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French Pages 208 Year 1998
La Formule au Moyen Âge, II Formulas in Medieval Culture, II
ARTEM Atelier de Recherche sur les Textes Médiévaux 23 La collection était publiée à Nancy par le Centre de médiévistique Jean-Schneider (Université de Lorraine – CNRS), héritier de l’ARTeM. L’Atelier diplomatique qui en émane, aujourd'hui dans le CRULH (Université de Lorraine), a désormais pris le relais de la publication.
La Formule au Moyen Âge II Formulas in Medieval Culture II Actes du colloque international de Nancy et Metz, 7-9 juin 2012 Proceedings of the International Conference, Nancy and Metz, 7th-9th June 2012
Édités par Isabelle Draelants et Christelle Balouzat-Loubet
F
Légende de la photographie de couverture : Miniature de paon tirée de l’Aviarium d’Hugues de Fouilloy, entourée de la formule Clamor pavonis, terror doctoris : « Cri du paon, terreur du docteur ». Ms. Saint-Omer, Bibliothèque de l’Agglomération, 94, f. 34v. Avec la gracieuse autorisation de la Bibliothèque de Saint-Omer.
© 2015, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher.
ISBN 978-2-503-55432-7 D/2015/0095/7 Printed in the EU on acid-free paper.
Table des matières Introduction Isabelle Draelants et Christelle Balouzat-Loubet
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DIPLOMATIQUE – DIPLOMATICS 15 Instruments of Administrative Identity and Princely Power. Repetitive Protocol and Dispositive Text Formulas in the Charters of the Count(esse)s of Flanders and Hainaut (1191‑1244) Els De Paermentier
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La prudence et l’amitié. Politique et imaginaire urbains au miroir de la correspondance erfurtoise 35 Morwenna Coquelin Formules et variations dans les documents comptables médiévaux : les droits du seigneur à Chamagne dans les registres du receveur de Châtel-sur-Moselle (1429–1530) Aude Wirth-Jaillard
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L’abbaye de Marmoutier et sa production écrite (1040-1150) : formules en usage au scriptorium monastique et dans les dépendances Claire Lamy
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I proemi delle donazioni pro anima di età normanna in lingua greca e latina nel Mezzogiorno d’Italia (xii s.) Adele Di Lorenzo
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TABLE DES MATIÈRES
Les arengae dans les actes de donation de la région milanaise (xie-fin xiie siècles) Timothy Salemme
115
Cuidam meo fideli ministro. Nommer les individus dans les chartes de la fin de la période anglo-saxonne Arnaud Lestremau
135
LITTÉRATURE – LITERATURE 155 Tradition et innovation dans le « formulaire » du lyrisme courtois Sándor Kiss
157
Peut-on parler de formule pour la chanson de trouvère ? Marie-Geneviève Grossel
169
Les formules dans le Stanzaic Morte Arthur Colette Stévanovitch Claire Vial
189
Le goût de la formule dans la nouvelle du Moyen Âge tardif Alexandra Velissariou
213
La Commendatio animæ dans les littératures romanes des origines 237 Gianluca Valenti Récurrences et formules mélodiques dans le roman de Renart le Nouvel 257 Anne Ibos-Augé A. fr. Boute-en-corroie : beaucoup plus qu’un jeu Federico Saviotti
291
HAGIOGRAPHIE – HAGIOGRAPHY 309 « Par maffoy » : de l’usage curieux de locutions et de formules d’assertion par les diables des mystères hagiographiques français Élyse Dupras
311
TABLE DES MATIÈRES
The formula servus servorum Dei: minding the gap between epistolography and hagiography Raeleen Chai-Elsholz
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327
LITTÉRATURE UNIVERSITAIRE – UNIVERSITARY LITERATURE 349 Les formules rédactionnelles dans les quodlibets des maîtres en théologie de l’Université de Paris au xiiie siècle Sophie Delmas
351
ARTS – ARTS 363 L’image de la Crucifixion dans les décors monumentaux des ixe et xe siècles : quelle formule pour quelle(s) formulation(s) ? Julie Mercieca
365
Les formules du salut dans les programmes iconographiques des monuments funéraires byzantins (monde balkanique, xe-xive siècle) Yoanna Tsvetanova Planchette
389
Le transfert de configuration d’un personnage à un autre : la formule au cœur de l’innovation en iconographie Amélie Bernazzani
413
VIE PRATIQUE, MAGIE ET MÉDECINE – PRAGMATICS, MAGIC AND MEDICINE Du tournoi au couronnement. Les hérauts d’armes et les formules rituelles au Moyen Âge Henri Simonneau Formules conjuratoires dans un rituel de nécromancie du xve siècle Anne Mathieu
435 437 457
La pratique incantatoire à l’époque scolastique. Charmes et formules des réceptaires médicaux en latin et en langues romanes (xiiie‑xve siècle) 473 Béatrice Delaurenti
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TABLE DES MATIÈRES
Table des manuscrits
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Illustrations couleur
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Introduction Isabelle Draelants et Christelle Balouzat-Loubet La présente publication rassemble des contributions présentées à l’occasion du grand colloque international qui s’est tenu à Nancy et Metz du 7 au 9 juin 2012, sur le thème de l’usage de la formule dans la culture médiévale. Le colloque a accueilli des médiévistes issus de toutes les disciplines, que ce soient l’histoire – en particulier la diplomatique et l’histoire des textes –, l’histoire de l’art, la littérature, la linguistique, la musicologie, la théologie, le droit. Il a fait suite à deux rencontres précédentes organisées à Nancy sur le même thème, la première, en juin 2008, restreinte au seul domaine anglais, la seconde, en novembre 2010, élargie à l’ensemble du monde médiéval et déjà publiée à Nancy dans la présente collection Atelier de recherche sur les textes médiévaux (ARTeM) du Centre de médiévistique Jean-Schneider1. La quatrième rencontre sur ce thème a eu lieu à Perpignan les 19, 20 et 21 juin 2014. Le thème de la formule, si diffusée au Moyen Âge sous de multiples aspects, présente en effet autant de pistes de recherche à explorer, qui justifient des rencontres interdisciplinaires récurrentes. Les colloques successifs ont confirmé l’intérêt majeur de ce thème qui permet d’aborder l’une des spécificités fondamentales de la période par rapport à notre propre culture : son rapport à la tradition et à l’individualité. Les modes de pensée et de représentation médiévaux sont profondément marqués par l’usage de reprises et de régularités attendues et reconnaissables, qui sont source de tensions productives entre expression individuelle et normes collectives, changement et continuité, innovations et rituels. Il ne s’agit pas seulement de les identifier, mais aussi de les analyser et de les caractériser. Parmi les nombreuses questions soulevées par la « formularité » dans chacun des domaines des savoirs ou des pratiques médiévales, se pose également celle de la réception : l’usage répété de formules conventionnelles tend-il à les vider de 1 E. Louviot, éd., La Formule au Moyen Âge, Brepols, Turnhout, 2012 (ARTeM 15)
