249 89 5MB
French Pages [102] Year 1902
WIDENER LIBRARY
да34 17. 5
НХ БHAT @
VAR
DI
LAR
AT
AN
D
02 A
V
O
719
N
ACM ACADEN V
2234 ,17,5
.
JS
.
Harvard College Library FROM THE FUND OF
CHARLES MINOT (Class of 1828 )
-
PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE DES LETTRES D 'ALGER BULLETIN DE CORRESPONDANCE AFRICAINE TOME XXV
NOTES SUR
L ' ÉCRITURE ANTAIMORO PAR
E . - F . GAUTIER PROFESSEUR SUPPLÉANT A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES D 'ALGER
PARIS
ERNEST LEROUX , ÉDITEUR 28 , RUE BONAPARTE , VI 1902
Algurs rn
PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE DES LETTRES D 'ALGER BULLETIN DE CORRESPONDANCE AFRICAINE XXV
NOTES SER
L ’ ÉCRITURE ANTAIMORO
ANGERS, IMPRIMERIE ORIENTALE A. BURDIN ET CO, RUE QARNIRR, 4,
NOTES SUR
L ’ÉCRITURE ANTAIMORO PAR
E .- F . GAUTIER PROFESSEUR SUPPLÉANT A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DES LETTRES D 'ALGER
PARIS
ERNEST LEROUX , ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE , Vle 1902
2274 . 17 .5
RD HA PAVARDCORE 1922
1973 ERARTI
Mennot kind
AVANT-PROPOS
Ce travail s'adresse exclusivement aux malgachi
sants ; j'entends, par ce néologisme, ceux qui sont fa miliers avec la langue et les choses de Madagascar.
Je me dispenserai donc d 'expliquer longuement ce qu'on entend par écriture antaimoro.
En deux mots, il y a à Madagascar une écriture in digène, en usage depuis des siècles sur différents
points de l'île ,mais plus particulièrement dans la tribu Antaimorona . De cette écriture il existe un nombre assez considérable de manuscrits dont le déchiffrement est désirable. L 'écriture antaimorona se trace en ca
ractères arabes, mais détournés de leur signification phonétique ; on peut dire d 'ailleurs que, pratiquement
(les grimoires de sorcellerie mis à part), les manus crits antaimoro ne contiennent pas un mot d 'arabe ; ils sont purement et simplement écrits en langue mal
gache. On ne peut donc pas espérer que les arabisants les déchiffrent; si les malgachisants ne se chargent pas de cette besogne les manuscrits antaimoro resteront
à tout jamais des sources de renseignements inacces sibles . Or il en est, quoi qu 'on ait dit , de fort intéres
sants ; celui que j'ai entre les mains en est la preuve. Le sujet a été déjà traité par M . Ferrand , avec une
AVANT -PROPOS
haute compétence"; on peut même dire qu 'il a été épuisé. Mais M . Ferrand, qui sait l'arabe et le mal gache, a écrit surtout pour les arabisants, il a pris un plaisir d 'érudit à étudier les curieuses déformations de
l'alphabet arabe sous la plume de scribes nègres , un cas intéressant de tératologie philologique. Je suis heu reux de dire combien son travail m 'a été utile, et je
remercie M . Ferrand des renseignements supplémen taires qu 'il a bien voulu me fournir.
Au rebours de lui je ne me propose pas de faire euvre scientifique; j'ai essayé de faire un abécédaire ,
un manuel de lecture. Dans les pages qui suivent je
parleraidel'alphabet antaimorona en lui-même,comme si l'alphabet arabe n 'existait pas, et à un point de vue exclusivement pratique. Je m 'adresse par conséquent
à un public restreint, quelques centaines , je dirai presque quelques douzaines de malgachisants habitant
Madagascar; j'essaie de leur fournir un instrument de travail dont je sais qu'ils sentent le besoin , et je leur demande non pas seulement de lire mon livre, mais, ce
qui est plus grave, de l'apprendre. S'ils ont la patience
et le temps d 'essayer ils trouveront la tâche rebutante sans doute , mais infiniment moins longue et moins
malaisée qu 'ils se l'imaginent. 1 . Publications de l'École des lettres d'Alger : Gabriel Ferrand, Les musulmans à Madagascar, fasc . I. Paris , Ernest Leroux, 1891, in -8° . -
Mémoires de la Societé de linguistique, t. XII, 3e fascicule , 1902. – G . Ferrand, Notes sur la transcription arabico -unalgache, p. 141 et s.
PREMIÈRE PARTIE
GÉNÉRALITÉS SUR
L ’ALPHABET
L 'alphabet antaimorona est, à la forme des caractères près, tout à fait analogue au nôtre ; il est phonétique , c'est
à-dire que chaque son est représenté par un signe, con sonne ou voyelle.
Sens de l'écriture . Les lignes d 'écriture antaimorona se succèdent du haut
en bas de la page comme les nôtres ; mais là s'arrête la ressemblance. Les lettres se succèdent de droite à gauche en sens inverse de l'ordre de succession des lettres latines ; c 'est-à -dire que l'antaimorona s'écrit de droite à gauche comme l'arabe. Les pages elles aussi se succèdent de droite à gauche, et la première du livre correspond à notre dernière.
Les consonnes .
Pour un œil habitué à l' écriture latine, beaucoup de consonnes ont ceci de particulier qu 'elles ne possèdent pas en propre un caractère ; plusieurs consonnes sont
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORŐ
représentées par le mêmecaractère,différencié seulement, ce qui est après tout très suffisant, par un ou plusieurs
points placés au dessus ou au dessous. On les nomme des points diacritiques.
Points diacritiques . — Prenons par exemple le carac tère », un simple jambage : avec un point diacritique au dessus c'est un N = ; ;
avec un pointdiacritique au dessous c 'est un B = ; avec deux points diacritiques au dessous c'est un Z = s ; avec deux points diacritiques au dessus c'est le son ts - ت.
Prenons maintenant le caractère 9 une simple boucle surmontée d 'un pointdiacritique, c'est un F = 9 ; surmonté de deux points diacritiques c 'est une forme rare de K = g. N . B . — Les caractères , et 9 , isolés, sans points diacri tiques, n 'existent pas.
Ces points diacritiques ont d 'ailleurs un avantage évi dent, c 'est que, étant des points ils ne se prêtent pas, comme des caractères, à la malformalion , à la cacogra
phie ; lorsqu'on rencontre dans un manuscrit antaimoro un caractère gribouillé ou barbouillé , les points diacri tiques font foi; ce sont eux qui sont l'essentiel. Caractères isolés. — Un certain nombre de consonnes antaimoro sont représentées, comme dans notre écriture, par des caractères isolés , non accompagnés de points
diacritiques; ce sont naturellement les caractères dont les formes sont le plus caractéristiques et qu'il est impossible de confondre avec d'autres en cas de cacographie. Par exemple le K = S ; ou bien encore l’L = J . Points diacritiques intermittents. — Certains caractères rentrent alternativement dans l'une ou l'autre des caté_
GÉNÉRALITÉS SUR L’ALPHABET
gories précédentes, ils sont tantôt isolés et tantôt accom pagnés de points diacritiques. Prenons par exemple le signe s . Isolé il représente l'ñ
espagnol N = - ; surmonté d 'un point diacritique il repré sente le G = ė.
Prenons le signe . : isolé c 'est un S = qw ; surmonté
de trois points diacritiques c'est le son ch = i . Il est vrai que cette distinction est de médiocre impor
tance, les sons s et ch se confondant, commeon sait, dans
la prononciation malgache. Prenons le caractère a : isolé c 'est une forme rare de
Hra ; avec un point diacritique en dessous c'est la lettre malgache j (son dz) = ə . Points diacritiques inutiles. — Une seule lettre a un un
point diacritique dont les Antaimoro auraient pu se dis penser de surcharger leur alphabet . C 'est le t . Le t s' écrit b. Pourquoi cette lettre, de forme si nette , a - t-elle un
point au dessous ? Il n 'y a aucune raison actuelle , ce point ne la distingue d 'aucune lettre similaire, en antaimoro du moins ; c'est en arabe qu 'il répondait à une nécessité 1. On pourrait presque en dire autant du point diacritique de la lettre » (= D ). Mais Ferrand a rencontré dans cer tains manuscrits ce même caractère avec le point au des
sus jl= ). Caractères synonymes. - L 'alphabet antaimoro , si pauvre par ailleurs, a cependantdes consonnes en double .
Le z par exemple se rend presque toujours par », mais
quelquefois par j. 1 . Il est toutefois à remarquer qu'en arabe, cette lettre qui désigne le zh , a le point au dessus et non au dessous (b ).
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
L 'h se rend quatre- vingt-dix -neuf fois sur cent par o ,
mais quelquefois par a . Le k a habituellement la forme 5 , mais on rencontre la forme ä et mêmedans certains cas particuliers a .
Le t s'écrit b, mais il y a des cas où on le trouve mar qué ;. Ces caractères originairement, c'est-à -dire en arabe, ont naturellement chacun leur valeur très distincte , mais cela nous importe peu ; ils l'ont perdue en antaimoro. го Entre ces caractères équivalents il n'y a en antaimoro
que des différences de fréquence, extrêmementmarquées il est vrai. Il y a toujours une forme usuelle ; l'autre ou les autres sont presque des curiosités. Il n 'en est pas moins nécessaire de les connaitre puisqu 'on est exposé à les rencontrer.
Les voyelles. C 'est une opinion naïve ,mais répandue parmi les pro
fanes , que l'alphabet arabe n 'a pas de voyelles ; on veut dire par là que dansla plus grande partie des textes arabes les voyelles ne sont pas écrites. En antaimoro elles sont toujours marquées et, nous le verrons, plutôt deux fois qu ’une. Les voyelles s'écrivent toujours au dessus, ou au des
sous de la ligne, tenant la place de nos accents et de nos cédilles dans l'écriture latine. Les honneurs de la ligne sont réservés aux consonnes.
L 'a se marque par une barre au dessus '.
L'i et l’e (car il n 'y a qu'un signe pour les deux) par une barre au dessous .
L 'o par une virgule au dessus ' .
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET
Il en résulte que chaque consonne porte sa voyelle ; pour préciser davantage la voyelle se marque sur ou sous la consonne à l'émission de laquelle elle participe, c 'est à -dire celle qui précède. L'association de la voyelle avec
la consonne qui précède est si naturelle que lorsque nous 10MM voulons en français nommer les consonnes B , C , D nous
disons bé, cé , dé.
On écrit donc en antaimoro : 1 = ba ; ; = be ou bi; = bo. Consonnes sans voyelles . — Les lettres antaimoro s'a vancent donc sur la ligne, non pas à la file indienne
comme les nôtres, mais par couples, chaque consonne portant sa voyelle accrochée. Cette loi des couples est devenue tyrannique; le scribe antaimoro ne conçoit pas une consonne isolée , et quand il en rencontre une, plutôt
que de la marquer telle quelle, sans voyelle , il la saute, il semble ne pas la voir. Le malgache est une langue riche en voyelles, on y trouve peu de consonnes isolées; pour tant les associations de sons amp, and, ard, ong, etc ... sont fréquentes ; dans les associations de sons le scribe antaimoro omet invariablement i'n ou l'm . Il écrit :
mapi .
pour
majaka
pour
toga. abony
pour
tonga,
pour
ambony , etc.
mampi, manjaka ,
Cette mutilation défigure le mot et cause des incerti tudes de lecture. Elle a certainement pour origine l'hor reur du scribe antaimoro pour une consonne isolée. Le signes - Įl est d 'autant plus inexcusable , qu 'il a à
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
sa disposition un signe particulier, un petit cercles, placé
au dessus de la consonne, et qui signifie précisément« con sonne isolée, sans voyelle » . Il s 'en sert quelquefois . Ainsi
dans le mot olon on trouve l'n final surmonté de ce signe cis. Seulement le scribe répugne à s'en servir , il ne l'em ploie jamais , à ma connaissance du moins, au milieu du mot, là où le besoin s' en ferait le plus sentir ; même à la fin du mot il l'emploie une fois en quinze pages , juste assez
pour qu'il soit nécessaire de le signaler.
Les porte -voyelles . — Une objection se présente de suite
à l'esprit. Lorsqu'une voyelle est isolée , lorsque par exemple elle est au commencement du mot, comment
la noter ? Il est impossible de la laisser en l'air, au dessus ou au dessous d 'un blanc dans la ligne. . L'alphabet antaimoro a donc des porte- voyelles. Ils
n 'ont en soi aucune signification phonétique, ils en ac quièrent seulement par la voyelle qu'on y accroche, ou qu'ils représentent sur la ligne. Chacune des trois voyelles a son porte - voyelle . Celui de A est une barre verticale 1; l'a initial, dans amy par 2
S
exemple se marquera donc , c'est-à-dire par le porte voyelle de A supportant la voyelle . Il arrive assez souvent que A prête son porte -voyelle à I et à 0 .
On trouvera donc : ! = i ; et = 0. Il n 'est pas surprenant que le scribe antaimoro ait re
cours à cet expédient; des trois porte- voyelles celui de A
est le plus commode de beaucoup, le seul qui ne prête à aucune confusion . En effet le porte -voyelle de I ests; celui
de 0 est g. Or le scribe antaimoro a le tort d'utiliser ces caractères
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET , et 9 pour rendre les voyelles Z et V . De sorte que , se trouve à la fois le porte -voyelle de I et la consonne Z . g se trouve à la fois le porte - voyelle de () et la consonne
V . De la résultent des difficultés qui font du chapitre des
voyelles la partie la plus ardue de l'alphabet antaimoro . Le scribe fait pourtant tous ses efforts pour éviter la confusion . Toutes les fois qu'on trouve les caractères , et portant une voyelle , on peut être sûr qu'il s 'agit des con sonnes Z et V . Autrement dit le scribe renonce tout à fait
à employer ces caractères comme porte-voyelles dans le
sens rigoureux de l'expression. Ainsi par exemple : signi fiera toujours zi et jamais i; ý signifiera toujours ro et jamais 0 . Le porte-voyelle de I, c' est-à -dire le signe qui accuse sur la ligne la présence de la voyelle I est généralement
surmonté de “ . Il en est de même du porte voyelle de Toutes les fois donc qu'on rencontrera dans un manuscrit
antaimoro ; ou ſ il faudra lire I et 0 (jamais Z et V ). On a déjà vu que ce signe est placé quelquefois au dessus d 'une consonne pour indiquer l'absence de voyelle accompagnant cette consonne (voir page 8 ). Il semble donc que dans le cerveau du scribe le sens de ce signe soit à peu près celui-ci : i j'omets volontairementla voyelle » .
En pratique donc il semble qu'on pourrait dire que : I se marque sur la ligne pare
et 0 semarque sur la ligne par ģ mais, ainsi simplifiée , l'explication devient inexacte et il faut entrer dans un grand nombre de détails nouveaux.
Voyelles isolées. — Il faut distinguer le cas où la voyelle est isolée , en tête d 'un mot par exemple , c 'est-à - dire où ,
ES
10
NOT
ORO
TURE
AIM
SUR L' ÉCRI
ANT
ne pouvant être accrochée à une consonne, elle a besoin absolument d ' un porte- voyelle spécial.
La voyelle A isolée ne présente aucune difficulté , puis que son porte-voyelle est toujours disponible. Nous aurons donc invariablement 1. Mais les voyelles I et 0 , si elles
sont isolées, pourront être transcrites de trois façons dif férentes, et cela indifféremment.
1º Tantôt à l'aide du porte -voyelle de A ; etnous aurons :
1 isolé = 1 0
isolé
= 1.
2º Tantôt à l'aide du porte -voyelle de I et O surmonté du signe et nous aurons : isolé
0
isolé
goon.
I
=
3º Tantôt enfin par une regrettable combinaison des deux méthodes précédentes , et nous aurons : isolé
O isolé
u
I
= ; T.
