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French Pages 384 Year 1972
NUNC COCNOSCO EX PARTE
THOMAS J. BATA LI BRARY TRENT UNIVERSITY
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LE COMTE D’ANJOU ET SON ENTOURAGE AU XP SIECLE
Olivier GUILLOT Mattre de Conferences Agrege pr'es la Faculti de Droit et des Sciences Economiques de Rouen
LE COMTE D’ANJOU ET SON ENTOURAGE AU XV SlfsCLE TOME II CATALOGUE D’ACTES ET INDEX
EDITIONS A. & J. PICARD 82, rue Bonaparte PARIS 1972
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CATALOGUE D’ACTES INTRODUCTION L’on voudrait ici preciser d’abord les regies qui ont ete suivies pour l’etablissement de ce Catalogue d’actes comtaux et d’actes faux, puis etudier la presentation des souscripteurs et temoins dans les chartes et notices qui y sont inclus.
I. — Ragles suivies pour l’etablissement du « Catalogue ». a) Cadre. b) Designation des actes. c) Analyse. d) Souscripteurs, temoins et participants. e) Sources indiquees. f) Actes exclus.
a) Cadre. Ont ete inscrits au Catalogue tous les documents (chartes, notices, voire exceptionnellement d’autres sources (une lettre au n° C 404, une chronique au n° C 390) qui relatent des interventions comtales ayant la nature d’actes juridiques, en s'attachant k la lignee des comtes d'Anjou depuis les apparitions de Foulques Nerra (meme avant son accession au comte en 987) jusqu’a la mort de Foulques le Rechin (1109), et en laissant de cote les interventions des fils de ce dernier anterieures a cette date, tant celles de Geoffroy Martel le Jeune (mort en 1106), que celles de son demi-frere cadet, Foulques le Jeune, qui devait succeder au Rechin en 1109. Lorsqu'une meme notice relate plusieurs actes successifs avec suffisamment de details, chacun d’eux a fait l’objet d’une insertion speciale au Catalogue, au numero d’ordre qui correspond a sa date. Ont ete inscrits en outre a la fin du Catalogue tous les actes faux qui, s’ils avaient ete authentiques, auraient rempli les conditions precedentes : on n’en a excepte que la plupart des faux deja repertories par L. Halphen (Comte d’Anjou, pp. 339-342).
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CATALOGUE D’ACTES
b) Designation des actes. Chaque acte est designe en tete de la notice qui le concerne par un numero auquel peuvent etre accoles les sigles C (C), et qui est inscrit au centre; en outre, on trouve eventuellement a gauche, entre parentheses, le numero d’ordre que porte 1’acte au Catalogue d'actes de L. Halphen, precede de la lettre H. La numerotation des actes au double Catalogue (actes comtaux et actes faux) s’attache a leur ordre chronologique, en s’en tenant, pour les actes non dates, a leur terminus ad quem. Le sigle C, precedant le numero, indique qu’il s'agit d’un acte auquel le comte est intervenu en personne ; eventuellement, si cette intervention personnelle est douteuse, le C est suivi d’un point d’interrogation. Le sigle (C), toujours avant le numero, indique un acte accompli sous l’egide du comte, mais hors sa presence attestee : soit une reunion de sa curia tenue hors sa presence, soit n’importe quelle assemblee reunie sur son ordre et en son nom. Dans quelques rares cas, le chiffre n’est pas precede de la lettre C : ceci indique un acte auquel ne participe, d’entre la famille comtale, qu’un futur comte, l’un des quatre qui se sont succede de 987 a 1109 en la dignite de comte d’Anjou. La numerotation peut etre affectee, apres le chiffre, d’un symbole a, b, c, etc... ou bis, ter, etc... Les lettres a, b, c, etc..., placees apres le meme chiffre, indiquent a leurs dates respectives les differentes phases de l’ediction et de la confirmation d’un meme acte, pour autant que le comte ait participd h chacune d’elles, et qu’elles aient ete rapprochees dans le temps. Les mentions bis, ter, etc... indiquent que l’on a affaire a diffe¬ rentes versions du meme acte juridique : pour les actes comtaux, il s’agit de proces entre abbayes dont il nous est reste la relation faite par chacune des parties (cf. les nos C 161 - C 161 bis ; C 402 - C 402 bis); pour les actes faux, ces mentions designent differentes versions fausses d'un meme acte, lesquelles, ici, relevent du meme fonds monastique ou ecclesiastique. c) Analyse. On s’est applique, par une qualification globale, a distinguer les documents subjectifs (rediges au nom du ou des disposants, ou de l’autorite qui juge ou confirme), qualifies de chartes, des documents objectifs (rediges en style impersonnel, ou au nom des moines beneficiaires), quali¬ fies de notices. Quand le document est de style composite, on a distingue, dans l’ordre, autant de parties en style de charte ou de notice qu’il s’en trouve dans le document. D’un autre cote, la vivacite qui souvent caracterise ces documents, leur precision, aussi, tiennent en bonne part au temps selon lequel ils sont rediges, voire aux ruptures de temps qu’ils comportent. La regie traditionnelle de l’analyse des actes de la pratique, qui veut ramener cette analyse a une seule phrase, ne laisse pas, dans le cas de tels documents, d'etre un peu dangereuse : appliqude a telle charte oil s’observe une
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INTRODUCTION
rupture de temps qui eclaire son contenu (cf. Catalogue d’actes n° C 103 (1040-1047), Liber Albus n° 177), elle incite a adopter une unicite de temps factice (cf. F. Soehnee, Catalogue des actes d’Henri Ier n° 54, oil l'analyse peche d'ailleurs pour une autre raison : cf., ci-dessus, chap. I, n. 282); on l'a done abandonnee en bonne part.
d) Souscriptions, listes de temoins, participants. On a fait figurer, a la suite de l’analyse, une description du nombre des intervenants, et du titre auquel ils interviennent, laquelle s’applique principalement aux souscriptions et listes de temoins, mais deborde eventuellement ce cadre. Ce faisant, on s’est efforce tout a la fois, en chaque cas ou l'acte portait des souscriptions ou des noms de temoins, d’en preciser le nombre et la forme, en s'attachant exclusivement, chaque fois que la disposition de l’acte rattachait avec nettete une part seulement des souscripteurs et temoins a l’intervention du comte, a l’entourage du comte qui se degageait ainsi. D’un autre cote, 1’evolution diplomatique du protocole final des actes a la fin du xr siecle amene souvent, sous couvert d’une idee vague de temoignage, de presence, a glisser a celle de participation : qu’on introduise a la fin des actes par le verbe « interfuerunt » une serie de personnes, e’est instinctivement assimiler la parti¬ cipation aux actes a une forme de souscription ou de temoignage : en quoi, des auparavant, la maniere dont les actes sont composes — ou sou¬ vent les auteurs de l’acte ou ceux qui le confirment, e'est-a-dire ceux qui ont juridiquement les roles les plus importants dans la passation de l’acte, ne souscrivent pas, non plus qu’ils ne sont temoins — incite a composer fictivement une liste analogue de participants, en laquelle soient inclus, et distingues, les souscripteurs et temoins effectifs. C’est ce que l’on a fait. Dans le cas particulier des actes que le comte a confirmes par une ceremonie distincte de leur passation originaire, on a seulement adjoint aux personnes indiquees pour avoir souscrit ou avoir ete temoins en meme temps que le comte, la participation de l’auteur de l'acte, dont on peut presumer que la presence a la confirmation comtale, si elle n’est pas explicitee, est au moins implicite. e) Sources indiquees. En ce Catalogue, on ne pretend pas indiquer systematiquement toutes les sources afferentes a chaque acte, mais bien plutot celles seulement qui peuvent aider le plus a l’etablissement de son texte, voire, en outre, celles qui, pouvant etre verifiees par la comparaison avec l'original, peu¬ vent donner une indication sur la fidelite de telle serie de copies utile en des cas ou, par ailleurs, l’original ne subsiste pas. Dans le cas, en par¬ ticulier, oil l’original subsiste, voire une copie presque contemporaine, il n’a pas paru necessaire d’indiquer toutes les copies ulterieures qui ont pu en etre faites ; mais, s’agissant de documents conserves en pro¬ vince, non publies ou mal publies, on s’est attache a en signaler eventuellement au moins une copie qui put etre consultee a Paris. Enfin, les l—i
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CATALOGUE D’ACTES
copies et les editions, quand elles sont partielles ou defectueuses, sont indiquees comme telles. f) Actes exclus. Divers actes n’ont pas ete inseres au Catalogue, qui pourraient paraitre devoir y figurer. 1° Notice du fonds de Saint-Pierre de Bourgueil datee de 1108 (Bib. nat., coll. D. Houss. IV, n° 1285, publiee par J. Chartrou, L’Anjou de 1109 a 1151, p. j. n° 2, pp. 321-323) portant renonciation par « Fulco tercius comes Andegavensis Gaufridi frater Martelli de patre germanus cum hono¬ ris apice foret adeptus » aux droits sur la vente du pain a Chinon que son pere Foulques (le Rechin) avait deja donnes a l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil. Le comte Foulques, auteur de la renonciation, d’apres le passage cite, est frere d’un Geoffroy Martel par son pere, et, d'apres ce qu’atteste par ailleurs la notice, fils d’un Foulques : ceci convient pour Foulques le Jeune, fils du Rechin. La notice est datee de 1108. Est-ce a dire que Foulques le Jeune ait porte des cette epoque le titre de comte d'Anjou ? II ne semble pas que q’ait ete le cas, en toute occurrence, au moment ou Foulques le Jeune a accorde cette renonciation : A ce moment lb., de 1’aveu meme des redacteurs de la notice, il n’avait pas encore requ son honor : « cum honoris apice foret adeptus ». La notice, semble-t-il, aura redigee a posteriori, apres l’accession du jeune Foulques au comtd ; il n’y a pas de raison de la faire entrer au Catalogue (L. Halphen l’avait incluse sous le n° 305 de son Catalogue).
2° Charte a l'intitule du comte d’Anjou Foulques portant donation aux moniales de Fontrevault de sa terre de La Breille, et autorisation pour elles d’acquerir eventuellement les coutumes de Verron (Cartulaire de Fontevrault, Bib. nat., n. a. lat. 2414, fol. 45 v°, acte n° 702 ; publiee par J. Chartrou, op. cit., p. j. n° 1, p. 231). L. Halphen (Comtd d’Anjou, Catalogue d’actes n° 306, pp. 333-334), a vu en l’auteur de la charte Ie comte Foulques le Jeune, fils du R6chin, qui a bien eu pour « frere » (par Bertrade sa mfere) ce « Philippus frater meus » indiqu6 par le comte parmi les t6moins. Mais, en s’en tenant a une lecture stricte des synchronismes qu’on trouve au bas de la copie de l'acte au cartulaire (loc. cit., fol. 45 v° : « Data regnante Ludovic Phitippo Francorum rege Fulcone Andegavorum comite Rainaudo Andegavensium pontifice »), il a tenu la charte pour contemporaine de l’dveque d’Angers Renaud (d'oii le terminus a quo du 12 janvier 1102) et du roi Philippe Ier (d'oii le terminus ad quern du 29 juillet 1108), c’est-h-dire, pour bien antdrieure b la mort du R6chin (14 avril 1109) : ceci, nonobstant le fait que Foulques le Jeune, fils du Rechin, s’intitule ici « comte d’Anjou ». J. Chartrou a repris cette datation (loc. cit.) en publiant l'acte. Cependant, il n’est d’abord pas certain que le synchronisme tel qu'il figure au cartulaire de Fontevrault, « regnante Ludovic Philippo Francorum rege », doive etre interpr6td comme signifiant « regnante Philippo Francorum rege ». Au manuscrit, Ludovic est soulignd, done cancelld en principe : mais il est loin d'etre sur que ce cancellement ait et6 appose des la transcription. En effet, h la suite de « Ludovic », Philippo, pour sa dernikre lettre, a 6t6 gratt6 imparfaitement sur la partie droite de l’o, comme pour transformer Philippo en Philippi, ce qui apparait d’autant plus nettement que la page du manuscrit porte une dcriture encore fraiche d'aspect. Or, nous savons par de la Mainferme (Clypeus... op. cit., II, p. 334) que la charte qui avait le n" 441 au cartulaire (cette partie du cartulaire est aujourd'hui perdue) portait comme synchronismes : « Acta Charta Ludovico Philippi Francorum rege, Fulcone juniore Andegavorum comite », ce qui concernait evidemment le rfegne de Louis (VI) (fils) de Philippe. Dhs lors, au present acte, Ie grattage de Philippo en Philippi a pu 6tre du
INTRODUCTION
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a ce que le scribe, apres avoir mal compris et lu « Ludovic Philippo », s'est apergu que cela ne pouvait signifier que Ludovic Philippi, et a grafts hativement l’o. Ensuite, on a pu voir lei l’dtourderie d’un scribe, et canceller Ludovic a posteriori. Si 1’on suit cette premiere hypoth&se, qui parait, a cause de l'exemple cite par de la Mainferme, soutenable, l’acte serait contemporain de Louis VI ; par la mSme, il faudrait adopter comme terminus a quo la date normale d'accession au pouvoir comtal de Foulques le Jeune, fils du R6chin, a savoir approximativement la mort de son pfere, le 14 avril 1109. Si 1’on rejette cette hypothese, il faut alors constater que les synchronismes indiqu6s au cartulaire de Fontevrault ne doivent pas etre pris pour plus surs qu'ils ne sont : Foulques le Jeune, fils du Rechin apparaitrait dgalement comme comte, au fol. 51 r° (loc. cit.), des le temps de Philippe Ier. Mais le meme cartulaire, aux fol. 95 v°-97 r°, donnant la transcription de la meme notice, indique cette fois comme synchronisme le regne de Louis VI, qui est seul vraisemblable. Meme si 1’on rejette notre premiere hypothese, voila qui incite a ne pas donner foi non plus au synchronisme attache a notre charte (« Ludovic Philippo Francorum rege »), dont on voit mal qu’ii lui seul il put attester une accession de Foulques le Jeune au comtd d'Anjou qui serait intervenue d6s avant la mort de son pere et apparemment sans partage, alors que le reste des sources indique tout au plus une sorte dissociation entre le p6re et le fils (cf. ci-dessus, chap. I, n. 563). Des lors, meme en ce cas, il n’y a pas lieu d’insdrer l’acte au Catalogue.
II. — La presentation des souscripteurs et temoins dans les chartes et notices inclus au « Catalogue ». Rien qu’a s'en tenir aux actes comtaux — c’est-a-dire ceux auxquels le comte est intervenu juridiquement d’une maniere ou d’une autre —, la presentation des souscripteurs ou temoins subit une evolution au cours du xr siecle. Jusque vers 1040, les redacteurs d’actes, qu'il s’agisse de chartes ou de notices, introduisent a la fin de l’expose du contenu de l’acte certains noms de personnes designees pour avoir corroborb 1’acte, pour l’avoir confirmel, etc... Les personnes en cause sont enumerees a la suite, leur nom etant accole au genitif au symbole signifiant leur seing — sauf a etre indique au nominatif comme sujet plus ou moins explicite du verbe « subscripsit »2. — La caracteristique des actes de cette pre¬ miere periode est d’appliquer, fictivement le plus souvent, l’intervention de ces personnes au document lui-meme en y figurant le seing, ou en indiquant la souscription, ou en supposant l’un ou l'autre, et de faire par consequent de ces personnes des souscripteurs au sens etymologique du terme. Parfois, mais rarement, ces souscripteurs sont indiques pour avoir ete presents3 : en ce cas d'ailleurs la presence en cause s'attache souvent k une circonstance, une solennite, et non pas a la passation de 1. Cf., par exemple, la charte de Geoffroy (Grisegonelle) delivree pour Saint-Julien de Tours en janvier 978 (Catal. d’actes, n° C 3, original, Arch. d’l.-et-L. H 461, n° 23, de Grandmaison, Chartes du X* si&cle provenant de Saint-Julien de Tours, n° 26), ou I'on lit apr6s le dispositif et I’imprdcation : « Ut autem haec auctoritas firmior habeatur manu propria earn firmavimus, manibusque fidelium nostrorum affirmari rogavimus ». Suivent aussitot : S. Gaufredi + Andecavensium comes, S. Fulconis filii ejus, S. Gaufredi », etc... 2. Cf., par exemple, la charte de Foulques Nerra n° C 10 du Catal. d’actes (mars 994), Cartul. noir de Saint-Maurice, n° 27 : aprfes les seings du comte et de 1’evSque suivis de leurs noms respectifs au gdnitif, figurent au nominatif divers noms de personnes accompagnes de la mention en notes tironiennes correspondant a « subscripsit ». Pour les derniers de la liste, cette tironienne n’a pas 6t6 reproduite, mais parait etre implicite. 3. 9 fois (sur 78 actes antdrieurs & 1040) : cf. Catal. d'actes, nos C 15, C 24, C 31, C 38, C 42, C 66, (C) 67, C 69, C 78.
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CATALOGUE D’ACTES
l’acte lui-meme4. Ce n’est que de fagon rarissime qu’on trouve seulement en fin d’acte une simple liste de temoins ou de personnes presentes qui n'aient pas la qualite de souscripteurs : les trois cas (sur pres de quatrevingts actes) du Catalogue peuvent fort bien correspondre a des redac¬ tions faites a posteriori apres 1040, quoique leur objet remonte legerement avant cette date5. Au contraire, si l’on saute quarante ans, pour s’attacher a la periode qui va des annees 1080 jusqu’a 1109, la dominante s’attache au temoignage, a la presence, appliques a la passation de l'acte, et non plus du tout a la souscription. Le montre l’extraordinaire rarete des actes oil l’on ne fasse etat pour lors que de souscriptions sans reference au temoignage : c’est a peine si l’on peut dire que le Catalogue en comporte deux6 (sur quatre-vingt-six actes); le montre aussi la pratique adoptee le plus souvent qui, au lieu de presenter les temoins comme ayant souscrit, ne justifie l'inscription de leur nom — au nominatif ou a l’ablatif — que par 1'indication qu’il s’agit de « temoins », de personnes presentes qui « ont vu et entendu », « ont pris part » etc... ou 1’on glisse insensible-
4. Une dddicace d’dglise (cf. Catal. d’actes, n°s C 15, et C 42), voire un sacre (ibid., n° C 31). 5. 11 s’agit de deux notices faites a Saint-Florent de Saumur (Catal. d'actes, n°s (C) 67 (10221039) et C 69 (1026-1039), et d'une charte des archives de la Trinity de Vendome (ibid., n° C 78 (1032-1040)). On indique au Catal. d’actes (note sous le n° C 67) pourquoi le premier de ces documents a trfes probablement ete r6dige vers le milieu du xie siecle lors de la confection du Livre noir de Saint-Florent, d’oit la notice en cause est extraite (Bib. nat., n. a. lat. 1930, fol. 129 r° v°). Le second, qui se trouve transcrit au meme Livre noir juste avant I’autre (ibid., fol. 128 v° 129 r°), a probablement et6 redige par le meme scribe, et au meme moment. Quant a l’acte du fonds de la Trinitd de Vendome (Cartul. de la Trinite de Vendome, n° 8), c’est une charte de vente assez bien redigee, et meme trop bien redigee, semble-t-il, pour ces premiers temps de l’abbaye vendomoise : une notice relevant du meme fonds (ibid., n° 54) nous apprend qu’aux premiers temps du monastere, sous l'abbe Renaud (Orri lui succedera en 1046 : cf. note sous le n° C 106 du Catal. d’actes), « monasterium adhuc rude erat et professis indigebat, habitabant in eo congregatitii undecumque monachi... ita ut omnino de plerisque rebus huic loco datis scribere sive novitiis (lire notitiis) indicare penitus omitterent »... II parait ainsi assez probable que notre charte de vente n’ait ete rcdigde qu’aprfes coup, et peut-etre seulement k partir de l’abbatiat d’Orri, soit en 1046 au plus tot. 6. Cf. 1) Catal. d’actes, n° C 417 (1082-1101), notice redig6e pour le Mont-Saint-Michel, Bib. nat., ms. lat. 5430 A, p. 100. Les souscripteurs sont introduits par une formule qui est incontestablement du type ancien (« Ut vero hec carta rata perenniter permaneat idem comes ejusque filius ceterique huic rei interfuerunt (sic) vivifice crucis signum subter impresserunt S. Fulconis comitis, etc... Mais on trouve en fin d’acte, apres les souscriptions, une allusion au tdmoignage : « Actum est hoc Andegavis multis videntibus et audientibus » et ceci attenue beaucoup la portde de cette « exception »; 2) Catal. d’actes, n° C 347 C (1085), Bib. nat., ms. lat. 12878, fol. 311 r° v° : ou le comte, gueri, vient poser sur l’autel de Marmoutier le couteau qu’il avait envoyd, et la charte qu’il avait accordee et fait sceller durant sa maladie, a raison de la donation qu'il avait alors faite au monastere ; lors de cette ultime confirmation, il est accompagne de personnes que le comte designe en sa charte de la manure suivante : « Idemque corroborantibus his qui mecum venerant » : en quoi il est visible que le comte veut dire par 1A que toutes les personnes designees k la suite, qui ont assist^ aux gestes que lui-meme a accomplis, s’y sont associ6es fictivement par lA-meme, sans que l’on puisse dire qu’elles aient chacune rdellement corrobord l’acte par une souscription ou un geste per¬ sonnel.
INTRODUCTION
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ment vers des formes de participation impliquant l’expression d'un accord7. II faut saisir ici 1’evolution en ces deux caracteres extremes : la souscription pure de tout temoignage explicite est, au debut du xi' siecle, tres frequente et, a la fin, tout a fait exceptionnelle; le temoignage pur de toute idee de souscription, rarissime au debut du siecle, devient tres frequent, vers son terme. En quoi, sur le plan purement diplomatique, l’on passe d’un systeme qui applique a l’acte ecrit lui-meme la participa¬ tion des personnes mentionnees, reputees y avoir mis leur marque, ou y avoir au moins applique leur volonte par un geste qui la manifestat, a un systeme qui rattache cette participation a la passation de l’acte juridique, que les personnes en cause ont vue et entendue, sans qu’on trouve de leur part aucune manifestation de volonte attachee a l’ecrit. On le voit : 1’acte ecrit recueille au premier cas la manifestation de volonte des souscripteurs, tandis qu’au second, il est revetu par celui qui le redige de l’indication des personnes presentes sans que celles-ci soient reputees avoir participe a cette indication. L’evolution reflete un certain declin diplomatique et recele une evo¬ lution possible d’ordre juridique. II y a declin diplomatique puisque l’acte ecrit, qui etait revetu hier d’une marque de volonte emanee des souscrip¬ teurs et qui tendait ainsi a traduire et prouver par lui-meme cette volonte, n’est plus desormais revetu que d’une indication qui, pour etre emanee du redacteur et non des personnes concemees, ne prouve ou ne sym¬ bolise rien en ce qui concerne ces dernieres. II y a la l’incitation a une certaine evolution juridique, puisque le premier systeme suppose une manifestation de volonte des souscripteurs appliquee a l’acte, alors que le second suppose seulement la presence de temoins sans impliquer de la part de ceux-ci aucun engagement necessaire. Essayons d’approfondir l’analyse successivement sur ces deux plans, et d’apercevoir la portee reelle d’une evolution qui, par elle-meme, montre comment on a cherche a reagir contre une crise diplomatique et juri¬ dique indeniable de l’acte ecrit8 : a preuve, la simple comparaison du
7. Pour la peri ode, sur 76 actes souscrits ou garnis de temoins (10 n’ont aucune sous¬ cription), on en compte 34 qui ne component que des tdmoins « non souscripteurs », et 23 ou 1’on trouve a la fois des temoins de ce genre et des souscripteurs. Voici les expressions visees au texte : « testes » (cf. par exemple Catal. d’actes, n" C 444 (1109), notice originale, British Museum, Addit. Chart. n° 21198, fol. 147, Bib. de l’£c. des Ch. (1875), p. 421), « praesentibus » (Catal. d'actes, n° C 372 (1092), Cartul. noir de Saint-Maurice, n° 56), » viderunt » (Catal. d’actes, n° C 404 (1093-1098), Arch, de M.-et-L., H 1281, n° 4 h), « interfuerunt » (Catal. d’actes, n" C 368 (1092), redaction originale, Arch, de M.-et-L., H 1840, n° 13). Cette dernifere formule est employee le plus souvent pour designer les participants a un plaid : elle implique en principe quelque chose de plus qu’une assistance passive. De meme, a for¬ tiori, en est-il de telle concordia conclue sous l’dgide du comte, dont ce dernier et quelques grands de son entourage sont a la fois les temoins et les collaudatores, tandis que d’autres, plus humbles, n’en sont que les tdmoins (cf. Catal. d’actes, n° 322, Chartes de... Saint-Julien de Tours, n° 35 (1080) : « testificantibus et collaudantibus » (cinq noms)... « Ex familia quoque sancti Juliani testibus existentibus » (suivent de nombreux noms). Ces formules, par conse¬ quent, sont tres souples. 8. Le plus rdcent manuel franqais de diplomatique (A. de Bouard, Manuel de diploma¬ tique frangaise et pontificate, L’acte privi, 1948, pp. 107-125), donne un aper?u assez large de
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CATALOGUE D’ACTES
nombre d’actes ou toute souscription ou inscription de temoins manque : dans la premiere periode, cette lacune se rencontre dans 40 °/o des actes9, tandis qu’a la fin du siecle, entre 1080 et 1109, elle devient presque quatre fois plus rare 10. Tentons d'abord un bref schema des formes et de la portee juridique de ce qui, en nos actes, s'apparente a la souscription, c’est-a-dire une manifestation de volonte appliquee a 1’ecrit. Puis viendra l'examen du temoignage. La souscription, tout au long du siecle, se realise par deux moyens : la croix, qui peut etre autographe, les seings, qui sont fictifs. II s’y apparente un troisieme mode, celui du scellement, qui apparait, semble-t-il, en 1085, chez notre comte. Le trace d’une croix est ici un mode de souscription utilise de fa$on assez limitee. Sans que cet usage soit reserve a la dignite comtale, le fait est que c’est surtout le comte qui souscrit de la sorte, et qui le plus souvent souscrit seul ainsi, ou de pair avec quelqu’autre comte, voire avec ses propres enfants ou son epousen, parfois enfin de pair avec l'eveque12. II est rare que de simples chevaliers ou chatelains souscrivent avec lui de cette maniere, sauf en l’usage de deux monasteres 13, et plus rare encore
ce d6clin, appr&ie notamment d’apr&s les souscriptions. On peut regretter cependant que l’analyse de la fonction juridique de l’ecrit (et de la souscription) y soit conduite sans toujours chercher k saisir 1’aspect specifique de cette fonction a l’epoque, et en se ref£rant trop dtroitement it des canons diplomatiques (specialement quant au role probatoire de l’ecrit) purement rationnels. La generalisation des temoins au bas des actes prives a 6t6 notee par Giry (Manuel de diplomatique (1925), p. 600 et n. 4), mais sans qu’il en soit tir6 une conclusion juridique. Bresslau n’a 6tudie le phenomene que dans le cadre, assez different, de la diplomatique allemande ou italienne (Handbuch der Urkundenlehre (1915), t. I, pp. 638654, t. II, pp. 193-225). A notre connaissance, il n’y a pas pour la diplomatique m6dievale de la souscription et du temoignage dans les actes prives frangais d’etudes aussi approfondie que, par exemple, celle que H. Fichtenau a consacrde aux actes bavarois des vni'-xe siecles (Carta et noticia en Bavikre du VIIIs au Xs siecles, Le Moyen Age, Livre jubilaire (1963), pp. 105-120). 9. Jusqu’en 1040, on compte au Catalogue d’actes 30 actes non souscrits sur 78, soit 40 % (n»> C 12, C 16, C 18, C 19, C 23, C 27, C 28, C 29, (C) 30, C 36, C 41, C 44, C 46, C 50, C 52, C 53, C 56, C 58, C 59, C 60, C 61, C 63, C 65, C 68, C 71, C 72, C 73, C 74, C 75). 10. De 1080 it 1109, sur 86 actes, on n’en compte que 10 qui ne soient pas souscrits (n»* C 346, C 352, C 388, C 390, C 398, C 401, C 405, C 412, (C) 419, C 432). 11. 94 actes du Catalogue comportent au moins une croix it l’endroit des souscriptions : dans les deux tiers des cas (66) il s’agit de croix reservdes au comte, et eventuellement aussi k ses enfants, voire a quelque autre comte, ou au roi : le comte inscrit seul sa croix aux n°s C 3, C 7, C 8, C 17, C 26, C 39, C 55, C 84, C 85, C 89, C 92, C 96, C 105, C 118, C 122, C 142, C 143, C 159, C 175, C 181, C 192, C 214, C 226, C 227, C 229, C 235, C 241, C 242, C 245, C 247, C 249, C 260, C 279, C 282, C 285, C 297, C 312, C 313, C 356, C 364, C 366, C 370, C 371, C 386, C 423, C 438, C 439 (47 cas) ; ses enfants le font avec lui aux n°s C 62, C 264, C 393, C 397, C 398, C 424, C 434, ou bien, la comtesse aux nos C 110, C 221, ou bien, d’autres comtes, aux nos C 2, C 5, C 110, C 166, C 176, C 191, C 264, C 348, ou bien enfin, le roi aux nos C 263 et C 264. 12. Aux n°» C 21, C 91, C 119 (avec la comtesse), C 148, C 178, C 306. 13. Au monastere N.-D. de Noyers les disposants et leurs parents, voire leur seigneur, souscrivent fr6quemment d’une croix, de pair avec le comte (cf. Catal. d'actes, n°‘ C 128, C 300, C 301, C 309), et le meme phdnombne se retrouve en l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil (cf. nOJ C 267, C 340, C 341, C 383) ; il est beaucoup plus rare ailleurs : tant & SaintFlorent de Saumur (nos C 153 et C 361), qu’a Saint-Aubin d’Angers (n° C 238), et qu’k la Trinitd de Vendome (n° C 123). Il arrive souvent que, lors d’une donation confirmee par le
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que le comte etant la, eux seuls et non lui souscrivent d’une croix14. C’est done le mode de souscription qu’on emploie par predilection pour le comte. II est notable que dans les trois cas ou, a 1’instar de la pratique royale, le comte a souscrit seul ses actes, c’est une croix qu’il semble avoir apposee 15. II y a la visiblement un mode solennel; a voir les moines insister frequemment sur la saintete du symbole16, il faut se defaire de l’idee qu’il n’y ait la qu’un mode de souscription usite comme de nos jours par des illettres. Fait en principe de la main du souscripteur 17 — a moins que ce dernier ne se contente de poser sa plume dans les quatre quar¬ ters de la croix18 — c’est un signe de croix qu’on lui fait faire19. La signification du geste, a priori, devrait emporter pour celui qui l'accomplit un engagement, une sorte de prise a temoin du Christ qui apparenterait ce formalisme a celui du serment. Si une telle analogie a pu etre retenue pour les chartes d’une autre epoque et d’un tout autre lieu20, elle ne saurait valoir que de fagon tres floue pour les actes angevins du xi” siecle, puisque rien dans le formulaire ou ailleurs ne fait allusion a une interpretation de ce genre. La vertu de la croix apposee sur une charte semble differente, a en croire les quelques actes qui 1’explicitent : c’est, a 1’image du Christ qui meurt pour donner aux hommes la vie eternelle, une sorte de vie etemelle qui est donnee par la k 1’acte, la croix le devant defendre contre toute attaque21; pour les moines, les
comte, l’auteur de la donation ne souscrive pas d’une croix alors qu’au contraire le comte souscrit de la sorte : le phenomtine est particulierement frequent jusque vers 1068 : cf. les n°* C 3, C 5, C 26, C 55, C 84, C 166, C 175, C 181, C 192, C 214, C 221, C 245, C 247, C 249, C 264, C 282. On laisse ici de c6te les croix « anonymes » d’une identification douteuse n°» C 35, C 38, (C) 174, C 177, C 338. 14. Cf. les nos C 82 (la comtesse seule souscrit d’une croix), C 83 (de meme) ; C 57 a et C 57 b, C 90, C 116, C 308, C 359 (seuls souscrivent les auteurs des actes voire leur seigneur) ; C 389 (seul souscrit d’une croix le 16gat, auteur de la charte) ; C 22 et C 34 (le due d'Aquitaine souscrit seul d’une croix, sauf, au second cas, a etre imite en cela par l'6veque de Poitiers). 15. II s’agit de deux nominations d’abb6s de Saint-Aubin (Catal. nos C 17 — 996 & 1001 —, Cartul. de Saint-Aubin, n° 24, et C 39 (1027), Cartul. de Saint-Aubin, n" 26), et d’une remise de coutumes en faveur de la Toussaint d’Angers (Catal. n° C 92, — 1041 k 1046 —, Bib. nat., D. Houss. IV, n° 1224). Ce sont la les seuls actes souscrits de la sorte qui soient d’une authenticity certaine. 16. « Sancte crucis » (par exemple Catal. d'actes n°« C 5 (985), C 8 (989), etc...), « sacratissime crucis » (ibid., n° C 162), etc... 17. La formule « manu propria » est inlassablement r6pet6e. 18. Usage frequent dans le Midi (A. de Bouard, op. cit., p. 83), qu’on n’observe que tr£s rarement en Anjou : cf. le faux exemple d’une notice de Saint-Pierre de Bourgueil de la seconde moitiy du xi* sifecle, dans sa copie contemporaine (qui imite l’originality — cf. ci-dessus, chap. IV, n. 197 —), Bib. de Tours, ms. 1339, fol. 303. Le comte d’Anjou, k notre connaissance, ne souscrit jamais de la sorte. 19. La formule en usage k Marmoutier — « manu propria... sub signo sancte crucis firmavi » (par ex. dans 1’acte n° C 576 (1031-1037)) — place nettement la firmatio « sous » le signe de la croix. En quoi le caractere maladroit de la croix, indice de son caractyre autographe, fait comprendre que la firmatio ryalisye par celui qui trace la croix se place sous l’egide de Dieu, sous 1’ygide de cette croix. 20. H. Fichtenau (Carta et noticia, loc. precity p. 113 et s.) 1’a montry pour les actes bavarois des vui'-X' sifecles d’une maniere convaincante. 21. Cf. la tres belle formule d’une charte delivrye par Geoffroy Martel pour Marmoutier en 1056 (cf. Catal. d'actes, n° C 162, Cartul. vend, de Marmoutier, n° 117) : « cartam istam...
