Atlas des langues kwa de Cote d'Ivoire

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ATLAS ET ÉTUDES SOCIOLINGUISTIQUES DES ÉTATS DU CONSEIL DE L'ENTENTE (ASOL)

IN S T IT U T DE LIN G U IS T IQ U E APPLIQ U EE

A G E N C E DE C O O PER ATIO N CULTURELLE ET TE C H N IQ U E

atlas des langues Km a de cCte d'iveire T O M E 1 sous la direction de G. HERAULT

1983

AGENCE. DE C O O P E R A T I O N C U L TURELLE ET TECHNIQUE (ACCT) EGALITE, COMPL E ME N T A R I TE , S O L I D AR I T E

L'Agence de Coopération Culturelle et Technique, organisation interna­ tionale crée à N i a m e y en 1970, rassemble des pays liés par l'usage c o m m u n de la langue française à des fins de coopérations dans les domaines de l'éducation, des sciences et des techniques et, plus généralement, d ans tout ce qui concourt au d é v e l o p p e m e n t des Etats M e m b r e s et au r a p p r o c h e m e n t des peuples, PAYS M E M B R E S

Belgique, Bénin, B u r u n d i , Canada, Comores, Congo, Centrafique, Côte d'ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Haïti, Haute-Volta, la D o m i n i ­ que, Liban, L u x e m b o u r g , Mali, Ile Maurice, Monaco, Niger, R w a n d a , Sénégal, Seychelles, T c had, Togo, Tunisie, Vanuatu, Viêt-Nam, Zaïre. ETA T S ASSOCIES Cameroun,

Guinée-Bissau,

GOUVERNEMENTS Nouveau

Laos, Maroc,

Mauritanie,

Sainte-Lucie.

PARTICIPANTS

- B r u n s w i c k , Québec.

Les opinions e x p r i m é e s ainsin q u e les orthographes des n o m s propres figurant da n s le présent d o c u m e n t n'engagent q u e les auteurs et nullement la position officielle et la responsabilité de l'Agence de Coopération Culturelle et T e c hnique.

©

A C C T - I L A , 1983

Dépôt Légal de Cote d'ivoire : n° 98 606 du 4° trimestre 1983

A T L A S ET E T U D E S S O C I O L I N G U I S T I Q U ES DES ETATS DU CONSEIL DE L ’ ENTENTE (A S O L )

ATLAS DES L A N G U E S KWA ' DE COTE D ’IVOIRE TOME 1 : M O N O G R A P H I E S

Sous la direction de Georges H E R A U L T

1983 (2° édition) A G E N C E DE COOPERATION C U L T U R E L L E ET T E C H N I Q U E

INSTITUT DE LINGUISTIQUE APPLIQUEE

P R E FA C E

Promouvoir et diffuser les cultures de ses pays membres3 constitue l'un des buts essentiels de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique. Cette mission, menée sans interruption au cours des treize années de son existence est sans doutes plus que les longs dis­ cours, la preuve d'une volonté affirmée de faire de la coopération culturelle> un véritable outil de développement des valeurs qui fondent la personnalité de chaque communauté h u m a in e. A cet égard3 l'action entreprise en faveur des langues nationales en général3 et des langues africaines en particulier3 inscrite dans le programme de l ’ Agence3 a été constamment ma i n t e n u e . .4 ta réunion internationale 3 organisée du 1er au 9 décembre 1976 à YAOUNDE3 les linguistes africains s 'étaient engagés devant la Communauté scientifique internationale3 à réaliser quatre programmes majeurs: c o u r a n t les pays -e l'Afrique occidentale et de l'Afrique centrale Après plusieurs a?inées de recherche intense3 et au prix d'un effort qui mérite d'être souligné3 ces linguistes mettent aujourd'hui à la dispositio>i de tous ceux que la promotion des langues africaines ne laisse pas i n d i f f é r e n t s c e t t e collection d'ouvrages3 fruits des projets : - Atlas Linguistique de l'Afrique Centrale ~ Lexiques Thématiques de l 1Afrique Centrale - Atlas et Etudes Sociolinguistiqv.es des Etats du Conseil de l'Entente - Promotion des langues Mandingue et P e u t . C'est le lieu de remercier vivement toutes les équi-~ pes nationales et toutes les institutions coordinatrices nationales et régionales3 qui3 p a r leur dynamisme3 ont animé les réseaux de coopé­ ration linguistique dont l'A.gence peut se féliciter d'être la première Organisation Internationale à avoir réussi la mise en place 3 en A f r i q u e . Pour l'Agence3 il s'agit de faire en sorte que les réalités linguistiques et sociolinguistiques soient connues et appré­ ciées dans l'objectivité et p a rtant3 que puissent se concevoir des politiques linguistiques sûres et effi c ac es . Ces ouvrages ainsi publiés et diffusés3 intéresseront sans doute non seulement les c ’ h ercheurs\> mais aussi les éducateurs3 en constituant pour eux des instruments valables de réflexion et d 'action.

Dans cette attente3 il convient de préciser que3 malgré l'intérêt prioritaire que l'Agence de Coopération Culturelle et Technique porte à la promotion des langues nationales3 les idées exprimées dans ces études n'engagent que leurs auteurs et sont pas nécessairement celles de l'Organisation. A G E N C E DE C O O P E R A T I O N C U L T U R E L L E ET T E C H N I Q U E p r o g r a m m e de c o o p é r a t i o n l i n g u i s t i q u e

AV ANT

PROPOS

La question de savoir combien l'Afrique compte de langues et quels sont les rapports qui existent entre elles, constitue l'un des sujets les plus importants de la recherche linguistique actuelle. Dans ce domaine, il ne suffit plus de dire que la carte de répartition des langues sur le continent est un damier ou encore de faire des estimations approximatives/ puisque de la précision des données dépend la viabilité des politiques linguistiques intégrant les langues africaines dans les systèmes éducatifs. C'est persuadés de cette nécessité, que les chercheurs de l'Afrique de l'Ouest, réunis en commission lors de la réunion de 1976 à YAOUNDE, ont mis au point un projet permettant de mettre en commun leurs efforts pour la réalisation d'un atlas et d'une série d'études sociolinguistiques couvrant les Etats du Conseil de l'Entente. En 1978, à la rencontre de LOKOSSA (Bénin), ce projet est devenu opérationnel ave^s l'adoption d'un programme général et d'une méthodologie scientifique commune. En se donnant pour finalité la réalisation d'une collection d'atlas nationaux, l'opération a été, depuis le départ, conçue comme une étude synchronique permettant l'identification, la localisation et la classification des langues, le relevé statistique du nombre de locuteurs ainsi que la détermination du degré de véhicularité et des facteurs d 'expans i o n . Le réseau créé pour- bien réaliser cette étude a favorisé un courant d'échanges permanents d'informations et d'expériences entre les institutions nationales participantes du Bénin, de la Côte d'ivoire, de la Haute Volta, du Niger et du Togo. Par des sessions annuelles de concertation organisées suc­ cessivement à Abidjan, Nouakchott et Lomé, il a été possible, non seule­ ment de suivre et d'évaluer mais aussi de programmer périodiquement le travail des différents pays. L'efficacité de la coordination scientifique d u projet assurée par le Bénin a été l'un des facteurs qui ont facilité le respect du calendrier fixé à LOKOSSA. Les ouvrages de référence proposés dans cette collection seront sans doute d'un apport certain dans les politiques d'aménagement linguistique des pays concernés dans la mesure où leur contenu s'appuie sur des enquêtes approfondies et des informations recueillies sur le ter­ rain par des chercheurs nationaux.

A V A

KT

P R 0 P 0 S

Le projet de publication d'un atlas des langues de Côte d ’ ivoire figu­ rait depuis la fin des années 60 parmi les programmes de recherches que s ’ é­ tait assigné l ’ Institut de Linguistique Appliquée dé l'Université d'Abidjan. Il connut un premier aboutissement avec la parution, en 1971, de L'Atlas lin­ guistique de Côte d*Ivoire : Les langues de la région lagunaire* ouvrage pré­ paré sous la direction de G. DUMESTRE et avec la collaboration de L-. DUPONCHEL, A. GRASSIAS et G. HERAULT (Publ. I.L.A. n° 19, Univ. d ’ Abidjan, 325 p.) : prio­ rité avait été donnée à l'établissement d'un document concernant une douzaine de langues qui, malgré leur s i t u a t i o n g é o g r a p h i q u e ^ sud du pays, donc assez proches de la capitale, restaient pour la plupart tout à fait méconnues au plan scientifique. En 1973/ l ’ ouvrage de G. DUMESTRE épuisé, le projet fut repris et scin­ dé en quatre pour r e f l é t e r __ _voire t e s t e r ____l ’ appartenance de la CÔts d ’ i­ voire à quatre groupes linguistiques distincts ; kwa, kru, gur et mandé. Depuis cette date, les linguistes de l'I.L.A., auxquels se joignirent ceux de la S.I.L. (en Côte d ’ ivoire : Société Internationale de Linguistique), mirent donc au point un questionnaire d'enquête lexicale (cf. l ’ introduction au tome 113 et entreprirent de couvrir lé pays groupe par groupe.

- 2 -

En 1979, sous la direction de Lynell MARCHESE, paraissait Initias linguistique kru ; essai de typologie (Publ. I.L.A. N° 73, Univ. d ’ Abidjan, 287 p.) ouvrage prenant en considération l'ensemble des langues kru aussi bien en Côte d'ivoire qu'au Libéria et en Haute-Volta. La même année, une aide financière de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique, régulièrement reconduite depuis, permettait de relancer l'étude de l'aire kwa et, depuis 1980, d'entreprendre la couverture systématique de l'aire gur. Le présent ouvrage représente donc l'aboutissement de plusieurs années d’ une recherche à laquelle près- d ’ une vingtaine de linguistes auront contribué (cf. infra). Il s'organise en trois parties : dans la première d ’ entre elles, chacune des langues est présentée sous forme monographique, comportant la si­ tuation de l ’ aire concernée, une carte, une? esquisse phonologique, quelques éléments de grammaire et une bibliographie. La seconde est consacrée au corpus lexical de 555 termes réunis en tableaux dans lesquels- chacune des, seize lan­ gues est représentée. La troisième enfin regroupe l ’ ensemble des comparaisons à différents niveaux, totales ou partielles, qui ont pu être opérées, à partir de la documentation réunie. Il ne sera peut être pas inutile enfin de rappeler que les langues kwa s t n'; définies ici au sens de Greenberg (1966) : famille I, Congo-Kordofanienne, embranchement I.A, Niger-Congo, groupe I.A.4, kwa, mais à l'exclusion des lan­ gues kru. Il s ’ agit donc d'une aire linguistique s'étendant approximativement depuis le Bandama à l'Ouest (en Côte d 1Ivoire) jusqu'au delta du -Niger à l'Est (au Nigéria) et limité au Nord aux environs du 8ème parallèle. Plus précisément, les langues kwa en Côte d ’ Ivoire appartiennent toutes, dans la classification de Greenberg, au saus-ensemble I.A..4 b intitulé kwa occidental, même si mention n'est

faite que de certaines d ’ entre elles à

savoir "Aladian, Avikam, Gwa [= mbatto], Kyama [- ébrlé], Akye [= attié] . Ari [=abidji] , Abe, Adyukru,

[...], Anyi, Daule, Metyibo [ = éotilé] , Abure” ;

ces quatre dernières étant réunies à l'intérieur d ’ un sous groupe dénommé "Akan" mais que la plupart des successeurs de Greenberg, à la suite de Stewart, inti­ tulent Volta-Comoë.

LISTE

DES

COLLABORATEURS x

X

Rémy

BOLE-RICHARD

(I.L.A.)

X

: é b v i ê 3 êg a*

m battos études

lexicales.

Jonathan BURMEISTER (S .1. L . ) : abourés agni^ nz ê ma ■ > Laurent DUPONCHEL (I.L.A.) : alladian. Alain GRASSIAS (I.L.A., associé)

; m ba t t o .

Georges HERAULT (I.L.A.) ; adioukrous avikams êotilê5 études grammaticales. Élizabeth HOOD (S.I.L.) ; attié. A. HOOK (S.I.L.) : atzi Jérémie KOUAOIO NGUESSAIM (I.L.A») : abbey, baoulê Constance K.UTSCH-LOJENGA (S.I.L. ) : a t t i é , Philippe LAFAGE (I.L.A.)

: lexicostatistique et traitement informatique.

Lynell MARCHESE (I.L.A.)

; atzi* é g a.

Bertin MEL GNAM8A (I.L.A.) : alladian Emmanuel MENSAH (I.L.A.)

2

krobou, études phonologiques.

Judith TIMYAN-RAWENHILL (I.L.A.) : abrons baoulês k r o b o u n z ê m a . Chantai TRESBARATS (S.I.L.) abidji.

Cartographie : Institut de Géographie Tropicale, Univ. d'Abidjan, Frappe, tirage, reliure s Institut de Linguistique Appliquée, Université d *Abid j a n „

TRANSCRIPTION

X

Les conventions de transcription adoptées ici respectent les principes définis pour l ’ Alphabet Phonétique International. 1°) Voyelles : antérieures i

centrales

y

postérieures u

i

o

G

+ C

O

O ci

0 A

Le tableau ci-dessus récapitule l'ensemble des symboles vocaliques employés. La nasalisation est notée par un tilde, [y] n'est utilisé qu'en abron, [+] qu'en attié, [©] q u ’ en attié et en abbey, [ a ] q u ’ en agni, 2°) Consonnes Le tableau ci-dessous récapitule l ’ ensemble des symboles consor.cr

;ues

employés (seuls ou en combinaison) 3°) Tons Ton haut [ *]

ton moyen [” “]

ton

bas [']

On trouvera en attié un ton extra-haut noté ] [**]

et en ébrié un ton

extra-bas ; ["]. Les combinaisons de ces signes suscrits sont utilisées pour noter des modulations tonales. [J] est la marque d ’ une faille tonale (downstep)

•H

n

tn 03 u •H 0 rH O '0) >

H

■ p (D r-i (0 CL

tn œ

l JD oo

kp

occlusives sourdes

occlusives sonores g&

ingressives ts

affriquées sourdes

tj

affrioùées sonores

fricatives sourdes fricatives sonores

nasales

semi-voyelles

rjm

m

J

M

latérale _L._. vibrantes

L'aire couverte par les langues Kwa en Côte d'ivoire comprend le Centre., le Sud et l'Est du pays. Sa limite septentrionale, dans la région de BondOukcu, n’ atteint pas tout à fait le 8è parallèle Nord, et le fleuve Bandama en marque approximativement la limite occidentale : seuls.1'avikam, le long de la Côte, et l ’ éga, enclavé en pays dida dans l'aire kru, se situent au-delà du Bandama vers l ’ Ouest, Les données démographiques les plus récentes dont nous puissions dispo­ ser sont fournies par le Répertoire des localités de Côte d'ivoire et Popula­ tion 1

9

7

5

Mais il s ’ agit la des résultats bruts du recensement général

de la population de 1975, donnés par préfecture, sous-préfecture et village» La ventilation ethnique détaillée de la population ivoirienne (la seule à par­ tir de laquelle on puisse extrapoler le nombre des locuteurs de chaque langue) n'est disponible qu'à la direction de la Statistique où elle a été recueillie par David Zimmermann

(2 )

. Les chiffres officiels collationnés par ethnie sont

donc les suivants ,* Abbey

73 851

Abidji

26 695

Abouré

31 873 77 536

(1) Ministère de l ’ Economie et des Finances, Direction de la Statistique, Bureau du Recensement Général de la Population, Abidjan, 1976, (éd. provisoire), (2) Statistiques des ethnies de Côte d'ivoire pa r Préfectures et Sous-Préfectu­ res d ’ après le renceneemcnt de la Population de 197 S ^ Renseignements recueil­ lis auprès de la Direction de la Statistique par David Zimmermann, Société Internationale de Linguistique, Abidjan, s.d, (sans doute 1980). (3) Les Abron sont enregistrés en fait sous le nom de Doma.

- 6 -

Adioukrou

54. 617

Agni

331„ 966

Aïzi

9. 065

Alladian Attié

12. 575 221. 395

nvikam

0.

Baoulé

1.-226::i^

Ebrié

447

•: 52. 810 67

Ega ;Eotxlé

3; 345

Krobou

5. 453

Mbatto

13. 650

N zema.