La voyelle est donc marquée deux fois pour plus de sûreté. Dans le cerveau du scribe semble surgir un scru
pule , et il éprouve en quelque sorte le besoin d 'ajouter ; « oui c'est bien un I (ou un 0 ) que j'aimarqué là , vous avez
bien lu . » Il fait une sorte de rappel. L 'inconvénient de ce procédé est évident : le lecteur novice rencontrant deux caractères s'obstinera à lire deux
lettres. Il s 'habituera pourtantassez vite à n 'en rien faire ;
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET
le petit cercle au dessus du second caractère (signe y le $
renseignera de suite sur l'inutilité de ce caractère. On
doit se méfier d 'une confusion possible , en cas de caco graphie , entre le signe “ (suspensif de voyelle), et le
signe ' (la voyelle 0 ). Cette confusion amènerait à lire :
el= izo au lieu de iet le mot à déchiffrer deviendrait inexplicable . Rendons au scribe antaimoro cette justice
que les cas de cacographie sont extrêmement rares dans sesmanuscrits ; il a une grosse écriture d 'écolierappliqué, maladroite mais énorme etnette .
Emploiabusif des porte-voyelles. — Ce n 'est pas le seul cas, loin de là , où le scribe antaimoro ait la fâcheuse manie de marquer les voyelles en double . Très souvent,
après avoir accroché la voyelle à la consonne y afférente , il ajoute le porte - voyelle , à titre de confirmation , de rap
pel, sans motif apparent autre que le scrupule d'insister. Ainsi ba s'écrit souvent , et c'est très suffisant, très net.
Mais souvent aussi ba s’écrit L .
bis'écrira tantôt , et tantôt
?
bo s'écrira tantôt et tantôt
.
Par le fait de cette habitude certains mots sont, suivant la fantaisie du scribe, raccourcis ou allongés de moitié . Là
comme plus haut il faudra donc, à la lecture d 'un manus crit antaimoro, se garder de croire qu'il y ait nécessaire ment deux lettres parce qu 'il y a deux caractères; et chaque fois qu'on rencontre un porte -voyellle il faut exa miner attentivement sa valeur ; c'est la grosse difficulté du déchiffrement. N . B . – On peut très bien concevoir théoriquement
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTALMORO
qu'il puisse y avoir une utilité à souligner une voyelle en la notant deux fois ; cela pourrait donner une indication précieuse sur la place de l'accent tonique dans le mot. Dans le manuscrit que j'ai entre les mains, à tout le moins, les voyelles sont marquées en double au hasard de
la fantaisie , qu'elles soient accentuées ou non . Les diphtongues. — Les porte -voyelles sont une source de difficultés d 'autant plus ardues que le scribe antaimoro
les emploie a la notation des diphtongues, si fréquentes en
malgache. En règle générale ilnote la diphtongue, comme nous le faisons nous-mêmes avec l'alphabet français, en
écrivant l'une après l'autre les voyelles qui la composent. ce
Nous aurons donc : ao =
, l, hoy =
D.
La première voyelle estnotée à l'ordinaire, accrochée à sa consonne ou à son support, la seconde est représentée par son porte -voyelle.
Cela n 'offre aucune difficulté, c'est une application pure
et simple des règles déjà posées . Quelques irrégularités apparaissent lorsque la dernière voyelle est un A . Ainsi la diphtongue oa devrait se noter,
semble -t-il, I... Elle se note invariablement g ....
La diphtongue ia devrait se noter, semble-t-il, f....
Elle se note S.... (ou quelquefois L ...). Ainsile mot koa s'écrit
.
Il est difficile de reconstituer le processus de déforma tion par lequel le cerveau du scribe est arrivé à celle ano
malie . Peut-être a-t-il voulu faire supporter au porte voyelle de () ou de I (c' est-à - dire de la voyelle prononcée
- -- - -. - -. . -
GÉNÉRALITÉS SUR L’ALPHABET
--- - -
la première), le signe de la voyelle A (prononcée la se conde). — On aurait eu alors :
oa = s
et
ia = $.
Or, nous le verrons, lorsqu 'un caractère est surmonté de deux signes différents, il arrive souvent en écriture antaimoro que ces signes différents s 'assimilent. De là
viendrait oa = ; et ia = s. Quoi qu 'il en soit de l'explication , le fait est constant ;
on rencontre fréquemment dans les manuscrits antaimoro le porte-voyelle de I et de 0 surmonté d 'une double barre , et il faut lire ia , oa . .
Grâce à ce procédé qui consiste à faire porter deux signes à un seul porte -voyelle le scribe antaimoro arrive
(une fois à ma connaissance et exceptionnellement), à exprimer une diphtongue de trois voyelles. Soit le mot hoy , que le scribe neuf fois sur dix écrit comme nous avec
les deux voyelles 0 et I
= hoy (voir plus haut).
Dans ce mot hoy il y a bien distinctement pour l'oreille
non pas deux voyelles, mais trois ; on entend un A inter calé entre l’O et l'I, hoay . Une fois par hasard (page 64, ligne 1 du manuscrit), le scribe a la fantaisie de marquer
ces trois voyelles et il écrit : gó = hoay . O étant marqué au dessus de l’h , A au dessus du porte -voyelle, et I au des sous .
Ce procédé d 'écriture est évidemment monstrueux , il
déroute doublement le lecteur : 1° par l'accumulation de
deux voyelles sur un seul caractère ; 2° par l'absence du petit cercle au dessus, qui entraînerait à croire qu 'on a
affaire non pas au porte -voyelle , mais bien à la con
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
sonne V . Au premier contact on pourrait être tenté de lire ho avy, au lieu de hoy .
Ce n 'est là , somme toute qu'une anomalie , une forme rare, on pourrait presque dire une faute d 'orthographe,
- si ce n' était faire au scribe antaimoro un compliment immérité que de lui supposer une orthographe – je l'ai citée parce qu'elle est caractéristique de l'embarras du
scribe quand il s'agit de noter une diphtongue. Ce sont les syllabes à diphtongues qui ont chance d 'arrêter le plus
longtemps le lecteur.
Signes diacritiques variés. Dans l'escadron de points et de signes qui flanquent la ligne d 'écriture antaimoro au dessus et au dessous, le lec teur qui m 'aura suivi aura appris à distinguer déjà : 1° Les points diacritiques; ils sont, eux, immuablement
fixés à tel ou tel caractère dont ils font partie et qu'ils identifient; ils n 'ont pas de sens et d 'individualité propres;
2° Les trois voyelles , et’, etle signe “négatif de voyelle ; eux sont mobiles, ils se transportent indifféremment sur
tel ou tel caractère , auquel ils ajoutent quelque chose ; ils ont un sens et une individualité . Il reste à mentionner d 'autres signes, qui ne se laissent pas classer tout à fait l'une ou l'autre des deux catégories précédentes, mais qui ont pourtant la plupart de leurs
affinités avec la première ;aussiles appellerons-nous signes diacritiques ; parce que leur rôle est bien en définitive, (avec un certain flottement par malheur), de distinguer certains caractères, auxquels ils restent attachés, en leur
donnant une nuance spéciale de valeur phonétique.
Le signew. - Le plus fréquent peut-être est le signe w .
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET
15
Originairement, c'est-à -dire en alphabet arabe, ce signe est indépendant; il a un sens très net en soit ; il se met au -dessus de n 'importe quel caractère , sauf le \, pour en
indiquer le redoublement; il marque la lettre double , quelle qu 'elle soit. Ce sens a complètement disparu en
écriture antaimoro ; mais l'application spéciale que fait le scribe du caractère en question semble attester une vague réminiscence du sens originaire. Avec la lettre , qui est r , le scribe antaimoro fait , qui est dr comme si ce son dr qui est si fréquent en malgache était à l'oreille du scribe un r redoublé ; le signe w est donc em
ployé à former avec le caractère , (r ) un nouveau carac tère (dr). En dehors de ce procédé il en a un seulautre.
Pour écrire une langue aussi vocalisée que le malgache c'est une lacune pénible que d'avoir à sa disposition trois voyelles seulement A , I, 0 . On sait combien le son E est fréquent en malgache. Le scribe antaimoro a donc adopté
la convention d 'accuser (au moins de temps en temps) la
voyelle E par le signe ; c'est-à- dire par le porte -voyelle surmonté du caractère w .
Ainsi : by s'écrira بی, be s'écrira بی. En résumé, par conséquent, le son w est employé à for
mer deux caractères nouveaux (consonne dr), et porte voyelle de E ). Il faut ajouter que le signe w est indifféremment tantôt
simple et tantôt double . 3
jjj sont synonymes = dr, 39:
et le sont également = porte - voyelle de E .
E
NOTES SUR L 'ÉCRITUR
16
ORO
ANTAIM
Signe '. — Le lecteur connaît déjà le signe (barre au dessus de la ligne) comme notation de la voyelle A . Mais
ce même signe a parfois un autre sens : il est diacritique et sert à noter deux consonnes tr , et p . Avec la lettre , (r ) en la surmontant d 'une barre le
scribe antaimoro fait tr = ;.
Avec la lettre ö (t) en la surmontant d 'une barre il
fait p = Ce double sens de ' , (tantôt voyelle A et tantôt signe diacritique de tr et de p ), se trouve n 'avoir pas en pratique les inconvénients qu 'on pourrait craindre ; une confusion
n 'est guère possible, puisque toutes les consonnes, y compris tr et p portent invariablement leur voyelle . On a donc :
=
pi
=
Signes interchangeables . -
gig
pa
sy etc... Dans l'emploi de ces signes
diacritiques il y a un certain flottement; leur emploi n 'est pas immuablement fixe, comme l'est celui des points dia
critiques; c'est apparemment que l'emploi de ces derniers
est fixé par l'alphabet arabe primitif, tandis que l'emploi diacritiquedes signes a été fixé par les scribes antaimoro, dont l'esprit est médiocrement pourvu de rigueur et de netteté.
Ainsi on trouve souvent p =
تau lieu de
.
Ici du moins aucune confusion n 'est possible ; mais il
GÉNÉRALITÉS SUR L ’ALPHABET
11
peut arriver , exceptionnellement il est vrai, que le scribe interchange les signes diacritiques de tr et de dr.
On trouvera (très-rarement) :
tr
=
et dr
=
A noter derechef ici (nous l'avons déjà indiquée plus haut) une tendance à l'assimilation de signes différents s'ils s. . PNoés se trouvent juxtapos
Ainsi la syllabe dro devrait s'écrire . — On la trouvera presque invariablement notée , Le signe diacritique w s 'assimile à celui de la voyelle '.
La jonction des caractères . Nous en avons fini avec les lettres antaimoro considé
rées isolément. Quand elles sont réunies pour former un mot, il faut tenir compte de ce fait que la forme des ca ractère, sur la ligne , est notablementmodifiée par leur jonction .
En règle générale les caractères antaimoro ont chacun quatre formes, isolée , initiale , médiale , et finale , suivant qu'ils se trouvent isolés, au commencement, au milieu, ou à la fin du mot. Le tableau de ces lettres et de leurs formes différentes
sera donné à part, mais je crois quelques explications générales indispensables.
Le caractère , qui sert, avec l'aide des points diacri tiques à former plusieurs lettres (6 , n , ts , x) a la forme isolée ; la forme initiale , ; la forme médiale . ; la forme finale , cou
S . Soit le mot nanana =
cogiendo
18
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
La plupart des caractères se comportent ainsi, mais il
y a des exceptions. Certains caractères ne s'unissent ja mais au caractère qui suit; c'est le cas par exemple du porte -voyelle de A = 1. C 'est même la principale caracté
ristique qui empêche une confusion possible avec la con
sonne l, qui s'unit : soil lalana = SUSU (pourrait s'écrire sús en supprimant les porte- voyelles. Soit encore ala lana =
IT.
On ne distingue le porte - voyelle de A d 'avec un l que On parce qu 'il ne fait pas corps avec le reste ; il rompt la con
tinuité du moi.
Se comportent de même les caractères : , (V ); , (R ), et » ( D ).
Ils ne se joignent jamais à la lettre qui suit ; il est facile
d 'en comprendre la raison ; ces caractères ne sont pas distingués par des points diacritiques, (celuide , ne sert à rien ) ; c'est donc à leur forme seulement qu'on les recon
naît, et cette forme perdrait le plus clair de son originalité par une jonction avec la lettre suivante . Séparation des mots . – Les considérations qui pré cèdent onl de l'importance pour permettre au lecteur de reconnaître dans une ligne le commencement et la fin de
chaque mot. Il fautreconnaître que cette reconnaissance est loin d'être toujours facile . Le scribe anlaimoro ne fait aucun effort pour grouper ses caractères, pour séparer
par des espaces vides sur la ligne les différents mots . Le seul criterium est donc la forme des caractères, et ce criterium n ' est pas dénué de valeur : en théorie une lettre initiale indique le commencement d 'un mot, et une lettre finale la fin . Malheureusement il y a loin de cette théorie à la pratique .
GÉNÉRALITÉS SUR L 'ALPHABET
19
D 'abord lorsque la continuité du mot est rompue par la
présence d 'un caractère qui n 'admet pas la jonction (el cela arrive à chaque instant), le scribe antaimoro ne fait en général aucun effort pour pallier cet inconvénient. Il
pourrait en effet y parer en amorçant, sans la joindre tout
à fait, la consonne médiane suivante ; il lui arrive par
exemple d'écrire : CH1 = ody,mais très souventil écrira Suí = ody ; rien n 'indique évidemment, sauf le contexte , que ces trois caractères parfaitement isolés appartiennent au mêmemot. C 'est là en matière de séparation de mots la cause la plus fréquente d 'erreurs, mais il y en a d'autres. Le scribe antaimoro n 'a pas les mêmes nolions que nous sur l'individualité des mots malgaches ; il réunit souvent ce que nous séparons, et vice versa .
Ainsi la négation tsy lui semble devoir faire partie du
mot auquel elle s'applique : il écrit tsinitoto Lubus là où nous écrivons tsy nitoto .
De même pour la conjonction mais, fa ( á). Il écrit fazahay s * , là où nous écririons fa zahay.
Il annexe souventl'article; il écrit: ñivady S , pour ñy vady la femme.
En revanche il sépare du mot le pronom possessif final ny, que nous y incorporons en écriture franco-malgache.
Il écrit : Rahalahy ny, son frère, saloj, là où nous dirions Rahalahiny. Il sépare en leurs éléments les mots composés que notre écriture franco-malgache réunit. Ainsi il écrit : Antay
Tsimaito bomb
pour Antaitsimaito (nom de clan an
taimoro bien connu). Il sépare même le préfixe du verbe , ce qui nous choque
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
davantage; il écrit par exemple : Ny tsaky si pour nitsaky (passé du verbe mitsaky , traverser le gué). Parfois la coupure est non seulement inattendue mais
encore mal faite. Ainsi on trouve : añomb iko
eICO
pour añombiko (mon bæuf, añomby forme dialectale pour omby ). Le scribe a voulu , comme il le fait souvent, séparer le substantif añomby el le pronom possessif ko ; il a voulu écrire añomby ko : mais il a mal fait sa coupure et la voyelle finale a passé du mauvais côté. En partie du moins car le signe-voyelle est bien à sa place, mais le porte
voyelle n 'y est pas. Le système de notation des voyelles, la progression par couples inséparables le long de la ligne des voyelles etdes
consonnes, est responsable , je crois, de l'énormité sui vante .
Le scribe antaimoro écrit : naño ry jés pour nañory (passé du verbe mañory). Il a voulu , je suppose , séparer le préfixe mañ , et écrire : mañ ory . Mais il n 'a pas em ployé de porte -voyelle ; et le signe-voyelle a suivi naturel lement la consonne précédente : le radical du mot se
trouve donc réduit au monosyllabe méconnaissable ry . A ces restrictions près , et elles sont nombreuses, le
scribe antaimoro a parfaitement l'intention de marquer le commencement et la fin des mots au moyen de lettres initiales et finales.
