Etudes Avestiques Et Mazdeennes Vol. 8: Videvdad 19. Le Recit de la Victoire de Zarathustra Sur Anhra Maniiu [1 ed.] 9042946024, 9789042946026

Cet ouvrage porte sur le Videvdad 19, texte narrant la victoire de Zarathustra sur les demons. Le texte avestique, tradu

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French Pages 152 [153] Year 2021

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Table of contents :
Introduction
Traduction et commentaires
Traduction suivie du V19
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Etudes Avestiques Et Mazdeennes Vol. 8: Videvdad 19. Le Recit de la Victoire de Zarathustra Sur Anhra Maniiu [1 ed.]
 9042946024, 9789042946026

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Vidēvdād 19, texte narrant la victoire de Zaraϑuštra sur les démons. Le texte avestique, traduit et commenté, est complété par une introduction retraçant le contenu du chapitre et un glossaire avestique – français. Céline Redard, chercheuse postdoctorale, SOAS (Londres), tra-

persika 23

Sur la matière de ce fascicule : Cet ouvrage porte sur le

Études avestiques et mazdéennes vol. 8 Vidēvdād 19.

vaille sur les rituels zoroastriens tels qu’ils ont été transmis dans les livre, co-écrit avec Kerman Daruwalla, The Gujarati Ritual Directions of tuelles gujaraties dans la tradition indienne telles qu’elles ont été éditées en 1888 et de leur relation avec les instructions rituelles transmises dans

Études avestiques et mazdéennes vol. 8

les manuscrits.

Vidēvdād 19

the Paragnā, Yasna and Visperad Ceremonies, traite des instructions ri-

Le récit de la victoire de Zaraϑuštra sur Aŋhra Maińiiu Céline Redard

collection dirigée par Pierre Briant,

persika 23

manuscrits et leurs liens avec la pratique contemporaine. Son prochain

chaire d’histoire et civilisation du monde achéménide et de l’empire d’Alexandre.

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Collège de France

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18/03/2021 11:31

Études

avestiques et mazdéennes

Vol. 8

23 o

Collection Persika n 23 Études avestiques et mazdéennes vol. 8 Vidēvdād 19. Le récit de la victoire de Zaraϑuštra sur Aŋhra Maińiiu

Conception graphique : Thierry Sarfis Réalisation : Franck Monnier

Peeters Bondgenotenlaan 153 3000 Leuven Belgique [email protected] www.peeters-leuven.be ISBN 978-90-429-4602-6 eISBN 978-90-429-4603-3 © Peeters, 2021 D/2021/0602/69

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Études avestiques et mazdéennes vol. 8 Vidēvdād 19. Le récit de la victoire de Zaraϑuštra sur Aŋhra Maińiiu

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persika 23

Céline Redard

LEUVEN – PARIS – BRISTOL, CT 2021 PEETERS

Avant-propos En 2010, je soutenais ma thèse intitulée Vidēvdād 19. Édition critique, traduction et commentaires des textes avestique et moyen-perse, travail qui avait bénéficié des conseils avisés d’une part de Jean Kellens et d’autre part d’Alberto Cantera. À cette époque, Alberto Cantera impulsait une nouvelle dynamique dans les études avestiques et une nouvelle école prenait son envol. J’ai ainsi eu la chance d’avoir accès à un matériel manuscrit inestimable et de profiter de sa connaissance sur la transmission manuscrite. Ma thèse reflète cette période, avec ses avancées mais aussi ses hésitations et ses hypothèses. Le travail entrepris n’était que les prémices d’une aventure plus grande, à savoir une nouvelle édition des textes avestiques. Or, il s’est avéré qu’une telle entreprise devait faire l’objet d’une édition globale des textes afin d’obtenir une uniformité et nécessitait des moyens technologiques importants pour prendre en compte toutes les subtilités de la transmission manuscrite. Le projet « Corpus Avesticum Berolinense. An Edition of the Zoroastrian Rituals in the Avestan Language » dirigé par Alberto Cantera est la concrétisation de ce travail introductif, qui fut nécessaire à la mise en place d’une nouvelle édition. En attendant, cet ouvrage propose une version « toilettée », selon l’expression de Kellens, de l’édition de Geldner du chapitre 19 du Vidēvdād, aussi connu sous le nom de la Tentation de Zaraϑuštra. Le texte, édité selon les normes orthographiques des manuscrits iraniens, est traduit, commenté et un glossaire avestique – français a également été inclus. Dans cette aventure au long cours, je tiens à remercier ceux qui m’ont soutenue, qui m’ont apporté leurs conseils et suggéré des pistes de réflexions, et sans qui ce livre n’aurait jamais vu le jour. Ma profonde gratitude va à Jean Kellens,

Vidēvdād 19

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qui a guidé ce travail depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui, et dont le soutien sans faille m’incite à publier ce travail. Ma profonde reconnaissance s’adresse également à Alberto Cantera, qui m’a suivie durant ma thèse sans compter ses heures, qui m’a fait bénéficier d’une science en train de se faire, et a ouvert de nouveaux horizons à ma recherche. Évidemment, je remercie Pierre Briant et Damien Agut de m’avoir fait l’honneur d’accepter ce volume dans la collection Persika, ainsi que Franck Monnier pour son excellent travail de mise en page. Il va sans dire que les lignes qui suivent sont de ma propre responsabilité, et j’espère qu’elles permettront une relecture d’un texte fort intéressant à de nombreux égards.

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Études avestiques et mazdéennes

1 Introduction Le terme moyen-perse Vidēvdād (V), parfois attesté sous les formes Vendidād ou Juddēvdād, correspond à l’avestique vīdaēuua- dāta- et signifie « prescription pour tenir les démons éloignés »1. Vidēvdād est un terme utilisé pour désigner un corpus de 22 chapitres mêlant un contenu tantôt d’ordre mythologique, tantôt d’ordre prescriptif. Les trois premiers chapitres traitent de la terre : d’abord sa création (1), l’histoire de Yima devant faire face à son surpeuplement (2) et finalement ses lieux les plus agréables ou au contraire les plus déplaisants (3). Le quatrième chapitre traite des contrats et du droit pénal. S’ensuit un bloc de huit chapitres (5-12) traitant de l’impureté liée à la mort (nasu) et des rites de purification à exécuter avec une description centrée sur la cérémonie Barǝšnum (9). Le texte traite ensuite du chien et des animaux de type canin, et notamment des peines encourues lorsqu’on leur fait du mal (13-14), de la femme enceinte et de son enfant (15), de l’impureté de la femme au moment de ses règles (16) et du traitement qu’il faut réserver aux cheveux et aux ongles une fois coupés (17). Le chapitre 18 est un long dialogue au contenu varié, dont le protagoniste est Sraōša. S’ensuit le récit de la victoire de Zaraϑuštra sur Aŋhra Maińiiu (19). Les trois derniers chapitres traitent de médecine (20-22). Le présent volume porte sur le dix-neuvième chapitre. À ce jour, aucune étude centrée sur ce chapitre n’a été publiée, mais on compte plusieurs traductions du Vidēvdād dans son ensemble. Ces dernières, classées par ordre chronologique, sont les suivantes : 1  Cf. Cantera (2006a) pour une étude détaillée du terme en avestique

et dans la tradition moyen-perse, et la réfutation de la traduction « Loi d’abjuration des Dieux » proposée par Benveniste (1970).

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Anquetil-Duperron, Abraham Hyacinthe. 1771. Zend-Avesta. Ouvrage de Zoroastre, contenant les idées théologiques, physiques et morales de ce législateur, les cérémonies du culte religieux qu’il a établi, et plusieurs traits importants relatifs à l’ancienne histoire des Perses. 3 vols. Paris : N.M.Tillard (vol I.2, p. 412-421) Spiegel, Friedrich. 1852. Avesta, die heiligen Schriften der Parsen, aus dem Grundtexte übersetzt mit steter Rücksicht auf die Tradition. Erster Band: der Vendidad. Leipzig : Wilhelm Engelmann. (p. 241-253) Darmesteter, James. 1880. The Zend-Avesta. Part I. The Vendîdâd (Sacred Books of the East 4). Oxford  : Clarendon Press. (p. 203-219) de Harlez, Charles. 1881. Avesta. Livre sacré du zoroastrisme traduit du texte zend accompagné de notes explicatives et précédé d’une introduction à l’étude de l’Avesta et de la religion mazdéenne. 2e éd. Paris : Maisonneuve. (p. 189-203) Darmesteter, James. 1892. Le Zend-Avesta. Traduction nouvelle avec commentaire historique et philologique. Deuxième volume : La loi (Vendidad) - L’épopée (Yashts) - Le livre de prière (Khorda Avesta) (Annales du Musée Guimet 22). Vol. 2. Paris : Ernest Leroux. (p. 256-275) Wolff, Fritz. 1910. Avesta. Die Heiligen Bücher der Parsen. Übersetzt auf der Grundlage von Chr. Bartholomae’s Altiranischem Wörterbuch von Fritz Wolff. Straßburg : Trübner. (p. 426-433) Cannizaro, Francesco Adolfo. 1916. Vendidad. La legge di abiura dei demoni dell’Avesta zoroastriano. Milano. (p. 197-214) Lecoq, Pierre. 2016. Les livres de l’Avesta. Textes sacrés des Zoroastriens. Paris : Les Éditions du Cerf. (p. 1025-1036)

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Études avestiques et mazdéennes

1.1 La cérémonie Vidēvdād

Les textes avestiques sont utilisés dans le cadre de rituels zoroastriens, et le Vidēvdād ne fait pas exception. Cependant, le Vidēvdād n’est jamais récité seul. En effet, il est récité durant une cérémonie qui porte le même nom, la cérémonie Vidēvdād, qui appartient à la liturgie longue. La liturgie longue atteste cinq cérémonies : la cérémonie Yasna, la cérémonie Yasna ī Rapihwin, la cérémonie Visperad, la cérémonie Vidēvdād et la cérémonie Vištāsp Yašt2. Toutes ces cérémonies ont un point commun : le texte du Yasna, et incluent toutes, de ce fait, le pressurage de haōma et, à l’origine, une offrande carnée au feu. La cérémonie Vidēvdād fait partie des cérémonies dites « d’intercalation ». L’intercalation consiste à introduire dans le Yasna les chapitres du Visperad et, sur cette base élargie, d’intercaler les chapitres du Vidēvdād parmi les chapitres de l’Avesta ancien ou Staōtas Yesńiias (Y27.13 - Y54.1).

2  Seules ces cinq cérémonies nous sont parvenues, mais plusieurs indices

plaident en faveur d’autres cérémonies d’intercalation. Pour une synthèse, voir Kellens & Redard à paraître.

Vidēvdād 19

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Cérémonie principale

Variante solennelle

Cérémonie Yasna

Cérémonie Visperad (Y + Vr)

Cérémonies d’intercalation Cérémonie Vidēvdād (Y + Vr + V)

Cérémonie Vištāsp Yašt (Y + Vr + Vyt)

Y1.1-8

Vr1

Y1.10-2.8

Vr2

Y2.10-11.8

Vr3.2-5

Y11.9-15

Vr3.6-Vr4

Y11.16-Y14

Vr5

Y15

Vr6

Y16-17

Vr7-8

Y18-21

Vr9

Y22

Vr10-11

Y23-27

Vr12

V1-4

Vyt1

Y28-30

Vr13

V5-6

Vyt2

Y31-34

Vr14

V7-8

Vyt3

Vr15 Y35-42

Vr16-17

V9-10

Vyt4

Y43-46

Vr18

V11-12

Vyt5

Y47-50

Vr19

V13-14

Vyt6

Y51

Vr20

V15-16

Vr21-22

V17-18

Vyt7

Y52-53

Vr23

V19-20

Vyt8

Y54

Vr24

V21-22

Y55-72

Les recherches récentes ont pris un tournant lorsque l’Avesta a cessé d’être perçu comme un débris hasardeux et qu’il a été vu comme un ensemble de textes rituels cohérents, structurés et dont la compilation liturgique remontait à une date ancienne, aux alentours de l’époque achéménide (6e s. av. n.è.). De ce fait, une réflexion sur l’agencement des chapitres et la raison de l’insertion des textes a toute sa

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raison d’être. La lecture de ce tableau peut se faire à la fois de manière verticale et de manière horizontale. La cérémonie Yasna peut être divisée en trois parties principales : une introduction (Y0 – Y27), un noyau central nommé Staōtas Yesńiias « Éloges sacrificiels » (Y27.13 – Y54.1) et une conclusion (Y55 – Y72). Outre le cursus liturgique sous-jacent à cet agencement, une histoire du monde depuis la cosmogonie jusqu’à la fin des temps apparaît dans la partie centrale3. Le cursus peut être résumé selon le schéma suivant :

Le but ultime est de gagner le prix, à savoir la résurrection et l’immortalité (cf. FrW4). Cette lecture verticale peut être mise en lien avec une lecture horizontale, ce qui permet de faire le lien entre le texte intercalé et sa place d’intercalation4. Ainsi, les textes intercalés du Vidēvdād racontent l’histoire du monde vue sous un angle différent : 3   On consultera notamment le cours « Sortir du sacrifice » de Jean

Kellens, et disponible sur le site du collège de France https://www. college-de-france.fr/site/jean-kellens/course-2009-2010.htm. Voir également Kellens 2015. 4  Le premier à avoir mis en lumière ce parallèle est Prods O. Skjærvø

(2007). Voir plus récemment Cantera 2013a ; Kellens 2015. Pour une vision plus sceptique et contrastrée, voir Ahmadi (à paraître), qui traite notamment du V19, et avec un appendice à propos du V19.26-30.

Vidēvdād 19

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il est pur à l’origine, puis contaminé par le mauvais Avis et finit avec la purification générale. Cantera, s’appuyant sur le travail de Skjærvø, résume parfaitement cette histoire : Ahura Mazdā created the world pure. It became contaminated through the attack of Aŋra Maińiiu and affected by sickness and death (V1). A first attempt at purification was performed by Yima, but without complete success (V2). Accordingly, the world was heavily contaminated with nasu “corpse, dead matter” (V5-8). The first successful purification is the baršnum (V9-11). From this point on, the subject is no longer nasu, but the minor impurity (…) that is, excrements, secretions, hair and nails. The final process of purification begins with Sraōša and the priestly activity during the night (V18), and above all with the encounter of Zaraϑuštra with Ahura Mazdā (V19) which leads to the final healing of the world by Airiiaman (V22). (Cantera 2013 : 108)

Cette lecture horizontale met en avant l’intercalation du V19 après le bris de l’obstacle. Outre le V19, on peut aussi y trouver intercalé le Vyt8, et peut-être le HN25. Ces textes ont tous un point commun : ils traitent d’eschatologie individuelle en narrant la rencontre de l’âme après la mort avec la daēnā qui l’accompagnera jusqu’au paradis, point qui sera traité au § 1.4.5. Même si cette lecture horizontale 5  L’intercalation de ce texte est plus disputée. En effet, la cérémonie

Hādōxt Nask n’est pas attestée par les manuscrits, et son existence est seulement révélée par des témoignages indirects. Le Hādōxt Nask ne comporte que deux chapitres, dont le premier serait intercalé après le Y27 et le second entre le Y51 et le Y53 (cf. Kellens 2016). Il convient néanmoins de remarquer qu’il a aussi été évoqué la possiblité d’intercaler le HN2 après le Y53 en lien avec l’intercalation du V19 ou du Vyt8 à cet endroit.

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Études avestiques et mazdéennes

conserve encore un certain nombre de mystères, il est difficile de l’ignorer et les recherches futures permettront d’éclaircir d’autres liens. 1.2 Transmission manuscrite du Vidēvdād

Le Vidēvdād a été transmis par le biais de deux types de manuscrits : les liturgiques et les exégétiques, dont les caractéristiques sont les suivantes6 : i. les manuscrits liturgiques, aussi appelés sāde « pur » en persan, reproduisent le cours des cérémonies. Ils incluent le texte avestique récité durant la cérémonie ainsi que des indications rituelles (mp. nērang, guj. kiriyā). Alors que le texte de la liturgie doit être récité dans la langue originale, l’avestique, les indications rituelles ont un objectif pratique et doivent par conséquent être dans une langue comprise par les prêtres qui vont les utiliser. Ces indications rituelles peuvent être rédigées en moyen-perse ou en persan dans les manuscrits iraniens ; en pāzand (moyen-perse écrit au moyen de l’écriture avestique) ou en gujarati dans les manuscrits indiens. ii. les manuscrits exégétiques contiennent le texte avestique avec une traduction, soit moyen-perse, soit sanscrite, intercalée après chaque phrase. L’objectif de ces manuscrits, qui n’ont pas de fonction rituelle, est de faire comprendre le texte avestique à une époque où cette langue était tombée en désuétude et n’était plus comprise facilement. Le Vidēvdād fait partie des textes ayant une traduction moyen-perse. Quant à la traduction sanskrite, seuls quelques fragments du Vidēvdād en possèdent une.

6  Pour de plus amples informations, se reporter à Cantera 2011 ; Cantera

2012a ; Kellens & Redard à paraître : § 2.

Vidēvdād 19

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Le texte du Vidēvdād 19 est le même dans ces deux sortes de manuscrits. Comme il a été amplement démontré durant les dernières années, le texte de l’Avesta et par conséquent du Vidēvdād, doit être réédité. En effet, le travail entrepris durant les deux dernières décennies a montré que l’édition critique de référence depuis plus de 100 ans, à savoir celle de Geldner (1886-1896), comportait un certain nombre de problèmes, notamment dans la constitution de l’apparat critique, et ne reflétait pas la variété liturgique de l’Avesta7. C’est dans cette perspective que j’ai rédigé ma thèse portant sur une édition du Vidēvdād 19. Mon travail s’inscrivait dans la lignée des travaux entrepris par Alberto Cantera sur les huit premiers chapitres du Vidēvdād (dont les quatre premiers ont fait l’objet de sa thèse : Cantera 1998) et était concomitant de celui de Miguel Ángel Andrés-Toledo sur les chapitres 10 à 12 (Andrés-Toledo 2009). Dans le cadre de ce travail (Redard 2010), j’ai produit une édition à partir de 13 manuscrits, à savoir 4000_TU976, 4020_Mf2, 4030_AQ, Jp1, 4070_K9, 4200_L1, 4210_B2, 4230_M3, 4240_O2, 4260_P1, 4600_ L4, 4610_K18. Cette édition s’inscrivait dans une recherche en train de se faire sur la transmission manuscrite, ce qui explique ses conclusions encore fragiles à certains égards. Il s’est rapidement avéré qu’une réédition du Vidēvdād devait faire partie d’une réédition de la liturgie longue, et plus globalement de celle de l’Avesta dans son ensemble. Le travail préliminaire a été entrepris par Alberto Cantera et son école9, et la future édition des rituels zoroastriens 7  Voir notamment Andrés-Toledo 2012 ; Cantera 2012a ; Hintze 2012 ;

Cantera 2014. 8  Pour une liste détaillée des manuscrits du Vidēvdād, voir Andrés-Toledo

& Cantera 2012 ; Andrés-Toledo 2016 : 12-23. 9  Cf. notamment Cantera 2014.

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en langue avestique est maintenant en cours à Berlin dans le cadre du projet Corpus Avesticum Berolinense (CAB) sous la direction d’Alberto Cantera. Les premiers fruits de ce travail de longue haleine sont disponibles en ligne (https://cab.geschkult.fu-berlin.de), et les prochaines années verront paraître les premiers volumes de cette nouvelle édition. Afin de prendre en compte les variations rituelles ou encore la multitude de manuscrits à disposition, une édition doit faire partie d’une édition d’ensemble, et se baser sur des compétences numériques modernes. Le présent travail s’appuie néanmoins sur ce précédent travail lorsque cela s’avère nécessaire dans les commentaires ayant trait à la forme éditée. Une future édition sera fort intéressante pour des questions phonétiques et l’histoire de la transmission du texte, mais le texte en lui-même ne verra pas de changements significatifs. 1.3 Traduction moyen-perse du V19

Les manuscrits exégétiques ont transmis une traduction moyen-perse du Vidēvdād10. Pour la transcription et la traduction du V19, se reporter à Anklesaria (1949 : 370390) et plus récemment Moazami (2002 et 2014 : 428451 pour la transcription et la traduction, 500-502 pour les commentaires). Il convient également de signaler la traduction par Haug des strophes 1 à 9 et 27 à 39 (1862 : 213-218), et celle commentée de Pirart (2012) pour les strophes 27 à 32. À titre d’exemple, voici le V19.1 ||a|| dans ses versions avestique et moyen-perse : 10  L’étude la plus récente à ce sujet est celle d’Andrés-Toledo sur les cha-

pitres 10 à 15, avec une longue introduction sur les manuscrits exégétiques du Vidēvdād et un état de l’art (voir Andrés-Toledo 2016).

Vidēvdād 19

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apāxtarat̰ haca naēmāt̰ apāxtaraēibiiō haca naēmaēibiiō fraduuarat̰ aŋhrō maińiiuš pouru.mahrkō daēuuanąm daēuuō

az abāxtar nēmag [az nēmag gyāg] az abāxtar nēmag [az nēmag ī dēwān] frāz dwārīd gannāg mēnōg ī purrmarg dēwān dēw

De la région nord, des régions nord accourut le mauvais Avis, aux destructions multiples, le démon des démons.

De la région nord [depuis l’endroit de (cette) région], des régions nord [de la région des démons] courut en avant le mauvais Esprit, plein de mort, le démon des démons.

1.4 Contenu et structure du Vidēvdād 19

La trame générale du chapitre 19, qui comporte 47 strophes, est le combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu « le mauvais Avis » (1-10) avec la victoire finale de Zaraϑuštra (43-47). Le récit est interrompu par les strophes 11 à 42, où des sujets d’ordre rituel sont abordés sous la forme d’un frašna, questions-réponses entre Zaraϑuštra et Ahura Mazdā. Le V19 peut se décomposer en huit parties principales : 1. (1-10) Combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu ; 2. (11-16) Invocation pour détruire la Druj et purifier la création ; 3. (17-19) Sacrifice pour la création d’Ahura Mazdā ; 4. (20-25) Rituel de purification ; 5. (26-33) Préservation de la création et voyage de l’âme dans l’au-delà ; 6. (34-39, 42) Invocations du monde d’Ahura Mazdā ; 7. (40-41) Pouvoir protecteur de Sraōša ; 8. (43-47) Victoire finale de Zaraϑuštra avec la fuite des démons. Néanmoins la division peut être discutée, notamment en prenant en compte le marqueur fort consistant en la phrase

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Études avestiques et mazdéennes

pǝrǝsat̰ zaraϑuštrō ahurǝm mazdąm « Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā », se trouvant normalement en début de chapitre. Cette structure inhabituelle du V19 a été mise en avant par Cantera11 avec cette formule à l’intérieur du chapitre apparaissant aux strophes 11, 17, 20 et 26. En regard de la structure générale du chapitre, on constate une volonté de marquer le début des sous-parties et une référence ainsi à la fin de la strophe 10 tat̰ ϑβā pǝrǝsā. De plus, il y a lieu de se demander s’il n’y a pas là la trace de plusieurs textes compilés pour n’en former plus qu’un. Les différentes sources du chapitre 19 ont visiblement été retravaillées pour aboutir à un résultat, qui n’est pas toujours facilement cernable. 1.4.1 Combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu (V19.1-10)

La partie introductive narrant le récit du combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu peut sembler à prime abord anodine. En réalité, elle renferme des informations très intéressantes du point de vue rituel. En effet, les dix premières phrases, résumées dans le tableau ci-dessous, comportent des liens avec des éléments rituels très marqués12 : la récitation de l’Ahuna Vairiia, le choix, le pressurage de haōma.

11  « Vīdēvdād : Pensée, Acte et Parole », conférence inédite, Paris, 2008. 12  Ces parallèles ont déjà été relevés par Cantera 2013a : 120-121 ;

König 2016 : 13 n. 16.

Vidēvdād 19

19

1. Arrivée d’Aŋhra Maińiiu qui veut détruire Zaraϑuštra. 2. Zaraϑuštra récite l’Ahuna Vairiia, sacrifie aux Bonnes Eaux et fait le choix de la bonne religion. La Druj s’enfuit.

Ahuna Vairiia Sacrifice aux Bonnes Eaux Frauuarāne

3. Comment détruire Zaraϑuštra ? Zaraϑuštra sait qu’on veut le tuer. 4. Zaraϑuštra ne se laisse pas impressionner. 5. Zaraϑuštra refuse de commencer un sacrifice à Aŋhra Maińiiu. 6. Aŋhra Maińiiu lui demande d’abjurer sa religion.

Abjuration des démons

7. Refus de Zaraϑuštra. 8. Aŋhra Maińiiu lui demande comment il va combattre ? 9. Zaraϑuštra répond avec les éléments du sacrifice (mortier, coupe, haōma, arme). 10. Zaraϑuštra récite l’Ahuna Vairiia et le Y44.1, en guise d’introduction au frašna qui suit.

Pressurage du haōma Ahuna Vairiia Ahuna Vairiia

L’ordre de ces éléments rituels n’est pas sans rappeler la partie introductive du Yasna avant l’intercalation des textes. En effet, l’Ahuna Vairiia est habituellement récité au début d’un rituel, puis vient la déclaration du choix, le Frāuuarāne suivi de l’abjuration des démons (Y12.1-6), le pressurage du haōma (Y22-27) suivi de la récitation de l’Ahuna Vairiia (Y27.13). Il convient tout de même de constater l’absence d’une référence directe à l’Aṣ̌ǝm Vohū13, habituellement récité au début d’un rituel. 13  Le terme vahištǝm dans la strophe 9 pourrait être interprété comme une

référence à l’Aṣ̌ǝm Vohū. Malgré son non accord avec zaiia- « arme », le terme a été compris comme épithète de l’arme faisant référence à l’Ahuna Vairiia qui est une arme (voir commentaire au V19.9).

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Études avestiques et mazdéennes

On peut se demander si la mention du sacrifice aux Bonnes Eaux n’est pas une manière détournée d’indiquer le ratu, le moment rituel, si l’on prend en compte que le ratu de l’après-midi est placé sous le patronage des eaux : S1.7 : (pad gāh uzērin) bərəzatō ahurahe nafəδrō apąm apasca mazdaδātaiiā̊ « (pour le temps de l’après-midi) du haut maître petit-fils des eaux et des eaux créées par Mazdā » (cf. aussi Y1.5). 1.4.2 Invocation pour détruire la Druj et purifier la création (11-16)

La première question porte sur la manière de se débarrasser de la Tromperie, du mauvais Avis, de la Nasu et par conséquent sur la purification de l’homme et de la femme. Afin d’y parvenir, Zaraϑuštra doit invoquer14 un certain nombre de divinités. Les invocations se répartissent en deux parties : 1. les divinités devant être invoquées selon la réponse d’Ahura Mazdā (13-14) et 2. les divinités invoquées par Zaraϑuštra (15-16). La logique voudrait que les deux listes soient semblables, mais ce n’est pas le cas puisque la réponse de Zaraϑuštra ne correspond pas pleinement aux indications données par Ahura Mazdā. En effet, si on dresse la liste des divinités nommées, on obtient :

14  Le verbe utilisé, à savoir zū- préverbé de ni-, est propre au V19, puisqu’il

apparaît encore aux strophes 34, 35-39, 42. Dans le reste du corpus, il n’apparaît que dans le Vyt4.1, phrase parallèle au V19.13. Là, le Kauui Vištāspa doit invoquer des divinités, à savoir Ahura Mazdā - ϑβaṣ̌a - Zruuan - Vaiiu - Vāta. Le contexte et l’emploi sont donc similaires.

Vidēvdād 19

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Invocations demandées par Ahura Mazdā

Invocations faites par Zaraϑuštra

religion

création d’Ahura Mazdā

Immortels bienfaisants

Miϑra

ϑβaṣ̌a - Zurvān - Vaiiu - Vent - Sraōša Ārmaiti âme-élective d’Ahura Mazdā (âme-moi = formule bénéfique)

Formule bénéfique

création d’Ahura Mazdā

ϑβaṣ̌a - Zurvān - Vaiiu - Vent Ārmaiti religion

Les deux listes sont régies par un groupe central : ϑβaṣ̌a « ciel » - Zurvān « temps » - Vaiiu - vent – Ārmaiti. L’ordre des premier et dernier éléments, religion et création d’Ahura Mazdā, est inversé. Les autres éléments, quant à eux, ne sont pas identiques. Grâce aux cérémonies qui nous sont parvenues, un certain nombre de dédicaces sont attestées. Bien qu’aucune ne corresponde à cette série d’invocation, il convient de constater qu’il est fréquent d’avoir une dédicace commençant par Ahura Mazdā et les Immortels bienfaisants (Amǝṣ̌a spǝṇta) avant de nommer la ou les divinité(s) propres à la cérémonie15. De ce fait, il n’est pas impossible d’envisager

15   Comme dans la cérémonie Yasna (Ahura Mazdā, Amǝṣ̌a Spǝṇta,

Miϑra, Rāman, le Soleil, Vaiiu, Cistā, Daēnā, Mąϑra spǝṇta, Vīdaēuua dāta, Zaraϑuštri dāta, darǝɣā upaiianā, Daēnā, Ātar, la Montagne Ušidarǝna, les Yazata célestes et terrestres et les Frauuaṣ̌is) ou la cérémonie Vištāsp Yašt (Ahura Mazdā, Amǝṣ̌a Spǝṇta, Cistā et Daēnā).

22

Études avestiques et mazdéennes

une référence à la dédicace d’une cérémonie, qui ne nous serait pas parvenue16. Il est intéressant de relever l’association de l’uruuan « âme-moi » à la formule bénéfique au V19.14 et le fait que dans les invocations, seule la formule bénéfique reste. Faudrait-il voir un lien avec l’uruuan qui est arrivé au Paradis, après avoir été accompagné par Miϑra (cf. V19.28) et Sraōša (V19.40-41), deux divinités connues dans l’accompagnement après la mort, et qui apparaissent dans la seconde liste. 1.4.3 Sacrifice pour la création d’Ahura Mazdā (17-19)

La deuxième question porte sur le sacrifice à la création d’Ahura Mazdā, ce qui permet de lier implicitement la question au passage précédent où la création d’Ahura Mazdā était invoquée. La réponse fait référence à un point très particulier du rituel : la coupe du faisceau. Ce passage n’est pas isolé, puisque le Vyt3.9-11 atteste un épisode parallèle. Cette mise en regard des deux textes met en avant des similitudes17 et des divergences :

V19.17-19 pǝrǝsat̰ zaraϑuštrō ahurǝm mazdąm dātō vaŋhǝn ahura mazda kana yasna yazāne kana yasna frāiiazāne imat̰ dąma yat̰ ahurahe mazdā̊

Vyt3.9-11 (= Vyt21-23) paiti dim pərəsat̰ puϑrō kauua vīštāspa kana ϑβā azəm yazāne kana yasna frāiiazāne imat̰ dąma yat̰ ahurahe mazdā̊

16  König (2013 : 508) a émis l’hypothèse de voir une référence à l’exis-

tence d’une cérémonie Bayān. 17  Indiquées en gras lorsqu’elles sont exactes, et soulignées lorsqu’il s’agit

d’une paraphase.

