La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole 9782503595504, 2503595502

Les fouilles franco-yougoslaves dirigées conjointement par Noël Duval (1929-2018) et Vadislav Popovic (1930-1999), d?abo

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Ivana Popović et Dominic Moreau. Sirmium chrétienne
Petar Milošević, Jean Guyon et Miloje Vasić. La nécropole orientale de Sirmium
A. Les fouilles franco-yougoslaves de 1976-1977
Miloje Vasić. I – Les fouilles
Jean Guyon et Miroslav Jeremić. II – Les tombes de la basilique Saint-Irénée et de sa nécropole
Bojan Popović. III – L’architecture de la basilique – aperçu des vestiges
Radomir Prica et Jean Guyon. IV – Les briques
Bojan Popović. V – La plastique décorative architectonique
Jean Guyon et Snežana Ferjančić. VI – Les inscriptions
Ivana Popović. VII – Les mensae funéraire
Miloje Vasić. VIII – Les monnaies
Ivana Popović. IX – Les fresques et les mosaïques
Jasmina Davidović. X – La céramique
Nataša Miladinović-Radmilović. XI – Le matériel ostéologique humain
B. Les fouilles de sauvetage de 2002 et de 2016
Ivana Popović. XII – La tombe de la rue Mike Antića
Nataša Miladinović-Radmilović. XIII – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Mike Antića
Miroslav B. Vujović et Biljana Lučić. XIV – Les tombes de la rue Palanka
Nataša Miladinović-Radmilović. XV – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Palanka
Ivana Popović et Miloje Vasić. Conclusion
English Abstract
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La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole
 9782503595504, 2503595502

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La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole

RomA

Rome and After in Central and Eastern Europe Archaeology and History (3rd century bc–8th century ad)

VOLUME 1 General Editors Dominic Moreau, Université de Lille Orsolya Heinrich-Tamáska, Leibniz-Institut für Geschichte und Kultur des östlichen Europa (GWZO) Florian Matei-Popescu, Institutul de Arheologie „Vasile Pârvan”

Patrons of Honour Jim Crow, University of Edinburgh Renate Pillinger, Universität Wien

Editorial and Scientific Board Irina Achim, Institutul de Arheologie „Vasile Pârvan” Nicolas Beaudry, Université du Québec à Rimouski Lucrețiu Mihailescu-Bîrliba, Universitatea „Alexandru Ioan Cuza” din Iași Craig Caldwell, Appalachian State University Alenka Cedilnik, Univerza v Ljubljani Pascale Chevalier, Université Clermont Auvergne Florin Curta, University of Florida Dan Dana, CNRS, UMR 5189 – HiSoMA Cristian Găzdac, Universitatea Babeș-Bolyai Christophe J. Goddard, CNRS, UMR 8546 – AOrOc Hrvoje Gračanin, Sveučilište u Zagrebu Vujadin Ivanišević, Arheološki institut, Beograd Olga Karagiorgou, Akadīmía Athīnṓn Slavtcho Kirov, Institut za balkanistika s tsentar po trakologiya (BAN) Péter Kovács, Pázmány Péter Katolikus Egyetem Albena Milanova, Sofiyski universitet „Sveti Kliment Ohridski“ Andrew Poulter, University of Nottingham and University of Birmingham Ivan Radman, Arheološki muzej u Zagrebu Efthymios Rizos, Eforeía Archaiotī́ton Serrṓn Nikolay Sharankov, Sofiyski universitet „Sveti Kliment Ohridski“ Saimir Shpuza, Instituti i arkeologjisë (ASA) Carolyn Snively, Gettysburg College Roland Steinacher, Universität Innsbruck Alessandro Teatini, Università degli Studi di Sassari Lyudmil Vagalinski, Natsionalen arheologicheski institut s muzey (BAN) Catherine Vanderheyde, Université de Strasbourg et Université Libre de Bruxelles Andrey Vinogradov, Nacional’nyj issledovatel’skij universitet «Vysšaâ škola èkonomiki» Nelu Zugravu, Universitatea „Alexandru Ioan Cuza” din Iași

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole

Édité par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau

F

Éditeurs

Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau

Photographies

Documentation de l’Institut archéologique de Belgrade

Plans et dessins

Bojan Popović et Miroslav Jeremić

Traduction

Amalija Vitezović

Révision de la traduction et compléments à celle-ci

Jean Guyon et Dominic Moreau

Soutien financier Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana Institut archéologique, Belgrade Fondation I-SITE ULNE Université de Lille UMR 8164-HALMA (Univ. Lille, CNRS, MC)

British Library Cataloguing in Publication Data A catalogue record for this book is available from the British Library.

© 2022, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise without the prior permission of the publisher. ISBN: 978-2-503-59550-4 e-ISBN: 978-2-503-59551-1 DOI: 10.1484/M.ROMA-EB.5.124465 Printed in the EU on acid-free paper. D/2022/0095/22

À la mémoire de Vladislav Popović et de Noël Duval

Table des matières Liste des illustrations

9

Foreword

17

Dominic Moreau Avant-propos

18

Ivana Popović et Miloje Vasić Préface

21

Ivana Popović et Dominic Moreau Sirmium chrétienne

25

Petar Milošević, Jean Guyon et Miloje Vasić La nécropole orientale de Sirmium

31

A. Les fouilles franco-yougoslaves de 1976-1977 Miloje Vasić I – Les fouilles

41

Jean Guyon et Miroslav Jeremić II – Les tombes de la basilique Saint-Irénée et de sa nécropole

51

Bojan Popović III – L’architecture de la basilique – aperçu des vestiges

93

Radomir Prica et Jean Guyon IV – Les briques

99

Bojan Popović V – La plastique décorative architectonique

111

Jean Guyon et Snežana Ferjančić VI – Les inscriptions – Catalogue

117

8

ta bl e d e s m ati è r e s

Ivana Popović VII – Les mensae funéraire

151

Miloje Vasić VIII – Les monnaies

163

Ivana Popović IX – Les fresques et les mosaïques

171

Jasmina Davidović X – La céramique

175

Nataša Miladinović-Radmilović XI – Le matériel ostéologique humain

179

B. Les fouilles de sauvetage de 2002 et de 2016 Ivana Popović XII – La tombe de la rue Mike Antića

191

Nataša Miladinović-Radmilović XIII – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Mike Antića

197

Miroslav B. Vujović et Biljana Lučić XIV – Les tombes de la rue Palanka

201

Nataša Miladinović-Radmilović XV – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Palanka

211

Ivana Popović et Miloje Vasić Conclusion

219

Dominic Moreau English Abstract

223

Bibliographie

230

Liste des illustrations Sirmium chrétienne – Ivana Popović et Dominic Moreau Figure 1.

Localisation de Sirmium.

26

Figure 2.

Sirmium au ive siècle : a) éléments identifiés des remparts de la ville ; b) tracé possible des remparts ; c-d) rues principales et routes ; e-f ) nécropoles ; g) marais ; h) rues modernes ; i) forum (A- premier forum, B- localisation possible du second forum) ; j) complexe dit du « palais impérial » ; 1/a, 37, 85) palais ; 31)  horreum ; 1) villa ; 28) quartier artisanal ; 29) thermes ; 30) horreum ; 59) basilique urbaine ; 47) temple païen (?) ; 4, 35) « villa urbana » ; 79) intersection du cardo et du decumanus.

26

Plan des édifices de culte chrétiens de Sirmium : a) édifice triconque de la nécropole orientale ; b) basilique Saint-Syneros/Synerotas ; c) chapelle à nef unique de la nécropole orientale ; d) basilique Saint-Irénée ; e) martyrium de Mačvanska Mitrovica ; f ) basilique Saint-Démétrius.

28

Localisation des édifices de culte chrétiens de Sirmium : a) basilique SaintSyneros/Synerotas ; b) édifice triconque de la nécropole orientale ; c) basilique Saint-Irénée ; d) chapelle à nef unique de la nécropole orientale ; e) martyrium de Mačvanska Mitrovica ; f ) basilique Saint-Démétrius ; g) basilique Sainte-Anastasie ?

29

Localisation de la basilique et de la nécropole Saint-Irénée (secteur no 55), par rapport aux monuments découverts dans les rues Mike Antića et Palanka, à l’occasion des fouilles de 2016.

30

Figure 3.

Figure 4.

Figure 5.

La nécropole orientale de Sirmium – Petar Milošević, Jean Guyon et Miloje Vasić Figure 1.

Sirmium au ive siècle, ses nécropoles et leurs églises cémétériales.

31

Figure 2.

La nécropole orientale de Sirmium : 1) la basilique Saint Irénée et sa nécropole ; 2) secteur de la rue Mike Antića ; 3) principaux vestiges chrétiens du quartier de Palanka ; 4) la rue Palanka, au long de laquelle les parcelles figurées en grisé ont donné lieu à des trouvailles fortuites avant les fouilles archéologiques effectuées en 1976/1977, 2002 et 2016 sur les trois autres secteurs.

32

Localisation des trouvailles fortuites effectuées dans la nécropole orientale avant les fouilles archéologiques des années 1976/1977, 2002 et 2016.

32

Figure 3.

I – Les fouilles – Miloje Vasić Figure 1.

Plan de la basilique Saint-Irénée avec les carroyages des fouilles exécutées en 1976 et 1977.

41

Figure 2.

Stratigraphie de la paroi est de la fouille de 1976.

42

Figure 3.

La plaque de marbre portant l’inscription mention­nant la basilique Saint-Irénée lors de sa découverte au sein de la tombe 5 (15/76) : seul son revers était alors visible.

44

Figure 4.

Fond du sarcophage 64 (tombe 2/76).

49

10

l i s t e des i l lu str ation s

Tableau 1. Couches I-IV.

42

Tableau 2. Couche V.

43

Tableau 3. Couche VI.

43

Tableau 4. Couche VIII.

43

Tableau 5. Tombes.

43

Tableau 6. La basilique.

44

Tableau 7. Couche I.

45

Tableau 8. Couche II.

45

Tableau 9. Couche III.

45

Tableau 10. Couche IV.

45

Tableau 11. Couche V.

47

Tableau 12. Couche VI.

47

Tableau 13. Couche VII.

47

Tableau 14. Tombe.

47

Tableau 15. Couche I.

47

Tableau 16. Couche II.

47

Tableau 17. Couche III.

48

Tableau 18. Couche IV.

48

Tableau 19. Couche V.

48

Tableau 20. Couche VI.

48

Tableau 21. Couche VII.

49

Tableau 22. Négatif de l’abside.

49

II – Les tombes de la basilique Saint-Irénée et de sa nécropole – Jean Guyon et Miroslav Jeremić Figure 1.

Plan des fouilles de la basilique Saint-Irénée et de la nécropole alentour. 

52

Figure 2.

Typologie des tombes.

54

Figure 3.

Exemples de tombes de type I (tombe 67), II (tombe 70) et IV (tombe 5) de la basilique Saint-Irénée et de la nécropole alentour.

55

Figure 4.

L’angle nord-est de la basilique Saint-Irénée à la fin de la campagne de fouille 1977 vu du nord. 

56

liste des illustr ati o n s

Figure 5.

Coupe est-ouest sur le caveau 1 et les tombes sous-jacentes 92 et 93.

56

Figure 6.

Coupe nord-sud sur le caveau 1 et les tombes 3 et 5.

57

Figure 7.

La tombe 2 (13/77) vue de l’est. 

57

Figure 8.

Les tombes 14 et 16 à 18 vues depuis l’est. 

60

Figure 9.

L’angle sud-est de la tombe 28 (31/77) vu de l’ouest ; la tombe a une paroi commune avec la tombe 29 au nord-est de laquelle elle a été installée.

64

Figure 10. Les tombes 29 (à d.) et 30 (à g.) vues de l’est ; la paroi gauche de la tombe 30 est mitoyenne avec la tombe 31 qui ne Figure pas sur le cliché.

65

Figure 11. La tombe 34 (37/77) vue de l’est.

66

Figure 12. La tombe 35 (46/77) vue du sud-est ; à l’arrière-plan la tombe 34.

67

Figure 13. La tombe 41 vue du sud-est.

68

Figure 14. Les débris de maçonnerie, possibles vestiges de la tombe 48 (49/77), vus de l’est ; à l’arrière-plan la tombe 52.

70

Figure 15. La tombe 51 vue de l’est ; elle est accolée à l’ouest au mur de fondation de la basilique Saint-Irénée.

71

Figure 16. La tombe 53 vue de l’est ; à l’arrière-plan le mur de fondation occidental de la basilique Saint-Irénée.

71

Figure 17. La tombe 54 (50/77) vue de l’est ; au premier plan, le muret servant à fermer la couverture de la tombe.

72

Figure 18. Le secteur sud-ouest de la basilique Saint-Irénée, à la fin de la campagne de fouille 1977, vu du sud. 

72

Figure 19. Coupe longitudinale est-ouest sur la tombe 56.

73

Figure 20. La tombe 57 (52/77) vue du nord. À d. le mur de fondation de la basilique SaintIrénée contre lequel elle est appuyée ; au premier plan la feuillure de la tombe 56.

73

Figure 21. À droite et en haut, les fondations de l’angle nord-est de la nef de la basilique vues du sud ; au premier plan, la sépulture 93 d’une nécropole antérieure qu’elles ont dé­ truite partiellement, tandis qu’au second plan la sépulture 92 plus profonde est intacte.

74

Figure 22. Les tombes probablement ou certainement antérieures à la création de la basilique Saint-Irénée : les tombes sûrement antérieures sont indiquées par des croisillons ; celles qui sont seulement probables sont pochées en grisé.

76

Figure 23. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale de la tombe 61.

79

Figure 24. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale de la tombe 63.

79

Figure 25. La tombe 63 (1/76) en cours de fouille vue de l’ouest ; au premier plan à d., le fond de la cuve du sarcophage 64 (2/76).

80

Figure 26. La tombe 63 (1/76) et le sarcophage 64 (2/76) vus de l’est.

80

11

12

l i s t e des i l lu str ation s

Figure 27. Coupe longitudinale sud-nord des tombes 67 et 69 et élévation du mur de la basilique Saint-Irénée auquel elles sont accolées.

81

Figure 28. Le secteur nord-est de la fouille à la fin de la campagne de 1977 vu de l’est. 

82

Figure 29. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale avec l’élévation interne de la paroi occidentale de la tombe 70.

82

Figure 30. La tombe 72. De haut en bas : relevé de la couverture, plan de la cuve et section longitudinale selon A-B représentant également l’élévation interne de la paroi septentrionale.

83

Figure 31. La tombe 72 : la paroi extérieure et la couverture de la face septentrionale ; l’élévation extérieure de la paroi occidentale.

84

III – L’architecture de la basilique – aperçu des vestiges – Bojan Popović Figure 1.

Plan cadastral de 1977, sur lequel l’espace du futur secteur no 55 n’est pas urbanisé.

94

Figure 2.

Plan de la basilique Saint-Irénée.

95

Figure 3.

L’angle N-E de la basilique Saint-Irénée et le mur I qui lui est accolé vus du sud-ouest.

95

Figure 4.

La tombe 56 (54/77) de la nécropole antérieure au-dessus de laquelle un arc de décharge a été ménagé dans le mur de fondation ouest de la basilique Saint-Irénée. Le créneau que ce mur présente à droite de la tombe signale l’emplacement du seuil d’accès à la basilique.

96

L’altimétrie des tombes à l’intérieur de la basilique Saint-Irénée : en grisé, les cuves ; en noir les couvertures.

97

Figure 5.

IV – Les briques – Radomir Prica et Jean Guyon Figure 1.

L’estampille D-226 bis.

Figure 2.

Le fragment de brique portant l’estampille D-226 bis (musée de Srem, no inv. A/5309). 102

Figure 3.

Le fragment de brique portant l’estampille D-264.

103

Figure 4.

L’estampille D-150.

103

Figure 5.

L’exemplaire D-79.

103

Figure 6.

Le fragment de brique portant l’estampille D-79 (musée de Srem, no inv. A/5305).

103

Figure 7.

L’estampille D-147.

104

Figure 8.

Le fragment de brique portant l’estampille D-289 (musée de Srem, no inv. A/5381).

104

Figure 9.

L’estampille D-64 a.

104

102

Figure 10. Le fragment de brique portant l’estampille D-134 (musée de Srem, no inv. A/5367).

104

Figure 11. L’exemplaire D-276.

105

Figure 12. Le fragment de brique portant l’estampille D-10 (musée de Srem, no inv. A/5396).

105

liste des illustr ati o n s

Figure 13. L’exemplaire D-290.

105

Figure 14. Le fragment de brique portant l’estampille D-290 (musée de Srem, no inv. A/5179).

105

Figure 15. L’exemplaire D-66 a.

106

Figure 16. L’exemplaire D-7.

106

Figure 17. Le fragment de brique portant l’estampille D-155 (musée de Srem, no inv. A/5364).

106

Figure 18. Le fragment de brique portant l’estampille D-75 (musée de Srem, no inv. A/5133).

107

Figure 19. Marque FI SCA BAR découverte dans les fouilles des secteurs nos 30 ou 31.

107

Figure 20. Marque FIG SCA BAR provenant de la « villa urbana » (secteur no 1a).

108

Figure 21. Marques FIG SCA BAR découvertes dans les fouilles du « palais » (secteur no 1a).

108

Figure 22. Inscription opistho­graphe sur brique, face A. 

110

Figure 23. Inscription opistho­graphe sur brique, face B.

110

V – La plastique décorative architectonique – Bojan Popović Figure 1.

Localisation des trouvailles des éléments de plastique ornementale en pierre.

111

Figure 2.

Fragments de bases de colonnes en pierre. 

112

Figure 3.

Fragments de revêtements en pierre et de motifs ornementaux.

113

Figure 4.

Fragments de revêtements en pierre et de motifs ornementaux.

113

VI – Les Inscriptions – Jean Guyon et Snežana Ferjančić

Catalogue 119–49

VII – Les mensae funéraire – Ivana Popović Figure 1.

Localisation des mensae trouvées dans la basilique et la nécropole Saint-Irénée pendant les fouilles de 1976-1977.

151

Figure 2.

Profils des mensae circulaires trouvées pendant les fouilles de 1976-1977.

152

Figure 3.

Fragment de mensa présentant un profil en « bec de corbin » découvert en 2016 dans le quartier de Palanka.

152

Figure 4.

Fragment de mensa cat. no 1.

153

Figure 5.

Fragment du revers présentant des sillons rayonnants de la mensa cat. no 2, avec des restes de mortier sur cette face.

154

Figure 6.

Fragment de mensa cat. no 7.

155

Figure 7.

Fragments de mensa cat. no 10.

156

13

14

l i s t e des i l lu str ation s

Figure 8.

Fragment du fond inscrit de la mensa cat. no 12.

157

Figure 9.

Fragment de la mensa carrée ou rectangulaire inscrite cat. no 13.

158

Figure 10. Fragment C-320 de mensa cat. no 14.

160

VIII – Les monnaies – Miloje Vasić Graphique 1. Pourcentage par période.

163

Tableau 1. Monnaies classées par empereur.

163

Tableau 2. Pourcentage par période.

163

Tableau 3. Pourcentage par atelier monétaire entre 313 et 337.

164

Tableau 4. Pourcentage par atelier monétaire entre 337 et 361.

164

Tableau 5. Pourcentage par atelier monétaire entre 364 et 402.

164

IX – Les fresques et les mosaïques – Ivana Popović Figure 1.

L’angle sud-ouest de la tombe 34 (37/77) lors de sa découverte.

171

Figure 2.

Restitution de motifs peints conservés en 2018.

171

Figure 3.

Restitution de motifs peints conservés en 2018.

172

Figure 4.

Motifs peints découverts dans les carrés E 1 – F 2 et conservés en 2018.

172

Figure 5.

Motifs peints découverts dans les carrés E 1 – F 2 et conservés en 2018.

173

Figure 6.

Fragments de la mosaïque découverte dans la tombe 53.

173

Figure 7.

Plaque en marbre rose et blanc appartenant à une décoration en opus sectile.

174

X – La céramique – Jasmina Davidović Graphique 1. Les pourcentages du matériel céramique découvert lors de la campagne de 1976.

176

Graphique 2. Pourcentages du matériel céramique découvert lors de la campagne de 1977.

177

Tableau 1. Types de la campagne de 1976.

175

Tableau 2. Types de la campagne de 1977.

176

XI – Le matériel ostéologique humain – Nataša Miladinović-Radmilović Figure 1.

Figure 2.

Tombe no 1a/77 (individu I) : a-c) fracture mal soudée à la fibula gauche ; d) nodule de Schmorl ; e) ostéoarthrite à la cavité glénoïde de la scapula droite ; tombe no 56 (individu I) : f ) os bregmaticum ; g) linea nuchae suprema.

181

Tombe no 1b/77 : a et b) projections crâniennes ; c et d) dépression peu profonde sur l’os pariétal gauche ; e) abrasion des dents du maxillaire ; f ) lacune de Stafne sur la mandibule.

182

liste des illust r ati o n s

Figure 3.

Tombe no 1b/77 : a et b) fissure du tibia droit accompagnée d’un hématome sous-périosté ; d et e) os du pied atteints d’ostéomyélite infectieuse.

183

Tableau 1a. Sexe, âge individuel et taille corporelle moyenne (tombes 1a/77-36/77).

186

Tableau 1b. Sexe, âge individuel et taille corporelle moyenne (tombes 38/77-86/77).

186

Tableau 2. Structure de la population par sexe et âge des individus.

187

Tableau 3. Caractéristiques épigénétiques.

187

Tableau 4a. Analyse dentaire – adolescents, jeunes adultes et adultes (tombes 1b/77-52/77).

188

Tableau 4b. Analyse dentaire – adolescents et adultes (tombes 55/77-86/77).

188

Partie B. Les fouilles de sauvetage de 2002 et de 2016 Plan 1.

Localisation des fouilles faites en 1976-1977 sur le secteur no 55 (basilique SaintIrénée), en 2002 sur la rue Mike Antića et en 2016 sur la rue Palanka, par rapport à Sirmium antique et à la ville actuelle de Sremska Mitrovica.

189

XII – La tombe de la rue Mike Antića – Ivana Popović Figure 1.

La tombe de la rue Mike Antića lors de sa découverte.

191

Figure 2.

Tegula de la couverture en partie détruite de la tombe de la rue Mike Antića, selon M. Jeremić.

191

Figure 3.

Relevé de la tombe de la rue Mike Antića : vue en plan et coupes longitudinale et transversale.

191

Figure 4.

Le fond de la tombe de la rue Mike Antića, qui est détruit à l’emplacement du chevet sur lequel reposait la tête du défunt.

192

Figure 5.

La tombe de la rue Mike Antića, paroi occidentale.

192

Figure 6a. La possible représentation d’une barque sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića.

192

Figure 6b. Détail de la représentation d’une barque sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića : le graffiti en forme de croix et celui portant éventuellement le nom de Jonas.

192

Figure 7.

Vue partielle des peintures conservées sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića.

193

Figure 8.

Les représentations des fruits en forme de gourdes sur les éléments conservés du décor de la paroi septentrionale de la tombe de la rue Mike Antića.

193

15

16

l i s t e des i l lu str ation s

XIII – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Mike Antića – Nataša Miladinović-Radmilović Figure 1.

Ossements du nouveau-né : a) os de la partie crânienne ; b) côtes ; c) humérus gauche ; Ossements de la personne adulte : d) foramen processus transversi bipartitum sur la vertèbre cervicale ; e) ostéoarthrite sur la tubérosité du tibia gauche ; f ) facettes d’accroupissement sur l’épiphyse inférieure du tibia gauche.

198

XIV – Les tombes de la rue Palanka – Miroslav B. Vujović et Biljana Lučić Figure 1.

Plan schématique de l’emplacement des tombes et de l’édifice mémoriel explorés en 2016 au niveau des nos 53-55 de la rue Palanka.

202

Figure 2.

La tombe maçonnée no 5.

203

Figure 3.

Plan de l’édifice mémoriel et des tombes environnantes.

203

Figure 4.

Représentation schématique du décor peint sur les parois de la tombe no 20.

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Figure 5.

Vue est-ouest de la tombe no 20.

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Figure 6.

Représentation du Bon Pasteur sur la paroi occidentale de la tombe no 20.

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Figure 7.

Représentation des trois jeunes Hébreux dans la fournaise sur la paroi orientale de la tombe no 20.

205

Figure 8.

Détail de l’ornementation végétale sur la paroi méridionale de la tombe no 20.

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Figure 9.

Décor peint de la tombe no 16.

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Figure 10. Décor peint de la tombe no 18.

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XV – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Palanka – Nataša Miladinović-Radmilović Figure 1.

Figure 2.

Tombe no 5 (individu I) : a) spondylarthrite ankylosante sur une articulation costovertébrale ; tombe no 16 (individu I) : b) périostite cicatrisée le long de la diaphyse entière de l’humérus gauche ; tombe no 18 : c) absence de foramen transversarium (ponticulus axis ?) ; d) spondylose des vertèbres cervicales et foramen processus transversi bipartitum ; tombe no 19 (individus V-XIV) – vertèbres : e) ostéoarthrite et nodules de Schmorl ; f et g) spondylarthrite ankylosante hyperostosique (vertèbre bloquée vue des deux côtés latéraux).

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Tombe no 19 (individus V-XIV) : a) spondilolyse sur la vertèbre lombaire ; (individu IV) – arthrite dégénérative accompagnée de la porosité superficielle : b) vertèbre ; c) acetabulum et d) trochanter major au fémur gauche.

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Tableau 1. Structure de la population par sexe et âge des individus.

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Foreword By the Patrons of Honour of the RomA Series

It is a great honour and pleasure for me to be invited to write a few lines of introduction here, especially since I know both the monuments discussed and the authors of the present first volume of the RomA series relatively well. This interdisciplinary series is dedicated to the exploration of the Danubian world and the Balkan Peninsula during Roman times and their immediate aftermath, viz. from the third century bc to the eighth century ad. This is an often neglected but important area for many further developments, especially in the central research fields of archaeology, history, and art history. At the centre of the region under discussion is Sirmium, modern-day Sremska Mitrovica, located in Serbia, some 70 km to the west of Belgrade. One of the most important monuments — including several churches — from this site is the Basilica of St. Irenaeus and its necro­ polis, uncovered by the French-Yugoslavian excavations of 1976–1977 in what was a prime example of international archaeological cooperation. It is this site that forms the focus of this first volume in the RomA series. Quite exceptionally, the attribution of the church to the martyr bishop Irenaeus is secured by an inscription. The necropolis is also of particular importance, and in addition to the tombs, this volume also discusses the architecture, brick fragments, plastic, coins, frescoes and mosaics, ceramics, and osteological material that were excavated. To complete their exhaustive study, the authors of this book have here included an examination of the graves found in 2012 and 2016 on Mike Antića and Palanka streets. Overall, this is an impressive publication that I hope will find many readers. The undersigned can only say: tolle, lege! Prof. emerita Renate Pillinger Institut für Klassische Archäologie Universität Wien

Sirmium was one of the key nodal-cities of the Roman world, a hub on the vital land communications between the West and East Roman Empires, set back from the Danube frontier. This volume brings together the results of fruitful cooperation between two of the leading late Roman archaeologists of their generation in a joint French and Yugoslav project investigating the Basilica of St Irenaeus and its necropolis. The results of this excavation are supplemented by new evidence from salvage excavations in the same area in the first decades of the present century. The authors from the Institute of Archaeology in Belgrade and two French academic institutions are able to present a fully documented and illustrated range of results, including the structural history of the building, plus the full range of supporting material evidence: ceramics, epi­graphy, brick stamps, frescoes, and mosaics. The more recent studies of the necropolis include not only the studies of tombs, but also scientific analysis of the osteological evidence, making an important contribution to the study of the ancient population. By drawing on the archival evidence in combination with more recent discoveries, the diversity and richness of the finds make this volume a key work for the understanding of the Roman and Late Antique Balkans, with a wider relevance to Roman and early Christian studies in the Mediterranean world. By highlighting the significance of this Balkan monument, we are delighted that this volume inaugurates the RomA series, bringing greater focus to the Roman archaeo­ logy and history in Central and Eastern Europe. Prof. Jim Crow

School of History, Classics and Archaeology University of Edinburgh

Dominic Moreau

Avant-propos Sirmium (Sremska Mitrovica) fait l’objet de fouilles programmées annuelles depuis plus de 60 ans. Commencée en 1957, l’exploration du site, dirigée initialement par Miodrag Grbić et placée sous le patronage de l’Institut archéologique de Belgrade (Археолошки институт Београд), en association avec le musée de Srem (Mузеј Срема) et l’Institut provincial pour la protection des monuments culturels (Покрајински завод за заштиту споменика културе) de la Voïvodine, fut l’occasion de deux grandes collaborations internationales au cours du xxe siècle. La première fut une mission américano-yougoslave qui dura de 1968 à 1972 et impliqua la Denison University (Granville, Ohio) ainsi que la City University de New York. Dirigée successivement, côté yougoslave, par Miodrag Grbić (19681969) et Vladislav Popović (1970-1972), et, côté américain, par Alfonz Lengyel (1968) et Edward L. Ochsenschlager (1969-1972), cette mission inaugura la série des Sirmium. La publication des volumes I à III par l’Institut archéologique de Belgrade, sous-titrés Archaeological Investigations in Syrmian Pannonia – Археолошка истраживања у Срему, eut lieu entre 1971 et 1973. En cette même année 1973, débuta la deuxième grande collaboration internationale à Sirmium au xxe siècle, soit la Mission franco-yougoslave qui dura de 1973 à 1978. Dirigée par Vladislav Popović et Noël Duval, associant les institutions archéologiques yougoslaves nationales et régionales, le Centre Alfred Merlin (CNRS, Louvre, puis Paris IV) et l’École française de Rome, sous l’égide du Ministère français des Affaires étrangères, elle entreprit de continuer la série issue des fouilles américano-yougoslaves, mais en établissant un plan de publication très précis, avec des volumes thématiques, pour la suite du programme éditorial. Dans le cadre d’une co-édition avec l’École française de Rome, au sein de sa Collection (CEFR) et avec pour nouveau sous-titre Francusko-jugoslovenska istraživanja u Sirmiumu – Recherches archéologiques franco-yougoslaves à Sirmium, le numéro VII de la collection, portant sur l’architecture des horrea et des thermes aux abords du rempart sud parut ainsi en 1977. S’ensuivit rapidement, en 1978, la publication du numéro VIII, consacré aux trésors, lingots et monnaies datables des ivexiie siècles.

Des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir ici mirent un terme à cette première mission franco-yougoslave à Sirmium, sans toutefois sonner le glas de la collaboration entre Vadislav Popović et Noël Duval, tous deux désormais engagés à Caričin Grad, de même que celui de la série dont ils avaient fixé le plan. Redevenue une publication du seul Institut archéologique de Belgrade, on en profita pour revenir au sous-titre original, mais y en favorisant le français au lieu de l’anglais : Археолошка истраживања у Срему – Recherches archéologiques en Syrmie. C’est ainsi que les volumes XI et XII, respectivement consacrés à l’habitat médiéval et aux nécropoles romaines et médiévales de Mačvanska Mitrovica, située sur le territoire de Sremska Mitrovica, parurent en 1980. Deux ans plus tard, ce fut au tour du numéro IV d’être publié. Fruit d’une collaboration entre Noël Duval, Edward L. Ochsenschlager et Vadislav Popović, ce volume est consacré au matériel relatif aux grandes invasions/migrations, en particulier le matériel resté inédit de la collaboration américano-yougoslave des années 1968-1972. Il s’agit du dernier numéro de la série des Sirmium à avoir été publié. Le programme de publication n’a toutefois jamais été officiellement abandonné. En outre, une tentative de relance de la collaboration avec la France sur le terrain, associant toujours les institutions serbes, l’École française de Rome et le Ministère français des Affaires étrangères, eut lieu en 2002-2003, à l’initiative de Miroslav Jeremić, d’Ivana Popović et de Marc Heijmans. Une mission exploratoire a même été organisée (Heijmans et Jeremić 2004), mais l’entreprise n’a malheureusement pas abouti sur une véritable fouille programmée. L’effort déployé a toutefois eu l’avantage d’introduire au site de Sirmium plusieurs nouveaux chercheurs des institutions impliquées. Profitant de cette nouvelle dynamique, Noël Duval tenta de relancer, malgré le décès en 1999 de son collègue et ami de toujours Vadislav Popović, la publication des volumes manquants prévus de la série des Sirmium, en particulier le volume IX, qui devait, théoriquement, être consacrés à la Sirmium chrétienne. Malencontreusement, la disparition de Noël Duval, en 2018, laissa son œuvre inachevée. L’année précédant cet événement malheureux, une réunion de travail, à laquelle il n’a pas pu participer, en raison d’un état de santé déjà très fragile, a été organisée le 3 octobre 2017 à Paris, dans les

avant-prop os

locaux de l’Institut national de l’Histoire de l’Art (INHA), afin d’évaluer la possibilité de reprise du plan de publication de Sirmium IX, à partir des nombreuses notes de Noël Duval. L’initiative en revient à Vujadin Ivanišević et à Ivana Popović, alors présents à Lille, dans le cadre Partenariat Hubert Curien du programme Pavle Savić, que le premier des deux dirigea, en 2016 et 2017, avec l’auteur des présentes lignes. Étaient présents, non seulement les trois personnes qui viennent d’être mentionnées, mais également : François Baratte, Ivan Bugarski, Pascale Chevalier et Marc Heijmans. Étaient excusés, mais furent tenus au courant des résultats de la réunion et de toutes les discussions entourant le projet : Jean Guyon et Sylvain Janniard. À ce jour, l’entreprise n’a toujours pas abouti. En attendant qu’une solution adéquate soit trouvée et que ce projet ambitieux prenne vraiment forme, Ivana Popović et Miloje Vasić ont pensé qu’il serait intéressant de publier déjà les résultats cumulés des fouilles menées en 1976-1977 par la Mission franco-yougoslave et en 2002 et 2016 par l’Institut archéologique de Belgrade, sur le secteur de la basilique SaintIrénée et de la nécropole environnante. Désirant publier dans la langue de Molière, afin de perpétuer la tradition inaugurée conjointement par Vadislav Popović et Noël Duval pour la série des Sirmium, tout en voulant en faire un volume totalement distinct de cette dernière – principalement, car il n’était pas prévu dans le programme éditorial d’origine –, ils prirent contact avec moi à ce sujet, en qualité de coordinateur du projet DANUBIUS (https:// danubius.huma-num.fr) sur la christianisation du Bas-Danube tardo-antique, à l’occasion de ma participation à la vingt-quatrième édition du Congrès international sur le Limes, qui s’est tenu à Belgrade et à Viminacium en septembre 2018. Je me suis alors engagé à les aider à trouver un éditeur, à contribuer à la révision des textes en français et à participer, via le projet DANUBIUS, au financement de la publication. Néanmoins, il m’est apparu fondamental d’associer rapidement Jean Guyon à l’effort de révision et à la coordination de l’ouvrage, car il est l’unique véritable contributeur français à ce dernier, si bien que lui seul était légitime pour jouer un tel rôle, d’autant plus qu’il fut l’un membre de la Mission franco-yougoslave des années 1970. En outre, je n’ai personnellement jamais rencontré

Vadislav Popović et n’ai eu que peu de contacts avec Noël Duval, l’ayant surtout croisé dans le cadre des fonctions d’assistant-bibliothécaire que j’ai occupées à mi-temps entre 2005 et 2007, à la Bibliothèque d’Histoire des Religions (BHR) du Centre Lenainde-Tillemont sur le christianisme ancien et l’Antiquité tardive (UMR 8167–Orient & Méditerranée) de Sorbonne Université (alors appelé Université Paris-Sorbonne). Pour ne raconter qu’une unique anecdote sur le ton de l’humour : mon recrutement ayant coïncidé avec le déménagement des collections de la BHR, depuis le bâtiment historique de la Sorbonne vers la Maison de la Recherche de la rue Serpente (Paris), de même qu’avec le récolement des ouvrages, il m’avait déclaré ironiquement, un jour, que c’était la faute du Canadien (en l’occurrence, moi-même) s’il ne s’y retrouvait plus dans le nouveau classement ! Pour revenir à des choses plus sérieuses, il m’est apparu intéressant, dans la perspective de l’organisation prochaine du Congrès international d’archéologie chrétienne à Belgrade, de proposer la publication du présent ouvrage au Pontificio Istituto di Archaeologia Cristiana (PIAC). L’accueil fut très enthousiasme et mes collègues éditeurs s’associent ici à moi pour remercier tout particulièrement Philippe Pergola et Gabriele Castiglia, qui servirent d’intermédiaires avec le Conseil scientifique et éditorial du PIAC. Dans la situation difficile de notre temps, qui a un impact financier fort sur les institutions de recherche, il est toutefois apparu judicieux au PIAC de s’associer à une grande maison d’édition privée, non seulement pour éponger une partie des coûts de publication – afin notamment de faire baisser le prix de vente –, mais aussi pour assurer une diffusion encore plus large de l’ouvrage. Brepols Publisher a accepté gracieusement de jouer ce rôle et, étant donné le sujet, c’est tout naturellement que ce livre s’est retrouvé finalement dans la collection Rome and After in Central and Eastern Europe (RomA) que j’ai créé et que je co-dirige avec Orsolya HeinrichTamáska et Florian Matei-Popescu. Qu’il me soit ainsi permis de remercier Rosie Bonté, responsable éditoriale chez Brepols, qui a accompagné de manière vraiment enthousiaste la création de ladite collection et a été présente à toutes les étapes de la publication de son premier volume. Il faut également mentionner ici Tim Barnwell et

19

20

d o m i n i c m o r e au

Martine Maguire-Weltecke, pour leur travail sur la maquette, de même que tous les autres, chez Brepols, qui ont apporté leur pierre à l’édifice. J’en profite d’ailleurs pour affirmer que je suis particulièrement honoré que les résultats d’une mission archéologique si prestigieuse que la Mission franco-yougoslave co-­ dirigée par Vadislav Popović et de Noël Duval constituent le tome inaugural de la série. En l’occurrence, je remercie aussi vivement Ivana Popović et Miloje Vasić d’avoir pensé à moi pour les aider à la publier ce livre et, ainsi, pour la confiance qu’ils m’ont portée dans cette aventure qui dura, du moins dans mon cas, un peu plus de trois ans, à partir du moment où la première version du manuscrit m’est parvenue. On ne saurait terminer ce court avant-propos sans remercier également le Pontificio Istituto di Archaeologia Cristiana, l’Institut archéologique de Belgrade, la Fondation I-SITE ULNE, l’Université de Lille et l’unité de recherche HALMA– UMR 8164 (Université de Lille, CNRS, Ministère de la Culture), pour leur contribution financière respective, sans laquelle la publication de ce livre, qui s’inscrit pleinement dans les problématiques autour desquelles s’articule le projet DANUBIUS, n’aurait jamais été possible. Il est à espérer que cet ouvrage, qui est dédié à la mémoire de Vadislav Popović et de Noël Duval puisse servir de moteur à la relance de la série des Sirmium1, en incitant à la publication des volumes manquants qui avaient été prévus dans le programme éditorial initial, de même qu’en poussant les nouvelles générations qui explorent actuellement le site à marcher encore davantage dans les pas de leurs illustres prédécesseurs2. À Villeneuve d’Ascq, le mardi 22 mars 2022





1 En 2003, une nouvelle collection, Blago Sirmijuma, a été créée à Sremska Mitrovica, pour accueillir des ouvrages historiques sur Sirmium. Les plus récentes mono­graphies archéologiques ont été publiées dans celle-ci. 2 Depuis 2018, une mission archéologique australo-serbe se ­con­centre sur une grande villa située sur le site de Glac, à 4 km de Sremska Mitrovica, tout en effectuant des prospections dans le territoire alentour. Elle est co-dirigée par Richard Miles (Université de Sydney) et Stefan Pop-Lazić (Institut archéo­logique de Belgrade). Pour plus de détails : [consulté le 22 mars 2022].

Ivana Popović et Miloje Vasić av ec l a co l l ab o r at i o n d e J ea n G u yon e t d e D o m i ni c M o r e au

Préface Le présent ouvrage est le fruit de plusieurs années d’analyses des résultats obtenus à l’occasion de recherches archéologiques franco-yougoslaves sur l’antique Sirmium, qui ont été effectuées en 1976 et en 1977. Des archéologues, de même que des historiens, des numismates, des épi­graphistes, des spécialistes de l’architecture antique et des anthropologues, yougoslaves et français, étaient alors réunis autour d’un projet international qui avait été lancé en 1972. L’initiative revint à Vladislav Popović, chercheur à l’Institut archéologique de Belgrade et directeur des recherches sur le site de Sirmium, avec pour objectif d’instaurer une collaboration entre son institut et des institutions françaises, visant l’exploration des vestiges de l’époque romaine et la publication des données au sein de la série des Sirmium, inaugurée en 1971. C’est dans ce contexte qu’une convention a été signée entre ledit Institut, le Centre Alfred Merlin (CNRS, Louvre, puis Paris IV) et l’École française de Rome, celui-ci s’étant vu confirmé par les deux États impliqués à travers un accord de coopération culturelle. Du côté yougoslave, le projet était dirigé par Vladislav Popović et, du côté français, par Noël Duval, d’abord en qualité de professeur d’archéologie à l’Université de Lille/Charles-de-Gaulle–Lille III et de conservateur en chef du Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines au musée du Louvre (jusqu’en 1975), puis de professeur d’archéologie à l’Université Paris IV–Sorbonne. Parmi les autres participants, on comptait de nombreux experts rattachés à des institutions de recherche, en France comme en Yougoslavie, notamment le musée de Srem et l’Institut pour la protection des monuments culturels de Sremska Mitrovica. Après une première saison de fouilles communes en 1973, sur le chantier de l’Hôtel Sirmium, il a été décidé de procéder aussi à l’exploration de la nécropole orientale, où l’on avait déjà découvert, à la fin du xixe et au début du xxe siècle, de nombreux monuments, dont certains étaient chrétiens. Ces recherches archéologiques, d’une étendue limitée, avaient abouti à la découverte d’édifices de culte chrétien plutôt modestes, qui ont été détruits peu de temps après leur mise au jour. Les fouilles archéologiques yougoslaves et françaises dans cette même zone commencèrent en 1976 et se poursuivirent l’année suivante, sous la responsabilité de Miloje Vasić et de Jean Guyon. Les résultats obtenus

furent exceptionnels : une basilique à nef unique, dédiée à Saint-Irénée – le tout premier évêque de Sirmium mentionné dans les sources textuelles –, d’après une inscription découverte près de l’abside ; à quoi il faut ajouter une centaine de tombeaux à l’intérieur et autour de l’église, de nombreuses inscriptions, des mensae en marbre, des fragments de fresques et de mosaïques, donc un matériel inestimable pour l’analyse de l’édifice et des nécropoles voisines. L’époque de la construction ainsi que les activités liées à l’église ont également pu être en partie déterminées grâce à l’abondance des données numismatiques. Les trouvailles ont ainsi fourni nombre d’arguments pour démontrer l’importance de la Sirmium chrétienne au sein de l’organisation ecclésiastique de l’Illyricum. Dans les années précédant la collaboration franco-yougoslave, à l’occasion des fouilles américano-yougoslaves de la nécropole nord de la ville, un nombre considérable de tombes avaient déjà été découvertes autour de la basilique Saint-Syneros/ Synerotas, partiellement explorée à la fin du xixe siècle. Par ailleurs, les restes de trois édifices de culte du Moyen Âge, consacrés à saint Irénée, qui avaient été construits au-dessus d’un martyrium de l’Antiquité tardive, probablement lui aussi dédié à ce martyr, ont été mis au jour sur la rive droite de la Save, à Mačvanska Mitrovica, ce qui laisse à penser que Sirmium aurait compté plus d’un édifice consacré au même saint. Les recherches archéologiques effectuées en 1978, dans le centre-ville de Sremska Mitrovica, ont, quant à elles, conduit à la découverte d’un édifice de culte chrétien, probablement du premier quart du ve siècle, qui pourrait être la basilique Saint-Démétrius mentionnée dans les sources écrites. Ces trouvailles nombreuses, d’une importance exceptionnelle pour l’histoire de la Sirmium chrétienne, mais aussi pour l’histoire du christianisme de l’Illyricum tout entier, ont incité les directeurs de la mission franco-yougoslave, Vladislav Popović et Noël Duval, à prévoir la publication des résultats et de toutes les analyses sur les monuments paléochrétiens dans ce qui aurait dû être le numéro IX de la série des Sirmium, qu’ils avaient prévu de diriger personnellement. Ce projet ambitieux, que ses concepteurs ont songé un moment à étendre à la publication du corpus entier des inscriptions paléochrétiennes de l’Il-

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i va n a p o p ov ić e t m i lo j e vas i ć

lyricum, a fait face à de nombreux problèmes de nature organisationnelle et technique, si bien qu’il n’a jamais été publié. Dans la première moitié des années 1990, plusieurs parties du manuscrit étaient cependant achevées et, ainsi, prêtes à être imprimée, mais il manquait encore certaines contributions. Cela n’a pas découragé Vladislav Popović, alors professeur à l’Université de Belgrade, membre perpétuel de l’Académie serbe des Sciences et des Arts (SANU) et correspondant étranger de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France, ainsi que Noël Duval, professeur à l’Université Paris IV–Sorbonne et membre correspondant de la SANU, qui continuèrent leur travail pour la finalisation de l’ouvrage. Après la maladie et la mort prématurée du premier des deux en 1999, le second poursuivit la préparation de Sirmium IX, en prêtant une attention toute particulière à l’analyse des inscriptions. Néanmoins, une maladie grave l’a empêché, à son tour, de mener le travail à terme. Avec le décès de leurs collaborateurs du musée de Srem, Petar Milošević et Radomir Prica, la préparation du manuscrit devint encore plus problématique. L’initiative de la présente publication revient à deux de ses éditeurs : Ivana Popović, ancienne directrice des travaux archéologiques à Sirmium pour le compte de l’Institut archéologique de Belgrade, et Miloje Vasić, co-responsable, avec Jean Guyon, des opérations sur le secteur de la basilique Saint-Irénée en 1976-1977 et ancien directeur du même institut. Avant que ce livre ne voie le jour, il est apparu nécessaire de clarifier la situation de Sirmium IX et, avec l’appui de Dominic Moreau, une réunion sur le sujet s’est tenue à Paris en octobre 2017 (cf. avant-propos), dans le bureau de François Baratte à l’INHA, qui avait lui-même participé, entre 1973 et 1975, aux campagnes franco-yougoslaves à Sirmium3. À la suite de cette rencontre – pendant laquelle les personnes présentes purent consulter une partie des archives que Noël Duval avait confiée à François Baratte –, Marc Heijmans, aujourd’hui directeur de recherche au CNRS, qui participait aussi à la réunion, a eu l’amabilité de communiquer à Ivana Popović le manuscrit que Noël Duval lui avait remis vers 2010 et qui correspondait théoriquement à l’état le plus avancé de Sirmium IX. Force a été de constater que même cette ultime version n’était pas complète et qu’une partie de la documentation technique est aujourd’hui manquante. Parmi les éléments absents de ce manuscrit, mentionnons la partie épi­graphique pour laquelle



3 Parmi les membres de la partie française de la mission qui n’ont pas déjà été mentionnés, on trouve aussi Catherine Metzger, François Dolbeau et Michel Reddé.

Petar Petrović et Denis Feissel avaient été initialement pressentis ou, encore, l’introduction de Vladislav Popović sur la Sirmium chrétienne. Malgré toutes ces difficultés, l’idée d’une publication de Sirmium IX n’a pas été totalement abandonnée, les participants et autres personnes conviées à la réunion d’octobre 2017, en premier lieu François Baratte, ayant tous signifié leur intérêt à voir, un jour, ce projet se concrétiser. En attendant, le choix de publier indépendamment les fouilles sur le site de la basilique Saint-Irénée a été fait, d’autant que de nouvelles opérations dans ce secteur, plus précisément dans la nécropole orientale, ont été menées en 2002 et en 2016, apportant ainsi un complément aux missions de 1976 et 1977. Pour cette publication, Jean Guyon, directeur de recherche émérite au CNRS, rattaché au Centre Camille Jullian–UMR 7299 (Université d’Aix-Marseille, CNRS, Ministère de la Culture) à Aix-en-Provence, a communiqué les textes qu’il avait rédigés pour Sirmium IX, avant de procéder à leur récolement et à leur harmonisation avec les autres contributions, tout en s’employant, en outre, à réviser les douze premiers chapitres de l’ouvrage, de même que les parties introductives et conclusives. Dominic Moreau, maître de conférences à l’Université de Lille, membre de l’unité de recherche HALMA–UMR 8164 (Université de Lille, CNRS, Ministère de la Culture), a, quant à lui, rempli le même office pour les textes d’introduction, pour les chapitres VIII, XI-XII et pour la conclusion, de même que pour les chapitres XIII à XV ainsi que pour la biblio­graphie. Il a également veillé à uniformiser, dans la mesure du possible, l’ensemble de l’ouvrage – sans toutefois s’immiscer dans le fond (méthodes, analyses et conclusions) des éléments dont il n’était pas l’auteur –, à trouver une maison d’édition et à assurer le financement de la publication, notamment par le projet de recherche DANUBIUS (https://danubius.huma-num.fr) dont il est le coordinateur. Le concept du présent livre n’est donc pas le même que celui de Sirmium IX. Pour les parties qui étaient déjà globalement terminées, une mise à jour biblio­graphique s’est imposée, en associant de nouveaux collaborateurs, qui n’avaient pas participé à la mission des années 1970 : Snežana Ferjančić pour l’épi­graphie ; Miroslav Jeremić, pour les restes architecturaux ; Bojan Popović, pour les mêmes éléments, après le décès du précédent ; Jasmina Davidović, pour la céramique ; et Nataša Miladinović-Radmilović, pour le matériel anthropologique. En outre, les résultats des explorations des années 2000 ont été incorporés, de manière à dresser un tableau complet des recherches sur la basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole. Dirigées respectivement par Ivana

p réface

Popović ainsi que par Miroslav B. Vujović et Biljana Lučić, ces fouilles récentes ont permis notamment de découvrir de nouvelles tombes peintes sur des thèmes bibliques. L’approche interdisciplinaire ici déployée a ainsi abouti à une copieuse publication, qui trace la voie méthodologique pour l’étude future des autres édifices de culte de Sirmium. Ses éditeurs espèrent que, malgré toutes les difficultés qui ont été rencontrées lors de sa réalisation, l’ouvrage La basilique SaintIrénée de Sirmium et sa nécropole paraîtra s’inscrire dans la ligné des efforts, de l’investissement, de l’érudition et de l’enthousiasme déployés par Vladislav Popović et Noël Duval lorsqu’ils ont conçu leur propre projet de volume consacré à la Sirmium chrétienne. Le premier est décédé le 8 octobre 1999, tandis que le second a disparu le 12 décembre 2018, si bien que ces deux savants n’ont malheureusement pas vécu assez longtemps pour voir le présent volume paraître. À défaut de pouvoir le leur remettre, il est dédié à leur mémoire.

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Ivana Popović et Dominic Moreau

Sirmium chrétienne À l’origine colonie romaine, Sirmium se trouvait à l’emplacement de la ville actuelle de Sremska Mitrovica, sur la Save, à environ 70 km à l’ouest de Belgrade (Fig. 1). Au cours du ive siècle, la ville était un des centres chrétiens les plus importants de la Pannonie (Fig. 2). Cela est confirmé par les vestiges d’édifices de culte, par des sources textuelles, littéraires comme épigraphiques, ainsi que par des décors et autres œuvres d’art. Tous ces éléments témoignent des trois phases de l’Antiquité chrétienne à Sirmium : I) la Tétrarchie, qui correspond à la période des martyrs ; II) le règne de Constantin Ier et de ses fils, qui est la période de construction des premiers édifices de culte et de la tenue de conciles à Sirmium ; III) la période du christianisme comme principale religion, qui est aussi, pour le site ici étudié, celle d’un exode rural progressif et de la création d’une nécropole intra-muros, autour de la basilique urbaine, avec pour objectif probable de la protéger des Huns. Jusqu’à récemment, les données archéologiques sur la première des trois périodes étaient quasiment inexistantes. Au cours des fouilles archéologiques effectuées entre 2012 et 2015 dans la partie nord-est du complexe dit du « palais impérial » (secteur no 85), 50 fragments de sculptures en porphyre ont été trouvés dans une couche de gravats autour et à l’intérieur d’un bâtiment octogonal dont on constata, en 2014, qu’il conservait les empreintes des bases de quatre piliers massifs. Après la restauration et la reconstruction de ces fragments, il est devenu clair qu’il s’agissait de têtes et de bustes impériaux. Si jamais il s’agissait de portraits tétrarchiques, la destruction de ces sculptures pourrait éventuellement être le fait de chrétiens qui pourraient avoir voulu briser les images de leurs persécuteurs (Popović 2016b ; 2017a, 44-68 ; 2018b). Les règnes conjoints de Dioclétien et de son César Galère dans la région ont, en effet, été marqués par, entre autres choses, la persécution des chrétiens, qui aurait atteint son pic en 304, dans la suite de la promulgation du quatrième édit du premier des deux sur la question chrétienne. Guerroyant tous deux sur le Danube contre le peuple des Carpes à cette époque, le monde danubien, dont la Pannonie, pourrait avoir

été le théâtre des persécutions les plus violentes. En général, les chrétiens étaient poursuivis lorsqu’ils refusaient de se prêter aux prescriptions établies par le pouvoir central, en particulier l’obligation de participer au culte impérial, comme moyen de vérification de l’allégeance à l’Empire (cf. notamment Moreau 2020). Les enquêtes et les procès étaient menés en vertu du droit romain, par les fonctionnaires afférents, si bien que les procédures étaient soigneusement enregistrées, ce qui a donné le cadre pour l’écriture des textes hagiographiques rapportant le déroulé desdits procès. Les récits les plus anciens de la poursuite entamée contre le premier évêque de Sirmium, Irénée, constitueraient d’ailleurs de beaux exemples de texte se rapprochant du compte rendu officiel (BHL 4466 ; BHG 94849). Il est à noter qu’Irénée apparaît déjà dans le Martyrologium Hieronymianum, dont la version initiale pourrait remonter aux années 430/40. D’après la tradition, le prélat aurait été décapité le 6 avril 304, sur le pons Basentis. Le 9 avril, soit trois jours après son supplice, son diacre Démétrius aurait aussi été martyrisé. Outre Irénée et Démétrius, d’autres chrétiens auraient également été exécutés à Sirmium. Toujours au printemps 304, le prêtre Montanus et son épouse Maxima, éventuellement originaires de Singidunum, auraient ainsi été martyrisés dans la capitale pannonienne, et peut-être encore, même si rien n’est moins certain, un groupe originaire de plusieurs villes de la région : Hermogène, Donatus et leurs compagnons. Un certain Secundus aurait aussi été exécuté, cette fois en juillet de la même année, alors que la vierge Basilla aurait trouvé la mort en août et une croyante du nom d’Anastasie aurait été suppliciée en décembre. En février probablement de l’année 305 (mais ce pourrait aussi être en 306 ou 307), c’est un jardinier du nom de Syneros ou Syrenotas qui aurait été décapité. Après lui, la persécution à Sirmium semble s’atténuer, du moins nous n’en avons plus de trace concrète. Les noms des martyrs qui viennent d’être évoqués laissent entendre que la plupart des chrétiens à Sirmium étaient probablement hellénophones (Zeiller 1918, 68-104 ; Popović 1993a, 25-26).

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 25–30 10.1484/M.ROMA-EB.5.128820

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Figure 2. Sirmium au ive siècle : a) éléments identifiés des remparts de la ville ; b) tracé possible des remparts ; c-d) rues principales et routes  ; e-f ) nécropoles  ; g) marais ; h) rues modernes ; i) forum (A- premier forum, B- localisation possible du second forum) ; j) complexe dit du « palais impérial » ; 1/a, 37, 85) palais ; 31)  horreum ; 1) villa ; 28) quartier artisanal ; 29) thermes ; 30) horreum ; 59) basilique urbaine ; 47) temple païen (?) ; 4, 35) « villa urbana » ; 79) intersection du cardo et du decumanus (d’après Jeremić 2009, fig. 1).

Figure 1. Localisation de Sirmium.

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La persécution des chrétiens a laissé des traces profondes dans les traditions locales. En outre, il existe des preuves matérielles de leur culte à Sirmium. À la fin du xixe siècle, Adolf Hytrek a ainsi découvert, dans la nécropole antique septentrionale, fouillée en 1882 et 1883, les vestiges de structures paléochrétiennes, dont ceux de deux monuments identifiables par leur inscription respective, faisant référence à des inhumations auprès de celle du bienheureux ou du seigneur Syneros/Synerotas (Martyr) : ad beatum Synerotim marturem ou ad dominum Synerotem (CIL III 10232-33 ; cf. Mirković 2017, 205-06, nos 201-02). Le plan dressé par Hytrek pour le bâtiment qu’il avait découvert a récemment été corrigé, ainsi que l’orientation de l’église associée à la tombe du martyr ( Jeremić 2006, fig. 9b ; Popović et Ferjančić 2016, 129-34, fig. 2). En 1969, les fouilles conduites conjointement par l’Institut archéologique de Belgrade, la Denison University (Granville, Ohio) ainsi que la City University de New York ont permis de mettre au jour une inscription, toujours dans la nécropole autour de la basilique Saint-Syneros/Synerotas, faisant référence à un échanson de l’empereur Constance II, qui constitue un témoignage supplémentaire de l’importance des lieux (AE 2016, 1280 ; cf. Popović et Ferjančić 2016, 129-34, fig. 3 ; Mirković 2017, 20607, no 204) : [- ? M]arturiu/[s p]incerna / [C]onstanti / [I]nperatori//[s qui] uixsit an/n[is] nonag/ inta una cu/m matron/a sua Man/[------. Après avoir exploré la nécropole septentrionale de Sirmium, Hytrek localisa la nécropole orientale, dans la suite de la découverte de deux édifices de culte dont les dimensions ont été ultérieurement déterminées par Josip Brunšmid. La poursuite de l’exploration de ce lieu de sépulture était au cœur de la fouille franco-yougoslave des années 1976 et 1977, qui ont mis au jour une église de dimension modeste, très endommagée. De nombreuses tombes, pour certaines voûtées, et des sarcophages ont été trouvés dans ce bâtiment à nef unique, prolongée à l’est par une abside. Tout près de la zone de l’autel, une plaque en marbre portait une inscription commençant par « In basilica domini nostri Erenei », renvoyant à l’inhumation d’un couple « dans la basilique de notre seigneur Irénée » (cf. chap. VI, no 1). Dans l’Antiquité, cette église était probablement le marqueur du lieu de sépulture de l’évêque Irénée. Il est dit « probablement », car un édifice de culte chrétien datant de la première moitié du ive siècle a été découvert, quelques années plus tard, sur la rive droite de la Save, à Mačvanska Mitrovica, en dessous des restes de trois églises médiévales dédiées au même Irénée. Serait-ce donc plutôt cet autre édi-

fice paléochrétien, érigé non loin de l’endroit où Irénée aurait été exécuté, qui indiquait la tombe du martyr ? La dédicace des églises médiévales pouvant aussi être liée à une tradition liturgique postérieure, la question reste ouverte (Popović 1980). Parallèlement aux lieux de culte dédiés à SaintIrénée et à Saint-Syneros/Synerotas, on connaît le nom d’au moins une autre basilique chrétienne de la Sirmium tardo-antique. Dédiée à la martyre Anastasie, cette église est à la fois attestée par la littérature hagiographique (Passio Graeca altera Sancti Demetrii Thessalonicensis = BHG 497) et par un témoignage épigraphique sur marbre, dont on ne connaît pas le lieu exact de découverte (AE 2013, 1251 ; cf. Mirković 2017, 206, no 203) : [In dom]o beati[ssimae --- / --- nost]re (sic) Anast[asiae --- / --- in] hoc loco d[epositus --- / ---]x qui conu[ixit mecum annis --- / ---] qui uixit a[nnis --- / --- fili]o eius d(ie) pridie [--- / ---]T Fl(auius ou -auia) Decent[--- / ---]++[---]/[------. Comme des reliques de cette Anastasie ont été transférées à Constantinople au début de la première moitié du ve siècle, dans le contexte de la prise de Sirmium par les Goths, des chercheurs en ont déduit que ces derniers ont pu participer à la diffusion du culte de la sainte sirmienne à l’est, comme à l’ouest, jusqu’à Ravenne (où une église de Sainte-Anastasie de rite gothique existait au vie siècle). Certains concluent même que, pendant le séjour des Goths en Pannonie, cette martyre devint leur sainte patronne, du moins un personnage auquel ils vouaient un culte particulier. Si tel était bien le cas, la découverte de plusieurs monnaies ostrogothiques le long du rempart nord de Sirmium pourrait éventuellement indiquer l’emplacement de la basilique Sainte-Anastasie. Peutêtre même qu’il faut l’associer à l’église découverte dans ce secteur vers la fin du xixe siècle, qui est aujourd’hui détruite, mais dont le plan a été dessiné par Ignjat Jung (Popović et Ferjančić 2013 ; Popović 2017b, 255-60). Tandis que les récits de la vie et du supplice d’Irénée1 et de Syneros/Synerotas semblent relativement fiables, celui d’Anastasie est rempli, à la manière d’un roman antique, d’événements fabuleux. Si l’on s’appuie sur ladite Passio Graeca altera de Démétrius de Thessalonique, une basilique Sainte-Anastasie existait déjà à Sirmium au moment où l’église dédiée au saint patron macédonien a été construite dans la ville de son martyre, probablement en 426 (PG 116, 1183-84, § 17). Cette

1 Pour l’analyse du dossier hagiographique d’Irénée de Sirmium, cf. Dolbeau 1999, 205-14.

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basilique en l’honneur d’Anastasie avait sans doute été bâtie au ive siècle, à peu près à la même époque que les lieux de culte dédiés à Irénée et à Syneros/ Synerotas, si l’on en juge par les formulaires très voisins utilisés dans toutes les inscriptions découvertes jusqu’à présent, pour désigner ces églises et leurs saints dédicataires. L’inscription de la nécropole près de la basilique Saint-Syneros/Synerotas faisant référence à un échanson de Constance II, elle pourrait suggérer que l’église fut érigée à l’occasion de l’un des séjours de cet empereur à Sirmium – entre 351 et 352 ou entre 357 et 359 (Barnes 1993, 221-23) –, ce qui est peut-être aussi le cas pour les basiliques Saint-Irénée et Sainte-Anastasie. Notons d’ailleurs que cette période est aussi celle de la (re) construction de plusieurs des bâtiments de Sirmium et de la réfection de la via Italia, connue d’après une fameuse borne milliaire (CIL III 3705 ; cf. Mirković 2006, 131-32, no 4 ; 2017, 232-33, no 267). L’orientation arianisante de Constance II eut évidemment un impact fort sur le clergé de la ville et l’organisation de quatre conciles en ce lieu, sous le patronage de l’empereur lui-même, respectivement en 347/8, 351, 357 et 358, plaça pendant un temps Sirmium au centre du débat christologique qui marquait alors le monde romain. S’inscrivant dans la suite immédiate des dernières années du règne de Constantin Ier, celui de son principal successeur – d’abord en Orient, puis dans l’ensemble de l’Empire –, constitua un moment singulier pour l’histoire de l’arianisme, du fait que celui-ci réussit alors à s’imposer sur la doctrine nicéenne, au plus haut sommet de l’État. L’évêque de Sirmium contemporain et, ainsi, protagoniste majeur des deux premiers conciles dans cette dernière, Photin, était un opposant extrême à toute forme d’arianisme, ses positions se rapprochant néanmoins de celles des sabelliens et des adoptianistes. Véritable théologien, il réussit à se maintenir sur son siège jusqu’en 351, sa condamnation étant un des rares points de consensus entre ariens et nicéens, mais il resta influent localement jusqu’à sa mort en 376. Du point de vue du rapport de force entre homéisme et homoousianisme, c’est après le décès de Constance que la situation changea du tout au tout à Sirmium, le point de non-retour ayant été atteint sous le règne de Gratien. Ambroise de Milan, qui contribua grandement à la fin de l’arianisme d’Empire, intervint directement dans le processus de succession de l’homéen Germinius de Sirmium, en se rendant dans cette dernière, pour nommer comme évêque un certain Anemius, qui était, quant à lui, un nicéen convaincu. Malgré les protestations d’un grand nombre de clercs et de fidèles, le protégé d’Ambroise réussit à faire condamner définitivement l’homéisme et à consacrer la vic-

Figure 3. Plan des édifices de culte chrétiens de Sirmium : a) édifice triconque de la nécropole orientale ; b) basilique Saint-Syneros/Synerotas  ; c) chapelle à nef unique de la nécropole orientale ; d) basilique Saint-Irénée ; e) martyrium de Mačvanska Mitrovica ; f) basilique Saint-Démétrius (dessin de B. Popović, d’après Jeremić 2006, fig. 1).

toire de l’homoousianisme dans tout l’Illyricum occidental, à l’occasion d’un cinquième concile de Sirmium organisé en 375 ou 378 (Zeiller 1918, 26781 et 308-27 ; Meslin 1967, 67-71, 270-85 et 296-99 ; Mirković 2006, 115-24). Une telle activité ecclésiastique durant une grande partie du ive siècle, couplée à une tradition évoquant une multiplicité des martyres pendant la période qui précéda – ce souvenir étant nécessairement présent dans la conscience collective régionale –, ont pleinement participé à l’élévation de Sirmium à « la tête de l’Illyricum » (caput Illyrici) du point de vue chrétien, comme cela est noté dans les actes du concile d’Aquilée de 381 (CSEL 82/3, 335, § 16, l. 184-85). Quant à l’organisation ecclésiastique sirmienne, nous n’en avons pas beaucoup de traces, mais celles qui nous sont parvenues indiquent qu’elle fut développée relativement tôt, avec tous les ordres, comme en témoignent notamment l’épitaphe de l’exorciste Ursinus (?) (cf. chap. VI, no 2), provenant de la nécropole environnante de l’église dédiée à Saint-Irénée, ainsi que celle du diacre Macarius (CIL III 10235 ;

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Figure 4. Localisation des édifices de culte chrétiens de Sirmium : a) basilique Saint-Syneros/ Synerotas ; b) édifice triconque de la nécropole orientale ; c) basilique Saint-Irénée ; d) chapelle à nef unique de la nécropole orientale ; e) martyrium de Mačvanska Mitrovica ; f) basilique Saint-Démétrius ; g) basilique Sainte-Anastasie ? (dessin de B. Popović, d’après Jeremić 2006, fig. 1, avec l’addition de la possible basilique SainteAnastasie, découverte et détruite au xixe siècle).

cf. Mirković 2017, 212, no 225), dont le lieu de découverte n’est pas localisable avec précision. Les trois basiliques susmentionnées ne sont pas les seuls édifices chrétiens de la Sirmium tardo-antique. On connaît aussi, notamment, deux martyria et une chapelle (Fig. 4), deux de ces édifices étant situés dans la nécropole orientale à laquelle est consacré le présent ouvrage, de même qu’une église urbaine, sans doute dédiée à Démétrius de Thessalonique (Fig. 3, a-g). Il s’agit d’une basilique à trois nefs, avec transept, construite au-dessus des restes arasés d’un édifice antérieur, qui a été découverte en 1978 au cours d’explorations archéologiques en plein centre-ville. Même si les éléments architecturaux étaient peu nombreux, ils ont permis une reconstruction théorique de l’élévation de l’édifice. Vingtcinq petites tombes en briques et deux sarcophages de taille réduite ont été mis au jour dans l’église et ses alentours immédiats. L’analyse des restes de certains défunts a permis de comprendre que leur corps avait été exhumé et transféré depuis une nécropole hors les murs, jusqu’à cet espace clos dans la ville, hypothétiquement en raison des incursions hun-

niques. Leur inhumation autour de l’église indique qu’ils étaient probablement chrétiens, mais l’absence de mobilier dans les tombes ne permet pas d’en être assuré. La situation même de cette basilique et de sa nécropole n’a pas facilité son étude, d’autant que toutes deux étaient enfouies sous un remblai particulièrement compact. Les émissions monétaires découvertes dans la fouille suggèrent une datation pendant les premières décennies du ve siècle. Une prise en considération de l’ensemble de ces éléments, juxtaposée et des informations livrées par la Passio Graeca altera de Démétrius de Thessalonique conduisent à penser que cette église fut érigée par Leontius, le préfet du prétoire d’Illyricum. D’après ce texte, le fonctionnaire aurait édifié une basilique dédiée à ce martyr à Thessalonique, avant d’en faire construire une seconde à Sirmium, non loin de celle préexistante en l’honneur de Sainte-Anastasie (PG 116, 1181-84, § 15-17). La construction de cette nouvelle église urbaine n’a probablement pas pu commencer avant 427/428, date à laquelle les Romains reprirent temporairement un contrôle réel sur les Pannonies, après une cinquantaine d’années d’aban-

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Figure 5. Localisation de la basilique et de la nécropole Saint-Irénée (secteur no 55), par rapport aux monuments découverts dans les rues Mike Antića et Palanka, à l’occasion des fouilles de 2016 (DAO B. Popović).

don – partiel ou total ? – au profit des barbares – fédérés ou non ? (Mirković 2017, 100). Quoi qu’il en soit, cet édifice de culte ne semble pas avoir existé longtemps, sa destruction remontant très probablement à 441/442, lorsque les Huns ravagèrent la ville (Popović 1982, 545-56 ; 1987). À l’issue de ce tableau de la Sirmium chrétienne, le schéma bipartite suivant se dessine pour l’histoire de ses basiliques : d’une part, les églises dédiées à Saint-Irénée, Saint-Syneros/Synerotas et SainteAnastasie furent érigées au cours du ive siècle, dans des nécropoles extra-muros ; d’autre part, celle en l’honneur de Saint-Démétrius fut construite au cœur de la ville, au commencement du deuxième quart du ve siècle, et une nécropole « de circonstance » s’organisa autour d’elle, constituant ainsi un premier cimetière intra-muros (Fig. 5). La Sirmium tar-

do-antique a certainement connu d’autres édifices de culte chrétiens, qui restent à découvrir, si bien que ledit schéma demeure évidemment imparfait. Effectivement, la multiplication des églises de type basilical consacrées à des martyrs locaux, qui, selon la tradition, dépassent largement le nombre de trois, pourrait annoncer l’existence de lieux de culte érigés pour ces autres saints suppliciés. Si jamais les récits hagiographiques n’étaient pas que des fictions totales – ce qui voudrait dire que le nombre de Sirmiens chrétiens n’était vraiment pas négligeable durant la deuxième moitié du iiie siècle –, Sirmium serait alors, sinon le berceau du christianisme dans les provinces du Danube Moyen (voire dans la plaine pannonienne et les Balkans centraux), du moins le lieu à partir duquel la christianisation de toute cette région s’est organisée.

Petar Milošević, Jean Guyon et Miloje Vasić

La nécropole orientale de Sirmium Figure 1. Sirmium au ive siècle, ses nécropoles et leurs églises cémétériales.

Parmi les cimetières qui entourent Sirmium d’un cercle presque continu de tombes, celui situé à l’est paraît être le plus étendu (Fig. 1) ; on ne traitera ici que du secteur situé à l’est du modeste affluent de la Save qu’est la rivière Čikas, afin de brosser le décor dans lequel s’inscrivent tous les monuments étudiés dans ce livre : la basilique Saint-Irénée, la tombe ornée d’un décor peint de la rue Mike Antića et les vestiges chrétiens se trouvant dans le quartier Palanka (Fig. 2). L’état de ruine dans lequel ont été retrouvés ces monuments témoigne d’un pillage systématique des vestiges de la zone, qui commença sans doute dès les xviie-xviiie siècles et se poursuivit au moins jusqu’aux premières années du xxe siècle. Grâce à la vigilance et à l’attention de certains érudits, et

notamment de I. Jung, qui signalèrent régulièrement, pendant une quarantaine d’années au moins (fin du xixe siècle – tout début du xxe siècle1) les trouvailles fortuites dues aux activités agricoles ou à des fouilles plus ou moins volontaires, il est possible d’obtenir une image approchée de la configuration de la nécropole et de fournir un aperçu sommaire du matériel qu’elle renfermait (Fig. 3).

1 Comme on le verra dans le catalogue, l’activité de I. Jung s’est exercée à l’extrême fin du xixe et au début du xxe siècle ; aussi cette période de fouilles clandestines est-elle fortement privilégiée dans la documentation, au détriment des trouvailles plus anciennes et plus récentes pour lesquelles on ne dispose souvent d’aucune donnée.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 31–38 10.1484/M.ROMA-EB.5.128821

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Figure 2. La nécropole orientale de Sirmium : 1) la basilique Saint Irénée et sa nécropole ; 2) secteur de la rue Mike Antića ; 3) principaux vestiges chrétiens du quartier de Palanka ; 4) la rue Palanka, au long de laquelle les parcelles figurées en grisé ont donné lieu à des trouvailles fortuites avant les fouilles archéologiques effectuées en 1976/1977, 2002 et 2016 sur les trois autres secteurs.

la nécro po le o ri e ntale d e s irmium

CATALOGUE2 pa r P.   M i l o š e v i ć 3

1. – « Derrière le calvaire »

a) Lettre de I.  Jung no  144, du 16 janvier 1902, Archives du musée archéologique de Zagreb. Cinq tombes d’orientation N.-S., avec matériel (entré dans les collections du musée archéologique de Zagreb) : un bracelet en bronze, une aiguille en bronze et une lampe avec l’estampille FESTI. b) Lettre de I. Jung no 283, du 7 mai 1903. Trois fosses, à 4 m de profondeur, avec des cendres au fond. c) Lettre de I. Jung no 310, du 29 décembre 1904. Sondages de A. Hytrek dans la zone du calvaire, non publiés mais signalés par I. Jung.

Figure 3. Localisation des trouvailles fortuites effectuées dans la nécropole orientale avant les fouilles archéologiques des années 1976/1977, 2002 et 2016 (le cadastre est antérieur au lotissement qui a donné lieu à la création des rues Irenejeva et Kneza Lazara : cf. Fig. 2). Le point de découverte no 26, où a été mise au jour une cuve de sarcophage décorée, ne figure pas sur le plan ; il est situé 150 m environ à l’est du no 25 (cf. Fig. 2).

2. – Ulica Oktobarcke Revolucije4, no 9

a) VHAD : Nove serije, 3 (1898) : 241 (I. Jung). Dans le jardin, une tombe avec matériel ; trois lampes à glaçure et un petit vase en céramique. b) VHAD : Nove serije, 4 (1899-1900) : 224 (I. Iung) CIL III 151362 ; Brunšmid 1908-1909, 240-41, no 392 ; Mirković 2016, 68, no 7 ; 2017, 208, no 207. Fragment d’inscription : ] / [- - -]venan[- - -]/ ini[- - -] / et NN MEI[- - -/- - -]HOSAL[- - -].





2 Les lieux des découvertes sont numérotés en partant, à l’ouest, de la petite rivière Čikas ; ils s’étendent au nord et au sud de la rue qui s’appelait en 1976-1977 rue de la Révolution d’octobre et s’appelle aujourd’hui Palanka. Le plan de la Fig. 3 fournit, outre leur localisation, une représentation conventionnelle des objets archéologiques repérés. Pour le matériel épigraphique, on s’est borné à une bibliographique sélective indiquant la publication la plus ancienne de la découverte suivie de sa mention dans les ouvrages de référence (CIL, ILCV, AE) et des travaux les plus récents dont l’inscription a été l’objet. 3 Pour sa thèse de doctorat, P. Milošević, conservateur au musée de Srem, aujourd’hui malheureusement disparu, avait entrepris de rassembler, pour l’ensemble des nécropoles de Sirmium, la documentation sur les trouvailles fortuites (jusque là dispersées dans des publications différentes, ou même – pour les lettres de I. Jung – restée manuscrite dans les archives du musée de Zagreb) et d’en dresser un catalogue systématique en la rapportant à la topographie moderne de Sremska Mitrovica. Nous lui savons gré d’avoir rédigé en 1977 le présent catalogue qui est un résumé du chapitre de sa thèse consacré à la nécropole orientale. 4 Même si la rue s’appelle aujourd’hui Palanka, nous avons conservé ce nom qu’avait employé P. Milošević dans sa thèse (par la suite, il sera cité en abrégé O.R.).

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La lecture de Brunšmid diffère légèrement : Venan[tius ? - - -] / in p[ace - - - / - - -] et in me[moriam ? - - - / - - -]nos ab [- - -. M. Mirković 2016 et 2017 propose les restitutions : [- - -] Venan(tius) ? / in p[ace - - - / - - -] et in me[moriam - - - / - - -]nos ab [- - -. c) Lettre de I. Jung no 145, du 30 janvier 1902. À 60 cm de profondeur, tombe d’enfant faite de trois tegulae, une pour le sol, les deux autres pour la couverture en bâtière. 3. – O.R., no 13

Archives du musée de Srem, 1976. Duval 1984a, 193, fig.  4, pl.  XXVII, 3-4  ; Mirković 2016, no 35 ; 2017, 213, no 228. En creusant une canalisation devant la maison, un fragment de mensa (10,5  cm × 10,8 cm × 2 cm) portant une inscription en caractères grecs : [- - -]EΙΑΥ[- - - / - - -] ΝΙΝ[- - - / - - -]ΟCΧ. La lecture proposée par Mirković 2017, 213, no 228 est : --- EI αὐ[τοῦ ou τῆς--- / ---ανιλα ; il convient de rectifier à la l. 2 - - - α]νιv[α - - car la lecture des trois lettres NIN est certaine. Cf. chap. VII, no 11, où est présentée cette mensa. 4. – O.R., no 15

Lettre de I. Jung no 145, du 30 janvier 1902. Une section de tombe d’orientation E.-O. 5. – O.R., no 16

a) Lettre de I. Jung no 204, du 19 juin 1902. À 1 m 50 de profondeur, deux tombes d’orientation E.-O. b) Brunšmid 1902, 78-84 ; Garašanin 1951, 99-100. Dans la cave, une tombe. 6. – O.R., no 24

a) Brunšmid 1905, 102, no 189 (avec dessin). Mirković 1971, 90, no 112 ; 2017, 202, no 199. Fragment d’inscription sur marbre blanc (24 cm × 12,5 cm × 3,6 cm) : ] / [- - -]ΝΔΙ[- - /- - -]ΟΥΚΑ[- - -/ - - -]ΥΠ[- - - /- - ]Κ (musée de Zagreb, inv. no 189). b) Lettre de I. Jung no 240, de 1903. Vases en terre sigillée ; quatre lampes ; monnaies de Gallien et de Julien.

7. – O.R., no 28

Archives du musée de Srem (renseignements fournis par le propriétaire). À 1 m 20 de profondeur dans la cour, couvercle brisé de sarcophage de 30 cm × 75 cm × 43 cm, avec acrotères et décoration de rinceau. 8. – O.R., no 31

Brunšmid 1908-1909, 182, no 432. ILJug 3057. Dans la cour, un fragment d’inscription : ] / [- - -]tia / [- - - ? pare]ntes. Brunšmid et A. et J. Šašel lisent : ] / [- - - Ter] tia / [- - - pare]ntes. 9. – O.R., no 35

a) Viestnik Narodnoga zemaljskoga muzeja u Zagrebu, 1 (1870) : 165 ( J. Gruić). CIL III 6441 et add., 1671 ; Mirković 1971, 76, no 53 et pl. IX, 3 ; Brunšmid 1908-1909, 238, no 387 ; Schober 1923, 96, no 206, fig. 107 ; Dautova-Ruševljan 1983, 14, no 20, pl. 7, 4 ; Mirković 2016, 78-79, no 24 ; 2017, 189, no 144. Dans la cour, plaque funéraire de marbre blanc (45 cm × 50 cm × 6 cm) décorée des bustes des défunts (un homme et une femme) sculptés en relief au-dessus de l’inscription : D(is) M(anibus) / Maximina annos vixit / XXVII Gorgonius memori/am posuit compari sue / carissime de provincia / Dalmatia defuncta penus / colonia(m) Sirmi(um) Manibus / posita memoria (musée de Zagreb, inv. no 387). b) Brunšmid et Kubitschek 1880, 121. CIL III 6442 et add. 10216 ; Brunšmid 19081909, 231, no 374 ; Dautova-Ruševljan 1983, 13-14, no 21 ; Mirković 2017, 199, no 187. Fragment d’inscription aux lettres irrégulières : ] / [- - -]ia paren/tes posueru/nt filie Aurelie / Florentine q/ue vixit ann(os) / V dies LXVIII. c) Archives du musée de Srem (renseignements fournis par le propriétaire). Dans la cour, une tombe en briques, sans squelette, à la profondeur de 1 m 30 ; deux monnaies de Constans. 10. – O.R., no 37

Brunšmid 1906-1907, 103, no 109 (avec dessin). Mirković 1971, 89, no 108 ; 2017, 201, no 195. Dans le jardin, fragment d’inscription sur marbre jaune (22 cm × 23 cm × 2,3 cm) : ] / [- - -]νεπ[- - - / - - -]μων δομ[- - - / - - -]ιμα τοῦτο [- - - / - - - μἠ]τηρ ἡμῶν [- - -].

la nécro po le o ri e ntale d e s irmium

11. – O.R., no 42

Lettre de I. Jung no 239, printemps 1903. Dans la partie occidentale du jardin, restes d’un four à briques ; tombe en ruine contenant quatre monnaies de Constance II et Gratien. 12. – O.R., no 44

La face principale porte un cartouche anépigraphe encadré par deux cartouches dans lesquels sont représentés des génies ailés tenant des torches renversées ; la face gauche, une tête d’homme aux cheveux courts ; la face droite, un animal fantastique à tête d’oiseau et queue de poisson.

a) VHAD : Nove serije, 5 (1901) : 251 (I. Jung). Dans la cour, à 1 m environ de profondeur, une tombe en briques.

b) Lettres de I. Jung no 145, du 30 janvier 1902 et no 147 du 7 février 1902. Couvercle de sarcophage d’enfant avec acrotères semi-circulaires.

b) Lettre de I. Jung no 144, du 16 janvier 1902. Dans la cour, une tombe d’enfant. c) Lettres de I. Jung no 145, du 30 janvier 1902 (avec esquisse) et no 147 du 7 février 1902. Dans la vigne, deux alignements parallèles de 12 piliers de briques liées au mortier, espacées de 6 m pour une longueur totale de plus de 43 m ; à côté des piliers, une tombe de 1 m 84 × 1 m 50, profonde de 1 m 10 et pourvue d’une couverture mixte : une partie voûtée, une partie fermée par des briques en bâtière.

c) Lettre de I. Jung no 145, du 30 janvier 1902. Petit cercueil en plomb. d) Lettre de I. Jung no 113, du 22 novembre 1900. Un groupe de lions en pierre. e) Brunšmid 1905, 102, no 188 (avec dessin). Mirković 1971, 90, no 110 ; 2017, 201, no 197. Fragment d’inscription sur marbre blanc (12 cm × 14 cm × 2,6 cm) : ] / [- - -]τλ[- - - / - - -]οντε[- - - /- - -]ωαννα[- - -] (musée de Zagreb, inv. no 188).