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INTRODUCTION
leur sens jusqu’à en faire de simples marqueurs pragmatiques ou les enrichitil au contraire de connotations supplémentaires suggérées par de multiples contextes ? Il convenait aussi de s’interroger sur la définition précise du phénomène : qu’est-ce qui distingue une formule d’un simple motif ? De l’intertextualité ou de la reprise d’un modèle, d’une autorité ? Ce sont ces questions qui ont fourni la trame de cette troisième rencontre internationale, précédée par un appel à communications largement diffusé, lui-même suivi d’une sélection par le comité scientifique des communications proposées, puis d’un choix après le colloque parmi les communications à retenir pour la publication. Plusieurs équipes de l’Université de Lorraine, de Nancy comme de Metz, travaillant sur le Moyen Âge, se sont associées pour donner à cette troisième rencontre toute l’ampleur qu’elle mérite : le Centre de Médiévistique JeanSchneider (Équipe de recherche labellisée du CNRS et de l’Université de Lorraine), le Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH, Équipe d’accueil universitaire) et l’équipe d’accueil universitaire « Interdisciplinarité dans les études anglophones » (IDEA), en particulier en son sein le « Groupe de recherche et d’étude nancéien sur la diachronie et sur l’émergence de la littérature anglaise » (Grendel), qui avait organisé la première rencontre de 2008 et avait été à l’initiative de celle de 2010. 2012 étant la première année de la fusion de l’Université de Lorraine, il nous a paru important d’associer à ce colloque les deux sites facultaires de Nancy et de Metz : c’est pourquoi les première et troisième journées se sont tenues à Nancy, tandis que la seconde journée a eu lieu à Metz. C’est à la fois un devoir et un plaisir de remercier ceux qui nous ont soutenus dans l’organisation de cette rencontre : l’Université de Lorraine (UL), le Groupe de recherche du CNRS « Diplomatique » (GDR 3177), le Centre de médiévistique Jean-Schneider, le Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRUHL), la Région Lorraine, l’Institut Universitaire de France (IUF), l’Association des médiévistes anglicistes de l’enseignement supérieur (AMAES), la Maison des Sciences de l’Homme de Lorraine (MSHL), MetzMétropole, la Communauté Urbaine du Grand Nancy (CUGN) et la Ville de Nancy, qui tous, ont contribué en partageant leurs resssources humaines, financières ou matérielles pour la réalisation de ce projet. La rencontre se voulait résolument internationale et ouverte à une importante proportion de collègues issus d’universités étrangères, c’est pourquoi les interventions ont eu lieu dans quatre langues de travail : français, anglais, italien et allemand. Le succès de l’appel à communications nous a amenés à retenir, après sélection par le comité d’organisation aidé du comité scientifique, près de cinquante propositions réparties sur trois journées pleines, dotées de deux ateliers en parallèle. Ces exposés couvraient une grand part du champ des études médiévales : la littérature/poésie, la linguistique, la traduction, la prédication, le droit, la diplomatique, la musique, la liturgie, les mathématiques, l’épigraphie, les arts visuels, la médecine, l’alchimie, la magie, la cuisine, etc. Les
I. DRAELANTS ET CHR . BALOUZAT-LOUBET – INTRODUCTION
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communications ont notamment porté sur les thématiques suivantes : les préambules et les formulaires de chartes ; les serments ; la théorie orale-formulaire ; la langue des textes scientifiques, notamment les traités médicaux ; les topoi et les conventions de genre ; la politesse et les interactions ritualisées ; les motifs conventionnels dans l’art, etc. De cette cinquantaine de contributions, nous ne publions qu’une partie sous forme d’articles. En effet, celles qui ont fait l’objet d’une session spéciale consacrée aux serments sont parues, sous l’égide de Frédérique Lachaud et Laurence Buchholzer, dans la revue Histoire Urbaine2. Les trente-quatre autres ont été chacune soumises à un binôme de rapporteurs, choisis parmi le comité scientifique du colloque. Au terme de cet examen, vingt-trois articles ont été retenus pour cette publication. Chaque article en français ou en italien est précédé d’un résumé en anglais, et les articles anglais d’un résumé en français. Les contributions sont ordonnées ci-dessous en fonction de diverses thématiques, inégalement représentées, car la part belle (sept articles) a été laissée à la diplomatique, dans laquelle s’illustre prioritairement la collection ARTeM, puis à la littérature (sept articles également), qui était le domaine privilégié de la première rencontre sur la thématique de la formule, et auquel nous avons adjoint deux contributions relatives à l’hagiographie. Trois contributions s’intéressent aux arts (iconographie et architecture), deux à la magie et à la médecine – des domaines de la vie pratique qui auraient mérité à eux seuls un colloque sur l’emploi des formules –, auxquelles s’ajoutent un autre article relevant de la vie quotidienne. Une seule contribution s’intéresse à la littérature universitaire, nous l’avons donc placée à la suite des sections consacrées à la littérature en général et à l’hagiographie. La première partie de l’ouvrage, consacrée à la diplomatique, nous mène des comtés de Flandre et de Hainaut à l’Italie, en passant par le royaume de France, le royaume d’Angleterre et les terres d’Empire. Fondée sur l’analyse de la formule dans la production écrite dans ces différents espaces, elle couvre un vaste Moyen Âge, du xe au xvie siècles. À travers les formules protocolaires des actes émanant des comtes et comtesses de Flandre entre les xe et xiiie siècles, Els De Paermentier montre la spécificité de ces documents parmi la production écrite contemporaine. Elle traite aussi de leur rôle dans l’affirmation du pouvoir princier. L’étude de Morwenna Coquelin porte sur les lettres envoyées par la ville d’Erfurt, à la fin du xve siècle et au début du xvie siècle, aux conseils d’autres municipalités. Les formules utilisées, qui énumèrent les qualités dont se pare la cité erfurtoise, permettent de dresser le portrait de la ville idéale et témoignent de la position que s’attribue Erfurt dans la hiérarchie urbaine. C’est dans une perspective linguistique qu’Aude Wirth-Jaillard étudie les variations formulaires dans les comptes du receveur de Châtel-sur-Moselle (Vosges) entre 2 L. Buchholzer et F. Lachaud (dir.), Le Serment dans les villes du bas Moyen Âge, Histoire urbaine, n° 39, 2014/1.