Vidēvdād 19

23

Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : donneur des bonnes choses, ô Ahura Mazdā, par quel sacrifice vais-je sacrifier, par quel sacrifice vais-je sacrifier solennellement à cette création qui est celle d’Ahura Mazdā ?

Le fils, le Kauui Vištāspa lui demanda : « Par quel (sacrifice) vais-je t’offrir un sacrifice, par quel sacrifice vais-je sacrifier solennellement à cette création qui est celle d’Ahura Mazdā ? »

āat̰ mraōt̰ ahurō mazdā̊ uruuaranąm uruϑmiianąm auua.jasāhi spitama zaraϑuštra srīra urusta amauuaiti imat̰ vacō framrū nǝmō uruuaire vaŋvhi mazdaδāte aṣ̌aōne

āat̰ mraōt̰ zaraϑuštrō upa ϑβā kā̊ŋhāmaide tūm ahi puϑrō kauua vīštāspāi uruuaranąm uruϑmiianąm jasāi srīra urusta amauuaiti aētat̰ uxδəm vacō frauuaōcāi nəmō uruuaire vaŋvhi mazdaδāte aṣ̌aōne aṣ̌əm vohū (3×)18

Alors Ahura Mazdā dit : tu t’avanceras dans les plantes bourgeonnantes, ô Spitāma Zaraϑuštra, en prononçant cette parole : « ô belle (plante) qui croît, impétueuse  ; hommage (à toi), ô bonne plante, qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement ».

Alors, Zaraϑuštra dit : « Nous allons te l’annoncer, toi tu es le fils, le Kauui Vištāspa : tu t’avanceras dans les plantes bourgeonnantes, tu prononceras cette parole : « ô belle (plante) qui croît, impétueuse ; hommage (à toi), ô bonne plante, qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement, 3× Aṣ̌əm Vohū ».

barǝsma hē uzbāraiiat ̰ aēšō.drājō yauuō.fraϑō mā hē barǝsma pairi.kǝrǝtǝm pairi.kǝrǝṇtīš [narō aŋhǝn aṣ̌auuanō] hāuuōiia zasta niiāsǝmnō yazǝmnō ahurǝm mazdąm yazǝmnō amǝṣ̌ǝ̄ spǝṇtǝ̄ haōmasca zairiš bǝrǝzō srīrā̊sca vohu manō rātaca vaŋvhi mazdaδāta aṣ̌aōne vahištō

barəsmana hē uzbāraiiat ̰ paōiriiō vā bitiiō vā ϑritiiō vā upa tū nō aiβiiāsta barəsma aṣ̌aiia frastarətəm aṣ̌aiia aiβiiāstəm anabdātəm auuō.dātəm nitəmanąmcit̰ vasō.vatəm nitəmanąmca vasō.jąn.nāirīm xšaiiaṇtəm aṣ̌əm vohū (1×) + aṣ̌əm vohū (3×)19

18 Cf. mss. 5010, 5020, 5105, 5310, alors que le ms. 5102 n’indique

qu’une seule récitation de la formule. 19  Cf. ms. 5020, ce qui correspond au cursus liturgique à ce moment du

rituel. Les autres manuscrits présentent des variations : 5102, 5108 (3×), 5105 (1×).

24

Études avestiques et mazdéennes

On arracha un faisceau de la longueur d’un soc de charrue, de la largeur d’un joug ; tu ne couperas pas le faisceau (déjà) coupé, [les hommes soutiennent l’Agencement] ; en tenant (le faisceau) dans la main gauche, en sacrifiant à Ahura Mazdā, en sacrifiant aux Immortels bienfaisants, et au haōma jaune, haut, et aux belles (aurores), à Vohu Manah, et à la bonne Rāta qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement, au meilleur ( ?).

On arracha un faisceau, un premier, un deuxième, un troisième  ; et tu nous lieras le faisceau, déployé selon l’Agencement, lié selon l’Agencement, dépouillé (  ?), déposé dans l’eau, (…)20. 1× Aṣ̌əm Vohū + 3× Aṣ̌əm Vohū21

On constate que la tradition du Vyt a conservé la récitation de l’Aṣ̌əm Vohū en incluant également une indication rituelle sur le nombre de formules à réciter, mais la différence la plus manifeste se trouve dans la dernière strophe (V19.19, Vyt3.11) puisque deux variantes se font jour. Les informations à notre disposition sont ténues : peut-être faut-il voir dans cette variation un contexte rituel différent, correspondant également à leur différente place d’intercalation22. Au V19.19, on notera l’indication de Vohu Manah, qui jouera un rôle prépondérant dans la question suivante. Sur la structure 20  La partie finale échappe en partie à la compréhension. Darmesteter

(1892 : 671) propose « La moindre tige déposée et broyée à souhait, la moindre tige rend tout-puissant homme ou femme », et Lecoq (2016 : 1238) « Déposé, mis à la volonté des plus humbles, la volonté des hommes et des femmes les plus humbles, le régnant ». 21  S’ensuit directement le Vyt4.1, invocation parallèle au V19.13. 22  Après Y34 pour le Vyt3, après Y53 pour le V19. Le point commun

est la proximité du Yasna Haptaŋhāiti (Y35-41), récité pour la première fois après le Vyt3, et récité une seconde fois avant le V19, entre le Y51 et le Y52 (cf. Cantera 2013b : 42).

Vidēvdād 19

25

générale, la trame est identique et le point central est la phrase nǝmō uruuaire vaŋvhi mazdaδāte aṣ̌aōne. Son importance n’a été relevée que récemment par le biais de deux sources secondaires différentes. D’une part, Alberto Cantera, dans une conférence en 201523, a fait le rapprochement avec le nirang barsom cidan « formule pour couper le faisceau », faisant partie du Paragnā, cérémonie préparatoire à une cérémonie Yasna ou toute autre cérémonie de la liturgie longue, selon la description fournie dans les Rivāyates : 24

Then, he washes both his hands and the barsom-čin with consecrated water. He takes one twig of the barsom with his right hand and its end and the barsom-čin with his left hand and he praises three times. Then (he recites) xšnaōϑra ahurahe mazdā̊ aṣ̌ǝm vohū 3 frauuarāne with the corresponding section of the part of the day uruuaraiiā̊ vaŋhuiiā̊ mazdaδātaii ā̊ aṣ̌ a ōnii ā̊ xšnaōϑra yasnāica … frasastaiiaēca yaϑā ahū vairiiō zaotā … mraōtu nǝmō uruuaire +vaŋhi mazdaδāte +aṣ̌aōni He carefully examines the plant, the wood and the three. At aṣ̌ǝm he cuts the end of the barsom twig and he throws it away (as) a corn of barley. Then (at) vohū he puts the barsom-čin in the middle of the barsom. Then with vahištǝm he cuts a piece of the barsom and then recites astī uštā astī uštā aɱāi up to the end. He must cut three twigs of the barsom in this way. Then he must cut twig by twig, as many twigs as they want to cut… yaϑā ahū vairiiō (2) yasnǝmca vahmǝmca aojasca zauuarǝca āfrīnāmi uruuaraiiā̊ vaŋhuiiā̊ mazdaδātaiiā̊ +aṣ̌aoniiā̊

23  Intitulée « Avestan texts in their context: the fragments Westergaard »

lors qu’un colloque à Salamanque en décembre 2015, et qui a fait l’objet d’une publication amplifiée depuis (Cantera 2020). 24  Cantera 2020 : 80.

26

Études avestiques et mazdéennes

D’autre part, de manière simultanée, j’aboutissais à un rapprochement similaire, mais sur la base de manuscrits contenant la cérémonie Drōn Yašt25, également précédée d’une phase préparatoire avec la coupe du faisceau, partie n’étant pas exclusive des cérémonies de la liturgie longue. Sur la base des mss. J4 et R11026 Récitation27 de xšnaōϑra ahurahe mazdā̊ suivi de aṣ̌ǝm vohū 3x aṣ̌ǝm vohū frauuarāne uruuaraiiā̊ vaŋhuiiā̊ mazdaδātaiiā̊ aṣ̌aōńiiā̊ xšnaōϑra yasnāica vahmāica xšnaōϑrāica frasastaiiaēca Ahuna Vairiia dialoguée nǝmō uruuara vaŋhuiš mazdaδātahe aṣ̌aōni aṣ̌ǝm vohū 2x Ahuna Vairiia yasnǝmca vahmǝmca aōjasca zauuarǝca āfrīnāmi uruuaraiiā̊ vaŋhuiiā̊ mazdaδātaiiā̊ aṣ̌aōńiiā̊

La préparation du faisceau (av. barǝsman) a évolué au cours du temps puisque la plante a été remplacée par des tiges métalliques autant dans une cérémonie Yasna que dans les autres cérémonies. De ce fait, la description contenue dans le V19, le Vyt3 et dans certains manuscrits est devenue

25  Il s’agit d’une cérémonie servant à la consécration du pain (mp. drōn)

mais également d’autres éléments rituels. Le texte correspond à une variation du Y3 ‒ 8. Pour de plus amples informations, se reporter à Karanjia 2010. 26   Disponible en facsimilés par JamaspAsa & Nawabi 1976b et

JamaspAsa & Nawabi 1976a. 27 Le nombre de récitation de ce passage varie en fonction du nombre

de branches nécessaires.

Vidēvdād 19

27

obsolète, puisqu’elle ne fait plus partie du rituel actuel28, mais elle offre un témoignage ancien sur cet aspect rituel. 1.4.4 Rituel de purification (20-25)

La troisième question porte sur la manière de purifier Vohu Manah suite à une contamination. La réponse décrit un ritual de purification ne correspondant pas exactement à celui bien connu par ailleurs, le Barǝšnum ī nō šab, dont une description détaillée est fournie au V8.35-72 et V9.1-57. Le rituel décrit au V19 est particulier puisqu’il ne s’agit pas de la purification d’un homme en général, mais de Vohu Manah. De plus, cette purification ne se déroulerait pas sur terre, mais dans le ciel avec les étoiles accomplissant la fonction purificatoire du soleil sur terre. Dans la trame générale du chapitre, on peut relever l’importance de Vohu Manah, qui a fait une apparition discrète dans la réponse à la question précédente (V19.19), qui joue un rôle central dans cette question, et qui, ensuite, accueillera l’âme à son arrivée au Paradis (V19.31). 1.4.5 Préservation de la création et eschatologie individuelle (26-33)

Cette partie comporte deux questions, que j’ai choisi de regrouper dans la même partie, mais elles auraient également pu être séparées. La première, introduite par le marqueur pǝrǝsat̰ zaraϑuštrō ahurǝm mazdąm, traite de l’aide à apporter aux hommes afin qu’ils préservent la terre. La seconde, introduite par le vocatif dātarǝ « ô fondateur » se référant à Ahura Mazdā, porte sur la destination des offrandes sacrificielles amassées par l’homme durant son 28  Cf. Modi (1937 : 261). Sur le texte du Paragnā et les indications

rituelles correspondant à la pratique actuelle, se reporter à Anklesaria (1888) traduit par Redard & Daruwalla (2021).

28

Études avestiques et mazdéennes

existence, ce qui introduit au voyage de l’âme après la mort allant au Paradis pour ceux qui soutiennent l’Agencement, alors que ceux qui sont partisans du Mensonge finissent en Enfer. Comme évoqué précédemment (§ 1.1.), le sujet de la deuxième question est le point de raccord avec d’autres textes intercalés soit au même endroit : le Vyt8, soit un peu avant : le HN2. Si le sujet est similaire, il y a tout de même deux différences : d’une part, le Vyt8 et le HN2 ne traitent que d’eschatologie individuelle, et d’autre part, le récit du V19 a une approche différente car il mélange le sort du partisan de l’Agencement et celui du partisan du Mensonge, alors que le Vyt8 et le HN2 les traitent séparemment comme le montre le tableau résumant leur contenu29. Hādōxt Nask 2 (HN2) 1

Vištāsp Yašt 8 (Vyt) récitation de la Gāϑā Vahištōištī (Y53)30

53

Où habite sa propre âme pendant cette nuit ? 2

hors de la tête, mais auprès de la tête, en récitant la Gāϑā Uštauuaitī (Y43) hors de la tête, mais auprès de la tête, en récitant la Gāϑā Uštauuaitī (Y43)

- dans la bonne action 3e nuit

5 6

54

2e nuit

3 4

près de sa tête en récitant la Gāϑā Uštauuaitī (Y43) 1re nuit : âme dans la bonne parole

hors de la tête, mais auprès de la tête, en récitant la Gāϑā Uštauuaitī (Y43)

- sur les chemins qui bifurquent

29  Sur la transmission de ces deux textes et leurs divergences textuelles,

voir Cantera 2013a : 95-101. 30  La récitation du Y53 n’est pas indiqué dans le texte du HN2, ce qui

est intéressant si l’on pense à son intercalation avant le Y53 et non après comme le Vyt8.

Vidēvdād 19

29

7

à la fin de la troisième nuit, souffle d’un vent parfumé

8

interrogation sur l’origine de ce vent

9

apparition de la Daēnā sous la forme d’une belle jeune fille

10 11 12

30

quand s’éclaire la troisième nuit, souffle d’un vent parfumé

L’âme l’interroge : « Qui es-tu ? »

L’âme l’interroge : « Quelle femme es-tu ? »

Sa propre Daēnā lui répond qu’elle est à l’image de ses actes.

55

56 57 58

13

Quand il voyait un mauvais geste, il récitait les bonnes paroles, rendait un sacrifice, etc.

59

14

Il a vénéré la Daēnā, la religion. Les hommes vénèrent désormais Ahura Mazdā.

60

15

Premier pas dans la bonne pensée, deuxième pas dans la bonne parole, troisième pas dans le bon geste, quatrième pas dans les lumières infinies.

61

16

Un aṣ̌auuan lui demande comment il est venu du monde rempli d’abandons vers le monde sans abandons.

62

17

Ahura Mazdā dit qu’il ne faut pas l’interroger, car il est allé sur le chemin sanglant.

63

18

Il faut par contre lui apporter du beurre de printemps car c’est la nourriture pour le jeune homme ou la femme de bonnes pensées, bonnes paroles, bons gestes.

64

19

où va l’âme du partisan du mensonge ?

20

elle court près de la tête en récitant le Y46.1

21

et durant la deuxième nuit ?

22

elle court près de la tête en récitant le Y46.1

23

et durant la troisième nuit ?

24

elle court près de la tête en récitant le Y46.1

25

quand s’éclaire la troisième nuit, souffle d’un vent puant des régions du nord

26

interrogation sur l’origine de ce vent

Y46.1 « vers quelle terre, où vais-je aller … ? »

Études avestiques et mazdéennes

65

2732

= 9-15 avec description de la belle Daēnā au lieu de la description négative attendue et des trois premiers pas31

33

quatrième pas dans les ténèbres infinies

34

un partisan du mensonge lui demande comment il est venu du monde rempli d’abandons vers le monde sans abandons.

35

Aŋhra Maińiiu dit qu’il ne faut pas l’interroger, car il est allé sur le chemin sanglant.

36

Il faut par contre lui apporter du poison car c’est la nourriture pour le jeune homme ou la prostituée de mauvaises pensées, mauvaises paroles, mauvais gestes.

La version du V19 est traitée différemment et de manière plus synthétique : • La strophe 27 traite des dāϑra « offrandes (sacrificielles) », qui vont être décisives pour la destination finale de l’âme. • La strophe 28 fait référence aux trois jours qui suivent la mort et pendant lesquels l’âme reste à côté de la tête, en 31   La description négative est présente dans le texte moyen-perse

de l’Ardā Wīrāz Nāmag (AWN17) : « (15) Et alors que j’étais incroyante, c’est-à-dire que j’étais considérée [comme] méchante, tu m’as rendue plus incroyante. (16) Et alors que j’étais terrifiante, tu m’as rendue plus terrifiante. (17) Alors que j’étais plaintive, tu m’as rendue plus plaintive. (18) Alors que je siégeais en un lieu septentrional, tu m’as fait siéger plus au nord, par cette mauvaise pensée, cette mauvaise parole et cette mauvaise action que tu as cultivées. (19) Pendant longtemps on me sacrifiera par le long sacrifice au Mauvais Esprit et le mauvais entretien [avec lui] » (Traduction de Gignoux 1984 : 173).

Vidēvdād 19

31









attente du voyage vers l’au-delà. Il faut remarquer que la strophe raconte cette histoire seulement en filigrane puisqu’elle dit simplement : « lors de la troisième nuit, l’aurore flambante, brillante, émet sa lumière, Miϑra le bien armé escalade les montagnes qui dispensent les bien-être de l’Agencement, le soleil brillant se lève ». La strophe 29 nous apprend que Vizarǝša emmène les impies en Enfer, puis narre l’arrivée de l’âme au Pont du Cinuuat̰ et à son jugement. La strophe 30 décrit la Daēnā qui accompagne l’âme de ceux qui soutiennent l’Agencement, alors que Vizarǝša emmène les impies en Enfer. Les strophes 31 et 32 racontent l’arrivée au Paradis avec l’accueil de Vohu Manah qui énonce la fameuse question32 : « Comment es-tu venu ici vers nous, du monde rempli d’abandon vers le monde sans abandon ? ». La strophe 33 énonce qu’après la mort de celui qui soutient de l’Agencement, les démons tremblent devant son odeur.

1.4.6 Invocations du monde d’Ahura Mazdā et Sraōša (34-42)

Cette dernière « intercalation » dans le chapitre 19 se démarque des autres, car elle n’est pas introduite par une question. D’un point de vue structurel, elle fait pendant à la première partie (V19.11-16) avec l’invocation de la création 32  La même question revient au HN2.16, au Vyt8.10 (62), au V7.52, et

également dans les textes moyen-perses : AWN10.3, PRDd23.14, MX2.149. Bien que la question soit identique dans toutes ces attestations, elle n’est pas formulée par la même personne : Vohu Manah dans le V19, un défunt dans le HN et le Vyt, Ahura Mazdā au V7.52, les dieux et les Amahraspandān dans le MX ou encore les âmes des trépassés dans l’AWN et le PRDd.

32

Études avestiques et mazdéennes

d’Ahura Mazdā au V19.34 (||d||) et le début de V19.35 reproduit celui de V19.15. La structure semble bricolée : la deuxième phase dans ce dialogue où le messager, Nairiiō.saŋha, est censé rapporter les propos d’Ahura Mazdā à Zaraϑuštra fait défaut. Les invocations (35-39, 42) portent essentiellement sur la création : terre, eau, plante, mer, ciel, lumières infinies, meilleur état d’existence, paradis, le lieu mélangé, le pont du maçon, Saōkā, les âmes-électives, Vǝrǝϑraɣna, l’étoile Tištriia, les Chants, les continents, la rivière Haētumaṇt, Aṣ̌i, Cistā, l’abondance, le poisson Kara, Mǝrǝzu, les sept Cornes. La liste ne trouve pas de parallèle dans celle de la première partie, si ce n’est l’intitulé général faisant référence à la création d’Ahura Mazdā. Ces invocations sont interrompues pour introduire Sraōša (V19.40-41). En tant que dieu protecteur et combattant anti-démoniaque, il n’est pas surprenant de le retrouver avant la victoire finale. Dans une cérémonie Yasna, il joue un rôle prépondérant en occupant les chapitres 56 et 57 se trouvant juste après la fin de la partie centrale où sont intercalés les textes d’une cérémonie Vidēvdād. De plus, Sraōša est le briseur d’obstacle par excellence, comme l’indique notamment son épithète vǝrǝϑrajan- « celui qui brise l’obstacle », bris de l’obstacle se produisant après le Y53, où se trouve intercalé le V19. Ces deux strophes vont permettre d’aboutir à la victoire finale de Zaraϑuštra et font ainsi la transition avec la partie suivante. 1.4.7 Victoire finale de Zaraϑuštra avec la fuite des démons (43-47)

Ce 19e chapitre, sous son air un peu décousu, raconte en réalité la manière utilisée pour vaincre les démons. Pour s’en débarrasser, il faut faire un sacrifice, purifier Vohu Manah, ce qui permettra à l’âme de rejoindre le paradis. S’ensuivra une liste d’invocations se concluant par l’arrivée de Sraōša.

Vidēvdād 19

33

Il intervient dans son rôle de briseur d’obstacles et permet ainsi d’enclencher la victoire finale sur les démons, qui sera menée par Zaraϑuštra et qui peut être vue comme une référence discrète à l’eschatologie collective. De manière simplifiée, ce chapitre reflète la volonté d’insérer une histoire dans l’histoire en reproduisant les différentes étapes d’une cérémonie.

34

Études avestiques et mazdéennes

2 Traduction et commentaires Il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle édition du Vidēvdād 19, puisqu’aucun apparat critique n’est fourni, et que le texte reste proche de l’édition de Geldner. Néanmoins la transmission manuscrite a été consultée, et certaines corrections au texte de Geldner ont été proposées. Le texte a été « toiletté » puisque les normes orthographiques adoptées sont celles des manuscrits iraniens, plus conservateurs que les manuscrits de la tradition indienne (cf. Cantera 2014 ou encore les sections « phonétique » dans Cantera & Redard 2019). Les changements principaux sont : aō au lieu de ao, ń(ii) au lieu de n(ii), ŋhr au lieu de ŋr. Ce volume s’inscrivant dans la lignée des Études avestiques et mazdéennes de Jean Kellens, il suit le même système. L’apparat critique de l’édition de Geldner n’est pas reproduit, mais ses appels de note signalent l’existence de variantes. L’intervalle entre deux appels de note est comblé par des lettres en exposant en sucession alphabétique, de telle sorte que chaque mot du texte reçoive une identification codée. Cette dernière est utilisée pour les commentaires. La subdivision des phrases suit la division de la traduction moyen-perse. Ce choix a été adopté pour faciliter le lien entre le texte et la traduction, et éviter de longues phrases. 2.1 Combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu V19.1

||a|| apāxtarat̰ 1 haca a naēmāt̰ b apāxtaraēibiiō c haca d n a ē m a ē i b i i ō e f r a d u u a r a t̰ f a ŋ h r ō g m a i ń i i u š h pouru.mahrkōi daēuuanąmj daēuuōk ||b|| uiti l dauuata 2 hō a yō b duždā̊ c aŋhrō d maińiiuš e pouru.mahrkōf

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||c|| druxš3 upaduuāra4 mǝrǝṇcaŋvha5 aṣ̌āuma zaraϑuštra6 ||d|| druxš a hē b pairi.duuarat̰ c būiti d daēuuō e iϑiiejō f maršaōnǝmg dauuažā̊7 1, 1c : sur apāxtara- « nord », voir Witzel 1972. 3 : voc. identique au nom. (cf. Hoffmann & Forssman 2004 : 117, 137). 5a-6 : voc. pour acc. 6b : si l’on se base sur l’attestation védique de pari-dru- au RV 9.93.1 háriḥ páry adravaj jā́ḥ sū́rasya « l’alezan a rattrapé à la course les enfants du soleil » (Renou 1961 : 91), l’acc. est attendu pour le complément du verbe. 6d : si l’on ne veut pas admettre un thème -i avec un nom. masc. agrammatical et éviter l’hypothèse d’un féminin, il faut partir d’un thème en -ī, attesté en védique et utilisé pour des noms d’hommes (cf. Wackernagel & Debrunner 1954 : 407-408). 7 : la transmission manuscrite atteste duždā̊ (4200_L1, 4230_M2, 4250_O2, 4260_P1, 4600_L4, 4610_ K1), mais la lectio difficilior attestée par les manuscrits liturgiques iraniens a été retenue ici : dauuažā̊ (4020_Mf2, Jp1, 4070_K9 ; duuažā̊ dans 4000_TU976, 4230_M2). Le terme n’est pas clair (cf. Bartholomae 1904 : 689), et les deux étymologies possibles ont leur point faible. Premièrement, la racine duuaj « voler, flotter », mais qui n’est attestée qu’au Yt14.45 °δβōžǝn sans référence à un contexte démoniaque ou négatif. Deuxièmement, la racine dab « tromper, leurrer », th. prés. dauua-, à laquelle le suffixe -žan aurait été ajouté. Ce suffixe, aussi attesté au V11.9, 15 dans les termes būiδiža, kuṇdiža, peut provenir de deux racines  : 1. de *ǵn̥ h 1« naître », 2. ou *gu̯hen- « tuer, frapper » (cf. Andrés-Toledo 2009 : 329-330). Nous aurions donc « celui qui est né de Dauua » ou « celui qui tue Dauua », à noter que le démon *Dauua n’est pas connu par ailleurs, et qu’il semble étrange d’attribuer à un démon un nom signifiant qu’il tue un démon. La traduction moyen-perse donne frēftar « trompeur », ce qui va dans le sens de la racine dab.

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||a|| Le mauvais Avis, aux destructions multiples, le démon des démons, accourut de la région nord, des régions nord. ||b|| Le mauvais Avis, avare, aux destructions multiples, hurla ainsi : ||c|| « ô Tromperie, accours auprès de moi (et) détruis Zaraϑuštra qui soutient l’Agencement ! » ||d|| La Tromperie, le démon Būiti, l’Abandon dans l’oubli (et) [1 mot], l’encerclèrent. V19.2

||a|| zaraϑuštrō1 ahunǝma vairīmb +frasrāuuaiiōit̰2 yaϑāa ahūb vairiiō3 aϑāa ratušb aṣ̌āt̰cīt̰c hacād vaŋhǝ̄uše dazdā f manaŋhō g š́ i iaōϑananąm h aŋhǝ̄ u š i mazdāi j xšaϑrǝmcāk ahurāi.āl yimm drigubiiōn dadat̰o vāstārǝmp āpōq vaŋvhīš4 frāiiazaēta5 vaŋhuiiā̊a dāitiiaiiā̊b daēnąmc māzdaiiasnīmd fraōrǝnaēta6 ||b|| druxša hēb stǝrǝtō7 apaduuarat̰a būitib daēuuōc iϑiiejō8 maršaōnǝma dauuažā̊9 2  : G frasrāuuaiiat̰ . Correction déjà proposée par Hoffmann (1976  : 610-611) et qui est justifiée pour la concordance des temps et par la valeur des manuscrits qui l’attestent (4020_Mf2, 4070_K9, Jp1, 4230_M2,). 2a-q : l’Ahuna Vairiia (= Y27.13) apparaît abrégée dans la plupart des manuscrits (par exemple 4020_Mf2, 4030, 4200_L1, 4240_T46, 4260_P1, 4600_L4, 4610_K1). 5a-b : sur la localisation de cette rivière avec l’actuelle Daryā-i Panj, voir Grenet 2002. 6a-9 : excepté l’introduction de stǝrǝtō et le changement de préverbe, pairi > apa, phrase parallèle à la strophe précédente (6a-7). 6b : complément du verbe (Bartholomae 1904 : 765), par parallélisme à la strophe précédente, ou de stǝrǝtō, où le complément au gén. est correct. 7 : masc. au lieu du fém. attendu.

