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French Pages 204 [206]
© 1998- Brepols Printed in France D/1998/0095/23 ISBN 2-503-50718-2 Ali rights reserved. No part of this publication may be reproduced. stored in a retrieval system or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise without the prior permission of the publisher.
Pancartes monastiques des XIe et XIIe siècles
ARTEM (Atelier de Recherches sur les Textes Médiévaux)
Pancartes monastiques des XIe et XIIe siècles
Table ronde organisée par l'ARTEM 6 et 7 juillet 1994, Nancy
Etudes réunies par M. Parisse, P. Pégeot, B.-M. Tock
BREPOLS
Liste des auteurs
David BATES, Professeur à l'Université de Glasgow Jérôme BELMON, Conservateur à la Direction du Livre et de la Lecture, Paris Hubert FLAMMARION, Professeur agrégé, Metz Michel PARISSE, Professeur à l'Université de Paris-! Benoît-Michel TOCK, Maître de conférences à l'Université de Strasbourg II, chargé de cours invité aux Facultés Saint-Louis de Bruxelles Isabelle VÉRITÉ, Ingénieur de recherche, I.R.H.T., Orléans
Avant-propos
Les manuels de diplomatique de tous pays concentrent leur attention de façon privilégiée sur les documents originaux. Une publication récente vient de montrer tout l'intérêt que présentent les cartulaires pour les études paléographiques, diplomatiques, historiques, onomastiques, et pour bien d'autres recherches encore. Un type de document cependant - la pancarte - intrigue les érudits par les problèmes qu'il pose ; de ce fait, il se trouve relativement délaissé. La pancarte est en effet une pièce ambigüe : elle se rapproche des chartes "classiques" par sa mise en forme souvent analogue, mais elle préfigure aussi le cartulaire en ce sens qu'elle intègre des copies d'actes souvent disparus. En outre, le terme de pancarte sert à désigner couramment des types de documents variés qui méritent des précisions tant au point de vue de leur origine et de leur nature que de leur signification et de leur évolution. L'Atelier des Textes Diplomatiques de l'ARTEM (Université de Nancy 2/C.N.R.S.), en raison de son entreprise de traitement des chartes originales avant 1121 conservées dans les dépôts français, est confronté au phénomène des pancartes et s'interroge sur la manière d'archiver et de traiter informatiquement les textes regroupés qui constituent les premières pancartes apparues au XI" siècle. Ce qui est
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en jeu, c'est la place de la pancarte, entre original et copie, et donc la préférence qu'il faut donner à l'unité formelle d'un document occupant une seule feuille de parchemin ou à la diversité des actions juridiques, y compris en termes de disposant et de date, reprise sur ce parchemin. Il est entendu qu'on élimine ici les "pancartes" carolingiennes qui sont seulement des énumérations de biens destinés à compenser la perte d'archives. Attirer la curiosité sur ce type de document, reprendre à son sujet les questions déjà anciennes et laissées en souffrance, essayer d'élaborer des solutions qui •recueillent un assez large assentiment, telles ont été les motivations qui ont conduit l'ARTEM à réunir un petit groupe de spécialistes afin d'échanger leurs points de vue et de faire connaître leurs pratiques de ce genre de texte. Durant deux jours, en prise directe sur la collection de photographies d'originaux rassemblés dans les locaux de l'ARTEM, la pancarte a été au centre des débats, davantage par son contenu que par l'analyse de sa forme externe. Ce volume rassemble les communications présentées, assorties de publications de textes et de reproductions de documents qui ont servi à illustrer le propos. Il était difficile de s'arrêter brutalement à la date de 1120, retenue de tradition par les recherches de l'ARTEM car le processus d'évolution des pancartes se poursuit, et s'achève, au XII". La présente publication tient compte de cet aspect. Elle est aussi l'occasion de livrer le texte d'une pancarte cistercienne inédite, justement désignée par son éditeur comme un cartulaire, ainsi qu'un commentaire : la notion de "pré-cartulaire", lancée par l'équipe de l'IRHT, trouve là une justification. L'examen des pancartes permet ainsi des clarifications, même si l'enquête n'est pas encore achevée. Si la table ronde s'est tenue dans de bonnes conditions et si la perspective de publication a pu être menée à terme, on le doit à plusieurs appuis humains et matériels. L'Université de Nancy 2 et le CNRS ont droit à nos remerciements. Notre reconnaissance va
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également à Mmes et MM. les Conservateurs d'Archives des départements du Calvados, du Maine-et-Loire, de la Saône-et-Loire, de la Seine-Maritime et de la Vendée qui nous ont autorisés à reproduire des photographies d'actes conservés dans leurs dépôts. L'ARTEM a apporté sa logistique. Michèle Courtois, ingemeur d'études de l'équipe, mérite notre gratitude pour avoir assuré la préparation de cette publication.
Michel Parisse, Professeur à l'Université de Paris I Pierre Pégeot, Professeur à l'Université de Nancy 2, Directeur de l'Artem Benoît-Michel Tock, Maître de Conférences à l'Université de Strasbourg II.