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INTRODUCTION
1429 et 1530. Claire Lamy s’interroge quant à elle, à partir de la vaste documentation de l’abbaye de Marmoutier, sur l’existence d’un formulaire spécifique à l’établissement religieux et ses dépendances. Adèle di Lorenzo examine les préambules de donations pro anima en langues grecque et latine dans la documentation produite par la chancellerie du royaume de Sicile entre 1130 et 1198, préambules qui contribuent à la diffusion de l’idéologie de la souveraineté. Les arenga produits dans les actes de donation à Milan et dans son comté au Moyen Âge central sont au cœur de l’étude de Timothy Salemme, qui montre leur rôle comme justification pieuse, morale et légale des actes. Enfin, Arnaud Lestremau étudie les formules introduisant le nom du bénéficiaire dans le corpus des chartes anglo-saxonnes, de 954 à 1066, et en conclut que leur normalisation et leur solennité ne parviennent pas à masquer les usages culturels du nom. Les six contributions suivantes nous plongent dans l’univers des trouvères et troubadours. Sándor Kiss relève dans la lyrique de cour, à l’honneur dans la Provence et la France du xiie siècle, la récurrence de topoï concernant l’amour médiéval, mais aussi plusieurs innovations poétiques. Marie-Geneviève Grossel analyse les chansons de trouvères pour identifier leurs formules, déterminer leurs fonctions et retracer leur histoire. Avec The Stanzaic Morte Arthur, Colette Stévanovich et Claire Vial montrent l’importance des formules dans la structuration de ce poème, tant sur le plan du rythme que du sens. La comparaison des Cent Nouvelles nouvelles (anonyme, milieu du xve siècle) et des Cent Nouvelles nouvelles du Messin Philippe de Vigneulles (xvie siècle), menée par Alexandra Velissariou, met en évidence la place des formules proverbiales dans le genre de la nouvelle et s’interroge sur leur relation avec la culture mediévale et l’oralité. C’est à l’occurrence, dans plusieurs textes littéraires, de la formule liturgique appelée Commendatio animæ que s’intéresse Gianluca Valenti, pour montrer que les auteurs en font un usage éclairé. Enfin, Anne Ibos-Augé étudie les récurrences mélodiques dans le refrain du roman de Renart le Nouvel, écrit par Jaquemart Gielée vers 1289, s’interrogeant sur le sens de ces récurrences, et les relations entre texte et musique. À cette littérature des troubadours s’ajoutent les témoignages littéraires sur les loisirs, comme le jeu de « bouteen-corroie » dont Federico Saviotti examine les occurrences. Les écrits hagiographiques ne sont pas exempts de formules, comme en témoignent les deux contributions suivantes. Élyse Dupras explore les locutions et assertions attribuées au diable dans les mystères hagiographiques français, pour montrer combien les hommes du Moyen Âge peinent à concevoir l’altérité diabolique. Dans son article consacré à la formule Servus servorum Dei, dont elle reprend l’histoire, Raeleen Chai-Elsholtz remet en cause son lien avec l’humilité. Une seule contribution, celle de Sophie Delmas, nous introduit dans la culture universitaire médiévale. L’étude porte sur les quodlibets, un exercice universitaire introduit par des formules dont il s’agit de savoir si elles sont figées ou bien si elles témoignent d’innovations au sein de l’Université parisienne.
I. DRAELANTS ET CHR . BALOUZAT-LOUBET – INTRODUCTION
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La question de la formule concerne également le domaine artistique. Les représentations de la Crucifixion des ixe et xe siècles analysées par Julie Mercieca partagent ainsi des symboles, une composition, des inscriptions constituant une formule dont il faut interroger la signification. L’analyse de ces formules visuelles est également au coeur de l’article de Yoanna Tsvetanova Planchette, consacrée au mécénat des fondateurs ou donateurs des institutions monastiques du monde byzantin. Les monuments funéraires y reprennent entre les xe et xive siècles des thèmes et modes de représentation récurrents. Amélie Bernazzani montre quant à elle que les répétitions iconographiques dans les œuvres picturales italiennes ne sont pas un signe de médiocrité des artistes mais qu’elles sont porteuses de sens pour le spectateur. La formule est par ailleurs présente dans la vie quotidienne, où les hérauts d’armes, étudiés par Henri Simonneau, étaient garants des traditions et des rituels. Elle s’applique de même dans la pratique de la magie et de la médecine, qui fait l’objet des deux derniers articles du volume. Anne Mathieu s’intéresse à deux formules de conjuration dans un rituel de nécromancie du xve siècle. L’étude de Béatrice Delaurenti porte sur les prescriptions médicales, pour interroger l’efficacité et la mise en application des formules incantatoires.
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INTRODUCTION
Comité éditorial et organisateur du colloque Hélène Aubriet Christelle Balouzat-Loubet Isabelle Draelants Dominique Hascoët
Frédérique Lachaud Elise Louviot Philippe Mahoux-Pauzin Colette Stévanovitch
Comité scientifique Julien Abed Christelle Balouzat-Loubet Gil Bartholeyns Sylvie Bazin Cécile Becchia Florence Berland Josseline Bidard Pierre-Henri Billy Jean-Christophe Blanchard Jean-Patrice Boudet Pascale Bourgain Isabelle Brousselle Edoardo d’Angelo Damien de Carné Laurence Denooz Christelle Cazaux-Kowalski Jacqueline Cerquiglini-Toulet Nathalie Collé-Bak Hélène Dauby Pierre-Olivier Dittmar Isabelle Draelants Bruno Dumézil Edouard Frunzeanu
Isabelle Guyot-Bachy Rolf Grosse Philippe Guérin Laurent Hablot Xavier Hermand Jean-Pierre Jardin Elodie Lecuppre-Desjardin Nicola McLelland Christian Meyer Laurent Morelle Sébastien Moureau Jean-Claude Muhlethaler Jean-François Nieus Anne-Orange Poilpré Alain Provost Jean-Baptiste Renault Levi Roach Darwin Smith Julien Théry Benoît-Michel Tock Richard Trachsler Brigitte Van Wymeersch Julien Véronèse
Les pancartes Etude d'un type d'acte diplomatique par Michel Parisse
Le programme de l'atelier des textes diplomatiques de l'Artem comprend fondamentalement le rassemblement et le traitement des actes, des origines à 1120, conservés sous leur forme originale dans les Archives et Bibliothèques de France. Au cours de l'enquête destinée à en assurer le dénombrement, puis au moment du traitement, une question s'est posée : que doit-on faire des actes multiples appelés pancartes, considérés par les uns comme des copies, par les autres comme des originaux ? La nécessité de répondre aux exigences rigoureuses du traitement par ordinateur et de définir des catégories strictes impose aujourd'hui de régler le problème des pancartes dans le cadre des travaux engagés par l'Artem. Ce questionnement offre l'occasion de faire le point sur un type de document rarement évoqué dans les manuels. Je voudrais revenir d'abord sur la charte et son utilisation, avant de passer en revue les différents types de pancartes enregistrés par l'Artem et enfin de proposer un classement et un mode de traitement informatique.