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clercs, et vraisemblablement les laiques eux-memes, c’est simplement un moyen de placer l’acte sous l’egide de Dieu22, en esperant par la meme qu'Il le defendra. Le procede reflete une foi un peu na'ive, et n’entraine, que l’on sache, aucune sanction particuliere. De l’apposition de la croix, il faut rapprocher le procede plus courant du seing « fictif », qui symbolise la manifestation de volonte des souscripteurs en faveur de l’ecrit, sans correspondre a une souscription reellement apposee par chacun d’euxB. On aurait tort de ne voir la qu'une pure fiction. Nombreux sont les actes qui explicitent ici plus ou moins le rituel, les plus diserts expliquant clairement que la souscription manu propria correspond au simple fait, pour chaque souscripteur, de toucher de ses mains la charte24. Sur le plan du symbolisme c’est ce contact manu propria entre le souscripteur et l’acte qui traduit la volonte du premier de concourir a l’application du second, tout comme, dans le serment sur les reliques, la main, en touchant le reliquaire, etablit entre la volonte de celui qui jure et Dieu — par l’intermediaire de ses saints — une communication qui scelle l’engagement pris devant lui25 : en quoi, malgre l’apparence, il n’y a guere de difference entre une croix apposee et un tel seing fictif, l'un et l'autre modes supposant ce contact essentiel, ce concours de la volonte du souscripteur au respect de l’acte. En tant que moyens de preuve, l’un et l’autre procedes sont d’ailleurs a peu pres aussi imparfaits, puisqu’ils ne peuvent servir a attester ce qu’ils signifient, c’est-a-dire a prouver la participation effective de tel ou sacratissime crucis in eadem effigiato vexillo quo adversus omnem possit esse tuta calumniam munivimus. » 22. L'expression prdcit6e « sub signo sancte crucis » (cf. ci-dessus, n. 19), parait compatible avec cette interpretation. 23. L’observation est classique : cf., par ex., A. de Bouard, Manuel precite, notamment p. 110 et n. 1. La formule annonqant ces souscriptions est tres souvent du type suivant (Catal. d'actes, n° C 3 (978), original Arch. d’l.-et-L. H 461, n° 23, de Grandmaison, Charles de Saint-Julien de Tours anterieures a Van mil, n° 26) : « Ut autem haec auctoritas firmior habeatur manu propria earn firmavimus manibusque fidelium nostrorum affirmari rogavimus. » 24. Cf. A. de Bouard, op. cit., p. 110, n. 1. Par exemple, une notice de Marmoutier du milieu du xr= sibcle atteste la corroboration tactile (Bib. nat. D. Houss. IIj, n° 310 bis) : « Hanc vero cartam quam de ipsorum dono fieri voluerunt manibus suis tangendo ob auctoramenti signum corroboraverunt »... Suivent les seings des deux auteurs de la donation. On peut citer aussi une charte delivree par Geoffroy le Barbu en faveur de l’abbaye SaintAubin (Catal. d’actes, n" C 261 — entre 1060 et 1067 —, Cartul. de Saint-Aubin, n° 164) : « Ego Gausfridus Junior... libenter auctorizo et propria manu signum faciendo confirmo hanc convenientiam... et meis hominibus libenter mecum hoc ipsum facientibus tractare manibus et confirmare facio ». 25. La fiction ne s’attache ici qu’a l’ecriture (puisqu’on figure un seing que le sous¬ cripteur ne trace pas), mais elle ne s’attache pas a l’ecrit (puisque c’est lui qu’on touche pour corroborer l’acte). Le formalisme tend ainsi k symboliser, de faqon tres vivante pour l’dpoque, 1'engagement juridique. Il y a 1& un moyen de valoriser cet engagement en le faisant se manifester par l’ecrit, sans rien ajouter k ce dernier. On peut s’etonner qu’une telle Evolution de la souscription soit analysee par A. de Bouard (op. cit., p. 94 et n. 5) — a propos des actes du Centre de la France il est vrai — comme une obliteration de la fonction dispositive de l’ecrit « absorbee, dirait-on, par celle de son role probatoire », puisqu’aussi bien ce formalisme, loin de renforcer l’ecrit en tant que preuve, par des mentions eventuellement autographes que leurs auteurs ne puissent pas recuser, lui assigne pour role de solemniser, symboliser et, finalement, traduire sur le moment l’engagement juridique lui-
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tel26; sur ce plan, l’apparition du scellement, vers la fin du siecle, realise theoriquement un progres tout a fait decisif27. L’usage semble avoir ete lance dans l'Ouest par l’episcopat28; en Anjou, au milieu du xic siecle, on n’y recourait que pour la conservation des reliques 29. II faut attendre l’an 1076 pour voir le premier sceau de l’eveque d’Angers 30, et, semble-t-il, 1085 pour qu’apparaisse a coup sur celui du comte d’Anjou31. Ce der-
meme de la maniere la plus expressive qu'on convolve a l’epoque, ce simple contact de la main qui ne laisse pas de trace : en quoi il semble qu’on assigne a l’ecrit une fonction dispositive (qui n’exclut pas le recours a d'autres formes aussi symboliques), en ayant fort peu le souci de renforcer sa fonction probatoire. 26. A notre connaissance, la croix, pour autographe qu’elle puisse etre, n'est jamais ulterieurement opposee & son auteur, du moins dans les actes et proces du xie siecle d'Anjou et Touraine : l’autographie n’a de consequence qu’en ce qu’elle implique un geste personnel du disposant, propre a manifester sur le moment sa volonte ; elle n’en a pas reellement pour l’avenir, puisqu’elle s’applique d’une maniere qui ne denonce pas son auteur comme le ferait une signature ou un paraphe. 27. C’est evidemment en soi une garantie d’authenticite appliquee a l'ecrit : cf. A. Giry, Manuel pr6cit6, p. 649. Mais cette constatation de pure logique ne permet pas a elle seule d’alfirmer que ces sceaux « servirent des l’origine a garantir l’authenticite » des actes Merits (ibid.). On notera seulement ici qu’k leur apparition en Anjou, on n’a pas nettement diff6rencie ces sceaux de la souscription et du temoignage : cf. ci-dessous. 28. L’eveque de Poitiers, vers 1050, semble deja user d’un sceau (cf. au Catal. d’actes, la note sous le n" C 219, paragraphe 2). 29. Cf. la notice originale des Arch, de M.-et-L. 45 H 1, n° 2 (copiee au xixe siecle, Bib. nat., n. a. fr. 5021, fol. 151 r°-152 v°) : « ... oratorium... episcopus... dedicavit... etiam reliquias brachii... martyris Vincentii in altario... reverenter collocans sigillo bullavit »... II y a la un usage dont on trouve encore aujourd’hui la survivance dans l'Eglise : c’est « l’authentique » qui identifie les reliques (nous devons cette remarque a M. Beguin, ancien conservateur des Archives departementales, a Tours). 30. Cf. la notice d'un proces tranche sous l’egide de l'archeveque de Tours au printemps de 1076, dont la tres belle redaction originale est conservee aux Archives departementales d’l.-et-L. (H 306, n° 2e; acte publie au Cartul. manceau de Marmoutier, t. II, p. 73 et s.) : le document a requ trois sceaux plaques : celui de l’archeveque, celui de 1’eveque d’Angers Euskbe, et celui de l’eveque de Rennes Silvestre. Avant 1076, on trouve bien, une charte scellee de l’6veque Eusebe, mais e'est un faux : cf. Catal. d'actes, n° 25^>. 31. Cf. la charte delivree par le comte pour Marmoutier, Catal. d'actes n° (C) 347 b (14 mars 1085), copiee au xvne siecle, Bib. nat., ms. lat. 12878, fol. 311. A cette date, Foulques le Rechin, malade, depeche au chapitre de Marmoutier son chapelain Robert avec le sceau, pour qu’il procede en son nom a la donation. Avant cette date, on observe trois cas d’actes comtaux see lies. A deux reprises il s’agit de sceaux pendants sur lacs qui paraissent correspondre a un scellement accompli a posteriori, k partir du xii' siecle, et probablement fictif : cf. Catal. d'actes, nos C 2 (977) avec la note, et C 110 (1047) avec le paragraphe 4 de la note. Au troisieme cas (ibid., n° C 219 — 1060 —), l’annonce d’un scellement par le comte d’Anjou parait d'une authenticity douteuse, d’autant que nous ne connaissons la charte en cause (du fonds de Saint-Philibert de Tournus), que par la publication qu’en fit Chifflet (Hist, de Tournus, Preuves, p. 319). La charte, emanee de l'eveque de Poitiers Isembert, a fort bien pu comporter de la part de ce dernier une annonce de scellement, et etre scell6e par lui, puisque cela parait conforme a l’usage adopte dfes le milieu du xie siecle par ce prelat (cf. Catal. d'actes, paragraphe 2 de la note sous le n° C 219). Mais on voit mal que Geoffroy Martel en ait pu faire ici autant, puisqu’avant 1085 aucun acte comtal scelle n'est atteste, k moins qu’on ne fasse entrer en ligne de compte toute une serie de faux (cf. Catal. d’actes nos , , , , 15^> (faux relevant du fonds de Saint-Philibert de Tournus), , et < 24^>. Le plus probable parait done etre que l’on ait a posteriori ajoute sur la charte une annonce de scellement au nom du comte d’Anjou, qui fasse pendant a celle de l’eveque. Il y a Ik neanmoins un doute qui oblige a ne presenter que comme tres probable (non comme absolument certaine) l’absence de tout scellement par le comte d’Anjou avant 1085.
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nier scelle quelquefois ses actes dans la decennie suivante, puis, apres un temps, a recours de nouveau a cet usage au debut du xir siecle, a un moment ou les chatelains d’Anjou commencent eux-memes a faire sceller les leurs32. II reste a tenter d’analyser la function juridique de ces trois types de souscription — et l'on assimile ici le scellement a une souscription que parce que les redacteurs d’actes angevins l’on fait eux-memes quand ce precede nouveau est apparu33. A prendre les formules de la fin du xe siecle et du debut du Xle siecle, on n’y trouve le plus souvent que des indications plus instinctives que juridiques : la souscription vise a confir-
32. La chronologie des actes comtaux scelles le montre : cf. Catal. d’actes, nos (C) 347 b (1085), C 363 (1090), C 377 (1083-93), C 423 (1103), C 425 (1104), C 434 (1105-1106), C 435 (1106) : soit deux periodes, ce qui paralt bizarre. On ne lance ici qu'une hypothese : que ce soit la presence, aupres du comte, de Bertrade de Montfort qui ait accoutume Foulques le Rechin A cet usage A partir des annees 1085, puis son depart en 1092 qui l’y ait fait temporairement renoncer, enfin le retour sporadique de la « reine » en Anjou aux demieres anndes de la vie du Rechin, qui ait redonne au comte l’idee d'y recourir plus assidument, comme pour imiter la pratique royale. Le premier acte scelle par un chatelain angevin apparait en 1105 : c’est une charte de Bellay, seigneur de Montreuil-Bellay, dont la famille, d’ailleurs, a ete honoree de la faveur royale, 1'oncle de Bellay, Renaud, ayant acctide A l’archeveche de Reims en 1084 (cf. note sous le n° C 344 du Catal. d’actes) : 1’influence royale pourrait ici encore avoir joue. 33. Lors des premiers scellements pratiques en Anjou ou Touraine, les redacteurs d'actes laissent entendre ce pourquoi l’on procede au scellement. Dans la premiere charte qu'ait scellee le comte (Catal. d'actes, n° (C) 347 b — 14 mars 1085 — Bib. nat., ms. lat. 12878, fol. 311), il semble que ce dernier, etant malade, ait voulu pouvoir grace A son sceau donner A son chapelain Robert le moyen de le remplacer d’une faqon plus solennelle pour la souscrip¬ tion de la carta qui devait avoir lieu au chapitre de Marmoutier : le comte, apres avoir fait 6tat de la confirmation (orale) de sa donation qu’il avait accordAe devant divers temoins, rapporte en dAsignant le dernier d’entre eux, le chapelain Robert, la seconde phase de la procedure : « Robertas capellamis meus per quern misi et sigillum quo carta signaretur et donum quod pridie idus martii datum est fratribus in capitulo congregatis presentibus nostris qui cum ipso Rotberto sicut praeceperam testes donationis nostre et corroboratores venerant. » Le passage « sigillum quo carta signaretur » assigne au scellement accompli au nom du comte la vertu qu’aurait eue une souscription apposAe de sa main, celle de signare la carta (cf. par exemple. Facte n° C 169 (1031-1959), notice oil l’on relate une donation pour laquelle le comte a dAlivre une charte, et qui decrit, la souscription de cette derniere de la faqon suivante (Cartul. vend, de Marmoutier, n° 115) : « Comes... Gaufredus.. cartam hanc quae de hac re scripta est coram curiae suae frequentia firmavit et manus propriae caractere signando roboravit. » En quoi, dans l’entourage comtal, on ne voit guere dans le sceau qu'un moyen (solennel) de souscrire. Le premier scellement qui ait AtA accompli au nom de l’cveque d'Angers — en tout cas le premier qu’on connaisse — assigne au sceau une fonction voisine, celle de donner plus de force au temoignage prete par l’Aveque (cf. Arch. d’I.-et-L., H 306, n° 2, Cartul. manceau de Marmoutier, t. II, pp. 73 et s. — printemps 1076 —). Le sceau est ici entoure d’une lAgende prolixe qui cherche A expliciter la signification du scellement : « ego Eusebius... episcopus audisse me apud Turonos episcopo Cinomannensi cum suis qui aderant clericis pariter audientibus et nihil contradicentibus archiepiscopi Rodulfi relatu quae ante fiterant gesta sicut supra sunt digesta. Quae autem ibi in nostra presentia... tunc acta supra sunt scripta et audisse et vidisse propria testificatione et sigilli hie impressione confirmo » : voilA qui est faire du scellement le moyen de renforcer le temoignage que l'on prete, et qui sera Aventuellement administre ulterieurement grace au sceau : en quoi ce dernier est revetu d’une fonction juridique qui tend bien A garantir 1’authenticitA de l’acte, mais comme le ferait un temoi¬ gnage A 1’epoque : en s’attachant A la vAracite du fond. LA encore, ce qui nous parait le propre du scellement, une marque formellement authentique, reste au moins A 1'arriere plan.
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mer l’acte, a l'autoriser, l’approuver, le corroborer, lui donner perennite34 : il reste a preciser par quels moyens juridiques elle peut aboutir a raccomplissement de ces fonctions35. Encore faut-il tout d’abord constater que le systeme de la souscription multiple, tel qu’il est communement pratique dans les actes prives — a la difference des diplomes royaux carolingiens — depasse a l'evidence le cercle des personnes qui sont directement impliquees par l'objet meme des actes, c’est-a-dire le ou les auteurs, leurs parents, et leurs eventuels « fidejussores »36, toutes per¬ sonnes dont la souscription ne peut viser qu’a concretise!-, fixer, solemniser ou, enfin, sanctionner 1'engagement d’appliquer l’acte, chacune pour sa part. Meme si Ton y ajoute 1’autorisation que d’eventuels seigneurs eminents peuvent donner de la sorte, la plupart des souscriptions restent inexpliquees : le systeme ne fait intervenir tant de personnes que parce qu’il attend du plus grand nombre autre chose que cet engagement proprement dit, ou la permission de le prendre. La diplomatique reconnait traditionnellement a ces souscripteurs mul¬ tiples une fonction specifique, celle d’etre des temoins instrumentaires : aussi bien les designe-t-elle sous le vocable de « temoins »37. En corro¬ borant l'acte, chaque souscripteur s'engagerait a attester ulterieurement qu’il a assiste et participe a cette corroboration, et, par la meme, permettrait de faire reconnaitre 1'authenticite de l’acte. On peut trouver38, notamment dans l’ouest du royaume, de rares cas bien anterieurs a l’an mil ou la corroboration est incontestablement accomplie a cette fin : dans une instance39 ou est contestee 1’authenticite d’un acte £crit, on se refere au temoignage des « coloni » cites dans l’acte — ou par la partie
34. Cf., par exemple, dans une charte delivree pour Marmoutier en 985 (Catal. d'actes, n° C 5, Livre des serfs de Marmoutier, n° I) : « sed haec donatio nostris aliorumque bonorum hominum manibus roborata firma et stabilis omni tempore valeat permanere ». 35. La litterature juridique sur ce point est assez considerable. Outre la synthese courte et claire d’A. Giry (Manuel preciti, pp. 613-614), on peut consulter sur ce point tnaint ouvrage savant ou est analysee la signification juridique du « temoignage » instrumentaire » : specialement Bresslau (Handbuch der Urkundenlehre, op. cit., t. I, notamment pp. 638 et s.r t. II, pp. 200 et s.) et H. Brunner — C. F. von Schwerin (Deutsche Rechtsgeschichte, Zweiter Band, Zweite Auflage (1928), pp. 498 et s.) pour 1’epoque du haut Moyen Age. Pour la France medievale, cependant, il n’y a pas d'etude tres approfondie. 36. D6s le xi« sifecle, les fidejussores ou plages sont nettement distingu6s des simples souscripteurs ; les fidejussores repondent de tout manquement a l’obligation d'un certain ddbiteur, mais ils n’ont pas pour fonction, comme des souscripteurs, d’aider d'une manibre ou d’une autre h l’accomplissement de cette obligation : en quoi fidejussor s’oppose A auctor : Yauctor prouve l’acte qui fonde les droits d’une personne, le fidejussor subit, de pair avec l’obligd auquel il se rapporte, les consequences de l'inaccomplissement de telle obligation (cf. par ex., Cartul. de la Trinite de Venddme, n° 79, Catal. d’actes, n° (C) 193 (1031-1060)). Les souscripteurs et temoins participent normalement a la fonction d’auctor, non & celle de fidejussor. 37. Cf. Bresslau, op. cit., t. I, pp. 648 et s. 38. Cf. M. Thevenin, Textes relatifs aux Institutions privies et publiques aux epoques mirovingienne et carolingienne, n° 107 (Germer-Durand, Cartul. de N.-D. de Nimes, n° 1 — 22 avril 876), comme exemple meridional de la preuve de la veracite d’une notice, administree par le temoignage et le serment de ceux qui en avaient 6t6 les firmatores. 39. Cf. M. Thevenin, op. cit., n° 89 (d’apres la copie de la coll. D. Houss. I, n° 79 de la Bib. nat., faite elle-mSme d’apres le fol. 118 de la Pancarte noire de Saint-Martin de Tours), notice d'un proces da tee de 857.
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qui invoque l’acte — pour l’avoir corrobore ; le temoignage, qui porte sur la realite ou l’inexistence de la corroboration alleguee, emporte, sauf temoignage contraire, la reconnaissance de l’authenticite de l’acte ou de sa faussete. Ce temoignage instrumentaire classique ouvert aux non-libres parait etre tombe en desuetude, specialement en Anjou, pour la periode allant du x‘ siecle a l’an 1040 environ. Ici, la rarete des allusions a un quelconque temoignage40, et, plus encore, le fait que certaines formules de corrobora¬ tion excluent le temoignage — puisqu’elles font appel tout ensemble a la corroboration des presents et des absents41 — obligent a considerer comme artificielle pour 1’epoque la qualite de « temoins » que la diplo¬ matique attache traditionnellement a ces personnes. Divers indices permettent d’esquisser une fonction juridique differente qu’aurait, en ces actes, la corroboration par des souscripteurs multiples. Le plus interessant pourrait expliquer la raison pour laquelle un grand, tel le comte d’Anjou, fait habituellement corroborer ses actes, en notre periode, par ses fideles. II donne en effet a penser que le consilium d'un iidele manifesto lors de la donation que fait son seigneur trouve son prolongement dans la defense de cette donation que le fidele assume en sa propre justice, ulterieurement, si besoin est42. Des lors, la confirmation d’un acte emane
40. Cf. ci-dessus, n. 3 et s., avec le texte. 41. Telle la formule de corroboration qu’on trouve dans un acte tourangeau des environs de Tan mil (L. Lex, Eudes comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud son frere (995-1004), Catalogue d’actes, n° 7 : « ad signationem nostrarum quidem manuum atque praesentium et absentium sit corroborata subnixa more patrum ». L. Lex (ibid., p. 82) qualifie les souscripteurs ainsi introduits de « temoins ». Mais quel temoignage pourraient preter ceux qui ont souscrit sans avoir ete presents a la donation ? 42. Cf. Th£venin, op. cit., n° 129 (Chartes de Cluny, n° 656), 28 mars 944 : c’est la notice d’un procfes fait par les moines de Cluny k un vicomte de Lyon, vassal d’Hugues le Noir, qui disputait a l’abbaye un domaine qu’elle avait acquis en vertu d’un diplome du roi (Conrad ?) ; la plainte des moines est deferee au marquis Hugues en raison du fait que le diplome en cause avait ete ddlivre par son conseil (« per supradicti principis consilium a rege acquisierant »). Le marquis obtient du vicomte qu’il renonce a sa revendication « in presentia jam nominati marchionis et fidelium ejus quorum subter scribenda sunt nomina » ; le dispositif de la notice se termine par la formule : « Quod ut semper inconvulsum maneat et a nullo successorum Ademari (= le vicomte) repetatur nomine comitis hec noticia confirmata est et suorum fidelium qui rationem audierunt monachorum ». En quoi s’esquisse la signification de cette confirmation accomplie par les fideles du marquis Hugues (aussi « comte » : cf. M. Poupardin, Le Royaume de Bourgogne, pp. 206-211 ; a preuve, la souscription d’Hugues le Noir au bas de la notice : « S. Hugonis comitis et marchionis »), qu’on peut deduire du conseil prete au roi par le marquis lors de la delivrance du preceptum, et de sa consequence juridique : la vocation du marquis a d^fendre ulterieurement ce diplome, A poursuivre son exacte appli¬ cation, en usant si besoin est de ses prerogatives de justice. La deduction parait justifiee a fortiori : s’il y a une difference entre le conseil prete au roi par un marquis lors de la deli¬ vrance d’un diplome, et, dans notre exemple, la confirmation que les fideles, de pair avec leur seigneur le marquis, apportent k la notice, quelle est-elle, et qu’elle peut etre sa portee ? Le diplome royal, suivant l’usage de l’epoque, n’a pu etre souscrit qu’au nom de 1’autorite royale, et non par le marquis (cf. Bresslau, op. cit., t. II, pp. 193 et s., ou est analysde avec finesse la portae de ce conseil des princes) : c’est le signe que la participation du marquis a l’elaboration du diplome ne consiste qu’en un conseil qui laisse au roi le soin de decider, et par consequent de souscrire. La notice precitee, au contraire, temoigne d’une participation plus grande des fiddles du marquis a la decision edictee sous son egide : elle porte, outre la
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d'un comte par les fideles de ce comte sous la forme d’une souscription, engagerait ces fideles a « defendre » ulterieurement l’acte de leur seigneur, chacun selon la mesure de ses pouvoirs. On pourrait ainsi expliquer que tel acte du comte d’Anjou soit corrobore seulement, d’apres sa formule, par les fideles auxquels il revient de le faire, entendons par la ceux dont la position, les pouvoirs font qu’ils seront particulierement susceptibles de contribuer a son application43. Dans un ordre d'idees peu different, c’est la meme sorte de « defense » que le comte d'Anjou assume lui-meme a l’occasion, quand il a corrobore precedemment un acte : la preuve en est donnee par une charte a l’intitule de Geoffroy Grisegonelle que le comte delivre lors d’un litige mettant en cause une partie de la donation qu’avait anterieurement faite la comtesse Adele : le comte, se posant en assertor et roborator de cette donation anterieure44, use de son autorite pour prescrire en quelque sorte aux parties (l’abbaye qui avait re?u le bien de la comtesse, et le plaignant qui le revendiquait comme partie integrante de son benefice) d'en venir a une concordia : celle-ci respecte finalement la donation qu'avait corroboree le comte, le plaignant et son seigneur accordant leur assentiment a cette donation45.
souscription du marquis, celles de ses fiddles : en quoi, ceux-ci ne t6moignent pas seulement de leur presence a l'instance, mais manifestent la confirmation qu’6 l'instar de leur seigneur, ils sont reputes avoir donnee. Des lors, on ne voit pas comment un marquis, de par le conseil pretd k son roi lors de l'ediction d’un diplome, aurait pour devoir vassalique d’en poursuivre l’application quand bien meme il ne l’a pas souscrit, si, en meme temps, les fideles d’un tel marquis, qui en souscrivent et confirment les actes de pair avec lui, n’6taient astreints a un devoir vassalique similaire au moins aussi riche de contenu : celui de defendre l’acte qu’ils ont souscrit avec leur seigneur. 43. Cf. Catal. d'actes, n° C 91 (1046), original, Bib. d’Angers, ms. 838, n° 1 : charte a l'intitule de l'eveque d’Angers Hubert, souscrite par le comte ; I’introduction des souscriptions est libellee de la maniere suivante : « Unde et hanc rememorationis notitiam (sic) et scribi precepi et manu propria subfirmavi et fideles meos quorum intererat firmare rogavi... » 44. Cf. Catal. d'actes, n° C 2 (977) avec la note, original, Arch, de M.-et-L., H 100, fol. 73, Cartul. de Saint-Aubin, n° 3. Comme on le montre en la note precitee, le document consiste en la copie d'une donation de la comtesse, suivie d’une charte originale a l'intitul6 du comte qui relate la conclusion d’une concordia afferente a l’un des biens donnes, realisee sous l’impulsion du comte. Au moment du proces, le comte seul et ses deux fils ont souscrit au bas de la copie de la donation, pour signifier qu’ils 1’avaient anterieurement confirmee : et le comte d’expliciter des 1’intituld de sa charte le fondement juridique de son intervention « Ego Gauzfredus assertor et roborator hujus donationis »... Le fondement, c’est cette sous¬ cription que le comte vient de renouveler. 45. Ibid. : « Ego Gauzfredus... notum esse volo quia in nostra confirmatione et fidelium nostrorum catumnia ex supradicta ecclesia... orta est a quodam Raynardo qui ad suum beneficium pertinere testatus est. Unde statuimus ut abbas... sancti Albini... ex suo libras IV argenti daret ei... de ecclesia ut Raynardus cum consensu senioris sui Odonis comitis prefatum donationem adsentiret. » Le texte mdrite au moins deux remarques. La premiere concerne l’expression tres curieuse « in nostra confirmatione et fidelium nostrorum calumnia ex supra¬ dicta ecclesia orta est » : c’est bien exprimer le fait que la donation anterieure de la com¬ tesse, d£s lors qu’elle a ete confirmee par le comte et ses fiddles, reste ulterieurement placee en leur main pour etre defendue par eux : on notera que, comme dans la charte de Cluny precitee, la confirmation du comte est evoquee de pair avec celle de ses fid&les. La seconde remarque tient aux caractferes juridiques de l’instance. Tout en permettant au comte de manifester son autorite, en prescrivant aux parties ce qu’elles ont a faire, elle aboutit a une concordia, a un arrangement oil l’une et l’autre parties renoncent k une part de leur droit. Ce type d’accord souple correspond a une tendance de l’epoque aussi large qu’int6ressante.
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La souscription multiple, selon cette perspective, appelle les fideles de tel seigneur a corroborer l’acte de ce dernier afin que chacun d'eux, par la suite, puisse eventuellement user de ses pouvoirs pour le faire appliquer et respecter. Des lors, il va de soi qu’un tel systeme de souscrip¬ tion revele une certaine sorte d’entourage du comte : non pas, necessairement, les personnes qui seraient physiquement autour du comte au moment ou il edicte un acte, voire au moment ou il le souscrit; mais plutot ceux des fideles du comte que ce dernier considere comme les plus susceptibles de pouvoir contribuer a l'application de l'acte : en quoi, grosso modo, apparaissent avant tout les plus importants, qui, sans etre necessairement rassembles autour de lui, peuvent se voir transmettre la charte comtale pour avoir a la corroborer meme apres que le comte l'ait 6tablie et souscrite46. Si telle semble etre la portee de la souscription multiple pratiquee dans les actes comtaux du debut du xr siecle, la reinsertion progressive de l’idee de temoignage va, au long du siecle, peu a peu amodier, et la fonction juridique qu'accomplissent les personnes mentionnees a la fin des actes, et la maniere selon laquelle les redacteurs d’actes, en conse¬ quence, choisiront les temoins au sein de l’entourage comtal. L’evolution, a certains egards, se marque peu apres 1040 par la reappa¬ rition du mot testis dans des conditions qui apparemment, si elles supposent la presence des souscripteurs lors de l’ediction de l’acte, ne changent apparemment rien a la fonction juridique du souscripteur : telle cette charte qu'un gardien du chateau de Vihiers delivre avec l’autorisation du comte47, en laquelle l'auteur lui-meme s’intitule « temoin », et donne la charte k toucher et corroborer a ses fils et aux autres temoins idoines :
La concordia angevine, a ete etudiee par L. Halphen (Les Institutions judiciaires en France, rigion angevine, Revue Hist. 1901, pp. 279-307), mais la tendance est partout la meme en France. Moins peut-etre qu’une defaillance des autorites judiciaires, il y a Id une predilection pour l’arrangement charitable, une certaine repulsion pour la solution des litiges en droit strict : cf. sur ce point, Y. Bongert, Recherches sur les cours la'iques du X* au XIII’ si&cles (1948), p. 103 et s. 46. La plupart des formules utilisees avant 1040 pour introduire les souscripteurs, en n’impliquant pas 1’idee de leur presence, laisse ouverte l'hypothese : par exemple : « manibusque fidelium nostrorum affirmari rogavimus » (Catal. d'actes, n° C 3 (978), Arch. d’l.-et-L., H 961, n° 23, de Grandmaison, Chartes de Saint-Julien de Tours ant. a Fan mil, n° 26); ou bien : « manibus... Gosfredi comitis et fratrum nostrorum clericorum ac nobilium laicorum firmanda tradimus » (Cartul. de Saint-Aubin, n° 20 (972), charte de l’bveque d’Angers souscrite par le comte Geoffroy (Grisegonelle). En tout cas, telle charte a l’intituie commun du comte d’Anjou et du comte de Vendome comporte deux dates, afterentes a deux lieux distincts, et fait supposer par lA-meme, semble-t-il, que l'acte ait circuie entre Fun et l’autre (Catal. d'actes, n° C 5, Livre des serfs de Marmoutier, n° 1), en quoi le fait est reveie ici par une mention expresse vraisemblablement parce que ce sont les deux auteurs de la charte, et non de simples souscripteurs, qui n’ont pas souscrit en meme temps (la date du lcr aout (985) au chateau du Nouatre correspond tres probablement A l’intervention du comte Bouchard, et celle du 20 aout A Angers, A l’intervention du comte Geoffroy : cf. la note sous ce numdro au Catal. d'actes). 47. Catal. d’actes, n° C 153, Livre noir de Saint-Florent, Bib. nat. n. a. lat. 1930, fol. 81 v°82 r° (1040-1055) : « Ego quoque fautor et testis assistens hanc (kartulam) manu tango et ore confirmo tangendamque et corroborandam tarn filiis meis quam aliis idoneis testibus trado. »
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c’est toujours la meme « defense >» de 1'acte, au sens large, qu’il s’agit d’obtenir de ces temoins. Par contre, au meme moment, on aper?oit parfois un changement plus profond qui depasse d’un coup un simple retour a ce temoignage instrumentaire dont il a ete fait etat pour l’epoque carolingienne : a preuve, cette charte des archives du Ronceray emanee de la comtesse Hidegarde48 (probablement apres la mort de son epoux, le comte Foulques Nerra, intervenue en 1040)49, qui stipule l'achat par la comtesse d'une serve qu’elle destine pour apres sa mort a l’abbaye du Ronceray, et en laquelle il est dit pour finir que « sont temoins du fait, qui jureront et combattront si necessaire »50 des personnes dont la liste figure a la suite au nominatif. Il est visible que le redacteur de l’acte attend de ces temoins qu’ils pretent ulterieurement leur temoignage s’il est besoin non pas pour prouver l’authenticite de la charte — car, a l'inverse des temoins instrumentaires d’antan, ils n'ont pas corrobore d’ecrit —, mais bien pour attester le fait meme, detachable de tout ecrit, qu’ont ete passes ces actes juridiques que constituent l’achat de la serve par la comtesse et sa donation a cause de mort au benefice du Ronceray : ce temoignage est ici aperqu selon les modalites extremes auxquelles il aboutit pour lors, quand il est conteste : le serment, puis — au cas ou le temoin adverse jure aussi — le duel judiciaire51. Ces deux exemples a peu pres contemporains des annees 1040 annoncent la double fonction que le temoignage, en se generalisant dans les actes, va se voir concurremment assigner.