31 * 662 Total ;

(sic)

. 2.211. 549

Certains de ces chiffres appellent quelques commentaires. Ainsi par exemple, 77.536 personnes reconnaissent leur appartenance à l'ethnie abron en Côte d'ivoire % mais il serait inexact d'inférer que tel est le nombre des locuteurs de cette langue. En effet, .installés depuis longtemps en territoire koulango, les abron sont très nombreux à en avoir adopté la langue : il s'agit d'un cas relativement peu fréquent d ’ un peuple adoptant la langue du pays où il s'est installé, se mêlant à la population en place, et restreignant souvent l'usage de sa langue d ’ origine à des situations rituelles. L ’ évaluation appro­ ximative de J. TINYAN-RAVENHILL concernant le nombre de locuteurs effectifs de 1’ abron oscille autour de 40.000. De même il est tout à fait contraire à la réalité qu'il ne puisse y avoir que 67 personnes appartenant à l ’ ethnie éga. Ce chiffre résulte certai­ nement des conditions du recensement où la majorité des éga a été abusivement assimilée à l'ethnie dida dans laquelle elle est enclavée. Bien q u ’ un bilin­ guisme éga-dida soit largement attesté, R. ÜOLE-RICHARD n'en évalue pas à moins de 5.000 le nombre de locuteurs de l ’ éga.

9

Quoi qu'il en soit, rapporté à la population ivoirienne stricto sensu (c'est-à-dire étrangers exclus), le groupe linguistique kwa est assez largement majoritaire puisqu'il atteint une proportion de 41,4 %, Et le baoulé, langue numériquement la plus importante du groupe, détient également de ce point de vue le premier rang en Côte-d'Ivoire où elle est la seule à dépasser, et assez largement, le million de locuteurs,, Ajoutons enfin que les chiffres ci-dessus pourraient être actualisés en appliquant un taux d ’ accroissement annuel (sons apport externe) de 3 %.

LES LANGUES j moj DE CÔTE D (VOIRE |

L' A B B E Y KQUADIO NGUESSAN Jérémie

I.- GENERALITES Le pays abbey est compris entreCéchi au Nord, les rives du Bandama à l’ ouest,le Mafou, Adzopé à l'est, le village d 'Azaguié-Blida au Sud. Les Abbey dont le nombre est d ’ environ 40.000 ont pour voisins les Krobou et Iss Abidji vers l'Ouest, les Adioukrou et les Ebrié au Sud, les Atié vers l ‘ est les Agni et les Baoulé au Nord. Dans la région de Tiassalé, la population Abbey est mélée aux Agni. On peut grosso modo et selon les informations dont ncus disposons diviser les parlers abbey en 4 dialectes: 1°/ 1 'abbey-morië (villages Grand-Morié, Lapo, etc.,.) 2°/ l ’ abbey-vé (villages de Lovignié, Bessé, etc...) 3°/ l ’ abbey-khos (villes d'Azaguié-Awa, Azaguié-Blida etc...) 4°/ Abbey-tiofo (villages de Rubino, Anégnié, etc...) Notre enquête a porté principalement sur le parler tiofo. Il semble d'ailleurs que le degré d 'intercompréhension soit assez élevé entre les diffé­ rents parlers, mais il faudra attendre des études plus approfondies pour se prononcer Vocijaïf la liste des signes et abréviations que ncus allons utiliser dans les pages qui vont suivre :

- 14 -

1°/ Dans la partie phonologique C : consonne V

: voyelle

2°/ Dans la partie grammaticale 0

m a r q u e .zéro

acc.

accompli

déf.

défini

fut

futur

hab.

habituel

inj .

injonctif

N

Nominal

N (S)

: Nominal en -Fonction de

N (G)

; Nominal en fonction d'objet

P.

sujet

; prédicat

pl. : pluriel progr.

: progressif

SN

:Syntagme nominal

SV

:Syntagme Verbal

V

:Verbe

II.- PHONOLOGIE 2.1.- Le corpus de référence

1

rT

planter

6

ro

abattre

2



casser (une graine)

9



mourir

3

rT

marcher

10



chose

4



se coucher

11

pïï

mordre

5



insulter

12



fermer

6

rïï

pleurer

13

ta

élever

7



déféquer

14

P ca

mari

- 17 15

cT

frapper de la tête

38

ago

pagne-velours

16



compter

39

09 bô

abri

17

kpâ

éplucher

40

+ji

récipient

18



tomber

41

J'

père

19

d^a

rue

42

ho

donner

20

gbâ

dépecer

43

ko

secouer

21

fa

faire sécher (graines) 44



imiter

22



termite

45



sortir

23

ja

épouse

46



phacochère

24

j'ô

porter (culotte)

47



creuser

25

y6

chien

48

. * Jt

aller

26



venir

49

* ve

acheter

27



feu

50'



prendre

28

mo

monter

51



voir

29

no

boire

52

kpo

suivre

30

po

gonfler (farine)

5-S



couler

nez

54



sauter

31 32

rçkpô

un

55

t Jâ

percer

33

vT

épouser

56

fu

sec

34

fT

se moquer (rire de)

57



chasser quelqu'un

35

gbà

gros

58

tïï

fusil

36

lobe

prendre

59



bras

37

ayo

faim

60



couler violemment

2.2. - Opposition de phonèmes 1

2. 2.1.- Voyelles i / e

:

1 / 2

u / o

:

6 / S

i / i

:

1 / 3

o / o

:

7 / 8

- 18 -

i / e

:

1 / 4.

o / 0

:

7 / 9-

e / a

;:

4 / 5

a / 0

;

5 / 9

e / e

;:

2 / 4

a / o

i

/

e / a

;

2 / 5

c / a

u / O

:

6 / 7

u / a

:

6 / 5

u / o

;:

6 / 8

0

/ a

:

35 / 20

7

8 / 5

2.2.2» - Consonnes p / b

:

11 / 10

k / c

16 / 14

f / p

:

56 / 11

h / k

42 / 43

m / b

26 / 50

kp / k

17 / 16

t / d

13 / 12

gb / g

39 / 31

s / d

:

22 / 12

w / b

51 / 10

c / t

:

14 / 13

p / kp

53 / 52

i / d

:

18 / 12

s / f

22 / 21

j / w

:

23 / 26

m / w

28 / 58

I / j

:

27 / 23

tJ7

55 / 19

j / d

:

23 / 18

d^ /s

19 /

kp / gb :

17 / 20

v / w

60 / 47

w / gb

:

26 / 20

+

d / I

V/ f

:

12 / 27

60 / 54

P / n t / I

:

13 / 27

30 / 29

t / p

:

58 / 11

p. / m

28 / 30

d / b

P / k :

12 / 59

30 / 44

p ./ h

30 / 42

r / I

b / 2?

tf / c

55 / 14

Y / g

37 / 38

y / w

46 / 57

41 / 15

J / c J / s tj/1

à

:

44 / 45 40 / 41

22

.

- 19 -

2.3,- Inventaire des phonèmes 2.3.1»- Tableau des voyelles

u L

O

e

o £

(o)

o

a

2.3.2.- Tableau des consonnes

Labiales i

3 _J

GO UJ

U U O

> M 00

< U cr u_

co UJ

alvéolaires

j Palatales

i Vélaires

Labio-vé-, laires

Sourdes

kp

Sonore*

db

Sourdes c Sonores

m h-

NASALES

m

LATERALE VIBRAP^;

2.4.- Commentaires sur la phonologie 2.4.1.- Voyelles Le système vocalique de l'abbery tiofo comprend 9 phonèmes ; il est constitué : 1°) de deux sous-ensembles de quatre voyelles chacun : quatre voyelles avancées i, u, e, o et quatre voyelles rétractées i, o, e, o j 2°) de la voyelle centrale a.

20 -

Lz statut phonologique des 9 voyelles (i, u, ü, prouvé par las rapprochements établis

o

,

i,

o

,

dans le. corpus (1 à 8].

e, o, a)

est

On notera que

les neuf termes sont de ton identique et que d ’ autre part il s'agit d ’ élé­ ments appartenant tous à la classe des verbes. En ce qui concerne la centrale

il parait difficile de le poser*

comme

phonème autonome malgré une paire minimale comme ko

butter

/

ko

secouer

Il semble on i:-ffet que e ne soit que la variante libre de o. Cette hypothèse reste bien sûr à vérifier.

2.4.2»- Les voyelles nasales Il n'existe pas, semble-t-il de voyelles nasales phonologiques en abbey. Certains toponymes ou emprunts ou français sont ainsi dénasalisés : â'bï^ïï

Abidjan

à le

Alain

Gn notera cependant quatre cas de nasalisation : - derrière consonne nasale : t omo abeille

n€

lancer \

ro

boire

apa

' caoutchouc

Gn remarquera que la règle de? nasalisation n'est pas automatique comme le montrent les exemples suivants ; tènT

pointe (le battant)

ànâyâ

proverbe

nopjé

viande

àperè

poudre à

fusil

Il semble que la nasalisation se produise surtout en finale, ot de préférence avec les voyelles retractéas i, o, e, o ot la centrale a. - devant une nasale précédent elle-meme une consonne.- exemples : kpâmbâ

agouti

-

ot.fomba soir

kâoçà

crabe >

ofïïrùmundu

âne

- 21 -

- derrière h, ou h + { j, w } h§ f hô

exemples : ■

atiêké

âhwo ' àhja

accoucher

oiseau roussette

La présence des voyelles nasales après h ne parait pas explicable on l’ état actuel des choses, à moins de supposer 1*influence d ’ une consonne n a s a ­ le a u j o u r d ’ hui amuïe . D ’ ailleurs cette nasalisation n ’ affecte que a et o, les autres voyelles restant orales. On notera également que a après h n'est p.^s automatiquement-nasalisée comme le montrent les exemples suivants : petite saison sèche

hâ !

....



a

NASALISATION La nasalisation est phcnémique. N !importe laquelle des 9 voyelles peut être nasalisée. Nous n ’ avons remarqué aucune limitation de distribu­ tion entre voyelles nasalisées et consonnes : toute voyelle nasalisée peut apparaître précédée de n ’ importe quelle consonne.

- 46 -

Oppositions :

/ la p eu r

?\ 1 venir .pV.... T voler

* bu

bu

kl

9^ o

tousser

„ / ...................V ......

la

casser ouvrir

x gbè ' .. A gbë

singe



......

lézard kT

* nier suo observer .......... \ soleil süô détacher

feu

A ......

toucher

o

combattre

le

*

po

écorcher

\

gazelle

po

être propre

L’ opposition V/V est neutralisée après consonne nasale car toute voyelle précédée d ’ une consonne nasale est légèrement nasalisée (voir corpus n° 15, 16/ 22, e t c . .). Une consonne nasale de transition apparaît lorsque une occlusive est précé­ dée d ’ une voyelle nasalisée. Cette nasale est homorganique à la consonne qui la suit. ex. :

b7ëntà

vieille ferme

Si lavoyelle est nasalisée parce que précédée d ’ une consonne nasale

de transition nese maintient que devant ex. : m î n df eau t * \....... pâ^gbrae foudre

nasale, la

une occlusive

mftédî

souci

màkpt

frère

sonore

Il n'y a pas de nasale de transition si la syllabe nasalisée est un préfixe A*

ex. :

A

dï joma

travaille A

mld f jcma

de

boeuf A

je travaille

mfdë

boeufs

HARMONIE VOCALIQUE L’ abidji est une langue à harmonie vocalique : toutes les voyelles d’ un même mot doivent appartenir è la même série (voyelles avancées ou non avancées). ...... ex. : pïfù

-......................................-.... faire asseoir

dopo

se cogner

pèpù

guider

mèfo

entourer

lukpomù

cours concession

lobomo

plaie

Dans les substantifs, /a/ peut paraître avec des voyelles de l ’ une ou l ’ autre série,

49

-

ex* :

-

bfà

Merci f

àduà

chien

bla

herbe.

adoâ

biche,

mais dans les racines verbales et

les mots grammaticaux, on ne le trouve

qu'avec des voyelles de la série non-avancée. Exceptions à la règle de. 1 ’ harmonie vocalique ; On trouve assez souvent dans le même mot /i/ et /o/ ex . ;

dix

nd fo

canne à

mgb fjo

sucre

palmier

lot)

LA SYLLABE Nous distinguons entre syllabe majeure et syllabe mineure : La syllabe majeure peut

apparaître à 1.'initiale, en médiane

motphonologique. Elle comporte un

sommet composé d'une

ou en

finale du

ou deux voyelles

obligatoirement précédé d ’ un support consistant en une.ou deux consonnes, la seconde ne pouvant être que /I/ ou /r/. Le sompiet :pe.ut être soit oral, soit nasal. Il y a trois types de syllabe majeure : t

1) CV

... mensonge

ba

corde

fu

gbrogo

porc

Iobo

Iokoko

pipe

sangoto

f

2) CCV

3) CVV

plè

êcureui% ,

t rà Ié

vêtement

akrabo

machette

àtt^gbrë

piste

foè

rire

lofoo

biche 'rouge'

i

vipère : noeud

et

- 50 -

La Syllabe mineure n'apparaît q u ’ à l'initiale du mat phonologique, et ne peut constituer un mot à elle seule. Elle correspond la plupart du temps aux préfixes grammaticaux. Elle est constituée - soit d'une voyelle (orale ou nasalisée) - soit d'une nasale syllabique homorganique à la con­ sonne qui suit. Elle ne peut porter qu'un ton ponctuel, haut ou bas. obo

ex

'

cltose

àduà

chien

A

ofo

insecte

mbo

nourriture

mboba

noix de coco

nkoa

ongles

nkoa

vie

animal

nruf u

foufou

\

nnTê

LE TON Il y a quatre tonèmes : - deux tons ponctuels : haut et bas - deux tons modulés : montant et descendant Ils apparaisséntt très clairement sur les monosyllabes bo

bras

bo

père

bo

nager

bomarqua du futur négatif (particule)

Sur les disyllabes, les combinaisons suivantes sont attestées : (H = haut, B = bas, M = montant, D ** descendant) HH

kr^n^I

grillon

BH

makpi

HB

kptsl

homme

BB

gàbo

HD

ndt

oeuf

BD

\ A ogo

natte

BM

àkÔ

perroquet

eux

MH

bëbru

pièce de 5

grande saison sèche

MB

frît l

antilope

D8

nênè

DB

jegbe

•A

L ^

frère margouillat

-

51

-

Dans les trisyllabes, il est à remarquer q u ’ on ne trouve jamais de ton mo­ dulé sur la première syllabe. Le ton descendant n'apparaît

jamais en deuxième syllabe».

Un ton montant en deuxième syllabe ne peut se maintenir que si la première ports un ton bas. PERTURBATIONS DU TON Un ton moyen apparaît dans certains polysyllabes ou au cours de l ’ é­ noncé, Ce n'est pas un tonème,

mais seulement la réalisation phonétique

soit

du tonème H soit du ton.'me M» C’ est le résultat de l ’ application des règles suivantes : 1 ) "Downstep" phonétique Le premier ton haut d ’ un rence”. Il peut s ’ agir-soit du -soit de

énoncé peut être appelé ton haut "de réfé­ tonème H la composante haute du tonème 0 CD 3 hb)

- soit ’ ’ "



"

"

Tous les tons hauts qui suivent ce ton de référence sont

"

H CM * bh)

au même niveau

que celui-ci jusqu’à ce q u ’ intervienne un ton bas (tonème ou composante d'un ton modulé}„ Le ton haut suivant est alors abaissé par rapport au ton de référence. Ce ton haut abaissé sert à son tour de ton de référence aux tons hauts suivants, et le phénomène se reproduit tout au long de l'énoncé. Le résultat en est une descente régulière de l ’ intonation. Le retour à un ton haut plus haut que les précédente marque la limite de la phrase phonologique, ex. ;

akràbo vachette f moco orrio traie bë

màpâ

gbêff

Je mets mon vêtement et je 802*8.

23 Réalisation phonétique de /M/ après /H/ Le ton moyen est aussi la réalisation de /M/ après /H/, commG le prouve l'exemple suivant ; ko

un(e) certaîn(e)

du ko A

une foret

kpa ko une certaine personne

- 52 -

j f ko

une certaine femme

Il en est de même lorsque /M/ est précédé de /M/ : koko

aucun(e)

.

obo koko

aucune chose

Plusieurs nominaux portent un ton (moyen : f Iê 1o bois de chauffage a Ia j'â tatV

sorte d'arbuste

onobô

lui-même

j

rien

mie 1

lukpômu

cour, concession

mfnêgbe

fumée

La même règle s'applique à la séquence HBH lorsque

la syllabe qui

porte le second ton haut est, grammaticalement, un suffixe. La séquence HBH devient alors [H-moy,-moy.] : fapà

tu as acheté fapanT

nomo

-ni

marque du pluriel

vous avez acheté

trou

-mo

nomômô

dans

dans le trou

De même dans les noms composés de structure HB-H : / * ' ' aro

?

ba

corde

aroba

liane

iubo

bloc

ko

dérivé de bagage

luboko

baluchon

oko ?

