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French Pages [355] Year 2007
BAR S1590
The Archaeology of the Clay Tobacco Pipe XIX
2007
Les pipes de la quarantaine
Series Editor: Peter Davey
GOSSE
Fouilles du port antique de Pomègues (Marseille)
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Philippe Gosse Edited by
Peter Davey
BAR International Series 1590 9 781407 300061
B A R
2007
The Archaeology of the Clay Tobacco Pipe XIX Series Editor: Peter Davey
Les pipes de la quarantaine Fouilles du port antique de Pomègues (Marseille)
Philippe Gosse Edited by
Peter Davey
BAR International Series 1590 2007
Published in 2016 by BAR Publishing, Oxford BAR International Series 1590 The Archaeology of the Clay Tobacco Pipe XIX Series Editor: Peter Davey Les pipes de la quarantaine © P Gosse and the Publisher 2007 The author's moral rights under the 1988 UK Copyright, Designs and Patents Act are hereby expressly asserted. All rights reserved. No part of this work may be copied, reproduced, stored, sold, distributed, scanned, saved in any form of digital format or transmitted in any form digitally, without the written permission of the Publisher. ISBN 9781407300061 paperback ISBN 9781407330549 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781407300061 A catalogue record for this book is available from the British Library
BAR Publishing is the trading name of British Archaeological Reports (Oxford) Ltd. British Archaeological Reports was first incorporated in 1974 to publish the BAR Series, International and British. In 1992 Hadrian Books Ltd became part of the BAR group. This volume was originally published by Archaeopress in conjunction with British Archaeological Reports (Oxford) Ltd / Hadrian Books Ltd, the Series principal publisher, in 2007. This present volume is published by BAR Publishing, 2016.
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Preface Un millier de pipes en terre cuite, remontées du fond du port antique, qui recevait les navires en quarantaine en provenance du Levant. Cette collection de Pomegues nous donne un aperçu unique, à la fois sur la production et l’utilisation des pipes dans l’ensemble du bassin méditerranéen, et même au delà. L’étude très exhaustive de Philippe Gosse apporte une contribution importante à la recherche des divers centres de production, ainsi que des flux de distribution, et cela sous plusieurs aspects. Premièrement, en s’efforçant de créer un système descriptif et objectif permettant de regrouper par style ou par type, les specimens nombreux et variés de l’Empire ottoman. Bien que les productions des principaux sites du bassin méditerranéen aient déjà été publiées, la collection des pipes de Pomegues arrivées à Marseille sur les bateaux en provenance de leurs nombreux pays d’origine, est de loin la plus complète et la plus variée, en comparaison des prècédentes. Cette étude définit une logique de classement selon les formes et les principales caractéristiques techniques observées sur les pipes. Deuxièmement, en utilisant à la fois, la période de fréquentation du port de quarantaine ainsi que l’identification des différents matériaux archéologiques associés, il confirme une datation principalement centrée sur les XVII° et XVIII° siècles pour l’ensemble des pièces. Cela est important, car de nombreuses publications concernant des fouilles terrestres dans les niveaux supérieurs des gisements des différentes régions datent largement ces productions du XIX° siècle. La collection de Pomegues fait clairement apparaître une large gamme de styles et de formes des plus anciennes aux plus récentes ayant coexisté sur une très large étendue géographique. Ce qui remet en cause de nombreuses typologies et datations des pipes de style ottoman. Troisièmement, en utilisant et en combinant les publications existantes sur les productions retrouvées sur les divers sites et régions, cela par comparaison avec celles de Pomègues, l’auteur s’est efforcé de définir et de confirmer les origines des pipes produites à travers tout l’Empire : Du nord de l’Afrique aux Balkans, en passant par la Syrie, l’Asie Mineure et la Grèce. Sachant que cette démarche nécessite non seulement un grand nombre d’exemplaires, issus de ces diverses régions, mais requiert aussi une grande rigueur dans sa mise en œuvre, cette étude représente un pas de géant dans la bonne direction. Quatrièmement, outre les pipes de style Ottoman, il porte un regard novateur et intéressant sur les nombreux spécimens d’origine Hollandaise de cette collection de Pomegues. Ces pipes proviennent d’un grand nombre de maîtres pipiers ainsi que de plusieurs centres de production, avec plusieurs qualités de fabrication, ainsi qu’un certain nombre de copies éventuelles. Par une astucieuse méthode combinant trois paramètres caractéristiques : diamètre intérieur du tuyau, silhouète du fourneau et marque de fabrication, Gosse, sous la forme d’un tableau d’identification et de datation, regroupe et classe chacune de ces pipes hollandaises apportant une contribution originale à l’étude ces productions célèbres. Les pipes anglaises sont moins nombreuses avec une plus faible diversité dans les origines ou les marques de pipiers. Cinquièmement, cette étude identifie et établit pour la première fois la description précise d’une production massive de pipe dans la région de Venise, fabriquées selon une méthode étonnante et totalement différente des célèbres pipes de Chioggia, obtenues par la technique classique du moulage par compression. Sixièmement et pour en terminer, Gosse a déterminé bien que provisoirement, une série de pipes françaises du XVIII°, avec les principales caractéristiques d’identification. Cela est primordial, dans la mesure où très peu de recherches ont été menées sur cette production, significative d’après les sources documentaires. Peter Davey Close Corvalley Ballaugh Isle of Man May 2006
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Editorial The collection of almost 1,000 clay pipes from the quarantine port of Pomègues provides a unique insight into pipe production and use throughout the Mediterranean and further afield. Gosse’s exhaustive study makes a significant contribution to knowledge both of pipe production and circulation in a number of different ways. First, he has attempted to create an objective descriptive system for the largest grouping within the collection the pipes from the Ottoman Empire. Although these have already been recognised and published from a range of sites throughout the Mediterranean basin, the Pomègues collection, arriving off Marseilles on ships from many ports of origin, is by far the most extensive and varied yet collected. This study establishes a logical nomenclature for the formal and technical variables that can be observed on these pipes. Secondly, both the historical dating and the associated artefacts from the excavations confirm a largely 17th and especially 18th century dating for the whole assemblage. This is important as many of the existing published groups in the region have come from the upper levels of excavations directed at earlier deposits and have often been broadly dated to the 19th century. The Pomègues assemblage demonstrates clearly that a wide range of stylistic and constructional forms, many previously though to be late, coexisted over a wide geographical area. All existing dating typologies for Ottoman-style pipes will now have to be revised. Thirdly, using existing published groups from specific sites and areas the author has attempted to identify the origins of the pipes within the Empire - whether from north Africa, the Near East, Asia Minor or Greece. Whilst this process still requires larger collections from many areas and needs greater precision in its application, this study represents an enormous advance in the right direction. Fourthly, quite apart from the Ottoman-style pipes Gosse provides an interesting study of the extensive Dutch element in the Pomègues collection. The pipes derive from a large number of makers and a number of probable centres and include a range of qualities, including possible copies. An attempt to combine stem-bore analysis, bowl form and maker information in a single dating statement for each pipe provides an original contribution to the study of Dutch pipes from this kind of context. The English pipes are fewer in number and more difficult to source with few distinctive regional forms or makers’ marks. Fifthly, this study describes and identifies for the first time a major pipe production centre in Venice, producing thrown pipes in a specific technology, contrasting with the well-known moulded types from Chioggia. Finally, Gosse has defined, albeit tentatively, a range of 18th-century products from France and provides some indication of how such pipes can be identified in the future. This is important as very little research has been carried out on the products of an industry which, from the documentary sources, was a significant one. Peter Davey Close Corvalley, Ballaugh Isle of Man May 2006
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Remerciements / Acknowledgements Il me faut ici remercier en premier, le Docteur Peter Davey, pour ses conseils et sa gentillesse, sans qui, la publication de cet ouvrage n’aurait pas été possible. Peter m’a fait le plaisir, outre sa participation à l’amélioration de ces trois études, d’une visite à Marseille, visite au demeurant très fructueuse, dont j’ai conservé un excellent souvenir. Ci-contre à droite, au cours d’une séance de travail en septembre 2004. / First I have to acknowledge Dr Peter Davey for his advice and kindness, without whom, this publication would not have been be possible. I had the pleasure to receive him at home for a memorable visit. The picture is of a work session in September 2004. Remerciement également à David Davidson, qui m’indiqua les premières pistes de ma bibliographie, à savoir le Dr John Humphrey et St John Simpson du British Muséum. / Thanks also to David Davidson, who helped me with initial bibliography and contacting, especially Dr J Humphrey and St John Simpson of the British Museum. Remerciements également au Docteur John Humphrey, pour ses conseils, ses encouragements et sa gentillesse. John m’a fait le plaisir, outre l’apport de son expérience, et de ses références bibliographiques, également d’une visite à Marseille, très fructueuse et dont je conserve également un excellent souvenir. Ci-contre à droite avec son épouse et assistante Laura, au cours d’une séance de travail en juin 2003. / I acknowledge gratefully the advice, encouragement and kindness shown to me by Dr John Humphrey, and for his experience and bibliographical knowledge. I had the pleasure to receive him at home in Marseille. In the picture, a work session with his wife Laura.
Un remerciement particulier à John Wood, (l’un des tous premiers a avoir crée son site internet sur les pipes ottomanes), pour ses références bibliographiques et pour la transmission de nombreux documents. / Special thanks to John Wood, who was one of the first to create an internet site for Ottoman pipes, and who provided me with many references and documents. Remerciements également à : (dans l’ordre alphabétique) / Thanks also to : (alphabetically ) Alain Letulier, président du Pipe Club de France, pour son abondante documentation, ses conseils et ses encouragements. / of the Pipe Club of France, for much information, advice and encouragement. André & Mariette Leclaire, pour leur gentillesse et leurs conseils, également pour leur abondante documentation. / For their kindness, much information, advice and encouragement. Ben Rapaport, pour ses informations et son amabilité. / For information and kindness. Bert van der Lingen, pour m’avoir fait profiter de ses connaissances sur les pipes syriennes et hollandaises, et pour ses conseils. / For sharing his knowledge of Syrian and Dutch pipes Edouard Toporoff, pour ses traductions des textes italiens. / For his Italian translations. Fernando Villada Paredes, pour sa documentation sur les pipes de Ceuta, et les pipes espagnoles. / For his documentation on Ceuta & Spanish pipes. Giancarlo Scarpa, pour ses informations sur les pipes vénitiennes. / For his information about Venetian pipes. Kris Courtney, pour ses informations sur les fouilles turques et australiennes. / For information about her Turkish and Australian excavations. St John Simpson, pour m’avoir communiqué ses travaux sur les pipes de Palestine, et pour ses conseils. / of the British Museum, for his work on Palestinian pipes and his advice. Victorio Magoga, pour sa connaissance des pipes italiennes, et sa documentation. / For his knowledge of Italian pipes. Il me faut aussi préciser enfin que, au fil du temps et de l’avancement de mes travaux, j’ai le sentiment que tous sont devenus des amis. / I feel strongly that with time and as my work progressed, they all became real friends. J’allais oublier un remerciement tout particulier à « Sa Majesté D Duco » dont l’extrême obligeance à mon égard, ainsi que les chaleureux encouragements, alors que je le consultais, m’ont conduit à rechercher et à découvrir les travaux de J. VAN DER MEULEN, auxquels j’ai fait référence. / I almost forgot a particular acknowledgement to « his Majesty D Duco », whose extreme kindness and warm encouragement to me, when I requested his advice, drove me to research and discover the works of J. VAN DER MEULEN, to which I here make reference.
Philippe GOSSE www.pgosse.com , email [email protected]
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Table des matières Introduction................................................................................................................................................................ 1 Contextes historiques et géopolitiques ...................................................................................................................... 2 Le contexte des fouilles ............................................................................................................................................. 4 Le port des quarantaines ........................................................................................................................................... 5 Le traffic .................................................................................................................................................................... 7 Les pipes vénitiennes « al tornio » ........................................................................................................................ 8 I Descriptif............................................................................................................................................................. 9 II Inventaires des pièces remontées (du fond).......................................................................................................... 12 III Quelques observations ......................................................................................................................................... 13 IV Authentification ................................................................................................................................................... 14 V D’autres pipes comparables ............................................................................................................................... 18 VI Pipes retrouvées « complétes » avec leurs tuyaux................................................................................................ 21 VIIHypothèse sur la fabrication des tuyaux............................................................................................................... 23 Les pipes en terre blanche d'Europe du Nord ....................................................................................................... 26 I
Les productions Hollandaises............................................................................................................................... 28 1. Critères d'identification .................................................................................................................................... 28 2. Définition et affinage de la méthode sur les pipes de type n°2......................................................................... 31 3. Tableau de datation N°1, première planche sur les 13 pipes test ..................................................................... 41 4. Type n°3 ......................................................................................................................................................... 48 5. Type n°4 ......................................................................................................................................................... 58 6. Les variantes avec marquages sur fourneaux .................................................................................................. 65 7. Les pipes à fourneaux décorés ........................................................................................................................ 72 8. Type n°1 ......................................................................................................................................................... 74
II Les productions Anglaises.................................................................................................................................... 79 1. Critères d'identification .................................................................................................................................... 79 2. Type n°2 ......................................................................................................................................................... 82 3. Type n°3 ......................................................................................................................................................... 83 4. Les pipes à fourneaux décorés ........................................................................................................................ 91 III Les « brûle-gueule » ............................................................................................................................................. 92 IV Les productions Françaises et autres .................................................................................................................... 96 V Les Tuyaux........................................................................................................................................................... 114 V Les tableaux de datation complets........................................................................................................................ 119 Les pipes de l’Empire Ottoman ............................................................................................................................. 121 1. Le contexte archéologique ............................................................................................................................... 123 2. Pré-étude des pipes de Pomègues .................................................................................................................... 127 3. Recherche des différents styles typiques .......................................................................................................... 141 4. Codification des formes ................................................................................................................................... 148 5. Classification et typologie première ................................................................................................................. 157 6. Etude détaillée .................................................................................................................................................. 169
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Introduction
Lorsque Michel Goury m'a proposé de prendre en charge l’étude des pipes en terre, je n'imaginais pas que cela puisse être aussi passionnant, qu'il soit vivement remercié de cette excellente initiative. « Mieux vaut un bon croquis qu’un long discours », c'est pourquoi j’ai privilégié dans cette étude, les photographies et figures. Philippe GOSSE Au large de Marseille l'archipel du Frioul se compose de trois îles : If, Pomègues, et Ratoneau, sur l'île de Pomègues, une ancienne calanque, appelée "port antique", accueillait dèjà les galères Phéniciennes et Romaines. Elle fut affectée dès le XVII° siècle à la quarantaine. Voir ci-dessous une vue selon A. Frioul archipelago is compounded of three islands: Ratoneau, Pomegues and If. The antique harbour first used by Phoenician and Roman galleys (slave ships) is located in Pomegue island. See after that a picture according to « A » sight.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Depuis l'antiquité, les Marseillais entretiennent des relations commerciales et maritimes avec le Levant, cela, probablement parce que 600 ans avant J.C. les Phocéens (côte occidentale de l'Anatolie), débarquèrent dans la calanque connue aujourd'hui sous le nom de "vieux port", afin d'y établir un comptoir. Ces relations durèrent jusqu'à la fin du XIX° siècle. Since antiquity, people of Marseille have had trading relations with the Levant, probably because in 600 BC, Phocean people took part in the establishment of Marseille. This lasted until the 19th century.
Contextes historiques et géopolitiques A l’époque qui nous intéresse ( XVII° et XVIII° siècles ) concernant le port de Pomègues, l’empire Ottoman occupe une bonne partie du bassin méditerranéen et la peste y sévit de manière quasi permanente. C’est dire que tous les navires en provenance des ports Ottomans sont suspects et soumis à quarantaine, ces ports sont les "eschelles" avec lesquelles Marseille commerce depuis des siècles, celles du Levant comme Constantinople, Mosconissy, Smyrne, Tripoli de Syrie, Seyde, St Jean D’Acre, et celles de Barbarie comme Alexandrie, Tunis, La Calle, Cap Negre. During a period from the last years of the 16th century to early 19th century, plague was endemic in Ottoman Empire, and that's why every ship from these origins and going to Marseille was obliged to clear a quarantine period in Pomegues port, these ships where coming from the different satellite French settlements established in Levant : Istambul, Mosconissy, Smyrna, Tripoli, Sidon, St John of Acre, Tunis, Colo and Negro Cape. Some of these were old Fondouks dating from the Crusader period, for example St Jean d’Acre and Smyrna (Izmir).
Nous avons consulté le registre des entrées au port de Marseille et, un petit sondage sur une période de six mois (du 4 octobre 1718 au 31 mars 1719), nous confirme que sur 120 navires soumis à quarantaine, 31 étaient en provenance de Smyrnes, 17 de Cap Negre (Tunisie), 11 de Seyde, 9 d’Alexandrie, 9 de St Jean d’Acres, 7 de La Calle (Colo), 6 de Constantinople, 5 de Salonique, 5 de Tunis, 4 d’Alexandrette, 3 de Mosconissy, 3 d’Athènes. Ces mêmes navires ont séjourné dans notre port de Pomègues.
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INTRODUCTION
Du dit jour 9 oct 1718 Capne Rille : Acre tripoly chipres. Monsieur Blanc intendant semainier a interrogé Pierre Rille capitaine de la barque St françois xavier venant de St Jean d’Acre, en manque depuis le 15 aout ou il a pris diverses marchandises pour plusieurs, a touché Tripoly en est parti le 23 du dit. Il a laissé à Acre le vaisseau du Capne Decugis et à Tripoly le vaisseau du Capne Gensolin et la tartane de Mayan , a touché Chypres en manque du 28 du dit aout ou il a laissé le vaisseau du Capne Sicard, les barques de Paty Payen, Gueimar Ricard, et la polacre de Delon et Dragon en estaient partis depuis quelques jours, il a eu rencontre le 23 du mois passé du Capne Charles Guerin allant en Levant, il a touché à Toulon. On lui a mis un garde le 6 de ce mois, il faut 2 portefaix, La veille à monsr Lombard.
A cette époque les voyages en Méditerranée sont rarement sans escales, comme on le constate ci-dessus avec la barque du capitaine Rille, quittant St Jean d’Acre le 15 août 1718 pour gagner Tripoli (de Syrie), en repartir le 23 pour faire escale à nouveau à Chypres et repartir le 28. Ces escales sont autant d’opportunités pour les marins, d’acquérir nos fameuses pipes en terre cuite. Pourquoi cette manière de naviguer ? En fait pour plusieurs raisons complémentaires : Les techniques de navigation sont encore rudimentaires et l’on navigue encore à l’estime, le plus souvent en longeant les côtes ; cela offre de plus la possibilité de gagner rapidement un abri en cas de tempête toujours violentes en Méditerranée, ou encore, en cas de rencontre avec un navire pirate barbaresque. Par ailleurs, les marchandises transportées font l’objet d’un trafic à permutation circulaire ; Marseille exporte des faïences réputées au Levant, des pièces de drap, des bonnets de laine tricotés (les chéchias), des lingots d’argent venus des Amériques par l’Espagne ; et importe de l’huile pour les savonneries, des étoffes (les fameuses "indiennes" réputées au XVIII°), des soieries fines, des cendres du Liban, (contenant de la potasse), du corail de La Calle (côte algérienne).
Depuis le milieu des années 80, les plongeurs de l'A.R.H.A. ( Association de Recherches Historiques et Archéologiques, présidée par Michel Goury ), on remonté du fond de la calanque un lot très important et varié de mobiliers archéologiques : poteries, vaisselles, et évidemment de très nombreuses pipes en terre. During the last decade the scuba divers of A.R.H.A (Association de Recherches Historiques et Archeologiques) directed by Michel Goury, have excavated underwater the Pomegues port bottom (by courtesy of DRASM) and came up to the surface with a very important cargo of various artefacts: pottery, crockery ... and clay tobacco pipes of course.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Le contexte des fouilles Citons ici Michel Goury 1 responsable des fouilles : « Les résultats intéressants d’un sondage accompli en novembre 1985 nous ont conduits à entreprendre une première fouille archéologique en 1986 sur le site du port de Pomègues dit port de la quarantaine. Abri marin jusqu’au milieu du XVI° siècle, refuge de quarantaine aux XVII° et XVIII° siècles, aujourd’hui lieu de mouillage des bateaux de plaisance. » « Le mobilier archéologique est rassemblé essentiellement dans la deuxième couche et comprend : céramiques, verreries, objets en bois et en cuir, apparaux, pipes en terre, ossements de relief de repas … ; ces éléments appartiennent à des époques diverses, avec néanmoins une prédominance pour les XVII° et XVIII° siècles. La plus grande partie du matériel recueilli provient des navires de quarantaine » Ci-après, quelques exemples de pièces remontées lors des campagnes de fouilles en 1998 et 1999. On distingue en fait deux grands groupes d’objets : les céramiques en grosse majorité des XVII° et XVIII° siècles, et les céramiques et poteries antiques.
Productions d’Albissola (Italie) Série d’assiettes et Céramiques de la vallée de l’Huveaune Divers objets de table : bols à oreilles, assiettes à décor de plats, caractérisée par un décors dit «à taches floral, plats creux à décor tourbillonné. XVIII° brunes » qui selon la couleur foncée ou claire, définit la datation XVII° ou XVIII°
Production de Kuthaya Petite tasse couverte de manganèse décor sur paroi extérieure géométrique. XVIII°
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Tessons de céramique sigillée Coupe, coupelle, bol, décor animalier Dragendorf 37A Datation : 60/100
Goury (2): p45.
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INTRODUCTION La cruche ci contre est une production de la région de Marseille, à pâte claire grise micacée et enrobe beige, fragile et friable, avec bord déversé à lèvre simple, embouchure ronde et large et anse bifide surmontant le bord. Datation : II° / I° siècle av. J.C. Il y a aussi quelques productions médiévales en proportion moindre par rapport aux deux groupes précédents, par contre les productions du XIX° sont presque inexistantes. Citons aussi Daniel Panzac (CNRS Aix en Provence)2 « LA FIN DES QUARANTAINES : A partir de 1830, le système sanitaire international est fortement remis en question, puis démantelé dans le courant du XIX° siècle. Cet abandon qui ne va pas sans résistances, d’une tradition séculaire, résulte d’une conjonction de trois facteurs : La disparition rapide de la peste dans l’Empire ottoman, l’apparition de maladies épidémiques nouvelles, la fièvre jaune et surtout le choléra, enfin l’essor de la navigation à vapeur : en effet, mettre six jours en vapeur pour couvrir le trajet Alexandrie-Marseille est un progrès certain sur les 15 à 30 jours, environ, nécessaires au voilier. Mais passer ensuite de 14 à 21 jours au Lazaret, voilà qui annule l’effet bénéfique du pyroscaphe pour les passagers et grève lourdement les frais fixes de l’armateur». En fait, la dernière concentration significative de navires à Pomègues en provenance du Levant, correspond au retour de l’armée de l’expédition d’Orient en octobre 1801. Cf Michel Goury 3 «Le rôle sanitaire de Pomègues est à double vocation, commerciale et militaire. S’il y a nécessité absolue, navires marchands et vaisseaux de la Royale se côtoient. Ainsi l’armée de l’expédition d’Orient, commandée par le général Bonaparte, partie en 1798, se retrouve à Pomègues le 19 vendémiaire an XIX ( 11 octobre 1801). Les huit cent trente hommes valides, blessés ou malades de la 88° demibrigade d’infanterie de marine y effectuent leur quarantaine. »
Le port des quarantaines
Le port de Pomègues, est un port naturel avec des infra-structures extrêmement réduites. Les bittes d’amarrages sont taillées à même la roche. ( voir ci-dessus)
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Daniel Panzac : p38. Michel Goury (3) : p 3
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Nous avons effectué une simulation des mouillages à Pomègues, avant 1767 4. Le port pouvait alors accueillir jusqu’à 40 navires, et 38 sont reproduits à l’échelle sur la carte d’époque ci dessous.
La zone a était destinée aux embarcations munies d’une patente «nette», c’est à dire sans soupçon de peste à bord ; la zone b ,aux embarcations munies d’une patente «soupçonnée», en provenance de contrées où circulaient des rumeurs d’épidémie, ou d’une patente «brute», en provenance de pays contaminés et la zone c appelée «l’anse de la grande prise», était réservée au mouillage des embarcations ayant la peste à bord. La durée d’immobilisation des navires variait en moyenne entre 20, 30 et 40 jours, selon la position du navire ( en zones a, b ou c). Ci-contre la reproduction d’une patente « nette » délivrée en 1725 par le Consul de France de Modon. A noter que la majorité des fouilles effectuées par l’A.R.H.A. le furent en zone b .
4 En 1767 s’acheva la construction d’une digue destinée à obturer la « petite bouche » à gauche du petit îlot rocheux situé devant la calanque de Pomègues, dès lors, la capacité du port naturel passa de 40 à 60 navires.
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INTRODUCTION
Le traffic 300 pipes Hollandaises, Anglaises et Françaises, et 150 pipes vénitiennes, soit 450 pipes clairement datées des XVII° et XVIII° siècles, ont été remontées lors de la vingtaine de sondages effectués depuis 1986. Ces 450 pipes proviennent des 50 000 navires ayant effectué leur quarantaine pendant ces deux cent années. Il faut bien comprendre ce que cela représente, à la fois en volume d’occupation du port et en durée d’immobilisation des bateaux.
Flûte Hollandaise
Polacre
Tartane
A cette époque, trois grandes catégories de bateaux et de tonnages : de 150 à 300 Tx, les Flûtes, Frégates, Corvettes et Bricks ; de 100 à 200 Tx, les Polacres, Pinques et grosses barques ; et enfin au dessous de 100 Tx, les Felouques, Tartanes, Saïques et petites barques. L’étude du registre des entrées du port de Marseille nous donne sur 160 embarcations en provenance du Levant : 20% vaisseaux ( Flûtes, Corvettes et Bricks), 60% moyen tonnages (Barques, Pinques et Polacres) et 20% petits tonnages (Tartanes).
Ci-contre, une vue du vieux port de Marseille au XVIII°
Le rôle de l'auteur était de classifier, et si possible identifier, plus d'un millier de ces pipes en terre. Dans un premier temps, et de manière sommaire, l'ensemble fut regroupé en 3 grandes catégories :
The author's job was to classify and, when possible, identify over a thousand clay tobacco pipes. At first this was set up very roughly and according to supposed origin, there are 3 main groups of pipes:… 1) Les pipes italiennes / Italian pipes (Venetian country) : 16% 2) Les pipes hollandandaises, anglaises et françaises / Dutch, British and French pipes : 24% les plus facilement identifiables / likely datable 3) Les pipes ottomanes / Ottoman Empire pipes : 60%
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Les pipes vénitiennes « al tornio »
Toutes les pipes sont similaires, les formes simples et la facture assez grossière. Les couleurs de pâte s’échelonnent du gris-noir au rouge brun en passant par le beige . Toutes les bases sont circulaires et en forme de double soucoupe
SOMMAIRE I II III IV V VI VII
Descriptif Inventaires des pièces remontées (du fond) Quelques observations Authentification D’autres pipes comparables Pipes retrouvées « complétes » avec leurs tuyaux Hypothèse sur la fabrication des tuyaux
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p9 p 12 p 13 p 14 p 18 p 21 p 23
LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO »
La pipe comprend trois parties : - Le fourneau - La base (creuse) - Le tuyau ou plus précisément « porte-tuyau »
I Descriptif Contrairement aux pipes en terre blanche de l’Europe du Nord1 , comprenant à la fois le fourneau et le tuyau d’un seul tenant, les pipes vénitiennes ne sont pas pourvues du tuyau, mais d’une « douille » destinée à le recevoir.
Le tuyau de pipe proprement dit était en bois, ou en roseau.
Il s’agit d’une pipe fabriquée sur tour de potier, comme le démontre la photo ci dessus. Le fourneau, la base et le tuyau, sont préparés à l ‘avance et assemblés lorsque le terre est encore humide et molle. Les zones d’assemblages sont recouvertes d’une pâte fluide qui fait disparaître les jointures . Sur certains spécimens, une couche supplémentaire très fine d'une sorte d'enduit avec inclusions de très fines paillettes de mica, comparable aux couvertes des porcelaines donne à l’ensemble un aspect satiné et scintillant.
La coupe ci contre permet une meilleure approche de la constitution de la pipe. Le fourneau est fermé à sa partie inférieure et percé des trois trous permettant la communication avec la base dont la forme pourrait en fait se comparer à deux assiettes posées bord à bord, une assiette plate à la partie inférieure et une assiette creuse sans fond à la partie supérieure.
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Ces pipes sont étudiées dans la seconde partie de cette édition.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE a) Un seul modèle Il n’y a qu’un seul modèle de pipe toujours composé des trois mêmes parties décrites ci dessus, les tuyaux et les bases ont toujours la même forme, seuls les fourneaux diffèrent.
Bien que l’on relève des écarts sensibles dans les dimensions, on ne peut pas proprement parler de différentes tailles car les variations de dimensions de l’une des trois parties ne sont pas reportées proportionnellement sur les deux autres. Sur l'ensemble des exemplaires remontés, le diamètre des bases varie globalement de 24 mm à 36 mm sans pour cela provoquer les mêmes variations sur le diamètre et la taille des fourneaux. Une petite étude sur les sept ensembles "fourneau + base" de la photo ci dessous confirmera cette observation.
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LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO » On a repèré les pipes de A à G, de gauche à droite et du haut vers le bas. HT hauteur totale, HF hauteur du fourneau, HB hauteur de la base, DF diamètre du fourneau, DB diamètre de la base.
Pipes A B C D E F G
Tableau de dimensions en mm des sept échantillons de pipes précédentes DB DF HF HB 31 22.1 33.1 17.7 28.7 17.7 24.3 15.5 30.9 21 33.1 19.9 30.9 19.9 33.1 15.5 28.7 23.2 30.9 17.7 27.6 22.1 33.1 13.2 34.2 18.8 29.8 16.5
HT 50.8 39.8 53 48.6 48.6 46.3 46.3
La première pipe (A) avec une base de diamètre 31 mm et un fourneau de diamètre 22.1 mm mesure 50.8 mm en hauteur totale, et la dernière (G) avec une base de diamètre 34.2 mm est dotée d'un fourneau de diamètre 18.8 mm seulement et ne mesure que 46.3 mm de haut. Cela confirme donc un manque de cohérence dans les dimensions. La fabrication des pipes à partir des éléments préfabriqués ne semble obéir à aucune règle en ce qui concerne le choix des éléments selon leur taille et il semble que les pipes aient été fabriquées selon la disponibilité des bases fourneaux et tuyaux au moment de l'assemblage. b) Les couleurs
Ci dessus une couleur de pâte noire avec un aspect gris argenté en surface et une autre de couleur rouge en surface et noire au coeur de la pâte. Les couleurs des pipes s’échelonnent du gris–noir au rouge–brique, voire même rouge–brun. A noter sur les pipes n° 3, 5 et 6 en partant de la gauche l'aspect scintillant de la couverte à base de paillettes de mica décrite à la seconde page.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
II Inventaire des pièces remontées Le classement a été effectué en fonction de leur composition . - Trois parties réunies .
Pipes entières. Nombre : 10
Pipes complètes sous l’angle archéologique. Nombre : 56
Pipes avec base et tuyau complets mais fourneau incomplet. Nombre : 122
- Deux parties réunies et complètes .
Fourneau + base . Nombre : 15
Bases + Tuyaux . Nombre : 18
- Une seule partie complète .
Fournaux seuls (avec fond) . Nombre : 37
Tuyaux seuls (complets). Nombre : 23
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Bases seules (complétes). Nombre : 70
LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO »
III Quelques observations a) Plusieurs pipes neuves (ou n'ayant jamais servi) La majeure partie des pipes portent des traces qui attestent qu’elles ont été utilisées ; soit sous la forme de dépôts de goudrons sur la partie interne supérieure des fourneaux (c’est ce que les fumeurs de pipes appellent le culottage de la pipe); soit encore pour les pipes ayant peu servi, par un simple noircissement de la paroi interne du fourneau. Cependant certaines pipes semblent neuves et n’avoir jamais servi, cela est le cas pour : - trois des 56 ensembles comprenant les trois parties et peuvent être qualifiées d’archéologiquement entières. - deux des 15 ensembles comprenant à la fois le fourneau et la base. - huit des 37 fourneaux seuls. De plus nous avons retrouvé un ensemble base + tuyau + fond de fourneau, ou l’on constate que les trois trous permettant la communication entre le fourneau et la base creuse, n’ont jamais été percés, il s’agit évidemment d’un défaut de fabrication, et l’on peut imaginer que cette non conformité a été la cause du rejet de la pipe dans le port !
b) Les principales zones de rupture Le mode de fabrication en trois parties pré-fabriquées détermine des points de rupture potentiels au niveau des interfaces d’assemblage, et c’est effectivement ce que nous avons constaté. Les fourneaux cassés conservent souvent leur fond, les tuyaux se détachent entiers laissant apparaître la zone de la base brute de tournage, (certains semblent prêts à poser).
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
IV Authentification Les pipes décrites ci dessus peuvent – elles être qualifiées de pipes chioggiottes ? (comme cela fut le cas pendant de nombreuses années, dans la région marseillaise) Nous avons consulté deux documentations sur les pipes de Chioggia : 1) Le manuel rédigé par Giorgio Boscolo2 dont nous avons effectué une traduction. Dans le chapitre « Les divers modèles de pipes d’autres origines . » on trouve les « Pipes fabriquées sur tour à poterie. » : « Un autre type de pipes que l’on retrouve fréquemment chez nous et qui présente des caractéristiques très intéressantes est celui des pipes fabriquées au tour. Ces pipes étaient probablement fabriquées par ceux qui venaient vendre des poellons et des bassinoires en terre cuite sur les marchés. Compte tenu du fait que l’on n’a jamais pu établir, et aucun document ne le confirme, que l’on pouvait fabriquer à Chioggia divers types de céramiques, on ne peut cependant pas leur donner le nom de Chioggiottes. Les pipes fabriquées au tour ressemblent en quelque sorte à une chambre à air parce qu ’elles sont composées d’un vase qui à sa partie inférieure constitue le fond du fourneau et ou l’on retrouve des trous en communication avec une autre chambre plus ou moins grande qui communique avec le porte canne. Cette dernière chambre est appliquée dans un second temps, une fois détachée du tour et la terre encore molle sur la partie inférieure du fourneau afin d’en faciliter la jointure. Ce type de pipe est quelquefois émaillé à l’extérieur avec la même glaçure utilisée pour les poellons .»
« Coupe d’une pipe fabriquée au tour. »
« Quelques fragments de ces pipes »
Sans aucun doute la coupe de la pipe reproduite ci dessus selon G BOSCOLO correspond bien à celle des pipes décrites précédemment. Le tesson ci contre comprenant un morceau de base + 1 tuyau est identique à celui reproduit en (a) sur la figure ci dessus.
2
BOSCOLO (1) p24
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LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO » 2) Le site internet sur les pipes de Chioggia 3 : « PIPE D'IMPORTAZIONE AL TORNIO » (avec l’exacte reproduction du dessin de BOSCOLO)
Les auteurs du site internet classent ce type de pipes comme « pipes d’importation », il faut probablement interpréter cette appellation comme étant d’origine extérieure à Chioggia ou à la République de Venise. En effet l’Italie à la période concernant les pipes de la quarantaine, c’est à dire du XVI° au XVIII° siècle était constituée de plusieurs états indépendants : Républiques (Venise et Gênes) ou royaumes (Naples, Sicile ... etc)
Si les pipes « Chioggiottes » selon Boscolo (voir ci dessous quelques modèles), présentent pour certaines d’entr'elles des similitudes de formes avec celles fabriquées au tour à poterie,
et si elles sont toutes percées de trois trous disposés en triangle dans le fond du fourneau, on constate que leurs formes sont dissymétriques et uniquement compatibles avec une fabrication par moulage, d’ou l’existence d’un plan de joint conforme à la description de BOSCOLO. Cela n'est à l'évidence pas le cas des pipes étudiées dans le présent mémoire.
N°1 pipes " al tornio "
N°2 pipes Chioggiottes
N°3 pipes " classiques "
Nous avons reproduit ci-dessus une synthèse des différents types de pipes en terre avec porte-tuyau; le N°3 est de loin le plus simple et le plus répandu en Occident dès le XVIII° ainsi que dans l' Empire Ottoman dès le XVI° siècle.
3
BOSCOLO (2) : Dans le chapitre « L'importazione. » on trouve les « Pipa al tornio. »
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
En conclusion, les pipes " al tornio " bien que probablement de fabrication locale dans la république de Venise, ne sont donc pas pour autant de fabrication Chioggiotte et nous les appellerons donc provisoirement « A.T. »(Al Tornio) jusqu’à ce que nous en ayons trouvé l'origine. Cette conclusion a été confirmée par G BOSCOLO lui même par courrier du 19/02/2000 •
« Le pipe al tornio saranno maggiormente illustrate nella loro tipologia,anche se qui a chioggia è abbondante il ritrovamento scarti di fornace non siamo nella possibilità di confermare la loro produzione in loco. » Les pipes al tornio relèvent de leur propre typologie, et bien qu’elles aient été trouvées en abondance à Chioggia, on ne confirmer leur production en cette ville.
Ci contre le positionnement géographique de Chioggia par rapport à Venise.
Giorgio Boscolo précise que Chioggia ne produisait pas de poteries et que les céramiques provenaient des environs de Venise ou de Padoue, en fait dans son édition actualisée à la fin de l’an 2000 il estime4, que l’importation à Chioggia à la fois des pipes « AT » et des poteries, « prouve de manière irréfutable qu’il n’existait à Chioggia, à l’époque, aucune fabrication de céramique.» La période de production de ces pipes est sensée se terminer à la fin du XVIII°
Concernant le mode de fabrication sur un tour de potier, et bien que cela paraisse à priori peu crédible voire fantaisiste, nous rappelons ci après les critères qui, une fois réunis et combinés, ne laissent que peu de doute sur cette hypothèse. 1) La décomposition en trois parties (composants) attestée par les zones de rupture et les nombreux composants retrouvés seuls : fourneaux, bases et tuyaux. Si l’on admet la fabrication par moulage, pourquoi en trois parties et non en une seule comme pour les pipes Chioggiottes ? 2) L’aspect des composants. (absence de plan de joint et stries hélicoidales), en fait seuls les fourneaux et les bases proviennent du tournage comme l’attestent les photos des pages 2 et 3, on distingue parfaitement les stries caractéristique des opérations de tournage sur les corps des fourneaux, et la plus part des bases retrouvées seules, présentent à l’endroit de la cassure avec le porte tuyau, une surface parfaitement circulaire et sans plan de joint. 3) La typologie. Il n’y a pas à proprement parler de typologie et en fait, à part la forme globale caractéristique découlant des trois parties, aucune pipe n’est identique à une autre ; aucune notion de taille ni de progression homothétique selon les dimensions relevées bien que l’on ait relevé des fourneaux de dimensions variables (diamètres et hauteurs). On retrouve par exemple des pipes avec à la fois des grandes bases et des petits fourneaux, et contrairement de petites base avec des grands fourneaux. (cf le tableau des dimensions)
4
BOSCOLO (3) : p 149
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LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO » 4)
La compatibilité technique (comparaison avec les queues de poellons)
Les queues de poellons, comme les corps, ont été fabriquées sur le tour de potier, et leurs dimensions, bien qu’un peu plus grandes sont comparables à celles des fourneaux. On peut imaginer que les pipes ont été une utilisation astucieuse des restants de terre, et mis en œuvre par des mains féminines voire enfantines. Cette hypothèse formulée en 2000 au cours de la présente étude, fut par ailleurs renforcée en 2002 au cours de l’étude des pipes orientales. Ci contre un comparatif de Luka BEKIK5, des coupes de pipes trouvées au cours de campagnes de fouilles en Croatie. Voir pipe « c » (Comparatif à rapprocher de notre synthése précédente)
Dans son étude portant sur une dizaine de sites archéologiques en Croatie, Luka BEKIK mentionne à la fois les pipes hongroises de Schemnitz (a), les pipes de Chioggia (b) et séparément les pipes de la région de Venise (c) fabriquées au tour (potters wheel). Neuf exemplaires de ces pipes sont reproduits à la page 274 (table 2) en tous points conformes à nos pipes « AT » , ils proviennent du site archéologique de Rovinj au Nord, sur la côte de l’Adriatique et en fait le plus proche de Venise. En étudiant les pipes orientales en 2002, nous avons pris connaissance : - Des travaux du Dr John Humphrey de l’université de Calgary6, ce dernier mentionne quelques exemplaires de pipes « AT » sur l’Ile de Mytilène (Lesbos). - Des travaux de Fernando Villada Paredes 7 qui signale également un exemplaire de ce type de pipe à Ceuta. Tout cela confirme l’étendue des relations commerciales de la République de Venise, avec l’ensemble de l’Empire Ottoman, mais aussi avec les régions proches comme Marseille ; en effet, comment expliquer la relative abondance de ces pipes sur le site de quarantaine, sinon que par une importation locale. Il y a deux hypothèses possibles sur l’acquisition de nos pipes « de la quarantaine » par les marins : -
Soit elles ont été achetées à Marseille avant l’embarquement. Soit elles ont été achetées lors des diverses escales dans l’Empire Ottoman.
La première hypothèse nous paraît plus compatible avec les pipes vénitiennes et les pipes de l’Europe du nord, et la seconde, comme cela va de soi, avec les pipes orientales. Une troisième hypothèse développée par Christian SOURIS8, suppose que ces pipes vraisemblablement bon marché, aient été vendues aux marins sur le site même de Pomègues pendant les quarantaines. 5
Luka BEKIK : p 255 J HUMPHREY (1) : p 9 F VILLADA PAREDES : pipe N°291 p 9 8 Ch SOURIS : « La mystérieuse saga du petun » p199 6 7
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
V D’autres pipes comparables, mais fabriquées au moule Dans le lot de pipes non encore classifiées et à priori rangées dans les « pipes orientales » originaires de l’Empire Ottoman, nous trouvons plusieurs types de pipes possédant des points communs avec les "A.T."
Premier type : « ST » ( sans tuyau )
Ces pipes sont assez particulières car elles ne comportent pas de porte tuyau, mais simplement un trou perçé latéralement dans la base permettant de recevoir le tuyau en bois ou en roseau. En fait elles se rapprochent fortement d’un ensemble Base + fourneau d’une pipe « A.T. » avant la pose du porte tuyau. Elles sont toutes similaires, avec le fourneau très court. Les décors sont souvent à base d’arcs de cercles ))) )( )( )( ou ( ) ( ) ( ) , ils sont imprimés à la main, un par un, alternés avec des liserets à la molette. Sur la pipe ci contre à droite de l’image, on distingue bien la traçe du plan de joint. La forme de la base est lenticulaire, l’ensemble est assez élégant et proche d’un certain type de chibouque 9. Les couleurs de pâtes sont grises ou beiges et certaines sont recouverte du même enduit avec paillettes métalliques déjà évoqué dans la description des pipes "A.T.", on distingue bien sur la base à gauche de la photo la zone de rupture au dessus du fond du fourneau.
9 J HUMPHREY (1) : Ce dernier fait état d’un certain nombre (44) de ce type très caractéristique de pipes, parmi les 1300 exemplaires trouvés à Mytilene (Ile de Lesbos), après analyse des dépôts sur les parois des fourneaux, on y a décelé la présence de THC caractéristique du hashish , d’ou l’hypothèse de pipes à hashish, émise par J. Humphrey. Pour ce qui concerne nos exemplaires, nul doute qu’ils aient aussi servi à fumer le tabac, certains dépôts sur les parois des fourneaux sont caractéristiques.
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LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO » Nous avons dénombré 5 pipes entières (ou presque), 13 pipes archéologiquement complètes, 9 bases seules et complètes avec le fond du fourneau, 4 bases avec parties de fourneau, 4 bases ouvertes à la partie supérieure, 10 fourneaux avec leurs fonds, 2 fourneaux sans fond. Ci dessous, une étude comparative des dimensions comme pour les pipes "AT" sur les cinq pipes entières.
A B C D E
Tableau de dimensions en mm des cinq échantillons de pipes entières DB DF HF HB 34/36 24.7 20.3 19.7 34/34.7 23.5 20.2 19.6 33.6/33.9 24.3 17.8 19 33.5/35.1 24.8 20.3 18.6 34.4/34.8 23.5 21.1 19.4
HT 40 39.8 36.8 38.9 40.5
On constate outre une certaine ovalisation du diamètre des bases (DB), que les dimensions sont beaucoup plus homogènes. Ces deux particularités prouvent que ces pipes n'ont malgré leur apparence pas été fabriquées sur un tour à poterie mais par moulage, ce qui est confirmé par la trace parfois apparente du plan de joint. Pour ne pas se limiter à l'échantillonnage des cinq pipes entières, nous avons aussi mesuré les diamètres d'une trentaine de bases complètes, ils sont tous compris entre 33.5 et 36.4 mm et font tous l'objet d'une ovalisation plus ou moins prononcée.Il n'y a en fait qu'un seul et même modèle et une seule taille, seuls les décors changent. Ces pipes ont curieusement deux points communs avec les pipes "A.T." : la base circulaire creuse et le même type de fourneau (plus court certes) avec les trois trous; nous les appellerons provisoirement " S.T. " (Sans Tuyau).
Deuxième type :
Ces pipes de couleurs gris et beige sont fabriquées comme les précédentes avec un moule (on distingue bien le plan de joint). Leur fourneau de forme cylindrique légèrement évasée communique par l’intermédiaire de trois trous avec une chambre située dans une base, mais cette dernière est munie d’un porte – tuyau. Les quatres exemplaires récoltés incomplets sont du même modèle et de mêmes dimensions. Donc certains points communs avec les pipes "S.T.", mais, en plus le porte-tuyau cette fois; on peut aussi ajouter une similitude de pâte avec certaines pipes "A.T." , mais seule une analyse pourrait le confirmer. Le décor côtelé autour de la base est brut de moulage cependant, ce qui exclut a priori tout rapprochement d’origine avec les pipes "S.T."
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Troisième et quatrième types :
Cette base est creuse comme celle des pipe " S.T. " elle est décorée de la même manière et percée de trois trous, elle porte la trace d’un plan de joint et équipée d’un porte – tuyau. Nous n’avons trouvé qu’un seul exemplaire, sans fourneau.
Il semble y avoir une influence réciproque entre les fabrications des différentes pipes étudiées ci dessus. On retrouve des influences de même nature en étudiant les pipes d’origines Anglaises, Françaises, et Hollandaises. En fait cela n’est pas étonnant lorsque l’on connaît l’historique de la ville de Venise qui depuis le début du deuxième millénaire jusqu’à la fin du XIX° a toujours maintenu des relations soutenues avec l’Empire Ottoman.
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Cette pipe est identique aux pipes " S.T. " mais elle porte au dessous de sa base une particularité typique des pipes orientales, il s’agit de la pointe de triangle que l’on retrouve dans le prolongement des tuyaux de 80% de ces pipes, ce qui tend à prouver qu’elle était équipée d’un porte – tuyau.
LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO »
VI Quelques pipes trouvées "complètes" avec leur tuyau Pami les pipes remontées du fond de l'ance de Pomègues par l'équipe de l'ARHA, certaines étaient encore munies de leur tuyau en bois. Ces cas sont en fait assez exceptionnels et typiques de l'archéologie sous-marine, en effet dans le cadre des fouilles terrestres on ne retrouve jamais de tuyaux en matière végétale aussi bien conservés, ces derniers sont dévorés par les insectes ou les bactéries.
La pipe "AT" ci dessus était a priori équipée d'un tuyau constitué de deux tronçon de petite branche d'arbre fruitier, réunis par une "douille" métallique vraisemblablement en étain ou en plomb. La longueur totale du tuyau est de 26 cm environ.
Les tuyaux ci dessus semblent plus courts mais on ne peut affirmer s'ils sont complets, cependant la première partie du tuyau de la pipe en terre foncée de la photo du bas est entière car elle a été taillée pour s'adapter à la fois au porte-tuyau de la pipe et à la douille métallique.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Les tuyaux (ou tronçons de tuyaux) reproduits ci dessous ont été trouvés seuls certains sont rectilignes, ce qui laisse supposer qu'ils ont été vraisemblablement travaillés et les autres sont à l'état naturel de simples tronçons de branchettes perforés, certains ressemblent à des rameaux de pins.
Les deux tuyaux ci dessus comportent des petites rainures circulaires qui attestent d'une opération de tournage. On remarquera que l'extrémité droite du tuyau supérieur a été "retaillée" au couteau et que les extrémités gauches ont un diamètre réduit permettant l'emboitement dans une douille (voir pipes de la page précédente) ou un embout buccal; en effet les tuyaux de pipes du XIX° étaient souvent terminés par des embouts buccaux travaillés à partir de matières plus nobles et plus dures que le bois, le roseau ou le bambou, cela afin de mieux résister à l'usure provoquée par les dents des fumeurs; ces embouts étaient faits de corne, d'écaille, d'ambre ou autres matériaux durs. Que dire de tous ces tuyaux et de leur provenance ? Plusieurs hypothèses sont envisageables. Certains sont vraisemblablement originaire des lieux de production, c-a-d de la région de Venise, les autres de la région Marseillaise ou même de Pomègue.
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LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO »
D'autres pipes de type oriental cette fois ont également été retrouvées pourvues de leurs tuyaux.
Ces types de pipes seront étudiés ultérieurement, seuls pour le moment les tuyaux nous intéressent. Il faut reconnaitre qu'ils sont fortement comparables à ceux des pipes "AT" .
VII Hypothèse sur la fabrication des tuyaux Une expérience intéressante.
Si l'on collecte dans le jardin les brindilles de bois mort résultant des différentes tailles effectuées ça et là au cours des saisons, on constate que certaines d'entr-elles permettent facilement dans leur axe longitudinal le forage d'un conduit.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
C'est en fait la partie centrale plus tendre appelée "moelle" qui permet très facilement le forage, et l'exemple le plus connu est le fameux rameau de sûreau dans lequel un nombre incalculable de jeunes écoliers ont fabriqué des petites flûtes à la suite du cours de "sciences nat".
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1b De gauche à droite des rameaux de pin (1), laurier rose (2), figuier (3), prunier (4), cyprès (5), et d'olivier (6). On constate que les quatre premiers sont propices à la fabrication des tuyaux , avec notamment l'exemple du rameau de pin (1b) qui après une certaine période d'exposition aux intempéries, perd naturellement sa moelle. Part contre les rameaux de cyprès et d'olivier en bois plus dense ne se prêtent pas (ou très mal) à cette transformation. 24
LES PIPES VENITIENNES « AL TORNIO »
Diverses observations : Le fait que la majorité des tuyaux soient faits de rameaux forés à l’emplacement de la moelle permet de penser à un processus de fabrication artisanale locale. Pendant le voyage du navire le marin pouvait compléter sa pipe en terre par un tuyau soit à partir d’éléments existants, on peut imaginer que les tuyaux travaillés sont en fait les réutilisation de partie d'objets utilisés à bord, et que les douilles ont été fabriquées à partir du plomb et de l'étain utilisés pour fabriquer les balles de mousquets ou d'arquebuses. Tout est en fait possible lorsque l'on connait l'ingéniosité et la patience des matelots ( Cf les nombreux objets fabriqués au cours des traversées ) Seules des analyses sur les fibres végétales pourraient permettre de déterminer la nature et la provenance de ces rameaux.
Compléments d’information :
Toujours dans son édition 200010 G. Boscolo représente une pipe fabriquée de nos jours à Chioggia selon les méthodes ancestrales, elle est présentée ( voir ci dessus ) avec son tuyau en bois de cerisier ainsi que l’outil de l’époque permettant le forage des rameaux. Il précise : « Le tuyau en bois coûtait un centime comme la pipe. Beaucoup de vieillards s’occupaient à préparer ces tuyaux qu’ils perçaient à l’aide de vrilles très fines ». Cela vérifie donc de manière irréfutable notre hypothèse concernant la fabrication des tuyaux.
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BOSCOLO (3) p 9
25
Les pipes en terre blanche d'Europe du Nord
Introduction et contexte historique........................................................ I
Les productions Hollandaises 1. Critères d'identification....................................................................... 2. Définition et affinage de la méthode sur les pipes de type n°2 ........ 3. Tableau de datation N°1, première planche sur les 13 pipes test ... 4. Type n°3 .............................................................................................. 5. Type n°4 .............................................................................................. 6. Les variantes avec marquages sur fourneaux ................................. 7. Les pipes à fourneaux décorés .......................................................... 8. Type n°1 ..............................................................................................
II
P27
P28 P31 P41 P48 P58 P65 P72 P74
Les productions Anglaises 1. Critères d'identification....................................................................... 2. Type n°2 .............................................................................................. 3. Type n°3 .............................................................................................. 4. Les pipes à fourneaux décorés ..........................................................
P79 P82 P83 P91
III
Les « brûle-gueule »...........................................................................
P92
IV
Les productions Françaises et autres..........................................
P96
V
Les Tuyaux…………………………………………………..
P114
V
Les tableaux de datation complets en annexe……………..
P119
26
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Introduction et contexte historique Les premières pipes en terre ont été fabriquées en Europe du nord, principalement Angleterre, Hollande ( à cette époque les provinces unies) et en France presque simultanément. (en commençant cependant par l'Angleterre vers 1575/1580 à Londres et Bristol).Il faut ajouter que les productions hollandaises devinrent rapidement (dès 1620) les plus importantes et les plus renommées. Cette époque coïncide avec le début de la période des quarantaines à Marseille soit de 1627 à 1800/1850, aussi parmi les pipes en terre blanche trouvées dans le port antique de Pomègues, les pipes de Gouda sont les plus nombreuses. Cela, dans l’hypothèse n°1 développée dans la première partie (les pipes vénitiennes) et partant du principe que certaines pipes auraient été acquises à marseille par les marins avant leur départ ; est en concordance avec le travail d' Henri Amouric chercheur d'archéologie médiévale méditerra-néenne de l'Université d'Aix en Provence, qui a recencé les entrées des pipes en terre à Marseille sur la période 1724/1780 soit: - 45.360.000 - 408.600 - 241.920 - 57.600 - 5.760 - 1.654.128 - 7.200 - 66.240 - 775.008
pipes en provenance de pipes en provenance du pipes en provenance d' pipes en provenance de pipes en provenance de pipes en provenance d' pipes en provenance de pipes en provenance du pipes en provenance d'
Hollande nord de la France Angleterre Gênes Savoie Italie Naples-Sicile Levant Espagne
Un premier tri nous a permis a priori de former 9 groupes différents dont on retrouve ci-dessous sur la photo n° 2 un échantillonnage.
-
Le groupe 1 concerne les pipes les plus anciennes et il est difficile d'en déterminer l'origine exacte, probablement anglaise ou hollandaise ou peut être même française. Les groupes 2, 3, 4 et 5 concernent des pipes vraisemblablement hollandaises. Le groupe 6 concerne à priori des pipes anglaises. Le groupe 8 concerne des pipes à fourneaux décorés à priori des trois pays (Hollande, Angleterre et France) Les groupes 7 et 9 seront examinés en fin d'étude.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
I Les productions hollandaises 1. Critères d'identification 1-1. Formes des fourneaux Les trois formes basiques des fourneaux de pipes hollandaises sont représentées ci dessous, elles correspondent globalement à la période qui nous intéresse. (1620/1850)
- Le type n° 1 "dubbelconishe" (double cône), inspiré des pipes anglaises : période 1620 – 16901 - Le type n° 2 "trechter" (en entonnoir), typiquement hollandais : période 1690 – 1740 - Le type n° 3 "ovoïde" typiquement hollandais : période 1730 – 1900 ( Le n° 0 cité pour mémoire est d’origine anglaise : période 1590 – 1620 ) L'évolution des formes du type n° 1 au type n° 3 se fait selon les deux règles suivantes: a) Augmentation progressive du volume du fourneau, par allongement d'une part et accroissement du diamètre de son ouverture d'autre part. b) Réduction progressive des diamètres extérieur et intérieur du tuyau, ce qui entraîne de la même manière une diminution du diamètre de la base du fourneau. L'augmentation du volume des fourneaux est une conséquence directe de la généralisation de la consommation du tabac et de la diminution de son prix de vente, tandis que la diminution des diamètres des tuyaux provient de l'amélioration continue des qualités plastiques des argiles ainsi que des techniques de fabrications. Chacun des trois types n° 1, 2, et 3 fait l'objet d'un certain nombre de variantes pendant toute la durée de sa période comme ci dessous pour le type n°1. Et en fait si l'on observe bien l'évolution des variantes d'un même type et dans l'ordre chronologique comme de gauche à droite sur la figure ci - contre, on constate que cette évolution obéit aux deux règles définies précédemment et que les formes évoluent tout au long de la période en s'affinant progressivement; ce qui fait que par exemple ci dessus la variante D préfigure déjà le type n°2 et que, en définitive on passe insensiblement de l'un à l'autre type de forme. Les dessins des types n° 1, 2 et 3 correspondent donc vraisemblablement au stade d'évolution de la forme vers le milieu de la période. Cette remarque est importante pour l'identification des échantillons et notamment pour ceux situés en limite de période ( par exemple à la page précédente la variante D), on le confirmera par la suite.
1 Cette fourchette de datation, ainsi que toutes celles que nous indiquerons par la suite, sont le fruit d’une synthèse personnelle de toutes les datations provenant des ouvrages consultés et cités en annexe. Elles ne sauraient être considérées comme strictement limitatives, et comportent selon nous, une « tolérance » de plusieurs années ; en effet, comment croire que en 1690 par exemple, tous les maîtres pipiers hollandais, aient brusquement cessé la fabrication des modèles de type n°1, pour passer illico aux types n°2, détruisant par la même occasion tous les moules de fabrication, il y a eu forcément des périodes de « co-existance » aux cours desquelles les modèles d’un type (ou d’une variante) ont été simultanément produits avec ceux du type suivant.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Le cas particulier des types n°4 et n°5
Le type n°3 "ovoïde" a donné lieu à deux types supplémentaires dont les fourchettes de datations ne sont pas précisées. Une particularité commune est une diminution de la valeur de l'angle entre l'axe du fourneau et celui du tuyau, variant entre 125° et 90°. Le type n°4 n'est en fait au départ qu'une variante du type n°3 toujours avec un talon, mais parfois en réduction, ce qui donne alors lieu à un marquage sur le fourneau. Le début de la fourchette de datation doit vraisemblablement se situer dix ou vingt ans après celui du type n°3 hypothèse que nous vérifierons au cours de cette étude. Le type n°5 est en fait un type n°4 mais sans talon, et par conséquent le précurseur de la forme moderne qui sera par la suite transposée sur les modèles en bruyère. Le début de la fourchette de datation n'est pas précisé mais on peut estimer logiquement que la fin de cette période coïncide vraisemblablement avec celle du XIX° siècle ou le début du XX°.
Pour mémoire rappelons ci dessous l'évolution des formes des pipes anglaises sur la période 1570/1580 à 1750. ( tirées d'une collection de pipes datées, du musée de Londres).
On ne sera pas étonné de constater que cette évolution obéit aux deux règles, on constate aussi que si les formes n° 0 et 1 sont similaires à celle des hollandaises (et on devrait plutôt dire le contraire puisque les premiers maîtres pipiers hollandais étaient d'origine anglaise), les formes n° 2 et 3 évoluent différemment, surtout pour la n° 3 typiquement anglaise. Elle correspond vraisemblablement aux pipes du groupe 6. (voir page 27)
1-2. Diamètres des tuyaux. Outre les types de formes des fourneaux, il y a aussi la prise en compte de l'évolution des diamètres des tuyaux. Sans aller jusqu'à prendre aveuglément en compte pour les diamètres intérieurs, la classification de JC Harrington basée sur une progression de 4 à 8/64èmes de pouces, soit de 1.6mm à 3.2mm; classification affinée par l'équipe de fouilles sous-marine de la rade de Solidor et citée dans l'ouvrage de Maurice Raphael2 (sur le tableau ci dessous) dont la formule est similaire à celle de Louis Bindford ( Y= 1931,85 – 38,26 X ) parfaitement technocratique (où Y donne la date de fabrication à partir du diamètre intérieur X en pouces). Nous sommes pour cela d'accord avec l'opinion d’André Leclaire3. En effet il est difficile d'admettre que les maîtres pipiers de Hollande, d'Angleterre et de France aient utilisé simultanément des broches de diamètres identiques ou très proches, ce qui supposerait que les productions des tréfileries de ces trois pays étaient quasi normalisées à l'époque, ce qui est impensable compte tenu de la disparité des unités de mesures, mais il reste possible que les hollandais se soient approvisionné à Sheffield.
2 3
RAPHAEL Maurice : p 170. LECLAIRE (3) : p 32.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Correspondance obtenue avec la loi D = 12 d2 - 146.5 d + 1979 d: diamètre en mm 3.6 3.4 3.2 3 2.8 2.6 2.4 2.2 2 1.8
D: datation 1607 1620 1633 1647 1662 1679 1696 1714 1733 1753
Valeurs extrêmes de l'intervalle 1600/1613 1613/1626 1626/1640 1640/1654 1654/1670 1670/1687 1687/1705 1705/1723 1723/1743 1743/1763
intervalles 13 13 14 14 16 17 18 18 20 20
Il faut bien admettre que globalement l'évolution des diamètres intérieurs va en s'amenuisant, et en suivant celle des diamètres extérieurs, nous vérifierons donc sur les pipes étudiées si ces diamètres sont cohérents avec les autres critères.
1-3. Les marques des fabriquants et maîtres pipiers Rares sont les pipes qui ne comportent pas de motifs de décoration ou de personnalisation, ce sont autant de moyens d'identification et d'authentification. Le cas de Gouda est assez exceptionnel dans la mesure ou toutes les marques des fabriquants ont été précieusement conservées. Elles apparaissent le plus souvent sur la face inférieure des talons comme sur les deux rangées supérieures ci contre. Sur les cotés des talons sont souvent imprimées les armes de la ville de Gouda (troisième rangée cicontre). Les marques de maîtres pipiers ou de fabriquants sont parfois directement apposées sur les fourneaux, généralement lorsque les talons sont trop petits voire même inexistants (dernière rangée). Il faut préciser cependant que ces marques seules ne suffisent pas dans la plupart des cas, à dater une pipe, car elles ont été soit transmises de père en fils, soit louées ou vendues, ce qui fait que certaines d'entre-elles furent utilisées par six ou sept maîtres pipiers différents.
Vers 1750 il y eut à Gouda une réglementation sur le droit de succession des marques et de leur utilisation, en 1753 les héritiers d'une marque achetée et qui n'avaient pas l'intention de s'en servir, étaient tenus de l'offrir en vente publique. Les fabriquants les plus important regroupaient plusieurs marques, et donc à priori plusieurs maîtres pipiers, soit comme membres de la famille (fils ou gendres, il y avait de véritables dynasties de maîtres pipiers) ou comme employés mais surtout à la suite d'achats de marques mises en vente publique.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD L'exemple du fabriquant Jan Prince est particulièrement intéressant , la photo n°3 ci-dessus représente un imprimé des années 1890, sur lequel sont reproduites pas moins de 15 marques différentes: - MSV - Turfmand couronné - L'agneau sous l'arbre - La plie - PV couronné - 46 couronné - La botte - La laitière - 51 couronné - 94 couronné - HP couronné - Le sanglier couronné - Le lion dans le jardin hollandais - BS couronné - D couronné
1680 Maarten Sonnevelt / 1782 vacant / 1821 Cornelis Carlier 1733 Hendrik Borst 1724 Jan Versluis 1722 Christiaan Smith ? / 1833 Jan Prince / 1881 Jan Prince & Co 1750 Pieter Valk / 1750 Pieter Valk / 1753 Frank Valk / 1782 vacant / 1788 Govert de Peer / 1818 Jacob Kruysheer 1720 Jan van Leeuwen / 1754 Hermanus van Keulen / 1778 Jan Girrebo 1696 Jacob Bos / 1842 Cornelis Carlier / 1890 Jan Prince & Co 1660 ? / 1744 Leedert de Jong – Cornelis van der Val – Maarten Monk / 1804 Cornelis Prince. 1733 Willem de Hoog / 1782 Maarten Proefhamer / 1833 Gerrit Prince / 1732 ? / 1782 vacant / 1789 Jan Houtan / 1824 Gloudius Houtam 1850 Jan Verzaal 1724 ? / 1807 Hermanus Zwartjes 1682 ? / 1868 G.J. Wagenaar; Hendrika Mulder / 1881 Jan Prince &Co 1733 Benjamin Schouten / ? / 1834 Cornelis Verkerk / 1881 Jan Prince & Co 1682 ? / 1807-1865 George van Leeuwen / 1881 jan Prince & Co
Premier constat, les marques des maîtres pipiers se décomposent en trois grandes catégories: Les figures, les lettres et les chiffres, chacune couronnée ou non. L'ensemble de ces marques est répertorié de manière détaillée, dans le livre de J van der Meulen 4 que nous avons pris pour référence principale. Un deuxième constat concernant les marques se situe au niveau de la précision des motifs, plus émoussés (Pomègues fig de gauche) par rapport aux pipes des fouilles terrestres (Hollande fig de droite), notamment pour le bateau.
2. Une étude en deux phases avec sa méthode: (tests sur les types n°2 et 3) a) Classification par type de formes et recueil des principales caractéristiques. b) Datation et si possible identification du maître pipier. a) Classification par type de formes avec dimensions caractéristiques (diamètres et hauteur des fourneaux, diamètres des tuyaux) et marques des fabriquants. L'ensemble des données sont regroupées sur des tableaux, comprenant : * Première colonne N°: Le n° de la pipe en trois parties : Le type de fourneau 1, 2, 3 ... le type de marque : F figure, L lettre ou C chiffre et un numéro d'ordre 001, 002, 003 ...etc
4
J van der MEULEN : p 34 à 98
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE * Deuxième colonne F, verticalement de haut en bas : l'état du fourneau A, B, C ou D (voir photo ci dessous), les diamètres du fourneau D1et D2 (si ovalisation), H hauteur du fourneau * Troisième colonne Tu : De et Di les diamètres extérieurs et intérieurs du tuyau, et L longueur du tronçon de tuyau. (toutes les cotes sont en mm) * Quatrième colonne : photo du fourneau, Cinquième colonne D : le diamètre du talon. * Les colonnes suivantes concernent les marquages et l’identification. Ci dessus un exemple avec des fourneaux du type 2 et des marquages de catégorie F (figures) . La marque n° 025 : l'éléphant, et la marque n° 047 : le serpent . On retrouve l’appellation, la période d’utilisation et les propriétaires successifs, ainsi que la photo et le dessin du marquage.
b) Datation et si possible identification du maître pipier en dernière colonne. La datation est une estimation effectuée en fonction de tous les paramètres relevés, avec une précision générale de plus ou moins dix ans, l'identification du maître pipier en fonction de ceux répertoriés (si ils le sont) et de leur période d'activités.
2-1. Application: classification a priori et recueil des caractéristiques: Gouda Type n°2 et n°3 et copies ? ( pipes des groupes 2, 3 et 4 sur la photo page 27)
Dans les groupes 2,3 et 4 issus du premier tri, on trouve quelques exemplaires avec une portion de tuyau plus ou moins grande (n'excédant jamais 10 à 12 cm, comme sur les pipes n° 1,2, 4 et 6 ci-contre), mais beaucoup plus fréquemment des fourneaux seuls, avec cependant l’amorce du tuyau (comme sur les pipes n° 3 et 5, ce qui permet d’en mesurer les diamètres) et presque toujours avec les talons, ce qui facilite l'identification (par les marquages des fabricants) . Il y a aussi vraisemblablement quelques copies. Les pipes sont a priori des deux types Gouda n° 2 et n° 3 On prendra aussi en compte les diamètres extérieurs et intérieurs des tuyaux, autant pour en vérifier la cohérence avec les datations par le type de forme des fourneaux que pour en affiner cette même datation, cela en relation avec un troisième critère de datations par les marques des fabriquants.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Les pipes n° 1, 2 et 3 à la partie supérieure de la photo ci dessus ont été classées apriori dans le type n°2, et les pipes n° 4, 5 et 6 dans le type n°3 ; à remarquer cependant que les exemplaires n°1 avec son tuyau de gros diamètre et sa partie supérieure du fourneau cylindrique et n°2 avec une forme plus ovoïde, semblent se situer respectivement en limites inférieure et supérieure de la période de ce même type n°2. Nous avons analysé 83 échantillons de pipes classées dans ce type de forme n°2, ces échantillons sont regroupés sur trois tableaux reproduits en annexe: -
tableau 1 (T-1) concernant les pipes (une cinquantaine) avec des marques de talon répertoriées dans la classification de J van der MEULEN.
-
tableau 2 (T-2) concernant les pipes avec marques de talon non répertoriées, mais cependant d'un type de forme identique ou comparable au type n°2, certains probablement de fabrication hollandaise, voire même de Gouda, d'autres peut être de fabrication anglaise ou française. (une dizaine environ)
-
tableau 3 (T-3) spécial pour les marques "EB". (il y en a 23)
55 échantillons analysés et classés dans le type de forme n°3, comme les exemplaires n°4, 5 et 6 de la photo ci dessus ont été regroupés sur le tableau 4 (T-4) (en annexe):
2-1-1. Analyse des 83 échantillons du type n°2 selon les dimensions des tuyaux et des fourneaux. * Analyse comparative des diamètres intérieurs et extérieurs des tuyaux.
Le graphe n°1 ci dessus compare pour chaque exemplaire (de 1 à 83 en abscisse) les évolutions des diamètres extérieurs et intérieurs des tuyaux, et cela à partir d'un classement décroissant des diamètres extérieurs. On constate que: a) Les diamètres extérieurs s'échelonnent entre 10 et 5 mm b) Les diamètres intérieurs sont inclus dans une fourchette de 2.6 à 1.7 mm ce qui selon la datation Harrington (Cf § 1-2), donne une période comprise entre 1670 et 1780. Cela est globalement cohérent avec la période de datation du type n° 2 soit 1690 – 1740. On constate aussi que si globalement la décroissance des diamètres extérieurs correspond à celle des diamètres intérieurs, la courbe de ces derniers fait cependant l'objet de nombreuses distorsions, ce qui tend à prouver que la précision de la datation par les diamètres intérieurs des tuyaux reste toute relative, et cela d'autant plus que le champ d'investigation est large et peut concerner plusieurs centres de production voire plusieurs pays. En effet les 83 pipes proviennent de trois tableaux regroupant a priori des pipes du type n°2 mais dont une partie seulement (tableau n°1) correspond à des marques Gouda, les tableaux n° 2 et 3 regroupant des exemplaires potentiellement atypiques. D'ou l'intérêt de faire un graphique par tableau. 33
LES PIPES DE LA QUARANTAINE La première idée cependant est de vérifier les exemplaires dont les diamètres intérieurs ne sont pas inclus dans la période 1690 – 1740. Soit les pipes dont les diamètres intérieurs de tuyaux sont supérieurs à 2.4 et inférieurs à 2 mm, voir photo n°9. Sur les sept exemplaires atypiques, on constate : 1) Que les quatre exemplaires numérotés 2C046, 2F002, 2L044 et 2L079 sont des variantes de formes en limite de période du type n° 3 pour les 2C046 - 2F002 et du type n° 1 pour les 2L044 - 2L079. Il faut donc les changer de tableaux et les renuméroter en 3C046, 3F002, 1L044 et 1L079. 2) Que les 2L071 EB couronné, 2F002 serpent et 2F027 étoile à six branches, ont été souvent copiés notamment à Groningen. 3) Que l'exemplaire 2F008 excepté son "Di" est conforme au type n° 2 de même que son marquage. La figure ci dessous regroupe ces sept pipes "hors normes" (selon J.C. Harrington)
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
En combinant les fourchettes de datation des formes et Di (diamètres intérieurs des tuyaux) les premières hypothèses de datations apparaissent déjà en toute logique: 1) Sur les 4 exemplaires en limite inférieure de période du type n°2 (1690-1740): - 2L079, période du type de forme n°1:1620-1690, période du Di (2.6) : 1670-1687, et bien que la marque WS couronnée ait été beaucoup copiée notamment à Andenne, Gent, Courtrai, Arras et St Omer, celà ne date que du XVIII°, or la forme et les dimensions de la pipe sont caractéristiques du XVII° , on peut donc la dater 1670/1690 comme fin de période du type n° 1 en la renommant 1L079. - 2L044, période du Di (2.6) : 1670/1687, type n°1. (à passer en 1L044) - 2C046, période du Di (1.8) : 1743/1763, type n°3 1730/1750. (à passer en 3C046) - 2F002, période du Di (1.8) : 1743/1763, type n°3 1730/1750. (à passer en 3F002) 2) Sur les exemplaires 2F027 et 2F008 la forme en limite supérieure de période du type n°2 1690/1740 est presque compatible avec la période du Di (1.8) : 1743-1763 confirme le classement en le type n°2. 3) Sur l’exemplaire 2L071, la forme toujours en limite supérieure du type n°2 1690/1740 est en distorsion avec la période du Di (2.6) 1670/1687 nous oblige à prendre en compte un troisième critère de datation, celui du marquage. On constate donc que sur 6 des 7 exemplaires les Di.(diamètres intérieurs des tuyaux) ont permi un ajustement du classement dans les types de formes.
2-1-2. Analyse comparative des diamètres intérieurs et extérieurs des tuyaux sur les pipes de type n°2 du tableau 1, avec marquages identifiés Gouda:
On constate que les distorsions sur les "Di" (diamètres intérieurs) sont moins nombreuses, surtout à partir des pipes dont le "De" (diamètre extérieur) est inférieur où égal à 7,5 mm. Les deux principaux écarts concernent la pipe n° 2F010 et 2F011 avec un "Di" égal à 2,4 mm. A priori les deux marques concernées(ci-contre), n'ont pas fait l'objet de copies.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
2-1-3. Analyse comparative des diamètres des fourneaux avec leur hauteurs respectives
Elle donne en fait peu de distorsions (on ne tiendra pas compte évidemment des pipes en début de graphique dont les fourneaux sont incomplets). Un contrôle des pipes présentant les plus fortes distorsions donne lieu à une correction de leur hauteur de fourneau, par comparaison avec les autres similaires, (la mesure de la hauteur d'un fourneau réalisée avec un pied à coulisse, est moins évidente que celle du diamètre) et tient compte pour partie d'une estimation. Une fois les dites corrections effectuées on obtient le graphe suivant.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD On constate que les dimensions sont très cohérentes, et que : a) les écarts de hauteurs des fourneaux s'échelonnent avec un pas de 2 mm. b) Pour un même diamètre de fourneau, les hauteurs augmentent de manière assez homogène selon que l'on passe d'une variante de forme à une autre plus affinée dans le type. En d'autres termes plus les formes se modernisent , plus le fourneau s'allonge. Les différents diamètres correspondent ils déjà à l'existence de plusieurs modèles de différentes capacité? C'est une hypothèse à prendre en compte.
2-2. Les variantes dans un même type de forme: Compte tenu des premières observations révélées par les précédentes analyses, il nous a paru nécessaire, afin d'enrichir notre typologie et d'affiner notre classement des échantillons dans ce type de forme n° 2 ; de "sub-diviser" le type n°2 en 3 variantes ou "sub-types" A, B et C. (voir ci-dessous photo n° 10 et fig n° 7)
On constate bien que en passant de la variante A (au fourneau cylindrique à la partie supérieure et troncônique à la base) à la variante C (qui préfigure déjà la forme ovoïde), les formes s'affinent et les fourneaux s'allongent. Il en est de même pour les trois pipes de la photo ci contre.
La codification A, B, ou C de la variante a été reportée dans la première colonne en dessous de la numérotation de l'échantillon. (voir extrait du tableau ci dessous)
Si l'on prend comme hypothèse que les variantes A et C correspondent aux 20% du début et de la fin de la période du type n° 2 , celà avec des périodes de recouvrement de dix ans, on obtient pour les trois variantes des fourchettes 16901710 pour A, 1700-1730 pour B et 1720-1740 pour C.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
2-3. Datation et identification du maître pipier: Les informations sont maintenant suffisamment nombreuses et redondantes pour passer de manière générale à la datation de l'ensemble des échantillons et si possible à l'identification du maître pipier. Si l'on met en application la méthode pour les trois pipes on obtient : 1) Pour l'échantillon 2L037 :
1690-1710 (variante A) 1675-1690 (période d’utilisation de la marque) 1687-1705 ( Di = 2,4 ) Datation 1690 selon les deux premiers critères, cohérent avec le troisième. 2) Pour l'échantillon 2F017 :
1700-1730 (variante B) 1660-1788 ( période d’utilisation marque) 1723-1743 ( Di = 2) Datation 1717 selon les deux premiers critères, pas tout à fait cohérent avec le troisième. 3) Pour l'échantillon 2F019 :
1720-1740 (variante C) 1675-1810 (période utilisation marque) 1723-1743 (Di = 2) Datation 1730 selon les deux premires critères, cohérent avec le troisième. Identification du maître pipier compatible, d'ou le tableau complété ci dessous, soit Pieter Metfort pour la trompette couronnée en1717 et Jan Lambertsz ou Arij Mullaard pour le soulier couronné en 1730.
Dernière expérience graphique: Si l'on reporte sur un graphe les trois fourchettes de dates correspondant à une série de pipes on obtient alors trois zones de datation avec pour chacune d'entre-elles une limite supérieure et une limite inférieure. C'est ce que l'on peut vérifier à la page suivante sur une série de treize pipes du tableau 1 (types de formes n°1) Les limites supérieures sont représentées par des points, et les limites inférieures par des triangles. La zone de datation correspondant aux variantes du type de forme n°2 est délimitée par des courbes de couleur magenta, la zone correspondant aux diamètres par des courbes de couleur verte , et celle des marques par des courbes bleues.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Si l'on considère en priorité les critères des formes et des marques, la datation des pipes se situe au milieu de la zone comprise entre la plus basse des deux limites supérieures et la plus haute des deux limites inférieures de ces deux critères, voir graphe ci dessous.
Nb: Pour les échantillons n° 6 et 13, où les variantes de forme des fourneaux n'ont pu être identifiées on a utilisé les valeurs limites correspondant aux diamètres intérieurs des tuyaux. Pour les échantillons n°9 et 12, les zones de datation sont ramenées à un point.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE D'ou le tableau ci dessous. Pipes n°
Code
Zone de datation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
2F001 2F003 2F004 2F005 2F006 2F007 2F008 2F009 2F081 2F010 2F011 2F012 2F013
1705 - 1730 1715 - 1730 1705 - 1730 1700 - 1730 1700 - 1730 1700 - nc 1700 - 1730 1700 - 1730 1720 - 1720 1720 - 1730 1700 - 1715 1710 - 1710 1680 - nc
Cohérence avec la datation par les diamètres oui oui oui oui oui oui non oui oui non oui oui oui
Datation finale 1717 1722 1717 1710 1710 1705 1710 1710 1720 1715 1708 1710 1730
Il est bien évident que la précision de ces datations est toute relative et qu'elle n'est en définitive que le résultat d'une conjonction de plusieurs fourchettes de datation caractérisées chacune par leur propre imprécision. Il n'en est pas moins vrai que l'ensemble reste très cohérent, que la méthode de datation par les "Di" (diamètres intérieurs des tuyaux) est somme toute assez fidèle mais ne peut être utilisée seule et nécessite comme nous l'avions prévu au départ de cette étude, une confrontation avec les autres critères. C'est pourquoi l'exemplaire 2F008 dont nous avions en première approche, estimé la datation aux environs de 1750 (Di = 1,8), a été réintégré au sein du groupe et sa datation avancée à 1710 en privilégiant les critères du type et du marquage. A noter que pour l'échantillon 2F010 nous avons à faire au phénomène inverse, soit un "Di" de 2,4 induisant une datation 1696 , nous avons de la même manière augmenté la datation de vingt années soit 1715.
En conclusion notre hypothèse finale reste sur les datations estimées dans la colonne de droite du tableau ci dessus, avec une précision de plus ou moins 10 années.
