tout ailleurs, oü l'on craint que le frottement ne les use trap vlte » > 1783 EncM. • < occ. basana, besana < esp. badana < ar. pop. batflna 'doublure, fourrure' (FEW 19,29b) < ar. class. bitdna. BASCULER, v.intr. 'faire un mouvement de bascule'. [1616-20 Aubigne baculer (TLF; d'un pont levis); dp. 1801 (TLF)]. 1616-20 Aubign6: «puis [il] passa [...] sa galore par dessus la chaine [du port], retirant au commencement toute la foule en poupe pour faire avancer la proue jusqu'ä la moitid de la quille; et puis rechargea le devant de tout l'iquipage, fit basculer et ainsi se sauva » (11,84). • Basculer, avec infl. du dfiverbal bascule (< basse χ bacule), vient de baculer 'frapper le derriöre centre terre (pour punir)', comp, de l'adv. bas et de cul 'derrifere' < lat. cuius (FEW 2-2,1519a). BASE. Cf. aussi -» vase. BASE, s.f. 'ligne ou surface infdrieure; assise'. [dp. 12e s.; au dibut aussi m. (BW)]. 1622 Hobier: «le col de la pouppe, dont la base, qui est l'autre ioug,

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occupe 3 goues et demy » (19) 0 1691: «la basse dudit Parallelogramme» (SCH 134A:64); «Les raizde courtier seront de jeune bois de chesne de 9 ä 10 pouces de largeur sur 7 pouces d'epoisseur ä leur baze » (SCH 134B:266) 0 1697: «Les epaisseurs aux raix de courcier en sa baze» (Bdnat 492) 0 1703 Barras: « mains courantes avec leurs balustres et bases » (1,539). • Empr. au lat. basim, acc. de basis (FEW 1,272a) < gr. basis, propr. 'action de marcher', par ext. 'marche', puis 'point d'appui, base'. BASILIC, s.m. 'esp6ce de canon de gros calibre'. + BARELIC. 1514: «ung demj bareliq aux armes de pore espic» (Β 1232:47). * BASILIC. [1509 Valbelle: «catre galeros sotillos et dos bastardo[s] et dos brigantins, ben armados de gens et de bono artillario grosso de bronso, la non parelho que mays home visso portar i galeros, et en special uno pesso dito lo basillich » (25; basilich dans un texte fr., NGN); 1534 Rab 1.26 baselicz pi., 1.47 basüicz pi. (1,104,174); 1564 Th baselic > Dup > Holl / Nie > Cotgr; 1616-20 Aubign6: «des basilics de divers calibres, jusques ä quatre-vingt livres de balles» (11,323); 1636 Mon basilisque; 1690 Fur: «Basilic [...] est le plus gros des canons, qui porte jusqu'ä 160 livres de balle; mais il n'est plus de service. Hanzelet l'appelle double couleuvrine, et luy donne 26 calibres de long et 28 livres de balles » > Corn / Basn]. 1528 Jove: « Et ainsi tira le Conte le premier d'ung bastard basylic » (298) 0 1548: « ung grand basilic (: sur la rdale) poysant six vingtz quintaulx aux armes de monsr le Connestable, garny de ses boutoyrs, reffoulloyrs, cuillieres et escobillons » (B 1232:4) Φ 1643 Fourn: « Les [...] canons [...] prennent leurs noms des bestes les plus cruelles et feroces, comme sont les dragons, basilics, couleuvres, sacres, faucon, qui toutes sont comprises sous le nom commun de coulevrine » (97) 0 1647 Cleirac, Us: «les basilics qui sont doubles canons ne sont plus de service » (497). • < 'serpent fabuleux; esp£ce de reptile', empr. au lat. basiliscus (FEW 1,271a; ne connait que la forme basilic), du gr. basiliskos, propr. 'petit roi'. Barelic montre la rotation occitane -r- > -s- ä l'envers. BASLE - balle I. BAS-OFFICIER, s.m. 'sous-officier'. [1680 Rich-ca 1830; rare ensuite (FEW)]. 1677 Dassid: « L'dcrivain: sa fonction est [...] de veiller sur la fonction des autres bas officiers » (176) 0 1686 -»comite 0 1689: « Sa Maiestö ayant estd informöe que les argousins et autres bas-officiers de ses galferes se servent du baston pour punir les for9ats » (Zysberg 166) 0 1691: «un capitaine de galere doit entrer dans le detail des fonctions de tous les bas officiers de sa galere» (SCH 132:1); «Nota que l'on met de long en long de chaque cötd de la fleche deux tables de sapin, qui portent sur les guerites et qui servent aux pilotes, timoniers et bas officiers i marcher et / ä s'asseoir dessus quand on navigue »; « Chaque C 0 t 6 des espales est garni de bandins, dont un est ä poupe et l'autre ä la bande, qui sont de bois de noyer et ferrdz. lis servent ä s'asseoir de jour et de poste, pour dormir la nuict ä quelques bas officiers »(SCH 134B: 128-29,248) 0 1697 Barras: « Baillon [...]. Les matelots et les bas officiers l'appellent tap » (34) 0 17e s. "Rations qui sont distribudes pendant un mois sur une gal6re ordinaire & la mer": « A 31 bas-officiers ordinaires et extraordinaires: 930 rations ä 7 sols » (Jal) 0 ca 1705 Fontette: «les sous comites, les bas officiers et la chiourme ne s^avoient ce qu'on leur demandoit» (414; MMR 158) 0 1708 Bion (78) Φ 1717 Masse: « La chambre de la taverne sert & y mettre [...] les hardes des bas officiers » (10) 0 1722: « Rations des bas officiers, S9avoir le sous pilotte, sous comitte, sous comitte de mizaine, argouzin, sous argouzin, calfat, me d'ache, remolat, barillat, patron du caic, 4 timoniers, aydant de canonier, capitaine des mariniers, capitaine d'arme, sergents, caporaux, cap de garde, sergens des pertuisaniers et major d'homme » (Mars. 967:250) 0 1728: « Proyers sont de jeunes enfans [...]. On les eleve pour devenir bas officiers ou matelot» (Mars. 967:233) 0 1757 Marteilhe: «ils (: les missionnaires) donnaient ordre aux bas officiers des galores, i l'heure marqu6e, que les R6form6es ignoraient, de se jeter au signal qu'on leur ferait sur ces pauvres gens pour les fouiller exactement» (173) 0 1760 "M6moire sur les diffirents 6tats des bas officiers attachds au service des galferes": «9 comites [...], 1 elfeve pilote [...], 3 canonniers [...], 12 sous-comites [...], 21 sous-comites de misaine [...], 11 argousins [...], 13 sous argousins [...], 8 r£molats [...], 3 barrillats [...], 6 apprentis canonniers [...], 1 charpentier [...], 23 timoniers [...], 19 proyers » (NGN) 0 1786 Ordonnance: appellation remplacie par celle i'officier-marinier (NGN). • Comp, de l'adj. bas et de -» officier (FEW 7,336b-337a, OFFICIUM; * mar.). BAS-RELIEF, s.m. 'sculpture un peu en saillie sur un fond uni'. [dp. 1547 (TLF)]. ca 1672: «Les mouisselas de pouppe [...] servent de pied d'estrail aux costez de la

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pouppe, qu'on orne de pannaux avec ses termes et avec cartouches ou bas relies » (GNO s.v. moisselas de poupe) 0 1691: «au couronement qui couvre par desriere la timoniere, au milieu duquel il y a ordinairement un bas relief dans son paneau particulier [...]; aux trois paneaux de chaque cöti de la poupe, dont celuy du milieu, qui est plus grand que les autres, contient ordinairement un tableau d'histoire en bas relief» (SCH 134B:256) 0 1697 Barras: «.Bas-relief se dit des ornemens quit sont sur les costez exterieurs de la poupe d'une galere et sur son arriere. Le bas-relief de ce couronnement est une piece achev6e » (54) 0 1703 Barras: «[bois de] tilleau pour faire les bas-reliefs autour de la poupe [...]; / pieds droits ou termes entre les bas-reliefs des cotdz » (1,535-36). • Adapt, de l'it. basso rilievo, comp, de basso 'bas' et de rilievo 'partie saillante' < rilevare < lat. relevare, de levare 'lever' (FEW 5,277b). •BASSAQUE, s.f. 'paillasse'. 1547: « plus por 32 c[anne]s toille d'estouppe pour fayre basaccques aux malades » (BdR, 356E, n° 13:H). • < occ. bassaco, f. de basac 'sac ouvert en long par le milieu, double sac' (cf. 1318 lat. basachia 'sac pour le foin des chevaux ä bord', Boislisle 253), pris (comme le fr. bissac), avec infl. de bas, au lat. bisaccium, de bis 'deux fois' et de saccus 'sac' (FEW 11,24a; * fr. pour la forme en ba-). BASSE -» base, vase. BASSEAU, s.m. 'tenon ä la partie supdrieure du timon de proue oü entre l'orgeau'. 1721 Bdnat: «timon, dont le bout aplati qui entre dans l'ouverture de la barre est apelld basseau [...]. Le basseau [du timon de proue] est de fer, de figure plate. II a 1 pied 1 pouce de longueur, 5 pouces de largeur et 1 pouce 6 lignes d'6paisseur. II est d'une mSme pifece avec l'eguillot et sert par le moyen de la barre, ού il est comme enchassd dans son ouverture, pour faire aler le timon ä la droite et ä la gauche. La barre du timon [...] / sert pour donner entrfie au basseau qui est perci en deux endroits, oü il y a deux chevilles de fer qui le traversent, et la barre aussi, afin de la rendre d'un usage parfait» (955-56; id. 1729, Mars. 967:298-99). α Etym. inconnue (manque FEW). L'emplacement de cette pifcce n'invite pas ä y voir un dir. de bas (cf. FEW 1,274b, BASSUS). BASSER -» baisser. BASSIN, s.m. 1° 'rdcipient, cuvette'. [dp. ca 1165 Troie (TLF), d'abord bacin]. 1525: «deux bassins de cuivre» (BN, Clairambault 325:9399) Φ 1630 Bouchard: « un bassin de mesme [argent] pour servir ä la pouppe » (91) 0 1697 Barras: « un bassin de cuivre (: d'une balance) suspendu avec des cordes ou des chaisnes, dans lequel on met ce qu'on veut peser » (35) 0 1717 Masse: « Sous le parquet de la poupe [...] mrs les officiers [mettent] leurs ecritoires, pot ä l'eau, bassin ä barbe » (Mars. 967:434; manque AN, B6144:21). • 2° '(surtout en Ponant) partie d'un port oü l'on met les vaisseaux en süret6\ Cf. -»darse. 1643 Fourn: « Darcine, sur la Mediterrande, est un lieu ou havre interieur, oü les galeres se retirent en hyver. Sur l'Ocean on appelle ces lieux retirez du grand port, ausquels les navires sont plus en asseurance, paradis, chambre, bassin » (5) > BN, fr. 19110:455 / BN, fr. 19216:379 / Robbe 48; « Outre le grand port, on en fait quelquefois un autre plus retird, afin que les vaisseaux soient plus en seuretd: comme ä Calais le paradis, au Havre de Grace le bassin, k Brest la chambre » (49); «II y avoit en ce havre (: Harfleur) un bassin fort grand pour les galeres » (241) 0 1678 Guillet: «Bassin, chambre, ou darsine est un petit port particulier pratiqud dans un plus grand, soit pour la commoditd du radoub, soit parce que le fond ou l'abri y sont meilleurs » > Fur (> Basn) / 1697 Barras -»infra 1681 Ordonnance IV.i.14: «les navires dtant dans les bassins et hävres » (Isambert XIX,342) 0 1682 D'Ortifcres (38) 0 1687 Desr: « Un bassin est un petit espace de mer renfermd, oü l'on tient des vaisseaux ä flot, ou autrement» 0 1697 Barras: «Bassin, darse ou darsine. II y a des gens (: -. 1678) qui appellent bassin un certain lieu particulier plus petit, plus fcrmC et plus asseur6 que le port dans lequel on / tient ordinairement les galeres ou autres batimens, mais ce ne sont point lä des bassins: on les nomme dans toute la Mediterranee darse ou darsine » (54-55) 0 1721 Bdnat: « En 1696 il y eut quatre galeres qui entrerent dans le port neuf de Toulon pour y espalmer; il me souvient que l'on conilla les quartiere de proue, et ä mesure que la galere fut entrde ä demi, on avara les rames et on conilla les quartiers de poupe, que l'on avara ensuite lorsque la galere fut dans le bassin » (572).

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BASTARD

• 3° '(en Levant) cale sfcche; enceinte couverte pratiqude dans un port pour la construction, la rdparation ou le car6nage, qu'on peut fermer ou ouvrir ä l'eau'. ca 1680: «la galere dans le bassin dress6e sur son chantier »; «la galere dans le bassin couvert, preste ä mettre ä l'eau »; «la galere ä l'eau, et flotante dans le bassin » (SCH 135:2,22,23) 0 1686 Barras: « Galere dans le bassin, se dit de celle qui est dans une espece de grand fossd couvert qu'on nomine bassin, fait expr£s pour construire ou pour radouber les galores » (269); « une galere qu'on construit dans un bassin ou sur le chantier » (280, ds GNO s.v. quille) 0 1691: « Un constructeur se doit regier [...] particulierement sur la hauteur de l'eau qui entre dans le bassin, car il ne doit pas tant eslever sa galere que l'eau luy manque pour la mettre ä {lot quand elle est achevde »; « on amare ä la charpante du couvert du bassin [...] deux palangs » (SCH 134B:18,19) 0 1697 Barras (planche) 0 1703 Barras -forme 4° 0 1713 Araoul: «Je travaille actuellement [ä] faire achever la galore qui est dans un des bassins de l'arcenal et commenc6e depuis 1707 » (Zysberg 322) 0 1721 B6nat: «[on dimonta les piices,] n'ayant laiss6 dans le bassin que la quille »; « aux grosses pieces de bois de charpente qui sofltienent le toit du bassin »; « on 0ta les bätardeaux du bassin qui fut incontinent rempli; par consequent elle (: la galire) se trouva ä flot» (203,204,206) 0 1739 De Brasses: « On y construit (: dans le 'pare' de Marseille) les galores dans de grands bassins sees qui donnent dans la mer; quand une galdre est finie on ouvre les portes du bassin et, en rompant un bätardeau, l'eau de la mer entre et les emmfene » (Masson 384). • 1° (par anal. > 2° et 3°) < lat. pop. *baccinum (FEW 1,199b; sens non sp6cif!6s) < *baccus 'vase', mot gaulois. BASSINE, s.f. 'cuvette, bassin de mital'. [dp. 1500 (GdfC, FEW)]. 1540: « Ung concomart, une bacine, une poylle» (B 1260:186™) 0 1545: « Deux salieres d'estain, une bassine »; « Deux eschauferes, deux bassines » (B 1260:268,442) 0 1547-50 Stolonomie: « Pour une bassine de lecton et six chandeliers, sept livres ts » (23) 0 1551: « Une bassine de leton pour laver la chair, avec leurs (sic) cuilhiferes » (B 236:149). • < occ. basina (cf. 1403 lat. bacina, Cais de Pierlas 396), f. de basin < lat. pop. *baccinum (FEW 1,200a). BASSINET, s.m. 1° 'armure de tdte, espfice de heaume'. [dp. 2' tiers 13e s. Huon de Bordeaux (bacinet) (TLF)]. 1295: « 2853 bacinez » (Jal) 0 1336: bachinis pl. (BN, fr. 259%, n° 128) 0 1336: bachinez pl. (Chazelas 11,11) 0 1337: «en chacune d'icelles galdes 210 homes, tous souffisans et bien armez de plates, de bacinez » (Molinier 210) 0 1339 bachinet (Chazelas 11,13) 0 1369: «les plates, bacinis et autres harnois que nous avons ä Rouen pour mariniers et autres gens de mer » (Delisle 1874:257) 0 1369: « huit bacinis » (Chazelas 1,208) 0 1370 bachinäs pl. (Delisle 1874:322) 0 1376: « nuef cens cinquante nuef bacinis chascun a camail, visiere et hourson » (Chazelas 11,161) 0 1384: «Item de bacinis pour armer les diz vaugueurs [des gaßres] [...]: 514»; «bacinis sans camail»; «Item de bacinis ä visiöres et ä camaux» (Br6ard 60,94,104) 0 1385 bachines (: bachinds) pl. (NGN s.v. flette) 0 1443 [Villefranche]: « fait nettoyer les bachinez » (Degryse 234 n. 18) 0 1628: « pour 4 clefc de mousquets [...]; pour six couvertures de bassinetz ä trous » (AN, 6*77:66) 0 1643 Fourn: « douze bassinets garnis » (136). • 2° 'pifcce creuse de la batterie d'une arme ä feu ä silex, dans laquelle on met l'amorce'. [3' quart 16's. (1575) Pari (TLF)]. 1697 Barras: « Amorce est la poudre fine qu'on met dans le bassinet d'une arme ä feu ou sur la lumiere d'une piece de canon » (19). • Dim. m&aphorique de bassin 1° (FEW 1,200a, *BACCINUM; 2° manque; bacinet manque). Cf. 1404 occ. basinet (Rigaud 36), 1441 lat. bassinetus (Cais de Pierlas 413,416). BASTAIS -» bastet. BASTARD, I" adj. 'moyen, de moyenne grandeur'. [Cf. 1684 Fur: « Fauconneau: selon Hanzelet c'est un huiti6me de coulevrine qui a 35 calibres de long, qui tire deux livres et demie de fer avec deux livres de poudre; le bätard ä 30 calibres tire trois livres de fer avec autant de poudre », oü le calibre semble en contradiction avec le poids des boulets]. 1384: « Pour l'arbre bastart [...]. / Pour la migenne » (Br&rd 44-45, id. 46,48); « De vieulx arbres pour gal6ez apcll6s artimons [...]. Item d'arbres bastars et de migennes »; «Item de trousses fournies pour le grant arbre: 2. Item de trousses fournies pour le bastart: 2 [...]. Item de choucs pour migenne» (Br6ard 51,59) 0 1510: «pour une douzenne de tables bastardes» (B 2551:147™; cf. dans le Midi bastarde f. 'pitee de bois de moyenne grandeur', FEW 15-1,73b) 0 1528 Jove: «ung bastard basylic» (298) 0 1643 Fourn: «Quatre mille de planches bastardes » (38).