13. – O.R., no 45

Lettre de I. Jung no 42, du 17 avril 1893. CIL III 143405 ; Brunšmid 1908-1909, 23435, no 381 ; Mirković 1971, 78, no 63 ; 2016, 77, no 23 ; 2017, 194, no 168 (et une deuxième fois par erreur, p. 211, no 222). Dans la cour, deux fragments d’une même inscription sur marbre blanc (27 cm × 14 cm et 17 cm × 26 cm ; é. : 4,5 cm) : Do[- - -]ne compa/ri be[ne merenti - - -]tes quem / suae [- - -] que bi/xit a[nnis - - -] et m[ensibus - - - / - - - (musée de Zagreb, inv. no 381). Brunšmid a proposé la restitution suivante en 1909 : Do[mitiae ? Maximi]n(a)e compa/ ri be[ne merenti - - -]es Guela (!?)  / sua g[- - - q]u(a)e bi/xit a[nnis - - -] / et m[- - -. 14. – O.R. entre les nos 44 et 52

VHAD : Nove serije, 6 (1902) : 230-31 (I. Jung) ; Garašanin 1951, 229. Dans le jardin, une dizaine de tombes. 15. – O.R., no 47

a) P.S. à la lettre de I. Jung no 3, de mars 1885. Dans le jardin, cuve de sarcophage de 1 m 95 × 79 cm pour une profondeur de 55 cm, qui fut transportée à Ruma en 1885.

f ) Brunšmid 1895, 164, no 2. Brunšmid 1905, 106, no 187 ; Mirković 1971, 90, no 111 ; 2017, 201-02, no 198. Fragment d’inscription sur marbre blanc (14 cm × 15 cm × 3 cm) : ] / [- - -]Α[- - - / - - -]ΣΤΟ [- - - / - - -]ΥΜΑ[- - - / - - -]ΑΝ[- - (musée de Zagreb, inv. no 187). g) Six fragments d’inscriptions : Brunšmid 1908-1909, 256, no 436 ; ILJug 3060 : fr. a : ] / [- - -]R et El[- - - / - - -]SIM[- - - / - - -]cit ; fr. b : ] / [- - -]BS[- - - / - - -]ORI[- - -  / - - -. Brunšmid a proposé la restitution suivante : … r et El[pidi ? coniugi o]bs[equen/tis]sim[ae et sibi mem]ori[am / fe]cit. Brunšmid 1908-1909, 257, no 437 ; ILJug 3061 : ] / [- - -]tenet M[- - - / - - -. Brunšmid 1908-1909, 256, no 438 ; ILJug 3062 : ] / [- - -] memori[a - - - / - - - so]rori sua[e - - -  / - - - nep]oti [- - - / - - -. Brunšmid 1908-1909, 256-57, no 439 ; ILJug 3063 : ] / [- - -]+A+[- - - / - - -]REMPV[- - / - - -]ICACIV[- - - / - - -. Brunšmid 1908-1909, 257, no 440 ; ILJug 3064 : ] / [- - - ? indic]tion(e) V / [- - -]arvo[- - - / - - -]+++[- - - / - - -. À la l. 3 Brunšmid a proposé de lire : iri (?). Brunšmid 1908-1909, 257, no 441 ; ILJug 3065 : ] / [- - -] Victo[r ?- - - / - - -.

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p e ta r m ilo š e v i ć , j e an g u yo n e t m i lo j e vasi ć

16. – O.R. no 53

Archives du musée de Srem (renseignements fournis par le propriétaire). Dans la cour, à 60 cm de profondeur, un sarcophage sans décoration de 2 m 07 × 91 cm, profond de 73 cm ; il est conservé sur place. 17. – O.R. no 61 (terrain sur lequel se trouve la basilique fouillée en 1977)

a) Lettres de I. Jung no 51, du 8 mars 1894 et no 145 du 30 janvier 1902. Un cercueil en plomb et des tombes très endommagées. b) VHAD, 2 (1880) : 43-44, no 4 (Š. Ljubić). CIL III 10237 ; Brunšmid 1908-1909, 231-32, no 376 ; ILCV 3611 ; Mirković 2016, 66-67, no 5 ; 2017, 207, no 205. Une tombe maçonnée, longue de 7 pieds et large de 2 pieds et demi, auprès de laquelle était posée verticalement l’inscription funéraire  au-dessus de laquelle est gravé un chrisme : Aurelia Urbici / Fl(avio) Martiniano / cumpare (!) suo in (p)acae (!) / carissimo e dulcissi/me filiae mater piissima / dolies (!) ratri et filiae / maemoriam (!) posuit. c) VHAD, 2 (1880) : 44, no 5 (Š. Ljubić). CIL III 10239 ; Brunšmid 1908-1909, 237-38, no 386 ; Mirković 2017, 214, no 232. Inscription sur marbre trouvée dans les mêmes conditions que l’inscription précédente  : [- - -]iae in pace / [quae v]ixit annos VIIII / men]ses quattuor / [dies se]x Iovinus. 18. – O.R., no 63 (secteur de la nécropole orientale de la basilique fouillée en 1976)

a) Lettre de I. Jung no 35, du 24 octobre 1899. Un cercueil en plomb. b) VHAD, 2 (1880) : 44 (Š. Ljubić). Un coffre contenant un balsamaire et des boucles d’oreilles avec pendentifs en pâte de verre. c) Archives du musée de Srem (renseignements fournis par le propriétaire). Milošević 1993, 349, no 156 (transcription en majuscules) ; Mirković 2016, 86-87, no 36 ; 2017, 213-14, no 229. Dans le jardin, en 1974, des tombes très endommagées et une inscription funéraire (30 cm × 50 cm × 3 cm) gravée sur un marbre blanc : Hic duo innocentes / quiescunt Petrus et/ Victorinianus fide/les vixit Petrus an(no)

uno / mense(m) dies VIII Victori/nianus vixit an(nos) IIII m(enses) VII dies XV. d) Bullettino dell’Instituto di correspondenza archeo­ logica – Bulletin de l’Institut de correspondance archéologique, 1868, 143, no  2 (T.  Mommsen, d’après une copie de Z. Gruić) ; von Kenner 1869, xlii ; Noll 1962, 122, no 410 (cliché seulement) ; Mirković 2016, 74-75, no 19 ; 2017, 216, no 238. Dans la maison 738 [O.R. no 63] découverte lors de la fouille d’un sarcophage d’une inscription sur marbre (56 cm × 74 cm × 7 cm) au centre de laquelle, à hauteur des l. 6-7 dont elles interrompent le cours, est gravé un chrisme entouré des lettres alpha et oméga : Ὑπατείᾳ τῶν δεσποτῶν  / ἠμῶν Φλαυίου Κωνσταντο/υ ἀνικητοῦ Σεβαστοῦ τό ε΄ καὶ Κλαυ(δίου) / Κωνσταντίου ἐπιφανεστάτου / Κέσαρος μηνὸς Ξανδικοῦ δκε΄  / ἐ[δ]όθη εἰς τὴν  / μνημίαν τα/ύτην Βασιλιανὸς πρα[γμα]/τευτῆς υἱός [- - -]. (24 avril 352) (Kunst­ historisches Museum de Vienne, Antikensammlung, inv. no III 87). 19. – O.R., no 73

a) Lettre de I. Jung no 226, du 18 février 1904. Mirković 2017, 191, no 153. Fragment d’inscription avec les lettres D. M. b) Lettre de I. Jung no 227, de mars 1904. Fragment d’inscription surmonté d’une croix monogrammatique : Valeria Iul(ia) po/sui titulum viro / meo [- - -. dont I. Jung propose une restitution sur le modèle de l’inscription découverte dans la basilique Saint-Syneros/ Synerotas, CIL III 10232. 20. – O.R., entre les nos 73 et 85

Lettre de I. Jung no 187, sans date. Deux cercueils de plomb. 21. – O.R., no 85

Lettre de I. Jung no 164, du 11 mars 1897 et carte postale du 24 décembre 1897. Dans la cour et dans le jardin, sarcophage en pierre et tombes maçonnées contenant un matériel dont on ne possède aucun inventaire. 22. – O.R., no 97

Lettres de I. Jung no 159, du 4 mars 1902, et no 234 du 26 février 1903. Dans le jardin, ruines de deux bâtiments distincts.

la nécro po le o ri e ntale d e s irmium

23. – O.R., no 99

Lettre de I. Jung du 16 janvier 1902. Dans le jardin, huit tombes dont une contenant une monnaie d’Aurélien. 24. – O.R., no 101 ?

Brunšmid 1895, 164, no 4 et 165, fig. 114. CIL III 14340 6 ; Brunšmid 1908-1909, 255, no 433 ; Mirković 2016, 76, no 22 ; 2017, 211, no 221. Fragment d’inscription en marbre (20 cm × 45 cm × 8 cm) : ] / [- - -]lla [- - - ca]rissimae filiae - - -in]/fanti inn[ocentissimae - - -] / a se dimise[runt - - - vixit annis - - -] / mens(ibus) IIII d[ie(bus) - - - / - - - (musée de Zagreb). 25. – O.R., no 85

Lettre de I. Jung no 164, du 11 mars 1897 et carte postale du 24 décembre 1897. Dans la cour et dans le jardin, sarcophages en pierre et tombes maçonnées contenant un matériel dont on ne possède aucun inventaire (signalé en même temps que le no 20, en des termes identiques). 26. – Octroi de la route de Ruma, à l’extrémité orientale du quartier Palanka

Notice de I. Jung de 1900 (sans date précise). Cuve de sarcophage à deux places, en marbre, de 2 m 25 × 1 m 10, profonde de 80 cm. Seule la face principale est décorée : un cartouche central anépigraphe et deux cartouches latéraux au décor ébauché ; leur partie supérieure porte une volute de type courant dans le Norique et la Pannonie au iie siècle (Lapidarium du musée de Srem). 27. – À Palanka, sans localisation précise.

Archäologisch-epigraphische Mitteilungen aus Österreich-Ungarn, 1880, 118 (F.  Kubitschek, J. Brunšmid). CIL III 10240 ; Duval 1984a, 195-96, fig. 7 (dessin) et pl. XXVII, 5 ; AE 1986, 602 ; Mirković 2016, 85-86, no 34 ; 2017, 213, no 227. Trois fragments jointifs d’une inscription inscrite sur un marbre circulaire (25 cm × 20  cm  ×  1,9  cm)  : ]  / [- - - depositu]s est kal(endis) O[ctobribus - - -] / et dimisit [- - /- - - pu]ellam sae[- - - /- - -]SSIM[- - -]. M. Mirković 2016 et 2017 propose la restitution : - - - depositu]s est kal(endis) O[ctobribus / - - - a et dimisi / - - - pu]ellam Sae/[cundina (!) patri ? pienti]ssimo - - -

COMMENTAIRE pa r J .   G u y o n e t M .   Va s i ć

L’inventaire dressé par P. Milošević montre que la nécropole orientale s’étendait sur 150 m à 200 m de longueur de part et d’autre de la rue actuelle (qui passerait un peu au nord de la voie antique), et qu’elle était établie sur un secteur qui comptait également des bâtiments dont aucun n’apparaît clairement avoir une fonction funéraire : celle-ci est sûrement à exclure pour le no 11, qui est un four à briques, et très probablement aussi pour l’important bâtiment du no 12c (un entrepôt à cause de ses dimensions – 43 m de long – et de sa double rangée de piliers ?) et pour les « deux bâtiments distincts » du no 22 que I. Jung n’indique pas avoir été des mausolées. Cela ne doit pas surprendre, car les rives des voies antiques aux abords des villes accueillaient à la fois des tombes et des installations agricoles ou artisanales. Au total 52 sépultures ont été inventoriées, mais il s’agit d’une estimation minimale, car les informations recueillies mentionnent parfois, sans plus de précision, la découverte de plusieurs tombes (notices 14, 18c et 25). Parmi elles, 3 sépultures à incinération, 5 cercueils en plomb et plus de 8 sarcophages ; le reste était probablement constitué de tombes maçonnées, même si le fait n’est que trois fois attesté par la mention de tombes en briques et une seule fois explicitement signalé (no 17 b) ; la mention en d’autres cas de « tombes endommagées » ne laisse cependant guère de doute à ce sujet. Sauf pour la présence de cercueils en plomb, ce tableau ne diffère guère de celui qui ressort des fouilles récentes menées dans la nécropole orientale, qu’il s’agisse de celles de la basilique Saint-Irénée et de ses abords ou de celles de Palanka, où l’on trouve d’autres vestiges chrétiens (Fig. 2, nos 1 et 3). S’il ne s’agissait de monuments à la fois aisément repérables et très recherchés par les informateurs, la forte proportion des sarcophages, qui représentent 15% des tombes sûrement répertoriées, paraîtrait attester de la richesse de cette nécropole. La même remarque et les mêmes réserves valent pour les 24 inscriptions découvertes fortuitement : un site sur six (soit 16,6%) ne doit qu’à leur découverte d’être représenté sur la Fig. 3, ce qui conduit au fort pourcentage de 46% si on rapporte le nombre des épitaphes à celui des 52 tombes sûrement inventoriées. Même si ces autres pourcentages doivent également tout au hasard des trouvailles, on notera qu’un quart d’entre elles sont rédigées en langue grecque et que 37,5% sont d’une date sans doute tardive ou relèvent sûrement de l’épigraphie chrétienne. Parmi ces dernières, il faut mentionner l’épitaphe du

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no 18 d datée du 24 avril 352 et celles des nos 17 b, 17 c, 18 c et 19 b qui présentent des formulaires bien plus développés que ceux des pauvres fragments livrés par les fouilles de la basilique Saint-Irénée et de la nécropole alentour que l’on présentera infra dans le chapitre VII. Quant aux deux mensae funéraires chrétiennes découvertes fortuitement (nos 3 et 27), elles contribuent à préciser le paysage que présentait la nécropole orientale pendant l’Antiquité tardive et les rites funéraires qui étaient accomplis sur ses tombes. Ces considérations, jointes aux indications plus détaillées – pour le matériel numismatique notamment – que fournit la thèse de P. Milošević, autorisent à esquisser à grands traits la chronologie de la nécropole. Si l’on doit interpréter les fosses profondes contenant des cendres du no 1 b comme des sépultures à incinération, elles appartiendraient à la série des tombes les plus anciennes que l’on connaisse à Sirmium et l’on pourrait proposer de les dater du Ier siècle. Quant aux lions du no 15 d, ils sont représentatifs des tombes sirmiennes des iie-iiie siècles (Schober 1923, 213-19) et c’est à la même date qu’il conviendrait de placer le sarcophage du no 26. Ces données sporadiques renvoient à la période des débuts d’une nécropole dont le plein développement – à en juger du moins par la documentation recueillie5 – semble dater des iiie-ive siècles, sans que l’on puisse clairement faire la part entre ces deux périodes : si la typologie des tombes maçonnées qui ont été fouillées est bien attestée au ive siècle6, il est également possible que certains types de ces tombes aient commencé à apparaître dans le courant du iiie siècle ; inversement, la présence dans certaines tombes de monnaies du iiie siècle, comme au no 23, ne suffit pas à les dater précisément, le monnayage du iiie siècle ayant continué à circuler, au moins partiellement, pendant le ive siècle. Dans les trouvailles fortuites de monnaies sur le site, la fréquence des émissions du iiie siècle est cependant si forte – 48 émissions allant de Julia Domna à Maximien Hercule, pour 80 monnaies du



5 Les fouilles clandestines dont a souffert la nécropole ont pu se limiter aux vestiges les plus apparents, ou même – s’il y a eu, comme on le supposera infra, des couches superposées de sépultures – à la strate superficielle : dans un cas comme dans l’autre, ce sont les époques les plus récentes qui auraient été privilégiées dans la documentation. 6 Tombes à couverture mixte (voûte et briques en bâtière) du no 1a ; faites de briques posées de chant du no 9c, ou de trois tegulae servant l’une de fond, les deux autres de couverture, du no 2c. On trouvera pour ces tombes des parallèles dans la typologie des tombes identifiées autour des martyria de Sirmium : cf. Milošević 1971, pl. II-III.

ive siècle allant de Dioclétien à Arcadius – qu’elle constitue un indice sérieux pour considérer que le iiie siècle fut, avec le ive siècle mieux documenté, la période de pleine utilisation de la nécropole. C’est au cœur du cimetière qu’ont été installées les tombes chrétiennes qui s’étendent à l’ouest au moins jusqu’au no 9 (O.R., no 44)7 et à l’est jusqu’au no 19 (O.R. no 73), sinon jusqu’au no 24 (O.R., no 101 ?) qui a livré une inscription peut-être chrétienne, en tout cas tardive si l’on en juge par sa paléographie. Mais comment savoir si ces tombes témoignent d’une nécropole développée continûment, en tache d’huile, autour des édifices de culte chrétiens, ou de tombes isolées au milieu du cimetière plus ancien ? C’est pourquoi on a renoncé à figurer, même de façon très schématique, les contours de la nécropole chrétienne qui n’est bien attestée, en tout état de cause, qu’au nord de la rue Palanka (anciennement de la Révolution d’octobre) ; mais peut-être s’agit-il d’un hasard dû au caractère fortuit des trouvailles ? Une question pourtant reste pendante : l’insertion du cimetière chrétien au milieu de tombes plus anciennes, comme l’utilisation pendant plusieurs siècles de la même nécropole se sont-elles traduites par une juxtaposition des sépultures ou par leur superposition ? En fait les deux systèmes ont existé concurremment comme le montre l’étude des nécropoles de Sirmium : le sondage de 1976 dans la nécropole qui s’étend à l’ouest de la Čikas a livré ainsi plusieurs niveaux de tombes qui correspondent à des époques différentes et ici même, dans la nécropole orientale, le secteur no 1 a fourni à la fois des tombes à incinération très profondes, sans doute du ier siècle, et des tombes à inhumation superficielles du ive siècle. Et le même phénomène se vérifie, comme on le verra au chapitre II, pour les sépultures de la basilique Saint-Irénée et de la nécropole alentour qui s’étagent sur plusieurs niveaux, mal datables malheureusement malgré la fouille attentive dont elles ont fait l’objet en 1976-1977.



7 Il s’agit du premier secteur occidental du site à fournir une inscription au formulaire chrétien ou, du moins, datable de l’Antiquité tardive, si l’on en juge par la paléographie.

A.

Les fouilles franco-yougoslaves de 1976-1977

Miloje Vasić

I – Les fouilles Figure 1. Plan de la basilique Saint-Irénée avec les carroyages des fouilles exécutées en 1976 et 1977.

Méthodologie des fouilles Lors de la campagne de 1976, un sondage a été ouvert au no 63 de la rue Oktobarske revolucije (Révolution d’octobre), dans la cour de la maison de N. Katić (no de cadastre : 82.28-82.85), sur la base de trouvailles antérieures révélant l’existence au nord de la rue de vestiges de la nécropole orientale de Sirmium (cf. supra, p. 36). Sur une partie du site, dont la configuration et les gravats signalaient la présence de restes de l’époque romaine, a été établi un carroyage orienté nord-sud. Les carrés ont été marqués par des lettres de l’alphabet latin dans le sens ouest-est et par des chiffres arabes dans le sens nord-sud ; ils mesuraient 4 × 4 m. Initialement limité aux carrés B9 à B13, le sondage a été étendu en fin de campagne aux carrés A10 et A11. Puisqu’on s’attendait à trouver la nécropole, on a décidé d’effectuer les fouilles par couches mécaniques épaisses d’environ 20 cm, afin d’obtenir les données les plus précises possible sur les modes d’inhumation et la superposition des couches au-dessus des tombes.

Lors de la campagne de 1977, on a systématiquement exploré la basilique dont une partie avait été découverte l’année précédente. On a décidé pour cela d’établir un carroyage indépendant de celui de 1976, cette fois orienté dans la même direction que la basilique. Son orientation est nord-ouest – sudest, en s’écartant de 60o de la direction nord-sud. Dans la direction nord-ouest – sud-est on a ouvert sept carrés marqués par des lettres allant de A à G, et dans le sens nord-est – sud-ouest, quatre carrés marqués par des chiffres allant de 1 à 4 ; ils mesuraient chacun 4 × 4 m. Dans le carré D, à 60 cm du bord du carré C, on a conservé un profil de contrôle d’une largeur de 150 cm et la fouille a été partagée en deux secteurs. Le secteur I contient les carrés A, B, C et 60 cm du carré D ; le secteur II compte les carrés D, E, F et G. On a également fouillé une partie des carrés de la ligne 5 afin de définir plus précisément la façade sud de la basilique (Fig. 1).

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 41–50 10.1484/M.ROMA-EB.5.128822

FHG

42

milo j e va s ić

Figure 2. Stratigraphie de la paroi est de la fouille de 1976.

Documentation

L’enregistrement du matériel archéologique a été effectué selon le système de documentation adopté en 1973 pour les fouilles à Sirmium, qui comprend plusieurs types de fiches décrivant le matériel : fiche A – céramique ; fiche B – statistique de la céramique ; fiche C – objets en métal (monnaie, clous, etc.), verre, os, pierre, céramique (lampes, pipes, etc.) ; fiche D – briques. La documentation technique a été effectuée selon les règles établies par l’Institut archéologique de Belgrade.

Stratigraphie

Tableau 1. Couches I-IV.

Fragments des mosaïques

Monnaies Carré

Inventaire

Année

Carré

Inventaire

B9-13

C-1/76

?

B9-13

C-16/76

B9-13

C-2/76

341-348

B9-13

C-23/76

B9-13

C-3/76

378-383

B9-13

C-24/76

B9-13

C-4/76

318-319

B9-13

C-25/76

B9-13

C-5/76

364-367

B9-13

C-26/76

B9-13

C-6/76

351-361

 

 

B9-13

C-7/76

341-348

 

 

B9-13

C-8/76

351-361

 

 

B9-13

C-9/76

?

 

 

Année 1976

B9-13

C-10/76

367-378

 

 

B9-13

C-11/76

313-315

 

 

La nécropole à l’est de la basilique

B9-13

C-12/76

367-375

 

 

Comme on l’a déjà mentionné, les fouilles ont été exécutées par couches mécaniques. La cote de la surface de la tranchée était située à 83.07 (moyenne arithmétique). On a soustrait de cette cote les profondeurs relatives des couches (Fig. 2).

B9-13

C-13/76

?

 

 

Couche I – humus d’une épaisseur de 20 cm. Couche II – d’une épaisseur de ±20 cm : sol assez compact mélangé avec des gravats de briques, de pierres et de mortier hydraulique. Elle a livré des ossements humains et animaux et de la céramique. Couches III et IV – d’une épaisseur respective de ±25 cm, si bien que la hauteur totale de la tranchée est de ±90 cm par rapport au sol actuel (▽  82.17). Les couches ont les mêmes caractéristiques que la couche II, mais il y a une concentration des gravats plus élevée dans les carrés B9 et B10, et dans les carrés B12 et B13 une zone avec un sol plus aéré où l’on aperçoit des ossements humains.

Couche V – d’une épaisseur de ±15 cm : dans les carrés B9 et B10, on a trouvé une concentration élevée de gravats, et dans les autres carrés de la terre jaune compacte avec de menus fragments de gravats. Dans le carré B10 est apparue la partie supérieure d’une tombe (tombe 63 = 1/76)1, dont seules la moitié nord-ouest et une petite partie de la moitié sudest étaient conservées. La tombe avait été pillée, de sorte qu’elle n’a livré que de nombreux fragments d’enduits peints. Dans le même carré, on a découvert à la cote 82.07 le fond d’un sarcophage qui reposait sur le sol antique (tombe 64 = 2/76) et dans le carré B12, une tombe sans couverture 70 (3/76).

1 Voir le chapitre II sur les tombes dans lequel les tombes ont reçu une autre numérotation. Dans ce texte, on se réfère à cette numérotation, et les numéros de 1976 ou 1977 sont marqués entre parenthèses.

i – le s fouilles Tableau 2. Couche V.

Monnaies Carré

Inventaire

B9-13

C-22/76

B12

C-32/76

B12

C-38/76

Couche VI – d’une épaisseur de ±20 cm : le contenu de cette couche est identique à celui de la couche V. Dans le carré A10, tout près du fond du sarcophage, a été découverte la fondation d’un mur orienté dans la direction nord-est – sud-ouest. Dans le carré B10 est apparue une tombe maçonnée (tombe 65 = 4/76). Dans le carré C10 a été fouillée la tombe 66 (5/76) dont le squelette placé dans un cercueil en bois était enterré dans une couche de gravats ; elle ne contenait aucun mobilier funéraire. Dans la tombe 70 (3/76) dont les parois de la cuve étaient ornées de fresques, on n’a pas trouvé d’ossements. Tableau 3. Couche VI.

Monnaies Carré

Inventaire

B11

C-58/76

B11

C-69/76

Couche VII – d’une épaisseur de ±20 cm : dans les carrés B9, B10 et partiellement en B11, on note une couche de gravats, et dans le reste de la tranchée une terre jaune compacte avec de petits fragments de briques. Dans le carré B9 sont apparus les bords supérieurs de trois tombes qui avaient été pillées (60 = 7/76, 59 = 8/76 et 61 = 9/76). La tombe 60 (7/76) est partiellement conservée dans sa partie sud-est, et en ce qui concerne le reste, on n’a pu explorer que son fond. La tombe 59 (8/76) est conservée uniquement jusqu’à la première rangée de briques au-dessus du fond de la cuve. La tombe 61 (9/76) avait été pillée et on n’a pas pu déterminer la manière dont elle avait été couverte. Dans l’angle sud-est du carré B13 a été fouillée la tombe 72 (6/76) qui était intacte ; elle contenait les restes d’un enfant dont le squelette était très dégradé, mais aucun mobilier funéraire. Couche VIII – d’une épaisseur de ±20 cm : terre jaune compacte avec de petits fragments de briques. Tableau 4. Couche VIII.

Monnaies Carré

Inventaire

B10

C-81/76

Couches IX-X – d’une épaisseur de ±20 cm : dans le carré B10 on note une grande concentration de gravats, et dans le carré B9 une couche de terre de couleur plus foncée près du profil nord, qui reposait sur la terre vierge. Au-dessous d’un groupe de briques voisin de la tombe 70 (3/76) on a constaté la présence d’une inhumation au sein d’une fosse rectangulaire dont la fouille a livré des ossements humains très disloqués. Décider s’il s’agissait d’une tombe ou de la réinhumation du matériel de la tombe 70 (3/76) était incertain ; on a cependant enregistré cette trouvaille comme tombe 71 (10/76). Dans le carré B10, la tombe 68 (11/76) creusée dans la terre vierge, auprès de l’angle nord-ouest de la tombe 63 (1/76), était couverte par deux briques et contenait un squelette d’enfant déposé dans un cercueil en bois dont on a trouvé les clous en fer in situ. Le fond était dallé de briques cassées et il n’y avait pas de mobilier funéraire. Dans le carré B11, au-dessous de la couche contenant une grande quantité de gravats, est apparue dans la terre vierge une fosse rectangulaire dont la fouille a livré deux squelettes, mais aucun mobilier funéraire (tombe 62 = 12/76). Tableau 5. Tombes.

Monnaies Carré

Inventaire

 

Année

B10

C-71/76

tombe 65 (4/76)

270

B9

C-82/76

tombe 61 (9/76)

275-276

Secteur de la basilique

Afin de vérifier l’hypothèse que la zone fouillée pouvait être proche d’une église cimétériale, il a été ouvert dans les carrés A10 et A11 une tranchée d’une largeur de 1,2 m dans la direction du mur (mur 1) découvert à l’ouest de la fouille. Les couches supérieures de la stratigraphie n’ont fourni que des restes de gravats de construction. La couche située à la cote 82.27, d’où provient l’inscription C-124, est riche de fragments d’enduits peints de diverses couleurs. À la cote 82.27 commencent à apparaître la suite du mur 1, ainsi que le mur 2 qui lui est perpendiculaire et le mur 3 perpendiculaire au mur 2 ; à 1 m à l’ouest des murs 2 et 3 a été découvert un fragment de l’inscription C-128. Ces murs constituent l’angle nord-est de la basilique, et, avec le mur 4, le début de l’arc de l’abside. Au sud du mur 2 a été fouillée une tranchée plus profonde. La couche commençant à hauteur de la crête du mur est très riche en fragments d’enduits peints. À la cote 82.07 a été découvert un sol en mortier hydraulique en lien avec les murs 2 et 3. Son sol est partiellement détruit et on a constaté qu’il avait

43

44

milo j e va s ić Tableau 6. La basilique.

Monnaies Carré

Inventaire

Inscriptions Année

Carré

Plaques de marbre (fragments)

Inventaire

 

Carré

Inventaire

A11

C-114/76

 

A10-11

C-124

0,8 m

A11

C-130/76

A11

C-115/76

 

A10-11

C-123

1 m

A11

C-109/76

A11

C-116/76

 

A10-11

C-122

1,85 m

 

 

A11

C-117/76

 

A10-11

C-161

 

 

 

A11

C-118/76

364-378

B10

C-126

 

 

 

 

 

 

B10

C-127

 

 

 

 

 

 

A10-11

C-128

 

 

 

 

 

 

A10-11

C-76

tombe 15

 

 

été posé sur des fragments de briques reposant sur l’argile jaune compacte (terre vierge ?) ; à sa surface ont été découvertes deux pièces de monnaie illisibles (C-114 et C-116). La couche entre la crête du mur et le sol en mortier est exceptionnellement riche en enduits peints. Vers l’ouest, on a ouvert un nouveau carré de 2 × 2 m, dans le prolongement du précédent. Le mur 2 avait disparu dans ce carré, mais son « fantôme » est discernable dans la terre vierge. À la cote 82.07 a été découvert un fragment de l’inscription C-123. Aux cotes 81.57 et 81.32 ont été trouvées des pièces de monnaie en bronze, C-115, C-117 et C-118. À partir de la cote 81.17 a commencé la fouille dans l’argile jaune, plus ou moins stérile, qui est probablement la terre vierge. Au sud du mur 2 on a découvert la tombe 2 (13/76) dont la partie ouest est conservée, ainsi que

Figure 3. La plaque de marbre portant l’inscription mention­ nant la basilique Saint-Irénée lors de sa découverte au sein de la tombe 5 (15/76) : seul son revers était alors visible.

le fond en mortier hydraulique, à une cote un peu plus élevée que le mortier du sol. Cela tient probablement à une réparation du sol consécutive à une destruction semblable à celle qui a été constatée plus à l’est. Au sud-est la grande tombe 5 (15/76) repose pour partie sur une couche d’argile jaune stérile (terre vierge ?) et pour partie sur une tombe antérieure, probablement creusée indépendamment et qui ne contenait que quelques os – un crâne et un os long ; il s’agit de la tombe 6 (16/76). Comme la couverture de la tombe 5 (15/76) avait disparu, le matériel qu’elle contenait ne lui appartient pas entièrement. Elle est remplie de gravats, d’une abondance d’enduits peints et de fragments en marbre anépigraphes, et elle a également livré une partie d’une mensa, ainsi que l’inscription C-76 (In basilica domini nostri Erenei …) qui a écrasé les restes du squelette (Fig. 3). Perpendiculairement au mur 3 et à 40 cm de distance, on a constaté la présence de la tombe 3 (14/76), découverte à une profondeur d’environ 50 cm (le reste, vers l’ouest, se trouve dans le profil). Largeur : 0,90 m. Afin de déterminer l’extension du mur 4, une nouvelle tranchée a été ouverte vers l’est. Le mur 4 finit là, détruit jusqu’aux fondations. Selon la stratigraphie de la paroi sud de la tranchée, on peut supposer qu’il faisait retour vers le sud, 1,20 m plus à l’est où une couche épaisse d’argile presque stérile laisse place à une couche très riche en gravats d’un matériau de construction (Tableau 6). À l’est du mur 3 se trouve la tombe 69 (17/76) largement détruite et au nord du mur 2, la tombe 91 (18/76), qui a été fouillée sur une longueur de 1,60 m.

i – le s fouilles

Couche II – d’une épaisseur de ±25 cm : elle a livré en abondance des gravats, des fragments de briques dont certains étaient estampillés, des mottes de mortier de couleur blanchâtre, et contient aussi du sable et du gravier assez fin. On note également des fragments de tegulae, de la céramique romaine, ainsi que des ossements des tombes qui ont été pillées (Tableau 8).

Année 1977 La basilique

Les fouilles ont été exécutées par couches mécaniques. La surface du terrain étant plate, on a conservé la cote 83.07 comme repère pour calculer les cotes relatives des couches. Les cotes des artéfacts immobiliers : sols, fonds de tombes, fondations des murs – ont été mesurées par théodolite.

Couche III – d’une épaisseur de ±20 cm : le contenu est semblable à celui de la couche II, mais il présente aussi des fragments d’enduits peints et de mosaïques, deux revêtements de marbre et de la céramique émaillée (cruches et bols). Dans le profil ouest des carré A3/4, on note un fragment de mosaïque faite de tesselles en pâte de verre sur un support de mortier hydraulique polychrome (couleurs : blanche, verte, rouge, noire et jaune-verdâtre) (Tableau 9).

Secteur I

Couche I – d’une épaisseur de ±25 cm, humus mélangé avec une grande quantité de gravats : fragments de briques, tegulae, mottes de mortier, céramique. De la céramique grise turque apparaît aussi (Tableau 7).

Couche IV – d’une épaisseur de ±25 cm : terre grise mélangée avec une grande quantité de gravats et d’ossements humains (Tableau 10).

Tableau 7. Couche I.

Monnaies

Inscriptions

Plaques de marbre (fragments)

Inv.

Année

B1

C-3

334-335

A4

C-52

B1

C-259

danZ5 C-203 335-337

A4

C-52

 

 

B4

C-51

 

 

 

 

Carré Inv. Carré

Tableau 10. Couche IV.

Carré

 

Inv.

Monnaies Carré

Inv.

Inscriptions

Année

Carré

Mensae

Inv.

Carré

Inv.

Z1

C-145 275-276

A4

C-78

A4

C-88

B4

C-81 337-341

C3

C-170

 

 

A5

C-208 355-361

C4

C-200

 

 

 

C-149 364-367

 

 

 

 

A1

C-92 388-392

 

 

 

 

Tableau 8. Couche II.

Monnaies

Inscriptions

Mensae

Plaques de marbre (fragments)

Carré

Inv.

Année

Carré

Inv.

Carré

Inv.

 

Carré

Inv.

C4

C-34

336-337

A2

C-214

B1

C-63

base de la colonne

A5

C-310

A3

C-22

383-392

B2

C-62

C3

C-64

plaque de marbre avec la rosette

C2

C-260

 

 

 

B3

C-61

C4

C-53

 

 

 

 

 

 

B3

C-61

C4

C-53

 

 

 

Tableau 9. Couche III.

Monnaies Carré

Inv.

Inscriptions Année

Plaques de marbre (fragments)

Fragments des mosaïques

Carré

Inv.

 

 

Carré

Inv.

Carré

Inv.

Dimension

 

plaque de marbre avec la rosette

Z2

C-253

A3

C-160

15,5 × 11,5 cm

plaque de marbre avec les cannelures

A1

C-70

A4B4

C-319

10,6 × 5 cm

Z2

C-236 341-348

Z2

C-250

Z3

C-235 341-348

Z3

C-255 cf. C-250 !

 

 

 

A4

C-78

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B2

C-69

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B3

C-67

 

 

 

 

 

 

 

45

46

milo j e va s ić

Couche V – d’une épaisseur de ±40 cm : sa fouille a livré beaucoup de gravats, des fragments d’enduits peints, de céramique et de verre plat, quatre grands blocs de pierre ouvragée de couleur verte et des ossements humains provenant du pillage des tombes. Dans le carré A1, on a trouvé un groupe de briques dont six étaient estampillées. Dans le carré C4 a été découverte la tombe 39 (35/77) et, plus à l’ouest, la tombe 41 (36/77) (Tableau 11). Couche VI – d’une épaisseur de ±20 cm, avec beaucoup de gravats, de fragments d’enduits peints, de céramique et de verre plat. Dans les carrés Z4 et Z5 jusqu’à la cote ±81.47, la couche contient des ossements provenant des tombes pillées, de la céramique (médiévale et romaine) et des fragments d’enduits peints. Dans les carrés Z2 et Z4 apparaît à la cote ±82.07 le mur ouest de la basilique. À la cote ±81.37, on observe dans le carré Z4 un grand nombre de fragments d’enduits peints. Dans les carrés C4 et D4, on note également des enduits peints, de la céramique et des ossements. À la cote 81.47, on a découvert dans le carré Z4 une tombe maçonnée. Dans les couches V et VI des carrés A3 et A4 apparaissent des tombes : deux sont assez bien conservées, deux autres dévastées et une dernière apparaît dans le profil (Tableau 12). Couche VII – d’une épaisseur de ±20 cm : sa caractéristique principale est de contenir une grande quantité de briques. Dans le carré A2 on a ouvert une tranchée de sondage de 2 × 2,3 m où l’on a fouillé deux couches d’une épaisseur totale de 0,5 m et on a constaté la présence des tombes 46 (78/77) et 49 (79/77) (Tableau 14). Secteur II

Dans les carrés D1, E1, F2 et G2 ont été rouverts le sondage de 1976 et remis au jour les murs 2 et 3 de la basilique. Le mur 2 est apparu à la profondeur d’un mètre, et le mur 3 à la profondeur de 80 cm. Couche I – d’une épaisseur de ±20 cm : cette couche est caractérisée par un humus aéré gris-noir (Tableau 15). Couche II – d’une épaisseur de ± 40 cm : dans cette couche caractérisée par de la terre gris-noir on remarque des traces de mortier et des gravats composés de morceaux fins de briques et d’ossements humains. À environ 3 m du profil est du carré G3, on a observé une grande concentration des gravats composés de morceaux de briques, de tegulae, de mortier hydraulique et de revêtement de marbre rose. On a également trouvé de nombreux fragments de revêtement de marbre blanc. Dans le carré F4, on a

remarqué beaucoup de mottes de mortier calcaire. Dans la partie ouest du carré G2, à la profondeur d’environ 50 cm, on atteint la partie du mur absidal de la basilique découvert en 1976 (Tableau 16). Couche III – d’une épaisseur de ± 40 cm : cette couche est caractérisée par une terre plutôt compacte d’un gris jaunâtre, avec une plus grande quantité de gravats composés de morceaux de briques, de tegulae, de mortier calcaire et hydraulique. Elle a livré des ossements humains, des fragments de céramique, de verre et d’enduits peints. À l’intérieur de la basilique, la couche III est caractérisée par des gravats consistant en morceaux de briques, de mortier et de revêtements de marbre ; on y a découvert des ossements, quelques fragments de céramique et d’enduits peints, ainsi que des tesselles de mosaïque. Dans l’angle sud-ouest du carré G1 (du côté extérieur à la basilique), entre la partie sud du sarcophage fouillé en 1976 et le mur 3 on a constaté à la cote 81.95 la présence d’une sur-couche d’argile, d’une superficie de 50 × 50 cm et d’une épaisseur de 10 cm, qui recouvre le socle du mur 3. Dans la partie nord de cette couche se trouve la terre brûlée. Enregistrée comme niveau « a », cette couche documente l’activité du chantier de construction de la basilique et elle permet de connaître précisément la cote du sol antique sur lequel elle a été établie. Dans le profil de contrôle longitudinal du carré G2, à 50 cm de la face intérieure du mur absidal de la basilique, a été découvert à la cote 82.07 un élément d’un sol en mortier hydraulique épais de 5 cm qui était conservé sur une longueur 45 cm et pouvait avoir servi comme support d’une mosaïque. Il a été enregistré comme niveau « b ». Sous ce sol était une couche de terre compacte épaisse de 9 cm servant de support, et au-dessous d’elle une couche de terre compacte jaune (argile) – terre vierge. L’interprétation de ce sol est délicate : sa cote à peine plus élevée que celle du « niveau a » inviterait spontanément à l’identifier comme un témoin du sol de la basilique, qui serait grosso modo de plain-pied avec le terrain alentour. L’altimétrie des tombes aménagées au sein du monument chrétien montre cependant qu’un nombre non négligeable d’entre elles affleure ou dépasse la cote 82.07, ce qui interdit de retenir cette restitution. L’hypothèse la plus vraisemblable paraît être dès lors de reconnaître dans le « niveau b » un témoin du revêtement du fond d’une tombe maçonnée de la nécropole antérieure à la basilique qui aurait été établie comme le sarcophage 64 au-dessus du sol antique, puis aurait été détruite ou au moins enfouie lors de la construction du monument chrétien dont le niveau du sol devait se situer alentour de 82.40 / 82.50 (cf. chap. III).

47

i – le s fouilles Tableau 11. Couche V.

Monnaies Carré

Inscriptions

Inv.

Année

Carré

Mensae

Inv.

Carré

Plaques de marbre (fragments)

Fragments des mosaïques

Inv.

 

Carré

Inv.

Carré

Inv.

Dimension

D3

C-195

B3

C-167

7,5 × 4,5 cm

A4

C-91

337-341

Z2

C-313

C3

C-165

plaque de marbre avec la feuille

B3

C-147

337-341

A3

C-136

 

 

 

 

 

 

 

 

C3

C-146

341-348

A4

C-137

 

 

 

 

 

 

 

 

A5

C-209

383-392

B3

C-162

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B3

C-163

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B3

C-191

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C3

C-215

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 12. Couche VI.

Monnaies Carré C4

Inv.

Inscriptions Année

Plaques de marbre (fragments)

Mensae

Fragments des mosaïques

Carré

Inv.

Carré

Inv.

 

 

Carré

Inv.

Carré

Inv.

Dimension

C-234 321-324

A1

C-120

B2

C-212

 

 

Z2

C-254

Z1

C-269

4,5 × 4 cm

Z1

C-171 330-333

A1

C-121

B3

C-192

Z3

C-314

Z2

C-263 4,5 × 3,5 cm

C4

C-221 335-336

B2

C-213

 

 

 

 

A2

C-225

Z3

C-276

5 × 3 cm

Z2

C-264 335-337

 

 

 

 

 

 

C4

C-249

Z3

C-281

13 × 12 cm

partie de la mensa C-64 !

Z2

C-265 351-361

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Z2

C-275 351-361

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 13. Couche VII.

Tableau 14. Tombe.

Plaques de marbre (fragments) Carré

Inv.

Z1

C-219

A3

C-201

 

 

Monnaies Carré

Inv.

Tombe

Année

Carré

A5

C-239

77 (39/77

394-395

C4

C4

C-293 17 (46/77) 355-361

Feuille ▽81.07  

Mensae

 

Tableau 15. Couche I.

Inv.

 

Fragments des mosaïques Tombe

Tombe

Dimension

C-252 39/41 (35/36) Z3A3 C-304 53 (53)

8 × 5,5 cm

 

Carré

 

Inv.

 

 

 

Tableau 16. Couche II.

Plaques de marbre (fragments)

Monnaies Carré

Inv.

Année

Carré

Inv.

E3

C-13

336-337

D4

C-257

E1

C-32

337-341

 

 

F1

C-10

341-348

 

 

E4

C-12

348-350

 

 

E3

C-14

355-361

 

 

E1

C-11

383-392

 

 

Monnaies

Inscriptions

Mensae

Carré

Inv.

Année

Carré

Inv.

Carré

Inv.

G3

C-29

270

D1E1

C-57

F4

C-65

E3

C-20

341-348

D2E2

C-56

 

 

D3

C-21

355-361

D3

C-58

 

 

E4

C-9

351-361

D3

C-60

 

 

F4

C-6

355-361

D3

C-230

 

 

G2

C-28

364-367

E1

C-59

 

 

D4

C-7

378-383

E5

C-190

 

 

 

 

 

G3

C-248

 

 

 

 

 

G3

C-285

 

 

 

 

 

G3

C-286

 

 

 

48

milo j e va s ić

Tableau 17. Couche III.

Tableau 18. Couche IV.

Monnaies

Inscriptions

Carré

Inv.

Année

Carré Inv.

G1

C-37

348-350

E2

G4

C-40

351-361

 

F4

C-95

351-361

E2

C-75

G4

Mensae Carré

Inv.

C-71

D3

C-54

 

D3

C-55

 

 

 

 

355-361

 

 

 

 

C-39

367-375

 

 

 

 

E5

C-180

367-375

 

 

 

 

G2

C-50

367-378

 

 

 

 

F3

C-181

367-378

 

 

 

 

E4

C-45

378-383

 

 

 

 

E2

C-74

383

 

 

 

 

Monnaies Carré

Inv.

Inscriptions

Année

Plaques de marbre (fragments)

Carré

Inv.

 

Carré

Inv.

G2

C-115 348-350

D2

C-84

plaque de porphyre avec cinq cannelures

D4

C-261

F2

C-83 355-361

D2

C-85

 

 

 

C-86

 

 

 

 

 

 

D2

 

 

 

D2

C-87

 

 

 

 

 

 

F3

C-282

 

 

 

 

 

 

G4

C-66

 

 

 

Tableau 19. Couche V.

Monnaies

Inscriptions

Mensae Inv.

Plaques de marbre (fragments)

Carré

Inv.

Année

Carré

Inv.

Carré

E3

C-189

270

D1

C-199

E3

C-193 base de colonne

Carré

Inv.

F2

C-309

F5

C-132

275

E3

C-196

E3

C-194

 

 

 

E4

C-188 325-326

E5

C-197

G3

C-311

 

 

 

D2

C-116 335-341

F4

C-135

E2

C-117 367-375

F5

C-168

G3

C-312

 

 

 

 

 

 

 

 

G2

C-110 393-393

F5

C-169

 

 

 

 

 

Dans le carré F2 on a trouvé à la cote 82.15 un autre sol en mortier hydraulique, ainsi que les murs des tombes 2 (13/76) et 64 (2/76) et le mur d’angle de la tombe 1 (25/77) (Tableau 17). Couche IV – d’une épaisseur de ± 20 cm : la couche a les mêmes caractéristiques que la précédente, et l’on y a trouvé des ossements humains. Dans le carré E4, près du profil sud, il apparaît à la profondeur de 65 cm un regroupement de morceaux de briques sur une superficie de 70 × 70 cm. Dans le carré E2, on a découvert l’autre moitié (la moitié ouest) de la tombe 5 (15/76) (Tableau 18). Couche V – d’une épaisseur de ± 20 cm : la couche est caractérisée par une terre compacte jaunâtre sans gravats – terre vierge. À la cote 81.97, on atteint la partie conservée de l’abside. Près du profil sud-est apparue une grande concentration de gravats consistant en morceaux de briques, tegulae et mottes de mortier. Dans la terre jaunâtre, on a trouvé de petits ossements. Dans les couches IV et V du carré F4 a été identifié un dépotoir d’époque turque. Sous le sarcophage du carré G1, on a constaté la présence d’une couche de terre jaune mélangée avec de petites mottes de mortier, des briques cassées, des ossements et des

 

fragments d’enduits peints qui ont été enregistrés comme dépotoir 1’. Dans le carré F4 a été découvert le mur sud de la tombe 13 (24/77) (Tableau 19). Couche VI – d’une épaisseur de ± 20 cm : la couche est caractérisée par une terre compacte jaunâtre sans gravats – terre vierge (?). Dans les carrés F2 et G2, on a redégagé la tombe 67 (19/76), et près de celle-ci, dans la couche VII, la tombe 69 (17/76). Toutes deux sont accolées à l’ouest au mur 3 de la basilique. Dans les carrés F3-4 a été fouillé le dépotoir d’époque turque 2’ (Tableau 20). Tableau 20. Couche VI.

Monnaies Carré

Inventaire

Année

F5

C-153

337/341

F2

C-108

355-361

Couches VII-IX – présentes dans certains carrés qui ont été fouillés plus profondément. Ainsi, dans les carrés E1-2 où les couches VI et VII on livré des ossements, des fragments de revêtement de marbre et des enduits peints, tandis qu’à la cote 81.17 a été découvert dans la couche VII le bas des fondations de l’abside. Dans le carré D4, la couche VIII consiste

i – le s fouilles

en gravats du côté intérieur du « négatif » du mur de l’abside ; une quantité un peu plus élevée de gravats est séparée des gravats de ce négatif par une couche d’argile. Dans l’angle nord-ouest du carré G3, une terre plus compacte, des gravats de mortier et de petits morceaux de briques apparaissent dans la couche d’argile et le négatif du mur de l’abside est composé de gravats très compacts consistant en pierres fines, mortier et petits morceaux de briques – fondation ? Dans les carrés F3 et G3 on a fouillé les couches VII, VIII et IX sur une superficie de 2 × 2 m ; de nombreux ossements dissociés sont présents dans la partie sud de ce sondage profond. Dans la partie ouest du carré G4 ont été fouillées au-dessous de la couche VI la couche VII jusqu’à la cote 81.47, la couche VIII jusqu’à la cote 81.27 et la couche IX jusqu’à la cote 81.07. Toutes ces couches sont caractérisées par une argile compacte – terre vierge, sauf dans une partie de la couche IX où des ossements étaient présents. Tableau 21. Couche VII.

Plaques de marbre (fragments)

Monnaies Carré F2

Inv.

Année

C-138 337-341

 

Carré

Inv.

plaque avec la feuille

G3

C-308

Tableau 22. Négatif de l’abside.

Inscriptions

Mensae

Inventaire

Inventaire

C-318

C-320

Conclusion La nécropole à l’est de la basilique

La décision arrêtée en 19762 de fouiller par couches mécaniques et non par couches archéologiques s’est avérée appropriée. Par ce procédé, on a obtenu une vision plus complète de la stratigraphie de la nécropole qui autorise de distinguer deux horizons : l’horizon A qui comprend les couches mécaniques I à IV et l’horizon B pour les couches mécaniques V à X. L’horizon A culmine à la cote ± 82.07 (fond du sarcophage dans le carré B10) (Fig. 4). Il est caractérisé par une terre assez compacte mélangée avec des gravats mêlant briques, tegulae, pierres et mor

2 Lors de cette campagne, on a principalement fouillé la nécropole à l’est de la basilique, puis une petite partie de l’espace absidal de la basilique.

Figure 4. Fond du sarcophage 64 (tombe 2/76).

tier hydraulique. Ses couches contiennent de la céramique (turque, médiévale et romaine), du verre plat de fenêtres, des clous en fer, des monnaies et des fragments de mosaïque, ainsi que des ossements humains et animaux mélangés. Cette configuration des couches trahit un pillage intensif de la nécropole antique et un perpétuel remaniement de l’horizon depuis la fin de l’Antiquité jusqu’à nos jours. L’horizon B est caractérisé par une argile compacte dans laquelle ont été creusées les tombes maçonnées et les fosses funéraires. L’argile présente quelques traces de gravats qui proviennent de la dévastation des tombes. Ces dernières étaient, en effet, en ruines et on n’a découvert souvent que leur fond parce que leurs briques avaient été extraites et utilisées comme matériel de construction secondaire dans les périodes postérieures. Le meilleur exemple de ces récupérations de matériaux est la trouvaille d’une pipe turque (C-119) dans la tombe 72 (6/76). Les fouilles de la nécropole montrent qu’on peut y distinguer deux niveaux de tombes3. En moyenne les fonds des tombes situées au niveau supérieur sont à la cote 81.51 et ceux des tombes plus profondes à la cote 80.6. L’absence de mobilier sûrement attribuable à ces tombes dont la quasi-totalité a été pillée ne permet pas de juger si les inhumations les plus profondes sont plus anciennes, donc datables hypothétiquement du iiie siècle, et les tombes moins profondes plus récentes, soit par hypothèse du ive siècle. On en donnera pour preuve la pièce de monnaie de l’an 270 (C-71) qui a été trouvée dans la tombe 3 Les tombes, leur stratigraphie et leur orientation sont décrites en détail dans le chapitre II.

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milo j e va s ić

65 (4/76) dont le fond est situé à la cote 81.03, et d’autre part, la pièce de monnaie (C-82) de la tombe 61 (9/76) (Honorius des années 395-402), dont le fond est à la cote 81.01, soit au niveau le plus superficiel de la nécropole. Sauf pour le matériel numismatique, le mobilier est sans importance et consiste en clous battus appartenant à des cercueils, en verre plat provenant sans doute des fenêtres de la basilique, qui est dispersé autour du bâtiment, et en quelques fragments de récipients en verre provenant probablement des tombes, qui sont typologiquement et chronologiquement indéterminables4. Quant aux fragments de mosaïque figurant dans le tableau I, ils proviennent certainement de la basilique. La basilique

Lors de la campagne de 1976, on a découvert l’angle nord-est de la basilique, ainsi qu’une partie de l’abside. À l’intérieur de l’édifice a partiellement été identifiée en outre la tombe 5 (15/76) qui contenait une inscription dans laquelle l’église est explicitement mentionnée comme « la basilique de notre seigneur Irénée » (In basilica domini nostri Erenei). Cette trouvaille a été décisive pour continuer les fouilles de l’édifice en 1977. Les dimensions de la basilique étaient les suivantes : une longueur de 28 m et une largeur de 15 m. Elle a été détruite à cause de l’extraction des matériaux de construction qui a pu commencer dès la fin de l’Antiquité ou pendant le Moyen Âge, mais s’est poursuivie en tout cas intensivement à l’époque turque, comme en témoignent le grand dépotoir 2’ du carré F 4 qui contient en abondance de la céramique de cette époque, ainsi que des trouvailles de pipes turques. En ce qui concerne l’architecture de la basilique, il ne subsiste que de menus restes des fondations (une partie du mur nord, le mur est, une partie de l’angle nord-est de l’abside, une partie du mur ouest avec l’ouverture de la porte). La stratigraphie à l’intérieur de la basilique ne diffère pas de la stratigraphie décrite pour les fouilles de la nécropole en 1976 : elle aussi peut être divisée en deux horizons, tant dans le secteur I que dans le secteur II. L’horizon A consiste en couches mécaniques numérotées de I à V dans le secteur I et de I à IV dans le secteur II. Si l’horizon A est globalement

4 Les objets mentionnés ne sont pas entrés dans les tableaux des trouvailles, car ils n’ont aucune valeur concernant la chronologie ou l’histoire de la nécropole et de la basilique. Cette remarque vaut également pour les fouilles de la basilique.

semblable à celui de la nécropole comme on l’a déjà dit, il a cependant livré dans la basilique des fragments importants de plaques funéraires épigraphes, des mensae funéraires fragmentées, des fragments de plastique architectonique en marbre et des plaques de marbre pour le revêtement des murs, ainsi que de nombreux fragments d’enduits peints et de mosaïque. Ce matériel, ainsi que les trouvailles sont présentés dans les chapitres relatifs au mobilier. Le fait que les couches mécaniques de l’horizon A représentent un ensemble unique est confirmé par le fait que le fragment de mensa C-64 découvert dans la couche II à l’intérieur du du carré C3 est un élément de la mensa C-192 provenant de la fouille de l’horizon B, ce qui montre clairement combien la terre de l’horizon A a été remaniée. L’horizon B consiste généralement en argile compacte dans laquelle les tombes ont été creusées, mais cette argile est, elle aussi, considérablement perturbée par le pillage des tombes et par l’enlèvement des matériaux de construction des tombes et des murs de la basilique, dont la présence a souvent été constatée par leur image négative au sein des couches de l’horizon B. Le même phénomène a également été observé dans la nécropole pour l’horizon B. La stratigraphie des tombes5 indique que leur chronologie ne peut être déterminée que par d’autres critères. Malheureusement, la nécropole pillée dans la basilique n’offre pas une telle possibilité. Il est cependant des tombes dans lesquelles ont été trouvées des pièces de monnaie qu’on croit faire partie du mobilier funéraire : ainsi la tombe 35 (46/77) (carré C4) qui a livré une monnaie de la période 355361 et la tombe 2 (13/76-77) (carré E1) qui contenait une monnaie datant de 383-3876. Ces trouvailles documentent l’utilisation de la basilique pendant la deuxième moitié du ive siècle jusqu’au début du ve siècle7. En dehors de ces rares données du mobilier funéraire, il n’y a pas lieu de discuter plus avant de la chronologie précise de la basilique, des tombes qu’elle contient et de la nécropole autour de la basilique Saint-Irénée.

5 Voir chap. II. 6 Deux pièces (C-139) ont été trouvées dans la tombe 2 (13/76-77), mais seule celle de Théodose I (de 383-387) est lisible, l’autre pièce étant tronquée et illisible. 7 Presque les mêmes résultats proviennent des tombes de la nécro­ pole autour de la basilique, dont le matériel numismatique est analogue à celui des tombes de la basilique elle-même : la pièce de monnaie (C-82) de la tombe 9/76 est une émission d’Honorius des années 395-402 et celle de la tombe 39/77 (carré A5) une monnaie datant de 394-395 (C-239).

Jean Guyon et Miroslav Jeremić av ec d e s co m p l é m e nt s d e B oj a n   P op ovi ć , I va n a P op ovi ć e t M i loj e   Va s i ć

II – Les tombes de la basilique Saint-Irénée et de sa nécropole Les tombes à l’intérieur de la basilique Deux raisons, le pillage intensif dont a été victime le monument et la limitation en profondeur de la fouille de 1977 expliquent qu’on ne peut fournir qu’un état incomplet des sépultures installées à l’intérieur de la basilique (Fig. 1).

* Un malheureux concours de circonstance explique que l’édition de ce chapitre a été la plus épineuse de cette publication. Afin d’en rendre la lecture plus aisée, N. Duval avait pris le parti de renuméroter de façon plus rationnelle les tombes qui avaient été enregistrées lors du chantier au fur et à mesure de la progression des fouilles ; cette nouvelle numérotation est celle du catalogue et de l’étude synthétique des tombes dont J. Guyon et M. Jeremić lui ont remis le manuscrit à la fin de l’été 1977. N. Duval avait entrepris de réviser ce manuscrit en vue de son édition, mais sans mener la tâche jusqu’à son terme ; c’est ce travail inachevé qu’ont eu en main I. Popović et M. Vasić lorsque ses archives leur ont été transmises. Ne disposant pas d’une table de concordance entre l’ancienne et la nouvelle numérotation des tombes, ils se sont efforcés de la reconstituer et de fournir un aperçu partiel des tombes manquantes de la basilique en prenant appui sur les données de fouille, malheureusement lacunaires, qui sont conservées à l’Institut archéologique de Belgrade et au musée de Srem à Sremska Mitrovica ; B. Popović a rédigé pour sa part une description des tombes de la nécropole à l’est de la basilique. Quand ce manuscrit difficilement et méritoirement reconstitué a été transmis en 2020 à J. Guyon à titre d’épreuves avant publication, ce dernier a découvert avec surprise qu’il ne répondait que partiellement au chapitre rédigé en commun avec M. Jeremić en 1977, dont il pensait qu’il était intégralement conservé dans les archives de N. Duval. En accord avec les éditeurs, il a donc entrepris d’en établir une nouvelle version fondée sur la copie intégrale du chapitre conservée dans ses propres archives et enrichie des additions sur le matériel des tombes que B. Popović, I. Popović et M. Vasić avaient apportées en tentant de remédier aux lacunes du texte tronqué. C’est cette version que le lecteur découvrira dans le présent chapitre où la nomenclature des tombes n’est pas aussi harmonieuse cependant que N. Duval l’aurait désiré. Le catalogue ajoute en effet aux 91 tombes fouillées lors des campagnes de 1976 et 1977 onze tombes (nos 92-102) que V. Popović a identifiées après l’achèvement du manuscrit originel, ce qui a conduit à bouleverser la numérotation des sépultures qui aurait dû être continue. Ce parti, qui répond à la volonté de fournir une présentation exhaustive des tombes fouillées ou reconnues, a été rendu possible grâce au relevé précis que M. Jeremić a dressé des sondages complémentaires où ont été identifiées les tombes 92 et suivantes (Fig. 1, sondages 2 à 6). En revanche, il ne semble pas que la fouille de ces tombes ait fait l’objet d’un rapport ; la description qui en est fournie n’est donc qu’un commentaire de ce relevé.

Le pillage a fait disparaître toute trace du sol et, du même coup, ont été détruits non seulement les supports du mobilier liturgique ou funéraire retrouvé brisé dans la fouille, mais aussi les restes de sépultures qui se situaient peut-être au-dessus du sol. Des acrotères et d’autres fragments – dont un inscrit – en grès molassique de couleur verdâtre retrouvés dans la partie occidentale du monument laissent penser en effet qu’il a pu exister dans cette zone un ou plusieurs sarcophages posés sur le sol, plus ou moins semblables aux deux sarcophages présents dans la nécropole alentour de l’église, au nord-est (tombe 64) et à l’ouest (tombe 98). Peut-être les sépultures en surface ne se limitaient-elles pas à ce ou ces sarcophages supposés, car il a pu exister également au-dessus du sol des caissons ou des tombeaux maçonnés de même structure que ceux aménagés en profondeur, mais il ne s’agit que d’une hypothèse appuyée sur des exemples d’autres sites d’Illyricum (Salone) ou d’autres régions (Afrique par exemple). Il est difficile au total de se faire une idée de l’aspect intérieur du monument, peut-être très encombré si l’on admet l’existence de sarcophages et de caissons en surface et si l’on place dans l’édifice la dizaine de mensae attestées. Au-dessous du niveau du sol, les excavations dues à la récupération de matériaux de construction ont pu également détruire complètement d’autres sépultures superficielles, en particulier les plus fragiles : dans la masse des déblais accumulés par les pilleurs de matériaux, à côté des ossements dissociés que l’on a partout retrouvés, il est arrivé en effet de rencontrer, par exemple dans le carré C 2, un nombre plus important d’ossements groupés qui appartenaient peut-être à un même squelette autour desquels on repérait parfois des clous disposés en lignes du type de ceux trouvés partout sur le chantier ; sans doute s’agissait-il d’inhumations dans un cercueil exceptionnellement bien conservées, qui peuvent être les rares témoignages d’une série plus fournie de sépultures.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 51–91 10.1484/M.ROMA-EB.5.128823

FHG

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je a n guyo n e t m i ro s l av j e r e m i ć

Figure 1. Plan des fouilles de la basilique Saint-Irénée et de la nécropole alentour.

i i – le s to mb e s d e la b asi li q u e sai nt-i ré né e e t d e sa nécrop ole

53

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Tombes à couvertures en bâtière (types I-III)

Figure 2. Typologie des tombes.

Seules certaines tombes maçonnées ont donc été respectées, au moins partiellement, par les pilleurs. La campagne de 1977 a permis de retrouver les restes des moins profondes, mais non de fouiller partout les niveaux inférieurs à la cote 81 m 00 ; or les quelques sondages profonds qui ont été exécutés ont démontré qu’il existait des inhumations établies à des niveaux inférieurs (la tombe 24 par exemple dans le carré E 3 et la plupart des tombes installées dans l’abside de la basilique). De ce fait, la Fig. 1 donne seulement la mesure de notre information sur le monument, et non une image précise de son occupation funéraire. Les seules tombes conservées étant des tombes maçonnées1, on commencera par en donner une typologie valable également pour la nécropole environnante (Fig. 2).



1 À l’exclusion des inhumations déposées dans des fosses, qui ne représentent que 6,5% des sépultures fouillées et n’appellent aucun commentaire quant à leur typologie.

Les cuves ont toutes été construites contre les parois d’une fosse creusée dans l’argile vierge ou sur une tombe antérieure plus ou moins détruite. Pour servir de support à la couverture, on a disposé au sommet des parois, en retrait, un lit horizontal de briques retaillées ou de demi-module, qui forme une sorte de feuillure. Les briques entières formant la couverture, au nombre de deux ou trois paires en général, sont taillées en biseau au sommet pour faciliter leur ajustement ; aux deux extrémités, un petit muret de briques formant fronton ou une brique dressée verticalement servent à fermer complètement la tombe, tandis qu’une couche de mortier assure l’étanchéité du faîte et de l’ensemble de la couverture. Les couvertures conservées, même partiellement, sont rarissimes ; d’après les traces laissées à l’occasion sur les feuillures d’appui, il semble pourtant qu’elles étaient faites dans la plupart des cas d’une série de briques amovibles. Sur les 42 tombes couvertes en bâtière que compte la basilique, trois d’entre elles, mieux conservées, les nos 34, 53 et 56, présentent toutefois les traces plus ou moins nettes d’une couverture partiellement fixe, faite d’une voûte ou d’un couple de briques fixes parfois plus épaisses qui forment une sorte d’auvent de protection au-dessus de la tête du défunt, le reste du corps étant recouvert par des briques amovibles. Il en existait peut-être d’autres de ce type parmi les tombes plus détruites. Pour classer ces tombes, les couvertures étant trop mal conservées, on se fondera sur les cuves qui sont mieux préservées. Leur structure différente impose de distinguer trois types dans cette série : Type I : cuve maçonnée. – C’est le type le plus répandu, qui fournit plus de trois quarts des tombes maçonnées sûrement reconnues dans la basilique et un peu moins des deux tiers dans la nécropole environnante. Les parois sont faites de briques retaillées ou de briques de demi-module disposées en lits horizontaux, en nombre variable selon la hauteur de la cuve. La face externe de ces murets, larges de 15 cm à 20 cm en moyenne, n’est généralement pas parementée. Le mortier qui sert de liant, de couleur grisâtre, est très riche en menus galets de rivière.

i i – le s to mb e s d e la b asi li q u e sai nt-i ré né e e t d e sa nécrop ole

Figure 3. Exemples de tombes de type I (tombe 67), II (tombe 70) et IV (tombe 5) de la basilique SaintIrénée et de la nécropole alentour.

Type II : cuve en briques ou en tuiles posées de chant. – À la place des murets précédemment décrits, on trouve dans ce type moins bien représenté que le précédent (7%) des briques ou, plus rarement, des tuiles posées de chant dans le sens de la longueur ou de la largeur selon la profondeur de la cuve. Type III : mixte. – Dans ce type plus rare encore (6%), certaines parois (en général les parois longitudinales) sont maçonnées, les autres (le plus souvent, les petits côtés) étant constituées par des briques ou des tuiles posées de chant. Sous-catégories a et b. – Au sein de ces trois types, on a introduit deux variantes tenant non à la structure du fond de la tombe, qui n’a pas toujours été sûrement reconnue, mais à son profil : – on affecte de la lettre a les tombes, de loin les plus nombreuses, dont le fond est incliné ou partiellement surélevé à l’une des extrémités pour servir d’appui à la tête du défunt ; – on signale par la lettre b les tombes dont le fond est horizontal.

Tombes voûtées ? à couverture horizontale ? à couverture en bâtière ? (type IV)

Les sépultures de ce type, qui représentent 6% des tombes reconnues, présentent des parois longitudinales dont la partie supérieure est construite en encorbellement vers l’intérieur de la cuve. Aucune tombe de ce type n’est intégralement conservée, de sorte que l’on peut hésiter sur la restitution de la couverture : une voûte ou des briques (voire des dalles) posées horizontalement comme sur le site de Viminacium, ou encore des briques disposées en bâtière comme dans les trois types précédents. On verra au chapitre XIV de ce livre que les fouilleurs du secteur de Palanka ont opté pour cette dernière solution à propos de la tombe 20 de leur chantier. À la différence de celles des modèles précédents, les maçonneries des cuves de type IV sont généralement presque aussi régulières à l’extérieur qu’à l’intérieur. En prenant appui sur les monuments les mieux conservés, la Fig. 3 offre une illustration plus précise des types de tombes : type I pour la tombe 67, type II pour la tombe 70 et type IV pour la tombe 5.

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CATALOGUE  Tombe 1  = tombe 25/77, carrés E-F 2 (Fig. 4) – Orientation : N./S. ? – La tombe, qui occupe l’angle nord-est de la basilique, repose pour l’essentiel sur l’argile vierge et pour une minime part à l’est sur deux sépultures antérieures. – Dimensions du fond : 3 m d’est en ouest et 2 m du nord au sud. – Cote du fond : 81 m 15.

Figure 4. L’angle nord-est de la basilique Saint-Irénée à la fin de la campagne de fouille 1977 vu du nord. Dans l’angle inférieur gauche, le mur septentrional de l’édifice qui fait retour vers le sud jusqu’à la naissance de l’abside dont une partie est conservée en élévation.

Quel que soit leur type, les tombes sont généralement enduites à l’intérieur. Dans le but de simplifier la nomenclature, on n’a pas créé de nouvelle sous-catégorie pour différencier les enduits, mais on en donne une description sommaire dans le catalogue où l’on signalera également les anomalies que présentent les tombes par rapport aux types présentés ci-dessus.

À cause de ses dimensions exceptionnelles, il s’agit, non pas d’une tombe, mais d’un caveau que l’on a pu étudier en 1976 grâce à une ouverture faite par les pilleurs du site, dans l’angle nord-ouest, et fouiller complètement en 1977. Cependant, c’est le sondage 2, effectué en novembre 1977, qui a permis d’établir que le caveau était partiellement établi au-dessus de tombes antérieures (Fig. 5). Après avoir creusé dans l’argile vierge une fosse mesurant 3 m 80 d’est en ouest sur 2 m 80 du nord au sud, limitée au nord et à l’est par les murs de la basilique et dont le fond se situe à la cote 80 m 85, on a, semble-t-il, construit au sud et à l’ouest deux murs en briques de 60 cm de large, et au nord et à l’est, au long des murs de la basilique, deux murets plus minces (23 cm de largeur) également en briques ; ces murs maçonnés contre les bords de la fosse ont été arrêtés à la hauteur du quatrième rang de briques (soit 25 cm environ) et le fond de la fosse a alors été recouvert d’une couche de débris de briques de même épaisseur ; sur cette surface on a coulé une dalle de mortier de tuileau épaisse de 5 cm au-dessus

Figure 5. Coupe est-ouest sur le caveau 1 et les tombes sousjacentes 92 et 93 (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

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Figure 6. Coupe nord-sud sur le caveau 1 et les tombes 3 et 5 (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

de laquelle on a continué à construire en élévation les murs qui sont aujourd’hui entièrement arasés au niveau du sol, sauf dans l’angle sud-ouest conservé en élévation sur une hauteur de 30 cm (Fig. 6). Si cette reconstitution est exacte, la technique de construction est originale, surtout pour le sol qui s’appuie sur les fondations des murs périphériques, au lieu de les rejoindre comme à l’ordinaire : il s’agissait sans doute de mieux assurer sa stabilité, sur un terrain peut-être mouvant, en tout cas humide, comme en témoigne le soin mis à protéger le caveau contre l’eau, puisque le fond comporte une épaisse couche de matériaux poreux et un lit très soigné de mortier de tuileau. La surface de ce caveau est si considérable qu’on peut supposer qu’il existait des murets délimitant des compartiments séparés pour les inhumations : on en imaginerait volontiers deux de direction N./S. séparant trois tombes orientées N./S. mesurant 90 cm × 2 m. En l’absence de tout témoin conservé, ce ne peut être qu’une hypothèse. De même, l’ensemble est trop détruit pour qu’on sache comment le caveau était couvert. Il était, du moins, en ruines avant la destruction de la basilique, car deux tombes plus tardives (nos 2 et 3) ont été installées sur son emplacement, sans préjuger d’autres sépultures qui auraient pu prendre place à côté d’elles : il resterait en effet une surface suffisante pour placer une autre tombe d’adulte au nord de la tombe 3 et une tombe d’enfant à l’ouest de cette même tombe, au sud de la tombe 2. Sous ce caveau ont été découverts dans le sondage 2 effectué en novembre 1977 pour vérifier les fondations de l’angle nord-est de la basilique deux inhumations juxtaposées antérieures à l’édifice de culte, car elles sont recouvertes en partie par ses fondations.

Figure 7. La tombe 2 (13/77) vue de l’est. Au premier plan le sol en mortier de tuileau de la tombe 1 sur lequel repose le fond de la tombe.

Ces sépultures sont présentées ci-dessous sous les nos 92 et 93. Sans mobilier.  Tombe 2  = tombe 13/76-77, carré E 2 (Fig. 7) – La tombe est accolée au nord au mur de la basilique (Fig. 4) ; les parois longitudinales ont été construites en partie sur la tombe 1 et en partie sur l’argile vierge ; celle de l’ouest s’appuie contre celles des tombes 19 et 20. – Type : IV. – Dimensions de la cuve : L. restituée : 2 m ; l. : 1 m 13 ; prof. : ? – Cote du fond : 81 m 31.

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La paroi orientale a été entièrement détruite ; celle du N. est conservée à l’est sur une longueur de 90 cm ; celle du S. est sans doute complète, mais arasée presque jusqu’au niveau du fond ; celle de l’O. est conservée en élévation sur une hauteur de 30 cm. Les parois, larges de 30 cm, sont construites en briques. Le revêtement du fond constitué, comme celui des parois, d’un mortier de tuileau, repose sur une couche de débris de briques épaisse de 6 cm qui recouvre le sol en mortier de la tombe 1. La surface du fond est plane. Les ossements retrouvés (os longs des jambes) indiquent que le défunt avait la tête à l’ouest. Mobilier

1. Monnaies en bronze, 2 pièces, Théodose, 383387 (LRBC II, 1085) (inventaire C-139/77) 2. Plaque en marbre blanc avec une inscription gravée : ---]IGE[--- ; dimensions : 6,5 × 5,7 cm ; é. : 7 cm (inventaire C-161/77). Cf. chap. VI.  Tombe 3  = tombe 14/76, carré F 2 (Fig. 6) – Orientation : E./O. tête à l’ouest. – La tombe a été installée au-dessus de la tombe 1, après destruction du mur méridional de cette dernière sur lequel elle empiète. – Type : I b, ou, peut-être, par analogie avec la tombe 2, IV. – Dimensions de la cuve : L. : 2 m ; l. : 1 m ; profondeur : ? – Cote du fond : 81 m. La tombe est entièrement détruite jusqu’au niveau du fond. Des parois, il ne subsiste qu’une brique du mur méridional, un petit fragment d’une brique du mur occidental dans l’angle sud-ouest, et la paroi orientale qui n’est autre que la paroi réutilisée de la tombe 1. Les limites de la tombe sont cependant certaines à cause du revêtement du fond, un voile de mortier hydraulique épais de 1 cm, qui a recouvert le mortier du fond de la tombe 1. Les rotules, les tibias et les ossements de la cheville d’un squelette ont été retrouvés en place dans l’angle sud-est

 Tombe 4  = tombe 22/77, carré E 2 (Fig. 4) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge ; à l’est, elle s’appuie contre la tombe 5 à laquelle elle est certainement postérieure. – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 90 cm ; l. restituée : 40 cm ; prof. : 70 cm. – Cote du fond : 81 m 48. La paroi S. est la seule bien conservée, sans doute jusqu’au sommet de la cuve ; de celle de l’O., il ne subsiste qu’une assise de briques, tandis que la paroi E. a été détruite à 25 cm au-dessus du fond ; la paroi N. est entièrement détruite. Le fond en briques est enduit, comme les parois, d’un mortier de tuileau. Sans mobilier.  Tombe 5  = tombe 15/76-77, carré F 2 (Fig. 4) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge sauf dans l’angle nord-est qui surmonte la tombe 6, certainement antérieure. – Type IV. (cf. Fig. 6) – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 90 : l. : 90 cm ; prof. conservée : 60 cm. – Cote du fond : 81 m 38. Les parois, larges d’une trentaine de centimètres, sont toutes arasées à peu près à la même hauteur (les différences n’excèdent pas une trentaine de centimètres) ; comme le fond en légère pente de l’ouest vers l’est, elles sont revêtues de mortier de tuileau. La cuve a été trouvée remplie de débris de maçonnerie, d’enduits peints, de briques et de mortier extrêmement tassés, surtout dans la partie occidentale. La masse de ces débris avait considérablement dégradé le ou les squelettes que contenait la tombe, assez large pour avoir été un bisomus. C’est à la base de cette couche de remblai que l’on a découvert, face inscrite tournée vers le sol, l’inscription mentionnant la basilique Saint-Irénée (cf. chap. VI). Manifestement, elle avait été déplacée, mais la couche à laquelle elle appartient n’avait pas été touchée depuis la destruction de la basilique ; aussi est-il vraisemblable que l’inscription provient de cette zone, sinon de la tombe elle-même à laquelle elle pourrait convenir puisqu’elle indique une double inhumation.

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Mobilier

1. Verre plat verdâtre, 2 fragments ; dimensions 5 × 4,5 cm (inventaire C-287/77)  Tombe 6  = tombe 16/77, carré F 2 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Il s’agit d’une fosse creusée en pleine terre, presque entièrement au-dessous de la tombe 5, à la cote 81 m 07. On y a retrouvé des ossements très fragmentaires, un crâne et un os long. Il s’agit vraisemblablement d’une tombe antérieure à la construction de la basilique, qui aurait été détruite plus qu’à moitié au moment de son édification : l’angle du mur oriental et du mur de l’abside de l’édifice chrétien, qui recouvre la moitié orientale de la surface supposée de la tombe, aurait alors détruit cette partie, puisque le niveau de ses fondations est inférieur à celui de la fosse ; ultérieurement, la tombe 5 aurait été aménagée au-dessus de la moitié ouest, protégeant la partie du squelette précédemment décrite. C’est l’hypothèse la plus plausible, mais il est également possible que la fosse ait été créée au moment du réaménagement de la tombe 1 et de l’installation de la tombe 3 pour constituer un dépôt des ossements de la tombe 1 détruite ; ainsi s’expliquerait que la maçonnerie de l’angle nord-est de la tombe 5 soit entaillée volontairement à la verticale des ossements, comme pour leur faire place. Sans mobilier.  Tombe 7  = tombe 84/77, carré F 3 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 68 ; l. : 60 cm ; profondeur : ? – Cote du fond : 80 m 72. Seul le mortier de tuileau du fond de la tombe est conservé. Sans mobilier.

 Tombe 8  = tombe 89/77, carré F 3 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 65 ; l. : 58 cm ; profondeur : ? – Cote du fond : 80 m 73. Tombe semblable à la tombe 7 dont elle est sans doute contemporaine. Seuls le fond en mortier de tuileau et un témoin de la paroi méridionale, long de 20 cm et haut de 10 cm, sont conservés. Sans mobilier.  Tombe 9  = tombe 85/77, carrés F-G 3 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge et est mitoyenne au sud avec la tombe 10 contemporaine. – Type I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 92 ; l. : 58 cm ; prof. : 70 cm. – Cote du fond : 80 m 41. Les parois sont exceptionnellement larges (28 cm). Seules les parois septentrionale et occidentale sont conservées, celle de l’ouest sur toute sa longueur et celle du nord sur une longueur de 1 m 23 à l’ouest ; toutes deux sont régulièrement arasées à 25 cm au-dessus du fond de la cuve. Les parois et le fond argileux sont revêtus de mortier de tuileau. On peut déterminer avec sûreté la profondeur de la cuve grâce à un fragment de la brique sommitale de la paroi conservée dans l’angle nord-est au long de la paroi argileuse de la fosse dans laquelle a été construite la tombe. Sans mobilier.  Tombe 10  = tombe 86/77, carrés F-G 3 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : II a. – Dimensions de la cuve : 1 m 86 × 60 cm. – Cote du fond : 80 m 42. Seul un témoin de la paroi orientale a été conservé ; il s’agit d’une brique retaillée de 22 cm de long, épaisse de 6 cm. Le fond en mortier de tuileau est intact. La tombe est exactement semblable à la tombe 9. Les deux tombes ont selon toute vraisemblance

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importantes de la fosse, la seconde hypothèse est la plus vraisemblable. Sans mobilier.  Tombe 12 ?  = tombe 90/77, carrés F-G 4 – Orientation : E./O. par analogie avec les tombes voisines ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I ? On désigne sous ce nom un muret de direction N./S. fait de trois briques alignées ; conservé sur une longueur de 45 cm, il peut être l’unique témoin conservé d’une tombe. Si cette hypothèse est exacte, le fond de cette tombe serait à situer à la cote 81 m 51. Sans mobilier.  Tombe 13  = tombe 24/77, carré F 4 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a. Figure 8. Les tombes 14 et 16 à 18 vues depuis l’est. La tombe 14 est antérieure à la basilique Saint-Irénée dont un élément du mur de fondation est conservé au nord (à sa droite). La tombe 16 a été identifiée sous le sol de la grande tombe 18 dont seul l’angle nord-ouest est conservé. La fouille de ce sol a également permis de découvrir un orifice circulaire auprès duquel est conservé un élément du squelette de la tombe 17.

– Dimensions de la cuve : L. : 1 m 70 ; l. : 55 cm ; profondeur : 80 cm. – Cote du fond : 80 m 91.

– Dimensions de la cuve : L. : 1 m 90 ; l. : 1 m ; profondeur conservée : 50 cm

La tombe est installée contre l’épaulement de l’abside de la basilique. La paroi méridionale, large de 30 cm, est intégralement conservée sur une longueur de 1 m 20 à l’est ; elle compte huit assises de briques pour la cuve et deux pour la feuillure servant d’appui à la couverture disparue. La paroi orientale, de même largeur, est conservée sur 35 cm de hauteur, soit quatre assises de briques. De la paroi nord, large de 20 cm, il ne subsiste qu’une trace d’arrachement, tandis que celle de l’ouest a été entièrement détruite. Le fond est fait d’un mortier de tuileau reposant directement sur l’argile vierge, et les parois sont également revêtues d’un mortier de tuileau épais de 1 cm. Cette tombe est vraisemblablement antérieure à la basilique dont l’appareil recouvre, en les respectant, les murs en briques de ses parois.

– Cote du fond : 81 m 08.

Sans mobilier.

été construites en même temps et elles sont séparées par une distance de 30 cm qui correspond sans doute à l’épaisseur de la paroi mitoyenne.  Tombe 11  = tombe 87/77, carré G 3 – Orientation : N./S. – La tombe repose sur l’argile vierge et est appuyée à l’est contre le mur de l’abside. – Type : ?

Fosse creusée dans l’argile vierge, que l’on a retrouvée emplie de déblais contenant en abondance des briques, des débris de maçonnerie et des fragments de mensae (cf. chap. VII). Il peut s’agir aussi bien d’une inhumation en pleine terre que d’une tombe maçonnée entièrement détruite ; à cause des dimensions relativement

 Tombe 14  = tombe 41/77, carré F 4 (Fig. 8) – Orientation : E./O., tête à l’ouest ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a ?

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– Dimensions restituées de la cuve : L. : 2 m ; l. : 1 m 30. – Cote du fond : 80 m 77. La tombe a été détruite au moment de la construction de la basilique : il ne subsiste plus que deux éléments du fond en briques, l’un dans l’angle sudouest, l’autre sur le côté oriental, à proximité de l’angle nord-est. La fosse dans laquelle a été établie la tombe mesurant 2 m 30 × 1 m 50, on peut restituer une tombe d’adulte, de type I, et sans doute de type I a, si l’on observe que la cote de la brique conservée à l’est est inférieure à celle de l’ouest. Au moment de la construction de l’abside de la basilique, l’emplacement de cette tombe a peut-être été recouvert par un arc de décharge, mais le mur de fondation de l’édifice de culte était trop dégradé pour qu’on en soit assuré. Sans mobilier.  Tombe 15  = tombe 88/77, carré G 4 – Orientation : E./O., tête à l’ouest.

La paroi méridionale de la fosse est au droit de la tranchée de destruction du mur méridional de la basilique, de sorte que l’on ne peut juger de la chronologie relative de ces deux éléments. Il est vraisemblable en revanche qu’elle est postérieure à la tombe 18 dans l’angle sud-est de laquelle elle est installée. À l’est de la tombe 16, il est possible qu’il ait existé une autre tombe au-dessus de laquelle serait construit le mur de fondation de la basilique. L’hypothèse s’appuie sur l’existence dans cette zone d’une poche de débris plus profonde que la base du mur arraché qui subsiste au nord-est de la tombe ; par prudence cependant, on n’a pas donné un numéro à cette poche. Sans mobilier.  Tombe 17, carré F 4 (Fig. 8) – Orientation : E./O. – Fosse creusée en pleine terre, à la cote 81 m 00, mesurant 80 cm d’est en ouest et 70 cm du nord au sud et contenant des ossements humains, un bassin et des os longs.

– Dimensions restituées de la cuve : L. : 1 m 30 ; l. : 65 cm.