2-4. La méthode de travail est maintenant définie et comprend donc les phases suivantes: a)
Classification a priori par type de formes des fourneaux et recueil des dimensions caractéristiques dans 1 type de forme. b) Analyse comparative des dimensions caractéristiques et redistribution éventuelle des modèles non conformes. c) Affinage selon les différentes variantes du type. d) Datation et identification éventuelle du maître pipier.
*
* *
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
3. Gouda Type n°2 Tableau N°1 (pipes du groupe 3
sur la photo page 27)
Cette première page du tableau N°1 contient les 13 échantillons utilisés pour la datation graphique p15. Le tableau entier est reproduit en pp. 121-149.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
3-1. Gouda Type n°2 Tableau N°3 (pipes du groupe 3 sur la photo page 27) Le cas particulier des pipes marquées "EB" Nous avons recencé pas moins de 23 pipes à la marque EB, dont 10 surmontées d'une couronne. Le cas de cette marque est souvent cité et mérite que l'on s'y intéresse particulièrement, il illustre d'une part le problème des copies (à Gouda même et à l'extérieur) et d'autre part la période où les maîtres pipiers anglais émigrèrent en Hollande. * Dans "l'histoire de l'industrie des pipes à Gouda" par D.A. Goedewaagen5 on peut lire: Vers 1600 il s'était développé dans quelques villes de port anglaises comme Boston, Londres et d'autres une industrie de pipes, qui en 1615 avaient déjà atteint une certaine importance. Les persécutions religieuses sous le règne de Jacob 1er déterminèrent un grand nombre d'Anglais à s'engager dans l'armée du prince Maurits en Hollande. A noter que selon les premiers fabricants de pipes se seraient implantés en Hollande dès la fin du XVI°, citons D Duco dans son livre "de Nederlandse kleipijp" 6 (après traduction en français) : Il est difficile de déterminer si l'utilisation du tabac a été introduite en premier en Angleterre puis aux Pays-Bas ou l'inverse. Dans les deux pays, l'habitude apparaît simultanément, bien que la tabagie prenne place plus fortement dans notre pays dans le milieu des immigrants anglais. Ainsi la présence d'innombrables soldats anglais qui, durant le siège du comte de Leicester dans les années 1585 – 1586, séjournaient chez nous, lui donne une impulsion considérable. Mais revenons à D.A. Goedewaagen, Le premier fabricant de pipes à Gouda dont témoignent les vieux documents, fut William Baernelts, appelé en Hollande Willem Barentsz qui commençà à exercer son métier dans cette ville en 1617. Il mourut dès 1625. Au cours de sa vie déjà d'autres Anglais s'y étaient établis comme fabricants de pipes, et Barentsz dut se débattre avec la concurrence à Gouda, parce qu'ils voulaient se servir de sa marque "de gekroonde roos" (la rose couronnée). Le nombre des fabricants de pipes augmenta constamment et à coté des Anglais les habitants de Gouda commencèrent à prendre part à cette industrie. Jusqu'en 1637 les Anglais prédominèrent. Les marchands de pipes étaient aussi enregistrés dans le corps de métier. En 1683 il y eut le cas d' un marchand, Adriaan van der Cruys, qui depuis 1672 faisait fabriquer une pipe spéciale d'une certaine longueur, avec la marque EB par le fabricant de pipes Jacob de Vrient. Le modèle de cette pipe était de v.d. Cruys, mais d'autres fabricants imitèrent ses pipes avec cette marque. Il portat plainte et il fut décidé, qu'à partir du 5 Juillet 1683 van der Cruys aurait exclusivement le droit d'employer la marque EB, et que les autres fabricants de pipes devraient mettre une couronne sur la marque EB. Après la mort de v.d. Cruys sa marque appartint au corps de métier. * Les deux marques sont citées dans le livre de J van der Meulen7 (déjà évoqué), mais sans distinction précise entre chacune des deux (couronnée ou non) EB -1672 1719-
Jacobus Jonasz de Vriend -1672 (à partir de 1672) Adriaen van der Cruis 1672- (jusqu’à 1672) Adriaen van der Cruis (de jonge) (le jeune) 1719- (à partir de 1719) (Fils de van der Cruis installé à Amsterdam.)
Seuls les deux noms : van der Cruis et de Vriend sont cités. * En consultant une publication archéologique "Historic Clay Tobacco Pipe Studies" concernant les pipes en terre trouvées dans diverses fouilles terrestres aux USA, on retrouve la trace de pipes à la marque "EB". Vivienne Mitchel8 précise dans son rapport de fouilles sur le site de la plantation "Nominy" (Comté de Westmoreland en Virginie) dont le premier colon était Thomas Speke en 1649, que sur les 6685 fragments de pipes en terre blanche (dont 144 fourneaux complets et 138 fragments de tuyaux / fourneaux ) on a retrouvé sur les 138 fragments, deux marques "EB" imprimées sur les talons. "Cette marque est attribuée de manière sûre à Edward Bird". "This maker was probably an Englishman who came from Surrey, England , to fight for the dutch in 1624..... in Amsterdam in 1630..... Edward Bird died in 1665 (Mc Cashion 1979:67). Bradley & DeAngelo (1981:111) reports that EB pipes have frequently been found on sites where the colonists traded with both the Dutch and the English" "Ce maître pipier était probablement un anglais qui émigra de la province du Surrey, Angleterre, pour combattre au service des Hollandais en 1624..... On le retrouve à Amsterdam en 1630..... Edward Bird meurt en 1665 (Mc Cashion 1979). Bradley & DeAngelo (1981:111) rapportent 5
GOEDEWAAGEN. D.A : p 14 DUCO. DH. : p 9 J van der MEULEN : p 34 à 98 8 MITCHELL : p 23 6 7
42
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD que les pipes marquée "EB" furent fréquemment trouvées sur les sites où les colons commerçaient à la fois avec les Hollandais et les Anglais" En résumé: Il semble que Edward Bird a fabriqué des pipes à Amsterdam de 1630 à 1665 et que ses pipes étaient réputées. Après sa mort, la marque "EB" a été utilisée à Gouda, d'abord par van der Cruys en 16729, la marque a été copiée au début des années 80 et fait l'objet d'une exclusivité en 1683, date où la marque EB couronnée est apparue en libre concurrence semble-t'il, et pour laquelle aucun maître pipier n'a été enregistré. Ci-contre quelques exemplaires caractéristiques des pipes "EB" trouvées à Pomègues. Sur les sept pipes photographiées, Gouda:
quatre sont typiques de
l'échantillon n° 1L063 appartient au type n°1 variante C, il est fait de terre gris beige rugueuse au toucher contrairement aux autres échantillons, particulièrement les 2L056 et 2L061 dont la terre blanche est proche de la porcelaine, et qui appartiennent respectivement aux types n° 2 variantes A et C . L'échantillon n° 2L077 (EB couronné) appartient en fait au type n°3 variante A et doit être codifié 3L077. Le 2L066 est vraisemblablement une copie appartenant au type n° 2 variante C, en effet la marque est imprimée avec une rotation de 225° par rapport à la normale, il en est de même des échantillons n° 2L075 et 2L076 ( EB couronné) appartenant au même type de forme et même variante, mais dont les ouvertures des fourneaux sont plus évasées que la normale.
Nous avons appliqué la méthode de datation à cette série de pipes, sauf les échantillons codifiés 1L063 (du type n° 1) et 3L077 (du type n° 3) qui seront datés dans les tableaux correspondants. Les copies probables ont été repérées, mais l'ensemble reste assez cohérent.
9
GOEDEWAAGEN. : p 16
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
NB: Les pipes n° 2L060, 66,67 et 68 sont a priori des copies, en effet les marques sont inversées pour les trois premières, quand à la dernière, son "Di" est a priori incompatible avec la variante de forme A, c'est pourquoi nous avons émis l'hypothèse d'une copie fabriquée à l'étranger. Une incohérence entre les dimensions étant plus probable entre fabricants étrangers, qu'entre ceux d'une même ville.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Mais ce ne sont que des hypothèses, sans plus.
Utilisation comparative du graphisme des marquages pour les identifications: Nous avons attribué (et c'est également une hypothèse) quelques exemplaires au marchand van der Cruys lorsque le graphisme des initiales (à gauche sur la figure ci contre) était conforme au modèle non couronné, c'est à dire avec les lettres deux fois plus hautes que larges. Le graphisme de droite (avec les extrémités des barres du E pointues, les lettres moins hautes ainsi qu’un point entre le E et le B, ressemble plus à celui des EB couronnées utilisés en libre concurrence et il paraît donc plus logique de lui attribuer les copies. On remarquera d'ailleurs que plusieurs styles ont été utilisés sur la marque EB seule, ce qui entraîne trois hypothéses: • Soit v.d. Cruys à modifié le graphisme de sa marque au cours de son utilisation. • Soit les marquages différents correspondent à des copies effectuées pendant la période précédent l'autorisation d'exclusivité de 1672 à 1683. • Soit les marquages différents correspondent à des copies effectuées par des fabricants extérieurs à Gouda voire même étrangers.
Les pipes au marquage EB couronné (voir page suivante) font l'objet de plusieurs graphismes
(cinq ou six)
notamment sur la forme de la couronne. Celà est logique car elles concernent plusieurs fabricants, c'est pourquoi il n'est pas possible d'en identifier le ou les maîtres pipiers, ces derniers n'ayant a priori fait l'objet d'aucun enregistrement à la guilde des fabricants de Gouda. Ils peuvent aussi être localisés à l'extérieur de Gouda voire dans les pays étrangers, à noter cependant que l' obligation d’utiliser la marque EB couronnée ne concernait a priori, que les fabricants de Gouda. Toutes les utilisations sont donc possibles et ces pipes ne peuvent par conséquent faire l'objet que d'une simple hypothèse de datation en fonction du type de forme et du diamètre intérieur du tuyau. A noter que pour toutes ces pipes marquées EB la précision de la datation reste comme pour les précédentes de plus ou moins dix ans ; on remarquera cependant un très grand pourcentage de formes du type n°2 variante B, d'où une grande uniformité dans la datation et celà malgré une diversité des graphismes et à priori des fabricants. Cette diversité des fabricants est-elle réelle où n'est-elle en fait qu'une conséquence du renouvellement des poinçons. Nous ne connaissons malheureusement pas la durée de vie de ces derniers et combien de fois ils ont été remplacés pendant les cinquante ans de vie de la marque EB à Gouda, cependant nous n'avons pas constaté semblable phénomène sur les autres séries de pipes à marquages identiques.
En conclusion: Il existe a priori un certain nombre de marquages qui ont fait l'objet d'un certain engouement, (c'est aussi le cas des marques "WS" par exemple) et par conséquent de falsifications, les pipes marquées "EB" retrouvées à Pomègues en sont une démonstration. Nous n'avons pas dans cette série identifié d'exemplaire fabriqué par Edward Bird lui même, peut être l'exemplaire classifié dans le type de forme n°1 ? Ci après les exemplaires marqués EB couronnés.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Le tableau N°3 est reproduit en annexe
*
* *
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
3-2. Gouda Type n°2 Tableau N°2
( pipes du groupe 3 sur la photo page 27)
Les pipes avec marques non répertoriées :
La datation a été effectuée uniquement en fonction des types de formes et de leurs variantes ainsi que les Di (diamètres intérieurs des tuyaux). Ce tableau N°2 est également reproduit en annexe.
I
l faut souligner cependant que les formes sont toutes typiques de Gouda et que la classification J van der Meulen n'est probablement pas exhaustive. Ce qui crédibiliserait en définitive la datation effectuée. (toujours avec une marge d'erreur de + ou – 10 ans)
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4. Gouda Type n°3 (Ovoïde)
( pipes du groupe 4 photo page 2)
Rappelons à ce stade de l'étude, les principaux types de formes de Gouda.
Le type n°1 "double cône", le type n°2 "en entonnoir" (déjà étudié) et le type n°3 ovoïde. Rappelons aussi les deux séries de variantes d'évolution des types n°1 et 2.
La dernière variante "D" du type n°1 est très proche de la première "A" du type n°2
4-1. Le type n°3 fait aussi l'objet de plusieurs variantes d'évolution que l'on retrouve ci-dessous, les trois premières correspondant à la fourchette de datation de Pomègues.
Comme pour la transition entre les types n°1 et 2, on remarquera les similitudes entre la variante "C" du type n°2 et la variante "a" du type n°3 . En fait les deux formes sont ovoïdes à la partie inférieure, et seuls diffèrent les angles entre l'axe du fourneau et le plan de son ouverture. C'est sans doute la raison pour laquelle dans les datations des types de formes n°2 (1690-1740) et n°3 (1730-1900), on retrouve une période commune de dix années, période pendant laquelle les deux modèles ont probablement co-existé, selon que les moules utilisés étaient plus ou moins usagés.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Nous avons effectué une synthèse des informations recueillies dans les différents ouvrages et notamment celles de van der Meulen10, ce qui donne pour chacune des variantes d'évolution du type n°3 "ovoïde" (incluses dans la période de datation de Pomègues), les fourchettes de datation suivantes : - Variante "a" - Variante "b" - Variante "c"
1730-1740 1750-1775 1775-1815
(en formation) recouvrement avec "b" entre 1740-1750 ? (ovoïde asymétrique) (ovoïde symétrique) Rappel: Les trois pipes de la partie supérieure n° 1, 2 et 3 sont du type n°2 et déjà étudiées
Les trois pipes à la partie inférieure sont du type n°3. -
Les échantillons n° 4 et 6 sont des variantes de forme "b", numérotés respectivement 3L130 et 3L129
-
L'échantillon n°5 une variante "c" numéroté 3L128
4-1-1. On constate également l'apparition de marques secondaires sur les cotés du talons à partir de 1739 (selon D.A. Goedewaagen)11 c'est à dire entre les variante "a" et "b".
"Le corps de métier devait toujours faire attention à ce que des fabricants et marchands de pipes étrangers à Gouda ne réussissent pas à le tromper ( contrefaçons ). Au mois de Novembre 1739 les anciens maîtres et maîtres du corps de métier des fabricants de pipes à Gouda portèrent plainte aux "Staten van Holland en Wrisesland" que des commerçants avaient mélangé les pipes "fines" et les "porcelaines" (qui étaient les meilleures) avec les pipes de moindre valeur. Ils firent remarquer que celà ne mènerait pas seulement à la débacle de l'industrie des pipes de Gouda, mais aussi du pays tout entier. Ils demandèrent l'autorisation de mettre sur le talon de la pipe à coté de leur marque usuelle les armes de la ville de Gouda. Ceci seulement pour les pipes de qualité supérieure. Dans ce but ils demandèrent l'enregistrement d'un brevet qui leur fut accordé. Les pipes seules du genre "porcelaine" devraient porter ces armes. Mais le public réagit curieusement à l'égard des pipes "fines" qui ne portant pas les armes de Gouda furent rapidement refusées par les marchands. Le corps de métier se trouva obligé de demander un nouveau brevet, dont l'autorisation est formulée comme suit: "le 4 mars 1740, brevet des états de Hollande et de Vriesland-ouest, accordé au corps de métier des fabricants de pipes de cette ville, pour qu'il puisse mettre de chaque coté du fourneau des pipes fines et ordinaires les armes de la ville de Gouda et au dessus d'elles un S. En outre il fut interdit à tous les fabricants de pipes en dehors de Gouda de se servir de cette marque sous peine d'amende de 100 florins." Il semble que la signification de ce "S" ainsi que son utilisation soient ambigues, en effet le "S" de "slegte" (ordinaire) ne devrait concerner que les pipes ordinaires et non les pipes fines et les porcelaines. 10 11
J van der MEULEN : p 14 à 16 GOEDEWAAGEN. D A. : p 18, 19
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4-1-2. En définitive et selon D.A. Goedewaagen, la prolifération des contrefaçons obligèrent les fabricants de Gouda en 1739 à ajouter sur les parties latérales des talons une contremarque indiquant le lieu de production, et en l'occurence pour Gouda, les armes de la ville. Les armes de la ville de Gouda se composent de deux fois trois étoiles placées verticalement de part et d'autre d'un rectangle vertical.
D Duco12 le confirme dans son ouvrage intitulé "De Nederlandse kleipijp, handboek voor dateren en determineren" et il donne de plus une liste des marquages secondaires utilisés numérotés de 358 à 402. Ci dessous les marquages de la ville de Gouda d'origine.
358
359
361
379 Groningue
380
D Duco donne également les marquages d'autres villes
373 Utrech
ainsi que les marquages des copies françaises et allemandes ainsi que d'autres copies fantaisies qui bien que ressemblantes permettaient aux contrefacteurs d'échapper aux amendes. (la marque n°371 comprend 2 fois 4 étoiles et la n°372 2 fois 2 étoiles)
365 France
366 Allemagne
371 fantaisie 1
372 fantaisie 2
Comme on peut donc le constater, les mesures prises par la ville de Gouda n'empêchèrent pas les contrefaçons.
12
DUCO. DH : p 78 et 79
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
4-2. On peut maintenant commencer l'identification des pipes du type n°3: Comme pour les précédentes nous avons tenu compte des variantes de formes, des valeurs du "Di" ( diamètre intérieur du tuyau ) ainsi que des marquages (figures, lettres et chiffres). Les 53 fourneaux de pipes du type n°3 ont été regroupées sur le tableau n°4 . Notre méthode de datation utilise un graphe comparatif des fourchettes de datations selon les trois critères précédents. (voir ci-dessous)
Un premier constat concerne la distorsion quasi générale des datations issues des "Di", par rapport à celles issues des type de formes. Ces fouchettes sont cependant toutes compatibles avec celles des marques, on distingue en effet parfaitement sur le graphe que toutes les fourchettes de datation selon les types de formes (F1 et F2) et les Di (Di1 et Di2) sont encadrées par celles des marquages ( Marqu 1 et Marqu 2). Celà n'est pas étonnant dans la mesure ou la fourchette de datation de la majorités des marques est assez étendue, et que 50% de ces marquages figurent déjà sur les pipes de type n°2 . A remarquer que les "Di" des pipes n° 3F002, 3F091, 3C180, 3C046 et 3C122 sont compatibles avec à la fois le type de forme et la fourchette de datation des marquages, ce qui signifie que seuls ces cinq échantillons sont conformes à la datation par les "Di" soit à peine 10% des 53 pipes du type n°3. A remarquer à contrario que les "Di" des pipes n° 3F093 et 3F095 correspondent à des fourchettes de datations situées en dehors même de celles de leurs marquages. Cela tend à démontrer qu'il y a des limites au principe de la datation de JC Harrington qui deviendrait en fait presque systématiquement inexacte à partir des années 1730 / 1740. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas tenu compte du critère des diamètres intérieurs pour effectuer la datation des échantillons du type n°3.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4-2-1. Tableau N°4: Pipes dont les marques ont été identifiées : Nous avons sélectionné ci dessous six échantillons caractéristiques, deux par variante de forme a, b et c et nous précisons ci après les critères ayant conduit à la datation.
-
-
-
3C122: appartient sans contest à la variante de forme "a" ce qui limite théoriquement sa datation à 1740, et la marque 82 couronné qui orne son talon n'existait pas avant 1734, nous avons donc centré la datation sur 1737 avec Thomas Soffree comme maître piper propriétaire de la marque à partir de 1734. 3F002: cet échantillon avait a priori été classé dans le type n°2 ( voir pages précédentes ) car l'angle entre le plan de l'ouverture du fourneau par rapport à l'axe n'est pas égal à 90° mais il est cependant supérieur à 70° ( variantes "C" du type n°2 ), il ne porte pas de marques latérale de talon ce qui tend à confirmer le choix de la variante "a", la fourchette de datation de la marque est 1667-1808 avec Cornélis Vermeul deux fois cité, à partir de 1717 et de 1733. C'est pourquoi nous avons retenu ce maître pipier et daté l'échantillon sur 1736. Cependant ce pourrait être également une copie fabriquée à Groningen, car selon D Duco ce marquage a été utilisé par cette même ville. 3F102: appartient sans contest à la variante de forme "b" avec les armes de Gouda de part et d'autre du talon, ce qui donne une fourchette de datation de 1750 – 1775, la fourchette de datation de la marque (qui représente une cage à oiseaux ) est 1704 -1782, elle encadre celle du type de forme, d'ou une datation située au milieu de la fourchette du type soit 1762, avec Jan Souffeu, comme maître pipier propriétaire de la marque de 1732 à 1782. 3C180: variante de forme "b" , idem que pour la précédente soit une hypothèse de datation centrée sur 1762 et un maître pipier présumé comme étant Aart Brammert ayant utilisé la marque 9 couronné à partir de 1760 jusqu'à 1772.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
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-
Il y a cependant une possibilité de copie de Groningen. 3F090: variante de forme "c" ovoïde symétrique avec fourchette de datation 1775 – 1815, la fouchette de datation de la marque "le lion au jardin hollandais" 1682 – 1930 est compatible, ce qui donne en datation centrée sur la variante de forme: 1795. Il faut aussi ajouter que des copies fabriquées par la piperie Vandenboshe à Arras à la fin du XVIII° portaient aussi le même marquage de talon "le lion ...." avec également les armes de Gouda sur le coté; cependant le "point" situé sur le coté droit du talon est a priori typique de Gouda, le maître pipier compatible est ici Cornelis Verzyl. 3F084: variante de forme "c" mais sans marquage latéral du talon. En principe à partir de 1740 les pipes estampillées "Gouda" sont marquées latéralement sur les talons aux armes de la ville, c'est donc le cas pour les variantes "b" et "c". Le fait que cet échantillon ne le soit pas nous oriente déjà vers la copie, de plus D Duco cite la marque au trèfle comme copiée par St Omer; à la fin du XVIII° c'est Charles Dominique Fiolet qui à la suite de son père Thomas ( fondateur de la fabrique de pipes en terre en 1763 ) exerce à St Omer, notre hypothèse est une datation 1785 avec Ch.D. Fiolet comme maître pipier.
Ces six échantillons sont regroupés à titre d' exemple sur le tableau ci dessous.
L'ensemble du tableau N°4 regroupant les pipes de type de forme n°3 est reproduit en annexe.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4-2-2. Quelques pipes du type n°3 avec marques non identifiées :
3 pipes de type n°3 (variante b) portent des marques a priori non répertoriées
ce sont de gauche à droite les échantillons numérotés 3L080, 3L131 et 3L173. Nous avons essayé d'approfondir les recherches sur ces trois exemplaires et avons constaté que: - Pour le premier échantillon 3L080, la marque "K" non couronné, bien que non répertoriée, figure dans le répertoire des marques reproduit dans le livre de D.A. Goedewaagen "l'histoire de l'industrie des pipes à Gouda". Cette marque enregistrée en 1765 par un maître pipier dont le nom est a priori inconnu, apparaît en1801 achetée par Cornelis Brem qui la transmet en 1820 à son fils Andries Brem, en 1847 elle devient disponible sans maître pipier nommément enregistré... A remarquer que l'année d'enregistrement de la marque 1765 correspond sensiblement au milieu de la période de la variante "b" soit 1750-1775. Nous avons donc pour l'estimation de la datation, deux hypothéses possibles: Soit on confirme l'appartenance à la variante de forme "b" et l'on peut estimer une datation située entre le début de la marque et la fin de la période de la variante, comprise dans la fourchette 1765 – 1775. Soit on considère que l'échantillon appartient à la variante de forme "c" (ovoïde symétrique) en effet le fourneau n'est pas complet et celà rend la classification plus difficile, les armes de Gouda non surmontées d'un
54
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD S, accréditent ce choix; dans ce cas la datation serait située dans la période 1775 – 1815, l'échantillon pourrait alors être attribué à Cornelis Brem. On constate que ces deux hypothèses sont en distortion avec la période de datation correspondant au "Di" soit 1723 1743 (pour un Di = à 2mm), celà en cohérence avec la majorité des pipes du type n°3.
-
Pour le deuxième échantillon 3L131, la marque que nous avions interprété comme "VA couronné" observée sous un autre angle et en lumière rasante nous apparaît comme un possible "WT couronné" répertorié dans la classification de J van der Meulen. La période indiquée est 1689 -1945 avec : Willem Thijss 1689- (à partie de 1689, Jan van Helen 1726-1746, Engel van Zutphen 1782-, Maarten van Zutphen 18281865, Johannes van Zutphen -1867. D.A. Goedewaagen confirme dans son livre que son ancêtre Pieter Goedewaagen l'acheta le 2 sept 1867 à Johannes van Zutphen qui la tenait de son père Maarten l'ayant hérité de son père Engel van Zutphen qui l'avait achetée le 5 mai 1782.
La forme du fourneau appartient a priori à la variante "b" du type n°3, ce qui donne une fourchette de datation 1750 – 1775, compatible avec la fourchette de datation du marquage "WT couronné" ; cependant il semble que la marque n’ait pas été utilisée entre 1746 et 1782, c’est pourquoi, en définitive nous l’avons re-classée dans ce cas en 3L131 c. Si la marque est en fait un "VA couronné", compte tenu de la forme caractéristique du A (caractère cyrillique) on peut envisager un copie d'origine russe. En fait celà n'est pas impossible car un certain nombre de navires d'origine russe ont fréquenté le port de Pomègues à l'époque des quarantaines; nous en avons au moins un exemple ( suite aux recherches effectuées par Michel GOURY aux archives départementales des Bouches du Rhône) sous la forme d'une lettre adressée aux intendants de la Santé de Marseille le 9 Septembre 1785 par le capitaine Fabre du bureau de la Santé en service à Pomègues. Ci dessous la copie de quelques passages. Copie de la lettre écrite aux intendants de la Santé de Marseille par le Sieur Fabre Capitaine du bureau de la Santé, de service à Pomègues. De Pomègues le 9 Septembre 1785.
Mr le Capitaine Constantin Cupa Russe, j'ai voulu le faire mettre à la grande prise, Ils ne veulent point se mettre de consert avec son marchand qu'il a dans son bord, ils m'ont dit toutes sortes de mauvaises raisons,
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Egalement le témoignage du Capitaine Jean Baptiste Masse en quarantaine à bord de son batiment mouillé à Pomègues le 10 Septembre 1783.
Le Bâtiment Russe venu hier icy après avoir eu toutes les impertinences possibles envers M Fabre, ne voulant point obéir aux ordres qui luy donne, vint se placer après un long débat auprès de moy à la grand prise, il mouilla son ancre sur mon câble majeur,
Toutefois cette hypothèse est peu vraisemblable compte tenu de la finition du fourneau typique de Gouda, contrairement au productions russes en principe plus grossières.
-
Pour le troisième échantillon 3L173, la marque sur le talon est difficilement identifiable, ce peut être "RB", "FB", "KB" ou "EB" couronné. Il faut y ajouter un certain nombre d'observations: -
Les formes et le style des lettres et de la couronne sont atypiques par rapport à celles habituellement rencontrées sur les pipes de Gouda.
-
La marque a été imprimée sur le talon d'une manière qui contraste avec celle habituellement employée sur les pipes de Gouda, de telle sorte que le plan de marquage n'est pas perpendiculaire à l'axe du talon, ce qui ne donne pas le "fini" constaté sur les autres pipes. La qualité du moulage (on distingue bien le plan de joint à la fois sur le fourneau et même la tige) et la qualité de la terre employée semblent plus ordinaire que celle des pipes de Gouda, la surface est plus rugueuse au toucher.
-
4-3. Qualité de la terre employée et finition: Nous n'avons pas mentionné jusqu'à présent la qualité et la finition des pipes examinées (sauf pour l'échantillon 1L063 appartenant au type de forme n°1 cité p 19), car elles présentaient en majorité une particularité que nous avons attribué naturellement aux pipes de Gouda et qui les fait plus ressembler à de la porcelaine qu'à de la terre cuite. La qualité et la finesse du grain ont selon tous les ouvrages de référence toujours constitué un atout et donc un critère de préférence pour les pipes de cette provenance. D.A. Goedewaagen le rappelle d'ailleurs dans son livre sous le titre CONCURRENCE INDIGENE : " le corps de métier devait toujours faire attention à ce que les fabricants et marchands de pipes en dehors de Gouda ne réussissent pas à le tromper. Au mois de novembre 1739 les anciens maîtres et maîtres du corps de métier des fabricants de pipes à Gouda portèrent plainte aux –Staten van Holland en West Vriestland- que des commerçants avaient mélangé les pipes "fines" et les "porcelaines" (qui étaient les meilleures) avec des pipes de moindre valeur." "Le corps de métier des fabricants de pipes de Gouda se plaignit aussi que les fabricants de pipes de Höhr (Norvège) imitaient les marques et se servaient même des armoiries de Gouda. Bien que la qualité des pipes de Gouda fut supérieure à cause du mélange de la terre, elles ne pouvaient néanmoins plus maintenir leur prix sur le marché mondial." 56
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Celà est aussi confirmé par un article intitulé "Qualité supérieure des pipes néerlandaises au XVIII° siècle" signé Véronique Deloffre-Roumegoux 13 concernant les fouilles archéologique de l'église St Christophe à Tourcoing. "125 fragments de pipes, soit 24 fourneaux, 93 tuyaux et 8 becs, qui représentent un minimum de 35 pipes sont datées du XVIII° siècle. Ces modèles sont caractérisés par leur qualité: en terre fine très blanche, les finitions sont particulièrement soignées et le graphisme des marques et des décors révèlent la grande maîtrise du travail des pipiers, dextérité acquise depuis plusieurs générations d'ouvriers et de maîtres pipiers. Il s'agit toujours de pipes fabriquées à Gouda, les pipiers de la ville, regroupés en une guilde depuis le XVII° siècle, ayant acquis une grande notoriété dans toute l'Europe." En fait les pipes que nous avons identifiées "Gouda" possèdent globalement les mêmes propriétés en ce qui concerne la qualité de terre employée ainsi que la finition, cette dernière est facilement reconnaissable au toucher et présente un aspect "satiné"; cet état de surface n'a pas été altéré par l'immersion des pipes dans l'eau de mer. Il est donc logique à notre avis de ranger parmi les critères d'authentification des pipes de Gouda ce "poli"caractéristique obtenu si l'on en croit DUHAMEL-DUMONCEAU dans son ouvrage "L'art de fabriquer les pipes à fumer le tabac" en 1771 (cf " la pipe en terre de M RAPHAEL 14 ), par polissage des fourneaux à l'aide de pierres d'agathe avant la cuisson. A noter que les fabricants de Gouda distinguaient les pipes "fines", les "porcelaines" et les pipes "ordinaires", nous reviendrons sur ces trois qualités ultérieurement lors de l'étude sur les fourneaux décorés. Ces particularités font que à notre avis l'échantillon 3L173 est probablement une copie fabriquée soit dans les autres centres de production hollandais ( Amsterdam, Schoonhoven, Gorinchem, Alphen) soit dans les pays limitrophes (belgique, france, Allemagne). Sa datation reste cependant à notre avis limitée à la seconde moitié du 18° siècle. En définitive, les deux premiers échantillons ont été réintégrés dans le tableau N°4 et le troisième est intégré dans le tableau N°4b avec les pipes non encore identifiées.
13 14
DELOFFRE : p 3 RAPHAEL : p 31
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
5. Gouda Type n°4 Tableau N°5
( pipes du groupe 5 sur la photo page 27)
Rappel: Le type de forme n°4 déjà évoqué, semble avoir été au départ une variante du type n°3 avec une diminution progressive de la valeur de l'angle entre l'axe du fourneau et celui du tuyau, de 140° à 110° (voire 90° dans certains cas). Le type n°4 est situé à gauche de la figure ci contre.
Nous avons dénombré environ une vingtaine d'échantillons appartenant à ce type de forme, et les avons regroupé dans le tableau N°5 les six premiers échantillons avec un aspect typique "Gouda" sont reproduits sur la photo ci dessous.
-
La première observation concerne l'angle entre l'axe du fourneau et celui du tuyau qui est de 110° pour les six échantillons, à comparer avec celui de la pipe n° 3F090 du type n°3 déjà étudiée dont l'angle est de 140°. Nous sommes donc bien en présence de pipes du type n°4. La seconde observation concerne la forme du fourneau qui en fait semble plus proche du type n°2 variante 3, que du type n°3 ovoïde. Or le type de forme n°4 (et ensuite le n°5 ) sont données comme contemporains du type n°3.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD On peut constater ici que le type n°4 caractérisé par la variation de l'angle entre l'axe du fourneau et celui du tuyau, a déjà pris forme dès la fin de période du type n°2 sur la variante C ( 1720-1740) de ce type. Celà situe en principe le début de la datation du type de forme n°4 vers l'année 1720, la fin de datation de ce même type se situant vers 1800. -
La troisième observation concerne la qualité et la finition dont nous avons parlé précédemment, on retrouve bien le fameux poli caractéristique des pipes de Gouda sur cinq échantillons, mais pas sur le sixième numéroté 4L137.
5-1. Ci dessous le tableau N°5 (première partie)
Tous les marquages sont bien d'origine "Gouda" , et compte tenu de la forme des fourneaux sensiblement identique, l'hypothèse de datation se situe pour ces six échantillons entre 1720 et 1740 soit 1730 . Ce qui donne: - Jan Arijse Danens comme maître pipier présumé pour l'échantillon 4F133. - Cornélis van der Wal en limite de datation ( ou son prédécesseur ) pour l'échantillon 4F134 - Armanus Verzijl ouAnthony Soffree pour l’échantillon 4F135. - Jan van Breukelen pour l’échantillon 4F136. - Steven de Jong comme maître pipier présumé pour l'échantillon 4L033. Pour ce qui est de l'échantillon 4L137, l'identification est plus difficile, compte tenu à la fois de la qualité et du marquage et de la finition, qui offrent plusieurs possibilités de copies. En effet le "L couronné " vers cette période de datation, correspond aux maîtres pîpiers Cornelis de Ligt 1730-, Jacob de Ligt 1745- ou Frans Verzijl 1753-, mais l'on constate que à cette période ce dernier possédait déjà plusieurs marques dont l'une d'entre-elle le "lion au jardin hollandais" fut fréquemment copiée à la fin du XVIII° notamment par la piperie Vandenbosche à Arras. Voir fig ci dessous. (Tirée du bulletin de la commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas de Calais tome XI n°3 année 1983).
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
La piperie Vandenbosche a fonctionné de 1789 à 1820, le "L couronné" ne figure pas parmi les marquages reproduites cidessus, mais la liste est-elle exhaustive ? Une autre possibilité consiste en une copie originaire de Dunkerque, nous ne possédons pas le catalogue des marquages utilisés à Dunkerque, mais à la fois la forme et la période correspondent à ce type de production. Reste toujours la possibilité d'une origine hollandaise autre que Gouda comme pour l'échantillon 3L173 (p31 à 33 ) ...... voire même Gouda mais très peu probable. Toutes ces hypothéses seront reportées dans le tableau N°5. (voir en annexe)
5-2. Le cas particulier des pipes à la marque du "calice". ( En fait l'appellation néerlandaise est "roemer" ou "Wijnroemer" ce qui signifie a priori "coupe à vin" ) Tout comme pour la série des pipes marquées "EB" nous avons relevé dans le type de formes n°4 une douzaine d'exemplaires qui n'est pas sans intérêt. Six d'entre-elles sont reproduites ci dessous.
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Les principales observations sont listées ci après : -
L'angle entre l'axe du fourneau et celui du tuyau est proche de 90° Les dimensions de tous les échantillons sont identiques ou très proches Il n'y a aucun marquage latéral sur les talons La terre est de qualité a priori médiocre et de couleur plutôt grise, on relève d'ailleurs des fissures de part et d'autre de la base de certains fourneaux (4F138, 4F143 ) un peu comme si on avait modifié l'inclinaison du fourneau après moulage sur une terre trop sèche ; en fait les fissures proviennent vraisemblablement de la cuisson. Les tuyaux sont de gros diamètres (8 à 10 mm pour 5 à 7 mm sur les pipes de types 3 et 4) Les talons sont également de gros diamètres (8 à 9 mm, pour 6 à 7 mm habituellement) ce qui fait que la marque apparaît comme entourée d'une couronne sur 9 des 12 échantillons.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
C'est le cas (voir ci dessus) des n° 4F139, 140, 141, 142, 143, 146 et 174, ainsi que 4F132 et 147 non représentés. Les marquages sont ovales et mesurent 4/5 mm. Par contre les marques des pipes 4F138, 4F144 et 4F145 sont de diamètre 6 mm environ comme pour les marques de Gouda. En fait globalement on retrouve 4 types de marquages différents : - Deux (4F138, 4F144) et (4F145) sont similaires à ceux de Gouda à la fois par le graphisme et le diamètre(6 mm). Il suffit de les comparer respectivement à ceux des échantillons 2F013 et 014 déjà étudiés (ci-dessous).
2F013 -
4F138
4F144
2F014
4F145
Les deux autres sont de forme ovale et plus petits : le troisième (4F139 à 146), représente toujours le calice mais de manière plus dépouillée et plus stylisée que sur les marquages précédents, et le quatrième, un globe surmonté d'une croix, toujours dans le même style (ci-dessous).
4F139
4F141
4F142
4F143
4F146
4F174
Datations et identifications : Nous avons constitué deux groupes : -
Le premier comprenant les trois pipes n° 4F138, 4F144 et 4F145, typiques des fabrications hollandaises (Amsterdam, Schoonhoven, Gorinchem, Alphen), ou même à la limite, de Gouda même (si l'on fait abstraction du critère qualité, toujours difficile à évaluer après immersion). La datation serait alors située dans la période1730 - 1750 en prenant en compte le fait que la forme des fourneaux n'est pas encore ovoïde, Pieter Vurens pourrait dans ce cas être le maître pipier.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD -
Le deuxième comprenant les autres pipes avec le marquage plus petit entouré d'une couronne de terre résultant de l'écart entre les diamètres respectifs de la marque et du talon. Les hypothèses d'identification et de datation sont alors dirigées sur des copies localisées en Flandre et notamment sur Dunkerque ou Arras. a) Dunkerque :
La figure ci dessus reproduit les pipes proches des fabrications hollandaises, celle du bas est devenue dit-on, une spécialité de Dunkerque et appelée "Croche" ou "Crochette"
Un avis donné par la Chambre de Commerce de Dunkerque en 1751 stipule entre-autres: " La multiplicité des manufactures est un bien dont peut naître l'émulation et le degré de perfection qui peut produire la différence sur les marchandises étrangères. En permettant l'établissement sollicité par M. de la Ruelle, on supprimera une concurrence avec la Hollande, d'où résultera l'avantage d'un débouché au préjudice de cet état " Il y a donc bien une possibilité que les pipes marquées au "calice" étudiées ci dessus soient d'origine dunkerquoise et fabriquées par Mr de la Ruelle. A noter que l'avis de la Chambre de Commerce mentionne la qualité comme l'un des arguments, et que par conséquent il est donc difficile de les différencier avec les pipes de Gouda. b) Arras : Si l'on reprend les fabrications de la piperie Vandenbosche, on retrouve des marques de talon proches de celles de Gouda comme ci dessous, avec un cercle en pointillé.
Mais l'on retouve aussi d'autres marques plus proches de celles de nos échantillons.
Ces marques ont un diamètre nettement plus petit que celui du talon ce qui donne lieu à la fameuse couronne de terre déjà mentionnée.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Si l'on retient cette hypothèse d'origine vanderbosche, la datation serait alors du même ordre que celle de l'échantillon n° 4L137 c'est à dire 1790/1800, ce qui la place 40 à 50 ans après celle relative à Dunkerque. Reste toujours également tout comme les autres échantillons du type N°4, une possibilité de copie hollandaise autre que Gouda, auquel cas la datation serait à nouveau centrée sur 1750.
On constate bien que les possibilités sont multiples, mais que la datation a en fait, une chance sur trois de se situer autour de 1750. C'est bien ce qui en définitive caractérise à la fois la difficulté d'authentification du maître pipier et de la provenance dans le cas de copies présumées; mais aussi et quand même la précision de la datation par les types de forme (toute relative qu'elle soit). Ceci clôture cette étude sur les pipes marquées "au calice", les hypothèses seront reportées au tableau N° 5 en annexe.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
6. Les variantes avec marques sur fourneaux 6-1. Les marques imprimées: Nous avons regroupé une vingtaine de pipes dont les marques de fabriquants ne sont pas imprimées sur les talons mais sur les fourneaux, comme sur l'échantillon n° 3L163 représenté ci dessous et marqué au B couronné.
Pourquoi des marquages sur les fourneaux ? A priori tout simplement parce que les talons étaient trop petits et ne permettaient pas de recevoir la marque ! Mais alors pourquoi des talons trop petits ?
6-1-1. Heels or spurs ? (talons ou éperons ) that is the question ! Qui a inventé le talon de forme réduite, le "talon aiguille" en quelque sorte !!!! The "spur" comme disent les anglais, ce qui signifie littéralement "éperon" On pourrait penser qu'il s'agit d'une évolution chronologique de la forme, le talon étant utilisé au début pour : (selon M Raphael15 ) 1) "Permettre de poser la pipe avec le fourneau vertical, limitant ainsi la casse et les risques d'incendie." 2) "Permettre d'y apposer la marque du fabricant. " "Ce talon devait beaucoup évoluer dans les siècles suivants et faire place à un talon plus proéminant, devenir cylindrique, parfois pointu ..." C'est une hypothèse séduisante et qui répond à une certaine logique, cependant : - S'il est vrai que les formes des fourneaux, des tuyaux et des talons se sont affinées au fil du temps et que par exemple sur les pipes hollandaises, les talons des pipes de type n°3 sont beaucoup plus élancés que ceux des types n°1 (voir fig page suivante). - S'il est vrai, notamment sur les productions d'origine anglaise, qu'au XVIII° siècle les pipes avec éperons (ou même sans) devinrent plus à la mode semble-t'il. On constate cependant que dès le début les talons et les éperons ont co-existé.
15
RAPHAEL : p 58
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Ci contre trois pipes d'origine anglaise du XVII° et du type de forme anglais n°1 (Voir fig 4 page 29) La première (à gauche) possède un talon dont la face allongée est tangente au tuyau, les Anglais l'appellent alors "tailed heel" ce qui signifie littéralement « talon avec une queue », la seconde est plus classique avec le talon rond, et la troisième est munie du fameux éperon. On observe sur les pipes hollandaises des formes de talons similaires sur les 3 pipes du type n°1 à la partie supérieure de la figure ci contre. Les pipes de la partie inférieures sont les variantes avec talons pointus sur des types n°3 et n°4, les marquages sont alors imprimés sur les fourneaux.
Les trois types de talons cohabitent donc sur les même types de forme, cela est valable pour les productions anglaises de même que pour les hollandaises. On ne peut donc pas parler d'une évolution de la forme des talons qui en s'affinant devinrent "éperons" ; mais plutôt d'une évolution du choix des utilisateurs vers les pipes à talons pointus et cela notamment pour les pipes de fabrication anglaise, il semble d'ailleurs que les Anglais les aient utilisé les premiers. La raison de l'utilisation des éperons n'est pas évidente (Cf Eric G. AYTO 16 membre de la "Middle Thame Archeological and Historical Society" dans le chapitre "origin and development" de son ouvrage sur les pipes en terre d'origine anglaises.) "After 1640 the bowl became much larger and the stem longer (about 10 to 14 inches, 250 to 350 mm) and, exept for the development of a short rounded spur in place of the flat heel and a few minor variations in style in different part of England, the basic shape remained the same for the next sixty years or so. The reason for the spur is obscure; perhaps because of the longer stem, the bowl was allowed to rest on the table when being smoked, thus preventing the heat from the bowl spoiling the polished surface." "Après 1640 les fourneaux devinrent plus gros et les tuyaux plus longs (environ 10 à 14 pouces, 250 à 350 mm) et excepté l'apparition d'un petit éperon rond à la place du talon plat, ainsi que des variations mineures dans le style selon les différentes régions anglaises de production, le type de forme basique resta le même pendant soixante ans facilement. La raison de l'utilisation de l'éperon est obscure, peut être parce que les tuyaux devenant plus longs, afin de permettre de faire reposer les fourneaux des pipes encore chaudes sur les tables sans les détériorer" Tout cela n'est en fait pas très convaincant ! Et le mystère reste entier, toujours est-il que un certain nombre de pipes ont été fabriquées dès les origines avec un éperon, et que les marques de fabricants ont été alors lorsqu'elles existaient, imprimées sur les fourneaux et généralement sur la face dirigée vers le fumeur, c-a-d vers le tuyau.
6-1-2. Classification: Nous avons réuni sur le tableau N° 6 (en annexe) la vingtaine de pipes marquées sur le fourneau. Excepté le type de forme n°1, les autres types sont tous représentés (jusqu'au n°5) ce qui confirme nos propos préliminaires.
16
AYTO : p4
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
I
l y a 8 échantillons appartenant au type de forme n° 2 . L'exemplaire 2F149 représenté ci contre, appartient à la variante de forme B ce qui correspond à la fourchette de dates 1700 – 1730, et la marque au "cerf" correspond à la période 1660 – 1776. Notre hypothèse de datation 1715 est centrée sur la période, de plus le Di est égal à 2.2 mm ce qui correspond à une datation 1714. Le maître pipier compatible est Jan de Vinck 1688-1730. Les 7 autres échantillons ont été datés de la même manière.
I
l y a 9 échantillons appartenant au type n°3 , comme le 3L163 reproduit sur la photo en tête de chapitre, certains portent les armes de Gouda sur les cotés de l’éperon .
I
l y a 2 échantillons appartenant au type de forme n°4: L'échantillon 4F157 ci contre marqué au "trèfle" et l'échantillon 4F165 marqué au "soleil". Les fourchettes de datation de ces deux marques sont vastes ( 1660 – 1840 ), notre hypothèse de datation sera donc centrée sur la fourchette de datation du type 4 (1720 – 1800) soit 1760. Cela donne Jan Danens comme maître pipier possible pour le 4F157. (voir tableau) A noter que la qualité de la terre semble médiocre et des copies fabriquées à St Omer sont des hypothèses vraisemblables.
L'échantillon 5F164 appartient au type de forme n°5 (prolongement logique du type n°4 suite à la suppression pure et simple du talon). La datation de ce type de forme se situe entre la fin du XVIII° et le début du XX°. L'étoile à 5 branches a été utilisée de 1696 à 1725, compte tenu de la qualité médiocre, nous avons privilégié l’hypothèse d’une copie d’origine probablement française, avec comme datation 17801800 .
IL est à remarquer que la finition ainsi que la qualité de terre de 75% des échantillons est médiocre ce qui les classe a priori dans la catégorie des pipes "ordinaires", catégorie caractérisée le plus souvent par des marquages en relief obtenus par moulage. (Voir chapitre suivant) .
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6-2. Les marques sur fourneaux, en relief et par moulage: (Où l'on reparle de qualité) En étudiant les pipes du groupe 8 (voir photo page 2) qualifiées de "pipes à fourneaux décorés", nous avons constaté que ce groupe était en fait constitué en majeure partie par des pipes de qualité dite "ordinaire" dont la particularité, outre la qualité de la terre ainsi que de la finition, est le motif en relief sur le ou les cotés des fourneaux. Dans l’histoire de l’industrie des pipes à Gouda de D.A.GOEDEWAAGEN, on peut lire p15. PIPES DECOREES EN RELIEF : Au mois de décembre 1698 il fut autorisé : « que sur les cotés des fourneaux et sur les tuyaux de pipes ordinaires et de pipes non polies, toutes sortes de figurines pouvaient être représentées avec l’autorisation du corps de métier ». Ceci sous la condition expresse que chaque modèle ne fut employé que par un seul maître. Ces pipes portant une décoration sur les côtés des fourneaux ne reçurent cependant pas autant de soins dans la fabrication, que les autres, parce qu’elles n’étaient pas polies, c’est à dire qu’on ne les finissait pas comme les meilleures sortes avec une pierre d’agate appelée pierre à polir. 1698 correspond à la variante A du type de forme n°2 mais en fait on retrouve déjà des motifs ou des marquages en relief sur les types de forme n°1, et celà dès l'origine. Ci dessous par exemple la fameuse rose des Tudors (fouilles terrestres) Première marque utilisée par les Hollandais, initialement par William Baernelts et ensuite souvent copiée. Stylisée et en relief sur un fourneau de type n°1 et imprimée sur le talon d'un autre fourneau du même type.
On constatera dans le chapitre 7 suivant, concernant les pipes décorées, que la fameuse pipe « jonas » appartient aussi au type n°1. Il semble donc que la réglementation citée ci-dessus par D.A. GOEDEWAAGEN comme en vigueur à Gouda en 1698, se limitait cette même ville de Gouda, ayant été précédée pour les fourneaux décorés par les autres centres de production. Les pipes ci-dessous avec marquages en relief, sont du type de forme n°317 variante A pour les deux pipes de gauche.
Nous avons regroupé trois pipes munies d'un éperon et de ce même type de forme n°3 avec marquage sur fourneau, dont la marque est en relief sur le coté du fourneau ; sa taille est plus grande que celle des marques imprimées citées dans le chapitre précédent. La qualité est effectivement "ordinaire" comme on peut le constater sur la photo ci dessous, on effet on ne retrouve pas le fameux "poli" ainsi que la couleur blanche caractéristique des pipes "fines" de Gouda. 17
J van der MEULEN : p23
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De gauche à droite les pipes ont été numérotées 3N182, 3N183 et 3N184. Il y a un 24 et un 20 couronnés pour les deux premières, ainsi qu'une lettre dont la partie supérieure nous laisse à penser qu'il s'agit d'un N couronné, le tout surmonté des trois lettres GVD pour la troisième. Compte tenu de la forme, nous les avons classées dans la variante "a" ce qui leur donne une fourchette de datation somme toute assez réduite de 1730 à 1750. Les fourchettes de datation des marquages sont compatibles avec cette période soit: • • •
1731 – 1867/1870 pour le 24 couronné 1733 – 1785 pour le 20 couronné 1660/1680 – 1760 pour le N couronné
Une datation moyenne fixée à 1745 nous apparaît donc comme logique. Nous n'avions pas trouvé de signification aux trois lettres "GVD, jusqu'à ce que notre correspondant hollandais Bert van der Lingen, contacté en 2002 pour ses connaissances sur les pipes syriennes (Cf l'étude des pipes de l'Empire ottoman) nous confirmait que ces pipes étaient attribuées à Gerrit van Duuren de Schoonhoven, connu pour les avoir fabriquées pour l'exportation entre 1764 et 1791. Nous avons fait dans cette étude, la distinction entre les fourneaux à marquages en relief, et les fourneaux décorés, dont les motifs sont différents de ceux des marques ; ces derniers sont traités au chapitre 7 suivant. Les caractéristiques de ces trois pipes on été reportées dans le tableau N°7a en annexe.
Toujours dans la série des pipes à marquage en relief sur fourneau, nous avons regroupé une vingtaine d'exemplaires avec cette fois également un marquage sur le talon. Ce sont des pipes du type n°4 de qualité "ordinaire" dont les dimensions des fourneaux sont confortables en effet le diamètre est de 28mm à l'ouverture (les plus forts diamètres sur les types n°3 et 4 étaient 22/24 mm) Les caractéristiques de ces pipes ont été listées sur le tableau N°7b en annexe.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Ces deux exemplaires numérotés 4F186 et 4F185 ont été considérés comme similaires (bien que issus de moules différents. Celui de gauche 4F186 a son talon cassé). Sur l’exemplaire 4F185 les marquages du talon et du fourneau sont au même symbole, en l'occurrence il s'agit ici du soleil. La marque sur le talon est assez "classique" et identique à celles relevées sur les autres pipes "fines" des types de formes n°2 et 3 précédemment étudiées. Par contre les soleils reproduits sur les fourneaux sont entourés d'un ruban noué à la partie supérieure; le motif est situé face au fumeur, et l'on retrouve à la base du fourneau juste au dessus de l'extrémité du tuyau un autre motif assez classique pour ce type de pipe et qui rappelle une coquille St Jacques. On remarquera aussi les plans de joint verticaux très visibles, autres indices attestant la qualité "ordinaire" de ces pipes. Pour la datation, on ne peut que reprendre la fourchette correspondant au type de forme n°4 soit 1720 – 1800, avec cependant et compte tenu de l'ouverture du fourneau une estimation en fin de période soit 1770 – 1800. Cela est cohérent avec la fourchette de datation de la marque au soleil soit 1667 – 1842, nous l'avons donc estimée à 1785. Cette hypo othèse de datation est subordonnée à des productions hollandaises, ces deux échantillons et particulièrement le 4F186 seront réétudiés avec les pipes d’origine française.
Les autres pipes toujours munies d'un talon portent cette fois sur les fourneaux et toujours face au fumeur, des marquages différents de celui des talons, on retrouve sur ces derniers soit les marques classiques et notamment le L couronné n° 304 souvent utilisé par la famille Verzjil entre 1753 et 1920. La marque en relief sur le fourneau est constituée par deux lettres en caractères calligraphiés entourées d'un cercle. Nous avons relevé deux couples de d'initiales: VB et JB. Dix exemplaires numérotés 4L187 à 196.
Cinq exemplaires numérotés 4L197 à 201.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Nous avons relevé 3 variantes de la marque en relief "VB"( voir ci Il y a aussi des variantes sur la marque "JB" mais elles sont moins dessous.) Les différences portent à la fois sur la forme globale (la évidentes compte tenu de l'érosion des motifs, l'échantillon 4L199 marque du centre est ovalisée aplatie ) ainsi que sur les semble nettement ovalisé sur son axe vertical. graphismes qui sont tous trois différents.
Marque ronde ( a) L22xH22 mm Volute supérieure gauche du V normale
Marque ovale ( b) L22xH18 mm Volute supérieure gauche du V en coquille d'escargot
Marque ronde ( c) L22xH22 mm Volute supérieure gauche du V en coquille d'escargot
Marque ovale (a) L22xH18 mm Volute inférieure du J prononcée
Marque ronde (b) L20xH20 mm Volute inférieure du J simple
Marque ovale (c) L22xH25 mm Graphismes allongés dans le sens vertical
Les pipes "VB" sont toutes marquées au "L couronné" sur les Deux pipes "JB" sont marquées au "L couronné" sur les talons, talons, un talon est cassé, les cotés de certains talons sont marqués l'un est cassé et deux autres sont brut de moulage. aux armes de Gouda surmontées d'un "S" . L'un des deux "L couronné" porte de chaque coté les armes de Gouda surmontées d'un "S"
La datation de ces pipes à marquage manuscrit en relief sur les fourneaux n'est pas évidente car nous n'avons trouvé aucune référence à ce type manuscrit, il est vraisemblable que les deux lettres représentent les initiales d'un maître pipier et nous en avons trouvés plusieurs : Jan Boot 1696, Jan Boms 1759, Jan Bookriven 1782, Jan Brammert 1772, Jacob Bos 1771 Jacob Boot 1824 ... pour les initiales JB, cependant aucun d'entre eux n'a jamais été propriétaire ou même locataire semble- t-il de la marque au "L couronné" dont l'usage semble avoir été libre à partir des années 1850. Pour les initiales VB on ne trouve aucun prénom commençant par V, par contre il y a bien une marque de talon VB couronné dans la liste de J. van der Meulen, elle est datée 1720 – 1850 et attribuée à Willem van Breda de 1749 à 1772, là encore on ne trouve aucune liaison avec le L couronné.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Alors pourquoi pas Van den Bosche ? et à nouveau des copies fabriquées à Arras fin XVIII° début XIX° (voir chapitres précédents) Louis Antoine Joseph Vandenbosche fondateur de la piperie à Arras dans les années 1790, est né à St Omer vers 1772 (Cf Bulletin de la commission départementale d'Histoire et d'Archéologie du pas de Calais , Tome XI, n°3, année 1983). Son nom est vraisemblablement d'origine flamande ou hollandaise. On constate bien que les hypothèses sont nombreuses, et encore une fois on retrouve deux fourchettes de datation vraisemblables, à la fois fonction du type de forme et de l'origine, pour ces deux séries de pipes : a) Si origine Gouda : 1770 – 1800 (compte tenu du type de forme et de la marque de talon) b) Si copies Arras (ou même du nord de la France) 1790 – 1810
7. Les pipes à fourneaux décorés Tout comme pour les pipes à marquage sur fourneau, les pipes décorées ont été fabriquées dans tous les types de formes ; les motifs représentaient des fleurs ou feuillages entrelacés, des animaux et des personnages qui recouvrent en général plus de la moitié du fourneau. L'une des premières et des plus célèbres fut la pipe "Jonas" produite dès 1630 , elle représente "le prophète dont la tête sort de la gueule béante d'un monstre. Ci contre 1 exemplaire du type n°1, produit à Gouda. Ces pipes furent très appréciées des marins et leur origine n'est pas clairement établie: Anglaise ou hollandaise, il y eut même des copies françaises. (Cf Christian Souris dans "La mystérieuse saga du pétun") La pipe 3D212 à gauche, correspond sans contest au modèle représentant St Antoine de Padoue et daté 1740-1750. Ce dernier est cité par J van der Meulen p25, ainsi que par Giorgio Boscolo p 31, comme production de Gouda, le L couronné nous oriente vers Jacob de Ligt (voir tableau) Les deux autres exemplaires 4D207 et 208 sont des types n°4 sans marque de talon. Les motifs, représentent a priori un pêcheur à la ligne debout et des oiseaux, ces deux sujets correspondent à des marques, mais différemment, par exemple le pêcheur à la ligne est assis. L'absence de marque sur les talons, nous oriente vers des copies Françaises ou belges, datation fin XVIII° début XIX°. Les trois exemplaires 4D213 à 215 sont identiques et représentent trois fleurs de lys couronnées entourées de 2 branches de lauriers ; il n'y a pas à priori de motifs semblables utilisés à Gouda et de plus il s'agit des armes de la Couronne de France.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Pour ces trois pipes à fleurs de lys, et compte tenu : 1) De la forme irrégulière des fourneaux. 2) De l'absence de marquage sur les talons et de leur forme brute. 3) Du fort diamètre intérieur des tuyaux. 4) Des motifs caractéristiques. Notre hypothèse est en faveur de productions françaises d'avant la Révolution mais compte tenu cependant de la taille des fourneaux, située dans la seconde moitié du XVIII° , soit dans une fourchette 1750 – 1789 .
Les trois pipes de la photo ci dessus représentent l'ascension d'un ballon. Les pipes 4D209 et 210 présentent des motifs identiques, l'ascension d'un ballon et sa nacelle avec deux aéronautes tenant chacun un drapeau. Il y a deux fleurs de lys sur le ballon. L'échantillon 4D211 représente une scène similaire mais avec un ballon et une nacelle plus petits. Son talon est le seul marqué avec un L couronné, mais ce dernier est atypique dans la mesure ou le diamètre du talon est de dimension normale soit 7 mm et celui de la marque plus petit soit 4,5 mm, Voir ci contre. De plus le marquage est incliné sur l'axe vertical ce qui est rarement le cas sur les productions de Gouda. Un certain nombre de pipes décorées représentaient des personnages ou commémoraient des évènements historiques, on peut donc penser qu'il s'agit ici d'un évènement concernant les ballons aérostats ; or il y a deux évènements possibles notoirement connus: - En 1785, l'aéronaute français Jean-Pierre Blanchard, accompagné par l'Américain John Jeffries, effectua la première traversée de la Manche en ballon. -Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, des ballons furent employés pour l'observation militaire par les armées des deux nations et le ministre de l'Intérieur français Léon Gambetta s'échappa en ballon de Paris assiégé. Encore une fois, et compte tenu des critères qualité, notre hypothèse penche en faveur de productions françaises ou belges car les formes des fourneaux ne correspondent pas à priori au type anglais (qui sera étudié ultérieurement). Les fabrications de la fin du XIX° sont en majeure parties des têtes de pipes et de célébrités, les fourneaux des pipes avec tuyaux sont plus grands et plus arrondis. Notre choix s'oriente donc vers la traversée de la manche en ballon, et une datation précise dans ce cas soit 1785, confirmée par les deux fleurs de lys. Les centres de production pourraient être Dunkerque ou plus généralement en Flandres.
Il est un dernier échantillon initialement classé dans le type de forme n°4 classique mais qui après examen approfondi relève clairement de la catégorie des pipes à fourneaux décorés. Il porte la marque de Franz Verzyl sur l'extrémité du tuyau coté fourneau (la majeure partie étant d'ailleurs constituée par ce tronçon de tuyau et le fond du fourneau) ainsi qu'un motif du type coquille St jacques sur les bas du fourneau coté fumeur. 73
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Numéroté 4L120 (à cause de la marque au L couronné), il a été renuméroté 4D120. On distingue clairement le marquage aux armes de gouda surmonté d'un S sur les cotés du talon, les marquages sont de bonne qualité, ce qui atteste en principe l'origine Gouda. Dans ce cas la datation F Verzyl est située dans la fourchette 1753 – 1800, ce qui est conforme à la fourchette du type de forme n°4. Toutes les pipes à fourneaux décorés ont été classées dans le tableau N°8 (en annexe)
8. Les pipes du type de forme n°1 Nous avions regroupé 5 pipes comme étant les plus anciennes, en mentionnant dès le début qu'il était difficile de les identifier et qu'elles pouvaient aussi bien être d'origine anglaise, hollandaise ou même française. (page 2 groupe 1) Pour cette raison nous en avions différé l'étude. L'analyse comparative de l'évolution des types de formes hollandais et anglais ainsi que l'analyse des pipes hollandaises nous permet à présent de nous faire une opinion plus fiable. A B C D
1620 – 1650 1640 – 1660 1650 – 1675 1670 - 1690
La figure ci dessus représente les quatre variantes du type de formes n°1 avec leur fourchette de datation.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
8-1. Les cinq pipes sont reproduites ci-après avec une numérotation a priori, basée sur une production d'origine hollandaise. Les échantillons 1L216 et 1L220 portent une marque de talon couronnée, et leur finition est celle des pipes fines de Gouda, dans cette hypothèse le premier (biconique bulbeux) correspond à la variante de forme A et le second (bi-conique allongé) correspond à la variante C. Le 1S219 (S pour "Sans marquage") bien que en moins bon état est tout a fait similaire au 1L220. Restent les deux échantillons 1S217 et 218 tous deux sans marquage et qui sont a priori de la variante B.
Cependant cette variante B est très proche de la variante B anglaise de la même époque "London style" (Cf "B.A.R." British Archeological Reports, "The Archaeology of Tobacco pipes vol IX") reproduite ci dessous. A 1610 – 1640 B 1640 – 1660 C 1660 – 1680
On constate de plus, que les périodes de datation des deux variantes "B" hollandaises et anglaises, coincident. Comparons les deux échantillons (1S217 et 218) avec le premier (1L216) estimé d'origine hollandaise, par sa marque et sa finition :
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L'échantillon 1S218 est caractérisé par un fourneau plus allongé (32 mm) et ovalisé (figure de gauche), bien que la partie comprenant l'ouverture du fourneau a disparu, il possède globalement quelque ressemblances (figure de droite) avec un échantillon décrit par G Boscolo comme "de type anglais" (La Pipa Chioggiotta) dans son chapitre sur les importations. Il y a cependant une incohérence entre : - La forme du fourneau qui semble proche de la variante "A" anglaise (avec le centre d'ouverture du fourneau décallée vers l'avant, typiquement anglaise style "west-coast" Cf B.A.R.), cela confirmé par le Di du tuyau 3,2 mm (1630). - L'allongement du fourneau qui correspond plus à la variante "B". En fait la production pourrait être aussi d'origine française.
Datations et origines: L'échantillon 1L216 est du type de forme n°1 variante A milieu de période, ce qui donne 1630 environ comme datation. La marque est petite (6 mm de diamètre sur un talon de 8 mm) Il s'agit des lettres B C couronnées avec une étoile dans le C et une autre en dessous entre les deux lettres, à noter aussi les trois points en relief devant le B ainsi que dessus et dessous le C.
Cette marque bien que reproduite comme exemple de marque hollandaise (D Duco : De Nederlandse Kleipijp p 74), ne figure pas au répertoire des marques de Gouda. La couronne est plus typique des productions hollandaises que des anglaises, on retrouve aussi quelques petites étoiles sur certains marquages hollandais dans la série des lettres ( TIP, CT, IT, AP, PF ... etc). On a trouvé le marquage BC non couronné sur des pipes anglaises lors de fouilles à Chester (Cf B.A.R. III : Britain North and West) ce sont des pipes de type n°1 anglais variante B "London", elles sont datées 1620-1640 (conformément à leur type). Voir fig ci dessous.
Ces marques ne sont pas identifiées, le motif floral de la marque n°2 est sensé représenter un plant de tabac et à la partie supérieure du n°3 une fleur de lys, on trouve sur les n° 4 et 5 les points en relief ("dots") caractéristiques des marquages anglais. Une autre caractéristique des marquages anglais concerne leur style "libre", contrairement à celui des pipes hollandaises plus "uniforme". (nous aurons l'occasion de le confirmer lors de l'étude des pipes anglaises) Compte tenu de ce qui précède, une hypothèse séduisante serait production d' Amsterdam par un maître pipier d'origine anglaise entre 1620 et 1640.
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W non entrecroisé
Monogramme
Les échantillons 1L220 (voir photo et dessins du marquage ci dessus) et 1S219 classés dans le type1 hollandais variante C, correspondraient donc à la période 1650-1675. La qualité de la terre et la finition du premier nous oriente sur une hypothèse d'origine Gouda, et la marque pourrait être soit le W couronné dont la période de datation est 16701900, soit le WK monogramme couronné dont la datation est 1686- (commence en 1686). Notre choix se portera en définitive sur le WK monogramme pour trois raisons: a) L'extrémité du W avec branches centrales entrecroisées correspond au monogramme. b) La base de la couronne est de forme elliptique, représentant son ouverture (comme sur le dessin). C’est en fait la seule marque où la couronne est représentée de cette manière. c) La marque est excentrée et ne montre pas la partie gauche qui doit vraisemblablement être la branche supérieure droite du K. Dans cette hypothèse très vraisemblable, le seul maître pipier se trouve être Willem Klaasse Boot, ce qui ajuste notre datation à 1686. L'échantillon 1S219 dont la finition semble avoir été altérée par l'eau de mer et qui ne comporte pas de marquage, ne permet pas la classification Gouda ; cependant sa forme et ses dimensions identiques à celles du 1L220, authentifient sont origine comme hollandaise, sa datation reste centrée sur 1650-1675.
En ce qui concerne l'échantillon 1S217, il est du type de forme n°1 variante B que son origine soit anglaise ou hollandaise (les types et variantes de formes sont similaires, et de plus les fourchettes de datation identiques), ce qui donne une datation située vraisemblablement entre 1640 et 1660. La qualité de la terre et sa couleur nous orientent plus vers une origine anglaise. L'échantillon 1S218 pose problème compte tenu à la fois de sa forme et de la hauteur de son fourneau. Il est difficile d'établir son origine compte tenu de son type de forme n°1 et de sa variante de style "west coast" qui le situe plus en fin de période qu'en début ; nous retiendrons une datation située entre 1650 et 1690. Compte tenu de ce qui précède les deux échantillons seront renumérotés en 1A217 et 1A218 (avec un "A" pour "Anglais")
Les caractéristiques de ces cinq pipes du type n°1 sont reportées sur le tableau N° 0 reproduit en annexe.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
8-2. Les trois pipes suivantes ont déjà été étudiées avec le type n°2
Elles ont été classées a posteriori dans le type de forme n° 1 (voir tableau ci dessous)
Datations et origines: -
L'échantillon 1L063 est de forme bi-conique et donc appartient à la variante C du type n°1 hollandais, sa datation est donc située dans la période 1650-1675 . Sa marque de talon "EB" permet de l'attribuer à Edward Bird maître pipier d'origine anglaise décédé à Amsterdam en 1665. 1660 est donc une hypothèse crédible. Les deux échantillons 1L079 et 1L044 appartiennent à la variante D qui préfigure déjà la forme en "entonnoir", ils ont déjà été étudiés (voir page 11) et les hypothèses de datation ainsi que les maîtres pipiers présumés restent valables.
Les caractéristiques de ces trois pipes du type n°1 sont reportées sur le tableau N° 0 (voir en annexe).
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II Les productions anglaises 1. Critères d'identification 1-1. Formes des fourneaux 0 1 2 3
1570 – 1610 1610 – 1680 1660 – 1720 1720 – 1800
Nous avons numérotés les types basiques de formes anglais de la même manière que les types hollandais18 c'est à dire de 0 à 3 ; ils correspondent globalement à une période qui débute en 1570 pour le type n° 0 et qui se termine vers 1800 pour le type n° 3. Les variantes du type n°1 ont déjà été étudiées au chapitre 8 avec les types n°1 hollandais. Ces variantes sont à considérer comme variantes d'évolution chronologique dans le type de forme considéré ( de la même manière que nous l'avons fait pour les pipes hollandaises) Ci dessous la variante C préfigure déjà la forme du type n°2 ci dessus. 1A 1610 – 1640 1B 1640 – 1660 1C 1660 – 1680
Nous avons aussi (à l'occasion de l'étude des marquages sur fourneaux Ch 6) constaté l'existence de "sousvariantes" de formes sur une même période. Voir ci dessous les "sous-variantes" anglaises (sub-form) sur le type n°1 variante B soit sur la période 1640 – 1660. (Cf British Archaeological Reports "The Archaeology of the Clay Tobacco Pipes") 19 - La première (à gauche) avec le "tailed heel"20 (littéralement : talon avec une queue) est appelée "Broseley style". - La seconde plus classique est un 'London style". - Et la troisième munie du fameux éperon est plutôt "West country style" (Chester)
Ces trois sous-variantes contemporaines donnent une idée de la variété des styles de formes anglais. Il ne faut pas oublier que l'industrie pipière anglaise s'est développée au début dans les environs immédiats des principaux ports de commerce, les premiers étant Bristol, Chester, Hull et Londres. Ce sont en effet les marins qui importèrent à la fois le tabac et les pipes en terre du Nouveau Monde. 18 Les puristes y trouveront probablement à redire, c’est cependant cette manière que nous avons choisi, cela par souci de cohérence dans notre notre exposé des problématiques d’évolution des formes. 19 T.A.C.T.P. (1) : p 100 à 131 20 ATKINSON. pp 26, 28
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Or les distances entre Londres et ces autres centres de production sont respectivement de : - 192 km pour Londres – Bristol. - 321 km pour Londres – Chester. - 345 km pour Londres – Hull. Alors que les distances entre les principaux centres de production hollandais de la même époque sont respectivement de : - 48 km pour Gouda – Amsterdam. - 25 km pour Gouda – Leiden. - 33 km pour Gouda – Gorinchem. - 21 km pour Gouda – Groningen. Soit en moyenne dix fois moins importantes. Il faut ajouter (probablement pour ces raisons d'éloignement) que le phénomène de type "Gouda" leader de la mode des normes et du marché, ne s'est pas produit au Royaume Uni ; cela explique que, bien que des sous-variantes aient existé en Hollande selon les origines géographiques, les différences de formes sauf quelques exceptions étaient faibles. Par contre les "sub-form" anglais sont beaucoup plus variés 21, ce qui ne simplifie pas les identifications. Il est à remarquer également que ces différences, au départ d'origine géographique se sont répandues dans certains cas suite au phénomène de "mode", c'est le cas notamment des pipes avec "spur" (éperon) qui vers la fin du XVIII° se sont généralisé dans le pays.
1-2. Les marques des fabricants Pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le chapitre précédent, il n'y a aucune uniformité dans les marquages, tant sur les formes que sur leurs positionnements. On retrouve en effet des marquages aussi bien sur: -
Les talons (dessous et cotés), partie supérieure de la figure ci contre ; à constater que même certains éperons sont marqués. Les fourneaux (coté fumeur), partie centrale de la figure. Les tuyaux, partie inférieure de la figure.
Les formes et les styles sont très variés, et les seuls regroupements effectués par les archéologues anglais (Cf British Archaeological Reports "The Archaeology of the Clay Tobacco Pipes") concernent en général les marques des maîtres pipiers d'une même localité. Par ailleurs il ne semblent pas avoir fait l'objet de mesures de protection contre les contrefaçons.
21 Il est donc évident que cette présentation de l’évolution des types anglais, n’a pas la prétention d’être exhaustive, mais simplement d’en regrouper les principaux styles.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
1-3. Les diamètres intérieurs ("Di") et extérieurs des tuyaux Nous reprenons ici la classification de JC Harrington déjà citée. Correspondance obtenue avec la loi D = 12 d2 - 146.5 d + 1979 d: diamètre en mm 3.6 3.4 3.2 3 2.8 2.6 2.4 2.2 2 1.8
D: datation 1607 1620 1633 1647 1662 1679 1696 1714 1733 1753
Valeurs extrêmes de l'intervalle 1600/1613 1613/1626 1626/1640 1640/1654 1654/1670 1670/1687 1687/1705 1705/1723 1723/1743 1743/1763
intervalles 13 13 14 14 16 17 18 18 20 20
Cette classification est employée par les archéologues anglais pour les pipes anglaises, Cf The Archaeology of Clay Tobacco Pipes (T.A.C.T.P.) en association avec les critères de formes et marquages et non comme critère exclusif de datation. En fait exactement comme nous l'avons utilisé pour les pipes hollandaises.
1-4. Le profil du bord des fourneaux Une particularité des pipes anglaises concerne le profil "comme tranché au couteau" du bord des fourneaux. (fig ci dessous) Le profil de la pipe A hollandaise est arrondi au niveau de l'ouverture du fourneau ce qui donne une surface semitorique à l'extrémité supérieure du fourneau, alors que celui de la pipe B anglaise est rectiligne d'ou une surface plane annulaire en forme de couronne.
On retrouve ce profil typique sur presque toutes les pipes anglaises dès le type de forme n° 2 et même sur certaines pipes du type n° 1, alors que tous les bords des fourneaux des pipes hollandaises étudiées précédemment sont arrondis. Cette caractéristique provient en fait de la méthode de fabrication utilisée. (voir ci dessous)
On distingue bien sur le moule anglais (à droite) la rainure destinée à recevoir l'outil de coupe.
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2. Les pipes du type n°2 2A 1660 – 1680 2B 1680 – 1710 2C 1690 – 1720
Comme nous l'avons précisé dans le chapitre précédent, les variantes de formes anglaises sont souvent enrichies de sous-variantes locales, c'est pour illustrer cette particularité que nous avons reproduit ci dessus en variante B, outre la variante "London" normale située au centre deux autres "sous-variantes" situées de part et d'autre. la variante supérieure est une "Broseley style" avec "spur" et la variante inférieure est "central southern style". La carte ci contre situe la position de la ville de Broseley qui semble avoir créé son propre style à rapprocher à notre avis du "Chester style" ou "western style"
2-1. Nous avons regroupé trois pipes du type de forme n°2 . ( pipes du groupe 7 page 27) Elles appartiennent toutes les trois à la variante B "Broseley style", cette forme est tout a fait caractéristique. (voir photo ci dessous) Le N° 2A223 porte la marque IB en relief sur l'un des cotés du fourneau, ce sont des pipes avec éperon (on en distingue bien la base sur les exemplaires 2A221 et 223)
Dans la numérotation le premier chiffre détermine le type de forme comme pour les pipes hollandaises, la lettre A (Anglais) reste la même pour toutes les pipes d'origine anglaise.
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Datations et origines La variante de forme B donne une fourchette de datation située entre 1680 et 1710. Les "Di" sont de 2.2 mm pour les trois pipes ce qui donne 1705 – 1723 selon la table de JC Harrington, en cohérence avec le type de forme. La marque IB sur le 2A223 a été très souvent employée, en fait le I était employé à la place du J, elle pourrait correspondre en l’occurrence aux maîtres pipiers Joshua Billing ou John Baxter (1709) voire James Birchall (1691) tous trois de Rainford mais dont nous n'avons cependant pas retrouvé les marquages de manière explicite. Nous n'avons pas retenu John Bowman 1645/1689 de Gateshead (Newcastle) dont les marques de tuyau et de talon sont reproduites ci contre, car ces dernières ne correspondaient pas à celle de l'échantillon 2A223. John Bowman mort en 1689 a fabriqué des pipes de type n° 1 ; de plus les productions "Tyneside style" (East side Newcastle) sont à priori différentes du "Broseley style" correspondant aux trois échantillons. Finalement, en 2004 une communication personnelle de P Davey, levait le voile sur les origines de ces trois pipes, en effet la n° 2A223 avec la marque IB est originaire de Bristol et un exemplaire similaire figure au musée de cette même ville, mais il y a six ou sept maîtres pipiers portant les mêmes initiales au XVIII° .
Ces trois pipes sont classées au tableau N°9 en annexe.
3. Les pipes du type n°3 3A 3B 3C 3D
1720 – 1740 1740 – 1770 1760 – 1780 1780 - 1820
Les pipes de type n°3 sont une évolution logique du type n°2, il suffit pour s'en convaincre de comparer la variante C de ce dernier type avec la variante A ci-dessus. Cependant il ne faut considérer les quatres variantes A – B – C – D ci dessus que comme étant représentatives de la série la plus typique, il existe en effet de nombreuses sous-variantes locales dont certaines s'écartent parfois fortement de ce modèle. L'évolution de ce type n°3 sur une centaine d'année n'est pas considérable et consiste simplement en une augmentation du diamètre de l'ouverture du fourneau accompagnée d'un arrondissement du "ventre". C'est dire que les fourchettes de datation annoncées sont purement symboliques (synthèse issue des B.A.R.) et peuvent se recouvrir. Il y a également la même série avec éperon ("spur") à la place du talon. Le parallélisme du plan d'ouverture du fourneau par rapport à l'axe du tuyau semble être une caractéristique du type, mais il existe cependant de nombreuses "sous-variantes" (d'origine Chester par exemple) dont l'ouverture du fourneau est oblique comme généralement sur le type de forme n°2 (excepté d'ailleurs la variante "Broseley style" étudiée précédemment).
Nous avons regroupé une trentaine de pipes du type de forme anglais n°3. ( pipes des groupes 6 et 7 page 27)
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
3-1. Les variantes A (1720-1740) Ces deux pipes sont a priori en début de période du type n°3. L'échantillon 3A227 porte une marque en forme de rose stylisée sur le coté droit du talon et à priori la partie supérieure d'un W (érodée) sur le coté gauche. Les dessous des talons ne portent pas de marque. Les diamètres extérieurs des tuyaux sont de 9 et 10 mm.
Datation -
-
L'échantillon 3A226 proche du type de forme n°2 (variante C) ne porte pas de marque, son "Di" est égal à 2.4 mm (1687/1705), nous avons envisagé son "dé-classement" dans le type de forme n°2 variante C avec une datation 1700, mais le plan de l'ouverture du fourneau parallèlle à l'axe du tuyau (la partie avant est détériorée) nous fait confirmer notre première hypothèse de datation en début de période de la variante soit 1720. L'échantillon 3A227 nous apparaît par contre comme assez proche de la variante B, le talon est marqué d'une rose sur le coté droit et d'un W (dont seul le haut est visible) sur le coté gauche La rose comporte trois points au centre (voir photo), c'est une forme assez peu commune car elles sont le plus souvent représentées avec un seul point (voir dessin) ; probablement la fameuse rose des Tudor. Les lettres initiales sur les talons sont souvent représentées en rotation de 90° (dessin de gauche) mais il existe aussi des formes "classiques" (dessin de droite). Les deux M ci-contre correspondent au M de Arthur Mould maître pipier qui exerça à Newcastle vers 1630/1640. Les patronymes anglais commençant par W sont nombreux ( à Newcastle par exemple nous en avons dénombré pas moins de six, aux XVII° et XVIII° siècles: Henry Walker, Thomas Wardhaugh, Anthony Wharton, William Wilkinson, William Wilson et Thomas Wright) mais nous n'avons pas trouvé de marquages associés à la rose. (T.A.C.T.P.) Notre datation sera donc uniquement fondée sur la fin de la période de la variante A soit 1740. A noter un décallage avec la fourchette de datation 1687/1705 correspondant au "Di" égal à 2.4 mm. Ces deux pipes sont classées au tableau N°10 en annexe.
