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French Pages 224 [226] Year 1995
LES GUIDES IGN
CORSE
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CORSE
MODE D'EMPLOI Ce guide est constitué d'environ une centaine de propositions de loisirs de nature. Chaque proposition comprend une description principale, complétée d'une carte schématique et d'encarts "repères" et "pratique", et de variantes "en faire plus", "en faire moins" et "le vivre autrement". Chaque description est caractérisée par un logo de couleur représentant l'activité et la difficulté de la proposition Randonnée pédestre
Escalade
VTT
Descente de canyon
Randonnée équestre
Parapente
Kayak de mer et de rivière, dériveur, navigation
Ski de randonnée, ski de fond, raquette
couleur verte : ne nécessite pas de compétence technique ou d'entraînement particuliers couleur bleue : nécessite une certaine habitude de l'activité et une bonne forme physique couleur rouge :pour pratiquant confirmés et entraînés, dotés d'une très large autonomie dans l'activité en
question
couleur noire : pour spécialistes très impliqués dans la discipline décrite, capables d'une entière autono-
mie pour apprécier les conditions rencontrées. Ces cotations s'entendent pour des conditions de pratique favorables ; elles sont évidemment de nature à évoluer selon les saisons, les conditions météorologiques ... Ces logos se trouvent en début de chaque texte de description auquel ils se rapportent. Pour ceux qui connaissent déjà précisément leur lieu de vacances, rendez-vous pages 4 et 5, au sommaire, pour découvrir nos différentes propositions de loisirs de nature. Pour les inconditionnels d'une activité, rendez-vous pages 222 et 223, à la table des activités, pour savoir où la pratiquer.
©1995 IGN Toute reproduction ou adaptation sous quelque forme que ce soit, même partielle, interdite pour tous pays. Dépôt légal : avril 1995 ISBN 2.85595.035.X Direction de collection : AFIT Collection créée par Charles Pujos Réalisation : Libris 76 49 01 78 Conception graphique et mise en page : Guy Parmentier Infographie : Jean-Marc Boudou Correction : Patricia Ranville Photo de couverture :Didier Givois (coucher de soleil sur les Calanche de Piana) Imprimé en France sur les presses de l'IGN à Saint-Mandé Les utilisateurs de ce guide sont priés de faire connaître à l'IGN (Direction générale, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris) les erreurs ou omissions qu'ils auront pu constater. 3615 IGN/Espace IGN, 107 rue de la Boétie, 75008 Paris
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CORSE
LES AUTEURS Un grand merci à tous les auteurs de ce guide, qui n'ont épargné ni leur temps ni leur peine pour nous faire partager leur grande connaissance de la Corse et de ses nombreuses curiosités naturelles : Laurent Chabot est professeur de lettres classiques à Ajaccio. Il sillonne la Corse depuis 1984, à pied ou à moto, et s'est pris de passion pour le patrimoine architectural local (virus contracté à la tour de Capu Rossu !). Son credo : lier nature et culture dans son approche des multiples trésors de l'île. Auteur de Balades en Corse-du-Sud, il prépare un ouvrage sur les maisons fortifiées des XVe et XVIe siècles. François Dénarié travaille depuis une vingtaine d'années dans le secteur touristique insulaire. Amateur passionné de randonnées (à pied comme à skis), il est coauteur avec Michel Fabrikant d'un guide sur les montagnes corses, un terrain et un espace qui lui sont très familiers. Didier Givois est guide de haute montagne, moniteur de ski alpin et de vol libre à La Plagne. Photographe de l'agence Vandystadt, il est l'un des spécialistes français reconnus de la photographie de sport, d'aventure et de nature. Il a collaboré à ce titre à divers reportages sur les montagnes et sur le patrimoine de la Corse, un de ses lieux favoris de loisirs et de travail ! Jean-Marc Jancovici est ingénieur-conseil, amateur de voyages et de sports de nature, passant d'un raid en catamaran au Vietnam à l'ouverture d'itinéraires de montagne sur l'île de Beauté (escalade ou descente de canyons ... ).
Charles Pujos est ingénieur des eaux et forêts, auteur de deux guides consacrés au VTTen Corse et travaille actuellement sur un ouvrage de découverte du patrimoine insulaire. Il parcourt la Corse depuis plus de dix ans, curieux de la grande diversité insulaire et à la recherche permanente de ses lieux d'aventure les plus isolés. Philippe Puydarieux est ingénieur des eaux et forêts à Corte. Passionné de nature, il aime la découvrir sous divers aspects, passant du parapente au parcours des rivières, de l'escalade à la randonnée à skis, du kayak de mer à la promenade équestre. Pierre Santini vit dans la région de Nice, après plusieurs années de voyage à travers le monde. Il passe chaque année plusieurs semaines dans sa Castagniccia natale, d'où il part à la découverte des sentiers de l'île de beauté. Ses coups de cœur : Popolasca et le Filosorma, des territoires de montagne dont il apprécie l'extrême sauvagerie. L'IGN remercie vivement pour leur précieuse collaboration : • Pierrick d' Aubarède, Philippe Ollandini et Fabrice Torre, pour leurs conseils, textes ou descriptions sur le Cap Corse, la Castagniccia, Bavella, le Fium'Orbo ... • Henri Béringer, Lionel Charpentier, Jean-Louis Françon, Christian Mouremblès, RenéLouis Orezza, François Padovani, Pierre Pietri, Bruno Rivet, Thierry Vassard et Christian Verrier pour leurs renseignements ou pour avoir été, l'instant d'une reconnaissance, l'un de nos sympathiques compagnons.
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CORSE
SOMMAIRE La descente de canyons . . . . . . . . . .... ....... 31 Les loisirs de mer
.... 34
■
CAP CORSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....... ... . 36
1
Voyage au bout de la Corse
2
La vallée de Luri
..... 40
................... 42
3
La Cima die Follicie
4
Les balcons du Cap Corse
.... ..... .. .. 44
■
CASTAGNICCIA
...... .48
5
Le Sant' Angelo
..... ....... .. .. ... 52
6
La chapelle San Bertolomeo
7
Le San Petrone
46
...
····· .. 54 .... .. ... . . . .... 56
Les vieux villages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 58
...... ........ 59
8
La Punta di Caldane
■
CORTENAIS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9
Le Monte d'Oro
. .... .. 62 66
10 Les eaux vives du Cortenais
.... .... . . 68
.70
11 Les gorges du Tavignano 12 Le sentier de l'insolite
..... 72
13 Le Monte Rotondo
..... 74
14 Les lacs de Restonica
76
. .......... 79
Les lacs ..... . ■
VALLEE DU GOLO ............ .
. ... 80
15 L'œil du diable
... 84
16 Le lac de Nino ■
Introduction .................. . Carte générale de la Corse . . . . . . . . . . . . . . . ... 6 Corse, île continent ....................... .... 7 Corse, île musée . . . . . . .... ............ ........ 8
■
. ........ .... 10
.... 90
19 Le géant Corse : le Cinto
..... 92
20 Le Monte Corona
21 Les vieux ponts du Giunsani
Les loisirs de nature .......... ...... .. ......... 18
■
La randonnée pédestre. . ................... 18
22 Falaises calcaires
..... ... ... ... .. .
AGRIATES ET BALAGNE .. . de Haute-Corse
.98
.. ... 100
...
.104
............... 23
23 La traversée du désert
.... 107
Les loisirs d'hiver ................... ......... 24
24 Les rivages d'Ostriconi
.... 110
La randonnée équestre
4
......... ............. 94
Bergeries et transhumance ...... .. .... ... . . 96
La Corse pratique ...... . ...... ... . . .. .. . .... 16
Le VTT ............................ ...... ..... 22
.... 88
18 Les bergeries sous roche de Scaffa
Repères historiques ........................... 9 Le milieu naturel..
. .. 86
17 Les gorges de la Ruda
L'escalade et l'alpinisme ...... ...... . . . . . . . 26
25 Les ai guilles de Bonifatu
Le parapente ................................ 28
26 Le sentier de Capronale
Les eaux vives
27 Entre Filosorma et Bonifatu
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
11 1 ......... 114 .... 11 5
CORSE
SOMMAIRE ............. 116
28 La baie de Focolara ■
PORTO ET SAGONE ........... .............. 118
29 Girolata
..................... 122
30 Les crêtes de la Lonca 31 Les gorges et ponts génois de la Spelunca 32 La forêt d' Aitone
..... 124 . .... 125 .. . 127
33 Le ravin de Dardo
.... 129
34 Le Capu Rossu
.... 131
Les constructions génoises .....
35 Le lac de Creno 36 Les neiges du Campotile 37 Le Monte Cervellu 38 De Cruzini en Liamone ■
134
........ 135 .... 137
139
PRUNELLI ET GRAVONE ........... ......... . 142
39 La gorge de la Richiusa 40 Le chemin de l'eau 41 La route des lacs 42 Le balcon des deux golfes ■
..... 133
.. 146 .......... 149 ............ 150
.. 152
TARAVO ET FIUM'ORBO ....... ............ . 154
50 Les bergeries de Tova ■
51 Les cascades de l'Ospédale 53 La Punta di Malanda 54 Jeux aquatiques dans la Vacca
46 Les arêtes des Statues 47 L'hiver au Renoso 48 Les vasques du Poggio
... 190 .......
■ DE SARTÈNE À BONIFACIO
.. 192
.............. 200
.... 204
60 Les sentiers du Baraci
61 Raid à dériveur de Propriano aux Lavezzi ...................... 205 Les phares de la Corse ..................... 207
63 Les vestiges de Cauria
. 164 .... ... 166 ...... 168 ... .. 170
.............. 189
59 Villages et préhistoire en Alta Rocca . . . . . . . . . . . . . . . .... 198
.... 15 9
45 Le plateau du Coscione
............... ... 187
57 Le trou de la Bombe
Les maisons fortifiées
. . 163
. ............. 185
..
56 Le tours de Bavella 58 Escalades choisies à Bavella
.. 182 ........ 184
55 L'Incudine
62 Les rivages de Conca
Les ponts génois.. . . . . . . . . . . . .
180
52 La falaise de Monte Santu
..... 158 .......... 161
174
LE MASSIF DE BAVELLA ......... ............. 176
43 Maisons fortes en Ornano 44 Le pont génois de la Trinité
...... 171
49 Travo, vallée verte
....... 209
........... 211
Les vestiges mégalithiques ................. 213
..... 214
64 Les bergeries de Bitalza 65 La traversée de Cagna 66 L'Uomo di Cagna 67 Les chemins de Bonifacio Table des activités . . .
·
.216 ............ 218 ............. 219
. .. .... ..... 222
Crédit photos .......... ... .. ... . . .. ... . . . . . 224
CORSE
CORSE
CORSE, ILE CONTINENT
C
onnaissez-vous Bonifacio, le golfe d'Ajaccio ou le Monte Cinto ? Oui bien sûr; ils font partie de ces noms qui ont traversé la Méditerranée pour servir de repère dans une île caractérisée par un foisonnement remarquable de ses reliefs. Peut-être faites-vous partie aussi de ceux qui ont "fait" la Corse, qui ont cru la découvrir... en quelques jours ! Les guides n'ont pas manqué alors pour vous conseiller une semaine extravagante, vous ballottant du Cap Corse à Porto, de la vallée d'Asco aux forêts de l'Ospédale, reliant les anciennes citadelles côtières (Bastia, Calvi ... ) sans oublier Corte et Sartène, plus à l'intérieur et tellement plus corses. Le classicisme de ces voyages clés en main reflète surtout un manque d'imagination ; d'autant que la longueur et les virages de ces étapes sont tels qu'on échappe aux critères habituels d'évaluation des durées : on passe plus de temps à conduire qu'à admirer (les distances ne signifient rien dans un pays où l'on perd plus de temps à relier certaines de ses extrémités que l'on n'en met sur notre continent pour gagner Marseille depuis Paris !). Et si pour une fois on vous parlait du reste, de tous ces pays de verdure sauvage qui forment la Corse secrète, celle de ses plages grondées par le seul bruit de l'écume, celle de ses villages déserts, ancrés avec précaution dans la montagne et que menacent désormais l'indifférence et une nature capricieuse. La Corse, pourtant, c'est d'abord cela, une succession de pays tellement divers et vides que les habitués des montagnes y découvriront le musée naturel de leurs anciennes expéditions : le granite chamoniard à Bavella, le schiste et les vieilles pierres cévenoles en Castagniccia, les causses et les calanques à Bonifacio, l'Estérel à Porto, les Pyrénées aux lacs de Restonica ou la Bretagne sur les côtes sartenaises ! Nos suggestions de découverte ont cherché à pénétrer chacune de ces originalités avec un regard plus avide d'immersion que de papillonnage de site en site ; instants passés à découvrir dans chacun des îlots qui cloisonnent si bien la Corse en terres presque autonomes, leurs possibilités quasiment infinies de loisir vert ; terres de solitude dans cette île méfiante devant sa nature et réservée face à l'étranger débarqué du continent. Malgré Jean-Jacques Rousseau, admirateur de l'éphémère république Corse et persuadé qu'elle finirait bien un jour par étonner le monde, on donnerait davantage raison dans ces lieux d'oubli à une autre sentence prophétique prédisant à la Corse une suite de désillusions. Sentence de solitude dont on vérifiera en suivant nos traces la réalité présente : des hameaux de Castagniccia, seuls à force d'être si nombreux, aux paillers des Agriates pacagés jusqu'à l'intérieur de leurs murs, vous découvrirez tant de lieux sans homme ni visiteur, que viendra le sentiment d'emporter avec vous ces parcelles fugitives de Corse, retombées dans l'oubli ...
Le rivage d'Omigna (Cargèse)
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CORSE
CORSE, ÎLE MUSÉE
O
n vient en Corse pour trouver- ou retrouver - une nature sauvage et belle, préservée et authentique. On n'y vient pas a priori persuadé de visiter des trésors architecturaux. Et puis, au détour d'une balade, on découvre un vieux pont, une tour, une chapelle romane ou une église baroque, un vieux moulin, les vestiges d'un château ... On ne s 'en doutait pas, et on apprend petit à petit que la Corse est véritablement un grand musée à ciel ouvert. Qui pense musée pense conservation, protection, mise en valeur: tout ceci n'est qu'ébauché et ponctuel en Corse, même si de plus en plus d'ouvrages traitent du patrimoine de l'île, aussi riche et varié que mal indiqué, mal entretenu, et en partie en ruines. Mais l'aubaine pour le promeneur ou le randonneur, c'est que ce singulier musée ne se livre pas au premier abord : le patrimoine est là, mais il faut aller le chercher, dans la montagne, dans le maquis, près des villages, au cœur de ces villages ... ce qui implique un certain effort et le goût de la découverte, mais qui renfo rce aussi l'intérêt de la balade. La plupart du temps, ce patrimoine architectural est bien entendu à l'image de l'île, à échelle réduite par rapport au continent. Cela n'exclut pas pourtant de brillantes exceptions : le site de Filitosa n 'est-il pas inscrit sur la liste des cent sites historiques d'intérêts communs au pays de la Méditerranée ? Dans le domaine des mégalithes (menhirs, dolmens, statues-menhirs) la Corse a d'ailleurs peu à envier à la Bretagne. Ceci dit, ici, les églises romanes sont plutôt des chapelles, les châteaux, de petits nids d'aigle, et les acropoles ne sont pas celle d'Athènes ! Mais les monuments de la Corse ont été en quelque sorte "gelés", préservés indirectement par le retard économique de l'île, par la pauvreté de ses moyens. Il n'y a guère qu'à l'époque pisane, disons aux XIIe et XIIIe siècles, que d'après la chronique la Corse a bénéficié d 'un "buon governo" et d 'un certain développement (c'est l'époque de la construction des plus belles églises de Corse). Avant et surtout après cette période, on entend surtout parler d'innombrables malheurs, guerres et invas ions, bref d'une île victime de sa position convoitée en Méditerranée occidentale. Sur une terre moins pauvre, moins isolée, de nombreux monuments auraient disparu,victimes de l'extension des zones construites, victimes du progrès. Rien de tout cela en Corse : la région est essentiellement rurale et les monuments ont disparu sous le maquis, pas sous les bulldozers. Beaucoup restent à redécouvrir, à exhumer.
Deux couleurs pour deux des édifices religieux les plus anciens : - La Trinité d'Aregno (àgauche) -San Michele de Murato (àdroite)
Lachapelle romane de Murato (Nebbio)
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CORSE Déjà en 1840, Mérimée révélait les richesses méconnues de l'île en matière de sites préhistoriques. La pauvreté de la Corse a aussi sans doute entraîné une continuité dans l'utilisation : les "castelli" préhistoriques ont parfois servi de base aux châteaux médiévaux ; des ponts médiévaux, les fameux ponts génois, sont encore en service. D'autres monuments enfin ont été préservés par leur isolement :c'est le cas des tours génoises du XVIesiècle ou de nombreuses chapelles romanes, éloignées des villages ou difficiles d'accès, et dont les pierres n'ont pas pu être réemployées à d'autres fins. Dans les villages mêmes (qui méritent en Corse une visite attentive), de belles maisons remontent fréquemment aux XVIeet XVIIe siècles. Avant l'apparition de routes, on s'est servi ici de sentiers pavés, de sentiers muletiers :ils n'ont été abandonnés qu'après la guerre, avec la désertification de l'intérieur. L'évolution de l'art ou de l'architecture, du fait de l'insularité, s'est de toute façon effectuée plus lentement que sur le "continent" (qui fut, rappelons-le, longtemps l'Italie, et non pas la France). En Corse ont donc été conservés(et pas seulement dans le domaine de l'architecture) archaïsmes et traditions. Un des nombreux charmes de l'île de beauté tient à cela : si proche et si lointaine, elle garantit au marcheur le dépaysement géographique et historique, dans l'espace et ... dans le temps !
REPERES HISTORIQUES
Surgie d'un océan de nature, l'église de Sant'Andrea-di-Bozio
Quelques repères pour démêler une histoire mouvementée : • Installation significative de l'homme en Corse à partir du sixième millénaire avant J.-C. Civilisation pastorale, paysanne et mégalithique (menhirs, dolmens, statues armées ... ). • Installation très partielle des Grecs (fondation du comptoir d' Alalia -Aléria - en 565 avant J.-C.), des Puniques, puis plus conséquente des Romains (conquête à partir de 259), qui remonteront peu à peu à l'intérieur des terres et feront de nombreux esclaves et prisonniers (voir le célèbre manuel d'histoire Astérix en Corse !). • Vagues d'invasions des Vandales, à partir du milieu de ce siècle, puis trois siècles plus tard invasion des Sarrasins, provoquant la retraite des autochtones sur les hauteurs ; affirmation de seigneurs féodaux. • Les Pis ans et les Génois se partagent en 113 3 les évêchés corses ; Gênes prend le dessus sur Pise (bataille navale de la Meloria en 1284) et vient péniblement à bout de Giudice di Cinarca (un seigneur local aux volontés réunificatrices têtues) ; Gênes (précurseur ?) privatise en 1453 l'administration de l'île en la confiant à la Banque de Saint-Georges ; cet office réorganise le pays, édifiant fortins, citadelles, tours et ponts "génois" et met en valeur le potentiel agricole insulaire. • Bref intermède français en 1553, mais la Corse est rendue à Gênes en 1559, malgré l'opposition de Sampiero Corso, qui tente sans succès de soulever la Corse ; paix armée pendant près de deux siècles, époque où va s'affirmer l'art baroque. • Série de révoltes, à partir de 1729, contre la puissance génoise puis contre leurs "secouristes" français ; Pascal Paoli est élu général de la nation en 1755 , mais Gênes (à court d'argent !)vend la Corse aux Français (1768) qui profitent des divisions locales et remportent la bataille de Ponte Nuovo en 1769 ;Paoli part en exil, et l'occupant habile anoblit quatre-vingts familles insulaires, dont celle des Bonaparte ... • La Corse devient un département en 1790 et Paoli fait un retour flamboyant sur la scène insulaire en devenant président du congrès départemental ; séparatiste, il se tourne vers l'Angleterre qui le lâche finalement, le contraignant à un exil cette fois définitif.
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CORSE • La Corse s'équipe au XIXe siècle de routes, de ports, de phares, de chemins de fer ... mouvement qui connaît son apogée sous le second Empire (enfin un Bonaparte reconnaissant pour son pays !) l;a population reste toutefois en majorité misérable et les Corses émigrent par milliers sur le continent, vers les colonies ou à l'étranger. • La Corse est le premier département libéré de l'occupant (italien) en septembre 1943. • Les événements d'Aléria (deux gendarmes tués lors de l'assaut d'une cave viticole occupée) révèlent le mouvement autonomiste ; par la suite, diverses mesures à forte portée symbolique (statut particulier, réouverture de l'université de Corte ... ) répondront à ses revendications, écartelées aujourd'hui entre plusieurs mouvements aux objectifs et aux actions extrêmement divers ... • La Corse vit aujourd'hui la crise ouverte d'un peuple éternellement partagé entre les contradictions du progrès modernisateur et le maintien des traditions ou solidarités locales ; fatalité et résignation minent une île ne sachant résoudre ses drames quotidiens (sous-développement et ses causes ou conséquences : terrorisme, violence, incendies ... ).
Quatre visages du granite corse : - La falaise de la Reta (Ajaccio) - Deux curieux cairns au Capu d'Ortu (Porto) - Un équilibre naturel tout aussi miraculeux au Vitullu (Porto)
LE MILIEU NATUREL LE CLIMAT Vous savez qu'en Corse, il fait souvent beau, malgré de fortes pluies bien embêtantes car les Corses ont la manie (punie au moment des crues) d'installer campings et autres lotissements un peu trop près des rivières. Vous croyez en savoir assez ? Pour les patients qui veulent bien nous suivre, nous recommandons de tenir compte de trois grands principes, c'est-à-dire des trois grandes oppositions climatiques locales : 1/ Le climat d'autrefois et celui d'aujourd'hui. Prenez un livre sur la Corse : on vous y parlera d'hivers rigoureux, neigeux, bref d'une saison de chien qu'il faut fuir. Or, depuis quelques années, les hivers sont doux, avec de longues périodes de beau temps stable de décembre à février ; bref, il y a moins de neige en Corse, là comme dans d'autres massifs qui ont tant fait pour la promotion du VTTà Noël ! Attention, cela devrait changer dès l'hiver prochain car les pelures d'oignon s'annoncent plus épaisses et les oiseaux migrateurs se sont remis à voler droit... 2/ Plus sérieuse, l'opposition côtes/montagnes, incontestable celle-là et surtout bien pratique : l'été, on profitera donc de la fraîcheur en s'élevant un peu (on ne meurt pas de chaud l'été dans les montagnes de Corse, ce sont les mêmes températures que dans les Alpes ou les Pyrénées !). L'hiver, on appréciera en revanche la douceur fréquente du bord de mer (ne sousestimez surtout pas le froid en montagne à cette saison, il peut être très vif). Pour résumer, où que vous séjourniez en Corse, vous ne serez loin ni de la mer, ni de la montagne et pourrez donc ajuster vos lieux de visite en fonction du temps. Génial non ? 3/ Encore plus utile à connaître (car moins évidente), la séparation climatique induite par la chaîne centrale entre l'est et l'ouest de l'île. Lorsque les flux océaniques abordent la Corse par l'ouest, il y pleut des seaux, mais l'est de l'île est relativement abrité. Inversement, lors des remontées dépressionnaires d'est ou de sud-est (les plus terribles !), c'est le déluge sur Bavella, la Castagniccia ou Bastia, tandis qu'il fera souvent beau sur l'autre versant à Ajaccio, Porto ou Saint-Florent. Pour les sceptiques, citons l'anecdote vécue (une parmi cent) à l'automne 1993 :lorsque 500 mm d'eau s'abattaient en deux jours près de Porto-Vecchio, il n'est tombé que quelques averses à Piana. Retenez donc que :
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LEGRANITE Roche grenue comme l'indique son étymologie, le granite est composé de divers minéraux clairs (quartz et feldspath) ou foncés (micas, amphiboles ...) aux proportions variables à l'infini ... Sa formation provient de la fusion de matériaux remontant dans la croûte terrestre au prix d'une lente ascension qui les solidifie. Symbole de dureté, cette roche est néanmoins sensible selon sa composition à l'érosion, comme en témoignent diverses formations (classiques en Corse) : arènes, tafonis, boules et autres cannelures ...
CORSE - La Corse offre l'un des meilleurs climats d'Europe. L'hiver, les vents apportent de la douceur par le sud et l'été, ils aèrent une île plombée de soleil ininterrompu (nous vous épargnons la liste passionnante des noms de tous ces vents ; personne ne s'y retrouve !) - Il fait tous les jours beau quelque part en Corse, notamment près des bords de mer situés à l'opposé du sens de progression des dépressions. Pour les activités de plein air, retenez que quelle que soit la saison, on peut pratiquer beaucoup d'activités simultanément ;en particulier, on peut randonner et grimper toute l'année. -Juin et septembre sont des mois généralement très agréables ; au cœur del' été en revanche, la chaleur obscurcit souvent la luminosité et vos photos seront moins belles ! - Signalons enfin aux fanatiques de Chamonix ou de l'Oisans, qu'il fait soleil l'été dans les montagnes de Corse, que les paysages et les rochers y sont tout aussi beaux, et que lorsque par hasard arrive la pluie, il est beaucoup plus agréable d'attendre l'accalmie en se dorant sur une plage que de passer deux semaines d'un mois de juillet pluvieux dans l'arrièresalle enfumée d'un café d'Argentière ou de La Grave ! Météo locale : consultez le 36 68 02 20 ou le 3615 METEO.
LA GÉOLOGIE L'île aux couleurs
Corse, île de granite, l'appellation serait vraie si la diversité ne s'exprimait ici par un invraisemblable foisonnement de reliefs aux origines multiples. Blanches comme le calcaire des falaises de Bonifacio, grises ou vert lustré comme les schistes de Castagniccia, noires comme les coulées basaltiques solidifiées des anciens volcans ou sombres comme les trois dômes du Tretorre, les teintes des roches corses se font souvent plus vives encore sous l'influence de minéraux alcalins : la coloration incendie des dalles géantes de Bavella, les piliers roses de Bonifatu, contribuent ainsi autant que la forme spectaculaire de ces sculptures minérales, à leur réputation et à leur beauté uniques. Sur les côtes occidentales de Corse, la profusion des couleurs est encore plus complète. Commencé au nord par l'entrée de la réserve de Scandola à la Punta Nera (noire), la découverte de Porto se conclut à son extrémité sud par l'impressionnant à-pic du Capu Rossu (rouge). Quatre régions géologiques
La géologie est une discipline compliquée, surout en Corse ! Pour simplifier les choses, on distingue généralement quatre unités principales : - La Corse cristalline renferme tous les plus hauts sommets de l'île et occupe en gros les deux tiers de l'île (presque tout son flanc occidental notamment) ; le granite est ici la roche reine et ses teintes claires donnent une unité d'ambiance à des paysages aussi éloignés et différents que les Calanche de Piana, les gorges de la Restonica, les chaos de blocs du Sartenais, les aiguilles de Bavella ... - La Corse schisteuse occupe, elle, les flancs nord et est de l'île (Cap Corse, Castagniccia ... ) :crêtes massives aux formes lourdes, vallées évidées par les cours d'eau, ce pays accueille de nombreuses variétés de schiste, accompagnés de leur cortège de roches vertes. - Entre ces deux unités majeures, un long sillon presque droit court de l'Ile Rousse à Solenzara en passant par Corte ; d'altitude basse (inférieure à 600 m), cette zone est classiquement appelée dépression centrale. - Enfin, des sédiments généralement plus récents occupent les zones restantes : plaine orientale bien entendu mais aussi quelques récifs calcaires dont les plus remarquables composent les falaises de Saint-Florent et le causse de Bonifacio.
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CORSE Des reliefs d'origines diverses ... Les croyances locales ne s'embarrassent guère de considérations géologiques pour expliquer l'étrangeté de ces roches. Les contes de Corse interprètent souvent leurs manifestations les plus spectaculaires comme le résultat de quelque malédiction. La légende de la Sposata (montagne dominant Vico), rappelle comment une mariée ingrate fut pétrifiée, punition en représailles d'une dot abusivement constituée aux dépens de sa mère, dépouillée pour l'occasion de tous ses biens. Ailleurs, on évoque les combats légendaires entre Saint-Martin et le Diable où le malin sortait régulièrement vaincu, non sans avoir créé au passage la Scala di Santa Regina, l'immense cavité du Tafunatu et même le golfe de Porto ! Pour en savoir plus Nous recommandons particulièrement le Guide des roches et paysages de Corse, écrit par le spécialiste qu'est Alain Gauthier (édité par le parc régional) : un ouvrage clair, pédagogique, illustré et pratique (avec une sélection d'itinéraires) et qui parvient (presque !)à faire assimiler la complexité de la géologie locale.
LECAUSSE BONIFACIEN À l'issue des puissants mouvements géologiques responsables jusqu' au début de l'ère tertiaire de l'installation des nappes de la Corse alpine, la mer envahit au Miocène (entre 6 et 25 millions d'années) une partie de la Corse. Les falaises de Bonifacio sont nées de ces transgressions marines, et sont formées sur plusieurs dizaines de mètres (150 m au plu,s épais) de strates de calcaires blancs. À une échelle réduite donc (une soixantaine de km²), le plateau bonifacien est donc bien un véritable causse dont la partie la plus étonnante (le port et la calanque de Bonifacio) correspond à une vallée aujourd'hui submergée, prolon-
gée à l'amont par deux vallons arides dont les abords regorgent de formations telles que falaises, grottes (notamment marines), effondrements .. .
Les strates calcaires du causse
LA FAUNE La Corse est une île et présente une richesse faunistique réduite par cette situation d'isolement. De ce fait, beaucoup d'espèces ne sont pas représentées : citons par exemple la vipère (inutile donc d'emporter en balade votre trousse anti-venin !) ou des mammifères courants en France continentale tels que blaireau, écureuil, taupe, chamois, chevreuil... (encore que cette lacune soit comblée pour partie par les caprices de la géologie qui ont façonné dans le granite des statues animales de lion, d'ours, de dromadaire ... !). Ce cloisonnement, joint au voisinage en Corse de milieux très variés, a néanmoins comme conséquence un fort agrandissement de leur niche écologique (par défaut de compétition avec leurs habituels concurrents) et la présence de plusieurs populations endémiques (le mouflon notamment). L'implantation de cette faune a des origines fort diverses : cela va des espèces apparues il y a plusieurs millions d'années ou plus récemment au quaternaire (lorsque la Méditerranée asséchée permettait des communications avec l'Afrique, l'Italie, la Sardaigne ... ) à celles introduites par l'homme à notre époque contemporaine (certains poissons tels que le saumon des fontaines ou la carpe, mais aussi le cerf élaphe abusivement chassé et disparu de la faune insulaire à la fin des années soixante, mais réintroduit depuis la Sardaigne dans un enclos de reproduction installé dans l'Alta Rocca, près du village de Quenza).
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L'EXPLOITATION MINIÈRE Beaucoup de minéraux ou matériaux sont présents en Corse, mais jamais en quantité suffisante pour autoriser de nos jours leur valorisalion économique : les dernières extractions datent de 1958 pour le plomb argentifère de l'Argentella (à Calenzana) et de 1965 pour l'amiante de Canari (sur la côte ouest du Cap Corse et responsable de curieux phénomènes de progression côtière des plages les plus proches du fait des déchets de l'exploitation jetés en mer et rapportés par les couranis), mais la Corse garde les vestiges de bien d'autres gisements autrefois productifs : antimoine (à Ersa) et fer (à Farinole) dans le Cap Corse, cuivre à Vezzani (Vénacais), arsenic à Matra (vallée de la Bravone), charbon à Osani (golfe de Porto), manganèse à Morosaglia ...
CORSE
LE MOUFLON Quelques données sur cette figure emblématique insulaire :
Mouflon surpris à Bonifatu
-Qui est-il ? Le mouflon (a muvra) est le cousin du mouton (version domestiquée de l'animal) et n'a donc rien à voir avec le bouquetin et le chamois (introuvables en Corse). - Comment le reconnaît-on ? Le mâle a un poitrail noir et des cornes qui "spiralent" avec l'âge ; son poids peut atteindre 50 kg ; la femelle, moins lourde (30 kg à l'âge adulte), a parfois de petites
cornes, mais peu recourbées, - Où sont-ils ? L'effectif de la population corse est estimé à 500 têtes, réparties dans les secteurs du Cinto (massif de Bonifatu, vallées de la Tartagine, de l'Asco et du Fango, forêts d' Aitone et de la Lonca, Niolo ... ) et de Bavella (de l'Ospédale à l'Incudine) ; dans ces deux zones, il est d'observation courante dès que l'on s'éloigne des sentiers battus. Enfin, une petite population (réintroduite et passablement dégénérée) existe aussi en vallée du Verjello (au-dessus de Venaco). Farouche, repoussé par la chasse, le braconnage (l'animal est désormais protégé) ou l'incendie, cet animal a choisi la montagne par défaut, et n'a pas l'aisance du bouquetin ni du chamois en terrain accidenté. -Comment vit-il ? Herbivore et gourmet, le mouflon se nourrit de menus très variés (de l'arbousier à l'aulne odorant mais aussi de cytise, de bruyère, de genêt corse, de graminées ... ). Migrateur, la neige le chasse en hiver à basse altitude où les femelles mettent bas leur agneau (cinq mois de gestation) ; l'animal ne regagne la haute montagne qu'à la fin du printemps. Pour en savoir plus : le parc régional a publié une brochure en bande dessinée spécialement consacrée à cet animal.
Les milieux marins
La mer étant claire et propre presque partout en Corse, leurs occupants ne manquent pas et se laissent aisément observer, notamment leurs vedettes les plus connues : oursins, gorgones, anémones, corail, mérous, langoustes, dauphins ... Quant au rivage qui abonde en falaises, en rochers ou en étangs, il bénéficie également du caractère privilégié de ces milieux pour le développpement d'une faune (notamment aviaire) spécialement riche : les balbuzards (ou aigles pêcheurs), dont les nids de branchage au sommet des pitons rocheux du Capu Rossu ou de Scandola sont une des images classiques et fortes de la nature en Corse, en sont cette fois l'hôte le plus célèbre ! Le maquis
Son roi est le sanglier, un animal quel' on trouve partout et qui donne lieu à ces fameux alignements de chasseurs le long des routes, prêts à fusiller l'imprudente victime mise en fuite par une meute excitée ! Il est fréquent de le repérer et de s'émerveiller de cette continuité le rapprochant Face-à-face des deux espèces sauvages les plus communes !
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CORSE de son cousin le porc (toutes les nuances de couleur entre le rose et le noir existent et certaines zébrures de robes sont même de véritables œuvres d'art !). La reine du maquis est bien sûr la vache, une espèce ailleurs domestiquée mais essentiellement sauvage en Corse. Soulignons que cet animal est un maillon décisif de la chaîne alimentaire qui unit l'homme à la nature (le maquis nourrit la bête qui nourrit son berger grâce à un savant système de primes). Plus sérieusement, le maquis recense une faune plus discrète : carnivores (chat sauvage, belette, renard), reptiles (couleuvre, lézard, tortue de Hermann), lièvres et lapins de garenne, rongeurs (loir, lérot, souris ... ) et quantité d'oiseaux (merle, grive, rouge-gorge ...). La montagne
On y retrouve souvent ces mêmes espèces, mais aussi d'autres plus spécifiques tel le mouflon (voir encadré), des rapaces (aigle royal et gypaète barbu), ou encore la faune des rivières : la truite macrostigma remplace l'anguille (celle-ci dépasse rarement 500 m) tandis que l'euprocte de Corse (une espèce endémique d'amphibien) est une curiosité locale difficile à surprendre.
LA FLORE Tout voyageur débarqué en Corse constate aussitôt la vigueur de la végétation. Abusé par les commentaires sur les incendies estivaux, il croyait trouver un pays calciné ; et bien non, la Corse n'a jamais été aussi boisée (elle l'est notamment beaucoup plus que la Provence) ! Cette profusion de verdure se répartit en quatre étages aux frontières plus ou moins nettes.
BIBLIOGRAPHIE Le parc régional a édité divers ouvrages sur la faune insulaire : • un ouvrage recensant les 54 espèces de mammifères présentes en Corse (dont une bonne moitié de chauves-souris) ; un livre clair et complet, qui évoque notamment la disparition du célèbre "vecchju marinu" ou phoque-moine ; • des livres également sur d' autres espèces moins familières tels les oiseaux ou les poissons (collection découverte de la nature). Renseignements : parc régional, tél. 95 21 56 54.
L'étage méditerranéen
Il remonte jusqu'à 1000 m environ ; sa diversité floristique est grande : on est aussi surpris par les espèces introduites (palmiers, figuiers de barbarie ... ) que par l'envahissement des anciennes terres cultivées par l'incontournable maquis (lire encadré). On imagine volontiers cette profusion immémoriale, dans cet espace presque inaccessible ; mais c'est
LES PINS Les principaux résineux que l'on rencontre en Corse sont des pins. • Le pin laricio de Corse est l'essence reine des montagnes et couvre la chaîne centrale sur 18 200 hectares, entre 700 m et 1 500 m d'altitude. Facilement identifiable à son écorce argentée et à ses petits cônes (8-10 cm), il peut atteindre 50 m de hauteur et une circonférence de six mètres. Les vieux arbres sont caractérisés par leur port parasol et leur cime tabulaire : ces majestueux patriarches atteignent parfois 800 voire 1 000 ans. Il supporte sans broncher les rigueurs de l'hiver, la sécheresse estivale, et les attaques répétées des chenilles processionnaires. Et grâce à son écorce épaisse, il est même assez résistant au feu courant (la base noircie d'un tronc est d' observation courante). Son bois réputé est utilisé pour la construction de charpentes et les plus beaux arbres fournissent du placage et du bois de menuiserie. • Le pin maritime (ou pin de Corte en ré-
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férence au boisement de la vallée de la Restonica) ne dépasse lui guère 150 ans. Les sujets âgés dépérissent de façon visible : branches mortes, champignons sur le tronc, attaques d'insectes ... On le différencie du pin laricio à son écorce brun-rouge et à ses gros cônes de plus de 15 cm. Et même s'il est très répondu dans les forêts de l'île, il se cantonne surtout aux versants sud et aux faibles altitudes. L'étonnante capacité de cette essence à se régénérer même à des dizaines de kilomètres des semenciers a permis depuis l'antiquité de coloniser de nombreux terrains à la faveur d'incendies pastoraux. • Plus rarement, on trouve aussi des pins d'Alep (aux formes spectaculaires comme à Saleccia dans les Agriates) et sur le littoral un bel arbre au port caractéristique : le pin parasol ou pin pignon. Son pays d'origine est inconnu, mais pour certains il semblerait que ce soit la Corse ...
L'arbousier La pinède de Forca et l'arche de Padule
CORSE
LE MAQUIS
Deux aspects de la flore insulaire : - Le figuier de Barbarie (Cargèse)
ci-dessus, - Ladigitale pourpre (Paglia Orba) ci-dessous
BIBLIOGRAPHIE Marcelle Conrad, éminente botaniste récemment disparue, est l'auteur de diverses publications sur la flore insulaire, notamment le guide des plantes et fleurs rencontrées (collection découverte de la nature éditée par le parc régional) : un ouvrage de référence, aussi clair que complet. Le CRDP de Corse a publié en 1993 un livre de découverte du milieu naturel intitulé Montagne de Corse ; cet intéressant ouvrage évoque et décrit abondamment la flore des montagnes, et la met en relation avec d'autres aspects du milieu naturel (climat, sols, faune ... ).
Le maquis c'est l'odeur de la Corse (on la sent à plusieurs miles du rivage !), sa couleur dominante, son immense pacage gratuit, le combustible favori de l'incendiaire, le cauchemar du randonneur égaré, l'antre du sanglier (donc celui des chasseurs, donc celui de tous les Corses !)... En bref, c'est le symbole de la Corse. Ceci dit, le maquis a différents visages et réunit plusieurs arbustes emblématiques : • le ciste de Montpellier (u muchju), est la plante la plus fréquente du maquis bas, reconnaissable à ses fragiles fleurs blanches, à ses petites feuilles oblongues, vrillées et un peu collantes ; • l'arbousier (u arbitru) a de grandes feuilles luisantes, coriaces, lancéolées et dentelées ; l'été, il est courant d'observer en même temps fruits et Heurs (en forme de grelots blanc-verdâtre groupés) sur ses rameaux ; les arbouses sont de
grosses boies rondes et rouges, couvertes de petites aspérités et utili sées pour la confiture et l'eau-de-vie ; • la bruyère arborescente (a scopa) aime la chaleur et les terrains siliceux ; les souches de cet arbuste très inflammable, pouvant atteindre six mètres, sont parfois sculptées pour faire des pipes ; • le pistachier lentisque a des feuilles découpées d'un vert très foncé (froissées entre les doigts, elles dégagent une odeur forte) ; déception, malgré son nom, cet arbrisseau ne produit pas de fruits comestibles ; • la myrte évoque un alcool (à déguster avec modération), réalisé à partir de ses baies, rouges ou bleu sombre selon leur maturité ; • quelques arbres émergent aussi de la strate arbustive : pins maritimes, chênes verts, chênes lièges, voire quelque oléastre ou châtaignier abandonné.
oublier la pression humaine qui pénétra autrefois les sanctuaires de nature les plus reculés et qui est capable aujourd'hui de brûler par bêtise ou par folie, les terres les plus éloignées ... Rares sont de ce fait les chênes verts ou lièges vénérables, épargnés par le charbonnier ou par l'allumette ; mais leurs descendants de Vallica (dans le Giunsani), du Pianu de Levie (en Alta Rocca) ou de la vallée du Fango (au sud de la Balagne) ont malgré tout fort belle allure. On ne retrouve ni leur ombre ni leur splendeur dans les maquis bas et autres friches, colonisés par l'asphodèle (une plante géante aux fleurs blanchâtres et aux tubercules comestibles en cas d'opération survie !) ou par le cruel calycotome et ses piquants peu affriolants ! En partie haute de ce premier étage (on dit alors étage méditerranéen supérieur), la couverture arbustive laisse sa place à une végétation plus haute : châtaigniers (omniprésents aussi bien en Corse schisteuse - notamment en "Castagniccia" ! - qu'autour des villages de la Corse cristalline), frênes (u frassu ou bien u ornu selon l'espèce), chênes pubescents (u querciu), pins maritimes ... L'étage montagnard
Il s'échelonne quant à lui entre 900 m et 1 100 m (limite inférieure) et 1 100 m à 1 800 m (niveau haut) ; on y remarque avant tout les forêts d' altitude, notamment les pins (voir encadré), mais aussi le hêtre (u faiu), le genévrier oxycèdre (u ghjineparu), les fruits écarlates du sorbier (u sorbu) et plus rarement le sapin (u ghjallicu), l'if (u tassu), le bouleau (u vitullu); des noms corses qui désignent de multiples lieux-dits. L'étage subalpin
Il remonte jusque vers 2 200 m ; les arbres ont disparu, remplacés par l'envahissant aulne odorant (u bassu), un arbuste sympathique qui fait office de maquis des montagnes, lorsqu'il s'obstine (et cela arrive souvent... ) à compliquer la trace du randonneur ! L'étage alpin
Ce dernier étage (à partir de 2 100 m) est faiblement représenté en superficie. Il n'y asur ces hauteurs ni maquis, ni châtaignier, ni pin, ni aulne pour caractériser cet espace, royaume des éboulis et de multiples et miniscules fleurs de rocaille, généralement endémiques à la Corse.
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CORSE
LA CORSE PRATIQUE LES TRANSPORTS Deux faço ns principales de se rendre en Corse : l'avion et le bateau (à la nage c'est aussi possible, mais les candidats restent rares). En avion Les aéroports insulaires sont Aj accio, Bastia, Calvi et Figari (près de Bonifacio). Les deux premiers sont en particulier quotidiennement desservis au départ de Marseille, Nice et Paris. Mais ce moyen de transport se révèle en général cher (on trouvera souvent plus économique de se rendre à Athènes ou à Marrakech qu'à Ajaccio !). Horaires dans n'importe quelle agence de voyages ou bien auprès des compagnies aériennes (horaires accessibles notamment par les 3615 Air Inter, Air France, TAT, NF - pour Nouvelles Frontières et ses vols charters-... ). En bateau Un embarquement nettement plus romantique, d'autant que l'orchestre du "Daniele Casanova" s'essaie parfois à interpréter de bien tendres rumbas ! Moins onéreux également. Vous pouvez accoster à Aj accio, Bastia, Calvi, l'Ile Rousse, Porto-Vecchio et Propriano au départ de Marseille, Nice ou Toulon (ce dernier port remplaçant en général à la dernière minute Marseille, suite aux mouvements de grève coutumiers sur la Canebière !). Horaires dans n'importe quelle agence de voyages (un dépliant pratique, récapitulant les horaires du semestre, vous y sera remis) ou par le 3615 SNCM. Une commodité méconnue, les cargos (de la compagnie CMN) qui partent en général autour de 18 h et qui relient ces mêmes destinations avec la même régularité (traversée plus longue, mais plus intime et confortable ; consultez votre agence ou ce même dépliant). Enfin, on peut aussi choisir de passer par Monaco (traversée en 3 h seulement depuis 1995) ou l'Italie (Gênes, Livourne ou Piombino) pour bénéficier de prix plus doux. En train Et oui, il y a même une voie ferrée en Corse ; qui plus est étonnante avec ses dizaines d'ouvrages d'art (dont le célèbre pont Eiffel de Vivario) franchissant l'interminable succession des ravins de la Corse intérieure. Heureusement que les paysages sont beaux car ce train qui relie Ajaccio, Bastia et Calvi (avec nœud ferroviaire des deux voies à Ponte Leccia) va bien lentement... Autre curiosité, les gares désaffectées qui s' égrennent le long de la voie : cinéaste disciple de Sergio Leone, point n'est besoin de vous déplacer dans l'Arkansas pour tourner "Il était une fois dans le Sud" ; les gares de Pietralba et de Novella seront un décor formidable de mise en scène et les bergers locaux, habitués au maniement des armes, feront sûrement des cow-boys convaincants !
PRATIQUE AVION Représentations locales : • Air France et Air Inter à Ajaccio, tél. 95 29 45 45 et Bastia, tél. 95 54 95 95 ; TAT, tél. 05 05 50 05 (appel gratuit) ; • Nouvelles Frontières à Ajaccio, tél. 95 21 55 55 et Bastia, tél. 95 32 01 62 ; • EAS à Figari (vols Paris-Figari), tél. 95 71 02 63.
PRATIQUE BATEAU Représentations locales : • SNCM à Ajaccio, tél. 95 29 66 88 et Bastia, tél. 95 54 66 88 ; • Corsica Ferries à Bastia, tél. 95 32 95 95 ; Moby Lines à Bastia, tél. 95 31 46 29 et Bonifacio (pour aller en Sardaigne), tél. 95 73 00 29.
PRATIQUE TRAIN • Renseignements dans les gares d' Ajaccio, tél. 95 23 11 03, de Bastia, tél. 95 32 80 60 etde Calvi, tél. 95 65 00 61 . • Par minitel 3615 SNCF, vous pouvez consulter les horaires de liaison entre n'importe lesquelles des localités desservies (exemple, départ de Tavera à 15 h 35 ; arrivée à Palasca à l 8 h 08 ; ça marche à tous les coups !).
La gare de Pietralba
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CORSE
ADRESSES UTILES • L' Agence Touristique de la Corse édite chaque année des dépliants d'informations pratiques concernant la Corse, notamment certains consacrés aux diverses formules d'hébergement (campings, villages de vacances, hôtels ... ). A.T.C., 17 boulevard du Roi-Jérôme, 20000 Ajaccio, tél. 95 21 56 56. • Vous pouvez vous procurer la liste des gîtes d' étape auprès du parc régional à Ajaccio, tél. 95 21 56 54. • Pour les chambres d'hôtes et fermesauberges, renseignements auprès des services "tourisme" des Chambres d' Agriculture à Ajaccio, tél. 95 29 42 00 et à Bastia, tél. 95 31 59 57. • Catalogue des gîtes ruraux (avec plusieurs centaines de références) auprès des gîtes de France, tél. 95 20 51 34 ou de Loisirs Accueil, tél. 95 22 70 79.
CARTES • Pour aller en Corse, deux indispensables, les cartes IGN au 1/100000 Bastia/Corte n°73 et Ajaccio/Bonifacio n°74 • Pour la montagne seulement deux cartes Didier Richard, Corse nord et sud au 1/50 000 • Et puis, bien sûr, la série TOP 25 : toute la Corse en 19 cartes, très utiles pour randonner avec précision et sécurité.
En bus Les lignes intérieures sont aussi nombreuses que peu pratiques (mieux vaut ne pas être pressé) ; mais enfin, on peut aller en autocar pratiquement partout et à défaut de voiture, c'est la solution commune la plus adaptée au voyage. En voiture Un véhicule bien utile dans une île si riche de sites à visiter. Les loueurs (Avis, Europcar, Hertz ... ) sont légion (stands souvent à proximité des arrivées d'avions et de bateaux). Quant à l'auto-stop, c'est une formule qui marche assez bien en Corse (rien à voir en tous cas avec les voisins d'en face de Nice ou de Marseille qui ont eux pour habitude de vous laisser poireauter de longues heures sous le soleil...).
LES HÉBERGEMENTS Difficile de se loger pour pas cher en Corse ; la saison est courte, alors on se rattrape sur les tarifs. Voilà qui explique le succès des campings aménagés et de leur formule épurée, le camping sauvage (véritable fléau national ici !). Les campings Il y en a absolument partout et de toutes sortes ; cela va du champ de rocaille ombré d'arbustes rabougris à des trois étoiles chics et hors de prix enpassant par le petit coin de montagne où il fera bon rêver sous sa tente, entre ruisseaux et châtaigniers ... Attention à ne pas camper n'importe où, les embouchures des fleuves sont des zones traîtresses et inondables (à l'automne on risque carrément sa vie !). Les gîtes d'étape Cette forme d'hébergement s'est bien développée avec l'essor des chemins de randonnée. Le confort, s'il s'améliore progressivement au gré des nouvelles réalisations et restaurations, reste très variable et en deçà des "normes continentales". Le prix de la nuitée tourne autour de 60 F en moyenne (160 F en demi-pension). Les auberges de jeunesse sont par contre rares (4 seulement dans toute la Corse). Les chambres d'hôtes, fermes-auberges Le parent pauvre de l'hébergement touristique, ce sont les chambres d'hôtes, bien rares et donc chères pour celles qui se signalent par leur cadre ou leur accueil. Quant aux fermes-auberges, il s'agit d'une appellation un peu détournée dans une île où les corps anciens de ferme sont rares (les bâtiments modernes d'exploitation ont quant à eux un aspect ordinaire), d'autant que l'activité agricole du fermier ne saute souvent pas aux yeux du visiteur ... Les hôtels Beaucoup d'hôtels en Corse, mais surtout sur la côte bien sûr. Les amateurs de dépaysement se contenteront des rares établissements situés en montagne. Certains secteurs ont toutefois une tra dition hôtelière ancienne (villages de Batelica, Evisa et Zonza par exemple ... ). La demipension atteint souvent 250 F voire 300 F ouplus, des tarifs que l'on trouvera un peu forcés pour des chambres dont le confort ou le décor n'ont souvent ri en d'exceptionnel. Les gîtes ruraux Une formule intéressante, d'autant plus que la charte de classement de ces locations à la semaine (de 1 à 3 épis, en fonction du confort de ces hébergements) permet de prévenir quelques mauvaises surprises éventuelles. Les prix varient fortement en saison (choisir juin ou septembre, considérés comme moyenne saison), mais on parvient néanmoins à trouver des locations bien situées et à des tarifs tout à fait abordables (surtout si l'on n'hésite pas à se terrer dans les hameaux les plus reculés !).
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CORSE
LES LOISIRS DE NATURE
Randonnée sous les châtaigniers près du village de Letia
LA RANDONNÉE PÉDESTRE Osons le prétendre, la Corse est un pays idéal pour la randonnée. En particulier, on peut y venir en toutes saisons, sans y craindre un froid ou une chaleur excessifs (tempérés en toutes saisons par l'air marin ... ). Cette générosité climatique s'accompagne d'une diversité bien connue des milieux (mer, campagne, montagne) et la Corse ne pèche en fait que par ses structures d'accueil vieillissantes et dans l'ensemble de qualité moyenne. - La pratique des raids (à la semaine ou plus) a grandement contribué à la notoriété de la Corse en tant que destination de montagne et de randonnée. L'historique GR 20 (né en 1972) qui court le long de la grande ligne de partage des eaux (du voisinage de Calvi à celui de Porto-Vecchio) est un itinéraire fortement alpin et physiquement exigeant. Il ne croise aucun village, coupe rarement une route, et les refuges gardés régulièrement disposés le long de son trajet n'assurent pas de restauration (mais la multiplication des "parasitages" de ce GR par divers prestataires malins remédie petit à petit à cette lacune ...). Seconde traversée, cette fois de moyenne montagne, le "Tra Mare e Monti" défile de Calvi à Cargèse, traversant plusieurs villages et approchant les côtes occidentales (notamment le golfe de Porto ... ). Enfin, dans le cadre d'un processus inflationniste moins convaincant, d'autres parcours sont nés plus récemment (Cervione-Cargèse ; Ghisonaccia-Ajaccio ; Porto-Vecchio-Propriano ; Propriano-Ajaccio). - La randonnée en haute montagne offre des possibilités inépuisables ; le mode traditionnel de balisage par amas de pierres (les cairns) sert à atteindre sans se perdre les plus beaux lacs (Capitello, Rotondo, Nino, Bastani ... ) ou les plus hauts sommets (dont les voies normales sont toutes accessibles aux randonneurs avertis). Ces sentiers pédestres sont souvent le reflet du pays et ont ici une âme et du caractère. Le tracé du GR 20 a beau être récent, il emprunte à l'occasion des voies de passage ancestrales qui donnent aussitôt une im-
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BIBLIOGRAPHIE • La bible, c'est le Guide de la randonnée en Corse (éditions Didier Richard). Complet sur les montagnes, il résume la passion du précurseur, Michel Fabrikant (aidé pour sa réactualisation par François Dénarié). • On lira le Guide des randonnées en Corse du Sud (par Laurent Chabot, éditions Edisud) qui propose lui des parcours faciles (littoraux et de moyenne montagne). • Les amateurs de raids se procureront les deux topos-guides de la FFRP : - Mare e monti GRP: 5 circuits, Corte, Ajaccio, Cargèse, Propriano - A travers la montagne GR 20 : Calenzana, Conca. • Le parc régional édite des dépliants sur les sentiers de pays, (tél. 95 21 56 54).
CORSE
PRESTATAIRES Service information du parc régional de Corse : rue Fiorella, BP 417, 20184 Ajaccio Cedex (tél. 95 21 56 54) Diverses associations de randonnée organisent des séjours : • Move en Bologne, tél. 95 61 51 46 ou 95 615270 • Montagnoli Corsi en Alta Rocca, tél. 95 78 64 05 • Muntagna Corsa in Liberia, près de Propriano, tél. 95 20 53 14 • U.C.P.A. centre de Ghisoni, tél. 95 57 60 70 • L'ONF et divers accompagnateurs indépendants organisent de façon plus ou moins régulière des sorties à la journée ; se renseigner selon la région, sur place ou auprès des syndicats d'initiative.
pression de rudesse. Et cela ne date pas d'hier : Monseigneur Giustiniani, dans ses descriptions du début du XVIe siècle, signale déjà que «les chemins de l'île seraient impraticables à n'importe quel cheval du continent. Ces chemins sont faits en dépit de la nature, si bien que l'on parcourt 3 à 4 milles en gravissant des escaliers de pierre». On trouve encore de beaux passages solidement dallés, complétés de marches, de murs de soutènement, quand il n'a pas fallu entailler le rocher pour passer. Le sentier de la Spelunca, les hautes gorges du Tavignano, la.montée au refuge des Mari, le "chemin de ronde" du Niolo ... font emprunter au randonneur des muletiers pavés comme des voies romaines. - Intéressants aussi sont les sentiers de villages dont le parc régional ou diverses collectivités ont favorisé la réouverture (mais pas toujours l'entretien ... ). Nos préférés sont les chemins del' Alta Rocca (pays à l'histoire et à la nature très riches), du Fium'Orbo (injustement méconnus et encore mal desservis en termes d'accueil), du Taravo et du Giunsani (régions verdoyantes très pittoresques). Dans le Niolo, le Bozio et le Vénacais, l'intérêt du randonneur portera davantage sur les proches sommets (Cinto, Rotondo ... ) que sur les abords des villages, un peu trop malmenés par le feu. Dans d'autres secteurs enfin (Balagne, Cap Corse, Castagniccia ... ), divers sentiers sont remis en état, si bien que désormais il n' est pratiquement aucune région où l'on ne puisse trouver des randonnées de moyenne montagne et de village (qu'il s'agisse de portions de raids GR ou d'itinéraires spécifiques), accessibles donc à un large public. - La randonnée en bord de mer est évidemment possible en Corse et plusieurs de nos descriptions s'appuient sur ces anciens chemins de douaniers, qui courent à quelques pas du rivage. Les plus remarquables sont ceux des Agriates (de Saint-Florent à la plage d'Ostriconi), du Sartenais (de Roccapina à Campomoro) et de la région de Porto. Dans ces trois cas, il est possible de randonner agréablement deux à trois jours en bord de mer, mais d'autres secteurs se prêtent à des découvertes à la journée, avec en général d'inimitables tours génoises comme objectif (pointe du Cap Corse, Capo di Feno, Capu di Muru, Bonifacio ... ). - Tous ces chemins sont indissociables du patrimoine culturel de l'île, qu'ils soient simple trace, chemin dallé ou bordé de beaux murs de pierres sèches (le lieu idéal pour une embuscade, relire à ce sujet Colomba de Mérimée !). Les suivre, c'est aller le plus souvent vers une bergerie, une chapelle romane, une cascade, c'est découvrir la Corse ancienne et son patrimoine d'aujourd'hui.
Balade en bord de mer dans le Sartenais
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CORSE LES REFUGES
Auxiliaires habituels des randonneurs et alpinistes, les refuges ne se sont développés que récemment en Corse, avec notamment la mise en service du GR 20. Cet itinéraire a en effet augmenté et recentré la fréquentation des divers sous-massifs traversés. Cette évolution a justifié des équipements plus conséquents que le bivouac cher à Von Cube, à Fabrikant et aux autres pionniers de montagnes longtemps fort peu visitées. Un refuge corse, qu'est-ce que c'est ?C'est un accueil en dortoirs (il faut emporter son sac de couchage et on ne peut pas réserver), sans restauration (offrant toutefois un coin cuisine avec gaz) et gardé seulement l'été (encombré alors mais souvent vide le reste de l'année). La présence du GR 20 a par ailleurs provoqué le développement un peu anarchique d'hébergements aux caractéristiques voisines et aux accès plus courts. Dans tous les cas, le confort est sommaire, et ces hébergements valent surtout par leur cadre, se prêtant à bien des rêveries, à bien des projets ... Bonifatu/Filosorma Ces spectaculaires montagnes de l'ouest (région de Calvi), se caractérisent par des reliefs aériens et une végétation vivifiante qui plaira aux émules de Kipling et du Livre de la jungle... - Ortu di u Piobbu : 1 560 m; 30 places ; pas de poêle ; accès en 3 h depuis l'auberge de Bonifatu. Bonne situation pour combiner des boucles avec les vallées voisines de l' Asco et de la Tartagine, où l'on peut basculer en franchissant facilement des cols proches. - Carrozzu : 1 270 m ;26 places ;pas de poêle mais repas possibles l'été ; accès en 2 h 30 depuis l'auberge de Bonifatu. Un environnement grandiose et coloré, idéal notamment pour grimper. - Puscaghia : 1 100 m ; 12 places, aménagement sommaire ; accès en 2 h 30 depuis le terminus carrossable de la piste montant de Manso (au-dessus de Galéria). Site tout à fait charmant, d'où l'on peut partir découvrir les panoramas marins des crêtes de la Lonca et même monter au Tafunatu. Massif du Cinto Les refuges sont tous situés versant Niolo (car partis en fumée côté Asco !). - L'Erco : l 670 m ; 16 places ; équipement sommaire ; accès en 30 mn depuis le terminus de la piste carrossable montant du village de Lozzi. Occupe un versant rocailleux, surtout intéressant l'hiver pour le ski vers le lac et le sommet du Cinto. - Tighiettu : l 680 m ; 48 places ; poêle à bois ; accès en 1 h 30 depuis le terminus carrossable autorisé de la piste montant de Calasima. Entre Cinq visages de la randonnée à Bavella : - En haut à gauche, le refuge de Paliri - Au centre à gauche, la crête des Terrasses - Au centre à droite, les récifs calcaires de Monte Santu - En bas, l'entrée du ravin de Carba - En haut à droite, la clairière de Velaco
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CORSE
Cinto et Paglia Orba, il est surtout utile pour les cimes intermédiaires moins connues (Capu Larghia, Minuta, Grande Barrière). - Ciuttulu di i Mori : 2 000 m ; 26 places ; poêle à bois ; accès en 3 h depuis Calasima ou le col de Vergio. Au pied du Tafunatu et de la Paglia Orba, de leurs faciles voies normales et de leurs redoutables voies d'escalade. Massif du Rotondo
Les refuges, très proches de l'arête de partage des eaux, sont accessibles de multiples façons. - Manganu : 1 600 m ; 26 places ; chauffage au gaz ; accès en 3 h 30 depuis Soccia. Intéressant l'hiver pour rayonner en étoile vers les combes environnantes. - Petra Piana : 1 840 m ;28 places ;poêle à bois ; accès en 3 h 30 depuis la vallée du Verjello (près de Venaco). Au pied du lac et du cirque glaciaires du magnifique Rotondo. - L'Onda : 1 430 m ; 14 places ; poêle à bois ; accès en 3 h depuis le hameau de Canaglia (proche de Vizzavona). Sous le Monte d'Oro, un appui utile pour des boucles partant du Vénacais, du Cruzini et du Liamone. Massif du Renoso
Pas grand-chose d'excitant dans le secteur. À signaler les refuges sommaires de Capannelle (sur le peu reluisant stade de neige de Ghisoni), de Vizziluga et de Foce d'Astra (deux abris de chasseurs au-dessus de Bastelica). Taravo/Bavella
Des montagnes, des refuges moins connus, mais aussi intéressants ... - Prati : 1 820 m ; 28 places ; poêle à bois ; accès en 2 h depuis le col de Verde. Un point de vue superbe et reposant. - Usciolu : 1 720 m ; 35 places ; poêle à bois ; accès en 3 h 30 depuis le village de Cozzano. À visiter autour : l'arête des Statues, et, pour les aventuriers de la Corse perdue, les vallons du Travo. - Asinao : 1 560 m; 30 places ; poêle à bois ; accès en 3 h depuis Scapa di Noce (hameau de Quenza). Entre Incudine et Bavella, il y a tout autour beaucoup de ravins secrets où se perdre ... - Paliri : 1 040 m ; 20 places ; poêle à bois ; accès en 2 h depuis le col de Bavella. Jolies parois granitiques à proximité, avec quelques voies normales et d'escalade tout à fait sympathique.
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CORSE LE VTT
Franchissement d'un pont sur la Tartagine Ladescente acrobatique du col de Capronale
Page de droite : la traversée des Agriates
BIBllDGRAPHIE Le VTT,c'est abord en Corse l'occasion de découvrir des paysages ou des milieux habituellement délaissés par la randonnée pédestre, activité tournée elle plutôt vers l'air de la haute montagne. C'est ensuite la chance de cheminer sur des sentiers donnant lieu à des exercices d'habileté ou d'équilibre spécifiques à la Corse, car vous vous en rendrez vite compte, les chemins de l'île ne sont à nuls autres pareils ... L'un de nos auteurs, habitué à rouler dans les Alpes, les Pyrénées ou les Causses, et connaisseur également de mille sentiers insulaires, nous a avoué son plaisir unique à arpenter les parcours de rêve qui se cachent dans l'île ! Ces itinéraires-là, nous nous sommes efforcés de les dénicher dans les endroits les plus variés : plages désertes des Agriates et du Cap Corse, forêts de chênes verts du Giussani et de l'Alta Rocca, pinèdes du Niolo et de Bavella, vallons bucoliques du Bozio, maquis du Baraci ... Après cet avantgoût, dressons en quelques lignes les caractéristiques de l'activité : - le VTTse pratique entre le bord de mer et 1700 m d'altitude (limite supérieure des pistes et des routes), et la plupart des circuits envisageables sont donc praticables la plus grande partie de l'année ; compte tenu de ces altitudes, les périodes le plus adaptées sont l'automne (septembre et
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Les éditions Didier Richard ont publié deux topos-guides (Corse du Nord et du Sud), spécialement consacrés au VTT dans l'île. Une cinquantaine de circuits (relativement techniques et physiques) y sont décrits. Il vous restera simplement à vérifier que les conditions de parcours rencontrées par l'auteur sont restées en l'état depuis son passage, car la nature bouge vite en Corse (incendies, nouvelles pistes, sentiers envahis par la végétation ... ).
CORSE
• La location de VTT est un phénomène récent mais très saisonnier en Corse (difficile de louer en dehors de l'été) ; le matériel proposé est en général de qualité moyenne, voire médiocre, et se révélera vite inadapté à des parcours trop chahutés. Se renseigner auprès des offices de tourisme pour connaître les possibilités éventuelles, très changeantes d'une année sur l'autre car la rentabilité aléatoire de cette location n'i ncite guère à la persévérance (nous avons signalé celles qui se rapportent aux itinéraires décrits ... lorsqu'elles existent). • Réparation et location de VTT : un magasin à recommander tout de même (bon accueil et service compétent) : Cycles 20 à Bastia, près du palais de justice (tél. 95 32 30 64). Dans les autres villes, cette double possibilité existe également dans les magasins de cycles : à Ajaccio chez Rout'Evasion, tél. 95 22 72 87 et chez Loca Corse, tél. 96 20 71 20 ; à Calvi chez Balagne Cycles, tél. 95 65 12 44 ; à Corte chez Corte Location Service, tél. 95 46 07 13 ; à Propriano chez TTC Moto, tél. 95 76 15 32.
octobre sont de très bons mois) et le printemps (de mi-mai à fin juin) - le VTT est en Corse une discipline en général exigeante pour plusieurs raisons : peu de sections plates à offrir sur toute l'île ; les sentiers sont caillouteux et pas entretenus partout. - la région la plus adaptée est le sud de la Corse : pistes forestières et pastorales de l'Ospédale, Bavella, Cagna, et du plateau du Coscione ou mieux encore sentiers parcourant le littoral sartenais et - nec plus ultra - reliant les villages de l' Alta Rocca. Dans le reste de l'île, chaque région, chaque vallée possède un, deux ou plusieurs itinéraires particulièrement adaptés, mais leur parcours oblige à des déplacements répétés de son camp de base. Dans le nord de l'île, une visite dans le désert des Agriates est incontournable toute l'année sauf en été (sa traversée VTT est absolument splendide), et mérite alors d'être complétée par celle des circuits (presque !) voisins que nous évoquons ou décrivons par ailleurs (chemins du Giussani, du San Petrone, de la haute Bravone ... ). En Corse du Sud, le démaquisage et le balisage de la traversée Propriano-Ajaccio ont donné naissance à quelques itinéraires de toute bea uté (voir notre description des crêtes du golfe d'Ajaccio). Votre tuyau dans l'île : Jean-Louis Françon, postier à Corte, qui connaît tous les parcours intéressants (et même les autres !). Tél. 95 46 24 82.
LA RANDONNÉE ÉQUESTRE Galoper crinière au vent sur d'immenses plages en s'éclaboussant d'écume, trotter sur de vieux sentiers muletiers serpentant sous les châtaigniers, marcher au pas à côté de son cheval pour contourner prudemment quelque chaos granitique aux formes surnaturelles ... , les images ne manquent pas pour évoquer les charmes de la randonnée équestre en Corse. Les centres sont d'ailleurs nombreux et les amateurs trouveront toujours quelque prestataire disposé à les emmener en balade à proximité de n'importe quel lieu de vacances. SÉJOURS ÉQUESTRES Vous pouvez solliciter des offres de stages, de séjours ou de balades à la journée auprès notamment des centres suivants : Castagniccia-Cortenais-Agriates - Centre Saliva à Croce (près de La Porta) : pour une découverte de la luxuriante jungle de Castagniccia, tél. 95 39 22 56 ou 95 39 22 92. - Haras de Codole près de Ponte Leccia: découverte de l'autre flanc de la Castagniccia, mais aussi du Cortenais, du Niolo, tél. 95 47 65 25 .
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CORSE - Ferme L'Albadu à Corte, pour remonter le Tavignano jusqu'au lac Nino ou s'échapper encore plus loin (Porto, Agriates ... ), tél. 95 46 24 55. - Ferme de l'Ostriconi à Lama : pour goûter des cavalcades de rêve dans les Agriates ou vers les villages de Balagne, tél. 95 48 22 99. Vallées du Prunelli et du Taravo - Écuries du Prunelli près d'Ajaccio : balades sous les eucalyptus de la forêt domaniale de Coti-Chiavari, tél. 95 23 03 10. - Cavaliers du Morgone à Porticcio, tél. 95 25 04 78. - Les Chevaux du Soleil, à Urbalacone : pour cheminer entre Taravo et Prunelli, par les crêtes ou en suivant les torrents, tél. 95 25 72 33. Sartenais - A Madunina à Sartène : raids ou balades en montagne de Cagna, dans les vignobles ou sur les plages du Sartenais, tél. 95 73 42 89. - Centre équestre du Baraci à Propriano : criques, maquis et vestiges préhistoriques du Sartenais, tél. 95 76 08 02.
CONTACT Association Régionale pour le Tourisme Équestre en Corse (ARTEC) : c'est l'organisme qui a pour mission localement de développer et promouvoir l'activité. Tél. 95 20 60 86 ou 95 29 42 00.
Baignade dans l'anse de Peraiola
LES LOISIRS D'HIVER Longtemps, la Corse a attiré à elle les skieurs continentaux, conquis par une aventure à vivre à la suite de Jacques Rouillard, qui relata le premier sa traversée hivernale à skis des montagnes de l'île. Puis le succès s'est visiblement tari, beaucoup renonçant, effrayés sans doute par les aléas d'enneigement, la rudesse du parcours et ses contraintes logistiques. Il fau t dire que les descriptions anciennes faites de cette traversée d'une semaine (entre Bastelica et Asco) par différents auteurs (Jacques Rouillard, Pierre Merlin, le duo Michel Parmentier et Michel Berruex dans leur beau livre Les Grands Raids à ski, le parc régional dans un fascicule intitulé L'Alta Strada), sont encore d'actualité et qu 'elles ne dévoilent pas vraiment un parcours de tout repos. Alors, que conseiller aux adeptes du ski-confort, de rester chez eux, dans les Alpes ou les Pyrénées, de préférer la Vanoise ou la Silvretta ? Et bien non, il leur faut connaître cette Corse enneigée, mais nous leur recommandons de se laisser séduire par une pratique plus douce que cette redoutable "Alta Strada". - Quand venir ?Surtout ne pas se dépêcher : les meilleures neiges corses sont les neiges transformées du printemps (mars et avril). Plus tôt en saison, ne comptez pas trop sur des chutes précoces, ni sur la poudreuse (rare dans une île où la neige subit vite l'influence de la mer, du foehn et du soleil, et où, selon l'expression imagée d'un guide local, elle a tendance à "tomber transformée").
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CORSE Surf de randonnée à la Punta di a Cuperchiata (Bastelica)
Ski nordique au lac de Nino (plateau du Campotile)
GLACE Les adeptes des cascades de glace viendront enfin en janvier dans le cirque de Trimbolacciu, lieu principal de pratique, au sud de la station fantomatique d' Asco où Stanley Kubrick voulait aux dernières nouvelles réaliser son film "Shining 2". Si la glace a fondu à votre arrivée, faites-vous donc engager comme figurant !
- Comment venir ? Le plus agréable est de se déplacer en voiture de massif en massif (avec la possibilité, en cas de temps douteux ou de conditions médiocres, de faire autre chose : randonnée en bord de mer, escalade, VTT,ski-bar... ). - Quelles courses ? Les points de départ principaux (les courses correspondantes sont souvent décrites ou évoquées par ailleurs dans ce guide) sont (en remontant la chaîne centrale du sud vers le nord) : la station de Ghisoni (montée au Renoso, à la pointe Orlandino ... ), le fond de la Restonica (Maniccia, Punta Mozzello, Punta alle Porte ... ), le plateau du Campotile au-dessus de Soccia (voir description), le Niolo (Punta Artica, Capu Falu, Cinto ... ) et enfin le stade de neige d'Asco (col Perdu, col du Vallon, pointe des Éboulis ... ). - À raquettes ou à skis de fond, le potentiel est moins vaste (encore que vous trouverez bien un Bastiais qui vous dira avoir glissé jusqu'à la plage de Saleccia, dans le désert des Agriates, par l'un de ces fameux hivers glacials d'antan ... ), mais vous trouverez à votre goût les plateaux du Coscione (entre Quenza et Zicavo), d'Ese (une station récente, mais déjà volatilisée par trois plasticages successifs) et de l'Arinella (dominant le lac de Calacuccia entre Niolo et Tavignano). Les opportunistes sachant guetter les lendemains de perturbation se régaleront même sur les pistes forestières (à partir de 1 200 m au minimum) des forêts de Petra Piana (audessus de Ghisonaccia), de Rospa-Sorba (près de Vezzani), de Valdu Niellu (dans le Niolo), d' Aitone (à Evisa) ...