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Participants à la table ronde (6-7 juillet 94, Nancy): David Bates, Hubert Collin, Patrick Corbet, Michèle Courtois, Marie-Christine Duchenne, Hubert Flammarion, Marie-José GasseGrandjean, Alain Girardot, Marie-Ange Glessgen, Monique GouBet, Elisabeth Lalou, Anne-Marie Legras, Laurent Morelle, Hélène Olland, Michel Parisse, Pierre Pégeot, Georges Pon, Jean Schneider, Benoît-Michel Tock, Isabelle Vérité, Anne Wagner.
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Table des matières
Avant-propos ................................................................................. p. 5-8 Table des abréviations .................................................................. p. 10 Michel PARISSE Les pancartes. Etude d'un type d'acte diplomatique ................. p. 11-62 Isabelle VERITE Des pancartes dans les fonds des prieurés de Marmoutier ? L'exemple des prieurés poitevins ................................................................ p. 63-93 DavidBATES Les chartes de confirmation et les pancartes normandes du règne de Guillaume le Conquérant ........................................................ p. 95-109 Hubert FLAMMARION Remarques sur quelques pancartes épiscopales du diocèse de Langres au :xne siècle ........................................................................ p. 111-130 Benoît-Michel TOCK La diplomatique sans pancarte. L'exemple des diocèses de Thérouanne et d'Arras, 1000-1120 ........................................ p. 131-157 Jérôme BELMON La pancarte d'Irissac. Un document inédit de l'abbaye cistercienne de Bonneval en Rouergue (1168-1180) ..................................... p. 159-202 Table des illustrations .................................................................. p. 203
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Table des abréviations
ab b. A.D. A.N. arr. B.E.C. B.M. B.N.F. cant. ch.-1. chap. cne MS.A.N.
abbaye Archives départementales Archives Nationales arrondissement Bibliothèque de l'Ecole des Chartes Bibliothèque Municipale Bibliothèque Nationale de France canton chef-lieu chapitre commune Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie
La mention Artem suivie d'un numéro renvoie au numéro que l'acte porte dans la base de données des chartes originales antérieures à 1121 conservées en France, constituée à l'Artem (Artem, Université de Nancy 2, 23 boulevard Albert 1er, BP 3397, F 54015 NANCY Cedex). Pour une présentation du projet et des actes, voir Michel Parisse, Inventaire des actes originaux du Haut Moyen Age conservés en France. Un premier bilan, in Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1984, p. 352-369.
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Les pancartes Etude d'un type d'acte diplomatique par Michel Parisse
Le programme de l'atelier des textes diplomatiques de l'Artem comprend fondamentalement le rassemblement et le traitement des actes, des origines à 1120, conservés sous leur forme originale dans les Archives et Bibliothèques de France. Au cours de l'enquête destinée à en assurer le dénombrement, puis au moment du traitement, une question s'est posée : que doit-on faire des actes multiples appelés pancartes, considérés par les uns comme des copies, par les autres comme des originaux ? La nécessité de répondre aux exigences rigoureuses du traitement par ordinateur et de définir des catégories strictes impose aujourd'hui de régler le problème des pancartes dans le cadre des travaux engagés par l'Artem. Ce questionnement offre l'occasion de faire le point sur un type de document rarement évoqué dans les manuels. Je voudrais revenir d'abord sur la charte et son utilisation, avant de passer en revue les différents types de pancartes enregistrés par l'Artem et enfin de proposer un classement et un mode de traitement informatique.
Pancartes monastiques des XIe et xne siècles, éd. M. Parisse ... , Brepols, 1998 (Artem)
Pancartes monastiques des XIe et xn• siècles
1. L'acte diplomatique, analyse du problème L'étude des pancartes place au centre de nos débats la carta, la charte, que l'on peut aussi appeler l'acte, et qui correspond au document établi en forme diplomatique suite à une action juridique. En principe, la charte contient trois données fondamentales : -un auteur de l'action juridique, qui est souvent aussi l'auteur de l'acte diplomatique, - un destinataire, particulier ou collectif, -un objet. En principe ces trois éléments sont uniques, mais les exceptions ne manquent pas en fonction des circonstances : - il arrive qu'existent plusieurs auteurs de l'acte diplomatique. Non pas les différents membres d'une famille, car dans ce cas le point de départ demeure unique, un groupe familial. Mais plusieurs personnes responsables, ce qui se produit en particulier dans le cas des jugements. Par ailleurs, un acte complexe peut comprendre plusieurs auteurs successifs de donations. Il n'est pas ici question de la distinction à faire éventuellement entre l'auteur de l'acte juridique et celui de l'acte diplomatique, question qui doit être traitée séparément. - il se peut qu'un acte concerne deux parties ou plus ; on peut alors avoir d'un côté la lettre circulaire, l'expédition multiple, de l'autre la charte-partie