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• 2° s.m. (parfois app.) Voile de mestre, la plus grande en l'absence d'un artimon'. D'abord voile moyenne, le bastard a commence, entre 1540 et 1550, & remplacer 1 'artimon. Voir -> bourde. Cf. encore 1607 Crescenzio: «Bastardo. Artimone. Borda. Marabotto» (8). 1521: «700 canes de cothonine pour fere le bastard» (BN, fr. 3174:25; AN, ΒΉΊ:2Υ") 0 1526: «ung bastard de cotonine de Genes, une bourde de cotonine de Marseille»; «deux bastars pour les deux galleres»; «deux voyles de bastart»·, «ung bastart de cotonine de Genes» (B 1260:17,31,32,48) φ 1539 bastart, bastard (Β 1260:84™,94) 0 1540: «Item artimon, bastard et borde» (B 1260:147; id. 144",184); bastart (B 1260:185™) 0 1542 La Borderie: « Plus du bastard on ne fait voile ä mont, / ny de la bourde et moins de l'artimont» (194) 0 1544: « La grant voille nommee le bastart contenent six cens cinquante canes de cothonine » (B 1260:361) 0 1544 Amadis: «il n'y eut voille, bastard ny artimon qui demourast entier » (Hug) 0 1545: «ung bastard neuf» (B 1260:440™) 0 1547-50 Stolonomie: «ung bastard assez grand qui servira pour artimon» (14) 0 1548 (Β 232:3,5™,38,50) Φ 1549 bastarde 3° 0 1551 (Β 232:111; Β 236:147,166™) 0 1557 (Β 245:264) 0 1558 (Β 233:498; Β 245:250™,258) 1570 Forbin: «la voille dicte le bastard» (4) 0 1629 Baudoin: «le Sangorrin [...] fit amener la borde, et voulut faire desployer le bastard, esperant avec le vent qui se pourroit rafraischir, de passer de prouS ä force du vent i travers les galeres de Dragut»; «le voile bastard »; «les voyles bastards »; «la capitane de Malte avoit amend la borde et fait le caro, et avoit faict soudainement voile du bastard et s'estoit mis en chasse »; «le bastard s'embarassa et se prit ä la cage de l'arbre de la messanie» (381,457,569,617,618) 0 1661: «Plus le bastard de l'arbre de mestre » (ms. Troyes). • 3° s.m. 'grand clou ä tete plate'. II GROS BASTARD, H PETIT BASTARD. 1642: « Trois mil gros bastard de bateau »; « Gros bastard de basteau 50 s. le cent. Petit bastard de basteau, 52 sols le cent» (Fourn 655,656) 0 1677 Dassid: «1500 cloux gros bastards, 1500 petits bastards»; « Rechange du calfat [...]: cinq cens clous gros bastards, / cinq cens clous petits bastards » (93,163-64) 0 1680 D'Ortiferes: «clouds gros bastard [...];petit bastard [le milllier 204 sous, 110 sous]» (84™) 0 1691: « Clouds de compte: gros bastards 4700, petits bastards 1000 »; « clouds gros bastards ä 9 livres 13 sols 10 deniers le millier: 2500 (: pour la Dauphine et la Grande) [...], 1500 (: pour la Conquirante) [„.]; clouds petits bastards ä 5 livres 4 sols le millier: 4000 (: 3000 pour la Conquirante)»; « 800 clouds gros bastards ä 9 livres 13 solz 10 deniers le milier pour lesdits ouvrages (: les parapets du bastion de la rambade) [...]; 100 clouds petits bastards ä 5 livres 4 sols 6 deniers le milier» (SCH 134B:302,322,344) 0 1703 Barras: «clous gros batards, petits batards » (1,536) 0 1721 B6nat: « Cloux gros bätards; cloux petiis bätards »; «Gros bätards: 4700. Iis servent pour cloüer les bancasses, les bastets des banquetes, et autres services. Petits bätards: 1000. Pour le couroir, les cloisons et autres usages » (482bis,F51). • 1°, subst. ensuite en 2° et 3°, vient du lat. m6d. d'origine germanique bastardus (attest6 en 1010) 'qui a subi une transformation qui l'amoindrit' (FEW 15-1,73b; 3° manque). La base germanique est incertaine. Le frq. "bast- (Diez 45-46), d'oü (fits de) bast 'congu ou n6 sur le bät (d'un mulet)' a έΐέ abandonnd (cf. FEW 15-l,276b-277a, EWF, TLF). Le germ. *ba(n)sti (goth. banst) 'grange' (Bruch), avec r6f6rence ä une seconde femme de rang plus bas (cf. FEW 15-1,74ab), fait dgalement difficult^ (cf. BW, TLF). Un germ. *banstu- 'mariage avec une seconde femme (de rang plus bas)' > *bast (anc. frison böst) paralt plus vraisemblable (BW, TLF). Le suff. -ard est 6galement germanique. Pour 2°, on pourrait supposer l'ellipse de artimon et le sens de 'de moyenne grandeur'. Le langage marseillais a pu dßvelopper s6par6ment le sens de Voile', mais un empr. ä l'it. bastardo semble plus probable; cf. 1574 Piombino: « Vuole il bastardo pezze 54 di cotonina» (18™; il vient de mentionner que Yartemone et la mezzana sont hors d'usage) et 1614 Pantera (la plus grande voile). Dans le cas de 3°, l'ellipse de clou paralt 6vidente. Cf. -» bastarde. BASTARDE, 1° adj./s.f. '[canon] de moyenne grandeur, ordinairement du calibre de 8 livres de balle'. FIG. XLIV-2. [1510-1616-20 Aubignd (111,119; VIII,10): coulevrine bastarde (FEW 15-1,73b); 1611 Cotgr: «Bastarde: a demie cannon, or demie culverin; a smaller peece of any kind »; 1694 Corn bastarde·, (1671 ?) Pom et 1759 Rich bätarde (FEW 1,276b); 1771 Tr6v bastarde (FEW 15-1,73b)]. ca 1520 Conflans: «Est besoing au belle de la nef: deux canons serpentins, deux grands couleuvrines et deux bastardes »; « En proue (: d'une gal6re) ung canon Serpentin et deux couleuvrines bastardes » (25,39) 1526: « cent boulletz de bastarde, cent boulletz de moyenne » (AN, X1A8621:200™) 0 1540: « Ung canon en courcier. Deux bastardes aux bendes de prou» (Β 1260:184"°) 0 1545: «Une grande colevrine. Une bastarde. Deux moyennes» (B 1260:267*°) 0 1548: « Ung canon serpantin [...]. Deux bastardes. Deux emerilhons » (B 232:50™) 0 1549: « Artilleiye: une bastarde avec ses affustz et garnye de chargeur, reffouloir et escovillons avec deux piez deporc» (BN, fr. 3118:11) 0 1558: « quarante bolletz de bastarde »; « sur lad. galere y a un canon et deux

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bastardes garnies de ses affutz» (B 233:502,503"°) 0 1642: «un gros aneau pour les batardes» (AN, 6*77:177") 0 1643 Fourn: «la bastarde porte 8 livres et a huit pieds de long» (97) 0 1647 Cleirac, Us\ « deux pieces de grand calibre, tirant boulets de bastarde » (494) 0 1660 Luppd: «le cap-maistre-canonyer doit conduyre celluy (: le canon) de corssye, et les autres [mattres-canonniers] les bastardes ou autre artillerye» (172) 0 1661: «une cuilliere des bastardes» (ms. Troyes) 0 1677 Dassid: «Deux vettes de bastardes »; « Deux bastardes du calibre de huit livres »; « deux cents boulets pour les bastardes »; « Les trois canons: celuy du coursier et les deux batardes » (144,154,156,175) 0 1677 Millet: « deux bastardes » > Fur (s.v. galere) > Basn bätardes 0 ca 1680: « La pasteque [...] oü l'on met les poulies pour avancer les pieces bastardes quand elles ont reculd(es) en tirant»; « Les deux bastardes portent 81. de balle et pesent chacune 20 quintaux» (SCH 135:16,31) 0 1682 Exercice: «les galeres doivent tirer leur quatre bastardes et le coursier» (17) 0 ca 1685: «Deux vettes de bastarde» (Mars. 967:197) 0 1691: «la conille [...], l'espace necessaire pour placer les batardes et les fers ä donner fonde » (SCH 134A:4); «[les bancasses d'artillerie] determinent la hauteur du taulas de la conille, ou autrement des plattes formes des batardes» (SCH 134B:88); -» anguille, pastäque 0 1697 Barras: «vingt [balles ä deux tdtes] pour les deux batardes»; « Anguile de bastarde [...]. Pasteque de bastarde [...]. Taulas pour la bastarde » (36, planche) 0 1703 Barras: « Les quatre petits canons d'une galere, qui portent le nom de bastarde et de moyene, sont placez sous la rambade, deux dans chaque conille, et ceux qui les chargent les mettent sur le tambouret»; « dans chaque conille [...] une bätarde de huit livres de bale» (1,282,515) 0 ca 1705 Fontette: « A la taverne on met [...] 300 boulets de batardes» (385; MMR 91) 0 1716 batarde -> vette 0 1717 Masse: «vous faittes risser vos canons, (: la virgule manque ds Mars. 967:479) batardes et moyennes [avant de mettre la galdre ä la bände]»; «il faut, pour soulager le devant de vötre galdre, faire reculer vos deux canons des (sie) bastardes en arriere» (99,140) 0 1721 Bdnat bätarde (449); afßt, anguille 2°, fiche, pasteque, vette 0 1727 Barras: « depuis quelques anndes on substitue quelquefois ä la place de ces quatre petits canons peu utiles, deux canons de dix huit livres de bale, un seul en chaque connille. Le bien du service demanderoit que cet usage fät dtablie [...], parce que dans un combat un canon de dixhuit fait beaueoup plus d'effet que ne font les bätardes et moyenes. II y a fort longtems que j'avois proposd cet dtablissement. La difficultd du salut ordinaire des galeres, qui est de quatre coups, fit de la peine, quoi qu'il füt trds facile d"y suplder. On rejetta ma proposition. Un autre capitaine trouva un moyen plus favorable pour la faire gouter, environ deux ans aprez, on dtablit cet usage sur les galeres qui servoient en Ponant, oü l'experience a confirmd son utilitd» (11,167) 0 1728: «2 pasteques ä 2 oeils pour les batardes»; «Deux moyennes ou batardes qu'on met de chaque cotd(z) dessous la rambade, de 8 livres le boulet» (Mars. 967:213,216) 0 1729: «Deux batardes de fonte calibre de 8 garnies de leur afuts marinfs] et plates bandes de fer » (Mars. 967:305) 0 1734 Reynoir: « Les bancasses d'artillerie [...], servant ä suporter les bätardes [...]; pasteques des canons des bätardes »; « Les anguilles des canons nommds bätardes et moyennes [...], servant de coulisse aux affuts desd. bätardes » (9,11) 0 1783 EncM: « Batarde; on nomme aussi batarde une piece de fonte, depuis 8 livres jusqu'ä 18 livres de balles. On en place une de chaque cötd de la pidee qu'on nomme coursier». • V adj./s.f. '[galdre] qui a l'extrdmitd de la poupe plate et dlargie'. Ce type apparatt au ddb. du 16® s. (Humbert 21: dös 1432), ä Venise, comme galdre de commerce. Ses dimensions et possibilitds finissent par la faire prdfdrer aussi dans la marine de guerre, au ddtriment de la galdre -» subtile (NGN s.v. bätard). ca 1510 Louis XII: «il a prestd au dit Gennes ses galle[e]s, ass^avoir sexe (sie) subtiles et quatre bastardes » (Lac) 0 1544 Amadis: « Deux cens galleres, tant subtiles que bastardes » (Hug s.v. bastard) Φ 1558 La Vigne ä Henri II [Constantinople]: «la mesme gallaire bastarde qui avoit estd ordonnde et accoustrde pour ma personne» (Charridre 11,463) 0 1622 Hobier: « une gallaire de vingteinq ä vingtsix bancs de chacun costd [...], qui est la plus legitime de tout/tes, et qu'ils appellent neantmoins bastarde ou bastardeile [...]; ils la nomment ainsi [...] pour les discerner des anciennes [...] qui se disent subtiles, pour ceste seule particularitd qu'elles ont l'extremitd de la pouppe aigud, au lieu que les bastardes, telles que sont toutes les nostres, l'ont platte et eslargie, et par ce moyen sont beaueoup plus aggreables et plus commodes» (4-5) > Dassid 116 > Enc batarde-, «la difference des bastardes et subtilles » (19) 0 1642,1662 Oud (< Hobier ?): « galere bastarde » (s.v. galere) > Duez 0 1678 Guillet: « On les distingue en galdres subtiles et en galdres bätardes [...]. Les bätardes sont nos galdres ordinaires, qui ont la pouppe large» (s.v. galdre) > Ozan 270 > Corn bastarde «· 1771 Trdv (FEW): « galöre bätarde » (s.v. galdre) 0 1727 Barras: «II n'y a pas deux sortes de galere, ainsi que l'ont derit quelques modernes, c'est-ä-dire d'une forme differente, de la maniere qu'ils s'expriment, nommant les unes subtiles et les autres bätardes; les galdres sont toutes semblables pour la forme en France, en Espagne, en Italie » (11,148™) φ 1783 EncM: « Batarde, nom d'une galdre moins forte que la principale, nommde riale ou patrone suivant l'dtat auquel eile appartient».

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• 3° s.f. (parfois app.) 'la plus grande voile de mestre, aprfcs la disparition de l'artimon'. Cf. -» bastard 2°. 1549 Ordonnance: « avecques [...] leurs voilles, bastarde, bourde, treo et trinquet» (BN, fr. 18153:62; Fourn 314 bastards', Isambert XIII.71 voiles bastardes) Ο 1622 Hobier: «le marabout pour la tempeste, et la bastarde, la plus grande de toutes, pour recueillir le plus de vent lors qu'il y en a le moins sur mer >» (38) > Oud (> Duez) / Mor 704 / Fourn 31 (> Robbe 58) /Dassi6 116 0 1660 Oud-1896 Lar bätarde (FEW) 0 1678 Guillet: «.Bastarde est la plus grande des voiles d'une gal£re, et qui ne se porte que lors qu'il y a peu de vent, parce que de vent frais les voiles ordinaires suffisent» > Fur ( > Basn > Tr6v >-» 1759 Rieh bätarde [FEW]) / (Ozan 294 >) Corn >-» Enc (+ batarde) > Besch (voile) bätarde > 1867 Lar; cf. aussi 1773 Bourdd: «Batarde, voile batarde. C'est la plus grande voile d'une galere, mais on ne l'emploie que lorsqu'il vente peu » 0 1703 Barras (ä propos d'Ozanam, etc.): «II y a fort longtemps qu'on a aboli l'usage des volles autrefois nomm6es bastarde, bourde et marabout. Je n'ay jamais oui parier de / la premiere depuis 40 ans que j'ay l'honneur de servir le Roi sur mer» (1,280-81; id. 11,234™ avec «depuis plus de cinquante ans »). • 4° s.f. 'extr6mit6 plate et large de la poupe'. ca 1672: «Bastarde est le corps de la galore sur l'arrifcre fait en forme de coeur dessous le dragan » (GNO); « La premiire [chambre] est le gavon, qui est ä pouppe et dedans la bastarde » (GNO s.v. gavon) 0 ca 1680: « La traverse de la bastarde ou cul de monine [...] doit avoir 5 pieds de longueur et 4 poulces Vi de large sur 3 pouces d'epesseur» (SCH 135:1) 0 1691: «le trait de la fa^on de la poupe que I on continue / jusqu'ä l'extremit6 de la batarde oü commence la massane »; « on ne met ledit dragan en place que quand on veut commencer la batarde » (SCH 135:5,14); -> voltiglole 0 1721 B6nat + 1728 batarde -» voltiglole 0 1734 Reynoir: « Les ailettes [...] determinent la largeur et la longueur du cul de monine ou batarde » (3). • 5° s.f. [prob, err.] 'bätard de racage'. ca 1705 Fontette: «voille d'artimon [...]: les batardes des trosses doivent avoir une brasse et demy de longueur » (420; manque MMR). • F6minin de -> bastard (FEW 15-1,73b, lat. m6d. BASTARDUS; 4° et 5° manquent). 3° a d6velopp6 ä partir de -» bastard 2° sous l'infl. de voile. Pour 2° en occitan, cf. 1509: « catre galeros sotillos et dos bastardo[s] »; 1511: «2 bastardos bellos» (Valbelle 25,36). BASTARDEAU, s.m. 'enceinte 6tanche destinie ä construire ou ä r6parer des navires ou des ouvrages portuaires'. 1474: « Lequel bois estoit yssu du grant bastardel estant au travers du viel hable » (Friville 367) 0 1475: « pour faire des bastardeaulx, dedens lesquelz fut assis et mis deux evantelles pour eurer et aprofondir led. hable » (Friville 375) 0 1518: « Pour ung bastardeau par luy fait au Havre » (RHL 4,137) 0 1636 Mon: «Batardeau, cloison d'ais, ä guise de grande arche, dressde dans l'eau, pour batir dans ce vuide, l'eau etant epuisde » 0 1643 Fourn: «il faudra [...] eslever [...] quelque Ιενέε, chaussde, ou bastardeaux, qui s'avangants en mer, comme deux grands bras [...] embrassent un espace süffisant au nombre de vaisseaux qu'on se persuade y devoir aborder» (50) 0 1721 B6nat: «on öta les bätardeaux du bassin qui fut incontinent rempli; par consequent eile (: la galöre) se trouva ä flot» (206) 0 1739 -» bassin 3°. • < 'digue, massif de terre ou de magonnerie dans une riviere pour retenir l'eau' (1409 [TLF] -1718 Acad [FEW]), d6r. de bastard (FEW 15-l,73b-74a, lat. med. BASTARDUS; sens manque), prob, par l'id6e de '(bairage) non naturel'. BASTARDEL -» bastardeau. BASTARDELLE, adj./s.f. '[galöre] intermddiaire entre la subtile et la bastarde quant ä la forme de la poupe'. 1521: « une gallere neufve, subtile ou bastardeile » (BN, fr. 3174:21; AN, B 1783 EncM].

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• BATAIOLLE. ca 1672: « Bataiolles de fer sont vingt ou vingt deux pieces de fer de deux pans et demi de longueur en fa9on de trident qu'on met de chasque costd de la gaßre et qu'on fait rentrer ä plomb dans l'apostis » 0 18° s.: « Bataillolette. Bataiolle » (SCH 136:41). • BATALHOLLE. 1512: «28 batalholles» (B 1232:6*°) 0 1545: «Dix batalholles de poupe de fer» (Β 1260:342, ds GNO s.v. tenalha) 0 1558: «avec ses batalholles grandes et petites» (Β 233:497"). • BATALIOLE. 1628: « mettre des branches de fer & six batalioles » (AN, B'77:74). • BATALLIOLLE. 1511-12: «25 pieses [...] pour faire batalliolles pour les gates» (Β 1232:4™) 0 1512: « 29 batalliolles et 8 fillas » (B 1232:9) 0 1628: « fere rabiller 20 des autres batalliolles » (AN, B*77:74). • BATAVIOL(L)E [err.]. 1906-1960 Lar bataviole (TLF) 0 1960 Le Clfere: «On appelle bataviolle ou batayolle une barrifcre formant garde-fou le long du pont; eile est constitu6e de fers ronds tenus de place en place par des montants appelfe chandeliers ». • BATAYOL [err.]. 1717 Masse: « cet endroit (: dans la coursie, depuis le joug de poupe jusqu'au pied de la petite tenaille, et au cas oü la glaciöre se trouve ä l'espale) sert ä y mettre les tables et batayols des litz des officiers » (Mars. 967:435; manque AN, B6144:22). • Β ATAYOLE. 1677 Dassi6: « Batayoles de bois garnies de ses verges de fer pour le tendelet [du ca'ique]» (161) 0 1691 Ozan, etc. -» batayolle 0 1691: « Le lict du capitaine et celuy des officiers consistants en des planches et des dosiers, et en des batayoles de fer qui les soutiennent»; « 1 bufet et 2 batayoles [...]; 1 batayole ä peser le pain » (SCH 134B:254,348) 0 1694: «II faut une batayole ronde de fer de 6 ou 7 pieds de longueur et un pouce de diametre, sans compter la partie qui entre dans la patte et dans les deux etriers, qui a un pied Ά de longueur et 1 pouce et 2 lignes de diametre. Cette batayole est perpendiculaire ä l'aileron » (Mars. 967:304) 0 1697 Barras: « Les subalternes n'ont point de bancs pour faire leurs lits: on les eleve sur les bancs de la galere avec des batayoles de fer »; « petite batayole » (39, planche) 0 ca 1705 Fontette: « une galoche qui est au pied de la batayole de fer » (369; MMR 58 batayolle); «II faut observer que le premier filarets soit doubld par celuy d'en haut que l'on baisse & cotd de l'autre sur la batayole de fer, qui a deux branches ou deux gorges, ce qui se fait pour mettre les rames sur les filarestz » (398; MMR 124) 0 1717 Masse -»battayolle 0 1721 B6nat -»batailloles de la rambade φ 1728: « Hauteur des batayoles de fer: un pan Vi»; « Pour eviter que les soldats n'y pendent (: aux filarets) point leur hardes, la batayole de fer qui est pos£e sur l'apostis est faite expres en deux fourches pour recevoir le filarest d'en haut qui est posd dans la grande batayole de bois, c'est ä dire que les deux filarests se trouvent dans la batayole de fer prest ä recevoir la palamente en cas de mauvais temps, ce qui fait deux biens: Pun que les soldats ne peuvent pas y metre leur hardes, ce qui porte un grand prejudice quand le vent est contraire, et l'autre que les deux filarests resistent ä la palamente» (Mars. 967:154,175); -»loc. 0 1729: «Avant que de mettre les rames sur le filarest, il faut doubler le filarest d'en haut sur celuy de dessous et les faire porter tous deux sur la batayole de fer qui est faite pour cela » (Mars. 967:325) 0 1783 EncM 0 1855 Besch > 1867 Lar 0 1958 Merrien: «Batayole: piquet d'une rambarde, d'un garde-corps [...]; on dit aujourd'hui plutöt chandeliers, ou, bizarrement, chandeliers de batayoles ». • BATAYOLLE. 1622 Hobier:« Outre laquelle pesanteur s'attache[nt] perpendiculairement par le dedans et aux bacalas 13 batayolles de chacun costd, qui sont gros bastons carrez d'environ 4 pouces et haults de 4 pans, au travers desquels et en parallelle de l'aposti se mettent les deux fillarets d'environ mesme grosseur que les batayolles» (23) > Dassi6 115 (> Enc) > Ozan 292 batayole > Corn > Basn > Tr6v; batayolles (planche) > Mor 701 batoille (sic) / Dassid 132 batayole 0 1677 Dassi6: « Apres on pose sur le chasteau six batayolles avec leurs fillarets, pour servir ä sofltenir les mousquets des soldats lors qu'ils font leurs d&harges; les batayolles sont de quatre pieds de long et de trois d'ipaisseur [...]. Ensuitte, on met dessus les apostis trente batayolles de fer qui servent ä sofltenir les rames pendant le mauvais temps ä la mer, qui ont quinze pouces de haut et deux pouces d'6paisseur. Avec Celles de fer, on en met encore trente de bois, qui s'attachent ensemble avec un anneau; elles ont quatre pieds de hauteur et un pouce d'6paisseur. Elles servent ä sofltenir les rames et le fillarets sur lequel les soldats posent leur mousquet lors qu'ils veulent tirer » (127) 0 ca 1680: « Les batayolles [...] sont de bois d'orme. II y en a 15 de chaque cost6 de la galere, et sont de 3 pieds Vi de longueur, 4Vi poulces de large aux deux bouts, et 3 pou[ce]s au milieu, sur 3 po[uce]s d'epess[eu]r » (SCH 135:15) 0 1691: « On fait outre ces trous sur cette m£me piece (: l'apostis) 15 trous pour mettre 15 batayolles de fer, qui portent les batayolles de bois et les filarests »; «II y en a deux rangs (: de filarets) de chaque bande, dont l'on enchasse le plus bas dans les / batayolles de fer et le plus hault dans les batayolles de bois »; « pieces d'orme pour [...] 4 batayolles pour la planche de poupe »; « Ganches [...] pour les batayolles de poupe »; « batayolles [...] pour le bastion de proue, de 10 pans» (SCH 134B:98-99,193-94,285,298,299); loc. 0 ca 1705 Fontette: « On amarre le gourdin aux batayolles des filarests » (370; MMR 60 battayolles); -» batayole 0 1717 Masse: «les batayolles, traverses