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CORSE
L'ESCALADE ET L'ALPINISME
BIBLIOGRAPHIE
Granite, rhyolite, gneiss, calcaire, cipolin ... l'éventail des roches équipées est particulièrement étendu et permet des styles d'escalade très variés. Que trouve-t-on en Corse plus précisément ?Tout d'abord bien sûr les deux types habituels de pratique, voies courtes et grandes voies, avec comme passerelle pour aller des unes aux autres, beaucoup d'itinéraires de 2 à 4 longueurs. Le rocher est en général de bonne qualité, mais est relativement fragile dans certains secteurs (les tafonis de Bavella n'inspirent pas toujours une grande confiance ...). Les falaises La Corse a la particularité de comporter un nombre étonnant de falaises, sans toutefois posséder de site digne des plus célèbres du continent. Aucun ne justifiant véritablement un camp prolongé de plusieurs journées, il faut rechercher l'intérêt de la pratique ailleurs : - dans l'intérêt d'un voyage à travers l'île, partant à la visite de cette multitude de falaises dont l'addition révèle au total un potentiel cette fois très important ; - dans l'attrait de pouvoir compléter une semaine (ou plus) d'escalade par la découverte d'un pays jamais ennuyeux et par d'autres activités de pleine nature, elles aussi praticables presque partout (des régions comme le Cortenais, Bonifatu, Porto ou Bavella sont notamment idéales pour alterner escalade et découverte plus générale des milieux naturels ) - dans la possibilité enfin de varier les styles, passant du calcaire au granite, des "couennes" aux grandes envolées ; dans celle aussi de pouvoir grimper toute l'année en variant les altitudes et les expositions, en choisissant bord de mer ou montagne. Ce sont les falais es calcaires qui sont les plus intéressantes pour l' escalade sur voies courtes (un fait méconnu, et paradoxal si l'on se réfère à l'appellation courante d'île de granite). Ces sites se répartissent dans le Nebbio et en deux secteurs principaux (Ponte Leccia et Solenzara) autour du sillon central qui court de l'Ile Rousse à Solenzara (voir nos descriptions "falaises calcaires de Haute-Corse" et "la falaise de Monte Santu"). Les parois calcaires les plus belles sont situées à Caporalino, à Pietralba (toutes deux à proximité de Ponte Leccia) et les amateurs de nouveauté trouveront même dans ce secteur des falaises vierges de tout équipement (notamment sous la chapelle Sant' Angelo, à l'est d'Omessa). Quant au granite, ses voies courtes d'élection sont ailleurs (Corte, Ajaccio, Balagne, siteécole de Bavella ... ).
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• Sari, Conca et Zicavo : un topo-guide sur ces trois falaises du sud, écrit par Michel Charles et Jean-Paul Quilici (édition et vente locales) • Sites d'escalade autour d'Ajaccio un : ouvrage qui fait connaître les sites des Sanguinaires, celui de la Richiusa (près de Bocognano) et le rocher des Gozzi (édition et vente locales) • Corsica-Wilderness : un ouvrage à la philosophie curieuse qui présente les coups de coeur corses de son auteur, Francis Thibaudeau, voies de montagne et sites d'escalade notamment (édition et vente locales) • Corsica, escalades choisies : le topo-guide des nombreuses voies ouvertes par Pierre Pietri à la Paglia Orba, ou Tafunatu et au Cinto (s'adresser à l'auteur, tél. 95 32 62 76) • Le massif de Bavella : presque toutes les voies de ce beau massif, décrites par Alexis Lucchesi, Jean-Paul Quilici et Bernard Vaucher (Edisud) • Les 100 plus belles courses de Corse : un ouvrage maintenant ancien (collection non rééditée) écrit par Henri Agresti et Jean-Paul Quilici, mais qui reste bien utile faute de remplaçant (éditions Denoël).
CORSE
Les grandes voies La Corse compte une profusion de grandes parois que les locaux ou visiteurs sont loin d'avoir entièrement exploré. Un seul défaut, majeur, la rareté des voies "modernes" : il n'est guère d'itinéraire où l'emploi des coinceurs ne soit utile. Le site principal, c'est bien sûr Bavella, inépuisable terrain de jeux granitique (voir nos propositions), mais on trouve bien d'autres voies ailleurs : - Bonifatu, où les abords du refuge de Carrozzu s'équipent peu à peu ; - Restonica, avec ses superbes sommets rocheux dominant les lacs (Lombarduccio, pointe des Sept Lacs, pain de sucre de Capitello ... ) - Paglia Orba, un sommet prestigieux parcouru d'un grand nombre d'itinéraires, souvent engagés dans l'impressionnante face nord plongeant dans le ravin de Laoscella ; - Porto, avec ses murailles fameuses du Capu d'Ortu, des Tre Signore et des Casconi (le haut niveau commence avec l'approche dans le maquis !) ; - Rocher des Gozzi, muraille orangée au nord d'Ajaccio, que parcourent de grandes voies équipées (coinceurs utiles en complément) - Et puis tant d'autres parois (il y en a véritablement partout, dans le Filosorma, à Popolasca, en vallée d'Asco, près d'Evisa, à Cagna ... ) qui sont devenues, l'instant d'une première jamais dévoilée ni répétée, le jardin secret d'un amoureux de la Corse ... La falaise de gneiss de Zicavo En bas : un alpiniste au sommet
de la Paliri et la mer à l'horizon
Page de gauche : La Punta di
l'Ariettu, une des tours de Bavella
PROFESSIONNELS Quatre guides corses seulement, et aucun n'exerce à temps plein : -Guy Cau, tél. 95 31 16 82. - Pierre Griscelli ; il garde habituellement l'été le refuge de Carrozzu à Bonifatu, tél. 95 30 82 51 ou 95 44 01 95. - Pierre Pietri ; un passionné d'escalade, ouvreur de beaucoup de voies dures en falaise comme en montagne ; le meilleur connaisseur des rochers de l'île, tél. 95 32 62 76. - Jean-Paul Quilici ; le premier guide local diplômé, figure emblématique de Bavella, tél. 95 78 64 33.
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CORSE Escalade aux Sanguinaires (golfe d'Ajaccio)
LE PARAPENTE Avec son aérologie compliquée, ses lieux de décollage ou d'atterrissage caillouteux et la rareté des zones de prairies, la Corse n'est pas vraiment un terrain idéal d'apprentissage du parapente et s'adresse plutôt à des pratiquants autonomes et habitués aux conditions de pilotage délicates. Néanmoins, vous le savez, l'île de beauté est belle dans toutes ses dimensions et son survol dévoile partout de pittoresques paysages (se référer d'ailleurs aux images convaincantes du livre La Corse vue du ciel). CONTACTS ET SITES
Nous donnons ici des renseignements succints sur les sites gérés par les clubs locaux, auprès desquels il est toujours prudent de se renseigner, compte tenu des raisons évoquées plus haut. Cap Corse et Nebbio Plusieurs sites sont disséminés dans ce secteur : l'immense plage de Nonza réceptionne les envols depuis le voisinage de la pointe de Solaru (à l'est, au-dessus de la route). Beau vol aussi en partant à l'ouest du col de Teghime (route de Bastia à Saint-Florent) avec retour sur terre dans le vignoble de la plaine, près des ruines de la chapelle San Quilico. Dernière possibilité, les abords du col de Bigorno (au sud de Murato par la D 5) avec réception près du village de Bigorno. Gestionnaire : Alpana à Farinole, tél. 95 37 14 39. Castagniccia Cervione fut l'un des tout premiers sites reconnus en Corse. Décollage près de la pointe de Nevera (au sud-ouest du village) ; plancher des vaches en bordure de la D 71 (au sud-est de Cervione) ; à fuir par vent de nord ou nord-est. Gestionnaire : Cimes Ailes-Piu Altu (école agréée FFVL), à Cervione, tél. 95 38 13 81 (bar des Platanes) ou 95 38 13 44. Niolo Les berges du lac de Calacuccia et les terrains de foot de Calacuccia ou Albertacce, voient souvent se poser de drôles d'oiseaux, s'élançant notamment au-dessus de la longue piste montant depuis Lozzi. Gestionnaire : Ailes du Niulinche à Calacuccia, tél. 95 48 04 43. Balagne Trois décollages au nord des cols de Battaglia, de Crocce d'Olu (tous deux au sud-est de Speloncato) et au sud du col de Casella (route Belgodère-Ponte Leccia). Atterrissages dans la plaine du Regino. Sites dangereux par vent d'est ou de nord-est. Dernier site d'envol près de Corbara avec atterrissage près de la plage de Bodri (ou Botre). Gestionnaire : Aguladdia à Aregno, tél. 95 61 53 73.
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LE PLUS BEAU VOL C'est certainement le cross à saute-mouton sur les aiguilles de Bavella qu'entreprennent parfois, lorsque les conditions le permettent, les parapentistes les plus habiles (la plate-forme de réception, à côté des châtaigniers de la maison forestière d'Arza, est en particulier minuscule) : le spectacle offert alors par l'enchevêtrement des aiguilles et des ravins de Polischello, de Purcaraccia et de la Vacca, a certainement peu d'équivalents en Europe.
MÉTÉO Consultez bien sûr avant chaque vol les tél. 36 68 02 20 (répondeur Corse) et 36 68 l 0 14 (bulletin spécial aérologie).
CORSE LES EAUX VIVES Le torrent du Prunelli
BIBLIOGRAPHIE Se procurer bien entendu Corse, paradis de l'eau vive (en vente dans les grandes libraires de Bastia, Corte ou Ajaccio) ; atlas complet du kayak en Corse (en deux tomes) écrit par Joseph Haas, le meilleur spécialiste de la navigation locale (ouvrage bilingue allemand/français, illustré par de nombreux clichés en couleur qui font souvent autant envie que peur !).
Corse, paradis de l'eau vive, ainsi s'intitule la bible des kayakistes européens, séduits depuis toujours par la beauté et la technicité des rivières insulaires. Chaque printemps, nombreux sont les campings-cars d'Allemands, d'Italiens et autres continentaux qui sillonnent l'île à la poursuite des hautes eaux de paradis aquatiques qui ont nom Taravo, Travo, Rizzanese ou Fium'Orbo. Mais ces joies sont de courte durée et se révèlent aléatoires au gré des années et des épaisseurs de neige accumulées pendant l'hiver en haute montagne. De par so n reli ef et sa position dans le golfe de Gênes, la Corse bénéficie en effet d'une pluviométrie moyenne soutenue, de 950 mm par an, qui atteint même plus de 2 000 mm sur les hauteurs. Cette eau (dont on considère que les deux tiers ruissellent), pâtit pourtant d'une grande variabilité saisonnière et annuelle. Les cours d'eau utilisés par les structures d'accueil locales pour la pratique du kayak, de l'hydrospeed et parfois du raft, sont les fleuves les plus longs : - principalement le Tavignano, le Golo et le Prunelli ; - occasionnellement le Taravo et le Liamone ;
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CORSE - et de façon complémentaire l'Asco et la Tartagine, affluents du Golo, ou le Vecchio, affluent du Tavignano. Pour le reste, tout ou presque se navigue : de drôles d'embarcations se sont même risquées à descendre le thalweg du Liscu dans les Agriates, à cheminer à travers les montagnes pour rejoindre les sources de l'Ancino (au pied des aiguilles de Popolasca), ou à vaincre aussitôt après les trombes d'eaux, les derniers torrents conquis à coup de pagaies et qui ont nom Ercu (sur le flanc sud du Cinto) et Abatesco (dans le Fium'Orbo). Mais si ces hauts faits ont popularisé une image de kayak de haut niveau, sachez qu'il existe aussi des dizaines de kilomètres de torrents en classe II (c'est-à-dire de cours réguliers avec seulement de petits seuils) . En particulier les embouchures de rivières se révèlent souvent (lorsque les carriers et autres extracteurs de matériaux ne sont pas passés auparavant) comme des milieux marécageux dignes du plus grand intérêt lorsque la rivière peine à parcourir ses derniers hectomètres de vie et se perd en méandres sauvages sous une végétation luxuriante (exemple :le Prunelli aux portes d'Ajaccio).
ADRESSES UTIUS • Ligue régionale et comité départemental Corse du Sud, s'adresser à François Bartoli, tél. 95 22 73 81 . • Comité départemental de Haute-Corse, Jacques Culouscou, tél. 95 31 59 52.
Encadrement ou location Diverses structures d'animation proposent des activités liées au canoëkayak et à ses sports dérivés (notamment le kayak de mer). - Cors'Aventure, située aussi sur le Prunelli propose l'ensemble des activités d'eau vive (kayak, raft, hydrospeed, descente de canyons) ainsi que du kayak de mer. Exemples de tarifs : 210 F pour une journée de kayak de mer ;raft ou hydrospeed, descente à partir de 160 F. Tél. 95 23 80 00. - Les Dauphins sur la route des Sanguinaires à Ajaccio assure notamment la location de kayak de mer ou de canoë-kayak Tél. 95 52 07 78 et 95 58 01 46 (Ninou Santonacci). - Corsicaventure : basée sur le Tavignano, elle propose la plupart des activités d'eau vive ainsi qu'un centre d'accueil constitué d'un camping et d'une structure d'hébergement de 50 lits. Milou Mariani, tél. 95 48 83 59 et 95 48 85 54. - Situé à Barchetta (RN 193) sur le Golo, Corsikayak organise toutes les activités d' eau vive, du kayak de rivière au raft. Tél. 95 38 25 25. - Corsica Loisir Aventure : il n'est pas une activité pratiquable en Corse que l'on ne puisse trouver chez cet organisme installé à Bastia au 31 de l'avenue Emile Sari (notamment stage eau vive ou raft). Tél. 95 32 54 34. - Azimuth : située à Barretali dans le Cap Corse, elle se consacre principalement au kayak de mer. Jérôme Battisti, tél. 95 35 10 93. Descente du Travo
CORSE
" PRATIQUEANYONS CANY L'été est la meilleure saison. Ne pas trop compter sur le printemps ou l'automne, car le temps est plus aléatoire, les débits d'eau sont importants et le froid est vite présent en montagne. • L'information et le matériel sont difficiles à trouver sur place. Pour les gorges nécessitant seulement une combinaison, tentez votre chance auprès des loueurs d'articles de plongée. Les professionnels locaux compétents sont rares d'autant que l'encadrement de cette discipline dans ses parcours les plus accidentés nécessite en principe la présence d'un guide de haute montagne (voir leur liste au chapitre escalade).
LA DESCENTE DE CANYONS Un loisir très riche de possibilités en Corse :
En haut : l'eau verte de la Richiusa (Bocognano) Ci-contre : les rappels de la Ruda (Niolo)
L'aspect géologique
Imaginez une remontée brutale du niveau de la mer de 600 m ; elle ferait émerger deux îlots bien distincts : - au nord (Cap Corse, Castagniccia .. .), un pays schisteux d'allure "cévenole" (villages déserts, toits en lauzes, châtaigneraie ... ) - au sud, la Corse cristalline et ses roches éruptives colorées (granite, rhyolite, basalte ... ) De cette diversité de roches, naît aussi une diversité d'ambiances : l'eau a creusé ces matériaux de multiples façons, et dans chaque cours d'eau alternent des sections plus ou moins creusées, plus ou moins aquatiques. L'aspect sportif
Diversité de lieux signifie également diversité de pratiques. Les parcours repérés en Corse schisteuse se déroulent souvent près des routes (gorge d'Olcani à la base sud-ouest du Cap Corse ; chutes du Buccatoju, audessus de la station balnéaire de San Nicolao, ruisseau de Vadone près de Ponte Leccia) et leur intérêt relatif les réserve plutôt aux locaux motivés. La Corse cristalline présente en revanche un tout autre intérêt. On y distingue trois grands types de cours d'eau et donc de pratiques :
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CORSE - les rivières peu pentues avec leurs parcours peu encaissés mais mignons comme tout. En général, les obstacles se contournent et l'intérêt de ce genre de découverte est lié à la beauté des lieux, aux plaisirs de l'eau et de la baignade. Les risques y sont limités si l'on respecte quelques principes simples de prudence. Dans cette catégorie, on rencontre le haut Vecchio (sous Canaglia, hameau au voisinage de Vizzavona), son afflu ent le Verjello, le Tavignano (en amont de Corte), l'Aitone (sous le col de Vergio), le Travo (près de la base de Solenzara) - les gorges plus franches, avec des dénivelées plus importantes (obstacles à franchir en rappel) quis' apparentent à de vrais canyons, même si les parties réellement encaissées sont en général courtes. Toboggans et sauts sont au programme ; les rappels se font généralement hors d'eau à l'étiage sauf pour les parcours les plus techniques (branches du haut Travo ; cascades de Revinda entre Piana et Cargèse, cascades du Taravo ... ). D'autres parcours moins risqués sont heureusement possibles : Richiusa près de Bocognano (au sud de Vizzavona) ; Baraci en amont de Propriano ;Vacca au cœur de Bavella ; ravin de Dardo sous Piana ; Ruda à l'entrée du Niolo ...
Le spectacle multicolore de deux grands ravins corses : - Le ravin de Falcone (Bonifatu) - La cascade de l'Innominata (Bavella)
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CORSE
LESLIEUX DE PRATIQUE • Les secteurs conseillés : la Corse n'est pas la Sierra de Guara ; ses gorges sont disséminées et il n'y a guère de site central pour rayonner idéalement. Par ordre d'intérêt décroissant, recommandons le sud de l'île (descentes à Bavella, dans le Fium'Orbo, dan s le Taravo... ), l'ouest (entre les golfes de Porto et de Sagone, avec débordement sur le Niolo voisin) et enfin le centre de la Corse (autour de Corte, de Bocognano à Ponte Leccia). • Restez très prudents dans tous les cas : une chute, un temps qui se gâte, une corde coincée ont tôt fa it de transformer un paisible aqualand naturel en chemin de croix...
- les ravins plus raides, plus sauvages encore, se déroulant sur des dénivelées pouvant atteindre 1500 m. Leur découverte est une aventure en complète solitude. Les plus beaux sont situés dans les massifs les plus accidentés : Bavella (Polisc hello, Purcaraccia, Fiumicelli, Frass icia ... ), Popolasca à l'aplomb de Ponte Leccia (ravins de Negretto et de Logoniello) et enfin Bonifato près de Calvi (torrents de Ladroncellu et de Falcone) . On en trouve d'autres dans les arrière-pays des golfes de Galéria (ravins de Taïta, de la Solitude, de Laoscella, de Fango ... ), Porto (ravin de Spurtellu) et Ajaccio (entaille de Paratella). Leur parcours est loin de présenter le caractère ludique des autres gorges (lorsqu' on y trouve de l'eau, on s'arrange en général pour l'éviter) et nécessite plutôt des compétences d'alpinistes (installations de relais et de rappels ; escalade difficile à assurer en terrain délicat...). Lorsque c'est possible, il est souvent plus spectaculaire de remonter ces ravins (sensation d'écrasement plus impressionnante encore). Les remontées du Falcone, du Polischello, du Fiumicelli, du Spurtellu et des vallons perchés que draine le Fango proposent ainsi un dépaysement exceptionnel et une pratique tout à fait originale.
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CORSE LES LOISIRS DE MER Plaisanciers, pêcheurs ou plongeurs (re)connaissent tous la beauté des côtes de Corse. Autre intérêt de cette mer, la grande variété de ses rivages et de ses fonds : certains d'entre eux, qu'ils aient pour nom Lavezzi, Scandola, Bonifacio ou Porto, figurent parmi les merveilles de la Méditerranée. Un conseil donc pour tous ceux qui viennent en Corse, ne jamais rater l'occasion d' en découvrir les plus belles côtes. Les plus timides les parcourront à pied le long de chemins côtiers dont les fleurons bordent les criques des Agriates, de Girolata ou du Sartenais et n'oublieront pas dans leur musette le simple mais précieux matériel d'observation sousmarine qu'est le combiné masque-tuba (combien de promeneurs ont regretté d'avoir laissé ces précieux outils chez eux ... ). Les plus originaux utiliseront les moyens idéaux de canotage de plage en plage que sont le dériveur et le kayak de mer, des engins qui leur permettront de venir raser les falaises les plus hautes, de pénétrer les anfractuosités les plus secrètes ... Les plus classiques enfin viendront croiser au large sur de rapides voiliers, ou plongeront dans les profondeurs les plus poissonneuses. La navigation En kayak ou en dériveur, le choix des espaces intéressants à visiter est large, mais reste en général pour le commun des touristes sous la double dépendance d'un prestataire local prêt à vous louer ce type de matériel (ils sont beaucoup plus rares que pour la plaisance) et d'une météo qui n'autorise pas toutes les audaces à ces frêles esquifs. En planche à voile, bien que la mode ait quelque peu délaissé cette activité, les occasions de naviguer sont plus nombreuses et sont notamment permises en saison par une foule de loueurs qui ont investi les stations balnéaires de l'île. Enfin, les adeptes du voilier trouveront en Corse beaucoup de possibilités de croisières. Selon le port d'embarquement choisi, leurs centres d'intérêt sont très variables. Si vous partez de Macinaggio, tout au bout de la Corse, la tentation est grande de s'évader vers les îles italiennes proches : Elbe évidemment (mais vous ne serez bien sûr pas le premier Corse à y séjourner !) et plus intime, sa voisine de Capraia (ah, le goût délicieux du café pris au petit matin en terrasse, juste après l'arrivée au petit port !). Si votre départ se situe sur la côte ouest (Calvi ou Ajaccio généralement), votre attirance portera sur les magnifiques rivages déserts qui se déroulent sur ce flanc occidental de l'île (Porto, Agriates, Sartenais ... ). Quant aux moussaillons embarqués plus au sud (Solenzara, Porto-Vecchio, Bonifacio ... ), ils se dirigeront volontiers vers les splendeurs de la côte "émeraude" de Sardaigne et vers la kyrielle d'îlots la séparant des fameuses bouches de Bonifacio. On le voit, les options sont nombreuses et justifient en général plusieurs visites voiles au vent. D'autant que les amateurs d'excursions à terre trouveront aussi matière à satisfaire d'autres centres
LOUEURS DE VOILIERS Macinaggio Cap Corse Voile, tél. 95 35 41 47. Calvi Calvi Marine, tél.95650112. CCI Yachting, tél. 95 65 33 43. Ajaccio Calvi Marine, tél. 95 65 10 47. Cap Corse Voile, tél. 95 514012. Kallist'Évasion, tél. 95 20 30 01. Locazur Corse, tél. 95 63 75 88. Propriétaires Associés, tél. 95 20 92 55. Soleil Rouge Yachting, tél. 95 21 89 21. Star Voyage, tél. 95 22 57 11 . Yachting 2A, tél. 95 70 60 07. Solenzara Sunsail France, tél. 95 57 45 04. Porto-Vecchio Copromer, tél. 95 70 49 55. Multi Services Plaisance, tél. 95 70 24 11. Raffin Marine, tél. 95 70 13 30. Yachting 2A, tél. 95 70 60 07. Bonifacio L'île bleue-Swansail, tél. 95 73 04 12. Signalons aussi dans cette ville le Centre Nautique des Glénans, tél. 95 73 03 85.
Mouillage à Cala di Conca (Sartenais)
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CORSE
GONFLAGE Les plongeurs autonomes n'auront guère de mal à remplir leurs bouteilles, car les stations de gonflage sont nombreuses tout au long des côtes et fréquemment signalées par des panneaux en bordure des routes ou à l' intérieur des agglomérations : de bonnes sources là encore de conseils avisés. À vos palmes donc et croyez surtout à votre bonne étoile : à défaut du Titanic, c'est le mystérieux trésor de Rommel qui vous est sans doute promis à force de persévérance ...
de curiosité qui les amèneront (outre les traditionnels repas de poissons dans les petits restaus des ports) à mouiller à proximité de lieux insolites dévoilés par ailleurs dans cet ouvrage : bergeries des Agriates, vestiges préhistoriques de Cauria dans le Sartenais, canyon du Dardo et falaises d'escalade dans le golfe de Porto ... Les tarifs des locations varient énormément selon les loueurs (ne pas hésiter à en questionner le plus possible pour faire jouer la concurrence, même si les comparaisons ne sont guère aisées du fait des différences d'âge, de confort et de qualité des embarcations proposées) et selon le mois (pratiquement du simple au double entre basse et haute saison). Ils sont souvent mais pas forcément plus chers que les tarifs calculés sur d'autres rivages également très courus (Bretagne, Atlantique ... ). Un monocoque de 7 à 9 mètres coûte à la semaine en moyenne entre 4 000 et 5 000 F (basse saison) ou bien 9 000 F (haute saison). Les plus gros gabarits sont évidemment plus onéreux et gagneront à être amortis par un nombre important de marins si l'équipage n'est guère fortuné ... La plongée
Pour beaucoup de vacanciers, ce loisir débute avec l'exploration des criques les plus proches de leur lieu de vacances ou bien avec la recherche d'oursins et de coquillages. Mais cette initiation encourage à accomplir des découvertes moins ordinaires, des nages plus profondes. Et par chance, il y a en Corse un nombre important de clubs (fonctionnant principalement l'été) qui facilitent ces envies :journées d'initation, stages de perfectionnement, passage des brevets fédéraux, exploration des épaves et autres tombants dans le cadre de séjours itinérants à la recherche des plus belles curiosités ... , leurs formules ne manquent pas de diversité. Bien encadré, vous aurez sûrement la chance ... d'être invité dans lacélèbre cité des mérous au large de Bonifacio, de gratter les dernières pièces d'or du golfe de Lava (pas d'enthousiasme prématuré, vos prédécesseurs ont été nombreux !), de dénicher de magnifiques tapisseries de corail rouge et de gorgones, de poursuivre un barracuda caché à proximité d'un banc immense de posidonies ou de vous glisser dans l'épave de quelque cargo ou avion de combat qui a terminé en Corse sa carrière.
CLUBS DE PLONGÉE/LOUEURS Cap Corse-Bastia-Saint-Florent
Ajaccio
Cap Corse Plongée, tél. 95 35 46 61. Neptune Club Bastiais, tél. 95 31 21 51. Club de Plongée Bastiais, tél. 95 33 31 28. Thalassa (à Bastia toujours), tél. 95 31 08 77. Saint-Florent Dauphin Club, tél. 95 39 03 42 ou 95 37 72 75. CESM Saint-Florent, tél. 95 37 00 61 ou (16 1) 43 45 46 88.
Les Calanques, tél. 95 52 09 37 ou 95 21 39 65. Corse Immersion, tél. 95 21 78 84. Conseil Plongée Assistance, tél. 95 20 26 79. Clubs Maeva, tél. 95 25 02 40, Subaquatique d' Agosta, tél. 95 25 40 26 et Corse Plongée (tous à Porticcio), tél. 95 25 46 30.
Balagne
Nautic Club (à l'ile Rousse), tél. 95 60 36 85. Subaqua (à Algajola), tél. 95 60 70 08. Corsica Club San Ambroggio (à Lumio), tél. 95 60 75 38. Clubs Castille, tél. 95 65 14 05 et de la Citadelle (à Calvi), tél. 95 65 33 67. Stareso (sur la pointe de la Revellata), tél. 95 65 06 18. L'Hippocampe, tél. 95 62 03 19 et le Corsica Sub (au port de Galéria).
Valinco
Association Subaquatique du Taravo (à Porto Pollo), tél. 95 74 01 67. Valinco Plongée (à Propriano), tél. 95 76 21 03. Centre Nautique Lion de Roccapina, tél. 95 73 47 19. Bonifacio
Atoll Plongée, tél. 95 73 02 83. Barakouda Club, tél. 95 73 13 02. Porto-Vecchio
La Palanquée, tél. 95 70 16 53. Club Kalliste, tél. 95 70 44 59. Les Scaphandriers, tél. 95 70 17 09 ou 95 70 08 22.
Porto-Sagone
Côte orientale
Lannoy Sports (à Porto), tél. 95 26 l 0 29. Club Subaquatique de Sagone, tél. 95 28 00 01. La Liscia (à Calcatoggio), tél. 95 52 21 40.
Subaquatique Club (à Solenzara), tél. 95 57 46 15. Club de Campoloro (au port de Campoloro), tél. 95 30 31 15 ou 95 33 32 55.
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CAP CORSE
LE CAP CORSE
L
ancé vers le large comme une coquetterie relevant in extremis l'élégance de la Corse, le Cap Corse forme une longue dorsale de schiste aux versants dissymétriques. Généralement commencée à l'est en partant de Bastia, sa visite se révèle d'ailleurs un véritable piège aux mille virages où le rythme, rapide au départ lorsque la route remonte sans longs détours la côte orientale, n'en finit plus de ralentir sur le versant opposé. On peine alors à croire que la longueur du Cap dépasse péniblement une trentaine de kilomètres ... à vol d'oiseau. Plusieurs images se bousculent pour décrire le Cap : d'abord, c'est le meilleur endroit pour réaliser que la Corse est une île ; impression évidente au passage des cols, du côté de la chapelle ruinée San Giuvanni entre Sisco et Olcani ou sous les hauteurs de l'Alticcione : un silence magnifique, de l'eau à perte de vue et cet air virevoltant qui consacre la supériorité de l'influence maritime sur les puissants courants guidés ailleurs par la force des reliefs. Car le Cap est bien sûr la presqu'île du vent, celui qui assèche l'air pour mieux révéler la proximité de l'Italie et de ses îles (Capraia, Elbe...), et qui éloigne les plaisanciers débutant leur croisière à Macinaggio ; ce vent encore qui agitait les ailes de ses moulins ou qui attise désormais trop d'incendies ravageurs.
Le port de Centuri.
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CAP CORSE
Un pays cloisonné, où l'habitat est disséminé en multiples hameaux. Seul Nonza a fait l'effort de rester groupé, gagnant par la même occasion le bâti le plus harmonieux. Des villages en recul par rapport à la mer :même le tourisme balnéaire et quelques constructions neuves ne dissipent pas l'idée que ce pays, autrefois si généreux en navigateurs et en émigrants, s'est toujours installé en retrait du rivage, dans des positions défensives abritées sous les contreforts de ses sommets. Car le Cap, s'il est marin, est aussi montagneux :à peine cinq kilomètres séparent la Cima die Follicie (1 324 m) de la côte ouest. On pense à la Grèce et au Mont Athos, pour comparer cette raideur qui fait dégringoler jusqu'à la mer de multiples ruisseaux, en biefs et cascades successifs. Ce sont toutefois ses marines qui révèlent le charme le plus visible du Cap. Leur nature change d'ailleurs selon leur situation : à l'est, elles bouchent l'arrivée de torrents qui, trop tôt descendus des sommets, peinent à voir le rivage et viennent perdre leurs eaux dans des nappes littorales, éclairant d'un vert clair peu commun quelques prairies. Au nord, les fleuves moins longs, les cimes moins hautes ont fait naître des anses minuscules où quelques maisons de pêcheurs du bout du monde - à Barcaggio et Tollare-, viennent se blottir dans les anfractuosités d'une côte finement ciselée. Enfin à l'ouest, ces
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CAP CORSE marines ne se dévoilent qu'au dernier instant, dans les tournants d'une route en corniche, devenue leur lieu de surveillance à la place des anciennes tours génoises. Ces édifices, aussi gracieux qu'inutiles, résument le sort économique du Cap, passé en quelques décennies de l'activisme commercial à l'extinction de bon nombre de ses forces vives.
LES BONNES ADRESSES Côte est (en remontant vers le nord) • Auberge-hôtel la Corniche à San-Martino-di-Lota : un dépaysement assuré à deu x pas de Bastia. Un coup d'œ il unique de sa terrasse verdoyante sur mer et vallée. Bon rapport qualité-prix pour les repas comme pour l'hébergement. Tél. 95 31 40 98. • Hôtel Castel Brando à Erbalunga, un "palais a méricain" restauré et tenu avec goût, dans le port le plus coquet du Cap avec Centuri. Choix entre studio équipé et chambre plus classique ; pas de restauration. Tél. 95 30 10 30. • Au retour de la Cima die Follicie (point culminant du Cap !), on récupérera avec la copieuse cuisine corse de l'auberge A Stalla Sischese, à deux pas de la marine de Sisco. Tél. 95 35 26 34. • Hôtel-restaurant Macchia e Mare à Pietracorbara, un modeste établissement une étoile, bien situé à la marine et ouvert une grande partie de l'année. Tél. 95 35 21 36. • Plusieurs gîtes ruraux très bien aménagés à Porticciolo (marine de Cagnano). Le gîte de 6 personnes (classé deux épis), à l'étage de la maison de Marylène Mistrali : un hébergement spacieux avec 3 chambres et vue sur la mer. Tél. 95 35 04 72 . Également des gîtes communaux confortables (3 épis) pour 4 personnes. Tél. 95 32 74 52. L'adresse de référence à Luri (tout en haut de la vallée, au hameau de Spergane), ce sont les chambres et la table d'hôtes (classées 3 épis) d'Alain Gabelle. La proximité de deux vieilles tours ruinées (dont celle de Sénèque qui est paraît-il venu faire un tour dans les parages avant de devenir plus tard précepteur de Néron !) donne une sérénité aux abords que confortent l'accueil impeccable et la convivialité des propriétaires. Tél. 95 35 06 15 ou 95 35 05 15. • On a le choix à Rogliano entre la tranquillité du village haut et l'animation de son port de Macinaggio. A Macinaggio, le camping U Stazzu (le marécage !) est idéalement placé pour partir à pied, à cheval, en kayak ou à VTT (rien que ça !) à la découverte du littoral sauvage de la pointe nord du Cap. Tél. 95 35 43 76 . Les adeptes du confort iront comparer les prix et la qualité du service aux hôtels du port de Macinaggio ; quant à nous, notre préféré est le Sant Agnellu, au village et à deux pas del' église ; on s'y restaure et on s'y loge avec une vue imprenable sur la vallée et le grand large. Tél. 95 35 40 59.
Côte ouest (en redescendant vers le sud) • Hôtel Le Vieux Moulin à Centuri : une demeure d'autrefois qui donne sur le plus célèbre port cap corsin. Préférer les chambres dans l'habitation principale à celles moins "classes" de l'annexe. Chambres autour de 300 F et premier menu à partir de 90 F. Tél. 95 35 60 24. • Camping L'Isoluttu entre Centuri et Marsiglia, un camping ombragé proche de la mer. Club de plongée à proximité, ainsi qu'un sentier balisé reliant les vieux moulins à vent de cette côte nord occidentale du Cap. Tél. 95 35 62 81. Auberge-chambres Au Bon Clocher à Canari (près de l'église, on s'en doute !). Une adresse simple, familiale et relaxante où l'on goûtera sans
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SERVICES • Maison du Cap Corse. Tél. 95 31 02 32. • Office du tourisme du Cap Corse (sortie nord de Bastia, port de plaisance de Toga). Tél. 95 32 01 00. • Syndicat d'initiative de Macinaggio. Tél. 95 35 40 34. • Transport par cars : - STIB (Bastia), liaisons avec Erbalunga, Sisco, Pietracorbara. Tél. 95 31 06 65. - Damiani à Sisco. Tél. 95 35 23 23. - Lucchesi à Barrettali, dessert également Luri, Pino, Cagnano. Tél. 95 35 10 70 ou 95 35 11 83. - Saladini à Rogliano. Tél. 95 35 44 39 ou 95 35 43 88. - Micheli à Ersa. Tél. 95 35 61 08. - Martini à Olmeta-duCap. Tél. 95 37 85 00. - Saoletti à Olcani. Tél. 95 37 84 05.
CAP CORSE réserve aux saveurs de la cuisine locale. Tél. 95 37 80 15. Dans ce même SPORTS DE NATURE village, il faut aller absolument au restaurant U Scogliu, une fameuse • Equitation à Brando, tél. 95 33 94 02, et Macinaggio, tél. 95 35 43 76. • Kayak de mer à Barrettali. Tél. 95 35 10 93. • Escalade : falaise de Capo Sacro, à 15 km au nord de Bastia, entre Erbalunga et la marine de Sisco (près de la tour en ruines de Sacro). Une trentaine de voies courtes (une petite longueur) au-dessus de l'eau. Si les voies faciles manquent d' intérêt, on remarque la prédilection de l' équipeur des lieux (Pierre Pietri) pour les grands surplombs (impraticables toutefois, dès que la brise de mer dépose son humidité sur les prises). Baignade et pique-nique moyennement pràtiques (beaucoup de rochers amoncelés) ; équipement excellent. Tél. 95 32 62 76. • Voile : location chez Cap Corse Voile, pour un embarquement sûr direction le tour de Corse ou les îles italiennes. Tél. 95 35 41 47. • Plongée à Marsiglia, club Bleu Marine Compagnie. Les côtes et les fonds du bout de la Corse sont particulièrement poissonneux. Tél. 95 35 60 46.
table de poisson. Ce n'est pas donné, mais au moins il n'y a rien à dire sur la qualité de la pêche qui ne séjourne pas longtemps au frigo ! Tél. 95 37 80 06. • Dans le village de Nonza au cadre délicieusement désuet, nous avons eu la chance de goûter aux délices de la nouvelle spécialité locale, la flammiche aux poireaux ! Auberge Patrizi, en plein centre. Une honnête cuisine locale à partir de 100 F et des chambres aménagées avec goût. Tél. 95 37 82 16.
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CAP CORSE
VOYAGE AU BOUT DE LA CORSE
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Au bout de la longue échine du Cap Corse, les deux routes littorales s'interrompent de part et d'autre de la montagne. Plus au nord débute une côte sauvage, dont la quiétude n'est guère troublée par de petits ports fantomatiques. De Macinaggio à Centuri, du rêve au grand air près d'une mer assiégeant des tours génoises trop proches de l'eau : Finocchiarola, Santa Maria, Agnellu, Giraglia ...
Dans Macinaggio, prendre vers l'ouest la route de Rogliano que l'on quitte aussitôt sur la dro ite (après l' école) pour la route du camping puis la piste de bord de mer qui conduit à la baie de Tamarone. Arrivé à cette plage, ne pas remonter la piste principale qui suit le fond du vallon de Barolasco sur sa rive droite orographique (accès interdit au public), mais traverser la plage en franchissant l'estuaire, en général à pied sec. Poursuivre ensuite au bord de l'eau en passant sous une maison ruinée au toit de lauzes ; le sentier passe une barrière et remonte en longeant le terrain entourant cette construction. On suit dès lors un balisage jaune qui domine le rivage et les îles Finocchiarola (superbe spectacle de leur colonie de goélands tournoyant autour de l'épave d'un vieux bateau éventré et d'une tour en ruines). On se rapproche du bord de l'eau avant de s'élever à nouveau et de plonger sur la rade de Santa Maria (chapelle, tour en ruine les "pieds" dans l'eau ; un site qui fait de l'effet !). On retrouve la piste venant de Tamarone, chemin qui se poursuit au-delà jusqu'aux criques sableuses des calas Genovese et Francese, puis se prolonge par un sentier menant à la baie de Capandola. Retour par le même itinéraire jusqu'à la tour Santa Maria puis en revenant directement par la
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piste jusqu'à la baie de Tamarone et Macinaggio. En faire plus
Une possibilité intéressante (à pied seulement) mais complexe à organiser (manœuvre de voiture si l'on veut s'épargner l'aller et retour), consiste à prolonger cet itinéraire pédestre jusqu'à la tour d'Agnello puis jusqu'au petit port de Barcaggio (3 bonnes heures de marche depuis Macinaggio). Cette variante est d'ailleurs balisée depuis peu en jaune et les randonneurs apprécieront de pouvoir faire étape dans ce bout du monde de Barcaggio, soit à midi au restaurant U Pescadore (tél. 95 35 64 90), soit le soir à l'hôtel La Giraglia (tél. 95 35 60 54, pas de restauration proposée).
REPÈRES Départ : port de Macinaggio (40 km ou nord de Bastia). Durée : 3 h A/R. Dénivelée : l 00 m (parcours ne s'élevant guère au-dessus du rivage). Difficulté : parcours sur pistes et bons sentiers, accessible à tous publics. Carte : IGN TOP 25 Cap Corse 4347 OT (plis B3/ C3).
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CAP CORSE
La tour Santa Maria
Le vivre autrement À VTT, le parcours est également de toute beauté ; la solutio n la plus agréable est de suivre la piste à l'aller (on la rejoint au bout de la plage de Tamarone en bifurquant à gauche) et de revenir par le bord de mer a u retour (sentier amusant mais sportif, location éventu elle à Macinaggio, chez Technic Azur, tél. 95 35 44 99). Enfin, en été, le centre équestre "U Cavallu di Brandu", propose la
LES ÎLOTS FlNOCCHIAROLA Autrefois rattachés à la Corse et victimes il y a plus de 2 000 ans de la remontée des eaux marines, quelques dizaines d'îlots égayent aujourd' hui son rivage. Comme d'autres milieux côtiers spécifiques (étangs, falaises ... ), ces îlots se distinguent par leur faune particulière. Les îles Finocchiarola, situées tout près de Macinaggio, abritent ainsi de nombreuses espèces d'oiseaux marins, et notamment le fameux goéland d'Audouin au bec corail et aux ailes noires tachetées de blanc à leur extrémité. Pour étendre une po-
pulation ayant spectaculairement régressé depuis les années soixante (à l'époque on l'estimait à 70 couples environ sur toute la Corse), des imitations en vrai plâtre furent disposées sur les îlots pour inciter la nidification de l'espéce au voisinage, dans des lieux moins encombrés, et accroître de la sorte ses effectifs. Ces efforts sont conduits dans le cadre des mesures de gestion de la réserve naturelle de Finocchiarola, l'une des toutes dernières à avoir vu le jour en France (création en 1987).
découverte à cheval de ce littoral de Macinaggio à partir du camping U Stazzu (tél. 95 35 43 76) . Le Cap se prête par ailleurs dans ce même secteur à de m ultip les form es de n avigation , d 'autant que le ven t sait se montrer génér eux à cette extrémité de la Corse : • En voilier , il est habituel d'embarquer à Macinaggio à la découverte des îles ita liennes p roches (Capraia, Elbe ... ). Renseignements et location a uprès de Cap Corse Voiles (tél. 95 35 41 47) ou de Cap Évasion (tél. 95 35 47 90). • En kayak de mer, on prendra un plaisir évident à remonter la côte et à en visiter les plus beaux sites (Finocchiarola, Santa Maria ... ). Sur ces rivages où le vent et les courants s'amusent plus qu 'ailleurs à cha huter les e mbarcations, il convient néanmoins d'être prudent et de profiter de ce parcours par mer calme, en restant au plus près du rivage. Avantage de ce parcours, outre la beauté évidente de ses paysages côtiers, la possibilité en cas d'ennui d'un retour à pied sec grâce à la piste littorale.
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CAP CORSE LA VALLÉE DE LURI
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De sa marine de Santa Severa à ses hameaux dissimulés sur les hauteurs (Fieno, Spergane ... ), Luri recense de multiples agglomérations pittoresques qui en font l'une des communes les plus vivantes du Cap Corse. Cheminant de l'une à l'autre, qnelques sentiers dont l'ancien dallage et les murettes apparaissent parfois, témoignent de l'histoire de cette vallée et des relations commerciales à travers les montagnes, aujourd'hui raccourcies par le bitume ou supprimées par le progrès.
Traverser le hameau de Campu par sa ruelle principale pour s'engager sur un bon sentier. À la première bifurcation, prendre la branche de droite (légère redescente), puis celle de gauche à la fourche suivante. On progresse d'abord presque à l'horizontale dans un très beau maquis que parcourt un sentier bordé de pierres sèches, avant de s'élever franchement dans une zone où les effets d'un incendie ont ouvert la vue sur le hameau de Tufo et la vallée de Luri. Parvenu à la crête, on tombe sur un sentier très bien marqué (vaguement balisé de flèches bleues) qui parcourt celle-ci. Sur la droite, le sentier reste plutôt versant nord de l'arête et rejoint les ruines de Mata pour s'élever ensuite vers les escarpements rocheux de la pointe du Castellucciu (belle vue sur la côte orientale du Cap Corse). Sur la gauche, ce même sentier file jusqu'à la chapelle et au campanile San Salvadore (construit en 1878), croisant successivement deux bonnes sentes secondaires, redescendant l'une vers le vallon sauvage de Lissandru, l'autre vers Campu. Plus à l'ouest
encore, le sentier se prolonge par une vague piste cheminant également sur la crête, tandis que l'on redescend en quelques minutes sur Campu par le chemin démarrant en face de la chapelle. En faire plus
Une autre très jolie balade en vallée de Luri part du plus haut de ses hameaux, celui de Fieno (alt. 350 m) et va rejoindre une piste au col de Pinzu a Vergine (alt. 593 m ; superbe vue sur les deux côtes ; une légende voit dans les gros blocs autour du col la punition d'une paysanne de Barrettali, pétrifiée ici même). Celle-ci monte du hameau de Petriccaggio (côte ouest du Cap) et s'achève plus haut à la bergerie solitaire de Liou (alt. 916 m). Autres curiosités du secteur, la tour de Sénèque (philosophe romain célèbre, exilé en Corse de 41 à 49 avant de devenir précepteur de Néron) qu'atteint également un sentier partant de Fieno et le hameau abandonné de Caracu (commune de Meria, village immédiatement au nord de la vallée de Luri) que l'on rejoint par une sente horizontale passant sous le cimetière et les tombeaux de Meria, dans le dernier lacet précédant l'arrivée sur la place du village (quarante minutes aller et retour). De nombreux prétextes donc à des randonnées familiales plaisantes.
REPÈRES
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Départ : hameau de Campu (30 km au nord de Bastia, au terminus de la première route sur la droite en remontant la vallée depuis Santa Severa). Durée : 2 h sans se presser. Dénivelée : 150 m. Difficulté : randonnée pédestre facile, accessible toute l'année. Carte : IGN TOP 25 Cap Corse 4347 OT (pli F3).
PRATIQUE
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Plusieurs adresses sympas dans la vallée : • Pour manger :
le restaurant A Luna du port de Santa Severa, tél. 95 35 03 17. • Pour dormir :
le camping Santa Marina, également en bord de mer, tél. 95 35 01 06 ou 95 32 02 86 ;ou, plus agréable, le beau décor des gîtes, chambres et table d'hôtes d'Alain Gabelle au hameau de Spergane, tél. 95 35 0615. Le campanile San Salvadore
CAP CORSE Ci-dessous : La chapelle San Salvadore
Le vivre autrement
À VTT,les sentiers cités sont un peu plus "coriaces". Au
LES ÉMIGRANTS DU CAP CORSE Les Cap-corsins ont toujours entretenu un rapport privilégié avec la mer et avaient pris l'habitude, peu courante sinon dans le reste de la Corse, de s'intégrer dans le commerce maritime de la Méditerranée. Charcuterie, vins, cédrats et quelques autres productions partaient de Centuri, Rogliano ... pour rejoindre les côtes ligures, provençales et même africaines. Pour certains habitants, cet appel du large se transforma en exil plus lointain, jusqu'aux Caraïbes et en Amérique du Sud . Cet exode fut particulièrement important ou cours du XIXe siècle et l'on estime à environ 4 000, le nombre de ces Corses partis ailleurs refaire leur vie. Fortune faite, à la manière des "Mexicains" de la vallée de l'Ubaye,revenus riches dans leurs montagnes des Alpes du Sud, quelques-uns vinrent finir leurs jours dans leur île d'origine, et firent construire de véritables palais et d'imposants tombeaux. Ces "palazzi americani" surprennent aujourd'hui par leur architecture d'inspirations diverses, néanmoins plus proches des anciennes constructions balnéaires
de la Riviera italienne que du style des maisons créoles ou américaines. On les remarque surtout à la pointe du Cap, à Rogl iano, Centuri et même Morsiglia, mais également plus bas sur la côte est, autour de Brando. Ce patrimoine privé ne se visite pas, mais deux des meilleures adresses du Cap - l'hôtel du Moulin à Centuri et la demeure de Castel Brando à Erbalunga - sont des exemples qui s'ajoutent à la maison Battistini de Sisco, dont les spectateurs du film Nous deux se souviennent, conservant l'image de Philippe Noiret déambulant avec nostalgie dans le somptueux décor de son parc et de son escalier monumental. Depuis une dizaine d'années les échanges se rétablissent avec l'ancienne "colonie" de Porto Rico, et des voyages en grande pompe donnent l'occasion de recréer des liens entre lointains cousins. On ne se contente plus désormais de citer les hommes illustres originaires de Corse (dont un président du Venezuela !), mais on s'efforce aussi de ranimer l'une des plus belles traditions locales.
départ de Campu, il convient d' effectuer la boucle dans l'autre sens (à l'entrée de Campu, prendre à gauche la piste raide desservant un groupe de trois maisons). Le sentier partant à gauche au niveau de la plus haute et de la plus à droite de ces maisons, permet de vite re joindre la chapelle San Salvadore, près de laquelle on cheminera agréablement sur la crête. La descente du col de Pinzu a Vergine sur Fieno est également cyclable, à l'exception d'un court portage initial ; un tronçon à intégrer dans une boucle empruntant les routes délicieusement sinueuses reliant Luri, Pino et Barrettali.
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CAP CORSE
LA CIMA Dl E FOLLICIE
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La Cima di e Follicie est le point culminant du Cap Corse, n'en déplaise à son voisin le Stello qui a trop souvent usurpé ce titre flat teur. Elle a le charme de cette "moyenne montagne" de l'île qui, du Capo d'Orto à l'Uomo di Cagna, du San Petrone au Mantellucio, du Tretorre au Sant'Eliseo, proposent des ascensions accessibles toute l'année, profitant de leur situation intermédiaire pour offrir les vues les plus larges sur les montagnes et les rivages de Corse.
L'itinéraire (balisé jusqu'au col de San Giuvanni) longe les maisons de Pietrapiana, côté nord, puis s'élève d'abord par de belles marches et quelques lacets sur le versant le dominant. Il débouche sur une vague conque qu'il
remonte sur le flanc gauche puis traverse à son extrémité avant de repartir droit dans la pente entre deux murs et un beau maquis d' arbousiers. Couper une première fois la piste qui monte à la Bocca di San Giuvanni et continuer à monter plus à flanc . L'itinéraire abandonne ici l'ancien sentier, obstrué par les remblais de la piste, que l'on traverse (passerelle en bois) pour monter assez rapidement au milieu d'un magnifique maquis. Le sentier évite la piste par deux fois (passage dans les éboulis du Pinzalone) puis l'on rejoint une large croupe. Couper encore quatre fois la piste près d'une jolie fontaine. L'itinéraire part à gauche, à flanc, pour rejoindre la piste qu'il va emprunter sur environ 200 m jusqu'au col (chapelle). S'engager plein nord vers la barre rocheuse bien visible. La franchir facilement par une rampe de droite à gauche. L'itinéraire s'élève ensuite en restant sur
SAN MICHELE DE SISCO Cette jolie chapelle romane du XIe siècle est située en position de belvédère assez haut dans la vallée de Sisco. Des trois tours qui défendaient ces hameaux, celle qui est le plus haut, visitable, peut servir de repère. Du haut de sa plate-forme crénelée (mais aussi du hameau de Chioso) on aperçoit vers le nord San Michele émergeant de la végétation. Non loin de cette tour carrée, vous aurez trouvé en montant un panneau indiquant vers la droite la direction à suivre. Il faut prendre la piste, barrée par un chaîne, qui monte vers le col. Après 300 m, prendre un embranchement à droite assez large au début. La trace se rétrécit dans la montée, on arrive à une bergerie en ruines. L'église devient visible, près de gros châtaigniers, après la traversée d'un champ de juste fougères(20 mn depuis le hameau). San Michele est posée sur un gros rocher qui la met en valeur en lui servant de piédestal. C'est une bâtisse nue, sans fenêtre sinon à l'abside, assez austère d'aspect avec son schiste taillé en petit appareil soigné. Seule la parte el l'abside semi-circulaire reçoivent un décor : mais là, comme souvent en Corse, l'architecte a su jouer habilement sur les différences de couleur des matériaux. Le tuffeau (roche
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calcaire renfermant des grains de quartz et de mica) plus clair et plus compact, qui sert aux arcatures et aux six pilastres de l'abside en fait un modèle d'harmonie rustique. Pour apprécier pleinement la visite, il faudra venir le matin : la vue magnifique sur la vallée et même cerlaines îles de l'archipel toscan ne sera ainsi pas gâchée par les brumes, et l' abside (orientée à l'est comme dans toutes les églises romanes) sera mise en valeur par le meilleur éclairage.
La chapelle San Michele
REPÈRES Départ : hameau de Pietrapiana (450 m), à 27 km au nord de Bastia, au bout de la vallée de Sisco. Durée : 3 h de montée. Dénivelée : 900 m. Difficulté : pas d'obstacle technique à signaler, exceptées les habituelles caresses du maquis. Carte : IGN TOP 25 Cap Corse 4347 OT (plis 12/13).
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CAP CORSE la croupe occupée par un petit maquis. Appuyer sur la droite (est) de la croupe qui s'affine en crête plus ou moins rocheuse. L'itinéraire passe en contrebas d'un immense rocher caractéristique (u Pruberzulu) dont il rejoint le pied de l'arête nord à gauche d'une petite éminence rocheuse. De là, se diriger vers l'ouest en s'élevant doucement dans un terrain peu commode mais peu encombré par la végétation. Rejoindre un couloir assez large que l'on remonte (quelques passages rocheux faciles). Peu après une croix commémorative, l'itinéraire débouche au sommet. En faire moins
Ogliastro et le versant ouest de la Cima di e Follicie
Dans cette même vallée de Sisco, un itinéraire balisé relie aussi les pittoresques hameaux de cette commune. Il est ainsi in-
téressant de partir de 1'extrémité de la place du hameau de Moline (sur la droite de la route, en remontant la vallée par la D 32) et de prendre alors le chemin de gauche qui se poursuit par un sentier sur la rive droite du ruisseau de Sisco, sous un couvert végétal important. Cet itinéraire rejoint un chemin de terre avec lequel il traverse, sur un joli petit pont de pierre, le ruisseau de Porcili et qu'il quitte peu après au lieu-dit "A Ferrera" (site d'une ancienne forge) pour s'élever doucement sous le village de Balba. Après avoir coupé une première fois la D 32, traverser le village en passant au pied de sa vieille tour. Un petit crochet permet de rejoindre le hameau de Casella que l'on traverse avant de recouper la route. L'itinéraire remonte entre les murs de propriétés anciennement cultivées et aujourd'hui en friches, passe à proximité d'une chapelle désaffectée (Santa Maria), traverse de nouveau la D 32 et, passant sous les hameaux de Poggio et San Martinu, débouche sous le village de Barrigioni. On traverse littéralement ce village grâce à de nombreux porches et passages couverts pour accéder au village d' Assalaccia et après un passage sous de très beaux châtaigniers et en partie sur route goudronnée, on atteint le hameau de Petrapiana (1 h 20 depuis Moline). Les plus entreprenants peuvent alors poursuivre jusqu'à la Cima di eFollicie comme indiqué précédemment !
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CAP CORSE LES BALCONS DU CAP CORSE
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En Corse, la randonnée en bord de mer fait penser aux côtes de Porto, voire à celles des Agriates ou du Sartenais, tout aussi belles et sauvages. Dans le Cap Corse, on marche toujours près du rivage, et vous cheminerez au grand air marin entre Nonza et Olcani, deux villages prudemment accrochés à cette côte ouest si finement découpée, plongeant ici littéralement dans l'eau verte de la Méditerranée.
Le chemin démarre à la sortie nord de Nonza, par une piste raide desservant quelques habitations et se prolongeant par un sentier. Très vite, on évite une trace plus directe et d'apparence mieux entretenue, en bifurquant à gauche, puis un peu plus loin on suit le sentier principal qui ignore successivement des sentes partant l'une à gauche, l'autre à droite. On remonte dès lors un semblant de vallon que l'on finit par franchir pour continuer le long d'une pente raide (un balisage rouge discret et les regards d'une adduction d'eau servent de repère) et atteindre enfin la chapelle Santa Maria, construction
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sans fioritures, cachée dans un sous-bois. Le sentier continue à s'élever un moment après la chapelle (négliger notamment une sente à flanc sur la gauche) pour finalement opérer une traversée conduisant à la Bocca di Violu (433 m, quelques points rouges, rares mais judicieusement disposés, évitent en principe de se perdre dans le maquis !). La vue est imprenable sur le village d'Olcani, vers lequel redescend le sentier que l'on va quitter dix minutes plus loin pour suivre un second chemin remontant en faux-plat, passant sous le rocher de Lecci Santa et atteignant la Bocca di Sellola (397 m, la mer est à vos pieds et vous apercevez en face les anciennes mines
Départ : village de Nonza, le plus spectaculaire du Cap Corse (à 20 km ou nord de Saint-Florent). Durée : 3 h 30. Dénivelée : 400 m. Difficulté : l'orientation est parfois délicate sur ce chemin parcourant un maquis souvent épais où il se glisse avec discrétion. Carte : IGN TOP 25 Cap Corse 4347 OT (pli J2).
Ci-contre : Lo plage de Nonza au travers d'un curieux tafonu
Page de droite : Deux visages du Cap Corse génois et des sites pittoresques de sa côte ouest :
En haut : la tour et le couvent de Pino ; En bas : le village de Nonza
CAP CORSE
LESMOULINS La civilisation rurale de la Corse, productrice d'olives, de châtaignes, de céréales, exploita très tôt les forces de la nature pour transformer ces cultures en huile ou farines. L'eau, si généreuse dans cette île de torrents, se révéla un allié de choix, et l'homme s' attacha à en canaliser le cours jusqu'à des meules de pierre, entraînées par les pales de roues métalliques (le plus souvent horizontales) recevant le choc de l'onde ... Kayakistes, pêcheurs, explorateurs de gorges, passent aujourd'hui près de ces moulins à eau, sans forcément les remarquer car le temps et les ronces dissipent souvent leur souvenir (par exemple le moulin de Piana,à l'entrée du canyon de Darde). A Bocognano, sur le chemin des vasques bleutées de l'entaille profonde de la Richiusa (voir notre description par ailleurs), ils feront un court crochet jusqu'au
moulin restauré du village. À deux pas de là, ce sont les turbines d'une mini-centrale, entraînées par les eaux du Monte Renoso, qu'actionne désormais le courant. La Corse aurait-elle abandonné à jamais sa ruralité pour une hypothétique reconversion industrielle ? Dans les régions ventées et par ailleurs moins favorisées par l'eau (le causse aride bonifacien et l'étroite bande du Cap Corse), d'autres moulins, à vent cette fois, furent édifiés. Ceux-ci sont rares en Corse et encore plus mal conservés, bien qu'ayant fonctionné plus tard que leurs vis-à-vis provençaux. Leurs exemples les mieux conservés se trouvent autour du col de la Serra, à l'extrémité du Cap Corse, tandis qu'un chemin désormais balisé relie ceux proches de la côte ouest, entre les villages de Centuri et de Morsiglia.
d'amiante de Canari). Continuer à flanc en négligeant diverses sentes descendant brutalement. Les feuillages épais où se glisse la première partie ombragée du circuit, laissent désormais la place à une végétation généralement plus maigre, qui dégage la vue jusqu'aux premiers sommets de la chaîne centrale (un œil avisé reconnaîtra le Padro, à la droite du Cinto, puis les sommets de Balagne). Un vague balisage, tantôt blanc, tantôt rouge, ramène alors jusqu'à Nonza. Le vivre autrement
À Olcani, une curieuse gorge est régulièrement parcourue par les adeptes de la descente de canyons : un parcours encaissé comprenant trois rappels (une corde de 60 m suffit largement) et dont le départ s' atteint grâce à la piste récente montant d'Olcani à la Bocca di San Giuvanni (celle-ci n'est pas indiquée dans sa partie basse sur IGN, mais figure en revanche le lacet où ce chemin se rapproche le plus près de la cascade d'Olcani et par lequel s' effectue l'approche de cet amusant parcours). La période optimale de découverte de cette gorge n'est pas forcément l'été, cette descente étant en cette saison le plus souvent à sec. Retour conseillé par le bord afin de revenir au départ et d' éviter la végétation plutôt envahissante de la basse vallée. Les adeptes de loisirs en tous genres peuvent aussi goûter sur cette côte ouest du Cap Corse aux joies du parapente (renseignements : Cap Corse Parapente à Canari, tél. 95 37 84 81 ou 95 37 81 70, ou bien : club Alpana à Farinole, tél. 95 37 14 39 ou 95 33 94 74) . Plus adapté à la configuration des lieux et à un public plus large, on peut enfin pratiquer le kayak de mer : très bon accueil et conseils avisés auprès de Jérôme Battisti du club Azimut, qui propose de la location (avec ou sans accompagnement), à partir de la marine de Giottanni (commune de Barrettali). Tél. 95 35 10 93.
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CASTAGNICCIA
LA CASTAGNICCIA
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arler de la Castagniccia implique souvent de définir d'abord ses limites . Son nom (la châtaigneraie en langue corse) fait appel à une communauté complexe de références : non seulement cet arbre symbole, mais aussi la nature du milieu qui le fit autrefois fructifier, la "civilisation du châtaignier" que développa son exploitation, l'actualité ou le devenir de cette société, marquée par un exode rural dramatique ... À l'image des Cévennes (marquées elles aussi par cette même civilisation et que rapprochent d'autres similitudes troublantes), la Castagniccia présente des contours imprécis. Pour certains, elle s'arrête au cœur de cette châtaigneraie, celui qui réunit les "pievi" de l'Ampugnani, de l'Orezza et de l'Alesani, toutes trois tournées vers le littoral oriental. D'autres comme nous élargissent ce territoire vers des frontières plus larges : la mer à l'est, les deux plus grands fleuves corses (Go lo et Tavignano) sur ses autres bords. Cette définition n'a comme mérite que de rejoindre l'impression du visiteur qui, cheminant du pays du Bozio (tout près de Corte) à la vallée de la Casaluna (en amont de Ponte Leccia), des hameaux de Morosaglia au bourg de La Porta, des promontoires de Casinca aux solitudes de l'arrière-pays de Moriani,
Vescovato, un des beaux villages de Casinca.
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CA ST AGN ICC IA
constatera des ressemblances dans bien des domaines : relief, végétation, occupation de l'espace, architecture ... Entrer en Castagniccia, c'est quelque part quitter la Corse pour un ailleurs différent. Bien sûr, la Corse compte d'autres enclavements, d'autres îlots reliés à la terre ferme par des routes sans fin. Mais nulle part autant qu'ici, cet éloignement n'est aussi singulier :une véritable "île dans l'île". Sur le plan historique d'ailleurs, ce jugement prend toute sa valeur, la châtaigneraie et ses nombreux usages ("arbre à pain", alimentation des bêtes, bois d'œuvre ... ) ayant permis une "civilisation de l'autarcie" aux ressources et aux productions largement autonomes. Quant à l'avenir, plus encore que d'autres régions françaises victimes elles aussi de la désertification, la Castagniccia semble destinée à rester un cas à part recalant toute idée de redéploiement économique : le châtaignier se meurt, les sources thermales d'Orezza ne guérissent plus personne, les magnifiques schistes lustrés de "verde d'Orezza" sont inexploitables industriellement, le tourisme lui-même balbutie et ne parvient pas à remettre sur pied tant de bâtisses, tant de villages pourtant si beaux ...
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CASTAGNICCIA Car bien sûr, la Castagniccia est belle, étonnante même par le charme désuet de ses églises baroques, par les jeux de lumière rasant les murs sans crépi de quelques hameaux suspendus dans le vide ou faisant éclater les teintes rouille d'automne de la hêtraie de San Petru d'Accia. De multiples éclats à découvrir donc dans ce pays de nostalgie, pour faire revivre le souvenir glorieux des enfants du pays, depuis Théodore Ier(unique et éphémère roi de Corse) jusqu 'au plus célèbre et sérieux Pascal Paoli.
LES BONNES ADRESSES Pour bien manger, les bonnes tables sont faciles à recenser, ce sont celles qui parviennent à faire venir si loin et après tant de virages les Bastiais en personne ! Pour se loger, le choix est moindre.
Casinca • Ortiporio, en vallée du Casaconi (prendre à gauche à Barchetta, entre Bastia et Ponte Leccia), garde en mémoire l'avalanche qui fit plusieurs dizaines de victimes en plein cœur du village (eh oui, il arrive qu'il neige en Corse ... ). L'auberge U Sant'Austinu (ou encore Chez Félicie) porte le nom de l'étrange église du village à la belle façade rococo. Pour environ 100 F, vous y dégusterez un délicieux sanglier en sauce et des beignets au brocciu. Tél. 95 38 21 32. • Mêmes cuisine et réputation de l'autre côté du Sant'Angelo, à Loretodi-Casinca, aux restaurants U Campanile (tél. 95 36 31 19) et U Rataghju (tél. 95 36 30 66). Dominant les gros bourgs de Casinca (Vescovato, Venzolasca, le village classé de Penta ...) Loreto n'est pas mal non plus avec sa jolie place cachée derrière un curieux rocher que l'on remarque de loin. Dans les deux cas, cuisine locale copieuse et approvisionnée aux meilleures sources.
Vallée du Fium'Alto Au bord de la route d 'accès qui monte à La Porta, deux fermes-auberges proches (en bordure du Fium'Alto, à 8 km de Folleli) : • Menu à 120 F tout compris pour celle tenue par Antoinette Don Simoni (Chez Nénette) ; ambiance bistrot. Tél. 95 36 92 01. • Menu plus cher (150 F), à la ferme piscicole située 1 km en aval de la précédente, à base de charcuterie et de truites fameuses. Tél. 95 36 98 98. • Pas très loin, dans le village de Scata (perché en rive droite du Fium'Alto), bonne surprise, la chambre d'hôtes (3 épis) de Marie Fontana. Les repas traditionnels se prennent à la table de l'exploitation agricole. Mobilier rustique. Tél. 95 36 95 90. • Également un gîte rural (2 épis) pour 4 personnes sur deux niveaux, dans une maison mitoyenne au cœur de ce même village. Timothée Dainesi, tél. 95 36 85 50. • Dans la capitale baroque de La Porta, la cuisine de Chez Elisabeth est un peu chère (compter à peu près 120 F pour un menu) mais très copieuse. L'occasion aussi d'admirer le splendide campanile du village et de grimper au San Petrone dans la foulée (attention à ne pas forcer sur le patrimonio, vous risqueriez de quitter brusquement la route avec tous ces tournants !). Tél. 95 39 20 36. • Dans Piedicroce, au cœur de la Castagniccia, on remarque les restes d'anciens établissement hôteliers et la modernité moins typique de l'hôtelrestaurant Le Refuge. Une vingtaine de chambres a u calme, près des sources de l'eau Orezza (que l' on goûtera avec un fond de menthe rafraîchissant). Accueil sympathique, vue saisissante sur la châtaigneraie,
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SPORTS DE NATURE • L'extension du territoire du parc régional en Castagniccia s'est accompagnée du développement d'un réseau de sentiers de pays : les premiers chemins balisés l'ont été en Orezza (secteur de Piedicroce). D'autres chemins balisés préexistaient : traversée sur plusieurs jours Cervione-Corte et sentiers du Bozio. • Spéléologie: des trous d'initiation sont régulièrement visités à Lano et Morosaglia (se renseigner sur place, les spéléologues locaux ne souhaitant pas divulguer leur information à tout le monde). • Descente de canyons (d'intérêt moyen, mais le site est curieux) dans les cascades du Bucatoggio (près de San Nicolao et Morianiplage). • Parapente au-dessus de Cervione et de la plaine orientale depuis le terminus de la piste montant à la chapelle de la Madonna di a Scupiccia (site d'envol parmi les plus réputés et les plus sûrs de Corse). • Centre équestre Solive à Croce (l'un des plus connus de Corse). Partez au galop visiter les vieilles pierres du coin (village abandonné de Sorbello, chemins sous Ficaja, Polveroso ... ). Tél. 95 39 22 92 ou 95 39 22 56. Haras de Codole à Ponte Leccia (au bas de la route de San Lorenzo), tél. 95 47 65 25.
CASTAGNICCIA
SERVICES • Syndicat d'initiative de la Castagniccia. Tél. 95 35 83 11 ou 95 36 82 33 (à Penta-di-Casinca). • Parc régional, bureaux à Piedicroce, tél. 95 35 82 98 et La Porta, tél. 95 39 27 37. • Transports de l' Ampugnani. Tél. 95 36 90 33 ou 95 36 98 26.
produits maison ... Chambres un peu chères autour de 250 F et menu traditionnel pour 100 F. • Pas très loin (8 km tortueux au nord), le camping municipal de Croce accueille les budgets plus serrés (tél. 95 39 21 43) ; un snack-bar à la bonne franquette A Zucca et un centre équestre avec chambres d'hôtes (tél. 95 39 22 92 ou 95 39 22 56) complètent l'offre touristique locale. • Plus près encore de Piedicroce, à Pie d'Orezza, Chez Aurèle est un bon petit restau-bar ouvert toute l'année où vous dégusterez charcuterie et farine de châtaigne maison. Tél. 95 35 82 31. • Au col d'Arcarota (frontière entre Orezza et Alesani), l'auberge des Deux Vallées propose des plats corses pour un bon rapport qualité-prix. Couchage possible. Tél. 95 35 91 21.
Bozio • À l'est de Corte, recommandons le gîte de Sermano, très bien tenu par des retraités rentrés du continent : un gîte confortable et une étape conseillée pour partir à la découverte des sentiers du Bozio (les commodités des villages voisins n'ont pas le même standing ... ). Tél. 95 48 67 97. • A Piedicorte-di-Gaggio (rive gauche du Tavignano), une ferme-auberge propose également quelques chambres d'hôtes au confort modeste et une aire aménagée de camping. Tél. 95 48 81 67.
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CASTAGNICCIA
LE SANT' ANGELO
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Sant' Angelo (le balisage se perd sur cette dernière partie). Le vivre autrement
Sommet le plus élevé de Casinca, le Sant'Angelo a le charme de ces cimes intermédiaires entre les côtes de Corse et la grande chaîne centrale. Malgré son allure débonnaire et son altitude modeste (1 218 m), c'est une vraie montagne, guère évidente à gravir puisque sa végétation laisse bien peu d'ouvertures. Connaissant les accès au sommet par les villages de Monte (sur son flanc ouest) et Loreto-di-Casinca (côté nord-est), nous avons élu comme voie normale celle montant de Silvareccio.
Le sentier (non reporté sur la carte IGN TOP 25) part au carrefour de la RD 237 qui traverse Silvareccio et de celle qui dessert en contrebas l'église du village. Il remonte en rive gauche orographique du ruisseau d'Acqua Fredola, en zigzaguant dans la châtaigneraie dont il gagne la limite supérieure en ne s'éloignant guère de l'axe de ce vallon. Il évite en particulier de gagner sur la gauche des zones brûlées que l'on a aperçues en pénétrant par la route dans Silvareccio, et suit un vague balisage blanc, mélange de ronds, de flèches, voire même de croix. À la sortie de la forêt, le chemin croise une sente presque horizontale qui mène très vite sur la gauche à un large col où se dévoile la vallée du Casaconi et ses nombreux hameaux pittoresques, ainsi que le sommet du Padro. Depuis ce col, en visant puis en longeant par la gauche une grande barre rocheuse, on pourrait rejoindre le flanc nord du sommet, et terminer par une sente remontant dans un bois de chênes pubescents. La voie normale plus directe évite au contraire d' atteindre le col cité en se dirigeant sur la droite au débouché de la châtaigneraie, afin de contourner par l'aval une arête rocheuse caractéristique, et remonter par un couloir encombré de végétation jusqu'au
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À VTT, le tour du Sant'Angelo est un parcours intéressant sur les petites routes reliant les villages situés à son pied (Silvareccio, Piano, Monte, Loreto). Une randonnée à flanc de montagne sans grosses dénivelées donc, avec une jolie portion sur piste (et même un peu de hors piste !) entre le col de Teghie et Monte pour égayer cette demi-journée où la beauté des cadres villageois qui se succèdent est tout simplement étonnante.
PRATIQUE
s
On trouvera un bar pour se désaltérer au village de Silvareccio (pas toujours ouvert malheureusement) et pour les repas, on se rendra au restaurant U Campanile, à Loretodi-Casinca, relié à Silvareccio par une route récemment goudronnée et indiquée comme piste sur la carte
IGN TOP 25. Tél. 95 36 31 19.
CASTAGNICCIA
Ci-contre : Loreto-di-Casinca
Page de gauche : Silvareccio
REPÈRES
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Départ : se garer dans le village de Silvareccio, à une quarantaine de km au sud de Bastia ; quitter la RN 198 pour gagner Vescovato, Venzolasca, Loreto puis Silvareccio, visitant au passage ces villages si spectaculaires. Durée : 3 h 30. Dénivelée : 600 m. Difficulté : le sentier n'est pas aisé à suivre (surtout et paradoxalement à la descente) mais de ce côté-ci du sommet, la végétation laisse de nombreuses ouvertures facilitant l'orientation et le "retour sur le droit chemin" en cas d'égarement passager. Conseils : massif accessible pratiquement toute l'année avec de simples chaussures de marche et un pantalon pour prémunir ses mollets. Carte : IGN TOP 25 Vescovato 4349 OT (pli C8).
LA CORSE RELIGIEUSE Quelques dizaines de belles églises romanes, des centaines de modestes chapelles du même style, perdues dans le maquis, en bonne partie ruinées ; deux églises gothiques mais quantité d' édifices baroques flanqués de leurs campaniles élancés : voilà brossé à grands traits le portrait de la Corse religieuse. La Corse compte donc bien plus d' édifices religieux qu'il n'y paraît au premier abord. Dans ce domaine comme dans tant d'autres, l'île est plus italienne que française : sept ou huit siècles d'influence toscane en général et de colonisation pisane puis génoise en particulier ont laissé des traces indélébiles dans l'architecture religieuse insulaire. Et la Corse n'est rattachée à la France que depuis 1769 ... L'originalité de l'art roman corse réside dans l' utilisation habile de la pierre : toutes les roches possibles et imaginables - granites rouges, bruns, dorés, calcaire blanc, schistes gris au verts ... - ont été avec bonheur utilisées comme ornement principal de ces églises et chapelles, soit grâce à la qualité de la taille, soit par le goût de la polychromie. Ces églises n'ont pas connu la voûte : il faut attendre la construction de deux églises de Bonifacio pour voir arriver en Corse la voûte sur croisée d'ogives au XIVe siècle. Et encore cette expérience sera-t-elle sans suite : l'art gothique a aussi peu de succès en Corse qu'en Italie, et Bonifacio est une colonie génoise qui vit quasiment en autarcie sur son territoire. Saint-François et Saint-Dominique resteront les deux seules églises gothiques de Corse, et d'un gothique pour le moins ... austère !
