Le Mouvement Baptiste: en Palestine et Syrie (150 av. J.-C. - 300 ap. J.-C.) 9781463229023

This book explores baptism in the ancient world, the sects which practiced it, their history, origins, characters, diver

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French Pages 485 Year 2010

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Le Mouvement Baptiste: en Palestine et Syrie (150 av. J.-C. - 300 ap. J.-C.)
 9781463229023

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Le Mouvement Baptiste

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Gorgias Theological Library

66

The Gorgias Theological Library brings back to active circulation carefully selected rare classics which are essentials for the shelves of every theological library. The selections include tools for scholars, but also general theological works of interest to general readers.

Le Mouvement Baptiste

en Palestine et Syrie (150 av. J.-C. - 300 ap. J.-C.

Joseph Thomas

0ûrgtas press 2010

Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com Copyright © 2010 by Gorgias Press LLC Originally published in 1935 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2010

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ISBN 978-1-61719-678-2 Reprinted from the 1935 Gembloux, Belgium edition.

Printed in the United States of America

ISSN 1935-6935

LE MOUVEMENT BAPTISTE EN PALESTINE ET SYRIE (150 AV. J.-C. - 300 AP. J.-C.)

EXCELLENTISSIMO

• REVERENDISSIMO

• DOMINO

DOMINO

PAULINO LADEUZE EPISCOPO PRAEI,.

• PROTONOT.

CANONICO

- HONOR. • ET

DOCTORI LL.

• DOCT.

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• HON.

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• CATHEDR.

• AC • SACRAE

• MODERATORI • DEVOTISSIMO

• ANIMO

• D • D. AUCTOR

AVANT-PROPOS Dans un ouvrage qui, au moment de sa publication, fit assez de bruit (lésons basileus ou basileusas, Heidelberg, 1929!, R. Eisler prétendait récrire l'histoire des origines chrétiennes. Il se basait notamment sur la version slave de la Guerre juive de Flavius Josèphe ; ces assises, fort peu solides pourtant, porteraient désormais un échafaudage de déductions et d'assertions pour le moins problématiques. C'est ainsi qu'il faisait de Jésus un agitateur populaire et un messie politique qu'une tentative de putsch aurait mené à la crucifixion. La version slave contenait en particulier deux fragments relatifs à Jean-Baptiste ; avec les mêmes préjugés et le même souci d'objectivité qui avait présidé à la restauration du « véritable » portrait de Jésus, Eisler exploitait leurs données et se disait en mesure de rendre au personnage de Jean, déformé par les Synoptiques, sa véritable physionomie : celle de « l'homme sauvage » qui promettait la liberté aux foules et qui, par son baptême, les préparait à la guerre sainte. L'ouvrage d'Eisler fut le point de départ d'une littérature assez abondante ; le problème johannique allait occuper du coup une place plus marquante. Depuis la fin du siècle dernier d'ailleurs, la question de Jean était à l'ordre du jour. Les travaux de Brandt et les éditions et traductions de textes de Lidzbarski avaient attiré l'attention sur la secte mandéenne et sur ses traditions religieuses. Or, les Mandéens, ces « Chrétiens de saint Jean » comme on les a appelés parfois, se réclament de Jean-Baptiste et comptent parmi leurs écritures un Livre de Jean. Plusieurs auteurs, friands de nouveauté, se hâtèrent d'en faire les disciples authentiques du Baptiste, successeurs des « Disciples de Jean » ou Johannites. Ces conclusions provoquèrent une vive réaction ; la bibliographie mandéenne, qui s'accroît d'année en année, empêche au moins d'oublier les questions johanniques.

X

AVANT-PROPOS

Le sujet était attrayant ; il nous a tenté. A vrai dire pourtant, ce n'est pas tant ]a personne elle-même du Baptiste qui nous a d'abord retenu que le mouvement religieux suscité par lui ou, plus précisément encore, la formation religieuse qui s'est réclamée de lui, la secte des Disciples de Jean. Mais bientôt notre étude dut s'élargir.En quête de renseignements sur les Johannites, nous avions abordé, après les documents néo-testamentaires, l'ancienne littérature chrétienne. Celle-ci nous révélait la persistance de Disciples de Jean au cours des trois ou quatre premiers siècles, mais elle nous plaçait en même temps en face d'un fait digne de retenir notre attention en ordre principal : l'existence, en Palestine et en Syrie, de sectes « baptistes », c'est-à-dire de formations religieuses d'un genre spécial où des bains et des baptêmes jouèrent un rôle prépondérant. Tel est le point de dépari du travail que nous présentons et dans lequel Jean-Baptiste et les Johannites occupent encore une place importante, quoique secondaire. La Palestine a souvent partagé les destinées de la Syrie. A la période romaine, jusqu'à la première ruine de Jérusalem, elle était même rattachée à la province romaine de Syrie. Avec la Transjordane unie à l'une ou à l'autre, la Palestine et la Syrie constituent le milieu historique où ont évolué les sectes baptistes. La Syrie surtout semblait prédestinée à la multiplication des sectes religieuses. Politiquement, dès les temps les plus anciens, elle apparaît divisée en quantité de petits E t a t s distincts qui conservent, même sous la domination des grands empires, une certaine autonomie. La religion présente des caractères analogues à ceux du régime politique : morcellement et individualisme local ; chaque ville possédait primitivement son sanctuaire dont le « maître » et la « dame » étaient les véritables souverains. D'autre part, sur cette légion « vouée, comme dit Maspero, à la domination étrangère », les influences des grandes civilisations et des religions voisines vinrent converger. Tour à tour ou simultanément, l'Egypte, la Babylonie, la Perse imprègnent de leurs mœurs ou de leurs idées le pays syrien ; l'hellénisme y trouve une terre de choix. Individualisme et syncrétisme, il n'en faut pas plus pour favoriser l'éclosion de sectes religieuses. Le judaïsme et le christianisme constituaient sans aucun doute des facteurs de stabilité ; les sectes se sont développées à leur périphérie.

AVANT-PROPOS

XI

On possède des travaux sur les sectes gnostiques, — qui ont pullulé en Syrie, — contemporaines des premiers siècles chrétiens ; les sectes baptistes ont été rarement étudiées pour elles-mêmes. Le travail de W . Brandt (Die jüdischen Baptismen) date de 1910 ; depuis lors, on a réclamé plusieurs fois une étude d'ensemble sur les sectes baptistes ; H. Schlier exprimait, naguère encore (Theologische Rundschau, 1933, t. V , p. 92), le vœu de voir publier « une histoire des sectes baptistes judéo-chrétiennes et gnostiques de Syrie et de Palestine ». Ce vœu, nous voudrions l'espérer, le présent ouvrage le réalisera dans une certaine mesure. L a division de notre travail en deux parties s'imposait. L a première partie, analytique, groupe en quatre chapitres distincts les données sur les différentes sectes baptistes occidentales, juives ou chrétiennes, sur Jean-Baptiste et sur les Mandéens. L a deuxième partie est synthétique. Les sectes que nous avons signalées et décrites dans la première partie offrent assez de traits communs, et leurs relations mutuelles comme leur isolement des autres courants religieux sont assez évidents pour que nous parlions d'un mouvemen t baptiste ou de « baptisme » de Syrie et de Palestine. Nous avons donc essayé de déterminer les traits caractéristiques qui spécifient le baptisme syrien et palestinien. Il s'imposait ensuite de voir dans quelle mesure le mouvement est original ; nous avons fait appel, sur le point précis des bains sacrés, à l'histoire comparée des religions. Nous nous préparions ainsi à traiter la question de l'origine du mouvement baptiste, après quoi il nous restait à retracer brièvement ses étapes successives. Des raisons d'ordre typographique nous ont forcé à transcrire en caractères hébraïques des mots ou de courts textes syriaques et mandéens auxquels nous en appelons. Les mêmes raisons ont achevé de nous décider, dans la transcription des noms d'origine sémitique, à adopter la graphie française et à éviter, sauf pour les voyelles dans les citations, l'emploi de signes diacritiques. On nous pardonnera l'orthographe, un peu déconcertante à première vue, de certains mots ; en particulier, nous avons régulièrement employé le ch pour le son chuintant, le signe h pour le n ou le n et la diphtongue ou pour rendre le son correspondant. Tout système, en cette matière, a ses inconvénients ; celui auquel nous nous sommes arrêté n'est pas plus imparfait que les autres.

XII

AVANT-PROPOS

« Qu'il y ait un problème des origines chrétiennes, on peut bien le croire, dirons-nous après Loisv, puisque beaucoup de personnes doctes en parlent ». On peut admettre cette proposition sans souscrire à des théories de certaine critique, comme celleci, que « le Nouveau Testament contient la légende sacrée bien plutôt que la documentation historique du christianisme en son premier âge >>. Les documents néo-testamentaires, en effet, n'ont nullement la prétention de tout rapporter. Il est dès lors parfaitement légitime que ipzig,

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12

LES

ESSÉNIENS

le réfectoire est un véritable sanctuaire. On n'y entre qu'en état de pureté et comme dans une enceinte sacrée, aucun étranger à la secte n'y pénètre, on y garde le silence jusqu'à ce que le prêtre ait béni la nourriture, on ne s'y livre à aucun cri, à aucun tumulte : silence mystérieux qui impressionnait profondément les gens du dehors (i). L'ablution qui précède revêt donc un caractère cultuel, elle prépare au repas sacré, à l'acte du culte; bien plus, unie à ce repas, elle constitue, semble-t-il, le culte même de la secte. Nous faisons appel, à ce propos, à un autre texte de Josèphe. « Ils envoient des présents au temple, écrit-il dans les Antiquités, mais ils n'y offrent pas de sacrifices, car ils estiment supérieures des purifications qu'ils ont en usage ; c'est pourquoi, se tenant à l'écart du sanctuaire, ils offrent leurs sacrifices entre eux » (2). Ce texte est riche de renseignements, si du moins la version que nous en donnons est acceptée ; la lecture en est difficile, celle que nous suivons nous paraît être la plus claire et la meilleure (3). première année d'épreuve), par l'admission a u x bains quotidiens

( d é b u t d e la

d e u x i è m e a n n é e ) e t p a r l ' a c c e s s i o n au r e p a s s a c r é a p r è s l e s e r m e n t s o l e n n e l (fin d e la t r o i s i è m e a n n é e ) . C f r L . C E R F A X J X ,

Le baptême des Esséniens,

p.

252-253.

( t ) J o s è p h e n o u s a ir.i . i s m i s le c é r é m o n i a l d ' u n r e p a s e s s é n i e n : « A p r è s l e s b a i n s , ils se réun.issent d a n s i n e s a l l e à e u x où a u c u n é t r a n g e r n ' a a c c è s ; e u x - m ê m e s n ' e n I r o n t d a n s ci; r é f e c t o i r e q u ' e n é t a t d e p u r e t é , c o m m e d a n s u n

sanctuaire.

Q u a n d ils o n t p r i s p l a c e e n s i l e n c e , l e b o u l a n g e r d i s t r i b u e l e s p a i n s à la file, et le c u i s i n i e r o f f r e à c h a c u n u n s e u l p l a t , c o n t e n a n t un s e u l m e t s . L e p r ê t r e b é n i t la n o u r r i t u r e , et il n'est p e r m i s à p e r s o n n e d ' y t o u c h e r a v a n t l a p r i è r e . A p r è s le r e p a s , on p r i e d e non\ e a u . A u c o m m e n c e m c n t et à la fin, ils g l o r i f i e n t D i e u c o m m e l e d i s p e n s a t e u r d e la v i r . . . A u c u n c r i , a u c u n t u m u l t e ne s o u i l l e j a m a i s l a m a i s o n ; c h a c u n c è d e la p a r o l e à un a u t r e à s o n t o u r . C e s i l e n c e d e c e u x d u d e d a n s d o n n e à c e u x d u d e h o r s l ' i m p r e s s i o n d ' u n m y s t è r e r e d o u t a b l e : l a c a u s e en e s t u n e s o b r i é t é p e r p é t u e l l e ^t !' 11 se r a s s a s i e r » (2)

(licll.,

1

II.

Antiq., X V I I I ,

c d e m e s u r e r l a n o u r r i t u r e cl la b o i s s o n s e u l e m e n t p o u r

¡¿ connue par le syriaque, serait étrangère à l'araméen occidental et spécialement palestinien. Lightfoot (p. 349-354) a bien montré le manque de fondement de certaines autres dérivations proposées ; sans se prononcer, il considère comme possibles les deux que 110ns venons de signaler. (2) Qnod omn. prob. lit>., 75 (éd. C o h n - W k . \ d l a \ i > , t. V I , p. 22) ; Av.tiq. X V l . l t , 20 (éd. X a b e r , 1. IV, p. 1:39) ; dans l'Apologie, Philon parlait de prfptot (dans E u s è b e , Prc-p. rr«,s?., V I U , 11 ; éd. M i g n e , P. G., t. X X I , col. 641 A). (3) Bell., II, 567 (éd. X a b e r , t. V, p. 233).

HISTOIRE D E L A

SECTE

27

ont tout souffert, sans jamais en venir à flatter ceux qui les torturaient ou à verser des larmes » (1). Que deviennent-ils après la guerre juive ? Ont-ils été totalement exterminés ? Non pas. Hégésippe range les « Esséens » à côté des Pharisiens, Sadducéens et autres, parmi les sept sectes juives que vraisemblablement il a encore connues et qui s'opposèrent à l'œuvre du Messie (2). A la fin du I V e siècle, Philastre leur consacre quelques lignes dans son catalogue d'hérésies, mais son témoignage n'a pas d'intérêt, car il ne fait que reprendre la notice de Philon et présente les Esséniens comme des moines du judaïsme (3). Vers la même époque, les Constitutions apostoliques en parlent, mais sans s'y attarder longuement (4) ; saint Épiphane, par contre, semble encore les connaître : ses données méritent un examen plus attentif. L'évêque de Salamine nous a d'abord transmis le souvenir fort vague d'une secte d'Esséniens antérieure au christianisme. C'est, dans son Panarion, l'hérésie dixième, la première des sectes samaritaines. « Les Samaritains, écrit-il, se divisent en quatre sectes bien distinctes, qui sont d'accord entre elles pour ce qui regarde la circoncision, le sabbat et les autres prescriptions légales, mais qui se différencient les unes des autres sur des points de détail. Les Esséniens, eux, ont gardé l'ancienne façon de faire sans rien omettre » (5). Ce qui est en question dans tout le contexte, c'est la date des grandes fêtes : les Esséniens semblent avoir conservé la date primitive, tandis que d'autres (les Sébuéens, par exemple) auraient déplacé les jours de solennité. Sont-ce là nos Esséniens ? Le nom qu'Epiphane leur donne nous le ferait croire, mais le portrait qu'il en trace est bien diffé(1) Bell,, JJ, 132 (éd. NABER, t. V, p. I6(>-L67). (2) Cité par EUSÈBE, flisf. eccl., IV, 22, 7 (éd. SCHWARTZ, t. [, 1». ¿74). (3) Div.

he-r. lib.,

g (éd. M A R X , p.

5).

(4) Const. apost., V I , 6, 7 (éd. FKNK, t. 1, p. 3I5). (5) Panarion, X , 1-2 (éd. HOI.L, t. t, p. 203). Les textes relatifs aux sectes samaritaines ne sont pas des plus clairs. L e passage cité semblerait devoir écarter tout doute : par opposition aux Sébuéens dont iî est question aussitôt après, les Esséniens ont gardé l'ancienne coutume sans rien omettre. Pourtant, dans sa notice sur les Gorthéniens (Panarion, X I I , 1 ; ibid., p. 205), Epiphane paraît dire autre chose : les Esséniens (ou du moins des communautés esséniennes voisines de la secte sébuéenne) auraient suivi la façon de faire des Sébuéens, tandis que Gorthéniens, Dosithcens et Juifs auraient été d'accord pour garder l'ancienne date des fêtes.