3-2. Les variantes B (1740-1770)
Cette forme est bien connue et typiquement anglaise, on constate de manière incontestable le profil rectiligne typique de l'ouverture du fourneau, on constate aussi que ce plan est parallèle à l'axe du tuyau. Les dessous des talons ne portent pas de marque. A partir du n° 3A230 les talons portent des marquages latéraux avec des initiales. On remarquera sur les exemplaires 3A230, 231, 232 et 233 les colorations provoquées par le culottage sur les demi-parties inférieures des fourneaux, il s'agit ici d'une particularité que nous n'avions pas constaté (ou très peu) sur les pipes hollandaises. L'exemplaire n° 3A233 porte la marque TD sur le fourneau coté fumeur, de même que les pipes n° 3A235 et 3A236 non représentées ici.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD La pipe n°3A234 est particulière car on distingue bien que l'extrémité de son tuyau cassé a été "retaillée" au couteau afin soit d'y refixer un autre tuyau, soit de la réutiliser telle quelle, ce qui dans ce cas en fait un "brûle gueule". Il en est de même de l’exemplaire 3A235.
Datations et origines La marque TD a été employée par de nombreux maîtres pipiers, et dans presque tous les pays, on la retrouve en Angleterre, Hollande, France, Allemagne et même aux Etats Unis, mais le graphisme utilisé ici correspond à priori aux marquages anglais. Thomas Dormer a exercé à Londres entre 1740 et 1770 c’est donc un maître pipier possible. (T.A.C.T.P. III p367). Pour les autres échantillons nous n'avons distingué ni maître pipier correspondant de manière sûre avec les initiales des cotés de talons (ces derniers ne portent pas de marquages sur le dessous), ni centre de production. La datation a été centrée sur la période de la variante B soit 1740-1770. La majorité des "Di" sont de 2 mm (1723/1743), certains sont de 2.2 mm (1705/1723) et un seul de 1.8 mm (1743/1763) seul ce dernier est cohérent avec la période de la variante.
Ces neuf pipes ont été classées au tableau N°10 en annexe. 3-2-1. Une "copie" d'origine Gouda !
Parmi ces 5 échantillons de type100% anglais se cache une pipe d'origine hollandaise, celle du centre. Ce n'est pas à proprement parler une copie car elle porte les marques de Gouda, elle est citée par J. Van der Meulen22 sous le n° 72 (voir fig 14 ci-contre) Il s’agit d’une pipe destinée à l’exportation, attribuée au maître pipier Frans Verzijl. Ce qui est confirmé par 3 indices : 1) L’inscription " F.VER.... " que l’on distingue nettement sur le tuyau, à la base du fourneau ci-dessus. 2) La marque " WM couronnée" en relief sur le fourneau, a appartenu à F Verzijl entre 1757 et 1782. 3) La marque " L couronnée " imprimée sous le talon, a également appartenu à F Verzijl de 1753 à 1774. Lorsque l'on observe cette pipe avec attention on constate outre les marques de Gouda ( L couronné sous le talon et WM couronné sur le fourneau) et sa corres-pondance avec le dessin n°72 de V der Meulen,
-
22
Que les bords du fourneau sont arrondis (non tranchés comme sur les productions anglaises) et soulignés par un décor à la roulette constitué par une série de petits points imprimés caractéristique des productions hollandaises. Van der Meulen : page 20.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE -
Qu'il y a en dessous de la marque de fourneau le motif du type "coquille St Jacques" déjà mentionné dans l'étude sur les fourneaux à marquage en relief (voir page 47) Que le fourneau est entièrement "culotté" et de couleur brune, de même que la portion de tuyau restante. Mais que les cotés du talon ne portent pas les armes de Gouda, et que l’extrémité du tuyau ne porte pas l’inscription F Verzijl comme sur le dessin de V der Meulen. Datation et origine -
La période de datation de la variante B anglaise est 1740 – 1770, les pipes de type n°4 Gouda étudiées précédemment ont été datées sur une fourchette 1720 – 1750. Deux hypothéses concernant la marque WM, soit Frans Verzijl à Gouda 1757-1782, soit William Manby à Londres 1719 – 1763. Les couronnes n°2 et 3 ci contre sont plus typiques des productions hollandaises et la n°1 des productions anglaises. Le WM est couronné n°2 ce qui tend à confirmer une origine hollandaise.
Une hypothèse séduisante serait une fabrication par Frans Verzijl vers 1757-1774 pour le maître pipier anglais William Manby. Cette pipe a été classée au tableau N°10.
3-2-2. Une "sous-variante" B tardive ( groupe 7 de la photo reproduite page 27 ) Le fourneau de cette pipe est caractéristique sous plusieurs aspects: - Partie supérieure du fourneau cylindrique aux 2/3. - Plan d'ouverture du fourneau parallèle à l'axe du tuyau. - Epaisseur des parois du fourneau très faible (1 mm) alors que l'épaisseur habituelle est d'environ 2.5 mm. - Porte un éperon de petit diamètre.
Il s'agit ici d'une sous-variante "London style" vraisemblablement originaire de Hemel Hempstead (banlieue de Londres) datée 1780-1800 environ23 Sa forme et notamment le diamètre de son fourneau (20 mm) la classe cependant à notre avis dans les variantes B malgré sa datation. Classée au tableau N°10 également.
3-3. Les variantes C (1760-1780)
L'exemplaire 3A237 est idéal pour présenter cette variante de forme, il a été en effet brisé dans l'axe longitudinal du fourneau. On distingue bien l'évolution de la forme par rapport à la variante B, en effet le diamètre du fourneau est ici égal à 26 mm contre 22-23 mm pour la variante B et 20 mm pour la variante A, cela alors que les hauteurs de fourneau 23
T.A.C.T.P. (4) : p353
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD restent sensiblement égales. A remarquer aussi sur la partie centrale la forme caractéristique du bord de fourneau, ainsi qu'un marquage LR imprimé sur le fourneau. L'exemplaire 3A242 mesure 23-26 mm à l'ouverture de fourneau dont le plan est parallèle à l'axe du tuyau, les bords sont du type anglais. Il y a un marquage en relief "GD" sur le fourneau coté fumeur. La pipe est cassée à la base du fourneau, ce qui ne donne pas la forme du talon (ou de l'éperon) s’il y avait.
L'exemplaire 3A241 est fait de terre brune et mesure 25 mm d'ouverture de fourneau avec bords de type anglais, il n'y a pas de marque sur le fourneau mais une marque qui pourrait être EB ou IB (partiellement visible) sur la face inférieure du talon. On notera aussi les marques de dents sur l'extrémité du tuyau qui témoignent d'une réutilisation en "brûle gueule" (voir page 92 de cette étude au paragraphe 1)
L'exemplaire 3A240 mesure 24-25 mm à l'ouverture de fourneau dont les bords sont du type anglais avec cependant une inclinaison du plan de l'ouverture vers l'avant (Chester style), et avec une autre inclinaison latérale cette fois (vue de droite). Il y a un marquage imprimé en forme de rose à neuf pétales sur le fourneau, et le talon est de petite dimension (5 mm).
Datations et origines - 3A237 . - 3A242
- 3A240 - 3A241
24 25
Nous n'avons pas trouvé de maître pipier anglais avec les initiales LR, le "Di" diamètre intérieur du tuyau égal à 2 mm donne une période 1723-1743. La période de la variante C est 1760-1780, fourchette de datation retenue Il y a deux maîtres pipiers compatibles avec les initiales GD, George Dearden de Gateshead (Newcastle) mort en 1801, et George Dutton de Chester et répertorié en 1769. (T.A.C.T.P. III p234). La période de datation reste1760-1780. Il n'y a pas de maître pipier anglais utilisant exclusivement la rose comme marque d'identification, le Di égal à 2.2 mm nous donne une période 1705-1723. Ici encore nous avons retenu la période 1760-1780 correspondant à la variante de forme C. (Si l’origine est anglaise) Nous n'avons pas trouvé de maître pipier « EB » pour la période considérée, par contre il y a 4 maîtres avec les initiales « IB » compatibles avec la période - James Bailey (1756) et John Bryan (1758) de Chester 24 - John Berchall (1759) et James Berch (1758-1771) de Rainford 25 - Comme pour les précédentes nous avons retenu la période 1760-1780.
T.A.C.T.P. (1) : p229 et 231. T.A.C.T.P. (3) : p256.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE NB: La forme de la variante C (et cela sera encore plus évident pour la variante D), se rapproche du type de forme n°4 de Gouda fortement copié comme on a pu le constater dans la première partie de cette étude. On ne peut donc pas écarter une possibilité de copies d'origine française 26 ; comme pour la "Gênoise" produite par la fabrique Pasquier à St Quentin la poterie dès le début du XIX° 27. (voir fig ci dessous)
Les variantes A et B du modèle "Gênoise" sont assez ressemblantes excepté la courbe plus prononcée du ventre du fourneau au niveau de son ouverture. On remarquera aussi la forme "tranchée" de la bordure du fourneau comme sur les pipes anglaises Ci contre quelques marquages à motifs floraux retrouvés sous et sur les cotés des talons des pipes de St Quentin la poterie. Les quatre pipes ont été classées au tableau N°10 en annexe.
3-4. Les variantes D (1780-1820) L'exemplaire 3A224 est une variante D, l’ouverture du fourneau est de 28-29 mm contre 26 mm pour la variante C, alors que la hauteur de fourneau reste du même ordre de grandeur. La forme « tranchée » du bord de fourneau comporte cependant un léger décor à la molette, un marquage en relief "HR" couronné est situé vers le bas du fourneau coté fumeur. Le talon de petites dimensions ne porte pas de marque.
26 Cela a d’ailleurs été confirmé par A Leclaire lors d’une correspondance en 2004, précisant que la pipe n° 3A342 avec les initiales GD, est probablement d’origine St Quentinoise, du pipier Gabriel DUBOIS ayant exercé à St Quentin la poterie en 1757, ce qui confirme notre hypothèse de datation formulée en 2002! 27 LECLAIRE (3 ) : p42 et 44,
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Deux autres pipes avec marquages en relief sur les fourneaux tournés vers le fumeur et inscrits dans un contour en forme de cœur pointe en haut. L'exemplaire 3A205 situé à droite sur la photo porte les initiales HR couronnées, et l'intérieur du cœur est rehaussé de petits points en relief comme sur la 3A224 de la photo précédente. L'exemplaire de gauche 3A204 comporte un cœur rehaussé de points à l'intérieur et à l'extérieur mais il est impossible de distinguer la forme des lettres ou du motif situé dans le cœur, car la surface est lisse à partir de la deuxième moitié du fourneau, en majeure partie cassée de surcroît. Les deux talons ne portent pas de marquage.
L'échantillon 3A225 ci contre, outre son ouverture de 28 mm comporte une particularité liée au décalage vertical entre les moitiés droites et gauches du fourneau, il y a comme sur l'échantillon 3A220 une inclinaison du plan de l'ouverture vers l'avant (vue de gauche), et avec une autre inclinaison latérale cette fois (vue de droite). Ce qui donne lieu à un plan d'ouverture oblique probablement lié au décalage cité ci dessus. La partie supérieure ne représente pas une couronne mais plutôt un motif floral, et le tout est entouré d'un cœur pointe en haut. En définitive cela donne l'aspect d'une pipe avec défaut de moulage.
Les initiales sont un L à droite et à gauche une autre lettre correspondant à un E dont on aurait enlevé la partie supérieure horizontale. Nous avons passé en revue les principaux alphabets (une vingtaine) et seul l’alphabet arménien comprend cette lettre.
Datations et origines - Pour les exemplaires 3A204, 205 et 224 nous avons trouvé Henry Rigby né en 1796 et enregistré à Rainford entre 1822 et 184128. C’est un maître pipier possible pour les exemplaires n° 3A205 et 3A224, en effet ces deux dates correspondent à une période d’enregistrement connue et non à sa période d’activité dont on ne connaît pas les limites mais qui sont compatibles avec la période de la variante D. Nous n’avons pas trouvé de marquage de Henry Rigby, pas plus que de marquages similaires (initiales entourées d’un motif en forme de cœur) parmi les marquages anglais répertoriés.
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T.A.C.T.P. (3) : p278
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE Autres possibilités : Parmi les pipes françaises de St Quentin la poterie dont nous avons déjà parlé au chapitre précédent, figure une pipe signée Henri Taulan. Il y a une similitude troublante entre les motifs de cette pipe, et ceux de l’exemplaire 3A204 (voir figure ci dessous). On retrouve la « coquille St Jacques » à la base du cœur, par contre les design du cœur sont légèrement différents.
Henri Taulan 1814-185429 fait partie d’une famille de maîtres pipiers St Quentinois dont le premier est Jean Taulan 1731-1801. Il est difficile de déterminer l’origine de ce type de marquage en forme de cœur : anglais ou français, ce qui est évident c’est qu’il y a eu une influence à priori et compte tenu des périodes de la variante D en faveur de l’Angleterre. A noter que parmi les familles de pipiers St Quentinoises (et si la liste de André et Mariette Leclaire est exhaustive), il n’existe pas de maître pipier dont les initiales sont HR. - Pour l’échantillon 3A225 et compte tenu à la fois des graphismes et des défauts de moulage, notre estimation est orientée en faveur d’une production étrangère une copie. Mais peut-on appeler cela une copie, dans la mesure ou cet échantillon est amputé de la base de son fourneau ; en fait c’est à la fois le motif en forme de cœur et la forme de la partie supérieure du fourneau, y compris son diamètre d’ouverture qui nous l’avait fait classer à priori dans les pipes anglaises. A bien y regarder, la forme allongée du cœur, la mauvaise qualité du moulage et la typologie des caractères nous oriente vers une fabrication de l’Empire Ottoman d’origine arménienne (à cause du caractère de droite) ; ou encore une production des pays balkaniques. Les datations des quatre exemplaires restent situées au début du XIX° ou un peu plus tard pour les origines non anglaises. Les quatre pipes ont été classées au tableau N°10 en annexe.
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LECLAIRE (1) : p 45
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
4. Les fourneaux décorés Tout comme pour les pipes hollandaises nous avons trouvé des exemplaires à fourneaux décorés. Contrairement aux provinces unies elles ne sont apparues en Angleterre qu’à partir du milieu du XVIII° dans les années 1740 ; elles concernent donc des types de forme n°3 à partir de la variante B. Le sujet le plus répandu semble être les armes de la couronne britannique de l’époque soit de la famille de Hanovre dont les figures emblématiques sont le lion et la licorne. (Ci dessous coté licorne) Une étude de D.R. Atkinson et Adrian Oswald « The dating and typology of clay pipes bearing the royal arms » 30 nous donne une liste des principaux maîtres pipiers, ainsi que l’évolution des décors. Par la suite et notamment au XIX° les fourneaux décorés constituèrent l’essentiel de la production.
Datations et origines : Les initiales HB ainsi que la forme de la couronne et de la banderole portant la devise « Dieu et mon Droit » nous permettent d’identifier à priori cette pipe comme produite par Henry Blundell de Londres 1740-1770.
Cette pipe ne porte pas d’initiales mais la forme de la banderole « Dieu et mon Droit » nous oriente vers une hypothèse de datation 17501770. Nous n’avons pas trouvé de maître pipier clairement identifié.
Les deux pipes ont été classées au tableau N°11 en annexe.
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T.A.C.T.P. (1) : p363
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
III Les « brûle-gueules » Il est une catégorie de pipes particulièrement intéressante car elle témoigne à la fois de la difficulté de se procurer des pipes à bord, de la fragilité de ces dernières (s’il fallait encore le démontrer) et enfin de la pugnacité des matelots ainsi que de leur « débrouillardise ». Christian Souris 31 y a consacré un chapitre entier, citons ci après l’un des passages les plus caractéristiques. « Mais les marins de tous temps sont avant tout les champions de la débrouille et le bricolage ne leur est pas étranger. Ainsi, certains d’entre eux ont imaginé, pour ne pas se séparer de leur moignon de pipe, de le réenmancher sur un tibia de poule, de lièvre ou de canard, vidé au préalable de sa moëlle. Outre le fait que cette transformation rend la pipe moins fragile en son endroit le plus faible, elle autorise, via les apophyses de l’os, une tenue entre les doigts sans risque de brûlure. Ce qui n’est pas le cas d’une pipe en terre d’une seule venue ! D’autres marins préfèrent utiliser comme « pièce de rechange » des rémiges d’albatros ou d’oie. Je possède une vieille pipe composée d’un vilain fourneau de terre monté sur un joli tuyau aux extrémités gainées d’argent, datant probablement du début du XIX° siècle. Il est façonné dans un… long piquant de porc-épic ! » Christian Souris fait aussi remarquer que dans certains cas les fourneaux étaient réutilisés tels quels citant pour preuve la reproduction de la pipe n°238 de la fabrique Blanc Garin au XIX° (voir fig ci contre) On distingue bien sur cette tête de pipe la tête d’un matelot fumant un « brûle-gueule »
Nous avons regroupé six « brûle-gueule », tous ne sont pas d’origine anglaise.
Les trois pipes ci dessus ont déjà été étudiées sous l’angle des types de formes, on notera la différence de profil entre les 3A235 et 236 illustrant deux sous-variantes de la variante B du type n°3. On distingue bien les traces de dents sur le 3A241 réutilisé « tel quel », par contre les deux autres ont été « retaillés » au couteau vraisemblablement pour être «réenmanchés » sur des tuyaux rapportés et fabriqués à bord.
31
SOURIS : p 77 et suiv
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Les trois autres pipes (voir ci dessous) n’avaient pas encore été étudiées.
- La 3A245 est strictement similaire aux pipes de la série 4L187 à 196 (voir page 48 de cette étude). Ces pipes ont été classées à priori dans le type n°4 hollandais, mais avec une possibilité de copies. Comme les autres elle porte une marque au L couronné en dessous du talon, ainsi que les armes de Gouda de chaque coté. Nous l’avons donc renumérotée en 4L245 et reportée au tableau N°7 (en annexe) - La 3A246 constitue un exemplaire très intéressant dans la mesure ou le marquage sur fourneau est fort comparable à celui de la série citée ci dessus, en effet la marque est un B manuscrit dont le graphisme est identique à celui de la 3A245 et des autres (voir photos ci contre), par contre la forme du fourneau bien qu’il soit incomplet, relève plus du type n°3 variante D anglais que des types hollandais, de plus la couleur de pâte est rouge et non blanche.
Cela renforce les hypothèses de copies, voire d’origines autres que hollandaises sur les séries à marquages manuscrit en relief étudiées à la page 48. L’exemplaire 3A246 a été classé au tableau N° 10.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE - L’exemplaire 3A247 appartient à la série des pipes à fourneaux décorés de « deuxième génération » et qui sont devenues célèbres en Angleterre à partir de l’époque Victorienne. Elles sont caractérisées par un fourneau dont la forme se situe dans la continuation homothétique du type N°3 variante D, en effet, sur cet exemplaire et sur tous les autres du même type (non trouvés à Pomègues mais issus de fouilles terrestres à Londres), on constate que l’évolution des formes obéit au principe d’un élargissement de l’ouverture du fourneau par rapport à sa hauteur, mais on constate aussi une diminution de l’ensemble des dimensions. Il s’agit ici d’un type de forme anglais n°4 comparable aux types n°4 et 5 hollandais, ce type est parfois dépourvu de talon, mais contrairement aux modèles hollandais et comme pour les types de formes n°1 2 et 3 anglais, où les talons et les « spur » co-habitent, les deux modèles avec et sans talon co-habitent également à la même époque. Le diamètre de l’ouverture du fourneau de l’échantillon 3A247 est de 22-23 mm avec une hauteur de 28 mm, tout comme les modèles ci contre. Les cinq exemplaires ci dessus datent du dernier quart du XIX° siècle, très connus, ils ont été fabriqués à des milliers d’exemplaires.
Les quatre dessins ci dessous sont extraits des T.A.C.T.P. 32. Notre échantillon renuméroté 4A247 (type n°4) correspond au quatrième à partir de la droite . C’est en fait le type de fourneau décoré le plus basique avec une simple ligne en relief le long du plan de joint de part et d’autre du fourneau. On distingue des traces de dents sur l’extrémité du morceau de tuyau restant, ainsi que les traces d’un marquage de part et d’autre de cette même extrémité. Cela est cohérent avec ce modèle de pipe dont les marquages étaient fréquemment imprimés de chaque coté du tuyau.
Ces pipes très en vogue à la fin du XIX° ont donc été fabriquées dans les principaux centres de production britanniques, les marquages sur le tuyau étaient très répandus sur ce type de forme, ce qui fait qu’il est ici impossible d’en déterminer l’origine. Autres possibilités : On retrouve aussi ces modèles dans les productions françaises. - Le modèle du « brûle-gueule » figure au catalogue de Job Clerc de 1899 à St Quentin la poterie 33 sous les références 34, 35 et 36 « Demi-côte » petite moyenne et grande. 32 33
T.A.C.T.P. (1) : p69 et T.A.C.T.P. (4) : p 374 et suiv LECLAIRE (3) : p 127
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Pour mémoire ci contre la reproduction des modèles des pipes Job Clerc mentionnés ci dessus. On constatera qu’il y a en effet quelque similitudes avec notre échantillon n°4A247, en particulier avec la référence 36 compte tenu des proportions du fourneau. Cependant au niveau de l’ouverture le diamètre se referme et le profil du bord ne correspond pas au profil anglais. Ce modèle figure aussi parmi ceux produits à St Malo vers 1860 par la fabrique Cretal34. Cependant compte tenu du type de marquage « anglais » sur le tuyau, a priori l’hypothèse d’une production française est à écarter.
Datations et origines des trois derniers exemplaires: -
Compte tenu de ce qui précède la datation de l’échantillon 4A247 est a priori située dans la fourchette 1875-1900, son origine est anglaise mais il n’est pas possible de préciser la localité. Elle constitue (si cette datation est exacte) une exception au contexte de datation du port de Pomègues. Classé au tableau N°12 en annexe.
-
La classification de l’échantillon 3A246 « archéologiquement incomplet » reste incertaine avec cependant une préférence pour une origine anglaise type n°3 variante D, ce qui donnerait comme fourchette de datation 17801820. Classé au tableau N°10 en annexe. Il est cependant nécessaire de poursuivre nos recherches sur les marquages en relief à initiales manuscrites, nous en reparlerons dans le chapitre suivant sur les pipes françaises.
-
34
L’échantillon 3A245 « archéologiquement incomplet » a été renuméroté 4L245 avec à priori par hypothése une origine hollandaise comme les dix autres échantillons aux marquages similaires, il sera à nouveau réétudié dans le chapitre suivant consacré aux pipes françaises. Classé au tableau N° 7 en annexe.
T.A.C.T.P. (2) : p108
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
IV Les productions françaises 0. Préambule Parmi les quelques 250 pipes en terre blanche déjà étudiées et en majeure partie identifiées comme d’origines hollandaise et anglaise, un petit nombre qui ne rassemblaient pas rigoureusement tous les critères d’identification, donnait lieu à des hypothèses d’identification différentes ou complémentaires. 1) Certains exemplaires suspectés d’être des copies, particulièrement sur les types de formes hollandais : (est considéré comme copie l’exemplaire qui rassemble le maximum de critères, notamment concernant la forme exacte et le marquage, cela de manière à tromper sur l’origine. On peut considérer qu’il y avait des copies hollandaises fabriquées hors Gouda, et étrangères ) a)
Avec des marquages notoirement copiés, comme par exemple le trèfle copié à St Omer, que l’on retrouve sur l’exemplaire 3F084 (Chap I- 4.2.1). b) Avec d’autres marquages, mais qui nous ont paru nettement atypiques par rapport à la marque d’origine et parfois même à l’ensemble des marquages hollandais, comme sur certaines des pipes ci dessous marquées au calice (Chap I-5.2), pour lesquelles nous avons émis des hypothèses d’origine dunkerquoise ou de la ville d’Arras, ou encore comme sur certaines pipes marquées « EB » (Chap I-3.1) réputées pour avoir été copiées et dont les graphismes des marquages étaient non seulement différents mais aussi imprimés de travers, ce qui selon nous confirme en quelque sorte une « non qualité » incompatible avec les productions hollandaises.
Ces pipes suspectées d’avoir été fabriquées dans des villes « françaises » (Dunkerque, Arras et St Omer) dans le but de concurrencer les production de Gouda sont en principe à classer dans les productions « françaises ». 2) D’autres exemplaires avec des marquages non répertoriés (Chap I-3.2) donnent lieu à plusieurs hypothèses d’origines : soit Gouda, soit d’autres villes hollandaises, soit françaises. On peut aussi les qualifier de copies (pour les deux dernières origines) car les marques ressemblent fort à celles de Gouda. 3) Dans les séries des fourneaux décorés ou à marquages en relief, quelques exemplaires comme les trois fleurs de lys ou les aéronautes (Chap I-7), et les marques sur fourneaux de type manuscrit « VB » et « JB » (Chap I-6.2 p48) ; ou quelque variantes D du type n°3 anglais (Chap II-3.4). Il reste enfin quelques pipes à étudier, certaines mises en attente parce qu’elles ne répondaient pas suffisamment aux critères d’identification hollandais ou anglais mais s’en rapprochaient assez pour être qualifiés « d’imitations », d’autres parce qu’elles nécessitaient des recherches complémentaires. Douze de ces pipes ont été rassemblées sur la photo, page suivante.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Les exemplaires n° 3, 4, 7 et 8 sans talon sont marquées à la partie avant inférieure du fourneau avec des marquages du même type que ceux de Gouda. Le n° 1 dont le fourneau est volumineux porte un double marquage latéral sur le talon, le n° 9 porte une marque « A » du type cyrillique en dessous du talon et ressemble par la forme au modèle n°13 du catalogue Job Clerc, le n° 12 est fait de terre grise de qualité médiocre.
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En définitive, si l’on ne tient pas compte de l’échantillon n°11 dont la forme rappelle celle des pipes d’origine hongroise, les onze autres pipes peuvent être considérées comme inspirées des pipes hollandaises. Quelle est ou quelles sont leurs origines ? française ? c’est possible et même probable pour certaines. Compte tenu de ce qui précède, et si l’on rassemble à la fois les fabrications authentiques, les copies et les imitations, on constitue un groupe de pipes appartenant en fait à ce que l’on pourrait appeler « l’école hollandaise », et l’on peut définir de même une « école anglaise » Et l’on constate en définitive que les quelques 260 pipes en terre blanche examinées (y compris ces 11 échantillons qui restent à identifier), ont toutes été classées dans l’une ou l’autre des deux écoles hollandaise ou anglaise ; on peut alors se demander si le contexte propre au port de Pomègues a de quelque manière que ce soit, joué le rôle de «filtre » pour les pipes typiquement françaises ; ou si ces dernières ont jamais existé. Y avait-il une école française à cette époque et quelles étaient ses caractéristiques ? C’est ce que nous avons essayé de découvrir. 1. Critères d'identification des pipes françaises des XVII° et XVIII° siècles Alors que pour les pipes hollandaises et anglaises nous avons trouvé de nombreux critères caractéristiques permettant de les identifier et de les dater, nous n’en avons trouvé que très peu pour les pipes d’origine française correspondant à la
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE période de notre étude soit les XVII° et XVIII° siècles ; il est bien évident que nous excluons ici le XIX° siècle qui, cela est bien connu est considéré par tous les spécialistes comme « l’âge d’or de la pipe en terre française ». Nous avons consulté pour cette recherche plusieurs documentations sur les pipes en terre françaises, mais il faut reconnaître que les écrits concernant cette période sont en fait très rares ; en fait notre recueil d’informations repose principalement sur quatre ouvrages complémentaires, desquels nous avons extrait les passages qui nous paraissaient crédibles par le caractère historique de leur documentation ; ces ouvrages sont de : André et Mariette Leclaire historiens 35, du spécialiste Belge Jean – Leo 36, du journaliste Belge Christian Souris 37, de Maurice Raphaël 38. (Cf bibliographie). Ainsi que plusieurs ouvrages sur l’histoire de notre pays, et notamment sur l’évolution de nos frontières et l’évolution du rattachement des Provinces, on comprendra pourquoi dans la suite de l’étude. 1-1. Formes des fourneaux Excepté pour les types de forme n°1 des deux écoles, dont les fourneaux sont encore à la fois très proches mais dans un style toutefois très imparfait et ou il est difficile de discerner les origines sur ce seul critère, nous n’avons pas trouvé comme pour les types de formes n°2 et n°3 hollandais et anglais d’autres évolutions de formes typiquement françaises. Les seuls exemplaires de pipes françaises du XVII° reproduits par Jean – Leo dans l’ouvrage pré-cité. (Voir page suivante) sont du type de forme n°1 ou proches.
1) Ces deux pipes de Boulogne du type n°1 retrouvées dans le quartier de « Pipots » sont du 17°, elles portent les armes de la ville . 2) Cette pipe datée 1620 selon Jean-Leo et trouvée à Montcornet (Ardennes) sous le pont - levis du château, n’a cependant pas d’origine exacte identifiée. 3) Curiosité selon l’auteur J.L, cette pipe est une copie française des copies hollandaises de la fameuse pipe « Jonas » anglaise. 4) Pipe du type n°1 de la seconde moitié du XVII° trouvée dans les ruines de la maison de Jean Bart, rue Royer à Dunkerque, il y a une fleur de lys sur le talon. J.L. ne l’identifie pas cependant clairement comme d’origine française. 5) Pipe à fourneau décoré marquée « R.P. » de la fin du XVII° , elle fut trouvée lors de fouilles à la « Tour aux Crabes » à Dieppe. En fait seules les pipes repérées en 1 et 5 sont d’origine identifiée comme française de manière fiable, elles sont du type de forme n°1 déjà commun aux Anglais et aux Hollandais.
35 36 37 38
LECLAIRE (3) LEO SOURIS RAPHAEL
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Il y aussi quelques exemplaires cités par André et Mariette Leclaire dans leurs ouvrages sur les pipes de St Quentin la poterie, mais ils sont manifestement d’inspiration hollandaise ; de même que les pipes produites en Avignon en 1691 et 1692 par les frères Van Latum Hollandais d’origine 39.
1-2. Marques des fabriquants et maîtres pipiers Là encore nous ne pouvons que citer les marquages des maîtres pipiers de Rouen, collectés par Jean-Leo40, que nous reproduisons ci-contre.
On notera que le 4° marquage du second rang : « HB nonogramme couronné » offre une ressemblance troublante avec celui de Heijndrick Bos (1691- à partie de 1691) répertorié par J van der Meulen41 .
Il faut bien avouer que l’ensemble de ces critères n’est pas très volumineux.
2. Analyse 2-1. Liste des centres de production français des XVII° et XVIII° siècles. Par ordre alphabétique (la majeure partie est issue de l’étude de Jean-Leo) - ARRAS
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Adrien Delefeuille Boussemart Vausselin
-
P. et F. Van Latum Cheval ? ? Antoine Tilmant Antoine-Joseph et Antoine-Sébastien Vasset Jacques-Philippe Vasset
-
1691 – 1692 1760 - ? XVII° XVIII° début du XVIII° ca 1730 - ?
-
? – 1779 ( Il eut comme ouvrier Thomas Fiolet qui s’installa à St Omer en 1765 )
Bretel ? de la Ruelle Gambier
-
XVIII° XVII° 1751 - ? 1780 – 1926
-
XVIII°
-
Première moitié du XVIII° 1693 - ? Manufacture royale des pipes (archives Aix en P )
-
Antoine Gazet Gaspar Cochon Louis Colomb et Christophe Chabert Henri Rester Guillaume Blanc
-
? « On fabriqua à Neufchatel des pipes en
-
- AVIGNON
-
-
milieu du XVIII° 1760 - ? 1670 (Cf B. Rapaport Collecting Antique pipes P22)
-
- BOULOGNE / MER - CAMBRAI - DEVRES (Pas-de-Calais)
-
-
- DIEPPE - DUNKERQUE
-
- GIVET (Ardennes)
-
- LILLE
-
-
-
- MARSEILLE
- NEUFCHATEL (Seine-Maritime)
-
terre blanche, rouge ou noire » (Lesur & Tardy)
39
LECLAIRE (4) LEO : p 13 41 van der MEULEN : p 69 40
99
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1783 - ? 1788 - ? XVIII°
LES PIPES DE LA QUARANTAINE - PONT-A-MOUSSON - QUIMPER - QUIMPERLE - ROUEN
-
-
-
-
- St OMER
- St QUENTIN LA POTERIE (Cf A & M Leclaire.)
- SERRES (Hautes Alpes) - TAIN L’ERMITAGE (Drome) - TOULON - TROUBOUSTEIN (Finistère)
-
-
-
? Pierre Bousquet Pierre-Clément Caussy Yves & Jacques Le Béchennec Jacques Veron Jean Crenecher Thomas Gaye Jean & Jacques Courchay Adrien Adviot François Colbert Thomas Godeffroy Guillaume Leroy Louis, Adrien & Claude Lerebourg Fabullet Claude Micault, Françoise Orselle (Vve de L. Leroy) Jean Cottereau
-
XVIII°
-
Première moitié du XVIII° Seconde moitié du XVIII°
-
1763 - ? Première moitié du XVII° Première moitié du XVII° Première moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII° Seconde moitié du XVII°
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Seconde moitié du XVII° Fin du XVII°
Cauche Adrien Minet Roussel Charles marie Fiolet Abauzit Louis Abauzit Pierre I Abauzit Vincent IV Benoit Jean- baptiste Benoit Simon Chamand Charles Deleuse Jean Dubois Gabriel Dubois Jacques Dubois Jean Dubois Pierre Four Louis Martin Armand Pasquier Simon Rester Pierre N.1769 D. 1814 Sugier Henry Taulan Jean Taulan Jean Henry dit Henry Cheval Ragon Louis
-
Fin du XVII° Première moitié du XVIII°
Ragon Louis ?
-
XVIII° 1765 - 1921 1780 - 1788 1773 - 1821 1788 - 1793 1761 - 1794 1732 - 1791 1780 - 1797 1715 - 1752 1757 1728 - 1780 1723 - 1742 1728 - 1769 1713 - 1738 1704 - 1725 1781 - 1864 ? 1725 - 1736 1779 - 1801 1784 - 1816 1701 - ? Fin du XVII°
-
Fin du XVII° XVII°
-
On constate donc globalement l’existence d’une vingtaine de centres de production dont à peine la moitié existaient au XVII° siècle, cela prouve toutefois un réel démarrage de l’industrie pipière dans notre pays.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
2-2. Replaçons les centres de production dans le contexte de l’époque 2-2-1. Le contexte géopolitique Si l’on pousse un peu l’analyse, on constate que la quasi-totalité de ces centres de production sont situés sur des départements limitrophes de notre hexagone. En fait on ne peut réellement parler ni de départements qui datent de la Révolution, et encore moins d’hexagone qui prend sa forme définitive à la fin du premier conflit mondial. Or il semble que les ouvrages consultés et faisant référence aux pipes «françaises » les situent par rapport au contexte géopolitique actuel, alors qu’en réalité à l’époque qui nous préoccupe, il était radicalement différent ; en effet le royaume était composé de provinces, ces dernières étant principalement rappelons-le : les Duchés et les Comtés. Il y avait notamment et pour ce qui concerne cette étude, les Duchés de Normandie, de Bretagne, de Brabant et de Hainaut, de Lorraine, et de Bourgogne, ainsi que les Comtés de Flandre, d’Artois, de Champagne, de Nevers et de Provence. Pour illustrer notre propos, observons la France pendant la seconde partie de la guerre de 100 ans ; le royaume est alors réduit à la zone de couleur verte, la zone en traits croisés est aux Anglais, la zone en traits horizontaux est à la Bourgogne et celle en traits verticaux aux Luxembourgs. En 1436 Paris est libéré, puis la Normandie et enfin la Guyenne avec la libération de Bordeaux en 1453. (On reparlera, 5 siècles plus tard de la libération de Paris et de la Normandie, dans un contexte tout autre)
72 ans après, le tabac et les pipes en terre commencent à faire leur apparition, rapportés dans les sacs des marins, c’est à dire vers 1525. Les Anglais occupent encore Calais qu’ils garderont jusqu’en 1558. C’est à cette époque qu’ils produisent leurs toutes premières pipes en terre. Pas de quoi s’étonner que les premiers maîtres pipiers qui produisirent à Rouen soient d’origine anglaise et que leurs modèles soient aux « normes anglaises ».
Il en est probablement de même pour les autres centres de production situés dans les duchés de Normandie et de Bretagne soit : Dieppe, Neufchatel, Boulogne/mer & Dèvres, Quimper, Quimperlé et Trouboustein . On notera que ces centres, ports maritimes (ou proches de la côte) étaient privilégiés pour les échanges avec l’Angleterre, et par conséquent pouvaient constamment être actualisés concernant l’évolution des styles. Pour ce qui est des centres situés dans les provinces constituant les départements actuels du Nord de la France : Les Duchés de Brabant, les Comtés de Flandre et d’Artois, soit : Arras, Cambrai, Givet, Lille et St Omer ; il faut ici rappeler qu’ils ont de manière récurrente été rattachés à la Hollande, car les provinces changeaient fréquemment d’appartenance au fil des guerres successives (par exemple la guerre de trente ans et la guerre de succession d’Espagne)Dans ce cas leurs productions devraient être qualifiées de productions Hollandaises pour les périodes
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE correspondantes. Sans oublier la période de 1795 à 1815 napoléonienne, ou les provinces hollandaises furent sous la domination française et pendant laquelle l’ensemble des productions y compris de Gouda devenaient donc «françaises»!!! Evidemment la question de l’appartenance à l’école Hollandaise ne se pose pas. La carte ci-dessous représente la France en 1610 (zone de couleur verte), la zone coloriée en marron représente les provinces unies (Pays bas) encore appelées « provinces du nord », et la zone située au dessous représente les « provinces du sud » (correspondant à la Belgique). La zone en rose hachurée du nord (de la France) et incluse dans les provinces du sud, concerne les centres de production cités ci dessus.
Pour Dunkerque (déjà évoqué Chap I-5.2), la question ne se pose pas non plus. Citons cependant Jean-Leo42 : « Venue du nord, la pipe en terre commença tout naturellement par la Flandre sa conquête pacifique. C’est à Dunkerque - qui connut la prospérité grâce à l’industrie du tabac, son statut de port franc lui assurant une situation exceptionnelle pour les arrivages de tabac d’Amérique – c’est à Dunkerque donc que s’installèrent les premiers ateliers, dans la première moitié du XVII° siècle. On y faisait des pipes à l’imitation de celles de Hollande et d’Angleterre avec une argile venue d’Autrache, en Brabant, une commune sur la route de Mons à Tournay que l’on appelle aujourd’hui Hautrage… Un arrêt du conseil d’Etat du 42
LEO : p11
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Roi du 12 Janvier 1751 accorde pour dix ans au sieur de la Ruelle le privilège exclusif pour une « manufacture de pipes fayencées établie en Basse-Ville ». Cette manufacture qui existait encore à la fin du XVIII° siècle, fut créée avec des ouvriers venus de Hollande. Les Hollandais recommandèrent à Monsieur de la Ruelle la terre d’Andenne, entre Namur et Huy, utilisée avec succès par les pipiers de Gouda. Les Dunkerquois abandonnèrent alors l’argile d’Hautrage, moins pure (elle contenait de petites pyrites qui détérioraient les moules) et qui donnait trop de retrait à la cuisson . Pour la petite histoire, on peut noter que, pendant la guerre contre l’Angleterre, Dunkerque employa aussi de la terre anglaise saisie à bord d’un vaisseau ennemi capturé par un corsaire français. Elle fut jugée difficile à travailler et donnait paraît-il des pipes « désagréables à la vue ». Cette argile d’Angleterre fut néanmoins utilisée régulièrement par la suite, mais en petite quantité, mélangée à la terre d’Andenne beaucoup plus chère. » Nous avons déjà parlé des productions de St Quentin la poterie et de celles d’Avignon, également de l’école Hollandaise. A noter que Avignon (et il s’en est fallu de peu pour St Quentin) est situé sur le territoire du Comtat Venaissin qui ne deviendra Français qu’en 1791 ! Restent Marseille avec sa manufacture royale créée en 1693, pour laquelle nous n’avons pas d’autre information, par contre pour Henri Rester, Maurice Raphael 43 cite un article du XIX° « Un sieur Rester (ou Prester), ayant découvert à Toulon, Cornillon et sut d’autres territoires, des terres propres à la fabrication des pipes, établit une fabrique, à l’imitation de celles de Hollande, dans les faubourgs de Marseille. Il les vendait pour la consommation de la ville et en faisait aussi des envois aux colonies et à l’étranger. » Et plus généralement, dans l’almanach historique de Marseille (1775-1777) « Il y a dans Marseille des manufactures de pipes à fumer, qui le disputent à celles de Hollande » Restent enfin Toulon et Tain l’hermitage avec les fabriques de Louis Ragon, et Serres avec la fabrique du sieur Cheval, pour lesquels nous n’avons pas d’information suffisamment précise.
2-2-2. Le contexte socioculturel Il faut ici prendre en compte l’apparition du tabac dans notre pays et ses utilisations. Envisageons deux aspects : -
-
De manière informelle « le tabac et les pipes en terre commencent à faire leur apparition, rapportés dans les sacs des marins » ; ces mêmes marins qui l’utilisant à bord de diverses manières, soit en « pétunant » soit en « chiquant » et à des fins diverses, y compris thérapeutiques pour lutter contre le scorbut la peste et le choléra, et même la faim (le tabac en effet était déjà considéré comme un coupe-faim efficace) ; contribuèrent à en propager l’utilisation dans les ports. D’ou les premières « importations » de pipes et de tabac. Mais aussi de manière plus « officielle » (et là nous n’entrerons pas dans la polémique concernant l’identité de « l’inventeur » du tabac en France, André Thevenet et son « herbe angoulmoisine » ou Jean Nicot et son « herbe merveilleuse ») avec l’introduction à la cour de France d’une herbe consommée par Catherine de Médicis et dont les vertus étaient considérées comme médicinales. Laissons ici parler Jean-Leo44 et Christian Souris45 : « La pipe s’implanta sans peine chez les Hollandais et les Allemands, mais en France le tabac, après qu’il eut quitté les jardins botaniques ou il ne servait qu’à des usages médicaux, connut ses premiers succès sous la forme de la prise : les gens de condition ne fumaient pas, ils prisaient. Seuls les soldats, les marins, et le bas- peuple, comme on disait alors, fumaient la pipe en terre qui n’était point tolérée dans la bonne société… » (Cf Jean Leo, tiré du Traité de police, de Nicolas Delamare) « Depuis que le monde est monde, ce que l’on nomme aujourd’hui la « Jet-set society », peu importe sa nationalité, a toujours été – et est encore de nos jours – à l’affut de toutes les « nouveautés », aussi aberrantes qu’elles puissent être. C’est ce que l’on appelle la « mode ». Il importe qu’elle soit suivie par de très près par des personnages de qualité : c’est là leur façon de marquer, depuis que le monde est monde, leur supériorité sur le commun des mortels. Ce fut les cas en Angleterre où fumer la pipe devint rapidement, grâce à l’intelligente « publicité » de Sir Walter Raleigh, une marque de distinction, un « must » absolu. En France, la même couche sociale trouve très vite une justification à l’usage du petun : ses qualités médicinales. Mais contrairement à la classe dirigeante anglaise, celle du futur Hexagone préfère utiliser le tabac râpé sous forme de prise, la pipe demeurant pendant longtemps un instrument vulgaire réservé au peuple. » (Cf Christian Souris)
43
RAPHAEL : p 132 LEO : p10 45 SOURIS : p 58 44
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE On se souvient effectivement, et il n’y a pas si longtemps encore, que le tabac à priser était en vogue dans notre pays. Cela donna lieu à une industrie autre (de luxe cette fois) que celle des pipes en terre, les fameuses tabatières ; certaines de métaux nobles étaient de véritables objets précieux. « Au début du VII° on en changeait tous les jours (le prince de Condé en avait 800) ; mais on les cachait devant Louis XIV qui n’aimait pas le tabac » Les matières employées étaient : le bois, la noix de coco, l’ivoire, la cornaline et la sardoine (pierres décoratives), l’argent, l’or, la porcelaine, les émaux, l’étain et l’écaille. Ci dessous quelques tabatières dont certaines sont maintenant des objets de collection.
Tabatière chinoise classique en verre peint (à l’intérieur). Les chinois à la différence des européens, prélevaient le tabac à l’aide de la petite cuiller fixée sur le bouchon ; et aspiraient ce dernier à même la cuiller.
Tabatières en porcelaine, celle de gauche est de style chinois. On prenait le tabac par pincées (entre le pouce et l’index) que l’on portait soit directement sous les narines, soit, de manière plus aristocratique sur le dos de la main et sur lequel on aspirait (snuffait ) alors les grains de « l’herbe merveilleuse de l’Ambassadeur »
On peut toutefois en conclure au vu des matières utilisées, que cette utilisation du tabac n’était pas le fait exclusif d’une couche sociale privilégiée.
En conclusion Considérant à la fois les critères d’identifications recueillis et l’analyse des productions françaises et de leur contexte, nous pensons : - Que ces productions n’ont vraisemblablement fait l’objet d’un volume comparable à ceux de l’Angleterre et surtout de la Hollande (encore que, celles des centres du Nord aient pu à certaines périodes être qualifiées et considérées à juste titre comme « productions des Pays Bas », et jouissant de cette notoriété, produire en conséquence) . - Que l’existence d’un style de forme purement français est fort improbable, cela compte tenu de la position géographique des principaux centres et du contexte géopolitique de l’époque, en comparaison l’Angleterre protégée par son insularité, et Gouda en quelque sorte « sanctuaire » préservé par les règles de sa Guilde. Donc, lorsque l’on parle de pipes Françaises, il y a deux alternatives : - Soit il s’agit de pipes fabriquées sur le territoire Français, et encore faut il le définir, soit actuel ou de l’époque. - Soit il s’agit de pipes de style purement français, et il faut alors attendre le XIX° siècle.
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
3. Le contexte propre au port de Pomègues Ce serait une erreur, en ce qui concerne les pipes récoltées dans la crique, de confronter leur nombre et leur provenances à ceux des flux commerciaux d’exportation ou même d’importation du port franc qu’était Marseille. En effet si l’on se recentre sur la fonction exclusive de « port de quarantaine » de Pomègues, et que l’on considère que ces pipes étaient jetées par dessus bord (après y avoir été amenées par les matelots et non prélevées sur les cargaisons auxquelles ils n’avaient en principe pas accès): - Soit parce qu’elles étaient inutilisables et il s’agit ici vraisemblablement des tessons. - Soit parce que sur des bâtiments suspectés de maladies contagieuses, il était préférable, compte tenu de leur faible valeur de s’en séparer avant de quitter le bord une fois la quarantaine terminée. (Cela expliquerait la quantité non négligeable de pipes retrouvées quasi-entières.) Partant du principe que les navires générateurs de ces fameuses pipes, étaient « entrant » et non « sortant » et compte tenu de la faible durée de vie des pipes en terre ; cela exclut donc que les pipes restant à bord au retour des voyages soient d’origine française (excepté dans le cas ou les matelots aient pris la précaution d’en emporter avec eux une quantité suffisante). Cela exclut aussi en principe d’une autre manière les pipes d’origines hollandaises et anglaises, utilisées sur les navires en provenances de ces deux pays non soumis à la quarantaine - sauf : - Si leur notoriété et leurs modes de commercialisation les aient à l’époque diffusées dans le bassin méditerranéen. A noter que cela sera aussi le cas les pipes françaises, mais à partir du XIX° siècle. - Si embarquées sur des navires au départ de Marseille, tout comme les pipes françaises elles avaient été stockées par les matelots en prévision du voyage aller et retour. Tout ceci milite donc en principe (et compte non tenu de la Hollande et de ses capacités de distribution atypiques) en faveur des pipes originaires du bassin méditerranéen, notamment des pays du Levant (générateurs à la fois des échanges commerciaux et des risques de peste nécessitant les quarantaines), et aussi de la péninsule italienne dont la côte était longée par les navires à la fois en direction et en provenance du Levant (sans compter l’hypothèse de distribution sur place des pipes vénitiennes « AT », évoquée à la fin du Chap IV de cette même étude). Et cela est en définitive conforme avec la répartition des styles et des origines de nos pipes, soit en gros : - 16% italiennes (région de Venise, déjà étudiées). - 20% hollandaises (déjà étudiées). - 60% « orientales » (ou du reste du bassin méditerranéen , y compris les Balkans et l’Espagne) - 4% comprenant les anglaises et …les françaises.
4. Recherche des pipes françaises de Pomègues 4-1. Parmi les pipes déjà étudiées (rappel) Notre réflexion sur les pipes françaises bien très modeste nous permet cependant soit de «nuancer» nos hypothèses soit d’y apporter quelques compléments. Reprenons ci après quelques exemplaires : (NB : les textes en italiques correspondent aux premières analyses (Cf Chap I-6&7). 4-1-1. Pour les pipes 4D207 et 208 Comme les motifs ne sont pas identiques à ceux des productions de Gouda, mais simplement inspirés de ces dernières, il faut remplacer le terme « copie » par « imitation », et dans le cas où l’on retient la fin du XVIII° comme période de datation (ce qui est vraisemblable), il faut rayer les termes « ou belges » ; en effet la Belgique en temps que nation n’a été reconnue qu’en 1831 à la conférence de Londres. (son indépendance ne sera reconnue par la Hollande qu’en 1839) Les centres de production du nord (Dunkerque, St Omer, Arras, Lille, Cambrai ou Givet) semblent les mieux placés de par leur position géographique, mais il ne faut en rien exclure les autres centres, en l’absence d’autres informations.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4-1-2. Pour les pipes aux armes de la couronne de France 4D213 à 215 Nos hypothèses restent inchangées, l’origine française « stricto sensu » reste toutefois à nuancer selon la période.
4-1-3. Pour les exemplaires 4D209 à 211 Mêmes remarques hypothèses.
que
précédemment
et
maintient
des
Notre choix s'oriente vers la traversée de la manche en ballon, et une datation précise dans ce cas soit 1785, confirmée par les deux fleurs de lys. Les centres de production pourraient être Dunkerque ou plus généralement en Flandres. Mais là encore si l’on retient la date de 1785, il faut rayer les termes «ou belges». Il faut aussi nuancer les termes de « productions françaises ».
4-1-4. Pour les pipes à marquage « manuscrit » sur fourneau non répertorié par D. Duco. (Nous ne reproduisons ci dessous que le début et la fin du paragraphe) « Les autres pipes toujours munies d'un talon portent cette fois sur les fourneaux et toujours face au fumeur, des marquages différents de celui des talons, on retrouve sur ces derniers soit les marques classiques et notamment le L couronné n° 304 souvent utilisé par la famille Verzjil entre 1745 et 1820. La marque en relief sur le fourneau est constituée par deux lettres en caractères calligraphiés entourées d'un cercle. Nous avons relevé deux couples de d'initiales: VB et JB. Dix exemplaires numérotés 4L187 à 196.
Cinq exemplaires numérotés 4L197 à 201.
On constate bien que les hypothèses sont nombreuses, et encore une fois on retrouve deux fourchettes de datation vraisemblables, à la fois fonction du type de forme et de l'origine, pour ces deux séries de pipes : a) Si origine Gouda : 1770 – 1800/1810 (compte tenu du type de forme et de la marque de talon) b) Si copies Arras (ou même du nord de la France) 1790 – 1840 » On peut encore ici envisager l’hypothèse de productions « françaises » avec les mêmes précautions que pour les précédentes
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
4-1-5. Pour les pipes à la marque au soleil Reprenons les termes du chapitre 6.2 des pipes hollandaises. Ces deux exemplaires numérotés 4F186 et 4F185 ont été considérés comme similaires (bien que issus de moules différents. Celui de gauche 4F186 a son talon cassé). Sur l’exemplaire 4F185 les marquages du talon et du fourneau sont au même symbole, en l'occurrence il s'agit ici du soleil (zon) référencé par J van der Meulen 46. La marque sur le talon est assez "classique" et identique à celles relevées sur les autres pipes "fines" des types de formes n°2 et 3 précédemment étudiées.Par contre les soleils reproduits sur les fourneaux sont entourés d'un ruban noué à la partie supérieure; le motif est situé face au fumeur, et l'on retrouve à la base du fourneau juste au dessus de l'extrémité du tuyau un autre motif assez classique pour ce type de pipe et qui rappelle une coquille St Jacques.On remarquera aussi les plans de joint verticaux très visibles, autres indices attestant de la qualité "ordinaire" de ces pipes. Pour la datation, on ne peut que reprendre la fourchette correspondant au type de forme n°4 soit 1720 – 1800, avec cependant et compte tenu de l'ouverture du fourneau une estimation en fin de période soit 1770 – 1800. Cela est cohérent avec la fourchette de datation de la marque au soleil soit 1667 – 1842, nous l'avons donc estimée à 1785. voir tableau N°7 Cette hypothèse de datation est subordonnée à des productions hollandaises, ces deux échantillons et particulièrement le 4F186 seront ré-étudiés avec les pipes d’origine française.
C’est dans le cadre de cette « ré-étude » que A Leclaire concernant les pipes françaises, nous a signalé l’existence de sept pipes similaires trouvées à St Quentin la poterie. (voir ci contre) La ressemblance est troublante et les différences portent sur la taille du soleil et sur les deux branches de laurier à la place du ruban noué. Ces pipes ne portent pas de marque de talon, mais la marque au soleil a aussi été retrouvée sur d’autres pipes de St Q P.
Cette information nouvelle nous a incité à approfondir notre observation, notamment : 1) Sur les rubans de la pipe 4F185, ce qui n’apparaît pas sur la photo (mais visible à la loupe), on distingue l’inscription de ce qui a priori paraît être une devise ; il y a quatre groupes de lettres, deux, de part et d’autre ; on peut lire du coté gauche mais difficilement lisible les lettres « IC » et encore moins lisible « IL » ou « EL », et du coté droit les mots « RES » et à priori « TER » ; ce qui donne « IC EL RES TER ». Les latinistes y trouveront peut être leur bonheur, à remarquer cependant que le premier mot devrait être HIC et non IC.
46
van der MEULEN : p 56
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Les macro-photos effectuées en lumière rasante longitudinale et transversale nous apportent un peu plus de précisions ; coté gauche IC ou XC et IL ou EC (sans plus de compréhension) ; par contre on distingue bien les deux autres groupes de lettres RES et TER. Rappelons ici : a) Un pipier marseillais Henri RESTER cité par M Raphael47 comme ayant exercé en 1783. b) Que dans la liste des pipiers de St Quentin la poterie48, on retrouve un certain Pierre RESTER (N1769/D1814) qualifié de « garçon pipier » sur son acte de décés. 2) Sur les soleils des deux fourneaux ; on constate que ces derniers ne sont pas identiques : - Celui de l’exemplaire 4F185 ( voir photos ci dessus et ci contre) paraît un peu plus grand et ovalisé selon l’axe vertical alors que celui de l’exemplaire 4F186 est plus rond, de plus il porte deux rangées de « perles » contre une seule rangée sur l’autre. - On constate aussi, ce qui n’apparaît pas à l’œil nu et qui n’avait donc pas attiré notre attention, que le centre des soleils représente en quelque sorte les traits d’un visage avec les yeux, le nez et la bouche. On le distingue bien sur extraits (ci contre) des macro-photos précédentes des rubans.
3) Sur les marquages de talons « au soleil »
le graphisme des soleils est constitué par un motif central circulaire de diamètre variable « le noyau », et par une couronne qui représente les rayons (du soleil). Les trois marques de gauche proviennent des pipes de Gouda 2F025, 3F105 et 3F103. La quatrième (à droite) de la pipe 4F185 ci dessus.
On constate que : - Le premier cliché (à gauche) correspondant à la pipe 2F025, est sensiblement identique à ceux des pipes 2F024 et 026, toutes trois du type de forme n°2 datées 1700 – 1715 (voir Tableau 1). - Le second cliché correspondant à la pipes 3F105 est sensiblement identique à ceux des pipes 3F106 et 3F178 datées 1760 – 1780 (voir Tableau 4). - Le troisième cliché correspondant à la pipe 3F103 est sensiblement identique à celui de la pipe 3F104 (Tableau 4). On peut vraisemblablement estimer, compte tenu des soixante années d’écart entre les deux premières estampilles, que ce qui les différencie (noyau plus grand et à face humaine sur le second) correspond à une amélioration du graphisme en concordance à priori avec le changement du type de forme des fourneaux. Par contre l’estampille du troisième cliché (3F103 et 104) nous pose problème car, compte tenu de la datation de ces deux pipes soit 1760 et 1795, elle semble démentir l’hypothèse d’amélioration du graphisme envisagée ci dessus. De plus elle ressemble fort à celle de notre échantillon 4F185 décrit ci dessus.
47 48
RAPHAEL : p 132 LECLAIRE (1) : p 55
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Nous pouvons émettre deux hypothèses : - Plusieurs poinçons concernant les trois graphismes ont coexisté. - La troisième estampille est une copie de celle de Gouda. Observons ci contre les trois estampilles reproduites par A. et M. Leclaire49.
On constate une bonne ressemblance avec le dessin de droite ( première marque S.Q.P.). Cela nous a conduit à réexaminer les deux pipes 3F103 et 104 et à constater que : - La qualité de la terre et la finition n’étaient pas franchement « Gouda ». - Les armes de Gouda imprimées sur le coté du talon de l’échantillon 3F104 étaient en fait assez grossières. Les hypothèses complémentaires sur des copies S.Q.P. (ou autres) ont été ajoutées sur le tableau N°4. 4) Sur la forme même de chacun des deux fourneaux (voir photo initiale des deux pipes) On constate que les formes sont différentes et que la pipe 4F186 avec le talon cassé et son plan d’ouverture du fourneau oblique, est plus conforme au type N°4 de Gouda (voir page 35) que la pipe 4F185 avec un plan d’ouverture de fourneau parallèle à l’axe du tuyau, plus proche du dessin d’A. Leclaire précédent. A noter que cette configuration correspond à celle des pipes « au calice » mentionnée en début de chapitre. (voir aussi Chap I-5.2). En conséquence et compte tenu des éléments rassemblés globalement ci dessus, il semble que pour l’exemplaire 4F185, nous nous trouvons ici en présence d’un exemple de copie caractérisée, probablement réalisée à St Quentin la poterie. Mais cela une fois encore n’est qu’une simple hypothèse.
4-1-6. Pour en terminer avec les copies probables : Reprenons ici une copie du type 3 variante C, anglais cette fois, et déjà traitée au chapitre 3.3 Rappelons ici que cette pipe est vraisemblablement d’origine St Quentinoise, et du maître pipier Gabriel Dubois ayant exercé en 1757, ce qui coïncide avec la fourchette de datation du type C : 1760-1780. Ce n’est en fait pas le seul cas de copie des modèles et des marques anglais à St Quentin, le plus connu étant celui des pipes à la marque « TD »50, abondamment copié par ailleurs51.
49
LECLAIRE (2) : p 36 LECLAIRE (2) : p 30 et 31 ou l’on distingue pas moins de 5 estampilles différentes à cette marque. 51 WALKER 50
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4-2. Identification des pipes restantes 4-2-1. Marquages et formes atypiques Concernant les marquages : Les deux pipes ci-contre sont à classer a priori dans le lot des copies, de par les marquages « fortement inspirés » des hollandais. La marque « estompée » de la n°4F271 à droite est inclinée à 45°, et ressemble à celle de la n°4F174 à gauche (et chap I-5)
A gauche la marque de la n°2F270 et la même (à droite) mais après rotation de 180°
Cette marque est à rapprocher de la série des marquages « au calice » déjà étudiés (chap I-5)
L’exemplaire n° 4F271 est assez comparable aux autres de la série des pipes « au calice » suspectées d’être des copies d’origine françaises, en outre son talon est de forme grossière (sa section est plus carrée que ronde), et la qualité de la terre assez médiocre. Le point commun avec l’échantillon 2F270 est l’aspect « érodé » du marquage, en effet seul un examen minutieux à la loupe ainsi que des photos en lumière « rasante » ont permis de les faire apparaître. Une hypothèse plausible est, que les poinçons utilisés étaient en terre cuite et non, métalliques comme la majorité des poinçons hollandais ; (Les « cachets » en terre cuite sont cités par A & M LECLAIRE dans leur étude sur les pipes St Quentinoises.) il s’agirait ici en fait, de moulages en terre sur les marquages des pipes authentiques, produisant ainsi les cachets utilisés pour marquer ces copies de pipes hollandaises. Cela expliquerait la perte de finesse des motifs ; en effet il est bien connu que l’on perd de la définition lorsque l’on réalise une empreinte à partir de la pièce moulée et non du moule initial.
Concernant les formes -
-
L’échantillon n° 4F271 est du type n°4 avec un angle proche de 90° entre les axes du fourneau et du tuyau ; on constatera cependant que la moitié supérieure du fourneau est quasiment cylindrique contrairement aux pipes hollandaises de type n°4 dont la forme du fourneau conserve le caractère ovoïde. (voir chap I-5). En réexaminant la série des pipes « au calice » (toujours au chap I-5) cette particularité nous apparaît de manière flagrante sur les échantillons 4F139 et 140 dont les fourneaux sont complets. En fait notre analyse doit s’enrichir de ce détail concernant les fourneaux, détail occulté notamment par les écarts sur les marquages. Ce type correspond assez bien au modèle « croche » produit à Dunkerque. (voir page 40 fin du chap I-5) L’échantillon n°2F270 ne correspond pas non plus, exactement au type n°2, tout comme les pipes n°2 (2X252) et n°6 (2X253) ainsi que les pipes 2X276 et 2X286 sans marquage. (ci-dessous)
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Leur forme rappelle celle de plusieurs exemplaires déjà étudiés et suspectés d’être des copies ; il s’agit des pipes marquées EB n° 2L177, 2L075, 2L076 (voir ci dessous)
On constate que la forme des fourneaux est en fait située entre les types n° 2 et 3 hollandais et le type n°3 variantes B et C anglais .
En effet, si l’on excepte les plans d’ouverture des fourneaux, on vérifiera que les fourneaux hollandais sont symétriques par rapport à leurs axes (comme tout volume de révolution) et que les fourneaux anglais ne le sont pas. En définitive nous avons classé ces pipes comme type n°2 sans définir la variante de forme, elles ont été ajoutées au tableau N°2 à la suite des pipes non identifiées et leur datation a été décalée de cinq à dix ans sur la période des variantes C du type n°2, compte tenu des capacités de fourneaux atypiques ; en effet leurs dimensions sont supérieures, soit 36 à 38 mm de hauteur contre 28 à 32 mm et 22 à 25 mm de diamètre contre 18 à 20 mm pour les types n° 2 classiques. Ce décalage de datation sur la variante C du type n°2 donne une période 1730-1750 conforme à l’augmentation chronologique du volume des fourneaux (voir chap I.1 p3) conjointement avec la généralisation de la consommation du tabac.
Les pipes 2X254 et 2X278 inspirées du type n° 2 variante C, ne présentent pas les particularité des précédentes (dissymétrie des fourneaux) mais sont de qualité non conforme à celles d’origine Gouda ; en effet la terre ordinaire et rugueuse ainsi que les plans de joint très visibles les différencient des productions authentiques, par ailleurs la capacité du fourneau de la 2X278 est aussi atypique. Nous les avons ajoutées aux pipes précédentes tant pour la datation que pour le classement (fin de tableau N°2). L’ensemble de ces pipes nous pose les interrogations suivantes : - Sommes nous en présence de pipes françaises ? Probablement - Sommes nous en présence de « sous-variantes » du type n° 2 hollandais variante C ou d’un type de forme français inspiré des deux écoles ? 111
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Pour les pipes au marquage « EB » ( 2L075, 076, 177 ) et compte tenu de la finition, une production hollandaise mais extérieure à Gouda reste une éventualité, mais en ce qui concerne les autres pipes, l’origine « française » constitue une hypothèse très vraisemblable Quels sont les centres de production français possibles sur la période considérée (1730 / 1750) ? En fait on constate que tous ceux recensés en tête de chapitre sauf Avignon sont compatibles, soit une vingtaine. Il y a donc vingt centres de production « français » susceptibles d’avoir produit ces pipes. On ne peut pas encore parler d’un type de forme français car les provenances ne sont pas formellement établies et les exemplaires trop peu nombreux, mais cela reste cependant une hypothèse à garder en mémoire.
4-2-2. Pour continuer sur les formes atypiques La série étudiée ci dessus était surtout caractérisée par des formes de fourneaux inspirées du type hollandais n° 2, mais toutefois non conformes. La série suivante concerne des pipes inspirées des types n° 3 et 4, avec cette fois une accentuation de la forme ovoïde.
La pipe 1 (3X255), du type de forme n°3, outre sa forme fortement ovoïde doit être considérée comme non conforme au productions de Gouda, tant par les dimensions que la qualité. En effet l’ouverture du fourneau est de 27 mm et sa hauteur de 50 mm, a priori « hors normes » ; pour mémoire les dimensions relevées sur les pipes du type n°3 varient entre 22 et 26 mm pour l’ouverture, et 38 et 45 mm pour la hauteur des fourneaux. Il en est de même pour le talon dont le diamètre est de 8 mm contre 6 mm en moyenne pour les pipes de type n°3, et cela concerne aussi les diamètres extérieur (8 mm) et intérieur (2.4 mm) du tuyau. A noter particulièrement les marques latérales du talon : Ci contre les marques droite et gauche ainsi que celle du dessous, le motif des marques latérales est très lisible mais sa signification est énigmatique.
Cette pipe a été classée au tableau N°4 sous la ref n° 3X255 sans détermination de variante de type, et sa datation située vers le début du XIX° (compte tenu de ses dimensions). Quand à son origine, les provinces du nord sont les mieux placées par la culture du tabac (compte tenu des dimensions); possibilité d’origine française. La pipe 10 (3L258) est du type de forme n°3, elle est faite de terre blanche dont la finition est différente de celles de Gouda, le talon de diamètre 5/6 mm (ovalisé) porte une marque qui représente la lettre « A » et dont le diamètre est de 3 mm, a priori conforme à la marque n°3 de St Quentin la poterie (figure ci-après), cependant elle est décalée de 90° .
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PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Les formes du fourneau et du talon sont compatibles avec les productions de S.Q.P. et on pourrait donc conclure à cette hypothèse, si la rotation de la marque ne constitue pas une incompatibilité. Classée au tableau N°4 sous la ref n° 3L258, datation fin XVIII°. Marques de talon de St Quentin la poterie (La naissance de la pipe en terre tome II) Parmi les maîtres pipiers enregistrés à St Quentin la poterie figure la « dynastie » des Abauzit, dont Pierre I ( il y en a eu 3) semble être le plus ancien et qui (Cf A et M Leclaire) en 1791 déclarait posséder une maison et un four à pipes. La pipe 9 (4L257) est du type de forme n°4, la terre est de couleur plutôt orangée (voir photo page précédente ), si le diamètre extérieur du tuyau est d’environ 8 mm, par contre le diamètre intérieur (Di) est parmi les plus petit enregistrés (1,5 mm). Le talon également de petit diamètre (5 mm) porte une marque de diamètre 4 mm qui représente (voir ci contre) la lettre « A » en caractère du type cyrillique, elle correspond à priori à la marque n°4 (voir page précédente) La forme du fourneau ainsi que le talon correspondent bien ; une hypothèse séduisante serait donc une production S.Q.P.de la fin du XVIII°. Classée au tableau N°5 sous la ref n° 4L257. La quatrième pipe numérotée 4X296 est difficile voire impossible à identifier car elle a perdu la partie supérieure de son fourneau, elle est faite de terre orangée, ne porte pas de marquage. On constatera que son talon est incliné et érodé. L’angle entre les axes du fourneau et du tuyau (axe ici virtuel vérifié par l’introduction d’une broche dans le trou situé au bas du fourneau) est situé entre 125° et 130°, ce qui ne permet en principe (et sans tenir compte du caractère fortement ovoïde du fourneau) de la classer ni dans le type n° 3 ni dans le type n° 4. Nous l’avons cependant répertoriée au tableau N° 5
4-2-3. Quatre pipes de type n° 5 (sans talon ni éperon)
La pipe 3, de par sa qualité « fine » ou « porcelaine » peut être de Gouda, elle est marquée au 6 couronné sous le fourneau (à l’emplacement du talon), le plan de l’ouverture du fourneau est incliné par rapport à son axe. On retrouve une forme identique parmi celles représentatives du type de forme n°5 (marquée au 6 couronné) et numérotée 126 page 48 du livre de D. Duco « de nederlandse kleipijp ».
113
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
-
La marque au 6 couronné répertoriée par J van der Meulen51, datée 1704 –1845, a été utilisée par une dizaine de maîtres pipiers, dont Aart Bremmert de 1782 à 1789. Sur le registre des marques de Gouda de 1782 (archives M Goury 52), le 6 couronné est cité comme appartenant à Aart Brammert.
Compte tenu ce qui précède, cette pipe a été considérée comme d’origine Gouda, elle a été classée au tableau n°5 sous le n° 5C248, type de forme n°5 (début de période) avec marquage sous fourneau, la datation de 1782 correspond a priori aux premières années de ce même type de forme n°5, nous l’avons donc validée comme telle. (avec la précision habituelle de + ou – dix ans) La pipe 4 est d’une forme plus ovoïde et le plan d’ouverture du fourneau est perpendiculaire à son axe, elle semble correspondre au modèle 127 de la figure précédente et elle est marquée au 48 couronné, daté par J van der Meulen53 1724 – 1842 . avec Wiggert van der Heijden dès 1764 et Jan Snel dès 1805 et sa veuve à partir de 1811. Comme la qualité de la terre (de couleur bistre) et la finition ne correspondent pas aux pipes de Gouda, nous avons émis l’hypothèse d’une copie classée aussi au tableau N°5 sous la ref n°5C250. La pipe 7 de même forme que la précédente est marquée au trèfle, cependant là encore la qualité (même couleur) ne permet pas de conclure à une origine Gouda et nous l’avons classée au tableau N°5 sous la ref n°5F249 comme copie probable d’origine St Omer… ou autre. La pipe 8 enfin, également du type n°5 comporte une zone de marquage brute sous un fourneau un peu plus allongé que les trois autres, la qualité est ordinaire ; il s’agit vraisemblablement d’une pipe de l‘école hollandaise et d’origine « française » (ou autre) , nous l’avons classée aussi au tableau N°5 sous la ref n° 5X251. La datation de ces trois dernières pipes nous paraît, compte tenu des formes plus ovoïdes, être un peu plus tardive que pour la première ; aussi l’avons nous située au début du XIX° siècle.
51
Van der MEULEN : p88 GOURY (1) 53 van der MEULEN : p93 52
114
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
V Les tuyaux Ou sont passé les tuyaux ! Plusieurs centaines de tronçons ont été remontés séparément. A 95% constitués de terre blanche, les longueurs s’échelonnent entre 1 et 21 cm, les « De » entre 4 et 11 mm, les « Di » entre 1,8 et 3,2 mm. Leurs caractéristiques confirment nos hypothèses d’identification des fourneaux notamment de Gouda.
Ci dessous quelques échantillons représentatifs.
-
Le groupe 1 donne une idée à la fois -
-
de la répartition des longueurs (les petites longueurs correspondant au premier tiers sont deux fois plus nombreuses que les autres). Il faut ici rappeler concernant l’évolution des longueurs, que les formes des tuyaux s’affinèrent chronologiquement comme celles des fourneaux, avec l’évolution de la qualité des argiles et des processus de fabrication ; en concordance avec l’évolution de la « mode ». Les longueurs des tuyaux étaient fixées par la guilde, les pipes ordinaires de devaient pas dépasser 28 cm, par contre les pipes fines courantes mesuraient 54 cm environ soit 21 pouces, ensuite les longueurs augmentaient par échelons de 10 cm (4 pouces) , il y avait les « koningspijp » (pipes de rois) de 65 cm, les « keizerspijp (pipes d’empereurs) de 75 cm, les « kardinaals » (des cardinaux) 86 cm, et « pauselijke » (de pape) 96 cm. des diamètres. Les diamètres intérieurs ( Di) concordent avec ceux relevés sur les fourneaux ; en ce qui concerne les diamètres extérieurs (De) les plus gros sont compatibles avec ceux relevés sur les fourneaux, pour les plus petits soit ici 4 mm, il faut tenir compte de la forme tronconique des tuyaux. des couleurs ( seul un tuyau est de couleur bistre) des décors ( nous n’avons pas trouvé de marquage classique des pipes anglaises), nous y reviendrons ci après.
115
LES PIPES DE LA QUARANTAINE -
Le groupe 2 concerne les tronçons dont la zone de rupture est située au ras des fourneaux, les deux derniers en haut ont conservé les talons. Une remarque concernant l’emplacement des décors (caractéristiques des pipes de Gouda), en principe ils se situent au centre de gravité de la pipe soit environ aux 2/3 du tuyau à partir du fourneau, de manière à faciliter la prise en main. Ce n’est cependant pas une règle absolue, on le constatera sur les 2°, 5° et 6° échantillons à partir du bas, notamment pour le sixième dont le décor est quasiment au ras du fourneau.
-
Le groupe 3 donne une idée de l’état des extrémités, les exemplaires supérieurs sont plus ou moins arrondis alors que la cassure de l’exemplaire inférieur est nette.
On peut constater ci dessus que le forage des trous demandait une certaine habileté, on le pratiquait sur la pipe alors que l’argile était encore malléable, à l’aide d’une broche en fil d’acier montée sur un manche et que l’on enfonçait à partir de l’extrémité du tuyau jusqu’à atteindre la base du fourneau. Il semble que l’opérateur se guidait uniquement à l’aide de la sensibilité de ses doigts. Cela explique que certains trous qui au départ étaient bien centrés ( n° 3, 4 et 5 ) se terminaient tangentiellement vers le fourneau ( n° 1 et 2 )
Ci dessous quelques décors représentatifs.
116
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Excepté l’exemplaire n°8 sur lequel on retrouve trois fleurs de lys en relief de part et d’autre du tuyau, les autres motifs sont à priori typiques de Gouda. Ci après quelques décors tirés du livre de D Duco. Ces derniers semblent avoir été imprimés « à la molette », ce qui leur donne souvent un aspect irrégulier et parfois même « en spirale ». L’impression s’effectue avec une molette cylindrique sur laquelle le motif est reproduit en relief, cette dernière est montée sur une fourche à l’extrémité d’un manche. Le pipier imprime le motif en faisant tourner cet outil autour du tuyau. Lorsque le travail ne s’effectue pas dans un plan orthogonal à l’axe du tuyau, on obtient alors un dessin incliné en forme de spirale.
C’est le cas de presque tous les échantillons ci-dessus, sauf peut-être le n° 1. Il existe un autre procédé décrit ci dessous par A et M Leclaire. (Cf La naissance de la pipe en terre à S.Q.P. tome II p 11 et 12)
La pipe encore montée sur la broche qui a servi à forer le canal d’aspiration de la fumée, et dont l’argile est encore suffisamment molle, est « roulée » sur une matrice sur laquelle le motif gravé est développé, cela donne alors un dessin plus régulier. A la différence du procédé précédent où le pipier déplaçait l’outil autour de la pipe, c’est ici la pipe que l’on déplace sur l’outil. Ci dessus quelques motifs relevés par A & M Leclaire sur les pipes de St Quentin la poterie. Les anglais pratiquaient le marquage sur les talons, les fourneaux ou les tuyaux. (voir p 57)
117
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Cependant aucun des tronçons remontés ne porte ces marques. Par contre les décorations analogues aux précédentes étaient aussi imprimées sur les tiges. Les motifs ci-dessous retrouvés sur les pipes De Chester semblent avoir été réalisés avec la même technique utilisée à S.Q.P. certains sont très sofistiqués.
L’échantillon n°1 de la photo précédente semble avoir été obtenu avec cette méthode, il est cependant difficile de déterminer sa provenance.
En ce qui concerne l’échantillon n° 8, notre hypothèse est favorable à une production française. A la fois par la symbolique des trois fleurs de lys représentant la couronne de France, et aussi parce que les motifs à fleurs de lys reproduits par les hollandais sur les tuyaux étaient en général imprimés et inscrits dans des losanges.
118
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
ANNEXES (Concernant les pipes en terre blanche) ICONOGRAPHIE - La photo de la1° page est de M Goury - La photo page 6 est tirée de « Les marques et le droit des marques des fabricants de pipes de Gouda » C.G. Helbers - Toutes les photos couleur y-c les marques des talons et fourneaux sont de l’auteur. Ph Gosse - Les figures sont des compositions de l’auteur issues des documentations
REMERCIEMENTS - A Peter Davey, pour ses conseils et les précisions sur l’identification des « British pipes ». - A Michel Goury, responsable des fouilles de Pomègues, pour ses conseils et documentation. - A André Leclaire ( Les pipes en terre Job Clerc), pour ses conseils, sa documentation et pour les précisions apportées sur l’identification des pipes françaises. - A Alain Letulier (président du Pipe Club de France), pour sa documentation et ses conseils. - A Roger Dey, pour ses conseils.
Toute la bibliographie est regroupée à la fin de l’étude.
119
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
TABLEAUX
( identifications et datations )
On retrouve de gauche à droite, quatre grandes catégories d’information : 1) En tête de la première colonne le N° du tableau (T-1 sur l’exemple ci-dessus) et en dessous pour chaque pipe, son numéro ainsi que la variante du type. Sur l’exemple ci-dessus, la pipe n° 2F171 B est hollandaise et de type 2 ( 2F171 B), la marque est dans la catégorie des Figures (2F171 B), il s’agit de la 171éme pipe étudiée (2F171 B), il s’agit d’une variante B dans le type 2 (2F171 B). 2) Un groupe de colonnes avec les dimensions principales et la photo de la pipe. Sur la pipe n° 171 - Le A signifie que le fourneau est entier. - Le D1 est égal à 19mm comme le D2, ce qui signifie que le fourneau n’est pas ovale. - La hauteur du fourneau H est de 30 mm - le diamètre extérieur du tuyau De est de 7 mm et le diamètre intérieur Di de 2.3 mm. - La longueur du tuyau restant L est nulle. - Le diamètre du talon D est de 7 mm.
4) Un autre groupe de colonnes concernant les marques sur talon et éventuellement sur fourneau ; on y retrouve aussi lorsque cela est possible, les propriétaires successifs de la marque concernée. 5) Enfin dans la dernière colonne, les hypothèses de datation de la pipe et d’identification du maître pipier.
Liste des tableaux - N° 0 - N° 1 - N° 2 - N° 3 - N° 4 - N° 5 - N° 6 - N° 7 - N° 8 - N° 9 - N° 10 - N° 11 - N° 12
(T-0) (T- 1) (T- 2) (T-3) (T-4) (T-5) (T-6) (T-7) (T-8) (T-9) (T-10) (T-11) (T-12)
Pipes de type n°1 Pipes de type n°2 Pipes de type n°2 et 3 Pipes de type n°2 Pipes de type n°3 Pipes de type n°4 Pipes de type n°2, 3, 4, 5 Pipes de type n°2, 3, 4 Pipes de type n°3, 4 Pipes de type n°2 Pipes de type n°3 Pipes de type n°3 Pipes de type n°4
Origine Hollandaise, Anglaise ou Française Origine Hollandaise marquages répertoriés Origine Hollandaise marquages non répertoriés Origine Hollandaise marques « EB » Origine Hollandaise marquages répertoriés Origine Hollandaise marquages répertoriés Origine Hollandaise marquages sur fourneaux Origine Hollandaise marquages sur fourneaux en relief Origine Hollandaise à fourneaux décorés Origine Anglaise Origine Anglaise Origine Anglaise à fourneaux décorés Origine Anglaise à fourneaux décorés
120
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD T-0
Dimensions
N° pipe
F
Marques Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Dessin
D
G
Datation maître pipier
1A217 B 20 18 26 B
10 3,0 4,0
7.0 sans marquage
sans
sans
origine anglaise probable compte tenu qualité terre 1640-1660
1A218 B 24 18 32 B
10 3,2 0,0
10
sans
sans
1650-1690
1S219 B 19 18 32 C
10 3,0 0,0
000 9.0 sans marquage
sans
sans
1650-1675
1L216 A 19 19 22 A
10 2,6 0,0
BC couronné avec une étoile dans le C et une autre 8.0 en dessous au centre
sans
sans
Amsterdam probable 1620-1640
9,0 2,2 35
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16727.0 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1660 Edward Bird Amsterdam
1L220 A 19 18 32 C
10 2,6 0,0
WK monogramme couronné Willem Claesz Boot 1680/1686 - 1698. Caractères incomplets 9.0 marque de petit diamètre et décallée
sans
sans
a priori "WK" couronné Willem Claesz Boot 1680.