L'histoire de la Corse étant très sombre aux XVe et XVIe siècles, il ne faudra pas s'étonner de l'absence ici de monuments de la Renaissance. De fait, Mgr Mascardi, évêque de Mariana en visite apostolique sur toute l'île en 1589, nous a laissé la description de nombreuses chapelles romanes déjà en plus ou moins bon état et souvent bien pauvres. Ce n'est qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles que la Corse connaîtra sa deuxième grande période de construction : la fièvre baroque - toujours avec un temps de retard par rapport au continent - s'empare alors des régions les plus riches, en particulier de la Balagne et de la Castagniccia. Conçues pour être vues de loin, avec leurs façades orgueilleuses indissociables de leurs hauts clochers ajourés, ce sont maintenant les plus connues parmi les églises de l'île, du fait de leur présence familièreet pittoresque dans le paysage. A l'intérieur, le meilleur côtoie le pire : mais sans doute n'est-il pas nécessaire d'être aussi sévère que Mérimée, inspecteur des Monuments Historiques en 1839, qui jugeait sans intérêt ce « goût barbare du XVIIe siècle». Pour en savoir plus : Corse romane, G. Moracchini-Mazel (Ed. du Zodiaque). Notes d'un voyage en Corse, P. Mérimée (Ed. Adam Biro). Corse baroque, Christiane Lorgues-Lapouge (Ed. Serre).
Pour les photographes : Les églises romanes sont invariablement orientées est-ouest. L'abside est bien éclairée le matin, et la façade l'aprèsmidi.
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CASTAGNICCIA
LA CHAPELLE SAN BERTOLOMEO
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C'est à une véritable immersion en Castagniccia que nous vous invitons avec cet itinéraire particulier : il part d'un des bouts du monde les plus isolés de Corse (l'accès en voiture fatigue davantage que la suite pédestre !)et fait réfléchir sur le désastre économique de cette région de nostalgie, en panne d'avenir.
Avant l'église de Parata, prendre le chemin sur la gauche face au rocher (attention, la végétation peut cacher le bord du sentier). Après le passage du ruisseau, prendre à main droite à une patte d'oie, et suivre le sentier montant vers les châtaigniers (marques rouges). On rencontre une première ligne de crête ensoleillée (vers 700 m) puis l'on passe un nouveau ravin. La forêt est constituée de chênes verts en versant sud, de châtaigniers anciennement plantés envahis d'aulnes côté nord, des arbres qui donnent un peu de fraîcheur à cette rude ascension. Au détour d'un lacet, on rencontre une clairière où l'on peut contempler les châtaigniers multiséculaires, abandonnés par l'homme et que le temps n'a pas épargnés. Les branches sèches sont signes de dépérissement, vieillesse ou maladie (notamment le chancre). On sort un peu plus haut de la forêt et une trouée permet de voir sur le versant sud-est de Monaccia d'Orezza les effets des écobuages pour défricher l'espace pour le bétail. En rive gauche de la haute vallée du Fium'Alto (ruisseau d'Andegno), on aperçoit aussi Rapaggio et Valle d'Orezza, deux petits villages dans leur écrin de châtaigniers. C'est là que se trouve la source des eaux fameuses d'Orezza (la Perrier corse !). Il y a un siècle, ces eaux étaient vendues jusqu'en Russie et les exploitants del' époque avaient même pensé tirer une bretelle sur
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la ligne de chemin de fer reliant Bastia et Porto-Vecchio, pour faciliter la livraison de ces eaux. Autres temps ... La chapelle est bientôt là, pour partie transformée en étable. À partir du mois de juin, des troupeaux paissent alentour : des vaches, des chèvres et les mulets des bergers qui leur servent à mon-
Page de droite : Un des bouts du monde de l'Orezza, Campodonico Ci-dessous :
L'ascension sous les châtaigniers
CASTAGNICCIA
LE CHÂTAIGNIER EN CORSE Aux yeux du voyageur qui parcourt l'île, la châtaigneraie fait partie du paysage. Elle constitue l'écrin traditionnel de tout village corse mais peut s'étendre jusqu'à couvrir des vallées entières comme en "Castagniccia". Historique du châtaignier Le genre Castanea est présent en Europe depuis le tertiaire. La Corse a été l'une des zones refuges pendant l'alternance des glaciations quaternaires. Son extension en Europe sous l'espèce Castanea sativa a été le fait de l'homme qui l'a cultivée très tôt au Proche-Orient. Par les Grecs et les Romains, elle est arrivée en Corse où son extension véritable date du XIIe siècle sans doute en rapport avec la production de piquets et de tonneaux pour la vigne. Les grandes plantations datent du XVe siècle, sous l'influence de Pise, puis de Gènes. La production de châtaignes permettait, en effet, d'assurer mieux la subsistance d'une population rurale de montagne en croissance après les grandes guerres et les grandes épidémies du Moyen Age. L'ère industrielle voit apparaître d'autres utilisations avec les usines de traitement en vue de l'obtention de tanins pour la teinture. Champlan créée en 1895 dans la vallée du Fium'Alto, Folleli en 1901, puis Casamozza en 1914, tandis que Barchettci fonctionnait déjà (annonçant le retour au taillis par l'exploitation des vergers favorisée par l'exode rural). La régression de la châtaigneraie consacrée par l'extension des maladies de l'encre et du chancre limite sa superficie actuelle à 30 000 hectares en Corse. Écologie du châtaignier Le châtaignier aime la lumière. Il occupe en Corse la strate altitudinale entre 600 m et 1 000 m, plutôt en versant nord, c'est-à-dire la station du chêne vert. On le rencontre sur des roches-mères variées, granite (Corse du Sud) comme schiste (Haute-Corse), mais dans des sols profonds. Lorsque les anciens vergers ne sont plus entretenus, ils sont envahis d'aulnes puis de chênes verts dans les endroits humides, d'arbousiers dans
Tapis de feuilles à l'automne.
les endroits plus secs. Le châtaignier est l'espèce Castanea sativa de la famille des fagacées à laquelle appartiennent le hêtre et le chêne. C'est un arbre à feuilles caduques qui débourre assez tard (vers le mois de mai). Il fleurit en juillet sous la forme de chatons stériles. Les châtaignes tombent à partir du 15 octobre. Ce sont des fruits enfermés par trois dans une bogue piquante. On appelle marron la variété de châtaignes dont la proportion de fruits non cloisonnés atteint 80 %. Le châtaignier et ses produits La fonction alimentaire est la principale utilisation du châtaignier. L'arbre fournit à l'hectare, sur des terrains accidentés, des rendements en produits alimentaires beaucoup plus importants que les autres cultures traditionnelles. Un hectare planté de 50 châtaigniers fournit dans les conditions optimales de production 6 à 7 tonnes de châtaignes dont environ 1 à 2 tonnes sont consommées par le bétail (porc pour la charcuterie essentiellement), 5 tonnes donneront 2,5 tonnes de châtaignes décortiquées qui, une fois séchées ou feu d'un foyer entretenu de façon permanente (u fucone), sont triées, moulues (a macinera) et tamisées, donnant 1,5 tonnes de farine conservée dans un coffre appelé "cascione" et consommée en diverses recettes : bouillies légères (brighiuli), polenta, tartes, gaufres ... Le châtaignier fournit aussi du bois d' oeuvre utilisé localement : piquet, charpente, menuiserie extérieure, ébénisterie, autant d'utilisations qui expliquent le fort ancrage de cet arbre dans la vie rurale et ensuite dans les mémoires. Si bien que l'on a pu parler à son propos d'"arbreà pain".
ter leur matériel. S'ils sont là, ils ne manqueront pas de vous offrir le café (ou le pastis po ur les plus chanceux) et de vous parler de la fête annuelle qui voit monter ici, chaque 24 août, une procession. Pendant deux jours, ce petit coin de Corse revit alors pour la circonstance et les moines du couvent Saint-Antoine viennent y dire la messe. Vous pouvez compléter la balade en redescendant versant est aux hameaux de Fiuminale (un ancien village abandonné), ou bien faire un saut aux bergeries de la Pietra en suivant la crête de Vecci, ou enfin suivre direction sud la ligne de crête principale vers le sommet du Monte di e tre Pievi (point triple - comme l'indique son nom -, à cheval sur Moriani, Orezza et Alesani) et découvrir mieux encore cette Castagniccia, aussi déserte que verdoyante.
REPÈRES
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Départ : église de Parata (600 m), accessible en remontant la vallée du Fium'Alta depui s Folleli (25 km environ). Durée : 3 h A/ R. Dénivelée : 500 m. Difficulté : les problèmes éventuels seront liés à la végétation. Carte : IGN TOP 25 Cervione 4351 OT (pli A7).
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LE SAN PETRONE
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Le San Petrone est une ascension inévitable, au-dessus de villages étonnants, notamment sur son flanc ouest (Morosaglia, Saliceto, San Lorenzo ...). De son sommet, c'est toute la Corse schisteuse qui se dévoile, depuis la fuite au large du Cap Corse jusqu'aux vieilles pierres des hameaux enfouis sous les châtaigniers. C'est aussi la surprise de l'horizon géant de la chaîne centrale, que le recul du San Petrone permet de dévisager entièrement, depuis l'Incudine au sud jusqu'aux sommets du Giunsani à son extrémité nord. Prendre au col de Prato la piste de terre se dirigeant vers le sud-ouest en légère montée. Négliger au bout d'un kilomètre environ le chemin qui remonte sur la gauche jusqu'à l'arête de partage des eaux et jusqu'aux ruines de la chapelle de San Pietro d' Accia (ancien lieu de pèlerinage très fréquenté), pour rester dans cette direction générale sud-ouest au milieu d'une forêt de hêtres, de pins maritimes et de châtaigniers. La piste traverse une succession de vallons peu marqués et atteint une croupe plus franche où se dégage l'horizon vers les villages de la vallée de la Casaluna et les sommets les plus réputés de la chaîne centrale (Cinto, Rotondo, Paglia Orba). À cet endroit (coté 1 207 m sur IGN), démarre le bon sentier sur la gauche qui remonte dans la hêtraie, passe près d'une source et débouche dans une clairière au pied des contreforts sud du sommet. Terminer l'ascension direction nord en restant sur le flanc ouest du versant, pour finir dans les escarpements sous la cime qu'un couloir facile permet de remonter. Retour par le même trajet. En faire plus On commence à aimer le San Petrone lorsque l'on connaît tous ses accès : pour notre part, nous
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avons testé les ascensions depuis Saliceto (plus directe et qui rejoint la précédente à mi-pente), San Lorenzo (à l'ouest du sommet et sans parvenir à ne pas perdre le sentier), et Campodonico (hameau perdu et superbe au sud-est du San Petrone, sentier mieux marqué que côté Saliceto et San Lorenzo, tout au moins jusqu'à la crête de partage des eaux).
Ci-contre : Au sommet du San Petrone Page de droite, en haut : Le cimetière de Morosaglia et l'horizon boisé du San Petrone Au centre :
L'habitat disséminé et désert de Morosaglia En bas : Redescente du San
CASTAGNICCIA
REPÈRES
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Départ : col de Prato (985 m) à 20 km à l'est de Ponte Leccia. Durée : 5 h A/ R. Période : toute l'année ; recommandée en automne et en hiver (malgré la neige qui nécessite alors d'être mieux chaussé) pour élargir un panorama souvent exceptionnel. Dénivelée : 800 m. Difficulté : ascension jamais aérienne, accessible à tout bon marcheur. Carte : IGN TOP 25 Vescovato 4349 OT (plis C6/D6). Le vivre autrement
SAN PETRUCULO, 14 SIÈCLES DE CHRISTIANISME L'ascension du San Petrone depuis le col de Prato sera l'occasion d'une visite à la chapelle préromane San Petru d' Accia, située sur un replat à 1 000 m d' altitude (pour accéder à ce joli sitebelvédère à la sortie du bois, bifurquer au bout d'un kilomètre sur la voie normale, par une piste montant à gauche). Ce qui retiendra d' a bord l'attention, c'est la vue sur le Castagniccia, sur la montagne couverte de hêtres aux couleurs changeantes (sublime en automne). C'est ce modeste édifice (San Petruculo, le petit SaintPierre) qui a donné son nom au San Petrone (le grand SaintPierre !). Après la fin de l'Empire Romain et les invasions, tout était à refaire en Corse : en 596, le pape Grégoire le Grand, attristé
du retour de la barbarie et du paganisme sur l'île, demanda à l'évêque d'Aleria de veiller à l'évangélisation de l'intérieur et de faire construire en cet important carrefour de chemins une église et un baptistère, pour détourner les populations de l'adoration païenne du bois et de la pierre. L'abside semi-circulaire, aux blocs maladroitement équarris, date de cette époque (voir le symbole du poisson sculpté sur l'arc intérieur). Encore très récemment, on venait ici en procession de toutes les "pieves" voisines, le 1eraoût. On notera qu'au XIIe siècle, c'est au sommet même du San Petrone que fut construite une église, en remplacement de San Petruculo jugée trop vétuste.
Aimer le San Petrone, c'est aussi pour certa ins hisser son VTTjusqu 'à son sommet pour un e inoubliable descente vers l'ouest jusqu'à Gavignano (1 000 m de dénivellation sur un sentier joliment technique). À défaut de porter son vélo jusqu' au sommet, on interrompra la montée depuis le col de Prato, 400 m avant le point coté 1 207 m déj à cité, pour emprunter sur la droite un layon puis un sentier dans le vallon boisé de Paiarello dont on suivra plus bas la rive gauche pour atteind re les hameaux de Pieditermini puis Poggio. Un parcours de toute beauté, à terminer (ou à précéder) par une remontée particulièrement pittoresque d'une dizaine de kilomètres sur une petite route .
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CASTAGNICCIA
LES VIEUX VILLAGES L'abandon de la terre rurale et de l'organisation humaine qui en dépendait est l'une des réalités les plus poignantes de la Corse. Devant cette désertification qui a fortement ébranlé les fondements de la société insulaire, d'innombrables contributions ont vainement cherché des remèdes de survie. Vous irez peut-être un jour d'hiver traîner dans les villages de la Casaluna (pourtant proches de Ponte Leccia, l'un des centres les plus actifs de la Corse de l'intérieur). Lorsque la route qui monte depuis Francardo bascule après la pinède sur le beau village d' Aiti, vous serez probablement saisi par cet étrange silence, cette impression de vide entourant les villages s'égrenant le long de cette route sinueuse : un désert, pire même que ceux des livres de géographie, car ici le désert n'a pas toujours été une fatalité, succédant en quelques décennies à une montagne vivante. Encore faut-il distinguer les communes desservies par les infrastructures de première nécessité (route, électricité, eau courante ... qui raccrochent à l'humanité leur cortège de portes closes malgré tout) des hameaux perdus, oubliés sans doute à jamais.
Instants de regrets donc dans divers points de la Corse (et notamment ces hameaux au pied du San Petrone) désertés pour d'autres cieux plus prometteurs : - le long du "Tra Mare e Monti" entre Girolata (village isolé de pêcheurs, heureusement sauvé par sa réputation et son anse d'accostage pour les plaisanciers) et Cargèse :vous passerez à Pinetu et Tassu sur les hauteurs du golfe de Porto ; vergers sauvages, passages de randonneurs et carillon d'église en ruine y éternisent un ultime souffle de vie ... -en Castagniccia aussi : partant de Croce (à l'est du San Petrone) ou de Velone-Orneto (dominant la plaine orientale), vous atteindrez à travers les broussailles les vestiges de Sorbello et Fiuminale ; - citons encore Occi face à la baie de Calvi, Caracu dans le Cap Corse ou tous ces hameaux de bergeries qui jalonnent la terre des Agriates, de Cagna ou d'ailleurs. Avant de devenir peut-être un jour lieu de reconquête et de restauration pour citadins en panne d'air pur, toutes ces habitations désormais envahies par les ronces et pacagées jusqu'à l'intérieur des maisons, seront pour vous l'occasion d'un retour sur un passé presque proche, une quête pour comprendre une île dans ses transformations les plus radicales, causes certaines parmi d'autres de son mal-être actuel. En haut : une maison ruinée dans le Cruzini. Ci-contre : les hameaux perchés de Morosaglia.
Deux maisons perdues dans le bout du monde de Muricce (vallée du Liamone).
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CASTAGNICCIA
REPÈRES
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Accès : 2 possibilités, l'une depuis la chapelle San Pancrazio (commune de Mazzola) à environ 25 km à l'est de Corte, l'autre du village de Pianello côté vallée de la Bravone (à une quarantaine de kilomètres d' Aléria). Dans les 2 cas, route abominablement sinueuse. Départ : hameau abandonné de SaintVincent (900 m), situé entre San Pancrazio et Mazzola, près du chemin balisé en orange reliant ces deux sites. Durée : 3 h de montée depuis l'un ou l'autre des départs possibles. Dénivelée : 850 m de Saint-Vincent, 1 000 m au total. Difficulté : randonnée pour bon marcheur, praticable presque toute l'année ;aucune difficulté technique ni passage exposé. Carte : IGN TOP 25 Cervione 4351 OT (plis B4/B5).
LA PUNTA Dl CALDANE
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Aux sources de la Bravone et de l'Alesani, la Punta di Caldane et sa voisine la Cima di Calleruccio sont les deuxièmes sommets de Castagniccia, quelques mètres à peine sous le San Petrone. Beaucoup moins fréquentées que celui-ci, ces deux montagnes présentent pourtant un intérêt comparable pour le panorama, la beauté triste des villages alentour ... L'accès est en revanche un peu plus compliqué, le point de départ étant plus lointain à atteindre et le sentier moins bien marqué.
Grâce au balisage de l'itinéraire "Da Mare a Mare" Moriani-Cargèse, on rejoint sans difficulté les ruines de Saint-Vincent depuis la chapelle San Pancrazio
(une heure à peine) ou bien depuis les hauteurs de Pianello et de ses hameaux de Caposciasca et Poggio (une demi-heure cette fois). À Saint-Vincent (situé juste à l'amont d'une curieuse cluecreusée par la Bravone), on visitera l'une des habitations, ancien séchoir à châtaignes où l'on reconnaîtra la plateforme où était disposée et aérée la récolte. Remonter par le sentier évident qui laisse sur sa gauche le hameau et reste en rive gauche du vallon de Sambuchetta. Après quelques virages et le franchissement du thalweg secondaire de Peri, le sentier rejoint une cabane restaurée. Plus haut, le chemin a tendance à se perdre, mais il est facile de se diriger direction nord (pas de végétation gênante) et de rejoindre la ligne de partage des eaux près de la Punta Ventosa (1 686 m). Gagner ensuite à vue
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CASTAGNICCIA la croix sommitale de la Caldane (1 724 m) et la cime voisine de Cal-
leruccio (1 731 m) . Panorama grandiose sur la mer, les sommets du Renoso, du Rotondo et du Monte d'Oro et les villages perdus de l' Alesani . Retour par le même
parcours ou bien (plus aventureux car entièrement "hors piste", mais ça passe quand même assez bien, nous l'avons testé !),descendre direction ouest puis sud-ouest dans la hêtraie, afin de rejoindre les sources de Struscia (lieu de cap-
LESCHAPELLESROMANES DE CAMBIA Sur le versant ouest de la Punta di Caldane, la commune de Cambia abrite deux belles chapelles du XIIIe siècle parfaitement conservées. Pour y accéder, prendre la D 39 entre Francardo et Ponte Leccia et remonter la vallée de la Casaluna en direction de San Lorenzo, puis en direction de Cambia. 3 km après le dernier embranchement, un panneau indique sur la gauche le départ du sentier pour la chapelle Sainte-Marie (10 mn de marche). Le schiste local y a été taillé en larges dalles superbement appareillées ; il forme le seul décor de cette sobre église qui, bizarrement, ne comporte aucun détail sculpté. Une curiosité : à 10 m de l'abside, sous les arbres, une statue-menhir au visage bien apparent a été "christianisée" (on y a gravé une croix) par des fidèles superstitieux qui voyaient dans ce genre d'idole païenne une dangereuse source de maléfices. La deuxième chapelle est toute proche, mais il est plus aisé de reprendre la route jusqu'à Cambia (suivre le pan-
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neau indicateur des Monuments Historiques). Depuis le hameau, après quelques minutes de descente sur un joli sentier, on arrive au pied de la chapelle San Quilico, si différente de sa sœur jumelle ! C'est que la fantaisie du sculpteur roman a pu s'exercer un peu partout sur les modillons des corniches et les tympans des deux portes, ce qui donne des reliefs à la fois naïfs et savoureux (la tentation d'Adam et Ève, la lutte contre le dragon du mal). La tradition orale quant à elle sait expliquer joliment la différence entre ces deux chapelles pourtant voisines et contemporaines : elles auraient été construites par deux artisans travaillant chacun à un monument, un père et son fils. Ce dernier, moins expérimenté, aurait simplement réussi, du fait de la proximité des deux chantiers, à se faire guider dans son travail de tailleur de pierres par la voix de son père et... le son des outils ! Mais peutêtre le père avait-il décidé de se réserver l'exclusivité des sculptures ...
PRATIQUE
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Une bonne adresse à retenir dans le Bozio (qui risque malheureusement de n'être plus ouverte toute l'année) : le gîte de Sermano, proche du départ de la balade et bien situé pour rayonner sur le réseau de sentiers balisés de la région. Tél. 95 48 67 97. Autres choix possibles, le gîte de Castellare-diMercurio, tél. 95 61 05 13 ou l'hôtel de Bustanico, tél. 95 48 66 23.
Tralonca, un village du Bozio aux airs quasi africains
CASTAGNICCIA tage d'où part une piste de desserte - voir la carte IGN - rejoignant la Bravone). Le vivre autrement
Les pistes et chemins de la haute vallée de Bravone sont superbes à VTTà l'intérieur du quadrilatère : chapelle San Pancrazio- gué du moulin de Tavanaccio (au nord-est de la chapelle)-Pianello-carrefour coté 1 062 m sur la D16. Dans le guide du VTTen Corse du Nord (éditions Didier Richard), vous trouverez décrite l'une des
combinaisons possibles, à moins que vous n'improvisiez à partir de votre carte. Dans tous les cas, ne pas oublier de cheminer en bordure du ruisseau de Bravone, sur des rives garnies d'anc iens vergers (pommiers, cerisiers, châtaigniers ... ) : un plaisir ouvert à tous (vous y découvrirez l'un des rares beaux circuits faciles de Corse à VTT), dans un environnement bucolique inhabituel dans cette île où la nature présente généralement un visage plus rude.
VTT au bord de la Bravone
LES CHEMINS DE L'EAU Précieux liquide comme dans n'importe quel pays méditerranéen (encore que la Corse soit bien avantagée dans ce domaine par rapport à d'autres îles ou pays), l'eau donne lieu à d'importants travaux de captage ou d'adduction pour alimenter des villages dont les besoins principaux s'expriment en été, à l'époque justement de rareté de cette ressource. Oasis de la région, les forêts et vallons sous la Punta di Caldane constituent des réservoirs essentiels pour la multitude des hameaux autour. La Bravone qui naît sous ce sommet est le château d'eau principal du secteur, exploité par trois prises d'eau. La première, très en amont (pratiquement à la source du fleuve), alimente le village de Bustanico dans le Bozio. Plus bas (en amont des ruines du moulin de Tavanaccio), un captage plus important dessert les villages de la rive droite de la Bravone jusqu'à Tallone. Plus haut, les sources du ruisseau de la Struscia (affluent rive gauche de la Bravone) sont elles-mêmes emprisonnées par une canalisation alimentant les vil-
lages du Bozio, depuis Mazzola jusqu'à Erbajolo. Ces travaux ont été l'occasion d'ouvrir plusieurs pistes se fondant discrètement dans la nature : une chance pour les randonnées, qu'elles soient pédestres, équestres ou à VTT !
Le jaillissement de l'eau, au terme d'un probable long parcours.
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CORTE NAIS
LE CORTENAIS
L
a région de Corte constitue le cœur géographique de la Corse, sur la route reliant les cols de San Quilico et de Vi zzavona, fugitives faiblesses des montagnes insu laires permettant un cheminement presque aisé entre la vallée du Golo (dont l'embouchure baigne le sud de l'agglomération bastiaise), et son homologue sudiste de la Gravona (arrosant Ajaccio). La ville occupe une implantation stratégique reconnue depuis longtemps, et ses ruelles se glissent furtivement à l'assaut d'une citadelle surplombant l'échappée du Tavignano de plus de cent mètres. L 'éperon rocheux qui supporte cet édifice vient clore curieusement et brutalement le parcours montagneux du torrent ; celui-ci va serpenter désormais dans une plaine plus ouverte où la montagne s 'éloigne rapidement, au fur et à mesure que le fleuve se rapproche de son embouchure d'Aléria. Promise par sa situation à un destin de station de villégiature en montagne, Corte paraît ignorer superbement la proximité des monts, ne fran chissant qu'avec réticence la fronti ère immédiate qui l'isole des sommets et de leur plus digne repré-
La vallée de la Restonica
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CORTE NAIS
sentant, le Monte Rotondo. Celui-ci trône au centre de la plus vaste région lacustre de Corse, un massif qu'ornent une large panoplie de cirques glaciaires et une profusion d'aiguilles et de parois impressionnantes, dont les tons chauds sont à peine adoucis par la verdure des pinèdes ou des hêtraies des étages montagnards. Cette zone s'organise en quatre torrents principaux qui ont la coquetterie de confluer au voisinage de monuments historiques figurant parmi les plus connus de Corse : Reston ica et Tavignano au pied même de la citadelle cortenaise ; Vecchio et Verjello quasiment sous le viaduc Eiffel de Vivario ; enfin Tavignano et Vecchio, en amont des trois arches du vénérable pont d'Altiani, qui fêtera bientôt ses trois siècles d'âge. Une région de torrents donc, où nombreux sont les chemins de l'eau (de lacs, de cascades ou de torrents toujours surprenants et charmeurs), à l'opposé des clichés d'une Corse sèche, trop méditerranéenne. La richesse naturelle n'est pas la seule caractéristique de la région. Ville historique, éphémère capi-
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CORTE NAIS tale de la Corse indépendante au milieu du XIXe siècle, Corte devint alors ville universitaire jusqu'à ce que la défaite de Pascal Paoli ne condamne ce souffle d'espérance. Aujourd'hui, la cité a renoué en partie avec ce passé et accueille déjà presque autant d'étudiants que d'habitants permanents ! Phénomène curieux, cette jeunesse peine à marquer en profondeur l'ambiance d'une ville restée traditionnelle. Lieu de passage, de culture et de tourisme, dominé par des montagnes dont les teintes changent sans arrêt au gré des saisons, le Cortenais expose donc des images variées, successives, parfois contradictoires, qui séduisent et agacent tour à tour. Sur les hauteurs, le bonheur est néanmoins partout présent :aucun amoureux de la nature ne voudrait éviter des lieux qui ont ici pour nom de scène Oro, Capitello, Oriente, Finosa ...
LES BONNES ADRESSES Corte • À Corte, Antoine Valentini propose un hébergement en chambres d'hôtes (niveau 1 ou 2 épis), ainsi que des confitures maison, du savon artisanal et des produits de la ferme . Tél. 95 61 02 88. • La bonne table dans Corte, en plein centre ville, c'est Le Plat d'Or (place Paoli) : décor intérieur et service soigné ; les desserts sont copieux et peuvent justifier à eux seuls le déplacement. Pour 100 F, on arrive à très bien manger. • Dans les gorges du Tavignano (à 4 h de Corte à pied tout de même), le refuge de la Sega, fameux auparavant pour les libations de chasseurs ne laissant pas toujours les lieux dans un état de propreté décent, vient d'être transformé en gîte (avec restauration en été). Une localisation bien placée pour découvrir quelques beaux sites autour (lacs de Goria et de Nino, plateau d'Alzo, Punta Castelli ... ). • En vallée de la Restonica, les différentes adresses se signalent toutes par la beauté de leur environnement de montagnes, de rochers colorés et de pinèdes et par la proximité de la "bondissante" Restonica ! Deux campings, Tuani (à 5 km de la ville, tél. 95. 46 19 62), et Sognu (au départ de la route, tél. 95 46 09 07) font aussi restauration. Au pont de Tragone (au milieu des gorges), le Relais du Lac est un curieux chalet dont les menus seront la récompense des vainqueurs du Rotondo (la voie normale démarre à 1 km, tél. 95 46 14 50). Plus bas, conseillons l'hôtel-restaurant Le Refuge et ses tarifs abordables (chambres autour de 250 F, tél. 95 46 09 13). • Les amateurs de petits prix se satisferont du confort moyen des gîtes de Castellare-di-Mercurio (dans le Bozio, une quinzaine de km à l'est de Corte, tél. 95 61 05 13) et de Corte (au pied de la citadelle et près du Tavignano, tél. 95 46 15 85).
Région de Venaco-col de Vizzavona • À Casanova (village proche de Venaco), nous conseillons le gîte d'étape dans une petite maison digne d'un conte pour enfants. Petit dortoir en soupente à l'étage. Fermé au cœur de l'hiver car non chauffé (si ce n'est par la seule cheminée). Mme Casanova, tél. 95 47 03 73 ou 95 47 06 83. • À Poggio-di-Venaco, le gîte communal est également bien tenu et est un peu plus spacieux (16 places, repas possibles sur réservation). M. Giorgetti, tél. 95 47 02 29 ou 95 47 07 45. • À Venaco, deux bonnes petites adresses pour casser de gentilles croûtes traditionnelles à prix d'ami : le restaurant de la Place (au centre, là où la route tourne, se rétrécit et où les embouteillages se créent, tél. 95 47 01 30) et le Frascone (sortie de village côté Ajaccio, tél. 95 47 00 85). • L'hôtel des Caselle est situé dans la vallée du Vecchio, sous Venaco
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CORTE NAIS (accès par la D 43) . Classé trois étoiles, c'est un établissement qui se signale par ses bungalows de pierres que l'on prendrait de loin pour d'authentiques bergeries. Une des adresses les plus cossues de l'intérieur, pour amateurs de nature argentés (compter au minimum 300 F lanuit). Tél. 95 47 02 01. • Le café-restaurant des Amis (au centre de Vivario) est le vrai routier de l'axe Bastia-Ajaccio. Une soupe corse divine, des sandwichs à la charcuterie de Castagniccia et l'hiver des figatelli succulents. Tél. 95 47 20 06. 3 km plus haut, bons casse-croûte aussi (avec vue sur le Monte d'Oro !) au bistrot situé au croisement de la RN et de la route du col de Sorba. • Sur la route entre Vivario à Vizzavona, on appréciera les cinq chambres d'hôtes de Casa Alta, chez Pauline Costa-Jourdan. Ouvert toute l'année (pratiquement l'une des seules adresses du secteur où se loger en hiver). Une maison typée et une atmosphère gentiment surannée, appréciées des skieurs de la haute route qui y trouvent régulièrement leur meilleure source de réconfort de toute la traversée hivernale de la chaîne centrale. Compter 300 F pour deux personnes (nuit plus petit déjeuner ; repas du soir possibles si l'on réserve deux jours auparavant). Tél. 95 47 21 09.
SERVICES Office du tourisme à Corte. Tél. 95 46 24 20. Maison du parc régional, 15 rue du colonel Ferraci. Tél. 95 46 25 26.
Sports de nature • Sentiers balisés autour de Venaco et Vivario (réseau du Vénacais). Leur état d'entretien est variable (notamment ceux descendant sous les villages), ainsi que leur adaptation à la pratique du VTT : selon l'ancienneté du démaquisage, vous ferez des descentes de rêve ou de cauchemar ! • Ferme équestre L'Albadu à Corte (ancienne route d'Ajaccio), diverses formules de randonnées, ainsi que des chambres et une table d'hôtes. Tél. 95 46 24 55. • Escalade : plusieurs falaises s'égrènent le long des gorges de la Restonica en bordure de route. La première (signalée sur IGN TOP 25) est à moins de 2 km de Corte, mais la plus intéressante est située environ 2 km plus haut, après une sinistre station de filtration désaffectée (proche d'une curieuse chapelle circulaire). D'autres encore sont visibles depuis la route avant d'atteindre le pont de Tragone (où la route change de rive). Des sites à éviter l'été, le flot des voitures étant alors gênant. On grimpe aussi sur les dalles du Verjello, dominant le pont Eiffel (cadre magnifique et voies de une à plusieurs longueurs).
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CORTENAIS LE MONTE D'ORO
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C'est un berger de Vivario qui nous a expliqué l'origine de ce nom. Un jour, après de très fortes pluies, il vit soudain cette montagne s'illuminer au premier rayon ayant troué les nuages : les mille étincelles de ses ruisseaux dégoulinants brillèrent alors fugitivement à la manière du plus précieux des métaux. L'explication commune voit plutôt dans Oro la racine qui a donné dans notre langue torrent, Adour, Durance, Dordogne ... Montagne de l'or ou de l'eau, quelle importance, ce belvédère est superbe et son ascension est inévitable ...
Partir d'abord au sud-ouest de la gare (vers l'hôtel désaffecté de la Forêt) pour traverser successivement (passerelles) les deux branches supérieures du Vecchio (le Fulminato et l'Agnone) et rejoindre une piste forestière près de son franchissement du ruisseau de Tineta. Le sentier continue audessus (balisage jaune) et rejoint plus haut le sentier de la Grande Corniche (divers travaux forestiers, mais aussi les dégâts de l'incendie de l'été 1993 ont terni un peu cette première partie). Suivre alors
quelques minutes celui-ci sur la droite jusqu'au carrefour du chemin des bergeries de Pozzatelli que l'on remonte désormais. La suite ne pose plus guère de problèmes d'orientation : l'itinéraire a en effet quitté les pins laricios et les pistes de leur exploitation forestière, pour rentrer dans un paysage beaucoup plus nu qui se dégage au voisinage du col de Pozzi et du rocher caractéristique de la Cafetière. L'itinéraire adopte ensuite une direction générale sud puis ouest, se redresse à nouveau dans les lacets aménagés de "la Scala" avant de déboucher sur le mini-plateau herbeux de Scampicciolu. La fin de l'ascension se déroule alors à vue dans un terrain facile. En faire plus
Comme variante de descente, nous conseillons le retour par le col de Porco puis le GR 20 (les escarpements se contournent en versant sud), un itinéraire à la difficulté comparable au précédent. Quant à la montée au Monte d'Oro par les lacs d'Oro depuis la vallée du Manganello et le hameau de Canaglia, il s'agit du plus bel accès possible au sommet, mais il est malheureusement courant de s'y perdre dans la végétation et les bouquets d'aulnes ...
REPIRES
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Départ : gare de Vizzavona (920 m). Durée : 4 h 30 de montée. Dénivelée : 1 500 m, sommet à 2 289 m. Difficulté : un parcours long, sans difficulté technique de juin à octobre. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis D9/D10).
PRATIQUE La gare de Vizzavona permet d'accéder au départ de l'itinéraire par un voyage incontournable sur l'un des plus pittoresques chemins de fer français (Tortillard à Grosses Vibrations, précurseur TGV local). Par ailleurs, on trouve autour de la gare et du col diverses possibilités pour manger ou dormir (se reporter à nos adresses). Page de droite : Le Monte d'Oro en arrière-plan
des pains de sucre du Tretorre En bas : la chapelle Santo Eliseo, accrochée aux flancs du Cardo
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CORTENAIS Le vivre autrement
LA CHAPELLESANTO ELISEO Dominant les villages du Vénacais et particulièrement Santo-Pietro d'où part le sentier balisé qui la rejoint, la chapelle Santo Eliseo est réputée comme étant le plus haut lieu de pèlerinage de toute la Corse. Ce saint, patron des bergers, est fêté ailleurs en Corse (un autre pèlerinage mène d'ailleurs à une chapelle et à un sommet homonymes dominant le lac de Creno, tandis que les amateurs de panoramas connaissent bien un autre Sant'Eliseo au-dessus d'Ajaccio). Chaque été, ils sont nombreux à se retrouver la-haut, à l 555 m d'altitude, pour entendre l'office célébré dans cet édifice minuscule, récemment restauré et écrasé par la proximité
imposante des montagnes. Les bergers sont malheureusement de moins en moins nombreux à y monter (il n'en reste plus qu'un à Santo-Pietro) et à offrir un de leurs fromages pour s'assurer la protection bienveillante du saint. Plus haut, le randonneur devinera sans trop de peine le passage dans les escarpements tombant à l'est de la Punta Lattiniccia et remontera la large combe menant à la faci le arête du Cardo (2 453 m, 1500 m de dénivelée). Ce superbe belvédère sur la plaine du Tavignano et ses villages lointains s' atteint au terme d'une longue course qu'il convient de débuter tôt, car le versant est aride et chauffe vite (exposition est).
À skis, l'ascension du Monte d'Oro par le couloir de Pozzatelli ou par la vallée de l'Agnone est réservée à de très bons skieurs (pentes raides, souvent en neige dure). Attention, la redescente du col de Muratello versant nord en direction du refuge de l'Onda est assez exposée (ruisseau et barres rocheuses en partie basse obligeant fréquemment à installer un rappel et à sortir les crampons, mais on peut éviter cette difficulté en restant toujours en hauteur et en rive gauche du vallon). À VTI, les pistes de la forêt de Vizzavona conduisent à quelques parcours sans grosse difficulté (peu de dénivellation notamment) : la plus belle descente se situe de l'autre côté de la route, grâce à la piste puis au GR 20 montant en direction du col de Palmente et permettant de rejoindre juste avant de sortir de la hêtraie le "sentier de la femme perdue" et ses jolis lacets sous les pins : un portage est nécessaire pour atteindre ce point haut, mais l'intérêt de la descente le justifie. Autre possibilité de la région, les pistes de la forêt de Rospa-Sorba, permettant au départ du village de Vezzani d'agréables parcours ombragés conduisant sur les crêtes dominant le Fium'Orbo. Perdu dans la forêt au terminus d'une jolie route de montagne, le hameau de Canaglia permet de savoureux casse-croûte dans son bistrot. C'est là que débute la visite d'une très jolie vallée de montagne, celle du Manganello. À l'automne, les châtaigniers de la forêt de Vizzavona composeront l'inoubliable menu corse d'une soirée en montagne, passée dans l'un des deux refuges de la haute vallée (l 'Onda au pied de l'Oro et Petra Piana au pied du Rotondo, accessibles tous deux par de bons chemins balisés), mais les moins courageux s'arrêteront bien avant, à la cascade de Meli et aux vasques du Manganello de part et d'autre de la passerelle de Tolla.
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CORTENAIS En été, ceux qui voudront faire œuvre d'originalité essaieront la descente de ce torrent : une randonnée aquatique peu engagée (divers échappatoires possibles en rive droite ; pas de rappel), mais longue avant d'atteindre le célèbre pont Eiffel de Vivario (6 h de descente depuis Canaglia à n'entreprendre qu'à l'étiage ; la combinaison néoprène est recommandée même si l'on peut éviter une bonne partie des bains).
LES EAUX VIVES DU CORTENAIS
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Le Tavignano draine l'un des bassins versants les plus étendus (773 km²), les plus longs (85 km) et les plus enneigés de Corse. De ce fait, il présente un débit d'eau soutenu, qui lui a d'ailleurs valu l'installation de plusieurs centrales hydroélectriques. Il offre aux novices la possibilité de découvrir les activités d'eau vive tout en présentant également des difficultés pour les kayakistes de plus haut niveau.
Au niveau de son cours supérieur (en amont de Corte), la praticabilité du Tavignano est peu évidente (d'abord pour des questions d'accès). Quant au tronçon a llant de Corte au point de confluence du Vecchio (ce torrent est l'un des hauts lieux du "slalom naturel", mais seuls les kayakistes de haut niveau pourront le descendre), il présente une pollution relativement importante liée aux rejets de la ville. Plus bas, le Tavignano offre encore 43 km de parcours très diversifiés, dont les derniers sont praticables toute l'année lorsque le fleuve s'ouvre sur le haut lieu historique de la plaine, le fort et le site d' Aléria (une quinzaine de km de classe I ou II, c'est-à-dire de cours régulier ne comportant que de petits seuils, en aval du lieu-dit d'accès facile nommé Buggione) .
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Le Monted'Oro
En amont, la difficulté du fleuve est plus soutenue : elle oscille entre le III et le IV, imposant à diverses reprises une reconnaissance préalable. Ce tronçon évolue à travers des sites proches de la route ou des gorges sauvages ourlées de maquis
LIS PONTS GÉNOIS DU TAVIGNANO Sur cet important fleuve qui descend de Corte à Aléria, trois ponts génois ont été conservés, qui illustrent assez bien les sorts divers qu'ont connus en Corse ces ouvrages d'art. En entrant à Corte, sous la citadelle, on passe en voiture sur le premier sans presque s'en apercevoir. Il est vrai que la curieuse disposition en Z dont s'étonnait Mérimée en 1840 n'est guère perceptible sous les aménagements modernes. Mais en se penchant un peu on reconnaîtra les arcatures typiques des ponts corses du XVIIIe siècle. Le pont d' Altiani, en revanche, est souvent cité parmi les plus remarquables : il franchit le fleuve sur trois arches et son parapet s'appuie sur une série des mêmes consoles et arcatures du plus bel effet. C'est un beau site, un lieu de passage ancestral sur la route de la plaine : la chapelle romane San Giovanni le sacralise, elle qui a peut-être veillé sur un premier pont de bois, avant de voir la construction d'un pont de pierre au XVIe siècle (détruit en 1697 par une crue, il fut remplacé l'année d'après par le pont actuel, lui même élargi en 1870). En aval, le troisième pont, celui de Piedicorte, n'a pas connu ces
bouleversements, parce qu'il n'a sans doute jamais connu d' augmentation de son trafic. Ses arches sont restées frêles , son tablier n'a pas été élargi, il a donc gardé sa courbure de pont médiéval. Situé peu avant les gorges, c'était un lien important entre les différents villages de la piève de Rogna. Pour descendre au pont, emprunter un petit sentier dans la ligne droite (barrière). Là aussi le fleuve s'était chargé d'emporter le pont précédent : une pile isolée en témoigne au milieu du cours d'eau un peu en amont ...
Le pont d'Altiani
CORTE NAIS
PRATIQUE
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Le rendez-vous habituel des adeptes de l'eau vive est le lieu-dit Ernella (sur la RN 200, au pied de la route montant à Giuncaggio). À cet endroit une structure d'accueil (camping ou hébergement en dur) et un plan d'eau permettent l'initiation (de mars à fin mai) .
Tél. 95 48 83 59 ou 95 48 85 54. Ci-dessous: Le calme après la tempête sur le haut Vecchia
et de paysages de campagne le plus souvent pittoresques.
cuccia.
En faire plus
Le fleuve présente un accroissement
Proche lui aussi de Corte, le Golo est le plus grand des fleuves corses. Possédant des caractéristiques voisines de celles du Tavignano, il offre de la même façon aux amateurs d'eau vive de superbes parcours de kayak, d'hydrospeed ou de raft. Du pont de Castirla à Barchetta, le Golo offre une descente très variée sur une longueur de 32 km. Ce tronçon est idéal pour la pratique en groupe et permet de réaliser toutes les activités d'eau vive de mars à début juin ou encore le reste du temps en profitant des lâ-
du niveau de difficulté environ 5 km en amont et en aval de Barchetta et devient alors propice au perfectionnement. C'est dans ce village, au bord de la RN 193, que Corsikayak a établi sa base (cette association propose toute la panoplie des activités de rivière, ainsi qu'une petite structure d'hébergement en chambres, tél. 95 38 25 25). Enfin, les derniers kilomètres du Golo ne se prêtent pas à la randonn ée : le paysage devient "industriel" et certains aménagements ont fortement perturbé ce tronçon.
chers d'eau du barrage de Cala-
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CORTENAIS
LES GORGES DU TAVIGNANO
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Arrosant Corte où vient le rejoindre son affluent la Restonica, le Tavignano prend sa source bien en amont, au lac de Nino. Nous gardons un souvenir ému de notre première découverte de cette vallée sauvage : une première neige venait de poudrer les montagnes de l'île et notre arrivée au refuge de la Sega eut lieu dans un silence tout blanc, troublé par le seul crissement de nos pas dans la neige fraîche. Plus tard, nous y sommes revenus pour des instants aussi forts, munis une première fois d'un VTT(un peu malvenu dans un terrain aussi accidenté !),puis de nos habits de baignade pour une descente le long de la rivière .. .
Le cheminement est évident à suivre. Dans un premier temps, il parcourt des terrains dénudés et domine la rive gauche du Tavignano, franchissant au bout d'une heure le ruisseau d'Antia (grotte-abri sur le bord du sentier), puis passant au pied des escarpements rocheux du Rossolino et de la Punta Finosa (une voie "mo-
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derne" y a été ouverte à la fin des années 80 par Pierre Pietri, décrite dans le topo-guide "Corse Wilderness"). À mi-parcours, le sentier franchit le Tavignano par une passerelle aérienne aux airs d' "Indiana Jones" (objectif intermédiaire de balade intéressant) et s'éloigne à nouveau du torrent pour pénétrer franchement en forêt. Il oscille ensuite en montagnes russes (un comble ici en Corse !) avant de retrouver un parcours plus horizontal dans les derniers hectomètres précédant le refuge de la Sega. En faire plus
PRATIQUE
Le refuge de la Sega est un lieu commode pour passer la nuit en prévision d'une autre randonnée dans le secteur (voir proposition n° 12). Recommandons également la poursuite du sentier des gorges jusqu'au lac de Nino et aux vastes étendues perchées du plateau de Campotile (compter 6 h A/R, par une sente assez vague sur une bonne moitié du trajet). Le vivre autrement
Le Tavignano est un très joli torrent à découvrir le long de son cours. Lors de notre découverte de ce parcours, mal informés, nous y avons transporté un lourd attirail de descente, craignant
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Le refuge de la Sega, point le plus haut du parcours, occupe un très joli site de montagne, au bord du torrent et de ses jolies vasques et au milieu de la forêt ; le refuge vient d'être agrandi (une trentaine de places) et un service de restauration y est désormais assuré en saison (renseignements auprès du parc régional, tél. 95 21 56 54).
Le sentier du Tavignano
CORTE NAIS
La maison forestière de Melo
d'y trouver quelque obstacle obligeant à un effort d'équipement ou de manœuvre. En fait, la corde est pratiquement inutile, les quelques obstacles pouvant être contournés sur les rives qui ne sont jamais entièrement encaissées. La descente complète étant fort longue, nous recommandons de parcourir la portion située en aval de la passerelle jusqu'au confluent du Tavignano et du ruisseau d'Antia (2 h de descente auxquelles il faut rajouter 2 h d'approche et une bonne heure de retour). La partie haute (du refuge à la passerelle) prend quant à elle 3 h de plus. Dans les deux cas, le
RIP RIS
parcours sera peu aquatique si l'on cherche à tout prix à éviter la baignade, mais ce serait dommage, car le Tavignano dissimule de bien jolies vasques. Une combinaison, une corde de 30 m et le matériel individuel de descente en rappel sont recommandés, ainsi que des sangles pour d'éventuels amarrages ou assurages naturels. Attention aux crues inopinées de ce torrent qui n'est à découvrir qu'à l'étiage ; surtout ne pas camper en bord de rivière, car des accidents dus à la montée des eaux s'y sont produits sans prévenir (par temps sec sur Corte et déluge en montagne ... ).
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Départ : centre-ville de Corte ; le sentier fléché et balisé passe au nord de la citadelle. Durée : 4 h 30 de montée jusqu' au refuge. Dénivelée : 900 m. Difficulté : un bon sentier, mais un long parcours. Conseils : éviter le cœur de l'été car beaucoup de monde fréquente la vallée ; à 1 166 m, celui-ci est accessible à pied sec presque toute l'annee. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis A7/ A10).
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CORTE NAIS LE SENTIER DE L'INSOLITE 12 Sur les hauteurs de Corte, partez à la découverte d'une Corse étrange où la nature s'amuse à cligner un œil de pierre au randonneur curieux. De part et d'autre du Tavignano, deux regards insolites d'un même visage, celui de la Corse belle et mystérieuse ...
terme d'une longue traversée ascendante et de quelques ultimes lacets. Les 26, 27 et 28 juillet (et non en juin comme indiqué sur certains guides mal renseignés), le plateau d'Alzo est le théâtre d'un curieux phénomène d'éclipse où le soleil, disparaissant à l'horizon derrière la barrière de la Paglia Orba, point à nouveau quelques instants plus tard à travers l'œil lumineux du Capu Tafun atu ...
L'éclipse d'Alzo Nous sommes montés sur le plateau d'Alzo un mois trop tôt, sans toutefois le regretter. Le soleil embrasait au loin le ciel de la Paglia Orba et les bergers de Cappellacia, en ce soir de fête de la musique, ont récompensé notre course nocturne d'un festival polyphonique de paghjella. Nous nous sommes assis pour écouter et admirer, appréciant ces instants uniques ... Au lieu-dit Frasseta, un parking est aménagé sous les châtaigniers et un panneau en bois indique la direction à suivre. Le sentier s'élève dans la pinède par
L'aventure de l'arche perdue Des fragiles équilibres rocheux de Cagna aux formes animales des blocs de Roccapina ou de Piana en passant par les parois percées du Ciuntrone et de Paliri, la Corse ne manque pas de ces caprices naturels qu'a fait naître sur son sol une histoire géologique complexe. Mais vous dénicherez sur nos traces le plus curieux et le moins connu d'entre eux. Aventure en forme de quête, cette randonnée vous emmène à la recherche de ce monument improbable, véritable illusion qui fait douter de son existence, même après l'avoir vue !
des lacets réguli ers reliés par de nombreux raccourcis. Il va quitter définitivement la forêt peu après la source de Funtana Bianca (1 450 m) pour gagner le plateau d' Alzo au
Lorsque l'on a atteint le plateau d'Alzo, on peut évidemment rentrer sur Corte en rejoignant directement le chemin des gorges du Tavignano par le vallon
REPÈRES
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d'Alzo L'éclipse (voir croquis page 71) Départ : parking de
Frasseta (900 m) sur la route de la Restonica, à une dizaine de km de Corte et 500 m avant le pont de Tragone. Durée : 2 h de montée. Dénivelée : 800 m. Difficulté : marche sur bon sentier. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis A8/B8).
CORTENAIS de Castagnolo. Mais nous vous conseillons de prendre davantage votre temps et de fai re d'abord étape au refuge de la Sega (3 h de marche depuis la route de la Restonica). Le lendemain, descendez jusqu'à la passerelle de Rossolino et remontez jusqu'à la maison fores tière de Melo (désormais accessible aussi par piste depuis le Niolo, grâce au prolongement de celle figurant sur IGN et qui s'interrompait autrefois au passage du ruis-
A gauche : Coucher de soleil sur la Paglia Orba, vu du plateau d'Alzo Ci-dessous : L'arche de Padule Ci-contre : Dominant Corte, la bergerie de Corbaghiola
seau de Conia). Un joli sentier à flanc permet d'atteindre les bergeries puis la tête du vallon de Conia. Après un crochet au sommet du Pinerole, redescendez en évitant les aulnes jusqu'aux bergeries de Padule, puis file z par une sente se dirigeant vers le sud-est, jusqu'à une croupe secondaire derrière laquelle elle redescend. Plus bas, ce chemin (censé s'interrompre d' après la carte IGN) continue sa longue dégringolade vers Corte et passe au pied même de l'arche. Cet itinéraire (cairné pratiquement tout le long) rejoint en fin de journée (après un agréable cheminement à flanc sous les pins puis plus bas au milieu de quelques châtaigniers), le versant dénudé de Corbaghiola qui domine Corte à l'ouest. Compter une dizaine d'heures pour cette seconde étape, où un bon sens de l'itinéraire est requis pour dénicher l'arche.
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LE MONTE ROTONDO
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Dominant Corte, une longue et haute arête barre l'horizon : mis à part le Cinto et ses pointes secondaires, nul endroit n'est en Corse aussi haut. Le Monte Rotondo est l'une des plus belles cimes de la chaîne centrale. Si nous décrivons l'ascension la plus directe du sommet, nous avons eu aussi la chance de venir ici par d'autres accès, entretenant à chaque reprise sur les pentes de ce sommet notre admiration des montagnes de l'île.
200 m à l'ouest du pont de Timozzo, un layon forestier raide et caillouteux remonte la rive gauche du vallon. Il se rapproche progressivement du torrent, puis se transforme en un sentier très bien marqué sous les pins qui rejoint plus haut une croupe dénudée, s'incurvant vers le sud à hauteur des bergeries de Timozzo (abri possible aux bergeries que dessert une sente presque horizontale partant à gauche dans un lacet du chemin principal). Le sentier du Rotondo remonte cette croupe et franchit le torrent entre deux systèmes de cascades près de la source de Triggione. Il changera de rive à
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CORTENAIS
REPÈRES
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Départ : 700 m après le pont de Tragone (où la route des gorges de la Restonica passe en rive droite). Durée : 8 h A/R. Période : peu ou pas de neige en principe de mijuin à mi-octobre. Dénivelée : l 600 m, sommet à 2 622 m. Difficulté : dans les pentes terminales, les problèmes principaux de l'ascension peuvent provenir de névés résiduels. Carte : IGN Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (pli B8).
Page de gauche : Les derniers pas sous le sommet Ci-dessous : Le lac de l'Oriente
LES LACS ET LEUR HISTOIRE Les premières cartes recensaient déjà l'existence de lacs en Corse, avec des imprécisions trahissant la méconnaissance de l'intérieur aux siècles passés. Ainsi Fabrice Licinius dessinait-il au XVIe siècle une Corse biscornue dont la partie centrale était occupée par un immense lac. Plus tard , les géographes inventèrent d'autres lacs fantaisistes, donnant même à l'un d'entre eux le privilège d'être la source des trois grands fleuves de Corse, Golo, Tavignano et Liamone (encore ce point de vue n'est-il pas entièrement idiot pour le lac de Nino, dont la position chevauche à quelques mètres près leurs trois bassins versants). Cette ignorance donna naissance à des légendes tenaces, transmises jusqu'à nos jours : celle du lac de Creno, créé par Satan d'un coup de marteau ou d'un coup de sabot de sa jument (selon les
nouveau plus haut, dans les espaces plus dégagés annonçant le très joli lac de l'Oriente (pelouses à proximité où des randonneurs nocturnes ont même confectionné un abri précaire sous un rocher). Si le décor se durcit à partir de là, le Rotondo révélant désormais la puissance de son cirque glaciaire, la suite n'oppose guère d'obstacle particulier, se déroulant sur un parco urs cairné
versions !) ou bien celle du lac du Cinto né de la bienveillance de la fée des sources, apaisant grâce à lui la soif d'un conquérant de ce prestigieux sommet. Le diable, toujours lui, se servait même de l'eau noire du lac de Nino pour rejoindre sous terre son royaume infernal. Les croyances populaires étaient plus étonnantes encore : l'eau de Creno était si chaude et savonneuse qu'on ne ressortait qu'un squelette si l'on se risquait à y baigner son chien. Au contraire, l'onde glaciale du "lac d'Ino" faisait perdre sa couleur et son goût au vin, si l'on osait y tremper une bouteille. Au cours du XIXe siècle, la réalisation des cartes d'état major produisit des données plus fiables : les auteurs du fameux plan Terrier localisèrent ainsi il y a un siècle environ 19 lacs, occupant une superficie totale de 29 arpents et 14 verges !
passant à l'ouest du lac (sur la droite) puis cheminant jusqu 'au collet du Rotondo (une petite brèche située tout près et à droite du sommet) dans un système de pentes raides mais comprenant de nombreuses lignes de fa iblesse entre les blocs et les dalles. À partir du collet, on bascule plutôt versant sud et l'on termine par del' escalade fac ile (passage de II).
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CORTE NAIS En faire moins La montée aux bergeries de Timozzo ne prend que 1 h 30 ; celle au lac de l'Oriente à peine 3 h. Ces deux randonnées ont l'intérêt de dégager la vue sur une bonne partie de la Restonica, mieux que ne le fait le cheminemen t routier du fond de vallée. En faire plus Évidemment, on est tenté de profiter de l'occasion pour découvrir les autres accès au Rotondo. Encadrant le vallon de Timozzo, ses voisins de Cavacciole et de Rivisecco sont des voies de montée (ou des variantes de descente) tout aussi belles . Dans le premier cas, une brèche facile à escalader, dominant le lac de Scapuccioli, permet de basculer sur le lac et sur le très beau cirque de Bel-
LES LACS DE RESTONICA
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La route de Restonica est probablement avec celles de Bavella et des Calanche de Piana, la plus belle route de Corse. Beaucoup de monde vient s'y presser, partant à la découverte de nombreux sentiers. Les vallons se ressemblent : même allure pyrénéenne avec de petits lacs blottis au cœur de cirques granitiques, même tendance à regrouper ces pièces d'eau, dans des couples où chacun a sa personnalité. Mais si le monde afflue à Capitello (première suggestion de balade), il est rare de croiser quelqu'un à Rinoso (seconde idée proposée). Les troupeaux circulant autour des bergeries de Grottelle ne sont pas les seuls hôtes de la vallée aux instincts grégaires ...
Le cirque de Capitello Prendre le sentier évident et signalé se dirigeant vers le sud-ouest en rive gauche du torrent. On débouche près du lac de Melo après avoir franchi des dalles peu vertigineuses mais équipées de
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lebone et de terminer par la voie normale du versant sud venant du r efuge de Petra Pi ana. Dans le deuxième cas, la montée se déroule dans un vallon sauvage tout à fait splendide, bordé de fines aiguilles orangées. Ces deux variantes n'ont comme inconvénien t qu e d'être plus longues (6 h de montée) et surtout plus complexes à suivre (les cairns y sont moins nombreux) que la voie classique de l'Oriente. Le vivre autrement Le vallon de Timozzo est également le cheminemen t hivernal préféré des randonneurs à skis ; seul inconvéni ent de cette course à l'ambiance magnifique, son point de départ bas (1 000 m) qui oblige la plupart du temps à une première heure de portage et à un échauffem ent brutal !
PRATIQUE
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Une petite cabanebivouac (l'abri Helbronner) a été bâtie à quelques mètres sous le Rotondo ; si le confort y est réduit à sa plus simple expression (une pièce unique sans coin cuisine, un plancher en dur), elle promet par temps clair un réveil de rêve à ceux venus découvrir l'illumination matinale de toutes les montagnes de Corse. Bivouac tout aussi romantique (mais plus confortable), sur les pelouses bordant le lac de l'Oriente.
CORTENAIS
REPÈRES
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Le cirque de Capitello Départ : bergeries de Grottelle (1 370 m), terminus routier de la vallée de Restonica (15 km au sud-ouest de Corte). Durée : 2 h de montée jusqu' au lac de Capitello. Dénivelée : 600 m. Difficulté : les passages un peu escarpés sont équipés de câbles, sentier en principe hors neige de fin mai à novembre. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis B6/B7).
chaînes. Suivre vers la droite la rive du lac (vers l'ouest), dans une zone de pelouses, pour s'élever ensuite en rive gauche d'un ruisseau que l'on traverse plus haut, au pied d'escarpements rocheux. On arrive enfin au lac de Capitello : les grandes parois du sommet bifide du Lombarduccio qui plongent sur le lac de Melo se sont écartées du chemin, et désormais celles du Pain de Sucre de Capitello et de la Pointe des 7 Lacs font admirer leur proximité impressionnante ... En faire moins La découverte du lac de Melo prend à peine 2 h au total ; le torrent de la Restonica propose par ailleurs en aval de Grottelle de multiples lieux pittoresques de baignade fraîche. Une superbe rivière où nous ne révélerons pas l'emplacement de nos meilleurs trous d'eau, mais où nous vous invitons à leur recherche !
Le vallon de Rinoso Du parking de Grottelle, suivrel'itinéraire montant au lac de Melo jusqu'à un replat envahi par les aulnes (alt. 1 500 m) où l'on parvient à franchir la Restonica. Sur les pentes raides situées en face, on repère une sente régu-
lièrement cairnée qui remonte en rive gauche orographique du torrent de Rinoso . Ce chemin débouche plus haut dans un vallon suspendu dont il rejoint la partie la plus plate après avoir traversé le torrent en amont d'une succession de jolies vasques et cascades. Une trace file alors à travers les aulnes et vient buter sous des murailles dont la découverte est spectaculaire à la fin du printemps, lorsque l'eau de fonte jaillit ici de toutes parts. La première d'entre elles, peu élevée, est facile à passer ; mais plus haut, une seconde barre rocheuse nécessite davantage d'attention pour en deviner les zones de faiblesse et de franchissement les plus sûres. On débouche alors sur le grand lac de Rinoso, puis à peine plus haut sur son frère cadet tout proche. Quelques minutes plus haut, on pourra rejoindre facilement à vue le GR 20 et en profiter pour revenir au parking par la Bocca a Soglia et le lac de Melo. En faire plus Un autre itinéraire de retour, beaucoup plus sauvage, débute également au petit lac de Rinoso. Il est en effet facile de monter à vue jusqu'au col de la Haute Route et de boucler l'itinéraire en
Page de gauche : la cascade de Cavacciole
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CORTE NAIS suivant la large crête montant jusqu'au sommet de la Maniccia, pour redescendre derrière et intégralement le vallon de Cavacciole. Sur l'autre versant, on peut aisément se laisser glisser jusqu'au lac de Scapuccioli (névés tardifs jusqu'en juillet), pris sous la glace encore au début de l'été. La fin de la boucle, sans être périlleuse, nécessite un certain sens de l'itinéraire pour atteindre tout d'abord le lac de Cavacciole (cairns quasiment inexistants, mais les pentes offrent plusieurs possibilités de passage), puis enfin le parking, en restant alors assez haut en rive droite du torrent (jolies cascades en contrebas du chemin). Le vivre autrement
Le fond de la Restonica, c'est le paradis corse de la randonnée à skis. Le plaisir et la neige commencent souvent à proximité des bergeries de Grottelle, mais la route n'est pas souvent déneigée aussi haut (et lorsqu'elle l'est, les pentes ne sont guère skiables avant Melo ... ). Pour les pratiquants peu chevronnés, le lac de Melo et la Bocca a Soglia constituent un premier objectif sans pente exagéré-
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REPÈRES
ment raide ni danger particulier; ils peuvent même poursuivre leur effort jusqu'à la Punta Mozzello, le plus facile des sommets skiables du fond de vallée. Plus délicates sont les autres ascensions du secteur, parmi lesquelles nous recommandons en particulier la Maniccia (malgré quelques risques de plaque à vent sous le sommet), soit par les lacs de Cavacciole et Scapuccioli soit par le vallon de Rinoso (un enchaînement en boucle combine d'ailleurs logiquement ces deux itinéraires) et la Punta alle Porte (pentes raides en neige souvent dure, dominant l'ambiance austère et saisissante du cirque de Capitello).
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Le vallon de Rinoso Départ : bergeries de Grottelle. Durée : 5 h A/R. Dénivelée : 700 m. Difficulté : marche hors sentier dans sa partie finale, dans un terrain montagneux où il convient d'être prudent. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis B7 /C7).
Ci-dessus : Le grand lac de Rinoso
Ci-dessous : Halte familiale au lac de Melo
CORTENAIS
LES LACS CORSES La Corse comprend une quarantaine de lacs naturels, situés pour la plupart dans la partie la plus élevée de la chaîne centrale (régions du Cinto, du Rotondo et du Renoso). Encore ce nombre est-il difficile à évaluer avec précision, certains d'entre eux méritant à peine ce qualificatif tant ils sont minuscules ou parce qu'ils s'assèchent une partie de l'année. L'une des particularités de ces lacs est leur origine glaciaire commune et la plupart d'entre eux résident au milieu de cirques rocheux de belle allure dont les fleurons sont les sites de Capitello et du Rotondo. Lacs de moraine ou bien prisonniers de barres glaciaires en guise de verrou (les deux configurations pouvant d'ailleurs coexister, traduisant la succession de deux épisodes glaciaires de formation), ils sont creusés dans diverses variétés de granite ou bien (dans
Le petit lac de Rinoso
Le lac de Scapuccioli
la zone du Cinto) dans des matériaux d'origine volcanique. Leur étendue est peu importante puisque seulement dix lacs ont une superficie supérieure à un hectare (le plus grand étant le lac du Rotondo avec ses 7,4 ha). Beaucoup d'entre eux sont peu profonds et en voie de comblement, la situation des lacs du Rotondo et de Capitello
étant une exception (une quarantaine de mètres environ au plus profond). Ce phénomène est notamment perceptible à travers la cohabitation de certains lacs avec des zones de tourbières et de pozzines (avantdern ier stade de comblement d'une cuvette lacustre). La végétation environnante est peu abondante, domi née souvent par des Pêcheur au lac de Creno buissons d'aulnes odorants. Parmi les autres espèces caractéristiques, on remarquera dans les éboulis d'altitude les petites fleurs bleu vif de la violette à feuilles de nummulaire et le feuillage denté des doronics à grandes fleurs jaunes. Dans l'aulnaie odorante, on rencontre les baies écarlates du sorbier des oiseleurs, les fleurs blanches ou roses de la valériane à feuille ronde Le lac de la Paglia Orba et les tiges rampantes de la linaire à feuilles d'hépatique, dont la coloration des fleurs est multicolore (jaune, blanche, mauve ... ). La faune est moins rare et on apercevra sans effort le vol des chocards à bec jaune, des grives et autres merles de roche, et même avec un peu de chance l'amplitude majestueuse du gypaète et de l'aigle royal. Le renard n'est jamais très loin, mais discret, il ne laisse voir qu' exceptionnellement ; quant au mouflon, vous n'avez aucune chance de le voir en Restonica, car cette espèce se contente des rives lacustres du Cinto, de la Paglia Orba et de Bonifatu (lacs de la Muvrella et de Ceppu). Dans l'eau, les truites fario et les saumons de fontaine ont été introduits dans les principaux lacs grâce à des opérations d'alevinage par hélicoptère. Ces espèces ont plus ou moins proliféré selon les cas et à la fonte des neiges, il est facile d'effectuer quelques belles prises, avant que le développement du zooplancton ne rende cette faune moins affamée et donc plus difficile à attraper, plus tard dans l'été. Ces lacs proposent donc des intérêts variés, et les amoureux de la Corse se gardent de ne fréquenter que les plus connus ou les plus accessibles (Nino, Melo, Creno ... ) pour découvrir aussi quelques pièces d'eau solitaires, très rarement visitées : lacs du Lancone dans la haute vallée de la Ruda (région du Niolo), lacs de Gialicatapiano et de Scapuccioli dans le massif du Rotondo ou enfin, plus au sud, ceux d' Oro et de Ri na.
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VALLÉE DU GOLO
LA VALLÉE DU GOLO
L
e Golo est le plus long fleuve corse, déversant son cours tumultueux entre des sources situées sous la Paglia Orba et un estuaire maritime proche de Bastia. Il draine en fait trois vallées principales dont l'escarpement des voies d'accès situées en aval a longtemps donné une aussi grande importance aux liens établis par-delà les montagnes, avec la Balagne côtière : - on rencontre d'abord la large cuvette du Niolo, amphithéâtre montagneux regardant la scène rocheuse du défilé de Santa Regina (où s'échappe le Golo) et où sont venus s'installer les plus hauts hameaux de Corse ; - à l'opposé, le Giunsani est un pays discret, accessible curieusement par le haut uniquement, grâce à deux cols routiers :l'occupation humaine y est invisible (Vallica), cachée sous les châtaigniers (Pioggiola), perdue au bout du monde (Mausoléo) ou dispersée dans la pente (Olmi-Cappella) ; certains jours d'hiver, le gypaète planeur qui survole la blancheur parfaite de la combe du Monte Padro, paraît le seul observateur de ces villages déserts, presque vestiges, au cachet inimitable ; - entre les deux, le paysage change en quelques instants, passant de la plaine aride de Moltifao à l'ambiance montagnarde des gorges de l'Asco ; on n'y trouve qu'un seul village, hôte miraculeux d'un so-
Au sommet de la Muvrella (vallée d'Asco),vue sur la Paglia Orba
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et le Tafunatu
VA LLÉE DU GO LO
leil ailleurs caché par les crêtes et qui regarde inquiet l'enchevêtrement des aiguilles de Popolasca ou bien qui compte sans peine les quelques voitures montant à la "station". Ces trois vallées traditionnellement pastorales, véritables conservatoires de l'âme insulaire, cherchent aujourd'hui un autre souffle, qui n'a pour l'instant atteint que leur confluent, le sinistre carrefour routier de Ponte Leccia où s'agglutine désormais la population descendue des montagnes. Le visiteur dénichera plus haut le long des torrents une concentration peu commune de ponts génois et poussera sûrement son chemin jusqu'au stade de neige de Stagnu, un site dégradé où l'on a rêvé vite et mal que le Cinto et la neige assureraient un jour une nouvelle prospérité. À travers ces découvertes symboliques, il verra que le pari de la revitalisation reste ici une interrogation, malgré la beauté des forêts d'altitude (Valdu Niellu, Tartagine ... ) et l'horizon accidenté des plus hautes cimes de l'île (Cinto, Punta Minuta...) ou des plus curieuses (paroi percée du Tafunatu, dent de la Paglia Orba, alignement impeccable des Cinque Frati, sommets bifides du Capu Larghia et du Capu a uDente). Aussi le tourisme vert constitue-t-il l'une des dernières occasions de rendre amoureux
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VALLÉE DU GOLO des vallées du Golo de nouveaux occupants, voyageurs occasionnels ou professionnels sédentaires. Pour eux, la nature a réuni au bord du fleuve et de ses affluents quelques très beaux sites, dont la découverte doit être complétée en débordant à peine des frontières naturelles des vallées jusqu'aux pâturages bienveillants du lac Nino ou encore vers la sauvagerie particulière des ravins voisins du Filosorma et de Bonifato.
LES BONNES ADRESSES Niolo et vallée du Golo Une tradition d'accueil (qui permit à Maupassant de loger ici une nuit !), mais sans coup de cœur particulier. • Le Niolo comprend plusieurs gîtes d'étape modestes, servant d'appui au réseau de chemins balisés (tour des Cinque Frati, sentiers génois ou des châtaigniers ... ) : Albertacce (restauration possible, tél. 95 48 05 60), Casamaccioli (tél. 95 48 03 31) et Calacuccia (restauration, tél. 95 48 00 04). • Restaurant la Paglia Orba à Albertacce ; une adresse à recommander pour savourer une charcuterie reconstituante au retour des plus hauts sommets de l'île. Tél. 95 48 01 13. • Camping U Cintu à Lozzi :en balcon avec vue sur la Punta Artica et sous des châtaigniers résistant aux ravages habituels de champignons parasites (un ami du patron, bien informé, a mis en cause EDF et son barrage !). Tél. 95 48 04 45. À côté, un second camping, tenu par Lucien Flori avec aussi chambres et table d'hôtes. Tél. 95 48 00 58. • Plusieurs hôtels à Calacuccia, du plus économique (La Scala, chambres à 165 F, tél. 95 48 02 76) au plus cher (L'Acqua Viva, chambres à partir de 350 F - 250 F hors saison-, tél. 95 48 00 08) en passant par Les Touristes (300 F lachambre avec douche, tél. 95 48 00 04). • À l'entrée avale de la Scala di Santa Regina (au pont de Castirla), l'auberge Costa (Chez Jacqueline) est aussi connue pour sa savoureuse cuisine du terroir que pour avoir été le théâtre des célèbres "accords de Castirla", réconciliation des partis de droite pour la conquête du conseil général (une affaire très compliquée croyez-nous, qui nécessita un certain nombre de plats ... ). Tél. 95 47 42 04. • À Francardo, les familles de grimpeurs (la belle falaise de Caporalino est à deux pas) loueront les gîtes ruraux de bon confort de Marie-Louise Regnoult-Luciani. Tél. 95 47 43 29.
Vallée d'Asco • Camping A Tizzarella dans la plaine de Moltifao. Un deux étoiles ouvert d'avril à octobre pour les kayakistes. Des emplacements discrets près du torrent et sous des chênes verts plusieurs fois centenaires. Restauration à base de cuisine traditionnelle et accueil "rodé". Tél. 95 47 83 92. • Chambres et table d'hôtes d'Ambroise et Nicole Vesperini à l'entrée du village d'Asco. Si le miel d'Asco est réputé, c'est à Ambroise qu'il le doit encore (un miel qui blanchit en durcissant et qui sait s'imprégner des saveurs des genévriers de la vallée). Nicole peint des aquarelles (le pont génois d'Asco bien sûr... ) et prépare une cuisine à toute épreuve (une soupe consistante, spéciale "Cinto", à base de haricots énormes et autres légumes, des pâtisseries délicieuses, des sauces parfumées ...). Ceux qui auraient rayé leurs skis dans le vallon de Manica, peuvent même trouver assistance ici, Ambroise ayant conservé des années de gloire de la station, la machine réparatrice ad hoc ! Tél. 95 47 83 53. • À mesure quel' on remonte la vallée, les adresses ne s'élèvent pas par leur intérêt : le camping municipal manque de confort (sol dur, penser au matelas gonflable !),mais l'été, on s'y restaure agréablement (tél. 95 4 7 84 48).
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SERVICES • Informations pour le Niolo, tél. 95 48 05 22. € Transports : cars Mordiconi (liaisons : une seule par jour en général -entre le Niolo et Porto, Evisa, Corte et Bastia). Tél. 95 48 00 04.
REFUGES Dans les montagnes du Niolo, trois refuges (dont deux sur le GR 20 gardés l'été) : l'Erco (équipement sommaire, au pied du Cinto), Tighiettu (matelas et coin cuisine, poêle à bois ;au pied de la Grande Barrière) et Ciuttulu di i Mori (poêle à bois également, sous la Paglia Orba). L'auberge de Ballone (en dessous du refuge Tighiettu) accueille également et restaure les randonneurs et autres campeurs.
VALLÉE DU GOLO La «station» propose l'hôtel Le Chalet (tél. 95 47 81 08) ainsi que le refuge du Parc Régional (des adresses bien situées pour randonner en haute montagne, mais le cadre extérieur proche est bien tristounet !)