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et piece du grand buffet» (Mars. 967:435; manque AN, B'144:22) 0 1728: « Quarante deux batayolles d'environ 16 livres piece » (Mars. 967:218); -» loc. Φ 1960 -» bataviol(l)e. * BATHALLYOLE. 1503: «toutes le[s] bathalfyoles » (BdR, 373E, n° 73). * BATOILLE [err.]. 1643 Mor -» batayolle 1622. * BATTALLIOLE. 1628: «pour fere des battallioles aux lits, tables et dressoir de poupe»; «pour battallioles fer neuves servantz ä poupe » (AN, B Duez 0 1717 - batailloles du retranchement. * BATTAYOLLE. 1680 D'Ortiöres (80vo) 0 ca 1705 Fontette - batayolle 0 1717 Masse: «les battayolles de bois servant au tendelet du ca'ic, et ses tringles de fer» (17; Mars. 967:433 batayoles). H BATAILLOLE D'APOSTIS 'bataillole de la bände'. FIG. XLIV-48.1697 Barras: «Batayole d'apostis », «Batayole de fer d'apostis » (planches) 0 1721 -» supra. 11 (GRANDE) BATAILLOLE POUR ARBORER. 1691 grande batayole pour arborer (SCH 133:table fer). f BATAILLOLES DE LA BANDE. FIG. XVIII-4, XXI-1, XLII-74, XLIII-40. 1691: « Des batayolles de la bände. Ce sont des pieces droittes pos6es debout contre l'aposti, enmortoisdes par un tenon dans des tacqs [...], sur la / teste desquels tacqs elles portent par une dent. Elles ont une ouverture par le hault, dans laquelle on enchasse les filarets de la bande [...]. On arreste ces batayolles au milieu ä une des 3 branches des batayolles de fer par un piton qui entre dedans, et on met & la teste de ces pieces deux estriers, l'un ä l'extremit6 et l'autre six pouces au dessous. Iis servent l'un et l'autre ä arreter le pied des batayolettes » (SCH 134B: 172-73) 0 1697 Barras: « bataillole du couroir ou de la bande [...]; bataillole d'apostis ou de la bande »; batayole de la bande (59, planche) 0 1721 Bdnat: « Les batailloles de la bande [...] doivent fitre de bois d'orme de 4 pieds Vt de longueur, 4 pouces Vi de largeur vers les deux bouts, sur 3 pouces 2 lignes d'dpaisseur » (416) 0 1728 batayolles de la bande (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: « Batayoles de la bande. Ces pieces sont pos6es de bout au long de l'apostis, amortois6es dans les taqs, servant ä suporter les filarets. Elles ont 3 pieds 6 pouces de longueur, 4 pouces de largeur, et 7 pouces 2 lignes d'epaisseur, de bois d'orme» (12). 11 BATAILLOLE DE BASTION / DU CHATEAU DE PROUE 'bataillole de rambade'. FIG. XLV-58. 1697 Barras batayoles du chateau de proile (planche) 0 1734 Reynoir: « Les traverses des rambades sont posdes ä l'extremit6 et tout au tour des rambades, servant d'apuy et de fondement aux batayoles de bastion» (9). 1Ϊ BATAILLOLES DU COUROIR. 1697 Barras batailloles de la bande. 11 BATAILLOLES POUR LA CUISINE. 1691: «batayolles [...]pour la cuisine » (SCH 134B:299) 0 1721 B£nat: « batailloles de fer pour la cuisine, de 5 pieds 5 pouces 4 lignes: 2 (posies contre la surcourcie) » (F45). H (GRANDES) BATAILLOLES DES ESPALES / DE POUPE. FIG. XLIII-103. ca 1680 grandes batayolles de l'espalle (SCH 135:16) Φ 1691: « Des grandes batayolles des espalles. II y en a une de chaque cöt£, qui est port6c par la dernifcre batayolle des espalles et arrest6e par le pied dans les deux ganches qui sont ä la teste desdittes batayolles. Elles servent ä porter par une ouverture qui est en hault l'aste du tendelet, et ä / regir par une ganche de fer qui est en dehors le dernier filarest de la bande. Et comme elles font grande force en cassant la bogne de la tente, on les ar[c]boute avec une barre de fer qui entre dans un piton de laditte batayolle et dans un autre piton chass6 dans la tenaille. On luy donne 4 pieds Vi de longueur, 4 pouces de largeur au gros bout, sur 3 pouces deux lignes d'epoisseur» (SCH 134B: 173-74) 0 1697 Barras batayole de l'espalle, bataillole de l'espale (27,59); grande batayole d'espale, grande batayole de poupe (planches) 0 1721 B6nat grandes batailloles des espales (417) 0 1728 grandes batayolles des espalles (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: «Les grandes batayoles de poupe sont port6es sur la derniere batayole d'apostis ä l'espale. Elles portent l'haste du tendelet, et elles ont 4 pieds 3 pouces de long, 4 pouces 6 lignes vers les deux bouts et 3 pouces d'epaisseur, de bois d'orme» (12). f BATAILLOLES DU FOUGON. FIG. XII-6. 1697 Barras: «Bataillole du fougon est une ρ idee de fer qui a sept pieds et demi de long, un pouce en quarr6, du poids de 40 livres. II y a deux de ces batailloles: un ä poupe et l'autre ä proüe du costi du courci6. Elles soutiennent un filaret de bois ou plutot une traverse qui sert d'appuy ä la chemin6e et la tient 6loign6e du feu. Outre les deux batailloles du fougon, il y en a encore deux autres mises en travers du fougon [...] qui soutiennent une grosse traverse de bois ä laquelle les chaudiferes de I'dquipage et de la chiourme sont suspendues. Celle qu'on met du cost6 de la bande a quatre pieds et demi de long, et l'autre six pieds; elles ont quatorze lignes en quarr6 du poids environ de 25 livres chacune »; batayole du fougon (59, planche) 0 1721 B6nat « batailloles de fer [...] pour le fougon de 7 pieds 9 pouces 4 lignes de longueur (soutiennent les chaudidres)» (F45).

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H BATAILLOLE DE LA PERTIGUETTE DE POUPE. 1691: «batayolle [...] pour la parteguette de poupe » (SCH 134B:299) 0 1697 Barras: «Bataillole departeguete est une pifece de fer qui a deux pouces et demi de circonference et deux pieds et demi de long, du poids de douze livres. II y a deux de ces batailloles sur l'arrifere de la poupe. Elles servent ä porter la parteguete et l'empechent de varier ä droite ou ä gauche» (59) 0 1721 Binat: «batailloles de fer [...] pour la parteguete de poupe (posies dans le bandinet, le pinitrent et apuient sur le grand bandin)» (F45). H BATAILLOLES DE LA RAMBADE. FIG. XVI-12, XLII-10. 1691: « Des batayolles et traverses de la rambade [...]. La premiere et la plus ancienne [fa£on de faire un parapet ä la rambade] est formie par des pieces droittes posies debout, appellees batayolles, cnmortoisics sur les traverses des rambades, ausquelles on donne 4 pieds de hauteur. On en met 3 de chaque cölt sur chaque rambade pour porter 4 traverses qui font face ä la proue et aux cötiz de dehors de la galere » (SCH 134B:170) 0 1697 Barras bataillole de la rambade, batayole de la rambade (59,planche) Φ 1721 Binat: «Les batayoles et les traverses de la rambade. Les batailloles sont des pieces droites posies debout, amortoisies sur les traverses des rambades, de la hauteur de 4 pieds 6 pouces, formant une espice de parapet que 1'on rafermit avec les traverses pour suporter les paillets lors qu'il faut combatre; les batailloles doivent fitre de bois d'orme de 4 pieds 3 pouces de longueur, 5 pouces 6 lignes en quarri » (415) 0 1728: « batayolles et traverses de la rambade » (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: « Les batayoles des rambades sont des pieces toutes droites, posies de bout sur les traverses des rambades, formant un parapet fortiffifi par des filarets, servant ä suporter les bastions dans un combat. Elles ont 4 pieds 9 pouces de long et 3 pouces Vi en quarri [...], de bois d'orme ou de faux» (12).

It BATAILLOLES DU RETRANCHEMENT. 1691: « Des batayolles du retranchement. Ce sont des pieces de bois de faulx dont on ne se sert qu'en cas de combat pour former un retran/chement ä proue appelli bastion de proue. II y en a 4 de chaque cöti, qui servent ä porter pareil nombre de filarests. On met la premiere ä la teste du 22' banc et la seconde ä la teste du 23', et on les arreste chacune contre les raiz de courcier avec 2 etryers ä fiche. On met les deux autres k l'esquaire avec les deux premieres, sans suivre l'alignement des bancs, sur l'extremiti du couroir proche le filarest dudit couroir, ού l'on fait un trou dans lequel on les arreste, faisant porter le pied sur les boutasses dans la mortoise d'une castagnole qui est clouie. On donne 7 pieds de longueur ä Celles qui sont du cöti de la poupe et moins ä Celles de proue, afin de faire le dessus du bastion en glaccis. Elles ont touttes 5 pouces en quarri » (SCH 134B:208-09) 0 1717 Masse: «les battayoles de bois servant au bastion de retranchement» (24; Mars. 967:437 «batayoles de bois du retranchement des bastions ») 1721 Binat batailloles des retranchemens; « batailloles de fer [...] pour les bastions de retranchement: 8 (4 contre la surcourcie, s'apuyant sur la raix de courcie, 4 contre le bacalas ä la bande vers le couroir)» (446,F45) 0 1728 batayolles de retranchement (Mars. 967:138). IF BATAILLOLES DES TRAVERSES DES CHAUDlfeRES. 1691: «la batayolle de fer qui porte la traverse des chaudieres de l'equipage »; « On met dans le milieu de la traverse du fougon qui regarde le courcier un piton, dans lequel entre le seconde batayolle qui sert ä porter les traverses des chaudieres » (SCH 134B:188,189). • Terme marseillais emprunti ä l'it. battagliuola (1574 Piombino 9,11,12™), battagliola (1607 Crescenzio 9; Pantera), dim. de battäglia 'parapet, balustrade' < lat. mid. battälia 'parapet' < lat. battudlia 'bataille' (FEW 1,290a; ne donne que bataillole et batayole; les loc. manquent). Cf. ä Pise le lat. battarola dans un inventaire de nef de 1264 (Bibliothique de l'Ecole des Charles 1847-48, p. 251), et ä Marseille en 1496: «17 chapons de bathalholis » (BdR, 381E, n° 160:273"°). BATAILLOLETE -»bataillolette. BATAILLOLETTE, s.f. 1° 'bataillole de fer'. 1557: «pedagnes et pedagnons et pettite batailholete[s] de fer que sont sur l'appostis avecques ses fillare[t]s, aulbarestieres et deux batailholles de fer » (B 245:260"°) 0 1630 Bouchard: « Les batailloulettes de fer: ce sont petites balustres longues environ d'un pied et larges de l'espace d'un banc ä l'autre, qui portent le fileret d'en bas; il y en a autant que de bancs » (88). • V 'petite bataillole de bois posie sur une bataillole de bois de la bande pour relever la tente'. FIG. XVIII-7, XLII-11, XLIII-38. ca 1672: « Bataiolletes sont des petites bataiolles de bois qu'on met sur les autres et ne servent qu'ä donner de l'air ä la chiourme quand elle est sour la tente » (GNO s.v. batalholette) 0 1680 D'Ortiires battayollette (80"°) 0 ca 1680: « Les batayollettes [...] sont posies sur la batayolle de bois et servent ä canoner la tante pour donner de l'air dans la galere, ont 3Ά pieds de longueur et 2!Λ poulces en quarri, bois de faux»

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(SCH 135:16) 0 1691: «Des batayolettes. Ce sont des pieces posies debout sur les extremitdz des batayolles, oü elles sont arresties par le pied dans les estiyers dont il a ct6 parlfi. Elles servent ä reslever la tente et sont pour cet effet arondies par la teste, afin qu'elle ne la deschire point. On fait sur laditte teste un canal qui sert ä enchasser le gourdin de la tente, que l'on amare ä la batayolle de dessous. L'on fait au milieu de chacune de ces pieces un trou, au travers duquel on passe une sagle, ou autrement un cordage, qui va de long en long, qui sert ä les regir et ä etendre la robe de la chiourme quand eile la fait seicher. / II n'y en a que 12 de chaque cöt6, parce qu'elles ne sont point necessaires aux espalles, oü l'on en met de grandes ä leur place » (SCH 134B:174-75) 0 1697 Barras batayolete (planche) 0 1721 B6nat: «Les batailloletes [...] sont de faux de 3 pieds V4 de longueur, 2 pouces Vi de largeur sur 2 pouces d'dpaisseur » (418) 0 1727 Barras: κ batailloletes des espales: sapin » (11,164) 0 1728 battayolette, batayolette (Mars. 967:90,137) 0 18* s. bataillolette (SCH 136:41) 0 1734 Reynoir: «Batayoletes. Les batayolettes sont posdes ä l'extremiti des batayoles, servant ä filever la tende. Elles ont 3 pieds 3 pouces de long et deux pouces 6 lignes en quarrd, de bois de chesne de Bourgogne ou d'orme » (12) 0 1783 EncM batayolette. • Dim. marseillais de -» bataillole (manque FEW 1,290a, BATTUALIA), ou bien empr. marseillais ä l'it. battaglioletta (1614 Pantera [2°]). BATAILLOLLE -» bataillole. BATAILLOULETTE - bataillolette. BATAIOLE -»bataillole. BATAIOLLETE bataillolette. BATALHOLLE, BATALIOLE, BATALLIOLLE -»bataillole. BATANS pl., BATANT battant. BÄTARD bastard. BÄTARDE -» bastarde. BÄTARDEAU bastardeau. BATARDELLE bastardeile. BÄTARDIN - bastardin. BATARLLE -» bataille. BATAVIOLE, BATAVIOLLE, BATAYOL, BATAYOLE bataillole. BATAYOLETE, BATAYOLETTE - bataillolette. BATAYOLLE -» bataillole. BATAYOLLETTE bataillolette. BATEAU, s.m. 'petite embarcation (au service de la galfire, esquif)' (rare et anc. pour gal.), [dp. ca 1140 Gaimar 440 (TLF), d'abord batel; diet. dp. 1538 Est (s.v. aedificare; aussi batteau [disparu en 1539], s.v. linter, et basteau, s.v. corbita, epibades, onerarius, veho)]. 1384: « autre cordail tout neuf pour le batel de la gal6e de Monseigneur l'Admiral» (Brdard 93) 0 1681 Brodart: «[Les calfats feront fondre la poix] dans un esquif ou batteau et non sur des ponts ni ä terre » (Morant 234). • Avec le suff. -el ( < lat. -ellu) de l'agn. bat 'bateau' < ags. bat (FEW 15-1,79b). BATEILLIER batailler. BATEL bateau. BATEPORTE batiporte. BATERIE bapteme. BATHALLYOLE -» bataillole. BATILLIER -» bataüler. BAUMENS pl.

batterie. BATESME -. batiment.

BÄTIMENT, s.m. 1" 'action de bätir (des navires)'. [ca 1175 Dues Normandie (TLF) -1679 (FEW); d'abord bastiment]. 1495-96: «l'ddiffice et bastiment des navires que ledit seig. vouloit estre lors faiz» (BN, fr. 8130:232™, ds NGN) 0 1670 Colbert: « A l'esgard du bastiment des galfcres, j'estime qu'il vaudra mieux les faire bastir en France qu'ä Gfines » (Jal) 0 1679: « soit dans le bastiment des vaisseaux, soit dans les radoubs» (NGN). • 2° 'terme g6ndrique pour toutes sortes de navires et embarcations' (rare gal.). [dp. 16e s. (BW); TLF: 1662 Colbert]. 1669 Arnoul: « La gal£re est un char de triomphe; il n'y a rien qui sente tant son souverain que ces bastimens, la poupe un peu relevde, et sous vos pieds trois cens esclaves enchaisnez; les empereurs romains ne triomphaient pas avec tant» (Zysberg/Burlet 17) 0 ca 1672: « poursuivre une galere ou un autre bastiment» (GNO s.v. chasse) 0 1683: «les autres baptimans (: e.a. gal6res) et vesseau[x] du roy» (Thfinard 29) 0 1686 Barras: «Galfere agr66e est celle qui a tous ses cordages necessaires aux diverses manoeuvres du batiment» (268, ds GNO s.v. agrear) 0 1691: «la proportion du corps du batiment et des principales pieces qui le composent» (SCH 134A:1) 0 1696 [SaintMalo]: « sur les quatre galeres, sur les brigantins et sur les autres bastiments de rame » (Jal s.v. brigantin) 0 1697 Barras: « une galere ou autre batiment»; «les avertissemens ou nouvelles qu'on donne ou qu'on Γεςού des batimens qu'on depeche expres»; «Baptiser, en termes de galere, est une ceremonie ecclesiastique qu'on pratique avant que de metre le batiment ä leau [...]. Apres avoir ΰοηηέ au batiment le nom d'une sainte »; «l'endroit des palissades (: au port de Marseille), qu'on laisse toujour» libres pour le commerce et pour l'abord des petits / batimens »; «Batiment de bas-bord » (14,15,50,50-51,54) 0 1704 Barras: « Remorquer, c'est tirer un vaisseau, une galere ou tout autre batiment apres soy [...]; aprfes avoir donnd un cap au bätiment que l'on veut remorquer » (273, ds GNO s.v. remocar) 0 ca 1705 Fontette: « pour que l'estive soit bien faite et que la galere aille bien. II faut aussy que tout l'attirail [...] soit disperci avec proportion ä la construction du batiment»; « Le timon est la principale piece d'un batiment et surtout