28

L E S

E S S É N I E N S

rent de ce que nous attendrions, à moins qu'il ne nous soit permis de le compléter en empruntant quelques traits à la notice d'ensemble sur les Samaritains, qui précède immédiatement : précisément, Épiphane relève chez les Samaritains certaines ablutions. « Ils ont encore, écrit-il, quelques autres pratiques des plus absurdes. Ils prennent un bain chaque fois qu'ils rentrent chez eux, comme s'ils s'étaient souillés en sortant. Ils se plongent dans l'eau tout habillés lorsqu'ils se sont mêlés à des étrangers ; ils regardent en effet comme une souillure tout contact avec un homme d'une autre croyance » (i). C'est là un excès de recherche de la pureté rituelle qui répond assez bien aux ablutions esséniennes occasionnelles et une tendance générale que l'essénisme ne renierait pas. Cette indication, jointe au nom qu'Épiphane attribue à la secte, permettrait peut-être de reconnaître en ces Esséniens ceux de Josèphe, à moins de supposer une formation religieuse samaritaine parallèle à l'essénisme juif. Poursuivant sa description des différentes sectes, Epiphane en arrive à celle des Osséens (2). C'étaient, d'après lui, des J u i f s émigrés en Transjordane ; ils conservaient les pratiques juives, mais, à l'exemple des Nasaréens, rejetaient certains livres et, comme eux, subirent l'influence d'Elchasaï. L a secte se transforma, s'unit aux Elchasaïtes : ce furent les Sampséens, qui existaient encore au temps de l'hérésiologue (3). E n finale de sa notice (4), Epiphane signale que sept sectes juives se propagèrent à Jérusalem jusque, vers l'an 70 et disparurent alors peu à peu, chacune de son côté. Parmi elles, à l'en croire, était celle des Osséens. Pouvons-nous identifier avec les Esséniens ces Osséens d'Épiphane, émigrés en Transjordane après la guerre juive ? Le fait de les trouver, comme les Esséens d'Hégésippe, au nombre des ( 1 ) Panarion,

I X , 3 . 6 (éd. H O L L , t. I , p . 2 0 0 ) .

(2) Panarion, X I X (éd. HOLL, t. I, p. 2 1 7 - 2 2 4 ) . Notons qu'Hilgenfeld a défendu la valeur historique de cette notice, mise en doute par certains et notamment par R. LIPSIOS (Zur Quellenkritik des Epiphaniox, Vienne, 1865) : cfr A . HTLGENFELD, Juiie ni hum uni Judenchrislenthum, p. 63, (3) Panarion, L U I (éd. HOLL, t. I I , p. 3 1 4 - 3 1 ^ ) . (4) Panarion, X I X . 5, D-7 (éd. HOI.L, t. I, p. 223). II faut véritablement glaner, dans la notice, ce qui se rapporte aux Osséens proprement dits ; c'est bien plutôt Elchasal et les Ossceas elehasaïsés que l'hérésiologue a en vue. E n finale, les Osséens sont mis sui le même pied que les Sadducéens, Scribes, Pharisiens, Hém-irobapl istes, S x . m V r e t Hérodiens.

HISTOIRE DE LA

SECTE

20)

sept sectes juives principales, à côté des Pharisiens, Sadducéens et autres, nous y autorise. Ainsi donc, les Esséniens, dispersés d'abord dans toute la Palestine mais avec un centre important dans les environs de la mer Morte, auraient adopté un nouvel habitat lors des troubles de la guerre d'indépendance et s'y seraient définitivement installés : la proximité d'un fleuve ne pouvait que faciliter leur genre de vie (i). Mais alors, la même difficulté que tout à l'heure se présente : Épiphane ne mentionne chez ses Osséens aucun bain de pureté, aucun rite baptismal essénien, car les quelques ablutions qu'il signale paraissent introduites dans la secte sous l'influence d'Elchasaï. Cela s'explique si l'hérésiologue n'a connu qu'une secte réformée et fortement elchasaïsée ; or, en réalité, il ne semble pas au courant de la situation antérieure. Au demeurant, le fait qu'Elchasaï rencontra chez les Osséens un succès remarquable porte à croire que ceux-ci avaient déjà quelque affinité avec le baptisme. D'autre part, le mot Osséen employé par Épiphane ne fait pas difficulté : Philon et Hégésippe ne parlent-ils pas d'Esséens ? Épiphane connaissait la secte juive des Osséens ; il la décrit teile que, transformée par l'elchasaïsme, elle se présentait en Transjordane ; il n'aura vu aucun rapport entre cette secte elchasaïsée et les Esséniens de Samarie dont il aura entendu parler et dont il fait une secte samaritaine. Si la secte essénienne a pu être comptée par Josephe au nombre des trois grands partis religieux du judaïsme, c'est qu'elle a joui d'une importance considérable, et l'on devrait en retrouver des traces dans la littérature rabbinique. On a voulu la dépister sous certaines appellations ; Frankel notamment s'y est ingénié, mais, le plus souvent, rien dans les textes qu'il cite ne permet de penser aux Esséniens plutôt qu'à d'autres groupements (2). (1) L ' i m p o r t a n c e de la colonie essénienne d ' E n g a d d i était d é j à due sans doute à une circonstance analogue : l'existence d'une source abondante, jointe à la difficulté d'accès de cette région. Hilgenield se refusait à identifier Esséniens et Osséens : il localisait les premiers à l'ouest du Jourdain (et de la mer Morte), tandis qu'il situait les Osséens à l'est a v e c les Nasaréens (efr Judenthumund Judenchristenthum, p. M> et 78). L ' e n s e m b l e des données hcrësiologiques nous oblige c e n e n d a n t à faire l'identification parfaite; c'est l'avis de E. SCHÜRER, Geschichte des jüdischen Volkes, t. II, p. 580 ; de W. BRANDT, Die jüdischen Baptismen, p. 67 ; de G. HÖLSCHER, Urgemeinde und Spätjudentum, Oslo, 1928, p. 15. (2) Voir, à ce sujet, J. B . LIGHTFOOT, Saint Paul's epistles to the Colossians and to Philemon, p. 364-370 ; l ' a u t e u r y montre que les rapprochements faits par

LES

30

ESSÉNIENS

Par contre, d'autres textes nous paraissent plus significatifs. Un passage de la Michna nous fait connaître la « salle des silencieux » (Hassaini), salle du sanctuaire « où les gens timorés déposaient leurs offrandes en secret et où les pauvres de bonne famille s'approvisionnaient en secret » (i). L e P. Lagrange, nous le savons, y voit une allusion aux Esséniens : « On dirait bien, écrit-il, que la tradition avait gardé le souvenir d'une salle dite des Silencieux, en hébreu Hassaïm ( c w n ) , nom qui pouvait très bien être transcrit en grec par 'Eaaaloi. Le vrai sens du nom étant oublié ou les rédacteurs de la Michna voulant le faire oublier, on l'a expliqué par la façon dont les offrandes étaient déposées et prises » (2). De son côté, Friedländer consentirait, « si on le voulait à toute force », à identifier les Hisonim (externes, exclus) mentionnés dans la Michna (3) et les Esséniens ; ceux-ci, condamnés par le pharisaïsme pour leurs menées hellénisantes, se seraient vus obligés d'envelopper leur vie de secret et même de s'isoler du reste du peuple ; ils auraient bien mérité dès lors ce nom de Hisonim, d'exclus (4), Se basant sur le même texte mais utilisant des arguments nouveaux, J. Lehmann a repris l'idée et l'a développée largement (5) ; l'équivalence entre Hisonim Krankel e n t r e los Esséniens et c e r t a i n s g r o u p e m e n t s signalés d a n s les écrits rabb i n i q u e s sont sans f o n d e m e n t s é r i e u x {Z. FRANKEL, Die h s s. der nach chen Quellen,

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séniens d a n s c e r t a i n s p a s s a g e s de l'Ecclésiaste (Eccl.,

I X , 2 ; I I I , 21 ; V I I , 28)?

C e l a nous p a r a î t f o r t d o u t e u x , m ê m e p o u r le p r e m i e r p a s s a g e , q u i v i s e c e u x q u i m é p r i s e n t les s a c r i f i c e s ; le p a r a l l é l i s m e nous i n v i t e à i d e n t i f i e r c e u x - c i a v e c les i m p i e s et les m é c h a n t s , p l u t ô t q u ' à p e n s e r à u n e s e c t e b i e n é t a b l i e . Ce t e x t e c o r r o b o r e r a i t p o u r t a n t l ' i n t e r p r é t a t i o n q u e n o u s a v o n s d o n n é e du t e x t e de Jos e p h e sur l ' a t t i t u d e des E s s é n i e n s v i s - à - v i s des sacrifices. (1) Chcqalim,

V, 6 ; c f r supra,

p. 16, la v a l e u r des c o n c l u s i o n s q u e le P.

L a g r a n g e t i r e de ce t e x t e . (2) Le judaïsme (3) Megilla,

avant Jésus-Christ,

p. 3 1 8 - 3 1 9 .

I V , 8 : « Si quelqu'un dit: je ne v e u x pas réciter l'office public en

v ê t e m e n t s d e couleur, on ne lui p e r m e t v ê t e m e n t s b l a n c s . . . Dorer les tepkillin, c ' e s t agir c o m m e les Hisonim

».

(4) M. I ' r i e d l a e n d e r , Les Esséniens, Hizoni.nl

p a s de le faire quand il est couvert de les p o r t e r sur l a m a n c h e du v ê t e m e n t , p. 215-2 K> ; l ' a u t e u r a a d o p t é la graphie

; o n sait q u il r e g a r d e les E s s é n i e n s c o m m e une c o m m u n a u t é helléni-

sante. (5) J. LEHMANN, I.e.-, sectes juives et de Meguilla,

mentionnées

dans

¡>. 1 8 7 - 1 9 9 ; il t r a n s c r i t les « Hiççonim

la Mischna

de

Berakho

». Il f a i t r e m a r q u e r , a v e c

assez de justesse, semble-t-il, (pie les E s s é n i e n s p o r t a i e n t des v ê t e m e n t s b l a n c s

HISTOIRE

DE LA

SECTE

31

et Esséniens ne laisserait, selon lui, aucun doute possible, à preuve la ressemblance des deux termes et la condamnation portée contre ces Hisonim. Il apporte d'ailleurs un autre texte encore à l'appui de sa thèse ; la Michna exclut du monde futur « celui qui lit les livres des Hisonim et qui pour guérir une plaie murmure les mots... Ex., X V , 26 » (1) ; les deux détails, nous dit Lehmann, le mot Hisonim et la circonstance mentionnée en second lieu, visent les Esséniens : tout le monde sait en effet que ceux-ci faisaient profession de guérir les maladies au moyen des écrits sacrés (2). Nous donnons ces interprétations pour ce qu'elles valent. E n fait, les Esséniens étaient des silencieux et le silence qu'ils gardaient dans leur réfectoire impressionnait ceux du dehors ; de même ils étaient par essence, en raison de leur genre de vie, des exclus et des mis à part, et ils le furent surtout quand ils abandonnèrent le temple et la vie religieuse d'Israël. Les textes relatifs aux Hisonim sont particulièrement intéressants, puisqu'on y trouve des données parallèles à celles de Josèphe. Cependant, serait-il tellement étonnant que le judaïsme rabbinique, devenu officiel, ait étouffé jusqu'au souvenir d'une secte qui ne répondait plus à l'idée du judaïsme authentique ? En quête de renseignements sur la secte essénienne, on s'est demandé si l'on ne pourrait retrouver des bribes cle sa littéracomme h a b i t s liturgiques et que, d'autre part, ils g a r d a i e n t les mêmes prières que les Juifs (7rarpiovs ... evxâs : Bell., II, 128), ce qui leur p e r m e t t a i t d'aller à la synagogue et d ' ê t r e invités à y prendre la parole pour la prière publique. Il a j o u t e que le zèle des Esséniens pour la Loi p o u v a i t les porter à bien montrer leurs phylactères et à b r a v e r tout respect humain, (1) Sanhédrin, X , 1 : il s'agit plutôt c e p e n d a n t des livres étrangers, c'est-àdire extracanoniques C J U r f l D C"HED : c f r S. KRACSS, Sanhédrin (dans Die Misohna), Giessen, 1933, p. 268-270. (2} Cfr art. cit., p. 198. Josèphe nous dit, en e f f e t (Bell., II, 136 ; éd. NABER, t. V , p. 164), que les Esséniens « s'appliquent a v e c un zèle extraordinaire à la lecture des ouvrages des anciens, surtout en ce qui concerne l'utilité de l ' â m e et du corps ; c'est là qu'ils s'instruisent de la guérison des maladies, de 1a. vertu salutaire des plantes et des propriétés des minéraux », L e s Esséniens s'adonnaient donc à certaines pratiques magiques ; c'est bien ce que laisse entendre aussi le t e x t e de Josèphe relatif a u x devins de l'ordre qui, pour prévoir l'avenir, s'appliquent à l'étude des livres sacrés, à des purifications et a u x sentences des prophètes (Bell., I l , 159) ; c'est ce que suppose la tradition des noms des anges que l'essénien, au j o u r de son admission, jure de ne pas révéler (Bell., II, 142). D'après Taanit, 19a et A beda Zara, iSa, il apparaît que certains sectaires, — on pourrait penser a u x Esséniens, — se servaient du « N o m » dans leurs i n v o c a tions e t leurs miracles.

32

LES

ESSÉNIENS

ture. Car les Esséniens ont certainement possédé des livres particuliers : Josèphe ne nous parle-t-il pas d'ouvrages d'anciens grâce auxquels les Esséniens s'instruisaient de la guérison des maladies, de la vertu salutaire des plantes et des propriétés des minéraux (i) ? Le candidat, au jour de son admission définitive, ne jurait-il pas de ne pas communiquer aux profanes les livres de la secte (2) ? De ces livres sacrés et secrets, rien ne serait-il resté ? Le P. Lagrange admet comme assez probable l'origine essénienne du Livre éthiopien d'Hénoch et de l'Assomption de Moïse (3). Nous avouons n'être pas convaincu par ses raisons ; si, en effet, certains détails concordent, il faut bien dire que ces apocryphes ne renferment rien qui soit spécifiquement essénien. La même remarque paraît s'appliquer à d'autres essais dans le même sens (4). Les Esséniens du judaïsme auront donc possédé une littérature propre ; l'état actuel de nos connaissances ne nous permet pas de leur attribuer, avec certitude, quelque ouvrage connu.

(r) Bell.,

IL, I j b (éd. N A B K R , t. V , p. 1 6 4 } ,

(2) Bell.. II, 142 (cd NABER, 1. V, p. 165). Ces lii rcs DE la secte, ce pouvait être cil partie les Écritures juives, ou du moins certains livres de l'Ancien Testament, le l'entateuque par exemple (on sait que Moïse était, chez eux, en grande vénération : Bell.,li, 145) ; ce pouvait être aussi des livres d'inspiration essénienne, ouvrages do médecine, de magie ou de doctrine. 11 est difficile de dire quelle catégorie l'hilon a en vue dans son Quod omit, prob. iib., 82 (éd. COHNWENDLAND, t. V I , p. 2 3 - 2 4 ) .