Signes de ponctuation . — L 'écriture antaimoro n'a pas de ponctuation , au moins détaillée comme la nôtre. Cepen dant elle dispose de signes particuliers pour marquer les
fins d 'alinéas et les fins de chapitres. Les alinéas sont séparés par un signe en forme de cours. Les chapitres sont séparés par un signe beaucoup plus
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET
21
gros ; il a presque les dimensions et la forme d 'un saute relle .
Arabismes. – Très-rarement, et pour cause , le scribe antaimoro fait une tentative d 'érudition ; il emprunte à l' alphabet arabe des éléments tout à fait étrangers à l'al
phabet courant, tel que nous avons cherché à l'exposer. Il n 'en reste pasmoins complètement ignorant de l'alphabet arabe, et le lecteur peut par conséquent partager sans a
inconvénient cette ignorance générale . Il suffit de lui donner une liste très courte, et que pourtant j'espère com plète , des « arabismes » qui peuvent se glisser dans un texte antaimoro . Incidemment nous avons déjà rencontré quelques-unes de ces formes rares, dont il nous reste à souligner seule
ment le caractère d' « arabismes » . Par exemple is est une forme rare de t ; si rare que, à ma connaissance, elle se trouve seulement dans le mot
Talata, mardi, quis'écrit : Talata est un mot arabe, emprunté par la langue mal
gache et qui conserve son orthographe.
Il en est de même de « , forme rare de k ; je ne l'ai ren
contré que dans le mot Alakamisy qui s'écrit vindti. On sait que c' est aussi un mot arabe. Nous avons dit plus haut que l'ñ se notes. Or j'ai trouvé une fois cette lettre employée à la façon arabe , dans le
mot
to, Ra ‘Ali; il s'agit d 'Ali le gendre de Mahomet;
et on ne peut faire un reproche au scribe d 'avoir respecté
l'orthographe de ce nom historique. Disons en pratique
que très rarement le caractère , est un porte-voyelle de A . Enfin M . Ferrand signale deux caractères rares, que
pour ma part je n 'ai pas rencontrés . Ce sont jo el voi
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
le premier est une forme rare de S et le second de D . Tous deux, d 'après les exemples que cite Ferrand , se trouvent dans des mots arabes malgachisés. Conclusions générales. – En somme l'alphabet antai moro est facile à apprendre et pourtant un manuscrit
antaimoro n 'est pas facile à déchiffrer . L 'alphabet arabe, pauvre en voyelles (il n'a même pas
d 'E ), convenait mal assurément à une langue aussi voca lisée que le malgache. Ses inconvénients pourtantauraient pu être palliés assez aisément, le scribe antaimoro les a
aggravés au contraire. Il n 'a pas su adopter une fois pour toutes une valeur donnée pour chaque caractère et s'y tenir ; il aurait dû se créer une orthographe, il ne l'a pas
fait. Le même phénomène se rencontre dans les langues africaines transcrites, sans système, en arabe , comme le dhiolof, le berbère, le haoussa, et jusqu'à un certain point le souahili. Il est surtout insuffisant quand il s'agit de
noter les voyelles et les diphtongues au moyen de porte voyelles ; sur ce point, où l'alphabet arabe lui était d 'un moindre secours, il lui aurait fallu pour réussir presque du génie créateur. M . Ferrand a vivement senti ces imperfections et il qualifie de rébus les manuscrits antaimoro : c 'est être trop
sévère, ou du moins, si ce sont des rébus ils sont loin d 'être indéchiffrables. Disons simplement que l'antaimoro ne se lit pas à livre ouvert. Une fois maître de l'alphabet, ce qui ne demande pas un effort bien considérable, le lec
teur aura une lutte nouvelle à entamer avec chaque ma nuscrit et même avec chaque page nouvelle . Mais après tout le malgache de Flacourt, écrit en caractères latins,
celui des « prières chrétiennes tournées en langue made casse » , est-il si facile à lire ? En tout cas lesmalgachisants
GÉNÉRALITÉS SUR L'ALPHABET
de Madagascar, ceux en particulier qui sont familiers avec ceux
s avec
le pays d 'Imoro, sont mieux outillés que personne pour
réussir dans une tâche de ce genre. Ils ne peuvent pas continuer à demander aux arabisants la traduction de
textes malgaches.
DEUXIÈME PARTIE
DICTIONNAIRE DES LETTRES
Dans cette seconde partie on donne d'abord un tableau
des caractères antaimoro, groupés d'après la parenté de leurs formes, avec leur correspondance en alphabet mal
gache-latin ; puis un dictionnaire des lettres de l'alphabet malgache-latin , quiest à consulter et non à lire : à chaque lettre on trouvera indiquées la ou les notalions en carac tères antaimoro.
Tableau des caractères Antaimoro (30 ) ISOLÉ
INITIAL I MÉDIAN
FINAL
ALPHABET LATIN
Dérivés du mêmecaractère u
inexistant .
ou al Z ou I forme rare de T
26
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
ISOLÉ
INITIAL
en6.B
il est médian , rompt la recti tude de la ligne, y fait une sorte de gradin , au moins
awin
Dérivés du même carac
tère 7 . Ce caractère, quand
FINAL
ALPHABET LATIN
formerare de H
dans l'imprimé; le gradin est
forme rare de J
u
forme rare de 6
3. .
U
tre suivante.
3. oof
n.
Dérivés du caractère > Ne se joint pas à la let
1 in
peu ou pas accusé dans le manuscrit.
forme rare de Z
Dérivés du caractère ,
Ne se joint pas à lá let tre suivante.
) ت ر ره in
Dérivés du caractère jo .
3
v S (prononcéCh forme rare de S
Dérivés du caractère vol Tous deux extrêmement rares.
formerare de D
ww5
Dérivés du caractère E .
Ñ rarement A
DICTIONNAIRE DES LETTRES
ISOLÉ
INITIAL MÉDIAN
ALPHABET LATIN
Dérivés du caractère u
و تف ) فى
.
inexistant.
d
forme rare de 6
V ou 0
Liste des signes . - (voyelle A) appelé dans les grammaires arabes fatḥa '
- (voyelle 1) ' (voyelle 0)
kesra dhamma
1 . Cette indication du nom arabe est parfaitement étrangère au but qu'on s'est proposé ici. Mais le lecteur qui voudra pousser plus loin ,
consulter par exemple les ouvrages de M . Ferrand, doit apprendre les noms arabes des signes diacritiques.
RO
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMO
28
< négatif de voyelle appelé dans les grammaires arabes sokoun (ou djezm ) w entrant dans la formation de certaines consonnes, appelé dans les grammaires arabes techdid (ou chedda ).
A signe · porte -voyelle ! La voyelle A se désigne par une barre au dessus de la ligne, au dessus de la consonne qui le porte. Ex : s zanaka .
Lorsque la voyelle A est isolée , ou que le scribe a la fan taisie de la représenter isolément il lui faut un support, la barre ne pouvant rester en l'air au dessus de la ligne, sans aucun signe pour la supporter dans la ligne.
Le support de la voyelle A est 1. La voyelle isolée sera donc . Ex. més añara, Souvent la voyelle A est représentée doublement, sans aucune nécessité, d'abord par une barre au dessus de la
consonne quien est affectée , ensuite, à titre de rappelpar la support propre de cette voyelle. Ex. Loſ ama, Led loha , mots qui évidemment auraient pu tout aussi bien s'é
crire, et s'écriventparfois d'ailleurs etai. Quelquefois là où on attendrait í le scribe écrit ſ; c'est une rareté pourta
rava (ailleurs écrit
La voyelle A étant beaucoup mieux partagée en matière de support que les voyelles I et 0 , il arrive fréquemment que ces dernières empruntent leur support à la première.
On trouve donc comme en arabe: 1 = i et i = 0.
(Voir les voyelles ieto.)
29
DICTIONNAIRE DES LETTRES
Quelquefois par une étourderie du scribe I et í se trou
vent remplacer í. C'est une faute d'orthographe si l'on veut, en tout cas une rareté. Ex :
= أي تميرAntaitsimaito ; و
= اطحیAntaifanoa.
Pour les combinaisons de voyelles ia , oa, ao , etc., voir les voyelles i et o .
(Voir aussi la consonne Ñ
Il y a des cas où i ne se prononce pas, — c'est une ré miniscence de l'a marqué du ouasla en arabe : silahy .
N . B. – Ne pas confondre graphiquement L (support de A ) et l (la consonne L ). Cette dernière se distingue de la première en ce qu 'elle s 'unit au caractère suivant.
BY TV . :) Le B se rend par « c'est-à -dire le mêmejambage que
l’n, mais avec le point en dessous : wir añoby (pour añomby ). Añomby est la forme dialectale du hova omby . L 'm qui
précèdele b est omis commed 'habitude. (Voir lettre M .) :
is be,
labo (pour lambo).
L 'm est omise comme d 'habitude.
D
nes
U
Car
. ( ne se joint jamais au caractère suivant).
Le D s’écrit ». Le point au dessous distingue ce carac OUS
tère d 'une forme rare de J. Aucune difficulté : , radama; at nandavo.
arac
30
E
NOTES SUR L 'ÉCRITUR
ORO
ANTAIM
Forme rare deDulces is) Je ne l'ai jamais rencontré, M . Ferrand le signale dans
un mot emprunté à l'arabe .
3 3:
E signe “; porte-voyelles son 3
3
Lorsque E est simplementmarqué par un signe en de hors de la ligne c'est le signe · (barre au dessous), qui est également usité pour la voyelle I. Cette confusion contri
bue beaucoup naturellement à rendre le déchiffrement difficile. Ex : Lógó = haréna (la fortune). On pourrait lire lout aussi bien harina ; c'est le contexte
seul qui indique la bonne lecture. La même confusion entre E et I subsiste partiellement
lorsque le scribe emploie un porte -voyelle. Le porte
voyelle de I est § ( voir cette lettre) : le scribe antaimoro
l'emploie quelquefois pour E . Ex : cam netina (pour nentina ; omission de n devant une consonne comme d 'ha bitude). On pourrait lire tout aussi bien nitina , et il faut un certain effort de divination pour reconnaître, dans ce nitina , la forme bien connue noutina (apporté ).
Autre exemple : 3- reo. On pourrait lire toutaussi bien rio . Le scribe antaimoro a senti lui-même l'inconvénient
de cette confusion et dans bien des cas il la rend heureu sement impossible en employant pour E un porte -voyelle
spécial, ou du moins une modification spéciale du porte
voyelle de I. C'est la forme Cs. Ex :
DICTIONNAIRE DES LETTRES 3
13:7:39
= بیbe et non pasby quis'écrirait (بی god.:3)
i
= ايوeto et non pasito quis'écrirait ايطو = بینmena(et non pasmina quis'écrirait مين cle
Fsles ;) F se marque s. Ce pointau dessus distingue F de P et d'une forme rare de K . (Voir ces lettres.) Ex. : já fary
canne à sucre ; se zafy petit-fils ; se zafý (varia tion orthographique du même mot, obienue par l'emploi du porte -voyelle .
G Ė (8 * =) G s’écrit ¿ ; c'estle signedeÑ surmonté d'un point.Ex. : ie = gaga. En pratique le son G isolé est assez rare en malgache ; le g se présente dans la plupart des cas associé à l’N , comme dans tonga , niainga , etc . Or le scribe antaimoro, on le sait, saute invariablement l'N placée immédiatement devant une autre consonne, la consonne muette qui ne porte pas de voyelle. Dans la plupart des cas, par consé
quent lorsqu'on rencontrera dans un manuscrit antaimoro
le caractère į, il représentera N G. Ex.: em = nainga
(pour niainga, il se leva); js = tonga arrivé; Feb = tongotry pied .
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
Ex. : aj lahy , garçon ; Logos harena, fortune; hei niharo, mélanger ; xúb tandoha,en tête. Quelquefois à titre de réminiscence de l'arabe, cette lettre sous sa forme a se met à la fin d 'un mot sans avoir aucune valeur phonétique à titre de simple paraphe final. Ex. : as ny . Ce n 'est pas cependant une sérieuse difficulté de lecture , parce que dans ce cas la lettre ne porte aucune voyelle .
Forme rare de Hassa) S'emploie exactement comme la précédente,mais elle
est très rare : j lahy ,Lójá harena,yaw niharo. I signe ' porte -voyel
se note par une barre au dessous de la consonne, au
dessous de la ligne . Ex . : misy s'écrira jur . Cela est très simple . Mais les difficultés commencent lorsque le scribe a eu la fantaisie demarquer son i dans la
ligne en employant le « support de voyelle » S . En effet ce signe S sert aussi à transcrire le . . Aussi toutes les
fois qu'on rencontre dans un manuscrit antaimoro s il y a les plus grandes chances pour que ce soit la notation de zi.
33
DICTIONNAIRE DES LETTRES
En général le signe s a la valeur d 'un i lorsqu'il est sur monté d 'un « ; le signe au-dessus de la ligne signifiant à peu près : « ceci n 'est pas une consonne » . Et quant à la
barre en dessous de la ligne il faut la chercher au dessous
de la consonne précédente.Ex.: M
= talily.
Dans ce cas le porte-voyelle a la valeur d 'un rappel et
la voyelle est marquée deux fois. On pourrait se contenter
d’écrire et on écrit : Jlb. Mais que fait le scribe lorsque, le son i étant isolé , la
consonne précédente ne peut pas entrer en ligne de compte ? Quelquefois il emploie le signe s tout seul, c 'est
à -dire que, dans l'embarras, il emploie le support de voyelle, comme si c'était une lettre ordinaire pleinement
qualifiée pourreprésenter le son i. Ex. : Sve zarai (pour la formehova zaraina), Ś = za etj;= ra . D 'autres fois ce procédé lui paraît sans doute horrible inent incorrect, et n 'osant laisser de côté la barre au des
sous de la ligne, qui est le signe propre de i, ne pouvant d 'autre part la mettre à sa place au dessous de son support
parce que cela donnerait zi, il emprunte un autre support
de voyelle, celui de la voyelle a, et il écrit sl, ce signe compliqué signifiant tout simplement i.Ex. : el itsy '. Il arrive d'ailleurs que le scribe emprunte pour le son i le support de la voyelle a sans qu'on puisse deviner ses
raisons. Ex. : Lo = ñy ; et encore Lol = iñy .
La question se complique lorsqu 'il s'agit de rendre le son ia , c'est-à -dire deux voyelles successives, cas si fré quent en malgache. 1 . C'est du reste ce qui s'est passé en turk, walip.
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
Souvent le scribe emploie les supports des deux voyelles
şet l, accolés, le premier surmonté de deux barres au
dessus de la ligne, c'est-à-dire Ly. Ex. : Lojr adria (pour andria ).
Quelquefois le signe s surmonté de la même double
barre signifie à lui tout seul ia. Ex. : Je nialy (pour niady, forme dialectale).
On trouve aussi, plus rarement, la double barre pour
indiquer la diphtongue ai. On rencontre par exemples zay , sans qu 'il soit possible de voir pourquoi il y a deux barres sur le z, L 'une est la voyelle a : mais l'autre ? Il y a le
semble-t- il un désir confus d 'indiquer par la double barre qu'il s'agit d'une succession de voyelles, et en particulier la combinaison de s avec “ semble indiquer ia ou ai.
La combinaison oy se rend généralement par la combi
naison dų signe de « avec le porte-voyelle de l : só hoy .
Mais on trouve aussió hoy (littéralement häy) etc... (voir la voyelle 0). D 'une façon générale la notation des diphtongues est une grosse difficulté pour le scribe, et par ricochet pour le lecteur, qui sera souvent réduit à deviner, s'il peut.
J (le j malgache prononcé dz).
Tea) Le j s'écrit , et ne présente aucune difficulté , sinon que le scribe emploie l'une pour l'autre les lettres i , et
z S. C 'est assez naturel puisque, à l'oreille, ces deux lettres sont assez près l'une de l'autre (z et dz). Le résultat
DICTIONNAIRE DES LETTRES
35
n 'en est pas moinsde défigurer certains mots. Ex. :
littéralementmazak pourmanjaka.