48. Cartul. du Ronceray, n° 32. 49. La charte de la comtesse ne comporte aucune autorisation de son dpoux, Foulques Nerra, ni meme sa souscription : c’est l’indice probable que la comtesse est dcja veuve : en ce cas, l’acte, date d'un 8 decembre, se placerait entre 1040 (Foulques est mort le 21 juin) et 1045 (la comtesse est morte le ler avril 1046). 50. Ibid. : « quo de facto sunt testes si necesse fuerit jurantes et dimicantes Rannulfus de Paludello »... suivent six autres noms. 51. La procedure en cause parait avoir ete dtendue par Louis le Pieux a tous les cas ou les parties preseiileraient des tdmoignages contradictoires : cf. F. L. Ganshof, Les riformes judiciaires de Louis le Pieux, Comptes rendus de I’Acad. des Inscript. et B.-L. (1965), pp. 419427, notamment p. 421 : l’auteur met en exergue l’importance du capitulaire pris en 816 a cet dgard (Boretius, Capitularia regum Francorum, nos 134 et 135), et etendu en 818-819 de manifere a modifier sur ce point les lois nationales (voir Ibid., le capitulaire, n° 139, c. 10). Ceci montre 1’dchec des tentatives d’Agobard, eveque de Lyon pour faire disparaitre la disposition similaire que comportait traditionnellement la loi Gombette (Mon. Germ. Hist., Epistolae Karolini Aevi, t. 3, pp. 158-164) : Louis le Pieux a pris 1 attitude contraire a celle que l’dveque lui recommandait en sa lettre ■ au lieu de supprimer le duel judiciaire de la loi Gombette, il en a Etendu l'usage a quiconque dans 1 Empire. Le duel judiciaire a domic lieu, pour l’epoque du haut Moyen Age a de nombreux travaux : outre l’ouvrage fondamental (H. Nottarp : Gottesurteil, Bamberg 1949 ), il faut signaler au moins certaines syntheses recentes en langue fran?aise : F. L. Ganshof : La preuve dans le droit franc, Rec. de la Soc. J. Bodin, XVII, la preuve, 2“ partie, pp. 71-98, notam¬ ment pp. 80 et s. ; J. Gaudemet : Les ordalies au Moyen Age, Doctrine, legislation et pra¬ tique canoniques, ibid., pp. 99-135 ; pour les siecles post-carolingiens : Y. Bongert, Recherches sur les cours laiques, op. cit., pp. 229 et s. ; M. Boulet-Sautel, Apergus sur le systitme des preuves dans la France coutumiire du Moyen Age, Rec. de la Soc. J. Bodin, XVII, La preuve 2), mais elle donne alors une lettre de style k peu pres constant. Sur notre document, au contraire, Failure de la lettre, et, le cas ychkant, celle de son appendice varient k chaque fois. Tout ceci releve d’une ecriture qu’on dirait compliquye par un artifice volontaire, et remontant vraisemblablement a une epoque proche du xir siecle. Il est remarquable d’ailleurs qu’aux dernieres lignes du document, le scribe ait relachy son effort : la comparaison de lignes prises au corps du dispositif, et des lignes afferentes aux souscriptions trahit cette defaillance (cf. pi. XIII et XIII bis). Cependant, on y trouve aussi des archalsmes de meilleur aloi pour le debut du xie sikcle, tel, pour la lettre c, un embryon de hampe qui rappelle assez bien la boucle oblongue qui, sur la meme lettre, peut etre observye dans Facte des archives de Saint-Aubin auquel on a dkjk fait ryfdrence (996-1001, cf. la photographie de la planche XII), tel encore, pour la lettre a, un caractkre qui ressemble fort k un u, comme on l’observe sur une charte confirmye par Geoffroy Grisegonelle en 977 pour la meme abbaye (cf. la photographie de Facte entier au Cartul. de Saint-Aubin, k la fin du dernier tome). On peut hysiter des lors : mais l’outrance et l’instability de certaines fioritures incitent a faire preferer l’hypothese qu’il s’agisse d’un faux, dtabli peut-etre sur le modele d’un acte authentique ; ou, en tout cas, d’une copie figurant un original avec maladresse. 3) La critique du fond de Facte amene aussi a mettre en cause 1’authenticity du document. On voudrait ici conduire cette critique d’abord eu egard k l’objet gyndral de Facte, puis en fonction de la designation de quelques domaines ou la remise est consentie. a) Voyons d’abord le comte enumyrer, k Finstant qu’il y renonce, les coutumes qu’il possede : « he sunt consuetudines quas perdono : bannum, carruacum, corvatas, biduanum, et omnem vicariam cum omni consuetudine ». Dans les terres de Saint-Aubin en cause, le comte ne se rkserve que l’ost. Or, dans le cadre des possessions de l’abbaye et pour l’dpoque de la fin du xc sikcle et du debut du xie, cela semble en contradiction pour deux raisons avec le statut du monastere vis-k-vis des coutumes comtales, tel qu’il est attesty par d’autres sources. a) Il ressort d’abord d’une suite d’actes de nomination d’abby (cf. du temps de Geoffroy Grisegonelle, Cartul. de Saint-Aubin, n°s 21 et 22 ; du temps de Foulques Nerra, ibid., nos 24 et 26, respectivement n°s C 17 (996-1001) et C 39 (1027)), que le comte, en « ddiyguant » le nouvel abbk, confirme traditionnellement aux moines : « ut nulla in eorum terra dominetur vicaritia potestas nisi de homicidio vel furto vel incendio ». L’immunity en matikre de vicaria
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parait done etre tout a la fois generate, et limitde par la reserve des trois cas en vertu d'actes ant6rieurs (cf. les trois premiers citds) ou posterieur (cf. le quatrieme acte) A l'abbatiat d’Hubert. DAs lors, comment ne pas considerer comme tres suspecte la designation de la vicaria avec toute la coutume parmi les droits qu’aurait eus le comte et auxquels il renoncerait, puisqu’il semble tout A la fois impossible que le comte ait eu ici toute la vicaria, et assez invraisemblable qu’il en ait pu faire la remise complete dans les domaines abbatiaux ici visAs s’il ne l’accordait pas, traditionnellement, au monastAre meme ? Et ne peut-on pas, A cet dgard, se rAfArer A une confirmation donnAe par Geoffroy Grisegonelle la vingt-deuxieme annAe du regne de Lothaire, c’est-A-dire en 976 (Cartul. de Saint-Aubin, n° 34) : concessit- auctoritate sua perpetualiter permanere ut nullam dominationem hospitalitatis... habeatur ibi nec vicecomitis nec cujuslibet vicarii », ce qui est bien, pour une terre achetAe par l’abbe et qui entre dans le patrimoine abbatial, l’application d’une regie d’immunitA limitee ? L’argumentation parait ici tres forte ; un element vient 1’afEaiblir : dans la suite des actes de nomination d’abbe, l’acte par lequel Foulques (Nerra) delegue en 1001 le nouvel abbe Hubert (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 25, Catalogue d'actes, n° C 19) ne comporte pas la clause d’immunite en matiere de vicaria dont on a vu qu’elle figurait toujours par ailleurs dans les actes comtaux de nomination, tant antArieur que posterieur. Cette omission peut signifier que du temps de l’abbatiat d’Hubert, le comte avait prAtendu ressaisir les droits de vicaria. En ce cas, il aurait eu le loisir d’en disposer integralement, comme il le fait ici pour certains domaines : I’hypothese est A la rigueur plausible. Elle reste fort douteuse, car la reapparition en 1027, apres la mort de 1’abbA Hubert, de la clause classique d'imunite limitAe, sans aucune adjonction ni modification, suggere plutot qu’il s’agissait 1A d’une tradition en reality ininterrompue. (3) Nous savons par ailleurs qu’en 1056 le comte dut renoncer A exiger des moines de Saint-Aubin tout service de garde dans les chateaux « en marche » (cf. ci-dessus, p. j., t. I, p. 469, Catal. d’actes, n° C 159). Jusqu’A cette date, et depuis le temps de Foulques Nerra, les moines eux-memes etaient done astreints A cette coutume militaire. Or, au present acte, la seule coutume de cet ordre que le comte est prAtendu s’etre rAservAe est le service d'ost dd par les hommes de Saint-Aubin, habitants des domaines concernds par l’acte comtal ; il n’est rien dit des moines : comment le comte irait-il dispenser les hommes de 1’abbaye de la corvee militaire dite « bidannum », comme on le pretend ici, A un moment ou il commengait A exiger des moines un service de garde ? Ce n’est qu’au moment ou ceux-ci ont AtA liberes de ce genre de service qu’on peut s’attendre A voir le comte faire une remise d'un ordre similaire aux hommes de Saint-Aubin. La coutume militaire due jusqu’en 1056 par les moines de Saint-Aubin s’explique par la dependance toute particuliere de cette abbaye vis-A-vis du comte (cf. ci-dessus, chap. II, sect. I, p. 154 notamment), et n’est attestee qu’en ce monastAre. Sur ce point, Saint-Aubin est soumis A un rdgime moins liberal que les autres Atablissements monastiques. Au contraire, si l'on admettait avec le present acte que les hommes de Saint-Aubin aient pu, des 1027 au plus tard, etre exemptAs du bidannum sauf en ce qui conceme 1’ost comtal, cela ferait que le monastAre aurait AtA l’un des premiers A etre libArA des coutumes militaires, hormis l’ost, quant A ses gens. Cette dispense ne se rencontre sous Foulques Nerra qu’au bAnAfice de Saint-Nicolas d’Angers, probablement en 1022-1023 (cf. n° C 36) : elle est en ce cas vraisemblable, puisque ce monastere est alors soumis A 1’influence de Marmoutier, et que Foulques Nerra n’y peut done pas exiger sans limite une aide militaire contre un comte de Blois qui garde encore A l'Apoque autorite sur Marmoutier (cf. ci-dessus, pour Marmou¬ tier, chap. II, n° 183 et s., avec le texte, et, pour Saint-Nicolas, ibid., n. 200 et s., avec le texte). Dans les autres actes de 1’abbaye Saint-Aubin, une telle remise ne se rencontre qu’A partir du temps de Geoffroy le Barbu (done apres 1056), sur une Atendue de terre d’ailleurs infime (cf. n° C 260, Cartul. de Saint-Aubin, n° 179). Il faut conclure que la clause exemptant les hommes de Saint-Aubin du bidannum et les astreignant seulement au service d’ost est invraisemblable pour le temps de Foulques Nerra. b) Le comte renoncerait A toutes ses coutumes sur la moitiA du curtis Chirriacus. L. Halphen (Comti d'Anjou, p. 256, note sous l’acte n° 39) y a vu l’indice que le partage du dit domaine entre l'abbaye Saint-Aubin et le chapitre Saint-LAzin, tel qu’un autre acte du cartulaire le raconte et date (Cartul. de Saint-Aubin, n° 197,, acte n° C 45), Atait accompli A la date de la remise des droits, et que le present acte datait par consequent de 1014 au plus tot. L’observation parait incontestable si l’on se rAffere A Facte par lequel le comte d’Anjou Foulques (le Roux), abbA de Saint-Aubin et de Saint-LAzin, avait donne A ses deux abbayes
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« Chirriacus », en l’an 929 (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 177). Comment douter que suivant l’acte precite (Cartul. de Saint-Aubin, n° 197) le partage n'ait abouti, entre ces deux etablissements, a attribuer en 1014 la moitie de « Chirriacus » a chacun d’eux ? Et pourtant, force est de constater que la tradition du monastere, a partir au moins du milieu du xie siecle, n’interprete pas le partage avec cette apparente logique. La relation la plus detaillee de ce partage, ce n’est pas l’acte prdcite qui nous la donne, c’est une notice qui a ete inseree au cartulaire bien avant lui, au fol. 58 du ms., Cartul. de Saint-Aubin, n° 178 : la notice a ete inscrite au cartulaire par la premiere main, tandis que l’acte n° 197 du Cartul. de Saint-Aubin n’a dte copie au fol. 63 que par une main tres posterieure (cf. ci-dessus, Appendice I, tableau de la page 438 (t. I), a la hauteur des fol. 58-63), et la redaction de cette notice remonte aux annees 1056-1059 (cf. actes nos (C) 30 et C 179 avec les notes). Selon cette version, la plus detaillee, et la plus sure de par sa tradition jusqu’a nous, le partage porta sur une terre allant de Chamilcheriacus (Chemellier, cant, de Gennes) a Chirriacus (Saint-Remy-la-Varenne, a 8 kms au nord de Chemellier), et aboutit a attribuer tout le domaine de Chamilcheriacus au chapitre Saint-Lezin, et tout celui de Chirriacus a l’abbaye Saint-Aubin. La toponymie de Chirriacus et Chamilcheriacus, en faisant ressortir la racine commune, suggere qu'a l’origine un seul domaine regroupait les deux lieux, en sorte que lorsque nous lisons qu'en 929 le comte (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 177) fit don de « Chirriacus » a Saint-Aubin et Saint-Lezin, il faut comprendre sous ce nom l’ensemble des deux lieux dont, semble-t-il, la designation se differentia tout naturellement avec le partage, vers 1014. En ce sens, il est possible que cette designation differenciee ne se soit etablie que quelques decades apres le partage : quand nous voyons au present acte, en 1027 au plus tard (cf. ci-dessous), la terre de Saint-Aubin en ce lieu etre designee comme la moitie du domaine Chirriacus, et, dans la notice qui relate retrospectivement le partage, apres plus de quarante ans (Cartul. de Saint-Aubin, n° 178), cette fois, comme l’integralite du meme domaine, il n’y a pas la necessairement une contradiction troublante, bien au contraire, puisqu'il est naturel que la differentiation onomastique ne se soit pas encore imposee en la premiere periode, et qu’en revanche, des lors qu'elle etait admise vers 10561059, on l’ait fait retroagir a la date meme du partage, c’est-a-dire a 1014. Des lors, il n’y a rien de suspect, et meme il y aurait un indice d’authenticity dans cette maniere de designer les possessions de Saint-Aubin en ce lieu. Par contre, il est bien difficile de comprendre comment, si le present acte est authentique, Foulques le Rdchin a pu etre amene h accorder en 1087 une remise de coutumes pour tout le domaine « Chiriacus » qui soit a ce point limitee (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 182, acte n° C 356) : les moines considerent alors que le comte leur fait une liberalite en renongant a toutes les coutumes qu’il a en ce domaine, sauf, entre autres, la justice du sang (« de sanguine qui fundetur per arma moluta et de homine penitus occiso ») et la corvee militaire (« et de bidampno ») : or ces droits qu’alors Foulques le Rechin se reserve, sans apparemment la moindre protestation des moines, Foulques Nerra, au present acte, est pretendu y avoir renonce, pour « la moitie du domaine de Chirriacus », c'est-a-dire, a la fin du xie siecle, pour ce qu’on appelle « tout le domaine de Chirriacus ». On a bien du mal a imaginer que les moines, s’ils avaient vraiment possede en 1087 1’original du present acte, n’en aient pas tire parti pour obtenir de Foulques le Rechin une remise de droits au moins aussi large que celle qu'avait consentie son grand oncle Foulques Nerra, ou, en tout cas, qu’ils n’aient manifesto aucun ressentiment devant cette maniere qu'avait le comte de se ressaisir des coutumes concedees naguere par son prddecesseur. L’argument nous parait determinant. On remarque qu’il corrobore en bonne part, dans le cas particulier de Chirriacus, ce qu’on a dit plus haut, sur un plan plus general, quant a l’invraisemblance de la remise des 1027 de la vicaria des trois cas et du bidannum. c) Enfin, Foulques (Nerra) renoncerait aux memes coutumes, sauf la reserve de la moitie des trois cas (« sed de tribus consuetudinibus medietatem retineo : id est de homicidio, de rapto, de incendio) sur « Campiniacum curtem, videlicet sitam inter Sartam et Meduanam », soit Champigne, entre Sarthe et Mayenne. Or, a suivre de pres les termes d'une notice du cartu¬ laire qui raconte avec la plus grande precision par quelles voies 1’abbaye Saint-Aubin commenga d’acquerir des droits en ce lieu (Cartul. de Saint-Aubin, n° 85), il est patent que jusqu’a la bataille de Pontlevoy (1016), l'abbaye n’eut que le domaine eminent sur une moitie du « curtis », et qu'a cette date, ceux qui la tenaient d’elle etant morts, elle regut cette moitid en son domaine propre, au detriment d’ailleurs d'un heritier posthume, et cette moitid seulement. Au moins vingt ans apres, du temps de l'abbe Gauthier (1036-1054), on voit A la fois l’abbaye contrainte de retroceder la-dite moitie a cet heritier (Cartul. de Saint-Aubin,
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CATALOGUE D’ACTES
n° 104) non sans conserver les coutumes attenantes « achetees par I'abbe Hubert au comte Foulques », et parvenir a acheter une possession a ChampignA « libre de toute vicaria ou de toute autre coutume » (Cartul. de Saint-Aubin, n° 86), faisant partie, par consequent, de l’autre moitie du domaine, celle sur laquelle l’abbaye n’avait pas droit aux coutumes (la clause signifie en effet qu'il n’est du aucune coutume a raison de cette terre, et que si le vendeur (ou son seigneur qui consent) en percevait sur elle, il y renonce). Or, c’est sur cette derniere terre que les moines etablirent en partie leur bourg ; c’est a propos d’elle, semble-t-il, qu’ils eurent le plus grand mal a faire interdire la levee de coutumes (cf. Cartul. de ,SaintAubin, n° 89, acte n° C 399). Des lors, on comprend l’interet qu'ont pu trouver les moines dans 1’inexactitude terminologique du present acte, quelqu’infime qu’elle puisse paraitre de prime abord : elle faisait croire que le comte Foulques Nerra avait exempte de coutumes tout le domaine de Champigne, quand bien meme, du temps de I’abbe Hubert, l’abbaye n’en avait possede que la moitie. Un dAtail vient soutenir l’hypothese que cette inexactitude ait ete deliberement commise dans l’interet du monastere, et a une date de beaucoup posterieure au temps de l’abbatiat d’Hubert : c’est cette moitie de la coutume des trois cas que se reserve le comte a Cham¬ pigne. Si 1’on rappelle que le regime normal des terres de Saint-Aubin au debut du xie siecle prevoyait que le comte y conservait seulement, en matiere de vicaria, cette coutume des trois cas, et que, d’autre part, nous savons que I’abbe Hubert acheta a Foulques Nerra les coutumes afferentes a la moitie du domaine de Champigne (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 104), le plus simple est de supposer que cette acquisition fut faite par I’abbe au moment oil cette moitie entrait dans le patrimoine abbatial, et qu’elle fut consentie par le comte aux conditions ordinaires, c’est-A-dire en reservant sur cette moitie la coutume des trois cas. Des lors, si l’on veut bien supposer que notre acte est un faux, Atabli au plus tot a la fin du xie siecle, le maintien de cette reserve pour moitie dans notre acte montrerait qu’a la date meme oil le faux a ete fabrique, les droits du comte auxquels elle correspond n’avaient cessA de s’exercer, et etaient incontestables : au contraire, sur la part de l’autre moitie du domaine de Champigne, acquise par le monastere apres l’abbatiat d’Hubert et vraisemblablement peu a peu, c’etaient d'autres seigneurs que le comte qui avaient possede les coutumes et qui avaient pu les cAder a l’abbaye quand celle-ci avait acquis les terres, sans que cette cession de coutumes fut assortie de la reserve precedente, ni de la meme autorite. D'ou 1’intAret des moines a Atendre l’exemption comtale a tout le domaine, mais aussi leur souci de ne pas, ce faisant, froisser le comte, en niant l’existence de coutumes qu’il avait conservees. Ceci permet de comprendre pourquoi les moines ont ete incites A imaginer ces clauses bizarres concernant Champigne. En s’attribuant pour le debut du xie siAcle la possession de tout ce curtis, ils emettaient une pretention qui allait a 1’encontre de la realite et de la connaissance qu’on en avait encore en la seconde moitie du siecle : a preuve ce qu’affirme une notice du cartulaire de Saint-Aubin, oil est relate un proces datant de 1074 (Cartul. de Saint-Aubin, n° 106) : « curtis autem Campiniaci tota pertinet ad jus comitum Andecavensium, et a comitibus maximam partem curtis ipsius... quidam milites semper tenuerunt et tenent ». En concluant a 1’inauthenticite de cette p re ten due charte de Foulques Nerra, il faut noter certaines convergences. Son scellement et son ecriture trahissent le debut du xne siecle. Son dispositif attribue A l’abbaye des droits qu’elle n’a pu revendiquer avec vraisemblance qu’apres 1027 (la vicaria des trois cas), ou aprAs 1056 (le bidannum), voire, s’agissant du domaine de Chirriacus, aprAs 1087 seulement, et, pour Campiniacus, vers la fin du xie siAcle au plus tot. Ceci rend probable que l'acte ait AtA fabriquA vers le dAbut du xne siAcle. D’un autre cotA, certains dAtails du document rappellent approximativement l’Apoque A laquelle il se rapporte : le tracA de certaines lettres, la refArence A la moitie du curtis de Chirriacus, enfin les personnages citAs dans l’acte : pour autant qu'on les puisse identifier, ceux-ci sont bien contemporains de l’abbatiat d’Hubert A Saint-Aubin (1001-1027, cf., Catal. d’actes, nos C 19 et C 39). Le vicomte Foucois est attestA en 1003 (Cartul. de Saint-Aubin, n° 130, Catal. d’actes, n° C 21) ; le chevalier Suhard, et Joscelin de Rennes sont attestAs vers cette Apoque respectivement A Craon (cf. ci-dessus, Appendice II, notice n° 4) et A BaugA (cf. ci-dessus, chap. IV, section I, paragr. i). Tout ceci rend vraisemblable que les moines se soient servi, pour fabriquer le faux, d'un acte au then ti que. Le cartulaire de Saint-Aubin a comportA A l’origine, transcrit de la premiere main, c’estA-dire probablement entre 1087 et 1095 (Cf. App. I), un acte qui peut avoir At A ce modele, voire A 1’extreme rigueur, le faux lui-meme ; sa fabrication remonterait alors A 1087-1095, et ceci n’irait pas sans difficultAs puisque l’apparence de l’Acriture et le scellement correspon-
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dent plutot a une periode legerement posterieure). Sa rubrique figure seule aujourd’hui au fol. 2 en tete du chapitre des chartes comtales, les deux feuillets suivants ayant disparu du cartulaire (cf. App. I, n. 84) : « carta quam fecit Fulco comes... de perdonatis consuetudinibus terrarum S-ancti Albini ».
(H n° 39 bis)
< C 3 bis >
s. d. Charte. Le comte Foulques (Nerra) fait remise de ses coutumes sur diverses terres de l’abbaye Saint-Aubin selon les termes de l’acte n° < C 3 >, a cela pres que la remise est etendue a tout le domaine « Chirriacus » ainsi qu’aux manses des Ponts de Ce, de Pruniers, de la Foret, et de Vaux. Souscripteurs similaires a ceux du n° A
C 3 y>.
Pretendu original, jadis scelie : Arch, de M.-et-L., H 170. Ed. Cartul. de Saint-Aubin, n° 4 bis.
L. Halphen (Comte d’Anjou, p. 256) a considere 1'acte comme faux. C'est un remaniement de l’acte precedent, lui-meme faux. Le document, en la forme, se caracterise par une ecriture du xii' siecle, et l’annonce d’un scellement dont il ne reste plus qu’une cordelette. Quant au fond, on remarquera, par rapport a la premiere version, l’extension de la remise au domaine de Pruniers dont la possession a 6t6 disputee A la fin du xie siecle et au debut du xir entre 1'abbaye SaintAubin d’une part, le comte et l’abbaye Saint-Nicolas de l’autre (cf. les actes nos C 402 et C 402 bis de 1098, C 427 de 1104). De plus, c’est, conformement A l’usage de l’abbaye A partir du milieu du xie siecle, tout le domaine de Chirriacus qui est compte comme possession des moines, et fait l’objet de la remise de coutumes (cf. note sous le numero precedent, par. 3, alin. b).
s. d. Charte. Le roi Robert (le Pieux), sur la requete du comte Foulques (Nerra), apres avoir rappele comment le monastere Saint-Paul de Cormery, naguere place sous la domination speciale des rois, fut ensuite confie a l’avouerie du bisaieul de Foulques, Foulques (le Roux), pour finalement etre soumis a la domination de ses successeurs, place l’abbaye en la sauvegarde du comte Foulques (Nerra) et de ses successeurs, etant entendu qu’a toute entreprise portant atteinte a ce statut et soumettant Cormery a quelqu’autre personne, 1’abbaye reviendra sous la domination exclusive du roi. Souscription unique du roi. A B C
Pseudo-original, perdu. Copie du xme siecle (vidimus de Philippe Auguste de 1220), d’apres A. Copie du xvie siecle par J. Perion, cartulaire de Cormery, Bib. de Tours, ms. fol. 29 r°-v° (ms. detruit en 1944).
1349,
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Ed. — Martene, Thesaurus Anecd., t. I, col. 138, d’apres B. — Hist, de Fr., t. X, p. 616, d’apres Martene. — Cartul. de Cormery, n° 32, d'apres C. Ind. W. M. Newman, Catalogue des actes de Robert II, n" 95. W. M. Newman (loc. cit.) a considere ce diplome comme authentique, apres Ch. Pfister (Etudes... sur Robert le Pieux, Catalogue, n° 35). L. Halphen (Comte d’Anjou, p. 32, n. 2) ne l'a mentionne qu’en passant comme la nomination de Foulques Nerra au titre de « defenseur » de Cormery, et plus recemment, Dom Oury (La reconstruction monastique dans I'Ouest, loc. cit., p. 91) y a vu, de la part du roi, « un acte de transfert de protection » qui aurait consacre « un etat de choses bien anterieur ». Remarquons tout d’abord que ce pretendu diplome ne s’accorde que malaisement avec un autre, A coup sur authentique, qui fut delivre en 1006 au plus tard par le roi Robert au monasthre de Cormery (cf. original, Arch. d’I.-et-L., H 75, W. M. Newman, op. cit., n° 25, et, ci-dessus, le n° C 25). S'il est visible que le redacteur de notre document s'en est inspire (le preambule est identique, a un mot pres), il s’en separe cependant quand il veut que 5’ait ete le bisaieul de Foulques Nerra (proavus) qui ait regu du roi l’avouerie du monas¬ tere, c’est-a-dire Foulques (le Roux), tandis que le diplome ne remonte qu’au grand-pere de Foulques Nerra, Foulques (le Bon), pour fixer, d’apres leur anciennete, les droits de « dominatus » qui peuvent etre exiges de l’abbaye de Cormery par les comtes d’Anjou. Et surtout, la ou ce diplome permet de fixer avec de multiples nuances la situation de Saint-Paul de Cormery vers l’an mil par rapport a ce qu'elle avait ete et ce qu’elle allait etre (cf. cidessus, chap. II, n. 155 et s.), notre document ne presente qu’une these cassante tant par l’anachronisme des termes que le fond. Le vocabulaire est ici ampoule, voire maladroit. Il est assez singulier de voir le capetien Robert se refdrer aux Carolingiens comme a ses predecesseurs et parents (« Siquidem et a praedecessoribus nostris bonae et dignae memoriae parentibus isdem... locus... privilegiali praeceptione imperialiter stabilitus »...), faire reference a une theorie juridique de la garde speciale inattendue pour l’dpoque (« Idem... locus in speciali regum dominatu priscorum consistere antiquitus visus est... sed infestatione nefandorum civium... coactus abbas... regiam cogitavit serenitatem quatinus... tutor... ex provisione (institueretur)... regia... ; ... sit (abbatia) in salva custodia et defensione Fulconis comitis et successorum ejus. Quod si quis conatus fuerit istius modi rem attentare... ad nostrum tutamen et dominium idem locus revertatur sive successorum nostrorum et deinceps nulli dominatui subsistat nisi regio »), et enfin utiliser ici le vocabulaire des mandements en depit de la prolixite du document et de la souscription royale, bien avant l’apparition de ce type d’actes a la fin du xie siecle : (comes) quatinus a me exposceret quod privilegiali edicto hoc vetare et prohibere debeamus quod et facimus, praecipientes et mandantes auctoritate regali... » (cf., en dernier lieu, sur les mandements, J. F. Lemarignier, Le gouvernement royal, op. cit., pp. 159-162). Quant au fond, nous trouvons ici une definition abstraite du statut du monastere qui contredit ce que nous savons de son passe a l’epoque, et qui parait avoir ete determinee a posteriori, eu egard au conflit qui a oppose Cormery au chapitre Saint-Martin de Tours des la fin du xie siecle. Selon ce pretendu diplome, l'abbaye aurait ete placee autrefois sous la domination spe¬ ciale du roi, puis devolue k 1'avouerie des comtes d'Anjou, enfin reduite par ceux-ci a leur domination (« Posteri quoque illius (de Foulques le Roux, le premier avoue) deinceps illam abbatiam in suum redegere dominatum »). Des lors, le roi Robert, en plagant Cormery sous la sauvegarde de Foulques (Nerra) et de ses successeurs, aurait prevu qu’au cas ou l’abbaye serait en butte a quelqu’autre domination, la domination exclusive du roi entrerait a nou¬ veau en vigueur. La these, en sa premiere partie, ne s’accorde guere avec le statut du monastere au milieu du xe sifecle : Guy, frere de Geoffroy Grisegonelle, a ete tout a la fois abbe de Saint-Pierre de Ferrieres, de Saint-Aubin, de Cormery et Villeloin (cf. supra, chap. II, n. 45 et s.). On voit mal qu’il ait pu arborer ces titres, au moins au regard des deux derniers monasteres, sous Fegide de Guy, eveque de Soissons (c’est-a-dire eveque royal), d’Hincmar, abbe de SaintRemi de Reims, sans en avoir ete investi regulierement (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 38 et, ci-dessus, chap. II, n. 44 et s., avec le texte). Des lors, on voit tout aussi mal pourquoi Robert le Pieux serait alle divulguer la fable d’une usurpation qu’aurait commise les comtes d’Anjou en s’assurant le gouvernement du monastere. Et surtout, cette presentation des choses Iaisse etrangement de cote le chapitre SaintMartin de Tours qui, apres avoir 6t6 Partisan de la fondation de Cormery, sera soutenu par
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la Papautfi A la fin du xi' sibcle dans son effort pour recouvrer sa suprbmatie sur ce monas¬ tic re (cf. ci-dessus, chap. II, p. 170 et s., et Cartul. de Cormery, n° 44 - JaS6, n° 5633). Cette suprematie valait au chapitre un droit de garde sur le monastere en 820 (Cartul. precite, n° 7) ; il en etait restb quelque chose en 965 puisque les chanoines de Saint-Martin de Tours sont intervenus lors de la reforme introduite par l'abbe Guy A Villeloin, jusque-lA monastere dependant de Cormery (cf. Gall. Christ., XIV, col. 60-62). C’est cette dependance 1A que notre acte cherche A effacer, dans une intention qu’on ne saurait imaginer du temps de Robert le Pieux, et qui s'eclaire A partir de la fin du xie siecle puisqu’A cette epoque Saint-Martin de Tours, avec 1'appui d’Urbain II, recouvre le droit de faire investir l’abbe de Cormery au sein du chapitre, dont le comte l’avait depossede. Grace A ce pretendu diplome voilA, qu’est d'un coup affirmbe la lbgitimitb de l'avouerie comtale, et 1’impossibility de lui en substituer quelqu’autre qui ne soit celle-lA meme du roi. Les bchos institutionnels de la fin du xie siecle voire du xir qu’on a remarques dans le document permettent de considbrer comme probable que le diplome ait btb fabriqub A l’occasion de ce conflit entre Cormery et le chapitre Saint-Martin, soit avant que la Papautb l'ait tranche, soit aprds : en tout cas pour lutter contre la solution qu'elle adopta.