Giunsani Difficile de séjourner, dans ce haut pays où les commodités d'hébergement sont rares. Question cuisine, le choix est en revanche fourni ! • L'Aghjola, dans le village de Pioggiola, est une auberge réputée, et l'on y sert un gibier de choix (cailles et sanglier pour notre part ; nous avons été impressionnés par la célérité de chasseur du patron, qui nous servit ces plats une demi-heure après nous avoir annoncé que ses réserves étaient sans doute vides !). Une dizaine de chambres pour séjourner également. Ne pas trop forcer sur le patrimonio qui "corserait" vite l'addition. Tél. 95 61 90 48. • Plus bas sous les châtaigniers, l'auberge de la Tornadia propose également des menus copieux et plus économiques, ainsi que des sandwichs à la charcuterie qui calmeront l'appétit des conquérants matinaux du Monte Padru. Cadre vraiment reposant, tél. 95 61 90 93. • Restaurant U Piattu Spartu. Également une adresse célèbre du Giunsani, installée cette fois à Vallica. Pour à peine 100 F, un menu local du meilleur goût, servi par un hôte sympathique. Tél. 95 61 92 76. • La formule la plus économique pour séjourner dans cette paisible vallée est la location d'un gîte rural (plusieurs possibilités à Olmi-Cappella ou Mausoléo ; se renseigner en mairie, tél. 95 61 90 17 ou auprès de Loisirs Accueil, à Ajaccio, tél. 95 22 70 79).
SPORTS DE NATURE • À Calacuccia, le Syndicat Intercommunal du Niolo fournit divers renseignements : sentiers balisés, descriptif de l'ascension du Cinto (gracieusement remis), tuyaux sur le parapente (un site aménagé à Calacuccia) . Tél. 95 48 05 22. • Falaises calcaires à Caporalino (voir par ailleurs) et granitiques dans le Niolo (deux sites fléchés à proximité du barrage de Corscia et sur la route de Calasima ; le premier comprend une vingtaine de voies jusqu'au 7a, le second ne compte lui qu'une dizaine de longueurs).
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VALLÉE DU GOLO
L'ŒIL DU DIABLE
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La montagne du Tafunatu est en Corse une véritable légende, avant d'en être son caprice naturel le plus singulier. Cette grande dalle de porphyre rouge (trouée par le diable en personne !), tombe vertigineusement sur la haute vallée du Fango et si l'escalade du sommet vous cause quelque frayeur, vous garderez sûrement un souvenir impérissable de son panorama qui s'échappe jusqu'à la mer ...
Jusqu' au refuge Ciuttulu di i Mori, l'itinéraire emprunte le GR 20 (balisage rouge et blanc). Le sentier traverse d'abord la réserve biologique domaniale de Valdu Niellu où se mêlent bouleaux et laricios plusieurs fois centenaires, des boisements où le forestier n'intervient pas et où la forêt évolue naturellement. On gagne en 25 mn les bergeries puis les cascades de Radule .. Au-dessus, on suivra la rivière pratiquement jusqu'aux bergeries de Tula d'où l'on gagne directement le refuge et sa vue imprenable sur les deux montagnes
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REPÈRES
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Départ : virage du "fer à cheval", fameuse épingle à cheveux de la D 84, située 3,5 km avant le col de Vergio. Durée : 7 hA/ R. Dénivelée : 1 000 m, sommet à 2 335 m. Difficulté : parcours faci le jusqu'au refuge, mais l'ascension du Tafunatu exige de ne pas être sujet au vertige ; une corde de 20 m peut être utile et rassurante. Carte : IGN TOP 25 Corte-Monte Cinto 4250 OT (plis C1/D1).
LE DIABLE EN CORSE Si Maupassant a apprécié l' « aride et saisissante solitude du Niolo », il ignorait apparemment que ce pays avait été façonné par le diable lui-même. Aux temps géologiques anciens, il prit en effet envie à celui-ci de labourer le plateau du Campotile. Las, les abords du lac Nino sont bien caillouteux, et la charrue ne put tracer qu'un horrible sillon tortueux, avant de briser son soc sur le granite, sous les rires de SaintMartin et des Niolins accourus au spectacle. Furieux, Satan lança sa charrue contre la paroi du Tafunatu et en troua le sommet. Menaçant de lancer ensuite ses bœufs piétiner les badauds, il en fut heureusement empêché par le saint qui pétrifia les deux bêtes au col de Stazzona (elles y sont toujours !). Une autre fois, ce furent des sites voi-
sins (Scala di Santa Regina, Calanche di Piana ... ) qui furent à leur tour créés par cette violence incontrôlée du malin. Celui-ci continuait même à sévir en Corse plus récemment, proposant aux bâtisseurs de ponts génois de raccourcir à une nuit le délai de construction de leurs ouvrages ... pourvu qu'ils lui accordent l'âme de celui qui le franchirait le premier ! Dépité d'être à chaque fois trompé par les Corses, acceptant le marché mais s'arrangeant pour faire passer d'abord quelque volaille de basse-cour, le diable aurait toutefois quitté l'île il y a au moins 100 ans. Un habitant de Calacuccia, constatant certains travaux routiers réalisés récemment "à la diable", nous a toutefois prétendu que l' espèce aurait été subrepticement réintroduite.
VA LLÉE DU GO LO
Page de gauche : le trou béant du célèbre Tafunatu A droite : le vallon et le sommet de la Paglia Orba En bas : une randonneuse sur la Paglia Orba
tutélaires du Niolo : Tafunatu et Paglia Orba. Une sente permet alors de traverser un vaste pierrier et de gagner en 20 rnn le col des Maures. Viser la brèche la plus à gauche : c'est là que commence l'ascension du Tafunatu. Du col, on ne distingue pas le trou, mais on voit bien se dessiner la vire qu'emprunte la suite de l'itinéraire. Il n'est pas rare non plus d'observer dans les pa-
rages quelques mouflons s'ini tiant à l'escalade sur des rochers vraiment verticaux ! Du col, gagner le pied de la vire par des rochers faciles. La suivre jusqu'à son terme. Monter alors quelques mètres sur des roches blanches et de là, redescendre sur une petite vire qui permet de rejoindre ce trou for t respectable large de 35 m. La vue y plonge sur le Filosorma, et saisit
dans une autre direction les parois abruptes de la face nord de la Paglia Orba. Au-del à du trou , un e autre vire d'abord très raide et impressionnante (un piton au départ), permet de gagner l'arête nord du Tafunatu. Passer ensuite sur la face ouest par une brèche et enchaîner par une petite vire. À son extrémité, une courte cheminée de 10 m débouche au pied du bloc sommital que l'on peut contourner et escalader
VALLÉE DU GOLO par le sud (1 h du col des Maures, retour par le même chemin). En faire moins L'été, les belles vasques du Golo aux cascades de Radule, sont une invitation à la paresse et à la baignade (accès en 35 mn à partir du virage du "Fer à cheval"). En faire plus La Paglia Orba est sans conteste l'une des plus belles montagnes de Corse. Paraissant imprenable de part et d'autre, elle a même gagné le surnom de "Cervin corse" (mais c'est Asco et non un village du Niolo qui se prétend parfois le "Zermatt" local !). Son ascension est pourtant assez facile à partir du col des Maures et il est même possible d'enchaîner le Tafunatu et la Paglia Orba dans la même journée. Peu avant le col des Maures, gravir un large couloir encombré de blocs énormes qui s'élève au nord. On arrive sur un petit replat ; de là, le cheminement assez évident est constitué d'une succession de petites cheminées (passage de II). En début de sai-
LE LAC DE NINO
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C'est le plus connu sans doute des lacs corses : beaucoup le découvrent le long du GR 20, alors que la plupart des autres lacs sont ignorés par ce parcours. Par ailleurs, son allure inimitable le différencie des lacs glaciaires prisonniers de leurs verrous. Nino, c'est un site libre, affranchi de la dureté des reliefs. Un lieu accueillant donc pour l'homme, mais aussi pour quelques troupeaux de chevaux ou de cochons, familiers des pâturages environnants.
Le sentier (balisé) démarre en face de la maison forestière et rejoint dans la belle pinède de Valdu Niellu, le vallon de Colga. Il ne s'en écarte guère jusqu'à la bergerie du même nom, croisant au passage une piste forestière puis
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son, lorsque les rochers sont mouillés et encore un peu enneigés, il sera utile de prévoir une corde pour la descente. On découvre déjà une belle vue sur le trou et les vires du Tafunatu. Très vite, on arrive au sommet, mais déception ... c'est le sommet ouest ! Il faut alors le contourner, descendre dans une petite dépression appelée "la combe des Chèvres", et remonter le versant opposé vers le sommet principal (3 h A/R du refuge des Maures ; panorama très vaste, considéré généralement comme l'un des plus prestigieux de Corse ; lieu de bivouac inconfortable mais inoubliable !). Le vivre autrement Les parois du Tafunatu et de la Paglia Orba sont parcourus de plusieurs dizaines de voies d'escalade. Le spécialiste des lieux est Pierre Pietri, un guide niolin (de Casamaccioli), auteur d'une impressionnante série de premières dans ce massif. Topo-guide et renseignements de première main au 95 32 62 76.
plus haut le sentier de ronde du Niolo avant de sortir de la forêt. Au-dessus des bergeries, la pente se redresse, le sentier perd de sa
PRATIQUE 15 • Refuge Ciuttulu di i Mori, un refuge gardé en été : 26 places ainsi qu'une aire de bivouac, propices pour réaliser en prenant son temps les ascensions alentour. • Pour se restaurer dans le Niolo, restaurant de la Paglia Orba à Albertacce (la reine des montagnes du Niolo est aussi celle de ses tables ; spécialités corses et repas très corrects). Tél. 95 48 01 13.
Le lac de Nino et les vastes étendues gazonnées du Campotile
VALLÉE DU GOLO
Un skieur heureux, après sa conquête victorieuse de l' Artica
netteté et se dirige vers le sud-est dans un système de dalles rocheuses, entremêlées d' aulnes jusqu'au col de Stazzona (1 762 m, blocs rocheux caractéristiques). Un peu plus loin et à peine plus bas, on arrive au lac (1 743 m) que l'on découvre dans son joli décor de pelouses.
Le vivre autrement
En VTT, la forêt de Valdu Niellu comprend quelques possibilités intéressantes . Le plus beau circuit consiste à rejoindre le chemin de ronde sous le col de Saint-Pierre (au sud-est du col de Vergio) par une piste forestière que prolonge un layon (non reporté sur IGN à l'inverse de la piste). On revient ensuite jusqu'à la route du col de Vergio en suivant tout simplement le GR 20, dans l'une de ses rares parties horizontales. On peut être tenté de suivre aussi ce chemin de ronde dans sa portion non incluse dans le GR 20 (à l'est du col de Saint-Pierre donc) : encore de beaux passages, mais le sentier est parfois dégradé (quelques portages hachent donc les sections roulantes) . À skis, le sommet de la Punta Artica (qui domine à l'est le lac Nino) est sans doute avec le Monte Renoso le sommet corse le plus souvent et le plus aisément accessible. Mêmes départ et parcours que pour Nino jusqu'au col de Stazzona (sous lequel sont concentrées les pentes les plus raides). Ensuite, le parcours n'est plus qu'une longue remontée de crête sans grand danger ni difficulté. Descente par le même chemin qu'à la montée (dans une neige souvent transformée en partie haute) ou à la rigueur versant nord (plusieurs passages possibles, mais descente réservée aux skieurs sûrs de ne pas dévisser et sachant aussi apprécier les conditions de neige).
REPÈRES
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Départ : maison forestière de Poppaghia (1 076 m), sur la route du col de Vergio. Durée : 2 h 30 de montée. Dénivelée : 700 m. Difficulté : sentier en principe hors neige de mai à novembre (des chaussures de marche suffisent alors). Carte : IGN TOP 25 Monte d'OroMonte Rotondo 4251 OT (plis A4/B4).
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VALLÉE DU GOLO
LES GORGES DE LA RUDA 17 Né dans le cirque austère des lacs Maggiore et du Lancone, le torrent de la Ruda conclut son parcours dans une gorge aux senteurs méditerranéennes. Son parcours au fil de l'eau est une randonnée plaisante, agrémentée de quelques bains et rappels dont l'intérêt rend incontournable ce parcours aux adeptes de la descente de canyons.
Traverser Costa et s'engager sur le large chemin se dirigeant à flanc en direction de la ligne électrique . Au passage, on ignore sur la droite un sentier balisé orange qui descend vers la Scala et qui servira de retour aux groupes n'ayant pas prévu de manœuvre de véhicules. On atteint bientôt les abords du point coté 898 m sur IGN (pylône à proximité) et l'on bascule par un bon sentier dans un versant boisé de
chênes verts. Ce sentier mène au pont Sottano (départ de la descente), à condition d'éviter un peu plus bas de prendre à une fourche la branche de gauche (dont l'amorce est mieux tracée mais qui se perd plus loin dans le sous-bois). Suivre alors le cours de la Ruda, marche aquatique qui dure jusqu'au resserrement des rives dans une gorge précédée d'une jolie cascade (rappel évitable aisément
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en rive droite). Juste après, un rappel est nécessaire pour pénétrer dans l'encaissement du torrent, à moins de tenter le grand saut (8 m de hauteur) dans une énorme vasque noire. Plus bas, la gorge s'élargit mais dégringole davantage, obligeant à un rappel (le seul véritablement obligatoire de la descente) de 20 m que l'on prendra soin de poser sur un rocher avancé (équipé de spits) et non quelques mètres sur la droite sur un énorme chêne vert (aménagé quant à lui pour un rappel périlleux car arrosé sous cascade). Plus bas, un nouveau et plus court rappel (une douzaine de mètres) peut être évité en remontant en rive gauche et précède une fin de parcours facile. Les figuiers et quelques plantes odorantes se joignent ici en début d'après-midi au soleil pour inciter à rêvasser et à prendre son temps dans les derniers bains avant le vieux pont du sentier de la Scala. Ce chemin remonte en une heure
REPÈRES
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Départ : village de Corscia dans le Niolo. Se garer à l'entrée de Costa, le plus haut de ses hameaux. Arrivée : pont de l'Accia sur la D 84. Durée : 30 mn d' approche et 4 h de descente. Période : mi-juin à miseptembre. Matériel : canyon équipé, prévoir une combinaison néoprène, le nécessaire de rappel (dont une corde d'au moins 45 m). Sécurité : gorge sans difficulté notable par bonnes conditions ; diverses échappatoires possibles hors la courte section encaissée. Carte : IGN TOP 25 Corte-Monte Cinto 4250 OT (plis C6/C7).
VALLÉE DU GOLO Page de gauche : jeux et ambiances aquatiques de la Ruda A droite : le sentier d'accès,
dans la chênaie
sur Corscia, dans un versant aride qu'il est préférable de parcourir le matin en guise d'apéritif à la jour-
US EAUXDE VETA Dl MURO Corscia est aussi le point de départ de belles randonnées de montagne, se déroulant dans des paysages plus verdoyants que ne le laissent deviner les abords pelés du village. On peut ainsi gagner les bergeries d'Urcula puis plus haut les quatre lacs nichés sous les sommets du Biancu et du Verdatu (six heures de montée qui seront appréciées des amateurs de sentiers non battus). Tout aussi sauvages sont les "sources thermales" de Veta di Muro, un lieu étrange et bien conservé, que l'on gagne en continuant le chemin des bergeries de Liccioghia et de Galghello. Le nom signifie "le sommet du mur", ce qui fait peut-être allusion aux murets de pierres sèches signalant de loin ces sources. Elles sont perdues au cœur du massif de Popolasca, si
bien qu'on se demande comment un moine a pu les découvrir au Moyen Age. C'est tout du moins ce que l'on raconte ... La source principale jaillit au pied d' une muraille rocheuse et domine un petit ravin. Non loin de là, était aménagé une sorte de village pour les curistes résidents. On en trouve encore quelques traces aujourd' hui , et l'endroit peut très bien servir de bivouac sur le chemin de la Cima a i Mori (ou bien avant la descente de la gorge redoutable de Logoniello) . Cette source était très fréquentée autrefois et ses vertus curatives, inconnues de nos jours, étaient semble-t-il fort appréciées : gageons toutefois que ses soins ne s'adressaient pas à des malades trop affaiblis, car la route d'accès est plutôt longue.
née, si aucun véhicule ne vous attend un peu plus bas, sur le pont routier de la D 84. En faire plus La partie médiane de la Ruda (entre Ponte Sottano et le pont franchi sur la carte IGN par le trait rouge du sentier des bergeries de Liccioghia) présente une section joliment encaissée qui peu t être également parcourue (prévoir dans ce cas 3 h de plus au total) et comprend deux rappels supplémentaires sur amarrage naturel (hauteurs 15 et 20 m), évitables toutefois par les bords.
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VALLÉE DU GOLO
LES BERGERIES SOUS ROCHE DE SCAFFA 18 La montée aux bergeries de Scaffa est la voie de pénétration la plus commode de cet étonnant champ d'aiguilles de Popolasca. Cette randonnée permet de faire d'abord connaissance avec les villages adossés à ce massif tourmenté (Castiglione, Popolasca, Prato-di-Giovellina), véritables sinistrés de la désertification rurale. Ici, la solitude des cimes déchiquetées fermant la rive gauche du Golo, a contaminé aussi les abords immédiats des villages, et pénètre peu à peu à l'intérieur des maisons ...
Traverser Castiglione par sa ruelle principale, passer devant une fontaine et quitter les maisons du village pour traverser le ruisseau de Terrivola (nous signalons aux amateurs que ce torrent est parfo is descendu en technique canyon, à partir du pied des aiguilles de Popolasca ; il ne présente guère de difficultés si l'on sait y respecter les règles de sécurité
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d'usage). Prendre le chemin qui longe le captage d'eau du village (quelques regards de captage) pour arriver assez vite dans une petite châtaigneraie, somme toute bien entretenue. Monter à travers celleci jusqu'à la fontaine de Paduli (où le sentier a tendance à se perdre). Franchir alors quelques vieux murs éventrés et se diriger au nord-est
Ci-dessous : Soveria et l'horizon
des aiguilles de Popolasca au couchant
LE CHÂTEAU DE SERRAVALLE Visible depuis la nationale et la plaine de Ponte Leccia, mais encore mieux des villages perchés de Piedigriggio et de Popolasca, le château des Amondaschi, seigneurs du Niolo et du Cortenais, est un des rares en Corse à offrir au visiteur des vestiges parlants. La tour blanche centrale, au rez-de-chaussée aveugle (les restes de l'ouverture principale sont visibles à 3 ou 4 m du sol) est plutôt bien appareillée, et antérieure à l'enceinte rougeâtre d'exécution plus maladroite, dans laquelle on reconnaîtra des meurtrières et peut-être les restes d'un mâchicoulis (ces murs appartiennent à l'une des reconstructions effectuées après la révolte antiféodale de 1359, qui
avait provoqué la destruction de presque tous les castelli). Pour grimper au château, il faudra se contenter de vagues chemins de chasseurs. Le plus court démarre sur la D 18, 300 m après l'embranchement sur la droite de la route de Piedigriggio (partir d'un terre-plein à droite avant une vigne). On est alors juste sous le site où l'on monte à vue en 15 mn sur l'une des traces visibles dans le maquis. Un autre accès est possible 600 m plus loin, toujours à droite, peu avant une esplanade herbeuse située à gauche de la route (partir entre deux châtaigniers, puis s'élever ensuite entre deux petits massifs rocheux après lesquels la trace s'améliore).
VALLÉE DU GOLO
PRATIQUE
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• Les commodités les plus proches se trouvent à Francardo, avec notamment les restaurants "Casimir" (repas corse très copieux pour randonneurs affamés, servis à la sortie nord de Francardo, tél. 95 47 41 85) et "Franceschetti" (même cuisine que chez Casimir). • À Caporalino, la pizzeria "Tony" est le rendez-vous des grimpeurs fréquentant les falaises de Caporalino. Tél. 95 47 41 79. • Locations de meublés à Prato di Giovellina. Renseignements à la mairie. Tél. 95 610023.
REPÈRES
vers une crête. On retrouve alors un sentier qui grimpe au milieu de gros genévriers tout droit sortis de tableaux de Van Gogh. On atteint finalement un petit col qui donne accès au vallon de Terrivola. On aperçoit au fond et presque au niveau du col de Scaffa un trou béant sous un rocher : c'est la grotte de Scaffa. Le chemin passe alors à flanc de montagne sous les aiguilles de Rundinaia et l'on atteint facilement ce site de bergeries. En faire plus On est évidemment tenté à Scaffa de continuer l' ascension jusqu'au point culminant de Popolasca, la Cima ai Mori. Si l'on en croit la légende, une tour aurait existé sur ce sommet au temps des Sarrasins ... Des bergeries sous
roche, remonter à l'ouest le vallon de Scaffa jusqu'àla crête de Traunata (chemin plus ou moins cairné). De la crête, on a un aperçu sur les principaux ravins du massif, Logoniello, Terriola et Negretto, formidables réserves de nature dont la dégringolade brutale évoque les ambiances de Bavella. L'ascension du sommet se fait ensuite sans difficulté (7 h aller et retour depuis Castiglione).
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Départ : village de Castiglione (accès par Francardo, sur la route Ponte Leccia-Corte). Durée : 5 h A/R. Dénivelée : 1 000 m. Difficulté : le chemin n'étant pas balisé, il est nécessaire de se diriger avec la carte. Carte : IGN TOP 25 Corte-Monte Cinto 4250 OT (plis B8/B9). En haut et à droite : derrière le col de Scaffa, à la tête du vallon de Negretto, le visage de la randonnée à Popolasca
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VALLÉE DU GOLO
LE GÉANT CORSE : LE CINTO
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Point culminant de la Corse (à 2 706 m) et de la longue crête séparant les vallées d'Asco et du Golo, le Cinto comprend quatre itinéraires principaux d'ascension, dont deux versant Niolo. Côté Asco en revanche, l'accès par le vallon de Manica a le mérite d'être boisé dans sa partie basse, tandis que l'ascension la plus courte (celle que nous avons choisie) laisse admirer le Cinto sous ses plus belles facettes montagneuses.
Du stade de neige, rejoindre direction sud la vallée et la passerelle de Tighiettu par un cheminement sensiblement horizontal (panneau sur la gauche en arrivant au niveau des premières constructions) puis remonter sur
Le Cinto (au fond à droite) et ses seconds : Punta Minuta, Capu Larghia et (au premier plan) Capu Ucellu
la rive opposée en rive droite d'une gorge descendant du col de Borba (nombreux cairns). L'itinéraire oblique après ce col plus franchement vers le sud (à droite) et passe au pied d'un éperon rocheux qui se détache d'une antécime ouest du Cinto et qu'il contourne pour remonter un raide pierrier qui gagne l'arête faîtière de la pointe des Éboulis. Se diriger alors vers la gauche, puis, après deux contournements de cette arête redescendant versant sud-est, atteindre enfin le sommet.
REPÈRES
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Départ : station d' Asco
(1 420 m) au bout de la route remontant la vallée. Durée : 8 h A/R. Dénivelée : 1 400 m. Difficulté : course longue mais sans difficulté technique particulière ; pas de névé pendant les mois d'été, donc inutile d'emporter alors piolet, crampons.. Carte : IGN TOP 25 Monte Cinto 4250 OT (plis B3/C3).
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VALLÉE DU GOLO
VON CUBE, EXPLORATEUR DE LA CORSE On ne trouve pas en Corse une histoire alpinistique riche, comme celle des Alpes, de noms célèbres (Balmat au mont Blanc, Whymper au Cervin ... ). Les montagnes insulaires étant accessibles sans problème technique majeur, leur conquête ne donna pas lieu à des épopées glorieuses ni concurrentes et fut l'apanage de vainqueurs plutôt discrets. Le plus célèbre d'entre eux est Felix Von Cube, un docteur allemand natif de Menton auquel on doit l'exploration méthodique et la description du massif du Cinto. Son premier séjour se déroula dans le Niolo en août 1899, et Von Cube en profita pour réaliser diverses premières (traversée Verdatu-Cinto, Capu Ucellu, Cinque Frati, Capu Larghia). De retour en octobre 1902 avec d'autres compagnons, il ouvrit plusieurs itinéraires en vallée d' Asco (au Capu di a Marcia, à la Punta Missoghiu, au Stranciacone, au sommet ouest du Capu Larghia ... ). Terminant la boucle autour du massif en août 1904, c'est au -dessus de Galéria qu'il fit sa dernière visite, installant son camp de base au pied du vallon de Laoscella et vainquant notamment le Capu Rossu et le fameux Tafonatu . En hommage à cet alpiniste décédé en 1964, un sommet
(au pied duquel passe le GR 20 avant son intrusion dans le cirque de la Solitude) porte désormais son nom. Autre figure de cette histoire, le légendaire Finch qui s'illustra plus tard au Capu a u Dente, dans la traversée des Cinque Frati et dans la face est de la Paglia Orba, exploits rocheux d'autant plus remarquables qu'ils furent accomplis dans des conditions hivernales, au mois d'avril 1909.
Un sommet historique, les Cinque Frati
Ascension hivernale à skis du Monte Cinto, versant Niolo (dans le lointain, on distingue le lac de Calacuccia)
Le vivre autrement
Le Cinto est une ascension à skis réputée l'hiver : outre l'itinéraire décrit, on doit évoquer aussi la remontée du vallon de Manica, très belle quoique handicapée par un enneigement bien aléatoire sous la bergerie de Manica. Dans les deux cas, l'ambiance du
Cinto en cette saison est austère sur ce versant nord dominé par d'imposantes murailles et les pentes redressées réservent cette ascension à de bons skieurs alpinistes. Côté Niolo, les accès hivernaux sont plus abordables, surtout si l'on bénéficie du déneigement de la piste à peu près carrossable venant de
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VALLÉE DU GOLO Lozzi (ce qui est fréquent, celle-ci cheminant dans un versant exposé au sud-est, donc vite dégagé). La montée la plus facile passe par le lac du Cinto, la pointe des Éboulis au nord ou la Bocca Crucetta Suprana offrant par ailleurs des buts intermédiaires dont se contentent bien des skieurs. Plus raide, mais à la neige vite transformée, le couloir de Bicarellu (d'orientation sudest et prolongeant à l'amont le ruisseau du Monte Cinto) est un moyen d'ascension plus rapide, aux pentes brièvement raides puis aériennes sur la fin. Descente alors possible vers le sud et sous le sommet, en obliquant assez vite vers la gauche pour rejoindre le vallon de Monte Cinto. Un bon conseil dans tous les cas : partir tôt du refuge pour éviter la fournaise de la mi-journée. Pour toutes ces descentes à skis, la période idéale est souvent comprise entre mars et avril, mois où il ne sera pas rare de chausser ses skis
à quelques minutes de son véhicule. En été, la montéeau Cinto versant Niolo est moins attractive que côté Asco, car elle s'effectue en terrain pelé et la proximité du lac de Calacuccia cause même une décevante illusion d'optique, aplatissant une dénivelée atteignant pourtant presque 2 000 m. Signalons enfin pour compléter ce panorama des pratiques hivernales autour du Cinto, les cascades de glace du cirque de Trimbolacciu en amont de la passerelle de Tighiettu déjà citée. En janvier, l'endroit est très froid et la glace souvent en conditions (c'est probablement le site corse le plus adapté à l'activité). Beaucoup de choses y sont possibles, depuis l' apprentissage sur des murs gelés de quelques mètres (des stages locaux y sont parfois organisés) jusqu'à des enchaînements de plusieurs longueurs pour rejoindre la combe descendant du col du Vallon.
LE MONTE CORONA
lée qui rejoint vers l'altitude 880 m la nouvelle piste. Suivre ce tracé plus récent en le quittant toutefois lorsque l'ancien chemin permet d'écourter à deux reprises les successions de deux lacets. On atteint ainsi le ruisseau de Calanca Mozza dont l'on va remonter la rive gauche. On pénètre dans un sous-bois de bouleaux où la bonne trace est peu évidente à deviner et l'on néglige une sente balcon filant vers la droite (en cas de problème d'orientation, ne guère s'éloigner du ruisseau de Calanca Mozza dont le sentier reste touj ours proche en rive gauche). Plus haut, l'état du chemin s'améliore enfin, dévoilant des murs de soutènement bien conservés où viennent souvent s'ave nturer les mouflons de la réserve d'Asco. Les bouleaux ont laissé depuis longtemps la place à l'aulnaie lorsqu'on atteint par d'ultimes lacets le col d'Ondella (1946 m). De là, face à la longue crête du Cinto, remonter celle du Monte Corona jusqu'au sommet (2 144 m) en contournant
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Point triple orographique dominant le Giunsani, le massif de Bonifatu et la vallée d'Asco, le Monte Corona (2 144 m) est un sommet d'accès facile quoique long. Gravir ses pentes rapproche la mer (le littoral de Balagne) des villages (ceux du Giunsani) et de la plus haute montagne corse (le Cinto). Trois complémentarités que relient d'anciens chemins de transhumance. Celui de l'Ondella rappelle l'un de ses semblables (Capronale entre Niolo et Filosorma), par les techniques de construction qu'il imposa ; mais l'usure du temps et l'extinction de la sociétépastorale d'autrefois ont peu à peu raison de ce lien symbolique et aérien entre vallées ...
À la maison forestière
de Tartagine(705 m), traverser le
pont et prendre sur la droite l'ancien layon forestier de desserte de la val-
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PRATIQUE
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Aucun hébergement au pied du Cinto n'est digne de sa réputation ; le refuge de l'Erco est rudimentaire (sans matelas notamment), la station d' Asco sur le plateau de Stagnu a un air sinistre, et les hébergements possibles (un hôtel et un gîterefuge au sous-sol) sont peu agréables dans cet environnement délabré. Le camping communal (aménagé en forêt à michemin entre le village et sa station), n'est quant à lui guère confortable. Prévoir donc de s'héberger au village (chambres et table d'hôtes) ou plus loin encore.
PRATIQUE
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Sur le versant ouest du Corona, le refuge d'Ortu di u Piobbu aide à fractionner l'ascension sur deux journées plus paisibles. Sur le flanc sud du col d'Ondella, nous signalons aussi un refuge-abri (moins confortable et moins fréquenté), bâti à l'altitude 1 450 m et parfois ouvert (renseignements en mairie d' Asco, tél. 95 47 82 07).
VALLÉE DU GOLO
Ci-dessus : les deux dents du Capu a u Dente
A droite : sous la Bocca Petrella
REPÈ RES
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Départ : maison
forestière de Tartagine, au bout de la route goudronnée traversant le Giunsani. Durée : 5 h de montée, 9 h A/R. Période : mai à octobre. Dénivelée : 1 450 m. Difficulté : pour bons marcheurs, car la journée sera longue ! Cartes : IGN TOP 25 l'IleRousse 4249 OT (pli K2) et Corte-Monte Cinto 4250 OT (plis A3/A4).
ses escarpements plutôt versant sud. À la descente, on choisira un autre trajet en piquant à vue vers le nord jusqu'au col de Tartagine (le refuge d'Ortu di u Piobbu n'est alors qu'à une demi-heure de marche vers l'ouest) où l'on retrouve un sentier mieux marqué qui redescend sans difficulté jusqu'à la piste forestière de Tartagine. Le vivre autrement
Déjà évoquée, la pratique du VTT est possible en vallées de Tartagine et Melaja grâce aux pistes forestières (on prendra les nouvelles à la montée et les anciennes à la descente !). En Tartagine, le chemin de ronde qui passe
au-dessus de la piste est praticable, à condition d'accepter les portages (10 minutes notamment pour l'atteindre depuis le terminus de la piste, puis alternance de sections roulantes et de passages plus ardus ... ). On peut enfin prendre depuis la maison forestière la piste presque hor izonta le menant au pied de la combe de Monte Padru (un sentier la prolonge jusqu'au col de Laggiarello, ancien passage entre Asco et Tartagine). Dans ces parages, vous observerez sûrement quelques vaches errantes, revenues complètement à l'état sauvage, et désormais chassées au fusil comme n'importe quel gibier !
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VALLÉE DU GOLO
BERGERIES Parler des bergeries, c'est se référer à l' histoire de la Corse et à une tradition pastorale qui n'a épargné aucune de ses vallées. Auiourd'hui, on associe trop vite à ce pastoralisme ses conséquences les plus visibles (incendies et divagation des bovins au bord des routes), en critiquant un système économique qui ne survit qu'avec la perfusion de primes diverses, tenant à bout de bras le sort des derniers bergers de l'île. Mais le pastoralisme, c'est aussi la production de fromage (de brebis ou de chèvre ; généralement meilleur que le spécimen utilisé comme explosif dans "Astérix en Corse" !), et tous ces chemins de transhumance ou ces bergeries qui symbolisent un fait culturel touiours présent. Construites à partir de matériaux trouvés sur place, les bergeries corses sont aussi diverses que le sont les roches dans cette île (ainsi, les "baracconi" de Bonifacio sortes de bories bâties avec les pierres calcaires du causse ; ou bien l' habitat rural des Agriates ou du Bozio, couvert d' une terre rouge issue de carrières proches). Le berger est astucieux et sait exploiter la moindre cavité pour refermer un abri de fortune ("orii" de Chera au nord de Bonifacio, grotte aménagée de Scaffa sous les aiguilles de Popolasca, abri de Granaia dans les Agriates, enclos de Catarelli à Patrimonio ...) ou encore la plus petite terrasse panoramique (Tova à l'aplomb des plages de Solenzara, Bianca à la source de l'Abatesco ... ). Le randonneur appréciera, lui, le cadre de certains hameaux édifiés peu à peu dans les secteurs à forte pression pastorale (Bitalza en montagne de Cagna, Capannelle adossé au Monte Renoso, paillers de Chiosu ou de Baccari dans les Agriates ... ), ou le modeste confort de celles qui accueillent pour la nuit le visiteur de passage
(Bassitone en vallée du Liamone, Puscaghia aux sources de la Lonca, Erco au pied du Cinto ... ). Les principes de construction et d' organisation de cet habitat sont extrêmement variables selon l'usage et l'élevage concernés. Dans certains cas, la bergerie n'a qu'un simple usage de remise et est réduite à quatre murs sans ouverture (si ce n'est la porte) et sans fioritures (à l'exception de niches intérieures de rangement ou extérieures servant de mangeoire). Son toit s'appuie sur une charpente rudimentaire, mais s'en dispense parfois grâce à la technique de l' encorbellement (ou fausse voûte). D'autres exemples montrent également un aménagement plus élaboré avec deux bâtiments aux fonctions distinctes (habitation et fabrication du fromage) faisant face à un vaste enclos cerné de pierres sèches. C'est ici que le troupeau est regroupé, puis trait dans le couloir conduisant les betes vers l'espace principal où elles sont enfermées la nuit. Non loin de là, se trouvent aussi les caves de conservation du
En haut à gauche : une bergerie littorale dans la région de Cargèse En haut au centre : une
des bergeries de Timozzo (massif du Rotondo) En bas : la bergerie de Colga
sous la neige (Niolo)
VALLÉE DU GOLO
TRANSHUMANCE fromage (i casg ile) aux murs épais presque enterrés pour favoriser les conditions les plus idéales possibles de température et d'humidité. Ces bergeries sont reliées les unes aux autres par un système très dense de chemins pastoraux rappelant que pendant des siècles, la Corse fut l'élection de la propriété commune. Cette gestion collective de l'espace se retrouve dans les territoires littoraux de la "piaghia" où les communautés villageoises délimitaient chacune des "prese", zones conquises sur le maquis et qu'elles fréquentaient d'octobre à juin selon un système de "transhumance inverse" (elle éloignait les bergers de leurs résidences principales de montagne non pas en été mais
tout l'hiver). Ces transhumances ont longtemps servi de liens essentiels entre mer et montagne : combien de troupeaux ont voyagé entre Giunsani ou Nebbio et le désert des Agriates, entre Niolo et les côtes de Balagne, entre le plateau du Coscione et les rivages du sud. L'histoire a retenu quelques-uns de ces échanges traditionnels : Monacia-d' Aullène (entre Sartène et Bonifacio) a conservé son cousinage avec son ex-commune mère d'Aullène (en Alta Rocca). Quant à Accendi Pipa, lieu-dit de la basse vallée du Golo, il évoque les instants de pause (quand le berger allumait sa pipe de bruyère) des troupeaux longeant une route du fleuve, où l'allumette sert désormais des causes moins avouables !
En bas à gauche : un minuscule oriu (abri sous roche) perché sur les montagnes du Cortenais
Ci-contre : un casgile (pièce de stockage du fromage) sur les hauteurs de Guagno-les-Bains En bas à droite : une des bergeries de Grottelle (vallée de la Restonica)
Une terrasse herbeuse, perchée sur les montagnes, et son enclos précaire (vallée de la Gravona)
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VALLÉE DU GOLO
LES VIEUX PONTS DU GIUNSANI
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En 1992, après un effort important de nettoyage des sentiers et de balisage, était dévoilée la beauté des sous-bois et des sentiers cheminant entre les villages du Giunsani. Plusieurs ponts (sur les torrents de Francioni et de Tartagine) à l'architecture admirable, construits ou rénovés sous l'époque génoise, puis française (après 1769), seront autant de prétextes à des haltes bucoliques au bord de l'eau, pour contempler ces défis au temps et aux intempéries.
Le torrent de Francioni Un pittoresque vallon boisé qui se dénude et s'encaisse vers l'aval, et où se glissent des chemins muletiers inattendus, ayant conservé çà et là leur pavage d'antan. Sous l'église (panneau d'information), gagner le village de Mausoléo par un sentier descendant raide jusqu'à la rivière et s'élevant doucement sur l'autre versant (belle végétation, parcours très technique si l'on est à VTT). Rejoindre alors le torrent plus en aval et le suivre en rive gauche jusqu'à un croisement de sentiers. Sur la droite, le chemin poursuit sa descente jusqu'à un pont sur la Tartagine et remonte ensuite jusqu'à la maison forestière. Sur la gauche, grimper par un superbe sentier dallé (roulable en grande partie à la montée pour les costauds du VTI) qui ramène à Olmi-Cappella (puis au point de départ en suivant la route). La chênaie du Giunsani Ce circuit prolonge naturellement la boucle précédente, dans un sous-bois de chênes verts d'autant plus remarquable qu'il ne se laisse guère deviner depuis la route principale de desserte du Giunsani. Retrouver au sud du hameau de Cappella, le balisage orange (indication Vallica) qui jalonne un superbe sentier, noyé au
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début sous l'ombre de la végétation. D'abord à flanc, ce chemin devient sente à mesure qu'il se raidit et rejoint finalement un pont sur la Tartagine, dont l'origine remonterait à l'époque romaine (encore qu'il paraisse bien improbable qu'un premier ouvrage de pierre ait pu alors être édifié, compte tenu de la précarité des relations commerciales dans l'intérieur de l'île).
Ci-dessous : deux vieux ponts du Giunsani, franchis au gré de la randonnée
VALLÉE DU GOLO
REPÈRES
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Départ : église d'Olmi-
Cappella (sur la route traversant le village en aval). Durée : nous proposons 2 boucles (de 2 h 30 et 3 h 30 respectivement) qui seront éventuellement enchaînées. Difficulté : marche sur bons sentiers tous balisés (couleur orange), oscillant entre 500 et 900 m, donc praticables toute l'année. Carte : IGN TOP 25 l'IleRousse 4249 OT (plis I2/J3).
Cette descente est de toute beauté à VTT,mais attention la remontée sur Vallica se fera vélo sur l'épaule sur 300 m de dénivellation. Grimper ensuite jusqu'à ce village sous d'innombrables chênes verts et rentrer à Olmi-Cappella par une route, puis par une piste et enfin par un sentier cheminant à flanc sous la D 963 (une très jolie portion à conseiller à VTT,car la pente est ici modérée et le terrain approprié). En faire plus ou moins Pour ceux qui veulent rester plusieurs jours, les autres chemins du Giunsani présentent un intérêt presque comparable (l es vieux ponts en moins !), entre tous les villages et hameaux, sans oublier le
chemin de ronde du San Parteo (épineux, à éviter donc à VTT) et ceux qui vont à la rencontre des forêts de Tartagine et de Melaja. Le vivre autrement Nous avons déjà évoqué le VTT au détour de nos descriptions. Il s'agit dans le Giunsani de VTT souvent sportif, pour amateurs rompus aux exercices d'équilibre. Conseillons donc en guise de prise de contact les descentes, reliant le col de Battaglia aux vill ages (notamment celle, de toute beauté qui dégringole sur Olmi-Cappella). La remontée au col s'effectuera par Pioggiola et une petite route bien tranquille où les embouteillages ne sont guère à craindre !
En arrière-plan du sentier remontant sur Olmi-Cappella, le village perdu de Mausoléo
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AGRIATES/BALAGNE
AGRIATES ET BALAGNE
L
a cité balnéaire de Saint-Florent est la porte d'entrée de cette région aux multiples curiosités. La première d'entre elles est la plus inattendue grâce à ses trente kilomètres de côte sauvage. Les Agriates sont même un vrai désert : désert d'oasis à l'instant où se dévoile l'architecture des "paillers" ; désert de couleurs lorsque l'émeraude des bancs de sable de Saleccia rencontre la rougeur des rochers d'Ostriconi ; désert de formes dès que les ondulations du pays se durcissent à l'assaut du Monte Genova ou quand les vagues du maquis rattrapent celles de l'eau (qui n'est pas ici un mirage !) pour mourir ensemble sur le rivage ; désert de silence quand le grondement de la mer à l'attaque des falaises de l'Acciolu se fond dans l'ambiance et s'oublie. Agriates, terre d'élevage aussi, avec toutes les conséquences que cela comporte en Corse : la plus avantageuse est la présence de nombreuses sentes dans un maquis moins hostile que prévu ; la plus amusante est le spectacle de ces ruminants, baigneurs avachis des côtes de Loto surveillantle ballet des voiliers ; la plus grave enfin est l'éternel retour de l'incendie estival dont les ravages ont dévasté il y a peu sa moitié la moins belle.
Randonnée côtière à l'Île Rousse
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AGRIATES / BALAGNE
Plus à l'ouest encore, débute la Balagne. Pour la définir, on se réfère souvent à la sphère d'influence de ses deux capitales, Calvi et l'Ile Rousse, qui font de la région le deuxième pôle économique et touristique de Haute-Corse ; ou bien on liste les attraits d'un littoral partagé entre une côte déchiquetée qui défile, inhabitée, de longs moments au sud de Calvi et son autre visage, bien plus humanisé, qui s'étend lui plus au nord. La littérature évoque enfin avec passion les villages cossus de Balagne, dont les maisons s'ordonnent avec grâce le long de ruelles pavées, se faufilant sous des voûtes élégantes et autour de campaniles baroques - lorsque celui-ci n'est pas à l'écart comme à Sant'Antonino, un site très photographié ! Autrefois campagne riante et terrede l'olivier, la Balagne dévoile malheureus ement autour de ces habitations l'air sinistre de ses anciens champs cernés de murettes d'un autre âge, d'un autre besoin ... Quant à nous, nos plus belles surprisessont nées dans deux massifs très tourmentés :ceux des aiguilles de Bonifatu et du Filosorma, formant les sentinelles attardées d'un pays protégé aux avant-poste s par la mer. Ces montagnes, envers littoraux du grand sillon creusé dans la chaîne centrale qu 'est la
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AGRIATES/BALAGNE vallée d 'Asco, se laissent d'abord approcher rapidement par des routes filant presque droit. Mais soudain, l'habitat permanent s'arrête net (autour de 300 m), aussi bien à Calenzana sur les hauteurs de Calvi qu'à Monte Estremo - le bien nommé - sur celles de Galéria. Un décor d'arêtes tourmentées, de parois grandioses et de ravins profonds jaillit alors en invitation à la découverte. Deux facettes complémentaires d'un bout de Corse bien protégé que vous pourrez relier sur nos traces, par le maquis ou la haute montagne.
LES BONNES ADRESSES Nebbio • La ferme-auberge Campo di Monte à Murato, est spécialement réputée pour son cadre "envoûtant" (à double titre) de vieille bâtisse de pierres sèches (d'anciennes cabanes de berger) et sa table. La célèbre église bicolore de Murato est tout près et justifie évidemment le détour. Tél. 95 37 64 39 ou 60.
Agriates/Ostriconi • Camping-restaurant de Saleccia, au bord de la plage paradisiaque où fut tourné le film "Le Jour le plus long" ; une douzaine de km de mauvaise piste avant de l'atteindre, mais le coin est admirable. Tél. 95 3 7 82 51. • Deux hôtels-restaurants sympathiques à Casta (seule oasis du désert !) : Pâquerette (la piscine n'est pas un mirage, tél. 95 3 7 06 68) et Le Relais de Saleccia (en prime des VTT à louer pour descendre à Saleccia, tél. 95 37 14 60). • Paillers aménagés pour l'accueil des randonneurs à Saleccia et à Alga Putrica (à deux pas de la plage du Guignu). Se renseigner auprès du syndicat mixte des Agriates. Tél. 95 35 72 51. • Camping et bungalows en retrait de la plage de l'Ostriconi ; la plage est aussi belle que Saleccia mais réputée dangereuse. Tél. 95 60 10 05 . • Au bord de la grande route de l'Ostriconi, la vieille auberge de Pietra Moneta est le rendez-vous des gourmets et des héros de la traversée des Agriates (l'auberge est proche du carrefour de la piste conduisant à la marine d'Alga, menu sérieux à 100 F). Tél. 95 60 24 88. • Lama, "capitale touristique" de la vallée de l'Ostriconi, compte une cinquantaine de gîtes ruraux. Du neuf et de l'ancien bien meublés, dans ce village fleuri (plusieurs fois primé), dont les vieilles ruelles occupent un nid d'aigle dominant la plaine. Un village hybride (ni mer ni montagne mais les deux à la fois !), à fréquenter les yeux fermés. Les Terrasses de l'Ostriconi, tél. 95 48 23 90. • Pierre-Jean Costa a pris sa retraite de pilote de chasse pour venir ouvrir deux chambres d'hôtes à l'entrée de Lama, proposer des spécialités corses à sa table d'hôtes et des activités équestres dans la vallée. Tél. 95 48 22 99.
Balagne • Plusieurs chouettes gîtes ruraux dans cette Balagne aux si beaux villages : à Lumio, chez François Albertini (plusieurs gîtes, tous spacieux et bien équipés, tél. 95 60 73 63), à Algajola (5 gîtes mitoyens et personnalisés de deux épis, au bord de l'eau, tél. 95 60 79 88). Plus dans l'intérieur, signalons aussi les gîtes communaux d'Avapessa (classés 3 épis). Tél. 95 32 21 68. • Dans ce même village d'Avapessa, le gîte d'étape est moderne : serrure avec code, petites chambres bien meublées et même ... la télé couleur.
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SERVICES • Offices du tourisme à Saint-Florent (tél. 95 37 06 64), L'IleRousse (tél. 95 60 04 35), Calvi (tél. 95 65 16 67) et Galéria (tél. 95 62 02 27). • Tous les chemins de fer (tél. 95 32 80 60), d'air (aéroport à Calvi) et de mer (ports à L'Ile Rousse et Calvi) mènent en Balagne (son plus célèbre touriste ne serait autre que Christophe Colomb !). • Autocars Santini à Saint-Florent (liaisons avec Bastia et Calvi, tél. 95 37 02 98).
SPORTS DE NATURE • Randonnée : dépliant des sentiers balisés de Balagne dons les offices du tourisme ou par tél. 9561 7410. • Escalade : outre les sites cités par ailleurs, on visitera celui de Curali, au-dessus de L'Ile Rousse et de la route Santa-ReparataMonticello (150 m après une fontaine). 20 voies ne dépassant pas 15 m sur un joli granite orange (du 4 ou 7). • Pierre Pietri, guide de haute montagne et jovial instituteur à Patrimonio, est une mine sympathique de renseignements sur l'escalade. Tél. 95 32 62 76. • Pierre Griscelli, guide également et spécialiste de Bonifatu. Tél. 95 30 82 51 ou 95 44 01 95. • Association Move (randonnée, parapente, ski ... ) en Balagne. Tél. 95 61 51 46.
AGRIATES/BALAGNE
APICULTEUR Charles Morati est apiculteur à SantoPietro-di-Tenda. Après une visite à la jolie église romane, vous trouverez dans sa boutique au centre du village, des produits naturels : du miel bien sûr (médaille d'argent au Concours Général de l'Agriculture !), du pain d'épices et de l'huile d'olive (médaille d'or cette fois !). En prime, un accueil irréprochable et des tuyaux de balades. Tél. 95 37 71 98.
Tél. 95 61 78 75 . Pour manger, les célèbres tables des villages proches : La Taverne à Sant'Antonino (une agréable tonnelle et un irréprochable menu autour de 100 F) ; Chez Léon à Cateri (qui fait aussi hôtel, tél. 95 61 73 95) et bien sûr les incontournables Chez Edgard à Lavatoggio (la cuisine la plus authentique, tél. 95 61 70 75) et la Casa Musicale à Pigna (le rendez-vous des troubadours, un décor somptueux, tél. 95 61 77 31). • Le gîte de Calenzana, presque neuf, est situé sous le village, à l'attaque du célèbre GR 20. Pas de restauration, mais on mange à côté à petit prix "chez Michel". Taille des dortoirs (entre 6 et 8 lits) limite compte tenu de la fréquentation. Tél. 95 62 70 08 . • Auberge de Bonifatu au terminus de la route de l'aéroport de Calvi : cadre verdoyant et excellents repas (sanglier et... couscous) ; bon accueil de MmeBaron qui propose également des chambres à l'étage ainsi qu'un dortoir ; demi-pension à partir de 160 F. Tél. 95 65 09 98.
Filosorma • Gîte de Tuvarelli à une douzaine de km en amont de Galéria, en bordure des piscines naturelles du Fango et sur le parcours du "Tra Mare e Monti" ; restauration possible. Tél. 95 62 01 75 ou 95 62 03 02. • Gîte de Galéria, plus proche de la mer sur la route du hameau de Calca ; la patronne, Mme Rossi, est une Marseillaise revenue au pays, qui vous préparera des canelonni maison (farce et pâte garanties d'origine !) ; chambres à 4 lits, propres et spacieuses. Tél. 95 62 03 02 ou 95 62 00 46. • À Galéria même, recommandons également le sympathique campingclub de plongée et de planche "Les 2 Torrents" (tél. 95 62 00 67) ainsi que les chambres d'hôtes d'Anne-Marie Spinosi à l'entrée du village. Tél. 95 62 02 89.
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AGRIATES/BALAGNE
FALAISES CALCAIRES DE HAUTE-CORSE
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La Corse n'est pas seulement une île de granite, et plusieurs récifs d'origine sédimentaire tranchent par leurs teintes grises dans le décor rocheux du nord de l'île. Nous débutons leur visite dans le Nebbio, sur le fil d'un pilier soutenant les précaires équilibres des falaises de Patrimonio.
Approche : dans Patrimonio (village célèbre pour son église et ses vins), prendre la route de Saint-Florent et dans la ligne droite qui précède l'entrée dans le court défilé de la Strutta, repérer la voie, qui remonte un vague pilier situé à gauche d'une zone caractéristique de surplombs orangés. Rouler 450 m après le carrefour (coté 46 m sur IGN TOP 25) de l'ancienne route de Barbaggio et se garer au départ d'une piste qui part à gauche. Traverser la rivière (souvent à sec), pénétrer dans le vignoble et marcher en rive droite du ruisseau de Forci jusqu'à ce qu'un chemin (qui accède aux parcelles de vigne situées de l'autre côté) vous permette de franchir ce thalweg bien encombré. Repérer alors une zone de maquis bas qui permet de remonter sans trop de peine jusqu'au pied de la voie. L1 : dalle aux prises peu nombreuses où louvoyer peut rendre service ... L2 :passage d'un surplomb garni de bonnes prises, puis mur où les prises de pied sont le plus souvent cachées ;
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L3 : très belle longueur à nouveau, homogène en difficulté. Au sommet, on rejoint une vire et l'on traverse de quelques mètres sur la droite pour s'installer au pied d'un grand surplomb (échappatoire évident en suivant les traces de chèvres) ; L4 : surplomb spectaculaire garni de prises franches nécessitant une bonne continuité. Retour : en rappel ou bien suivre au mieux vers la droite la sente qui court au sommet de la falaise et permet de redescendre au pont sur la Strutta, à proximité du camping d'Olzu. En faire plus Dans le Nebbio, on trouve d'autres lieux équipés (près du col de Teghime et de Farinole, dans le défilé de la Strutta ... ) parmi lesquels on retiendra surtout : la falaise de Patrimonio (cotée 250 m sur IGN TOP 25, quelques centaines de mètres avant d'entrer dans le village) ; un site ne payant pas de mine mais offrant une dizaine de jolies voies à 30 secondes de la route. De gauche à droite, vous trouverez 2 voies sans nom (6b et 7b), Muscat (7b), Gaspaccio et Flamenco (6c chacune), Vita brevis (7a) et Ars longa (7c). Plus haut encore, 3 voies dont une remontant entièrement la paroi et 2 longueurs courtes pour finir ; le joli récif calcaire d' Oletta : une vingtaine de voies à partir de 6b ; accès en venant de SaintFlorent direction Oletta en prenant juste avant la poterie d'Oletta la route conduisant à un lotissement. Se garer et prendre une piste partant sur la gauche à l'entrée de ce lotissement puis un sentier avant de finir à vue ; de l'autre côté des Agriates, on retiendra Pietralba, l'une des falaises d'escalade les plus intéressantes de Corse, mélange de dalles et de grands surplombs aux couleurs claires, grises et orangées, garnis de prises par l'érosion et proposant un éventail varié de difficultés. Le site est malheureuse-
Page de droite : En haut : Pierre Pietri dans les
surplombs de la Strutta, haut lieu (proche de Saint-Florent) de l'escalade difficile en Corse En bas : la falaise de Pietralba
AGRIA TES /BA LAGNE ment peu pratique pour piqueniquer en famille (peu d'ombre et de terrains plats indemnes de la fréquentation du bétail... ). On y accède à 12 km au nord-nord-ouest de Ponte Leccia sur la route BastiaCalvi. La falaise est en vue sur la gauche, juste avant l'arrivée au village de Pietralba. Elle est prati-
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cable presque toute l'année (exposition sud-est avec un petit secteur sud-ouest en partie haute) et compte déjà 35 voies sur un potentiel total voisin de 50. L'escalade y est rarement continue (pas de grands murs homogènes, mais plutôt des successions de passages interrompus par des repos plus ou moins relatifs) . L'équipement est bon (spits ou broches), quoique insuffisant dans certaines voies faciles. Les longueurs sont souvent courtes (moins de 20 m ;jamais plus d'une longueur) : une corde simple de 60 m et une douzaine de dégaines suffisen t dans tous les cas. Vous grimpez ici sur des terrains privés, autrefois cultivés (nombreux vestiges d'anciennes terrasses) et utilisés désormais par un berger pour le pacage de ses bêtes (enclos et même une source - non potable-). Il semble exister un accord tacite pour laisser le public fréquenter ces lieux où l'on veillera à avoir une attitude irréprochable. Les secteurs (en remontant la falaise de gauche à droite ; attention, les noms sont souvent peu visibles) sont : € Blackout 3: longueurs (7ab, 7a et 7bc) avec notamment l'élégante longueur "Black out" (7ab, l'une des plus belles lignes de la falaise) qui débute par un e traversée oblique vers la gauche pour contourner un court surplomb et s'achève à droite d'un mince filet orange vertical) ; • Figolu : 4 voies dont 3 couennes (respectivement 7bc dans un mur sombre, 7b dans un mur gris et 7a - c'est "Figolu " - dans un mur orange) convergeant au même relais ; la quatrième voie "Vol au-dessus d'un nid de corbeaux" est plus abordable (5c) et monte en oblique de la droite vers la gauche au-dessus de ce relais ; • Univers uni : du nom de la longueur remontant la belle étrave surplombante caractéristique (8a tout de même) ; sur sa droite, plusieurs choses plus abordables : "Rêve d'un corps sage" (très beau 6c, à gauche
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AGRIA TES/BALAGN E d'une grotte), "Corto Maltese" (6a), "Bella caterinetta" (6a) et "Saveur corsée" (6b - à la protection rapprochée -, montant en oblique de gauche à droite) ; • A Cuerzula : 3 grands surplombs derrière un enclos de pierres sèches (7bc, 7c + et 7a pour la dernière, une voie "penchée" mais sur de grosses prises). • La falaise s'interrompt en amont un court instant (passage pédestre possible) et après une première voie en 7a, découvre un pan très raide comprenant 2 longueurs (une non réalisée, la seconde 7a) puis un secteur enfin plus facile avec notamment "Heure de la sieste" (un 5 entouré d'autres voies de niveau comparable mais à l'équipement un peu défectueux) puis 3 voies bien équipées sur bonnes prises ("Passe muraille" en 6a, "Nez dans les fleurs" en 6ab et "Mister pof" en 6a). Cette faiblesse passagère des parois s'interrompt et laisse alors la place à plusieurs longueurs dures : "Clown voltigeur" (7b), "Sortilège" (7a), "Dieu est dans le gaz" (8a), "Estampe au soupir" (8ab) et "Chien de l'enfer" (7c, fin de la falaise principale). • Enfin, à une centaine de mètres sur la droite et plus haut, on trouve un ultime secteur (exposé cette fois au sud-ouest) : des voies courtes (une quinzaine de mètres au maximum), aux relais mal équipés (emporter avec soi de longues sangles pour exploiter quelques anneaux ou becs rocheux) ; 6 voies à partir de 6b avec un départ "nature" au milieu des bouses de vaches ! Pour terminer cette énumération des falaises calcaires, signalons les sites
mineurs (4 à 5 voies à chaque fois) visibles près de Francardo (2 secteurs) et de Soveria (sur la route de Ponte Leccia à Corte) et surtout dans ce même coin, la très belle falaise de Caporalino (accessible au départ du hameau du même nom), dominant la voie ferrée et idéalement adaptée à une pratique estivale, du fait de son exposition nord-ouest. Plusieurs dizaines de voies, atteignant pour certaines 3 longueurs, y ont été tracées dans un calcaire compact où l'on trouve un secteur idéal d'initiation (à gauche de la tour en regardant la falaise) et des voies aux caractéristiques plus soutenues (dont celles sous la tour ainsi que les voies les plus hautes) . Les falaises de Caporalino
LES MÉGALITHES OU NEBBIO Le Nebbio est avec le Sartenais la grande région mégalithique de la Corse. Certains menhirs, statues-menhirs et dolmens comme ceux du Monte Revincu sur le champ de tir de Casta sont connus depuis le XIXe siècle. Les prospections en cours ont permis de recenser de nombreux monuments le long d'anciens chemins en relation avec le col de Tenda qui permet de rejoindre Pietralba et l'Ostriconi, sur l'axe de communication principal du nord de la Corse. Ces mégalithes se différencient de ceux du Sartenais par la nature du matériau utilisé, le schiste, qui est une roche friable et difficile à sculpter, et dont les qualités de conservation sont médiocres, la plupart des statues ayant perdu leurs attributs iconographiques. Trois statues-menhirs sont visibles sur la place du village de
Pieve. Elles sont caractéristiques de celles du nord de la Corse par leur aspect anatomique et l' absence d'arme. Buccentone (dont le nom pourrait signifier "la voix sonore") est remarquable par la figuration d'une ligne (collier ?) reliant les clavicules. Murtola est très dégradée : aucune sculpture n'y est conservée. Enfin, seule la représentation du visage est visible sur la statue de Murello, la plus grande des trois. Signalons également la présence à Patrimonio de l'unique statue en calcaire de l'île, celle de Nativu. La roche utilisée a permis la sculpture de nombreux éléments anatomiques sur la face et dans le dos. Cette œuvre est actuellement exposée sur la place du village, où, malgré sa restauration, elle est l'objet de dégrada tions volontaires ...
AGRIATES/BALAGNE
REPÈRES
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Départ : hameau de Casta (12 km à l'ouest de Saint-Florent). Durée : 6 à 8 h de VTT, en prévoyant en outre une manoeuvre de véhicules. Période : parcours conseillé d'octobre à mai ; en saison estivale, les Agriates perdent leur magie faite de luminosité (assombrie alars par la chaleur) et de solitude (dérangée par le débarquement de visiteurs venus en voilier ou en jeep). Difficulté : long parcours (entre 30 et 40 km selon les variantes) en terrain varié - pistes, sentiers côtiers, portions sablonneuses -, mais toutefois sans gros dénivelés. Cartes : IGN TOP 25 Bastia 4348 OT et l'Ile Rousse 4249 OT ;IGN 1/ 100 000 Bastia-Corte 73 (pour avoir une vue d'ensemble du désert des Agriates).
LA TRAVERSÉE DU DÉSERT
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Pierre Benoît s'interroge à la fin d'"Agriates" sur le lieu du dénouement tragique de son roman, hésitant entre « la farouche cheminée infernale qui s'ouvre au faîte de l'Artelella » et « la grotte de la baie de Mignole, toute grouillante de hideuses araignées de mer ». Vous prendrez sûrement parti sur cette énigme à l'issue de cette traversée côtière des Agriates, où le célèbre écrivain s'est laissé envoûter avant vous par les ambiances du plus désertique des rivages de Corse. Entre la mer qui baigne les Agriates au nord et la route qui les traverse, on peut résumer l'intérieur du désert par trois pistes d'accès à quelques plages paradisiaques, des maisonnettes de pierres (les fameux paillers) constituées souvent en hameaux pittoresques et enfin un maquis ras, relevé par de rares bosquets plus épais (pins d' Alep près de Saleccia, eucalyptus à Malfalcu, vignes et vergers près de Casta ou dans la plaine de l'Ostriconi). Et puis bien sûr, il y a le sentier "des doua-
niers" (Pierre Benoît, dans son roman "Agriates" évoque d'ailleurs leur ancien poste à Malfalcu) : récemment retracé et élargi, il court à quelques mètres du rivage pour ne s'interrompre qu 'à l'ouest, lorsqu'il se change en piste ou disparaît (après la Punta di l'Acciolu). La découverte à VTT de ces diverses curiosités constitue un parcours d'un intérêt et d'une originalité exceptionnels, certainement l'un des plus beaux de France. Il nécessite une manœuvre de voitures entre la route qui surplombe la plage d'Ostriconi et le hameau de Casta (sinon, une vingtaine de km de VTT seront effectués de bon matin en gui se d'échauffement). Cette longue traversée est réservée à des pratiquants confirmés (à l'aise en terrain chaotique) et entraînés (portages et changements de rythme sont aussi au programme). De Casta, descendre jusqu'à la plage de Saleccia (parcours de piste à agrémenter d'un crochet à la plage de Loto et d'un passage au retour dans la forêt de pins d'Alep de Saleccia). La suite emprunte alors le sentier littoral jusqu'aux plages de Fecciajo, de Trave (portions sablonneuses non roulables autour de cette anse où l'on s'amu-
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AGRIA TES / BALAGNE sera à dénicher sa source d'eau po- Le vivre autrement table, plus court ruisseau de Corse, On peut aussi découvrir ces puisqu 'à peine né, il a déjà rejoint rivages à cheval (voir prola Méditerranée !), et enfin du Guiposition suivante), mais aussi en gnu. On retrouve au-dessus de cette kayak de mer grâce à Corsica Loidernière plage, une piste qui sirs Aventure (tél. 95 32 54 34). conduit à la marine voisine de MalCette structure peut vous organifalcu ; puis, à nouveau, c'est un senser une balade à la journée jusqu'à tier littoral (vague piste par insla plage de Loto (depuis Saint-Flotants) qui conduit à la marine rent) ou plus convivial encore un d'Alga. La fin de la traversée probivouac côtier à Saleccia (comppose alors plusieurs variantes. La ter 580 F les deux jours, location, plus directe rejoint par une piste accompagnement et repas comla plaine de l'Ostriconi via les pris). Une bonne faç on de s'impaillers de Terricie. Les plus couprégner des ambiances printanières rageux monteront, eux, par un senou automnales des Agriates. tier direction sud-ouest jusqu'au Les randonneurs pédestres col de Griffiu (à VTT,les plus forts ont pour habitude de trarouleront presque tout le temps ...), verser les Agriates sur 2 jours. Le et redescendront sur la baie de l'Acpoint de départ habituel est alors le ciolu que d'autres peuvent aussi reterminus de la piste à peu près carjoindre par la piste de bord de rirossable fil ant au nord-ouest de vage. Une section sablonneuse Saint-Florent. Suivre au plus près (portages fréquents, mais les payle bord de mer jusqu'à la baie de sages sont superbes ...) permet alors l' Acciolu ou écourter ce parcours la jonction avec une piste raide reen coupant parfois par l'intérieur, montant à l'est de la Punta di l'Ac-cio entre les plages de Loto et de Salu. Regagner alors la plaine et la leccia, ainsi qu'entre celles du Guiroute de l'Ostriconi en passant par gnu et de Malfalcu. Terricie, de préférence à la vague • Jour 1 : Saint Florent-plage de piste (non signalée sur IGN et très Saleccia via la Punta Mortella, la sablonneuse) qui, passant au col plage de Loto et la Punta di Curza. d' Affacadojo (à 500 m au sud-est Attention, le franchissement du de la Punta di l'Acciolu) et près de Fiume Santu oblige souvent à un l'anse de Vana, permet d'atteindre bain frais ou à un contournement les marais et la plage d' Ostriconi. par l'amont dans le maquis.
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PRATIQUE
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Hormis le bivouac, nous signalons comme hébergement possible au cours de cette traversée les aménagements réalisés près des plages de Saleccia (camping, tél. 95 37 82 51) et du Guignu (paillers aménagés), renseignements auprès du syndicat mixte des Agriates, tél.95377251.
Les coureurs sur la plage du Guignu !
AGRIA TES/BALAGNE
A droite : la magie des Agriates, de son maquis et de son sable blanc En bas : Lama, le plus beau village de l'Ostriconi
• Jour 2: Saleccia-plage d'Ostriconi via les plages de Trave, du Guignu, de Malfalcu et d'Alga. Ensuite, montée direction sud-ouest jusqu'au col de Griffiu, redescente sur la baie de l'Acciolu (que l'on peut rejoindre aussi via la piste et le sentier littoraux) et terminer par la vague piste passant au col d'Affacadojo et qui descend à l'anse de
UN DÉSERTÀ BLÉ Un véritable désert en Corse, voilà qui peut sembler étonnant. Mais, cette région des Agriates connut autrefois une activité agricole non négligeable (de petits sites romains y ont même été repérés), sans doute développée à partir de la fin du XVIe siècle. Les Agriates offraient en effet, par Casta, un débouché maritime et des terres de pacage aux villages du Nebbio. De même, les communautés de la côte ouest du Cap Corse (Nonza, Canari, Farinole), coincées entre mer et montagne, exploitèrent ces terres à grain, ces "prese". Si ce "grenier à blé" n'a jamais été la Beauce, il y a dans ce mythe un fond de vérité et ces tours aujourd'hui disparues, prévues ou construites à Malfalco, à la pointe de l'Acciolu, à l'Ortella, en sont la preuve indirecte : quand I' administration génoise encourageait (ou imposait) une construction aussi onéreuse, c'était aussi pour la mise en valeur d'un littoral dé-
serté du fait de la malaria ou de l'insécurité. Ainsi, en concédant un bail sur les Agriates en 1639, elle spécifia que le preneur devait « planter 1 000 arbres domestiques el 10 000 pieds de vigne, et faire construire deux fours dans les trois ans » (lire Guy Meria, dans Les Tours du Littoral de la Corse aux éditions La Marge). Malgré les essais plus récents des familles Rotschild, Agnelli ... (devenues propriétaires autour des plus belles plages) de réactualiser ce développement, les problèmes de desserte (routière et en eau) et une certaine hostilité locale, ont permi s la préservation des Agriates. Les terrains convoités par le tourisme ont même été progressivement rachetés par le Conservatoire du Littoral (propriétaire de 10 000 ha en Corse, dont la moitié pour les seules Agriates). Les Agriates semblent bien partis pour rester un vrai désert, quelques décennies encore !
Vana puis à la plage de l'Ostriconi. En option, nous suggérerons aux amateurs d'aventure un retour par l'intérieur des Agri ates (par des sentes assez bien marquées, distantes d'entre 1 et 2 km de la côte et répertoriées sur IGN) qui permet de passer aux paillers de Terricie, Luogo Pianu, Mandria Vecchia, Baccari, Chiosu et Costa Pana (des hameaux à voir, malgré un état de conservation variable et en dépit du maquis - pantalon indispensable !- et de l'étroitesse des chemins. Compter alors un jour de plus, en alternant à l'aller comme au retour les portions intérieures et côtières, ce qui donne une grande variété à ce mini raid.
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AGRIATES/BALAGNE
LES RIVAGES D'OSTRICONI 24 C'est à cheval qu'il faut venir visiter les prolongements de la plage d'Ostriconi, qui s'enfoncent dans l'intimité secrète et sauvage des Agriates. Une façon de revivre crinière au vent l'épopée du far-west, dans un désert heureusement plus rassurant que ses cousins du Texas ou de l'Arizona.
Remonter la RN sur 500 m environ et prendre au niveau d'un groupe d'habitations une piste partant sur la gauche. Celle-ci contourne l'étang invisible de Cannuta, passe au travers d'un paysage de prairies entourées de quelques vergers d'amandiers, puis pénètre véritablement à l'intérieur des Agriates . On remarque sur la gauche la bergerie sous roche située sous la Punta di Granaia, puis plus loin celle de Monticellaciu ; le maquis est ras, composé principa-
lement de cistes. Au bout de 6 km environ, on croise une piste partant sur la gauche, juste avant les paillers de Terricie, joli ment groupés dans une clairière épargnée par la végétation vivace des Agriates et où paît souvent un maigre bétail. Suivre cette piste qui ramène à la plage d'Ostriconi puis au point de départ. On découvrira au passage certains des sites marins les plus beaux des Agriates : baie de l' Ac-
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REPÈRES
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Départ : pont de l'Ostriconi (route Bastia-Calvi, peu avant que cette route ne rejoigne les côtes de Balagne). Durée : 3 h. Dénivelée : 250 m. Difficulté : parcours sur de larges chemins, à éviter par forte chaleur. Carte : IGN TOP 25 l'IleRousse 4249 OT (plis C3/ D3).
LES PAILLERS Construction caractéristique de l'architecture pastorale corse, les paillers (i pagliaghji sont des maisonnettes de bergers, servant d'abri, d'habitationprovisoire ou de hangar à fourrage. On les découvre fréquemment regroupés, en général près d'une source et dans des lieux pittoresques : dans les Agriates il faut voir Alga Putrica, superbe site bâti qui domine la plage du Guignu ou encore Baccari, Chiosu ou Terricie, dont les constructions disséminées
se dévoilent plus à l'intérieur du désert, au milieu des feuillages du maquis. Dans le massif du Tenda, on peut les découvrir également en prenant (à pied ou mieux à VTT) la piste du col de Croce au-dessus du village de Bigorno (au sud-est du massif de Tenda). Les paillers se caractérisent par des toits en terrasse ou arrondis qui ferment une pièce unique, dont l'unique ameublement est constitué de niches encastrées dans les murs de pierre.
AGRIATES/BALAGNE
PRATIQUE
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Le prestataire incontournable dans la vallée, c'est Pierre-Jean Costa, reconverti récemment dans le tourisme équestre où il s'investit avec compétence et gentillesse. Proposant plusieurs randonnées dans les Agriates et la Balagne toute proche, il pourra utilement vous guider sur les rivages les plus sauvages, avec en prime le plaisir du pique-nique ou du bivouac organisés dans des criques de rêve ; il propose par ailleurs la location de VTT. Tél. 95 48 22 99.
Page de gauche : abri sous roche en Ostriconi et son nouveau berger !
À droite : dernier galop à l'embouchure de l'Ostriconi
REPÈRES
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Départ : auberge de Bonifatu (536 m, à 21 km de Calvi par la route de l'aéroport). Durée : 4 h. Dénivelée : 800 m. Difficulté : marche sur bon sentier balisé. Carte : IGN TOP 25 Corte-Monte Cinto 4250 OT (plis A1/ B2).
ciolu, anse de Pinzuta et pour finir la petite plage de sable de Vana. Le vivre autrement
À VTT, on préférera pousser la randonnée jusqu'à la marine d' Alga et programmer un retour en rejoignant le long du littoral la piste remontant 3 km au nord-est, depuis l'anse de Malfalcu jusqu'à la Bocca di Vezzu (goudron pour finir). Une belle boucle, longue de 30 km mais préférable au par-
LES AIGUILLES DE BONIFATU
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Le cirque de Bonifatu est l'un des plus beaux massifs montagneux de Corse et d'Europe (pour rester raisonnable !). Situé en bout de chaîne centrale, c'est un peu le pendant occidental de Bavella : proximité de la mer, couleurs vives (à forte dominante rose cette fois plutôt qu'orange) des rochers, reliefs hachés d'aiguilles et de parois élégantes où la forêt et la faune remontent dans les sanctuaires les plus improbables ... Nous vous suggérons ici une découverte progressive de Bonifatu, prélude probable à d'autres visites, plus inédites et jamais décevantes. Pour commencer, nous vous emmenons à la passerelle de Spasimata, paysage symbole des montagnes de Corse et du GR 20.
cours décrit à cheval qui emprunte lui des portions sablonneuses où le VTT devient vite inutilisable. Des balades plus courtes sont bien sûr possibles, mais ont le double inconvénient d'un retour identique à l'aller et de ne pas atteindre la mer. À pied, le circuit équestre décrit est une randonnée facile, idéale d'octobre à mai, mais devenant vite redoutable par forte chaleur.
De l' auberge de la forêt, une piste (interdite à la circulation) prolonge la route départementale. Après une vingtaine de minutes, juste avant le passage du radier de Roncu (un gué parfois infanchissable après un orage), rester en rive gauche et suivre la direction du refuge de Carrozzu, en prenant le temps d'apprécier la beauté des vasques d'eau claire du torrent de Spasimata. Juste avant d'atteindre ce refuge (où prendre un verre et se restaurer est désormais possible en été), suivre vers la droite les balises du GR 20 qui redescendent jusqu'à la passerelle, construction d'inspiration himalayenne dont les habitués de la Corse connaissent la cousine, locataire des gorges du Tavignano. En faire plus Les personnes ayant le courage d'affronter la quinzaine d' étapes du GR 20 n' étant pas si
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AGRIA TES/BALAGNE nombreuses, nous conseillons à celles disposant de moins de temps ou d'ardeur de se contenter d'une visite sur 3 jours du célèbre sentier, sur l'un de ses tronçons les plus spectaculaires cheminant à l'intérieur du cirque de Bonifatu. Jour 1 : mise en jambes avec la montée au refuge de l'Ortu di u Piobbu (3 h de marche depuis l'auberge, sur piste puis sentier ; 1 000 m de dénivelée). Jour 2 : dans une direction générale sud, gagner par le GR 20 le refuge de Carrozzu ; une étape aérienne,
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longue de 5 h, se déroulant dans un décor minéral coloré et splendide, impressionnant notamment lorsque la vue plonge dans le précipice du ravin de Falcone. Jour 3 :gagner par le GR 20 le lac (bien asséché) de la Muvrella, puis la crête au-dessus pour embrasser le large panorama sur les sommets proches les plus caractéristiques (Cinto, Paglia Orba ... ). Redescente ensuite jusqu'au refu ge puis à l'auberge (compter 7 h en tout). Au total, un parcours sélectif avec quelques passages aériens qui n' ef-
PRATIQUE
2s
Bonifatu compte trois possibilités de couchage. • Au départ de la randonnée, on trouve comme "camp de base" l'auberge de Bonifatu, tél. 95 65 09 98. • Plus haut, deux "camps d'altitude", les refuges de l'Ortu di u Piobbu et de Carrozzu (une trentaine de places chacun) sont situés tous deux sur le GR 20 et leurs intérêts respectifs diffèrent : l'un se prête à des ascensions de belvédères faciles (Ladroncellu, Monte Corona) ; l'autre, plus au cœur de Bonifatu, est pratique pour des ascensions plus techniques, dont celles des quelques voies d'escalade du secteur.