Exemples de l'emploi de t : STg ! maroakanjo,
ennes jamaña, sím majaka (pour manjaka). Forme rare de J ( ذ) ذ Cette forme de J (le caractère antaimoro D avec le point
inversé) m 'est personnellement inconnue.Mais M .Ferrand
l'a notée, il a trouvé : manjaka écrit
ko ce qui fait un
minimum de trois orthographes possibles pour ce mol.
K
ك ك ك) ك
La lettre k s’écrit 35. Elle ne présente aucune diffi
culte . Ex. : = ینگنzanaha ; = آگورalsory ; = گرkary. Forme rare de K
ö lö ö ö )
Elle se trouve exclusivement, à ma connaissance ,
dans des mots lextuellement empruntés à l'arabe. Ex. :
alakosy (nom de constellation arabe appliqué
par les Malgaches à un mois de l'année). On trouvemême j = ko (moi).
Formerare de K (خون) خ Elle aussi se trouve exclusivement, à ma connaissance ,
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
dans des mots textuellement empruntés à l'arabe. Ex. :
windi alakamisy (jeudi dans les deuxlangues).
LJ dus) La consonne l se représente par J. Elle ne présente au cune difficulté, sauf la possibilité d 'une confusion avec ) le porte - voyelle de a . Encore cette confusion n 'est-elle pos sible que pour un débutant ; J (notre l) s'unit graphique
ment à la lettre qui précède et à celle qui suit ; tandis que
| s’unit seulement à celle qui précède. Ex. : LItalily,
aj lahy. N . B . – On rencontre quelquefois le signe Ý ; c'est une
abréviation pour í , la ; les deux caractères ! et porte voyelle de A sont entrelacés . Ce signe signifie toujours la
et jamais al.Ex.i jums V1 Alakamisy.
M
p (poo)
La consonne m se rend invariablement par p . Il n 'y a
pas de difficulté nide confusion possible.Ex.: burmaty, ou encore womb taminy ,ou encore - tamy. Voir l'observation à propos de la lettre N sur la non
notation de la consonne muette. Ex. i was tamby (litté onsonnel
U
ralement taby).
Nu Cons) La lettre n s’écrit ,.,. Il n 'y a pas de confusion possible ;
i
31
DICTIONNAIRE DES LETTRES
la seule autre lettre de l'alphabet antaimoro qui ait un point dessus a une forme tout à fait différente . (Voir l' F ). Ex . ;
Stifanake (hova anaka), ou bien encore scie zanake, ou encore unmena. La seule difficulté c'est que la lettre n et la lettre m ne s'écrivent pas du tout, se sautent, dans les combi
naisonsndı ,nt,mp,mb, si fréquentes en malgache. Ex.1 :
La
littéralement adria pour andria ; ou encore sui
apazaka littéralement pour ampanzaka, c'est-à-dire am panjaka ; ou encore
m littéralement sabo pour sambo ;
ou encore was añoby pour añomby. Ces omissions défi gurent étrangement les mots les plus connus. ITU
.
Ñ < (225) Le son â ( que nous empruntons pour la circonstance à l'alphabet espagnol) est inconnu au dialecte hova ; il se retrouve dans tous les autres dialectes, je crois. . Ce son existe -t -il cependant en dialecte antaimoro ? On
peut en douter en voyant M . Ferrand , qui a entendu parler l'antaimoro , considérer les formes alphabétiques & etu
(ñ et n ) comme simplement synonymes. El sans doute il doit avoir raison ; je ne songe pas à le contredire, n 'ayant
jamais entendu l'antaimoro . Ce qui est sûr c 'est que dans l'alphabet antaimoro il y a
deux caractères distincts & ? et u dont le second est ec
notre n , et dont le premier doit avoir été originairement
l'ñ espagnol, à supposer que le dialecte antaimoro (comme ..
.
.
antal
ut
1. Il est à remarquer qu'en malais le son ë, ç , ë , ë représente la gut turale nasalisée ng (le noun -sourd du turk ).
38
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
le dialecte hova ; en ait oublié l'usage. Cette consonne ne
présente aucune difficulté. Ex. :Lógó hareña; Lo ñy. اطى معسرantaimantasara ; طمنعtantining (corres. pondant au hova taminy) ; stickiej nanañ 'anaka .
Il est à noter que ce dernier mot, contenant une cu rieuse cascade d ’n espagnole et françaises, et qui revient
des centaines de fois a toujours la même orthographe : l'n espagnole (a ) reste invariablementà la troisième place , elle ne se substitue jamais à une n française (s) et la réci proque est vraie . Cela indique bien que ces lettres ne sont pas de simples synonymes, et qu 'elles ont chacune leur
valeur propre . Il fautsignaler un emploi extrêmement rare du signe .
Presque toujours c'est la notation d 'ñ , mais il arrive, par une réminiscence de l'arabe ( faïn), que le scribe lui
donne la valeur dela voyelle a ,ou plutôtd 'un porte -voyelle de a . Ex. : Léj se lit Ra Ali et non pas Ranali. Il s'agit d'Ali, le gendre du Prophète . . Cet emploi de & ne se trouve guère que dans les mots arabes ; il est naturel qu'ayant à écrire le nom d 'Ali le
scribe respecte l'orthographe arabe de son nom . Ces scribes sont pourtant si négligents et si fantaisistes qu 'il peut leur arriver une fois sur mille d'employer & comme
porte- voyelle de A dans un mot malgache ordinaire .
O (prononcé ou). Signe ” ; support de cette voyelle Ý (%), ne s'unit qu'à la lettre précédente ,
DICTIONNAIRE DES LETTRES
,
39 39
La voyelle 0 (diphtongue ou en français , écrite o en
alphabet latin -malgache) s' écrit avec le signe placé au dessus de la ligne, c 'est- à -dire au dessus de la consonne qui le porte . Ex. : pío manoro . Mais lorsque la voyelle est isolée , n 'est supportée par
aucune consonne, ou quand la fantaisie du scribe veut lui donjier un support particulier, les choses se compliquent.
En effet le signe g est employé aussi pour rendre notre consonne v . (Voir cette lettre.) Toutes les fois donc qu'on eco
rencontres il faut lire vo. Ex. : , arivo .
Lorsque le signe , est support de la voyelle, il s'écrit ; ( comme ç dans le même cas). Ex.: فتوfeno
comparer
هنروhunario,
lis, vadiko
-
nohanareo. reo
Quelquefois (rare) on voit intervenir le support de la n .
voyelle a :Ligj nivengo, Ji olon . La combinaison de voyelles oa (oua) embarrasse le scribe, il la rend souvent par 9, et d 'une façon générale il
semble que deux barres en dessus indiquent deux voyelles
qui se suivent, une diphtongue. Ex. : 5 .sgu maroarivo quel'on trouve aussi écrit مرا رو, گوhoa . La combinaison ao se rendant par le signe de A et le
porte voyelle de 0 : 99 vao, I Íalao. La combinaison oy se rend d 'une façon analogue : hoy On trouve pourtant (une fois à ma connaissance ) hoy
= 20, ce quirépond, je crois à hoay. O étantmarqué par
40
NOTES SUR L'ÉCRIT
URE
ANTAI
MORO
son signe au dessus de H ; A et I étantmarqués par leurs signes au dessus et au dessous du porte- voyelle .
Nousretrouvons donc ici la difficulté , souvent signalée, qu' éprouve le scribe antaimoro pournoter les diphtongues . On trouve même, exceptionnellement le porte - voyelle
de I emprunté par 0 .Ex. : La se lit roa, et s'écrit aussi lj, ou .
م
) ن
(
Le p s'écrit §. C'est le signe de l’f, surmonté d'une barre. Il en résulte une possibilité de confusion puisque
j représente également soit la consonne p toute seule ,
soit la consonne f accompagnée de la voyelle A . Cette dif ficulté est pourtant plus que réelle parceque la consonne
p n 'est jamais toute seule. Ex. : Grmiapazaka (pour
ampanjaka ; més mampandry (littéralement mapadry) ;
lampy (littéralement lapy).
'Il arrive aussi que le scribe antaimoro écrit ü = P :
أفيكarapanjalia , مقرmainpandry . vel
On verra d 'ailleurs (à la lettre R ) combien d 'une façon générale ces signes sont souvent interchangés.
RJ (0) Ne se jointpas au caractère suivant.
Cette lettrene présente aucune difficulté.Ex.: ; Ra dama ; ja marary .
DICTIONNAIRE DES LETTRES
Lettres dérivées de R , DR
j
0 )
Le scribe antaimoro rend par un seul caractère la com binaison des lettres dr, si fréquente en malgache. Il ajoute au caractère , le signe w tantôt simple et tantôt double, tantôt au dessus et tantôt au dessous de la ligne :
į = dr,
.
j = dr.
j = dr,
w
Ex. : 605 adria (pour andria), qu'on peut écrirel andria, ou Layi andria. Ce signe w ainsi employé se combine parfois, par assi milation graphique, avec les signes voyelles . Ainsi on
trouve là où on attendrait j = dra . Le signe de l’A s'est
transformé en - au voisinage de ce signe. Ex. :
nan
drava au lieu de
Pour le signe de l'O (") c'est le phénomène inverse qui se produit généralement. On rencontre j = dro , là où on
attendrait ;. Ex. : % 1 = andro (littéralement adro); } = indro (littéralement idro).
TR
'
La combinaison de consonnes tr se rend également par
le caractère ,,modifié par l'adjonction d'une barre au des
sus : ; = tr. La confusion de ; = tr avec ; = ra n 'est guère possible vec
ra
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
que théoriquement puisqu 'une consonne antaimoro porte
toujours sa voyelle .
Donc , sera invariablementra .
= tra , Ex. :
= رtri,
= tro .
|
= traño, maison ; d = vzatra. ura .
Malheureusement le scribe antaimoro n 'estpas toujours
conséquent avec lui-même. Ilemploie quelquefois ; = tr et vice versa ; = drá. — On peut supposer que , lorsque cela lui arrive c'est un lapsus; car le cas est assez rare ; eu
on le rencontre pourtant. Ex. :
rava dra.
n 'Abo mena, ravagé par le seigneur Abo mena (le grand rouge). Il n'est pas douteux d'après le contexte qu'il faille
lire ici dra et non pas tra. Nous avons pourtant . Inversement :
jaw sitrany, où nous aurions attendu
سرع. Voici un mot particulièrement monstrueux à ce point
de vue,její andriamantry (littéralement adriamatry), dans lequel
signifie dr dans la première syllabe et tr
dans la seconde (c 'est le mot andriamanitra du dialecte merina).
S (et ch ).
S = ww Com - ww), ch =
(cu
).
Les deux sons s et ch s 'emploient en malgache , comme chacun le sait, indifféremment l'un pour l'autre. Il en est
.
DICTIONNAIRE DES LETTRES
de mêmedes deux signes cw et
43
* , dont la parenté gra
phique est d 'ailleurs évidente . Ex. : Jun = misy s’écrit
indifféremment vin = michy .
= سرعsitranty, ou = شرعchitranny. . = بسنbasin on = بشنbachiny. Forme rare deSvo ( oreo) Je ne l'ai jamais rencontrée , M . Ferrand la signale
صد. On sait que le mot sandoky (malle ) est emprunté à
l'arabe luögbind ).
Tb (L ) La consonne t se rend par b . Elle ne présente aucune difficulté, sa forme est tout à fait caractéristique , on se
demande pourquoi le scribe antaimoro la surcharge d'un point en dessous, qui est parfaitement inutile à sa déter
mination , puisqu'elle est la seule lettre de l'alphabet qui
ait cette forme. Ex. :
le = talily, Ibub - tontolo,
kó = manta (littér. mata). Pour la combinaison de consonnes dr voir lettre R .
TS
(
3)
Le son ts, si fréquent en malgache se rend par une
seule lettre » . Il ne présente aucune difficulté, toujours
44
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
très caractéristique avec ses deux points au dessus, qui ne permettent aucune confusion. Il porte normalement
ses voyelles.Ex.:
=- fotsy, skus = fantsika .
A signaler pourtant une petite difficulté, qui n'est pas, il est vrai, particulière à cette lettre. La combinaison nts est assez fréquente en malgache , dans manintsy par
exemple . Le scribe antaimoro, on ne voit pas pourquoi, se refuse absolument à écrire les consonnes qui ne portent
pas de voyelles. Il n'écrit donc jamais l'n qui précède le ts.
Ex. :
il se litlittéralement itsy mais doit se prononcer
intsy . La forme ö qui n 'est en antaimoro qu 'une variante gra phique, est assez rare. Elle ne présente d 'ailleurs pas de difficulté les deux points au dessus sont le monopole à peu près exclusif du ts. Il y aurait peut-être pour un débu tant une confusion possible avec une forme également très rare du K . (Voir cette lettre .) Ce qui rend cette con fusion impossible à la réflexion c'est que la forme ö ne
s'unit jamais à la consonne qui suit. Elle est en outre inva riablement à la fin du mot, ce qu 'il est parfois utile de
savoir pour fixer le sens du mot. Ex. : a
sabotsy .
v وا و Elle nesejoint pasau caractère suivantetne présente en
elle-même aucune difficulté. Ex. : 3lova, gſ avy, síarivo. UCU
La difficulté surgit, et elle est énorme, de la confusion
possible entre la consonne , (V) et le porte-voyelle de 0 %. ONSON
(Voir cette voyelle .)
DICTIONNAIRE DES LETTRES
z
45
s ( s : :)
La consonnez se note ş. Ex.: sa zaza, slamszanaka, مینmizana . La difficulté commence , et elle est considérable, à la
confusion souventpossible de la consonne : ( Ş) avec le porte-voyelle de i §). (Voir voyelle i, voir aussi con sonne j .)
Forme rare de z ; (3) Il est incompréhensible que le scribe antaimoro se ré signe à cette confusion , car il a à sa disposition une autre
forme de z , seulement il ne l'emploie presque pas . C 'est la Izu . forme ; . Ex . : jí zaza. La seule lettre avec laquelle une confusion serait pos sible est l'r et le point au dessus permet de l'éviter facile
ment: jj raza .Cette forme du z ne se rencontre pas une
fois surmille : )jls voaziru. Signe Il s'emploie, on le sait déjà , avec les porte -voyelles s
et , pour indiquer qu'ils sont employés comme porte voyelles, et non comme consonnes z et v . Il s'emploie
aussi sur certaines consonnes finales pour indiquer qu'elles
ne portent pas de voyelles. Ex. : cég nivangon , rare e
d 'ailleurs dans ce sens, qui est pourtant le sens originaire du signe .
46
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMO RO
Signew
Voir les lettres E , R , P .
Signe Voir les lettres R , P. Signe Voir la lettre R .
TROISIÈME PARTIE
TEXTE ANTAIMORO ANNOTÉ ET TRADUIT
Le texte suivant est tiré d 'un manuscrit antaimoro que
M . le général Galliéni a envoyé à l'École supérieure des Lettres d 'Alger pour y être déchiffré. Le passage choisi commence à la page LI du manuscrit, ligne 5 . On a indi qué en chiffres latins le numérotage des pages et en chiffres français celui des lignes.
که يا ليل طهي يامروريو
اي5 p.1
5 intsy lahytny talilyºtamin' adriamaroarivo
طي گريراريي له مطار
أفي6
6 ampanjaka tay Karinoro ?;añara zay lahamaty * Andri 1. Aucun de ces deux mots (intsy et lahy) n 'est étranger au dialecte de l'Imerina, pourtant leur réunion au début d 'un développement n 'y est pas usuelle. Cette formule revient régulièrement au début de tous les chapitres dans les manuscrits antaimoro .
2. Talily se retrouve en merina sous la forme tadidy, mais avec un sens un peu différent. Le merina dirait tantara. Intsy lahy ñy talily équi vaut en merina à Indry ny tantara. 3. Le roi Andriamaroarivo et sa capitale Karinoro me sont inconnus. Tuy est pour tao.