ou chirographe. - l'objet de l'acte est habituellement unique, donation, privilège, confirmation, jugement. Ce principe a été ensuite abandonné quand l'auteur et le destinataire étant uniques, plusieurs actions ont été regroupées. La charte est destinée à servir de preuve. Elle a d'autant plus de force qu'elle mentionne des témoins, comporte tous les signes habituels d'authentification, formules, sceau. En un certain temps, sans doute jusqu'au xr siècle, l'original n'avait pas plus de force que la copie, car l'on s'intéressait seulement au contenu et aux noms des témoins. Dès le 1:x• siècle on avait jugé bon de regrouper parfois les actes dans un seul livre pour éviter l'inconvénient des pertes, permettre une consultation plus commode, pour sauvegarder le souvenir des donations et de leur contenu. Ainsi sont apparus les
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premiers cartulaires et les livres de traditions (Traditionsbücher)'. Dans le premier cas les actes, recopiés intégralement, étaient plutôt des actes en forme diplomatique solennelle avec toutes leurs formules ; dans le second cas, on rassemblait les donations (traditiones) sous forme de notices, parfois fort courtes, qui ne répondaient pas aux mêmes règles que les chartes. Il est coutumier en effet de distinguer nettement la charte de la notice 2 • Par sa brièveté, sa rédaction impersonnelle, l'absence de formules, la notice perd le caractère solennel de l'acte diplomatique. Parfois les notices ont été portées sur un livre au fur et à mesure des donations, comme on le voit dans le liber memorialis de Remiremone ; dans d'autres cas on a opéré en une fois une copie complète et récapitulative. Ces livres, déposés sur l'autel principal, avaient ainsi une fonction quasi liturgique qui garantissait la validité des donations. L'inscription directe dans un livre, par rapport à la copie groupée de notices isolées sur parchemin, ne devait pas représenter un changement de mentalité. Le cartulaire et le livre de traditions ainsi : -servaient de preuves; c'était leur fonction juridique, - aidaient à gérer un patrimoine ; c'était leur fonction administrative (on passe insensiblement du livre de traditions au censier ; des notices, sans témoins et sans date, sont groupées par domaine et servent déjà à faire l'histoire de la communauté), - servaient à raconter ; c'était leur fonction historiographique (ainsi naît le cartulaire-chronique, avec le souci de retrouver l'antiquité de la fondation et le rôle des fondateurs), - servaient à mémoriser ; c'était leur fonction sacrale, avec le rappel des donateurs, l'alliance de la tradition et de la mémoire.
1 On se reportera à l'ouvrage sur Les cartulaires (Mémoires et documents de l'école des chartes 39), Paris, 1993, et notamment à l'étude de Patrick Geary, Entre gestion et gesta, p. 13-26. 2 La notice se distingue surtout de la charte en ce que le texte est mis à la troisième personne, sous forme objective, que le texte ait été élaboré par le bénéficiaire, ou par un tiers. 3 Liber memorialis von Remiremont, von E. Hlawitschka, K. Schmid, G. Tellenbach (Monumenta Germaniae Historica, Libri memoriales, 1), Munich, 1981 (reprint). Les notices sont ici dispersées dans l'ouvrage, à la différence de ce qui se passe dans un livre de traditions, où elles se présentent à la suite l'une de l'autre. Les notices de Remiremont sont souvent particulièrement courtes.
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Contredisant ces principes élémentaires, à partir du XI" siècle, sont apparus des documents qui rassemblaient plusieurs actions d'un même auteur, ou de plusieurs auteurs, le destinataire étant unique. Plusieurs types de documents ont alors été élaborés, dont les collections de l'Artem offrent un échantillon. II. Les actes multiples Pour éviter d'imposer d'emblée un classement qui pourrait être discutable, nous passerons en revue, sans prétention à l'exhaustivité, un certain nombre de documents dont l' Artem conserve les reproductions. Nous les verrons dans l'ordre de leur numérotation à l'Artem 4 • Artem 624-626 : notices pour St-Aubin d'Angers, dont l'avantdernière est datée du 21 octobre 1110, A.D. Sarthe, H 279, 775 x 575 mm. Une première notice consigne les donations effectuées par Jean de Fissa, puis celles qu'il effectue sur son lit de mort, et enfin les confirmations et contestations de ses fils. Une deuxième main a ajouté deux notices, sans rapport ni entre elles ni avec la précédente, et une troisième main a également écrit deux notices, toujours différentes. Le document n'est pas scellé. Quelques lignes blanches en bas du document auraient pu accueillir une notice supplémentaire. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, Angers, 1903, n° 746, 748-754, p. 237241. Artem 869-870 : pancarte du comte Hugues de Champagne pour l'abbaye de Molesmes, 1104-1108, A.D. Côte d'Or, 7 H 748, 562 x 292/310 mm. Cette pièce contient deux donations faites à deux dates différentes, si bien que l'éditeur des cartulaires de Molesmes les publie en deux endroits, d'abord la partie datée du 2 avril 1104, puis celle de 1108. Vient en premier la charte de la donation faite par le 4
Nous n'avons pas repris ici les actes examinés par David Bates et Isabelle Vérité.