AGRIATES/BALAGNE
En bas : la passerelle de Spasimata Ci-dessous : en montant à la Muvrella
frai eront guère les randonneur s avertis. Piolet ou crampons y sont généralemen t inutiles de fin mai à mi-novembre (période idéale). Le vivre autrement Les abords du refuge de Carrozzu se prêtent à des ex-
plorations multiples qui ont pour point commun la sauvageri e du massif. La remontée intégrale du ruisseau du Ladroncellu puis de son affluent le ravin de Falcone (qui se glissent tous deux au pied des somptueuses parois escarpées de la Pisciaghia), sera une aventure inoubliable pour les adeptes de l'escalade-ra ndonnée à l'aise en terrain montagneux délicat, où les assurances possibles (passages de 4) sont rares voire inexistantes et où un sens aigu de l'itinéraire est requis pour détecter les passages les plus aisés. Le secteur de Bonifatu s'équipe peu à peu de voies d'escalade, réparties en deux endroits principaux, proches pour l'un de l'auberge et pour l'autre du refuge de Carrozzu. • Bloc de la Figarella, à 300 m de l'auberge en suivant la piste forestière. Bloc d'une quinzaine de mètres comprenant 8 voies avec assurage pratiqu ement les pieds dans l'eau ! En rive droite du torrent et à proximité, des dalles plutôt faciles sont également équipées sur un fort joli granite. • Site de Roncu : au début de la portion bétonnée de la piste qui continue après le franchi ssement du radier de Roncu, des cairns mènent au pied d'une falaise de belle ampleur où des voies de 4 à 5 longueurs sont équipées de spits . Sangles et coinceurs sont utiles néanmoins, l'équipemen t étant intermédiaire entre "alpinisme" et "falaise" ;descente par un rappel au milieu des voies. • Au nord et à quelques minutes du refuge de Carrozzu, 5 voies en dalle de 2 ou 3 longueurs complètent la gamme des as censions "historiques" de Bonifatu qui partaient elles à l'assaut d'objectifs plus téméraires (barrière de la Pisciaghia, aiguilles de Falcone, Punta Innnominata ... ). Renseignements de première main auprès du gardien Pierre Griscelli, guide de haute montagne et équipeur de ces nouvelles lignes d'ascension.
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AGRIA TES/BALAGNE
REPÈRES
UN CHEMIN HISTORIQUE, LE SENTIER DE CAPRONALE 26 Construit autour des années 1870 pour conforter un itinéraire de transhumance bien plus ancien encore entre Niolo et Filosorma, le sentier de Capronale est le symbole corse des échanges mer-montagne d'autrefois. Reliant des pays très enclavés qui avaient réuni leur solitude au-delà des cols, plus fa cilement qu'ils ne communiquaient avec d'autres voisins par les côtes ou les vallées, ce chemin entretient toujours des liens affectifs entre des pays aux familles cousines. Les communes du Niolo sont propriétaires de terrains à Galéria ou Manso et autrefois, le devoir poussait les habitants de ces villages à voter deux fois, au terme d'un long trajet où ils croisaient leurs amis niolins accomplissant, eux, ce geste civique en sens inverse ...
Partir en milieu d'après-midi
pour profiter des clartés lu-
mineuses du soir et éviter, en été, les fortes chaleurs ; sur la piste montant au pont des Rocce, l' œ il géant et cyclopéen du Tafunatu, se dévoile et cligne un instant, comme une invitation à découvrir ces montagnes si belles ... Cette piste cesse plus loin d'être carrossable, puis franchit le ruisseau de Capronale pour devenir un simple sentier décrivant trois larges lacets en bordure de la yeuseraie domaniale du Fango. Il sort de cette forêt de chênes verts pour aborder à la cote 950 met à nouveau en rive gauche orographique du vallon les fameuses rampes de Capronale, soupçonnées d'avoir été gravies autrefois en calèche. Après le passage du col et la vue sur le décor minéral impressionnant des cimes contreforts du Tafunatu, ce chemin redescend, moins bien marqué, jusqu'au refuge non gardé de Puscaghia, une bergerie restaurée en bordure du torrent de Lonca (réchaud, ga-
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melles, vivres et duvet sont à emporter sil'on veut y passer une nuit inoubliable). En faire plus
Le refuge de Puscaghia est une base idéale pour partir à la conquête du Tafunatu. En remontant par une sente cairnée la rive gauche du vallon perché de la Lonca, on peut en effet basculer côté Niolo à la vague dépression cotée 1881 m sur IGN (TOP 25 Corte-Monte Cinto) et atteindre en 2 h 30 le refuge de Ciottuli di i Mori (très fréquenté car situé sur le GR 20) et rejoindre la voie normale du sommet par le col des Maures
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Départ : extrémité carrossable de la vallée du Fango (vers l'altitude 500 m, à 6 km en amont de Barghiana). Durée : 2 h 30 jusqu'au refuge de Puscaghia (2 h pour le retour). Période : presque toute l'année en bonnes conditions (le point culminant du col n'est qu'à 1 329 m). Dénivelée : 800 m. Difficulté : sentier nettement marqué sans problème d'orientation. Carte : IGN TOP 25 Porto 4150 OT (plis B9 /C10).
Ci-dessus : si l'on n'atteint plus Capronale en calèche, on n'y monte pas non plus à VTT !
AGRIATES/BALAGNE
PRATIQUE
Ci-dessous : le pont génois du Fango et la Paglia Orba
Le refuge de Puscaghia (1 100 m), près des sources de la Lonca et situé entre les cols de Capronale et Guagnerola est un endroit fabuleux pour passer une nuit en montagne. Peu fréquentée, cette ancienne bergerie propose une douzaine de places (matelas). Les romantiques (les autres aussi !) peuvent même s'installer agréablement sur le toit !
(rajouter 1 h de montée, lire description dans le chapitre Vallée du Golo). Nous conseillons alors de revenir le soir même passer une seconde nuit à Puscaghia, en empruntant cette fois la variante de Guagnerola qui passe à ce col situé plus au sud et qui correspond à l'itinéraire historique de liaison entre Niolo et Filosorma (la boucle complète via le sommet est longue, compter 7 h pour de bons marcheurs) .
ENTRE FILOSORMA ET BONIFATU
qui offre de larges perspectives sur le golfe de Galéria au travers d'un joli maquis arborescent.
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Le "Tra Mare e Monti" est le raid mer-montag ne de loin le plus connu de Corse. Si certaines étapes (sur la dizaine que comprend la totalité du parcours entre Calenzana et Cargèse) manquent un peu d'intérêt (la première notamment, entre Calenzana et Bonifatu), il n'en est pas de même de celle-ci,
US CURIOSITÉS DU FANGO Situé sur le sentier allant du gîte de Tuvarelli à Galeria, visible au bord de la D 351, un pont ancien, assez enlaidi par une consolidation peu heureuse, n'a pas vraiment l'élégance habituelle des ponts génois ... C'est le cadre qui vaut le coup : Paglia Orba en fond, petit défilé creusé par la rivière, et belle piscine naturelle ! On visitera aussi San-Pietro-deChiumi, une chapelle en partie ruinée, datable des Xe/XIe siècles, à laquelle de petits blocs très rouges bien équarris donnent tout son cachet. Passer le Ponte Vecchiu et monter 2,5 km sur une piste carrossable, jusqu'à un hameau ceint d'oliviers superbes.
De là, la chapelle est visible, on y parvient en 15 mn. Seul le départ du sentier est peu évident parce que coupé par la piste (demander au hameau). Enserréedans le maquis, elle témoigne de cette époque lointaine où le Filosorma n'était pas encore déserté. Il n'y avait pas encore de villages (pas avant le XVe siècle en Corse) mais de petites communautés disséminées. Voilà qui explique que les chapelles préromanes ou romanes soient si souvent situées à l'écart des villages, à la croisée des chemins, sur des cols, dans des endroits bien isolés aujourd'hu i, alors que les voies de communication ont changé.
Au pont de Tuvarelli, le balisage orange de l'itinéraire "Tra Mare e Monti" suit dans un premier temps la route montant au hameau de Chiorna, mais la quitte aussitôt pour un layon redressé partant vers la droite. Ce chemin devient vite sentier, et après avoir rejoint une croupe le faisant repasser sur le versant du vallon de Chiorna, progresse moins raide jusqu'à la clairière miniature du col de Lucca (575 m), porte d'entrée de la vallée de Prezzuna. Le sentier contourne ensuite longuement ce vallon en prenant insensibleme nt de l'altitude, dans un beau maquis où quelques châtaigniers égayent les bordures de plusieurs ruisseaux secondaires. Parvenu sous le col de Bonassa, le parcours devient enfin sinueux, décrivant une succession de lacets de moins en moins bien marqués. On atteint enfin le col (1153 m), point de vue bien dégagé, source en contrebas. Retour par le même itinéraire (2 h de
HEP RES
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Départ : pont de Tuvarelli (93 m), près du hameau du même nom, à une douzaine de km de Galéria en remontant la vallée du Fango. Durée : 7 h A/ R. Dénivelée : 1100 m. Difficulté : montée progressive sur bon sentier. Carte : IGN TOP 25 Calvi 414 9 OT (plis K2/I3).
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AGRIA TES/BALAGNE descente) ou alors continuer côté Bonifatu en suivant le sentier balisé qui rejoint l'auberge en 1 h 30 environ (prévoir dans ce cas une manœ uvre de voitures par le col de Marsolinu).
En faire plus
La montée au col de Bonassa est évidemment faisable côté Bonifatu (compter 2 h d'ascension ; le départ du sentier est situé 1 km environ avant l'auberge) . Ce parcours est moins varié que le précédent mais offre l'avantage d'un retour variante par le col de l'Erbaghiolu (à 1 km plus à l'est environ et que l'on gagne par la crête) puis par un sentier dégringolant jusqu'à 1'aub erge de Bonifatu. Durée de cette boucle : 4 h. Le vivre autrement
Le sentier de Bonassa est faisable à VTTet constitue l'une des plus longues descentes réalisables en Corse (plus de 1 000 m de dénivellation !). Le point de dé-
LA BAIE DE FOCOLARA
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Le kayak de mer ne demande ni condition physique exceptionnelle, ni technique trop élaborée : un sport accessible à tous, lorsque la mer est calme. Les côtes escarpées de Galéria sont un lieu rêvé de pratique, pour leur sauvagerie et leurs couleurs. Leur découverte débute par celle de la baie de Focolara et ses criques si souvent désertes ...
Dès le départ, le parcours se déroule au pied de parois rocheuses plongeant dans la mer.
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part est commun avec l'itinéraire pédestre, et le début du parcours exige quelques portages qui s'interrompent heureusement dans la section roulante (gênée parfois par quelques pins en travers) entre le col de Lucca et les ultimes lacets sous Bonassa (terminer l'ascension à pied). Longue descente alors pour revenir à Tuvarelli : au total, un des "musts" du VTTcorse, nécessitant toutefois une bonne condition physique. On complétera cette découverte par le parcours chaotique du sentier en rive droite du Fango. Il comprend un passage près du magnifique Ponte Vecchiu et offre la possibilité de quelques baignades très courues dans les piscines naturelles formées par le fleuve .
Pour apprécier au mieux les détails des petites criques traversées, il es t préférable de ne pas trop s'éloigner de la côte. Le kayak permet une progression très rapide et silencieuse et très vite, on atteint l'anse d'Elpa Nera :la chasse sousmarine n'y est pas autorisée, mais les amateurs de plongée ou d'apnée auront néan moins la possibilité d'aller observer des sars et des mérous dans les trous des rochers. De la mer, la vue est magnifique sur les falaises ocres de la Punta Palazzu. Quant à la plage de Focolara, on ne découvre sa discrétion qu'au dernier moment...
À gauche : départ (authentique !) pour le Tra Mare e Monti à Calenzana Page de droite : premier coup de pagaie ... et première émotion
PRATIQUE
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Aux deux extrémités de cet itinéraire on trouve deux adresses fort convenables pour passer la nuit et se restaurer : l'auberge de Bonifatu (tél. 95 65 09 98) et côté vallée du Fango, le gîte d'étape de Tuva rel li (tél. 95 62 01 75 ou 95 62 03 02) .
AGRIATES/BALAGN E
REPÈRES
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Départ : petit port de Galéria ; partir directement de la plage. Durée : prévoir une journée entière pour rendre cette balade agréable (16 km A/R). Période conseillée : septembre ou juin sont des mois idéaux. Difficulté : parcours facile par bonne conditions de mer, mais il est impossible d'accéder à la plage de Focolara (ni d'en repartir !) dès que le vent se lève. Il est donc impératif de partir avec une météo favorable. Carte : IGN TOP25 Porto 4150 OT(plis A4/B3).
Le vivre autrement Pour les plaisanciers, il est possible de moui ll er à Focola ra ou un peu plus loin dans la magnifique marine d'Elbo. Lorsque le vent se lève, il est par contre p rudent de rejoindre soit Girolata, soit Galéria. Location de voiliers chez Calvi Marine à Ca lvi (monocoques et catamarans : Venezia 42, Casamance, Antigua) : une façon sympathique de passer une semaine de vacances à 8 ou 10 dans les décors de rêve des côtes occidentales de Cor se . Compter entre 6 000 et 30 000 F pour u ne se maine en pleine saison, suivant le type de bateau . Tél. 95 65 10 47. À pi ed , o n peut a uss i a tteindrela baie de Focolara en laissant sa voiture au hameau de Calca et en prenant un petit sentier qui part vers le sud-ouest da ns le
maquis. On longe un moment un verger aujourd'hui abandonné, puis le sentier mal tracé oblique au nord et devient très ra ide, pour monter sur la cr ête. Arrivé là, ba lisé d e points orangés, il serpente sur la crête entre les oléastres (oliviers sauvages) et les arbousiers. Sur une crête perpendiculair e on aperçoit maintenant trois croix et l'on gagne le petit col de Croce di Porcu Liccatu. De là, on peut admirer de bon matin le lever du soleil sur le petit port de Galéria, le delta du Fango, la Paglia Orba et les grands sommets qui l' entourent. On découvre également la baie de Focolara limitée au sud par de magnifiques falaises ocres et par les îles de Porri. Le sentier descend à présent à travers les cistes vers les ber geries de Focolara. Quitter le sentier qui conduit à Bocca di Fuata et à Giro lata et d escendre directem ent vers les bergeries pour y faire une pause à l'ombre d 'un olivier plus que centenaire. On poursuit la descente vers la plage, à l'ombre d'une voûte d'arbousiers monumentaux. Retour par le même chemin, ou mieux, prendre la d irection de Girolata et à Bocca di Fuata, retrouver le sentier balisé du Tra Mare e Monti qui ramène à Galéria par un autre cheminement (prévoir alors une journée complète et pa rtir tôt le matin pour éviter de marcher en pleine chaleur).
PRATIQUE
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• Noter la présence d'une petite source d'eau douce à droite de la plage en arrivant de la mer (par précaution ne pas oublier ses pastilles de chlore). • Le camping et le bivouac sont formellement interdits à Focolara. La gendarmerie de Galéria effectue tout l'été une surveillance sérieuse de la côte. • Location de kayak de mer possible, même hors saison d'été, auprès de la résidence hôtelière de l'InCantu (à 200 m de l'église de Galéria, accès fléché) ; compter 80 F la journée. Tél. 95 62 03 65.
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PORTO - SAGONE
PORTO ET SAGONE
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eux routes réunissent les golfes de Porto et Sagone, l'une intérieure par le col de Sevi, l'autre côtière. Chacune a ses mérites : la première admire les escarpements mauves de la Sposata inspirateurs d'une légende ancienne - , le défilé abrupt de la Spelunca, les bourgs cossus de Vico, Evisa et Ota, dont on ne sait s'ils sont plus proches de la mer ou des montagnes. La seconde aperçoit au loin les tours génoises d'Omigna, d'Orchinu et de Capu Rossu, traverse la "forêt de granite pourpré" des Calanche de Piana (dentelles ruiniformes chères à Maupassant), et s'achève au pied des ombres géantes du Capu d'Orto. Il existe enfin une dernière route que chaque visiteur peut tenter de construire seul. Un itinéraire qui partirait au pied des montagnes, sur les chemins d'Oreccia ou de Bassitone, franchirait plus loin le torrent d'Aitone par un pont d'un autre âge, s'arrêterait à l'un des bistrots blottis sous le fortin de Girolata et se terminerait par la fête multicolore de la réserve de Scandola, donnée dans le palais minéral de la Punta Palazzu. Porto et sa réplique miniature de Girolata sont les noms les plus connus de cette région, inscrits même à l'inventaire du patrimoine mondial. En achevant l'interminable succession de virages qui accède à la
Coucher de soleil sur la rive sud de Porto et le Capu Rossu
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PORTO - SAGONE
marine en venant de Galéria, du Niolo ou de Cargèse, les voyageurs éprouvent généralement le besoin de souffler pour admirer longuement cette extraordinaire façade maritime. Mais Porto doit être apprécié également à pied, le long de ces sentiers "Tra Mare e Monti" qui mêlent deux mondes ailleurs plus distants. Quant à la région de Sagone, c'est un territoire étendu, compliqué par les longues distances séparant par la route des villages qui se touchent à vol d'oiseau. Bordée à l'ouest par des pays côtiers (Cargèse au nord et Cinarca au sud), elle recule loin vers l'intérieur, aux sources de torrents sauvages qui ont nom Cruzini, Liamone ou Fiume Grosso. Les villages y sont perdus : Guagno au terminus de la route la plus sinueuse de Corse (un virage tous les cinquante mètres après Poggiolo !), Muna et sa desserte miraculeuse qui réunit deux autres isolements : Murzo et Rosazia ... On trouvera sans doute dans cet enclavement les raisons de l'insoumission de quelques figures locales : Théodore Poli, de Guagno, élu en 1823 roi des bandits corses ; Circinellu, curé de ce même village qui, fidè le à Pascal Paoli, finit tristement une vie de traque dans le Fium 'Orbo, couché sur son fusil et son crucifix ... ; Spada, de Pastricciola, grande figu re du banditisme exécutée à Bastia en 1935.
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PORTO - SAGONE Aujourd'hui, le pays s'est bien pacifié et ne maintient comme centre de vie significatif - outre sa frangebalnéaire - que le joli bourg de Vico. Récemment, le département a tenté de ranimer une seconde flamme en relançant le thermalisme à Guagno-les-Bains. Les eaux de Guagno ont pourtant du mal à attirer les curistes dans leur cadre montagneux enchanteur et fournissent un sujet inépuisable de discussion, opposant quelques goguenards sceptiques à des adversaires voulant croire encore au miracle.
LES ADRESSES Golfe de Porto • À Girolata, Le CormoranVoyageur, est tenu par un pur Girolatais dans la m aison la plus proche de l'eau. Rien à dire sur le cadre, superbe autour. Les dortoirs (de 6) sont un peu humides et mériteraient un meilleur entretien. Poisson au menu, pêché le jour même. Tél. 95 20 15 55. Un autre gîte s'est ouvert (avec coin cuisine), mais nous ne l'avons pas visité . M. Luciani, tél. 95 20 16 98. • Le gîte de François Colonna à Curzu : une maison neuve qui manque de cachet, mais l'accueil est l'un des meilleurs que vous puissiez trouver en Corse. Le patron est un vieux Corse bavard et serviable, qui connaît une quantité imp ressionnante d'histoires. La cuisinière utilise des produits au goût sublime. Tél. 95 27 31 70. • Aux fo ules tapageuses de Porto, nous avons préféré le charme plus discret de la plage de galets de Bussaglia, un peu plus au nord : l'hôtel-restaurant l'Aiglonarbore une jolie façade rosée à gauche de la route en descendant depuis Serriera. Le coin est tranquille et les possibilités de loisirs autour (VTT en Lonca, ascension du San Petru, escala de en bord de plage ... ) justifient un séjour prolongé. Tél. 95 2610 65. À proximité, également un camping (tél. 95 26 16 38) et des bungalows à louer (tél. 95 26 12 60). • À 5 km en amont de Porto, Ota est le village de France à la plus forte densité de gîtes d 'étape : trois dans un rayon de 100 m ! Nous ne partageons pas l' opinion de Maupassant sur le « sinistre val d'Ota » et considérons plutôt Ota com me l'un des plus beaux cadres villageois de Corse (sous son rocher menaçant et des crêtes colorées), et aussi l'un des mieux placés ! Nous recommandons les deux gîtes-a uberges, Chez Félix (tél. 95 26 12 92) et Les Chasseurs (tél. 95 26 11 37). Les prestations assurées par le premier sont plus élaborées (taxi , dortoirs, mais aussi chambres plus confortables). Les deux cuisines se valent, également savoureuses (vous goûterez des soupes nourrissantes !). Enfin, le gîte communal en réfection début 1995, devrait devenir moins austère et bruyant. Tél. 95 26 16 41. • À Evisa, l'offre hôtelière traditionnelle se partage entre l'hôtel du Centre (solution la plus économique, tél. 95 26 20 92) et l'Aitone (plus cossu avec sa piscine, tél. 95 26 20 04). Les randonneurs apprécieront également un ancien hôtel reconverti en gîte, tenu par Justine Ceccaldi (repas possibles avec demi-pension à 160 F, tél. 95 26 21 88). • Perdu sous les pins, sur la route reliant Evisa au col de Vergio, le Paesolu d'Aitone est un ensemble de bungalows (2 chambres avec coin cuisine) qui fonctionne p ratiquement à l'année. Possibilité d 'en louer un pour un week-end (compter 900 F). Bon accueil et situation charnière appréciable. Tél. 95 26 22 40. • L'Ustariadi a Rota à Marignana est appréciée pour son accueil sympa thique et sa carte de produits (jambon, figatelli ... ) du terroir (on le croit aisément compte tenu du nombre de cochons errant sur la route allant à Cristinacce !). Le soir, en terrasse, le soleil se couche sur le golfe de Porto ... Gîte aussi à l'étage, malheureusement très rustique ! Tél. 95 26 21 21. 120
SERVICES • Offices du tourisme à Porto (tél. 95 26 10 55) et Cargèse (tél. 95 26 41 31 ). • Maison du parc régional à Porto (à la marine). • Autocars Ceccaldi (liaison Ajaccio-VicoEvisa, tél. 95 21 01 24), Mordiconi (Porto-le Niolo, tél. 95 48 00 04), SAIB (Ajaccio-Porto-Calvi, tél. 95 22 41 99) .
SPORTS DE NATURE • Association Corsica Trek à l'auberge de Marignana : VTT, randonnée ou descente de canyons (le patron vous racontera même le sauvetage de Caroline de Monaco dans le torrent de Sagone !), tél. 95 26 21 21 . • Location de VTT (et de skis de fond en hiver !) au Paesolu d'Aitone (tél. 95 26 22 40) et à Porto (tél. 95 26 10 13).
PORTO - SAGONE
GÎTES RURAUX Nombreux gîtes ruraux dans lesvillages du secteur : Evisa (notre préféré), Renno (plus enclavé mais à connaître aussi), Serriera (vive Porto), Piana (vive Porto bis), Cargèse (la villevillage) ... Hors saison , des prix moyens de 1500 F la semaine, solution la plus économique quand on est plusieurs . Catalogue auprès de Loisirs Accueil, tél. 95 22 70 79.
• L'hôtel des Roches Rouges, à l'entrée de Piana, appartient à une autre époque : salle de restaurant inscrite à l'inventaire des monuments historiques, somptueuse vue sur le golfe, atmosphère gentiment surannée avec une propriétaire amoureuse des lieux. Pour les plus chanceux, certains soirs, musique symphonique avec orchestre ! Tél. 95 27 81 81. • Camping à la plage d'Arone, une très belle plage au terminus d'une longue route sous Piana, entre les tours de Turghiu et d'Orchinu. Tél. 95 20 64 54.
Golfe de Sagone • Le gîte d'E Case (sur les hauteurs de Cargèse) vaut par son cadre dominant la mer, dans un hameau abandonné dont il est la seule maison restaurée. À 600 m d'altitude, face au golfe de Chiuni, un étonnant refuge de montagne ! Réservation pour la restauration en écrivant au gérant du gîte de Revinda, 20130 Cargèse. • Au bourg de Vico (toutes commodités), l'hôtel U Paradisu est une honnête adresse hôtelière, ouverte toute l'année. Tél. 95 26 61 62. En continuant la route, on arrive au couvent Saint-François qui n'accueille malheureusement plus les touristes pécheurs (nous avons y sollicité l'hospitalité sans succès !). • À Soccia, l'hôtel U Paese nous a plu, par sa situation (dans ce village du bout du monde sous les châtaigniers) et par son accueil (les enfants y seront rois). Chambres doubles à 240 F ; menu à 90 F avec une charcuterie à base de porcs sacrément coureurs ! Tél. 95 28 33 13. • À Guagno, un gîte d'étape avec deux grands dortoirs bien tenus et souvent vides hors saison (toute la place pour vous !). Mme Mariani, tél. 95 28 33 47. À l'entrée, l'auberge du village vous servira un honnête repas corse pour 100 F. Tél. 95 28 31 34. • En vallée du Cruzini, Pastricciola s'honore désormais d'un gîte d'étape communal. Une commodité bienvenue (malgré l'absence de restauration) dans cette vallée du bout du monde. Tél. 95 28 91 85 ou 95 20 78 22.
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PORTO - SAGONE
GIROLATA
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Sorte de bout du monde vaguement anachronique (un village de pêcheurs inaccessible par route), Girolata est le mouillage incontournable des croisières sur les côtes de Corse. Plus simplement, on peut aussi rejoindre le hameau et son fortin génois par un sentier se faufilant dans le maquis. Au col de la Croix (Bocca a Croce), un bon sentier descend jusqu'à l'anse de Tuara, où bien souvent un voilier, paresseusement ancré, suggère quelque idée d'abordage ... Traverser cette plage sablonneuse et retrouver en face une sente qui s'élève dans le maquis jusqu'à un collet secondaire avant de redescendre, désormais balisée en orange, jusqu'à Girolata (pour s'y restaurer ou dormir, voir par ailleurs notre sélection d'adresses).
En faire plus Au-delà de Girolata, on peut poursuivre le "Tra Mare e Monti" vers le nord et rejoindre le village côtier de Galéria (6 h depuis Girolata ;lire aussi notre description sur la baie de Focolara). Plus original, on peut aussi gagner à pied la marine d'Elbo (à la pointe nord de la réserve de Scandola) par une sente étroite mais toujours
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bien marquée passant plus loin sous le Capu Puppiaghia et dont le départ, délicat à trouver, s'amorce sur la gauche dans la remontée du thalweg de Cavone (un peu avant que le Tra Mare e Monti ne repasse précisément en rive gauche orographique de ce ravin) . Compter au total 2 h 30 avant d'atteindre cette baie et son mouillage de rêve (longtemps convoités par des projets immobiliers), au pied de leur tour génoise. Le col de la Croix est le point de passage également d'une superbe traversée en kayak de mer qui fait le tour du Cap Senino (plus haute falaise littorale de Corse) en partant du débarcadère de ravitaillement de Girolata (piste très raide d'accès à l'ouest du col), et qui s'achève à la plage de Gratelle (au pied du village d'Osani). Compter une petite journée de navigation et se méfier bien sûr des conditions de mer.
REPÈ RES
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Départ : Bocca a Croce (col dominant Osani, sur la route PortoGaléria). Durée : 3 h A/R. Dénivelée : 450 m. Difficulté : promenade littorale facile. Carte : IGN TOP 25 Porto 4150 OT (plis B3/B4).
À gauche : Le fortin de Girolata
Page de droite : Mouillage à Scandola, en baie de Solana
PORTO - SAGONE
LA RÉSERVEDE SCANDOLA C'est l'un des plus beaux sites côtiers de toute la Méditerranée, l'un des plus singuliers également. Fantaisie naturelle résultant d' un système volcanique qui remonte jusqu' au Monte Cinto (2 710 m, point culminant de la Corse), cette presqu'île ferme au nord le golfe de Porto. Les curiosités y sont de toutes sortes, les espèces innombrables, même si la présence du phoque moine, nichant autrefois dans les profondeurs des anfractuosités de ce littoral très découpé, n'y est plus qu'un lointain souvenir depuis la fin des années soixante. Les vedettes de Scandola sont aussi bien les mérous hantant ses fonds très poissonneux que sa population de balbuzards pêcheurs, qui ont hissé leurs nids de branchages au sommet de pi-
tons de lave inaccessibles. Nées d' un déluge de feu , les roches de Scandola (rhyolites, basaltes, lahars ... matériaux de construction du palais minéral de la Punta Palazzu) entremêlent leurs couleurs vives au-dessus d'incroyables trottoirs blancs d'algues calcaires, patiemment édifiés par la mer. La visite de cette réserve naturelle est possible avec les mini-croisières à la journée organisées au départ de Porto. Réservation à l' hôtel Monte Rosso (le plus proche de la marine, tél. 95 26 17 10). Le capitaine fait des efforts pour ressembler à un vrai loup de mer et son discours est bien rodé. Au retour, arrêt prolongé à Girolata, une façon un peu discutable de forcer la consommation dans l'un des restaurants du port.
Orgues rhyolitiques de Scandola
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PORTO - SAGONE
LES CRÊTES DE LA LONCA 30 « Corse en réduction » selon l'expression de Michel Fabrikant, célèbre pionnier de la randonnée sportive en Corse, la vallée de la Lonca réserve au cours de cet itinéraire de multiples surprises :bergeries, forêts verdoyantes, vues sur la mer... Un des parcours pédestres les plus beaux et les plus variés de Corse .
Quelques dizaines de mètres après le panneau signalant la sortie est d'Ota (direction Evisa donc) et près d'une tombe, prendre sur la gauche un sentier s'élevant à l'est-nord-est jusqu'à la crête rougeoyante des Pinzu qu'il franchit pour redescendre (avec en toile de fond l'impressionnante barrière rocheuse dentelée des Casconi) vers la Lonca. Remonter en rive droite la rivière pour prendre peu de temps après le franchissement du thalweg de Missoghiu, le sentier des bergeries de Corgola (ne pas rater le départ, peu visible sans attention ). À Corgola (source), on rejoint le joli sentier venant du col de Verghiolu. Poursuivre ce sentier en sens inverse jusqu'à la bergerie puis jusqu' au col de Larata (1 104 m ; amorces du sentier délicates à trouver au mi lieu des châtaigniers entourant chaque bergerie) . Au col de Larata, vue imprenable sur Porto que l'on améliorera en atteignant via les séchoirs à châtaignes de Pedua, le sommet du San Petru. Au passage on aura retrouvé le balisage qui permet de revenir ensuite jusqu'à Ota, via l'étroit ravin de Vitrone, le long d'un chemin encadré de parois de porphyre rouge. Le vivre autrement
Les adeptes du VTT "sportif", partiront de Serriera par la piste atteignant le col de Verghiolu (915 m). La suite s'effectue alors à flanc via les châtaigneraies de Sedia, Corgola et Larata. Poursuivre (comme pour le parcours
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pédestre décrit) jusqu'au San Petru, pour s'offrir au final la raide redescente sur Serriera. Pas mal de po rtages, compensés par de superbes portions roulantes et des paysages splendides.
Ci-dessous, en haut : La bergerie de Corgola En bas : VTT sur les crêtes de la Lonca (clairière de Sedia) Page de droite : Escalade à Bussaglia (en arrière-plan, le Capu d'Orto)
PORTO - SAGONE
REPÈRES
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Départ : village d'Ota, à 5 km de Porto en remontant la vallée. Durée : 8 h. Période : à l'automne ou en hiver, les couleurs et la vue sur Porto sont souvent admirables. Dénivelée : 900 m. Difficulté : l'orientation et la longueur du parcours poseront des problèmes à certains. Carte : IGN TOP 25 Porto 4150 OT (plis C6/ D8).
Les environs de Serri era se prêtent aussi à l' escalade, notamment à l'extrémité sud-est de la plage de Bussaglia (blocs et surtout falaise équipée d'une vingtaine de voies de toutes difficultés, ne dépassant pas 20 m). L'ensemble est fort bien équipé (chaînes aux relais) malgré la corrosion liée à la proximité de la mer. À l'extrémité sud de la plage de Porto enfin, on trouve un autre site, moins isolé et moins sauvage co mpre nant une vingtaine de longueurs. Dans les deux cas, le cadre est vraiment sensationnel, surtout en fin de journée lorsque le golfe se colore de rouge flamboyant !
Départ : village d'Ota, à 5 km à l'est de Porto. Durée : 5 hA/ R. Période : toute l'année. Dénivelée : 800 m. Difficulté : bon sentier balisé (en orange). Carte : IGN TOP 25 Porto (plis D7 /D8).
PRATIQUE
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Les commodités d'Evisa (tradition hôtelière, bars et restaurants, petits commerces) serviront à égayer cette journée en vallée de Porto.
GORGES ET PONTS GÉNOIS DE LA SPELUNCA 31 Entre Ota et Evisa, le granite a été puissamment tranché par les torrents de l'Aitone et de la Tavulella qui ont formé le défilé de la Spelunca. Avant qu'une route ne relie ces deux villages, la liaison entre golfe et montagne s'effectuait par un sentier muletier dont l'importance apparaît aujourd'hui, dans les restes de pavage et de soutènement de ce chemin escarpé, et bien sûr grâce à ses deux ponts génois, à l'élégance unique en Corse.
Suivre dans Ota, le balisage orange qui emprunte une ruelle contournant le village par l'aval et continuer par un sentier
qui passe à l'ombre de quelques oliviers. On se rapproche progressivement de la rivière de Porto que l'on franchit par le célèbre Ponte Vecchiu, avant de remonter sur l'affreu x stade municipal et de rejoindre la route au niveau des deux ponts d'Ota. Le sentier va alors suivre la rive gauche du torrent et pénétrer dans le défil é de la Spelunca, sans guère prendre d'altitude avant le pont génois de Zaglia. Le chemin s'élève alors en terrain rocheux par de raides lacets. Le parcours reste toujours agréable, rafraîchi par une source aménagée et par un couvert végétal de chênes verts, puis, plus haut, de pins maritimes. On débouche enfin à l'entrée d'Evisa, près de la chapelle Saint-Cyprien et de la gendarmerie. Retour par le même traj et.
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PORTO - SAGONE Le vivre autrement
Le parcours des gorges de la Spelunca, le long du torrent d' Aitone, est encore plus impressionnant que la remontée du sentier qui s'éloigne lui trop vite de la rivière. La descente de cette gorge est en fait une randonnée chaotique (où les deux seuls rappels équipés du début sont aisément évitables et où les nombreux bains possibles rendent très utile une combinaison néoprène) lors des étiages estivaux du torrent. Son départ conseillé est la célèbre "piscine" d' Aitone (sous la route du col de Vergio) que l'on peut atteindre également par un itinéraire balisé depuis Evisa (utile pour éviter toute manœuvre de véhicules) . Il faut compter 7 h pour la descente complète jusqu'au pont de Zaglia. Un échappatoire évident (au niveau d'une vieille passerelle) permet éventuellement de remonter plus tôt sur Evisa (sentier puis piste). Les amateurs de parcours sauvages se plairont à remonter le ravin de Spurtellu, situé au nord et en face d'Evisa et qu'approche un raide layon desservant quelques ruches et arbres fruitiers en contrebas du village. Un sentier discret (partant sur la droite de la piste qui suit le passage devant une maisonnette) rejoint plus bas l'Ai-t one au niveau de la passerelle déjà évoquée, en aval de son confluent avec le Spurtellu. La remontée ensuite de ce ravin profond, encadré de murailles superbes dans sa par-
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tie médiane, s'effectue l'été à sec dans des chaos de blocs qu'il faut contourner par la ruse ! En partie haute, le cheminement s'incurve vers la gauche et rejoint la cascade de Lindinosa. Un échappatoire vaguement cairné (en rive gauche) permet alors de rejoindre la piste forestière du col de Saltu et de revenir à Evisa (boucle de 8 h pour randonneurs très expérimentés).
Ci-dessous, en haut : Le Ponte Vecchiu d'Oto En bas : L'eau claire du canyon
de Spurtellu
PORTO - SAGONE
REPÈRES
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LA FORÊT D'AITONE
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Départ : piste forestière
de Saltu, 500 m après le Paesolu d' Aitone (village de vacances) sur la D 84 en montant au col de Vergio. Départ possible aussi du Paesolu d' Aitone (après avoir franchi le ruisseau par une passerelle en bois, le chemin balisé en rouge rejoint en pente raide le pont de Casterica sur la piste de Saltu). Durée : 4 hA/R. Dénivelée : 400 m. Difficulté : parcours facile sur une excellente piste forestière puis sur un sentier cairné. Carte : IGN TOP 25 PORTO 4150 OT (plis C9/D10). Une frêle passerelle, au cœur des gorges de l' Aitone
PRATIQUE
Une facile balade forestière à parcourir en famille. Cet itinéraire peu fréquenté permet de pénétrer l'intimité du massif de Lindinosa et le randonneur attentif aura peut-être la chance d'apercevoir quelques jeunes mouflons au détour d'une crête rocheuse.
La première partie du parcours se déroule sur une belle piste forestière qui s'élève rapidement à travers les pins laricios et les grandes falaises granitiques d' Aitone. Après avoir franchi le pont de Casterica, on aperçoit en contrebas une vaste carrière dont le granite sert à la construction des maisons de la vallée. Après trois quarts d'heure de marche, on atteint le col de Saltu (1 391 m) où se situe l'abri non gardé de l'Office National des Forêts. De l'autre côté du col, on pénètre dans la forêt de Lindinosa. On devine alors le golfe de Porto qui se dessine derrière de redoutables falaises bleutées. On quitte la piste au premier lacet pour emprunter un petit sentier bien caimé.
Le cheminement est alors assez évident jusqu'au col de Cuccavera (l'hiver il est assez facile d'observer des mouflons). Du col et de ses parages, on découvre une vue splendide sur la vallée de la Lonca, la Paglia Orba et le Capu Tafunatu qui dévoile un profil tranchant inhabituel. Retour par le même chemin. En faire plus On peut prolonger la balade et réaliser une belle boucle sur une ou deux journées, en s' approchant du refuge de Puscaghia puis en poursuivant par l'ascension du col de Guagnerola (1 833 m).
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Hébergement possible au Paesolu d' Aitone (tél. 95 26 22 40) ou carrément au milieu de cette randonnée, au refuge ONF non gardé du col de Saltu qui comprend 2 salles au rez-de-chaussée avec tables, bancs et cheminée, et à l'étage des possibilités de couchage. Renseignements à la maison forestière d'Aitone, tél. 95 26 20 67.
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PORTO - SAGONE Rentrer alors au point de départ par les bergeries de Radule jusqu'au col de Vergio (le long du GR 20) puis en empruntant le sentier balisé parcourant le flanc sud de la forêt d'Aitone (8 h au total). Le vivre autrement
La forêt d' Aitone se prête à diverses activités, mises en place notamment pour les besoins des séjournants du Paesolu d' Aitone. On peut notamment s'exercer à l'escalade sur les dalles équipées à proximité du col de Saltu, aux descentes de torrents sur l' Aitone et le Spurtellu (voir proposition précédente) et aux loisirs nordiques, lorsque la neige se trouve par hasard au rendezvous l'hiver. Ces divers choix possibles rendent en fait stratégique ce centre de vacances comme base de départ de loisirs toutes saisons.
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Le VTTtrouve également sur ces hauteurs d'Evisa un terrain possible de pratique. Vous avez le choix entre la rude montée au col de Saltu et à ses suivants de Cuccavera ou Felce et le versant opposé de la vallée d' Aitone, dont les pentes plus douces et moins rocheuses remontent jusqu' aux hauteurs du petit plateau d'Albia. Le paysage dénudé de cette crête autorise bien des divagations ; le soleil et le spectacle des murailles du Capu d'Ortu salueront même le randonneur à sa sortie des bouleaux ou des résineux (laricios et même sapins) : une chance à saisir donc d'une boucle peu difficile (350 m de dénivellation) où les plus sportifs trouveront en cherchant bien quelques portions de sentier pour égayer la descente) .
Les crêtes de la forêt d'Aitone, près du col de Saltu
PORTO - SAGONE
REPÈRES
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Cavollaghiu sur le Darde (à 1,5 km de Piana sur la route des Calanche). Durée : 6 h (dont 4 h de descente). Période : descente fa isable quasiment toute l'année (hors période de crue) mais conseillée de mai à octobre. Matériel : corde 2 x 30 m + corde de secours ; baudrier et descendeur ; combinaison néoprène pour les quelques bains facultatifs (la seule vasque profonde, difficile à contourner pour les matous, est située ou pied du grand toboggan) ; descente en principe équipée. Difficulté : quelques rappels surplombants, normalement hors d'eau. Sécurité : attention aux sauts trompeurs ; il y a rarement de l'eau au-dessus de la taille ; prendre garde à ne pas coincer la corde au bas du second grand rappel. Carte : IGN TOP 25 Porto 4150 OT (pli D4).
LE RAVIN DE DARDO
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Départ : pont de
Ci-dessous :
Dans l'un des rappels du Dardo, la nature a dessiné l'ombre de la Corse ! À droite : Les Calanche de Piana
Classique des canyons corses, le Dardo plonge et se fraye un chemin sinueux au cœur des Calanche de Piana. Clou de cette journée, l'arrivée sur la mer (quasiment le seul endroit où l'on est sûr de trouver de l'eau tout l'été !) .
Après une première partie sous la route où l'on passe en rive droite du moulin de Piana, se présente la succession des principales difficultés : 2 rappels de 25 m de hauteur chacun avec entre un petit rappel de 10 m. Au bas du derni er grand rappel, le Dardo s'éloigne définitivement de la route (que l'on devine au sommet d'un versant raide et rocheux) en bifurquant sur la gauche (jolie vasque) puis à droite (rappel de 2 x 15 m ; toboggan possible mais repérage en rappel indispensable). La fin du parcours peut se faire ensuite en évitant bains et rappels (quelques désescalades délicates malgré tout). On atteint pour finir le confluent avec le ravin descendant de l'auberge des Roches Bleues. Après un A/R indispensable jusqu'à la mer (1 h au total, pour apprécier la solitude et l'ambiance du golfe de Porto), remonter dans le maquis à l'aplomb exact du confluent des deux thalwegs, en se dirigeant vers le pied est du "Château Fort" (rechercher les zones de faiblesse '. du maquis, puis d'une arête rocheuse).
PORTO - SAGONE Retour ensuite à la route par un bon sentier pittoresque qui arrive au rocher de "la Tête du Chi en". Auto-stop, footing ou manœuvre de véhicules pour terminer (3 km).
au départ. Randonnée superbe, où le mélange des roches rouges et de taches éparses de végétation, compose l'une des plus belles mosaïques de couleur de toute la Corse.
Photo du haut : corrida improvisée sur l'anse de Dardo En bas : le rappel souterrain du Dardo
MAUPASSANT ET LA CORSE Guy de Maupassant visita la Corse à l'automne 1880, et en fit le théâtre de nombreuses chroniques (parues dans le journal Le Gaulois) et autres nouvelles. Les Calanche de Piana l'impressionnèrent particulièrement, au point qu'il en fit trois évocations différentes (dont l' une pour le voyage de noces des héros de son roman Une Vie) : « Une vraie forêt de granite pourpré ... Des pics, des colonnes, des clochetons, des figures surprenantes modelées par le temps, le vent rongeur et la brume de mer. Hauts jusqu' à trois cents mètres, minces, ronds, tordus, crochus, difformes, imprévus, fantastiques, ces surprenants rochers semblaient des arbres, des plantes, des bêtes, des monuments, des hommes, des moines en robe, des diables cornus, des oiseaux démesurés, tout un peuple monstrueux, une ménagerie de cauchemar pétrifiée par le vouloir de quelque Dieu extravagant ». Le vivre autrement
La grande classique du secteur, c'est bien sûr l'ascension du superbe belvédère du Capu d'Orto (la marine et la tour dePorto à vos pieds, à la base des murailles géantes des Signore, tombant sous le sommet !). Cette randonnée part près du terrain de sports de Piana (en empruntant d'abord la piste qui passe au-dessus). Continuer celleci jusqu'à son terme (en négligeant une bifurcation récente montant sur la droite) puis le sentier (balisé en orange) qui la prolonge jusqu'au col de Foce d'Orto via la fontaine de Piazza Monica (source de notre ami le Dardo !). Terminer enfin par une succession de couloirs balisés de cairns et redescend re entre les bruyères par la crête à l'ouest du sommet. Au col de Piazza, on retrouve un balisage vert ram enant
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Ailleurs, il exagère encore plus : « Peut-être n'est-il par le monde rien de plus étrange que ces Calanche de Piana, rien de plus curieusement ouvragé par le hasard ». Maupassant fut en revanche déçu par les commodités offertes dans l'île (« les auberges sont inconnues en ce pays sauvage »; « ils dormirent sur une paillasse de maïs, dans une vieille maison vermoulue dont toute la charpente piquée de vers, parcourue par les longs tarets mangeurs de poutres, bruissait, semblait vivre et soupirer ») et par l'art local (« on ne rencontre jamais un morceau de bois travaillé, un bout de pierre sculptée, jamais le souvenir du goût enfantin ou raffiné des ancêtres pour les choses gracieuses et belles »), mais rendit hommage à l'hospitalité de l'habitant (« ouvrant sa porte aux passants et donnant son amitié fidèle pour la moindre marque de sympathie »).
PORTO - SAGONE
REPÈRES
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LE CAPU ROSSU
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Départ : de Piana, prendre la D 824 qui descend à la plage d' Arone ; s'arrêter en terrain dénudé dans un large virage à gauche, où la route tangente l'ancien chem in muletier (panneau du Conservatoire du Littoral).
Durée : 3 h A/R. Dénivelée : 500 m. Difficulté : randonnée peu difficile. Carte : IGN TOP 25 Porto 4150 OT (plis D1/ D2)
La tour et le bec de Capu Rossu.
Pyramide solitaire, comme coupée du monde, le Capu Rossu est rattaché à la terre ferme par une sente desservant la tour aujourd'hui restaurée de Turghiu (avec notamment une cheminée en état et une terrasse à la vue imprenable pour les adeptes du bivouac) et de maigres pâturages, résidus d'une vie agricole qui compta jusqu'à vingt exploitations et dont il ne subsiste pratiquement que des ruines.
Une sente caillouteuse, bordée au départ d'une imposante murette de pierres, descend progressivement le long de l'échine du Capu Rossu, restant en contrebas des escarpements rocheux qui dominent la mer. Au point bas de cette descente, au pied de la pyramide du Cap u Rossu, une sente cairnée remonte dans les escarpe-
ments rocheux, passe près d'une cavité caractéristique, visible de loin, et se termine au sommet. L'itinéraire normal reste quant à lui à flanc plus longtemps, gagnant une ancienne bergerie rénovée et son ancienne aire de battage (du blé et de l'orge étaient cultivés autrefois sur ces maigres terrasses désormais colonisées par les chèvres) . La fin de l'ascension, jalonnée de cairns, contourne alors par le sud les défenses rocheuses (aux zones de faiblesses nombreuses) où s'appuie la tour de Turghiu. En faire plus Tout près de là, une autre balade au -dessus de l'eau part de la plage d'Arone vers le sud pour rejoindre la presqu'île d'Orchinu et sa tour solitaire : remonter depuis la plage le long de la D 824 et au premier croisement de piste, prendre à droite, passer plus loin sous un grand palmier caractéristique et rejoindre à flanc le vallon de Ghiargalone. Passer près d'une source et remonter par une bonne sente qui traverse le maquis aux deux tiers enviro n de la hauteur du versant. Au-delà d'un premier col, obliquer sur la droite en contrebas de la crête afin de rejoindre une piste (manquante sur la carte IGN) qui redescend dans la baie de Topiti (4 h A/R jusqu'àla tour d'Orchinu) . Cette tour d'Orchinu est accessible plus directement depuis le bout de la plage de Chiuni. Il suffit de passer une barrière de bétail, de continuer 30 m et de prendre une sente filant sur la droite vers une ancienne bergerie. 30 m plus loin, s'élever à vue sur la gauche en terrain dégagé pour retrouver plus haut une bonne sente se glissant dans le maquis jusqu'à la tour (1 h A/R). Le vivre autrement En face de la tour d'Orchinu, la pointe et la tour d'Omigna sont également une objectif pittoresque de balade génoise, spécialement agréable à VTT. Depuis la plage de Peru, une piste prolonge la route de desserte du lotissement Ta
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PORTO - SAGONE Kladia, jusqu'à la station d'épuration de Cargèse (non signalée sur IGN, située au rétrécissement de la presqu'île, coté 24 m). Un large sentier part ensuite à gauche, sous le grillage de clôture de cette station et atteint la tour après un cheminement très plaisant, rarement pentu, et imprégné d'un air marin vivifiant !
Les amateurs de VTT plus sportif apprécieront enfin les portions du Tra Mare e Monti partant près du hameau de Revinda : l'une, à flanc, en direction des anciennes mines de Sulleoni, l'autre rejoignant le hameau de Lozzi (sous Cargèse) après un parcours technique et varié à souhait.
Ci-dessous : Escalade à la plage d'Arone !
Ci-dessous : Le Capu Rossu,
à travers une meurtrière de la tour d'Orchinu (illustration des principes de communication de tour à tour)
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PORTO - SAGONE
US CONSTRUCTIONS GÉNOISES Complétant à partir du XVIe siècle le réseau existant de citadelles fortifiées (Ajaccio, Bastia, Bonifacio, Calvi ...), les tours littorales sont, comme les ponts génois, d' étonnantes curiosités à découvrir au détour d'un sentier. Usés par le temps, ces édifices sont aujourd'hui délabrés (on en dénombre malgré tout 70 encore debout) malgré un début de restauration entrepris notamment par le Conservatoire du Littoral. Ils constituaient autrefois un efficace réseau d'alerte, pouvant en quelques heures et d'un bout à l'autre de la Corse, annoncer l' arrivée des pirates barbaresques, auteurs de multiples actes de pillage. Leur disposition résultait de ce besoin de communiquer par feu et si l'on en Tour d'Orchinu. trouve peu sur le rivage linéaire de la côte orientale, ces tours sont nombreuses à l'ouest de la Corse et sur le Cap Corse. Ces tours, généralement circulaires, sont bâties sur trois niveaux : - un rez-de-chaussée clos où étaient Tour de Fautea (côte orientale) stockés l'eau et les vivres ; - une pièce de vie principale garnie de meurtrières et ouverte par une longue échelle amovible sur l'extérieur ; - une terrasse de surveillance avec parfois un système de collecte des eaux de pluie alimentant par un conduit la citerne du niveau inférieur. Au sein de ce dispositif élaboré par les Génois (et en bonne part réalisé par les insulaires) pour la protection des côtes et de la "piaghia", les fortins (Girolata, Campomoro, Tizzano, et le fort Matra à Aléria dans lequel était installé un détachement de cavaliers) sont une pièce intermédiaire entre les puissantes citadelles et les simples tours littorales. Girolata a tenu très tôt ce rôle de relais : une tour y est déjà mentionnée vers 1530, en tous cas à une Tour d'Omigna
époque où le système de défense de l'île est encore en gestation. Renforcée por une enceinte polygonale (les murs saillants sont moins sensibles à l'artillerie) qui reproduit en miniature le moTour de Capu Rossu dèle de la citadelle avec ses bastions, la tour devient un fort, dont le rôle majeur est de garder un mouillage précieux sur cette côte inhospitalière, tout en empêchant la création d' une base propice aux razzias. Le fait que le "capo" et les "torregiani" (entendez le chef de la tour et la garnison) dépendent étroitement du préside Tour de Meria (Cap Corse) de Calvi, et non pas comme souvent des communautés locales, est un signe de l'importance accordée au site, même encore au XVIIIe siècle. De la même façon , Tizzano dans l'extrême sud de l'île protégeait un des rares abris côtiers entre le golfe de Valinco et Bonifacio et était en relation avec cette cité comme six autres tours (telle Campomoro, l'une des plus grosses de l'île,elle aussi doublée d'une enceinte). Très isolés, loin des villages, ces fortins nécessitaient une garnison plus importante que les trois ou quatre hommes normalement de garde dans chaque tour, et devaient disposer d'une artillerie (de petit calibre) un peu plus conséquente. Beaucoup de ces tours et fortins sont auiourd'hui visibles depuis les routes du bord de mer. Pour notre part nous avons davantage aimé encore celles qui ne se dévoilent qu'au prix d' une randonnée : autour de Porto (Capu Rossu, Girolata), dans les Agriates (tours de Fornali et de la Mortella au début de la traversée de ce désert en partant de Saint-Florent), au bout du Cap Corse (SantaMaria, Agnello ... ), dans la baie de Valinco (Capu di Muro, Capu Neru, pointes de Pratarella, Campomoro et Senetosa ... ) Une matière riche pour un séjour d'agréables randonnées à thème, agrémentées de baignades et accessibles toute l'année.
PORTO - SAGONE
LE LAC DE CRENO
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Lac du diable selon la légende, le lac de Creno tient pent-être ce nom de la drosera, petite plante carnivore qui pousse sur les pozzines de ses rives, ou de la forêt de pins laricios qui l'enserre de sa mystérieuse élégance. Un joli but d'excursion en tous cas, dont nous vous conseillons l'accès par le nid d'aigle d'Orto, beau village adossé aux murailles colorées (et curieusement méconnues) du Sant'Eliseo.
Se garer dans Orto en haut du village, sur une placette dominant une croix fichée dans un rocher. Près de là, une pancarte indique la direction du lac et le raide sentier (balisé en jaune) qui s'élève entre bruyères et châtaigniers jusqu'à un col muni d'une croix. Continuer ensuite par un cheminement évident qui monte, plus progressivement cette fois,
jusqu'au lac de Creno. Le sentier passe au-dessus de la laquette et des bergeries de l'Arate, puis à la fontaine de Veduvella (qui coulait partout, sauf dans son tuyau d' origine, lors de notre passage !). Les plus courageux pourront passer par le sommet du Sant'Eliseo (bon sentier également qui conduit à la chapelle sommitale, qu e l'on aimera plus pour sa vue que pour ses abords grillagés et sa porte en ferraille). Le pèlerinage du mois d'août au Sant'Eliseo, qui partait autrefois d'Orto, a profité de la nou-
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velle route montant au-dessus de Soccia (désormais goudronnée jusqu'à son dernier lacet) pour s'ouvrir à un plus large public encore. Vous-même pouvez bénéficier de cette commodité pour monter à Creno en remontant en voiture depuis Soccia jusqu'au parking proche d'une grande croix métallique (buvette en été) . Le sentier (également balisé) grimpe alors à flanc au milieu des bruyèressous la crête du Sant'Eliseo et atteint Creno en moins d'une heure.
PRATIQUE
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L'hôtel de Soccia est la commodité la plus naturelle pour dormir ou manger à proximité du lac de Creno. Vous pourrez gagner à partir de là le cours du Ziocu, un torrent aux fort jolies marmites et dont l'encaissement éveillera la curiosité des amateurs de gorges. Tél. 95 28 31 92.
LE LAC DU DIABLE Le lac glaciaire de Creno est le seul lac naturel de Corse à être cerné de pins laricio, une originalité certes propice ou développement de croyances qui ont longtemps attribué mauvaise presse à ce lac, «glaçant d'effroi ses visiteurs même les plus audacieux ». Au début des années cinquante, une tentative malheureuse de rehausser ses berges par un petit barrage fut d'ailleurs victime de cette malédiction el la hausse du niveau de l'eau, étouffant toute vie végétale sur les rives, entraîna la chute des pins atteints par l'eau. En 1987, le parc régional de Corse intervint au cours d'une opération d'envergure où le lac fut nettoyé de ses innombrables débris végétaux et son déversoir fut rétabli à son niveau d'origine. La présence curieuse de nénuphars est également le résultat d'une in-
tervention de l'homme il y a quelques années. Le lac, qui a repris sa belle allure d'autrefois, souffre néanmoins de la sécheresse au cœur de l'été, et, mal alimenté, il perd alors une partie de son volume el de son éclat. Ces curieuses variations de niveau paraissent faire écho à la légende de ce lac créé par le diable pour s'y cacher avant qu'il ne soit vidé par les prières d'un berger et d'un pieux vieillard, opération qui fit réapparaître le malin et l'obligea à s'enfuir. Ce flagrant délit put heureusement être suivi d'un second remplissage de la cuvette et le pays comme le lac purent être sauvés. Ce lac lait désormais l'objet d'une surveillance régulière, compte tenu d'une fragilité de son écosystème victime auparavant d'un estivage trop intensif des porcs.
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REPÈRES
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Départ : Orto, village en vallée du Liamone (accès par Vico et Guagno-les Bains). Durée : 3 h A/R. Dénivelée : 600 m. Difficulté : promenade balisée et peu difficile. Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (plis C3/ C4).
PRATIQUE
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LES NEIGES DU CAMPOTILE 36
Le Campotile se laisse difficilement visiter à la journée du fait de son isolement et de son étendue. On appréciera donc la présence du refuge de Manganu, ouvert l'hiver (et généralement peu fréquenté à cette époque) et qui se prête bien à une découverte en étoile du Campotile. On y regrettera l'absence de gardien, de bois et de flambée du soir, encore qu'il soit possible de couper quelques branches d'aulnes, nombreux dans les environs.
Source du Tavignano au lac Nino (fleuve qui arrose Corte), le plateau du Campotile révèle de superbes ambiances hivernales, qui vous feront apprécier une Corse blanche et insolite. Autrefois pressenti comme lieu d'accueil de la "grande station de ski corse", le Campotile a été épargné par son isolement mais subsiste fortement dans l'imaginaire local comme champ de neige immense et mythique. Si la réalité y est un peu différente (la neige est irrégulière et le ski limité là comme ailleurs), le Campotile demeure malgré tout l'un des terrains corses les plus appropriés aux différentes pratiques hivernales.
Page de gauche : Les bergeries et la laquette de l'Arate Ci-dessus : Terrasses à Orto
Commençons par l'accès au plateau et à son refuge. Trois possibilités en fait : côté ouest (haute vallée du Liamone), par le village de Soccia et le sentier du lac de Creno et du col d'Acqua Ciarnente (porte d'entrée du Campotile) ; cet accès est conseillé pour découvrir le Campotile à raquettes, car la montée régulière s'effectue dans des terrains peu pentus et généralement déneigés (3 h pour atteindre le refuge de Manganu depuis Soccia).
Côté vallée du Golo (route du col de Vergio), les randonneurs à skis de fond ou à raquettes utiliseront la piste forestière de Valdu Niellu pour s'approcher du col SaintPierre que l' on rejoint par un layon forestier (non mentionné sur la carte IGN) puis par le GR 20; suivre alors sensiblement le GR 20 jusqu'à Manganu. Les conditions optimales de ce parcours sont tou tefois assez rares. Toujours du même côté, mais cette fois à skis de randonnée ou à raquettes, partir de la maison forestière de Poppagh ia et utiliser l'itinéraire qui monte au col de Stazzona et au lac de Nino (on ne trouve la neige en général qu 'au niveau des bergeries de Colga, dans les pentes un peu raides qui dominent celles-ci). D'autres randonneurs préfèrent à cette solution un départ depuis le fond de la vallée de la Restonica via les brèches de Goria ou Capitello (aléatoire car la route de la Restoni ca est rarement dégagée l'hiver). Les parcours conseillés : à raquettes ou à skis de fond, il est très plaisant de se balader le long du Tavignano, côté rive droite et en passant près des bergeries de Vaccaghia. A skis de randonnée, beaucoup de choses se font en étoile autour de Manganu. Dans l'ordre décroissant d'intérêt citons :
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PORTO - SAGONE - le vallon du Capu ai Sorbi; montée belle, bien enneigée et en principe sûre ; l'ascension du sommet (2 267 m) qui domine le petit lac de Sorbi (non dénommé sur IGN), couronnera votre journée ; - le vallon de Manganu qui remonte à la Punta aile Porte (2 313 m) ; plus austère et moins facilement skiable que le précédent ; - la Cimatella (2 098 m), sommet situé au sud du lac de Nino ;pente régulière et joliment skiable, mais l'enneigement fait souvent défaut ; - le vallon de Goria (du nom du lac), qui mène au très beau cirque qui clôt le fond de vallée ; éventuellement intéressant pour monter à la brèche situé au nord du Capu a iSorbi et redescendre par le vallon déjà recommandé de Sorbi (pentes terminales un peu raides à la montée) ; - la Punta Artica (2 327 m) sommet principal séparant les vallées du Golo et du Tavignano ;sommet peu pratique à faire depuis le refuge (face sud lointaine et déneigée) ; l'Artica est en revanche classique et peu difficile à la journée depuis la maison forestière de Poppaghia. Le vivre autrement
Les autres saisons, on appréciera la découverte pédestre du secteur, malgré l' encombrement du refuge de Manganu (sur le GR 20, gardé de début juin à fin septembre). Fromages à déguster aux bergeries de Vaccaghia (sur le chemin du lac de Nino),
RIPÈRIS
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Accès : plusieurs possibilités (lire description). Durée et difficulté : variables selon vos ambitions ; l'isolement des lieux doit inciter à la prudence (attention en cas de mauvais temps ou de retraite imprévue). À raquettes comme à skis de randonnée, le Campotile se prête toutefois à de l'initiation, sous la conduite d'un encadrement confirmé. Carte : IGN TOP 25 Monte d'OroMonte Rotondo 4251 OT (plis B4/ B6).
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PORTO - SAGONE
LE MONTE CERVELLU
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C'est à Rosazia que commence cette ascension aussi belle que méconnue ; un village tout proche des côtes de Sagone (15 km à vol d'oiseau), mais isolé comme aucun autre en Corse. Sur ses hauteurs, les crêtes de la forêt de Libio offren t, malgré leur modeste altitude, les plus belles vues qui soient sur les vallées du Liamone et du Cruzini.
Montée au Campotile (sous Bocca a Stazzone)
Prendre un chemin bétonné sur la droite qui monte vers des maisons. Après avoir passé un ponceau, prendre 20 mètres plus loin un sentier qui part aussi sur la droite. On chemine alors à travers les bruyères arborescentes, les pins maritimes et quelques châtaigniers. On arrive à un embran-
chement où l'on prend le sentier de gauche. Des petits lacets courts et nombreux s'empilent les uns sur les autres et permettent d'atteindre le petit col de Capizzolu, d'où l'on aperçoit déjà le golfe de Sagone. Le chemin monte alors toute crête le long d'un muret de pierres sèches, véritable muraille de Chine en miniature qui ondule le long de la crête et qui servait autrefois à séparer les terrains communaux de pacage de la forêt domaniale. Le vent doit parfois souffler fort sur ces hauteurs, comme en témoignent tous ces troncs blanchis gisant sur le sol. Le sentier n'étant pas très visible, suivre le mur jusqu'à apercevoir une grande croix blanche qui indique les bergeries toutes proches (présence d'une petite source à côté des constructions les plus en contrebas). De là, se diriger en suivant les
MUNA Entre Rosazia et Murzo, Muna est certainement l'un des derniers villages corses désenclavés. La piste venant de Murzo n'a été ouverte qu'en 1977, et goudronnée ... en 1992 ! Votre visite prendra ici la forme d'un pèlerinage nostalgique, en pensant aussi à tous ces hameaux de l'intérieur partageant ce même isolement ... Auparavant, on n'accédait à Muna que par le sentier, en longeant le Liamone (un joli chemin, sympa comme tout à VTT à partir du pont de Belfiori) avant de s'attaquer à la rude montée sous les "Calanche" de la Bocca a Verghiu. Même plus accessible, Muna reste un des rarissimes villages à ne pas accepter de véhicules : bâti à l'ancienne, il grimpe sur la colline par paliers, et ses ruelles ressemblent à des sentiers muletiers, encore bien pavés et tortueux. Pour peu, le visiteur aurait l'impression de retourner au siècle dernier. C'est bien entendu ce qui fait le charme du lieu et, malgré la présence de maisons en ruines, Muna respire et revit, tout en se passant de l' électricité. Quand on pousse la parte de l'église, on est même stupéfait : la nef est blanche, lumineuse et richement décorée. Il est vrai que Muna a été quasiment déserté, mais jamais totalement abandonné. Ce n'est pas un village très ancien : sa fondation doit remonter aux XVIIIe-XIXesiècles, au moment du plus fort développement de la population corse. Deux maisons et l'église sont datées (1827, 1856, 1859), quelques-unes dans le bas du village ont les caractéristiques du XVIIIe siècle, avec leur porte à pieds droits monolithes, ou leurs linteaux arrondis en arc de décharge. C'est la Grande Guerre qui a enlevé à Muna ses hommes et a amorcé son lent déclin (la plaque commémorative du monument aux morts est particulièrement éloquente à ce sujet). En arrière-saison, on aura l'impression que Muna est désert ; mais les tombes du cimetière tout proche reçoi-
vent quand même à la Toussaint leurs traditionnelles bougies rouges . L'été au contraire le village revit, d'une vie un peu factice peut-être, et ceux qui y sont nés ou y ont une maison de famille reviennent y séjourner. Au visiteur de se faire discret : il n'entre pas dans un musée !
Muna, sous les aiguilles fauves de la Sposata.
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PORTO - SAGONE courbes de niveau, à travers fougères, genévriers et quelques vieux pins laricios, vers une nouv elle crête. On arrive alors au niveau d'un petit promontoire rocheux, Punta Riccinosa, d'où l'on découvre les villages de Soccia, Orto et Guagno. On devine même, au-dessus de Soccia, l'emplacement du lac de Creno. On découvre également les falaises grises du Monte Trettore. Gagner alors facilement le sommet du Monte Cervellu (1 624 m), en
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suivant la ligne de crête. Au retour, la maison forestière et la sapinière de Libio méritent une visite, et l'on peut par ailleurs redescendre plus directement sur Rosazia à partir de la croix, en empruntant le sentier (représenté sur la carte IGN) qui dévale en rive gauche du vallon de Mulinacciu. En faire plus
Voisin du Cervellu, le sommet du Tretorre est un curieux pain de sucre que des failles
REPÈRES
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Accès : on atteint Rosazia par le bourg de Vico (distant de 20 km via une route superbe) puis le vi llage de Murzo. Départ : à l'entrée de Rosazia (côté Murzo), dans l'épingle de la route (cotée 673 m sur la carte IGN). Durée : 5 h A/R. Dénivelée : 950 m. Difficulté : la difficulté majeure de ce parcours réside dans l'absence de tout balisage ; itinéraire hors sentier entre la Punta Riccinosa et le sommet de Monte Cervellu. Cartes : IGN TOP 25 Vico-Cargese 4151 OT (plis B10/ B11) et Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT (pli D3).
PORTO - SAGONE
Ci-contre : l'ondulation géante de la muraille à l'assaut du sommet
Page de gauche : L'arrivée aux bergeries sous le Monte Cervellu
REPÈRES
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découpent en trois ogives. Ce spectaculaire monument naturel est composée d'une roche grenue qui n'est pourtant pas un granite, mais une syénite, un matéri au hyperalcalin dépourvu de quartz. Riche dans le cas présent d'une variété de grenat, la pyrénéite, cette roche n'aurait aucun équivalent strict de par le monde ... Le sommet principal, au nord, culmine à 1 509 m et semble imprenable, mais en fa it, les possibilités d'escalade sur ses gra nd es parois lisses paraissent nombreuses de plus près. Du Monte Cervellu, descendre directement sur la Bocca a e Porche. On rejoint
là le sentier balisé en orange, reliant par les crêtes Guagno à Guagno-les-Bains. Il permet de contourner le sommet par le sud. Au point coté 1 38 l m, prendre sur la gauche un vaste couloir encombré d'énormes blocs qui grimpe au nord du sommet principal. On atteint un petit plateau au pied de la paroi terminale. Une petite vire herbeuse que l'on escalade de droite à gauche (passage de II) permet d'atteindre le sommet et son panorama inoubliable. Au retour, on utilisera le balisage orange pour rejoindre directement Punta Ricinosa (rajouter 2 h A/Rà l'horaire du Monte Cervellu).
DE CRUZINI EN LIAMONE 38
sons du hameau de Chiusa ; le sentier r em on te ens uite un long moment et pratiquement à l'horizontale, le fond de la large vallée du Cruzini (le lit du torrent, curieux à observer, ressemble à la basse Solenzara ou même à des rivières rencontrées dans d'autres massifs français, par son faible encaissement et l'abondance des amoncellements de blocs). Au-dess us des berge ries et de la châtai gnera ie de Gua r chetta, il se décide enfin à monter plus sensiblement dans un paysage marqué à l' automne par un déchaînem ent de co uleu rs ros es, jaunes et orangées des essences forestières avoisinantes (hêtres, châtaigniers ... ). Après un passage aux bergeries de Terricione (source et a bri), il atteint le col d 'Orecc ia
Départ : village de Pastricciola, au bout de la vallée perdue du Cruzini (autre possibilité : le village de Guagno, au fond de la vallée du Liamone). Durée : 2 à 4 journées de marche. Difficulté : randonnée pour bons marcheurs ; chemins tous balisés.
Période conseillée : de mai à octobre (risque de neige compli quant la difficulté le reste de l'année). Carte : IGN TOP 25 Monte d'Oro-Monte Rotondo 4251 OT
Nous avons aimé cette proposition pour deux raisons : d'une part car le parcours s'articule et se module aisément autour de plusieurs possibilités d'hébergement ;aussi parce que la végétation de la Corse y est résumée dans une succession étonnante et rapprochée de paysages, qui fait passer dans la même journée du maquis à l'aulnaie, du châtaignier proche des villages aux sapinières solitaires d 'altitude. Première étape (durée 5 h; dénivelée positive 1 000 m) Gagner dans un premier temps par la route puis par un sentier balisé (couleur orange) les dernières mai-
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PORTO - SAGONE (1427 m) puis, quelques minutes plus loin et plus au sud, le refuge de l'Onda. Deuxième étape (durée 4 h; dénivelée positive 700 m) Remonter au nord-ouest la variante balisée du GR 20 le long de la crête des Pinzi Corbini (rochers aux pointes recourbées) :beau parcours de crête, escarpé par endroits et offrant de bonnes chances d'apercevoir la mer des deux côtés, ainsi que le joli petit lac de Gialicatapiano. Au terme de la descente jusqu'au col de Manganello (1 800 m), gagner en quelques minutes par un parcours à flanc le refuge de Petra Piana. En variante (notamment en cas de temps bouché, de neige ou d'intempérie), emprunter l'itinéraire normal du GR 20 qui passe plus bas et à l'est via les bergeries de Tolla, mais qui rallonge l'étape d'une bonne heure. Troisième étape (durée 4 h ; descente sur 1 100 m de dénivelée) Retourner au col de Manganello et descendre dans une raide pente d'au lnes jusqu'aux bergeries de Bassitone (abri possible en cas de problème). C'est sous l'œil des imposantes masses rocheuses de la Punta aile Porte (2 313 m) et du Monte Facciata (1 560 m) que se termine ensuite la journée, après une longue traversée sous les pins et les châtaigniers, évitant sur la fin la piste forestière et la D 23 pour atteindre tranquillement le centre du village de Guagno (750 m ; suivre tout le temps les balises ; c'est au niveau d'un panneau du parc régional que l'on peut éventuellement rattraper, en remontant sur la gauche, cette desserte routière du fond de vallée). Quatrième étape (durée 3 h 30 ;dénivelée positive 500 m) Le long du cimetière de Guagno, prendre le chemin du col de Messicella qui remonte progressivement au cœur d'une immense châtaigneraie (quelques passages pas toujours signalés de façon évidente). Après avoir rejoint le terminus d'une piste forestière, ce sen-
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tier pénètre dans une sapinière ombragée et débouche sur le col de Messicella. L'autre versant baigne au contraire sous le soleil ; la végétation devient alors pinède puis maquis et les vues sur la vallée et le massif du Migliarello sont superbes. On termine enfin ce raid dans Pastricciola (attention à ne pas se laisser embarquer sur la fin de la descente par un sentier partant sur la droite et rejoignant une nouvelle piste, non signalée sur la carte IGN, qui rallongerait votre ultime descente d'une bonne demi-heure). En faire plus
Pour ceux qui veulent en faire plus, conseillons au passage et à partir du refuge de Petra Piana l'ascension (cairnée) du Rotondo (2 622 m ;au centre de la plus vaste zone lacustre de Corse et objectivement l'un des quatre ou cinq plus
PRATIQUE
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Les refuges de l'Onda et de Petra Piana (non gardés hors été), les gîtes de Guagno (avec restaurant dans ce même village) et de Pastricciola : quatre hébergements idéalement disposés sur cet itinéraire convenant très bien par exemple à un aperçu de la randonnée en Corse, le temps d'un week-end prolongé.
Un randonneur au col d'Oreccia
PORTO - SAGONE
Un chemin de verdure, en vallée du Cruzini
beaux sommets de l'île) ou bien celle moins classique et presque aussi belle du Monte d'Oro à partir du refuge de l'Onda. Enfin, les refuges de l'Onda et de Pietra Piana sont plus classiquement accessibles par l'est depuis
le hameau de Canaglia (proche du col routier de Vizzavona) ; une bonne façon (un peu moins sauvage toutefois) si vous passez par là, de venir côtoyer un bout de GR 20, sur l'une de ses portions les plus intéressantes.