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||a|| Zaraϑuštra récita sans cesse l’Ahuna Vairiia “yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm”, sacrifia sans cesse aux Bonnes Eaux de la Bonne Dāitiiā, fit (sans cesse) le choix de la religion du sacrifice à Mazdā. ||b|| La Tromperie, terrassée, le démon Būiti, l’Abandon dans l’oubli et [1 mot] s’enfuirent. V19.3

||a|| druxša hēb paiti.dauuatac skutarad aŋhra1 maińiiōa ||b|| nōit̰b hēc aōšōd pairi.vaēnāmi2 spitamāi3 zaraϑuštrāi3’ ||c|| pouru.xvarǝnaŋhō4 aṣ̌auuaa zaraϑuštrōb ||d|| zaraϑuštrō 5 manaŋhō a pairi.vaēnat̰ 6 daēuua 7 mē a druuaṇtōb duždā̊ŋhōc aōšǝm8 hąm.pǝrǝsǝṇtea d : hapax dont le sens est inconnu. Traduit par tarwēnīdār « dominateur » en moyen-perse. ||a|| La Tromperie lui répliqua : ô [1 mot] mauvais Avis, ||b|| je ne vois pas de destruction pour Spitāma Zaraϑuštra, ||c|| (car) Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, possède beaucoup d’abondance. ||d|| Zaraϑuštra regarda dans son esprit  : les démons trompeurs, avares se concertent au sujet de ma mort. V19.4

||a|| usǝhištat̰1 zaraϑuštrōa fraš́ūsat̰2 zaraϑuštrōa ||b|| asarǝtōb akac manaŋha3 xrūždiia4 t̰baēšō.parštanąma ||c|| asānōb zasta5 dražimnō6 katō.masaŋhō7 hǝṇtia aṣ̌auuab zaraϑuštrōc ||d|| viṇdǝmnō8 daϑušōa ahurāib mazdāic ||e|| kuua d hē 9 dražahe a aŋ́ h ā̊ 10 zǝmō a yat̰ b paϑanaii ā̊ 11 skarǝnaiiā̊12 dūraēpāraiiā̊a darǝjiia13 paiti14 zbarahi15 nmānahea pourušāspaheb

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2c-3 : Aka Manah, rival direct de Vohu Manah (Yt19.96), est un des messagers d’Aŋhra Maińiiu (Yt19.46). Or, ici, il semble se confondre avec Aŋhra Maińiiu. 4 : instr. sg. inattendu d’un thème en -ā à la place de *xrūždaiia, ou d’un thème en -ī, difficilement justifiable (cf. Kellens 1999). 4a : Le motif des énigmes est récurrent dans l’Antiquité. Il s’agit ici d’une joute verbale entre les partisans de l’Agencement et ceux de la Tromperie, comme l’atteste par exemple le Yt5.82 où Yōišta rend un sacrifice à Arǝduuī Surā Anāhitā, à qui il demande de l’aide pour répondre aux 99 questions difficiles et hostiles (frašna nauuaca nauuaitīmca xrūždanąm t̰baēšō.parštanąm) d’Axtiia, mais également un texte moyenperse, le Mādayān ī Yōšt ī Friyān, avec lequel des similitudes apparaissent (voir Cantera & Andrés-Toledo 2006 : 79-81). 4b : les pierres sont des armes utilisées métaphoriquement pour qualifier les paroles victorieuses de Zaraϑuštra, cf. Yt17.20 jaiṇti mąm ahuna vairiia auuauuata snaiϑišca yaϑa asma katō.masā̊ « il me frappe avec l’Ahuna Vairiia, arme aussi importante qu’une pierre de la taille d’une habitation » (Pirart 2006 : 122). La glose moyen-perse au V19.4 ||c|| va dans le même sens : sag ī sagēn ast kē mēnōg yatāhuvairyō gōwēd « pierre de pierre. Il y a qui dit : l’Ahuna Vairiia spirituel ». 5 : en regard du Y57.31 (= V19.15) snaiϑiš zastaiia dražimnō et du Yt10.96 vazrǝm zastaiia dražǝmnō, le loc. serait souhaité et non l’instr. 7a : pas nécessaire. 8 : régit normalement l’ablatif et non le génitif. 8a-8c : tentative d’expliquer l’anomalie grammaticale par une abréviation mal interprétée (Hoffmann 1976b : 600 n. 15). Même association fautive au Yt13.157 et au Yt15.44. 8d-12a : première “énigme” posée par Aŋhra Maińiiu, ce qui explique le passage à la 2e pers. du sg. Les autres énigmes apparaissent à la strophe 8. 9 : gén.-dat. qui se rapporterait à Ahura Mazdā ou en fonction d’acc. pl. pour désigner les pierres (voir Skjærvø 2009 : 294). 13 : loc. sg. d’un

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thème darǝjī- « la Longue ». Dans la mesure où les pierres représentent l’Ahuna Vairiia, la Darǝjī serait l’endroit de la révélation de cette prière à Zaraϑuštra. Sur la localisation de cette rivière, voir Grenet 2002. ||a|| Zaraϑuštra se leva, Zaraϑuštra s’avança, ||b|| pas refroidi par la mauvaise Pensée, par la difficulté des énigmes hostiles, ||c|| tenant dans les mains des pierres, de la taille d’une maison, Zaraϑuštra qui soutient l'agencement, ||d|| (les) a obtenues du créateur Ahura Mazdā. ||e|| De quelle part de cette terre large, ronde, dont les bords sont éloignés, les prends-tu ? Sur la Darəjī, dans le méandre (où est) la maison de Pourušāspa. V19.5

||a|| uzuuaēδaiiat̰1 zaraϑuštrōa aŋhrǝmb maińiiūm2 duždaa aŋhra3 maińiiōa ||b|| janāni b dąma c daēuuō.dātǝm d janāni e nasuš f daēuuō.dātǝmg ||c|| janānih pairikąmi yąmj xnąϑaiti4 yahmāia us.zaiiāite5 saōš́iiąs6 vǝrǝϑrajaa hacab apat̰c kąsaōiiāt̰7 ||d|| ušastarat̰ a haca b naēmāt̰ c ušastaraēibiiō d haca e naēmaēibiiōf 1 : Bartholomae (1904 : 1317) traduit par « informer quelqu’un » (certiorem facere). Benveniste (1959) a proposé de traduire uz-vid- par « menacer » par rapprochement avec le sogdien zwydm’ « menace ». D’après une suggestion orale de Cantera et Kellens, il faudrait plutôt l’analyser par opposition à ni-vid- « inviter à prendre part au sacrifice », d’où une traduction « refuser (le sacrifice) à ». 2a : au lieu du voc. duždā̊, certainement par attraction avec un thème en -a. 3b, 3e, 3h : subjonctif comme futur de constatation (Kellens

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1984 : 278). 3f : nom. pour acc. nasūm, attesté une seule fois (V10.6). Irrégularité répétée (V9.47, V10.1, V19.12). D’ailleurs, la forme moyen-perse usuelle est , signe que le nominatif est devenu la forme standardisée. 4 : s’il s’agit d’un thème en -ī, xnąϑaitīm est attendu. Étymologie inconnue, malgré plusieurs tentatives : Güntert (1913 : 200 n.1) propose « die zur Sinnenlust reizende », Charpentier (1933 : 79-81) « verletzende, tötende », et plus récemment Tremblay (2015 : 19-20) « celle qui rabote des idoles » en partant de la proposition de Güntert et en s’appuyant sur la TP, mais son nom n’est peut-être pas iranien (Bartholomae 1904 : 533). 4a : Traduire « pour qui » n’est pas satisfaisant sémantiquement, c’est pourquoi Bartholomae (1904 : 1281) en fait une conjonction « jusqu’à ce que » ce qui justifie le subjonctif, mais cet emploi serait isolé. De plus, forme de datif masculin alors que l’antécédent est féminin, à noter que le dat. fém. sg. *yeŋ́hāi n’est pas attesté. Outre cette difficulté, il est difficile de penser que le Promis-à-l’opulence naîtrait pour Pairikā. Peut-être faut-il comprendre « contre qui » ? 6 : = Astuuat̰.ǝrǝta, le dernier fils posthume de Zaraϑuštra, qui mènera le combat final. 7a, 7d : sur les directions, voir Witzel 1972. ||a|| Zaraϑuštra refusa (de commencer le sacrifice) au mauvais Avis : ô mauvais Avis, avare, ||b|| je veux abattre la création instaurée par les démons, je veux abattre la Nasu instaurée par les démons, ||c|| je veux abattre la Pairikā Xnąϑaitī jusqu’à ce que le Promis-à-l’opulence qui brise l’obstacle naisse du lac Kąsaōiia, ||d|| du côté de l’est, des côtés de l’est.

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V19.6

||a|| paitia ahmāib adauuatac duždāmōd aŋhrōe maińiiušf ||b|| māg mēh dąma1 mǝrǝṇcaŋvha2 aṣ̌āuma zaraϑuštra3 ||c|| tūm4 ahi 5 pourušaspahe a puϑrō b barǝϑriiāt̰ 6 haca a zāuuiši7 ||d|| apa.stauuaŋvhaa vaŋvhīmb daēnąmc māzdaiiasnīmd viṇdāi8 yānǝma yaϑab viṇdat̰9 vaδaγanōa daŋ́hu.paitiš10 d  : forme thématisée (Bartholomae, 1904  : 758). 7 : l’analyse comme 1re sg. aor. M. de zū- « invoquer », proposée par Bartholomae (1904 : 1667), ne convient pas phonétiquement, car le -i- interne de zāuuiši, à la place de *zāuuši ou *zāuuaši attendu, n’est pas explicable. La forme, au nom. au lieu de l’abl. attendu, doit être comprise comme un nom propre féminin désignant la mère de Zaraϑuštra (voir Klíma 1962). Cette dernière, connue par ailleurs, se prénomme Duγδōuuā (voir Zwanziger 1977), désignée ici par son appartenance clanique « fille de Zauuiš ». Cette filiation est confirmée dans le Dēnkard où l’on trouve zōiš comme nom de famille du grand-père de Zaraϑuštra : Dk 7.2.3 abar grād abar ō ātaxš ī pad xānag Zōiš az ān ātaxš abar grād abar ō ān ī Frāhīm ruuāna Zōiš zan ka ān kanīg ul zād kē būd Zarduxšt burdār « Elle (= la création d’Ohrmazd) s’enfuit vers le feu (qui se trouvait) dans la maison de Zōiš ; de ce feu, elle s’enfuit dans la femme de Frahim-rvana Zōiš, au moment où naissait la fille qui fut la mère de Zoroastre » (Traduction de Molé 1967 : 15). 8 : sur la terminaison, voir Kellens, 1984 : 253. 8a : si l’on se réfère au chapitre 57 du texte moyen-perse Mēnōg ī Xrad, qui fait référence au même épisode de la tentation de Zaraϑuštra, Vadaγān aurait acquis la domination universelle pendant mille ans en abjurant la bonne religion : (24) ahreman ō zarduxšt drāyīd kū : agar az ēn dēn ī weh ī māzdēsnān abāz ēstē ēg-it hazār sāl xwadāyīh ī gētīg daham (25) ciyōn ō wadaγān dahibed

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dahāg dād (24) Ahriman dit à Zarduxšt : “si tu renonces à la bonne religion mazdéenne, alors je t’accorderai mille ans de souveraineté sur le monde matériel, (25) comme elle a été donnée au souverain Vadaγān (c’est-à-dire) Dahāk”. 9a : nom matronymique en -ana- formé sur Vaδagā- (Kellens 1974 : 162-163), mère de Dahāg selon les textes moyenperses, par exemple Dd71.5, Dd77.2 ou encore GdBd35.7 (voir Pirart 2015, qui propose *auuaδaɣā « l’intempestive »). ||a|| Le mauvais Avis, aux mauvaises institutions, lui répliqua : ||b|| «  ne détruis pas ma création, ô Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement. ||c|| Toi, tu es le fils de Pourušāspa (et ta) mère (est) la fille de Zauuiš, ||d|| abjure la bonne religion du sacrifice à Mazdā pour que tu obtiennes la demande ainsi que la trouva Vaδaγana, le chef des nations. V19.7

||a|| paiti1 ahmāia auuaš́ata2 yōa spitāmōb zaraϑuštrōc ||b|| n ō i t̰ d h ē e a p a . s t a u u ā n e 3 v a ŋ v h ī m a d a ē n ą m b māzdaiiasnīmc ||c|| nōit̰ d astaca 4 nōit̰ a uštānǝmca b nōit̰ c baōδasca d + vī.uruuīsiiāt̰5 2a  : pronom relatif utilisé comm déterminant. 2e  : le traduire littéralement « pour lui, de lui » n’est guère satisfaisant sémantiquement. Sa présence serait due à une tendance à avoir un enclitique en deuxième position et non à une nécessité grammaticale. 4, 4b, 4d : les -ca, superflus avec la répétition des nōit̰, trahissent certainement un emprunt. 4 : forme thématisée (Bartholomae 1904 : 212). 5 : sur cette séparation, voir Kellens 1995 : 22.

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||a|| Spitāma Zaraϑuštra lui répondit : ||b|| je n’abjurerai pas la bonne religion du sacrifice à Mazdā ||c|| de sorte que le corps matériel, son animation et sa faculté-de-perception ne se séparent pas. V19.8

||a|| paitia ahmāib adauuatac duždāmōd aŋhrōe maińiiušf ||b|| kaheg vacah vanāi1 kahea vacab apa.yasāi2 kanaa zaiiab hukǝrǝtā̊ŋhōc manad dąmae aŋhrō.maińiiušf 1, 2 : sur la terminaison, voir Kellens 1984 : 253. 2a-2f : ellipse du verbe. 2c : nom. pl. attesté unanimement par les manuscrits. Comme suggéré oralement par Alberto Cantera, le syntagme zaiia hukǝrǝta aurait été compris comme un nom. pl., analyse favorisée par l’absence du verbe et, pour plus d’expressivité, la désinence -ā̊ŋhō aurait été préférée. La faute peut être due à la tradition orale. 2f : nom. m. sg. au lieu de l’acc. nt. sg. attendu. Kellens (oralement) propose d’y voir un trait de diascévase : faire une faute, en ajoutant un -š, pour montrer qu’il n’y en a pas. De Vaan (2006 : 286-287) propose d’en faire un gén. xaŋhrō.maińiiǝ̄uš à comprendre comme un composé s’accordant avec mana, soit «  (la création) de moi, Aŋhra Maińiiu ». Cependant, l’izafet yat̰ est attendu dans une telle construction. Et s’il ne s’agissait que d’une faute de persévération due à aŋhrō maińiiuš se trouvant dans la phrase précédente ? ||a|| Le mauvais Avis, aux mauvaises institutions, lui répliqua : ||b|| par la parole de qui vaincras-tu ? Par la parole de qui repousseras-tu ? Avec quelle arme bien faite (repousseras-tu) ma création ahrimanienne ?

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V19.9

||a|| paitia ahmāib auuaš́ata1 yōa spitāmōb zaraϑuštrōc ||b|| hāuuanacad taštacae haōmacaf vaca2 mazdō.fraōxta3 ||c|| manaa zaiiab astic vahištǝmd ||d|| anae vacaf vanāni4 anaa vacab +apaiiasāni5 anaa zaiiab hukǝrǝtā̊ŋhōc āid duždae aŋhraf maińiiōg ||e|| daϑat̰h spǝṇtōi maińiiušj daϑat̰k zrūne6 akaranea ||f|| fradaϑǝnb amǝṣ̌ā̊7 spǝṇta7’ huxšaϑra8 huδā̊ŋhōa 1d-3 : énumération à l’instr. plutôt qu’au nom. (Kellens 1974 : 270). Il s’agit des instruments utilisés pendant le sacrifice et qui sont bien assimilés à des “armes” au V14.8 vīspe zaiia aϑaurune nǝrǝbiiō aṣ̌auuabiiō aṣ̌aiia vaŋhuiia urune ciϑīm nisirinuiiāt̰ yaēšąm zaiianąm aϑaurune aštra gaōiδi paiti.dānō xrafstraγnǝm sraōšō.caranaiia uruńiia raēϑβiš.bajina hauuana dāitiiō.kǝrǝta tašta haōmiia barǝsmaca « Il doit remettre, selon le bon rite, aux hommes qui soutiennent l’Agencement, pour son âme, comme expiation, tous les appareils (“armes”) du prêtre ; parmi ces appareils (“armes”) du prêtre se trouvent la cravache, le pot à lait, le masque de protection, la baguette tueuse de vermine, avec le fouet, le plateau à offrande, le mélangeur, le mortier fait selon les prescriptions avec le pilon, la coupe à haōma et le faisceau ». 2 : le -ca a disparu par haplographie : < *vacaca. 3 : sur mazdō° en premier terme de composé, voir Kellens 1974 : 202. 3b : que l’on y voie un nom. pl. sans accord du verbe, un instr. sg. qui ne fait pas sens ici, une reprise du terme de la question sans adaptation, une anticipation de zaiia à la phrase suivante ou une erreur pour zaiiō, la forme attendue, aucune de ces possibilités n’est entièrement satisfaisante. Seule sa traduction par « arme » ne fait pas difficulté. 3d : pour vahištō ? 3f, 4b : Rezania (2010 : 80-81) propose de comprendre vaca comme une référence à l’Ahuna Vairiia. Cette interprétation permet le lien avec

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la strophe suivante où Zaraϑuštra récite l’Ahuna Vairiia. De plus, le parallèle entre l’Ahuna Vairiia et une arme sous la forme de pierre a déjà été évoquée à la strophe 4. 5 : plutôt que la variante moyenne : G apa.yasāne (voir Kellens 1984 : 73). 5c : se reporter à la strophe précédente pour le commentaire. 5h-8a : ellipse du complément du verbe, à savoir la parole victorieuse. 5i-j : comme désignation d’Ahura Mazdā. 6-6a : expression au dat. sg. où l’adjectif *akaranāi a adopté par assimilation la désinence -e (voir Lubotsky 1998). ||a|| Spitāma Zaraϑuštra lui répondit : ||b|| avec le mortier, la coupe, le Haōma et la parole prononcée par Mazdā, ||c|| mon arme est la meilleure, ||d|| par cette parole, je vaincrai, par cette parole, je l’éloignerai, par cette arme bien faite, ô mauvais Avis, avare. ||e|| L’Avis bienfaisant (l’)a créée, il (l’)a créée pour un temps illimité, ||f|| les Immortels bienfaisants capables et généreux (l’)ont créée. V19.10

||a|| zaraϑuštrōa ahunǝmb vairīmc frasrāuuaiiat̰d yaϑāe ahūf vairiiōg aϑāh ratuši aṣ̌āt̰cīt̰j hacāk vaŋhǝ̄ušl dazdām manaŋhōn š́ iiaōϑananąmo aŋhǝ̄ušp mazdāiq xšaϑrǝmcār ahurāi.ās yimt drigubiiōu dadat̰v vāstārǝmw ||b|| frāmraōt̰ x aṣ̌auua y zaraϑuštrō z tat̰ aa ϑβā bb pǝrǝsā cc + ǝrǝš1 +mōi2 +vaōcā3 +ahurā4 e-w : les manuscrits attestent l’Ahuna Vairiia sous forme abrégée en ne donnant que e-g (+ w). aa-4 : citation du refrain du Y44 « je te demande ceci, dis-moi clairement,

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ô Ahura (Mazdā) ». Le Y44 est entièrement constitué de questions portant sur la cosmogonie, l’aspect eschatologique de l’existence rituelle, l’identification du trompeur, la liquidation de la tromperie et sur le mīžda, la récompense (cf. Kellens & Pirart 1990 : 171-173). Cette citation a tout son sens ici puisqu’elle introduit le frašna « interrogatoire » qui suit (cf. Cantera 2013 : 111). Ces questions-réponses abordent des thèmes variés comme le sacrifice ou le voyage de l’âme dans l’au-delà. Se reporter à l’introduction pour la structure générale du texte. 1-4 : G arš mē vaōca ahura. L’état vieil-avestique, bien représenté dans les manuscrits, a été préféré puisque la modernisation des formes est due à la tradition écrite tardive. ||a|| Zaraϑuštra récita l’Ahuna Vairiia : yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm. ||b|| Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, dit solennellement : tat̰ ϑβā pǝrǝsā ǝrǝš mōi vaōcā ahurā. 2.2 Invocation pour détruire la Druj et purifier la création V19.11

||a|| pǝrǝsat̰a zaraϑuštrōb ahurǝmc mazdąmd ahurae mazdaf maińiiōg spǝ̄ništah dātarǝi gaēϑanąmj astuuaitinąmk aṣ̌ ā um l xdarǝjiia 1 paiti a zbarahe 2 ahurāi a mazdāi b vaŋhauuec vohu.maite3 ā̊ŋhanōa ||b|| aṣ̌āib vahištāic xšaϑrāid vairiiāie spǝṇtaiiāif ārmatǝ̄e4 a-l : formule abrégée dans la plupart des manuscrits. Cantera (« Vīdēvdād : Pensée, Acte et Parole », conférence inédite, Paris, 2008) a mis en avant la structure inhabituelle du V19 avec cette formule à l’intérieur du chapitre et non au début comme attendu. La même constatation se fait

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aux strophes 17, 20 et 26, avec toutefois une différence : seul a-d apparaissent. L’invocation habituelle au vocatif d’Ahura Mazdā a été remplacée par d’autres invocations, toujours adressées à Ahura Mazdā. En regard de la structure générale du chapitre, on peut se demander s’il n’y a pas une volonté de marquer le début des sous-parties et faire référence ainsi à la fin de la strophe 10 tat̰ ϑβā pǝrǝsā, mais également s’il n’y a pas là la trace de plusieurs textes qui ont été compilés pour n’en former plus qu’un (voir aussi Cantera 2012 : 289 n. 20 où il émet aussi l’hypothèse d’un marqueur pour la « frašna-revelation »). 1 : G drǝjiia. Voir la discussion sur les variantes par Kellens dans Grenet 2002 : 199-200. 2 : gén. au lieu du loc. attendu zbarahi, attesté à la strophe 4. Bartholomae (1904 : 1699) propose d’y voir un loc. sg. thématique. 2a-4 : adaptation du Y12.1 ahurāi mazdāi vaŋhauuē vohumaitē vīspā vohū cinahmī aṣ̌āunē « Parce qu’il est bon et donne ce qui est bon, je crois que tout ce qui est bon appartient à Ahura Mazdā, qui soutient l’Agencement » (Kellens 2007 : 133). Phrase réinterprétée comme contenant Vohu Manah, inclus dans une liste des Immortels Bienfaisants (3b-4) issue du Y1.2 niuuaēδaiiemi haṇkāraiiemi vaŋhauue manaŋ́ h e aṣ̌ ā i vahištāi xšaϑrāi vairiiāi spǝṇtaiiāi ārmatǝ̄e (cf. Skjærvø 2009 : 302). La syntaxe plaide également pour une adaptation : ā̊ŋhanō régit des datifs, placés avant et après, sans être reliés par un moyen de coordination. ||a|| Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : « O Ahura Mazdā, Avis très bienfaisant, fondateur des vivantsterrestres osseux, qui soutient l’Agencement », étant assis sur la Darəjī, sur le méandre, pour Ahura Mazdā, le bon, le riche en dons, ||b|| pour Aṣ̌a Vahišta, pour Xšaϑra Vairiia, pour Spəṇtā Ārmaiti.

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V19.12

||a|| kuϑaa hīš1 azǝma kǝrǝnauuāni2 hacaa auuaŋ́hāt̰3 drujat̰a hacab duždac aŋhra4 maińiiōa ||b|| kuϑab hąm.raēϑβǝmc kuϑad paiti.raēϑβǝme kuϑaf nasuš g apaiiasāne 5 haca a auuaŋhāt̰ 6 vīsat̰ a yat̰ b māzdaiiasnōit̰7 ||c|| kuϑa a narǝm b aṣ̌ a uuanǝm c yaōždaϑāni 8 kuϑa a nāirikąmb aṣ̌aōnīmc yaōždāϑrǝmd barāni9 a-2 : construction similaire au Yt17.57-59. Le pluriel hīš au lieu d’un singulier attendu est justifié, selon Pirart (2006 : 224-225), « par anticipation sur le nombre total de personnages féminins qui chagrinent la déesse ». Ici, il s’agirait d’un pluriel par référence au village mazdéen, à l’homme et la femme qui soutiennent l’Agencement. 2-2a : “kar- (acc.) haca” pour “se débarrasser de” ? 3c-4a : voc. sg. au lieu de l’abl. sg. *duždaŋhat̰ aŋhrāt̰ maińiiaōt̰ attendu. Andrés-Toledo (2009  : 42-43) émet l’hypothèse d’une préposition plus importante que le cas pour marquer le complément circonstanciel. Cependant, ici, deux autres haca régissent bien des ablatifs, ce qui nous amène à considérer ce syntagme plutôt comme une formule figée sans adaptation syntaxique. 4g : voir commentaire à la strophe 5. 8b-9 : “(acc.) yaōždāϑrǝm bar-” au lieu de la construction usuelle “(acc.) yaōždā-”, comme attestée par exemple au V11.7 imat̰ narǝm aṣ̌auuanǝm yaōždaϑāni imat̰ nāirikąm aṣ̌aōnīm yaōždaϑāni. ||a|| Comment, moi, vais-je les débarrasser de cette Tromperie (et) du mauvais Avis avare ? ||b|| Comment vais-je chasser la contamination directe, la contamination indirecte (et) la Nasu de ce village mazdéen ?

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||c|| Comment vais-je purifier l’homme qui soutient l’Agencement ? Comment vais-je faire la purification de la femme qui soutient l’Agencement ? V19.13

||a|| āat̰a mraōt̰b ahurōc mazdā̊d nizbaiiaŋvhae tū1 zaraϑuštraa vaŋvhīmb daēnąmc māzdaiiasnīmd ||b|| nizbaiiaŋvhae tū1’ zaraϑuštraa auuaēn2 amǝṣ̌ā̊3 spǝṇta3’ auui4 haptō.karšuuairīma ząmb ||c|| nizbaiiaŋ vha c tū d zaraϑuštra e ϑβaṣ̌a he f x vaδātaheg zruuānaheh akaranahe5 vaiiaōš6 uparō.kairiiehea ||d|| nizbaiiaŋvhab tūc zaraϑuštrad vātōe taxmōf mazdaδātōg spǝṇtah srīrai duγδaj ahurahek mazdā̊l 2  : corruption de auuāin, d’après une citation du Y57.23 où l’on narre les qualités de Sraōša : yeŋ́he amaca vǝrǝϑraγnaca haōząϑβaca vaēδiiāca auuāin amǝṣ̌a spǝṇta aōi haptō.karšuuairīm ząm « Grâce à son impétuosité, à sa fonction de briseur d’obstacle, à sa loyauté-tribale et à sa science, les Immortels bienfaisants sont descendus (ou peuvent descendre) sur la terre aux sept parts » (Kellens 2011 : 91). Forme d’imparfait +auua-a-iiǝn ou subj. (Kellens 1984 : 86 n. 6). 2-4b : formule attestée également au Yt11.14 et au Yt19.17 sans la corruption de la forme verbale. 4h : gén. thématique (voir Lubotsky 1998). 4c, 6b : ni-zū- régit respectivement le génitif et le nominatif au lieu de l’accusatif espéré. Ces problèmes casuels, mais également l’absence de coordination dans ces deux dernières phrases entre les compléments directs plaident en faveur d’un assemblage de formules sans adaptation grammaticale. 6a : ou « qui pratique le corps à corps » selon Kellens 2012 : 176. 6h-l : ellipse du nom de la déesse Ārmaiti.

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||a|| Alors, Ahura Mazdā dit : invoque, toi Zaraϑuštra, la bonne religion du sacrifice à Mazdā, ||b|| invoque, toi, Zaraϑuštra, les Immortels bienfaisants (de sorte qu’)ils descendent vers la terre aux sept continents, ||c|| invoque, toi, Zaraϑuštra, le ciel autonome, le temps infini, Vaiiu à l’action supérieure, ||d|| invoque, toi, Zaraϑuštra, le vent qu’(Ahura) Mazdā a fait ferme, (et) la belle, la bienfaisante fille d’Ahura Mazdā. V19.14

||a|| nizbaiiaŋvhaa tūb zaraϑuštrac frauuaṣ̌iš1 manaa yat̰b ahurahec mazdā̊d ||b|| auuąme yąmf mazištąmcag vahištąmcah sraēštąmcai xraōždištąmca2 xraϑβištąmcaa hukǝrǝptǝmąmcab aṣ̌āt̰c apanōtǝmąmcad ||c|| 3yeŋ́he uruuaa mąϑrōb spǝṇtōc ||d|| xvatō3’ nizbaiiaŋvha4 zaraϑuštraa imat̰b dąmac yat̰d ahurahee mazdā̊f 1 : nom. au lieu de l’acc. La variante frauuaṣ̌īm donnée par Geldner pour les manuscrits 4230_M2 et 4260_P1 est erronée puisque 4230 atteste frauuašīš et 4260 frauuaṣ̌iš. 1e-2d : cf. Y1.1. 2 : sur le sens, voir Kellens 1999. 2a : superlatif de xratumaṇt- (Kellens 1996 : 44) plutôt que sans base adjectivale attestée (voir de Vaan 2003 : 10 n. 1). 2c-d : d’après Y33.5 apānō … aṣ̌āt̰ ā ǝrǝzūš paϑō (Kellens 1996 : 44). Étymologie de Bartholomae (1904 : 75) erronée comme l’a montré Kümmel (2000 : 602) en posant un thème de participe parfait moyen *āpāna- de āp- « atteindre ».