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comte, terminée par une date et la mention de témoins, à la première personne ; en second, également en style direct, une autre donation introduite par "Hiis ita in Trecensi concilia gestis" et par "ego ipse" sans rappel de la titulature, achevée par date et témoins. In fine, en ajout (ad hec), le neveu du donateur, le comte Thibaud appose son sceau et cite d'autres témoins. Pour J. Laurent, l'acte de 1104, publié à part, est devenu "l'exposé de l'acte nouveau". L'ensemble portait trois sceaux pendants, deux seulement étant annoncés. Ed. : Jacques Laurent, Cartulaires de Molesme, ancien diocèse de Langres (916-1250), t. 2, Paris, 1911, n° 173, p. 321-323
Artem 1455-1456 : notices pour Marmoutier, dont la première est datée de 1092, A.D. Indre-et-Loire, H 270 no 16, 344/348 x 315/311 mm. Une longue notice rapporte la donation faite par Renaud de Château-Gontier, sans en donner le détail de dono suo habemus legitimas litteras et les dédommagements donnés à deux autres ayants droit ; des témoins sont cités. Post aliquantum vero temporis le maréchal Renaud se manifesta et il fallut le dédommager en 1092 ; des témoins sont cités et la date ajoutée. La mention Post aliquantum quoque temporis introduit de nouvelles difficultés portant sur la même donation. Le parchemin a été coupé après ce dernier texte et ne porte aucun signe de validation. Nous avons donc un récit en trois parties, sous forme de notice. Ed. en annexe, n° 2. Artem 1748, 1749, 1750 : donations à l'abbaye de Cluny, Paris, B.N.F., Coll. Bourgogne, t. 78, n° 111, 1, 2, 3, 200 x 355 mm. Trois donateurs différents concèdent des moulins aux moines bourguignons. Il n'y a ni date, ni auteur d'acte, mais des témoins sont cités. Ce sont donc trois notices regroupées sur un même parchemin, correspondant à trois actions différentes et que pour cette raison les éditeurs Bernard et Bruel publient en les séparant et en donnant à chacune un numéro distinct (2994, 2995, 2996). On peut imaginer que les trois textes ont été établis en même temps sur un seul parchemin, plutôt que regroupés a posteriori. "Cette pièce et les deux suivantes se
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trouvent en original sur un même feuillet de parchemin, au dos duquel on lit : Carta de molendinis de Cassenolis, de Ainnate, de Croset", signale l'éditeur en note du premier acte. Ed. : Auguste Bernard et Alexandre Bruel, Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, t. 4, Paris, 1888, n° 2994-2996, p. 192-194; et en annexe, n° 1. Artem 1938 : donations faites à l'abbaye de Luzerches, Paris, B.N.F., ms. lat. 9217 n°l, 680 x 550 mm. Après un préambule et une titulature (Ego Guido vicecomes) vient une série de dons, complétés par une formule finale et des témoins. On a donc opéré un regroupement, en distinguant par de grosses lettres initiales les différentes actions qui s'échelonnent sur une quinzaine d'années. En haut du parchemin, une autre main a ajouté un texte dont la transcription ne semblait pas prévue. Une particularité de cette pièce est l'énorme chrismon compliqué qui occupe un quart de l'espace au début. Voici l'interprétation des éditeurs : "La donation faite par Gui et Geoffroy était d'abord le sujet unique de cette charte, écrite avec de grandes marges sur une feuille de parchemin. Quelques années après on a ajouté les notices qui sont numérotées ici 2, 3 et 4 ; les deux premières au-dessus de la donation, et la quatrième à la suite de la dernière ligne. La différence des quatre écritures de ces quatre textes s'aperçoit au premier coup d'oeil" (p. 433 note 1). La première donation serait d'environ 1036, et la suite de la fin du xr siècle. Ed. : J.-J. Champollion-Figeac, Documents historiques inédits, t. 3, Paris, 1847, no XVI, p. 433-439. Artem 1989, 1994 : actes concernant Notre-Dame du Vieux-Château et le chapitre Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2150 n° 1 et n° 2. Un premier parchemin (n° 2), de 433 mm de haut pour 426 de large, (Artem 1989) contient les textes suivants : vers 990-997, fondation de Notre-Dame de Bellême, acte d'Yves de Bellême, avec eschatoco1e et sans date : Quisquis perpetuae ...
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vers 997-1038 : Post obitum autem Ivonis, ego Willelmus et Godehildis mater mea ... Trois donations se succèdent ainsi dans ce texte : post mortem autem Roberti ... Rotgerius cames ... , les deux premières par la même écriture, différente de celle du premier texte, la dernière dans une troisième écriture. Un second parchemin (n° 1), de 444 mm de haut pour 428 de large (Artem 1994), reprend d'une seule écriture les textes précédents et y ajoute, dans une autre écriture, une confirmation datée de 10921100 : agnoscant cuncti presentes ... Le scribe termine par les mots suivants : pueri et venatores quos nominare nescimus omnes, comme s'il renonçait à copier leur liste complète. Ces deux parchemins représentent deux stades successifs, deux copies successives.
Artem 1983 et 1991 : actes pour le chapitre Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2156. Sur un seul parchemin trois actes sont reproduits, le troisième, d'une autre écriture que les deux premiers, n'occupant que la moitié gauche de la partie inférieure. A la fin du premier et à la suite des témoins, vient la phrase suivante : et mufti a/ii quorum nomina propter prolixitatem tacuimus, dans le même sens que ci-dessus. Ed. : A. Barret, Cartulaire de Marmoutier pour le Perche, Mortagne, 1894, n° 4, p. 10-12, et n° 15, p. 27-28. Artem 1996 : acte pour Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2158, 289/292 x 140 mm. Cet acte comprend d'abord une notice d'un jugement des années 1092-1100, suivi d'une seconde notice, le tout complété par une liste de témoins en quelques lignes, et d'une même écriture. Ed. : A. Barret, Cartulaire de Marmoutier pour le Perche, Mortagne, 1894, n° 18, p. 30-31. Artem 2265 : notices pour les moines de Marmoutier et les chanoines de Saint-Calais de Blois, 1101-1104, A.D. Loir-et-Cher, 16 H 109 n°l4, 298/288 x 336/339 mm.