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d'une galere» (388,414; MMR 97,159 battiment) 0 1717 Masse: «Apres que vos deux bastiments (: le caique et le canot) sont embarquez et que vous voulez partir »; «tous les autres bastiments qui ont l'usage des voiles latines » (50,79; Mars. 967:451,469 batimens)·, « au cas qu'il se trouve quelques bastiments prfes de vous »; « au cas que vous ayez quelque batiment pour vous pourvoir mieux allegir »; « une gal£re peut rester fort bien ä la cappe, tout comme un autre bastiments (129,130,136) 0 1729: «une galere ou un autre batiment» (Mars. 967:322). α De bätir (FEW 15-1,76ab, frq. 'BASTJAN). BATIPORT -» batiporte. BATIPORTE, s.m. (fautivement f. ds le NGN) 'cadre de panneaux entourant les icoutilles pour empöcher l'eau de pdndtrer dans le fond de cale'. FIG. XLII-80. 1510: «neufz lucques pour fermer les batiportes desd. galleres» (B 2551:151) 0 1526: «Plus tous les quartiere des batiportz » (B 1260:65™, ds GNO) Ο ca 1672: « Le batiporte est la caisse dans laquelle on enchasse les quartier[s], qui est relev6e d'un pan par dessus la couverte pour empescher l'eau d'entrer dans les chambres » (GNO) 0 1691: « Des batiportes des escoutilles. Ce sont trois pieces qui forment ä chaque escoutille avec le rais de courcier une maniere de caisse, pour empescher que l'eau qui vient continuellement sur la couverte n'entre par lesdittes escoutilles dans les fonds de la galere. Les deux pieces qui portent contre le rais de courcier sont enmortoisdes dedans, chacune par 2 tenons, et sont arestdes avec la 3" piece qui les ferme par une dent reciproque prise moitii sur l'une, moiti6 sur l'autre. Cette caisse doit suivre le trait de la couverte par le bas et fitre de niveau par le hault, oü Ton fait une rablure pour y enchasser le portau des escoutilles. Elles doivent fitre de bois de chesne. II y en a de deux sortes selon la grandeur des escoutilles: les plus grandes de ces pieces qui forment ces caisses sont de 4 pieds Vi de longueur, 14 pouces de largeur, sur 3 pouces une ligne / d'epoisseur, et les petites de 14 pouces de longueur, 14 pouces de largeur, sur 3 pouces une ligne d'epaissur. On arreste les deux pieces des gTandes, qui portent contre le courcier, premierement par la dent avec laquelle elles sont jointes ä la 3C piece, sur laquelle on chasse un cloud qui passe au travers laditte piece, au travers la couverte et au travers de la latte, sous laquelle il est πνέ. On arreste outre cela chacune de ces mimes pieces par trois clouds chassiz par dessous la latte, qui passent au travers de laditte latte, au travers de la couverte, et au travers desdittes pieces de champ, sur la rablure desquels ils sont πνέζ. On arreste la 3e piece, qui acheve de former la caisse, par 3 clouds chassdz par dessous la couverte, qui passent de champ au travers et sont riv6z sur la rablure, et par deux autres chassdz sur la dent et qui entrent dans l'espoisseur des deux autres pieces. Les petites caisses sont aresties de mdme, ä la reserve que Ton n'y met que deux clouds au lieu de 3 »; « pour le batyporte des portaux: 22 [clous de] 12 [pouces et] % [livre chacun]» (SCH 134B:130-31,293) 0 1697 Barras (61,planche) 0 1721 Bdnat: «Les batiportes des ecoutilles» (384) -» enquitranade 0 1727 Barras: «Batiportes: chesne » (II,164vo) 0 1728 bateporte (Mars. 967:58,136) 0 1734 Reynoir: « Les batiportes sont amortoisds par un bout dans les rais de courcier, et forment une caisse pour empecher que l'eau n'entre dans le fonds de cale de la galere. Iis ont 3 4 4 pieds de long, 13 pouces 6 lignes de large, et 3 pouces d'epaisseur, de bois de chesne de Bourgogne » (11) 0 1783 EncM: « Batiportes, (terme de galore), bordages de chfine engagds ä mortoise dans les rais du coursier, et qui forment un encaissement propre ä emp&her l'eau d'entrer dans la cale » 0 1867 Lar (m.) 0 1885 Jurien (181). • Terme marseillais (1477 patiport, GNO) empruntfi seit au cat. batiport (1465; > esp. batiporte, DCE), soit ä l'it. battiporto (15° s., DEI) et battiporta (1574 Piombino 10 [f.]; 1582 [m.], DELI), qui tous remontent au lat. battuere 'battre' et porta 'porte' (manque FEW l,293b-294a resp. 9,201b). La forme masculine du mot Catalan pourrait s'expliquer par des couples comme porteil - portella ou par une dirivation de batiportar (DEC). BÄTIR, v.tr. 1° 'construire (un navire)'. [dp. 13° s. 'fabriquer' (FEW)], dp. 1538 Est: «navem fundare: bastir et edifier» (s.v. fundo) > 1539,1549 (s.v. bastir) > Th > Dup > Nie 0 1559 Amyot, "Lysander": « un arsenal ou atelier ä bastir galeres » (284"°) 0 1563 De Petremol ä De Boistailld [Constantinople]: «faire bastir force(s) galtöres ä Marseille et aultres portz » (Charrifere 11,744 η.) 0 1604 Brantöme -> reprendre 2° 0 1622 Hobier: «[la mesure] avec laquelle se bastissent tous les vaisseaux de Provence s'appelle goue »; « si au contraire eile (: la gatere) est mal bastie [...], eile vient i se trousser» (5,11) 0 1638: «construire et bastir une frdgate» (Br6ard 1889:6) 0 1647 Cleirac: «Arsenal est proprement le lieu auquel les navires sont bastis» (56) 0 1690: «[je trouve les gaßres faites ä Rochefort] trös bien basties et extremement fortes en comparaison de Celles qui se font en

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Levant» (Zysberg 278) 0 1691: «Quelques maitres constructeurs, qui trouvent trop basses les galeres baties dans cette propor/tion » (SCH 134A:15-16); «il y / a grande difference de batir une galere sur le chantier ou dans une forme » (SCH 134B:309-10) 0 1694 Acad: « bastir un vaisseau » 0 1697 Barras: « La quille des galeres qu'on bastit dans une forme » (26). • 2° 'assembler (une voile)'. [dp. fin l T s . Raschi 'coudre' (TLF)]. 1691: «apres que le premier tiers de la voile est bati»; «apres que l'on a achevd de bastir la voile» (SCH 132:118,121). • < germ, (frq.) *bastjan 'travailler avec de l'dcorce' (FEW 15-1,75ab; sens pricis manquent). Cf. TLF pour un d6veloppement s6mantique diff6rent ä partir de 'traiter les fils de chanvre' > 'tisser'. BATOILLE - bataiüole. BÄTON, s.m. 1° 'morceau de bois long'. [dp. 12es. (TLF)]. 1622 Hobier, etc. baston -» bataillole (forme batayolle), cabre, gourdin 0 1630 Bouchard: «[le comite] ne se sert pas seulement du baston, mais encore de l'espte » (83) 0 1636 Cleirac: « Boutefeu, est le baston du canonnier» (56) 0 1643 Fourn: «Pesnes sont certains bouchons de coton ou laine attachez au bout d'un baston pour suifver» (10) 0 1660 Lupp6: «sy le baston ne la resveille (: la chiourme) et ia force et la crainte ne les y contraint, ils ne fayront rien qui vaille» (167) 0 1677 Dassi6: «vingt-quatre bastons de refouloir, douze escouvillons, vingt-quatre bätons de refouloir» (91) 0 1678 Guillet: « Penes [...] sont attachis ä un manche, appelld le bäton ä vadel» 0 1689: « Sa Majest6 a fait et fait tr& expresses inhibitions et deffenses i tous cosmes, argousins, sous-argousins, pertuisaniers et autres [...] de se servir du baston pour fraper les formats, permettant seulement de prendre la latte [...], ä moins que lesdits formats ne se fussent rivoltez contre lesdits argousins et autres bas-offlciers, lesquels pourraient en ce cas se servir du baston pour les remettre dans l'oteissance» (Zysberg 167) 0 1690: «Monsieur l'intendant a fait venir une ordonnance du roy qui deffend aux comites de chastier ny donner du baston aux formats; ce qui fait que ne craignant plus les comites, ils se rivoltent tous les jours contre eux, leur disant qu'ils n'oseraient les battre, et que s'ils le faisaient, ils s'en plaindraient i M. l'intendant. J'ai est£ obligd depuis un mois de faire donner plus de coups de baston que je n'avois fait sur les gal£res depuis six ans » (Zysberg 167) 0 1708 Bion: «trois comites qui ont ä la main un bäton pliant et qui examinent l'allure de la chiourme, et s'ils apper^oivent qu'une rame ne fasse pas force comme les autres, sans s'informer si cela provient de la foiblesse de celuy qui ne peut fournir, qui est quelque fois mourant et accabld par la fatigue de la rame, ils frapent sur luy, redoublant les coups de bäton, qui 6tant fort long, se fait sentir quelquefois ä ceux du voisinage, et comme ils sont nuds et sans chemise quand ils rament, chaque coup qu'ils ont receus (sie), sont faciles ä compter par autant de meurtrissures, et souvent par autant de playes qu'ils font» (82); -» bastonnade. • 2° 'morceau de bois servant d'arme'. [dp. ca 1100 Roland (TLF)]. 1480: «lances, javelines, pieques, voulges et tous aultres bastons maniables (: ä l'arsenal de Venise)» (Schefer 21) 0 1517 Ordonnance: « bastons et munitions de guerre » (NGN) 0 1529 Crignon: « Nos gens s'enhardirent et laiss£rent leurs rondelles et bastons aux batteaux » (35) 0 1556 Thevet: «piques et plusieurs autres batons» (18) 0 1606 Nicot: «bastons ä feu, qui sont harquebouses et semblables instruments de guerre ä feu » 0 1641: « Vingt-cinq bastons ferrez » (Fourn 647) > Enc 7,440a 0 1647 Cleirac: «Lancegayes [...] sont armez d'hast, et bastons ferrez par les bouts » (59) 0 ca 1672: «trente pieques et vingt quatre bastons ferrez ou pertuisanes » (GNO s.v. pertusana). • 3* 'mätereau qui porte une bannifcre, un pavilion' (rare gal.). 1622 Hobier: « Au derriere de la pouppe y a trois bandieres, et de chacun cost6 le long de l'aposty quinze, toutes soustenues de leurs bastons » (57) > Fourn 28 bätons 0 1636 Cleirac: «sur le haut bout du perroquet est le baston du pavilion»; «sur icelle (: la hune) un perroquet avec un baston de pavilion»; « L'estay du baston du gTand pavilion » (23,24,30) 0 1643 Fourn: «le baston du pavilion » (26) 0 1677 Dassid: «le baston de pavilion » (87) 0 1678 Guillet: «le bäton de pavilion » (s.v. chouquet); « Diguon est le bäton qui porte un pendant, une flame ou banderolle»; «Epars est le bäton du pavilion»; «Pavillon est une bannidre [...] qu'on arbore ä la pointe d'un mats ou sur le bäton de l'arriöre»; «bäton de l'6tendard » (s.v. penne) 0 1687 Desr: «.Bäton de flame [...]. Bäton de girouette [...]. Bäton de pavilion ou d'enseigne » 0 1783 EncM (: les trois de Desr). • 4° H BÄTON DE JACOB 'arbalestrille, arbaiete' (* att. gal.). Aux 14715cs„ cette designation s'appliquait exclusivement ä des usages non nautiques (astronomie et gdom6trie); au 16' s., on l'appelait sur mer -» arbalite (NGN).

BÄTON

356

BATTERIE

[1680 Rich: « On peint les anciens astronomes avec un bäton de Jacob ä la main » > Basn; 1690 Fur bäton de Jacob > Com baston de Jacob / Basn]. 1629 Binet: « quand ä midy on prend la hauteur du soleil, on le fait avec l'astrolabe; on la prend aussi avec le baston de Jacob ou arbaleste, qui sert pour les estoilles » (112) 0 1642 Oud > Duez ö 1643 Fourn: «De l'arbaleste. Ce que les Chaldeens appelloient baston de Iacob, et les astronomes rayon astronomique » (375) 0 1677 Millet (10) > Fur s.v. arbaleste > Basn 0 1678 Guillet: « Arbaleste, flache, bäton de Jacob ou rayon astronomique » (-» arbalite 2°) > 1697 Barras 23 0 1691 Ozan: « un instrument apelte arballte, arbalestrille et bäton de Jacob » (256) 0 1694 Corn baston de Jacob 1697 Barras: «Baton de Iacob ou rayon astronomique» (61). • < bas lat. *bast6ne(m), acc. de *bästo < bastum (4es., TLF: coquille bastun) (FEW 1,279a; sens sp£cifiques manquent; 4° manque aussi sous JACOBUS), prob. < bas lat. *bastare 'porter'. BATRE

battre. BATTAILLE

bataille. BATTALLIOLE -»bataillole.

BATTANT, s.m. 1* 'chaque partie d'une porte qui s'ouvre en deux'. [dp. 1680 Rieh (batant) (TLF)]. 1691: « Elle (: la chambre du gavon) est separöe de la chambre de poupe par une cloison qui a une porte brisfec ä deux batons » (SCH 134B:252). • 2' 'esp&ce d'entaille dans laquelle on enchässe des cloisons'. 1691: «on fait ä Celles (: les bancasses) contre lesquelles l'on appuye des cloisons un batant ou une maniere de feuilleiire de l'espoisseur des ais des cloisons pour les enchasser dedans » (SCH 134B:76). • 3' 'partie libre d'un pavilion, d'une banderole, etc., destin6e ä flotter'. 1678 Guillet: « Le battant du pavilion, e'est sa longueur qui voltige en l'air, le guindant e'est sa hauteur qui r£gne le long du bäton» > Fur (> Basn) / Corn / 1697 Barras 61 0 1687 Desr: «Le battant d'un pavilion, c'est ä dire sa largeur» > (x Guillet) Ozan 315 1697 BarTas: «Estendard real [...], qui a plus de battant que de guindant, c'est ä dire plus de largeur que de hauteur » (planche) 0 1721 B6nat batant -»banderole, itendard, gaillardet,pavilion,penneau 0 1727 Barras: «Pavillon [...], qui dans toute la marine a un quart de battant plus que de guindant» (11,442) 0 1773 Bourd6: «Battant de pavilion, c'est la longueur du pavilion; on l'appelle battant, et sa hauteur est appell6e guindant» > 1783 EncM Φ 1820 Willaumez (NGN). • Part. pr6s. subst. de -»battre (FEW 1,290b, BATTUERE; 2° manque). BATTAYOLE, BATTAYOLLE - bataillole. BATTAYOLLETTE -* bataillolette. BATTEAU

bateau.

BATTERIE, s.f. 1° II BATTERIE DE CUISINE 'ensemble des ustensiles en metal battu employes pour faire la cuisine'. [dp. 1294 (TLF)]. 1691: «les autres traverses [du fougon] qui portent un petit taular sur lequel on met la batterie de cuisine » (SCH 134B:187) 0 1757 Marteilhe: « L'escandolat [...]. C'est dans cette chambre que toutes les provisons du capitaine se gardent, de mfime que son linge, argenterie, batterie de cuisine, etc.» (264). • 2' 'action des canons'. ['action de venir aux mains avec qn': s.d. (FEW; sens manque TLF); 1370 Oresme, trad. Aristote (Littr6)]. 1555 Codignac ä Henri II: «jusqu'ä ce qu'ils eussent temps de pouvoir faire les approches, et essayer par batterie et assaut de le prendre (: La Bastide en Corse)» (Charrißre 11,354 η.) φ 1616-20 Aubignö: « Ce seigneur [...] estoit sous la courcie quand la batterie se faisoit» (VII,32) 0 1622 Hobier: « canon de coursie, de mesme force, pesanteur et calibre que Celles qu'on nomme de batterie, ou du calibre de France » (39) 0 1643 Fourn: « Coursiers sont canons de batterie, qu'on met 6s galeres sur la courcie » (5). • 3" 's6rie de pieces d'artillerie, en principe du mfime calibre'. [dp. 1489-98 Commynes (TLF)]. 1576: « fault audict navire batteries avant et arridre » (Br6ard 1889:4) 0 1622 Hobier: «galeasse, comme qui diroit grosse galaire, dont les formats voguent soubs couverte, et au dessus d'euxy a une batterie de canons d'environ dix de / chacun coste » (58-59) > Fourn 39 baterie 0 1636 Cleirac: « autant qu'il y en a de rangs (: de sabords) l'un sur l'autre, sont autant de batteries et de ponts » (16) 0 1678 Guillet: «la premiere batterie est celle qui est la plus basse » (s.v. sabord). H BATTERIE FLOTTANTE. Aux 16' - 17'si6cles, batterie de canons ou de mortiers installde provisoirement sur une plate-forme portde par deux galores ddgries pour l'attaque d'un port fortifie (NGN; sans att.). 11 METTRE EN BATTERIE 'mettre en position de tir'. 1636 Cleirac: «le braquer et mettre en sa mire, ou en batterie quand il a recul6 ou qu'il est charge » (55); -» remettre 1° C> 1691: « afin que l'afust des

357

BATTERIE

BAU

batardes ne fasse aucune force contre le jouc quand on les met en batterie » (SCH 134B:88). • < 'ce qui sert ä battre; action de battre', ddverbal de battre (FEW 1,291b, BATTUERE; 2° et les loc. de 3° manquent). BATTIMENT -» bätiment. BATTRE, v. 1* tr. 'frapper (ä coups rdp&&)\ [dp. ca 1050 Alexis], ca 1175 Dues Normandie 31373: «S'empeinz sui, botez et batuz (: par la mer)» 0 1406-09Boucicauf. «ja estoient si balus que mais aidier ne se pouoient» (138) 0 1551 De Selve ä Henri II [Venise]: « Ladite arm6e [...] est all6e battre un chasteau en l'isle de Goza » (Charrifcre 11,151) 0 1616-20 Aubign6: « Sur le midi, estant survenu un calme, et par consequent le jeu des gal£res, ils commencirent ä battre; mais sur tout l'Amiral (: de I'ennemi)» (V,276) 0 1629 Baudoin affüter 3° 0 1630 Bouchard: «l'esp6e, dont ils (: les comites) avalent le bras ä quelqu'un de ces feneants opiniastres, puis en bastent les autres pour leur donner frayeur et les faire voguer» (83) 0 1717 Masse: «des balles de suif battu» (132). If BATTRE UN BAN "battre la caisse d'un tambour pour annoncer qu'une proclamation va dtre faite'. [1826 Mozin -1932 Acad battre le ban, FEW 15-1,47a]. 1757 Marteilhe: « Le commandant fit aussitöt battre un ban par le tambour, avec ordre, sous peine de la vie, d'ob6ir ä Pieter Bart en tout ce qu'il ordonnerait» (119). H BATTRE LA MER 1° 'croiser dans certains parages'. [1543] Vieilleville: « en ce temps-lä il y avoit quarente gall£res dedans le port de Marseilles, qui battoient cette mer de Levant si bien, que les Francois y estoient redoutez » (Charrifere 1,557 n.) 0 1616-20 Aubign6: «les marchans d'Olonne assistferent ceux de Bourdeaux avec vingt-cinq navires qui battayent la mer » (V,210). H BATTRE LA MER 2° 'fitre habitu6 ä se trouver sur mer' (* att. gal.). 1636 Cleirac: « ceux qui ont longuement battu la mer» (15). H BATTRE LA SCIE. scie II. • 2° pron. 'combattre'. [dp. 1606 Nie (TLF)]. 1717 Masse: « vous faites armer vötre vogue en arriere et vous vous battez en faisant voguer en arriere » (144). • < lat. pop. bättere < lat. battüere (FEW 1,290b; 2° et les loc. manquent, celles avec mer aussi 6-1,318a, MARE). BATYPORTE

batiporte.

BAU I, s.m. 'traverse de bois qui soutient le pont, latte' (rare gal.). FIG. X-3. dp. 1573 Dup: κ Baus, en faict de navires, sont certains soliveaux, six ou sept en nombre couchez par le travers de proue ä poupe [...], et servent pour tenir la rondeur et courbeure du navire en son entier et empescher que les bords ne viennent dedans, et que le vaisseau ne s'escache, et pour porter le tillac » > Nie > Cotgr / Binet 59 / Oud > Duez 0 1636 Cleirac baus pl. (15) 0 1643 Fourn baus pl. (2) 0 1677 Millet baut (17) 0 1678: «maitre bom (sie) ou latte»; «maistre bon ou latte» (Mars. 967:127,131) 0 ca 1680: « Les lattes ou bawe» (SCH 135:8) 0 1691: « On met ces clouds ä une latte et ä l'autre non, et on observe de les mettre au tiers de laditte becherie, afin de laisser de l'espace pour chasser le cloud qui doit arrester le subrecourcier et passer au milieu. Mais come l'on ne trouve point toujours des bois d'une piece de la hauteur necessaire pour les raiz de courcier, on est obligfi tres souvent de les faire de deux pieces bien endentdes les unes dans les autres en forme de baux arm6z» (SCH 134B:64) 0 1697 Barras: «Bau [...]; sur les galeres [on se sert du mot de] late » (61). H MAtTRE BAU. -»maitre 5". • < 'poutre' < frq. *balk(o) (FEW 15-1,35b; bom et bon manquent). BAU II, interj. 'onomatop6e de l'aboiement des chiens'. 1757 Marteilhe: « Qu'on se repr6sente toute la chiourme qui s'assied dans leurs bancs sur la p£dagne, de sorte qu'il ne paratt d'un bout de la galore & l'autre que des tfitcs d'hommes en bonnet rouge. Dans cette attitude, on attend les seigneurs et dames qui, entrant un ä un dans la galore, re^oivent le salut de la chiourme par un cri rauque et lugubre de 'bau'. Ce cri se fait par tous les gal£riens ensemble sur un coup de sifflet, de sorte qu'on n'entend qu'une voix. Chaque seigneur et dame re9oit un 'bau' pour salut, ä moins que leur qualit£ ou leur caractdre ne demande une distinction. Alors on crie deux fois 'bau, bau'. Si e'est

BAU

358

BAUX

un g6n6ral ou un due et pair de France, on crie trois fois 'bau, bau, bau', mais c'est le plus, le roi mdme n'en aurait pas davantage. Aussi nomme-t-on ce dernier salut le salut du roi» (311; le NGN s.v. ho 2 donne le mfime passage d'aprös Villeneuve, Sc. mar. [ouvrage que nous n'avons pas riussi ä identifier], mais avec la forme hau). • < occ. bau (-bau), d'une onomatopde latine bau, bai (FEW 1,299a; pour le fr. uniquement attesti dans les dialectes). BAUBER, s.m. 'pifece d'armure: espfcee de collerette ou de pectoral (?)'. ca 1520 Conflans: «Item est besoing dans ladicte nef six vingtz hallecretz garnis, six vingtz sallades, et six vingt bauberes (: coquille ? Cf. Jal 1842:43 baubers)·, car la monstre de six vingtz hallecretz servira de plus que troys cens paires de brigandines»; «Autreffoys l'armement d'une gallee a est6 [...]: / Cinquante arbalestres, cent hallecretz ou bringandines garnis de salade[s] et baubers, cent rondelles, cent vouges » (27,39-40). • Etym. inconnue (introuvable FEW). Jal (1842:83 n. 122) ne croit pas qu'il faille lire hauberts, comme le pensent encore les 6diteurs de 1984: en effet, on n'utilisait plus cette armure, et on se servait des cuirasses mentionn6es: le -» halecret ou la -» brigandine. Dans son Glossaire nautique, Jal suggfcre avec vraisemblance le sens de 'collerette' ou 'pectoral de fer', mais il a certainement tort d'itablir un rapport avec l'it. bavaro 'collerette ou gorgerette de femme'(? Nous n'avons pas trouvd ce mot: cf. bävaro 'bavarois', mais baväglio 'bavoir, bavette', νέη. bavardl) < bavare 'baver' (verbe d'ailleurs rare en italien et qui manque mfime ds le DEI; cf. FEW l,494a-195b, *BABA). BAUBERE -» bauber. BAUCANS pi. -» baucent. BAUCE -»bausse. BAUCENS pi.

baucent.