Ces ossements sont suffisamment en connexion pour former un ensemble homogène, mais en nombre insuffisant pour un squelette entier qui n’aurait pas pu prendre place dans la fosse. Sans doute s’agit-il du seul élément conservé d’une fosse plus ample détruite lors de l’installation de la tombe 18.

– Cote du fond : 81 m 25.

Sans mobilier.

– La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a ?

Tombe détruite par la construction de l’abside de la basilique dont les fondations ont recouvert le fond qui était construit en briques posées en pente douce, de l’ouest vers l’est. Les restitutions de ses dimensions – et surtout de sa longueur – sont très hypothétiques ; elles se fondent sur le tracé anormal du mur de l’abside à l’emplacement de cette tombe supposée. Sans mobilier.  Tombe 16  = tombe 47/77, carré F 4-5 (Fig. 8) – Orientation : N./S. – Fosse creusée dans l’argile vierge, à la cote 80 m 86, mesurant 1 m 85 du nord au sud sur 85 cm d’est en ouest. Bien que cette fosse n’ait livré aucun ossement, sa forme régulière et la verticalité des parois conservées sur une hauteur de 20 cm au maximum ne permettent pas de douter qu’il s’agit d’une tombe, peut-être du type I par analogie avec la tombe voisine 14, très endommagée comme elle.

 Tombe 18  = tombe 29/77, carrés E-F 4-5 (Fig. 8) – Orientation : N./S. ? – La tombe repose partie sur l’argile vierge, partie sur la tombe 17 préexistante ; elle s’appuie à l’est et au sud contre la tranchée d’épierrement des murs de la basilique. – Type : ? – Dimensions : 1 m 90 du nord au sud et 2 m 50 d’est en ouest. – Cote du fond : 81 m 26. Seul l’angle nord-ouest est bien conservé sur une longueur de 1 m 50 environ pour chacune des parois et une hauteur maximale de 30 cm. Les parois, larges de 40 cm, sont faites de briques entières liées par un mortier hydraulique très soigné et résistant utilisant aussi des débris de marbre. La face interne des murs est parementée d’une couche de mortier hydraulique de même composition, épaisse de 6 cm, qui était revêtue d’un placage de marbre d’épaisseur variable (3 cm pour le mur nord, 2 cm pour le mur ouest). Des traces d’un

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mortier gris sur ce placage semblent être témoins d’une réfection. Toute trace des autres murs a disparu ; s’il est impossible de restituer le mur est, la fouille a révélé au sud, en revanche, une bande d’argile vierge large de 35 cm comprise entre la sole d’apprêt du fond de la tombe et la tranchée d’épierrement du mur méridional de la basilique ; aussi est-il possible de restituer, par analogie avec la structure du caveau 1, des murets plus légers appuyés contre les murs de l’édifice de culte. Le fond est constitué d’un lit de briques posé sur une sole d’apprêt en mortier de tuileau et recouvert d’une épaisse couche d’un mortier hydraulique identique à celui des parois. On peut sans doute restituer, au moins au nord-ouest, une seconde couche de briques ou un placage de marbre posés au-dessus de cette couche, puisque la base du placage de marbre conservé sur les parois est à un niveau plus élevé que la couche de mortier hydraulique. La présence sur le fond d’un orifice circulaire de 35 cm de diamètre que l’on a fouillé, sans en atteindre le fond, sur une profondeur de 70 cm, a fait naître en cours de chantier l’hypothèse qu’il pourrait d’agir d’un dispositif de vidange destiné à une piscine baptismale qui aurait installée à cet emplacement ; elle n’aurait eu cependant qu’une existence assez brève, car le creusement de la tombe 16 dans son angle sud-est a détruit le fond de cette supposée piscine. L’hypothèse la plus vraisemblable est de reconnaître ici une tombe particulièrement soignée, analogue par son emplacement dans le monument et presque par ses dimensions au caveau 1. On songera donc volontiers à l’existence au sein de la basilique de deux caveaux symétriques et presque semblables ; dans ce cas, on pourrait proposer de restituer, comme pour le caveau 1, des murets de direction N./S. permettant de séparer les inhumations. Sans mobilier.  Tombe 19  = tombe 27/77, carrés E 1-2 – Orientation : E./O. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est appuyée au nord contre le mur de la basilique, au sud contre la tombe 20 avec laquelle elle a une paroi commune ; à l’ouest contre la tombe 27 avec laquelle il est possible qu’elle ait eu aussi une paroi commune ; à l’est contre la tombe 2. – Type : I ? – Dimensions restituées de la cuve : L. : 1 m 80 ; l. : 70 cm ; profondeur : ? – Cote du fond : 81 m 48.

Les parois sont entièrement détruites, sauf la paroi méridionale conservée à l’ouest sur une longueur de 90 cm et une hauteur de 20 cm ; la cuve était enduite d’un mortier de tuileau. Le fond a entièrement disparu, mais on en suit l’arrachement horizontal à la base du mur méridional ; sans doute était-il également en mortier de tuileau. Sans mobilier.  Tombe 20  = tombe 21/77, carré E 2 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est enserrée de tous côtés, sauf au sud, entre des tombes (nos 2, 19 et 21). – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 90 cm ; l. : 45 cm ; profondeur : 39 cm – Cote du fond : 81 m 53. La paroi méridionale, qui compte six rangées de briques, est la seule conservée jusqu’à la hauteur de la feuillure ; les parois orientale et occidentale sont détruites à 10 cm au-dessus du fond et la paroi septentrionale a entièrement disparu. Ces parois sont larges de 12 à 20 cm. Le fond en briques de 35 × 65 cm n’est conservé que dans la moitié méridionale ; comme les parois, il est recouvert d’un enduit blanchâtre. Sans mobilier.  Tombe 21  = tombe 23/77, carré E 2 – Orientation : E./O. ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I ? – Cote du fond : 81 m 65. – Les dimensions et l’orientation de la tombe sont impossibles à restituer avec certitude, car il n’en subsiste que le mur oriental, enduit de mortier de tuileau et conservé sur une longueur de 60 cm et une hauteur de 20 cm (soit 3 rangées de briques de 4,5 cm d’épaisseur) au-dessus du fond de la cuve. L’orientation générale des sépultures de la basilique permet cependant de supposer qu’il s’agit plutôt d’une sépulture d’adulte orientée E./O. que d’une tombe d’enfant de direction N./S. Sans mobilier.

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 Tombe 22  = tombe 20/77, carrés D-E 2

 Tombe 24  = tombe 40/77, carré E 3

– Orientation : E./O., tête à l’ouest.

– Orientation : E./O.

– La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est limitrophe des tombes 21 et 23 sans que l’on puisse déterminer la chronologie relative entre ces sépultures.

– La tombe repose sur l’argile vierge.

– Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m ; l. : 35 cm ; profondeur : 35 cm. – Cote du fond : 81 m 25. La cuve est intégralement conservée et deux des briques servant à caler la couverture subsistent au nord et au sud. Les parois et le fond sont recouverts d’un enduit de chaux blanc très fin. Les petits côtés sont encadrés par des bandes de couleur ocre rouge (l. : 2 à 3 cm) qui soulignent les arêtes de la cuve et les longs côtés sont divisés par des bandes verticales de même type en quatre compartiments d’égale dimension (21 cm × 27 cm). Malgré la bonne conservation de la tombe, la fouille n’a livré qu’un petit fragment de boîte crânienne reposant à l’ouest sur un plan incliné destiné à soutenir la tête. Sans mobilier.  Tombe 23  = tombe 26/77, carrés D-E 2-3 – Orientation : E./O., tête à l’ouest ? – Le soubassement n’a pas été examiné. – Type : I a.

– Type : I b ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 80 ; l. : 70 cm ; profondeur : ? – Cote du fond : 80 m 39. La tombe est entièrement détruite ; il n’en subsiste qu’une mince couche de menus morceaux de briques pouvant avoir servi d’apprêt au lit de mortier du fond. Néanmoins, la fosse creusée dans l’argile jaune est parfaitement individualisable et, compte tenu de ses dimensions (1 m 30 × 2 m 20), on peut restituer autour de la couche de briques pilées des parois en briques, ce qui permet de juger que la tombe était de type I. Sans mobilier.  Tombe 25 ?  = tombe 40 bis/77, carré E 3 Dans l’angle sud-est de la tombe 24, un fragment de mortier est conservé sur une surface rectangulaire de 20 × 40 cm à la cote 80 m 77, soit une quarantaine de centimètres au-dessus du sol de la tombe. Ce fragment est sans doute le témoin d’un sol construit sur un remblai qui appartiendrait à un réaménagement de la tombe 24 sans doute contemporain de la création de la tombe 28. Sans mobilier.  Tombe 26  = tombe 30/77, carré E 3 (Fig. 9)

– Dimensions de la cuve : 1 m 90 d’est en ouest ; 2 m 24 du nord au sud.

– Orientation : E./O., déviant sensiblement vers le N.

– Cote moyenne du fond : 81 m 25.

– La tombe repose en partie, au nord, sur l’argile vierge et en partie, au sud, sur une poche remplie de débris (peut-être une tombe plus ancienne qui n’a pas été fouillée).

Seule la paroi méridionale est conservée près de l’angle sud-ouest sur une longueur de 50 cm et une hauteur de 8 cm (soit une assise de briques) au-dessus de la dalle en mortier de tuileau qui constitue le fond : c’est un mur dont la largeur exceptionnelle – 30 cm –s’explique sans doute par les dimensions inhabituelles de la tombe. La pente douce de la dalle du fond laisse supposer que la tombe était orientée E./O., les corps ayant la tête à l’ouest. Sans doute a-t-il existé des cloisons permettant de diviser en trois parties la largeur anormale de cette tombe, mais ces cloisons qui auraient reposé sur le sol n’ont laissé aucune trace. Sans mobilier.

– Type : I. – Dimensions de la cuve : ? – Cote du fond : 81 m 23. Il s’agit d’une tombe extrêmement endommagée dont subsiste seulement l’angle nord-ouest : la paroi septentrionale est conservée sur 1 m de longueur, en élévation de 14 cm (soit deux assises de briques) au-dessus du fond disparu, tandis que la paroi occidentale l’est sur 38 cm de long et 6 cm de haut ; toutes deux sont enduites d’un mortier de tuileau épais de 1 cm, comme l’était sans doute aussi le fond dont on devine l’arrachement au bas des parois conservées.

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pour la paroi orientale, deux pour la paroi méridionale, toutes deux larges de 12 à 14 cm). Les parois sont enduites d’un mortier de tuileau épais de 1 cm. Seule une brique de fond, qui ne porte pas d’enduit, est conservée à l’est. Sans mobilier.  Tombe 28  = tombe 31/77, carrés D 3 (Fig. 9) – Orientation : N./S. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est voisine de la tombe 24 dont elle a pu utiliser le mur occidental comme appui pour sa paroi orientale ; au nord, elle s’étend sans doute jusqu’à la tombe 23 ; à l’ouest, elle a une paroi commune avec la tombe 29. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. restituée : 2 m ; l. : 93 cm. – Cote du fond : 81 m 42.

Figure 9. L’angle sud-est de la tombe 28 (31/77) vu de l’ouest ; la tombe a une paroi commune avec la tombe 29 au nord-est de laquelle elle a été installée.

La longueur relativement importante de la paroi septentrionale et surtout la direction dominante dans les tombes de la basilique invitent à restituer une tombe de direction E./O. Sans mobilier.  Tombe 27  = tombe 28/77, carré D 1 – Orientation : E./O. – La tombe repose sur l’argile vierge ; à l’est, elle est limitrophe de la tombe 19 avec laquelle elle pouvait avoir une paroi commune ; elle demeure incomplètement fouillée à l’ouest à cause du témoin du sol moderne qui a été conservé dans cette zone ; elle est appuyée au nord contre la tranchée d’épierrement du mur de la basilique. – Type : I ? – Dimensions de la cuve : L. reconnue : 1 m 20 ; l. restituée : 70 cm ; profondeur conservée : 20 cm. – Cote du fond : 81 m 36. Seul l’angle sud-est de la cuve, constituée de briques fragmentées liées avec du mortier, est conservé en élévation sur une hauteur de 20 cm (trois assises

Les parois en briques sont exceptionnellement larges (30 cm) ; la paroi méridionale est entièrement conservée, en élévation de 17 cm au-dessus du fond (soit trois assises de briques) ; celle de l’est, qui ne subsiste que sur une longueur de 50 cm, a conservé également trois assises de briques. Le fond en briques est enduit d’un mortier de tuileau épais de 1 cm. ; les parois ont été enduites. Sans mobilier.  Tombe 29  = tombe 32/77, carré D 3 (Fig. 10) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été vérifié ; la tombe présente des parois communes avec les tombes 30 et 31 qui sont contemporaines. – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 95 ; l. : 48 cm ; profondeur conservée : 46 cm. – Cote du fond : 81 m 21. Les parois exceptionnellement larges (jusqu’à 35 cm à l’ouest) ont été régulièrement arasées 50 cm au-dessus du niveau du fond ; comme le fond, elles sont enduites d’un mortier de tuileau recouvert d’une fine couche de mortier blanchâtre.

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 Tombe 30  = tombe 33/77, carré D 3 (Fig. 10) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été vérifié ; la tombe présente des parois communes avec les tombes 29 et 31 qui sont contemporaines. – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 95 ; l. : 58 cm ; profondeur conservée : 50 cm. – Cote du fond : 81 m 17. La tombe est identique à la précédente ; ses parois, larges de 30 cm, sont conservées sur une hauteur de 50 cm au nord, 20 cm à l’est et au sud, 60 cm à l’ouest ; comme le fond, elles sont enduites d’un mortier de tuileau recouvert d’une fine couche de mortier blanchâtre. La fouille a livré des fragments d’ossements très dissociés. Sans mobilier.  Tombe 31  = tombe 34/77, carré D 4 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe a été établie à l’est sur l’argile vierge ; ailleurs, le soubassement n’a pas été vérifié ; sa paroi septentrionale est mitoyenne de la tombe 30 contemporaine. – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 95 ; l. : 48 cm ; profondeur conservée : 20 cm.

Figure 10. Les tombes 29 (à d.) et 30 (à g.) vues de l’est ; la paroi gauche de la tombe 30 est mitoyenne avec la tombe 31 qui ne figure pas sur le cliché.

– Dimensions de la cuve : L. : 83 cm ; l. : 22 cm ; profondeur : 30 cm. – Cote du fond : 81 m. 52.

La tombe est identique aux deux précédentes ; seule la paroi septentrionale est intégralement conservée, sur une hauteur de 20 cm ; de la paroi occidentale ne subsiste que l’arrachement, tandis que deux fragments de briques au niveau du fond de la cuve sont les seuls témoins da la paroi méridionale ; la paroi orientale a entièrement disparu. Le fond et les parois sont enduits d’un mortier de tuileau recouvert d’une fine couche de mortier blanchâtre.

Les petits côtés ont entièrement disparu ; la paroi orientale, commune avec la tombe 31, subsiste au nord sur une longueur de 60 cm et est conservée jusqu’au niveau de la feuillure de calage des briques de la couverture disparue ; la paroi occidentale, commune avec la tombe 34, subsiste au sud, sur une longueur de 50 cm. Du fond en briques n’est conservée que la brique méridionale. Les parois sont enduites d’un mortier de tuileau dont la limite inférieure, bien conservée au nord, permet de ranger la tombe dans le type I a.

Sans mobilier.

Sans mobilier.

 Tombe 32  = tombe 58/77, carré D 4

 Tombe 33  = tombe 83/77, carré C 3

– Cote du fond : 81 m 18.

– Orientation : N./S., tête au nord.

– Orientation : E./O.

– Le soubassement n’a pas été vérifié ; la tombe est insérée entre les tombes 31 et 34 auxquelles elle est certainement postérieure.

– Le soubassement n’a pas été vérifié.

– Type : I a.

– Type : I ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 98 ; l. reconnue : 60 cm ; profondeur conservée : 25 cm.

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Figure 11. La tombe 34 (37/77) vue de l’est.

– Cote du fond : 81 m 11. La paroi septentrionale est intégralement conservée sur une hauteur de 25 cm ; la paroi occidentale est conservée sur une longueur de 50 cm et une hauteur de 10 cm ; il ne subsiste pas de trace des autres parois2. Les parois et le fond sont recouverts d’un mortier de tuileau. Sans mobilier.  Tombe 34  = tombe 37/77, carrés C-D 4 (Fig. 11) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type I a, avec une variante pour la couverture, le couple de briques au-dessus de la tête étant inamovible et formant comme un fronton de protection. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 60 ; l. : 60 cm ; profondeur : 62 cm. – Cote du fond : 81 m 10. Les parois sont partout conservées jusqu’au sommet de la feuillure servant de calage aux briques de la couverture. Un trou de 40 cm de diamètre dans la

2 Les vestiges des parois ne sont pas représentés sur la Fig. 1.

paroi occidentale et la destruction de la paroi septentrionale sur une longueur de 60 cm à l’est sont les témoins d’un pillage sans doute ancien de la tombe. Tandis que les briques de la couverture en bâtière ont disparu, il subsiste à l’ouest un couple de briques fixes soigneusement maçonnées, qui forment comme un fronton protégeant la tête du défunt. Ce fronton porte un décor constitué d’une bande de couleur ocre rouge large de 2 cm soulignant l’arête inférieure et surmonté d’un décor de feuilles d’eau vert foncé ; une bande similaire soulignait sans doute également l’arête supérieure qui est masquée par le mortier de calage des briques amovibles disparues. Les parois, revêtues d’un fin enduit blanc, ont également reçu un décor très dégradé qui n’est bien conservé que sous le fronton de couverture occidental qui l’a préservé. Il est constitué de guirlandes de couleur ocre rouge attachées dans les angles de la tombe par des nœuds également peints en ocre rouge, et retombant de part et d’autre de ces nœuds. La paroi occidentale est entièrement occupée par ce décor que l’on peut restituer quatre fois sur chacun des longs côtés. Sur la paroi méridionale, des petites feuilles vertes figurent à proximité des nœuds retenant les guirlandes (cf. chap. IX). Le fond est recouvert de mortier de tuileau. La fouille a livré les ossements très dissociés d’au moins deux squelettes. Mobilier

1. Fragments de maille en fer de section rectangulaire ; longueur : 4 cm (inventaire C-302/77) 2. Monnaie en bronze illisible (inventaire C-303/77)  Tombe 35  = tombe 46/77, carré C 4 (Fig. 12) – Orientation : N./S., tête au nord. – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type : IV. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 70 ; l. : 65 cm ; profondeur conservée : 77 cm. Seule la paroi septentrionale est bien conservée en élévation sur près de 80 cm ; les autres sont arasées en moyenne à une hauteur de 30 cm au-dessus du fond. Toutes sont enduites d’un mortier de tuileau. Le fond est constitué de briques en remploi, souvent brisées, qui ont été agencées pour former un dallage ; il semble en légère pente du nord vers le sud, ce qui s’accorde aux ossements très dissociés de plusieurs éléments de squelettes découverts dans la tombe, qui suggèrent que leur tête était au nord.

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La paroi septentrionale presque intégralement conservée et l’arrachement de la paroi occidentale permettent de reconstituer presque complètement la section de la tombe jusqu’à la couverture, ce qui permet de la ranger parmi les tombes de type IV. Mobilier

1. Monnaie en bronze de Julien, 355-361.  Tombe 36  = tombe 75/77, carré C 1 – Orientation : E./O. – Le soubassement n’a pas été vérifié ; la tombe est appuyée au nord contre la tranchée d’épierrement du mur de la basilique. – Type : I ? – Dimensions conservées : paroi occidentale : 65 cm ; paroi méridionale : 40 cm. – Cote du fond : 81 m 00 ? La tombe n’a pas été fouillée ; ses parois dépassent de 17 cm la cote atteinte en fin de chantier dans cette zone (81 m 30 environ). La présence, sur la paroi méridionale, d’une feuillure pour le calage des briques de couverture permet de penser qu’il s’agit d’une tombe d’orientation est-ouest dont le fond pourrait être situé alentour de 81 m 00 si l’on restitue pour la cuve une profondeur de 50 cm. Des traces d’un enduit grisâtre sont présentes sur la paroi occidentale. Sans mobilier.  Tombe 37  = tombe 74/77, carré B 1 – Orientation : N./S., tête au nord. – La tombe repose sur un remblai correspondant peut-être à une tombe antérieure ; elle s’appuie au nord contre la tranchée d’épierrement du mur de la basilique. – Type : I (?) a. – Dimensions de la cuve : L. : 95 cm ; l. restituée : 30 cm ; profondeur conservée : 30 cm. – Cote du fond : 81 m 61. Seule la paroi occidentale est conservée, peut-être jusqu’au sommet de la cuve. On peut estimer que la paroi orientale était mitoyenne de la tombe 36 voisine ; grâce à la bonne conservation de l’enduit en mortier de tuileau du fond de la cuve, on distingue le « coussin » pour la tête, ce qui range cette tombe dans le sous-type a.

Figure 12. La tombe 35 (46/77) vue du sud-est ; à l’arrière-plan la tombe 34.

 Tombe 38  = tombe 76/77, carré B 2 – Orientation : N./S. ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I ? – Dimensions de la cuve : L. : 70 cm ; l. : 35 cm ? : profondeur conservée : 6 cm. – Cote du fond : 81 m 62. Seule la première assise de briques de la paroi orientale est conservée ; elle est enduite d’un mortier de tuileau. Les dimensions de la surface d’argile vierge sur laquelle la tombe est installée permettent de restituer hypothétiquement une tombe d’enfant de direction N.-S. ; la tombe est entourée en effet de toutes parts par des poches de débris qui peuvent correspondre à des tombes plus profondes non fouillées. Sans mobilier.

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4. Fragment de clou en fer ; la partie supérieure et la tête, même très corrodées, sont conservées ; longueur : 5 cm (inventaire C-300/77).  Tombe 40  = tombe 45/77, carré B 4 – Orientation : E./O. – La tombe repose sur un remblai (remplissage d’une tombe antérieure ?). – Type : II. – Dimensions de la cuve : L. inconnue ; l. : 37 cm ; profondeur : 27 cm. – Cote du fond : 81 m 86. La paroi occidentale est conservée, ainsi que la première des briques de chacun des côtés longitudinaux, posée verticalement au nord, horizontalement au sud. La rangée de briques pour le calage de la couverture est également repérable au nord comme au sud. Les parois et le fond sont enduits de mortier de tuileau. Sans mobilier. Figure 13. La tombe 41 vue du sud-est.

 Tombe 39  = tombe 35/77, carrés B-C 4 – Orientation : E./O., tête à l’ouest ? – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type : I a ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m ; l. restituée (par analogie avec la tombe 41 voisine) : 35 cm ; profondeur : 36 cm. – Cote du fond : 81 m 78. Seule la paroi septentrionale est conservée jusqu’à hauteur de la feuillure et elle est enduite de mortier de tuileau. Les autres parois sont entièrement détruites. Le fond, dont on devine l’arrachement, semble en légère pente d’ouest en est. Mobilier

1. Deux clous en fer ; leur section est rectangulaire, les têtes sont arrondies ; longueurs : 9 cm et 8,8 cm (inventaire C-228/77) 2. Clou en fer avec une tête oblique, sans la pointe ; longueur : 9 cm (inventaire C-244/77) 3. Fragment de brique portant une inscription opisthographe ; dimensions : 13,5 × 17 cm (inventaire C-251/77). Cf. chap. IV.

 Tombe 41  = tombe 36/77, carré B 4 (Fig. 13) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m ; l. : 35 cm ; profondeur : 40 cm. – Cote du fond : 81 m 67. Les parois sud et nord sont conservées jusqu’à la hauteur de la feuillure ; un fragment de la brique posée de chant qui constituait la paroi occidentale est conservée dans l’angle sud-ouest ; la paroi orientale a été entièrement détruite, mais on peut estimer sa largeur (plus de 10 cm) d’après l’arrachement du bourrelet d’enduit qui la recouvrait : elle était sans doute faite d’un muret de briques. Du fond en briques, il ne subsiste que la brique médiane. Un enduit blanc recouvrait le fond et les parois ; on voit d’après son tracé sur les parois septentrionale et méridionale que le fond présentait à l’ouest une partie inclinée. On classera donc la tombe dans le sous-type a.

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 Tombe 42  = tombe 81/77, carrés A 1-2 – Orientation : E./O. ? – La tombe repose sur un remblai. – Type : ? – Cote du fond : 81 m 26. De la tombe, il ne subsiste qu’un élément du fond en mortier de tuileau épais de 3 cm, qui mesure 93 cm du nord au sud et 90 cm d’est en ouest. Les limites rectilignes que cette dalle de mortier présente au nord et à l’est peuvent suggérer qu’il s’agit de l’extrémité orientale d’une tombe de direction E./O. établie en partie au-dessus de la tombe 49 détruite dont elle est séparée par une couche de remblai épaisse de 75 cm. Ce remblai est traversé, à 25 cm au-dessous du niveau du fond de la tombe, par une trace horizontale de mortier épaisse de 2 cm. Ce pourrait être le témoin d’une construction intermédiaire : peut-être une première tombe recouvrant la tombe 49. Sans mobilier.  Tombe 43-44 = tombes 82 et 80/77, carré A 2 – Orientation : E./O., avec une inclinaison marquée vers le sud. – La tombe repose à l’est sur l’argile vierge et empiète à l’ouest sur la tombe 42. – Type : I a ? – Dimensions restituées : L. minimum : 1 m 50 ; l. : 65 cm. – Cote du fond : 81 m 43 à l’ouest ; 81 m 31 (ou 81 m 65 ?) à l’est. Leur commune orientation, qui diverge sensiblement de celle de la plupart des tombes de la basilique, comme la similitude de leurs vestiges invitent à associer les éléments de tombe 43 et 44 qui avaient été enregistrés séparément lors de la fouille sous les nos 82 et 80. De la « tombe » 43 subsiste sur une longueur de 95 cm la première assise de briques de la paroi septentrionale, qui est revêtue d’un mortier de tuileau, et un rang des briques de revêtement du fond de la cuve. Les éléments de la « tombe » 44, quant à eux, tiennent à une unique assise de briques de la paroi orientale, également revêtue d’un mortier de tuileau, et à un possible arrachement de la paroi méridionale, ainsi qu’à la conservation d’une brique revêtant le fond de la cuve. Il est donc séduisant de lire les vestiges 44 comme l’angle sud-est d’une tombe dont la paroi septentrionale serait partiellement conservée en 43.

Une incertitude pèse cependant sur la cote du pavement du fond de la cuve de la « tombe » 44 qui avait été notée 81 m 31 lors de la fouille, mais porte la cote 81 m 65 sur le plan relevé par M. Jeremić, tandis que données de fouille et plan s’accordent sur la cote 81 m 43 pour le pavement du fond de la cuve de la « tombe » 44. Il est donc assuré que le fond de la tombe 43-44 que nous proposons de restituer à partir de ces deux éléments était en pente, ce qui permet de ranger la tombe dans le sous-type I a. On doit cependant ignorer le sens de cette pente ; le fait que la plupart des défunts ont été inhumés tête à l’ouest invite cependant à imaginer qu’il s’agissait d’une pente descendante d’ouest en est, donc à privilégier la côte 81 m 31 pour l’élément de fond de cuve découvert en 44. Sans mobilier.  Tombe 45  = tombe 77/77, carré B 2 – Orientation : ? – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type : I ? – Cote du fond : 81 m 03. Il s’agit d’une tombe non fouillée qui affleurait le niveau atteint en fin de chantier dans cette zone. Seuls subsistent un fragment de la paroi méridionale, conservée sur une longueur de 66 cm, et un élément du fond reconnu sur une surface carrée de 20 cm de côté. La paroi et le fond sont revêtus d’un enduit blanchâtre. Sans mobilier.  Tombe 46  = tombe 78/77, carré A 2 – Orientation : ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : ? – Cote du fond : 81 m 15. On désigne sous ce numéro un angle de tombe reconnu dans le sondage 1 ouvert dans l’axe de la basilique. Les vestiges retrouvés se limitent à un élément de paroi de direction nord-sud et une brique de pavement recouverte d’un enduit de mortier de tuileau mesurant 30 cm d’est en ouest et reconnue sur une longueur de 20 cm. Sans mobilier.

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1. Fragment de plaque fragmentaire en marbre gris avec des gravures en forme de virgules, de coins et des lignes verticales. Dimensions : 6 × 7,5 cm (inventaire C-283/77)  Tombe 49  = tombe 57/77, carrés Z-A 1-2 – Orientation : E./O. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est appuyée à l’ouest contre la tranchée d’épierrement du mur de la basilique. – Type : ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 85 ; l. restituée : 70 cm ? (la fouille n’a pas été terminée au sud). – Cote du fond : 80 m 49.

Figure 14. Les débris de maçonnerie, possibles vestiges de la tombe 48 (49/77), vus de l’est ; à l’arrière-plan la tombe 52.

 Tombe 47  = tombe 79/77, carré A 3

Seul a été conservé – de façon très fragmentaire – le fond en mortier de tuileau de la cuve qui subsiste dans l’angle nord-est. Il est bordé à l’est d’une surface de mortier blanchâtre reconnue sur une largeur de 45 cm qui fait retour vers l’ouest avec une largeur moindre ; peut-être garde-t-elle trace d’un muret épais analogue à ceux qui encadrent les « caveaux » 1 et 18 dans les angles nord et sud de l’église. Sans mobilier.  Tombe 50  = tombe 56/77, carrés Z-A 2

Sans mobilier.

On désigne sous ce numéro un élément de squelette (un crâne très abîmé) retrouvé au nord-est de la tombe 51 à la cote 81 m 15, qui était pris dans une masse de débris très compacte formant une poche non fouillée comprise entre les tombes 49 et 51. Le fond de cette poche creusée dans l’argile vierge est établi à la cote 80 m 78, comme on a pu le vérifier sur le profil oriental de la fouille, dans l’angle nord-ouest de la basilique. Il est vraisemblable que cette poche est un témoin de la destruction d’une tombe de direction est-ouest de type indéterminé, à laquelle les éléments osseux retrouvés auraient appartenu.

 Tombe 48  = tombe 49/77, carré A 4 (Fig. 14)

 Tombe 51  = tombe 55/77, carrés Z-A 2 (Fig. 15)

– Orientation : ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : ? – Cote du fond : 81 m 03. La tombe a été reconnue dans les mêmes conditions que la tombe précédente. Il s’agit de l’angle d’une tombe dont le fond, constitué de briques revêtues d’un mortier de tuileau, a été reconnu sur une surface carrée de 35 cm de côté.

On désigne sous ce numéro un effondrement de briques et de mortier individualisé sur une surface de 1 m2 environ à la cote 81 m 92. Les éléments de cet effondrement appartiennent certainement à une tombe de type I dont les parois étaient revêtues de mortier de tuileau : peut-être une tombe d’enfant de direction est-ouest comme la tombe 52 voisine ?

– Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été examiné. La tombe est accolée à l’ouest au mur de façade de la basilique. – Type : I a.

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– Dimensions de la cuve : L. : 1 m 90 ; l. : 86 cm ; profondeur conservée : 30 cm – Cote du fond : 81 m 59. La paroi septentrionale a disparu ; les autres parois – y compris le mur de la basilique – sont conservées sur une hauteur de 30 cm environ. Le fond en briques, entièrement conservé, et les parois sont enduits d’un voile de mortier de tuileau. La fouille a livré le bassin et les os longs d’un squelette, regroupés dans l’angle nord-est  Tombe 52  = tombe 42/77, carré A 4 (Fig. 14) – Orientation : E./O., tête à l’O. – Le soubassement n’a pas été vérifié précisément ; il semble être constitué par un remblai (d’une tombe antérieure ?) plutôt que par l’argile vierge. – Type : II a. – Dimensions restituées de la cuve : L. : 85 cm ; l. : 40 cm ; profondeur : 33 cm. – Cote du fond : 81 m 62. Seules les parois septentrionale et méridionale, faites chacune de deux briques entières et d’une demibrique, sont intégralement conservées jusqu’au niveau du muret de calage des briques de la couverture ; à l’est comme à l’ouest, les briques des petits côtés ont disparu, ainsi que celles qui recouvraient le sol dont on peut sûrement restituer le profil grâce à la limite de l’enduit de couleur blanche recouvrant les parois.

Figure 15. La tombe 51 vue de l’est ; elle est accolée à l’ouest au mur de fondation de la basilique Saint-Irénée.

Sans mobilier.  Tombe 53  = tombe 53/77, carrés Z-A 3-4 (Fig. 16) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été totalement examiné. La tombe semble recouvrir un remblai (tombe antérieure ?) plutôt que l’argile vierge. – Type  : I a (avec sans doute, comme pour la tombe 34, un fronton fixe au-dessus de la tête). – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 80 ; l. : 60 cm ; profondeur : 62 cm. – Cote du fond : 81 m 32. Les parois occidentale et méridionale et l’arrachement de la paroi orientale sont conservés jusqu’à la hauteur de la feuillure ; la paroi septentrionale est conservée sur une longueur de 90 cm à partir de l’angle nord-est, sur une hauteur de 35 cm. Les parois longitudinales sont légèrement inclinées vers le centre de la tombe, comme dans les sépultures de type IV. Figure 16. La tombe 53 vue de l’est ; à l’arrière-plan le mur de fondation occidental de la basilique Saint-Irénée.

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On voit nettement sur une longueur de 55 cm, dans la partie occidentale de la paroi méridionale, les traces d’arrachement d’un fronton fixe. Cette empreinte apparaît aussi dans la couche de tuileau qui recouvre la paroi occidentale. Les autres parois et le fond en briques (en légère pente de l’ouest vers l’est) sont enduits de même. Mobilier

1. Fragment de paroi d’un vase en verre verdâtre ; dimensions 2,5 × 2,5 cm (inventaire C-301/77) 2. Fragment de mosaïque en tessellae de couleurs rouge, verte, bleue et brune  ; dimensions  : 8 × 5,5 cm (inventaire C-304/77)  Tombe 54  = tombe 50/77, carré Z 4 (Fig. 17) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. Figure 17. La tombe 54 (50/77) vue de l’est ; au premier plan, le muret servant à fermer la couverture de la tombe.

– Le soubassement n’a pas été examiné. La tombe est appuyée au nord contre la tombe 53 avec laquelle elle a une paroi commune. – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 77 cm ; l. : 30 cm ; profondeur : 30 cm. – Cote du fond : 81 m 69. La paroi occidentale est faite d’une brique posée de chant dans le sens de la hauteur ; les autres parois sont maçonnées ; au nord et au sud, elles sont conservées jusqu’à la feuillure. À l’est subsiste le muret servant à fermer la couverture de la tombe. Le fond en briques et les parois sont enduits d’un mortier de tuileau. Sans mobilier.  Tombe 55  = tombe 43/77, carrés Z-A 4 (Fig. 18) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été examiné. – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 80 cm ; l. : 66 cm ; profondeur : 52 cm. – Cote du fond : 81 m 59.

Figure 18. Le secteur sud-ouest de la basilique Saint-Irénée, à la fin de la campagne de fouille 1977, vu du sud. Au premier plan, la tombe 77 et l’angle de la tombe 78 qui appartiennent à la partie méridionale de la nécropole environnante ; elles jouxtaient le mur méridional la basilique qui a été spolié : en garde trace le fond de la tranchée d’épierrement dont la paroi septentrionale a été matérialisée par une rainure dans le sol argileux. Au second plan, le maillage serré des tombes 52 à 58 installées au sein de la basilique ; à gauche le mur de la façade occidentale de l’édifice dont les fondations sont en grande partie conservées : le large créneau qu’elles présentent dans l’axe de la basilique marque l’emplacement de l’accès au monument.

Les parois nord, est et sud sont en maçonnerie : la première est conservée jusqu’à la feuillure ; la deuxième, d’égale hauteur, ne subsiste plus à l’ouest que sur une longueur de 40 cm ; la troisième est a été détruite à 30 cm au-dessus du niveau du fond.

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La paroi occidentale est composée de briques posées verticalement et enduites à l’extérieur d’une couche de mortier de tuileau, qui ne sont conservées que dans la partie nord. Le fond est constitué à l’ouest d’une brique inclinée de dimensions habituelles et à l’est de trois séries de briques plus réduites (40 cm × 13 cm) disposées longitudinalement ; il subsistait 6 briques sur 12. Les parois et le fond étaient revêtus d’un enduit blanc. Mobilier

1. Fragment d’inscription (H. : 7,2 cm ; l. : 5,8 cm ; épaisseur  : 2  cm) (inventaire C-283/77). Cf. chap. VI, no 53.  Tombe 56  = tombe 54/77, carré Z 3 (Fig. 19)

Figure 19. Coupe longitudinale est-ouest sur la tombe 56.

– Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été examiné. La tombe est antérieure à la basilique dont le mur de fondation recouvre son extrémité occidentale à l’aide d’un arc de décharge. – Type : I a (avec une voûte et un fronton fixe au-dessus de la tête). – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 98 ; l. : 59 cm ; profondeur : 46 cm. – Cote du fond : 81 m 15. Les parois sont conservées jusqu’à la hauteur de la feuillure, sauf dans l’angle nord-est légèrement écorné. La cuve est couverte à l’ouest par une voûte large de 30 cm prolongée à l’est par un couple de briques fixes. L’ensemble formé par la voûte et les briques constitue une sorte de fronton protégeant la tête du défunt, d’un modèle plus élaboré que celui reconnu dans les tombes 34 et 53. Selon toute vraisemblance, cette couverture est antérieure à la basilique dont les fondations du mur ouest présentent un arc de décharge au-dessus de la tombe. La couverture de la cuve se poursuivait par une série de briques amovibles dont le premier couple est conservé. Les parois et le fond en briques sont recouverts d’un enduit blanc. Sans mobilier.  Tombe 57  = tombe 52/77, carrés Z 3-4 (Fig. 20) – Orientation : N./S., tête au nord ? – Le soubassement n’a pas été examiné. La tombe est appuyée à l’ouest contre le mur de façade de la basilique et elle est insérée dans un réseau de tombes : 56 au nord, qui est certainement anté-

Figure 20. La tombe 57 (52/77) vue du nord. À d. le mur de fondation de la basilique Saint-Irénée contre lequel elle est appuyée ; au premier plan la feuillure de la tombe 56.

rieure ; 53 et 54 à l’est, qui sont sans doute postérieures ; 58 enfin au sud, dont il est impossible d’établir la chronologie relative par rapport à la tombe. – Type : IV. – Dimensions de la cuve : L. restituée : 1 m 70 ; l. : 85 cm ; prof. conservée : 60 cm – Cote du fond : 81 m 47.

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– Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 20 ; l. : 42 cm ; profondeur : 40 cm. – Cote du fond : 81 m 51 (le plan porte par erreur 81 m 15). Les parois longitudinales, constituées de briques posées de chant, sont conservées jusqu’à hauteur de la feuillure ; la paroi occidentale n’est autre que le mur de la basilique ; la paroi orientale, en maçonnerie, est conservée sur une hauteur de 20 cm. Toutes sont recouvertes d’un enduit blanchâtre. Le fond est également enduit. Mobilier

1. Deux fragments de clous en fer ; l’un est tordu au milieu, l’autre est sans pointe ; l. : 8,3 et 6 cm (inventaire C-298/77)  Tombe 92  = tombe 1b du sondage 2, carré F 2 (Fig. 5 et 21) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. Figure 21. À droite et en haut, les fondations de l’angle nord-est de la nef de la basilique vues du sud ; au premier plan, la sépulture 93 d’une nécropole antérieure qu’elles ont détruite partiellement, tandis qu’au second plan la sépulture 92 plus profonde est intacte.

Les parois sont toutes arasées sensiblement au même niveau, 60 cm au-dessus du fond ; l’angle sud-est a disparu et les parois longitudinales, qui ne sont conservées que sur les deux tiers de leur longueur environ, présentent le profil incurvé vers le centre qui est caractéristique des tombes de type IV. Les parois sont enduites d’une couche de mortier de tuileau. L’emplacement des os longs retrouvés dans la tombe laisse penser que la tête était au nord. Mobilier

1. Fragment de verre et paroi de vase en verre verdâtre ; dimensions : 6 × 3,5 cm et 2 × 1,6 cm (inventaire C-297/77). Pour l’étude anthropologique des ossements recueillis, cf. chap. XI.  Tombe 58  = tombe 51/77, carré Z 4 (Fig. 18) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été examiné. La tombe est appuyée à l’ouest contre le mur de la basilique dont elle est contemporaine.

– Fosse creusée dans l’argile vierge. – Dimensions de la fosse : L. : 1 m 60 ; largeur à hauteur des épaules : 60 cm. – Cote du fond : 80 m 50. La fosse a été fouillée après la fin de la campagne de 1977, dans les sondages 2 et 3 ouverts le 30 août 1977 de part et d’autre du mur de l’angle nord-est de la basilique afin d’en vérifier les fondations. Elle est antérieure à ce mur qui l’a respectée, car la base de ses fondations est à une cote supérieure à elle. Aussi le squelette était-il intégralement conservé : le défunt reposait étendu sur le dos, les avant-bras repliés sur la poitrine.  Tombe 93  = tombe 1a du sondage 2, carré F 2 (Fig. 5 et 21) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Fosse creusée dans l’argile vierge. – Dimensions de la fosse : L. conservée : 40 cm ; largeur à hauteur des épaules : 60 cm. – Cote du fond : 80 m 80. Découverte dans les mêmes conditions que la tombe 92, la fosse était moins profonde que cette dernière, au sud de laquelle elle est établie ; aussi a-t-elle été endommagée par la tranchée de fondation du mur de la basilique. Les constructeurs de l’édifice de culte

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l’ont cependant respectée autant que possible en construisant au-dessus d’elle un arc de décharge et ils ont regroupé auprès du crâne du défunt les ossements qu’ils avaient endommagés, avant de placer de chant une brique contre la paroi de la tranchée de fondation afin de protéger l’ossuaire ainsi constitué.  Tombes 94 et 95  = tombes 3 et 4 d’un sondage non numéroté (novembre 1977), carrés Z-A 4 On désigne sous ces noms des fosses emplies de déblais qui ont été individualisées, mais non fouillées, au sein de la basilique lors des investigations complémentaires conduites du 10 au 12 novembre 1977 pour préciser la configuration de son angle sud-ouest. La fosse 94 est longue de 1 m 80 et large de 60 cm ; elle peut garder trace d’une tombe de direction E./O. établie contre le mur méridional de la basilique. Large également de 60 cm et longue de 1 m, la fosse 94 pourrait témoigner d’une sépulture d’enfant de même orientation installée dans l’angle sudouest de l’édifice.

COMMENTAIRE L’identification d’un cimetière antérieur à la basilique

La fouille ne permet pas de douter que la basilique a été construite sur le site d’une nécropole antérieure. La preuve en est donnée par les tombes qui ont été détruites par les murs du monument ou au contraire soigneusement respectées par lui. Dans l’angle sudest, la destruction est certaine pour les tombes 14 et 15, probable pour la tombe 13 et pour la tombe dont on peut présumer l’existence à l’est de la tombe 16 sans doute contemporaine de la basilique. Dans d’autres secteurs le respect porté aux tombes antérieures a conduit à ménager dans le mur de fondation des arcs de décharge : ainsi à l’ouest au-dessus de la tombe 56 et au nord-est au-dessus de la tombe 92. Quand la cote trop élevée des tombes ne permettait pas de recourir à ce procédé, les constructeurs ont pris soin de recueillir les ossements endommagés dans un ossuaire placé auprès du mur, comme ce fut sûrement le cas au nord-est pour la tombe 93 et peut-être aussi pour la tombe 6. Six à huit tombes d’un cimetière antérieur ont ainsi été à coup sûr détruites ou fossilisées lors de l’érection de la basilique. Cela invite à rechercher au sein du monument l’existence d’autres tombes plus anciennes. Sans s’illusionner sur sa fiabilité, on utilisera pour cela le double critère de la cote profonde de certaines inhumations et de leur direction non conforme à celle

des murs gouttereaux de la basilique. C’est le cas de la tombe 24 (carré E 3) dont le fond de la cuve est à la cote 80 m 39 et qui a en outre été partiellement détruite par la tombe 23 dont les côtés sont parallèles ou perpendiculaires au mur septentrional de la basilique. On croira d’autant plus volontiers à son ancienneté qu’elle fait partie du dense maillage des tombes jointives 28 à 32 (carrés D 3-4) auquel il faut certainement associer la tombe 34 dont le décor à fresque de la cuve est datable du courant du iiie siècle selon I. Popović (cf. infra, chap. IX). On peut également s’interroger sur les tombes jumelles 9 et 10 installées à la cote 80 m 42, 2 m environ au-dessous du sol de l’abside : elles aussi pourraient faire partie d’un cimetière antérieur, d’autant que leur direction est analogue à la fois à celle du maillage des tombes 28 à 32 et à celle des tombes 13, 14 et 15 (carrés F-G 4) détruites ou respectées par les fondations de l’abside (Fig. 22). Ces hypothèses sont cependant fragiles à cause de la trop faible différence angulaire – 8 à 10 degrés à peine – entre l’orientation des murs de la basilique et celle des tombes sûrement antérieures dont la direction est en outre différente à l’ouest (tombe 56, carré Z 3), au nord (tombes 92 et 93, carré F 2) et au sud de l’édifice (tombes 13 à 15, carrés F-G 4). Elles suggèrent cependant que la présence de tombes anciennes au sein de la basilique peut ne pas être négligeable – de l’ordre de 20% ? – ; malgré cela, on analysera ci-après l’ensemble des sépultures fouillées au sein du monument sans établir entre elles des distinctions qui pourraient être fallacieuses. La densité des tombes au sein de la basilique

Évaluer la densité des tombes au sein du monument est une tâche difficile en raison du pillage qu’il a connu depuis l’âge moderne au moins ; on tentera cependant de le faire, car il s’agit d’une donnée essentielle pour juger de son attractivité sur les fidèles. En rapportant à la surface de la basilique – 400 m2 environ – les 62 tombes fouillées ou jugées probables, cette densité serait de 15 à 16 tombes à l’are, comme dans la nécropole alentour et sur le secteur de Palanka également étudié dans ce volume. Il s’agit là pourtant d’une évaluation minimale comme le montrent les secteurs les mieux conservés, au nord-est et au sudouest de la basilique. Au nord-est, les treize tombes 1 à 5, 19 à 23, 27 et 92-93 (carrés D-F 2-3) tiennent dans un rectangle de 8 m sur 6 m environ ; la densité y est donc d’environ 27 tombes à l’are. Dans l’angle sud-ouest, les neuf tombes 48, 52 à 57 et 95-96 (carrés Z-A 3-4 ; cf. Fig. 18) occupent un carré de 5 m de côté où la densité est de 36 tombes à l’are.

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Figure 22. Les tombes probablement ou certainement antérieures à la création de la basilique Saint-Irénée : les tombes sûrement antérieures sont indiquées par des croisillons ; celles qui sont seulement probables sont pochées en grisé.

Doit-on considérer ces deux secteurs relativement épargnés par les pillages comme représentatifs de l’ensemble de la basilique et juger que celle-ci, en faisant la moyenne des deux estimations précédentes, aurait compté autour de 30 tombes à l’are ? Ce serait là une évaluation raisonnable, deux fois plus forte que la densité de la nécropole environnante, mais un tiers moins élevée que la densité maximale d’occupation d’un sol par des tombes d’adultes qu’on peut estimer autour de 42 tombes à l’are3 en considérant qu’une tombe, maçonnerie comprise, occupe en moyenne une surface de 2,40 m2. À retenir cette estimation, la basilique aurait accueilli environ 120 tombes, dont la moitié environ a été fouillée ou reconnue, ce qui fournit un échantillonnage largement suffisant pour leur étude. Cette densité conviendrait bien à un monument dans lequel tout l’espace disponible n’a pas été utilisé pour des inhumations comme le montrent les menues lacunes qui subsistent même dans les zones les plus densément occupées. Il existe cependant au sein de la basilique une lacune bien plus importante : celle que constitue l’ar

3 Quand il n’existe pas de sépultures superposées, comme il arrive fréquemment dans les basiliques martyriales.

gile vierge conservée au sud de la tombe 5 entre les tombes 7 à 9 et la tombe 24 sur une surface de 4 m d’est en ouest et de 3 m au moins du nord au sud4 (carrés E-F 3). La cote élevée de cette aire vierge de tombes – 82 m 00 – comme le fait qu’elle s’étend jusqu’à la naissance de l’abside laissent présumer que sa préservation ne doit rien au hasard ; on peut supposer qu’elle servait de support à un aménagement liturgique qu’il serait vain d’imaginer, dont la présence a interdit l’installation de sépultures sousjacentes. Si cette hypothèse était exacte, on comprendrait que les défunts enterrés dans la tombe 5 qui marque la limite septentrionale de l’argile vierge conservée ont pris soin d’indiquer sur leur épitaphe qu’ils avaient élu sépulture « dans la basilique de notre seigneur Irénée » (cf. infra, chap. VI). Des lacunes importantes existent également au sein de l’abside où l’espace au sud de la tombe 12 (dont l’existence est d’ailleurs problématique) est resté vierge, comme celui qui s’étend au nord et à l’est des tombes 7 et 8, dans lequel on a seulement retrouvé à la cote 81 m 54 les restes très dégradés d’un élément en maçonnerie conservé sur une sur

4 L’estimation est minimale, car l’aire où est conservée l’argile vierge n’a pas été délimitée de façon très précise lors de la fouille.

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face approximativement carrée de 40 cm de côté dont l’interprétation a donné lieu à des avis divergents lors de la fouille : certains ont vu en lui de simples débris maçonnés comme on en a beaucoup découvert dans ce secteur ; d’autres ont suggéré qu’il pourrait constituer la base des fondations d’un pilier ou d’un support quelconque établie à 1 m environ au-dessous du niveau du sol de l’édifice de culte. Il est certain en tout cas que la plus grande partie de l’abside est demeurée inexploitée pendant l’utilisation de la basilique, car elle ne compte que cinq ou six tombes dont la plupart relevaient peut-être de la nécropole antérieure. C’est à elle en effet que nous avons proposé de rattacher les tombes 9 et 10 et il pourrait en aller de même pour les tombes 7 et 8, sans doute jumelles elles aussi, même si leur orientation est autre et la cote de leur fond légèrement moins profonde – 80 m 72, soit 1 m 70 environ au-dessous du sol du monument. En revanche la tombe 11 située au fond de l’abside et dans son axe, perpendiculairement aux tombes précédentes, relève sûrement de l’utilisation funéraire de l’édifice de culte au sein duquel elle fait figure de sépulture privilégiée. Orientation et destination des sépultures

Les tombes sont dans leur très grande majorité de direction est-ouest (ou, pour être plus précis, nordouest/sud-est) car seules 8 tombes – soit 13% environ – suivent une direction nord-sud grossièrement perpendiculaire à l’orientation dominante. Les défunts ont généralement été déposés tête à l’ouest comme l’indiquent les rares ossements préservés et surtout la légère déclivité d’ouest en est ou la présence à l’ouest d’un plan incliné qui sont attestées dans la quasi-totalité des tombes où la vérification a été possible. Ils reposent dans des cuves dont les parois et souvent le fond sont généralement revêtus d’une couche de mortier blanchâtre ou de mortier de tuileau. Rares sont les revêtements plus élaborés : un placage de marbre pour les tombes du « caveau » 18 et un décor à fresque dans les tombes 22 et 34, qui tient dans la première à des bandes délimitant trois panneaux sur les longs côtés, et dans la seconde aux guirlandes de feuillage qui sont analysées dans le chapitre IX. Sur les 48 tombes suffisamment bien conservées pour que l’on puisse apprécier leurs dimensions, 12 – soit 25% – semblent être des sépultures d’enfants. Même si des tombes renferment les restes de plusieurs individus, elles semblent avoir été destinées primitivement à accueillir une seule inhumation ; rares sont en effet celles dont les dimensions supérieures à la moyenne permettent de penser qu’elles étaient

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prévues pour deux personnes. Parmi les tombes contemporaines de la basilique, on ne peut guère citer que les tombes 5 (carré F 2) et 51 (carrés Z-A 2) qui puissent entrer dans cette catégorie à laquelle les Anciens avaient donné le nom de bisomus. Il existe en revanche des tombes jumelles comme le couple 9-10 et probablement aussi le couple 7-8 dans les carrés F-G 3 et même une tombe triple, 29-30-31 (carrés D 3-4) – toutes tombes que nous soupçonnons, avec plus ou moins de certitude selon les cas, relever de la nécropole antérieure à la basilique. Sans doute les « caveaux » 1 et 18 (sûrement postérieurs à la création de la basilique, car ils ont été disposés dans les angles nord-est et sud-est de la nef ), mais aussi la vaste tombe 23 (carrés D-E 2-3) qui a sensiblement mêmes dimensions qu’eux, présentaient-ils une configuration analogue ? Cela nous paraît très probable, même si l’arasement de cette dernière jusqu’au niveau de la sole de mortier qui servait de support aux cuves et la destruction des caveaux 1 et 18 par des tombes postérieures nous privent de toute information sur leur configuration. On notera que rares sont ces destructions de tombes, car on ne peut guère ajouter à celles qui viennent d’être signalées que des exemples empruntés au secteur situé dans l’angle nord-ouest de la basilique : ceux de la tombe 43-44 qui empiète sans doute sur la tombe 42, laquelle a peut-être partiellement détruit la tombe 49. Même si le pillage du monument nous prive très probablement d’autres illustrations de ce phénomène, cela paraît confirmer que l’utilisation funéraire de la basilique a été moindre que dans la plupart des basiliques martyriales du monde chrétien antique. Répartition des tombes selon leur typologie

Le tableau ci-dessous recense les tombes, certaines ou probables, qui ont été identifiées au sein de la basilique.   Nombre %

Type I

Type II Type III Type IV Fosse

Sarco­ phage

?

36

3

3

5

4



11

58,06

4,84

4,84

8,06

6,46



17,74

Le trait le plus saillant est la prédominance des tombes maçonnées de type I à IV qui constituent près de 76% des tombes et cette proportion serait sans doute encore accrue si l’on avait pu fouiller les tombes de nature indéterminée de la dernière colonne, car certaines sont des fosses remplies de débris maçonnées qui peuvent avoir appartenu à des tombes construites. Les fosses à inhumation sont rares en revanche et l’on n’a identifié aucun sarco-

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phage, même si des sépultures de ce type étaient probablement présentes dans la basilique à en juger par les fragments possibles de cuves qui ont été retrouvés dans la fouille. Au sein des tombes maçonnées, les proportions des différents types apparaissent sur le tableau suivant dans lequel on n’a pas distingué les sous-types a et b parce que le sous-type a (tombes au fond en pente ou présentant une section plus inclinée sous la tête du défunt) est attesté, comme on l’a dit, dans la quasi-totalité des tombes où la vérification a pu être faite. Type

%

I

76,60

II

6,38

III

6,38

IV

10,64

L’intense pillage de la nécropole qui a souvent fait disparaître les petits côtés des tombes a sans doute contribué à surévaluer le pourcentage des tombes de type I constituées exclusivement d’une maçonnerie et à sous-évaluer inversement les tombes de type III dans lesquelles les longs côtés des tombes sont maçonnés, tandis que leurs petits côtés sont constitués de briques ou de tuiles posées de chant. Il reste que le pourcentage des tombes de type II, qui ne comporte que des tuiles et/ou des briques est marginal, ce qui semble indiquer une nette préférence des artisans maçons ou de leur clientèle pour les tombes entièrement maçonnées.

Les tombes de la nécropole environnant la basilique La fouille n’a identifié qu’un mur accolé, mais non lié à l’angle nord-est de la basilique (Fig. 1). De direction légèrement oblique par rapport au mur oriental de cette dernière, il n’est conservé que sur 3 m 10 de longueur et ne se poursuivait guère sans doute en direction du nord où il aurait buté sur la tombe 59 distante de 2 m à peine. Il ne pouvait donc marquer une césure au sein de la nécropole qui entoure la basilique de toutes parts ; par commodité, on présentera cependant successivement ses secteurs oriental, méridional, occidental et septentrional.

CATALOGUE La partie orientale de la nécropole

 Tombe 59  = tombe 8/76, carré B 9 – Orientation E./O. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. fouillée : 1 m 73 ; l. : 1 m. – Cote du fond : 81 m 38. La tombe est détruite presque jusqu’au niveau du fond (profondeur maximale conservée : 15 cm) ; seule la paroi orientale est conservée sur toute sa longueur ; les parois septentrionale et méridionale subsistent à l’est sur une longueur maximale de 75 cm, mais on a pu suivre leurs traces jusqu’à la paroi ouest du carré B 9. Le fond en mortier repose sur une fine couche de débris de briques qui semble avoir servi de sole d’apprêt. Il est recouvert, comme les parois, d’un enduit blanc épais de 5 mm environ. Sans mobilier.  Tombe 60  = tombe 7/76, carré B 9 – Orientation : E./O., tête à l’O. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : II a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 10 ; l. : 44 cm ; profondeur : 45 cm. – Cote du fond : 81 m 09. Seule la paroi orientale en briques est intégralement conservée ; des parois septentrionale et méridionale

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ne subsistent que les arrachements sur une longueur maximale de 30 cm. Le fond est constitué de mortier et les parois sont revêtues d’un enduit blanc très dégradé.

Figure 23. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale de la tombe 61 (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

Sans mobilier.  Tombe 61  = tombe 9/76, carré B 10 (Fig. 23) – Orientation E./O., tête à l’O. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 55 ; l. : 32 cm ; profondeur : 40 cm. – Cote du fond : 81 m 01. Les parois sont intégralement conservées jusqu’au sommet de la cuve. Le fond, dont on n’a pas vérifié la composition, est revêtu comme les parois d’un mortier de tuileau. Mobilier

1. Monnaie en bronze d’Honorius, 395-402 (LRBC II, 1111) (inventaire C-82/76) Pour l’étude anthropologique des ossements recueillis, cf. chap. XI.  Tombe 62  = tombe 12/76, carré B 10 – Orientation E./O., tête à l’ouest. – Fosse creusée en pleine terre, partiellement engagée sous la tombe 63, à la cote 81 m 14, qui a été repérée sur une surface de 80 cm × 50 cm. La fosse contient les restes d’un nouveau-né ou d’un nourrisson qui avait sans doute été inhumé dans un cercueil si l’on en juge par les clous retrouvés autour des ossements à l’est comme à l’ouest (trois clous à l’est, un à l’ouest). Il s’agit donc bien d’une sépulture ; en revanche, les ossements retrouvés au nordest de la fosse et sensiblement à la même cote que son fond (de 81 m 20 à 81 m 42) relèvent vraisemblablement du pillage de la nécropole.

Figure 24. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale de la tombe 63 (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

 Tombe 63  = tombe 1/76, carré B 10 (Fig. 24 et 25) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe repose sur l’argile vierge, sauf à l’ouest où elle empiète sur la tombe 62 sans doute antérieure. – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 98 ; l. : 59 cm ; prof. : 46 cm. – Cote du fond : 81 m 28

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La moitié orientale de la tombe a disparu, sauf un élément de la paroi méridionale conservé dans l’angle sud-est. La moitié occidentale est en revanche bien conservée jusqu’au niveau de la couverture qui est constituée de trois couples de briques biseautées (cote du faîte : 82 m 13). La paroi occidentale est constituée de deux briques posées de chant verticalement ; les parois longitudinales sont des murets de briques. Le fond est constitué de briques posées à plat. Parois et fond sont revêtus d’un enduit blanchâtre qui présente sur la paroi méridionale des restes d’un tracé préparatoire d’un possible décor (une ligne verticale incisée). Le matériel hétéroclite livré par la fouille de la sépulture – dont des fragments d’enduit peint, qui manquent aujourd’hui au musée de Srem – semble être étranger à la tombe. Mobilier

Figure 25. La tombe 63 (1/76) en cours de fouille vue de l’ouest ; au premier plan à d., le fond de la cuve du sarcophage 64 (2/76).

1. Clou fragmentaire en fer, longueur 5,5 cm (inventaire C-73/76) 2. Fragments d’enduit peint (inventaire C-74/76) 3. Fragments d’enduit peint (inventaire C-75/76) 4. Verre plat blanc-vert, deux fragments (inventaire C-77/76) 5. Monnaie en bronze de Julien, 355-361 (LRBC II, 1249 ; Vasić 1990, cat. 26) (inventaire C-78/76) 6. Fragment d’enduit peint (inventaire C-80/76)  Tombe 64  = tombe 2/76, carrés A-B 10 (Fig. 26) – Orientation : N./S. – Sarcophage en grès molassique de couleur verdâtre sujet à délitescence, dont des débris ont été retrouvés en abondance alentour lors de la fouille. – Dimensions de la cuve : L. conservée : 1 m 50 ; L. probable, selon les débris retrouvés au sud : 2 m ; l. : 1 m ; profondeur conservée de la cuve : 12 cm. – Cote du fond : 82 m 08. Le sarcophage a été déposé sur l’argile vierge, sauf au sud où il recouvre un dépotoir antique de forme irrégulière mesurant 90 cm du nord au sud et 50 cm d’est en ouest, dont la fouille n’a livré aucun matériel datable. Seule la partie septentrionale du sarcophage, arasée presque jusqu’au niveau du fond de la cuve, est conservée sur une longueur maximale de 75 cm.

Figure 26. La tombe 63 (1/76) et le sarcophage 64 (2/76) vus de l’est ; à l’arrièreplan, le mur I accolé à l’angle nord-ouest de la basilique Saint-Irénée dont ne subsiste en élévation qu’une arase de briques.

Sans mobilier.

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Figure 27. Coupe longitudinale sud-nord des tombes 67 et 69 et élévation du mur de la basilique Saint-Irénée auquel elles sont accolées (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

 Tombe 65  = tombe 4/76, carré B 11 – Orientation : N./ S. ou E./O. ? – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : 1 b. – Dimensions conservées de la cuve : 80 cm d’est en ouest ; 40 cm du nord au sud ; profondeur : 6 cm. – Cote du fond : 81 m 81. La tombe est extrêmement endommagée, de sorte que sa restitution reste problématique : il peut s’agir indifféremment d’une tombe d’enfant d’orientation est-ouest ou d’une tombe d’adulte de direction nordsud, comme le sarcophage 64 voisin. Les parois et le fond en briques sont enduits d’un mortier de tuileau. Mobilier

Le squelette du défunt inhumé dans cette fosse était entier, ou presque : il reposait étendu sur le dos, l’avant-bras gauche replié sur la poitrine, le bras droit au long du corps (L. conservée : 1 m 35 ; largeur aux épaules : 37 cm ; bassin : 35 cm). La fouille de la fosse a livré des clous qui indiquent qu’il avait été déposé dans un cercueil, ainsi qu’une monnaie en bronze illisible qui est certainement étrangère à la tombe dont le niveau très superficiel exclut qu’elle puisse être antique. Mobilier

1. Monnaie illisible (inventaire C-70/76)  Tombe 67  = tombe 19/77, carré A 11 (Fig. 27 et 28) – Orientation E./O., tête à l’ouest.

1. Monnaie en bronze de Claude II, 270 (RIC V/1, 234 nº 269) : sur la tombe (inventaire C-71/76)

– La tombe est appuyée contre le mur oriental de la basilique qui lui sert de paroi ; la fosse dans laquelle elle a été installée a été creusée dans l’argile vierge.

 Tombe 66  = tombe 5/76, carré C-10

– Type : I a.

– Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Fosse creusée dans une terre meuble riche en gravats. – Dimensions : L. : 1 m 75 ; l. maximale : 0,85 m ; profondeur : 50 cm. – Cote du fond : 82 m 23.

– Dimensions de la cuve : L. : 1 m 87 ; l. : 64 cm ; profondeur : 48 cm. – Cote du fond : 81 m 09. La paroi occidentale (le mur de la basilique) est intégralement conservée, tandis que les autres parois, épaisses de 13 à 18 cm, sont détruites à 30 cm au-dessus du sol de la cuve (soit cinq arases de briques). Les parois sont revêtues d’un enduit blanc qui des-

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sine nettement sur le mur occidental le profil de la couverture en bâtière disparue qui devait affleurer le sol antique. Le sol de la cuve est revêtu d’une couche de mortier blanchâtre identique à celle des parois. Mobilier

1. Fragments du rebord et de la paroi d’un vase de verre blanc ; fragments du rebord modelés en arc d’un vase en verre bleu pâle ; dimensions 3,5 × 2,2 cm, 1,8 × 2,5 cm (inventaire C-128/77)  Tombe 68  = tombe 11/76, carré B 11 – Orientation E./O. – Fosse creusée en pleine terre. – Dimensions : L. : 1 m 60 ; l. : 60 cm. – Cote du fond : 80 m 61.

Figure 28. Le secteur nord-est de la fouille à la fin de la campagne de 1977 vu de l’est. Au premier plan, les tombes 67 et 69 de la partie orientale de la nécropole qui sont adossées au mur oriental de la basilique Saint-Irénée dont le départ de l’abside est largement conservé en élévation à gauche ; au second plan, les tombes installées au sein de l’édifice de culte.

La fosse contenait des ossements extrêmement dissociés ; sa grande profondeur et la distance qui sépare ce dépôt des autres sépultures semblent montrer qu’il s’agit d’une tombe et non d’un résidu de fouilles clandestines. Sans mobilier  Tombe 69  = tombe 17/77, carré A 11 (Fig. 27 et 28) – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – La tombe est appuyée contre le mur oriental de la basilique ; la fosse dans laquelle elle a été installée a été creusée dans l’argile vierge – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 80 ; l. : 57 cm ; profondeur : 45 cm. – Cote du fond : 81 m 27. La paroi occidentale, constituée de deux briques rectangulaires posées de chant contre le mur III de la basilique, est la seule à être bien conservée ; la paroi septentrionale, épaisse de 15 cm, subsiste entièrement, mais ne conserve qu’une arase de briques ; des parois méridionale et orientale, il ne reste que les arrachements. Le fond en pente est revêtu, comme les parois, d’un mortier de tuileau épais de 5 cm. Sans mobilier.

Figure 29. Élévation extérieure longitudinale et coupe transversale avec l’élévation interne de la paroi occidentale de la tombe 70 (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

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 Tombe 70  = tombe 3/76, carré B 12 (Fig. 29) – Orientation : E./O., tête à l’O. – La tombe, qui a été établie sur l’argile vierge, est tangente au sud à la tombe 71. – Type : II a. – Dimensions de la cuve : L. : 83 cm ; l. : 31 cm ; prof. : 37 cm. – Cote du fond : 81 m 40. La cuve est intégralement conservée, ainsi qu’une partie du dispositif de calage des briques de la couverture disparue. Les parois sont constituées de briques posées de chant ; le fond est en mortier très dégradé. Les parois et le fond sont revêtus d’un enduit de chaux blanc, très fin, décoré à fresque. Des panneaux formés par des bandes de couleur ocre rouge larges de 2 à 3 cm dessinent des rectangles et leurs diagonales : trois panneaux de 23, 30 et 33 cm de large sur les longs côtés, un seul panneau occupant toute la surface sur les petits côtés. La fouille a livré quelques fragments d’ossements et une vertèbre d’adulte qui n’appartenaient certainement pas à cette tombe d’enfant Sans mobilier.  Tombe 71  = tombe 10/76, carrés B 12-13 – Orientation E./O., tête à l’ouest. – Fosse creusée en pleine terre, individualisée sur une surface de 1 m 60 × 60 cm. – Cote du fond : 80 m 63. La fosse contenait les ossements, très dissociés, de trois squelettes, dont un de jeune enfant ; les fragments des têtes étaient à l’ouest. Malgré le bouleversement des ossements et le voisinage au nord de la tombe 70, il semble qu’il s’agit d’une sépulture et non d’un résidu de pillage de cette tombe, en raison notamment de la profondeur du dépôt, 80 cm en contrebas du fond de sa cuve (soit plus de 1 m 40 au-dessous du niveau du sol antique). Mobilier

1. Monnaie en bronze illisible (inventaire C-96/76) 2. Fragment de verre plat bleu (inventaire C-97/76)

Figure 30. La tombe 72. De haut en bas : relevé de la couverture, plan de la cuve et section longitudinale selon A-B représentant également l’élévation interne de la paroi septentrionale (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

 Tombe 72  = tombe 6/76, carrés B 13-14 (Fig. 30 et 31) – Orientation : E./O., tête à l’O. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : II a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 05 ; l. : 35 cm ; profondeur : 38 cm. – Cote du fond : 81 m 27. Il s’agit de la seule tombe intégralement conservée de toute la fouille.

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La brique occidentale inclinée du fond de la cuve présente une tache de forme circulaire qui peut garder trace de la décomposition de la tête. Sans mobilier.  Tombe 73  = tombe 59/77, carré F 5 – Orientation : E./O. – Fosse de forme irrégulière emplie de débris de maçonnerie mesurant 1 m 80 d’est en ouest et 1 m 10 du nord au sud qui se poursuit sous la paroi orientale du carré F 5. Les limites de la fosse apparaissent clairement sur le fond d’argile vierge dans laquelle elle a été creusée ; il s’agit selon toute vraisemblance d’une sépulture de direction est-ouest accolée au mur oriental de la basilique, comme les tombes 67 et 69. La restitution reste cependant hypothétique, car la fosse n’a pas été fouillée. Sans mobilier.  Tombe 74  = tombe 60/77, carré F 5 – Orientation : N./S., tête au nord. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : ? – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 80 ; l. : ? Figure 31. La tombe 72 : la paroi extérieure et la couverture de la face septentrionale ; l’élévation extérieure de la paroi occidentale (DAO de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

Les parois sont constituées de briques posées de chant, à l’exception de la paroi occidentale, faite d’une tuile, et le fond est aussi composé de briques. Les parois et le fond sont recouverts d’un enduit de chaux très fin, médiocrement conservé, qui est décoré dans l’angle sud-ouest d’une bande verticale de couleur ocre rouge. Ce peut être le témoin d’un décor plus complexe, analogue à celui de la tombe 70, qui aurait disparu ailleurs. La couverture, qui culmine à la cote 81 m 88, est constituée de trois couples de briques affrontées : le couple occidental est fait de briques retaillées, les autres de briques entières de 43 × 28,5 cm de section ; sur la brique nord-est figurent des incisions en forme d’arête plutôt que d’une croix. La cuve était entièrement emplie d’une terre grise très fine qui avait pénétré par les fissures du mortier liant les briques de couverture ; sa fouille n’a livré que des éclats de tuiles et des éléments insignifiants du squelette de l’enfant inhumé dans la tombe : les rotules et quelques fragments des os des jambes.

– Cote du fond : 82 m 08. Le fond en briques de cette tombe, en pente douce du nord vers le sud, apparaît clairement dans la paroi orientale du carré F 5 ; les briques reposent sur l’argile et ne semblent pas porter d’enduit. Toute trace de l’élévation a disparu. Sans mobilier. La partie méridionale de la nécropole  Tombe 75  = tombe 61/77, carré F 5 – Orientation : E./O. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est accolée au mur méridional de la basilique. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 85 ; l. : 70 cm. – Cote du fond : 81 m 27. La paroi orientale est conservée sur une longueur de 55 cm et une hauteur de 30 cm, et la paroi occidentale sur une longueur de 30 cm et une hauteur

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de 15 cm ; il ne subsiste que de rares témoins de la paroi méridionale. Le fond en argile et les parois sont revêtus d’un mortier de tuileau passablement dégradé. Sans mobilier.  Tombe 76  = tombe 62/77, carré F 5 – Orientation : E./O. ? – Le soubassement de la tombe, dont une grande partie est hors de l’emprise du carré F 5, n’a pas été vérifié. – Type : ? – Dimensions de la cuve : L. conservée : 85 cm ; l. conservée : 60 cm. – Cote du fond : 81 m 60. Le seul témoin des parois est une brique du mur oriental visible dans la paroi méridionale du carré F 5 ; le fond très dégradé est constitué d’un enduit en mortier de tuileau épais de 6 à 7 cm. Sans mobilier.  Tombe 77  = tombe 39/77, carré A 5 (Fig. 18) – Orientation : E./O. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : IV. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 15 ; l. : 48 cm ; profondeur : 56 cm. – Cote du fond : 81 m 61. Les parois légèrement incurvées vers le haut sont si régulièrement arasées 56 cm au-dessus du fond de la cuve qu’on peut juger qu’elles sont intégralement conservées, ce qui justifie de reconnaître ici une tombe de type IV. Elles sont revêtues d’un enduit blanchâtre de finition médiocre qui recouvre une couche d’enduit de tuileau. Le fond en argile pourrait avoir reçu un semblable apprêt qui aurait disparu. Sans mobilier.  Tombe 78  = tombe 44/77, carré A 5 – Orientation : E./O. – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type : I b ? – Dimensions de la cuve : L. 1 m ; l. : 34 cm ; profondeur : 27 cm. – Cote du fond : 81 m 31.

Il s’agit d’une tombe d’enfant, sans doute très jeune à cause de la faible profondeur de la cuve. Seule la paroi occidentale est intégralement conservée, jusqu’au sommet de la cuve ; les parois septentrionale et méridionale ne subsistent que sur une longueur de 25 cm : la première est conservée jusqu’au sommet de la cuve, la seconde jusqu’aux briques servant au calage de la couverture disparue. Le fond en briques et les parois sont revêtus d’un enduit de mortier de tuileau. Sans mobilier.  Tombe 79  = tombe 38/77, carré A 5 – Orientation : E./O., tête à l’ouest ? – La tombe a été établie au-dessus de la tombe précédente. – Type : I a. – Dimensions de la cuve  : L.  1  m  ; l. restituée : 40 cm ; profondeur conservée : 23 cm. – Cote du fond : 81 m 86. Seuls l’arrachement des parois orientale et occidentale, ainsi que la paroi méridionale sont conservés, en élévation de 23 cm au-dessus du fond disparu ; ils sont revêtus d’un enduit blanchâtre dont la limite inférieure, assez bien conservée, permet de ranger la tombe dans le type I a. Comme la tombe 78 qu’elle a détruite, la tombe était destinée à la sépulture d’un enfant.  Tombe 80  = tombe 63/77, carré A 5 – Orientation : E./O. – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type : IV. – Dimensions de la cuve : L. 1 m 95 ; l. : ? – Cote du fond : ? On n’a pu apprécier qu’approximativement les limites de cette tombe largement engagée dans la paroi méridionale du carré A 5 : seul un petit élément de sa paroi orientale était conservé sur l’emprise du chantier, mais on a pu suffisamment dégager son angle sud-ouest dans la paroi du carré de fouille pour juger qu’il s’agit d’une tombe de type IV aux parois enduites d’un mortier de tuileau. Sans mobilier.

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 Tombe 96 ?  = tombe 5 d’un sondage non numéroté (novembre 1977), carré Z 5 On désigne sous ce nom une fosse qui a été identifiée, mais non fouillée, au long de la tranchée d’épierrement du mur méridional de la basilique lors des sondages effectués en novembre 1977 auprès de l’angle sud-ouest du monument ; n’en a été reconnue qu’une surface de 50 cm du nord au sud et 25 cm d’est en ouest, dont la cote n’est pas indiquée sur le relevé des sondages. Peut-être la fosse gardait-elle trace d’une tombe d’enfant accolée à la basilique, qu’il faudrait imaginer de direction nord-sud, car 50 cm de longueur ne suffiraient pas, même pour un tout jeune enfant, si on optait pour une tombe orientée est-ouest. Sans mobilier. La partie occidentale de la nécropole  Tombe 81  = tombe 64/77, carré Z 4 – Orientation : E./O. – Tombe couverte en bâtière appuyée contre le mur occidental de la basilique. – Type : II ou III ? – Dimensions extérieures de la cuve : L. reconnue : 34 cm ; l. : 70 cm. – Cote du faîte : 81 m 64. La tombe, dont seule une minime partie était apparente sur l’emprise de la fouille, n’a pas été fouillée. La couverture intacte était constituée de briques affrontées liées au sommet par un bourrelet de mortier qui assurait l’étanchéité du faîte ; à l’est, une brique dressée formant fronton était appuyée contre le mur de la basilique.  Tombe 82 ?  = tombe 65/77, carré Z 1 – Orientation : ? – Fosse emplie de déblais, perpendiculaire à la tranchée de spoliation des maçonneries du mur occidental de la basilique ; elle mesure 1 m 55 du nord au sud et a été reconnue sur une longueur de 1 m 10 d’est en ouest. Il pourrait s’agir des restes d’une tombe accolée à la basilique comme la tombe 81. La restitution est cependant hypothétique, car la fosse n’a pas été fouillée.

 Tombe 97 ?  = tombe 6 du sondage 55 – Orientation : E./O. – Fosse emplie de déblais, perpendiculaire à la tranchée de spoliation des maçonneries du mur occidental de la basilique. – Dimensions de la fosse : L. : 1 m 50 ; l. : 75 cm. – Cote : 81 m 27. Il pourrait s’agir des ruines d’une tombe accolée au mur occidental de la basilique.  Tombe 98  = sarcophage du sondage 5 – Orientation : N./S. – Sarcophage en grès molassique de couleur verdâtre analogue au sarcophage 64 de la partie orientale de la nécropole. – Dimensions de la cuve : L. conservée : 75 cm ; l. conservée : 70 cm. – Cote du fond : 81 m 91. Seul l’angle nord-ouest de la cuve du sarcophage est conservé ; on peut estimer à une dizaine de centimètres la largeur de ses parois. La restitution en pointillé de ses dimensions proposée sur le plan de la Fig. 1 est vraisemblable, mais demeure hypothétique.  Tombe 99  = tombe 7 du sondage 4 – Orientation : E./O., avec une forte inclinaison vers le sud. – Type : II. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 10 ; l. : 30 cm ; profondeur : 23 cm. – Cote : 81 m 27. À en juger par le plan de la Fig. 1, il s’agirait d’une tombe d’enfant presque entièrement conservée sur l’emprise du sondage, dont les parois longitudinales sont constituées de trois briques posées de chant de 30 à 35 cm de long et 23 cm de large, tandis qu’une brique de même module constitue la paroi occidentale.

5 Le relevé des éléments identifiés dans les sondages ouverts à l’ouest de la basilique du 10 au 12 novembre 1977, qui est conservé à Belgrade, porte le no 4 pour ce sondage et le no 3 pour celui qui lui fait suite à l’ouest ; par commodité pour le lecteur, nous adoptons cependant dans les lemmes des tombes 97 à 102 la numérotation du plan d’ensemble de la fouille réalisé à Paris que reproduit la Fig. 1.

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 Tombe 100  = tombe 8 du sondage 4 – Orientation : E./O., avec une forte inclinaison vers le sud. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. conservée : 1 m 10 ; l. conservée : 40 cm ; profondeur : 35 cm. – Cote : 81 m 47. Seul est conservé l’angle nord-est de la tombe dont les parois, larges d’une vingtaine de cm, paraissent constituées par des assises de briques. À en juger par le plan de la Fig. 1, la paroi orientale est intégralement conservée, tandis que la paroi septentrionale est lacunaire à l’ouest, mais on ignore si la restitution en tireté de la cuve prend appui sur des restes conservés du fond ou si elle répond à une hypothèse, d’ailleurs vraisemblable.  Tombe 101  = tombe 9 du sondage 4 – Orientation : E./O., avec une forte inclinaison vers le sud. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. conservée : 60 cm ; l. conservée : 25 cm ; profondeur conservée : 20 cm. – Cote : 81 m 30. Seul est conservé l’angle sud-est de la tombe dont les parois, larges d’une vingtaine de cm, paraissent constituées par des briques dont seules les premières assises étaient conservées sur une hauteur de 20 cm. On ignore si la restitution en tireté de la largeur de la cuve prend appui sur des restes conservés du fond ou si elle est hypothétique.  Tombe 102 ?  = tombe 10 du sondage 4 À en juger par le plan de la Fig. 1, cette dénomination paraît renvoyer à des blocs de pierre (ou un élément maçonné ?) qui ont été identifiés dans l’angle nord-ouest du sondage sur une surface grossièrement carrée de 50 cm de côté dont la cote n’est pas indiquée (sans doute vers 81 m 50 comme la plupart des cotes du fond du sondage). S’agit-il d’un angle de tombe ?

La partie septentrionale de la nécropole  Tombe 83  = tombe 66/77, carré Z 1 – Niveau d’argile vierge rubéfié tranché par la paroi septentrionale du carré de fouille Z 1. – Cote : 81 m 62. Le niveau est rubéfié sur une épaisseur de 7 cm et sa surface est recouverte par des cendres sur une épaisseur de 6 cm. Il peut s’agir des vestiges d’une crémation ou d’une sépulture à incinération qui n’a pas été fouillée.  Tombe 84  = tombe 67/77, carré Z 1 – Niveau d’argile vierge rubéfié recouvert de cendres tranché par la paroi septentrionale du carré de fouille Z 1. – Cote : 81 m 14. Le niveau a été reconnu sur une surface de 1 m 70 d’est en ouest et de 40 cm du nord au sud. Il constitue sans doute les restes d’une crémation ou d’une sépulture à incinération au-dessus de laquelle a été construite la tombe 85.  Tombe 85  = tombe 68/77, carré Z 1 – Orientation : E./O. – La tombe a été établie au-dessus de la tombe 84. – Type : I ? – Dimensions de la cuve : L. : 2 m ; l. minimale : 70 cm. – Cote du fond : 81 m 20. Le tombe étant largement engagée dans la paroi septentrionale du carré Z 1 de la fouille, on l’a surtout étudiée par les traces apparentes dans la stratigraphie, qui montrent l’écroulement de son mur occidental et son fond constitué d’un lit de mortier recouvrant la tombe 84.  Tombe 86  = tombe 69/77, carré A 1 – Orientation : E./O. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est mitoyenne au sud de la tranchée de récupération des matériaux du mur septentrional de la basilique. – Type : ? – Dimensions de la cuve : L. : 66 cm ; l. : 35 cm. – Cote du fond : 81 m 32.

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Le seul élément conservé de la tombe est son fond entouré de toutes parts par l’argile vierge ; il est constitué d’une brique entière et d’une demi-brique.  Tombe 87  = tombe 70/77, carré A 1 – Orientation : E./O., tête à l’ouest. – Le soubassement n’a pas été vérifié ; il semble cependant que la tombe repose sur un remblai (d’une tombe antérieure ?). – Type : III a. – Dimensions de la cuve : L. : 1 m 47 ; l. : 36 cm ; profondeur : 40 cm. – Cote du fond : 80 m 96. Les parois longitudinales sont en briques maçonnées jusqu’au niveau de la feuillure ; les petits côtés sont constitués de briques posées de chant verticalement. Le fond très dégradé semble avoir été constitué de briques enduites, comme les parois, d’un mortier de tuileau6.  Tombe 88  = tombe 71/77, carré C 1 – Orientation : N./S. – La tombe repose sur l’argile vierge. – Type : I ? – Dimensions de la cuve : L. conservée : 60 cm ; l. : 63 cm : profondeur conservée : 50 cm. – Cote du fond : 81 m 15. La tombe est engagée partiellement sous la paroi nord du carré C 1de la fouille. Il ne subsiste qu’une partie des murs longitudinaux qui sont inégalement conservés en élévation (sur 50 cm à l’ouest et 20 cm à l’est). Les parois sont revêtues d’une couche d’enduit blanchâtre.