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Ce sont deux notices appartenant au fonds de Marmoutier, traitant de leur accord avec les chanoines de Saint-Calais, à propos d'une donation faite par Adèle, comtesse de Blois. Ed.: Emile Mabille, Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, Châteaudun, 1874, n° 67, p. 60-62, et n° 76, p. 67-68. Artem 2337 et 2342 : actes pour Saint-Etienne de Caen, 1080-1082, A.D. Calvados, H 1831 n° 1 et 2. La pièce n°l, publiée par Marie Fauroux sous le numéro 7 et datée des années 1080-1082, est un très grand parchemin de 790 mm de haut pour 585 de large en 63 lignes, annonçant les grandes confirmations générales du :xne siècle. Cette charte contient seize donations et est pour cette raison désignée de l'expression : carte de donationibus nobilium. Chacune s'ouvre au style direct (ego ... ), ce qui laisse à entendre que les dons portés d'abord sur de petits parchemins ont été ensuite groupés. L'acte final devient une pièce de référence ; elle est achevée par de nombreuses croix avec signa. Le prince est intervenu comme autorité chargée d'authentiquer les dons de ses fidèles : Has donationes quas barones et fideles mei pro amore meo et salute mea abbatiae meae jecerunt .. . conceda .. . mea manu et auctoritate corrobora et confirma. Le premier signataire est naturellement le prince : signum Willelmi regis Anglorum, principis Normannorum et Cennomanorum. La pièce n° 2 a une forme analogue. De grande taille, 685 mm de haut pour 267 de large, en 57 lignes, elle regroupe quatre donations (Ego Ingelrannus, ego Seria, ego Rannulfus, ego Willelmus) et se termine par des croix avec mentions des signataires. In fine une ligne mentionne une perception par le vicomte. Voir planche 4. Ed. : Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (9111066), Caen, 1961, n°7, p.70-77, et n°18, p. 119-122. Artem 2348 : actes pour Saint-Etienne de Caen, A.D. Calvados, H 1843 n° 2, 540 x 150 mm. Ce "prétendu original", comme écrit Lucien Musset, contient successivement un acte de l'archevêque Guillaume de Rouen (1079-
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1110), un acte d'Eudes de Bayeux (1050-1097), un acte de Geoffroi de Coutances (1 079-1 087). Il porte à la fin des signa princiers et des CrOIX.
Ed. : Lucien Musset, Les actes de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde pour les abbayes caennaises, Caen, 1967, n° 19, p. 122-125; et en annexe, n° 3.
Artem 2712 : notices pour Jumièges, dont la première est datée de 1077, A.D. Seine-Maritime, 9 H 136,365/355 x 322/315 mm. Trois notices relatives à des donations différentes, écrites les deux premières sans doute par la même main, la troisième en tout cas par une autre. La première notice est suivie de souscriptions pseudoautographes disposées grossièrement en colonnes. Ed. :Jean-Jacques Vernier, Chartes de l'abbaye de Jumièges, v. 825 à 1204, t. 1, Rouen-Paris, 1916, n° 30, p. 83-86.
Artem 2836-2840 et 2871, 4513 : actes pour Saint-Sauveur de Fougères, dépendance de Marmoutier, A.D. Ille-et-Vilaine, 6 H 34 n° 2. Un grand parchemin, jadis scellé sur double queue de parchemin, mesurant 530 mm de haut par 348 de large, regroupe sept actes de sujets différents, avec leurs témoins. Trois mains sont intervenues, une pour les trois premiers actes, une pour le quatrième, une encore pour les trois derniers actes.
Artem 2846 : fondation de l'abbaye de Lyre, vers 1050, AD. Eure, H438. La particularité de cette pièce apparaît bien dans l'expression utilisée par Marie Fauroux: "copie du début du XII" s. dans une pancarte originale", qui donne isolément le premier acte. Nous avons ici affaire à une grande pièce de 790 mm de haut pour 520 de large, sur laquelle sont groupées 13 donations. Le copiste s'efforce d'être fidèle aux modèles qu'il avait sous les yeux et reproduit notamment les signa et les croix. Deux tiers du parchemin sont couverts de la
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même écriture, une autre main portant les compléments du dernier tiers. Cette grande copie avait bien pour but de se substituer aux écrits d'origine. L'historien de l'abbaye de Lyre cite cette pièce, en analyse le premier acte, puis écrit : "Les religieux collèrent à cette pièce, assurément après la conquête de l'Angleterre, les chartes des autres bienfaiteurs", qu'il détaille, puis termine ainsi : "La réunion de toutes ces chartes forme un parchemin de 79 centimètres de hauteur sur 52 de largeur". Ed. : C. Guéry, Histoire de l'abbaye de Lyre, Evreux, 1917, p. 563567. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie ... , 1961, n° 120, p. 284-286. Artem 2853, 2854 : actes pour Marmoutier, A.D. Loire Atlantique, H 132 n° 5, 252/262 x 194/196 mm. Deux actes en forme de notices et avec témoins, traitant d'un achat, puis d'un don, antérieurs à 1092, sont repris sur un même parchemin. Il n'y a ni sceau, ni marque de chancellerie. Artem 2900: pancarte cartulaire de Fontevraud, début du XII" siècle, A.N., L 1018 n° 1, 1025/1015 x 600/190 mm. On se trouve ici devant une grande pièce de parchemin, sur laquelle sont recopiés, sur deux colonnes, divers actes. On en a respecté l'intégralité. Les mêmes textes, avec d'autres, se trouvent reproduits sur deux autres pancartes, authentiquées par des souscriptions avec croix. La pièce, taillée en pointe, porte des souscriptions et la trace d'un scellement. Ed. : Pancarte sous forme authentique contenant diverses donations faites à l'abbaye de Fontevraud au commencement du XIIe siècle, publiée d'après l'original du palais des archives par M. Paul de Fleury, ancien élève de l'Ecole des Chartes, dans Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1855-1857, p. 189-199. Artem 3280-3282 : actes pour Saint-Aubin d'Angers, 1084-1088, A.D. Maine-et-Loire, H 62 fol. 1, 676/680 x 470/463 mm.