4 . Añara est le merina anarana ; laha est le merina raha ; chez les Sa kalava on retrouve cet usage de changer le nom du roi défunt.
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO وہ
،
و
و و
امراريو اوي ايا م نع7 7
iamaroarivo ; avy Andriamanoro taminy ' ny
اسب ینکث ارباع وي أن يفي8 8 andro sabotsy, zanake Andribañavy ?, anaky zafy و نویاموريو اوي أريام 9
n'andriamaroarivo ; avy Andriamanoro
کہنع ر ب ته لها القو10 10 taminyñy andro sabotsy naho boha alako /
و و
سیم
و
شي او ارامترنیلا عا تو هر11 11 syè, avy Andriamanoro nialy *ny lova hare
اايام وريويي تو اماتو12 12 na Andriamaroarivo :zaray “ lahy iñy lova 1. Aminy est évidemment la forme antaimoro pour le merina amy. 2 . Évidemment le nom de la mère. Voir p . 52, ligne 3 . 3 . Ceci est de l'astrologie du sikidy, naho que je ne connais pas doit être un terme d'astrologie ; Alokaosy est le nom arabe de la constellation « le Sagittaire » , appliqué par les malgaches au ge mois de l'année. Je traduis « sous l'influence astrale d 'Alakaosy » . Avec une connaissance
plus précise de l'astrologie malgache on pourrait sans doute donner une traduction plus adéquate. 4. En dialecte merina niady ; cette transformation du d en l revient à chaque instant dans notre texte ; c'est évidemment une particularité du
dialecte antaimoro, qui se retrouve d 'ailleurs en dialecte sakalava (et aussi d 'après Flacourt en dialecte antanosy). Je ne noterai plus à l'avenir
les nombreux cas de ce genre que nous rencontrerons. Le lecteur s'y reconnaîtra facilement tout seul. 5 . Pour zaraina .
رام
==
-
تك أمانع لمين ير ت امنع13
- - - -- .-. - -
TEXTE ANTAIMORO
=
= =
13 tsikaamanyny volamena zaray tsika amanyny
ولقت أمنعأب تنگ يي كه اع ة1 p.LIL 1 volafotsy aminyñy añomby tsika,zaray lahy iñy raha '.
و بیگی گو مي ريالهاي کو تمير 2 tsika ; koa hoy Andriapanolaha: zaho lahy tsy hizara
لوا امينو ينكي واري و اریا3 3 lovaña aminao zanaky vavy; viñitra’ Andria
به مروروراع أب ي توها أع أر 4 manoro nandraotra iñy añomby tay loha oñy* ari و.
إعا
.
و
. /
. به
و
د يو وعر آریافتلها يه هعر
5 ivo; viñitra Andriapanolaha : zaho hanaraka iñy
و أبیگز أو ثورمعواي ميل أشب 6
añombiko ; avy ontsoa ' Ramañavaza : mialy añomby 1 . Raha , pour le merina zavatra, se trouve dans le dictionnaire, mais
avec l'épithète , toujours si amusante, et prov. (provincialisme). Le mot
est courant en sakalava . — Añomby pour omby est aussi un provincia lisme.
2 . Viñitra m 'est inconnu ; d 'après le dictionnaire il appartient cepen dant au merina usuel.
3. Mandraotra d 'après le dictionnaire se dit d 'un animal qui saisit sa proie à pleine gueule . 4. Tay loha oñy , je traduis littéralement à la source du fleuve ; peut
être est-ce un nom du lieu Lohaony ? Et de quel fleuve s'agit-il exactement? 5 . Ontsoa ; à ma connaissance , dans toute la littérature du sujet, Fla
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
50
أريو هو فيهي وطنه أبو طير از: 7 arivo hanao, fazahay fotoainy omboʻ; notoetra Andri
ترور إع أشب 8
و ياقلها او و آریا
iapanolaha ; avy koa Andriamanoro , nandraotro iny
añomby
و طي كي ل يط وشر آریافتلها يه شعر 9 tay Lakaia ” telo zato ; viñitra Andriapanolaha : zaho hanara
كاع بیگو او او رمعواي ميل10 10 ke iñy añombiko;avy ontsoa Ramañavaza :mialy
أب ل ي هتوفهت آبون ایطو يهي11 11 añomby telo zato hanao, fazahay ambony eto zahay court est le seul qui mentionne une caste des Ontsoa « c 'est le fils d'un Lohavohits, qui n 'est pas riche, et n 'est pas maitre de village » (Fla court : tout au début à la suite de la Table). Le cas n 'est pas isolé ; Fla court est également le seul où j'ai trouvé mentionné les Anakandriana et les Voajiry , dont il sera question plus loin . Est- ce une preuve de l'ancienneté du manuscrit ? on peut assurément admettre que mes in
formations sont lacunaires, et que toutes ces castes continuent à exister dans le sud -est, où je n 'ai jamais mis les pieds. 1 . Fotoainy ombo ; complètement inintelligible pour moi ; expressions
dialectales ? fautes de lecture ? Ces deux mots reviennent à la ligne 11 où le dernier est orthographié ambony – je lis, à tout hasard izahay ambony fotoaniny ; nous autres, les gens d'en haut, nous sommes provoqués. » ? ? Il faudrait savoir si Andriapanolaha habitait dans les montagnes . 2 . Lakaia , ou Lakay ; nom de lieu qui m 'est inconnu .
TEXTE ANTAIMORO
فویه توطيز اريافتكها او و ابر12 12 fotoainy'; notoetra Andriapanolaha; avy koa andri
امرطبيع ارجعته دلوي13 13 iamanoro taminyny andro Jomaña”naho Adalovy 3 land
عر اني وهرکسی گو او گو رژ14 14 nañory * any Vahandrakaky®; koaø avy koa Radra LIIT
to set it Longe
et 1 p.Lim
El
1 maravolay ? zaho Rañandria avy aminao zokiko
و یه فیام تعوا اني وهرگي 2 zaho fa Andriamanoro nañoriñas any Vahandrakaky; 1 . Ambony fotoainy ; ce sont je crois les mêmes mots , incompréhen sibles pour moi, que nous avons vus à la ligne 7 ; pourtant le premier est orthographié différemment. 2 . Pour Joma évidemment.
3 . Adalo, onzièmemois de l'année ; constellation du Verseau . 4 . Nañory, je suppose que c'est manory vexer, inquiéter. 5 . Vahandrakaky, nom de lieu qui m 'est inconnu . 6 . Ce koa, si fréquent, existe en dialecte merina, mais avec une nuance du sens différente . Le merina dirait ary .
7 . Ramaravolay ; il sera souvent question de lui, c'est évidemment un frère, neveu ou cousin d ’Andriapanolaha et d 'Andriamanoro , un fils ou petit fils en tout cas du roi dontl'héritage est en question . Je ne réponds pas de l'orthographe de la dernière syllabe : est-ce Ramaravolay ou Ra maravolaia , ou même Ramaravolaza. Ce caractère s surmonté de prête à tant de confusion !
8 . Nañoriña ; le mêmemot était quelques lignes plus haut orthographie nañory : manory et manorina ont pourtant deux sens différents: Manory
signifie inquiéter , mañorina bâtir , s'installer , camper. Lequel de ces deux sens est le bon ? J'ai choisi le premier à tout hasard.
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
و ي اياقتهاالجن ومرني: 3 koa hoy Andriapanolaha : avotena oñoreny ',
فيهي ميل نون رویامراو، 4 fazahay mialy navotena noren' andriamanoro ; avy
ب بینی
کو ایام نیا وچ5
5 koa Andriamanoro nandria vañitra ñ abo meñay ط
و لوكتير ينططون و ژواعرب tao taininaryº tsý nitoto ni nalo , rava iñy dRañabo
بین را رامرولي ي اريافكها7 7 mena dradramaravolay*; hoy Andriapanolaha : теп
ولي رومرو
و فيهي مي
مییها8
8 mizaha hanao fazahay mialy ;noly Radramaravo / / و/
/ بد,
,
,
و كي نيتي إمراکه تیغ اریافلا 9
lay nitsaka iMaroakanjos ; nainga Andriapanolaha,
1 . Arotena oñoreny ; oñoreny est évidemment le substantif verbal du verbe manory ou manorina. Mais avotra a deux sens : racheter, rançonner , payer et aussi arracher , déraciner. De sorte que nous aurions ici encore deux sens possibles — Andriamanoro paiera cher son attaque – ou bien
on l'arrachera le camp d 'Andriamanoro ? 2. Taininary, nom de lieu qui m 'est inconnu . 3. Niñalo, mialo signifie se faire apporter du riz tout préparé ; avoir des relais de riz blanc, pour ainsi dire. 4 . Je ne sais pas à quoi correspond ce dradra , évidemment synonyme
de Ra ou Andria : forme dialectale sans doute. Peut-être y a-t-il une faute de lecture, 1 prête à confusion , on pourrait lire ia , peut-être ai ? 5 . Nom de village qui m 'est inconnu .
53
TEXTE ANTAIMORO
انهيا نواع رع ناطسي
ن
10
10 nitomboke? ¡Nahandroia ”, nandrava iñy traño n 'Atai
قشي راو اقشي ننگر رو اسوعا11 11 fasy, rava iFasy ,Manakara rava, iSakoaña
وبي أمين طيتائو و نيتكي12 12 nombe aminy nOtaitsimaito,koa nitsaky
إي طيع واهي اي م مزهريا13 13 isy teiñ Savañanomeizy ;maty Ramaroharea 0
ين رمنامط اریارهروبگن14 14 zafiraminia “,maty Andriadraharobelon
إليفوط اريامرقينو أما1 p.LIV 1 Itaifanoa ”,maty Andriamarepeno ama
و ورتهلل أطه تميط مط ربي 2
Radratsihalala Antaitsimaito,maty Radrabe 1. Nitomboke, percer , faire un trou dans la muraille, enlever une ville .
Inusité en merina dans cette acception ; mais correspondant au sakalava mandoaka qui a bien ce sens : trouer la muraille , enlever la ville.
2 . Nom de ville qui m 'est inconnu . 3 . Mamba , suivre, s'associer à .
4 . Les Zafy Raminia sont bien connus ; à remarquer l'orthographe qui est exactement celle de Flacourt . 5 . Les Antaifanoa sont bien connus. Cette déformation de la première
syllabe en Itai ou Otay, au lieu d'Antai est fréquente dans notre texte .
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
5
تر أما أرياعلي أما شب شي3 3 tsara ama Andriaſaly ama Sambo say 33
أما ترتيبي أطي فشي مطر: 4 ama Dradratsivobe Antaifasy ,maty Ra
مطري اليمارر في نطا5 5 dramotory Antaimadradra zafy n'Anta
و يتمتع تل آریان را از , 6 ihatsiñy, Andriamañantsoroño Voaziri
ما أطقشع تولي
فن تير7
7 mafana',maty Radramoma Antapasaña;noly
ا
أوائلها رع جمع لگ
و عا طف
8 iñy tafika Andriapanolaha,vory ny Jamaña ?,nalaka:
و أنوع اريام كي كي مشي 9
an' Andrinoñy Andriamanoro tay malazamasy
1 . Les Voajiry sont cités par Flacourt « Voadzeri, c'est un grand d 'entre les noirs... seigneur d 'une côtrée et de plusieurs villages » . Je ne sais
pas si cette caste existe encore aujourd'hui. – Dans le manuscrit d 'où est tiré notre texte on distingue souvent les Voajiri-mafana et les Voajiri hatsiny, qui sont nommés ici sous le nom d 'Antaihatsiny .
2 . Jamaña. — Le mot m 'est inconnu , mais Jama se trouve dans Fer rand au nombre des mots tirés de l'arabe, il se trouve aussi dans le dic tionnaire avec le qualificatif de « provincialisme » . Il signifie assemblée
du peuple , c'est l'équivalent sans doute du merina faton ' olona. 3. Nalakı, synonyme provincial de maka ; très usuel en sakalava.
55
TEXTE ANTAIMORO و و و
/ ب
و
ب
ب
و
تنی اریعاريام․ او گو10 10 tsy nomety Andrianoñy' Andriamanoro avy ; koa
.
آریا روني مركونيتك1 11 Andriamaravolay ñy rahalany nalaka 33:
أنویام تایط إي نور گور12 12 an' Andriamanoro, tsy no mety izy nivory ; koa ro
یانگريا كك انواع اريامتر13 13 ianakandria? nalaka an'Andrianowy Andriamanoro طي ملي مشي تبسيط إي ني در14 14 tay malazamasy , tsy no mety izy mivory
ع جع أمنع أنويا وو1 p.LV 1
nz Jamana amining anahandria Dao 3
1 . L 'Andrianoñy ; c'est un titre, semble -t- il ; nous le verrons porté par une femme, la reine-mère ; je ne sais pas à quoi il correspond . 2 . Roanakandria. Flacourt parle des Anacandrie : « C 'est le fils d 'un Roandrian et d 'une femme noire . » Je ne sais pas si cette caste subsiste aujourd'hui. A noter le préfixe Ro-anakandria qui se retrouve dans Ro
andrian . 3 . Vao, dans le sens de seulement, est usuel en dialecte sakalava ; le
merina dirait foana. – N . B . Je note soigneusement toutes les analogies avec le dialecte sakalava, précisément parce qu 'elles sont rares. On n 'en finirait pas si on voulait noter les analogies avec le dialecte merina. Le
lecteur les notera lui-même; ou plutôt il ne les notera pas, parce qu'elles lui paraîtront toutes naturelles, s'il n ' est pas un peu familier avec le
dialecte sakalava . Ce qui me frappe, personnellement, c'est l'extrême différence des dialectes sakalava et antaimoro.
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
56
و وميطي اي وبع ارباع ایریا ? nomety izy nombaña; Andrianonny Andriamanoro
و نفیر اتوشي ارامتر نوا آریافلها 3 nifindra iNosy Andriamanoro ; tsinivango Andriapa nolaha
تنويريي افرفي تولع رملي اطي: ar
4 tsy nihira zaza ampatrangy';no tañy Radramaravolay , Atai
هي مي أو اریانعوآوي الي ما الاثينين 5 mahazo maity ?;avy Andrianoñivavy alima alatsinainy , و,
) , ,,, ,
و نه أدبرن يه عريا أو امتو يه اريا 6 naho adabaran" : zaho n'andria avy aminao zaho, An dria /
/ و
،
و
، و.
,
. / بس،
.
،
بد,
ا
مرشی مط رعريا عود یگو ري ولي7 7 mandresy ,maty Rañandria ñy vadiko6 roy volay 1. Tout à fait incompréhensible pour moi. Expression dialectale appa remment. Je trouve bien dans le dictionnaire zaza ampy mihira , mais cela ne donne aucun sens raisonnable . 2 . Pour mety , je suppose . ?. 3 . Alima inconnu terme de sikidy apparemment. Alatsinainy (lundi) est évidemment considéré ici, non comme une date , mais au point
de vue de sa valeur astrologique. 4 . Adabaran en arabe ) (الدبرانtoile de la constellation du Taureau ; en malgache 4e jour du mois (Ferrand). 5 . Je ne sais pas d'où sort cet adriamandresy, quisera tué tout à l'heure ; le contexte indique qu'il s'agit d 'un fils du défunt Andriamaroariro . 6 . Cette Andrianoñy-vavy ne peut guère être autre chose que la veuve
TEXTE ANTAIMORO
57
و تنوممن تتع يوو أوأو ریاکوي 8 tsy nivangon tsy nañazomo', avy aminao rañandria ; koa hoy
و اریارش از طمع أما اگه سر أما 9 Andriamandresy indro tamanaña ’ ama akoho vositry ama
lenges in te stesso mozete kb 10 10 totobary, takoñany sitry ?,varabany sakarivo haroñy*; تولي اريانع اوايارمه أماك11 11 noly Andrianony vavy Andriadramahos iMaroakanjo d'Andriamaroarivo, la mère, grandmère, ou belle -mère des princes hé ritiers qui se battent. Cependant on ne nous le dit pas formellement. Ces historiettes antaimoro sont composées pour des initiés, pour des antai moro à qui tous les personnages sont familiers ; c'est dans l'Imora qu'il faudrait les déchiffrer en s'aidant des souvenirs et des renseignements oraux des indigènes .