1L079 B 19 nc 28 D
10 2,6 70
Wscour 1668- Steven Willemsz (de Jonge) -1709 Maeijke Abramse 1709- Arent Willemsz. Bremmert 7.5 1768- Willem Brammert
sans
sans
1670/1690 Steven Willemsz
1L044 C nc nc 32 D
9,0 2,6 33
SHVS 1660 -1695 Steven Hendriksz Van 8.0 Steijn
sans
sans
1670/1690 Steven Hendriksz Van Steijn
sans
En principe de type n°2 compte tenu du diamètre du tuyau estimation 1705 Huijbert van der Draeij
1L063 B nc nc 26 C
sans marquage
XF172 D nc nc nc NC
10 2,5 34
Les trois lys (drie lelies) 1705-1846 Huijbert van der Draeij 1705Maarten van Wijk 1714- Dirk van Wijk 1725- Josua van Wijk 17368 Cornelis Luijnenburg 1794-
2F081 B 20 nc 32 C
7,0 2,0 0,0
Grappe de raisin 1663 - 1782 Hendrick Willem Proefhamer 1663 1695 Jan Heijndricksz Proefhamer 1711- Barend Evers van Even 17445 1768
sans
sans
1720 Jan Heijndricksz Proefhamer
2F001 B 19 19 32 B
6,0 2,0 0,0
Le Cornac 1730 -1753 Klaas Bruijne 1730Hermanus/Adrianus Boot1745-1753 5 Geroyeerd 1753
sans
sans
1730 Llaas Bruijne
2F179 C nc nc 34 A
7,5 2,2 0,0
Le cerf (entier) 1660-1776 Barent Dircksz. Jonckhart 1660Jan de Vinck1688- Jan Vink1730Louwera Vink, Hendrik Borsele 5 -1764
sans
sans
marque de talon incomplète dans le haut 1710 Jan de Vinck
2F169 A 19 19 32 B
7,0 2,1 80
L'agneau sous l'arbre 1724-1930 Pieter Versluijs 1724Jan Pieterse Versluijs 17446 Pieter Versluijs 1801-
sans
sans
1735 Pieter Versluijs
121
sans
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
T-0
Dimensions
N° pipe
F
Marques Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
2F003 A 19 19 32 B
7,0 2,0 0,0
La grenouille couronnée 1721-1746 6 Willem Hendricksz Sprot 1721-1746
2F004 A 20 20 32 B
7,0 2,0 0,0
Coté talon
Dessin
D
G
Datation maître pipier
sans
sans
1722 Willem Hendricksz Sprot
6 Abraham Malgom
1714-1750 1714-
sans
sans
1717 Abraham Malgom
7,5 2,1 0,0
Homme assis fumant la pipe 1709/1803 Willem Henderichsz Houbracken 1709- (Veuve) 1730Cornelis Edenborgh 1754- Jan van der Zwalm1754- vacant-1782 Cornelis van 6 der Werf 1782-1803
sans
sans
1710 Willem Henderichsz Houbracken
7,5 2,0 0,0
Le pêcheur 1667 - 1846 Jan Jansz Roosenboom 1667-1720 Anthony van der Vin 1720- Samuel Lamot1729- Josua van Wijk -1745 Andries van Dijk1745- Dirk de Bey 6 1782- Hendrik Spernaay 1791-1819
sans
1710 Jan Jansz Roosenboom
8,0 2,4 55
Le pêcheur 1667 - 1846 Jan Jansz Roosenboom 1667-1720 Anthony van der Vin 1720- Samuel Lamot1729- Josua van Wijk -1745 Andries van Dijk1745- Dirk de Bey 6 1782- Hendrik Spernaay 1791-1819
sans
En principe de type n°2 compte tenu du "De" Estimation fin XVII° Hendrik Spernaay
XF007 D nc nc nc NC
9,0 2,2 30
Paysan boer et sa pelle 1705 -1803 Pieter Engelen van der Put 1705Pieter van der Putten 1745- Jan van der Putten 1759- Jacob Sijpesteijn 17688 Jacobus van der Draij 1782-1803
sans
sans
En principe de type n°2 (datation du marquage) estimation 1705 Pieter Engelen van der Put
2F008 A 21 20 36 B
7,5 1,8 0,0
Le marin (Hoop) 1683-1759 Adrijaen Andrijesse 1683Joost Pietersz Scharp 16936 Jan Joosten Scharp 1722-1759
sans
sans
1710 Joost Pietersz Scharp
2F260 B 21 20 34 B
7,5 2,0 0,0
Le marin (Hoop) 1683-1759 Adrijaen Andrijesse 1683Joost Pietersz Scharp 16937 Jan Joosten Scharp 1722-1759
sans
sans
1700 Joost Pietersz Scharp
2F009 A 19 19 34 B
7,0 2,1 0,0
Armes Van Gelderland 1701-1945 Manasse Everse1701- Pieter Witsius(et veuve)ca1730 Steven de Jong1734 Jan deVriend1759-68 6 Jacob Bos1771- Jan van Vliet1802-
sans
sans
1710 Manasse Everse
2F005 C nc nc 32 B
2F006 C nc nc 36 B
XF267 D nc nc nc NC
T-1
Dimensions
N° pipe
F
2F171 A 19 19 30 B
2F010 C nc nc 30 B
Le hibou
sans
sans
Marques Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Dessin
Datation
D
G
7,0 2,3 0,0
Armes de Haarlem 1675-1846 Jan Cornelisz Sorgh 1686Matthijs Gerritse Rijphuijsen 1693Gerrit van Rijphuijsen 1728-1746 Jacob Nobel 17547 Simon de Jong 1778-1811
sans
sans
1730 Gerrit van Rijphuijsen
7,5 2,4 0,0
fagot de lances 1683 -1803 Jan Janse Ancker 1683Bart (Albertus) Damman 1722Jan (Johan) Damman 1759-1782 7 Christiaan Damman 1785-1803
sans
sans
1715 Jan Janse Ancker
122
maître pipier
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
T-1
Dimensions
N° pipe
F
Marques Tu
Talons Photo
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
D
G
Datation maître pipier
sans
sans
6 Paschier Versou
sans
sans
1708 Paschier Versou
8,0 2,4 0,0
La tirelire 1710 -1737 Pieter Jansz Verswaen 1710Pieter Verswaen 17306 Jan van der Broek 1731- 1737
sans
sans
1710 Pieter Jansz Verswaen
6,5 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17595 Dirk Godewaagen 1779-1811
sans
sans
1730 Pieter Vuurens
8,0 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
sans
sans
1715 Pieter Schoonevelt
6,5 2,0 0,0
Kuipersdissel(marteau?)1684-1759 Jan Willemse Vijn 1684- Abraham Blom1693- Lammert Weldrager 1696van Isack Hendrish 1710- Ysack Ouwerton 1730- Josua van Wijk 17365 Hendrik van Dijk 1742-1759
sans
sans
1730 Ysack Ouwerton
8,0 2,2 0,0
La truelle (truweel) 1686-1803 Heijndirck Potvliegh & Teunis Frantz 1686- Willem P Steenvoerder 1708Henderick Potvlieg, Willem van Elst, Leendert van Wijk 1736- Roelot Glasbeek 1741- Jan van Beek 17536 1758 1780
sans
sans
1715 Willem P Steenvoerder
2F017 A 19 18 32 B
7,0 2,0 5,0
Trompette couronnée 1660-1788 Hendrick Willemsz Nesvelt 1660Jacobus Jansz de Vrient 1667- Pieter Metfort 1696- Otto Francke de Vrij 1730- veuve D van der Kist, jan van 6 der Kist 1746-
sans
sans
1717 Pieter Metfort
2F018 B 19 19 30 A
8,0 2,2 30
Chapeau couronné 1683-1753Dirck Janse Doesburgh 1683Jan Pietersz van den Hoff 1686Cornélis van Leeuwen 1705- veuve 7 1753- Hendrik Borst 1753-1798
sans
sans
1710 Cornélis van Leeuwen
2F019 A 21 19 34 C
7,0 2,0 30
Soulier couronné 1675- 1838 Arij Janse Schouvliedt 1686- Leendert Albertse van Wijck 1688- Arij Fijn 1696- Jan Lambertsz 1708Arij Mullaard 1731- Salomon Lamot 6 1765 Cornelis Kalf 1765-1810
sans
sans
1730 Jan Lambertsz ou Arij Mullaard
2F020 B 19 nc 32 B
7,0 2,0 5,0
6 Louris de Mol
Duiven torenge. (litteralement la tour aux oiseaux ?) 1720- 1738 1722-
sans
sans
1727 Louris de Mol
2F021 A 19 18 32 B
7,0 2,0 0,0
Ijsslee(trainot) couronné1708-1850 Abraham van Kleef 1708Klaas Blok 1747veuve et Hendrick vander Berg -1755 6 1777-1782 Abel Herbus
sans
sans
1720 Abraham van Kleef
2F011 A 21 20 36 B
2F012 B 19 19 30 A
2F013 C nc nc 30 NC
2F014 A 19 19 30 B
2F015 A 21 20 34 C
2F016 A 22 22 36 B
Les deux couronnes 1685-1759 Gerrit Morlion 16857 Cornelis van Dievere 1723-1759
Coté talon
Dessin
1725 Cornelis van Dievere
2F170 B nc nc 34 B
8,0 2,1 16 7,0 2,4 0,0
D
Identification
Marque de Maison (huismerk)16951695-
123
LES PIPES DE LA QUARANTAINE T-1
Dimensions
N°
F
Tu
pipe
2F022 B
2F023 B
2F024 B
2F025 A
2F026 B
2F027 C
Marques Talons Photo
D
Dessous talon
Période et propriétaires
Photo
B 20 20 30
7,5 2,0 0,0
Le bateau 1667-1881 Cornelis Jansz Nurk 1667Karmsijn Adamse Verschut 1686Pieter Dirckse Pooren 1702Willen van Noppen 17557 Nicholas van Hoppen -1809
B 19 19 30
6,0 2,0 0,0
Le trois mâts 1680-1730 Pieter Jan Hola 1680Dirck Meerling 16916 Jan Boos 1730-
B 19 nc 32
B nc nc nc
A 20 20 34
A 22 21 36
G
maître pipier
sans
sans
1715 Pieter Dirckse Pooren
sans
sans
1720 Dirck Meerling
sans
1715 Weldrager Jan Rase
8,5 2,4 10
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
sans
sans
1700 Th B van der Berg
8,0 2,1 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
sans
sans
1715 Weldrager Jan Rase
7,0 1,7 0,0
L'étoile (ster) 1684-1803 Jarme Starre 1684- Nanne Pietersz 1686- Gerrit Sijmense Sandtdijck 1687- Jan Cornelisz Sorgh1688Jacob Dircksz 1705- Jacob van 5 Kluijve 1730- Dirk van Kluijve 1740-03
sans
sans
1730 Jacob van Kluijve
sans
sans
1730 Jacob van Kluijve
sans
sans
1700 Jan Gloidij Fomeley
sans
sans
1715 Reijner Blom ou Trientje van Cleef
7,0 2,0 0,0
2F029 A
B nc nc 32
8,0 2,2 20
7 Jan Gloidij Fomeley 1684-
2L032 B
D
sans
C 22 21 36
2L031 NC
Dessin
Datation
7,0 2,0 0,0
2F028 C
2L030 B
Coté talon
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
L'étoile (ster) 1684-1803 Jarme Starre 1684- Nanne Pietersz 1686- Gerrit Sijmense Sandtdijck 1687- Jan Cornelisz Sorgh1688Jacob Dircksz 1705- Jacob van 5 Kluijve 1730- Dirk van Kluijve 1740-03
2F168 B
Identification
Les 7 étoiles
1684-1720
Kruis (la croix) 1686-1768 Leendert Sijmensz Kunst 1686Jacob Reijniersz Blom 1697Gerrit de Liefde 1713Reijner Blom/Trientje van Cleef 1715Dirk Groenewout1735- Jan de Hase 6.5 1740-1745
C nc nc 32
9,0 2,2 0,0
B 21 nc 34
7,0 2,0 0,0
A couronné 1714-1847 Arij van der Lee 1714Machiel Brem 1728- veuve -1782 Cornelis Brem 1790- veuve 18386 1847
sans
sans
1724 Arij van der Lee ou Machiel Brem
C nc nc nc
7,0 2,2 0,0
N couronné 1686-1773 Nanne Pietersz 1686Jacob Noot 1692Stoffel Treurniet 17226 Arij van Houten 1725-1773
sans
sans
1715 Jacob Noot
C nc nc nc
7,5 2,0 45
MA couronné 1679-1728Michiel Andriesz Brem 16797 Machiel Brem 1728-
sans
1705 Michiels Andriesz Brem
124
sans
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD T-1
Dimensions
N°
F
Marques
Tu
pipe
Photo
2L268 A 20 19 32 B
2L035 NC
2L034 C
Talons
D
C nc nc nc
8,0 2,2 0,0
A 20 20 30
6,5 2,0 0,0
Dessous talon
Période et propriétaires
Photo
AM couronné 1667-1865 Arij Jacobse Middelmeer 1682Andries Michiel Brem 1705-1759 Pieter de Mol 1794- veuve -1838 7 Jacob de Mol 1838- veuve -1865
7,5 2,2 150
Coté talon
Dessin
D
G
Datation maître pipier
sans
1715 Andries Michiel Brem
sans
sans
1708 Jan van der Vos
sans
sans
1730 Hendrick Muijs
sans
sans
1720 Arij Tobiasz Sonnevelt
sans
sans
1690
sans
sans
1685 Jan Michielsz Metfoort
1699-1829 1699-
sans
sans
1715 Jan Verbank
IDP 1682-1846 Jannis Presser 16821736-1746
sans
sans
1740 Jacob de Potter
sans
sans
1717 Bestiaen Van der Spelt
DV couronné 1693-1715 Willem de Vroom 1693-
8 Jan van der Vos 1707-
6
Identification
HM couronné 1697-1803 Hendrick Muijs 1697-1746 Roeland Blok 1794- 1803
sans
2L036 B
A 20 20 32
8,0 2,4 0
IAB 1720-1828 Arij Tobiasz Sonnevelt 1720-1737 Aart van Velsen 1790- 1803 8 Engel van Zutphen 1807- 1828
2L037 A
A 18 18 30
8,0 2,4 0,0
7 IVI
2L038 A
A 20 19 34
8,0 2,4 0,0
IMM 1660-1685 7 Jan Michielsz Metfoort 1660-
2L039 B
A 18 18 32
8,0 2,2 0,0
6 Jan Verbank
2L040 NC
C nc nc nc
nc 2,2 0,0
6 Jacob De Potter
2L041 B
A 21 21 34
7,0 2,2 0,0
BVS 1706Bastiaen Abrahamsz Van der Spelt 6 1706-
2L042 B
A 19 19 32
7,0 2,0 0,0
6 Gijsbert van der Valck
sans
sans
1717 Gijsbert Willemsz Valckenburg
B 19 19 32
7,5 2,0 16
MSV 1685-1898 Maarten Adrianse Sonnevelt 1685Maarten Tobiasz Sonnevelt 17135 1759
sans
sans
1715 Maarten Tobiasz Sonnevelt
C nc nc nc
7,0 2,0 0,0
FA couronné 1713-1803 Flip Alevoe 1713-1730 5.5 Willem de Beij Jr 1783-1803
sans
sans
1726 Flip Alevoe
2L043 B
2L049 B
1675-1690
IAN couronné
GWV 1702-1746 Gijsbert Willemsz Valckenburg17021730-1746
125
LES PIPES DE LA QUARANTAINE T-1
Dimensions
N°
F
Marques
Tu
Talons
pipe
Photo
Dessous talon
Période et propriétaires
D
Identification
Photo
Coté talon
Dessin
D
G
Datation maître pipier
2L055 B
A 20 19 32
8,0 2,4 0,0
CW Couronné 16867.0 Cornelis Willemsz de jonge 1686-
sans
sans
1690 Cornelis Willemsz de jonge (le jeune)
2L259 B
B nc nc 28
7,5 2,4 0,0
CW Couronné 16866.0 Cornelis Willemsz de jonge 1686-
sans
sans
1700 Cornelis Willemsz de jonge (le jeune)
6,5 2,0 0,0
CK couronné 1695/1898 Cornélis Kwast 1695Cornelis Koeman 1737-1746 6.5 Hermanus van der Kleijn 1714-
2L050 C
B 19 19 36
2C045 A 20 19 36 C
2C261 A 21 20 34 C
sans
sans
1730 Cornelius Kwast ou Kornelis Koeman
5,5 2,0 10
9 couronné 1713-1838 Klaas Jansz Verbij 1713Willem van Noppen 1746Art Bremmert 1760Jacob Verblaaun1772- veuve 1782 Dirk Goedewaagen 17936 1826 Hendrik Luynenburg
sans
sans
1730 Klaas Jansz Verbij
7,0 2,0 0,0
48 couronné 1724 - 1842 Joris Berger 1724Pieter Bakker 1730Wiggert van der Heijden 17646 Jan Snel 1805-
sans
sans
1730 Joris Berger ou Pieter Bakker
T-2
Dimensions
N° pipe
F
Marques
Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Dessin
Datation
D
G
maître pipier
sans
sans
1726
A 19 18 30
7,0 2,0 0,0
2F048 C
A 20 20 32
6,5 2,4 0,0
5.0 nc
sans
sans
Datation d'après "Di" : 1687/1705 Datation d'après formes : 1720/1740
2L051 B
A 19 19 32
7,0 2,0 0,0
6.5 IVA nc
sans
sans
1726
2L052 B
A 21 21 32
8,0 2,4 0,0
7.0 HND nc
sans
sans
1702
2L053 B
B 19 19 32
7,0 2,0 0,0
6.0 HDS nc
sans
sans
1726
2L054 B
A 20 19 32
7,0 2,2 0,0
6.0 ISW nc
sans
sans
1715
2F047 B
5.0 nc
126
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD T-2
Dimensions
N° pipe
F
Marques
Tu
B 20 nc 30
8,0 2,2 0,0
A 23 22 38
7,5 2,0 0,0
A 23 22 38
7,5 2,2 0,0
A 21 21 32
8,5 2,2 70
B 22 nc 38
8,5 2,2 0,0
B 25 nc 38
10 2,4 0,0
B 24 24 38
10 2,4 0,0
2X278 x
A 25 25 42
10 2,6 18
T-3
Dimensions
N° pipe
F
2F082 B
2X252 ?
2X253 ?
2X254 C
2F270 ?
2X276 ?
2X286 ?
2L056 B
2L057 A
2L058 B
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Dessin
5.5nc
D
G
sans
sans
sans
6.0 Talon brut
sans
6.0 Talon brut
sans
5.0 éperon
Roemer (calice ?) marque imprécise et imprimée à l'envers
sans
sans
7.0 talon brut
sans
8.0 talon brut
5 petit talon arrondi
SO
SO
Talons Photo
D
sans
sans
1730 -1750 école hollandaise production française possible
sans
1730 -1750 école hollandaise production française possible
sans
1730 -1750 école hollandaise production française possible
sans
1730 -1750 école hollandaise production française possible
sans
1730 -1750 école hollandaise production française possible
SO
1730 -1750 école hollandaise production française possible
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
1715
1730 -1750 école hollandaise production française possible
Marques Tu
Datation maître pipier
Coté talon
Dessin
Datation
D
G
maître pipier
sans
sans
1712 Van der Cruys
A 20 20 28
8,0 2,2 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16728 van der Cruys (de jonge) 1719 -
A 19 19 28
9,5 2,4 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16727 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1700 Jacobus Jonasz. De Vriend
8,5 2,2 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16728 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1712 Van der Cruys
B 19 19 28
127
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
T-3
Dimensions
N° pipe
F
Marques Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16727 van der Cruys (de jonge) 1719 -
Coté talon
Dessin
Datation
D
G
maître pipier
sans
sans
1712 Van der Cruys
A 20 20 28
8,0 2,4 0,0
B 19 nc 28
8,0 2,2 0,0
7 EB
sans
sans
1700 Copie probable ext Gouda
A 19 18 32
6,5 2,0 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16726 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1712 Van der Cruys
C nc nc nc
8,0 2,2 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16727 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1712 Van der Cruys
C nc nc 32
7,0 2,0 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16727 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1712 Van der Cruys
2L065 B
A 19 19 30
8,5 2,0 0,0
EB 1672 -1719 (à Gouda) Edward Bird Amsterdam ca1630 Jacobus Jonasz. De Vriend -1672 van der Cruys 16728 van der Cruys (de jonge) 1719 -
sans
sans
1712 Van der Cruys
2L066 B
B 20 nc 32
9,5 2,0 0,0
7 EB
sans
sans
1712 Copie probable ext Gouda
2L067 B
A 20 20 32
9,0 2,4 0,0
7 EB
sans
sans
1712 Copie probable ext Gouda
2L068 A
B 20 20 32
8,0 2,0 0,0
7 EB
sans
sans
1700 Copie probable ext Gouda Di non cohérent av type
2L175 A
B nc nc nc
8,0 2,4 0,0
7.5 EB
sans
sans
1700 Copie probable
2L176 B
C nc nc nc
9,0 2,0 0,0
7.5 EB
sans
sans
1712 copie probable
B 19 nc 32
9,0 2,0 28
sans
1725 copie probable Terre de mauvaise qualité, plan de joint visible
2L059 B
2L060 A
2L061 B
2L062 B
2L064 B
2L262 C
sans
7.5 EB
128
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD T-3
Dimensions
N° F pipe
Marques Tu
Talons Photo
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Dessin
D
G
Datation maître pipier
7.5EB
sans
sans
1725 marque de talon inversée et 3 points en dessous des lettres. copie prob
2L177 ?
A 21 21 36
7,0 2,0 0,0
2L269 A
B 19 19 30
9,5 2,4 118
8.5EB
sans
sans
1712 copie probable
2L069 B
B 20 nc 28
8,0 2,4 0,0
EB couronné pas de fabricants enregistrés 7.0 1683 - 1725
sans
sans
1712
8,0 2,4 0,0 8,0 2,6 0,0
EB couronné pas de fabricants enregistrés 7.0 1683 - 1725
sans
sans
1712
EB couronné pas de fabricants enregistrés 7.0 1683 - 1725
sans
sans
1712
EB couronné pas de fabricants enregistrés 6.5 1683 - 1725
sans
sans
1700
EB couronné pas de fabricants enregistrés 7.0 1683 - 1725
sans
sans
1712
2L070 B
2L071 B
B nc nc nc
A 20 20 28 7,5 2,2 0,0
2L072 A
B 18 nc 28
2L073 A
C nc nc nc
9,0 2,4 60
2L075 ?
A 23 23 36
10 2,2 0,0
7.0EB
sans
sans
1720 Copie (compte tenu de la forme du fourneau)
2L076 ?
B 23 nc 38
9,0 2,2 8,0
6.5EB
sans
sans
1720 Copie (compte tenu de la forme du fourneau)
2L078 C
B 24 24 38
10 2,2 0,0
EB couronné pas de fabricants enregistrés 6.0 1683 - 1725
sans
sans
129
1720
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Marque
D
G
Datation maître pipier
7,0 2,4 0,0
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 6 1758- Arij Danens 1782-
1762 Jan Danens
7,0 2,0 0,0
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 7 1758- Arij Danens 1782-
a priori copie Stomer (sans marquage latéral de talon) Ch.D. Fiolet 1785
7,0 2,4 5,0
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 7 1758- Arij Danens 1782-
5,0 2,0 6,0
Bouc (bpk) + B 1677-1869 Pieter Willemsz Bockhoven 1677Jan de Bok 1708- Jillis Jonker 1727Pieter de bruijn 1732- Jan Smit1764Hendrik Smit 1785- Abraham Booy 5 1788- Ja, van Zutphen 1806-1819
6,0 1,8 0,0
Le serpent (slang) 1667-1808 Arij Jansz Overweezel 1667- Jacob Jansz van Overweesel 1679- Arij Vermeulen 1706- Cornelis Vermeul 1717- et 1733Anna Bijland 1720- Cornelis van der Wal 1744-59 Lucas Eversz de Jong 5 1770 Cornélis Versijl 1770-1782
7,0 2,2 5,0
Trompeter 1674-1945 Aert Pouwelsz Vaeck 1686- veuve 1691 Aremanis Lichte 1691- Jan Leendersz Maarenhoef 1711- jan Puijt 1738- Hendrik van der Valk 1763- Johannes van der Valk 17827 1799
1762 Jan Puyt ou Hendrik van der Valk
7,5 2,4 0,0
Trompeter 1674-1945 Aert Pouwelsz Vaeck 1686- veuve 1691 Aremanis Lichte 1691- Jan Leendersz Maarenhoef 1711- jan Puijt 1738- Hendrik van der Valk 1763- Johannes van der Valk 17826 1799
1795 - 1800 Johannes van der Valk
6,5 2,4 0,0
Trompeter 1674-1945 Aert Pouwelsz Vaeck 1686- veuve 1691 Aremanis Lichte 1691- Jan Leendersz Maarenhoef 1711- jan Puijt 1738- Hendrik van der Valk 1763- Johannes van der Valk 17826 1799
1795 - 1800 Johannes van der Valk
A 23 3F172 22 40 c
6,5 2,0 0,0
La fortune (Fortuin) 1677-1893 Arij Paschierse 1677- Passchier Vertuijn/Fortuijn 1706- Jan Balbian 1734- Gerrit Houbraak 1766- Cornelis Mansvelder 1782-1785 Hendrik 7 Houbraak 1787-1803
1780 Gerrit Houbraak ou Cornelis Mansvelder
A 26 3F266 25 45 b
6,5 2,0 0,0
Dordtse maagd 1710 - 1782 Jacob Arijse Middelmeer 1710Maarten Verzijl 1731-1770 7 geroyeerd ? 1782-
8,0 2,4 0,0
Le lion au jardin hollandais1682-1930. Arij Jacobse Middelmeer 1682- Jacob Arijse Middelmeer 1719- Jan van Reede 1722- Pieter van Reede 1728Frans Verzyl 1729-1785 Cornélis 6 Verzyl 1786-
1762 Frans Verzyl
7,5 2,4 0,0
Le lion au jardin hollandais1682-1930. Arij Jacobse Middelmeer 1682- Jacob Arijse Middelmeer 1719- Jan van Reede 1722- Pieter van Reede 1728Frans Verzyl 1729-1785 Cornélis 7 Verzyl 1786-
1795 Cornélis Verzyl possibilité copie Vandenbosch à Arras
B 24 3F083 nc 42 b B 23 3F084 23 42 b C 25 3F085 nc 45 b C nc 3F181 nc 36 b
A 21 3F002 21 36 a B 25 3F086 nc 45 b A 27 3F087 25 45 c A 26 3F088 24 45 c
A 25 3F089 25 42 b A 26 3F090 26 45 c
sans
sans
1762 Jan Danens
sans
1762 Pieter de Bruijn ou Jan Smit
sans
1736 Cornélis Vermeul ou copie de Groningen
sans
sans
130
1760 Maarten Verzijl
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Marque
D
G
Datation maître pipier
B 21 3F091 nc 38 a
6,5 2,0 0,0
Armes de Gouda 1679-1842 Dirk Cornelisz Peck 1679- Jan Pietersz van der Hoff 1686- 1691 Jillis Gerritsz Knippel -1730 Gerrit van der Karre 1730- Frans Soet 1737- Hendrik Spruit ca 1742 Jan Abramsz de Vet 6 1746- veuve -1760
B nc 3F092 nc 42 b
6,5 2,0 0,0
Armes de Batavia 1745-1865 Abraham van der Berg 1745Hendrik de Jong 1781Dirk van der Want 17906 Adrianus van der Want 1808-1838
sans
1760 Abraham van der Berg
C nc 3F093 nc 45 c
7,0 2,4 7,0
La clef (sieutel) 1730-1819 Machiel Storm 1730Jan van Borselen 1762Sijmen Groenendaal 17828 veuve 1811-1819
sans
1795 Sijmen Groenendaal
B 23 3F094 23 42 c
5,5 2,0 10
Chapeau couronné1683-1753Dirck Janse Doesburgh 1683Jan Pietersz van den Hoff 1686Cornélis van Leeuwen 1705- veuve 6 1753- Hendrik Bos 1753-1798
1795 Hendrik Bos
C 26 3F095 nc 45 c
6,5 2,4 0,0
Chapeau couronné 1683-1753- Dirck Janse Doesburgh 1683Jan Pietersz van den Hoff 1686- Cornélis van Leeuwen 1705- veuve 17537 Hendrik Borst1753-1798
1795 Hendrik Bos
6,0 2,0 0,0
La tour de Gouda 1714-1940 Gerrit Crijnen Veverloo 1714- Teunis Soet 1728Pieter van der Kleij 1732- Jan Woerlee 1736- veuve 5 1811 Gerrit Woerlee -1819
1785 Jan Woerlee
6,5 2,0 5,0
Le moulin (molen) 1677-1869 Willem Hansen 1677- Arie Jacobsz Danens 1697- Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam 7 Schoute 1782-
7,0 2,3 35
Le moulin (molen) 1677-1869 Willem Hansen 1677- Arie Jacobsz Danens 1697- Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam 6 Schoute 1782-
7,0 2,5 45
Le moulin (molen) 1677-1869 Willem Hansen 1677- Arie Jacobsz Danens 1697- Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam 7 Schoute 1782-
7,0 2,6 15
Le moulin (molen) 1677-1869 Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam Schoute 1782Meindert van der Heijden 1782- Klaas 7 de Jong 1799- veuve -1806
7,0 2,5 5,0
Le moulin (molen) 1677-1869 Willem Hansen 1677- Arie Jacobsz Danens 1697- Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam 5 Schoute 1782-
sans
1735 Jacob Arijse Danens
7,5 2,4 4,0
Le moulin (molen) 1677-1869 Willem Hansen 1677- Arie Jacobsz Danens 1697- Jan Arijse Danens 1720- Jacob Arijse Danens 1722- Jan Jacobsz Danens 1778-1782 Adam 7 Schoute 1782-
sans
1762 Jacob Arijse Danens
B 22 3F096 22 42 c B 23 3F097 nc 42 b
C nc 3F098 nc nc NC D nc 3F099 nc nc NC B 26 3F100 nc 45 c B 25 3F101 24 45 a A 25 3F265 25 44 b
131
sans
1737 Frans Soet
sans
1762 Jacob Arijse Danens
1770 Jacob Arijse Danens
sans
1770 Jacob Arijse Danens
1795 Adam Schoute
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
A 23 3F102 23 42 b
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Marque
D
G
Datation maître pipier
7,0 2,0 0,0
La cage aux zoiseaux ! 1704 -1782 Emmanuel Verzijl 1704- Armanus Verzijl -1730 Anthony Soffree 1730Thomas Soffree 1731- JanSouffreu 6 1732-1782
1762 JanSouffreu
7,0 2,4 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
sans
1762 copie probable St Quentin la poterie ou autres
9,0 2,6 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
sans
1795 copie probable St Quentin la poterie ou autres
6,5 2,0 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17826 Leendert Weldrager 1784-
estimation 1780 Daniel Sluiter ou sa veuve
5,5 2,0 1,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17826 Leendert Weldrager 1784-
estimation 1780 Daniel Sluiter ou sa veuve
C nc 3F178 nc nc b
6,0 2,0 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17827 Leendert Weldrager 1784-
nc
1762 Daniel Sluiter
A 22 3L107 22 40 c
6,5 2,0 0,0
A couronné 1714-1847 Arij van der Lee 1714Machiel Brem 1728- veuve -1782 7 Cornelis Brem 1790- veuve 1838-1847
Sans
1780 veuve Machiel Brem
6,0 2,0 47
A couronné 1714-1847 Arij van der Lee 1714Machiel Brem 1728- veuve -1782 Cornelis Brem 1790- veuve 18386 1847
sans
1795 Cornelis Brem
B 26 3L108 24 45 c
8,0 2,2 0,0
B couronné 1661 - 1865 Cornelis Jooste Smient 1686Jan Bastiaensz Overweesel 17041737 Bastiaan Overweesel -1770 Marius de Lange 1770- Gerrit Houbraak 1782- Christiaan Houbraak 7 1819-1820
sans
1795 Gerrit Houbraak
B 23 3L080 nc b ou c 42
7,0 2,0 0,0
K 1801-1847 Cornelis Brem 18017 veuve Brem -1847
sans
1770 si variante b 1800/1805 si variante c Cornélis Brem
7,0 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
1775 Barentz ou Cornelis Verzijl
6,5 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
1790-1805 Cornélis Verzijl
A 24 3F103 23 42 b C 26 3F104 nc 45 c C nc 3F105 nc nc NC A 22 3F106 22 42 c
A 22 3L130 21 38 c
A 26 3L109 24 45 c B 26 3L110 24 45 c
sans
nc
132
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétairesPhoto
Coté talon
Marque
D
G
Datation maître pipier
6,5 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
1790-1805 Cornélis Verzijl
7,5 2,2 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6 Cie 1806-
1760 Frans Verzijl
7,5 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
1790-1805 Cornélis Verzijl
7,5 2,2 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
1790-1805 Cornélis Verzijl
6,0 2,0 12
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6 Cie 1806-
1790-1805 Cornélis Verzijl
9,0 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6 Cie 1806-
1730 - 1750 Copie probable production française
A 24 3L114 22 40 a
6,5 2,0 0,0
W couronné 1670 - 1930 Jacob Willemsz Proefhammer 1670Steven Willemsz de jonge 1689Frans Marsvelt 1708- Klaas de Roos 1749-1768 Cornelis van Wel 17736 Cornelis Sieleman 1780-
B 24 3L077 nc 38 a
8,5 2,0 0,0
7 1683 - 1725
D nc XL074 nc nc NC
7,0 2,0 70
6 1683 - 1725
C nc 3L115 nc 42 c
6,5 2,0 0,0
HB couronné nonogramme 7 Heijndrick Bosh 1691 -
C nc 3L116 nc nc a
nc nc nc
SH couronné 1667 - 1850 Sander Robbertsz ca 1667 Steven Hendricksz de Jong 1686- veuve 1734 Steven de Jong 1734Pieter Witsius et veuve -1746 7 Arij Boot 1782- Willem Boot 1807-
B 22 3L117 nc 42 b
6,0 2,0 0,0
SS couronné 1663 - 1782 Cornelis Stevensz de Jonge 1663Steven de jong 17037 Cornelis de Jong 1730-1782
C nc 3L111 nc nc NC B nc 3L112 nc 42 b C nc 3L113 nc nc NC A 25 3L128 23 42 c B 23 3L129 23 42 c A 24 3L263 23 37 x
EB couronné pas de fabricants enregistrés
EB couronné pas de fabricants enregistrés
sans
sans
copie probable de Westerwald
sans
sans
1740 copie
sans
sans
1712 copie
1795 Heijndrick Bosh ou copie possible de Westerwald
133
sans
sans
1735 Steven de Jong
1763 Cornelis Stevensz de Jonge
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
B 22 3L131 nc 40 c
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Marque
D
G
Datation maître pipier
7,0 2,0 0,0
WT couronné 1689 - 1945 Willem Thijss 1689Jan van Helen 1726-1746 Engel van Zutphen 17826 Maarten van Zutphen 1828-1865
5,5 2,0 28
ABC 1709 - 1900 Abram Cleijse 1709- Poulus de Goede 1715- Dirk Pietersz Krijger 1717- Pieter Krijger 1749Abraham van den Berg ca 1759 6 Jacob van der Werf 1781-
1762 Abraham van den Berg
6,5 2,0 10
HHH 1695 - 1819 Teunis de Vink1695- Daniel Hulleman1721veuve de Vink1730- Cornelis de Vink1737- Willem de Vink 1746Willem Witsius 1747- Jacob de Vos 6 1749- Dirk Dirka1757- veuve 1803-04
1790 possibilité de copie car le graphisme est différent. Si Gouda, Dirk Dirka
6,0 2,2 5,0
SVO 1697 - 1811 Sijme Gijsbertse van Os 1697Lieve Groenendal 1739Sijmen Groenendaal 17627 Bastiaan Groenendal 1776-1811
1760 Sijmen Groenendaal
6,5 1,6 0,0
9 couronné 1713-1838 Klaas Jansz Verbij 1713Willem van Noppen 1746Art Bremmert 1760Jacob Verblaaun1772- veuve 1782 Dirk Goedewaagen 17936 1826 Hendrik Luynenburg
1762 Art Bremmert possibilité copie de Groningen
7,5 2,2 5,0
30 couronné 1714 - 1881 Jan Versluijs1714- Jan de Mol1720Teunis van den Berg1726- Fredrik Wellart1727- Hendrick de Moor 1730Pieter Blijenburg1734- Jan Sluiter1745- Leendert Schenk1749-59 7 Jan Sluiter ca 1782
B 24 3C046 nc 40 a
8,0 1,8 42
32couronné 1729-1860 Cornelis Kunst 1729Martinius de Lange 1759- Hieronimus Dortland1773- Willem de Vink17766 Louis Mishout 1794-1808
A 23 3C121 22 40 c
5,5 2,0 0,0
74 couronné 1733 - 1848 Hendrik van der Brok 1733Jan Carlier 1742-1782 6 Frans van der Kist 1796-1819
A 22 3C122 22 36 a
5,5 2,0 0,0
82 couronné 1734 -1945 Thomas Soffree 1734Willem Schipper 17435 Dirk Weldrager -1804
A 23 3C123 22 38 c
6,0 2,0 23
89 couronné 1733 - 1865 Ysack van Wijmen 1733- /Wouter de Munnik/ Jacob Swart -1745 Pieter Schalkwijk 1745-1759 Salomon van Wijmen 17717 Arij van der Spelt 1779-1805
1780 Arij van der Spelt
A 22 3C124 22 40 c
7,0 2,0 0,0
90 couronné 1731 - 1930 Jan van Keulen 1731- Jan Culjert/Sluger 1747-1759 Gerrit van der Want 17686 Pieter Gerritsz van der Want 1811-
1780 copie probable sinon Gerrit van der Want
6,0 2,0 8,0
93 couronné 1727 - 1865 Willem Doeglas 1727Dirk Vertoren 1734- veuve ca 1782 Jan Vertoren 17836 Catharina Vertoren 1810-1811
B 22 3L118 nc 42 b B 22 3L119 nc 42 c B 24 3L264 nc 38 b B 20 3C180 20 36 b C nc 3C127 nc 44 b
A 24 3C125 23 42 c
1782 Engel van Zutphen
nc
sans
1762 Leendert Schenk
sans
sans
1735 Cornelis Kunst
1780 Jan Carlier
sans
sans
sans
1737 Thomas Soffree
1792 Jan Vertoven
134
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Marques
T-4
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
B 23 3C126 23 42 c
pipes
Talons
D
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
T-4b
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
G
D
Période et propriétaires Photo
6 RB, FB ou EB couronné
B 27 3X255 nc 50 x
8,0 2,4 0,0
8 Illisible
A 21 3X256 20 38 b
5,5 1,8 5,0
5 rappelle aucune des marques de Gouda.
Identification Coté talon
Marque
7,5 1,8 0,0
5 A en rotation à 90°
A 23 3X287 22 42 c
7,5 2,4 0,0
talon brut fourneau ovoide parfait mais finition et 7 terre médiocres
B 21 3X288 nc 38 c
9,0 2,2 0,0
8 médiocre
talon déformé au moulage avec marque partielle "S" et les armes de Gouda déformées sur le coté gauche
talon brut fourneau ovoide parfait 6 terre bistre formes émoussées
Datation maître pipier
Sans Objet
Début XIX° Imitation française possible.
Sans Objet
sans
sans
sans
Fin XVIII° Imitation française possible.
sans
Fin XVIII° Fourneau très ovoïde prod S.Q.P famille Abauzit si rotation de 90° compatible.
SO
sans
sans
production hollandaise probable Datation fin XVIII°
SO
sans
sans
production hollandaise probable Datation fin XVIII°
copie probable origine incertaine Datation seconde moitié du XVIII°
SO
SO
135
G
nc
nc
talon brut fourneau ovoide parfait mais finition
D
copie hollandaise probable Datation seconde moitié du XVIII°
Cette marque bien qu'incomplète ne
A 23 3L258 24 34 x
Datation maître pipier
1780 Pieter Stomman
Dessous talon
6,0 2,0 13
nc 2,4 0,0
D
Marques
A 23 3L173 22 38 b
B 23 3X290 nc 40 c
Coté talon
Marque
96 cour onné 1730 - 1930 Gijsbert de Munnik 1730Jacobus Stomman 1748- Pieter Stomman 1770Johannes 6 Marinus van der Want 1842-1850
7,0 2,0 0,0
3L289 b
Identification
sans
sans
Ecole hollandaise datation fin XVIII°
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-5
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
A 24 22 4F133 40 A 23 22 5F249 34 A 22 21 4F134 35 B 22 nc 4F136 35 A 23 22 4F135 35 A 22 22 4L137 37 B 24 nc 4L033 nc A 22 22 5C248 34
pipes
Talons
D
Identification
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
Coté talon
Marque
Datation
D
G
7,5 2,0 0,0
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 6 1758- Arij Danens 1782-
sans
sans
1730 Jan Arijse Danens
5,0 1,8 10
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 1758- Arij Danens 1782-
Sans 0bjet
Sans 0bjet
Début XIX° copie probable St Omer ?
S0
maître pipier
7,5 2,0 0,0
La laitière1660-1940 Heijndrick Jansz Ijserman1682- Cornelis van leeuwen 1716- Cornelis van der Wal /Leendert de Jong1744- Maarten Monk1774- veuve -1803 Cornelis 6 prince 1803-1819
1730 Cornélis van der Wal
7,0 2,0 0,0
2 pipes croisées couronnées 1695-1781 Huybert Jacobsz Bos 1695- Dirk Bockhoven 1720- Jan van Breukelen 7 1735- Hendrick Zantvoort 1765-1781
1730 Jan van Breukelen
7,0 2,0 0,0
La cage aux zoiseaux ! 1704 -1782 Emmanuel Verzijl 1704- Armanus Verzijl -1730 Anthony Soffree 1730Thomas Soffree 1731- JanSouffreu 5 1732-1782
7,0 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6 Cie 1806-
7,0 2,0 0,0
SH couronné 1667 - 1850 Sander Robbertsz ca 1667 Steven Hendricksz de Jong 1686- veuve 1734 Steven de Jong 1734Pieter Witsius et veuve -1746 6 Arij Boot 1782- Willem Boot 1807-
8,0 1,5 0,0
sans
sans
1730 Armanus Verzijl ou Anthony Soffree
1790/1800 copie hollandaise ou Vandenbosch (Arras) 1740/50 Si Gouda 1740- Frans Verzijl
sans
sans
1735 Steven de Jong ?
S0
6 couronné 1704 - 1845 Cornelis Porens 1704Pieter Verschut 1758- Jacob Verblaauw 1771- Veuve 1782- Aart Bremmert 1782-1789 Benjamin Herbus 1793Teunis van Gent 1804-
Sans 0bjet
Sans 0bjet
1780 - 1800 Gouda Aart Bremmert
S0
48 couronné 1724 - 1842 Joris Berger 1724Pieter Bakker 1730Wiggert van der Heijden 1764Jan Snel 1805-
Sans 0bjet
Sans 0bjet
Début XIX° copie probable
sans
sans
S.Q.P. Famille Abauzit fin du XVIII°
Sans 0bjet
Sans 0bjet
Début XIX° origine française présumée
A 22 21 5C250 34
6,0 1,8 0,0
A 25 25 4L257 34
8,0 1,6 0,0
A 22 22 5X251 38
7,0 2,0 0,0
B nc nc 4X279 42
9,0 2,4 34
8 face brute
SO
sans
possibilité origine SQP début XIX°
B nc nc 4X285 42
nc 2,6 0,0
8 face brute
SO
sans
copie française présumée début XIX°
A en caractère cyrillique correspond a priori par le graphisme et par la taille à une marque de talon de St Quentin la poterie (Cf la naissance 5 de la pipe en terre tome II)
S0
S0 (face brute)
S0
136
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD Marques
T-5
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
D
Dessous talon
Période et propriétaires Photo
A 26 25 4X277 38
nc 2,4 0,0
5 face brute
B 22 22 4X296 37
nc 2,2 0,0
talon brut fourneau fortement galbé 5 terre bistre
8,0 2,2 40
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
9,0 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
7,0 2,0 5,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
9,0 2,2 10
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
9,0 2,0 15
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
10 2,2 50
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
10 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17599 Dirk Godewaagen 1779-1811
10 2,4 10
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17599 Dirk Godewaagen 1779-1811
9,0 2,0 65
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17599 Dirk Godewaagen 1779-1811
nc 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17598 Dirk Godewaagen 1779-1811
nc 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 1759Dirk Godewaagen 1779-1811
B nc 21 4F138 30 A 22 21 4F139 30 A 22 21 4F140 30 B nc 21 4F141 30 B nc nc 4F142 30 C nc nc 4F143 nc B 21 nc 4F144 nc B nc nc 4F145 30 C nc nc 4F146 nc A 21 21 4F147 30 A 21 21 4F132 30
nc
Identification Coté talon
Marque
SO
D
Datation maître pipier
sans
sans
possibilité origine SQP début XIX°
sans
sans
?
sans
1730 - 1750 copie hollandaise si Gouda : Pieter Vurens
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1730 - 1750 copie hollandaise si Gouda : Pieter Vurens
sans
1730 - 1750 copie hollandaise si Gouda : Pieter Vurens
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
marque inclinée à 45° 1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
sans
sans
sans
sans
sans
sans
sans
sans
sans
sans
137
G
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-5
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
pipes
Talons
D
Dessous talon
N°
Photo
B nc nc 4F174 nc
10 2,1 32
Werelddkloot 1686-1768 Pieter Janse Gleijne 1686Hermanus de Mol 1725Pieter Versluijs 1730- veuve -1734 9 Barend Valee 1734-1768
A 21 21 4F271 30
10 2,2 0,0
Werelddkloot 1686-1768 Pieter Janse Gleijne 1686Hermanus de Mol 1725Pieter Versluijs 1730- veuve -1734 8 Barend Valee 1734-1768
A 21 20 4X283 30
nc 2,4 0,0
nc
talon cassé
nc
A 21 20 4X284 nc
nc 2,4 0,0
nc
talon cassé
nc
T-6
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
A 24 24 4F157 nc B 22 2F148 22 36 B A 22 2F149 21 40 B A 22 2F150 22 38 B C 22 2F151 nc 38 B A 22 2F153 22 36 B
Identification Coté talon
Marque
D
G
sans
copie 1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
sans
sans
copie 1750 - 1800 Vandenbosche (Arras) ou Pierre de la Ruelle (Dunkerque)
nc
nc
nc
1750 - 1800
nc
nc
nc
1750 - 1800
sans
Marques
pipes
Tal
D
Identification
Marques sur fourneaux
N°
Photo
Datation maître pipier
Marque
Coté talon D
G
Datation maître pipier
nc 2,0 0,0
Le trèfle (klaverblad) 1660-1838 Pieter Dammasz1660- Dirk Pietersz Krijger 1717- Jan Arijse Danens 17201730 Cornelis Zonne -1746 Abraham van der Spelt -1755 Jan Danens 4 1758- Arij Danens 1782-
8,0 2,2 0,0
Le cerf 1660-1776 Barent Dircksz Jonckhart 1660Jan de Vinck 1688- Jan Vink 1730veuve Vink & Hendrik Borsele -1764 Hendrik Bos 17644 Leendert van Borselen -1776
1715 Jan de Vinck
8,0 2,2 0,0
Le cerf 1660-1776 Barent Dircksz Jonckhart 1660Jan de Vinck 1688- Jan Vink 1730veuve Vink & Hendrik Borsele -1764 Hendrik Bos 17644 Leendert van Borselen -1776
1715 Jan de Vinck
8,0 2,2 0,0
Le cerf 1660-1776 Barent Dircksz Jonckhart 1660Jan de Vinck 1688- Jan Vink 1730veuve Vink & Hendrik Borsele -1764 Hendrik Bos 17644 Leendert van Borselen -1776
sans
sans
1715 Jan de Vinck
8,0 2,2 0,0
Le cerf 1660-1776 Barent Dircksz Jonckhart 1660Jan de Vinck 1688- Jan Vink 1730veuve Vink & Hendrik Borsele -1764 Hendrik Bos 17644 Leendert van Borselen -1776
sans
sans
1715 Jan de Vinck
7,0 2,2 0,0
Homme assis fumant la pipe 1709/1803 Willem Henderichsz Houbracken 1709- (Veuve) 1730Cornelis Edenborgh 1754- Jan van der Zwalm1754- vacant-1782 Cornelis 4 van der Werf 1782-1803
sans
1715 Veuve Willem Henderichsz Houbracken
138
sans
sans
sans
1760 Jan Danens copie possible St Omer
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
T-6
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
Marques pipes
Tal
D
Identification
Marques sur fourneaux
N°
Photo
Marque
Coté talon D
G
Datation maître pipier
7,0 2,0 0,0
Trompeter 1674-1945 Aert Pouwelsz Vaeck 1686- veuve 1691 Aremanis Lichte 1691- Jan Leendersz Maarenhoef 1711- jan Puijt 1738- Hendrik van der Valk 1763- Johannes van der Valk 17824 1799
C nc 3F161 nc 40 b
7,0 2,2 0,0
Boutwijfe (fermière) 1677 - 1768 Pouwellis van der Put 1677- Jan Paulisz van der Put 1701- Maaten Tijsz Monk 1714- Jan Jansz Verwint 1726- Leendert Visser - 1745 4 Lammert dros 1745- Ruth Boot -1759
A 21 3F156 21 36 b
5,5 1,8 22
Vaas (vase) 1711 - 1804 Jan Buijs 1711- Maarten den Os 1724- Jan van der Wies 17464 Hendrik van der Draaij 1765-1804
7,5 2,0 0,0
Roemer (calice ?) 1686-1814 Willem Claesz Boot 1686Pieter Schoonevelt 1699Pieter Vuurens 1728Bartholomeus de Pier 17594 Dirk Godewaagen 1779-1811
sans
sans
1715 Pieter Schoonevelt
7,5 2,0 0,0
Kaardinaalsmuts (la mitre de cardinal) 1716 - 1759 Pieter Olikan 1716Andries Brenkman 1745- Pieter Houtekus 1750Paulus 4 Brenkman 1759
sans
sans
1745 Pieter Olikan ou Andries Brenkman
10 2,5 0,0
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17825 Leendert Weldrager 1784-
7,5 2,0 28
B couronné 1661 - 1865 Cornelis Jooste Smient 1686Jan Bastiaensz Overweesel 17041737 Bastiaan Overweesel -1770 Marius de Lange 1770- Gerrit Houbraak 1782- Christiaan Houbraak 4 1819-1820
B 22 3L167 20 nc b
8,0 2,0 0,0
B couronné 1661 - 1865 Cornelis Jooste Smient 1686Jan Bastiaensz Overweesel 17041737 Bastiaan Overweesel -1770 Marius de Lange 1770- Gerrit Houbraak 1782- Christiaan Houbraak 4 1819-1820
C 22 3L160 22 nc a
nc nc nc
A 22 3F152 21 40 a
A 22 2F154 22 36 B A 22 2F155 22 40 C B 25 nc 4F165 36 B 22 3L163 nc 36 a
nc
sans
sans
1760 Ruth Boot
1760 Jan van der Wies ou Hendrik van der Draaij
I couronné 1705 - 1768 Jan Krijger 1705Pieter Proefhamer 1737Willem van Boxelen 1759-1768
1760 copie possible St Omer ou St Quentin la poterie
sans
6,5 2,0 0,0
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 4 Cie 1806-
A 22 3L158 21 40 a
7,0 2,1 10
4 1683 - 1720/1725
6,5 2,0 5,0
HB couronné 1655-1842 Hendrick Hendricksz Bijlandt 16551670 Hendrik Bos 1739- Jan de Jong 1785- jacobus Jansz de Ronde 1795- Gijsbert de Ronde 1800- Carel 4 Zieleman 1824-
EB couronné pas de fabricants enregistrés
1740 Bastiaan Overweesel
sans
1740 Pieter Proefhamer
1760 possibilité Frans Verzijl
sans
139
sans
1760 Bastiaan Overweesel, ou Copie Andennes ou Gorinchen
sans
B 22 3L162 nc 36 b
A 22 3L159 22 40 b
1740 Jan Puyt
sans
1725/1730
1760 Hendrik Bos
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Marques
T-6
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
B 23 2L166 nc nc C
nc nc nc
A 24 24 5F164 34
10 2,0 5,0
A 23 3X291 23 36 a
8,0 2,2 0,0
5Pas de marque sur le fourneau
B 22 3X292 nc 36 a
7,0 2,0 0,0
4 Fourneau cassé
A 20 2X294 19 28 C
7,0 2,2 0,0
4Pas de marque sur le fourneau
pipes
T-7a
Dim
N°
F
Tu Photos
pipe
éta
De
Tal
Identification Marques sur fourneaux
D N°
Photo
Coté talon
Marque
nc
EP cour ou EB cour ?
SO
étoile à 5 branches 1696- 1725 Heijndrick Stevensz van der Steijn 1696Cornélis Willemsz van der Valck 1700-
D
G
1730
nc
S0
S0
datation difficile 1780/1800 ? Probable copie Française
S0
S0
1730 origine hollandaise probable
S0
S0
1730 origine hollandaise probable
S0
S0
1730 origine hollandaise probable
Marques pipes
Tal
D
Identification
Marques sur fourneaux
N°
A 21 21 3N182 36
6,0 1,8 3,0
24 couronné 1731-1859 Huijbert Lorjier 1731Marttijs Miennik 1773Gillis Willebeek 1778Willem Bot 1788-1805 0 Daniel Sluiter -1806
A 21 21 3N183 36
nc 2,0 3,0
0 Willem van Eist 1758-1803
B 23 23 3N184 nc
nc nc nc
Photo
20 couronné 1733-1803 Daniel Kok 1733-
nc
Datation maître pipier
N couronné Sous GVD Gerrit van Duuren à Schoonhoven 1764-1791
140
Marque
Coté talon
Datation
D
G
maître pipier
sans
sans
1745 Marttijs Miennik
sans
sans
1745 Daniel Kok
sans
sans
Gerrit van Duuren Schoonhoven 1775
10 2,4 0,0
8,0 2,4 0,0
A 28 28 4F186 45
A 27 26 4L187 42
8,0 2,4 0,0
8,0 2,2 22
8,0 2,0 0,0
8,0 2,3 0,0
8,0 2,0 0,0
A 29 25 42
A 29 25 4L189 42
A 29 25 4L190 40
A 26 26 4L191 40
B nc nc 4L192 40
4L188
Photos
Tu pipes
nc 2,4 0,0
F
Dim
A 28 28 4F185 40
T-7b N° pipe
nc
NC
D
N°
141
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
talon cassé, marque présumée 304
nc
VB manuscrit (c)
VB manuscrit (c) fourneau rond
VB manuscrit (b) fourneau très ovalisé
VB manuscrit (a) fourneau très peu ovalisé
Le soleil
Le soleil
Photo
cotés fourneau
ref ou description
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.5 Cie 1806nc
G
VB manuscrit (b) fourneau très ovalisé
nc
D
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
NC
Marque
Coté talon
Marques
VB manuscrit (b) fourneau très ovalisé
nc
NC
Photo
Dessous talon
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
talon cassé
Le soleil (zon) 1667 - 1842 P Dominikus / R Willemsz 1667Th B van der Berg 1699Weldrager Jan Rase1712- Jan1742Daniel Sluiter 1746- Veuve 17828.5 Leendert Weldrager 1784-
Talons
Marque
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
1785 Gouda possible
1785 copie probable St Quentin la poterie ou autres
maître pipier
Datation
Identification
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
142
8,0 2,2 0,0
8,0 2,3 6,0
8,0 2,3 0,0
8,0 2,3 0,0
C nc nc 4L196 nc
A 28 25 4L197 40
A 28 26 4L198 42
A 28 26 4L199 38
8,0 2,2 15
8,0 2,3 0,0
C nc nc 4L195 nc
C nc nc nc
8,0 2,2 18
B nc 26 4L194 40
4L200
Photos
Tu pipes
Dim
8,0 2,0 6,0
F
B nc 26 4L193 40
T-7b N° pipe
D
N°
7.0talon cassé
7.0talon brut sans marquage
nc
Jb manuscrit (a)
JB manuscrit (c) fourneau ovalisé
JB manuscrit (b) fourneau ovalisé
JB manuscrit (a) fourneau ovalisé
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
7.0talon brut sans marquage
VB manuscrit (a)
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
VB manuscrit (b)
Photo
cotés fourneau
ref ou description
VB manuscrit (b)
nc
G
Coté talon
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
nc
D
VB manuscrit (b)
Marque
Dessous talon
Photo
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
Talons
Marques
Marque
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
maître pipier
Datation
Identification
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
143
8,0 2,8 0,0
6,0 2,0 0,0
A 23 23 3D212 38
A 28 26 42
nc nc nc
D nc nc 3D206 nc
4D207
Photos
Tu pipes
Dim
8,0 2,2 25
8,0 2,2 45
F
Photos
Tu pipes
C nc nc 4L203 nc
T-8 N° pipe
C nc nc 4L202 nc
F
Dim
8,0 2,2 34
C nc nc 4L245 nc
T-7b N° pipe
8,0 2,2 0,0
C nc nc 4L201 38
nc
D
N°
7.5talon brut sans marquage
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
Forte probalité d'un marquage au L couronné comme sur l'échantillon 3D212
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
N°
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
Talons
D
Talons
Photo
nc
Marque
sans
nc
Marque
Dessous talon
Photo
Dessous talon G
nc
D
nc
G
Coté talon
Marques
D
Coté talon
pêcheur à la ligne
SANTONUS DE PADU (St Antoine de Padoue)
SANTONUS DE PADU (St Antoine de Padoue) L'échantillon est un fragment de la face avant du fourneau, formellement identique à celui de l'échantillon 3D212
marquage très incomplet
nc
Photo
cotés fourneau
ref ou description
marquage très incomplet
nc
Photo
cotés fourneau
ref ou description
VB manuscrit (b)
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7 Cie 1806-
Marques
Jb manuscrit (a)
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 7.0 Cie 1806-
Marque
Marque
à priori production française ou belge datation fin XVIII° , début XIX°
Gouda 1740-1750 Jacob de Ligt ou Frans Verzijl
Gouda 1740-1750 Jacob de Ligt ou Frans Verzijl
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 – 1810
maître pipier
Datation
Identification
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
maître pipier
Datation
Identification
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
Si Gouda: 1770 1810 Si copie: 1790 - 1810
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
144
9,0 2,8 0,0
nc 2,8 0,0
9,0 2,8 0,0
B 28 25 4D209 40
C nc nc 4D210 38
B nc nc 4D211 nc
8,0 2,0 32
9,0 2,8 0,0
A 28 27 4D215 40
D nc nc nc
9,0 2,8 0,0
A 29 27 4D214 40
4D120
9,0 2,8 0,0
A 28 27 40
4D213
Photos
Tu pipes
nc nc 0,0
F
Dim
A 28 25 4D208 40
T-8 N° pipe
D
N° G
les aeronautes
Les oiseaux
L couronné 1726 – 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl –1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.5 Cie 1806-
8.0talon brut sans marquage
8.0talon brut sans marquage
7.0talon brut sans marquage
3 fleurs de lys couronnées entourées de 2 branches de lauriers
3 fleurs de lys couronnées entourées de 2 branches de lauriers
3 fleurs de lys couronnées entourées de 2 branches de lauriers
nc
Photo
cotés fourneau
ref ou description
les aeronautes
D
L couronné copie probable, marque de petite taille: son diamètre est égal aux 2/3 de celui du talon de taille normale et l'empreinte est peu lisible, on reconnait cependant le L et sa 7.0 couronne.
Marque
Coté talon
Marques
les aeronautes
Photo
Dessous talon
8.0talon brut sans marquage
8.0talon brut sans marquage
7.0talon brut sans marquage
Talons
nc
Marque
Pas de fourneau ou presque mais tuyau décoré et marqué F-VERZYL 1753 – 1800
1750 – 1789
1750 – 1789
1750 - 1789
a priori production française Dunkerque ou Flandres 1785 traversée de la manche en ballon ?
a priori production française Dunkerque ou Flandres 1785 traversée de la manche en ballon ?
a priori production française Dunkerque ou Flandres 1785 traversée de la manche en ballon ?
à priori production française ou belge datation fin XVIII° , début XIX°
maître pipier
Datation
Identification
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
nc 2,2 0,0
B 21 2A222 20 34 B
145
Photos
9,0 2,4 0,0
10 2,4 0,0
A 20 3A227 20 36 A
Tu pipes
A 20 3A226 20 32 A
F
Dim
8,0 2,3 50
B 20 2A273 nc 35 B
T-10 N° pipe
9,0 2,2 0,0
A 20 18 32
2A223 B
Photos
Tu pipes
10 2,2 20
F
Dim
nc 2,5 0,0
A 20 2A221 19 32 B
T-9 N° pipe
A 21 2D293 20 32 C
D
N°
talon brut pas de marque sur le dessous, une rose sur le coté droit et à priori la partie supérieure d'un E ou 8.0 d'un W sur le coté gauche.
7.0talon brut sans marquage
N°
7.0talon brut de section ovale
4.0Pas de marque (éperon)
pas de fond de fourneau
4.0Pas de marque (éperon)
Talons
nc
D
Talons
3.5éperon
so
Photo
Marque
Dessous talon
Marque
Dessous talon
Photo
so so
D
E ou W
D
G
Coté talon
Marques
G
Coté talon
Marques
so
+1729
Pas de marque sur le fourneau
Pas de marque sur le fourneau
Photo
cotés fourneau
ref ou description
HH Henry HOLMES II GATESHEAD
IB John Bowman 1645-1689 Gateshead James Birchall 1691, Joshua Billing ou John Baxter 1709 de Rainford
Pas de marque sur le fourneau
Pas de marque sur le fourneau
Photo
cotés fourneau
ref ou description
Décor côtelé
Marque
Marque
1740
1720
maître pipier
Datation
Identification
Hypoyhese 1700 Henry HOLMES II
1709 Joshua Billing, John Baxter ou James Birchall de Rainford
1690 – 1710
1690 – 1710
maître pipier
Datation
Identification
1750 Gouda ou copie Alphen ou autre
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
10 2,0 0,0
10 2,0 0,0
A 22 3A229 22 36 B
A 22 3A230 22 34 B
146
9,0 2,2 13
9,0 2,0 10
A 23 3A233 23 36 B
B nc nc 36
10 2,2 5,0
A 23 3A232 23 36 B
3A234 B
9,0 2,0 0,0
B 24 22 36
3A231 B
Photos
Tu pipes
9,0 2,0 5,0
F
Dim
A 24 3A228 22 40 B
T-10 N° pipe
D
N°
talon brut pas de marque sur le 9.0 dessous mais marquage latéral
talon brut pas de marque sur le dessous et une marque sur le coté 9.0 gauche
9.0 talon brut sans marquage
talon brut pas de marque sur le 8.0 dessous mais marquage latéral
talon brut pas de marque sur le 9.0 dessous mais marquage latéral
7.0 talon brut sans marquage
7.0 talon brut sans marquage
Talons
Photo
Marque
Dessous talon
S invrers couron
G
Pas de marque sur le fourneau
Pas de marque sur le fourneau
Pas de marque sur le fourneau dont la couleur est entièrement brune suite au culottage semble-il
ref ou description
H
T
I
Pas de marque sur le fourneau
TD Thomas Doods +1690 Newcastle Thomas Dormer 1740-1770 London Thomas Dyke 1815-1821 Chester Thomas Davies 1846 Chester
Pas de marque sur le fourneau
Photo
cotés fourneau
W couron W couron Pas de marque sur le fourneau
A cour
D
Coté talon
Marques
Marque
1740-1770
1740-1770 Thomas Dormer London
1740-1770
1740-1770
1740-1770
1740-1770
1740-1770
maître pipier
Datation
Identification
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
8,0 2,0 40
8,0 2,0 30
8,0 1,6 0,0
C nc 3A236 nc 40 B
B 23 3A239 23 36 B
A 22 3A238 20 38 B
147
9,0 2,0 0,0
10 2,2 0,0
10 2,4 33
nc 2,0 0,0
B 26 nc 36
A 25 3A240 24 38 C
B 25 3A241 nc 34 C
A 26 3A242 23 nc C
3A237 C
Photos
Tu pipes
10 1,8 5,0
F
Dim
B 23 3A235 nc 40 B
T-10 N° pipe
nc
D
N° G TD Thomas Doods +1690 Newcastle Thomas Dormer 1740-1770 London Thomas Dyke 1815-1821 Chester Thomas Davies 1846 Chester
ref ou description
nc
EB ou IB James Bailey (1756), John Bryan (1758) Chester John Berchall (1759), 7.0 James Berch (1758-1771) Rainford.
talon de petit diamètre brut sans 5.0 marquage
6.0 talon brut sans marquage
4.0 éperon sans marquage
GD George Dearden +1801 Gateshead George Dutton 1769 Chester Ou encore origine française Gabriel Dubois 1757 à St Quentin la poterie
La rose à 9 pétales
LR
Sous variante "london style" evec epaisseur des parois du fourneau très mince (répertoriée dans B.A.R.)
Deux hypothèses Frans Verzijl Gouda 1757William Manby Londres 1719-1763
D
Photo
cotés fourneau
L couronné 1726 - 1940 Cornelis Luijnenburg 1726- Cornelis de Ligt 1730- Jacob de Ligt 1745- Frans Verzijl 1753- Barend Verzijl -1774 Cornelis Verzijl 1774- Frans Verzijl & 6.0 Cie 1806-
Marque
Coté talon
Marques
7.0 talon brut sans marquage
Photo
Dessous talon
TD Thomas Doods +1690 Newcastle Thomas Dormer 1740-1770 London Thomas Dyke 1815-1821 Chester Thomas Davies 1846 Chester
8.0 talon brut sans marquage
Talons
Marque
1760-1780 Gabriel Dubois 1757 St Quentin (Fr)
1760-1780
1760-1780 si origine anglaise 1780-1830 si copie française ou autre
1760-1780
1780-1800
Gouda 1745-1750 Jacob de Ligt ou Frans Verzijl pour William Manby Londres 1719-1763
1740-1770 Thomas Dormer London
1740-1770 Thomas Dormer London
maître pipier
Datation
Identification
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
10 2,2 8,0
nc 2,4 0,0
10 2,6 0,0
C nc 3A295 nc nc C
B nc 3A204 nc 40 D
C nc 3A205 nc 36 D
148
11 2,6 0,0
nc 2,4 nc
8,0 2,0 18
8,0 2,3 0,0
A 28 26 38
A 28 3A225 27 nc D
C nc 3A246 nc nc D
B 26 3A275 23 40 D
3A224 D
Photos
Tu pipes
10 2,0 13
F
Dim
C nc 3A274 nc nc C
T-10 N° pipe
nc
D
N°
5.0
7.0talon brut sans marquage
fond du fourneau cassé mauvaise qualité
6.0talon brut sans marquage
7.0talon brut sans marquage
7.0talon brut sans marquage
7.0
moulage de
WM William Manby 1719 - 1763 8.0 Londres
Talons
Photo
Marque
Dessous talon
M
M
D
W
G
Coté talon
Marques
Londres
AJ dans un cœur possibilité Alice JONES 1810 - 1848 CHESTER Love Street
B manuscrit
L et ? Autre lettre inconnue entourés d'un coeur pointe en haut
HR couronné entouré d'un coeur
marque non lisible entourée d'un coeur et motif en forme de coquille St Jacques en dessous
HR couronné entouré d'un coeur
WM couronné William Manby 1719 - 1763
ref ou description
Photo
cotés fourneau
Marque
1810 -1820 hypothese Alice JONES CHESTER
1780-1820
1180-1820 si anglaise 1830-1850 si copies françaises ou autres
1180-1820 si anglaise 1830-1850 si copies françaises ou autres
1180-1820 si anglaise 1830-1850 si copies françaises ou autres
1180-1820 si anglaise 1830-1850 si copies françaises ou autres
Hypothese William Manby Londres 1760
tuyau taillé "brule gueule" Hypothese William Manby Londres 1760
maître pipier
Datation
Identification
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
149
A 23 22 4A247 28
F
7,0 2,4 20
A 25 3A297 23 38 B
Photos
9,0 2,0 35
Tu pipes
Dim
10 2,0 0,0
B nc 3A244 23 36 B
T-12 N° pipe
Photos
Tu pipes
8,5 2,0 0,0
F
Dim
A 22 3A243 21 38 B
T-11 N° pipe
D
N°
pas de talon voir sur photo la naissance de la demi cote avant du fourneau
N°
5 talon brut sans marquage
7.0 talon brut sans marquage
marquage latéral H B 7.5 Henry Blundell London 1740-1770
Talons
D
Talons
so
Marque
Marque
Dessous talon
Photo
so
Photo
Dessous talon
so
B
G
D
G
Coté talon
Marques
so
H
D
Coté talon
Marques
ref ou description
motif demi côte vue coté fumeur
Photo
Photo
cotés fourneau
Armes de la couronne d'Angleterre Décor feuilles Brenford (Lancaster) Mary Heath widow of William Heath
Armes de la couronne d'Angleterre
Armes de la couronne d'Angleterre
ref ou description
cotés fourneau
Marque
Marque
1785-1900
maître pipier
Datation
Identification
1764 - 1774 Mary Heath
1750-1770
1740-1770 Henry Blundell London
maître pipier
Datation
Identification
PIPES EN TERRE BLANCHE DE L'EUROPE DU NORD
Les pipes de l’Empire Ottoman
150
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Préambule Cette étude est présentée selon la progression de ses différentes étapes ; elle constitue la troisième partie d'un ensemble concernant les pipes en terre cuite, retrouvées dans le cadre d'une vingtaine de sondages archéologiques sous-marins dans le port antique de Pomègues, port naturel utilisé aux XVII° et XVIII° siècles comme port de quarantaine à Marseille, pour les navires en provenance de l'Empire Ottoman. Menée en confrontation (sur internet), avec un réseau de correspondants auteurs de travaux sur le sujet, et auxquels nous avons fait référence, elle se compose de sept chapitres : 1) Le contexte archéologique (rappel) Où l'on recherche la provenance des mobiliers archéologiques, et où l'on compare les sites de production connus ou supposés, et les sites d'acquisition. 2) Etude préliminaire, où le problème est posé L'extrême variété des formes et dimensions, des terres employées, des méthodes de fabrication, des décors et des marquages. La quasi-inexistance de catalogues et de typologie ottomane. 3) Recherche des différents styles typiques potentiels, et des critères de regroupement Une seule solution, le regroupement selon une batterie de critères à définir à partir des principales caractéristiques issues de l'étude préliminaire, et des formes ou styles typiques déjà identifiés. 4) Définition d'une codification des formes, selon les critères précédents Combinaison des critères et codification, en correspondance supposée, avec les territoires sociaux - culturels. (les pays composant les provinces de l'empire Ottoman) 5) Premiers regroupements et ébauche d'une classification ou typologie première Mise en application et regroupement selon les critères par étude comparative, premières définition de types et de sub-types (variantes). 6) Etude détaillée, mise en application de la typologie et corrections ou ajustements Construction d'un catalogue, à partir de l'étude de chaque pipe, et de son classement dans la typologie, on observera plusieurs "reclassements" par rapport à la typologie première. Premières estimations de datations et d'origines. 7) Etude des "atypiques" Suite du catalogue, avec : a) Les types "multitypes", il s’agit des modèles dont la classification n’est pas seulement basée sur les critères de formes, mais aussi sur des critères de regroupement complémentaires, tels que les terres, et ou les méthodes de fabrication. On y retrouvera notamment les modèles égyptiens, mais aussi d’autres exemplaires initialement classés dans les types "classiques" (comme les turcs, grecs, syriens ....), de la typologie première. b) Les "atypiques" proprement dits, il s’agit d’un groupes de pipes dont la compatibilité avec les critères de classification précédents (notamment les critères de formes), n'est pas évidente
151
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
1
Le contexte archéologique
Nous avons photographié près de 500 de ces pipes orientales représentant la totalité de la typologie retrouvée à Pomègues, et vraisemblablement (compte tenu de la variété des origines potentielles1), la quasi-totalité de la typologie des pipes ottomanes. Cette hypothèse sera confirmée au fur et à mesure de l'avancement de cette étude. Cependant, le problème se posait différemment de celui des pipes nordiques en terre blanche, dont les typologies, outre le fait d'être déjà établies, reposaient sur des évolutions logiques de formes globalement simples. La multiplicité des formes et des décors (dont nous avons une première illustration sur la première page) des pipes, rapportées par les marins lors des nombreuses escales reproduites sur la carte1 ; nous a désorienté dès le début, comment aborder cette étude ? Une première observation issue de notre étude sur les pipes vénitiennes, nous a donné un point de départ : Ces dernières, tout comme toutes les pipes orientales étaient fondamentalement différentes des pipes nordiques, car elles n'étaient pas pourvue d'un tuyau en terre, mais d'une douille "porte-tuyau" permettant l'emboîtement d'un tuyau en bois (ou en roseau). Les possessions de Venise, implantées depuis la période Byzantine, sur la côte Est de la mer Adriatique ainsi qu’en Méditerranée orientale, était de fait, fortement "imbriquées" dans les territoires de l’Empire Ottoman, occupant notamment les îles de Chypre et de Crête ainsi que l’archipel des Cyclades. (Cependant en 1573 après la victoire de Lépante de la sainte ligue contre les Turcs en 1571, Venise abandonna l’île de Chypre aux turcs, cela marque le début progressif de la perte de ses possessions en Méditerranée) De plus,en étudiant les pipes "AT " Al Tornio (fabriquées au tour, faussement qualifiées de productions chioggiottes, et en réalité produites par des potiers de la région de Venise) ; plus précisément à l’issue de cette étude, nous avions remarqué parmi les pipes classées a priori comme "orientales" quatre types de formes qui possédaient plusieurs points communs avec ces pipes vénitiennes, notamment les trois trous en triangle dans le fond du fourneau. (On peut d’ailleurs se demander pourquoi nous n’avons retrouvé aucune pipe d’origine Chioggia à Pomègues, peut être parce que les pipes "AT " bénéficiaient plus de la capacité exportatrice de la République de Venise) Nous reproduisons à nouveau ces quatre types de pipes "orientales" ci-après.
1
On se reportera à la carte illustrant les contextes historiques et géopolitiques p2 de l’introduction générale.
152
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Les influences réciproques : Nous avons nommé "ST", "Sans Tuyau" (nous devrions plutôt dire : "sans douille" Cf § 4), les pipes du premier modèle (à gauche sur la photo ci -dessus). Les points communs avec les pipes "AT " sont la base creuse située en dessous du fourneau avec les trois trous, et les points de divergence sont à la fois le mode de fabrication par moulage attesté par le plan de joint ou l’ovalisation, ainsi que les décors qui n’existent pas sur les pipes "AT ". Les formes cylindriques des fourneaux y compris sur les pipes "AT ", laissent supposer, une influence hongroise dont les productions se caractérisent par la hauteur et la cylindricité des fourneaux ; les décors et la forme lenticulaire des bases de deux des quatre exemplaires laissent supposer une influence orientale.
On retrouve cette même influence réciproque, entre les pipes de type "Schemnitz" austro-hongroises2 ci dessus, et les pipes Chioggiottes3 de la première période (1650-1750) ci-dessous à gauche, ainsi que nos pipes "AT " vénitiennes cidessous à droite.
2 3
Pipes Anton Partsch de la collection de Vittorio Magoga BOSCOLO (3) : Primo périodo p 57
153
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Parmi la mosaique des différents pays de l’empire ottoman, les productions subissent aussi ces influences réciproques ; c’est par exemple le cas à Zelovo4 centre de production du sud de la Croatie, où l’on constate sur certaines pipes (voir ci-après) une influence grecque évidente caractérisée par la forme sphérique de la base des fourneaux.
Pour conduire cette étude sur les pipes «orientales», nous avons recherché, sur les conseils du Dr John Humphrey et de John Wood (qu’ils en soient tous les deux remerciés), les principales études déjà publiées sur le sujet5, elles ne concernent malheureusement aucun site de production identifié comme tel, mais cependant plusieurs sites "de consommation". Cette distinction entre les deux contextes archéologiques "de production" ou "de consommation" nous a semblé particulièrement pertinente dans le cadre de cette étude, notamment pour les estimations de datation. Rappelons ci-après la définition des deux contextes archéologiques6 Il y a deux manières d’aborder l’examen de l’objet archéologique, soit dans un contexte de production, soit dans un contexte de consommation. Le contexte de production s’attache à retrouver les centres de fabrication ainsi que leurs voies de diffusion, au travers d’une archéologie classique par l’étude des textes et documents de l’époque ; en revanche, le contexte de consommation utilise l’objet comme un témoin de la vie quotidienne. A l’évidence, les différentes études citées ci-dessous, relèvent généralement du contexte de consommation, ainsi d’ailleurs que la présente étude. Il nous a semblé intéressant que les sites archéologiques soient situés dans des lieux géographiquement très différents, et de plus, répartis de manière suffisamment homogène pour constituer globalement un échantillonnage représentatif de la majeure partie des productions ottomanes. Nous avons reporté ces différents sites sur une carte de la Méditerranée. Il s’agit de Corinthe, Kerameikos and the Athenian Agora (Athènes), Saraçhane (Istambul), Mytilene (Lesbos), Belmont Castle (Jérusalem), Madrasa Tatar al-higaziya (Le Caire), Gozo et Manoel island (Malte), Tunis. Ces sites sont localisés en noir sur la carte, nous y avons aussi reporté pour comparaison les ports visités par les navires marseillais soumis à quarantaine ( Cf p 2 de cette même étude), colorés en jaune sur la carte, nous avons également situé les principaux centres de production et notamment les centres turcs listés par Erdinc Bakla7, ce sont : Ruscuk, Edirne, Lüleburgas, Tophane Istambul, Avanos et Diyarbakir, ces sites sont colorés en vert sur la carte.
4
BEKIC (2) : pp 44-49. - HUMPHREY (1) : (The turkish clay smoking pipes of Mytilene ) - WOOD (1 à 7) : (pipes from Gozo, Manoel island Malta, Tunis, and the island of kastellorizo ) - HAYES : (turkish clay pipes : a provisional typology and excavation at Saraçhane, Istambul, II) - ROBINSON (1) (2) : (pipes found in the excavation of Kerameikos, Corinth and the Athenian Agora) - SIMPSON : « the clay pipes » - BELMONT CASTLE – The excavation of a Crusader Stronghold in the kindom of Jerusalem. (British Museum) 6 GOURY (3) : p6. 7 BAKLA : p8. 5
154
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
A noter Athènes, Istambul et Tunis concernés par ces trois particularités (donc multicolores), mais pour lesquels, à l’évidence les sites de fouilles (Kerameikos and the Athenian Agora, pour Athènes ; Saraçhane pour Istambul et Chekli island pour Tunis) ne correspondent pas aux sites de production même, en effet le site renommé de Tophane en Istambul, est situé de l’autre coté de la corne d’or par rapport à Saraçhane, et les deux autres correspondent à des lieux de fréquentation. Nous nous situons bien globalement, dans un contexte archéologique de consommation ; et les différents travaux précédemment cités constituent pour la présente étude une base de donnée précieuse ; dans la mesure où selon nous et compte tenu de la nature des fouilles (fouilles terrestres), chacun des sites prospectés devrait logiquement correspondre par sa situation géographique, à un style de production propre à son pays d’origine, exception faite pour Istambul dont le caractère cosmopolite est évident8, et Mytilene qui, bien que située sur une île grecque de la côte d’Anatolie. Tel n'est pas le cas de notre site de Pomègues qui par sa fonctionnalité (ce sont les marins qui sont ici les consommateurs) s’est trouvé à la fois : 1) Dans la position de recevoir la quasi totalité des styles de pipes de l’empire ottoman, ce qui est mis en évidence sur la carte précédente (sans compter les ports situés hors du champ de la carte, soit : Ceuta et Tanger pour le Maroc, Alger et La Calle pour l’Algérie, ainsi que Cap Nègre pour la Tunisie). 2) Dans le contexte bien délimité de la période de son utilisation pour les quarantaines liées à la situation de peste de l’empire ottoman, soit très exactement aux XVII° et XVIII° siècles. Il s’agit là d’une situation que nous n’hésitons pas à qualifier d’exceptionnelle.