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Trois actes concernant le même objet ont été regroupés sur un même parchemin. L'initiative du regroupement est venue des moines : scribimus ... noticie posterorum transmittere decrevimus. La pièce n'est pas scellée. Une remarque s'impose ici : la qualité exceptionnelle de l'écriture qui montre que l'on n'a pas là une copie comme dans un cartulaire, mais la volonté de créer un bel acte en forme diplomatique. Le deuxième acte est introduit par Postea vero muftis diebus transactis, le troisième par Inter alia quae scribimus, prouvant que l'on a ici affaire à un dossier sur un seul sujet, sans sceau ni mention de chancellerie. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, n° 403, p. 10-ll ; n° 414, p. 23-25 ; n° 424, p. 31-32. Artem 3424 : notices pour Saint-Florent de Saumur, AD. Maine-etLoire, H 3467 n° 5, 700 x 280 mm. Sur une grande feuille de parchemin, une série de petites notices se succèdent, sous le titre général CARTA DE LONGORETE. Mais ce titre est trompeur : il ne correspond qu'à la première partie de la pancarte. La suite du texte est rythmée par d'autres titres (CARTA DE TRILEMNIIS ... , CARTA DE FAGIA. .. ), écrits eux aussi en lettres majuscules mais moins grandes que celles du premier titre. Ed. : Paul Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent de Saumur, n° 79, p. 109-115, (Archives Historiques du Poitou, t. 2, 1873); et en annexe, n° 5. Artem 3429-3433 : notices pour Saint-Florent de Saumur, datables de s., A.D. Maine-et-Loire, H 3477, 487/497 x 1021115 mm. la fin du Cinq notices relatives à des donations différentes, écrites par trois mains successives.
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Pancartes monastiques des XIe et XII• siècles
Artem 3439-3441 :notices pour Saint-Florent de Saumur, datables de la fin du XI" s., A.D. Maine-et-Loire, H 3494 n° 5 à 7, 475 x 265 mm. Trois notices, relatives à des donations différentes, largement espacées l'une de l'autre, et écrites par la même main. La dernière, rédigée en style subjectif, est complétée par un ajout postérieur. Ed. : Paul Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent de Saumur, n° 89-91, p. 129-131. Artem 3482-3484 : notices pour Saint-Florent de Saumur, A.D. Maine-et-Loire, H 3682, n° 4, 290 x 230 mm. Trois notices relatives à Saint-Christophe. La première est datée de 1082, la deuxième est datée de 1092, la troisième datable de 1092. Les deux dernières notices, contemporaines, sont de la même main, différente de la première. Il s'agit donc d'une notice, au bas de laquelle un vaste espace blanc avait été laissé, intentionnellement sans doute, et qui fut transformée en pancarte par l'adjonction ultérieure de deux notices. Voir planche 1. Artem 3492-3493 et 3494-3496: actes pour Saint-Florent de Saumur, A.D. Maine-et-Loire, H 3710 n°4 et 5. La première pièce (n° 4), toute en hauteur (535/544 x 202/178 mm), contient deux actes, en style indirect, suivis d'un long espace blanc et achevé par une mention de chancellerie et une date (1100) ; tout en haut figure une croix avec mention de son auteur prétendu (hanc crucemfecit domnus Willelmus filius Haderoni). En fait, il s'agit de la copie en 1100 d'une notice d'environ 1070, complétée par une autre notice, datant elle de 1100. Dans cette dernière notice la date est placée à l'extrême bas du document, avec la mention carta, sans doute parce qu'elle se rapporte à l'ensemble du parchemin, et pas seulement à la deuxième notice. Cela expliquerait aussi sa situation : au bas du parchemin, parce qu'on n'excluait peutêtre pas l'adjonction, avant promulgation, d'autres notices. Cela explique aussi la souscription, qui est ici une suscription, valable sans doute pour l'ensemble du parchemin. Le but de la pancarte est donc ici, dans le cadre d'une affaire précise, de rappeler une action
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juridique antérieure et d'en consigner une nouvelle, de manière à constituer une sorte de dossier. Voir planche 2. La deuxième pièce (n° 5), également en hauteur (639/630 x 198/170 mm), reprend les deux actes de la précédente, complétés de deux autres de façon à couvrir tout le parchemin ; en haut figurent la même croix et la même mention que précédemment et en bas trois croix avec mention de leurs auteurs prétendus. Ed. : Paul Marchegay, Prieurés anglais de Saint-Florent..., dans B.E.C.,t.40(1879),n° 12,p.175-176,etn°31,p.192. Artem 3512-3514 : notices pour Marmoutier, A.D. Maine-et-Loire, 38 H 1, 565 x 580 mm. Cette pièce regroupe plusieurs notices