IX.- .GRAMMAIRE LES PRONOMS A.- Pronoms sujet 1°) Lorsque le sujet n'est pas un groupe nominal, il est exprimé par une consonne préfixée à la ou les voyelles d ’ aspect du verbe ; m-

"1® personne du singulier''........

f-

"2° personne;"

n-

"3°personne"

r-

"1° personne du pluriel"

>

53 -

Pour les 2° et 3° personnes du pluriel, les préfixés f" et n- sont complétés par le suffixe ~ns lorsque la voyelle)1radical est avancée (i,e,u,o) -ni lorsque la voyelle du 'radical est non-avancée (ii 0, Û p D t q ) ex ' . f je suis en train de pousser meti j

net f

il (elle) est ——

rèt f

nous sommes

je suis en train de prendre

rbco

nous sommes

—. ~—

——

moco

fètfnf

vous êtes —

.——

nètfnf

ils (elles) sont -— -——

foconi vous êtes noccn t

ils sont

2°) Absence de pronom sujet, lorsque le sujet est un groupe nominal A la 3° personne du singulier --'et du pluriel s'il a un sens de collectif - le préfixe n- disparaît (sauf à 1*inaccompli), et le ton du verbe est modifié. ex ; màpa okoko

je suis en train \ d !acheter des bananes

kof f nëpa ok/" en plus de /a/

/e/ ou /e/ comme en agni et en nzéma :

abouré

agni

nzéma

osùko

èslkë

ozùkwa

argent

owùè

èwùé

èwùlè

la mort

ovoè

ebo(?

boiè

caillou

Le pluriel se marque par 1g préfixe nasal homorganique accompagné d'al­ ternance consonantique initiale dans la plupart des c a s , et

1

’ adjectif • comme

le nom est concerné : Singulier

Pluriel

popo

mmopo

facile

kpokpo

fynokpo

p i Ion

bote

mmoté

rat

va Ih

mmà Ih

femme

tctlII

net lit

natte

\b\hb

no Iùè

caméléon

A

bsa

\

nca

maison

coco

noco

épervier

a ko

OQoko

poule (remarquer la rédu-

plication).

3,4.- Les pronoms personnels Les formes de base des pronoms personnels s'organisent ainsi : Singulier / nu

Pluriel

1

ère pers.



2

ème pers.

wo



3ème pers.

jC

ami

A

- 76 -

Ces formes sont colles des pronoms indépendants et objets directs ou indirects. Dans leurs usages possessifs, la 1ère pers. du pluriel et les 2ème personnes s’ harmonisent avec la première voyelle du nom suivant» Ainsi avec été tête : f

•V. _L / mi t e

w é

t

j t

t c



• 9 j e



. ..

û

,

v é

-

l. ' t e

t é

ërru

/



.

t e



Cette harmonisation n'a pas lieu, avec un nom tel que maison dont la voyelle /a/ est apparemment neutre. / nu sa wd

jé sa

sh

vé sà '

. /

‘ :

\

jl

sa

A V



\

ami sa

En fonction de sujet, le ton du pronom varie en fonction 1 de l ’ aspect grammati­ cal du verbe. La 1ère personne du singulier est le plus’souvent réduite à un préfixe nasal homorganique. La 2à

personne du singulier se réduit à une vo­

yelle dont le timbre est conditionné par les règles d ’ harmonie vocalique. Seules les formes de 1ère et 3ème personnes du pluriel ne semblent pas concernées par ces règles. Des exemples seront, donnés ci-dessous à propos des conjugaisons. 3.5.- Quelques conjugaisons 3.5. 1 .- L'accompli A la différence de l'agni, du baoulê, du nzéma, 1 ’ abouré’ ne semble pas distinguer entre un passé et un résultatif : il n ’ existe q u ’ une seule forme de l’ accompli qui véhicule les deux sens. Cependant les formes positives et néga­ tives de cet accompli reflètent ce que la morphologie des deux conjugaisons des autres langues-a de caractéristique.. .Les formes positives sont marquées par un ensemble d ’ allomorphes suffixes en -I ou ~k, apparemment non prédictibles, et d ’ une voyelle conditionnés par harmonie vocalique è partir de la voyelle ra­ dicale. La première consonne du radical verbal est parfois sujette à alternan­ ce, surtout après, la morganique =

1

ère personne du singulier qui est un préfixe nasal ho­ -.

- 73

mounr

wu

m'

wu' i1 e'

o'

wu' iIc'

:%

vo

jo wule

\

i \

'n 41 o' IIo'



t o Io

\ .' I'

vo

tolo

o to iO

wuIÜ



/

i

Vt \

y

~

enlever

sa

prendra

. \ ,\

ami tolo

10 t o 10

3nu wu I è

pn

acheter

to

m

pàkè



pàkà

n

cà Iè

je

b

pèkè



pèkè-

b

sa Iè



sàIb sàlè A



pàkè

ëmt pi/4;è

jé. sàlè

ëmï saIè

SI L ^\ s n cî 1 !t \\ \ h sTTIT V\ \ j fè sîili

se coucher

n

corp

détrousser \ j o sôrjo

o

sôrp

vo

so

. / -L V JO SOQO

SÔQO

ëmt s ô q o

s

je

' 1

i.

sTiU



sîiIi % \ ami sTT

Les formes. négatives font usage ..,drune voyelle /a/ (qui peut s ’ incor­ porer au pronom) suivie du morphème de le négation qui est un préfixe nasal homorganique occasionnant l ’ alternance dé la consonne initiale du verbe. Voici le pa radigmepour sTT, se coucher : ma ne i i /. à ncît

je

a

nçii



h

ncît

/ j f à ncïl

3m t a ne i,i

/A

3.5.2.- L ’ inaccompli : progressif, habituel, statif Le. progressif

eçt. marqué par un morphème .qui s'insère entre le pronom

et leverbe ; sa consonne est /k/ et le

timbre de sa voyelle est-conditionné

par harmonie vocalique. Cette conjugaison décrit une action ou un processus er train

de s'accomplir. Elle se distingue d'une autre.,, l'habituel, marquée par

le ton haut du pronom

sujet et l'harmonisation de aa voyelle. Certains verbes

enfin possèdent une conjugaison du statif, utilisée pour référer à un état présent plutôt q u ’ à une action ou un processus,. Ces trois conjugaisons sont illustrées avec le verbe sTT se c ou c he r„ ci-dessous :

- 80 -

Progressif \N mè ké sTT \\ \ C ké sTT

Habituel •

vh ké sTT

V N

A

j l(6 ko sTT

\\ jé sïT

%\ me sTT \\ é sTT \\ j fé sTT

\ je ké sït

\ \

£mî ké sTT

i '' ké sTT kofi ’

kof f

Statif ./ je sï / vè si

7

n cT /^ \ * e si

/ il VG S 1 l A '' cjmï é SÏT

/ jfe sï

ii / ' ' C su

kof.i

A

/

a nu sT / sT

Au progressif, le pronom de 1ère personne du singulier est parfois répété après le morphème du progressif ainsi qu'on le voit par exemple dans la conjugaison du verbe ho aller, partir : q ko mo ho

jo

o

vo

ko ho

■ .r . r

v ~

jo ko no

A

ami

ko

ho

ko'

ho

,r ko

ho

,\

3.5.3.- L *impératif L'impératif exprimer des

est marqué par l'absence du pronom sujet

ordres directs. Il

se caractérise également

et s ’ utilise pour

par un ton haut sur

la première syllabe du verbe. Avec sïT se coucher, on a : SÏT

couche-toi

/\ koff, S ÏT

!

Koffi, couche-toi / .

3.5.4.- L 'injonctif Cette conjug-aiso-n exprimé-de-s recommandations, des voeux et des crdres polis. Sa forme est semblable à celle de l ’ habituel sauf que le ton de la pre­ mière syllabe du verbe est nécessairement haut

(alors que c ’ est le pronom qui

à l’ habituel porte un ton haut)- Ainsi, toujours avec se coucher : /.\

n

cïï

o

sTï

/\

jo SÏT

/ \

/ A

vg .si T.

m

a

jfè sTt koff

b

,

n

ëmT'sTT ./\ sït

~ 31

3.5.5,- Le futur Le futur utilise une-voyelle /a/ se combinant avec le pronom sujet, suivie d ’ une particule ka puis du radical verbal. Ainsi : %\ \\ *\ . t ma sTT / ké ma sîT ja ka sTT s

ka

va

a ka sTT

A

jia

ka

âmT

sTt kof f

ka

s) X \\ ka sTT

\\ sT t

IV.- BIBLIOGRAPHIE ABLE Abbe Jean-Albert.- Histoire et tradition politique du pays abouré, Abidjan, Imprimerie nationale, 1970, BAILLEUL P.- Petit Dictionnaire de la langue abouré, Dabou, 1902. GAUTHIER B.- Analyse phonologique de 1*abouré, Abidjan, I.L.A., 1971 a

L 'A B R 0 N Judith TIMYAN-RAVENHILL

La langue Abron est parlée, p a r "approximativement 40.000 personnes en Côte d ' i v o i r e ^

et par approximativement 320.000 personnes au G h a n a ^ ,

où la

langue comme le peuple qui .la parle, est appelée Brong. En Côte d'ivoire ils se trouvent dans la préfecture de Bondoukou, principalement dans la sous-préfeture de Tanda, avec quelques villages dans les sous-préfectures de Bondoukou et K o u n-Fao . Nous ne comptons pas dans ces.-chiffres le nombre de personnes qui sont abron d ’ origine et se considèrent toujours comme abron, mais qui parlent plu­ tôt lu koulango. Ces derniers utilisent la langue abron surtout dans des si­ tuations rituelles.

Du point de vue de sa classification, 1*abron est considéré comme un dialecte de la langue akan parlée surtout•au Ghana. Une étude de F. Dolphyne examine quelques traits phonologiques-. ejt -morphologiques qui démontrent la (1) Ministère de l'Economie et des Finances,' Direction de la Statistique, Bu­ reau du Recensement Général de la Population, Répertoire des localités de Côte d'ivoire et Population 1975. Abidjan 1976 (2) Dolphyne tF.A..) "Thé Brong :(Bono) Dialect of A k a n ” in K. Arhin, ed. Essai on the. Society.. * o f the Brong People. Institute of African Studies. A c c n 1979 pp. 88-118.

- 54

différence entre le.brong et les autres dialectes principaux de la lan^UL- : asante, akuapam et fante (1979)\ ’ Selon untj enquête dialectale de l'aire abron (brong) entreprise en 1071/ 72 par F. Dolphyne il y a six sous-dialectes : (1) Japekrom / Adamso (2) Berekurn / Sunyani / D o rmaa / Wamfie (3) Wenchi (4) Nkoranza / Kintampo (5) Atebubu (6 ) Western Brong or Ivory Coast Brong

(3)

Les premiers cinq sous-dialectes sont parlés au Ghana et sont identifiés par les villçs ou villages dans lesquelles il sont parlés. Un dernier sousdialecte, "Western Brong", est parlé en Côte d'ivoire et fait le sujet de la présente étude. ivoire où Nous présentons ci -dessous uné liste cfe villages en Cote d ’ 1

’ Abron est parlé

comme langue principale dé c o m m u n i c a t i o n ^ .

Village Abokouma

Population^ \ y àbdkuma

715

Adoumkroum

àdurhkùrpm

Pas de chiffre

Ahuitiesso

àqitlèso

Akossiam

'àkoosyàm

c; o .o

Pas de chiffre

Adentia

àbrlï ko kù rom \ àdândla

Abrikokrq-

1

608

.

: 535

(3) Dolphyne (F.) : "Delafosse 1 s ;Abron wordlisti in the light.of ; a, Brong Dialect Survey." in Truteciau (H:;M. , éd.. Languages o f the Akan Area. •B a s e l . 1976, p. 45. (4) Je remercie M. Dongo Adjoumani du village de Takrcm, qui m ’ a'fourni la p l u ­ part des informations: s,ur" lesquelles est basée cette •étudfe, :èt également M. Koffi Hubert, qui a fourni la liste des villages Abron». (5) Les chiffres de population sont pris du Répertoire des localités de Côte d'ivoire... cité ci-dessus.

ABRON

07

A m a -K o ua b c n e k ro ufn

h mo f.i•.w à bb n é k ù rèn i

617

Amprofikro

ànorcSf \kùrom S / Pf arosya ■ fr % » ?\ / f asyat if ! i \ >*/• A A asyakoo

671

Arrossoüci Associatif i Assouako Assuofri Assuotia AttoKom

•v r / r.S asyofri \ >, V % asyoxis \ i, r. ■ atokoom f

1

236 245

1

187

5.813 1 124 721 209

Boupoko

bènèaiion .v \ r \ b iseast . / f, V / bopokoo

Datekroum

de te kùrom

351

Diedou

dlèdu

52Ü

Dodassue

648

Kassan

dodosyé ,\ ~tabra i. ' jorn t■ kâsa

Kankassua

kàngasya

Kinkua (Kuankua)

cgltcta

1

112

Koffibadpukro

kcobàdüku:rom,

1

150

Koria

koria

977

Kouadiodongokro

kwa rf-od o n go ku rbrr,

957

Kouadiok.issikro

kcokns fkùrom

921

Kouahinikro

kwa;h in^kuroni

Kouakoutanokro

kwa ku.t a no kù rèm

305

Kouamé-Dari

354

Kouassiamaguini

kwàmdàrl ^ f 'f ' ' kwàslaniajTru

Kouassi Kouamskro

kwàsYkomakùrom

Kouassranon

kwasraèno

375

Kouatüu

620

Krakourc

kwèàtutu ikarakurom f fi ' '

322

Krebio Akouinkno

cecèblàu

256

Krebio Yakasse

551

Marassou g

cèrèbloù jàakàsi , / f A, % \ koromokurom t e \\ marasye

447

M atumadia

mat uma ja

74Ô

Mérékqu

ml rc ku

709

Ndetiéssou

hdàt)éso

266

l';iarnienbékéré

njamtbéetré

377

& nanou Bissasse

Ooméabra

Kromokrp.m

327 613

Pas de chifn 521 126

1

041

1 4S3 Pas de chiffre

Séjournas si

j ornas s i

369

P aniba s so t

pambàaso p r *i Lt 'i •

44b

p r i t i akw rofroo

/iJ^

Priti

1

Priti 2

712

\, f * t

SiKassoua

s iKi^sya

SoKûura

sokura \ ' i 1 soromant

Sourornane

211 C-S-. ci82

f

VomanKro

1 Ü77

jomakùrom .% r, \ \ laaku ron-i

TaRrom Tonvouokrc

481 Ras de chiffre

ior.voo kùrom •Z -C f r la r a sya ••

Transoua

f. s

2 168

t

Yakasss

jaakasi

Yao-Twimoukro

jààcwfm.kùrom

Yomian

jom i^

486 Ras de chiffre 1 596

X X

X

I.- PHONOLOGIE Cette étude ne prétend être:,qu ’ une description préliminaire de la phono logie de

1

*abron : une base sur laquelle'’pourra être fondée une analyse plus

profonde et plus complète. Elle a été faite à partir du parler d ’ un seul infor­ mateur M» DONGO Adjoumani Félix/ du village de Takrohv sous-préfecture de Tanda Elle ne reflète donc ni les variations inter-régionales ni les variations intsr locuteurs q u ’ il peut y avoir dans la langue, 1,- La structure syllabique La syllabe peut avoir les structures suivantes s V, V

une voyelle soit

orale soit" nasale-* 'Ces syllabes so trouvent aussi bien

en position médiane et finale q u ’ en position initiale : \

aba ia * \\ X sasaaqo bal 6 n

fi l te

p t

jami i rt

variole

Dieu

/

hv/Tao

étroit

sorcellerie

. une nasale syllabique homorgâniqüe dé la consonne suivante. Cette syllabe n’ apparait q u ’ au début des mots •i! nfut&ro

poussière

r / hgono

neuf

CV, CV une consonne orale suivie d ’ une voyelle, qui peut être orale ou nasale : da

dormir



dire

NV, NV

une consonne nasale suivie d ’ une voyelle, qui. peut être orale ou nasale ** motofénl

SV, SV

A conte

ma

donner

une semi-voyelle suivie d'une voyelle, qui peut être orale ou nasale :

warl

épouser

junü

froid

CwV,Cw\J une consonne orale suivie de la semi-voyelle w, suivie d ’ une voyelle qui peut être orale ou nasale,

lèpre

kwa ta

pwan

être bloqué

C^N, C\^J

une consonne [orale ou nasale) suivie d'une voyelle (orale ou nasale)

NVN,NVfSI

suivie d ’ une consonne nasale.- Ces syllabes n fapparaissent qu'à la fin des mots»

Les syllabes pré-nasalisées L'unité nasale qui apparaît au milieu des mots et qui est toujours . homorganique de la consonne qui l'a suit est ici considérée Comme une variante de la nasale syllabique homorganique avec laquelle elle est en distribution complémentaire. i C5g6]

Imite

[à d a o g o ]

liè v re

En ce qui concerne la structure syllabique il y a deux analyses possibles de la nasale homorganique 1)

en position m é d i a n e :

elle peut être considérée comme l ’ unité finale de la syllabe précédente qui aurait donc la structure CVNy et en conséquence

nous

dirions que les syllabes de structure CUN apparaissent aussi bien en position non finale q u ’ en position finale»

90 -

2

]

comme une :prénasalisat ion de la consonne suivante et deP c comme faisant partie de la syllabe suivante. En conséquence il y aurait encore une nouvelle structure syllabique possible •: NCV (NCV, NCVN, NCVN) qui n'apparaît qu'en position non-initiale de mots.