(3) Le judaïsme avant Jésus-Christ, p. 329-330. BOUSSET-GRESSMANN, Die Religion des Judentums, p 4O2, se montre beaucoup plus r é s e r v é ; de même J. BONSIKVEN, Le judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ, t, I, p. 67. (4) A. DIBTBRICH, Abraxas, Leipzig, 1891, p. 137-148, indique, par exemple, un certain fragment magique (ce sont les vv. 3007-3086 du papyrus I V édité par K . I'REISENDANZ, Papyri graeeae, magicae, t. I, Leipzig, 1928, p. T70-172). Notre auteur admet une forte influence des doctrines néo-pythagoriciennes et surtout orphiques sur les Esséniens et Thérapeutes ; parmi les livres sacrés des Esséniens, on aurait compté quantité d'hymnes orphiques et magiques; le texte on question faisant partie de cette littérature magique, son attribution aux Esséniens irait de soi. — Nous ne pensons pas que la conclusion soit aussi évidente; les Esséniens ont eu, sans doute, des livres magiques; ils ne furent tout de même pas les seuls dans ce cas. Sur ce texte, cfr aussi A. J . FESTUGIÈRB. L'idéal relig'u ux de.. Grecs et l'évangile, Paris, 1932, p. 76.

L ' E R M I T E BANO US

ARTICLE LES

FORMATIONS

33

II SECONDAIRES

Somme toute, notre documentation sur les Esséniens était solide ; elle nous a permis de souligner quelques traits que nous croyons essentiels. En revanche, les sectes que nous abordons maintenant sont moins connues et c'est sur de minimes détails, parfois, que nous devrons tabler. Notre excuse sera l'importance que revêt tout ce qui touche au baptisme préchrétien et le souci de ne laisser se perdre aucun des éléments qui peuvent aider à le mettre en pleine lumière. § I.



L'ERMITE

BANOUS.

Enthousiaste et plein d'idéal comme on sait l'être à quinze ans, Flavius Josèphe s'était donc mis en quête d'un parti religieux qui satisferait ses aspirations intimes. Né d'une famille aristocratique à Jérusalem, il connaissait sans doute de près le parti sadducéen. Il avait pu de même examiner à l'aise les Pharisiens, qui formaient alors dans la ville sainte un parti très puissant. Il s'était enquis du genre de vie des Esséniens et avait même pensé à l'adopter ; il avait renoncé cependant à mettre ce projet à exécution. Poursuivant ses recherches, il entendit parler de la vie dure et originale menée par un solitaire du nom de Banous. Écoutons plutôt le portrait qu'il nous trace de cet ascète. « J'appris, nous dit-il dans son autobiographie, qu'un certain Banous vivait au désert en solitude, qu'il se fabriquait un vêtement avec l'écorce et les feuilles des arbres, qu'il se nourrissait des produits spontanés de la nature et qu'il prenait nuit et jour, dans l'eau froide, de nombreux bains de pureté. Je m'attachai à lui à titre de disciple, l'imitant dans sa vie austère » (i). Cet essai, du reste, devait lui aussi rester stérile. Nous ne connaissons pas autrement ce Banous. Que faut-il penser de cet ascète-ermite qui acceptait des disciples ? Fut-il seul de son espèce ? Faisait-il partie d'une organisation plus (i)

Vita,

ii

(éd.

Naber,

t. IV, p. 3 1 4 - 3 1 5 ) .

34

FORMATIONS

SECONDAIRES

vaste, d'une sorte de compagnie d'ermites, comme il y en eut plus tard dans le christianisme a v a n t l'apparition du cénobitisme (x) ? Ou encore, sans être seul de son espèce, s'exerçait-il pourtant à l'ascèse de façon indépendante ? Bugge a voulu rattacher B a n o u s à l'organisation essénienne ; il voyait en lui un représentant d'une seconde classe d'Esséniens, de ceux qui, pour un moment, auraient quitté la communauté et s'en seraient allés dans le désert vivre une vie plus austère (2). Friedlânder, auparavant, avait fait de lui, ainsi que de JeanBaptiste, ce que nous appellerions, si l'on nous passait cet anachronisme, un « tertiaire essénien » ; en marge des communautés esséniennes et moins liés à leurs règles, beaucoup de Juifs pieux, dans les villes ou au désert, auraient adapté leur vie aux idées et aux habitudes de la secte (3). Tout cela est bel et bien. Remarquons toutefois que Josèphe ne paraît pas soupçonner les rapports de B a n o u s a v e c les Esséniens, non plus que l'existence d'une classe d'Esséniens ermites. N'était-ce pas pourtant le moment, quand il parle de la classe des Esséniens mariés, de signaler ceux qui se seraient séparés momentanément ou définitivement de l'ordre pour vivre en solitude ou qui, sans faire partie des communautés, s'y seraient rattachés dans une certaine mesure ? L'appartenance de Banous à un groupe organisé reste cependant possible. Nous penserions toutefois à quelque secte juive baptiste qui aurait encore accentué les pratiques baptismales des Esséniens, car Banous, avec ses baignades fréquentes, diurnes et nocturnes, nous paraît avoir dépassé de beaucoup le baptisme essénien. E n tous cas, isolé ou membre d'un groupe, cet ascète nous est un témoin du succès que rencontra, dans le judaïsme, la tendance nouvelle. § II.



LES

1. — Les

BAPTISTES

JUIFS

DE

LA TRADITION

CHRÉTIENNE.

Hémérobaptistes.

Après les Esséniens et Banous, Josèphe ne mentionne plus (1) Cfr P. LADEUZE, Étude

sur le cénobitisme

pakhômien,

Louvain, 1898, p.

155-156. (2) C. BUGGE, Zum

Essderproblem,

dans la Zeitsch.

fiir die neutest.

Wiss.,

1913, t. XIV, p. 169-170. (3) M. FRIEDLAENDKR, Les Esséniens, p. 205-206,

dans la Rev. des ét. juives,

1887, t. X I V ,

LES HÉMÉROBAPTISTES

35

aucune manifestation du baptisme juif ; l'ancienne littérature chrétienne, par contre, nous fournit quelques détails sur d'autres manifestations de la même tendance religieuse. Il y a d'abord la secte des Hémérobaptistes. Son nom est caractéristique. Hégésippe la connaît et la cite dans sa liste des hérésies juives (i). Épiphane nous la dépeint, dans son Panarion, comme l'hérésie X V I I , la quatrième dans la série des sectes juives (2) ; en finale de sa notice sur les Osséens, il la comptera au nombre des sept sectes propagées à Jérusalem avant l'an 70 (3). L'auteur des Constitutions apostoliques, lorsqu'il traite des hérésies du peuple juif, signale les Hémérobaptistes et leur consacre une brève notice (4). Le nom réapparaît dans les écrits pseudo-clémentins, où Jean-Baptiste est qualifié, en un passage des Homélies, d'rjfiepofia-rrTioTris

(5)-

« Us ont ceci de particulier, note Épiphane, que, printemps comme automne, été comme hiver, ils se baignent tous les jours ; d'où leur nom d'Hémérobaptistes. Us prétendent, en effet, que l'homme ne peut vivre autrement qu'en se baignant chaque jour dans l'eau, pour se laver et se purifier de toute faute. Mais il nous est facile de les réfuter, et d'un seul mot... En effet ni l'océan lui-même, ni toutes les mers, ni les fleuves intarissables, ni les sources, ni les eaux où qu'elles soient rassemblées n'ont jamais pu effacer les fautes des hommes, à moins que ce moyen ne soit voulu par Dieu ». L'auteur des Constitutions apostoliques, soulignant chez les Hémérobaptistes les mêmes préoccupations, note à son tour : «Ils se baignent chaque jour avant leurs repas ; bien plus, avant l'usage, ils purifient par l'eau leurs couches, tables, coupes, ustensiles de table et sièges ». Bains nombreux et journaliers, c'est la caractéristique des Hémérobaptistes ; à part cela, rien, au dire d'Épiphane, ne les distingue du reste des Juifs. L'auteur des Constitutions apostoliques a remarqué particulièrement leur grand souci de pureté et par suite leurs ablutions fréquentes, principalement avant les repas. Épiphane, semble-t-il, est allé plus au fond des choses, en soulignant l'importance que les Hémérobaptistes accordaient à leurs bains et comment ils en faisaient la condition nécessaire (1) D a n s E U S È B E , Hist.

eccles.,

TV, 2 2 , 7 (éd. SCHWARTZ. I. I, p, 3 7 2 ) .

(2) Panarion,

XVII

(éd. H O L L , t . I , p . 2 1 4 - 2 1 5 ) .

(3) Panarion,

X I X , 5, 6 - 7 (éd. H O L L , t . I, p. 223).

{4) Const. apost., VI, 6, 5 (éd. FUNK, t. I, p. 315). (5) Hom.

I I , 23 ( é d . DE L A G A R D E , p . 2 8 ) .

36

FORMATIONS

SECONDAIRES

pour vivre en état de pureté. Ceci nous rappelle les Esséniens et leurs bains dans les eaux plus pures réservées aux purifications. Allons-nous cependant identifier Hémérobaptistes et Esséniens ? Les deux sectes ne s'excluent pas ; elles sont d'ailleurs considérées par Hégésippe, Epiphane et les Constitutions apostoliques comme bien distinctes. J . B. Lightfoot attribuait à la secte hémérobaptiste une importance assez considérable. Non seulement il la trouvait mentionnée dans les écrits rabbiniques, — il y est question de « Baptistes du matin », sur lesquels nous reviendrons bientôt, — mais il identifiait, en somme, Hémérobaptistes et Johannites. D'après lui, les Hémérobaptistes, ou du moins certains d'entre eux, se seraient réclamés de Jean le Baptiste, mais auraient déformé les données de l'histoire, faisant de Jean un Messie rival de Jésus et présentant son baptême comme un rite à renouveler chaque jour pour la rémission des fautes (i). Sans doute le récit des Homélies clémentines où Jean est appelé hémérobaptiste: est-il à la base de cette théorie ; malheureusement, nous le verrons, ce récit n'est qu'une légende, fruit d'une polémique anti-johannite. Le rapprochement proposé par Lightfoot entre Hémérobaptistes et Disciples de Jean est donc sans fondement ; les ablutions hémérobaptistes sont d'ailleurs trop différentes du baptême de Jean et de ses disciples. Quant au quatrième évangile, il ne mène pas précisément, comme le veut notre auteur, une polémique anti-baptiste mais, nous aurons à le dire, vise expressément les Disciples de Jean ; il n'est donc pas un écho des principes hémérobaptistes en Asie proconsulaire et prouve encore moins l'existence en ces régions d'une communauté hémérobaptiste. L a secte hémérobaptiste s'est constituée dans le judaïsme, elle v a vécu vraisemblablement sans contact avec le mouvement johannite. Au dire d'Épiphane, les Hémérobaptistes quittèrent Jérusalem vers l'an 70. Se sont-ils dirigés, eux aussi, vers la Transjordane ? L'hérésiologue paraît n'en rien savoir. Le mystère plane sur eux comme sur la plupart des sectes primitives. PeutSaint Paul's epistles lo the Colossians and to Philemon, Simon Magus i» der altchriMichen Literatur, dans la Zeitsch. jiiv die neutesi. Wlss., 1904, t. V, p. 130, est à peu près du même avis ; (1) J . B. L.TGHTFOOT, [>. 402-405. H . W A I T Z ,

les Johannites, les Hémérobaptistes et les Baptistes de Justin formeraient une seule et même secte.

LES

NASARÉENS

37

être reparaissent-ils dans la liste des hérésies juives de Justin sous le nom de Ba-Tivrai (i). 2. — Les

Nasaréens.

Épiphane est seul, pour ainsi dire, à les mentionner. Sa notice a soulevé une difficulté : c'est que l'hérésiologue prétend connaître, à côté des Nasaréens (Naaapaîoi), une secte judéo-chrétienne de Nazaréens (Nalwpaîoi) qu'il localise au surplus dans la même région (2). E t ce fait de deux sectes voisines portant un nom presque identique n'a pas l'heur de plaire à bon nombre d'auteurs. Sans aller jusqu'à prétendre qu'Épiphane aurait forgé de toutes pièces l'une des deux sectes (3), on se défie et on se demande s'il n'a pas conféré à une secte quelconque le nom, quelque peu modifié, de la secte voisine qu'il connaissait mieux. G. Hölscher, par exemple, regarde comme primitive la forme Naaapaîos ; le nom désignerait une secte juive, tandis que le mot NaÇcupaîos serait une invention d'Épiphane et aurait été reporté par lui sans raison sur le groupe ébionite de Transjordane (4). D'autres considèrent la forme Nalwpaîoç comme originale; ainsi, pour H. Gressmann, ce nom viserait réellement une secte chrétienne et aurait été étendu par Epiphane aux communautés judéo-païennes voisines (5). A u vrai, la difficulté peut se réduire à une simple question de dénomination, puisqu'on admet communément en fait l'existence de deux sectes distinctes, d'une secte juive de nature assez (1) Dial., So (éd. OTTO, t. II, p. 292). A . HILGENFELD, Judenthum und Judenchristenthum, p. 33, serait p l u t ô t t e n t é de voir, dans ces BannoTai, les Esséniens q u e Justin ne n o m m e j a m a i s ; nous venons de dire que H. W a i t z les i d e n t i f i e a u x Hémérobaptistes et a u x Johannites. [i) Cfr Panarion, X V I I I (éd. HOLL, t. I, p. 215-217) pour les Nasaréens {Naoapaîot) et Panarion, X X I X (ibid., p. 321-333) pour les Nazaréens (Naia>paîoi). É p i p h a n e donne parfois aussi a u x premiers Chrétiens l'épithète de N a z a réens, que l'on trouve é g a l e m e n t dans quelques passages du N o u v e a u T e s t a m e n t ( c t ' r É P I P H A N E , Panarion,

XXIX,

1, 3 ;

6,

2-8 ; éd.

HOLL, t .

I, p .

322

et

328);

c'est pourquoi nous traduisons NaÇaipaîoi par Nazaréens, qui fut le t e r m e usuel pour désigner les premiers Chrétiens. {3) V o i r cependant R . LIPSIUS, Zur Quellenkritik des Epiphanios, Vienne, 1865, p. 131-134 ; pour lui, Ébionites, Nazaréens et Nasaréens seraient une seule secte ; É p i p h a n e les aurait différenciés en raison des renseignements divers qu'il a v a i t recueillis. (4) G. HÖLSCHER, Urgemeinde und Spätjudentum, Oslo, 1928, p. 13-14. (5) H. GRESSMANN, Die Aufgaben der Wissenschaft des nachbiblischen Judentums, dans la Zeitsch. für die alttest. Wiss., 1925, t. X L I I I , p. 25.

5



FORMATIONS

SECONDAIRES

spéciale (secte judéo-païenne, comme s'exprime Gressmann) et d'une secte judéo-chrétienne. Cependant nous préférons, une fois de plus, nous en tenir aux données d ' É p i p h a n e qui paraît savoir ce qu'il fait. A plusieurs reprises, en effet, dans des notices différentes, il signale à la fois les Nasaréens et les Nazaréens, avertissant parfois le lecteur de la confusion possible entre ces deux sectes. Ainsi, là où il décrit les Nazaréens, il note expressément qu'il ne faut les confondre ni avec les Nasaréens, secte antérieure au Christ, m avec les Chrétiens qui eux aussi reçurent le nom de Na^copaîoi (i). Ailleurs ne met-il pas sur le même plan Nasaréens, Osséens, Ébionites et Nazaréens, établissant ainsi clairement la distinction entre ces hérésies (2) ? E t puis, comment imaginer qu'il ait, sans fondement réel, donné des noms si voisins à deux sectes qu'il présente comme si différentes et qui le sont en réalité ? A u reste, Épiphane, originaire de Palestine et y a y a n t vécu jusqu'à un âge assez avancé, était tout de même qualifié pour parler de sectes palestiniennes ; nous l'avons montré ailleurs (3). Nous retiendrons donc l'existence de la secte juive nasaréenne et en traiterons ici. (1) Panarion,

X X I X

6 (éd. HOLL, t. I, p .

327-328).