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||a|| Invoque, toi Zaraϑuštra, mon âme-élective, (à moi) Ahura Mazdā, ||b|| celle qui est la plus grande, la meilleure, la plus belle, la plus agressive, la plus intelligente, celle qui a la plus belle forme visible, qui, la première, depuis l’Agencement, a atteint (les chemins directs), ||c|| dont l’âme-moi est la formule bénéfique ; ||d|| invoque en personne, ô Zaraϑuštra, cette création d’Ahura Mazdā. V19.15

||a|| vaxšǝm1 mēa asąsat̰b zaraϑuštrōc ||b|| nizbaiiemi2 ahurōa mazdā̊b aṣ̌auuac +dāmi.dātǝm3 ||c|| nizbaiiemia miϑrǝmb vouru.gaōiiaōitīmc huzaēnǝmd xvarǝnaŋvhastǝmǝm4 zaiianąma vǝrǝϑrauuastǝmǝmb zaiianąmc ||d|| nizbaiiemi d sraōšǝm e aṣ̌ ī m f huraōδǝm g snaiϑiš h zastaiia5 dražimnō6 kamǝrǝδea paitib daēuuanąmc 1 : acc. formé à partir du nom. sg. vāxš de vac- « parole » (Caland 1895 : 304), ou formation d’un thème vaxša- à partir du nom. sg. vāxš (Klingenschmitt 1968 : § 146). 1b : impa. 3e sg. inchoatif de sąh- « déclarer » d’où un sens « commencer à réciter solennellement » (cf. Hintze 2000 : 331, n. 260). La TP sah- [mdmen-] a aussi le sens de « déclarer, proclamer » (cf. Buyaner 2016 : 321). 2a-c : plusieurs solutions ont été proposées : nom. pour acc. (Bartholomae 1904 : 737), nom. pour gén. déterminant dāmi.dātǝm (Gershevitch 1959 : 211212) et nom. comme sujet de nizbaiiemi (Kellens 1974 : 250). Cependant, selon la logique textuelle, une explication du nom. pour voc. est plus plausible. 3 : Bartholomae 1904 : 737, pour G dąma.dātǝm. Sur la forme et son sens, voir Kellens 1974 : 247-251. 4-4c : glose de huzaēnǝm ? 4h-6c : citation du Y57 (30) sraōšǝm aṣ̌īm huraōδǝm … yazamaide

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… (31) yō … snaiϑiš zastaiia dražimnō +brōiϑrō.taēžim huuā.vaēγǝm kamǝrǝδe paiti daēuuanąm « nous sacrifions au dieu-sonorité, le compagnon de la déesse-charroi … il porte dans la main l’arme au fil tranchant aisée à faire tournoyer au-dessus de la gueule des démons » (Kellens 2011 : 96-97) sans harmonisation grammaticale. ||a|| Zaraϑuštra récitait solennellement ma demande : ||b|| J’invoque, ô Ahura Mazdā, qui soutient l’Agencement, la création du créateur, ||c|| j’invoque Miϑra aux vastes pâturages, à la bonne arme, (qui est) la plus abondante des armes, la plus triomphante des armes, ||d|| j’invoque Sraōša accompagné de la récompense, à la belle forme, tenant dans sa main les armes, au dessus de la gueule des démons. V19.16

||a|| nizbaiiemia mąϑrōb spǝṇtōc yōd aš.xvarǝnā̊1 ||b|| nizbaiiemi a ϑβaṣ̌ a he b x v aδātahe c zruuānahe d akaranahe2 vaiiaōša uparō.kairiieheb ||c|| nizbaiiemic vātōd taxmōe mazdaδātōf spǝṇta3 srīraa duγδa4 ahurahea mazdā̊b ||d|| nizbaiiemic vaŋvhīmd daēnąme māzdaiiasnīm5 dātǝma vīdōiiūm6 +zaraϑuštria b-1 : nom. pour acc. bc + 4d-6a : énumération de textes selon Kellens (2006 : 19, 37, etc.). Le Y2.13 ... mąϑrǝm spǝṇtǝm aš.xvarǝnaŋhǝm āiiese yešti dātǝm vīdōiiūm āiiese yešti dātǝm zaraϑuštri āiiese yešti darǝɣąm upaiianąm āiiese yešti daēnąm vaŋ vhīm māzdaiiasnīm āiiese yešti atteste une liste similaire, mais dans un ordre différent et avec un texte supplémentaire « La longue approche ». 1a-4b : même énumération qu’au V19.13 ; s’y reporter pour les

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commentaires. 5a-6a : à propos de ces deux corpus de loi, voir Cantera 2006 . 6a : Bartholomae 1904 : 1676, pour G zaraϑuštra. ||a|| J’invoque la « Formule bénéfique », qui a tant de force d’abondance, ||b|| j’invoque ϑβāṣ̌a l’autonome, Zurvān l’infini, Vayu à l’action supérieure, ||c|| j’invoque le vent qu’(Ahura) Mazdā a fait ferme, la belle, la bienfaisante fille d’Ahura Mazdā, ||d|| J’invoque « La bonne âme-voyance fille de mazdéen », le « Texte-prescriptif de rupture avec les démons », le « (Texte-prescriptif) du fils de Zaraϑuštra ». 2.3 Sacrifice pour la création d’Ahura Mazdā  V19.17

||a|| pǝrǝsat̰a zaraϑuštrōb ahurǝmc mazdąmd dātōe vaŋhǝn1 ahuraa mazdab ||b|| kanac yasnad yazāne2 kanaa yasnab frāiiazāne2’ imat̰a dąmab yat̰c ahurahed mazdā̊e a-d : cf. V19.11. e-1 : La correction en +°tarǝ +vaŋhuąm de Bartholomae (1904 : 727) est trop importante pour être suivie, d’autant plus qu’aucune variante n’est attestée par les manuscrits. Selon Cantera (2004 : 180), le Yt1.8 … yat̰ ahmi dātō vīsąstǝmō ahmi yat̰ ahmi mazdā̊ nąma « que je suis le Créateur, le vingtième nom que je suis Mazdā » atteste une faute de transmission pour dāta, où -a est devenu -ō devant le point. En partant de cette analyse, on peut considérer dāta comme un vocatif analogique. Sémantiquement, « créateur » (*dhātŕ̥-) et « donneur » (*dātŕ̥-) sont envisageables. Sur ce point, voir Hoffmann (1976b : 595) qui arrive à la conclusion qu’aucune des deux solutions ne peut être exclue. Certes

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dans l’Avesta, dā- associé à vohu- signifie « créer » et non « donner », mais d’un autre côté, en védique, l’association de vasú- avec dā- « donner » est courante. vaŋhǝn, quant à lui, s’explique graphiquement. En effet, certaines lectures manuscrites attestées indiquent que l’on peut également avoir pour l’original ą un ǝ̜ (cf. Hoffmann & Forssman 2004 : § 35). La normalisation de la lecture a abouti à vaŋhuuąm, et nous aurions ici un exemple de la deuxième tradition avec vaŋhǝn comme représentant un génitif pluriel dialectal où ǝ reflèterait l’ancien ǝ̜ (cf. Cantera 2004 : 180). Quant à la consonne finale, l’i.ir. *-n final devient par assimilation -m quand la syllabe finale contient un son initial labial (cf. Hoffmann & Forssman 2004 : § 54h et § 79 bis). La formule se retrouve ailleurs dans l’Avesta : au V22.1 pour décrire également Ahura Mazdā : dāta vaŋhuuąm, ainsi qu’au Y65.12 et au Vr11.12 pour décrire les Aməṣ̌a Spəṇta : vohunąm dātārō, et est en elle-même indo-européenne, cf. RV 8.51 dātā́ vásūnām ; Od 8. 325 δωτῆρεϛ ἑάων ou Od 8. 335 δῶτορ ἑάων (Cf. Hoffmann 1976b : 593sq). ||a|| Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : donneur des bonnes choses, ô Ahura Mazdā ||b|| par quel sacrifice vais-je sacrifier, par quel sacrifice vais-je sacrifier solennellement à cette création qui est celle d’Ahura Mazdā ? V19.18

||a|| āat̰a mraōt̰b ahurōc mazdā̊d uruuaranąme uruϑmiianąm1 auua.jasāhi2 spitamaa zaraϑuštrab ||b|| srīrac urustad amauuaitie imat̰f vacōg framrū3 ||c|| nǝmōa uruuaire4 vaŋvhi5 mazdaδāte6 aṣ̌aōne7 1x Aṣ̌ǝm Vohū

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e-2 : gén. de la direction du mouvement exprimé par auua-gam- (Humbach 1974 : 85sq). 3 : nom. sg. du part. prés. A. fra + mruuaṇt- (Kellens 1974 : 252 n. 1). 3a : ellipse du pronom d’ancrage tē. 3a-7 : phrase également attestée dans le Paragnā, la cérémonie préparatoire à la cérémonie Yasna, lors de la section nirang barsom cidan « formule pour couper le faisceau ». De même qu’ici, cette phrase est suivie de la récitation d’un Aṣ̌ǝm Vohū coïncidant avec la coupe de la plante « while reciting ‘aṣem’, cutting a little (portion) of the top edge, he throws (it) afar. While reciting ‘vohu’, he holds the knife at the stem of the barsam; while reciting ‘vahiśtem’, cutting off the barsam twig from the stem, he completes the remaining ‘aṣem’ (Par1.2d-g selon Redard & Daruwalla 2021). Se référer à l’introduction pour de plus amples détails. 7 : pour aṣ̌aōni, attesté seulement dans 4020_Mf2. Cette prédominance de aṣ̌aōne sur aṣ̌aōni est également présente au V22.3 saōka vaŋvhi mazdaδāta aṣ̌aōne, au Yt9.5 razište ciste mazdaδāte aṣ̌aōne ou encore au Yt16.2 druuāspa sūra mazdaδāta aṣ̌aōne. ||a|| Alors Ahura Mazdā dit  : tu t’avanceras dans les plantes bourgeonnantes, ô Spitāma Zaraϑuštra, en prononçant cette parole : ||b|| ô belle (plante) qui croît, impétueuse ; ||c|| hommage (à toi), ô bonne plante, qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement. 1x Aṣ̌ǝm Vohū V19.19

||a|| barǝsmaa hēb uzbāraiiat̰1 aēšō.drājōa yauuō.fraϑō2 ||b|| māa hēb barǝsmac pairi.kǝrǝtǝm3 pairi.kǝrǝṇtīš4 [narōa aŋhǝnb aṣ̌auuanōc] hāuuōiia5 zastaa niiāsǝmnō6 ||c|| yazǝmnō7 ahurǝma mazdąmb yazǝmnō7’ amǝṣ̌ǝ̄a spǝṇtǝ̄8

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||d|| haōmasca a zairiš 9 bǝrǝzō 10 srīrā̊ sca a vohu b manō c rātaca11 vaŋvhia mazdaδātab aṣ̌aōne12 vahištō13 b : pas traduit, car ne fait pas sens ici. 1a-2 : même indication de taille au N52.1 « If the barǝsman has the length of a chariot-pole, the breadth of a barley corn ( ?), let him make the offering anywhere on it » (Kotwal & Kreyenbroek 2003 : 235) ou 72.4. Sur l’indication de mesure, voir Malandra 1980 : 285 n. 2. 2 : sur yauuō.°, voir Skjærvø 1997 : 116-118. 4 : peut-être une corruption pour l’opt. 2e sg. A. pairi.kǝrǝṇtōiš (Kellens 1984 : 169 n. 2) ? 4a-4c : glose. 8a-11b : nom. pour acc. 10a : malgré la coordination, ne s’accorde pas avec vohu manō. srīrā̊s° est l’épithète de l’aurore ušah-, qu’il faut sous-entendre comme au Yt10.13 (miϑrō) yō paōiriiō zarańiiō.pīsō srīrā̊ barǝšnauua gǝrǝβnāiti « (Miϑra) qui le premier saisit, sur la hauteur, les belles (aurores) aux ornements dorés » (cf. Kellens 1974 : 49-50). 10b : -ca fait défaut. 11 : au lieu de rātāca attendu. L’explication proposée par de Vaan (2003 : 105) d’y voir ici une influence de mazdaδāta ne nous semble pas convaincante. 12 : pour aṣ̌aōni, attesté par 4500_K10 et 4230_M2. 13 : syntaxiquement sans attache. Citation tronquée ? ||a|| On arracha un faisceau de la longueur d’un soc de charrue, de la largeur d’un joug ; ||b|| tu ne couperas pas le faisceau (déjà) coupé, [les hommes soutiennent l’Agencement] ; en tenant (le faisceau) dans la main gauche, ||c|| en sacrifiant à Ahura Mazdā, en sacrifiant aux Immortels bienfaisants, ||d|| et au haōma jaune, haut, et aux belles (aurores), à Vohu Manah, et à la bonne Rāta qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement, au meilleur (?).

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2.4 Rituel de purification V19.20

||a|| pǝrǝsat̰a zaraϑuštrōb ahurǝmc mazdąmd vīspō.vīδuuā̊1 ahuraa mazdab ||b|| axvafnōc ahi2 abaŋhō3 tūma yōb ahurōc mazdā̊d ||c|| vohu e manō f hąm.raēϑβaiieiti g vohu h manō i paiti.raēϑβaiieiti j haca k auuaŋ́ h āt̰ 4 tanuuat̰ a yat̰ b + daēuuō.jataiiāt̰5 [daēuuaa hąm.raēϑβaiieiti6] buuat̰7 vohua manōb yaōždātōc a-d : cf. V19.11. 1 : nom. pour voc. 3 : pour l’étymologie, voir Tremblay 2005 : 163. 5 : G daēuuō.jataiiā̊. Le passage au génitif dans certains manuscrits pourrait être dû à un sandhi avec daēuua qui suit (cf. 4210_B2 daēuuō.jataiiā̊āt̰aeuua). 5a-6 : après l’explication sur la contamination indirecte, une glose est introduite à propos de la contamination directe. Glose imparfaite grammaticalement à cause du verbe au singulier, peut-être par persévération. 7-7c : adaptation d’une séquence formulaire yaōždāta bun + X (= nom. plur.) (cf. V11.2 ||b|| yaōždāta bun nmāna « les maisons seront purifiées ») sans accord de l’attribut du sujet (cf. AndrésToledo 2009 : 36-37). ||a|| Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : ô omniscient Ahura Mazdā, ||b|| tu es sans sommeil et sans drogue, toi Ahura Mazdā ; ||c|| on contamine Vohu Manah directement, on contamine Vohu Manah indirectement par ce corps frappé par les démons [les démons contaminent directement] ; Vohu Manah pourra-t-il être purifié ?

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V19.21

||a|| āat̰ a mraōt̰ b ahurō c mazdā̊ d gaōmaēzǝm e aiiasōiš f zaraϑuštra g gaōm 1 pairi a uxšānǝm 2 bixǝδrǝm 3 dāitiiō.kǝrǝtǝm4 ||b|| yaōždātaa frabarōišb ząmc paitid ahuraδātąme ||c|| pairi.karšǝmf pairi.karšōit̰5 aēšōa nāb yōc yaōždāϑriiōd

1-2 : sert à préciser qu’il s’agit d’un mâle. 3 : Cet hapax a été interprété de différentes manières. Darmesteter (1892 : 266-267) en fait une épithète du taureau « entier », référence au fait de ne pas avoir été castré. Cette traduction correspond à la tradition parsie (cf. Modi 1922 : 254). Bartholomae (1904 : 963) l’interprète comme un récipient à deux (bi) membres (par rapprochement avec le véd. gā́tra-), ce qui permettrait une référence au récipient contenant l’eau et à l’autre contenant l’urine (notons que dans la pratique, l’urine est récoltée dans un récipient métallique et l’eau se trouve dans un autre récipient, sur la cérémonie Nīrangdīn, voir notamment Kotwal 2018). Skjærvø (1997) y voit plutôt un lien avec ce qui suit et propose un dérivé en *-ϑra : baxϑrad’une racine *bheng- « briser », qui désignerait une pelle / bêche utilisée pour briser la terre où l’on tracera des sillons. Moazami (2014 : 439 n.5) traduit le terme de la TP par « bâton à neuf nœuds » et le rapproche ainsi du bâton utilisé durant une cerémonie Barǝšnūm. Plus récemment, Milizia (2012) en fait un nomen instrumenti *bhik-tro- « instrument de purification » de la racine *bheig- « purifier ». Cet éventail de propositions montre la difficulté de traduction dans un contexte clair d’un rite de purification, mais où les étapes sont fortement abrégées, et où plusieurs interprétations sont possibles. 3-4 : à comprendre comme le complément direct de 4b. 4a : loc. sg. de yaōždāiti- f. « purification ; état requis », terme attesté dans le Vidēvdād (V5.57-58, V8.100, V10.19), plutôt qu’un acc. nt. pl. de yaōždāta- « mis en l’état

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requis ». f, 4b, 5 : alternance entre la 2e et la 3e pers. du sg., qui attesterait la présence de deux personnes distinctes. ||a|| Alors Ahura Mazdā dit : ô Zaraϑuštra, prends de l’urine auprès d’un taureau non castré selon les prescriptions, ||b|| emmène(-la) dans l’état requis sur la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite ; ||c|| cet homme ayant subi la purification va tracer un sillon circulaire. V19.22

||a|| satǝm a aṣ̌ ō .stūitinąm 1 +upa.stauuōiš 2 aṣ̌ ǝ m a vohū b vahištǝm c astī d uštā e astī f uštā g ahmāi h hiiat̰ i aṣ̌ ā i j vahištāik aṣ̌ǝml ||b|| bižuuat̰ 3 ahunǝm a vairīm b frasrāuuaiiōiš 4 yaϑā a ahū b vairiiō c aϑā d ratuš e aṣ̌ ā t̰ f cīt̰ g hacā h vaŋhǝ̄ u š i dazdāj manaŋhōk š́iiaōϑǝ̄nanąml aŋhǝ̄ušm mazdāin xšaϑrǝmcāo ahurāip āq īmr drigubiiōs daδat̰t vāstārǝmu ||c|| catura 5 frasnana6 frasnaiiōit̰7 gaōmaēzǝma gauuab dātaiiā̊8 biša āpǝmb mazdaδātaiiā̊c a-4u : à noter que dans la cérémonie de consécration de l’urine, le Nīrangdīn, lors de la récitation des 100 Aṣ̌ǝm Vohū et des 200 Ahuna Vairiia, le prêtre libateur (av. zaōtar) doit jeter un caillou dans le récipient d’urine. Dans la pratique moderne, seuls 9 cailloux sont lancés lors des 9 dernières récitations de l’Ahuna Vairiia (voir Kotwal 2018 : 131, en particulier n. 84). 1 : extension particulière de l’Aṣ̌ǝm Vohū, précédé de la formule staōmī aṣ̌ǝm (Y11.19). À ce sujet, voir Kellens 2010 : 58sq. 2 : bien attesté par les manuscrits du VS ; G upastuuōiš. 2a-l : abrégé dans les manuscrits, excepté 4210_B2 et 4240_T46. 4a-u : abrégé dans les manuscrits. 6-7 : figure étymologique. 7 : construction inhabituelle :

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“laver au moyen de qqch (acc.)” au lieu de “laver au moyen de l’urine (instr.) et de l’eau (gén.)”, cf. V7.14, V7.73 et V16.12. De plus, les épithètes (8 et 8c) se rapportant à des accusatifs se trouvent au génitif. 2, 4, 7 : cf. commentaire (f, 4b, 5) à la strophe précédente. 7b-8 : étrange répétition et forme inhabituelle à la place d’un composé *gaōδāta- ou *gauuō.δāta- attendu. ||a|| Récite cent « Éloges de l’Agencement » : Aṣ̌ǝm Vohū (...) ; ||b|| Récite le double d’Ahuna Vairiia : yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm ; ||c|| Qu’il lave (Vohu Manah) quatre fois avec de l’urine de bœuf donnée par un bœuf, deux fois avec de l’eau qu’(Ahura) Mazdā a faite (bonne). V19.23

||a|| yaōždātaa bun1 vohua manōb yaōždātac bun1’ maṣ̌iiōa ||b|| uzgǝuruuaiiāt̰ 2 vohu a manō b hāuuōiia c bāzuuō d dašinacae dašinaf bāzuuōg hāuuaiiacah ||c|| āat̰ i vohu j manō k nidaiδīš 3 sūrō.ϑβarštanąm 4 raōcaŋhąma yat̰b hēc 5stārąm baγō.dātanąm6 [aiβi5’ raōcaiiā̊ṇte7] ||d|| vīspǝma āb ahmāt̰c yat̰d hēe nauuaf xšafnag sacā̊ṇteh a-1’a : reprise formulaire sans accord, voir commentaire 7-7c à la strophe 20. 2  : le verbe signifie littéralement uz-grab- « saisir vers le haut » comme l’attestent plusieurs passages avec différents compléments : l’étendard drafša (Y57.25, Yt8.56), les mains zasta (Yt13.147) ou encore une arme snaϑa (Yt14.46). Ici, son complément direct est omis. La traduction moyen-perse ajoute wastarag « vêtement », ce qui sied au contexte. En effet, lors de la cérémonie de purification, le candidat est nu et ne se revêtira de nouveaux

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vêtements qu’avant sa retraite durant neuf nuits (Modi 1922 : 131, 143). Une autre interprétation est de voir dans vohu manō le complément du verbe et non son sujet, d’où la traduction de Skjærvø (2007 : 127) « He shall take up Good Thought with the left arm and the right, with the right arm and the left ». 2c, 2h : avec introduction d’une voyelle anaptyctique, voir de Vaan 2003 : 57-58. 2d, 2g : instrumental en *-u̯ā (cf. Hoffmann & Forssman 2004 : 130, § 93) avec évolution de la désinence : > *-u̯a > *-u̯ō > -uuō. 3 : construit ici avec un génitif (4-4a) pour la destination (cf. V6.43 et V7.29). 5’-7 : glose explicative de 5, selon une suggestion orale de Cantera. Les étoiles brillent et ont donc un pouvoir purificateur, égal à celui du soleil. L’introduction de cette glose a également l’avantage de supprimer les nombreux problèmes grammaticaux engendrés par un verbe ici (voir Kellens 1984 : 58). 7g : nom. pl. de xšafna- m., substantif thématique secondaire sur la base du neutre hétéroclitique (cf. Cantera & Redard 2019 : 325). Autre interprétation par Tremblay (1997) qui en fait un numératif. ||a|| Vohu Manah sera purifié, l’homme sera purifié ||b|| Vohu Manah saisit (ses vêtements) avec le bras gauche et le droit, avec le bras droit et le gauche. ||c|| Ensuite, tu dois déposer Vohu Manah sous les lumières façonnées irrésistibles, qui (sont) les étoiles fondées par les dieux pour lui [elles brillent] ||d|| jusqu’à ce que neuf nuits se soient écoulées. V19.24

||a|| ā a t̰ a p a s c a a n a u u a . x š a p a r ā t̰ c ā ϑ r e d z a ō ϑ r ā̊ 1 frabarōiš2 xrūždranąm3 aēsmanąma āϑreb frabarōišc 4 vohu.gaōnanąm baōiδinąm5 āϑrea frabarōiš4’ ||b|| vohua manōb ā.baōδaiiaēta6

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c : substantif thématique collectif (Duchesne-Guillemin 1936 : 181, § 119) et non un athématique, nauua.xšapar(Bartholomae 1904  : 1044), que les attestations, toutes thématiques (excepté WD19), ne corroborent pas. 4  : Quatre sortes de combustibles sont cités dans le Vidēvdād : uruuāsna, vohu.gaōna, vohu.kǝrǝti et haδānaēpatā, que Haug (1907 : 251) traduits respectivement par « sandal-wood, benzoin, aloe wood, pomegranate ». Le V8.2 les rattache à la catégorie des plantes les plus odorantes (hubaōiδitǝmanąm uruuaranąm) alors que le V18.71 les classe comme des bois tendres (aēsmanąm varǝduuanąm). Vohu.gaōna est rapproché du benjoin, mais aussi de l’oliban (encens issu d’une espèce particulière de genèvrier) par Modi (1922 : 320). Le terme signifierait littéralement « de la couleur du sang » (Bartholomae 1904 : 1432) ou « de la couleur du bien » ( ?). ||a|| Alors, après neuf nuits, apporte des libations au feu, apporte du bois dur au feu, apporte des parfums vohu.gaōna au feu. ||b|| Qu’on purifie Vohu Manah au moyen de la fumée. V19.25

||a|| yaōždātaa bun1 vohua manōb yaōždātac bund maṣ̌iiōe ||b|| uzgǝuruuaiiāt̰ 2 vohu a manō b hāuuōiia 3 bāzuuō a dašinacab dašinac bāzuuōd +hāuuaiiaca4 ||c|| frauuaōcat̰a vohub manōc nǝmōd ahurāie mazdāif nǝmōg amǝṣ̌aēibiiōh spǝṇtaēibiiōi nǝmōj ańiiaēšąmk aṣ̌aōnąml a-4 : se reporter à la phrase 23 pour les commentaires. 4k-l  : syntagme propre au V19 (les strophes 32 et 36 l’attestent également), avec ici un gén. au lieu du dat. attendu. Référence à un groupe indéfini ou défini ? Si l’on tient compte d’une énumération en nǝmō du Y68.22 (=

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Ny1.5) nǝmō ahurāi mazdāi nǝmō amǝṣ̌aēibiiō spǝṇtaēibiiō nǝmō miϑrāi vouru.gaōiiaōitǝ̄ e nǝmō huuarǝxšaētāi auruuat̰.aspāi nǝmō ābiiō dōiϑrābiiō yā̊ ahurahe mazdā̊ nǝmō gǝ̄uš nǝmō gaiiehe nǝmō zaraϑuštrahe spitāmahe aṣ̌aōnō frauuaṣ̌ǝ̄e nǝmǝm vīspaiiā̊ aṣ̌aōnō stōiš haiϑiiāica bauuąiϑiiāica būš́iiąiϑiiāica, nous pourrions reconstituer la liste suivante : Miϑra, soleil-éclatant, les deux qui sont les yeux d’Ahura Mazdā, la vache, la vie, l’âme-élective de Spitāma Zaraϑuštra et tout l’état-existant du soutien de l’Agencement. Il est toutefois très difficile de dire que cette liste correspond à nos autres soutiens de l’Agencement. ||a|| Vohu Manah sera purifié, l’homme sera purifié ||b|| Vohu Manah saisit avec le bras gauche et le droit, avec le bras droit et le gauche. ||c|| Vohu Manah dit : hommage à Ahura Mazdā, hommage aux Immortels bienfaisants, hommage aux autres soutiens de l’Agencement. 2.5 Préservation de la création et eschatologie individuelle V19.26

||a|| pǝrǝsat̰a zaraϑuštrōb ahurǝmc mazdąmd vīspō.vīδuuā̊1 ahuraa mazdab + ||b|| hixšāne2 narǝma aṣ̌auuanǝmb +hixšāne2’ nāirikąma aṣ̌ a ōnīm 3 +hixšāne 2’’ druuatąm a daēuuaiiasnanąm b mǝrǝzu.jītīm4 maṣ̌iiānąma ||c|| ząm b ahuraδātąm c nipāraiiaṇta d āpǝm e taciṇtąm 5 yauuanąm a uruϑmąm b ańiiąm c hē d auuarǝtąm 6 nipāraiiaṇta7 ||d|| āat̰ a mraōt̰ b ahurō c mazdā̊ d x hixšaēša 8 aṣ̌ ā um a zaraϑuštrab

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2, 2’, 2’’ : G haxšāne. La forme désidérative, mieux représentée, a été préférée au thème aoriste sigmatique thématisé rare (voir Kellens 1984 : 374). 2-7 : absence de conjonction entre ||b|| et ||c||. 4 : « la vie courte » d’après Gauthiot 1913 : 343. 4d : causatif de 3par- « franchir » d’où « faire traverser, préserver, sauver », sens également attesté en védique (cf. RV 1.118.6 ou 1.182.6). 5 : au lieu de *taciṇtīm plutôt par influence des -ąm alentour que par thématisation, peu fréquente avec les participes présents. 5b : au lieu de uruϑmīm d’un thème uruϑmi-, attesté aux Y71.9, Yt13.55 uruϑmīš, plutôt qu’un thème uruϑman-. À noter une fluctuation graphique dans la transmission de l’Avesta entre ū, ī et ą. ||a|| Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : ô omniscient Ahura Mazdā, ||b|| dois-je aider l’homme qui soutien de l’Agencement, dois-je aider la femme qui soutient l’Agencement, dois-je essayer d’obtenir la vie courte des hommes trompeurs, adorateurs des démons ||c|| (afin qu’)ils préservent la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite, afin qu’ils préservent l’eau courante, la récolte des céréales (et) ses autres biens ? ||d|| Alors Ahura Mazdā répondit : Fais-le, ô Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement ! V19.27

||a|| dātarǝa gaēϑanąmb astuuaitinąmc aṣ̌āumd kuuae tāf dāϑrag bauuaiṇtih kuuai tāj dāϑrak pāraiieiṇti1 kuuaa tā b dāϑra c pairi.bauuaiṇti2 kuua a tā b dāϑra c paiti d haṇjasǝṇti3 maṣ̌iiōa astuuaiṇti4 aŋhuuō5 hauuāi6 urunea para.daiδiiāt̰7

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e-h : construction identique au véd. kvá … bhū « Que va devenir… ? Qu’en sera-t-il de … ? », voir Hoffmann 1960 : 23. 2 : selon Bartholomae (1904 : 932) « zum Abschluss kommen ». Autre proposition de Pirart (2012 : 33) « prendre de l’importance, se développer ». 3a-7 : manque le pronom relatif yā. 4-5 : syntagme connu, apparaissant habituellement sous la forme aŋhuuō yat̰ astuuaiṇti. ||a|| Ô fondateur des vivants-terrestres osseux, qui soutient l’Agencement  ! Que vont devenir ces offrandessacrificielles, où passent ces offrandes-sacrificielles, où se terminent ces offrandes-sacrificielles, où se rassemblent ces offrandes-sacrificielles (que) l’homme a comptabilisées, dans l’état osseux, pour sa propre âme-moi ? V19.28

||a|| āat̰ a mraōt̰ b ahurō c mazdā̊ d pasca e para.iristahe 1 maṣ̌ i iehe a pasca b frasaxtahe 2 maṣ̌ i iehe a pasca b pairiϑnǝm3 xdǝrǝnǝṇti4 daēuua5 druuaṇtōa duždā̊ŋhōb ||b|| ϑritiiā̊c xšapōd xviiusaiti6 uši7 raōcaiti8 bāmiia9 ||c|| gairinąm a aṣ̌ a x v āϑranąm b āsǝnaōiti 10 miϑrǝm a huzaēnǝm11 ||d|| huuarǝxšaētǝma uziiōraiti12

1-1a, 2-2a : génitifs absolus. 2b : à comprendre comme une conjonction, bien que l’emploi ne soit pas attesté par ailleurs. 3 : « le cours de la vie » d’après Hoffmann 1964. Sur l’image de la vie coupée, voir Andrés-Toledo 2010. 4 : G dǝrǝniṇti. Les manuscrits VSInd attestent kǝrǝnǝṇti, ce qui permet de restaurer la désinence -ǝṇti attendue. L’initiale montre la confusion entre d et k, expliquée par la grande ressemblance des signes dans l’écriture avestique  : et . 6 : G vīusaiti. 7 : nom. sg. d’un thème ušī- f. selon

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Gershevitch (1959 : 260-262) en s’appuyant sur le terme moyen-perse man. ’wsyb’m « aurore ». 9a-b : gén. inattendu, à moins de l’interpréter comme indication de la direction du mouvement (cf. la rection du gam- au V19.18). 10 : d’une racine san- « escalader », cf. Klingenschmitt 1970. 10a11 : acc. pour nom. 12 : la forme attendue est *uziiaraiti (< *uzi̯arti). L’introduction du -ō- peut être entraînée par l’insertion fautive du point ou être due à une tendance phonétique devant r préconsonantique (cf. darǝšt > dōrǝšt, cart > cōrǝt̰ ou encore ϑβǝrǝštar > ϑβōrǝštar). ||a|| Alors Ahura Mazdā dit : Après que l’homme soit mort, après que l’homme ait trépassé, après que les démons trompeurs, avares coupent le cours de la vie, ||b|| lors de la troisième nuit, l’aurore flambante, brillante, émet sa lumière, ||c|| Miϑra le bien armé escalade les montagnes qui dispensent les bien-être de l’Agencement, ||d|| le soleil brillant se lève. V19.29

||a|| vīzarǝšō 1 daēuuō a nąma b spitama c zaraϑuštra d uruuānǝme bastǝmf vāδaiieiti2 druuatąm3 daēuuaiiasnanąma mǝrǝzujītīm4 maṣ̌iiānąma ||b|| paϑąmb zruuō.dātanąmc jasaiti5 yascaa druuaite6 yascaa aṣ̌aōne7 ||c|| c i nu u a t̰ . p ǝ r ǝ t ū m 8 m a z d a δ ā t ą m 9 b a ō δ a s c a a uruuānǝmcab yātǝmc gaēϑanąmd paiti.jaiδiieiṇti10 ||d|| dātǝma astuuaiṇti11 aŋhuuōa 1. littéralement « celui qui entraîne en séparant », dont la fonction est de torturer et d’emmener l’âme des impies vers l’au-delà. Sur ce démon, voir Andrés-Toledo 2010 : 95-103. 4b-c : gén. régi par le verbe gam- (cf. V19.18). 4b : pluriel

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étrange dans la mesure où le chemin est censé être identique, peut-être pour exprimer le fait que l’arrivée est différente. 9c : le terme apparaît à deux autres reprises dans l’Avesta : Y36.2 au moment de la transsubstanciation du feu avant l’offrande carnée (uruuāzištō huuō nā̊ yātāiiā paitī.jamiiā̊ ātarǝ mazdā̊ ahurahiiā uruuāzištahiiā uruuāziiā nąmištahiiā nǝmaŋhā nā̊ mazištāi yā̊ŋhąm paitī.jamiiā̊) et Ā3.11 où le profane qui n’apporte pas l’offrande solide est condamné à la perte du yāta d’êtres vivants (miiazdauuā̊ ratuš amiiazdauuanǝm ratunaēm yātǝm gaēϑanąm frapǝrǝnaōiti aṇtarǝ mazdaiiasnāiš), soit à chaque fois dans un contexte sacrificiel. Le terme dérive de la racine yā- « demander », d’où « la demande », qui doit être connectée d’une manière ou d’une autre, selon Cantera, à l’offrande sacrificielle. Quant à la traduction par « part, portion », elle est inspirée da la traduction en moyen-perse par bahr. 10 : verbe régissant un double accusatif (9a-b et 9c) avec un sujet soit impersonnel, soit sous-entendu : les juges (solution retenue par Hintze 2007a : 126-127). ||a|| Le démon du nom de Vīzarəša, ô Spitāma Zaraϑuštra, emmène, liée, l’âme, la vie courte des hommes trompeurs, qui sacrifient aux démons. ||b| Elle [l’âme] se rend vers les chemins créés par Zurvān, l’un pour le partisan de la Tromperie, l’autre pour celui qui soutient l’Agencement, ||c| vers le pont du maçon qu’(Ahura) Mazdā a fait, on interroge sa faculté-de-perception et son âme-moi sur la part d’êtres vivants ||d|| donnée dans l’état osseux. V19.30

||a|| hāu1 srīraa kǝrǝta2 taxmaa huraōδab jasaiti3 ||b|| spānauuaiti4 niuuauuaiti5 +pusauuaiti6 yaōxštauuaiti7 hunarauuaitia