1036 3 parties : les premiere et derniere en forme de charte, l'intermediaire en forme de notice.
1) Charte. Hubert, eveque d’Angers, sur la priere d'Eudes, abbe (de Saint-Maur) des Fosses, a consacre le monastere de Glanfeuil. 2) Notice. Lors de cette benediction, le comte Geoffroy, a la requete de la comtesse Agnes, son epouse, a fait remise a l’abbaye de toutes les coutumes qu’il avait a Crue, a l'exception de l’ost qu'il s’est reserve, tout en chargeant le prieur d'y convoquer les hommes du domaine et la familia de Saint-Maur, pour le cas d’urgence ou de necessite. 3) Charte. L’eveque Hubert excommunie quiconque contre cette remise.
entreprendrait
9 participants dont 6 tbmoins. A B C
Redaction primitive, perdue. Copie du xn* siAcle au cartulaire de Saint-Maur, Arch de M.-et-L., H 1773, fol. 15 v°. Copie des xviie-xvur siecles, sans indication d’origine. Bib. nat., coll. Baluze, vol. 139,
D
fol. 107. Copie du xvill' siecle, Bib. nat., Dom Housseau, II,, n° 425, d’aprbs B. fid. Cartul. de Saint-Maur, n° 33, d’apres B.
L’acte est datb de l’an 1036. Comme A cette date Geoffroy (Martel) n’est pas comte d’Anjou, il est invraisemblable qu’il soit dit assister A la consecration du nouveau monastere « cum regni sui optimatibus ». On remarquera que, sur le meme objet exactement, une charte bmanbe prbtendument du comte Foulques (le Rbchin), et manifestement fausse, a btb fabriqube plus tard : cf. L. Halphen, ComtA d'Anjou, p. 341, Cartul. de Saint-Maur, n° 65.
(H n° 53)
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Angers
Notice. Foulques (Nerra), comte d’Anjou, apres avoir en l’an 1007 fortifie un chateau dans le domaine de Bazouges qu’il avait precedemment
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donne a l’abbaye Saint-Aubin en echange de celui d’Hondainville, a accorde aux moines, pour les dedommager du tort que cela leur causait, le droit d’y percevoir les cens et les droits de vente. Par la suite, le comte Foulques a donne a Renaud Yvonis ChateauGontier non sans garder la dominatio sur la tour qu’il le chargeait d’achever. Renaud, « ne possedant ainsi que peu dans le chateau et presque rien autour », a finalement obtenu en 1037 de l’abbe Gautier le quart du domaine de Bazouges, contre l’hommage qu’il devra, comme seigneur de Chateau-Gontier, a l’abbe et au chapitre, a charge pour lui de defendre le reste du domaine, et etant entendu que si faute d’hoir, ChateauGontier faisait retour au comte, ce quart ferait retour a Saint-Aubin. Croix du comte Foulques et de Geoffroy Martel, son fils, presents ; 32 autres participants dont 31 « assentientibus », et « beaucoup d’autres ». A B
Redaction primitive, perdue. Copie du xue siecle, cartulaire de Saint-Aubin, Bib. d'Angers, ms. 829, fol. 2. fid. Cartul. de Saint-Aubin, n° 1, d’apres B.
L. Halphen (Comti d’Anjou, p. 260) a consider^ cet acte comme « suspect dans sa forme actuelle », eu egard principalement A sa date. En 1037, l'eveque Avejot (du Mans) et le laic Joscelin de Rennes Ataient deja morts (le premier, le 27 octobre 1036, cf. Dom Piolin, Histoire de Vdglise du Mans, op. cit., t. Ill, p. 118, le second en 1027 au plus tard, cf. acte n° C 38), et ne peuvent avoir donne leur assentiment, selon ce que pretend l’acte. L. Halphen a remarque aussi qu'A cette date le comte et son fils, etant en plein conflit, ne pouvaient avoir souscrit de pair (cf. Comtd d'Anjou, p. 58, n. 1). A quoi il faut ajouter qu'on ne peut supposer ici une simple erreur de date : la presence de l'abbe Gautier, ordonne en decembre 1036 (cf. acte n° C 54) interdit de la reculer comme il le faudrait pour eviter les impossibility signalees ci-dessus. Des lors il faut tenir les souscriptions, ou au moins certaines d’entre elles, pour fausses. Par ailleurs, le dispositif apparait lui aussi impossible pour l’Apoque. Nous savons en effet, grace aux actes nos C 16 et C 176, que le domaine de Bazouges fut confere a l’abbaye par le comte Foulques sous reserve qu'il en gardat la moitid de son vivant, et qu’en rAalite, apres sa mort, son fils, le comte Geoffroy, continua A disposer de cette moiti6 jusqu’en 10561059, epoque a laquelle Eudes « comte de Bretagne », qui Favait reque de lui, la restitua A l’abbaye Saint-Aubin. Or, dans le present acte, on pretend au contraire que le comte Foulques (Nerra), en recevant en echange Hondainville, avait conf6re a Fabbaye le domaine de Bazouges « solidam et quietam cum omnibus ad ipsam pertinentibus », c'est-A-dire tout le curtis ; c’est bien pourquoi Renaud, en recevant de Fabbaye un quart du curtis, peut etre dit s'engager vis-A-vis d’elle a defendre les trois quarts restants (« tres ejusdem curtis partes »). Il faut done conclure que Facte est faux. Il est remarquable que son texte ait ete insdrd tout en tete du cartulaire, au plus tot en 1139 (cf. ci-dessus — appendice I, n. 21, et le texte). L’acte a pu servir aux moines pour obtenir plus facilement d'Adelardus, seigneur de Chateau Gontier au d6but du xu« siAcle, la renonciation A des coutumes, qu’il a concedee effectivement A ce moment-lA : cf. Cartul. de Saint-Aubin, nos 679 (1109), 680 (1112), 681 (1123). C’est, semble-t-il, a cette fin qu'on fait, dans le present acte, remonter au debut du xie siecle Fattribution de la seigneurie de Chateau Gontier A la famille A’Adelardus, alors qu’elle n'est attestde que pour la fin du xie siecle : cf. Appendice II, notice n° 41 ; on aura cherche par 1A A ce que la renonciation accordee au debut du xue siAcle par Adelardus au titre de la seigneurie de Chateau Gontier put paraitre le retour au moins partiel A l’etat des droits originaire de son ancetre, c’est-A-dire A une situation Idgitime. C’est le seul point du statut de Chateau Gontier qu’on puisse ici tenir pour inexact. On remarquera un terme inusite au debut du xie siecle : le seigneur de Chateau-Gontier preterait « homagium » A l’abbe. Enfin, la presentation des souscripteurs est bizarre : on les a ranges par categories sociales, ce qui n’est d’usage que dans la periode suivante, s’agissant le plus souvent de t6moins ; c’est une simple liste de noms A l’ablatif, qui d6signe tous ceux qui ont donne leur « assentiment » : il est assez anormal d’annoncer de la sorte la participation de tout un groupe de famuli de Fabbaye.
ACTES FAUX
(H n° 64)
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s. d. Notice. Le « venerable comte Foulques » (Nerra) et la comtesse Hildegarde ont fait remise a Notre-Dame-de-la-Charite pour les hommes et les maisons de l'abbaye a la Cour de Pierre de toute la corvee militaire (« bidanicum universum ») et de la vicaria; ils ont accorde l'immunite a toute possession des moniales vis-a-vis de tout pouvoir laique. 4 participants dont 2 tdmoins « et plusieurs ». A B
Redaction primitive, perdue. Copie du xiip siecle, cartulaire du Ronceray, Bib. d’Angers ms. 843 (rouleau), n° 33. fid. Cartul. du Ronceray, n° 171, d’apres B.
Geoffroy Martel, peu apres la mort de son p£re, a delivre au Ronceray une charte en laquelle il spdcifie qu'outre la confirmation des donations anterieures regues par le monastAre, il accorde diverses remises de coutumes conserves jusque-lA par les comtes d'Anjou (cf. n° C 89, Cartul. du Ronceray, n° 5 : « consuetudines quasdam quas retro sepedictus genitor meus Fulco et predecessores ejus comites tenuisse comprobantur »). On y remarque notamment, concernant la Cour de Pierre, des remises assorties de reserves concernant la vicaria et le bidannum : « de Curte Petre vicariam de minutis forfactis preter illam scilicet de qua libre III exiguntur... et bidannum totum nisi in submonitione expeditions publice ad castrum faciendum vel prelium committendum ». Ceci prouve que la prdsente notice n’est pas vdridique. Par ce faux tout A fait sommaire, les moniales ont vraisemblablement voulu couper court A toute possibility pour les gens du chateau de Rochefort d’imposer des coutumes A la Cour de Pierre : successivement, en effet, le gardien de ce chateau, Fouchard de Rochefort, puis le prevot tenterent de le faire, et les moniales, A chaque fois, s’efforcerent de se defendre en justice : cf. respectivement acte n° C 291 (Cartul. du Ronceray, n° 176) d’une part, et Cartul. du Ronceray, n° 179, d'autre part. En tout cas, on ne s’est pas servi de ce faux quand a 6t6 obtenue au xip siAcle du comte Geoffroy le Bel une confirmation de coutumes qui, s’agissant de la Cour de Pierre, reprend presque litt6ralement les clauses de la remise consentie par Geoffroy Martel (Cf. Cartul. du Ronceray, n° 183, sous l'abbesse Theophanie (1133-1142), et la charte pr6citde de Geoffroy Martel, Cartul. du Ronceray, n° 5).
1039 Notice. « Du vivant de Geoffroy comte d’Anjou surnomme Martel », Gautier fils d’Hamelin de Langeais, juge par les barons du comte pour avoir tue un parent de ce dernier, Maurice, avait ete condamne a perdre le fief qu’il tenait de Geoffroy Martel. Obtenant du comte misericorde, Gautier lui a donne pour amender son forfait deux moulins qu’il tenait de lui k Vendome, sur le Loir. 14 participants dont 13 tdmoins. A B
Redaction originaire, perdue. Copie du xip siAcle, cartulaire de la Trinity de Vendfime, Bib. nat., n. a. lat. 1935,
C
fol. 6 v° (numyrotation moderne). Copie du xvip ou xviip siAcle, Bib. nat., n. a. lat. 1939, fol. 2, d’aprAs B.
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CATALOGUE D’ACTES
Par son objet, l’acte reprend une notice veridique (cf. acte n° C 126), mais en se trompant sur l’identitfi de la victime — Maurice, au lieu de son fils Geoffroy —, il solennise la procedure qui n’est plus une concordia conclue de maniere inorganique entre le comte et le fautif, mais une remise gracieuse de commise consentie par le comte apres que ses barons aient jugd le meurtrier passible d'une telle sanction. On remarquuera, dans le corps du texte, quelques anachronismes : l’acte, quoique date de 1039, aurait eu lieu « vivente Goffrido Artdegavorum comite », alors que Geoffroy Martel n’a etfi comte d'Anjou qu’en 1040 ; Gautier serait traduit par le comte en jugement « coram nobilibus baronis suis », alors que les « barons » du comte n’apparaissent que vers 1070 (cf. acte n° C 299, Cartul. de Cormery, n“ 41). La faute dans la datation (« 1039 indiction VIII » — au lieu de VII —) a 6te com¬ mise par imitation d’une charte fimanfie de l’eveque Gervais, et recueillie au cartulaire de la Trinitd de Vendome (Cartul. de la Trinity de Vendome, n° 15), tandis que la liste des barons du comte cites k la fin de la notice a ete prise a un autre acte faux des archives de 1'abbaye (Cartul. de la Triniti de Vendome, n° 40), hormis le cas de Robert le Bourguignon, lequel n’apparait d’ailleurs dans l'entourage comtal qu’apres l’accession de Geoffroy Martel au comte d'Anjou (cf. acte n° C 94, Cartul. du Ronceray, n° 237). Au contraire de la notice qui a servi k le fabriquer, ins6r6e au cartulaire de 1’abbaye des l’origine, le present acte a 6t6 transcrit a posteriori, parmi les feuillets qui suivent encore immddiatement la table.
(H n° 65 bis)
31 mai 1040
Vendome
Charte. Par rapport au n° C 79, l’acte est a l’intitule de Geoffroy, comte d’Anjou et de la comtesse Agnes sa tres chere epouse, et il fait etat : 1) de la donation du monastere a Saint-Pierre « in alodium proprium »; 2) du regime d'election de Pabbe et de sa benediction par l’eveque de son choix « omni subjectione vel exactione... remota », ou a defaut par le Siege apostolique « cujus patrimonium locus (ille) esse dignoscitur »; 3) de l’exemption du monastere vis-a-vis des legats, et de celle de 1’abbe vis-a-vis des conciles non convoques par le Pape en personne; 4 du cens de douze sous du une fois l’an a Saint-Pierre de Rome; 5) de la corroboration de la charte, a Rome, par les Papes Benoit (IX) et Clement (II); 6) d’une enumeration de possessions identique pour ce qui concerne le pagus de Vendome sauf la substitution aux arpents donnes par le pretre Leger d’une clause large donnant a 1’abbaye une terre dans le chateau de Vendome pour faire un bourg, avec toute la vicaria et les coutumes, ainsi que divers moulins ; 7) pour ce qui concerne l’eveche du Mans, des memes biens, etant specifie qu’a Villedieu le domaine est donne avec l’eglise, et ajoute qu’en la foret de Gatines la moitie de la foret est donnee, outre le panage sur le tout (cf. note sous le n° C 79, in fine); 7 bis) quant au pagus de Saintes, en plus, dans Pile d'Oleron, de l’eglise Saint-Georges avec la moitie de Pile, et de l’eglise Notre-Dame, dans le Cha¬ teau
ACTES FAUX
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avec, comme possessions supplementaires 8) dans le pagus de Poitiers, une terre apud Viliam Galniscam, en la cite (de Poitiers) deux maisons, et une autre aux environs, l’eglise SaintMartin d’Availles et la moitie des eglises d'Olonne avec toutes les dimes ; 9) dans l’eveche d’Angers, l'eglise Saint-Satumin, le domaine et la foret du Lattay, l’eglise Saint-Pierre de Maze, l’eglise Saint-Clement de Craon, les eglises de Meduanilis (Menil ?) avec le bourg, l’eglise de Chevire et tout le bourg, le monastere Saint-Sauveur d'Angers avec cinquante arpents de pres aux environs, l’eglise de la Toussaint pres de cette ville, le tiers du tonlieu et deux maisons a Saint-Florent-le-Vieil, des terres sises a Broc, l’eglise de Saint-Jean-sur-Loire avec trente arpents de vignes et deux moulins ; 10) dans le pagus de Tours, l’eglise de Riviere, la « fovea Guiberti » sur le Cher; 11) enfin un grand nombre de colliberts ; 12) plus une clause soustrayant l’abbe de la juridiction du comte. Le reste est approximativement similaire, sauf deux souscripteuurs supplementaires (dont le roi Henri), et la date du jour. A B C D E
F
Pretendu original scelle sur lacs de cuir blanc. Copie du xvie sifecle (1520), Arch, de L.-et-C., 21 H 1, n° 1, d’apres A (vidimus). Copie du xvn« ou xvnie siecle, Bib. nat., ms. lat. 12700, fol. 187 v°-195 r°, sans indication d'origine. Copie du xvn« ou xvme sifecle, Bib. nat., ms. lat. 5419, pp. 73-78, sans indication d’origine. Copie du xviii” sifecle, Bib. nat., n. a. lat. 1939, fol. 12-14, sans indication d'origine, et d’une icriture plus serr&e que les copies faites d’apr&s le cartulaire (mais de la meme main ; la copie est complete). Copie du xvi« ou xvn' sifecle, Bib. nat., ms. lat. 12780, fol. 223-228, sans indication d’origine (complete).
fid. Cartul. de la Triniti de Vendome, n° 36, d’apres B, C, D, E, F, et d’autres copies, mentions ou Editions. II s’agit la d’un faux criant dont Launoy a le premier montre 1’invraisemblance (Inquisitio..., op. cit., pp. 20-34). II a 6te fabriqud avant 1146 (puisque Louis VII confirme Facte k cette date : cf. Mdtais, Le Moyen Age (1904), p. 18 ; Cartul. saintongeais de la Trinite de Vendome, n° 60), dans le but Evident de faire remonter A la date de la dedicace (31 mai 1040) la reconnaissance du statut juridique revendique pour l’abbaye par Geoffroy de Ven¬ dome A la fin du xi° si6cle et au debut du xnc, et 1’ensemble des possessions regues ou revendiquees tout au long du xi' siecle : cf., sur ce point, 1’etude approfondie de H. Meinert (Die Fdlschungen..., loc. cit., pp. 245-246), qui dispense de la bibliographie anterieure. On remarquera qu’un bien figure dans la charte authentique de dotation (acte n° C 79, Cartul. de la Trinitd de Vendome, n° 35) sans se retrouver dans ce faux : les arpents de terre donnes par le pr6tre L6ger. L’origine de cette soustraction est anterieure k la fabri¬ cation de ce privilege qui, sur ce point, derive d’un autre prdtendu privilege, fait avant lui (acte n° 1050
Vendome
Charte. Geoffroy (Martel), comte d’Anjou, apres avoir fonde aupres du chateau de Vendome, sur ses possessions hereditaires, le monastere de la Trinite, et l’avoir offert « in alodium... et patrimonium » a Saint-Pierre
ACTES FAUX
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de Rome, reserve faite de sa defense, a donne Yhonor de Vendome a son neveu Foulques (l’Oison) en reservant l’abbaye et ses biens, soumis au seul pouvoir des comtes d’Anjou, et en obtenant de lui le serment de n’y jamais porter atteinte. 17 participants, parmi lesquels souscrivent d’une croix le comte d'Anjou Geoffroy (Martel) et le comte de Vendome Foulques (l’Oison). A B C D E F
Pretendu original, scelle en cire blanche sur lacs de soie violette, perdu. Copie de la fin du xvir5 sifecle ou du ddbut du xvme. Bib. nat., ms. lat. 5419, pp. 89-90, d’aprds A (avec un dessin du sceau). Copie du xvixe siecle (1647), autrefois A Saint-Clement de Craon, d’apres A, perdue. Copie du xviii' si6cle, Bib. nat., D. Houss., II,, n° 528, d’aprfcs C. Copie du xviif siecle, Bib. nat., n. a. lat. 1939, fol. 26 (k remarquer : l’dcriture est plus serree que celle des transcriptions faites d’aprfes le cartulaire). Copie, cartulaire vert de la Trinitd de Vendome, fol. 3, perdue.
Ind. d’apres F : au xvne siecle, Bib. nat., ms. lat. 13820, fol. 313 ; au xvn' ou xviii' sie cle, ibid., ms. lat. 12700, fol. 272 (et) fol. 186 v°, d’apres A). Ed. Cartul. plusieurs autres copie, fol. 196 ; par Migne, Pat. p. 52).
de la mss. Bib. lat.,
Trinitd de Vendome, n° 95, d’apres B, D, E, les copies ou extraits de (Bib. nat., coll. Baluze, vol. 139, fol. 253 (partielle) ; ibid., n. a. fr. 20225, d'Orldans, ms. 394 (III), p. 227), et les Editions de Sirmond (reprise vol. 157, c. 35) et de l’abbd Simon (Hist, de Venddme, I, p. 68, et II,
L. Halphen (Comti d'Anjou, pp. 272-273) considerait 1’acte comme « des plus suspects », a la fois parce qu’il y est fait dtat d’une devolution du comte de Vendome (ou plutot de 1 'honor Vindocinensis) qui suppose son appartenance a litre hereditaire & la maison des comtes d'Anjou — ce que dement une notice fort explicite du cartulaire meme de la Trinite (Cartul. de la Trinite de Venddme, n° 6) — et parce que le scellement de la charte pretendument originale etait du type en vigueur en la premiere moitie du xiic siecle, sous Geoffroy le Bel. II faut ajouter 6 ces remarques qu’il est radicalement impossible qu’en 1050 le comte Geoffroy ait pu avoir donne 6 Saint-Pierre le monastfere de la Trinitd et, A Foulques l’Oison, 1 'honor de Vendome, puisque la premiere de ces donations n’a 6te faite qu’en 1056 (cf. acte n° C 164, Cartul. precitd, n° 105) et la seconde, pas avant cette date (cf. actes nos C 216, Cartul. vendomois de Marmoutier, n° 120, et C 217, ibid., n° 119, avec les notes). Le present acte reprend en realitd, comme l’a observe H. Meinert (Die Falschungen..., op. cit., pp. 257259), d’autres faux des archives de la Trinitd, specialement le n“ C 9 y (Cartul. de la Triniti de Venddme, n° 36). 11 faut avec cet erudit voir en cette pr6tendue charte un faux par lequel on a cherche a affirmer l’inexistence d'aucun pouvoir des comtes de Vendome sur l’abbaye de la Trinitd, en n’hesitant pas 6 affirmer par lk-meme le pouvoir des comtes d’Anjou, bien trop lointain au xii° siecle pour etre dangereux : quand, en 1144, les moines de la Trinity invoquent le comte d'Anjou comme defenseur de l’abbaye contre les entreprises du comte de Venddme, et citent k l’appui leurs « privilegia », c'est probablement qu’ils ont dejii fabrique le present acte : cf. Cartul. de la Triniti de Venddme, n" 499. Le sceau sur lac de soie violette qui pendait au pseudo-original a ete dessine par Gaignieres (cf. B) et reproduit par l’editeur du Cartul. (I, p. 174) : cavalier allant de gauche a droite, la tete de profil, tenant de la main droite une espece de banniere, et de la main gauche, les renes.
1050
Tours
Charte. Geoffroy Martel comte d’Anjou et de Touraine, la sixieme annee apres la prise de Tours, et sur la requete de l’abbe (de Saint-Philibert) de Tournus et de ses moines (de Cunault) tendant a faire cesser les
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CATALOGUE D'ACTES
injustices que leur infligeaient les baillis de Loudun et Saumur, et la corvee militaire que Manensis Crespin son fidele exigeait de leurs hommes a Louerre, leur a accorde, conformement au diplome que leur avait delivre a Angers le roi Henri (I'r), le remplacement de cette corvee par une annuite de trois livres due par chacun de leurs hommes de Louerre; de plus, suivant ce que lui avait demande Henri (I"), il a confirme toutes les confirmations et « libertes » que le roi leur avait octroyees dans- le comte d'Anjou. Venu a Cunault avec Agnes son epouse, il a fait don en plus au monastere de sa terre de Tarenciacus (Saulge l’Hopital), et d’une partie de son bois d’Orfeuille, tout en lui accordant le droit de recevoir librement les biens compris en sa terre que pourraient donner ses vassaux, qu’il a exoneres de toute coutume par avance. 10 participants dont 7 souscrivent, y compris le comte et ses neveux « Geoffroy le Barbu » et « Foulques le Rechin ». A B
Pseudo-original scell6, perdu. Copie du xive sifecle (vidimus de l’official d’Angers date de 1312), Arch, de M.-et-L., G 842, fol. 269.
Certains termes de cette pretendue charte de Geoffroy Martel sont invraisemblables au milieu du xie si6cle. On voit mal qu’en 1050 des « baillis » aient exists k Loudun et Saumur, que des « libertates » (au pluriel) aient 6t6 accord6es k Saint-Philibert par le roi (le mot « libertas » n’apparait qu’en 1075 dans les diplomes royaux delivres pour ce monastic re : cf. Prou, Rec. des actes de Philippe I", n° 78) ; surtout, on voit encore moins comment le comte aurait pu ici etre sollicit6 par le roi d’intervenir pour confirmer des remises de coutumes octroyees pretendfiment par ce dernier en Anjou. Les termes employes continent a 1’absurde : les moines auraient presente au comte des litterae deprecatoriae par lesquelles le roi l’aurait prii de confirmer les libertes que lui-meme avait accordfies pour l’Anjou. Cela suppose k la fois que le roi ait A l’6poque le pouvoir de disposer des coutumes en Anjou, et qu’il s’humilie jusqu’A prier le comte de confirmer ce que lui-meme a decide, c’est-a-dire tout k la fois qu’il ait et6 bien plus puissant et bien plus faible qu’en reality. Au surplus, il nous est dit en 1050 que le roi Henri serait, des cette epoque, venu k Angers et aurait delivr6 A cette occasion le diplome invoqu6. Or le seul s6jour atteste qu’ait fait Henri Ier A Angers a eu lieu en 1057 (cf. F. Soehnee, Catalogue des actes de Henri I", n° 107, Hist, de Fr., XI, p. 593). L’acte doit done etre tenu pour faux.
(H n° 100)
< C 16> 5.
d.
Notice. Le chevalier Herbert a donne a l’abbaye Saint-Aubin l’eglise Saint-Pierre des Ormes avec diverses dependances. 13 participants dont 4 temoins, et 3 souscripteurs ayant appose une croix (Geoffroy, comte d’Anjou, Hugues, comte « de la ville du Mans » et le vicomte Foulques). A B
Redaction primitive, perdue. Copie du xvnz® sifecle, Bib. nat., ms. lat. 17126, p. 165. fid. Cartul. de Saint-Aubin, n° 630.
Comme L. Halphen (Comtd d’Anjou, p. 274, sous le n° 100) et R. Latouche (Comtd du Maine, p. 145, n. 1) Font remarqu6, on a fait ici figurer en meme temps l’abb6 de SaintAubin Thierry, ordonnd le 14 janvier 1056, et le « comte Hugues de la ville du Mans » qui ne pourrait etre que Hugues IV, mort le 26 mars 1051 (cf. L. Halphen, Comte d’Anjou,
k
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ACTES FAUX
p. 75, n. 1). R. Latouche a note, de plus (ibid..), qu’il est fait mention de « Hugues neveu de l'eveque Gervais » alors que ce dernier, du temps de l’abbe Thierry, e!ait archeveque de Reims (il acceda A cette dignitd le 15 octobre 1055 : cf. Hist, de Fr., XI, p. 291). Ces deux auteurs ont considere cependant l’acte comme authentique, vraisemblablement parce qu'il est attests qu’en 1096 l'abbaye possedait en tout cas le domaine de Saint-Pierre des Ormes (cf. Jaffe 5641, orig., Arch, de M.-et-L., H 1, Cartul. de Saint-Aubin, n° 413). II nous semble pourtant qu’A prendre notre acte tel quel, il ne merite pas de confiance. C’est a tout le moins une notice fabriquee bien apres 1’evenement : a notre connaissance, « Hugues, neveu de l'dveque Gervais » n’est pas attests par ailleurs. On considAre ici cet acte comme un faux : les impossibility chronologiques concernent en effet A peu pres autant le dispositif que les listes des temoins et des souscripteurs.
(H n° 107)
s. d.
Charte. Guillaume due d'Aquitaine donne a l'abbaye Saint-Florent de Saumur le domaine des Fosses sis dans la viguerie de Melle et (relevant) de l’abbaye Sainte-Croix (de Poitiers), du consentement de l'abbesse et des moniales, et avec 1’autorisation de sa mere la comtesse Agnes et de son frere Geoffroy; il rend le domaine absolument libre de toute coutume, y compris notamment le peage, le pacage, le panage dus par les habitants de cette terre tant presents que futurs, la viguerie qu’avait eue Constan¬ tin et qu’il remet avec le consentement de ce dernier. 15 participants, dont 13 souscripteurs, parmi lesquels figure le comte d’Anjou Geoffroy (Martel). A B
Pseudo-original, perdu. Copie du xie siecle, Livre noir de Saint-Florent, Bib. nat., n. a. lat. 1930, fol. 43 v°-44 v°.
fid. P. Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent, Arch. p. 91, n° 71, d’aprAs B.
hist, du Poitou,
t.
II,
La charte doit etre comparee A une autre, emanee egalement du due Guillaume Aigret, mais datee du jour de 1’Ascension, le 12 mai 1054 (Original, Arch, de M.-et-L., H 3467, n° III, publide par P. Marchegay, Chartes poitevines de Saint-Florent, Arch. hist, du Poitou, t. II, n° 82, pp. 93-95). Le present document lui ressemble beaucoup, tant par 1’objet que par les souscriptions. Mais il n’est pas date, comporte une enumeration technique de coutumes remises par le due qu’on ne trouve pas en l’autre acte (« pedaticum et pasquerium et pasnagium incolarum terrae illius tam jam ibi manentium quam post hac associandorum (sic) nec non et cibaticum et jrescengaticum quin etiam et vicariam quae juerat Constantini, ipsi favente, omnesque omnino redhibitiones exactiones dominationes vel si qua ultra diei possunt consuetudinum pensionumve debita fratribus... perhenniter concedo »), et voudrait se situer au temps ou Constantin (de Melle) vivait encore, et ou Geoffroy (Martel), comme epoux de la comtesse Agnes, pouvait ici souscrire, c’est-A-dire le 15 aout 1052 au plus tard. Or le rddacteur de notre document a era devoir reprendre ici les souscriptions de la charte de 1054, sauf A en changer l’une d’elles, celle de l’bveque d'Angouleme Guillaume qui devient ici eveque de Perigueux : mais Guillaume n’est devenu eve que de Pbrigueux qu’en 1060 (Gams, Series episcoporum, p. 598). La charte de 1054, irreprochable en la forme, ne fait d’ailleurs reference qu’A une donation anterieure du domaine des Fosses faite par la comtesse Agnes avec 1’assentiment de Guillaume Aigret (c’est-A-dire A l’acte n° C 82), et non pas A une charte de Guillaume luimeme, A laquelle elle eut trbs vraisemblablement fait allusion. Notre document a done etd fait pour faire croire que la concession de coutume avait etb accordee des 1’origine par le due, et pour lui donner une portee juridique plus incontestable. Mais c’est un faux, fabriqud apres 1054 A l’aide de la charte concedbe par le due A cette date. L’inauthenticite de cette piece avait 6t6 remarquee par M. Sachb (Inventaire, serie H, t. II, sous le n° H 3467, n° 3).
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CATALOGUE D'ACTES
5.
d.
Notice. Orri (de Chantoceaux) a donne a Marmoutier les coutumes qu’il avait lors de la foire de Saint-Jean-Baptiste (de Champtoceaux), a savoir les ventes et les forfaits de voirie (« venditiones et forisfacta viature »). Geoffroy, comte d’Anjou, a conflrme cette donation. Souscription du comte — 16 t6moins. A B
Redaction primitive, Pancarte de la fin du xi° siAcle, Arch, de M.-et-L., 38 H 1, n" 1 (acte C). Copie du xix* siAcle par P. Marchegay, Bib. nat., n. a. fr. 5021, fol. 195 v°, d’aprAs A.
Une notice, dont il reste la redaction originale aux Archives de M.-et-L. (38 H 1, n° 6), relate en termes plus precis la mSme donation ; on y retrouve la meme liste de t6moins mais sans la souscription du comte. II est visible que c’est l’auteur meme de la pancarte (Arch, de M.-et-L., 38 H 1, n° 1) qui a modifid les originaux qu’il copiait : aprAs avoir remanie le premier (cf. acte n° C 84 et la note), il a transcrit le second en omettant l’autorisation comtale (cf. acte n" C 181 et la note), qu’il a transpose arbitrairement ici dans le troisiAme, en utilisant la meme formule de corroboration, mais en ajoutant, outre des details insignifiants, des synchronismes vraisemblablement inventus. Le faux, ici, se limite done A la confirmation comtale.
(H n° 156)
< C 19 > s. d.
Charte. Geoffroy (Martel), comte d’Anjou, notifie que « son cher parent Thibaud d’Orleans » a donne aux chanoines de l'eglise Sainte-Genevieve (e’est-a-dire au chapitre Saint-Laud) sa terre de l’Onglee; qu’ensuite Renaud le Bourguignon, frere cadet de Thibaud, a proteste contre cette donation, sous pretexte qu’il avait auparavant regu de son aine la moitie de certains revenus de ladite terre ; que, sur ces entrefaites, Thibaud, gravement malade, est venu au chapitre Saint-Laud confirmer sa donation, nier que Renaud put valablement s’y opposer, et donner, outre sa precedente aumone, tous les revenus a percevoir depuis « Rupe Acuta » jusqu’a l’lle du Roi » ; et que des lors Thibaud a retrouve incontinent la sante. 6 participants. Le comte souscrit d'une croix ; il est comptA comme temoin avec 4 autres personnes, « et beaucoup d’autres ». A B
PrAtendu original, perdu. Copie du xiir siAcle, cartulaire de Saint-Laud, bib. privAe du chateau du Bas-Plessis a Chaudron-en-Mauges, fol. 14 r°. fid. Cartul. de Saint-Laud, n° 76.