de la même main, complétées d'une notice postérieure d'une autre main. La présentation générale en est solennelle, avec une première ligne en lettres hautes. Chaque nouvel acte est annoncé par une grande initiale grasse. Une main postérieure a dénombré les différents actes en les classant d'A à F. Au premier acte, donné par Geoffroy de Champtoceaux correspond un original, dont le texte diffère assez sensiblement pour qu'on ait bien la preuve que le scribe de la pancarte en a usé à son aise avec son modèle (à moins qu'il n'ait eu sous les yeux une autre expédition). Artem 3547 : notices pour Marmoutier, datables d'environ 10641084, A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 n° 14, 690 x 290 mm. Cinq notices écrites au recto et au verso du parchemin. Les deux premières concernent le même bien, mais sont chacune d'une écriture différente ; les trois dernières concernent des biens divers, mais sont de la même main. Artem 3550 : notices· pour Marmoutier, datables d'environ 1094, A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 n° 18, 300 x 215 mm. Trois notices écrites par la même main, et relatant les différentes étapes d'une même action juridique. Voir planche 3.
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Pancartes monastiques des XIe et XIIe siècles
Artem 3652 : actes pour Saint-Aubin d'Angers, A.D. Maine-et-Loire, H 100 fol. 74, 852/820 x 580/587 mm. Neuf actes différents sont disposés sur deux colonnes ; chacun est introduit par une rubrique, où on trouve notamment les mots carta, scriptum, donum. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, Angers, 1896, t. 1, no 5, p. 13-14; n° 38, p. 6263; n° 232, p. 277-278; ll0 241, p. 287-288; t. 2, Angers, 1903, n° 394, p. 3 ; n° 398, p. 5-6; n° 399, p. 6-7; n° 859, p. 333. Artem 3656 : notices pour Saint-Aubin d'Angers, A.D. Maine-etLoire, H 1789. Suite de brèves analyses d'actions juridiques diverses, écrites par la même main. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, no 632, p. 117-121. Artem 3854 : actes pour l'abbaye de Lérins, A.D. Alpes Maritimes, H 875 n° 2. Une série d'actes sont recopiés de plusieurs écritures. Certaines donations sont introduites par un pied de mouche et un titre. On distingue la première moitié de la pièce, composée d'une seule main et en continu, et la seconde moitié, inférieure, où sont ajoutés quatre actes d'une écriture plus petite. Ed. :Henri Moris et Ed. Blanc, Cartulaire de l'abbaye de Lérins, t. 2, Paris, 1905, p. 150-154. Artem 3999 et 4767 : notices pour Saint-Victor de Marseille, A.D. Bouches-du-Rhône, H 10 n° 37, 190 x 355 mm. Deux donations sans rapport entre elles, consignées par la même main. Ed. : Benjamin Guérard, Cartulaire de zrabbaye de Saint- Victor de Marseille, t. 1, Paris, 1857, n° 614, p. 609.
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Artem 4166-4167 : actes pour Saint-Victor de Marseille, A.D. Bouches-du-Rhône, H 30 n°136, 379 x 195 mm. Deux convenientiae se succèdent, la première datée du 14 juillet de la 21 e année du roi Henri r' (1 051 ), la seconde du 9 avril 1058. Ed. : Paul Amargier, Chartes inédites (XIe siècle) du fonds de SaintVictor de Marseille, no 38, thèse de troisième cycle, Université d'AixMarseille, 1967. Artem 4441, 4442 : actes du fonds Saint-Laurian de Vatan, avant 1012, A.D. Indre, G 192, 322/300 x 357/345 mm. Deux actes d'une même écriture figurent sur le même parchemin, chacun avec ses témoins, sans date, ni formule de chancellerie, ni sceau. Le second est simplement introduit par "alia donatio". Ed. : E. Hubert, Recueil historique des chartes intéressant le département de l'Indre, 1ère partie (VI"-XIe s.), dans Revue archéologique, historique et scientifique du Berry, t. 5 (1899), n° XV, p. 138-141. Artem 4558 :pancarte de Jumièges, vers 1080, A.D. Seine-Maritime, 9 H 26, 788/805 x 585 mm. Douze actes, dont le premier qui occupe les 3/4 du parchemin est une confirmation, par Guillaume le Conquérant, des biens et possessions de l'abbaye, les autres étant des notices de donation, généralement sous forme de chartes. Voir planche 5. Ed. :Jean-Jacques Vernier, Chartes de l'abbaye de Jumièges, v. 825 à 1204, t. 1, n° 32, p. 90-109; et en annexe, n° 4. Artem 4732-4733 :notices relatives à Chemillé, datables du début du XIr s., A.D. Maine-et-Loire, 39 H 2, 305 x 115 mm. Copie sans forme diplomatique de sept actes relatifs à un conflit entre Pierre, seigneur de Chemillé, et le prieuré de Chemillé. Ed. : Johannes Ramackers, Papsturkunden in Frankreich, Neue Folge: 5., Touraine, Anjou, Gottingen, 1956, n° 36, p. 89-90.