Pourquoi, en terme de site archéologique de consommation, les sites terrestres sont-ils limités aux productions locales 9 (ou proches ) ; et les sites sous-marins à des productions beaucoup plus étendues ? A notre avis, tout simplement par la nature des consommateurs eux-mêmes ; dans le cas des sites terrestres, il s’agit de consommateurs essentiellement autochtones, et dans l’autre cas il s’agit de marins de diverses origines, mobiles par définition et susceptibles de consommer non des produits locaux, mais d'origines extérieures et en provenance des pays visités. 8
ELDEM : "Istambul : from imperial to peripheralized capital – p143 : A plurality of nations.
9
Il s'agit ici d'une hypothèse exprimée à la suite de l'examen des principales études déjà citées.
155
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Pourquoi les pipes turques revêtent-elles une aussi grande diversité de styles, par rapport au caractère plus "uni-style", des autres pays de l’Empire ? Probablement, faut il ici prendre en compte deux formes d’identités : - Celle des conquérants10 pour les Turcs, cette position favorisant l’appropriation ; les Ottomans conquièrent sans cesse de nouveaux territoires et leurs productions sont vraisemblablement influencées par les productions de ces territoires. -Celle des pays conquis, pour la Grèce, la Bulgarie, la Croatie et la Syrie par exemple, dont les productions sont plus issues de la culture locale.
2
Pré-étude des pipes de Pomègues
2.1
Constitution
Rappelons ici que toutes les pipes sans exception, contrairement aux pipes de l’Europe du nord, ne sont constituées que du fourneau et de sa "douille" «porte-tuyau», ce qui est aussi le cas des pipes vénitiennes étudiées précédemment. Pourquoi cette particularité ? Probablement pour deux raisons complémentaires: • • - Les techniques employées pour les pipes en terre blanche d’un seul tenant avec le tuyau en terre, aussi perfectionnées fussent elles, ne permettaient des longueurs de tuyaux que jusqu’à 50-60 cm, sans pouvoir atteindre les longueurs des chibouques (voir pages suivantes). Selon Erdinc Bakla11 la longueur ainsi que le nombre de chibouques possédées étaient un critère d’opulence « Il y avait environ 40 à 50 pipes dans les maisons riches, et des supports de pipes de chaque coté de l’âtre dans la plus part des maisons ». - Comme le précise Giorgio Boscolo 12 dans son étude sur les pipes de Chioggia, ces pipes étaient aussi fort prisées par les marins, qui les préféraient aux pipes en terre blanche si fragiles sur le pont d’un bateau. (cela suppose évidemment que la longueur des tuyaux utilisée par les marins était beaucoup plus raisonnable et comparable à celle des pipes en terre blanche) Il est donc vraisemblable que la "chibouque" était d’une utilisation plutôt sédentaire, à domicile ou dans les cafés, la longueur du tuyau, proportionnelle au rang social du fumeur. Cela suppose l'utilisation de tuyaux plus courts, non seulement par les marins, mais aussi par les Ottomans de condition plus modeste. Cette dernière hypothèse est en partie confirmée par les quelques pipes retrouvées "complètes" avec leur tuyau. En effet, parmi les pipes remontées du fond de l'anse de Pomègues par l'équipe de l'ARHA, certaines étaient encore munies de leur tuyau en bois. Ces cas sont en fait assez exceptionnels et typiques de l'archéologie sous-marine, car dans le cadre des fouilles terrestres, on ne retrouve jamais de tuyaux en matière végétale, ces derniers ayant été dévorés par les insectes
10 MANTRAN : Chap 10 L'âge d'or d'Istambul - La population stambouliotte p 226 : "Après la victoire de Tchaldiran et la conquête de Tabriz, en 1514, Selim 1° déporte des habitants des régions conquises. Dans leurs rangs, il y a un bon millier d'artisans spécialistes de la faïence et de la céramique, dont les splendides carreaux seront les éléments essentiels pour le décor mural des mosquées et des palais du XVI° siècle. Plus tard, la conquête de la Syrie et de l'Egypte lui permet d'expédier vers sa capitale des artisans de Damas et du Caire, célèbres pour la taille et la sculpture des pierres. Après la prise de Belgrade, Soliman installe des Serbes près de Yedi Kule et de la porte nommée depuis ce temps porte de Belgrade, et d'autres dans la forêt du même nom, avec la charge d'entretenir les barrages et les réservoirs. Beaucoup de Maures continuent à arriver d'Espagne ainsi que des Juifs d'Europe centrale et d'Italie. Viennent aussi des chrétiens des Balkans et des musulmans des pays arabes…" 11 BAKLA : p 7. 12 BOSCOLO (1) : p 3 "Et l’on peut penser que les pêcheurs n’auraient jamais pu faire leur travail, la pipe à la bouche, si ces dernières, comme les pipes hollandaises par exemple, avaient eu leur tuyau en terre cuite"
156
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN ou les bactéries. Ces tuyaux sont constitués de rameaux d'arbres fruitiers, de courtes longueurs.
Ces tuyaux (ou tronçons de tuyaux) ont été retrouvés seuls. Les deux tuyaux ci dessus comportent des petites rainures circulaires qui attestent d'une opération de tournage. On remarquera que l'extrémité gauche du tuyau supérieur a été "retaillée" au couteau et que les extrémités droites (des deux tuyaux) ont un diamètre réduit permettant l'emboîtement dans une "douille" (voir ci contre), ou un embout buccal; en effet les tuyaux de pipes étaient souvent terminés par des embouts buccaux travaillés dans des matières plus nobles et plus dures que le bois, le roseau ou le bambou, cela afin de mieux résister à l'usure provoquée par les dents des fumeurs; ces embouts étaient faits de corne, d'écaille, d'ambre ou autres matériaux durs. Les douilles métalliques permettaient l'assemblage de plusieurs tronçons de tuyaux, augmentant ainsi sa longueur.
Ci-dessous quelques reproductions du XIX° 13. Les deux premiers dessins à gauche représentent des habitants de Bethléem et de Smyrne (Izmir), le troisième à droite, l’intérieur d’un café maure. Outre la longueur importante des tuyaux, on devine sur chaque reproduction la forme évasée des fourneaux, mais c’est en fait surtout la première particularité qui donne à la pipe l’appellation de « chibouque ».
13
Publiées dans la brochure intitulée « l’Orient des Provencaux » à l’occasion de l’exposition du musée d’histoire de Marseille, de novembre 1982 à février 1983.
157
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
La « chibouque » (Tchibouk, Tchibuk, Chibook, ou Tchibukdi) comprenait trois parties : Selon un dessin de R Robinson 14 et la description de Erdinc Bakla 15 Le fourneau ( lüle, loulek ou khagar) fait d’argile généralement rouge dont la forme était très variable ( cônique, cylindrique, hémisphérique, carrée, hexagonale, octogonale, en forme de cratère, de tulipe ou d’autres fleurs. La tige tchibouck ou hookah ( à noter que Hookah signifie aussi narghilée) faite de bois de jasmin, de cerisier, d’abricotier, ou de rosier, voire d’autres bois arômatiques ; pouvait être en plusieurs morceaux ( raccordés par des douilles métalliques, Cf étude sur les pipes « AT » )16 selon la longueur. L’embout buccal (imame ou immanech) est le plus fréquemment fait d’os ou d’ambre. Toujours selon Erdinc Bakla : « The stems could be made of a single piece or by attaching small pieces even to arrive a length of 2.5 meters » ( La tige pouvait être d’un seul tenant ou constituée de plusieurs parties réunies de manière à atteindre une longueur de 2,5 mètres ! ! !) Cela nous avait laissé quelque peu septique, mais en définitive comme on peut le constater, il ne s’agissait pas d’une plaisanterie. Bakla ajoute, toujours concernant les longueurs : « The medium size pipes smoked by viziers and statesmen were called "Tirke". » ( Les pipes de tailles moyenne fumées par les vizirs et les hommes d’Etat étaient appelées « Tirkes ») Erdinc Bakla précise aussi : « C’est vers 1600 – 1606 que les premières pipes furent utilisées en Turquie, au début dans un but thérapeutique. L’usage du tabac fut prohibé par le sultan Ahmet I vers 1612, cette prohibition fut partiellement abolie en 1646 et totalement en 1680. C’est alors que se développa la fabrication des pipes en terre. Les centres de production les plus connus étaient : Lüleburgaz, Edirne, Ruskuk, Avanos et Diyarbakir, mais le plus fastueux reste Tophane (située sur de l’autre coté de la « corne d’or » par rapport au centre d’Istanbul). 14
ROBINSON (2) : p 154 fig 1 BAKLA : p7 16 Pipes « Al Tornio » étudiées dans la première partie p 14 à 16, de notre étude sur les pipes vénitiennes. 15
158
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN A la fin du XVIII° les principaux maîtres pipiers de Tophane étaient regroupés dans une rue appelée « rue Hendek des pipiers », une guilde même (comme à Gouda) fut instaurée par Ahmet III et tous les fabricants répertoriés. » Pourquoi cette « mode » des longs tuyaux ? Pour refroidir et purifier la fumée certainement, comme dans les narghilées. Selon Alfred Duhill17 les pipes à eau (Water pipes) furent d’abord utilisées en Afrique pour le hashish et le tabac probablement avant même l’introduction du tabac en Europe. Il précise aussi les différents axes de propagation de l’usage du tabac, et l’on constate que l’Empire Ottoman fut en fait abordé selon trois grands axes : l’axe européen à travers les Balkans et la Méditerranée, l’axe nordique à travers l’Empire russe et le troisième à travers l’Afrique centrale vers la Barbarie, l’Egypte et la Syrie.
2.2
Les dimensions des fourneaux
Elles s’échelonnent de 15 mm pour le diamètre d’ouverture (photo de gauche), à 30 mm (photo de droite) voire 40 mm pour les formes évasées, et de 6 mm à 15 voire 20mm pour le diamètre d’ouverture des douilles.
Nous avons aussi mesuré la capacité de ces deux fourneaux, celui de gauche, le plus petit contient environ 5 ml (millilitres ou cm3) et celui de droite, le plus grand contient 25 ml. Plus encore que les dimensions, la mesure ou le calcul de la capacité (ou contenance) des fourneaux nous a semblé intéressante pour l'évaluation des datations. En fait et curieusement, parmi les études déjà citées, à priori seul St John Simpson s'est intéressé à cette notion de contenance des fourneaux. Partant du principe bien connu (et déjà vérifié sur les pipes de l'Europe du Nord), que les premiers fourneaux très petits (les fourneaux hollandais ou anglais du début du XVII° siécle, contenaient environ 1,5 ml), à cause du prix du tabac, s'agrandirent progressivement en fonction de la vulgarisation et de la généralisation de l'usage du tabac, abaissant ainsi son coût. (Ci dessus quelques exemples de modèles hollandais et anglais.)
17
1620/1640
1660/1680
1700/1730
1720/1740
1775/1815
Hollandais : 1.5 ml
Hollandais : 2.5 ml
Hollandais: 4 ml
Hollandais : 4 ml
Hollandais : 6 ml
DUNHILL : chapter IX « Water pipes » p 133 et ch III p85.
159
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
1640/1660
1720/1740
1740/1770
1760/1780
1780/1820
Anglais : 2.5 ml
Anglais : 5.5 ml
Anglais : 7 ml
Anglais : 9 ml
Anglais : 11 ml
Nous avons, à l'instar de la classification de JC. Harrington (déjà citée dans notre étude sur les pipes de l'Europe du Nord), et fondée sur l'évolution des diamètres intérieurs des tuyaux ; établi un diagramme de l'évolution de la capacité des fourneaux de ces mêmes pipes, en fonction du temps.
Les écarts entre les deux courbes proviennent de la co-existance de modèles ou de tailles différentes. A noter que la courbe des capacités maximales change de pente dès le dernier tiers du XVII° siécle, ce qui coïncide dans les régions du Nord, avec développement de la culture du tabac18. On notera aussi que la capacité de la pipe orientale de droite reproduite en tête de chapitre ( 25 ml) est "hors normes" par rapport aux pipes nordiques. Les ordres de grandeurs des capacités des pipes orientales, sont-ils plus importants que ceux des pipes hollandaises et anglaises ? Cela est évident, tout au moins en ce qui concerne les pipes de type "chibouque", en effet, on constate aussi ( Cf les deux pipes en tête de chapitre), des écarts importants dans les diamètres intérieurs des douilles qui s'échelonnent de 5 à 20mm ; ce qui renforce nos premières hypothèses concernant l'utilisation de ces pipes avec ou sans "long tuyau" (Cf § 2.1). Partant du principe que la longueur des tuyaux en bois des chibouques, nécessitait pour en assurer la rigidité, un diamètre minimum de 10 à 12mm ; il paraît évident que les pipes avec des diamètres de douilles inférieurs étaient utilisées avec des tuyaux plus courts, comparables à ceux des pipes nordiques. Il y a donc a priori, matière à regrouper les pipes ottomanes en deux grandes catégories : les "chibouques" et les "non chibouques" ; les chibouques étant dotées d'une douille de grand diamètre, mais aussi d'un fourneau de plus grande capacité. Cette plus grande capacité s'explique aussi par l'utilisation plus sédentaire de ce type de pipe, ainsi que par la prise en compte de la notion de "capacité utile" des fourneaux, et notamment des fourneaux à cheminée fortement évasée, caractérisant la majorité de ces pipes ;
18
DELSALLE : "Les planteurs de tabac au 17° siècle" (dans la région de Tourcoing)
160
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN en effet (et c'est une remarque de l'auteur fumeur de pipe), la nécessité de comprimer le tabac dans le fourneau, pour obtenir une bonne combustion (on appelle cela "bourrer la pipe"); limite le remplissage dans le cas des fourneaux très évasés, à la partie supérieure de la cavité cylindrique, ou presque (voir ci contre).
Il y a donc, dans le cas des chibouques une perte de capacité que l'on peut évaluer entre 25 et 30% de la capacité nominale. La pipe de gauche avec un diamètre intérieur de douille de 13 mm est destinée à une chibouque, sa capacité est de 21 ml environ. La pipe de droite avec un diamètre intérieur de douille de 7 mm, et destinée à recevoir un tuyau court, sa capacité est de 5 ml.
Il faudrait donc envisager un diagramme spécifique aux pipes ottomanes, décallé vers le haut par rapport à celui des pipes nordiques, avec un changement de pente, dès le second quart du XVII° siécle, époque à laquelle la culture du tabac fut développée en Anatolie et en Syrie19 (Liban et Palestine), soit avec près de 50 ans d'avance sur l'Europe du Nord ; et une courbe spécifique aux chibouques.
2.3
Les terres utilisées
Selon R Robinson 20 elles étaient « au début blanches ou grises, mais avant la fin du XVII° siècle elle furent remplacées par de l’argile rouge ou de couleur chamois. La terre rouge avait la préférence dans tous les pays du Levant au XIX° siècle ; on pouvait la trouver en Egypte et en Bulgarie. Quand elle n’était pas disponible tout comme la terre de couleur rouge-jaune, on utilisait de la terre brune ou couleur chamois, elle était fréquemment recouverte par une « couverte » d’un rouge profond afin d’obtenir l’apparence désirée. » En fait, parmi les quelques 450 pipes étudiées, 50% sont de terre blanche, grise ou noire,15% sont de terre rouge, et parmi les 35% restantes, s'il est vrai que certaines apparaissent comme recouvertes (ou comme l’ayant été) d’une couverte chamois ou rouge lie de vin ; certaines autres restent sans couverte (voir ci-dessous), de plus, il est évident que les pipes en terre blanche ou grise ne peuvent toutes être considérées comme les plus anciennes ; on le constatera sur les pipes n° 4, 5, 6, 8, 9 et 11 ci-dessous qui, soit par la technologie utilisée pour leur fabrication, soit par leur capacité ne peuvent être datées que du XVIII° siècle. Il faut donc à notre avis, considérer les remarques de R Robinson, comme limitées aux seules pipes turques, voire celles du territoire de Constantinople.
19 20
BARAM : p 151 ROBINSON (1) : p 266.
161
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
2.4
Les caractéristiques de fabrication
2.4.1
La réalisation des motifs de décoration Quelques remarques nous apparaissent déjà, en comparant les pipes "orientales" de fabrication française (nous n'en avons pratiquement pas trouvé à Pomègues), avec les pipes d’origine ottomane. Par exemple, sur la pipe "Fiolet" ci- contre, intitulée « la toque », les motifs sont en relief et obtenus lors de l'opération de moulage de la pipe. Il s’agit ici d’un détail qui peut paraître anodin mais qui doit être ajouté aux critères d’identification. En effet, on ne retrouve pas (ou très rarement) cette technique sur nos pipes ottomanes. On peut faire la même observation pour la pipe "Bonnaud" reproduite ci-dessous à gauche et sur laquelle les motifs sont « en creux » cette fois . A l’évidence les motifs des deux pipes ci-contre, bien que similaires et « en creux » ne sont pas comparables.
En effet on constate que sur la pipe "Bonnaud" tous les motifs sont parfaitement centrés et équidistants, ce que l’on ne retrouve pas sur l’exemplaire de Pomègues ; de plus on distingue notamment sur les motifs de la partie supérieure, que ces derniers ne sont ni centrés, ni parfaitement verticaux, ce qui prouve qu’ils ont été imprimés un par un à l’aide de plusieurs poinçons (sur cette pipe, au minimum 36 marquages) ; on distingue aussi autour du collet du tuyau un décor « à la molette » qui n’existe pas sur la pipe "Bonnaud". En fait ce n’est pas le caractère « en relief » ou « en creux » des motifs qui est significatif mais son mode d’obtention, les décors des pipes françaises ont été obtenus pendant l’opération de moulage, ceux des pipes ottomanes, après le moulage, par apposition de poinçons.
162
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Autre remarque concernant fabrication orientales.
les
méthodes
de
Les deux pipes ci contre sont a priori de style syrien (La Syrie, englobait à l'époque le Liban et la Palestine) La pipe de gauche en terre grise, correspond au n° 17 et celle de droite rappelle par ses formes le n° 26, et par son marquage le n°31 du groupe II de Belmont Castle21, pourtant il y a un écart considérable sur la qualité des décors, écart difficilement explicable par la datation.
Même remarque concernant les quatre pipes représentées ci dessous : La pipe de gauche décorée de manière extrêmement rustique par scarification irrégulière, s'oppose à la troisième à droite dont les décors beaucoup plus finement ciselés semblent provenir directement du moulage. La quatrième à droite est encore plus sophistiquée avec une série de motifs floraux imprimés uns par un.
Ces quatre pipes, sont de dimensions semblables (représentées ici à la même échelle) avec des fourneaux de contenances comparables, rien ne prouve qu'elles ne soient pas contemporaines. Ces différences de qualité peuvent en partie provenir d'un décalage chronologique, mais aussi des processus de fabrication. Les deux pipes de droite sortent vraisemblablement des ateliers de maîtres pipiers équipés pour la fabrication en série, alors que celles de gauche ont vraisemblablement été fabriquées localement de manière très artisanale, vraisemblablement par un potier en situation de catachrèse. (utilisant son outillage de potier, non adapté, en l'occurrence, peut être un simple couteau) Faisons ici un rapprochement avec le plat en terre rouge acheté à un potier marocain, sur le bord de la route reliant Meknès à Fès en 1992. (ci-dessous) On notera la manière rudimentaire dont les trous des oreilles ont été percés, à priori en enfonçant tout simplement le pouce à travers celles-ci. Ce type de poterie locale fabriqué à la manière africaine, se différentie radicalement des céramiques cuites au four, émaillées, avec décors multicolores, proposées aux touristes dans les grandes villes.
21
SIMPSON : BELMONT CASTLE pp 148 & 151
163
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
On remarquera sur les bords du plat, le liseré rudimentaire en forme de dents de scie effectué "à la molette". Les décors "à la molette" (à la roulette) sont vraisemblablement obtenus à l’aide d’un outil semblable à la roulette à patisserie bien connue des ménagères, ou encore semblables à d’autres roulettes comme ci-contre.
Selon la forme de la roue on obtient par exemple un pointillé comme ceux imprimés autour du bord de certains tuyaux ou fourneaux (ci-contre), la roulette est alors simimaire à celle de l’outil représenté ci-dessus ; dans le cas de décors en forme de dents de scie, comme sur le plat de la page précédente, la roulette est similaire à la roulette à patisserie.
D’autres décors réalisés avec des molettes plus élaborées donnent des motifs plus sophistiqués. (voir ci-contre)
On peut aussi Cf p 96 de l’étude sur les pipes de l’Europe du nord, penser à l’utilisation de « palettes » comme celles citées par A&M LECLAIRE 22.
Cependant cette utilisation paraît exclusivement réservée aux surfaces cylindriques comme celles des tuyaux, la surface cylindrique développée correspondant au plan rectangulaire de la palette. Comme les pipes orientales se caractérisent généralement par des volumes arrondis, cela les rend incompatibles avec cette technique d’impression. Par contre il n’est pas impossible que de telles «palettes» aient servi à fabriquer des «molettes» cylindriques en argile (on fera ici un parallèle avec les cylindres sceaux assyriens dont les plus ordinaires étaient également faits d’argile), on peut ainsi imaginer des «molettes» cylindriques de hauteurs variables avec la largeur du dessin, et dont les volumes se rapprochent plus de la galette que du cylindre ; les génératrices de ces volumes pouvant être rectilignes mais aussi convexes ou même concaves, s’adaptant ainsi aux profils des fourneaux. En conclusion, apparaissent déjà deux catégories de méthodes de fabrication : • Les premières peut être inspirées des méthodes occidentales, utilisant des moules en deux parties, symétriques, avec cuisson dans des fours spécifiquement destinés à ces productions ; on vérifiera par la suite que ce sont a priori la majorité des pipes munies d'une quille, Cf § 4 "Codification des formes". 22
LECLAIRE (3) : p 33
164
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN •
Les secondes utilisant les techniques des potiers, avec cuisson soit dans les fours à poterie, soit à cru à même les flammes, selon la technicité locale ; ce sont à priori la majorité des pipes sans quille, avec comme axe de pénétration, la provenance africaine, soit par l'Egypte, soit par la Barbarie.
On en trouvera la confirmation en observant la panoplie de décors traitée dans le paragraphe suivant. Rappelons aussi que les pipes de fabrication occidentale sont quasiment inexistantes.
2.5
Les différents types de décors
Comme nous avons pu le constater ci dessus, contrairement aux autres pipes (celles de l'Europe du nord et les vénitiennes), la grosse majorité des pipes orientales sont décorées. 2.5.1
Les décors de formes.
Ces décors produisent en fait une modification de la forme même des fourneaux , tantôt obtenus avec des outils normalement utilisés pour la décoration, ils peuvent aussi provenir de l’empreinte du moule.
Ci dessus trois formes de style « grec » ; la première est pratiquement pure, la seconde porte une série d’empreintes effectuées à la molette dont les verticales donnent un aspect « petite coquille » et la troisième « grosse coquille » est obtenue lors du moulage même. 2.5.2
Les décorations proprement dites
Certaines de formes géométriques simples sont réalisées à la molette et les autres obtenus par l’application de cachets en terre cuite ou métalliques ; les motifs sont imprimés sur la pipe avant la cuisson. Ci dessous trois exemples de frises, les deux premiers décors sont simples et le troisième plus sophistiqué.
γ
Le premier très rudimentaire est obtenu à l’aide d’un outil en forme de « » utilisé alternativement à l’endroit et à l’envers, l’autre est obtenu à la molette. Le troisième décor combine l’emploi de la molette et de deux cachets ou sceaux. La quasi totalité des décors sont imprimés en creux, nous n’avons pratiquement pas trouvé de décors en relief par moulage comme sur la pipe de Fiolet (Cf § 2.4.1).
165
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Ci après les principaux types de décors relevés sur les pipes de Pomègues, des plus simples aux plus élaborés :
a) A base de simples segments de droite et de cercle ou de figures géométriques élémentaires. 1 et 4 à base d’arcs de cercles 2 pointes de flèches 5 losanges et navettes à base de segments de droite. 3 séries de pointes de losanges disposées en triangles sur un sceau ou un poinçon
6, 7 et 8 poinçons circulaires, 9 poinçons triangles appliqués alternativement à l’endroit et à l’envers
b) A base de décors plus élaborés, en général des motifs floraux imprimés un par un, parfois combinés avec des décors à la molette.
Le 10 est constitué de petites fleurs fortement imprimées d’un style similaire à celles du 12, le 15 est constitué de fleurs ou de coquilles imbriquées à la manière des écailles de poisson ; les 11, 16 et 19 sont des décors caractéristiques des pipes décagonales, le 17 rappelle un peu la coquille St Jacques.
166
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 2.5.3
Le décor "18/21"
Les motifs de la frise ci-contre (constituant l’ornementation d’un plancher de palais assyrien 600 ans avant JC23 ), présentent des ressemblances avec Les marquages (ci-dessus) n° 18 et 21 similaires, pour le motif inférieur, et n°12 pour le motif supérieur. On constate que le décor 18/21 reproduit en (1) ci contre, a été obtenu en (3), en décalant d'un demi-motif, la partie basse de la frise assyrienne(2) par rapport à la partie haute.
Diyarbakir, centre de production turc cité par Erdink Bakla24 est le seul situé sur l'ancien territoire de l'Empire assyrien à cette période. Cela nous donne donc pour les pipes à décor similaires aux n°12 et aux n°18/21, une probabilité d'origine turque, à Diyarbakir ou dans la région, les maîtres pipiers s'inspirant selon nous, de ces décors issus de la culture locale et préalablement reproduits depuis l'antiquité, par d'autres artisans, potiers par exemple. Il faut aussi préciser ici, que le décor "18/21" n'apparaît dans aucune des études consultées.
23 24
Histoire comparée des civilisations (1965) : Hans H. Hofstätter & Hannes Pixa , Tome 3 , p125. BAKLA : p6
167
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 2.5.4
Motifs décoratifs ou marquages ?
Certains motifs seuls voire groupés, sont de notre avis à considérer comme autant de critères d’identification, un exemple ci-dessous nous conforte dans cette hypothèse. On peut se demander si ce dernier n’est en fait la marque même du maître pipier. Le motif 12 ci-contre à gauche, constitué de trois fleurs, imprimé sur chacune des deux faces latérales d’un fourneau, imprimé également mais cette fois avec une fleur seule sur la face arrière (opposée au fumeur), est à rapprocher du motif similaire de droite imprimé sur la face arrière d’un autre fourneau.
2.6
Les marquages
Tout comme pour les pipes en terre blanche, nous avons trouvé des marques de maîtres pipiers (en faible nombre cependant). Nous avons vu ( Cf § 2.1) que le sultan Ahmet III avait établi une guilde des pipiers turcs, un certain nombre, les plus célèbres sont même cités 25 , ce sont : Nigahi, Nevres, Sahin, Kani, Celal Hazinedar, Kazim Musa, Yekta, Ameli Yekta Usta, Hasan dede, Hali, Kasim, Kasim Rusen, Mustafa Abbas Baba, Musa Kasim, Aski, Zarifi, Husni, Ali, Sadiki, Necibi, Mendi Babalik, Kamili, Belgradi, Fenni, Misri, Resid, Helvaci, Kemali, Lala, Meladi, Cavus, Dervis, Dede, Edirneli, Suleyman Usta, Hakkak Dana, Hamdi Efendi, Kazim Husnu, Necip, Husnu, Musa, Pertev, Iffeti, Umile Uzun, S.Luleci, Ali, Evrep Agop, Rusen, Omer, Bekir, Ali Basan, Temel Kerane, Recep Usta, Muzaffer Usta, Talip, Marruis, J.S.B. Cuzbendiya, B. Fuchez & Murad . Nous avons distingué trois types de marquages que nous reproduisons ci après : 2.6.1
Les marques constituées de caractères arabes
Tous les caractères sont en relief sauf pour le n°9 (qui appartient peut être au type suivant)
Ces marques sont en général apposées sur le coté droit des tuyaux ( voir ci contre) sauf pour les n° 9, 10 et 11 qui sont imprimées sur la face inférieure des fourneaux (en dessous ). La marque ci-contre (ici inversée), correspond au n°8 ci-dessus, elle signifie "Ali", et pourrait bien être celle du maître pipier cité par Erdinc Bakla en bas de page.
25
BAKLA : p 8.
168
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 2.6.2
Les marques symboliques simples
Elles sont toutes inscrites dans des sceaux de forme circulaires, et apposées pour la plus part au centre de la face postérieure des fourneaux, sauf pour les n° 20, 21 et 22 imprimées sur la face arrière (coté opposé au fumeur)et pour le n° 23 où la marque est située comme pour celles en caractères arabes, sur le coté droit du tuyau. Quand aux symboles, les cercles représentent vraisemblablement le soleil, les autres sont des motifs floraux, sauf le 23 (à rapprocher cependant du 29) et le 31 qui représente une étoile à 6 branches. 2.6.3
Les marques symboliques « stylisées »
Le 12 représente a priori une barque égyptienne en chaume de papyrus, les 13 et 14 des fleurs (les mêmes), la tige de la 14 est astucieusement constituée par le premier des deux caractères arabes situés en dessous. Le symbole 12 nous oriente en faveur de productions égyptiennes. N’ayant pas trouvé de répertoire de ces marquages, toute comparaison est impossible.
L’ensemble de ce chapitre 2 a été consacré à la mise en relief des principales caractéristiques des pipes ottomanes, cela permet aussi de les distinguer des pipes françaises du XIX° qui, on peut le penser, ont été pour partie fortement inspirées de ces productions orientales.
169
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
3
Recherche des différents styles typiques
3.1
l’imagerie populaire Nous avons consulté quelques reproductions tirées du livre de Ben Rapaport 26 il s’agit d’un jeu de cartes à jouer distribué au XIX° siècle dans les paquets de cigarettes de la Cie Allen & Ginter implantée à Richmond en Virginie (USA) On distingue bien les formes : - cylindriques hautes des fourneaux des pays "balkaniques" - arrondies ou hémisphériques des fourneaux "grecs" - évasées des fourneaux "orientaux"
3.2
Les productions des fabricants français
Nous avons également consulté les catalogues des fabricants français. Au XIX° siècle les pipes en terre françaises sont en vogue, notamment parce qu’elles représentent les personnages célèbres ; d’autres sont également à la mode et particulièrement les pipes dites "orientales ". On retrouve chez les fabricants les plus connus ( Fiolet, Duméril, Gambier, Bonnaud, Job Clerc ), des noms évocateurs ; notamment parmi les fameuses "pipes de Constantinople". Il y a tout lieu de penser que les formes et les noms utilisés s’inspiraient de modèles importés, ou, ramenés d’Orient par les voyageurs et les marins. Ci contre deux productions du milieu du XIX° de la maison marseillaise bien connue Hippolyte BONNAUD. Ces pipes sont de finition émaillée, fabriquées par moulage y compris pour les décors cela ne fait aucun doute.
26
RAPAPORT : p 12,13 et 14
170
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Les deux modèles très populaires figuraient également aux catalogues des autres fabricants, nous en avons reproduits les extraits ci après.
Concernant à la fois la qualité et la couleur des terres employées, il faut préciser ici que les pipes "Saillard " sont en "terre rouge de Constantinople" et les pipes "Fiolet" en terre du nord c’est à dire blanche, grise ou beige.
Les trois modèles ci dessus, figurent au catalogue Saillard avec la mention "terre rouge de Constantinople" celui de gauche est caractéristique avec son fourneau évasé posé en quelque sorte sur un plateau, celui du centre semble être une variante du premier avec des décors côtelés a utour du plateau et du tuyau et le troisième à droite, une évolution du second avec conservation du décors mais disparition du plateau. Comme sur la pipe n° 216 "algérienne" de Vve Blanc Garin (ci-contre), dont le libellé au catalogue est : "pipe algérienne ressemblant au chibouk sans écuelle". On constatera avec la série suivante que le terme "coquille" est souvent employé pour désigner les formes "côtelées", le type de forme est aussi très caractéristique, à noter la similitude entre les 2° et 4° pipes, preuve que les modèles en vogue se copiaient entre fabricants.
171
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Les pipes de Fiolet ci-dessus, font partie de sa série des « pipes de Constantinople », on notera ici sur les deux dessins de gauche les formes dites "grecques" en concordance avec celles de la carte à jouer de Ben Rappaport (Cf 3.1). Le dernier dessin "La Hongroise" nous donne un exemple d’hybridation entre les types hongrois et orientaux . Ces modèles sont à rapprocher de ceux de Zelovo (Cf Chap 1 )
3.3
Les formes dominantes des exemplaires retrouvés sur les sites archéologiques
Rebecca Robinson27 dans son excellente étude sur les pipes trouvées à Corinthe et Athènes (Athenian agora28 et Kerameikos29), regroupe ses pipes en trois grandes catégories : rounded bowls (fourneaux arrondis), disk based bowls (fourneaux avec bases en forme de disque) et lily shaped bowls (fourneaux en forme de lis). La forme "grecque" citée précédemment, correspond assez bien à la pipe n°1 ci dessous, les pipes n°3 et 4 sont typiquement turques, et la pipe n°2 d’un style encore à identifier.
Nous utiliserons ce regroupement de formes pour vérifier l'hypothèse selon laquelle les productions locales seraient prépondérantes sur les sites archéologiques terrestres.
On constate effectivement sur le graphique ci dessus, que les formes "rounded bowl" sont prédominantes, on constate aussi, que le phénomène est plus marqué sur Corinthe. La conjonction du critère de forme sphérique "grec" (Cf § 3.1 sur la carte à jouer, et 3.2 sur le n°38 de chez Fiolet), et de la prédominance des "rounded bowls" sur les sites d'Athènes et de Corinthe, nous conduit à définir un style "Grec" correspondant à la pipe n°1 ci-dessous.
27
ROBINSON (1) et (2) (pipes found in the excavation of Kerameikos, Corinth and the Athenian Agora) Agora signifie : place entourée des principaux édifices public, c’est en fait un lieu de réunion. A Athènes il s’agissait de l’Agora, et à Rome du Forum. 29 Kerameikos selon R Robinson, était aux 17° et 18° siécles une localité rurale plantée d’oliveraies, sur les collines d’Athènes. 28
172
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Il semble cependant que la démonstration doive être améliorée, dans la mesure où le terme "rounded bowl" ici représenté par les pipes n°1 et 2, ne correspond pas exclusivement à ce style.
En effet, la catégorie "rounded bowls" de R. Robinson englobe un certain nombre de pipes à caractère typiquement turc, dont par exemple les pipes "décagonales" bien connues (ci contre), ainsi que les modèles similaires à la pipes n°2 (ci dessus) dont la forme de la partie inférieure du fourneau se situe entre la sphère et le plateau. En fait, il nous faut ici prendre en compte la notion de volume "ellipsoïdal". Comme la sphère est générée par la révolution d’un cercle, l’ellipsoïde est généré par celle d'une ellipse.
La demi sphère ci contre correspond à la partie inférieure de la pipe n° 1 de type «grec».
La portion d’ellipsoïde ci contre correspond à la partie inférieure de la pipe n° 2 de type «turc».
On constate de plus, que les pipes n° 2, 4 et 337, correspondent en fait à trois ellipsoïdes différemment «aplaties», dans des proportions semblables pour chaque type. Par exemple, après examen d’une quarantaine de pipes décagonales, on constate que le rapport r = d/D ( D étant le grand diamètre de l’ellipse et d, le petit diamètre), reste compris entre 0.55 et 0.70 soit : 0.70 > r > 0.55, (pour les non mathématiciens : 0.70 > r > 0.55, signifie, 0.70 plus grand que r , plus grand que 0.55) 3.3.1
D’où les sous-catégories représentées ci dessous.
La sphère représentée à gauche est la forme extrême de l’ellipsoïde de rapport r = 1 ( D = d ), nous avons y avons inclus les valeurs de r supérieures ou égales à 0.95 : Ce sont nos fameux types "grecs". Inversement, l’autre forme extrême r4 du rapport, compris entre 0.1 et 0.3, correspond au disque, et à la limite, lorsque r tend vers 0, au "plateau" : Ce sont les "disk based bowls". Entre les deux nous retrouvons, nos pipes décagonales dont le rapport r est compris entre 0.55 et 0.70, soit r3 ; nous y retrouvons aussi les pipes dont le style correspond à la pipe n°2 des "rounded bowls".
173
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Il fallait ajouter (dans la fourchette du rapport r3), une forme dont le rapport r peut tendre jusqu'à 0.4, et dont les parties supérieures des fourneaux sont généralement plus allongées, elle correspond au modèle C3 de Corinthe (ci contre), aux pipes du troisième groupe du musée de Varna30 et à la fig 6 des pipes de Mytilène.4 Une dernière forme r2 du rapport, compris entre 0.69 et 0.95, a priori turque, mais influencée par le style grec; elle correspond au modèle C27 de Corinthe. Enfin, pour en terminer, il nous faut distinguer un autre ellipsoïde, vertical cette fois, représenté à l'extrême gauche de la figure. Cette forme correspond à la partie inférieure du fourneau des pipes de type "Lily shaped" en forme de lys, on la retrouve aussi sur d'autres modèles C6, C7 et C9 des collections "Robinson" dont le rapport r de l'ellipsoïde est supérieur à 1 (voir ci -contre). Nous appellerons ce type : EV (Ellipsoïde Vertical).
Après affinage nous obtenons donc pour les types " rounded bowl" les sous-catégories suivantes : Type grec "sphérique" : r1 ( d/D ), égal à 1 (nous y avons inclus les valeurs jusqu'à 0.9) Type EH2 soit turc (C27), soit grec à influence turque: avec 0.95 > r2 > 0.75 Type turc décagonal (EH3 facetté) : avec 0.70 > r3 > 0.55 Type turc EH3 similaire à la pipe n°2 : 0.70 > r3 > 0.40 Type EH3 similaire à la pipe C3 : avec 0,70 > r3 > 0.40 Les autres pipes ellipsoïdales sont les pipes à plateau: Type turc EH4 : avec 0.3 > r4 > 0.1 (disk based bowls) 3.3.2
Cette nouvelle répartition a été prise en compte sur les graphes ci dessous.
On constate bien une confirmation du phénomène sur le site de Corinthe, où le type "grec" est vraiment prédominant ; sur les sites athéniens, et bien que le type grec reste majeur, on constate aussi une émergence des "disk based bowls" et des "lily shaped bowls", on remarquera aussi que les pipes décagonales sont très peu nombreuses sur les deux sites.
30
STANCEVA : p 86
174
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Nous avons effectué la même répartition sur les pipes de Sarachane31 en Istambul (fig ci contre), on y retrouve en quantités comparables, les types turcs "disk based" et décagonaux, le type grec, le type bulgare ( EH3) et les "lily shaped bowls" . Variété des styles s'expliquant selon nous, à la fois par la position de "conquérants" des Turcs et le cosmopolitisme d'Istambul.
Sur le site de Mytilene on constate une petite émergence des "rounded bowls" (types grecs), viennent ensuite les types "EH2", "EH3" et "disk based bowl" (les types turcs sont globalement dominants), par contre il y a très peu de pipes décagonales, et de "lily shaped bowls". A noter aussi, (partie colorée en violet) et c'est là une première, l'apparition de modèles du type "EH2" et "EH3", mais sans la ,douille (porte-tuyau), il s'agit ici des pipes similaires à nos pipes "ST" (voir page 4) représentées fig 9 et 10 32
En continuant notre tour de la Méditerranée sur le territoire de l'Empire Ottoman, le site de Jérusalem (Cf St John Simpson33 ) à l'époque situé sur le territoire syrien. Tout comme pour Mytilene les quantités correspondant aux "disk based bowls" et aux fourneaux ronds ("rounded bowls") ont été colorés en violet, parce que les types correspondant se distinguent nettement de ceux observés précédemment. Par exemple, les fourneaux ronds ne comportent pas de "quille". Voir sur fig ci dessous, quelques exemples types (n° 25 et 30).
A gauche les "disk based bowls" (n°171), ils semblent être une forme primitive des types cités par R Robinson ; à droite les pipes "Lily" (n°125) à fourneaux évasés en forme de lys également cités par R Robinson, ces pipes sont prédominantes sur ce site, et on peut se demander en en fait s'ils ne sont pas originaires de cette région qui, rappelons le, à l'époque des croisades fut à l'origine de l'importation du lys en Occident ; lys qui devint l'emblème de la couronne de France.
31
HAYES . HUMPHREY (1) 33 SIMPSON 32
175
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Au centre de la figure précédente, les fourneaux ronds sans quille (n° 25 et 30) similaires à la série des pipes de Pomègues (ci-contre) que nous avons appelés "types syriens" après confirmation de Bert Van der Lingen34.
Un autre site intéressant, à la suite du précédent, est celui du Caire35, on y retrouve des fourneaux ronds (rounded), sans quille (colorés en violet), comme sur le graphe de Jérusalem, correspondant au type "syrien". La portion colorée en bleu correspond au type "grec" (avec quille). Même remarque pour les pipes "disques" (disk based bowls) et "EH2" ( 0.95 > r > 0.75) dont la forme est globalement différente des pipes de la collection Robinson. (voir ci dessous).
On distingue bien, concernant les fourneaux ronds (rounded bowls), la différence entre les fourneaux "grecs" ( à droite, avec quille) et les fourneaux "syriens" (à gauche, sans quille). Les fourneaux "disques" (disk based bowls, à l'extrême gauche de la figure) semblent être une forme intermédiaire (compte tenu du diamètre du plateau) entre les modèles précédents de Jérusalem et ceux reproduits par Rebecca Robinson. Les fourneaux "EH2" se distinguent du modèle C27 de Corinthe (Cf § 3.3.1) avec une nette séparation entre la base du fourneau et la cheminée. Enfin, à l'extrême droite de la figure "new type" l'apparition d'un nouveau "subtype" issu des fourneaux arrondis, constituant une forme primitive des pipes comparables à la photo de droite (tirée des pipes de Pomègues), comparable également au modèle n° VTR 1994 2236 ainsi qu'à plusieurs autres modèles plus primitifs de la collection de Ceuta37 sur lesquels nous reviendrons ci après. Ces fourneaux sont issus du type "rounded bowls" dont les faces latérales (et parfois la face avant) ont été tronçonnées.
34
VAN DER LINGEN. FRENCH. WOOD (3) : p 318 37 VILLADA PAREDES : pipes N° 284, 288, 293, 298, 309, 4.573 et 5.283 35 36
176
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
4
Codification des formes
Avant de commencer l’étude proprement dite, peut être est-il nécessaire de rappeler les principales appellations des différentes parties d’une pipe.
Avec ou sans quille Lorsque la génératrice inférieure de la douille se raccorde tangentiellement à la génératrice inférieure de la base, voir pipe de gauche, il n’y a pas de quille (comme la quille d’un navire), parfois la quille rejoint presque l’extrémité opposée de la base, voir pipe de droite.
Les formes des corps de pipes sont constituées de volumes basiques simples
Sphères et ellipsoïde de révolution pour les bases. Venturi, tronc de cônes ou cylindres pour les cheminées
177
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4.1
Formes basiques des corps de pipes
4.2
Ebauche d’une codification
En codifiant : Base/Cheminée/Douille ( Q ou SQ pour signaler ou non la présence d’une quille sur la douille porte tuyau), on ajoutera un f pour les facettages ou un c pour les surfaces côtelées. On obtient donc pour les trois pipes ci dessus et de gauche à droite : -
S-c / V / Q pour le type « Grec » EH-f / C-f /Q pour le type « Turc » décagonal EV/ V / Q pour le type « Syrien » évasé ( en anglais Lily shape bowl ) 38
Cela donne théoriquement en combinant 3x3x2 = 18 formes basiques qu’il faut affiner en déterminant les variantes.
38
ROBINSON (2).
178
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
4.3
Variantes de formes des bases
4.4
Variantes de formes des cheminées
Mêmes variantes ( TCa, TCb, TCc ) pour les cheminées en tronc de cône, pas de variantes (et pour causes) pour les cheminées cylindriques (excepté concernant la hauteur).
179
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
4.5
-
Codification complétée
Sc-c / Vb / Q pour le type Grec Sc-c à base sphérique 3/4, à gauche EH3c-f / C-f / Q pour le type Turc décagonal EH3c-f ellipsoide 3/4, au centre EV/ Va / Q pour le type Syrien évasé Va partie supérieure du venturi, à droite
4.6
Test de la codification sur les types « Hayes » 39
Nous passerons provisoirement sur les types I et XXI. En appliquant la codification, et en interprétant les dessins stylisés : -
III donne EVai / TCa / SQ IV donne Sb / TCa / SQ XXVI donne EH3c / Vb / Q IX donne EVb / C / SQ XVIII donne - / C-f / SQ
-
-
V donne Sc / TCb / Q VI donne EH3b / TCa / Q XXII donne EH3b / TC1 / Q XXIII donne Sc / Vb / Q XVII donne Sa / TCa / Q VII donne EH4c / Va / Q XXV donne - / Va / SQ
-
VIII donne EVb-c / Va / Q X donne EH3c-f / C-f /Q XII donne - / TCa / SQ XV donne EH3c / Vb / Q XVI donne EVb-c / Va-c / SQ XI donne EH3c / TCc / SQ XIII donne EH4c / TCa / Q XIV donne EVc / ? / Q XXVII donne Sb / Vb / SQ
39
HAYES. : « A provisional typology »
180
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
4.7
Quelques remarques a priori, sur les datations
Les datations selon J.W.Hayes nous posent problème pour certains modèles, il s’agit par exemple des types VII, VIII, X et XIII reproduits ci dessous et datés après 1850 voire début du XX° siècle.
Ces quatre types réunis représentent près de 30% des pipes ottomanes archéologiquement complètes trouvées à Pomègues ; or les estimations de la fourchette haute de datation du site, se situent à l’extrême limite vers 1830, et en réalité de manière significative, (compte tenu du transfert des navires vers Ratonneau 40 ) au tout début du XIX° (voir graphe ci dessous).
La courbe en trait violet 41 (courbe du haut) correspond au nombre de navires annuel moyen en provenance du Levant42, cette dernière, on le constate est parfaitement synchronisée : 1) Avec la courbe en trait bleu (courbe du bas) correspondant aux datations des pipes en terre blanche facilement identifiables, des pays de l’Europe du Nord (Hollande, Angleterre et France) pipes issues des fouilles de Pomègues. Le nombre de ces pipes est d’environ 300. 2) Avec la datation des 150 pipes « AT » (Al Tornio) véniciennes, et qui selon G Boscolo 43, seraient contemporaines des Chioggiottes de la première période, soit globalement fin du XVII°, début du XVIII° siècle, avant 1750. 3) Avec la datation des autres objets (vaisselles et poteries diverses) remontés du fond de l’anse de Pomègues par les plongeurs de l’ARHA.
40 ROUCAUTE-HELLER : «A partir de 1800, la croissance du trafic et l’augmentation des tonnages réduisirent le mouillage de Pomègues à un rôle intermittent, » 41 HISTOIRE DE MARSEILLE : chap VIII p 208 – 216. 42 Corroboré par notre sondage sur le registre des entrées, soit 160 navires en quarantaine sur 6 mois entre 1719 et 1720. 43
BOSCOLO (3) : p 45, pipes contemporaines des chioggiottes 1° période 1650-1750.
181
LES PIPES DE LA QUARANTAINE On se reportera dans l’introduction générale au § « contexte des fouilles » : - Cf Michel Goury 44 ( … ces éléments appartiennent à des époques diverses, avec néanmoins une prédominance pour les XVII° et XVIII° siècles.) - Cf Daniel Panzac (CNRS Aix en Provence) 45 « LA FIN DES QUARANTAINES » : - Cf Michel Goury 46 « En fait, la dernière concentration significative de navires à Pomègues en provenance du Levant, correspond au retour de l’armée de l’expédition d’Orient en octobre 1801 47. Enfin, il faut préciser que nous n’avons retrouvé aucune, ou plutôt si : une seule pipe (cicontre) d’origine française du XIX°, alors que ce siècle est unanimement reconnu comme celui de « l’âge d’or des pipes françaises ». Cette pipe est de fabrication marseillaise, Bonnaud ou Morelli, de la seconde moitié du XIX°, de très petites dimensions soit 16mm d’ouverture de fourneau et 12mm de tuyau. Pourquoi une carence aussi franche en pipes françaises du XIX°, sinon l’arrêt effectif de la fréquentation des navires en provenance du Levant à la fin du XVIII° siècle ? Mais alors, en contre-hypothèse : Même en tenant compte de l’arrêt des quarantaines, au tout début du XIX°, pourquoi les navires en provenance du Levant, voire d’autres navires, n’auraient-ils pas séjourné à Pomègues au XIX° ? Très simplement parce que, excepté l’obligation de quarantaine, obligation assortie d’un mouillage précis et imposé ; aucun navire n’avait de bonnes raisons d’y jeter l’ancre : - Aucune structure d’accueil, excepté pour les quarantaines - Aucune structure d’accueil pour le déchargement et le stockage des marchandises
Le port de Pomègues, rappelons le (Cf introduction générale), est un port naturel avec des infra-structures extrêmement réduites. Les bittes d’amarrages sont taillées à même la roche. ( voir ci-dessus)
44
GOURY (2) : « vivre en quarantaine » p45. PANZAC : « Quarantaine et lazaret à Marseille » p38 . GOURY (3) : p3 47 Lettres et rapports au général en chef Bonaparte. Archives militaires du fort de Vincennes B. 45 46
182
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Ci-dessous des images sous-marines du site de prospection, tirées d'un reportage télévisé en 1997.
Un simple calcul statistique : Il faut prendre en considération une occupation permanente de cette calanque par des milliers de navires systématiquement remplacés dès leur départ. Un rapide calcul basé sur 40 navires mensuels pendant 200 ans nous donne : 40 x 12 x 200 = 96000 navires ! ! ! Les statistiques de l’époque nous donnent en fait un peu plus de la moitié, soit globalement 50000 navires. Considérons l’ensemble des 300 pipes Hollandaises, Anglaises et Françaises, augmenté des 150 pipes « AT », soit 450 pipes clairement datées des XVII° et XVIII° siècles, remontées lors de la vingtaine de sondages effectués depuis 1986. Ces 450 pipes proviennent des 50 000 navires ayant effectué leur quarantaine pendant ces deux cent années. Il faut bien comprendre ce que cela représente, à la fois en volume d’occupation du port et en durée d’immobilisation des bateaux. Ci après quelques éléments de notre étude sur le mouillage à Pomègues :
Flûte Hollandaise
Polacre
Tartane
A cette époque, trois grandes catégories de bateaux et de tonnages : de 150 à 300 Tx, les Flûtes, Frégates, Corvettes et Bricks ; de 100 à 200 Tx, les Polacres, Pinques et grosses barques ; et enfin au dessous de 100 Tx, les Felouques, Tartanes, Saïques et petites barques. L’étude du registre des entrées du port de Marseille nous donne sur les 160 embarcations en provenance du Levant : 20% vaisseaux ( Flûtes, Corvettes et Bricks), 60% moyen tonnages (Barques, Pinques et Polacres) et 20% petits tonnages (Tartanes) Sur les 450 pipes orientales remontées aux cours des mêmes fouilles (nous ne comptons pas les tessons aussi nombreux), les deux tiers seulement (selon J.W. Hayes) seraient à dater des XVII° et XVIII° siècles ; et le dernier tiers donc, soit 150 pipes (des types Hayes VII, VIII, X et XIII) seraient de la seconde moitié du XIX° voire du début du XX°. Cela supposerait donc quand même, que ces quelques 150 pipes orientales, aient été déposées par les quelques centaines de navires tout au plus, qui fréquentèrent le port de Pomègues pendant la première moitié au XIX°, fréquentations qui de plus, ne pouvaient être, non pas issues de quarantaines, mais de simples mouillages forains (de
183
LES PIPES DE LA QUARANTAINE courte durée, par définition ! ! !). Citons ici M Goury48 : « Aux XVII° et XVIII° siècles, les navires marchands ne relâchent pas toujours dans las ports d’attache. La rade foraine est souvent un lieu de mouillage provisoire. Les armateurs et les capitaines s’y rencontrent quelquefois pour décider de la meilleure place de vente de la cargaison, certains y effectuent des chargements et déchargements rapides, comme dans l’anse de Solidor à St Malo. » Cela n'est pas réaliste et donc, pas sérieusement envisageable. Enfin, et pour confirmer notre opinion, citons ici les principaux auteurs : -
J.W. Hayes 49 : « The dating is based on an interpretation of the associated pottery find, Ottoman coins being very scarce on the site ; it is thus subject to a certain amount of change, through the general sequence should be secure. »
-
R. Robinson 50 : « In Istambul at least three studies are under way : a publication of the pipes of Topkapi Palace Museeum and two reports from excavations of Dumbarton Oaks, at Sarachane and Kalenderhane. In the latter excavations, enormous number of clay chibouck bowls have been found, many in closely datable context. Meanwhile, the archaeological evidence for dating pipe bowls is slim. There are a few surely dated pipes : From 19th century graves in Russia and Bulgaria and from two shipwreck , one of the early 18th and one of the end of the 17th century. »
-
St John Simpson 51 dans ses conclusions : « It is unfortunate that a closer dating than this for the pipes from Damascus Gate in Jerusalem is not possible on stratigraphic grounds and that the few comparative exemples are themselves generally poorly stratified. »
-
John Humphrey 52 : « While it is infortunate that our pipes were found in a much disturbed surface level with no obvious stratigraphy and chronologically confused context »
On constatera : - Que ces quatre auteurs précisent tous que la fiabilité des critères de datation est en fait très faible; on constatera de plus que Rebecca Robinson 53 situe la datation de ces mêmes types non après 1850 mais sur la totalité du XIX°, ce qui constitue en soi un certain progrès. - Que ces mêmes types (Hayes VII et X) figurent sur des reproductions du début du XIX° Cf page suivante, document transmis par B van der Lingen54 fig de droite, et R Robinson 55 fig de gauche.
48
GOURY (3) : introduction p 1 HAYES : p4 50 ROBINSON (2) : p 158 51 SIMPSON : p 169 « conclusions » 52 HUMPHREY : p 2 53 ROBINSON (2) : C71, 72,73, 93, 94, 96, 98, 99, 101,102, 107 à 119, A20 à 37 54 VAN DER LINGEN. (communication personnelle) 55 ROBINSON (2) : Plate 36, 42 49
184
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Costumes et Usages de la Grèce Moderne, Rome 1825 Pl XV : « Habitant de la Thessalie »
G.F. Waldmüller "Der Pfeifenhänlder in Kaffehaus" 1828
Nous sommes donc convaincus que, dans un contexte de niveaux archéologiques perturbés et par conséquent non fiables, seules les situations de cessations d’activités peuvent apporter une solution en fixant une fourchette supérieure (fourchette haute) de datation. Nous avons trouvé plusieurs exemples d’utilisation de cette méthode de datation, par Luka Bekic56 , John Wood57 , Peter G.French 58et Fernando Villada Paredes 59 (ici fourchette basse). Ce même contexte concerne notre site de Pomègues non significativement utilisé au XIX° siècle. En conclusion Cette démonstration n’avait pas pour objectif de prouver que les pipes de types VII,VIII, X et XIII de la classification de J.W.Haye ne pouvaient être datés de la seconde moitié du XIX°, car ces types de formes très en vogue ont vraisemblablement été fabriqués au delà même de la fin de ce siècle, par contre elle tend à démontrer qu’une datation XVIII° est aussi parfaitement plausible, et c’est de toutes manières sur cette hypothèse que nous fonderons nos datations.
56 BEKIK (2) : p 46. « The most evident proof are fragments of older Zelovo-types pipes found in the ruins of Sinj’s old fortress which was blow up by the French army in 1809 in revenge for a local uprising , and uninhabited ever since (Milosevic 1989) » 57 WOOD : (communication personnelle) : Excavation from the Auberge de Castille, Valetta, Malta. « During an excavation of the old sewer system in the basement of the Auberge, five broken tobacco pipes were found amongst other discarded pieces of pottery. The Auberge was used to quarter both French and English regiments between 1798 and 1840. After 1840 a new sewer system came into operation and the old was abandoned. There is therefore a limited time when these artefacts could have been discarded. 58 FRENCH : p 213 "The Madrasa itself dates back to the 14th century;the pipes are assumed to be much later in date but no stratigraphic or other external evidence appears to exist on which a date could be based… Similar but not identical pipes from Qasr Ibrim in Egyptian Nubia, at present being studied by the writer, should be of the 17th to early 19th centuries, after which period the site was abandoned. 59 VILLADA PAREDES : « I have to say that in Ceuta we have some elements that let us to give an accurate cronology (not always). First of all, a huge part of the city was abandoned after portuguese conquest (1415). Only after 1700, people reocupied these areas, so whatever you find there must be "roman/islamic" or "post-1700" »
185
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
5
Classification et typologie première
Ce chapitre s’inscrit dans une suite logique des deux précédents, où après avoir recherché les principaux styles, à l'aide des gravures et reproductions de l’époque, corroborés par les types de formes prédominants sur les lieux de fouilles dans les principales provinces de l'Empire Ottoman ; nous avons déterminé une codification et ses normes (Cf chap 4). Cette troisième étape n'avait cependant pas pour ambition, d'identifier les spécimens selon les centres de productions, car nous n'en avions pas les moyens (voir la définition de l'archéologie de consommation Cf Chap 1) ; mais simplement d’effectuer un premier classement par regroupement des pipes selon les types (ou styles) de formes, issus a priori des socio-cultures locales (les provinces de l’Empire)60, définissant par la même occasion une première typologie. Un bon exemple de cette conception, est matérialisé par la pipe de gauche, ci-dessous, que nous avons classé dans les types "grecs" (base sphérique et cheminée courte), mais qui, compte tenu de son décor (de type "18/21" Cf § 2.5.3) pourrait être d'origine turque. La combinaison des trois critères ci-dessous détermine les différents styles : turcs, grecs, syriens, balkaniques et autres, que nous découvrirons au cours de cette étude. Nous préciserons en outre, si les dimensions de la douille permettent l’utilisation "chibouque". a) Deux grandes catégories de bases : sphériques comme sur la pipe de gauche ci-dessous (type S), ou ellipsoïdales à droite (Types EH2, 3, 4, et EV)
b) Trois grands types de cheminées : Venturi (Va, Vb et Vc) à gauche, Côniques (Tca, TCb et TCc) à droite, et Cylindrique (C) non représenté. c) Avec ou sans quille : A noter que le "soulignement" très fréquent des zones de raccordement de la douille (porte tuyau) et de la partie inférieure de la base (voir ci dessous), lorsque la quille est peu prononcée (de gauche à droite, les troisième et dernière pipes), existe parfois même lorsque la quille est très proéminente (deuxième et sixième pipe), voire lorsque la quille est inexistante (première pipe).
60 En faisant le tour de la Méditerranée : Les territoires balkaniques (Albanie, Serbie, Bulgarie, Monténégro, Roumanie), la Grèce, la Turquie, la « grande » Syrie (incluant Palestine et Liban), l’Egypte et la Barbarie (Lybie, Tunisie, Algérie et Maroc).
186
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
5.1
Les pipes de style turc
Tous les types "turcs" sont dotés d'une base de forme ellipsoïdale (à contrario, les types "grecs" sont dotés d'une base sphérique) ; toutes ces pipes sont dotées d'une quille. 5.1.1 Les pipes à bases "EH3" : types T1 Bases de type EH3, (dont la valeur du rapport "r" de l'ellipse est comprise entre 0.4 et 0.7) 5.1.1.1 Premier groupe, les pipes décagonales : T1a Elles sont toutes pourvues d’une base ellipsoïdale, d'une cheminée décagonale et d’une quille. Il y a 5 variantes : A, B, C, D, E . Codification : EH3c-f / C-f / Q , a priori chibouques pour A, B, C.
5.1.1.2 Deuxième groupe : T1b Similaire au précédent, mais sans facettage. Codification : EH3c / C / Q.
5.1.1.3 Troisième groupe : T1c Doté d'une cheminée de type Vc ou Tc, dont la hauteur est de l'ordre de deux fois la hauteur de la base. Codifications : EH3c / Vc / Q, EH3c / TCa / Q , (variantes 2 et 3), EH3c / Vb / Q , (variante 5)
5.1.2 Les pipes à bases "EH2" : Type T2 Bases de type EH2, (dont la valeur du rapport "r" de l'ellipse est comprise entre 0.69 et 0.96) 5.1.2.1 "EH2c" : Type T2a La base de type EH2, plus "arrondie", comprend les trois quarts de l'ellipsoïde (Cf § 4.3). Certains modèles sont compatibles avec l'utilisation en chibouque.
187
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 5.1.2.2 "EH2i" : Type T2b Avec un ellipsoïde inversé à partir du grand diamètre de la base (Cf § 4.3). On distingue bien, notamment sur la variante n°1, la forme concave de la partie supérieure de la base. Les cheminées sont cylindriques, ces variantes semblent d'influence voire d’origine balkanique. Codification : EH2bi / C / Q 5.1.3 Les pipes à bases "EH4" "à plateaux" : T3 Typiquement turque, et dénommée comme telle (la pipe semble posée sur un plateau) par les pipiers français du XIX° (Cf § 3.2). Les bases sont de type "EH4". Il y a 3 variantes principales : A, B, C.
Les variantes D et E sont vraisemblablement "hybrides", influencés par les pays balkaniques.
5.2
Les pipes en forme de Lys ( Lily) : Type "L"
Ce type "L" à la silhouette caractéristique (voir ci dessous), comprend 5 sub-types (variantes) ; c'est principalement la forme de la cheminée de type venturi "Va", c'est à dire comprenant exclusivement le demi-venturi supérieur (voir § 4.4), qui le caractérise.
Il est possible que le type "L" soit d'origine syrienne, car, comme nous l'avons observé dans notre étude des différents styles typiques (Cf.§ 3.3.2, fouilles de Jérusalem), non seulement ces types sont prédominants sur ce territoire, mais comme nous l'avons rappelé, le lys est originaire de cette région. Cela nous permet en tous cas, de faire la liaison avec le type suivant, type "S" "syrien".
5.3
Les pipes Syriennes : Type "S"
Le terme "syrien" employé ici, correspond à l'appellation de l'époque où la Syrie regroupait aussi les territoires de la Palestine et du Liban. Ces pipes sont composées d'une base de fourneau sphérique, sans quille, il y a cinq variantes : A, B, C, D, E, de la plus simple (A) avec un décor scarifié ; à la plus sophistiquée (E) avec des motifs en relief provenant du moulage. "Non chibouques" compte tenu des faibles diamètres intérieurs des douilles. Codification générale : Sc / Vb / SQ
188
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN La variante "A" correspond a priori au modèle n°17 de Belmont Castle 61 ; les décors de la variante "B", aux modèles n°24, 25 et 27 ; les décors de la variante "C", ainsi que les trois marquages des variantes "C", "D" et "E", au modèle n°31. La rusticité des décors (notamment pour les trois premières variantes), et les terres employées, noires, grises ou blanches ; sont les indices de fabrications les plus anciennes. Cela concorde avec l'hypothèse d'Alfred Duhill62 qui précise que la propagation du tabac dans l’Empire Ottoman, le fut selon trois grands axes : l’axe européen, à travers les Balkans et la Méditerranée, l’axe nordique, à travers l’Empire russe, et le troisième axe, à travers l’Afrique centrale, vers la Barbarie, l’Egypte et la Syrie. Alfred Duhill rappelle que l'origine des narghilées est africaine, avec l'utilisation du hashish et du tabac ; probablement avant même l’introduction du tabac en Europe. On peut donc se demander, si l'origine des fourneaux "grecs" à base sphérique, n'est en fait pas située en Syrie, ce qui expliquerait que des pipes similaires à la variante A, aient été retrouvées à Athènes (Kerameikos63)
5.4
Les pipes de style grec : Type "G"
Ce style correspond à toute une série fourneaux conçus à partir d'une base sphérique, (ou presque) et dotés d'une quille. Selon le diamètre intérieur de la douille, il permet ou non l'utilisation en chibouque. 5.4.1 Types "G1" Fourneaux à bases sphériques (dont le rapport r = D/d, est supérieur ou égal à 0.95) 5.4.1.1 Type "G1-a" ("classique-a") Le corps de pipe est constitué d'une demi-sphère et d'une cheminée courte, c'est à dire, ne dépassant pas (ou peu) la valeur du rayon de la sphère.
La base demi-sphérique peut se prolonger au dessus du plan médian jusqu'à atteindre 0.7 fois le diamètre. Les bases sont lisses, comme sur les exemplaires n° 1, 3, et 6 et finement côtelées comme sur le n° 5 ou fortement côtelée comme sur le n° 2. Codifications : Sb / C / Q pour 1 et 2, Sb / Vb / Q pour 3 et 4, Sb / Vc / Q pour 5 et 6. Les cheminées sont soit cylindriques, soit en forme de venturi, soit côniques. On retrouve des modèles similaires à ceux de Corinthe 64 (le n°6 avec le C14), et à ceux du Caire65 (le n°3 avec le 12.9) 5.4.1.2 Type "G1-b" ("classique-b") Ce type correspond au précédent, mais avec une base dépassant largement la demi-sphère, et d'une hauteur supérieure à 0,75 fois le diamètre ; les cheminées sont généralement courtes.
On retrouve sensiblement les mêmes formes de cheminées (mais plus courtes) que sur le type précédent, par contre les décors côtelés sont plus variés. Certains modèles sont comparables à ceux de Corinthe ( le n°2 avec les C 35, 36 et 37) et du Caire ( le n°4 avec le 9.1 en plus grossier, et le n°3, avec le 12.2) Codifications : Sc / C / Q pour 1 et 2, Sc / Vb / Q pour 3 et 4.
61
SIMPSON : BELMONT CASTLE pp 148 & 151 DUNHILL : p 85 – 133 et suiv 63 ROBINSON (1) : Taffel 52 n°8 64 ROBINSON (2) : plate 48, 50, 51 65 FRENCH : pp 226 à 228 62
189
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 5.4.1.3 Type "G1-c" ("cul de lampe") Toujours de petites dimensions, d'une forme caractéristique, constituée par une base hémisphérique côtelée et une cheminée venturi de type "Vb" ( Cf § 4.4) a été fortement copié par Fiolet à St Omer sous l'appellation de "cul de lampe" et par Saillard Ainé à Besançon sous l'appellation "petite coquille" (Cf § 3.2) Ce type se rapproche du G1-a par sa base hémisphérique. L'exemplaire n°4 ci dessous à base non côtelée doit être considéré comme hybride. Codification : Sb / Vb / Q
5.4.1.4 Type "G1-d", "en forme de sac" (Sack-like 1) Type "chibouque pour 5,6 et 7. Nous avons repris pour ce type d'une forme, l'appellation "saclike" ( en forme de sac) de R Robinson, en la décomposant toutefois en deux catégories dont une seule ( celle ci) a été classée dans les types "grecs". L'exemplaire n°1 ci-dessous représente très exactement ce type de fourneau, qui rappelle la forme des sacs (ou des anciennes bourses) fermés par un lacet. La base est ronde, au delà de demi-sphère comme sur le type G1-b, mais c'est la cheminée venturi de type "Vc" (Cf § 4.4) qui, se raccordant tangentiellement avec la base, sans rupture de ligne ; donne cet aspect particulier. Certaines variantes comme le n°3, sont "sans quille". Codification : Sc / Vc / Q pour 1 et 2, Sc / Vb / Q pour 3 à 7.
5.4.1.5 Type "G1-e" Type "chibouque" pour 3 et 4. Comme pour le type précédent, la base reste sphérique, et c'est plus la forme de la cheminée, ici constituée par deux couronnes superposées ; qui donne à la pipe sa forme caractéristique. Toutes les variantes excepté la n°3 sont "sans quille". Codification : Sc / 2Vb / SQ. Les deux premiers modèles sont moulés grossièrement, et recouverts d'un émaillage.
5.4.2 Type "G2" La base sphérique devient ici ellipsoïdale, de type "EH2", et de rapport "r" compris entre 0.96 et 0.69, il s'agit ici d'une sphère très peu aplatie, d’ou a priori une influence turque. 5.4.2.1 Type "G2-a" Les cheminées sont cylindriques, et de hauteur moyenne, pipes comparables au type G1-a, Codification : EH2c / C / Q
190
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 5.4.2.2 Type "G2-b" Pipes "non-chibouques". Modèles sans quille, à rapprocher de ceux du type G1-e, précédemment cités. La variante n°2 porte un marquage en caractères arabes sous le fourneau. Codification : EH2c / C / SQ. La forme cylindrique des cheminées, laisse supposer une influence balkanique ou austro-hongroise. 5.4.3 Type "G3" Modèles à bases ellipsoïdales verticales "EV2" (dont le grand axe est vertical, voir § 4.1). A rapprocher du type G1-b. Codification : EV2c / C / SQ pour 1 et 2, EV2c / C / Q pour 3, 4 et 5.
On notera le paradoxe, entre la capacité extrême et la rusticité des décors de la variante n°5 ; cela illustre bien l'hypothèse émise (Cf § 2.4.1), sur le non-synchronisme entre les dimensions et la dation ; ainsi que les techniques de fabrication et la datation. Ces cinq variantes, vraisemblablement toutes d'origines différentes, ont été classées dans les styles grec à cause de leur silhouette proche du type G1-b (classique). Par exemple, la variante 4 avec son décor "18/21" est vraisemblablement turque.
5.5 "en forme de sac" ("Sack-like 2") Parmi les pipes intitulées "sac-like" par R. Robinson, nous avons, conformément à notre typologie, distingué deux grandes catégories de formes (voir ci-contre). La première à base sphérique, a déjà été traitée dans les pipes de style "grec", la deuxiéme est ici abordée comme type distinctif. Ce type rappelant également la forme d'un sac (plus ouvert que le premier) est constitué d'une base ellipsoïdale de type EH2, avec parfois, comme c'est le cas dans notre modèle (ci-dessus), le fond du fourneau un peu "aplati"; les cheminées sont, en général en forme de venturi, comme dans les variantes 1,3,4 et 5 ci-dessous, mais aussi de forme cylindrique, comme la variante 2. Ces pipes sont toutes a priori "non-chibouques". Codifications : EH2c / Vb / Q, pour 1,3,4,5 et EH2c / C / Q, pour 2.
5.6
Les modèles balkaniques : Type "B".
Ces modèles sont a priori issus de la péninsule des Balkans ( Bulgarie, Albanie, Serbie, Slovaquie, Croatie, Monténégro, Roumanie), les styles sont influencés par pays avec lesquels, soit ils ont frontière commune, soit ils commercent (Cf §1.2). Nous nous bornerons à essayer de mettre en évidence ces influences, en précisant lorsque nous en avons connaissance, les origines de production. Ce sont tous des modèles "non-chibouques". 191
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 5.6.1 Les modèles d'influence hongroise : types "B1". Ces pipes sont caractérisées par des fourneaux dont le rapport Hf / Df (hauteur sur diamètre) est proche ou supérieur à 3. Il n'y a, en général pas de base, cette dernière est confondue avec la cheminée.
Variante 1 en terre blanche, variante 2 en terre noire, variante 3 en terre grise ou noire, des formes primitives de cette variante ont été retrouvées à Rovinj (nord de la Croatie)66, Corinthe67 et Mytilene68. Variante 4 en terre blanche, a priori, forme améliorée de la précédente ; des exemplaires ont été retrouvés à. Chioggia69, variante 5 en terre chamois, cette variante dotée d'une quille se distingue des autres. 5.6.2
Les modèles "hybrides" , "greco" ou "turco", "hongrois" : types "B2".
5.6.2.1 Types "B2-a" Ci-dessous une série non exhaustive de variantes encore à étudier, tous ne sont probablement pas d'origines balkaniques. Les n°2,3 et 4 sont dotées d'une base sphérique, et d'influence grecque ; les n° 1, 5 et 6, sont dotées d'une base ellipsoïdale, et d'influence turque. Couleurs de terre variées.
5.6.2.2 Les modèles "greco-hongrois" en terre blanche : "B2-b" Nous avons traité ces modèles à part, bien qu'ils s'apparentent aux précédents ; cela parce que, contrairement aux autres, les décors lorsqu'ils existent, proviennent exclusivement du moulage, sans finition particulière, cela est particulièrement visible pour les variantes n°1 dont les plans de joints sont encore apparents.
Les variantes 1, 2 et 3 sont constituées d'une base sphérique et d'une cheminée cylindrique ou légèrement tronc-cônique, elles sont de terre blanche et fine (comme les pipes de l'Europe du nord). La variante n°1 est la plus nombreuse, et la seule munie d'une quille. La variante n°2 et 3 est à 2 exemplaires, elle figure parmi les pipes trouvées à Mytilene. La variante n°3 est unique. La variante n°4 également unique, figure parmi les pipes du second groupe du musée de Varna70 (Cf Magdalena Stanceva), il s'agit d'un modèle assez proche des occidentaux (modernes). On notera ici, que dans son étude sur les pipes de Varna, M Stanceva, mentionne "l'argile blanche de Varna".
66
BEKIC (1) : p 277 n°7 ROBINSON (2) : C10 plate 48 68 HUMPHREY : Communication personnelle 69 BOSCOLO (3) : p 42 n°65et p 43 n°77 : "pipes turques" 70 STANCEVA : p 87 67
192
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 5.6.2.3 Quelques modèles "fantaisie" : B2-c Les quatre modèles uniques ci-dessous, sont proches du type "sack-like 1", mais cependant les décors nous semblent différents, par ailleurs on remarque sur les variantes n°1 et 4, un "épaulement" au niveau de l'ouverture du fourneau ; ce dernier était vraisemblablement destiné à recevoir un couvercle métallique, comme sur l'exemplaire de gauche, produit par Karl Zachar à Schemnitz.
5.6.2.4 Les modèles "à fond plat" : B2-d En supposant que la cheminée de la variante 1 est comparable à celle de la variante 2.
*
*
*
Ici s’achève la première partie de cette classification, on constatera avec les types suivants, que outre les critères de formes, d’autres critères de regroupement deviennent nécessaires.
5.7
Les modèles "égyptiens" : Types "E"
Nous avons regroupé ici, une série de pipes caractérisées non par leurs formes (on y retrouve aussi bien des pipes à bases sphériques que des pipes à bases ellipsoïdales), mais par les techniques de fabrication et les décors rudimentaires (plus encore que sur les pipes syriennes), ainsi que par les qualité de terres et de couvertes employées ; notamment pour les pipes classées "Ware A" (qualité A) par P. G; French71, Certains motifs sont également caractéristiques comme le décor de la cheminée de la variante n°5, qui, de même que la forme du corps de pipe, correspond au n° 3.6 de la collection du Caire, il en est de même pour la variante 1 dont la forme générale rappelle le n° 2.3 de la même collection, mais surtout dont le soulignement de la quille par scarification, est identique à celui de nombre de ces exemplaires ( 2.3, 3.2, 6.1, 9.1, 12.6, 12.8 et 12.18).
Il faut aussi inclure les variantes n° 3 du type G1a, et n° 5 du type G1b (Cf § 5.4.1), tous les deux, respectivement semblables aux n° 12.9 et 12.2 de la collection du Caire. Les variantes n° 3, 4 et 6, correspondent à la qualité "Ware A", en argile grise, recouverte de paillettes argentées (voir ci-contre); les décors sont similaires à ceux des exemplaires retrouvés au Caire. Ces paillettes sont constituées par de 71
FRENCH : p 214 « faits d'argile "gris sale" et recouverts de paillettes minérale couleur argent, leur donnant des reflets argentés. C'est aussi les cas des "Ware C" de couleur blanche, et des "Ware E" faits avec les "limons" du delta du Nil ; ces trois qualités avec couvertes argentées, rappellent les pipes vénitiennes (Cf page 4). Ces pipes constituent 50% environ des échantillons trouvés au Caire. Les autres qualités de terre : "Ware B" de couleur "crème sale", "Ware D, F, G et H" sont de couleur rouge à rouge-marron ».
193
LES PIPES DE LA QUARANTAINE minuscules cristaux de mica (variété muscovite, photo de gauche ci-dessous), on en trouve couramment les alluvions, généralement issues de la désagrégation des granites.
5.8
Les pipes à double fond
La variante 2 : est munie d'une quille classique ( en forme de pointe de triangle), la variante 4, d'une quille rectangulaire, la variante 3 : ( la photo ci dessus est un montage composé de deux pipes partielles), est sans quille. Nous abordons ici une série très particulière dont la base est séparée de la cheminée par une cloison percée de trois trous. En fait le fourneau est situé à la partie inférieure de la cheminée, la base jouant le rôle de "chambre à air". Nous avions déjà étudié ces pipes (Cf §1.2), lors de notre rapport sur les pipes vénitiennes ; construites de la même manière, mais fabriquées au tour à poterie. On retrouve sur certaines, les paillettes argentées des pipes égyptiennes, c'est un détail intéressant. Une autre particularité pour la majeure partie de ces pipes (voir ci-contre), est de ne pas avoir de "douille", la base est simplement percée d'un trou destiné à recevoir le tuyau en bois. (Cf §2.1) Nous avons regroupé 8 exemplaires complets, 17 archéologiquement complets, 12 bases seules, 11 fourneaux avec fond et 5 fourneaux sans fond, (c'est à dire en tronçons de tuyau). Il y trois autres variantes (n° 2, 3 et 4), toutes trois munies d'une douille (voir ci dessous)
5.9
Les pipes de la "Barbarie"
A l'époque qui nous intéresse (Cf §1.1), l'Afrique du nord était appelée "Barbarie" ; il faut distinguer cependant la partie qui regroupe de nos jours, l'Algérie et la Tunisie (en effet, le territoire de la Tunisie actuelle, ainsi que la bande côtière de l'Algérie, furent rattachés à l'Empire ottoman dès le XVI° siècle), du territoire correspondant au Maroc actuel, qui ne fit jamais partie de l'Empire, mais qui par contre a toujours entretenu des relations privilégiées avec l'Espagne. Nous avons donc regroupé les exemplaires en deux catégories. Il faut re-préciser ici, que ce ne sont que de pures hypothèses, car nous avons peu de références sur ces types.
194
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 5.9.1
Les pipes "algéro-tunisiennes"
Les variantes 172 et 2 73 sont comparables aux modèles de J Wood, de terre grise et chamois, de facture grossière avec une proportion non négligeable de particules siliceuses. Il existe des productions plus élaborées, comparables au n° 216 "algérienne" de Vve Blanc Garin (Cf §3.2), nous n'en avons pas trouvé. 5.9.2 Les pipes "marocaines" Les deux pipes ci-contre, comportent une partie pointue sous la base, à la manière des "éperons" des pipes anglaises (Cf l'étude sur les pipes de l'Europe du nord). Des exemplaires similaires à la variante 1 ont été retrouvés à Malte74 (n° M4 et M5), ainsi qu'une copie (n° M3) de la Maison Bonnaud de Marseille ; une autre copie : l'exemplaire n° A0001 a été retrouvé à Ceuta75. Cependant, ces deux derniers exemplaires, tout comme celui de Job Clerc ci-contre, compte tenu de leurs décors en relief obtenus par moulage, ne sont pas comparables aux deux variantes, plus "rudimentaires" présentées ci-dessus ; ce qui crédibilise à priori notre hypothèse marocaine.