1. Nañazomo. Ce mot m 'a longtemps arrêté. Par bonheur l'expression
revient page 56 , lignes 11 et 12, avec une variante qui éclaircit tout : « tsy nivango tsy nañantsiva » . Il faut donc lire ici anjombona, synonyme bien connu d 'antsiva. C 'est la conque, l'instrument de musique dans le quel le roi seul a le droit de faire souffier (usage sakalava ). On s'en abstient en temps de deuil. 2 . Tamanaña, vache (provincialisme d'après le dictionnaire). 3 . Sitry, canne à sucre ; le dictionnaire semble le donner comme du merina usuel.
4 . Encore une expression qui m 'a longtemps arrêté : p . 57, ligne 2 on
la retrouve sous la forme varabany sakaviro harony. C'est apparemment sakaviro qui est la bonne lecture ( gingembre) ; sakarivo est une faute, il y a eu interversion de lettres. Sakaviro harony = un couffin de gin gembre. Reste varabany qui m 'est inconnu . 5 . Andriadramaho, son nom apparemment.
38 58
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
و
طويع الإما لثين نهابرنواع شب12 12 taminyny alima litsinainy naho adabara,nandavo iny añomby
و مگيري
اع کریو طمنع ثلث نیع ع طف13
13 iny harivo;tamininy Talata ningañy tufikynomakatre
و مراکهم اريا
بلي ها14
14 tay Sahanamaloña; rava iMaroakanjo,maty Andria ،
،
، و
و ا، به/ د
ع واوي اريارمه نع و أطي1 p.1 1 noñy vavy Andriadramaho; nañetso Antai
.
و معر يروأيوط وإ اع
2 mañasara, hanareo Antaivato ; koa indro iñy voly are
تر وگر تنوع رواو اگرهر3 3 nary : vokatry ; tsy nivolaña: dreo Antaivuto : akory hanare
و تهيلع هي ايامرش طير فيه4 4
otsy mivolaña, hoy Andriamandresy tomira : ? fa zaho 1. Nary ; je suppose que c'est la racine verbale ary qui donne mihary,
devenir ; nary serait le verbe étre ; voly nary vokatry, les grains furent murs . C 'est en tout cas une expression étrangère au dialecte merina . 2. Ce mivolañu, parler, n'est pas complètement étranger au dialecte merina, puisqu'on dit tsy miteny tsy mivolana ; mais en antaimorona il est le substitut habituel des verbes miteny, miresaka . Il en est de même en sakalava .
3. Tomira m 'est inconnu .
فن آریو 5
وی
-
TEXTE ANTAIMORO
بي تي ارياموش:
mialy ;nainga Andriamandresy , Sahafina arivo
ععر و اطلع آريوأطبيلوطا أما أ أطی ر 6
Antapasana arivo Ontaivato ama Antaimañasara
طل اريو لم آریو طفك تپل يهر7 .7
telo arivo,limy arivo tafikynameky zahitra,
إف جيارنوع ع طفلا ثوب طه8 8
efa ñy zahitry nivolaña ñy tafiky , nomby tandoha
شي روع طفك م ارياموش
و
9 nosy ; rava ñy tafiky ,maty Andriamandresy ; "
معقلي كي
ملي ارياري10
10 maty Andriadrahasay , maty Ramanapoly , lany
ها جمع وطع اريافتكها تنوا تع11 11 ñy Jamaña,no tañy Andriapanolaha , tsy nivango tsy ñi ,
, و/
/
/
نعتو نعت اريافلها تنتا12 12 nañántsiva“,nañotriky ? Andriapanolaha,tsy nihina I را
1. Voir la page LV , ligne 9, note. 2 . Manotriky, être accroupi dans un coin (dictionnaire).
60
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO |
|
1 nino - avy Ontsoa Ramañava nitondra akoho vositry
طوني ربي كویر
و أنا من
2 ama menaka,voatavo ny sira , vara bany sakaviro
يا نيط او معو نا تو يهي 3
و
harony , nentina Antsoa Ramanava : homana hanao
fazahay
بیل و اريافلها وگو ژوگیا4 4 mialy ; ravo Andriapanolaha ; avy koa Roanakandria :
: ماهواريانع أي سرع اريام: 5 homana hanao Andrianony, iza sitrañy Andriamantry ? IU
و شیع کو
و ورث مير هي لم تو م
6 reriky maty , hay limy lahy“,maty to sitrañy hanao,
فهي ميل و أتريافلانية أطي مر7 7 fazahay mialy ;ravo Andriapanolaha ; nainga Antai mañosara , 1 . Mino, boire ; existe en merina,mais plus usuel peut-être en sakalava. 2 . L 'orthographe est bizarre Andriamatry, mais c'est certainement Andriamanitra .
3 . Reriky étranger en dialecte merina, se trouve en sakalava. 4 . Je ne sais pas qui sont ces « cinq » . Ce mot semble s'appliquer aux Anakandria .
برا
II
و أوأو معو يطور أه و1p.1
TEXTE ANTAIMORO
61
و نوو يسوع کي محل نيغ گو ررمر 8 nivovo · Taisakoaña lany n'olo;nainga koa Radramara ara
و كي نيو يم او تیغ واو نيل أر 9 volay nahazo limy lahy; nainga koa Antava ; namely .
Andra
ژوازرگي کنه رواركي10 . 10 dravoadrodroky, lany Radravoadrodroky :
وترهاي ژ
گونده آقهي نع11
11 koa nadiha ampihaza nañara” to narohy ; dra
مروي وب إفريوي وياو تيك12 12 dramaravolay nomby :iFarihe veiava “, tsika
أطو وبا إن بي له نيوي و رژر13 13 OntavanombyiTanybe ;laha niady rava Radramaro
ولي الي اعأن تیغ و رونگیا14 14 volay , alainy iñy otanaña ” ; nainga koa Roanakandria 1 . Mivovo, garder du ressentiment (dictionnaire ). 2 . Mihaza , chasser; manaraka, poursuivre . Je traduis « en donnant la chasse au vaincu » . 3. Momby, passer, inusité en merina, fréquent en sakalava . 4 . Farihiveiava, lecture incertaine, il y a une tache d'encre dans le manuscrit ; peut-être faut-il lire Farihivehivavy. 5 . Je suppose tanana, le village.
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
أمين أطئمعسر نوو اسی رائو1p.LVl 1 aminy antaimañasara nivovo, tai roalava
و بيم اریایاجاأيمډیا 2 niady ;maty Andria Driasoja Antaimandia
في مط ولم رومط رتوو 3 maty Ravolamaka, Radrakono ;maty Radratsotso
د ملي ارياروياع مم ررهكل 4 maty Andriadramozaña,maty Radratsihalala,
أطي سواكني اعأن نیږي یائو5 5 Antaisavaña lany inyolon nyady Roalara ;
و تعر اريافلها ألو ياملي 6 naniraha Andriapanolaha alao Andriamarobolay;
أو أيامي أغلق أو و: 7 avy Andriamaravolay : añalako anao, koa //
و/ / // ب-
ا
و ا و
و،
-
،
الجي ډیث گوهي ايامولي8 8 ity ñadyko; koa hoy Andriamaravolay :
و اگر ارأكتويوآي هي اريا 9
akory andra añalanao zokiko ahy ; hoy Andria 1 . Voilà le mêmemot écrit à quatre lignes d 'interva
-
104 .
TEXTE ANTAIMORO
قلها إلي عډيوأمنع أ ا رير10 10 panolaha : ity ñadiko aminyny ontava , indroraikitry
أبي أوي تكييع كين لعل1 11 omeatoy nalainyny volamena volaña telo
دي أمنع طمع ريالي بلها
12
12 nasandaoky ' aminyñy taña n'Andriamaravolay ; tami
يع جع هالأخيرهإنه ألبيزن13 13 nyny Jomaña?naho Alahasadyanahoiteny Alimizanya ته عاهره الييز وگر14 14 naho sañazohora naho alimizas vokatryo
ته نيغ إع طفلي لجل اريو وب إوهي1 p.LIX 1 naho;nainga iñy tafiky telo arivo nomby iVohi
اع ر 2
.
و دو يري اع أن اع لجل مر
dava , zaray iñy olon iñy telo mirahalahy ?, iñy roro 1. Évidemment sandoky, boite, malle ; pourquoi nasandoky ? 2 . Joma, vendredi en arabe )( چعة. 3 . Alahasady , la constellation du Lion en arabe ) (الاسد: en malgache
le 5e mois de l'année. 4 . Adimizany , en arabe constellation de la balance ) ( الميتران: en malgache le 7e mois de l'année ; je ne sais ce que signifie iteny . 5 . Simple répétition je suppose ; le scribe a oublié qu'il l'avait déjà dit. 6 . Vokatry ; vokatry naho doit être un terme de sikidy, par analogie avec le sens usuel de vokatry je traduis au hasard : « sous toutes sortes d'influences favorables ». 7 . Mirahalahy : je suppose qu'il s'agit des 3 milliers d 'hommes, consi dérés comme trois frères ?
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
هيأولي اعرريك أباعري اعر 3 y . Omivelay, iñy reriky omba 'ñyroroy, iñy ra
يك مولي اعرري أباطي عليه ولؤي: 4 iky mivelay,iñyrerikyombatey•,n'ilanyvalo zato تا نوبيأرولي رو ارام ود 5 nombay Andriamarovolay ;rava Andriamanoronody
و إتلع أع قشي تعرك آريالا ل 6 itsivalaña añy Fasy ;nañiraky Andriapanolaha nalaka
وهي رميو اطوي کو سر
أريام7
7 an'Andriamanoro, koa hoy Radramaitso * : itoy lahy nan
sara و و,, / س
امر 8
.
ب
و
و گرأمانع فيطوي أمین
Kafotry amanyny fitohiza ” omen ' Andriamanoro ; 1. Roroy, pour roroa , un couple, les deux (les 2 /3 par conséquent). 2 . J'ai bien peur de m 'être trompé sur le sens de ces deux expressions,
omivelay et omba – mivela veut bien dire rester en arrière. Mais alors omba doit signifier passer devant, or momba veut dire suivre ; il est vrai qu'il y a omba, qui semble une forme passive : être suivi, par conséquent précéder ?
3 . C 'est évidemment une répétition pure et simple de la phrase précé dente. 4 . Ce Ramaitso sera suffisamment caractérisé par la suite de l'histoire ,
c'est une forte tête quelconque. 5 . Tohy, fitohiza , un joint, une association ; cette expression dans le sens qu'elle a icime parait étrangère au dialecte merina.
TEXTE ANTAIMORO
و فم يي جيبي أنوطي ومحو أمنع أمر 9 fa maty zahay hiambany anao ? Taivato aminyny Amañasara ;
تدع اياع أريامتر اليوط بي اما10 10 nandaño2 Andrianony Andriamanoro Antaivatobe ama
أما
أطعلبول أماأي فشي أطي في1
11 Antañalabolo ama Antaifasy Antaihofiky ama
أرياع أريا
أي مهن تي اع في12
12 Antaimahanara ;nainga iñy tafiky Andrianony Andria
الي
متر أو أطيعسر مط رمهول تنطي13
13 manoro , avy Antaimañasara , maty Ramaholo3 tsy ni tika 4 aly 1 . Hiambany anao, ceux qui seront au -dessous de toi ; hiambany semble le futur d 'un verbe formé avec ambany et le préfixemi? L 'orthographe
de anao é il est étrange; on écrit habituellement zí. La forme que nous avons ici se lirait plutôt anoa ,mais cela n'aurait aucun sens. Il vaut mieux admettre une irrégularité de plus au passif du scribe antaimoro en matière de diphtongues. 2 . Mandanona, rassembler. 3 . Le scribe a le scrupule curieux de nous dire que Ramaholo était mort, et que c'est pour cela qu 'il n 'en est pas question . Ce Ramaholo , mystérieux pour moi, est donc un personnage familier aux Antaimoro. Cela suppose , semble -t-il, l'existence d 'autres histoires où Ramaholo jouait un rôle : il doit y avoir tout un cycle, qu'il serait curieux de re constituer.
4 . ? mitikina seront un provincialisme pour mitaingina (dictionnaire). Mais mitaingina ady antrano est bien bizarre ; le sens du moins n ' est guère douteux ; « il ne prit pas part à la guerre civile » . 5 .
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
66
، ،
،
ا او اریالها نيډي ريو14 14 antrano andravy ' Andriapanolaha ;niadyreo;
ژواع طیفی مط ارباع اريا1 +!k 1 rava iſytafiky,maty Andrianoiny Andria و مرمط أريامير ط در 200
2 manoro,maty Andriamitamaro,maty Radra 0
طوطوبي مط رنوبي .
ور
3
3 toriky Antaivatobe,maty Ratsiaribe
أيفي کني ع جع طظل بها وكي، 4 Antaifasy, lany ñy Jamaña tontolo leha ? loaky :
و اتوش گو مط رمسيري أطيفي 5 Inosy, koa maty Radramary Antaifi
وسع فيه أوأب تم آریو او 6 sanga ifihira ; azo añomby folo arivo, azo
إع سبعوډي أمنع تد اع جمع: 7 iñy sambotry ny vady aminyny zanaky iny * Jamaña; 1. Andrava ou handrava, je suppose ; pour la ruine de, dirigée contre. 2. Leha pour raha, est usuel en sakalava. 3 . Loaky usuel en sakalava : faire un trou dans la muraille de cactus, au figuré prendre un village.
4 . Cette forme iñy revient bien souvent là où on attendrait simplement
TEXTE ANTAIMORO 8
و بلييع جواالخيشى ارباعنعم 8 taminyny taoma' Alakamisy Andrianoñny ?,niañatsimo,
و ينع طلسي فيتطوير اتولع ابر 9 taminyny Taifasy notoetra Itsivalaña®, Andri
ياما نع ورو وب لي مع نه10 10 iamarama niñavaratry nomby tay Mangatsihotry ; ,
, , بیر و,
، وو
و
ني قول رومرفع راع ين141 11 nipoly Radramarofatañas : indro iñyzanako
ايط أمنع ودیگواونو ير و نیعم12 12 eto, aminiñy vadiko, eto nao zandriko,niñatsimo
أيار شكي فيه هعرت أنتريا13 13 Andriadrasolayº, fazaho hañaraky an ' Andria ñy. Il s'agit-peut être d'une faute de lecture. Dans El le premier carac tère n 'a peut-être pas de valeur phonétique ; par une réminiscence con
fuse d'un usage de l'alphabet arabe le signe l est quelquefois usuel.
Ex : ajl se lit lahy et non pas alahy. 1. Taoma m 'est inconnu, un terme de sikidy probablement. 2 . On nous a dit qu'Andrianony avait été tué, et on nous le confirmera tout à l'heure. Apparemment il n 'est pas mort sur le coup et il a eu le temps de rentrer chez lui. 3. Nom de lieu inconnu . 4 . Nom de lieu inconnu .
5 . Andriamarama et Radramarofataña , dont il va être beaucoup ques tion sont évidemment des frères d 'Andriamanoro . 6 . Autre nom d 'Andriamanoro , je suppose .