Pancartes monastiques des XIe et xne siècles, éd. M. Parisse ... , Brepols, 1998 (Artem)
Pancartes monastiques des XIe et xn• siècles
1. L'acte diplomatique, analyse du problème L'étude des pancartes place au centre de nos débats la carta, la charte, que l'on peut aussi appeler l'acte, et qui correspond au document établi en forme diplomatique suite à une action juridique. En principe, la charte contient trois données fondamentales : -un auteur de l'action juridique, qui est souvent aussi l'auteur de l'acte diplomatique, - un destinataire, particulier ou collectif, -un objet. En principe ces trois éléments sont uniques, mais les exceptions ne manquent pas en fonction des circonstances : - il arrive qu'existent plusieurs auteurs de l'acte diplomatique. Non pas les différents membres d'une famille, car dans ce cas le point de départ demeure unique, un groupe familial. Mais plusieurs personnes responsables, ce qui se produit en particulier dans le cas des jugements. Par ailleurs, un acte complexe peut comprendre plusieurs auteurs successifs de donations. Il n'est pas ici question de la distinction à faire éventuellement entre l'auteur de l'acte juridique et celui de l'acte diplomatique, question qui doit être traitée séparément. - il se peut qu'un acte concerne deux parties ou plus ; on peut alors avoir d'un côté la lettre circulaire, l'expédition multiple, de l'autre la charte-partie ou chirographe. - l'objet de l'acte est habituellement unique, donation, privilège, confirmation, jugement. Ce principe a été ensuite abandonné quand l'auteur et le destinataire étant uniques, plusieurs actions ont été regroupées. La charte est destinée à servir de preuve. Elle a d'autant plus de force qu'elle mentionne des témoins, comporte tous les signes habituels d'authentification, formules, sceau. En un certain temps, sans doute jusqu'au xr siècle, l'original n'avait pas plus de force que la copie, car l'on s'intéressait seulement au contenu et aux noms des témoins. Dès le 1:x• siècle on avait jugé bon de regrouper parfois les actes dans un seul livre pour éviter l'inconvénient des pertes, permettre une consultation plus commode, pour sauvegarder le souvenir des donations et de leur contenu. Ainsi sont apparus les
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M. Parisse, Etude d'un type diplomatique
premiers cartulaires et les livres de traditions (Traditionsbücher)'. Dans le premier cas les actes, recopiés intégralement, étaient plutôt des actes en forme diplomatique solennelle avec toutes leurs formules ; dans le second cas, on rassemblait les donations (traditiones) sous forme de notices, parfois fort courtes, qui ne répondaient pas aux mêmes règles que les chartes. Il est coutumier en effet de distinguer nettement la charte de la notice 2 • Par sa brièveté, sa rédaction impersonnelle, l'absence de formules, la notice perd le caractère solennel de l'acte diplomatique. Parfois les notices ont été portées sur un livre au fur et à mesure des donations, comme on le voit dans le liber memorialis de Remiremone ; dans d'autres cas on a opéré en une fois une copie complète et récapitulative. Ces livres, déposés sur l'autel principal, avaient ainsi une fonction quasi liturgique qui garantissait la validité des donations. L'inscription directe dans un livre, par rapport à la copie groupée de notices isolées sur parchemin, ne devait pas représenter un changement de mentalité. Le cartulaire et le livre de traditions ainsi : -servaient de preuves; c'était leur fonction juridique, - aidaient à gérer un patrimoine ; c'était leur fonction administrative (on passe insensiblement du livre de traditions au censier ; des notices, sans témoins et sans date, sont groupées par domaine et servent déjà à faire l'histoire de la communauté), - servaient à raconter ; c'était leur fonction historiographique (ainsi naît le cartulaire-chronique, avec le souci de retrouver l'antiquité de la fondation et le rôle des fondateurs), - servaient à mémoriser ; c'était leur fonction sacrale, avec le rappel des donateurs, l'alliance de la tradition et de la mémoire.
1 On se reportera à l'ouvrage sur Les cartulaires (Mémoires et documents de l'école des chartes 39), Paris, 1993, et notamment à l'étude de Patrick Geary, Entre gestion et gesta, p. 13-26. 2 La notice se distingue surtout de la charte en ce que le texte est mis à la troisième personne, sous forme objective, que le texte ait été élaboré par le bénéficiaire, ou par un tiers. 3 Liber memorialis von Remiremont, von E. Hlawitschka, K. Schmid, G. Tellenbach (Monumenta Germaniae Historica, Libri memoriales, 1), Munich, 1981 (reprint). Les notices sont ici dispersées dans l'ouvrage, à la différence de ce qui se passe dans un livre de traditions, où elles se présentent à la suite l'une de l'autre. Les notices de Remiremont sont souvent particulièrement courtes.
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Pancartes monastiques des
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et xrr• siècles
Contredisant ces principes élémentaires, à partir du XI" siècle, sont apparus des documents qui rassemblaient plusieurs actions d'un même auteur, ou de plusieurs auteurs, le destinataire étant unique. Plusieurs types de documents ont alors été élaborés, dont les collections de l'Artem offrent un échantillon. II. Les actes multiples Pour éviter d'imposer d'emblée un classement qui pourrait être discutable, nous passerons en revue, sans prétention à l'exhaustivité, un certain nombre de documents dont l' Artem conserve les reproductions. Nous les verrons dans l'ordre de leur numérotation à l'Artem 4 • Artem 624-626 : notices pour St-Aubin d'Angers, dont l'avantdernière est datée du 21 octobre 1110, A.D. Sarthe, H 279, 775 x 575 mm. Une première notice consigne les donations effectuées par Jean de Fissa, puis celles qu'il effectue sur son lit de mort, et enfin les confirmations et contestations de ses fils. Une deuxième main a ajouté deux notices, sans rapport ni entre elles ni avec la précédente, et une troisième main a également écrit deux notices, toujours différentes. Le document n'est pas scellé. Quelques lignes blanches en bas du document auraient pu accueillir une notice supplémentaire. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, Angers, 1903, n° 746, 748-754, p. 237241. Artem 869-870 : pancarte du comte Hugues de Champagne pour l'abbaye de Molesmes, 1104-1108, A.D. Côte d'Or, 7 H 748, 562 x 292/310 mm. Cette pièce contient deux donations faites à deux dates différentes, si bien que l'éditeur des cartulaires de Molesmes les publie en deux endroits, d'abord la partie datée du 2 avril 1104, puis celle de 1108. Vient en premier la charte de la donation faite par le 4
Nous n'avons pas repris ici les actes examinés par David Bates et Isabelle Vérité.