(2) Panarion, X I X , 5, 5 (éd. HOLL, t . I , p . 223) ; c f r aussi X X X , 1, 3 (ibid., P- 333). où il est q u e s t i o n des Osséens, d e s N a z a r é e n s e t d e s N a s a r é e n s . (3) Cfr Les Ébionites bapiistes, d a n s l a Rev. d'hist, ecclés., 1934, t . X X X , p . 262264, où n o u s m o n t r o n s q u ' e n e x a g è r e p a r f o i s , — c ' e s t le cas, en p a r t i c u l i e r , p o u r E . de P a y e , — la d é f i a n c e à l ' é g a r d d e s hérésiologues, m ê m e à l ' é g a r d d ' É p i p h a n e . A. HILGENFELD, Judenthum und Judenchristenthum, p . 74-75, é t a i t aussi d ' a v i s q u ' i l f a l l a i t f a i r e c r é d i t à É p i p h a n e s u r c e t t e q u e s t i o n d e s N a s a r é e n s . •— L ' é t y m o l o g i e et le sens d e s m o t s Naaapaîoi-NaÇcipa~Los o n t f a i t l ' o b j e t d ' é t u d e s spéciales, sous le signe de la q u e s t i o n m a n d é e n n e . M. LIDZBARSKI, Mandäische Liturgien, Berlin, 1920, p. X V I - X I X (voir aussi Nazoraios, d a n s l a Zeitsch. für = o b s e r v e r ; les N a z a Semit., 1922, t. I, p. 230-233), s o n g e à la racine r é e n s ou N a s a r é e n s s e r a i e n t d o n c d e s « O b s e r v a n t s ». c o m m u n a u t é j u i v e a n t é r i e u r e au c h r i s t i a n i s m e e t d o n t J é s u s s e r a i t sorti ; c e t t e a p p e l l a t i o n d e a u r a i t a l o r s désigné J é s u s e t sa s e c t e (cfr, d a n s le m ê m e sens, R . BULTMANN, Die Bedeutung der neuerschlossenen mandäischen und manichäischen Quellen für das Verständnis des Johannes-Evangeliums, d a n s la Zeitsch. für die neutest. Wiss., 1 9 2 5 , t . X X I V , p . 1 4 3 - 1 4 4 ; C . H . K R A E L I N G , The

origin

and antiquity

oj the

Man-

daeans, d a n s le Journ.of the amer, orient, soc., 1929, t . X L I X , p . 216). H. ZIMMERN, Nazoräer-Nazurener, d a n s la Zeitsch. der deutsch, morgenl. Ges., 1920, t . L X X I V , p . 429-438 ; 1922, t . L X X V I , p. 45-46, f a i t a p p e l à u n e a u t r e a c c e p t i o n d u m o t q u i p e u t signifier • g a r d e r » ; n o u s a u r i o n s d o n c des « g a r d i e n s d e s e c r e t s », u n e secte à d o c t r i n e m y s t é r i e u s e . L e P. L a g r a n g e a e x a m i n é la q u e s t i o n d a n s son c o m m e n t a i r e s u r s a i n t M a t t h i e u , p. 37-39 (aussi d a n s la Rev. bibl., 1927 t . X X X V I , p. 498-500). I l c r o i t p o u v o i r r a p p o r t e r Naitapaîos à NaÇapd ( N a z a r e t h ) : ce serait d o n c un nornen gentile i n d i q u a n t le lieu d ' o r i g i n e (en ce sens éga-

LES

NASARÉENS

39

A la fin de sa notice sur les Osséens, en énumérant les sept sectes juives antérieures à la chute de Jérusalem, Épiphane cite les Nasaréens, L'indication coïncide avec ce qu'il a dit ailleurs. Les Nasaréens constituent en effet l'hérésie X V I I I du Panarion, la cinquième des hérésies juives (i). Ce sont, au dire de l'hérésiologue, des Juifs authentiques, établis dans le pays de Galaad et de Basan, dans toute cette région au delà du Jourdain ; nous présumons qu'ils y seront venus après la destruction de la ville sainte, au moment de l'exode juif et judéo-chrétien en Transjordane, avec les Esséniens, les Ébionites et d'autres encore. Étant de nationalité juive, ils gardent les dogmes principaux du judaïsme et ses pratiques essentielles : circoncision, sabbat et fêtes ; en outre, ils ne s'occupent ni de divination ni d'astronomie. Mais d'autre part, « tandis qu'ils acceptent l'histoire des patriarches rapportée dans le Pentateuque, ils rejettent néanmoins le livre sacré » (tel, du moins, qu'on le lit d'ordinaire) et prétendent qu'il ne contient qu'inventions. Certes ils reconnaissent l'autorité de Moïse et ne nient pas qu'il ait promulgué une loi divine, mais, à leur avis, cette loi est autre que la loi juive ; c'est une loi qui exclut les sacrifices et prohibe l'usage de viande ; aussi tiennent-ils en abomination et les sacrifices et toute chair animale. Avouons que l'orthodoxie juive était fortement entamée ! L'évêque de Salamine reviendra plusieurs fois sur ces Nasaréens. Dans sa notice sur les Osséens, il les présente non seulement comme l'une des sectes juives établies à Jérusalem avant 70, mais encore comme l'une des quatre hérésies infectées par l'elchasaïsme. Dans le même passage, il fait remarquer que « les lement G. F. MOORE, Nazarene and Nazareth, dans JACKSON-LAKE, The beginnings oj christianity, t. I, app. B, Londres, 1920, p. 426-432), en même temps qu'une sorte de nomen agentis puisqu'il désignerait les membres d'une secte (étymologie approximative, familière aux anciens, qui avait l'avantage de pouvoir s'appliquer à un groupe religieux : que l'on songe aux 0apiaalot, Ea&hov«aîot et autres). Il ne propose pas d'étymologie pour Naaapalos, mais il fait des Nasaréens une secte juive, préexistante, avec laquelle les Nazaréens n'ont rien de commun. — Nous maintenons donc la distinction entre les deux sectes nasaréenne et nazaréenne. Quant à l'étymologie des vocables, nous suivrons le P. Lagrange dans son explication du mot Naioipalas, sobriquet adressé par les Juifs aux Chrétiens et conservé par la secte judéo-chrétienne des Nazaréens; nous ne voyons d'autre part aucun inconvénient à faire dériver ïe mot Naaapaîos de la racine et à considérer les Nasaréens comme une secte d'Observants (au point de vue légalisme ou pureté, par exemple) (1) Panarion, X V I I I (éd. HOLL, t. I, p. 215-217).

40

FORMATIONS

SECONDAIRES

Osséens, à l'exemple des Nasaréens, rejettent certains livres de la Loi », ne conservant sans doute eux aussi qu'un Pentateuque altéré. E t plus tard il citera encore les Nasaréens, au beau milieu de ses informations relatives aux Nazaréens (i). Philastre parle aussi des Nasaréens. « Haeresis est quae Legem et Prophetas admittit, carnalüer tarnen vivendum affirmai, omnemque iustificationem in carnali observantia consistere suspicatur. Crines etiam capitis nutrientes, omnemque virtutem iustitiae in eo putantes consistere, quasi a Samsone illo sibi hoc praesumentes iudicii,quia Nazaraei vocabantur... »(2). C'est assez vague Dans la pensée de l'auteur, il s'agit d'une hérésie parue avant la venue du Christ ; il y a d'ailleurs confusion avec les naziréens, puisqu'il est fait allusion à Samson et aux rites du naziréat. Ces notices ne font aucune mention de rites baptismaux ni de bains de pureté. Nous nous devions cependant de signaler ici les Nasaréens, et ce pour plusieurs motifs. C'est d'abord que nous sommes en présence d'une secte de Transjordane : nous n'avons, pas à récuser le témoignage d'Épiphane. Or, rien dans ce milieu de sectes transjordaniques ne nous laisse indifférent car, nous le verrons, c'est là que le mouvement baptiste s'est développé avec le plus d'intensité. D'ailleurs nous savons par Épiphane que 1a. secte baptiste des Elchasaïtes a déteint sur nos Nasaréens. Nous avons enfin des raisons de croire que ceux-ci appartiennent euxmêmes aux sectes baptistes. Ils rejettent en effet les sacrifices, caractéristique que nous trouverons chez tous les Baptistes et que nous avons déjà soulignée au sujet des Esséniens. Si les Nasaréens s'abstiennent de sacrifier, ne serait-ce pas qu'eux aussi auraient remplacé les sacrifices par autre chose, par des bains, qu'ils seraient donc eux-mêmes des Baptistes ? Il est certainement permis d'y penser (3). 3. — Les

Masbothéens.

« Il existait dans la circoncision, parmi les enfants d'Israël, (1) Cfr Panation,

X I X , 5, 6-7 ; 5, 5 ; 5, 1 ; X X I X , 6, 1 (éd. HOLL, t. I, p.

222-223 et 327). (2) Div.

her.

hb.,

8 (éd. M A R X , p . 4).

(3) G. HÖLSCHER, Urgemeinde und Spätjudentuiu, p. 14, considère c e t t e h y pothèse comme très vraisemblable. Il apporte ces d e u x raisons, peu probantes à vrai dire, que, d'une part, É p i p h a n e traite des Nasaréens entre sa notice sur les Hémérobaptistes (qui se Daignent tous les jours) et celle sur les Osséens (baptistes eux aussi) ; que, d ' a u l r e part, il unit parfois Nasaréens et Osséens.

LES

MASBOTHÉENS

41

plusieurs sectes adversaires de la tribu de J u d a et opposées au Messie ; c'étaient les Esséens, les Galiléens, les Hémérobaptistes, les Masbothéens, les Samaritains, les Sadducéens et les Pharisiens ». Hégésippe, en ce texte connu, distingue donc clairement les Masbothéens des Esséniens et des Hémérobaptistes ; c'est sans doute la seule indication qu'il nous en ait laissée (1). Saint Éphrem n'apporte aucune lumière nouvelle, il cite sans plus les Masbothéens (Mazbuthazi) comme une des sectes du judaïsme (2). Nous savons seulement, par les Constitutions apostoliques, que les Masbothéens niaient la Providence, déclaraient que les êtres subsistent par eux-mêmes et s'en prenaient à l'immortalité de l'âme (3). Rien en tout cela, semble-t-il, ne nous autoriserait à ranger les Masbothéens parmi les Baptistes ; dans aucune notice, en effet, il n'est question de rites baptismaux. Et pourtant il est raison( 0 Hégésippe semblerait avoir parlé une a u t r e fois encore des Masbothéens, mais le t e x t e est douteux. Le voici, d ' a p r è s l'édition du Corpus de Berlin : af)yrrfxrjv alrelcrOe Kai evXoyiaiç cloeßeiav iriKpàv ÎXdaK€u6e. Le baill s'accompagne donc d'une « conversion » de vie : regret du passé et résolution de vie pieuse pour l'avenir ; c'est un bain de « pénitence ». On devine même un but eschatologique : le bain assure la bienveillance de Dieu qui mettra un terme à sa colère et détournera des hommes les cataclysmes qui les menacent. Valeur toute spéciale accordée au bain, dont nous rencontrerons d'autres exemples sans tarder et qui nous rapproche bien plus, on s'en rend facilement compte, du judaïsme baptiste que du baptême des prosélytes ou même du baptême chrétien. Il n'est pas inutile de préciser ici le sens de l'expression du v. 168 : öeo? Bcûaei (¿erdvoiav. Nous venons de dire à l'instant que le bain recommandé par la sibylle devait s'accompagner, d'après tout le contexte immédiat, d'une « conversion », d'un changement de vie ; à notre avis, la même idée est exprimée dans la phrase qui nous occupe. Cette phrase est souvent comprise d'une tout autre façon, à savoir d'un changement des sentiments de Dieu même : Dieu se laissera vaincre, il changera d'avis (i).

(i) A i n s i C. A l e x a n d r e t r a d u i t « Deus i p s e v i c i s s i m c o n s i l i u m vertet » (p. 151) ; d e m ê m e \V. B r a n d t « w i r d G o t t s i c h s g e r e u e n l a s s e n » (Die jüdischen men,

Baptis-

p. 88) et R . R e i t z e n s t e i n « w i r d er e u c h A e n d e r u n g s e i n e s Sinnes gewäh-

ren » (Die

Vorgeschichte

der christlichen

Taute,

p. 156,

n. 1).

LES

DONNÉES

BAPTISTES

53

E t , à la vérité, le contexte pourrait recommander cette traduction : changez de vie, priez..., Dieu se laissera fléchir, il ne vous fera pas périr comme il en avait l'intention. Cependant, l'expression elle-même ¡xe-ravoiav ôiôôvai supporte malaisément pareille interprétation : il s'agit bien plutôt d'un don fait par Dieu. Ne serions-nous pas aidé dans nos recherches par les quelques passages néo-testamentaires où il est question de la ^eravoia ? Dieu y est dit accorder à Israël, aux Gentils, aux incroyants la fierávoía, l'occasion et la possibilité de faire pénitence, de changer de vie, de se convertir et de venir ainsi à la vérité et à la vie (i). Ce sens s'appliquerait assez bien à notre texte : deos S w o e i ¡j,erávoíav, Dieu vous accordera l'occasion, le temps, la possibilité de changer de vie et d'accomplir cette conversion demandée, et il vous sauvera de la perdition ; il vous fera don de ce bien qu'est la /xe-ravoia (2). Quel sens précis donnerons-nous dès lors à l'ensemble du passage ? Nous sommes certainement en présence d'un bain de pénitence ; nous pourrions employer l'expression dont se servent les évangélistes vers cette époque pour définir le baptême de Jean (ßaTTTiu^a ¡xeravoías) (3). Dans la série des actes qui conduiront (1) C f r Act., V , 31 ; XI, i S ; II Tim., II, 25. L e judaïsme, et p r i n c i p a l e m e n t le j u d a ï s m e hellénistique, connaissait d'ailleurs l'idée de ¿terúfoia-don : cfr STRACK-BILLERBECK, Kommentar zum Neuen Testament, t. I, p. 162-172 ; A . H. DIRKSEN, The N. T. concept oj metanoia, W a s h i n g t o n , 1932, p . 1 1 4 - 1 6 4 . L e s Oracles sibyllins p a r l e n t encore de ¡lerárota au livre I : N o é l'aurait p r ê c h é e a u x h o m m e s (I, 128-129) ; le t e r m e r e v i e n t plusieurs fois d a n s les œ u v r e s de Josephe, mais pas sous c e t a s p e c t de don divin. P h i l o n , p a r contre, offre un p a r a l lèle intéressant : pour lui, la n f r á r o t a est la seconde des v e r t u s cardinales, de celles qui m e t t e n t l ' h o m m e en relation directe a v e c Dieu ; c'est, avec l'espérance (ÎÀITIs) et la justice (SiKaioavvi¡), un des biens les plus précieux conférés p a r Dieu à l ' h o m m e (cfr De virtut., 175-186 ; De proem. et poen., 15-21 ; De Abr., 1 7 - 2 6 ; éd. COHN-WENDLAND, t. V, p. 3 2 1 - 3 2 4 ; 339-340 et t. I V , p. 4-7). — P. VOLZ, Jüdische Eschatologie, T u b i n g u e , 1903, p. 116-1.20, m o n t r e très b i e n c o m b i e n les idées de ic conversion », de « g r â c e d i v i n e » à obtenir et de bienveillance divine à se concilier pour le jour du j u g e m e n t t o u r m e n t a i e n t les esprits à cette époque (cfr 2° éd. : Die Eschatologie der jüdischen Gemeinde, 1934, p. 108113). (2) N o t o n s q u e B r a n d t a d m e t en partie c e t t e interprétation pour le cas où la l e ç o n Scúcm (admise p a r R z a c h et G e f f c k e n ) s'imposerait, — lui-même lit S'i¿€i ; — il proposerait, d a n s cette hypothèse, la t r a d u c t i o n s u i v a n t e : « G o t t wird U m k e h r g e w ä h r e n », c'est-à-dire, « e u c h die M ö g l i c h k e i t schenken, e u c h a n n o c h z u einem f r o m m e n L e b e n zu b e k e h r e n » ; il n ' e x c l u t que le don de l a ¡íCTÍvoi.a, et concède q u e Dieu donne le t e m p s ou l'occasion de se c o n v e r t i r (Die jüdischen Baptismen, p. 88). (3) B r a n d t s'y oppose : le t e x t e qui d e v r a i t servir de fondement à c e t t e interprétation, écrit-il, ne le p e r m e t absolument pas ; d'après le c o n t e x t e , l ' h o m m e 6