Nous adoptons la deuxième analyse dans cette esquisse. 2" ~ Les consonnes L'inventaire des consonnes, présenté

en forme de tableau, est le

suivant : bi-la­ biales sourdes Occlu­ . sives sonores

vêlailaires

glotta­ i labioj vélaires les

t

c

k

Ckp)

b

d

à

g

(gb)

s

e

f

h

. n

w [w]

[q][q]

[?]

i------ , N i______ i

M .m

Sèmi-voyelles

pala­ tales

P

sourdes Fri­ ca­ tives sonores Nasales

labio- -, alvéod e n t a l . .laires

j [j] r . (D

Les unités entre parenthèses n ’ apparaissent que rarement et surtout dans les idéophones et dans les emprunts. Les unités entre, crochets sont des réalisations phonétiques qui sont en distribution complémentaire avec d'autres unités. 2.1.- Corpus de référence-

1

*f àf üu

bosse

• 4

2

àgurcS

danse

3

ànoo

bouche

àtàd \l

chemise

5

bel

enfant

6

bt-

proverbe

91

7

% // bowuo

ce

36

ja

feu

6

bo

jouer

37

■ jè

arracher

9

casser

38

10

bu >> buu

non mur

39

jwé

pou

11



partager

40

ka

perdrej dette

12

cl

attraper

41



dire

13



hernie

42

ki

celui

14

/ £1

brûler

43

kpasf î

dur

15

cv/ tê

ronier

44

ko

aller

18

dormirjour



refroidir

p 45

ma

donner d.edans

>

17

d lté

sucrerie

46

mu

18

df

manger

47

naT

19

do

dôbrousser

48

ndTT

nom

20

doc

pencher

49

nT

mère

21



prendre

50

ni

déféquer

22

f

honte

51



tout droit

23

a* fTT

sale

52



chercher

24

ft

vomir

53

pf

épais

25

fu

pousser (herbe)

54

26

gà i6

gari

27

gbèrègà

van

2e

go

vieux (usé)

29

gu

répandre

ft

31

hc> / hô

32

. / ja

30

33

jr

è

cent corps insulter enlever



être joli

jo

faire

*> >f >

quatre

55

t / pi sa /, & p ita

56

pi

57

po

tailler (palmier)

58

\ pu G

soigner (à la vap

59

sa

danser

60

sf

construire

61

si

père

62



aiguiser

63

su

>

frotter trouble(eau) manquer de fruits

\

t

p

moisir

à

64

su

pleurer

- 92 -

objet de divination

33

£wan

être bloqué

tète

64

hwan

qui

entendre:, poser

85

h hu rô

tortue

acheter

86

P hTm

se contracter

paille.

87

hL ire*

kaolin

pondre, lancer

88

ht*

regarder

brûler .(igname, taro)

8S

pi ndà

rouler

déraciner

90

tytyo

poussière

73

tütll p tu

s'envoler

91

bo

poitrine

74

w6

accoucher

92

hc$

sécher

piler

93

motof£nï

dartre

94

Xtanoo * x' ■ v P à mina

un' nfêtiche,t

sèmT na p so p mt p

savon

65

tcinoo

66 67 68

69 70 71 72

75 76

tî p to pt too » to \ \ toto

p wo p koroo

78

kàngàngoro Io ccoriêlêon é ¥ où fc!hT

79

w’ jrl

épouser

97

60

péc! pP baâ r\ gbaa

bon

98

77

61 82

95 96

x 99

paWsédde grànd

hu \ V hïhîm

100

contre ■

trou



donner (d'un arbre) moi " voir flotter

^ *2 •~ .Les occlusives L'identité phonologique de ces consonnes ressort dés oppositions suivan-

P

p / b

(57/8.1

t

t / d

(19/68)

P / f

(24/55)

t /s

(63/72)

p / m

(46/5$)

t /n

( 3/69)

p / t

(56/67)

t /c

(12/67)

93 --

Q

kp

d

g

k / g

(26/400

(12/14)

k / w

(44/75)

c / J'

(11/34)

k / kp

(40/4 3)

c / k

(12/42)

kp / gb

(27/43)

b ! d

( 6/19)

kp / h

(30/43)

b / m

(10/46)

kp / w

(43/79)

b // gb

(81/82)

kp / P

(43/80)

b / w

( 8/75)

d / j

(14/36)

d / g

(28/38)

d / n

( 3/20)

d / J

(32/36)

d / r

( 4/22)

d / t

(19/77)

g / gb

(26/27)

g / w

(28/74)

c / d

(13/36)

c / £

k

b

d

2.2,1.- Les occlusives dans les syllabes de structure GV, CV.

? ]

/cwdi/

couper

r :‘ M« -

/jw^/

marché

sable

[ nàjijq^] /nànjw!/

[m o q i r i ] /mowtrè/

ongle

[ jsq i? ]

[cqèl ]

ronier

Cpqîâ]

/cwèé/

/pw t/

boeuf frapper

, [à^qtrsè ]./àêwtrèâ J canne à [Oqtël]

/^wTT /

poil

- 104 -

2.6.- Le cas rare de 1 I

est attesté dans très peu de mots : dans notre corpus de

1.0 0 0

mots»

1

n'apparaît que dans deux dont l'un est un emprunt : karçgaogoro1 o

caméléon

àlok 6

banane frite (emprunt de baoulé (?)}

2-7.- La vibrante r r n*apparaît jamais à l ’ initiale absolue niais est assez fréquent en posi­ tion intervocalique.

wuraà

brousse

wàrl?

épouser

3 qàrl?

se laver

àcyré

crapaud

ffrle,

honte

koroo

dartre

Dans cette

position, il s'oppose à n et à d

koroo

dartre

tanoo

objet de divination

àdo;

débroussage

:

Puisque nous n'avons qü'uh seul mot {caméléon) ou 1 st r apparaissent tous deux dans le même contexte intervocalique, nous ne pourrons pas confirmer le statut phonologique de

1

.

2 . 7 . 1 Interprétation des séquences CvrV et CvnV II s'agit des séquences La voyelle faible ton

consonne + voyelle faible + r ou n + voyelle.

est relativement plus courte que

les voyelles normales et

qu'elle porte est également plus court. La voyelle faible:est

le

souvent iden­

tique à la deuxième voyelle mais pas toujours et puisqu'il existe des oppositions telle que :

slrà sèrè korà£

àkurà^campement

pardonner * \

cuisse

sèmîna

savon

\

calebasse

ànuna

trou

nous considérons que les voyelles faibles ont un statut phonologique. □ans la position entre une voyelle faible et une autre voyelle r et n sont en distribution complémentaire : r apparaît devant les voyelles orales, n apparaît devant les voyelles nasales ; \ s af uru

ventre

tàkàra

plume

toro

mensonge

t

\

* p nônô N P àba na p p àbunu P

bir !

rnür

àduré

médicament

fora

, mêlanger

kùr f. n^T nt

gorribo

/ / à^wTnT / t njïna

sel

T j T na

[ogùrùma] .* t" [p^tnï]

V

\

poxsson fagot

p t [pjTnâ]

\

fromager

En position médiane elle n'est pas intonée et nous l'interprétons comme une prénalisation de la consonne suivante, donc faisait partie de la syllabe suivante : (voir section 1).

1 1 'I ï ï

f:ü i t.:;/': o.-

i

àdang -*o u

ÎV i•»vl•■ e ’ /I0 y» w ^ i i l • I M *G 6 *-(0

(0

U)

10

*»• ■•- .

.... .

O -•«U *«* a» no JxL & a *? —> V H» wo• r-i «8

3 o, Q>

NO



ȣ

1*2 W

*r^> NO -SC Q) H3 Çp

è tn NO O) *-(0 *c w r W0 *E X

Q>

t mT-m-rnè-ko

\ ? m 33 > H t-c



kasa

'Jt \ V •---mt-n-wura

\ ' mâ-a-n-wura

më-a-h-go je ne suis pas

entrer



jë ne vais pas

allé

M

wurâ

K #■ ma n-tftira

.,.de ne pas entrer ..... ni entre, pas f

mX-m-me-kàsâ; je ne parlerai pas \ ml-n-gcisà t mâ-n-g^sà t ....... [ mâ.nèjâsà ]

;

/

... de ne pas parler ne parle pds f

•••;

5.2,- Les bases verbales En attendant une analyse plus complète nous ne nous prononçons pas sur les tons de base des bases verbales. En citation les verbes sont donnés 6 l'impératif du

2

è sg., c'est à dire :

Classe

1

:

ko

classe

2

:

wurà

classe

3 :

kàsa

mais dans lamesure où les verbes des classes 2 et 3. n'ont pas le môafîe. schème tonal dans toutes les conjugaisons, nous ne considérons pas *as tons de

1

’ impé

ratif comme les tons de base.

5.3.- Les pronoms sujets t Les pronoms sujets de la 2è personne, wo/6 tu et ho vous portent toujour unTton haut. Les autres pronoms sürtent un ton bas dans toutes les conjugai­ sons sauf l'impératif et

1

'injonctif,

A l'accompli 1 la marque aspectuelle a s ’ amalgame aux pronoms oui de\

viennent mavjV,

tu, w à il-, j à nous et bà ils

5.4.- Les marques aspecto-modales. 5.4.1.-'La marque de' l'inaccompli fest un redoublèment de la voyelle du pronom süjët, è ton haut pour la classe

1

et à ton bas pour îes classes 2 et

3. Dans le cas d'un sujet nominal la marque e s t o . : àdu

o



Adu / INACC./ venir Adu vient.

126 -

5.4-,2.- La marque de 1 ;accompli 'i 'est "un préfixe a à ton haut pour la classe 1 et à ton bas pour les clscses 2 et 3„ Elle est nasalisée après les voyelles nasales, 5.4.3.- La marque de l ’ aspect accompli 2 est un suffixe à ton toutes

bas pour

les classes. Le suffixe est un redoublement de la dernière voyelle

de

la base verbale dans une position non-finale de. l'énoncé j devant une pause il est réalisé comme -jè. 5.4.4.- La marque du futur est un préfixe b£, à ton haut pour toutes les ‘classes. Le préfixe b£ peut assi apparaître a v e c - d 1 autres marques'aspecto-modales comme un auxiliaire qui a le sens de venir o bè-cHdf-jè

:

il est venu manger

il/AUX/manger/ACC Cette conjugaison que'-nous appelons ;"futur" pourrait donc être analysée comme faisant partie du paradigme auxiliaire + verbe,. m-b£-ko peut Ôtrs. aussi traduit par je / AUX / aller + FUTUR) 5.4.5.textes

je vais a l l e r .

L-’ injonctif oat le mode du verbe^qui qs.t utilisé dans

des

con­

tels que o t) s t ... i l .faut q u e ..., o.pè sê-V, il, msut) q u e , ...

La marque de cette conjugaison est uniquement tonale.5.4.6.- Ce que nous appelions l ’ impératif est la conjonction de deux conjugaisons qui s o n t .en distribution complémentaire. L'impératif

1

,qui est

caractérisé par l ’ absence de pronom sujet* est.réalisé seulement-pour la

2

è

personne du singulier. ko

vas /

wùrà

entre !

kàsà

parle f

L’ impératif 2, qui est caractérisé par un ton haut sur le pronom et par un pré­ fixe nasal qui sonorise les consonnes initiales sourdes de la base verbale et qui nasalise les consonnes initiales sonores de la base verbale* est réalisé pour tous les pronoms de la conjugaison sauf la 2è personne du singulier. Cet

impératif apparait dans des contextes tels que 6 le... il a dit, «c , *■■ \ il m ’ a dit que...s 6 ka cl rè nu sê... il m ’ a dit que... àdd



Adu me dit de

pax'ler.

àdu



kàsà

Adu te dit de

parler.

àdij



o-rt-g^sà Adu lui dit de p ar l er.

6

sle nu s

CO>

- 127 -

etc. 5.5,.- La négation du verbe Il

n'y a que 5 conjugaisons négatives qui correspondent à

conjugaiso

8

affirmatives en abron (les six ici présentées plus le présent habituel et le continuatif). Les valeurs sémantiques d e s conjugaisons négatives ne sont pas toujours lasimple négation correspondent :.

des

conjugaisons affirmatives

formellement. Par

auxquelles elles

exemple ;

l 'accompli 2 : o-wàrf-jè

il s ’ est marié

wà-é-n-wart-jè

il ne s ’ est

La marque de la négation est un préfixe nasal

pas encore marié qui se place devant labase

ver­

bale, sauf dans le cas du futur, où il se place devant la marque aupecto-modale bé. La consonne qui suit ce préfixe nasl

est sonorisée (sielle est sour­

de) ou nasalisée (si elle est sonore). Dans le cas de 1'injonctif c ’ est le verbe qui introduit 1 ’ injonctif qui porte la négation : b-\) sê m ko

il faut que je parte

o-Æ~df sê rfi ko

il ne faut pas que je parte

Dans le cas de l ’ impératif du la 2è personne du singulier le morphème » ma précède le préfixe nasal de la négation : ko t ma n«g3

pars ! ne pars pas !

x

x

- 128 x

X

X

III.- BIBLIOGRAPHIE

DOLPHYNE (F.A.) 1 9 7 6 "Delafosse’ s Abron word list in the light of a Brong dialect survey" in Truten'iu (H.M.J.), éd. , Mitteilungen der Basler

Afrika Bibliography) . Vol. 14 : Languages of the Akan area

: papers in

Western kwa linguistics... Transactions of the Linguistic Circle of Accra, vol. III, Basel* pp. 35-46. DOLPHYNE (F.A.). 1978.- Language use among the Brong of Ghana. Communication présentée au 13è Congrès de la S.L.A.O. Freetown. DOPHYNE (F.A.). 1979.- "The Brong (Bono) dialect of akan” in K.. Arhin, ed.

Essays on the societys history and lariÿuage of the Brong peoplej Institute of African Studies, Accra,, pp. 88-1.18.

L'A D I 0 U K R 0 U

G. HERAULT

Le pays adioukrou e s t to u t e n t i e r in c lu s dans l a s o u ç -p r é fe c tu r e de Oabog à 50 Km è l'O u e s t d 'A b id ja n . E n tre le s r i v i è r e s Agnéby e t T im lc h ,

la

ré g io n forme un d e m i-c e rc le dont l a base s e r a i t c o n s titu é e p a r l a r i v e nord de la langue Ebr.ié su r une c in q u a n ta in e de K ilo m è tre s à p a r t i r de l'em b o u ­ chure de 1* Agnéby vers l'O u e s t . T ro is zones géographiques se p a rta g e n t l a ré g io n m eraie au Sud, à peu près p a r a l l è l e à la tre

: une zone"de p a l­

lagune j une zone de savane au cen­

( d i t e savane de Dabou) qu'occu p en t pro g ressivem en t le s c u ltu r e s in du s­

t r ie lle s

; une zone f o r e s t i è r e sur l e p o u rto u r nord.