L’acte doit etre rapprochA de deux autres chartes du cartulaire de Saint-Laud : l’une AmanAe du comte Foulques le R6chin, datde de 1104 (Cartul. de Saint-Laud, n° 55, acte n° C 425), l’autre donnee par R. Burgundio (Cartul. de Saint-Laud, n° 6). Dans la charte de 1104, le comte Foulques restitue A Saint-Laud la terre de Genneteil en la d6signant comme elle l'avait 6t6 dans l'acte ou Geoffroy Martel avait, bien auparavant, r6capitul6 la dotation du chapitre (acte n° C 215) : « reddidi terram cui nomen est Genes-
ACTES FAUX
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tellium que fuerat Ursonis de Calvono in Angulata quam mens avunculus Goffridus Martellus predicte dederat ecclesie ». Foulques avoue avoir donne cette terre k Robert « l’Allobroge » (c'est-a-dire le Bourguignon : cf. Bertrand de Broussillon, La Maison de Croon, p. 87, acte n° 80 du Cartulaire de Craon) du temps qu’il luttait contre Geoffroy le Barbu, pour obtenir son aide, puis il dit qu’il restitue cette terre a Saint-Laud. En 1104, Robert le Bourguignon est parti a la croisade depuis au moins six ans ; il n’en reviendra plus (cf. ibid., p. 23 et s.). Le comte Foulques profite de l’occasion pour restituer Genneteil. Mais les chanoines vont craindre que les heritiers de Robert ne fassent difficult^ ; ils tentent de consolider leur droit et en profitent pour 1'amplifier. Ils utilisent k cette fin une charte de « R. Burgundio » qui semble, par le relachement de son style, avoir ete composee aprfes coup, mais sur des souvenirs en partie exacts (Cartul. de Saint-Laud, n° 6). En cette charte, « R. Burgundio », pour le salut de Geoffroy Martel et d’Agnes, pour celui de ses fils « Ra. » et « Ro. », confirme au benefice du chapitre « l’accord passe par lui quant au ductus de Thibaud d’Orleans » (c’est-a-dire la retenue d'eau) ainsi que la terre de l’Onglee, partie de son chasement, avec les coutumes, tous biens et droits dont son sei¬ gneur (le comte) a dote le chapitre. En clair, cela signifie que le comte avait donne au chapitre Saint-Laud des biens qui relevaient du chasement de R. le Bourguignon, et que ce dernier est cense ici donner son accord. Laissons pendante la question de savoir si cette confirmation fut reelle ou non. L’essentiel, pour nous, est de retenir qu’en tout cas ce personnage eut sur ces biens des droits, car on voit mal que les chanoines aient ici invente. Nul doute que ce « R. Burgundio » ne soit Robert le Bourguignon qui eut pour fils Rainaldus et Robert, et fut seigneur de Craon jusqu’en 1067 — restant seigneur de Sable aprds cette date — (cf. ci-dessus, chap. IV, section II). Renaud le Bourguignon, son fils, eut en effet lui-meme pour fils Maurice, Henri, Robert, mais non pas quelque Ra. que ce fut (cf. la fondation de la Roe, charte du 11 fevrier 1096, Baluze, Miscellenea, III, p. 18), tandis que, parmi les freres de Robert le Bourguignon, on ne trouve aucun personnage dont le nom commence par Ra. (cf. en dernier lieu, Angot, Genealogies feodales mayennaises, p. 720). Ceci nous amene au present acte. La toponymie attestait que Thibaud d'Orleans avait possdde un « portus » pres de Genneteil (Port Thibaud), et l’acte de dotation du k Geoffroy attribuait a Thibaud des moulins destines, pour aprds sa mort, a appartenir au chapitre. D’un autre cot6, un acte attestait que R. Burgundio avait eu en son chasement la terre de 1’Onglde, donnee par Geoffroy Martel au chapitre en dotation, et qu’il avait finalement consenti a la donation comtale (Cartul. de Saint-Laud, n° 6) ; un autre montre que Genneteil faisait partie de la terre de l’Onglee (Cartul. de Saint-Laud, n° 55). Les chanoines, pour assurer leurs droits k l’Onglee et Genneteil, et les etendre k PortThibaud, vont melanger les parentes et les biens. Au present acte en effet, on explique, non sans quelque embarras, que la terre de l’Onglee comporte un portus qui s’appelait autrefois Genneteil et s’appelle maintenant PortThibaud, et que l’ensemble dont on precise les limites (« de la Rupe Acuta jusqu’a File du Roi ») a dtd confirme au chapitre par Thibaud d’Orleans. Pour que cette confirmation eteigne tout droit de R. Burgundio sur 1’Onglee, on imagine une parents : on interprete mal l’acte n° 6 du Cartul. de Saint-Laud qu’on croit emane de Rainaldus Burgundio, au lieu de Robert; et i’on fait de Thibaud d’Orleans, « consanguineus » du comte Geoffroy Martel (ce que rien n'atteste ni n’infirme), le frdre aine de Renaud le Bourguignon. Parente invraisemblable, non seulement parce que la famille des Burgundio, issue des comtes de Nevers, est assez bien connue pour qu’on puisse se fier aux renseignements gdndalogiques qu’on en a et qui ignorent ce pretendu Thibaud (cf. Bertrand de Broussillon, op. cit.), mais surtout parce qu’elle dtablit indirectement une parente entre le comte et Renaud le Bourguignon qu’on ne voit jamais poindre dans les actes pourtant nombreux ou Renaud parait aux cotes du comte, et que la gendalogie des maisons d’Anjou et de Nevers infirme sans conteste : ce n’est pas Geoffroy Martel, mais sa premiere epouse, la comtesse Agnes, qui dtait apparentde aux comtes de Nevers (cf. Angot, op. cit., p. 720). Cette parent^ imaginaire va servir : Thibaud, frere de Renaud le Bourguignon, reqoit comme aind le droit de disposer de ce qu'il a concddd k son frdre, et qu’on minimise par rapport k ce qu’avait R. Burgundio dans l’acte precitd (Cartul. de Saint-Laud, n° 6) : Renaud le Bourguignon n’a plus, comme « R. Burgundio », toute la terre de 1’Onglee en son chase¬ ment : il n’a droit en ce lieu, d’apres le present acte, qu’a la moitie de certains revenus
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CATALOGUE D'ACTES
« quorumdam reddituum ab ipso Theobaldo percipiendorum quos redditus communales vocaverat » : on dit meme que c’est k tort qu'il y pretend avoir un droit de seigneurie : « dicens se habere dominium in dictos communes redditus » puisque son frfere « aine » « nunquam Raginaldo atiquam justiciam in dictos redditus dederat praeterquam fructus ipsorum reddi¬ tuum y>. Ces termes flous reussissent a faire de Thibaud d’Orleans 1’unique donateur de l’Onglde, Genneteil et Port-Thibaud tout ensemble, par l'adequation de ces deux derniers noms de lieux. C’est habile a deux titres. Cela incite k considerer que la charte de dotation de Geoffroy Martel, quand elle dvoque Genneteil, concerne tout autant Port-Thibaud. Mieux encore : cela fait reposer 1'initiative de la donation de Genneteil, non sur le comte qui aurait pu l’imposer plus ou moins valablement (ce qui dut etre le cas en reality), mais sur la famille meme de celui qui possedait cette terre, sur l’ain6 pretendu d’une generation deja lointaine au xne siecle. L’acte est done un faux, probablement fabrique apres 1104. Les quatre temoins cites en fin d’acte n’ont vraisemblablement pas vecu au xie siecle : en tout cas, aucun d'eux n’est jamais cite k l'epoque dans l’entourage du comte d’Anjou.
Charte. A Vintitule de « Geoffroy Martel, par la grace de Dieu comte d'Anjou », Vacte reprend les termes du n° < C 24 > sauf des variantes insignifiantes, et le droit donne a 1’abbaye Saint-Nicolas d’utiliser librement les forets d’Hubert Ragot. Les listes de t&moins sont en bonne part les memes, avec cette maladresse insigne qui fait figurer ici « Foulques frtre du comte », ce qui, bien entendu, convenait pour Geoffroy le Barbu mais ne convient plus ici pour Geoffroy Martel. A B C
Pseudo-original, perdu (scelie). Vidimus de 1407 d’apres A : Arch, de M.-et-L., H 552, n° 1. Copie du xixe siecle par de Farcy, Bib. nat., n. a. lat. 2472, p. 16, d’apres B.
L’acte est done un faux fabrique d’apres le n° pretendument scelie « du seel du comte Martel ».
(H n° 155)
C 24 ]>. Suivant la version B, il etait
5.
d.
Charte. Dispositif identique a celui du n° C 215 sauf des clauses nouvelles quant aux droits conferes au chapitre (Saint-Laud) avec l’eglise Saint-Symphorien de Bouchemaine : octroi du droit de lever les tonlieux et peages sur la Maine et la Loire, avec la vicaria, depuis la Pierre-Coulevreuse jusqu’a la Pierre-Becherelle. L’acte etait (cf. D) « scelie sur lac de soie violette et blanche et de cire ayant perdu sa couleur de v6tuste ». Les souscriptions sont identiques a celles du n" C 215. A B C D
Pretendu Copie du Copie du Copie du
original, scelie, perdu. xvil6 siecle (1654), Bib. d’Angers, ms. 757, piece n° 7, d'apres A. xvue siecle, ibid., piece n° 13, d’apres A. xviip siecle. Bib. nat., D. Houss., IIj, n° 507, d’apres B ou C.
fid. Cartul. de Saint-Laud, n° 25.
k
On remarquera qu’au Cartulaire de Saint-Laud (bib. priv6e du chateau du Bas-Plessis Chaudron-en-Mauges), fol. 80 v°, on a 6crit en marge du texte originaire de cette charte
ACTES FAUX
301
(cf. acte n° C 215), lk ou la presente version innove, un condense de ces adjonctions : « a Rape Colubaria usque ad Rupem que dicitur Becherela ». On pourrait penser que notre version fut en rdalitd la version originate dont le copiste du cartulaire, au xni* stecte, aurait omis un passage. L’hypothese parait devoir etre dcartde : la clause litigieuse est si importante qu'il serait invraisemblable qu’on l’eut oubltee. Elle trans¬ forme en effet un droit de pdage sur la Maine k Bouchemaine, de tarif modique (« et de tercio sive lembo sive navi unum sextarium salis »), entrainant des droits de puissance publique limitds (« et dimidiam partem commendacionis »), en un droit qui s’dtend jusqu’k Savennieres sur la Loire, k plus de cinq kilometres en aval, et qui comporte un tarif supplementaire notable (« unam minam salis de navibus tam majoribus quam minoribus »), assorti de droits de vicaria complets (« vicariam de illis forisfactis quae in ripa contigua terrae illae facta erunt »). Ces dispositions supptementaires se retrouvent dans un acte cmane prdtendument de Foulques, roi de Jerusalem, dont 1’editeur du cartulaire, Planchenault, a montrd que c’dtait un faux (Cartul. de Saint-Laud, n° 75, p. 94, n. 1). Elies figurent aussi dans un acte de Henri II Plantagenet pour le chapitre Saint-Laud qui, lui, est authentique : cf. DelisleBerger, Rec. des actes de Henri II, n° 509 (1172-ddcembre 1177). On notera que dans ces deux actes, seules figurent a propos des droits de p^age du chapitre k Bouchemaine les clauses ajoutees dans la presente version, sans les clauses moins favorables que cette derntere comporte tout autant que la version originaire de la charte de Geoffroy Martel. II est patent, par consequent, qu’en ajoutant ces clauses au texte primitif de la charte de Geoffroy Martel, et en les introduisant dans une charte emanee pretendument de Foulques, roi de Jerusalem, les chanoines ont fabrique deux titres qui ont du leur servir k obtenir d’Henri II Plantagenet la confirmation du droit en cause.
(H n° 159)
14 novembre 1060 - 23 mai 1061
Deux parties : la premiere en forme de notice, la seconde en forme de charte. 1) Notice. L’abbe de Noyers s’est plaint aupres d’Aimeri de Faye, dit l'Enfant, de ce que ses agents avaient entrepris d’exiger la vicaria et d’autres mauvaises coutumes sur 1’alleu que possedait 1'abbaye a Chargay. 2) Charte. Aimeri abandonne la vicaria et les mauvaises coutumes qu’il a eues jusqu’k ce jour en cet alleu « tant pour le rachat des peches que lui-meme et son epouse ont commis, que pour le repos de Fame de son pere et de sa mere ». II invite son fils (filius jam ex me ortus) et ses enfants a venir a ne jamais requerir de coutume en ce lieu. Tout en precisant qu’il aura droit de justice sur ceux de ses commendes (commendati) auxquels les moines permettraient de s'y etablir, il notifie que Raoul, qui tenait de lui un tiers de la vicaria en benefice, y a renonce et a confirme la donation. Le comte Geoffroy (le Barbu) souscrit d’une croix. 33 assistants (« ad hanc donationem fuerunt »). A B C
Redaction primitive (perdue) : « dans le carton cotte xie stecte, n° d’ordre 208 », d’apres Dom Fonteneau, Bib. de Poitiers, coll. Dom Fonteneau, vol. 71, pp. 18-19. Copie, au cartulaire de Noyers, fol. 211 r°, perdue. Copie du xvni' stecte, d’aprks B, Bib. de Poitiers, coll. Dom Fonteneau, pi. XX, pp. 723-
D E
725. Copie du xixc stecle (perdue ?), d'apres C. Copie du xrx“ stecte, Bib. nat., ms. lat. 18395, fol. 213 v°, 214 v°, d’aprks C.
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CATALOGUE D'ACTES
fid. Cartul. de Noyers, n° 653, d’aprAs D. Date : « Secundo anno Philippi regis... et primo anno Goffridi Junioris... comitis ». Sans qu’on doive s’arreter trop longtemps devant ce qu’a d’artificiel la composition de cet acte, oil la seconde partie, en forme de charte, est presentee comme le discours du sei¬ gneur A 1’audience de sa cour, il faut remarquer ce par quoi le present acte, tout en s’inspirant d’un autre (l’acte n° C 222 comporte, notamment, l’indication des memes synchronismes), prAsente des contradictions graves avec ce que nous connaissons de la famille de Faye a l’epoque. On notera d’abord la maniere insolite selon laquelle il est fait reference a Aimeri, seigneur de Faye, par l'expression « supradictus princeps ». Cela semble une imitation de l'acte precite qui, s’ouvrant par la formule « Anno secundo Philippi regio Francorum cum comes noster Goffredus junior... primum in honore suo ageret annum », fait ainsi, vers la fin du dispositif, reference au comte; « quae omnia cum ad notitiam supradicti principis nostri perlata fidssent ». La bizarrerie de l’expression appliquAe A Aimeri, jointe A la similitude des synchronismes signalee ci-dessus, suscite l'hypothfese que le present acte ait ete fabrique a posteriori en utilisant certaines toumures de l’autre. Il ne semble pas que cette hypothAse soit infirmAe par des contradictions plus profondes qu’on peut remarquer entre ces deux actes quant k Aimeri de Faye et sa famille. Dans le present acte le libellA des intentions du donateur, Aimeri l’Enfant, suppose son epouse vivante mais ses pere et mere morts : « pro redimendis peccatis meis et uxoris meae nomine Auxendis seu pro remedio animae patris et matris meae ». L’acte n° C 222 nous dit au contraire qu’au moment oil Aimeri le Jeune est mort, son pAre vivait encore aupres de lui. Autre contradiction : le present acte suppose que de son vivant Aimeri a eu un fils (« filius jam ex me ortus ») alors que l’acte n° 167 du Cartul. de Noyers, en faisant refe¬ rence k l’acte n° C 222, nous apprend qu'Auxendis, epouse d’Aimeri, etait enceinte lors de la mort de ce dernier, et que le fils d’Aimeri naquit posthume. Devant ces contradictions, on peut hesiter pour dAceler la version exacte. On remarquera d’abord que les circonstances du present acte — qu’Aimeri ait perdu ses pere et mere, et qu’il ait un fils — sont normales, done imaginables ; qu'au contraire la survie d’Aimeri le Vieux par rapport A son fils, et pour ce dernier, la naissance d’un fils posthume sont inattendues et par la-meme peu susceptibles d'avoir ete inventees : ceci d’autant plus qu’il s’agirait alors d’inventions gratuites, puisque 1’une et l’autre n’impliquent aucun avantage de plus pour les moines. Il nous semble que cela suffit a demontrer l’inauthenticitA du present acte. Qu'on regarde d’ailleurs de pres le libelle de la notice n° C 222. Aimeri (le jeune) y donne lui-meme le tiers de ses biens dans la terre en cause, en sorte que son pAre, pourtant vivant, n’a pas en propre de droit en l’occurrence. Ceci s’explique par la manure dont s’est operee la devolution du chateau de Faye au milieu du xie siAcle : une charte du comte GeoSroy le Barbu donnee en faveur du chapitre de Faye (n° C 263) nous apprend que e’est par Niva, sa mere qu’Aimeri le Jeune est devenu chatelain : « Niva Haimerici uxor a cujus parentela honor fayae procedebat ”... DAs lors, k la mort de Niva, le chateau de Faye est revenu A son fils, et ce dernier, A le supposer majeur du vivant de son pAre, a etA le seul A pouvoir disposer de ce patrimoine. VoilA qui corrobore avec nettete 1’idAe qu’il faut accorder pleine foi A Facte n° C 222, et qui, par voie de consequence, confirme la conclusion que le present acte est un faux.
(H n" 201)
< C 23 > 5. d.
Deux parties : la premiere en forme de notice, la seconde en forme de charte. 1) Notice. Le comte (Geoffroy Martel), apres avoir fait prendre de force trois colliberts relevant du monastere Saint-Maur de Glanfeuil, a declare, sur la requete du prieur Durand, que son intention etait de les rendre. Mais il est mort sur ces entrefaites.
303
ACTES FAUX
2) Charte. « Geoffroy, son neveu », pour son salut et celui de son oncle, donne ces colliberts au monastere et regoit des moines un cheval et soixante sous. 10 temoins, dont le comte qui souscrit d’une croix. A B
Redaction primitive, perdue. Copie du xne sifecle au cartulaire H 1773, fol. 23 r° (tronquOe).
de Saint-Maur (de
Glanfeuil), Arch,
de
M.-et-L.,
fid. Cartul. de Saint-Maur, n° 49, d’aprbs B. Tel qu’il nous est parvenu, cet acte n'est pas authentique. Une fois evoquees, dans la notice prOliminaire dont le cartulaire ne comporte aujourd'hui que la fin, les vellOitOs de restitution qu’aurait manifestoes le comte (Geoffroy Martel), puis la mort de ce dernier, commence une charte dont l’intitule est dObile : « Ego autem Goffridus nepos ejus » ; en quoi il est un peu bizarre que Geoffroy le Barbu ne porte pas ici le titre comtal, quand bien meme cette omission est reparee a l’endroit de sa souscription ; encore y en a-t-il des exemples dans des actes d’une authenticity incontestable : cf. ci-dessus, chap. V, n. 1. On notera surtout des maladresses de vocabulaire trop lourdes pour etre compatibles avec un document authentique; voici en quels termes Geoffroy est pretendu donner les colliberts : « ipsos homines et omnem familiam et procreationem eorum dono et liberos clamo Deo et Sancto Mauro »... II est inhabituel d’employer le terme « familia » pour desi¬ gner la famille de ces non-libres, au sens moderne du mot, puisqu’il conceme bien plutot, A Fepoque, l’ensemble de ceux qui, sans aucun lien ndcessaire de parente, viennent s'unir sous la protection d’une dglise ou d’un grand, ou bien, y sont assujettis. Enfin et surtout, c'est une maladresse invraisemblable que de faire dire au comte qu’il donne ces hommes « fibres » au monastere. Certes on voit bien que le redacteur a voulu dire que le comte, ayant sur eux une domination sans partage, la transfOrait au monastere. Mais ce faisant, il suscite une equivoque inimaginable dans un acte authentique. On a fabrique la liste des temoins (hormis le comte) en prenant A l’acte n" C 364 (10691090) ses quatre premiers tOmoins, puis A l’acte n° C 211 ses cinq derniers. On a done Otabli cette liste en 1069 au plus t6t, vraisemblablement dans le meme temps que l’on composait le dispositif.
(H n° 203)
s. d.
Charte. Geoffroy le Barbu, comte d’Anjou, confirme la donation faite par Humbert Ragot a l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers, portant sur l’eglise de Cheffes, incluses l'immunite du cloitre en matiere judiciaire et l'exemption de toute coutume et des tailles, et sur divers droits de peche, dimes de moulins, ainsi que l’alleu de la Meignanne, la terre des Millerons et un arpent de vignes. Artaud et Enjeuger de Briollay ont confirme la donation. 18 participants, dont le comte qui confirme de son sceau, 4 souscripteurs (le donateur souscrit d’une croix), et 13 temoins (Fun des souscripteurs est Ogalement temoin). A B C D E
Pretendu original scellO, perdu. Copie au cartulaire de Saint-Nicolas, fol. 37, perdue. Vidimus de 1407, d’apres A : Arch, de M.-et-L., H 552, n° 1. Copie du xixe siOcle par P. de Farcy, d’aprbs C : Bib. nat., n. a. lat. 2472, p. 16. Copie du xxe siecle par Y. Mailfert, d'aprfes C : Cartul. de Saint-Nicolas, Arch, de M.et-L., ms. non cote, n° XLVI, d'apres C. Extrait du
xviif
sibcle, d'apres B : Bib. nat., D. Houss. XIII,, n° 9864.
Analyse du xvme siOcle, d’apres B : Bib. nat., ms. fr. 22450, p. 166.
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CATALOGUE D'ACTES
L’6glise de Cheffes, avec divers domaines et droits, a ete donnee en deux temps a l’abbaye Saint-Nicolas par Hubert Ragot, chevalier de Cheffes : la premiere donation a ete confirmee par l'eveque d’Angers Eusfebe (cf. Bib. nat., D. Houss., II,, n° 518) ; de teneur pre¬ cise et modeste, elle comprend des temoins de rang social mineur pris parmi les gens d’Hubert Ragot et la familia de Saint-Nicolas ; la seconde est d’une portee bien plus consi¬ derable (cf. copie du xvip siecle, Bib. d'Angers, ms. 679, p. 114 ; Epitome..., p. 18) ; elle comporte une liste de temoins qui, pour partie, eveille la suspicion : on y retrouve le debut de la liste des « hommes de l'abbaye » qui figuraient deja dans l'acte precedent comme temoins, exactement dans le meme ordre. Le present acte est une amplification de cette seconde donation, confirmee cette fois par le comte. On y trouve, en plus, la donation de l’alleu de la Meignanne et de la terre des Millerons, et l’octroi de droits d6signes d’une maniere inhabituelle pour l'epoque de Geoffroy le Barbu : les tailles (tailleia). Enfin et surtout les souscriptions et les listes de temoins de cet acte sont entierement factices. On s’est servi des deux donations de Cheffes deja mentionnees, en prenant k la premiere la liste des temoins de l’autorisation episcopate, et a la seconde, celle dont l’abbe Arraldus tient la tete, mais ici on s’est trompe, et tout en citant dans l’ordre les trois personnes qui, dans cette liste, suivent l’abbe, on les a qualifiees de moines alors que selon les deux autres donations, ce sont des famuli, des hommes de l’abbaye : il est hors de question qu’on ait pu, en l’abbaye Saint-Nicolas, prendre k l’epoque trois dependants laiques pour des moines ! Enfin les autres personnages cites dans le pre¬ sent acte (Artaud et Enjeuger de Briollay, le vicomte Hubert du Lude) ont et6 pris dans une notice qui etait transcrite a la suite du present acte au cartulaire et dont il ne reste que des extraits (Bib. nat., D. Houss., XIII,, n° 9524, ms. fr. 22450, p. 166). Ceux-ci suffisent k attester que ces personnages ont confirm^ les donations d'Hubert Ragot apres la mort de ce dernier, et non pas de son vivant comme ici. Il ne fait done aucun doute que les souscriptions du present acte ne soient fausses, et dfes lors on est amene a considbrer comme le plus vraisemblable que le dispositif lui-meme, qui n’eut etd sans cela que suspect, soit 6galement faux, ainsi que le pretendu scellement. Le present acte est k la source de la fabrication de deux autres faux : l’acte n° C 20 ^>, attribud cette fois a Geoffroy Martel, d'un contenu similaire mais d’une grande maladresse de redaction, et une charte de Geoffroy, dveque d’Angers dont il reste le pseudo-original (Arch, de M.-et-L., H 552, n° 2 : le document porte l'incision convenant au sceau (pendant) annonce dans le dispositif). Cette dernicre charte, en laquelle il est fait reference par deux fois au present acte, ne pourrait se rapporter qu’au temps de l’dveque d'Angers Geoffroy (de Tours) ou de son successeur, Geoffroy (de Mayenne), entre 1082 et 1101. Il y est fait dtat, a l’dpoque, d’une devolution de la vicomte du Lude et de la seigneurie de Cheffes, qui est un pur galimatias (en particulier on ne voit pas qu’ait existd alors un Etienne, vicomte du Lude : cf., sur cette famille vicomtale, Angot, Genealogies feodales..., op. cit., pp. 21-29). En outre, le doyen (de Saint-Maurice d’Angers) Robert y figure comme premier temoin parmi les clercs : ce dignitaire, attests au temps de l’eveque Eusebe, a ete remplace par le doyen Renaud dbs avant la mort du prelat : du temps des eveques Geoffroy (de Tours) et Geoffroy (de Mayenne), successeurs d'Eusebe, il n’y a pas eu k Saint-Maurice de doyen du nom de Robert (cf. ch. Urseau, Cartul. noir de Saint-Maurice, Introduction, p. xxxiv). Cette charte de l’bveque Eusbbe est done bien elle aussi un faux. Le present acte, dont la redaction est inspiree elle-meme d’une version douteuse de la donation de Cheffes k Saint-Nicolas, est, on le voit, le premier 616ment d'une famille de faux. La pr6tendue charte de l'dveque Geoffroy, en sa premiere redaction qui subsiste aux Arch, de M.-et-L., peut servir a dater la confection du present acte auquel elle fait allusion, expressement. L’ecriture relbve au plus tard du milieu du xne siecle, le scellement sur lacs, au moins prepare par une incision du parchemin, releve au plus tot des premieres annees du xip sibcle. Il est tr£s probable que le present acte ait 6t6 fabrique en meme temps ou peu
avant.
s. d. Charte. Eusebe, eveque d’Angers, s’etant fait montrer par Sigon, abbe de Saint-Florent de Saumur, un document selon lequel l’eveque Renaud,
ACTES FAUX
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son predecesseur, avait exempte dans le diocese tous les prieures de l’abbaye, presents et futurs, des droits de gite et de procuration, a accorde a son tour, « sur la priere du tres illustre comte Foulques » (le Rechin), une franchise semblable. 16 participants dont 14 tdmoins, et l’eveque qui a fait sceller. A B
Pretendu original scelle (perdu). Copie du xme siecle, Livre rouge de Saint-Florent, Arch, de M.-et-L., H 3715, fol. 30 r°-v°.