BAUCENT, s.m. 'espfece de bannifere' (NGN: 'flamme g6n6ralement rouge arborte par les vaisseaux arm6s pour une guerre sans merci'). [ca 1260 Rigle du Temple: baugan 'gonfanon, fitendard' (Greimas)]. 1292-93: «vindrent Normans ov (: 'avec') 200 neefs bien eskipdes de gent d'armes [...], banSres desploies de rouge sendal [...], lesqueles banöres sount appeldes baucans [...], et celes ban£res signifient mort sans remade et mortelle guerre en tous les lious ού mariners sont» (NGN; plus loin dans le mßme texte baukan, Jal) 0 1295: «item pour banieres et pour baucens » (Fawtier 1,633) 0 ddb. 14e s.: « Un grant baucent vermeil qui sera au bout du mast en enseigne nuit et jour [...], baucens batus & or pour les trois grans nefs le roy et pour deux gal6es » (Jal s.v. baucan) 0 1355: «[pour chaque galore] 3 banieres et un bauchaint» (Chazelas 11,145) 0 1372: « pour acheter et faire faire un grant bauchent des armes de France pour mettre en la galee ou vont messire Jehan de Vienne et messire Renier de Grimault» (Chazelas 1,242). • < 'tachetd (surtout blanc et noir, en parlant de chevaux)' < lat. pop. *balteänus 'garni d'une ceinture rayde', d£r. de bälteus 'ceinture' (FEW 1,226b; sens manque). La forme bauchent, bauchaint est normannopicarde. BAUCHAINT, BAUCHENT, BAUKAN - baucent. BAUNE - bagne. BAUSSE. Cf. aussi -» bosse. BAUSSE, s.m. 'ceinture'. • BAUCE. 1783 EncM: «Bauce (galore): large tresse qui fait gance autour d'un cartaheu. Elle sert, au moyen du cartaheu, ä hisser un homme au haut d'un mät, le long duquel il a besoin de travailler, et qui n'est pas encore garni de ses sartis ou haubans » 0 1857 Flaubert, Mme Bovary (NGN). •k BAUSSE. 1717 Masse: «[pour plier la voile de trinquet ä l'antenne] il faut faire donner ä six bons matelots des plus legers un bausse ä chacun, qui est une espfece de ceinture faite exprfes ä cet usage et dont ils s'amarrent avec led. bausse aux mattaffions de la voile » (74; Mars. 967:465 bosse). • BEAUSSE. 1717 Masse: «il faut que le maitre calfat, le charpentier avec ses aydes, ayent chacun son beausse pour se mettre ä la mer en cas de besoin »; «la mistrance se jette ä la mer [...]; ils s'attachent avec leurs beausses qu'on leur donne ä l'endroit oü vous avez receu les coups, qu'ils bouchent» (131,132). • Mot occitan (Mistral: bausse non mar. ä Nice) < lat. bälteus (FEW 1,226b; sens manque). Pour l'italien, cf. 1614 Pantera: « Balzi sono alcune cinture, con le quali si attaccano alle antenne, e si sostentano in aria i marinari e le maestranze », et balzo 'ponticello pensile' (GDLI). BAUT, BAUX pi.

bau I.

BAYONNAIS

359

BEC-DE-CORBIN

BAYONNAIS, adj.m. 'de Bayonne'. II TIMON BAYONNAIS 'petit gouvernail axial de beau temps et de rechange, pour lequel on utilise dventuellement une rame' (cf. Jal). 1355: «tymons baionnais et latins» (Chazelas 1,177) 0 1384: «Autre recepte de plusieurs bois appartenant aux dites galldes [...]. Item de timons latins tant bons commc mauvais: 26. Item de deulx timons baionnoiz tant bons comme mauvais: 22» (Brdard 50) 0 1388: «les timons latins et baionnois » (Chazelas 11,184) 0 1389: «le timon bayonnois de la grant galee noeuve »; « 4 pieces de timons baionnoiz » (Chazelas 11,191,192) 0 1389 M6zi£res: « derriere la poupe de la nef avoit ung petit gouvernail, qui est appelld tymon barionis (sic), pour gouverner et adresser la nef en temps non fortunal, et aux coustez de la poupe avoit deux grans tymons, par lesquelx la nef es temps de grant fortune estoit et gouvernee et adroissee»; «le petit tymon barionoys de la nef» (1,538,542; les ms. Β et C ont baionnois). • Du nom de lieu Bayonne, oü fut prob, invents ce type de gouvernail (manque FEW 1,320b). Occ. 1336 timon baiones (BdR, 391E, n° 10:B), lat. 1368 tymono bayonesto (Jal s.v. tymonus), lat. 1390 «tymonus et [?] bayonum » (GNO s.v. timon), lat. 1435 timonus bovesus (Cais de Pierlas 424), lat. 1435,1443 timonus bovesius (Cais de Pierlas 425,414); cf. ä Venise, 14'-15's.: «vole questa nostra galea de Fiandra un timon bavonesco [...]; timoni 2 bavoneschi» (Jal s.v. timon bavonesco). BAYONNOIS

bayonnais. BAZANE

basane, mijane.

BAZAR, s.m. 'boutique, magasin; marchd'. 11 EN BAZAR 'au plus haut point (en parlant de la carnal)'. 1697 Barras: «Bazar. On dit que la carnal est en bazar pour exprimer qu'elle est aussi haute qu'elle peut l'estre, et qu'elle touche le calcet de l'arbre. Hissez la carnal en bazar, c'est ä dire haussez la autant qu'il est possible. Cette manoeuvre embroille une grande partie de la voile et l'empeche de prendre le vent. On la pratique pour ne pas aller si viste, afin de ne pas passer avant le commandant ou pour attendre quelque batiment. La patrone avec les deux carnaux hissdes en bazar alloit encore mieux que les autres galeres » (61). • Prob, par comparaison avec le faite d'un bazar ou l'enseigne d'une boutique, de bazar 'marchd public', empr. (pendant les croisades) au persan bdzdr (la loc. manque FEW 19,33a). ΒΑΖΕ - base. BEAULTRE - peautre. BEAUSSE - bausse. BEC, s.m. Γ 'proue, avant' (anc. pour gal.). 1213 Fet des Romains: « Les nes de Vennes [...] avoient les bes hauz » (143) 0 1267-75 Da Canal: «[les navires vdnitiens] estoient a bee a bee encontre Boloignds, auques pres de la rive ou il voloient la tor fermer » (Limentani 105, qui pr6f6re toutefois voir dans cette expression bee au sens de "bouche') 0 13's. [Guill. de Tyr]: « avoit nds que l'en claime chaz (: traduit gatus de Guillaume de "tyr; peut-itre du nord. kati, cf. Lüdtke, BALM 8-9,113 n. 4) qui ont bis devant einsi come galies» (NGN) 0 1306-09 Joinville: « ses notonniers qui estoient au bee de la nef»; «il vous convient saillir de vostre vessel sur le bee qui est tison (: lire en son 'au sommet' ? Cf. la note de Corbett) de celle galie» (108,149) 0 14's. Pierre de Langtoft: « et Richard va percer / Le bek de sa galaye la neef pur naer » (NGN). • 2* Operon'. 1213 Fet des Romains·. «Ii bee des nes as Roumains ne les poissent domachier »; « La nes [...] fu perciee en 4 lieus as bes trenchanz des galies »; « si que nos puissons conbatre a els, et nos fei hurter a lor nef bee a bee »; «II avoit ja effondree la nef romaine au bee de sa galie »; « Les unes / galies coroien[t] contre les autres et s'entrehurterent des bes ferrez» (144,386,411,413,575-76; c'est la trad, du lat. rostrum, cf. 11,165) 0 1487 Le B£gue, trad. Polybe: «250 nefz rommaines toutes a bee devant»; «deux cens nefz a bee quinqueresmes » (c 7b, e 2™b) 0 1530 [1356] Bersuire, trad. Tite-Live: « L'une partie des ηeiz des Antictes fut mise avec la navire des Rommains, et l'autre partie fut arse, tant que des beez d'icele l'en aorna ung temple qui estoit au march6 lequel pour occasion desditz beez fut appelte rostres » (GdfC, avec le sens de 'proue', ce qui est moins vraisemblable dtant donnd rostre). • < 'extrömitd d'un objet' < 'partie corn de et saillante qui forme en avant l'extrdmitd de la tfite d'un oiseau' < lat. beeeus (cognomen dans Sudtone, TLF) (FEW 1,305b; sens manquent), prob, mot gaulois. BEC-DE-CORBIN, s.m. 'instrument de fer formd d'une lame plate et 16g6rement recourbde, et d'une verge ä laquelle cette lame s'emmanche en dquerre; les calfats s'en Servern pour tirer la vieille dtoupe des coutures' (* att. gal.).

BEC-DE-CORBIN

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BERCEAU

dp. 1687 Desr: «Bec de corbin, e'est un instrument de fer, avec lequel un calfat tire la vieille 6toupe d'une couture» > Basn > 1704 Tr6v (FEW), etc. 0 1783 EncM: κ Bec de corbin, e'est un crochet de fer dont les calfats se servent pour dfitouper ou arracher les vielles 6toupes des coutures; il est formd de deux branches ä angle droit, dont une est un peu courbde et pointue, l'autre est droite, et sert de manche ». • Comp, de -»bec (FEW 1,310b, BECCUS) et de corbin 'corbeau', d'abord adj. 'appartenant au corbeau' < lat. corvlnus (FEW 2-2,1238a) < corvus 'corbeau'. BECHE

lebiche.

BfiCHE, s.f. 'instrument compos£ d'une large lame de fer aplatie et tranchante adaptde ä un long manche de bois, et qui sert ä retourner la terre'. [dp. ca 1150 Lois de Guillaume, d'abord besehe (TLF)]. 1697 Barras: «Ayssade, ou biche en fran^ois »; «Besehe est un instrument connu de tout le monde. On embarque six beches sur chaque galere. Elles servent 4 plusieurs usages: il en faut pour remuer la terre quand on est obligd de donner un cap ä une plage oü il n'y a ni arbre ni aurail: on y plante un mort, qui fait l'office d'aurail [...]. Les besches servent aussi ä faire des retranchemens, ä embarquer du sable pour tester la galere quand on ne trouve point de saure, et ä enterrer les personnes de l'equipage qui meurent dans des lieux deserts» (29,62) 0 1708 Larrocan -»pionnier. • Dßverbal de becher 'travailler ä la bßche' < bas lat. *bissicare (FEW 1,382b), *bessicare (cf. 9* s. bessus), d'origine incertaine. On pense soit ä une origine gauloise (EWF), soit ä *bissa, f. de *bissus < adv. bis 'deux fois' (instrument 'ä 2 pointes', FEW, BW), soit encore & (palaj *biseca '& 2 tranchants', de secare 'couper' (TLF). BECHERIE, BECHERIE, BECQUERIE bicherie. BECQUIT, BECÜIT biscuit. BEISIER - baisser. BEK bec. BENDAGE, BENDAIGE -» bandage. BENDE - bände I, bände II. BENDER -»bander I. BENDIERE -» bandiöre. BENEDICTION, s.f. 'acte rituel par lequel un prfitre appelle la faveur divine'. [dp. 1690 Fur (TLF)]. 1727: «[Le jeudi 19 juin,] petite feste de Dieu et binädiction des galfcres [ä Civitavecchia]» (Zysberg 333). • < 'gräce accord6e par Dieu', empr. au lat. benedictiönem, acc. de benedlctio (FEW 1,324a). BENEVOGLIE bonnevoglie. BEQUIS - biscuit. BERCEAU, s.m. 'voüte cylindrique ä la poupe qui est form6e par les guirites'. FIG. VI. ca 1680: « La petite tenaille [...] pour fere le berceau de la poupe »; « La grande tenaille pour faire le berceau de la poupe» (SCH 135:16,17) 0 1690 Passebon: «Guerites et berceau au-dessus de la poupe» 0 1691: « Ces pieces (: les grands bandins) [...] servent particulierement ä porter la timoniere et d'apuy ä / la poupe, dont elles portent le berceau »; «[la flfeche] sert ä porter par le hault de chaque cöt6 les guerites du berceau, dont les extremitdz sont entailldes dedans» (SCH 134B:121-22,124) 0 1697 Barras: «Berceau se dit de la voute qui fait le couvert de la poupe d'une galfere. II est composd de diverses pi6ces de bois, qu'on nomme fliehe, tenailles, guerites, listeaux ou cerceaux » (61) Φ ca 1705 Fontette: « Le mSt d'artimon se place appuyd contre la tenaille du berceau » (419; manque MMR) 0 1708 Bion: «II y a ä la poupe de la galfere une petite chambre qui s'616ve en forme de berceau au-dessus du pont. Lä est le poste du capitaine pendant la nuit, et, dans les mauvais temps et pendant le jour, eile devient une chambre commune pour le lieutenant, sous-lieutenant, l'enseigne et l'aumönier » (78) 0 1721 Bfinat: « Les tenailles [...], qui forment une partie du berceau »; «La fläche [...] posde au milieu des tenailles de la m€me longueur des bandins, servant ä porter le bout des guerites de chaque cöti du berceau » (377,378); -» encirade, guirite 0 1727 Barras: « Les gabaris des guerittes se doivent faire tous 6gaux afin que le contour du berceau de poupe soit uniforme» (II,161V0) 0 1728 (Mars. 967:148) 0 1734 Reynoir: «Les guerites de la poupe [...] forment le berceau [...]. Les tenailles [...] forment le berceau »; «longueur de la poupe ou berceau: 14 pieds 5 pouces» (10,15) 0 1783 EncM: «Berceau, grillage en lates qui couvre l'emplacement des timonniers [...]; ce berceau r6pond ä ce qu'on nomme caillebotis sur les vaisseaux, fr6gates, etc.». • < 'lit d'un tout jeune enfant', venu de l'afr. bers 'berceau' (< lat. pop. *bertium) ou, par chang. de suff., de l'afr. berguel (8° s. bereiolum) (cf. TLF), du radical de bereer < lat. *bertiare (FEW 1,338a, sens manque), d'un radical gaulois *bertd- 'secouer'.

BERCER

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BESOGNER

BERCER, v.intr. 'rouler (en parlant d'un navire)'. ca 1685: «pour empescher que la galere ne roulle ou ne berce, pour ramer commodement» (Mars. 967:196). • < 'balancer' < lat. d'origine gauloise *bertiare (FEW 1,337a; sens manque pour le fr., mais cf. l'occ. bressa). Meier (55,180) part du lat. inversare 'renverser', devenu *(im)bersiare. BERCIGAULX pi. - bernigal. BERGANDIN, BERGANTIN -> bernigal.

brigantin. BERGUE -» vergue. BERLINGAL

BERNIGAL, s.m. 'dcuelle de galdrien'. + BARNIGAULX pi. 1547-50 Stolonomie (23). * BARNIGAUX pi. 1545 (B 1260:442). • BERCIGAULX pi. [err.]. 1521 bernigaulx pi. • BERLINGAL [err.]. 1510 berlingaulx pi. (B 2551:166). * BERNIGAL. 1513 (B 1232:31). • BERNIGAN. [1420 (Bourgogne) bernigant (Gdf)]. 1540 (B 1260:144). * BERNIGAU. 1540 (B 1260:146™). • BERNIGAULX pi. 1493-94: « platz [...], bernigaulx [...], escudelles de boys »; « bernigaulx de fuste » (B 2551:121,126) C> ca 1520 Conflans (39) 0 1521: «4 douzaines de bernigaulx» (BN, fr. 3174:26"; AN, 8*77:23 bercigaulx) 0 1526 (B 1260:16,18,26,28,47) 0 1548 (B 232:51). * BERNIGAUS pi. 1512,1513 (B 1232:6™,8™,11,13,14,17,20,22,27",29"). • BERNINGUAUX pi. 1545 (B 1260:267"). * VERMICAL. Vtiers 14es. Deschamps: «Desor me fault boire a un vermical» (IV,309; cf. 1,188: «Le vermical, les vers en l'eaue a tas »). + VERNIGAS pi. 1360 [Rouen]: «Douze vernigas de fuste» (Vidos 604) 0 1370 [Rouen]: «Trente vernigas » (BN, fr. 27340, "Cormeilles", η" 14). • Pour ce terme occitan (corrompu par Deschamps sous l'infl. de ver, vermine), il faut partir du gr. bereniki (FEW 1,332b - 1,254, ar. BARNIYA, ainsi que 21,294a, 22-2,84b,101b-102a et 23,34b, ού nesont donn6es pour le fr. que les formes bemigant et breingal). Le gr. d'Egypte berenOdon, berenikärion 'nitre rouge', puis 'verre' et 'r6cipient', a donn6 finalement en occitan un type en -ale (H. et R. Kahane, RPh 14, 287-94; cf. Fennis 242 et ds Baldinger 1988:224-25). Cf. 1298 Polo: « grant vernique d'or » (81), 1294 lat. vemicatus (B 263:62vo, GNO s.v. bernigal), 1301 lat. bemigalus (B 1936:111), 1318-20 bemigatus (Sosson 90), 1435 lat. bemigale (Cais de Pierlas 426), 1496: « pro duodecim duodenas bemigalorum » (BdR, 381E, n° 160:274), 1503 occ. bernigal (GNO). BERNIGAN, BERNIGAU, BERNIGAULX pi, BERNIGAUS pi., BERNINGUAUX pi. -bernigal. BES pi. -> bee. BESCH - lebiche. BESCHE - beche, lebiche. BESCHERIE - bicherie. BESCUIT, BESCUT biscuit. BESISTRE, s.m. 'malheur'. II FAIRE BESISTRE 'faire pifitre figure (?)'. ca 1307 Guiart: « Cil des galies font besistre, / Qui es hauz mas pas ne mesieent» (Gdf, TL). • Le sens de 'cordage destin6 & hisser, drisse' donnd par Gdf est sürement fautif; dans TL on trouve un point d'interrogation. Prob, il ne s'agit point d'un terme de marine, mais d'une locution avec besistre au sens regulier de 'malheur, fatalit6' < lat. bissextus, prop, 'bissextile' (FEW 1,381b; la loc. manque). Le contexte du passage est rendu encore plus obscur par le sens incertain de mesiient. BESOGNE, s.f. 'travail'. [1260 -1660 Oud besoigne- 15e s. -1688 Miege besongne; dp. 1636 Mon (FEW)]. 1538 Est: « Celeusma [...]: I'enhortement des mariniers ou autres gens qui s'efforcent de faire quelque besongne » > 1539,1549 besogne (s.v. enhortement) > Th > Dup > Nie 0 1636 Cleirac: «Maistre d'ache, en Levant, est le maistre charpentier qui conduit la besongne » (4; id. 1647:7; 1660:5 besogne). • < frq. *bisunnia 'soin', dir. de *sunnia, f. de *sunni 'soin' (FEW 17,277b). BESOGNER, v.intr. 'travailler'. [ca 1275 -1660 Oud besoigner, ca 1450-1637 besongner, dp. 1636 Mon, mais "vieux" dp. 1690 Fur (FEW)]. 1389: «A Constances de Rodes, maistre calfat, pour la creue qui fete lui a est6 oultre ses gaiges

BESOGNER

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BIAIS

d'arbalestier, tant comme il besongne es ouvrages dessusdiz »; « pour leur paine et salaire d'avoir [...] fouy soubz ycelles [galores] afin que l'en y peust besongner » (Chazelas 11,193,194) 0 1510: «Λ Jehan Champello la somme de dix florins pour ses vaccations de soy prendre garde avecques lesd. patrons de faire besoigner lesd. galleffatz et maistre d'aiche» (B 2551:175) 0 1528 Jove: «les postices et pavesades oü besognoyent trfes bien les arquibuziers » (298) 0 1535 L'ivfique de Lavaur ä Frangois Ier [Venise]: «lis ont [...] environ nonante et cinq gall£res, et aprfcs avoir achevd ce qui est de command, ä quoy Ton besongne ordinairement, ilz en auront prfes de six vingtz » (Charrifcre 1,267) φ 1541: « besongner a charpentier et calfacter a lad. galleace » (BN, fr. 4574:20™). • D e - , besogne (FEW 17,278a, frq. *SUNNI). BESOIGNER -» besogner. BESONGNE

besogne. BESONGNER -> besogner.