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||c|| [hā 8 druuatąm a x aγąm b uruuānō c tǝmō.huua 9 nizaršaite10] hāa aṣ̌āunąm11 uruuānōa tarascab harąmc bǝrǝzaitīmd āsǝnaōiti12 ||d|| tarō a cinuuatō 13 pǝrǝtūm a vīδāraiieiti 14 haētō a maińiiauuanąmb yazatanąmc 1 : c’est-à-dire la Daēnā. 1-7a : le HN2.9 atteste également une description de la daēnā, où l’insistance est mise sur ses caractéristiques physiques : hauua daēna kainīnō kǝhrpa srīraiiā̊ xšōiϑniiā̊ auruša.bāzuuō amaiiā̊ huraōδaiiā̊ huzarštaiiā̊ bǝrǝzaitiiā̊ ǝrǝduuasfšniiā̊ sraōtanuuō āzātaiiā̊ raēuuasciϑraiiā̊ paṇcadasaiiā̊ raōδaēšuua kǝhrpa auuauuatō sraiiā̊ yaϑa dāmąn sraēštāiš «  sa propre âme-voyance lui apparaît sous la forme d’une belle jeune fille au teint clair, aux bras roses, forte, bien faite, gaie, grande, aux seins fermes, au corps mince, de bonne et riche famille, ayant apparemment l’âge de quinze ans, aussi belle que les plus belles fondations-divines » (Kellens 1995a : 55). 2 : à corriger en hukǝrǝta comme semble l’indiquer la TP hukard ? Le Yt17.22 atteste également l’association de srīraavec hukǝrǝta-, mais en parlant de Zaraϑuštra : srīrō ahi zaraϑuštra hukǝrǝtō ahi spitama « ô Zaraϑuštra, tu es beau, ô Spitāma, tu es bien fait ». À moins d’y voir un composé srīra.kǝrǝta- « qui a été fait joli, joliment fait », non attesté par ailleurs. Pirart (2012 : 43) propose une autre solution : kǝrǝtā- « gravide ». 4 : l’interprétation traditionnelle en fait un composé spāna-uuaitī- « ayant deux chiens, accompagnée par deux chiens », dont le premier terme serait un duel, construction compositionnelle sans parallèle en avestique. Andrés-Toledo (2013), d’après Humbach, propose d’y voir le féminin de spǝ̄nuuaṇt- : +spānuuaiti « prospère ». 5 : terme sans traduction dans Bartholomae (1904 : 1084). Sémantiquement, phonétiquement et contextuellement, un adjectif *nibhā-vatī- « possédant une forme apparente »,

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formé sur un thème *nibhā- « forme visible » conviendrait bien ici, passage où la daēnā prend l’aspect d’une jeune fille pour accueillir l’âme des défunts. 6 : lecture attestée par plusieurs manuscrits Sāde, dont 4000_TU976, 4210_B2, 4240_T46, 4260_P1, possibilité déjà indiquée en note par Bartholomae (1904 : 884). La lecture pasauuaiti, retenue par Geldner, ne donne pas satisfaction sémantiquement : ni le rapprochement avec *pas « corde », ni celui avec pasu« bétail », donné par Bartholomae, ne sont possibles. En lisant pusauuaiti, le premier terme devient limpide : pusā« diadème », soit un composé « ayant un diadème » (relation déjà avancée par Geldner 1882 : 1.63 et Pavry 1926 : 36). Henning (1945 : 476-477) avait ainsi pu faire le lien avec un texte sogdien (Ōtani 7210) décrivant la Dēn : pr srw ’sprγmy myn(ch) ps’kw par saru ǝspraγmē mēnch pǝsāku « autour de la tête, une couronne de fleurs », caractéristique reprise dans les représentations iconographiques de la Dēn, notamment sur une image sur papier provenant de la grotte de Dunhuang et sur un ossuaire sogdien de Taškent (à ce propos, voir Grenet & Guangda 1996). 8 : ambiguïté de genre : le masculin se rapporterait à Vīzarǝša, le féminin à la Daēnā. Cependant, cette dernière ne s’occupe normalement pas de l’âme des impies. 8-10  : Andrés-Toledo (2010  : 97), d’après une idée de Kuiper (1939 : 61), propose d’y voir une glose qui aurait dû être placée après V19.29 1b et qui aurait été déplacée. Mais comment expliquer un tel déplacement ? Nous pensons plutôt à un ajout plus tardif, qui pourrait également expliquer l’absence de traduction moyenperse, pour mettre en opposition le destin des partisans du mensonge et celui de ceux qui soutiennent l’Agencement en faisant référence à Vīzarǝša, nommé quelques lignes avant. 8b : G aγǝm. 8c, 11a : nom. pour acc. urunō (jamais attesté dans le Vidēvdād). 10 : selon Kellens (1984 : 22-23, n. 16), « le moyen n’est pas analysable », mais, comme le

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propose Andrés-Toledo (2010 : 97 n. 268), on peut traduire le moyen dans son sens propre « traîner (avec soi) ». 14 : de dar- « soutenir, tenir » (cf. Yt13.11, 22, 28), plutôt que tar« traverser, surmonter », comme avancé par Lommel (apud Kellens, 1984 : 154 n. 5). 14a : loc. sg. de haētu- « pont », correspondant au véd. sétu-, pont de cordes jouant un rôle important dans l’imagerie de l’au-delà (voir Andrés-Toledo 2010 : 97-98). Autre analyse par Skjærvø (2005), qui en fait un acc. pl. 14a-c : de Vaan (2003 : 369-370) en fait une glose de 13-13a. Cependant gloser un terme fréquent par un mot rare ne nous convainc pas, le contraire serait plus logique, mais l’ordre des mots ne plaide pas pour. Peut-être faut-il simplement y voir deux syntagmes, sémantiquement proches, juxtaposés. ||a|| La belle, la (bien) faite, la ferme, qui a atteint la belle taille (de quinze ans), va ||b|| avec ses chiens, possédant une forme apparente, munie d’un diadème, douée de perception, adroite ; ||c|| [alors qu’il (Vizarǝša) entraîne les âmes des mauvais partisans du Mensonge dans les ténèbres  ;] elle (Daēnā) élève les âmes de ceux qui soutiennent l’Agencement jusqu’à la Haute Garde, ||d|| elle (les) soutient le long du pont du maçon, sur la digue des dieux célestes. V19.31

||a|| usǝhištat̰1 vohua manōb hacac gātuuōd zarańiiō.kǝrǝtō2 ||b|| frauuaōcat̰a vohub manōc kaδa.nōd iδae aṣ̌āumf agatōg ||c|| iϑiiejaŋvhatat̰3 hacaa aŋhaōt̰b aiϑiiajaŋhǝm4 ahūma āb 2 : pour éviter le problème du nom. m. sg. d’un thème en -a : °kǝrǝta-, on peut l’analyser comme un nom-racine élargi par un -t  : °kǝrǝt-. Contrairement au védique,

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ce deuxième terme de composé n’est pas fréquent en avestique : ātrǝkǝrǝt- « qui fait le feu » (FīŌ7) et yāskǝrǝt« qui formule la requête » (Yt13.73) (voir Kellens, 1974 : 130-131), mais surtout il a un sens d’agent, qui ne convient pas ici. Notons que le sanskrit atteste par ailleurs un adjectif híraṇya.kr̥ t - «  qui produit de l’or  » en parlant d’Agni (Monier-Williams 1899 : 1299). Quelque soit la solution retenue, elle fait difficulté soit par la désinence, soit par la sémantique. 2d : pron. pers. 1re pers. du pluriel, pas reconnue par Bartholomae (1904 : 1072), qui en faisait une particule enclitique intraduisible. 2f : l’“artavanité” acquise durant la vie permet l’accès au paradis (voir Kellens 1976 : 114 n. 3; Kellens 1995 : 33). 3, 3b : correspond au monde des vivants. 4, 4a : correspond au paradis où le phénomène d’abandon du corps n’existe plus. ||a|| Vohu Manah se leva de son trône fait en or, ||b|| Vohu Manah parla : « comment, ô (toi) qui soutiens l’Agencement, es-tu venu ici vers nous, ||c|| de l’état d’existence rempli d’abandon vers l’état d’existence sans abandon ? » V19.32

||a|| xšnūtōa aṣ̌aōnąm1 uruuānōa xpāraiieiti2 ||b|| auuia ahuraheb mazdā̊c auuid amǝṣ̌anąme spǝṇtanąmf auuig gātuuō3 zarańiiō.kǝrǝtō4 ||c|| 5auui garōa nmānǝm5’ maēϑanǝm6 ahurahea mazdā̊b maēϑanǝm 6’ amǝṣ̌ a nąm a spǝṇtanąm b maēϑanǝm c ańiiaēšąmd aṣ̌aōnąme a : en parlant de Vohu Manah. 1a : nom. pour acc. 2 : G pāraiieiṇti, pluriel peut-être entraîné par uruuānō. Le singulier apparaît toutefois dans certains manuscrits, notamment 4600_L4. De plus, le sujet attendu est bien

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Vohu Manah, pour son rôle d’introduction. Un passage parallèle dans un texte moyen-perse, l’Ardā Wīrāz Nāmag, plaide également pour cette solution : AWN 11 (1) ud pas ul ēstād Vahman amahraspand az gāh ī zarrēnkard (2) u-š ān ī man dast frāz grift pad humat ud hūxt ud huvaršt ō mēhan burd ī Ohrmazd ud Amahraspandān ud abārīg ahlavān ud fravahr ī Zardušt ī Spitāmān (…) « Et ensuite Wahman l’Amahraspand se leva de [son] trône doré. Et il me prit la main, avec la Bonne Pensée, la Bonne Parole et la Bonne Action, [et m’]emmena dans la demeure d’Ohrmazd et des Amahraspands, des autres saints et des fravashis de Zoroastre le Spitamide (…) » (Gignoux 1984 : 59, 163). ||a|| Satisfait, il conduit les âmes de ceux qui soutiennent l’Agencement, ||b|| vers les trônes faits en or d’Ahura Mazdā, des Immortels bienfaisants, ||c|| vers le Paradis, la demeure d’Ahura Mazdā, la demeure des Immortels bienfaisants, la demeure des autres soutiens de l’Agencement. V19.33

||a|| yaōždāϑriiōa aṣ̌auuab pascac para.iristīm1 daēuua2 druuaṇtōa duždā̊ŋhōb baōδǝmc auuaϑad fratǝrǝsǝṇti3 ||b|| yaϑaa maēši4 vǝhrkauuaitia vǝhrkat̰5 hacaa xfratǝrǝsaiti6 a-b : double incohérence : syntaxique et morphologique. Le gén. est attendu, idéalement en ciseaux entre c et 1. 4a : Comme l’a montré Klingenschmitt (1969), l’analyse de Bartholomae (1904 : 1419) comme un adj. possessif en -uuaṇt est impossible sémantiquement. Le terme a subi une faute de transmission pour *vǝhrkauuīta- de la racine vi« pourchasser ». 6 : G fratarǝsaiti.

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||a|| Après la mort de celui qui soutient l’Agencement, ayant subi la purification, les démons trompeurs, avares, tremblent là devant (son) odeur ||b|| comme la brebis pourchassée par le loup tremble devant le loup. 2.6 Invocations du monde d’Ahura Mazdā et Sraōša V19.34

||a|| narōa aṣ̌auuanōb hąm.bauuaiṇtic ||b|| nairiiō.saŋhōd hąm.bauuaiti1 ||c|| aštō2 mazdā̊a ahuraheb mrūiδic nairiiō.saŋhōd ||d|| x vatō 3 nizbaiiaŋ vha a zaraϑuštra b imat̰ c dąma d yat̰ e ahurahef mazdā̊4 On attendrait normalement trois parties : 1. Ahura Mazdā parle au messager, 2. le messager s’adresse à Zaraϑuštra, 3. Zaraϑuštra exécute les ordres d’Ahura Mazdā qu’il a reçus par l’intermédiaire du messager. V19.34 atteste la première partie, puis V19.35 la troisième. Par contre, le dialogue entre le messager, ici Nairiiō.saŋha, et Zaraϑuštra fait défaut. Ce système s’observe par exemple au V22, où Airiiaman a pris la place de Zaraϑuštra. 2, 2d : nom. pour voc. 2a-b : ordre inversé. ||a|| Les hommes qui soutiennent l’Agencement se réunissent ||b|| Nairiiō.saŋha se rassemble (avec eux) ||c|| (Toi en tant que) messager d’Ahura Mazdā, ô Nairiiō.saŋha, dis : ||d|| Invoque en personne, ô Zaraϑuštra, cette création d’Ahura Mazdā.

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V19.35

||a|| vaxšǝm1 mēa asąsat̰2 zaraϑuštrōa ||b|| nizbaiiemib ahurōc mazdā̊d aṣ̌auuae dāmi.dātǝm3 ||c|| nizbaiiemia ząm4 ahuraδātąma āpǝmb mazdaδātǝmc uruuarąm5 aṣ̌aōnīm6 ||d|| nizbaiiemia zraiiōb vouru.kaṣ̌ǝmc ||e|| nizbaiiemid asmanǝme xvanuuaṇtǝm7 ||f|| nizbaiiemia anaγrab raōcā̊c xvaδātā̊d 1-3 : = V19.15 1-3. S’y reporter pour les commentaires. Cependant, la liste des invocations qui suit diffère de celle trouvée aux strophes 13 à 16 (voir introduction). 7d : fém. pour nt. par persévération avec la finale de 7c ? À noter également que la variation phonétique ā / ā̊ est fréquente dans la transmission manuscrite. ||a|| Zaraϑuštra récitait solennellement ma demande : ||b|| J’invoque, ô Ahura Mazdā, qui soutient l’Agencement, la création du créateur, ||c|| j’invoque la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite, l’eau qu’(Ahura) Mazdā a faite, la plante qui soutient l’Agencement, ||d|| j’invoque la mer aux vastes bords, ||e|| j’invoque le ciel lumineux, ||f|| j’invoque les lumières infinies, autonomes. V19.36

||a|| nizbaiiemia vahištǝmb ahūmc aṣ̌aōnąmd raōcaŋhǝme vīspō.xvāϑrǝmf ||b|| nizbaiiemi g garō h nmānǝm i maēϑanǝm j ahurahe k mazdā̊ l maēϑanǝm m amǝṣ̌ a nąm n spǝṇtanąm o maēϑanǝmp ańiiaēšąmq aṣ̌aōnąmr ||c|| nizbaiiemi s misuuānahe t gātuuahe 1 x v aδātahe a cinuuat̰.pǝrǝtūmb mazdaδātąmc

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t-1 : gén. thématisé à la place de l’acc. souhaité. misuuan est un dérivé adjectival d’une racine *mis- « mélanger », attestée dans l’adjectif védique miśrá-. Ce lieu du mélange ne doit pas être confondu avec le lieu intermédiaire entre l’Enfer et le Paradis. Il s’agit de l’endroit où attendent les âmes qui n’ont pas encore été triées entre sauvées et damnées (suggestion de Frantz Grenet). L’incohérence se situe au niveau de la position puisque la phrase ||c|| est attendue avant l’invocation au paradis, soit avant ||a||. t-1a : gén. pour acc. ||a|| J’invoque le meilleur état d’existence des soutiens de l’Agencement, lumineux, qui comporte tout bien-être, ||b|| j’invoque le Paradis, la demeure d’Ahura Mazdā, la demeure des Immortels bienfaisants, la demeure des autres soutiens de l’Agencement, ||c|| j’invoque le lieu mélangé, autonome (et) le pont du maçon qu’(Ahura) Mazdā a fait. V19.37

||a|| nizbaiiemia saōkąmb vaŋvhīmc vouru.dōiϑrąm1 ||b|| nizbaiiemia uγrā̊b aṣ̌āunąm2 frauuaṣ̌aiiōa vīspā̊b dāmąn3 sauuaŋvhaitiš4 ||c|| nizbaiiemia vǝrǝϑraγnǝmb ahuraδātǝmc barō.xvarǝnōd mazdaδātǝme ||d|| n i z b a i i e m i f t i š t r ī m g s t ā r ǝ m h r a ē u u a ṇ t ǝ m i xvarǝnaŋvhaṇtǝm5 gǝ̄uša kǝhrpab zarańiiō.srauuahec 2a : pour l’acc. frauuaṣ̌īš dont la seule attestation au Y37.3 est discutable (voir Kellens 1989). 2b, 4 : fém. pour nt. 4d-e : réinterprétation du Yt14.2 barat̰ xvarǝnō mazdaδātǝm (voir Panaino 1992). 4e : ne peut que se rapporter au xvarǝnahet non à Vǝrǝϑraγna, qui n’est attesté qu’avec ahuraδāta (sur cette répartition métrique des composés, voir Panaino

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1992b). 5a-c : référence à la deuxième métamorphose de Tištriia pour son aspect temporel ? ||a|| J’invoque la bonne Saōkā dont les yeux voient loin, ||b|| j’invoque les puissantes âmes-électives de ceux qui soutiennent l’Agencement, toutes les créatures opulentes, ||c|| j’invoque Vərəϑraγna, qu’Ahura (Mazdā) a fait porteur de l’abondance qu’(Ahura) Mazdā a faite, ||d|| j’invoque l’astre Tištriia, riche, pourvu d’abondance, sous l’apparence d’un bœuf aux cornes d’or. V19.38

||a|| nizbaiiemia gāϑābiiōb spǝṇtābiiōc ratuxšaϑrābiiōd aṣ̌aōnibiiōe ||b|| nizbaiiemi f ahunauuaitiiā̊ g gāϑaiiā̊ h nizbaiiemi i uštauuaitiiā̊j gāϑaiiā̊k nizbaiiemil spǝṇtā.maińiiǝ̄uš1 gāϑaiiā̊ a nizbaiiemi b vohuxšaϑraiiā̊ 2 gāϑaiiā̊ a nizbaiiemib vahištōištōiš3 gāϑaiiā̊a b-e : dat. (ou abl.) pour acc. g-h, j-k, a-1a, 2-2a, 3-3a : gén. pour acc. ||a|| J’invoque les Chants bienfaisants, qui tiennent leur pouvoir du temps-rituel, qui soutiennent l’Agencement, ||a|| j’invoque la Gāϑā Ahunauuaitī, j’invoque la Gāϑā Uštauuaitī, j’invoque la Gāϑā Spəṇtā.maińiiū, j’invoque la Gāϑā Vohuxšaϑrā, j’invoque la Gāϑā Vahištōišti. V19.39

||a|| nizbaiiemia auuat̰b karšuuarǝc yat̰d xarǝzahie xsauuahif nizbaiiemi g auuat̰ h karšuuarǝ i yat̰ j fradaδafšu k

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vīdaδafšu l nizbaiiemi m 1 auuat̰ karšuuarǝ a yat̰ 1’ vouru.barǝšti 2 vouru.jarǝšti a nizbaiiemi b imat̰ 3 karšuuarǝa yat̰b xvaniraϑǝm4 bāmīma ||b|| n i z b a i i e m i b h a ē t u m a ṇ t ǝ m 5 r a ē u u a ṇ t ǝ m a xvarǝnaŋvhǝṇtǝmb ||c|| nizbaiiemic aṣ̌ōišd vaŋhuiiā̊6 [+nizbaiiemia cistōišb vaŋhuiiā̊c] nizbaiiemid razištaiiā̊e cistaiiā̊f ||d|| 7 nizbaiiemi x v arǝnō a airiianąm b dax́ i iunąm 7’ nizbaiiemia xvarǝnōb yimāic xšaētāid huuąϑβāie e, f : les manuscrits attestent arǝzahe et sauuahe. 6a : n’apparaît que dans les mss. Vidēvdād Sāde. 5d-6, 6b-c, 6e-f : gén. à la place de l’acc. attendu. 6b-c : deux faits plaident en faveur d’une glose : son absence dans la TP, et l’absence de nizbaiiemi dans les manuscrits exégétiques avant 6b-c. Les manuscrits liturgiques auraient ajouté nizbaiiemi pour la cohérence de la phrase. La fréquente association de Aṣ̌i et Cisti dans l’Avesta : Y1.14, Y3.16, Y22.16, S1.25 pourrait expliquer cette glose. 7’c-e : dat. pour gén. (sur ces datifs en fonction de génitif, voir notamment Hintze 1994 : 318). ||a|| J’invoque ces continents-là Arəzahi et Sauuahi, j’invoque ces continents-là Fradaδafšu et Vīdaδafšu, j’invoque ces continents-là Vouru.barəšti et Vouru.jarəšti, j’invoque ce continent-ci, le brillant Xvaniraϑa, ||b|| j’invoque la brillante, abondante (rivière) Haētumaṇt, ||c|| j’invoque la bonne Aṣ̌i, [j’invoque la bonne Cisti], j’invoque la très droite Cistā, ||d|| j’invoque l’abondance des peuples aryens, j’invoque l’abondance du brillant Yima aux bons troupeaux.

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V19.40

||a|| yaštō a xšnūtō b friϑō 1 paiti.zaṇtō a sraōšō b aṣ̌ i iō c huraōδōd vǝrǝϑrajae sraōšōf aṣ̌iiōg ||b|| āϑreh zaōϑrā̊2 frabarōiša xrūždranąm3 aēsmanąma āϑreb frabarōišc vohu.gaōnanąmd baōiδinąme āϑref frabarōišg ||c|| ātrǝm h vāzištǝm i frāiiazaēša j xdaēum 4.janǝm 5 spǝṇjaγrīm6 ||d|| xvāstaa xvarǝϑā̊7 frabarōiša pǝrǝnąm8 viγžāraiieiṇtīm9 a-g : phrase nominale à la louange de Sraōša, interrompant l’invocation en nizbaiiemi. 2i  : «  le plus convoyeur (d’offrandes pour les divinités) » formé sur la racine vaz-, cf. véd. vāhiṣṭha- en parlant des chants et des libations. Autre traduction proposée par Hintze « le plus revigorant, le plus animé » (Hintze 2007b). 3d : voir V19.24. 3d-3 : gén. partitif. 4-5 : composé avec premier terme à désinence casuelle. 6 : nom d’un démon signifiant « faisant jaillir la prospérité » (cf. Humbach 1959 : I : 64), mais Hintze l’analyse comme l’épithète du feu Wāzišt « spattering prosperity » (Hintze 2007b : 140-141). ||a|| Vénéré, satisfait, chéri, bien accueilli (est) Sraōša accompagné de la récompense, à la belle taille, qui brise l’obstacle, Sraōša accompagné de la récompense, ||b|| tu dois apporter des libations au feu, tu dois apporter du bois dur au feu, tu dois apporter des parfums vohu.gaōna au feu, ||c|| tu dois rendre un sacrifice au feu très convoyeur, qui tue le démon, qui fait jaillir la prospérité, ||d|| tu dois apporter de la nourriture épicée, d’une paume qui fait couler (les libations).

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V19.41

||a|| sraōšōa aṣ̌iiō1 frāiiazaēšaa ||b|| sraōšōb aṣ̌iiō2 daēum3 kuṇdǝma baŋhǝm4 vībaŋhǝm5 auua.janiiāt̰a ||c|| d r u j a s b k a n ą m 6 h ą m . p a t a i t i a d r u u a t ą m b daēuuaiiasnanąmc mǝrǝzujītīm7 maṣ̌iiānąma ||d|| nazdištā̊8 daŋ́hāuuō9 yaōždāϑriiāt̰10 hacaa frakaire11 + frakǝrǝnōit̰ a vāstre 12 vǝrǝziiōit̰ a pasuš.x varǝϑǝm b gauuec xvarǝϑǝmd a-1a : nom. au lieu de l’acc. attendu. 3a : Sur les différentes propositions étymologiques, se rapporter à Andrés-Toledo (2009 : 330-333), ne tranchant en faveur d’aucune. Buyaner (2016 : 276-277) propose d’y voir une forme contractée de kauuaṇda- (cf. Vyt4.3), qui serait formé d’un préfixe péjoratif ka- et de la racine van- « souhaiter ». 5a : pour des raisons restant à déterminer, l’optatif atteste toujours -nii- et non -ńii- (cf. Cantera & Redard 2019 : 321). 5b-6 : drujas kanā- selon Kellens (1974 : 39) avec préservation de la désinence génitive -as à cause de l’univerbation plutôt qu’un composé drujas.kanā- (Bartholomae 1904 : 781). Le terme en lui-même désigne une des parties de l’Enfer où l’on trouve les âmes des partisans de la Tromperie, cf. Dd32.5 « one is called Druzaskān, (which is) at the bottom of the house of darkness, where the head of the demons runs; it is a crowded place of all darkness and evil  » (Jaafari-Dehaghi 1998 : 104-105). 6a : La forme causative *hąm.pataiieiti « il fait tomber, il précipite » est attendue, comme l’atteste la TP ham-padēnīdan. 8-12d : À partir d’ici jusqu’à pouru.mahrkō du V19.44, le texte est omis dans les manuscrits exégétiques, certainement à cause d’un folio perdu dans l’ancêtre commun (Cantera 2007 : 135; Cantera 2010 : 185). Le texte a été transmis par le biais des manuscrits liturgiques ainsi que des manuscrits exégétiques

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plus récents (où l’on constate d’ailleurs l’introduction d’une traduction moyen-perse récente). Cependant, la dernière phrase avestique de la strophe 41 pose un certain nombre de problèmes sémantiques et grammaticaux. L’explication la plus plausible est l’introduction de citations avestiques, ayant appartenu originellement à la traduction moyen-perse, dans le texte avestique des manuscrits liturgiques (sur les citations voir Ferrer-Losilla 2012). En prenant en compte la citation très proche se trouvant dans la traduction moyen-perse du V8.10333 : frauuairi frakǝrǝnaōt̰ vāstre vǝrǝzōit̰, nous estimons que ||d|| comporte trois citations nazdištā̊ daŋ́hāuuō yaōždāϑriiāt̰ haca « les peuples les plus proches par la purification », frakaire frakǝrǝnōit̰ vāstre vǝrǝziiōit̰ « il doit faire ce qui doit être accompli, il doit cultiver les pâturages » et pasuš.xvarǝϑǝm gauue xvarǝϑǝm « de la nourriture pour le petit bétail, de la nourriture pour la vache », mais le manque de contexte en rend évidemment la compréhension difficile. 11a  : G frakǝrǝnaot̰, mais les manuscrits attestent bien frakǝrǝnōit̰, et l’alternance phonétique ao - aō / ōi est bien répertoriée (cf. Cantera 2014 : 291). ||a|| Tu dois rendre un sacrifice à Sraōša, accompagné de la récompense. ||b|| Puisse Sraōša accompagné de la récompense tuer le démon Kuṇda ivre sans boire ! ||c|| (Sraōša) précipite dans le trou de la tromperie la vie courte des hommes trompeurs, qui sacrifient aux démons. ||d|| [trois citations]. 33  Le V8.103 traite de la purification après avoir été en contact avec

un cadavre, et le commentaire traite du fait qu’une fois purifié, on peut se remettre au travail (texte et traduction dans Moazami 2014 : 266-267).

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V19.42

||a|| nizbaiiemia karōb masiiōc upāpōd būne1 jafranąma vairiianąmb ||b|| nizbaiiemi c mǝrǝzu 2 pouruuō a x vaδātō 3 yūiδištō a maińiuuā̊4 dāmąn5 ||c|| nizbaiiemia haptab srauuōc bāmiia6 ||d|| xhauuā̊ŋhō7 puϑrā̊ŋhōa pusā̊ŋhō8 bauuaiṇtia b-d et 2a-3a : nom. au lieu de l’acc. attendu. 2, 5b-8a : voir Panaino 1995-1996. Mǝrǝzu représenterait un point dans le ciel dans l’hémisphère nord avec à ses côtés la Petite Ourse (hapta.srauuō) et la Grande Ourse (haptō.iringa). 5 : certains mss. VSInd ajoutent sauuaŋhitiš avec variation de l’orthographe (4210_B2, 4230_M2, 4240_T46, 4250_02 dans la marge, 4260_P1), certainement par analogie avec V19.37 dāmąn sauuaŋvhaitiš « opulentes créations ». 7 : G huuā̊ŋhō. 8 : à rapprocher de skt. puccha- « queue » plutôt que de pusā- « diadème » (cf. Panaino 1995-1996 : 200). L’hypothèse d’une glose moyen-perse pus « fils » réintroduite dans le texte avestique a été émise (Hertel 1936 : 15-16 ; de Vaan 2003 : 287-288), mais elle semble peu probable notamment parce que la traduction moyenperse de ce passage a été perdue (cf. Cantera 2006b : 238). ||a|| J’invoque le poisson Kara, qui vit dans l’eau au fond des lacs profonds, ||b|| j’invoque Mǝrǝzu, le premier, autonome, le meilleur au combat de la création des deux Avis, ||c-d|| j’invoque les sept Cornes ; ses34 fils brillants sont (ses) queues.

34  de Mǝrǝzu.