Des pipes à hachisch ? (Rappelons ici que le Maroc figure parmi les pays producteurs) Nous avons distingué les exemplaires suivant, pour les faibles diamètres intérieurs des fourneaux :"di " = 13-14 mm, ainsi que leur petite capacité , 3.4 ml pour la variante 1 ci dessous (les autres bien que non mesurables doivent être du même ordre).
Compte tenu aussi, de la ressemblance des variantes 1 et 2 ci-dessus, avec des pipes à hachisch trouvées à Cadix76 ; la première déposée au musée de Cadix sous la ref 15340, et la seconde sous la ref 15329, ci-dessous. Les variantes 3, 4,et 5 semblent être du même genre, mais compte tenu du fait que les cheminées sont manquantes, il n'est pas possible de l'affirmer. Ces pipes sont sensiblement de mêmes dimensions, tout au moins pour les "Di", diamètres intérieurs des fourneaux.
72
WOOD (6) : T50. WOOD (3) : p 326 VTR 1994 109 74 WOOD (4) : n° M4 et M5. ( M3 Bonnaud) 75 VILLADA PAREDES : pipe n° A0001, marquée "ESPINET" et "TEVA" de part et d'autre du fourneau 76 ARANDA LINARES : "Pipas de hachis de la provincia de Cadiz" p 208 73
195
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Nous citons également pour mémoire: - La pipe "primitive"(ci dessus) n° 10.844 du musée de Ceuta77, dont le "Di" est de 10 mm. - La pipe n° 296, également au musée de Ceuta, comparable aux exemplaires n° 2 et 3 de Fernando Valdes Fernandez78 cités dans son rapport, comme étant des pipes à hachisch. Ce sont les terminaisons florales du hachisch (encore appelé "chanvre indien"), qui sont utilisées ; soit "telles quelles" soit sous forme de résine, dans les deux cas, souvent mélangées avec du tabac. Ce mélange est appelé "Kiff" au Maroc ou en Algérie. A la fin du XIX° siècle (1892), la firme Job Clerc79 exportait en Algérie (Alger, Bône, Constantine, Djidjelli, Ighil, Izane, Médéa, Oran, Sidi Bel Abbès) ses fameuses "pipes à kiff" (de petites dimensions, en terre rouge ou noire), par dizaines de milliers
5.10 5.10.1
Les modèles "hors normes" Les pipes à bases cylindriques horizontales.
La base est ici constituée par un cylindre dont l'axe est à la fois, horizontal et transversal. Les cheminées sont courtes et tronc-côniques. La photo ci-contre est les résultat d'un montage entre les exemplaires n° 48 et 394 (voir cidessous). Capacités 3 à 3.5 ml.
Outre les n° 48 et 394, nous en avons retrouvé un troisième similaire, portant le n° 398, tous trois sont en terre blanche et fine.
A noter aussi le n° 266 plus rudimentaire, avec une base non pas cylindrique, mais "bi-tronc-cônique". Il est fait de terre grossière de couleur jaunâtre avec particules siliceuses, comparable à celle des pipes algéro-tunisiennes (Cf § 5.9.1)
77 78 79
VILLADA PAREDES : pipes n° 2 et 3 VALDEZ FERNANDEZ : p 150 et 151. LECLAIRE (3) : pp 97 et 98
196
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
5.10.2 Des pipes à fond plat
5.10.3
D'autres modèles
a priori "hybrides" turcs.
a priori "hybrides" grecs.
197
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
6 Etude détaillée Avant de commencer l'étude détaillée, il est nécessaire de rappeler les différentes cotations qui seront utilisées sur toutes les pipes, les dimensions sont en mm (millimètres). Dimensions principales Db: diamètre de la base Df : diamètre d'ouverture du fourneau (à la partie supérieure de la cheminée) Hc : hauteur de la cheminée Hf : hauteur de fourneau (corps de pipe) di : diamètre intérieur de fourneau dt : diamètre intérieur de la douille Les appellations commençant par une majuscule concernent des dimensions extérieures ( Db, Df, Hc) et celles commençant par une minuscule concernent des dimensions intérieures (di et dt) Une exception : Cf 80
Les dimensions secondaires sont nécessaires pour déterminer les paramètres critiques de la pipe. Db = ici D le grand diamètre de l’ellipsoïde H1 : 1° hauteur de base (ou de l’ellipsoïde) H2 : 2° hauteur de base (ou de l’ellipsoïde) ( ( H1 x 2 ) / Db ) = r : rapport de l'ellipsoïde d : petit diamètre de l'ellipsoïde = 2 x H1 Hb = H1+H2 : hauteur de base ( ( Hb ) / ( H1 x 2 ) ) = % d : portion de l'ellipsoïde utilisée H3 + H4 = Hc : hauteur de cheminée H1 + H2 + Hc = Hf : hauteur de fourneau D2 : diamètre de cheminée à la base D3 : diamètre de cheminée au milieu Dc = Df : diamètre de fourneau (cheminée à l'ouverture)
Cette partie de l'étude est en fait une description détaillée de toutes les pipes, dans l'ordre du premier classement effectué au chapitre 5, on verra que certains modèles ont été déplacés d'un type (ou d'une variante) vers un autre type (ou une autre variante) ; c'est pourquoi elle doit être considérée non seulement comme un catalogue, mais aussi comme un enrichissement de la typologie première. Elle nous a permis par exemple de définir de manière plus rationnelle, les critères d'identification des formes basiques sur chaque spécimen. On se reportera : * Au § 4.3 pour se rappeler la codification des formes des bases ( EH2, EH3, EH4 pour les diverses ellipsoïdes de révolution, S pour les bases sphériques), et des cheminées ( V pour les venturi, TC pour les troncs de cônes, et C pour les cheminées cylindriques), sans oublier pour chacune de ces codifications, les indices a, b, ou c. Ces codes seront systématiquement employés dans les descriptions. * Au § 2.2 pour le classement en "chibouque" ou "non chibouque", la dimension "dt" est déterminante, si dt < 10mm (dt inférieur à 10mm), la pipe est "non chibouque". Pour chaque type étudié nous en donnerons le nombre d’exemplaires : "40 ex, 15 Ac " signifie : 40 exemplaires dont 15 archéologiquement complets.
80
Cf : capacité du fourneau, en millilitres (ml), ce n’est pas à proprement parler une dimension, mais elle concerne évidemment des dimensions intérieures dans le cas ou elle est calculée ; dans l’ autre cas lorsque le fourneau est entier, nous avons mesuré le volume d'eau contenu.
198
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN La manière de définir là où s'arrête la base et ou là où commence la cheminée n'est pas neutre, elle est déterminante pour la classification, fondée rappelons le, sur les formes basiques de ces deux parties principales. On constatera, que les formes basiques définies au § 4.1, s'appliquent dans la quasi totalité des cas, à la condition toutefois de respecter les principes énoncés ci-après.
La séparation entre la base et la cheminée correspond La position des décors ne correspond pas toujours à la toujours à une inversion du profil extérieur de la séparation entre le fourneau et la cheminée et cela peut, si l'on pipe, on passe d'un profil convexe de la base à un n'y prend pas garde, entraîner des erreurs dans la classification. profil concave (ou rectiligne) de la cheminée. Ci-dessous six exemples où les décors et la limite entre la base et la cheminée coïncident
et trois autres exemples où ils ne coïncident pas.
199
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
6.1
Les pipes turques (ou réputées comme telles)
Comme on l’a constaté au cours de la typologie première, chapitre 5, il est difficile de définir les types "turcs", compte tenu de la variété des formes ; il se caractérisent cependant par une base ellipsoïdale (à contrario, les types « grecs » sont dotés d’une base sphérique), en majorité de type EH3 ; et d’une cheminée dont la hauteur est presque toujours deux fois supérieure à celle de la base, voire plus ; de toutes manières, au moins égale à cette dernière. Toutes les pipes sont dotées d’une quille. 6.1.1 Pipes à bases « EH3 » : types T1 (§ 5.1.1) Sur les bases de type EH3, la valeur du rapport « r » de l’ellipse est comprise entre 0.4 et 0.7. 6.1.1.1 Premier groupe les pipes décagonales : T1a Ce type se situe à la limite notre définition des types turcs, par sa cheminée large et courte. Ces pipes couramment appelées "pipes de Constantinople" ce qui explique le forme globale d’influence "grecque" ; ce sont les plus nombreuses (40ex). Il y a 5 variantes : A, B, C, D, E , chacune peut faire l’objet d’un certain nombre de sousvariantes.
T1a-A . 17 ex, 12 A.c.: La plus connue et la plus répandue 81, en commençant par Istambul. Caractérisée par un facettage décagonal de la base avec motifs ovales, décalés d’une demi-facette par rapport à celui de la cheminée. Palmettes sur les faces de la cheminée et en haut de la base. Cf (Capacités) de 7,5 à 15 , Dimensions : 38 < Db (diam base) < 44, 12 < Hc (hauteur cheminée) < 22 et 14 < dt (diam intérieur douille) < 16 En fait globalement une seule taille, de type chibouque, avec des hauteurs de cheminées variant du simple au double (voir ci dessous). On remarquera les trois estampilles superposées sur la première face de la base.
* Parmi les 17 exemplaires de la variante A, seules 3 portent le même motif elliptique sur chacune des 8 faces de la base (les 2 dernières faces sont recouvertes par la douille du porte-tuyau). 9 exemplaires portent une surimpression en forme de chevrons sur le premier motif coté droit, comme sur la pipe n° 64 ci-dessus.Un exemplaire n°5 ci-dessus, porte cette surimpression en chevrons sur toutes les marques, excepté la première constituée par trois estampilles superposées (les mêmes que sur la pipe n° 337 ci-dessus, mais dont les 7 autres motifs sont elliptiques et sans chevron).
81 - Istambul (HAYES) / Varna (STANCEVA) / Corinthe & Athènes (ROBINSON (1-2)) / Chioggia (BOSCOLO (3)) / Maltes WOOD (4) / Kastelloriso (WOOD (1)) / Sitka, Alaska (MC MAHAN) / SOS HöYüK, Turkey (SAGONA) / Melbourne ‘Little Lon’ (COURTNEY).
200
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T1a-B : Semblable à la précédente mais sans motif sur les faces de la base, et avec des décors variés sur la cheminée. Nous en avons regroupé 6 exemplaires tous différents. Dimensions : 31 < Db < 39 , 14 < Hc < 17 et dt = 14 / 15. Cf (Capacités fourneaux) = 7.5
N° 73 terre rouge, manque la cheminée, palmettes inversées aux sommets des angles de la base, douille facettée avec une marque de fabrique en forme de roue. N° 71 terre chamois, palmettes sur la cheminée, inversées aux sommets des angles de la base, liseret en forme de double peignes inversés, à la jointure de la base et de la cheminée 82
N° 76 terre chamois, palmettes sur la cheminée, une face sur deux. N° 30 terre chamois, double coquille sur chaque face de la cheminée. Sur les deux pipes, un liseret à la roulette à la jointure de la base et de la cheminée, douilles à facettes
82
- WOOD (7) : Liseret similaire (un seul peigne) sur une variante « a » - ROBINSON (2) : C 96 « Tobacco pipes of Corinth » : Liseret identique.
201
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
N° 254 terre chamois, motif floral sur chaque face de la cheminée, liseret à la roulette à la jointure de la base et de la cheminée, douilles à facettes. N° 74 terre chamois, motif à palmettes une face sur deux de la cheminée, douille à facettes.
T1a-C : 1 seul exemplaire caractéristique par les flancs aplatis de la base, des exemplaires similaires, cités 83 parmi les pipes trouvées à Athènes et à Chioggia. Terre chamois patiné en gris foncé, 4 palmettes superposées sur chaque face de la cheminée, 11 motifs en forme de boucliers sur les flancs de la base. Douille facettée avec marquage en caractères arabes coté droit ( ce marquage n’est pas visible sur la vue ci-contre mais déjà reproduit, et commenté précédemment au paragraphe 2.6.1) Db 26, Hc 16 et dt 15 .Cf = 11
83
- ROBINSON (2) : plate 62 A21. - BOSCOLO (3) : p43 - n°70
202
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T1a-D : 4 exemplaires, caractérisés par une torsade recouvrant les flancs de la base, de dimensions plus faible que les précédentes variantes : Db = 35, Hc = 10 / 11, dt = 14 / 15. Cf = 7 ( ce qui suppose qu’elles leur sont antérieures ) La terre est couleur chamois patinée gris foncé, avec des palmettes sur chaque face de la cheminée, un motif floral face avant dans un triangle pointe en bas (voir détail sur pipe n° 79 ) Ces pipes sont répertoriées dans diverses études 84
T1a-E : 3 exemplaires, variante caractérisée par des flancs de base côtelés, ces pipes ne sont à priori répertoriées dans aucune étude, chaque exemplaire est de taille différente. Terre couleur chamois, rosée ou grise. Dimensions : pipe n° 66 : Db = 37, Hc = 12, dt = 13. Cf = 7 ; pipe n° 29 : Db = 31, Hc = 12, dt = 13 , Cf = 4.5 ; pipe n° 31 (non représentée) Db = 30, Hc = 12 , dt = 12. Cap = 7
Datations T1a (estimations) : D et E début XVIII°, A et B milieu du XVIII°, C fin XVIII° Nb: Si la pipe T1b n°351 (capacité 17 ml, page suivante) est antérieure à ces modèles, alors se pose le problème des capacités dans la datation.
84
ROBINSON (2) : Tobacco pipes of Corinth - plate 56 : C98, C99. STANCEVA : pipes du premier groupe : fig 7 BOSCOLO (3) : p43 - n°75
203
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.1.1.2 Deuxième groupe : T1b (§ 5.1.1.2) Similaire au précédent, mais sans facettage, la hauteur de la cheminée Hc, est de 1,5 fois celle de la base Hb, et son diamètre Dc, 0,8 à 0,85 fois Db. 5 ex, 5 A.c.
T1b-1 : La pipe ci-contre, moulée grossièrement, de type "chibouque", est faite de terre grise, avec couverte chamois. La base est côtelée et chacune des côtes est aplatie, ce qui lui donne un aspect similaire aux pipes décagonales (pour la base), sa quille est presque inexistante, et soulignée en forme de pointe de triangle moletée (Cf remarque c, Chap 5). On peut se demander si ce modèle ne constitue pas en fait, une forme primitive des types T1a. Seule la capacité importante, tend à décrédibiliser cette hypothèse. Db = 41, Hc = 18, dt = 12.5 .Cf = 18 Codification EH3c / C / SQ
Db = 35, Hc = 22, dt = 12. Cf = 11
Db = 28, Hc = 15, dt = 6. Cf = 5
Les exemplaires n° 340 et 59 sont en terre grise avec couverte de couleur chamois, dont on distingue encore les restes. Comme les types T1a, ils sont compatibles "chibouque", les exemplaires n° 27 et 146 sont en terre couleur crème et chamois, "non chibouque" On remarquera que la quille du n° 146 (p suivante), est peu prononcée, comme sur le n°351. Codifications : EH3c/C/Q, et EH3c/TCa/Q pour les deux pipes suivantes.
204
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Db = 33, Hc = 23, dt = 8 .Cf = 12
: Db = 28, Hc = 19, dt = 9 .Cf = 6
Datations : (estimations) Ex 351 et 146 : fin du XVII°, 340 : début du XVIII°, 27 et 59 : seconde moitié du XVIII°. 6.1.1.3 Troisième groupe : T1c (§ 5.1.1.3) Pipes "non –chibouques" : Les cheminées sont de hauteur supérieure ou égale à 1,5 fois celle de la base, et un diamètre (Dc) (au niveau des bases) inférieur ou égal à 0,7 fois Db. (variantes 4 et 5 hors normes).
T1c-1. : cheminées venturi type, codification EH3c / Va / Q ,12 ex, 9 A.c.
Terre grise, n° 34 : Db = 26, Hc = 22, dt = 8 .Cf = 7, n° 143: Db = 33, Hc = 26, dt = 10 .Cf = 9
205
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Chamois clair Db = 34, Hc = 28, dt = 10 .Cf = 9
blanche Db = 30, Hc = 26, dt = 7 .Cf = 11,5
T1c-2.: Cheminées tronc-côniques facettées décagonales, codification : EH3c / TCa-f / Q
Terre blanche: n° 7: Db = 26,5, Hc = 23, dt = 9 .Cf = 5, n° 28, Db = 27,5, Hc = 22, dt = 7 .Cf = 5 Cheminées tronc-côniques sans facettage (ci-dessous). Ces exemplaires rudimentaires de couleur blanche, pratiquement sans quille avec un soulignement en forme de pointe de triangle (Cf § 5), ont été classés parmi les égyptiens (Cf § 7.1.3) . Codification : EH3c / TCa / SQ.
Db = 30, Hc = 26, dt = nc .Cf = 6 .
Db = 31,5, Hc = 23, dt = 10 .Cf = 6.5 . 206
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T1c-4 3 ex, 0 A.c. Cheminée venturi type Vb, ou tronc de cône TCa, de hauteur supérieure ou égale à 2,5 fois à celle de la base. Codifications EH3c / Vb / Q, EH3c / TCa / Q, pour n° 148
Ex 035 couleur grise . Db = 33, Hc = 31, dt = nc .Cf = 7.5 Ex 135 couleur chamois Db = 30, Hc = 31, dt = nc .Cf = 6.5, a priori d'origine balkanique. Ex 148 couleur grise Db = 33, Hc = 28, dt = nc .Cf = 6.5, a priori d'origine balkanique.
T1c-5
Cheminée venturi type Vb, de hauteur inférieure ou égale à 1,5 fois à celle de la base. 2 ex, 0 A;c. codification EH3c / Vb / Q
Noire : Db = 36, Hc = 22, dt = nc .Cf = 8
blanche : Db = 30, Hc = 17, dt = nc .Cf = 3.5
On remarquera les décors identiques, l'exemplaire n°251 compte tenu de sa faible capacité, se rapproche des pipes citées au § 5.9.2 (pipes à hachish ?). Datations: (estimations) : Ex n° 3 et 25 seconde moitié du XVII°, Ex n° 34, 35, 135, 143 et 148 première moitié du XVIII°, les autres : seconde moitié.
207
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Modèles non classifiés En effet, sans la cheminée, il est impossible de classifier sérieusement ces modèles. Toutefois, les diamètres inférieurs des fourneaux mesurés au niveau des plans de rupture, les classent dans les types T1c
Couleur beige : Db = 33, Hc = nc, dt = nc
Couleur gris clair : Db = 33, Hc = nc, dt = 9
Couleur marron : Db = 30, Hc = nc, dt = 8 Avec quille aplatie
Couleur grise : Db = 31, Hc = nc, dt = 7 a priori, variante 1
Datations : (estimations) Ex n° 194, 210 et 271 : seconde moitié du XVIII°, ex n° 150 : première moitié.
208
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.1.2 Type T2 (Cf § 5.1.2, les pipes à bases "EH2" ) 6.1.2.1 Type T2a : Bases "EH2c" ou "EH2b" 15 ex, 9 A.c., Cf de 6 à 13 ml, certains modèles sont compatibles "chibouque".
T2a-1 : Cheminées venturi de type Vb , codifications : EH2c / Vb / Q, Cf =9
Couleur chamois : Db = 29, Hc = 24, dt = 9
Couleur chamois : Db = 33, Hc = nc, dt = 10
T2a-2 : Cheminées venturi de type Va , codifications : EH2c / Va / Q
Gris foncé : Db = 29, Hc = 23, dt = 9 Cf = 7
Chamois : Db = 29, Hc = 28, dt = 11 Cf = 8 209
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Chamois : Db = 33, Hc = 26, dt = ncCf = 9.5
Blanche : Db = 30, Hc = nc, dt = nc
Les exemplaires n°39 et 140 sont assez rudimentaires, le n° 182 est en terre blanche, avec un décor finement imprimé; on remarquera la similitude, entre les décors à base d'arcs de cercles des exemplaires n°39, 172, 205 et 244.
T2a-3 : Cheminées tronc-cônique TCa, codifications : EH2c / TCa / Q
Le n° 239 doit être considéré comme le modèle type de la variante, les deux autres sont un peu déformés à la partie supérieure de la base. Couleur beige avec couverte chamois, dimensions :n° 239 Db = 33, Hc = 18, dt = 12.5, n°242 Db = 30, Hc = 18, dt = nc, n°174 Db = 33, Hc = 22, dt = nc. Cf = 10 pour 239 et 174, = 9 pour 242.
210
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T2a-4 : Cheminées tronc-cônique TCa, codification : EH2c / TCa / Q Dimensions : Db = 29, Hc = 24, dt = 7, Cf = 5 Nous avons ici un exemple de base constituée de l'ellipsoïde presque entier ( Hb = 85 % du petit diamètre), ce qui donne une cheminée de petit diamètre, et par conséquent une faible capacité. La silhouette globale paraît d’origine, sinon d’influence balkanique. Exemplaire "non chibouque" évidemment.
T2a-5 : Base type EH2b, c'est à dires demi-elliptique, cheminée tronc-cônique facettée de type TCa. Codification : EH2b / TCa / Q Couleur grise avec couverte chamois. Dimensions : Db = 32, Hc = 27, dt = 13, Cf = 12 A noter sur cet exemplaire le décor caractéristique sur la cheminée, nous avons déjà cité ce dernier au paragraphe 2.5.3 sur les décors, et nous l'avons appelé "18/21" en référence aux motifs assyriens. On retrouve ce même décor sur les bases des pipes n° 174 et 239 précédentes, de type T2a-3.
Les 2 motifs de gauche sont des pipes n° 174 et 239, celui du centre, de la pipe 203 cidessus, et celui de droite est imprimé sous la quille d’une pipe de type « L »
Ce qui précède pourrait accréditer l’hypothèse de deux écoles turques localisées respectivement dans les territoires "occidentaux " et "orientaux" de la Turquie actuelle ; la première école localisée de part et d'autre du Bosphore, ainsi que sur l'Anatolie, caractérisée par les bases de types EH3 et EH4 ; et la seconde localisée sur le coté oriental (sur l'ancien territoire de l'Empire assyrien vers 600 av JC, Cf § 2.5.3), caractérisée par les bases de type EH2. Datations : (estimations) Ex n° 39, 140, 172, 205, 244 et 365 : fin XVII°, n° 182, 174, 239, 242 et 203 : XVIII°
211
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Comparaison entre les cinq variantes du type T2a:
Les bases des variantes T2a1, 2, 3 et 4 sont de type EH2c, c'est à dire constituées au moins des deux tiers de l'ellipsoïde, mais plus précisément : - La variante 1 : T2a-1, avec Hb (hauteur de la base) de 0.65 à 0.7 fois d (petit diamètre de l'ellipsoïde), avec une cheminée venturi de type Vb - La variante 2 : T2a-2, avec Hb de 0.7 à 0.75 fois d, avec une cheminée venturi de type Vb assymétrique - La variante 3 : T2a-3, avec Hb de 0.7 à 0.75 fois d, avec une cheminée tronc-cônique de type TCa - La variante 4 : T2a-4, avec Hb de 0.85 fois d, avec une cheminée tronc-cônique de type Tca - La base de la variante T2a5, est de type EH2b, c'est à dire constituée de la moitié seulement de l'ellipsoïde, avec une cheminée tronc-cônique de type TCc 6.1.2.2 Type T2b : Bases type "EH2ci" : (Cf § 5.1.2.2) Codification : EH2ci / C / Q
T2b-1 : avec cheminées longues, terre blanche. N° 145: Db = 28, Hc = 23, dt = nc, Cf = 5.5, N° 158: Db = 26, Hc = 18, dt = nc, Cf = 4.5 Une origine, sinon influence balkanique est ici évidente.
212
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T2b-2 : avec cheminée courte Terre blanche Dim : Db = 28, Hc = 17, dt = nc, Cf = 4 On remarquera la similitude de forme de la cheminée avec celles des deux pipes ci-dessous cela illustre bien notre hypothése selon laquelle des influences réciproques existaient entre les différents styles grecs, turc et croate. Cela favorise également une hypothèse d'origine Istamboul pour ce modèle.
La pipe n° 198 ci-contre initialement classée dans le type grec "G2-b", a finalement rejoint les types balkaniques (voir plus loin paragraphe 6.6.2.5) elle y est comparée avec un des exemplaires de Zelovo (Croatie) tiré de l'étude de Luka Bekic85 ci-contre.
Datations : ( estimations) Ex n° 145 et 158 : fin du XVII°, ex n° 202 : première moitié du XVIII°
6.1.3
Les pipes à plateau : T3
Avec bases de type "EH4" (Cf § 4.3), Cette série est également typiquement turque et dénommée comme telle par les pipiers français du XIX° (Cf § 3.2).
Les fourneaux généralement de forme évasée (demi-venturi ou demi-cône supérieur) semblent déposés sur un plateau en forme de disque plus ou moins épais, il s’agit en l’occurrence d’une base ellipsoïde de type EH4, c’est à dire avec un rapport moyen de 0.2, 0.3 entre le diamètre principal et le diamètre secondaire de l’ellipse. L’épaisseur des parois du fourneau est faible (1 ou 2 mm) ce qui les rend fragiles, et ce qui fait que rares sont ceux qui nous sont parvenus entiers. Nous avons dénombré 5 variantes ( voir ci dessous à la même échelle), chacune fait l’objet d’un certain nombre de sous-variantes.
85
BEKIC (2) : p 47
213
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
T3-A : Codification EH4c / C / Q . Cette série de 5 pipes avec une base ellipsoïdale EH4 dont le diamètre principal Db est proche du diamètre de la cheminée, légèrement troncônique ; cette variante peut être considérée comme une forme primitive des pipes "à plateau". Capacités 9 à 10 ml
la terre est couleur chamois avec particules siliceuses, Le N° 88 est similaire au C71 de Corinthe 86 Dimensions 088 : Db = 34, Hc = 22, dt = 16 et 090 : Db = 32, Hc = 20, dt non mesurable.
Dimensions - 091 : Db = 32, Hc = 28, dt non mesurable (nc), 092 : Db = 33, Hc = nc, dt =16 On notera sur la pipe n° 92 un marquage stylisé représentant un oiseau Cf Robinson87, Stanceva marquages pourraient provenir des ateliers de Varna. A noter dans ce type, et non représentée la pipe N° 341 d'un petit modèle : Db = 26.5, Hc = nc, dt = 12 86
ROBINSON (2) : Tobacco pipes of Corinth - plate 54 : C71. ROBINSON (2) : Tobacco pipes of Corinth and of the athenian Agora – C23 et A11 STANCEVA : pp. 88-89, fig 10,12,13 89 WOOD (7) : Pipes from the auberge de Castille : Ca1 87 88
214
88
et Wood89ces
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T3-B : ( 2 pipes ) La base de ces pipes est en fait constituée par la moitié supérieure de l’ellipsoïde, car le dessous est rigoureusement plat. Ces exemplaires semblent se situer dans un processus d’évolution de la variante A et annonçant déjà la variante C.
La terre est de couleur brune sans particules siliceuses, et de texture assez fine ; on distingue bien les restes des couvertes rouges. Codification EH4c / Va / Q . Capacités : 12 ml, utile 8 ml Les cheminées portent sur le coté gauche une marque non lisible en caractères arabes. Dimensions : N° 87 : Db = 37, Hc = 28, dt nc mais > (supérieur à)13, N° 350 : Db = 38.5, Hc = 29, dt = 19
T3-C : Codification EH4c / Va / Q . En fait la plus représentative des pipes de ce groupe 2, très connue. Un exemplaire célèbre (fig ci-contre), est cité par R Robinson 90, comme ayant apartenu à Ali Pasha tué en 1822 lors de la prise de Janina par les Turcs. Cette pipe caractérisée par une cheminée de forme très évasée et une base de grand diamètre, est exposée au War Museum d’Athènes.
La pipe n°081 ci-contre, ressemble à celle ci-dessus, malheureusement, seules la base et la douille subsistent. La terre est ici de couleur grise avec une couverte couleur chamois recouverte d’une autre couche de couleur rouge cette fois. On remarquera la douille troncônique de forte dimension, dont le diamètre intérieur dt est ici égal à 17, Db = 5, cette douille se termine par une quille à fond plat.
90
ROBINSON (2) : plate 45.
215
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre grise, avec traces de couverte couleur chamois, ce sont en fait des modèles homothétiques de la pipe n° 81. Pipes similaires au n° 6 de J Wood91 Dimensions - 082 : Db = 41, Hc = non mesurable, dt non mesurable, et - 084 : Db = 39, Hc non mesurable, dt = 8
T3-D : Codification EH4c / C / Q . Cette variante est fort ressemblante avec la précédente, elle comporte toutefois deux différences qui à notre avis sont fondamentales : 1) La nature de la terre employée qui semble être ici du kaolin à grain très fin, identique à celui des pipes en terre de l’Europe du Nord déjà étudiées. 2) La forme de la cheminée en tronc de cône, presque cylindrique, qui rappelle un peu celui des pipes hongroises. Il pourrait s’agire ici d’une variante produite par les pays balkaniques, influencée par les productions austro-hongroises. Dimensions : Db = 43, Hc non mesurable, dt = 6.5, Cf = 5.6
91
WOOD (1)
216
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T3-E : Codification EH4c / TCa / Q . A priori tirée de la variante D avec un plateau plus réduit en diamètre, et par contre plus épais.
Terre blanche Db = 30, Hc = nc, dt = 7
Terre marron Db = 31, Hc = nc, dt = 9
On constate sur les deux pipes suivantes (voir le détail du n° 283), que les bords du disque ont été rabattus vers le haut, à la manière des pâtissiers, comme on redresse les bords d'une pâte à tarte; c'est en fait ce qui donne un aspect plus épais et plus réduit au plateau. On notera aussi la forme ovale des motifs imprimés en couronne, à la base de la cheminée, similaires à ceux des pipes décagonales (voir pipe N° 337 Cf § 6.1.1)
Les deux pipes sont a priori similaires voire identiques. Cf = 7 Dimensions : Db = 34 , Hc = 29 , dt = 9 pour les deux exemplaires
217
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Le N° 23 ci contre est à rapprocher du N° 54 (variante D) par la qualité de la terre utilisée, la forme de la cheminée (bien que manquante sur le N° 54) semble compatible avec cet exemplaire, cependant la forme de la base, plus épaisse nous a incité à la classer dans la variante E. A noter les décors stylisés simples, à base de cercles concentriques, à la fois sur la collerette de la cheminée et sur la périphérie supérieure de la base. Il s'agit vraisemblablement, comme pour le N° 54 d'une forme hybride produite par les pays balkaniques. Dimensions: Db = 35, Hc = 31, dt = 8.5 Cf = 7 ml
Les deux pipes ci dessous sont plutôt rustiques, avec toutefois des parois de cheminées de faible épaisseur ( 2 à 3mm). Les cheminées sont tronconiques ( pour le N° 86 tout au moins)
Terre grise avec couverte rouge visible sur les deux exemplaires, décors grossiers. Dimensions : N° 83 Db = 37, Hc = nc, dt = 11, N° 86 Db = 31, Hc = nc, dt = 10
218
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
T3-F : Codification EH4c / Va / Q .
La terre est couleur Chamois avec quelques restes de couverte rouge, pour la pipe 241 ; et de couleur rouge lie de vin (sans couverte) pour la pipe 338, probablement d'origine égyptienne (Cf § 7.1.4). Dimensions : N° 241 : Db = 31, Hc = 42, dt = nc, N° 338 : Db = 32, Hc = nc, dt = 14 Nota : la partie gauche du fourneau de la pipe N° 241 a été reconstituée sur la photo, afin de donner une meilleure idée de sa forme. Le modèle typique de cette variante, apparaît sous le n° 11.1 dans la série des pipes retrouvées au Caire92 (voir fig ci dessous), elle est caractérisée principalement par un plateau de petit diamètre.
Couleur chamois Db = 28, Hc = nc, dt = 11, Cette variante, tout comme les variantes A et B, pourrait faire partie des formes primitives de la variante C renommée, on notera le soulignement en pointe de triangle sur les exemplaires n°338 et 400, ainsi que sur le n°11.1 du Caire (Cf remarque § 5c)
92
FRENCH : Smoking Pipes of the Islamic Period from the Madrasa Tatar al-Higaziya (Cairo) p 226
219
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Datations (estimations) : Origines a priori turques pour les variantes de A à C - T3A : XVII° - T3B : fin XVII°, début XVIII° - T3C : milieu XVIII°, jusqu'à la fin du XIX°) - T3D : deuxième partie du XVIII° (origine vraisemblablement balkanique) - T3E : début XVIII°, jusqu'à la fin du XIX° (origine vraisemblablement balkanique) - T3F : milieu du XVIII° (origine vraisemblablement hors Turquie, Syrie et ou Egypte Pour terminer, quelques modèles hybrides : La pipe N° 99 ci contre, est en terre noire avec particules siliceuses, d'aspect rustique sans décor ni marque, comparable aux variantes A, mais avec une base ellipsoïdale de type EH3 (dont le rapport r est ici égal à 0.49), et une cheminée de forme légèrement évasée. La facture semble proche des pipes égyptiennes. Dimensions : Db = 36.5, Hc = 33, dt = 13 La pipe N° 85 (ci-dessous) se rapproche des variantes E par la forme de sa base, par contre sa cheminée plus étroite, ainsi que la terre blanche, la rapproche de la variante D, à noter aussi le décor floral très finement imprimé, marque par marque (20 fleurs) en couronne, à la partie supérieure de la base. L’influence balkanique est ici évidente93. Dimensions : Db = 32.5, Hc = 36, dt = nc,
La pipe N° 93 par contre, est grossièrement moulée (le plan de joint est décallé et les motifs en relief sont imprécis), en terre noire, elle est cependant de type Eh4 avec un rapport r = 0.3 Dimensions : N° 85 Db = 32.5, Hc = 36, dt = nc, N° 93 Db = 27, Hc = 29, dt = 7.5
93
Cette pipe ressemble fort à l’un des exemplaires trouvé à Mytilène (communication personnelle de J Humphrey)
220
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.2
Les pipes en forme de Lys ( Lily) : Type "L"
Nous avons dénombré 32 pipes dont 17 archéologiquement complètes, 8 fourneaux seuls, et 5 douilles avec bases (ou en partie). Ce type "L" à la silhouette caractéristique (voir ci dessous), comprend 5 sub-types ; c'est principalement la forme de la cheminée de type venturi "Va", c'est à dire comprenant exclusivement le demi-venturi supérieur (voir § 4.4), qui le caractérise. On peut se demander si il n’y a pas une influence réciproque avec les pipes « à plateau » étudiées précédemment 94. Rappel des symboles de dimensions (en mm) : Db diamétre de la base, Df diamètre d'ouverture du fourneau, Hc hauteur de cheminée, Dt diamètre intérieur de la douille et Cf capacité du fourneau en millilitres (ml).
6.2.1 Type L-A : 6 ex, 4 A.c. Premier sub-type de la série avec cheminée peu évasée, probablement une forme primitive du type "L", la forme de la base est sphérique, et le venturi plutôt du type Vb. Codification : Sb / Vb / Q.
Terre grise avec couverte rouge sang, quille proéminente, Terre chamois avec couverte rouge, semblable aux n° A28, A29, C114 95. Dimensions : proéminente Dimensions : Db = 26, Df = 33 Hc = 18, dt = nc, Cf = 7.5 Db = 29, Df = 38 Hc = 24, dt = nc, Cf = nc
94 95
Voir remarque en fin de chapitre. ROBINSON (2) .
221
quille
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les exemplaires ci-dessous ont été classés dans ce même sub-type, bien que les bases ne soient pas toujours strictement sphériques, et qu'elles comportent des décors de forme. Il faut à notre avis les considérer comme types hybrides, et éventuellement, formes primitives.
Terre rouge sans couverte, quille proéminente Dimensions : Db = 28, Df = 31, Hc = 22, dt = 11, Cf = 6
Terre grise avec couverte rouge, quille proéminente. Dimensions : Db = 26, Df = 32 Hc = 16, dt = 13, Cf = 6
Terre rouge avec couverte chamois, quille aplatie. Dimensions : Db = 30, Df = 30 Hc = 21, dt = nc, Cf = 6
Terre grise avec couverte chamois, quille aplatie. Possibilité, type égyptien ou tunisien. Dimensions : Db = 30, Df = 30 Hc = 21, dt = nc, Cf = 6
222
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 6.2.2 Type L-B : Il y a douze exemplaires dont 4 sans fourneau, et deux fourneaux seuls. La forme de la base est un ellipsoïde vertical EV de rapport 1.2, Codification : EV / Va / Q .
Terre rouge brique, quille aplatie, identique à plusieurs Douille seule en terre rouge avec couverte rouge sang, exemplaires retrouvés à Corinthe et Athènes 96. Dimensions : comparable avec la douille du N° 127, de plus toutes deux portent un sceau circulaire en caractères arabes Db = 30, Df = 38 Hc = 24, dt = 16, Cf = 11 illisibles.
Terre rouge Db = 26, Df = nc Hc = nc, dt = 16, Cf = nc
Terre grise, couverte rouge, cheminée facettée Db = nc, Df = nc Hc = 20, dt = 13, Cf = nc
La pipe n°429 est identique au n° C123 de Corinthe, datée fin XIX° début XX°, elle est similaire au n° M2 de Manoel island (Malta)97.Toujours en contradiction avec la fourchette de datation de Pomègues.
96 97
ROBINSON (2) : C118, A33, 34, 35 WOOD (4) :
223
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre marron Db = 22, Df = 41 Hc = 31, dt = nc, Cf = 10
Terre marron, couv rouge Db = 23, Df = nc Hc = 26, dt = 15, Cf = nc
Terre marron, couv rose Db = nc, Df = nc Hc = 26, dt = 15, Cf = nc
Terre rouge Db = nc, Df = nc Hc = 27, dt = nc, Cf = nc
Terre rouge Db = nc, Df = nc Hc = nc, dt = 16, Cf = nc
Terre rouge Db = nc, Df = nc Hc = nc, dt = 14, Cf = nc
Les exemplaires n° 111, 113 et 129 avec quille, correspondent au n° A30 d’Athènes98, et les exemplaires n° 392 et 393 sans quille, correspondent à la série des n° 100 à 118 de Belmont Castle99, on peut ici faire la même remarque (Cf § 5c), concernant le soulignement en pointe de triangle des pipes sans quille.
98 99
ROBINSON (2) SIMPSON (1) : p 160.
224
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Terre rouge Db = 26, Df = nc Hc = 26, dt = 15, Cf = nc
Terre rouge Db = 24, Df = 42 Hc = 24, dt = nc, Cf = 10
La pipe n°416 est similaire aux pipes n° 392 et 393 par la douille, par contre le dessous de la base est aplati, et sans quille. La pipe n°119, présente un "décrochement" du profil de la forme entre la base de la cheminée; ce décallage est en fait produit par une compression de la terre lors de l'opération de moletage. Cette pipe constitue une bonne transition de ce "sub-type" avec le suivant "L-C" sur lequel le décrochement provient a priori du moulage. 6.2.3 Type L-C : 2 ex, 1A.c. La forme du fourneau se différentie des précédentes, par un "décrochement" au niveau de la séparation entre la partie supérieure de la base sphérique, et la partie inférieure de la cheminée dont le diamètre est légèrement inférieur. Codification : Sb / Va / Q
Db = 25, Df = nc Hc = 28, dt = 14, Cf = nc
Db = 24, Df = 43 Hc = 28, dt = nc, Cf = 10
A priori, aucune pipe de ce type n'est déjà référencée par ailleurs.
225
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.2.4 Type L-D : 4 ex, 3 A.c. Pipes sans quille (ou presque), en terre grise. Les fourneaux sont fortement dimensionnés, et les bases de type sphérique ou ellipsoïdale EH2, ce qui induit des capacités comprises entre 15 et 25 ml. Codifications : Sb / Va / SQ ou EH2 / Va / SQ.
Db = 32, Df = 49 Hc = 29, dt = 12, Cf = 25
Db = 30, Df = nc Hc = 25, dt = 9, Cf = nc
On constatera ici, pour ces deux derniers types, que les bases ne sont plus de type EV (elliptique vertical), mais de type Sb (demi-sphérique) ou EH2 (ellipsoïdales d'ordre 2). Ces pipes sont plus rudimentaires que les exemplaires classiques précédents (en particulier les n° 110 et 360), ce qui nous fait émettre l'hypothèse d'une origine autre ; et, pourquoi pas d'une autre "école", comme sur les types T2a-3 ; à rapprocher des variantes suivantes (L-E), dont trois sur quatre portent le marquage "18/21" (Cf § 2.5.3).
Db = 34, Df = nc Hc = 25, dt = 12, Cf = nc
Db = 32, Df = 46 Hc = 30, dt = nc, Cf = 20
226
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 6.2.5 Type L-E : 4 ex, 0 A.c. Nous retrouvons à nouveau, les bases hemisphériques, avec en plus des décors imprimés sinusoïdaux. Codification : Sb / Va / SQ
Db = 28, Df = 46 Hc = 28, dt = nc, Cf = 16
Db = 36, Df = nc Hc = nc, dt = 13, Cf = nc
Db = 33, Df = nc Hc = nc, dt = 14, Cf = nc
Db = 33, Df = nc Hc = nc, dt = 13, Cf = nc
Les pipes n° 193, 240 et 246 portent la marque "18/21" sous le fourneau, pour les n° 193 et 246 ; sur la couronne de la douille pour le n°240, ce qui tend à créditer notre hypothèse de localisation sur la partie orientale de la turquie ( Cf § 2.5.3).
227
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Ci après, quatre pipes "hybrides" non classifiées.
Db = 33, Df = nc Hc = 23, dt = 14, Cf = nc
Db = 33, Df = nc Hc = 29, dt = 14, Cf = nc
Les deux exemplaires ci-dessus sont en terre beige sale avec particules siliceuses, comparable à la terre constituant les pipes de qualité "Ware C" (Cf § 5.7 sur les pipes égyptiennes), la forme de l'ensemble base + fourneau du n°348 rappelle celle du 12.10 de la page 228 de l'étude de P G French100, les couronnes des douilles sont toutes deux facettées. Autre détail intéressant: Dans le fond des fourneaux, une languette de terre est positionnée juste au-dessus de l'embouchure du tuyau (voir ci-contre, n° 348). A rapprocher des pipes "kiff" fabriquées par Job Clerc101. Lors des divers contacts avec A Leclaire, ce dernier nous avait transmis une esquisse en coupe des pipes "Kiff" fabriquées par Job Clerc pour l'Afrique du Nord, à la fin du XIX° (voir ci-dessus) ; précisant que les clients étaient demandeurs d'une stricte exactitude dans les détails, notamment, quand à l'existence de cette languette102, au fond du fourneau. Les pipes "Kiff", rappelons le, étaient destinées à la consommation du "kiff", mélange de tabac et de haschisch (Cf § 5.9.2, "les pipes à haschisch"). On peut se demander si l'existence de cette languette sur les pipes n°132 et 348, ne constitue pas un critère de qualification de ces pipes comme "pipes à kiff" ? Il faut aussi se rappeler que les pipes à kiff, étaient en principe de petites dimensions.
100
FRENCH. André Leclaire. Communication personnelle avec l'auteur. 102 Note de l'auteur : Quelle pouvait être l'utilité d'une telle languette ? Comme fumeur de pipe, je me souviens à mes débuts, avoir essayé de fumer du tabac à la coupe "Navy cut", et cela, sans prendre la précaution de le décompacter (erreur de débutant). Non seulement la combustion était très difficile, mais cela nécessitait de fréquents réallumages ; en effet, soit la compacité, soit quelques particules de tabac compacté obturant en partie le tuyau, rendaient l'aspiration de la fumée très difficile. Il est vraisemblable que le même phénomène se produisait avec le kiff, les particules de haschish mélangées au tabac, obturant de la même manière l'embouchure du tuyau ; la languette, permettait ainsi de ménager une cavité, empêchant ce phénomène d'obturation. 101
228
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN On notera toutefois que les exemplaires n° 240, 246 et 349 de la variante "L-E" précédente, sont l'objet de la même particularité. A notre avis, il ne faut pas confondre cette languette, (dont la longueur peut atteindre 10 mm), avec la bavure créée lors du percement du tuyau ; cette "bavure" de 1 à 2 mm, existe sur une dizaine d'exemplaires de grandes dimensions. Sur les exemplaires n° 110, 114, 124 et 360 de la variante "L-D" on retrouve, une trace évidente de rupture juste au-dessus de l'embouchure du tuyau, exactement comme si la bavure avait été cassée après la cuisson. Ces diverses particularités argumentent en faveur d'une origine, soit nord-africaine, soit égyptienne, pour les exemplaires n°132 et 348. Une liaison possible avec les pipes turques "à plateaux" La pipe n°120 ci-contre, est à comparer à l'exemplaire n°11.1 de P.G. French 103 ci-dessous, rappelons ce modèle de pipe n°338 et 400 (Cf § 6.1.3 variante T3-F), avec plateau de dimensions réduites. Y a-t-il une relation entre les pipes à plateau, et les pipes en forme de lys ?
Force est de constater, que les fourneaux de forme évasée, que ce soit sous la forme "Lily shape", ou sous la forme "disk-based", paraissent localisés dans leurs formes primitives, dans la région "palestino-égyptienne". Rappelons ici encore que les lys ont été importés de cette région. Un dernier exemple avec la pipe n° 298 ci-contre, en forme de cloche. Seule la moitié du corps de pipe a été retrouvé et nous ne connaissons donc pas la forme de la douille ; cependant, la forme de ce corps de pipe correspond à celle d'une pipe citée par Uzi Baram104 dans son étude sur les pipes palestiniennes. Cette pipe est donc, elle aussi localisée sur le territoire de la "grande Syrie". Terre grise Db = 32, Df = nc Hf = 44, dt = nc, Cf = nc
103 104
FRENCH : p 226 BARAM : modèle c, p 150
229
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Les processus d'influences et ou d'hybridation possibles sont représentés sur la figure ci-contre.
Datations et origines (hypothèses) Bien que ces pipes fasse l'objet d'estimations de datations tardives (fin XIX° voire XX° de R Robinson, et "après 1850" de J. W. Hayes), compte tenu du contexte historique du port de Pomègues, nous émettons ci-après de nouvelles hypothèses fondées sur divers critères comparatifs, avec les autres pipes de la collection. -
Types L-A : Considérés comme formes primitives du type, et compte tenu des faibles capacités, une fourchette de datation, fin XVII° - début XVIII° nous paraît vraisemblable. Avec, pour les n° 115, 117, 407 et 411 une origine localisée en Grèce et ou en Macédoine, et pour les n°141 et 201, une origine localisée en Egypte et ou en SyriePalestine.
-
Types L-B : fourchette de datation, première moitié du XVIII° pour les n° 127 et 137 avec une localisation en Grèce et ou en Macédoine. Milieu du XVIII° -fin du XVIII°, pour les autres exemplaires avec localisation en Syrie-Palestine pour les n°111, 129, 392 et 393, Grèce et Macedoine pour les n° 112, 119 et 429
-
Types L-C : fourchette de datation, deuxième partie du XVIII°, avec localisation en Grèce et ou en Macédoine.
-
Types L-D : fourchette de datation, fin XVII° - première moitié du XVIII°, avec localisation en Turquie occidentale (région anatolienne)
-
Types L-E : fourchette de datation, fin XVII° - première moitié du XVIII°, avec localisation en Turquie orientale (région de Diyarbakir)
230
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.3
Les pipes syriennes : Type "S"
6.3.1
Types S-A :
Db = 33, dt = 7
Db = 29, Df = 26.5, Hc = 19, Cf = 8
Db 34.5, Df nc, Hc nc, dt 9, Cf nc
Db = 33, Df = 29, dt = 11, Cf = 11
Db 31, Df 31, Hc 22, dt 9, Cf 10
Db 33, Df nc, Hc nc, dt 8.5
Les trois premières pipes avec décors par scarification, constituent a priori la forme primitive des types syriens. La pipe 188 est comparable au n°17 de Belmont Castle105 p148, Le profil caractéristique des fourneaux 216 et 326, correspond au type grec G1-e (Cf § 5.4.1.5). Les trois autres pipes (449, 450 et 451) de même profil, mais de décors différents, pourraient être des productions égyptiennes et ou tunisiennes. Codification pour ces exemplaires : Sc / 2Vb / SQ ( 2Vb signifie 2 venturi de type Vb, superposés, pour la cheminée). 105
SIMPSON (1) .
231
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.3.2 Types S-B : 2 ex, 1 A.c. Codification : Sc / TCc / SQ
Db = 31, Hc = 14, dt = 9, Cf = 6
Db = 33, dt = 8
Db = 31, Df = 24 Hc = 16, dt = 10, Cf = 8
Sur ces exemplaires, on constate un allongement de la forme de la douille, qui restera l'une des caractéristiques de la majorité des pipes syriennes. La pipe n°406, est comparable au n°16 de Belmont Castle p148. Le n°249 en terre gris beige est doté d'un décor caractéristique de Belmont Castle p151, Cf les n°23 à 27. Ce décor représente a priori (voir détail), un conifère, et, pourquoi pas, le cèdre du Liban ; ce qui dans ce cas, ne laisserait aucun doute sur son origine. Le n°037 en terre gris clair, on retrouve le même décor que sur le n°249, mais sur la couronne de la douille, comme sur les couronnes des douilles des n° 22 à 25 de Belmont Castle p151. On notera de plus, le marquage sous le fourneau, en forme d'étoile à six branches. 6.3.3 Types S-C : 5 ex, 2 A.c. Codification : Sc / Vc / SQ
Db = 29, Df = nc Hc = 17, dt = 8, Cf = 5
Db = 28, Df = nc Hc = 16, dt = 9, Cf = 5
232
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Db = 32, Df = nc Hc = nc, dt = 9, Cf = nc
Db = 28, Df = nc Hc = nc, dt = 7.5, Cf = nc
Db = 27, Df = nc Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
Db = 28, Df = nc Hc = nc, dt = 9, Cf = nc
Outre leur forme, ces pipes comportent un certain nombre de similitudes sur les marquages et ou les décors : - Marquage circulaire sous les fourneaux des n° 11, 141, 370 et 190 en forme de fleur (identique à celui du n°31 de Belmont Castle) - Motif décoratif en forme d'œil sur la couronne de la douille des n°11, 141 et 196. - Motif décoratif en forme de point en relief, sur les fourneaux des n° 11 et 226, à distinguer du motif apparemment similaire, mais en forme de fleur sur le fourneau du n°141. Ces pipes sont sans quille, voir cependant le dessin en V sous le fourneau du n°226. La pipe n°190 a été classée avec ces dernières, notamment par son marquage, cependant il est possible que ce soit un type "hybride" d'influence balkanique.
233
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.3.4 Types S-D : 2 ex, 2 A.c. Codification : Sc / Vc / SQ Ces deux exemplaires sont comparables aux variantes précédentes S-C, seule la qualité de la terre et de la finition diffèrent. On remarquera sur le n°181, encore le marquage en forme de fleur sous le fourneau, et le décor en forme de poisson sur la couronne de la douille..
Db = 27, Hc = 14, dt = 7, Cf = 5
Db = 28, Df = nc Hc = 14, dt = 8, Cf = 5
6.3.5 Types S-E : 1 ex, 1 A.c. Codification : Sc / TCa-f / SQ Cette dernière variante en terre blanche, est la plus sophistiquée, avec décors obtenus par moulage, toujours le marquage floral ici, au dessous et sur la face avant du fourneau. Cette pipe bien que a priori à classer parmi les plus récentes, est de faible capacité, d'ou l'hypothèse d'une pipe à hachisch. Db = 29, Df = 23 Hc = 14, dt = 7, Cf = 5
Datations et origines (hypothèses) -
Types S-A : XVII°, probablement première moitié, fabrications artisanales. Types S-B : n°249 deuxième moitié du XVII°, n°37 milieu XVIII°, région libanaise ? Types S-C : n°11, 141, 196 et 226 deuxième moitié du XVII°, n°366 première moitié du XVIII°, typiquement syriennes. Le n°190 qui reste marginal, deuxième moitié du XVII°. Types S-D et S-E : XVIII°
234
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.4
Les pipes de style grec : Type "G"
Les fourneaux sont conçus à partir d’une base sphérique (ou presque) et d'une large cheminée de diamètre généralement compris entre 80 et 90% de celui de la base. Selon le diamètre intérieur de la douille, il permet ou non l’utilisation en chibouque. La quille souvent présente, est un peu moins proéminente que sur les types turcs et parfois quasi inexistante. 6.4.1
Types "G1 "
Fourneaux à bases sphériques "S" ou "EH1", (dont le rapport r = d/D, est supérieur ou égal à 0.95)
6.4.1.1 Type "G1-a" ("classique-a") Le corps de pipe est constitué d'une demi-sphère, et d'une cheminée courte, dont la hauteur est au maximum égale à celle de la base.
La hauteur de la base se situe entre 0.5 et 0.7 fois son diamètre. Les bases sont lisses, comme sur les n° 1, 3, et 5 et finement côtelées comme sur le n° 4 ou fortement côtelée comme sur le n° 2. Codifications : Sb / C / Q pour 1 et 2, Sb / Vb / Q pour 3 et 4, Sb / Vc / Q pour 5 et 6
G1-a1 . Bases lisses et cheminées cylindriques.
Grise avec couverte chamois : Db = 33, Hc = 14, dt = 13.5, Cf = 9.5
Grise avec couverte chamois : Db = 32, Hc = 20, dt = nc, Cf = 13
On remarquera que la pipe n°345 (ci-après) est similaire (forme globale et décor identique) au n°340 de type turc T1b-1 (Cf § 6.1.1.2) avec base de type"EH3", d'où influence réciproque avec les types turcs T1b.
235
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Grise avec couverte chamois: Db = 33, Hc = 20, dt = 12, Cf = 11
Rouge sans couverte : Db = 33, Hc = 17, dt = 12, Cf = 10
Chamois avec couverte rouge: Db = 29, Hc = 13.5, dt = 11, Cf = 6
Rouge sans couverte : Db = 29, Hc = 11, dt = nc, Cf = 5
Chamois sans couverte : Db = 29, Hc = 11, dt = 8, Cf = 7
Grise avec couverte chamois: Db = 32.5, Hc = 13, dt = nc, Cf = 7.5
236
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Couleur chamois sans couverte, avec décor frise sur la base composé d'un double motif floral, a priori imprimé à la molette : Db = 32, Hc = 15, dt = nc, Cf = 7,5
G1-a2 . Bases côtelées et cheminées cylindriques.
Grise, double couverte chamois et rouge : Db = 36, Hc = 13, dt = nc, Cf = 12
Rouge sans couverte : Db = 34, Hc = 12, dt = 12, Cf = 9
Chamois, couverte rouge : Db = 31, Hc = 19, dt = 11, Cf = 9.5
Grise, couverte chamois : Db = 32, Hc = 18, dt = nc, Cf = 10 237
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
G1-a3 Bases lisses, et cheminées venturi. On remarquera sur la cheminée du n° 204 ci-contre, le décor de type "18/21" (Cf § 2.5.3), ce qui laisse supposer une influence voire une origine turque.
Terre Grise, couverte orange : Db = 34, Hc = 21, dt = 12.5, Cf = 13
G1-a4 Bases côtelées et cheminées venturi. Terre rouge, couverte noire : Db = 33, Hc = 18, dt = 11, Cf = 7 Le modèle n° 402 ci-contre, semble avoir donné lieu type"G1-c" qui sera étudié au § 6.4.1.3 , et dont les dimensions sont plus petites.
Grise, couverte orange: Db = 31, Hc = 21, dt = 12.5, Cf = 11
Grise, couverte chamois, cheminée facettée : Db = 34, Hc = 18, dt = 11, Cf = 11 238
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Grise, couverte orange : Db = 34, Hc = 16, dt = 13, Cf = 12
Grise, couverte rouge : Db = 32, Hc = 19, dt = 13, Cf = 11
G1-a5 . Bases lisses et cheminées tronc-cônique. Les bases sont hémisphériques, la partie inférieure de la cheminée cônique est du même diamètre que celui de la base, ce qui donne un aspect de continuité. La pipe n°252 ci contre est en terre chamois , les motifs en forme de palmettes semblent d'inspiration égyptienne Db = 35, Hc = 24, dt = nc, Cf = 21
Terre grise Db = 37, Hc = nc, dt = 12, Cf = nc
Terre grise couverte chamois Db = 32,5, Hc = 20, dt = 12.5, Cf = 10 239
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.4.1.2 Type "G1-b" ("classique-b") Type similaire au précédent (G1-a), mais avec une base sphérique d'une hauteur supérieure ou égale à 0.7 fois son diamètre, les cheminées sont généralement très courtes.
G1-b1. Bases lisses et cheminées cylindriques. L'exemplaire n°295 a été reconstitué à partir du tesson que l'on distingue à la partie inférieure de la photo ci-dessous ; il correspond en fait exactement à la pipe n° 346 (même motif) de type G1-a1 étudiée précédemment. Bien que ses côtes ne soient pas mesurables directement, on peut évaluer le diamètre de la base à 38 mm, et la hauteur de la base à 31 mm, ce qui donne une hauteur de base égale à 0.81 fois son diamètre.
Terre rouge Db = 38, Hc = 11, dt = nc, Cf = nc
Terre grise couverte chamois Db = 29, Hc = 13, dt = 10, Cf = 5
Terre chamois sans couverte Db = 33, Hc = 12.5, dt = nc, Cf = 9.5
Terre siliceuse chamois sans couverte Db = 32, Hc = 13.5, dt = nc, Cf = 11
240
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
G1-b2 . Bases côtelées et cheminées cylindriques. Comme les variantes précédente, elles correspondent aux variantes G1-a2. L'exemplaire n°352 ci-contre est en terre grise, avec couverte chamois, la base est finement cotelée ; cet exemplaire, muni d'une base ellipsoïdale de type EH2, a donné lieu au types G2-a que nous avons supposés comme d'influence turque. Db = 27, Hc = 11.5, dt = 7, Cf = 6
Terre rouge sans couverte Db = 33, Hc = 18, dt = 12, Cf = 12
Terre chamois, couverte rouge Db = 31, Hc = 12, dt = nc, Cf = 8
Terre chamois sans couverte Db = 35, Hc = 10, dt = nc, Cf = 9
Terre grise, couverte chamois Db = 35, Hc = 10, dt = 10,5, Cf = 9
Les deux exemplaires n° 100 et 101 ci dessus avec leur côtelage caractéristique, correspondent aux modèles C 35, 36 et 37 de Corinthe 106 106
ROBINSON (2) : plate 50 et 51
241
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre chamois sans couverte, ce modèle doit à notre avis, être Terre chamois sans couverte, avec cheminée considéré comme intermédiaire entre les n° 100 et 101 et le n° 352 haute, est vraisemblablement d'influence précédents balkanique, à rapprocher du type G1-e. Db = 35, Hc = 10, dt = 12, Cf = 9 Db = 34, Hc = 17, dt = nc, Cf = 11,5
G1-b3 . Base lisse, cheminée venturi courte. Nous n'avons pas trouvé d'exemplaire comparables parmi les spécimens de Pomègues, mais par contre on les retrouve parmi les exemplaires du Caire107, notamment les n°12.9 et 12.13 , c'est pourquoi nous les citons ici pour mémoire.
G1-b4 . Base côtelée, cheminée venturi courte. Le modèle n° 179 avec base finement côtelée par incisions verticales réalisées à la molette, présente un décor similaire avec celui des exemplaires C37 et A14 de R Robinson108, cependant de type G1-b2 (c'est à dire avec cheminées cylindriques). Cet exemplaire est comparable avec les n° 9.1 et 12.3 de P.G. French la terre correspond à la qualité "ware H" ( Cf p 215 de l'étude de P.G. French), le n° 103 présente un décor similaire au n° 12.2.
Terre brune, sans couverte Db = 35, Hc = 10, dt = nc, Cf = 9
107 108
Terre grise, de type "Ware B" Db = 40, Hc = 11, dt = nc, Cf = 15
FRENCH : pp 226 à 228 ROBINSON (2) : C37 et A14.
242
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Datations et origines (hypothèses) - Début XVIII° : G1a-1 : n° 98, 163, 345 (turque), 403 - G1a-2 : n° 16, 177 - G1a-3 : n° 108 - G1a-4 : n° 402 - G1b-1 : n° 331 - G1b-2 : n° 352 - Milieu XVIII° : G1a-1 : n° 38, 357, 380, 346, 404 - G1a-2 : n° 96, 106 - G1a-4 : n° 105, 175 - G1b-1 : n° 176, 409 - G1b-2 : n° 017, 401 - G1b-4 : n° 179, 403 (égyptien) -
Fin XVIII° : G1a-3 : n° 204 (turque) - G1a-4 : n° 04, 95 - G1a-5 : n° 252 (égyptien), 344, 362 - G1b-1 : n° 295 G1b-2 : n° 100, 101, 157, 405
6.4.1.3 Type "G1-c " (« cul de lampe ») De petites dimensions, d’une forme très caractéristique, constituée par une base hémisphérique côtelée et une cheminée de type venturi "Vb" ou "Vc" ( Cf § 4.4). Ce type se rapproche du G1-a4, la différence provient des dimensions, en effet, alors que le diamètre moyen des bases de type G1-a, est de 33 mm, celui des bases de type "Cul de lampe" (G1-c) est seulement de 26 mm. Il en est de même pour les diamètres intérieurs des tuyaux, supérieurs ou égaux à 12 mm pour les types G1-a (dont certains sont compatibles "chibouques"), et inférieurs ou égaux à 11 mm pour les types G1-c, a priori destinés aux tuyaux courts. La hauteur de la cheminée reste sensiblement la même, ce qui donne à la pipe une cheminée plus longue que la hauteur de la base. Fortement copié par Fiolet à St Omer sous l’appellation de "cul de lampe", et par Saillard Ainé à Besançon sous l’appellation "petite coquille" (Cf § 3.2, et fig ci-contre). A noter aussi le modèle produit par la firme Bonnaud de Marseille (voir ci-dessous), où l'on remarque distinctement, outre la marque caractéristique du pipier, la forme ovalisée ainsi que le plan de joint nettement apparent, indice d'une fabrication en grande série. Sur toutes les pipes ottomanes étudiées, les ovalisations sont extrêmement rares.
7 ex, 4 A.c., 5ml Codifications : Sb / Vb / Q.
243
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les deux pipes ci-dessous sont pratiquement identiques, probablement produites dans le même atelier.
Terre grise, couverte chamois Db = 26.5, Hc = 18, dt = 12, Cf = 5
Terre grise, couverte chamois Db = 25.5, Hc = 17, dt = 11, Cf = 4.5
Terre grise, couverte rouge Db = 25.5, Hc = 19, dt = nc, Cf = 4.5
Terre grise, couverte chamois Db = 28, Hc = 21, dt = nc, Cf = 5.5
On remarquera sur l'exemplaire n°153 non côtelé (ci contre), le décor triangulaire à base de coquilles St Jacques reproduit 5 fois autour de la cheminée, ce motif est à rapprocher de celui imprimé sur l'exemplaire n°079 du modèle turc de type T1a-D (CF § 6.1.1.1). Ce modèle doit être considéré comme hybride. Terre grise, couverte chamois Db = 26, Hc = 23, dt = 11, Cf = 5
244
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Pour en terminer avec les modèles hybrides, les deux pipes ci-dessous dont les bases dépassent largement la demisphère, elles constituent une bonne transition avec le type suivant …
Terre grise, couverte chamois Db = 25, Hc = 15, dt = 10, Cf = 4,5
Terre grise, couverte chamois Db = 25, Hc = 15, dt = 11.5, Cf = 4
Datations et origines (hypothèses) Notre hypothèse de datation pour ces pipes se situe sur le XVIII° ( sans plus de précisions) 6.4.1.4 Type "G1-d" "en forme de sac" (sack-like 1) Nous avons repris pour ce type dont la forme est aussi caractéristique que le précédent, l’appellation « saclike » (en forme de sac) de R Robinson, après l'avoir toutefois décomposée en deux catégories dont une seule (celle-ci) a été classée dans les types « grecs » à cause de la forme sphérique de la base. Comme la forme "cul de lampe" (G1-c) semble provenir du sub-type G1-a4 par diminution du diamètre de la base demi-sphérique (voir page précédente), la forme "sac-like" (G1-d) provient du sub-type G1-b3 (ou G1-b4 ) dont la base est ronde au delà de demi-sphère, mais c’est la cheminée venturi plus haute, de type « Vc » (Cf § 4.4) qui, se raccordant tangentiellement avec la base de diamètre réduit ; donne cet aspect particulier qui rappelle la forme des sacs (ou des anciennes bourses) fermés par un lacet.
Contrairement aux types G1-b les hauteurs de cheminées (excepté pour les n° 5 et 6), sont supérieures aux rayons (demi diamètres) des bases. Les variantes n° 2, 3, 4 et 7, dont la hauteur du corps de pipe est supérieure ou égale au double du diamètre de la base, supposent une influence balkanique, voire même pour la variante 3, une origine balkanique (se reporter aux paragraphes 6.6.1.6 et 6.6.2.3 du chapitre 6.6 sur les modèles balkaniques). Les variantes n° 5 et 6 cidessus finalement classées dans les modèles égyptiens (Cf § 7.1.1) seront étudiés dans ce cadre. La variante n°1 ci-dessus doit à notre avis être considérée comme le modèle idéal de la forme du type G1-d ("saclike 1"),
245
LES PIPES DE LA QUARANTAINE C'est pourquoi, en définitive, nous avons conservé ce seul exemplaire pour représenter le type grec : G1-d "sacklike 1"
Terre grise, sans couverte Db = 31, Hc = 20, dt = nc, Cf = 6.5
Datations et origines (hypothèses) : Aucune hypothèse concernant l’origine, la datation semble se situer au XVII°.
6.4.1.5 Type "G1-e"
Toujours avec base hémisphérique, ce sont des types G1-b avec cheminée large (diamètre proche de celui de la base) et 2 fois couronnée, les n° 3 et 4 ci-dessus qui nous paraissent les plus représentatifs de ce type "grec", et en fait ce sont les seuls que nous avons conservés comme "types grecs". Les modèles n° 1 et 2 sont sans quille et émaillés partiellement, nous les avons finalement classés dans les types balkaniques. Les modèles n° 5 et 6 ont été classés dans les types Syriens (Cf § 5.3) déjà étudiés (Cf § 6.3).
Terre grise, sans couverte Db = 33, Hc = 20, dt = 10, Cf = 14
Terre grise, sans couverte Db = 32, Hc = 20, dt = nc, Cf = 13
246
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Terre grise, sans couverte Db = 40, Hc = 20, dt = 12, Cf = 25
Terre grise, couverte rouge Db = 40, Hc = 20, dt = 12, Cf = 25
Datations et origines (hypothèses) : - Comme nous l’avons précisé en début de paragraphe, l’origine, nous parait être grecque. - Nous situons la datation au XVIII°, compte tenu des capacités.. 6.4.2 Type " G2 " (voir § 5-4-2) La base sphérique devient ici ellipsoïdale, de type « EH2 », et de rapport « r1 » compris entre 0.96 et 0.69, il s’agit d’une ellipse peu aplatie. Il y a ici a priori une influence turque.
6.4.2.1 Types "G2-a" Ces pipes avec cheminées courtes (caractéristique des types grec), sont comparables à celles du type turc T1-b (influence grecque) dont les bases sont de type "EH3" ( 0,70 > r > 0,4). Alors que les types turcs à bases "EH2" sont dotés de cheminées plus hautes (Cf § 6.1.2.1).
247
LES PIPES DE LA QUARANTAINE G2a-1 : avec cheminées cylindriques
Terre chamois, sans couverte Db = 31.5, Hc = 16, dt = 12.5, Cf = 10
Terre chamois, sans couverte Db = 32, Hc = 16, dt = nc, Cf = 10
Terre chamois, sans couverte Db = 33, Hc = 16, dt = 11, Cf = 10
Terre chamois, sans couverte Db = 35, Hc = 15, dt = 12, Cf = 13
Terre rouge, sans couverte Db = 27, Hc = 11, dt = 10.5, Cf = 6
Terre chamois, sans couverte, cheminée légèrement tronc-conique Db = 32.5, Hc = 18, dt = nc, Cf = 12 248
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
339 : Terre gris foncé, couverte chamois Db = 34, Hc = 21, dt = 11.5, Cf = 15
G2-a-2 : Cheminées venturi (ci-dessous à la même échelle), la 131 est très volumineuse.
Terre grise, couverte chamois Db = 31.5, Hc = 16, dt = 12.5, Cf = 11
Terre chamois, sans couverte Db = 42, Hc = 23, dt = 11.5, Cf = 23
Terre grise, couverte chamois Db = 29.5, Hc = 17, dt = 10, Cf = 5.5
Terre grise, couverte chamois Db = 27.5, Hc = 16, dt = 10, Cf = 5.5 249
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
La base de cette pipe n°355 ci-contre semble sphérique, en fait elle est bien de type "EH2" avec un rapport "r1" proche de 0.9 (on se reportera en tête de chapitre 6.4.2), alors que celui des exemplaires précédents se situe autour de 0.8. En fait elle se rapproche des types "G1-b3" (Cf § 6.4.1.2) Terre grise, couverte chamois Db = 32, Hc = 13, dt = nc, Cf = 9 .
G2-a-3 : Base facettée Cette pipe est intéressante par sa base octogonale dont la forme rappelle celle des pipes turques décagonales (Cf § 6.1.1.1), les décors à palmettes sont également similaires. Par contre la cheminée est a priori cylindrique, et de toutes manières, lisse et non facettée, comme celle des pipes décagonales. Terre chamois, sans couverte Db = 33, Hc = nc, dt = 13, Cf = nc
*
*
250
*
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Ces deux dernières pipes (non classifiées car il manque la cheminée), par la forme de leurs bases rappellent les types grecs, avec une possiblité d'origine turque par les décors (Cf § 2.5.3), similaires et constitués par trois fleurs stylisées disposées en triangle, avec l'hypothèse (Cf § 2.5.4) que certains motifs décoratifs simples pourraient en fait servir de marques d'identification de maîtres pipiers.
Terre rouge, sans couverte Db = 33, Hc = nc, dt = nc, Cf = nc
Terre chamois, sans couverte Db = 29, Hc = nc, dt = 7, Cf = nc
6.4.2.2 Types "G2-b" 4 ex, 1 Ac, 5 ml. Pipes « non-chibouques ». Codification : EH2c / C / SQ. Ces modèles sans quille, et la forme cylindrique haute des cheminées, laissent supposer une influence austro-hongroise, et probablement une origine balkanique, on s'en convaincra en comparant (photo de gauche) la pipe n°2 avec un exemplaire fabriqué à Zelovo (Croatie), tiré de l'étude de Luka Bekic 109 Nous les avons donc finalement classés parmi les types balkaniques (Cf § 6.6.2.5)
6.4.3 Types " G3 " Ce sont des modèles à bases ellipsoïdales " EV" dont le grand axe est vertical, et cheminées courtes. Capacités de 4 à 25 ml Codification : EVc / C / SQ pour 1 et 2, EVc / C / Q pour 3, 4 et 5.
109
BEKIC (2) : p 47
251
LES PIPES DE LA QUARANTAINE On notera le paradoxe, entre la capacité extrême et la rusticité des décors de la variante n°6 ; cela illustre bien l’hypothèse émise (Cf § 2.4.1), sur un synchronisme non systématique entre les dimensions et la datation ; ou encore, entre les techniques de fabrication et la datation. Ces six variantes, vraisemblablement d’origines différentes, ont été classées dans le style grec à cause de leur silhouette correspondant au type G1-b (classique), cela excepté celle de la variante 1 (n°262) d’influence balkanique.
Terre gris foncé, sans couverte Db = 24, Hc = 9, dt = nc, Cf = 5
Terre blanche, sans couverte Db = 26, Hc = 7, dt = 7, Cf = 3.5
Terre chamois et terre rouge, sans couverte. Db = 32, Hc = 11, dt = 7, Cf = 12.5 pour les deux pipes.
252
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Ces deux pipes, avec cheminées un peu plus hautes et quilles plus proéminentes, semblent d'influence turque, notamment pour la pipe n° 178 (décor "18/21") Terre chamois
Db = 33.5, Hc = 17, dt = nc, Cf = 12
Terre grise et rouge, sans couverte Db = 30, Hc = 11, dt = 9, Cf = 9
Db = 30, Hc = 18, dt = 9, Cf = 10
Terre chamois, sans couverte Db = 31, Hc = 10, dt = 8, Cf = 9
Les deux pipes ci-dessus sont comparables au n° 12.1 de P.G. French 110, c’est pourquoi nous les retrouverons, classées parmi les 2gyptiennes. On remarquera sur la pipe n°248, la présence de concrétions sur la douille et sa couronne, indices d'un séjour dans l'eau de mer ; la forme générale de l'ensemble fourneau + cheminée rappelle la forme "sacklike 1" définie au § 5.4.1.4 , cependant cette forme est radicalement différente, comme on peut le constater sur la figure cicontre.
Cette particularité nous donne l'occasion de préciser à nouveau les caractéristiques des formes "sacklike" 1 et 2. 110
FRENCH : p 227
253
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Le type "Sacklike 2" est traité au chapitre suivant 6.5
Pour terminer, les modèles à cheminées cylindriques
Terre rouge, sans couverte Db = 32, Hc = 12, dt = nc, Cf = 11
Terre chamois, sans couverte Db = 31, Hc = 12, dt = nc, Cf = 9
Les deux pipes ci-contre sont à la même échelle, le n° 384 est atypique avec cheminée longue. N° 384 Db = 30, Hc = nc, dt = 9, Cf = nc N° 297 Db = 42, Hc = 11, dt = nc, Cf = 28
254
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Les pipes 297 et 323 sont a priori de facture égyptienne, avec de grandes incisions verticales autour de la base ainsi que le décor moleté caractéristique sur la n°297, le n° 384 pourrait être d'origine lybio-palestinienne compte tenu du marquage circulaire sur la cheminée, et de la quille proéminente, la hauteur de la cheminée pose quand même un problème. Datations et origines (hypothèses) Ces derniers types "grecs" comme nous l'avons constaté, présentent une grande diversité dans les styles, et les origines probables, nous avons préféré en différer la datation .
255
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
6.5.
"En forme de sac" "Sack-like 2"
On se reportera au paragraphe 5.5 pour la définition de ce style dont la base, rappelons le, est ellipsoïdale, et dont la silhouette rappelle la forme d'un sac, mais plus ouvert que le sacklike1. La variante A est typique des pipes égyptiennes par sa forme primitive et par son décor, (Cf § 5.7), elle sera traitée dans ce cadre (§ 6.7.2).
La variante B (pipes n° 121 et 122) correspond à la forme pure du type.
Terre chamois, Db = 29, Hc = 29, dt = nc, Cf = 8
Terre rouge siliceuse, Db = 31.5, Hc = 27, dt = 10, Cf = 11
La variante C (pipes n° 125 et 431, 235 et 130) d'influence balkanique111.
Terre grise, couverte chamois Db = 27, Hc = 33, dt = nc, Cf = 9 111
Terre grise, couverte rouge Db = 25, Hc = 28, dt = nc, Cf = 6.5
STANCEVA : fig 12
256
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Terre grise, couverte chamois Db = 24, Hc = 24, dt = 10, Cf = 5
Terre grise, couverte rouge Db = 28, Hc = 29, dt = 10, Cf = 9
La variante D est dotée d'une base de plus gros diamètre, pour une hauteur de cheminée sensiblement égale à celle de la variante B, ce qui lui donne une silhouette moins élancée.
Terre rouge, couverte chamois Db = 33.5, Hc = 27, dt = nc, Cf = 11
Terre grise, couverte chamois Db = nc, Hc = 29, dt = nc, Cf = nc
- Le motif en forme de fleur de lotus de la pipe n°253, le marquage en forme de lys aquatique stylisé de la pipe n°126, comparable à celui du n° 122 (variante B), le marquage en forme de barque en chaume de papyrus de la pipe n°121 (variante B). - Les terres compatibles avec les spécimens de Madrasa Tatar alHigaziya112 du Caire. - La variante A rappelant l'exemplaire n° 12.4 de la même collection.
Tout cela nous oriente vers une hypothèse d’origine égyptienne, cependant il faut aussi constater que excepté pour la variante A primitive, la forme "Sack-like 2" ne figure pas parmi les pipes du Caire, qui ne représentent probablement pas de manière exhaustive les productions égyptiennes.
112
FRENCH : p 214 - 215
257
LES PIPES DE LA QUARANTAINE n° 123 : Terre rouge, Db = 33, Hc = 24, dt = nc, Cf = 12. n° 361 : Terre rouge, Db = 33, Hc = nc, dt = nc, Cf = nc
Hypothèse syrienne : Si l’on observe attentivement les fragments n° 140 et 144 de Belmont castle 113 ( ci contre), on constate qu’ils sont compatibles avec la partie supérieure des cheminées des variantes B et D (grossissement du n° 123 cicontre) ; alors que le fragment n°143, est compatible avec l’exemplaire n° 125 « lily ». Les fragments 140 et 144 ne seraient donc pas de type « lily », mais de type « sacklike 2 ».
La variante E est dotée d'une cheminée plus courte, plus rectiligne, proche du cylindre.
022 : terre rouge, sans couverte Db = 32, Hc = 28, dt = 12, Cf = 10
418 : terre grise, couverte chamois Db = 30, Hc = 20, dt = 10, Cf = 8
430 : terre grise, couverte chamois Db = 28.5, Hc = 22, dt = nc, Cf = 9
Datations et origines (hypothèses) D'une manière globale, on pourrait donc dire, concernant les origines de ces pipes de type "sacklike 2", qu'elles sont localisées principalement dans la région Syrie/Egypte. Nous avons globalement situé la datation au XVIII° (excepté pour la variante A). 113
SIMPSON (1).
258
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.6
Balkaniques : Type " B "
Ces modèles sont a priori issus de la péninsule des Balkans (Bulgarie, Albanie, Serbie, Slovaquie, Croatie, Monténégro, Roumanie), leurs styles sont influencés par les pays avec lesquels, soit ils ont frontière commune, soit ils commercent (Cf §1.2). Nous essayerons de mettre en évidence ces influences, en précisant lorsque nous en avons connaissance, les origines de production. Ce sont tous des modèles « non-chibouques ». 6.6.1
Les modèles d’influence hongroise : types " B1 "
Ces pipes sont caractérisées par un rapport Hf / Df (hauteur sur diamètre) proche ou supérieur à 3. Il n’y a pas de base clairement délimitée. Une particularité (comme sur la variante 1 reproduite en coupe ci-contre), consiste en un point d'intersection de l'axe du fourneau (AA) et de l'axe de la douille (BB) situé nettement en dessous du fond du fourneau, ce qui nécessite le percement du trou de communication entre la douille et le fourneau, selon un troisième axe (CC). Cette particularité a déjà été mise en évidence sur certains types E1 variante C (Cf § 6.6.4, pipes n°191 et 253) ainsi que les variantes 3 du type G1-d : "sack-like1" dont l'influence balkanique a déjà été évoquée ( Cf § 6.4.1.4).
6.6.1.1 Variantes 1
Terre grise sans couverte Terre chamois Db = 25, Hc = 27, dt = 6, Cf = 7.5 Db = nc, Hc = nc, dt = 7, Cf = nc La pipe n°47 est couronnée d'un motif floral en relief par moulage partiellement érodé, la pipe n°257 a perdu la majeure partie du fourneau, par contre la douille presque complète est d'un diamètre extérieur proche de celui de ce même fourneau, elle est munie d'une quille.
259
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.6.1.2 Variantes 2 (en terre noire sans couverte)
Df = nc, Hf = nc, dt = 9, Cf = nc
Df = nc, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
Df = nc, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
Df = 25, Hf = 54, dt = 8, Cf = 5
La forme est "ogivale" comme pour les variantes 1, mais la fabrication est beaucoup plus « rustique », des exemplaires similaires à Gozzo114 mais en terre orangée cependant. Ces pipes ont, semble- t - il inspiré les fabricants français du XIX°, on en retrouve un exemple sur le n° 96 "pointue grande" de Job Clerc115 représentée ci-contre.