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GRAVONA / PRUNELLI
GRAVONA ET PRUNELLI rrosant la plaine d'Ajaccio, la Gravona et le Prunelli naissent ensemble sous les pentes du Monte Renoso (2 352 m), l'un des principaux sommets de Corse. Un peu plus bas, ils baignent chacun le plus gros bourg de leur longue vallée, Bocognano et Bastelica, autrefois lieux coutumiers de villégiature de la bourgeoisie ajaccienne en quête de la fraîcheur estivale de l'altitude. Ces deux villages sont remarquablement situés pour rayonner sur toute cette région du Renoso, second massif lacustre de Corse derrière l'inimitable Rotondo. En hiver, les formes lourdes de cette montagne tutélaire des deux vallées, se prêtent même à merveille au ski de randonnée, d'autant qu'elles sont le premier obstacle, le premier accueil des perturbations neigeuses venant de l'est. Ce privilège fit même naître deux stations minuscules (Capannelle et le plateau d'Ese), devenues depuis, au gré de saisons trop sèches et de conditions approximatives de gestion, de désolantes friches touristiques. La Gravona et le Prunelli ont curieusement choisi de se retrouver avant leur embouchure. Nés d'une même famille, ils finissent unis leur existence en parcourant ensemble un dernier méandre sous l'œil de la tour de Capitello. Leurs vallées ont eu dans leur histoire des destins différents. Celle de la Gravona est remontée depuis longtemps par la principale route intérieure de Corse. Même la voie ferrée et le train se sont aventurés sur ces
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La bergerie de Matone, en haute Gravona, sur la route du Migliarello
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GRAVONA/ PRU NEL LI
hauteurs, renonçant toutefois au passage de Vizzavona par un bref parcours souterrain. Au contraire, le haut Prunelli est toujours resté isolé, malgré la route du col de Scalella (à la viabilité longtemps incertaine) et malgré diverses tentatives de réaliser enfin la jonction par les crêtes avec le Taravo voisin. Si l'on cherche une caractéristique commune à ces pays de montagne, on ne peut éviter de parler de leur charcuterie réputée, de leurs immenses châtaigneraies éprouvées par la maladie et par un entretien laissant à désirer. Outre ces clichés habituels, pas vraiment propres à ces deux vallées d'ailleurs, on trouve comme référence commune l'omniprésence de l'eau qui baigne ici de multiples décors. D'abord bien sûr grâce à la proximité du golfe d'Ajaccio, dont l'on aperçoit par temps clair et du haut de n'importe quel sommet, le dessin tourmenté entre les caps de Muru et des Sanguinaires. Mais aussi par d'autres manifestations. Le Prunelli par exemple débute par deux lacs perchés, Bracca et Vitalaca, puis voit son cours médian emprisonné longuement derrière un barrage où s'étale sa verdeur suspecte. Cette eau, on la re-t rouveformant "le glacier" de Busso, coulant sous le pont génois de Zipitoli (visible par la trouée d'une ligne électrique bien mal placée), creusant les gorges pittoresques de la Richiusa et du Montichi, dévalant les ravins de Paratella et du Migliarello, jaillissant dans les cascades d'Ortala et du Voile de la Mariée,
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GRAVONA/PRUNELLI divaguant dans les pozzines marécageuses sous le Monte Niello, alimentant enfin d'astucieux systèmes d'irrigationqui courent jusqu'aux jardins de Bastelica ou même d'Ajaccio.
LES BONNES ADRESSES On distinguera les bonnes tables en goûtant la charcuterie des villages (Bastelica, Bocognano ... ), capitales corses du porc coureur.
Vallée de la Gravona Bocognano • Ne pas rater la boulangerie et son pain cuit au feu de bois. • Ferme-auberge d'Achille Martinetti: bonne adresse pour se restaurer (menu à 90 F) avec quelques chambres pour se loger. A l'automne, vous trouverez malheureusement porte close, la préparation de la charcuterie qui vous sera servie l'été accaparant alors l'hôte. Tél. 95 27 22 44. • Restaurant l'Ustaria, au milieu du village. Tél. 95 27 41 1O. Basse vallée • Le camping Les eaux vives à Suariccio (au pied de la route montant à Vero) est un site agréable sous les eucalyptus, en bordure de rivière et tenu par un vieux couple tout à fait charmant. Tél. 95 52 81 09. • Ferme-auberge U Celavu : au bord de la RN 193, près de l'embranchement de Vero, François Orsoni, un authentique éleveur (il en existe aussi !)propose un menu unique à 90 F, à base de produits de sa propriété. Le veau corse est fameux comme l'accueil. Adresse fermée hors saison, et qui offre par ailleurs quelques chambres d'hôtes. Tél. 95 52 80 64. • À Ajaccio, Le Piano est un petit restaurant élégant et propre aux prix raisonnables et à l'accueil touj ours égal. 13 boulevard du Roi-Jérôme, tél. 95 51 23 81. Pour se loger, l'hôtel Marengo, un deux étoiles simple et peu cher où l'on est bien accueilli . 2 rue Marengo, tél. 95 21 43 66. • À Villanova, chez Marc Casasoprana, des repas du terroir avec cabri, beignets au brocciu et une soupe soigneusement mijotée. Une bonne base de départ pour une balade littorale vers le Capo di Feno. Tél. 95 25 36 76.
Vallée du Prunelli Bastelica • Pension-restaurant Chez Paul : elle propose en haut du village de savoureux plats traditionnels, de l'hébergement à la nuit et de coquets gîtes ruraux qui viennent d'être rénovés. Tél. 95 28 71 59. • Auberge A Scatamaglia : la meilleure du village, cachée au bout d'une ruelle ; compter 120 F pour un menu cuisiné par une Corse cordon bleu et que l'on peut déguster à l'intérieur ou en terrasse ;gare à l'étouffement car c'est copieux (tous les produits sont maison). Tél. 95 28 70 31. • Hôtel-restaurant U Castagnetu : situé sur les hauteurs du village, il propose une quinzaine de chambres confortables dans un bâtiment bien aménagé ; polenta, tripes et sanglier au menu. Tél. 95 28 70 71 . • Hôtel U Sampiero Corso : (du nom du plus célèbre enfant de Bastelica, trahi par ses proches et assassiné par les Génois auxquels il refusait de rallier la Corse) ; situé entre église et mairie, il propose un accueil moins moderne mais plus familial où les séjournants se sentiront vite chez eux. Les menus manquent un peu de variété, la patronne abusant du sanglier, de la charcuterie et ... du couscous. Tél. 95 28 70 59. • Camping Chez Antoine :à 3km de Bastelica, sur la route du col de Scalella, un camping perdu en pleine nature ; entre une meule de foin et quelques beaux arbres pour oublier le soleil, vous trouverez des emplacements agréables (on peut même louer une tente sur place) ; Antoine Ber-
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GRAVONA/PRUNELLI
LOISIRS • Au village de Tavaco (départ de l'ascension du Sant'Eliseo, un beau belvédère qu'atteint un sentier dégagé remontant dans un beau maquis), l'auberge propose la location de VTT et des menus économiques (70 F). Tél. 95 52 86 66. • Balades en kayak de mer, location de VTT et de kayak de mer : Cors'Aventures à Bastelicaccia. Tél. 95 23 80 00. • Proches des îles Sanguinaires, deux sites d'escalade sans prétention, praticables toute l'année (l'été, la mer soulage du soleil) : - falaise de Terre Sacrée, atteinte depuis Ajaccio et la route des Sanguinaires jusqu'à l'embranchement de Capo di Feno ; suivre la D 111 b sur 200 m et prendre à droite une piste chaotique qui dessert deux bergeries. Une vingtaine de voies courtes (20 m maximum) ; les plus belles, parcourant une belle dalle, sont les plus faciles (niveau 4). - rocher de La Reta, que l'on rejoint par 1 km de piste côtière non carrossable, partant avant le terminus des Sanguinaires (12 voies, plus courtes mais plus difficiles). Topo-guide en vente locale • Ferme équestre et base nautique de Tolla : deux réalisations proches du lac ; location d'embarcations les plus diverses ; à cheval, randonnées à la journée ou sur plusieurs jours. Tél. 95 27 00 50.
nardini a tout aménagé ici à la force du poignet ;accompagnateur en montagne, il vous proposera des randonnées dans les environs et peut même vous tuyauter sur les sites locaux de parapente. Tél. 95 28 70 27 . Tolla • Camping-restaurant Chez Joseph : sur la route qui descend au barrage ; en 1993, catastrophe, Joseph fermait son établissement suite à quelques problèmes familiaux ; le 1er août, par miracle, il parvenait à le rouvrir et
trois jours après, son établissement était presque plein ! Si le restaurant n'a pas une architecture digne de la cathédrale de Chartres, le patron se rattrape par l'emplacement de son camping qui domine le lac au milieu des arbres et par ses plats :sanglier, cabri, champignons, merles. Vins et fromages sont spécialement choisis dans la vallée (un seul menu pour tout le monde, servi parfois après minuit !).Tél. 95 27 00 28. • Restaurant Chez Baptiste : au col de Mercujo (2 km avant Tolla en venant d'Ajaccio), bonne cuisine et grande salle pour un prix "étudié" (menu à partir de 75 F), dans une belle bâtisse qui donne sur la mer et la montagne ; au col, on atteint aisément grâce à une piste, un belvédère saisissant sur le barrage et les gorges du Prunelli. En continuant le chemin par une sente escarpée, la vue est encore plus saisissante. Tél. 95 27 00 54. Au sud d'Ajaccio • A Tramuntana : à 25 km au sud de la "cité impériale", au hameau de Bisinao, vous trouverez un gîte d'étape récemment aménagé (nuit à 70 F),
des gîtes ruraux à louer à la semaine (entre 1 650 F et 3 000 F selon la période) et en face, une auberge où vous assisterez avec un peu de chance à un concert de chants et de guitares corses. Tél. 95 24 21 66. • Hôtel Le Belvédère : à l'entrée de Coti-Chiavari, un établissement qui porte bien son nom, et dont nous gardons un souvenir ému, terminant à cet endroit une randonnée en compagnie d'enfants, soulagés de trouver ici, après le déluge de l'après-midi, le réconfort d'un bon accueil et d'un verre de lait chaud. Tarifs raisonnables. Tél. 95 27 10 32.
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LA GORGE DE LA RICHIUSA 39 La vallée de la Cardiccia, qui fait face au village de Bocognano, rassemble sur un territoirepourtant peu étendu, d'intéressantes possibilités de loisir vert. Clou de ce secteur, sa basse vallée, connue sous le nom de Richiusa, et qui s'enfonce dans une gorge étonnamment pittoresque, prétexte à un parcours aquatique de toute beauté. À la sortie de Bocognano (direction col de Vizzavona), un panneau indique la direction du moulin de l'Orso. Suivre cette route sur 1 km environ, et avant qu'elle ne remonte légèrement, prendre un chemin à peu près carrossable qui descend au parking de la micro-centrale (négligeant au passage des pistes secondaires par-
tant sur la gauche). Sous ce parking, franchir la Gravona par un gué partiellement aménagé situé en contrebas ou par une passerelle 100 m enaval. Sur l'autre rive, une sente vaguement balisée de points rouges se rapproche du ruisseau de la Cardiccia qu'elle finit par franchir au voisinage de l'école d'escalade avant de s'achever par un parcours de bloc en bloc, au débouché aval de la gorge de la Ri-
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chiusa (très joli endroit, idéal pour se baigner et pique-niquer ; durée de cette approche 25 mn). Remonter alors en rive droite orographique par une sente passant près des parois, puis le long d'un pierrier (quelques cairns) que l'on quitte par une traversée sur la droite pour venir dominer la partie médiane de la gorge. Continuer en s'élevant légèrement et rejoindre ensuite progressivement la rivière par une sente à peu près bien marquée qui court en terrain dégagé (compter 20 mn supplémentaires). La descente se caractérise ensuite par une succession de vasques d'eau verte, aussi tentantes que froides, ainsi que par deux rappels courts mais inévitables (leur franchissement sans corde présente des risques sérieux). La première partie de la descente est plutôt ouverte, les biefs y alternent avec de la marche et son parcours se termine
REPÈRES
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Départ : village de Bocognano. Durée : 3 h au total, dont la moitié dans le cours du torrent. Période : conseillé de mi-juin à mi-septembre. Difficulté : parcours peu difficile si l'on est bien équipé et à l'étiage du torrent, mais dangereux en cas de crue ou de risque d'orage. Matériel : canyon équipé ; prévoir une corde de 25 m par groupe et le matériel individuel de descente (néoprène, baudrier, descendeur, sac étanche car plusieurs bains sont inévitables). Corte : IGN TOP 25 Monte Renoso 4252 OT (pli A8).
GRAVONA/PRUNELLI
Page de gauche : un curieux homme-grenouille à la sortie
de la Richiusa Ci-dessous : deux gros poissons saisis en pleine nage dans la Cardiccia
par un rappel de 10 mètres de haut sur un pan incliné fort glissant. La suite est en revanche franchement encaissée et consiste en un enchaînement spectaculaire de bains et de ressauts où l'on ne rencontre aucun échappatoire (ne s'y engager que par temps stable). En faire plus Sur le chemin de la Richiusa, si l'on quitte le balisage rouge pour traverser à peine plus
bas la Cardiccia, un bon sentier s'élève rive gauche jusqu'à une croupe herbeuse, dans un maquis dégradé. Il s'oriente alors en traversée presque horizontale sur la gauche et chemine dans une pinède incendiée avant de rejoindre le torrent et la bergerie rénovée de Matone (820 m, 1 h 15 depuis le parking). Des pins collés contre cette construction ainsi que leurs cousins qui occupent à l'arrière-
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GRAVONA/PRUNELLI plan le sommet d'un curieux piton rocheux, sont ici les uniques rescapés d'un feu récent. Cet accès permet de parcourir plus longuement le cours de la Cardiccia (rallonger l'horaire d'une bonne heure et prévoir quelques bains et toboggans supplémentaires). Le vivre autrement La fa laise d'escalade de la Richiusa, située rive gauche et à deux pas de la sortie du canyon, est un joli site de granite adhérent, bien équipé et généreusement pourvu de voies accessibles (niveau moyen de 4 à 6 ; longueurs plus faciles qu'elles n'en ont l'air vues du bas ; une quinzaine de voies hautes de 25 m au maximum ; topo-guide en vente locale). De toutes les écoles corses, c'est à la fois l'une des plus pittoresques (la baignade y est en plus possible tout à côté) et l'une des mieux équipées (relais sur tiges rapprochées pour réduire les risques ... ). Adeptes à la fois des canyons et de l'escalade, ne cherchez pas plus loin le programme de votre journée aux portes d'Ajaccio ! Les randonneurs apprécieront la découverte de la bergerie de Matone puis la remontée du cours amont de la Cardiccia, de bloc en bloc, jusqu'au confluent des deux branches amont principales du torrent, séparées par une belle muraille orangée. En remontant la branche de droite (ruisseau de Boggio sur IGN), on découvre une source jaillissant d'un talus, près du confluent d'un thalweg secondaire. Puis le sentier s'élève rive droite, se glisse entre les bruyères vers un replat (bergeries ruinées) et vient surmonter plus haut le "glacier" de Busso, réceptacle d'un couloir avalancheux où la neige s'accumule chaque hiver sur plusieurs mètres
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d'épaisseur (compter 3 h 30 depuis Bocognano). Le cirque alentour est superbe, avec de grandes plaques roses de granite rappelant les montagnes de Bonifato, et des clochetons rocheux qui échancrent les crêtes et leur donnent une allure chamoniarde ! Les pentes tout autour sont raides, mais présentent des zones de faiblesse qui permettent de gravir le Mi gliarello (2 254 m), soit en se dirigeant vers l'ouest pour rejoindre le plateau de Piscia (la fin se déroule alors à vue en terrain facile), soit au contraire vers l'est en visant par la rive gauche du glacier le sommet du Cancellone et en terminant l'ascension par un système compliqué de vires et de ravins (cotation montagne PD). Dans les deux cas, ces parties finales nécessitent un bon sens de l'itinéraire (cairns rares) et des notions d'escalade. De Bocognano au Migliarello, compter 6 h de montée, justifiées par la belle ambiance de ce massif si sauvage.
LE MOULIN DE L'ORSU Ce vieux moulin est situé au bord de la Gravona (accès commun avec la Richiusa, jusqu'à l'ultime épingle de lapiste, où l'on continue la descente à gauche. 200 m plus loin, abandonner cette piste en tournant à droite) . Ici, pas de grande roue verticale (comme au moulin de Serra-di-Scopamène, lui aussi restauré), mais deux roues à pales horizontales, placées sous des voûtes, et actionnées par l'eau en cascade, par une sorte de conduite forcée. Pour écouter ronronner ces meules, venez à l'automne : les châtaignes sont alors placées en séchoir une dizaine de jours, puis nettoyées et triées. Chacun apporte son sac au meunier, qui moud du 15 novembre au 15 janvier (coordonnées au parc, tél. 95 21 56 54).
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REPÈRES
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Départ : bretelle routière supérieure du village, près du restaurant "Chez Paul". Durée : 2 h 30 A/ R Dénivelée : 250 m. Difficulté : randonnée pédestre facile, qui plus est réalisable toute l'année. Carte : IGN TOP 25 Monte Renoso 4252 OT (plis C7 /C8).
Page de gauche : En haut : la falaise de la Richiusa En bas : l'un des tout premiers
toboggans de la descente
LE CHEMIN DE L'EAU
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Le canal de la Volta est une étonnante construction, l'un des plus beaux ouvrages d'adduction que compte la Corse ; son parcours démarre d'un superbe site de cascades pour finir sa route au milieu des jardins, châtaigneraies et vergers de Bastelica. Le sentier commence entre une imposante fontaine couverte et une montée bétonnée munie d'une rampe ; très vite, il se dirige en un parcours ascend ant vers la droite au milieu des châtaigniers (traces de balisage orange) ; on rattrape au bout d'une demih eure le canal d' arrosage, juste après le passage d'un petit col. Bien entretenu et conservé (à l' excep-
tion de ses quelques ramifications, formées de tout petits canaux qui sont sérieusement dégradés), ce canal date des années trente et chemine admirablement dans un versant boisé, en se jouant des obstacles rocheux. La suite de la randonnée longe vers l'amont ce canal par une sente parallèle qui ne le quitte sur la fin que le temps de contourner la courte partie où il est canalisé ; on atteint enfin les cascades d'Ortala, lieu de la prise d'eau et joli site à découvrir en fin d'après-midi lorsque le soleil inonde autant que l' eau ce magnifi que décor de pins laricios et de falaises. En faire plus Le sentier, balisé par les soins d'Antoine Bernardini (on peut d'ailleurs atteindre les cascades depuis son camping), continue au-delà des cascades et per-
Les cascades d'Ortala
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GRAVONA/PRUNELLI met d'atteindre les bergeries de Verdanese (rajouter 2 h A/R), et encore plus loin les petits lacs de Pozzolo et les sommets de la haute vallée de la Volta culminant à la Punta Alla Vetta (2 255 m). Le vivre autrement
Aussi pittoresque et moins fatigante, nous vous proposons la remontée des cascades d'Ortala en contournant notamment les deux premiers ressauts par la droite (rive gauche orographique) ; des qualités d' escaladeur
LA ROUTE DES LACS
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Source du Prunelli, le lac de Vitalaca occupe une cuvette perchée, entourée de pentes raides où l'aulne est roi ;sa visite est le prélude à de nombreuses combinaisons d'itinéraires, idéales pour découvrir la richesse lacustre (lacs mais aussi pozzines) du massif du Renoso.
Traverser le bourg de Bastelica et prendre la bonne piste carrossable (partiellement goudronnée) qui remonte sur 2 km la rive droite du Prunelli (on remarquera quelques vergers de pommiers à l'arrière des hautes murettes qui la bordent) . Se garer à la fontaine de Verga, terminus de cette piste. Un bon sentier la prolonge et s'élève en rive droite du torrent. Au niveau d'une fourche qui se présente quelques minutes après le départ, prendre garde à suivre la branche de gauche, vers l'amont, dans une forêt où d'énormes mûres sont légion au mois de septembre. Le sentier sort ensuite du couvert fo restier et se fraye un passage étroit dans une zone de bruyères ; plus loin, la vé-g étation se rabougrit, dominée alors par les genêts, les genévriers et les fou gères. Le sentier termine sa traversée à flanc pour remonter plus franchement en direction des bergeries de Latina, se perd un
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sont requises pour découvrir les vasques d' eau paradisiaques qui réceptionnent certaines chu tes d'eau ; retour par le sentier balisé que l'on rattrape au sommet des cascades (compter une heure A/R, nous co nseillons une co rde de 2 x 25 m en cas de retraite intempestive ou pour assurer sur amarrage naturel - arbres - un second défaillant) ; boucle également possible dans l'autre sens en "pratique canyon" ;bains facultatifs, mais très tentants !
peu, puis tire à droite pour prendre pied sur les rives du vallon de Latina, aisément reco nnaissable à quelques gros hêtres isolés. Gagner alors sur sa rive gauche le col situé à la tête de ce vallon et se rapprocher du Prunelli par un nouveau cheminement à flanc qui vient buter sur un verrou caractéristique où il franc hit le torrent. Plus haut, le sentier, moins bien marqué mais restant facile à trouver grâce à la présence de cairns, revient à nouveau en rive droite du Prunelli et débouche dans un bassin perché, moins raide mais envahi par les aulnes . Après un crochet à la ber-
PRATIQUE
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Pour vous fa ire connaître cet itinéraire pédestre et les autres curiosités de la vallée, Antoine Bernardini, accompagnateur et propriétaire du camping sur la route du col de Scalella. Il a balisé luimême un second accès aux cascades d'Ortala, précisément à partir de son camping. Tél. 95 27 00 28.
REPÈRES
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Départ : fontaine de Verga (877 m) à l'est de Bastelica. Durée : 5 h30 A/ R. Dénivelée : 1 000 m. Difficulté : randonnée longue, sans obstacle technique particulier ; l'orientation est relativement facile, mais il conviendra d'être vigilant pour ne jamais quitter le bon chemin. Carte : IGN TOP 25 Monte Renoso 4252 OT (plis C8/B9).
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Le site des pozzines et son gardien
gerie ruinée d' Arbajola, il retrouve un balisage récent de points roses fluorescents venant du col de la Calle et atteint cent mètres plus loin la cuvette du lac (1 777 m, souvent fréquenté par les pêcheurs).
US POZZINES Minuscules pièces d'eau en voie de comblement, les pozzines sont l'une des originalités de la Corse et plus particulièrement du massif du Renoso. Ce nom, inventé par le botaniste Briquet au début de notre siècle, vient de la contraction des mots pozzi (puits en Corse) et alpine : il fait référence aux trous d'eau issus du morcellement d'un ancien lac en plusieurs petits bassins, reliés généralement par un réseau de canaux, cheminant entre des cloisons imbibées. L'ensemble repose sur un sous-sol imperméable de boues glaciaires où se sont accumulés des dépôts végétaux. Ce rôle de réservoir procure une fraîcheur appréciée des troupeaux (porcs et chevaux comme à Nino, moutons, bovins) et de leurs bergers qui occasionnent parfois des phénomènes de surpâturage et donc d'érosion préjudiciables à l'équilibre écologique de ces milieux excep-
tionnels, où l'on rencontre l' écrevisse et de petites plantes carnivores (la droséra et la grassette, dont les sécrétions visqueuses parviennent à engluer et à digérer de tout petits insectes). Dans le massif du Rotondo, beaucoup de pozzines sont associées à des lacs dont elles constituent le prolongement. Autour du Renoso, les plus connues n'ont pas de lac à proximité et sont situées à la source du torrent de Marmano. Elles sont accessibles depuis le lac de Vitalaca (voir descriptif), mais plus facilement encore depuis le plateau d'Ese et la crête de Scaldasole (au-dessus de Bastelica) ou en partant du col de Verde, frontière entre Taravo et Fium'Orbo. Dans le même secteur, on peut aussi visiter les pozzines des Pozzolo, à partir là encore du lac de Vitalaca, ou bien en partant du col de Scalella (entre Bastelica et Bocognano).
En faire moins
En cas de forte chaleur, vous choisirez peut-être de rester en fond de vallée ; dans ce cas, nous vous recommandons quelques belles vasques du Prunelli visibles depuis la piste et situées 300 m environ avant la fontaine de Verga ou encore la promenade familiale ombragée (petite boucle sympathique surtout à VTT) qui remonte en rive gauche du Prunelli la piste des bergeries de Tinoso et qui révient de l'autre côté du torrent par la passerelle située à deux pas de la fontaine de Verga. En faire plus Le lac de Vitalaca peut aussi être l'objectif intermédiaire de plusieurs circuits intéressants mais longs : La montée au lac de Bracca (1 h 30 A/R, par une sente difficile à suivre dans l' aulnaie et démarrant à l'extrémité amont de Vitalaca) que l'on peut enchaîner par l'ascension d'un petit col à l'ouest (alt. 2 200 m) qui permet de basculer sur la haute vallée de la Volta et d'en visiter les plus belles curiosités (lac et pozzines de Pozzolo, cascades d'Ortala) avant de retrouver Bastelica. Sur le versant opposé, le sentier menant au col de la Calle (1 946 m) permet également de ren-t rer sur Bastelica au prix d'un détour passant au site étonnamment pittoresque des Pozzi (lire encadré), au bas duquel un sentier bien marqué remonte brièvement au col de Scaldasole et gagne ensuite les bergeries de Mezzaniva, par une succession de lacets parcourant la croupe séparant deux vallons bien marqués ; terminer dans ce cas par le bon chemin qui relie Mezzaniva au terminus de la piste menant aux cabanes et au ve rger de pommiers de Tinoso. On peut enfin être tenté de vaincre le Renoso, en suivant les larges crêtes menant au sommet depuis les cols de la Cagnone ou de la Calle (passer par l'un à la montée et par l'autre à la descente ; compter 9 h A/Rdepuis Verga).
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LE BALCON DES DEUX GOLFES
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Le pays qui domine les golfes d'Ajaccio et de Valinco se caractérise par un reliefassez doux (pour la Corse du moins !), boisé d'un beau maquis dont les ouvertures laissent souvent entrevoir la mer et qui offre certains des plus beaux parcours de Corse à VTT. Remonter la route d'accès à la plage de Cupabia, puis gagner par la D 355 le hameau de Tassinca et le col de Gradello (ceux que rebutent ce goudron effectueront une manœ uvre de voitures). La suite est simple : revenir à Cupabia via le sentier balisé en orange qui longe jusqu 'à Coti-Chiavari la crête séparant les golfes d 'Ajaccio et de Valinco ; puis, après un bref intermède de goudron da ns le village, le sentier bascule au col de Pozz i jusqu' a u hameau de Ma rmontagna. Après une courte portion de route goud ro nn ée et de piste, le sentier contourne les ha uteurs de Cupabia et perd insensiblement de l'altitude pour att eindre enfin la plage ;bain pour tous après ce parcours grandiose à saute-mouton où les portages sont quasiment inexistants et les descentes sur sentiers superbes. En faire plus Depuis Olmeto (village près de Propriano), un itinéraire de traversée sur plusieurs jours "Da Mare a Mare" traverse les communes ou hameaux de Porto Pollo, Serra-diFerro, Coti-Chi avari, Pietrosella et Bisinao avant de redescendre sur Porticcio ; il croise à Pietrosella un second itinéraire du même type qui vient des vill ages du Taravo via le col routier de Saint-Georges pour finir en bord de mer à la chapelle de Cruciata, à deu x pas d e la presqu'île de l'Isolella. Tous ces chemins sont agréables à pied, mais leur tracé linéaire pénalise les possibilités de boucle ; conseillons toutefois la traversée
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Bisinao-Pietrosella- col de GradelloCoti-plage d e Cupa bia -Serra di Ferro (réalisable en une rude journée, ou en deux étapes fac iles avec restauration au col de Gradell o et nuit sympathique à l'hôtel de CotiChiavari. Mieux encore, il faut découvrir ces chemins à VTT, un vrai bonheur car le vélo rend plus rapides et moins rebutantes qu' à pied les portions de route. La plupart de ces sentiers nécessitent toutefoi s un minimum d e techniqu e. Nous vous conseillons le florilège suivant (en remontant du sud vers le nord) :
PRATIQUE
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• Le restaurant "A Baracca" au col de Gradello, à mi-chemin de ce parcours VTT vedette, a une architecture déplorable mais on y mange plutôt bien pour pas cher. • Pour se loger à proximité, vous avez le choix entre : - le camping de la plage de Cupabia (la propreté des sanitaires est à revoir ... ), - le gîte d'étape tout neuf de Bisinao (tél. 95 24 21 66), - l'hôtel du Belvédère à l'entrée de Coti-Chiavari (tél. 95 27 10 32) . • Location de VTT sur Ajaccio, ou bien à Bisinao (prévue en 1995) et à la stationservice de Porto Pollo.
Le chemin des crêtes, avant la descente sur Coti-Chiavari
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REPÈRES
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Départ : Cupabia (commune de Serra-diFerro), immense plage entre les golfes d'Ajaccio et du Valinco. Durée : 5 h. Dénivelée : 700 m. Difficulté : boucle plutôt technique. Cartes : IGN TOP 25 Ajaccio 4153 OT (plis K4/ J3) et Propriano 4154 OT (plis B2/ A3) .
Serra-di-Ferro-Porto PolloCupabia -S e rra-di -Fe rro (2 h 30) : très joli sentier descendant à Porto Pollo (balisage orange) ; retour par pistes et chemins littoraux ; crochet pédestre conseillé à la tou r de Cappannella (sente près du terminus de la piste) et vers quelques criques délicieuses. Pistes de la forêt de CotiChiavari (parcours fac iles sous les eucalyptus et les pins). Pietrosella-Col de Gradello (superbe parcours de crête ;
petit portage au départ en guise d'écha uffement) . Pi e tro se lla-C r u e i a taSant' Amanza-P ie trosella (4 h 30) : superbe descente technique jusqu'à la mer (mais sentier à l'entretien aléatoire) et retour par la piste de Sant'Amanza (hameau perdu mais non abandonn é) puis une heure de joli sentier pour finir. Bisinao-Pietrosell a-Bisinao (2 h 30 A/R) :balisage orange puis route goudronnée au retour ; joli malgré quelques portages.
US INCENDIES EN CORSE Chaque année, la Corse fait la une de la presse estivale en manque de sensations. L'îleest la proie des flammes, les accusations pleuvent à la place d'éventuels orages extincteurs ... Au-delà du sensationnel, encore faut-il distinguer entre les véritables feux de forêt et ceux, moins graves, qui affectent d'autres formations végétales. De même, doit-on analyser les différentes causes de feu. Les bilans annuels démontrent qu'en moyenne ce sont 15 000 hectares de végétation qui partent en fumée annuellement, au gré d'environ un millier de mises à feu. La nature des formations végétales révèle une forte proportion de landes et maquis moyens ou élevés. Les grands feux demeurent peu nombreux mais très importants en superficie. Un constat doit aussi être fait : c'est essentiellement l'espace rural abandonné ou privé qui brûle. Les forêts gérées par l'ONF brûlent peu, à la foi s en nombre de mises à feu mais aussi en superficie. Diverses causes sont mises en avant habituellement, mais qu'en est-il exactement (à qui profite le crime ?). A voir les nombreux troupeaux divaguant et paissant sur les zones incendiées (sans clôture ni mise en valeur), les éleveurs font figure de coupables désignés. En fait, il faut être plus prudent et distinguer, d'une part, ceux disposant d'une véritable exploitation agricole et pratiquant
une culture d'espèces fourragères afin de nourrir un cheptel clôturé (ceux-là subissent le feu mais n'en profitent pas) et ceux, sans assise foncière, qui possèdent pourtant des animaux et les laissent divaguer sur les terrains d'autrui. Ils pillent le potentiel végétal en local en y mettant le feu pour profiter d' une pousse herbacée spontanée après les pluies. Un cas se signale, celui des propriétaires de bovins qui bénéficient d'aides pouvant atteindre 7 500 F par mois sans aucune contrepartie (sous forme de mise en valeur). A ceux-là le feu est profitable puisqu'il leur permet de maintenir sans frais un troupeau rémunérateur ! Les pompiers et autres forestiers-sapeurs sont aussi cités (sans preuve !) sous l'angle de la création d'emplois dans ces zones économiquement sinistrées où l'assistanat est la première ressource de travail. Le feu constitue aussi une arme de vengeance (rivalités de chasseurs à propos de secteurs de battues) et enfin la foudre ou les nombreuses décharges terminent cette liste d'accusés. Chaque année, environ 250 MF sont engloutis dans la lutte et la prévention en Corse. Engloutis, car cette somme n'arrive pas à améliorer sensiblement la situation. La réduction des budgets aidant, les administrations locales ont été contraintes de devoir analyser le problème sous l'angle de la réduction des causes d'incendies prioritairement. La concertation entre prévention et lutte s'est nettement améliorée. Un espoir est donc né qui permet de penser qu'à terme le fléau sera en majeure partie éradiqué, les moyens de lutte demeurant suffisants pour contrer les feux véritablement acci dentels. Les dégâts de l'été 1994 à Serra-di-Ferro ; un mois plus tard, la verdure point déjà ; bientôt les vaches reviendront ?
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TARAVO / FIUM 'ORBO
TARAVO ET FIUM'ORBO aravo et Fium'Orbo sont deux vallées, deux fleuves opposés, séparés par le col routier de Verde. Le Taravo suit un axe linéaire régulier, mais l'automobiliste peinera à le suivre le long des
routes désespérément sinueuses dominant ses rives. Au contraire, le Fium 'Orbo est un torrent plus vagabond, coulant d'abord vers le nord avant de revenir en arrière, à proximité de son embouchure de Ghisonaccia. Il vient alors à la rencontre de l'Abatesco et ils vont délimiter à eux deux la région du 'Fium'Orbo, à laquelle nous avons rajouté le bassin versant du Travo, voisin et d'aspect semblable, dernière étape avant les précipices insondables et les formes hachées de Bavella. Ces deux pays, peu connus mais si attachants pour les multiples recoins intimes de leur nature généreuse, nous les avons réunis pour leurs affinités, loin de se limiter à une crête frontière où se dévoilent les paysages habituels du sud :Monte Renoso, étalant paresseusement ses étendues pierreuses et ses arêtes massives ; vue de l'Incudine, dissimulant les derniers remparts rocheux de la Corse ; étangs littoraux
Le lac de Bastani et le Monte Renoso
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TARAVO / FIUM 'ORBO
de la plaine orientale ... Les jours de belle clarté, on aperçoit même les rivages où le Taravo achève sa course débridée. Ces spectacles, les habitants de Cozzano et Tasso les admirèrent sûrement jadis, hésitant à conduire leurs porcs coureurs et leurs chevaux dans l'une ou l'autre direction. Les plus nombreux descendaient vers le sud-ouest, jusqu'à la plaine - la "piaghia" - de Serra-di-Ferro. D'autres hommes rejoignaient plutôt les côtes orientales, par les cols de l'Agnone, Usciolu, Laparo ou Prato, empruntant des sentiers désormais balisés. Ces traits d'union entre des réseaux étendus de chemins, grâce auxquels le randonneur d'aujourd'hui ira aisément de villages en vallées, confortent encore les souvenirs de quelques familles. Bergers fréquentant les mêmes pâturages, certains habitants du Taravo et du Fium 'Orbo se firent plus tard bandits farouches ou amateurs passionnés des jeux de hasard, employés ou gérants de casinos. Ceux qu'avait retenus une existence moins tumultueuse, bâtirent dans ce pays de pierre - symbolisé
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TARAVO/FIUM 'ORBO par les fameus es statues de Filitosa - , des cadres villageois d'une belle homogénéité architecturale. Ils utilisèrent alors les ressources d'un granite localement abondant, dont ils fendai ent les blocs les plus compacts par chauffage à blanc puis arrosage à l'eau glaciale des ruisseaux. D'autres images enfin réunissent les deux régions :celle des vallons partout verts, où l'on regrette même que la "jungle"forestière ne se fasse pas davantage jardin, surtout aux abords des villages ; celle d'une neige méridionale propice aux loisirs nordiques côté Zicavo et à la conquête hivernale du Renoso, côté Ghisoni. Au retour de ces courses, on n'a guère à se soucier de sa forme : les bains chauds de Guitera et de Pietrapola ont la réputation de soigner les fatigues et les rhumatismes avec la même efficacité de part et d'autre des sommets ...
LES BONNES ADRESSES Taravo (en remontant la vallée de Porto Pollo au col de Verde) : • À Porto Pollo (embouchure du Taravo), l'hôtel Kalliste est vraiment une excellente adresse et table (premier menu avec poisson encore frétillant autour de 100 F). Il est rare qu 'un patron se propose pour promener un bébé pleurnicheur et le ramène calmé et endormi à ses parents confus ! Tél. 95 74 02 38. • Joseph Antoine Ettori tient une boulangerie et un salon de thé à l' entrée de Petreto-Bicchisano (ainsi qu'un autre à Porticcio) où il respecte les meilleures traditions. Produits classiques mais succulents : canistrelli, canistroni, cacavelli, chaussons aux raisins à la Toussaint (i vastedi), une exclusivité maison, à se damner ! • À Tasso, la ferme-auberge de Jacques Bartoli :d'excellents plats de la cuisine corse, avec à l'automne (et quelquefois à la fin du printemps) des plats divins de cèpes et autres champignons du maquis qui attirent dans ce village retiré les plus hautes célébrités !... De sympathiques chambres d 'hôtes permettront par ailleurs aux estomacs fragiles de récupérer au calme. Tél. 95 24 50 54. • Plusieurs gîtes dans la vallée : à Guitera, un petit gîte (2 chambres de 4 lits), avec un coin cuisine bien tenu quoique exigu. La cheminée ne tire guère : on s'y chauffera avec le poêle à bois ! Tél. 95 24 42 54 ou 95 24 44 40. À Cozzano, le gîte des Pantalacci ne fait guère maison de pays et mériterait un entretien plus régulier. Mais la nourriture à la table d'hôte est impeccable. Tél. 95 24 41 59. Autres possibilités de la vallée, Quasquara (tél. 95 25 73 43), Zicavo (tél. 95 24 42 13 ou 95 24 40 05 plus les chambres et la table d'hôtes de Valérie Bucchini en haut du village, tél. 95 24 41 28) et Tasso (tél. 95 24 53 40). • L'hôtel du Tourisme est une bonne adresse quoique sans prétention; on y mange bien et les prix sont abordables (chambres autour de 200 F). Tél. 95 24 40 06.
Fium'Orbo (en descendant la vallée depuis le col de Verde) : • Sur les hauteurs de Ghisoni, aux bergeries de Capannelle (1 580 m, passage du GR 20), nous conseillons le gîte d'étape "U Fucone" de Paul Maurizi. Paul aime sa montagne et gère son établissement au confort modeste avec l'esprit d'un gardien de refuge. Bons produits à déguster à table ; ouvert souvent même en hiver, ce qui est bien pratique pour les skieurs de randonnée. Tél. 95 57 01 81. • Au barrage de Sampolo, sous Ghisoni, Toussaint Fazi accueille dans une ferme-auberge aux airs un peu trop récents ; mais la cuisine, bien rurale, se laisse apprécier (repas autour de 100 F). Tél. 95 57 60 18. • À Ghisonaccia, une table très prisée pour sa tonnelle est L'Oasis (menus
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SPORTS DE NATURE Taravo
• Randonnée pédestre : réseau de sentiers de pays avec branches s'échappant vers l'Alta Rocca (via le GR 20), le Fium'Orbo (via les refuges d' Usciolu et de Prati) et Ajaccio (via la moyenne vallée). En basse vallée, passage de la traversée Propriano-Porticcio par Olmeto et Serra-diFerro (très belles sections à VTT, à condition de bien choisir le meilleur sens de parcours ... ). • Randonnées équestres à Serra-di-Ferro, tél.95740476 ; Urbalacone, tél. 95 25 72 33 ; Giovicacce, tél. 95 24 52 06 et Ciamannacce, tél.95244151. • Escalade : on ira lézarder sur la falaise de gneiss de Zicavo. Dans Zicavo, prendre la direction d'Ajaccio et se garer après 1,5 km . Un site discret, orienté au sud (praticable en hiver), à apprécier pour l'ombre de ses chênes verts et ses voies bien équipées (40 voies de 20 m maximum). Secteur le plus beau tout en haut (cotation moyenne 6a) ; voies plus faciles dans les 3 secteurs bas. Topoguide en vente locale.
Fium'Orbo • Sentiers de pays entre Solaro, Chisa, San Gavino, Isolaccio ... ; impraticables à VTT (trop de portages). • Escalade à Solenzara et à Chisa (voir par ailleurs nos descriptions ou commentaires).
TARAVO/FIUM 'ORBO
SERVICES Taravo
• SIVOM du haut Taravo, tél. 95 24 45 76. • Porc régional à Zicavo, tél. 95 24 43 10. • Autocars Ricci, chaque jour entre Ajaccio ou Propriano et Porto Pollo ou PetretoBicch isano, tél. 95 51 08 19; Eurocorse entre Ajaccio, le Taravo et Zonza ; tél. 95 21 06 30; Santoni, liaisons journalières entre Ajaccio et Zicavo, té. 95 23 15 48. Fium'Orbo
• Office du tourisme de Ghisonaccia, tél. 95 56 14 56. • Cars Tiberi, service quotidien entre Bastia, Ghisonaccia et Abbazia, tél. 95 57 81 73.
copieux à partir de 80 F, tél. 95 56 21 03). En continuant davantage vers la mer, la ferme-auberge marine en bordure de l'étang d'Urbino de Luc Bronzini de Caraffa vaut aussi le détour pour la qu alité de ses fruits de mer (repas autour de 100 F). Tél. 95 57 30 89. • Trois gîtes d'étape, l'un à Serra-di-Fium'Orbo (tél. 95 56 70 82, pas très bien tenu), l'autre à Isolaccio (un peu mieux arrangé, tél. 95 56 70 82) et enfin à San Gavino (tél. 95 56 70 53 ou 95 56 70 14). Ce dernier est à l'écart, au bout de la route de Catastajo. Une dame tout à fait charmante viendra (à votre demande) du village pour vous servir d'excellents repas ; l' accueil est à la hauteur et le site bien placé pour de chouettes balades (montées au belvédère des bergeries de Bianca ou au col de Laparo et descente de torrent dans les cascades de Magini). Chisa • Les aviateurs de Solenzara viennent souvent se perdre dans ce village pour goûter la cuisine de MmeGuidicelli, une vieille dame charmante qui accueille également des pensionnaires dans de petites chambres à l'étage (demi-pension à 190 F). Une adresse fort modeste, mais à connaître car le village est vraiment au cœur d'une région superbe, riche de mille possibilités. Tél. 95 57 31 06. • 4 refuges dans ce secteur. On aimera Prati et Usciolu, pour leur situation balcon, leur vue dégagée, la proximité d'étranges rochers (voir les arêtes des Statues) et une intimité que n'ont pas les refuges plus courus du nord. Francis Pantalacci qui tient Usciolu l'été n'a pas son pareil pour pourchasser les cochons (et autres sangliers) et réserve aux randonneurs un accueil remarquable. Sur l'autre versant du Taravo, dominant Tasso, Vizziluga est un abri plus sommaire (12 places en bât-flanc), comme l'est Capannelle, au pied du Renoso (15 places, poêle à bois).
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MAISONS FORTES EN ORNANO
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Un itinéraire de découverte des maisons fortes du XVIe siècle, concentrées de manière étonnante dans cette moyenne vallée du Taravo, ancienne pieve d'Ornano au Moyen Âge et exposée alors aux raids des pirates barbaresques. Un parcours en boucle, une promenade facile, souvent à couvert, sur de pittoresques sentiers anciens. Le point de départ se situe à Santa-Maria-Siché, au hameau de Vico en contrebas du village. Là se trouve la première maison forte, le Palazzu de Sampiero Corso (célèbre héros national), démantelé en 1553 par les Génois. Sur cette puissante bâtisse en ruine, on distingue encore les restes d'un mâchicoulis et d'un pont-levis. Sur la droite, on descendra en 15 mn par la route au petit hameau de Cardo-Torgia, qui conserve (sur la placette) une maison défendu e par deux mâchicoulis. Prendre ensuite le sentier, large au début, qui descend en 20 mn à Prugna. Abandonné depuis des années, il méritait bien d'être démaquisé et rouvert, pour ses jolis parcours entre murets (après un passage très creux, tirer à gauche, sauter une petite barrière, suivre la trace et traverser le ruisseau sur des troncs ; continuer 100 m vers la droite pour retrouver le sentier principal, confus au niveau de la rivière) . Bifu rcation devant deux piliers en pierre : en traversant la passerelle on montera en 5 mn à Prugna, le hameau le mieux défendu de la région. Pour une dizaine de maisons, quatre maisons fortes, datées par des inscriptions de 1575, 1579 et 1580, deux mâchicoulis et de nombreux détails architecturaux intéressants à observer (fenêtre géminée, niches, portes ... ). Après la visite, reven ir à la passerelle en contrebas, continuer vers la droite sur un vieux sentier et re-
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joindre une piste qui mène droit et en 40 mn environ à la tour ronde du hameau de Torgia (au moment où celle-ci est visible, la piste se transforme en chemin creux). Torgia est un hameau ancien, abandonné depuis longtemps : seule la to ur, originale, qui défendait les quelques habitations autour, est bien conservée. De là, on suivra un sympathique chemin (beaux murs) jusqu'au moulin où l'on rejoint la RN 196. Prendre cette route sur 800 m jusqu'au lieu-dit Le Moulin (maison dans le virage). Continuer 100 m et prendre à droite, après le champ d'oliviers, le beau sentier d'Urbalacone. Il grimpe sur 1 km entre de beaux murs moussus. Conserver ce sentier qui traverse un ruisselet ; 100 m après, franchir la barr ière à gauche, monter en suivant la trace et en restant sur le côté droit du champ, pour retrou-
REPÈRES
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Départ : Santa-MariaSiché (sur la route Ajaccio-Propriano) . Durée : 4 h 30 (sans compter les visites dans les villages) pour faire la boucle de 13 km. Mais le circuit peut être fait partiellement (de Cardo à Torgia : 1 h; de Torgia à Urbalacone : 1 h) . Dénivelée : 250 m. Difficulté : parcours fac ile et souvent ombragé. Carte : IGN TOP 25 Petreto-Bicchisano 4253 OT (pli B4/ C5)
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DES MAISONS FORTIFIÉES Ce n'est en gros qu'au XVe siècle qu'on assiste en Corse au regroupement des communautés dans les villages actuels, regroupement souvent réali sé sous la protection d'un château féodal ou autour d'une simple demeure seigneuriale fortifiée, une "casaforte" ou "casatorra". En Corse du Sud, en particulier dans la vallée du Tarovo et sur les hauteurs du golfe du Valinco, une quarantaine de ces tours privées sont arrivées jusqu'à nous, un peu sans doute grâce à la qualité de leur construction . Une "torra" (c'est le nom actuel le plus répandu ) constitue ainsi fréquemment le noyau ancien d'un village, et l'on en compte parfois plusieurs dans le même groupement de hameaux. Comment les reconnaître ? Certaines de ces tours, abandonnées depuis longtemps, sont les plus authentiques (à Urbalacone, Torgia, Frasse, Fozzano, ... ) et les plus impressionnantes ! C'est grâce à elles que l'on peut définir certaines constantes dans la construction , bien qu'il faille toujours faire une distinction entre les maisons fortes "habitables" - demeures de petits seigneurs locaux - et les maisons fortes du type tour de défense ou de guet. Quoi qu'il en soit, un mâchicoulis - très caractéristique - est presque toujou rs en sai llie au-dessus de l'ouverture principale, elle-même située au deuxième niveau (le rez-de-chaussée reste aveugle). Les pierres de taille apparentes sont irrégulières mais très bien taillées et appareillées, les joi nts parfaits, les
Tour à Guargualé
Vieille ( 1562 !) maison forte à Vignale
chaînages d'angles très soignés, comme les rares ouvertures. Parfois on trouve une inscription, une datesur un linteau (accompagnée du traditionnel sigle chrétien IHS) : 1562, 1575, 1579, 1587 ... On remarquera en tous cas une remarquable unité de style entre ces édifices seulement distants les uns des autres de quelques kilomètres et qui ont certainement été bâtis par les mêmes équipes de maçons venus d' Italie. Pourquoi précisément en cette fin de XVIe siècle ?Manifestement à cause de la recrudescence des razzias barbaresques dans les villages : une des fonctions de la "torra" a sans doute été d'offrir aux communautés une protection rapprochée, un relais des tours génoises du littoral, tout à fait contemporaines. Mais ces tours privées, à l'instar de celles du Cap Corse, marquent aussi matériellement et symboliquement la prééminence de certaines familles su r les villages, dans un cadre strict toutefois, puisque c'est l'autorité génoise qui accordait l'autorisation de construction de tels édifices. Tour d'Istria à Sollacaro Cependant, de nos jours, toutes ces tours ne sont pas immédiatement identifiables, en raison des nombreuses modifications ou dégradations qu'elles ont subies en 4 ou 5 siècles. Le décrépissage n'étant pas très usité en Corse sur les maisons anciennes, on reconnaîtra assez facilement leu rs vieilles pierres : mais les belles fenêtres d'époque, jugées trop larges, ont souvent été plus tard en partie ou totalement obturées ;de même, on a rajouté des balcons, des perrons, des portes au rez-de-chaussée ... Le jeu consiste alors à visiter les villages en amateur attentif !
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TARAVO/FIUM 'ORBO ver une barrière en vue de la chapelle San Giovanni (300 m). Monter vers le village par la piste, laisser la chapelle sur votre droite et grimper tout droit vers la tour-vigie en empruntant un chemin mule tier encore dallé. On arrive d'abord au presbytère (clocheton) d'où la "torra" est impressionnante sur son rocher. Elle est datée de 15 8 7 et c'est une des plus typiques : porte surélevée et fortifiée, belle taille de pierre, position ... Elle était reliée par une passerelle à la maison fortifiée à sa gauche. D'Urbalacone, prendre vers la droite la route d'Albitreccia, agréable même en été. Au "Colle Cacaregnula", partir à droite, direction Lamasina et la RN 196 . À Campana Mezzana, faire une pause miel (voir encadré) puis, 1 km plus bas et après l'épingle, ouvrir une barrière sur la gauche : un chemin (privé) assez large, monte (rester sur la droite du champ) puis bifurque à droite pour arriver sur la route 600 m avant Albitreccia . Continuer tout dro it. La maison forte (volets marron encadrés de blanc) qui domine le village est très dénaturée, mais on peut voir juste en dessous (prendre la rue menant vers l'église) la ruine d'une autre torra (belle porte surmontée d'un arc de décharge) . Continuer ensuite jusqu'à l'église Santa-Catarina en contrebas et prendre la piste récente qui rejoint le stade de Grosseto (l'ancien sentier, plus joli, a été en bonne part ruiné par les déblais rejetés en contrebas). Il serait alors dommage d'oublier un petit détour par le hameau abandonné de Vignale : un endroit charmant, une torra datée de 1562, une maison de 1538 et quelques ruines de maisons anciennes. Depuis le stade de Grosseto, remonter la route sur 200 m, prendre la rue à gauche pour le hameau de Fica in la, où se trouve le départ du sentier (30 m après l'embranchement à droite qui rejoint Vignale par la route).
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Pour boucler alors notre circuit des maisons fortes, il suffit de rejoindre tout simplement le village de SantaMaria-Siché (situé à 2 km à peine par la route goudronnée).
PRATI QUE 43 À Campa Mezzana (lieu de passage de l'itinéraire), un panneau près d'une maison isolée annonce la vente de miel. Jean-Marc Godillot mise là sur l'authenticité de ses produits : vous pourrez y déguster du miel du littoral (le plus typique), de maquis, de montagne, et même un original "mele amaru" (miel amer d'arbousier). Également du fromage de chèvre (de février à juillet), des poulets (plumés, pas rôtis !), des légumes frais ... et un accueil chaleureux en toutes circonstances. Tél. 95 25 72 89. Casa Giacometti à Prugna
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LE PONT GÉNOIS DE LA TRINITÉ
Départ : village de Corrano (sur la route remontant d'Ajaccio dans le Taravo). Durée : 2 h A/R. Dénivelée : 300 m. Difficulté : randonnée facile, accessible toute l'année. Carte : IGN TOP 25 Petreto-Bicchisano 4253 OT (pli B8).
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Entre Zicavo et le col SaintGeorges, la route prend plaisir à sinuer de vallons en villages, imitant sa voisine d'en face, sur l'autre rive du Taravo, qui peine quant à elle à rejoindre Petreto. Entre les deux versants de la vallée, bien peu de liaisons facilitent le passage, et c'est à pied que l'on découvre la plus belle d'entre elles, l'ancienne voie du pont génois de la Trinité.
Dans Corrano, une route descend sous la route principale, passe devant l'église du village avant de poursuivre après un lacet en direction du sud . Cette route est signalée goudronnée sur IGN, mais son état dégradé peu
après le village l'apparente davantage à une piste et recommande de ne pas s'y aventurer en voiture. Après un long moment de faux plat descendant, où le maquis épais laisse parfois sa place à quelques cultures (vergers, prairies ... ), un premier virage resserré sur la gauche décide cette route à descendre plus franchement vers la rivière, et est bientôt suivi d'un lacet caractéristique où part sur la droite la piste à suivre (barrière à refermer après passage). Celle-ci se prolonge au virage suivant par un sentier (barrière à nouveau) où le maquis se resserre et dont l'état se dégrade à mesure que l'on descend vers le Taravo. On découvre presque par surprise le pont, car la nature règne tout autour, envahissant de lianes épineuses et d'arbustes l'ancienne voie d'accès et le dallage de l'arche unique dont la contorsion bizarre semble le résultat d'une déformation causée par la vigueur du courant... L'endroit dégage une sensation étrange, mélange de sérénité et de tristesse devant ce monument à la résistance aussi héroïque qu'inutile désormais. Sa construction date probablement du XVesiècle, à proximité d'une minuscule chapelle romane bien antérieure, qui lui a donné son nom religieux. Comme à Altiani (région du Cortenais), la chapelle affirmait la présence du sacré, quand d'autres ponts se contentaient d'un petit oratoire. On peut retrouver les fondations de ce second édifice, au milieu des arbres, sur le sommet de la butte abrupte qui précède immédiatement le pont. Alors que de nombreux ponts génois sont de construction assez pauvre, celui-ci est de belle facture. Les claveaux de l'arche sont réguliers et bien taillés ; la culée en forme d'éperon est exceptionnellement appareillée à joints vifs (l'usure des blocs les plus exposés prouve son rôle fondamental quand les arbres charriés par les crues menacent de défoncer le pont) et le tablier se prolonge loin sur la rive droite. De ce côté,
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TARAVO/FIUM'ORBO en effet, le pont s'appuie sur le rocher mais il doit être protégé du petit ruisseau qui rejoint le fleuve au pied du pont : la chaussée double alors pratiquement la longueur de l'ouvrage. Sa forme en "S" étonnera, et pourtant le maître d' oeuvre ne fait pas de fantaisie . Il connaît la vie tumultueuse du fleuve. S'il monte ici, il submerge le pont et ses abords : seule 1'arche le franchit transversalement, tandis que les maçonneries doivent se faire fluides et laisser passer l'eau. Parallèle au cours, la rampe d'accès peut même se permettre d'être deux fois plus large, offrir de larges paliers et rester praticable même à la mauvaise saison. Les crues catastrophiques de 1993 ont montré comment nos ponts modernes, eux, sont emportés parce qu'ils résis-
tent, ou s'effondrent quand la rivière a rongé les berges ... Dépêchez-vous d'aller visiter cette curiosité, la construction prévue du barrage d'Olivese risque de bientôt le noyer. En faire plus
Sur l'autre rive du Taravo, un chemin remonte sur Olivese. La sente (indiquée sur IGN) partant directement au sud-ouest vers le village étant bouchée par le maquis, on préférera y remonter par un sentier en meilleur état rejoignant direction sud-est un raide layon forestier, puis la route départementale au lieu-dit Pisali (maisonnette solitaire). À Olivese, un bar permet de se rafraîchir et de profiter en terrasse de la tranquillité de ce vill age bien isolé (rajouter pratiquement 2 h A/Rà l'horaire). Le pont de la Trinité et le Taravo
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LES PONTS GÉNOIS ET AUTRES DE CORSE Durant les cinq siècles environ d'occupation génoise (achevée en 1769 par l'annexion de l'île à la France), la Corse voit les communications et les échanges commerciaux entre villages renforcés par la réalisation de nombreux ponts. Leur principe de construction qui appuie solidement leur voûte sur de la roche dure, leur vaut une longévité exceptionnelle qui réactualise régulièrement leur utilisation lors de crues ayant eu raison d'ouvrages routiers voisins. Cette longévité a aussi comme explication la technicité mise en œuvre lors de leur édification. Tout d'abord la compétence des constructeurs s'exerçait dans le choix du site d'implantation, qui tenait compte de plusieurs contraintes : propriété des terrains, commodité de l'accès, capacité de l'emplacement à s'insérer utilement dans le réseau proche des voies de communication, proximité d'un village pour faciliter son entretien, largeur du cours d'eau (qui doit être inférieure à 20 mètres pour autoriser la stabilité de l'arche unique, mais qui ne doit pas être trop étroite de peur que l'élévation du niveau, à l'occasion des crues du torrent, ne malmène l'ouvrage), solidité des assises qui vont supporter la totalité du poids de l'ouvrage ... Les soubassements doivent se comporter en entonnoir, accélérant le passage de l'eau lors des épisodes torrentiels les plus vigoureux des mois de pluie, sans en bloquer le cours, ce qui nécessite la mise en œuvre de principes hydrauliques connus des seuls spécialistes de l'art. Souvent la première pierre est l'occasion de fêtes, réjouissances et prières, puis les charpentiers entrent en action, édifiant un moule, échafaudage de bois sur lequel les tailleurs et les maçons appuieront les pierres. La plus haute vient refermer la voûte et l'on peut alors ôter le cintre, instant épineux où l'assise et l' édifice doivent résister aux nouvelles poussées et pressions ainsi créées. Les dernières tâches sont plus simples, presque des formalités : on parfait le tablier, on pave le passage avec des galets empruntés au lit de la rivière, on construit des marches - si l'arc est très incliné-, on achève le parapet. Certains édifices, particulièrement achevés, ont ainsi pu résister très longtemps. À l'automne 1993, lors des crues gigantesques descendues de Bavella, la rumeur de l'effondrement du plus célèbre d'entre eux (le pont de Spin' a Cavallu - l'échine du cheval - , bâti sur le Rizzanese au nord de Sartène et facilement visible désormais depuis la route montant à Sainte-Lucie-de-Tallano, à la suite du gigantesque incendie de l'été 1994) fut heureusement une fausse nouvelle. Tandis que non loin de là dans la montagne, le village de Carbini restait isolé plusieurs jours entre des torrents ravageurs, le cheval continuait de dresser sa croupe, prolongeant une existence vieille dit-on de sept siècles ! D'autres ponts célèbres méritent tout autant une visite : ceux du défilé de la Spelunca (Ota et Zaglia) sur les hauteurs de Porto (voir à ce sujet notre proposition de randonnée qui les franchit tous deux), ceux sur l'Asco et
sur son affluent la Tartagine (voir notre description "les ponts du Giunsani" et notre cliché ci-joint), et puis tant d'autres au sort miraculeux que l'on découvre si facilement en descendant l'eau vive de n'importe quelle rivière ou en se penchant au passage d'une roule au-dessus d'un torrent (l'ancien pont est parfois simplement en contrebas). Pour en savoir plus :on lira avec intérêt l'ouvrage de Jean-Marie Homet qui traite plus généralement des ponts de Corse, depuis les plus anciens jusqu'aux constructions modernes et parfois tout aussi étonnantes des ingénieurs (éditions La Marge).
Pont sur la Tartagine (au confluent de l'Asco)
La dernière génération des ponts historiques, le pont Eiffel du Vecchio
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LE PLATEAU DU COSCIONE 45 La Corse n'est ni le Jura, ni le Vercors : neige et reliefs doux y font souvent défaut. Pourtant, l'île cache un étrange plateau perché, château d'eau d'où s'écoulent mille ruisselets aux divagations fantaisistes. L'hiver, à raquettes ou à skis nordiques, l'ambiance devient parfois magique sur ces hauteurs, à mesure que l'on progresse dans une succession de moutonnements sans repères où l'étendue du Coscione ne paraît plus correspondre à ses dimensions sur la carte ...
Au parking (situé tout près de la chapelle Saint-Pierre), débute le parcours enneigé. Il suit d'abord la piste qui mène à l'abri de Matalza puis continue à découvert dans une zone de ruisseaux franchis à gué, avant de rentrer à nouveau dans la hêtraie et de s'élever par une piste évidente jusqu'aux col et bergeries de Cavallara (4 km depuis le départ ; portion en prin-
cipe tracée). Le col ouvre l'horizon sur la sauvage vallée du Travo et la crête de l'Incudine. À partir de là, redescendre vers le nord-est pour rejoindre le ruisseau de Forcinchesi, l'une des branches amont du Travo. Remonter vers le sud la rive gauche boisée de ce torrent (ski "sportif" dans le vallon le mieux enneigé du coin) et déboucher sur la crête près de l'ancien observatoire de Tozzarella (pentes terminales dénudées et raides) ou plus au sud vers le col de Chiralba (montée plus douce). Les pistes tracées au départ de Bucchinera (centre de fond de Quenza) sont alors en vue (on peut d'ailleurs rejoindre leur départ en une petite heure et s'y offrir un verre mérité), mais le plus court est alors de revenir par la piste pentue de jonction des deux centres nordiques, ramenant aux bergeries de Cavallara. En faire plus Le Coscione est le prétexte à un nombre infini de variations hivernales : le plateau secondaire de Broncu (au nord de l'In-
REPÈRES
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Accès : départ des pistes de fond de Zicavo (alt. 1 350 m, 15 km depuis le village). Durée : 6 h. Dénivelée : 500 m. Difficulté : parcours modulable selon le niveau d'enneigement, où la difficulté est liée à l'orientation, relativement complexe même avec la carte. Pentes rarement raides, donc peu exposées aux risques de dévissage et de coulée ; redouter surtout le mauvais temps . Matériel : skis de fond ou raquettes ; boussole et altimètre recommandés. Cartes : IGN TOP 25 Petreto-Bicchisano 4253 OT (plis B10/C11) et Aiguilles de Bavella 4253 ET pour les éventuels débordements de l'itinéraire à l'est. Ci-contre : envolée nordique au Coscione (style classique) Page de droite : autre style (skating) devant l'horizon découpé du Castellu d'Ornucciu
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• Association locale de ski de fond (pour la location de matériel), tél. 95 24 43 10. • État des routes à la gendarmerie, tél. 95 24 45 17, ou à la mairie de Zicavo, tél. 95 24 40 05. • Le refuge de Basseta, au départ de la boucle, est désormais gardé une bonne partie de l'année ; repas possibles, tél. 95 25 74 20.
cudine), le col de l'Agnone (en face, sur le versant opposé du torrent) et enfin le secteur de Frauletu (à l'ouest de notre circuit et qui permet en guise de variante, un crochet plus sauvage que la piste clas sique de jonction) justifient ainsi, lorsque l'enneigement est abondant, plusieurs visites au Coscione.l Le vivre autrement Le Coscione est notre lieu de passage préféré l'été sur la route de l'Incudine (4 h d'ascen-1 sion depuis la chapelle Saint-Pierre, sans obstacle technique particulier, pour atteindre le plus méridional des "2 000" corses en empruntant d 'abord la piste de Cavallara puis le GR 20). Le Coscione est aussi un lieu agréable pour se promener à VTT, le long de ses nombreuses pistes. La difficulté n'est jamais extrême, mais les divagations hors piste sont beaucoup moins faciles qu'en hiver (cela n'est possible que de façon occasionnelle, lorsque les buissons et les cailloux laissent suffisamment d'espace entre eux). Deux descentes du Coscione sur Zicavo sont a priori envisageables, mais l'une est à proscrire (la plus directe au nord-ouest de la chapelle) car peu roulante. La seconde par Cavallara et le col de l'Agnone nous a laissé en revanche un bon souvenir, malgré ses obstacles techniques et quelques portages obligatoires : un parcours sauvage et varié à souhait (1 000 m de dénivelée ; 6 h A/R depuis Zicavo en montant d'abord par la route) .
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LES ARÊTES DES STATUES 46 Sur la longue crête qui ferme la rive gauche du Taravo, des rochers aux formes bizarres jaillissent comme un défi aux forces naturelles de l'érosion. Nous vous proposons un insolite jeu de pistes, à la recherche de ces surprenantes curiosités.
Du col de Verde, suivre vers le sud-est le tracé du GR 20 (balisage rouge et blanc) qui monte en direction du refuge de Prati. Au sortir de la forêt, quitter ce sentier pour s'orienter à vue sur la gauche (direction nord-est) et gagner l'arête qui descend à l'ouest de la Punta Bocca dell'Oro. Partez alors à l'aventure ... Au programme de nombreuses surprises à trouver (voir photos). On peut enfin terminer la randonnée en gagnant l'arête séparant Fium'Orbo et vallée du Taravo (souvent de superbes éclai-
rages en fin d'après-midi) puis en rejoignant vers le sud le refuge de Prati (paysage aéré, à l'ambiance reposante, base de départ idéale pour la facile ascension de la Cappella, point culminant de la vallée à 2 041 m). Retour ensuite évident par le GR 20 jusqu'au col de Verde. En faire plus
Du village de Cozzano, un sentier balisé mène en 3 h au col de l'Usciolu, au sud duquel défile une seconde arête des Statues (la seule méritant d'ailleurs officiellement l'appellation !).Très belle vue à nouveau, cette fois tournée vers l'Incudine et vers de mystérieux ravins, affluents du haut Travo. En moyenne vallée du Taravo, un sentier part également de la "capitale" Petreto-Bicchisano pour monter vers le sud sur les hauteurs du San Petru, où vous pouvez vous amuser à retrouver un mini "Uomo di Cagna", connu de bien peu d'initiés...
Statues fantasmagoriques surveillant le col de Verde
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REP RES
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Départ : col de Verde (1 289 m), frontière entre Taravo et Fium'Orbo. Durée : 3 heures A/R. Dénivelée : 600 m. Difficulté : jeu de pistes, hors sentier véritable. Carte : IGN TOP 25 Monte Renoso 4252 OT (pli C12).
PRATIQUE
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Accueil rustique (pas de restauration) aux refuges de Prati et d'Usciolu, au plus haut de ces randonnées. Casse-croûte possibles bien sûr à l'auberge du col de Verde.
Le vivre autrement
Du col de Verde, un long cheminement sur piste peu pentue gagne la chapelle Saint-Antoine, puis part rejoindre - toujours vers le sud - un sentier "technique", balisé en orange, qui descend jusqu'à Cozzano. L'enchaînement est le plus beau parcours VTT du haut Taravo, à compléter pour fermer la boucle (si aucune manœuvre de véhicules n'est possible) par un retour par la route ou mieux encore (pour éviter une partie de ce goudron) par la piste qui part du plus haut village de la vallée, Palneca.
De haut en bas : La crête des Statues, près du refuge d'Usciolu ;
Petreto-Bicchisano ; Le rocher de la Gallina
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L'HIVER AU RENOSO
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Les randonneurs qui viennent traverser en hiver les montagnes de Corse, oublient souvent ce sommet, interrompant leur traversée à skis à Vizzavona. Pourtant, le Renoso est sans doute le sommet corse le mieux adapté à la randonnée hivernale : bien enneigées grâce à leur exposition privilégiée aux fortes dépressions abordant l'île par l'est ou le sud, ses pentes assez douces l'opposent aux cimes plus raides situées davantage au cœur de l'île.
Au parking inférieur de la station (coté 1 586 m; le second, situé plus haut, dessert le téléski de Capaghiolu, non reporté sur IGN TOP 25), est situé le départ du raide téléski de Pietra Niella, dont on remonte la piste jusqu'à son sommet. Suivre alors la crête pour contouner par la gauche le rognon rocheux caractéristique de Pietra Niella et déboucher sur le plateau perché de la source de Pizzolo. Remonter alors dans une direction générale sud-ouest, en laissant sur sa gauche et en contrebas le lac de Bastani. Une courte section redressée (présentant un risque de plaque à vent après une forte chute de neige) permet ensuite de prendre pied sur la crête au nord de la Punta Bacinello. L'ascension se termine enfin à vue dans une pente régulière et douce : les habitués du coin corsent cette dernière partie en redescendant vers l'ouest jusqu'au col de la Cagnone (1 984 m) et en gravissant dans la foulée la Punta alla Vetta (2 255 m), dont la fière allure fait face au Monte Renoso. En faire plus
La seconde classique hivernale au départ de Ghisoni est la remontée du vallon d'Orlandino. Son parcours débute près du pont de Casaccie (5 km sous la station) et remonte en rive droite orographique du torrent, sous les
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pentes de la crête de Ventosa. Les restes d'un système de déclenchement des avalanches par câble (un des rares dispositifs à explosif de Corse à n'avoir jamais fonctionné !) rappellent les risques possibles de coulée dans la partie en aval de l'itinéraire. Plus haut, les pentes s'adoucissent, on devine au nord la cuvette sauvage du lac de Nielluccio et l'on pénètre dans le joli cirque de Valle Longa. La Punta Orlandino est l'objectif à atteindre alors, après le franchissement d'un petit col situé à l'ouest de ce sommet. Le retour est souvent agréable, dans une combe idéalement exposée et une neige généralement meilleure que dans la classique descente du Renoso. Le vivre autrement
PRATIQUE
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• À la "station", on trouve un refuge du parc régional (15 places ouvertes toute l'année, équipement sommaire comprenant un poêle à bois), et le gîterestaurant, ouvert en saison, u Fugone, tél. 95 57 01 81. • Pour connaître l'état de l'enneigement et de la route, on s'adressera à la station, tél. 95 57 01 45, à la mairie, tél. 95 57 61 28 ou à la gendarmerie de Gh isoni, tél. 95 57 61 17.
À pied, le Renoso s'atteint sans difficulté notable en suivant la voie normale d'ascension au départ de la station et en s' aidant des nombreux cairns qui jalonnent l'itinéraire. Compter 2 h 30 de montée, et ne pas oublier de partir tôt, car l'été, les brumes montent vite sur les montagnes de Corse.
LES SAPINIÈRES Situé en bordure du GR 20, à trois quarts d'heure de marche du col de Verde (direction ouest), le sapin de Marmano est souvent considéré comme le plus haut sapin d'Europe. Mesurant 6,30 m de circonférence à 1,30 m du sol, il atteignait autrefois 56 m de hauteur, mais sa cime foudroyée s'est quelque peu abaissée depuis. Son principal rival serait suisse, plus exactement vaudois : 30 m de hauteur seulement, mais une circonférence respectable de 6,78 m. En Corse, le sapin pectiné ou sapin blanc est considéré comme une essence relique des périodes glacières. C'est un arbre qui peut vivre vieux et les sujets les plus âgés de la réserve domaniale de Punteniellu atteignent 500 ans. On le trouve principalement en altitude, mais sa résistance à la sécheresse est remarquable.
Considéré comme nocif pour les troupeaux, il fut longtemps combattu par les bergers (son nom local "u Ghjalgu" a d'ailleurs une connotation péjorative). Son exploitation autrefois pour la construction navale a eu également de nombreuses conséquences. Bénéficiaires de licences accordées par la République de Gênes, les armateurs de l'époque, véritables mercenaires à sa solde, ont contribué à la disparition progressive du sapin (employé pour la fabrication des mâts, au même titre que le laricio) et du "rovere" (chêne rouvre ? ou chêne blanc ? utilisé pour les coques de navire) des zones les plus accessibles de Corse. Le sapin reste néanmoins très fréquent aujourd'hui dans certains secteurs sauvages et isolés de l'île (montagne de Cagna, massif de Bavella ... ).
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REPÈRES 47 Départ : stade de neige de Capannelle (du nom des anciennes bergeries à proximité), à une quinzaine de km au sud-ouest du village de Ghisoni (route en principe déneigée). Durée : 3 h de montée. Période : janvier à début mai. Dénivelée : 800 m. Difficulté : parcours sûr sur pente modérée. Matériel : matériel habituel du randonneur à skis ; les couteaux sont utiles sous le sommet, venté donc souvent en neige dure. Carte : IGN TOP 25 Monte Renoso 4250 OT (pli B10).
Ci-dessus : préparation du brocciu aux bergeries de Traggette Ci-contre : les bergeries de Capannelle sous la poudreuse !
À VTT, signalons que le GR 20 qui passe à Capannelle, offre ici l'un de ses rares parcours quasiment plats. En le suivant vers le nord (balises rouges et blanches), on cheminera agréablement ainsi jusqu'à la crête de Cardo (tronc d'arbre mort caractéristique
en bordure du se ntier), voire jusqu'aux bergeries d'Al zeta . Une jolie descente sur sentier par les bergeries de Cardo peut permettre de rejoindre la route goudronnée du col de Sorba, mais le retour ou la manœuvre de voitures sont longs (pas loin de 30 km).
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LES VASQUES DU POGGIO 48 Nous avons découvert presque par hasard les charmes discrets de ce torrent qui change tant de fois de nom le long de son bref parcours (il s'appelle aussi Nursoli, Muro Cinto et Varagno avant de se jeter dans le Fium'Orbo). Au sud du village d'Ajola, il a creusé une jolie gorge dont nous vous proposons la découverte par une randonnée aquatique au cours de laquelle les joies de la baignade offrent quelques tentations irrésistibles.
Au lieu-dit Murtoli, un sentier (normalement bien démaquisé) démarre entre les ronces juste en face de la source (indiquée sur IGN), passe derrière un enclos de porcs aux airs vaguement do-
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mestiques et descend dans un sousbois jusqu'à une ancienne passerelle (cotée 286 m sur IGN et désormais totalement ruinée). La suite de la balade consiste à remonter le long du torrent pour en atteindre l'encaissement principal, surmonté sur sa rive droite par une belle paroi. Les obstacles se contournent de préférence rive gauche orographique et nécessitent quelques rudiments d'escalade facile (ne pas oublier la corde si l'on est accompagné de personnes inexpérimentées). Le plus intéressant consiste à remonter jusqu'à l'élargissement de la gorge et à redescendre en restant cette fois au plus près de la rivière, afin de profiter des occasions de baignade et des quelques possibilités de saut qu'elle offre à plusieurs reprises (soyez tout de même prudents).