BESSON -» bosson. ΒέΤΕ -» bette. BETTE, s.f. 'bateau de ddcharge'. [18® s. bite 'barque de pdche' (NGN); 1769 et dp. 1928 Lar bette 'bateau plat servant & la pfiche' (FEW); dp. 1792 Romme bette 'bateau pour transporter la vase extraite d'un port' (NGN, FEW)]. 1697 Barras: «Bette est une espece de batiment de charge dont on se sert dans le radoub ou le spalmage, pour y metre les boulets, la saurre et divers agreils de la galere qu'on veut spalmer» (62) 0 mil. 18° s. Ollivier, Description abrigde des bätimens de mer: bete (NGN). • En Provence beta est attest^ its 1428 en latin (GNO) et en 1480 en occitan (FEW: ä Avignon) pour un petit bateau (de piche); cf. Rohe 13 bito (b ä l'espagnole). En italien on trouve betta et vetta chez Crescenzio (1607; cf. Prati). Le mot remonte peut-fitre au lat. vitta, propr. 'ruban' (FEW 14,570a; ne donne que veta 'barque plate termin6e en pointe aux extrimitis', d'apr^s Westphal-Castelnau 134, qui note que le v- se rapproche un peu d'un b-; cf. Biichi, FEW 22-2,162a, qui trouve le mot « mal class6 » ici; voir aussi vette) par l'interm. de l'esp./port. beta (DEI et GDLI s.v. betta, qui donnent beta aussi pour le g£nois et le vdnitien). D'ailleurs, le DCE ne connait pas ce sens de beta, mais l'anglais possfede beet (NGN), ce qui, avec le b-, plaide en faveur d'une origine atlantique. D'autre part, du point de vue simantique, un lat. tard. *vecta (< vectare 'transporter', Prati) serait largement pröfdrable. BEUF -» boeuf. BEURRE, s.m. 'matifere grasse alimentaire obtenue ä partir du lait'. [dp. d6b. 12®s.; d'abord burre; dp. 16®s. (TLF)]. ca 1285 Brendan: «et oinsent les iointures des piaus [de la nacelle] de bure; var. burre; lat. butirum) 0 ca 1520 Conflans: « beurres: deux mille livres, [pour une nef]» (30) 0 1549: «Beurre: ung baril pezant cent trente huict livres» (BN, fr. 3118:11) 0 1647 Cleirac: «un plomb, au bas duquel les mariniers placquent une couche de beurre ou de graisse pour prendre du sable au fonds » (19) 0 1757 Marteilhe: « On y met (: ä la compagne) aussi lard, viande sal6e [...], jamais de beurre » (264); -» vivandier. • Forme dialectale, prob, de l'Est, de burre < lat. bütyrum (FEW 1,633b). BEUVANDE, BEVANDE, BEVENDE - buvande. BEVERAGE, BEVRAGE beylire.

breuvage. BEYGUERE

BEYLERE, s.f. 'galdre turque appartenant ä un bey ou gouverneur de province'. 1701 Basn: «On appelle beygliere le vaisseau ou la galere que monte le bey» (s.v. bey) > 1704-1771 Tr6v « 1887 Besch (Arveiller, ZRPh 87,529) 0 1703 Barras: « on nomme les autres [galores turques] beyleres, parce qu'elles appartiennent ä des beys ou capitaines, au[x]quels le Grand Seigneur assigne un fond[s] pour les entretenir en mer » (1,482). • < turc beyler, pi. de bej 'gouverneur, etc.' (manque FEW 19,34a). BIAIS, s.m. 'direction oblique'. [dp. mil. 14® s. (FEW)]. 1691: « On fait ensuitte une petite busque ou mesure de la longueur d'une de ces parties qui sert pour l'egarement desdits 15 fez [du trdou] de la droite et de la gauche, car on les coupe iusqu'au dernier du biais que donne cette mesure, afin que les extremit6z de cette voile aient / plus de cheüte que le milieu » (SCH 132:129-30).

BIAIS

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BICHERIE

H A BIAIS 'obliquement, en biaisant'. ca 1320 Chiprois: « Rolant Dasser ala encontre ä biass » (228). U DE BIAIS 'obliquement'. [dp. ca 1250 (TLF)]. 1678 Guillet: « Aller & la bouline [...], c'est se servir d'un vent qui semble contraire ä la route, et prendre ce vent de biais » 0 1691: « La difference de ces largeurs vient de ce que cette piece (: le contrecapion de proue) doit dtre taillde de biais suivant le trait du quartier d'avant»; « un cloud qui est chassd de biais par le cötd du madier et entre dans laditte quille » (SCH 134B:9,29). • < occ. biais 'direction oblique, ddtour', d'origine discutde. A la suite de Brüch, Wartburg y a vu le gr. massaliote epikärsios 'oblique' (FEW 3,229b-230a; a biais manque; cf. aussi Wartburg, R U R 23,211) par l'interm. d'un '(e)bigassius, Etymon ä abandonner. Plus vraisembablement le mot remonte & un lat. 'biaxius 'ä deux axes' (cf. TLF), qui est cependant rejetd par Corominas (DCE s.v. viaje II), qui part de l'occ. ais(s)ar 's'inquidter, se plaindre' (troubadours), du lat. anxiare (cf. FEW 24,667a). BIAISER, v.intr./tr. '(faire) aller de travers; louvoyer'. [intr. dp. 1402 (byaiser) (Mat. 1-2,86); tr. 1580 Montaigne et dp. 1676 Fdlibien (FEW)], ca 1320 Chiprois: « Rolant Dasser ala encontre i biass en poy pour tirer les hors ä se que le vent les parpereilliast, et sur le biasser cuyderent Pizans que il fouyssent» (228) 0 1621 Binet: « biaiser, aller & toute faveur de vent» (63) 0 1629 Binet: «Lovoyer, c'est quand [...] on va tantost d'un costd, tantost de l'autre, biaisant et serpentant» (115) 0 1636 Cleirac: «Quand quelque navire particulier rencontre ou passe par un navire royal ou navire de guerre, il prend le dessous du vent [...], et pour le saltier se presente, non point costd ä costd, mais en biaisant» (51) 0 1678 Robbe: «Lovier, est voguer en biaisant, tantöt d'un costd, tantöt d'un autre» (51) 0 1691: «deux clouds [...] qui passent en biaisant au travers de la piece»; «2 clouds chassdz en biaisant»; « un cloud chassd en biaisant» (SCH 134B:59,65,67) 0 1773 Bourdd -» chanfreiner. • De -» biais (FEW 3,230a, gr. EPIKÄRSIOS, dtym. ä abandonner ; sens mar. manque). BIASS -»biais. BIASSER -» biaiser. BICHARIE - bicherie. BICHERIE, s.f. 'longue pidce de bois posde dans le sens longitudinal de la galdre et soutenant les lattes de la couverte, hiloire renversde'. * BECHERIE. 1691 -»loc. > 1848 Jal 0 1697 Banas: « Grande becherie [...]. Becherte du canal du grand mat» (planche). * BßCHERIE. 1867 Lar (< Jal becherie). * BECQUERIE. 1643 Fourn: « outre cela [il y a dans le vaisseau Le Royal\ de puissants estan9ons, qui prennent depuis la calingue iusques aux baux, ou bien la becquerie qui regne sous les baux » (22). * BESCHERIE. 1691 (SCH 134B:64) 0 1703 Barras (1,366) 0 1727 Barras (111,237). * BICHARIE, ca 1672: « La grande bicharie regne tout le long de la galdre et sert comme un[e] poutre qui aide les lattes ä porter le poids de la couverte [...]. Les deux bicharies (: du canal) sont deux pidces de bois qui soustiennent la couverte ä l'endroit du descola de l'arbre » (GNO s.v. becherie). * BICHERIE. 1680 D'Ortidres (78™) 0 ca 1680 loc. 0 1703 Barras (1,506) 0 ca 1705 Fontette (380; MMR 79) 0 1727 Barras (11,151) 0 1728 Barras: «Bicherie; il y en a deux sortes de bicheries par rapport ä l'endroit oü elles sont mises » (11,538™) 0 1728 -»loc. 0 18*5.: κ Bicheries qu'on met par dessous des lates » (SCH 136:31) 0 1740-44 Ollivier -. loc. 0 1803 Boiste -1867 Lar (FEW). * BISCHERIE. 1622 Hobier: « Par le milieu et au dessous desquelles [lattes] regne ce qu'ils appellent la bischerie, appuyde sur les pontaux» (17) > Oud ( > Duez) / Dassid 116. * BISHERIE [err.]. 1783 EncM: «Bisheries [...], bordages de pin empatds par-dessous, sur le milieu des lates, et aussi babord et tribord de la gal&re. Iis servent 4 augmenter les liaisons du bätiment, et prennent leurs noms des places qu'ils occupent» 0 1885 Jurien 198 (< 1691 becherie?). * BITHERIE. 1793-98 Röding (FEW). f BICHERIE DES C0T0S. FIG. IX-31, XLII-57. 1691: « Des becheries des cötiz du canal. Ce sont deux pieces esquaries et raplanies que l'on pose sous les lattes, de chaque cötd du canal de l'arbre de mestre [...] sur la mfime ligne que les raiz de courcier, et qui vont de long en long de la galere aussy loing que la becherie du milieu, de sorte qu'ä la reserve de ce canal il y a trois becheries qui portent les lattes de l'avant et de I'arriere. Elles doivent dtre de bois de pin et plus courbdes que Celles du milieu pour suivre le courbe des lattes. On / leur donne 25 ä 30 pieds de longueur, 7 pouces de largeur par leurs extremitdz qui continue jusqu'au bout, et au milieu ä l'endroit du canal 13 pouces. Cette difference vient de ce que ces pieces ne doivent avoir dans leurs extremitdz pas plus de largeur que les raix de courcier sous lesquels elles sont posdes, et que dans le milieu elles doivent dtre i l'endroit du canal assez larges avec les moisselas

BICHERIE

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BIDON

pour renfermer l'arbre de mestre [...]. On donne ä ces pieces tant ä leurs extremit6z qu'au milieu 5 pouces Vi de hauteur » (SCH 134B:54-55) 0 1697 Barras bicherie des costez (62) 0 1721 B6nat bicherie des cotez (326) 0 1727 Barras: «Bicheries des cotez: pin» (11,157™) 0 1728 Barras bicherie des costez (11,538™) 0 1728: « bicheries des cotiz de l'arbre de mestre »; « Bicherie des cotiz, bois de pin, piece equarifc pos6e de chaque coti sur la mesme ligne de la ray de courcier par dessous les lattes depuis les bittes iusqu'aux deux lattes de poupe et plus courte que la bicherie du milieu» (Mars. 967:136,144) φ 1734 Reynoir: «Les bicheries des cötis sont des pieces posies de chaque cöti des bicheries du milieu, endent6es sous les lattes, regnant depuis les bittes jusques ä la seconde latte par dessous le joug de poupe. Elles ont 25 ä 30 pieds de long, 10 ä 11 pouces de large, et 7 pouces d'epaisseur, de bois de pin » (7) 0 1740 Ollivier bicheries des cötis. H BICHERIE DU MILIEU. FIG. IX-31, XLII-58. ca 1680: « Les bicheries ou lieures desd. lattes [...] sont de bois de pin. Elles se posent au milieu et sous lesd. lattes, endent6es d'un poulce. Elles peuvent estre faites de deux ou trois pieces, pourveu qu'elles ne passent point plus avant qu'elles sont limit6es sur le plan, et doivent avoir sept poulces de largeur sur cinq poulces et demy d'epesseur. Les bicheries du canal du grand mast [...], qui soustiennent les six lattes coupdes, sont de 24 pieds de longueur et de 9 poulces de large sur 5 poulces d'epesseur, aussy endentdes d'un poulce sous lesd. lattes. Les bicheries qui suivent des deux cost6s celles du canal du grand mast, ne vont pas plus avant que Celles du milieu. Elles sont de 5 poulces et demy en quarrd et endentds de mesme » (SCH 135:8) Φ 1691: « De la becherie du milieu. L'on met cette piece au dessous des lattes au milieu de la galere, pour les soutenir et pour donner plus de force ä la couverte. On l'estaye de plusieurs ponchers qui portent sur la contrequille. Elle regne depuis la seconde latte de proue jusqu'ä l'arbre de mestre, ού on laisse un vuide de 16 pieds de long qui sert de canal audit arbre de mestre [...]. Cette piece [...] continue sur la mesme ligne du milieu ä porter / les lattes, ä six desdittes lattes prez du jouc de poupe. Elle est endentde d'un pouce dans les lattes pour les tenir en raison. Elle est composße de plusieurs pieces de bois de pin de 25 pieds de longueur, de 8 pouces de largeur sur 6 pouces 2 lignes de hauteur. Elles sont empaties les unes sur les autres d'une empature de 2 pieds Vt de long. On les raplanit et l'on pousse par dessous des carderons sur leurs vives arestes » (SCH 134B:53-54) 0 1697 Barras bicherie du milieu (62) 0 1721 B6nat (325) 0 1727 Barras: « Bicheries du müieu: pin» (11,157™) 0 1728 Barras (11,538™) 0 1728: «Bicherie du milieu, bois de pin. Elle est pos6e dessous le milieu des lattes, regant depuis la seconde latte de prouö / iusqu'ä l'arbre de mestre, luy laissant une distance de 3 pieds (: de large) pour le canal dud. arbre, et recommence sur une meme ligne et finit ä la 6* latte proche celle du joup de poupe » (Mars. 967:143-44) 0 1734 Reynoir: « Les bicheries du milieu sont des pieces posdes par dessous le milieu des lattes depuis la seconde latte de proüe jusqu'ä la sixidme proche celle du joug de poupe, cmpaties ensemble de 2 pieds Ά. Elles ont 25 ä 30 pieds de long et 7 pouces en quarrd, de bois de pin » (7) 0 1740-44 Ollivier. • Empr. marseillais (1336 bacharia, GNO) ä l'it. bocceria (1607 Crescenzio 32), boc(c)aria, bozzeria (1614 Pantera), boceria (1614 Pantera), becceria (ä Venise, DEI), beccheria, bec(c)aria, bicceria (ä Venise, GDLI), biccieria (1574 Piombino 8), propr. 'boucherie' (cf. l'it. macellaro 'boucher' devenu -»moisselas), empr. luim6me au fr. boucherie, d6r. de boucher, propr. 'celui qui abat les boucs' < bouc < gaul. *bucco (manque FEW 1,587b *- 23,105b, oü ne sont donndes que les formes bicherie et bicherie·, les loc. manquent), avec chang. de e en i par dissimilation ou, en fran^ais, sous l'infl. de biche. BIDEAU, BIDO - bidot. BIDON, s.m. 'vaisseau de bois contenant le breuvage du repas'. 1511-12: « 2 bidons, une grillie, une sertan » (B 1232:4™) 0 1512: « 4 tases de bois et 6 bidons » (B 1232:14) 0 1513: «12 bidons, 55 bernigaus et 18 plas de fuste » (B 1232:29™) 0 1523 [Le Havre]: « platz, escuelles, bidons » (RHL 5,290) 0 1574: «trente bidons, qui sont vaisseaulx de bois de mesme contenants trente potz, pour mettre la boisson [d'un vaisseau]» (Jal) 0 1584 Ordonnance: « menus utanciles desdites victuailles, comme bidons, corbillons » (Cleirac, Us 515) > Guidon 338 / Fourn 131 0 16s s. (?; ds une 6d. de Basselin, Vaux-de-Vire): «lis ont chargd l'artillerie sur mer, / Force biscuit et chascun un bidon » (RHL 5,290; cf. FEW 15-1,104a η. 1) 0 1636 Cleirac: «Bidons, sont chopines de bois cerclöes, ä tenir la boisson» (6) 0 1643 Fourn: «Bidons, sont vaisseaux de bois, dans lesquels on donne le boire de chaque plat. Ceux dont nous nous servons contiennent sept chopines, et on en bailie un pour sept hommes, qui font un plat fourny» (2) > Rich / Fur > Basn 0 1647 Cleirac, Us (ä propos du Guidon): «Bidons, sont chopines ou canetes de bois cercldes ä tenir la boisson; il y en a d'estain et de terre cuite, et ceux lä sont nommds frisons » (338) > Fur > Basn; « Bidons, sont chopines ou canettes de bois, cerclez d'aulan, faits ä tenir et

BIDON

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BIGOT

distribuer la boisson: s'ils sont de terre ou d'estain on les nomme frisons » (517) 0 1678 Guillet: «Bidon est une esp6ce de pot ou de vaisseau de bois, contenant quatre ou cinq pintes, pour mettre le breuvage destind ä chaque repas pour un plat de l'dquipage » > Ozan 237 /1694 Mdnage 0 1687 Desr: « Un bidon est un vaisseau de bois en forme de seau renvers6, dans lequel Ton donne le br6vage des matelots et des soldats » > (χ Guillet) Corn 0 1728: « 51 gamelies, 51 bidons, 51 boyaux (: 1 par banc)» (Mars. 967:218) 0 1773 Bourdd: «Bidon, c'est une espfece de petit baril, en forme de cöne tronqud, qui contient ordinairement trois ou quatre pots; on lui met un robinet ou nez ä un c6t6 » > 1783 EncM. • Etym. incertaine. Le nord. biöa 'vase' (FEW 15-l,103a) prisente le probldme des attestations tardives (cf. TLF), ä quoi on peut ajouter maintenant le fait que ce mot se trouve d'abord dans le Midi. D'autre part, l'it. bidone, d'un gr. byz. pithdn 'tonneau'(EWF, DDM) donne dgalement un problfcme chronologique, car il n'est attestd qu'en 1853 (DELI). BIDOT, s.m. H Ä/EN BIDOT 'avec l'antenne pressd par le vent contre le mät, quand on ne l'a pas mudde'. ca 1685: « si apres avoir navigud quelque temps avec le vent au ponant il changeoit au levant ou au siroch, il faudroit necessairement faire le quart, parce que le vent venant de la droite il faudroit metre l'antaine ä la senestre. Ce n'est pas que dans une grande necessitd, lors qu'il faut risquer le tout pour le tout, une galere ne puisse aller ä bidot comme les barques en passant les sartis, comme fit Dom Juan d'Autriche ayant chassd des vaisseaux d'Alger qui prirent une galere de son escadre. Pour l'explication de ce mot de bidot il faut dire selon mon sens que si pour se sauver du grand danger il faut aller par grec, le vent s'etant chang6 au mistral(e) ayant l'antene ä la voille ä la senestre et n'ayant pas le temps de faire le quart ny avec la voille ny en ameinant, il faut malgr6 qu'on en ait aller ά bidot, c'est ä dire coucher la voille contre l'arbre qui demeure sous le vent de la voille » (Mars. 967:190) 0 1777 Lescallier: ä bidot 'situation d'une voile latine reposant sur le mät ou quand sa vergue est au vent du mät, quand on ne peut muder l'antenne' (NGN) 0 1783 EncM: «Bidot, ά bidot, voile latine en bidot, ou sur le mät [...], exprime la position de la voile, lorsque l'antenne est au vent du mät, et que la voile, dtant par consiquent sur le mät, forme deux poches ou sacs, l'un en avant, l'autre en arridre du mät. On va ä bidot lorsque, courant au plus pr£s du vent, on veut avoir plutöt vir6 de bord, parce que de cette maniöre on n'est pas obligd de trelucher ou muder, c'est-ä-dire, de changer l'antenne de cöt6; mais cela ne se pratique que dans les bätimens ä une seule voile, et par un beau temps; autrement cela seroit dangereux » 0 1820 Willaumez: « bido ou bideau [...]; on dit aller ä bideau, faire un bideau » (NGN). • Prob. < bidau(t) 'membre d'une troupe irrdgulifcre, vagabond qui suit une armie, soldat coupd du gros de l'armde, trafnard' < frq. *bidil 'bedeau' (manque FEW 15-1,102b). Cf. Mistral ana a bidos, WestphalCastelnau 140 metre la vela dau bidos 'placer la voile entre le vent et le mät' (plutöt ä Aigues-Mortes qu'ä Palavas). BIERE, s.f. 'boisson fermentde fait avec de l'orge ou du bid et du houblon (uniquement pour les galdres de Ponant)'. [dp. 1429 (FM 23,133, FEW)]. 1549: « de la gallere de monsr de Montagu [...]: biere, poinssons: 3 litres [...]; de monsr de Villegagnon pour ses deux galleres [...]: biere, 2 poinssojns)» (BN, fr. 3118:11) 0 1757 Marteilhe: « La compagne. Cette chambre contient les vivres liquides de l'dquipage, comme biire, vin, huile, vinaigre, eau douce » (264). • < moy. nderl. bier (FEW 15-1,104a). BIGNON, s.m. 'panier grossier'. 1493-94: «A Thomas Piemont6s pour pegue blanche et noyre, bignons, cordes, clotz, estoupes» (B 2551:121TO). • < occ. bignon, var. de begnoun (Mistral), dim. de begno 'grand panier qu'on suspend de chaque cül6 du bät', de la famille du gaul. benna (FEW 1,326b; * fr.; forme manque pour l'occ.). BIGORELLE, BIGORET bigourelle. BIGOT, s.m. / BIGOTE, s.f. 'piöce de bois perc6e de trous par oü passent les trosses ou les embrouilles d'une voile ou d'une tente, moque'. FIG. XXXIII-7, XXXVIII-13, XXXIX-13, XLV-13,18,21,34. * BIGOT. 1641: «Quatre tallies pour les anquis du trinquet avec ses bigots (: prob, lire bigotes) et pastres » (Fourn 645) > Enc 7,439a 0 1642: « Les bigots pour servir aux raccage[s]» (Fourn 657) 0 dp. 1687 Desr: « Un bastart est une corde qui sert ä tenir et ä lier un assemblage de bigots et de raques » >