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M. Parisse, Etude d'un type diplomatique
comte, terminée par une date et la mention de témoins, à la première personne ; en second, également en style direct, une autre donation introduite par "Hiis ita in Trecensi concilia gestis" et par "ego ipse" sans rappel de la titulature, achevée par date et témoins. In fine, en ajout (ad hec), le neveu du donateur, le comte Thibaud appose son sceau et cite d'autres témoins. Pour J. Laurent, l'acte de 1104, publié à part, est devenu "l'exposé de l'acte nouveau". L'ensemble portait trois sceaux pendants, deux seulement étant annoncés. Ed. : Jacques Laurent, Cartulaires de Molesme, ancien diocèse de Langres (916-1250), t. 2, Paris, 1911, n° 173, p. 321-323
Artem 1455-1456 : notices pour Marmoutier, dont la première est datée de 1092, A.D. Indre-et-Loire, H 270 no 16, 344/348 x 315/311 mm. Une longue notice rapporte la donation faite par Renaud de Château-Gontier, sans en donner le détail de dono suo habemus legitimas litteras et les dédommagements donnés à deux autres ayants droit ; des témoins sont cités. Post aliquantum vero temporis le maréchal Renaud se manifesta et il fallut le dédommager en 1092 ; des témoins sont cités et la date ajoutée. La mention Post aliquantum quoque temporis introduit de nouvelles difficultés portant sur la même donation. Le parchemin a été coupé après ce dernier texte et ne porte aucun signe de validation. Nous avons donc un récit en trois parties, sous forme de notice. Ed. en annexe, n° 2. Artem 1748, 1749, 1750 : donations à l'abbaye de Cluny, Paris, B.N.F., Coll. Bourgogne, t. 78, n° 111, 1, 2, 3, 200 x 355 mm. Trois donateurs différents concèdent des moulins aux moines bourguignons. Il n'y a ni date, ni auteur d'acte, mais des témoins sont cités. Ce sont donc trois notices regroupées sur un même parchemin, correspondant à trois actions différentes et que pour cette raison les éditeurs Bernard et Bruel publient en les séparant et en donnant à chacune un numéro distinct (2994, 2995, 2996). On peut imaginer que les trois textes ont été établis en même temps sur un seul parchemin, plutôt que regroupés a posteriori. "Cette pièce et les deux suivantes se
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Pancartes monastiques des
xr•
et xn• siècles
trouvent en original sur un même feuillet de parchemin, au dos duquel on lit : Carta de molendinis de Cassenolis, de Ainnate, de Croset", signale l'éditeur en note du premier acte. Ed. : Auguste Bernard et Alexandre Bruel, Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, t. 4, Paris, 1888, n° 2994-2996, p. 192-194; et en annexe, n° 1. Artem 1938 : donations faites à l'abbaye de Luzerches, Paris, B.N.F., ms. lat. 9217 n°l, 680 x 550 mm. Après un préambule et une titulature (Ego Guido vicecomes) vient une série de dons, complétés par une formule finale et des témoins. On a donc opéré un regroupement, en distinguant par de grosses lettres initiales les différentes actions qui s'échelonnent sur une quinzaine d'années. En haut du parchemin, une autre main a ajouté un texte dont la transcription ne semblait pas prévue. Une particularité de cette pièce est l'énorme chrismon compliqué qui occupe un quart de l'espace au début. Voici l'interprétation des éditeurs : "La donation faite par Gui et Geoffroy était d'abord le sujet unique de cette charte, écrite avec de grandes marges sur une feuille de parchemin. Quelques années après on a ajouté les notices qui sont numérotées ici 2, 3 et 4 ; les deux premières au-dessus de la donation, et la quatrième à la suite de la dernière ligne. La différence des quatre écritures de ces quatre textes s'aperçoit au premier coup d'oeil" (p. 433 note 1). La première donation serait d'environ 1036, et la suite de la fin du xr siècle. Ed. : J.-J. Champollion-Figeac, Documents historiques inédits, t. 3, Paris, 1847, no XVI, p. 433-439. Artem 1989, 1994 : actes concernant Notre-Dame du Vieux-Château et le chapitre Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2150 n° 1 et n° 2. Un premier parchemin (n° 2), de 433 mm de haut pour 426 de large, (Artem 1989) contient les textes suivants : vers 990-997, fondation de Notre-Dame de Bellême, acte d'Yves de Bellême, avec eschatoco1e et sans date : Quisquis perpetuae ...
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vers 997-1038 : Post obitum autem Ivonis, ego Willelmus et Godehildis mater mea ... Trois donations se succèdent ainsi dans ce texte : post mortem autem Roberti ... Rotgerius cames ... , les deux premières par la même écriture, différente de celle du premier texte, la dernière dans une troisième écriture. Un second parchemin (n° 1), de 444 mm de haut pour 428 de large (Artem 1994), reprend d'une seule écriture les textes précédents et y ajoute, dans une autre écriture, une confirmation datée de 10921100 : agnoscant cuncti presentes ... Le scribe termine par les mots suivants : pueri et venatores quos nominare nescimus omnes, comme s'il renonçait à copier leur liste complète. Ces deux parchemins représentent deux stades successifs, deux copies successives.
Artem 1983 et 1991 : actes pour le chapitre Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2156. Sur un seul parchemin trois actes sont reproduits, le troisième, d'une autre écriture que les deux premiers, n'occupant que la moitié gauche de la partie inférieure. A la fin du premier et à la suite des témoins, vient la phrase suivante : et mufti a/ii quorum nomina propter prolixitatem tacuimus, dans le même sens que ci-dessus. Ed. : A. Barret, Cartulaire de Marmoutier pour le Perche, Mortagne, 1894, n° 4, p. 10-12, et n° 15, p. 27-28. Artem 1996 : acte pour Saint-Léonard de Bellême, A.D. Orne, H 2158, 289/292 x 140 mm. Cet acte comprend d'abord une notice d'un jugement des années 1092-1100, suivi d'une seconde notice, le tout complété par une liste de témoins en quelques lignes, et d'une même écriture. Ed. : A. Barret, Cartulaire de Marmoutier pour le Perche, Mortagne, 1894, n° 18, p. 30-31. Artem 2265 : notices pour les moines de Marmoutier et les chanoines de Saint-Calais de Blois, 1101-1104, A.D. Loir-et-Cher, 16 H 109 n°l4, 298/288 x 336/339 mm.