PRATIQUE
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À proximité, pour se loger et éventuellement se restaurer sur commande, on trouve les gîtes d'étape d'Isolaccio-diFium'Orbo (tél. 95 76 70 40 ou 95 56 70 82) et de San-Gavino (bon accueil au lieu-dit Catastajo ; tél. 95 56 70 14 ou 95 56 10 89).
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En faire plus
RIPÈRIS
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Départ : lieu-dit Murtoli (accessible depuis Isolaccio-di-Fiumorbo par la D 44). Durée : 30 mn de marche suffisent pour atteindre les premières vasques. Compter ensuite 2 h A/R dans la gorge. Difficulté : marche sur gros blocs, quelques pas d'escalade et des bains glacés (tous évitables) à découvrir par temps chaud et étiage du torrent (en principe de juin à septembre). Matériel : corde de 20 m pour assurage éventuel. Combinaison isotherme si l'on souhaite réchauffer ses plongeons. Carte : IGN TOP 25 Aleria-Ghisonaccia 4352 OT (pli D3).
PRATIQUE
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Les amateurs de descente de canyons ont l'habitude de prolonger cette découverte en partant cette fois d'Ajola. Un bon sentier (qui part sur la gauche, juste avant le portail de la plus haute maison de ce hameau très étagé) rattrape en effet le cours supérieur du Poggio quel' on rejoint sur la fin par son affluent le Pettinelli (durée de l'approche : 1 h). La descente consiste ensuite en une randonnée le long de la rivière, sans véritable obstacle mais un peu fastidieuse. On met trois heures pour atteindre la partie finale déjà décrite puis une heure de plus jusqu'à la passerelle désaffectée. Le retour sur Ajola s' effectue alors par une sente parfois épineuse, en éprouvant notamment quelques difficultés à relier entre elles les différentes routes irriguant les maisons du hameau. Le vivre autrement
Isolaccio-di-Fium'Orbo est aussi la base idéale de départ pour une belle randonnée (balisée) qui remonte en trois heures trente jusqu'au refuge de Prati. Il s'agit d'un itinéraire de moyenne montagne varié et à tort peu fréquenté, dont on peut raccourcir la distance en empruntant le plus haut possible la piste forestière qui monte aux bergeries d' Alzolo. La vue depuis Prati est somptueuse par temps clair sur les étangs lit-
TRAVO VALLÉE VERTE
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À Chisa, la pension Giudicelli permet de se ressourcer dans ce bout du monde (repas copieux, confort modeste). Tél. 95 57 31 06. Le gîte d'étape fait office de version locale de l' Arlésienne, mais finira bien par être ouvert un jour. Avec un peu de chance, il sera en service lors de votre passage ! Mairie, tél. 95 57 31 11.
toraux et la mer ; elle donnera à beaucoup l'envie d'y prolonger leur visite au moins une nuit. Quant à Ajola et à sa commune-mère de Poggio-diNazza, ce sont davantage les lieux de départ pour des randonnées à VTT(et même l'hiver à skis de fond ou à raquettes), grâce au réseau carrossable des pistes de la pinède de Petra Piana qui se développe sur une dénivellation de près de 1 200 m. Au sommet de ce versant, après avoir dépassé la fontaine de Pinzelli, les pentes s' adoucissent comme à Prati en étendues vallonnées où la vue se dégage enfin : cheminer devient alors plus reposant et agréable.
Le Travo est, avec sa voisine la Solenzara, le plus sauvage des fleuves de Corse. Né sous l'Incudine dont il draine tout le versant nord en trois branches principales nommées Cipitosa, Luvana et Arinella, sa vallée n'abrite en effet qu'un minuscule village (Chisa, 17 habitants l'hiver) qui joue les Robinson au milieu d'un océan de verdure sombre. Un coin de Corse dont il est facile de tomber amoureux, par exemple en suivant l'itinéraire de cette randonnée aquatique.
Des vasques et un canal sinueux annoncent
le défilé rocheux du Poggio
Se garer dans Chisa au croisement de la route amont desservant le village et de la piste qui part à flanc vers la haute vallée du Travo (point de départ aussi de la randonnée balisée montant à l'abri sous roche de Saparghjonu). Descendre la route goudronnée jusqu' au pont sur le Travo et retrouver sur l'autre rive quelques dizaines de mètres plus loin le départ du sentier de la Luvana, récemment malmené par des travaux d'élargissement routier. Suivre ce sentier à travers les genêts jusqu'à son croisement avec le ruisseau de Lama qu'il suffit alors de descendre
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TARAVO / FIUM 'ORBO pour rejoindre en 20 mn la Luvana (un rappel équipé est évitable en rive droite en désescaladant une dalle peu pentue). Suivre alors le cours de la Luvana qui s'écoule peu après dans un toboggan chaotique (évitable par les rives). Continuer à descendre le torrent jusqu'à un double toboggan aquatique (équipé pour un rappel qu'il est préférable d'éviter en rive droite faute d'un repérage attentif) . Un peu plus bas, on parvient au confluent de la Luvana et de l'Arinella, dont l'union célèbre ici la naissance du Travo. Plutôt qu'une marche fastidieuse le long de ce nouveau torrent, nous conseillons de remonter l'Arinella jusqu'au site splendide des trois cascades. La plus basse des trois jaillit
de profil et plonge dans un immense bief, et l'on peut en atteindre le sommet (équipé d'un relais pour la descente) en grimpant rive gauche vers des châtaigniers puis en traversant au mieux à travers le maquis. On découvre alors les deux vasques et les cascades supérieures, prétextes à diverses baignades (saut de 13 m pour les héros !). De retour en aval de ces trois cascades, remonter vers les châtaigniers et dès les premiers arbres, suivre à fl anc une trace qui part vers la droite, vient dominer la rivière puis remonte après deux lacets dans la chênaie pour déboucher sur la croupe déboisée où se trouve la bergerie de Purcaricciola. Filer à nouveau à droite et rejoindre plus loin une piste puis le départ.
Départ : village de Chisa (17 km à l'ouest de la base aérienne de Solenzara). Durée : boucle de 4 h. Difficulté : parcours chaotique de randonnée à n'entreprendre qu'à l'étiage des torrents traversés (mi-juin à septembre) . Matériel : divers passages sont équipés pour le rappel (une corde de 40 m suffit partout) mais sont contournables sur les rives. Combinaison pour ceux qui veulent voir la rivière de près, même si l'on arrive toujours à éviter les bains. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli E2) . Ci-contre : ruisseau de la Luvana et son double toboggan aquatique Page de droite : grand saut dans grande vasque, attention aux oreilles !
Lo falaise du Castel de Chiso
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TARAVO / FIUM' ORBO En faire plus
Les parties amont de la Luvana et de l'Arinella consti-
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tuent de longs parcours aquatiques réservés à des pratiquants chevronnés. Compter 8 h pour l'intégrale de la Luvana qui comprend plusieurs rappels arrosés (dont un de 2 x 40 m) et davantage encore pour celle de l'Arinella (une quinzaine de rappels pour l'intégrale, approche très longue !). Sous Chisa en revanche, le parcours du Travo est une belle randonnée aquatique l'été, moins sauvage que celle décrite précédemment (nécessitant en outre une manœuvre de véhicules, entre le pont de Chisa et l'arrivée à l'épingle cotée 205 m sur IGN). Cette descente, qui comprend plusieurs longs biefs à franchir à la nage (bien mal réchauffés malgré la présence de sources chaudes ou ferrugineuses !),permet de découvrir les célèbres cascades du Travo, haut lieu du kayak de haut niveau. Le vivre autrement Chisa est le point de départ idéal de nombreux itinéraires de randonnée, désormais balisés en orange et se déroulant sous un couvert forestier presque partout généreux. Toutes les possibilités sont intéressantes, depuis le sentier balcon du Travo en rive gauche (qui gagne Ventiseri) jusqu'au chemin de Solaro via les hameaux quasi abandonnés de l' Agnu, Cateri et Ruvoli en passant par les itinéraires gagnant les crêtes (cols de Juva, de Bianca, sans oublier notre préféré, déjà évoqué, qui remonte au Coscione par la vallée de la Luvana. La falaise du Castel de Chisa (située à mi-chemin entre les deux ponts sur le Travo et accessible en 5 mn depuis le hameau de Vasalla) est un joli site d' escalade, bien équipé avec une partie basse en dalle et une partie haute dotée d'un court surplomb garni de prises franches. Une trentaine de voies de niveau moyen 5 sup, dépassant rarement 30 m et agréables pour leur cadre (vue plongeante sur les gorges sauvages du Travo) et la très bonne adhérence du granite.
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LES BERGERIES DE TOVA
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Regardant la mer, le minuscule plateau de Tova perche son équilibre à l'aplomb des premiers précipices de Bavella. Un site étonnant dont la coquetterie annonce déjà la beauté du plus grandiose des massifs montagneux de Corse. Inspirés par ce site unique, des bergers y ont bâti leurs cabanes ... Du village de Solaro, une piste forestière carrossable (longue au total de 17 km) gagne le col de Saltu, puis continue jusqu'à une croupe déboisée où elle va dessiner quelques virages avant de se perdre en cul-de-sac en versant ouest. Le plus simple consiste à stopper son véhicule au premier passage de la piste sur cette croupe (point coté 995 m sur IGN TOP 25 qui ne figure que partiellement le tracé actuel de la piste) où apparaît le dessin en auge du col d' Asinao, séparation entre le massif de Bavella et celui de l'Incudine. La suite de l'itinéraire remonte alors de front cette arête, par l'ancien layon de desserte forestière, et passe au Monte Vitullu dont la jolie pinède domine l'impressionnante aiguille de Tova. Pour la petite histoire, sachez que c'est le célèbre romancier et cinéaste José Giovanni qui fut le premier alpiniste à vaincre cette élégante flamme de granite. Après une courte portion presque
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plate dans une clairière, le sentier des bergeries part à flanc sur la gauche et atteint le site en quelques instants. La source est encore un peu plus loin, sensiblement à la même altitude. Retour par le même chemin en prenant le temps d' observer au loin Chisa, l'un des villages corses les plus secrets.
Départ : au-dessus du village de Solaro. Durée : 2 h A/R. Dénivelée : 350 m. Difficulté : parcours facile sur d'excellents chemins. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli G2).
Ci-contre : l'aiguille de Tova Page de droite : les bergeries de Tova à Noël, un lendemain de première neige
En faire plus Ce secteur de Tova est peu fréquenté quoique très pratique pour pénétrer le massif de Bavella par le nord. En deux heures de marche depuis les bergeries, on peut notamment atteindre le refuge d'Asinao ou encore les points culminants de Bavella, la Muvrareccia et le Furnellu (1899 m).
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EXPRESSIONS CORSES La langue corse a bonde d'expressions imagées qui puisent leur inspiration dans les légendes, les régions, les richesses et les milieux naturels de l'île. On dira ainsi « Vattini in Cruzini » (ou bien à Calasima, plus haut village de Corse) à quelqu'un que l'on veut envoyer au diable (le Cruzini est une région charmante mais particulièrement perdue sur les hauteurs entre golfes de Sagone et d'Ajaccio). Quant à l'avare, il a la réputation d'avoir des « gricci in istacca», des bogues de châtaignes dans la poche (ou bien des « zini » - des oursins - s'il habite en bord de mer !). « Un' cunosci più a filetta », regrette-t-on de cet émigré de Castagniccia, qui affecte curieusement de ne plus connaître la fougère (si commune en Orezza et en Alesani), à son retour dans son village natal. Originaire de cette même région isolée, le célèbre humoriste Minutu Grossu ne faisait guère confiance aux pouvoirs miraculeux d'une sculpture de bois représentant saint Antoine : « L' aghju cunisciutu chjarasgiu » (je l'ai connue cerisier), disait-il,
comprenant mal comment un arbre donnant si peu de fruits pouvait faire un saint généreux. D'autres arbres partagent une renommée encore plus négative : ne doit-on pas se méfier particulièrement de la bruyère (une bien mauvaise plante, qui fleurit sans jamais faire de fruits) ; d'où le dicton célèbre « Buciardu com' è a scopa » (menteur comme la bruyère). Le randonneur en vadrouille en montagne de Cagna ou en Cinarca, prendra au sérieux cet avertissement, tant cette plante sait compliquer avec entêtement les chemins les plus directs et les espoirs de retour rapide à son lieu de départ. Après quelques essais de passage à travers branches, vous ne tarderez pas à vous faire une opinion personelle sur cet arbuste ! Pour en savoir plus : lisez l'anthologie des expressions corses de Fernand Ettori (collection Rivages), un petit ouvrage qui abonde en anecdotes et en phrases amusanies. Vous y trouverez en particulier la traduction de notre dictan préféré « Manghja Diu è caca Diavuli » qui s'applique à ces vieilles bigotes, faisant pourtant preuve d'une grande malignité ...
Le vivre autrement
On peut bien sûr atteindre Tova à VTT, mais les derniers hectomètres avant le Monte Vitullu ont l'inconvénient d'être un peu raides. Quant à la redescente sur la maison forestière de Tova par l'ancien layon (surligné en rouge sur IGN, mais désormais envahi par la végétation), elle n'es guère facile à trouver, les travaux forestiers ayant un peu dissimulé le départ du chemin. Sous Tova, le torrent de Fiumicelli est l'un des plus spectaculaires affluents de la Solenzara. Ce torrent, encaissé en un formidable ravin dans sa partie la plus haute, s'apaise en un parcours initiatique plus abordable dans ses derniers méandres. L'accès à cette réserve de nature sauvage se fait par un sentier (surligné en rouge sur IGN) depuis le lieu-dit "Rocchiu Pinzutu" (route de Solenzara à Bavella, sous le col de Larone) . En 1 h de remontée de bloc en bloc, on peut alors arriver au pied d'une superbe cascade, tandis que dans l'autre sens, 2 h de descente facile (et ludique si l'on n'hésite pas à se jeter à l'eau !),mènent au pont sur la D 268 .
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BAVELLA
BAVELLA
À
partir de l'Incudine (plus haute cime méridionale dépassant 2 000 m), la Corse perd lentement son altitude. Avant Cagna et Bonifacio, ultimes et étranges épisodes rocheux précédant cet amerrissage vers le sud, la haute montagne a heureusement conservé quelques occasions de surprendre. On trouve d'abord l'Alta Rocca, amphithéâtre verdoyant habillé d'un maquis dense de chênes, de pins, d'arbousiers, de châtaigniers ... Ses gros bourgs (Levie, Quenza, Zonza...) plaisent par leur style inspiré du décor minéral environnant et par leur situation idéale entre mer et montagne. Ses plateaux, échancrés par les morsures du Rizzanese, sont propices aux divagations les plus variées, par exemple pour rejoindre l'accueillante forêt de l'Ospedale au-dessus de Porto-Vecchio. Et puis bien sûr, on ne doit surtout pas manquer Bavella, inoubliable jardin d'aiguilles, la plus étonnante sans doute des montagnes de Corse. Souvent, on découvre le massif bêtement, par son accès routier côté sud, à une heure mal choisie ; ou bien par une écrasante chaleur, quand la paresse a fait renoncer à la variante "alpine" du GR 20, pour une pénible traversée à flanc. Ce n'est que plus tard que l'on réalise que la Méditerranée offre dans ces lieux retirés ce qu'elle a de plus beau. Ce sentiment-là naît un matin ou tard un soir :en bas de la vallée, la rivière paresse entre des bancs de sable chahutés par des crues renouvelées. La route est étroite, désespérément défoncée malgré des travaux réguliers d'en-
Le massif sud de Bavella (entre la tour de Samulaghia et la Punta Quercitella)
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BAVE LLA
tretien. Les forêts de pins colorent des horizons élégants et l'on devine que la Corse va se dérouler en version accélérée : à peine oubliée la poussière blanche du littoral oriental, des crêtes de granite rougeoyant, des arbres tordus par le vent, suspendus au-dessus du vide ou brûlés vifs, rythment un paysage dur mais grandiose. Dans ce miracle minéral, les formes, les visions s'enchevêtrent :des rapaces royaux naviguent entre des îlots de pierre surgis des brumes, tandis qu'à l'ombre de la sapinière de Taula, le jeu d'un couple de mouflons révèle une solitude parfaite. Prétexte au jaillissement d'une source, le névé de Nura se change bientôt en cascade de paradis et vient alors éclairer l'aiguille redoutable de Lunarda, avec ses airs de vertige et ses yeux sombres de pénitent de Catenacciu. L'occupation ancienne du massif y a tracé des passages jusque dans les endroits les plus reculés : places à feu où l'on préparait le charbon de bois, exploitation forestière dont quelques câbles insolites subsistent entre les broussailles, faunes des torrents et du maquis. Les raisons de fréquenter ces lieux furent innombrables, le long de sentiers muletiers dont les dernières reliques disparaissent peu à peu aujourd'hui. Souvent, on devra suivre le cours des torrents, voies d'eau se substituant aux chemins de l'homme en perdition, pour venir connaître ce refuge de bonheur naturel dont la route de traverse évite par chance d'attaquer les pans de pierre.
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BAVELLA
LES BONNES ADRESSES Côte est Le rivage situé à l'est et au pied de Bavella (la côte des Nacres !) manque d'intérêt, entre une urbanisation sans charme et les dégâts causés récemment par plusieurs incendies et inondations. Cité balnéaire construite le long de la RN 198, popularisée par une chanson célèbre (Sur la plage de Solenzara - mi, do, la, fa ... -), honteusement détournée par Iggy Pop pour le célèbre tube musical du film "Arizona Dream", Solenzara n'a comme attrait que d'être relativement bon marché. On y comparera les tarifs et la situation à proximité de l'eau des divers hôtels le long de la route nationale. • Citons entre autres l'Hôtel Mare e Pesta : des bungalows disposés dans un parc ombragé touchant le rivage ; des prix abordables hors saison (340 F en septembre pour l'un d'eux comprenant 2 chambres et 3 lits) ; restauration moyenne proposée dans le bâtiment principal (tél. 95 57 42 91). • Pizzeria le Favone bien située en bord de plage à Favone (12 km au sud de Solenzara) ; bonne restauration et prix "étudiés". • Camping de Fautea, installé en hauteur (donc rien à craindre du côté des crues comme à Solenzara !)et proche de la tour génoise dominant une plage magnifique acquise par le Conservatoire du Littoral.
Forêt de l'Ospédale Fuyez Porto-Vecchio, insupportablement bruyante et chère l'été, pour gagner son proche arrière-pays plus serein ! • Auberge de l'Ospédale : dans le village même, situé sur la route qui monte à Zonza ; une adresse de caractère où l'on sait recevoir et nourrir son hôte (ce qui n'est pas si fréquent ... ) ; cuisine chère mais rien à dire sur la qualité des plats traditionnels (tél. 95 70 04 96). • Gîte de Cartalavone : à 4 km au sud-ouest du lac de l'Ospédale ; les dortoirs souffrent de murs un peu humides au printemps, mais la nourriture servie à l'auberge attenante est correcte quoique chère là encore. Surtout le site est splendide par sa vue plongeante (de plus de 1 000 m) sur le littoral porto-vecchiais, plus agréable à contempler de haut qu'à fréquenter au milieu des foules. Plusieurs promenades balisées à proximité, dont celle menant au sommet de la Vacca Morta (pour voir la Sardaigne !). Demi-pension (à réclamer) autour de 180 F (tél. 95 70 00 39).
Villages de l' Alta Rocca Ils sont les lieux rêvés de séjour dans la région, pour les amateurs de nature et de tranquillité. Zonza
• Hôtel le Tourisme : la bonne adresse d'un village où, curieusement, quatre hôtels se concurrencent dans un rayon de 200 m ! Menu très correct autour de 100 F où tous les jours on peut vous proposer un ragoût aux viandes mélangées (la stuffata) ; dans la salle, privilège exceptionnel, vous pouvez feuilleter en même temps Gala, Voici et Paris-Match, et ne plus rien ignorer donc de la vie des stars ! Tél. 95 78 67 72. • Hôtel l'Aiglon : plus chic et un peu plus cher (tél. 95 78 67 79). • Auberge du Sanglier : au carrefour principal, cette table est ouverte toute l'année ; premier menu autour de 85 F (tél. 95 78 67 18) ;au-dessous, vous pouvez prendre un verre au bien nommé Alta Rock Café . Quenza
• Hôtel Sole i Monti : tenu par Félicien Balesi qui connaît l'art de recevoir (notamment les enfants !). Petit parc agréable à l'arrière, où vous prendrez avec délice un verre le soir, au retour d'une escapade à Bavella.
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BAVELLA Demi-pension autour de 350 F, ce qui est cher, mais votre hôte ne lésinera pas pour ce prix à vous offrir l'apéritif. Une bonne adresse pour séjourner en Alta Rocca si vos moyens vous le permettent (tél. 95 78 62 53). • Centre des Muntagnoli Corsi : un gîte amélioré (petites chambres), accessible difficilement (piste détériorée), où les repas sont de meilleure qualité que l'accueil (tél. 95 78 64 05 ); l'association gestionnaire propose en outre l'encadrement de diverses activités sportives (randonnées pédestres et "aquatiques") ainsi que la location de VTT. • Gîte équestre de Jallicu : hébergement en dortoirs à 5 km du village, sur la route montant au Coscione ; demi-pension à 160 F (tél. 95 78 63 21). Levie Notre village favori en Alta Rocca, pour son animation et ses commodités : • Gîte d'étape : en dortoirs de 4 lits, propres et bien tenus, il a remplacé l'ancien gîte communal infâme ; nuit et petit déjeuner pour 75 F; restauration possible sur réservation la veille (tél. 95 78 46 41 ). • Auberge la Pergola : petites salles et tonnelle conviviales pour goûter la bonne cuisine corse de Mme Maestrati, avec comme spécialité un ragoût aux olives fameux (tél. 95 78 41 62) ! Toujours sur la grande rue et appartenant à la même famille, le restaurant Les Gourmets propose également quelques chambres et un menu local à 100 F (tél. 95 78 41 61). • À Pignata : le "top" des fermes-auberges de Corse, à l'écart de la route qui monte à Cucuruzzu. Menu unique et copieux à 150 F, proposé une bonne partie de l'année à condition de prévenir à l' avance (faites-vous
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BAVELLA expliquer l'accès, car aucune signalisation ne vous facili tera la recherche du lieu !). Tél. 95 78 41 90. Serra-di-Scopamène • Le plus chouette camping de l'Alta Rocca, sur de petites terrasses posées
sous les châtaigniers (tél. 95 78 68 06 ou 95 78 60 13), préférable notamment à celui de Zonza bien isolé en pleine nature. • Gîte d'étape également, au cœur du réseau de sentiers de l'Alta Rocca (tél. 95 78 64 90 ou 95 78 60 13). Aullène
• Ferme-auberge,dont l'architecture curieuse évoque plus une maison de bûcheron qu 'une fe rme. Honnête cuisine locale, proposée une grande partie de l'année (tél. 95 78 63 12) ; on lui préférera le charme du vieil hôtel-restaurant de la Poste, ouvert par contre seulement en saison mais aux couleurs locales plus affirmées (tél. 95 78 60 26). Col de Bavella
• Auberge-gîte du Col : le confort du gîte souterrain est indigne de la beauté des abords du col, mais il n'y a rien d'autre pour dormir là-haut. Cuisine en revanche correcte et pas trop chère (tél. 95 57 43 87) ;son voisin Le Refuge est un restaurant qui offre également un menu abordable (tél. 95 57 40 26). • Refuges de Paliri (notre préféré, car l'accès et le cadre sont tout simplement beaux) et d'Asinao (au pied de l'Incudine) ; accessibles par le GR 20 depuis le col en 2 h et 3 h 30 respectives de marche. Bonnes localisations pour visiter les arrières de Bavella, aussi spectaculaires mais tellement moins fréquentés que sa façade !
LES CASCADES DE L'OSPEDALE
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La route qui chemine de Zonza à la plaine de Porto-Vecchio est l'une des plus belles de Corse ; elle traverse le massif de l'Ospédale, une région magnifiquement boisée, malgré l'incendie qui en parcouru les flancs les plus proches de la mer, en août 1994. Nous vous proposons d'en visiter à pied la curiosité naturelle la plus connue, la cascade de Piscia di Gallu.
Une aire de stationnement et deux baraques en bois faisant office l'été de bistrot, marquent le départ du chemin balisé qui rejoint très vite une piste fore stière qui descend jusqu'à la rivière. L'itinéraire franchit alors ce torrent et remonte sur l'autre versant en dominant la petite gorge située à l'amont du défilé qui donne naissance plus bas à la cascade. Le sentier contourne alors par la gauche cette barrière rocheuse et se glisse dans le maquis jusqu'en vue de la
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TRANSPORT Sur la côte est, pour gagner Bastia, Bonifacio ... , bus Corsicatours (tél. 95 70 l 0 36) ou Eurocorse (tél. 95 70 13 83). Autocars Balesi (tél. 95 70 15 55) et Ricci (tél. 95 51 08 19) pour relier l'Alta Rocca à Ajaccio, Propriano, Porto-Vecchio ...
INFORMATION OT ou SI de Solenzara (tél. 95 57 43 75), Porto-Vecchio (tél. 95 70 09 58) et Levie (tél. 95 78 41 95). Maisons du Parc à Zonza (tél. 95, 78 66 58) et Porto-Vecchio (tél. 95 70 50 78).
cascade. On peut alors en rejoindre le pied par une sente abrupte et glissante, où il est parfois prudent de s'aider des branches de la végétation ! Le vivre autrement
Les téléphiles observateurs auront ici reconnu l'un des théâtres d'aventures filmées de Nicolas Hulot qui, ayant perdu les balises ou n'ayant pas lu notre description, s'est vu contraint de compliquer son existence en découvrant le site au fil de l'eau ! Si vous souhaitez l'imiter, sachez que la hauteur du rappel final est de 70 m (eh oui, on ne dirait pas !)et que cette descente, fort exposée aux caprices de l'eau, est aussi dangereuse que spectaculaire. Contentezvo us donc des joli es vasqu es en amont pour apprécier plus en douceur les joies de l'arrosage. En faire plus
Les amateurs de baignades en torrent iront découvrir à proximité un autre joli site, situé entre le hameau de l'Ospédale et Porto-Vecchio. 2 km environ en
Ci-dessus : la Piscia di Gallu au printemps
Page de droite, en haut : sur le flanc ouest de l'Ospédale, un campanile jaillit d'un océan de verdure Page de droite, en bas : montée à la pointe du Diamant, joyau de la randonnée en Ospédale
BAVELLA
REPÈRES
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Départ : parking 800 m
au nord du barrage de l'Ospedale. Durée : 2 h A/R. Dénivelée : l 00 m. Difficulté : facile, mais la fin est fort raide. Carte : IGN TOP 25 Porto-Vecchio (plis D1/D2).
amont du hameau de Palavese et en bordure de la D 368, un petit parking et un raide sentier donnent en effet accès en 5 mn à peine au site des 3 cascades, sur le ruisseau de Lataricciu. Vous y aurez tout le loisir d'impressionner vos amis par des sauts très aériens qui se terminent le plus souvent dans des vasques accueillantes ... Nous vous conseillons également d'autres parcours aquatiques, relativement faciles et situés plus au nord, au pied des escarpements du massif de Bavella.
Ruisseau de Petra Pinzuta : proche du village de Conca (terminus du GR 20, à 20 km au nord de Porto-Vecchio), ce torrent présente un aspect sauvage presque austère. Malgré le faible débit d'eau estival, deux sauts de 5 m et quelques traversées de vasques à la nage sont difficilement évitables, ainsi qu'un unique rappel de 2 x 25 m (sur un ancrage méritant d'être conforté à l'avenir). Approche depuis le hameau de Radicale, via le GR 20 jusqu'à son croisement avec le ruisseau (compter 1 h 30). La descente dure ensuite pratiquement 3 h et à son terme, on remonte à la Bocca d'Usciolu par une vague sente de chasseurs, signalée sur IGN (ou parfois dans un ravin érodé), qui démarre au droit du confluent du ruisseau de Casale, au pied d'un gendarme rocheux. Ruisseau de Favone : un parcours charmant, se déroulant dans une superbe forêt de pins laricios, proposant quelques bains facultatifs. Accès depuis l'extrémité de la piste carrossable démarrant au nord du pont de Favone (12 km au sud de Solenzara). On rejoint le ruisseau en 5 minutes par un sentier (belle vasque 50 m en aval), et la suite consiste à en remonter le cours tortueux aussi haut que l'on peut. Des rochers rouges emprisonnent quelques jolis biefs, mais au cours de l'été, le faible débit d'eau n'en garantit pas la parfaite limpidité.
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BAVELLA
LA FALAISE DE MONTE SANTU
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Dans un pays mariantsi bien mer et montagne, rares pourtant sont les sites d'escalade plongeant dans la Méditerranée, hormis quelques sites mineurs dans le Cap Corse ou près de Porto. Aussi avons-nous goûté avec bonheur aux plaisirs de lézarder sur cette jolie falaise calcaire de Sari, en balcon au-dessus des côtes de Solenzara.
Le site propose une cinquantaine de voies, généralement de faible hauteur : une corde simple de 50 met une douzaine de dégaines suffisent donc dans tous les cas. Le rocher est un beau calcaire gris qui offre notamment des voies courtes d'initiation et des voies dures dans le secteur de la grotte. L'équipement mériterait d'être renforcé pour les relais de sortie (souvent un seul point d'assurance) . Il est dès lors conseillé de descendre par un couloir facile (II sup), situé près du bord gauche de la falaise. En faire plus
À une trentaine de km au sud de Solenzara, la falaise calcaire de punta Calcina (située près du relais de télévision, sur la droite de la route qui monte de SainteLucie de Porto-Vecchio à Conca) est équipée d'une quarantaine de voies, cotées entre 3 et 7. Le site ressemble à celui de Sari, par sa position en balcon qui permet d' ad-
mirer au loin la tour génoise de Fautea. La falaise, constituée de plusieurs ressauts, a plutôt plus d'ampleur que celle de Monte Santu, mais son cadre est moins agréable (maquis ras, proximité d'une décharge et d'une ligne électrique) et son rocher, terriblement abrasif, ne se laisse pas facilement oublier... Le vivre autrement
À VTT, une jolie boucle est réalisable à partir de ce même hameau de la Penna. Elle débute par une descente technique en sous-bois (dessinée en rouge sur IGN TOP 25) qui conduit à la plage de Cala d'Oru. Pour remonter au point de départ, on suit alors la route nationale vers le sud jusqu'aux abords de la plage de Cannella, d'où part une piste qui permet de regagner progressivement Sari, côtoyant au passage un curieux couvent récemment construit en pleine nature. Compter 3 h 30 pour ce circuit de 23 km, non comprise la durée du pique-nique sur la plage paradisiaque de Cannelle ... Le chemin du Monte Santu est le prétexte à une courte et agréable promenade familiale qui peut vous conduire au sommet de la falaise, pour profiter d'un panorama étendu sur le littoral et le massif de Bavella. Le pied des voies n'est guère accueillant (peu d' espace plat), mais on trouvera toujours en fonction de la température du jour quelques endroits ensoleillés ou au contraire bien à l'ombre.
REPÈRES
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Accès : à la sortie nord de Solenzara, gagner Sari et son plus haut hameau de la Penna (8 km de route depuis Solenzara). Prendre alors la ruelle principale sur la droite jusqu'à son terme (devenue piste, elle s'interrompt près d'une antenne-relais et du réservoir communal). Un sentier fléché, se glissant dans un superbe maquis touffu, conduit en un quart d'heure au pied des voies. Orientation : sud à est, escalade praticable toute l'année (alt. 600 m). Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli H3).
Ci-dessous : la sortie du sentier, lorsque les chênes verts s'écartent pour laisser place aux fougères
BAVELLA Pour en savoir plus Le topo-guide des sites d'escalade de Sari, Conca et Zicavo, écrit par Ci-contre : rocher + mer + verdure = Corsica bella !
HISTOIRE D'EAU Les 31 octobre et 1er novembre 1993, il est tombé en 36 heures 906 mm d' eau au col de Bavella, créant en aval des crues monstrueuses dans les Reuves de Rizzanese, Solenzara, Cavo et Oso. Leurs dégâts, à l'époque fortemeent médiatisés, restent très visibles dans les basses vallées où ces torrents de boue ont quitté leur cours principal pour divaguer au milieu des routes et des habitations. Un siècle plus tôt, en l 892, un épisode pluvieux similaire avait causé les mêmes dégâts, détruisant déjà les bains de Caldane, emportant les ponts, les moulins, les maisons, les richesses, cousant même parfois des pertes en vies humaines. Une leçon de prudence pour ceux qui partent à l'aventure sans se soucier du temps prévu.
les découvreurs et équip eurs du site, Michel Charl es et Jean-Paul Quilici (en vente à Solenzara) .
BAVELLA
LA PUNTA Dl MALANDA
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Ceux qui ont gravi ce sommet ont sans doute retenu que les plus belles cimes de Corse ne sont pas forcément les plus hautes ... Une randonnée pour en prendre plein les yeux, terminée par une courte escalade et quelques instants de vertige sur les traces des mouflons. Le sentier part exactement dans le premier lacet de la route sous le col de Larone et s'enfonce sous la voûte du maquis par une traversée sensiblement à flanc, rejoignant le ruisseau de Purcaraccia. L'ancien chemi n forestier, bien dégradé désormais, repartait alors rive droite, franchissait le torrent un peu plus loin et s'arrêtait au point coté 989 m sur IGN (restes d'anciens câbles). Choisissez plutôt de remonter le long du torrent et de ses vasques. La première grande cascade se contourne aisément en rive gauche et précède une succession de biefs où viennent se noyer les dalles orangées de la face est de la Malanda. Un peu plus loin, la seconde cascade se contourne en rive droite par un couloir facile. La suite de l'ascension continue alors au fil de l'eau et gravit enfin un ravin boisé qui remonte à droite de la face nord de la Malanda, superbe paroi criblée et creusée par l'érosion. Au sommet de ce couloir, emprunter sur la gauche l'arête aérienne menant au sommet (court passage de 3, un peu plus délicat à la descente). En faire plus La découverte du ravin de Purcaraccia mérite aussi d'être effectuée au cours d'un enchaînement débutant par la spectaculaire visite du ravin voisin de Polischello (gare au torticolis). Une randonnée difficile, a u milieu de sentes peu évidentes passant d'une rive à l'autre et qui ont stoppé beaucoup de tentatives aux vasques limpides proches de la route. Cette remontée vient buter au pied de la
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Taula (plus haute paroi de Corse), qui marque le lieu d' élargissement du canyon (échappatoire aisé par le
Variantes aquatiques à la descente du sommet !
BAVELLA
REPÈRES
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Départ : 300 m à l'ouest du col de Larone (col routier entre le col de Bavella et Solenzara).
Durée : 5 h A/R. Dénivelée : 600 m. Difficulté : randonnée
col du Santon). On rejoint la tête du vallon de Purcaraccia à travers les sapinières envahissant le pied de la Taula. Sa descente ne pose ensuite guère de problème majeur, mais requiert un solide sens de l'itinéraire. Ne pas rater le sentier de
sortie qui part après la seconde grande cascade et qu'annonce en rive gauche une paroi verticale sombre. Longue (dix heures pour les forts marcheurs), cette boucle peut être considérée comme la plus belle randonnée de Corse .. .
JEUX AQUATIQUES DANS LA VACCA
toute beauté (qui dure entre 45 mn et 3 h selon l'importance et les aptitudes du groupe) sont : • un saut ou un rappel d'une petite dizaine de mètres dans une énorme vasque (évitable éventuellement en rive gauche par un bref passage d'escalade) ; • une chute de 10 m environ (rappel préférable au saut dangereux parfois possible lorsque la vasque n'a pas été ensablée par une crue récente), précédée par une désescalade délicate ou un rappel diagonal peu pratique ; • les deux beaux biefs finaux, situés après le coude caractéristique de la rivière sur la gauche. Ils obligent à de jolis petits sauts dans l'eau, normalement sans risque d'obstacle caché. Retour : à la fin de cette section encaissée (juste après ces deux longs biefs), il convient de remonter à gauche dans le maquis par une sente démaquisée passant plus haut entre le Castellu et le Castelluciu d'Ornucciu ;on rejoint alors à un petit col le sentier puis le point de départ.
sur un sentier étroit, puis hors vrai sentier, avant de se terminer par une courte arête aérienne (passage de 3). Matériel : chaussures de randonnée ; une corde de 20 m pour assurer les personnes sensibles au vertige. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella (pli H2).
REPÈRES
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Départ : avant-dernier lacet de la route Bavella-col de Larone, 1 km sous Larone.
Durée : 4 h. Difficulté : parcours encaissé, peu technique à l'étiage, mais où une grande prudence s'impose. Matériel : équipement en place ; corde 2 x 15 m ; combinaison néoprène obligatoire (bains froids). Période : juin à septembre (glacé et tumultueux le reste de l'année). Sécurité : attention aux crues énormes de la Solenzara (en particulier avant juillet et après août, deux mois où le temps est en principe assez stable). Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli I2).
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Réputée comme la plus belle rivière corse, la Solenzara doit entre autres ce titre à la beauté de la gorge de la Vacca, impressionnante dans son défilé sous les aiguilles de Ferriate et leur horizon se perdant daus le ciel. Accès à la rivière : le sentier - indiqué sur IGN -, qui part à flanc à travers le maquis au niveau de l'épingle à cheveu de la route, permet de rattraper une vague sente cairnée rejoignant le ravin nord-est, sud-ouest qui descend à l'ouest du Castellu d'Ornucciu et qui rejoint la Solenzara au début de son parcours de gorge. Descente : cet impressionnant resserrement de la Solenzara, entre aiguilles d'Omucciu et massif des Ferriate, est un mélange de randonnée et de baignades, terminé par une portion plus technique. Les points forts de ce parcours aquatique de
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BAVELLA En faire moins
La visite de la gorge jusqu' à son ultime encaissement et à son rappel obligatoire est possible pour les randonneurs non équipés de combinaison ni du nécessaire de rappel. Cette splendide randonnée, agrémentée de vasques profondes et limpides, se déroule la plupart du temps hors sentier et nécessite donc certaines aptitudes et précautions. Retour par le chemin emprunté à l'aller ; compter 3 à 4 h de marche en tout. En faire plus
Le parcours complet de la Solenzara de route à route, est une longue descente (compter 6 heures au total), obligeant par ailleurs à un e manœuvre de véhicules assez longue. Sa première partie peut se faire indifféremment depuis la D 268 par l'une des trois branches amont et peu encaissées du torrent (marche aquatique et désescalade de blocs dans les ruisseaux de Renaju, de Polischello ou de Purcaraccia). Plus bas et pour finir, après les deux biefs déjà cités marquant la fin de la gorge proprement dite, la Solenzara s'élargit également en un parcours un brin fastidieux (2 h au moins de marche avant de retrouver la route, avec de trop rares bains en guise d'amusement).
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BAVELLA
REPÈRES
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Départ : refuge de ski de fond de Bucchinera au bout de la route goudronnée montant au nord de Quenza. Durée : 5 hA/R. Dénivelée : 700 m. Difficulté : parcours en principe sûr où dans les ultimes hectomètres, la pente redressée et la neige durcie obligent souvent à quelques précautions (par sécurité, emporter des crampons et des couteaux à neige). Période : variable d'une année à l'autre ; la période optimale se situe souvent en mars. Carte : IGN TOP 25 Petreto-Bicchisano 4253 OT (plis C10/C1 1) et Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli H1).
PRATIQUE
L'INCUDINE
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De tous les grands sommets de l'île, c'est le plus facile à atteindre en hiver, par une pente régulière s'élevant doucement au-dessus des ondulations du Coscione. L'isolement du sommet au sud de l'île rend peu fréquente son ascension à skis de randonnée, un plaisir pourtant singulier qui amène à tutoyer une Méditerranée que séparent du sommet quinze petits kilomètres de terre corse. L'ascension débute tranquillement, le long de la piste (en principe damée) filant vers le nord-est. Il est à la fois fréquent et curieux que cette première montée soit entièrement déneigée et que
l'on rencontre la neige, pour ne plus la quitter, au passage du col de Croci (à 300 m du parking), point véritable de bascule sur l'immensité blanche du plateau. Le seul repère à peu près caractéristique est alors le Castellu d'Ornucciu, au pied et à gauche (c'est-à-dire à l'ouest puis au nord) duquel passe l'itinéraire, avant de rejoindre la crête de Chiralba au point coté 1 781 m. Une courte descente jusqu'au col de Chiralba (1 743 m) précède la grande traversée sur le flanc nordouest de l'Incudine qui monte régulièrement jusqu'au sommet. Il est prudent de déchausser dans les derniers mètres et de terminer à pied dans le dernier court ressaut de l'ascension. La descente s'effectue versant ouest du sommet
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• Buvette au départ de la randonnée lorsque les pistes de fond du Coscione sont praticables (situation qui correspond à l'enneigement idéal pour l'ascension à skis de randonnée du sommet). • Renseignements sur l'enneigement au centre des Muntagnoli à Quenza (tél. 95 78 64 05).
Page de gauche, en haut : 0 Solenzara bella, tchi tchi ! Page de gauche, en bas : le dernier rappel de la descente Ci-contre : la mer en arrière-plan du sommet
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BAVELLA (600 m de pente régulière, en principe sans grand piège) avant de remettre les peaux de phoque pour remonter sur 200 m de dénivellation au sud de la Punta Tozzarella. Terminer en se laissant glisser dans la plaine du Codi et retrouver le parking après une ultime et fastidieuse section à plat. Le vivre autrement
À skis de fond ou à raquettes, on se passera de la montée à l''Incudine pour partir à 1'aventure sur le plateau. À la fin de l'hiver, il n'est pas rare de pouvoir "patiner" tant la neige transforme vite ici et les skieurs entraînés se régaleront de la diversité et de l'étendue rencontrées qui se prêtent à de multiples boucles intéressantes (dont celle que nous avons décrite depuis le parking routier du Coscione, côté vallée du Taravo, n° 45 ). La location du matériel nordique nécessaire est possible au foyer de Quenza, situé au village même (tél. 95 78 64 79 ou 95 78 63 39) . En été, l'ascension de l'Incudine emprunte le même trajet jusqu'au col de Chiralba, puis évite la grande traversée fin ale vers le sommet pour suivre la crête facile vers l'est (jusqu'au point coté 1 965 m) puis vers le nord-est. Sur la fin, on rejoint le GR 20 et l'on découvre le rocher de "l'Enclume" qui a donné son nom au sommet. À condition de partir tôt, la vue est très dégagée sur Bavella, la montagne de Cagna, la Sardaigne et bien des sommets de l'île, de la Paglia Orba au San Petrone (durée aller et retour : 5 h 30). Les derniers hectomètres sous l'lncudine
CURIOSITÉS GÉOLOGIQUES Le relief granitique de Bavella, épargné autrefois par l'érosion des glaciers à couse de son altitude modeste, présente une multitude de formations rocheuses spectaculaires (aiguilles, canyons ...). Il comprend en particulier deux originalités : • Lesdépôts calcaires de la Punta di u Furnellu (point culminant du massif que l'on atteint en prolongeant l'itinéraire décrit à travers les tours de Bavella) qui reposent à 1 800 m d' altitude, sur le granite si caractéristique du massif. Riches en fossiles (on en découvre même beaucoup plus bas, dans l'échancrure géante du canyon de Nura), ces roches étaient jadis utilisées pour la fabrication de chaux dans des fours installés dons la vallée de l'Asinao. Le nom du sommet d'où étaient précipités ces blocs (glissades dont le sou-
Des tafoni sous l'Incudine
venir reste encore visible), en a d'ailleurs retenu l' histoire (Furnellu signifie "four" en corse). • Lestafoni, forme d'érosion frappante en Corse et particulièrement fréquente ici - elle aide en particulier à la progression des grimpeurs qui utilisent ces sculptures et cavités naturelles pour sécuriser leur ascension. Ces tafoni ("trous" en corse) ont une origine encore mystérieuse, même si l'on explique habituellement leur existence par des alternances de phases d'hydratationet de dessication provoquées par l'eau, le vent et des altérations chimiques influencées par le sel marin. Pour en savoir plus : on se reportera à l'excellent ouvrage édité par le parc naturel régional sur les roches et paysages de la Corse (en vente locale ou en s'adressant à la maison du parc à Zonza).
BAVELLA
REPÈRES
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LES TOURS DE BAVELLA
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Départ : col de Bavella
(1218 m). Durée : 4 h A/ R. Dénivelée : 500 m. Difficulté : randonnée dont la très courte partie délicate est sécurisée par un câble. Période : mai à novembre. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (plis I1 /J1)
Le paysage coloré des couloirs de Bavella
Pour une prise de contact avec Bavella, c'est la randonnée inévitable par excellence. Elle vient tutoyer ces fameuses tours de Bavella qui, à la manière de leur presque homonyme de Babel, donnent parfoi s l'impression de vouloir dépasser le ciel ! Au col de Bavella, le GR 20 passe à gauche du monument de la Vierge et descend sous les premiers pins jusqu'à sa séparation entre le chemin principal (qui reste balisé en rouge et blanc) et sa variante alpine (repérée par deux traits jaunes). Suivre cette dernière qui se dirige vers l'école d' escalade et les contreforts de la tour 1 de Bavella (Punta di l'Acellu) ; par une brèche, on bascule sur les flancs
est des aiguilles 1, 2 (l' Ariettu) et 3 (a Vacca) de Bavella ; une dalle un peu exposée est équipée d'un câble pour faciliter la descente qu'une remontée va suivre en direction de l'arête de partage des eaux. On atteint enfin le col du Pargulu (1 662 m) d'où l'on admire les murailles qui plongent dans le ravin de Pampalone. Retour par le même itinéraire de préférence à une redescente rejoignant la variante en aval du GR20 (la fin de cette boucle, assez laborieuse, est à éviter pour sa monotonie). En faire plus Si l'on veut rallonger le parcours à partir du col de Pargulu, on continuera sous l'arête de partage des eaux (versant ouest) jusqu'au col de Santon. Puis, on contournera sans guère de difficultés (toujours par l'ouest) la Punta Iolla jusqu'au col de Maro afin de
gagner les sommets du Fornellu et de la Muvrareccia (points culminants de Bavella à 1 899 m ; 5 h de marche depuis le col). Au passage, on admirera, vus du haut, les jardins secrets des amoureux du massif : ravins de Polischello, de Purcaraccia, de Nura, de Lattone ... La descente ou la remontée de ces merveilles de la nature sont un mélange d'escalade et de randonnée, nécessitant un bon sens de l' itinéraire et une totale autonomie.
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BAVELLA
LE TROU DE LA BOMBE
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L'érosion a la particularité en Corse de s'en prendre aux roches les plus dures, creusant des anfractuosités (les célèbres tafoni) et parfois de véritables cavités remarquables par leur taille (le trou du Tafunatu par exemple). Cette randonnée conduit à l'une d'entre elles, discrète mais facile d'accès, composant l'un des décors les plus pittoresques de Bavella. Suivre la piste carrossable et le balisage du GR 20 qui démarrent dans le lacet.Quitter cette piste a u bout de 600 m environ (quelques mètres avant que le GR 20 ne la quitte également, mais vers la gauche), pour suivre à droite un bon sentier indiqué "Trou de la Bombe" et balisé de points rouges, Celui-ci remonte au milieu des pins laricios jusqu'à un col où l'on trouve une piste herbeuse (qui mène au nord à un relais), On suit ce chemin de crête au contraire vers le sud, jusqu'au col et à la clairière de Velaco (il est difficile de toujours retrouver le balisage, mais encore plus de se perdre réellement sur cette crête débonnaire où l'on peut passer partout). Le col de Velaco a belle allure avec son arrière-plan rocheux, ses buissons de fougères et sa forêt de pins, marquée malheureusement par les attaques de chenilles processionnaires (gare aux irritations en cas de contact avec ces vilaines bestioles !). Par une sente quasi horizontale direction est (qui prolonge pratiquement le layon forestier atteignant également le col), on se dirige vers le sommet de la Calanca Mura ta, avant d' obliquer vers la droite et de s'élever alors jusqu'au trou (nombreux cairns, sans lesquels cette recherche de l'insolite pourrait constituer un amusant jeu de piste !). Revenir par le même chemin ou bien emprunter à partir du col de Velaco la piste qui ramène, sur le flanc ouest de la crête, au col de Bavella.
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En faire plus Juste avant les deux resserrements caractéristiques précédant de peu l'arrivée sous le trou de la Bombe, un couloir raide mais facile descend dans le ravin de Velaco ; en face, on retrouve des cairns, et l'on peut remonter aisément au col situé à droite de la barrière rocheuse du Promontoire et prendre pied ainsi sur la crête des Terrasses. En continuant vers la gauche (vers l'est), on viendra
Page de droite en haut : la crête des Terrasses et l'horizon neigeux de l'Incudine Page de droite en bas : le trou de la Bombe
• À proximité : plusieurs bistrots sont installés autour du col, dont l'auberge de Bavella, gîte-restaurant à essayer plutôt hors saison, lorsque le flot des "GR 20tistes" et des touristes est passé. • Un bon conseil : mangez à l'auberge et partez bivouaquer au milieu du gazon et des fougères du très bucolique col de Velaco (la piste partant au sud du col de Bavella peut vous en rapprocher plus ou moins près, selon son état et la garde au sol de votre véhicule !).
REP ÈRES
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Départ : fontain e du
Cannone(premier lacet de la route, à 400 m à l'est du col de Bavella). Durée : 3 h A/R. Dénivelée : 300 m. Difficulté : parcours de marche facile, nécessitant un soupçon de sens de l'itinéraire. Période : accessible hors neige quasiment toute l'année. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli L1 ).
contempler de l'un des plus beaux belvédères de Corse, les côtes orientales et le Campanile SainteLucie ; la direction opposée mène à la Punta Velaco et se poursuit en terrai n dégagé et plat jusqu'à la Bocca di Fumicosa, terminus sud de cette crête des Terrasses. Dans la sapinière du col, située sous la lance rocheuse de la Punta di Ferru, les mouflons ne sont jamais très loin. Compter 5 h aller et retour depuis le col de Bavella ; possibilité de choisir au retour la variante bordant au nord les parois rocheuses de la crête (cairns là encore). Vous pouvez aussi rallonger le parcours en faisant le tour des sommets lointains du sud de Bavella (Quercitella, Samulaghia, Buvone ... ).
Le vivre autrement
Un point d'assurage a été installé au sommet du trou de la Bombe (à renforcer par sécurité avec une longue sangle) pour permettre une amusante descente en rappel et des photos inoubliables. Si vous venez ici pour ramener le cliché de vos vacances, venez tard dans l'après-midi, à l'heure de l'éclairage optimum ! À VTT, ce même secteur se prête bien à une courte es-capade, en gagnant le col de Velaco par la piste partant du col même de Bavella et atteignant par le versant ouest de la crête la clairière de Velaco ; retour en suivant les balises rouges du chemin de crête (court portage au tout début), par de très jolis chemins (piste ou sentier). Avant d'atteindre le relais, plonger sur la droite par le sentier rejoignant le GR 20 puis l'auberge de Bavella (quelques passages techniques, mais rien de bien effrayant ; durée de cette boucle ombragée 1 h 30).
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ESCALADES CHOISIES A BAVELLA
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Le massif de Bavella est pour l'essentiel un territoire d'aventures, pour le randonneur comme pour l'alpiniste : peu de chemins véritablement aménagés ou balisés, peu de voies d'escalade équipées. Nous nous sommes donc efforcés dans cette sélection de dénicher quelques ascensions bien sécurisées, intermédiaires donc entre escalade et alpinisme car nécessitant un engagement et un équipement somme toute réduits.
La Punta di l' Acellu (de l'Oiseau) C'est la première des tours de Bavella et la plus facilement accessible. Sa face est, nettement visible depuis le col de Bavella, et son beau granite sont parcourus de divers itinéraires pratiquement équipés à demeure en pitons à expansion (encore que l'usage complémentaire des sangles et des coinceurs soit recommandé dans la plupart des itinéraires) . Selon que vous souhaitez grimper à l'ombre ou au soleil (ce choix change selon les saisons !),
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nous vous recommandons une belle ligne d'escalade, évidente à repérer ("le temps peau noire", exposée sud-est) et en variante l'une de ses voisines ("i brumi di l'Acellu", exposée tantôt nord, tantôt est). Le temps peau noire
Accès : l'accès au pied de la voie démarre exactement au col de Bavella et suit d'abord vers l'ouest le tracé du GR 20 (balises rouges et blanches) qu'il quitte après une brève descente pour la variante alpine de ce chemin (deux balises jaunes). Ce sentier passe au pied des falaises-écoles et remonte joliment au milieu des pins jusqu'à une brèche caractéristique d'où part juste derrière une vague sente conduisant au pied de la face. Longer alors celle-ci en redescendant vers la gauche ; la voie débute juste à droite d'un mur très lisse parcouru de deux courtes voies sur spits aisément reconnaissables (une longueur en 6c, l'autre en 7a). L1 :courte, servant d'accès à une très large plate-forme de relais. L2 : monte en oblique vers la droite dans une dalle redressée où l'on peut louvoyer parfois pour contourner les difficultés les plus
REPÈRES sa Le temps peau noire Départ : col de Bavella
(approche 40 mn). Horaire : 3 h. Période : ascension exposée à l'est, donc
possible du printemps à l'automne. Nombre de longueurs : 5. Niveau requis : 6ab à
vue (cotation maximale en libre 6b). Matériel : encordement à 50 m, 12 paires au total, sangles et quelques coinceurs pour sécuriser L4 et L5. Caractéristiques :dalle coupée d'un magnifique surplomb à tafoni ; première ascension et équipement par Arnaud et François Petit en 1990. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli J1).
Un oiseau surpris en plein vol dans la descente de son sommet...
BAVELLA Descente : suivre l'arête direction
nord, puis obliquer vers la droite pour atteindre l'unique rappel nécessaire (hauteur 20 m, départ dans une niche abritée sous un surplomb). À la première vire atteinte, traverser vers le sud pour prendre pied au sommet d'un étroit couloir facile qui ramène au pied de la face. En faire moins
Première longueur de la voie du "temps peau noire"
importantes ; relais à nouveau très confortable. L3 : remonte vers la gauche pour passer au plus haut du surplomb superbement criblé de gros tafoni. L4 et L5 : deux longueurs plus faciles, passant à gauche de l'arête que l'on atteint un peu plus haut que R3, mais où aucun équipement n'est en place (sangles et coinceurs sont alors bienvenus).
Tout le secteur compris entre le col de Bavella et le sommet de l'Acellu est propice à une escalade généralement sûre et en excellent rocher. On trouve notamment le site-école de Bavella, plusieurs falaises généreusement équipées, signalées par des pancartes (disgracieuses mais visibles de loin !) à proximité du chemin de la variante alpine et à un petit quart d'heure du col. Vous trouverez là des dizaines de voies courtes dont beaucoup sont très bien adaptées à l'initiation. En faire plus
Sur la tour 1 de l'Acellu, d'autres lignes de pitons à expansion rayent également la face est. La plupart de ces possibilités sont décrites dans le guide de référence de l'escalade à Bavella (éditions Edisud). Nous vous recommandons celle située à l'extrémité droite de cette face, la voie I brumi di l'Acellu. Exposée au nord-est, elle est notamment agréable quand il fait trop chaud en face est. Nombre de longueurs : 4 ; niveau requis : 6ab à vue ; matériel : encordement à 50 m, voie équipée de spits ; prévoir 14 paires au total plus deux sangles. L'accès au pied de la face est commun avec le précédent. Lorsque l'on atteint celui-ci, il faut remonter quelques mètres vers la droite, en longeant le couloir qui remonte la base de la face nord de l'Acellu, puis prendre pied sur une petite terrasse perchée et inclinée. L1, mur raide, avec une sortie physique ; L2 et L3, la voie vire à gauche en face est et navigue sur le pilier entre les tafoni ; L4, superbe sortie sur un mur redressé et très aérien.
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BAVELLA
REPÈRES ss Maravigliosa Départ : refuge de Pali ri
(ou 1 h 30 de marche depuis le col de Bavella). Horaire : 3 h (plus 3 h A/R d'accès pédestre). Période : ascension exposée à l'est, donc possible du printemps à l'automne. Longueurs : 5. Niveau requis : 60 à
vue. Matériel : encordement à 50 m, 12 paires La dernière longueur "Maravigliosa"
La Tafunata di Paliri C'est le sommet le plus caractéristique du sud de Bavella, grâce à son énonne trou que l'on remarque sans trop de mal depuis la route du col. Sur son presque débonnaire versant est qui domine le refuge de Paliri tout proche, plusieurs itinéraires ont été tracés, dont cette voie "Maravigliosa " (la merveilleuse !). Maravigliosa Accès : l'accès au pied de la voie nécessite d'abord de se rendre au refuge de Paliri (1 h 30 de marche dans un très beau paysage), en suivant de façon évidente le balisage rouge et blanc du GR 20 qui démarre dans la première épingle routière à l'est du col de Bavella. La voie parcourt la grande dalle lisse (contrefort du sommet principal qui est lui plus haut et plus à droite) que l'on remarque depuis les environs du refuge. On en rejoint la base en empruntant au départ le chemin de la voie normale de la Tafunata (dix minutes d'approche). L1: deux spits seulement pour cette longueur plutôt exposée d'autant que le rocher est douteux ; relais sur une terrasse fermé e par un chêne vert. L2 : elle franchit un surplomb (A0) puis s'élève dans une grande dalle où les protections sont espacées.
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au total, quatre sangles et éventuellement de gros coinceurs pour sécuriser L4. Caractéristiques : dalle s'achevant par une fissure ; première ascension par Jean-Paul Quilici et Francis Thibaudeau en 1988. Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli J2).
BAVELLA
RE PÈRES sa Le Campanile Départ : col de Bavella. Horaire : 2 h de marche
d'approche, autant dans la paroi et enfin autant pour le retour. Période : ce sommet peu élevé (1 375 m) est accessible très souvent ; attention, la voie qui remonte sur le bord gauche de l'arête nord est tôt à l'ombre. Longueurs : 3. Niveau requis : être à l'aise dans du 6a. Matériel : voie équipée, mais dont l'équipement (qui date en partie de la première ascension par une cordée allemande conduite par Werner Krah en 1960) mériterait d'être conforté (prévoir 2 grandes sangles pour R1 et R2, ainsi qu'un jeu de coi nceurs ou de friends) ; corde de 90 m, mais une seconde corde de 70 m est conseillée pour réaliser la descente en un seul rappel ! Carte : IGN TOP 25 Aiguilles de Bavella 4253 ET (pli K2).
Descente :on rejoint par une courte
désescalade (faci le - niveau 3 quoique peu évidente à deviner depuis le haut) le passage en tunnel de la voie normale. En faire plus Il est tout à fait recommandé d'enchaîner la traversée du sommet de la Tafunata après l'ascension de la voie "Maravigliosa". Cette ascension débute à l'aplomb même du tunnel de la voie normale (le passage de 4 sup au départ est la principale difficulté de cet enchaînement), puis chemine dans un système de vires et de cheminées plutôt faci les à remonter (cotation 3 sup), qui atteint la crête principale (nombreuses traces de mouflons dont on appréciera au passage les qualités d'explorateur). La fin du parcours se déroule alors tantôt sur un versant tantôt sur l'autre, traverse les différe ntes pointes qui composent le sommet de la Tafunata et redescend par la voie normale en passant par l'œil de la Tafunata. Cette traversée nécessite principalement un bon sens de l'itinéraire qui sert à détecter les zones de passage les plus fa ciles. L'encordement y est facultatif pour ceux qui ont le niveau technique de la voie Maravigliosa, mais pour les autres, de rares pitons et surtout des sangles à emporter en complément, serviront de points d'assurance dans cette boucle d'escalade facile. En faire moins La randonnée qui conduit au refuge de Paliri, suit de jolis chemins dans la forêt et au milieu des rochers colorés de Bavella. Balisée de rouge
et de blanc (elle est l'un des tronçons du GR 20), elle ne pose aucun problème d'orientation et permet d'approcher agréablement les chaînons orientaux du massif, ainsi que leurs plus belles éminences rocheuses (Tafunata di Paliri, pointe de Paliri, Monte Bracciutu ... ). On ne manquera pas dans ce cas de gagner le trou de la Tafunata (un passage de 3 en escalade) en suivant la voie normale cairnée qui mène aussi un peu plus haut jusqu'au sommet (deux heures aller et retour depuis le refuge de Paliri).
Le Campanile Sainte-Lucie Sentinelle surveillant la vallée sauvage du Cavo, ce monolithe a la délicatesse de ces clochetons de pierre chamoniards, perchés à l'aplomb de leurs glaciers. Un curieux sommet dont on rencontre le cousin du nord sous la Muvrareccia, à la naissance du ravin le plus sauvage de la haute So len zara. Du sommet du Campanile, on revoit les images de ces grimpeurs de Bohème, sautant d'une tour de grès pour attraper par miracle la paroi d'en face ... Trois courtes longeurs, dépaysantes et solitaires à souhait, remontent la voie normale de ce sommet emblématique. Approche : au niveau du lacet de
l'auberge du col, prendre l'itinéraire conduisant au trou de la Bombe puis à la large plate-forme sommitale du Promontoire de Velaco (voir description du trou de la Bombe). Continuer vers l'est (sur la gauche après la dernière montée) jusqu'au sommet du premier et évident couloir qui descend entre deux ressauts. En contournant le rognon rocheux de gauche, on arrive à la tête d'un second couloir. La descente pour rejoindre l'attaque de la voie, se situe curieusement un peu plus haut et entre ces deux couloirs (désescalade fac ile en terrain instable) . Le départ de la voie se situe au premier col que l'on croise au pied du Campanile. L'ultimerelais de la voie "Maravigliosa"
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BAVELLA L1 : par une traversée oblique sur la gauche en rocher délité, gagner l'arête sud-est (R1 juste en dessous, préférable à celui de la petite plateforme qui suit). L2 :remonter à la verticale en suivant l'évidente ligne de pitons, jusqu'à R2, situé sous un surplomb. L3 : contourner ce dernier par la gauche avant de s'élever en terrain plus facile, où l'itinéraire n'est pas évident de prime abord (un piton faux-ami a tendance à égarer le grimpeur trop à gauche). La fin de la voie nécessite une certaine dose de prudence (protections rares). Descente :un seul rappel de 70 m de haut, en fil d'araignée, ramène à l'attaque ; si vous êtes une cordée unique, redescendre dans la voie en 3 rappels joliment impressionnants, rejoignant R2, R1 puis R0 par une descente en biais, nécessitant quelques manœuvres et précautions. Le Campanile
Sainte-Lucie
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La Punta di u Diamante La "pointe du Diamant" est l'ultime élégance du massif de Bavella, tandis que ses voisines du sud annoncent déjà par leurs formes plus aplanies la montagne de Cagna. Ses faces de granite ciselé lui donnent un air inimitable en même temps que l'explication évidente de son nom. Nous proposons de gravir ce sommet par son versant sud, grâce une voie d'escalade équipée, remontant intelligemment la portion la plus raide de cette face. Accès : un cairn au départ marque le départ d'une bonne sente remontant jusqu'à la base de la face sud; les cairns s'interrompent à l'attaque même de la voie qui se situe à droite de la face, dans sa partie la plus compacte (arbre desséché caractéristique sur la gauche ; durée de l'approche : 20 mn).
Ci-dessous et page de droite : un grimpeur surpris deux fois dans
l'ascension du Diamant avec au loin les rivages de Porto-Vecchio (cliché de gauche)
BAVELLA
REPÈRES
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La Punta di u Diamante Départ : à 2100 m
exactement du col routier d'Illarata,sur son versant sud, (route de Zonza à PortoVecchia), entre les points cotés 924 m et 926 m sur IGN TOP 25. Horaire : 2 h 30 d'escalade. Période : ascension réalisable une grande partie de l'année du fait de son exposition sud (même en hiver par temps ensoleillé) ; la meilleure heure est en fin d'après-midi (les éclairages et la vue sont superbes et la température est souvent idéale). Nombre de longueurs : 5. Niveau requis : 6bc obligatoire ; échappatoires aisés en cas de difficulté. Matériel : 14 paires (en corn pta nt celles des relais) ; une grande sangle et un petit friend pour renforcer R3. Caractéristiques : escalade en adhérence sur dalle ; voie entièrement équipée de spits plutôt espacés ; les coinceurs ne sont malheureusement guère utilisables pour renforcer cette sécurité ; première ascension par Didier Trecul et JeanPaul Quilici en 1988. Carte : IGN TOP 25 Porto Vecchio 4254 ET (pli C1).
L1 : après le passage d'un raide mais court ressaut, la voie oblique à droite (Rl dans la dalle) L2 : elle s'élève au-dessus d'un arbre pour rejoindre une seconde dalle dont l'on peut éviter l' engagement (protections éloignées et passage techniquement assez fin) par la droite en remontant un dièdre facile mais non protégé (R2 puis R3 après une courte traversée sur la gauche sur une vire facile). L4 : c'est la longueur la plus dure (6bc obligatoire), mais elle est bien protégée (plus tranquille finalement que L2 !). Un relais dans la dalle (R4) précède une ultime longueur moins soutenue, car de moins en moins raide à mesure que l'on s'élève.
Descente : par la facile voie normale de la face nord. Le vivre autrement Les randonneurs choisiront de gagner le sommet du Diamant par sa très jolie voie normale qui part en face d'un terre-plein, d'un bouquet de pins laricios et du départ d'un vague chemin forestier, situés de l'autre côté de la route et à 1 400 m au sud du col d'Illarata (un gros cairn signale le début du sentier). Ce chemin bien tracé et cairné remonte d'abord dans le maquis, avant de se diriger vers les amoncellements rocheux de la face nord, dont il perce les zones de faiblesse pour atteindre le sommet, au prix de quelques courts passages d'escalade facile (III) sur la fin. La vue du sommet porte sur la baie de Porto Vecchio, la vallée sauvage de l'Ortolo ... Une ascension à faire absolument pour fouler à ses pieds l'étonnant chaos sommital et admirer tout le sud de la Corse (deux heures aller retour, pour une énivellation d'à peine 300 m ; corde à prévoir pour les per-
BAVELLA
VILLAGES ET PRÉHISTOIRE EN ALTA ROCCA 59 L 'Alta Rocca, par ses pentes douces, ses espaces boisés et la beauté de ses villages, est une région idéale pour se promener. Mieux encore que la randonnée pédestre (qui connaît en Corse tellement de terres d'élection), le VTT est ici le moyen adapté pour être immédiatement séduit. Un des plus beaux pays de VTTen France, avec des circuits uniques dont nous vous proposons ici le fleuron, réputé pour être l'une des deux ou trois plus jolies boucles de Corse. Ce circuit supporte deux contraintes : - il ne se prête guère à l' apprentissage du VTT, mais exige au contraire de l'habileté pour être apprécié à sa juste valeur ; - il franchit à plusieurs reprises les bras amont du Rizzanese. Le parc régional a cherché à sécuriser ces franchissements par des passerelles en ferraille ... arrachées aussitôt par les crues et gisant aujourd'hui en aval. Prenez donc garde en cas de hautes eaux ! Il peut être découpé en trois tronçons de durées équivalentes : • Zonza-Cucuruzzu : à Zonza, prendre la route de Levie et la quitter à la sortie du bourg pour un sentier balisé partant sur la droite (panneau). Suivre toujours les indications "Levie" aux deux bifurcations principales rencontrées, et ce jusqu'à la chapelle Saint-Laurent, située près des sites préhistoriques de Cucuruzzu et de Capula (statue-menhir au pied des vestiges médiévaux du château) ; en variante, on peut s'offrir le voyage jusqu'à Levie, en continuant par le balisage orange (il est possible de ne jamais poser pied à terre dans la descente, avis aux spécialistes !) et en prenant au retour le goudron (rajouter dans ce cas 2 h à l'horaire prévu). Sur ce premier
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tronçon, superbes passages en sentiers où quelques ruses et courts détours servent à éviter la plupart des portages ; à vous de trouver ces astuces ! • Cucuruzzu-Quenza: reprendre plein nord le sentier, emprunté auparavant à la montée en venant de Zonza, pour descendre jusqu'au ruisseau de Saint-Antoine quel' on franchit à gué. Remonter par la piste agricole qui rejoint les vergers du bord du torrent (elle passe légèrement à l'est du sentier balisé qui remonte lui aussi sur Quenza). À l'altitude 750 m, on rejoint un large chemin qui sur la droite amène à Quenza, tout près de son château. • Quenza-Zonza : suivre la D 420 direction Zonza sur 600 m et la quitter pour le sentier balisé sur la droite qui redescend jusqu'au torrent (section technique de toute
PRATIQUE
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On peut bien sûr dormir, manger ou boire un verre dans les trois villages côtoyés por le parcours (voir nos adresses). Le balisage orange et le dépliant Randonnées en Alto Rocca édité par le parc régional sont utiles pour se repérer. Location éventuelle de VTTaux Muntagnoli à Quenza.
Tél. 95 78 64 05.
BAVELLA
Départ : village de Zonza (ou ceux de Levie et Quenza par où passe également cette boucle). Durée : 3 h 30. Longueur : 20 km. Dénivelée : 550 m. Difficulté : parcours en sous-bois, sur sentiers techniques. Cartes : IGN TOP 25 Petreto-Bicchisano 4253 OT(plis D10/D1 1), Sartène 4254 OT (plis A4/ C4) et Porto-Vecchio 4254 ET (plis A1/B1 ).
beauté). Remonter sur Zonza tantôt par une piste, tantôt par un chemin et pour fi nir par la route. En faire plus Autour de cette trame principale, diverses varia ntes sont possibles, notamment un détour par San-Gavin o-di-Carbini. Par ailleurs, d'autres superbes chemins inter-villages, adaptés au VTT, existent dans la région (descentes des hauteurs d'Altagène sur le Rizzanese, de Carbini sur le Fiumicicoli, de Pacciunituli sur Zonza, du col de Barocaggio sur Carabona ;
pistes menant a ux bergeries de Luviu depuis le col d'Illarata, ou traversant la fo rêt de Bavella ...). Le réservoir d'itinéraires est riche : à vos cartes et à vos vélos ! Le vivre autrement À pied, l'Alta Rocca est le prétexte à des combinaisons d'itinéraires s'appuyant sur le réseau entretenu et balisé déjà cité ; on se référera à la documentation publiée par le parc régional (se la procurer par exemple à la maison du parc de Zonza) et à nos conseils d'hébergement.
Un bref instant de répit et de terrain facile en remontant sur Quenza
Le pianu de Levie est une vaste pénéplaine d'altitude (800 m en moyenne), dont la forêt de chênes verts entoure avec les autres espèces habituelles de la région (arbousiers, arbres fruitiers témoins d'anciens vergers, châtaigniers... ) de jolis sentiers bordés de pierres sèches. Mais le secteur est surtout connu par la présence de l'habitat préhistorique du Castellu di Cucuruzzu, un ensemble de constructions rustiques qui se fondent dans leur environnement minéral de blocs granitiques. Au centre de cette enceinte fortifiée qui évoque une société aux mœurs belliqueuses, se dressent les vestiges de l'ancienne tour dominant le vi llage de cabanes attenantes. Grâce notamment aux éléments domestiques retrouvés sur place (outils de pierre, objets en bronze, récipients... , rassemblés pour partie au musée de Levie) , on a pu dresser la chronologie de l'occupation
des lieux, du quatrième millénaire avant J.-C. au premier âge du fer (700 ans avant J. -C.), en passant par la période d'expansion maximale à l'âge du bronze (2 000 à l 000 ans avant J.-C.). Le parc régional de Corse a aménagé le site pour la visite des curieux, qui peuvent désormais déambuler un baladeur sur les oreilles, avec toutes les explications requises. C'est très bien réalisé, paraît-il, même si pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté (les appareils avaient été volés la veille), nous n'avons pu tester la formule ! A proximité, on ne manquera pas non plus de visiter les ruines médiévales du château de Capula (détruit au XIIIe siècle par le légendaire seigneur Giudice della Rocca), la chapelle dédiée à saint Laurent, le coffre funéraire de Caleca et bien sûr, pour résumer le tout, le musée de Levie.
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SAR TÈ NE/BONI FACIO
DE SARTÈNE À BONIFACIO
L
es paysages de l'extrémité sud de la Corse renvoient fréquemment à des images admirées ailleurs. Sous le piton où est crânement bâtie Sartène, la plus corse des cités insulaires (selon Mérimée en personne !), s'échappent tout d'abord des plaines agricoles inespérées où vignobles et prairies résistent encore à la progression du maquis. Les vestiges mégalithiques et l'échancrure d'une côte aux rochers orangés ont même un air troublant de Bretagne ! À l'opposé du Sartenais, tout au bout de la Corse, on rencontre une autre bizarrerie : le port de Bonifacio. On le nomme causse, calanque ou fjord, on évoque ses airs ou ses influences sardes ou africains, bref on cherche ailleurs pour expliquer l'étrangeté de ce plateau et de cette ville calcaires posés sur la mer. Très tôt, leur position stratégique, protégée derrière des remparts blancs, fut reconnue. La Corse croit au.x passages des deux plus grands navigateurs de l'histoire, et si Christophe Colomb est revendiqué par Calvi, c'est à Bonifacio (« bien connu des marins, une double falaise à pic et sans coupes ... ») qu'Ulysse vint affronter les géants Lystrigons. Plus tard et plus sûrement, s'affirma la relative autonomie de la cité, une ville à part qui se singularise même par un parler local différent de la langue corse.