 Tombe 89  = tombe 72/77, carré C 1 – Orientation : E./O. – La tombe, qui repose sur l’argile vierge, est appuyée au sud contre la tranchée de spoliation des matériaux du mur septentrional de la basilique. – Type : I. – Dimensions de la cuve : L. conservée : 1 m 07 ; l. : 35 cm : profondeur conservée : 30 cm. – Cote du fond : 81 m 11. Seules les parois septentrionale et occidentale sont conservées, en élévation respectivement de 30 cm et 10 cm au-dessus du fond qui est revêtu d’un pavement de briques dont un élément est conservé dans l’angle nord-ouest. Quelques traces légères d’un enduit de mortier de tuileau subsistent à l’ouest sur la paroi septentrionale.  Tombe 90  = tombe 73/77, carré C 1 – Orientation : ? – Le dépôt repose sur l’argile vierge. – Cote : 81 m 61. On désigne sous cette appellation un niveau de débris de briques revêtues d’un mortier de tuileau reposant sur l’argile vierge qui a été identifié dans l’angle nord-est de la fouille sur une surface mesurant 1 m d’est en ouest et 60 cm du nord au sud. Il s’agit probablement des restes du revêtement du fond d’une tombe dont on ne peut restituer ni le type ni l’orientation.  Tombe 91  = tombe 18/76, carré E 1 – Orientation : E./O. ? – Le soubassement n’a pas été vérifié. – Type I ? La tombe a été reconnue en 1976, engagée dans la paroi septentrionale de l’extension de la fouille qui a donné lieu à la découverte de la tombe 1. Seule sa paroi orientale, large de 17 cm, a été identifiée ; en raison de la poche de déblais de maçonnerie qui s’étend à l’ouest de cette paroi sur 1 m 60 de longueur, il paraît vraisemblable qu’il s’agit d’une tombe de direction est-ouest accolée au mur septentrional de la basilique.



6 De façon inexplicable, cette description ne correspond pas au relevé du plan qui ne s’accorde avec elle que pour les dimensions et la cote du fond de la tombe ; elle a donc été reproduite sous toutes réserves.

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COMMENTAIRE Une nécropole utilisée pendant l’Antiquité et au-delà

Comme dans la basilique, les 40 tombes reconnues dans la nécropole relèvent pour partie d’un cimetière établi dans la mouvance de l’édifice de culte et pour partie d’une nécropole antérieure. Cette coexistence est assurée au sud par la tombe 78 qui a été détruite par la tombe 79 accolée au mur de la basilique, comme au nord où la tombe 85 également accolée au monument a été établie au-dessus de la fosse ou de la sépulture à incinération 84 (Fig. 22). Du cimetière relevant sûrement de la basilique témoignent 16 tombes établies contre chacun des murs gouttereaux du monument ou auprès du mur I accolé à son angle nord-est7. Ce bilan non négligeable – il représente 40% de l’ensemble des tombes – ne doit pas dissimuler cependant que l’occupation funéraire des abords immédiats de la basilique reste modeste : elle n’évoque en rien la presse des tombes, parfois superposées, qui se vérifie d’ordinaire auprès des basiliques martyriales. Il est vrai cependant que le pillage intensif que le site a connu a pu faire disparaître d’autres tombes analogues. Du cimetière antérieur à la basilique relèvent sûrement d’autre part, outre les tombes 78 et 84 déjà signalées, la tombe 83 qui est comme la tombe 84 une fosse ou une sépulture à incinération – courte série à laquelle on ajoutera volontiers la tombe 77, très proche de la basilique sans doute, mais qui n’a pas été accolée à son mur méridional et présente une direction légèrement divergente par rapport à lui. Mais comment évaluer les parts respectives de la nécropole ancienne et de la nécropole chrétienne parmi les 20 tombes restantes – soit la moitié de l’effectif ? S’il est impossible d’en décider sûrement, on peut cependant faire état de quelques présomptions. C’est le cas dans la partie occidentale de la nécropole où on imaginerait volontiers que les 5 tombes 98 à 102 relevaient de la nécropole ancienne, car leur direction est analogue à celle de la tombe 56 que les constructeurs de la basilique ont respectée en aménagent au-dessus d’elle un arc de décharge dans le mur de fondation de l’édifice (Fig. 22). La même orientation se retrouve dans la partie méridionale de la nécropole pour la tombe 77, ce qui confirmerait la probable ancienneté que nous lui avons déjà supposée si la tombe voisine 78, certainement ancienne, ne présentait une direction



7 Il s’agit des tombes 64, 67, 69 et 73 dans la partie est de la nécro­ pole ; 75, 78, 79 et 96 dans sa partie sud ; 81, 82 et 97 dans la partie ouest et 85 à 87, 89 et 91 au nord.

divergente par rapport à elle. L’explication peut tenir au fait que les directions des tombes de la nécropole antérieure auraient marqué une inflexion en ce point précis, car si l’orientation de la tombe 77 est conforme à celles des tombes 56 et 98-102 situées à l’ouest, celle de la tombe 78 est analogue à celle des tombes 28 à 32 et 34 que nous avons jugées antérieures à la basilique dans le commentaire des tombes de ce monument (Fig. 22). Il y a peu à dire en revanche pour la partie septentrionale de la nécropole où les deux tombes 88 et 90 sont trop endommagées pour que l’on tente de deviner si elles relevaient de la nécropole ancienne, comme les tombes 83 et 84, ou de la nécropole chrétienne à laquelle appartiennent les autres tombes. Une incertitude semblable se retrouve dans la partie orientale de la nécropole, qui est par malchance celle qui compte le plus grand nombre d’inhumations. Peut-être serait-il judicieux cependant de rapprocher les tombes à fosse 68 et 71 des autres tombes de ce type 92 et 93 qui sont antérieures à la basilique au sein de laquelle elles sont en partie conservées, car toutes présentent une direction semblable et des altimétries voisines comprises entre 80 m 50 et 80 m 80. En revanche la tombe à fosse 66, qui adopte pourtant la même direction, est certainement postérieure à l’Antiquité, car son fond établi à la cote 82 m 23 est situé une vingtaine de centimètres au-dessus du niveau du sol à cette époque. Au total, 11 tombes – soit 27,5% de l’effectif total – pourraient ainsi être rattachées de façon certaine ou possible à la nécropole antérieure, ce qui ne diffère guère de la situation rencontrée dans la basilique où 20% des tombes au moins paraissent antérieures à son édification. Pour 30% des tombes, l’attribution à la nécropole antique ou au cimetière chrétien demeure néanmoins incertaine. Le paysage de la nécropole : densité et visibilité des tombes

On peut estimer à 200 m2 environ la surface de la nécropole qui a été fouillée, sur laquelle 40 tombes ont été identifiées de façon certaine ou probable ; cela conduirait à attribuer au cimetière une densité de 20 tombes à l’are. Cependant, il s’agit là d’une estimation moyenne entre la densité des tombes installées aux abords immédiats de la basilique, qui sont (relativement) nombreuses, et celle du semis plus lâche de sépultures qui apparaît dès qu’on s’éloigne quelque peu du monument. Le sondage de 1976 tangent à l’abside de la basilique, donc un peu à l’écart de ses murs gouttereaux, offre une bonne illustration de ce phénomène : sur son aire rectangulaire de 4 m × 20 m de côté – soit 80 m2 –, il a livré

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en effet 12 tombes, soit une densité de 15 tombes à l’are qui correspond peu ou prou à celle des autres nécropoles de Sirmium. La nécropole de Saint-Irénée offrait donc certainement aux yeux de ceux qui la fréquentaient dans l’Antiquité un aspect assez clairsemé dont il est malaisé cependant de fournir une image précise. Quelques monuments funéraires ponctuaient pourtant à coup sûr le paysage. Le fait est assuré pour les deux sarcophages 64 et 98 installés respectivement au nord-est et à l’ouest de la basilique, qui ne présentent pas seulement une même apparence – tous deux ont été taillés dans un bloc de grès molassique de couleur verdâtre – mais aussi des niveaux sensiblement identiques. La cote du fond de leurs cuves est en effet 82 m 08 pour le premier et 81 m 91 pour le second, ce qui suggère qu’une très légère déclivité d’est en ouest – moins de 2% – affectait le sol antique sur lequel ils reposaient certainement, comme le montre pour le sarcophage 64 la cote très voisine – 81 m 98 – de la sortie de fondation du mur I accolé à la basilique auprès duquel il est installé. Pour autant les sarcophages n’étaient pas les seules sépultures établies au-dessus du sol si l’on doit bien interpréter le lit de briques qui a été identifié à la cote 82 m 06 dans la paroi orientale de la fouille du carré F 5, comme le fond de cuve d’une tombe – no 74 – qui est au sud-est de la basilique. En revanche d’autres tombes étaient certainement enterrées. Le fait est assuré pour deux d’entre elles dont on connaît la couverture : la tombe 81, accolée à la façade occidentale de la basilique, dont le faîte conservé à la cote 81 m 64 est quelque 25 cm au-dessous du niveau du sol antique, et la tombe 67 dont le profil du faîte affleure la sortie de fondation du mur oriental de la basilique auquel elle est également accolée (Fig. 27 et 28). Et parmi les tombes, bien plus nombreuses, dont on ne conserve que tout ou partie de la cuve, il est probable qu’était également enterrée au moins la douzaine de tombes dont le fond est établi au-dessous de la cote 81 m 25, soit plus de 75 cm au-dessous du niveau du sol antique8. Même s’il représente 30% des tombes, ce pourcentage peut être sous-estimé, car toutes les tombes plus superficielles n’atteignaient sans doute pas 75 cm de hauteur, couverture comprise. Enfin d’autres tombes étaient partiellement enterrées. Le fait est certain pour deux tombes de la partie orientale de la nécropole dont la couverture, par chance, est conservée : la tombe 63 dont le faîte affleure le sol antique auprès du sarcophage 64 (Fig. 25

8 Tombes 60, 61, 62, 67, 68, 71, 81, 84, 85, 87 à 89.

et 26) et la tombe 72 dont au moins le sommet des briques verticales placées au-dessus des extrémités de la cuve était apparent au-dessus du sol (Fig. 30 et 31). Il serait toutefois illusoire d’en inférer qu’il en allait nécessairement de même pour la douzaine de tombes – soit 30% des sépultures – dont la cote du fond est plus élevée que dans ces tombes où il est établi à 81 m 27/289. Il n’est pas douteux cependant qu’un certain nombre de sépultures étaient plus ou moins apparentes et peut-être y avait-il pour les tombes plus profondes des signalements à la surface du sol qui ont disparu du fait du pillage dont elles ont été l’objet. L’usage relativement fréquent sur le site de mensae funéraires irait assez dans le sens de cette hypothèse. Orientation et destination des sépultures

Comme dans la basilique, la presque totalité des sépultures sont orientées E./O. – ou, pour être plus précis nord-ouest/sud-est, puisque seuls les sarcophages 64 et 98 et les tombes 74 et 88 présentent une direction grossièrement perpendiculaire à la direction dominante. Les défunts avaient généralement été déposés la tête à l’ouest, ainsi qu’on peut le voir par la disposition des ossements conservés et surtout par la présence, dans plus de 80% des tombes où la vérification a été possible, d’une légère déclivité d’ouest en est, voire d’un plan incliné destiné à l’appui de la tête du disparu (Fig. 30). Plus encore que dans la basilique, la proportion des tombes d’enfants est importante, particulièrement (mais non exclusivement) auprès des murs gouttereaux de la basilique, au point de représenter plus d’un tiers des sépultures suffisamment conservées pour se prêter à une étude statistique. Néanmoins, on peut d’autant moins considérer la nécropole autour du monument comme une sorte de « cimetière d’enfants » que les tombes d’adultes contiennent, à l’occasion, des restes d’enfants ou de nouveau-nés10. Même si des tombes renferment ainsi quelquefois les restes de plusieurs individus, elles semblent pour la plupart avoir été destinées initialement à accueillir une seule inhumation. Les seules exceptions tiennent aux sarcophages 64 et 98 et aux tombes 59, 63 et 67 qui semblent, presque à coup sûr pour la première et possiblement pour les deux autres, être des bisomus. À la différence de la basilique en revanche, la nécropole ne compte pas de tombes jumelles, non plus que des tombes triples. Et les tombes dont la cuve

9 Tombes 59, 65, 70, 74 à 77, 79, 83 et 99 à 101. 10 Sur ce point, cf. chap. XI.

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est décorée restent très rares : la seule qui soit réellement à prendre en considération est la tombe 70 ornée de panneaux à motifs géométriques, tandis que la tombe 72 ne conserve qu’une bande de couleur ocre et la tombe 63 de possibles restes du tracé préparatoire d’un décor peint.

CONCLUSION

Deux traits ressortent du rapprochement des tombes de la nécropole et de la basilique. Le premier est leur profonde homogénéité : ici comme là, elles présentent la même orientation et offrent la même typologie ; en outre, elles sont construites selon les mêmes techniques, utilisent des matériaux idenRépartition des tombes selon leur typologie tiques et sont dans les deux cas très rarement ornées Le tableau ci-dessous recense les tombes, certaines d’un décor peint. Cette homogénéité est d’autant ou probables, qui ont été identifiées au sein de la plus remarquable que rien ne distingue en outre nécropole. les tombes installées à l’intérieur et dans les alentours immédiats de l’édifice chréType Type Type Type Fosse Sarco­ Inciné­ ?   tien de celles qui sont antérieures phage ration I II III IV à sa création, à l’exception naturelNombre 16 4 3 2 4 2 2 7 lement des deux probables sépul% 40 10 7,5 5 10 5 5 17,5 tures à incinération 83 et 84. On conclura donc à une remarquable permanence des Le pourcentage des tombes indéterminées est modes de faire des fossoyeurs sirmiens pendant la pratiquement identique dans la basilique et dans la période antique. nécropole où les nouveautés tiennent à la présence On aurait pu imaginer cependant que la basilique, de deux sarcophages et de deux fosses ou sépuloù les inhumations étaient certainement plus prisées tures à incinération, ainsi qu’à un pourcentage plus et plus disputées, aurait accueilli les sépultures les plus élevé d’un tiers des inhumations dans des fosses ou riches, tandis que les tombes plus humbles seraient des cercueils. De ce fait la proportion des tombes réservées à la nécropole environnante. Il n’en est rien, maçonnées chute de 75 à 62,5% avec, pour chacun car, si l’on passe sur les possibles « caveaux » 1 et 18 des types que nous avons distingués, les proportions de la basilique, on rencontre ici comme là des monuindiquées dans le tableau suivant. ments funéraires analogues, sans doute construits Type % par les mêmes artisans et on peut le supposer, destinés sensiblement à la même clientèle. I 64 Un second trait tient à la faible densité des inhuII 16 mations dans la nécropole et même dans la basilique III 12 où le nombre des tombes demeure relativement IV 8 modeste, ce qui conduit à s’interroger : doit-on penser à une médiocre dévotion des habitants de Sirmium La principale différence avec les tombes de la basienvers le saint éponyme ? Ou, si l’on songe qu’Irénée lique est la moindre proportion des tombes de type était un martyr célèbre localement et que les autres I, qui représentent moins des deux tiers de l’effectif nécropoles chrétiennes de Sirmium semblent elles alors qu’elles rassemblent plus des trois quarts des aussi avoir été peu densément utilisées, faut-il imatombes de l’édifice de culte. Elle tient sans doute à giner une période d’utilisation funéraire trop brève une meilleure conservation des tombes de la nécropour avoir conduit à la presse des tombes qui se véripole qui a permis de mieux distinguer les autres types fie ailleurs dans les cimetières chrétiens de l’Antide tombes que l’on peut confondre avec les tombes quité tardive ? de type I en cas de ruine avancée. Quant aux variations sensibles que l’on observe entre les proportions des tombes de types II à IV de la basilique et celles de la nécropole, elles sont sans grande signification en raison du nombre très réduit des exemplaires attestés dans chacun de ces secteurs.

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Bojan Popović av ec d e s co m p l é m e nt s d e J e a n G u yon *

III – L’architecture de la basilique – aperçu des vestiges Au cours des fouilles archéologiques conduites en 1976 et 1977 dans la nécropole orientale de Sirmium, au nord de la rue Palanka actuelle, ont été découverts les restes d’un petit édifice à nef unique. Les fouilles ont été effectuées dans les jardins des bâtiments qui donnaient sur la rue Palanka1 et la rue Kralja Aleksandra Karađorđevića2, et l’exploration a été limitée à une superficie d’environ 850 m2 (Fig. 1). Aujourd’hui, l’endroit a beaucoup changé à cause du développement de la ville moderne : un bloc urbain s’est formé, avec de nouvelles rues, de nouvelles parcelles et de nouveaux bâtiments. Le plan de l’édifice mis au jour est en forme de rectangle légèrement trapézoïdal avec une abside à l’est. Les dimensions extérieures du bâtiment, hors abside, mesurent 24 m × 15 m, tandis que la longueur totale avec abside est de 28 m 20. L’abside est en forme de demi-cercle dont le rayon mesure 3 m 45 ( Јeremić 1998, 253). Le plan est clair et simple, sans narthex ou annexes liturgiques. Quant aux éléments architecturaux conservés, ils se résument à des restes infimes des fondations et des murs de l’édifice, du mur I au mur VII3 (Fig. 2). À l’intérieur du bâtiment, sauf un grand nombre de tombes maçonnées, des fragments de mensae, de plaques en marbre, de fresques et de mosaïques (cf. chap. II, V, VII et IX), on n’a noté rien d’autre et en particulier aucun reste de fondation des colonnades hypothétiques qui auraient pu partager l’intérieur. Cela confirme que la basilique était un édifice à nef unique. Le fait qu’elle a été en grande partie détruite et dévastée par un pillage des



* Ces compléments portent principalement sur la nécropole antérieure à la basilique et sur la restitution probable du niveau du sol du monument chrétien en fonction de l’altimétrie des tombes établies en son sein, tous éléments dont B. Popović ne pouvait avoir connaissance avec la documentation conservée à l’Institut archéologique de Belgrade qui était la seule dont il disposait pour rédiger ce chapitre. 1 En 1976-1977 cette rue s’appelait Oktobarske revolucije. 2 Ancien nom de la rue : Keršovanijeva. 3 Les résultats des fouilles archéologiques et les analyses n’ont pas été publiés en entier. Dans ce texte, on a utilisé les données du journal de terrain des fouilles de M. Vasić qui est conservé dans la documentation de l’Institut archéologique de Belgrade.

matériaux de construction, pierres et briques, qui a peut-être commencé dès la période turque4 limite les possibilités pour l’analyse de l’architecture. En ce qui concerne les murs conservés, des restes du mur I accolé à la basilique ont été découverts lors de la campagne de 1976, dans le carré А 10, sur une longueur de 3 m 17 et une largeur variable. La continuation des fouilles en 1977 a permis de découvrir à l’angle nord-est de la basilique le mur II d’une longueur de 3 m 50, dont les fondations sont conservées jusqu’à leur couronnement, large de 75 cm (2,5 pieds romains), qui présente les empreintes de la première assise de briques. Les fondations, d’une largeur de 1 m, sont maçonnées avec des pierres débitées en morceaux et des cailloux liés par du mortier calcaire (Fig. 3). Perpendiculaire au mur II, le mur III forme avec lui l’angle nord-est de la basilique. Depuis cet angle il s’étend sur une longueur de 2 m jusqu’au commencement de l’arc de l’abside et il constitue l’élément nord du mur oriental de la basilique. Ses fondations intégralement conservées sont bâties avec des pierres débitées en morceaux et des cailloux liés par du mortier calcaire, et leur largeur est de 93 cm ; au-dessus de leur socle subsistent trois assises de briques d’une épaisseur totale de 75 cm. Au sein des fondations, un arc de décharge maçonné en briques a été construit au-dessus de deux tombes, la hauteur depuis le fond des tombes jusqu’au sommet de l’arc mesurant 36 cm (cf. chap. II, Fig. 6). Cet arc a probablement été aménagé pour des raisons de statique, afin de pouvoir surmonter les tombes préexistantes sans dommage pour la basilique. C’était en effet la solution la plus adéquate pour respecter les restes des individus inhumés dans l’importante nécropole antique au-dessus de laquelle elle a été construite ; 20% environ des tombes fouillées en son sein appartiennent sans doute en effet à cette nécropole (cf. chap. II) Le respect porté aux tombes a été tel que, lorsqu’elles

4 D’après la découverte d’une grande fosse avec de la céramique turque et les trouvailles de pipes mentionnées dans la documentation de terrain (cf. chap. I).

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 93–98 10.1484/M.ROMA-EB.5.128824

FHG

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b o j a n p o p ov i ć

Figure 1. Plan cadastral de 1977, sur lequel l’espace du futur secteur no 55 n’est pas urbanisé (source : documentation de l’Institut archéologique).

i i i – l’archi t ect u re d e la b asi li q u e – ape rçu d e s v es tiges

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Figure 2. Plan de la basilique Saint-Irénée (dessin B. Popović, d’après la documentation de l’Institut archéologique).

Figure 3. L’angle N-E de la basilique SaintIrénée et le mur I qui lui est accolé vus du sud-ouest.

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b o j a n p o p ov i ć

Figure 4. La tombe 56 (54/77) de la nécropole antérieure au-dessus de laquelle un arc de décharge a été ménagé dans le mur de fondation ouest de la basilique Saint-Irénée. Le créneau que ce mur présente à droite de la tombe signale l’emplacement du seuil d’accès à la basilique.

étaient trop superficielles pour que les fondations de l’édifice chrétien puissent les surmonter par un arc de décharge, les éléments des squelettes exhumés lors du creusement des fondations ont été soigneusement recueillis et réinhumés auprès de ces dernières (Popović 2003, 262). Le mur IV prolonge le mur III et constitue le départ de l’arc de l’abside. L’angle de la liaison des murs est partiellement détruit, mais on peut le reconstruire d’après les restes conservés. La seule partie du mur qui subsiste sur une longueur de 1 m 80 correspond à ses fondations épaisses de 85 cm, qui sont maçonnées avec des pierres débitées en morceaux liées par du mortier calcaire. Symétrique du mur IV, le mur V est un témoin du départ de l’arc de l’abside du côté sud ; seules sont conservées ses fondations maçonnées en pierres débitées en morceaux et en cailloux liés par du mortier calcaire, d’une largeur de 1 m. Sur le couronnement de ces fondations sont visibles les empreintes de la couche de libage des briques. Du côté ouest – le côté intérieur – le mur présente une face appareillée. Le mur VI est l’élément sud du mur oriental de la basilique et il constitue avec le mur V l’angle sud-est de son abside. Comme dans la plupart des murs de l’édifice, seules des fondations sont conservées, sur une longueur de 1 m 17 et une largeur de 77 cm. Leur emprise recouvrait si largement celle de la tombe 14

(41/77) de la nécropole antérieure que les constructeurs de la basilique ont détruit cette tombe, faute de pouvoir construire au-dessus d’elle un arc de décharge suffisamment ample (cf. chap. II, Fig. 1 et 8). Sur le couronnement des fondations subsistent les empreintes de la première arase de briques. Le mur VII est le mur ouest de la basilique. Seules ses fondations maçonnées en pierres débitées en morceaux et en cailloux sont conservées sur une longueur de 8 m 80 jusqu’au niveau de leur couronnement, large de 1 m 20, dont la surface porte les empreintes de briques maçonnées en appareil en arête-de-poisson (opus spicatum). Elles comptent un arc de décharge qui surmonte la tombe 56 (54/77) antérieure à la basilique et dont la hauteur mesure environ 0,63 m depuis le fond de la tombe jusqu’au sommet de l’arc (Fig. 4)5. Au nord de la tombe, la crête plane des fondations s’abaisse de 50 cm et cette sorte de créneau se poursuit sur une longueur de 2 m 60 avant que le mur ne retrouve plus au nord sa cote initiale (chap. II, Fig. 18). Situé exactement dans l’axe longitudinal de la basilique, le créneau marque à coup sûr l’emplacement du seuil d’accès au monument, mais le seuil lui-même était certainement établi à une cote plus élevée que celle du mur conservé. Le reste des murs de la basilique est détruit, à l’exception de quelques empreintes négatives dans les angles nord-ouest, sud-ouest et sud-est de l’édifice, ainsi que sur une partie de l’arc de l’abside. La documentation de terrain mentionne l’existence possible d’un baptistère dans l’angle sud-est de la basilique, à l’emplacement de la vaste tombe 18 (29/77) qui présente deux éléments singuliers. D’une part, une épaisse couche de mortier hydraulique (6 cm) qui revêt ses parois et son fond et sert en outre de support à un placage de marbre partiellement conservé, au moins sur les parois ; d’autre part l’orifice circulaire de 35 cm de diamètre présent sur le fond, qui a été fouillé sur une profondeur de 70 cm sans que son fond ait été atteint. Cependant, comme les fouilleurs eux-mêmes l’ont fait avant même la fin du chantier de 1977, il faut certainement abandonner l’hypothèse que ces vestiges trop ténus et trop ambigus puissent être les restes d’une piscine baptismale, d’autant qu’ils ont partiellement été détruits par l’installation dans un second temps d’une tombe (16 = 88/77) au sein de la tombe 18 (cf. chap. II). On interprétera donc cette dernière comme une sorte de caveau familial plus ou moins analogue à celui qui a été aménagé dans l’angle nordest du monument (Fig. 2). 5 Documentation de terrain de l’Institut archéologique.

i i i – l’archi t ect u re d e la b asi li q u e – ape rçu d e s v es tiges

Figure 5. L’altimétrie des tombes à l’intérieur de la basilique Saint-Irénée : en grisé, les cuves ; en noir les couvertures. N’ont pas été représentées sur ce schéma les tombes découvertes après la campagne de 1977 (les sépultures nos 92 et 93 qui sont antérieures à la basilique, ainsi que les tombes 94 et 95 dont l’existence est problématique).

À l’intérieur de la basilique ont été fouillées 62 tombes dont la typologie et une description détaillée sont présentées dans le chapitre II ; on ne reviendra donc pas sur elles, sinon pour fournir un schéma récapitulatif de leur altimétrie (Fig. 5) qui est éclairant pour restituer le niveau du sol de l’édifice. À cause du pillage intensif dont la basilique a été l’objet, il n’est pas possible en effet de déterminer avec sûreté quel était ce niveau. Selon la documentation de terrain, les fouilleurs ont pourtant cru un moment le reconnaître dans le « niveau b », une couche de mortier hydraulique épaisse de 5 cm qui a été identifiée à la cote 82 m 07 au sein du monument, à 50 cm de distance du mur de son abside, d’autant que cette cote excède d’une dizaine de centimètres seulement celle du sol antique à l’extérieur de la basilique. Ce dernier a précisément été identifié en effet à l’est du mur III où une couche d’argile jaune

compacte et bien tassée – le « niveau a » – repose à la cote 81 m 98 sur l’assise des briques de libage du socle des fondations du mur (cf. chap. I). En outre le sarcophage 64 (2/76), dont le fond de la cuve est à la cote 82 m 08, a été déposé sur une couche en continuité avec ce niveau (cf. chap. II, Fig. 27) et le sarcophage 98 découvert à l’ouest du monument, dans le sondage 5, présente un fond de cuve établi à une cote très voisine – 81 m 91 –, ce qui induit que le terrain sur lequel a été établi la basilique était sensiblement horizontal. Les cotes très voisines de tous ces éléments ont invité initialement à juger que la basilique était de plain-pied avec son environnement. Cette restitution ne s’accorde pas cependant avec l’altimétrie des tombes établies au sein de l’édifice (Fig. 5), car une douzaine de cuves (soit près de 20% des tombes) affleurent ou excèdent la cote du sol antique et une dizaine en sont très proches ;

97

98

b o j a n p o p ov i ć

aussi a-t-il fallu l’abandonner et envisager des hypothèses visant à résoudre cette contradiction entre les données disponibles. L’une de ces hypothèses est de retenir que le sol de la basilique a été initialement établi au « niveau b » – donc alentour de 82 m 07 – et qu’il a été ultérieurement exhaussé pour accueillir un second niveau d’inhumations. Cette restitution peut s’autoriser de nombreux parallèles, car la présence de tombes disposées par strates successives est relativement fréquente au sein des basiliques funéraires de l’Antiquité tardive. Néanmoins, elle ne paraît guère convenir à la basilique Saint-Irénée au sein de laquelle la densité des inhumations est relativement faible et où les cas avérés de superposition de tombes sont très rares (cf. chap. II). Aussi est-il préférable d’imaginer que le « niveau b » est un témoin, non du sol de la basilique, mais du revêtement du fond d’une tombe maçonnée de la nécropole antérieure qui aurait été établie au-dessus du sol antique, comme les sarcophages 64 (2/76) et 98. L’hypothèse n’est pas invraisemblable, car les fouilleurs ont cru reconnaître un monument funéraire de ce type dans la tombe 74 (60/77) de la nécropole orientale, dont le seul témoin est le dallage en briques de son fond qui était conservé à la cote 82 m 08 dans le profil oriental du carré F 5 (cf. chap. II). Si on retient cette interprétation, la restitution d’une couverture d’une trentaine de cm de hauteur au-dessus des cuves les plus superficielles conduirait à imaginer la cote du sol de la basilique alentour de 82 m 40 / 82 m 50 (Fig. 5). Cette dernière serait donc apparue aux fidèles comme juchée sur un podium auquel ils auraient accédé par trois marches d’escalier disparues placées devant le seuil. À l’intérieur de la basilique ont été découverts en grand nombre des clous en fer, ainsi que des tegulae et des imbrices. On peut en conclure que la toiture était constituée de poutres en bois probablement agencées en utilisant un système de fermes en arbalète et que la couverture consistait en tuiles, tegulae et imbrices. Le toit était probablement à deux pentes avec un faîtage suivant l’axe longitudinal de la basilique. Les fouilles ont livré en outre des éléments d’un revêtement en marbre, ainsi que des fragments de fresques et de mosaïques polychromes (cf. chap. IX) qui appartenaient sans doute au décor de la basilique. Le plan de la basilique était rectangulaire, orienté longitudinalement dans la direction est–ouest, avec une abside à l’est où était certainement l’autel. On n’a pas trouvé de restes de l’enclos du sanctuaire ni d’empreintes qui indiqueraient sa configuration, non plus que de l’autel lui-même qui était probablement en forme de table placée sur un support dans la par-

tie centrale de l’abside. On peut seulement présenter l’hypothèse que les deux mensae rectangulaires en marbre blanc dont des fragments ont été découverts à l’intérieur de l’abside, devant elle et dans le « négatif » de son mur semi-circulaire (cf. chap. VII) auraient pu servir de table d’autel, principale ou secondaire – si toutefois ces fragments n’ont pas été trop déplacés par les pilleurs de la basilique. D’après les empreintes sur les couronnements des fondations conservées, les murs étaient probablement maçonnés en briques combinées avec des pierres, le tout étant lié avec du mortier calcaire6. Leur largeur – 0,75 m, c’est-à-dire deux pieds romains et demi – montre que l’édifice avait une élévation importante. L’épaisseur des murs est en effet indirectement déterminée par la portée du toit, car pour assurer une structure ferme, capable de supporter une toiture d’une grande portée, il faut empêcher le gauchissement qui apparaît quand un mur a une épaisseur inadéquate par rapport à sa hauteur. Pour parer à ce possible désordre, la solution est de donner une épaisseur adéquate aux murs et de les bâtir en combinant des pierres et des briques, les briques servant comme couche de libage et comme couche liante du mur. Les murs latéraux et le mur de l’abside étaient sans doute percés de fenêtres placées à une hauteur élevée, afin d’assurer la quantité nécessaire de la lumière, mais il est impossible de déterminer leurs dimensions et leur nombre. On peut supposer en outre que la porte d’accès au bâtiment avait des jambages, un seuil et un linteau en pierre dignes de l’importance de l’édifice. La largeur conservée de l’accès – 2 m 60 m – permet d’imaginer des jambages larges d’environ 30 cm sans perturber l’aspect monumental de l’entrée. En observant le plan, on peut conclure que la basilique Saint-Irénée appartient à la catégorie des édifices simples7. Cependant, quand on la compare aux autres édifices de culte de Sirmium (cf. supra, p. 28), la basilique Saint-Irénée compte parmi les édifices de culte les plus grands découverts sur le territoire de Sirmium. Ses dimensions sont approximativement les mêmes en effet que celles de la basilique Saint-Synerotas, mais aussi de la basilique SaintDémétrios qui était l’église de la ville.

6 En ce qui concerne les briques, cf. chap. IV. 7 Seuls les édifices rectangulaires sans abside présentaient un plan plus simple.

Radomir Pr ica et Jean Guyon

IV – Les briques Les matériaux de construction       [RP] Principes du classement

Au cours des fouilles systématiques pratiquées à Sirmium à partir de 1957, des matériaux de construction ont été mis au jour en très grande quantité, tant in situ que dans les épaisses couches de destruction. Pendant les premières années d’exploration, seuls les briques à estampille (Milošević 1971, 95-116), les fragments de revêtement en marbre et la sculpture architecturale ont cependant été inventoriés. Les nombreuses briques et les autres matériaux de construction n’ont fait l’objet d’une attention plus spéciale qu’à partir de 1971, au cours des recherches menées à l’emplacement du rempart sud et dans les secteurs nos 42-46. En nous appuyant sur les résultats de ces recherches, nous avons élaboré en 1973 un système spécifique d’analyse des briques pour le site de Sirmium comportant : 1) l’enregistrement sur fiches D de tous les exemplaires, y compris ceux dont une seule dimension est connue ; 2) la classification par types et par qualités ; 3) l’élaboration de tableaux numériques, statistiques et graphiques1. Toutes les briques sont réparties en neuf types de base, indiqués par des chiffres romains : I. Briques de murs ou de dallage. II. Imbrices. III. Tuiles. IV. Briques carrées d’hypocaustes. V. Briques semi-circulaires de demi-colonnes. VI. Demi-briques destinées à différentes constructions. VII. Briques de sépultures (avec une tranche en biseau souvent). VIII. Briques creuses de conduits de chauffage. IX. Briquettes de dallages de formes variées.



Les couleurs de cuisson, limitées à cinq, sont indiquées en chiffres arabes : 1. Rouge. Outre les nuances dues à la cuisson et à la composition chimique de l’argile, les variations de couleurs sont aussi le résultat de l’inclusion d’ingrédients : coquilles, grains de sable fin ou gros, matières organiques. Les briques de cuisson rouge sont de loin les plus nombreuses. 2. Orange. Nuances peu diversifiées. Comme ingrédients, on trouve des coquilles et des grains de sable. 3. Brun. Plusieurs nuances. Ingrédients : morceaux de calcaire, grains de sable assez gros, matières organiques. 4. Jaune. Les briques jaunes sont fréquentes. Les nuances varient entre un ocre clair et un ocre plus foncé. Ingrédients : morceaux de calcaire, grains de sable et matières organiques. 5. Noir. Les exemplaires de cette couleur sont rares et varient entre le gris et un noir de ton verdâtre. Cette couleur est due à une cuisson à très haute température. La qualité de l’argile est indiquée par des lettres minuscules : a. Argile bien épurée, bonne cuisson, sans ingrédient. b. Argile bien épurée, bonne cuisson ; ingrédient : sable. c. Argile bien épurée, bonne cuisson ; ingrédients : sable et coquilles. d. Argile assez bien épurée, bonne cuisson ; ingrédients : grains de sable plus gros, coquilles, morceaux de calcaire et matières organiques. e. Argile mal épurée, faible cuisson ; ingrédients : gravier, fragments de pierre et escargots.

1 Le même système d’analyse a été utilisé dans l’étude des briques des secteurs nos 49-59 et au cours des trois campagnes de fouilles franco-yougoslaves du secteur no 31. La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 99–110 10.1484/M.ROMA-EB.5.128825

FHG

1 00 ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n

tuiles et les pierres ayant servi à la construction de la basilique ; l’autre compte les briques, les imbrices et les tuiles provenant des sépultures.

Les briques du secteur no 55

Ce système simple d’analyse des briques a été utilisé aussi pour l’étude des exemplaires provenant du secteur n o 55 qui ont été recueillis pendant les deux campagnes de 1976 et 1977. Les briques ont été enregistrées pour la plupart par couches mécaniques et, partout où cela était possible, au sein des structures conservées (le mur III de la basilique Saint-Irénée et certaines tombes par exemple). Les dimensions des briques ont été mesurées en centimètres. Au cours de la campagne de 1976, 54 fragments de briques de type I, découverts depuis la première jusqu’à la cinquième couche mécanique, ont été analysés. Ces fragments sont de qualité très diverse et provenaient peut-être de sépultures détruites. L’angle nord-est de la basilique, dégagé dès 1976, a fourni 108 fragments de briques provenant des murs dont la majorité (43,52%) était en argile bien épurée de cuisson rouge, avec du sable fin, des morceaux de calcaire et des coquilles comme ingrédients (type I de qualité 1c). Par ailleurs, 204 briques du type VII ont été retirées des tombes 59 (8/76), 60 (7/76), 61 (9/76), 63 (1/76) et 71 (10/76). Pendant la campagne de 1977, 1 345 fragments ou briques entières de type I ont été analysés. Les briques du mur III de la basilique, dont trois rangées au-dessus du ressaut de fondation sont préservées par endroits, ont été l’objet d’une analyse particulière. En outre, 252 fragments de type II (imbrices) et 472 fragments de type III (tuiles) ont été enregistrés. De leur côté, les tombes 18 (29/77), 34 (37/77), 37 (74/77), 39 (35/77), 56 (54/77), 78 (44/77) et 79 (38/77) ont fourni 86 briques entières de type VII, dont un petit côté est souvent biseauté. Au total, au cours de la campagne de 1977, 2 186 unités d’exemplaires variés ont été analysées. Parce que, dans la seconde moitié du xixe siècle et au début du xxe siècle, la basilique Saint-Irénée a servi de véritable carrière de matériaux2, les murs, y compris leurs fondations, ont presque complètement disparu, les couches ont été bouleversées, les tombes pillées et en partie détruites. Pour ces raisons et quoique la fouille ait été conduite méthodiquement par carrés, nous avons été contraints d’analyser les matériaux de construction en bloc, quelle que soit la couche mécanique qui les a fournis. Par conséquent, nous n’avons pu diviser les matériaux qu’en deux groupes : l’un comprend les briques, les imbrices, les



2 Information issue de la thèse de doctorat encore inédite de P. Milošević, où l’auteur se réfère à la correspondance d’Ignjat Jung avec le musée archéologique de Zagreb.

Caractéristiques de l’atelier ayant fourni les matériaux – l’argile

Les briques de type I retrouvées sur le site ont les qualités suivantes  : 1b-d, 2a-d, 3b-d, 4b-d et 5c. L’essentiel est constitué par les variantes 1c, 2c et 3c, atteignant le chiffre de 759 unités à une dimension connue – soit 56,43% – auxquelles on pourrait ajouter 125 fragments représentant les qualités 1d, 2d et 3d plus médiocres, soit 9,37%. Dans l’ensemble, les 885 fragments de briques ayant une dimension connue (65,80%), qu’ils proviennent des murs de la basilique ou des sépultures, représentent le matériau de base du chantier de construction. Les autres briques proviennent soit des mêmes ateliers, soit d’autres ateliers, mais n’ont pas été produites lors de l’édification de la basilique. Les observations faites sur place penchent en faveur de l’utilisation des briques de qualités 1b, 2a-b, 4b-d et 5c surtout, en premier lieu dans les sépultures. Les variantes du groupe de base (1c, 2c et 3c), tout en présentant la même quantité de calcaire, de sable et de coquilles, se distinguent par la couleur de la cuisson. Ces différences sont sans doute dues à l’argile utilisée, dont la quantité d’oxyde de fer devait varier. Le pourcentage optimal d’oxyde de fer produisant une couleur rouge à la cuisson est de 5 à 7%. Un pourcentage plus bas ou plus haut se manifeste par la couleur brune ou orange après cuisson. La carrière d’argile et l’atelier installés à proximité immédiate n’ont pas été identifiés, mais ils devaient se trouver en dehors des remparts de Sirmium, peutêtre même assez près de la basilique Saint-Irénée, dans une zone où l’extraction de l’argile et la production des briques s’effectuent encore de nos jours3. Les marques des ateliers ayant œuvré à la construction de la basilique4

On est frappé par le nombre de briques estampillées découvertes sur le site. Comme on le verra infra dans le catalogue, elles appartenaient pour l’essen

3 Aucun four pour la fabrication des briques n’a été jusqu’à présent identifié avec certitude sur le territoire de Sremska Mitrovica. 4 Ce paragraphe de l’étude du regretté R. Prica a été légèrement modifié par J. Guyon par souci de cohérence avec le catalogue des estampilles des briques que l’on trouvera dans la deuxième partie du chapitre.

i v – le s briques

tiel à deux ateliers : l’un, dont on possède 49 estampilles, n’a pas été entièrement identifié (SAT---), tandis que l’autre, présent sous la forme FIG SCA BAR sur 43 estampilles, était déjà connu à Sirmium où des marques analogues ont été découvertes dans les secteurs nos 1a, 4 et 30 ou 31 (Milošević 1971, 10607, nos 46-49). La répartition par qualités des briques de ces deux ateliers montre indubitablement que leur production constitue le « groupe de base » qui a servi à l’édification de la basilique : Qualités

1c

2c

3c

1d

Nombre de marques

36

28

23

5

Format des briques murales de la basilique Saint-Irénée

On dispose pour la campagne de 1977 de 1 079 unités d’information sur l’épaisseur des briques du groupe de base et de ses dérivés (1-3c-d), de 185 unités pour la largeur et de 37 pour la longueur : Épaisseur (cm)

4

5

6

7

8

Quantité

1

691

345

36

6

Largeur (cm)

24

25

26

27

28

29

30

Quantité

1

2

5

39

35

14

89

Longueur (cm)

30 36 38 39 40 41 42 44

Quantité

3

6

3

3

17

1

1

3

Sans poursuivre des statistiques complexes qui nous semblent inutiles ici, il est possible de conclure que le format standard de la brique murale fabriquée dans les ateliers ayant fourni les matériaux de construction de la basilique est 40 cm × 30 cm × 5 cm, avec de légères variations parfois dues à la qualité. Ainsi, les briques de la qualité « d », plus grossière, ont tendance à être épaisses. Quelques briques, qui s’éloignent sensiblement du format standard, devaient être destinées à des structures architecturales différentes. L’analyse de 31 briques provenant du mur III confirme les conclusions précédentes. Elles sont toutes de la qualité 1 c ; la longueur varie de 40 cm à 42 cm, la largeur de 26 cm à 30 cm, l’épaisseur de 5 cm à 7 cm.

Les autres matériaux

Les joints en mortier de chaux du mur III contiennent du gravier en grande quantité et beaucoup moins de coquilles et d’escargots. Les moellons des murs des fondations proviennent peut-être de la montagne de Fruška gora (Alma Mons) et les galets de la Save. Cependant aucune analyse pétrographique n’a été faite pour préciser les provenances. Les fragments de type II (imbrex) et de type III (tuile) sont surtout nombreux à proximité du mur I qui est accolé à l’angle nord-est de la nef de la basilique. D’après leur qualité, les imbrices et les tuiles ne proviennent pas des ateliers où les briques murales ont été fabriquées. Selon les observations faites ailleurs à Sirmium, la proportion normale entre les imbrices et les tuiles est d’environ 1 à 10. Or cette proportion est ici de 252 à 472, soit 53,38%, ce qui pourrait indiquer éventuellement l’existence d’une toiture de construction plus complexe.

Les marques de briques

[ JG]

Quatre briques portant une estampille ont été découvertes en 1976 et 104 en 1977. Sur ces 108 marques, 92 – soit 85,16% – sont identifiables à coup sûr. On trouvera ci-dessous, avant un bref commentaire, le catalogue de ces découvertes donnant dans l’ordre les marques identifiables, les marques inidentifiables et les marques frustes. Pour chaque type de marque est fourni : – le dessin d’un exemplaire de la marque suffisamment bien conservé et, le plus souvent, le cliché d’un fragment de brique portant l’estampille concernée ; – une description de l’estampille destinée à compléter l’image dessinée par l’indication de particularités rencontrées sur d’autres marques du même type ; – la liste des exemplaires découverts qui comporte : une lecture permettant de juger de l’état de conservation de la marque ; l’indication du lieu de découverte ; la date de rédaction de la fiche d’enregistrement ; le no d’inventaire de l’exemplaire au musée de Srem enfin.

101

102 ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n

CATALOGUE Afin d’éviter les redites, on précisera que sur les marques, qui ont toutes une forme rectangulaire, le décor et les lettres sont en relief et que les légendes, dont les lettres sont en miroir, se lisent de droite à gauche.

Figure 1. L’estampille D-226 bis.

Marques identifiables Famille FIG SCA BAR Type I (Fig. 1)

Cartouche rectangulaire, flanqué à droite et à gauche d’une queue d’aronde. On peut restituer, d’après les exemplaires les mieux conservés, des points de séparation entre les mots et après la fin du texte (Fig. 2 et 3). Dimensions du timbre : 11,5 × 2,6 cm ; dimensions internes du cartouche : 8,6 × 2 cm ; hauteur des lettres : 1,3 cm environ, à l’exception du I qui mesure 0,7 cm. Fiche D



Marque

Carré ; couche

Secteur Date

Inv. no

D-18

FIG[---]

C 4 ; I

D-20

[---]A BAR

Dans les remblais de la fouille 1976

D-23

FIG S[---]

A 2 ; II

D-74

[---]CA BAR

A 2 ; III

I

5. VII 1977

A/5300

D-91

[---]BAR●

A 1 ; III

I

4. VIII. 1977

 

D-130

FIG SCA BAR●

B 4 ; IV

I

5. VIII 1977

A/5219

D-135

FIG [---]

A 1 ; IV

I

8. VIII 1977

A/5227

D-169

F/G /CA [---]

B 3 ; II

I

13. VIII 1977

A/5106

D-220

FIG SCA BAR

E 3 ; V

II

16. VIII 1977

A/5089

D-226

FIG /CA /AR●

F 5 ; III

II

13. VIII 1977

 

D-226 bis5

FIG SCA BAR

D 4

II

13. VIII 1977

A/5309

D-228

FIG●SCA[---]

E 2 ; III

II

4. VIII 1977

A/5123

D-229

FIG●SC[---]

D 4 ; III

II

13. VIII 1977

A/5347

D-231

[---]A BAR

B 3

I

10. VIII 1977

 

D-234

[---]BAR

C 3 ; III

I

8. VIII 1977

A/5122

D-245

[---]SC/ BAR

D 3 ; II

II

22. VIII 1977

A/5301

D-246

/// /CA BAR●

Z 2 ; III

I

23. VIII 1977

A/5120

















I

25. VII 1977

A/5298

1976

6. VIII 1977

A/5092

I

30. VII 1977

A/5344

D-251

FIG [---]

Z 2 ; I-VI

I

23. VIII 1977

A/5337

D-253

FIG ●SC[---

A 1 ; V

II

16. VIII 1977

A/5127

D-259

[---] AR●

Z 3

I

23. VIII 1977

 

5 Numérotation créée a posteriori pour ce catalogue, afin de rectifier un doublon lors de la rédaction des fiches D.

Figure 2. Le fragment de brique portant l’estampille D-226 bis (musée de Srem, no inv. A/5309).

i v – le s briques 103

Figure 3. Le fragment de brique portant l’estampille D-264 (musée de Srem, no inv. A/5284).

Figure 6. Le fragment de brique portant l’estampille D-79 (musée de Srem, no inv. A/5305).

Figure 4. L’estampille D-150.

Type II (Fig. 4)

Identique au précédent, mais avec des lettres obliques, inclinées de la gauche vers la droite. Dimensions du timbre : 11,5 × 2,5 cm ; dimensions internes du cartouche : 8,4 × 1,8 cm ; hauteur des lettres : 1,1 cm environ, à l’exception du I qui mesure 0,6 cm. Fiche D

Marque

Carré ; couche

D-35

FIG SCA BA[-

B 3, II

I

29. VII 1977

B 3

I

10. VIII 1977  

D-264 [-]IG●SCA●BAR E 3 ; I

II

15. VIII 1977 A/5284

D-318 [---] SCA●BAR

I

23. VIII 1977 A/5173

D-150 ///●SCA●BAR

Z 2 ; IV-VI

Sect. Date

Inv. no  

Type III (Fig. 5)

Pas de véritable cartouche entourant le texte, mais un système plus complexe jouant un rôle analogue, que l’on peut restituer ainsi d’après les exemplaires les mieux conservés : une ligne horizontale au-dessus et au-dessous du texte ; à gauche un cartouche triangulaire lié au R et à droite un cartouche rectangulaire lié au F, tenant lieu l’un et l’autre des queues d’aronde des types précédents (Fig. 6).

Figure 5. L’exemplaire D-79.

Sauf sur l’exemplaire D-258, il n’y a pas de traces suffisamment nettes de points entre les lettres. Lettres empâtées, plus maladroitement tracées que dans les types précédents ; présence de ligatures AB (nos D-19, 82, 197, 293) ; CAB (nos D-79 et 97) ; FI (nos D-19, 82, 92, 94, 97) ; SC (nos D-210 et 265) et SCA (no D-168). Dimensions du timbre : 12,6 × 2,8 cm ; hauteur des lettres : 1,8 cm environ. Fiche D Marque

Carré ; couche

D-19

FIG SCA B[--

Dans les remblais de la fouille 1976

 

1977

 

D-79

FIG SCA BAR

A 1 ; III

I

4. VIII 1977

A/5305

D-82

FIG SCA BAR

C 2 ; III

I

3. VIII 1977

A/5229

D-90 a

FIG SCA BAR (ex. très effacé)

F 2 (fouille 1976)

II

1976

 

D-92

FIG SC[----]

B 2 ; III

I

3. VIII 1977

A/5088

D-94

FI[---

A 1 ; III

I

4. VIII 1977

A/5130 A/5118

Sect. Date

Inv. no

D-97

FIG SCA BAR

C 3 ; III

I

3. VIII 1977

D-168

FIG SCA[---]

A 4 ; V

I

10. VIII 1977 A/5093

D-197

[---]G SCA BAR A 4 ; V

I

6. VIII 1977

D-210

[-]IG SCA[---]

E 3 ; V

II

13. VIII 1977 A/5222

D-227

--]G SCA BAR

E 2

II

5. VIII 1977

D-242

---]R

F 5

II

15. VIII 1977  

D-255

FIG [---]

D 3 ; II

II

22. VIII 1977 A/5239

D-256

FIG SCA[---]

D 4

II

25. VIII 1977  

D-258

FIG●SCA●/[--] Z 2 ; VI

I

23. VIII 1977 A/5370

D-265

FIG SCA[---]

I

26. VIII 1977 A/5119

Z 3 ; 0,80 m

A/5249  

D-275

FIG SCA[---]

C 2

I

13. VIII 1977  

D-293

FIG SCA BAR

Z 4 ; VI

I

23. VIII 1977 A/5153

D-321

FIG [---

Z 2 ; I-VI

I

25. VIII 1977 A/5099

1 04 ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n Figure 7. L’estampille D-147. Figure 9. L’estampille D-64 a.

Famille FI SCA SA

Type II (Fig. 9)

Type I (Fig. 7)

La caractéristique de ce type tient à la graphie des lettres, et en particulier à celle du F initial qui occupe toute la hauteur du timbre. Le texte peut être inscrit au sein d’un cartouche rectangulaire, comme sur l’exemplaire D-147 (Fig. 7), mais sur tous les autres exemplaires qui conservent au moins une extrémité du timbre, on note, à droite et/ou à gauche, la présence de cartouches trapézoïdaux inscrits au sein du cartouche principal (Fig. 8).

À gauche, un cartouche de forme trapézoïdale ; à droite, un rectangle suivi d’un trapèze servant à limiter le champ épigraphique (Fig. 10). Sur deux exemplaires, traces de points entre les lettres. Lettres fréquemment empâtées, notamment le A de SCA. Dimensions du timbre : 11 × 2 cm ; hauteur des lettres : 1,5 cm.

Figure 10. Le fragment de brique portant l’estampille D-134 (musée de Srem, no inv. A/5367). Figure 8. Le fragment de brique portant l’estampille D-289 (musée de Srem, no inv. A/5381).

Sur quelques exemplaires on croit deviner la trace de points entre les mots. Lettres épaisses (3 à 5 mm) ; ligature FI et sur les exemplaires D-16 et D-152, SA. Dimensions du timbre : 11,5 × 2,5 cm ; hauteur des lettres : 1,7 cm à 2,3 cm. Fiche D Marque

Carré ; couche

D-16

[---]● SA

C 4 ; I

I

28. VII 1977

A/5308

D-147

FI● SCA S[-

A 1 ; IV

I

8. VIII 1977

A/5326

D-152

FI SCA SA

C 3 ; IV

I

9 VIII 1977

A/5410

D-156

FI SC[---]

A 1 ; IV

I

8. VIII 1977

A/5542

D-184

FI SCA[--]

A 4 ; V

I

11. VIII 1977 A/5098

D-186

FI SCA[--]

B 3 ; V

I

13. VIII 1977 A/5220

D-237

FI SCA SA

C 2

I

13. VIII 1977  

D-238

---]A●SA

B 3 ; IV

I

13. VIII 1977 A/5363

D-241

FI SC[---]

Z 2 ; III

I

23. VIII 1977 A/5090

D-244

-]I SCA SA

G 3 ; III

II

27 VII 1977

D-289

FI●SCA SA

Z 4 ; III

I

17. VIII 1977 A/5381

Secteur Date

Inv. no

A/5096

Fiche D Marque

Carré ; couche

D-17

FI SCA● [--]

C 3 ; I

I

27. VII 1977

D-30

FI /CA //

B 3 ; II 0,50 m

I

29. VIII 1977  

D-46

FI SCA[--]

A 1 ; II

I

30. VII 1977

A/5286

D-64 a

[---]●SCA● SA D 2

II

4. VIII 1977

 

D-134

FI SCA SA

A 1 ; IV

I

8. VIII 1977

A/5367

D-140

FI SCA SA

Sect. Date

Inv. no A/5321

C 4 ; V

I

8. VIII 1977

A/5348

D-152 a FI SCA /A

A 1

I

8. VIII 1977

 

D-177

[---]CA SA

B 3 ; V

I

13. VIII 1977 A/5186

D-214

[---]SA

F 5

II

15. VIII 1977  

D-240

[---]CA SA

Z 3 ; I-VI

I

25. VIII 1977 A/5382

D-243

FI SCA SA

Z 2 ; III

I

23. VIII 1977 A/5087

D-247

FI SCA SA

Z 3

I

22. VIII 1977  

D-249

[---]A

A 4 (tombe 55)

I

25. VIII 1977  

D-272

F[---]

Z 2

I

23. VIII 1977  

i v – le s briques 105

Figure 11. L’exemplaire D-276. Figure 12. Le fragment de brique portant l’estampille D-10 (musée de Srem, no inv. A/5396).

Famille FI SCA SAT Type I (Fig. 11)

Cartouche rectangulaire flanqué à droite et à gauche d’une queue d’aronde, même sur l’exemplaire D-10 où la queue d’aronde de droite est très effacée (Fig. 12) ; sur quelques exemplaires, points de séparation entre les mots. La ligature AT, qui est caractéristique de cette famille, peut autoriser de restituer indifféremment Sat[--- ou Sta[---, mais la lecture Sat[--- est préférable comme on verra dans le commentaire Dimensions du timbre : 11 × 2,5 cm ; dimensions internes du cartouche : 7,6 × 1,7 cm ; hauteur des lettres : 1,3 cm. Inv. no

Fiche D

Marque

Carré ; couche

D-10

FI●SCA●SAT

G 3 ; II ; 0,5 m

II

29. VII 1977

A/5396

D-48

---]AT

D 3 ; II

II

29. VII 1977

A/5095

D-93

FI SC[---]

C 3 ; III

I

3. VIII 1977

A/5329

D-107

[---]A●SAT

C 3 ; II

I

3. VIII 1977

A/5352

D-109

// /// /AT

C 2 ; III

I

3. VII 1977

A/5368

D-131

FI//[---]

B 4 ; IV

I

5. VIII 1977

A/5108

D-142

F/ SCA SAT

A 1 ; IV

I

8. VIII 1977

A/5544

D-178

[---]SAT

C 3

I

15. VIII 1977

 

D-251 bis6

FI S[---]

Z 3

I

23. VIII 1977

 

D-252

FI SCA /AT

D 3 ; rampe

II

26. VIII 1977

A/5114

D-268

/// /// SAT

Z 3 ; 0,3 m

I

22. VIII 1977

A/5346

D-273

[---] SAT

D 3 ; fouille au m3

II

27. VIII 1977

A/5361

D-275 a

// /C/ SAT

C 1

I

17. VIII 1977

 

D-276

FI SCA SAT

Z 4 ; III

I

17. VIII 1977

A/5307





Secteur Date

Figure 13. L’exemplaire D-290.

Type II (Fig. 13)

Cartouche rectangulaire flanqué, à droite et à gauche, d’une queue d’aronde ; un seul point de séparation entre les mots identifié. Outre la ligature AT caractéristique de cette famille de marques, ligature CA (Fig. 14).



6 Numérotation créée a posteriori pour ce catalogue, afin de rectifier un doublon lors de la rédaction des fiches D.

Figure 14. Le fragment de brique portant l’estampille D-290 (musée de Srem, no inv. A/5179).

Dimensions du timbre : 11,6 × 3 cm ; dimensions internes du cartouche : 8,2 × 1,6 cm ; hauteur des lettres : 1,4 cm. Secteur Date

Inv. no

Fiche D

Marque

Carré ; couche

D-144

FI SC[---]

C 4 ; IV

I

9. VIII 1977

A/5116

D-230

FI S[---]

D 2/E 2 ; tombe 20

I

9. VIII 1977

A/5105

D-284

FI SCA SAT

Z 3 ; I-VI

I

25. VIII 1977 A/5105

D-290

FI SCA●SAT Z 2 ; I-VI

I

25. VIII 1977 A/5179

1 06 ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n Figure 17. Le fragment de brique portant l’estampille D-155 (musée de Srem, no inv. A/5364). Figure 15. L’exemplaire D-66 a.

Type III (Fig. 15)

Type mal représenté, attesté seulement par des exemplaires incomplets, tous mutilés à droite. Lettres plus étroites que sur les types précédents, dont il se distingue aussi par les dimensions (la longueur que l’on peut imaginer pour la cartouche d’après le no 66 a n’excéderait pas 6,5 cm) et la substitution d’un cartouche rectangulaire à la place de la queue d’aronde. Hauteur des lettres : 1,3 cm Carré ; couche

Fiche D Marque

Sect. Date

Inv. no

D-66 a

FI SCA●SAT

D 2 ; III

II

4. VIII 1977

D-170

[---]AT

C 3

I

16. VIII 1977 A/5336

D-266

[---]●SAT

Z 3

I

22. VIII 1977  

D-282

[---]SC/ SAT

Z 3 ; VI

II

27. VIII 1977 A/5131

 

Marques inidentifiables Quatre marques ne peuvent être rattachées à coup sûr aux familles précédentes. Marque

Carré ; couche Sect. Date

D-68 a

---]A (?)/

B 9 ; tombe 60 (7/76)

II

13. VIII 1977  

D-75

FI (?) [---///

A 1 ; IIII_

I

4. VIII 1977

A/5133 A/5364

D-155

[---]CA///

C 3 ; IV

I

9. VIII 1977

D-218

F[---]

D 4

II

16. VIII 1977  

Figure 16. L’exemplaire D-7.

Type IV (Fig. 16)

Type représenté par deux exemplaires seulement. Cartouche rectangulaire flanqué à gauche et à droite d’un cartouche trapézoïdal qui tient lieu de queue d’aronde. Points de séparation entre les deux derniers mots sur l’exemplaire D-320. Ligatures AT et CA. Dimensions du timbre : 11,8 × 2,6 cm ; dimensions internes du cartouche : 8 × 1,7 cm ; hauteur des lettres : 1,4 cm. Fiche D Marque

Carré ; couche

D-7

FI SCA[---]

E 3 ; 0,5 m II

D-320

FI SCA SAT Z 4 ●

Secteur Date I

Inv. no

Fiche D

Inv. no

28. VII 1977

A/5117

17. VIII 1977

 

La chose est certaine pour deux d’entre elles, D-68 a et D-155, sur lesquelles est conservé seulement la fin du nom de l’officine. Sur l’exemplaire D-68 a, on croit pouvoir discerner un A suivi sans doute d’une autre lettre qui ne peut être un R, ce qui exclut de le rattacher aux familles FI SCA SA et FIG SCA BAR, comme à la famille FI SCA SAT qui présente toujours la ligature AT pour les deux dernières lettres ; une ligne court au-dessous des lettres et le nom de l’officine semble suivi d’un cartouche au tracé complexe. Sur l’exemplaire D-155, il faut sans doute reconnaître la ligature CA, peut-être précédée de la lettre S, donc une suite de caractères qui se rencontre sur les types II à IV de la famille FI SCA SAT, mais les lettres inidentifiables qui suivent ne peuvent être interprétées comme SAT ; la légende est entourée d’un cartouche flanqué d’une queue d’aronde (Fig. 17). L’estampille D-218 peut avoir appartenu en revanche au type I des familles FIG SCA BAR ou FI SCA SAT car elle conserve la queue d’aronde liée au

i v – le s briques 107

La plupart de ces marques peuvent relever du type I des familles FIG SCA BAR ou FI SCA SAT ; malheureusement, ces types se distinguent plus par la longueur que par la hauteur de leur cartouche et le fait qu’aucune estampille ne soit intégralement conservée interdit de proposer de les attribuer à l’une ou l’autre des ces familles.

Commentaire

Figure 18. Le fragment de brique portant l’estampille D-75 (musée de Srem, no inv. A/5133).

Les trois familles de marques identifiées lors des fouilles de 1976-1977 sont sans doute le fait de deux ateliers seulement. Sauf à songer à des pratiques de concurrence déloyale, voire à une contrefaçon, comment ne pas être sensible en effet aux similitudes entre les marques des familles FI SCA SA et FI SCA SAT qui touchent jusqu’au tracé de leurs lettres, sauf pour le F du type I de la famille FI SCA SA ? On les attribuera donc à un unique atelier dont le nom a été inégalement abrégé ici et là.

cartouche qui est caractéristique de ces types, mais il ne subsiste du F initial de sa légende que l’angle supérieur droit ; son empâtement inviterait à le ranger dans la famille FI SCA SAT mais par prudence, on s’est abstenu de trancher. Reste l’estampille lacunaire conservée sur l’exemplaire D-75, dont le seul élément clairement identifiable est une queue d’aronde analogue à celles du type I des familles FIG SCA BAR et FI SCA SAT mais, à la différence de ces dernières, elle n’est pas liée à une cartouche, car le champ épigraphique semble limité haut et bas par des lignes qui viennent à son contact ; quant aux lettres conservées de la légende, elles sont très effacées : faut-il deviner un F et un I dont la présence est attendue à cet endroit (Fig. 18) ? Tout cela est insuffisant pour rattacher cette marque à l’une ou l’autre famille.

Identification des ateliers ayant fourni les briques de la basilique Saint-Irénée

Des deux ateliers à l’œuvre sur le site, seul l’atelier FIG SCA BAR était déjà attesté à Sirmium par quatre estampilles au moins dont Anka Milosević a fourni les dessins dans son étude sur les marques de briques retrouvées dans les fouilles récentes de la ville (Milošević 1971, pl. hors texte nos 46-49).

Marques frustes À la série des 11 marques frustes découvertes dans les fouilles de 1976-1977, on a ajouté l’exemplaire D-286 qui conserve le F initial d’une légende dont la suite a disparu à cause d’un éclat de la brique. Fiche D

Marque

Carré ; couche

D-22

 

A 1 ; II

I

30. VII 1977

D-45

Cartouche + queue d’aronde

A 1 ; II

I

30. VII 1977

D-126

Cartouche + queue d’aronde

B 4 ; IV

I

5. VIII 1977

Sect. Date

D-132

Cartouche + queue d’aronde

C 4

I

9. VIII 1977

D-213

Cartouche + trapèze ?

D 3

II

16. VIII 1977

D-235

Cartouche + trapèze ?

B 3

I

16. VIII 1977

D-236

Cartouche + queue d’aronde

B 3

I

16. VIII 1977

D-250

Cartouche + queue d’aronde

Z 2

I

23. VIII 1977

D-267

Cartouche + queue d’aronde

D 4

II

25. VIII 1977

D-274

Cartouche + queue d’aronde

Z 3

I

23. VIII 1977

D-286

Cartouche + queue d’aronde F[---

C 4

I

23. VIII 1977

D-319

 

Z 2

I

27. VIII 1977

Figure 19. Marque FI SCA BAR découverte dans les fouilles des secteurs nos 30 ou 31.

L’exemplaire no 47 de cette étude est une variante du type I de notre catalogue pour cet atelier, qui tient au fait que sa légende est FI SCA BAR et non FIG SCA BAR (Fig. 19).

1 08 ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n

Figure 20. Marque FIG SCA BAR provenant de la « villa urbana » (secteur no 1a).

A. Milosević fournit des indications contradictoires sur sa provenance – secteur no 30 ou secteur no 317 ? – mais ces divergences sont de peu de conséquence pour la datation, car les bâtiments fouillés dans ces deux secteurs – des horrea dans l’une, un entrepôt dans l’autre – appartiennent tous deux à la première moitié du ive siècle8. Le deuxième exemplaire – no 46 –, qui porte la légende FIG SCA BAR, paraît être une autre variante du type I de notre catalogue, dépouillé de son cartouche et pourvu d’une seule queue d’aronde à gauche (Fig. 20). Il a été trouvé hors contexte de fouille dans le secteur no 4, c’est-à-dire sur le secteur de la « villa urbana » dont l’état achevé date du milieu du ive siècle (Baratte 1974, 613-16). Les deux autres exemplaires – nos 48 et 49 – portent également la légende FIG SCA BAR et sont apparentés au type III de notre catalogue par la forme singulière de la ligature FI (Fig. 21). Ils proviennent du secteur no 1a, c’est-à-dire du « palais », un monument complexe qui a connu de nombreux remaniements de date incertaine (Baratte 1974, 616-19). À ces exemplaires, il conviendrait d’ajouter ceux qui ont été découverts à la fin du xixe siècle, mais lus à tort NABAR (Milošević 1971, 107 n. 126, avec un renvoi au VHAD 7, 1885, pl. IV). Ainsi l’officine BAR est bien attestée à Sirmium dans la première moitié du ive siècle et elle aurait usé d’au moins six timbres différents pour marquer ses briques – un nombre analogue à celui des six estampilles de l’atelier SAT qui ont été identifiées sur le secteur de la basilique Saint-Irénée. A. Milosević a proposé de lire la marque FIG SCA BAR comme Fig(lina) s(ub) c(ur)a Barb … et, jugeant que cette figlina était non un atelier privé, mais une officine militaire, elle a suggéré de développer BAR en BAR(bationis), soit le génitif du patronyme de Barbatio, le commandant en chef de l’infanterie sous Constance II qui séjourna à Sirmium au milieu du

7 Secteur no 31 dans le catalogue (Milošević 1971, 111) ; secteur no 30 dans le tableau récapitulatif (p. 115). 8 Pour les horrea du secteur no 30, le lecteur français pourra se reporter à la mise au point en Baratte 1974, 608, qui range cet établissement dans la série des grands monuments publics de la première moitié du ive siècle ; pour les entrepôts du secteur no 31, on renverra à leur publication dans le volume Sirmium VII paru en 1977.

Figure 21. Marques FIG SCA BAR découvertes dans les fouilles du « palais » (secteur no 1a).

ive siècle. L’exécution de ce personnage sulfureux dans les années 359/360 fournirait dès lors un terminus post quem non pour la fabrication des briques de l’atelier (Milošević 1971, 107)9. Cette hypothèse ingénieuse ne va pas sans présenter de sérieuses difficultés. L’abréviation supposée de c(ur)a en CA rompt en effet avec l’usage épigraphique, qui n’est pas de retenir dans une abréviation la première et la dernière lettre d’un mot, car le rédacteur d’une inscription procède généralement par suspension (comme FIG ou BAR) ou, lorsqu’il a recours à une contraction, s’appuie sur la charpente consonantique du mot abrégé ; un développement du type s(ub) c(ura) a(gentis), qui offre un sens équivalent, serait donc plus vraisemblable. Et même avec cette correction, l’identification de la figlina comme un atelier militaire ne laisse pas de surprendre, le responsable de la fabrication agissant dans ces ateliers ès qualités et non pas à titre personnel. De fait, les autres briques militaires retrouvées à Sirmium portent la marque de la légion, de la cohorte, de l’aile de cavalerie, voire de l’armée qui les a fabriquées, mais jamais – du moins dans la première moitié du ive siècle – celle de l’officier responsable de la fabrication10. Aussi est-il également possible que l’officine BAR soit un atelier civil dans lequel on aurait usé de la formule contournée s(ub) c(ura) a(gentis) pour désigner le responsable ; en ce cas il serait vain de chercher une restitution pour le nom abrégé en BAR, comme pour l’abréviation SA ou SAT utilisée par l’autre atelier qui use sur ses estampilles d’un formulaire exactement semblable, car les patronymes

9 Sur Barbatio et son épouse qui furent accusés de comploter contre Constance II et ont été exécutés pour ce motif, cf. Amm. Marc., Res Gestae xviii. 3. 1. 10 Cf. le tableau récapitulatif dressé en Milošević 1971, 114-15, qui fournit 55 marques portant les termes legio, ala, cohors, equites ou exercitus et une seule marque très effacée portant apparemment la légende APPLUPIANORD qui serait à développer ap(parente) Lupiano ord(inario centurione). Cependant, l’usage pour un militaire de signer de son nom une brique, dont cette marque serait l’un des témoins, n’est attesté qu’à partir des années 375 et suivantes (p. 106).

i v – le s briques 109

commençant par Bar- sont nombreux et ceux qui débutent par Sat- plus nombreux encore. Si l’on choisissait cependant de retenir l’hypothèse d’un atelier militaire – qui n’est pas totalement à exclure malgré les réserves que l’on vient de formuler11 – il serait aventureux d’en tirer un argument pour dater la basilique Saint-Irénée, la restitution Bar(bationis) n’étant qu’une conjecture. En revanche la construction de la basilique fournit une nouvelle attestation pour le ive siècle de l’activité de l’atelier BAR que l’on rencontre ici, pour la première fois à Sirmium, aux côtés de l’atelier SAT avec lequel il entretenait une âpre concurrence ou une étroite collaboration, comment savoir ? La part des deux ateliers dans la construction de la basilique

À s’en tenir aux seules marques clairement identifiables, 46,7% des briques proviennent de l’atelier BAR et 53,3% de l’officine SAT. On n’accordera pas une signification exagérée à ce pourcentage établi à l’aide d’un échantillon relativement réduit – 92 estampilles – mais on en retiendra que les maîtres d’œuvre de la basilique se sont apparemment approvisionnés à égalité ou presque dans ces deux ateliers complémentaires ou concurrents. Les marques sont cependant inégalement réparties sur l’ensemble de l’aire fouillée en 1976-1977, comme le montre le tableau suivant qui distingue celles qui ont été trouvées dans les secteurs I (carrés Z et A-C) et II (carrés D-G) du chantier dont l’étendue est sensiblement égale :

pilles sont aussi nombreuses, a été moins intensément pillé que le reste de l’édifice. Essayer de déterminer la répartition des marques entre les secteurs nord et sud de l’aire fouillée est une autre affaire, car le carroyage qui sert de repère pour localiser leur découverte n’est pas orthogonal à la basilique. On a donc pris le parti de considérer arbitrairement comme homogène la répartition des trouvailles faites au sein des carrés Z et A-G 3 que traverse l’axe de symétrie longitudinal de la basilique (chap. II, Fig. 1) et de répartir le nombre de découvertes faites dans chacun de ces carrés au prorata des superficies des secteurs nord et sud de la basilique qu’il recouvre. C’est sur ces bases, il est vrai approximatives, qu’a été établi le tableau suivant :  

Secteur nord Secteur sud

Marques de l’atelier BAR 25 (58,2%)

18 (41,8%)

Marques de l’atelier SAT 20 (40,8%)

29 (59,2%)

Total

47 (51,1%)

45 (48,9%)

Il n’est point ici de disparité : les marques sont réparties presque à égalité au nord et au sud de la fouille, mais on note dans le secteur nord une surreprésentation des estampilles de l’atelier BAR, qui est pourtant minoritaire dans l’effectif des marques (43 estampilles sûrement identifiées contre 49 pour l’atelier SAT). Afin d’affiner l’analyse, on a dressé un dernier tableau qui présente la répartition des marques dans les quatre quartiers de la fouille :  

Secteur N.-O. Secteur N.-E. Secteur S.-O. Secteur S.-E.

Marques BAR

17 (39,5%)

8 (18,7%)

11 (25,7%)

7 (16,2%)

 

Ouest Est (Secteur I) (Secteur II)

Marques SAT

16 (32,6%)

4 (8,2%)

23 (46,9%)

6 (12,3%)

Marques de l’atelier BAR

28 (65,1%) 15 (34,9%)

Total

33 (35,8%)

12 (13,1%)

34 (36,9%)

13 (14,2%)

Marques de l’atelier SAT

39 (79,6%) 10 (20,4%)

Total

67 (72,8%) 25 (27,2%)

Près des trois quarts des briques estampillées proviennent ainsi du secteur occidental de la fouille et la proportion est plus forte encore pour celles qui sont issues de l’atelier SAT. Comme l’usage de frapper les briques d’une estampille n’était pas systématique dans les ateliers, cette inégale répartition peut tenir du hasard, mais elle s’explique plus sûrement par le fait que l’ouest de la basilique, où les estam-

11 Il est remarquable en effet que tous les exemplaires retrouvés dans une fouille proviennent des secteurs occupés par des bâtiments publics, pour lesquels l’utilisation de matériaux militaires serait justifiée. Dans la basilique Saint-Irénée, un semblable emploi se comprendrait si la construction était due en ce cas encore à une initiative officielle.

Même si ces statistiques sont aléatoires en raison du nombre réduit des briques estampillées découvertes dans la moitié orientale de la fouille, on en retiendra que les marques de l’atelier BAR, pourtant minoritaires comme on l’a dit, comptent partout un effectif supérieur à celui des marques de l’atelier SAT, sauf dans le quadrant sud-ouest où elles représentent moins du tiers de l’ensemble des marques (11 marques sur 34). Faut-il en déduire que le nord du chantier de construction de la basilique a été approvisionné de préférence avec des briques de l’atelier BAR, tandis qu’au sud, et spécialement au sud-ouest, l’atelier SAT a été le plus gros fournisseur ? On se gardera de l’affirmer, mais on peut au moins en faire l’hypothèse.

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ra do m i r p r ica e t j e an g u yo n

Appendice : une inscription opisthographe sur brique Trouvée en 1977 dans la fouille de la tombe 39 (35/77), carrés B/C 4. No d’inventaire : C-251/77. Brique de couleur rouge portant une inscription sur chaque face.

Figure 23. Inscription opistho­ graphe sur brique, face B.

H. : 17 cm ; l. : 13,5 cm ; épaisseur : 2,5 cm. H. des lettres : face A : l. 1 : 6 cm ; l. 2 : 4,5 cm ; l. 3 : 4,7 cm ; face B : 4 cm. Face A (Fig. 22) [- - -]RN[- - -] [- - -]VIVSS+[- - -] [- - -]+IPTO[- - -] Face B (Fig. 23) [- - -]++[- - -] [- - -]+OV++[- - -] [- - -]+M+[- - -]

Face A

Figure 22. Inscription opistho­ graphe sur brique, face A.

Face B L. 1 : Paraissent conservés sur cette ligne l’extrémité inférieure d’un S et le départ d’une haste oblique qui pourrait appartenir à un A ou à un M. L. 2 : Il est possible que le fragment soit cassé à gauche au long de la haste oblique d’un V ; la première lettre conservée paraît être un O plutôt qu’un Q ; viennent ensuite un V et un E ou un L ; on devine enfin plus à droite une trace oblique, mais est-ce une haste ou une rayure accidentelle ? L. 3 : Seul le haut des lettres est conservé : à gauche, une haste verticale qui pourrait être le jambage droit d’un H ou d’un N, un I ou le jambage d’un L ; au centre il faut sans doute reconnaître les restes d’un M ; à droite enfin, le haut d’un E plutôt que d’un F à cause de la consonne qui précède – s’il s’agit bien d’un M. Le support n’est pas une brique destinée à la construction de la basilique Saint-Irénée car son épaisseur – 2,5 cm – est très inférieure à celle des briques produites par les ateliers BAR et SAT. Les inscriptions ont été tracées avant cuisson comme le montre le ductus des lettres qui a incisé une pâte encore molle. À en juger par leur graphie, elles ne sont pas de la même main : le graveur de la face A a profondément creusé le sillon des lettres, tandis que celui de la face B a œuvré en règle générale d’une main moins pesante et il a usé d’un ductus différent pour tracer la lettre V, la seule qui soit commune aux deux faces de l’inscription ; aussi est-il probable que les textes qu’ils ont tracés, et dont il ne subsiste à peu près rien, sont indépendants. C’est la seule inscription opisthographe que l’on connaisse à Sirmium, mais non la seule inscription sur brique : la fouille du secteur no 26 a livré en effet un texte en écriture cursive inscrit sur ce même support12.

L. 1 : La première lettre dont sont conservées une haste verticale et une haste oblique ne peut être qu’un R ; la brique est brisée au long de la haste oblique du N qui suit. L. 2 : La haste légèrement oblique conservée à gauche appartient très probablement à un V analogue au V qui figure sur la même ligne ; à droite, on devine après le deuxième S les restes d’une lettre pansue C, G, O ou Q, au long de laquelle la brique a été brisée. À titre d’exemple, on pourrait songer à restituer c]uius en début de ligne. L. 3 : La première lettre dont ne subsiste qu’un fragment peut être, non pas un P, mais un B ou un R à cause de la distance qui la sépare du I presque intégralement conservé qui la suit ; on proposera donc de restituer à titre d’exemple sc]ripto, voire sc]riptor ou sc]riptorium. 12 Renseignement oral fourni par P. Petrović et V. Popović.

Bojan Popović

V – La plastique décorative architectonique Figure 1. Localisation des trouvailles des éléments de plastique ornementale en pierre (dessin : B. Popović, d’après la documentation de l’Institut archéologique).

Lors des campagnes de 1976 et 1977 a été découvert un certain nombre d’artefacts de plastique décorative architectonique en pierre, généralement dans les couches archéologiques remaniées et dans les gravats. Ces pièces n’ont pas été publiées jusqu’à présent et les informations à leur sujet peuvent être trouvées uniquement dans la documentation des fouilles archéologiques à l’Institut archéologique de Belgrade1. Le problème principal qu’on a rencontré pour les étudier est l’absence des inventaires « C »2 pour certains fragments en pierre mentionnés dans le journal de fouille. Leur lieu de trouvaille est connu, mais on ne sait pas de quels fragments il s’agit ; on ne notera donc que leur position sur le carroyage, sans marque d’inventaire, afin de donner un aperçu global de leur disposition (Fig. 1).

1 Le journal des fouilles archéologiques qui se trouve dans la documentation de l’Institut archéologique de Belgrade. 2 Fiche des trouvailles de mobilier de la documentation de terrain.

En outre, on présentera les dessins des fragments de plastique décorative architectonique en pierre conservés au musée de Srem à Sremska Mitrovica qui sont disponibles aujourd’hui. Étant donné la forte dévastation du site, qui a conduit à la ruine des restes des murs et au prélèvement d’une grande quantité de matériaux de construction (pierres et briques), une grande partie de la sculpture ornementale manque aussi. Lors des fouilles archéologiques de 1976 et 1977 on a découvert, au total, vingt fragments qui indiquent que la basilique était richement décorée3. Il s’agit des parties caractéristiques des ornements liés aux édifices de culte qui permettent, par leur forme, leur degré de conservation, leur technique de fabrication et le matériel utilisé, de déterminer leur fonction.

3 On a trouvé aussi des fragments de mortier pariétal coloré et des fragments de mosaïques.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 111–115 10.1484/M.ROMA-EB.5.128826

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b o j a n p o p ov i ć

Figure 2. Fragments de bases de colonnes en pierre (dessin de B. Popović, d’après un dessin de M. Jeremić).

Selon leur affectation, les éléments de plastique architectonique peuvent être divisés en deux groupes principaux : les éléments de la structure de construction et les éléments des installations liturgiques. Cette division a été établie par Miroslav Jeremić (2004a, 115) et acceptée par Marko Kaplarević (2014, 55) ; on l’adoptera donc afin de faire une répartition adéquate. Parmi ces restes de la plastique architectonique, le matériau prédominant est le marbre blanc provenant probablement d’une carrière de la Méditerranée orientale, tandis que les monuments et la sculpture en calcaire sont issus des carrières au long de la Drina ou de la région de la Pannonie proche du Danube (Đurić et al. 2006, 137). Outre

le marbre, le grès local est également employé, ainsi que le pseudo-porphyre, une pierre locale qui ressemble, par son aspect et sa structure, au porphyre égyptien. Ces deux types de pierre proviennent des carrières de la montagne de Fruška gora (Alma Mons). Les éléments de la structure de construction découverts sur le site sont généralement limités à des fragments de bases des colonnes (Fig. 2). Dans la documentation, sont mentionnés une moitié d’une base en grès (C-309), qui avait probablement une plinthe carrée et un socle carré, et deux fragments de bases en marbre, dont une avait une plinthe carrée avec un socle circulaire (C-427) et l’autre une plinthe et un socle circulaires (C-429). Les bases ont des dimensions différentes, si bien qu’on peut conclure qu’elles ne faisaient pas partie du même ensemble4. À en juger par les dimensions de la plinthe et le diamètre du socle de la base en marbre C-427, on peut présumer qu’elle faisait partie de la clôture du sanctuaire ou peut-être du ciborium, mais ceci reste une hypothèse parce qu’on n’a trouvé aucun reste de ces éléments in situ qui puisse la confirmer, mais aussi pour la raison que seule une petite partie de la base est conservée. C’est pourquoi nous l’identifions comme un élément de la structure de construction, et non comme un élément liturgique. Les bases ne diffèrent pas seulement par leurs dimensions ; leurs profils aussi sont différents, tout en étant exécutés de la façon classique habituelle. Elles se distinguent par une plinthe prononcée et un tore profilé. Un autre fragment en marbre blanc (C-219 ; cf. Fig. 3) de faible épaisseur, sur lequel on peut distinguer la représentation d’une feuille avec des nervures peu prononcées, appartenait probablement à un chapiteau corinthien ou peut-être à une autre sorte de décoration. Il n’est pas possible d’analyser cette pièce à cause de ses dimensions insuffisantes. On pourrait inclure dans ce groupe les fragments de revêtement en marbre, qui sont plus nombreux que ceux de la plastique décorative (Fig. 3 et 4). Il s’agit pour la plupart de fragments utilisés pour la décoration des murs, et possiblement des sols. Le fait que de nombreux fragments d’enduits peints ont été découverts lors des fouilles laisse à penser que ce revêtement de marbre servait de bordure aux surfaces peintes. Tous les fragments du lambris de marbre sont d’une épaisseur sensiblement égale, avec des variations minimes. Ils sont caractérisés par un très fin travail de taille des bordures et un profilage de la face visible, tandis que le dos est brut et rugueux pour assurer une meilleure liaison avec le

4 Il existe cependant la possibilité qu’elles aient été apportées d’un autre endroit au cours des âges.

v – la plast i q u e d éco rat i ve archi t ectonique

Figure 3. Fragments de revêtements en pierre et de motifs ornementaux (dessin de B. Popović).