On rapprochera la douille de la pipe n°374 ci-contre, de type G1d, "sack-like1" variante 3, sans couronne, et celle de la pipe n°221 ci-dessus ; cette particularité ajoutée à la non concordance des deux axes de la douille et de celui du trou de communication (Cf § 6.6.1), confirme l'hypothèse d'une origine balkanique pour cette même série G1-d.
114 115
WOOD (2) : p21 modèle n°1 LECLAIRE (3) : p 141
260
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 6.6.1.3 Variante 3: en terre grise, facettées (pseudo-décagonales) Elles présentent une sorte de "becquet" à l'ouverture du fourneau coté face avant, qui rappelle un peu le "bec-verseur".
Df = 24, Hf = 40, dt = nc, Cf = 5
Df = 20, Hf = 37, dt = nc, Cf = 4
Db = 28, Df = 24, Hf = nc, dt =nc, Cf = 6
Df = 25, Hf = nc, dt = 10, Cf = nc
Df = 25, Hf = nc, dt = 9, Cf = nc
Df = nc, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
261
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Db = 25, Df = 23, Hf = 43, dt = 9, Cf = 6 Des exemplaires similaires au n°364 (page précédente) ont été retrouvés à Rovinj116(nord de la Croatie), à Corinthe117, similaires aux n°218, 364, et 368, à Belgrade118, à Mytilene119, et similaires au n°259 à Malte120 6.6.1.4 Variante 4 : Issue de la précédente, mais faite de terre blanche ou avec couverte blanche, comme les n°49 et 217 de modèles identiques. Des exemplaires également identiques ont été retrouvés à. Chioggia121 N° 49 : Df = 25, Hf = 41, dt = nc, Cf = 6.5 N° 217 : Df = 25, Hf = nc, dt = nc, Cf = 6.5 N° 219 : Df = 24, Hf = 43, dt = nc, Cf = 5.5
116
BEKIC (1) : tabla 5, p277, pipe n°7 ROBINSON (2) : C10, plate 48 118 BEKIC : p 82, Tip XII/6 119 HUMPHREY : communication personnelle. 120 WOOD (3) : VTR 1994 21 p 318 121 BOSCOLO (3) : pipe n°77 p 43 117
262
Df = 25, Hf = 49, dt = nc, Cf = 7.5
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 6.6.1.5 Variante 5 : en terre chamois Cette variante dotée d’une quille proéminente se distingue des autres, il y quelques similitudes de formes avec le deux pipes (ci-dessous) trouvées à Malte et exposées dans un musée à Gozo122 ces pipes seraient d'origine italienne. Df = 24, Hf = 43, dt = nc, Cf = 5.5
6.6.1.6 Quelques remarques complémentaires concernant le type B1 Curieusement, on constate que les motifs de décoration en forme d'épis des deux pipes de Gozo, ressemblent fortement à ceux des pipes de la variante 2, (ci – contre le n° 221) De plus, on retrouve aussi parmi les pipes de Gozo, un exemplaire de forme similaire123, de cette même variante 2, cependant, il est fait de terre orangée, tout comme la pipe n°45 ci dessus.
Il y a similitude entre les décors des pipes de type "sacklike 1" G1-d variante 3, et ceux des variantes 3 et 4 du type B1. Pour s'en convaincre, on comparera ci-contre, les décors des pipes n°53 et 230, à ceux des pipes n°49 et 52.
122 123
Dessins communiqués par J Wood lors d'une correspondance. WOOD (2) : p 21, n°1
263
LES PIPES DE LA QUARANTAINE En fait, les décors de la variante 3 du type G1-d, sont très nombreux, et consistent en une succession verticale de motifs géométriques identiques. La série reproduite ci dessous124 en illustre la variété, elle provient d'une soixantaine de pipes de ce même type, retrouvées dans la région de Venise. Il est clair que les décors de nos pipes de type B1 variantes 3 et 4 sont issus de la même série.
Une dernière remarque enfin, concerne les plans de joint parfois très apparents sur certains modèles, cette caractéristique ne se retrouve pas sur les modèles orientaux dont la finition est plus soignée. L'ensemble des remarques précédentes, y compris la comparaison (Cf 6.6.1.2) entre la pipe n° 374 et la n°221, confirme bien : 1) Que les deux types G1-d variante 3, et B1 variantes 3 et 4, sont bien d'origine balkanique. 2) Les influences réciproques entre les pipes hongroises, italiennes et balkaniques. Nous avons donc "reclassé" une partie des modèles G1-d (Cf § 6.6.2.3) La provenance des types B1 pourrait être roumaine ou bulgare, mais cela reste à confirmer. Tous les modèles que nous abordons maintenant, sont d’influence grecque et turque, voire syrienne, certains déjà étudiés, seront donc "reclassés" parmi les modèles balkaniques, mais aussi, selon un critère de classification a priori prépondérant, parmi les modèles égyptiens ou autres . 6.6.2
Les modèles "hybrides" , "greco" ou "turco", "hongrois" : types "B2".
6.6.2.1 Types "B2-a" Comme nous l'avons déjà exprimé au § 5.6.2.1, ces modèles classés initialement comme d'origine balkanique, ne le sont pas tous, par exemple le n°1 a été regroupé avec les pipes syriennes (Cf § 6.3.3), et les n°3, 4 et 6 classés parmi les pipes égyptiennes (Cf § 7.1.5).
La pipe n°366 (variante 2 ci-dessus), bien que "sans quille", fait cependant l'objet d'un "surlignement" en forme de V, déjà mentionné au chapitre 5. Ce même surlignement, existe aussi sur les pipes de type G1-d variante 3 (comme sur la pipe n°231 à gauche), mais ce qui les distingue encore plus, réside dans la nature de ce motif en forme de V, qui est en fait constitué par un double trait, comme on le constate sur les deux photos cicontre.
Nous avons constaté que ce type de surlignement avec double trait est assez rare, on le retrouve sur quelques pipes turques (moins de 5%), mais par contre il est fréquent sur les types G1-d variante 3, soit 60% sur les exemplaires de Pomègues (une dizaine), et 50% sur ceux de Venise (une bonne soixantaine). C'est pourquoi, nous en avons fait un critère complémentaire de reconnaissance des pipes balkaniques. 124
Dessins de Giancarlo Scarpa, correspondant italien, de l'auteur.
264
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Variante 2 :
Terre grise Db = 25, Hc = 23, dt = 7.5, Cf = 5.5
Terre grise avec couverte blanche Db = 26, Hc= nc, dt = 7.5, Cf = nc
Les deux pipes n°366 et 309 ci dessus sont surlignées avec un double trait, qui entoure aussi la douille devant la couronne de la 309, sur laquelle la quille est presque inexistante.
Terre grise avec couverte blanche Db = 25, Df = 22, Hc = nc, dt = 7, Cf = nc
Terre grise, avec couverte blanche Db = 22, Hc = 22, dt = 7.5, Cf = 4.5
Les deux pipes ci-dessus sont en terre grise, avec couverte blanche, ainsi que la pipe n°309, cette particularité est à rapprocher de la série de pipes "B2-b" en terre blanche, dont les modèles sont exposés au paragraphe suivant ; et tend à démontrer une certaine demande des pipes en terre blanche dans les pays balkanique.
265
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les deux dernières pipes ci dessous sont également de terre blanche, nous avons hésité concernant leur classement, entre les pipes égyptiennes et les balkaniques (à confirmer).
Terre blanche Db = 25, Hc = 23, dt = nc, Cf = 6
Terre blanche Db = 27, Hc = 18, dt = 7.5, Cf = 4.5
Variante 5 : Pour en terminer avec le type B2-a, les deux pipes suivantes (et peut être le n°376 ci-dessus), correspondant à la variante 5 ( voir fig en tête de paragraphe), les bases sont de type EH2 et les cheminées sont une forme de venturi mais très proche du cylindre, ce qui suppose globalement une influence turque. La pipe n°160 est munie d'une quille classique dont on distingue encore la pointe, et la pipe n°435 d'une quille rectangulaire assez rare, que nous assimilons à une influence occidentale.
Terre rouge-brun Db = 30, Hc = 27, dt = nc, Cf = 8
Terre chamois Db = 28,5, Hc = 27, dt = nc, Cf = 8
Sur un plan global, les pipes de type B2-a, tout comme les types B1, sont de fabrication soignée avec une bonne finition, car on ne retrouve pas ou très peu les plans de joint, tout comme sur les pipes ottomanes, on verra que ce n'est pas tout a fait les cas des pipes de la série suivante.
266
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 6.6.2.2 Série "greco-hongroise" en terre blanche "B2-b"
Comme nous l'avions déjà remarqué lors de la typologie première ( Cf § 5.6.2.2) ces modèles s'apparentent au précédents, c'est pourquoi, en deuxième approche, la variante n°2 ci-dessus a été traitée au paragraphe précédent. La variante 3, de forme évasée, sera traitée avec les modèles "B2-d". Variantes 1: Il y a 11 exemplaires similaires, 10 sont représentés ci-dessous.
Les diamètres des bases, de type "EH2", Db sont de 27 à 28 mm, les hauteurs de cheminée Hc, 22 à 23 mm, les iamètre intérieurs des douilles dt, 7 à 8 mm et les capacités Cf, 6 à 7 ml. Une exception cependant, la pipe n°154 avec : Db = 24, Hc = 24, dt = nc, Cf = 4.5 ml. La terre employée est blanche d'aspect extérieur lisse, comparable à celle des pipes nordiques, par contre, on distingue nettement les plans de joint, indice d'un manque de finition et d'une fabrication en série.
267
LES PIPES DE LA QUARANTAINE La série suivante nous donne l'occasion d'aborder le problème des exemplaires uniques et significativement incomplets, en l'occurrence, ci dessous trois pipes sans cheminée. n°272, 184 et 367. A priori on pourrait les classer dans la série précédente B2-b variante 1, avec une variété de terre différente. Pour comparaison, nous avons représenté le n°436, onzième pipe de cette même série.
n° 436 : Db = 27, Hc = nc, dt = 8.5, Cf = nc / n° 272 : Db = 26, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc n° 184 : Db = 27, Hc = nc, dt = 9, Cf = nc / n° 367 : Db = 28, Hc = nc, dt = 10, Cf = nc Bien que les dimensions soient sensiblement les mêmes, et outre le fait que l'on ignore la forme des cheminées on constate que : a) sur le n° 372 en terre grise avec couverte noire, la quille et la douille font l'objet d'une finition bien supérieure à la série précédente sur laquelle (Cf n°436 par exemple) le plan de joint est très apparent. b) Même remarque sur la finition, concernant la pipe n°184 en terre couleur chamois, on remarquera aussi le décor finement torsadé sur la couronne de la douille. c) Même remarque sur la finition, concernant la pipe n°367 en terre chamois avec couverte orange, avec en plus une forme sphérique et non de type EH2, de la base. Ces trois exemplaires, significativement incomplets ne peuvent donc être classifiés. La pipe n°270, ci-contre, encore plus incomplète, est en terre grise avec couverte blanche à consistance siliceuse, il n'y a pas de quille.
Elle n'est donc pas plus "classifiable" que les trois pipes précédentes. Db = nc, Hc = nc, dt = 8.5, Cf = nc
268
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Variante 4 : Sur cette variante, comme pour le type B1 variante 2, la base n'est pas clairement délimitée, de plus la section au niveau du fourneau est "ovalisée" Cette pipe est répertoriée parmi les modèles de Varna (Stanceva125 fig 11) du second groupe, en argile blanche. Df = 20-22, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
Datations et origines (hypothèses) : Les origines sont évidemment diversifiées, mais à notre avis, en majeure partie localisées dans les provinces balkaniques. En ce qui concerne les datations, elles couvrent également les XVII° et XVIII°, probablement XVIII° pour la variante 4 du type B1, et fin du XVIII° pour les types B2-b variante 1. 6.6.2.3 B2-c : "sacklike 1" Dans la typologie première, nous avions retenu pour exemples typiques, la série des quatre pipes ci-dessus, qualifiées en l'occurrence de "modèles fantaisie".
Nous avons constaté au cours de l'étude détaillée du type B1 variantes 3 et 4 (Cf § 6.6.1.6), de nombreuses similitudes de décors avec la variante 3 du type sacklike 1 (voir ci-dessous) ; nous avons aussi mis en évidence, le double soulignement de quilles, en dessous des bases du type B2-a variante 2, et de la même variante 3 du type sacklike 1 (Cf § 6.6.2.1).
En fait, comme on peut le constater ci-dessus, et si on enlève les variantes 5 et 6, à classer parmi les égyptiennes, le type sacklike1, se rapproche autant du style balkanique que du style grec. Nous reprendrons donc ci après et sous l'appellation "B2-c / g1-d", les différentes variantes G1-d concernées, en commençant par la variante 3. Il s'agit d'une série très intéressante (7 ex , 2 A.C.) caractérisée par un diamètre d'ouverture de fourneau égal à celui de la base, une absence de quille, et une douille (porte tuyau) sans couronne.
125
STANCEVA.
269
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre grise, couverte rouge sang Db = nc, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
Terre grise, couverte rouge sang Db = 25, Hc = 22, dt = nc, Cf = 4.5
le design (les motifs) non moins caractéristique, à base de cercles ou de pointes de flèches, est situé sur la face avant. (voir ci-dessous), on peut se demander s'il s'agit d'un décor ou d'un marquage ; les deux décors de gauche ont déjà été mentionnés avec les types B1 variantes 3 et 4 (Cf § 6.6.1.6).
Ci-dessous pour mémoire, quelques uns des 65 exemplaires retrouvés à Venise et déjà mentionnés au § 6.6.1.6 ; les dimensions sont du même ordre que celles de la série de Pomègues ci-dessus. On remarquera une variation dans la forme de la base du n° B236 de type "EH2" et non de type sphérique comme défini dans les critères du type sacklike 1, cette forme qui se rapproche en fait du type sacklike 2 (Cf chapitre 6.5), pourrait expliquer la liaison entre les deux types, voire une origine commune. A noter également le motif de la pipe n° B240 qui rappelle bien la graine de badiane, dont nous reparlerons.
270
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Ci après, les exemplaires de Pomègues.
Terre grise, couverte rouge sang Db = 24, Hc = 24, dt = nc, Cf = 5.5
Terre grise, couverte rouge sang Db = 25, Hc = 23.5, dt = nc, Cf = 5
Terre grise, couverte rouge sang Db = 26.5, Hc = 26, dt = nc, Cf = 6
Terre grise, couverte rouge sang Db = 25, Hc = 26.5, dt = nc, Cf = 6
Les deux exemplaires cicontre semblent issus de la série cidessus, avec quelques dérives …
Terre chamois, sans couverte Db = 28, Hc = 30, dt = nc, Cf = 8
Terre noire, sans couverte Db = 25, Hc = 27, dt = nc, Cf = 6 271
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les 3 pipes suivantes sont respectivement les variantes 2, 4 et 7 des "ex types G1-d" , et bien que les diamètres d'ouverture des fourneaux soient inférieurs à ceux des bases, nous les avons aussi finalement classés dans les types balkaniques, de par leur forme globalement verticale. Terre grise, sans couverte Db = 27, Hc = 18, dt = nc, Cf = 5.5
Il faut ajouter, concernant la pipe n° 229, et comme on peut le constater ci-dessous, un double soulignement rectiligne de la quille.
Terre grise, sans couverte Db = 28, Hc = 26, dt = nc, Cf = 6
Terre chamois, couverte rouge, cheminée facettée. Db = 33, Hc = 32, dt = nc, Cf = 12
Ci contre, les autres types B2-c N° 180 : Terre chamois, sans couverte Db = 28, Hc = 22, dt = nc, Cf = 5.5 N° 375 : Terre grise, couverte chamois Db = 25, Hc = 18, dt = nc, Cf = 4 N° 238 : Terre blanche Db = 24, Hc = 16, dt = nc, Cf = 3.5 La forme de la pipe n°375 correspond à une pipe du musée de Varna126, on remarquera sur les n° 180 et 375, des motifs décoratifs similaires à ceux de la variante 3, ainsi que le double soulignement des quilles.
126
STANCEVA : fig 21
272
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN A noter aussi sur le n° 180, un "épaulement" au niveau de l'ouverture du fourneau ; ce dernier était vraisemblablement destiné à recevoir un couvercle métallique, comme sur la pipe austrohongroise ci-contre, produite par Karl Zachar à Schemnitz. Cette particularité existe aussi sur les pipes n° 40 et 423 (en bas de page )
Les deux exemplaires ci-dessous ont un diamètre d'ouverture du fourneau Df, un peu supérieur à celui de la base.
Terre blanche, sans couverte Db = 24, Df = 26, Hc = 28, dt = 7, Cf = 6
Terre blanche, sans couverte Db = 25, Df = 26, Hc = 29, dt = nc, Cf = 6.5
On retrouve enfin sur les deux derniers modèles ci-dessous, le même "épaulement" que sur la pipe n°180, mentionné en haut de page, on remarquera, que les bases ellipsoïdales les classent plus dans le type "sacklike2"
Terre brune, sans couverte Db = 28, Df = 30, Hc = 27, dt = nc, Cf = 7
Terre blanche, sans couverte Db = 26, Df = 28, Hc = 25, dt = nc, Cf = 5
Datations : XVII° pour les variantes n° 2,3 et 4 B2-c, XVIII° pour les autres.
273
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.6.2.4 Types B2-e / G1-e : d'influence grecque, initialement classés parmi les G1-e Nous suivons ici la même démarche que pour les types G1-d "sacklike 1" variante 3, comme dans le paragraphe précédent. Ci-dessous la série des types G1-e, dont nous avons déjà classé les variantes 5 et 6, parmi les modèles syriens (Cf § 6.3.1).
Selon le même principe, nous avons décidé de "reclasser" les variantes 1 et 2 parmi les modèles balkaniques, sous l'appellation : " B2-e / G1-e" . Cette série est typique, les modèles sont grossièrement moulés et partiellement émaillés, on remarquera sur le n° 332 cidessous, les traces de moulage au niveau du plan de joint ; et sur le n° 333 un sur-lignement de la zone de raccordement de la douille avec la base, comme pour les modèles munis d'une quille.
Terre chamois, partiellement émaillée Db = 32, Hc = 21, dt = 8, Cf = 10
Terre beige, partiellement émaillée noir Db = 28.5, Hc = 20, dt = 7, Cf = 8
Terre chamois, avec des traces d'émaillage noir Db = 27.5, Hc = nc, dt = 9, Cf = nc
Terre chamois, sans couverte Db = 31.5, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
274
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Terre marron clair, partiellement émaillée Db = 29, Hc = 22, dt = nc, Cf = 8.5
Terre marron clair, partiellement émaillée Db = 29, Hc = 22, dt = 8.5, Cf = 9
Terre marron clair, partiellement émaillée Db = 31, Hc = 21, dt = 10, Cf = 9
Terre marron clair, partiellement émaillée Db = 31, Hc = 18.5, dt = 9, Cf = 9
Nous avons classé le n°161 comme variante "fantaisie" de la série précédente, cette pipe possède des caractéristiques très proche de la série précédente, même qualité de terre, partiellement émaillée et grossièrement moulée, la forme reste globalement identique, mais le décor (de forme) est à caractère floral. Datations et origines : (hypothèses) Ces modèles sont a priori du XVIII° (sans plus de précision)
275
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.6.2.5 Types B2-f / G2-b : d'influence grecque, initialement classés parmi les "G2-b" Comme au paragraphe précédent, nous "reclassons" les types G2-b sous l'appellation : "B2-f / G2-b". Il y a 4 exemplaires, 1 Ac. Pipes « non-chibouques ». Codification : EH2c / C / SQ. Ces modèles sans quille, ainsi que la forme cylindrique haute des cheminées, laissent supposer une influence austro-hongroise, ainsi qu'une origine balkanique, (cidessous à droite) la pipe n°2 comparée à un exemplaire fabriqué à Zelovo (Croatie), tiré de l'étude de Luka Bekic127.
Terre chamois, avec trace d'émaillage Db = 27, Hc = 21, dt = 7, Cf = 7
Terre Chamois, avec émaillage vert olive Db = 29.5, Hc = 19, dt = nc, Cf = 6.5
Terre grise, sans couverte Db = 28.5, Hc = nc, dt = nc, Cf = nc
Terre chamois, avec émaillage chamois Db = 29, Hc = 17, dt = nc, Cf = 5.5
Datations et origines (hypothèses) : XVIII° , comme pour les précédents.
127
BEKIC (2) : p 47
276
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.6.2.6
Les modèles à fond plat : "B2-d"
Ces modèles ( à la condition que la cheminée du n°156 soit similaire à celle du n°20) sont à rapprocher des modèles hybrides turcs qui seront traités au § 7.3.2
Terre grise, couverte noire Db = 28, Df = 22, Hc = 30, dt = 6.5, Cf = 7
Terre grise, couverte noire Db = 26, Df = nc, Hc = c, dt = 7, Cf = nc
Datations et origines : (hypothèses) A voir ultérieurement, avec les autres pipes à fond plat.
6.7
Les pipes de type "DF" (à double fond)
Dans ces pipes, la base jouant le rôle de "chambre à air", est toujours séparée de la cheminée par une cloison percée de trois trous, et le fourneau est situé à la partie inférieure de la cheminée.
La variante 1 a été étudiée en partie lors de l'étude des pipes vénitiennes, également munies d'un double fond.
6.7.1
Variantes 1 : "DF1"
Avec bases de type "EH3di", la moitié supérieure de l'ellipsoïde est inversée, elle correspond à une portion de 50% prélevée vers le centre, la hauteur de la base est donc de 100 % de l'ellipsoïde (4/4)
277
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Une particularité de cette variante sans "douille", la base est simplement percée d'un trou latéral destiné à recevoir le tuyau en bois. Une quarantaine de pipes (dont celles ci-dessus), n'ont pas été numérotées lors de la première étude. Les décors sont souvent à base d’arcs de cercles ))) )( )( )( ou ( ) ( ) ( ) , ils sont faits à la main un par un, on retrouve aussi des décors finement moletés comme sur les types égyptiens 10.3, 12.4, 2.3 ( Cf § 6.6), c'est le cas des pipes n° 327 et 328 ci-dessous. Nous avons regroupé au total 8 exemplaires complets ( Cf n° 238, 280, 281, 329, 438, 439, 440), 17 archéologiquement complets (Cf les 6 exemplaires ci-dessus et les n° 276, 278, 327, 437 ).
Enfin et pour terminer, 12 bases seules (Cf les n° 385,386,387), 11 cheminées avec fond (Cf n° 388) et 5 cheminées sans fond (Cf n° 389, 390, 391) ci-dessous.
278
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Les dimensions sont sensiblement les mêmes sur toutes les pipes, soit : 34 < = Db < = 36, 24 < = Df < = 25, 17 < = Hc< = 20, 7.5 < = dt < = 9, 4.5 < = Cf < = 5 . Les terres sont variées : gris clair, gris foncé, beige, jaune, chamois, plusieurs exemplaires avec couverte micacée, comme pour les pipes venitiennes, ou les pipes égyptiennes. Des pipes similaires ont aussi été retrouvées à Venise ( 4 exemplaires Cf Giancarlo Scarpa, notre correspondant) et à Mytilène, le Dr John Humphrey128 mentionne cette variante 1 parmi les exemplaires retrouvés sur l'Ile de Lesbos. Après analyse des dépôts sur les parois des fourneaux, il précise avoir décelé la présence de THC caractéristique du hashish , d’ou son hypothèse de "pipes à hashish". C'est une hypothèse séduisante, et déjà André Leclaire129 nous avait fait part, au sujet de ces mêmes pipes, de certaines similitudes avec les têtes de narghilées. Nous avons reproduit ci-contre un modèle tiré de l'étude de St John Simpson130 lors de fouilles à Jérusalem. Les têtes de narghilée en terre cuite, comportaient en général 5 trous, et le fourneau était destiné à recevoir les braises de charbon de bois, sur lesquelles le hashish parfois mélangé au tabac, était déposé. Il faut aussi prendre en compte les 2 pipes ci- dessous : A gauche la pipe de Mytilène. A droite la pipe de Ceuta.
La pipe du musée de Ceuta131, sans double fond, est citée par F.V. Paredes parmi les pipes à hashish. Une trentaine de pipes identiques par la forme extérieure, mais avec un double fond cette fois, ont été trouvées à Mytiléne132 également citée comme pipe à Hashish par J Humphrey, cette même pipe pourrait être une forme primaire de notre variante 1. Précisons cependant que ces pipes, dont les capacités sont comprises entre 4.5 et 5 ml, correspondaient parfaitement, à leurs homologues hollandaises et anglaises dont les capacités à la même époque (début du XVIII° siècle), varient entre 4 et 5.5 ml. Il y a donc de fortes chances pour que, dans notre contexte (celui de Pomègues) elles aient de toutes manières servi à fumer le tabac. 128
HUMPHREY (1) : p7 – n° 10 + communication personnelle. LECLAIRE : communication personnelle. 130 SIMPSON (2) : p163. 131 VILLADA PAREDES : pipe n° 10845, p19 (Museo de Ceuta). 132 HUMPHREY (1) : p7 – n°9 . 129
279
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 6.7.2
Variantes 2 : "DF2"
Ce sont des variantes 1 munies d'une douille et d'une quille.
Il y a 5 pipes dont 2 archéologiquement complètes, les dimensions des fourneaux restent sensiblement les mêmes ( bien que un peu plus faibles pour les diamètres des bases : 32 < = Db < = 34 ), que celles de la variante 1. Les terres sont gris clair pour les n° 149, 426 et 277, beige pour le n° 001 et noire avec couverte beige pour le n° 279. A noter la pipe n°1 coupée par le milieu, où l'on distingue parfaitement le double fond. 6.7.3 Variantes 3 : "DF3" Avec douille, sans quille, mais avec un fond plat. Les bases sont de type "EH3c", et les cheminées cylindriques (ce que l'on constate sur le n°322), les décors sont les mêmes.
Terre beige Db = 34, Df = nc, Hc = 20, dt = 7, Cf = nc
Terre gris clair, couverte beige Db = 32, Df = 23, Hc = 22, dt = nc, Cf = 5
Deux exemplaires, aucun n'est archéologiquement complet, nous les avons considéré comme complémentaires ce qui a permis la reconstitution de la variante 3 en tête de chapitre. La cheminée est plus haute que sur les variantes précédentes ( ici 22 mm pour un maximum de 20 sur les deux premières variantes), mais cela n'augmente pas la capacité, en effet, l'épaisseur du fond du fourneau située à la partie supérieure de la base (EH3di) des deux variantes précédentes, est ici située à la partie inférieure de la cheminée, ce qui en diminue la hauteur utile.
280
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
6.7.4
Variantes 4 : "DF4"
Avec douille, et quille aplatie, les bases sont de type "EH2", et les cheminées bi-tronc-côniques de type TCb. (Cf § 4.3) Le rapport "r" est ici compris entre 0.83 et 0.85, soit une valeur moyenne pour le type EH2 pour lequel ( 0.96>r>0.69) On s'écarte ici des variantes précédentes, en fait seul le double fond, et les dimensions comparables, restent les points communs ; les différences sont : le type de base EH2, les décors côtelés obtenus par moulage et la cheminée de forme évasée. Cette cheminée est encore un peu plus haute que la précédente, ce qui donne à la pipe un caractère "austrohongrois" ainsi qu'une capacité augmentée, soit en moyenne 6 ml. Il y a 10 exemplaires dont 2 archéologiquement complets, et 6 bases seules.
Comme on peut le constater sur les photos, les pipes sont fabriquées par moulage en grande série, semble-t-il, elles rappellent sur ce plan, la série des pipes balkaniques de type "B2b" variante 1 (Cf § 6.6.2.2), de type "EH2" également. Excepté pour l'exemplaire n° 442 de couleur beige, les terres sont de couleur grise et de qualité médiocre, les dimensions sont identiques: 26 < = Db < = 26.5, 25 < = Df < = 25.5, 25 < = Hc< = 26, 8 < = dt < = 9, Cf = 6 C'est pourquoi nous émettons l'hypothèse d'une origine localisée dans les Balkans. 9 seulement des dix exemplaires ont été représentés ci-dessus, le dixième : le n°273, est légèrement différent, de par le rapport "r" plus faible de sa base, mais cependant toujours de type EH2, ainsi que par son décor non côtelé.
281
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Nous avions au départ classé cet exemplaire, parmi les précédents, mais à l'examen, un certain nombre de différences sont apparues : - La forme de la base, toujours de type EH2, mais plus "aplatie" que les autres, avec un rapport "r" égal à 0.73 (au lieu de 0.83 ou 0.85 pour les 9 premières pipes. - Le décor toujours obtenu par moulage, n'est pas côtelé, mais du type moleté avec pointes de diamant. - La quille bien qu'aplatie est en pointe, alors que les autres sont trapézoïdales. - enfin, les dimensions (celles mesurables) diffèrent aussi, notamment le diamètre de base. Db = 30, Df = nc, Hc = nc, dt = 8.5, Cf = nc
Pour mémoire, ci-contre, une autre variante 4 avec base du type "EH2" (ici, r = 0,81), elle est faite de terre blanche, et provient de Venise 133 .
Datations et origines (hypothèses) En conclusion, si ces pipes "DF" semblent toutes avoir été fabriquées par moulage, elles semblent aussi provenir de diverses régions, a priori toutes balkaniques. L'existence des trois trous est à rapprocher de certaines pipes italiennes, sans double fond et avec cheminées hautes, de Chioggia134, Ravenna et Faenza135 . - Variantes 1, 2 et 3 : d'influence turque par leur bases de type EH3, ainsi que les décors à base d'arcs de cercles (Cf § 6.8.1), exceptés ceux des pipes n°327,328 et 329 ; le mode de fabrication est le moulage. - Variantes 4 : d'influence grecque (pour la base EH2) et austro-hongroise (pour la cheminée) à rapprocher des pipes balkaniques de type "B2b" variante 1 (Cf § 6.7.2.2), de type "EH2" également, tant pour la forme générale que le mode de fabrication. Sur le plan des origines, et selon une logique géographique des influences présumées, on devrait attribuer les variantes 1, 2 et 3, à la Bulgarie ( le problème est qu'elles ne figurent pas parmi les modèles de Varna), et les variantes 4 aux pays limitrophes de la Grèce, de l'Autriche-hongrie, ou de l'Italie ( y compris de l'autre coté de L'Adriatique) : soit Albanie, Serbie, Slovaquie, Croatie, Monténégro et Roumanie. En ce qui concerne la datation : - Pour les variantes 4, compte tenu du mode de fabrication et des autres productions, Italiennes et nordiques : milieu du XVIII° - Pour les autres variantes ( 1, 2 et 3), en principe antérieures aux variantes 4 : fin XVII° début XVIII°.
133
Giancarlo Scarpa : correspondant de l’auteur. BOSCOLO (1) (2) (3) : 135 Correspondance de l'auteur avec Vittorio Magoga : collectionneur 134
282
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
7
Les "atypiques"
Comme nous l’avons exprimé dans le préambule, nous abordons ici les groupes de pipes qui ont nécessité des critères complémentaires à ceux des formes, ou dont la compatibilité avec les critères de classification n'est pas évidente.
7.1
Les modèles "égyptiens" : Types " E "
Comme nous l'avons déjà exprimé au paragraphe 5.7, il s'agit moins d'un style basé sur les formes normalisées des fourneaux, comme pour les types précédents ; mais plus sur un certain nombre de traits caractéristiques : Les formes sont en général un peu asymétriques et les décors rudimentaires (mais toutefois caractéristiques), il y a aussi les qualités de terres et de couvertes employées (non moins caractéristiques). Ci-après pour mémoire, les principaux traits caractéristiques que nous avons relevés sur les pipes du Caire étudiées par P.G. French136 . les décors : Certains décors de formes voire simples motifs décoratifs sont typiques, et cela indépendamment de la forme du fourneau. -
Le côtelage des cheminées cylindriques.
Les exemplaires 10.3, 12.4, 2.3 et 12.2 sont finement moletés sur les contours des bases. Le marquage de la pipe 10.3 rappelle ceux des pipes syriennes. (Cf § 6.3) - Les bases des exemplaires 10.3, 12.4, 12.2, 5.1 et 6.1 sont profondément et verticalement scarifiées.
-
Les côtelages hélicoïdaux sur les exemplaires 12.5 et 3.6.
a) Les variétés de terres utilisées : P.G. French a distingué 8 variétés de terres, que nous rappelons ci après. - Variété A : argile grise, probablement une marne (calcaire + argile) d'apparence sale. La couleur de quelques exemplaires tend vers le brun, totalement ou partiellement, probablement à la suite de cuisson irrégulière. L'argile contient de petites particules probablement d'origine naturelle, et on y a incorporé de la cendre. Une couverte à base de petites paillettes minérales argentées, a été appliquée probablement pour donner un aspect argenté, atténué en majeure partie par l'érosion. - Variété B : marne très fine, généralement d'aspect crème sale ou blanchâtre après cuisson, un exemplaire de couleur rose orangée, peut être d'argile différente, mais plus probablement provenant d'une cuisson irrégulière. Possible addition de cendre. Certains exemplaires contiennent des particules siliceuses. Sans finition particulière ni couverte argentée comme pour la variété A.
136
FRENCH
283
LES PIPES DE LA QUARANTAINE - Variété C : Marne similaire à celle de la variété B, mais d'excellente qualité et de couleur blanche après cuisson. L'argile contient de petites particules et une couverte argentée comme pour la variété A . - Variété D : argile marneuse ou limoneuse, peut être un mélange des deux, de couleur grisâtre après cuisson et une couleur gris-vert à cœur. Possible addition de cendres, avec couverte rouge violet. Concerne seulement deux exemplaires ( 12.12 et 12.13) - Variété E : apparemment argile limoneuse avec en surface les mêmes paillettes minérales que pour les variétés A et C. Concerne seulement un exemplaire (3.3) - Variété F : argile limoneuse, et de couleur rouge après cuisson. Contenant des petites particules, aspect lisse probablement après polissage. Concerne seulement un ex (3.4) - Variété G : argile limoneuse, et de couleur brune à rouge après cuisson. Avec stries de carbone peut être dues à une deuxième cuisson, contient de petites particules. Avec couverte rouge. - Variété H : probablement argile limoneuse, brune à rouge après cuisson, le mélange avec une argile marneuse n'est pas à écarter, présence de stries de carbone dont l'origine possible est un refroidissement (une sorte de trempe) en milieu végétal. Presque toujours avec couverte, marron, rouge, orange ou violette, cette couverte est souvent mal appliquée et irrégulièrement tachetée à la partie inférieure. Nous commencerons par les pipes correspondant à des types déjà identifiés (grecs, turcs, syriens …). 7.1.1
Types "E2". Pipes de style identifié comme grec.
7.1.1.1 Types "E2g" style égypto-grec (comparables aux types G1)
Correspond au type Sacklike 1
Correspond au type G1-a
"Variété B" forme ovalisée Db = 37, Hc = 29, dt = nc, Cf = 12
"Variété D" moletage et scarifications Db = 37, Hc = 18, dt = nc, Cf = 15
284
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Correspond au type G1-b
Correspond a priori au type G1-a
"Variété D" scarifications et moletage Db = 40, Hc = 11, dt = nc, Cf = 15
"Variété H" Db = 42, Hc = nc, dt = 13, Cf = nc
On notera sur l'exemplaire n°134, la petite "oreille" percée d'un trou, sur le coté droit de la douille, cela permettait d'attacher la pipe au tuyau de la chibouque, à l'aide d'un cordonnet de sécurité. Nous avons retrouvé plusieurs dispositifs identiques (Belmont Castle137, collection Dar Othman de Tunis138, Syrie139 ). Ce dispositif est aussi celui des pipes tyroliennes. La pipe ci-contre, qui nous paraît être un modèle typiquement égyptien du XVIII° a été reconstituée avec les n° 294 et 433 ci-dessous, les paillettes minérales bien visibles, sont en fait de minuscules cristaux de mica. (Variété "C" Cf § 7.1.b)
"Variété C" ? scarifications et moletage Db = nc, Hc = 17, dt = nc, Cf = nc
"Variété C" ? scarifications et moletage Db = 32, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
137
SIMPSON : p 151- n°32 WOOD (6) : T5 139 VAN DER LINGEN (2) 138
285
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les deux tessons qui extérieurement correspondent à la "Variété C", montrent à la cassure une pâte de couleur presque noire. La photo ci-contre montre met en évidence, notamment sur le tesson n° 433, la différence entre la couleur gris foncé du cœur de la pâte, et blanche de la couverte. Cette variété ne figure pas parmi celles de P.G. French, mais sont elles exhaustives ?
7.1.1.2 Types "E2gv" égypto-grecs ( correspond au G3 à bases ellipsoïdales verticales )
Terre chamois, sans couverte Db = 31, Hc = 10, dt = 8, Cf = 9
"Variété H" possible Db = 30, Hc = 11, dt = 9, Cf = 9
"Variété B" possible, scarifications Db = 31, Hc = 12, dt = nc, Cf = 9
"Variété G" possible, scarifications + moletage Db = 42, Hc = 11, dt = nc, Cf = 28
286
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 7.1.2
Types "E3" "Sacklike 2"
Comme précisé lors de l'étude du type "sacklike2" (Cf chapitre 6.5), nous avons classé parmi les types égyptiens, la pipe n°359140 ci-dessous, elle semble être à l'origine de ce même type "sacklike2", que nous n'avons pas à proprement parler réussi à relier à un terroir précis, et qui selon nous se situe, compte tenu des marquages, dans la région palestinoégyptienne. Nous avons classé la pipe n°207 dans ce même type surtout par la similitude du décor constitué de scarifications (en l'occurrence hélicoïdales)
"Variété F ou H" scarification + moletage Db = 31.5, Hc = 19, dt = 9, Cf = 7
"Variété F ou H" scarification + moletage Db = 33, Hc = 17, dt = nc, Cf = 8
Les deux pipes ci-dessous étaient identiques (forme & décor), le n° 420 est fortement érodé, mais l'on distingue encore les scarifications hélicoïdales, comme celles du n° 308, sur la face avant de la base.
"Variété F ou H", scarifications Db = 30, Hc = 21, dt = nc, Cf = 8
140
"Variété F ou H", scarifications érodées Db = 29, Hc = 21, dt = 9, Cf = 8
FRENCH : p227 – n°12.4
287
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 7.1.3
Types "E4" égypto-turc "T1c-1"
Nous les avons classés a posteriori, compte tenu à la fois de la qualité de terre correspondant à la variété C pour le n°3 et variété A pour le n°25, et des décors.
Db = 30, Hc = 26, dt = nc .Cf = 6 . 7.1.4
Db = 31,5, Hc = 23, dt = 10 .Cf = 6.5 .
"E5" "à plateaux"
Bien que nous ayons déjà traité cette pipe avec les pipes turques, nous la mentionnons parmi les égyptiennes parce qu'elle correspond bien au modèle n° 11.1 de P.G. French141, (avec petit plateau) et que la terre correspond à la Variété G précisée . Db = 32, Hc = nc, dt = 14, Cf = nc
Datations (hypothèses) : XVII° pour tous les modèles
141
FRENCH : p226 – n°11.1
288
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN 7.1.5
Types "E1" Egyptiens exclusifs (a priori)
Nous y retrouvons des formes de bases sphériques comme sur les variantes B et C ci-dessous, ainsi que des bases ellipsoïdales comme sur les variantes D, E et F ; nous y retrouvons également les différentes variétés de terres et de couvertes, on distingue bien sur les variantes B et D les reflets argentés. La variante A, nous semble également typique des productions égyptiennes.
7.1.5.1 "primitifs" Cette variante, par son aspect dissymétrique, ainsi que l'extrême rusticité du décor par scarification, se rapproche de certains traits caractéristiques de la série 3 ou de la série 8 de P.G.French. La terre employée semble correspondre à la "Variété A" de couleur grisâtre, la face reproduite de la pipe n°381 est plus sombre, vraisemblablement colorée par son séjour dans le fond vaseux du port de Pomègues. Quelques rares paillettes de micas sur les trois exemplaires confirment notre hypothèse concernant le choix de la "Variété A" Db = 27.5, Hc = 22, dt = 8, Cf = 4.5
Db = 27, Hc = n, dt = 7.5, Cf = nc
Db = 28, Hc = 23, dt = 8, Cf = 6
Le décor du n°363 est très érodé, on retrouve les décors caractéristiques cités en tête de chapitre : moletages fins sur la cheminée du n°363 et la base du n°167, scarifications verticales sur la base du n°363 et le bas de la cheminée du n°167, cheminée cylindrique côtelée sur le n°167.
289
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 7.1.5.2 Variantes à bases sphériques et cheminées cylindriques hautes. L'exemplaire n°432 ci-contre correspond à la "Variété A" et la couverte argentée est encore bien visible en particulier dans les parties les moins exposées à l'érosion, telles que le fond des 2 gorges circulaires de la cheminée. On notera aussi le décor rudimentaire déjà signalé au § 2.5.2 Db = 26, Hc = 17, dt = nc, Cf = 7
"Variété C", Db = 29, Hc = 23, dt = 7, Cf = 7.5
"Variété C", Db = 29, Hc = 23, dt = nc, Cf = 7.5
"Variété A", Db = 27, Hc = 24, dt = 8, Cf = 6
"Variété A", Db = 26, Hc = 24, dt = nc, Cf = 6
Les exemplaires 170 et 171 ainsi que 151 et 152, sont pratiquement identiques, la partie inférieure du décor des bases des 2 premiers, est similaire à celui des n° 294 et 433 (Cf § 6.1.1.1 sacklike 1). On notera les marquages semblables aux syriens, sous les fourneaux des quatre exemplaires.
290
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Les deux exemplaires suivants outre les caractéristiques déjà citées (qualité des terres et décor moleté), présentent une autre particularité liée à la faible profondeur des f ourneaux, ce qui ne permet pas au trou percé dans l'axe B de la douille, de déboucher à l'intérieur de la pipe.Il a donc fallu percer un trou supplémentaire suivant l'axe C, soit avec une broche rectiligne comme pour la pipe 353, soit avec une broche curviligne comme pour la pipe 191. Voir fig ci-contre.
"Variété A", moletage sur base et cheminée Db = 28, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
"Variété B", moletage sur base et cheminée Db = 30, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
Les deux pipes ci-dessous, de formes et de dimensions globalement proches, avaient été classés a priori dans les types B2-a "balkaniques" (Cf § 6.6.2.1), les qualités de terre ainsi que les décors rudimentaires à la molette, le marquage du n°165 nous ont orienté vers une hypothèse égyptienne. (à confirmer).
"Variété C", moletage sur base et cheminée Db = 23.5, Hc = 27, dt = 7, Cf = 4.5
"Variété A", moletage sur base et cheminée Db = 23.5, Hc = 29, dt = 7, Cf = 5 291
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
"Variété C" Db = 24, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
"Variété C" Db = 24, Hc = 21, dt = 7, Cf = 5
On remarquera sur la pipe n°213 ci dessus, que le décor de la base, correspond à celui de l'exemplaire n°3-6 du Caire (Cf Chap 7.1 a : les décors ), ainsi que le marquage.
"Variété A" Db = 26, Hc = 16, dt = 6.5, Cf = 4.5
"Variété A" Db = 29, Hc = 20, dt = 8, Cf = 6.5
La pipe n°166 ci-dessus est de variété A, bien que la couverte ait pratiquement disparu, on distingue cependant encore les paillettes dans les creux des moletages, la pipe est un peu asymétrique, il faut aussi prendre en compte le marquage a priori issu de l'alphabet copte. Un autre exemple de cette variante à base sphérique et cheminée cylindrique, en l'occurrence côtelée ; avec cette pipe n°256 de forme rudimentaire, un peu asymétrique. La terre employée est de la "variété A" avec quelques parties tendant vers le brun sale , les paillettes argentées sont bien visibles. Outre la cheminée côtelée, la base est scarifiée verticalement et profondément. Cette pipe ressemble beaucoup à un exemplaire retrouvé à Gozzo (Malte)142
142
WOOD (2) : p 22 - n°3
292
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Pour terminer ce modèle à base hémisphérique (la partie inférieure est cassée) dont la cheminée porte un moletage hélicoïdal et dont la silhouette rappelle assez bien le modèle 3.6 du Caire (Cf § 7.1 a : les décors ) Avec cependant des différences portant à la fois sur la finition, et sur la décoration de la base, mais avec un reste de quille. La terre semble correspondre à la Variété F Db = 36, Hc = 30, dt = nc, Cf = 15
7.1.5.3 Variantes à bases ellipsoïdales et cheminées cylindriques hautes.
"Variété A", moletage sur base et cheminée Db = 29, Hc = 22, dt = 8, Cf = 7
"Variété A", cheminée et base côtelées Db = 31, Hc = 25, dt = 9, Cf = 8
"Variété C", cheminée et base côtelées Db = 29, Hc = 25, dt = 8, Cf = 7
"Variété C", design comparable aux 170 et 171 Db = 30, Hc = 21, dt = 8, Cf = 8
On constatera que la couverte argentée est encore bien visible sur les pipes n° 10, 15 et 12. 293
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Sur le n°42, on remarquera sur le décor en forme d'écussons, les motifs floraux. Peut être des fleurs de lys.
Cette particularité, outre le marquage, laisse supposer une influence, syrienne. La terre est de "variété A" avec couverte argentée encore bien visible. On observe ici encore une dissymétrie dans le positionnement de la douille sur la base. Db = 27, Hc = nc, dt = 9, Cf = nc "Variété A" , on remarque quelques trace de la couverte argentée, autour de la douille et dans les creux des moletages, quelques irrégularités de cuisson donnent des taches brun-rouge.
Db = 29, Hc = nc, dt = 8, Cf = nc
Cette pipe a été classée parmi les égyptiennes, surtout par les caractéristiques des décors: hélicoïdaux de la cheminée, similaire au décor du n°3.6 (Cf § 6.7.b) de P.G. French et à celui de la pipe n°268 (page précédente). a) Par scarification hélicoïdales sur la base, similaire à celui du n°308 (Cf § 6.7.2). Db = 28, Hc = 24, dt = nc, Cf = 7
Datations (hypothèses) : Globalement XVII°, et début XVII° (voire XVI°) pour les primitifs (Cf 7.1.5.1)
294
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Ces pipes se situent dans une suite logique de celle des Egyptiennes, et obéissent à un ensemble de critères de classifications comparables, voire pour certains, similaires. 7.2
Les pipes de la "Barbarie"
C'est plutôt "par défaut" compte tenu du déficit de références, que nous avons classé ces exemplaires, tenant compte parmi les provenances (des navires), de Tunis et Oran ( Cf §1). En d’autres termes : « puisque les navires de Pomègues ont fait escale en barbarie, quelles sont les pipes qui pourraient en provenir ? ». Rappelons ici (Cf § 5.9) qu'il nous a semblé logique, de distinguer deux "sous-groupes": celui des pipes localisées (cela reste une supposition) sur le territoire de la Tunisie et de l'Algérie actuelles, et celui des pipes localisées dans le zone marocaine (non rattachée à l'Empire ottoman). 7.2.1
Les "algéro-tunisiennes" (Cf § 5.9.1)
Ces pipes rudimentaires sont faite d'argile avec particules siliceuses, sans préparation. L'hypothèse d'une fabrication artisanale avec cuisson à feu ouvert et à basse température (300 à 400°C), compte tenu de leur teinte beige ou grise, est vraisemblable et compatible avec les populations nomades de l'époque (arabes ou bédouins) sur ces territoires.
Les variantes 1, 3 et 5 se rapprochent par leur forme allongée, de la pipe tunisienne T50143 (ci-contre) La forme des deux pipes ci-dessous est allongée et plutôt "aplatie" (ovalisée), on ne distingue pas la limite entre la base et le fourneau de petite hauteur, les parois du fourneau sont épaisses, la capacité mesurée sur le n°286 est faible : 4ml.
Terre beige Db = 23, Df = 23, Hf = 32, dt = 9, Cf = 4
143
Terre rouge clair Db = nc, Df = nc, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
WOOD (6).
295
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les deux pipes suivantes, tout comme les pipes "AT" (al tornio vénitiennes Cf §1) portent des traces circulaires qui attestent qu'elles ont été fabriquées sur un tour à poterie. On distingue très nettement (ci-contre) les traces de raccordement des douilles (portetuyaux) sur les corps de pipes, tous deux cylindriques. Contrairement aux précédentes, les parois des fourneaux sont plus minces, notamment sur le n°285, ce qui correspond bien à ce type de fabrication. La terre est de couleur grise.
Db = 22, Df = 22, Hf = 33, dt = 8, Cf = 5.5
Db = 24, Df = 24, Hf = 33, dt = 7, Cf = 5.5
La pipe n°373 ci-dessous, plus élaborée que les 4 premières (l'argile est de meilleure qualité), porte des traces de plan de joint dans le plan de symétrie, ce qui atteste d'une fabrication par moulage, plus "citadine" en quelque sorte. Il semble qu'elle soit contemporaine des autres car capacité est du même ordre, La base est un peu dissymétrique à la manière des pipes égyptiennes, les décors sont réalisés à la molette, la terre est brune.
Db = 23, Df = 22, Hf = 39, dt = 8, Cf = 4.8
Db = 26, Df = 22, Hf = 24, dt = 9, Cf = 6
La pipe n°291 (initialement classée dans les pipes égyptiennes), porte aussi des décors "à la molette" de type égyptiens, ainsi qu'un décor en forme de croix de Malte, rappelons J Wood 144
144
WOOD (6) : rapprochement entre les fabrications tunisiennes et maltaises.
296
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Les pipes suivantes sont plus "ventrues" avec des parois très épaisses (5 à 6 mm), les traces de plans de joint verticaux encore apparentes selon le plan de symétrie, attestent qu'elles ont été fabriquées au moule, à la manière occidentale. Selon B Van der Lingen145, plusieurs pipes de formes et de dimensions similaires, en terre grise et rouge, ont été retrouvées en Egypte, ces pipes figurent dans la collection hollandaise de Hans Van der Meulen. Quelques unes sont revêtues des paillettes micacées mentionnées par P. G. French ( Cf § 7.1 – variété A). A notre avis cela ne signifie pas nécessairement une origine égyptienne, compte tenu de la différence de forme avec les pipes étudiées au § 7.1, cependant, il ne faut pas écarter cette hypothèse si l'on prend en compte le mode de fabrication artisanale mentionné en tête de chapitre.
Terre grise, couverte chamois Db = 30, Df = 29, Hf = 35, dt = 8, Cf = 8.5
Terre beige, couv chamois Db = 31, Df = 29, Hf = 38, dt = 9, Cf = 6.5
Terre grise, couv chamois Db = 31, Df = 29, Hf = 38, dt = 9, Cf = 6.5
Cette pipe dont il ne reste que la base sphérique, contient de nombreuses particules siliceuses ; de même facture que les précédentes, elle semble issue du même mode de fabrication. Terre beige, Db = 31, Df = nc, Hf = nc, dt = 10, Cf = nc
Datations et origines (hypothèses) Nous avons retenu le XVII° comme hypothèse de datation pour ces pipes algéro-tunisiennes, avec une possibilité XVI°, cela, compte tenu d'une introduction probable du tabac en provenance de l'Afrique centrale vers la Barbarie, avant celle de l'Europe. (Cf A. Dunhill 146 ) Cette hypothèse se confirme par les chroniques des villes et états barbaresques aux XV° et XVI° 147 , on y lit, concernant "Alger la grande" vers 1550, dans "le portrait du janissaire (mercenaire turc) devenu marchand de tabac" : Il est tout maigre d'avoir trop râpé le tabac ...
145
VAN DER LINGEN (1) : Communication personnelle. DUNHILL : chapter IX « Water pipes » p 133 et ch III p85. 147 HEERS : p162. 146
297
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Rappelons aussi R. Robinson 148 qui mentionne que les égyptiens commencèrent à fumer les pipes de tabac entre 1601 et 1603, avant les turcs en 1605 ; rappelons aussi Uzi Baram149 qui situe l'extension de la culture du tabac au Liban et en Palestine en provenance de l’Afrique de l’est. Tout cela tend àconfirmer que l'un des axes de propagation du tabac vers la Turquie passait par la Barbarie, l'Egypte et la Syrie dès la seconde moitié du XVI° siécle, vraisemblablement même bien avant cette période150. Cela pourrait expliquer : - La présence de formes primitives de ce que nous avons appelé "type grec", à la fois en Barbarie, en Egypte et en Syrie. - Les capacités plus importantes des pipes orientales par rapport aux occidentales, aux mêmes époques. (Cf § 2.2) Cela confirme aussi notre hypothèse évoquée au § 2.3, limitant aux seules productions turques (voire celles d’istambul) les propos de R Robinson, selon lesquels, les pipes en terre blanche ou grise seraient les plus anciennes, et remplacées avant la fin du XVII° siecle par les terres rouge ou couleur chamois. Les terres rouges, brunes et beiges semblent avoir été utilisées dès le XVII° voire le XVI° siécle, par les barbaresques, et les égyptiens ; et inversement, les terres blanches ont été utilisées au XVIII°, on se reportera pour s’en convaincre, par exemple aux paragraphes : 6.3.4 et 6.3.5 (types SD et SE syriens), et 6.6.2.2 (types B2-b balkaniques) ; également au chapitre 7.3 (suivant), le paragraphe 7.3.1 sur les pipes à bases cylindrique-horizontale. On peut aussi se demander quelles sont les influences réciproques entre les pipes que nous avons qualifiées "d'algérotunisiennes", et les pipes égyptiennes (compte tenu des similitudes des formes et des caractéristiques de fabrication). Pour compléter ces propos, il faut ajouter que nous n'avons pas trouvé parmi les principaux styles typiques étudiés précédemment, le modèle de chibouque (typique également), reproduit ci-dessous, dont la cheminée évasée rappelle celle des pipes de type "lily", ou celle des pipes à plateau. Curieusement, les deux exemplaires reproduits ci-contre sont :
148
ROBINSON (2) : p 151. BARAM : p 149 - 151. 150 En fait l'hypothèse de l'introduction du tabac au Moyen-Orient ou l'empire Ottoman, par les européens, est assez controversée, Alfred Dunhill dans son "Pipe Book", rappelait pour étayer son hypothèse d'une introduction probable du tabac en provenance de l'Afrique centrale vers la Barbarie, les propos du Professeur Weiner qui va jusqu'à suggérer que l'habitude de fumer le tabac a été introduite en Afrique à partir des Amériques, plusieurs siècles avant Christophe Colomb. Giancarlo Scarpa (correspondant vénitien) nous apporta les précisions suivantes, après que nous lui ayons rappelé que (sans citer les sources, car nous ne les connaissions pas) l'on avait découvert la présence de particules de tabac dans la composition des produits d'embaumement des momies égyptiennes : * Le Dr Michelle Lescot du Musée National d'histoire de Paris, après analyse au microscope électronique des bandelettes qui enveloppaient la momie de Ramsès II, découvrait des particules de tabac, y compris dans le rembourrage intérieur de la momie, à base de matériaux d'origines végétales, comprenant outre du plantin, des orties, du lin, des graines de poivre noir, de camomille et de blé, des feuilles de tabac triturées, le tabac étant vraisemblablement utilisé comme antiseptique. Cette découverte fut à l'époque largement contestée par les égyptologues fidèles à la thèse de l'introduction du tabac en provenance des Amériques au XVI° siècle. * Cf "First Identification of Drugs in Egyptian Mummies" – Naturwissenschaften – n°79-1992 : Svetlana Balabanova, une toxicologue allemande, de l'Institut de médecine du palais d'Ulm, après une série de tests sur des restes momifiés conservés au musée de Munich, confirmait les hypothèses de Dr Lescot. * Cf "Mystery of the Cocaina Mummies – Equinox, Channel 4 – 1996 : Le Dr Lescot décida alors d'envoyer des échantillons semblables à trois laboratoires différents qui confirmèrent ces découvertes. Les tests démontraient que les restes momifiés recelaient des quantités importantes de nicotines et de cocaines contenues exclusivement dans les plantes d'origine sud-américaine. On aurait aussi retrouvé des informations concernant l'usage de la "fumée lente"en Syrie alors en relations suivies avec l'Egypte. * Cf "Gordon : Before Columbus" : En 1930, l'orientaliste Stefan Przeworski rapportait la découverte d'objets étranges qu'il avait catalogués comme pipes (1200 - 850 a. J. C.). Ces objets étaient principalement employés comme "encensoirs", on soufflait à travers le tuyau de la pipe pour maintenir les charbons ardents et brûler l'encens. Des bas-reliefs d'époque phénicienne démontrent aussi que le tuyau était employé pour "aspirer" et donc pour fumer. Il est aussi probable que les marins phéniciens avaient appris l'habitude d'aspirer, au lieu de souffler les fumées d'encens. Une liaison existerait donc entre les pipes syriennes et la présence du tabac et de cocaïne dans l'ancien Egypte? Les premiers explorateurs espagnols aux Caraïbes trouvèrent des pipes en forme de "Y" en roseaux, introduites dans les deux narines pour inhaler la fumée, mais les pipes étaient réservées à l'élite (cela est aussi rapporté par A Dunhill) ; les membres moins importants de la communauté se limitaient à tordre les feuilles en les fumant comme cigares. * Cf "Gateway to Atlantis – A Collins – SK 2000" : Il est communément admis que dans l'ancien Monde, le tabac n'existait pas avant la découverte des Amériques, cela est une erreur, en fait plusieurs indices démontrent qu' une variété de tabac sauvage, appelée "Nicotiana rustica" contrairement à celle du Nouveau Monde appelée "Nicotiana tabacum", était bien connue sur plusieurs territoires africains dont le Soudan Occidental, longtemps avant Ch Colomb. Fumer était appelé "tubaq", expression présente dans plusieurs patois africains avec quelques variantes comme "taba", "tawa" et "tama" . Les afro-arabes torréfiaient ou séchaient les feuilles de tabac, et les pressaient en forme de briquettes, pour les brûler sur du charbon comme médicament. Les Amerindiens au contraire séchaient et tordaient les feuilles pour les fumer, méthode employée, peut être, aussi en Egypte. Le tabac africain est cité aussi dans un traité du médecine médiévale arabe "Ibn al-Baitar", qui la décrivait comme "une sorte d'arbre poussant sur les montagnes de La Mecque, dont les feuilles vertes, longues et fuselées glissaient entre les doigts". 149
298
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
-
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à gauche "l'algérienne" de Blanc-Garin à droite une "chibouque" égyptienne" selon B. Rapaport151
Dans cette optique, nous avons ajouté les trois pipes suivantes, qui semblent compatibles avec les modes de fabrication précédents et égyptiens (toutes trois sont un peu dissymétriques au niveau de la base), et qui pourraient être des formes primitives de la chibouque évoquée ci-dessus. Le n° 173 avec base de type "EH3" dont la cheminée est déjà en forme de venturi, porte les mêmes motifs décoratifs en forme de triangle que ceux du n°159 avec base de type "EV3" et cheminée troncônique, dont le diamètre d'ouverture du tuyau, la classe dans les "Chibouques". Le n°452 est un peu plus élaboré, et en fait très proche des deux modèles cidessus.
Terre grise, couverte chamois Db = 30, Df = 28, Hf = 46, dt = 9, Cf = 8 7.2.2
Terre grise, couverte chamois Db = 31, Df = 29, Hf = 44, dt = nc, Cf = 9
Terre grise, couverte chamois Db = 30, Df = 31.5, Hf = 24, dt = nc, Cf = 8
Les "marocaines" (Cf 5.9.2)
Comme pour les précédentes nous avons peu de références identifiées comme typiquement marocaines, c'est pourquoi nous n'avons retenu que les deux exemplaires (ci-contre). Les deux pipes sont caractérisées par la présence d'une partie proéminente sous la base, à la manière des "éperons" de pipes anglaises.
Parmi les pipes trouvées à Ceuta 152 (ci-dessus), les n°290 et 294 en terre grise, possèdent également un "éperon", de même que la n° MP23 en terre chamois, trouvée à Manoel island (Malte) 153. 151
RAPPAPORT : p 29
299
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Nous émettons l'hypothèse que ces pipes sont typiquement marocaines. La pipe n°382 ci-dessous (bien que très incomplète et dont l'éperon est érodé) nous a semblé compatible avec ce style . La pipe n°369 ressemble au n° M 5 ci-dessus retrouvé à Manoel island, ainsi qu'aux n° A0001 de Ceuta en terre rouge, et n° 020 de chez Job Clerc 154 ( également fabriqué par Bonnaud à Marseille) tous deux en terre rouge, et dont un exemplaire (Bonnaud) a aussi été retrouvé à Manoel island .
Terre gris foncé, Db = 26, Df = 22, Hf = 51, dt = 7, Cf = 4
Terre rouge, Db = 25, Df = nc, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
Il faut noter de plus, que dans son étude, Fernando Villada Paredes précise que la pipe A0001 est marquée "ESPINET" et "?TEVA" à la partie supérieure du fourneau, originaire de la Catalogne au XIX°. Les pipes Job Clerc et Bonnaud datent de la seconde moitié du XIX° avec des motifs en relief obtenus par moulage, nous n'avons aucune référence précise sur ESPINET mais (d'après le dessin) comme sur l'exemplaire M5 de Manoel island, les motifs semblent imprimés à la roulette, ce qui les rapproche des fabrications ottomanes. Notre hypothèse est que les pipes n°369 et M5 sont d'origine marocaine (Barbarie), et qu'elles ont donné lieu aux modèles occidentaux du XIX°. Les pipes à hachisch (Cf § 5.9.2) Parmi les pipes retrouvées à Ceuta de F.V. Paredes 155, figurent les exemplaires n° 296 et 10.844 reproduites ci-dessous, avec un faible diamètre intérieur ("di") de fourneau (10 à 14 mm), ainsi qu'une faible capacité, citées comme pipes à hachisch. Les deux autres n° 15340 et 15329, dotées des mêmes particularités, sont aussi cataloguées au musée de Cadix 156 comme pipes à hachisch. Cela nous donne une hypothèse différente et complémentaire (Cf § 6.8.1 sur les pipes à double fond), concernant cette variété de pipes ; hypothèse d'autant plus vraisemblable, que le Maroc est un pays producteur.
Nous avons distingué les variantes ci-dessous, dont la variante 1, comparable au n°15340 et la variante 2, au n° 15329, ainsi que les variantes 3, 4 et 5 pour leur faibles capacités.
152
VILLADA PAREDES : pp 5 - 8 - 10 WOOD (4) : MP23 fig 21 154 LECLAIRE (2) : planche 34 155 VILLADA PAREDES : pp 11 et 18. 156 ARANDA LINARES : pp 208 et 212. 153
300
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Les bases des variantes 2 et 4 présentent la particularité de l’ellipsoïde inversée "EH3ci" pour la 371 et (c'est une première) "EVci" (avec ellipsoïde verticale) pour la 264. (voir cidessous)
Terre blanche, base de type EH3ci Db = 31, di = 14, Hf = nc, dt = nc, Cf = nc
Terre blanche, base de type EVci Db = 28.5, di = 15, Hf = nc, dt = 8, Cf = nc
Rappelons ici que ce type de base, cotelé ou non, est relativement rare parmi les pipes de Pomègues, et curieusement, d’influence balkanique : (Cf 6.1.2.2 - types T2b1 et T2b2, Cf 6.7.1 – types DF1).Un exemplaire similaire au n° 264, mais avec couverte émaillée et base hémisphérique, figure dans la collection de Belgrade157. Outre la pipe 15329 du musée de Cadix, similaire au n° 371, des exemplaires (une dizaine de chaque) correspondant à ces deux modèles en terre blanche, ont été retrouvés à Mytilene 158. Rappelelons ici que Mytilene a été pendant la première moitié du XVI° siècle, le repaire des frères Barberousse, redoutables corsaires en Méditerranée ; et que ces derniers fumaient déjà dès 1520 le haschish et l’opium159. Outre l'usage du tabac vers 1550 en Afrique du nord, on y constate donc aussi, dès le début de ce siècle, l'usage du haschish, qui plus est, par les barbaresques fréquentant à la fois la côte de l'Anatolie et celle de l'Afrique du nord, investie également par les Espagnols. Comment ne pas y voir une relation, entre les pipes à haschish retrouvées en Andalousie et celles de Mytilene et entre Mytilène et les Blakans ? Lesquelles ont influencé les unes ou le autres ? A priori les formes des bases, notamment EH3ci (pipe n°371), sont de l’école turque.
157
BIKIC : p 81, Tip XII/3 HUMPHREY (2) : communication personnelle. HEERS : - p68 et 69 - " Le père des Barberousse, Jacob, Albanais fait prisonnier et converti à l'Islam, s'était établi à Mytilène ; il se maria et eut quatre fils : Ouich, dit aussi Aroudji, Elias, Isaak et Kheir ed-Din, tous quatre marins et corsaires dès leur plus jeune âge. Les trois frères, suivis au départ d'un petit nombre de compagnons – les "bœufs d'Anatolie"-, se trouvèrent dès 1518-1520, à la tête de deux milles janissaires, envoyés par le sultan Sélim pour combattre les Maures : hommes redoutables, miliciens de la guerre sainte, que les gens d'Alger et de Tlemcen ne pouvaient supporter et accusaient de fumer l'opium et le haschish...." 158 159
301
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre grise, Db = 31, di = 14, Hf = 34, dt = nc, Cf = 4
Terre gris clair, Db = 26, di = 13, Hf = nc, dt = nc, Cf = nc
Pour terminer, cette pipe avec la cheminée manquante, dont la base carrée, en forme de pointe de diamant (octaèdre) est tronquée. On remarquera à la partie inférieure, un moletage en forme de V, comme pour les surlignements de quille, alors que cette pipe n'en possède pas, ce moletage ainsi que celui imprimé sur la collerette de la douille, ressemble fort à ceux des pipes égyptiennes (Cf § 7.1.3 types E4, pipes n° 003 et 025, et 6.6.5.2 variantes à bases sphériques, pipes n° 165, 166, 183 et 256. di = 14, Hf = nc, dt = 7.5, Cf = nc
Datations (hypothèses) : Nous nous bornerons à la situer dans la période XVI° - XVIII°
7.3
Les "atypiques" proprement dits
7.3.1
Les pipes à bases cylindriques horizontales.
Il s'agit de pipes dont la base est constituée par un cylindre dont l'axe est à la fois horizontal et transversal, le terme anglais est "flatened bowl" ce qui signifie: base à faces aplaties. Nous n'avons pas trouvé de pipes entières, la photo ci-contre est un montage à partir des n° 048 et 394, elle permet de se faire une idée exacte de la forme de la pipe. Tous les exemplaires sont en terre blanche
302
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Terre noire avec couverte chamois di = 15, Hf = nc, dt = nc, Cf = nc
Terre blanche di = 13, Hf = nc, dt = 7.5, Cf = nc Ci-contre la moitié du fourneau qui a permis, en combinaison avec l'exemplaire n°048, la photo montage située en tête de chapitre. On notera que le motif décoratif est différent de celui des deux pipes précédentes. Terre blanche di = 13, Hf = 10, dt = nc, Cf = nc Bien que la capacité de cette pipe (tout comme celle des deux autres), ne puisse être mesurée, les dimensions combinées des exemplaires n° 048 et 394 similaires, permettent de la calculer, ce qui donne une valeur approximative de 3.5 ml
Nous retrouvons ici des capacités comparables à celles des pipes "à hashish" étudiées à la fin du chapitre précédent, ce qui tend confirmer le classement de ces pipes dans cette catégorie. On commence donc bien à discerner, concernant les capacités des pipes ottomanes une catégorie complémentaire aux deux premières : "chibouques" et "non chibouques" déjà évoquées au chapitre 2 ( Cf § 2.2) ; catégorie (voire sous-catégorie des "non chibouques), qui pourrait être celle des pipes "à hashish" dont les petites dimensions proviennent, non de la rareté du tabac, comme pour les pipes européennes, mais de la nature du produit consommé. Des exemplaires comparables ont été retrouvés à Mytilène et à Malte, ils portent un motif identique à celui du n°394 cidessus (différent de celui des n°048 et 398), d'autres exemplaires présentent des similitudes de formes et de décor, l'ensemble est regroupé à la page suivante. Voir ci-dessous le regroupement comparatif.
303
LES PIPES DE LA QUARANTAINE On retrouve, outre les exemplaires n° 1.02 de Mytilène160, et n° VTR 1994 22 de Dockyard Creek (Birgu Malta)161; les n° 288, 293 et 309 du musée de Ceuta162, en dépit de la rusticité des fabrications, on remarquera des similitudes troublantes à la fois sur la forme globale et le motif décoratif en forme de rosace. On se rappellera ici la relation entre Ceuta et l'Espagne, les pipes à hashish n°15340, 15329 du musée de Cadix163 et n° 296, 10.844 du musée de Ceuta 164 (Cf 7.2.2). Un autre exemplaire intéressant est celui retrouvé dans la région de Damas165, sa base comme on peut le constater comporte deux faces plates décorées avec des motifs en forme de cèdres inversés. L'exemplaire n°266 de Pomègues sera étudié en fin de chapitre car ses dimensions sont plus importantes. Ci-contre nous avons représenté le modèle qui nous paraît être à l'origine de la série, il s'agit du n° 7.1 de la collection du Caire166, déjà mentionné au chapitre 3 sur la recherche des différents styles typiques (Cf § 3.3.2), la pipe à base sphérique au départ, a semble-t-il subi un "écrasement" de part et d'autre de la base, produisant ainsi les deux faces aplaties, on remarquera le motif également en forme de rosace.
On peut se demander quelle est la signification de ce motif décoratif : soit floral, ou encore ? Nous avons eu l'occasion de faire un second regroupement avec des pipes retrouvées dans la région de Venise167 (voir ci-dessous). On remarquera la similitude entre le motif de la B136 et celui des B157 et B169 (identiques au 048 de Pomègues, excepté la terre qui est ici blanche avec couverte noire).
Notre hypothèse consiste à rapprocher le motif décoratif composé de huit alvéoles, avec la gousse de badiane (ci-contre) ce qui se confirme avec le motif du n°B137 (ou du B170 stylisé) où l'on distingue ce qui pourrait être des graines. Reste à savoir si il y a une relation entre les pipes à bases "cylindro-horizontales" : B157, B169, et les pipes à bases sphériques B136, B137 et B170. Cela, compte tenu : 1) Que les motifs des B157 et B169 sont fortement similaires à celui du B136. 2) Qu'elles ont toutes les 5 été retrouvées en un même lieu : Venise. 3) Que les gousses de badianes ont été rapportées de chine par Marco Polo, un vénitien. Dans ce cas, il y aurait eu une évolution du motif, selon le schéma représenté ci-dessous
160
HUMPHREY (2) : communication personnelle. WOOD (3) : p 318 162 VILLADA PAREDES : communication personnelle. 163 ARANDA LINARES : pp 208 et 212. 164 VILLADA PAREDES : pp 11 et 18. 165 VAN DER LINGEN (1) : communication personnelle. 166 FRENCH : p 225 167 Photos de Giancarlo Scarpa, correspondant de l’auteur. 161
304
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Nous avons intercalé dans la progression des motifs, celui de la B240 qui figure sur une pipe de type B2-c (type "sacklike1" à base sphérique, également trouvée à Venise) déjà cité (Cf § 6.6.2.3). On peut se demander, compte tenu de ce qui précède, si l'origine de cet ensemble de pipes, ne serait pas en fait balkanique, c'est en tous cas une hypothèse bien séduisante ! Une autre hypothèse (encore plus audacieuse) concernant cette fois l'utilisation de la gousse da badiane comme symbole, serait selon Giancarlo Scarpa, basée sur les vertus « stupéfiantes » de la badiane consommée à haute dose, et sur l'utilisation éventuelle des feuilles ou des fleurs à la manière du hashish. Cela ne ferait en définitive que confirmer le classement de ces pipes dans une catégorie autre que les pipes à tabac.
Reste à examiner le cas de l'exemplaire ci-contre, qui, compte tenu de ses dimensions reste une pipe à tabac, avec origine probable la Barbarie. Terre grise avec couverte blanche di = 19, Hf = nc, dt = 16.5, Cf = nc
Datations et origines (hypothèses) Les origines comme nous l'avons déjà exposé ci-dessus, et excepté pour le dernier exemplaire, pourraient être balkaniques, ce qui est parfaitement compatible avec les 4 lieux géographiques où elles ont été retrouvées soit : Marseille et Malte, ports de quarantaine ; Mytilène et Venise, où elles ont vraisemblablement été soit importées, soit laissées par des marins. On doit cependant se poser la question de la relation entre les modèles comparables (et vraisemblablement plus anciens retrouvés au Caire, à Ceuta et à Damas, ainsi que ceux à bases sphériques (B136, 137 et 170) de Venise, mais qui pourraient être sinon d'origine, à tout le moins d'influence syrienne. Cela pose le problème de l'éventuelle classification des pipes syriennes à bases sphériques et sans quille, de type"S" (Cf § 5.3) en pipes à hashish, à la différence des pipes de type "L" ( Lily) également d'origine syrienne, en pipes à tabac cette fois, et de la catégorie des "chibouques". En ce qui concerne la datation, et ne concernant que les pipes de Pomègues, de Malte et de Mytilène, compte tenu de la technologie et de la qualité du moulage, seul le XVIII° nous paraît vraisemblable. 7.3.2 Les modèles à fond plats : types " FP " Toujours dans la série des modèles "atypiques", quelques modèles dont les fonds sont aplatis. L'intérêt de cette forme est que, reposant sur sa base, la pipe reste "droite" (ou presque). A noter que le même propriété existe avec les pipes à bases EH4 (à plateaux).
305
LES PIPES DE LA QUARANTAINE FP1-A et FP1-B : Pipes à bases EH4 avec quille La base est constituée par la demi ellipse inférieure du type "EH4", et la cheminée est de type "TCb", tronc de cône double, pour le n°089 et "Vb" venturi, pour le n°008.
Terre noire Db = 32, Df = 32, Hf = 36, dt = 12, Cf = 15
Terre chamois Db = 40, Df = 33, Hf = 38, dt = 10, Cf = 16
C'est cette même base EH4 que nous retrouvons sur les pipes turques de type T3, que nous avons appelés "pipes à plateaux", car le fourneau de la pipe semble reposer sur un plateau. Ce dernier déborde un peu du fourneau dans le cas des types T3-A dont les cheminées sont cylindriques, un peu ou beaucoup plus pour les T3-B et les T3-C dont les cheminées sont évasées (Cf § 6.1.3). Dans le cas de la pipe n°089, seule la moitié inférieure de l'ellipsoïde est conservée. Ce sont a priori tous les 2 des modèles hybrides turcs de type "chibouque". Cela semble se confirmer par le fait qu'une pipe similaire au n°008 a été trouvée à sur l'ile de Chypres à Phasli, village turc abandonné, dans la péninsule appelée Akamas, au Nord Ouest de l'Ile168 l'auteur n'a jamais reçu la photo proposée dans le message internet reproduit ci-dessous. Nous avons reproduit ci-contre des processus possibles d'évolution des types T3-A et Sack-like2. Le type T3-A semble avoir évolué vers le T3-B (Cf § 6.1.3), il est possible qu'il ait donné le FP1-B. Sur la pipe n°008, huit encoches ont été découpées et façonnées à la main, sur la périphérie du disque, ce qui donne cet aspect "crénelé", les motifs en forme de coquille St Jacques sont caractéristiques. Pour le type FP1-A, deux hypothèses sont vraisemblables, soit il est issu comme pour le précédent, du T3-A, soit, et c'est une autre possibilité, il est issu du type Sack-like 2 dont la base est de type EH3.
168
Message internet de Clarck Lyndsay : "I was looking at your pictures of Orientalis Clay Pipes on the Internet and thought I'd let you know that I found a red clay pipe with a pattern similar to No. 4 in the exposed roots of an old tree in Phasli, an abandoned Turkish village in the Akamas Peninsula of north-west Cyprus. I'd be happy to take and pass on a photo of the pipe if you're interested. Cheers, Lyndsay Clark". Il faut préciser ici que la pipe n°4 présentée sur internet, à laquelle Clarck Lindsay fait allusion, est le n°008 ci-dessus.
306
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN FP1-C : Pipes à bases EH3 dont la partie inférieure de l'ellipsoïde est aplatie. Les 3 pipes décrites ci-après ont perdu leur cheminée, ce qui limite toutes hypothèses. La pipe n°094 ci-contre est dotée d'une quille classique en pointe de triangle, aplatie. Terre grise Db = 30.5, Df = nc, Hf = nc, dt = 9, Cf = nc Les deux autres pipes ci-dessous possèdent une quille plus proéminente élargie et aplatie. Les trois pipes semblent d'origines différentes.
Terre chamois avec couverte orange Db = 31, Df = nc, Hf = nc, dt = 9, Cf = nc
Terre grise Db = 29, Df = nc, Hf = nc, dt = 9, Cf = nc
Les deux pipes suivantes, pourraient être des chibouques algériennes ou égyptiennes (Cf § 7.2.1 datation et origines), faites d'une argile comparable à celle des "algéro-tunisiennes" (Cf § 7.2.1), elles seraient alors les seules de ce type caractéristique figurant dans la collection de Pomègues. La cheminée du n°227 ci-dessous a été cassée, cependant il semble que la partie inférieure constitue une amorce de venturi.
Terre grise avec couverte chamois Db = 43, Df = nc, Hf = nc, dt = 13, Cf = nc
Terre grise avec couverte chamois Db = 33, Df = nc, Hf = nc, dt = 12, Cf = nc 307
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Bien que cette pipe n°410 (ci-contre) ne soit pas pourvue, à proprement parler, d'un fond plat, comme pour les deux précédentes, nous l'avons cependant classée avec elles, compte tenu : 1) de la même qualité de terre. 2) de la similitude de forme de la couronne de la douille avec celle du n°136. 3) de l'absence de quille. 4) de l'amorce de venturi de la partie inférieure de la cheminée. Terre grise avec couverte chamois Db = 35, Df = nc, Hf = nc, dt = 12, Cf = nc
FP1-D : Pipes à bases tronc-côniques La base en forme tronc de cône, le grand diamètre à la partie supérieure sur laquelle repose la cheminée, le petit diamètre constituant le fond plat. Les deux pipes ci-dessous, bien qu'incomplètes étaient probablement identiques, le n°209 a pratiquement perdu toute sa couverte, les dimensions sont les mêmes, on remarquera sur le n°209, l'amorce d'un fourneau de forme évasée, ce qui situerait dans ce cas la pipe entre le type T3-B (évasé à plateau) et le type "L" (en forme de lys), on se rappellera que ces derniers sont tous deux de type "chibouque", et l'on notera que les diamètres intérieurs (14 mm) des douilles ci-dessous correspondent également à ce même type. Un dernier détail qui a son importance, consiste en la présence d'une languette de terre juste au dessus de l'embouchure du tuyau, on se rappellera (à la fin du § 6.2.5) que quelques pipes de type L, possédaient aussi cette particularité.
Terre chamois avec couverte rouge (traces) Db = 32.5, Df = nc, Hf = nc, dt = 14, Cf = nc
Terre chamois avec couverte rouge Db = 32.5, Df = nc, Hf = nc, dt = 14, Cf = nc
308
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN La pipe n°014, ci-contre, toujours de type "chibouque", est dotée d'une cheminée cylindrique dont les décors en forme d'arcs de cercle, rappellent ceux des types turcs T2a-1 et T2a-2 (Cf § 6.1.2.1), le fond du fourneau est un peu arrondi, avec une quille en forme de pointe de triangle surlignée : Terre grise avec couverte chamois. Db = 36, Df = 30, Hf = 40, dt = 12, Cf = 12 Sur les deux pipes ci-dessous, la partie troncônique est très réduite, on remarquera sur le n°447 le même type de décor en arcs de cercle, mais inversé. Les deux cheminées sont a priori cylindriques.