54

LES B A P T I S T E S DES

SIBYLLINS

l'homme à cet état de pénitence, à cette conversion, le bain intervient à coup sûr ; mais dans quelle mesure et à quel titre ? Peut-on dire qu'il est le symbole de la pénitence, du changement de vie ? Nous le pensons : laissez de côté toute mauvaise action, nous dit la pseudo-sibylle, baignez-vous dans les fleuves, demandez pardon de vos fautes passées et réparez ainsi par vos prières votre impiété. Le bain n'apparaît-il pas là comme le symbole de la pénitence que l'homme s'impose, symbole que complète et précise la demande de pardon unie au bain ? D'autre part, bain, prières, abandon des anciennes iniquités, tout cela semble préparer l'acte final, à savoir le don de la fieravoia par Dieu. Le bain serait donc le symbole de la conversion de vie voulue par l'homme et il permettrait en même temps d'obtenir la ^.erâvoLa. Comment concilier cela ? Nous ferions volontiers appel aux textes assez semblables des Synoptiques sur la mission de Jean-Baptiste. Son baptême, nous le verrons, est le symbole de la pénitence, de la conversion que l'on désire, mais en même temps il produit d'une certaine façon cette conversion, qui est un don divin, et rend possible dans l'avenir de dignes fruits de pénitence et la fidélité aux obligations assumées. Nous aurions ici quelque chose du même genre. Laissez vos actions mauvaises et repentez-vous de vos fautes, baignez-vous et priez, symboles de cette pénitence ; Dieu alors vous accordera la /j.fTavoia et, avec elle, vous fournira l'occasion et les moyens de persévérer ; il laissera passer sa colère pourvu que vous cultiviez en vos cœurs la piété, pourvu que vous persévériez dans les œuvres de pénitence et dans votre vie nouvelle. Si nous ne nous abusons pas, ces bains auraient donc une valeur de symbole, de signe sensible, mais aussi, grâce au secours divin qu'ils promettent, une valeur quasi-sacramentelle de rite efficace pour l'avenir : c'est Dieu qui accorde la fieravoia, mais en considération des bains, des prières et de la bonne volonté et par l'intermédiaire de ces actes de l'homme. Ces considérations ne feraient que confirmer notre conclusion antérieure : cette valeur attribuée aux bains est bien dans la ligne du courant baptiste.

qui se baigne demande le pardon et se repent ; alors seulement vient de Dieu la possibilité de conversion, c'est-à-dire non pas l'acte même de se convertir mais la nouvelle direction imprimée à la vie (op. cit., p. 8g). Nous croyons pouvoir alier plus loin, car le bain apparaît bien comme couronnant la « conversion » et comme lié au don de [a ^eravoia.

LES

DONNÉES

BAPTISTES

55

Nous sommes donc tenté de conclure que le rédacteur final du I V e livre sibyllin est un juif de tendance baptiste, que son poème est le témoin de l'existence de groupes baptistes juifs en Syrie (ou en Asie Mineure) vers la fin du I e r siècle. Cependant, Rzach élève certaines objections (i). Rien ne dénoterait ici un auteur baptiste : ni l'abandon du temple, car on constate dans le judaïsme une tendance générale à sous-estimer le troisième temple ; ni la prière avant le repas, qui était propre à tous les Juifs ; ni le bain, qui ne serait autre chose que le baptême des prosélytes. Nous croyons avoir répondu suffisamment déjà à la dernière assertion. Qu'il nous suffise donc de souligner que notre pseudo-sibylle prêche l'abandon non seulement du temple mais surtout des sacrifices, de tout sacrifice, et que cet abandon, mis en relation avec l'usage de bains religieux, a un sens technique bien précis (2). De même, la prière avant les repas prend, dans le contexte, une valeur nouvelle et caractérise un genre de vie. Au reste, quel intérêt spécial y avait-il à signaler cet abandon du temple et ces prières, si c'était du pur judaïsme ? Mais, nous dira-t-on peut-être, la vie de piété, la pratique constante de la vertu, l'appel à la « conversion » ne caractérisent nullement un groupement baptiste ; les prophètes et les auteurs apocalyptiques ont toujours présenté la vie pieuse et vertueuse comme la vie normale de tout israélite, et leurs appels ne restèrent jamais complètement stériles. Certes il en fut ainsi ; nous croyons cependant que les groupements baptistes insistèrent tout particulièrement sur la pratique de la piété et de la pureté : on ne peut pas nier que les Esséniens, par exemple, aient cul(1) Art. Sibyllinische Orakel, col. 2132. (2) C'est trop facile de dire, avec SCHURER, Geschichte des jiidischen Volkes, t. III, p. 580, que cette polémique est dirigée contre les sacrifices et les temples païens ; s'il en était ainsi, notre pseudo-Sibylle aurait pu s'exprimer un peu plus clairement. D'aitleurs c'est bien du rejet de tout temple et de tout sacrifice qu'il est question, et le temple de Jérusalem n'est pas excepté. — L'explication de Badt (d'après FRIEDLAENDER, La sibylle juive et les partis religieux de la dispersion, p. 187) ne vaut pas mieux : après la chute du temple, le pharisaïsme, un texte rabbinique le montre, se serait très bien accommodé de cet abandon des sacrifices ; mais, comme le dit Friedlander, il n'y a, à l'appui de cette théorie, qu'un seul texte et qui s'explique autrement, car c'est une formule de consolation adressée par un rabbin à un disciple. De plus, l'éruption du Vésuve est présentée comme punition non pour la ruine du temple ou de la ville sainte, mais pour la destruction de la race des pieux : la sibylle ne s'émeut guère de la destruction du temple de Jérusalem, l'on comprend donc qu'elle ait eu ce temple en vue dans sou rejet du culte sacrificiel.

56

LES

BAPTISTES

DES

SIBYLLINS

tivé la piété avec une ardeur toute spéciale, à telle enseigne qu'ils passaient pour être « les meilleurs des hommes » au point de vue moral. Ils l'ont fait toutefois à leur façon : en rejetant les sacrifices et en les remplaçant par des bains sacrés ; or, c'est précisément ce que recommande l'auteur de notre poème sibyllin. Les prophètes, bien sûr, prêchaient eux aussi le culte spirituel de Dieu et la supériorité du sacrifice intérieur sur les sacrifices sanglants ; mais ils ne détournaient pas pour autant leurs contemporains du culte sacrificiel et les cérémonies du temple gardaient pour eux toute leur valeur. Ici nous avons tout autre chose : les sacrifices sont bel et bien dégradés, qualifiés de souillure et délaissés. A u reste, l'appel à un bain dans les eaux vives est tout à fait caractéristique : c'est ce bain qui doit remplacer les sacrifices, c'est à ee bain qu'est liée la piété et la conversion. Un texte d'Isaïe qu'on serait tenté de nous objecter ne constitue pas la moindre difficulté et ne diminue en rien la force de nos remarques. Le voici, avec son contexte immédiat : « Quand vous étendez vos mains (parole de Jahvé), je voile mes yeux devant vous ; quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas. Lavez-vous ; purifiez-vous ; ôtez la malice de vos actions de devant mes yeux ; cessez de mal faire, apprenez à bien faire » (i). Ce morceau est étrangement semblable, à première vue, à celui des Sibyllins : nous avons des deux côtés un appel à la conversion et à la vie vertueuse, et, semble-t-il, à des bains de pureté. Pour ce qui est de l'appel à la piété, la similitude n'est pas douteuse : nos deux textes sont l'expression d'une même psychologie religieuse profonde, d'uu même souci d'amener les contemporains à se concilier les bienveillances divines pour le jour du jugement ; c'est de part et d'autre un même thème de propagande. Pour ce qui regarde les bains, la rencontre est instructive, mais sans portée réelle. L a formule employée par Isaïe n'est dans sa bouche qu'une métaphore habituelle aux prophètes. Par contre les paroles de l'auteur si.byllin ne sont pas à prendre au sens métaphorique ; comme l'indiquent les détails précis, il s'agit d'un bain total dans cles fleuves à l'eau vive ; nous aurons bientôt l'occasion de mettre ce rite en parallèle avec celui que prêchèrent Jean-Baptiste et Elchasaï. (i) Is., I, 15-16. FRIEDLIEB, Oracula sibyllma, p. X L I I , met les deux textes sur le même pied ; le bain, de part et d'autre, serait « S y m b o l der Aussöhnung mit Gott », une pure métaphore signifiant l'obligation de changer de vie.

LA

SECTE

57

BAPTISTE

Reitzenstein admet lui aussi que le passage en question des Oracles sibyllins n'a rien à voir avec le baptême des prosélytes ; mais il explique la chose à sa façon. A l'en croire, l'oracle dérive d'un cercle de « ßa-n-Timai » ; il reflète la croyance, fondamentalement iranienne, d'une de ces communautés baptistes prémandéennes comme il en aurait existé dans la vallée du Jourdain, croyance qui éclaire la prédication de Jean-Baptiste (i). Nous ne récusons pas un certain parallélisme entre la prédication de JeanBaptiste et le I V e livre des Oracles sibyllins ; mais cela n'entraîne pas la théorie de Reitzenstein. Le poème sibyllin est l'œuvre d'un auteur juif qui faisait profession d'un judaïsme un peu spécial, d'un judaïsme baptiste ; est-il indiqué pour cela de recourir à la secte iranienne ou semi-iranienne des ßairTiarai imaginée par le philologue allemand et avec laquelle, faut-il le dire, les Baptistes de Justin (2) n'ont rien à voir ? Il n'est certainement pas requis de faire appel à des théories iraniennes pour rendre compte du thème des cataclysmes eschatologiques développé par la pseudo-sibylle ou de la description qu'elle trace de la fin du monde : ce sont des thèmes très courants dans l'apocalyptique juive (3), ce judaïsme très spécial lui aussi et avec lequel vraisemblablement le baptisme n'est pas sans avoir eu quelques accointances. Nous reviendrons ailleurs sur la théorie de Reitzenstein. Du moins l'auteur a-t-il le mérite d'avoir senti la fragilité de l'hypothèse qui trouve, dans le I V e livre des Sibyllins, une allusion au baptême des prosélytes et d'avoir voulu remettre en honneur l'ancienne théorie de l'origine baptiste de ce poème.

3. •— La secte baptiste des

Sibyllins.

N'est-il pas possible, pour finir, de déterminer la secte baptiste dont nous tiendrions ici le témoignage ? Friedländer, dans l'ar(1) Die

Vorgeschichte

der christlichen

(2) L e s B a p t i s t e s (Dial.,

Taufe,

p. 235-239.

80) c o n s t i t u e n t c e r t a i n e m e n t , p o u r J u s t i n , u n e s e c t e

bien j u i v e ; les B a p t i s t e s d o n t p a r l e R e i t z e n s t e i n , q u o i q u e é t a b l i s en T r a n s j o r d a n e , n ' o n t rien du j u d a ï s m e : c ' e s t J e a n - B a p t i s t e qui, en e n t r a n t c h e z e u x , i n t r o d u i r a c e r t a i n s é l é m e n t s j u i f s e t f o r m e r a ainsi la secte j u d é o - b a p t i s t e des N a s o réens-Mandéens. (3) Q u e l ' o n s o n g e a v a n t t o u t a u x d e s c r i p t i o n s c o n t e n u e s d a n s le Livre noch. V o i r , à c e s u j e t , P . VOLZ, Die Eschatologie P

333-338- L e s Oracles

sibyllins

der jüdischen

Gemeinde,

d'Hésurtout

c o m p t e n t p l u s i e u r s d e s c r i p t i o n s d e ce g e n r e :

c f r I.I, 1 9 4 - 2 1 3 ; I I I , 7 1 - 8 7 ; V I I , 1 1 8 - 1 3 3 ; V I I I ,

199-216;

337-358.

58

LES

BAPTISTES

DES

SIBYLLINS

ticle cité, à la suite d'Ewald d'ailleurs, s'est efforcé de le faire (i). D'après lui, le I V e livre des Sibyllins serait l'œuvre d'un juif hellénisant du parti radical, c'est-à-dire de ce parti qui rêvait d'un judaïsme international, en opposition au parti helléniste plus conservateur et nationaliste dont l'auteur du V e livre des Sibyllins serait un digne représentant. Ce serait chose toute normale, dès lors, que notre poème ne manifeste aucun intérêt spécial pour la nation juive et rappelle sans grande émotion que beaucoup de Juifs furent mis à mort à Jérusalem lors de la prise de la ville. L'auteur en outre écrivait à la louange des pieux (dont il faisait partie, sans aucun doute) et il conviait tous les hommes à la pénitence et à la conversion, sans parler de la Loi : ce qui de nouveau se comprend puisqu'il aurait renoncé au judaïsme national et à la loi cérémonielle, au temple et aux sacrifices remplacés par des bains. Mais que sont donc exactement ces « pieux », se demande alors Friedländer ; et il répond, reprenant les ternies mêmes employés par Ewald : « une sorte de secte essénienrie qui s'était amalgamée avec les nouveaux adeptes du baptême pour former une classe de schismatiques, qu'on peut désigner aujourd'hui du nom ancien de Hémérobaptistes ». Ce seraient donc des Esséniens, — leur dénomination même de « pieux », le rejet des sacrifices, la prière avant le repas le prouvent, — mais d'un essénisme frelaté puisqu'ils n'ont pas la vie de solitude ni le célibat ; ce seraient des Esséniens teintés de la doctrine de Jean-Baptiste (la pénitence, les bains, la crainte du jugement, n'est-ce pas toute la prédication de Jean ?) à la façon d'Apollos avant sa conversion ; ce seraient des Esséniens « johannisés •> (2). Que penser de tout cela ? Il est bien difficile, à la vérité, de dire si l'auteur du IV e livre sibyllin est un essénien proprement dit ou un adepte d'une secte baptiste quelconque proche de l'essénisme. Est-ce un hémérobaptiste ? Peut-être, mais nous (1) M. FRIKDLAENDER, La sibylle juive et les partis religieux p . 1 8 3 - 1 9 6 ; c f r H . E W A L D , op. cit.,

de la

dispersion,

p. 45-47.

{2) Friedländer va même jusqu'à trouver des traces de l'évangile essénien (amour de Dieu, du prochain et de la vertu, avec baptême comme symbole) disséminées dans les oracles sibyllins ; il cite Orac. si.by!l., I I I , 750-752 ; I I , 320325 ; V I I I , 209-210, qui seraient pour le moins des vers empruntés à une sibylle préchrétienne à idées esséniennes. Mais il n'y a rien d'essénien dans ces passages, qui décrivent tout simplement la paix et la prospérité que les justes sont en droit d'espérer après la lin de ce monde, l'espèce d'âge d'or qui leur est réservé.