Les AdiouKrou sont m in o r it a ir e s à Dabou, c h e f - l i e u de l a ‘ s o u s -p ré fe c ­ tu r e e t l i e u d'échanges im p o rta n ts . I l s de v illa g e s dont v o ic i la l i s t e

se r é p a r t is s e n t en une t r e n t a in e

:

A g b a ille

àgbéj

V ie u x -B a d ie n

Agnéby

àpéb.f

Bodou

bôdu

AKradio

a kIod 5

Bohne

bon

Armébé

àrmêbè

Boubo

gbügbo

Boubouri

bobor

P e tit-§ a ,d ie n

"■'*"

;"TT1 r

d a b u Iij

-

( 1 ) c -à -d . P e t it

(1)

"— -- ---- -— (ifj)

Oabou.

. gbàd^n

- 130

Débrimou

d 'b rm

Ousrou

t(w \) usr x '

Kaka

kà kà

Vieux-Ousrou

ùsr-éb-stg-ém

Kosrou

kosr

Pandah

kpandà

Lopou

lokp

Pass

kpa s

Mopayem

mopojém

Tiaha

tfâha

Ngôty

g*t»

Toupah

tùkpà

Opoyounème

okpoju

Vassap

O rbaf

orgbàf

Youhoulil

jàsakp .A / . juwa I

O rgaf

orogaf

T ro is v illa g e s au Nord d 'A K ràd io sont de peuplement a b i d j i e t a d io u ­ krou : Ahouja

àwja

Akakro

à kâ kro

Anomikro

hdùmf-bâon

Les A b id ji sont en e f f e t le s v o is in s immédiats des Adioukrou au Nord. A l'E s t ,

au d e là de l ’ A g h é b y ,.il s ’ a g i t des E b r ié . Le cordon la g u n a ire au Sud

e s t du domaine de l ' a l l a d i a n e t à l ’ Ouest de c e lu i de l ’ avikam . E n fin ,

d is ­

persés d ’ Est en Ouest depuis l ’ embouchure de 1 ’ Agnéby sur la r i v e nord de la lagune E b rié , on tro u v e sept v ill a g e s a ï z i dont la p o p u la tio n e s t tr è s sou­ vent b ilin g u e sg. d ) - f j ,

C a ïz i- a d io u k r o u ). Les Adioukrou désignent p a r le nom de è d -^ jo *

le s h a b ita n ts de ces v i l l a g e s ,

Au p la n l i n g u is t iq u e ,

e t d ’ une m anière g é n é ra le le s A ï z i .

1 ’ adio u kro u a p p a r a ît remarquablement homogène

sur to u te l'é te n d u e do son a i r e . Tout au plus d é c è le -t-o n quelques v a r ia n ­ te s phonétiques m ineures q u i sem blent c a r a c t é r is e r le p a r le r des gens d ’ A krad io .

I.-

PHONOLOGIE 1

Corpus de r é fé re n c e , (1 )

offrir

5 -

ét'

dessus

'u * ab

avec

6

am

étreindre

3 -

at

êtayer

7 -

èd

orgelët

4 -

àkp

brousse

S-

agb

grandir

1

-

ap

2

-

-

(1 ) Les verbes sont dépourvus de schème to n a l in trin s è q u e : le s tons qu’ i l s su p p o rten t r é s u lt e n t de ce que le u r impose le u r s tr u c tu r e phonématique et le système des marques aspecto-m odales de la langue - c f . HERAULT ( 1 9 / 8 ) , ch . 7.

ADIOUKROU

- 133 9 -

ixr

sauvage

37 -

ab I

fermer

10

-

an

prix

38 -

api

enlever d'un geste

11

-

as

peter

39

akpl

être bon3 beau

12

-



boeuf

40 -

af I

arroser

13 -

)d'3

manger

41 -

epn

déposer un peu de

14 -

ak

débrousser

42

-

emn

avaler

15 -

aj

palmes

43

-

abr

attacher

16 -

an

visage

44 -

adr

refroidir

17 -

ot J

prendre

45 -

agbr

fendre

13 -

od 3

pièce (d'une maison)

46 -

àf f

sommet

19 "

U

enfant

47

ubu

renverser

20

-

ïg

buffle nain

48 -

/ 0 umu

poisson (sp.)

21

-

ip

cuire

49 -

o tu

pouvoir

22

-

àg

sacrifice d'igname

50 -

odu

tirer

23 -

èhè

bonheur

51 -

it f m

sonner

24 -

èké

conjonction

52 -

)nm*

requin

25 -

A ao

chauve-souris

53 -

osu

surveiller

26 -

aw

puiser

od^Ô

pers. chétive

27 -

àl

feu

55 -

anrj

être

28 -

àr

guerre

56 -

ado

flâner

29 -

is

apporter

57 -

okn

se souvenir

30 -

ês

morphème vb*

58 -

cStfrT

poisson

31 -

ès

père

59 -

et f r

se dérouler

32 -

os

/ \

hache

60 -

èjr

éléphant

33 -

os

\

argent

61 -

Inm

rester débout

34 -

us

suivre

62 -

e t jn

agrafer

35 -

I pm

faire la magie

63

ed 3n

gicler

36 -

itm

déposer

64 -

ed^u

blaguer

A .

-

.5 4 -

- 134 -

65 -

è jù

oncle

79 -

ef n

laver

66

ègu'

Abbey

80

-

' i.u ' uf

blanc

67 -

enn

posséder beaucoup

81

-

usu

endroit

68

-

o kr

co.lmc. tir

82 -

eno

jeûner

59 -

ogr

huer

83

-

eso

appeler

70 -

ekn

voir

84

-

u ju

monter

71 -

ekpn

poser la tête

85

-

â ji

animal (sp.)

72 -

eqn

trouver

85

-

owl

jeter

73 -

ogbr

remuer

87 -

é lu

mettre

74 -

ekpl

sauter

68

eru

dormir

75 -

ewl

couler

89 -

a* li u*

cola

76 -

egbl

90 -

àdiT

esclave

77 -

anaf

en présence de

9-1

-

èro

rangée

78 -

â ja f

comment ?

92

-

edo

être filant

-

2 .-

* vomir

-

Les Consonnes

Les |p a ire s m inim ales regroupées dans le corpus de ré fé re n c e p e rm e tte n t de dégager la p e rtin e n c e phonologique de 21consonnes. Dix d 'e n tr e ♦

e ll e s sont r e lié e s par une c o r r é la t io n de s o n o rité

p

tt J

k

kp

b

d

g

gb

:

E l le s m a in tie n n e n t le u rs o p p o s itio n s en to u te s p o s itio n s lem ent la r e l a t i v e r a r e t é de / p / à

1 *in it ia le

: on n ’ observe seu­

des lexèmes non suspects d 'a ­

v o i r é té em pruntés.

A la f in a le ,

l'o p p o s it io n dont f a i t preuve chaque p a ir e c o r r é l a t i v e

tend à prendre une a u tr e form e : le s sonore? se d é vo is e n t fréquemment dans c e t t e p o s itio n e t ne s'o p p o sen t plu s aux sourdes que par une d iffé r e n c e de fo r c e a r t i c u l a t o i r e

; to u jo u r s à l a f i n a l e ,

ie s sourdes elies-m êm es te n d e n t

p a r f o is vers d e s 'r é a lis a t io n s m l--o cclu sives c a r a c té ris é e s 'par un b r u i t de f r i c t i o n , subséquent au même p o in t d 'a r t i c u l a t i o n .

Les phonèmes / t f /

e t / d ^ / sont la p lu p a rt du temps r é a lis é s comme des

a ffr iq u é e s p r é - p a la t a le s . o c c lu s ifs #

[ c ] et [ j ]

Ils

re c o u v re n t cependent des a llo p h o n es purement

re s p e c tiv e m e n t, que l 'o n tro u v e assez fréquemment dans

l a ré g io n d ’ A k ra d io , mais seulem ent en d é b it t r è s ra p id e ou devant / r /

a il­

le u r s .

Q uatre n asales s'opposent e n tr e e l l e s e t aux a u tre s phonèmes de la lan g u e. m

n

p

o

L eur o p p o s itio n e s t p a rto u t m aintenu e,

s a u f d evant o c c lu s iv e où l 'o n ob serve

une n e u t r a lis a t io n avec archiphonèm e n asal r é a l i s é p a r des allo p h o n es homorganiques de la consonne s u iv a n te é t p a la t a le s ,

[

q]

: [m ] devant l a b i a l e s ,

[ n ] devant d e n ta le s

d evant v é l a i r e e t [om ] d evant l a b i o - v é l a i r e . A in s i. :

mpj

Dans l e cadre d 'u n e tr e ig n e n t à C j,

s 'il à

des deux

[fgoà]

même s y lla b e ,

rhomm trou

+• d é f i n i t. d é f i n i •

le s groupes consonantiques se re s ­

Cr ;

merci quoi ?

bwô bra

qui ? éponge

Sont égalem ent à tte s té e s des successions rtasale + consonne non n a s a le m ais, que l a consonne n a s a le s o it s y lla b iq u e ou non, une f r o n t i è r e s y lla b iq u e sé­ p are to u jo u rs lè s deux élém ents de t e l l e s

séquences.

-

139 -

La r é p a r t i t i o n des lexèmes en m onosyllabes e t d is s y lla b e s m ontre un ra p p o rt d 'e n v ir o n 40 % pour le s .p r e m ie r s à 60 % pour le s seconds. Les s y l l a ­ bes o u v ertes sont fré q u e n te s

(p lu s fré q u e n te s en p re m iè re q u 'e n deuxième

s y lla b e ) s ’ a g is s a n t des d is s y lla b e s mais tr è s r a r e s s 'a g is s a n t des m on osylla­ bes : presque tous le s m onosyllabes de l a lan gue se te rm in e n t p a r une con­ sonne e t i l

en va de même pour une p ro p o rtio n

b es. Toute consonne ( e t une s e u le p a r s y lla b e )

non n é g lig e a b le des d i s s y l l a ­ à l ’ e x c e p tio n de / h / e s t sus­

c e p t ib le de c lo r e une s y lla b e .

S euls le s lexèmes de deux s y lla b e s s y lla b iq u e s . A l ' i n i t i a l e ,

il

ne peut s ' a g i r que de n a sa le s

foutou

mp£

(ou p lu s ) fo n t usage de consonnes :

poulet

«îgos

a lo r s qu'en f i n a l e fo n c tio n n e n t le s c in q consonnes s y lla b iq u e s m, n, o» I , r . S eule l a succession d 'u n e d e n ta le e t de / n / e t systém atiquem ent e x c lu e .

5 . - Les tons e t le s r è g le s to n a le s

Le rapprochem ent des monèmes fo rm a n t des p a ire s m inim ales du p o in t de vue de le u rs tons permet de m e ttre en évid e n c e une q u adruple o p p o s itio n . Deux term es de c e t t e o p p o s itio n sont p o n c tu e ls

:

visage

to n haut

H

ap

ton bas

B

prèd '5

civette

le s deux a u tre s r é s u lt e n t de l a com binaison des p o n c tu e ls to n descendant

HB

mêp

to n montant

BH

gog

T ro is conjugaisons du verbe ekp,

tage

e t un lexèm e,

t io n

:

fromager

sein crocodile

mal partager, léser quelqu'un dans un par­

p e rm e tte n t de p ro u v e r c e t t e q u a d ru p le opp osi­

•lè k p

B

il a mal partagé

(ACCOMPLI)

lékp

H

qu'il partage mal !

(HORTATIF)

lêkp

HB

ils ont mal partagé

(ACCOMPLI)

lëkp

BH

(c'est un) fromager

:

- 140 -

O u tre l e nonrbre e t la n a tu re des u n ité s q u ’ i l

met en je u ,

le

fo n c tio n ­

nement to n a l de la langue se c a r a c t é r is e p a r l e je u systém atique d 'u n c e r ­ t a i n nombre de r è g le s d ’ a s s im ila t io n e t de q u a n t if ic a t io n dont nous ne donnerons i c i qu un aperçu

La r è g le l a p lu s fondam entale e s t c e l l e q u i p r é v o it l 'a s s i m i l a t i o n p a r t i e l l e des tons bas, q u i sont tra n s fo rm é s en modulés descendants, sous l ’ in flu e n c e d 'u n to n haut im m édiatem ent p ré cé d e n t * l a langue n'adm et donc pas q u 'u n ton bas p u isse s u iv r e immédiatement un to n haut sans se tr o u v e r p a r tie lle m e n t a s s im ilé à ce d e r n ie r . Sous sa form e l a plu s s im p l i f i é e , r è g le p o u r r a it donc ê t r e fo rm u lé e a in s i B

*

HB

/

la

:

H

Exemples

pirogue

lét ’ zkvia

panthère ■ '

17 - fè

gronder

7 -

‘ ê kqè

hameçon

18 - fë

se moucher

-

ekqê

mer

19

-

bt

prendre

9 -

êcê

petit

20

- bC

appeler

10

-

êco

chant

21

- ebu

caillou

11

-



ramasser -

22

- ebf

concession

6

8

i

A

- 186 A

boires fumer

51 -

ba

se cacher



frapper ■

52 -

pardonner

f)

être beau

53 -

gba P sb a

23 -



24 25

palmier raphia

S

V

25 -



se moucher

54 -

ëma

main

27 -

ësù

une porte

55 -

ëbù

pierre

28 -

ëso

poisson ■ (esp.)

56 -

ëvu

brousse

29 -

construire

57 -

ata

boue

30

ku \ ko

se débattre

56 -

adà

salive

31 -

Xt roA

penser

59 -

nta

boisson

32 -

■ L * t ro

finir

60 -

"nsa

pet

trancher .

.61 -

viande

morphème pluriel

62 -

ënô \ ëtô

grandir

63 -

ta

piler

64 -

A

avoir en commun

65 -

ëdù

conte

raconter

66

-

ëzù

4è jour traditionnel

regarder

67 -

du

tisser

déposer

68

33 34 35 35 37 38 39 -

V O \ Ô A

SO \ sô \ ga \ ! gôA r-â

i A

. ,■

un (numéral) chercher à tâtons ressembler

A

40 -



-

* rouler (poisson) '


egè ëwù

un rot la mort

\

kwë

aimer

■ +■

êkwë

amour

- 203 -

c). forme composée Les nominaux composés peuvent.se présenter morphologiquement sous l'as­ pect, soit cJ'un syntagme complétif, soit d ’ un syntagme qualificatif. Ainsi nous avons des séquences "Nom - N o m ”, "Nom - adjectif" — f /

V *

(êmoù)

nj i-mou

soif

-*

la faim

njà-sè

tison

->

le bâton (ësè)

ëmwâ-v/rû

lèvre

ewrô--wde .quantification par les marqueurs rdu. défini et du. démonstratif.

- 207 -

më o ëkoso zrf zrf lo

j''ai acheté quelques poulets-là (les quel­ ques poulets)

më o ëkoso më df

zrfzrf dô-? lo j ’ ai acheté ces quelques poulets

sakâ brèbrèbrê

io j *ai mangé, (le) beaucoup, de riz. (leplat ou il y a beaucoup de riz)

me df

saka brèbrèbrê

dô lo

j.'.ai mangé (ce) beaucoup .de riz (ce plat



il y a. beaucoup de r i z ) Toutefois le quantificateur cia la totalité appartient à un autre para­ digme que celui des quantificateurs que nous venons d ’ exposer. Il peut déterminer la base nominal. Il se place alors à la fin du syn­ tagme nominal. Il est alors précédé des modalités nominales précédemment expo­ sées . / më df ekoso lo fe

J’ ai mangé tout le poulet

[ïïfi] me d f ëkoso dô lo fë

J !ai. mangé tout ce poulet / më d f akwà brèbrèbrê lo fë J Lai mangé b e a v ' m p d ’ atiiékê

2.2.5»- Syntagme de coordination La coordination de deujx noms est faite.par le biais du morphème relateur ma. ml

* o ëkoso ma frYmu



ka

j’ ai, acheté un poulet et un i *

âne

P

>

ëbt

Ce morphème

ma mambè

j’ ai Vu

Ebi et Manibé

cependant a un double statut. Il peut également

être inter­

prété comme un relateur de circonstant, et se traduit alors par "avec". f A ëbî ë va ma ne pra EbiZest arrivé dvéc son ami.

3 •~ AFFIXES NOMINAUX ET FORMATION DES PLURIELS Comme nous l ’ avons indiqué dans le chapitre 2-1, les constituants nomi­ naux de l'alladian sont associés à des préfixes qui seraient probablement des

- 208 -

Vestiges de

classe. D'une manière générale, c ’ est sur le préfixe

que se marque l'opposition singulier/pluriel. Il

faut souligner q u ’ en position initiale (préfixe) l ’ opposition voye

d'avant/voyelle d ’ arrière est n e u t r a l i s é e A i n s i les réalisations suivantes sont des variantes libres :

Avant

Arrière

e

^

o

e

^

o

ë

'v.