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2.7 Victoire finale de Zaraϑuštra avec la fuite des démons V19.43

||a|| fradauuata a vīdauuata b framańiiata c vīmańiiata d aŋhrōe maińiiušf pouru.mahrkōg ||b|| daēuuanąmh daēuuōi ||c|| iṇdrō1 daēuuōa ||d|| xsauru2 daēuuōa ||e|| nā̊ŋhaiϑǝm3 daēuuōa ||f|| tauruui4 xzairicia ||g|| aēšmǝmb xruuī.drūmc ||h|| akatašǝm5 daēum6 ||i|| ziiąm7 daēuuō.dātǝma ||j|| iϑiiejō8 maršaōnǝma ||k|| zauruuab duždąfǝδrō9 kǝrǝnaōitia ||l|| būitib daēuuōc ||m|| driβišd daēuuōe ||n|| daiβiš10 daēuuōa ||o|| kasuuīš11 daēuuōa ||p|| paitišō12 daēuuōa ||q|| daēuuanąmb daēuuōtǝmōc Un certain désordre casuel règne puisqu’on attend une énumération des démons au nominatif. Or, on a également l’accusatif  : nā̊ŋhaiϑǝm, aēšmǝm xruuī.drūm, akatašǝm daēum, ziiąm daēuuō.dātǝm, voire peut-être un instrumental : sauru. Ce désordre a pu être causé par une mauvaise adaptation grammaticale d’une liste. Même s’il n’y a pas de liste démoniaque fixe, il faut noter qu’une liste similaire à ||ah|| apparaît au V10.5-14 : (5) paiti.pǝrǝne aŋhrǝm maińiiūm … (6) nasūm … hąm.raēϑβǝm … paiti.raēϑβǝm … (9) iṇdrǝm … saurum … nā̊ŋhāiϑīm … (10) tauru ... zairici … (13) aēšmǝm xruuīm.drūm … akatašǝm daēum … (14)

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varǝńiia daēuuō … vātīm daēuuō (pour le texte complet et sa traduction, se reporter à Andrés-Toledo 2016 : 114-120 et pour une discussion détaillée du passage à Andrés-Toledo 2009 : 215-240). À noter que, dans la tradition moyenperse, certains démons de cette liste ont été utilisés comme opposants aux Immortels bienfaisants, comme Ahura Mazdā / Aŋhra Maińiiu, Aṣ̌a Vahišta / Iṇdra, Spǝṇtā Ārmaiti / Nā̊ŋhaiϑiia, etc. (cf. GdBd1.54, GdBd34.27, WZ35.37). Sur ces démons, voir également Pirart 2007. 2 : G saoru. Instr. m. sg. inattendu de Sauru-, à rapprocher du véd. śáru- « la flèche (d’Indra) » plutôt que du dieu Śárva- (cf. Andrés-Toledo 2009 : 224). 3 : au lieu de la forme nā̊ŋhaiϑīm < *nā̊ŋhaiϑiiǝm < *nā̊ŋhaiϑiiam attendue et attestée au V10.9. 4a : G zairica, forme attestée par la tradition manuscrite et également retenue par Bartholomae qui l’interprète comme un nom. duel de zairic- (1904 : 1680) avec un suffixe -c ? Si on accepte la correction en zairici, deux possibilités s’offrent à nous. Andrés-Toledo (2009 : 231) propose d’y voir le nom. sg. de zairicī- « jaunâtre », mais survient alors le problème de tauruui au lieu de tauruuiš (sans compter le nom. au lieu de l’acc. au V10.10). L’analyse par un duel peut être gardée à condition de faire de zairici le nom.-acc. nt. duel de l’adj. zairiiaṇc- « jaunâtre » (cf. véd. pratyáñc-, nom.-acc. nt. duel pratīcī́). Le terme zairiiaṇcaurait ici une valeur négative, contrairement à la forme adjectivale féminine zairicī- attestée au gén. sg. (Yt13.139 zairiciiā̊ aṣ̌aōńiiā̊ frauuaṣ̌īm yazamaide). 4b : G aēšǝmǝm. 5 : littéralement « qui créé le mal », cf. Kellens 1974 : 177178. 9 : Bartholomae (1904 : 757) l’analyse comme dužδą acc. pl. « ignorants » et fǝδrō acc. pl. « pères ». Bailey (1931 : 597-598) rejette l’analyse de Bartholomae et propose duš + *dam-ϑtra- > *damptra « avec une mauvaise respiration » de la racine dam « souffler, respirer ». Son analyse prend notamment appui sur un passage du Bundahišn : GrBd27.29

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zarmān ān dēw kē dušdaft kunēd kē pīrīh xwānēnd « la vieillesse est le démon qui rend la respiration mauvaise, que l’on appelle vieillesse ». Benveniste (1932 : 179-180) arrive, de manière indépendante, à la même conclusion « qui respire difficilement, asthmatique ». Cette analyse est rejetée par de Vaan (2003 : 388-389) pour deux raisons : la non-attestation de l’anaptyxe entre m et ϑ dans *damfϑtra par ailleurs et le verbe kar « faire », généralement pas employé dans le sens « transformer X en Y ». Il propose de voir ici une glose : zauruua *duždā̊ [fǝδrō kǝrǝnaōiti] « maleficent old age [he makes old] » où fǝδrō serait une transposition avestique d’un mot moyen-perse pīr. Cette hypothèse n’est pas très convaincante, et ce d’autant plus pour un passage dont la traduction moyen-perse fait défaut (cf. Cantera 2006b : 238). En reprenant pour point de départ la racine dam « souffler, respirer », Kellens propose d’y voir *duž-dam-s > duždą « à la mauvaise respiration » et de garder l’acc. pl. fǝδrō « pères ». 9d : Dérivé en -i de la racine *dhrebh- « couler », qui a été rapproché de *drabma-, mp. drēm « flegme ». Selon Bailey (1954 : 5), il s’agirait de la personnification de la lamentation excessive. Voir aussi Kellens 1995b. 10 : Dérivé en -i de la racine dab- « tromper » (cf. Hoffmann 1967 = Auf. I 201). 11 : Composé possessif *kasu-viš- « qui a un petit poison, des pustules » (cf. Kellens 1974 : 367-368). ||a|| Il criait ici et là, il pensait ici et là, le mauvais Avis, aux multiples destructrions, ||b|| le démon des démons, ||c|| le démon Indra, ||d|| le démon Sauru, ||e|| le démon Nā̊ŋhaiϑiia, ||f|| Tauruui (et) Zairiiaṇc, ||g|| Aēšma à la massue sanglante, ||h|| le démon Akataš,

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||i|| l’hiver instauré par les démons, ||j|| l’Abandon dans l’oubli, ||k|| le temps rend les pères avec une respiration difficile (?). ||l|| Le démon Būiti, ||m|| le démon Driβi, ||n|| le démon Daiβi, ||o|| le démon Kasuuīš, ||p|| le démon Paitiša, ||q|| le plus démon des démons. V19.44

||a|| daēuuōa uitib dauuata1 hōa yōb duždā̊c aŋhrōd maińiiuše pouru.mahrkōf ||b|| cim2 hąm.bǝrǝϑa3 hąm.bāraiiama4 daēuua5 druuaṇtōa duždā̊ŋhōb arǝzūrahe6 paitia kamǝrǝδǝmb

6 : lieu de rencontre des démons, comme l’atteste déjà le V3.7 et plus tard la littérature moyen-perse, par exemple Dd32.6, GrBd9.10-11, PRDd50.1. ||a|| Le mauvais Avis, aux destructions multiples, avare, hurla ainsi : ||b|| « Est-ce que nous, les démons, trompeurs, avares, allons organiser des réunions sur la gueule d’Arəzūra ? ». V19.45

||a|| aduuarǝṇtaa adāuṇta1 daēuuaa druuaṇtōb duždā̊ŋhō uruϑǝṇta2 xadāuṇtaa daēuuab druuaṇtōc duždā̊ŋhōd aγąme daōϑrīm3 dāuṇta4 daēuuaa druuaṇtōb duždā̊ŋhōc ||b|| imǝmd nōe hąm.bǝrǝϑa5 hąm.bāraiiama6 arǝzūrahe7 paitia kamǝrǝδǝmb

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1, 2a, 4 : selon la règle phonétique *au̯aN > *au̯əN > *au̯uN > *aū̆N > aōN, on attendrait (a)daōṇta mais les manuscrits attestent soit (a)dāuṇta (retenue par Geldner), soit (a)dā̊ṇta, qui s’en rapproche phonétiquement. Nous corrigons en (a)daōṇta (correction déjà proposée par de Vaan 2003 : 376). 4d : forme pronominale pour indiquer une réponse positive ? a-1, 2-a, 4 : jeu avec des formes verbales avec ou sans augment. Augment stylistique relevant de la parodie patoisante ? (cf. Kellens 1984 : 247-249). ||a|| Les démons trompeurs, avares allèrent, hurlèrent, les démons trompeurs avares gémirent, hurlèrent, les démons trompeurs, avares prononcèrent cette méchante parole. ||b|| Oui ( ?), nous allons organiser nos réunions sur la gueule d’Arəzūra. V19.46

||a|| zātō a bē 1 yō 2 aṣ̌ a uua a zaraϑuštrō b nmānahe c pourušaspahed ||b|| kuuae hēf aōšōg viṇdāma3 hāua daēuuanąmb snaϑōc hāud daēuuanąme paitiiārōf ||c|| hāug druxš.vī.druxšh niiā̊ṇcō4 daēuuaiiāzōa ||d|| nasušb daēuuō.dātōc draōgōd miϑaōxtōe 1 : hapax interprété comme la particule bā < *bho/eavec deux explications phonétiques possibles : a. bā a été remplacé par le moyen-perse bē (de Vaan 2003 : 404-405), b. *bā yō > bē yō à cause de l’environnement palatal. Sur une étude de bā et son lien bōit̰ < *bha-id, voir de Vaan 2009. 3h : pris comme un composé en suivant Kellens 1974 : 41-42. ||a|| Il est né Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, de la maison de Pourušāspa,

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||b|| où allons-nous lui trouver une mort ? C(’est) le tueur des démons, l’adversaire des démons, ||c|| celui qui abjure la Tromperie de la Tromperie. Avilis ceux qui sacrifient aux démons, ||d|| la Nasu instaurée par les démons, Draōga à la parole mensongère. V19.47

||a|| xadāuṇta1 aduuarǝṇta2 daēuuaa druuaṇtōb duždā̊ŋhōc būnǝm3 aŋhǝ̄uša tǝmaŋhaheb yat̰c ǝrǝγatōd daōžaŋvhahe4 Geldner ajoute l’Aṣ̌ǝm Vohū (VS19.48 selon CAB), qui apparaît dans les manuscrits liturgiques. Dans la mesure où nous ne reproduisons pas le texte dans sa version rituelle, nous ne l’avons pas intégré. 1 : voir commentaire de la strophe 45. 3a-4 : c’est-à-dire sous la terre. La fuite des démons sous terre suite à la récitation de l’Ahuna Vairiia est attestée dans l’Avesta : Y9.15, Yt19.81, et sans mention de la formule : FrW4.2. ||a|| Les démons trompeurs, avares hurlèrent, allèrent au fond de l’état d’existence sombre, qui (est) l’enfer infect.

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3 Glossaire avestique Les termes apparaissent selon l’ordre alphabétique avestique a ā ā̊ ą ǝ ǝ̄ e ē o ō i ī u ū k x x́ xv g γ c j t ϑ d δ t̰ p f b β ŋ ŋ́ ŋv n ṇ m y ii v uu r s z š ž š́ ṣ̌ h. […] indique que le terme n’apparaît pas au cas attendu dans la phrase. a a-/i-/ima- pron. dém. « celui-ci » imǝm acc. m. sg. (45) imat̰ (dąma) acc. nt. sg. (14, 17, 34) imat̰ (vacō) acc. nt. sg. (18) imat̰ (karsuuarǝ) acc. nt. sg. (39) aŋ́hā̊ (zǝmō) gén. f. sg. (4) ahmāi dat. m. sg. (6, 7, 8, 9) ana (vaca, zaiia) instr. m. sg. (9) aēsma- m. « bois » aēsmanąm gén. pl. (24, 40) aēšma- m. nom d’un démon « Aēšma » [aēšmǝm] acc. sg. (43) aēšō → ha-/ta-/aētaaēšō.drājah- adj. « de la longueur d’un soc de charrue » aēšō.drājō (barǝsma) acc. nt. sg. (19) aōša- m. « mort » aōšǝm acc. sg. (3) aōšah- nt. « mort » aōšō acc. sg. (3, 46) aka- adj. « mauvais, malveillant, malfaisant » aka (manaŋha) instr. nt. sg. (4) akataš- m. nom d’un démon « Akataš » [akatašǝm] acc. sg. (43) akarana- adj. « illimité »

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[akaranahe] ([zruuānahe]) gén. m. sg. (13, 16) akarane (zrūne) dat. m. sg. (9) v ax afna- adj. « sans sommeil » axvafnō nom. m. sg. (20) agata- adj. « venu » (de ā-gam-) agatō nom. m. sg. (31) aɣa- adj. « mauvais, méchant » aɣąm (daōϑrīm) acc. f. sg. (45) aɣąm (druuatąm) gén. m. pl. (30) aiϑiiajah- adj. « sans abandon » aiϑiiajaŋhǝm (ahūm) acc. m. sg. (31) apanōtǝma- adj. « le plus accessible » apanōtǝmąm° acc. f. sg. (14) apāxtara- adj. « nord » apāxtarat̰ (naēmāt̰) abl. m. sg. (1) apāxtaraēibiiō (naēmaēibiiō) abl. m. pl. (1) abaŋha- adj. « sans ivresse » abaŋhō nom. m. sg. (20) aŋhra- adj. « méchant, mauvais » avec maińiiu- m. : « le mauvais Avis » aŋhra maińiiō voc. sg. (3, 5, 9, 12) aŋhrō maińiiuš nom. sg. (1, 6, 8, 43, 44) aŋhrǝm maińiiūm acc. sg. (5) aŋhrō.maińiiu- adj. « ahrimanien » [aŋhrō.maińiiuš] (dąma) nom. m. sg. (8) anaɣra- adj. « infini » anaɣra (raōcā̊) acc. nt. pl. (35) ańiia- adj. « autre » ańiiąm (auuarǝtąm) acc. f. sg. (26) ańiiaēšąm (aṣ̌aōnąm) gén. m. pl. (25, 32, 36) amauuaṇt- adj. « fort, impétueux » amauuaiti voc. f . sg. (18) amǝṣ̌a- spǝṇta- nom d’un groupe de divinités « Immortels bienfaisants »

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amǝṣ̌ā̊ spǝṇta nom. pl. (9) amǝṣ̌ǝ̄ spǝṇtǝ̄ acc. pl. (19) amǝṣ̌ā̊ spǝṇta acc. pl. (13) amǝṣ̌anąm spǝṇtanąm gén. pl. (32, 36) amǝṣ̌aēibiiō spǝṇtaēibiiō dat. pl. (25) auua- pron. dém. « celui-là » hāu nom. m. sg. (46) hāu (= daēna) nom. f. sg. (30) auuąm acc. f. sg. (14) auuat̰ (karšuuarǝ) acc. nt. sg. (39) auuaŋ́hāt̰ (drujat̰, vīsat̰, tanuuat̰) abl. f. sg. (12, 20) auuaϑa adv. « là » (33) auuarǝtā- f. « biens » auuarǝtąm acc. sg. (26) auui prép. + acc. « vers » (13, 32) ar v. « se mettre en route » avec ud « se lever » th. prés. °iiaraind. uziiōraiti ind. prés. A. 3e sg. (28) arǝzahi- nt. nom d’un continent « Arəzahi » arǝzahi acc. duel (39) arǝzūra- m. nom d’une montagne « Arəzūra » arǝzūrahe gén. sg. (44, 45) airiia- adj. « aryen, iranien » airiianąm (dax́iiunąm) gén. f. pl. (39) asān- m. « pierre » asānō acc. pl. (4) asarǝta- adj. « pas refroidi » asarǝtō (zaraϑuštrō) nom. m. sg. (4) ast- nt. « os » asti acc. pl. asta° acc. pl. thématisé (7) astuuaṇt adj. « osseux, matériel » astuuaiṇti (aŋhuuō) loc. m. sg. (27, 29)

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astuuaitinąm (gaēϑanąm) gén. f. pl. (11, 27) asman- nt. « ciel » asmanǝm acc. sg. (35) azǝm pron. pers. 1re pers. « moi » azǝm nom. m. sg. (12) mana gén. m. sg. (8, 9, 14) v.av. mōi gén. / dat. m. sg. encl. (10) mē gén. / dat. m. sg. encl. (3, 6, 15, 35) nō acc. m. pl. encl. (31) nō gén. m. pl. encl. (45) aš.x varǝnah- adj. «  très abondant, qui a tant de force d’abondance » [aš.xvarǝnā̊] ([mąϑrō]) nom. m. sg. (16) ašta- m. « messager, coursier » aštō nom. sg. (34) aṣ̌a- m. « Agencement » aṣ̌āt̰ abl. sg. (14) v aṣ̌ a x āϑra- adj. «  qui dispense les bien-être de l’Agencement » aṣ̌axvāϑranąm (gairinąm) gén. m. pl. (28) aṣ̌a- vahišta- m. nom d’une divinité « Aṣ̌a Vahišta », litt. « le meilleur Agencement » aṣ̌āi vahištāi dat. sg. (11) aṣ̌auuan- adj. « qui soutient l’Agencement » aṣ̌āum (zaraϑuštra) voc. m. sg. (1, 6, 26) aṣ̌āum voc. m. sg. (11, 27, 31) aṣ̌auua (zaraϑuštrō) nom. m. sg. (3, 4, 10, 46) [aṣ̌auua] ([ahurō mazdā̊]) nom. m. sg. (15, 35) [aṣ̌auua] ([yaōždāϑriiō]) nom. m. sg. (33) aṣ̌auuanǝm (narǝm) acc. m. sg. (12, 26) aṣ̌aōnīm (nāirikąm) acc. f. sg. (12, 26) aṣ̌aōnīm (cinuuat̰.pǝrǝtūm) acc. f. sg. (29) aṣ̌aōnīm (uruuarąm) acc. f. sg. (35) aṣ̌aōne dat. m. sg. (18, 29)

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[aṣ̌aōne] dat. m. sg. (19) aṣ̌auuanō (narō) nom. m. pl. (19, 34) aṣ̌āunąm gén. m. pl. (30, 37) aṣ̌aōnąm gén. m. pl. (25, 32, 36) aṣ̌aōnibiiō (gāϑābiiō) dat. f. pl. (38) aṣ̌ō.stūiti- f. « éloge de l’Agencement » aṣ̌ō.stūitinąm gén. pl. (22) aṣ̌ i - f. nom d’une divinité «  Aṣ̌ i   », littéralement «  la récompense » aṣ̌ōiš gén. sg. (39) aṣ̌iia- adj. « accompagné de la récompense » aṣ̌iiō (sraōšō) nom. m. sg. (40, 41) [aṣ̌iiō] ([sraōšō]) nom. m. sg. (41) aṣ̌im (sraōšǝm) acc. m. sg. (15) ah- v. « être » th. prés. ah-/hind. ahi ind. prés. A. 2e sg. (6, 20) asti ind. prés. A. 3e sg. (9) hǝṇti ind. prés. A. 3e pl. (4) subj. aŋhǝn subj. prés. A. 3e pl. (19) ahu m. « maître » ahū nom. sg. (2, 10, 22) (dans l’Ahuna Vairiia) ahu- m. « état d’existence » ahūm acc. sg. (31, 36) aŋhǝ̄uš gén. sg. (47) aŋhaōt̰ abl. sg. (31) aŋhuuō loc. sg. (27, 29) ahuna- premier mot du nom de la prière Ahuna Vairiia. ahunǝm acc. sg. (2, 10) ahunauuaṇt-, fém. °uuaiti- adj. « qui contient le mot ahuna », avec gāϑā désigne un texte « la Gāthā Ahunauuaitī » (Y28-34) ahunauuaitiiā̊ (gāϑaiiā̊) gén. f. sg. (38) ahuna- vairiia- m. nom d’une prière sacrée « Ahuna Vairiia »

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ahunǝm vairīm acc. sg. (2, 10, 22) ahura- m. premier terme du nom de la divinité Ahura Mazdā « Ahura » v.av. ahurā voc. sg. (10) ahuraδāta- adj. « mis en place par Ahura » ahuraδātąm (ząm) acc. f. sg. (21, 26, 35) ahuraδātǝm (vǝrǝϑraɣnǝm) acc. nt. sg. (37) ahura- mazdā- m. nom d’une divinité « Ahura Mazdā » ahura mazda voc. sg. (11, 17, 20, 26) ahurō mazdā̊ nom. sg. (13, 18, 20, 21, 26, 28) [ahurō mazdā̊] nom. sg. (15, 35) ahurǝm mazdąm acc. sg. (11, 17, 19, 20, 26) ahurahe mazdā̊ gén. sg. (13, 14, 16, 17, 32, 34, 36) ahurāi mazdāi dat. sg. (4, 11, 25) ā ā prép. + acc. « vers » (31) āat̰ adv. « et, alors » (13, 18, 21, 23, 24, 26, 28) āi interj. « ô » (9) ātar- m. « feu » ātrǝm acc. sg. (40) āϑre dat. sg. (24, 40) āp- f. « eau » āpǝm acc. sg. (22, 26, 35) apat̰ abl. sg. (5) āpō acc. pl. (2) ārmaiti- f. nom d’une divinité « Ārmaiti » ārmatǝ̄e dat. sg. (11) āh v. « être assis » th. prés. āhpart. parf. ā̊ŋhāna ā̊ŋhānō nom. m. sg. (11) ǝ ǝrǝɣaṇt- adj. « abominable, infect »

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ǝrǝɣatō (daōžaŋvhahe) gén. nt. sg. (47) ǝrǝš v.av. adv. « bien, correctement, vraiment » (10) u uiti adv. « ainsi, de la manière suivante » (1, 44) uxšan- m. « taureau » uxšānǝm acc. sg. (21) uγra- adj. « fort, puissant » uγrā̊ ([frauuaṣ̌aiiō]) acc. f. pl. (37) upāpa- adj. « qui vit dans l’eau » [upāpō] ([masiiō]) nom. m. sg. (42) uparō.kairiia- adj. « à l’action supérieure » [uparō.kairiiehe] ([vaiiaōš]) gén. m. sg. (13, 16) usǝhištat̰ → stāuziiōraiti → arušastara- adj. « est » ušastarat̰ (naēmāt̰) abl. m. sg. (5) ušastaraēibiiō (naēmaēibiiō) abl. m. pl. (5) ušī- f. « aurore » uši nom. sg. (28) uštāna- nt. « animation » uštānǝm° acc. sg. (7) uštauuaṇt-, fém. °uuaitī- adj. « qui contient le mot uštā », avec gāϑā désigne un texte « la Gāϑā Uštauuaitī » (Y43-46) uštauuaitiiā̊ (gāϑaiiā̊) gén. f. sg. (38) i i v. « aller » avec auua « descendre » avec pāra « conduire » th. prés. aē- / iind. pāraiieiti ind. prés. A. 3e sg. (32) subj. auuaēn subj. prés. A. 3e pl. (13) iδa adv. « ici » (31)

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iṇdra- m. nom d’un démon « Indra » iṇdrō nom. sg. (43) k ka- pron. interr. « qui ?, que ?, quoi ? » kahe gén. m. sg. (8) kana (zaiia) instr. m. sg. (8) kana (yasna) instr. m. sg. (17) katō.masah- adj. « qui a la taille d’une maison » katō.masaŋhō (asānō … ) nom. m. pl. (4) kaδa adv. interr. « comment » (31) kanā- f. « trou » kanąm acc. sg. (41) kamǝrǝδa- nt. « tête, gueule » kamǝrǝδǝm acc. sg. (44, 45) kamǝrǝδe loc. sg. (15) kar v. « faire » avec frā « accomplir, faire » th. prés. kǝrǝnaō-/kǝrǝnuind. kǝrǝnaōiti ind. prés. A. 3e sg. (43) opt. frakǝrǝnōit̰ opt. prés. A. 3e sg. (41) subj. kǝrǝnauuāni subj. prés. A. 1re sg. (12) kara- m. nom d’un poisson « Kara » [karō] nom. sg. (42) kart v. « couper » avec pairi « couper » th. prés. kǝrǝṇtaopt. xpairi.kǝrǝṇtōiš (corruption de pairi.kǝrǝṇtīš ?) opt. prés. A. 2e sg. (19) °karš v. « tirer » avec pairi « tracer un sillon » th. prés. °karšaopt. pairi.karšōit̰ opt. prés. A. 3e sg. (21) karšuuar- nt. « région, continent » karšuuarǝ acc. sg. (39)

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kasuuīš- m. nom d’un démon « Kasuuīš » kasuuīš nom. sg. (43) kąsaōiia- adj. avec āp- « lac Kąsaōiia » kąsaōiiāt̰ (apat̰) abl. f. sg. (5) kǝrǝta- adj. « fait » kǝrǝta nom. f. sg. (30) kǝhrp- f. « forme, apparence » kǝhrpa instr. sg. (37) kuϑa pron. interr. « comment » (12) kuṇda- m. nom d’un démon « Kuṇda » kuṇdǝm acc. sg. (41) kuua pron. interr. « où ? » (4, 27, 46) x xnąϑaitī- f. nom propre « Xnąϑaitī » [xnąϑaiti] nom. sg. (5) xraōždišta- adj. « le plus rigide, agressif » xraōždištąm° acc. f. sg. (14) xraϑβišta- adj. « le plus intelligent » xraϑβištąm° acc. f. sg. (14) xrūždā- ? f. « difficulté » xrūždiia instr. sg. (4) xrūždra- adj. « dur » xrūždranąm (aēsmanąm) gén. m. pl. (24, 40) xruuī.dru- adj. « à la massue sanglante » [xruuī.drūm] ([aēšmǝm]) acc. m. sg. (43) xšaēta- adj. « brillant » [xšaētāi] ([yimāi]) dat. m. sg. (39) xšaϑra- vairiia- m. nom d’une divinité « Xšaϑra Vairiia » xšaϑrāi vairiiāi dat. sg. (11) xšap- f. « nuit » xšapō gén. sg. (28) xšafna- m. « nuit » xšafna nom. pl. (23)

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xšnūta- adj. « satisfait » xšnūtō nom. m. sg. (32) xšnūtō (sraōšō) nom. m. sg. (40) xv xvata- adj. « soi-même » xvatō nom. m. sg. (14, 34) v x aδāta- adj. « autonome » [xvaδātō] nom. m. sg. (42) xvaδātahe (gātuuahe) gén. m. sg. (36) [xvaδātahe] ([ϑβaṣ̌ahe]) gén. nt. sg. (13, 16) xvaδātā̊ (raōcā̊) acc. f. pl. (35) xvaniraϑa- nt. nom d’un continent « Xvaniraϑa » xvaniraϑǝm acc. sg. (39) xvanuuaṇt- adj. « lumineux » xvanuuaṇtǝm (asmanǝm) acc. nt. sg. (35) xvarǝϑa- nt. « aliment, nourriture » xvarǝϑǝm nom.-acc. sg. (41) xvarǝϑā̊ acc. pl. (40) xvarǝnaŋvhaṇt- adj. « abondant » xvarǝnaŋvhaṇtǝm (tištrīm) acc. m. sg. (37) xvarǝnaŋvhaṇtǝm (haētumaṇtǝm) acc. m. sg. (39) v x arǝnaŋvhastǝma- adj. « le plus abondant » xvarǝnaŋvhastǝmǝm acc. m. sg. (15) v x arǝnah- nt. « abondance » xvarǝnō acc. sg. (39) v x āsta- adj. « épicé » xvāsta (xvarǝϑā̊) acc. nt. pl. (40) g gaēϑā- f. « être vivant » gaēϑanąm gén. pl. (11, 27, 29) gaōmaēza- m. « urine de bœuf » gaōmaēzǝm acc. sg. (21, 22) gam v. « venir »

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avec auua « avancer » avec paiti et ham « rassembler » th. prés. inch. jasaind. jasaiti ind. prés. A. 3e sg. (29, 30) paiti haṇjasǝṇti ind. prés. A. 3e pl. (27) subj. auua.jasāhi subj. prés. A. 2e sg. (18) gav- m. « vache, bovin » gaōm acc. sg. (21) gǝ̄uš gén. sg. (37) gauue dat. sg. (41) gauua instr. sg. (22) gar- f. « louange, éloge », toujours au gén. sg. garō avec nmāna- nt. «  maison de la louange  » comme description du « paradis » (32, 36) gairi- m. « montagne » gairinąm gén. pl. (28) gātu- m. « trône » gātuuō gén.-abl. sg. (31) gātuuahe gén. sg. thématisé (36) gātuuō acc. pl. (32) gāϑā- f. « Gāϑā, chant » gāϑaiiā̊ gén. sg. (38) gāϑābiiō dat. pl. (38) grab v. « saisir » avec us- « enlever » th. prés. gǝuruuaiiasubj. uzgǝuruuaiiāt̰ subj. prés. A. 3e sg. (23, 25) ɣ γžar- v. « couler » avec vi « couler » th. prés. caus. γžāraiiapart. prés. γžāraiiaṇt viγžāraiieiṇtīm (pǝrǝnąm) acc. f. sg. (40)

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c °ca part. encl. « et » (7, 9, 14, 19, 23, 25, 29) catura indécl. « quatre » (22) cinuuat̰.pǝrǝtu- f. « le pont du Cinuuat̰ » cinuuat̰.pǝrǝtūm acc. sg. (29, 36) cinuuaṇt- adj. « empileur» cinuuatō gén. m. sg. seulement avec pǝrǝtu-, soit litt. « le pont de l’empileur » cim adv. interr. « est-ce que ? » (44) cistā- f. nom d’une divinité « Cistā » cistaiiā̊ gén. sg. (39) cisti- : f. nom d’une divinité « Cisti » cistōiš gén. sg. (39) j jad v. « demander pour avoir » avec paiti « interroger » th. prés. jaiδiiaind. °jaiδiieiṇti ind. prés. A. 3e pl. (29) jan v. « abattre, frapper » avec auua- « tuer » th. prés. jansubj. janāni subj. prés. 1re sg. (5) opt. auua.janiiāt̰ opt. prés. A. 3e sg. (41) jafra- adj. « profond » jafranąm (vairiianąm) gén. m. pl. (42) t tauruui- m. nom d’un démon « Tauruui » tauruui nom. duel (43) taxma- adj. « ferme » [taxmō] ([vātō]) nom. m. sg. (13, 16) taxma nom. f. sg. (30) tac- v. « courir, couler »

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th. prés. tacapart. prés. taciṇt taciṇtąm (āpǝm) part. prés. A. acc. f. sg. (26) tat̰ → ha- / ta- / aētatanū- f. « corps » tanuuat̰ abl. sg. (20) tarasca prép. + acc. « à travers, par delà » (30) tarō prép. + acc. « à travers, par delà » (30) tarš v. « trembler » avec frā « trembler, avoir peur » th. prés. inch. tǝrǝsaind. fratǝrǝsaiti ind. prés. A. 3e sg. (33) fratǝrǝsǝṇti ind. prés. A. 3e pl. (33) tašta- nt. « bol, coupe » tašta° instr. sg. (9) tǝmaŋha- adj. « sombre, noir » tǝmaŋhahe (aŋhǝ̄uš) gén. m. sg. (47) tǝmah- nt. « obscurité, les ténèbres » tǝmō.huua loc. pl. (30) tištriia- m. nom d’une divinité « Tištriia » tištrīm acc. sg. (37) tūm pron. pers. 2e pers. « toi » tū voc. m. sg. (13, 14) tūm nom. m. sg. (6, 20) ϑβā acc. m. sg. encl. (10) t̰ t̰baēšō.paršta- m. « énigme hostile » t̰baēšō.parštanąm gén. pl. (4) ϑ iϑiiejah- nt. « abandon » iϑiiejō nom. sg. (1, 2, 43) iϑiiejaŋhuuaṇt - adj. « rempli d’abandon »