Terre grise, couverte chamois Db = 36, Df = nc, Hf = nc, dt = 11, Cf = nc 7.3.3
Terre grise, couverte chamois Db = 34, Df = nc, Hf = nc, dt = 12, Cf = nc
Autres modèles "atypiques"
Les deux pipes ci-dessous sont à bases de type "EV", constituées par un ellipsoïde vertical. La pipe n°208 peut être considérée comme de type hybride grec, comparable aux types G3 (Cf § 6.4.3), le moletage sur la couronne de la douille est de type égyptien, ce qui pourrait en fait la classer parmi les types E2gv (Cf § 7.1.1.2), les motifs décoratifs supérieurs semblent avoir été obtenus par application d'un poinçon en forme de croissant.
309
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Terre grise, couverte rouge lie de vin, Db = 32, Df = 29, Hf = 26, dt = 9, Cf = 10
Terre bistre, couverte chamois Db = 38, Df = 26, Hf = 16, dt = 11, Cf = 10
La pipe n° 019 est particulière à plusieurs titres: * La hauteur de la cheminée de type Vb (venturi symétrique), est comparable à celle de la base (demi ellipsoïde vertical), contrairement aux types grecs. * Les motifs décoratifs en forme de coquille sont comparable à la pipe à fond plat n°008 (Cf § 7.3.2), dont rappelons le, un exemplaire similaire a été retrouvé à Chypres. * L'ouverture du fourneau est encochée à la manière des pipes tunisiennes ci-dessous. Les deux pipes ci-contre figurent parmi la collection "Dar Othman" de Tunis169, outre leur forme générale décrite au § 6.9.1, elles sont encochées six fois autour de l'ouverture du fourneau, on remarquera aussi les motifs décoratifs en forme de palmettes sur le fourneau de la T41, ainsi que le petit "éperon" sous le fourneau, à la manière marocaine (Cf § 7.2.2).
169
WOOD (6) et (8).
310
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN Pipes proches des types grecs Le n°168 ci-contre avec base sphérique, et cheminée cylindrique, se distingue des types grecs pour les raisons suivantes : * La base est constituée de près de 90% de la sphère, alors que les types grecs ne dépassent jamais 80%. * La cheminée est de petit diamètre soit 70% de "Db", et les types grecs sont toujours supérieurs à 80%. * Absence de quille. * La qualité de terre ainsi qu'une dissymétrie de la base rappelle les types "algero-tunisiens". Terre grise avec (semble-t-il) des restes de couverte chamois. Db = 34, Df = 25, Hf = nc, dt = 11, Cf = nc
Les trois pipes suivantes à bases sphériques et cheminées venturi, se distinguent des types grecs pour des raisons "inverses" de celles de la pipe ci-dessus: * Les bases sont constituées de 50% seulement de la sphère, alors que les types grecs, sans dépasser 80% , excèdent toujours 60%. * Cheminées dont le diamètre d'ouverture ( Df), est sensiblement égal à celui de la base, alors que celles des types grecs ne dépassent pas 90%. Ces trois modèles sont de type "chibouque" Pour le n° 108 : Terre Grise, couverte chamois Db = 32, Hc = 10, Df = 32, dt = nc, Cf = 9
Terre Grise, couverte rouge : Db = 35, Hc = 14, Df = 35, dt = 15, Cf = nc
Terre Grise, couverte chamois : Db = 34, Hc = 16, Df = 33, dt = 13, Cf = 10
311
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Les deux pipes ci-dessous sont de la même taille, similaires (base sphérique, fortement cotelée, partiellement émaillée), vraisemblablement de la même provenance. Bien que nous ne connaissions pas la forme de la cheminée, on peut cependant s’orienter vers des productions balkaniques d’influence grecques, en effet, des modèles intermédiaires entre ces deux pipes et le n°365 ci-contre à base EH2c prononcé, ou hemisphérique ; avec couverte émaillée, figurent dans la collection de Belgrade170
Nous n’avons que très peu (deux ou trois) d’exemplaires avec bases fortement côtelées (que nous avons qualifié de "décor de forme" au § 2.5.1), parmi les types "classiques", et ce sont tous des types grecs ou d’influence grecque. Par contre on en trouve parmi les types égyptiens et les balkaniques. Ce sont ici, avec les types B2-e et B2-f (balkaniques), les seules pipes "émaillées" de la collection de Pomègues. Cela tend à confirmer l’émaillage comme une particularité des productions des balkans.
Terre chamois, couverte verte émaillée : Db = 36.5, Hc = nc, Df = nc, dt = 9, Cf = nc
Terre gris clair, couverte verte émaillée : Db = 36.5, Hc = nc, Df = nc, dt = nc, Cf = nc
Terre chamois : Db = 27, Hc = nc, Df = nc, dt = 8.5, Cf = nc
Terre chamois : Db = 31, Hc = nc, Df = nc, dt = 8.5, Cf = nc
La pipe n° 320 (non émaillée) paraît cependant similaires aux deux précédentes, par contre le n°321 est à base de type EH2.
170
BIKIC : p81 – TIP XII/3
312
LES PIPES DE L’EMPIRE OTTOMAN
Conclusion Nous arrivons au terme de cette étude sur les pipes orientales, en restant conscient que la typologie exposée demande encore quelques enrichissements, ces derniers nécessitent cependant une collaboration approfondie avec un certain nombre d’auteurs sur le sujet. Il reste aussi à conclure sur les capacités des fourneaux ; en effet lors de la pré-étude au paragraphe 2.2, nous avions amorcé l’idée, par comparaison avec la relation vérifiée sur les pipes en terre blanche de l’Europe du Nord (voir cidessous), que la capacité des fourneaux progressait parallèlement avec les datations.
1620/1640
1660/1680
1700/1730
1720/1740
1775/1815
Hollandais : 1.5 ml
Hollandais : 2.5 ml
Hollandais: 4 ml
Hollandais : 4 ml
Hollandais : 6 ml
1640/1660
1720/1740
1740/1770
1760/1780
1780/1820
Anglais : 2.5 ml
Anglais : 5.5 ml
Anglais : 7 ml
Anglais : 9 ml
Anglais : 11 ml
Nous avons vérifié tout au long de cette étude, que cela était beaucoup moins évident pour les pipes orientales, à notre avis pour les raisons suivantes : 1) Le phénomène dèjà perceptible entre les pipes hollandaises et anglaises, où l’on constate (voir ci-dessus) que sur des périodes correspondantes, les capacités des pipes anglaises sont plus importantes, est ici accentué par la grande variété des styles et des territoires de production. 2) La disparité des produits de consommation : tabacs d’origines occidentale et orientale, et hashish. 3) L’existence de la « chibouque » d’utilisation sédentaire par définition, et par conséquent susceptible d’augmenter le temps d’utilisation, donc la capacité. Rappelons notre premier constat exposé au chapitre 2, concernant les fourchettes de capacités enregistrées sur la même période (XVII° et XVIII° siècles), soit de 1.5 ml à 11 ml pour les pipes occidentales, et de 3.5 ml à 25 ml pour les orientales ; soit globalement des valeurs doublées pour les orientales. Ce constat s’est vérifié tout au long de l’étude détaillée où nous avons enregistré statistiquement et par exemple pour les types : Grecs, une fourchette de 4.5 à 20-25 ml Turcs, une fourchette de 4 à 15 ml Egyptiens, une fourchette de 4.5 à 15 ml (une exception, 30 ml pour la pipe n° 297 type E2gv). Balkaniques, une fourchette de 4 à 10 ml Ajoutons pour en terminer, que faute de références précises en matière de datation, il nous a semblé en définitive, plutôt « illusoire » contrairement à notre synthèse rappelée ci-contre, pour les pipes occidentales, de tracer les courbes d’évolutions des capacités des pipes orientales.
313
LES PIPES DE LA QUARANTAINE Nous avions estimé au début de cette étude, que l’utilisation des «chibouques» devait être plutôt sédentaire, mais Claude Joseph Vernet, nous démontre qu’il s’agit d’une hypothèse toute relative !
Le port de Marseille en 1754
On distingue deux porteurs de chaise, mais aussi quatre personnages orientaux dont deux «porteurs de pipes ». Mais oui, il s’agit bien de «chibouques» similaires à celle reproduite ci-contre, dont les tuyaux pouvaient atteindre jusqu’à 2 m et plus. Ces pétunoires particulièrement encombrantes, ont donné lieu semble-t-il, à la création d’un emploi bien singulier ! ! !
314
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316
Summary Venetian thrown pipes (AT: ‘al tornio’) 1
Description This form consists of three elements: a bowl, a base and a stem, or more strictly a socket designed to receive a wooden stem. The pipes are made on a potter’s wheel: finger- rilling can be seen especially on the bowls. The three elements are manufactured separately and then luted together when the clay is still plastic. The cross-section shows how the elements are related. The lower part of the bowl is closed, but pierced by three holes that allow air to circulate from the base, which is underneath. The construction of the base itself can be compared to two plates one inverted over the other with touching rims. The lower plate is flat, the upper one more like a basin.
a)
A single type All of the pipes consist of the three elements, the main differences are in the specific shape of the bowl. There seems little consistent variation in the main dimensions of the pipes such as the base diameter (DB), the height (HB), the overall height of the bowl (HF) and that of the pipe itself (HT). An analysis of seven examples shows a lack of coherence in these dimensions between different pipes - a fact to be expected of individually made items.
b)
Colour The clays vary in colour from grey-black to bright red and even red-brown. There is sometimes considerable variation between the surface colour and that of the main body of the pipe. Some of the pipes are covered with a fine mica-rich slip that gives a sparkling effect.
II
Catalogue of pieces recovered The pipes have been catalogued according to which of the constructional elements survives: Three parts together Complete Broken, but complete profile Base and socket complete, bowl broken
Total 10 56 111
Two parts together and complete Base and bowl Base and socket Only one part complete Bowls Sockets Bases TOTAL
Unsmoked 3
15 18
2
37 23 70 340
8 13
III
Observations
a)
Unusual pipes The majority of the examples clearly retain evidence of having been smoked, but a number do not. In addition, a single example was recovered which lacks the perforations at the base of the bowl. This is interpreted as a production fault that could not have been smoked.
b)
The main fracture point The pipes usually break at the point where the three constructional elements are joined. When broken it is often easier to see the effects of being wheel-thrown.
IV
Identification Could this form of pipe have been produced in Chioggia, as often suggested by French writers?
1
Boscolo himself describes this type of thrown pipe in his chapter ‘Pipes from other centres’, as being frequently found in the Chioggia region. He thinks that they were probably made by the potters who brought earthenwares into the local market. The external slip on the pipes appears the same as that found on the 317
LES PIPES DE LA QUARANTAINE pottery. Boscolo’s illustrations, especially his cross-section, show that the type he is describing is the same as that recovered from Pomègues. 2
On Boscolo’s website he classifies the thrown pipes as ‘imported’. The main point about the Chioggia pipes is that they are mould-made. The constructional differences between the thrown pipes, Chioggia products and related classical Ottoman-style pipes can clearly be seen in cross-section: N°1 Thrown (AT) pipe: showing the perforated base of the bowl and the separate bowl and socket. N°2 Chioggia pipe: moulded with socket extending underneath the bowl, the base of which is perforated. N°3 A classic Ottoman-style pipe: the socket is on the side of the bowl and connected to it by a single perforation. Summary There are four reasons why the pipes are wheel-made:
1. 2. 3. 4.
They normally break down into their constituent parts, unlike, for example, the moulded Chioggia pipes. There is finger-rilling on the bowls and bases. The individuality of each pipe and the wide variety of forms. The similarity in the technique of making the sockets and pottery skillet handles. The distribution of these pipes also suggests a Venetian, rather than Ottoman origin. Were the Pomègues AT pipes purchased in Marseille before disembarkation or were they bought at a range of other sites in the Ottoman Empire? Given the large numbers involved and their restricted distribution in neighbouring areas such as the Adriatic coast of Croatia, Mylitus and Cueta it seems most likely that they were purchased in Marseilles. It is also possible that they were brought out to the quarantine port and sold direct to the sailors on board ship.
V
Other similar but mould-made pipes Among the remainder of the Pomègues assemblage are a number of pipes, classified as from the Ottoman Empire, but which exhibit points of comparison with the AT pipes. Type 1 ST (‘sans tuyau’ that is: ‘without socket’) These pipes have no socket, simply a hole into which the stem is inserted. They all have very short bowls, but are otherwise very similar to the bowls and bases of the AT pipes, especially when viewed in cross-section. The decoration often consists of hand-impressed patterns of arcs of circles or lines of milling. The bodies are grey or buff and some examples are covered with micaceous specks in the same way as for AT pipes. CATALOGUE Whole of nearly whole Damaged but complete profile Base with bottom of bowl Base with part of bowl Bowl with bottom Bowl without bottom TOTAL
5 13 4 4 10 2 48
A study of the dimensions of the five complete examples shows great consistency, implying that this type is moulded - an inference confirmed by the presence of mould seams on a number of examples. Type 2 This pair of pipes, in grey and buff fabrics, were also made in moulds. The arrangement of bowl, base, perforations and socket are similar to the AT pipes. Type 3 A single damaged and moulded example is very similar to the ST pipes with the same hollowed base, decoration and triple perforation, but with a socket. 318
ENGLISH SUMMARY Type 4 This example is identical to the ST pipes except that above the base there is a typical oriental feature – a point of a triangle of clay where the socket meets the base and which shows that a socket actually existed. There appears to be reciprocal influence between the producers of these pipes, which is not surprising given the extent of Venetian trade. VI
Complete pipes A number of pipes recovered from Pomègues retained their wooden stems. In one example of an AT pipe sections of stem, totalling 26cm in length, are joined by a short length of tin or lead with sockets at either end. Other similar pipes appear to have shorter stems. Many stems or sections of stems have been recovered separately. A few are rectilinear is section, suggesting that they have been worked. The rest are natural. A number of oriental pipes were also recovered with their stems. VII
The production of stems
A practical experiment A sample of dead, woody twigs from the garden will reveal a number that can easily be bored. It is the presence of a soft pith that makes this possible. Many readers will remember making small flutes from elder stems during science lessons! The six stems in the photograph show the following species (from left to right): pine (1), cherrylaurel (2), fig (3), plum (4), cypress (5) and olive (6). It is easy to see that the first four of these can easily be made into pipe stems. The pith in the pine branches even weathers out naturally. In contrast the cypress and olive wood is too hard. Comment The fact that in the majority of cases the making of a pipe stem involves the removal of the existing pith from the wood by boring suggests that this process could be carried out by hand almost anywhere. During a sea voyage a sailor could complete his clay pipe by using whatever was to hand. In the case of the metal sockets used to join broken stems, for example, musket balls were probably melted down. Anything is possible, remembering the ingenuity and patience of seamen. Only more detailed analysis of the fibres would allow these wooden stems to be provenanced. Further information Boscolo, in his 2000 publication, shows a modern Chioggia pipe, made by traditional methods, with its cherry stem and a tool for boring the wood. ‘The wooden stem costs a centime like the pipe. Many old men work preparing the stems using a very thin borer’.
319
LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Northern European white clay pipes Introduction and historical context Introduction and historical context The first clay pipes were produced in northern Europe, in England, Holland and France beginning in London and Bristol from c1575 and becoming important in Holland from c 1620 - the same period in which the quarantine port began its life. Henri Amouric of the University of Aix en Provence has documented the numbers of pipes entering Marseilles in the period 1724-1780 as follows: Origin Holland North of France England Geneva Savoy Italy Naples/Sicily Levant Spain
Numbers of pipes 45,360,000 408,600 241,920 57,600 5,760 1,654,128 7,200 66,240 775,008
A first glance at the Pomègues collection of northern European pipes suggests that they might be divided into nine groups, mainly on the basis of form. Group 1 consists of the oldest pipes whose specific origin is difficult to determine. Groups 2,3,4 and 5 appear to be Dutch. Group 6 is a priori English. Group 8 consists of examples of decorated bowls from each of the three countries. Groups 7 and 9 are examined at the end of the study. I
DUTCH PRODUCTS
1. Identification criteria 1.1 Bowl forms Some seven Gouda form types have been identified at Pomègues, a number with their own variants. These forms provide a date range for individual specimens. The pipes increase progressively in volume and both internal and external diameters of the stems decrease with time. 1.2 Bore diameters Whilst the formulas of Harrington and Raphael provide some kind of chronological control when used to measure groups of excavated pipes, it seems very unlikely that pipe makers in England, Holland and France used precisely the same diameter wire at the same period. It seems wiser to use stem bore values in conjunction with other variables when estimating the date of an individual pipe. 1.3 Maker marks Gouda pipes are frequently maker-marked on the underneath of the heel. Although the history of individual marks is often well documented, using them to provide dates is not entirely straight forward. This is because a given set of initials, for example, may have been transferred from father to son or lent or sold to other makers. The example of Jan Prince & Co is used to make this point. On a printed advertisement of 1890 15 marks, including 5 different sets of initials are shown as belonging to the company. There are also 3 different number marks and 7 figural marks, the whole set ranging in date from 1680 up to 1890. During this period a total of some 30 makers had been associated with these marks. In the pages which follow Van der Meulen 2003 has been used for identification purposes, bearing in mind that the Pomègues examples are often more worn than those he has illustrated.
320
ENGLISH SUMMARY A study in two phases: Formal classification Dating and, where possible, attribution to a maker a) Classification by form The information about each pipe is presented in tabular form, from left to right, as follows: Column 1: N0 pipe There are tree coded elements. The initial number is the form type of the pipe, the second element relates to the type of mark: F = figural, L = letter and C = number. The final elements consists of the unique number given to each pipe. Column 2: F The letter at the top of the column refers to the degree of preservation of the bowl: A = complete, B = incomplete, but more than 50% surviving C = incomplete, but less than 50% surviving or D fragmentary (see the photograph on the bottom left of page **). The three numbers below the letter record the principal dimensions of the bowl in millimetres: D1 is the diameter of the mouth of the bowl measured in the same plane as the stem; D2 is the diameter of the mouth of the bowl measured at 90% to D1; H is the height of the bowl (see the photograph at the bottom right of page **). Column 3: Tu The three numbers, all in millimetres, refer to the dimensions of the stem (from top to bottom): De = external diameter of the stem; Di = the diameter of the stem bore; L = the length of the surviving stem. Column 4: Photo Consists of a photograph of the bowl taken from the side. Column 5: D Records the diameter of the heel. The remaining columns relate to the marks and their identification. b) Dating and attribution The dating given takes into account both the above parameters and the known working period of any identified maker. 2.1 A priori classification and analysis Gouda Types 2 and 3 and possible copies (cf groups 2 to 6 on the photograph on page **) In the initial sorting 83 examples were classified as belonging to Gouda Type 2 and 55 to Type 3. The Type 2 examples have been recorded in three groups in the tables (pages * to *): Table 1 (T-1) consists of around 50 examples where the heel marks have been identified in van der Meulen 2003. Table 2 (T-2) consists of a dozen examples where the marks have not been identified, but appear nevertheless to be of Dutch type, made in either the Netherlands or France. Table 3 (T-3) records the 23 EB marked pipes. The 55 examples of Gouda Type 3 (types 4 to 6 on the photograph) are listed in Table 4 (T-4). 2.1.1 Analysis of the stem diameters of the Type 2 specimens The graph shows that whilst the external diameter of the stems varies from between 5mm and 10mm, that of the bore is contained within the range 1.7mm to 2.6mm. This latter result would indicate a date range of 1670 to 1780 according to Harrington’s formula. Further analysis of the seven most extreme bore diameters has allowed a number of them to be reclassified as either Type 1 (2L079 and 2L044 with bores of 2.6mm) or Type 3 (2C046 and 2F002 with bores of 1.8mm). 2.1.2 Analysis of the stem diameters of Type 2 pipes with Gouda marks (Table 1) The graph shows that the range of bore sizes is less than for all 83 pipes, especially for those pipes with external stem diameters of 7.5mm or less. 2.1.3 Comparative analysis of the heights and diameters of the bowls of Type 2 pipes with Gouda marks (Table 1) In the upper graph there is a good deal of variation in the height of the bowls and very little in their diameter - setting aside those on the left of the graph whose bowls are incomplete. Some of this variation appears to be due to the problem of deciding where the bowl begins, when measuring with slide callipers. Its diameter is much more precisely measurable. In the lower graph some of this variation has been removed by reference to other similar examples. In general the relationship between height and diameter of the bowls appears to be very constant: the height of the bowls appear to increase in 2mm steps and a specific bowl diameter seems to imply a related height. Do these differing diameters imply models with different capacities? 2.2 Variation within a single form The Gouda Type 2 form may be subdivided into three variants: A, B and C (Fig 7). Variant A has a cylindrical upper bowl and a truncated conical lower part whilst variant C approaches a complete ovoid. If Variants A and C occupy 20% 321
LES PIPES DE LA QUARANTAINE of the collection at the beginning and end of the range for Type 2 they may be dated as follows with a precision of plus or minus 10 years: Variant A 1690-1710; Variant B 1700-1730; Variant B 1720-1740. 2.3 Dating and identification If the information provided by typology, the marks and stem bore are taken together the suggested dating of three examples of the variants is as follows: 1) Example 2L037: 1690-1710 (Variant A) 1675-1690 (Period in which the mark was used) 1687-1705 (Stem bore of 2.4mm) A date of 1690 suggested by the first two criteria is consistent with the third. 2)
Example 2F017 1700-1730 (Variant B) 1660-1788 ({Period in which the mark was used) 1723-1743 (Stem bore of 2.0mm) A date of 1717 suggested by the first two criteria is not completely consistent with the third. 3)
Example 2F019 1720-1740 (Variant C) 1675-1810 (Period in which the mark was used) 1723-1743 (Stem bore of 2.0mm) A date of 1730 suggested by the first two criteria is consistent with the third. The table of results for these three pipes shows the variants recorded in the left hand column, the identified makers listed in the sixth and the dating in the right-hand column. Final graphic experiment If the three main dating variables, form, mark and stem-bore for a series of 13 Gouda Type 2 pipes are plotted together on a graph upper and lower dating limits can be shown for each variable - the upper limits represented by dots and the lower by triangles. If the lowest of the upper limits and the highest of the lower are then highlighted a likely date range is obtained. Although each of these variables lacks precision and can provide a wide range of possibilities, taken together a date range of plus or minus 10 years can often be suggested with a degree of confidence. This is the figure that is placed in the right-hand column of the tables at the end of this section. 2.4 The methods described above consist of four main elements: a) b) c) d)
A priori classification by formal type Detailed analysis of standard dimensions and identification of atypical examples Definition of variants Dating and identification of maker Gouda Type 2, Table 1 (Group 3 pipes in the photograph on page 2)
The first page of the table is given as an example. The full table is reproduced in the appendix. 3.1
Gouda Type 2, Table 3
The special case of the EB pipes There are some 23 examples of EB pipes in the Pomègues collection. In ten of the examples the letters are crowned. This heel mark is so common that is deserves special attention. The mark is thought to have been introduced by an Englishman, Edward Bird, who arrived in the Netherlands around 1625, settled in Amsterdam in 1630 and died there in 1665. The mark is associated with Jaobus de Vriend and Adriaen van der Cruis from 1672 and with der Cruis’s son from 1719. In 1683, in response to the copying of the mark by other makers, der Cruis was given exclusive use of it. The other makers were forced to add a crown to the letters. The EB marks observed on the pipes from Pomègues show some additional variation. The plain EB marks are mainly of two types. One has tall, elongated letters, the other had much shorter letters with a dot in between. This latter type is very close to the representation of the letters in the crowned examples. There are a number of possibilities: • der Cruis may have modified the style of lettering during his working life • the shorter marks may represent copies made before the use of the mark was reglated in 1683
322
ENGLISH SUMMARY •
the different EB marks may derived from makers outside Gouda
The complete table 3 is reproduced in the appendix to this section. 3.2
Gouda Type 2, Table 2: Pipes whose marks have not been identified
In these examples the dating has been estimated using the form and stem-bore measurements alone. 4
Gouda Type 3 (Ovoid) (Group 4 pipes on the photograph on page 2)
4.1
Three variants are identified: a, b, c. It is noticeable that variant C is quite close to Gouda Type 2, variant a, but there is a clear distinction in that the angle of the mouth in relation to the long axis of the pipe is quite different (Fig 9). The three variants may be dated as follows: a: 1730-1740 (incipient ovoid; possibly to as late as 1750) b: 1750-1775 (asymmetric ovoid) c: 1775-1815 (symmetric ovoid) 4.1.1 Marks on the side of the heel As a response to the copying of their pipes in other centres, in November 1739 the major Gouda makers demanded to be allowed to place a further mark indicating the place of origin on the sides of the heel. This was approved in March 1740. Gouda used the arms of the town, with the addition of an ‘S’ to denote pipes of ordinary quality. Other towns such as Utrecht and Groningen devised their own marks. Inevitably the Gouda arms marks were also widely copied especially in France and Germany. 4.2 The identification of Type 3 pipes As before variables such as form, stem bore and type of mark can be plotted for the 53 Type 3 bowls. It is not surprising that the date ranges for most of these pipes are rather wide. This is partly because 50% of the marks have already been recorded on Type 2 pipes and also because the Harrington stem-bore method is known to be unreliable after 1730-40. 4.2.1 Table 4: Type 3 pipes whose marks have been identified Six examples are selected for detailed discussion: 3C122 Variant a, whose range is theoretically limited to 1740, also uses the crowned 82 mark whose final registration is to the maker Thomas Soffree in 1734. A date of 1737 is, therefore, proposed. 3F002 Originally classified as a Type 2, variant c bowl, the angle of the mouth of the bowl confirms it to be type 3, variant a pipe. The mark is dated to 1667-1808 and is registered twice with Cornélis Vermeul in 1717 and 1733. The lack of lateral heel mark suggests a date of 1736. It may be a Groningen copy. 3F102 Variant b, with the arms of Gouda on the side of the heel which gives a range of 1750 to1774. The caged bird mark dates from 1704 to 1782. The centre of this range, 1762, would suggest the maker Jan Souffey who held the mark from 1732 to 1782. 3C180 variant b, as with the 3F102 and the same date suggested of 1762. The crowned 9 mark was in use by Aart Brammert from 1760 to 1772. It is also possibly a Groningen copy. 3F090 Variant c, with a range of 1775 to 1815. The date range of the ‘lion in the Dutch garden’ mark of 1682 to 1930, is compatible. This example probably dates from the centre of the formal range, that is 1795 and would have been from the factory of Cornelis Verzyl. It must be noted, however, that at the end of the 18th century Vandenboshe in Arras used this mark along with the arms of Gouda. In this example the dot on the opposite side of the heel suggests a typical Gouda product. 3F084 Variant c, with no Gouda lateral mark which would have been expected on a genuine product of this date. This example is likely to be a product in around 1785 of Charles Dominique Fiolet at St Omer, who is known to have utilised the trefoil stamp. 4.2.2 Type 3, variant b pipes lacking identifiable marks Three examples are discussed in detail: 3L080 The uncrowned K heel mark was registered in 1765 and was in use until at least 1847. 1765 is at the centre of the range for variant b of 1750 to1775. 3L131 The crowned WT mark was registered in use from 1689 to 1945, but according to the records not between 1746 and 1782, which would take it outside the range of variant b. As the form is in any case a transitional one it has been reclassified as a Type 3c. The remote possibility that the pipe might be a Russian import is rejected on grounds of its high quality
323
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 3L173 The mark on this example is very difficult to read. It is either crowned RB, FB, Kb or EB. The form and style of the letters and the crown are not typical for Gouda, neither is the way in which the stamp has been applied. In addition the quality of the moulding, clay and finish are more coarse than normal for Gouda products. 4.3 The quality of fabric and finish The majority of pipes that can be confidently attributed to Gouda have a finish which resembles porcelain rather than earthenware. Véronique Deloffre-Roumegoux in her report on 24 18th-century pipes from excavations at the church of St Christopher at Tourcoing comments: ‘These products are characterised by their quality. They are in very fine white clay and the finish is especially careful. The fine detail of the marks and decoration are witness to the experience gained by a long line of workers and master pipe makers”. A particular feature of Gouda pipes is the high degree of polish that was applied to the better class of products. The makers themselves distinguished between ‘fines’, porcelain, and ‘ordinary’ qualities, a terminology that is retained here. These considerations suggest that 3lL173 is probably a copy whether produced by other Netherlandish centres such as Amsterdam, Schoonoven, Gorichem or Alphen, or by makers in neighbouring countries such as Belgium, France and Germany. The dating of this example remains, nevertheless, in the second half of the 18th century. 5. Gouda Type 4, Table 5 (Group 5 pipes on the photograph on page 2) Following Type 3, Type 4 demonstrates a steady diminution of the angle between the vertical axis of the bowl and that of the stem from 140° to 110°. Six typical Gouda products are selected for more detailed discussion. In each case the bowl angle is 110°, the bowls are not ovoid, but closer to Type 2, variant 3. With the exception of 4L137 the pipes have the quality and finish associated with Gouda. 5.1 The upper part of Table 5 All of the marks are of “Gouda” origin and can be dated between 1720 and 1740 (say 1730) as follows: 4F133 Jan Arijse Danens 1730 4F134 Cornélis van der Wal 1730 4F135 Armanus Verzijl or Anthony Soffree 1730 4F136 Jan van Breukelen 1730 4L033 Steven de Jong 1735 In the case of 4L137 identification is more difficult. On grounds of quality and finish this pipe may well be a late 18thcentury product of Vandenbosche of Arras who is known to have used copies of Gouda marks or even, possibly, a Dunkerque product. There remains a slight chance that it is of Dutch, even Gouda, origin. Table 5 in the appendix contains full details of these pipes. 5.2 The special case of the ‘chalice’ mark There are about a dozen examples of Type 4 pipes with this heel mark. The forms are rather upright, the specimens are almost identical and there is no lateral mark on the heel. The fabric is grey and only of average quality and there are drying out cracks in the surface. The stems (8 to 10mm) are unusually thick and the heels (8 to 9mm) rather wide. The oval stamps are around 4 or 5mm in diameter, compared with 6mm for Gouda pipes. Whilst two of the stamps (4F138, 4F145) are similar in graphic detail and size to Gouda, the rest are significantly different in almost all respects. Whilst the form of these pipes suggests a date around 1750, they may have been made in a large number of centres; again, Arras and Dunkerque appear the most likely. 6.
Pipes with bowl marks
6.1 Stamped marks There are around 20 pipes in which the makers’ marks are stamped on the bowl rather than the underneath of the heel, often because the spur is too small to take a mark. 6.1.1 The purpose of the heel or spur The practical reason for pipes having heels or spurs remains obscure. 6.1.2 Classification There are eight examples in Form 2 with a deer stamped on the front of the bowl, facing the smoker. Given their form and bore diameter, they are likely to date to around 1715; the most likely maker being Jan de Vinck (1688-1730). There are nine examples in Form 3 with a crowned B stamp on the front; some having the Gouda arms on the sides of the spur. There are two examples in Form 4, one with a trefoil and the other with a sun stamp. Whilst the trefoil stamp 324
ENGLISH SUMMARY may be of Jan Danens (1758-1782), the quality of both pipes suggests a possible origin in St Omer or further afield. The single example (5F164) bearing a five-pointed star (In use in Gouda 1696-1725) may also be a French product of the period 1780-1800. It is noticeable that all of these pipes, like those described in the next section, are of average quality. 6.2 Mould marked bowls In 1698 the Gouda guild authorised the placing of marks on the sides of the bowls, though this practise was clearly in use in a number of Dutch centres well before this date. There are three examples of this type of mark from Pomègues bearing the moulded marks crowned 24, crowned 20 and crowned N with the letters GDV above respectively. They are of Type 3 and of average quality, exhibiting none of the fine polish or white clay typical of the best Gouda products. A date of around 1745 would seem reasonable for all three. On the other hand, the third example was almost certainly made by Gerrit van Duuren of Schoonhoven who is known to have been making export pipes in the period 1764 to 1791. Some 20 pipes in the assemblage have moulded marks on the front of the bowls. Two of these, with sun designs are thought to be of French origin and discussed in section 7 below. The others consist of ten examples with finely drawn letters VB and five examples with JB set in an oval or circular frame. As the initials can be replicated many times in Gouda and other centres it is not possible to be sure of the makers of these pipes. A date of 1770 to 1800 is suggested if they are Gouda products, 1790-1810 if they are French copies. 7. Pipes with decorated bowls A single Type 3 bowl representing St Anthony of Padua is almost certainly a Gouda product of Jacob de Ligt (c174050). Two Type 4 bowls have fishermen and bird designs and may well be French or Belgian products of the late 18th or early 19th centuries. Three identical examples with fleurs de lys surrounded by laurel branches, on the basis of form, style of mark and wide stem bore, are not Gouda products. Given the reference to the arms of France, these pipes are almost certainly French from the period just before the Revolution - c1750-1789. Three Type 4 pipes depict a hot air balloon and basket. These may well have been made in Dunkerque to commemorate the first balloon crossing of the English Channel in 1785 by Jean-Pierre Blanchard. A final Type 4 fragment has a scallop design at the base of the bowl and bears a Gouda side of heel stamp surmounted with an S. There is an F. Verzyl mark on the upper part of the stem. 8. Type 1 pipes Five of the older pipes in the collection are shown as Group 1 on page 2. It is difficult to decide whether these examples are Dutch, English or even French in origin. 8.1 Five Type 1 pipes originally classified as Dutch in origin One (1L216) on the basis of its distinct type of crowned BC stamp that differs markedly from English examples, is attributed to Amsterdam 1620-1640. Two others (1L219 and 220) in identical form, one bearing a crowned WK(ligatured) mark, are thought to be products of Willem Klaasse Boot around 1686, whilst two unmarked examples (1L217 and 218), on the basis of form and quality of clay, are probably English. 8.2 Three Type 2 pipes now reclassified as Type 1 On the basis of form and mark these three examples are thought to date from 1660-1690. Full details of the Type 1 pipes are listed in Table 0 in the appendix. ENGLISH PRODUCTS 1. Identification criteria 1.1 The form of the bowls The English bowl forms have been classified, 0 to 3, in the same manner as the Dutch (cf Fig 1). An important difference with Holland is that the English pipes show much greater regional variation, possibly due to the larger distances between London and the major production centres, as compared with those of Amsterdam, Leiden and Gorichem from Gouda. 1.2 The marks For the probable reasons given above there is very little uniformity in bowl, heel and stem marks between the English centres. 325
LES PIPES DE LA QUARANTAINE 1.3 Stem bore diameters In the manner as with the Dutch pipes, this measurement is used as a dating method, in combination with form and mark. 1.4 The cross-section of the bowl rim In English pipes of the 18th and 19th centuries the rims are finished by being cut off in the mould, thus producing a thick and horizontally planed cross-section at the rim. In contrast, Dutch pipes normally have rounded rims. 1. Form 2 pipes Three variants are defined 2A, 2B and 2C, dating from 1660-80, 1680-1710 and 1690-1720 respectively. 2.1 Three Form 2B pipes Although bearing some similarity to Broseley forms, the form of the mark on 2A223 and the specific form of all three strongly suggest a Bristol provenance. Unfortunately there are too many makers with the initials IB to be able to be more specific. 2. Form 3 pipes Four variants are defined, A, B, C and D, dating from 1720-40, 1740-70, 1760-80 and 1780-1820 respectively. The main formal evolution is in the diameter of the rim, which increases with time. Heels tend to give way to spurs. Again there are many regional sub-types. There are around 30 pipes in this form from Pomègues. 3.1 Variant A (1720-1740) There are two examples. One (3A226) is early in the series, but is, nevertheless Form 3, rather than Form, on account of the horizontal angle of the rim. It is unmarked. The other (3A227) is a more developed example of the form and is marked with a W on the right side of the heel and a ‘rose’ on the left. The rose is unusual in that it has three dots, rather than one, at its centre. There are far too many English makers with surnames beginning in W for any secure identification to be possible. 3.2 Variant B (1740-1770) This is a typically English form with the opening of the bowl parallel to the line of the stem. There are nine examples. All except 3A230 have marks on the side of the heel. Three (3A233, 3A235 and 3A236) are marked TD on the front of the bowl and may well be the products of Thomas Dormer of London who was working between 1740 and 1770. The style of the mark appears to be English rather than Dutch, French, German or even American. 3.2.1 A Gouda ‘copy’ A further pipe (3A239) marked on the front of the bowl facing the smoker has a crowned WM in a circular frame. It has a crowned L heel stamp and the arms of Gouda surmounted with an ‘s’ on the side of the heel. In view of the quality of this pipe, its heel marks and the style of the WM mark which incorporates a Dutch rather than English form of crown, it seems most likely to be a Frans Verzijl (1757-1782) copy of a William Manby (1719-1763) of London product. 3.2.2 A late Variant B sub-variety This pipe (3A238) has a number of late features - the upper part of the bowl is cylindrical, the walls of the bowl are extremely thin and the pipe has a long pointed spur - suggesting a date in the period 1780-1800. 3.3 Variant C (1760-1780) There are four examples: 3A237 has the initials LR on the front of the bowl. 3A242 has the initials GD on the front of the bowl, possibly by George Dearden of Gateshead (died in 1801) or George Dutton of Chester (working in 1769), but see p00 below. 3A241 has teeth marks near the end of the stem and has been converted into a ‘cutty’ during its life. It has a small IB or EB mark on the underneath of the heel. A number of possible makers in Chester and Rainford are suggested. 3A240 has a small nine petalled ‘rose’ stamp on the front of a rather asymmetric bowl. NB Variant C is quite close to Gouda Form 4 and may well have been copied in France. For example, the marks on the sides of the spurs of pipes made in St Quentin la Poterie are similar to the English examples discussed above. 3.4 Variant D (1780-1820) There are four examples: 3A224 has a moulded crowned HR on the front of the bowl. 3A205 also has crowned HR but is a different mould. 3A204 has a similar mark but is too faint to read. There is a moulded scallop design on the front of the bowl at the junction of the bowl and stem 3A225 has a similar style of marking with the letters T and E on either side of the front of the bowl, within a foliage frame. The upper arm of the ‘E’ is raised in a manner reminiscent of the Armenian alphabet. Dating and origin Although the English maker Henry Rigby, who was working in Rainford between 1822 and 1841, may fit the chronological range of these MR marks, no other pipes of his have been identified and the type of decoration around the mark is not replicated by other English makers. Other possibilities:
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ENGLISH SUMMARY Among the pipes from St Quentin la Poterie is one with the initials HT (Henri Taulan 1814-54) and a scallop design very similar in style to the HR pipes from Pomègues. Unfortunately, no St Quentin makers are known with the initials HR, so it is an open question whether this pipe is English or French. In the case of 3A225, the poor quality of clay and finish, along with the style of the lettering might suggest a more remote centre in the Ottoman Empire, possibly Armenia. 4. The decorated bowls There are two figural pipes, bearing the royal arms (3A243 and 3A244). The former has the initials H and B on either side of the heel and is probably a product of Henry Blundell of London (1740-1770). The latter has no initials, but the style of the ‘Dieu et mon Droit’ suggests a date in the period 1750 to 1770. 111 THE CUTTIES [French ‘brûle-gueules’ or ‘mouth burners’] This is a particularly interesting group of pipes as it bears witness to the difficulty of obtaining pipes on board, their fragility and the determination of the sailors to ‘make do’. Thee are six pipes in the Pomègues collection which have had new mouthpieces cut on greatly reduced stems. The first three examples are in Form 3, with 3A235 and 3A236 representing two sub-varieties of variant B. On 3A241 there are visible teeth marks around the reworked mouthpiece. Whilst these three pipes have already been discussed, the three cutties have not: 3A245 is very close to the series 4L187 to 4L196 (cf page 48 above), considered to be of Dutch Form 4 or possibly copies of it. Like them this example has a crowned L stamp underneath the heel and the arms of Gouda on each side. It has been renumbered 4L245 (se Table 7 in the appendix). 3A246 is an interesting example as the style of cursive lettering is identical to 3A245, but the form of the bowl is much more English than Dutch, reinforcing the idea that it might be a copy, 178-1820 (see table 10 in the appendix). 3A247 is of a type made famous in Victorian England and is likely to date fro m1875-1900. It should be remembered, however, that this type of pipe was also made in France, for example by Cretal in St Malo around 1860. IV FRENCH PRODUCTS 0. Introduction Among the 250 white clay pipes studied the majority have been clearly identified as being Dutch or English. A certain number, however, have not fitted satisfactorily into either designation: 1) Some pipes have been suspected of being copies of Dutch forms either because a specific stamp, such as the trefoil at St Omer (3F084), is known to have been copied or because the marks are in detail atypical of Dutch production, such as the chalice stamps, thought to be products of Arras, or some of poor quality EB stamps. 2) There are a number of Dutch-style pipes with marks that are otherwise unknown. They may be from other Dutch centres or from France. Either way they should be considered copies as, in detail, the style and manner of the marks is very close to that of Gouda. 3) Pipes with fleur-de-lys, aeronautical designs and cursive lettering. In addition there are twelve pipes that, on grounds of form, are likely to be copies of Dutch or English originals. They do not appear to belong happily to either Dutch or English ‘school’. Are they French? Was there a French school of pipe making? 1. Criteria for the identification of 17th and 18th-century French pipes Although the 19th century can be regarded as the golden age of French pipe production with many studies having been made, knowledge of the industry that preceded it is minimal. 1.1 Forms The few examples of 17th-century pipes thought to be French are illustrated and described by Jean-Leo. They are mostly close to Form 1 in which the English and Dutch types are not clearly distinguishable: Two pipes from Bologne bearing that city’s arms. A pipe of around 1620 from Montcornet in the Ardennes. A putative French copy of a Dutch Jonah pipe. A later 17th –century pipe from Dunkerque with a fleur-de-lys on the spur. A decorated bowl marked RP from Dieppe. In addition, late 17th-century pipes are known from St Quentin la Poterie and Avignon. 1.2 Makers’ marks A dozen Rouen marks are published by Jean-Leo. One, the crowned HB mark, bears a troubling resemblance to that registered in Gouda to Heijndrick Bos.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE The criteria available for identifying French pipes of this period are certainly not voluminous. 2. Analysis 2.1 List of 17th and 18th century French production centres This list, in alphabetical order and largely derived from Jean-Leo, includes some 20 centres in which pipes were being made from the middle of the 17th century. This proves that the industry had taken off in France by that date. 2.2 The French production centres in their contemporary context 2.2.1 The geopolitical context The early French production centres are situated near the boundaries of the modern state whose present form is of relatively recent origin and was only completed at the end of the First World War. The first map shows France during the second part of the Hundred Years War. The shaded area only belonged to France. The cross-hatched areas were English, the horizontal shaded zone was Burgundian, the vertical Luxemburgian and the dotted areas Venetian. Much of the present land mass was only liberated from external control during the 15th century. The English held on to Calais until 1558, at a period when tobacco was already arriving in the country and most of Provence did not became French until 1791. During the Thirty years war and the War of the Spanish Succession the national boundaries in the north-east were particularly mobile and the Duchy of Brabant and the Counties of Flanders and Artois migrated between France and Holland. In these areas including Arras, Cambrai, Givet , Lille and St Omer contemporary pipe production could properly be described as Dutch rather than French. Similarly, during the Napoleonic period, when the Low Countries were absorbed by France, Gouda production might correctly be described as French. The second map shows France and its provinces around 1610. Known 17th and 18th century pipe production centres are marked with large dots. This map emphasizes both the marginal nature of the industry and the importance of a maritime location. In the north Jean-Leo emphasizes the significance of Dunkerque as a Freeport, important for the importation of tobacco and through which Flemish pipemaking technology could ‘peacefully’ pass. The production centres at St Quentin la Poteries and Avignon, despite their political connections with Venice also adopted Dutch styles. At Marseilles itself, although it is known that a Royal Factory was created in 1693 and there are references to pipe making in 18th-century almanacs, the nature of the pipes produced is unknown. 2.2.2 The socio-cultural context It seems that pipe smoking was not so widely accepted in French society as, through the intelligent publicity of Walter Raleigh it was in England. “Only soldiers, sailors and the common people smoked clay pipes which were not tolerated in good society…”. On the other hand the number of contemporary snuff boxes that survive from the period, in many different materials, is an indication that the use of tobacco was socially widespread. In conclusion In considering identification criteria for French pipes there are two factors to be considered: French production was never likely to reach the volumes achieved in the Low Countries. A distinctively French style was less likely to emerge, given the insularity of the English and the controlling influence of the Gouda Guild. When speaking of French pipes there are two alternatives: If it means pipes produced on French territory it is essential to distinguish between the modern and contemporary boundaries. If it refers to pipes made in a purely French style, it should be restricted to the 19th century. 3. The context at Pomègues It would be a mistake to think that the finds recovered from Pomègues directly reflected trade in pipes to and from Marseilles. The majority of the finds represent used items thrown overboard by sailors who, in principle, had no access to cargoes. Given that the voyages of the majority of the ships that were held in quarantine at Pomègues originated in the Mediterranean basin, a majority of pipes from that region would be expected. A significant numbers of Dutch pipes, and to a lesser extent English, appear already to have been in circulation in the region and were probably not brought to it on the quarantined ships. These considerations are reflected in the proportions of pipes in the collection from each main source: - 16% Venice - 20% Holland - 60% ‘Oriental’ (the rest of the Mediterranean basin including the Balkans and Spain) - 4% English and …..French 4. Research on the French pipes from Pomègues 4.1 Among the pipes already studied In the pages above it has been suggested on a number of occasions that specific pipes may be French in origin. The texts dealing with these examples are reproduced in italics in the discussion below (cf Chapters 1-7). 328
ENGLISH SUMMARY 4.1.1 Pipes 4D207 and 4D208 These pipes were probable made in the north in what is now Belgium. 4.1.2 Pipes with the crown and arms of France (4D213 and 4D215) The definition of France will depend of the precise period of production. 4.1.3 Examples 4D209 to 4D211 The ‘balloon’ pipes were probably made in Dunkerque or Flanders in 1785. 4.1.4 Pipes with cursive lettering on the bowls (4L187 to 4L201) Though just possible Gouda products, this series of 15 pipes were probably made in Arras between 1790 and 1840. 4.1.5 Pipes bearing sun designs Two examples have sun designs on the front of the bowl (4F185 and 4F186). They also bear a scallop pattern on the angle between the bowl and stem in the manner of products from St Quentin la Poterie. 4F185 also has a sun ark on the underneath of the heel. Further close inspection of the decorated border around the sun on 4F185 revealed a partial inscription reading either IC, XC, IL or EC and then RES..TER. Pipe makers with the name Rester are known from both Marseilles and St Quentin in the later 18th century. The other pipe 4F186 is from a different mould and has no lettering. Compared with other Gouda products with sun marks on the heels 4F185 is in poor quality clay, the stamp is of inferior design and the arms of Gouda on the side of the heel is crudely moulded. On the other hand 4F186 is much closer to a Gouda Form. For the moment is seems likely that 4F185 was probably made in a St Quentin la Poterie. 4.1.6 To complete the probable copies English Form 3, Variant C pipe 3A242 is probably a St Quentin copy of 1760-1780. 4.2 The identification of the remaining pipes 4.2.1 Atypical marks and forms Marks: Examples 2F270 and 4F271 have already been considered copies of Dutch originals. 4F271 seems likely to be a French copy as the heel is very large and almost square in shape and the clay is of mediocre quality. The die used to mark the chalice on 2F270 is extremely worn. Forms: Example 4F271 has a very upright bowl and corresponds to the ‘crooked’ form produced in Dunkerque (cf p40). Pipe 2F270 has an axis of symmetry somewhere between Dutch Froms 2 and 3 and English Forms 3B and 3C. In addition examples 2X254 and 2X278 whilst closer to standard Gouda forms, are in common, rough clay with pronounced mould seams. 2X278 is also unusually large for its form. These pipes pose two problems: Are we in the presence of French pipes? Probably. Are we in the presence of a sub-type of Dutch Form 2, variant C or of a French type inspired by the two schools? 4.2.2 Further atypical forms The pipes studied below are inspired by Dutch Forms 2 and 3: Pipe 1 is in Form 3 but is larger than normal and of poorer quality. Its heel is thicker than usual and the marks on the side are enigmatic. It probably dates to the beginning of the 19th century and was made in the northern provinces, possibly in France. Pipe 10 is also in Form 3, in white clay, but with a different finish from Gouda. The A stamp that is placed at 90° to the long axis of the stem on a small oval spur is probably the mark of one of the Abauzit family who were working in St Quentin la Poterie from the end of the 18th century. Pipe 9 is in Form 4 in orangey clay. The shape of the bowl and the spur, together with the A stamp also suggest St Quentin as the source. The fourth pipe 4X296 This incomplete and damaged pipe, in orange clay, is impossible to identify. 4.2.3 Four pipes in Form 5 (lacking heel or spur) Pipe 3 is of ‘fine’ or ‘porcelain’ quality and has a crowned 6 mark on the bowl. This is almost certainly a Gouda product of around 1782. Pipe 4 is marked with a crowned 48, but the clay is bistre-coloured and the finish is not of Gouda standard; therefore, possibly a copy. Pipe 7 is similar to the previous but with a trefoil mark. Again the quality precludes a Gouda origin; possibly a St Omer copy. Pipe 8 has a zone of crude decoration around the rim and the quality is ordinary; apparently a pipe of the Dutch school, but made in France or elsewhere. These latter three pipes date to the beginning of the 19th century.
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE V THE STEMS Many hundreds of stems were recovered, 95% in white clay and ranging in length between 1 and 21cm, in width between 4 and 11mm and in stem bore diameter between 1.8 and 3.2mm. Group 1: fragments falling into the first third of the range of lengths are twice as common as the rest. The wide range of possible stem lengths must be born in mind; not only evolution with time and improved technology but a response to fashion and specific demands for very long pipes. the stem bore sizes directly correspond to those found in the study of the bowls. a single stem is bistre. the decoration is discussed below (no English-style decoration was identified). Group 2 consists of those stem fragments that have broken very close to the bowl. In principle the decoration on Gouda stems is at least half or two thirds of the way down the stem away from the bowl, so decorated fragments of this type are rare. Group 3 the five fragments illustrated show the range of stem widths, bore sizes and degrees of asymmetry possible when the wire is inserted. Eight representative decorated stems are illustrated With the exception of Number 8, all are of Gouda-type. Whilst No 1 has the regularity that suggests the use of a roller-stamp (cf Leclaire’s description of the method at St Quentin la Poterie), the designs on Numbers 2 to 7 appear to have been milled. No 8 has a fleur-de-lys design in relief. This symbol of the crown suggests a French origin. Dutch stem markings of this kind are normally stamped. Key to the identification and dating tables; list of the tables Description and quantification of Northern European white clay pipes: Tables 0-12 The tables contain four major categories of information (from left to right): 1) The first column contains the unique number of the pipe (in the example illustrated T1 indicates Table 1 – see below for a list of the tables). The unique number of the pipe, 2F171 B, itself contained coded information. The 2 means that the pipe is a Type 2, the F indicates that the stamp is a figural one. The 171 is the one hundred and seventy-first pipe studied and the B refers to variant B of Type 2. 2) The second group of columns give the main dimensions of the pipe. The first column (F) refers to the bowl. The letter at the top of the column indicates the degree of completeness of the bowl: A = complete; B = more than 50% complete; C= less than 50% complete; D= without a rim The three numbers below the letter give the dimensions of the bowl in millimetres. The upper number gives the value of D1 which is a measure of the maximum width of the bowl (see phtograph). The middle number gives the value of D2 which is a measure of the maximum width at 90% to D1. The relationship between these two figures will give an indication of the degree to which the bowl is ovoid. In the example illustrated the crosssection of the bowl at its widest point is circular and the values of D1 and D2 are the same - 19mm. The lower figure is the height of the bowl (H). The second column (Tu) refers to the stem. The three numbers refer to the following measurements in millimetres. The upper number (De) is the external diameter of the stem; the middle number is the stem-bore; the lower number (L) is the length of the stem that survives. The third column contains a photograph of the pipe. The fourth column (D) records the diameter of the heel. 3) The third group of columns relate to the mark or marks. The first column lists the known history of the mark. The second and third columns refer to marks on the underneath of the heel. The second gives a photograph of the mark and the third a schematic drawing of the mark (not a drawing of the actual mark). The fourth and fifth columns record marks on the side of the heel where they occur. The fourth (D) enters those on the right side of the pipe, the fifth (G), those on the left. In cases such as pipe 2F171 B, where there are no marks on the side of the heel the word sans (without) is entered. 4) The final identification column provides a suggested dating for the pipe and a proposed maker. 330
ENGLISH SUMMARY List of Tables 0. Type 2 pipes Dutch, English or French 1. Type 2 pipes Dutch with identified heel marks 2. Types 2 and 3 pipes Dutch with unidentified heel marks 3. Type 2 pipes Dutch with EB heel marks 4. Type 3 pipes Dutch with identified heel marks 5. Type 4 pipes Dutch with identified heel marks 6. Types 2,3,4 & 5 pipes Dutch with marks on the bowl 7. Types 2,3 & 4 pipes Dutch with relief marks on the bowl 8. Type 3 & 4 pipes Dutch with decorated bowls 9. Type 2 pipes English 10. Type 3 pipes English 11. Type 3 pipes English with decorated bowls 12. Type 4 pipes English with decorated bowls
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE
Pipes from the Ottoman Empire Preamble The following study of the Ottoman-style pipes from Pomègues is divided into seven sections: 1 2 3 4 5 6 7
The archaeological context A survey of the problems posed by these pipes An overview of stylistic variation and the criteria used for classification The codification of forms; their possible sources and dating Classification and typology A detailed study in which the typology is applied to each pipe A study of the atypical examples whether classified by other criteria such as fabric type, method of production or pipes which do not easily fit into the general pattern observed in the remainder of the assemblage.
The archaeological context Some 500 oriental pipes have been recorded in detail. These represent the complete typological range of the finds from Pomègues and, arguably that of Ottoman-style pipes of the period. The problem of studying this group of pipes is quite different from the northern European white clay pipes for which the main typologies are already established. The Venetian pipes provide a point of departure as, in contrast to the products of northern Europe, they have no fired clay stem, but a socket which allows the insertion of a wooden stem. This feature is often referred to in the English literature as ‘stub-stemmed’. Its occurrence on the Venetian pipes probably resulted from the many points of contact between the Venetian and Ottoman empires. Whilst a number of excavated sequences of these ‘oriental’ pipes have been published (cf Humphrey, Wood, Hayes et al) from a range of sites, in north Africa, the Middle East, Asia Minor and Greece, none have dealt with actual production centres. Taking into account the distribution of differing types of pipe from these excavations it is clear that Pomègues received material from all of these areas, thus providing an exceptional cross-section of ‘oriental’ pipes that were current during the period of the quarantine port, that is from the 17th and 18th centuries. 2
Background The nature of Ottoman pipes (2.1) There are two possible reasons why stub-stemmed pipes were preferred. One is that if very long stems were a social necessity, they could much more easily be obtained in wood rather than moulded clay. Secondly, from the point of view of sailors on board ship the Ottoman-style pipes were much more robust than northern European ones. Nineteenth-century paintings show stub-stemmed pipes throughout their main distribution area. They show that the pipes consisted of three elements: the bowl, generally made of red firing clay in a range of forms; the stem, made from a variety of woods such as jasmine, cherry, apricot, rose and other aromatic shrubs; the mouthpiece, often made of bone or amber. In Turkey itself tobacco was banned in 1612, but a partial relaxation in 1646 and complete one in 1680 saw pipe production develop to the point in the 18th century when a local guild of pipe makers was established. The size and capacity of the bowl (2.2) The diameter of the bowls range from 15mm to 30mm, with everted forms reaching 40mm. The smallest bowl has a capacity of 5ml and the largest 25ml. Whilst it is a commonplace that the capacities of northern European pipes grew steadily with time, studies of Ottoman pipes to date have not discussed the capacity of the pipes. The great variation in the size of the bowls and the diameter of the sockets, which is visible in Ottoman pipes, is probably due to the mechanical requirements of the very long stems that can be seen in the 19th century paintings, for the chibouk (French = chibouque) pipes. They would have needed wide sockets and heavily built bowls in order to stay in one piece. Similarly the narrow sockets and smaller bowls, which have capacities much closer to northern European pipes of the period, could be held by much shorter stems.
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ENGLISH SUMMARY Clay types (2.3) Robinson states that initially Ottoman pipes were made from white or grey firing clay and that after the end of the 17th century red or buff clay became the norm. The Pomègues assemblage with 50% of pipes in white, grey or black firing clays and only 15% red, with the remaining 35% intermediate, suggests that her observation are only true for the Constantinople region. Methods of production (2.4) There appear to be two main type of production technique. The first is the use of two-part moulds and a specialised kiln. Most of the pipes with a ‘keel’ (cf 4 below) are moulded. The second uses pottery production and firing techniques. Egyptian and north African pipes, without keels, are typical. Milling is also in evidence. Types of decoration (2.5) The forms of some pipes may be described as decorated whether through moulding, milling or incised designs. Decorative variables are classified and illustrated as numbers 1 to 21. A specific type of decoration (“18/21”), designated ‘Diyarbakir’, suggests a Syrian origin. Marks (2.6) Marks that include Arabic lettering; these are classified and illustrated as numbers 1 to 11 (2.6.1). Simple symbol marks (2.6.2) Stylised symbol marks (2.6.3) 3
Problems of nomenclature The beginnings of a nomenclature for Ottoman pipes is derived from a study of popular images of this type of pipe, the relevant production models of 19th-century French pipe makers and the evidence of pipes excavated from a range of sites around the Mediterranean. Using a pack of 19th-century playing cards, a broad distinction can be made between ‘Balkan’ types with tall bowls, ‘Greek’ ones with hemispherical or rounded bowls and ‘Oriental’ types with splayed bowls (3.1). The products of 19th-century French manufacturers such as Bonnaud of Marseilles, Saillard Ainé of Besançon and Fiolet of St Omer appear to support these divisions (3.2). In order to be clear about the shape of the bowl an ellipsoidal formula is proposed (3.3.1). Excavated groups from Greece, Turkey, Israel and Egypt show a dominance of rounded bowls in Corinth and Athens and of splayed ‘Lily shaped’ bowls in Jerusalem and Cairo (3.3.2). In Turkey, however, a wide range of forms is present.
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Description and classification of bowl types A standard terminology for the parts of an Ottoman pipe is proposed. The basic forms are codified as follows (4.1): Rims C TC V
Cylindrical Truncated cone Venturi (constricted tube or ‘waisted’)
Bases S EH EV
Spherical Horizontal ellipsoid Vertical ellipsoid
If, in addition, facets are marked f and ribs c, the basic form of the bowls can be codified. Three different forms of pipe - ‘Greek’, ‘Turkish’ and ‘Syrian’ are described in this way as a trial (4.2). A more precise description can be achieved by applying the ellipsoidal formula and providing further detailed subdivisions of both base (4.3) and rim (4.4) sections of the pipe. A complete coding for the same three pipes can then be offered (4.5) and the system tested against Hayes’ provisional Turkish typology (4.6). Dating issues (4.7) Almost a third of the Pomègues pipes belong to Hayes’ forms VII, VIII, X and XIII which he dates between 1850 and 1900. This does not square easily with the documentary evidence or the dates established for the remainder of the excavated assemblage. First, the use of the quarantine port by large numbers of vessels is confined to the period 1660-1810 following which numbers became very small and the ships were not resident 333
LES PIPES DE LA QUARANTAINE for significant periods of time. Secondly, the 300 northern European pipes found at the site all fall within the range 1690 to 1810. A single Marseilles pipe by Bonnaud or Morelli dates to the second half of the 19th century. Similarly, the 150 Venetian pipes belong to the first period of Boscolo’s Chioggia typology, that is, between 1700 and 1750. Thirdly, the rest of the assemblage from the site is securely of 18th century type. For example, the substantial ceramic groups derived from the Huveaune Valley are 18th century in date and those from Albissola in Italy are 17th or 18th century. Although some earlier ceramic evidence such as Samian ware and medieval pottery has been recovered, 19th century finds are virtually non-existant. This evidence does not mean that Hayes’ dating is incorrect, as the basic forms that were certainly present at Pomègues in the 18th century may well have been produced throughout the nineteenth. 5
Preliminary classification and typology Although the ultimate goal of this research is to identify the products of each region of the Ottoman Empire, the present work attempts an initial classification and a first typology, which is related on a priori grounds to probable regions of origin. Three main elements are involved in the classification. First, whether the bases are spherical or ellipsoidal; secondly whether the rims are conical, cylindrical or waisted and thirdly whether or not a keel is present. Turkish-style pipes (5.1) This group has ellipsoidal, keeled bases Lily-shaped pipes (5.2) A characteristic profile with five sub-variants. Given its distribution, probably Syrian in origin. Syrian pipes (5.3) This group has spherical bases without keels and is divided into five sub-types depending on decoration. Greek-style pipes (5.4) This group has spherical or near spherical, keeled bases. It is subdivided into three: G1 with spherical bases, G2 with flattened spherical bases, approaching ellipsoidal and G3 with vertical ellipsoidal bases. Sack-shaped pipes (5.5) This type, defined by Robinson, includes two categories. The first, with a spherical base, is included in the Greek-style pipes. The second, sub-divided here into five categories, have ellipsoidal bases and, usually, waisted rims. Balkan models (5.6) Some of this group show Hungarian influence in the height of the bowls, others display a range of hybrid qualities. Egyptian models (5.7) This group of pipes is not defined by form but by methods of manufacture and the rudimentary style of decoration. Many of the fabrics include sparkling mica crystals. Pipes with double bottoms (5.8) The base of the interior of the bowl is separated from the upper part of the bowl by a perforated ‘floor’. North African pipes (5.9) Two sub-types are defined. The first ‘Algerian-Tunisian’ form is crudely made with quartz-rich fabrics. The second ‘Moroccan’ has a pointed spur underneath the bowl. Some of this group may have been intended for smoking hashish. Abnormal forms (5.10) A number of pipes that include hybrid or unique characters cannot be easily classified.
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A detailed study of the Ottoman-style pipes from Pomègues In this section all of the Ottoman-style pipes are described in detail according to the nine major subdivisions defined in Section 5. Each pipe has been allotted a unique number, which is shown in one or more photographic views. The dimensions of each example are recorded in millimetres below the photographs. The abbreviations used are as follows:
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ENGLISH SUMMARY Primary dimensions Db: diameter of the base Df: diameter of the rim Hc: height of the rim Hf: overall height of the bowl (pipe body) di: internal diameter of the rim dt: internal diameter of the stem (shank) Cf: the capacity of the bowl in millilitres Secondary dimensions; these are necessary in order to define critical features of individual pipes: Db: is here the maximum diameter of the ellipse H1: is the height of the widest point of the ellipse above the base H2: is the height of the top of the base above the widest point of the ellipse, so that Hb = H1 + H2 H3 + H4 = Hc: the height of the rim H1 + H2 + Hc = Hf: the height of the entire pipe D2: diameter of the rim at its base D3: diameter of the rim at half its height The following list of examples is not simply a catalogue, arranged according to the major types defined in Section 5, but also provides an opportunity to attempt more detailed sub-typologies according to the range of characteristics observed in each specimen. In addition to the dimension codes above, the classification system devised for the basic forms is also utilised (§ 4.3), as is the distinction between “chibouk” and “non chibouk” (§ 2.2) by which, if the internal diameter of the stem (shank) is less than 10mm, the pipe is defined as “non chibouk”. For each type the numbers of excavated examples (ex) and the number of complete profiles (Ac) are given. A further point to be aware of is that the separation between base and rim always corresponds to an inversion of the external profile of the pipe. Decoration does not always observe this distinction. Turkish-style pipes (6.1) Pipes with EH3 bases (§ 4.3): Type 1 (6.1.1) T1a: Ten-sided pipes (6.1.1.1) Some 40 examples of this general form, commonly referred to as the ‘Constantinople Pipe’ were recovered. It falls at the limit of the Turkish style, having wide and short rims. Five sub-types (A to E) are defined. T1a-A: the best known and most widely distributed (17 examples). The base is facetted and decorated with oval motifs that are place asymmetrically between base and rim. T1a-B: similar to T1a-A, but lacking decoration on the base (six examples) T1a-C: a single example with flattened sides. T1a-D: four examples with a twisted motif around the base. T1a-E: three examples with flute sided base. T1b: similar to T1a, but lacking facetted sides (five examples) (6.1.1.2). T1c: non-chibouk pipes (6.1.1.3) These pipes have rims that are at least 1.5 times the height of the base. T1c-1: with waisted rims (12 examples) T1c-2: conical rims with ten facets almost lacking keel, but with pointed triangular scoring underneath; probably Egyptian. T1c-4: waisted rim with decorated base; height of the rim is at least 2.5 times that of the base (3 examples). T1c-5: waisted rim with decorated base; height of rimless than 1.5 times that of the base (2 examples). NB A number of Type 1 pipes cannot be further classified because of damage to the rim. Type T2: pipes with EH2 bases (6.1.2) Type T2a: pipes with EH2c or EH2b bases (15 examples) (6.1.2.1) 335
LES PIPES DE LA QUARANTAINE T2a-1: Waisted rims type Vb T2a-2: Waisted rims type Va T2a-3: Conical rims TCa T2a-4: Conical rims TCa T2a-5: Base type EH2b There follows a diagrammatic analysis of the form of the five variants of Type T2a. Type T2b: pipes with EH2ci bases T2b-1: with tall rims (two examples); an Balkan origin or influence is evident T2b-2: with short rims (one example); close to Greek types Type T3: pipes with ellipsoidal, flattened bases (á plateau) (6.1.3) These pipes have EH4 bases and are typically Turkish, being so designated by French pipe makers. The rims are generally everted and appear to have been set onto a flat disk-like base. There are six subtypes (A to F). Type T3-A: This is a primitive form of the flattened base in which the diameter of the base and rim are close to each other (five examples). Type T3-B: In this variant the underneath of the ellipsoidal base is flat (2 examples). Type T3-C: This type is based on a drawing of a pipe belonging to Ali Pasha who was killed in 1822. The two examples from Pomègues lack the rim. Type T3-D: This type is similar to T3-C but with two important differences. First the clay is white firing and rather similar to the kaolin of northern Eurpean pipes. Secondly the rim is conical (a single example). Type T3-E: The flattened base is not especially wide, but is thickened (seven examples). Type T3-F: These buff and red clay pipes are typical of pipes from Cairo (3 examples). The dating and origins of Type T3 pipes: T3-A: 17th century T3-B: end of the 17th, beginning of the 18th century T3-C: middle of the 18th until the end of the 19th century T3-D: second half of the 18th century (probably from the Balkans) T3-E: beginning of the 18th until the end of the 19th century (probably from the Balkans) T3-F: middle of the 18th (probably from Turkey, Syria or Egypt) Three further hybrid models are then described. Lily shaped pipes (“Type L”) (6.2) This type is so designated from the characteristic profile. There are five sub-types, A to E (32 examples, with 17 complete profiles). Type L-A: this sub-type has a slightly everted rim and spherical base (6.2.1) Type L-B: the form of the base is a vertical ellipsoid (6.2.2) Type L-C: there is a discontinuity in profile at the junction of the upper part of the base and lower pat of the rim (6.2.3) Type L-D: pipes without keels, or nearly so in grey clay with sizeable bowls (6.2.4) Type L-E: hemi-spherical bases with curvilinear incised decoration (6.2.5) In addition there are four unclassified ‘hybrids’. The dating and origins of Type L pipes: 336
ENGLISH SUMMARY Type L-A: late 17th or beginning of the 18th century: Greece or Macedonia (Nos 115, 117, 407 and 411; Egypt or Syria/Palestine (Nos 141 and 201). Type L-B: first half of the 18th century (Nos 127 and 137): Greece or Macedonia; middle to end of the 18th century: Greece or Macedonia (Nos 112, 119 and 429); Syria/Palestine (Nos 111, 129, 392 and 393). Type L-C: second half of the 18th century: Greece or Macedonia Type L-D: end of the 17th, to first half of the 18th century; eastern Turkey (Anatolia). Type L-E: end of the 17th, to first half of the 18th century; western Turkey (Diyarbakir). Syrian-type pipes: Type S (6.3) There are five sub-types, distinguished primarily on decoration. Type S-A: incised decoration (6.3.1) Type S-B: an extended socket and more elaborate decoration (6.3.2) Type S-C: circular stamped decoration on the base, compound ‘eye’ – like decoration around the end of the socket, horizontal ‘milled’ decoration around the rim (6.3.4) Type S-D: similar to Type S-C, but a much higher quality clay (6.3.4) Type S-E: white firing clay ad moulded decoration (6.3.5) The dating and origins of Type L pipes: Type S-A: 17th century, probably the first half. Type S-B: second half of the 17th (No 249); middle of the 18th century (No 37); ?Libya Type S-C: second half of the 17th (Nos 11, 141, 190, 196 and 226); middle of the 18th century (No 366); typically Syrian. Type S-D: 18th century Type S-E: 18th century Greek-style pipes: Type G (6.4) Pipes with spherical bases and wide rims, the diameters of which often amount to 80 or 90% of that of the base; depending on the internal diameter of the socket, these pipes may or may not have been used as a Chibouk. G1: Sphericla bases of S or EH1 type (6.4.1) G1-a (‘classic-a’): the body of the pipe is half a sphere; the rim short (6.4.1.1) G1-b (‘classic-b’): a spherical base the height of which is equal to or more than 0.7 times its diameter (6.4.1.2) G1-c (‘cul de lamp’): a facetted base and waisted rim, rather taller than G1-a and b above; 18th century; this style was copied by later French pipemakers (6.4.1.3) G1-d (‘sack-like 1’): a single pipe (No 36) with a spherical base is considered the only example to fall within the Greek-style (cf 6.5 below); 17th century (6.4.1.4) G1-e: a wide and often decorated rim with a diameter close to that of the base; 18th century (6.4.1.5) G2: A slightly flattened elliptical base, showing Turkish influence (6.4.2) G2-a: pipes with characteristically short rims; bases of EH3 type (6.4.2.1) G2-b: pipes without keels; somewhat cylindrical rims (4 examples); non-Chibouk (6.4.2.1) G3: Pipes with ellipsoidal bases in which the longest axis is vertical; low rims (6.4.3) This group of Greek-style pipes exhibits great variety of form; their origins and dating remain problematic. Sack-like 2 pipes: (6.5) Pipes with ellipsoidal bases and a ‘sack-like’ profile. There are five variants. Variant A This primitive form is typically Egyptian and is dealt with below (§ 6.7.2). Variant B This is the purest form of the type. Variant C This variant shows Balkan influence. Variant D This variant has a much wider base but a more slender overall profile; on the basis of comparable with pipes from Belmont Castle, possibly Syrian in origin. Variant E This variant has a much shorter rim, close to cylindrical in form. Dating and origins of Sack-like 2 pipes 337
LES PIPES DE LA QUARANTAINE All of these variants appear to date from the 18th century and probably derive from the region of Egypt or Syria. Balkan-type pipes: Type B (6.6) Pipes which derive on a priori grounds from the Balkan peninsular. Type B1 pipes showing Hungarian influence; often three times as high as wide and lacking in clearly delimited base; the socket is placed above the lower part of the base and a there is a perforation in the wall of the base to provide an airway, which is on a different axis from that of the socket (6.6.1). There are five variants (1 to 5): Variant 1 has a keel; the diameters of rim and base are almost equal (6.6.1.1) Variant 2 similar to variant 1, but much more crudely made (6.6.1.2) Variant 3 a facetted variety in grey clay (6.6.1.3) Variant 4 similar to variant 3 but in white firing clay or with white slip (6.6.1.4) Variant 5 in buff firing clay; similar to pipes found in Malta (6.6.1.5) There are similarities in decoration between Form G1-d (‘Sack-like 1’) and B1 variants 3 and 4. The decoration on the back of the bowls of this type from Pomègues is very similar to a major series of pipes recovered in Venice. Both variants have Balkan origins and exhibit reciprocal Hungarian, Italian and Balkan influences. A number of the G1-d examples described above have subsequently been reclassified among the hybrid forms of B2-c below (6.6.1.6). Type B2: Greek, Turkish and Hungarian hybrids (6.6.2) B2-a: this form has six variants (1 to 6); one (Variant 1) has been identified as Syrian in origin, three (Variants 3, 4 and 6) are now classified as Egyptian; thus, only two variants (Nos 2 and 5) remain within the Balkan group (6.6.2.1): Variant 2: these pipes, with vestigial keels, are in grey clay with white slip coating. Variant 5: the bases are of type EH2 and the rims are waisted. B2-b: Greco-Hungarian white clay pipes with four variants, two of which (Nos 2 and 3) are classified elsewhere (B2a, variant 1 above and B2-d below) (6.6.2.2): Variant 1: the bases are of type EH2; mould seams are visible (late 18th century). Variant 4: the bases are not clearly delimited (probably 18th century). B2-c (‘sack-like 1’: B1 (variants 3 and 4) and B2-a variant 2 are described here (cf § 6.6.1 and §6.6.2.1); the pipes have wide rims equal in diameter to the base, a lack of keel and an undecorated socket; variants 2,3 and 4 are 17th century, the others are 18th (6.6.2.3) B2-d: flat based pipes (6.6.2.6) B2-e: pipes showing Greek influence - originally defined as G1-e; 18th century (6.6.2.4) B2-f: pipes showing Greek influence - originally defined as G2-f ; 18th century (6.6.2.5) Double-bottomed pipes: Type DF (6.7) The pipes are provided with a perforated ‘floor’ separating the bowl from the rim section, so that combustion takes place in the upper part of the bowl. There are four variants (1 to 4): DF1: the upper half of the ellipsoidal base is concave in profile; the base has no keel and is perforated with a simple hole (no socket) to receive the stem; the decoration consists of incised arcs of circles (6.7.1) DF2: similar construction, but with a keel and socket (6.7.2). DF3: similar construction, but with a socket and no keel (6.7.3) DF4: similar construction, with a socket and flattened keel (6.7.4) Dating and origins of the double-bottomed pipes: Type DF
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ENGLISH SUMMARY DF1, DF2 and DF3, which are mould-made and Turkish influenced may be derived from Bulgaria, dating from the end of the 17th to the beginning of the 18th century. DF4 pipes are likely to have been made in one of the Austro-Hungarian countries bordering Greece such as Albania, Serbia, Slovakia, Croatia, Montenegro or Romania and to date from the middle of the 18th century. 7
Atypical forms These groups of pipes are defined in terms which compliment the use of the forms themselves as the prime means of classification. Egyptian models: Type E (7.1) Here, the detailed descriptions of the Cairo pipes made by French are used to suggest an Egyptian origin for a variety of forms. In particular, the decorative elements (a) and the clay types (b) he describes allow a proportion of previously classified pipes to be reconsidered: E1 Exclusively Egyptian (a priori) (7.1.5) Primitive forms (7.1.5.1) These pipes are so defined because of the asymmetry of many of the forms and extreme rusticity of the incised decoration; possibly dating to as early as the 16th century. Variants with spherical bases and high cylindrical rims (7.1.5.2) Variants with ellipsoidal bases and high cylindrical rims (7.1.5.3) Both these variants date to the 17th or early 18th century. Type E2: in which the form has been identified as Greek (7.1.1) E2g Egyptian-Greek style, comparable with G1 (7.1.1.1) These pipes correspond to the following types: Sack-like 1, G1a, G1b. E2gv Egyptian-Greek style, comparable with G3 (7.1.1.2) These pipes correspond to Variants B, G and H of G3. E3 Sack-like 2 (7.1.2) These pipes correspond to Variants F or H of Sack-like 2. E4 Egyptian – Turkish style, comparable with T1c-1 (7.1.3) E5 Pipes with flattened bases (7.1.4) Pipes from the Barbary Coast (7.2) The sub-division has been created despite a lack of specific documentary sources. The region involves the whole coast from Tunis to Oran and includes Morocco, which was outside the Ottoman Empire. Algerian-Tunisian pipes (7.2.1) These pipes are very crudely made in a micaceous clay that is poorly prepared. Is seems possible that they have been fired on open fires, only reaching a temperatures of between 300 and 400°C; the kind of technology that might be associated with nomadic lifestyles. Probably 17th century in date, but possibly earlier. Moroccan pipes (7.2.2) Two examples of pipes with tall heels are likely to be of Moroccan origin, given published examples from Cueta and Manoel Island. A further sub-group, the hashish pipe, may also be Moroccan, given its preeminence as a producing country. The pipes probably date to between the 16th and 18th centuries. Atypical forms in the strict sense (7.3) Pipes with horizontal cylindrical bases (7.3.1) The two damaged examples in white clay from Pomègues are decorated with a design derived from an aniseed seed-pod on either side of the flattened bowl. Very similar pipes with the same design have been
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LES PIPES DE LA QUARANTAINE recovered from Miletus (Asia Mnor), Malta and Cueta (Spanish Morocco). Pipes with similar designs on different forms have been recovered from Venice. A Balkan origin is tentatively suggested. Pipes with bases flattened underneath: Type FP (7.3.2) FP1-A and FP1-B: EH4 bases with keels These two types are probably relate to Turkish long-stemmed pipes. FP1-C: EH3 bases of which the lower part is a flattened ellipsoid Whilst three examples are probably from different sources, three further pipes on ground of fabric and decoration way well be of Algerian or Egyptian origin. FP1-D: cone-shaped bases Five examples with narrow flat bases are described. Probably from the same unknown source. Other atypical models (7.3.3) Two pipes with EV bases have decorated sockets in the Egyptian manner and notched rims similar to Algerian examples. Pipes close to Greek forms A final group of nine pipes with almost spherical bases and narrow rims are included here, as closer to Greek types than any other. Two pipes with heavily fluted bodies are likely to be of Balkan origin. Conclusion This provisional classification of the Ottoman-style pipes from Pomègues clearly requires further research and more precise definition. Further advances will require the collaboration of a number of workers in the producing countries. A final point to discuss is the question of the capacities of these pipes. Whilst Dutch and English pipes exhibit a steady increase in capacity from around 1.5/2.5ml at the start of the 17th century to 6/11ml at the beginning of the 19th, Ottoman-style pipes show a much greater range of capacity. This may be because of the very far-flung centres of production, disparities in consumption - whether the tobacco is local, imported or hashish (hemp) – or because of the larger capacities needed for the long-stemmed pipes (chibouk). In terms of the main types of pipe studied here the ranges of capacity are as follows: Greek 4.5 to 20-25ml Turkish 4 to 15ml Egyptian 4.5 to 15ml; a single example of 30ml (No 297) is an exception Balkan 4 to 10ml A post-script on the subject of the chibouk. A painting by Vernet in 1754 of the port of Marseilles shows on the quayside a pair of orientals in deep discussion. They are followed by servants carrying longstemmed pipes, the stems of which may have reached 2 metres long. The requirement to be able to smoke their chibouks has created a complete form of employment.
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PLATE 1 Venetian pipes: top row to show range of external fabric colours and finishes second row to show typical breakage and fabric core colour range third row to show complete pipe with wooden stem
PLATE 2 NORTHERN EUROPEAN PIPES Row 1: Dutch pipes [cf 2.1 and 2.1.1] Row 2: English pipes: [cf 3.2] Row 3: French pipes [cf 4.1.2 and 4.1.3]
PLATE 3 Row 1: T1a Row 2: T1b Row 7: Lily-shaped
Row 3: T1c
Row 4: T2a
Row 5: T2b
Row 6: T3
PLATE 4 Row 1: G1-a Row 2: G1-b Row 3: G1c Row 7: G2-b
Row 4: G1d
Row 5: G1e
Row 6: G2-a
PLATE 5 Row 1: G3 Row 2: 5.5 Row 3: 5.6 Row 6: 5.7.2.2 Row 7: 5.7.2.4
Row 4: 5.7.1 Row 5: 5.7.2.1
PLATE 6 Row 1: 5.7.2.5 Row 2: 5.8 Row 3: 5.8 variants Row 4: 5.9.1 Row 5: 5.9.2 Row 6: Hachisch pipes? Row 7: An unusual form