Figure 4. Fragments de revêtements en pierre et de motifs ornementaux (dessin de B. Popović).

mortier. On a aussi noté des fragments sans profilage ni bordures, parfaitement plats (C-313), et des fragments qui peuvent être des éléments de mensae (C-311, C-312, cf. chap. VII., nos 14 et 15). On pourrait également inclure dans ce groupe quelques fragments de marbre qui étaient ornés et un fragment de pseudo-porphyre (C-261) avec des cannelures. Deux fragments (C-253 et un autre sans numéro d’inven-

taire) avaient un ornement gravé – probablement une rosace dans un cercle. Un fragment (C-254) était également orné, mais la surface conservée est trop petite pour déterminer le motif. On suppose qu’il s’agit d’un personnage debout dont il ne reste que les parties inférieures des jambes, qui faisait sans doute partie d’une composition plus large. Si l’on prend en considération la localisation des fragments ornés

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– près de l’entrée principale – on peut conjecturer qu’ils étaient disposés au-dessus de cette entrée ou tout près d’elle. Le fragment en pseudo-porphyre n’avait pas d’ornement, mais seulement quelques cannelures droites et il n’est pas possible de déterminer sa destination ou sa fonction, même d’après sa localisation à l’intérieur de la basilique. La fouille de la basilique Saint-Irénée n’a pas livré d’éléments des installations liturgiques, tels que les panneaux de la clôture du sanctuaire, la table eucharistique ou d’autres éléments5. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils n’existaient pas, mais qu’ils ont probablement disparu au cours des âges. L’absence d’installations liturgiques nous a privés d’une analyse de leurs motifs et de leur interprétation, ainsi que de la possibilité de les relier à des ateliers de tailleurs de pierre. Il faut souligner cependant que de nombreux fragments de mensae ont été découverts, dont on trouvera la typologie dans le chapitre VII. La caractéristique principale de la sculpture ornementale en pierre découverte sur le site, et notamment celle des colonnes, est qu’elle a été produite selon des canons classiques hérités du iiie siècle. On peut reconnaître en elle les caractéristiques de l’architecture et de l’art de l’Antiquité tardive au début du ive siècle. Le marbre blanc, le plus fréquent sur le site, était prédominant dans cette période, contrairement aux marbres polychromes typiques des époques postérieures, le ve et le vie siècles (Sodini 2002, 129-35). Les ornements simples et réduits à l’essentiel, leurs motifs et le matériau dont ils étaient fabriqués correspondent au plan de la basilique, épuré et simple. D’après les éléments du revêtement, ainsi que par les fragments de mosaïques et d’enduits peints, on peut conclure que la basilique avait une décoration intérieure importante, où les teintes claires dominaient.

CATALOGUE C-130

– Fragment de revêtement travaillé avec décoration, dimensions : 6,5 cm × 10,3 cm ; épaisseur : 2,3 cm – marbre – carré А11 C-166

– Fragment de base de colonne, dimensions : ? – marbre blanc – carré Е4 C-195

– Fragment de revêtement avec de la sculpture ornementale, dimensions : ? – marbre blanc – carré D3 C-201

– Fragment travaillé, dimensions : ? – marbre blanc – carré А3 C-212

– Fragment du revêtement, dimensions : 7 cm × 5,1 cm ; épaisseur : 1,8 cm – marbre blanc – carré B2 C-219

– Fragment de chapiteau avec la représentation d’une feuille, dimensions : 9,5 cm × 7,1 cm ; épaisseur : 1,8 cm – marbre blanc – carré B1



5 En ce qui concerne le fragment d’une mensa découvert dans l’image négative de l’abside de la basilique et la possibilité de l’existence des installations liturgiques dans l’espace alentour de l’autel, cf. chap. VII.

v – la plast i q u e d éco rat i ve archi t ectonique

C-253

C-312

– Fragment avec une rosace gravée dans un cercle, dimensions : 10 cm × 9,3 cm ; épaisseur : 2,3 cm

– Fragment de revêtement profilé, dimensions : 16,1 cm × 7,4 cm ; épaisseur : 3,8 cm

– marbre blanc

– carré G3

– carré Z2 C-254

– Fragment avec décoration, dimensions : 13,9 cm × 10 cm ; épaisseur : 2 cm – marbre – carré Z2 C-257

– Deux fragments d’un même revêtement, dimensions : 10,6 cm × 15,1 cm ; épaisseur : 3 cm / 13,9 cm × 12,4 cm ; épaisseur : 2,9 cm – marbre blanc – carré D4 C-259

– marbre blanc

C-313

– Fragment de revêtement plat, dimensions : 11,1 cm × 8,9 cm ; épaisseur : 3 cm – marbre – carré G3 C-427

– Fragment de base, dimensions : 10,6 cm × 6,2 cm ; épaisseur : 9,8 cm ; R = 13 cm – marbre – carré А3 C-429

– Fragment de revêtement plat, dimensions : 9,8 cm × 6,9 cm ; épaisseur : 2,3 cm

– Fragment de base, dimensions : 17,9 cm × 19,8 cm ; épaisseur : 15,8 cm ; R = 38 cm

– marbre blanc

– marbre blanc

– carré B1

– carré А5

C-261

No d’inv. ?

– Fragment avec des cannelures, dimensions : 12,2 cm × 9,7 cm ; épaisseur : 12,4 cm

– Fragment de revêtement, dimensions : ?

– pseudo-porphyre

– carré C4

– carré D4 C-309

– Fragment de base de colonne profilé, dimensions : 19,3 cm × 17,2 cm ; épaisseur : 6,2 cm – grès – carré F2 C-311

– Fragment du revêtement, dimensions : 8,7 cm × 16,7 cm ; épaisseur : 2,7 cm – marbre – carré G3

– marbre

No d’inv. ?

– Fragment de panneau avec une rosace dans un cercle, dimensions : ? – marbre blanc – carré C2 No d’inv. ?

– Fragment travaillé, dimensions : ? – pierre – carré Z3

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Jean Guyon et Snežana Ferjančić

VI – Les inscriptions Les recherches archéologiques conduites en 1976 et 1977 dans la basilique Saint-Irénée et la nécropole qui l’entoure ont mis au jour près de soixante monuments épigraphiques. Rapporter sans plus de précaution ce nombre à la centaine de tombes fouillées au cours des mêmes campagnes n’aurait pas grand sens car le pillage intensif, quasi systématique, dont la basilique comme la nécropole ont été l’objet pendant des siècles a certainement conduit à la destruction d’un nombre considérable de tombes. Même réévalué à la baisse autant qu’on le voudra, ce rapprochement n’est pas sans signification cependant ; il confirme que l’usage de l’épigraphie funéraire était répandu, sinon courant à Sirmium. Juger du contenu de cette épigraphie est une autre affaire car les plaques de marbre, inscrites ou non, ont constitué un matériau de choix pour les chaufourniers : ils les ont brisées pour faciliter leur transport, n’abandonnant sur le site que des éléments très fragmentés. De ce fait, deux inscriptions seulement sont intégralement ou très largement conservées et il n’en est qu’une douzaine – soit 20% environ de l’effectif – qui offrent des bribes de formulaire ou des éléments suffisamment significatifs. Le catalogue qui suit présente ces épitaphes par ordre décroissant d’intérêt et il exclut un fragment d’inscription gravé sur mensa, ainsi qu’un fragment d’une inscription opisthographe incisée sur une brique qui sont présentées dans les chapitres IV et VII relatifs à ces objets. Faire suivre ce catalogue d’une synthèse n’aurait guère de sens du fait de la piètre conservation du matériel, mais cela n’interdit pas de souligner en préambule qu’en dépit de leur état très lacunaire, les éléments recueillis apportent une contribution non négligeable à la connaissance de Sirmium, de la société civile et religieuse de la ville et des pratiques épigraphiques de ses habitants pendant l’Antiquité tardive. En matière de topographie urbaine, la découverte en 1976 de la mention de la basilica domini nostri Erenei sur l’inscription no 1 a été en effet d’une importance cardinale. Elle a conduit à étendre les recherches l’année suivante afin de fouiller la basi-

lique qui est l’objet de ce livre, dont la reconnaissance a permis de trancher la question disputée de sa localisation et d’ajouter un élément à la parure des monuments chrétiens du suburbium de la ville. Cela n’épuise pas pour autant l’intérêt de l’épigraphie du site car, même si son apport est moindre en ce domaine, elle contribue également à enrichir nos connaissances sur la société sirmienne. Si les défunts ont en règle générale un cognomen pour patronyme, il en est cependant qui portent les duo nomina (nos 3, 4 et 5) et sans que l’on doive en inférer que Sirmium ait été une ville largement cosmopolite, leurs noms évoquent à l’occasion des ascendances étrangères. Parmi les cognomina attestés ou restitués, certains peuvent renvoyer en effet à l’Égypte, au monde libyque ou à l’Asie Mineure (no 1) ; tel autre est d’origine germanique (no 4) et d’autres sont grecs (nos 6 et 14) ; pour les restitutions possibles de l’un d’entre eux enfin, on peut hésiter entre une origine celtique et une origine étrusque (no 9). Pour le statut social, un perfectissime paraît attesté sur l’inscription no 3, mais on hésite pour décider s’il s’agissait ou non d’un tribun ; quant aux métiers, l’inscription no 10 garderait trace d’un banquier si l’on choisit de restituer l. 1-2 le mot a]rgen/[tarius. La moisson n’est pas négligeable non plus pour la société chrétienne : l’heureuse conservation de l’inscription no 2, qui est quasi-intacte, donne de connaître à la fois la présence d’un exorciste et d’une moniale (sanctimonialis) au sein de l’Église locale, tandis que d’autres inscriptions gardent la mémoire de deux ou trois néophytes parmi ses fidèles (nos 4, 6 et peut-être 23). Enfin l’épigraphie fournit, grâce à ses formulaires, un témoignage précieux sur ce que pouvait être à Sirmium, pour parler comme Augustin, la cura pro mortuis gerenda. Ce soin porté aux morts se traduisait pour ceux qui en avaient les moyens matériels par l’apposition sur la tombe de l’épitaphe – la memoria – que des fidèles rédigeaient parfois pour eux-mêmes comme cela se vérifie sur les inscriptions no 1 (memoriam posuit Macedonius una cum matronam suam) et 14 (sibi). En règle générale, ce sont toutefois des tiers qui s’acquittent envers un intime de ce

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 117–149 10.1484/M.ROMA-EB.5.128827

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je a n guyo n e t s n e ž an a fe r j an č i ć

devoir de mémoire (no 2 : conmemoratio) : la preuve en est donnée par les formulaires commençant par un patronyme au datif (nos 4 et 6) qui expriment, implicitement ou explicitement, la dédicace de la tombe par un commanditaire autre que le défunt. La tombe est également le théâtre de la déposition du mort, de sorte que le mot depositio sert à l’occasion pour la désigner en début d’épitaphe (nos 3 et 13), tandis que sur d’autres inscriptions il lui est préféré le terme locus (nos 2 et 8). De fait, elle est le lieu où repose le fidèle endormi dans la mort, si l’on retient la restitution dormit sur l’inscription no 9. La mention de la date du décès (nos 19 (?) et 20) sert également à marquer celle des célébrations que les proches du mort tenaient chaque année sur sa tombe, tandis que la formule in pace qui se rencontre à trois reprises sur la première ligne d’une épitaphe (nos 4, 6 et 7) est une acclamation qui sert à la fois à célébrer la paix que le défunt a gagnée et à manifester le souhait que rien ne vienne troubler son repos dans la tombe. La même interprétation vaut pour le décor des épitaphes nos 1 et 2 : la palme, symbole de la victoire sur la mort, clôt ces deux inscriptions en lieu et place de l’hedera plus commune de l’inscription no 11, mais elle est sert sur l’épitaphe no 1 de pendant à une autre hedera placée à gauche d’un chrisme axial flanqué des lettres alpha et oméga, symboles de l’éternité du Christ, tandis que sur l’inscription no 2, ce même chrisme est présent au haut du marbre, entre deux croix sans doute, dont une seule est conservée. Ce sont là autant de variations sur un même thème qui vise à exprimer le message de salut propre au premier art chrétien. La qualité de la langue latine, comme celle de la graphie sont assez inégales sur ces inscriptions dont aucune n’est précisément datable à cause de l’état très fragmentaire des formules indiquant la date de la déposition par la mention des consuls de l’année (nos 4 et peut-être 17). On peut cependant les inscrire dans une fourchette chronologique allant du ive siècle jusqu’au ve, voire au vie siècle en raison des parallèles offerts par le matériel épigraphique chrétien pour les bribes de formulaires qu’elles conservent. Il en est deux cependant, réduites à l’état de fragments presque insignifiants, qui se signalent par une graphie d’allure presque classique (nos 37 et 46) ; on les rattacherait volontiers à la nécropole antérieure à la basilique chrétienne dont on a dit l’importance supra, dans le chapitre II, si l’on pouvait être assuré qu’il ne s’agit pas de marbres empruntés à des tombes désaffectées afin de les remployer comme matériaux de construction au sein du monument chrétien.

CATALOGUE 1 Trouvée dans les fouilles de 1976, à la base de la couche de comblement de la tombe 5 (= 15/76-77) violée : elle reposait immédiatement sur les ossements bouleversés, la face portant l’inscription tournée vers le fond de la tombe. Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5827. Bibliographie : Duval 1979, 83, fig. 6 ; Milošević 1993, 353, no 158 (transcription en majuscules) ; Benvin 1994, 90 (transcription en majuscules) ; Popović 2003, 262 (photographie) ; 2013, 314, no 79 (transcription en majuscules) ; Kovács 2014, 125 n. 15 ; Mirković 2006, 117 ; 2016, 82-83, no 30 ; 2017, 212, no 223. Marbre blanc. H. max. : 38 cm ; l. : 57 cm ; épaisseur : 4,5 cm H. des lettres : 3,4-4,5 cm IN BASILICA DOMINI N OSTRI ERENEI AC MEM ORIAM POSVIT MACED ONIVS VNA CVM M 5 ATRONAM SVAM A AMMETE ZEVENATI In basilica domini n/ostri Erenei (!) ac (!) mem/ oriam posuit Maced/onius una cum m/5atronam (!) suam (!) {A}/Ammete Zevenati (?). « Dans la basilique de notre seigneur Irénée Macedonius a fait construire ce (?) tombeau en union avec sa femme, Ammes (?) fille (?) de Zevenatus » 1 DOMNI Milošević. 2 (h)a(n)c (?) Kovács. 5-6 M|ammete ? Kovács, considérant la lettre A au lieu de M à la fin de l. 5. 6 AMMETES Milošević ; I. Popović. 6 Evenati Mirković.

Hedera en forme d’une feuille à la fin de la l. 6. Hedera de même forme, chrisme dans un cercle avec Α et Ω et palme au-dessous de l’inscription. La cassure de l’angle inférieur g., certainement antique, est antérieure à l’inscription dont la dernière ligne commence en retrait pour la respecter. Le marbre utilisé est un marbre en remploi initialement préparé pour un autre usage : le bord inférieur retaillé porte une mouluration dont il ne reste plus

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qu’un témoin au-dessous de chrisme et il semble que le centre ait été réservé pour une sorte de cartouche de forme irrégulière limité à g., en h. et à d. (jusqu’à la l. 5) par une ébauche de mouluration, et en bas par la surface mieux polie et légèrement exhaussée sur laquelle ont été gravés les caractères de la l. 6 et le décor sous-jacent ; la surface légèrement déprimée de ce cartouche, qui correspond aux l. 1-5, avait seulement été réservée et ne paraît pas avoir jamais porté un autre texte. Le dos est bûché, tandis que la face principale portait lors de sa découverte des traces importantes d’un calcin très tenace auquel ont adhéré des fragments des ossements du fond de la tombe 5 (= 15/76-77). De fines réglures ont été tracées pour guider les lignes ; la gravure est donc soignée, et peut-être faut-il voir une recherche dans l’étonnante coupure des mots à la fin des l. 1 à 3 qui a conduit à placer au début des l. 2 à 4 trois O superposés. La graphie est élégante : A aux traverses brisées ; Z (?) aux traverses obliques, l. 6. Les hederae semblent jouer un rôle purement décoratif : c’est en tout cas ce que suggère au bas de l’inscription l’utilisation de l’hedera comme motif symétrique de la palme qui est à d. du chrisme, et l’on peut donc penser que l’autre hedera, à la fin de la l. 6, sert non pas à souligner la fin du texte, mais à remplir au mieux l’espace laissé libre dans

l’angle inférieur d. ; elle est d’ailleurs plus haute que les lettres de la dernière ligne et empiète sur le domaine de la l. 5. La langue est loin d’être correcte : cum, l. 4, régit un accusatif ; suam, l. 5, est un solécisme ; Erenei pour Irenei, l. 2, est un contrépel, d’ailleurs largement répandu. D’autres vulgarismes ou contrépels apparaissent en outre selon l’interprétation que l’on donne du texte : ac, l. 2, semble être une graphie fautive de hanc et Ammete Zevenati, l. 5-6, une leçon corrompue pour des noms propres. On y reviendra dans le commentaire. L. 1-3 : À la différence des autres épitaphes de la nécropole, ce texte constitue une sorte de titre de propriété placé au-dessus ou auprès de la tombe que des époux, agissant en commun (una cum, l. 4), ont fait aménager de leur vivant. On ne doit pas s’en étonner : c’est une pratique sinon habituelle, du moins fréquente à proximité des tombes des martyrs où l’inhumation était si recherchée que l’on pouvait craindre à bon droit des usurpations de sépulture1 ; aussi l’intérêt se déplace-t-il 1 On trouvera des exemples analogues pris dans l’épigraphie chrétienne de Rome chez Guyon 1974, 570-73. Les inscriptions remployées ne sont pas rares dans ce matériel et les nouveaux acheteurs bénéficiaient donc d’une pratique qu’ils redoutaient pour leur propre compte. Cf. p. 572 n. 2.

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alors dans l’épigraphie de la personne des défunts vers le locus qui leur est destiné et dont l’emplacement est mentionné à l’occasion avec un luxe de détails propre à lever toute ambiguïté – ainsi sur une inscription de Sirmium, très proche dans sa formulation de celle de la nécropole de Saint-Irénée mais plus précise qu’elle : Ego Artemidora feci viva me memoriam ad domnum Synerotem interantem ad dexteram inter Fortunatam et Disiderium (CIL III 10233). On conçoit l’intérêt de telles inscriptions pour la topographie chrétienne : celle que l’on vient de mentionner permit dès sa découverte en 1884 d’identifier la nécropole de Saint-Syneros/Synerotas2, tandis que la présente inscription autorise à reconnaître la basilique Saint-Irénée dans le monument fouillé en 1976/1977. La mention qui est faite du martyrium du saint est conforme aux habitudes de l’épigraphie chrétienne. Basilica est couramment employé en effet pour désigner les églises funéraires et, comme on l’a vu par l’inscription de Saint-Syneros/Synerotas, dominus noster est une formule banale pour qualifier un saint ; ici cependant, l’absence de la précision ad domnum pourrait indiquer, en conformité avec les indications de la Passio de saint Irénée, que la basilique fouillée en 1976-1977 abritait un cénotaphe et non pas les restes du saint évêque martyr. La formule memoriam posuit est attestée à Sirmium sur une autre épitaphe : celle qu’Aurelia, la fille d’Urbicus, avait érigée pour Flavius Martinianus3. La seule difficulté vient donc du ac qui précède, l. 2, les termes memoriam posuit : faut-il y voir la conjonction copulative ac et reconnaître dans le texte une rupture de construction tout-à-fait inhabituelle ou, plus vraisemblablement, identifier dans ac un vulgarisme aisément explicable, mais pour lequel on ne peut citer que de rares formes parallèles assez ambiguës ? Car si l’on peut rendre compte du glissement de hanc à ac par une double chute du N et du H initial, il reste que dans l’inscription de Carthage qui fournit un parallèle pour le premier vulgarisme, memoria hac fecit (CIL VIII 25040), on pourrait aussi expliquer la forme en supposant que l’expression memoria hac n’a pas été déclinée, et que dans le texte de Salone qui semble donner un parallèle exact pour la présente inscription, pueremu(s) filiam nostram in ac piscina4, on peut aussi supposer

2 Pour la bibliographie relative à cette découverte, on se reportera à l’article introductif au premier rapport préliminaire consacré aux fouilles franco-yougoslaves de Sirmium, dans Boković et al. 1974, 625 n. 1. 3 CIL III 10237 = ILCV 3611. Pour l’expression memoriam posuit dans l’épigraphie chrétienne, cf. ILCV Index XII, p. 551. 4 Gauthier et al. 2010, 278-81, no 82.

un emploi fautif de l’ablatif à la place de l’accusatif dans le complément de lieu. Malgré l’ambiguïté de ces parallèles, on n’hésitera guère cependant à accepter une explication qui reste théoriquement possible et fournit une interprétation pleinement satisfaisante du texte de l’inscription. L. 3-4 : Macedonius est un cognomen qui apparaît en Égypte en 86 p. C. et ne se répand vraiment qu’au iiie siècle avec le développement de la mode des noms en -ius5. Il est relativement bien attesté dans l’épigraphie chrétienne : à Rome, en Italie du Nord, en Hispanie Citérieure, en Gaule Belgique et en Mésie Supérieure6. L. 4-5 : La formule una cum matrona sua se rencontre également à Sirmium sur l’épitaphe fragmentaire de Marturius, l’échanson (pincerna) de l’empereur Constance II, qui a été trouvée dans la nécropole de Saint-Syneros/Synerotas7. Elle figure ici sous la forme una cum matronam qui use de l’accusatif au lieu de l’ablatif après la préposition cum, selon une pratique relativement fréquente dans l’épigraphie chrétienne8. L. 5-6 : Après cette formule, l’inscription présente une série de caractères qui ne peuvent appartenir qu’à des patronymes malaisés à individualiser et à identifier. La vraisemblance commande de penser que le premier de ces patronymes était celui de l’épouse (matrona) de Macedonius, pour lequel deux restitutions sont possibles. La première consiste à lire l. 5-6 una cum matronam suam Aammete ou, plus vraisemblablement, Ammete en supposant une dittographie du A initial dont le lapicide ne se serait pas avisé qu’il l’avait déjà gravé à la fin de la ligne précédente. Pour autant que nous le sachions, un tel patronyme n’est cependant pas attesté dans les sources épigraphiques du territoire de l’Empire romain. Les parallèles les plus proches peuvent être trouvés dans les papyrus découverts en Égypte où le nom Ἀμῆς/ Ἀμμῆς apparaît huit fois entre le début du iie et le début du ive siècle9 – mais il s’agit alors d’un nom masculin. En outre, le nom Ἀμμῆτις figure sur un document de Tebtynis, de 32-3410. 5 Kajanto 1963, 21 n. 4 ; et 70. 6 ILCV Index I, p. 102, s. v. Macedonia/Macedonius ; OPEL III 175. 7 Popović et Ferjančić 2016, 132-34. 8 ILCV Index XII, p. 504-05, s. v. cum C 1. 9 Ἀμῆς : P.Oxy. VI 918, 2, 14 (iie siècle) ; P.Berl.Leihg. I 14, 2, 26 (iie siècle) ; SB XVI 12237, 10 (180) ; P.Louvre I 48, 18 (6 décembre 212) ; P.Cair.Isid. 6, 9 (300-05) ; SB VI 9131, 9 (1er août 309). Ἀμμῆς : BGU XIII 2246 (102-16) ; P.Brookl. 42, 2 (iie siècle). 10 P.Mich. V 258.

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Une autre restitution possible consiste à imaginer que l’expression una cum pourrait être suivie d’un accusatif, puis d’un ablatif (una cum matronam sua). Les parallèles de cette double construction grammaticale, tout en étant très rares, sont attestés dans l’épigraphie chrétienne11. Si elle a été adoptée ici, le nom de l’épouse de Macedonius commencerait par la lettre M et figurerait sous sa forme à l’ablatif, Mammete. Or le nom Μαμμης, qui pourrait être masculin comme féminin, est attesté en Asie Mineure12. On pourrait également songer à se tourner vers le monde libyque où le nom transcrit MMT est bien attesté dans l’Afrique du Nord antique13. Après Ammete ou Mammete figure un second patronyme qui porte en revanche une terminaison de génitif masculin. Sert-elle à marquer la filiation, attestée à l’occasion sur les tombes chrétiennes14 mais dont la présence paraît ici surprenante, s’agissant d’une femme mariée ? Ou faut-il rapporter le patronyme à memoriam (l. 2-3) et penser qu’il désigne un défunt déposé dans la tombe (l’enfant du couple qui l’a aménagée ?), dont le lapicide aurait omis d’indiquer le nom dans le cours des premières lignes de l’inscription15 ? L’identification de ce patronyme n’est pas moins difficile que celle du patronyme de l’épouse de Macedonius. On peut hésiter en effet entre Zevenati et Evenati, selon que l’on considère la septième lettre superbement calligraphiée de la l. 6 comme la lettre Z ou comme une hedera très stylisée. Dans un cas comme dans l’autre, l’interprétation du patronyme présente toutefois des difficultés insolubles. Si l’on préfère lire Zevenati, le nom Zevenatus pourrait être proche des noms sémitiques Ζεβεινα, Ζεβινα et Ζεβινος16, de sorte que s’il s’agissait du patronyme de la femme de Macédonius, la famille de celle-ci pourrait être d’origine sémitique. Quant à l’autre lecture possible, Evenati, elle ne correspond à aucun cognomen attesté dans le matériel épigraphique de l’Empire romain ; peut-être devrait-elle être interprétée comme une forme corrompue du cognomen latin Eventus/Eventius17, voire comme un dérivé du possible cognomen Evenus18 ? Ces hypothèses doivent cependant être reçues avec réserve parce qu’elles impliquent de nouvelles erreurs 11 12 13 14 15 16 17 18

ILCV Index XII, p. 505, s. v. cum C 3. Zgusta 1964, 285, § 850-16. Voir par exemple RIL 422, 465, 1088, 1089, etc. E. g. CIL III 10237 = ILCV 3611 de Sirmium : Aurelia Urbici Fla(vio) Martiniano cumpare suo, etc. Si l’on doit suivre une suggestion de P.-A. Février. Wuthnow 1930, 49. Cf. aussi Kovács 2014, 125. Kajanto 1965, 351 ; Solin et Salomies 1994, 93. CIL VI 8989 = ILS 1827 avec, il est vrai la précision : semel descripta saec. XVIII.

du lapicide dans cette inscription qui n’en manque pas, il est vrai. C’est dire si l’interprétation des deux patronymes – Ammete ou Mammete et Zevenati ou Evenati – reste difficile, même si l’on essaie de corriger leur graphie peut-être défectueuse. L’inscription ne peut pas être datée avec précision. D’après les caractéristiques paléographiques – A dont la haste transversale est brisée, E aux traverses courtes et M relativement larges aux hastes obliques – elle est similaire à l’épitaphe fragmentaire de Marturius, qui était l’échanson de l’empereur Constance II19. Ces rapprochements formels sont-ils suffisants pour proposer de la dater elle aussi du milieu du ive siècle ?

2 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, cube I, carré Z 3 (no d’inventaire : C-255/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5826. Bibliographie : Milošević 1993, 350, no 157 (fragment supérieur g., transcription en majuscules) ; Milin 1996, 245-47 (fragment supérieur g.) = AE 1996, 1256 ; Mirković 2016, 83-84, no 31 ; 2017, 212, no 224. Quatre fragments jointifs de marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 48,4 cm ; l. : 53,2 cm ; épaisseur : en h. : 3,5 cm ; en b. : 1,3 cm H. des lettres : 2,3 à 4,5 cm H. de la croix : 8 cm ; diamètre du cercle autour du chrisme : 8,5 cm ; h. de la palme : 8 cm IN HOC L[- - -] IACET VRS[- - -] NVS EXORCIST[- - -] CONMEMORATIO[- - -] 5 FECIT LAVRENTIA [. ]ANCTIMONIALIS [- - -]NVS DEP ϚI KAL SEP In hoc l[oco] / iacet Urs[± 3]/nus exorcist[a in] / conmemoratio[ne] /5 fecit Laurentia / [s]anctimonialis / [- - -]nus dep(ositus) VII kal(endas) Sep(tembres). « En ce lieu gît Urs[- - -]nus, exorciste. En souvenir (de lui) la moniale Laurentia a fait (graver cette inscription). Urs[- - -]nus a été déposé le 7 des kalendes de septembre (26 août). » 19 Popović et Ferjančić 2016, 132-34.

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1-3 In hoc l[oco - - -] (christogramme) [requiescat in] / pace Urs[ici]/nus Mirković. 2-3 Urs[ici]/nus Milin. 3 exorcis[ta] Mirković. 4 conmemorati(onem) Mirković. 5-7 Laurentia[nus sa]ncti Mona[ni c]us[tos aco/lit] us Milin, dans le commentaire de l’inscription, p. 245. La restitution proposée est peu vraisemblable. 7 … VC- - - Milin. 7 [- - -]sus Mirković.

Dos lisse ; importantes traces de mortier sur la face inscrite, comme sur beaucoup d’inscriptions du site ; plus remarquables en revanche sont les traces de mortier que l’on rencontre aussi bien verticalement qu’horizontalement dans l’angle inférieur d. : elles indiquent sans doute que la plaque était scellée dans une maçonnerie ou encadrée par une cartouche servant à masquer sa forme irrégulière et à lui donner une hauteur uniforme de 44 cm pour une largeur visible de 48 à 50 cm. Fines réglures, séparées de 4 cm en moyenne, servant à guider le cours des lettres ; pas de trace de justification (elle pourrait être masquée par les adhérences de mortier, mais l’alignement irrégulier des premières lettres de chaque ligne rend son existence peu probable). Au-dessus de la première ligne, à g. une croix et, approximativement dans l’axe de l’inscription, un chrisme dans un cercle, flanqué de l’A et l’Ω, ce qui rend plausible la restitution d’une seconde croix à d. À la fin et au-dessous de la dernière ligne, une palme. Graphie, plutôt que vulgarisme : conmemoratione, l. 4.

monde chrétien où Ursus et Leo sont les cognomina les plus fréquemment représentés22. Cependant, les dérivés possibles d’Ursus autorisent au moins quatre hypothèses : Urs[i]nus, qui conduit sans doute à une restitution un peu courte de la l. 2 (mais le nom propre Laurentia, l. 5, figure également dans une ligne plus brève que les autres, et une courte restitution serait la bienvenue à la dernière ligne si l’on doit y supposer un rappel du nom du défunt). C’est un cognomen porté par des chrétiens de Rome, d’Italie du Nord, de Dalmatie, du Norique et de Gaule lyonnaise23, mais qui est également répandu chez les païens (82 hommes et 27 femmes au témoignage de Kajanto24), particulièrement en Dalmatie25. Urs[ia]nus, qui peut être aussi un gentilice, mais est moins bien attesté. On le retrouve sporadiquement dans l’Italie du Nord, les provinces ibériques et la Gaule Belgique26. Dans l’épigraphie chrétienne, il est attesté au moins une fois, à Salone en Dalmatie27. Urs[inia]nus, également assez faiblement représenté : quelques attestations chez des païens en Italie du Nord, Gaule Belgique, Pannonie et Norique28 et deux pour des fidèles chrétiens, à Augusta Treverorum (Trèves)29 et à Paris30. Urs[ici]nus enfin, qui est attesté chez des païens dans les provinces ibériques et danubiennes et en Dalmatie31, mais est plus fréquent chez les chrétiens de Rome32, de l’Italie du Nord, des provinces gauloises et germaniques, ibériques et danubiennes (Norique, Pannonie, Mésie Inférieure)33. Il faudrait prendre en considération d’autres possibilités, telles que Ursulenus (attesté une fois en Germanie Inférieure), Ursulianus (attesté dans un cas en Dalmatie) et Ursulinus (attesté une fois en Pannonie Supérieure)34, ainsi qu’Ursilianus qui est attesté à deux reprises en Dalmatie35. Le défunt, comme on le verra, était peut-être mentionné également à la l. 6, où ne subsistent cependant que les deux ou trois dernières lettres de son nom.

L. 1-2 : L’expression in hoc loco iacet n’est pas sans parallèles : on la retrouve, par exemple, sur une inscription trouvée sur l’île de Malte (Melita romaine), qui est datée de la xiie  indiction (ILCV 2734 adn. = CIL X 7499) et sur une inscription d’Aquilée (I.Aquileia III 2992). Elle est cependant moins répandue que la formule in hoc tumulo iacet que l’on trouve surtout à date relativement tardive, mais que l’on signale à Rome dès la deuxième moitié du ive 22 Kajanto 1965, 88 ; Alföldy 1969, 228 (Leo) et 318 (Ursus). siècle (ILCV 3546, en 36420). 23 Rome : ILCV 733, 2752, 3979 A, 4118 C. Italie du nord et les

provinces : OPEL IV 201. 24 Kajanto 1965, 330. 25 Alföldy 1969, 317 ; OPEL IV 186-87. 26 OPEL IV 186. Cf. Kajanto 1965, 330 ; Solin et Salomies 1994, 416. 27 ILCV 3931 = CIL III 8981. 28 OPEL IV 186. Cf. Kajanto 1965, 330 ; Solin et Salomies 1994, 416. 29 CIL XIII 3787. 30 ILCV 433 = CIL XIII 3033. 31 OPEL IV 186. Cf. Kajanto 1965, 330 ; Solin et Salomies 1994, 416. 32 E. g. ILCV 465, 2711, 2952 adn., 3101 et 3772. 33 OPEL IV 200. 20 Pour la formule in hoc tumulo iacet, cf. ILCV Index XII, p. 535. 21 Kajanto 1965, 329 ; Alföldy 1969, 318 ; Solin et Salomies 1994, 416 ; 34 OPEL IV 187. 35 OPEL IV 186. OPEL IV 187-88.

L. 2-3 : On est dans l’embarras pour proposer une restitution assurée du nom du défunt, dont la pierre ne conserve que le début et la fin, Urs[- - -]nus. Il peut avoir été formé sur la racine Ursus car ce nom, déjà très bien attesté sur les inscriptions païennes21, a connu une faveur particulière dans le

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À retenir cette hypothèse, la brièveté de la lacune qui a fait disparaître les premières lettres inviterait privilégier, parmi les restitutions qui viennent d’être présentées, celles qui sont les plus brèves, telles Urs[i] nus ou Urs[ia]nus. L. 3 : Les attestations épigraphiques de la charge d’exorciste proviennent pour la plupart de Rome et d’Italie36 ; cependant, un certain Vindemius a été enseveli à Carthage, en Afrique Proconsulaire37. Dans l’Église antique, cette charge répondait à l’un des grades inférieurs de la carrière ecclésiastique, après ceux de sous-diacre et d’acolyte, mais avant ceux de portier et de lecteur. Elle avait trait aux rites de purification lors de la préparation au baptême, mais aussi à l’expulsion des esprits maléfiques des fidèles possédés38. L. 3-4 : L’expression [in] conmemoratio[ne] qui figure dans notre proposition de lecture de l’inscription se rencontre seulement sur une épitaphe de Mediolanum (Milan)39. D’autres restitutions sont toutefois possibles, telles [pro] / conmemoratio[ne] qui est attestée sur une inscription du pavement de mosaïque de Pola40, voire conmemoratio[nem]. On notera que le terme commemoratio figure sur la base de la statue d’un sénateur dont le nom n’est pas conservé, qui a été découverte à Madauros (Madaure) en Afrique proconsulaire41. L. 5 : Le nom Laurentius/Laurentia était très répandu chez les chrétiens42, à cause certainement de la popularité du culte du martyr romain Laurent43. Si sa vogue est surtout romaine, comme on pouvait s’y attendre, la présente inscription est un témoignage de sa diffusion dans le reste de l’Empire. L. 6 : À s’en tenir au seul témoignage de l’épigraphie, le mot sanctimonialis semble surtout avoir été employé en Gaule, et plus précisément dans la région de Vienne et de Lugdunum (Lyon) à date tardive (vie siècle pour 6 des 12 exemples recensés dans les ILCV44). Toutefois, on en connaît aussi au moins deux exemples africains, à Tébessa45 et à Sétif (entre

36 ILCV 1258 (36)-1263 A ; Ferri 2015, 164-65 et n. 20. 37 ILCV 1263 B. 38 Leclercq 1922, col. 964-78 ; Libambu 2006, 1773-77 ; Ferri 2015, 165. 39 ILCV 1576 = CIL V 6220. 40 ILCV 1575. 41 ILAlg 2117. 42 ILCV Index I, p. 95-96, s. v. Laurentia, Laurentius ; Kajanto 1965, 182 ; OPEL III 174. 43 Kajanto 1965, 135. 44 ILCV 1677-1784. 45 ILCV 1683 = CIL VIII 10689, 16742.

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les années 349 et 43646), qui rendent bien imparfaitement compte de l’emploi habituel du terme en Afrique à en croire le témoignage d’Augustin : Quae propria et excellentiori sanctitate virgines in ecclesia nominantur, quae etiam usitatiore vocabula sanctimoniales appellare consuevimus47. Sirmium connaissait donc aussi ce terme dont le sens reste vague : Laurentia a-t-elle seulement fait vœu de virginité ? Ou a-t-elle reçu le voile des mains de l’évêque ? Vit-elle isolée ? Ou est-elle en communauté avec d’autres moniales ? Il est impossible de trancher, et l’on se gardera de tirer des renseignements trop précis de ce texte pourtant précieux pour la connaissance de la vie religieuse à Sirmium. L. 7 : Avant la mention de la depositio, on lit les lettres VS précédées d’une haste verticale qui peut avoir appartenu à une lettre comme N. On ne voit guère quelle restitution proposer avec certitude. Bien que les parallèles convaincants fassent défaut, nous avons supposé que l’on avait mentionné à nouveau à cet endroit le nom du défunt : le relatif éloignement entre sa mention, l. 2, et la date de son décès (qui s’explique par le développement inhabituel in conmemoratione, etc.) pourrait justifier ce rappel inhabituel ; mais ce n’est qu’une hypothèse. Pour indiquer la date de la déposition, le signe qui suit le mot dep(ositus) est ce que l’on a coutume d’appeler l’« episemon bau » qui était utilisé pour indiquer le chiffre 6 ; il est suivi d’une haste verti 46 ILCV 1684 = CIL VIII 20301. 47 Aug. Serm. 93, 1.

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cale qui sert à notre le chiffre 1, puis de le mention kal(endas) Sept(tembres) ; il faut donc comprendre que l’inhumation a eu lieu le septième jour avant le kalendes de septembre, soit un 26 août. Pour les symboles qui figurent sur ce marbre, on se bornera à signaler que la juxtaposition du chrisme et de la croix peut être un élément pour assigner une date relativement tardive à l’inscription. À Rome en effet, c’est au début du ve siècle que la croix tend à supplanter le chrisme et en Gaule où les usages romains apparaissent avec un certain retard, c’est vers le milieu du ve siècle que s’observe le même phénomène48 ; peut-être en était-il de même en Illyricum49 ?

3 Trouvée dans les fouilles de 1976, dans le carré F 2, au niveau supposé du sol antique (no d’inventaire : C-128/76). Aujourd’hui perdue. Calcaire local de qualité médiocre, sujet à délitescence. La pierre, brisée à g. et en bas, est intégralement conservée en haut et à d. où elle présente une ébauche de mouluration. Elle est chanfreinée en haut sur une largeur de 2,5 cm et ses deux faces, sommairement dressées, ne portent aucune trace de mortier. H. : 38 cm ; l. : 47 cm ; épaisseur : 7 cm H. des lettres : 7-9 cm [- - -]OSITIO MA [- - -]BVNI VIRI P [- - -]+V+I[- - -] - - - (?) de]positio Ma/[- - - tribu]ni viri p/[erfectissim]i (?)V+I[- - -. « Sépulture de Ma[- - -] Tribunus, perfectissime » ou « Sépulture de Ma[- - - ], tribun perfectissime » Lettres irrégulières, maladroitement tracées : B dont les panses ne viennent pas au contact de la haste verticale, l. 2 ; I de dimensions inégales ; en outre les deux I et le T de la l. 1 sont pratiquement jointifs. À la fin de la première ligne, on croit discerner un point après MA : il s’agit sans doute d’un accident de la pierre et non d’un signe d’abréviation.

48 RICG I, Introduction, § 44, p. 57. 49 Milin 1996, 247 date l’inscription entre le milieu du ive siècle et le début du ve siècle. Perrin, AE 1996, 1256 propose une date plus tardive, ve-vie siècle.

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L. 1 : Restituer dep]ositio au début de la ligne s’impose d’autant plus sûrement que le mot est très largement attesté dans l’épigraphie chrétienne où il figure souvent au début des épitaphes, suivi du patronyme du défunt au génitif50 dont ne subsistent ici que les deux premières lettres, M et A. Très fréquentes dans les catacombes romaines, ces formules sont également attestés dans les provinces : ainsi pour l’Illyricum à Salone, en Dalmatie, où elles sont si répandues qu’elles font figure de « pivot du formulaire chrétien » de cette ville où elles apparaissent « dès la deuxième moitié, voire le deuxième quart du ive siècle », puis « sont privilégiées au ve siècle51 » et restent encore usitées au siècle suivant. On pourrait donc être surpris que le mot depositio, qui sert si souvent d’incipit, prenne place presque en fin de ligne, d’autant que l’inscription présente sans doute une lacune importante à g., comme on va le voir. Peut-être était-il précédé et non suivi de la date de l’inhumation, comme il arrive quelquefois52 ? L. 2 : Les quatre premières lettres, intégralement conservées, imposent de restituer le mot au génitif tri]buni53. Viennent ensuite un V et un I, puis une lettre composée d’une haste verticale et d’une partie pansue de dimensions plus réduites, qui ne peut être qu’un B, un P ou un R ; à d. de cette lettre figure une haste verticale qu’on doit interpréter comme un I à cause de sa proximité avec la dernière lettre conservée dont ne subsiste que le haut d’une panse. La seule interprétation vraisemblable pour les lettres 5 à 8 semblant être viri, il serait séduisant de 50 ILCV Index XII, p. 511-12, s. v. depositio. 51 Gauthier et al. 2010, 41-43. 52 Ainsi à Rome sur les inscriptions ILCV 3010, 3017 B, 3023 C, 3036 A, mais aussi à Lyon (ILCV 3039). 53 Ce fut, à la découverte de l’inscription, la lecture de Noël Duval ; la consultation du Laterculus de O. Gradenwitz confirme que c’est la seule intégration possible (Gradenwitz 1904, 511).

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restituer ici les mots viri p[erfectissimi] qui conduiraient cependant à imaginer que l’inscription présentait une lacune importante à g. car ils ne semblent attestés que sous la forme abrégée v. p., de loin la plus répandue, ou entièrement développés ; or un tel développement ne convient pas aux fragments de lettres conservés à la l. 3, sauf à supposer que le premier de ces fragments serait le haut du I final de perfectissimi54. En ce cas la lacune serait de onze caractères au moins. L’interprétation qui vient immédiatement à l’esprit est que tribunus désigne la qualité du défunt, d’autant que la présence d’un tribun ne serait pas étonnante dans une ville comme Sirmium où séjournait fréquemment l’empereur ; qu’il suffise de songer au parallèle que fournit une cité comme Augusta Treverorum (Trèves) où trois inscriptions chrétiennes mentionnent des tribuni55. Cette hypothèse ne va pas sans difficulté cependant car si le tribunat, comme le perfectissimat, tendent à se répandre au ive siècle, même pour des postes relativement peu importants56 et s’il existe dans le monde latin comme dans le monde grec des attestations de tribuns perfectissimes57, ce sont là des exemples assez isolés, des exceptions à une norme dont on aimerait savoir par l’inscription de Sirmium pourquoi elle aurait été ici transgressée. Aussi serait-il préférable de juger que Tri]buni n’est autre que le patronyme du défunt écrit au génitif. Même si le cognomen Tribunus est relativement rare, il en effet attesté dans les sources narratives de l’Antiquité tardive à partir du milieu du ve siècle. C’est le nom que portait un clarissimus vir de la légation envoyée à l’empereur Valentinien III depuis la Numidie et la Maurétanie en 44558 et ce nom apparaît également dans les sources papyrologiques des vie et viie siècles59. Dans le matériel épigraphique, il est attesté une fois à Grand dans la Gaule Belgique60 et à Moguntiacum (Mayence) en 54 Les lettres très médiocrement conservées de la dernière ligne semblent être en effet un I ou un L, puis un V suivi d’un B ou d’un R et pour finir une haste verticale – sans doute un I à cause de sa proximité avec la dernière lettre trop mutilée pour être identifiable. C’est trop peu essayer d’imaginer une restitution. 55 RICG I 68, 107 et 130. 56 On consultera sur ce point Hirschfeld 1901, 579-610. Pour les per­ fectissimi en général, cf. Enßlin 1937, 664-83 ; Jones 1964, 525-26. 57 Pour le monde grec, inscription d’un tribun perfectissime (διασημότατος), IG X 1, 2, no 15 ; pour le monde romain, CIL VI 1156 : il s’agit d’un inspecteur du marché aux porcs, tribun de cohortes urbaines, Fl(avius) Ursacius v(ir) p(erfectissimus) tribunus cohortium urbanarum X XI et XII et fori suarii. 58 PLRE II 1126, Tribunus. 59 Solin et Salomies 1994, 413. 60 ILTG 416. P. Wuilleumier (p. 169, ad no 416) note cependant que le mot tribunus peut indiquer soit le surnom soit plutôt le grade.

Germanie Supérieure61, ainsi que sur deux inscriptions chrétiennes, à Rome62 et en Bretagne63. Il serait aventureux de dater précisément un texte aussi mutilé ; tout au plus peut-on rappeler que les parallèles salonitains cités à propos du formulaire initial renvoient pour la plupart à une époque assez tardive à laquelle conviendrait également la graphie passablement négligée de l’inscription ; on pourrait donc proposer, sous toutes réserves, une datation dans le courant du ve siècle.

4 On a regroupé sous ce numéro deux fragments trouvés en 1977 qui sont étroitement apparentés à la fois par leur support (un marbre blanc à grains grossiers de 3 cm environ d’épaisseur), leur graphie et leur localisation : le fragment A a été trouvé dans le carré B 3, couche V, secteur I (no d’inventaire : C-77/162) et le fragment B dans le carré A 3, couche V, secteur I (no d’inventaire : C-77/136). Ils appartiennent selon toute vraisemblance à une même inscription. Conservés au musée de Srem, nos d’inventaire : A/5891 (fr. A) et A/6006 (fr. B). Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement les photographies : A 7e ligne, 3e photo de g. à d. ; B 3e ligne, 1ère photo. de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement les photographies : A 7e ligne, 3e phot. de g. à d. B 3e ligne, 1ère phot. de g. à d.). Marbre blanc à grains grossiers. Fr. A : H. : 17 cm ; l. : 20,5 cm ; épaisseur : 3 cm Fr. B : H. : 12 cm ; l. : 11 cm ; épaisseur : 2,3 cm H. des lettres : 4-4,5 cm Fr. A IN PA[- - -] ++ LEVBOTI[- - -] +ITO[- - -] Fr. B [- - -]VCC[- - -] [- - -]IXIT[- - -] Fr. A  : in pa[ce - - -]/ Fl(avius) ou Fl(avio) Leubot[… /…neo]fito [- - -. Fr. B : - - -] v(iro) c(larissimo) co[nsule …/… v]ixit [- - -.

61 CIL XIII 6813. Cf. OPEL IV 129. 62 ILCV 697 = CIL VI 9171. 63 ILCV 3981 C.

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Fr. A : « Dans la paix …à Flavius Leuboti …néophyte qui ? … » Fr. B : « sous le consulat du clarissime …il a vécu … » Dos non dressé, travaillé à la pointe ou au ciseau ; adhérences de mortier sur les deux faces. Des points après les abréviations, l. 2 du fragment A et l. 1 du fragment B. Graphie, et non vulgarisme : fito pour phyto, l. 3 du fragment A, si l’on admet et la lecture et la restitution neo]fito.

 4a 

Fragment A

L. 1 : La restitution in pa[ce s’impose. Il est étonnant en revanche qu’elle semble se détacher, bien en évidence, puisqu’il reste à g. un large espace inoccupé correspondant à trois lettres de la l. 2. Faut-il imaginer qu’il servait d’incipit à l’épitaphe comme sur cette inscription chrétienne de Bononia (Bologne), en Italie du Nord, qui débute par la formule In pace Domini64 ? L. 2 : Avant Leubot[- - -] figurent deux lettres, un E ou un F et un I ou un L. La lecture FL paraît s’imposer : le gentilice Flavius, qui est celui de la dynastie constantinienne, est assez répandu pendant l’Antiquité tardive65 pour qu’on l’écrive souvent, comme ici, en abrégé ; plus qu’un véritable gentilice, il semble d’ailleurs être une sorte de titre66. Si la première lettre était un E, le gentilice pourrait cependant être [A] el(ius) ou El(ius). La forme Elia/Elius est attestée dans les inscriptions chrétiennes67. Si le gentilice est classique, le cognomen Leubot[- -] est barbare, d’origine germanique. Le préfixe leub-, qui signifie « cher, aimable », est relativement fréquent dans les noms germaniques tels que Leubaccus, Leubas[- - -], Leubasnianus, Leubasnius, Leubasnus, Leubinus, Leubius, Leubo68. Les noms Leubatena et Leuboricus se retrouvent sur des épitaphes chrétiennes gauloises69. L. 3 : Deux lettres, bien que mutilées, sont parfaitement identifiables, T et O. À leur g. figurent deux lettres très fragmentaires : la seconde, dont ne subsiste qu’une haste verticale, ne peut être qu’un I à cause de sa grande proximité avec le T qui suit ; de 64 CIL XI 752 = ILCV 1124. 65 À Salone, ainsi, il « règne en maître » dans l’onomastique locale : Gauthier et al. 2010, 43. 66 Mócsy 1964, 257-63. 67 ILCV Index I, p. 3-5, s. v. Aelia/Aelius. 68 Schönfeld 1911, 153, s. v. Leubius. Pour les noms, cf. OPEL III 24. 69 OPEL III 174.

 4b 

la première n’est conservée qu’une haste horizontale. Il ne peut s’agir d’un T car elle semble intégralement conservée à g. où l’on ne note pas l’élargissement de la haste qui figure dans le T conservé de la même ligne ; c’est donc un E ou un F. On optera pour la seconde hypothèse qui conduit à la lecture de la séquence F, I, T, O pour laquelle la restitution neo] fito est la seule vraisemblable. Le mot neofitus/a est bien connu en épigraphie chrétienne où on le trouve surtout dans les inscriptions du ive siècle et du début du ve siècle70, seule une inscription gauloise de 466 étant nettement plus tardive71. Le matériel recueilli dans les ILCV est essentiellement italien, mais on retrouve des néophytes ailleurs dans l’Empire. Le néophyte est celui qui vient de recevoir le baptême72 et la mention relativement fréquente de ce titre sur les épitaphes s’explique si l’on songe que 70 ILCV 1477-1507. 71 Le Blant 1892, no 242. 72 Maritano 2007, 3443-44.

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5 Trouvée dans les fouilles de 1976, carré E 2, auprès du mur nord de la basilique (no d’inventaire : C-124/76). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5854.

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Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 6e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 6e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 14 cm ; l. : 9,6 cm ; épaisseur : 2,4 cm H. des lettres : 3,5-4,3 cm

nombre de fidèles, parce qu’ils se faisant baptiser le plus tard possible, mouraient néophytes. Après le O de neo]fito subsistent les traces d’une lettre pansue, G, O ou Q. On restituerait volontiers un Q introduisant une proposition relative, q[ui - - mentionnant, plutôt que la durée de la vie qui figure sur le fragment B, les circonstances dans lesquelles a été reçu le baptême : sa date par exemple comme sur la mensa no 13 découverte dans la fouille de la basilique73. Fragment B

L. 1, Après les lettres V, C (suivi d’un point) et C qui sont entièrement conservées, restent les traces d’une lettre pansue ; le contexte invite à l’interpréter comme un O et à restituer v(iro) c(larissimo) co[nsule, soit une date consulaire (exprimée, comme il arrive souvent, par le nom d’un seul consul) dont seul l’emplacement dans l’épitaphe étonne. Contrairement à l’usage, elle ne termine pas en effet l’inscription, les lettres conservées de la l. 2 permettant de restituer sans difficulté la formule qui introduit la durée de la vie du défunt, v]ixit. Les deux fragments sont trop mutilés pour qu’on sache comment ils se combinaient s’ils appartiennent bien à une même inscription ; les restitutions qu’on a pu proposer ne permettent guère cependant de placer sur une même ligne les éléments qu’ils contiennent et le plus vraisemblable est de penser qu’ils se succédaient dans l’ordre où on les a présentés : la hauteur de l’inscription excédait donc sûrement une trentaine de cm. Si l’on retient les datations indiquées dans le commentaire du mot neofitus, on pourrait proposer de placer l’inscription dans le courant du ive siècle ou au début du ve siècle. 73 Voir chap. VII.

[- - -]+CL E+[- - -] [- - -]+ENS[- - -] Dos repoussé à la pointe ; légères traces de mortier sur la face portant l’inscription. Point de séparation après CL. L. 1 : À l’extrême g., trace d’une haste horizontale pouvant avoir appartenu à un E ou à un L ; à l’extrême d., départ d’une haste verticale. Pour rendre compte des lettres conservées, on peut proposer de voir dans CL l’abréviation très répandue du gentilice Cl(audius, -audia) et interpréter le E qui suit comme la première lettre du cognomen d’un défunt ayant porté les duo nomina. L. 2 : À g., restes d’une haste verticale : on restituerait donc volontiers mens[es … si l’on ne trouvait une autre trace plus à g. encore qui pourrait être le sommet d’une autre haste, peut-être trop rapprochée de la seconde pour entrer dans la composition d’un M ; mais il peut s’agir d’un éclat de la pierre. L’inscription se terminait sans doute avec la l. 2, au-dessous de laquelle il reste une place suffisante inemployée pour graver une ligne supplémentaire.

6 À cette inscription appartiennent certainement deux éléments jointifs – auxquels on donnera le nom de fragment A – qui ont été trouvés dans les fouilles de 1977, secteur II, couche III, carré E 2 (élément d., no d’inventaire : C-71/77) et secteur II, couche IV, carré D 2 (élément g., no d’inventaire : C-85/77). Trois arguments invitent à rapprocher ce fragment d’un autre fragment que l’on nommera B (no d’inventaire : C-84/77) et à juger que tous deux appartenaient à une même inscription : la nature du marbre sur lequel est gravée l’épitaphe, qui est de de même texture et présente la même épaisseur dans les deux cas ; la qualité graphique des lettres qui ont en outre

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« Dans la paix à N, néophyte, Ul]pia (?), Vale]ria (?) à ses frais et pour elle-même (ou Ascle]piades (?), Olym]piades (?) et…) » 1 in pace Mirković. 2 Iu]stino f(i)lio Mirković. 3 PIADEST SN|… IV Mirković.

Fr. B : [- - -]+[- - - /- - -]+O

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même hauteur et même facture sur les deux fragments, le tracé du O du fragment B constituant une sorte d’intermédiaire entre les deux O du fragment A, dont l’un est presque circulaire tandis que l’autre est oblong ; enfin la commune provenance du fragment B et de l’élément g. du fragment A qui ont tous deux été découverts dans le secteur II, couche IV, carré D 2 des fouilles de 1977. Fragments conservés au musée de Srem, nos d’inventaire : A/6007 pour le fr. A ; A/5869 pour le fr. B. Bibliographie : Fr. A : Mirković 2016, 87, no 37 ; 2017, 214, no 230; Fr. B : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 2e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 2e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. Fr. A : H. : 17 cm ; l. : 30 cm ; épaisseur : 2,5 cm Fr. B : H. : 9,9 cm ; l. : 7,2 cm ; épaisseur : 2,5 cm H. des lettres : 3 cm Fr. A  [- - -]+ EN PACE [- - -]+TI NOFETO [- - -]+IADESETS++ [- - -]+TV +[- - -] Fr. B  [- - -]+[- - -] [- - -]+O

Le fragment A correspond à l’angle supérieur d. de l’inscription, tandis que le fragment B conserve une minime partie de sa tranche inférieure ; il faut sans doute imaginer que l’hedera en forme de feuille à demi conservée sur ce fragment était plus ou moins à l’aplomb du E final de la 1. 1 du fragment A. Dos lisse enduit de mortier dont on trouve aussi quelques traces sur la face principale. Graphie élégante et soignée pour des lettres enduites au minium, qui est encore conservé çà et là : A surmontés d’un apex et présentant une traverse brisée ; F dont la haste transversale du sommet est inclinée vers le haut. Fragment A

L. 1 : En fin de ligne est presque intégralement conservée la formule in pace que nous avons déjà rencontrée sur l’inscription no 4 et qui est ici affectée d’un vulgarisme – en pace – relativement bien attesté dans les inscriptions chrétiennes de l’Empire romain : une demi-douzaine d’exemples dans les indices des ILCV, en Italie, en Afrique du Nord et en Gaule74. À g. subsiste un infime vestige d’une lettre inidentifiable qui pourrait être le I final du mot benemerenti qui se rencontre en début d’inscription sur des épitaphes chrétiennes de Rome en forme de dédicace explicite ou implicite, la formule benemerenti in pace suivie du nom du défunt au datif pouvant être accompagnée ou non du lien de parenté qui unissait ce dernier au commanditaire de l’inscription75 ; la longueur du mot benemerenti conviendrait bien d’ailleurs pour combler l’importante lacune du début de la ligne. La place de cette formule dans l’inscription, comme l’importance de l’intervalle qui sépare la ligne 1 des lignes suivantes plus resserrées, contribuent à la mettre en évidence. Un souci analogue de pointer l’attention sur la paix qu’avait gagnée le défunt nous a paru guider le lapicide de l’inscription no 4 dans sa gravure des mots in pace.

Fr. A : [- - -]+ en pace / [- - -]+ti nofeto/ [- - -] pia de s(uo) et s(ibi ?) ++/ ou [- - -]piades et S[- 74 ILCV Index VII, p. 378, s. v. pax II. - - / - - -]+TV+[- - - / - - -. 75 ILCV 2597 et adn. ; 2605 ; 2609a et b ; 2609 A et adn.

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L. 2 : Le formulaire suivi par l’inscription invite à rechercher dans cette ligne le nom du défunt. De fait, les trois premières lettres conservées, qui forment sans doute la séquence -eti76, peuvent constituer les deux dernières syllabes d’un patronyme au datif, du type de ceux que nous avons évoqués dans le commentaire de l’inscription no 1, Ammes, Ammetis ou Mammes. Cependant, bien d’autres restitution sont envisageables, telles le patronyme grec Hermes, qui est attesté dans les inscriptions chrétiennes de Rome et Salone en Dalmatie77, les cognomina latins Clemens78, Pudens79 et Valens80 ou le nom thrace Doles/Dolens81 Les formes au datif de Clemens et Doles/Dolens se terminant par -eti au lieu de -enti sont attestées dans les inscriptions chrétiennes de Rome82. Les six lettres suivantes, nofeto, sont vraisemblablement la notation du mot neophytus au datif. Les graphies de ce mot d’origine grecque sont très variables en effet en épigraphie chrétienne : la transcription de neo- en -no est assez fréquente83 ; un F est quasiment de règle ensuite pour transcrire ph- et la notation fe- de la syllabe phi- n’est pas sans parallèle84. Aussi la transcription nofeto, qui combine ces diverses graphies, n’a-t-elle rien d’étonnant. Pour la signification de ce mot, on renverra au commentaire de l’inscription no 4 qui mentionne vraisemblablement un autre néophyte de Sirmium. L. 3 : À g. subsiste la trace d’une lettre pansue, P ou R. La séquence -ria ou -pia qu’elle forme avec les lettres suivantes pourrait être interprétée comme la terminaison d’un patronyme féminin qui serait celui du commanditaire de l’épitaphe dont la mention est attendue à cet endroit sur l’inscription. L’interprétation des lettres suivantes rend cependant peu crédible cette restitution car la seule hypothèse pour en rendre compte serait d’imaginer qu’elles gardent trace de la formule de suo et sibi visant à signifier que la dédicante a fait construire la tombe « à ses frais et pour elle-même » (ainsi, bien sûr, que pour le défunt à qui est dédiée l’inscription). Or cette formule est toujours entièrement développée

76 La restitution -lti est également possible, mais ne conduit à aucune interprétation convaincante si l’on retient pour le cours général du formulaire l’interprétation que nous en donnons. 77 ILCV Index I, p. 80, s. n. Hermes. 78 Kajanto 1965, 263 ; Solin et Salomies 1994, 315. 79 Kajanto 1965, 264 ; Solin et Salomies 1994, 386. 80 Kajanto 1965, 247 ; Solin et Salomies 1994, 417. 81 Dana 2014, 157-59. 82 Clemeti : CIL VI 8494 + p. 3458, 2890 = ILS 1613 = ILCV 4853. Doleti : EDB35587 = ICVR I 1980 = V 13430. 83 ILCV Index VI, p. 372 : une dizaine d’attestations. 84 Quatre attestations au moins : ILCV 1484 C, 1492, 1500 (104), 1504 (14).

sur les inscriptions de Rome où elle est attestée85, alors qu’il conviendrait ici de restituer de s(uo) et s(ibi) car la première lettre, très mutilée, qui suit le dernier S peut difficilement être interprétée comme un I et la seconde ne saurait être un B. Et il paraît difficilement imaginable en outre que sur une inscription aussi soignée, les deux S n’aient pas été surmontés d’un tilde marquant qu’ils constituaient des abréviations, ou au moins séparés par des points des lettres qui les entourent, afin d’aider à la lecture de la succession des lettres D, E, S, E, T et S qui est incompréhensible de prime abord. Aussi recevra-t-on avec réserve cette restitution, d’autant qu’une autre hypothèse est imaginable pour sortir d’embarras. On peut également supposer en effet que les premières lettres conservées gardent trace, non pas de deux, mais de trois syllabes du nom d’un dédicant – et non plus d’une dédicante. La séquence -piades autorise en effet la restitution d’un patronyme comme Ascle]piades dont l’usage est bien attesté pendant toute l’Antiquité. Sans prétendre à l’exhaustivité, les sources littéraires gardent trace d’un poète de Samos86, d’un médecin de Bithynie, ami de Crassus87 et de treize philosophes qui l’ont porté depuis l’époque hellénistique jusqu’à l’Antiquité tardive88, ce qui autorise à proposer de restituer ce nom sur la présente inscription même si le cognomen Asclepiades, relativement répandu sous le Haut-Empire89, ne semble pas attesté à notre connaissance dans l’épigraphie chrétienne qui garde trace en revanche de cognomina assez voisins comme Asclepis, Asclepius, Asclepiodotus, etc.90. Pour autant cette restitution n’est pas certaine, car on pourrait également songer à un nom comme Olym]piades, qu’avait sans doute porté un philosophe grec du iiie siècle avant notre ère91, mais qui paraît absent du matériel épigraphique de l’Empire au sein duquel on peut relever cependant des noms assez voisins, tels Olympias, Olympius/a, Olympiacus, Olympianus, Olympicus, Olympiodorus, dont la plupart ont été en usage aussi bien sous le Haut-Empire que pendant l’Antiquité tardive92. Cette quasi-­absence 85 CIL VI 4897, 9833, 16404, 16651. 86 Guichard 2004. 87 Cicéron, Or., 1, 62. 88 Goulet 1994, 617-24, s. v. Asclepiades 438 à 450. 89 ILS Index II, p. 171. 90 ILCV Index I, p. 15-16. 91 Goulet 2005, 767 : le nom est en effet suivi d’un point d’interrogation dans la courte notice qui lui est consacrée : elle indique seulement en effet qu’il s’agissait d’un « Académicien inconnu, disciple de Xénocrate (Philod., Acad. Hist., col. IV 14) ». 92 Une vingtaine d’attestations en ILS Index II, p. 221, et autant en ILCV Index I, p. 118.

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de parallèles invite donc à recevoir avec prudence cette autre hypothèse de restitution. On retiendra en revanche que la séquence -piades était très probablement relative à un patronyme, quel qu’il fût. À cause du et qui la suit, cela implique que l’inscription comptait deux dédicants (les parents du néophyte ?). Cependant, du patronyme de ce second commanditaire ne subsistent malheureusement en fin de ligne que trois lettres mutilées dont seule la première, S, est clairement identifiable ; la deuxième pourrait être une ligature des lettres T et A, voire un A plus étroit que celui qui figure sur la même ligne ; la troisième, dont ne subsiste que la haste horizontale qui la sommait, est probablement un T. Cela laisse largement ouvert le champ des hypothèses car les noms commençant par Satou Sta- sont nombreux. L. 4 : Des quatre lettres très mutilées que compte cette ligne, seules les deux médianes, T et V, sont d’une lecture assurée ; de la première ne subsiste qu’un élément identifiable ; la quatrième a toute chance d’être un T. Fragment B

Sur la l. 1 ne subsiste que le bas d’une lettre pansue, O ou S ; à la ligne 2, un vestige insignifiant d’une lettre est conservé à la g. du O. L’inscription aurait donc compté 5 lignes si la l. 1 du fragment B coïncidait avec la fin de la l. 4 du fragment A, mais elle peut naturellement avoir été plus longue. Il est assuré en revanche que le marbre qui la supporte était haut d’une trentaine de cm au moins. Même s’il s’agit d’un critère bien aléatoire, la qualité de la graphie pourrait suggérer d’attribuer l’inscription au ive siècle.

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Dos repoussé à la pointe. Il s’agit de la partie supérieure d’une inscription. La lecture du N initial est assurée, la surface de la pierre étant brisée au long de la haste oblique. A à traverse brisée, dont subsiste seulement une trace infime. On restituera volontiers i]n pa[ce, que l’on trouve à Sirmium (par exemple aux nos 4 et 6 de ce catalogue) et ailleurs dans les formules initiales.

8 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche II, carré D 3 (no d’inventaire : C-58/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5887.

Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube V, carré E 3 (no d’inventaire : C-198/77).

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 2e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 2e ligne, 3e photo de g. à d.).

Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5871.

Marbre blanc à grains relativement grossiers.

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 7e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 7e ligne, 2e photo de g. à d.).

H. : 7,2 cm ; l. : 5,3 cm ; épaisseur : 2,5 cm

Marbre gris-bleu très cristallin.

Dos bûché ; adhérences de mortier sur les deux faces. La première lettre conservée, plus allongée que les suivantes, et dont le bas de la haste suit une direction oblique vers la d. a quelque chance d’être un L, tandis que la dernière peut être un C très fermé.

7

H. : 18,3 cm ; l. : 14,5 cm ; épaisseur : 4,5 cm H. des lettres : 6,6 cm [- - -]NPA[- - -]

H. des lettres : 3,7 cm [- - -]+OC[- - -]

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Si l’on accepte cette lecture on pourrait songer à restituer loc[us - - -], voire la formule in hoc] loc[o, que l’on a rencontrée sur le no 2 ; en ce cas, le fragment appartiendrait au tout début d’une inscription.

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Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche I, carré A 4 (no d’inventaire : C-52/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5856.

notera aussi le gentilice d’origine étrusque Tarconius/ Tarconia, attesté à Salone en Dalmatie96, et le cognomen latin Marco (écrit au génitif ou datif ), attesté une fois en Norique97. Le patronyme Samarco se rencontre sur une inscription d’époque chrétienne de Viminacium en Mésie Supérieure98.

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 7e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 7e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

L. 2 : A g., les vestiges d’une lettre pansue, O ou D ; suivent un O, puis une lettre qui peut être un B, un P ou un R ; la dernière lettre conservée, enfin, est un M ou un N. L’interprétation la plus vraisemblable pour cette séquence est DORM ou DORN. Si l’on retient la première possibilité, on pourrait restituer dorm[it] car le verbe dormire, « dormir », est bien attesté dans l’épigraphie chrétienne99.

H. : 9,8 cm ; l. : 10 cm ; épaisseur : 1,8 cm H. des lettres : 3-3,2 cm [- - -]RCON[- - -] [ - - -]+OR+[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur la face portant l’inscription. Comme le montre l’intervalle au-dessus de la l. 1, notablement plus important que celui qui la sépare de la seconde, il s’agit de la partie supérieure d’une inscription dont la tranche supérieure semble conservée à g. sur une longueur de 4 cm.

10 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, carré E 3 (no d’inventaire : C-197/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5850.

L. 1 : La succession des lettres conservées est inhabituelle au latin. Peut-être garde-t-elle trace d’un patronyme ? Il pourrait s’agir d’Arco, écrit au génitif ou datif Arconis ou Arconi. Ce nom celtique93 est bien attesté dans les provinces de la péninsule Ibérique94. Un autre nom celtique – Arcontius – se rencontre en Italie du Nord et en Hispanie Citérieure95. On 93 Delamarre 2007, 24. 94 OPEL I 164. 95 Delamarre 2007, 25.

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.). 96 97 98 99

Schulze 1966, 96 ; Alföldy 1969, 124 ; Solin et Salomies 1994, 181. Kajanto 1965, 174 ; Solin et Salomies 1994, 353 ; OPEL III 57. I.Mésie sup. II 156. Cf. aussi OPEL IV 194. ILCV Index XII, p. 518, s. v. dormio.

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Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 6,8 cm ; l. : 11 cm ; épaisseur : 1,5 cm H. des lettres : 2 cm

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[- - -]+GEN [- - -]++ Le marbre est un remploi, à l’occasion duquel on a abattu au dos une mouluration dont il ne reste qu’un sillon en V. La face portant l’inscription est striée de lignes à peine gravées en groupes parallèles : s’agit-il d’un tracé préalable pour des réglures proprement dites ? Ces lignes en tout cas n’ont pas servi à guider les lettres, qui empiètent sur elles ; G dont la traverse est dessinée en oblique à la suite de la panse de la lettre. Le fragment correspond à l’angle supérieur d. d’une inscription. L. 1 : La première lettre est pansue : à en juger par la courbure de la panse, il s’agit d’un B ou d’un R plutôt que d’un D. L. 2 : Haut d’une haste verticale et une lettre pansue, B, D, P ou R. Pour rendre compte des lettres conservées de le l. 1, le Laterculus de O. Gradenwitz fournit bien un mot latin dont la terminaison est -rgen : il s’agit d’aspergen, « l’aspersion », qui est plus attesté sous la forme aspergo ou aspargo100. Si l’on voit bien le contexte liturgique dans lequel ce mot pourrait s’insérer et les références bibliques qu’il évoque, on sera plus embarrassé pour fournir des parallèles épigraphiques ; aussi est-il plus vraisemblable de juger que la fin de la ligne ne coïncidait pas avec celle d’un mot. On pourrait songer dès lors à restituer A]rgen[- -, soit le début du cognomen Argenne qui est attesté au moins une fois101, voire A]rgen[t- - - qui pourrait soit répondre au début du cognomen Argentillus102 ou du signum Argentius103, soit garder trace, non du patronyme, mais du métier du défunt si l’on restitue a]rgen[tarius, « banquier » – une profession qui est plusieurs fois mentionnée sur les épitaphes chrétiennes de Rome104.

11 Trouvée dans les fouilles de 1977, dans le secteur I, carré C 3 (no d’inventaire : C-215/77). Aujourd’hui perdue. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 4e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 4e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 21 cm ; l. : 23 cm ; épaisseur : 2,7 cm H. des lettres : 2 cm [- - -]SVE [- - -]ET [- - -]MANTES [- - -]IA Un jeu de réglures, groupées par séries de deux lignes parallèles séparées de 1 cm, délimite des bandes de 2,5 cm de haut à l’intérieur desquelles ont été gravées les lettres ; la bande inférieure, dans laquelle aucune lettre n’est conservé, traverse le tracé de l’hedera à fonction décorative qui marque la fin du texte ; justification à d., à 1,5 cm du bord. La face inscrite est recouverte d’un mortier tenace, tandis que le revers est lisse. Le fragment correspond à l’angle inférieur d. d’une inscription. L. 1 : Sue peut-être un vulgarisme pour suae. L. 2 : Les lettres conservées peuvent répondre à la conjonction et ou à une désinence d’un verbe en -ere.

100 101 102 103 104

Gradenwitz 1904, 21 (aspargo, aspergo), 346 (aspergen). ILS 3873. ILS 5443. Cf. Kajanto 1965, 339 ; Solin et Salomies 1994, 295 ; OPEL I 167. ILS 8127. Cf. Kajanto 1965, 339 ; Solin et Salomies 1994, 295 ; OPEL I 167. ILCV Index X, p. 432 : une quinzaine d’attestations, toutes romaines.

L. 3 : La première lettre est sans doute un M, la pierre étant brisée au long de la haste oblique médiane. Si l’on retient la lecture MANTES, on pourrait suggérer la restitution a]mantes, car l’épigraphie chrétienne emploie le mot amans pour désigner aussi

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bien l’amour de la chasteté (ainsi à Rome, sur une épitaphe de l’an 403105) que celui des pauvres106 ou même l’amour conjugal comme sur une inscription métrique d’Ovilava (Wels, en Autriche) qui prône la concorde entre époux : coniuncti amantis semper se bene dicere debent107. Cependant, cette restitution ne peut être que très hypothétique.

12 Trouvée dans les fouilles de 1977, dans le carré D 3 (no d’inventaire : C-230/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5843. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.).

L. 3 : Les quatre hastes ne peuvent être que des chiffres qui, n’étant pas suivis par les mots kalendes, nones ou ides, n’indiquent pas la date du décès, mais un élément de la durée de vie du défunt, année, mois ou jour. À cause de l’important espace vierge à leur d., ils marquent sans doute la fin du texte. Leur taille décroissante et leur tracé incliné ont fait supposer que l’inscription pouvait être gravée sur une mensa circulaire (cf. chap. VII, p. 157).

13 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, lors du nettoyage de contrôle de l’image négative du mur de l’abside (no d’inventaire : C-321b/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5886.

H. : 15,4 cm ; l. : 6,9 cm ; é. : 2,3 cm

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 4e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 4e ligne, 3e photo de g. à d.).

H. des lettres : 2,8 à 3,5 cm

Marbre blanc.

Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

[- - -]CE[- - -] [- - -]TI[- - -] [- - -]IIII[- - -] Dos incurvé (cf. p. 157, Fig. 12) repoussé à la pointe ; adhérences de mortier sur les deux faces. L. 1 : La restitution plausible in pa]ce peut être donnée à titre d’exemple.

105 ICUR I 523 = ILCV 1605. 106 CIL XII 2153 = ILCV 1167 ; il s’agit d’une inscription de Vienne (France). 107 CIL III 13529 = ILCV 1336.

H. : 11,1 cm ; l. : 13 cm ; é. 3,2 cm H. conservée des lettres : 4,4 cm [- - -]SITIO [- - -] [- - -]++[- - -] ] / [- - - depo]sitio [- - - / - - -]++[- - - / - - -. L. 1 : Le terme depositio est également attesté sur l’inscription no 3 où il figure à la l. 1 ; il en va sans doute de même ici, car l’espace laissé vierge au-dessus du mot est plus important que l’intervalle entre les l. 1 et 2. L. 2 : Traces infimes des deux lettres inidentifiables.

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14 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche II, carré E 2 (no d’inventaire : C-56/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5884. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 7,5 cm ; l. : 17,6 cm ; épaisseur : 2,3 cm H. conservée des lettres : 3,3 cm [- - -]+VN+[- - -] [ - - -]NICESIB[- - -] Dos repoussé à la pointe ; adhérences de mortier sur les deux faces. L. 1 : À l’extrême g., le fragment de lettre conservé est le départ d’une haste oblique : il peut appartenir à un R ou un X. A l’extrême d., trace infime d’une lettre inidentifiable.

15 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche II, carré D 1/E 1 (no d’inventaire : C-57/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5846. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 6e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 6e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 9,5 cm ; l. : 9 cm ; épaisseur : 2,1-2,4 cm H. des lettres : 4-4,5 cm [- - -]SIE [- - -]+IS Dos dressé à la pointe ; adhérences de mortier sur les deux faces et sur une partie des tranches.

L. 2 : Même si les lettres conservées sont très mutilées, leur lecture est assurée, y compris pour la dernière qui est sans aucun doute un B, car un minime élément de sa panse inférieure est conservé. On proposera donc de restituer - - -] Nice sib[i - - ou - - -] nice sib[i - - -.

Fragment d’une hedera en forme d’une feuille à la fin de l. 2.

Nice, la forme latinisée du nom féminin grec Νίκη, est attestée dans l’épigraphie chrétienne108 ; d’ailleurs, ce nom était répandu dans toutes les régions de l’Empire romain, et particulièrement fréquent chez les affranchis109. Il ne faut pas rejeter cependant la possibilité que -nice soit la terminaison d’un patronyme plus long110.

L. 2 : Le haut de la lettre conservée au début de la ligne présente une courbure : ce peut être un C (dul] cis ?), un S (men]sis pour menses ?) ou un G.

108 ILCV Index I, p. 116, s. v. Nice. 109 Alföldy 1969, 252 ; OPEL III 100. 110 Pour les noms qui se terminent par -nice, cf. Solin 1982, 1387 ; Mócsy et al. 1983, pl. 331.

L. 1 : Pour interpréter la lecture assurée SIE, on peut songer à un vulgarisme qui aurait affecté une forme de datif féminin d’un mot de la première déclinaison (un patronyme ?) finissant par -sia.

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16 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, carré E 5 (no d’inventaire : C-168/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5878. Inédite. Marbre blanc à grains fins. H. : 7,3 cm ; l. : 9,3 cm ; épaisseur : 2,5 cm H. des lettres : 4,2 cm [- - -]IN[- - -] ou [- - -]NI[- - -] Dos sommairement et irrégulièrement repoussé à la pointe ; il peut s’agir d’un remploi, car on distingue les traces d’une sorte de mouluration sommaire ; traces de mortier sur les deux faces. Un important éclat de la pierre a pu faire disparaître une lettre ; l’ordre des lettres conservées dépend de l’orientation que l’on privilégie pour ce fragment.

17 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche IV, carré D 2 (no d’inventaire : C-86/77). Conservée au musée de Srem, A/5861.

no d’inventaire :

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 5e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 5e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 7,6 cm ; l. : 10 cm ; épaisseur : 2 cm H. des lettres : 3 et 4-4,5 cm [- - -]M III[- - -] [- - -]++[- - -] ] / [- - -] m(ensibus) III[- - - / - - -]++[- - - / - - -. « trois mois… »

Dos dressé à la pointe ; traces de mortier sur les deux faces ; un point de séparation entre le M et le nombre qui suit dont les hastes ont une dimension inférieure à celle des lettres (3,4 cm). L. 2 : Sont conservés les hauts de deux hastes obliques de direction divergente qui appartiennent à deux lettres distinctes, V, X ou Y. Compte tenu de la mention des mois à la ligne précédente, on peut y voir des éléments de la durée de la vie (deux X pourraient entrer dans le nombre des jours ou/et des heures suivant celui de mois) ou de la datation (deux V de l’abréviation vv(iris) cc(larissimis) d’une datation par les consuls) ; mais la restitution est très hypothétique.

18 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche II, carré B 2 (no d’inventaire : C-62/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5888. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 1ère ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 1ère ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains grossiers. H. : 8,3 cm ; l. : 9,5 cm ; épaisseur : 3,3 cm H. des lettres : 3,8 cm [- - -]IVI+[- - -] [- - -]A[- - -] Dos poli plus soigneusement que la face portant l’inscription qui a pu, il est vrai, facilement s’écailler à cause de la structure relativement grossière des cristaux du marbre ; mortier au dos. Fines réglures au haut et au bas des lettres.

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L. 1 : Après le second I, on distingue le départ d’une lettre qui semble être un élément d’une haste oblique appartenant à un V, un X ou un Y ; si l’on opte pour un X, on pourrait songer à restituer qu]i vix[it. L. 2 : Malgré l’extrême mutilation de la lettre, la lecture d’un A paraît assurée car le départ des hastes obliques est clairement conservé.

19 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube V, carré E 3 (no d’inventaire : C-196/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5882. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 2e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 2e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 18,7 cm ; l. : 6,8 cm ; épaisseur : 2 cm

 20 

H. conservée des lettres : 5,5-5,8 cm [- - -]IT+[- - -] [- - -]SA+[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur les deux faces. Le fragment pourrait appartenir à la partie inférieure d’une inscription car sa tranche inférieure semble sommairement dressée et est en outre parallèle au cours des lettres ; cette hypothèse commande les restitutions proposées ci-dessous à titre d’exemple.

datation du décès et proposer pour rendre compte des lettres SAV la restitution kalenda]s Au[gustas.

20

L. 1 : Après le T figure le départ d’une haste oblique qui peut avoir appartenu à un A ou à un M. On pourrait songer à un formulaire indiquant la durée de la vie et restituer vix]it a[nnos … ou a[nnis …

Deux fragments non jointifs trouvés en 1977, secteur II, couche V, carré G 3 (no d’inventaire fr. A : C-286/77 ; B : C-196/77). Ils sont étroitement apparentés à la fois par leur support, leur graphie et leur localisation : ils ont été découverts l’un à côté de l’autre et appartiennent selon toute vraisemblance à une même inscription.

L. 2 : A à traverse brisée, à la d. duquel le fragment de haste oblique conservé peut appartenir à un V, un X ou un Y. On pourrait songer à une formule de

Inédits.

Le Fr. B est conservé au musée de Srem, no d’inventaire : A/5884x ; le Fr. A n’a pas été retrouvé.

vi – le s i nsc rip tions

Marbre blanc à grains relativement grossiers, presque translucide. Fr. A : H. : 7,5 cm ; l. : 6,5 cm ; épaisseur : 3,5 cm Fr. B : H. : 18 cm ; l. : 14 cm ; épaisseur : 3,5 cm H. des lettres : 4 cm Fr. A - - -]I[- - Fr. B - - -]+I+++[- - Dos sommairement repoussé à la pointe ; adhérences de mortier au dos. Le fragment B correspond à la partie inférieure de l’inscription, qui était sans doute encadrée par une sorte de cartouche constitué par une bande en saillie de 2,5 cm de largeur se détachant au milieu d’une zone déprimée dégagée à la gradine. Il n’y rien à tirer du fragment A qui ne conserve qu’un I : il peut avoir appartenu aussi bien à la dernière ligne de l’inscription qu’à une des lignes précédentes. Sur le fragment B sont conservés de g. à d. : le bas d’une haste verticale au long de laquelle la pierre a été cassée ; une autre haste verticale qui ne peut appartenir qu’à un I à cause de sa proximité avec la lettre suivante ; le bas d’une lettre pansue, B ou D ; enfin, le bas de deux hastes verticales qui peuvent être les restes de deux I ou entrer dans la composition d’une seule lettre, H ou N. L’espacement de ces divers éléments est inégal, de sorte que les deux lettres médianes, IB ou ID, paraissent détachées du reste du texte. Cette dernière remarque, comme le fait que les éléments conservés appartiennent sûrement à la formule finale d’une inscription, invitent à privilégier la lecture I ID N dans laquelle le I initial serait le dernier chiffre d’un nombre de jours, et les lettres suivantes l’abréviation des mots id(ibus) N[ovembris.

21 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche V, carré A 4 (no d’inventaire : C-137/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5859. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 7e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 7e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. H. : 6,2 cm ; l. : 7,9 cm ; épaisseur : 2 cm

 21 

H. des lettres : 4 ? et 5,2 cm [- - -]+D[- - -] Dos lisse ; importantes adhérences de mortier au dos et quelques traces sur la face portant l’inscription. A g. est conservé le haut d’une haste verticale, moins haute que le D qui suit. Si l’on observe qu’à Sirmium comme ailleurs, les nombres sont parfois inscrits dans les inscriptions en caractères moins hauts que les lettres proprement dites, on peut proposer de voir dans cette haste un élément d’un nombre se rapportant aux mois d’une durée de vie, le D suivant pouvant s’interpréter comme l’initiale ou l’abréviation du mot dies.