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et XII" siècles
Ce sont deux notices appartenant au fonds de Marmoutier, traitant de leur accord avec les chanoines de Saint-Calais, à propos d'une donation faite par Adèle, comtesse de Blois. Ed.: Emile Mabille, Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, Châteaudun, 1874, n° 67, p. 60-62, et n° 76, p. 67-68. Artem 2337 et 2342 : actes pour Saint-Etienne de Caen, 1080-1082, A.D. Calvados, H 1831 n° 1 et 2. La pièce n°l, publiée par Marie Fauroux sous le numéro 7 et datée des années 1080-1082, est un très grand parchemin de 790 mm de haut pour 585 de large en 63 lignes, annonçant les grandes confirmations générales du :xne siècle. Cette charte contient seize donations et est pour cette raison désignée de l'expression : carte de donationibus nobilium. Chacune s'ouvre au style direct (ego ... ), ce qui laisse à entendre que les dons portés d'abord sur de petits parchemins ont été ensuite groupés. L'acte final devient une pièce de référence ; elle est achevée par de nombreuses croix avec signa. Le prince est intervenu comme autorité chargée d'authentiquer les dons de ses fidèles : Has donationes quas barones et fideles mei pro amore meo et salute mea abbatiae meae jecerunt .. . conceda .. . mea manu et auctoritate corrobora et confirma. Le premier signataire est naturellement le prince : signum Willelmi regis Anglorum, principis Normannorum et Cennomanorum. La pièce n° 2 a une forme analogue. De grande taille, 685 mm de haut pour 267 de large, en 57 lignes, elle regroupe quatre donations (Ego Ingelrannus, ego Seria, ego Rannulfus, ego Willelmus) et se termine par des croix avec mentions des signataires. In fine une ligne mentionne une perception par le vicomte. Voir planche 4. Ed. : Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (9111066), Caen, 1961, n°7, p.70-77, et n°18, p. 119-122. Artem 2348 : actes pour Saint-Etienne de Caen, A.D. Calvados, H 1843 n° 2, 540 x 150 mm. Ce "prétendu original", comme écrit Lucien Musset, contient successivement un acte de l'archevêque Guillaume de Rouen (1079-
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1110), un acte d'Eudes de Bayeux (1050-1097), un acte de Geoffroi de Coutances (1 079-1 087). Il porte à la fin des signa princiers et des CrOIX.
Ed. : Lucien Musset, Les actes de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde pour les abbayes caennaises, Caen, 1967, n° 19, p. 122-125; et en annexe, n° 3.
Artem 2712 : notices pour Jumièges, dont la première est datée de 1077, A.D. Seine-Maritime, 9 H 136,365/355 x 322/315 mm. Trois notices relatives à des donations différentes, écrites les deux premières sans doute par la même main, la troisième en tout cas par une autre. La première notice est suivie de souscriptions pseudoautographes disposées grossièrement en colonnes. Ed. :Jean-Jacques Vernier, Chartes de l'abbaye de Jumièges, v. 825 à 1204, t. 1, Rouen-Paris, 1916, n° 30, p. 83-86.
Artem 2836-2840 et 2871, 4513 : actes pour Saint-Sauveur de Fougères, dépendance de Marmoutier, A.D. Ille-et-Vilaine, 6 H 34 n° 2. Un grand parchemin, jadis scellé sur double queue de parchemin, mesurant 530 mm de haut par 348 de large, regroupe sept actes de sujets différents, avec leurs témoins. Trois mains sont intervenues, une pour les trois premiers actes, une pour le quatrième, une encore pour les trois derniers actes.
Artem 2846 : fondation de l'abbaye de Lyre, vers 1050, AD. Eure, H438. La particularité de cette pièce apparaît bien dans l'expression utilisée par Marie Fauroux: "copie du début du XII" s. dans une pancarte originale", qui donne isolément le premier acte. Nous avons ici affaire à une grande pièce de 790 mm de haut pour 520 de large, sur laquelle sont groupées 13 donations. Le copiste s'efforce d'être fidèle aux modèles qu'il avait sous les yeux et reproduit notamment les signa et les croix. Deux tiers du parchemin sont couverts de la
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même écriture, une autre main portant les compléments du dernier tiers. Cette grande copie avait bien pour but de se substituer aux écrits d'origine. L'historien de l'abbaye de Lyre cite cette pièce, en analyse le premier acte, puis écrit : "Les religieux collèrent à cette pièce, assurément après la conquête de l'Angleterre, les chartes des autres bienfaiteurs", qu'il détaille, puis termine ainsi : "La réunion de toutes ces chartes forme un parchemin de 79 centimètres de hauteur sur 52 de largeur". Ed. : C. Guéry, Histoire de l'abbaye de Lyre, Evreux, 1917, p. 563567. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie ... , 1961, n° 120, p. 284-286. Artem 2853, 2854 : actes pour Marmoutier, A.D. Loire Atlantique, H 132 n° 5, 252/262 x 194/196 mm. Deux actes en forme de notices et avec témoins, traitant d'un achat, puis d'un don, antérieurs à 1092, sont repris sur un même parchemin. Il n'y a ni sceau, ni marque de chancellerie. Artem 2900: pancarte cartulaire de Fontevraud, début du XII" siècle, A.N., L 1018 n° 1, 1025/1015 x 600/190 mm. On se trouve ici devant une grande pièce de parchemin, sur laquelle sont recopiés, sur deux colonnes, divers actes. On en a respecté l'intégralité. Les mêmes textes, avec d'autres, se trouvent reproduits sur deux autres pancartes, authentiquées par des souscriptions avec croix. La pièce, taillée en pointe, porte des souscriptions et la trace d'un scellement. Ed. : Pancarte sous forme authentique contenant diverses donations faites à l'abbaye de Fontevraud au commencement du XIIe siècle, publiée d'après l'original du palais des archives par M. Paul de Fleury, ancien élève de l'Ecole des Chartes, dans Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1855-1857, p. 189-199. Artem 3280-3282 : actes pour Saint-Aubin d'Angers, 1084-1088, A.D. Maine-et-Loire, H 62 fol. 1, 676/680 x 470/463 mm.
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Trois actes concernant le même objet ont été regroupés sur un même parchemin. L'initiative du regroupement est venue des moines : scribimus ... noticie posterorum transmittere decrevimus. La pièce n'est pas scellée. Une remarque s'impose ici : la qualité exceptionnelle de l'écriture qui montre que l'on n'a pas là une copie comme dans un cartulaire, mais la volonté de créer un bel acte en forme diplomatique. Le deuxième acte est introduit par Postea vero muftis diebus transactis, le troisième par Inter alia quae scribimus, prouvant que l'on a ici affaire à un dossier sur un seul sujet, sans sceau ni mention de chancellerie. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, n° 403, p. 10-ll ; n° 414, p. 23-25 ; n° 424, p. 31-32. Artem 3424 : notices pour Saint-Florent de Saumur, AD. Maine-etLoire, H 3467 n° 5, 700 x 280 mm. Sur une grande feuille de parchemin, une série de petites notices se succèdent, sous le titre général CARTA DE LONGORETE. Mais ce titre est trompeur : il ne correspond qu'à la première partie de la pancarte. La suite du texte est rythmée par d'autres titres (CARTA DE TRILEMNIIS ... , CARTA DE FAGIA. .. ), écrits eux aussi en lettres majuscules mais moins grandes que celles du premier titre. Ed. : Paul Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent de Saumur, n° 79, p. 109-115, (Archives Historiques du Poitou, t. 2, 1873); et en annexe, n° 5. Artem 3429-3433 : notices pour Saint-Florent de Saumur, datables de s., A.D. Maine-et-Loire, H 3477, 487/497 x 1021115 mm. la fin du Cinq notices relatives à des donations différentes, écrites par trois mains successives.