Le present acte comporte des temoins qui ont vecu A deux epoques differentes. D’un cote, le comte Foulques ne peut etre, du temps de l’dveque Eusebe (6 decembre 1047-27 aout 1081) que le Richin, comte A partir du 11 mars 1067 au plus t6t (cf. acte n° C 255), et Amaud, eveque du Mans, n'a re?u cette dignite qu’apres la mort de Vulgrinus, son predecesseur, le 10 mai 1065, et au plus tard, au printemps de 1067 (cf. note sous l’acte n° C 264). De 1’autre, le doyen Joscelin (du chapitre Saint-Maurice d'Angers), atteste du 6 janvier 1049 au 13 avril 1061 (cf. ch. Urseau, Cartul. noir de Saint-Maurice, Introduction, p. xxxm), etait, des le 31 mai 1062, remplace par Ansierus (cf. Cartul. de Saint-Aubin, n° 401), puis, entre 1064 et 1075 (cf. ch. Urseau, ibid., p. xxxiv), par Robert, enfin, dans la decade suivante, par Renaud puis Joubert (ibid., p. xxxv) ; par ailleurs Geraud ou Girard, chantre (de Saint-Maurice), attests jusqu'en 1061, a 6t6 remplace par Geoffroy entre 1061 et 1068 (avant l’accession du comte Foulques le Rechin) et, ce, jusqu’en 1092 (cf. ch. Urseau, ibid., p. liii). En resume, les deux dignitaires du second groupe n’ont pas vecu au temps de Foulques le Rechin, le premier d’entre eux n’a pas connu non plus le temps de l’episcopat d’Amaud, et le second, probablement, a fait de meme. La liste des temoins est done, en partie au moins, fausse. Elle doit eveiller la suspicion quant A l’authenticitd du dispositif meme de la charte. On peut d’abord, A cet dgard, relever des anomalies. La charte comporte une adresse imitee du style adopte pour les actes apostoliques A portee perpetuelle, A partir du milieu du XI® siAcle (cf. A. Giry, Manuel de diplomatique..., p. 675) : « (ego) Eusebius... Andegavensis episcopus Sigoni... abbati Sancti Florentii... in perpetuum ». Son emploi dans une charte episcopate, des la meme epoque, est surprenant. Par ailleurs, ne l’est pas moins le tour de la formule finale de confirmation (« perpetua libertate confirmo ») qui rappelle plus de style des franchises du xil® siecle que celui des exemptions du milieu du xie. Enfin, le scellement de la charte, qui est annonce, parait bizarre du temps de l’abbe Sigon, en 1070 au plus tard : le premier exemple authentique de scellement d’un acte par l’eveque d’Angers ne se rencontre par ailleurs qu’en 1076 (cf. Arch. d’I.-et-L., H 306, n° 2, Cartul. manceau de Marmoutier, II, p. 73 et s.). II reste que le plus suspect est ailleurs : dans ce conflit entre l'eveque Eusebe et Fabbd Sigon, il est fait lourdement reference A l’exemption des droits de gite et de procuration qu’aurait accordee naguere l’dveque d’Angers Renaud : « munimentum... authenticum protulisti » (l'eveque Eusebe s’adresse A l’abbe Sigon) « in quo continebatur quod predecessor noster... Raignaudus ab omni descensu et procuratione episcopi omnes obedientias tuas in sempiternum absolverat ». Des lors l’eveque Eusebe, « inspecta igitur justicia tua » (?), confirmerait l’exemption « sicut in authentico scripto pactionis facte inter predecessorem meum... et predecessorem tuum... continetur ». On voudrait demontrer ici que l’acte auquel 11 est ainsi fait reference est un faux. Le document nous est parvenu par une copie du xiip siecle faite au Livre rouge de SaintFlorent juste avant la transcription du present acte (cf. Arch, de M.-et-L., H 3715, fol. 30 r°). Il a dte publie par L. Lex (Eudes, comte de Blois, op. cit., p. j. n° IX, pp. 134-136), et etudie en outre par A. Giry (Etude critique de quelques documents angevins..., op. cit., p. 241, n. 3), par M. Sache (Inventaire..., op. cit., p. 569, n. 1) et par J.-F. Lemarignier (Etude sur les privileges d'exemption..., op. cit., p. 100, n. 59, et p. 101, n.). Tous ces auteurs ont remarqud l’une de ses anomalies : Facte est datd : « Factum in mense junio die secundo anno VII Hugonis regis », c’est-A-dire du 2 juin 994, et pourtant il y est fait etat de « Odo comes filius Bertae reginae ». Or, Berthe n’est devenu reine que lorsque Robert succeda A Hugues Capet (cf. Richer, Histoire..., ed. Latouche, II, p. 330 : « Rotbertus rex, patri succedens, suorum consilio Bertam duxit uxorem »), en sorte que la mention de la reine Berthe dans un acte datd du rAgne de Hugues Capet est une « erreur » de poids. mais celle-ci ne pouvait suffire pour mettre en cause l’authenticitd de Facte. L. Lex (loc. cit.) a suppose qu’une erreur de scribe avait substitud le nom d’Hugues A celui de Robert dans la formule de datation et il a dtd suivi, en cela, par M. Sachd (loc. cit.). A Giry, par contre (loc. cit.), a suppose qu’on
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avait ajoute apres coup a « Odo comes » la mention « filius Bertae reginae », et J. F. Lemarignier a prefAre cette hypothAse, parce qu’il avait remarquA (toe. cit.) un autre acte de 1’Aveque Renaud pour Saint-Florent, date du meme jour (Ie 2 juin 994) « et souscrit par plusieurs memes personnages » (cf. Livre noir de Saint-Florent, Bib. nat., n. a. lat. 1930, fol. 23 v° & 24 v°) : des lors, suivant A. Giry, il a considere l'acte comme authentique, et l’a date du 2 juin 994. Mais le parallAle entre ces deux chartes, qui auraient AmanA le meme jour du meme Aveque, merite d'etre pousse plus avant. La charte transcrite au Livre noir, fol. 2324, relate une decision prise par l’Aveque d’Angers, en synode, lors d’un conflit entre l’abbaye Saint-Florent de Saumur et les moines de Saint-Maur (de Glanfeuil), en lequel l'Aveque- etait lui-meme mis en cause. Or l’un des souscripteurs doit retenir notre attention : apres Renaud, l’eveque, et Hildemannus, l’archidiacre, figure « S. Rainaldi abbatis et monachi », suivi du doyen (du chapitre Saint-Maurice), de deux clercs, du trAsorier (du meme chapitre) et de trois clercs, enfin, de quatre laics. Si nous passons A la charte du meme eveque transcrite au Livre rouge, fol. 29 v°-30 r° (juste avant le present acte), les similitudes abondent, que J. F. Lemarignier a evoquees (toe. cit.) : le meme abbe de Saint-Florent, Robert, 1'archidiacre, le doyen, le tresorier et quatre clercs sur cinq s’y retrouvent. Mais 1’abbA Renaud s’y retrouve aussi, sous une forme qui demasque la supercherie : « Rainardus abbas Sancti Mauri » ; en 994, Saint-Maur de Glanfeuil est en effet un prieurA (cf. Gall. Christ., XIV, c. 688), et i’abbaye Saint-Maur-desFossAs, dont il depend, rAformee par Maieul, abbe de Cluny, en 988, a AtA confiee par lui a Teuto qui en sera l’abbe jusqu’en 998 au plus tot (cf. Gall. Christ., VII, c. 288-289). Dans la charte transcrite au Livre rouge, la mention de Renard abbe de Saint-Maur ne peut etre qu'une invention ; mais celle-ci s’explique si l'on veut bien admettre que la charte a AtA fabriquAe longtemps apres la fin du xe siAcle d’apres celle qui a ete transcrite au Livre noir et qui porte la meme date : au temps ou Saint-Maur de Glanfeuil est devenue une abbaye, c’est-A-dire A partir de 1096 n. s. (cf. Annates de Saint-Serge, p. 93 du Rec. d’ann. ang. et vend.), quoi de plus naturel que de supposer dans la charte transcrite au Livre noir « Renaud abbe et moine » etre abbe de Saint-Maur puisque Saint-Maur de Glanfeuil est partie au procAs qu’elle relate ? Quoi de plus explicable que de reporter cet abbe imaginaire parmi les sous¬ cripteurs de la charte qu’on fabrique sur ce modAle, et qui sera transcrite au xme siAcle sur le Livre rouge ? En rAalitA, le « Renaud abbe et moine » de la charte transcrite au Livre noir ne peut avoir AtA que 1’abbA de Saint-Serge qui porta ce prAnom A l’Apoque (cf. Bib. nat., D. Houss., IIj, n° 347) ; la place A laquelle ce personnage souscrit — parmi les premiers chanoines du chapitre cathAdral — suppose qu’il est chanoine lui-meme A raison du titre abbatial de Saint-Serge : or cela est attestA, on l’a vu (cf. ci-dessus, chap. II, n. 214) pour le successeur de Renaud, 1'abbA Hubert; notre acte, en rAalitA, prouve que dAs le temps de 1’abbA Renaud, une prAbende du chapitre cathAdral Atait attachAe au titre abbatial de Saint-Serge. Par consAquent, la charte de l’Aveque Renaud qu’on a transcrite au xme siAcle sur le Livre rouge, au fol. 29, a AtA fabriquAe au plus tot en 1096 d'aprAs celle, authentique, qu’on avait copiAe dAs le xie siAcle au Livre noir de la meme abbaye, aux fol. 23-24. La similitude Atroite du libellA des dates entre les deux chartes s’explique dAs lors, comme aussi, dans la charte transcrite au Livre rouge, la bAvue que constitue, pour le temps de Hugues Capet, la mention de la « reine » Berthe. Il y a plus. Notre charte A 1’intituIA de l’Aveque EusAbe se prAsente comme une confir¬ mation de celle de l’Aveque Renaud qui est fausse et qu'on a transcrite juste avant elle au Livre rouge. Si la charte de Renaud n'a pu Atre fabriquAe qu’en 1096 au plus t6t, e’est la preuve que notre charte, attribuAe A l’Aveque EusAbe — mort en 1081 — a At A, elle aussi, fabriquAe aprAs coup, en 1096 au plus tot. C’est done un faux. Il est fait allusion A la charte (prAtendue) de Renaud dans YHistoria Sancti Florentii Salmurensis (Ad. P. Marchegay, E. Mabille, Chron. des egl. d'Anjou, p. 253), avec une absence de discrAtion amusante quant A la valeur de ce document. On cherche alors A prAtendre que par la bulle de Jean (XVIII) (JaffA 3941, faux fabriquA trAs probablement entre 1026 et 1044 — cf. J. F. Lemarignier, Etude sur les privileges..., op. cit., p. 107 —), la PapautA aurait confirmA cette remise de droits : « cujus nobile privilegium in papiro conscriptum sub obtentu Bertae reginae ac filiorum ejus Theutbaldi atque Odonis, Romae Johannes Papa... commonuit... ». La bulle est citAe A la suite intAgralement, suivant la version la plus ancienne de ce faux (Arch, de M.-et-L., H 1836), ou il n’est fait rAfArence, pourtant, qu’A 1'immunitA de droits synodaux qui aurait AtA consentie naguAre A Saint-FIorent-le-Vieil, de pair avec d’autres immunitAs, par Louis le Pieux (Chron. des dgl. d’Anjou, p. 254) : « ipsum monasterium... const rue turn... in loco vocabulo glomna... a Ludovico cognomento Pio... omnis fiscalis exac-
ACTES FAUX
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tionis vel cujuscunque legalis seu ofjiciariae pensionis simul etiam sinodalis debiti omnium ecclesiarum quae ipsi monasterio subjacent immunitate donatum (est) ». Cela n’a rien A voir avec le faux attribuo a 1 'cveque Renaud, ou la remise de droits concerne toute ddpendance de Saint-Florent sise dans le diocbse d’Angers, et s’attache au premier chef non pas k SaintFlorent-le-Vieil, mais k Saint-Florent-de-Saumur. N’en dcplaise au rddacteur de VHistoria sancti Florentii, la bulle ignore la charte de Renaud et a 6te fabriqude avant elle ; il reste qu’en mentionnant la charte, l’auteur de la chronique nous revile evidemment qu’elle existait de son temps, c’est-A-dire soit dhs la fin du xn sifecle, soit k la fin du xne en tout cas : cf. L. Halphen, Comtd d'Anjou, p. vm et n. 5.
(H n° 257)
7" decembre 1090
Angers
Notice. L’abbe du Mont Saint-Michel, Roger, et le prieur Mathias ont obtenu du comte Foulques (le Rechin), moyennant trente livres, qu’il s’engageat pour un an a ce que les terres et vignes que possedent les moines de l’abbaye en Anjou et Touraine ne puissent etre confisquees dans Tannee (?) « a raison du forisfactum qui serait commis en Normandie ou en une autre terre ». Le fils du comte, (Geoffrey), a confirme cet engagement tandis que l’eveque d’Angers Renaud frappait d’anatheme quiconque irait a son encontre. 7 participants, dont 5 souscrivent, y compris le comte et son fils Geoffroy. A B C
Redaction originaire, perdue. Copie du xile sifecle, cartulaire... du Mont-Saint-Michel, Bib. d’Avranches, ms. 210, fol. 77. Copie du xvir siecle, Bib. nat., ms. lat. 5430 A, p. 108, probablement d’apres A. fid. Gall. Christ., XI, Instr. col. 108, « ex archivis abbatiae » (?)
La notice a ete fabriquee en utilisant de maniere maladroite l’une des clauses d’une dona¬ tion authentique faite par Foulques le Rechin a 1’abbaye, et certains seulement des personnages qui y sont cit6s (cf. acte n° C 417). Mais ici, la notice est datde d'une maniere qui condamne l’acte : en l’an 1090 « au premier jour de FAvent », Feveque d’Angers n’etait pas Renaud mais Geoffroy (de Tours). Le nom du pr^tendu evfique Renaud est cite pourtant k deux reprises, une fois dans le corps de la notice, tout pr£s de la date, une autre fois k l’endroit des souscriptions. De plus, et ceci ecarte l’hypothhse d’une simple erreur de date, la souscription de Marbode, « maitre ecole » est incompatible avec la presence de l’^veque Renaud : Marbode, devenu eveque de Rennes, a cesse d’etre maitre-ecole dbs 1096 (ch. Urseau, Introd. au Cartul. noir de Saint-Maurice, p. lvi), tandis que Renaud n’a ete ordonn£ 6veque d’Angers que le 12 janvier 1102 (Annates de Saint-Aubin, Rec. d’ann. angev. et vend., p. 6). On voit mal pour quelles raisons bizarres cet acte diffus a et6 fabrique. Ce fut peut-etre pour mettre les possessions angevines et tourangelles du Mont-Saint-Michel A l’abri de la represaille comtale lors de quelque differend entre la Normandie et l’Anjou. La chose n’est guhre concevable que jusqu’en 1144, cf. Annales de Saint-Aubin, Rec. d’ann. angev. et vend., pp. 10-11.
(H n° 260)
< C 27 > Le 4 septembre 1091
Charte. Foulques (le Rechin) comte d’Anjou, du temps qu’il commenqait a reconstruire le chateau de Treves que lui-meme avait precedemment detruit, a decide, un jour qu’il venait prier a Cunault, de mettre un
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terme aux torts que les baillis du chateau commettaient a l'egard des moines de Notre-Dame de Cunault. II a, une fois le chateau de Treves « repare », voulu y retablir le port et le marche que du temps de sa destruction il avait permis aux moines d’avoir a Cunault, et a prie les moines de les lui rendre. En « recompense », il leur a fait remise de toute la vicaria qu'il avait en leur domaine, sauf le chatiment des voleurs et homicides, qui seront poursuivis, incarceres, depouilles de leurs biens par les agents des moines, puis remis aux baillis du chateau pour le chatiment corporel, sauf au cas oil ils seraient pris dans le cimetiere, exempt de toute juridiction comtale. En outre, il a renonce aux vinages qu’il avait sur la terre de Liseis, declaree desormais libre de toute « puissance seculiere », et a confirme l’autorisation qu’avait accordee jadis aux moines son oncle le comte Geoffroy Martel de recevoir librement des biens de son dominium, exoneres des coutumes qu'il pouvait avoir sur eux. 9 participants — « et plusieurs autres » — avec un scellement indique par C, et annonce au texte comme dtant celui du comte. A B C
Pretendu original scelle, perdu. Copie du xme sibcle (vidimus de 1263), Arch, de M.-et-L., G 826, fol. 30, d’apres A. Copie du xvie sibcle 1560), Arch, de M.-et-L., G 826, fol. 31, d’aprfes A, « scelld en queue simple de cire jaulne ».
Le document a 6t6 fabrique a l’aide d’une notice portant la meme date qui relate une donation du comte beaucoup moins importante — le vinage de la terre dite Liseis — dont on retrouve ici la mention (cf. acte n° C 366). On a utilise aussi un faux date de 1050 (cf. le n° C 15 ]>), pour que notre document fut compris comme la confirmation de l’une de ses clauses. Le faux apparait avant tout par la remise de vicaria ici consentie : le comte est prdtendu avoir remis toute la vicaria qu’il avait sur la villa des moines, et, en meme temps, avoir confirm^ une pretendue concession de Geoffroy Martel en vertu de laquelle toutes les acquisitions futures auraient 6t6 permises aux moines de Cunault, et les biens donnes, exoneres de toute coutume : ce serait supposer que les hommes des moines, avant la donation du Rechin, auraient 6te assujettis A la vicaria en leur villa (principale ?), tout en etant exempts en d’autres fonds. Et surtout, le comte ferait cette remise de vicaria avec une reserve inusitde au xie sifecle, portant sur le seul chatiment (corporel) des homicides et voleurs « totam viariam... praeter incisiones et suspensiones latronum sive homicidarum qui in villa pre¬ dicta capti fuerint » : la reserve, de tels cas, au xr= siecle, entraine normalement leur repression tout enticre, y compris, 1’amende des soixante sous, la seule sanction qui soit express6ment evoqu6e. Ajoutons qu’il est aussi invraisemblable dans le present document (en 1091) que dans le faux prec6demment citd (de 1050) qu’il y ait eu a ces dates des « baillis » en Anjou ; de plus, le rddacteur du present document a imagine la presence a Treves de baillis du chateau qui seraient des agents du comte, alors que le chateau de Treves, d’apres la notice authentique de meme date (acte n° C 366), a pour seigneur Geoffroy Fouchard, et non le comte.
(H n° 274)
< C 28 > 1095
Charte. Foulques (le Rechin), comte d’Anjou, a la requete des moines de l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers, a ajoume en sa cour, a Angers, Hubert d’lre, lequel exigeait la taille (« talleia ») sur la terre d’Etriche, donnee naguere a l’abbaye libre de toute coutume par le frere de 1’abbe Hildinus.
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A l'instance, apres des disputes, le comte a acquiesce a la renonciation qu'a finalement faite Hubert quaht a ces coutumes, et lui-meme a fait remise de toutes les coutumes qu’il avait en ce lieu. 13 participants dont 12 temoins, et le comte qui appose son seel. Parmi les temoins, trois sont aussi souscripteurs. A B
Prdtendu original scelle, perdu. Copie du xvui' siecle, d’aprds A : Bib. nat., D. Houss., Ill, n“ 981.
Le present acte souleve des difficultes chronologiques graves, et, quant au fond, une contra¬ diction. L'acte est date de 1095. Hubert d’lrd, de qui relevait la terre donnde A 1’abbaye par le frdre de l’abbe Hildinus quand cette donation fut faite (cf. acte n° C 180), presque quarante ans avant 1095, etait mort depuis longtemps & cette derniere date (il est mort avant le 11 avril 1082, du temps de l’abbe de Saint-Serge Daibertus : cf. deuxidme cartulaire de Saint-Serge, ms. 3 du musde Dobrde A Nantes, fol. 56 v°, acte n° 127) ; son fils, Renaud, semble avoir dtd au service de Geoffroy Rorgon, chevalier de Candd, vraisemblablement apres la mort de son pere (cf. Cartul. de Saint-Nicolas, Arch, de M.-et-L., ms. non cote, n° CXXXI (1079-1096) : « cum Goffridus filius Rorgonis et Rainaldus de Iriaco affirmarent castrum Condeii »), approximativement a la date pretendue du present acte. Ce dernier comporte en outre des temoins qui figurent egalement dans la meme dona¬ tion originaire : Eusebe, eveque d'Angers, Thierry, abbd de Saint-Aubin, Adetardus de Chateau-Gontier : les deux premiers au moins etaient morts depuis longtemps en 1095, Eusebe, le 27 aoiit 1081 (cf. ch. Urseau, Cartul. noir de Saint-Maurice, Introduction, p. xxvii), Thierry, le 26 decembre 1059 (cf. Annales de Saint-Aubin, Rec. d'ann. ang. et vend., p. 5). Par contre, le fils du Rdchin, « Geoffroy Martel... encore jeune », le premier des tdmoins citds dans le present acte, est tout k fait vraisemblable a la date de 1091, comme la plupart, semble-t-il, des autres tdmoins qui y sont ddsignes. Ce n’est done pas la seule indication de la date qu’on doit tenir pour fausse, e’est k tout le moins l’indication de certains temoins, voire celle d’Hubert d’lrd. Quant au fond, l’acte est des plus confus, A I’exception de sa conclusion qui veut qu'Hubert d'Ire ait, en 1095, renoned a toute coutume a Etriche, et que le comte Foulques ait fait de meme. On peut s’dtonner en effet que la taille dont l’exigence est reprochde A Hubert apparaisse en definitive profiter surtout, voire exclusivement, A Geoffroy Rorgon (qualifie ici de seigneur de Candd alors que par ailleurs la seigneurie chatelaine ne parait pas attestde en cette place-forte A la date de 1109 : cf., tome I, Appendice II, note finale), lequel, dans le prdsent acte, est presentd comme ayant accepte d'en diminuer le taux : il n’y a aucune logique A ce que ce soit sur Hubert et sur le comte que pese le poids de la revendication, puisque l’un et l’autre n’ont pas d'interet direct en i’affaire : or e’est bien par le biais de leur renonciation que le prdsent acte cherche A attester qu’il n'est du A Geoffroy Rorgon pour Etrichd, qu’une taille rdduite. Dds lors 1’hypothfese du faux s’dtaye, semble-t-il. A partir d’une donation originaire qui attestait qu’au temps de Geoffroy Martel (cf. acte n° C 180), un manse de terre A Etrichd avait dtd donnd A 1’abbaye avec le consentement d’Hubert d’lre et la renonciation du comte A toute coutume, les moines ont prdtendu possdder la terre d'Etrichd comme si elle leur avait dtd donnde dds l’origine « en aumone », « libre de toute coutume », c’est-A-dire dotde d’une immunitd absolue. En vertu de cette prdtention, ils font etat pour l’an 1095 d’une rdaffirmation de cette immunitd par le comte pour faire paraitre plus naturelle une prdtendue restriction de taille qu’aurait concddde le « seigneur de Candd », obligeant par lA-meme celui qui la percevait pour lui, A savoir Hubert d'lrd, A limiter d’autant ses exactions : comprenons que le lignage dont relevait Geoffroy Rorgon de Candd, laisse A l’dcart lors de la donation originaire, devait avoir conserve le droit de percevoir ses cou¬ tumes sur cette terre. Le faux est ici habile : il mentionne en passant le droit qu’on voudrait usurper, semble-t-il, et insiste sur des renonciations vraisemblables. La version B donne une description du sceau d'aprds l’original prdtendu : « scelM d’un grand sceau qui represente un homme & cheval, arme de toutes pieces, et tenant en la main droite un drappeau ». Il est vraisemblable qu’il s’agissait par consdquent d'un sceau de Foulques le Rdchin, puisque, dans les deux types de sceau que 1’on connait A ce comte, le cavalier, allant de droite A gauche, tient de la main droite la hampe d’une bannidre. Cependant ce scellement ne laisse pas de corroborer l’hypothdse que le prdsent acte ne soit pas authentique : si 1’on ramfene la date de l’acte avant celle de la mort d’Hubert d’lrd,
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CATALOGUE D’ACTES
c’est-A-dire au plus tard avant la fin de 1'abbatiat de Daibertus (a Saint-Serge), le 11 avril 1082, on remarque aussitSt que la pratique du scellement n’apparait par ailleurs chez le comte qu’un peu plus tard (cf. ci-dessus. Introduction au Catal. d'actes, t. II, p. 11). En definitive, on peut tenir pour faux le present acte. On s'est servi, pour le fabriquer, de la donation originaire d’fitriche, mais tres probablement aussi d’un acte emane du comte Foulques le Rechin en 1095 : on a melange les donnees de l’une avec la date et des temoins de 1’autre tout en en reutilisant le sceau. On ne voit pas ici ce qui pourrait permettre de preciser quelle date, posterieure a 1095, il faut attribuer a cette falsification.
INDEX DES MATIERES, DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX
Le present index est sommaire. II renvoie : par un chiffre simple, aux pages du tome Ier; par un chiffre precede de II, aux pages de l'lntroduction du Cata¬ logue, t. II; par un chiffre precede de C, aux notices du Catalogue, d'apr£s leur numero. Dans 1’index des matieres, seules ont ete retenues les references susceptibles d’illustrer certaines institutions, soit pour les attester, lorsqu’il en est besoin, soit pour permettre d’en analyser la portee, 1'evolution, et les mdcanismes. L’index des lieux permet d'identifier tous les noms de lieux cites; eventuellement, dans les cas ambigus, chaque mention du lieu au texte fait l’objet d’un renvoi a l'index. L’index des personnes ne comprend, des personnages cites au texte, que les plus importants d’entre eux, eu egard au sujet de ce livre : on a done laisse de cote, d'une part, des petites gens dont la mention est anecdotique, ou que l’on peut retrouver, au corps de l’ouvrage, grace a l’index des matieres — par exemple, pour reperer si tel cellerier du comte figure dans l’ouvrage, on se reportera aux pages indiquees par cet index sous la rubrique « celleriers du comte » —, et, d’autre part, de grands personnages qui ne sont cites au texte qu’a des fins de comparaison et d’illustration, sans qu’ils aient pu jouer un role sur la formation des institutions angevines.
ABBON de BRIOLLAY : C 441 ; 275 ; 291 ; ler seigneur chatelain atteste a Rochefort - 1106/1109 - 463. ABBON de FLEURY, abbe : 3; 20, n. 99; 144, n. 62; 166 et 167, n. 153. ACHARD de SAINTES : C 414 n. ADELAIDE, comtesse d’Anjou (dite de CHALONS) epouse de Geoffroy Grisegonelle : 11. ADELAIDE, niece de l’eveque Raino, epouse d’Enjeuger : 197. ADELAIDE, soeur de Geoffroy Grisegonelle : 12. ADELAIZ, fille d’Hadoissa : C 100; C 213 (Adelaica). ADELARDUS de CHATEAU-GONTIER, fils de Renaud « Yvon », frere de Renaud et Guicher : 329 et n. 223-224; vassus dominicus 350, n. 326; 469, n. 1.
ADELARDUS de CHATEAU-GONTIER, seigneur de Ch. G. au debut du xne s. : 277. ADELAUDUS, archeveque de Tours (875/891), frere de l’eveque Raino : 197. ADELE, comtesse d’Anjou (dite de VERMANDOIS) epouse de Geoffroy Grisegonelle : C 2; belle-soeur de Thibaud de Blois 11, 13; fille d’Herbert II de Vermandois 46, n. 225. ADELE. comtesse de Vendome : 23, n. 114; 27, n. 137-139 ; 46. ADELE, comtesse d’Anjou, epouse de Geoffroy Martel : C 210 et n. (fille du comte Eudes). ADELE ou ADELAIDE, comtesse d’An¬ jou (dite la Teutonne), epouse de Geoffroy-Martel : C 235; C 242; 287. ADfiLE, fille de Robert le Pieux : 36 (epouse Baudouin (V) de Flandre).
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INDEX
ADENORS, fille d’Orri de Champtoceaux, epouse de Thibaud de Jarze : 339, n. 276; 340; 342, n. 293 (son douaire). ADERALDUS, abbe de Saint-Nicolas : C 99 n.; C 159 n.; C 203 n.; n.; 469, n. 1 - 470. Adesiere; cne Avrille, c” et arr. Angers : C 33. ADHEBERTUS, abbe de Saint-Florent : (C) 67. AGFREDUS, seigneur de Preuilly - 1008 - : 456-457. AGNES, comtesse d’Anjou, epouse de Geoffroy Martel : C 78 ; C 79 ; C 81 a C 83 ; C 96 n.; C 101; C 102; C 105; C 109 a C 116; C 122 a C 125; C 127 n. a C 140; C 161bis; C 164; C 208; ; n. a n.; ; ; veuve de Guillau¬ me le Grand, epousee par G. M. en 1032 45 ; fille d’Otte-Guillaume 46; 61 et n. 273; 63, n. 279; 70, n. 310; son « divorce » d’avec G. M. 77 ; 90; 99100 et n. 443. AGNES, fille de la precedente et de Guillaume le Grand, reine de Germanie, puis Imperatrice : epouse Hen¬ ri III 60-63 ; 88 ; regente de l’Empire - 1056 - 98; 99-101. AGNES, veuve d’Hubert de Durtal, epouse de Renaud de Maulevrier : C 214 ; C 326. Agressais ; cne Thurageau, c” Mirebeau, arr. Poitiers : C 131. AIME, legat pontifical : C 351. AIMERI, marchand et bourgeois d’Angers : C 281; C 380 (« le Sellier »). AIMERI, vicomte de Thouars : C 9 (« comte de la cite de Nantes »); a la garde de Judicael 42. AIMERI de COURRON : C 313 n.; C 393 ; de la familia du Rechin 428 ; gardien du Domicile 428. AIMERI de FAYE (dit « LE JEUNE »), fils de Niva et d'Aimeri « le Vieux » (de Loudun), seigneur de F. : C 222; C 263 ; . AIMERI de FAYE, fils posthume du precedent, seigneur de Faye : n. AIMERI de RANCON : 41 et n. 200; 56, note; 90, n. 402; 234, n. 143. AIMERI de TREVES, chevalier : C 245 n.; (C) 283 ; C 394 ; C 400 (a); 273 ; 344 ; 345 et n. 311. AIMERI de VIHIERS : C 153; oppidanus de Vihiers 285 et n. 26; 349. AIMERI le VIEUX (de LOUDUN) : C 222, C 263.
AIRARD, prevot de Loches, puis de Tours : C 85 ; C 121 ; C 136; C 138; C 188; C 199 n.; C 210; C 224 n., (C) 225, C 236, C. 245, C 250 - A Loches : 283, 399, 400 (custos arcis) ; a Tours 404-406 ; 405 et n. 278; 467. ALAIN le GRAND, roi de Bretagne : 9 ; 136 et n. 30; 179 et n. 212; 198. ALAIN BARBE TORTE, due de Bre¬ tagne : 10; 205. ALAIN (III), due de Bretagne : 35 et n. 177-178 ; 36 ; note (marie a Berthe); 66. ALAIN FERGENT, due de Bretagne : epouse Ermengarde, fille du Rechin 122. ALBERT, abbe de Marmoutier : C 77; C 91 ; C 157 ; C 158 ; (C) 174 ; C 224 ; C 250. D’abord doyen a N.-D. de Chartres, elu en 1028 pour succeder a Fulbert, ecarte par le roi 36-37, 95 ; moine de Marmoutier 37, n. 186; puis abbe 175 et n. 190 - des avant 1037 - (C 55 n.); 180; au synode de Tours - 1054 - 181 et n. 221; son in¬ terpretation de l’investiture laiique a Montier-la-Celle - 1037/1038 - 183-185 ; a Saint-Aubin - 1056 - 156-160 ; a SaintFlorent - 1055 - 182-183 et 185; inspire par Fulbert ? 183, n. 226, 184; ses affinites avec Mainard (185, n. 228); ses bons rapports avec l’eveque Hubert 245-247; 415, n. 334; 469, n. 1 - 470. ALBERT, abbe de Saint-Aubin : C 2; C 6 n.; C 63 ; 151, n. 91; 453, n. 87. ALBERT, prevot de Tours : C 277; 405406. ALDEBERGA, soeur de l’eveque Hu¬ bert, mere d’Emma, vicomtesse du Maine : 226; 234 et n. 141. Alengon : 70 et n. 313 ; 82. ALEXANDRE II, Pape - 1061/1073 - : 106-110 ; 116, n. 518. Alleu : C 11; C 13; C 28; C 36 (« royal »); C 42 ; C 47 ; C 71; C 78 ; C 94; C 100; C 113; C 140; C 149; C 182; C 245 ; C 251; C 352 ; C 404 (« de Saint Pierre »); ; (« de Saint Pierre »); (« de Saint Pierre »); . Alleuds (Les) cne; cn Thouarce, arr. An¬ gers : C 2; ; 271; 438-439. Allonnes cne; cn et arr. Saumur, M.-et. L. : C 350; 271; 351, n. 332. Alloyau ; cne Angers : C 33 ; C 36 ; C 99 ; C 203 ; C 215. Alluyes (Les) cne; c" Bonneval, arr. Chateaudun, E.-et-L. : C 240. Amboise c” et cn; arr. Tours : C 277 ;
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C 393 eglise N.-D. et Saint-Florentin. — Domicile : comtal 284-285; ses gardiens 285, n. 22; detruit en 1106 ibid ; 297-298; siege de p re vote comtale 401. — Tour de Pierre : 34 et n. 174, 35 ; apparition de la seigneurie chate¬ laine - 1096 - 463. — La Motte Foucois : pas de sei¬ gneur chatelain atteste a la date de 1109 466. Ambrieres cne et cn; arr. de Mayenne, Mayenne : 80; 85-86; 91 et n. 408. Anche cne; cn l’lle-Bouchard, arr. Chinon, I.-et-L. : C 266. ANDRE PELOQUINUS, seigneur de l’lle-Bouchard : C 359. Angers : la « cite » est comtale par excellence 282; siege de prevote comtale 401, et 410-415; vicarius atta¬ che a la cite : 402. Angliers (Les) cDe; c" Moncontour, arr. Chatellerault, Vienne : C 215; C 264; C 358 ; 325, n. 204 b“. Antigny cne; c” La Chataigneraie, arr. Fontenay-le-Comte, Vendee : C 34. ARBERT, vicomte de Thouars : 6, n. 28 ; 7. ARCHEMBAUD de FLEURY, abbe : 142 et n. 52; 145, n. 64. ARCHEMBAUD, abbe de St-Maixent : C 107. ARCHEMBAUD, fils d’Ulger : C 367. ARCHEMBAUD, prevot de Vendome : C 170, n.; C 172; 407-409. ARCHEMBAUD BOREL : vassus dominicus 350, n. 326; vassal d’Enjebaud Adidos 292. ARCHEMBAUD de BUZANCAIS, doyen de Saint-Martin de Tours : 24. Archiabbas : 153-154. ARNAUD, eveque du Mans : C 264 n.; C 315 n.; son accession (1065-1067) 106-108 ; 110, n. 489. ARNOUL, archeveque de Tours : C 56; C 144 ; ; 244. ARNOUL (I), comte de Flandre : 143 ; 144, note. ARNOUL, eveque d’Orleans : C 1. ARNOUL, gardien du Domicile : 285, n. 22; 297. ARTAUD de BRIOLLAY : n.; seigneur de B., chevalier du comte 322, n. 191-192. Artheze ; c” ; cn Malicorne, arr. La Fleche, Sarthe : C 155. Asnieres ; cne Cizay, c" Montreuil-Bellay, arr. Saumur, M.-et-L. : C 192. Aubains (biens vacants des) : 395-396. AUBRI, fils de Ricbertus : C 368 ; de la
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familia du Rechin 427; gendre de Hugues Mange Breton, etabli a Sau¬ mur 287, n. 41. AUBRI de CHINON : C 97; C 275. AUBRI DE LAIGNE, fils de Fulcrade : C 436 n.; 306, note; lcr seigneur de Laigne atteste - 1096 - 463. AUBRI du LION (d'Angers), fils de Guy le Tresorier : C 178; C 261; 265. AUBRI de MONTJEAN : C 29; C 33 ; C 48 (erige une collegiale a Loudun); 221 et n. 106 (avoue successeur de Renaud le Thuringien); 371, n. 85; feudataire de Foulques Nerra a Lou¬ dun 284, n. 18 ; vassus dominicus 350, n. 325. AUDEBERT, comte de la Marche : 24; 39-40. AUDEBERT, comte de la Marche : C 117. Aulnay; c"e, c" et arr. Saint-Jean-d’Angely, Charente-Maritime : 234, n. 143. Auzay cne; c" et arr. Fontenay-le-Comte, Vendee : C 26. Availles cne et cn; arr. Montmorillon, Vienne : . Avalou ; c“ Brain-sur-Authion, c" et arr. Angers : C 387, C 388. AVEJOT, abbe de Saint-Vincent du Mans : C 268. AVEJOT, eveque du Mans : n.; 73, n. 325. Aze c“; cD et arr. Chateau-Gontier, Mayenne : C 410. Baconais foret, de Saint-Sulpice-d’Arnoult a la mer : C 110. Baigneaux; cne et cn Selommes, arr. Vendome, L.-et-C. : 79. bailli : ; . Balesmes cne; c" La Haye-Descartes, arr. Loches, I.-et-L. : C 201. Bailee; cns Angers : 438. BARTHELEMY, abbe de Marmoutier : C 248 n.; C 305 ; C 346 ; 191-192. BARTHELEMY, archeveque de Tours : C 132; C. 141 n.; C 190; C 191; C 212 n.; C 255; C 264 n., C 267 n. - Sa carriere anterieure a son accession a Tours, avec la datation de celle-ci - 1052/1053 - 89-90; soutient le Re¬ chin des 1063 (?) : 105 et n. 467; ne peut sacrer Amaud a cause de Geoffroy le Barbu - 1065 et s. - 106-108 ; a l’ecart de la rehabilitation de ce comte en 1067-1068 110; ler seigneur de Mirebeau atteste - 1056/1060 (459). BARTHELEMY, prevot de Tours : 406. BARTHELEMY de L’lLE, seigneur de
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l'lle-Bouchard : C 377 n.; 348, et n. 316 et 318. BAUDOUIN (III), comte de Flandre : 13. BAUDOUIN (V), comte de Flandre : C 264; epouse Adele fille de Robert le Pieux 36 ; sa fille, Mathilde, epouse le due Guillaume 79. BAUDRI, abbe de Saint-Nicolas : C 36 ; 177, et n. 202 et 204. BAUDRI, abbe de Saint-Pierre de Bourgueil (puis archeveque de Dol) : acce¬ de a l’abbatiat entre 1078 et 1082 C 340 n. Bauge De et cn; arr. Saumur, M.-et-L. : C 236 ; C 239 ; C 289 ; C 295 b ; C 323 ; C 327 ; C 328 ; C 369; un seul chateau au xie s. en ce lieu, comtal 288-289 ; chateau construit par Foulques Nerra 299, n. 115 ; siege de prevote comtale 401. Bazouges c“e; cn et arr. Chateau-Gontier, Mayenne : C 16; C 176 ; C 204 ; . Beaucouze ; cne; cD et arr. Angers. Beaufort-en-Vallee cne et c"; arr. An¬ gers : C 179. Beaulieu-les-Loches abbaye, dans la cD° de B.; cn et arr. Loches, I.-et-L. : C 66; C 98 ; C 362 ; ; 127. Beaumont-sur-Deme cne; cn La Chartresur-le-Loir; arr. Le Mans : C 24. Beaupreau cne et cn; arr. Cholet, M.-etL. : 241 ; a partir d’Hamelin, le lignage gardien de Bauge a des droits a Beaupreau 299; le chateau de B. est atteste des 1062 300, n. 118; la seigneurie chatelaine, des 1069 460. Beauveau cM; cn Seiches, arr. Angers : C 327 (eglise Saint-Martin). Bec-Hellouin abbaye dans la cne de ce nom, c° Brionne, arr. Bernay, Eure : 188, note. BEHUARD le BRETON : C 221 ; C 438. BELIARDIS, abbesse du Ronceray : C 242. BELLAY (I) de MONTREUIL (Bellay) : C 86 n.; C 192. BELLAY (II) de MONTREUIL (Bel¬ lay) : seigneur de M. B. 441, n. 25 ; 271; l'r acte scelle de lui - 1105 II 12, n. 32. Belleme cne et c"; arr. Mortagne, Ome : C 248 ; (C) 273 ; 55 - Maison de B. : 54, 68, 70 et n. 313, 73, n. 325, 82-86, 106. Bellum : 384-391. BELUCIA, epouse de Paien de Mirebeau : 462.