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
تعلنوو منع كي كي تولع14 14 nony; lehaniavy taminynyzoky tay Tsivalaña مرزا
دابه واع يونور و أنو هو i ravo iñy zoky' nisaotry : hoº anao vahao و
ولايه كي تو
آیاتواوي
و
2ky, aza naňao ahozafy nao leha zahozoky nao, ,ا
وبهايه ي اين طور نومي اع 3 toa lehazaħozunaky ianako,toa nomeiñy
و
ييري دربي وإع يري نعر، 4 zandry vodiramina®;ravo iny zandry nañandri يا ليت اياما طي مجاع طمين 5 ia *; lefa Andriamarama tay Mananjary iñy tamina 1. L 'orthographe de zoky s ' est bien bizarre; le scribe a emprunté le porte-voyelle de 0 pour lui faire porter le signe de la voyelle I ; théo. riquement il le peut puisque le porte- voyelle n 'a en soi aucune valeur
phonétique ; en général pourtant il écrit ist . On pourrait être tenté de croire qu 'avec zs il a voulu rendre une diphtongue,mais laquelle? zokoy n'existe pas. 2 . D 'après l'orthographe il faudrait lire qó hoy, mais d'après le sens je crois qu'il faut lire ho — ho anao vahoaky, à toimes sujets. 3. Vode ramina, est incompréhensible pour moi. 4 . Nanandriana, qu 'on vient de faire roi ?
TEXTE ANTAIMORO
و أريانعمشي أمنع ایریاطلق طو 6 Andrianoñymasy amininy Andriatalaky'noto 3 :
زايشي بها ملي رائع نيق عربي7 7 tra; ifasy leha maty Andrianoñy nenga nañaraky
اررمر قطع نیترا اریامها نعو8 8
Andradramarofataña;Niandria Andriamaramaniñava
و در طوير طي وجراگر طي وړو 9 ratry, notoetry tay vohitrakondro tay oreo ?;
| اريافلاارسا
طونو تعر10
2007UCL7asana 10 tao ny nañiraky Andriapanolaha Andradrasija
نويامر
أمنع أریاستروتل11
11 amininiy Andriadrasamborato 3nalaha Anandriamara
مااررممممممم ملي رواوي12 12 ma Andradramarofataña : molia reo, itoy
إع طن الهوي إع وهو أد ؛ ازي13 13 iñy tany, itoy iñy vaoaky odio * andre 1. Ces deux nomsde rois sont inconnus. 2 . Oreo est bizarre comme nom de village.
3. Il ne sera jamais plus question de ces ambassadeurs inconnus. 4 . Odio, c'est, je crois, le verbe ody, mody : ce pays leur revient, leur
appartient. Mais pourtant odio, forme impérative ? Peut-être faisons-nous
une faute de lecture. أبوserait pour أبیody ,les porte -voyelles وet ي étant interchangés.
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO »
/
و
و فتوگو رركث فيطي ع طن ليبي14 14 o fa tsy loko ' reriky fa-itoy ny tany nolazay بت
و
إع أطيع رين أطئ مه1 p.1
1 iñy Antaiony drodrainy, Antaimahazo volo
و
فهي، و بويئي ونه اع طيسب افري 2 bodypony,iny Taisambo afadray ”,fazahay و ایاب لج و لوگو وړك لي 3 Andriabo 3 telo,koa tsileoko reriky,molia
رو ریگوتي ميني لين عبر، 4 reo zandriko, fay *nadinay volamena,ñadi " 20
"
تي في بيني نيبورینه و: 5 nay volafotsy ,ñadinay nibodreny; koa
گوبريو أطيع رؤ اريامر6 6
koba • dreo Antaiony ; ravo Andriamara
1. Évidemment tsy leoko. 2 . Ces deux lignes ne contiennent pas un mot qui neme soit familier, et pourtant leur sensme reste parfaitement obscur. Rodrainy signifierait : « aux deux pères » et afadray « qui n 'a plus de père » ; mais volombody pony ? ? N .- B . Le manuscrit d 'où ce texte est tiré est tout entier à la gloire de ces trois castes, Antaiony, Antaimakazo et Antaisambo; les vingt premières pages sont consacrées à leur généalogie . .
3 . Je suppose Andria abo. ? 4 . Correspondant en merina à Fa any, sont loin ? 5 . Koba ou boba , pulluler (dictionnaire).
TEXTE ANTAIMORO
71
مارچ جمع ولي طيمقطع لمنع7 7 ma, ravo ñy Jamaña,noly tay matataña' taminyny
و قطر جمع نیلوظا لمنع اريافلا 8
fara tao Jamaña niatonta ? taminiñy Andriapanolaha ;
و لاأو آریامها رو اريافله 9 leha avy Andriamaramaravo Andriapanolaha : هنو10 و ااوو اآمیگو ررمرقطع تيو أيا ک10
10 hanao avy amiko, Radramarofataña tsyavy ami
او و او و رژمر
يگو به11
11 iko, tsy havako; ary koa avy koa Radramaro /
و ا،
ه
و م/
قطع طيااريافتگان رو اریا12 12 fataña tamina Andriapanolahan ; ravo Andria
فتكهان تيشي اتكئي فهونوه أو13 13 panolahan : tsy misy antsasakan leko 3 fa havanao Q Avy 1. Remarquer l'orthographe qui est celle de Flacourt, matatanes ; nous disons matitanana .
2 . Niatonta en niantonta , est-ce se réunir autour, ou tomber aux pieds de ?
3 . J'ai fini par comprendre, je crois : antsasakan leko est pour an tsasakan ilaiko, mes désirs ne sont plus satisfaits à moitié, ils le sont
complètement. Il faut avouer pourtant qu'une lecture semblable exige de
l'imagination : nous sommes à la fin du chapitre ; on croit sentir une fatigue dans l'attention du scribe.
NOTES SUR L 'ÉCRITURE ANTAIMORO
| و رومیو نوطا أين أترافا14 14 koa Radramaitso nioatate' amina Andriapanolaha ,
ابري اريا فتاه تيف أوأ رري4 p.LAI iary hoy Andriapanolaha 8 ts'efa aminao aho Radra maitso ,
و هي اريا فتاه تيار هي أرم 2 hoy Andriapanoluha Q Tsiary hoy Andriadramaro
قطع تيفو گو روميوفي أمير3 3 fataña : tsy efa ao koa, Radramaitso, fazahoamy Ra
| و لين ا
یوولي أب يأبن
،
4 dramaitso vinily añomby limy ambiny folo * nombao5 bolamena, fa ، و، بت
و ررفیتو
،
,
و وو. . .
، و،
به
ررميتو وا بھی
5
5 Radramaitso, fa zaho amy Dradramaitso 1. Probablement niatonta , le mot de tout à l'heure, avec une erreur
de voyelle.
2 . v1 = se lirait ara : il n 'est pas douteux que ce soit andria , devrait s'écrire si comme d'habitude, mais le scribe se fatigue. 3 . Une autre fantaisie du scribe, il interchange encore les porte-voyelles,
c'est ge
s
qu'il auraitdû écrire, c'est son orthographe usuelle quatre
vingt-dix -neuf fois sur cent. Cette fin de chapitre est criblée de mons truosités.
4 . A noter cette expression très caractéristique du dialecte merina ; le sakalava dit folo dimy amby.
5 . Sans compter ?
TEXTE ANTAIMORO
}:d
و تف گوہ نقیرانریاراأما نیا 6 ts'efa koa Q Nampitondra an’Andriadrasoja aman 'An dria بی
بی
ام
| عمر اماایا شما مريع عريا: 7
drañomara, ama Andriadrasoja ? :maro zahaña rañan dria - و
،
و
،
مطر ميططا أمستوج هي اریا فتكاو8 ططا امن _ م
درط
8
8 mitondramiatonta ” aminao Q hoy Andriapanolaha : vi
و دو توو قا اهي رژي اريارجا 9 dio nareo tompo; izahay roro hoy Andriadrasoja
أما آریامر مالي و نقوط و10 10 ama Andriañomaramatadañitry ,koa nifahita :ri لوترو أب ل ألونيه توگن ایا هها11 11 lio nareo añomby folo : alaony4 tsy velona aza hahi
ورویا اینه هوأو 1
كان أشب ف1 p.LXIV
tan añomby folo, to Rañandria izany, hoy antsoa
1 . Je ne sais qui sont ces arbitres qu'on fait venir ; manifestement il y en a deux et non trois, le scribe par étourderie répète le même nom deux fois .
2 . Toujours ce même mot miantonta qui doit avoir un sens dialectal
particulier. J'ai dù traduire ce membre de phrase un peu au hasard. 3 . matadañitry , je suppose matahodañitra , nous avons peur du ciel, nous sommes effrayés de notre responsabilité. 4. (?), le sens me paraît, il est vrai, assez clairement indiqué par le contexte .
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
و مع يهي أنوعتمطير طع ولو 2 ramañava, sahay aminao zanañy tsy mitovy toño ', vilio
و أب لما ونلي رميوأب لما و 3 añomby limy; vinily Radramaitso añomby limy,vi
و
ماأطا رميوترا ع بطن ایف،
4 ta atonta” Radramaitso; tsara ñy tany, efa ny va
و او گو رن بني بطلقا أو املك: 5 hoaky, avy koa ñy rano be tompa ”, avy iMarotolaña ; و. .
. و
و
. // سید-
و ملي اریارقویم رومطار 6 maty Andriadrafohera ,maty Razo,maty Andri و
يامامع بري اراكي: 7
iamarama, maty iñy zandry Andriadrasolay 4, 1. Toño ?, le sens est vaguement indiqué par le contexte . 2 . Je traduis : Ramaitso put réunir les cing bæufs . Mais je soupçonne
cette traduction d 'être un contre- sens. Ce mot atonta , qui revient pour la troisième fois, semble avoir , d 'après le contexte, le sens de jugement, accusation , affaire judiciaire ; seulement il m 'est tout à fait inconnu dans
ce sens. Nous aurions donc : « ainsi finit le jugementde Ramaitso » ? 3. Une inondation, je suppose ; on l'indique ici en passant, comme une chose bien connue, présente à la mémoire de tous, et sur laquelle il est
superflu de donner des détails . C 'est un des points sur lesquels il serait intéressant d'avoir la tradition orale des indigènes. 4 . D'après ce qui est dit plus haut d 'Andriandrasolay (qui ne serait autre qu'Andriamanoro ), son frère cadet serait précisément Andriama
rama; c'est Andriamarama qui serait mort avec ses sept garçons.
TEXTE ANTAIMORO و
و
و امنع ينك في كوه ي ررمر 8 aminiñy zanaka fito lahy Q Hoy Radramaro
و قطع ي ع جمع ط نیریان اریا 9 fata ,ñalany ñy Jamaña tontolo ny andriana Andria
منع اريافتكها با
مقطع و10
10 marofataña;nody taminyñny Andriapanolaha daholo
.
.
مم ه ألجمبيا ط ه اطكور1 p.LXv
1 ñolo ? Q Antimandia tontolo Q antalaotry tontolo
ما أطي
ط م ع رويا له
و ج ي
2 Qonzatsy tontolo Q Fañarivoia tontolo Q Anti
| ا ج الي ما
ع
ر ط اا
و
3 mañasara tontolo Q Antaiony tontolo Q Antaima
| ط با گچم ما طهأي مشي بط
،
4 tontolo Q kajimambo tontolo Q Antimasy tontolo
له ا
ط ه هانط
ها أط فشي:
5 Antifasy tontolo Q Sahanity tontolo Q Za
طل في الجسي
ط ع الجهفيك
و یا هوع
6 zahoveña tontolo Q Antihofikytontolo Q Anti 1 . Ny olona, naturellement,
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
ط عأطير
مهر ط ا تو7
7 mahanara tontolo Q Sakaolo tontolo Q Antiri
ل ع ير ط عأبي
یانی8
8 iatsidy tontolo Q vohibory tontolo Q Antadrañamby
ط عرو ط ع طفر عطلإ نیع
و
9 tontolo & Ratofohy tontolo' tampitry ny talily ny ña
ډني اريام أيتريافلان10 10 dy ny Andriamanoro amin Andriapanolaha . 1 . Dans la longue énumération qui finit ici, chacune des castes énumé rées mériterait qu'on s'y arrête ; mais c'est un travail d ’annotation qui devrait être fait sur place. Quelques unes de ces castes me sont tout à fait inconnues .
TRADUCTION
Voici une histoire au sujet d 'Andriamaroarivo , le roide Karinoro ; Andriamaroarivo c 'est son nom posthume. An driamanoro arriva le samedi ; il était fils d ’Andribañavy; et petit-fils d ’Andriamaroarivo ; Andriamanoro arriva le samedi, au début de l'influence astrale d'Alakosy (Sagit taire) ; Andriamanoro vint disputer l'héritage mobilier
d 'Andriamaroarivo : « Allons, partageons cet héritage, partageons l'or et l'argent, et les bæufs , partageons nos
petites affaires . — Jamais de la vie, dit Andriapanolaha, je ne partage pas avec toi qui es un descendant par les
femmes » . Andriamanoro furieux enleva un millier de bæufs à la source du fleuve. Andriapanolaha fut très en
colère : « Je les rattraperai ces beufs là , ils sont à moi » . Arrive l'Ontsoa Ramañavaza : « Livrebataille, vienschercher ce millier de bæufs , on nous provoque nous autres d 'en haut » . Andriapanolaha ne bougea pas. Alors Andriamanoro enlève trois cents beufs à Lakaia . Andriapanolaha fut très en colère : « Je les rattraperai ces bæufs là, ils sont à moi » . Arrive l'Ontroa Ramanavaza :
« Livre bataille , viens chercher ces trois cents bæufs ; on nous provoque, nous autres les gens d 'en haut » . Andria
panolaba ne bougea pas.
Alors revint Andriamanoro, un vendredi sous l'influence d 'Adalovy (le Verseau ), inquiéter Vahandrakaky . Là dessus Radramaravolay arrive : « Seigneur Andriana, mon frère
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMORO
aîné, c'est moi, me voilà ; Andriamanoro attaque Vahan drakaky. — Il la paiera , son attaque , s'écria Andriapano
laha, nous allonsnousbattre, ah ! il la paiera son attaque, Andriamanoro » . Mais voilà Andriamanoro , l'Andriana furieux , le Grand
Rouge qui court à Taininary sans piler son riz en paille ,
raflant, pour aller plus vite , toutes les provisions de riz blanc ; et Ramaravolay fut écrasé par le Grand Rouge. « Prends garde à toi, dit Andriapanolaha, nous allons nous battre cette fois » , Ramaravolay battit en retraite , il passa .
le gué à Maroakanjo. Enfin Andriapanolaha entra en campagne, il enleva Nahandroia, il ravagea lesmaisons des Antaifasy, ravagea
l'Ifasy, ravagea le Manakara ; les Isakoaña se joignirent aux Antaitsimaito , et passèrent le gué à Savañanoma ; Ramarohana, un Zafy Raminia , fut tué; tué encore Andria draharobelon , un Antaifanoa ; tués Andriamarapeno et Radratsihalala , Antailsimaito ; tués Rabetsara , Andria
ñaly , Sambosay et Ratsivobe, Antaifasy ; tué Ramotory , Antaimadradra, descendant d’Antaihatsiny ; tué Andria manantsoroña, Noajiri mafana; tué Radramama Antaipa na
sana .
Andriapanolaha ramena son armée, réunit le peuple , et envoya chercher l'Andrianony Andriamanoro à Malaza
masy. L 'Andrianony Andriamanoro refusa de venir. Une seconde fois Andriamaravolay, son frère, envoya chercher
Andriamanoro, qui refusa encore de répondre à la con vocation . Une troisième fois , les Roanekandria envoyèrent chercher l'Andrianony Andriamanoro à Malazamosy ; il refusa de répondre à la convocation . Seuls le peuple et les Anakandria vinrent à l'assemblée : quant à l’Andria
nony Andriamanoro il déménagea , il s'établit à Inosy, Andriamanoro , Andriapanolaha ne l'attaqua pas . . . . . .
TRADUCTION
79
: . . . Ramaravolay vint à l'assemblée, les Antajmahazo aussi.