ô

evu

^ ovu

brousse

ëgij f

^ ôgij f

dos

ëbt

ôbt

nom

çkwrç

% ôkwrè

bras

êVcî

% ov a

crocodile

„ (^ } Le préfixe e ^ o est transcrit par 1 1archiphonème /N/ qui est une na­ sale syllabique à l'initiale des mots. En fait pour simplifier la transcription nous adoptone la graphie n pour N. La pertinence de cet archiphonème tient au fait q u ’ en dehors d ’ une prononciation particulièrement soignée, les voyelles ô et ë se réalisent avec une apertuVe zéro, ne laissant subsister que le trait de nasalité. Ainsi, phonologiquement du moins, la nasale syllabique n est en fait une voyelle nasale o ^ ë,

(1) L, DUPQNCHEL (1974) - L ’ ALLADIAN - Phonologie et Enquête lexicale, I.L.A., Université d ’ Abidjan, pp. 135-136.

- 209 -

\ nbrô

kaolin

nbrè

langue

nw î

;p eigne

S \ ëbrô

^

\ •\ 5b rô


■ V èbâ-ta

*

âbrïg.a \ f \ abâ.-ta

\

\

couteau palmier raphia

. ”

3.3.- Classe sn a - a 3.3«1. - Sous, .groupe en â / a . Dans cette catégorie sont classés les termes dont le préfixe est porteur du ton m o y e n .

ai

P*"**"

âà

guerre

"

âà

aédu

"

âadù

â^kqë

espèce d'arbre médi cal sorte de plante

"

âakijë

âaq f

médicamment

"

âaq f

"

sgïïff

âgÏÏJ f sorte de plante

pluriel"

ST

- 211 -

acqrc$vé

sorte de liane

atoto

peau qui entoure la noix de coco

pluriel ."

âGqrrov^ âtoto

On notera que, dans une grande mesure,. on trouve, dans cette sous-classe des termes référant à la flore. 3.3-2.- Sous-groupe en à / â Les termes de cette sous-classe sont peu nombreux, à l'image d'ailleurs de toute la classe. âkè s alobjei

èkè

sorte de crocodile

èlèbjèT

ragoût



bwbj-e

mâchoire

"

\ \ .> ewa 1 6

jeu

àcïïku

sorte de plante médicinale

awoj-e \ wwè 1 è > âcüku

à ko

perroquet

a ko

pluriel

3.4.- Classe en n - v 3.4.1.- Sous-groupe en n> /a_ Il

se subdivise en deux sous-clèsseà - celle dont- le ton du préfixe

est Moyen et celle dont le ton est Bas. a) n / â nnowje

maladie

pluriel

nbrè % nmësî

langue



margouillat

"

ânowje Ibrè v amësï

b) h / I nbrô

kaolin

plurie-lâbro \

n^ ubeurre de karité

- 212 -

\ \ ânô

nno

champignon

pluriel

h f rTf rT

champignon

f#

âfrï fri

hbrà

éponge

tt

npâ

foutou

if

âbrà \ âpâ

h kpa

natte

t)

âkpà

'pluriel

ëwf

3.4.2. - Sous-groupe en n/ç nwî

p ei g n e . oss épine

npî

dent

tl

êpî

nkru

tête

U

êkru

nnjè

nez

M

ënjç

3.5»- Classe en â - â Le préfixe â est dans l'absolu invariable au singulier comme au Se classent ici des termes qui refèrent è un collectif, ou à des êtres ses indénombrables, indécomposables. Cependant hous avons deux subdivis selon le ton du préfixe initial . 3.5.1. - Sous-groupe en â / 3

1^0

abeille

\ âjrëko

akwà

attiéké

■ j' — *• awôsë

âtà

boues banco

ako

non mûr

aqa

clair

a jowo

noir

morve rouge* mû r

\ \ a 3=5.2. - Sous-groupe en â / ' ¥ apa \ â^ràwo \ \ agâgo

caoutchouc chat corbeau

\ * agbav % anâwr^*

v e r de terre vérité

- 213 -

3,6=- Classe zéro ni nominaux .!;hors classe” ?

Le quart environ des nominaux.de l ’ alladian se présente sans voyelle initiale. L'opposition singulier/pluriel qui se réalise sur le piü*ixe n'est plus pertinente pour cette classe de nominaux. La marque du pluriel est le morphème - ô (toujours à ton bas).suffixe au radical nominal.

On trouve dans cette classe, par exemple ; Dss onomatopées. cecrevg èv^

pluriel.

kukùvà

oogone / t kôkôcê

cëcrèva-'O

sauterelle

kukùvà-ô N \ gogonë-ô * * \ kôkôcê-ô

tortue de terre houe guêpe maçonne

rias emprunts au français, à l'anglais pu au portugais. prftu

fer

< preto [pretu]

nègre

(portugais brésilien)

(1 )

gojavë goyave kp^kpa

papaye

\

bàg§

sac

< bag

(anglaié)

Des termes communs à la plupart des langues lagunaires ou même à tout l’ ensemble des langues kwa.

1

)

dcibo

canard

kôjê

pintade

gâgâ \ kpâgô

Blanc

mija

gendre

cheval

f ùf (5

foufou

kokovê

lèpre

kêvl

crabe de terre

bèdè

manioc

L. Duponchel, ibidem p. 302.

Des t ermes e m p r u n t é s a u x c o m m e r ç a n t s diou la,

j-èsê

coton

roùku

farine

etc...

On pourrait dire, des nominaux ici en question, qu'il s'agit d ’ emprunts divers, ou de créations qui n ’ ont pas encore intégré l ’ ensemble du système no­ minal de 1 ’ alladian. Ce disant, on les considérerait comme des nominaux "hors classe". Cependant il est tout aussi probant d'envisager l'absence apparente de préfixe comme la présence d'un préfixe zéro

La pertinence de cette hypo-

thèse tient au fait que le morphème pluralisateur -ô peut être suffixé à tous les radicaux nominaux de l'alladian « Ainsi le pluriel du mot rïwf peigne est : Ëfwî, mais ,on peut aussi avoir \

.V,

comme pluriel nwî-ô. Dans le paragraphe qui suivra, nous tenterons d ’ expliciter du reste, ce problème de la pluralisation en alladian. Ceci dit, nous groupe­ rons ces nominaux dans une classe à préfixe zéro, 3.7.- La formation du pluriel

3

•^ •'i •~ Le pluriel est marqué sur le préfixe

L’ opposition singulier/pluriel est marquée sur le préfixe ce qui a été mis en évidence par les classements que nous venons de présenter. Le tableau suivant regroupe l ’ ensemble du système de formation du pluriel par les préfixes.

- 215 -

rI

■----- - ---- ■----- -r----- --- ---- ------ ■-.. Classes i Singulier

Pluriel a

e - v

e e a v a

•ë t

m



_

,

i(0 i

a - a ........



à

J

... .

------------------------------------------------------------------------------------------------------------- j I I l ! i i I I i i i l ! ÜfO i i i i i

_

i

i

L ~ ____________ L

â p

n

à

n - v .

i

____________ r___________ i a-

n a



i

----------

\ : a :I

i!

Enfin le schéma ci-dessous donne un résymé des oppositions singulier / pluriel présentées par le tableau précédent.

'’ .§Si

a

fi-

- 21 fi -

3.7.2.- Le pluriel par suffixation Une deuxième forme de pluralisatior. que connaît 1 ’ alladian réside en \

la suffixation du morphème - o au radical nominal. C'est ce mode de pluralisation qui est employé pour les nominaux è préfixe zéro (cf. 3.6). 3*7.3.- Plurcilisation par le préfixe et par le suffixe Soit la phrase :

1

-

më :_1

o

ëkoso

'ai- acheté



poulet

lo

ce

J'ai acheté ce p ou l e t . On peut avoir :

2

-

me

o

âkoso



lo

J'ai acheté ces poulets Mais aussi : 3 -



o

ëkoso - ô



lo

J fai acheté ces poulets On peut marquer un double pluriel sur ëkoso, sans q u ’ aucune nuance par­ ticulière ait été ajoutée à la phrase 4 -



N âkoso - ô

o

dô.

lo

J fai acheté ces po ul e t s . Il

est enfin possible de marquer, un troisième pluriel sur le démons

tif. 5 -



o

akoso - ô

dô -ô

J'ai acheté poulets J 7ai acheté ces poulets

ces

lo

Il

ressort de cet exposé que les formes de pluriel les. plus économi­

ques (celles qui sont, d ’ ailleurs couramment utilisées) sont les 2 et 3. Dans les phrases 4 et 3 le pluriel est redondant. En dehors d ’ éléments suffisants pour expliquer cette redondance, nous suggérons les deux hypothèses suivantes. 1) La forme redondante est peut-être la forme la plus complète pour marquer le pluriel en alladian. Mais la loi de l'économie jouant, il y a la possibilité,, soit d ’ omettre Te suffixe, soit de geler la variation jsur le préfixe. 2J Chaque forme de pluriel a différemment existé dans la langue. Mais il y a- oe plus en plus une convergence vers, une forme unique qui explique l'emploi

simultané et redondant des deux- procédés.

Nous penchons plutôt pour la première hypothèse car la loi. de l'écono­ mie qui tendrait une forme complexe vers une.... autre forme plus sim> à évoluer d ’ pie, plus économique nous parait nettement plus probable.

3 ■7 *4•" Pluriels spécifiques -•■A •■

A

a) Des noms composés terminés par wrô

(ëwro';

homme font leur plu­

riel par adjonction d'un.suffixe -boA

un alladian :

nlà^a - wrô

pl, :

nlà^a-bo

A

un lettré un sorcier

êwru " wrô \ A awa - wrô

pl. : ëwru-bo \

pl. :

âwrô-bo

b) Certains autres ont un pluriel irrégulier. A .

Hoirnme

(maie) ; ncô-v/ro

pl.

: wuco

pl.

: wujo

A

Femme

: npô-wrd

On pourrait classer dans ce groupe le terme suivant : s enfant nqï pl» ; ëip-ô

- 218 *

On y notera l ’ arrondissement de la voyelle du radical o, peut-être sous l'influence du suffire qui est une voyelle arrondie. 4.- LES PRONOMS PERSONNELS L'on trouvera consigné dans le tableau ci-dessous l ’ ensemble des pro­ noms recensés ; i. ■

■ Objet

O vJ J t-* U»

Topicalisé ’1 ère p. sg.



o. më

me

Focalisé

p. sg.

ë

'Xi ë

* vë

* vë

3° 1■

p. sg.

ne

%

ne

* ne

* i ne ......... I

ère p. pl*

bo



' bo



r pë



J5

.> JO

1

i H CL

Q.

.2 °

! pë

i 3°

p. pl. i je i

4.1

%



f I

4

i

t i i ! ! |

___ më



°

2

»i

Indépendant

.. j : 4 T j



vi

bo

. ne bo ^

\n ' pG j=

pe jë ^

i

. bo ...

jô . ...J'

.Les pronoms sujets

Apparemment le pronom sujet est porteur d'un ton moyen. Il se manifeste entre la voyelle du pronom et celle du radical verbal, un jeu d'harmonie. Cette harmonie joye sur .l’ aperture. Ainsi si la voyelle du radical est d'aperture 1, 2 ou 3 Ci, u, i, e, o) la voyelle du pronom est e, ou o pour la

1

ère personne du pluriel.

Si la voyelle du radical verbal est d ’ aperture 4 ou 5 (£, o, a) ou est une voyelle nasble (ë, ô, â), la voyelle du pronom est personne du pluriel.

6

, ou o pour la

1

ère

- 219 -

j (appelle Marnbé

më srê

je cours

me bf mbiïibè

? srê

tu COU}'6

9 bf màmbè

ne srê

il court

ne bf màmbè

il appelle

bo srê

nous courons

, y bo D I màmbè

nous appelons

A pe sre

vous courez

pë bf màmbè

vous appelez

je srê

ils coiœent

je bf màmbè

ils appellent n

tu appelles Marnbé

u

4.2.- Les pronoms objets Ce sont les pronoms qui s g placent en position de complément. Les deux premières personnes (singulier et pluriel) sont marquées d'un ton bas, les autres personnes sont porteurs du ton haut. / x bodo kê ka më P

(Bodo, inacc, voir, moi)

Bodo me voit

P

nfe ka ne

(1 ère Pers. sg. + inacc., voir; lui)

Je le vois

4.3.- Pronoms indépendants Il s'agit de pronoms qui apparaissent dans les mises en relief du type - topicalisation : moi0 j'ai mangé de l'attiéké - focalisation

: c fest moi qui ai mangé de l fattiéké

En dehors de la première personne du singulier, toujours Bas, nous avons une discrimination ton ” H a u t >:, ton "Bas", selon que le pronom mis en re­ lief est topicalisé ou focalisé. vë e df akwà

(toi,

2

è pers. sg. + inacc,manger,attiéké)

toi., tu manges de l 'attiéké vë de ë df akwà (toi, ’ toi, présent^tif,

2

è p. sg. + inacc, manger,attiéké)

c'est toi qui manges de l ’ attiéké 4.4.- Pronoms associatifs Ils fonctionnent comme déterminants d'un nom. Ils sont tous marqués d’ un ton moyen. On notera les formcss libres bo ^ bo , je

'V/ jo

des 1ères et

- 220 -

3à personnes du pluriel qui s ’ harmonisent avec les voyelles du radical nominal dans loS mêmes conditions que celles exposées dans le paragraphe 4.1 à propos des pronoms et des radicaux verbaux. me

ekoso

mon poulet

vS

ekoso

ton poulet

bo

ekoso

notre poulet

5 '~ QUELQUES c o n j u g a i s o n s La différenciation des conjugaisons envisagées se fait par : - le ton du pronom - la modalité verbale tpour certaines conjugaisons) * le ton du verbe (à certaines personnes et è certaines conjugaisons) -•1 ~ Pronoms sujets et modalités verbales Il existe en alladian une sérjle de prédicatifs verbaux : kê

^ ko

pour l ’ inaccompli

(ou progressif)

pour l'accompli

1



^

pour le f u t u r . ..

La modalité précède immédiatement le êbî kê

srê

Ebi court (est en

ebt

srê

Ebi a couru

srê

Ebi ooura3 Ebi va

8

ëbt vé

Lorsque le

verbe lorsque le sujet est un nom..

train de,.,)

courir

sujet est un pronorri, la modalité verbale n ’ apparaît sous sa

forme intrinsèque que dans un des aspects du futur (I). A l ’ /'r,accompli, à l'ac­ compli et au future II, elle s'associe au pronom auquel elle s'amalgame. i: ne kls srê ne-e

srê

{ n"êvé srê { { ne srê

ne srê

il court

ne srê

il a couru

(Futur I)

il courra

(Futur II)

il courra

- 221

De là on peut conclure que le .pronom sujet prend la marque de la moda­ lité. Ainsi il se présentera sous des formes diverses selon la conjugaison (cf. tableau ci-dessous).

inaccompli

accompli

futur II

injonctif •

1

° P- sg,

me

» me

: —/ me

me

2

° p. sg;

e

_ e

_✓ e

e

ne

ni

_/ ne

ne



sg, .

1

° P- pl.



bo

bo



2

° P- pl.

pe



_jT pe



3° P- pl.

j£ 'J

r

:

A



.—z'

je

i

!

i

jë i

5.?.- Le ton du verbe Les verbes de 1'alladian semblent se classer dans deux catégories, d ’ a­ près leur réalisation tonale à l ’ impératif. Une classe de verbes a ton

et

une autre à ton modulé Haut-Bas. Ce classement est justifié par 1*existence de paires dont voici quel­ ques exemples. srè •v pô

tailïej débrousee !

/

srê

cours !

A

sois debout f

attache* lie !

/





bouche !

/

SI

apporte /

bi

accouche !

/

iA bi

appelle 7

A

De là notre suggestion est que le ton propre du verbe en alïadian est celui de l'impératif.

Apparemment l ’ opposition est neutralisée lorsqu'une expansion suit le verbe. Dans ce cas la seule réalisation tonale attestée est le ton Haut.

- 222 -

Mais en dehors de toute expansion le verbe* garde son registre de base. ë

b)

e bt

e Z n' • a accouché

-►

ë bf ëmfcl

elle a appelé

-*■

I bf màmbè

elle a accouché augourc' hui elle a appelé M a m b ê .

En conséquence, la phrase suivante est ambiguë. bf /?/

nt)'!