Bene; cne Juigne-Bene, cn et arr. An¬ gers : C 92. Beneficium : 17, n. 91; 28, n. 147; 41, n. 199; oppose a honor, chez le due d’Aquitaine 360-361. Bener : c“ Yvre l’Eveque, c° et arr. Le Mans : C 381. BENOIT, cardinal legat : C 421 n. (?); 260, n. 284. BENOIT IX, Pape 1032/1044 : . BERENGER : C 77; C 91 n. (tresorier de Saint-Maurice d’Angers ; 181, n. 220; 187, note; 419, n. 352; 420, n. 358. BERENGER, chevalier d’Amboise : C 277. BERNALDUS, chapelain de Geoffroy Martel : C 284. BERNARD, abbe de Marmoutier : C 345. BERNON, vicarius d’Angers : C 276 ; 402, n. 262. BERTHE, comtesse de Blois, puis reine de France : C 15; n.; son remari-ge avec Robert le Pieux 24; repudiee vers la fin 1003 26 ; 32. BERTHE, fille d’Eudes II de Blois : epouse Alain (III) 36, note; epouse Hugues IV 66-67, note; 86, n. 385, et 87. BERTRADE, abbesse du Ronceray : C 189 n ■ C 213 • C 223
BERTRADE de MONTFORT, comtesse d’Anjou, puis reine de France : C 363 ; C 441; 118 ; 123 ; II 4; II 12, n. 32. Besse; cne et c" Beaufort, arr. Angers : C 8. Bidannum : 6, n. 27 ; 382-391. Bigotiere (La); c“ de Rochefort-surLoire, cn Chalonnes, arr. Angers : C 221. Blaison cne; cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : pretentions de la Maison de B. & la vicomte durant le xie s. 220 et n. 103 ; le chateau n’est pas siege de seigneurie chatelaine a la date de 1109 466. Blemars foret - de Saint-Ouen-des-Vignes (cn Amboise, arr. Tours) a SaintEtienne-des-Guerets (c° Herbault, arr. Blois) - : C 56; C 277. Boce cDe; c" Bauge, arr. Saumur, M.-etL. : (C) 419 (prieure de Marmoutier). BODON, fils de Landri de Nevers, epoux d’Adele, comtesse de Vendo¬ me : 27 et n. 139; 46. Boisoger ou Beaugerais foret - entre Loche (cne; cn Montresor, arr. Loches, I.-et-L.) et 1’Indre - : C 362; .
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Boisse cf., Sain t-Medard-des-Pres : C 34. Borest cne; c“ Nanteuil, arr. Senlis, Oise : C 206. Bosse (La) cne; cD Ouzouer-le-Marche, arr. Blois : C 79. BOUCHARD, abbe (lai'que) de Saint-Aubin : 139 et n. 43. BOUCHARD (I) (le Venerable), comte de Vendome : C 5; C 24 n. (mort av. juillet 1005); ce qu’il regoit de l'eveque Sifroi 21; fidele d’Hugues Capet 22; ses droits au Nouatre 23 et n. 112; 31; 170. BOUCHARD (II), comte de Vendome : 44 et n. 215. BOUCHARD (III), comte de Vendome : 23, n. 112 ; 293. BOUCHARD, tresorier de Saint-Maurice d'Angers : C 90; a regu la seigneurie de Briollay de son pere et de Foulques Nerra 319; 322; 393, n. 208; son pere est le ler seigneur de Briol¬ lay atteste 458. BOUCHARD de BLOU : C 341 ; tient du Rechin un fief a Chateauneuf, a Tours : 467. BOUCHARD (I) de FILE : ler seigneur de llle-Bouchard, atteste en 1020 464. BOUCHARD (II) de FILE : C 300; C 301 n.; C 302 ; C 357 ; hoir legitime de la seigneurie, evince des avant 1044, et au moins jusqu’en 1064 330-331 ; 391. Bouchemaine; cne; cn et arr. Angers : C 215, C 408, C 409, . Boudre; cne et cD Seiches, arr. Angers : C 63. Bouere; cn Grez en Bouere, arr. Chateau-Gontier, Mayenne : C 264. Bourg-de-la-Rive ; cne Bouchemaine, c° et arr. Angers : C 281, C 380. Bournand cne; cn Les Trois-Moutiers, arr. Chatellerault, Vienne : C 253. Bousse cM ; cn Malicorne, arr. La Flbche Sarthe : C 155. Brain-sur-Longuenee c“; cn Le Liond'Angers, arr. Segre, M.-et-L. : C 215. Breille (La) foret, autour de la cnc de ce nom, c° et arr. de Saumur, M.-et-L.: C 435 ; II 4. Bressigny; faubourg d’Angers : C 396. Bretignolles cne; cn Saint-Gilles-sur-Vie, arr. Les Sables-d'Olonne, Vendee : C 22. Bretignolles; c” Anche, cn FIle-Bouchard, arr. Chinon, I.-et-L. : C 266. Brie cne; c" Thouars, arr. Bressuire, Deux-Sevres. Briollay c°e; cn Tierce, arr. Angers : C 90; seigneurie chatelaine precoce :
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311 et 458; incluse en la mouvance comtale : 319. Brion cnc; cn Beaufort-en-Vallee, arr. Angers : C 148 ; C 264; C 403 ; 325, n. 204bis; 439. Brionneau affluent de la Maine - rive droite -, s’y jetant a Angers : C 33 ; C 73 n.; C 96; C 99 ; C 189; C 398 ; . Brissac cne; c“ Thouarce, arr. Angers : 115, note ; chateau comtal 286 ; siege de prevote comtale 401. Broc cnc; cn Noyant, arr. Saumur, M.-et-L. : . Brossay cne; cn Montreuil-Bellav arr. Saumur, M.-et-L. : 437-438. Broue; cDe Saint-Sornin-du-Gua, c° Marennes, arr. Rochefort, Charente-Maritime : C 110, C 112. BRUN de ROUCY, eveque de Langres : 46. BUDIC, comte de Nantes : 42. Buzangais c“ et cn; arr. Chateauroux, Indre : 23 ; la Maison de B. est fidele au comte d'Anjou 24, 26, 32, 90; cha¬ teau 466, n. 2. CALIXTE II, Pape - 1119/1124 - : 233, n. 139. Cameriers (du comte) : crees vers 1056 424 ; competence et statut 425. Cande c°e et cn; arr. Segre, M.-et-L. : n; chateau atteste en 1076 300, n. 118; pas de seigneurie chate¬ laine attestee en ce lieu a la date de 1109 466. Candes c“e; c“ et arr. Chinon, I.-et-L. : C 245 (vicus de C.); 105, n. 467. Carbay cne; cn Pouance, arr. Segre, M.-et-L. : C 209 ; 136, n. 32. Carterie (La) ancien bois, sur la cne Becon, cn Le Louroux-Beconnais, arr. Angers : C 262. Casamentum (cf., egalement, beneficium) : 17-18; 28, n. 147 (= octroi d’un benefice); par opposition a la terra sua, = la mouvance du comte, fin xie s., 367-369. CASIMOTA : ne devient domina de La Haye, semble-t-il, qu’apres 1109 467. Castellanus : 68, n. 298. Ceaux cne; cn Ducey, arr. Avranches, Manche : C 384. Celleriers (du comte) : leur apparition vers 1056, et leur statut : 425-426. Cerelles cne; cn Neuille-Pont-Pierre, arr. Tours : C 3. Chace c™; cn et arr. Saumur, M.-et-L. : C 73 n. Chalonnes cne et cn; arr. Angers : C 91 ; 11
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C 249 (chateau de Ch.); C 397 ; eglise Saint-Maurille donnee a Saint-Serge 1046 - 180, fondee par l’eveque Hubert 239, n. 161 ; prieure de Marmoutier fonde en ce lieu 245. La seigneurie chatelaine y est attestee des 1092 462. Chambellay cne; cn Le Lion-d'Angers, arr. Segre, M.-et-L. : 438. Chambiers foret, entre Durtal et Beauveau : C 310; C 416; C 436. Champigne cne; cn Chateauneuf, arr. Se¬ gre, M.-et-L. : C 399; ; 438. Champigny-le-Sec; cne Souzay-Champigny, cn et arr. Saumur, M.-et-L. : C 68 ; 439. Champigny-sur-Veude cne; cn Richeheu, arr. Chinon, I.-et-L. : chateau erige par le Rechin, et detruit peu apres : 300, n. 118. Champtoce c”e; cn Saint-Georges-surLoire, arr. Angers : C 344; pas de seigneurie chatelaine attestee a la date de 1109 446. Champtoceaux cne et cn; arr. Cholet, M.-et-L. : C 84 ; C 181; 204 et n. 36; 207 et n. 52; seigneurie chatelaine attestee - 1040/1059 - 458 ; destinee de la seigneurie jusqu’au debut du xne s. 338-341. Chancellerie (du comte) : ebauche sous Geoffroy Martel 419-420; epanouissement - 1080/1090 - 422; assumee ensuite en fait par les chapelains 422. Change; cnc Chenille-Change, cn Cha¬ teauneuf, arr. Segre, M.-et-L. : C 213. Change (privilege du) : C 382; 395, n. 222. Channay-sur-Lathan cne; cn Chateau-laValliere, arr. Tours : C 362. Chapelains (du comte) : 1 sous Foulques Nerra puis Geoffroy Martel 418, n. 346-347; 1 sous Geoffroy le Barbu 421, n. 362-363; 1 sous Foulques le Rechin de 1080 a 1089 421-422, puis 2 1089 -, puis 3 - 1105 - 422. Chapelle-Vendomoise (La) cne; cn Herbault, arr. Blois : C 151. Chapouin (l'lle) ancienne lie sur la Loire, sur la c°e de Sainte-Gemmes, cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : C 152. Chargay; cne Le Nouatre, cn SainteMaure, arr. Chinon, I.-et-L. : C 47; . CHARLES LE CHAUVE, rex Francorum, puis Empereur : 130, n. 11, 131, n. 18 et 132, note ; 134-135 ; 136, n. 30 ; 231, note (faux diplome de lui pour Saint-Florent). Chartre-sur-le-Loir (La) cne et c“; arr. Le Mans : C 24; C 125; C 195 ; 21, n.
106; 26; siege de seigneurie chate¬ laine des 1032-1052 (?) : 458. Chartrene c°5; c“ Bauge, arr. Saumur, M.-et-L. : C 38 (eglise); 288; 299, n. 114 ; 439. Chasse (du comte) : 393-394. Chateaubriant cne, cn, arr.; Loire-Atlantique : C 209. Chateau comtal : definition 282, 295-296. Chateau-d’Oleron (Le) cnc et c" • arr. Rochefort, Charente-Marit. : . Chateau-du-Loir cne et c“; arr. Le Mans : C 103; C 179; 54-55; 68 et n. 298 ; 76, et n. 335 et 337; apparition precoce de la seigneurie 457; destinee de la place au milieu du xie s. 333335 ; statut du chateau au regard du comte 335. Chateaudun c°e, cn et arr.; E.-et-L. : C 87 ; C 116 - Maison vicomtale de Ch. 33 ; 196, n. 3 ; 327 ; 374. Chateau-Gontier cne, cn et arr.; Mayenne : chateau comtal jusqu'a la fin du xie s. (?) 295-296; apparition de la sei¬ gneurie chatelaine - 1096-1098 - 463. Chateau-Landon cne et cn; arr. Melun, Seine-et-Marne : 3 et n. 12 ; 4 et n. 15 ; 14; 114 et n. 509; 115, note. Chateau-la-Valliere cne et c°; arr. Tours; apparition de la seigneurie chatelaine - 1077 - 460. Chateauneuf, a Tours : pas de seigneu¬ rie chatelaine attestee a la date de 1109 : 467-468. Chateauneuf (sur Sarthe) cne et cn; arr. Segre, M.-et-L. : C 60. Chateaupanne; cne Montjean, cn SaintFlorent-le-Vieil, arr. Cholet, M.-et-L. : C 28. Chateau-Renault cnc et cn; arr. Tours : C 137; C 254; 63 ; seigneurie chate¬ laine etablie avant 1044 464 ; destinee de la place au milieu du xie s. 328-330. Chatelais cne; cn et arr. Segre, M.-et-L.: C 214. Chatelier (Le); cne Murs-Erigne, c° Ponts-de-Ce, arr. Angers : 204, n. 34 ;
210. Chatillon cf., la clairiere des Chatillons, cne Daumeray, cn Durtal, arr. Angers : C 57 a et b. Chatillon-sur-Indre cne et cn; arr. Chateauroux : chateau 466, n. 2. Chaumont-sur-Loire c°e; c” Montrichard, arr. Blois : C 264, 110; peut-etre sei¬ gneurie chatelaine des 1026 312, n. 148 ; destinee de cette place au xie s. 331-332; la Maison de Ch. a en sa mouvance le chateau de Maille 312, n. 148 ; la seigneurie chatelaine est en tout cas attestee en 1096 463.
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Chauvigne; cne Saint-Remy-la-Varenne, cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : . Chauvon; cne et cn Le Lion-d’Angers, arr. Segre, M.-et-L. : C 42. Chavagne : cne Chezelles, cn Ile-Bouchard, arr. Chinon, I.-et-L. : C 47. Cheffes cne; cn Tierce, arr. Angers : ; 321. Chemellier cne; cn Gennes, arr. Saumur, M.-et-L. : (C) 30; C 179 ; n. Chemille cne et cn; arr. Cholet, M.-et-L. : C. 265 ; 204, n. 41; 260, n. 284 ; cha¬ teau atteste avant 1040 304, n. 128 ; apparition de la seigneurie chatelaine - avant 1082 - 304-306, 461. Chenu cne; c“ Le Lude, arr. La Fleche, Sarthe : C 37. Chevire-Ie-Rouge cne; c" Bauge, arr. Sau¬ mur, M.-et-L. : C 112 ; C 308 ; . Chinon cne, c", arr.; I.-et-L. : C 250, C 267 ; 63 ; 89 ; 108, n. 480 ; 111; cha¬ teau des comtes de Blois avant 1044 312; chateau des comtes d'Anjou apres 1044 286. Choisille affluent de la Loire - rive droite -, s'y jette a Tours : C 3. Chouze-sur-Loire cne; cn Bourgueil, arr. Chinon, I.-et-L. : C 135, C 267. Cigogne (La) ou Cigogne cne; c" Blere, arr. Tours : C 13. Civray cno et cn; arr. Montmorillon, Vienne : 234, n. 143. CLAREMBAUD de ROCHEFORT : C 412; 291. Claye; cne Murs-Erigne, cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : chateau atteste des 1083/1093 300, n. 118; apparition de la seigneurie chatelaine - 1082/1093 - 462. CLEMENT II, Pape - 1046/1047 - : . Cloyes cne et c°; arr. Chateaudun, E.-etL. : 54, n. 249. Cluny (abbaye) cne et cn; arr. Macon : C 32; 61, 62, note, et n. 277-278. Colombiers cnc; cn et arr. Saintes, Charente-Maritime : C 79. Colombiers; cne Villandry, cn et arr. Tours : C 121 ; chateau atteste des 1094 300, n. 118; apparition de la sei¬ gneurie chatelaine dans le meme temps 462; 323, n. 199. Comes regis : 103-104. Comites Franciae : 20. COMMARCUS, noble etabli a Saintes : C 59. Commendise : C 20 ; C 29 ; C 68 ; C 80 ; C 119 ; C 226; C 251; C 277 ; C 292; 22, n. 110; 49, n. 237. Commise : 51 ; 297-299 ; 320-321 ; 333-341 ; 343-346.
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Comte d’Anjou : honor tenu par 2 mar¬ quis Lambert successifs 131; Foulques le Roux, grace a Roscilla, le recupere progressivement - vers 898/ 929 - 132-133 ; des 851, est ampute de la rive droite de la Mayenne 134; Salomon en regoit une partie du roi 863 - 134; et, apres lui, d’autres Bre¬ tons, jusqu’a la mort d'Alain le Grand - 907 - 135-136; Foulques le Roux en restaure les frontieres 136; le comte s’identifie au diocese d’Angers 136, n. 32. Pour l’extension du comte dans les Mauges, cf., cette rubrique. CONAN (I), comte de Rennes : 11 ; 4142. CONAN (II), comte de Rennes : ses droits sur Pouance - 1066 - 290. Concourson cnc; c" Doue, arr. Saumur, M.-et-L. : C 129. Connetable (du comte) : - a partir de 1085 - ses fonctions en matiere de justice 426. Conquereuil cne; cn Guemene-Penfao, arr. Chateaubriant, Loire-Atlantique : lre bataille de C. 11 ; 2‘ bataille de C. C 9 n.; C 10; 4142. CONSTANCE, reine de France, epouse de Robert le Pieux : C 15 n.; 26 ; s’oppose au sacre d’Henri - 1027 - 34 ; 38; se rebelle a la suite d’Eudes II contre Henri Ier - 1033 - 47 et n. 230; 48 et n. 232. Constituere : 155-156 et n. 111-113 ; 159 ; 176 ; 177 ; 190. Consuetudo : apparition et signification initiale du vocable 371-372. Cf., en ou¬ tre, les articles Coutumes d’Anjou et Malae consuetudines. Convenientia : 290, n. 58. CORBON : ler seigneur de Rochecorbon atteste - 999 - 464. Corme-Royal cne; cn Saujon, arr. Sain¬ tes, Charente-Maritime : C 109 ; C 110 ; C 132. Cormery (abbaye Saint-Paul) dans la coe de ce nom, cn Montbazon, arr. Tours : C 25 ; C 76 ; C 299 ; ; 4 ; 23 ; 89 ; 140 ; probablement deja reformee par l'abbe Guy en 965 : 167168; sous la protection du comte d’Anjou depuis le temps de Foulques le Bon : 168-169 ; releve, vers l’an mil, du roi et de Saint-Martin de Tours : 169-171; le lien avec Saint-Martin-deTours est restaure par Urbain II : 171-173; 372. Cornille cnc; cn Seiches, arr. Angers : C 287. Corroboration tactile (des actes ecrits) -
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fonction dispositive - : II 10 et n. 2425. Corze cne; c" Seiches, arr. Angers : C 316. Coudray-Macouard (Le) c”; c" Montreuil-Bellay, arr. Saumur, M.-et-L. : 438. Coulombs (abbaye), dans la cne de ce nom, cn Nogent-le-Roi, arr. Dreux, E.-etL. : C 40. Coulonge cne; cn Mayet, arr. La Fleche, Sarthe : C 231. Courgay cne; cn Blere, arr. Tours : C 37. Courcelles cn abbe de la Trinitb de Vendome : C 77; C 81; C 149; n.; 177, n. 204 ; 178 et n. 208 ; II 6, n. 5. RENAUD, archidiacre (et grammairien) de Saint-Maurice : C 77 ; C 159 n.; 415, n. 334; 469, n. 1, et 470. RENAUD, clerc, chancelier (?) ou notaire (du comte) : 420; 421, n. 364 et 422, note. RENAUD, comte d’Herbauge, marquis de Bretagne : 9; 205 et n. 43. RENAUD, eveque d’Angers, fils de Renaud le Thuringien - 973/1005 : C 12 ; C 14; C 19; C 21 ; C 23; et n.; son accession - 973 - est preparee d’avance (201-202), et donne lieu a simonie (215-216); reforme l'abbaye Saint-Serge (179 et n. 217; 214) des avant la mort de Geoffroy Grisegonelle (212 et n. 73; 213 note), et donne a l’abbe une prebende au chapitre cathedral 213; sa justice est bien administree (211-212); obtient du comte des privileges jusqu’a l’an mil (212-213); est fils de Renaud le Thuringien (202); herite de lui tous les droits du lignage - 990-994 (213 ; 217 a 219); restitue au chapitre cathe¬ dral et a Saint-Serge des droits herites de son pere, et legue au pre¬ mier tout son heritage des Mauges vers 1001 - (214 a 215, et 223); fait confirmer par Jean XVIII ses libera-
lites pour le chapitre cathedral 1003/1005 - (222 et n. 108-110), et par Robert le Pieux, celles pour SaintSerge - 1001/1005 - (222-223 et n. 111114) a la suite du conflit qu’elles ont suscite entre lui et le comte (215-217); accorde l’immunite en cette periode critique (376). Meurt a Embrun, en rentrant d'un pelerinage aux Lieux Saints - 1005 - (223-224). RENAUD, eveque de Paris (992 - 1016/ 1020), et comte de Vendome (des 1005) : C 24; 23, n. 114; 26; tient le comte de Vendome de l'eveque de Chartres (28-29); 51, note. RENAUD (I) de CHATEAU-GONTIER (et Chateau-Renault), dit RENAUD YVONIS : tient du comte d’Anjou des droits sur la place de ChateauGontier, sans avoir la seigneurie sur la « tour » (295-296) ; est a identifier avec le neveu de Guicher qui, au de¬ but du xie s., est chatelain de Cha¬ teau-Renault, et a done eu pour fils Guicher (de Chateau-Renault), Re¬ naud et Adelard (de Chateau-Gontier), et a ete evince de ChateauRenault par Guicher (329, n. 224, et 330, note); semble avoir eu pour pere le chevalier Gualo (ibid.) ; est mort apres 1040 (329, n. 223). RENAUD (II) de CHATEAU-GON¬ TIER (et Chateau-Renault), fils du precedent : C 137 ; C 209 n.; (C) 225 ; C 247 ; C 254 ; etabli en 1044 a Cha¬ teau-Renault par l'eviction de son neveu, Guicher, fils de Guicher (328329); n’a pas ete « seigneur » de Chateau-Renault (330); a pour fils Renaud et Guicher (328 et n. 221). RENAUD (III) de CHATEAU-GONTIER (dit LE JEUNE) : C 345 ; C 404; ses droits a Segre (294-295); 1" seigneur de Chateau-Gontier atteste - 1096/1098 - (463). RENAUD FERLENSIS (de CHATEAURENAULT) : C 390. RENAUD de CRAON, fils de Robert le Bourguignon, seigneur de Craon : C 264 n., paragr. d; et n. (ses fils); 271, n. 345; sa seigneurie de Craon est fondee sur les droits herites par son epouse (337, et n. 269). RENAUD de DAUMERAY : C 57 a et b. RENAUD de GRACAY : C 15. RENAUD d’IRE, fils d'Hubert: n. RENAUD de MARTIGNE (dit LE JEU¬ NE), eveque d’Angers - 1102/1138 - :
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C 292 n.; C 426 ; C 428 n.; C 429 n.; C 439; : son election tumultueuse - 1101/1102 - et ses origines (260-262); ses rapports avec le Rechin et avec Geoffroy Martel le Jeune en matiere de justice (275-277); acquiert quelque autorite sur les barons (277). RENAUD de MAULEVRIER : C 214; C 325; 1" seigneur de Maulevrier atteste - 1057/1070 - (460); parait avoir acquis ce titre independamment du comte (349). RENAUD MISCHINUS (de Champtoce) : C 344. RENAUD de MONTREUIL (Bellay), tresorier de Saint-Martin de Tours (puis archeveque de Reims) : C 313 n. ; C 344 ; devient tresorier des 1067 (113 et n. 503) ler seigneur de Montreuil Bellay atteste - 1067/1070 (460); accede a 1’acheveche de Reims en 1084, entre janvier et aout (C 344 n.). RENAUD le THURINGIEN, vicomte d’Anjou : C 23 ; C 29 (avoue de SaintFlorent pour une poeste); est vi¬ comte d’Anjou (202 et n. 26); sa competence englobe la vicaria (203); est un chevalier noble etabli dans les Mauges (203), soumis au comte Guerech, n'y tenant rien du comte d’Anjou (206-207); cbde a Roger de Loudun une part de ses droits d'avoue de terres relevant de SaintFlorent, et une autre, a Aubri de Montiean (220-221); meurt entre 990 et 994 (209 et n. 60). Rest; cM Montsoreau, c° et arr. Saumur, M.-et-L. ; C 361. Restaurations (de chapitres ou d’abbayes) : C 4; C 48; C 61; C 62; C 140; C 215 ; 166, et n. 152. Reugner; cne Villeveque, cn et arr. An¬ gers : C 437. RICHARD (I“), comte de Normandie : 13 ; 150, n. 90, et 151, note. RICHARD (II), due de Normandie : 148, n. 79; 150, n. 90. Richebourg; cne Thoureil, c" Gennes, arr. Saumur, M.-et-L. : C 293 ; C 394 ; C 400 a-b ; 273. RICHILDE, abbesse du Ronceray : C 306; 189-190 et n. 239. Rille cne; c" Chateau-la-Valliere, arr. Tours : C 245; 276 ; 405 et n. 278 ; ne semble pas siege d’une seigneurie chatelaine attestee a la date de 1109 (467). Rilly-sur-Loire cne; c" Montrichard, arr. Blois, L.-et-C. : C 205.