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Pancartes monastiques des XIe et XII• siècles
Artem 3439-3441 :notices pour Saint-Florent de Saumur, datables de la fin du XI" s., A.D. Maine-et-Loire, H 3494 n° 5 à 7, 475 x 265 mm. Trois notices, relatives à des donations différentes, largement espacées l'une de l'autre, et écrites par la même main. La dernière, rédigée en style subjectif, est complétée par un ajout postérieur. Ed. : Paul Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent de Saumur, n° 89-91, p. 129-131. Artem 3482-3484 : notices pour Saint-Florent de Saumur, A.D. Maine-et-Loire, H 3682, n° 4, 290 x 230 mm. Trois notices relatives à Saint-Christophe. La première est datée de 1082, la deuxième est datée de 1092, la troisième datable de 1092. Les deux dernières notices, contemporaines, sont de la même main, différente de la première. Il s'agit donc d'une notice, au bas de laquelle un vaste espace blanc avait été laissé, intentionnellement sans doute, et qui fut transformée en pancarte par l'adjonction ultérieure de deux notices. Voir planche 1. Artem 3492-3493 et 3494-3496: actes pour Saint-Florent de Saumur, A.D. Maine-et-Loire, H 3710 n°4 et 5. La première pièce (n° 4), toute en hauteur (535/544 x 202/178 mm), contient deux actes, en style indirect, suivis d'un long espace blanc et achevé par une mention de chancellerie et une date (1100) ; tout en haut figure une croix avec mention de son auteur prétendu (hanc crucemfecit domnus Willelmus filius Haderoni). En fait, il s'agit de la copie en 1100 d'une notice d'environ 1070, complétée par une autre notice, datant elle de 1100. Dans cette dernière notice la date est placée à l'extrême bas du document, avec la mention carta, sans doute parce qu'elle se rapporte à l'ensemble du parchemin, et pas seulement à la deuxième notice. Cela expliquerait aussi sa situation : au bas du parchemin, parce qu'on n'excluait peutêtre pas l'adjonction, avant promulgation, d'autres notices. Cela explique aussi la souscription, qui est ici une suscription, valable sans doute pour l'ensemble du parchemin. Le but de la pancarte est donc ici, dans le cadre d'une affaire précise, de rappeler une action
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juridique antérieure et d'en consigner une nouvelle, de manière à constituer une sorte de dossier. Voir planche 2. La deuxième pièce (n° 5), également en hauteur (639/630 x 198/170 mm), reprend les deux actes de la précédente, complétés de deux autres de façon à couvrir tout le parchemin ; en haut figurent la même croix et la même mention que précédemment et en bas trois croix avec mention de leurs auteurs prétendus. Ed. : Paul Marchegay, Prieurés anglais de Saint-Florent..., dans B.E.C.,t.40(1879),n° 12,p.175-176,etn°31,p.192. Artem 3512-3514 : notices pour Marmoutier, A.D. Maine-et-Loire, 38 H 1, 565 x 580 mm. Cette pièce regroupe plusieurs notices de la même main, complétées d'une notice postérieure d'une autre main. La présentation générale en est solennelle, avec une première ligne en lettres hautes. Chaque nouvel acte est annoncé par une grande initiale grasse. Une main postérieure a dénombré les différents actes en les classant d'A à F. Au premier acte, donné par Geoffroy de Champtoceaux correspond un original, dont le texte diffère assez sensiblement pour qu'on ait bien la preuve que le scribe de la pancarte en a usé à son aise avec son modèle (à moins qu'il n'ait eu sous les yeux une autre expédition). Artem 3547 : notices pour Marmoutier, datables d'environ 10641084, A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 n° 14, 690 x 290 mm. Cinq notices écrites au recto et au verso du parchemin. Les deux premières concernent le même bien, mais sont chacune d'une écriture différente ; les trois dernières concernent des biens divers, mais sont de la même main. Artem 3550 : notices· pour Marmoutier, datables d'environ 1094, A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 n° 18, 300 x 215 mm. Trois notices écrites par la même main, et relatant les différentes étapes d'une même action juridique. Voir planche 3.
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Pancartes monastiques des XIe et XIIe siècles
Artem 3652 : actes pour Saint-Aubin d'Angers, A.D. Maine-et-Loire, H 100 fol. 74, 852/820 x 580/587 mm. Neuf actes différents sont disposés sur deux colonnes ; chacun est introduit par une rubrique, où on trouve notamment les mots carta, scriptum, donum. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, Angers, 1896, t. 1, no 5, p. 13-14; n° 38, p. 6263; n° 232, p. 277-278; ll0 241, p. 287-288; t. 2, Angers, 1903, n° 394, p. 3 ; n° 398, p. 5-6; n° 399, p. 6-7; n° 859, p. 333. Artem 3656 : notices pour Saint-Aubin d'Angers, A.D. Maine-etLoire, H 1789. Suite de brèves analyses d'actions juridiques diverses, écrites par la même main. Ed. : Arthur Bertrand de Broussillon, Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, t. 2, no 632, p. 117-121. Artem 3854 : actes pour l'abbaye de Lérins, A.D. Alpes Maritimes, H 875 n° 2. Une série d'actes sont recopiés de plusieurs écritures. Certaines donations sont introduites par un pied de mouche et un titre. On distingue la première moitié de la pièce, composée d'une seule main et en continu, et la seconde moitié, inférieure, où sont ajoutés quatre actes d'une écriture plus petite. Ed. :Henri Moris et Ed. Blanc, Cartulaire de l'abbaye de Lérins, t. 2, Paris, 1905, p. 150-154. Artem 3999 et 4767 : notices pour Saint-Victor de Marseille, A.D. Bouches-du-Rhône, H 10 n° 37, 190 x 355 mm. Deux donations sans rapport entre elles, consignées par la même main. Ed. : Benjamin Guérard, Cartulaire de zrabbaye de Saint- Victor de Marseille, t. 1, Paris, 1857, n° 614, p. 609.