BIGOT

366

BIGOTTE

Ozan 305 / Corn; « Un bigot est une petite piice de bois de difterentes longueurs, percie de deux ou trois trous ronds, par oü l'on passe le bätart pour la composition du racage » > Ozan 305 / Corn / Basn 0 1866 Hugo, Travailleurs de la mer (NGN). • BIGOT(T)E. 1512: «une bigote de respit» (Β 1232:10") 0 1641: «Trois bigotes [de mestre]» (Fourn 644) > Enc 7,438b 0 1649: « pour chapelletz et pour bigottes pour la trosse » (Arles 667:147) 0 1660 Oud: «Bigotte, f. corde (sie) de galere: bigota » (l'erreur vient de Pantera, voir infra) > 1662: «Bigotte, cordage: bigotta » /1663: « Bigotta: une corde au trinquet qui sert ä baisser le carro, bigotte, cap de moton » 0 1677 Dassiö: « Deux bigotes pour lesdites trosses [...]. Quatre bigotes pour les gourdinieres »; « Quarante bigotes pour les embroüilles des tantes»; « Vingt-quatre patrös. Deux bigottes » (137,138,162) 0 1680 D'Ortfcres bigotte (89™) 0 1691: «les branches de la mere gourdiniere [...] sont arrestees avec un guingxineau ä une bigotte ä deux yeux, dans chacun desquels passe le doublin d'une des embroilles dont les eimes sont attach6es au garniment de la voile »; « L'on [...] met un rang de neuf [patres] dans chaque branche du doublin [de la trosse], apres / quoy l'on fait passer les deux eimes de ce cordage par deux trous faits de biais au bas d'une bigote, d'oü elles sortent pour en embrasser les cöt6z et pour fitre amardes ensemble au dessus par une emplombadure »; « On y attache (: au mezanin de la tente) dans toutte sa longueur seize bigotes ä deux yeux de 5 en 5 lez, ä la reserve de la premiere de poupe, que l'on met ä un lez de la bougne. Ces bigotes servent ä passer les cordages des embroilles » (SCH 132:23,33-34,57) 0 1697 Barras: «Bigote ou galoche» (62); « Bigote de trosse de meistre [...]. Bigote de gourdiniere [...]. Bigote pour les trosses du trinquet» (planche) 0 ca 1705 Fontette: « Quinze bigottes de bois [...] sont amarrdes au mizamin. Elles sont toutes perc6es en deux endroits pour passer deux embroüilles »; «II faut ioindre les deux eimes [de la trosse] egalement et les passer dans la bigotte qui est de bois et ä deux troux ronds i l'endroit oü eile est carr6e. Avant que de / passer les eimes il faut avoir enfild les boules qui sont au nombre de vingt, dix ä chaque Cime de la trosse(s). Ensuite on passe les deux bouts dans les troux de la bigotte, et viennent sortir en dheors (sie) chacun d'un coti oü ils entrent dans un canal qui est autour de la bigotte, et on les ioint(s) ensemble par une emplo[m]badure ou episseure de cette maniere: on embrasse toute la bigotte pour la fortifier et on l'en tire de force par le doublin. On bat avec des massolles l'emplo[m]badure pour la faire mieux entrer dans le canal de la bigotte, et pour qu'il ne lasche point on l'arreste dans deux trous avec une filace godronnie que l'on tourne autant de fois qu'il le faut pour occuper un pied de la trosse, apres quoy pendant un pied Vi on enfaissa separement chaque cot6 de la trosse, et avec la meme fillasse vous fourrdz les deux cotez ensemble pendant un demy pied. On embrasse l'aman avec la trosse proche l'antene, et la bigotte vient passer dans l'entre deux de la trosse que l'on a fourr6 separement. II faut que la bigotte soit ä un pied de l'aman [...]. II y a un troux quarr6 au milieu de la bigotte, de trois polices, par oü vient passer le doublin de la trosse »; « On passe les embroüilles [des branches de la gourdiniere] dans 3 troux qui sont l'un sur l'autre ä la bigotte » (343,360-61,371) 0 1717 Masse: « bigottes et patres pour les trosses » (12) 0 1721 Binat: « deux trosses, dans chacune desquelles il passe vingt-six patres et une bigote, le tout de bois »; «Bigotes, petites pieces de bois atachdes contre le mizanin oü passent les embroüilles »; « Les bigotes oü passent les embroüilles ont 6 pouces Vi de longueur, 2 pouces 3 lignes de hauteur et 2 pouces d'6paisseur» (610,776,828); -» cabrit, embrouille 0 1727 Barras: «Une tente est garnie de [...] gourdinieres, estrops, bigotes » (11,167™) 0 1728: « Deux bigottes pour les trosses »; « Deux bigottes pour les gourdinieres [...]; 2 bigottes pour les trosses » (Mars. 967:212,213) 0 18es.: « La trosse [...], passant apres dans une poulie perc6e par le milieu qu'on apelle bigotte» (SCH 136:5) 0 1783 EncM: «Bigottes (M6diterran6e): on nomme ainsi deux pommes de rague ou de racage, plus grosses que les autres qui forment le racage ». • BIGOURETTE [err.; -»bigourelle], 1783 EncM: «Bigourettes (terme de galfere): pommes de raque, qui servent pour le racage du trinquet, au mfime usage que les bigottes pour le racage de l'arbre de mestre ». • Bigot est un terme ponantais (l'ex. de 1641 est prob, une erreur; voir bigote dans le mSme texte) et un d6r. du fr. bigue 'engin pour lever', qui vient, comme bigote, de l'occ. biga 'poutre', d'origine controversie (d'abord FEW 1,356a, lat. BIGA 'attelage en paire'; plus rdeemment, ds FEW 21,439b n. 3, attribu6 plutöt au germ. *BIK 'chfcvre' [cf. FEW 1,358a], d'oü toutes sortes de supports. D'ailleurs, l'origine de bique et de biche est elle-mdme mal dclaircie; cf. TLF). On trouve le lat. bigota en 1268 ä G£nes (NGN) et dfcs 1298 ä Marseille (Blancard 11,461); cf. 1318 bigorra = bigotta (Boislisle 252), 1435 brigota, bigota (Cais de Pierlas 424,425). Cf. le lat. de Gdnes bigota en 1268 (GDLI) et l'it. bigotta (1574 Piombino 22; 1614 Pantera: «Bigotta έ una corda[?] attaccata al carro del trinchetto, la quäl' passando per una girella, che sta attaccata alio sperone, serve per tirare i basso il carro, come fa l'orza d'avanti il carro della maestra»). BIGOTE, BIGOTTE

bigot.

BIGOURELLE

367

BILLOT

BIGOURELLE, s.f. 'couture ronde ä l'aide de laquelle on rdunit les deux lisiöres d'une laize de toile ä voile'. • BIGORELLE. 1691: « on fait coudre avec du fil de voile tous les fez ä demeurer, les poissons ä couture platte et les cöt6z des fez en bigorelle, c'est ä dire avec un ourlet pour donner plus de force aux lizieres de la cotonine et pour empescher que le vent ne les decouse ou autrement ne defence la voile » (SCH 132:120). * BIGORET [err.?; m.?]. 1691: «La tente etant coupde et apointie dans cette proportion, on en fait coudre les fez les uns avec les autres en bigoret ä demeurer »; « en couture platte et non en bigoret» (SCH 132:163,165). • BIGOURELLE. ca 1705: «[les tercerols] doivent estre [...] attachez precisement sur les bigourelles »; «[les matafions] doivent dtre vis ä vis les bigourelles» (Mars. 967:333,337) 0 1721 Binat: «bigoureles, les coutures des fez» (720) 0 1820 Willaumez (NGN) 0 1836 AcadC-1867 Lar (FEW). * BIGOURETTE [aussi err. pour -» bigot], 1783 EncM: « On nomme aussi bigourettes, des coutures, en forme d'ourlet, dont on fait usage dans la fabrication des tentes des galores ». • < occ. *bigo(u)rella (mod. bigourello), d'origine inconnue (FEW 23,95a; cf. 22-2,186a). Cf. le cat. bigorrella (Alcover; manque DEC) et l'esp. bigorrilla (Alonso; manque DCE). BIGOURETTE

bigot, bigourelle.

BILLER, v.tr. 'serrer (un cordage en le tordant)'. [dp. 15es. Meschinot (au fig.) (RHL 5,292, FEW)]. 1691: « On areste ensuitte le reste de ces cordages (: les risses du caique) avec un double noeud autour de la teste des cavalets, et pour plus grande seüretd on bille ensemble les quatre tours de chacun avec une manuelle »; « On bille ensemble les 4 tours de chaque risse [de canot] avec une manuelle come Celles du caiq » (SCH 132:67,68) 0 1717 Masse: «il ne faut pas qu'ils abandonnent, ni qu'ils les lächent (: les barbettes) [avant] que le ca'ic ne soit bien riss6 et bilU avec des manuelles » (49) > Jurien 226 bitti (sic); « aprfes vous le billez (: la trinque) ou torsez bien avec une manuelle » (134). •

< bille 'bäton pointu pour serrer des cordes' < gaul. *bilia, 'tronc d'arbre' (FEW 1,365a).

BILLET, s.m. 'promesse 6crite de payer une certaine somme*. [dp. 1680 Rich (TLF)]. 1668-70: «pour Jacques Fournier, Bollonnois, forsat sur la galore Thirize, et Jacques Duhamel, aussy Bollonois sur la Victoire, dont j'ay fait mon billet, cy 700 livres [...]. J'ai resseu de Jean Godar, esclave (sic; il est format) bolonais, quatre cens livres pour acheter un Turcq pour son eschange, par ordre et suivant le billet de Monsieur l'intendant» (Zysberg 366) 0 1669: « Arrivant aux galores, il (: un format fortun6) avail sept ou huit cents francs en or sur lesquels chacun jetait un d6volu. J'en fus adverty. Je le fis venir, pris son argent de son consentement et luy en a[i] donn6 mon billet» (Zysberg 366) 0 1728: « L'on les prend (: les ponts de calfats) par biiletz au magazin general» (Mars. 967:158) 0 1820 Willaumez: «le septifcme [matelot] revolt un billet qu'il porte ä la cambuse pour avoir sa ration et celle des six autres » (NGN). • < 'courte lettre', m. de l'afr. billette, alt., sous l'infl. de bille "boule", de bullette, dim. de bulle 'globule' < lat. bulla (FEW 1,614a; sens non sp6cifi6s). BILLON, s.m. 'gros bloc de bois destin6 ä fitre coupd en planches, etc.'. [dp. 1513 (TLF)]. 1649: « billon tirant de long 14 pans, largeur 9 pans » (Aries 667:147) 0 1691: « On fait sur ce trait un gabaris qui n'est autre chose qu'un ais d'un pouce d'epoisseur, auquel on donne autant de largeur que les lattes ont d'epoisseur pour en pouvoir tracer plusieurs sur la m6me piece de bois ou autrement sur le mesme billon » (SCH 134A:66); «Iis mettent au quarrt le billon de bois dont ils tirent plusieurs estamenaires » (SCH 134B:26ter) 0 1697 Barras: «Billon se dit de toute sorte de bois qui n'est pas travail^ et qui est encore en piece comme il a est6 coupi dans la forest» (63) 0 1792 Romme (NGN). • < bille 'pifcce de bois de la grosseur d'un tronc d'arbre' < gaul. *bilia 'tronc d'arbre' (FEW 1,364a). BILLOT, s.m. "bloc de bois de la grosseur du tronc de l'arbre'. [dp. 1376 Modus (billoc) (TLF)]. 1630 Bouchard: « Les tailles: c'est un gros billot de bois qui a 3 yeux [...] dans lesquels se passent les vetes » (98) 0 1636 Mon -» rouleau 0 1678 Guillet: « Chouquet [...] est une esp&e de billot [...] perc6 en mortoise » 0 1687 Desr: « Des billots sont de certaines pi6ces de bois courtes que l'on met dans la construction entre les fourcats des vaisseaux pour les garnir » > Ozan 284 / Corn >

BILLOT

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BISCUIT

Basn 0 1697 Barras: « Billot est un gros morceau de bois qu'on coupe du gros bout des arbres et antennes d'environ deux ä trois pieds de long, pour voir si le coeur de l'arbre est sain, s'il n'est point fendu ou pourri. On ne doit recevoir aucune piece de mature sans avoir fait couper avant la recepte un billot au gros bout de chaque piece. On appelle aussi billot le gros bout qui reste des arbres ou autres pieces qu'on ίβςοηηε» (63). •

< bille, voir -»billon (FEW 1,364a, gaul. *BILIA).

BIRASQUE

bourrasque.

BIREME, adj./s.f. '(chez les Romains) [navire] ä deux rangs de rames'. 1541 [1520] Michel de Tours, trad. Suitone: « Les navires estoient biremes, triremes et quatriremes: c'est ä entendre de deux ordres, de trois et de quatre remes» (Hug) Φ 1548 La Planche, trad. Tacite: «Arrivferent lä trois biremes » (Hug) 0 1783 EncM: «Birdme, qui auroit deux rangs de rames de chaque cöt£ » 0 1874 Flaubert, Tentation de saint Antoine: « Des trirfcmes et des birbnes » (TLF). • Empr. au lat. biremis 'ä deux rames' (manque FEW sous BIS et sous REMUS; l'entrfe BIREMIS n'existe pas). BIRRASQUE -» bourrasque. BISCHERIE - bicherie. BISCUICT -» biscuit. BISCUIT, part, passd m. (11 PAIN BISCUIT) et s.m. '[pain] cuit deux fois ou plus, en forme de mince galette'. Voir Jean Boudriot, "Biscuit et pain dans la marine d'autrefois", Neptunia 163,48-51. * BECUIT. [ca 1235 Manekine (Gdf)]. 1306-09 Joinville: « une maniere de pains que l'en appelle bequis pour ce qu'il sont cuis par 2 foiz » (Monfrin 464; bequis ds l'€d. Wailly, Gdf s.v. becuire) 0 1340 becuis pi. (Chazelas 11,16) 0 1359: « 30 quintaux de becuit» (BN, fr. 26002, n° 824) 0 1372: « pain becquit» (Chazelas 1,236) 0 1374 becuit (Chazelas 11,157) 0 3 e tiers 14's. Deschamps: «becuit \ireux» (1,188). * BESCUIT. [ca 1120 Brendan - 13* s. (pain) bescuit (FEW, TL)]. 1176 Cligis 230: « Les nes [...] / Furent chargiees cele nuit / De vin, de char et de bescuit» 0 ca 1195 Ambroise: « Veez m'estoire a Acre arestee, / Que ja lur aveie aprestee / A porter enz lor guarnestures, / Lor herneis e lor trusseures / Ε lor bescuit e lor ferine» (TL s.v. garnir) 0 3e tiers 12es. Prise d'Orange 1308: «En petit d'eure furent les nes garnies / De vin, de char, de bescuit, de ferine » 0 ca 1200 Escoufle: « Quant il orent lor n6s lou6es / Et chargies et alev6es / De viandes et de bescuis » (NGN) 0 ca 1225 Guilt le Marichal -» estorement 0 ca 1285 Brendan: « prendes [...] pains ses, c'est bescuit» (33; var. pain bescuit»; « apres mistrent bescuit en la nef» (111; sans 6quivalent latin) 0 1299: «une nef qui aporte bescuit de Nantes ä Leure» (Fawtier 11,727) 0 ca 1320 Chiprois: « et y demourerent tant que le bescut lor comensa ä faillir » (284) 0 1340 bescuis pi., bescuits pi. (Chazelas 11,16) 0 1346-47: «140 quintalz de bescuit» (Chazelas 11,78) 0 1355: «bescuit [...] pour garnison des galees, barges »; « faire de bescuit pour garnir vint quatre, que galies ou vesseaux»; «Pour la garnison de chacune galee [...] 25 tonneaux de bescuit» (Chazelas 1,176; 11,143,144) 0 1374: « changer et renouveler les diz bescuis » (Delisle 1874:524) 0 1374 bescuis pi. (Chazelas 11,157) 0 1385: « Comme il soit demourd en la ville de l'Escluse en Flandres cent et un tonnel de viel bescuit [...], lequel bescuit, pour ce qu'il estoit si viel et si pourry que l'en n'en povoit gouster ne menger, n'a peu estre distribui ne aucuns ne l'ont voulu retenir pour mettre en leur / navire, nous [...] vous mandons de par le roy [...] que les cent et 1 tonnel de bescuit dessus diz, vous vendez ou faciez vendre et delivrer au plus offrant» (Chazelas 11,171-72) 0 1386: «pain bescuit pour le bescuit du passage de la mer » (Chazelas 1,304) 0 1477-81: « pour septante quintaulx de besquit» (B 2550:62). * BISCUIT, [dp. 1538 Est: «Panis cibarius: bis cuyt, gros pain bis» > 1539: «Biscuit: panis cibarius», aussi mar. en 1549]. 1370: « receu de Richart de Cormeilles, panetier du Roy [...], quarante tonneaux plains de pain biscuit [...]; idem deux autres tonneaux plains de pain biscuit pour donner ä menger aux gens de la dte gallee » (BN, fr. 27340, "Cormeilles", n° 14) 1385: « pour veoir et visiter ycelui biscuit en chescune queue que il seroit» (Chazelas 1,284) 0 1388: « 226 tonneaux et 1225 pippes plaines de biscuits » (Chazelas 1,322) 0 1510: «le biscuit tant pour la maistrance que pour le garniment desd. galleres »; « Biscuitz, aussi la chair sall6e »; « A plusieurs bollengiers dud. Marsseille la somme de douze cens florins pour huit cens quintaulx biscuit par eulx fourny et mis esgallement dedans / lesd. quatre galleres » (B 2551:166,180™, 18181vo) 0 ca 1520 La Fosse: « avec de l'eaue, bis/cuit, une voille, une ancre » (182-83) 0 ca 1520 Conflans: « En pain biscuyt: 12.000 douzaines »; « Pour ung moys de trente jours, pain biscuyt sept cens cinquante douzaines, qui est troys pains (: galettes) pour jour pour chaicun homme, de la fagon de Honnefleu » (30,33) 0 1538 V6ga: « Barberousse nous donna de biscuit qui fut desparty par les galleres » (351) 0 1541