Id

enfant / déf../

Seul le contexte d*énonciation pourra permettre de dire s'il s'agit de : "accoucher", ou "appeler" : accouçhe de l'enfant ! ou appelle l fenfant 5.3.- L ?inaccompli La modalité de l ’ inaccompli, nous l ’ avons vue, est le morphème kê", à ton moyen. Elle s ’ amalgame aux prpnoms sujets dont le paradigme est présenté en 4.1. Ces pronoms sont tous de ton moyen. Le verbe à l ’ inaccompli garde son ton propre lorsqu'il n ’ est pas suivi d ’ expansion. En présence de toute expan­ sion le ton du verbe est Haut. 5.4.- L 1 accompli L'accompli est marqué par la modalité verbale ë dans les conditions exposées en 4.1. La différenciation entre la conjugaison de .1’ accompli et les autres envisagées, principalement entre l ’ accompli et l ’ inaccompli réside tout d’ abord au niveau du prédicatif., mais également au niveau des 1ère et 3è per­ sonnes du pluriel qui sont porteuses.du ton Bas. 5.5.- Le futur -Le futur est marqué par ,1e modalité verbale vé à ton Haut, lorsque le sujet est un pronom. Contrairement aux prédicatifs de l ’ inaccompli et de l ’ ac­ compli, celui du futur peut se présenter librement amalgamé ou non amalgamé au pronom sujet. Lorsque la modalité est associé au.pronom sujet ; le ton de cet amalgame est un modulé Moyen-Haut

).

- 223 -

Dans le cas où 1 g sujet, est un nom, le prédicatif 1 du sujet est kê (ton Haut).

• me

vê ; srê } } sré }

me

màmbè kê srê

je Qourvais je fuierai

Mambê courra ; Marribê fuiera ------------ !---------H Modalité verbale ' vè ■

. Prônom sujet

!

Nom sujet



5.6.- L* impératif Cette conjugaison n'existe q u ’ à la deuxième personne du singulier. srè

débrousse

srê

cours !

o

!

achète !

A l’ impératif, on voit apparaître deux schèmes tonaux : Bas et HautBas, qui permettent par ailleurs de çjéterminer les tons propres des verbes (cf. : 5-2) 5.7.- L 8injonctif •

L'injonctif est marqué par le mprphème l-€ (variante conditionnée le,

dans les mêmes contextes exposés en 3.1 pour les pronoms sujets). le paradigme des pronoms sujets ô 1 ’ injonctif est présenté à la fin du chapitre 4.1. Il

faut cependant préciser que contrairement aux autres prédicatifs

verbaux (par exemple vé au futur) qui sont préfixés au verbe, au sujet.

le eët préfixé

- 224 -

5..8 .- Tableau des conjugaisons sre

me

srê

: me bf màmbè

më o ekoso i

ë

bt màmbè appeler Mambé

o ekoso acheter un p o u­ let

cown-r

r

ë bf màmbè

e o ekoso



srê



-

\

\

i

inaccompli



srê

në o ëkoso

■ në bf màmbè

[progressif)



srê

bô o ëkoso

bô bf màmbè

accompli



srê

s pe o ekoso

pë bf mèmbè



srê

je o ëkoso

jë bf màmbè



srê

më o ëkoso

më bf màmbè

ë

srê

ë o ëkoso

ë bf màmbè

ne o ëkoso

në: bf màmbè

bo o ëkoso

bo: bf màmbè

pë o ëkoso

pë bf màmbè

jë o ëkoso

jè bf màmbè

më vé srê

me vé o ëkoso

më vé bf màmbè

e vé srê

ë vé o .ëkoso

e vé bf màmbè

ne vé srê

në vé o ëkoso

ne ve bf màmbè

bô vé srê

bô vé o ëkoso

bô vé bf màmbè

pë vê srê

pë vé o Jëkoso

pë vé bf màmbè

jë vê srê

je vê o ëkoso

jë vé bf màmbè

në bo pe=

srê À sre srek



srè

•\

Futur (sans amalgame Pronom-Prédicatif)

me _/ e Futur (avec amalgame Pronom sujet prédicatif)

A

sre

1

i me

srê

u

ne

srê

.j

b'o

A

pe ._/

je

sre

e

ne bo

A

sre

• pe

A

je

sre sre

impératif

injonctif





më sre

le

ë srê



>



,

\

\

ëkoso

_y me bf _y e bf _/ ne bf

/•

ëkoso

bo

t

— , N

N

ekoso

pe

bf

màmbè

f

ëkoso

je

bf

màmbè

A 0

ëkoso

f

ëkoso

0 f

0

0

0 V/

j

o ekbs^

màmbè màmbè

bf

màmbè

màmbè

• bt màmbè

lë më o ëkoso



më bf màmbè



ë o..ëkoso



ë bf màmbè

në srê

lë ne o ëkoso



ni bf màmbè



bô srê

lë bô o ëkoso



bô bf màmbè



pë srê

lë pë o ëkoso



pë bf màmbè



jë srê

le je * ëkoso



jë bf màmbè

MEL GNAMBA Bertin 1

- 225 -

n i *'

AUGE ( M . ) . -

B I B L I O G R A P H I E

Organisation et évolution des villages alladian.

A b id ja n -

O.R.S.T.O.M. - 498 pages - 2 tomes m u ltig r a p h ié .

DELAFOSSE ( M . ) . -

Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes

parlés à la Côte d'ivoire et dans les régions limitrophes.

P a r is

:

E rn e s t Leroux 1904 - 2S4 pages.

DUMESTRE ( G. ) e t DUPONCHEL ( L . ) . e t en a ll a d i a n

djan

Notes su r le s groupes consonnatiques en é b r ié

(Basse Côte d ’ i v o i r e )

1970 - s é r ie H I I I

-

-

Annales de l'Université d'Abi­

3 1 -4 6

DUPONCHEL ( L . ) . - C o n tac ts de c u lt u r e e t c r é a tio n l e x i c a l e en a ll a d i a n .

de l'Université d'Abidjan. DUPONCHEL ( L . ) . -

1970 - s é r ie H - I I I ,

DUPONCHEL ( L . ) . -

B, 4 ,

Bulletin de l'I.F.A.N.

1971,

6 3 7 -8 6 6 .

La structure syllabique en alladian.

grès de la S . L . A . O .

DUPQNCHEL ( L . ) . -

- 47-70.

Les noms de poissons en a ll a d i a n . Etude d'u n e taxonom ie zoo­

lo g iq u e dans une langue de Côte d 'I v o i r e . X X X III,

Annales

L'alladian

Communication au Xè Con­

- LEGON 19.72 - 19 p.

~

"Phonologie et enquête lexicale -

ABIDJAN - I . L . A .

1974 - 661 pages - 1 c a r t e .

LE SAOUT (J ) e t DUPONCHEL ( L ) . -

Registres de départ et d'arrivée des tons mélo­

diques (Exemples en gban et en alladian.

Communication au c o llo q u e I n ­

t e r n a t io n a l du C e n tre N a tio n a l de la Recherche S c ie n t if iq u e - N ice 1971 - 11 p . m u ltig r a p h ié .

L' A T T I E

Constance KUTSCH LOJENGA 111 111 ■■■■



"

................—

■— r -

Elisabeth HOOD LA R E G I O N A T T I E Selon le recensement de 1975 la population attié était de 221.395 personnes. Le territoire attié commônce près de la ville d ’ Abidjan et s'étend vers le nord sur une distance de près de 160 km.

..

La population attié comprend 3 groupes : 1. Le groupe nord dont la ville principale est Adzopé 2. Le groupe sud dont la ville principale

est Anyama

3. Le groupe est. dont la ville principale

est Alépé.

Au nord le parler principal est le parler bodin (bod?) et le parler .... . ■ r kétin (k(üt7) est moins étendu. Le parler du sud s ’ appelle nindin (nSdîj. A l'est on trouve également des villages bodin et nindin. Les villages bodin au nord qe divisent en 4 groupes. Les noms de ces sous-groupes viennent d ’ une tradition sur l'origine de la répartition de la région nord : 1. tchoia

[tjôjs]

2. n'kadzin

[nkizf]

- 228 -

3.

attobrou

4.

ananpin

Les Attié Ebrié

^

3ttobuin

[àtobuha] [à n â p ë ]

sont entourés par les Agni , les Abouré , les Mbato , les

et les Abè . Dans la langue attié ces peuples sont désignés comme suit

(tsâ veut dire gens) : Agni

apitsâ

Abouré

kàd^îtsâ

Mbato

kpàtotsâ

Ebrié

bftsâ

Abé

mut sa

BIBLIOGRAPHIE A part l'aperçu linguistique sur 1'attié dans l ’ Atlas des langues de la région lagunaire, de 1971, il n ’ existe pas de publication linguistique sur cette langue si ce n ’ est celle de MERAUD, Essai sur la langue attié (Nindin), Dabou, Impr. de la Mission Catholique, 1902. Les quelques publications dans la langue attié sont : - l'Evangile de Marc publié par l ’ Eglise Méthodiste, Porto Nuovo, Dahomey, 1931. - Nda Gba 1, Bonne Nouvelle (Lecture Facile A) qui comprend 8 histoires b i ­ bliques en attié d'Anyama, publié par la Société Biblique Abidjan 1979. - Atshe 'la -kakë lato, Alphabet Attié en attié d'Anyama publié par la S.I.L., Abidjan, 1980.

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ ANYAMA Nom

en français

Adattié

Nom attié

Dialecte

’ • àdàce

Campement ou village V

Adonkoua

àdokwâ

N

C

Ahéouahikoua

àjèwâjTkwë

N

C

ATT5E

~ 231

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'ANYAMA Csuit-9 ) Nom en français

Dialecte

Nom attié

Campement pu village

AhièKoua (Quatre Croix) àjékwë

N

C'

A Kè h i Ko u 0

à k éjTkwâ

N et B

C d'Anyama-Adjamé et d ’ Anyama-Ahouabo

AKôKüua

akékwë

N et B

C

Akoupé

àk'upë'

N

V

AlloRoua

N

•Andokoutî

à lo kw$ > adokwS

B

quartier de Yopougoft

Anyama-Adjamé

na I jèmja

N

V

V

C( d*Akoupé

id^èmjâ Anyame-Ahousbo

f\% awëbo

N

Ar»y

pa sôma

N

jia zasonkwë

N

V

N

V

-débarcadère

Anyama-gare

C d'Anyama-Adjamé et d’ AnyamarAhouabo

V

Aoué

f tSD t a w e (non ébrjé)

Assakoue

asâkw3

N

Attiékoua

atjokwë

N

V

Attinguié

àt T£ £vè t sT

^ àt J T N

V

Bangahoua

bagàkwë

B

C entre Akôkoua et G ong o f u n ;

Bébakoua

bèbâ kwë L "

N

C d’ Attiékoua

bofama A

Brofodoumé C h rîs tia n k o u a

f krfstJakwë 1 kwàwokwë bTpt

Fb.Lmpé

» gôngofu

Gogofun

Mbouaby 1

mbonwa * *i gbabi 1

"Rjouabÿ 2

gbabT 2

Mpodi

mpodf Z a. ^ w pago ace

Mbonoua

Nyangon-attié Km.17 Quatre croix Anyama Yapokoua N.B.

N

■"T-"n'édT

C entre Akèkoua et Ngrouahkoua

N

V

B

V à côté d ’ Anyama-garq

N

V

N et B

C

N

V

N

V.

N

V

B

C

àdagbè Jàpo kwâ

bodë

kotf

- 232 -

Nom en français Songon-attié

Dialecte

Nom attié v ' sogo ace

Campement ou villagü

B

C

Tchoutoa \ Adéromé J

tfwTtoa

N

V

Yapokoua

j apôkwë

B

C

ALEPE VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFÈCTURE D ’

Nom en français Ahoutoué

Angrouan 1 et 2 Danguikoua Grand Alépé Kodioussou

Nom attié

f awuthwê v. àwùt fwê \ r âgrwâ 1 ,

Oialecte

B

2

KouassiKoua

C dépendant de Akèkoua

B

tâjâ -^ v 1 ' us lepe~ agbe

B

t kod^ùsu t kwèd^u.fu / ko sa 3 ï

Kossandji

Campemerit ou village

V

B

Memni

kwaJ fkwa l tf gbuhwT \ V mamIT

Monékoua

munekwa

N

C

Montézo

mutézo

N

V

M' Bohoin

\

' ' ''

B

C V

flopodji

î^pôd^T

B

N* Zoghi

nzld^T

B

V

Petit Alépé VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AKOUPE Nom français

Nom Attié

Adikokoua

adîkcSkweî

K

C

Agbaou

àgbàhu

K

V

Ahéoua

àhêwcî

K

V

Akoupé

àkupa

K

V

Assangbadji

àsagbad'5 T

k

v

.. K"

V

Dialecte

Campement ou village

\

Asaoukoum

àsùku

..

- 233 -

Nom Français

Nom Attié

Bacon

bàko

Békouéfin

békpèfë

Bonahouin

bùnawë

Kodian

koj-â

Yadio

JS£

Yafan attié

jafa ace

V

~

Dialecte

Campement ou village

f4

\

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AFFERY

Nom Français

Nom Attié

Dialecte

Grand Afféry

àfèj f

K

Asseudi

àsfd^T

K

Dodokoua

dodo kwa

K

Mpokoua

mpokwa

K

Campement ou village

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE DE YAKASSE ATTOBROU

Nom Français

Nom Attié

Abongoua

àbogwâ

Dialecte

Campement ou village

B at

V

A

Abradine 1,2

àbràdT

B at

V

. x ( Akassin AdJamé 1 Adjamé

a^èmë

B at

V

Ahuikoua

àhwfkwa

B at

V

Assié Orié

àsjë wôhrjë

B at

V

Biébi

bjébf

•‘ ■ B at

V

Diangobo

jagobo

B at

V

Fiassé

fïasé

B at

V

B at

V

'B at

V

B at

C

B at

V

é

*

Kong 1 , 2

ko

M’ basso Attié

\

Mimbiéfon

mëb'fo \ \ i » \ ** X, jakase atobuha

Yakassé Attobrou

. A

Xt

\

**

ngbaso ace

- 234 -

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AGOU

Nom Français

Nom Attié

Dialecte

Campement

Abié

àbjé

B tsh

V

Abié-ayallo

B tsh

C

Agou

abjd àjàlô \ A agu

B tsh

V

Andé

àndé

B tsh

V

B tsh

V

p bèsédë àno

Bécédi Anon



v

Bécédi Brignan

bèsédë bripa

B tsh

V

Boudépé

bôdépè

B tsh

V

Diapé

iapè

B tsh

V

àkùza kwè kpôa \ \ mafi mafù

B tsh

V

B tsh

V

mwà pë \ n-fésâkwa ! ' v jakasëmë

B tsh

V

B tsh

V

B tsh

V

v

Grand Akoudzin Mafa Mafou Mopé N'Guéssankou a Yakassé fié

ADZOPE VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ Nom Attié

Nom Français

Dialecte

Campement

Abou Sékakoua

âbusëkàkwâ

B n

C

Ado-nkoua (Annapé)

à do kwa \ \ X azope \ ,\ awabo

B an

V

8 tsh

V

B n

V

B n

V

Adzopé Ahouabo

f

\

Ananguié

anâj-é P

V

Annépé

ànëpa

B an

V

Apiadji

àpjad^T

B an

V

Assikoua

asfkwâ ^ ajfkwë > bàsazë

B an

V

B an

V

B tsh

V

B n

V

B an

V

B an

V

B an

V

Bassadzin Biasso (Djoméan) Bouapé

bjàsü ^ bjàso (d^ù mlâ) f x, bwapa p

Diasson

j-àsu

Djoubosso y

Hopé

opa V

Lobo Akoudzin N.B.

at = attobrou n =

nkcïze

lobo àkùzâ tsh ■ tchoia \ \ an = ànapë

.

- 235 -

VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ ADZOPE (suite)

Nom Français

Nom Attié

Dialecte

Campement ou village

Massandji

masad57

B an

Miadzin

X mjs2£

B tsh

V

Moapé

mwàpè

B n

V

N'Koupé

nkupa

B tsh

V

V



\

v

Nyan

na

B an

V

Zodji

zôd^T

B tsh

V

- 236

......-NOT E S . S U R L A A.

Les

P H O N O L O G IE

"

DE L ' A T T I E

(p a r l e r

d 1A n y a m a )

Tons

Le

s y s tè m e

1.

le

to n

trè s

2.

le

to n

haut

3.

le to n

m oyen

4.

le to n

bas

le to n

to m b a n t

5.