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Artem 4166-4167 : actes pour Saint-Victor de Marseille, A.D. Bouches-du-Rhône, H 30 n°136, 379 x 195 mm. Deux convenientiae se succèdent, la première datée du 14 juillet de la 21 e année du roi Henri r' (1 051 ), la seconde du 9 avril 1058. Ed. : Paul Amargier, Chartes inédites (XIe siècle) du fonds de SaintVictor de Marseille, no 38, thèse de troisième cycle, Université d'AixMarseille, 1967. Artem 4441, 4442 : actes du fonds Saint-Laurian de Vatan, avant 1012, A.D. Indre, G 192, 322/300 x 357/345 mm. Deux actes d'une même écriture figurent sur le même parchemin, chacun avec ses témoins, sans date, ni formule de chancellerie, ni sceau. Le second est simplement introduit par "alia donatio". Ed. : E. Hubert, Recueil historique des chartes intéressant le département de l'Indre, 1ère partie (VI"-XIe s.), dans Revue archéologique, historique et scientifique du Berry, t. 5 (1899), n° XV, p. 138-141. Artem 4558 :pancarte de Jumièges, vers 1080, A.D. Seine-Maritime, 9 H 26, 788/805 x 585 mm. Douze actes, dont le premier qui occupe les 3/4 du parchemin est une confirmation, par Guillaume le Conquérant, des biens et possessions de l'abbaye, les autres étant des notices de donation, généralement sous forme de chartes. Voir planche 5. Ed. :Jean-Jacques Vernier, Chartes de l'abbaye de Jumièges, v. 825 à 1204, t. 1, n° 32, p. 90-109; et en annexe, n° 4. Artem 4732-4733 :notices relatives à Chemillé, datables du début du XIr s., A.D. Maine-et-Loire, 39 H 2, 305 x 115 mm. Copie sans forme diplomatique de sept actes relatifs à un conflit entre Pierre, seigneur de Chemillé, et le prieuré de Chemillé. Ed. : Johannes Ramackers, Papsturkunden in Frankreich, Neue Folge: 5., Touraine, Anjou, Gottingen, 1956, n° 36, p. 89-90.
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III. Chartes complexes et pancartes Le terme de pancarte, pancarta, fait son apparition dans les diplômes royaux sollicités par des établissements ayant perdu leurs archives. Il désigne une récapitulation des donations anciennes dont la trace a été perdue et dont il convient d'assurer la propriété aux détenteurs en cas de litige5 • On sait que les diplômes ne concernaient jamais qu'une action à la fois, le terme de pancarte convenait donc bien pour désigner un ensemble (du grec pan signifiant tout). Beaucoup plus tard le même mot a été utilisé, notamment par les diplomatistes, pour désigner les longs actes récapitulatifs, donnés notamment aux Cisterciens, ceux-ci recevant de nombreuses petites donations dont une partie seulement faisait l'objet d'une charte en bonne et due forme. Mais plus largement le vocable a permis de désigner des rassemblements d'actes sur un même parchemin6 • Il est de fait qu'à partir du xr siècle, soit dans un siècle où les pratiques de l'écrit ont connu beaucoup de modifications, on a vu se développer la pratique de la pancarte qui pose un problème de traitement à l'Artem. Le plus simple pour aborder le sujet est donc de passer d'abord en revue les exemples de chartes complexes et/ou de pancartes soumises à traitement. On peut ainsi distinguer : a) des notices complexes, comme Marmoutier nous en offre beaucoup d'exemples, avec deux façons de faire: - la notice récapitulative ou cumulative, qui comprend la succession de notices distinctes, brèves ou longues, pour constituer un dossier, d'une ou de plusieurs mains. Il peut s'agir ou bien d'une copie
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Glossarium mediae latinitatis, s. v. Pancarta Le Vocabulaire international de la Diplomatique donne la définition suivante : Une pancarte est : a) un acte destiné à confirmer des droits sur des biens dont les titres ont été perdus; b) un acte énumérant successivement, pour les confinner, des actes antérieurs portant donation de biens à un établissement ecclésiastique (Cette forme a été fréquemment adoptée pour les bulles pontificales de confirmation délivrées, notamment, en faveur de monastères cisterciens); c) par extension, un cartulaire contenant les titres d'un établissement ecclésiastique (par exemple, les "pancartes" de Saint-Martin de Tours).
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M. Parisse, Etude d'un type diplomatique
d'actes originaux par une même personne ou de l'établissement d'une notice par plusieurs scribes successifs. - la notice recomposée, qui suppose la rédaction d'un seul et nouvel acte comprenant différentes actions successives, les chapitres étant introduits par un adverbe de temps, postea, post aliquantulum, ou une expression de temps plus longue. Ou bien le scribe a repris des donations déjà écrites sur des morceaux de parchemin individuels et les a transformées en un récit unique, chronologiquement classé, ou bien il a d'emblée rédigé ce récit avec ses phases successives. b) Des chartes complexes, qui se distinguent des notices précédentes en ce que le formulaire diplomatique est présent, avec invocation, titulature, parfois préambule, parfois clauses et témoins, date, voire sceau. Aucun de ces éléments n'est strictement obligatoire, mais la différence avec la simple notice est évidente, à 1' oeil déjà pour l'original, à la lecture dans tous les cas. Ici également on doit distinguer deux façons de faire : - la charte cumulative, qui comprend la copie de chartes complètes ou de notices, le tout regroupé dans un nouvel acte, qui constitue une "pancarte originale" constituée de copies, comme on en rencontre habituellement en Nonnandie. L'action ducale est ici prépondérante ; elle authentifie des actes comme le ferait ailleurs un évêque. Sceaux et croix sont souvent présents. - la charte récapitulative et "l'acte de. traditions", qui regroupent de courtes notices, de courtes mentions de donations qui n'ont pas donné lieu à la rédaction d'actes complets, ou dont la trace écrite a été ensuite abandonnée, ou qui sont offertes sous forme de résumés comportant l'essentiel : le donateur, l'objet de la donation, les témoins. Ces courtes formules sont bien connues des pays allemands où se sont répandues les "traditions", regroupées dans des "livres de traditions" (Traditionsbücher), le mot de tradition étant inspiré par le verbe constant : tradidit. Ce système de récapitulation a donné naissance à la pancarte cistercienne du type de celles de Clairvaux dont traite Hubert Flammarion un peu plus loin. Ces
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Pl. 1 - Notice récapitulative : A.D. Maine-et-Loire H 3682 no 4 (Art 3482- 3484). ' em
Pl. 2 - Notice récapitulative : A.D. Maine-et-Loire, H 3710 n° 4 (Artem 3492).
Pl. 3 _Notice recomposée: A.D. Maine-et-Loire, 40 H 1 no 18 (Artem 3550).
Pl. 4 - Charte cumulative : A.D. Calvados, H 1831 no 2 (Artem 2342). Moitié inférieure d'une pancarte consignant quatre chartes, et suivies de croix, notamment de Guillaume le Conquérant. v. infra l'article de D. Bates, p. 106, note 50.
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