LA SECTE BAPTISTE

59

connaissons si peu les Hémérobaptistes. Est-ce un représentant de cet essénisme répandu de par le monde depuis l'apparition de Jean-Baptiste, comme le prétend Friedländer ? Cela n'est pas du tout prouvé. C'est que, tout d'abord, Jean, comme nous le verrons bientôt, ne fut pas un essénien et ne prêcha pas I'essénisme. E t puis, s'il fut certes un baptiseur et mit, comme les Baptistes, l'accent sur l'acte baptismal, rien cependant dans les livres sibyllins ne rappelle son baptême, pas plus que le baptême chrétien ou celui des prosélytes. Sans doute l'appel à la pénitence, lié à l'eschatologie, reflète en un sens la prédication de Jean ; mais ce ne sont là que des préoccupations religieuses fort générales. Quant au bain recommandé par la sibylle, ce n'est pas dans le baptême de Jean, ce n'est même pas, à vrai dire, dans les bains esséniens qu'on en trouve le modèle le plus ressemblant ; nous penserions plutôt à un baptisme plus accentué, dans le genre de celui d'Elchasaï : c'est un baptême de grand pardon. Ne pourrions-nous pas voir, dans notre pseudo-sibylle, un juif issu d'une communauté ralliée au mouvement baptiste après la destruction du temple ? La ruine de Jérusalem, le désastre qui paraissait condamner le temple, la nécessité de trouver un succédané aux sacrifices aura certainement renforcé la tendance baptiste ; à nous en tenir à notre texte sibyllin, il n'est pas question cependant de bains répétés (i) ; ceux-ci seraient suggérés tout au plus par les analogies avec les autres sectes baptistes : nous verrons qu'à côté de leur baptême, les Elchasaïtes admettaient toute une série de bains. D'autre part le temple n'est détruit que depuis quelques années ; l'on a peine à se représenter qu'une communauté juive ralliée depuis peu au baptisme ait proféré contre le temple des paroles aussi dures que celles que nous lisons dans le poème. Il s'agirait plutôt dès lors d'une secte baptiste proprement dite.

Si le texte que nous venons d'analyser garde encore quelques points mystérieux et s'il ne porte pas de marque d'origine visible, il n'en constitue pas moins un document très intéressant pour l'étude du judaïsme baptiste. Qu'il soit sorti d'un milieu ([) En effet l'aoriste AovaaaBe exclut toute idée de répétition ou de durée que le présent exprimerait et qui se trouve aux versets suivants dans alreXaBi et IXaaKOfBf.

6o

LES BAPTISTES DES

SIBYLLINS

essénien ou hémérobaptiste ou même d'un autre groupement de ce genre, peu nous importe au fond s'il témoigne de l'influence de l'idée baptiste et fournit un nouvel indice du développement assez considérable du mouvement baptiste à l'intérieur du judaïsme. Faisons donc le point. L'analyse qui précède nous permet de caractériser provisoirement les sectes juives baptistes. Des Juifs, très pieux d'ailleurs, ont délaissé le temple et les sacrifices sanglants et ont remplacé le culte sacrificiel par des bains sacrés plus ou moins fréquents. Tantôt ces bains sont réguliers, pris à des jours et heures fixes, tantôt ils sont multipliés au delà même de toute mesure ; l'eau, l'eau courante, l'eau vive prend dès lors une importance de premier plan dans les préoccupations religieuses, dans l'ascèse et le service de Dieu. Les bains, par le fait même, acquièrent une valeur très grande : valeur morale, valeur cultuelle, peut-être même valeur sacramentelle ou quasisacramentelle. Jusqu'ici nous n'avons encore rien dit du Baptiste juif par excellence, de Jean le Baptiste ; il est temps que nous y arrivions L'importance et le caractère tout particulier de sa mission, le rôle qu'il a joué dans l'histoire du christianisme naissant, l'ampleur des études qui lui ont été consacrées expliquent pourquoi nous réservons un chapitre spécial au mouvement qui est issu ou se réclame de lui.

CHAPITRE

II

JEAN-BAPTISTE ET LES JOHANN1TES Alors que les sectes baptistes dont il vient d'être question sont à peine signalées, — quand elles ne sont pas totalement passées sous silence, — Jean, le baptiste du Jourdain, a joui depuis quelque temps d'une f a v e u r peu ordinaire. Bien des auteurs ont voulu mettre en plus v i v e lumière sa personne et son œuvre. Citons parmi les plus récents : Innitzer, Dibelius, B u z y , Goguel, Lohmeyer, Guénin (i) ; la liste s'allongerait démesurément si nous voulions citer tous les articles parus sur le sujet (2). A quoi attribuer cette vogue ? L'attention que l'on porte au (.1) T H . INNITZER, Johannes

der

Täufer

1 9 0 8 ; M . D I B E L I U S , Die

ur christliche

d a n s l e s Forsch,

und Liter,

zur Relig.

1 9 1 r ; D . B U Z Y , Saint The life of St John Jean-Baptiste, Täufer, Jésus

Paris,

Gcettingue, ? Genève,

i m p o r t a n c e : O. Judentum,

und

und

Etudes

1932 ; P, GUÉNIN,

Y

ZURHELLEN,

Johannes

Vienne.

dem

Täufer,

t. XV.Goettingue,

et critiques,

Cologne,

Vienne,

1911 ; C.

Leipzig,

1918 ; G . R . S. MEAD,

BERNOULLI,

Urchristentum. eu conflit

comme der

Ratisbonne,

Christus, A.

Tradition,

Test.,

historiques

a-t-il

A j o u t o n s encore

Tradition,

und

von Johannes

und Neuen

1 9 2 8 ; E . L O H M E Y E R , Das

1933.

Jesus

Schrift

Paris, 1922 ;

L o n d r e s , 1 9 3 3 ; M . G O G U E L , AU senil de

B o n n , 1 9 0 3 ; N . H E I M , Johannes

Geschichte Täufer

des Alten

Jean-Bapiiste.

the Baptist,

nach

Uebcr lieferung

entre

der

Jean-Baptiste

et

ouvrages récents

Täufer

und

der Verlauf

1908 ; A .

seine

Johannes gnostic

der

de

quelque

Verhältnis

er des Herrn

zum

nach

Bibel,

POTTGIESSER, Johannes

1 9 1 1 ; A . K O N R A D , Johannes

The

l'Évangile.

I. Johannes

Täufer

John

und

die

the Baptizer,

der

der Täufer,

Urgemeinde,

Londres,

1924.

D a n s t o u s les c o m m e n t a i r e s d e s E v a n g i l e s , d e n o m b r e u s e s p a g e s sont c o n s a c r é e s à l a p e r s o n n e e t à l ' œ u v r e d e J e a n - B a p t i s t e . O11 t r o u v e r a d a n s P . G U É N I N , op.

cit.,

p. 197-209, u n e a b o n d a n t e b i b l i o g r a p h i e (études a n c i e n n e s e t récentes). (2} N o u s e n s i g n a l e r o n s p l u s i e u r s a u c o u r s d e s p a g e s q u i v o n t s u i v r e ; m e n tionnons Täufer,

seulement,

Jesus,

comme

Urgemeinde,

articles

1 9 2 8 ; C . R . B O W E N , Prolegomena dies

in early christianity evangelischen

of bibl. N.

Itter.,

T. problems.

Times,

plus

Forsch.,

to a new study

générale : W. 2 r sér., t. III,

of John

the Baptist,

the Baptist

Ueberlieferung

and Jesus,

von

Johannes

ibid., dem

Gütersloh, dans

Stu-

p. 149-170 ; E . LOHMEYKR, Täufer,

d a n s le

1 9 3 2 , t . L I , p . 3 0 0 - 3 1 9 ; G . H . C . MACGREGOR, Some VII.

MICHAELIS,

é d i t é p a r S. J. CASE, N e w - Y o r k - L o n d r e s , [1928], p. 1 2 7 -

1 4 7 ; E . W . PARSONS, John Zur

d'allure

d a n s l e s Neutest.

John

the Baptist

1 9 3 5 , t. X L V I , p . 3 5 5 - 3 6 2 .

and the origins

of christianity,

Journal outstanding

dans

VExp.

62

JEAN-BAPTISTE

problème des origines chrétiennes intervient sans doute pour une large part ; l'histoire de Jean-Baptiste touche de très près au fait chrétien, à l'œuvre de Jésus et à la naissance du christianisme. L a question des rapports entre Jean et Jésus, en particulier, fut au point de départ des travaux de Goguel et de Guénin. Les études mandéennes ont donné, elles aussi, un renouveau aux problèmes relatifs à Jean-Baptiste ; n'avait-on pas cru voir dans les Mandéens des « Chrétiens de saint Jean » (i) ? E t les textes slaves de la Guerre juive de Josèphe, sur lesquels R. Eisler s'est appuyé pour récrire l'histoire du christianisme primitif et rétablir à sa façon le portrait « authentique » de Jésus et de Jean (2), auraient à leur tour rendu de l'actualité au problème johannique, si une littérature abondante n'avait, coup sur coup, démontré que ces textes slaves sont dénués de toute valeur et que les constructions élevées par Eisler 11e sont que «châteaux de cartes » (3). Une étude sur le mouvement baptiste palestinien ne peut pas se désintéresser du grand « baptiseur », de celui que l'histoire 11e connaît que sous cette dénomination de «Jean le Baptiste ». On comprendra sans peine, cependant, que nous nous soyons attaché moins à la personne de Jean qu'à son œuvre, sa mission spéciale et son baptême ; c'est cette activité baptismale que nous devions surtout examiner, afin de nous enquérir de sa nature propre et de voir si elle aussi serait une manifestation du baptisme juif. Nous devions également nous occuper des « Disciples » de Jean (nous les appellerons les Johannites), cette secte issue de lui ou qui du moins s'est réclamée de lui. Les Johannites ont eu moins de succès que leur maître auprès des chercheurs modernes. Il nous fallait esquisser, si possible, l'histoire de leur secte et déterminer la place qu'elle a tenue dans le baptisme juif.

(l) Sur i cttu question mandée» ne et [us rapports entre les Mandéens et Jean-Baptiste, voir iuira, spécialement p. 256-264. (>) R . EISLER. 1HSOYS BASIAEYS OY BA2IAEY2A2, 2 vol., Heidelberg, 1929-1930 ; sur la question du Josèphe slave, voir injm, p. 84-85. (3) L'expression est de M. GOGUEL, Les théories de M. Robert Eisler, dans la Rev. d'hist. ci de philos, relig., 1930, t. X , p. J90.

LES

NOTICES

ÉVANGÉLIQUES

ARTICLE

PREMIER

JEAN-BAPTISTE

ET

SON

63

B A P T Ê M E

S'adressant un jour à la foule qui l'entourait, Jésus lui dit : « Qu'êtes-vous allés contempler dans le désert ? Un roseau agité par le vent ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme revêtu d'habits moelleux ? Ceux qui portent cfes vêtements somptueux et vivent dans les délices sont dans les palais des rois. Mais qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-ie, et plus qu'un prophète. C'est celui dont il est écrit : voici que j'envoie mon messager devant ta face, pour disposer ta voie devant toi. E n vérité je vous le dis, parmi les fils de la femme, il n'a été suscité personne de plus grand que Jean » (1). Tel est, d'après le récit évangélique, le témoignage de haute estime rendu par Jésus au prophète du Jourdain, alors prisonnier du roi Hérode. Tous les critiques reconnaissent la valeur historique de ce texte (2) ; même Bultmann et l'école de « l'histoire des formes » regardent cet éloge de Jean dans les versets que nous avons cités comme un point de tradition primitive (3). Nous pouvons donc, dans notre étude sur le Baptiste, y prendre notre appui. L'homme du désert qui attirait à lui les foules, l'homme à la vie austère et mortifiée, Jean était un prophète et plus qu'un prophète ; au témoignage de Jésus, il était, par sa mission, le plus grand parmi les fils des femmes. Tous les passages relatifs au Baptiste ne trouvent pas aussi facilement grâce aux yeux des critiques. Ne seraient-ils pas pure (1) Mt., X I , 7-11 ; Le., V I I , 24-28. Nous suivons le plus souvent, pour la traduction française des textes évangéliques, la Synopsc des quatre Évangiles en fiançais d'après la Synapse grecque du R. P. M. J. LAGUANGE, par le R. P. C. L A V E R G N E , 8E é d . , P a r i s ,

1929.

(2) Cfr TH. ZAHN, Das Evangelium des Matthäus, 41' éd., Leipzig, 1922, p. 417419 ; W. BOUSSET, Die drei alleren Evangelien, 3« ed.. Gœltingue, 1917, p. 303305 (rejetant seulement la référence à Malachie) ; M. GOGUEL, Jean-Baptiste, p. 63-64 (regardant le groupement et l'agencement des textes comme l'œuvre des évangélistes ou même de la tradition a v a n t eux). (3) R . BULTMANN, Dieüesehickte I93 R > P-

der synoptischen Tradition, .."' éd., G œ t t m g u e ,

64

JEAN-BAPTISTE

invention des écrivains sacrés ou plutôt de la communauté chrétienne, celle-ci ayant créé de toutes pièces les récits dont elle avait besoin pour exprimer sa foi naissante ou pour défendre ses positions ? Les objections de Bultmann sont bien typiques. D'après lui, les indices ne manqueraient pas qui prouvent le caractère légendaire de la plupart de ces récits. Le portrait de Jean, par exemple, la description de son vêtement grossier et de sa nourriture très frugale, la mention de son activité exercée au désert seraient autant d'éléments rédactionnels secondaires, précisément parce que Jean est présenté comme prêchant dans le désert et comme y menant une vie ascétique : ceci répondrait trop bien au concept chrétien d'un précurseur préparant les voies, et, selon la prédiction d'Isaïe, clamant dans le désert. — E t de même, les récits évangéliques rapportant la prédication du Baptiste ne reflètent-ils pas, eux aussi, les préoccupations de la communauté chrétienne ? Le baptême dans l'Esprit, — c'est déjà, pour Marc principalement, le baptême chrétien, — est opposé au baptême de Jean, et Jésus lui-même, par l'annonce du « plus fort » mise sur les lèvres du Baptiste, apparaît comme bien supérieur à Jean et rejette dans l'ombre la figure de son précurseur : nous serions là manif estement en présence du travail rédactionnel d'un auteur chrétien, soucieux de rabaisser le plus possible la personne de Jean et son œuvre au profit du fait chrétien et préoccupé de répondre aux prétentions de la communauté baptiste (i). A ce compte-là, on s'en aperçoit, l'histoire authentique de l'activité de Jean-Baptiste nous échappe presque entièrement, pour faire place à l'Expression de la foi primitive dans le Messie et le baptême. E t non seulement l'activité de Jean, mais toute sa personnalité se dérobe ; presque toutes les péricopes témoigneraient en effet de rapports peu amicaux entre Jean et Jésus : elles seraient dues au souci de l'Église primitive de se défendre contre les Johann ites et d'affirmer contre eux sa supériorité (2).

(1) C f r "R. BULTMAMN, Die- Geschichte

der synoptischen

Tradition,

p . 261-263.

(2) L e g r a n d p r i n c i p e de l'école n o u v e l l e est que t o u t ce q u i s ' e x p l i q u e p a r l ' h i s t o i r e de la c o m m u n a u t é d o i t d é r i v e r de l a c o m m u n a u t é , l a l i t t é r a t u r e rép o n d a n t a u x besoins religieux du m o m e n t . C f r R . BULTMANN, op. cit.,

p. 4-5 :

« dass die L i t e r a t u r , in der sich d a s L e b e n einer G e m e i n s c h a f t , also a u c h d e r urchristliohen G e m e i n d e , n i e d e r s c h l ä g t , a u s g a n z b e s t i m m t e n L e b e n s ä u s s e r u n g e n u n d B e d ü r f n i s s e n dieser G e m e i n s c h a f t e n t s p r i n g t , die einen b e s t i m m t e n bestimmte Formen

und

Gattungen

Stil,

h e r v o r t r e i b e n . . . Man k a n n i h r e F o r m e n

u n d G a t t u n g e n n u r in Z u s a m m e n h a n g m i t i h r e m « Sitz i m L e b e n », d. h. m i t d e n i m L e b e n d e r G e m e i n d e w i r k e n d e n M o t i v e n v e r s t e h e n ». P o u r l ' a p p l i c a t i o n ce: principe, c f r pussim

(analyse des d i f f é r e n t s t e x t e s r e l a t i f s à J e a n ) .

de

LES

NOTICES

ÉVANGÉLIQUES

65

D'autres objections encore ont été formulées. Les récits évangéliques, du moins ceux qui relatent le genre de vie et l'activité de Jean, ne mériteraient guère de crédit, car leurs auteurs ont prêté au Baptiste des traits étrangers et l'ont ainsi défiguré. D'après Starr (1), le baptême de Jean et son appel à la pénitence tels que Marc les présente s'opposeraient aux concepts et usages juifs en la matière ; suivant Windisch (2), la péricope relative à la vie et à la nourriture de Jean trouverait ses analogies littéraires non pas dans l'Évangile ni dans la tradition biblique, mais seulement dans les biographies de philosophes grecs ; un même thème littéraire, appelé par le genre biographique, serait développé de part et d'autre. L a description de Jean aurait donc subi, dans nos Évangiles, une telle transformation qu'il serait impossible de déterminer la personnalité historique du Baptiste et la nature concrète de son activité. L'analyse des textes nous dira ce qu'il faut penser des difficultés ainsi soulevées. Par cette analyse et en nous aidant de la notice de Josèphe, nous espérons montrer le bien-fondé de notre tradition évangélique ; nous possédons de Jean-Baptiste un portrait authentique. 1. —Les

notices

évangéliques.