 22 

22 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche IV, carré D 2 (no d’inventaire : C-87/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5857. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 6e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 6e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 7 cm ; l. : 12,2 cm ; épaisseur : 2,3 cm H. des lettres : 3,7-4 cm [- - -]AIVS+[- - -] [- - -]CVM[- - -]

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(chap. II, Fig. 2). Le dos de la face inscrite étant informe, il serait séduisant de penser que le fragment, épais au maximum de 5,7 cm, résulte du débitage d’une des parois de ce sarcophage qui étaient larges d’une dizaine de cm. L’identification n’est pas certaine cependant car la fouille de 1976 a livré auprès de l’angle nord-est de la basilique un autre sarcophage de même facture (no 64) et il n’est pas à exclure qu’il ait pu exister d’autres sarcophages encore, auxquels le fragment pourrait appartenir.  24 

 23 

Dos dressé à la pointe ; adhérences de mortier très tenaces sur la face portant l’inscription, plus légères au dos. A à traverse brisée. L. 1 : Une césure après AIVS, qui marquerait la fin d’un patronyme au nominatif masculin, semble logique111. La haste verticale, conservée à la fin de ligne, appartenait à un I ou un T. L. 2 : Malgré la grande mutilation des lettres conservées, la lecture est assurée.

23 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche VI, carré Z 2, devant la façade occidentale de la basilique (no d’inventaire : C-313/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5872.

L. 1 : Malgré leur mutilation, les lettres sont identifiables sans doute possible. La première est certainement un F car il ne subsiste aucun témoin de la haste inférieure d’un E ; la seconde ne peut être qu’un I à cause de sa grande proximité avec la lettre précédente, tandis que la haste verticale de la troisième, plus éloignée, ne peut appartenir qu’à un T. On pourrait donc proposer de restituer ici, à titre d’exemple, le mot neo]fit[us/a qui est certainement présent sur l’inscription no 6 et très probablement aussi sur l’inscription no 4. L. 3 : Deux hastes obliques appartenant sans doute à un X.

24 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, profil de contrôle IV, carré F 3 (no d’inventaire : C-282/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5880. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 1ère ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 1ère ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 4e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 4e ligne, 2e photo de g. à d.).

H. : 7,4 cm ; l. : 5,4 cm ; épaisseur : 2,3 cm

Grès molassique de couleur verdâtre.

Dos repoussé à la pointe présentant quelques traces de mortier ; fine réglure sous les lettres.

H. : 12,7 cm ; l. : 7,5 cm ; épaisseur : 5,7 cm H. des lettres : 3,8 cm [- - -]FIT[- - -] [ - - -]TAT[- - -] [- - -]+[- - -] Le matériau du support est identique à celui du sarcophage no 98 distant d’une dizaine de m tout au plus et dont seul le fond de la cuve était conservé 111 Pour les noms (gentilices et cognomina) se terminant par -aius, cf. Mócsy et al. 1983, 350-51 ; Solin et Salomies 1994, 223 et 447.

H. des lettres : 4,2 cm [- - -]+L[- - -] [- - -]++[- - -]

L. 1 : À g., la pierre a été cassée au long de la haste oblique de la première lettre qui peut être un A ou un M. Si les deux lettres appartiennent à un même mot, il faudrait privilégier, devant la consonne L, la lecture d’un A. L. 2 : À g., un éclat ou un fragment de lettre ; à d., la pierre est cassée au long de la haste oblique d’une lettre, A ou M.

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25 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche V, carré B 3 (no d’inventaire : C-191/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5847. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 6e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 6e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 10 cm ; l. : 13,3 cm ; épaisseur : 2 cm H. des lettres : 4,9 cm C+[- - +[- - -

H. : 12 cm ; l. : 7 cm ; é. : 2,8 cm H. des lettres : 3,7-5 cm [- - -]E+[- - -] [ - - -]+P[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur la face portant l’inscription. L. 1 : La deuxième lettre, dont il ne subsiste qu’une haste verticale tronquée en haut, pourrait être un I ou un T. L. 2 : La première lettre, partiellement conservée, est E ou un F.  27 

Dos lisse ; adhérences de mortier sur la face portant l’inscription. Justification à g., sous forme d’un trait fin maladroitement tracé, qui se sépare en deux à hauteur de la première ligne. Le fragment correspond au bord g. de l’in­scrip­tion. L. 1 : La seconde lettre, dont ne subsiste qu’une trace minime, est inidentifiable. L. 2 : Seul le haut de deux hastes obliques con­ vergentes est conservé : ce sont les restes d’un V ou d’un X.

26 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche VII, carré D 4 (no d’inventaire : C-216/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5851. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 2e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 2e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

27 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche III, carré B 2 (no d’inventaire : C-69/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5862. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 2e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 2e ligne, 1ère photo de g. à d.).

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Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, carré E 5 (no d’inventaire : C-190/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5876.

 29 

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 5e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 5e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. H. : 5 cm ; l. : 5,2 cm ; épaisseur : 2,2 cm

Marbre rose à grains fins, sans doute importé de Chemtou112. H. : 12,5 cm ; l. : 10 cm ; épaisseur : 1,8 cm H. des lettres : 6,5 cm [- - -]+MM[- - -] [- - -]N+[- - -]

H. conservée des lettres : 1-1,2 cm [- - -]H[- - -] [- - -]SIT+[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur les deux faces. Fine réglure au-dessous de la l. 1. L. 2 : Après le T, il semble qu’il faille reconnaître le départ d’une haste oblique appartenant à un A ou à un M. On proposera à titre d’exemple la restitution vix]sit a[nnis ou a[nnos, qui suppose dans la notation de vivere un vulgarisme relativement répandu113.

Dos lisse enduit de mortier. Fines réglures pour guider le tracé du haut et du bas des lettres. Gravure élégante et élancée, différente de la graphie ordinaire de la nécropole. Le fragment est un bord supérieur d’inscription car sa tranche supérieure est rectiligne et parallèle au cours des lettres et la distance qui la sépare du haut de la l. 1 est en outre bien plus importante que l’intervalle entre les l. 1 et 2.

Aujourd’hui perdue.

L. 1 : À g. subsiste la trace infime d’un empattement triangulaire pouvant avoir appartenu à un L ou un E. À cause des deux M qui suivent, la restitution d’un E paraît à privilégier.

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 5e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 5e ligne, 3e photo de g. à d.).

L. 2 : Est conservée à g une haste oblique dont l’inclinaison est telle qu’elle interdit de l’interpréter comme les restes d’un A qui serait excessivement large ; il convient donc de l’associer à la haste verticale dont le haut est conservé à sa d. et de reconnaître ici les vestiges d’un N. Quant aux départs d’une haste verticale et d’une haste oblique qui sont conservés plus à d., ils ne peuvent appartenir qu’à un autre N ou à un M.

Marbre blanc à grains fins.

29 Trouvée dans les fouilles de 1977, dans le carré D 1 (no d’inventaire : C-199/77).

H. : 4 cm ; l. : 5 cm ; épaisseur : 1,8 cm H. des lettres : 2-2,5 cm [- - -]+++[- - -] [- - -]NOS[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur les deux faces. Fine réglure au-dessous de la l. 2. L. 1 : On discerne une haste horizontale pouvant appartenir à un E ou un L, puis le bas de deux hastes verticales. L. 2 : On proposera à titre d’exemple la restitution an]nos.

112 Selon N. Duval.

113 Cf. ILCV Index XII, p. 608, s. v. vivo, A III.

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30 Trouvée dans les fouilles de 1976, à la limite des carrés A 10-A 11, à une profondeur de 1 m (no d’inventaire : C-123/76). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5844. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 4e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 4e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 6,9 cm ; l. : 5,5 cm ; épaisseur : 1,5 cm H. des lettres : 3,2 cm [- - -]OP[- - -] [- - -]++[- - -] Dos repoussé à la pointe ; adhérences de mortier au dos et légères traces sur la face portant l’inscription. L. 2 : La première lettre pourrait être un I ou L ; la seconde, dont ne subsiste qu’un infime vestige de l’empattement d’une haste, est inidentifiable.

31 Trouvée dans les fouilles de 1976, à la limite des carrés A/10-A/11 (no d’inventaire : C-122/76). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5858. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 2e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 2e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 10,2 cm ; l. : 12,3 cm ; épaisseur : 1,8 cm H. des lettres : 6,4 cm [- - -]QV[- - -] [ - - -]++[- - -]

Dos lisse ; légères adhérences de mortier sur les deux faces. Justification à g., à 6,3 cm du bord ; réglures espacées de 3,5 cm sur lesquelles le lapicide a aligné le haut des lettres ; cependant, la réglure médiane traverse la l. 2. Gravure soignée. Le fragment correspond au bord g. de l’inscription. L. 1 : De la lettre V n’est conservé qu’un petit fragment de la haste g. Entre les l. 1 et 2, à g. de la justification, trace infime de gravure appartenant peut-être à une hedera décorative L. 2 : Vestiges de deux lettres inidentifiables.

32 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche I, carré B 4 (no d’inventaire : C-51/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5860. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 5e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 5e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 5,5 cm ; l. : 5,5 cm ; épaisseur : 1,8 cm [- - -]RES[- - -] [- - -]+[- - -] Dos dressé à la pointe ; traces de mortier sur les deux faces. L.  1  : On pourrait proposer de restituer à titre d’exemple la fin du nom d’un des quatre derniers mois de l’année, tel Septemb]res. L. 2 : Haut d’une haste verticale.

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33 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube II, carré F 4 (no d’inventaire : C-135/77). Conservée au musée de Srem, A/5890.

no d’inventaire :

Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 3e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 3e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. H. : 6,3 cm ; l. : 8,1 cm ; épaisseur : 2 cm H. des lettres : 3,4 cm [- - -]++[- - -] [- - -]TYO[- - -] Dos lisse présentant de légères traces de mortier. Une réglure 1 cm au-dessous de la l. 1.

H. : 6,2 cm ; l. : 6,3 cm ; épaisseur : 1,7 cm H. des lettres : 1,6-3,5 cm [- - -]OR+[- - -] [- - -]+VT+[- - -] Dos aplani portant des traces de traits de scie. L. 1 : La première lettre partiellement conservée est un O très maladroitement tracé (la lecture V est exclue par la comparaison avec le haut de cette lettre conservé l. 2) ; la troisième, dont subsistent une haste verticale et une trace d’une haste oblique, doit être un N. L. 2 : À g. et à d., avant et après VT, traces infimes de hastes qui appartenaient à des lettres inidentifiables.

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Il est possible que la cassure franche à g. corresponde au bord de l’inscription.

Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, fosse 2, carré F 5 (no d’inventaire : C-164/77).

L. 1 : Restes d’une haste oblique et d’une lettre arquée, d’autant plus difficiles à interpréter que la présence d’un Y, l. 2, rend possible l’hypothèse que l’inscription ait été écrite en caractères grecs, voire rédigée en langue grecque. Ce n’est toutefois qu’une hypothèse car la lettre Y figure couramment au sein des inscriptions en langue latine dans la graphie de noms ou de patronymes d’origine grecque.

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.).

L. 2 : A d., après Y, une haste qui a toute chance d’avoir appartenu à un O très étiré.

34 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche V-VI, carré B 2 (no d’inventaire : C-213/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5853. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 6e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 6e ligne, 1ère phot. de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5863.

Marbre gris-bleu à grains relativement grossiers. H. : 12,4 cm ; l. : 7,5 cm ; épaisseur : 2,5 cm H. des lettres : 2,5 cm X[- - -] F[- - -] S+[- - -] Dos lisse présentant quelques adhérences de mortier. Partie g. de l’inscription que le lapicide n’a qu’imparfaitement justifiée car si les premières lettres des l. 1 et 2 sont à l’aplomb, il n’en va pas de même pour la lettre initiale de la l. 3. L. 3 : Du haut de la seconde lettre, qui ne peut pas être identifiée, ne subsiste qu’une trace de l’empattement.

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36 Trouvée dans les fouilles de 1976, dans le carré B 10 (no d’inventaire : C-127/76). Inédite et apparemment perdue.

H. des lettres : 5,5 cm [- - -]+[- - -] [- - -]ETN[- - -]

Marbre blanc-bleuté à grains très grossiers, très fragile et se délitant par plaques.

Dos lisse ; adhérences de mortier sur la face portant l’inscription.

H. : 17 cm ; l. : 13 cm ; é. : 3,5 cm

Gravure très soignée, quasi-monumentale.

H. des lettres : 4 cm

L. 1 : Est conservée à g. l’extrémité d’une haste horizontale appartenant à un E ou un L.

+++[- - -] M[- - -] B[- - -] Dos lisse recouvert de mortier dont on retrouve des adhérences sur la face principale. Partie g. d’une inscription dont le bord originel ne semble pas conservé (à moins qu’il n’ait eu une forme irrégulière ?) Bien qu’il n’y ait pas de trace de justification à g., les premières lettres des l. 2 et 3 sont à l’aplomb. L. 1 : Partie inférieure de trois hastes verticales pouvant avoir appartenu à 2 ou 3 lettres distinctes.

37 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche IV, carré A 4 (no d’inventaire : C-78/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5874. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 1ère ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 1ère ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 8,5 cm ; l. : 12,2 cm ; épaisseur irrégulière : 2 à 2,5 cm

L. 2 : T et N en ligature.

38 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube V, carré F 3 (no d’inventaire : C-169/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5848. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photo­ graphie, 6e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 6e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 8 cm ; l. : 11 cm ; épaisseur irrégulière : 1,9 cm H. des lettres : 4,9-5,3 cm [- - -]++[- - -] [- - -]+VI[- - -] Dos lisse ; adhérences de mortier sur les deux faces. L. 1 : Il semble que l’on puisse discerner deux traces de lettres (bas de hastes). L. 2 : À g., vestiges d’une lettre pansue, se terminant par un empattement triangulaire. Il pourrait s’agir d’un C, d’un G ou d’un S.

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41 39 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche IV, carré C 3 (no d’inventaire : C-170/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5881. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 6e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 6e ligne, 3e photo de g. à d.).

Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube II, carré F 2, tombe 2 (no d’inventaire : C-161/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5883. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 2e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 2e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide.

Marbre blanc à très gros cristaux.

H. : 5,8 cm ; l. : 6,5 cm ; épaisseur : 2,1 cm

H. : 6,5 cm ; l. : 9,2 cm ; épaisseur : 4,5 cm

H. des lettres : 3,3 cm

H. des lettres : 5,2 cm [- - -]AT[- - -] Dos lisse ; quelques adhérences de mortier sur la face portant l’inscription. Lettres passées au minium.

40 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, lors du nettoyage de contrôle de l’image négative du mur de l’abside (no d’inventaire : C-321/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5870. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 4e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 4e ligne, 4e photo de g. à d.). Marbre blanc. H. : 8,5 cm ; l. : 8,5 cm ; épaisseur : 3-3,3 cm H. conservée des lettres : 4 cm [- - -]+E V[- - -] La première lettre, dont subsiste une haste verticale, pourrait être un I ou un T ; l’intervalle important entre les deux dernières lettres marque sans doute une césure.

[- - -]IGE[- - -] Dos poli strié de coups de scie ; traces sporadiques de mortier sur les deux faces. Le fragment semble correspondre à la partie h. de l’inscription, si l’on en juge par le tracé rectiligne du bord supérieur. Le tracé anguleux de la seconde lettre invite à la lire comme un G plutôt que comme un C.

42 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, cube II, carré E 3 (no d’inventaire : C-163/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5845. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 7e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 7e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 8,7 cm ; l. : 9,7 cm ; épaisseur : 1,5 cm H. des lettres : 6 cm [- - -]ST[- - -] Dos lisse recouvert d’un mortier tenace. Le fragment appartenait à la partie inférieure de l’inscription, dont le bord est conservé sur une longueur d’environ 9 cm. Réglure (deux traits fins parallèles) au-dessous de la ligne ; gravure élégante et soignée.

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43 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche II, carré B 3 (no d’inventaire : C-61/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5867. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 4e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 4e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. H. : 10,6 cm ; l. : 8,2 cm ; épaisseur : 1,8 cm H. de la lettre M : 5,4 cm [- - -]VM[- - -] Dos lisse recouvert de mortier, comme la tranche d. L’inscription pouvait se terminer par cette ligne, à cause de l’importance de l’espace vierge au-dessous d’elle.

44 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche IV, carré C 4 (no d’inventaire : C-200/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5852. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 5e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 5e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 16,2 cm ; l. : 10 cm ; épaisseur : 1,6 cm H. des lettres : 3 cm [- - -]+M Dos poli portant les traces de scie ; adhérences de mortier sur toutes les faces, particulièrement sur celle portant l’inscription. La haste horizontale qui figure à g. du M peut avoir appartenu à un E ou un L. À cause de la place importante laissée libre au-dessous, on devra sup-

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poser ou que l’inscription se terminait avec ces deux lettres ou que la ligne suivante était notablement plus courte. Dans le premier cas, en optant la possibilité que la première lettre fût un L, on se risquera à proposer avec prudence le développement l(ibens) m(erito).

45 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche II, carré A 2 (no d’inventaire : C-214/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5849. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 1ère ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 1ère ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers, presque translucide. H. : 6,5 cm ; l. : 5,5 cm ; épaisseur : 3,5 cm - - -]N[- - Dos sommairement bûché ; adhérences de mortier au dos. Sur la face principale, traces de mortier de tuileau au long de la tranche supérieure : elles peuvent être les témoins d’un scellement et dans ce cas, la lettre conservée appartiendrait à la première ligne de l’inscription. Lettre passée au minium, dont la lecture est assurée : la pierre a été cassée au long de la haste oblique de la lettre.

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46 Deux fragments appartenant certainement à la même inscription, trouvés l’un à côté de l’autre dans les fouilles de 1977, secteur I, couche VI, carré A  1 (no d’inventaire du fr. A : C-120/77 ; no d’inventaire du fr. B : C-121/77). Conservés au musée de Srem, nos d’inventaire : A/5879 (Fr. A), A/5855 (fr. B). Fr. A : Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 1ère ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 1ère ligne, 1ère photo de g. à d.). Fr. B : Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 3e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 3e ligne, 2e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. Fr. A : H. : 6,5 cm ; l. : 9 cm ; épaisseur : 2 cm Fr. B : H. : 7,3 cm ; l. : 4,5 cm ; épaisseur : 2,9 cm H. des lettres (restituable à partir du E du fragment B) : 8-9 cm Fr. A - - -]T[- - -] Fr. B - - -]E[- - -] Dos lisse ; gravure très soignée – on oserait presque écrire « classique » – très différente de celle des autres inscriptions de la nécropole. Le fragment A correspond à la partie d. de l’inscription, dont le bord est conservé à d. sur une hauteur de 3 cm. Sur le fragment B, un point de séparation de forme triangulaire après le E.

47 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, carré G 3 (no d’inventaire : C-248/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5864. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 7e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc. H. : 7 cm ; l. : 8,8 cm ; épaisseur : 1,5-1,7 cm H. conservée de la lettre : 3,5 cm [- - -]+[- - -] La face portant l’inscription, piquetée de petits trous, est légèrement concave ; le dos est poli. Traces de mortier de tuileau sur la face principale et sur la tranche supérieure parfaitement rectiligne. Fine réglure au-dessus ou au-dessous de la lettre. L’inscription peut avoir été gravée sur un marbre de remploi, si l’on en juge par la convexité de la face inscrite ; d’autre part, l’arête franche et rectiligne du haut et les traces de mortier hydraulique que porte la pierre pourraient s’expliquer par un autre remploi, antique, sur le site même. Le fragment est si mutilé que l’on ne sait en quel sens le lire. Si l’unique lettre conservée, dont il ne reste qu’une partie de la haste verticale, appartenait à la première ligne de l’inscription, il pourrait s’agir d’un I ; mais si la ligne oblique à l’extrémité de la haste était une gravure volontaire (et non une éraflure ou un défaut de la pierre), ce pourrait être un L de forme plus ou moins analogue à celui de l’inscription no 5. Si, par contre, la haste appartenait à la dernière ligne de l’inscription, il pourrait s’agir d’un I ou T.

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48 Trouvée dans les fouilles de 1976, carré F 1, à l’extérieur de la basilique (no d’inventaire : C-126/76). Conservée au musée de Srem, A/5875.

no d’inventaire :

Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 1ère ligne, 3e phot. de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 1ère ligne, 3e phot. de g. à d.). Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 8 cm ; l. : 8,2 cm ; épaisseur : 2,3 cm H. conservée des lettres : 3,9 cm [- - -]++[- - -] Dos sommairement bûché ; adhérences de mortier sur les deux faces, et plus particulièrement sur celle portant l’inscription. Fragment si mutilé qu’on ne sait dans quel sens le lire. Les lettres, dont seules deux hastes verticales sont partiellement conservées, ne peuvent pas être identifiées avec certitude. Si elles appartenaient à la première ligne de l’inscription, il pourrait s’agir de deux I, de I et L, ou de L (avec une traverse horizontale courte) et I ; si elles relevaient de la dernière ligne, on pourrait lire indifféremment deux I, ou T et I, ou I et T, la lettre T devant alors avoir une traverse courte.

49 Trouvée dans les fouilles de 1977, carré E 1 (no d’inventaire : C-59/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5865. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 2e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 2e ligne, 1ère photo de g. à d.).

Marbre gris-bleu à grains fins. H. : 7,7 cm ; l. : 7,8 cm ; épaisseur : 2 cm H. conservée de la lettre : 3 cm +[- - -] Dos poli  ; traces de mortier sur les faces et les tranches. Bord g. de l’inscription conservé sur une h. de 4 cm. De la seule lettre conservée subsistent une haste verticale et le départ d’une haste oblique (?) : ce peutêtre un N ou un M.

50 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, couche III, carré B 3 (no d’inventaire : C-67/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5873. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 3e ligne, 4e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 3e ligne, 4e photo de g. à d.) Marbre blanc à grains relativement grossiers. H. : 5,8 cm ; l. : 5,2 cm ; épaisseur : 3 cm Dos sommairement épannelé ; la face portant l’inscription est couverte de mortier. Fragment si mutilé qu’on ne sait dans quel sens le lire ; il garde trace d’une lettre pansue, O ou Q.

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51 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche IV, carré G 4, à l’extérieur de la basilique (no d’inventaire : C-66/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5868. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 3e ligne, 3e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 3e ligne, 3e photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins. H. : 5,1 cm ; l. : 7,5 cm ; épaisseur : 2,5 cm Dos lisse recouvert, comme la face principale, de traces de mortier. Fragment si mutilé qu’on ne sait dans quel sens le lire. Il est cependant assuré qu’il comptait deux lignes dont l’une ne comporte que l’extrémité d’une haste et l’autre une lettre pansue et une haste.

52 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, lors du nettoyage de contrôle de l’image négative du mur de l’abside (no d’inventaire : C-321a/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5885. Bibliographie : Mirković 2016, 88 (seulement la photographie, 5e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 310, pl. XXXIV (seulement la photographie, 5e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc. H. : 6,7 cm ; l. : 9,2 cm ; é. 3,3 cm H. conservée des lettres : 3,2 cm [- - -]+++[- - -] Même si d’importants fragments des lettres sont conservés, il n’est pas possible de les identifier.

La première lettre, dont subsiste une panse, pourrait être un D ou O. La deuxième, à première vue, pourrait être un V ; cependant, si l’on prend en considération la taille de la première lettre, il pourrait s’agir de la partie supérieure de la lettre X. La troisième lettre pourrait être un E avec des traverses atypiques, descendant en oblique. La traverse la plus haute paraît être conservée en entier.

53 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur I, tombe 55, carré A 4 / Z 4 (no d’inventaire : C-283/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5877. Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 4e ligne, 1ère photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 4e ligne, 1ère photo de g. à d.). Marbre blanc à grains fins, presque translucide. H. : 7,2 cm ; l. : 5,8 cm ; épaisseur : 2 cm H. des lettres : ? [- - -]++[- - -] [- - -]++[- - -] Dos lisse recouvert d’un mortier tenace dont on retrouve aussi des traces sur la face portant l’inscription. Fragment si mutilé qu’on ne sait dans quel sens le lire. Les lettres, dont subsistent seulement des traces infimes, sont inidentifiables. Cependant, on proposera avec prudence une tentative de lecture. L. 1, l’empattement d’une possible haste qui paraît conservé à g. et la haste oblique qui suit pourraient être interprétés comme deux éléments d’un R (ou d’un X ?) ; à d. enfin serait conservé le bas d’une haste verticale. La l. 2 pourrait garder trace du haut d’une lettre pansue (B, D, P ou R), puis de l’angle supérieur g. d’un E ou d’un F.

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54 Trouvée dans les fouilles de 1977, secteur II, couche II, carré D 3 (no d’inventaire : C-60/77). Conservée au musée de Srem, no d’inventaire : A/5866. Inédite. Marbre blanc. H. : 7,9 cm ; l. : 8,7 cm ; épaisseur : 2,3 cm Fragment si mutilé qu’on ne sait dans quel sens le lire ; il n’est pas assuré en outre que les deux incisions dont il ne garde qu’une trace infime étaient destinées à graver une lettre.

Ivana Popović

VII – Les mensae funéraire

Figure 1. Localisation des mensae trouvées dans la basilique et la nécropole Saint-Irénée pendant les fouilles de 1976-1977 (dessin de B. Popović).

Au cours des fouilles effectuées en 1976-1977 dans la nécropole orientale de Sirmium et dans la basilique Saint-Irénée, une vingtaine de fragments de mensae en marbre blanc ont été découverts (Fig. 1). Malheureusement, aucune pièce n’a été trouvée in situ. Le fragment du rebord et du fond de la mensa no 1 du catalogue ci-dessous (C-125/76) a été découvert dans la tombe 5 (15/76-77), parmi des débris de briques, d’enduits peints à fresque et de marbres non inscrits, de sorte qu’on ignore s’il appartenait au mobilier funéraire ou s’il était en position secondaire. La même question se pose pour le fragment du rebord de la mensa no 10 (C-252/77) découvert entre les tombes 39 (35/77) et (36/77) car deux autres fragments (C-64/77 et C-192/77) trouvés dans le secteur I, carrés B3 et C3, relèvent de cette même mensa dont la position primaire reste donc incertaine. Le fragment de la mensa no 14 (C-320/77) a été trouvé dans le négatif du mur de l’abside de la basilique. Si cette mensa était originellement dans

l’abside, elle aurait pu servir comme table d’autel, principal ou secondaire. Qu’elle ait pu figurer dans l’abside n’a rien d’invraisemblable, car des fragments d’inscriptions ont également été découverts dans le négatif du mur de l’abside (C-321/77 : trois fragments, cf. chap. VI, nos 13, 40, 52) avec un nummus de Constantin Ier, frappé à Ticinum en 320-321. L’analyse des fragments retrouvés et les rapprochements qui peuvent être faits entre eux ont montré qu’ils appartenaient à dix mensae circulaires ou semi-circulaires (Fig. 2) et à trois pièces rectangulaires, dont une porte une inscription. Ces mensae ont sommairement été publiées par N. Duval (1984a, 187-94 ; 1984b, 260-64 et 273-75) qui a observé que les pièces circulaires présentent des profils variés, allant du « bec de corbin » au rebord plat ou mouluré sur le dessus et fuyant au revers. Les dimensions restituées vont de 70 cm à 115 cm de diamètre pour une épaisseur moyenne de 2 cm pour le fond. Sept fragments appartenant à une même mensa (cat. no 2,

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 151–161 10.1484/M.ROMA-EB.5.128828

FHG

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Figure 3. Fragment de mensa présentant un profil en « bec de corbin » découvert en 2016 dans le quartier de Palanka.

Figure 2. Profils des mensae circulaires trouvées pendant les fouilles de 1976-1977 (dessin de B. Popović d’après Duval 1984a, 191, fig. 1).

C-88/77) présentent au revers un traitement à sillons rayonnants (Duval 1984a, 192) caractéristique d’une fabrication en série déjà signalée, notamment à Chypre (Roux 1973, 133-96) et à Delphes (Marcadé et Roux 1977, 453-56). Dans la catégorie des mensae avec les rebords moulurés, on peut remarquer que plusieurs pièces présentent au revers un annelet (Duval 1984b, 261). Le fragment à sillons rayonnants possède encore au revers et sur le rebord des restes de mortier semblant prouver, s’il n’a pas été remployé,

qu’il était scellé sur un support (Duval 1984a, 192). Il faut noter que les fouilles archéologiques des tombes antiques du quartier de Palanka, au sud-ouest de la basilique, ont livré un fragment de mensa présentant un profil « en bec de corbin » (Fig. 3) très semblable à celui du fragment plus important (no 1) trouvé dans la tombe 5 (15/76-77) de la nécropole fouillée en 1976-1977 (Fig. 4). Le dos du fond de l’exemplaire no 12 (?) est irrégulier et légèrement incurvé (Fig. 8) ; son interprétation comme un élément de mensa est donc problématique car toutes les autres mensae du site présentent un fond plat. Sur l’un des fragments d’une mensa circulaire (cat. no 8, C-285/77) est gravée une ligne qui peut appartenir à une lettre ou à un symbole chrétien, tandis que sur un fragment d’une autre mensa circulaire trouvé avant les fouilles et qui conserve une partie du fond et du rebord (cat. no 11) figurent quelques lettres d’un texte de trois lignes inscrit en grec. Parmi les fragments de mensae quadrangulaires, le seul qui soit inscrit appartient à une mensa d’environ 1 m de côté (cat. no 13). Les inscriptions qu’il porte – deux dans la même sens de lecture et la troisième gravée sur le rebord per-

VII – Le s m en sae f unéraire

Figure 4a,b. Fragment de mensa cat. no 1.

pendiculairement aux précédentes (Fig. 9) – sont très lacunaires, mais leur caractère funéraire n’est pas douteux (Duval 1984a, 193). En comparant les mensae de la basilique SaintIrénée et de la nécropole autour d’elle avec les mensae trouvées à Salone, N. Duval a conclu que les pièces de Sirmium appartiennent au ive siècle (Duval 1984a, 235) ; à Salone cependant, l’usage de mensae funéraires semble se maintenir au ve siècle au moins. Les trouvailles faites sur ces deux sites montrent que les mensae pouvaient prendre place à l’intérieur d’une église de pèlerinage pour recevoir, réellement ou symboliquement, des offrandes de nourriture ou, s’il existe un trou d’écoulement d’un liquide, pour effectuer des libations. Bien sûr, toutes les mensae ne répondaient pas forcément aux mêmes usages. Pour leur utilisation dans les églises, on peut envisager diverses solutions en fonction des dispositifs qu’elles présentent ; certaines paraissent ainsi avoir été scellées dans des éléments en maçonnerie, comme le montre le fragment à sillons rayonnants (no 2) (Fig. 5) qui possède des traces de mortier au revers et sur son rebord. Mais comment savoir si ces éléments maçonnés étaient ceux de la tombe ou ceux d’une installation destinée au repas funéraire établie au-dessus d’elle (Duval 1984b, 274) ? Étant donné que les fragments des mensae de la nécropole orientale de Sirmium n’ont pas été trouvés en position primaire, déterminer leur usage reste hypothétique. Pour les mensae dont le revers présente des sillons rayonnants (cat. no 2 et 11), nous pouvons supposer l’existence de liens avec l’Orient. L’inscription grecque sur la mensa no 11, celle de la plaque appartenant à la nécropole autour de la basilique SaintSyneros/Synerotas (Popović et Ferjančić 2016, 134-35, fig. 5), ainsi que les lettres grecques, un gamma et un monogramme alpha-tau, qui figurent sur un petit bassin trouvé sur le secteur no 4 de Sirmium (celui de

la « villa urbana » ; Duval 1984a, 194, fig. 5) confirment que, comme le laissaient déjà supposer les noms des martyrs locaux (Popović 1993, 25-26), la majorité de la communauté chrétienne de Sirmium était d’origine orientale. Les fragments des mensae de la nécropole orientale, comme les trouvailles similaires, conservées au musée de Srem à Sremska Mitrovica et au musée archéologique de Zagreb, que les autres secteurs de Sirmium ont livrées (Duval 1984a, 19498 ; 1984b, 260-63) et leur rapprochement avec les pièces de Salone (Duval 1984a, 198-226 ; 1984b, 26469) témoignent du rôle important des mensae au cours des rituels funéraires dans l’ensemble de l’Illyricum. Sauf les pièces trouvées à Sirmium et une, peut-être, à Osijek (Mursa) ou à Daruvar (Ljubić 1876, 36, no 74 ; Duval 1984a, 196-97, fig. 8), les trouvailles de mensae sont néanmoins inexistantes dans l’intérieur de la péninsule balkanique et en Pannonie. L’inscription funéraire semi-circulaire de Savaria offre quelques rapprochements avec les épitaphes de Sirmium et d’Aquilée (Duval 1984a, 198), montrant une des possibles directions des influences de la région Adriatique vers la Pannonie. Une autre direction de ces influences, celle de Salone, ressort de la forme de la mensa trouvée à Osijek ou à Daruvar (Duval 1984a, 196). L’usage de mensae funéraires est bien connu pour l’Afrique du Nord (Duval 1982, 52542) et pour l’Espagne (Barral i Altet 1975, 49-69), tandis que les trouvailles de Salone montrent un lien avec celles d’Aquilée (Duval 1985, 437-62). La numérotation du catalogue des mensae que nous avons dressé correspond à celle adoptée par N. Duval (1984a, 191, fig. 1). Ses observations et ses conclusions ont constitué la base pour cette modeste présentation. Pour des raisons diverses, objectives et subjectives, il n’a malheureusement pas publié de synthèse sur les mensae de la nécropole orientale de Sirmium, auxquelles il a, néanmoins, consacré trois de ses articles (Duval 1984a ; 1984b ; et 1985).

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CATALOGUE 1. Mensa circulaire au profil en « bec de corbin », fragment, inventaire C-125/77 = Fig. 4

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : tombe 15/76-77 (= tombe 5 dans le catalogue des tombes), parmi des débris de briques, d’enduits peints à fresque et de marbres non inscrits Dimensions du fragment : 28 × 17,5 cm ; hauteur 7,3 cm ; dimensions restituées : diamètre 115 cm, hauteur 7,3 cm Fragments conservés : rebord en bec de corbin et le fond plat, un fragment.  2 

2. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragments, inventaire C-88/77, C-65/77

Marbre blanc poli présentant des sillons rayonnants au revers Lieu de trouvaille : secteur II, carrés A4 et F4 Dimensions restituées : diamètre 70 cm ; épaisseur du fond : environ 2 cm ; hauteur : 3,6 cm Sept fragments et un élément isolé appartiennent au rebord mouluré et au fond plat de la mensa. Le revers présente un annelet et un traitement à sillons rayonnants (Fig. 5). Bibliographie : Duval 1984a, 192, fig. 2, et pl. XXVII, 1. 3. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-193/77

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur II, carré E3 Dimensions du fragment : 16,5 × 13 cm ; dimensions restituées : diamètre 90 cm  3 

Est conservé un fragment (brisé en deux) du rebord qui présente un sillon et un renflement faisant transition avec le fond.

Figure 5. Fragment du revers présentant des sillons rayonnants de la mensa cat. no 2, avec des restes de mortier sur cette face.

 4 

VII – Le s m en sae f unéraire

4. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-63/77

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur I, carré B3 Dimensions du fragment : 11 × 7 cm ; dimensions restituées : diamètre 97,5 cm ; hauteur : 3,6 cm Est conservé un fragment du rebord mouluré et de son profil jusqu’au fond plat. 5. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-212/77

 5 

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur I, carré B2 Dimensions du fragment : 7 × 5 cm ; dimensions restituées : diamètre 75 cm, hauteur : 2,7 cm Est conservé un fragment du rebord mouluré et de son profil jusqu’au fond plat. 6. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-55/77

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur II, carré D3 Dimensions du fragment : 10,5 × 6 cm, dimensions restituées : diamètre 95 cm, hauteur : 3,7 cm

 6 

Est conservé un fragment du rebord, mouluré d’un sillon. 7. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-165/77 = Fig. 6

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur I, carré C3 Dimensions du fragment : 9,2 × 9 cm, dimensions restituées : diamètre 90 cm, hauteur : 4 cm Est conservé un fragment du rebord mouluré et du fond plat.  7 

Figure 6. Fragment de mensa cat. no 7.

155

1 56 i va n a p o p ov ić

 8 

8. Mensa circulaire avec rebord mouluré, fragment, inventaire C-285/77

Marbre blanc poli et gravé Lieu de trouvaille : secteur II, carré G3 Dimensions du fragment : 5 × 8 cm, dimensions restituées : diamètre 89 cm, hauteur : 3,9 cm Est conservé un fragment du rebord mouluré et du fond plat. Sur le fond est gravée une ligne qui peut appartenir à une lettre ou à un symbole chrétien. 9. Mensa circulaire avec rebord plat, fragment, inventaire C-53/77

Marbre blanc poli  9 

Lieu de trouvaille : secteur I, carré C4 Dimensions du fragment : 13,5 × 13 cm, largeur du rebord 6,8 cm ; dimensions restituées : diamètre : 107,5 cm, hauteur : 5,8 cm Est conservé un fragment du large rebord plat raccordé au fond par une courbure très raide. 10. Mensa circulaire avec rebord mouluré, frag­ ment, inventaire C-192/77, 64/77, 252/77 = Fig. 7

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur I, carrés B3, C3, C4, entre les tombes 39 et 41 (= 35/77 et 36/77)

 10 

Dimensions des fragments  : 17  ×  10, 20,5  ×  8, 12,5 × 5 cm ; dimensions restituées : diamètre : 90 cm, hauteur : 3,4 cm Sont conservés trois fragments du rebord mouluré et du fond plat de cette mensa peu profonde.

Figure 7a,b. Fragments de mensa cat. no 10.

VII – Le s m en sae f unéraire

11. Mensa circulaire, fragment

 11 

Marbre blanc poli et gravé Lieu de trouvaille : découvert avant les fouilles à proximité de la basilique Dimensions du fragment : 10,5 × 10,8 cm ; dimensions restituées : diamètre : 72 cm ; hauteur : 2,2 cm Est conservé un fragment du fond plat sur lequel est gravée une inscription en grec dont subsistent trois lignes : [- - -] Ɛ I A Y [- - -] N I N [- - -] O C X Bibliographie : Duval 1984a, 193, fig. 4, et pl. XXVII, 3-4 ; Mirković 2016, 86, no 35 ; 2017, 213, no 228. Le texte est trop mutilé pour qu’on puisse en établir la teneur. La lecture proposée en Mirković 2017 est : --- EI αύ[του ou της--- / ---ανιλα. Pourtant la dernière lettre de la l. 2 est sûrement un nu et non un lambda. Le revers présente un annelet et un traitement à sillons rayonnants. 12 (?) Mensa circulaire, fragment, inventaire C-230/77 = A/5873 = Fig. 8

Marbre blanc poli et gravé Lieu de trouvaille : secteur II, carré D3, niveau 2 Dimensions du fragment : 15,4 × 6,9 cm Dimensions des lettres : 3,9-4,8 cm Est conservé un fragment du fond sur lequel est gravée une inscription dont subsistent trois lignes : [- - -]CE[- - -] [- - -]TI[- - -] [- - -]IIII[- - -] Bibliographie : Mirković 2016, 89 (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.) ; 2017, 311, pl. XXXV (seulement la photographie, 5e ligne, 2e photo de g. à d.). La taille des lettres va en diminuant à chaque ligne, ce qui peut être l’indice que l’inscription était gravée sur le fond circulaire d’une mensa (pour le commentaire de l’inscription, cf. chap. VI, no 12). Le fait que le fond soit irrégulier et légèrement incurvé conduit cependant à ne pas exclure la possibilité qu’il puisse s’agir, non d’une mensa, mais d’une épitaphe ordinaire. Des traces de mortier sont visibles sur les deux faces du fragment. Figure 8a,b. Fragment du fond inscrit de la mensa cat. no 12.

 12 

157

1 58 i va n a p o p ov ić

13. Mensa quadrangulaire, fragment, inventaire C-54/77 = Fig. 9

Marbre blanc poli

 13 

Lieu de trouvaille : secteur II, carré D3 Dimensions du fragment : 26,7 × 14,1 cm ; dimensions restituées (par comparaison avec la mensa circulaire no 9 qui présente elle aussi une mouluration très simple et une semblable courbure du raccord avec le plateau)  : environ 100  cm de côté  ; hauteur : 5,7 cm ; épaisseur du fond : 2,5 cm. Fragment du rebord et du fond de l’angle inférieur g. d’une mensa carrée ou rectangulaire sur laquelle sont inscrits trois inscriptions ou, plus vraisemblablement, trois registres d’une seule inscription : deux d’entre eux, a et b, offrent le même sens de lecture, tandis que le troisième, sur le rebord, est perpendiculaire aux registres précédents et porte l’inscription c.1 H. des lettres : a) 3,7 cm ; b) 5 cm ; c) l. 1, 3 cm ; l. 2 : 2 cm Bibliographie : Duval 1984a, 193, fig. 3, et pl. XXVII, 7 ; Mirković 2016, 85, no 33 ; 2017, 213, no 226. a) b) c)

M [- - P [- - M [- - HAN [- - - - -]ERCEPIT - - -]MENSERUM ϚII

b : han[c piscinam comparavit Mirković c : p]ercepit … menserum viii Figure 9. Fragment de la mensa carrée ou rectangulaire inscrite cat. no 13.

b : « (il/elle a acquis, ou ils ont acquis) cette piscina » c : « il/elle a reçu (le baptême) .. (à l’âge de…) huit mois » Registre a

Il n’y a rien à retirer de ce registre sur lequel ne subsiste que la première lettre des trois lignes conservées de l’inscription, sinon que la texte qu’il portait était vraisemblablement fort développé : à retenir l’hypothèse que la mensa était haute de 1 m, il peut avoir compté en effet une dizaine de lignes si tout le fond était inscrit.



1 Le commentaire épigraphique qui suit est dû à Jean Guyon.

VII – Le s m en sae f unéraire 159

Registre b

Registre c

Sur ce registre qui ne compte qu’une ligne, la restitution han[c piscinam comparavit --- que M. Mirković a proposée pour les trois seules lettres conservées est d’autant plus justifiée que, dans une région proche, les inscriptions de Salone offrent non seulement deux parallèles très voisins pour cette formule – hanc p[i] scinam virginem a se comparatam constiuerunt ; piscina […] qui co[m]munit[er] consentientes compa[ra] verunt (CIL III 13137 = ILCV 3751 ; CIL III 9588, adn. p. 2140 = ILCV 3752) – mais aussi de nombreuses attestations du terme piscina « en association effective à une forme de monument funéraire comportant une cavité circulaire où la circulation du liquide est indubitable », comme l’a noté N. Duval dans son article « Piscinae et mensae funéraires : de Salone à Aquilée » (1985, 451). Piscina et mensa sont en effet des termes qui évoquent des monuments funéraires aux fonctions très voisines, sinon identiques, et par métonymie la tombe sur laquelle ils étaient placés ; quant au verbe comparare, qui marque l’achat de ces monuments ou de ces tombes, il est très fréquent en épigraphie chrétienne, particulièrement dans les catacombes romaines (ILCV Index XII, p. 497-98). Il reste que piscina avait également le sens obvie de « piscine » qui pouvait évoquer pour les fidèles, comme l’a souligné N. Duval (1985, 451), la piscine dans laquelle ils avaient été plongés, lors de leur baptême, « dans la mort et la résurrection du Christ » selon le mot de saint Paul : une telle évocation faisait sens pour eux quand le terme figurait sur une tombe où le défunt est à la fois plongé dans la mort et en attente de la résurrection. S’il a bien été employé sur cette mensa, ce fut peut-être pour expliciter ce rapprochement car l’inscription que porte le registre c fait sans doute allusion, comme on le verra d’ici peu, au baptême qu’avait reçu le fidèle auquel elle est dédiée. Introduite par l’accusatif h[anc ---, l’inscription de ce registre ne peut se suffire à elle-même. Il est donc possible qu’elle constitue la fin de l’inscription gravée sur le registre a, mais la taille plus importante de ses lettres rend plus vraisemblable l’hypothèse qu’elle complétait un texte inscrit sur le bandeau supérieur de la mensa avec des lettres de même importance que les siennes. On imaginerait donc volontiers que le ou les noms des commanditaires du monument figuraient sur ce bandeau, tandis que sur le bandeau du bas la restitution han[c piscinam comparavit ou comparaverunt suffirait à remplir tout l’espace de la lacune si la mensa était de forme carrée.

L. 1 : ---]percepit : ce verbe attesté dans l’épigraphie chrétienne2 appartient également à la langue des Pères de l’Église (Tertullien, Bapt., 17, Augustin, In psalm. 80, 2) et a été employé à propos de la réception du baptême, concurremment avec le verbe accipere qui est plus fréquemment usité. L. 2 : ---]menserum viii : cette mention des mois au génitif peut avoir ou non été précédée d’un verbe introduisant la durée de vie du défunt car les deux constructions sont attestées dans l’épigraphie chrétienne (ILCV Index XII, p. 552). Même si l’on ne peut en fournir l’exact parallèle, le vulgarisme menserum (au lieu de mensium) ne doit pas surprendre : sans doute sous l’influence des formes annorum et dierum qui encadrent souvent ce mot, on rencontre en effet fréquemment mensorum sur les inscriptions chrétiennes, et au moins une fois meserum (ILCV 4576, à Rome)3. Dans la notation du nombre de mois figure la ligature vi- le prétendu episemon – qui est également présente sur l’inscription no 2 de la nécropole alentour de la basilique (cf. chap. VI, n° 2) ; sa forme très cursive s’explique sans doute par le manque de place. Avant cette mention de l’âge du défunt, qui ne se réduisait peut-être pas à 8 mois, l’importance de la lacune en début de ligne (de l’ordre de 75 cm si la mensa mesurait 1 m de hauteur) permet d’imaginer l’existence d’un membre de phrase en relation avec le baptême mentionné l. 1, comme sur une inscription de Rome – métrique il est vrai – qui associe percipere et le terme neofita dont la mention au masculin se retrouve à deux ou trois reprises sur les inscriptions de la nécropole alentour de la basilique (chap. VI, nos 4, 6 et peut-être 23) : mox gratiam Dei percepi suscepta in pace neofita (ILCV 1537). L’inscription serait datable des ive-ve siècles si l’on se fie au fait que le verbe percipere est employé sur des inscriptions de Rome dès la première moitié du ive siècle (ILCV 1539, inscription datée de 338) et se maintient au moins jusqu’en 463 (ILCV 1541). Quant à son support, N. Duval a porté sur lui le jugement suivant dans une note manuscrite ébauchant le commentaire de cette mensa : « Ce type de table inscrite, posée à plat sur une tombe ou un monument martyrologique commémoratif est bien attesté à Salone. Il est fréquent en Afrique dans certaines régions : Mactar, Thala, avec des tables carrées ou rectangu 2 ILCV Index VII, p. 385 : une dizaine d’attestations échelonnées de 338 à 463 sur les inscriptions datées. 3 Pour menserum, cf. ILCV Index XII, p. 552.

1 60 i va n a p o p ov ić

 14 

laires, Mateur avec des formes circulaires simplifiées, dans le Constantinois et en Maurétanie Sitifienne. De nombreuses inscriptions martyrologiques sont gravées sur des tables de ce type. Malheureusement aucun monument de ce genre ne paraît toutefois avoir été trouvé en place et on ne connaît pas la disposition matérielle du support notamment. En tout cas la gravure sur les rebords et suivant différentes orientations est banale. On remarquera que plusieurs inscriptions trouvées précédemment à Sirmium présentent un rebord simplifié qui peut faire penser qu’il s’agissait aussi de mensae posées à plat sur une tombe ». 14. Mensa rectangulaire, fragments, inventaire C-312/77 (trois fragments) et C-320/77 = Fig. 10

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : dans le carré G3 pour les fragments C-312/77 ; dans la tranchée de spoliation du mur de l’abside pour le fragment C-320/77 Dimensions cumulées des fragments : 39 × 30 cm ; hauteur : 3,8 cm. Sont conservés quatre fragments jointifs formant l’angle d’une mensa rectangulaire. Le rebord est mouluré et profilé vers le fond plat.

Figure 10a,b. Fragment C-320 de mensa cat. no 14.

VII – Le s m en sae f unéraire

15. Mensa rectangulaire, fragments, inventaire C-194/77, C-311/77

Marbre blanc poli Lieu de trouvaille : secteur II, carrés E3 et G3 Dimensions des fragments : 15,3 × 5,3 cm, 16,8 × 10 cm, hauteur : 2,9 cm Sont conservés deux éléments du rebord d’une mensa rectangulaire ; ce rebord est mouluré et profilé vers le fond plat. Sans que l’on puisse en tirer une conclusion assurée sur leur utilisation, on notera que les éléments des mensae rectangulaires nos 14 et 15, dont les modénatures sont courantes sur des tables d’autel, proviennent tous du sanctuaire de l’édifice de culte (l’abside de la basilique pour quatre d’entre eux, la tranchée de récupération des matériaux de son mur et l’espace vierge de tombes situé devant elle pour les deux autres).

161

 15 

Miloje Vasić

VIII – Les monnaies Introduction Au cours des fouilles systématiques effectuées dans la basilique et dans la nécropole qui l’entoure, un assez grand nombre de monnaies – 119 pièces au total – a été recueilli. Sur ces 119 pièces, 90 ont pu être identifiées : ce nombre sert à calculer les statistiques chronologiques. Pour 63 pièces seulement, l’atelier a pu toutefois être déterminé : ce nombre sert de base aux statistiques par lieu de frappe. La plupart des monnaies sont du ive ou du début du ve siècle au plus tard, et 5 pièces sont du iiie siècle, dont 4 antoniniani frappés avant la réforme de Dioclétien et un follis de Maximien datant de 295-96 (Tableau 1).

Commentaire La chronologie

Graphique 1. Pourcentage par période.

Tableau 1. Monnaies classées par empereur.

Claude II

2

Constantinople

1

Probus

1

Julien

6

1

Valentinien Ier

2

Maximien Hercule 1

Valens

9

Licinius Ier

1

Gratien

4

Constantin Ier

6

Théodose Ier

3

Constantin II

7

Valentinien II

4

Constant

6

Arcadius

2

Constance II

26

Honorius

1

Total

83

Aurélien

L’analyse ne tient pas compte des monnaies du iiie siècle parce que le nombre relativement élevé de monnaies pour une seule année pourrait fausser les résultats. Seules les monnaies émises entre 313 et 402 ont donc été prises en considération. Les circonstances historiques permettent de diviser cette longue période en trois étapes : celle de Constantin Ier et de ses fils, entre 313 et 337 ; celle de Constantin II, Constance II, Constant, Gallus et Julien, entre 337 et 361 ; celle de Valentinien Ier et de ses successeurs, jusqu’à Théodose Ier et ses fils, soit entre 364 et 402. Les pourcentages calculés sur le total des exemplaires, y compris ceux du iiie siècle, se répartissent de la façon suivante (Tableau 2 et Graphique 1) : Quelques conclusions peuvent être tirées du tableau ci-dessus : il est clair, sur la base des pourcentages, que pendant la période de 313-329 la circulation monétaire change peu, tandis qu’entre 330 et 337 elle augmente sensiblement. Dans la seconde étape, au cours des années 337-341, le pourcentage augmente toujours ; on assiste à un premier regroupement entre 330 et 341. Le pourcentage diminue en 341-348, atteint son point culminant en 348-350 et baisse de nouveau en 351-361. Les variations s’expliquent en particulier par l’abondance des frappes de Constance II. Ce phénomène est illustré aussi

Tableau 2. Pourcentage par période.

Période 313-337

Période 337-361

313-315

2,35%

337-341

318-319

4,71%

320-324

2,35%

325-329 330-337

Période 364-402

5,89%

364-375

6,83%

341-348

4,71%

378-383

3,77%

348-350

10,60%

383-392

4,71%

3,53%

351-361

9,42%

393-402

1,55%

5,37%

 

 

 

 

par les trésors provenant de la même époque (Vasić 1990). Cependant, le pourcentage très élevé, vers 348-361, ne signifie pas nécessairement que la basilique a été construite à cette époque-là. À notre avis, l’analyse tendrait à démontrer que l’érection du bâtiment a eu lieu plutôt dans les années 330-341, peut-être même vers 330-337, quand s’accroît brus-

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 163–170 10.1484/M.ROMA-EB.5.128829

FHG

1 64 milo j e va s ić

quement le nombre de monnaies dans la basilique. Cette conclusion serait corroborée par la baisse du pourcentage monétaire en 341-348. Dans le temps, l’apport le plus important se situe à première vue entre 350 et 378 (16,94% + 14,40%). On note cependant que les années 335-341 comptent pour 10,16% et les six années suivantes pour 6,77%. La rareté apparente des frappes des deux années suivantes s’explique par la nature même des monnaies qui furent alors émises. En 348 une réforme du bronze assainit la circulation en remplaçant les petites monnaies, au type des deux Victoires en Occident et des vota en Orient, par des Ae 2. Ces belles pièces, dont la frappe fut éphémère, durent être rapidement thésaurisées ou refondues : elles sont rares partout. On en a recueilli dans la basilique deux exemplaires seulement émis à Sirmium et un de Thessalonique, ce qui est un pourcentage relativement plus important qu’ailleurs. On peut donc considérer que le début des apports se situe entre 335 et 341. Les monnaies antérieures ont été pour la plupart retirées de la circulation et celles que nous trouvons sont celles qui peuvent y subsister pour des raisons matérielles : à part une grande follis, toutes les autres pièces sont d’un module voisin de celui des frappes valentiniano-théodosiennes, en particulier les antoniniani de Claude II. La circulation monétaire diminue graduellement à partir de 364, quoiqu’elle soit encore assez forte entre 364 et 375. Elle oscille entre 378 et 392 et disparaît presque totalement en 393-402. La monnaie la plus récente ne peut pas avoir été frappée après 402 mais elle est isolée et la fin des apports monétaires réguliers se situe au plus tard en 395. Si on peut tirer d’une statistique de trouvailles de monnaies de fouille, hors de toute stratigraphie conservée, un indice chronologique, il semble qu’on puisse conclure de cet inventaire que l’église a été, sinon construite, tout au moins utilisée principalement après 335 et avant 402. Le caractère systématique de la fouille, qui a couvert un vaste espace et qui s’est étendue à peu près sur toute la surface jusqu’au sol vierge, justifie à nos yeux, malgré la destruction des structures et des sols, qu’on utilise cet indice, mais naturellement avec prudence. Il semble que l’église n’ait pas beaucoup survécu aux événements du début du ve siècle. Les lieux de frappe et la circulation monétaire

Les pourcentages par ateliers monétaires ont été calculés sur le nombre de monnaies identifiées pour chacune des trois grandes étapes et non sur le total des exemplaires trouvés sur le site (Tableau 3 – Tableau 4).

Tableau 3. Pourcentage par atelier monétaire entre 313 et 337.

Atelier 313-337 (15 monnaies)

Nombre de pièces

%

Ticinum

1

6,591

Siscia

5

33,440

Héraclée de Thracie

4

26,688

Thessalonique

2

13,344

Constantinople

1

6,591

Cyzique

2

13,344

Tableau 4. Pourcentage par atelier monétaire entre 337 et 361.

Atelier 337-361 (26 monnaies) Siscia

Nombre de pièces

%

11

42,407

Sirmium

3

11,574

Thessalonique

6

23,148

Constantinople

1

3,796

Cyzique

1

3,796

Antioche

2

7,685

Nicomédie

1

3,796

Alexandrie

1

3,796

Tableau 5. Pourcentage par atelier monétaire entre 364 et 402.

Atelier 364-402 (22 monnaies)

Nombre de pièces

%

Siscia

13

59,760

Constantinople

2

8,904

Aquilée

5

22,431

Cyzique

1

4,452

Nicomédie

1

4,452

Comme il est normal, Sirmium ne frappant le bronze que très sporadiquement, Siscia, l’atelier à production régulière le plus proche, est le mieux représenté avec 25,42% des monnaies identifiées. Le pourcentage de pièces dont l’atelier est illisible s’élevant à 42,37%, on peut estimer à un tiers au moins l’apport des frappes de Siscia. Peu de numéraires de l’Occident arrivent sur les bords de la Save. L’Italie ellemême est à peine représentée : 3 monnaies de Rome et 1 de Ticinum parmi les plus anciennes, 5 monnaies d’Aquilée de la fin du ive siècle. À ce moment la production de l’atelier du nord de l’Adriatique passait les cols alpins et alimentait le Norique et la Rétie, comme le montrent par exemple les fouilles d’Aguntum. Un contact régulier avec l’Orient est attesté par la représentation, faible mais constante dans le temps, de tous les ateliers qui y sont implantés. Dans les Balkans, Thessalonique est nettement plus représenté (6,77%) qu’Héraclée (3,38%), dont

vi i i – le s monnaies 165

le nombre de monnaies recueillies égale celles de Constantinople ou Cyzique. Ces conclusions reposent sur un nombre relativement limité de monnaies, provenant toutes d’une seule fouille. Elles demanderaient à être corroborées par des statistiques analogues sur les autres trouvailles de Sirmium.

CATALOGUE

des

monnaies1

ROME Claude II 270

1. DIVO CLAVDIO – Tête radiée à d. CONSECRATIO. Aigle. Ant. RIC V/1, 234, no 265 1977, C-29 2. Illisible. La même tête. CONSEC[RATIO]. Aigle. Ant. 1977, C-189 Probus 275-276

3. R couronne Γ IMP PRO-BVS AVG ADVEN-[TVS AVG] Ant. RIC V/1, 156 1977, C-145 TICINVM Constantin Ier 320-321

4. T T      CONSTAN-TINVS AVG DN CONSTANTINI MAX AVG. VOT / X dans une couronne. Nummus RIC VII, 140 1977, C-317 AQUILÉE Valens 367-375

5. SMAQP DN VALEN-S P F AVG [SALVS] REI-PUBLICAE Ae 3 LRBC II, 1015 1976, C-12

Théodose Ier 383-387

6. SMAQS DN THEODO-SIVS F AVG [GLORIA] RO-MANORVM Ae 3 LRBC II, 1085 1977, C-139 Valentinien II 388-392

7. AQS DN VALENTINIANVS [P F AVG] Illisible. Type Salus Reipublicae. Ae 4 LRBC II, 1105 1977, C-92 Théodose Ier 394-395

8. AQS DN THEODOSE-SIVS P F AVG SALVS REI-PVBLICAE Ae 4 LRBC II, 1109 1977, C-239 Honorius 395-402

9. AQ.[      ] DN HONOR-[IVS P F AVG] Illisible. Type Salus Reipublicae. Ae 4 LRBC II, 1111 ou 1113 1976, C-82 SISCIA Aurélien 275

10. IMP AVRELIANUS AVG CONCOR-DI-A MILI Ant. RIC V/1, 192 1977, C-132 Licinius Ier 313-315

11. /Δ // SIS IMP LIC LICINIVS P F AVG IOVI CON-SERVATORI Follis RIC VII, 8 1976, C-11 Constantin Ier 318-319

12. ϵ SIS IMP CONSTANTINVS P F AVG VICTORIAE LAETAE PRINC PERP Nummus RIC VII, 53 1976, C-4 Constantin II 321-324



1 Les caractères dans le champ du revers et la marque d’atelier de frappe dans l’exergue sont représentés de la manière suivante : le signe / sépare les lettres situées à gauche et à droite dans le champ de l’exergue (par ex. *M/P), et si les lettres et les signes se trouvent les uns au-dessus des autres, la première lettre (ou signe) désigne la supérieure, et la deuxième ou la troisième l’inférieure (par ex. *R O/ M •) ; le signe // sépare l’exergue (par ex. *M/P // Γ SISC).

13. BSIS CONSTANTINVS IVN NOB C CAESARVM NOSTRORVM. VOT/ X dans une couronne. Nummus RIC VII, 173 1977, C-234

1 66 milo j e va s ić

334-335

14. ΔSIS FL IVL CONSTANTINVS NOB C GLOR-IA EXERC-ITVS. Deux étendards. Nummus RIC VII, 237 1977, C-3 335-336

15. ϵ SIS CONSTANTINVS IVN NOB C GLOR-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Nummus RIC VII, 253 1977, C-221 Constantin II 337-341

16.  /christogramme//ϵ SIS●υ      CONSTANTI-NVS MAX AVG GLOR-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Nummus LRBC I, 771 1977, C-32 Constant 341-348

17. ASISυ DN CONSTAN-S P F AVG GLOR-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Nummus LRBC I, 774 1977, C-147 341-348

18. / christogramme// [.]SIS      DN C[ONSTAN]-S P F AVG GLOR-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Nummus LRBC I, 781 1977, C-153 341-348

19. • ASIS • DN CONSTAN-S P F AVG VICTORIAE DD AVGG Q NN. Deux victoires face à face tenant une couronne. Nummus LRBC I, 793 1977, C-235 Constance II 341-348

20. ΔSIS CONSTANTI-VS P F AVG VICTORIAE DD AVGG Q NN. Même type que la précédente. Nummus LRBC I, 800 1977

348-350

21. ϵ SIS foudre DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Navire. Ae 3 LRBC II, 1135 1976, C-115 22. ΔSIS DN CONSTANTIVS [P F AVG] [FEL TEMP] REPARATIO. Navire. Ae 2 LRBC II, 1139 1977, C-12 355-361

23. M / //ASIS      foudre DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Virtus terrassant un cavalier désarçonné. Ae 3 LRBC II, 1234 1977, C-21 24. M/ // ΓSIS      foudre DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Même type. Ae 3 LRBC II, 1234 1977, C-237 25. M/ //ASISL DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Même type. Ae 3 LRBC II, 1240 1977, C-14 Julien 355-361

26. /*//ΔSIS DN IVLIAN-[VS P F AVG] SPES REI-PVBLICE. Virtus à gauche tenant une haste et un globe. Ae 4 LRBC II, 1249 1976, C-78 Valentinien Ier 364-367

27. ASISC DN VALENTI-[NIANVS P F AVG] [SECVRITAS REI]-PVBLICAE. Victoire à gauche tenant une palme et une couronne. Ae 3 LRBC II, 1273 1977, C-28 Valens 364-367

28. *A/ // [.] SIS [.] DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE. Même type. Ae 4 Cf. LRBC II, 1285 1977, C-211

vi i i – le s monnaies 167

29. *A/ // • BSI [ SC ] DN VALEN-S P F AVG GLORIA RO-MANORVM. L’empereur à droite tenant le labarum et traînant un captif. Ae 3 Cf. LRBC II, 1287 1976, C-5 30. *A/ // DASISC DN VALEN-S P F AVG GLORIA RO-MANORVM. Même type. Ae 3 LRBC II, 1295 1977, C-149 Gratien 367-375

31. M/*P // ΓSISC DN GRATIANVS P F AVG GLORIA RO-MANORVM. Même type. Ae 3 LRBC II, 1332 1977, C-111 32. *[P]/ M//[A]SISC DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE. Même type. Ae 3 LRBC II, 1334 1976, C-39 Valens 367-375

33. *R O/• M // ASISC DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE. Type du numéro 27. Ae 3 LRBC II, 1350 1977, C-180 Gratien 367-375

34. K P/ //ASISCR DN GRATIANVS P F AVG GLORIA RO-MANORVM. Type du numéro 29. Ae 3 Cf. LRBC II, 1377 1977, C-238 Valens 367-375

35. A K/F // BSISCϵ DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE. Type du numéro 27. Ae 3 LRBC II, 1395 1977, C-240 36. R A/S • //BSISCϵ DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE. Même type. Ae 3 LRBC II, 1449 1976, C-117

Gratien 378-383

37. ϵSISC DN GRATIA-NVS P F AVG VOT XV/MVLT XX dans une couronne. Ae 4 LRBC II, 1539 1977, C-45 38. ASISC DN THEODO-SIVS P F AVG VOT V/MVLT X dans une couronne. Ae 4 LRBC II, 1546 1977, C-7 39. […]SC DN VALENTIANVS IVN P F AVG REPARATIO REI-[PVB]. L’empereur relevant une femme agenouillée et tenant une petite victoire. Ae 2 LRBC II, ? 1977, SIRMIUM Constance II 351-354

40. ASIRM●. DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Virtus terrassant un cavalier désarçonné. Ae 3 LRBC II, 1605 1977, C-280 Constance II 355-361

41. M/ //ASIRM ● DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Même type. Ae 3 LRBC II, 1610 1977, C-208 42. M/ //ASIRM* DN   CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Même type. Ae 3 LRBC II, 1613 1976, C-108 HÉRACLÉE DE THRACE Constantin II 327-329

43. •/ //SMHA CONSTANTINVS IVN NOB C PROVIDEN-TIAE CAESS. Porte de camp. Follis RIC VII, 96 1976, C-6 330-333

44. SMH CONSTAN-TINOPOLI. Victoire sur le navire Follis RIC VII, 115 1977, C-171

1 68 milo j e va s ić

Constantin Ier 336-337

45. SMHA [DN] CONSTA[NTI]-NVS MAX AVG GLOR-IA EXERC-ITVS. Deux étendards. Follis RIC VII, 150 1976, C-13 335-341

46. SMHΓ Illisible. GLOR-IA E XERC-ITVS. Un étendard. Nummus RIC VII, ? 1976, C-116 THESSALONIQUE Constantin Ier 326-328

47. /•// SMTSϵ CONSTAN-TINVS P F AVG PROVIDEN-TIAE AVGG. Porte de camp. Follis RIC VII, 153 1977, C-144 Constantin II 336-337

48. SMTSB CONSTANTINVS IVN NOB C GLOR-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Follis RIC VII, 223 1977, C-34 337-341

49. SMTSΒ CONSTANTI-NVS P F AVG GLORI-A EXER-CITVS. Même type. Nummus LRBC I, 854 1977, C-138 Constance II 337-341

50. SMTS[.] DN CONSTAN-TIVS P F AVG GLORI-A EXER-CITVS. Même type. Nummus LRBC I, 855 1976, C-81 Constant 337-341

51. [SM]TSΓ DN CONSTAN-S P F AVG GLORI-A E XER-[CITVS]. Même type. Nummus LRBC I, 856 1977, C-91

Constance II 348-350

52. TESC DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Navire. Ae 2 LRBC II, 1641 1977 Constant 348-350

53. TES[.] DN CONSTAN-S P F AVG FEL TEMP REPARATIO. Navire. Ae 2 LRBC II, 1642/ ?/ 1976, C-37 Julien 355-361

54. */ //SMTSϵ DN IVLIAN-[VS P F AVG] SPES REI-PVBLICE. Virtus à gauche tenant une haste et un globe. Ae 4 LRBC II, 1692 1977, C-83 CONSTANTINOPLE Constant 335-337

55. CONS[.] FL CONSTANS NOB CAES GLOR-IA E XERC-ITVS. Un étendard. Follis LRBC I, 1030 1977, C-203 Julien 355-361

56. M/ //CONSϵ DN IVLIA-NVS NOB C FEL TEMP REPARATIO. Virtus terrassant un cavalier désarçonné. Ae 3 Cf. LRBC II, 2051 1977, C-293 Valentinien II 383-392

57. CONA DN VALENTINI-[ANVS F AVG] VOT X/MVLT XX dans une couronne. Ae 4 LRBC II, 2158 1976, C-22 58. christogramm/ //CONSΔ DN ARCADIUS P F AVG SALVS REI-PVBLICAE. Victoire à gauche tenant un trophée sur l’épaule et traînant un captif. Ae 4 LRBC II, 2185 1977, C-11

vi i i – le s monnaies 169

CYZIQUE

ANTIOCHE

Maximien Hercule 295-296

Constance II 341-348

59. Kϵ MAXIMIANVS AVG GENIO POPVLI ROMANI Follis RIC VI, 12b 1976, C-69 Constantin Ier 325-326

60. SMKB● CONSTAN-TINVS AVG PROVIDEN-TIAE AVGG. Porte de camp. Follis RIC VII, 34 1977, C-188 335-337

61. SMKS [CONSTANTI]-NVS MAX AVG GLORI-IA EXERC-ITVS. Un étendard. Follis LRBC I, 1261 1977, C-264 Constance II 341-348

62. SMKA DN CONSTAN-TIVS P F AVG VOT XX/MVLT XXX dans une couronne. Nummus LRBC II, 1306 1977, C-10 Arcadius 393-395

63. christogramme/ //SMKΓ DN ARCADIVS P F AVG [SALVS REI]-PVBLICAE. Victoire à gauche portant un trophée et traînant un captif. Ae 4 LRBC II, 2578 1977, C-110 NICOMÉDIE Constance II 355-361

64. SMNA DN CONSTAN-TIVS P F AVG FEL TEMP RE-[PARATIO]. Virtus terrassant un cavalier désarçonné. Ae 3 LRBC II, 2309 1977, C-75 Gratien 383

65. SMNA DN GRATI[A-NVS P F AVG] VOT XX/MVLT XXX dans une couronne. Ae 4 LRBC II, 2378 1977, C-74

66. SMAN[.] DN CONSTAN-TIVS P F AVG VOT XX/MVLT XXX dans une couronne. Nummus LRBC I, 1390 1977, C-146 355-361

67. ANA DN CONSTAN-[TIVS P F AVG] SPES REI-[PVBLICE]. Virtus à gauche tenant une haste et un globe. Ae 4 LRBC II, 2638 1977, C-231 ALEXANDRIE Constance II ou Constant 341-348

68. SMALΔ DN CONSTAN-[……] VOT XX/MVLT dans une couronne. Nummus LRBC I, 1474 1977, C-20

Monnaies identifiées en partie Claude II 270

69. /III [DI]VO C[LAVDIO] AE[TERNITAS] AVG Ant. Cf. RIC V/I, 234, no 269 1976, C-71 Constance II et Constant 341-348

70. Illisible. VOT XX/MVLTXXX dans une couronne (atelier oriental). 1976, C-2 71. DN CONSTAN-TIVS P F AVG VOT XX/MVLT XXX dans une couronne (atelier oriental). 1977, C-235 72. Illisible. VICTORIAE DD AVGG Q NN (atelier oriental). 1976, C-7

1 70 milo j e va s ić

Constance II et Constance Galle et Julien 351-361

73. Illisible. FEL TEMP REPARATIO Ae 3 1976, C-6 74. DN CONSTAN-TIVS […] […………….] REPARATIO Ae 3 1977, C-277

Valentinien Ier, Valens et Gratien 364-378

83. Ae 3

DN VALEN-S P F AVG SECVRITAS REI-PVBLICAE 1976, C-118

367-378

75. [……………]-TIVS P F AVG Illisible. Type de Fel temp reparatio. Ae 3 1977, C-108

84. Ae 3

76. Illisible. Même type. 1976, C-8

85-87. Illisible. Même type. Ae 3 1976, C-10 ; C-50 ; 1977, C-39.

77. [..]ON[…]-TIVS P F AVG SPES REI-PVBLICAE Ae 4 1977, C-9 78. DN CONST[….] SPES REI-[PVBLICE] Ae 4 1977, s.n. 79. DN IVLIA-NVS NOB C SPES REI-PVBLICE Ae 4 1977, C-275 80-81. Illisible. Même type. 1977, C-40 ; C-265 Valentinien Ier et Valens 364-367

82. Ae 1

DN VALENTINI-ANVS P F AVG RESTITVTOR REI-PVBLICAE. L’empereur de face tenant un étendard et une victoire. 1977, C-95

DN GRATIA-NVS P F AVG Illisible. Type Gloria Romanorum. 1977, C-181

Gratien, Valentinien II et Théodose Ier 378-383

88. ASISC/ ?/ DN VALENTINIANVS NOB C VOT V/MVLT X dans une couronne. 1976, C-3 Valentinien II, Théodose Ier et Arcadius 383-392

89-90. Illisible. Type Salus Reipublicae. Ae 4 1977, C-209

Les monnaies illisibles 

28 pièces, fin du ive – début du ve siècle.

Ivana Popović

IX – Les fresques et les mosaïques Les données relatives à des décors peints sont relativement nombreuses, mais malheureusement dans la majorité des cas, ce matériel est fragmenté et a été découvert en position secondaire. Sur la centaine de tombes qui ont été fouillées dans la basilique Saint-Irénée et dans la nécropole alentour, cinq ou six présentent cependant des traces plus ou moins nettes d’un décor peint. Si l’on songe que le pillage intensif dont le site a été l’objet a pu faire disparaître d’autres traces, cela montre que, sans être très répandu, l’usage de décorer l’intérieur des tombes n’était nullement exceptionnel. Le cas le plus ambigu est celui de la tombe 63 (1/76) dans laquelle la présence d’une incision verticale sur l’enduit soigné de la paroi sud a fait supposer aux fouilleurs qu’il pouvait s’agir du tracé préparatoire d’un décor peint qui n’a pas été exécuté ou qui a disparu. Ils ont été conduits à cette interprétation par le fait que dans l’angle sud-ouest de la tombe 72 (6/76), qui appartient comme la précédente à la nécropole orientale, une bande verticale de couleur ocre brune gardait trace à coup sûr d’un projet inabouti de décoration peinte. Deux tombes présentaient en revanche un décor géométrique passablement dégradé, mais suffisamment net pour être reconnaissable. Le plus complexe de ces décors est celui de la tombe 70 (3/76) qui relève également de la nécropole orientale. Il tient à des panneaux délimités par des bandes de couleur ocre rouge larges de 2 à 3 cm qui dessinent des rectangles et leurs diagonales : trois panneaux de 23, 30 et 33 cm de large sur les longs côtés, un seul panneau occupant toute la surface sur les petits côtés (cf. chap. II, Fig. 24). Une décoration assez analogue se retrouve dans la tombe d’enfant 22 (20/77) installée dans le quadrant nord-est de la basilique (carré D 2) : les côtés sont encadrés par des bandes de couleur ocre rouge larges de 2 à 3 cm qui soulignent les arêtes de la cuve et les longs côtés sont divisés par des bandes verticales de même largeur en quatre compartiments d’égale dimension (21 cm × 27 cm) qui ne semblent pas avoir été décorés. Seule la tombe 34 (37/77) installée dans le quadrant sud-ouest de la basilique (carré C 4) présentait

Figure 1. L’angle sud-ouest de la tombe 34 (37/77) lors de sa découverte.

Figure 2. Restitution de motifs peints conservés en 2018.

une décoration plus élaborée qui n’est malheureusement bien conservée que sous le fronton de la couverture qui l’a protégée. Les parois de la cuve sont revêtues d’un fin enduit blanc jaunâtre et ornées de guirlandes de couleur ocre brune attachées dans les

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 171–174 10.1484/M.ROMA-EB.5.128830

FHG

1 72 milo j e va s ić

Figure 3. Restitution de motifs peints conservés en 2018.

Figure 4. Motifs peints découverts dans les carrés E 1 – F 2 et conservés en 2018.

i x – le s f re sq u e s e t le s mos aïques

Figure 5. Motifs peints découverts dans les carrés E 1 – F 2 et conservés en 2018.

angles par des nœuds également peints en ocre brun et elles retombent de part et d’autre de ces nœuds. La paroi ouest est entièrement occupée par ce décor que l’on peut restituer quatre fois au nord et au sud sur chacun des longs côtés (Fig. 1). Sur la paroi sud des petites feuilles peintes en vert à proximité des nœuds retiennent les guirlandes qui sont encadrées par des bandes de couleur ocre rouge, larges de 2 cm. Sur le fronton au-dessus de la paroi ouest un décor de feuilles d’eau peintes en vert-foncé est présent entre les bandes ocre rouge (Popović 2011, 224-28, fig. 5 – avec une description imprécise des motifs du fronton ouest). Les guirlandes ont été traitées schématiquement, avec de rapides coups de brosse (Fig. 2). Elles sont dépourvues des figures humaines ou des oiseaux qui les peuplent souvent, de sorte qu’elles constituent à elles seules un motif, comme sur les peintures des parois du corridor d’une tombe de Corinthe datée au iiie siècle (Pallas 1975, 9-14). Elles sont un élément caractéristique de la décoration murale du iie siècle, c’est-à-dire du style dit Antonin. On les trouve sur des peintures murales à Celje/Ceileia (PlesničarGec 1998, 262-63, fig. 2) et à Ptuj/Poetovio (310-11, fig. 9), mais aussi dans d’autres parties de l’Empire. Dans la province de Dalmatie, les vestiges de la villa de Lisičići, près de Konjic, présentent ainsi plusieurs variantes d’ornementation de guirlandes peintes sur un fond blanc, ces peintures datant du iiie siècle, probablement de sa première moitié (Čremošnik 1955, pl. II, 1-2 et 6-8 ; 1984, 143, fig. 10 ; Popović 2018b, 885, fig. 6, a-d). Des motifs végétaux présents sur le fronton à l’ouest de la tombe 34 ne sont conservés que des fragments, de sorte que la reconstruction de la peinture est impossible. On ne sait si les petites spirales brunes peintes sur le même fond jaune-ocre et selon

Figure 6. Fragments de la mosaïque découverte dans la tombe 53.

la même technique (Fig. 3) appartiennent au décor peint de la tombe 34 ou aux tombes avoisinantes. À cause du motif des guirlandes disposées en bande, on peut dater les fresques de la tombe 34 du iiie siècle, ce qui conduit à rattacher cette tombe à la nécropole antérieure à la création de la basilique Saint-Irénée. D’autres fragments de fresques ont été trouvés alentour et à l’intérieur de la tombe 5 (15/76-77) située dans l’angle nord-est de la basilique, à proximité de l’abside (carré F 2), ainsi que dans la tombe 63 (1/76)) qui appartient à la nécropole orientale (carré B 10). Dans la tombe 5 les fragments reposaient au fond de la cuve, avec des ossements bouleversés, sous la plaque de marbre mentionnant la basilique Saint-Irénée. On ne sait s’ils appartiennent à cette tombe ou s’il s’agit de fragments provenant du pillage des tombes environnantes, voire du décor de l’abside. Outre ces trouvailles, des fragments de fresques ont été enregistrés dans les tombes 34 (37/77) et 79 (38/77) et à la limite des carrés E 1 et F 2, c’est-à-dire dans l’angle nord-est de la basilique (Fig. 4-5), qui peuvent eux aussi avoir appartenu à des tombes ou au décor de la basilique Saint-Irénée. Il est remarquable que dans les éléments de fresques retrouvés, aucun ne présente des motifs ou des symboles chrétiens. Le pillage de la basilique a été tel qu’il serait imprudent d’en conclure qu’elle n’a abrité aucune tombe présentant de tels motifs, mais cette absence ne laisse pas d’interroger

173

1 74

i va n a p o p ov ić

quand les fresques des tombes situées à la périphérie sud-ouest de la nécropole (rues Mike Antića et Palanka) présentent un répertoire de scènes bibliques (cf. chap. XII et XIV). Cela signifierait-il que le décor de ces tombes est un peu plus tardif que celui des tombes situées dans la basilique et immédiatement autour d’elle ? S’agissant des mosaïques, de nombreuses tessellae de diverses couleurs ont été trouvées en plusieurs endroits de chantier. En outre la fouille de la tombe 53 (53/77) située dans le quadrant sud-ouest de la basilique (carré A 3) a livré des fragments d’une mosaïque mesurant 8 cm × 5,5 cm environ, qui est constituée de tesselles rouges, vertes, bleues et brunes, en verre et en pierre (C-304/1977) (Fig. 6). Enfin, les tesselles bleues et blanches en verre et en pierre qui ont été trouvées dans la tranchée de spoliation du mur de l’abside (C-320/1977) laissent à penser que les parois de l’abside étaient décorées en mosaïque. Quant aux plaques en marbre blanc et rose en forme de carrés de 4 × 4 cm de côté qui ont été trouvées dans le même secteur (Fig. 7), elles appartenaient à une décoration faite en opus sectile.

Figure 7. Plaque en marbre rose et blanc appartenant à une décoration en opus sectile.

Jasmina Davidović

X – La céramique D’après la documentation conservée au musée de Srem, on a effectué l’analyse du matériel céramique des deux campagnes de recherches archéologiques menées en 1976 et 1977 dans le secteur no 55 de Sirmium. Pour l’analyse, on a utilisé la typologie de la céramique élaborée par Ana Premk, dont la publication est en phase de pré-impression (ci-après : Premk, Davidović, sous presse), ainsi que d’autres ouvrages cités dans le texte. Les trouvailles céramiques de ces deux campagnes sont peu nombreuses, fragmentées et ne sont liées à aucun ensemble ; même le matériel des tombes ne peut être défini comme mobilier funéraire puisque les tombes elles-mêmes, comme leur matériel, avaient été bouleversés. L’état général du matériel céramique relève d’un espace qui a été refouillé, morcelé et nivelé sans aucun respect envers les individus enterrés, afin de préparer le terrain pour un nouveau cimetière aux xvie-xviiie siècles. Cependant il est possible, en analysant les fragments des récipients en céramique qui ont été découverts, d’établir le cadre temporel de l’occupation du site. Lors de la campagne de 1976, on a trouvé au total 40 fragments de matériel céramique dans la zone explorée. En dépit de ce nombre très réduit, les données fournies par les trouvailles céramiques du site sont éclairantes (Graphique 1). Sauf trois fragments des xvie-xviiie siècles, tous les autres, d’après leur mode de cuisson, l’argile utilisée et leurs ornements, appartiennent à la période de l’Antiquité tardive, ive et ve siècles. Outre la céramique cuite grise présentant une facture plus fine et sableuse et des surfaces brutes, qui est caractéristique de cette période, sont exceptionnellement abondants les fragments de céramique émaillée (Tableau 1), dont un est typologiquement défini. Il s’agit d’un petit bol en calotte, du type I/4 (Brukner 1981, 97, type 86, T. 93/150-167 ; NikolićĐorđević 2000, 27, type I/24 ; Cvjetićanin 2006, 34-39 – LRG 27, et 42 – LRG 39), avec une lèvre éversée qui est une des formes préférées des ateliers locaux qui l’ont produite en masse pendant l’Antiquité tardive. On le rencontre en grand nombre sur d’autres secteurs de Sirmium (Premk et Davidović, sous presse).

Un autre bol de type I/19 a une lèvre plate et épaissie, et une paroi verticale qui se rétrécit vers le fond. Au-dessous de la lèvre, les deux côtés présentent une large cannelure. Cette forme de récipient a été produite au iie siècle et tout au long du iiie siècle (Brukner 1981, 93 – bol du type 56, T.80/40). Une marmite de type II/4, à la lèvre éversée au profil triangulaire du côté extérieur, présente un col oblique assez court et une panse bombée. Elle est caractéristique du ive siècle et du début du ve siècle (Brukner 1981, 105 – type 9, T.112/36-41 ; NikolićĐorđević 2000, 74 – type II/18). Il faut souligner que les dimensions de tous ces fragments sont assez réduites, de sorte qu’on n’a pu établir quelle sorte de fond avaient les récipients auxquels ils appartenaient. Tableau 1. Types de la campagne de 1976.

Type

Dessin du type

Datation

I/4

ive – début du ve siècle

I/19

iie – fin du iiie siècle

II/4

ive-ve siècles

Le Graphique 1 ci-dessous met en évidence quelle quantité minime représente le matériel de la période dite « turque » (xvie-xviiie siècle), en regard des 90% du matériel céramique qui relèvent de la période romaine – et plus précisément, d’après les types qui ont été reconnus et le mode de fabrication des autres récipients, de la période couvrant la fin du iiie siècle, le ive siècle et le début du ve siècle.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 175–177 10.1484/M.ROMA-EB.5.128831

FHG

1 76 ja s m i n a dav id ovi ć

Tableau 2. Types de la campagne de 1977.

Type

Graphique 1. Les pourcentages du matériel céramique découvert lors de la campagne de 1976.