BISCUIT

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BISCUIT

[Venise]: «il a jä ä Malega grant dquipage de biscuitz » (Charrifere 1,500) 0 1542 La Borderie: « de biscuit le paglot quasi vuide » (205) 0 1547-50 Stolonomie: « cinquante grands sacz canevas ä porter le pain ou biscuit»; «Ung pallolier, pour garder et distribuer le pain et biscuyct»; «Pour chesque galere fault tous les iours deux charges bled duquel se fera environ cinq quintaulx biscuict»; « Pour chescun iour chesque galere ha besoing d'une charge et demye bled du quel on fera deux sortes de pain fraiz, et non point de biscuit, car il est ainsi plus profitable» (22,30™,33,52) 0 1549 Est: «Biscuit: quasi bis coctus, panis cibarius, panis nauticus, rubidus panis » > Th > Dup > Nie 0 1549 Ordonnance: « Seront lesd. forsatz nourriz de biscuict ordinairement» (BN. fr. 18153:62"°; Fourn 314: «biscuit ordinaire »; Isambert XIII,71 biscuit) 0 1551 De Selve ä Henri II [Venise]: «L'on avoit aussi faict commandement en Constantinople de faire des biscuitz jusques & la quantitd de 25 mille cantars» (Charridre 11,163) 0 1555 Fourquevaux: « grains et farines pour en faire biscuit et panaticque pour l'advitaillement desdites galldres et navires » (109) 0 1555 Codignac ä Henri II [Constantinople]: «les biscuits ndcessaires pour ladicte arm de » (11,34445) 0 1560 Du Pinet, trad. Ulloa-Guevara: «Item que tous ceux qui seront ds galdres ayent ä manger du biscuyt ordinaire, ä la charge touteffois qu'il soit couvert d'araignes et soit noir, plein de vers, dur, mangd de ratz » (GNO s.v. bescuech) 0 1586: « Pour la norriture de deux cens forssaires de lad. gallere et de tous les susnommds coumittes, aussy de cinquante passagiers vollonteres, la somme de quatre mille huict cens escus sols pour l'achapt de deux cens cinquante quintaulx de biscuict que leur fault par mois, ä raison de deux escuz vingt-quatre sou(b)z le quintal» (Mireur 625) 0 1604-29 Ordonn. Malte: « que les escrivains soient obligez de tenir compte de tout le biscuit qui sera portd dans les galeres, et de le distribuer aussi par compte de iour en iour, donnant demy livre dudit biscuit pour le disner de chaque personne, et autant au soir. A la distribution duquel biscuit le visiteur sera tenu d'assister ou celuy qui en aura la charge; par mesme moyen les escrivains donneront tous les iours aux capitaines une liste ou un memoire du biscuit qu'ils auront distribud, si bien qu'ä chäque voyage que feront lesdits capitaines, ils remettront toutes ces listes entre les mains du venerable procureur du Thresor, ä la Chambre des Comptes. Item qu'ä chaque fois que les galeres sortiront de quelque port, ού l'on pourra commodement faire provision de pain fraiz, si les capitaines n'en font prendre pour les gens de commandement, qu'ils soient tenus de payer les deux tiers du biscuit qui sera mangd » (277) 0 1621 Binet: « Les rameurs, formats, galeriens, gens d'aviron et de biscuit, gens de cadene » (53) 0 1622, etc. -»paillol 0 1630 Bouchard: « Les forfats ont par jour 36 onces de biscuit»; «le biscuit estoit plus noir que la poix du vaisseau, et tout en morceaus et miettes, le Sr Giovanni l'ayant acheptd tel pour gagner [...]. Car le biscuit des mariniers estoit assez blanc et de bon goust, fait en petis pains» (93,107) 0 1636 Mon: «Biscuit, pain de marine, cuit extraordinairement et andurci pour la garde » 0 1641: « cent saques pour y mettre deux cens quintalz de biscuit» (AN, 6*77:153) Ο 1643 Fourn: « Biscuit, est du pain cuit deux fois »; « La meilleure provision de bouche qu'on puisse avoir est le biscuit, parce qu'il ne faut ny moulins, ny bois, ny sei, ny eau, ny feu, et se conserve plus de deux ans » (2,68) 0 1660 Luppd: « fere travailler diligemment ä la fabrique de catre mille quintaux de biscuit»; «Le matin avant le iour, il fauct fere bailher son biscuit ä la chorme p[o]ur toute la iournde, la fere manger et ce rasftaischir » (42,165) 0 1677 Dassid: « Une grande balance pour peser le biscuit [...], quatre pieces de nates pour mettre sous le biscuit, douze grands sacs de cordat pour le biscuit»; «Biscuit: pour un mois 23.565 livres» (152,165) 0 1678 Guillet: «Biscuit est du pain que l'on cuit deux fois, pour les petites traversdes, et quatre fois pour les voyages de long cours, afin qu'il se conserve mieux. On le fait six mois avant l'embarquement, et sur les vaisseaux du Roi il est de farine de froment dpurde de son, et de päte bien levde » 0 1679: « 20 onces de biscuit, poids de marc [pour soldats, etc.]» (Zysberg 223; vers les anndes 1665-70 chaque galdrien recevait 2 livres, soit 980 g; vers 1685 le biscuit passe ä 27 onces, soit 790 g, mais les jours gras on y ajoute maintenant du lard, du boeuf said et du riz, Zysberg 226-27) 0 1684 Seignelay ä Delafont et ä D'Ortidres: «II faut que vous preniez deux formats de chaque galdre, choisis entre ceux qui passeront pour les plus grands mangeurs, que vous les fassiez mettre dans l'arsenal sans leur expliquer pourquoy, que vous les fassiez nourrir huit jours durant en la manidre accoutumde pour voir la quantitd de biscuit qu'ils mangeront» (Zysberg/Burlet 21) 1697 Barras: « On porte sur chaque galere deux de ces balances: une pour peser le biscuit seulement, et l'autre pour le said, fromage, moltte et generalement pour tous les vivres qu'on donne ä l'equipage» (35) 0 1708 Bion: «En Campagne on distribue ä huit heures du matin le biscuit. II est vray qu'ils en ont suffisamment, il est mdme assds bon » (83) 0 1722: « Rations des bas officiers [...]: biscuit, ä chacun par iour 20 onces [...]. Rations d'equipage [...]: / biscuit: ä chacun 20 onces, ou bien 22 onces de pain frais [...]. Rations des for;ats ä la mer: biscuit·. 26 onces, ou pain frais ä la place du biscuit: 30 onces [...]. / Pour les malades [...]: un pain blan[c] frais de 16 onces tous les jours [...] ou bien 12 onces de biscuit blanc qui (: qu'ils) fairont achepter par les comis du munitionaire dans le port oü l'on abordera » (Mars. 967:250-52) 0 1757 Marteilhe: « Je me suis trouvd

BISCUIT

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BITTE

avoir rami ä toute force pendant vingt-quatre heures, sans nous reposer un moment. Dans ces occasions, les comites et autres mariniers nous mettaient ä la bouche un morceau de biscuit trempi dans du vin, sans que nous levassions les mains de la rame, pour nous empficher de tomber en ddfaillance »; « 26 onces de biscuit [par jour pour la chiourme, 22 pour les soldats etc.]» (269,283) 0 1783 EncM: «Biscuit. Son nom lui vient de ce qu'il est plus cuit, cuit plus long-tems que le pain ordinaire, et non de ce qu'il est cuit plusieurs fois »(?). 11 S'EMBARQUER SANS BISCUIT (* att. gal.), [dp. 1611 Cotgr 's'engager dans une entreprisc sans prdparation süffisante' (FEW); 1642,1660,1662 Oud: «S'embarquer sans biscuit, faire quelque chose sans prevoyance » (s.v. biscuit) > Duez]. 1647 Cleirac: « sont aussi de grands dangers: le feu, le manquement des victuailles ou munitions, s'embarquer sans biscuit» (23). H FAIRE (DU) BISCUIT 'faire provision de biscuit' (* att. gal.). 1455-74 Chastellain: «[le due] ordonna ä faire du biscuit ä tous lez (: pour une croisade)» (250) 0 1538 Vdga: «faire biscuit et avoir vivres»; «arrivez, faicte diligence de faire biscuit» (373,381) Φ 1678 Guillet: «Faire du biscuit, e'est en aller faire provision. Tout le biscuit de la soute ayant 6t6 consum6, il falut que la mSme tartane qui avoit fitd faire de l'eau ä Marseille, y retournät faire du bois et du biscuit» > Fur (> Basn) / Ozan 239 / Corn. H PRENDRE DU BISCUIT 'faire provision de biscuit'. 1542 La Borderie: « Aprts avoir, au partir de Marseille, / Pris du biscuit et de l'eau mainte seille » (187) 0 1556 Thevet: « Apres avoir au partir de Venise pris force biscuit (qui est un pain d'assez dificile digestion) et bonne quantitd d'eaue dedens noz galeres »; « apres avoir au partir de Tripoli pris du biscuit et de l'eaue dens la nave » (22,196). • Bescuit < lat. bis coctus 'cuit deux fois', part, passö de cöquere (FEW 2-2,1164b; les loc. manquent, sauf s'embarquer sans biscuit au sens fig.). Biscuit a 6t6 refait sur l'it. biscotto plutöt que sur le latin. Dans le Midi: lat. biscoctum 1253 (Pernoud 160), 1298 (Blancard 11,461), 1330 (Pernoud 230), biscottum 1283 (Boüard 1926:368), biscottum 1318 (Boislisle 253); occ. 1373 bescueg (GNO s.v. bescuech), 1404 bescuech (Rigaud 36). Cf. ä Naples 1269 biscoptum, 1270,1273 biscoctum (Del Giudice 6,9,13). BISCUYCT, BISCUYT biscuit. BISHERIE -» bicherie. BITACLE -»habitacle. BITE -» bitte. BITHERIE bicherie. ΒΓΓΟΝ -» bitton. BITTE, s.f. 1° 'poutre transversale d'une barge, placde en avant et ä l'ext6rieur de la coque, sur laquelle on amarTe les cäbles d'ancre' (* att. gal.). 1384: «Item 4 estocs de bittes [...]. Item 2 courbes ä mettre sur les bites devant»; «Item 4 estocs de bite. Item 4 hecs de bite » (Brdard 76,79). • 2° 'chacune des deux fortes pifeces plac6es verticalement sur le premier pont et autour desquelles on tourne les cäbles des ancres' (* att. gal.). ca 1520 Conflans: « huit [passevolants d'une nef] sur les bittes » (27) 0 1573 Dup: «Bites, en cas de navires, sont deux chevilles de bois de la grosseur du faulx du corps d'un homme, Schees dans le bau de bite, qui est environ trois pieds derriere le masterei, ausquelles est tournd et attach£ l'amarrage apres que 1'ancre est fichde, pour le tenir fort» > Nie > Cotgr 0 1576: « une bitte avec les couessins » (Br6ard 1889:4) 0 1630 Bouchard (96) 0 1641 (Fourn 643) 0 1642 Oud bite > Duez 0 1643 Fourn: « Bites, sont deux pieces de bois, qui soustiennent une barre qui les traverse, ä laquelle on tourne le cable pour l'amarer, lors que 1'ancre est en mer» (2) > Dassii 11 bitte 0 1676 Caron bites (293) > Fur bittes > Basn 0 1677 Dassi6: « Deux bittes de 16 pieds de long et de 15 pouces en quarri » (99) 0 1678 Guillet (aussi 'pieces de bois, vers la misaine et vers le grand mät, oü s'amarrent les dcoutes des huniers') 0 dp. 1687 Desr. • 3" 'chacune des deux pifeces droites verticales qui traversent la rambade et servent d'appui ä l'arbre de trinquet; on y attache des poulies, notamment pour le canon de coursie, mais, contrairement aux bittes de vaisseaux, on n'y enroule pas les amarres'. FIG. 1-11, XVI-15, XVII-8, XLIII-67. 1512: « 13 poliegies pour causais et pour les bites »; « 2 taillies pour les bites »; « 4 poliegies des bites » (B 1232:6"°,7,17) 0 1513: « 4 polis des bites » (B 1232:28) 0 1521: « Fault en apres poser les deux bites de prouhe, qui sont les deux piliers entre lesquelz on bracque le canon » (BN, fr. 3174:23; AN, B 1552, IV. 19 bitous (sie) (11,98) 0 1564 Rab V.17: « print nostre cap en pouppe et l'attacha aux bitons » (11,345) 0 1622 Hobier: «[l'dchelle est attachde] entre la poupe et le biton, qui est une piece de bois ronde et haulte de deux pans seulement, par ού la galaire s'attache en terre » (26) > Dassid 116 > Ozan 292 > Corn bitton > Basn (> Trdv) / Aubin > Enc; « Le trinquet [...] se / met au bout de la rambade ioignant le biton de bände gauche » (35-36) > Mor 704 / Fourn 28 0 1677 Dassid: « Cinq pieces pour faire les bittons et traversins de bittons » (100) 0 ca 1680: « Les courbes [...] qui seivent de bittons pour amarer les cables et les autres maneuvres» (SCH 135:13) 0 [dp. 1687 Desr: «Les bittons sont des diminutifs de bittes, que l'on met prds les masts d'un vaisseau pour l'ancer (sic) ou amarrer quelques maneuvres» > Ozan 302 / Corn > Basn] 0 1697 Barras: «Biton d'arganeau et son coin»; «Bitton de pierrier » (planches) 0 ca 1705 Fontette biton, bitton (375,379; MMR 70,76 bitton) 0 1719 Barras: « On arrete l'ancre au tour / des bittons avec un petit cordage [...] appelld risse de l'ancre » (II,344™-45) 0 1721 Bdnat: «la pasteque du retour d'arborer qui s'acroche avec son estrop au biton » (665) 0 1727 Barras: «Bittons de la bände»; «bittons des pierriers de la bände» (11,162™, 177) 0 1773 Bourdd 0 1783 EncM: «Bitton (terme de gal&re): montant de chdne sur lequel sont placds les pierriers [...]. Suivant feu M. Duhamel du Monceau [...], e'est aussi une pidee de bois, ronde, haute de deux pieds et demi, par oü on amarre une galdre ä terre » 0 1855 Besch > 1867 Lar. 11 BITTON DE POUPE 'petite courbe placde ä l'espale et servant de bitte d'amarrage'. FIG. XXV-3, XLIII-22. ca 1672: « Les bitons de pouppe sont deux morceaux de bois fortement clouez contre le joup proche les eschelles. lis servent ä donner vaute aux escottes de maistre et au cap de remolque du caicq » (GNO) 0 1691: « Des bittons de poupe. Ce sont deux courbes ä l'esquaire que l'on met ä chaque cötd de la galere

BITTON

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BLANC

aupres des eschelles, dont la branche inferieure est endentde sur deux colsdelattes, et l'extremitd de son angle exterieur porte avec une dent que Ton y fait sur un bastet de 4 pouces en quarrd que l'on attache contre les joucs pour porter la teste des boutasses. Cette mfime branche a une feuilleüre de long en long qui porte sur la tapiere, L'autre branche de cette piece est ä moitid appuyde contre le jouc, et l'autre [moitid] passe au delä dudit jouc, oü eile demeure debout. Elle est arondie par la partie que l'on voit, parce qu'elle sert ä amarer des cables, et on met ä sa teste un colier / de fer avec un trou que l'on perce dedans du hault en bas, afin d'y pouvoir mettre un pesrier en cas de besoin»; biton de poupe (SCH 134B:84-85,292) 0 1697 Barras (63, planche) 0 ca 1705 Fontette biton de poupe (352; MMR 22 bitton de pouppe) 0 1721 Bdnat: « Les bittons de poupe [...] doivent dtre de bois de chfine, chaque branche de 3 / pieds Vi de longueur et de 7 pouces en quarrd » (355-56) 0 1728 bitons de poupe (Mars. 967:136) 0 1734 Reynoir. « Les bittons de poupe sont deux pieces en forme d'angles droits posds un de chaque cötd de la galere vers les echelles de poupe, l'une des branches s'apuyant au joug et l'autre sur la tapiere, servant ä amarrer la galere. Lesd. pieces ont 3 pieds 6 pouces chaque branche, 4 pouces en quarrd, bois de chesne de Provence » (8) 0 1740-44 Ollivier. H BITTON DE PROUE 'bitton ä serper'. ca 1672: « Les bittons deproue servent ä sarper, en tenant ferme les arganeaux, et empeschent qu'ils n'aillent i droite ny ä gauche. On en met deux de chaque costd dess[o]us la rambade ä l'endroit des fers ou ancres » (GNO) 1697 -» bitton ä serper. 11 BITTON Ä/DE SERPER 'montant placd & cötd de chaque cuisse d'arganeau et servant ä amarrer la barbe et ä empficher que les amarres sortent de l'arganeau'. FIG. XLII-2. 1691: « Des bittons ά serper. Ce sont deux pieces droittes, posies debout ä cötd de la teste de chaque cuisse d'argueneau, dont le /pied porte sur la bancasse d'artillerie et y est arrestd par un tenon qui s'enchasse dans laditte bancasse. On y fait une dent ä la hauteur du jouc et une ä la hauteur de la cuisse d'argueneau pour l'appuyer sur l'une et sur l'autre. Le reste de la piece, qui est au dessus du jouc, est arondi, afin qu'il ne mange point les cables [...]. Elles doivent estre de bois de chesne. On leur donne 2 pieds V* de longueur et 4 pouces en quard. II y en a deux de chaque c6td [...]. Ces pieces servent ä empescher les cables de s'escarter de l'argueneau lorsque l'on serpe et ä amarer la barbe dont on saisit lor sigalle du fer lorsqu'il vient sur l'eau » (SCH 134B:144-45) 0 1697 Barras: « bitton de proud ou de serper »; bittons de serper (64, planche) 0 1721 Bdnat bittons de serper (393) 0 1727 Barras bittons de serper (11,163) 0 1728 bitons de serper (Mars. 967:137) 0 1734 Reynoir: « Les bittons de serper sont des pieces toutes droites posdes de bout ä cotd des cuisses d'arganeaux, servant d'amarre au fer. lis ont 2 pieds de long et 3 pouces en quarrd, de bois de chesne de Bourgogne » (8). • Dim. de -» bitte (FEW 15-1,121b, nord. BITI; les loc. manquent). L'it. bittone (1614 Pantera) est un gallicisme. BLANC, adj. 1° 'de la couleur du lait, de la neige'. [dp. fin 10*s. Passion (FEW)]. 1690 Fur: «Pavillon blanc, est le pavilion de l'amiral de France» > Basn 0 1717 Masse: «il faut choisir environ deux cent livres / [de suif] du plus beau et du plus blanc»; « Suposez que tous vos mataffions soient de cordage(s) blanc, celui du milieu faut qu'il soit noir » (2-3,90); -»blanchir 2° 0 1757 Marteilhe: «les comites examinent de banc en banc si le tout est bien blanc et bien racld » (310). • 2° 'non goudronnd (en parlant d'un cordage, de l'dtoupe, etc.)'. 1548: « Troys (: Quatre) gumenes neufves, une enquitranee et troys blanches. Deux gumenetes neufves, une aquitranee et une blanche » (B 232:50) 0 dp. 1687 Desr: « Cordage blanc, c'est du cordage qui n'a pas dtd gouldronnd» > Fur (> Basn) / Corn; «Etoupe blanche est celle qui est neufve et qui n'est point gouldronnde »; « Fil blanc, c'est du fil qui n'est point passd dans le gouldron » > Ozan 308 / Corn 0 1691: « Tout le cordage d'une galere est divisd en cordage blanc et en cordage goldronnd [...]; tout le cordage [...] qui n'y est pas tant exposd (: ä l'eau) doit demeurer blanc, parce qu'il est beaucoup plus aysd ä manier que le goldronnd »; « A l'egard du cordage blanc, qui n'est point en usage dans les vaisseaux come dans les galeres, il ne peut dtre trop bon, y aiant des pieces come les amans et les vettes dont le salut d'une galere depend entierement» (SCH 132:4,7) ca 1705 Fontette: «lesquelles sartis pour estre(s) meilleures doivent estre travailldes blanches et ä trois cordons » (346; MMR 9) 0 1721 Bdnat: «II faut remarquer que l'on apelle cordages blancs tous ceux qui ne sont pas goudronnds, comme celui de rechange de plusieurs autres » (690quater) 0 1727 Barras: « Palanquinet [...]. C'est un cordage blanc composd de deux pieces » (11,278"°) 0 1728: «tout le cordage blanc » (Mars. 967:173) 0 18's.: « L'aman est un cordage de chanvre blanc » (SCH 136:2) 0 1783 EncM 0 1812 La Coudraye (NGN). • < germ. *blank 'clair, poli, blanc' (FEW 15-l,138b-139a; 2° manque).

BLANCHIR

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BLESSER

BLANCHIR, v.tr. 1° 'rendre brillant'. [dp. 12° s. (FEW)]. 1384: « chevalds de bois pour blanchir harnais »; « Tout lequel harnas il fault blanchir, pollir et rappareillier. Item un baril de bois ä blanchir armeures [...]; quevallds de boiz pour blanchir harnas » (Brdard 94,102). • 2° 'rendre blanc, laver'. [dp. 1288 (TL)]. 1717 Masse: «II faut avoir grand soin de faire tenir vötre chiourme bien propre en linge blanc et les faire changer de chemises et calgons toutes les semaines, qui doit estre le dimanche au matin suivant l'usage des gateres; et si le lundy vous estiez encore dans le port, il luy faut ordonner de blanchir leurs / chemises et c a i r n s sales. Cela se doit toüjours faire avec l'eau de la mer en les faisant tremper auparavant deux ou trois heures » (104-05). • De -»blanc (FEW 15-l,140ab, germ. 'BLANK). BLE, s.m. 'esp£ce de greminacies qui produit le grain dont on fait le pain'. [dp. ca 1100 Roland, d'abord biet (FEW)], ca 1195 Ambroise: « Mais es n6s ot lor garniture, / Blez e vins, chars et fornesture » (TL s.v. garneture) 0 1213 Fet des Romains: «Ii chevalier des 3 nes n'avoient ne pain ne M