Les péricopes concernant le Baptiste qui se lisent en tête de nos Évangiles synoptiques représentent trois sources bien reconnaissables : Marc, la source commune à Matthieu-Luc et une source propre au troisième évangile. Marc nous donne une description de Jean et de son activité au Jourdain. L a source commune à Matthieu-Luc a transmis principalement les discours du (1) J. STARR, The itnjewisk character of the markan account of John the Baptist, dans le Journ. of bibl. Itter., 1932. t. L I , p. 227-237 ; cfr p. 230 : « The historical figure of John, t h e Palestinian Jew, has in Mark lost his Palestinian associations ». (2) H. WINDISCH, Die Notiz über Tracht und Speise des Täufers Johannes und ihre Entsprechungen in der Jesus-Überlieferung, dans la Zeitsch. für die neutest. Wiss., 1933, t. X X X I I , p. 65-87 ; cfr p. 70-71 : « E s ergibt sich sachlich, dass der T ä u f e r durch seine K l e i d u n g und durch seine Nahrungsweise mit den griechischen Ordensstiftern und Unheilsboten zusammengehört, und formengeschichtlich, dass die Mitteilung darüber ein notwendiges E l e m e n t in den .1 Tiioi » solcher W u n d e r m ä n n e r d a r s t e l l t . . . Johannes ist ein biblischer Menedemos and Menedemos ein hellenistischer Johannes. D a r u m gehören in die „•. Sal., X V I I , 37 ; Te.il. Juda, X X I V . (3) 11 est intéressant de constater que Marc laisse tomber entièrement l'aspect apocalyptique de la prédication de Jean tandis que la « double tradition » le met en lumière (la colère à fuir, la cognée toute prête, le van destiné à n e t t o y e r l'aire, le feu qui brûlera tout arbre stérile et consumera la balle du froment).

LES

NOTICES

ÉVANGÉLIQUES

71

qu'une expression métaphorique pour dépeindre l'activité messianique ; Jean prédit, à la façon des apocalypses, que le Messie donnera l'Esprit et jugera le monde présent, ce qu'il exprime aussitôt après sous une autre image, celle du nettoyage par le van (1). Tout cela est-il donc trop «chrétien», comme on l'a dit ? Ne faut-il pas plutôt reconnaître que la réalité a dépassé la prophétie, et de beaucoup ? Le caractère primitif du récit n'en est que confirmé. Jean prêchait et en même temps conférait un baptême : nous (1) N o u s nous écartons d o n c de l'exégèse du 1-'. L a g r a u g e qui écrit : « L e feu n ' a j o u t e ici q u ' u n e image, car on ne p e u t supposer u n b a p t ê m e plus p a r f a i t après celui de l ' E s p r i t - S a i n t . C ' e s t le b a p t ê m e dans l ' E s p r i t - S a i n t qui est c o m pare à un b a p t ê m e d a n s le feu. L ' e a u nettoie, mais 11e saurait avoir la vertu d'enl e v e r t o u t e s les t a c h e s . C e qui passe d a n s le feu, s'il n'est pas consumé, est semb l a b l e à l'or q u i sort p a r f a i t e m e n t purifié de la fournaise. L e b a p t ê m e de l ' E s p r i t est donc un b a p t ê m e plus parfait, qui a t t e i n t les p r o f o n d e u r s de l ' â m e . » (L'évangile de Jésus-Christ, Paris, 1930, p. 67). T o u t cela est b e l et bien, à condition qu'il soit question, dans le t e x t e , d ' u n b a p t ê m e p r o p r e m e n t dit q u e le Messie d e v r a i t instituer. Or, ce n'est pas du t o u t évident. L a même expression eV TrvtûfLan fianTÎ{cofat se rencontre en Act., I, 5 et X I , 16, où il ne s ' a g i t c e r t a i n e m e n t pas d ' u n b a p t ê m e mais de la réception de l ' E s p r i t . N o u s a t t r i b u o n s la m ê m e v a l e u r à la phrase prononcée par J e a n - B a p t i s t e : il v o u s b a p t i s e r a dans l ' E s p r i t , c'est-àdire il vous rendra p a r t i c i p a n t s de c e t E s p r i t qu'il v i e n d r a répandre d a n s le monde. Certes, dans le m ê m e verset, Jean parle de son b a p t ê m e d ' e a u ; mais la m ê m e antithèse a p p a r a î t d a n s les d e u x t e x t e s des Actes. Du reste, la f o r m u l e « baptiser d a n s l ' E s p r i t et d a n s le l'eu », d a n s le c o n t e x t e eschatologique qui é t a i t p r i m i t i v e m e n t le sien, nous invite à regarder ce b a p t ê m e c o m m e l'expression de l'activité f u t u r e du Messie et à le m e t t r e en parallèle a v e c le verset s u i v a n t où l'image du b a p t ê m e a fait place à celle du n e t t o y a g e de l'aire. — R . EISLER, IHZOYZ BAEIAEYZ OY BAZ1AEYEAZ, t. II, p. 104-114, propose nue curieuse interprétation de ce b a p t ê m e ¿v mev/iari Kai nupi ; ce serait un b a p t ê m e messianique « mit Wind und Feuer >• c'est-à-dire t o u t e s les c a l a m i t é s annoncées pour la fin du m o n d e et a u x q u e l l e s Jésus fera allusion lut aussi (Le., X V I I , 2S-30) ; j u g e m e n t et destruction par le feu, tempêtes, nouveau déluge, le Messie d e v a n t p e r m e t t r e a u x élus de se s a u v e r à t r a v e r s le feu et le vent. Jean, d ' a p r è s notre auteur, aurait t r o u v é dans l a littérature orientale p r i n c i p a l e m e n t ce t h è m e de la triple c a t a s t r o p h e finale p a r l'eau, le v e n t et le feu (KaraK^va/ios, avérai» avarpoTj, ÈKiripuiois), C f r aussi, en ce sens, M. GOGUEI, Jean-Baptiste, p. 40. — Signalons é g a l e m e n t ce m o t de S. RKINACH (Cultes, mythes et religions, t. I I , Paris, 1906, p. 133) : «les passages des S y n o p t i q u e s . . . paraissent se r a p p o r t e r à un usage m y s t i q u e d o n t l'on n ' a pas encore retrouvé de trace dans les t e x t e s ». L ' a u t e u r fait allusion c e p e n d a n t à certains rites anciens de renaissance (rajeunissement ou divinisation) par le feu et à la purification des morts par l'air, p a r l'eau et par le feu d a n s VIRGILE, Aen., V I , 740-742. H . LEISEGANG, Pneuma Hagion, Leipzig, T922, p. 72-80, qui supprime du t e x t e la mention de l ' E s p r i t Saint, prétend que 1' expression . 5 1 1 - 5 1 4 . l ' o u r

in 'he

first

.fouver la

v a l e u r q u a s i - s a c r a m e n t e l l e du b a p t ê m e de Jean, E . LOHMEYHR, Johannes d,p.v Täufer,

p.

77-80.

r e c o u r t à un a u t r e a r g u m e n t , à s a v o i r a u p a r a l l é l i s m e p a r f a i t

qu'il t r o u v e e n t r e ce b a p t ê m e et les s a c r i f i c e s j u i f s ; c o m m e c e u x - c i le b a p t ê m e de J e a n a u r a i t r e m i s les péchés. Mous roi i.'.idi'ons plus loin sur c e t t e

théorie

fel'r p. 87-88). (>) Orac. sibyll.,

TV, )O5-i«VS (éd. G E F F C K K N , ¡1,

(3) M. KUBINSTEIN, Le

baptême

de Jean,

100-101)

; c f r supra, ;>.

d a : i s la Rcv. des ét. juives,

1927,

t. L X X X I V , p, 66-70, a j o u t e un a u t r e é l é m e n t ; p a r t a n t de l'idée que J e a n est un essénien, que son b a p t ê m e est d o n c p a r a l l è l e a u x b a i n s esséniens, q u e c e u x - c i . en fait, r é p o n d e n t a u x a b l u t i o n s j u i v e s lesquelles, dès le d é b u t de la religion

JEAN-BAPTISTE

74

acte purement transitoire, mais il doit être suivi de « dignes fruits de pénitence » conformes à la conversion et imprimer une nouvelle direction à toute la vie. Quelle importance extrême n'a-t-il donc pas ! (i) d'Israël,

procuraient

la

pureté

léx'itique

et

symbolisaient

la

pureté

morale,

l ' a u t e u r c o n c l u t ( p . 7 0 • : * Ue b a p t ê m e d e J e a n n ' a c 1 ->. ic é t é n i l e b a p t ê m e d e s p r o s é l y t e s , n i le b a p t é i n • j u r i d i q u e a u s e n s d e l a f u t u r e c o m m u n a u t é

chrétienne,

ni l a l u s t r a t i o n l e v i t i q u e o u l e b a p t ê m e d e p é n i t e n e e s e u l , m a i s l e b a p t ê m e p é n i t e n c e j o i n t à l a p u r i f i c a t i o n l é v i t i q u e ». L e s p r é m i s s e s d e c e nous paraissent

fori s u j e t t e s à caution ; la conclusion

de

raisonnement

porte dès lors à

faux.

C e r t e s l e b a p t ê m e d e J e a . i n ' e s t p a s l e b a p t ê m e de^- p r o s é l y t e s , m a i s i l e s t b i e n m a l a i s é d ' a d m e t t r e q u 'il s o i t u n b a i n d e p u r e t é l é v i t i q u e . — C o m m e n o u s l ' a v o n s s i g n a l é , J . S t a n * p r é t e n d q u e l ' o n 11e p e u t , s e f a i r e u n e i d é e e x a c t e dti b a p t ê m e deJ e a n d ' a p r è s l e s t e x t e s é v a n g é i i q u e s , c e l u i d e \ I a i v en p a r t i c u l i e r , c a r l ' é v a n g é Iiste,

sous

(The

imjewish

l'influence charade

d'idées

hellénistiques,

auran

y nf the mark an account.

déforme

j"). j

son

Son

personnage

argumentation

m é r i t e d ' ê t r e m e n t i o n n é e : le b a p t ê m e d e J e a n n ' a rien d e c o m m u n n i a v e c l e s b a i n s d e p u r e t é j u i f s , ni a v e c l e b a p t ê m e d e s p r o s é l y t e s , ni a v e c l e s j u i v e s n o n l é g a l e s (esséiii-?nnes e t a u t r e s ) ; l ' é v a n g é l i s t e , c o n c l u t

ablutions

notre

auteur,

a d o n c i n t r o d u i t un é l é m e n t é t r a n g e r , ce qui n ' a rien d ' é t o n n a n t chez un é c r i v a i n q u i u s e d e l a m é t a p h o r e d u b a p t ê m e p o u r s i g n i f i e r la m o r t ( c f r Me..

X , 32-38 :

p o u v e z - v o u s ê t r e b a p t i s é s d u b a p t ê m e d o n t j e s e r a i n a p v i s é ?). P o u r q u o i c e p e n dant

Jean

n'aurait-il

p a s pu

a d a p t e r le

b a p t ê m e à. u n e fin. n o u v e l l e ,

celle

de

p r é p a r a t i o n au règne de Dieu ? (f) A condition, b i - e e n t e n d u , q u e ce b a p t ê m e de J e a n ait e x i s t é ! C a r q u e l q u ' i n v r a i s e m b l a b l e q u e c e l a p a r a i s s e , le f a i t a été m i s en d o u t e t o u t r é c e m m e n t ; l a c r i t i q u e la p l u s r a d i c a l e n ' a v a i t p a s e n c o r e o s é a l l e r j u s q u e l à , l ' h o n n e u r en r e v i e n t à I-\ G n é i i i n

( V a-i-il

eu conflit

entre

Jean-Hapti

sic et

J ¿sus

? Genève.

-{). N o t r e H'it:-ur en ! e n d d a n s u n s e n s a v a n t t o u t m é t a p h o r i q u e .les e x p r e s s i o n s b a p t ê m e de j . v n . et de

ieu.

IVa^ès

b a p t ê m e d ' e a u , b a p t ê m e au nom de J é s u s , b a p t ê m e d'esprit, l u i , le t e r m e

« b a p t ê m e « e s t a*>ant t o u t u n e

métaphore:

l e b a p t ê m e d e J < , - i , \ c ' e s t le m e s s a g e d e J e a n . « l . ' t r i i v r e d u B a p t i s t e , est

ainsi

caractérisée

par

« baptême

d ' e a u » (pour

ef u 8 a n ) e t e l l e ) Me., (7) Me.,

V U , 33. I I I , 7-8.

ii) ; Mt..

X I V , 3-5 : cf'r Le..

III, 20

X I V , 6-12. L e récit é v a n g é l i q u e d e la mort 78-80

dem Täufer,

p. 52-54 ; A . P o f s v . ij". évangiles

SliX

p. 328-329 ; M.

Tradition,

t. 1, l'aris, J 007, p. (>23 ; W . B o u s -

synoptiques,

et a u t r e s , ad îor.. C e r t a i n s a u t e u r s o n t essayé de d é t e r m i n e r l'origine du

récif : V.

Zonderyan,

H et gastmaal

van

tijdich.,

191 S, t. VIF, p. 1 3 1 . 1 5 5 ; Het

Merodes,

ibid.,

u>2

i, t .

X , p. 206-2

•'ern das Gastmahl

des Merodes

The hsad

Baptist.

James,

oi John Some

remarks

1 7 ; D. Vôltiîr,

Antipas, head

d a n s la Nieitw

Merodes,

en het gastmaal Das finde

theol.

van

karting

des Täufers

Johannes

tp2 1, t. X , p. 10-27 ; J. H a r r i s o n ,

ibid..

d a n s la Claas.

ou « The

honing

boe/t Esther

Rev.,

ot John

k>i6, t. X X X , 11. 2H>-2io ; M. R . Baptist

», ibid.,

1917, t.

XXXI,

i>. T-4. T o u t e:i c o n c é d a n t q u e le récit est p a r a l l è l e à c c r i a i n e s histoires p a ï e n n e s Ice nui en uî t:>î gelischen

; ¡a vraisemMa-'ce), H .

XJeberlielenmg,

dnr.s la Zeitsch.

^Yindtscti,

iüv die nenteit.

Kleine Wisx.,

Beiträge

sur

evan-

1017. t. X V ] I I .