Les bergeries de Bitalza en montagne de Cagna
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SARTÈNE / BONIFACIO
Dominant les deux villes, la montagne de Cagna est le dernier relief insulaire. Le GR 20 a toujours renoncé à y poursuivre son chemin, fuyant trop tôt l'arête de partage des eaux en ignorant cette échine rocheuse compliquée. L'opposition entre tous ces paysages est forte : le calcaire clair de Bonifacio jure par exemple avec les granites foncés de Cagna et orangés des plages sartenaises. Mais on leur trouvera aussi quelques airs de famille : on s'étonnera de compter dans ce pays presque désertique si peu d'habitations. L'aridité du causse a les mêmes allures de dénuement que les chaos de boules empilées sur la longue crête réunissant les bergeries de Bitalza à celles de Presarella ; dénuement que l'on trouve aussi sur les vallons maigrement boisés bordant la longue route défilant du pont de l'Ortolo à la pointe de la Trinité. Pour une fois, les solitudes de Corse ne se dissimulent pas à l'ombre des châtaigniers, dans des villages inaccessibles, mais se révèlent plus bas, dès que le regard profite de la nudité des sites pour mieux s'égarer. Ce qui rapproche enfin Sartenais, Cagna et Bonifacio, c'est aussi le cachet inimitable de certaines constructions : les baracconi du causse s'unissent ainsi aux bergeries de Bitalza et aux abris sous roche
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SARTÈNE/BONIFACIO de Chera pour composer un superbe ensemble bâti ; constructions naturelles pour finir, où les roches de Corse dévoilent leurs surprenantes formations : échafaudages miraculeux où s'appuie et s'avance Bonifacio au-dessus d'une mer occupée à en ronger les fondations ; équilibres précaires des têtes presque humaines de Cagna ; formes animales des chaos du Sartenais, représentées par leur roi, le lion de Roccapina.
LES BONNES ADRESSES
SERVICES Offices du tourisme : • Propriano, tél. 95 76 01 49 • Sartène, tél. 95 77 15 40 • Bonifacio, tél. 95 31 00 89.
Autour de Sartène/Propriano • Le camping "U Farrandu" (le forgeron), juste en dessous de Sartène sur la route de Propriano, est une adresse ombragée, aux sanitaires très propres et où l'accueil sympathique des Léandri est de rigueur. Chacun pourra y trouver des renseignements sur les balades à faire dans la région. Petite restauration et tennis sont également au programme. Tél. 95 73 41 69. • Sur cette même route Propriano-Sartène, la ferme-auberge "A Tinedda" de Victor Jonca propose ses tripettes sartenaises et son agneau rôti, mais l'été seulement. Tél. 95 77 09 31. • À Sainte-Lucie-de-Tallano, la famille d'agriculteurs De Susini sert d'excellents produits (tripettes, charcuterie ... ) dans son restaurant "A Macchia". Ouvert de juin à septembre ; réserver à l'avance car c'est souvent complet (un signe !). Tél. 95 77 00 88. • Sur la D 548 qui remonte la vallée du Fiumicicoli au nord-est de Sartène, les bains de Caldane gardent les cicatrices de la terrible crue de 1993. Les arbres et l'ombre d'autrefois sont partis avec le courant, mais il reste la grande baignoire d'eau chaude à l'air libre : vous vous y noierez avec volupté de longues minutes car la température est idéale (froide par contre en sortant, d'autant que les vestiaires sont rudimentaires et non chauffés) ! Entrée 10 F (péage au bar à côté), mais 30 F le soir (cher mais tellement plus rigolo !). • Même bonheur aux bains voisins de Baraci (à 4 km au nord-est de Propriano). L'eau y est un soupçon plus chaude, alors plongez-y en douceur ! Sur la route d'accès venant de Propriano, le restaurant Leandri propose lui une cuisine simple à prix doux. Pas loin non plus une auberge de jeunesse (tél. 95 76 19 48) avec centre équestre et surtout (toujours sur cette route de Baraci), Jacques et Maryse Mondoloni qui gèrent une vraie table d'hôte, ouverte toute l'année et utilisant les produits de leur élevage fermier (brebis, bovins ... ). Rien à dire sur la qualité du roulé de veau farci ni sur les pâtisseries maison ! Tél. 95 76 03 31. • À Propriano, cité touristique sans âme, préférez Campomoro, au bout de la rive sud du golfe, et ses commodités moins tapageuses : un sympathique camping près de la plage et sur la route de la tour génoise (tél. 95 74 20 52), le bar-restaurant-hôtel des Amis, (séparé de la mer par la largeur de la route, tél. 95 74 20 89) et un snack-bar particulièrement animé, La Mouette. • À l'opposé (au nord-est de Propriano), le village d'Olmeto accueille désormais les randonneurs de la nouvelle traversée de mer à mer reliant Propriano à Porticcio (étape suivante Porto Pollo ou bien dans l'autre sens Burgo en vallée du Baraci). Accueil économique à l'hôtel L'Aiglon (chambres sans prétention à 200 F, tél. 95 74 62 95) ou plus cher mais plus élaboré "Chez Mimi" (cuisine excellente, tél. 95 74 65 59). • Camping de Roccapina : en retrait de la plus célèbre plage du sud et lieu célèbre de safari (chasse au lion !). Le site est un peu aride, mais il y a de beaux sites autour que l'on prendra plaisir à découvrir à pied ou à VTT (plage d'Erbaju, Murtoli, menhirs et dolmen de Cauria ... ).
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LOISIRS • Claudine et Christian Perrier ont quitté il y a longtemps leur Bretagne pour venir s'installer en Corse et y organiser des séjours équestres. Dons leur vieille demeure de granite qui regarde le golfe, ils proposent diverses prestations allant du bed and breakfast (150 F) à la pension complète (320 F). Près de leur ferme équestre, un parcours botanique vous fera découvrir arbustes et arbres du maquis. Séjours de randonnée à la semaine ou balades à la journée sont aussi ou programme des cavaliers. Centre A Madunina, route de Granace (à 3 km ou nord-est de Sartène), tél. 95 77 11 37.
SARTENE/BONIFACIO
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de Figari-Bonifacio SPORTS DE NATURE Autour • San Gavino fait partie de cette kyrielle de hameaux proches de Figari, Diverses activités (randonnée, mais aussi loisirs de mer, canyon) sont possibles ou proposées à partir du centre du Fracintu (à Burgo, en moyenne vallée du Baraci) en relation avec l'association Muntagna Corsa In Liberta. Ce grand bâtiment manque un peu de caractère, mais propose plusieurs formules d'hébergement (gîte d'étape ou chambres ; demi-pension à partir de 155 F, tél. 95 76 15 05).
où s'affirme le charme di scret des campagnes du sud de la Corse, coincées entre rivage et montagne. On y partira à la découverte du massif de Cagna (par le sentier des bergeries de Naseo) et des vasques du Vivaggio. Une très bonne adresse, les chambres et table d'hôtes d'Alberte Bartoli. Décoration intérieure, aménagement impeccable (classement 3 épis) et spécialités culinaires font le charme des lieux. 100 F le repas, 250 F la chambre double. • Dominique Pietr i a récemment installé une nouvelle ferme-auberge "L'Orca", ouverte une bonne partie de l'année (située au lieu-dit Francolo à 8 km au nord de Bonifacio en bordure de la RN 198). Charcuterie et fromage de la ferme pour des menus allant de 90 F à 130 F . Un seul mot : bon ! Tél. 95 70 50 32 . • À Bonifacio, tout est cher (ça commence avec le parking payant) : le camping L'Araguina est un peu à l'étroit entre route et falaise ; ne plantez pas vos piquets de tente trop profond, vous risqueriez d'endommager quelque vestige préhistorique (les environs comptent parmi les sites de fouille les plus productifs de Corse ; allez plutôt chercher la fille de la Dame de Bonifacio en boîte de nuit ! Tél. 95 73 01 92). Plus à l'écart, les campings de Campo di Liccia (direction Porto-Vecchio, tél. 95 73 03 09) et de Piantarella (près du golf - sans e ! - de Sperono et des célèbres ruines romaines, tél. 95 73 11 89) sont mieux aérés. Pour manger sur le port, La Rascasse reste la table la moins onéreuse (on peut s'en sortir l'été à moins de 100 F, ce qui sera ailleurs un exploit !).
SARTÈNE/BONIFACIO
LES SENTIERS DU BARACI 60 Vallée secondaire coincée entre les deux grands fleuves du sud de la Corse (Taravo et Rizzanese), le pays du Baraci déploie toute la variété de la moyenne montagne corse, culminant ici sur les hauteurs dénudées du San Petru (1400 m). On y trouve également de très beaux sentiers VTT, aux charmes méconnus. Au pont de Filetta, remontez la large piste en rive gauche du Baraci, qui atteint désormais le village de Fozzano (liaison récente, non indiquée sur TOP 25). Gagnez alors le hameau de Figaniella et poursuivez par le sentier balisé en orange qui redescend jusqu'au torrent (parcours "trialisant" et varié à souhait !).Devinez et retrouvez alors un layon rive gauche qui s'améliore rapidement et vous ramène à la D 257. En faire plus Une seconde boucle (qui peut aisément être enchaînée avec la précédente) aux caractéristiques voisines (dénivelée, horaire et difficulté comparables) est possible en montant par une piste depuis le hameau de Burgo à la maison forestière de Vera. Audessus de cette maison forestière, le balisage orange de l'itinéraire "Da Mare a Mare" mène ensuite à la Bocca di Vint'Unu (738 m, moitié en poussant son VTT, moitié en roulant dans un très beau sous-bois de chênes verts). Le retour sur Burgo s'effectue alors par ce même balisage orange jusqu'à Maratu puis par la piste (descente technique sur un beau sentier où presque tout pas e sans mettre pied à terre). Le vivre autrement En pratique canyon, le Baraci est désormais classique dans son joli parcours de gorge sous le hameau de Martini. L'entrée du canyon démarre à 3 km au-dessus de ce hameau (accès en 5 mn
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à la rivière en passant près de bergeries) . La sortie a lieu lorsque le Baraci sort de sa gorge (30 mn environ après être passé sous une grotte en paroi), en gagnant au mieux la crête (au point coté 272 m sur la carte IGN TOP 25) où l'on rejoint une bonne sente ramenant au hameau de Martini. Durée de cette descente (très glissante), 6 h. Combinaison néoprène (pour mieux apprécier les bains, toboggans et sauts) et corde de 2 x 35 m pour les rappels (un principal de 30 m, plus au moins 4 d'une hauteur moyenne de 12 m ; tous hors d'eau à l'étiage). Amarrages en principe en place. Encaissé et parfois austère, ce canyon s'adresse à des pratiquants confirmés ou bien encadrés. Ses étiages ne s'étendent guère au-delà de la période de mi-juin à mi-septembre.
PRATIQUE
60
• Location possible de VTTà Propriano dans les trois magasins de cycles du centre, mais la qualité du matériel proposé est moyenne.
REPÈRES
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Départ : pont de Filetta (sur la D 257 et le Baraci). Durée : boucle de 2 h. Dénivelée : 500 m pour la première boucle. Difficulté : parcours moyennement physique et technique. Carte : IGN TOP 25 Sartène 4254 OT (pl is C1/C2).
LA STATUE-MENHIRDE SANTA-NARIA Ce mégalithe fut découvert en 1973 par l'archéologue René Grosjean, pionnier de la préhistoire corse. On y accède à partir de la RN 196, environ 3,5 km en dessous d'Olmeto (500 m après l'embranchement avec la D 157 menant à Porto Pollo). Prendre à gauche et sur 650 m la petite route du lotissement d'I Canni. La statue est couchée sur la droite en contrebas d'un petit col contre un mur en pierres sèches. Elle appartient à la famille des mégalithes de type statue-menhir (menhir avec figurations anatomiques) dont on compte 85 exemplaires en Corse. Son nom semble être une déformation locale de "Santa Maria". Elle est en relation avec le petit habitat défensif de Turriciola à 200 m au nord (point coté 216 m), site occupé à l' Âge du Bronze (2000-1000 ans avant J.-C.) et qui a été partiellement détruit lors des travaux d' élargissement de la route nationale. Il faut également signaler que cette statue se dressait sur le col qu' emprunte un ancien chemin reliant la vallée du Baraci à celle du Taravo. Ce monument est le deuxième plus grand du genre en Europe (3,74 m, 3 tonnes)
après la statue de "la pierre plantée" (Tarn) qui avoisine les 4,50 m. Les détails anatomiques sont nombreux avec notamment la figuration des bras et des pieds en relief (motifs rarement figurés) et des oreilles, tandis que dans le dos on remarque la présence de la colonne vertébrale et des omoplates. Toutefois c'est l'épée transversale qui constitue l'un des aspects les plus originaux de la statue, du fait de son état de conservation. La signification de ces monuments disséminés essentiellement dans le nord-ouest et le sud-est de l'îleest encore inconnue. Pour certains auteurs, il pourrait s'agir de jalons ou de points de repères délimitant des territoires, car on les trouve souvent sur des points caractéristiques du paysage (cols, sources ... ) ou à proximité d'anciens chemins. L'a rrière-fond légendaire nous fournit également une interprétation beaucoup plus poétique : du fait de la présence de l'arme, ce mégalithe appartient à la série des "Paladini", ces preux chevaliers qui devaient combattre adossés à un arbre afin de ne pas être frappés dans le dos et ainsi être pétrifiés.
SARTÈNE/BONI FACIO
L'arrivée au soleil, Vint'Unu
au col de
RAID EN DÉRIVEUR DE PROPRIANO AUX LAVEZZI
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Le sud de la Corse est probablement la région de Corse la mieux adaptée au raid en catamaran, car ses côtes, riches en plages et curiosités naturelles, sans route ni agglomérations majeures, offrent un dépaysement complet. Le descriptif suivant de chaque plage indique leur distance par rapport à la précédente et les commodités (C pour camping aménagé, N pour la possibilité de ravitaillement, R pour la présence de restaurant qui vous vendra toujours de l'eau, parfois au prix fort !). Sauf mention contraire, toute plage permet le bivouac ; il est conseillé de se préoc-
cuper chaque soir du vent du lendemain, afin d'éviter un redémarrage difficile dans les rouleaux, d'autant que les plages sont souvent en pente forte (l'équipier n'a plus pied quand les safrans sont tout juste dan l'eau) . Entre les plages signalées) le littoral est rocheux (granitique le plus souvent et calcaire à Bonifacio), donc peu propice aux arrêts. - Campomoro (5 miles) : C, N, R ; visite conseillée de la tour génoise. - Cala d'Agulia (4 miles) : bel abri (quoique sale à cause des dépôts charriés par la mer), à l'extrémité d'un chenal étroit (attention, vu l'étroitesse de cette passe, l'un de deux passages s'effectuera à la pagaie contre le vent). - Cala di Conca (3 miles) : excursion sympathique vers le phare et la tour de Senetosa. - Cala di Tivella à Cala di Tromba :
Ambiances désertiques du littoral sartenais (cala d'Arano)
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SARTÈNE/BONIFACIO 5 plages, reliées d'ailleurs par un c hemin côtier. E lles permettent d'agréables haltes. - Cala di Tizzano : C (derrière la pl age de l'Avena) N, R ; plage très en pente et bivouac peu confortable (marécage à proximité) . - Cala di Tralicetu (3 miles) ; un urbanisme invraisemblable, sans commodité ; la plage d 'Argent qui la prolon ge est en revanche sauvage à souhait. - Plage d'Erb aju (3 m iles) : immense plage ; visite indispensable aux vesti ges mégalithiques (menhirs et dolmen) de Cauria (moins de 2 h A/R... si l'on trouve immédiatement le chemin dans le maquis). - Roccapina : un site qu 'on ne présente plus ! C pas loin et R à 4 km au bor d de la RN. - Plages d 'I Pastori (2 miles), de Furnellu (4 miles, balade conseillée
Ci-dessus : bivouac improvisé sur la plage d'Erbaju À droite : les falaises blanches du causse bonifacien
jusqu 'à la tour d'Olmeto) et d 'Arbitru (6 miles) : jolis sites, mais attention aux récifs. - Anse de Chevanu (2 miles) : C, R. - Baie de Figari (3 miles) : fond vaseux. Port de pla isance et R à Caldarello, à 1,5 km. - Plage et îles et de la Tonnara (4 miles) : R ; joli site (très bien abrité) qui fait suite aux divers arrêts possibles dans le golfe de Ventilegne. - Cala Grande (1,5 miles) ;dernier abri ava nt les Bouches (le Cap Horn Corse !).
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- Cala di Fazzio (2 miles) ; tour des îlots recommandé en évitant les bateaux de visiteurs (jolie balade décrite par ailleurs dans ce guide à faire a u-dessus des falaises) . - Calanque de Bonifacio: ap rès le passage devant la gueule du Sdragonato (un terrifiant "dragon", qui crache d 'effrayants flots de touristes imprudents), il est recommandé de longer si possible la falaise ; faute d' échouer à Bonifac io (il n'y a qu'un port de plaisance), on peut s'arrêter dans l'une des deux criques sableuses secondaires au nord et gagner la cité par le sentier côtier (la première est agréable pour bivouaquer ; la suivante, qui comporte un mouillage pour croiseurs, est assez sale). - Passage du Cap Pertusato : zone superbe de falaises bordées d'écueils et sans abri possible.
PRATIQUE
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• Accès à Propriano par ferry (3615 SNCM) ou par bus depuis Ajaccio (A/ Rà 100 F, horaires au syndicat d'intitiative, tél. 95 76 01 49). • Location à Propriano chez Evasion Nautique Valinco (tél. 95 76 15 23). Le patron a déjà fait le tour de Corse et peut donner de nombreux conseils sur la navigation. Possibilité aussi au centre nautique de Porticcio près d'Ajaccio (tél. 95 25 01 06), ce qui rallonge (d'une portion moins intéressante) de 3 jours le parcours.
SARTÈNE/BONIFACIO
US PHARES DE lA CORSE Bâtis souvent à proximité d'anciennes tours génoises profitant de la même situation d'"éclaireuravancé" des côtes de Corse, les phares sont de construction plus récente, les plus anciens ayant à peine un siècle et demi d'existence. Au cours de l'histoire de l'île, les troubles qui y régnèrent ainsi que l'éloignement de la Corse des principaux courants commerciaux de la Méditerranée, n'ont guère favorisé leur édification. Feux sommaires et tours génoises ont donc longtemps constitué le seul système de balise des côtes, avant que le XIXe siècle ne dote la France d' une administration spécialisée, dont les premiers travaux en Corse débutèrent en 1838, dans le sillage d'une commission de repérage qui désigna cinq premiers sites d'implantation : le cap Pertusato (à Bonifacio, achevé le premier - à l'automne 1844), ensuite les îles Sanguinaires (près d'Ajaccio) et les pointes de la Chiappa (région de Porto Vecchio) et de la Revellata (Calvi), terminés tous trois quelques semaines plus tard et enfin l'îlot de la Giraglia (pointe du Cap Corse, allumé tardivement le 1erjanvier 1848, compte tenu des difficultés inhérentes à ce chantier en pleine mer). Plus tard, d'autres phares suivront, dotés d'améliorations techniques diverses (électrification, signaux radio et augmentation de la puissance lumineuse pour permettre un repérage de plus en plus lointain ... ). Certains phares se laissent uniquement approcher par la mer (Giraglia, Scandola, Sanguinaires et Lavezzi ... ), mais d'autres constituent un objectif de balade littorale tout à fait intèressant, les plus belles d'entres elles atteignant les phares de Capo di Muro (extrémité sud du golfe d'Ajaccio), de la Mortella (désert des Agriates) et bien sûr de Senetosa dans le Sartenais. Les côtes du Sartenais sont en effet le prélude à un pittoresque changement de nature des côtes de Corse. Plus au nord , la nature a découpé de larges golfes, alimentés par des torrents nés en haute montagne (Porto, Sagone, Ajaccio et Propriano). Au sud et à l'est, débute à partir de Bonifacio, la longue remontée des côtes orien-
tales, au dessin presque rectiligne. Les côtes du Sartenais alignent quant à elles leurs rivages échancrés qui regardent déjà vers le sud et la Sardaigne et qu'aucune route pratiquement ne longe. Dominant ce rivage avec l'aide d'une tour génoise voisine, le phare de Senetosa a des airs de château grâce à ses tours d'angle d'une hauteur de quinze mètres. Il est destiné notamment à signaler les nombreux écueils et îlots présents dans le secteur (récifs des Moines au large de Roccapina, pointes d'Eccica et de Zivia). Sa construction est remarquable, les gardiens profitant notamment d'un astucieux système de citerne, alimentée en eau de pluie et placée sous le corps du bâtiment. Les efforts d'aménagement de l'architecte Zevaco qui conçut l'édifice à la fin du siècle dernier sont également visibles dans les cheminées ou les encadrements de portes et fenêtres ornant les pièces intérieures. Encore un phare dont Alphonse Daudet - hôte enthousiaste de celui des Sanguinaires - aurait pris plaisir à évoquer les ambiances. Pour en savoir plus : Les Phares de la Corse par JeanMarie Homet (éditions La Marge), un petit ouvrage bien fait qui en retrace l'histoire et qui est agrémenté d'illustrations bienvenues.
Phares à Ajaccio (les îles Sanguinaires) et à Bonifacio (la Madonetta)
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SARTÈNE / BONIFACIO - Cala di Ciappili (4 miles de Bonifacio) : C à1 km, gare aux moustiques ; le tour de l'île Piana et de sa réserve ornithologique (d'accès interdit) est très joli, mais gare aux bancs de sable. - Cala Longa (2 miles) : R ; constructions très moches dans les parages, foule à éviter en été. - Iles Lavezzi (entre 2 et 4 miles depuis Cala Longa ou Ciappili) : seule Cavallo est habitée de quelques milliardaires (souvent tracassés ... ). Le reste de l'archipel Lavezzi est une réserve naturelle inhabitée avec des plages paradisiaques nichées entre les rochers. Cala Lazarina est bien protégée et accessible par temps manœuvrable, en face de la Pyramide de la Sémi llante (en souvenir du bateau fracassé ici il y a plus d'un siècle). En faire moins ou plus Depuis Propriano ou Porticcio, on peut (à la journée ou plus), se contenter de balades plus courtes, mais les plages les plus belles sont les plus éloignées ... Quant au tour de Corse complet, il faut compter 15 jours minimum, en sachant que le temps effectif peut varier entre une semaine et
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un mois en fonction des conditions et du temps quotidien accordé à la navigation.
REPÈRES
Ci-dessous : Cala d'Agulia
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Départ : A/ Rau départ de Propriano. Durée : 4 à 6 jours de navigation, suivant les conditions et les désirs de halte. Prévoir 50 %en plus pour tenir compte des aléas météorologiques (il n'est pas rare de patienter "un certain temps" avant de passer les Bouches de Bonifacio). Période : juin et septembre sont les mois idéaux (température agréable, littoral peu peuplé). Difficulté : il est impératif d'avoir navigué par force 6, les conditions de vent pouvant vite changer. Du reste les loueurs ne vous confieront leurs bateaux que si vous justifiez d'une expérience nautique suffisante (un carnet FFV fait toujours bien ... ). Orientation aisée, les amers étant faciles à identifier. Sécurité : évitez de partir seul et de naviguer par fort vent de terre (coups de vent locaux parfois violents ; risque d'entraînement au large en cas d'avarie) ; aux beaux jours, les bateaux abondent sur l'eau et en cas de pépin, vous n'attendrez pas longtemps. Météo : météo marine locale au 36 68 08 20 et bulletin à 20 h le soir sur France Inter (moins précis, il informe néanmoins d'un avis de coup de vent). Matériel : le classique (combinaisons, gants, bidons ou sacs étanches ... ), le nécessaire de bivouac (duvet, nourriture ... ), un compas de relèvement (plus pratique qu'un compas de route car la navigation se fait à vue), un poste radio, de l' accastillage de rechange (pensez à demander un hauban et une drisse au loueur) et enfin des crèmes solaires et anti-moustique ! Cartes : cartes nautiques du SHOM 7024P et 7162P (3615 SHOM pour connaître le revendeur le plus proche) ; IGN TOP 25 Propriano, Sartène et Bonifacio pour les balades à terre.
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REPÈRES
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Départ : village de Grossa à 8 km (à vol d'oiseau et à l'ouest) de Sartène. Longueur : 22 km A/R. Durée : 3 h. Dénivelée : 300 m. Difficulté : parcours peu difficile sur bonne piste. Carte : IGN TOP 25 Propriano 4154 OT (plis I3/G4).
PRATIQUE
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Les balades conseillées ont comme proche et idéal camp de base la petite station balnéaire de Campomoro, riche en possibilités d'accueil, depuis le camping jusqu'à l'hôtel (lire page 202 nos suggestions d'adresses).
LES RIVAGES DE CONCA 62 Le littoral sartenais aligne un kilométrage important de plages désertes, non desservies par la route ; dans ce paradis de la promenade et des pêcheurs de corail, l'accès à VTT à la plage de Conca est l'occasion pratique et rêvée d'une première découverte de ces côtes, incontestablement parmi les plus belles de Corse. En contrebas et à l'est de Grossa, part sous le site préhistorique d' Alo Bisuje, une piste carrossable qui file entre les prés et les vignes. L'itinéraire est simple à suivre, avec un unique carrefour pouvant prêter à confusion, lorsque l'on doit traverser le vallon principal en prenant sur la droite, alors qu'une autre piste s'éloigne sur la gauche de l'axe de la vallée en remontant dans les vignes. L'itinéraire est également très varié, cheminant d'abord dans des paysages
agricoles (où l'on prendra soin de bien refermer toutes les barrières), puis à travers le maquis avec cette fois la mer en arrière-plan et cette plage de Conca que l'on a de plus en plus hâte d'atteindre. Au passage, n'oubliez pas de faire un court détour pour visiter deux sites signalés sur la carte IGN: le menhir de Vaccil Vecchio, haut de 3,20 m, mais surtout la chapelle romane San Giovanni (début du XIIe siècle), bien conservée malgré sa vocation actuelle ... de grenier à foin. En faire plus À VTT,on peut rejoindre vers le sud et sous le phare de Senetosa le littoral de Tizzano, en passant par le sentier côtier (technique) qui dessert Cala Longa et Cala Tivella. Le principal problème a d'ailleurs lieu de part et d'autre de ces deux plages, car le passage des vélos ne sera aisé que si un "démaquiseur" providentiel a débroussaillé ce passage. À pied ou en kayak de mer, il est conseillé de partir du
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SARTÈNE/BONIFACIO village de Campomoro (à 15 km de Propriano, ce "champ des Maures" rappelle l' ancien mouillage d'où les barbaresques conduisaient leurs pillages dans le Sartenais) pour visiter ce littoral et éventuellement pour en faire la traversée complète (du moins jusqu'au port de Tizzano pour en rester à un parcours sauvage et très agréable sur deux jours, avec bivouac côtier inoubliable à la clé !).Vous aurez alors la chance de découvrir la tour génoise resta urée de Campomoro, la plage d'Agulia et son chenal d'écume et enfin des centaines de blocs granitiques aux belles couleurs orangées. Si l'aller-retour jusqu'à Cala di Conca est long (une journée à pied ou en kayak sans se presser), vous avez par contre le choix de moduler à votre guise ce parcours en vous arrêtant dès que vous avez trouvé la crique de vos rêves. À pied, on suivra toujours le rivage entre la tour de Campomoro et Cala di Conca (bon sentier, voire même piste), sauf entre Cala d' Agulia et Cala d'Arana où passer par l'intérieur et une sente étroite à travers le maquis, permet d'économiser une bonne heure (évitez dans ce cas d'être en short ou en maillot de bain !). À VTT, la promenade s'arrête à Cala d'Agulia (une piste y arrive pratiquement, mais audelà, croyez-nous, ça ne passe plus !) ; la randonnée démarre dans ce cas au niveau de la plage de Campomoro, lorsque la route de desserte décrit une double chicane serrée. Juste avant, part sur la gauche un autre chemin goudronné que l'on quitte après 200 m pour une piste raide et défoncée (fermée par une barrière), qui grimpe jusqu'à un petit col
(ne cherchez plus la résidence indiquée sur IGN, les lieux ont été plastiqués puis nettoyés au bulldozer !) avant de redescendre sur ce littoral de Migini Eccica, extraordinairement pittoresque et désormais propriété du Conservatoire du Littoral.
Tempête sur les côtes de Campomoro
Portage à Cala Tivella Rochers de l'Orsue di u Polpu (récompense pour qui les trouvera !)
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LES MONUMENTS MÉGALlTHIQUESDE CAPO Dl LOCU
Le château Durazzo à Campomoro et la baie de Propriano
À 1 km du village de Belvédère (en descendant sur Campomoro), emprunter une route en ciment qui s'ouvre à gauche et laisser son véhicule devant le relais Telecom. Le large chemin serpente ensuite avant d'arriver à une ancienne exploitation agricole. Continuer ce chemin vers le sud et après 1,5 km, on trouve 3 sentiers. Celui de gauche mène directement aux deux premiers menhirs : l'un est encore dressé et sa forme régulière laisse supposer que des détails iconographiques (épée, poignard ... ) y étaient sculptés. L'autre, couché, est une véritable statue-menhir, mais ses attributs anatomiques ont disparu (en lumière rasante, on distingue toutefois la figuration du visage). Ces deux monuments sont les seuls vestiges conservés d'un alignement de 12 menhirs décrit dès la fin du XIXe siècle. À 50 m au nord se situent les restes du coffre mégalithique de "la Tola", dont il ne reste que des fragments de dalles débités. Ces monuments funé-
ra ires ont en Corse une réputation maléfique attestée par leurs diverses appellations : "tala di turmente" (table de torture), "casa di l'orcu (maison de l'ogre), "stazzona di u diavolu" (forge du diable) ... Plus spectaculaires sont les découvertes faites sur la Punta di u Venturosa à 700 m au sud des menhirs de Capo di Lugo (point coté 405 m sur la TOP 25 Propriano). On y reconnaît les restes d'une enceinte protohistorique organisée sur plusieurs niveaux autour d' un chaos rocheux. Quatre statuesmenhirs y ont également été recensées ; les deux premières, très grossières et très érodées, se trouvent au centre de l'enceinte sommitale. La troisième, dont il ne subsiste que la tête jusqu' aux épaules, est placée contre le mur de clôture est, sur le bord du chemin à environ l 00 m des précédentes, tandis qu'à quelques mètres on trouve le quatrième monument inclus dans ce même mur.
LES VESTIGES DE CAURIA 63
la vallée de l'Ortolo, immensité de son embouchure déserte sous l'œil du lion rocheux de Roccapina et des premières cimes de Cagna.
Une proposition en guise de florilège pour résumer la diversité du Sartenais : vestiges de Fontanaccia (dolmen), de Stantari et Renaju (menhirs), verdure des prairies de
Au petit parking des vestiges mégalithiques, un itinéraire fléché sur piste conduit aux différents monuments : Fontanaccia d'abord, le plus grand et le mieux conservé des dolmens corses (son origine remonte au second millénaire avant J.-C.), puis plus à l'est les alignements de menhirs de Stantari et Renaju (certains sont de véritables statues armées rappelant Filitosa, œuvres d'art parmi les plus anciennes de Corse). Les escarpements rocheux de la Punta di u Grecu composent un joli arrièreplan rocheux où l'on a retrouvé des ves tiges d'occupation datant de l'époque néolithique. Les menhirs de Renaju sont situés à l'amorce d'un vallon ombragé descendant . par vers l' ouest, que l' on va suivre un sentier en rive droite rejoignant les prairies du bord de l'Ortolo. En remontant la rive du fleuve sur quel ques centaines de metres, on trouve une passerelle qui le fran-
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SARTÈNE/BONIFACIO chit et rejoint une piste que l' on va suivre jusqu' à l'immense plage d'Erbaju. Suivre alors le rivage, franchir à gué le fl euve et continuer par un sentier littoral jusqu'aux maisons récemment rénovées de Murtuli . Un peu plus loin, au niveau d'une fourche, prendre le sentier de droite qui se rapproche progressivement de la crête de Mucchiu Biancu, avant de redescendre dans le vallon d'Acquella où l'on retrouve une piste qui ramène au départ. Le vivre autrement
Le parcours décrit est réalisable à VTT, avec comme gêne éventu elle, la faib le largeur
et la pente soutenue du sentier remontant depuis Murtuli (un chemin plus ou moins bien entretenu au gré des années) . On peut par ailleurs rallonger la boucle décrite en combinant diverses variantes possibles (pistes agricoles et sentiers plus nombreux encore que ceux reportés sur IGN), à l'intérieur du triangle centré sur le plateau de Cauria et dont les pointes sont les plages de Roccapina et de Tralicetu ainsi que le pont de l'Ortolo sur la RN 196. Ces parcours, très agréables à improviser en automne ou en hiver, sont en revanche pénibles l'été, dans la fournaise du maquis.
REPÈRES
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Départ : les vestiges de Cauria sont à une quinzaine de km au sud de Sartène, par la route qui va à la plage de Tizzano (la quitter à midescente sur la gauche). Durée : 3 h. Dénivelée : 150 m. Difficulté : parcours de bord de mer sur sentiers habituellement démoquisés ; éviter les fortes chaleurs et les crues de l'Ortolo. Carte : IGN TOP 25 Sartène 4254 OT (plis J1 /K1)
À gauche en haut : deux cyclistes tentent l'échappée avant le passage à gué de l'Ortolo !
Ci-contre : Murtuli Ci-dessus et à droite : statues-menhirs de Filitosa (Taravo)
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SARTÈNE / BONIFACIO
LES VESTIGES MÉGALITHIQUES C'est Prosper Mérimée lui-même qui, en qualité d'inspecteur des monuments historiques, fut le véritable ini tiateur de la préhistoire insulaire, consignant ses observations et ses dessins dans un ouvrage publié en 1840. Son digne successeur ne se révéla qu' un siècle plus tard en la personne de Roger Grosjean, défricheur obstiné (au sens propre comme au figuré !) des richesses archèalogiques de la Corse. Il révéla notamment, à partir de 1954, l'intérêt de Filitosa et de ses voisins de Basi, Balestra ou Foce dans la basse vallée du Taravo. Il fouilla bien d'autres sites, nommant au passage la civilisation "torréenne", bâtisseuse de ces constructionscirculaires en pierres dites cyclopéennes. Ces vestiges mégalithiques, mis à jour dans un nombre important de secteurs, sont principalement localisés dans le sud de l'île (de la vallée du Taravo aux environs de Porto-Vecchio) et leur ampleur vaut aujourd'hui à cette région une réputation unique en Méditerranée. Si la connaissance s'améliore chaque année dans le domaine de la préhistoire, bien des interrogations subsistent, surtout depuis que l'hypothèse - chère à René Grosjean et largement médiatisée - de colonisation du sud de la Corse par "les peuples envahisseurs de la mer", apparus en plein âge du bronze autour de 1500 ans avant J.-C., est désormais démentie par une série de découvertes accréditant davantage l'idée d'un processus d'évolution autochtone : Les principaux types de monuments de cette époque mégalithique sont : • Les "stantari", menhirs souvent alignés et progressivement humanisés en statues anthropomorphes, parfois armées d'épées ou de poignards (Filitosa, plateau de Cauria ...) ; l'alignement de Pagliaju - au nord de la route reliant Sartène au golfe de Tizzano - est notamment le plus important de toute la Méditerranée et comprend plus de 250 monolithes, hauts de l à 3 m et dressés en 7 rangées ; certains menhirs sont très anciens et témoignent du début de la sédentarisation de la société pastorale dès le quatrième millénaire avant J. -C. • Les coffres d'inhumation (exemples : Caleca en Alta Rocca ou à nouveau Pagliaju). • Les "stazzone", dolmens faisant office de sépulture collective dont le plus remarquable exemple (Fontanaccia) se rencontre à nouveau sur le plateau de Cauria - au sud cette fois de la route reliant Sartène au golfe de Tizzano. • Les "torri", habitations circulaires ou parfois monuments cultuels - à la fois lieux de cérémonie et d'observation pour la protection des fidèles du culte -, munis de voûtes en encorbellement.
• Les "castelli", composés souvent d'une ou plusieurs de ces "torri"et qui furent les premiers villages de Corse, fortifiés de murailles défensives à proximité des axes de communication de l'époque. Ces ensembles monumentaux sont nombreux à proximité de Porto-Vecchio (habitats d' Arraggio et de Tappa) et de Propriano (Filitosa bien sûr mais aussi Alo Bisuje - près du village de Grossa, à l'ouest de Sartène - ou encore Cucuruzzu, situé près de Levie). Pour en savoir plus : les musées de la Préhistoire de Sartène et de Levie vous permettront de (presque !) tout savoir sur cette époque. Sinon, seuls les sites de Cucuruzzu et surtout Filitosa accueillent et documentent actuellement le public, livré ailleurs à un jeu de pistes certes amusant mais indigne d'un patrimoine méritant une valorisation plus intelligente. De haut en bas : Le dolmen de Fontanaccia Les stantari alignés de Cauria "Tola di turmenta" de Pietra Rossa (Serra-di-Ferro dans le Taravo)
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LES BERGERIES DE BITALZA 64 Si votre ami architecte rêve à quelque cité futuriste, fondue dans la nature, accompagnez-le dans ce miracle d'harmonie où l'homme a si bien su construire sa place dans le paysage. Les habitants de Sotta séjournent ici nombreux l'été, veillant sur de multiples cabanes disséminées dans la prairie.
Le sentier (mal marqué au départ) part à gauche de l'ancien four à pain de Vacca (on trouvera plus haut son cousin à Bitalza même), passe près du réservoir et s'élève entre des chêneslièges écorcés. Raide, il monte rapidement vers le nord-est, avant que sa pente ne s'adoucisse brièvement sous une crête secondaire. Il décrit plus loin plusieurs lacets sous les pins maritimes et les bruyères, devient alors caillouteux, puis à nouveau plus "souple" grâce à son revêtement naturel en tapis d'aiguilles. Il rejoint finalement une piste entre deux poteaux de bois (attention, cette jonction se situe nettement plus en amont que celle figurant sur la carte IGN). Gagner alors le site des bergeries en remontant cette piste ou, mieux encore, par le sentier qui la coupe à plusieurs reprises (redescendre alors la piste sur environ 600 m et ne pas manquer ce beau chemin qui tangente pratiquement la piste au point de son intersection). En faire plus
À l'arrière de la prairie de Bitalza, le sommet bifide du Capellu (1 219 m) est un somptueux point de vue sur les montagnes et rivages du sud. Son ascension très "ludique", mélange de recherche de l'itinéraire et d'un peu d'escalade, ne dure que 2 h A/R et emprunte d'abord le sentier menant au petit col situé derrière le groupe principal de bergeries ; continuer à suivre ce chemin, et à son entrée en terrain dégagé, gagner à vue sur la gauche le plateau du Capelluccio
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d'où une ligne de cairns (qui divague au milieu des bruyères) conduit au col entre les deux cimes du Capellu. L'ascension du sommet sud est aisée, mais celle de son voisin du nord vous obligera à plusieurs pas délicats d'escalade (corde vivement conseillée) si vous souhaitez inscrire votre nom sur la liste des vainqueurs (petit carnet prisonnier d'une enveloppe métallique ; nous avons réalisé la 4 7e
Ci-dessous : la plus mignonne des bergeries de Bitalza !
Page de droite : le plateau de Bitalza, en montant au Capellu
REPÈRES
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Départ : hameau de
Vacca (dominant la plaine de Figari, à une dizaine de km au N-O de Sotta). Durée : 3 h 30 A/R. Dénivelée : 700 m. Difficulté : randonnée sans obstacle technique, accessible toute l'année ;gare aux chasseurs à l'automne ! Carte : IGN TOP 25 Sartène 4254 OT (plis G4/H4).
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L'EXPLOITATIONDU LIÈGE L'exploitation du liège s'est surtout cantonnée au sud de l'île. Elle s'est montrée particulièrement importante de 1829 à 1835. A cette époque des entrepreneurs étrangers achètent des chênes liège, en récoltent l'écorce et brûlent ensuite les arbres pour faire de la potasse. L'écorced'abord envoyée à Livourne est ensuite acheminée en Angleterre où elle est utilisée dans les tanneries et les teintureries. La potasse est envoyée à Marseille. Les journaux de l'époque se font l'écho de nombreuses protestations contre cette forme de vandalisme. On lit dans un article du Journal libre de la Corse du 10 mai 1834 : « Nous ne connaissons pas, direz-vous, la manière d'extraire le liège et d'en tirer parti. Ce que vous ignorez aujourd'hui, vous le saurez demain si vous voulez l'apprendre. Demain, ce que l'on fait dans le Var, dans les Pyrénées, en Espagne, en Sicile, en Sardaigne, on viendra le faire chez vous, si vous le voulez bien, si vous voulez ce qu'il faut vouloir, et faire ce qu'il faut faire pour attirer chez vous des capitaux productifs, c'està-dire, si vous déposez vos armes
homicides et si, frères, vous vivez en frères». La récolte du liège atteint 3 080 tonnes en 1830 et dépasse largement les possibilités des forêts de Corse. En 1876, elle retrouve un niveau plus conforme à la réalité insulaire et se situe autour de 680 tonnes. De nos jours, le liège exploité en Corse est aussitôt expédié en Sardaigne pour y être transformé par une industrie locale très active, qui continue de faire regretter aux Corses leur incapacité à mieux tirer profit de cette ressource naturelle.
ascension répertoriée, vous pouvez aller le vérifier !). Le vivre autrement
La piste de Bitalza, qui démarre sur le flanc sud du col routier de Carbini, est difficilement carrossable pour les véhicules de tourisme, mais à VTT, elle permet d'accéder à deux superbes descentes techniques (peu de portage pour les acrobates !) : la descente sur Vacca est enfin possible, maintenant que le sentier vient d'être amélioré et que son tracé évite désormais une "coulée de blocs" obligeant jusqu'àprésent à un portage fastidieux ; la descente sur le hameau voisin de Borivoli est elle plus aisée. Attention, la montée de Borivoli à Bitalza, qui comprend 8 km de piste et autant de route goudronnée, nécessite également de solides aptitudes physiques.
La prairie de Bitalza est un endroit charmant pour bivouaquer. Vous avez le choix entre l'ombre des pins maritimes et les étendues herbeuses situées au soleil. Une source se trouve à gauche (à l'ouest) du groupe principal de cabanes.
SARTÈNE/BONIFACIO
LA TRAVERSÉE DE CAGNA 65 Cette traversée restera toujours l'une de nos découvertes les plus extraordinaires. On y ressent une solitude totale, à cheminer dans un dédale incroyable où s'empilent des milliers de blocs et où des sapins aussi nombreux comblent les vides laissés par les rochers. Un itinéraire incontournable donc, réunissant des sites uniques : bergeries de Bitalza, crête d'Ovace, Uomo di Cagna ...
Des bergeries de Bitalza (voir description p. 214), la traversée de Cagna ne s'éloigne guère de la crête centrale. Cette longue échine correspond au parcours le mieux dégagé et le plus direct, tandis que la végétation rend à peu près infranchissables les versants de cette forteresse. Le cheminement est presque toujours cairné de façon régulière et il n'y a qu'aux abords de la plaine d'Ovace que l'orientation se fait délicate et que les occasions de se perdre augmentent. Du hameau de Vacca, monter sur le plateau de Bitalza (2 h environ, lire description précédente), puis franchir la petite crête à l'arrière des bergeries pour trouver le bon sentier qui file jusqu'au col d'Arjetu. De ce col à celui de Funtanella, vous avez le choix entre deux variantes bien marquées se rejoignant au S-O de la Punta di Compolelli (compter deux petites heures de Bitalza à Funta nella). En revanche, après Funtanella, les choses se compliquent avec à nouveau deux choix possibles pour rejoindre la plaine d'Ovace (représentée par une sorte de croissant blanc et vert clair sur IGN). Une trace cairnée se dirige en effet vers l'ouest et fait un détour par la plaine d'Apaseu (site admirable !), tandis que sur la gauche, une autre mène plus directement à Ovace. Au sortir de la plaine d'Ovace, deux choix so nt également possibles
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pour atteindre le col de Monaco, l'un partant au bout de la plaine et passant dans les blocs au sud de la Punta d'Ovace, l'autre redescendant un peu avant vers le sud à travers les sapins puis croisant un véritable torrent de blocs jusqu'à une clairière et des bergeries en ruine (point coté 1 025 m, au sud du "Bastion de Baliri " de la carte TOP 25). Dans les deux cas, il faut compter trois heures depuis Funtanella. Au terme de cette traversée et après un détour facultatif mais évidemment recommandé jusqu'à l'Uomo di Cagna (compter 1 h 30 aller et retour depuis le col de Monaco), un bon sentier descend vers l'est en direction des bergeries de Naseo jusqu'au col de Tonnari. De ce col, une sente nouvellement démaquisée (non reportée sur IGN) rejoint Vacca.
REPÈRES
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Départ : hameau de Vacca (à une dizaine de km au N-O de Sotta). Durée : boucle de 9 h de marche dans sa version la plus courte. Période : conseillé en toutes saisons, même si la chaleur ou plus rarement la neige posent parfois problème. Difficulté : la randonnée s'adresse à des pratiquants chevronnés, amateurs d'aventure (boussole utile). Sécurité : rester attentif aux cairns, seul moyen véritable de repère. Corte : IGN TOP 25 Sartène 4254 OT (plis
G4/I3).
SARTÈNE / BONIFACIO Page de gauche : des rochers empilés, la mer en toile de fond, un résumé de Cagna !
Le vivre autrement
Les bergeries de Naseo occupent une placette secrète dont l'emplacement est idéal pour rayonner vers le cœur du massif (notamment vers l'Uomo di Cagna dont les bergeries sont une variante d'accès belle mais pourtant peu
PRATIQUE
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Cagna ne dispose d'aucun refuge et les hameaux qui l'environnent n'offrent guère de possibilités pour passer une nuit. Ceux qui voudront musarder dans le massif devront donc choisir le bivouac. Citons comme lieux adaptés : • la prairie de Bitalza (lire description précédente) ; • le col de Funtanella (source), sur la crête de Cagna à 2 h de marche de Bitalza ; • les plaines perchées au cœur du massif : Apaseu (source), plaine d'Ovace (au nord-est de la Punta d'Ovace ; beaucoup d'espace et de ruisseaux, mais il est conseillé d'apporter son eau à cause des troupeaux), et enfin la plaine de Monaco (avec à proximité une cabane-abri, non signalée sur IGN, située sur la plaine secondaire séparant les pointes d'Ovace et de Monaco).
LE MUSÉE NATUREL DE SOTTA Dans le triangle formant la pointe sud de la Corse, les voies principales de communication ignorent quelques curiosités discrètes, se révélant à l'écart des routes de campagne cheminant des nombreux hameaux de Sotta à la plaine de Figari. Au hameau de Chera, un sentier fléché, joliment empierré, conduit en un quart d'heure dans un minuscule vallon où est bâtie la chapelle Sant'Agostino. Cet édifice de granite rose et de calcaire blanc, passablement délabré de nos jours, est très ancien, puisque sa première construction remonterait au VIIe siècle. Plus proche de Chera encore, un abri sous roche (un "oriu") domine le centre du village, mais on lui préférera celui du hameau voisin de Canni, véritable maison de lutin où quelques pierres viennent clore une vaste salle abritée sous un énorme bloc pointu. Présentée souvent comme modèle architectural d'intégration des constructions rurales en Corse, cette bergerie se découvre par hasard, sur la gauche du sentier qui s'aventure au sud-est de Canni. Vous y trouverez peut-être les traces du récent passage de
notre Harrison Ford national (Nicolas Hulot tournant pour "Ushuaia" un reportage sur la Corse), tiré dans ces lieux perdus de son sommeil par un réalisateur matinal, émule convaincant de Steven Spielberg ... Trois km à vol d'oiseau plus à l'ouest, allez voir l'oratoire roman San Quilico de Montilati (seconde moitié du XIIe siècle). Particularité exceptionnelle en Corse, sa nef couverte non pas d'une charpente mais d'une voûte en berceau. Seules la porte d'entrée et une fenêtremeurtière perçant l' abside laissent entrer le jour à l'intérieur de ce minuscule et charmant édifice.
L'oriu de Canni
parcourue). Une ambiance particulière se dégage de ce site mystérieux, que l'on croirait volontiers dévoué au culte païen de quelque divi nité et aux ass emblées des druides locaux... On peut y monter par un très joli sentier partant du hameau de San Gavino (compter 2 h 30 d'ascension), mais aussi en voiture ou à VTTgrâce à une piste à la rigueur carrossable (attention, la descente à VTT par ce sentier "technique" n'est roulable qu'à moitié). Plus original encore dans le secteur, la descente possible des gorges du Vivaggio, en circuit à partir de San Gavino : les amateurs monteront par le sentier de Naseo que l'on quitte au tiers de so n parcours (à la fin de la rude montée du départ) et rejoindront le torrent au point coté 448 m par un sentier partant sur la gauche. Matériel habituel de canyon, plus rappel et trousse d'équ ipement (nous avons apparemment fait la première en 1990 et les répétitions ont été semble-t-il rares depuis ; le dernier rappel est long, mais peut être contourné en cas de corde trop courte - ce fut notre cas - par la rive gauche et à travers un maquis assez rude à traverser). Quant aux accompagnants éventuels et non sportifs d'une telle expédition, ils gagneront à pied le plateau de Pastricciola qui domine la rive droite du torre nt (bon sentier, accès commun avec la descente de la gorge) .
SARTÈNE/BONIFACIO
L'UOMO Dl CAGNA
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On remarque de fort loin cet énorme bilboquet rocheux qui domine les rivages les plus au sud de la Corse. Son ascension (tout au moins son approche car les derniers mètres du sommet sont infranchissables saus moyens artificiels) est l'une des plus curieuses qui soient, au milieu de chaos granitiques aux formes presque humaines. Gagner les plus hautes maisons de Giannuccio et s'engager sur une rampe bétonnée très raide que quitte à mi-pente et sur la droite le sentier à suivre. On passe ensuite près du réservoir du village, puis le chemin - qui se divise à plusieurs reprises en variantes se rejoignant toutes un peu plus haut - s'élève au milieu des bruyères et des chênes verts en direction d'une première crête. Au passage, plusieurs rochers montrent d'insolites découpes (l'un de nos compagnons à l'imagination débridée reconnut le jour de notre dernière visite les silhouettes de Mickey et du président Pompidou !) qui annoncent l'apparition prochaine de l'Uomo. On rentre enfin sous les pins maritimes et le sentier file alors vers le nord-est jusqu'à une clairière où se dégage la vue sur l'Uomo di Cagna mais aussi sur son cousin d'Ovace, situé 2 km plus au nord. Les cairns se divisent alors en deux lignes distinctes. La première, directe et amusante, court de bloc en bloc jusqu'à l'Uomo (il n'y a plus aucun sentier et l'irrégularité de ce balisage de pierres conduit vite à s'orienter au mieux et à vue). La seconde possibilité opère en revanche un crochet par le nord avant de revenir vers le sommet. En faire plus Deux chemins permettent de revenir sur Giannuccio sans repasser par l'itinéraire de montée. Dans les deux cas, il s'agit
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d'emprunter une ligne de cairns qui file vers le nord-est au milieu des bruyères et des foug èr es jusqu'au col de Monaco, en restant toujours versant nord-ouest de la crête. Suivre alors vers l'ouest l'axe du vallon de Balatèse, jusqu'à un bouquet de pins caractéristique où se séparent les deux possibilités de retour: l'une, très directe, va rester en rive gauche du vallon de Balatèse et rejoint 600 m de dénivelée plus bas une piste qui ramène alors en quelques minutes sur Giannuc-
PRATIQUE
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Au retour ou au départ de la course, vous pourrez vous désaltérer dans l' un des deux bars de Giannucio dont l'un est le restaurant Chez Antoinette (une adresse et une patronne typiquement corses).
LECOMMERCEDE L'OBSIDIENNE La navigation est attestée en Méditerrannée dès le VIIe millénaire avant notre ère : l'homme est alors capable de franchir des distances de plusieurs dizaines de kilomètres sur de frêles radeaux. Ce fait est illustré par les échanges entre la Corse et la Sardaigne, avec ce que l'on peut appeler le "commerce de l'obsidienne". Cette roche noire, vitreuse et tranchante, d'origine volcanique et introuvable en Corse, a été utilisée abondamment pour la confection d'outils (pointes de flèches, lames, ... ) dès le néolithique ancien (VIe millénaire) jusqu'à l'apparition du métal, avec une période d' épanouissement et l'utilisation quasi exclusive de cette roche au néolithique moyen (3500 avant J.-C.). La Sardaigne fournissait alors à la Corse cette matière première, extraite notamment du gisement du Monte d' Arci dans le centre de l'île. Elle était ensuite
acheminée sur la côte et embarquée vers sa voisine, distante de quelques kilomètres, par le détroit de Bonifacio. Les courants ont entraîné les premiers navigateurs vers le golfe de Valinco et l'extrême sud de la Corse, depuis le cap Sperono jusqu'à la Tonna ra. L'obsidienne pouvait être débitée sur le lieu d'accostage, comme l'atteste la présence d' ateli ers de taille sur le littoral, ou acheminée sous forme de blocs dans toute la Corse. Il semblerait que progressivement les embarcations se soient structurées et que du simple radeau on soit passé à la véritable pirogue à voile. Cependant, tandis que des pirogues datant du VIe millénaire viennent d'être découvertes au bord de la Seine, il ne nous reste hélas pour la Méditerrannée que l'image de ces esquifs représentés sur certaines œuvres crétoises du Ille millénaire avant notre ère.
SARTÈNE/BONIFACIO Ci-dessous : l'homme de Cagna En bas : grotte du Sdragonato
cio. L'autre cheminement, beaucoup plus varié, remonte jusqu'aux bergeries ruinées de Presarella (cheminement compliqué, à deviner entre bruyères et blocs), passe
REPÈRES
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Départ : hameau de Giannuccio, à 12 km au nord de PianotolliCaldarello. Durée : 2 h de montée. Dénivelée : 750 m. Difficulté : randonnée peu difficile, accessible toute l'année, mais en terrain cahoteux ; prendre garde à ne jamais perdre les cairns. Carte : IGN TOP 25 Sartène 4254 OT (pli I3)
alors un vague col (superbe vue sur l'Uomo d'Ovace, désormais tout proche) et bifurque vers le sudouest en terrain dégagé, puis plus franchement vers l'ouest en rentrant sous les chênes verts. Ce sentier (jalonné de cairns mais aussi parfois de quelques marques rouges) retrouve également plus bas la piste déjà signalée. En cas de montée par l'un ou l'autre de ces chemins, on notera que le premier d' entre eux (celui en rive gauche) quitte cette piste une cinquantaine de mètres avant le passage du torrent de Balatèse, tandis que le second s'en échappe cent mètres plus loin (ces départs étaient bien visibles lors de nos divers passages). Le vivre autrement Christian Perrier a l'habitude d'emmener ses chevaux et cavaliers sur les hauteurs de Cagna, étape d'une traversée plus longue qui va de Sartène à Bonifacio et qui découvre au retour les côtes sauvages du Sartenais (centre équestre A Madunina, à Sartène, tél. 95 73 40 3 7).
LES CHEMINS DE BONIFACIO
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Partez à la recherche de ces criques de paradis, où des rochers blancs dessinent joliment l'union élégante de la terre et de l'eau. Pour les atteindre plus vite, le chemin des "baracconi" (voir encadré) circule presque rectiligne au-dessus des falaises. On s'y sent vite loin des foules de la citadelle et l'on viendra prolonger ici avec bonheur l'habituelle flânerie derrière les remparts de la vieille ville.
Du port de Bonifacio, empruntez sur quelques mètres la route de Porto-Vecchio et avant le camping de l'Araguina, suivre sur la gauche (vers le nord-ouest) un large chemin dallé, bordé de murettes, qui escalade brutalement la pente et débouche sur le plateau
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SARTÈNE/BONIFACIO (portage si vous êtes à VTT). Les chênes verts, de beaux arbousiers et quelques baracconi égayent ce parcours évident à suivre qui redescend au bout de 4 km sur la plage de Paraguano. Le contraste est alors saisissant entre les deux bords de cette large baie, la clarté des affleurements de calcaire blanc en rive gauches' opposant à la rougeur des granites colorés visibles en face. Retour sur Bonifacio par le même chemin en bifurquant à droite au milieu de sa remontée sur le causse (à environ 700 m depuis la plage), par un large sentier qui se dirige vers un sous-bois. Laisser un chemin secondaire sur la gauche, puis un peu plus loin un second sur la droite, pour se laisser glisser dans un petit vallon qui débouche rapidement sur la crique des îlots de Fazio. Le site est extraordinaire et donnerait le goût de la nage à n'importe quel chat réfractaire. En faire plus
Une variante de retour (pédestre uniquement) consiste à suivre la côte depuis la crique de Fazio jusqu 'au port de Bonifacio. Une randonnée de toute beauté qui passe notamment sur les hauteurs de la grotte marine du Sdragonato, mais qui oblige à quelques passages épineux (quoique brefs) dans un maquis ras et à un cheminement souvent à flanc de falaise, sur des vires calcaires à la solidité douteuse. Vous comprendrez, tout au
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long de ce parcours, que les techniques de construction en encorbellement ont d'abord été mises en œuvre par la nature avant d'être imitées par l'homme. En faire encore plus
Les environs de Bonifacio offrent d'autres occasions de promenades littorales accessibles aussi bien à pied qu'à VTT.Recommandons notamment : La Trinité et la presqu'île de Feno (premier cap à l'ouest de Bonifacio, un espace qui a bien souffert de l'incendie de l'été 94). Chapelle fondée par les franciscains en dévotion à la Vierge, l'ermitage de la Trinité est un lieu de pèlerinage que jadis aucun Bonifacien n'aurait manqué. Nous vous conseillons de vous aventurer à partir du camping proche (ou du moins ce qu 'il en reste) sur la piste qui s'enfonce dans la presqu'île jusqu'au phare de Feno (belle am-
Ci-dessous : un randonneur surpris avant un plongeon dons la crique
de Fazio Page de droite : Le littoral des Lavezzi, côté terre
Un baracconu La tour de Santa Manza
REPÈRES
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Départ : port de Bonifacio (parking payant !). Durée : 3 h A/R, mais l'essentiel du temps se passera à profiter du bonheur des criques. Période : éviter l'été, trop chaud et fréquenté. Dénivelée : 150 m. Difficulté : randonnée facile à pied, mais cahotique à VTT. Carte : IGN TOP 25 Bonifacio 4255 OT (pli D5).
SARTÈNE / BONIFACIO biance quasi désertique à découvrir un jour de mer déchaînée ... ).
Possibilité de bifurquer â mi-descente vers la gauche par une sente (non p raticable à VTT)qui conduit à la Cala Genovese et aux multiples anses qui jalonnent ce littoral très découpé. L'été, le camping sauvage est ici le ro i (nombreuses traces d'aménagement), mais le reste de l' année la tranquillité règne. La presqu'île de Ventilegne (encore plus à l'ouest) : un espace vierge qui a fa it l'obj et de diverses péripéties, mélangeant des projets touristiques pharaoniques aux visées d'escrocs internationaux fl a irant l'aubaine ... En attendant la naissance de cet éternel serpent de mer, vous ne trouverez ici qu'une côte inhabitée, une piste qui fait Ie tour de la presqu'île et quelques, aménagements sommaires, disséminés dans le maquis pour les Robinson du camping sauvage. Dernière pres qu 'île enfin, celle de Santa Manza, à l' est de la cité. Une mauvaise piste (accessible à la fois côté nord-ouest et sud-est de la presqu'île et indiquée comme sentier sur IGN dans ses derniers hectomètres), conduit à la vie ille tour ruin ée, gardienne d 'un e côte inhabitée où des architectes bien peu inspirés s'attachent
LES BARACCONI Autour de Bonifacio et nommées sur IGN "bories" pour leur cousinage avec des édifices du même type que l'on trouve dans le Luberon, les baracconi sont caractéristiques du pays bonifacien. Le long des routes blanches du causse (par opposition à la couleur brune des anciens chemins quittant Bonifacio), leurs pierres plates empilées et décalées viennent s' équilibrer en encorbellement au sommet. D'usages divers (initialement conçus pour être des abris, des locaux de stockage ou des remises pour les jardiniers cultivant les parcelles autour, ils servaient aussi d'habitation temporaire) et de construction sans doute récente, les baracconi perpétuent une tradition artisanale ancienne (remontant à la préhistoire, exploitant les matériaux locaux) et typique
de l'architecture locale, même si l'on peut trouver ailleurs en Corse des bergeries ayant certains airs de ressemblance (notamment dans la Corse schisteuse). On rencontre par ailleurs d'autres constructions et amoncellements de pierres calcaires en pays bonifacien : les "tramizi", murs délimitant les parcelles et dont la hauteur servait de protection des cultures contre le vent (fort à Bonifacio, comme en témoignent les ruines près de la ville de trois anciens moulins) ; également les "scarpi", autres murs préservant contre les eaux de ruissellement (au point que quelques-uns d'entre eux entourent complètement certains oliviers) ; enfin les citernes, puits et canaux d'irrigation complètent çà et là cet échantillon très diversifié de constructions rurales.
à grignoter avec un mauvais goût hallucinant un espace qui mériterait meilleur traitement. Le vivre autrement Bonifacio, c'est aussi l' end.roi le plus venté de Corse ave son vis-à-vis du Cap Corse. Les ama teurs de "fun-board" et de "body board" (surf couché) sont ici nom breux à pratiquer les "spots" les plus prisés qui ont pour nom Piantarella ou golfes de Santa Manza et de Ventilegne (le bien nommé !).
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CORSE
TABLE DES ACTIVITÉS Proposition principale Voyage au bout de la Corse 40 La vallée de Luri ................ .. .42 Les vieux ponts du Giunsani .. . ......... ...... ... .. ..98 Girolata ... ... ............. ........... 122 La forêt d'Aitone ................. 127 Le Capu Rossu ..... .. .... ... ... ... 131 Le chemin de l' eau ............. 149 Maisons fortes en Ornano .. 15 8 Le pont génois de la Trinité ........................ 161 Les bergeries de Tova . ....... 174 La Piscia di Ga llu ............... 180 Le trou de la Bombe ........... 190 Les chemins de Bonifacio .. 219
Les arêtes des Statues .... ... . 166 Les tours de Bavella ........... 189 Les vestiges de Cauria ... ... ..211 Les bergeries de Bitalza ..... 214 L'Uomo di Cagna ............. .. 218
En faire moins/en faire plus
Le vivre autrement
Macinaggio-Baccaggio ... .40 Le lac d'Oriente .... 76 La marine d'Elbo ................... 122 Le col de Guagnerola .. ....... ..12 7 Arone-Tour d'Orchinu .......... 131 Les bergeries de Verdanese .. 149 Le col de l'Usciolu... ...... 166 Le San Petru .......................... 166 La Punta Muvrareccia ..... .... .174 La crête des Terrasses ........... 190 Les rivages de Campomoro .. 209 Les chemins de Bonifacio ..... 220
Le canyon de Spurtellu ......... 126 Le Migliarello ........................ 148
En faire moins/en faire plus
Le vivre autrement
Les bergeries de Liou .............. 42 Les hameaux de Sisco ............. 45 Le torrent de la Restonica ...... 77 Les cascades de Radule .......... 86 La tour d'Orchinu ................. 131 Soccia-lac de Creno ... ..... .. 134 Les cascades de l'Ospédale ... 180
La traversée du désert ......... .108 La baie de Focolara .............. 117 Le Capu d'Orto .................... . 130 Le plateau du Campotile ...... 136 Le plateau du Coscione .. . ..... 165 Le Monte Renoso .................. 168 Isolaccio-refuge de Prati ..... .. 171 Les sentiers de Chisa .......... .. .17 3 L'Incudine .. ..... .. ....... ... ....... .1 88 Le refuge de Paliri .. ... . 195 La Punta di u Diamante ....... 197
Le vivre autrement Les rivages d'Ostriconi . ...... .. 111 Le Monte Santu .... .. ............. . 182 Villages et préhistoire en Alta Rocca .... 199
Proposition principale Proposition principale La Cima di e Follicie ........ 44 Les balcons du Cap Corse .. .46 Le Sant' Angelo ............. 52 La chapelle San Bertolomeo .. .. ......... 54 Le San Petrone .................... 56 Les gorges du Tavignano ..... 70 Le plateau d'Alzo .. ................ 72 Le lac de Capitello ................ 76 Le lac de Nino ... ................... 86 La passerelle de Spasimata 111 Un chemin historique, le sentier de Capronale ..... . 114 Entre Filosorma et Bonifatu ........................ 115 Les crêtes de la Lonca ..... . . 124 Les gorges et ponts génois de la Spelunca ................... .125 Le lac de Creno .. ... .......... ... 134 Le Monte Cervellu .............. 137 De Cruzini en Liamone ... ... 139 La route des lacs ................. 150
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Le torrent de la Solenzara ... .1 86 Le Furnellu ........ ..... 189 Le Capellu .................... ......... 214 Le vallon de Balatèse ............ 218 L'Uomo d'Ovace .................... 218
La Punta di Caldane ........ 59 Le Monte d'Oro .. 66 L'arche de Padule .......... ......... 72 Le Monte Rotondo ... ............... 74 L'œ il du diable ....................... 84 Les bergeries sous roche de Scaffa ...... .. .90 Le géant corse : le Cinto ......... 92 Le Monte Corona ..................... 94 La Punta di Malanda ....... ... .. . 184 La traversée de Cagna ......... .216
En faire moins/en faire plus Les lacs d'Oro. .66 Les vallons du Rotondo ..... 76 Les lacs de Rinoso.... ... .... 77 La Maniccia .... .. .. . ..... 77 La Paglia Orba ......................... 86 La Cima ai Mori .. . ................ .91 Trois jours sur le GR 20 ....... 111 Le Capu Tafunatu ................. 114 Le Tretorre .... ..... .... ................ 138 Le lac de Bracca ................. .. 15 1 Le Monte Renoso ... .... 15 1
En faire moins/en faire plus Polischello-Purcaraccia ........ 184
Le vivre autrement Le ravin de Falcone .............. 113
En faire moins/en faire plus La forêt de Coti-Chiavari ...... 153 La presqu'île de Feno ............ 220 La presqu'île de Ventilegne ... 221 La tour de Santa Manza ... ..... 221
Le vivre autrement La Punta d'Omigna Les pistes du Prunelli..
... 131 ... 151
Proposition principale Le balcon des deux golfes ..... 152 Villages et préhistoire en Alta Rocca ......... ... 198 Les sentiers du Baraci .. .. ..204 Cauria-Murtuli ........... . .......... 209 Cauria-pont de l'Ortoloplage de Roccapina. ..... 2 10
En faire moins/en faire plus Porto Pollo-Cupabia ............. 153 Bisinao-Pietrosella.. .. ... 153
Le vivre autrement Voyage au bout de la Corse .... .41 La vallée de Luri .................. ... .43 Le tour du Sant'Angelo .......... 52 Les chemins de Bravone ......... 61 La forêt de Vizzavona .............. 67 Le chemin de ronde du Niolo .87 La vallée de Tartagine ... .......... 95 Les sentiers du Giunsani .. ....... 97 Les rivages d' Ostriconi ......... 111 Le plateau d' Albia ....... 128 Le plateau du Coscione ........ 165 Col de Verde-Cozzano ........... 16 7 Le GR 20 à Capannelle ......... 169 La pinède de Pietra Piana .... .171 Les bergeries de Tova ......... .. .175 Le tour du Monte Santu ........ 182 Le col de Velaco ...... ..191 Les vestiges de Cauria ..... ..... 212
CORSE
TABLEDES ACTIVITÉS Proposition principale La traversée du désert.. ........ 107 En faire moins/en faire plus Autour de Pietrosella .. .. ..... ....153 Cala di Conca-Ti zzano .......... 209 Le vivre autrement La descente du San Petrone ... 57 Le col de Bonassa .................. 116 Les crêtes de la Lonca .......... 124 Autour de Revinda ................ .132 Les descentes de Bitalza ....... 215 Les bergeries de Naseo ........ 217
Proposition principale Les rivages d'Ostriconi
.... 110
........ 125 Falaises à Porto La falaise de la Richiusa ...... .148 Les cascades d'Ortala ........... 150 ...... 173 Le Castel de Chisa Le trou de la Bombe ........ ..... 191
Proposition principale Le cirque de Trimbolacciu ..... 94 Le pilier du Nebbio ..... .... ..... 104 La Punta di l'Acellu ............. 192 La Tafunata di Paliri ............ 194 Le Campanile Sainte-Lucie ...195 La Punta di u Diamante ........ 196 En faire moins/en faire plus Escalades à Patrimonio, 0 letta et dans le Nebbio . .104 I brumi di l'Acellu ................. 193 Le vivre autrement ............... 86 La Paglia Orba
Le vivre autrement La montagne de Cagna ........ 219 Le vivre autrement Parapente à Nonza ................ .4 7 Le vivre autrement Ski de fond à Quenza ........... .188 Le vivre autrement La côte ouest du Cap Corse ... .47 Proposition principale Les neiges du Campotile ...... 135 Le plateau du Coscione ........ 164 .... 168 L'hiver au Renoso. .... L'Incudine ............................ 187 Le vivre autrement La Bocca a Soglia ................... 78 .... .. .... 87 La Punta Artica
En faire moins/en faire plus Le grand tour du Coscione .. . 164 La Punta Orlandino ............... 168 Le vivre autrement Le Monte d'Oro ...... .. .... ... .... ... 67 Le Monte Rotondo ... ... ... ....... .. 76 Les sommets de Restonica ...... 78 Le Monte Cinto ....................... 93
Proposition principale La falaise de Monte Santu .... 182 En faire moins/en faire plus Pietralba, Caporalino ............ 104 .. 182 La falaise de Conca ... 195 La Tafunata di Paliri Le vivre autrement Escalade à Bonifatu ............. 113
Proposition principale Les eaux vives du Cortenais ... 69 La baie de Focolara ............... 116 En faire moins/en faire plus ...................... 69 Le Golo.. .. Le Cap Senino ...................... .122 Raid en dériveur de Propriano aux Lavezzi .... .208 Le vivre autrement Le rivage de Finocchiarola .... .41 Les plages des Agriates ......... 108
... .129 Le ravin de Dardo La gorge de la Rich iusa ........ .146 Les vasques du Poggio .. ..... .. .170 Travo, vallée verte..... ...... .171 Jeux aquatiques dans la Vacca ............ .. .......... 185 En faire moins/en faire plus L'intégrale de la Richiusa ... .147 L'intégrale du Poggio ........... 171 .... .173 Le bas Travo........... L'intégrale de la Vacca ......... 186 Le vivre autrement La gorge d'Olcani .................. .47 Le Vecchio .............................. 67 ............. 70 Le Tavignano La gorge d'Aitone ................. 126 Le torrent de Fiumicelli ... .... .175 Le torrent de Petra Pinzuta .. .181
En faire moins/en faire plus L'intégrale de la Ruda ............ 89 Le vivre autrement Le canyon du Baraci ............. 204 Les gorges du Vivaggio ........ 217
Le vivre autrement ...... 173 L' Arinella ............... ................ .. .. 173 La Luvana La Piscia di Gallu ................. 180
Proposition principale Raid en dériveur de Propriano aux Lavezzi ..... 205 Le vivre autrement Navigations à Bonifacio .. .... 22 l
Le vivre autrement Le ruisseau de Favone .......... 181
Proposition principale Les gorges de la Ruda ............ 88
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CORSE
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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE Les numéros sont les numéros de page. Laurent Chabot : 8 (haut), 9 (haut), 44, 68 (bas), 115, 122,159 (3), 160,212 (droite), 213 (gauche, haut, bas) Didier Givois : couverture, 13 (haut), 16, 20 (bas), 23, 24, 30, 31 (centre droit), 33, 61 (bas), 69, 78 (bas), 80, 84, 85 (bas), 86, 90, 108, 109 (haut), 110, 111, 113 (bas), 11 6, 117,125, 128, 129 (gauche), 130 (centre), 148,154, 166 (2), 167 (2), 169 (gauche), 184, 185, 186 (2), 212 (bas) François Dénarié : 25 (haut), 29 Pierrick d'Aubarède : 172 (centre) Jean-Marc Jancovici : 206 (gauche) Charles Pujos : 7, 8 (bas), 9 (bas), 11 (4), 12, 13 (2 bas), 14 (2), 15 (2), 18, 19, 20 (haut, centre), 21 (2), 22 (2), 25 (centre), 26, 27 (2), 28, 31 (haut, centre gauche), 32, 34, 36, 41 , 42, 43, 45, 46, 47 (2), 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55 (2), 56, 57 (3), 58 (3), 60, 61 (centre), 62, 67 (2), 68 (haut), 70, 71 , 72 (gauche), 73 (2), 74, 75, 76, 78 (haut), 79 (4), 85 (centre), 87, 88 (2), 89, 91 (2), 92, 93 (3), 95 (2), 96 (3), 97 (3), 98 (2), 99, 100, 105 (2), 106, 109 (bas), 112,113 (haut), 114, 118, 123 (2), 124(2), 126 (2), 127,129 (droit), 130 (haut), 131,132 (2), 133 (S),134, 135, 136, 137, 138, 139, 140, 141 , 142, 146, 147, 149, 15 1, 152, 153, 162, 163 (3), 164,165,16 9 (droit), 17 1, 172 (bas), 173,174,17 5,176,180, 181 (2), 182,183, 187, 188 (2), 189, 191 (2), 192, 193, 194,195, 196, 197, 199, 200, 205 (2), 206 (bas), 207 (2), 208,210 (3), 211, 212 (bas), 213 (centre), 214, 215 (2), 216,217,21 9,220,221 (3)
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LES GUIDES IGN Corse L'Institut Géographique National, éditeur des cartes de France qui accompagnent depuis toujours les pratiquants de loisirs de nature, propose aujourd'hui une collection originale de guides touristiques
Des guides multi loisirs Pour connaître et pratiquer les activités "nature" incontournables d' une région . En toutes saisons, un choix varié d'occupations sportives : randonnées pédestres, à VTT, en raquettes ou à ski ; découverte du milieu vertical (escalade, alpinisme, via ferrate , spéléologie) ; sports aériens et d' eaux vives ... Des guides de découverte de la nature
À la rencontre d' une région, de ses paysages, de son patrimoine naturel et de sa vie locale ; un choix varié de sites remarquables par leur ambiance, leur intimité ; une sélection d'approches et de destinations pour tous les goûts et tous les niveaux, joignant l' insolite au spectaculaire ... Des guides pratiques et conviviaux Pour préparer aisément vacances ou week-ends entre amis ; de nombreuses adresses sélectionnées et commentées, de la table gourmande à l' hébergement chaleureux où l'on se sent chez soi , en passant par le prestataire de loisirs le mieux qualifié.
ISBN 2.85595.035-X
9 782855 950358