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Rivarennes c“; c° Azay-le-Rireau, arr. Chinon, I.-et-L. : C 76. Riviere c”; cn L’lle-Bouchard, arr. Chi¬ non, I.-et-L. : C 302; . ROBERT, fils de Roger de Montgome¬ ry : 67, n. 295. ROBERT, abbe de Cormery : 89. ROBERT, abbe de Saint-Florent, puis de Saint-Mesmin de Micy : C 27 a C 29; abbe a Saint-Florent a partir de 982 au plus tot (211, n. 68); abbe de Saint-Mesmin a partir de 997 au plus tot, mort en 1011 (C 67 n.). ROBERT, chapelain de Foulques le Rechin et son chancelier : C 347 a-b ; 422; II 11, n. 31 ; II 12, n. 33. ROBERT, comte d’Anjou et marquis de Bretagne (dit LE FORT) : 9 ; 130. ROBERT, comte d’Anjou et marquis de Bretagne, notamment, (finalement roi de France), fils du precedent : 130; 133. ROBERT, prevot d’Angers, fils de Froger : C 105 ; C 191 ; C 215 n.; C 256; C 258 n.; C 259 n.; C 290 n.; 410411; 413-415 ; 469, n. 1, et 470. ROBERT, prevot d’Angers (dit LE MARECHAL) : 413 ; 415 ; a fait partie de la familia du Rechin (428). ROBERT (II), roi de France (LE PIEUX) : C 15 ; C 25 ; C 31 ; C 35 ; C 40; C 47; ; seigneur de Foulques Nerra (16), lequel tient de lui des biens de Saint-Martin de Tours (18); epouse Berthe - 996 ou 997 - (24); epouse Constance - 1003 au plus tot - (26) ; soutient Foulques Nerra contre Eudes II de Blois, de 1020 a 1026 (33); fait sacrer par anti¬ cipation son fils Henri - 1027 - (34); lutte contre ses deux fils, Henri Ier et Robert - 1028/1031 - (37 a 38); confirme des donations faites a SaintSerge par l'eveque Renaud (223) et par l'eveque Hubert (238 et n. 154). ROBERT d'ARBRISSEL : C 433 n. ROBERT le BOURGUIGNON, seigneur de Sable, et, pour un temps, de Craon : C 143 ; C 178 ; C 264 ; C 287; C 294 ; C 320 ; C 325 ; C 373 ; C 398 n.; C 403 ; C 425 ; C 428 ; n.; 27, n. 139; 109, n. 482; 110, n. 485; 271, n. 345 ; tient peut-etre du comte d'Anjou la seigneurie de Sable, et, en tout cas, des biens importants tant a Sable qu’ailleurs (325, n. 204bis; 351, n. 333); a regu Craon de Geoffroy Martel une fois evince le lignage des Garin-Suhard, puis - a partir de 1067/ 1070 - en a laisse la seigneurie a son fils, epoux de l’heritiere du lignage
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evince (337-338) ; part en croisade en 1098, avant le 28 mars (C 403 n.). ROBERT LE BOURGUIGNON, fils du precedent : C 405. ROBERT de CHATEAU-du-LOIR, frere de Gervais : fait partie de l’entourage de Geoffroy Martel (334, n. 255); regoit de Geoffroy le Barbu Ch.-du-L. apres l’eviction de Gervais (334). ROBERT de CHATEAU-du-LOIR, fils du precedent : devient seigneur de Ch.-du-L. a la mort de son pere, et de Gervais son oncle (334 et n. 253). ROBERT COURTEHEUSE, comte du Maine sporadiquernent, due de Nor¬ mandie de 1087 a 1105 : prete hommage pour le Maine a Geoffroy le Barbu - 1063 - (105), et, apres y avoir perdu puis recupere ses droits, au Rechin - vers 1081 - (120); perd le comt6 du Maine & partir de 1091 environ (121). ROBERT de LANGEAIS : C 123 ; 291. ROBERT le MAGNIFIQUE, due de Normandie : C 49 n.; 47. ROBERT de MONCONTOUR : 105, n. 467; 109, n. 482. ROBERT de RILLfi, chatelain de R., fils de Geoffroy Pape-Bceuf : 276. ROBERT des ROCHES, seigneur de Rochecorbon : C 390; C 442 ; 370, note; 426 et n. 397. ROBERT de VITRE : 337-338. Roce cne; c° Selommes, arr. Vendome, L.-et-C. : C 187; 84. Roche-Behuard (La) : cne Behuard, c" Saint-Georges-sur-Loire, arr. Angers : C 221 ; C 316; C 317. Rochecorbon cne; cn Vouvray, arr. Tours, I.-et-L. : apparition precoce de la seigneurie chatelaine - 999 - (C 313 ; 464). Rochefort-sur-Loire c” ; c" Chalonnes, arr. Angers : C 291 ; C 304; C 412; C 441 ; n. ; 204, n. 34; cha¬ teau comtal jusqu’en 1106 (291), seignerie chatelaine incluse en la mouvance du comte ensuite (320, 463) ; siege de prevote comtale avant 1106 (402). Roches-l’Eveque (Les) c"6; c" Montoire, arr. Vendome, L.-et-C. : 21, n. 106. ROGER, abbe du Mont Saint-Michel : C 417; . ROGER, eveque de Beauvais (10021022) : C 40 (par preterition). ROGER LE DIABLE, gardien de Mont¬ richard : (294). ROGER de LOUDUN : obtient de Renaud le Thuringien une terre que ce dernier detenait au titre d’avoue
d’une poeste de Saint Florent (220 et n. 105; 221, note); doit etre tres probablement identifie avec Ro¬ ger de Montrevault (le Vieux) : cf., ce nom (240 et n. 167). ROGER de MONTGOMERY, vicomte d'Exmes : C 230 n.; 67, n. 295. ROGER de MONTREVAULT (LE VIEUX) : C 69 ; (C) 244 (par preteri¬ tion) ; ancetre du lignage investi a a la fin du xie siecle de la seigneu¬ rie chatelaine du Petit Montrevault, qu’il faut tres probablement identi¬ fier avec Roger de Loudun (240, et n. 167). ROGER de MONTREVAULT, fils du precedent : (C) 244 (par preteri¬ tion ; pere de Foulques Normand). Ronceray (abbaye N.-D.) cne Angers : C 42 a C 46; C 70 a C 75; C 88; C 94; C 95; C 100; C 105; C 156; C 160; C 186 ; C 189; C 200; C 202 ; C 213 ; C 223 ; C 236 ; C 242 ; (C) 244 ; (C) 256 ; C 275 ; C 286 a C 290 ; C 306 ; C 315 ; C 329 ; C 345 ; C 365 ; C 369; C 378 ; C 408 ; C 412 ; (C) 418 ; C 432 ; C 441; ; 127; regoit, lors de sa fondation, le privilege d’election, l’abbesse etant investie par le comte du spirituel et du temporel - 1028 (175 a 176); applique en 1073 la re¬ forme de l’investiture de l’abbe Al¬ bert (189-190); regoit de Geoffroy Martel une immunite (376-377). ROSCILLA vicomtesse, puis comtesse d’Anjou, epouse de Foulques le Roux, fille de Gamier : (12, n. 57; 132). Rouge foret, cne Jarze, cn Seiches, arr. Angers : C 282; 342, n. 293. Roullee cne; cn La Fresnaye-sur-Chedouet, arr. Mamers, Sarthe : C 230. Routes (conservation des) : 395-396 et n. 224-225. Ruille-sur-Loir cne; c° La Chartre-sur-leLoir, arr. Le Mans : 21, n. 106. Sable cne et cn; arr. La Fleche, Sarthe : C. 148 ; C 152 ; C 243 ; C 264 (dona¬ tion a Marmoutier de l'eglise SaintMalo; 110; apparition precoce de la seigneurie chatelaine - avant 1015 (457); releve peut-etre de la mouvance du comte d’Anjou a partir des annees 1050 (325, n. 204bis). Saintes cne, cn et arr.; Charente-Maritime : C 59; C 110; C 111; regue par Foulques Nerra du due d’Aquitaine (39); le pagus de S. est concede par Geoffroy Martel au Rechin - 1060 (102), et perdu en 1062 par la Maison d’Anjou (105 et n. 466); Geoffroy
INDEX Martel le Jeune le revendique, en vain (118); le pagus est reste en de¬ hors de la reformation coutumiere de Geoffroy Martel (374). Saintonge : cf. Saintes. SALOMON dux Brittonum : 134-135; 136, n. 30. SALOMON, fils d 'Otredus, chevalier vendomois : C 139; 50, note. SALOMON de LAVARDIN : C 101; 37, n. 183 ; 49, n. 237 ; 409, n. 301. SANCTUS, nepos d'Airard, prevot de Loches : C 236, 283 ; 416 et n. 339-340. Sapaille; ancienne cne Saint-Symphorien aujourd’hui incluse en la c"e Tours : C 134. Sarce cn'; cn Mayet, arr. La Fleche, Sarthe : C 231. Saugd-aux-Moines; cne Saint-Ellier, c” Thouarce, arr. Angers : C 127; ; 438. Saulge-l’Hopital c“; cn Thouarce, arr. Angers : C 312; . Saumoussay cne Saint-Cyr-en-Bourg, c" Montreuil-Bellay, arr. Saumur, M.-etL. : C 192. Saumur cne, cn et arr. M.-et-L. : 34 ; 113 ; seigneurie chatelaine avant 1026 (313, 464); chateau comtal a partir de la prise de la place par Foulques Nerra a cette date (287); siege de pre¬ vote comtale - apres 1040 - (402). Savennieres cnc; cn Saint-Georges-surLoire, arr. Angers : C 189. Savigne (1’fiveque) c"; cn et arr. Le Mans : C 381. Sazilly cnc; cn l'lle-Bouchard, arr. Chinon, I.-et-L. : C 266. Scellement (des actes) : II 10 a. 12; fonction juridique du scellement h son apparition chez 1'eveque - 1076 et chez le comte - 1085 - (II 12, n. 33) ; scellement a posteriori (C 2, et n.; C 110, et n., paragraphe 4; C 219 (?), et n.; C 297, et n.). Sees cne et cD; arr. Alengon : 83 ; 85. Segre cne, cn et arr.; M.-et-L. : chateau comtal ? (294-295); confie par Geof¬ froy Martel le Jeune a la garde de Vaslotus (294); Renaud (III) de Chateau-Gontier y a auparavant des droits importants (294-295). Seiches cne et cn; arr. Angers : C 45 ; C 46 ; 299, n. 114. Selommes cne et cn; arr. Vendome, L.-et-C. ; C 87. Sen^chal (du comte) : la fonction est creee, probablement, vers 1056 par Geoffroy Martel (423) ; elle disparait, semble-t-il, de 1068 a 1085, pour re-
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prendre de l’importance a partir de 1085 (424). Senior castri : 308. Senlis c”e, cn et arr.; Oise : 96. Sentier (Le); c“ Monthodon, cn Chateau-Renault, arr. Tours : C 162 n. Senzilac ; cne Saint-Just-Luzac, c” Marennes, arr. Rochefort, Charente-Maritime : C 110. Sermaise c°e; cn Seiches, arr. Angers : C 238 ; C 239; 439. Seuilly cne; cn et arr. Chinon, I.-et-L. : C 351. Sevre (nantaise) affluent de la Loire rive gauche -, s’y jetant devant Nan¬ tes : 204, et n. 38-39. SIFROI, eveque du Mans : ses dona¬ tions a Bouchard le Venerable, en Bas Vendomois (21 et n. 106); son mariage avec Hildeburgis, et ses fils, Aubri et Hugues (73 et n. 324-325). SIGEBRAND, chevalier de Vihiers : C 62 ; ; 285, et n. 25. SIGEBRAND (SIGEBRANUS ou SIEBRANNUS), connetable du Rechin : C 364 n.; 426. SIGEBRAND de CHEMILLfi, fils de Pierre de Ch. : C 265 ; 266; d'abord qualifie « possessor castelli », puis - peu avant 1082 -, « dominus cas¬ telli » (305-306 et n. 134) ; est ainsi le ler seigneur chatelain de Chemilld atteste (461). SIGON, abbe de Saint-Florent (10551070) : C 157 ; C 233 ; C 241 ; C 255 ; C 278 ; C 298 n.; ; elu et investi sous 1’influence de l'abbe Albert - 1055 - (182-183). Solesmes c”e; cn Sabld, arr. La Fleche, Sarthe : C 259. Sorges c“ et c" Ponts-de-Ce, arr. An¬ gers : 438. Sourches cne Saint-Symphorien, c” Conlie, arr. Le Mans : C 218. Souscriptions : II 5-6 ; II 8-16 ; en for¬ me de croix (II 8-10); en forme de seings fictifs (II 10); leur fonction juridique : moins le temoignage instrumentaire (II 12-14) que l'obligation plus large de « defendre » l’acte, incombant specialement aux fideles de l’auteur de 1'acte (II 14-16). STABILIS, vicarius du Ronceray : C 156 n.; (C) 256; C 275 n.; attache d’abord a la familia de la comtesse Hildegarde (417, n. 343). Submonitio : 385-387. Successions (droit des) : C 46 (delivrance de 1 ’honor paternel accordee par le comte a l’heritier); C 48 (droit
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pour chaque chanoine de laisser, a sa mort, sa prebende a son hoir); C 124 (donation post mortem avec investiture immediate symbolique); C 396 (application rigoureuse entre heritiers (roturiers) du partage egal en nature). SUHARD (I) de CRAON (LE VIEUX) : C 143 ; C 161; C 161bis; 335 ; 1" sei¬ gneur de Craon atteste - 1006/1020 env. - (457). SUHARD (II) de CRAON (LE JEUNE), seigneur de Craon, fils du precedent : C 41 ; C 161 ; C 161bi!; a la mort de Garin, son frere, a herite de Craon (335); c’est lorsque lui-meme est mort que le chateau a ete confisque par Geoffrey Martel (335-336). SULPICE d’AMBOISE, chatelain d’A. et tresorier de Saint-Martin de Tours : fidele de Foulques Nerra, comme Archembaud de Buzanqais son frere (32, n. 160); fidele du roi Robert (ibid.) ; castellanus d’Amboise (La Tour de Pierre), y est assidge par Eudes II et Henri I" 1027 - (34-35) ; 284. SULPICE d’AMBOISE (et de CHAUMONT), fils de Lisois : 348 n.; epouse la niece (heritiere) de Geoffrey de Chaumont (331-332), probablement apres la mort de Geoffrey Martel (342, n. 290). Saint-Agnant cn' et cn ; arr. Rochefort, Charente-Maritime : C 79 ; C 197. Saint-Aignan c"e et c"; arr. Blois, L.-etC. : 63 ; 389 ; chateau en ce lieu (466, n. 2). Saint-Aignan d’Orleans (abbaye) : C 35 n.; 37, n. 183. Saint-Aubin d’Angers (abbaye) : C 2; C6; C 7; C 16 a C 19; C 21 ; (C) 30; C 38 ; C 39 ; C 41 ; C 45 ; C 51 a C 54 ; C 63; C 68; C 127; C 146; C 147; C 155 ; C 158 ; C 159 ; C 161bls; C 176 ; C 178 ; C 179 ; C 183 ; C 185 ; C 204 ; C 207 ; C 208 ; C 214; C 230; C 238 ; C 239 ; C 258 ; C 260 ; C 261 ; (C) 274 ; C 281 a (C) 283 ; C 298 ; C 303 ; C 323 a C 326; (C) 333; C 335; C 354; C 356 ; (C) 374 ; C 380 ; C 396 ; C 399 a C 403 ; C 423 ; C 426 ; C 427 ; C 430 ; C 434 ; SC 3> ; ; ; . En 846 et 849, a pour abbe le comte d’Anjou Lambert (II) (129-130 et n. 11); constitue Tun des bendfices de Salomon - 863 - (134); a du rester en mains bretonnes jusqu’en 907 (135136); parait aider Foulques le Roux,
son abbe, a s’arroger le comte d’An¬ jou - en 929 - (137-138); ne comporte plus des chanoines, mais des moines des 960/964 (138 a 139); a pour « abbe moine », avant mai 964, Guy, le frere du comte (139-140); subit alors la re¬ forme inspiree par Hincmar abbe (de Saint-Remi de Reims) et Guy, eveque de Soissons (141-142), conforme a la tradition reformatrice due a Gerard de Brogne (142-143), apparentee a celle d’Archembaud de Fleury (144145) ; a un abbe regulier des mai 964 (145); recouvre de ses biens - mars 966 - (146); sa reforme s’acheve le 19 juin 1966 (146-149) ; elle reserve au comte le controle de l’election de l’abbe (148), restaure Tautonomie du patrimoine abbatial (149), avec une immunite partielle (ibid.) ; de 966 a 1027, son abbe est delegue a ses fonctions par le comte, et investi a tous egards par lui en cas de vacance (151-154) ; en 1036, son abbe est elu par les moines, mais n’est toujours investi que par le comte (155-156); en 1056, elle subit la reforme de l’abbe Albert qui veut que son abbe soit investi par le comte du temporel, et, par la benediction de 1’eveque, du spirituel (156-158); mais certains de ses moines la refusent (158-159), et leur refus l’emporte jusqu’en 1082 (160); elle ne s’affranchit de toute prerogative spirituelle du comte qu’apres le passage d’Urbain II a Angers - 1096 - (160); son statut ne lui a pas valu, au XT’ s., de la part des comtes, des avantages d’ordre patri¬ monial, au contraire (161, et n. 137). C’est l’eglise ou traditionnellement l’eveque d’Angers est ordonne - 972 (198-199), eu egard h sa qualite d’abbaye « royale » (199-200, et n. 14), qui sera cachee au XT s. (200). Est une des seules abbayes, au temps de Geoffrey Martel, a ne pas recevoir Timmunite (378). Cartulaire de Saint-Aubin : actes transcrits par chacune des trois mains (437-439); la premiere main a travaille en 1087 au plus tot (441), et, probablement, en 1095 au plus tard (441-443) ; feuillets arraches et passages grattes (444-445); on a gratte toute trace explicite d’une atteinte portee au privilege d’election des moines (446 h 450) - probablement vers 1100/1102 - 450 k 451 ; on a pro¬ bablement voulu arracher du cartu-
INDEX laire l'acte de reforme (452453) et une notice attestant que le comte (en 1056) avait investi l’abbe elu par le baculum, toutes traces de preroga¬ tives spirituelles du comte sur l'abbe - egalement, vers 1102 - (454). Saint-Bertin (abbaye) - Pas-de-Calais - : 143, n. 58 et n. 60; p. 144, note. Saint-Christophe; c“e Longeves, c" et arr. Fontenay-le-Comte, Vendee : C 26. Saint-Christophe cne; cn Neuvy-le-Roi, arr. Tours, I.-et-L. : Apparition de la seigneurie chatelaine - 1082 - (461). Saint-Cyprien de Poitiers (abbaye) : C 11. Saint-Epain cne; cn Sainte-Maure, arr. Chinon, I.-et-L. : C 37. Saint-Etienne-de-Vaux (abbaye du dio¬ cese de Saintes) : C 351. Saint-Evroult (abbaye) dans la c“ de ce nom, cn La Ferte-Frenel, arr. Argentan, Orne : 83, n. 371; la reforme de l'abbe Albert y est introduite 1059 - (184 et n. 277), probablement par l’intermediaire du legat Ermenfroi et de Lanfranc (186, n. 232, 187, note, et 188, note). Saint-Florent de Saumur (abbaye) : C 27 a C 29 ; (C) 67 ; C 69 ; C 80; C 82; C 83; C 127; C 133; C 144 ; C 145 ; C 153 ; C 157 ; C 182 ; C 226 ; C 233 ; C 235 ; C 241; C 252 ; C 255 ; C 257 ; C 278 ; C 279 ; C 294 ; C 296; C 297 ; C 311; C 321 a-d; C 344 ; C 350; C 352; C 361; C 368 ; C 373 ; C 384; C 391; C 431; ; ; son abbe, en 1022, est elu sur l’ordre du comte de Blois et selon la « discipline » de Marmoutier (176); tente de rester a l’ecart du pouvoir comtal angevin apres la prise de Sau¬ mur en 1026 (182, n. 224); sous l'inlluence de l’abbe Albert, reconnait finalement au comte d'Anjou - 1055 un droit d'investiture, mais purement temporel (182-185, et 189). Saint-Florent-le-Vieil (abbaye devenue au xe s., dependance de Saint-Florent de Saumur) c“ et cD; arr. Cholet, M.-et-L. : C 122 ; C 154 ; C 226 ; C 235 ; C 321 a-d; ; 43 ; 204 ; 1’abbaye et son territoire sont integres des 1032 env. au comte d’Anjou, et seulement une vingtaine d’annees plus tard, au diocese d’Angers (230-233); faux fabriques en l'abbaye dans l’intervalle (231, note, et 232, note); le chateau de Saint-Florent, construit par le comte, etait acheve vers 1036 ou 1037 (230, n. 133); etablissement
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progressif de la seigneurie monastique sur le chateau - 1037/1061 - (302 a 304) ; le chateau est inclus en la mouvance comtale (320 et n. 181). Saint-Georges-de-Faye (chapitre) - cf. Faye-la-Vineuse - : C 263. Saint-Georges-sur-Layon cr,e; c” Doue, arr. Saumur, M.-et-L. : C 29; C 80 ; C 278. Saint-Georges-d’Oleron cne; cn SaintPierre-d’Oleron, arr. Rochefort, Charente-Maritime : . Saint-Georges-du-Puy-de-la-Garde cne; c" Chemille, arr. Cholet, M.-et-L. : 204. Saint-Georges-des-Sept-Voies c“; c" Gennes, arr. Saumur, M.-et-L. : C 145. Saint-Ghislain (abbaye) : 143. Saint-Hilaire-de-Poitiers (chapitre) : 89, n. 399. Saint-Hilaire-Saint-Florent cne; c" et arr. Saumur, M.-et-L. : C 133; C 145 ; 287 ; un vicarius (du comte) y est etabli (402). Saint-Hilaire-sur-Yerre cne; cn Cloyes, arr. Chateaudun, E.-et-L. : C 113; 54, n. 249. Saint-Jean (abbaye) sur la cne actuelle d'Orleans : C 1 ; 3. Saint-Jean-d’Angely (abbaye) dans la c“, le cn, l’arr. de ce nom, CharenteMaritime : C 130 ; C 140; 52. Saint-Jean-d’Angle cnc; cn Saint-Agnant, arr. Rochefort, Charente-Maritime : C 110. Saint-Jean-de-Linieres cne; c" SaintGeorges-sur-Loire, arr. Angers : C 421. Saint-Jean-sur-Loire; cne Saint-Remy-laVarenne, cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : C 229; . Saint-Jean-des-Marais; cne Saint-Clement-de-la-Place, c11 Le Louroux-Beconnais, arr. Angers : C 421. Saint-Jouin-de-Mames (abbaye) dans la cne de ce nom, cn Airvault, arr. Parthenay, Deux-Sevres : C 64; C 292 ; 378; 388. Saint-Julien-du-Mans (eglise cathedrale) : C 103; C 381 ; 62, note; 65, n. 282 ; 108 et n. 477. Cf., Le Mans (eveche). Saint-Julien de Tours (abbaye) : C 3 ; C 24; C 85 ; C 251; C 254; C 322. Saint-Junien-de-Maire (cf. Maire) : C 117. Saint-Lambert-du-Latay (ou Lattay) cn°; c° Thouarce, arr. Angers : C 412; 393, n. 209. Saint-Lambert-des-Levees c“; cn et arr. Saumur, M.-et-L. : C 352.
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Saint-Lambert-la-Potherie cne; c“ et arr. Angers : C 318. Saint-Laud d’Angers (chapitre) : C 215 (restauration); C 394 ; C 405 ; C 406 ; C 408 ; C 409 ; C 414 ; C 416 ; C 420 ; C 421 ; C 425; ; ; 275 ; 395. Saint-Laurent-en-Gatines cne; c“ Chateau-Renault, arr. Tours : C 137. Saint-Leger-de-Montbrillais cne; cn Les Trois-Moutiers, arr. Chatellerault, Vienne : C 338 a C 340. Saint-Lezin d’Angers (chapitre) : (C) 30; C 104 ; C 349 a-b ; a Foulques le Roux comme abbe (laique), auparavant, ses abbes ne sont pas necessairement comtes d’Anjou (137-138 n. 39); a Foulques Nerra comme archiabbas (154); son abbe laique et ses chanoines s’opposent en un inter¬ minable conflit (247, n. 198 ; 269-270.). Saint-Longis coe; cn et arr. Mamers, Sarthe : C 272; (C) 273. Saint-Macaire-en-Mauges cne; cn Montfaucon, arr. Cholet, M.-et-L. : 204 ; 208, n. 58. Saint-Maixent (abbaye) dans la cne et le cn de ce nom, arr. Niort, DeuxSevres : C 107. Saint-Malo de Sable (eglise) : C 264; 110. Saint-Martin d’Angers (chapitre) : C 45 ; C 61 (sa restauration). Saint-Martin du Fouilloux cne; cn SaintGeorges-sur-Loire, arr. Angers. Saint-Martin-de-la-Pluce cne; cn et arr. Saumur, M.-et-L. : C 252; 393, n. 209. Saint-Martin de Tours (chapitre) : C 12 ; C 35 ; C 37 ; C 322 ; 4; 15 ; 23 ; 25 ; 32 ; 54 ; attire la predilection des comtes d’Anjou au xe s. (170, et n. 171-172 ; 88 ; certains de ses biens sont tenus du roi par Foulques Nerra (18); 88 ; 89 ; ses droits sur Cormery (170-173); 1’abbaye de Marmoutier en a ete detachee en 985 au plus tard (173, et n. 183); droits du roi sur la tresorerie du chapitre : 32, n. 160;
114, n. 506. Saint-Martin-du-Vieux-Belleme cne; cn Belleme, arr. Mortagne, Orne : C 187; 84. Saint-Maur de Glanfeuil (prieure de Saint-Maur-des-Fosses, puis abbaye) sur la cne Le Thoureil, c° Gennes, arr. Saumur, M. et L. : C 129; C 211; C 253 ; (C) 333 ; C 363 ; C 364 et n. (acquiert en 1096 le statut d’abbaye); ; ; 211. Saint-Maur des Fosses (abbaye) dans la
cne et le cn de ce nom; arr. Sceaux, Val de Marne : C 129 n.; < C 5> ; 170. Saint-Maurice et Saint-Maurille d’An¬ gers (eglise cathedrale) C 10 (cloitre Saint-Maurille attenant a l’eglise Saint-Maurice); C 14 ; C 23 ; C 119 ; C 154 ; C 337 ; C 343 ; C 372 ; C 382 ; C 397 ; C 437. Saint-Maurice de Tours (eglise cathe¬ drale) C 144 ; C 334. Cf., Tours (archeveche). Saint-Maurille d’Angers (chapitre) : C 318 ; C 444 ; 268 ; 275. Saint-Medard-des-Pres cne; cn et arr. Fontenay-le-Comte, Vendee : C 34. Saint-Melaine-sur-Aubance c“ ; cn Pontsde-Ce, arr. Angers : C 118. Saint-Mesmin de Chinon (chapitre) : C 415. Saint-Mesmin de Micy (abbaye) au bord de la Loire, a 5 km environ en aval d’Orleans : C 49. Saint-Michel-sur-Loire cDe; cn Langeais, arr. Chinon, I.-et-L. : C 383 ; 292. Saint-Nicolas d’Angers (abbaye) : C 33 (fondation); C 36 ; C 50 ; C 77 ; C 96 ; C 99 ; C 175 ; C 180 ; C 184 ; C 192 ; C 203 ; C 221; C 232 ; C 262 ; C 293 ; C 313 ; C 316 a C 318; C 329 ; C 330; C 344 ; C 370 ; C 371; C 376 ; C 379 ; C 387 ; C 394 ; C 395 ; C 398 ; C 400 a 402bis; C 406 ; C 410 ; C 411; C 413 ; C 420 ; C 421; C 435 ; C 438 ; ; s'C 20 > ; ; son premier abbe, Baudri, est choisi par Foulques Nerra au sein de Marmoutier, de meme que ses moines - 1020 - (177); apres la fuite de Baudri, et celle du moine de Marmoutier envoye pour lui succeder, 1’abbaye a perdu ses moines de Marmoutier, le comte faisant appel a 1’abbaye Saint-Aubin pour le recrutement du nouvel abbe (177-178); c’est l’abbaye la plus choyee par le comte au xie s., voire, lorsqu’ils se rendent a Angers, par le roi et le Pape (178 et n. 206). Saint-Nicolas de Poitiers (abbaye) : C 131 ; 89. Saint-Ouen de Villiers ; cne Roullee, cn La Fresnaye-sur-Chedouet, arr. Ma¬ mers, Sarthe : C 230 ; 439. Saint-Palais de Saintes (abbaye) : C 110. Saint-Paul de Cormery : cf. Cormery. Saint-Pere de Chartres (abbaye) : C 212; 90, n. 402. Saint-Philibert de Tournus (abbaye) dans la c“ et le cn de T., arr. de
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Macon : C 219; C 314; C 391; . Saint-Pierre d’Angers (paroisse) : C 33. Saint-Pierre de Bourgueil (abbaye) dans la c™ et le c“ de B., arr. Chinon, I.-et-L. : C 9; C 13 ; C 20; C 22; C 26 ; C 135 ; C 177 ; C 190 ; C 267 ; C 338 a C 341; C 355; C 383; II 4. Saint-Pierre de la Couture (abbaye) dans la cne du Mans : C 218; C 243 ; C 259. Saint-Pierre au Mont-Blandin (abbaye) - en Flandre - : 142-143 ; 452 et n. 77. Saint-Pierre des Ormes c”' et cn; arr. Mamers, Sarthe : . Saint-Pierre de Poitiers (eglise cathedrale) : C 191 ; 89; 90. Saint-Pierre de Preuilly (abbaye) dans la cne et le cn de P., arr. Loches, I-et-L. : C 375. Saint-Pierre de Solesmes (prieure rele¬ vant de Saint-Pierre de la Couture) dans la cne de S., cD Sable, arr. La Fleche, Sarthe : C 259. Saint-Quentin en Mauges c°e; c" Montrevault, arr. Cholet, M.-et-L. : 229; 241, n. 168. Saint Remi de Reims (abbaye) : 69, n. 305; 145. Saint-Remy-en-Mauges c°e; c" Montrevault, arr. Cholet, M.-et-L. : 204, 223 ; 226; 229; 266. Saint-Remy-la-Varenne c“ ; cn Ponts-deCe, arr. Angers : (C) 30; C 52 n.; C 179 ; C 260 (C) 283 ; C 326 ; C 356 ; C 423 ; n.; 438. Saint-Saturnin c“; cn Ponts-de-Ce, arr. Angers : C 44; C 120; . Saint-Serge d’Angers (abbaye : C 90; C 91; C 118; C 276; C 284; C 285; C 304 ; C 310 ; C 327 ; C 331; C 332 ; C 336 ; C 386 ; C 436 ; cedee par Alain le Grand a l’eveque Raino - 897/900 (179 et n. 212); reformee par l’eveque Renaud (179 et n. 213-214); reformee par son abbe, Vulgrinus, envoye par l’abbe Albert a la requete de 1’eveque Hubert - 1046 - (180); se voit restituer des biens par l’eveque Renaud, avec la confirmation de Robert le Pieux (222-223); subit, du fait de 1’eveque Hubert, successeur de Re¬ naud, et de Foulques Nerra plus en¬ core, de graves spoliations dont la Maison de Vendome est 1’une des beneficiaires (226-229); r ego it cependant des liberalites de l’eveque Hu¬ bert avec la confirmation de Robert le Pieux (238); se voit prendre, puis
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rendre par l'eveque une prebende du chapitre cathedral (247-248). Saint-Somin-du-Gua c™; cn Marennes, arr. Rochefort, Charente-Maritime : C 110. Saint-Sulpice d’Arnoult c“ ; cn Saint-Porchaire, arr. Saintes, Charente-Mariti¬ me : C 108; C 110. Saint-Vincent du Mans (abbaye) : C 231; C 268 a (C) 273 ; 84. Sainte-Colombe c”, cn et arr. La Fle¬ che, Sarthe : 439. Sainte-Croix (eglise cathedrale d’Orleans) : C 1; 3 ; 65, n. 282. Sainte-Croix de Gragay (eglise) : C 15. Sainte-Croix de Poitiers (abbaye) : C 82 ; ; 6. Sainte-Gemmes-sur-Loire cDC; c“ Pontsde-Ce, arr. Angers : C 152; C 215. Sainte-Genevieve de Paris (chapitre) : C 206 ; 96. Sainte-Julitte c"5 Saint-Flovier, cn Le Grand-Pressigny, arr. Loches, I.-et-L.: C 375. Sainte-Marie-Madeleine et Notre-Dame de Loches (chapitre) : C 4 ; 4. Sainte-Maure cne et c°; arr. Chinon, I.-et-L. : C 141; C 165; 73-75; 95; apparition de la seigneurie chatelaine de S.-M. - 1086/1087 - (461). Taille : ; ; . Tauxigny cne; c" et arr. Loches, I.-et-L.: . Tavant cne; cn L’lle-Bouchard, arr. Chi¬ non, I.-et-L. : C 266; C 302. Temoins : II 6-7; II 16-20; instrumentaires : x' s.) II 13-14; aptes a faire assurer le respect de Vacte : II 16-18; voues, s'ils le veulent ulterieurement, a attester la passation de Vacte, futce par duel judiciaire : II 17-19; serfs : II 18, n. 55, et 19, note (leur capacite a temoigner); II 19, n. 56 a 58, II 20, note (leur liberte de te¬ moigner). Terra sua (du comte) : - Foulques Ner¬ ra = l’aire du dominium propre (358); - Geoffroy Martel = les Etats du comte, en lesquels ce dernier cherche a etendre partout son dominium (359-364); - Foulques le Rechin = les Etats du comte, bien distincts desormais de son casamentum (367-369). TETBERTUS, moine de Marmoutier, medecin de Geoffroy Martel : C 220. THIBAUD, abbe de Cormery (puis de Saint-Maur des Fosses), fils du comte Aymond et d’Elisabeth : sa parente et son accession a Cormery (23 et n
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114); son origine clunisienne, signifi¬ cation politique de son accession a Connery (168-170); C 25; succede a Teuto en l’abbatiat de Saint-Maur (C 24 n.). THIBAUD, comte d'Anjou : en 848 (132, note, in fine); abbe de Saint-Lezin des avant son accession au comte (138, n. 39). THIBAUD, comte de Blois (LE TRICHEUR) : 10; 13. THIBAUD, comte, fils de Berthe et d’Eudes Ier de Blois, petit-fils du precedent : n.; designe par le roi pour l’eveche de Chartres, meurt en juillet 1004 avant d’etre sacre eveque (26 et n. 132). THIBAUD, comte de Blois, fils d’Eu¬ des II : C 87; C 97; C 113 ; C 135 n.; C 136; C 151 ; C 247 ; C 277 ; C 348 ; soutient, vers 1041, la rebel¬ lion d’Eudes, frere d’Henri Ier : 57-58 ; perd ses honores de Touraine - 1004 (63); 71 n. 314; 72; 88, n. 392; 204, n. 34. THIBAUD de BLAISON, abbe laique de Saint-Lezin : (C) 30; C 104; C 179. THIBAUD le BOUTEILLER ; ler sei¬ gneur de Treves atteste - 1026/1039 457. THIBAUD (I) de JARZE (et de CHAMP¬ TOCEAUX) : C 282; vassus domini¬ ons sous Geoffroy le Barbu (350, n. 326); installe par le comte a Champtoceaux apres l’exheredation d’Orri, dont il epouse la fille par la suite (338-340); figure, avec Orri, dans l’entourage du comte Hoel (340, n. 286); 442. THIBAUD (II) de JARZE (et de CHAMPTOCEAUX) : nepos du pre¬ cedent, frere de Warmasia (339); 442. THIBAUD d’ORLEANS : C 215 (pretendu parent de Geoffroy Mar¬ tel). THIBAUD des Roches, seigneur de Rochecorbon : C 251. TICHILD1S, THILDE, sceur de Geudouin de Maille, epouse de Geoffroy le Fort seigneur de Treves, et mere d’Hardouin ; C 262 ; 343-344. THIERRY, abbe de Saint-Aubin : C 158; C 159; C 161 ; C 176 n. a C 180 n.; 151, n. 91; son accession 1056 - (156-159); 469470. THIERRY, abbe de Saint-fivroult : 67, n. 295 ; 184, n. 227. THIERRY, eveque de Chartres - vers 1030/1048 - : l\10 ctru> mo RttW i no (nfu„
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PI. IX. — Extrait du fol. 3 v°
PI. X. — Extrait du fol. 47 r°
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PI. XII. — Extrait de H 82 (cf. Catal. d'actes, n° C 18)
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PI. XIII. — Extrait de H 170, n° 1 (cf. Catal. d’actes, n° )
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PI. XIII bis. — Extrait de H 170, n° 1 (cf. Catal. d'actes, n° )
Arch, de M.-et-L.
PI. XIV. — Extrait de 40 H 1, n° 1 (cf. Catal. d'actes, n" C 57 a)
PI. XVI. — Extrait de 40 H 1, n° 1 bis (cf. Catal. d'actes, n° C 57 a)
PI. XVII. — 40 H 1, n° 2 (cf. Catal. d'actes, n° C 57 b)
Arcii. d’I.-et-L.
PI. XVIII. _ Extrait de H 1002 (cf. Catal. d'actes, n° C 264)
PI. XIX. — Extrait de H 306, n° 2 (cf. Catal. d’actes, n" C 264)
PI. XIX bls. — Extrait de H 306, n" (cf. Catal. d’actes, n° C 264)
Arch, de L.-et-C.
PI. XX. — Extrait de 17 H 1. n° 5 (cf. Catal. d'actes, n" C 377)
Arch, de M.-et-L.
PI. XXI. — Extrait de H 1773, fol. 8 (cf. Catal. d’actes, n“ C 363)
IMPRIMERIE A. BONTEMPS LIMOGES
(FRANCE)
Depot legal : 20 trimestre 1972
Date Due 1
0 1164 0304312 2
DC82
.G84
t.2
Guillot, Olivier Le comte d'Anjou et son entourage au Xle si£cle
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