Lors de la campagne de 1977, la quantité du matériel céramique recueilli a été plus abondante : 204 fragments de récipients, dont 38 appartiennent à la période des xvie-xviiie siècles, et le reste date de la période romaine. Le matériel de cette dernière période appartient pour l’essentiel à l’Antiquité tardive, et l’on a identifié 12 types de récipients qui relèvent d’une production locale. Il s’agit de bols – 5 types (11 récipients) –, de marmites – 2 types (2 récipients) –, d’un type d’assiettes (2 récipients), de couvercles – 2 types (5 récipients) –, d’un type de cruche et d’un type de patère (Tableau 2). Pour les bols, le type I/1 répond à un récipient assez profond avec un bec. Parmi les quatre exemplaires qui ont été découverts, deux sont émaillés en couleur brun rouge, un en couleur olive, et un en vert jaunâtre du côté intérieur, avec des grains de sable éparpillés dans la glaçure. Ce type de récipient a une forme conique avec une lèvre largement éversée, qui est toujours épaissie en forme d’anneau du côté intérieur. Fréquemment représenté, il servait à broyer des substances avec un pilon (pistillum) (Brukner 1981, 84 – type 4, T. 61/15 ; Bjelajac 1992-1993, 146-48 – type III ; Nikolić-Đorđević 2000, 41 – type I/55 ; Cvjetićanin 2006, 25-26 – LRG 4). Le deuxième type de récipient – I/3 – est une grande jatte aux parois verticales qui présente un large fond plat. Au-dessous de la lèvre aplanie horizontalement, deux anses en ruban sont également disposées horizontalement ; la surface intérieure est émaillée en brun rougeâtre (Brukner 1981, 99 – type 1, T. 09/1). Un exemplaire du troisième type de bol – I/4 – avait été découvert lors de la campagne de 1976 ; celle de 1977 en a fourni deux autres. Le quatrième type – I/5 – est un petit bol en calotte avec une lèvre légèrement épaissie vers l’intérieur et un fond plat étroit. Il a été fabriqué en argile d’une facture de bonne qualité, et l’intérieur est émaillé en couleur olive (Brukner 1981, 98 – type 88, T.94/177,178 ; Nikolić-Đorđević 2000, 51 – type I/87).

Dessin du type

Datation

I/1

ive – début du ve siècle

I/3

ive siècle

I/4

ive – début du ve siècle

I/5

ive siècle

I/62

Deuxième moitié du iiie, ive siècle

II/6

ive siècle

II/30

ier-ive siècles

III/6

iie – début du ive siècle

VII/11

iie-iiie siècles

VIII/1

iiie-ive siècles

VIII/2

iiie-ive siècles

XIV/1

ive – début du ve siècle

x – la cé ramique 17 7

Le cinquième type – I/62 – est un bol biconique à la lèvre éversée, avec un cône supérieur vertical et un fond plat étroit. Il a été fabriqué en argile fine cuite de couleur rouge avec un enduit brun à l’extérieur. Il est daté du ive siècle (Brukner 1981, 75 – type 30, T.45/22). Les marmites sont représentées par deux exemplaires typologiquement définis. L’une est de type II/6 car elle présente une lèvre éversée, profilée en ruban à l’extérieur, un col cylindrique court et une panse bombée large et haute ; elle est en argile cuite grise d’une facture fine et sableuse (Brukner 1981, 106 – type 19, T.118/95,97-99 ; Nikolić-Đorđević 2000, 74 – type II/18). L’autre marmite est de type II/30, avec une lèvre plate au-dessous de laquelle figure une cannelure, et une haute panse. Il s’agit d’une pièce de céramique non tournée, en argile cuite grise d’une facture assez brute avec une addition de coquillages et d’escargots broyés. Les marmites de ce type sont datées d’une période assez haute (Brukner 1981 – T.III/1-3, 5) parce qu’elles sont de production indigène, mais on a déterminé que leur utilisation a été très longue et s’est poursuivie jusqu’au ive siècle (Premk et Davidović, sous presse). Les assiettes sont représentées par un exemplaire de type III/6 – petite assiette plate aux parois convexes avec une lèvre rentrante caractéristique et un fond large et plat. Notre exemplaire a été fabriqué en argile fine purifiée cuite de couleur grise. La production de ces assiettes date des iiie et ive siècles (Brukner 1981, 87 – type 10, T.68/46-52 ; NikolićĐorđević 2000, 97 – type III/6). La petite cruche de forme ovoïde allongée, avec une lèvre profilée en demi-anneau, un goulot assez court et un fond rétréci avec un bord extérieur profilé, qui a été découverte en 1977 appartient au type VII/11. Elle a été fabriquée en argile purifiée cuite grise, sans ornements à l’extérieur. Sa production est datée du iie siècle et du iiie siècle en son entier. Les couvercles sont représentés par quelques exemplaires de deux types principaux. Trois d’entre eux sont de type VIII/1 – couvercle de marmite en calotte, avec une anse en bouton et la lèvre profilée des deux côtés – et ils ont été fabriqués en argile sableuse assez fine ou en argile plutôt brute, grise ou brune (Brukner 1981, 111 – type 9, T.131/22-31 ; NikolićĐorđević 2000, 157 – type VIII/11). Le second type – VIII/2 – est représenté par deux exemplaires en argile fine sableuse grise, qui présentent des parois obliques, une anse en bouton et la lèvre profilée vers l’intérieur (Brukner 1981, 111 – type 9, T.130/13 ; Nikolić-Đorđević 2000, 154-55 – type VIII/3). Enfin la patère de type XIV/1 est un récipient plat avec la lèvre aplanie et éversée, ornée des cannelures, et une anse longue ; l’extérieur est émaillé

Graphique 2. Pourcentages du matériel céramique découvert lors de la campagne de 1977.

en couleur brun rouge. Elle est datée du ive siècle ou du début du ve siècle et représente un type de récipient qui servait pour les libations (Brukner 1981, 99 – type 1, T.98/2,4). Le Graphique 2 montre les parts respectives du matériel céramique des xvie-xviiie siècles et de la période romaine. D’après cet échantillon de 204 fragments, on peut conclure que la céramique des xvie-xviiie siècles représente 18% de l’ensemble du matériel. Il faut également souligner qu’on a déterminé 12 types de récipients, y compris la patère, le récipient utilisé pour les libations. Au terme de cette analyse, on peut conclure que le matériel céramique du secteur no 55 de Sirmium, tout en étant extrêmement fragmenté et peu abondant, se caractérise par son uniformité. La plus grande partie de ce matériel appartient à l’Antiquité tardive qui commence vers la fin du iiie siècle, mais les types qui ont été mis en œuvre pour sa production montrent qu’il relève essentiellement du ive siècle. En déduire que la nécropole dont il est issu pourrait être précisément datée de ce même siècle serait pourtant imprudent, car on ne peut tirer aucune conclusion assurée d’un nombre aussi réduit de fragments de céramique.

Nataša Miladinović-Radmilović

XI – Le matériel ostéologique humain Matériel et méthodes Le matériel ostéologique d’origine humaine des tombes nos 1a/77, 1b/771, 4C/76, 5/76, 9/76, 12/76, 14/77, 15/77, 19/77, 32/77, 36/77, 38/77, 46/77, 52/77, 53/77, 55/77, 56/77, 70/77, 73/77, 74/77 et 86/77 (48 individus au total) était le seul qui était disponible pour l’analyse anthropologique (MiladinovićRadmilović 2011, 270-91). Les raisons sont nombreuses. L’une d’elles est que le degré de conservation des restes osseux des individus enterrés à Sremska Mitrovica/Sirmium et aux alentours correspond généralement à la catégorie des squelettes incomplets bien conservés. Ce degré de conservation est directement causé par les facteurs suivants : travaux de construction à Sremska Mitrovica et travaux agricoles aux alentours ; acidité du sol ; pillage et destruction des tombes et des constructions funéraires par des « fouilleurs sauvages » ; pratiques funéraires (enterrements fréquents, c’est-à-dire enfouissement au sein de cimetières plus récents établis dans des cimetières anciens) ; découverte incomplète de nécropoles ou de parties des nécropoles qui ne sont pas représentatives du cimetière dans son ensemble ; haut degré d’humidité et oscillations de température considérables dans les pièces où le matériel ostéologique humain a été déposé, sans avoir été systématiquement nettoyé et lavé, après avoir été déterré et placé dans des emballages provisoires inadéquats ; etc. Il faut également prendre en considération qu’en 1985, dans le quartier de Palanka2, les archéologues ont creusé la tranchée 11 « dans une couche stérile de terre argileuse jaune, jusqu’à la profondeur d’environ 2 m, afin d’y inhumer des ossements humains provenant des fouilles archéologiques à Ruma et à

1 Les tombes nos 1a-b appartiennent au sondage 2/77. 2 Dans la documentation archéologique, il n’y a pas de données indiquant les secteurs d’où provient le matériel ostéologique du quartier de Palanka. L’auteur pense qu’en 1985 les archéologues ont emporté le matériel des réserves du musée de Srem à Palanka sans aucun ordre, voire au hasard. S’il y a des secteurs pour lesquels le matériel ostéologique est complètement sauvegardé, on en trouve aussi pour lesquels il manque des restes de certaines tombes ou, encore, des parties du squelette d’un même individu, s’ils n’ont pas tous été déposés dans le même emballage.

Sirmium » (documentation archéologique CAID, musée de Srem à Sremska Mitrovica, 356 92, secteur no 67, journal, mai/juin 1985, p. 60), et qu’au cours de la même année a été creusée la tranchée 16, complètement stérile, jusqu’à la profondeur de 1,55 m « afin d’y déposer les ossements du musée de Syrmie » (documentation archéologique CAID, musée de Srem à Sremska Mitrovica, 35692, secteur no 67, journal, juillet 1985, p. 1). En déterminant le sexe des enfants enterrés dans le secteur no 55, la plus grande importance a été accordée à l’étude des éléments morphologiques de la mandibule (proéminence des protuberantiae mentalis, forme de la partie alvéolaire, saillie dans la région du gonion) et du bassin (angle de la grande incisure ischiatique, trajectoire de l’arcade, courbe des cristae iliacae) ; la méthodologie de travail s’est fondée sur les analyses et les données obtenues par H. Schutkowski (1993). Pour déterminer le sexe des individus adultes, le choix a été fait de combiner les méthodes morphologiques et métriques. Une attention particulière a été prêtée aux éléments morphologiques du crâne (glabella, planum nuchale, processus mastoideus, processus zygomaticus, arcus supercilialis, protuberantia occipitalis externa, os zygomaticum, tubera frontale et parietale, l’inclinaison de l’os frontale, margo supraorbitalis et la forme des orbitaе) et du bassin (sulcus praearicularis, incisura ischiadica s. ischialis major, arcus pubis s. pubicus et angulus subpubicus, arc compose, l’aspect de l’os coxae, corpus ossis ischii, foramen obturatum, crista iliaca, fossa iliaca, pelvis major, pelvis minor ; pour la région sous-pubienne : arc ventral, l’angle sous-pubien et l’aspect médial de la branche ischiopubienne), en adoptant le procédé du Workshop of European Anthropologists (WEA) (Ferembach et al. 1980, 519-27) ainsi que celui établi par J. E. Buikstra et D. H. Ubelaker (1994, 15-21). Les éléments morphologiques de la mandibule ont aussi été analysés (aspect général de la mandibule, corpus mandibulae, ramus mandibulae et angulus mandibulae, mentum, angulus mandibulae et margo inferior), en se fondant sur les critères élaborés par D. Ferembach

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 179–188 10.1484/M.ROMA-EB.5.128832

FHG

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et ses collaborateurs, de même que sur les éléments métriques pertinents pour la détermination du sexe des squelettes (Ferembach et al. 1980, 523-25 ; Bass 1995, 84-85). D’après les éléments métriques obtenus, les indices individuels ont été calculés (MiladinovićRadmilović 2011, 288, tableau 103). Pour les dents, les diamètres mésiodistaux et vestibulo-linguaux ont été mesurés, selon la méthode recommandée par S. Hillson (1990, 240-42 ; 1996, 80-82). Pour l’étude de ces diamètres, la taille des dents a été examinée, par l’observation des canines et, dans les cas où elles n’étaient pas présentes, des autres dents : molaires, prémolaires et incisives (Garn et al. 1965). L’analyse des autres os du squelette post-crânien a également révélé les éléments morphologiques et métriques (Miladinović 2006). Les éléments morphologiques qui ont attiré l’attention se rapportaient au degré du développement des facteurs suivants : tuberositas deltoideae, tuberositas radii et margo interosseus (du radius), tuberositas ulnae et margo interosseus (de l’ulna), linea aspera et tuberositas tibiae. En ce qui concerne les éléments propres au sacrum, l’aspect même de l’os, la courbure de la diaphyse et la facies auricularis ont été observés (Mikić 1978, 18-19 ; Bass 1995, 114). Les éléments métriques jouent un rôle encore plus important dans la détermination du sexe des restes osseux du squelette post-crânien, ce qui a conduit à y a prêter une attention particulière. D’après les résultats obtenus, les indices de la partie droite et de la partie gauche du corps, ainsi que la taille corporelle de chaque individu ont été calculés (Miladinović-Radmilović 2011, 289-90, tableaux 10407). La taille corporelle des enfants et des adolescents (juvenilis I) a, quant à elle, été établie d’après les formules définies par M. M. Maresh (1970). Chez les jeunes adultes (juvenilis II) et les adultes, elle a été calculée d’après les formules de M. Trotter et de G. C. Gleser (1952). L’estimation de l’âge individuel des enfants a été fondée sur les facteurs suivants : degré de formation des dents et de l’éruption dentaire (le schéma d’Ubelaker [1978] – ici d’après Ferembach et al. 1980, 528-29) ; degré de l’ossification des soudures entre l’épiphyse et la diaphyse (tableau des intervalles temporels exprimés en années, durant lesquels se produit l’ossification des soudures entre l’épiphyse et la diaphyse ; Ferembach et al. 1980, 531) ; longueur des os longs (tableaux des intervalles temporels exprimés en mois et années, définis par W. M. Bass [1995, 155, 168, 176, 228, 247 et 257] ainsi que par D. Ferembach et ses collaborateurs [Ferembach et al. 1980, 532]). Chez les individus adultes, l’âge a été déterminé d’après les facteurs suivants : degré d’oblitération des sutures crâniennes (le schéma de Vallois [1937]) ; altérations des dents du maxillaire et de la mandi-

bule (les altérations de la surface occlusale du matériel dentaire ont été comparée avec la classification numérique de la corrosion de la surface supérieure des molaires selon l’âge, formulée en Brothwell 1981, 72, de même qu’avec la classification numérique de la corrosion de la surface supérieure de toutes les dents, définie en Lovejoy 1985) ; changements morphologiques des parties terminales sterno-costales (la métamorphose de la profondeur, de la cavité articulaire, de la forme, des bords et de la configuration de la crête, ainsi que l’état global des os ont été observé, d’après neuf [0-8] stades de progression, depuis 18 ans jusqu’à plus de 70 ans – cf. İşcan et al. 1984a ; 1984b ; 1985) ; changements morphologiques de la partie médiale de la clavicule (enregistrés en Scheuer et Black 1996, qui ont déterminé cinq [1-5] stades de progression, depuis 14 ans jusqu’à 29 ans) ; les changements morphologiques de la surface articulaire de la symphyse pubienne (la méthode utilisée fut celle de T. W. Todd [1920, 285-334 ; 1921а ; 1921b], chez qui la métamorphose de la surface articulaire de la symphyse pubienne est divisée en dix stades chronologiques, commençant à 18 ans et jusqu’à plus de 50 ans) ; la région sacro-iliaque (l’âge individuel des adultes a été établi d’après le modèle déterminé par C. O. Lovejoy et ses collaborateurs [Lovejoy et al. 1985], qui ont classifié les changements de cette région en huit stades, de la fin de l’adolescence à la vieillesse, en prêtant beaucoup d’attention à l’observation de la position, du lipping des bords et de la porosité des os de cette région). En plus d’avoir établi le sexe, l’âge et la taille corporelle des individus, des analyses dentaires et pathologiques détaillées ont été effectuées ; les causes de décès possibles ont été évaluées ; les caractéristiques épigénétiques ont été examinées (26 variations épigénétiques de la partie crânienne du squelette et 11 variations de la partie post-crânienne on été observées – cf. Hauser et De Stefano 1989 ; Đurić-Srejić 1995, 238-60) ; et, enfin, une observation macroscopique des enthèses a été opérée.

Résultats de l’analyse anthropologique L’analyse anthropologique a montré que les restes osseux de 48 individus ont été découverts sur le site, à savoir : 34 adultes, 3 adolescents/jeunes adultes et 11 enfants (Tableaux 1a, 1b et 2). Enfants

En observant les os des enfants, seules des altérations causées par des pathologies hématologiques et des maladies métaboliques ont été remarquées.

xi – le mat é ri e l o st éo lo gi q u e h umain

Figure 1. Tombe no 1a/77 (individu I) : a-c) fracture mal soudée à la fibula gauche ; d) nodule de Schmorl ; e) ostéoarthrite à la cavité glénoïde de la scapula droite ; tombe no 56 (individu I) : f) os bregmaticum ; g) linea nuchae suprema.

En ce qui concerne les altérations causées par des pathologies hématologiques, de l’hyperostose porotique (chez un enfant de sexe féminin, âgé entre 0 et 6 mois – tombe no 12/76) et des cribra femora (chez un enfant de sexe masculin, âgé d’environ 13 ans – tombe no 86/77) ont été observées. En outre, des maladies métaboliques en forme de périostite aiguë ont été constatées chez un enfant de sexe féminin âgé entre 0 et 6 mois (tombe no 12/76) et un enfant de sexe inconnu âgé de 18 mois (tombe no 56/77).

Adolescents, jeunes adultes et adultes

Pour les adolescents, les jeunes adultes et les adultes, la situation est un peu différente. Le matériel ostéologique montre des traces d’un nombre de maladies bien plus élevé : fractures des os, lésions et fissures, anomalies du développement du squelette, maladies articulaires, maladies métaboliques des os, altérations des os causées par des pathologies hématologiques ; altérations des os causées par des pathologies cardiovasculaires ; tumeurs des os ; inflammations infectieuses des os ; anomalies du développement. En ce qui concerne les fractures des os, les lésions et les fissures, les cas suivants ont été remarqués : fracture mal soudée de fibula gauche, accompagnée d’ostéomyélite infectieuse (chez un individu adulte

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fracture mal soudée, immédiatement au-dessus de l’épiphyse inférieure du tibia gauche (deux parties d’os soudées, légèrement disloquées diagonalement) chez un individu adulte de sexe masculin (tombe no 9/76)3. Relativement aux maladies articulaires, de l’ostéoarthrite a été observée chez (tombe par tombe) : deux adultes de sexe masculin d’âge inconnu (tombe no 1a/77 ; Fig. 1, a, e) ; un individu de sexe masculin âgé entre 35 et 45 ans (ostéoarthrite accompagnée d’éburnation – tombe no 1b/77) ; un individu de sexe masculin âgé entre 45 et 50 ans (tombe no 5/76) ; un autre adulte de sexe masculin d’âge inconnu (tombe no 9/76) ; des adultes de sexe féminin et masculin aussi d’âge inconnu (ostéoarthrite accompagnée d’éburnation – tombe no 14/77) ; un adulte de sexe et d’âge inconnus (tombe no 19/77) ; un individu probablement de sexe masculin d’âge inconnu (tombe no 53/77) ; un individu de sexe masculin âgé entre 30 et 40 ans (tombe no 56/77) ; des individus de sexe féminin âgés respectivement d’environ 50 et 60 ans (tombe no 86/77). Des altérations dégénératives sur les vertèbres lombaires, accompagnées d’ostéoporose et d’éburnation (spondylarthrosis du iie-iiie degré [Brothwell 1981, 150] ont, par ailleurs, été remarquées chez un individu possiblement de sexe masculin et âgé de 45 ans (tombe no 86/77). Des traces du nodule de Schmorl ont aussi été remarquées chez un adulte de sexe masculin d’âge inconnu (tombe no 1a/77 ; Fig. 1, d) et deux individus de sexe masculin âgés entre 45 et 50 ans (tombes nos 5/76 et 55/77). Figure 2. Tombe no 1b/77 : a et b) projections crâniennes ; c et d) dépression peu profonde sur l’os pariétal gauche ; e) abrasion des dents du maxillaire ; f) lacune de Stafne sur la mandibule. Concernant les maladies métaboliques, seule de l’ostéoporose à la cavité glénoïde de la scapula gauche chez un indide sexe masculin – tombe no 1a/77 ; Fig. 1, a-c) ; fisvidu de sexe féminin âgé entre 22 et 24 ans a été sure de la jambe (tibia droit et gauche, fibula droite) constaté (tombe no 32/77). Quant aux altérations dans la moitié inférieure de la diaphyse, accompagnée causées par des pathologies cardiovasculaires, unid’hématomes sous-périostés, ainsi que dépression quement de l’osteochondritis dissecans, du côté postépeu profonde sur l’os pariétal gauche, d’un diamètre rieur au-dessus de l’épiphyse du fémur gauche, d’un de 2 cm (causée par un choc ? ; Fig. 2, c et d), chez un individu de sexe masculin âgé entre 35 et 45 ans (tombe no 1b/77 ; Fig. 3, a-c) ; fracture en spirale 3 Cette fracture mal soudée a causé le raccourcissement du tibia (dans la moitié supérieure de l’ulna droite) chez un gauche (cet individu boitait probablement) et la dislocation du o individu adulte de sexe masculin (tombe n  4C/76) ; pied (le pied gauche était tordu vers l’intérieur).

xi – le mat é ri e l o st éo lo gi q u e h umain 183

diamètre de 2,5 cm, chez un individu adulte de sexe féminin a été identifié (tombe no 46/77). D’autre part, un ostéome sur l’os pariétal droit, d’un diamètre de 0,5 cm, a été constaté chez un adulte de sexe féminin d’âge inconnu (tombe no 46/77). De plus, une lésion du pied gauche accompagnée d’ostéomyélite infectieuse a été observée chez un individu de sexe masculin âgé entre 35 et 45 ans (tombe no 1b/77). L’os IV gauche métatarsien s’est fondu avec l’os cunéiforme médial, l’os cunéiforme intermédiaire et l’os cunéiforme latéral (Fig. 3, d et e). Les traces d’une inflammation infectieuse des os ont aussi été remarquées chez un adulte de sexe féminin d’âge inconnu, sur la phalange du gros orteil, du côté postérieur (tombe no 14/77), ainsi que chez un adulte de sexe masculin d’âge inconnu, sur l’épiphyse supérieure du fémur gauche (tombe no 74/77). La seule anomalie du développement observée est la lacune de Stafne d’un diamètre de 1 cm sur la mandibule, au-dessous de la ligne mylo-hyoïdienne du côté droit, chez un individu de sexe masculin âgé entre 34 et 45 ans (Fig. 2, f) (Miladinović-Radmilović et Dimovski 2012)4.

4 Jadis, on considérait que la lacune de Stafne était une anomalie congénitale (Stafne 1942). On l’envisage plutôt aujourd’hui comme une anomalie du développement causée par l’hyperplasie ou l’hypertrophie de la glande submandibulaire.

Figure 3. Tombe no 1b/77 : a et b) fissure du tibia droit accompagnée d’un hématome sous-périosté ; d et e) os du pied atteints d’ostéomyélite infectieuse.

L’analyse dentaire a démontré la perte de dents pendant la vie, des caries, la présence de parodontopathie (Fig. 2, a, b), de l’hypoplasie, du tartre, des kystes, de l’hypodontie, de l’hyperdontie, de la croissance de dents aux mauvais endroits, de l’éburnation et de l’abrasion (Fig. 2, e ; Tableaux 4a et 4b). La liste des caractéristiques épigénétiques est présentée dans le Tableau 3 (Fig. 1, f, g). Autrement, des enthèses prononcées aux insertions des muscles et des ligaments sont visibles chez huit individus (22%) : quatre individus de sexe masculin d’âge inconnu (tombes nos 1a/77, 4C/76, 46/77 et 74/77) ; un adulte de sexe masculin âgé entre 35 et 45 ans (tombe no 1b/77) ; un adulte de sexe masculin âgé entre 45 et 50 ans (tombe no 5/76) ; un individu probablement de sexe masculin et âgé entre 20 et 30 ans (tombe no 52/77) ; un adulte de sexe féminin âgé de 50 ans (tombe no 86/77). Cf. Shields 2000 ; Lukacs et Rodríguez Martin 2002 ; Terro et Crean 2006 ; Campos et al. 2010. L’hypertrophie des glandes salivaires peut être considérablement influencée par l’alimentation, c’est-à-dire par la manière de préparer la nourriture. Cf. Lukacs et Rodríguez Martin 2002, 121.

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Ajoutons que des facettes d’accroupissement ont été observées chez quatre individus (11%), à savoir : un adulte de sexe féminin d’âge inconnu (tombe no 14/77) ; un individu de sexe féminin âgé entre 22 et 24 ans (tombe no 32/77) ; un adulte de sexe féminin âgé de 30 ans ou plus (tombe no 52/77) ; un individu probablement de sexe masculin et d’âge inconnu (tombe no 53/77). Il est intéressant de noter que chez toutes ces personnes, l’altération est présente au tibia droit5. L’apparition des facettes d’accroupissement est probablement due à différentes activités pratiquées quotidiennement dans la position accroupie (Miladinović-Radmilović et al. 2014). Quant aux autres observations, on peut noter une trace de couleur verte, d’un diamètre de 1,25 cm, sur le côté droit buccal du fragment conservé de la mandibule d’un adulte de sexe féminin d’âge inconnu (tombe no 73/77). Cette trace est formée par l’oxydation d’un métal (cuivre ou bronze).

Discussion et conclusion Les nécropoles se prêtent à des analyses démographiques détaillées et à la reconstruction de l’état de la population d’une époque déterminée, car les squelettes y sont relativement bien conservés, d’une telle sorte que l’on connaît la période de leur utilisation (Đurić-Srejić 1995, 221). Pour diverses raisons (destruction partielle de la nécropole avant la découverte ; mauvaise conservation des squelettes des enfants ; découverte incomplète de la nécropole ; partie découverte d’une nécropole qui n’est pas représentative du cimetière dans son ensemble6 ; perte des os lors des fouilles ou plus tard au cours des recherches – ce qui est le cas ici), force est toutefois de constater que l’état paléodémographique ne se rapporte qu’à une partie de la population examinée. L’analyse anthropologique a démontré que les restes osseux de 48 individus ont été découverts sur le site, à savoir : 34 adultes (70,8%), 3 adolescents/ jeunes adultes (6,2%) et 11 enfants (23%) (Tableaux 1a, 1b et 2). La durée de vie moyenne de ce groupe

5 La présence des facettes d’accroupissement a aussi été observée chez un individu de sexe féminin dans le tombeau peint de la rue Mike Antića. 6 En n’examinant qu’une partie d’une nécropole, on recherche seulement une partie de la population enterrée, et le plus souvent on ne peut pas être sûr de quelle partie de la population il s’agit. Donc, même si le matériel d’une nécropole particulière est examiné par des méthodes anthropologiques, l’ensemble des données paléodémographiques obtenues n’est pas nécessaire­ment exact. Savoir quelle partie et quelle superficie ont pu être examinées est un problème difficile à résoudre et à contrôler, de sorte qu’il est important d’être conscient du fait que l’état paléodémographique établi ne se rapporte qu’à une partie de la population examinée (Miladinović 2006, 17).

de personnes était de 24,3 ans ; en ce qui concerne uniquement les adultes, elle était de 35,9 ans, soit 39,6 ans pour les hommes et 38 ans pour les femmes. La taille corporelle moyenne des adultes était de 155 ± 4 cm pour les femmes et 168 ± 4 cm pour les hommes (Tableaux 1a, 1b et 2). L’indice crânien n’a pu être calculé que chez un unique individu de sexe masculin, à partir de son mésocrâne (tombe no 1b/77) (Miladinović-Radmilović 2011, 288, tableau 103). Enfants

Parmi les maladies qui ont laissé une trace directe sur le matériel ostéologique des enfants, on ne retrouve que des altérations causées par des pathologies hématologiques (hyperostose porotique et cribra femora) et/ou métaboliques, en forme de périostite aiguë. Pourtant, la plupart de ces maladies n’ont pas pu être une cause directe du décès. L’interprétation des résultats de l’analyse anthropologique ne peut néanmoins être correcte que si l’on prend en considération d’autres causes conduisant à la mort des enfants, c’est-à-dire des pathologies qui ne laissent pas une trace visible sur le matériel ostéologique (Miladinović 2005, 265-67 ; Miladinović-Radmilović 2008, 451-52). De plus, il apparaît nécessaire de séparer la mortalité des nourrissons (enfants âgés de moins d’un an) et celle des autres enfants (Tableau 2). La mortalité néonatale (dans les quatre premières semaines après la naissance) est, dans la plupart des cas, liée à une fragilité physiologique et organique (Saunders et Katzenberg 1992, 2) ou à des anomalies, notamment génétiques, du développement. En revanche, la mortalité postnéonatale (depuis l’âge d’un mois jusqu’à la fin de la première année de la vie) dépend presque totalement de conditions exogènes. Un taux élevé est généralement un indicateur de conditions sanitaires mauvaises, d’une alimentation inadéquate et d’une exposition accrue aux infections, surtout gastro-intestinales et respiratoires (Miladinović-Radmilović 2008, 451-52). L’alimentation des nourrissons est particulièrement importante. L’allaitement, c’est-à-dire le lait maternel, satisfait les besoins nutritionnels, permet une croissance et un développement normaux, procure une protection immunitaire et écarte l’exposition aux problèmes sanitaires qui peuvent survenir pendant la préparation des aliments, diminuant ainsi considérablement les risques de diarrhée, d’infections urinaires et respiratoires aiguës, de parasitoses, de sous-alimentation ou suralimentation, d’anémie et d’autres maladies, donc la mortalité. Dans le secteur no 55, il y avait trois cas de décès de nourrissons âgés de moins d’un an (27,3%).

xi – le mat é ri e l o st éo lo gi q u e h umain 185

Bien entendu, il existe plusieurs autres causes probables de décès, telles que le syndrome de mort subite du nourrisson (qui arrive le plus souvent jusqu’à l’âge de quatre mois), l’infanticide, l’avortement, etc. En ce qui concerne la mortalité des enfants âgés de plus d’un an, l’alimentation a toujours un rôle important, bien que leurs besoins nutritionnels soient moindres, surtout après l’âge de trois ans. Si la diarrhée ainsi que les infections respiratoires et gastro-intestinales sont les causes de décès les plus fréquentes, la mort consécutive à des accidents tient aussi une place importante (Miladinović-Radmilović 2008, 452). Dans le secteur no 55, il y avait huit cas de décès d’enfants âgés de plus d’un an (72,7%).

Par ailleurs, un ostéome sur l’os pariétal a été constaté droit chez un adulte de sexe féminin (tombe no 46/77 – 2,7%). Une lésion du pied gauche, accompagnée d’une ostéomyélite infectieuse ont aussi été observées chez un individu de sexe masculin, âgé entre 34 et 45 ans (tombe no 1b/77 ; Fig. 3, d-e – 2,7%). Des traces d’inflammations infectieuses des os ont, pour leur part, été remarquées chez un adulte de sexe féminin (tombe no 14/77) et chez un autre de sexe masculin (tombe no 74/77 – total : 5,4%). Quant aux anomalies du développement, une lacune de Stafne a été découverte sur la mandibule d’un individu de sexe masculin âgé entre 35 et 45 ans (tombe no 1b/77 ; Fig. 2, f – 2,7%). D’autre part, l’analyse dentaire a démontré plusieurs pathologies, alors que les enthèses prononcées aux insertions des muscles et des ligaments sont visibles chez huit individus (22%) : sept de sexe masculin (tombes nos 1a/77, 1b/77, 4C/76, 5/76, 46/77, 52/77 et 74/77 – 18,9%) et un de sexe féminin (tombe no 86/77 – 2,7%). Les facettes d’accroupissement ont été observées chez quatre individus (11%), à savoir : trois de sexe féminin (tombes nos 14/77, 32/77 et 52/77 – 8,1%) et un probablement de sexe masculin (tombe no 53/77 – 2,7%). La mortalité des individus adolescents, jeunes adultes et adultes découverts dans le secteur no 55 a pu être causée par plusieurs autres maladies. En effet, beaucoup ne laissent pas de traces visibles sur les os, tout en pouvant être la cause directe de décès. À la fin du iiie et au début du ive siècle, Sirmium était une ville prospère7, avec un forum, des temples, des édifices administratifs, au moins un grenier, des bains, un théâtre et/ou un amphithéâtre, une adduction d’eau8, des égouts9 et de nombreux bâtiments privés10. La partie de la ville destinée aux activités politiques et commerciales couvrait une zone en forme d’éventail, ouverte depuis l’ancien

Adolescents, jeunes adultes et adultes

En ce qui concerne les adolescents, les jeunes adultes et les adultes, la situation est quelque peu différente. Le matériel ostéologique montre des traces d’un nombre de maladies bien plus élevé : fractures des os, lésions et fissures, maladies articulaires, maladies métaboliques des os, altérations des os causées par des pathologies cardiovasculaires, tumeurs des os, inflammations infectieuses des os et anomalies du développement. Des fractures osseuses, de même que des lésions et des fissures des os du crâne, de l’avant-bras et de la jambe ont ainsi été observées uniquement chez quatre individus de sexe masculin (tombes nos 1a/77 [Fig. 1, a-c], 1b/77 [Fig. 2, c-d, et Fig. 3, a-c], 4C/76 et 9/76 – 10,8% de l’effectif total). Les maladies articulaires sont plus fréquentes, l’ostéoarthrite étant présente chez huit individus masculins (tombes nos 1a/77 [Fig. 1, e], 1b/77, 5/76, 9/76, 14/77, 53/77 et 56/77 – 21,6%), chez deux individus féminins (tombes nos 14/77 et 86/77 – 5,4 %), ainsi que chez un individu de sexe inconnu (tombe no 19/77 – 2,7%). Une spondylarthrosis du iie-iiie degré (Brothwell 1981, 150) a été constaté chez un individu de sexe masculin (?) âgé de 45 ans (tombe no 86/77 – 2,7%). En outre, des traces du nodule de Schmorl ont été remarquées chez trois adultes masculins (tombes nos 1a/77 [Fig. 1, d], 5/76 et 55/77 – 8,1%). La seule maladie métabolique découverte sur le matériel osseux est l’ostéoporose, chez un individu de sexe féminin, âgé entre 22 et 24 ans (tombe no 32/77 – 2,7%). En ce qui concerne les pathologies cardiovasculaires, seulement l’osteochondritis dissecans a été remarqué chez un individu de sexe féminin (tombe no 46/77 – 2,7%).

7 Pendant la deuxième moitié du iiie siècle, l’empereur Probus avait, en effet, mené de grands travaux aux alentours de Sirmium : creusement du canal Jarčine, plantation des vignes dans la Fruška gora, assèchement des marais autour de la ville, etc. 8 L’aqueduc de Sirmium s’étendait de la source de Vranjaš, près du village de Manđelos dans la Fruška gora, jusqu’à la rive de la Save, sur une longueur de 14 km. L’eau était amenée, par adduction gravitaire à travers de larges tuyaux en céramique, jusqu’à la citerne, d’où elle était distribuée à travers la ville par des tuyaux soudés en plomb. 9 Le réseau des égouts s’étendait au-dessous des rues étroites, pavées par des dalles en granit. 10 La plupart des édifices, soit privés, soit publics, découverts jusqu’à maintenant disposaient d’un système de chauffage central par air chaud.

1 86 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć

forum, en direction de la Save. Dans cet espace se trouvaient les édifices publics et les résidences des membres les plus éminents des classes supérieures, le marché ainsi que le quartier artisanal et commercial, composé d’ateliers et d’échoppes. Les composantes essentielles du pouvoir économique de cette époque étaient l’agriculture, la viticulture, les activités artisanales et celles des lapicides, la manufacture d’armes et le commerce (Miladinović-Radmilović 2011, 36-37). Un tel système élaboré de services publics, l’utilisation d’une l’eau de source saine de la montagne de Fruška gora (Alba Mons) et tous les avantages offerts par les thermes publics ainsi que les sources thermales des alentours procuraient à la population de la ville les moyens de vivre dans de bonnes conditions sanitaires, même si, par exemple, la fréquentation desdites sources ne semble pas avoir eu d’impact tangible sur la diminution de l’ostéoarthrite et des autres maladies articulaires. Il n’en demeure pas moins que les principales causes de décès sont probablement à rechercher dans les infections respiratoires et gastro-intestinales, ainsi dans que les intoxications alimentaires et le saturnisme. En outre, les marais environnants étaient sans doute une source permanente d’épidémies (de malaria, par exemple). L’état de santé relativement bon des individus enterrés dans le secteur no 55 et leur état de fortune (qui se traduit par des sépultures privilégiées à l’intérieur de la basilique et dans sa proximité immédiate, de même que par la présence de tombeaux peints et de tombes familiales) ne témoignent pas seulement du niveau de développement et de prospérité de Sirmium à la fin du iiie et au début du ive siècle ; ils conduisent aussi à exclure que de mauvaises conditions sanitaires et une alimentation inadéquate aient pu être la cause de leur décès, et cela vaut également pour les sujets inhumés dans la tombe peinte de la rue Mike Antića et dans le quartier de Palanka. Tableau 1a. Sexe, âge individuel et taille corporelle moyenne (tombes 1a/77-36/77).

Numéro de la tombe 1a/77 1b/77 4C/76 5/76

Sexe

Âge individuel

masculin masculin inconnu masculin féminin masculin masculin inconnu

adulte adulte enfant 35-45 ans adulte adulte 45-50 ans adulte

Taille corporelle moyenne 175 ± 4 cm 167 ± 5 cm -

Numéro de la tombe 9/76

12/76 14/77 15/77 19/77 32/77 36/77

Sexe masculin inconnu inconnu féminin inconnu inconnu féminin masculin féminin féminin féminin inconnu inconnu féminin inconnu inconnu

Taille corporelle moyenne adulte 16-20 ans 12 ans ± 36 mois 0-6 mois 60 cm enfant adulte adulte adulte 40-45 ans adulte 0-6 mois 63 cm adulte adulte 22-24 ans 0-6 mois 60 cm adulte Âge individuel

Tableau 1b. Sexe, âge individuel et taille corporelle moyenne (tombes 38/77-86/77).

Numéro de la tombe 38/77 46/77

52/77 53/77 55/77 56/77 70/77 73/77 74/77

86/77

Taille corporelle moyenne féminin 16-20 ans féminin adulte 156 ± 4 cm masculin adulte inconnu 7 ans inconnu 15 ans ± 36 mois masculin (?) 20-30 ans féminin 30+ ans inconnu 8 ans 110 cm masculin (?) adulte 162 ± 4 cm masculin 45-55 ans 167 ± 5 cm masculin adulte inconnu 2,5 ans 83 cm masculin 30-40 ans inconnu 18 mois 75 cm masculin 40-50 ans féminin adulte féminin adulte masculin adulte féminin adulte 140 ± 4 cm masculin adulte féminin 50 ans 153 ± 4 cm masculin (?) environ 45 ans féminin 65 ans masculin 13 ans Sexe

Âge individuel

xi – le mat é ri e l o st éo lo gi q u e h umain 187 Tableau 2. Structure de la population par sexe et âge des individus.

SEXE MASCULIN

ÂGE INDIVIDUEL

INFANS  I

INFANS  II

SEXE FÉMININ

SEXE INDÉTERMINÉ

TOTAL

Fœtus

-

-

-

-

0-0,5 an

-

2

1

3

0,5-1 an

-

-

-

-

1,5-2 ans

-

-

1

1

2,5-3 ans

-

-

1

1

3,5-4 ans

-

-

-

-

4,5-5 ans

-

-

-

-

5,5-6 ans

-

-

-

-

6,5-7 ans

-

-

1

1

7,5-8 ans

-

-

1

1

8,5-9 ans

-

-

-

-

9,5-10 ans

-

-

-

-

10,5-11 ans

-

-

-

-

11,5-12 ans

-

-

1

1

12,5-13 ans

1

-

-

1

-

-

-

-

ÂGE INCONNU

13,5-14,5 ans

-

-

2

2

NOMBRE TOTAL D’ENFANTS

1

2

8

11

JUVENILIS I (15-18 ans)

-

JUVENILIS II (19-22 ans)

-

ADULTUS I (23-30 ans)

1

ADULTUS II (31-40 ans)

2

MATURUS I (41-50 ans)

3

MATURUS II (51-60 ans)

-

SENILIS I (61-70 ans)

-

SENILIS II (71 ans et plus)

-

1 -

-

1

1

-

2

-

1

-

-

1

1

-

-

-

-

-

-

-

1

2

2

-

2 5

1

1

-

-

ÂGE INCONNU

10

8

5

23

NOMBRE TOTAL D’ADOLESCENTS, DE JEUNES ADULTES ET D’ADULTES

17

13

7

37

NOMBRE TOTAL D’INDIVIDUS

18

15

15

48

Tableau 3. Caractéristiques épigénétiques.

CARACTÉRISTIQUES ÉPIGÉNÉTIQUES

Tombe 1b/77

Tombe 5/76 (I)

Tombe 9/76 (I)

Tombe 15/77  = tombe 5 (I)

NF : Sulci frontale

+

-

-

+

-

NO : Linea nuchae suprema

+

-

-

-

+

NO : Ossa suturae lambdoideae

-

+

-

-

-

NL : Os fonticuli posterolateralis

+

-

-

-

-

NV : Os bregmaticum

-

-

-

-

+

NV : Foramina parietalia

+

-

-

-

-

-

+

+

-

-

Tombe 56/77 (I)

SQUELETTE CRÂNIEN

SQUELETTE POST-CRÂNIEN Trochanter tertius

1 88 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć Tableau 4a. Analyse dentaire – adolescents, jeunes adultes et adultes (tombes 1b/77-52/77).

ANALYSE DENTAIRE

Tombe 1b/77 Tombe 5/76 (I)

Nombre de dents perdues pendant la vie

Tombe 15/77 (I)

Tombe 38/77

Tombe 52/77 (I)

-

5

2

-

-

Degré d’abrasion (I, II, III ou IV)

III, IV

I, II, III, IV

I, II, III

I

III

Parodontopathie (peu, moyenne­­ ment ou très prononcée)

très

moyennement

moyennement

moyennement

-

Hypoplasie (peu, moyenne­ment ou très prononcée)

-

moyennement

-

très

moyennement

moyennement

-

-

-

-

Tartre (peu, moyennement ou très prononcé) Caries (nombre de dents)

-

-

1

-

-

Kystes

-

-

buccal de 13/14 et 23/24

-

-

rotation 24

rotation 13, 14, 15, 23, 24 et 25

hypodontie 22 et 38 ; hyperdontie d’une dent ajoutée entre13 et 14 et 23 et 24 ; pousse des dents au mauvais endroit*

-

-

-

-

-

-

-

sur la surface occlusale de la dent 26 on observe une trace horizontale d’éburnation

-

Anomalies de la mâchoire et de la dentition Décoloration de l’émail (nombre de dents) Traces d’éburnation (nombre de dents)

-

-

toutes les dents ont des traces d’éburnation sur les bords occlusaux-buccaux

Fenestration (nombre de dents)

-

-

-

-

-

tête à tête

tête à tête

-

-

-

Occlusion

* La dent 23 a poussé à la place de la dent 22.

Tableau 4b. Analyse dentaire – adolescents et adultes (tombes 55/77-86/77).

ANALYSE DENTAIRE

Tombe 55/77 (I)

Tombe 70/77 (I)

Tombe 73/77 (I)

Tombe 86/77 (I)

Tombe 86/77 (II)

Nombre de dents perdues pendant la vie

-

-

-

-

1

Degré d’abrasion (I, II, III ou IV)

II, III

I, II, III

-

I, II, III

II

Parodontopathie (peu, moyenne­ ment ou très prononcée)

moyennement

moyennement

-

moyennement – très

très

Hypoplasie (peu, moyennement ou très prononcée)

-

Peu

-

-

-

Tartre (peu, moyennement ou très prononcé)

-

Peu

-

-

-

Caries (nombre de dents)

-

-

-

-

1

Kystes

-

-

-

-

-

Anomalies de la mâchoire et de la dentition

-

-

-

-

-

Décoloration de l’émail (nombre de dents)

-

-

-

-

-

Traces d’éburnation (nombre de dents)

-

-

-

-

-

Fenestration (nombre de dents)

-

-

-

-

-

Occlusion

-

-

-

-

-

B.

Les fouilles de sauvetage de 2002 et de 2016 Lors de travaux de construction dans la rue Mike Antića une tombe peinte a été découverte en 2002, tandis que pendant les fouilles de sauvetage sur le quartier de Palanka ont été mis au jour en 2016 douze tombes et tombeaux familiaux de l’Antiquité tardive, dont quatre présentaient un décor peint sur leurs parois.

Plan 1. Localisation des fouilles faites en 1976-1977 sur le secteur no 55 (basilique Saint-Irénée), en 2002 sur la rue Mike Antića et en 2016 sur la rue Palanka, par rapport à Sirmium antique et à la ville actuelle de Sremska Mitrovica.

Ivana Popović

XII – La tombe de la rue Mike Antića Fouilles archéologiques de l’année 2002

Figure 1. La tombe de la rue Mike Antića lors de sa découverte.

La tombe de la rue Mike Antića a été découverte par hasard en 2002, durant des travaux de construction (Fig. 1). Située à la périphérie sud-ouest de la nécropole autour de la basilique Saint-Irénée, elle est grossièrement orientée dans la direction est-ouest. Sa longueur est de 116 cm et la largeur de sa cuve est de 52 cm. Le mur oriental et l’accès à la tombe sont détruits. La tombe a été construite en briques liées par un mortier calcaire et comportait un toit à deux versants en tegulae. Celui-ci a disparu, sauf au sud-ouest et au nord-est où une tegula est conservée (Fig. 2). L’épaisseur de la paroi sud-est est de 16 cm et celle de la paroi nord de 15 cm, si bien que la largeur totale de la tombe mesure 64 cm. À l’extérieur, la hauteur de la paroi sud-est est de 32 cm et celle de la paroi nord de 31 cm. Afin de permettre l’appui du toit, les parois sont amincies à une distance de 6 à 7 cm depuis leur côté externe jusqu’à la cuve, pour former une sorte d’encoche qui mesure 8 cm du côté sud et 7 cm du côté nord (Fig. 3). La paroi ouest, partiellement détruite, se termine par un tympan triangulaire, de sorte que sa forme est pentagonale. À l’intérieur, les parois sont enduites d’un mortier pour la fresque ainsi que d’un enduit fluide au plâtre, d’une épaisseur de 3-4 mm, qui est difficile à enlever. Sur les parois latérales, l’épaisseur de la couche peinte mesure 1 cm. Le mortier compact du sol, d’une épaisseur de 7 mm, est couvert d’un enduit épais de 3 mm, constitué d’un mortier hydraulique fin, de sorte que l’épaisseur totale du sol est de 1 cm. À une distance de 23 cm de l’extrémité ouest de la cuve, le sol a été détruit à l’emplacement du chevet du défunt (Fig. 4).

Figure 2. Tegula de la couverture en partie détruite de la tombe de la rue Mike Antića, selon M. Jeremić.

Figure 3. Relevé de la tombe de la rue Mike Antića : vue en plan et coupes longitudinale et transversale.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 191–195 10.1484/M.ROMA-EB.5.128833

FHG

1 92 i va n a p o p ov ić

Figure 4. Le fond de la tombe de la rue Mike Antića, qui est détruit à l’emplacement du chevet sur lequel reposait la tête du défunt.

Figure 5. La tombe de la rue Mike Antića, paroi occidentale.

Figure 6a. La possible représentation d’une barque sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića.

Les parois de la tombe sont enduites d’un mortier pour la fresque et peintes sur leur face interne. Les décorations des parois occidentale, sud et nord sont partiellement conservées tandis que, du fait de la destruction de la paroi orientale, elles font défaut sur ce dernier côté (Popović 2011, 228-29). Sur la paroi occidentale, qui est sommée d’un tympan triangulaire, le champ ornemental est délimité par une bordure rouge longeant les arêtes du mur (Fig. 5). L’intérieur de cet espace est peint d’un motif d’écailles également de couleur rouge. Ce motif compte cinq rangs horizontaux, alternativement colorés avec du blanc et de l’ocre. En raison de la forme du champ ornemental, le nombre des écailles est inégal selon les rangs. Le premier comporte un champ plus grand et, dans les encoignures, deux champs blancs plus petits en forme d’écaille ; le

Figure 6b. Détail de la représentation d’une barque sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića : le graffiti en forme de croix et celui portant éventuellement le nom de Jonas.

deuxième comporte trois champs de couleur ocre ; le troisième quatre champs blancs ; le quatrième quatre champs de couleur ocre ; le cinquième quatre champs blancs. Les champs contiennent des ornements végétaux exécutés en couleur verte. Ceux de couleur blanche présentent un arbre, parfois très schématique, et ceux de couleur ocre une fleur avec des pétales ronds ainsi qu’une tige courte, qui est absente dans certains cas. Dans le premier champ du deuxième rang, la fleur est remplacée par une feuille de lierre. Au milieu du troisième et du quatrième rangs, la paroi est abîmée, de sorte qu’une partie de la décoration manque. Le décor de la paroi méridionale, revêtue d’un enduit brun clair, est délimité par des bandes horizon-

xi i – la to mb e d e la ru e mi k e antića 193

Figure 8. Les représentations des fruits en forme de gourdes sur les éléments conservés du décor de la paroi septentrionale de la tombe de la rue Mike Antića.

Figure 7. Vue partielle des peintures conservées sur la paroi méridionale de la tombe de la rue Mike Antića.

tales doubles de couleur rouge. Une bande verticale le sépare de la scène peinte sur la paroi occidentale de la tombe. La bande horizontale supérieure continue celle qui délimite le champ du tympan de la même paroi. Sur la partie conservée du décor (Fig. 6a) figure un motif indistinct, exécuté en couleur ocre, qui consiste en un large croissant semblable à la coque d’une barque. En haut et à droite de ce motif, près de l’endroit où il s’élargit et s’infléchit vers le bas, selon un profil accentué de couleur brun-vert, a été gravée une croix (?) (Fig. 6b). Le profil de l’élargissement est doublé par une bande qui suit sa forme, exécutée elle aussi en brun-vert. Au milieu de la partie ocre en forme de croissant, on discerne deux bandes verticales qui ressemblent à la partie inférieure de jambes humaines avec des pieds, alors qu’une colonne verticale avec une poutre transversale élargie en éventail à une extrémité est observable à gauche des supposées jambes. Il est possible qu’il s’agisse d’éléments de mâts et de rames. Ces motifs sont également exécutés en ocre et une nuance plus foncée de la même couleur a été utilisée pour peindre une possible figure humaine aux bras écartés ainsi qu’à la tête tournée vers le bas, qui est située à droite par rapport aux possibles jambes susmentionnées. Au-dessous de ces éléments sont conservées des bandes arquées de couleur rouge et ocre ; à l’intérieur du champ ainsi bordé, au fond brun clair, on peut discerner une partie d’un visage humain aux cheveux bruns et courts. Les autres éléments de la peinture murale ne sont pas conservés. Dans l’angle supérieur droit figure un graffiti dont la lecture est difficile (Fig. 6b) ; en vertu de l’interprétation de l’iconographie qui est ici proposée, il est suggéré d’y voir le mot Iωnas, renvoyant au Jonas de l’Ancien Testament. L’insertion d’un oméga, donc

d’une lettre grecque, dans le nom latin Ionas pourrait éventuellement être expliqué par l’illettrisme de la personne à l’origine de l’inscription, ce phénomène étant régulièrement observable dans l’Antiquité tardive. Le champ situé à gauche de celui qui vient d’être décrit n’est que partiellement conservé (Fig. 7) ; il est délimité lui aussi par des bandes rouges et on ne peut y distinguer qu’une partie d’un ornement ocre en forme de croissant bordé d’une bande de couleur brun-vert ; au-dessous, un champ plus grand, ellipsoïde, est délimité par une bordure rouge. Sur la paroi septentrionale, le décor est délimité par des bandes rouges analogues à celles de la paroi méridionale. Il est très abîmé et les seules parties qui en sont conservées montrent un fond blanc avec des représentations de plantes de couleur verte, dont les branches portent des fruits de couleur ocre en forme de gourdes (Fig. 8). La composition ornementale de la paroi occidentale, peinte d’un motif d’écailles avec des remplissages végétaux n’est pas un schéma décoratif très courant dans la peinture murale antique. Il existe cependant dans la partie nord de Sofia/Serdica un bâtiment résidentiel daté de l’Antiquité tardive, dans lequel le socle d’un mur est orné d’un motif d’écailles sans remplissage. Celui-ci, délimité par une large bande blanche avec une mince ligne rouge tracée en son milieu, a été exécuté à l’aide d’un compas et est orné des couleurs rouge et brune, alternativement, tandis que la représentation figurant sur le socle a été enduite d’une couche de peinture blanche au ve siècle (Pillinger et al. 1999, 80, no 65, fig. 173-74). D’autre part, les panneaux du parapet de la clôture peinte sur la partie inférieure des quatre murs de la tombe no 61 de Thessalonique, dont la lunette du mur ouest contient une représentation de Suzanne, sont décorés d’un motif d’écailles sans remplissage,

1 94 i va n a p o p ov ić

exécuté de la même manière et délimité par une bordure d’aspect identique ; la peinture de cette tombe est datée de la deuxième moitié du ive siècle ou du ve siècle (de Smet 1982, 25 ; Markī́ 2006, 186, fig. 14142, et pl. 24). C’est aussi à Thessalonique, à l’intérieur de l’hôpital Saint-Démétrios, qu’a été découverte la tombe no 38 dont les longs côtés sont partagés en quatre champs et les petits en deux. Le bas de ces champs est couvert par des rangées d’écailles, de sorte qu’il semble imiter des panneaux de parapet, alors que le haut contient une guirlande suspendue (Markī́ 2006, 180, fig. 135). Néanmoins, les motifs d’écailles exécutés avec précision et nettement délimités, comme les compositions décoratives du socle de Sofia, ainsi que la représentation des panneaux de parapet – c’est-à-dire leur imitation – sur les tombes de Thessalonique, sont stylistiquement différents du schéma ornemental du mur ouest de la tombe de Sirmium où le motif, qui n’a pas été exécuté à l’aide d’un compas, est, de ce fait, moins précis. En outre, les remplissages des champs d’écailles, absents des peintures de Sofia et de Thessalonique, ont un aspect disparate. Les remplissages végétaux des champs d’écailles sur la fresque de la paroi occidentale de la tombe peuvent être considérés, à cause du contexte de la trouvaille, comme des représentations symboliques du jardin d’Éden, de l’arbre de vie et de ses fleurs, la composition entière pouvant renvoyer à la représentation de la clôture du Paradis (Popović 2013, 152, fig. 74 ; 2016b, 190-91, fig. 12). Cette interprétation ne peut toutefois être retenue uniquement si, comme il le semble, les représentations des parois latérales évoquent bel et bien l’histoire de Jonas. Dans les scènes de la paroi méridionale, on croit ainsi reconnaître l’illustration du passage du texte biblique dans lequel le prophète est jeté dans la mer, depuis la barque où il avait pris place, avant d’être avalé par un grand poisson, pour ensuite être rejeté sur un rivage ( Jonas 1. 12-15 ; 2. 1. 11). Si cette interprétation hypothétique s’avérait juste, les plantes portant des fruits en forme de gourdes peintes sur la paroi septentrionale pourraient constituer, quant à elles, une référence à l’arbuste suscité par Dieu et à l’ombre duquel le personnage se serait reposé ( Jonas 4. 6). Les scènes du cycle de Jonas sont un motif fréquent dans l’art paléochrétien, surtout sur les monuments sépulcraux – les sarcophages et les fresques des catacombes. À Rome, les peintures murales du cimetière de la via Anapo (cubicula 10 et 11 de l’époque de Constantin Ier), de la catacombe de Domitille (cubiculum 74 de la deuxième moitié du ive siècle) ou de la catacombe des saints Marcellin et Pierre (cubiculum 67 des années 320-340) montrent ainsi le repos

du prophète sous une treille dont les fruits sont en forme de gourdes, tandis qu’une fresque de la catacombe des saints Marcellin et Pierre (cubiculum 27 des années 320-340) représente la scène où le monstre marin rejette Jonas de sa gueule (Zimmermann 2002, 51-59, 129-35, 140-41, 147-49, 176 et 203-05 ; pl. I,3 et 6, II,8, XXVII,127 et 129, et XXXV,165 ; et fig. 2 et 9a). La probable scène du repos sous les fruits en forme de gourdes mérite une attention particulière, car elle a été exécutée, selon les fragments conservés, dans un coloris plus varié que les autres, les fruits étant peints en ocre, donc dans une couleur correspondant à la réalité. Par comparaison, les peintures des catacombes romaines proposent la même couleur verte à la fois pour les fruits et pour les vrilles des plantes. Les fragments conservés de la peinture murale de la tombe sirmienne ne laissent, par ailleurs, entrevoir aucune trace du corps de Jonas, si bien qu’il ne faut pas rejeter la possibilité selon laquelle le personnage lui-même ne fut pas représenté et que, comme sur le mur nord de la tombe no 41 de Thessalonique (Markī́ 2006, 130-32, fig. 65, et pl. 1), seuls les fruits en forme de gourdes symbolisaient l’épisode susmentionné. On ne peut malheureusement pas aller beaucoup plus loin dans l’interprétation, à la fois en raison de l’état de conservation des peintures concernées à Sirmium, mais aussi de celui des exemples qui aurait pu permettre davantage de comparaison. C’est le cas, par exemple, de la fresque du mur oriental de la tombe peinte no 1 de Pécs/ Sopianae, qui date du dernier tiers du ive siècle et sur laquelle figure une représentation composite du cycle de Jonas, réunissant la scène du prophète jeté à la mer et celle de son repos sous la treille. Celle-ci est tellement abîmée (Fülep 1984, 36-41 et 159-60, fig. 10, pl. XIX), qu’il n’est pas possible d’analyser ses éventuelles similitudes avec la tombe sirmienne (Popović 2011, 229-34). L’interprétation proposée pour la partie conservée des peintures murales de la tombe de la rue Mike Antića trouverait un appui dans la croix gravée sur la proue de la barque, à quoi l’on peut ajouter le graffiti déjà évoqué portant le nom de Jonas, si son déchiffrement est bon, évidemment. Cependant, il est impossible de déterminer si ces gravures sont contemporaines des peintures de la tombe ou si elles ont été effectuées ultérieurement. Dans tous les cas, le très probable thème biblique de la tombe – quel qu’il soit – la désigne comme chrétienne et l’utilisation de l’histoire de Jonas, si l’interprétation est bonne, est loin d’être anecdotique. Si les fresques représentent bien, y compris de manière symbolique, le prophète sauvé du ventre du monstre marin, puis se reposant tranquillement à l’ombre de fruits en

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forme de gourdes, il s’agit, sans équivoque, d’une allégorie de la résurrection. Compte tenu de la rareté des tombes peintes dans les nécropoles de Sirmium explorées jusqu’à présent et malgré le caractère assez schématique de ses images, la tombe de la rue Mike Antića a sans doute été édifiée sur commande d’un habitant plutôt riche de la ville, probablement vers le milieu ou pendant la deuxième moitié du ive siècle. Comme elle se trouve à la périphérie sud-ouest de la nécropole autour de la basilique Saint-Irénée, il est effectivement logique de supposer qu’elle n’a pas été aménagée immédiatement après la construction du martyrium, à l’intérieur et dans l’entourage immédiat duquel étaient situées, selon toute probabilité, les sépultures les plus anciennes de la communauté chrétienne. La datation proposée pour la tombe est d’ailleurs également confirmée par son décor peint, notamment par la composition avec un motif d’écailles de sa paroi occidentale.

Nataša Miladinović-Radmilović

XIII – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Mike Antića Matériel et méthodes La tombe retrouvée dans la rue Mike Antića comportait les ossements disloqués de deux individus ainsi que 15 fragments d’os d’animaux d’une longueur de 1,5 à 5 cm (Miladinović-Radmilović 2011, 343-46). À l’intérieur de la sépulture, il ne restait, d’une part, que les os décomposés et fragmentés du crâne et des côtes d’un petit enfant, ainsi que la moitié inférieure putréfiée de la diaphyse de son humérus gauche (Fig. 1, a-c) ; et, d’autre part, le tibia gauche – avec des dégradations sur les épiphyses inférieure et supérieure –, une côte, une vertèbre cervicale, un fragment de l’os coxal et les deux tiers de la probable clavicule gauche d’un adulte (Fig. 1, d-f ). Le degré de conservation de ces restes osseux s’expliquerait, du moins en partie, par les travaux de construction ou par le pillage et la destruction résultant de « fouilles sauvages ». L’âge de l’enfant a pu être établi à partir des dimensions des os longs, en s’appuyant sur les tableaux estimatifs (intervalles temporels exprimés en mois et années) définis par W. M. Bass (1995, 246-47) ainsi que par D. Ferembach et ses collaborateurs (Ferembach et al. 1980, 532). Il n’y avait toutefois pas suffisamment d’éléments pour établir le sexe. L’examen du matériel osseux de l’individu adulte et la recherche de son sexe ont, quant à eux, incité à combiner les méthodes morphologiques et métriques. Une attention particulière ainsi été prêtée à la morphologie de la partie conservée du bassin (Ferembach et al. 1980, 519-27 ; cf. aussi Buikstra et Ubelaker 1994, 15-21), de même qu’aux dimensions des restes d’os du squelette post-crânien (Miladinović 2006). Cependant, les éléments manquaient ici pour un établissement précis de l’âge. L’ensemble des données métriques a permis de calculer la taille corporelle de chacun des deux individus. Celle de l’enfant a été estimée d’après les formules définies par M. M. Maresh (1970). Quant à l’individu adulte, sa taille a été obtenue en s’ap- puyant sur les formules définies par M. Trotter et G. C. Gleser (1952).

En plus d’avoir mené les analyses évoquées visant à déterminer le sexe, l’âge et la taille corporelle, un examen dentaire et pathologique détaillé à été mené sur les fragments découverts, avec pour objectifs : l’évaluation des causes de décès possibles, l’analyse des caractéristiques épigénétiques (Hauser et De Stefano 1989 ; Đurić-Srejić 1995, 238-60) ainsi que l’observation macroscopique des enthèses et d’autres déformations des os.

Résultats de l’analyse anthropologique L’analyse anthropologique a montré que deux personnes avaient été inhumées dans la tombe de la rue Mike Antića : un nouveau-né de sexe inconnu et mesurant environ 55 cm, de même qu’un adulte de sexe féminin, d’un âge inconnu, mais d’une taille corporelle de 164 ± 4 cm (Miladinović-Radmilović 2011, 343-46). Il est donc possible qu’il s’agisse d’une mère et de son enfant (Fig. 1). Aucune altération paléopathologique n’a été observée chez l’enfant. Chez l’individu adulte, on a remarqué une occurrence légère d’ostéoarthrite sur le corps de la vertèbre cervicale, sur un fragment de l’os coxal ainsi que sur la tubérosité du tibia gauche (Fig. 1, e). En ce qui concerne les caractéristiques épigénétiques, un foramen processus transversi bipartitum a été mis en évidence sur la vertèbre cervicale (Fig. 1, d). Quant aux marqueurs visibles d’activité, des facettes d’accroupissement sur l’épiphyse inférieure sont observables sur le tibia gauche (Fig. 1, f). Elles se sont formées probablement à la suite à de différentes de pratiques quotidiennes dans une position accroupie (Miladinović-Radmilović et al. 2014)1.

1 Les facettes d’accroupissement ont aussi été observées chez quatre personnes (trois femmes et un homme) au niveau du no 55 de la rue Palanka.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 197–199 10.1484/M.ROMA-EB.5.128834

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Figure 1. Ossements du nouveauné : a) os de la partie crânienne ; b) côtes ; c) humérus gauche ; Ossements de la personne adulte : d) foramen processus transversi bipartitum sur la vertèbre cervicale ; e) ostéoarthrite sur la tubérosité du tibia gauche ; f) facettes d’accroupissement sur l’épiphyse inférieure du tibia gauche.

x i i i – le s ré su ltat s d e l’analyse ant hro po lo gi q u e , ru e mi k e antića 199

Discussion et conclusion Le degré de conservation des ossements découverts dans la tombe peinte de la rue Mike Antića a limité grandement l’analyse anthropologique. En examinant le matériel disponible, aucune altération paléopathologique qui aurait pu être la cause directe du décès de ces individus n’a été identifiée. Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau-né et probablement de sa mère, on peut supposer que les deux inhumations ont été simultanées, même s’il faut, évidemment, rester très prudent, d’autant plus qu’un grand nombre d’os sont manquants et que les squelettes n’ont pas été trouvés en position anatomique, vraisemblablement à cause du pillage de la sépulture. Ainsi, la position originelle des corps, l’un par rapport à l’autre, reste complètement inconnue, de sorte qu’il est impossible d’affirmer que l’on est face à l’issue fatale d’un accouchement (Đukić et al. 2017)2. Effectivement, d’autres facteurs peuvent avoir causé le décès des deux individus. La mortalité néonatale (pendant les quatre premières semaines après la naissance) pourrait aussi être évoquée, celle-ci pouvant autant être la conséquence de la fragilité physiologique et organique des nourrissons (Saunders et Katzenberg 1992, 2), que d’anomalies génétiques ou développementales. Quant à la mortalité post-néonatale (d’un mois jusqu’à la fin de la première année), elle dépendrait presque entièrement de conditions exogènes. Une haute mortalité post-néonatale serait ainsi une indication de mauvaises conditions sanitaires, d’une alimentation inadéquate et/ou d’une exposition élevée aux infections, surtout gastro-intestinales et respiratoires. Il existe, bien sûr, d’autres causes possibles pour le décès des nouveau-nés, notamment le syndrome de la mort subite du nourrisson (le plus souvent avant le quatrième mois), l’infanticide, etc. La mortalité des adultes au ive siècle pouvait, quant à elle, aussi être causée par diverses maladies. Les infections respiratoires et gastro-intestinales, les intoxications et la malaria étaient courantes et faisaient partie des causes principales de décès. Étant donné l’existence à Sirmium d’infrastructures élaborées d’approvisionnement en eau potable (provenant des sources de l’Alma Mons-Fruška gora) et d’évacuation des déchets, les avantages sanitaires offerts par les thermes publics et les sources thermales aux alentours, à quoi on peut ajouter l’apparente bonne situation matérielle des individus dont



2 Notons que les infections gastro-intestinales sont plus fréquentes pendant l’été, alors que les infections respiratoires le sont pendant l’hiver.

il a été ici question, que l’on déduit de la richesse des peintures de leur tombe, il semble falloir exclure de mauvaises conditions de vie et une alimentation inadéquate comme causes de leur décès. C’est aussi une conclusion que l’on peut appliquer aux autres personnes trouvées au niveau du no 55 de la rue Palanka.

Miroslav B. Vujović et Biljana Lučić

XIV – Les tombes de la rue Palanka Les fouilles archéologiques de l’année 2016 Les recherches les plus récentes sur la nécropole orientale de Sirmium résultent de fouilles de sauvetage effectuées pendant l’automne de l’année 2016, au niveau des nos 53-55 de la rue Palanka (Fig. 1), sur une superficie de 200 m2 et à environ 70 m au sud-ouest de l’endroit où l’on avait découvert la basilique Saint-Irénée, lors de la campagne de 19761977 (Plan 1 ; cf. Popović 1993, 26 ; Milošević 2001, 171 ; Јeremić 2004b, 59). Ces recherches, se trouvant en aval de plusieurs campagnes antérieures dans le même secteur1, ont été l’occasion de résultats remarquables, soit la découverte de nouvelles tombes chrétiennes, avec des peintures murales exceptionnelles, ainsi que les restes d’un édifice mémoriel (cella memoriae)2. Les travaux de 2016 se sont concentrés sur les surfaces libres autour des bâtiments récents existants, plus précisément sur les parcelles cadastrales nos  1768/1, 1768/2 et 1771 de la municipalité de Sremska Mitrovica. Six sondages archéologiques, d’une superficie totale d’environ 135 m2, y ont été creusés. De prime abord, c’est la parcelle no 1771 qui fut explorée, avant que la fouille ne s’étende à l’ensemble des parcelles, mais en se concentrant sur les surfaces les plus éloignées à la fois des voies de circulation et des bâtiments modernes, attendu que les couches culturelles devaient y être théoriquement moins perturbées. Effectivement, les parties des parcelles qui sont les plus proches des constructions modernes contiennent des vestiges fort endommagés, en grande partie en raison d’un nouvel usage cimétérial du terrain à la



1 Les fouilles de sauvetage menées entre 1991 et 2006, dans la zone de la nécropole, non loin de la rue Palanka, concernent principalement quatre sondages, numérotés « 74 », « 76 », « 77 » et « 78 ». Dans un effort d’identification des parties limitrophes du cimetière romain, d’autres tranchées (81 à 84) ont également été ouvertes dans l’actuel quartier de Kamenjar, situé au sud de la rue Palanka ( Јeremić 2007, 30-35), mais malheureusement sans résultat probant. En 2014, une inter­ vention ponctuelle à environ 15 m du secteur susmentionné a permis de constater la présence d’une nécropole du xviiie siècle. 2 Les résultats de ces recherches ont été présentés au 24e Congrès international sur le Limes, tenu à Belgrade et à à Viminacium en 2018. Cf. Lučić et al. 2018, 113-14.

fin du xviie et au début du xviiie siècle (Fig. 1, nos 1, 3, 6-7б, 9 et 11-13)3. La nécropole chrétienne a ainsi été mieux conservée dans les parties plus éloignées de ces interventions « récentes ». Les trouvailles sporadiques d’une tombe à incinération du type Mala Kopašnica–Sase (no I) et de matériel datant des iie et iiie siècles4 mènent à la conclusion que le lieu d’ensevelissement des chrétiens s’était développé en périphérie de celui des païens. Sur la zone de la nécropole qui a été explorée au cours de l’année 2016, on a découvert 12 tombes chrétiennes au total, datant de la seconde moitié du iiie et du ive siècle (nos 2, 4-5, 8 et 15-22). Une seule se présente comme une simple concentration d’os humains disloqués (no 4), les autres étant toutes maçonnées. Il est toutefois à noter que de nombreux os humains isolés ont été découverts dans les couches superficielles, de même que des éléments de sarcophages, de stèles funéraires et d’ornements architecturaux, ce qui semble témoigner d’un nombre bien plus élevé d’individus initialement ensevelis dans ladite zone. Par ailleurs, l’analyse de l’ensemble du mobilier archéologique, couplée à celle de la numismatique5, laisse entendre que la partie de la nécropole qui a ici été explorée pourrait remonter à la seconde moitié du iiie siècle et qu’elle fut en fonction, au moins, jusqu’au troisième quart du ive siècle. L’orientation des tombeaux les plus anciens (nos 5, 8 et 18-22) est uniforme : ouest-est, avec une déviation légère vers le sud. Par ailleurs, ce n’est qu’après la construction de l’édifice mémoriel au-dessus de la tombe no 20, qui possède les peintures murales les 3 Neuf tombes récentes avec squelette complet ont été retrouvées. 4 Cette tombe présente une fosse rectangulaire qui comporte des traces de rubéfactions sur les parois et qui est orientée dans la direction ouest-est. Elle a été abîmée par des inhumations récentes et, d’après la céramique qu’elle contenait, elle daterait du iie/iiie siècles. Cette catégorie de tombe est caractéristique des sépultures endogènes en Pannonie (Mačvanska Mitrovica, Beška, Bešenovački Prnjavor), jusqu’au début du ive siècle (Ercegović-Pavlović 1980, 6-12 ; Marijanski-Manojlović 1987, 33-36 ; Lučić et Davidović 2015, 24-47). 5 La monnaie la plus ancienne qui a été découverte remonte au règne de Dèce (elle est datable de l’année 249/50), alors que la plus récente appartient à celui de Gratien (datable entre 378 et 383).

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 201–209 10.1484/M.ROMA-EB.5.128835

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plus somptueuses, que les structures tombales nos 15-17 ont été bâties, en s’appuyant sur l’orientation des murs dudit édifice et non sur celle des points cardinaux. Lors de l’exploration de ce bâtiment, les couches archéologiques supérieures ont livré des éléments d’autres structures tombales, quant à elles détruites. On peut donc supposer que le nombre de tombes environnantes, à l’intérieur comme autour du monument, était très probablement plus élevé. Quant à l’analyse anthropologique des ossements découverts dans l’intégralité de la zone fouillée, elle a démontré qu’on y avait enterré 40 individus au total. Dans presque toutes les tombes, sauf les nos 17 et 18, on a trouvé un nombre considérable de squelettes, ce qui témoigne qu’elles furent utilisées sur une très longue période, pour plusieurs sépultures successives de personnes de sexe et d’âge variés (cf. chap. XV).

Typologie des tombes chrétiennes découvertes et de l’édifice mémoriel

Figure 1. Plan schématique de l’emplacement des tombes et de l’édifice mémoriel explorés en 2016 au niveau des nos 53-55 de la rue Palanka (dessin J. Vuletić).

Comme mentionné précédemment, 11 des 12 tombes chrétiennes découvertes dans l’espace exploré étaient placées dans des tombeaux maçonnés. Ceux-ci étaient fabriqués avec des briques de remploi, qui composaient les murs latéraux verticaux, de même, dans la plupart des cas, qu’un toit à deux versants (Fig. 2). Ce type de toit était effectivement absent des tombeaux dont les côtés dépassaient la surface du sol (nos 2, 15 et 17) ou de ceux qui étaient considérablement abîmés au moment de la construction de la memoria, comme pour la tombe no 22 (Fig. 3). La tombe no 20, qui comportait des peintures murales paléochrétiennes (Fig. 4 et 5), différait des autres tombeaux maçonnés, non seulement à cause de sa struc-

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Figure 2. La tombe maçonnée no 5.

ture architecturale, de ses dimensions et du choix des scènes figuratives peintes, mais aussi en raison de sa position centrale au sein de l’édifice mémoriel. Les parois latérales de la sépulture avaient une forme voûtée, alors les murs frontaux étaient droits et verticaux. La décoration intérieure de ces derniers se conformait à la voûte. D’après les analogies avec

le tombeau peint de la nécropole de Beška, on peut supposer que la partie supérieure de la structure se présentait elle aussi en forme de toit à deux versants (MarijanskiManojlović 1987, 17-32). Le sol des tombeaux était généralement dallé de briques (nos 2, 8, 16, 18-19 et 21, 8), mais dans au moins un cas il était enduit de mortier (no  20) et dans un autre consistait en terre battue (no 5). Tous avaient un repose-tête prononcé près de leur mur ouest. Les parois intérieures étaient enduites de mortier, pour certaines sans motif ornemental (nos 2, 5 et 8), pour d’autres avec des bordures peintes simples, accentuant la composition architecturale (nos 18-19 et 21), ou des représentations plus complexes, géométriques ou figuratives (nos 16 et 20). Dans tous les cas, il y avait imitation de la forme architectonique d’une maison, à travers les toits à deux versants, symbolisant ainsi la demeure éternelle du défunt.

Figure 3. Plan de l’édifice mémoriel et des tombes environnantes (dessin I. Filipović, J. Vuletić).

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Figure 4. Représentation schématique du décor peint sur les parois de la tombe no 20.

L’édification du monument mémoriel correspond probablement à une deuxième phase de construction. En s’appuyant sur la découverte de monnaies datées entre 311/7 et 334/5, on peut supposer que celle-ci eut lieu sous le règne de Constantin Ier. Elle aurait été précédée par la construction des tombeaux les plus anciens (nos 5, 8 et 18-22) et suivie par celle des tombes nos 15-17. Les seules parties de la cella memoriae qui ont été découvertes consistent en un mur absidal semi-circulaire, orienté est-ouest, et une partie de l’entrée du bâtiment (Fig. 3). En raison de la piètre qualité de la construction et des dégâts importants qu’il a subis, il est impossible reconstituer ce monument sur la seule base de ses restes architecturaux. En le comparant à d’autres édifices de même nature découverts à l’occasion de fouilles dans le centre-ville de Sirmium et dans ses nécropoles, ainsi que sur d’autres sites de cette période, on peut supposer que ce bâtiment avait un plan en forme de trèfle (cella trichora). La forme analogue la plus proche se trouve à Gradina, qui se situe à 2 km de la porte orientale de Sirmium ( Јeremić 2004b, 55-57). D’après le mobilier archéologique découvert – fragments de fresques, de revêtements muraux de marbre, de dalles de sol et de tesselles en pierre –, on peut conclure que l’intérieur de l’édifice mémoriel était richement décoré. Tous les tombeaux fouillés semblent avoir été pillés, probablement dès l’Antiquité tardive ou le haut Moyen Âge. Leur démantèlement s’est poursuivi par la récupération du matériel de construction et,

comme mentionné précédemment, par une réutilisation cimétériale du terrain au cours des époques ultérieures, ce qui a eu un effet important sur le niveau de conservation des restes architecturaux, du mobilier archéologique et du matériel ostéologique humain, qui étaient grandement détériorés au moment de l’exploration du terrain.

Peintures murales La richesse de la décoration murale de la tombe no 20 a déjà été évoquée. Des peintures à fresque, cette fois en forme de bordures et autres ornements géométriques, ont aussi été découvertes dans les tombes nos 16 (Fig. 9), 18 (Fig. 10), 19 et 21. À en juger par les traces sur les parois conservées des tombeaux les plus abîmés ainsi que d’après les fragments trouvés au sol, il est certain que d’autres tombes étaient peintes. Le support des peintures, qu’elles aient été à fresque ou à sec, était généralement composé de plusieurs couches, d’une épaisseur totale de 3/4 cm, de manière similaire à ce qui peut être observé dans d’autres tombeaux peints non seulement à Sirmium (Rogić et al. 2017, 47, fig. 50a), mais aussi à Singidunum (Vujović 1997, 175-76), à Viminacium (Rogić 2018, 170) et à Beška (Marijanski-Manojlović 1987, 17). Dans certains cas, l’intérieur des tombes était couvert de mortier hygroscopique (opus signinum), avec une addition de briques broyées plus ou moins finement, qui assurait une meilleure résistance à l’humidité.

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Figure 5. Vue estouest de la tombe no 20.

Figure 6. Représentation du Bon Pasteur sur la paroi occidentale de la tombe no 20.

Sur la paroi occidentale de la tombe no 20, un homme est représenté debout entre deux arbres. L’arrière-plan de cette scène est divisé en deux zones par une ligne rouge horizontale. Dans la partie supérieure, qui se termine en demi-cercle, ledit arrièreplan est teinté de noir (Fig. 6), ce qui accentue la figure humaine claire dans la partie centrale. Cet arrière-plan foncé est bordé d’une bande plus claire, de même couleur que le mortier mural, qui suit la courbe de la voûte. Sur la tête du personnage, au-dessus de la ligne des cheveux, on peut remarquer un champ rectangulaire plus clair, lui aussi non peint. Ce détail peut être interprété comme une stylisation du bonnet pannonien (pileus pannonicus) qui apparaît, par exemple, comme couvre-chef de l’une des figures représentées sur la paroi méridio-

Figure 7. Représentation des trois jeunes Hébreux dans la fournaise sur la paroi orientale de la tombe no 20.

nale d’un tombeau romain tardif découvert à Beška (Marijanski-Manojlović 1987, 18, fig. 7). Cependant, il apparaît plus probable aux auteurs des présentes lignes qu’il s’agisse d’un nimbe de forme rectangulaire, comme celui que l’on peut voir dans un tombeau à Viminacium (Korać 2007, 115-17 ; Rogić 2018, 168). Davantage documenté chez les chrétiens d’Orient que d’Occident, le nimbe rectangulaire est, généralement, considéré dans l’iconographie médiévale comme étant l’attribut d’une figure hiérarchiquement inférieure à celle portant un nimbe circulaire, chez les dignitaires ecclésiastiques, les fondateurs et, de manière plus générale, les personnes vivantes. À la période tardo-antique, on lui connaît une autre symbolique, soit un renvoi à la perfection du chiffre 4 (Ladner 1983, 1018). Sur le mur occi-

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Figure 8. Détail de l’ornementation végétale sur la paroi méridionale de la tombe no 20.

Figure 10. Décor peint de la tombe no 18.

Figure 9. Décor peint de la tombe no 16.

dental de la synagogue de Doura Europos, datée du milieu du iiie siècle, Moïse et d’autres personnages notables de l’Ancien Testament (Abraham ou Isaïe, Esdras ou Jérémie) sont représentés avec un nimbe de cette forme (Grabar 1966, pl. 66 et 71 ; Ladner 1983, 133-34 et 141-46, fig. 8). La tête du personnage nimbé de la tombe no 20 est, quant à elle, ovale et disproportionnée, c’est-à-dire très grande par rapport au corps (1 :4). Ses cheveux bruns couvrent le front et encadrent le visage qui est rose pâle ou incarnat ; ses lèvres rouges pulpeuses et les joues rougeâtres donnent une impression de bonne santé, de vigueur juvénile et de vertu ; ses grands yeux en amande sont ouverts et orientés vers le spectateur. La zone inférieure, composée d’un champ de forme trapézoïdale de même couleur que le mortier, comporte une bordure rouge sur tous côtés. Le corps du personnage se trouve dans cette partie de la

peinture : il est vêtu d’une tunique claire ceinturée, descendant jusqu’aux genoux, alors que ses jambes sont peintes en brun foncé et ses chaussures sont à peine visibles. Au-dessus de son épaule gauche, on observe la tête d’un agneau, dont le museau, les oreilles et un œil sont très bien modelés. Bien que la couleur soit considérablement écaillée ou effacée dans la partie centrale de la représentation, au niveau de la poitrine de l’homme, on peut conclure avec certitude qu’une telle figure tenant un agneau sur ses épaules représente la scène paléochrétienne du Bon Pasteur. Ceci semble d’ailleurs confirmé par l’ambiance pastorale qui règne dans le reste du décor, du fait qu’il y a deux arbres de chaque côté du personnage. Leur tronc et leurs branches sont de couleur rose. Leurs feuilles sont, quant à elle, représentées tombantes, sous forme de traits rouges, gris et ocre. Certaines formes ovales aussi de couleur ocre, un peu plus grandes que les traits, pourraient représenter des fruits. Des représentations similaires du Bon Pasteur sont connues non seulement dans la peinture murale paléochrétienne, mais aussi dans la sculpture (sur les sarcophages, les pierres tombales, etc.).