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iϑiiejaŋvhatat̰ (aŋhaōt̰) abl. m. sg. (31) ϑβaṣ̌a- nt. « ciel, espace aérien » [ϑβaṣ̌ahe] gén. sg. (13, 16) ϑritiia- adj. « troisième » ϑritiiā̊ (xšapō) gén. f. sg. (28) d daēnā- f. « âme-voyance ; religion » daēnąm acc. sg. (2, 6, 7, 13, 16) daēum.jana- adj. « qui frappe le démon » daēum.janǝm (ātrǝm) acc. m. sg. (40) daēuua- m. « démon » daēuuō nom. sg. (1, 2, 29, 43, 44) daēum acc. sg. (41) [daēum] acc. sg. (43) daēuua nom. pl. (3, 20, 28, 33, 44, 45, 47) daēuuanąm gén. pl. (1, 15, 43, 46) daēuuaiiasna- adj. « qui sacrifie aux démons » daēuuaiiasnanąm (maṣ̌iiānąm) gén. m. pl. (26, 29, 41) daēuuaiiaz- adj. « qui sacrifie aux démons » daēuuaiiāzō nom. m. pl. (46) daēuuō.jata- adj. « frappé par les démons » daēuuō.jataiiāt̰ (tanuuat̰) abl. f. sg. (20) daēuuōtǝma- adj. « le plus démon » daēuuōtǝmō nom. m. sg. (43) daēuuō.dāta- adj. « instauré par les démons » daēuuō.dātō (nasuš) nom. m. sg. (46) daēuuō.dātǝm ([nasuš]) acc. m. sg. (5) [daēuuō.dātǝm] ([ziiąm]) acc. m. sg. (43) daēuuō.dātǝm (dąma) acc. nt. sg. (5) daōϑrī- f. « parole » daōϑrīm acc. sg. (45) daōžaŋvha- nt. « enfer» daōžaŋvhahe gén. sg. (47)

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dax́iiu- / daŋ́hu- f. « pays, peuple » daŋ́hāuuō nom.-acc. pl. (41) dax́iiunąm gén. pl. (39) daiβi- m. nom d’un démon « Daiβi » daiβiš nom. sg. (43) daϑušō- → dādaŋ́hu.paiti- m. « chef des nations » daŋ́hu.paitiš nom. sg. (6) dauuažah- adj. ( ?) dauuažā̊ nom. m. sg. (1, 2) 1 dar- v. « tenir » avec vi « tenir, soutenir » th. prés. caus. dāraiiaind. vīδāraiieiti ind. prés. A. 3e sg. (30) 2 dar- v. « déchirer » th. prés. dǝrǝnind. dǝrǝnǝṇti ind. prés. A. 3e pl. (28) darǝjī- f. nom d’un fleuve « Darǝjī » (litt. « la Longue ») darǝjiia loc. sg. (4, 11) dašina- adj. « droite » dašina (bāzuuō) instr. m. sg. (23, 25) dā- v. « mettre ; donner » avec para « comptabiliser » avec fra « créer » avec ni « placer en dessous, déposer sur le sol » th. prés. daδā-/dadinj. daϑat̰ inj. A. 3e sg. (9) fradaϑǝn inj. A. 3e pl. (9) opt. nidaiδīš opt. prés. A. 2e sg. (23) para.daiδiiāt̰ opt. prés. A. 3e sg. (27) th. parfait dadā-, daδā-/dadpart. pf. daδuuāh- / daϑuš- « créateur » daϑušō gén. m. sg. (4) 1 dāta - adj. « donné »

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dātǝm (yātǝm) acc. m. sg. (29) [dātaiiā̊] (gaōmaēzǝm) gén. f. sg. (22) 2 dāta- nt. « loi, texte prescriptif » dātǝm acc. sg. (16) dātar- m. « créateur (11, 27) ; donneur ( ?) (17) » dātarǝ voc. sg. (11, 27) dātō pour dāta, voc. analogique (17) dāitiiā- f. nom d’une rivière dāitiiaiiā̊ gén. sg. (2) dāitiiō.kǝrǝta- adj. « fait selon les prescriptions » dāitiiō.kǝrǝtǝm (bixǝδrǝm) acc. nt. sg. (21) dāϑra- nt. « don » dāϑra nom. pl. (27) dāman nt. « créature, création » dąma acc. sg. (5, 6, 8, 14, 17, 34) dāmąn gén. sg. (42) dāmąn acc. pl. (37) dāmi.dāta- nt. « création du créateur » dāmi.dātǝm acc. sg. (15, 35) du- v. « dire, parler » (verbe daivique) avec paiti « répondre, répliquer » avec fra et vī « crier ici et là » th. prés. dauuaind. paiti adauuata ind. impf. M. 3e sg. (6, 8) adāuṇta ind. impf. M. 3e pl. (45, 47) inj. dauuata inj. M. 3e sg. (1, 44) paiti.dauuata inj. M. 3e sg. (3) fradauuata inj. M. 3e sg. (43) vīdauuata inj. M. 3e sg. (43) dāuṇta inj. M. 3e pl. (45) duγδar- f. « fille » [duγδa] nom. sg. (13, 16) duždam- adj. « qui a une mauvaise respiration » (43) duždą acc. pl.

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duždāma- adj. « perfide » duždāmō (aŋhrō maińiiuš) nom. m. sg. (6, 8) duždāh- adj. « avare » dužda (aŋhra maińiiō) voc. m. sg. (5, 9, 12) duždā̊ (aŋhrō maińiiuš) nom. m. sg. (1, 44) duždā̊ŋhō (daēuua) nom. m. pl. (3, 28, 33, 44, 45, 47) dūraēpāra- adj. « qui a les bords éloignés » dūraēpāraiiā̊ (zǝmō) gén. f. sg. (4) duuar- v. « aller » (verbe daivique) avec apa « s’enfuir » avec upa « se précipiter » avec pairi « encercler » avec fra « accourir » th. prés. °duuara- / °duuāraind. aduuarǝṇta ind. impf. M. 3e pl. (45, 47) inj. apaduuarat̰ inj. A. 3e sg. (2) pairi.duuarat̰ inj. A. 3e sg. (1) fraduuarat̰ inj. A. 3e sg. (1) impé. upaduuāra impé. prés. A. 2e sg. (1) draōga- m. nom d’une divinité « Draōga » (litt. « mensonge ») draōgō nom. sg. (46) draṇj- v. « tenir » th. prés. dražaind. dražahe ind. prés. M. 2e sg. (4) part. dražimnō part. prés. M., nom. m. sg. (4, 15) driβi- m. nom d’un démon « Driβi » driβiš nom. sg. (43) druxš.vī.druj- adj. « qui abjure la tromperie de la tromperie » druxš.vī.druxš nom. m. sg. (46) druj- f. « tromperie, mensonge » druxš voc. sg. (1) druxš nom. sg. (1, 2, 3) drujas gén. sg. (41) drujat̰ abl. sg. (12)

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druuaṇt- adj. «  infâme, trompeur, qui est partisan du mensonge » druuaite dat. m. sg. (29) druuaṇtō (daēuua) nom. m. pl. (3, 28, 33, 44, 45, 47) druuatąm (maṣ̌iiānąm) gén. m. pl. (26, 29, 41) druuatąm gén. m. pl. (30) p pat- v. « voler » avec hąm « tomber », ici dans un sens causatif « faire tomber, précipiter » th. prés. pataind. hąm.pataiti ind. prés. A. 3e sg. (41) paiti prép. / post. + loc. « sur » (4, 11) post. / prép. + acc. « sur » (21, 44, 45) post. + loc. « sur » (15) paitiiāra- m. « adversaire » paitiiārō nom. sg. (46) paiti.raēϑβa- nt. « contamination indirecte » paiti.raēϑβǝm acc. sg. (12) paiti.zaṇta- adj. « bien accueilli » paiti.zaṇtō (sraōšō) nom. m. sg. (40) paitiša- m. nom d’un démon « Paitiša » paitišō nom. sg. (43) paϑana- adj. « large » paϑanaiiā̊ (zǝmō) gén. f. sg. (4) paṇtā- m. « chemin » paϑąm gén. pl. (29) par v. « franchir, traverser » avec ni « préserver » th. prés. caus. °pāraiiaind. pāraiieiṇti ind. prés. A. 3e pl. (27) opt. nipāraiiaṇta opt. prés. M. 3e pl. (26) para.irista- adj. « mort, trépassé » para.iristahe (maṣ̌iiehe) gén. m. sg. (28)

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para.iristi- f. « mort » para.iristīm acc. sg. (33) pairi prép. + acc. « auprès de » (21) pairi.karša- m. « sillon circulaire » pairi.karšǝm acc. sg. (21) pairikā- f. nom d’une sorcière « Pairikā » pairikąm acc. sg. (5) pairi.kǝrǝtǝm- adj. « coupé » pairi.kǝrǝtǝm (barǝsma) acc. nt. sg. (19) pairiϑna- n. « le cours de la vie » pairiϑnǝm acc. sg. (28) pasuš.xvarǝϑa- nt. « nourriture pour le petit bétail » pasuš.xvarǝϑǝm nom.-acc. sg. (41) pasca prép. + acc. « après » (33), + abl. « après » (24) conj. « après que » (28) pǝrǝtu- m. « pont » pǝrǝtūm acc. sg. (30) pǝrǝnā- f. « paume » pǝrǝnąm acc. sg. (40) pouru.mahrka- adj. « aux destructions multiples » pouru.mahrkō (aŋhrō maińiiuš) nom. m. sg. (1, 43, 44) pourušāspa- m. nom du père de Zaraϑuštra « Pourušāspa » pourušāspahe gén. sg. (4, 6, 46) pouru.x varǝnaŋha- adj. «  qui possède beaucoup d’abondance » pouru.xvarǝnaŋhō (zaraϑuštrō) nom. m. sg. (3) pouruua- adj. « premier » [pouruuō] nom. m. sg. (42) pitar- m. « père » fǝδrō acc. pl. (43) puϑra- m. « fils » puϑrō nom. sg. (6) puϑrā̊ŋhō nom. m. pl. (42) pusa- m. « queue »

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pusā̊ŋhō nom. pl. (42) pusauuaṇt- adj. « qui porte un diadème » pusauuaiti nom. f. sg. (30) f fraōrǝnaēta → var frakairiia adj. « ce qu’on a accompli » ? frakaire acc. nt. pl. (41) fradaδafšu- nt. nom d’un continent « Fradaδafšu », litt. « qui multiplie le bétail » fradaδafšu acc. duel (39) frauuaṣ̌i- f. « âme-élective » [frauuaṣ̌iš] nom. sg. (14) [frauuaṣ̌aiiō] nom. pl. (37) fras- v. « demander pour savoir » avec hąm- : « se concerter » th. prés. pǝrǝsaind. v.-av. pǝrǝsā ind. prés. A. 1re sg. (10) hąm.pǝrǝsǝṇte ind. prés. M. 3e pl. (3) inj. pǝrǝsat̰ inj. A. 3e sg. (11, 17, 20, 26) frasaxta- adj. « mort, trépassé » frasaxtahe (maṣ̌iiehe) gén. m. sg. (28) frasnana- nt. « lavement » frasnana acc. pl. (22) friϑa- adj. « chéri, aimé » friϑō (sraōšō) nom. m. sg. (40) b baōδa- m. « odeur » baōδǝm acc. sg. (33) baōδah- nt. « perception » baōδas° acc. pl. (7, 29) baōiδi- f. « parfum » baōiδinąm gén. pl. (24, 40)

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baγō.dāta- adj. « fondé par les dieux » baγō.dātanąm (stārąm) gén. m. pl. (23) baŋha- adj. « ivre » baŋhǝm (daēum) acc. m. sg. (41) bar v. « porter » avec ud « arracher ; tirer vers le haut » avec fra « emmener, apporter » avec hąm « organiser » th. prés. bar- / bǝrǝsubj. barāni subj. prés. A. 1re sg. (12) opt. frabarōiš opt. prés. A. 2e sg. (21, 24, 40) th. prés. caus. °bāraiiasubj. hąm.bāraiiama subj. prés. A. 1re pl. (44, 45) inj. uzbāraiiat̰ inj. A. 3e sg. (19) barǝϑrī- f. « mère » barǝϑriiāt̰ abl. sg. (6) barǝsman- nt. « faisceau » barǝsma acc. sg. (19) barō.xvarǝnah- adj. « porteur de l’abondance » barō.xvarǝnō (vǝrǝϑraγnǝm) acc. nt. sg. (37) basta- adj. « lié, enchaîné » bastǝm (uruuānǝm) acc. m. sg. (29) bāmiia- adj. « brillant » bāmiia (uši) nom. f. sg. (28) bāmīm (xvaniraϑǝm) acc. nt. sg. (39) bāmiia (puϑrā̊ŋhō) nom. m. pl. (42) bāzu- m. « bras » bāzuuō instr. sg. (23, 25) bǝrǝzaṇt- adj. « haut, élevé » [bǝrǝzō] ([haōmas°]) nom. m. sg. (19) bǝrǝzaitīm (harąm) acc. f. sg. (30) bē part. « et, mais » (46) bixǝδra- nt. « instrument, récipient de purification bixǝδrǝm acc. sg. (21)

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biš indécl. « deux fois » (22) bižuuat̰ indécl. « deux fois » (22) bud v. « sentir » avec ā « parfumer » th. prés. caus. baōδaiiaopt. ā.baōδaiiaēta opt. prés. M. 3e sg. (24) bū v. « devenir » avec pairi « terminer » avec hąm « se réunir, se rassembler » th. prés. bauuaind. °bauuaiti ind. prés. A. 3e sg. (34) (°)bauuaiṇti ind. prés. A. 3e pl. (27, 34, 42) th. aor. b(a)u- / būsubj. buuat̰ subj. aor. A. 3e sg. (20) bun subj. aor. A. 3e pl. (23, 25) būitī- m. nom d’un démon « Būiti » būiti nom. sg. (1, 2, 43) būna- m. « fond » būnǝm acc. sg. (47) būne loc. sg. (42) n naēma- m. « région » naēmāt̰ abl. sg. (1, 5) naēmaēibiiō abl. pl. (1, 5) nauua- indécl. « neuf » (23) nauua.xšapara- m. « ensemble de neuf nuits » nauua.xšaparāt̰ abl. sg. (24) nar- m. « homme » nā nom. sg. (21) narǝm acc. sg. (12, 26) narō nom. pl. (19, 34) nairiiō.saŋha- m. nom propre « Nairiiō.saŋha » nairiiō.saŋhō nom. sg. (34)

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nasu- m. nom d’un démon « Nasu » nasuš nom. sg. (46) [nasuš] nom. sg. (5, 12) nazdišta- adj. « le plus proche » nazdištā̊ (daŋ́hāuuō) nom.-acc. f. pl. (41) nāman-, nąman- nt. « nom » nąma nom. sg. (29) nāirikā- f. « femme » nāirikąm acc. sg. (12, 26) nā̊ŋhaiϑiia- m. nom d’un démon « Nā̊ŋhaiϑiia » [nā̊ŋhaiϑǝm] acc. sg. (43) nǝmah- nt. « hommage » nǝmō nom. sg. (18, 25) nō → azǝm nōit̰ nég. « ne… pas » (3, 7) niuuauuaṇt- adj. « qui possède une forme apparente » niuuauuaiti nom. f. sg. (30) nmāna- nt. « maison » nmānǝm acc. sg. (32, 36) nmānahe gén. sg. (4, 46) niiā̊ṇc- adj. « humilié, avili » niiā̊ṇcō nom. m. pl. (46) m maēϑana- nt. « maison, demeure » maēϑanǝm acc. sg. (32, 36) maēši- f. « brebis » maēši nom. sg. (33) man v. « penser » avec frā et vī « penser ici et là » th. prés. mańiiainj. framańiiata inj. M. 3e sg. (43) vīmańiiata inj. M. 3e sg. (43) mana → azǝm

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manah- nt. « esprit, pensée » manaŋhō gén.-abl. sg. (3) manaŋha instr. sg. (4) maińiiauua- adj. « céleste » maińiiauuanąm (yazatanąm) gén. m. pl. (30) maińiiu- m. « esprit » maińiiō voc. sg (3, 5, 9, 11, 12) maińiiuš (1, 6, 8, 43, 44) maińiiūm (5) maińiuuā̊ gén. duel (42) maińiiu- → aŋhramarc v. « détruire, tuer » th. prés. mǝrǝṇcimpé. mǝrǝṇcaŋvha impé. M. 2e sg. (1, 6) maršaōna- adj. « dans l’oubli » maršaōnǝm (iϑiiejō) nom. nt. sg. (1, 2, 43) masiia- m. « poisson » [masiiō] nom. sg. (42) mazišta- adj. « le plus grand » mazištąm° acc. f. sg. (14) mazdaδāta- adj. « instauré par Mazdā » mazdaδāte (uruuaire) voc. f. sg. (18) [mazdaδātō] ([vātō]) nom. m. sg. (13, 16) [mazdaδāta] ([rāta]) nom. f. sg. (19) mazdaδātąm (cinuuat̰.pǝrǝtūm) acc. f. sg. (29, 36) mazdaδātąm (āpǝm) acc. f. sg. (35) mazdaδātǝm (°xvarǝnō) acc. nt. sg. (37) [mazdaδātaiiā̊] (āpǝm) gén. f. sg. (22) mazdā- → ahura- mazdāmazdō.fraōxta- adj. « prononcé par Mazdā » mazdō.fraōxta (vaca) instr. m. sg. (9) maṣ̌iia- m. « homme » maṣ̌iiō nom. sg. (23, 25, 27) maṣ̌iiehe gén. sg. (28)

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maṣ̌iiānąm gén. pl. (26, 29, 41) mā nég. « ne… pas » (6, 19) māzdaiiasni- adj. « mazdéen » māzdaiiasnīm (daēnąm) acc. f. sg. (2, 6, 7, 13, 16) māzdaiiasnōit̰ (vīsat̰) abl. f. sg. (12) mąϑra- m. « formule » mąϑrō nom. sg. (14) [mąϑrō] nom. sg. (16) mǝrǝzu- nt. « Mərəzu » mǝrǝzu acc. sg. (42) mǝrǝzu.jīti- f. « la vie courte, brève » mǝrǝzu.jītīm acc. sg. (26, 29, 41) mē → azǝm miϑaōxta- adj. «  aux paroles fausses, à la parole mensongère » miϑaōxtō (draōgō) nom. m. sg. (46) miϑra- m. nom d’une divinité « Miϑra » miϑrǝm acc. sg. (15) [miϑrǝm] acc. sg. (28) misuuan- adj. « mélangé » misunō gén. sg. misuuānahe (gātuuahe) gén. m. sg. thématisé (36) mrū v. « dire » avec frā « dire » th. prés. mraō-/mrūinj. (°)mraōt̰ inj. A. 3e sg. (10, 13, 18, 21, 26, 28) impé. mrūiδi impé. A. 2e sg. (34) part. framrū part. prés. A., nom. m. sg. (18) y ya- pron. relatif yō nom. m. sg. (1, 7, 9, 20, 21, 44, 46) [yō] nom. m. sg. (16) yas° nom. m. sg. (29)

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yąm acc. f. sg. (5, 14) yat̰ acc. nt. sg. (17, 34, 39) yeŋ́he gén. m. sg. (14) yahmāi dat. m./nt. sg. dans le sens d’une conjonction « jusqu’à ce que » ( ?) (5) yaōxštauuaṇt- adj. « douée de perception » yaōxštauuaiti nom. f. sg. (30) yaōždā v. « purifier » th. prés. yaōždaδā- / yaōždadsubj. yaōždaϑāni subj. prés. A. 1re sg. (12) yaōždāta- adj. « purifié » [yaōždātō] nom. m. sg. (20) [yaōždāta] nom. nt. pl. (23, 25) yaōždāiti- f. « purification » yaōždāta loc. sg. (21) yaōždāϑra- nt. « purification » yaōždāϑrǝm acc. sg. (12) yaōždāϑriia- adj. « ayant subi la purification » yaōždāϑriiō (nā) nom. m. sg. (21) [yaōždāϑriiō] ([aṣ̌auua]) nom. m. sg. (33) yaōždāϑriia- nt. « purification » yaōždāϑriiāt̰ abl. sg. (41) yat̰ pronom relatif de liaison sans accord (4, 12, 14, 20, 23, 47) yaϑa/ā- conj. « comme ; ainsi que » (6, 33) en tant que premier mot de l’Ahuna Vairiia (2, 10, 22) yam v. « tenir » avec apa « repousser, écarter, supprimer » avec ā « prendre » avec ni « tenir » th. prés. yasasubj. apaiiasāni subj. prés. A. 1re sg. (9) apaiiasāne subj. prés. M. 1re sg. (12) apa.yasāi subj. prés. A. 2e sg. (8)

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opt. aiiasōiš opt. prés. A. 2e sg. (21) part. niiāsǝmnō part. prés. M., nom. m. sg. (19) yauua- m. « céréales » yauuanąm gén. pl. (26) yauuō.fraϑah- adj. « de la longueur d’un joug » yauuō.fraϑō (barǝsma) acc. nt. sg. (19) yasna- m. « sacrifice » yasna instr. sg. (17) yaz v. « sacrifier » avec frā- « sacrifier » th. prés. yazasubj. yazāne subj. prés. M. 1re sg. (17) frāiiazāne subj. prés. M. 1re sg. (17) opt. frāiiazaēša opt. prés. M. 2e sg. (40, 41) frāiiazaēta opt. prés. M. 3e sg. (2) part. yazǝmnō part. prés. M., nom. m. sg. (19) yazata- m. « dieu, divinité » yazatanąm gén. pl. (30) yašta- adj. « vénéré » yaštō (sraōšō) nom. m. sg. (40) yāta- nt. « demande ; part » yātǝm acc. sg. (29) yāna- m. « faveur, demande » yānǝm acc. sg. (6) yima- : m. nom d’une divinité « Yima » yimāi dat. sg. (39) yūiδišta-  : adj. «  le meilleur au combat, qui combat le mieux » [yūiδištō] nom. m. sg. (42) v vaēn- v. « voir » avec pairi- : « voir » th. prés. vaēna-

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ind. pairi.vaēnami ind. prés. 1re sg. (3) subj. pairi.vaēnāt̰ subj. prés. 3e sg. (3) vaxša- nt. « parole, demande » vaxšǝm acc. sg. (15, 35) vac- m. « voix » vaca instr. sg. (8, 9) vac- v. « dire » avec paiti « répondre » avec frā « parler, énoncer » prés. dénom. vaš́a- « dire » ind. auuaš́ata ind. impf. M. 3e sg. (7, 9) th. aor. vaōca v.av. vaōcā aor. impé. A. 2e sg. (10) frauuaōcat̰ inj. aor. A. 3e sg. (25, 31) vacah- nt. « parole » vacō acc. sg. (18) vad v. « emmener » th. prés. vāδaiiaind. vāδaiieiti ind. prés. 3e sg. (29) vaδaγana- m. nom propre « Vaδaγana » vaδaγanō nom. sg. (6) van v. « vaincre » th. prés. vanasubj. vanāni subj. prés. A. 1re sg. (9) vanāi subj. prés. A. 2e sg. (8) vaiiu- m. « air, atmosphère » [vaiiaōš] gén. sg. (13, 16) var- v. « choisir » avec frā « faire le choix » th. prés. vǝrǝnopt. fraōrǝnaēta opt. prés. M. 3e sg. (2) vairi- m. « mer » vairinąm gén. pl. vairiianąm gén. pl. thématisé (42)

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vairiia- 1. adj. verbal «  celui qu’on doit choisir  », de var- « choisir » vairiiō nom. m. sg. (2, 10) (comme troisième terme de la prière Ahuna Vairiia) vairiiāi dat. nt. sg. → xšaϑra- (11) 2. deuxième terme du nom de la prière Ahuna Vairiia. vairīm (ahunǝm) acc. m. sg. (2, 10, 22) varz- v. « agir » avec vastriia- « pratiquer l’agriculture » th. prés. vǝrǝziiaopt. vǝrǝziiōit̰ opt. prés. A. 3e sg. (41) vah- v. « luire » avec vi « luire, flamber » th. prés. inch. usapart. viiusaiti (uši) part. prés. A., nom. f. sg. (28) vahišta- adj. « le meilleur, excellent » vahištō nom. m. sg. (19) [vahištǝm] nom. nt. sg. (9) vahištǝm (ahūm) acc. m. sg. (36) vahištąm° acc. f. sg. (14) vahištāi dat. nt. sg. → aṣ̌a- (11) vahištōišti- adj. « qui contient les mots vahištā īštiš », avec gāϑā désigne un texte « la Gāϑā Vahištōišti » (Y53) vahištōištōiš (gāϑaiiā̊) gén. f. sg. (38) vāta- m. « vent » [vātō] nom. sg. (13, 16) vāstar- m. « berger » vāstārǝm acc. sg. (2, 10) (comme dernier terme de la prière Ahuna Vairiia) vāstriia- nt. « pâturage » vāstre acc. pl. (41) vāzišta- adj. « très convoyeur » vāzištǝm (ātrǝm) acc. sg. (40) vǝrǝϑraγna- nt. nom d’une divinité « Vərəϑraγna »

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vǝrǝϑraγnǝm acc. sg. (37) vǝrǝϑrajan- adj. « qui brise l’obstacle » vǝrǝϑraja (saōš́iiąs) nom. m. sg. (5) vǝrǝϑraja (sraōšō) nom. m. sg. (40) vǝrǝϑrauuastǝma- adj. « le plus triomphant » vǝrǝϑrauuastǝmǝm acc. m. sg. (15) vǝhrka- m. « loup » vǝhrkat̰ abl. sg. (33) vǝhrkauuaṇt- adj. « pourchassé par un loup » vǝhrkauuaiti (maēši) nom. f. sg. (33) vouru.kaṣ̌a- adj. (seulement avec zraiiah-) nom d’une mer « Vouru.Kaṣ̌a » vouru.kaṣ̌ǝm (zraiiō) acc. nt. sg. (35) vouru.gaōiiaōiti- adj. « aux vastes pâturages » vouru.gaōiiaōitīm (miϑrǝm) acc. m. sg. (15) vouru.jarǝšti- nt. nom d’un continent « Vouru.jarəšti » vouru.jarǝšti acc. duel (39) vouru.dōiϑra- adj. « dont les yeux voient loin » vouru.dōiϑrąm (saōkąm) acc. f. sg. (37) vouru.barǝšti- nt. nom d’un continent « Vouru.barəšti » vouru.barǝšti acc. duel (39) vohu, f. vaŋhvī- adj. « bon » vaŋvhi (uruuaire) voc. f. sg. (18) [vaŋvhi] ([rāta°]) nom. f. sg. (19) vaŋvhīm (daēnąm) acc. f. sg. (6, 7, 13, 16) vaŋvhīm (saōkąm) acc. f. sg. (37) vaŋhuiiā̊ (dāitiiaiiā̊) gén. f. sg. (2) vaŋhuiiā̊ (aṣ̌ōiš) gén. f. sg. (39) vaŋhuiiā̊ (cistōiš) gén. f. sg. (39) vaŋhauue (ahurāi mazdāi) dat. m. sg. (11) vaŋhvīš (āpō) acc. f. pl. (2) vaŋhǝn gén. nt. pl. (17)

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vohuxšaϑra- adj. « qui contient les mots vohū xšaϑrəm », avec gāϑā désigne un texte « la Gāϑā Vohuxšaϑrā » (Y51) vohuxšaϑraiiā̊ (gāϑaiiā̊) gén. f. sg. (38) vohu.gaōna- m. nom d’une plante « Vohu.gaōna » vohu.gaōnanąm gén. pl. (24, 40) vohu- manah- nom d’une divinité « Vohu Manah » [vohu manō] nom. sg. (19) vohu manō nom. sg. (20, 23, 25, 31) vohu manō acc. sg. (23, 24) vohu.maṇt- adj. « riche en dons, qui possède beaucoup » vohu.maite (ahurāi mazdāi) dat. m. sg. (11) viγžāraiieiṇtīm → γžar1 vid- v. « savoir » avec us « menacer » th. prés. caus. °vaēδaiiainj. uzuuaēδaiiat̰ inj. A. 3e sg. (5) 2 vid- v. « trouver » th. prés. vinad-/viṇdinj. viṇdat̰ inj. A. 3e sg. (6) subj. viṇdāi subj. prés. A. 2e sg. (6) viṇdāma subj. prés. A. 1re pl. (46) part. viṇdǝmnō part. prés. M., nom. m. sg. (4) vīdaēuua- adj. « qui tient éloigné les démons, de rupture avec les démons » vīdōiiūm (dātǝm) acc. nt. sg. (16) vīdaδafšu- nt. nom d’un continent « Vīdaδafšu », litt. « qui cherche / trouve du bétail » vīdaδafšu acc. duel (39) vībaŋha- adj. « qui n’est pas ivre » vībaŋhǝm (daēum) acc. m. sg. (41) vīs- f. « village » vīsat̰ abl. sg. (12) vīspa- adj. « tout »

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[vīspā̊] (dāmąn) acc. f. pl. (37) vīspǝm ā ahmāt̰ adv. « jusqu’à ce que » (23) vīspō.vīδuuah- adj. « omniscient » [vīspō.vīδuuā̊] (ahura mazda) nom. m. sg. (20, 26) vīspō.xvāϑra- adj. « qui comporte tout bien-être » vīspō.xvāϑrǝm (ahūm) acc. m. sg. (36) vīzarǝša- m. nom d’un démon « Vīzarəša » vīzarǝšō nom. sg. (29) r raēuuaṇt- adj. « brillant » raēuuaṇtǝm (tištrīm) acc. m. sg. (37) raēuuaṇtǝm (haētumaṇtǝm) acc. m. sg. (39) raōcah- nt. « lumière » raōcā̊ acc. pl. (35) raōcaŋhąm gén. pl. (23) raōcah- adj. « lumineux » raōcaŋhǝm (ahūm) acc. m. sg. (36) ratuxšaϑra- adj. « qui tient son pouvoir du temps-rituel » ratuxšaϑrābiiō (gāϑābiiō) dat. f. pl. (38) razišta- adj. « le plus droit » razištaiiā̊ (cistaiiā̊) gén. f. sg. (39) rātā- f. nom d’une divinité « Rātā » [rāta°] nom. sg. (19) riϑ v. « mélanger » avec hąm « s’infecter directement » avec paiti « s’infecter indirectement » th. prés. raēϑβaiiaind. °raēϑβaiieiti ind. prés. A. 3e sg. (20) ruc v. « émettre de la lumière » avec aiβi « briller » th. prés. raōcaind. raōcaiti ind. prés. A. 3e sg. (28) subj. raōcaiiā̊ṇte subj. prés. M. 3e pl. (23)