>>. 73-81. p r o u v e l ' h i s t o r i c i t é de c e r t a i n s d é t a i l s et donc du récit l u i - m ê m e : ce q u i nous p a r a î t du r o m a n p e n i a v o i r été h i s t o r i q u e à une cour o r i e n t a l e , c o m m e 1 lien des t e x t e s en t é m o i g n e n t . — N o u s '-errons p l u s loin les r a p p o r t s e n t r e !a t r a d i t i o n évangélique et le t e x t e (le J o s e p h e sur p. 83).

la

m o r t de Jean (cfr

infra,

JEAN-BAPTISTE



venu pour restaurer toute chose en v u e de la venue du Messie, et l'on avait agi envers lui comme on l'avait voulu, comme

on

le ferait plus tard du Fils de l'homme lui-même » (i). L e quatrième évangile ne nous fournit pas b e a u c o u p de détails n o u v e a u x sur la personne et la mission du B a p t i s t e . J e a n est « un homme e n v o y é de Dieu pour rendre témoignage à la lumière» (2), qui en réalité a rendu ce témoignage en révélant la messianité de Jésus dont il disait : c'est lui qui, c o m m e je l'ai annoncé, doit venir après moi mais me dépasse en dignité (3). J e a n baptisait à B é t h a n i e au delà du J o u r d a i n et dans la région d'Ainon près de Salim (4) ; il conférait son b a p t ê m e d'eau « afin que fût manifesté à Israël celui qui devait venir et qui baptiserait dans l'Esprit-Saint » (5). Son b a p t ê m e n ' é t a i t donc qu'un baptême de préparation ; Jean pouvait l'administrer sans être « ni le Christ, ni Élie, ni le prophète », comme il l'expliquera a u x prêtres et a u x lévites venus de Jérusalem (6). L ' a u t e u r du quatrième évangile s'en réfère, semble-t-il, à la tradition synoptique connue de ses lecteurs (7). 2. — La notice de

Josèphe.

Vers la fin du I e r siècle, Josèphe écrivait à R o m e une histoire du peuple juif, qu'il poursuivait jusqu'à l'époque de la guerre d'indépendance. Son récit l'amenait à parler du prophète du Jourdain. Il lui consacre une brève notice au livre X V I I I des Antiquités (8). Il dépeint l ' a c t i v i t é du B a p t i s t e et détaille les circons(1) Mr.,

I X , t ¿ - 1 3 ; M t., X V I I , 12.

(2) ./»•• I. «-7( >) I'' ! ! -t : ovroS rjv

NV

ÎÎTTOV

' O

OTUICJ fiov

TFI.iTpo. BUZY, Béthanie au delà du Jourdain, d a n s les lïech. de s f v . ï r c rcl'H-, 1931, t. X X I , p. 444-461. (5) C f r Jo.. I, 31-34. (6) Jo., L, 19-27. (7) C'est ainsi qu'il ne fait q u ' u n e allusion fort discrète a u b a p t ê m e e t à la prédication p c n i t e n t i e l l c de Jean, au b a p t ê m e reçu par Jésus e t à l ' e m p r i s o n n e m e n t de Jean ( i f r Jo., 1 26-27 ; 31-34 ; I I I , 23-24). (8) Aut'.q., X V I I I , 116-11«) (éd. NABER, t. I V , p. 157-158). L ' a u t h e n t i c i t é du t e x t e flavi 'ii est ass: r. g é n é r a l e m e n t a d m i s e (cfr 1£. SCHURER, Geschichte des jiidUchai Volkea. t. I, p. 43.S ; M. DIBEUUS, Die urrhristliche Ucberliejerung von Johamn's d, m Tdit/cr. p. . ¡4 ; M. GOGUBL, Jean-Baptiste, p. 17-19) ; elle se base sur de solides a r g u m e n t s de critique e x t e r n e et interne ; l a notice ne c o n t i e n t

LA

N O T I C E DE

JOSEPHE

79

t a n c e s de sa m o r t . V o i c i son t e x t e : « Il p a r u t é v i d e n t à p l u s d ' u n q u e D i e u l u i - m ê m e a v a i t mis en d é r o u t e l ' a r m é e d ' H é r o d e , t i r a n t ainsi une v e n g e a n c e bien m é r i t é e d u m e u r t r e de J e a n s u r n o m m é le B a p t i s t e . H é r o d e en effet l ' a v a i t mis à m o r t . C ' é t a i t p o u r t a n t un h o m m e de bien q u i r e c o m m a n d a i t a u x J u i f s la p r a t i q u e de la v e r t u , q u i les e x h o r t a i t à être j u s t e s e n t r e e u x et p i e u x e n v e r s D i e u , q u i leur conseillait de v e n i r en foule à son b a p t ê m e . Ce b a i n , disait-il, v o u s conciliera la f a v e u r d i v i n e , si v o u s le r e c e v e z non p a s en v u e de la rémission de c e r t a i n e s f a u t e s m a i s p o u r la p u r e t é d u corps, a p r è s q u e v o u s a u r e z purifié v o t r e â m e a u p r é a l a b l e p a r des œ u v r e s d e j u s t i c e . L e s foules allaient à lui, elles é t a i e n t c o n q u i s e s p a r la c h a l e u r d e ses discours.

H é r o d e eut p e u r ; il

c r a i g n a i t q u e l ' i n f l u e n c e é n o r m e q u e cet h o m m e e x e r ç a i t sur le p e u p l e ne le p o u s s â t à f o m e n t e r une r é v o l t e : ne s e m b l a i t - o n p a s lui d e m a n d e r conseil à t o u t e occasion ? Il p r é f é r a d o n c p r é v e n i r t o u t é v é n e m e n t f â c h e u x et se saisir de lui, p l u t ô t q u e de laisser les choses se dérouler et d ' a v o i r alors à r e g r e t t e r un fait a c c o m pli. Se d é f i a n t d e lui, H é r o d e le fit c o n d u i r e , c h a r g é d e fers, à M a c h é r o n t e , la c i t a d e l l e d o n t nous a v o n s parlé. C ' e s t là q u ' i l le fit mourir. E t les J u i f s v o y a i e n t d a n s le d é s a s t r e s u b i par l ' a r m é e u n e p u n i t i o n infligée p a r D i e u à H é r o d e à c a u s e d e ce c r i m e ». A première v u e , n o u s s o m m e s bien loin des d o n n é e s é v a n g é liques ; et p o u r t a n t n o u s osons poser en thèse q u e le t é m o i g n a g e flavien,

loin de c o n t r e d i r e les d o c u m e n t s scripturaires, d e m a n d e

à être i n t e r p r é t é et c o m p l é t é à l ' a i d e de c e u x - c i . P o u r concilier les d e u x séries d e r e n s e i g n e m e n t s , il n o u s suffit de tenir c o m p t e des t e n d a n c e s c a r a c t é r i s t i q u e s de J o s è p h e et d u p o i n t de v u e des évangélistes. J e a n a u r a i t d o n c été un p r é d i c a t e u r de m o r a l e , q u i r e c o m m a n d a i t a u x J u i f s la p r a t i q u e de la v e r t u et les e x h o r t a i t à être j u s t e s et p i e u x ( i ) . Cela n ' e s t p a s la piété j u i v e : le juif ne p r a t i q u e p a s la v e r t u p o u r elle-même, il la p r a t i q u e en la r é f é r a n t à des

fins

rien qui ne puisse être attribué à J o s è p h e et, de plus, certains détails ne s'expliquent que sous sa plume. En sens opposé efr surtout H. G R A E T Z , Gcsc-hichlc der Juden, t. [II, 5« éd., Leipzig, 1905, p. 270, il. 3. ([) A v e c J. M. CREED, Joscpkus on John Ihe Baplisl, dans le Journ. of tluol slttd., 1922, t. X X I I I , p. 59-60, 110115 donnons ). C'est à cette lin qu'il rationalise la Bible et en particulier les miracles qui y sont rapportés (voir surtout k 1 miracle de la mer Ronge : Antiq., Il, 3 5 1 - q i ) ; ¡bld., t. I. p. 1 3 5 - 1 3 7 ) - C'est dans le mèm.' but qu'il met les seêtes j u i v e s sur le même pied que les grandes écoles philosophiques du m e n t ' grec (Antiq., X V I I I , 1 1 ; ibid., t. TV. p. r j S ; et pnssim). (2) Tout mouvement messia.nique, citez les J n i ' était en même temps nu mouvement politique et n a t i o n a l ; la religion était tellement affaire nationale qu'on dissociait ditïïciiemeni les deux points de vue. « L'espérance messianique était un curieux mélange d'idéal religieux et politique. J a m a i s on n'a renoncé à ce dernier, uni intimement à l'autre. L a liberté nolilique de la nation était considérée comme le larme des interventions divi es ; et plus cette c r o y a n c e s'ancrait dans le peuple, »lus aussi on si- sentait de courage pour tenter même l'impossible" (cfr L, ScHuRicR, Geschirhtc des iiir/i-rhni Volkes. t. 1, p. 660). On comoreau que Josèohe, soucieux; de flatter les Uomains et de disculper à, l"urs veux la nation j u i v e aii narlé aussi peu que possible de messianisme, (3) Antiq., X V I I I , 4-0 ; X V I I I , 85-87 ; X X , 07-0S (éd. N u h î r , t. IV, p. 1 3 6 137, 1 5 1 et j S . 3 - ^ 4 ) -

LA

NOTICE

DE

JOSEPHE

attirèrent les foules en les excitant à la révolte contre le pouvoir romain, — il les présente comme purement politiques et complètement dissociés de la religion et des grandes espérances nationales. Il est donc assez normal qu'il ait parlé de jean-Baptiste sans indiquer clairement l'aspect messianique de sa prédication et la valeur de préparation au règne qu'il faut attribuer aux pratiques de vertu recommandées par le prophète. Le succès de Jean, l'enthousiasme de la foule et les craintes d'Hé-rode en disent pourtant assez long et prouvent que cet aspect messianique ne fut pas absent des discours du Baptiste (i). Au demeurant, seule l'espérance messianique pouvait à cette époque enthousiasmer le peuple (2). L a prédication de Jean visait donc le règne de Dieu auquel elle entendait préparer. Nous oserions même aller plus loin et trouver, sous les mots du texte flavien, une allusion à la prédication de pénitence. Jean aurait invité à la pratique de la vertu : nous sommes tout prêt à voir en cela l'invitation à la pénitence et à la réforme des mœurs usuelle chez les prophètes et, au témoignage des Évangiles, lancée par le Baptiste. Pure hypothèse, dira-t-on ! Pas précisément. Pratiquer la vertu, s'exercer à la justice et à la piété : c'est un changement de vie que Jean demandait à ses auditeurs, cela s'appelle en langage juif une « pénitence », la ¡xeravoca des Evangiles. Ensuite, Jean, d'après Josèphe, invitait les foules à recevoir son baptême, non pas que ce bain dût produire la rémission des fautes, mais parce qu'il conférait au corps la pureté qui s'imposait après la purification de l'âme par les oeuvres de justice : fii)

ÀTTI TIVOJV â/j.apTaàojv

rrapair/¡crei,

âAA'

èrj>' àyvela

roù

ncifiaros.

A vrai dire, dans la perspective que Josèphe veut imposer, ce (1) G. F . MOORE, Judaism

in the ftrst centuries

326, m o n t r e b i e n q u e le m o u v e m e n t r e l i g i e u x

of the Christian suscité par

ara, t . II,

p.324-

J e a n a pu ê t r e re-

g a r d é c o m m e l a r é a l i s a t i o n d ' u n e conditio:', n é c e s s a i r e p o u r l a l i b é r a t i o n

natio-

n a l e et q u ' a i n s i l e s e s p é r a n c e s du p e u p l e o n t pu ê t r e r é v e i l l é e s . (2) C e r t e s l e s d e r n i e r s p r o p h è t e s a v a i e n t m i s p l u t ô t en v e d e t t e le c a r a c t è r e p a c i f i q u e et m o r a l du règne à venir ; c e p e n d a n t cela m ê m e nécessitait l'indépend a n c e p o l i t i q u e d u p e u p l e j u i f , e t l'on c o m p r e n d d è s l o r s q u e l ' e s p é r a n c e m e s s i a n i q u e a i t s o u l e v é l e p e u p l e . D ' a i l l e u r s le m e s s i a n i s m e p o l i t i q u e n ' a v a i t complètement

r a v i v é e n c o r e p a r le .fait d e l a d o m i n a t i o n r o m a i n e . C f r li- SCHÜRER, des jüdischen an temps

jamais

d i s p a r u ; il a v a i t é t é r e m i s e:; h o n n e u r p a r l ' a p o c a l y p t i q u e

Volkes,

de Jésus,

t. I I I , p. 26 [ - ¿ 6 2 ; vi-J. LAGRASOE, Notes d a n s l a Rev. bibl.,

sur le

et

Geschichte messianisme

1905, \T. S. t. l i , p. 4 8 1 - 5 1 4 , o ù l ' a u t e u r ,

à p r o p o s de divers écrits a p o c a l y p t i q u e s

s i g n a l e c o m b i e n le c o n t a c t a v e c

lcj

R o m a i n s v a i n q u e u r s a v a i t a i g u i s é le m e s s i a n i s m e n a t i o n a l et m i l i t a i r e d e s J u i f s .

82

J E A N - B A P T I S T E

baptême joint à la pratique de la vertu est un hors-d'œuvre. Pour le justifier tant bien que mal, l'historien recourt de nouveau à des concepts hellénistiques. Il rencontre d'abord l'objection que les païens cultivés pouvaient se faire : un bain est incapable de remettre les péchés, ce qu'Ovide traduisait ironiquement : . 1 ! nimiitm

faciles,

qui

tristia

crimina

caedis

fluminea

tolli

posse

putatis aqua ! (i). Le procédé de Josèphe est radical, il nie tout simplement que le baptême de Jean ait remis les péchés. Quant à son explication positive du baptême, elle est connue, c'est le thème néo-pythagoricien : la pureté du corps doit aller de pair avec celle de l'âme, un bain corporel doit achever l'œuvre de purification (2). Faut-il le dire, ici encore nous sommes loin du judaïsme et de ce qu'a dû être le prophète du Jourdain. L'historien juif pouvait parler du baptême de Jean, car les bains religieux étaient estimés dans le monde païen ; personne cependant n'acceptera son explication de la valeur de ce baptême. Il est de toute évidence que le baptême de Jean ne visait pas la pureté du corps. Est-ce qu'un bain de pureté corporelle eût jamais, à lui seul, attiré les foules et suscité chez elles un enthousiasme à inquiéter le roi Hérode ? Josèphe nous cache quelque chose. Il n'établit qu'un lien factice entre le baptême de Jean et l'invitation à la vertu ; en fait, la vraie explication du baptême est celle qui tient compte de l'élément messianique sous-jacent à l'appel à la vertu. Ce que Josèphe veut laisser délibérément dans l'ombre, c'est cette valeur messianique du baptême ; il ne parvient d'ailleurs qu'imparfaitement à la masquer, puisqu'il met le rite baptismal en rapport avec la prédication et toute l'activité de Jean qui n'ont pu être que messianiques. Le baptême lui aussi doit donc être compris, dans notre texte flavien, en fonction du règne de Dieu ; rattaché même par Josèphe à l'invitation à la vertu, en d'autres (1) Fast., !l, 45-46 (éd. MERKEL, p. 222). (2} Nous trouvons ce thème chez Cicéron (De kg., II, 24; éd. M C E L L E R , p. 414 : caste iubet lex adiré ad deos, atiimo videlicet, in quo simt omnia ; nec lollit castimoniam corporis, sod hoc o port et intellegi...) et chez Porphyre (De abslin., II, 45 ; éd. N A U C K , p. ri2 : 17 çow Kal y èKTOS àyviia. Il a influencé Philon (De plant. S'oc, ifu ; éd. C O H N - W E N D L A N D , t, II, p. 166: oco/xara «rat i/fu^àç K0.6"i}p6.p*V0i, rà ¡ùv Àovrpoîs, rà Sè VO/IOJV i