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Il s’agit de l’un des thèmes iconographiques paléochrétiens les plus répandus jusqu’au milieu du ive siècle, lorsqu’il disparaît graduellement au profit de représentations plus formelles du Christ et des saints (Snyder 2003, 84-87). Sur le territoire de la Serbie, le Bon Pasteur apparaît ailleurs seulement sous la forme d’une figurine en bronze provenant des alentours de Smederevo (Valtrović 1891, 109-10, fig. 1-2 ; Popović et al. 1969, cat. 300) et d’une représentation en relief sur le « sarcophage de Jonas » de Belgrade (Pilipović et Milanović 2016, avec la littérature antérieure mentionnée). Sur la paroi opposée, celle située du côté oriental, quatre figures masculines sont peintes (Fig. 7). Trois jeunes hommes se trouvent au premier rang. Leurs jambes sont entourées de flammes brossées par des traits radiaux vigoureux d’un rouge vif, cette même couleur dominant aussi dans l’arrière-plan. Leurs bras sont écartés, pliés au niveau des coudes, et les paumes de leurs mains sont ouvertes, donc dans la position dite expansis manibus qui est déjà connue dans l’iconographie païenne, notamment dans les représentations de la personnification de la Pietas. Modèle ultérieur des chrétiens comme évocation de la prière pour le salut, l’Orante, on le retrouve régulièrement dans les peintures murales des catacombes, sur les sarcophages et sur différents objets sacraux ou utilitaires. Derrière les trois personnages, un autre homme est dépeint. Il est vêtu de manière similaire, mais est de plus grande dimension. Lui aussi a les bras écartés, dans une position qui, cette fois, indiquerait une étreinte protectrice. En dépit de la stylisation et des dégâts dans la partie supérieure de la peinture, la scène représentée est parfaitement identifiable. Tirée de l’Ancien Testament, il s’agit des trois jeunes Hébreux dans la fournaise (Daniel 3), qui symbolisent à la fois la persévérance et l’imperturbabilité dans la foi, ainsi que la protection divine et le salut dans les épreuves les plus graves. Ce motif apparaît régulièrement dans l’art paléochrétien, en particulier, dans sa dimension funéraire : dans les peintures murales des catacombes de la fin du iiie et du ive siècle (par exemple, dans la catacombe de Priscille), sur des tombeaux maçonnés et des sarcophages ornés de reliefs (Grabar 1966, 103 et pl. 102). En outre, cette scène est aussi représentée dans l’hypogée de Santa Maria in Stelle, près de Vérone, qui est daté de la fin du ive ou du début du ve siècle (Bisconti et Braconi 2012, 390, fig. 5 ; et 391, fig. 9-10). La scène dépeinte sur la paroi orientale de la tombe no 20 renvoie à la description du miracle de la fournaise dans laquelle Nabuchodonosor avait fait jeter trois hommes liés (Daniel 3. 92 – trad. La Bible de Jérusalem) : « Mais je vois quatre hommes en liberté qui se promènent dans le feu sans qu’il leur

arrive de mal, et le quatrième a l’aspect d’un fils des dieux ». Les trois jeunes hébreux, Ananias, Azarias et Misaël (ou Shadrak, Meshak et Abed Nego), sont donc ici protégés par un ange, tout en étant vêtus conformément à la description de l’Ancien Testament (Daniel 3. 21). Leur tunique multicolore ceinturée, leurs chausses et leur bonnet évoquent leur caractère oriental. La zone inférieure latérale des parois septentrionale et méridionale contient la représentation d’un motif végétal, peint en rose et en rouge, sur une base blanche en mortier (Fig. 4, 8). Dans le champ rectangulaire, encadré d’une bordure rouge et longeant l’intérieur du tombeau, on peut ainsi reconnaître la représentation d’une vigne, avec des feuilles hypertrophiées, dont la nervure est accentuée, ainsi que des vrilles sous forme de spirales. Dans la zone supérieure, on observe une répartition en quatre champs rectangulaires de largeur inégale. Ces panneaux sont respectivement colorés en blanc, rose, rouge et ocre, probablement comme une imitation d’un revêtement (incrustations) en pierre somptueux. À l’inverse, on ne sait rien de la décoration éventuelle de la voûte, le tombeau étant presque totalement détruit dans sa partie supérieure. La vigne, observable sur les murs nord et sud, est un motif funéraire populaire, habituel non seulement dans les tombeaux païens, mais aussi dans les tombeaux chrétiens de l’époque romaine tardive dans le bassin danubien, comme un symbole paradisiaque d’abondance et de paix, à la frontière entre le monde terrestre et le monde céleste, en tant que récompense pour les croyants (Korać 2007, 20, 21, 132-36 [G160, G5464, G4734 et G5517] ; Popović 2010, 242-45). À côté de ces représentations figuratives d’exception, des ornements géométriques plus simples sont observables dans d’autres sépultures de la nécropole. Dans la tombe no 16, sur la base rose en mortier de la paroi sud-est, on découvre ainsi une bordure rouge qui suit en totalité la forme à peu près carrée du mur (Fig. 9). Depuis les angles du quadrilatère, des diagonales de même couleur, mais accentuées, au-dessus et en dessous, par du jaune, ont été tracées. Celles-ci rejoignent les angles d’un rectangle plus petit, peint au centre de la paroi, qui est de la même couleur et de la même épaisseur que la bordure. L’intérieur de ce rectangle est peint en vert et possède, en son centre, mais sur toute sa surface, un losange dont les côtés sont jaunes. Sur la paroi opposée, celle du nord-ouest, aucune décoration peinte n’a été découverte, en raison de l’état de la tombe. Quant aux murs latéraux, qui sont plus longs et, ainsi, de forme rectangulaire, ils ne comportent que des bordures rouges longeant tous les bords. Ces ornements en guise d’« incrustations »,

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plus simples que ceux de la tombe no 20, visent à imiter des revêtements luxueux en pierre (opus sectile). Populaires dans l’Antiquité tardive, on peut en observer des exemples similaires dans d’autres tombeaux régionaux de la même époque, non seulement à Brestovik et à Viminacium (Nikolić et al. 2018, 215, fig. 8), mais aussi à Sardique (Pillinger et al. 1999, pl. 68, fig. 133), à Stobi (Dimitrova 2012, 22) et à Thessalonique (Markī́ 2006, pl. 18). Sur la paroi orientale de la tombe no 18 (Fig. 10), on observe d’ailleurs, au-dessus d’un rectangle, un champ triangulaire isocèle, séparé en deux par un trait vertical qui va du sommet à sa base. Les bordures rouges de l’ensemble sont peintes directement sur un mortier rose qui comporte des additions de briques plus ou moins finement broyées ou émiettées. Cet ornement peint est très similaire à celui du tombeau de l’hypogée de l’édifice tombal XX à Pécs, qui est daté entre la seconde moitié du ive siècle et les premières décennies du ve siècle, même si sa composition est plus complexe et qu’on y découvre un christogramme au tympan (Visy 2014, fig. 11 et 69).

leurs, la fréquence particulièrement importante des gobelets coniques dans la nécropole indique peutêtre l’emploi de cette catégorie de récipients dans le rite funéraire paléochrétien. 78 pièces de monnaie, datées de Dèce (pour l’année 249/250) à Gratien (pour la période entre 378 et 383), c’est-à-dire sur une période un peu plus longue qu’un siècle, ont également été découvertes. Cependant, les émissions majoritaires remontent aux règnes de Constantin Ier et de Constance II8. Le reste du mobilier est, quant à lui, essentiellement composé d’ornements vestimentaires, de bijoux et d’autres petits objets : des fibules, des boucles en bronze et en fer, des perles en pâte de verre et en ambre, des bracelets en pâte de verre, un pendentif en bronze en forme de bulle, des boutons, des jetons de jeu en os et des lampes en céramique. À cela, ajoutons encore des fragments de revêtement en tôle de bronze, de même que des clous et des morceaux de plomb9. L’analyse anthropologique des restes osseux des tombeaux individuels ou familiaux et de l’ossuaire tardo-antiques (nos 2, 4-5, 8 et 15-22) a déterminé que 40 individus au total y étaient enterrés : 25 adultes, 3 adolescents/jeunes adultes et 12 enfants (cf. chap. XV). Dans la plupart des tombes et autour d’elles, on a aussi constaté la présence d’une petite quantité de restes d’animaux : os de bovins domestiques, de chevaux, de moutons, de chèvres, de cochons, de poules, de pigeons, d’espèces indéterminées de poissons et d’oiseaux, ainsi que plusieurs types de coquillages10. Ces éléments peuvent être interprétés comme les traces de rites funéraires de commémoration – repas en l’honneur du défunt –, ce qui n’est pas rare dans d’autres nécropoles régionales de la même période.

Mobilier Comme mentionné précédemment, les tombeaux étaient particulièrement abîmés au moment des fouilles de sauvetage et tous avaient le « toit » en partie ou entièrement détruit, en conséquence de pillages. C’est pourquoi le mobilier inventorié sur le terrain et le matériel anthropologique trouvé dans les tombeaux et autour d’eux sont fragmentés et disloqués. Parmi les trouvailles les plus fréquentes, on compte des objets en céramique et en verre, de même que des monnaies. Le mobilier céramique est largement constitué de vaisselle courante dans l’Antiquité tardive : bols, marmites, couvercles et cruches6. Retrouvés au nombre de 26, les gobelets coniques sont les éléments de vaisselle en verre les plus fréquents. Ils sont suivis par les bols, flacons de toilette, gobelets à saillies en forme de mamelon et d’autres types de récipients7. La datation de tous ces éléments, essentiellement d’origine pannonienne, s’étend sur une période très longue, même si la plupart remontaient au ive siècle. Certains types de vaisselle rencontrés dans le secteur ici étudié restèrent toutefois en usage dans la région jusqu’au vie siècle. Par ail-



6 La vaisselle céramique a été étudiée par Jasmina Davidović, du musée de Srem à Sremska Mitrovica. 7 La vaisselle en verre a été classifiée et analysée par Biljana Lučić, de l’Institut pour la protection des monuments culturels de Sremska Mitrovica.

Conclusion Les fouilles de sauvetage effectuées en 2016 sur la rue Palanka ne permirent l’exploration que d’une infime partie de la nécropole orientale de Sirmium. Pour autant, ce ne sont pas moins de 12 tombes de l’Antiquité tardive (nos 2, 4-5, 8 et 15-22), une tombe à incinération du type Mala Kopašnica–Sase (no I), antérieure à la période précédemment mentionnée,

8 L’étude numismatique a été effectuée par Radoslav Muždeka, de l’Institut pour la protection des monuments culturels de Sremska Mitrovica. 9 Concernant la signification et l’utilisation des clous de fer trouvés dans les tombes, cf. Marijanski-Manojlović 1987, 15, avec la littérature qui y est mentionnée. 10 L’analyse paléontologique a été effectuée par Dragana Nedeljković, du musée de Srem à Sremska Mitrovica.

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ainsi que neuf tombes récentes (nos 1, 3, 6-7б, 9 et 11-13), de la fin du xviie et du début du xviiie siècle, qui furent mises au jour à cette occasion. Malgré les dimensions relativement réduites de l’espace exploré, une grande quantité de mobilier y a été découverte, de même qu’une concentration particulièrement importante de dépouilles humaines. L’examen complet dudit mobilier a permis d’établir le cadre temporel, alors que l’analyse anthropologique a démontré que les tombeaux étaient, pour la plupart, familiaux et qu’ils furent réutilisés sur une très longue période. Deux types de rites ont aussi été confirmés pour la période romaine : la crémation et l’inhumation. L’unique tombe à incinération remonterait au iie ou au iiie siècle ; les enterrements sont, quant à eux, datables entre la seconde moitié du iiie siècle et le dernier quart du ive siècle. Ces propositions de datation sont similaires à ce que l’on peut observer dans les nécropoles régionales11. Similaire, en termes de structure et de forme, à la tombe no 1 de la nécropole de Beška (MarijanskiManojlović 1987, 73), la tombe maçonnée et décorée de fresques paléochrétiennes de la rue Palanka (no 20) appartient au groupe des sépultures à inhumation. La construction de Beška est datée vaguement de la période tétrarchique (293-311) et les enterrements eux-mêmes du début du ive siècle. Si l’on s’appuie sur la monnaie de Claude II le Gothique (268-70) qui été retrouvée sur le sol en mortier du tombeau no 20, sa construction pourrait remonter au dernier tiers du iiie siècle. Son utilisation semble toutefois s’être interrompue à l’époque de Jovien (363-64). C’est le dépôt successif des dépouilles de neuf individus qui confirme une telle utilisation du tombeau sur le long temps. Les résultats ici obtenus, mais aussi ceux issus de l’analyse du contenu des autres tombes de la rue Palanka, rendent ces découvertes exceptionnelles, notamment en matière de chronologie de la christianisation de la région. Les fresques mises au jour sont caractérisées par des formes simplifiées et une schématisation des représentations, de même que par un coloris intense et une forte expressivité, sans parler de leur symbolique chrétienne évidente, qui sont autant d’éléments qui témoignent de la force de la conviction religieuse de la communauté

11 Mačvanska Mitrovica : Ercegović-Pavlović 1980, 34-36. Sur la nécropole nord-ouest de Sirmium, où l’on constate que l’inhumation apparaît dès le début du iiie siècle, cf. Milošević 2001, 161-75. Concernant Beška, cf. Marijanski-Manojlović 1987, 9-10. Pour Sviloš, cf. Dautova-Ruševljan 2003, 159.

qui a inhumé ici ses défunts12. Travail d’une qualité artistique modeste, ces compositions demeurent singulières pour la région, tout en constituant une source de la plus haute importance pour l’histoire sociale, religieuse et culturelle complexe de la capitale pannonienne.

12 Sur le territoire autour de Sirmium, cinq autres tombeaux de l’Antiquité tardive, comportant des fresques, ont été découverts à ce jour. Seulement deux d’entre eux présentent un décor chrétien évident, soit le tombeau de Čalma et celui de la rue Mike Antića à Sremska Mitrovica. Cf. Popović 2010, 223-49.

Nataša Miladinović-Radmilović

XV – Les résultats de l’analyse anthropologique, rue Palanka En 2016, l’Institut pour la protection des monuments culturels de Sremska Mitrovica (Завод за заштиту споменика културе Сремска Митровица) a procédé, en collaboration avec des collègues du musée de Srem (Mузеј Срема), à des fouilles de sauvetage au niveau des n os 53-55 de la rue Palanka, toujours à Sremska Mitrovica (cf. supra, p. 202, Fig. 1). Ces recherches s’inscrivent dans la suite des premières explorations archéologiques menées dans la nécropole orientale de Sirmium, en 1976 et 1977 (Plan 1). Les opérations les plus récentes ont, quant à elles, permis le dégagement d’un édifice mémoriel (cella memoriae) et d’autres éléments de la nécropole tardo-antique, de même que ceux d’un cimetière des xvii e et xviii e siècles. Malheureusement, les sépultures de l’Antiquité tardive étaient toutes gravement abîmées au moment de leur découverte, en raison de pillages et de récupérations des matériaux de construction (cf. chap. XII). Ces perturbations du contexte archéologique ont eu une répercussion directe sur le matériel ostéologique humain, limitant sérieusement les possibilités d’analyse anthropologique et d’interprétation des données, même si le degré de conservation des quelques restes osseux à notre disposition correspond à la catégorie des squelettes incomplets bien conservés.

Matériel et méthodes Les restes osseux soumis à l’analyse anthropologique proviennent des tombes nos 2, 5 et 15-21 (cf. chap. XIV)1. Pour déterminer le sexe des enfants inhumés dans ce secteur, l’étude s’est concentrée sur les éléments morphologiques de la mandibule (proéminence des protuberantiae mentalis, forme de la partie alvéolaire et saillie dans la région du gonion) et du bassin (angle de la grande incisure ischiatique, trajectoire de l’arcade, courbe des cristae iliacae), en s’appuyant

1 Le matériel ostéologique humain de la tombe à incinération no I, ainsi que des tombes nos 4, 8 et 22 n’a pas été rendu disponible pour l’étude anthropologique.

sur les méthodes, les résultats et les conclusions de H. Schutkowski (1993). Pour le sexe des adultes, il a plutôt été décidé de combiner les méthodes morphologiques et métriques. Une attention particulière a ainsi été prêtée aux éléments morphologiques du crâne (glabella, processus zygomaticus, arcus supercilialis et os zygomaticum)2 et du bassin (sulcus praearicularis, incisura ischiadica s. ischialis major, arcus pubis s. pubicus et angulus subpubicus, arc compose, l’aspect de l’os coxae, corpus ossis ischii, foramen obturatum, crista iliaca, fossa iliaca, pelvis major et pelvis minor ; pour la région sous-pubienne : l’arc ventral, l’angle sous-pubien et l’aspect médial de la branche ischio-pubienne), en adoptant les recommandations dites du Workshop of European Anthropologists (WEA) (Ferembach et al. 1980, 519-27) ainsi que celles de J. E. Buikstra et D. H. Ubelaker (1994, 15-21). Les éléments morphologiques de la mandibule (lecture de l’aspect général – corpus mandibulae, ramus mandibulae et angulus mandibulae –, mentum, angulus mandibulae et margo inferior) ont aussi fait l’objet d’une analyse, fondée sur les critères établis par D. Ferembach et al. (1980, 523-25), dont les éléments métriques pertinents pour la détermination du sexe (cf. aussi Bass 1995, 84-85). Les diamètres mésiodistal et vestibulo-lingual des dents ont été mensurés d’après les recommandations de S. Hillson (1990, 240-42 ; 1996, 80-82). L’obtention de ces diamètres a permis d’établir les différentes tailles des dents étudiées, en se penchant principalement sur les canines, les autres dents (molaires, prémolaires et incisives) étant privilégiées uniquement lorsque lesdites canines étaient absentes du matériel ostéologique (Garn et al. 1965). L’examen des autres os du squelette post-crânien a, quant à lui, entrainé l’observation d’éléments morphologiques et métriques complémentaires (Miladinović 2006). Les éléments morphologiques qui ont attiré l’attention concernaient le degré de développement de différents facteurs : tuberositas deltoideae, tuberositas radii et margo interosseus (du radius), tuberosi2 Aucun autre élément morphologique du crâne, pertinent pour la détermination du sexe, n’a pu être observé.

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 211–218 10.1484/M.ROMA-EB.5.128836

FHG

21 2 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć

Figure 1. Tombe no 5 (individu I) : a) spondylarthrite ankylosante sur une articulation costovertébrale ; tombe no 16 (individu I) : b) périostite cicatrisée le long de la diaphyse entière de l’humérus gauche ; tombe no 18 : c) absence de foramen transversarium (ponticulus axis ?) ; d) spondylose des vertèbres cervicales et foramen processus transversi bipartitum ; tombe no 19 (individus V-XIV) – vertèbres : e) ostéoarthrite et nodules de Schmorl ; f et g) spondylarthrite ankylosante hyperostosique (vertèbre bloquée vue des deux côtés latéraux).

xv – le s ré su ltat s d e l’analyse ant hro po lo gi q u e , ru e palanka 2 13

tas ulnae et margo interosseus (de l’ulna), linea aspera et tuberositas tibiae. Pour le sacrum, les observations se sont concentrées sur l’aspect même de l’os, sur la courbature de la diaphyse et sur la facies auricularis (Mikić 1978, 18-19 ; Bass 1995, 114). Les éléments métriques constituant, par ailleurs, un indicateur généralement fiable pour l’identification du sexe à partir des restes d’un squelette post-crânien, leur importance particulière fut pleinement considérée. Les résultats issus de leur analyse ont pu ainsi permettre le calcul de la taille corporelle respective de chaque individu. Celle des enfants et des adolescents (juvenilis I) a été établie d’après les formules définies par N. Maresh (1970), alors que celle des jeunes adultes (juvenilis II) et des adultes l’a été d’après M. Trotter et G. C. Gleser (1952). L’estimation de l’âge individuel des enfants s’est appuyée sur : le degré de formation des dents et d’éruption dentaire, tel que décrit dans le schéma de D. H. Ubelaker (1978 ; ici d’après Ferembach et al 1980, 528-29) ; le degré d’ossification des soudures entre l’épiphyse et la diaphyse, d’après la synthèse des intervalles temporels – exprimés en années – de ladite ossification par D. Ferembach, I. Schwidetzky et M. Stloukal (1980, 531) ; la longueur des os longs à partir des tableaux – à intervalles temporels en mois et années – de W. M. Bass (1995, 155, 168, 176, 228, 247 et 257) ainsi que de D. Ferembach et ses collaborateurs (Ferembach et al. 1980, 532) ; qu’il faut compléter par ceux sur l’estimation de l’âge individuel des fœtus par I. G. Fazekas et F. Kósa (1978 ; d’après Schaefer et al. 2009, 171, 204, 241, 264 et 284). En ce qui concerne les adultes, l’âge a été déterminé par cumulation de critères, notamment d’après les altérations des dents du maxillaire et de la mandibule. Celles de la surface occlusale du matériel dentaire ont ainsi été comparées avec la classification numérique de la corrosion de la surface supérieure des molaires, selon l’âge, comme formulée par D. R. Brothwell (1981, 72), de même qu’avec la classification numérique de la corrosion de la surface supérieure de toutes les dents, telle que définie par C. O. Lovejoy (1985). L’attention s’est également portée sur les changements morphologiques des parties terminales sterno-costales, par l’observation de la métamorphose de la profondeur de la cavité articulaire, de la forme, des bords et de la configuration de la crête, ainsi que de l’état global des os, en considérant neuf (0-8) stades de progression pour la période entre 18 et plus de 70 ans (İşcan et al. 1984a ; 1984b ; 1985). Les changements morphologiques de la partie médiale de la clavicule ainsi que ceux de la surface articulaire de la symphyse pubienne ont aussi été pris en compte. Dans le premier cas, L. Scheuer et S. Black (1996) ont déterminé

cinq (1-5) stades de progression entre 14 et 29 ans. Dans le second, T. W. Todd (1920, 285-334 ; 1921а ; 1921b) a identifié dix étapes chronologiques, de 18 ans jusqu’à plus de 50 ans, pour la métamorphose de la surface de la symphyse pubienne durant toute la vie. En outre, l’analyse s’est intéressée à la région sacro-iliaque. Pour cette dernière, l’âge individuel des adultes a été déterminé d’après le modèle établi par C. O. Lovejoy, R. S. Meindl, T. R. Pryzbeck et R. P. Mensforth (Lovejoy et al. 1985), qui ont classifié les changements de cette région en huit stades, commençant par la fin de l’adolescence jusqu’à la vieillesse, et en prêtant davantage d’attention à l’observation de la position, du lipping des bords et de la porosité des os de cette région. Parallèlement à l’établissement du sexe, de l’âge et de la taille corporelle des individus, un examen dentaire et pathologique approfondi a également été mené, ce qui a permis d’évaluer les causes de décès possibles. Les caractéristiques épigénétiques (26 variations possibles de la partie crânienne du squelette et 11 pour la partie post-crânienne ; cf. Hauser et De Stefano 1989 ; Đurić-Srejić 1995, 238-60) ont aussi été analysées et des observations macroscopiques des enthèses ont été effectuées3.

Résultats de l’analyse anthropologique Tombe no 2

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 2 contenait les ossements d’un adulte de sexe et d’âge inconnus (cf. Tableau 1). Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Tombe no 5

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 5 contenait les ossements d’un (I) adulte de sexe masculin, âgé de 35 à 39 ans (taille corporelle : 174 ± 4 cm), d’un (II) adulte de sexe féminin, âgé de 20 à 35 ans, et d’un (III) jeune adulte de sexe masculin, âgé d’environ 20 ans (taille corporelle : 169 ± 4 cm ; cf. Tableau 1). Individu I : Parmi les altérations paléopatho­ logiques, une spondylarthrite ankylosante sur une articulation costo-vertébrale a été observée (Fig. 1, a). Individu II : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Individu III : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. 3 Les photos du matériel osseux humain ont été prises par N. Miladinović-Radmilović. La retouche numérique des photos et le Plan 1 ont été produits par M. Radmilović.

21 4 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć

Figure 2. Tombe no 19 (individus V-XIV) : a) spondilolyse sur la vertèbre lombaire ; (individu IV) – arthrite dégénérative accompagnée de la porosité superficielle  : b)  vertèbre  ; c) acetabulum et d) trochanter major au fémur gauche.

L’analyse dentaire a toutefois démontré la présence de tartre, d’une hypoplasie (moyennement prononcée), d’une carie (dent 46 : en distal, d’un diamètre de 0,5 cm), d’une parodontopathie et d’une rotation des dents 34 et 41.

Tombe no 15

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 15 contenait les ossements d’un adulte de sexe masculin d’âge inconnu (cf. Tableau 1). Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Tombe no 16

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 16 contenait les ossements d’un (I) fœtus de sexe inconnu, âgé de 38 à 40 semaines de gestation, d’un (II) adolescent de sexe inconnu, âgé de 14 ou 15 ans,

xv – le s ré su ltat s d e l’analyse ant hro po lo gi q u e , ru e palanka 2 15

d’un (III) jeune adulte de sexe féminin, âgé d’environ 20 ans (18-24 ans), d’un (IV) individu de sexe féminin d’âge inconnu et d’un individu (V) de sexe masculin d’âge inconnu (taille corporelle : 170 ± 4 cm ; Tableau 1). Individu I : Parmi les altérations paléopathologiques, une périostite cicatrisée le long de la diaphyse entière de l’humérus gauche (Fig. 1, b) a été observée. Individu II-V : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Tombe no 17

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 17 contenait les ossements d’un adulte possiblement de sexe masculin et d’âge inconnu (cf. Tableau 1). Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Tombe no 18

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 18 contenait les ossements d’un adulte de sexe masculin, d’âge inconnu (taille corporelle : 169 ± 5 cm ; cf. Tableau 1). Parmi les altérations paléopathologiques, une spondylose des vertèbres cervicales (Fig. 1, d) ainsi qu’une ostéoarthrite sur les vertèbres et l’épiphyse inférieure du fémur ont été observées. Du point de vue des caractéristiques épigénétiques, l’absence de foramen transversarium (ponticulus axis (?)) a été remarquée (Fig. 1, c) et un foramen processus transversi bipartitum a été mis en évidence (Fig. 1, d). Tombe no 19

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 19 contenait les ossements de deux (I-II) fœtus de sexe inconnu, l’un âgé de 38 à 40 semaines de gestation et l’autre de 40 à 42 semaines, d’un (III) enfant de sexe et d’âge inconnus, de deux (IV-V) adultes de sexe féminin, âgé respectivement de 50 ans ou plus et de 33 à 46 ans, de deux (VI-VII) autres du même sexe, mais d’âge inconnu, de deux (VIII-IX) adultes de sexe masculin, le premier âgé d’environ 25 ans et le second âgé de 25 à 29 ans, de quatre (X-XII et XIV) autres adultes de sexe masculin, cette fois d’âge inconnu, et d’un (XIII) adulte de sexe inconnu, âgé de 23 ou 24 ans (cf. Tableau 1). Individu I-III : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Individu IV : Parmi les altérations paléopathologiques, une ostéoarthrite sur les os courts des mains et des pieds, les patellae, les os iliaques, les vertèbres, l’acetabulum et les trochanteres majores

de tous les deux fémurs a été observée. Sur les vertèbres, l’acetabulum et les trochanteres majores, l’arthrite dégénérative est accompagnée d’une porosité superficielle (Fig. 2, b-d). Individus V-XIV : Parmi les altérations paléopathologiques, une ostéoarthrite sur les os courts des mains et des pieds, les patellae, les os iliaques, les cavités glénoïdes des scapulas et les épiphyses supérieures et inférieures des os longs a été observée. Sur les vertèbres, à part l’ostéoarthrite, une spondylose des vertèbres cervicales, des nodules de Schmorl, de même qu’une spondylarthrite ankylosante hyperostosique et une spondilolyse (Fig. 1, e-g et 2, a) ont été examinés. Des traces d’hématomes sus-périostés et sous-périostés sont visibles généralement chez les sujets masculins sur les os des jambes. Chez l’un des individus on observe aussi une fissure du tibia gauche (au milieu de la diaphyse) et chez un autre on constate une osteochondritis dissecans sur la patella droite et sur le tibia droit. Tombe no 20

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 20 contenait les ossements d’un (I) enfant de sexe inconnu, âgé de 0 à 6 mois, d’un (II) enfant de sexe masculin, âgé de 6 à 18 mois, d’un (III) enfant de sexe inconnu, âgé de 3 ans, d’un (IV) enfant de sexe féminin, âgé de 5 à 6 ans, d’un (V) enfant de sexe féminin, âgé de 6 à 7 ans, d’un (VI) enfant de sexe inconnu, âgé de 9 ans, de deux (VII-VIII) adultes de sexe féminin, l’un âgé de 23 à 28 ans et l’autre de 35 à 45 ans, et d’un (IX) adulte de sexe masculin, âgé de 30-40 ans (cf. Tableau 1). Individu I-VIII : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée. Individu IX : Parmi les altérations paléopathologiques, une ostéoarthrite sur l’épiphyse supérieure de l’ulna droite a été observée. Du point de vue des caractéristiques épigénétiques, un trochanter tertius a été mis en évidence sur le fémur gauche. Tombe no 21

L’analyse anthropologique a démontré que la tombe no 21 contenait les ossements d’un (I) adulte de sexe masculin, âgé de 35-45 ans, de deux (II-III) adulte de sexe et âge inconnu, d’un (IV) adolescent probablement de sexe féminin, âgé de 16 à 20 ans, et d’un (V) enfant de sexe inconnu, âgé de 0 à 6 mois (Tableau 1). Individu I-V : Aucune altération paléopathologique sur les os conservés n’a été trouvée.

21 6 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć Tableau 1. Structure de la population par sexe et âge des individus.

ÂGE INDIVIDUEL

SEXE MASCULIN

SEXE FÉMININ

SEXE INDÉTERMINÉ

TOTAL

-

-

3

3

Fœtus

INFANS  I

INFANS  II

0-0,5 an

-

-

2

2

0,5-1 an

1

-

-

1

1,5-2 ans

-

-

-

-

2,5-3 ans

-

-

1

1

3,5-4 ans

-

-

-

-

4,5-5 ans

-

-

-

-

5,5-6 ans

-

1

-

1

6,5-7 ans

-

1

-

1

7,5-8 ans

-

-

-

-

8,5-9 ans

-

-

1

1

9,5-10 ans

-

-

-

-

10,5-11 ans

-

-

-

-

11,5-12 ans

-

-

-

-

12,5-13 ans

-

-

-

-

13,5-14,5 ans

-

-

1

1

ÂGE INCONNU

-

-

1

1

NOMBRE TOTAL D’ENFANTS

1

2

9

12

JUVENILIS I (15-18 ans)

-

JUVENILIS II (19-22 ans)

1

ADULTUS I (23-30 ans)

2

ADULTUS II (31-40 ans)

3

MATURUS I (41-50 ans)

-

MATURUS II (51-60 ans)

-

SENILIS I (61-70 ans)

-

SENILIS II (71 ans et plus)

-

-

-

1

1 2

-

2 -

-

1 -

-

-

-

-

1

-

-

-

-

-

-

-

1

2 5

-

5 -

-

1 -

-

-

ÂGE INCONNU

7

3

4

14

NOMBRE TOTAL D’ADOLESCENTS, DE JEUNES ADULTES ET D’ADULTES

13

10

5

28

NOMBRE TOTAL D’INDIVIDUS

14

12

14

40

Discussion et conclusion L’analyse anthropologique a démontré que les restes osseux de 40 individus, à savoir : 25 adultes (62,5%), 3 adolescents/jeunes adultes (7,5%) et 12 enfants (30%) avaient été découverts (cf. Tableau 1). Enfants

La seule maladie qui a laissé des traces sur le matériel ostéologique est une affection métabolique en forme de périostite cicatrisée (tombe no 16 : fœtus de sexe inconnu, âgé de 38 à 40 semaines de gesta-

tion ; cf. Fig. 1, b). Pour que l’interprétation des données obtenues par l’analyse anthropologique soit plus juste, il est indispensable de considérer toutes les causes possibles pouvant entrainer la mort des enfants, y compris celles qui ne laissent pas une trace visible sur le matériel ostéologique (Miladinović 2005, 265-67 ; Miladinović-Radmilović 2008, 451-52). Les causes probables étant très variées, il est nécessaire de procéder à un examen des nourrissons (enfants âgés de moins d’un an) distinct de celui des enfants plus âgés (cf. Tableau 1). La mortalité néonatale (pendant les quatre premières semaines après la naissance) est généralement une conséquence de la fragilité physiologique et

xv – le s ré su ltat s d e l’analyse ant hro po lo gi q u e , ru e palanka 2 17

organique des nourrissons (Saunders et Katzenberg 1992, 2), d’anomalies génétiques ou d’autres anomalies développementales. La mortalité postnéonatale (de l’âge d’un mois jusqu’à la fin de la première année de la vie) dépend, quant à elle, presque totalement des conditions exogènes. Un taux élevé de mortalité postnéonatale est un signe de conditions sanitaires mauvaises, d’une alimentation inadéquate ou d’une exposition continue aux infections, en premier lieu gastro-intestinales et respiratoires (MiladinovićRadmilović 2008, 451-52)4. L’alimentation des nourrissons est un critère particulièrement important pour le maintien de leur santé et l’allaitement maternel y participe pleinement. Il satisfait les besoins nutritionnels, tout en permettant une croissance et un développement normaux, ainsi qu’en procurant une protection immunitaire et freinant les effets d’une exposition à des conditions sanitaires mauvaises, contrairement à la nourriture artificielle. En parant à la fois à la sous-alimentation ou à la suralimentation, il réduit, en effet, considérablement l’apparition de diarrhées, d’infections urinaires et respiratoires aigües, de parasitoses, d’anémie ou d’autres maladies, si bien qu’il diminue la mortalité. Dans le secteur de la rue Palanka, on dénombre six cas de décès de nourrissons âgés de moins d’un an (50%). Bien entendu, il existe plusieurs autres causes probables de décès importants que celles susmentionnées, comme le syndrome de mort subite du nourrisson (qui arrive le plus souvent avant l’âge de quatre mois), l’infanticide, l’avortement, etc. En ce qui concerne la mortalité des enfants de plus d’un an, l’alimentation continue évidemment à jouer un rôle fondamental dans leur état de santé, même si l’impact direct des apports nutritionnels diminue légèrement avec le temps, surtout après l’âge de trois ans. La diarrhée ainsi que les infections respiratoires et gastro-intestinales demeurent toutefois les causes de décès les plus fréquentes, les décès accidentels tenant aussi une place importante (Miladinović-Radmilović 2008, 452). Dans le cas présent, six cas de décès parmi les enfants âgés de plus d’un an (50%) ont été répertoriés. Adolescents, jeunes adultes et adultes

La situation pour les adolescents, les jeunes adultes et les adultes est quelque peu différente de celle des enfants. Le matériel ostéologique comporte des traces d’un nombre plus élevé de maladies : articu-



4 Les infections gastro-intestinales sont plus fréquentes en été et les infections respiratoires en hiver.

laires, causées par des pathologies cardiovasculaires, lésions et fissures des os. Pour ce qui est des maladies articulaires, l’examen du matériel osseux a permis l’identification : d’une spondylarthrite ankylosante sur une articulation costo-vertébrale (tombe no 5, individu I ; cf. Fig. 1, a) ; d’une spondylose des vertèbres cervicales (tombe no 18, cf. Fig. 1, d ; tombe no 19, individus V-XIV ; tombe no 20, individu IX) ; de nodules de Schmorl ; d’une spondylarthrite ankylosante hyperostosique des vertèbres (tombe no 19, individus V-XIV ; cf. Fig. 1, e-g) ; et d’une autre spondylolyse (tombe no 19, individus V-XIV ; cf. Fig. 2, a). En ce qui concerne les pathologies cardiovasculaires, une osteochondritis dissecans a été remarquée sur la patella droite et sur le tibia droit (tombe no 19, individus V-XIV). Quant aux lésions et fissures des os, des traces d’hématomes sus-périostés et sous-périostés ont été observées sur les jambes, dans la plupart des cas chez des sujets masculins (tombe no 19, individus V-XIV). Toujours chez un individu mâle, une fissure du tibia gauche (au milieu de la diaphyse) a été détectée. L’analyse dentaire a montré la présence de tartre, d’une hypoplasie, de caries, de parodontopathie et de rotation des dents (tombe no 5, individu III). La mortalité des adolescents, jeunes adultes et adultes découverts dans le secteur de la rue Palanka trouve ses origines dans plusieurs pathologies. Comme pour les enfants, de nombreuses maladies ne laissent pas de traces visibles sur les os, tout en pouvant être la cause directe de décès. La Sirmium du iiie et du début du ive siècle étant une ville développée et prospère, ce dont témoigne d’ailleurs l’état de santé relativement bon des individus dont les os ont ici été analysés, de même que leur fortune apparente (sépultures à l’intérieur d’une basilique et dans sa proximité immédiate ainsi que tombeaux familiaux), des conditions sanitaires mauvaises et une alimentation inadéquate comme causes directes du décès de ces personnes sont à exclure. C’est d’ailleurs aussi le cas pour les individus dont les restes osseux furent trouvés dans le tombeau peint de la rue Mike Antića. Pour autant, l’une des causes les plus récurrentes de décès des femmes et des enfants découverts dans le secteur semble avoir été la mort pendant l’accouchement. La grossesse elle-même, tout en étant un état physiologique normal, comprend des risques qui peuvent entrainer une issue fatale, autant pour la mère que pour l’enfant, la délivrance demeurant le moment le plus dangereux de ce processus. La littérature médicale contemporaine distingue trois critères spécifiques au phénomène de l’accouchement : la voie de ce dernier, le fœtus comme son

21 8 nata š a m il a di n ovi ć - r ad m i lovi ć

principal objet et les forces caractéristiques du travail (contractions utérines et poussées ; cf. Čutura 2011, 353). Un accouchement est considéré normal s’il a lieu entre la 38e et la 42e semaine de gestation et s’il est effectué par voie naturelle, sous l’effet des forces naturelles et, dans le cas d’une grossesse unique, si le fœtus progresse la tête la première (Momčilov 2011, 223). Justement, tous les fœtus trouvés dans ces tombeaux étaient âgés entre la 38e et la 42e semaine de gestation, aucun fœtus dans le bassin (ou le canal génital) n’ayant été observé et aucun rapport entre le lieu de sépulture des mères (si elle aussi est morte en accouchant) et des nouveau-nés n’ayant pu être établi. Les seules hypothèses qui peuvent être formulées sur les complications liées à la grossesse et sur son issue fatale sont : mauvais état de santé de la mère, accident traumatique, violence volontaire, infection (Antikas et Wynn-Antikas 2016 ; Ortner 2003, 114 et 117), position difficile du fœtus, éducation inadéquate des sages-femmes ou des médecins, etc.

Ivana Popović et Miloje Vasić av ec l a co l l ab o r at i o n d e D o mi n i c M or e au e t d e J e a n G u yon

Conclusion Au cours du ive siècle, Sirmium était déjà l’un des centres chrétiens les plus importants des Pannonies, voire de tout le nord-ouest des Balkans, très probablement même le plus important. Cela est confirmé par de nombreuses sources, dont ce livre a présenté un aperçu pour le seul secteur de la basilique SaintIrénée et de sa nécropole : vestiges d’édifices de culte, textes littéraires et épigraphiques, peintures, objets de la vie quotidienne, etc. Si l’on se fie aux récits hagiographiques, le christianisme sirmien serait bien antérieur à la conversion de Constantin Ier, qui constitue le tournant pour la majorité des sites de la région. Effectivement, la persécution de Dioclétien aurait été le théâtre de diverses exactions contre la communauté chrétienne locale, du moins contre certains de ses membres éminents, parmi lesquels l’évêque Irénée, qui aurait été exécuté vers 304. Son nom et celui des autres martyrs de la même époque semble indiquer que les premiers chefs de file du mouvement chrétien à Sirmium aient été des hellénophones. Leur supplice a laissé une trace profonde dans la tradition chrétienne de Sirmium, comme en témoigne le nom des basiliques découvertes jusqu’à aujourd’hui, qui sont autant de témoignages matériels du culte des martyrs locaux. À la fin du xixe siècle, Adolf Hytrek a effectivement découvert dans la nécropole septentrionale de Sirmium des épitaphes faisant référence à des inhumations dans la basilique du bienheureux ou du seigneur Syneros/Synerotas. Dans la suite de cette découverte, il localisa la nécropole orientale. Malheureusement, les vestiges de cette zone faisaient depuis longtemps l’objet d’un pillage systématique, qui commença sans doute dès le xviie ou le xviiie siècle et s’est poursuivi au moins jusqu’aux premières années du xxe siècle. Grâce à la vigilance et à l’attention de certains érudits, notamment d’Ignjat Jung, qui signalèrent régulièrement les trouvailles fortuites au moins pendant une quarantaine d’années (fin du xixe siècle – tout début du xxe siècle), il fut néanmoins possible de reconstituer le plan approximatif de la nécropole orientale, avant que ne débutent les travaux de la mission franco-yougoslave, entrepris en 1976 et 1977 dans le secteur dit no 55 (à ne pas confondre avec le no 55 de la rue Palanka).

Cette collaboration internationale a permis la mise au jour d’un édifice de culte de forme rectangulaire, légèrement trapézoïdal, avec une abside à l’est. Les dimensions extérieures du bâtiment, hors abside, mesurent 24 m × 15 m, tandis que la longueur totale avec abside est de 28 m 20. Cette dernière est en forme de demi-cercle et son rayon mesure 3 m 45. Le plan est clair et simple, sans narthex et annexes liturgiques. Quant aux éléments architecturaux conservés, ils se résument à des vestiges minimes de fondations et de murs. À l’intérieur du bâtiment, aucun élément supplémentaire n’a ainsi été découvert : aucun reste de fondation de colonnades, qui auraient pu partager l’intérieur, n’a été observé. On peut en déduire qu’il s’agissait d’une basilique à nef unique. Cependant, plus de 100 tombes ont été retrouvées à l’intérieur et autour de l’édifice. L’étude stratigraphique de la partie orientale de la nécropole et de la basilique elle-même a permis de séparer deux horizons, qui ont été nommés A et B. Le premier est caractérisé par une terre assez compacte, mélangée avec des gravats, mêlant briques, tegulae, pierres et mortier hydraulique. Les couches qui la forment contiennent de la céramique (romaine, mais aussi médiévale et turque), du verre plat de fenêtres, des clous en fer, des monnaies, des fragments de mosaïque ainsi que des ossements humains et animaux. Dans la basilique, ledit horizon a également livré des fragments, parfois importants, de plaques funéraires inscrites, de mensae funéraires, de plastique architectonique en marbre et de plaques de marbre pour le revêtement des murs. De nombreux éléments de fresques et de mosaïques ont également été découverts. Cette configuration des couches de l’horizon A trahit un pillage intensif de la nécropole antique et un perpétuel remaniement, depuis la fin de l’Antiquité jusqu’à nos jours. L’horizon B est, quant à lui, caractérisé par une argile compacte, dans laquelle ont été creusées des tombes maçonnées et des fosses funéraires. Cette argile présente quelques traces de gravats, qui proviennent du saccage des tombes. Ces dernières étaient effectivement très endommagées au moment de leur découverte, si bien que seul le fond a été préservé pour la plupart d’entre elles,

La basilique Saint-Irénée de Sirmium et sa nécropole, éd. par Ivana Popović, Miloje Vasić, Jean Guyon et Dominic Moreau, Turnhout, 2022 (RomA, 1), pp. 219–222 10.1484/M.ROMA-EB.5.128837

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les briques ayant été extraites et réutilisées comme matériel de construction secondaire. La présence de fosses contenant des incinérations, non seulement parmi les découvertes fortuites faites au xixe siècle dans la nécropole orientale, mais aussi au moment de la fouille programmée de la basilique et de ses abords, montre qu’il s’agit d’une nécropole antérieure à l’édifice chrétien. Même si la zone fut un lieu de sépulture avant cette période, son véritable développement est à placer aux iiie et ive siècles, sans que l’on puisse clairement faire la part entre ces deux périodes. Sa densité est relativement faible – une quinzaine de tombes à l’are – et ses tombes sont très majoritairement orientées. La plupart sont maçonnées et peuvent être réparties en quatre types assez voisins, même si l’on note également de rares inhumations dans des fosses ainsi que l’utilisation de cercueils dans la basilique, sans compter une dizaine de sarcophages en grès molassique, qui témoignent de la richesse d’une partie des occupants de la nécropole. C’est au sein de ce cimetière qu’ont été sporadiquement implantées, à partir du iiie siècle, les tombes chrétiennes qui ont été repérées sur une longueur de 300 m et une profondeur 150 m, au nord de l’actuelle rue Palanka. La basilique elle-même a été construite au-dessus de tombes plus anciennes, que ses bâtisseurs ont respectées autant que possible, allant jusqu’à construire des arcs de décharge dans ses murs de fondation, afin de les préserver. De ce fait, 20% au moins des tombes fouillées en son sein relèveraient de la nécropole antérieure et cette proportion atteint 27,5% si l’on considère celles qui sont installées aux abords immédiats de l’édifice, où 40% seulement des tombes peuvent être rattachées avec assurance à la nécropole dépendant de la basilique. L’état général des tombes est tellement dégradé qu’on ne sait pas, dans bien des cas, à quelle période précise les attribuer. La fouille de la basilique et de ses abords a permis de découvrir près de 60 inscriptions funéraires. Rapprocher ce nombre de la centaine de tombes reconnues ou supposées n’aurait pas grand sens, car beaucoup de tombes ont sans doute totalement disparu du fait du pillage du site. Pour autant, l’abondance des trouvailles confirme que l’usage de l’épigraphie était répandu dans la Sirmium tardo-antique, du moins dans le domaine funéraire, même si seulement deux inscriptions sont intégralement ou très largement conservées et qu’à peine une douzaine – 20% – offre des bribes de formulaire, le reste étant composé de fragments dont on ne peut quasiment rien tirer. Ces épitaphes n’en demeurent pas moins éclairantes pour l’histoire de la communauté chrétienne de Sirmium. Le plus important de ces textes est évidemment celui inscrit sur la plaque en

marbre blanc découverte près de l’abside de la basilique qui fait mention de l’inhumation d’un couple « dans la basilique de notre seigneur Irénée », car c’est lui qui a permis d’identifier l’édifice. En outre, notre connaissance du fonctionnement de l’Église locale s’est enrichie grâce aux mentions d’un exorciste et d’une moniale (chap. VI, no 2), ainsi que de deux ou trois néophytes parmi ses fidèles (nos 4, 6 et peut-être 23). Les trouvailles numismatiques ont également été nombreuses au cours des fouilles effectuées dans le secteur de la basilique et de la nécropole environnante : 119 pièces, dont 90 étaient identifiables et ont servi à établir des statistiques chronologiques. La majorité de ces monnaies est du ive ou du début du ve siècle au plus tard, seulement 5 d’entre elles étant du iiie siècle, parmi lesquelles 4 antoniniani frappés avant la réforme de Dioclétien et un follis de Maximien datant des années 295-96. Considérant que l’indice chronologique que l’on peut en tirer est mince – parce qu’il s’appuie sur un matériel conservé majoritairement dans des couches de destruction –, l’église semble avoir été sinon construite, du moins utilisée, après 335 et avant 402. Le caractère systématique de la fouille, qui s’est étendue à peu près sur toute la surface de l’édifice jusqu’au sol vierge, justifie cependant l’utilisation de cet indice, avec toute la prudence requise, natuellement. Il semble que l’église n’aurait donc pas survécu aux événements troubles de la première décennie du ve siècle. Il est intéressant de comparer ces données avec celles que l’on peut tirer des trouvailles fortuites effectuées antérieurement dans la nécropole orientale (cf. supra, p. 31-38), qui sont marquées par une fréquence des émissions du iiie siècle : 48 monnaies, allant de Julia Domna à Maximien Hercule, ainsi que 80 pièces du ive siècle, allant de Dioclétien à Arcadius. L’ensemble permet de confirmer que la période d’activité principale du cimetière fut les iiie et ive siècles. Les fouilles de 2016 sur la rue Palanka (cf. chap. XV), qui ont livré 78 monnaies couvrant une période allant de Dèce à Gratien, avec une nette prédominance des émissions de Constantin Ier et de Constance II, viennent le confirmer. Les données des deux secteurs sont donc concordantes et, ce qui est plus important encore, elles sont en accord avec les découvertes numismatiques faites dans la basilique et la partie de la nécropole orientale qui l’entoure. Pour résumer, l’inventaire de toutes les monnaies couvre sensiblement le même intervalle de temps, depuis le iiie siècle1 jusqu’au début du ve siècle.

1 La seule exception est une pièce de Julia Domna, provenant des trouvailles fortuites dans la nécropole orientale.

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C’est pourquoi il a été décidé d’associer à la publication de la basilique Saint-Irénée et du lieu de sépulture situé à ses abords immédiats la tombe décorée de peintures découverte en 2002, à l’occasion de travaux de construction sur la rue Mike Antića, ainsi que les résultats des fouilles de sauvetage effectuées en 2016 sur la rue Palanka, ces deux secteurs relevant également de la nécropole orientale. De ce fait, le matériel retrouvé dans l’ensemble des secteurs fouillés est très homogène, tant pour les émissions monétaires, comme cela vient d’être mentionné, que pour la configuration des tombes ou les restes osseux qui ont pu être étudiés. L’analyse anthropologique des squelettes pour les trois secteurs révèle, en effet, un état de santé relativement satisfaisant des sujets inhumés, ce qui exclut de mauvaises conditions sanitaires ou une alimentation inadéquate comme cause de leur décès. Il est vrai, cependant, qu’il s’agissait de personnes suffisamment fortunées pour élire sépulture à l’intérieur de la basilique ou dans ses alentours plus ou moins immédiats et, pour certaines d’entre elles, y faire construire des tombeaux peints et/ou familiaux. L’acquis majeur des fouilles dans le secteur de Palanka demeure la découverte d’une partie du mur absidial d’un nouvel édifice de culte, à l’intérieur duquel se trouvait une tombe comportant des fresques. En raison de la découverte de deux éléments de colonnes à proximité, l’équipe qui a fouillé le monument a présumé qu’il était en forme de trèfle – une cella trichora –, ce qui reste incertain, en raison des dimensions modestes de la portion de mur mise au jour. Seule une nouvelle intervention, plus systématique, sur ce site pourra déterminer l’aspect de ce supposé martyrium, dont la découverte enrichit dès à présent, dans tous les cas, la panoplie des édifices chrétiens antiques des faubourgs immédiats de Sirmium. La tombe peinte elle-même n’est pas moins intéressante, surtout si on la rapproche des peintures découvertes sur la rue Mike Antića et dans la basilique Saint-Irénée ou à ses abords immédiats. Intensément pillé, ce dernier secteur a fourni un bilan plus modeste en la matière que les autres. Seule une faible partie des fragments d’enduits peints qui y ont été découverts au fil du temps est toujours conservée aujourd’hui, souvent sans que l’on ait de données précises sur leur provenance exacte, les fouilles n’ayant permis d’identifier que cinq à six tombes dont les cuves étaient peintes. Généralement, leur décor tient à des bandes de couleur ocre rouge, qui soulignent les arêtes de la cuve ou divisent les longs côtés en panneaux vierges de tout autre ornement, l’unique exception étant la tombe no 34 (37/76), dont les parois présentent des guirlandes brunes, qui témoignent des traditions décoratives de la pein-

ture des iie et iiie siècles. Toutefois, on n’y observe aucune trace de symboles ou de motifs chrétiens, ce qui surprend d’autant plus que ces derniers sont bien présents dans les deux autres secteurs. La tombe installée dans la possible cella trichora sur la rue Palanka présente, en effet, l’image du Bon Pasteur sur l’un de ses petits côtés et celle des jeunes Hébreux dans la fournaise (Daniel 3) sur l’autre, tandis que ses parois longitudinales sont décorées d’un feuillage de vigne. Quant à celle de la rue Mike Antića, elle pourrait également comporter des scènes de l’Ancien Testament, issues ici du cycle de Jonas, qui sont partiellement conservées sur ses côtés longitudinaux ( Jonas 1. 12-15 ; 2. 1, 11 ; 4, 6), mais aussi la représentation singulière de la « clôture du Paradis » sur son fronton, exécutée en forme d’écailles de poisson remplies de motifs végétaux symbolisant le jardin d’Eden. Les pratiques funéraires en usage dans la nécropole orientale de Sirmium ont été mieux documentées grâce aux fouilles récentes présentées dans ce livre. Aux deux mensae en marbre qui étaient connues par les trouvailles fortuites de la fin du xixe siècle, sont venues ainsi s’ajouter : une mensa au profil « en becde-corbin », découverte dans le secteur de Palanka, et, surtout, les 15 mensae que le site de la basilique Saint-Irénée à livrées, soit 12 pièces circulaires ou semi-circulaires, parmi lesquelles une est inscrite en grec, et 3 pièces rectangulaires, dont une porte une inscription en latin. Les mensae circulaires ont des profils variés : « bec-de-corbin » au rebord plat ou mouluré sur le dessus et fuyant au revers. Leurs dimensions restituées vont de 70 cm à 115 cm de diamètre, pour une épaisseur moyenne du fond de 2 cm. Par ailleurs, quelques fragments présentent au revers un traitement à sillons rayonnants, caractéristique d’une fabrication en série observée ailleurs dans le monde romain, en particulier à Chypre et à Delphes, ce qui suppose des liens entre Sirmium et l’Orient méditerranéen. Malencontreusement, aucune mensa n’a été découverte in situ, mais les fragments de mensae rectangulaires qui ont été retrouvés dans l’abside de la basilique ou dans la tranchée de récupération des matériaux de son mur semi-circulaire pourraient appartenir à une table d’autel, principale ou secondaire. Les fragments de mensae de la nécropole orientale, comme les trouvailles similaires conservées au musée de Srem à Sremska Mitrovica et au musée archéologique de Zagreb, que les autres secteurs de Sirmium ont livrés, de même que leur rapprochement avec les pièces provenant de Salone, semblent bien témoigner du rôle important de ce type d’objet au cours des rituels funéraires tardo-antiques dans le nord-ouest des Balkans. La prudence est cepen-

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dant de mise, car les mensae trouvées à Sirmium et une, peut-être, à Osijek (l’antique Mursa) ou à Daruvar sont les seules connues à l’intérieur de l’Illyricum et dans les Pannonies. L’usage des mensae à Sirmium peut donc être tout autant expliqué par des influences venues de la côte Adriatique, d’Aquilée ou de Salone, que de la Méditerranée orientale. Si l’on compare avec d’autres sites similaires, le mobilier archéologique n’est pas très abondant dans les différents secteurs fouillés de la nécropole orientale, à l’exception, peut-être, des clous en fer découverts en abondance à l’intérieur de la basilique. La grande majorité d’entre eux témoigne certainement d’inhumations dans des coffres en bois, les autres ayant plutôt appartenu à la charpente du bâtiment. Comme il est de règle dans les nécropoles romaines, les trouvailles en céramique sont, quant à elles, plus rares. Les fragments mis au jour correspondent à un matériel chronologiquement homogène, présentant des formes qui ont été utilisées depuis la fin du iiie jusqu’au début du ve siècle. Les vestiges archéologiques de la basilique SaintIrénée et de la nécropole environnante, ainsi que les monuments voisins de la rue Mike Antića et du secteur de Palanka attestent clairement que le culte de l’évêque Irénée a marqué la tradition liturgique de Sirmium d’une manière tout à fait significative. Parallèlement à la découverte même de la basilique, dont l’identification est assurée par une inscription, celle d’un autre édifice de culte dont une partie du mur de l’abside a été mise au jour sur la rue Palanka vient renforcer ce constat. Les restes de tombes

peintes ainsi que les fragments de mensae en marbre et d’inscriptions chrétiennes témoignent, pour leur part, du grand nombre de fidèles attachés à la vénération du martyr. Les éléments de mosaïques trouvés à l’intérieur et autour de l’église, qui ont pu orner ses murs, aussi bien que des tombes, ou, encore, la concentration des fragments de marbre au sein de l’abside sont plus signifiants encore, car ils attestent du soin porté à la décoration du sanctuaire que les chrétiens de Sirmium ont voulu digne du saint personnage auquel il était dédié. Quand on rapproche toutes ces données des inscriptions en marbre découvertes autour de la basilique Saint-Syneros/Synerotas, il apparaît que, pendant le ive et le début du ve siècle, un nombre non négligeable des chrétiens de Sirmium possédait des ressources financières suffisantes pour commanditer la construction de grands édifices de culte et de travaux d’envergure dans les nécropoles voisines. C’est là, semble-t-il, une preuve supplémentaire que Sirmium n’aurait aucunement connu une décadence urbaine avant que les Huns ne la saccagent, avec les autres cités de la région, au milieu du ve siècle. Encore faut-il rappeler que cette ville supposément dévastée fut, après cette date, le principal théâtre d’une compétition entre Ostrogoths et Gépides pour son contrôle, allant jusqu’à devenir le centre du royaume des seconds, et que, récupérée par l’Empire, elle fut ensuite grandement convoitée par les Avars, jusqu’à sa capture par ces derniers, ce qui pourrait suggérer que même le niveau de la prétendue destruction hunnique doit être relativisé.

Dominic Moreau wi t h t h e co l l ab o r at i o n o f I va n a P op ovi ć a n d J e a n G u yon

English Abstract The French-Yugoslavian excavations jointly directed by Noël Duval (1929–2018) and Vadislav Popović (1930–1999), first in Sirmium from 1973 to 1978, then in Caričin Grad from 1978 to 1991, still remain a model of international archaeological collaboration. Through their impressive results, both missions greatly contributed to the promotion of the Roman heritage in the territory of present-day Serbia, as well as the demonstration of the interest of the period which is now known as Late Antiquity. Dedicated to the memory of those two great scholars, this book combines the unpublished discoveries from the French-Yugoslavian exploration of the Basilica of Saint Irenaeus in Sirmium, carried out between 1976 and 1977, with those made more recently, viz. in 2002 and 2016, during the work carried out by the team of the Archaeological Institute of Belgrade on the site of the necropolis near the same early Christian church. Results obtained by real ‘founding fathers’ are therefore associated here with those of generations which developed directly after the important scientific advances — not only in terms of data, but also of methodology — made by these great precursors.

Introduction Christian Sirmium

Sirmium, a Roman settlement on the Sava, is located near the present-day town of Sremska Mitrovica, about 70 km west of Belgrade. During the fourth century, the city was one of the most important Christian centres in Pannonia. It owed this to its martyrs, who left a deep mark on local tradition, as well as to the fact that it was an imperial residence. For example Constantius II summoned four church councils in Sirmium in the 350s and 360s. There are therefore a certain number of Christian worship buildings on its territory. There are two in the north necropolis: the basilica of the local martyr Saint Synerotas, from the first half of the fourth century, and the Basilica of Saint Anastasia, probably dating from the same century. In addition to the cellae memoriae – two of them were discovered in the nineteenth century and another in 2016, in the modern sector of Palanka which is studied in the second part of this

book. The necropolis hosted a basilica dedicated to Saint Irenaeus, the bishop of Sirmium supposedly martyred in 304, as established by the FrancoYugoslav excavations of 1976 and 1977, on which the first part of this book is focused. The identification of the heavily ruined fourth-century building excavated on that occasion is beyond doubt, due to an inscription found near the sanctuary, which commemorates two deceased persons buried in basilica Domini nostri Erenei. Furthermore, a Christian building from the first half of the fourth century which was excavated in Mačvanska Mitrovica, on the right bank of the Sava seems to have been built to commemorate the location of the martyrdom of the saint. There is also the urban church dedicated to Saint Demetrius, which is a three-aisled building with a transept, dated no earlier than the beginning of the fifth century, according to coin finds. Nearby, we find a necropolis established inside the walls of the city for fear of the Huns. The Eastern Necropolis of Sirmium

Among the cemeteries that form an almost continuous circle of graves around Sirmium, the eastern one appears to be the most extensive. The state of ruin in which its monuments have been found testifies to systematic looting of the remains in this area, which undoubtedly began as early as the seventeenth century and continued at least until the first years of the twentieth century. By the end of the nineteenth century, however, the fortuitous discoveries made in the necropolis were being documented, particularly on the initiative of I. Jung. This chapter provides a catalogue of finds and a situation map of the necropolis. Fifty-two graves have been inventoried, but this is a minimal estimate. Among them are three cremation burials, five lead coffins, and more than eight sarcophagi, which correspond to 15 per cent of the graves; the rest probably consisted of tombs in masonry. The twenty-four inscriptions found in the area testify to the extensive use of funerary epigraphy. A quarter of them are written in Greek, while 37.5 per cent seem to date from Late Antiquity or belong to Christian epigraphy. Finally, we note the presence of two funeral mensae.

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Aside from a few cremation tombs, perhaps from the first century ad, and rare monuments from the second/third centuries, the full period of activity of the necropolis seems to date from the late third and fourth centuries. The Christian tombs have been installed in the heart of the cemetery, but there is currently no way to determine if they constitute a testimony of a necropolis which continuously developed around Christian worship buildings, or if they are only isolated tombs in the middle of an older cemetery. Moreover, these tombs are only attested to the north of Palanka Street and we do not know whether to draw conclusions from this situation or whether it is simply the result of the current state of archaeological explorations.

A. The French-Yugoslavian Excavations of 1976–1977 The Excavations

During the 1976 campaign, a trench was opened at no. 63 of Oktobarske revolucije Street (which is at the heart of the east necropolis of Sirmium), organized on a north–south oriented grid of 4 × 4 m squares, identified by letters in the west–east direction and by numbers in the north–south direction. Initially limited to squares B9 to B13, the excavation was extended by the end of the campaign to squares A10 and A11. The 1977 campaign, which aimed to fully explore the Christian basilica which had been discovered the previous year, used another grid, this time oriented in the same direction as the basilica. It contains eight 4 × 4 m squares from west to east, the first one being called Z, the seven others A to G, and five from north to south. In square D, a 1.50 m wide control profile divided the excavation into two sectors, I for the one on the west and II for the one on the east. In 1976 as in 1977, the excavations were carried out by 20 cm thick mechanical layers and they made it possible to discern two horizons: horizon A, profoundly altered, testified to the intensive looting of the site (layers I to V were excavated in 1976 , then the layers I to V of sector I, with layers I to IV of sector II in 1977); horizon B is characterized by compact clay in which the tombs were dug (the layers V to X were excavated in 1976, and the layers VI and VII of sector I, with the layers V to VII of sector II in 1977). Inside the basilica, this same horizon was, however, strongly disturbed by the looting of the tombs and construction material. The stratigraphy of the tombs indicates that their chronology can only be determined by other criteria, such as the coins which are seen as parts of the

funerary furniture, like the coin from 355–361 which was discovered in tomb no. 35 (46/77), or that from 383–387 in tomb no. 2 (13/76-77). Such finds give us some details about the basilica during the second half of the fourth century up to the beginning of the fifth century. The Tombs of the Basilica of Saint Irenaeus and its Necropolis

One hundred and two graves were identified or excavated: sixty-two in the basilica and forty in the surrounding necropolis. They are almost exclusively covered by bricks arranged in gable-roof form, and the tomb itself may have been entirely made of masonry (Type I, which accounts for 76 per cent of the basilica tombs and 64 per cent of the necropolis tombs), of tiles or bricks (Type II), or a mixed structure (Type III). For some burials, however, it is difficult to decide whether they were (1) vaulted, (2) with a horizontal cover, or (3) a gable-roof cover (Type IV, corresponding to 10 per cent of the tombs of the basilica and 8 per cent of those in the necropolis). Some 20 per cent of the basilica’s graves and nearly 30 per cent of those in the necropolis are from a cemetery which is prior to the erection of the Christian building. The density is thirty tombs per are (100 m2) in the basilica, its sanctuary presenting no tombs, except in the apse, where, however, only one appears to be contemporary with the monument; there are a few double, even triple tombs and burial vaults in the rest of the building. There are no monuments of these types in the surrounding necropolis, where the density is fifteen tombs per are, but it does have two sandstone sarcophagi and some of the graves have their cover visible from the ground. Both in the basilica and the necropolis, tombs are mainly oriented in an east– west direction, with the head of the deceased to the west. Moreover, the burials of children are frequent: they represent a quarter of those in the building and a third around it. However, graves decorated on the inside are extremely rare, and it is always a geometric decoration. Two features emerge from the comparison of the tombs of the basilica and the necropolis. The first is their homogeneity: these funerary monuments were undoubtedly built by the same craftsmen and, as we suppose, intended for more or less the same category of clients. The second feature is the relatively low density of burials. Regarding the basilica, this can certainly be explained by the short period of use of the building.

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The Architecture of the Basilica — Overview of the Remains

The nave of the basilica is in the shape of a slightly trapezoidal rectangle, with an apse to the east. Its external dimensions, excluding the apse, are 24 × 15 m, the total length including the apse being 28.20 m. This apse is in the shape of a semicircle with a radius of 3.45 m. The overall plan is simple, viz. without narthex or any liturgical annexes. The salvagers of the construction material destroyed the walls of the monument to the base of their foundations, so that only a few elements remain, except in the west, in the north-east corner, and in the axis of the apse. The foundations, 0.85 to 1.20 m wide depending on the location, are made of stones cut into pieces and pebbles bound by limestone mortar, and they are provided with relieving arches in order to respect, when necessary, the tombs of an earlier necropolis. The elevation is made of bricks and is 0.75 m (2.5 Roman feet) wide. The looting of the monument has removed all traces of its ground floor and liturgical arrangements. The altimetry of the tombs in the basilica helps, however, to imagine the level of this ground floor within the building around 82.40/50 m. The difference with the ground outside the church — 81.91 m to the west and 81.98 m to the east — was probably bridged by a staircase, perhaps in front of a door on the west facade, placed in the axis of the basilica. The roof was certainly supported by a frame and made of tiles. The side and apse walls were certainly pierced with windows placed high up in order to ensure the necessary amount of light, but it is impossible to determine their size and number. Furthermore, it can be assumed that this access door had jambs, a threshold, and a stone lintel worthy of the importance of the building. Even though the Basilica of Saint Irenaeus is a relatively simple building, it is one of the largest churches discovered in Sirmium. The Bricks

During the 1976 campaign, 258 brick fragments were assigned, definitely or presumably, as taken from the graves, while 108 fragments were taken from the walls of the basilica. The 1977 campaign was more successful: 2186 units in total, including 252 fragments of imbrices and 472 of tiles, as well as 86 full bricks used in tombs, including a number with a small side which is bevelled. These finds were inventoried according to the analysis system used for the exploration of Sirmium since 1973. Two thirds of them appear to be from the construction site of the basilica, on

which bricks generally measure 40 × 30 × 5 cm. The high proportion of imbrices — 53.38 per cent, compared to 10 per cent for other areas of Sirmium — seems to indicate the existence of a complex roof pattern. There are many stamped bricks: we count a total of 108 marks, of which 92 (or 85.16 per cent) can be identified. Even if their typology is diverse, they belong to only two workshops. One of them, which was unknown in Sirmium until then, stamped the bricks with FI SCA SA or FI SCA SAT; the other, which is documented on four other sites of the first half of the fourth century, used FIG SCA BAR. It was proposed to identify this workshop as a military workshop under the command of Barbatio, a magister peditum under Constantius II, but this hypothesis is not without difficulty. The marks of both workshops are almost equal in quantity, but judging by the locations of their finds, the northern part of the basilica site seems to have been supplied more with bricks from the ‘BAR workshop’, while for its southern part, and especially the southwest, the main supplier would have been the ‘SAT workshop’. Interestingly, a fragment of brick notably thinner than the bricks of the basilica (2.5 cm) presents on each of its faces a text written before firing, which seems to be due to two different hands, even if the little that is preserved makes these texts unintelligible. Decorative Architectural Elements

Due to the intensive looting of the site, the excavation has yielded only rare decorative architectural elements in stone, all of which come from altered or rubble archaeological layers. Generally, they fall into two categories, depending on whether they are related to the building structure or the liturgical installations. Here, only the first category has clearly been identified, mainly through pieces of column bases, but also the possible element of a capital (C-219) and an ornate fragment (C-254). The only uncertain case is that of the C-427 marble base which could have been — but without conclusive evidence — a part of the enclosure of the sanctuary or, perhaps, the ciborium. For these architectonic sculptures the predominant material is white marble, probably coming from a quarry in the eastern Mediterranean, while the limestone elements come from along the Drina or from Danubian Pannonia. However, there are also two types of stone that come from the mountain of Fruška Gora: sandstone and pseudoporphyry, a stone that resembles, both in appearance and structure, Egyptian porphyry. There are more fragments of marble cladding that were used

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to adorn the walls, at their bottom or, perhaps, as frames for painted decorations (their existence seems attested by the numerous fragments of painted plaster discovered during excavations). Some of these marble pieces could also have been used as floor covering. In any case, there is no doubt that the basilica had an important interior decoration, where light colours dominated. The main characteristic of this type of material, especially for the columns, is its congruence with the classical canons inherited from the third century. For this reason, it can be considered as representative of the architecture and art of early Late Antiquity, especially the beginning of the fourth century. Indeed, white marble, the most common on the site, was dominant during this period, unlike the polychrome marbles which are typical of later periods. The simple ornaments, reduced to their essential, as well as their patterns and the material from which they are made, are congruent with the plan of the basilica, which is plain and simple. The Inscriptions

The excavations provided fifty-four inscriptions, showing that funerary epigraphy was in common use in Sirmium. However, the looting of the site has been such that only two epitaphs are fully or almost fully preserved, and only a dozen of them offer sufficiently significant fragments of the forms that were used. The fact remains that the contribution of epigraphy was decisive for the identification of the site, thanks to the discovery in 1976 of the epitaph of two deceased persons buried in basilica domini nostri Erenei (no. 1), which led to the excavation the following year of the entire basilica. Furthermore, the forms, all in Latin, suggest that Sirmian society was quite cosmopolitan, as shown by the surnames of the deceased, some of whom still bear the duo nomina (nos 3, 4, and 5). Among them we find a vir perfectissimus, perhaps a tribune (no. 3), and a possible banker (no. 10), as well as, for the local church, an exorcist and a nun (no. 2) and two or three neophytes (nos 4, 6, and, perhaps, 23). The purpose of these inscriptions was above all to maintain the memory (memoria, nos 1 and 14) of the deceased, even to commemorate (commemoratio, no. 2) his deposition (depositio, nos 3 and 13) in the tomb, which is sometimes designated by the simple term of locus (nos 2 and 8). The dead therefore rest in peace — in pace. This expression, which appears three times, like an acclamation, at the beginning of some epitaphs (nos 4, 6, and 7), translates what is implicitly expressed in the rare elements of decoration preserved, whether the palm, symbol of victory

over death or, better still, the chrism and the cross (nos 1 and 2). The quality of the language, like that of the script, is quite uneven on most of the inscriptions, and none can be dated with precision, those mentioning the consuls of the year (nos 4 and perhaps 17) being in a very fragmentary state. Yet, this epigraphic material is to be considered in a chronological range going from the fourth century to the fifth or even the sixth century, because of the parallels offered by other ancient Christian inscriptions. Two almost insignificant fragments (nos 37 and 46) even present an almost classical script. We would readily relate them to the necropolis prior to the Christian basilica if we could be sure that they were not marbles reused as material for the construction of a tomb. The Funerary mensae

About twenty fragments of white marble mensae were discovered, none of these pieces having been found in situ. Prior to these campaigns, a first piece had already been found on the site (no. 11). The analysis of these fragments shows that they belonged to a total of eleven circular or semicircular mensae and three rectangular ones. The circular pieces show a variety of profiles, ranging from the bec de corbin to a flat or moulded edge on the top and receding on the reverse. The restored dimensions range from 70 to 115 cm for the diameter, with an average thickness of 2 cm for the bottom. Seven fragments belonging to the same mensa (no. 2) present on the reverse radiating furrows which are characteristic of mass production well attested in Cyprus or at Delphi, while the remains of mortar which they preserve seem to prove, if they do not result from a reuse, that the mensa was sealed to a support. Otherwise, the reverse of fragment no. 12 is irregular and slightly curved; its interpretation as an element of a mensa is therefore problematic, because all the other mensae on the site have a flat bottom. Among the circular ones, fragment no. 11 presents an incomplete inscription in Greek characters, while fragment no. 8 is engraved with a line which may belong to a letter or to a Christian symbol. Regarding the quadrangular mensae, the only fragment that is inscribed belongs to a mensa having sides of approximately 1 m (no. 12). The inscriptions on it — two in the same reading direction and a third engraved on the rim, perpendicular to the previous ones — are very incomplete, but their funerary character presents no doubt at all. Yet, mensae could also be installed inside churches to receive, actually or symbolically, offerings of food or, if there is a hole for the flow of

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liquid, make libations. They could also fulfil a liturgical function. Without being able to draw sure conclusions about their use, it should be noted in this regard that the elements of the rectangular mensae nos 14 and 15, whose mouldings are common on altar tables, are all from the sanctuary of the building of worship. The Coins

A total of 119 coins were collected, of which ninety can be identified. However, the mint workshop has been determined for only sixty-eight. Most of the coins are from the fourth or early fifth century at the latest, only five coins being from the third century: four Antoniniani minted before Diocletian’s reform and one follis of Maximian, which date from 295–296. In fact, the majority of datable coins are from the years 348–361. Nevertheless, the very high percentage of coins from those years does not necessarily mean that the basilica was built at that time. Rather, the analysis would tend to show that the erection of the building took place in the years 330–341, perhaps even around 330–337, when the number of mints suddenly increased. This conclusion would be corroborated by a smaller percentage of coins found from in 341–348. As for the most recent coin, it cannot have been minted after 402, but it is isolated, and the end of the regular coin findings is at the latest in 395. In view of the monetary material, it thus seems that the church probably did not survive the events of the early fifth century. Sirmium minted bronze very sporadically, while Siscia, which is the closest regular mint workshop, is the best represented with 25.42 per cent of the identified coins. However, we can estimate its contribution at a third, at least, if we consider the high percentage (42.37 per cent) of coins on which we cannot read the name of the mint workshop. Very few coins from the West seem to have arrived on the banks of the Sava, and Italy itself is barely represented: three coins from Rome and one from Ticinum among the oldest, and five coins from Aquileia from the end of the fourth century. On the other hand, regular contact with the East is evidenced by the constant representation, over time, of many workshops located there. However even this representation is weak compared to the ‘local’ mints. In the Balkans, Thessaloniki is much more represented (6.77 per cent) than Heraclea (3.38 per cent), the number of whose coins is equal to those of Constantinople or Cyzicus.

The Frescoes and Mosaics

The data related to painted decorations are relatively numerous, but, unfortunately, this material is, in the majority of the cases, fragmented and was not discovered in its original location. Of the hundred or so tombs that have been excavated, five nevertheless show traces of a painted decoration preserved in situ; this situation can be observed in tomb no. 63 (1/76) in a simple incised marking for a possible preparatory layout, and in tomb no. 72 (6/76) thanks to an ochre-brown vertical band which suggests an unfinished project. Two other tombs have geometric decoration: panels delimited by bands of red ochre colour which are 2 to 3 cm wide and which draw rectangles and their diagonals in tomb no. 70 (3/76), while the ridges in a child’s tomb no. 22 (20/77) are underlined by bands of the same type, while its long sides are divided by other bands into four compartments of equal size, which do not appear to have been decorated. Only tomb no. 34 (37/77) presents a more elaborate decoration which is, however, only very partially preserved, viz. garlands suspended from knots on the long sides and a motif of water leaves on the west wall, this composition suggesting a dating in the third century. This burial should thus be considered a part of the necropolis prior to the construction of the basilica. The excavation of some tombs has yielded other elements of painted decoration, although it is not known whether they belong to neighbouring graves which were completely destroyed or if they adorned the walls of the church. None of these features have Christian motifs or symbols. As for mosaics, many tesserae of various colours have been discovered in many places of the site. The excavation of tomb no. 53 (53/77) produced fragments of a mosaic composed of red, green, blue, and brown tesserae, in glass and stone. Finally, the blue and white glass and stone tesserae found in the spoliation trench of the apse wall suggest that it was decorated with mosaics. As for the white and pink marble plaques which were found in the same sector, they belonged to a decoration made in opus sectile. The Pottery

Relying on the elements preserved in the Srem Museum, it was possible to conduct an analysis of the pottery found in 1976 and 1977. The finds from both campaigns are few in number — 244 fragments in total — and they cannot be linked to any archaeo­logical unit; even the material of the tombs cannot be defined as funerary furniture since these

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tombs, like their material, were turned upside down at the time of their discovery. The general condition of the pottery relates to a space that was re-excavated, fragmented, and levelled in the sixteenth/ eighteenth centuries without any respect for the individuals buried, in order to prepare the ground for a new cemetery. Most of the ceramic material belongs to Late Antiquity, mainly from the fourth century. To deduce that the necropolis from which it came could be precisely dated to the same century would be, however, imprudent, because no sure conclusion can be drawn from such a small number of fragments. Human Osteological Material

The only osteological material of human origin that was available for anthropological analysis comes from only twenty graves, due not only to the intensive looting of the site, but also to poor conservation of the material. The analysis was therefore limited to forty-eight individuals: thirty-four adults, three adolescents, and eleven children (Tables 1a, 1b, and 2). The average lifespan of individuals was 24.3 years; for adults, it was 35.9 years. The average adult body size was 155 ± 4 cm for women and 168 ± 4 cm for men. Regarding children, only changes caused by haematological pathologies and metabolic diseases were observed, while the osteological material of adolescents and adults shows traces of a higher number of diseases: bone fractures, lesions and cracks, abnormalities in skeletal development, joint diseases, metabolic bone diseases, bone alterations due to haematological or cardiovascular pathologies, tumours of the bones, infectious inflammations of the bones, and developmental abnormalities. Adults, adolescents, and children do not, however, appear to have suffered from serious deficiencies. This relatively good state of health of the individuals and their state of fortune (reflected in their privileged burials inside the basilica and in its immediate vicinity) lead to the exclusion of the possibility that poor sanitary conditions and inadequate nutrition could have been the cause of their death, while suggesting that Sirmium was already a developed and powerful city by the end of the third and the beginning of the fourth centuries.

B. The Rescue Excavations of 2002 and 2016 The Tomb on Mike Antića Street — 2002 Archaeological Excavations

During construction work in 2002, a tomb was discovered on the south-western outskirts of the necropolis around the Basilica of Saint Irenaeus. It is 116 cm long and its interior is 52 cm wide; its masonry walls are coated with a mortar for the fresco and painted on their internal face. The decoration of the western, southern, and northern walls is preserved, in whole or in part, while the eastern wall is completely destroyed. On the west wall, which is topped with a triangular tympanum, a red border emphasizes the ridges and frames a pattern of yellow and white scales whose fields show botanical ornaments, trees or flowers. On the south wall, similar borders delimit panels which are not evenly preserved. The west panel presents an ochre-coloured crescent-shaped pattern, similar to the hull of a boat; in its middle, we can see two vertical bands in the shape of human legs and, to their left, a possible representation of masts and oars, while to their right appears a human figure with outstretched arms and the head turned towards the bottom. In the upper right-hand corner are, finally, carved a cross and some difficult-to-read graffiti, perhaps the word Iωnas. On the other partially preserved panels, there is an ochre ornament in the shape of a crescent, bordered by a browngreen band and, below, an ellipsoid field delimited by a red border. The decoration of the north wall was very damaged and the only elements which are preserved represent, on a white background, plants whose green stems bear ochre-coloured fruits in the shape of gourds. Although not very widespread, scale patterns quite similar to those on the north wall are attested in other tombs from Late Antiquity; in Sirmium, where their field is filled with plant motifs, they can symbolize the enclosure of Paradise. This interpretation can be retained especially if the side walls evoke the story of the prophet Jonah, which is frequently represented in early Christian art because it is a symbol of resurrection. Thus, the episode in which he is thrown into the sea from his boat can perhaps be seen on the south wall, while the plant called forth by God and in the shade of which the prophet rested after being saved from the dead can be seen on the north wall.

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Anthropological Analysis Results, Mike Antića Street

In the tomb on Mike Antića Street, dislocated bones of two individuals and fifteen animal bone fragments (1.5–5 cm in length) were found. Anthropological analysis showed that two people had been buried in this tomb: a newborn baby of unknown sex (body size: approximately 55 cm) and an adult female of unknown age (body size: 164 ± 4 cm). It is possible that it is a mother and her child. The Tombs of Palanka Street — 2016 Archaeological Excavations

The most recent research on the eastern necropolis of Sirmium was undertaken in the form of rescue excavations, which were carried out during the fall of the year 2016, close to 53–55 Palanka Street, viz. about 70 m to the south-west of the Basilica of Saint Irenaeus, over an area of 200 m2. Several masonry tombs were discovered, with remains of wall paintings, preserved to a greater or lesser extent. Fresco paintings in the form of borders and other geometric ornaments were discovered in tombs nos 16, 18, 19, and 21. In this context, tomb no. 20, which occupies a central position, is a unicum, with regards to its dimensions, as well as its remarkable early Christian figurative representations. On its west wall, we can see the Good Shepherd, while the east wall is painted with four male figures, which seem to refer to the Old Testament story known as The Three Young Men in the Fiery Furnace (Daniel 3). The lower lateral areas of the walls to the north and south contain a plant motif (wine) painted in pink and red on a white mortar base. According to the find of a coin of Claudius II the Gothic on the mortar floor, the construction of the tomb no. 20 could be dated to the last third of the third century, while its use could have ended at the time of Jovian (363–364). Over it, a worship building (most probably a cella memoria) seems to have been built, as evidenced by traces of the wall, including an apse. Anthropological Analysis Results, Palanka Street

There were bone remains in tombs nos 2, 5, 15, 16, 17, 18, 19, 20, and 21. The deaths of adolescents and adults found on Palanka Street in 2016 may have been caused by several diseases. Indeed, there are many diseases which do not leave visible traces on the bones, even though they are the direct cause of

death, especially among children. As mentioned before, we can, however, exclude poor sanitary conditions and inadequate nutrition as the causes of death of these people, as Sirmium was a developed and powerful city by the end of the third and the beginning of the fourth centuries.

Conclusion The archaeological remains of the Basilica of Saint Irenaeus and its surrounding necropolis, as well as the neighbouring monuments of Mike Antića and Palanka Streets show that the cult of the martyr Bishop Irenaeus profoundly marked the liturgical tradition of Sirmium. This postulate is supported not only by the clear identification of the basilica itself, which is ensured by an inscription, but also by the discovery of another place of worship, most probably a cella memoria, on Palanka Street. The finds of painted tombs, numerous fragments of marble mensae, and Christian inscriptions can also bear witness to the large number of faithful attached to the cult of Saint Irenaeus. The fragments of mosaics found in and around the basilica, which may have adorned its walls as well as the tombs, together with the concentration of finds of marble coverings within the apse tend in the same direction: they attest to the care taken in decorating a sanctuary that the Christians of Sirmium wanted to be worthy of the saint to which it was dedicated. When we compare all this with the marble inscriptions discovered around the Church of Saint Synerotas, we can conclude that many inhabitants of Sirmium had, not only during the fourth century, but also at the beginning of the fifth century, significant financial resources that they could use both for construction work in the city and for the execution of large-scale work in necropolises. Furthermore, this building activity is proof that, contrary to received opinion, at least in the period when the basilicas of the north and east necropolises were built and used (viz. more or less after 335 and before 402), Sirmium was not experiencing an urban decline. In fact, we have to wait till the middle of the fifth century, when like the other cities of Illyricum the city was devastated by the Huns, to observe a relative decline; ‘relative’, because the city continued to be attractive, as demonstrated by the various struggles between barbarians and Romans and among the barbarians themselves until the end of the sixth century, to take control of it.

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RomA

Rome and After in Central and Eastern Europe Archaeology and History (3rd century bc–8th century ad)

All volumes in this series are evaluated by an Editorial Board, strictly on academic grounds, based on reports prepared by referees who have been commissioned by virtue of their specialism in the appropriate field. The Board ensures that the screening is done independently and without conflicts of interest. The definitive texts supplied by authors are also subject to review by the Board before being approved for publication. Further, the volumes are copyedited to conform to the publisher’s stylebook and to the best international academic standards in the field.

In Preparation A Danubio ad Gothiam, ed. by Dominic Moreau, Radu Petcu, and Slavtcho Kirov Late Antique Villae in the Balkans (3rd–7th Centuries ad): Current Research Questions and Perspectives, ed. by Orsolya Heinrich-Tamáska, Christoph Rummel, and Carla Sfameni, with Christophe J. Goddard and Dominic Moreau