Arrive l'Andrianony -femme, un lundi sous l' influence
d 'Adabaran (le Taureau) : « C 'est moi la reine, je viens
auprès de toi, Andriamandresy, le seigneur Andriana mon mari estmort; pendantdeux mois jeme suis abstenue en signe de deuil, de faire sonner de la conque, etmain tenant je viens auprès de toi, seigneur Andriana . » An driamandresy répondit : « Voilà une vache ?, un chapon ,
du riz blanc, une charge de cannes à sucre, un panier de gingembre. » L 'Andrianony-femme Andriadramaho revint à Maroakanjo le lundi sous l'influence d 'Adabaran ; elle fit
immoler un millier de bæufs ; le mardi l'armée se mit en marche, elle monta à Sahanamalona , Maroakanja fut dévasté , et l'Andrianony-femme Andriadramaho fut tuée. Les Antaimanasara repiquèrent le riz , et vous aussi
Antaivato ; et voilà que les grains sontmûrs . Les Antaivato ne disaient rien : « Eh bien ! quoi! vous ne dites rien ,
vous autres, dit Andriamandresy ;moi je vais me battre. »
VO
Andriamandresy leva une armée ; mille Sahafina, mille Antaipasona , trois mille Antaivato et Antaimanasara ; cette armée de cinq mille hommes fit des radeaux de pa
pyrus, et quand les radeaux furent finis , l'armée partit ; elle passa en amont de Nosy ; seulement elle fut battue cette armée ; Andriamandresy fut tué ; tué Andriadra hasay ; tué Ramanapoly ; le peuple fut décimé. Andriapa nolaha accourut ; il s 'abstint en signe de deuil de faire
sonner de la conque ; il était accroupi dans un coin , An driapanolaha ; il ne mangeait nine buvait . Arrive l'Ontsoa Ramanava, portant un chapon , de la 1 . Dans cette traduction presque juxtalinéaire je n 'essaie même pas d 'atténuer ce que cet exorde, susceptible d'une fausse interprétation, a d 'injurieux pour la reine-mère.
80
O
NOTES SUR L'ÉCRITURE ANTAIMOR
graisse, une gourde de sel, un panier de gingembre ; voilà ce qu'il apporta , l'Ontsoa Ramanava : « Allons, mange , car
nous allonsnousbattre. » Andriapanolaha futtrès content. Arrivent aussi les Ranakandria : « Allons, mange , l'An drianony; on ne meurt qu'à la volonté de Dieu , disent les
cinq (?); tu ne mourras que lorsqu'il le voudra ; nous allons nous battre. » Andriapanolaha fut très content.
Les Antaimañasara prirent les armes, les Taisakoaña
décimés étaient pleins de rancune; Ramarovolay prit les cinq (?) ; les Antava prirent aussi les armes. On attaqua Ravoadrodroky, et il fut battu , Ravoadrodroky ; mais , en
poursuivant l'ennemi, on se battit encore à Narohy; Ra marovolay passa à Farihiveiava , nous autres Antava , nous passâmes à Tanibe; dansla bataille Ramarovolay futbattu,
il perdit le village. Les Roanakandria reprirent l'offensive avec les Antai mañasara pleins de rancune ; on se battit à Roalava ; Andriasoja , un Antaimandia , fut tué ; tués Ravolamaka , Radrakono ; tué Ratsoto ; tué Andriamozaña; tué Ratsiha
lala ; les Antaisavaña furent décimés dans cette bataille de Roalava . Andriapanolaha envoya chercher Andriamarovo lay. Andriamarovolay arrive : « Je t'ai envoyé chercher
pour te montrer ma bataille . — Comment ça, dit Andria maravolay, pourquoim 'as-tu envoyé chercher, frère aîné ? Ila
- Vois la belle bataille que j'ai gagnée avec les Antaiva. »
Et tout de suite il luidonna ce qu'il avait pris , trois caisses
d 'or, il les mit dans la main d 'Andriamarovolay. Le jeudi, sous l'influence d 'Alahasady, (le lion ), sous
l'influence d’Alimizany (la balance), sous l'influence de - - - - -
sous toutes sortes d 'influences favorables, une armée de trois mille hommes se mit en marche ; elle passa à Vohi dava ; puis ces trois milliers d'hommes se séparèrent, les
-
Sañazohora (?), sous l'influence d 'Alimiza (la balance),
TRADUCTION
81
deux tiers restèrent en arrière et le dernier tiers passa devant; ce dernier tiers composé de huit cents hommes
était commandé par Andriamaravolay.
Andriamanoro futbattu et retourna à Itsivalaña dans le pays d 'Ifasy. Andriapanolaha envoya chercher Andriama noro ; mais Ramaitso déclara : « C 'est une rupture pure et simple des engagements pris par Andriamanoro ; nous autres les petites gens, Antaivato et Amañasara , nous voilà perdus » .
L 'Andrianony Andriamanoro réunit les Antaivatobe, les Antanala -bolo , les Antaifasy-Antaihofiky, les Antaimaha
hanaro ; l'armée de l'Andrianony Andriamanoro se mit en
route ; arrivent les Antaimañasara ; Ramaholo était mort, il n 'a pas pris part à la guerre civile contre Andriapano laha .
On livra bataille ; l'armée fut battue ; l'Andrianony Andriamanoro fut blessé à mort (?) ; tué aussi Andriami
tamoro; tué Ratoriky, Antaivatobe ; tué Ratsiaribe, Antai fasy ; le peuple entier fut décimé lorsqu 'Inosy ful pris d 'assaut ; Ramary Antaifisanga-ifihira fut tué; dix mille
bæufs furent capturés; les femmes et les enfants du peuple furent faits prisonniers. Le jeudi l'Andrianony prit la route du sud , il se fixa .
dans l'Ifasy à Itsivalaña, Andriamarama prit la route du nord, il alla à Mangatsihotry. Ramarofataña revint sur ses pas : « Mes enfants et ma femme sont ici, qu 'ils y restent
avec toi, mon frère cadet; Andriadrasolay a pris la route du sud, je vais suivre l'Andrianony. Quand il arriva auprès de son frère aîné à Tsivalana, celui-ci fut très content el remercia en ces termes : « mes sujets sontà toi, n 'en abuse
pas pour me traiter en cadet, alors que je suis ton aîné,
c 'est comme si j'élais le fils de mon fils, c'est comme si. . . . . » . Le cadet fut très content de sa promotion au
82
NOTES SUR L 'ECRITURE INTAIMORO
tròne . Andriamarama courut jusqu'à Mananjary, il s'établit
chez Andrianonimasy , chez Andriatalaky. Dans l'lfasy , quand Andrianony fut mort (de ses blessures ?) Andrama rofatana lại succéda . Quant à Andriamarama il régna aussi dans le nord , il habitait Vohitrakondro et Oreo.
.
C'estlà qu'Andriapanolaha envoya en ambassade Andra
sija et Andriasamborato , pour rappeler auprès de lui Andriamarama et Andriamarofataña : « Qu'ils reviennent donc ; ce pays-ci, ces sujets-ci leur appartiendront; je n ' y
suffis pas à moi tout seul; ce pays-ci est celui des Antai ony . . , des Antaimahazo . . . . . , et des Taisambo . . . ;
nous sommes trois grands rois , et seul je ne suffis pas à la besogne. Revenez donc, mes frères cadets ; elle est loin notre guerre à propos d 'or, d 'argent, et de . . . ; depuis ce temps là les Antaiony ont pullulé . » Andriamarama fut très content; le peuple aussi fut très content, il reprit le chemin de Matatana et à la fin tout le peuple fut réuni autour d 'Andriapanolaha . Quand arriva Andriamarama Audriapanolaha fut très content : « Toi, tu es venu auprès de moi, mais Ramaro fataña ne vient pas, il ne m 'aime pas » . Enfin arrive aussi Ramarofataña auprès d 'Andriapanolahan . Andra panolaha fut très content : « Mes souhails étaient remplis à moitié , maintenant ils le sont toutà fait; je t'aime bien » . . Alors arrive Ramaitso . . auprès d'Andriapanolaha , et Andriapanolaha lui dit J .
« J'ai un compte à régler avec toi, Ramaitso , dit Andria panolaha Q . Et moi aussi, dit Andriamarofatana, j'ai un
compte à régler, Ramaitso ; il faut que Ramaitso ine paie quinze beufs , sans compter l'or ; Ramaitso ! ah ! oui! j'ai
un compte à régler avec Ramaitso . » On fit venir Andriadrasoja et Andriadranomara : « Ils ont de nombreux griefs les Andriana qui t'accusent. (? ? ) »
TRADUCTION
Andriapanolaha prit la parole : « Fixez le prix de sa
tête à votre gré. Nous deux, nous hésitons, répondirent
Andriadrasoja et Andriadranomara ; » et ils se consul tèrent — « Mettez le prix de sa tête à dix bæufs — Allons donc ! il est à moitié mort, et vous voulez qu'il trouve dix
bæufs ; c 'est une rançon d 'andriana, çà, dit l'Ontsoa Rama nava ; pour nous autres et pour toi l'échelle des peines
n 'est pas la même (?). Disons cinq bæufs. » Ramaitso se racheta pour cinq bæufs , et il arriva en effet à les trouver, Ramaitso .
Alors le pays fut tranquille , les habitants paisibles. Mais
la grande inondation survint, à Marotaolana : Andriadra fohera mourut, Razo mourut, Andriamarama, le frère cadet d 'Andriadrasolay, mourut avec ses sept garçons. Andriamarofatana gémit : « Le règne d 'Andriamarofa
tana a été funeste au peuple ! » Et tout le monde vint se grouper autour d 'Andriapanolaha. Tous les Antaimandia ; tous les Antalaotry; tous les Onjatsy ; tous les Fanarivo ; tous les Antimanasara ; tous les Anteiony ; tous les Antaima ; tous les Kazimambo ; tous les Antimasy; tous les Antifasy ; tous les Sahanity ; tous les Zazahova ; tous les Antihofiky; tous les Antimahanara ; tous les Sakaolo ; lous les Antiriatsidy ; tous les Vohitory ; tous les Andranamby ; tous les Ratofohy. Ici finit l'histoire de la guerre entre Andriamanoro et
Andriapanolaha .
TABLE
Pages.
AVANT- PROPOS.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Généralités sur l'alphabet. . . . . . . . . . . .. Dictionnaire des lettres . .
. . . . . . . .
Texte anlaimoro. . . . . . . . . . . . . . . Traduction
. . .
. . . .
. .
.
. . . . . .
Angers.-- Imprimerie Orientale de A. Burdin et Cie, 4, ruc Garnier.
1
ERNEST LEROUX , ÉDITEUR , rue Bonaparte, 28 PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE DES LETTRES D'ALGER
BULLETIN DE CORRESPONDANCE AFRICAINE I. E . Cat. Notice sur la carte de l'Ogðoué. 10 -8, avec carte. . . 3 fr. » II. E . AMÉLINEAU. Vie du patriarche Isaac. Texte copte et traduction française. . 5 fr. » III. E . Cat. Essai sur la vie et les ouvrages du chroniqueur Gonzalo d'Ayora , suivi de fragments inédits de sa Chronique. In -8 . . . . . . 2 fr. 50 IV . E . LeFÉBU'RE . Rites égyptiens. In -8 . . . . . . .. .. ... .. .. 43 frfr .. »» de Syouah . In -8 . . . . dialecte tribus du Sud-Ouest marocain . In -8 . . . 3 fr. » . LE BASSET. VI.V. ARENÉ CHATELIERLe. Les 2 fr. 50 VII. E . Cat. De rebus in Africa a Carolo V gestis . In -8. , , VIII. E . Cat. Mission bibliographique en Espagne. Rapport à M . le Ministre de . 2 fr. 50 . . l'Instruct publique . In - 8 , . . . IX . G . FERRANDion . Les Musulmans à Madagascar et aux iles Comores . 1re partie .
Les Antaimorono. In -8 . . .. . . . . . . . . . . . 3 fr. » -- 2e partie. - Zafindraminia. - Antambahoaka. – Antaiony. - Antai vandrika . - Sahatavy, etc. In -8 . . . . . . . . . . . . 3 fr. »
- 3e partie. – Antankarana , Sakalava , migrations arabes. In -8. 7 fr. 50
X . J. PERRUCHON . Vie de Lalibala , roi d'Ethiopie. Texte éthiopien publié d'après un manuscrit du Musée Britannique et traduit en français. In- 8. 10 fr. » XI. : E .enMASQUERAY. Dictionnaire français-touareg (Dialecte des Taitoq ). In -8, trois fascicules à 6 fr . . . . . . . . . . . .. . . 18 fr. » Couronné par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Prix
XII. RENÉ Basset. Etude sur la Zenatia du Mzab, de Ouargla et de l'Oued -Rir'. . ' . 10 fr. ” -8 . . . . . . . . . . . ÉRAS. Légendes et contes merveilleux de la Gran XIII. A .In MOULI de Kabylie . Texte kabyle. - Première partie en 5 fascicules. In -8 . Chaque . 3 fr. »
- Deuxième partie. Fascicules I, II, III. Chaque. . .
3 fr. :)
XIV . RENÉCouronné Basset. par Etudes sur les dialectes berbères. In -8 . . . ii . 6 fr. » l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Prix Bordin (1893). XV. RENÉ Basset. Etude sur la Zenatia de l'Ouarsenis et du Maghreb cen 50 tral. In - 8 . .
. . . . . . .
. . . . . . . . i
7 fr . 50
XVI. E . JACOTTET. Etudes sur les langues du Haut-Zambèze. Textes originaux, recueillis, traduits en français et précédés d'une esquisse grammaticale. - Première partie.Grammaire Soubiya et Louyi. In -8. . . . 6 fr. » - Deuxièmepartie. Textes Soubiya. Contes et Légendes, Superstitions,etc. Fascicules I et II. In -8. Chaque. . . . . . . . . . . 6 fr . » - Troisième partie. Textes Louyi. Contes , légendes , etc, et vocabulaires . . Fasc. I. In - 8, Fasc . ll. In -8 . . . 7 fr. 50 XVII. G . MERCIER. Le Chaouia de l'Aurés (dialecte de l'Ahmar -Khaddou ) Etude grammaticale. – Textes en dialectes thaouia. In -8 i . . 3 fr. 50 XVIU . E . MASQUERAY. Observations grammaticales sur la grammaire touareg , et textes de la Tamahaq des Taïtoq, publiés par R . Basset et Gaudefroy Demombynes. Fascicules I, II, III. In -8. Chaque. . . . . . 5 fr . » sinie par Chihâb eddin Ahmed ibn 'Abd el- Qâder 'Arab Faqih . Texte, traductionFascicule et notes. 2 vol. in -8 . -- Texte arabe. I :. .. . . . . . : 6 fr.' » : FasciculeesII .
XIX -XX . RENÉ BASSET. Fotouh el-Habachah . Histoire de la conquête de l'Abys
LIIT
Fascicul
III-IV
.
12 fr. »
Fascicule V (sous presse). - Traduction . Fasciculee I. Fascicul IL- 1
. . . . . .
6 fr . » 7 fr . 50
Fascicule IV - V . . . . 7 fr. 50 Fascicule VI. . . .. . . . . . . 4 fr . » XXI, PAUL SCHNELL. L 'Atlas marocain , d'après les documents originaux , traduit avec l'autorisation de l'auteur par AUGUSȚIN BERNARD . In -8, avec une grande carte de la chaîne de l'Atlas, tirée à deux tons. . . . 10 fr. » XXII. A . DE CALASSANTI-MOTYLINSKI. Le Djebel Nefousa, transcription , traduction française fasc. I, II et Chaqueetpar.notes, III.Couronné . . .avec . une. . étude . : :grammaticale. in PrixIn -8, 2 fr. 50 l'Académi e des Inscriptions et Belles-Lettres, Divi Volnev" (1900)." . ment erne gouv du ation nole le sous , Oran å domin espag La XXIII. Paul Ruff. .. . 5 fr . 1 comte d'Alcaudete (1534 -1558). In -8 . . . . .
XXIV . René BASSET. Nédromah et les Traras. In -8, avec planche. . . 10' fr. » ANGERS. – IMP. ORIENTALE A . BURDIN ET cle.
MAR
1 к