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Pancartes monastiques des XI" et XII" siècles
III. Chartes complexes et pancartes Le terme de pancarte, pancarta, fait son apparition dans les diplômes royaux sollicités par des établissements ayant perdu leurs archives. Il désigne une récapitulation des donations anciennes dont la trace a été perdue et dont il convient d'assurer la propriété aux détenteurs en cas de litige5 • On sait que les diplômes ne concernaient jamais qu'une action à la fois, le terme de pancarte convenait donc bien pour désigner un ensemble (du grec pan signifiant tout). Beaucoup plus tard le même mot a été utilisé, notamment par les diplomatistes, pour désigner les longs actes récapitulatifs, donnés notamment aux Cisterciens, ceux-ci recevant de nombreuses petites donations dont une partie seulement faisait l'objet d'une charte en bonne et due forme. Mais plus largement le vocable a permis de désigner des rassemblements d'actes sur un même parchemin6 • Il est de fait qu'à partir du xr siècle, soit dans un siècle où les pratiques de l'écrit ont connu beaucoup de modifications, on a vu se développer la pratique de la pancarte qui pose un problème de traitement à l'Artem. Le plus simple pour aborder le sujet est donc de passer d'abord en revue les exemples de chartes complexes et/ou de pancartes soumises à traitement. On peut ainsi distinguer : a) des notices complexes, comme Marmoutier nous en offre beaucoup d'exemples, avec deux façons de faire: - la notice récapitulative ou cumulative, qui comprend la succession de notices distinctes, brèves ou longues, pour constituer un dossier, d'une ou de plusieurs mains. Il peut s'agir ou bien d'une copie
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Glossarium mediae latinitatis, s. v. Pancarta Le Vocabulaire international de la Diplomatique donne la définition suivante : Une pancarte est : a) un acte destiné à confirmer des droits sur des biens dont les titres ont été perdus; b) un acte énumérant successivement, pour les confinner, des actes antérieurs portant donation de biens à un établissement ecclésiastique (Cette forme a été fréquemment adoptée pour les bulles pontificales de confirmation délivrées, notamment, en faveur de monastères cisterciens); c) par extension, un cartulaire contenant les titres d'un établissement ecclésiastique (par exemple, les "pancartes" de Saint-Martin de Tours).
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d'actes originaux par une même personne ou de l'établissement d'une notice par plusieurs scribes successifs. - la notice recomposée, qui suppose la rédaction d'un seul et nouvel acte comprenant différentes actions successives, les chapitres étant introduits par un adverbe de temps, postea, post aliquantulum, ou une expression de temps plus longue. Ou bien le scribe a repris des donations déjà écrites sur des morceaux de parchemin individuels et les a transformées en un récit unique, chronologiquement classé, ou bien il a d'emblée rédigé ce récit avec ses phases successives. b) Des chartes complexes, qui se distinguent des notices précédentes en ce que le formulaire diplomatique est présent, avec invocation, titulature, parfois préambule, parfois clauses et témoins, date, voire sceau. Aucun de ces éléments n'est strictement obligatoire, mais la différence avec la simple notice est évidente, à 1' oeil déjà pour l'original, à la lecture dans tous les cas. Ici également on doit distinguer deux façons de faire : - la charte cumulative, qui comprend la copie de chartes complètes ou de notices, le tout regroupé dans un nouvel acte, qui constitue une "pancarte originale" constituée de copies, comme on en rencontre habituellement en Nonnandie. L'action ducale est ici prépondérante ; elle authentifie des actes comme le ferait ailleurs un évêque. Sceaux et croix sont souvent présents. - la charte récapitulative et "l'acte de. traditions", qui regroupent de courtes notices, de courtes mentions de donations qui n'ont pas donné lieu à la rédaction d'actes complets, ou dont la trace écrite a été ensuite abandonnée, ou qui sont offertes sous forme de résumés comportant l'essentiel : le donateur, l'objet de la donation, les témoins. Ces courtes formules sont bien connues des pays allemands où se sont répandues les "traditions", regroupées dans des "livres de traditions" (Traditionsbücher), le mot de tradition étant inspiré par le verbe constant : tradidit. Ce système de récapitulation a donné naissance à la pancarte cistercienne du type de celles de Clairvaux dont traite Hubert Flammarion un peu plus loin. Ces
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Pl. 1 - Notice récapitulative : A.D. Maine-et-Loire H 3682 no 4 (Art 3482- 3484). ' em
Pl. 2 - Notice récapitulative : A.D. Maine-et-Loire, H 3710 n° 4 (Artem 3492).
Pl. 3 _Notice recomposée: A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 no 18 (Artem 3550).
Pl. 4 - Charte cumulative : A.D. Calvados, H 1831 no 2 (Artem 2342). Moitié inférieure d'une pancarte consignant quatre chartes, et suivies de croix, notamment de Guillaume le Conquérant. v. infra l'article de D. Bates, p. 106, note 50.
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