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uruϑmi- f. « croissance ; récolte » uruϑmąm (au lieu de uruϑmīm) acc. sg. (26) uruϑmiia- adj. « bourgeonnant » uruϑmiianąm (uruuaranąm) gén. f. pl. (18) rud v. « gémir » th. prés. raōd- / uruϑinj. uruϑǝṇta inj. M. 3e pl. (45) uruuan- m. « âme-moi » uruua nom. sg. (14) uruuānǝm acc. sg. (29) urune dat. sg. (27) [uruuānō] nom. pl. (30, 32) uruuarā- f. « plante » uruuaire voc. sg. (18) uruuarąm acc. sg. (35) uruuaranąm gén. pl. (18) uruuis v. « tourner » avec vī « se séparer » th. prés. uruuisiiasubj. vī.uruuīsiiāt̰ subj. prés. A. 3e sg. (7) urusta- : adj. « croissant, qui croît » urusta voc. f. sg. (18) s saōkā- f. nom d’une divinité « Saokā » saōkąm acc. sg. (37) saōš́iiąs → sūsac v. « passer » th. prés. sacasubj. sacā̊ṇte subj. prés. M. 3e pl. (23) satǝm indécl. « cent » (22) san v. « escalader » avec ā « escalader, grimper » th. prés. sana-

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ind. āsǝnaōiti ind. prés. A. 3e sg. (28, 30) sauuaŋvhaṇt- adj. « qui possède un avantage » [sauuaŋvhaitiš] (dāmąn) acc. fém. pl. (37) sauuahi- nt. nom d’un continent « Sauuahi » sauuahi acc. duel (39) sauru- m. nom d’un démon « Sauru » [sauru] instr. sg. (43) sąh v. « déclarer » th. prés. inch. sąsaind. asąsat̰ impa. A. 3e sg. (15, 35) sū v. « gonfler » th. prés. fut. saōš́iiapart. saōš́iiaṇt- part. prés. A. saōš́iiąs nom. m. sg. (5) sūrō.ϑβaršta- adj. « façonné irrésistible » sūrō.ϑβarštanąm (raōcaŋhąm) gén. nt. pl. (23) skarǝna- adj. « rond » skarǝnaiiā̊ (zǝmō) gén. f. sg. (4) skutara- adj. « ? » skutara (aŋhra maińiiō) voc. m. sg. (3) star- m. « étoile » stārǝm acc. sg. (37) stārąm gén. pl. (23) stā v. « être debout » avec ud « se lever » th. prés. hišta usǝhištat̰ inj. A. 3e sg. (4, 31) stǝrǝta- adj. « jeté à terre » [stǝrǝtō] (druxš) nom. m. sg. (2) stu v. « louer » avec apa « abjurer, faire la déprécation » avec upa « réciter » th. prés. stāu-/staō-/stuopt. upa.stauuōiš opt. prés. A. 2e sg. (22)

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th. prés. thématisé stauuasubj. apa.stauuāne subj. prés. M. 1re sg. (7) impé. apa.stauuaŋvha impé. prés. M. 2e sg. (6) spānauuaṇt- adj. « accompagné de ses chiens » spānauuaiti nom. f. sg. (30) spǝṇjaγriia- adj. « qui fait jaillir la prospérité » spǝṇjaγrīm (ātrǝm) acc. m. sg. (40) spǝṇta- adj. « bienfaisant, bénéfique » spǝṇtō (mąϑrō) nom. m. sg. (14) [spǝṇtō] ([mąϑrō]) nom. m. sg. (16) [spǝṇta] ([duγδa]) nom. f. sg. (13, 16) spǝṇtaiiāi (ārmatǝ̄e) dat. f. sg. (11) spǝṇtābiiō (gāϑābiiō) dat. f. pl. (38) spǝṇta- maińiiu- m. nom d’une divinité « Spəṇta Maińiiu » spǝṇtō maińiiuš nom. sg. (9) spǝṇtā.maińiiu- adj. f. «  qui contient les mots spəṇtā.maińiiū », avec gāϑā désigne un texte « la Gāϑā Spəṇtā.maińiiū » (Y47-50) spǝṇtā.maińiiǝ̄uš (gāϑaiiā̊) gén. f. sg. (38) spǝ̄ništa- adj. « le plus bienfaisant, très bienfaisant » spǝ̄ništa (ahura mazda) voc. m. sg. (11) spitāma- adj. « descendant de Spitama » spitama (zaraϑuštra) voc. m. sg. (18, 29) spitāmō (zaraϑuštrō) nom. m. sg. (7, 9) spitamāi (zaraϑuštrāi) dat. m. sg. (3) snaϑa- m. « tueur » snaϑō nom. sg. (46) snaiϑiš- nt. « arme » snaiϑiš acc. pl. (15) °snā v. « laver » avec fra « laver » th. prés. caus. °snaiiaopt. frasnaiiōit̰ opt. prés. A. 3e sg. (22) sraēšta- adj. « le plus beau »

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sraēštąm° acc. f. sg. (14) sraōša- m. nom d’une divinité « Sraōša » sraōšō nom. sg (40, 41) [sraōšō] nom. sg (41) sraōšǝm acc. sg. (15) srīra- adj. « beau » srīra voc. f. sg. (18) [srīra] ([duγδa]) nom. f. sg. (13, 16) srīra nom. f. sg. (30) srīrā̊s° () nom.-acc. f. pl. (19) sru- v. « entendre » avec fra « entendre » prés. caus. srāuuaiia- « réciter » frasrāuuaiiat̰ inj. A. 3e sg. (10) opt. frasrāuuaiiōiš opt. prés. A. 2e sg. (22) frasrāuuaiiōit̰ opt. prés. A. 3e sg. (2) sruuā- f. « corne » srauuō acc. pl. (42) z zauruuan- m. « temps » zauruua nom. sg. (43) zaōϑrā- f. « libation » zaōϑrā̊ acc. pl. (24, 40) zan v. « engendrer » avec ud « naître » th. prés. P. zaiiaind. us.zaiiāite subj. prés. M. 3e sg. (5) zam- f. « terre » ząm acc. sg. (13, 21, 26, 35) zǝmō gén. sg. (4) zaiia- m. « arme » zaiia instr. sg. (8, 9) [zaiia] instr. sg. (9)

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zaiianąm gén. pl. (15) zaraϑuštra- m. nom propre « Zaraϑuštra » zaraϑuštra voc. sg. (1, 6, 13, 14, 18, 21, 26, 29, 34) zaraϑuštrō nom. sg. (2, 3, 4, 5, 7, 9, 10, 11, 15, 17, 20, 26, 35, 46) zaraϑuštrāi dat. sg. (3) zaraϑuštri- adj. « relatif à Zaraϑuštra » zaraϑuštri (dātǝm) acc. nt. sg. (16) zarańiiō.kǝrǝta- adj. « fait en or » [zarańiiō.kǝrǝtō] (gātuuō) nom. m. sg. (31, 32) zarańiiō.srauua- adj. « aux cornes d’or » zarańiiō.srauuahe (gǝ̄uš) gén. m. sg. (37) zairi- adj. « jaune » [zairiš] ([haōmas°]) nom. m. sg. (19) zairiiaṇc- nt. nom d’un démon « Zairiiaṇc » zairici nom. duel (43) zarš v. « entraîner » avec ni « tirer en bas, entraîner » th. prés. °zaršaind. nizaršaite ind. prés. M. 3e sg. (30) zasta- m. « main » zasta instr. sg. (4, 19) zastaiia loc. sg. (15) zāta- adj. « né » zātō nom. m. sg. (46) zāuuišī- f. nom patronymique « fille de Zauuiš » [zāuuiši] nom. sg. (6) zū v. « invoquer » avec ni « invoquer » th. prés. zbaiiaind. nizbaiiemi ind. prés. A. 1re sg. (15, 16, 35, 36, 37, 38, 39, 42) impé. nizbaiiaŋvha impé. prés. M. 2e sg. (13, 14, 34) zbarah- nt. « méandre »

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[zbarahe] gén. sg. (11) zbarahi loc. sg. (4) ziiam- m. « hiver » [ziiąm] acc. sg. (43) zraiiah- nt. « mer » zraiiō acc. sg. (35) zruuan- m. « temps » zrū gén. sg. [zruuānahe] gén. sg. thématisé (13, 16) zrūne dat. sg. (9) zruuō.dāta- adj. « créé par le temps » zruuō.dātanąm (paϑąm) gén. m. pl. (29) š́ š́(ii)u- v. « ébranler » avec frā « s’avancer » th. prés. inchoatif š́ūsainj. fraš́ūsat̰ inj. A. 3e sg. (4) h ha- pron. personnel de la 3e personne hē gén. / dat. m. sg. (1, 2, 3, 4, 7, 19, 23, 26, 46) hīš acc. m. pl. (12) ha- / ta- / aēta- pron. dém. « celui-ci » hō nom. m. sg. (1, 44) aēšō (nā) nom. m. sg. (21) hā (= vīzarǝša) nom. m. sg. (30) hā (= daēnā) nom. f. sg. (30) tat̰ nom. nt. sg. (10) tā (dāϑra) nom. nt. pl. (27) haētu- m. « pont ; digue » haētō loc. sg. (30) haētumaṇt- : m. nom d’un continent « Haētumaṇt » haētumaṇtǝm acc. sg. (39)

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haōma- m. nom d’une plante sacrée « Haōma » [haōmas°] nom. sg. (19) haōma° instr. sg. (9) hac v. « suivre » th. prés. désid. hixšasubj. hixšāne subj. prés. M. 1re sg. (26) opt. hixšaēša opt. prés. M. 2e sg. (26) haca prép. / post. « de » + [voc.] (12) + abl. (1, 5, 6, 12, 20, 31, 33, 41) hapta numéral « sept » (42) haptō.karšuuan- adj. « aux sept continents » haptō.karšuuairīm (ząm) acc. f. sg. (13) hauua- adj. « propre » hauuāi (urune) dat. sg. (27) hauuā̊ŋhō (puϑrā̊ŋhō) nom. m. pl. (42) hauuiia- adj. « gauche » hāuuōiia (zasta) instr. m. sg. (19) hāuuōiia (bāzuuō) instr. m. sg. (23, 25) hāuuaiia° (bāzuuō) instr. m. sg. (23, 25) harā- f. nom d’une montagne sacrée « Harā » harąm acc. sg. (30) hāu → auuahāuuana- m. « mortier » hāuuana° instr. sg. (9) hąm.bǝrǝϑa- nt. « réunion, assemblée » hąm.bǝrǝϑa acc. pl. (44, 45) hąm.raēϑβa- nt. « contamination directe » hąm.raēϑβǝm acc. sg. (12) hukǝrǝta- adj. « bien fait » [hukǝrǝtā̊ŋhō] (zaiia) nom. m. pl. pour instr. m. sg (8, 9) hukǝrǝptǝma- adj. « à la plus belle forme visible » hukǝrǝptǝmąm° acc. f. sg. (14)

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huxšaϑra- adj. « à la bonne puissance» huxšaϑra (amǝṣ̌ā̊ spǝṇta) nom. m. pl. (9) huδāh- adj. « généreux » huδā̊ŋhō (amǝṣ̌ā̊ spǝṇta) nom. m. pl. (9) hunarauuaṇt- adj. « adroit, habile » hunarauuaiti nom. f. sg. (30) huraōδa- adj. « à la belle taille, à la belle forme » huraōδō (sraōšō) nom. m. sg. (40) huraōδa nom. f. sg. (30) huraōδǝm (sraōšǝm) acc. m. sg. (15) huzaēna- adj. « à la bonne arme, bien armé » huzaēnǝm (miϑrǝm) acc. m. sg. (15) [huzaēnǝm] ([miϑrǝm]) acc. m. sg. (28) huuarǝxšaēta- nt. « soleil brillant, soleil splendide » huuarǝxšaētǝm nom. sg. (28) huuąϑβa- adj. « aux bons troupeaux » [huuąϑβāi] ([yimāi]) dat. m. sg. (39) Citation de l’Ahuna Vairiia (2, 10, 22) Citation de l’Aṣ̌ǝm Vohū (18, 22)

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4 Traduction suivie du V19 1 Le mauvais Avis, aux destructions multiples, le démon des démons, accourut de la région nord, des régions nord. Le mauvais Avis, avare, aux destructions multiples, hurla ainsi : « ô Tromperie, accours auprès de moi (et) détruis Zaraϑuštra qui soutient l’Agencement ! » La Tromperie, le démon Būiti, l’Abandon dans l’oubli (et) [1 mot], l’encerclèrent. 2 Zaraϑuštra récita sans cesse l’Ahuna Vairiia “yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm”, sacrifia sans cesse aux Bonnes Eaux de la Bonne Dāitiiā, fit (sans cesse) le choix de la religion du sacrifice à Mazdā. La Tromperie, terrassée, le démon Būiti, l’Abandon dans l’oubli et [1 mot] s’enfuirent. 3 La Tromperie lui répliqua : ô [1 mot] mauvais Avis, je ne vois pas de destruction pour Spitāma Zaraϑuštra, (car) Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, possède beaucoup d’abondance. Zaraϑuštra regarda dans son esprit  : les démons trompeurs, avares se concertent au sujet de ma mort. 4 Zaraϑuštra se leva, Zaraϑuštra s’avança, pas refroidi par la mauvaise Pensée, par la difficulté des énigmes hostiles, tenant dans les mains des pierres, de la taille d’une maison, Zaraϑuštra qui soutient l'Agencement, (les) a obtenues du créateur Ahura Mazdā. De quelle part de cette terre large, ronde, dont les bords sont éloignés, les prends-tu ? Sur la Darəjī, dans le méandre (où est) la maison de Pourušāspa. 5 Zaraϑuštra refusa (de commencer le sacrifice) au mauvais Avis : ô mauvais Avis, avare, je veux abattre la création instaurée par les démons, je veux abattre la Nasu instaurée par les démons, je veux abattre la Pairikā Xnąϑaitī jusqu’à ce que le Promis-à-l’opulence qui brise l’obstacle naisse du lac Kąsaōiia, du côté de l’est, des côtés de l’est.

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6 Le mauvais Avis, aux mauvaises institutions, lui répliqua : « ne détruis pas ma création, ô Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement. Toi, tu es le fils de Pourušāspa (et ta) mère (est) la fille de Zauuiš, abjure la bonne religion du sacrifice à Mazdā pour que tu obtiennes la demande ainsi que la trouva Vaδaγana, le chef des nations. 7 Spitāma Zaraϑuštra lui répondit : je n’abjurerai pas la bonne religion du sacrifice à Mazdā de sorte que le corps matériel, son animation et sa faculté-de-perception ne se séparent pas. 8 Le mauvais Avis, aux mauvaises institutions, lui répliqua : par la parole de qui vaincras-tu ? Par la parole de qui repousseras-tu  ? Avec quelle arme bien faite (repousseras-tu) ma création ahrimanienne ? 9 Spitāma Zaraϑuštra lui répondit : avec le mortier, la coupe, le Haōma et la parole prononcée par Mazdā, mon arme est la meilleure, par cette parole, je vaincrai, par cette parole, je l’éloignerai, par cette arme bien faite, ô mauvais Avis, avare. L’Avis bienfaisant (l’)a créée, il (l’)a créée pour un temps illimité, les Immortels bienfaisants capables et généreux (l’)ont créée. 10 Zaraϑuštra récita l’Ahuna Vairiia : yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm. Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, dit solennellement : tat̰ ϑβā pǝrǝsā ǝrǝš mōi vaōcā ahurā. 11 Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : « O Ahura Mazdā, Avis très bienfaisant, fondateur des vivants-terrestres osseux, qui soutient l’Agencement  », étant assis sur la Darəjī, sur le méandre, pour Ahura Mazdā, le bon, le riche en dons, pour Aṣ̌a Vahišta, pour Xšaϑra Vairiia, pour Spəṇtā Ārmaiti. 12 Comment, moi, vais-je les débarrasser de cette Tromperie (et) du mauvais Avis avare ? Comment vais-je chasser la contamination directe, la contamination indirecte (et) la Nasu de ce village mazdéen ? Comment vais-je purifier

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l’homme qui soutient l’Agencement ? Comment vais-je faire la purification de la femme qui soutient l’Agencement ? 13 Alors, Ahura Mazdā dit : invoque, toi Zaraϑuštra, la bonne religion du sacrifice à Mazdā, invoque, toi, Zaraϑuštra, les Immortels bienfaisants (de sorte qu’)ils descendent vers la terre aux sept continents, invoque, toi, Zaraϑuštra, le ciel autonome, le temps infini, Vaiiu à l’action supérieure, invoque, toi, Zaraϑuštra, le vent qu’(Ahura) Mazdā a fait ferme, (et) la belle, la bienfaisante fille d’Ahura Mazdā. 14 Invoque, toi Zaraϑuštra, mon âme-élective, (à moi) Ahura Mazdā, celle qui est la plus grande, la meilleure, la plus belle, la plus agressive, la plus intelligente, celle qui a la plus belle forme visible, qui, la première, depuis l’Agencement, a atteint (les chemins directs), dont l’âme-moi est la formule bienfaisante ; invoque en personne, ô Zaraϑuštra, cette création d’Ahura Mazdā. 15 Zaraϑuštra récitait solennellement ma demande : J’invoque, ô Ahura Mazdā, qui soutient l’Agencement, la création du créateur, j’invoque Miϑra aux vastes pâturages, à la bonne arme, (qui est) la plus abondante des armes, la plus triomphante des armes, j’invoque Sraōša accompagné de la récompense, à la belle forme, tenant dans sa main les armes, au dessus de la gueule des démons. 16 J’invoque la « Formule bénéfique », qui a tant de force d’abondance, j’invoque ϑβāṣ̌a l’autonome, Zurvān l’infini, Vayu à l’action supérieure, j’invoque le vent qu’(Ahura) Mazdā a fait ferme, la belle, la bienfaisante fille d’Ahura Mazdā, j’invoque «  La bonne âme-voyance fille de mazdéen  », le «  Texte-prescriptif de rupture avec les démons », le « (Texte-prescriptif) du fils de Zaraϑuštra ». 17 Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : donneur des bonnes choses, ô Ahura Mazdā, par quel sacrifice vais-je sacrifier, par quel sacrifice vais-je sacrifier solennellement à cette création qui est celle d’Ahura Mazdā ?

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18 Alors Ahura Mazdā dit : tu t’avanceras dans les plantes bourgeonnantes, ô Spitāma Zaraϑuštra, en prononçant cette parole : ô belle (plante) qui croît, impétueuse ; hommage (à toi), ô bonne plante, qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement. 19 On arracha un faisceau de la longueur d’un soc de charrue, de la largeur d’un joug ; tu ne couperas pas le faisceau (déjà) coupé, [les hommes soutiennent l’Agencement] ; en tenant (le faisceau) dans la main gauche, en sacrifiant à Ahura Mazdā, en sacrifiant aux Immortels bienfaisants, et au haōma jaune, haut, et aux belles (aurores), à Vohu Manah, et à la bonne Rāta qu’(Ahura) Mazdā a faite soutien de l’Agencement, au meilleur (?). 20 Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : ô omniscient Ahura Mazdā, tu es sans sommeil et sans drogue, toi Ahura Mazdā  ; on contamine Vohu Manah directement, on contamine Vohu Manah indirectement par ce corps frappé par les démons [les démons contaminent directement] ; Vohu Manah pourra-t-il être purifié ? 21 Alors Ahura Mazdā dit : ô Zaraϑuštra, prends de l’urine auprès d’un taureau non castré selon les prescriptions, emmène(-la) dans l’état requis sur la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite ; cet homme ayant subi la purification va tracer un sillon circulaire. 22 Récite cent « Éloges de l’Agencement » : Aṣ̌ǝm Vohū (...) ; Récite le double d’Ahuna Vairiia : yaϑā ahū vairiiō (…) vāstārǝm ; Qu’il lave (Vohu Manah) quatre fois avec de l’urine de bœuf donnée par un bœuf, deux fois avec de l’eau qu’(Ahura) Mazdā a faite (bonne). 23 Vohu Manah sera purifié, l’homme sera purifié. Vohu Manah saisit (ses vêtements) avec le bras gauche et le droit, avec le bras droit et le gauche. Ensuite, tu dois déposer Vohu Manah sous les lumières façonnées irrésistibles, qui (sont)

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les étoiles fondées par les dieux pour lui [elles brillent] jusqu’à ce que neuf nuits se soient écoulées. 24 Alors, après neuf nuits, apporte des libations au feu, apporte du bois dur au feu, apporte des parfums vohu.gaōna au feu. Qu’on purifie Vohu Manah au moyen de la fumée. 25 Vohu Manah sera purifié, l’homme sera purifié. Vohu Manah saisit avec le bras gauche et le droit, avec le bras droit et le gauche. Vohu Manah dit : hommage à Ahura Mazdā, hommage aux Immortels bienfaisants, hommage aux autres soutiens de l’Agencement. 26 Zaraϑuštra demanda à Ahura Mazdā : ô omniscient Ahura Mazdā, dois-je aider l’homme qui soutien de l’Agencement, dois-je aider la femme qui soutient l’Agencement, dois-je essayer d’obtenir la vie courte des hommes trompeurs, adorateurs des démons (afin qu’)ils préservent la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite, afin qu’ils préservent l’eau courante, la récolte des céréales (et) ses autres biens ? Alors Ahura Mazdā répondit : Fais-le, ô Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement ! 27 Ô fondateur des vivants-terrestres osseux, qui soutient l’Agencement  ! Que vont devenir ces offrandessacrificielles, où passent ces offrandes-sacrificielles, où se terminent ces offrandes-sacrificielles, où se rassemblent ces offrandes-sacrificielles (que) l’homme a comptabilisées, dans l’état osseux, pour sa propre âme-moi ? 28 Alors Ahura Mazdā dit : Après que l’homme soit mort, après que l’homme ait trépassé, après que les démons trompeurs, avares coupent le cours de la vie, lors de la troisième nuit, l’aurore flambante, brillante, émet sa lumière, Miϑra le bien armé escalade les montagnes qui dispensent les bien-être de l’Agencement, le soleil brillant se lève. 29 Le démon du nom de Vīzarəša, ô Spitāma Zaraϑuštra, emmène, liée, l’âme, la vie courte des hommes trompeurs, qui sacrifient aux démons. Elle [l’âme] se rend vers les

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chemins créés par Zurvān, l’un pour le partisan de la Tromperie, l’autre pour celui qui soutient l’Agencement, vers le pont du maçon qu’(Ahura) Mazdā a fait, on interroge sa faculté-de-perception et son âme-moi sur la part d’êtres vivants donnée dans l’état osseux. 30 La belle, la (bien) faite, la ferme, qui a atteint la belle taille (de quinze ans), va avec ses chiens, possédant une forme apparente, munie d’un diadème, douée de perception, adroite  ; [alors qu’il (Vizarǝša) entraîne les âmes des mauvais partisans du Mensonge dans les ténèbres  ;] elle (Daēnā) élève les âmes de ceux qui soutiennent l’Agencement jusqu’à la Haute Garde, elle (les) soutient le long du pont du maçon, sur la digue des dieux célestes. 31 Vohu Manah se leva de son trône fait en or, Vohu Manah parla : « comment, ô (toi) qui soutiens l’Agencement, es-tu venu ici vers nous, de l’état d’existence rempli d’abandon vers l’état d’existence sans abandon ? » 32 Satisfait, il conduit les âmes de ceux qui soutiennent l’Agencement, vers les trônes faits en or d’Ahura Mazdā, des Immortels bienfaisants, vers le Paradis, la demeure d’Ahura Mazdā, la demeure des Immortels bienfaisants, la demeure des autres soutiens de l’Agencement. 33 Après la mort de celui qui soutient l’Agencement, ayant subi la purification, les démons trompeurs, avares, tremblent là devant (son) odeur comme la brebis pourchassée par le loup tremble devant le loup. 34 Les hommes qui soutiennent l’Agencement se réunissent. Nairiiō.saŋha se rassemble (avec eux). (Toi en tant que) messager d’Ahura Mazdā, ô Nairiiō.saŋha, dis : Invoque en personne, ô Zaraϑuštra, cette création d’Ahura Mazdā. 35 Zaraϑuštra récitait solennellement ma demande : J’invoque, ô Ahura Mazdā, qui soutient l’Agencement, la création du créateur, j’invoque la terre qu’Ahura (Mazdā) a faite, l’eau qu’(Ahura) Mazdā a faite, la plante qui soutient

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l’Agencement, j’invoque la mer aux vastes bords, j’invoque le ciel lumineux, j’invoque les lumières infinies, autonomes. 36 J’invoque le meilleur état d’existence des soutiens de l’Agencement, lumineux, qui comporte tout bien-être, j’invoque le Paradis, la demeure d’Ahura Mazdā, la demeure des Immortels bienfaisants, la demeure des autres soutiens de l’Agencement, j’invoque le lieu mélangé, autonome (et) le pont du maçon qu’(Ahura) Mazdā a fait. 37 J’invoque la bonne Saōkā dont les yeux voient loin, j’invoque les puissantes âmes-électives de ceux qui soutiennent l’Agencement, toutes les créatures opulentes, j’invoque Vərəϑraγna, qu’Ahura (Mazdā) a fait porteur de l’abondance qu’(Ahura) Mazdā a faite, j’invoque l’astre Tištriia, riche, pourvu d’abondance, sous l’apparence d’un bœuf aux cornes d’or. 38 J’invoque les Chants bienfaisants, qui tiennent leur pouvoir du temps-rituel, qui soutiennent l’Agencement, j’invoque la Gāϑā Ahunauuaitī, j’invoque la Gāϑā Uštauuaitī, j’invoque la Gāϑā Spəṇtā.maińiiū, j’invoque la Gāϑā Vohuxšaϑrā, j’invoque la Gāϑā Vahištōišti. 39 J’invoque ces continents-là Arəzahi et Sauuahi, j’invoque ces continents-là Fradaδafšu et Vīdaδafšu, j’invoque ces continents-là Vouru.barəšti et Vouru.jarəšti, j’invoque ce continent-ci, le brillant Xvaniraϑa, j’invoque la brillante, abondante (rivière) Haētumaṇt, j’invoque la bonne Aṣ̌i, [j’invoque la bonne Cisti], j’invoque la très droite Cistā, j’invoque l’abondance des peuples aryens, j’invoque l’abondance du brillant Yima aux bons troupeaux. 40 Vénéré, satisfait, chéri, bien accueilli (est) Sraōša accompagné de la récompense, à la belle taille, qui brise l’obstacle, Sraōša accompagné de la récompense, tu dois apporter des libations au feu, tu dois apporter du bois dur au feu, tu dois apporter des parfums vohu.gaōna au feu, tu dois rendre un sacrifice au feu très convoyeur, qui tue le démon,

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qui fait jaillir la prospérité, tu dois apporter de la nourriture épicée, d’une paume qui fait couler (les libations). 41 Tu dois rendre un sacrifice à Sraōša, accompagné de la récompense. Puisse Sraōša accompagné de la récompense tuer le démon Kuṇda ivre sans boire ! (Sraōša) précipite dans le trou de la tromperie la vie courte des hommes trompeurs, qui sacrifient aux démons. [trois citations]. 42 J’invoque le poisson Kara, qui vit dans l’eau au fond des lacs profonds, j’invoque Mǝrǝzu, le premier, autonome, le meilleur au combat de la création des deux Avis, j’invoque les sept Cornes ; ses35 fils brillants sont (ses) queues. 43 Il criait ici et là, il pensait ici et là, le mauvais Avis, aux multiples destructrions, le démon des démons, le démon Indra, le démon Sauru, le démon Nā̊ŋhaiϑiia, Tauruui (et) Zairiiaṇc, Aēšma à la massue sanglante, le démon Akataš, l’hiver instauré par les démons, l’Abandon dans l’oubli, le temps rend les pères avec une respiration difficile ( ?). Le démon Būiti, le démon Driβi, le démon Daiβi, le démon Kasuuīš, le démon Paitiša, le plus démon des démons. 44 Le mauvais Avis, aux destructions multiples, avare, hurla ainsi : « Est-ce que nous, les démons, trompeurs, avares, allons organiser des réunions sur la gueule d’Arəzūra ? ». 45 Les démons trompeurs, avares allèrent, hurlèrent, les démons trompeurs avares gémirent, hurlèrent, les démons trompeurs, avares prononcèrent cette méchante parole. Oui ( ?), nous allons organiser nos réunions sur la gueule d’Arəzūra. 46 Il est né Zaraϑuštra, qui soutient l’Agencement, de la maison de Pourušāspa, où allons-nous lui trouver une mort ? C(’est) le tueur des démons, l’adversaire des démons, celui qui abjure la Tromperie de la Tromperie. Avilis ceux

35  de Mǝrǝzu.

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qui sacrifient aux démons, la Nasu instaurée par les démons, Draōga à la parole mensongère. 47 Les démons trompeurs, avares hurlèrent, allèrent au fond de l’état d’existence sombre, qui (est) l’enfer infect.

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Avant-propos (p. 7)

1 Introduction (p. 9) 1.1 La cérémonie Vidēvdād (p. 11) 1.2 Transmission manuscrite du Vidēvdād (p. 15) 1.3 Traduction moyen-perse du V19 (p. 17) 1.4 Contenu et structure du Vidēvdād 19 (p. 18) 1.4.1 Combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu (V19.1-10) (p. 19) 1.4.2 Invocation pour détruire la Druj et purifier la création (11-16) (p. 21) 1.4.3 Sacrifice pour la création d’Ahura Mazdā (17-19) (p. 23) 1.4.4 Rituel de purification (20-25) (p. 28) 1.4.5 Préservation de la création et eschatologie individuelle (26-33) (p. 28) 1.4.6 Invocations du monde d’Ahura Mazdā et Sraōša (34-42) (p. 32) 1.4.7 Victoire finale de Zaraϑuštra avec la fuite des démons (43-47) (p. 33)

2 Traduction et commentaires (p. 35) 2.1 Combat de Zaraϑuštra contre Aŋhra Maińiiu (p. 35) 2.2 Invocation pour détruire la Druj et purifier la création (p. 47) 2.3 Sacrifice pour la création d’Ahura Mazdā (p. 54) 2.4 Rituel de purification (p. 58) 2.5 Préservation de la création et eschatologie individuelle (p. 64) 2.6 Invocations du monde d’Ahura Mazdā et Sraōša (p. 74)

2.7 Victoire finale de Zaraϑuštra avec la fuite des démons (p. 83)

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3 Glossaire avestique (p. 89) 4 Traduction suivie du V19 (p. 129) Bibliographie (p. 139)

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