(d u Ces

to n a l

c o m p re n d

5 t o n è m e .s :

fl

haut

'

'

n iv e a u



A

m oyen

5 to n è m e s

s y s tè m e

de? l ' a t t i é

sont

au

n iv e a u

a tte s té s

bas)

dans

le

s y s tè m e

n o m in a l

aussi

b ie n

que

dans

le

v e r b a l . (1 )

E x e m p le s

la

[n a ]

" te rra in

la

[n a ]

" p e ig n e "

la

[n a ]

" b e a u -p è r e / g e n d r e "

la

[ na ]

"e sp .

*

en

de

ja c h è re "

[n a ]

Les

e x e m p le s

f r u it ."

donnés

re m a rq u e s

-

1

to n

(t r è s

n o m b re

de

un

to m b a n t

to n

ra c in e est

1.

à

p ro n o n c é

En

:

Il

s u r le s

(d u

c e tte

n 'e s t

v a ria n te s

"choisir"

rè g le

p o n c tu e l,

sont

p ro n o n c é

D ’ a u tre s , trè s

est

haut

le

to n

1

(p a r

se

la v e

o

gba

il

ne

s 'e s t

le v e r" en

(f u

'e n

é c r it u r e

h a u t’ )

p h o n o lo g iq u e .

le s

to n m o n ta n t

(d e b a s

à

to n to m b a n t

(d e t r è s

5 to n è m e s

si

d é jà

re m p la c e n t

n iv e a u la

p o n c tu e l

bas)

négation dans

par

ce

to n

devant du

un

p o n c tu e l

pause.

par

La

v e rb e ;

l 'a c c o m p li

c e r ta in

pas

ces

la v é

n é g a tif )

ce

(a c c o m p li)

p h o n é t iq u e s h a u t): trè s

haut

n o té s

de

la

fa ço n

v

h a u t) :

>■//

à b a s ):

d e rn ie rs

é ta b lis .

sont

sont

’ des

s e u le

quand

p a u s e .-

to n s à

c la ir

to n

(in a c c o m p li)

(d e b a s

des

m o n ta n t

un

e x e m p le

même devant

5 to n è m e s

au

ca s de

il

e n c o re

tra n s c rits

p o u rta n t,

gba

pas

"se

com m e

wo

to n

[n?]

fS

to n s

n iv e a u

p o rte le

p lu s de ce s

s u iv a n te ;

c ro c h e ts

h a u t) e s t

v e r b a le

E x e m p le s

sans

lo c u te u r s .

e x c e p tio n

je [pë]

j?

" g ra is s e "

Q u e lq u e s Le

"éternuer"

jë [ pëJ "pleuvoir" ( z + 1D i e u ’ ) \ v —■ jë pj£[p?]Msentir mauvais" (pjÊ 1o d e u r 1)

^

*

la

je [pë]

to n è m e s

ou

des

la

to n

- 237 -

- En plus des 5 tons mentionnés ci-dessus, un ton montant (du niveau bas au niveau haut) est également attesté.

Comme ce ton est assez rare et

ne se manifeste pas dans le système verbal, nous préférons le considérer comme hors système• V Exemples t kpï

"battant de la porte"

1 i

'

asice

"sucre"

j

V

batsu

"mangouste"

Quand une racine verbale de ton 4 (bas) et l'objet pronominal inanimé .• f / / ye~e (ton 2) ou animé vro~o (ton 2) se joignent, le changement morphotoriologique produit aussi un ton montant semblable: E xemples:

V

o

^

• ■*

ha

je

N S. m? h a w o

s

£

o he

/'« y > me

ho

"ill'a vu"

"je l'ai vu" (objet

- Un trait caractéristique du système chaîne parlée, les

tons

(objetinanimé) personnel)

tonal de 1'attié est que dans la

de base des mots ne changent pas (à part les

contractions mentionnées c i- dessus). .B. Les Voyelles Le système vocalique de 1*attié comprend 9 voyelles orales et 6 voyelles nasalisées. Tableau des phonèmes vocaliques Voyelles orales APERTURE

antérieur

1

i

2

e

i

o

3 •

e

e

0

4

central

Voyelles nasalisées

a

postérieur

aperture

u

1,2

antérieur r " 1

central postérieur U

5

3,4 S

- 238 L e u r s t a t u t p h o n o lo g iq u e s ki "ch a p e a u " ke

"m o m e n t,



" a m i"

■v k i

" fé tic h e "

est

d é m o n tré

k ï

te m p s "

le s

e x e m p le s

s u iv a n ts :

" c a n a r i"



" B o s m a n ’ s. P o t t o "

ka

(e s p .

de

s in g e )

" p o is s o n "

ka

//

par

/

"b a rb e "

\

ka

"e sp .

de

s in g e ”

ko

"s o rte

de

f ile t

" lie u ,

a b ri"

de

pêche”

(p e u

connu)

✓ ka

“ch o se "

ku

" é c u re u il"

ko

" c o -é p o u s e "

ko

"e sp ,

de

R e m a rq u e s Les

f r u it "

sur

v o y e lle s

L * a ttié le s Le

ku

a

c e n tra le s

de

(s y m b o lis é que

le

Le

/ i/

est

tra ité

en

ra is o n

sur

le s

Les

v o y e lle s

I l

et y

/£/ Le

a

et

e n tre Aux

E lle

se

occupée m o ts

e t

et

non

n a s a lis é e s ,

2 p o s té rie u re s

assez

ra re

dans

s e u le m e n t p r o n o n c é

de

fa ço n

p lu s

a n té rie u re . 2 et

dans

/u/

et

quand

des

le

le

/a/

com m e é t a n t

s y s tè m e

v e rb a l,

tro u v e par

ne

p lu p a r t

/o/.

d ’a p e rtu re

v o ir

3,

re m a rq u e s

la

consonne

s u iv a n te .

en

g é n é ra l

a -

com m ençant p a r

ou N une

en et

/e/,

2 c e n tra le s

p lu s

fe rm é e s

/ i/

èt

/e/,

n a s a lis é e s ,.

a jo u te r

/ ï/ p lu s

et

/u/,

est

d if f ic ile

et

[

eJ

s y lla b iq u e

/

n/

e n tre

la

n a s a le

E lle , c o n s titu e

l 'a v o n s

in itia le

de

ra re m e n t p a r

n a s a le

et

[ ï j

n i



.

m o ts .

i l

nous

sont

d is tin g u e n t

l'a t t i é ,

la q u e lle

fa u t

le s

n a s a lis é e s ,

des

/£/



o r a le s

de

pour

2 a n té rie u re s ,

e lle s

v o y e lle s

la

de

et

2 v o y e lle s

[o ]

dans

dont

/u/

lo c u te u r s

ra is o n

que

est

phénom ène

2.

C e rta in s

v o y e lle s

s y lla b e ,

/a/,

n a s a lis é e s

p h o n o lo g iq u e

h o m o r g a n iq u e

/ jrf/)

d ’a p e rtu re

v e r b a le s ,

/o/,

et

et

v o c a liq u e s

/a/,

[u ]

15

a lt e r n a n c e s

des

à p ro u v e r.

/a/

é g a le m e n t p l u s

n e u t r a lis a t io n

s ta tu t

par

com m e é t a n t

6 v o y e lle s

/a/,

a

m a is

c o n ju g a is o n s

L * a ttié

/ i/

ré g io n .

a ille u r s

/a/

des

c e n tra le s ,

c e tte

fe rm é e

/a/

v o y e lle s

3 v o y e lle s

la n g u e s /è/

le s

s y lla b iq u e

in te rp ré té e

m o t, o -. sur

p o s it io n Nous un

en

e lle -m ê m e

une

com m e v o y e l l e . qui

ne

c o m p to n s

c o rp u s

,

peut

ê tre

e n v iro n

d ’à peu

p rè s

70 1500

m o ts .

E x e m p le s '

y,

Nko

"e sp .

Nda

" la

N tlo

" a u b e rg in e "

Les

Le

de

p o is s o n "

n o u v e lle * '

\ v a lt o

"p e rro q u e t"

ada

"e sp ,

de

o tli

"e s p .

d " o is e a u "

c h a u v e -s o u r is "

Consonnes

s y s tè m e

c o n s o n a n tiq u e T a b le a u

des

de

1 'a t tié

phonem es

c o m p re n d

22

consonnes.

c o n s o n a n tiq u e s

so u rd e s

P

t

c

k

kp

s o n o re s

b

d

J

(g)

g*>

so u rd e s

f

s

J

s o n o re s

v

z

o c c lu s iv e s

f ric a tiv e s

ts

s o u rd e s

t j

a f f r iq u é e s s o n o re s

s o n a n te s

Leur

s ta tu t

d 3

1

m

p h o n o lo g iq u e

est

j

d é m o n tré

h

par

w

le s

e x e m p le s

s u iv a n ts

240 -

CORPUS

i.

f po

"c h o u

2.

to

"p e a u "

3.

co

" p e t it "

4.

ko

"e sp .

5.

kpo

"fo rê t"

6.

bo

"b ra s ,

do

"m o n tre ,

8.

30

vb.

9.

àgo

nom p r o p r e

10.

gbo

vb.

11.



"te rre ,

12.

SO

"é te n d u e

13.

So

"fe m m e s "

14.

vo

15.

20

DE

p a lm is te "

//

7.



«

(a d je c t if )

de

f r u it "

m a in " h e u re

" f ile r "

"ê tre

(le

c o to n )

m asc. re m p li

,

ê tre

s a b le " d

’ eau"

(p l.)

" c lô tu re " " p lo m b "

(d e

f u s il)

//

16.

ts o

" g é s ie r "

17.

tjô

"c o u te a u "

19.

à?p % nP

p ro n o m

p e rs .

20.

lo

" b ic h e

n o ire "

18.

"

rH

C M

.%

" t is s u "

"p a re n ts "

22.

h (l)0

"ve r

de

23.



" re in s "

2 p.

du

(p a t e rn e l)

te rre "

p l.

REFERENCE

-

241 -

Remarques syir le s consonnes 1.

Lés

affriguées

L 1attié a quelques phonèmes consonantiques affriqués;

/t//, /d^/ et /ts/.

Il y a variation libre entre [dz3 et [z], et nous avons choisi d*interpréter ce son comme / z / ï

zaktté

[zakwé * dzâkw£]

"bois"

2. Les phonèmes /c/ eh / j / On trouve en Attié, en plus des affriquées palatales /t// et /d^/, les occlusives palatales /c/ et /$/.

Ces déux derniers phonèmes sont pourtant

d'une occurrence très rare. La consonne palatale sourde /c/ est réalisée sans aspiration, ni friction, la sonore /}/ est réalisée sans friction. Sur un corpus d'à peu près 1500 mots nous comptons environ 20 mots avec /c/ et une dizaine avec /$/.

Dans plusieurs de ces mots, les locuteurs varient

librement entre [c] et [t/] et entre [ 3 ] et [d^] ou [g].

Nous avons au

premier abord donc hésité à poser [c] et [ 5 3 comme phonèmes.

Pourtant, la

différence phonétique entre [c] lt EfcJ.3 et entre [ 5 3 et Cd^l «lit très nette, et il existe quelques mots où il n'y a pas de variation possible, ce qui justifie leur statut phonologique.

(voir également les paiüres minimales

mentionnées). 3. Le son [g3 Bien que le son [ g 3 soit attesté, nous hésitons à lui donner un statut phonologique,

Il âe trouve dans les emprunts, ex. gwanu "marché%

dans

certains noms propres, ex. àgo (nom propre m a s c .), et dans quelques interjections, ex. gll

prononcé quand on attrape quelque chose.

Nous avons trouvé les oppositions suivantesr àgS

Nota Propre Masc àgè

"pagne en velours" A

Ikè

Nom Propre Masc àk$

"perroquet"

Lâ consonne /k/ du mot kà, 'chose1 est souvent affaiblie sous la forme de [gà3 ou [jà].

4.

Les Les Le

s o n a n te s s o n a n te s

m est

v o y e lle en

242 -

sont



le s

s e u l phonèm e

n a s a lis é e .

in itia le

phonèm es

de

s u iv a n ts :

nasal

Quant

s y lla b e #

en

a ttié ,

aux a u tre s :

ils

ont

/m /, et 1,

chacun

A A

i l

est

j,

un

h,

/ j/ *

/W f

to u jo u rs

w-,

-

a llo p h o n e

s u iv i

s 'i ls

nasal

/ WA d*une

a p p a ra is s e n t

en

c o n te x te

n a s a lis é : I

s u iv i

d 'u n e V

n a s a lis é e

e s t ré a lis é n :

la

[n a ]

j

s u iv i

d 'u n e V

n a s a lis é e

e s t ré a lis é p :

je

[p e ]

■h

s u iv i

d 'u n e V

n a s a lis é e

e s t ré a lis é h :

-v

i

d 'u n e

Les

tro is

p o s it io n

'/ / [k a n a ]

un

est

ré a lis é

a

v a ria tio n

y

/ j/

1,

g ro u p e [ l ]

des

consonnes

«

o, o,

/w /

a

et

~

5

com m e d e u x i è m e

s u iv i

d 'u n e

[* f l a p rè s q u i,

en

v o y e lle

le s

ou

lib re

com m e d e u x i è m e

a p rè s a,

dans

phonèm es

est j,

"V

wo

e t w peuvent

[r jw o ]

" a b e i l l e ’J

en p lu s

c o n s o n a n tiq u e / a v e c [ r ]

e n tre

le s

a p p a ra ître

ré a lis a tio n s

[h lo ]

la b ia le s

f

ex,

e x e m p le s :

ré a lis é

e x e m p le s :

[w ]

b,

Z

f,

v

et

" p im e n t" g ro u p e

/o /

p a la t a le s s u iv ie s

,

p ro n o n c é

et

m et

/o/,

/ tj/ , d 'u n e

/u/,

/ d V , v o y e lle

" jo u r

/d^w e/

[d ^ e ]

" p e tit

de

/o/,

/y/

a tte s té le s

et

ne p e u t /u/.

la

^ _ [p ^ lje ]

" la

/kw e/

[k t f e ]

"m a c h e tte "

/ h w i/

[h iji]

"s u e tfr"

m e r"

a ille u rs .

[b w e ]

[h ro ]

s e u le m e n t

v o y e lle s

e f

ja m a is

ê tre

e

I l

est

r é a lis é

v é la ire s

/k/

et

a n té rie u r e

tro u "

/N ^w e/

bw e

est

devant

c o n s o n a n tiq u e

[t j^ i]

[p w e ]

\ ou

d 'ig n a m e "

/ tjw ï/

pwe

s u iv a n te s :

[h lo ]

A



d e u x iè m e

même [ h b ] ,

c o n s o n a n tiq u e

b jé k o d 'u n

est

[h rb ]

"b u tte

p o s té rie u re

/

est

et

jè m jë

m e m b re

sont

'v e r *

g ro u p e

p,

en

\

/ h lo /

m e m b re d ' u n

consonnes

même t e m p s ,

ex.

A

Il

tynx

r é a lis é

"d o s "

s

/!/ II

V n a s a lis é e

"h a ch e * 1

v £ kâha

\ w s u iv i

" p e ig n e "

"p e u r" " b ro u illa rd "

s e m a in e "

i

ou

e

ou

/ h / ., e

NOTES SUR LA GRAMMAIRE DE L*ATTIE (parler d»Anyama)

L 'ORDRE DES

CONSTITUANTS DANS LA

■ £ G»*. Temp. 1 Gr. Nom. sujet + Gt\ Verbal f £

PHRASE

Gr. Nom. obj. ind. +; Gr. Nom. obj. dir.

j Hh Glr- L o c . Remarques: le groupe temporel peut également se trouver en fin d'énoncé. nous avons considéré les énoncés avec un groupe locatif à part, parce que nous n’ avons pas d'exemple où un groupe nominal objet coexiste avec un groupe locatif. Exemples : Groupe Verbal la [na] marcher

"marcheî"

wo là il-dormir

"il a dormi"

Groupe Nominal sujet -t» Groupe verbal s£bf / wo la homme - il-dormir

"l'homme dort"

aa /! / f Jl / ba nom pr.-femrae-venir

"la femme d'Achi est venue**

Groupe verbal + Groupe Nominal objet direct wo to / wiï "elle a préparé de 1*attiéké" elle-préparer-attiéké

Groupe Nominal sujet •+» Groupe Verbal 4- Groupe Nominal objet direct r— * N £ Jîmwê / ma / sa "la femme a bu de l'eau" femme boire eau Gr.

Verbal + Gr. Nominal objet indirect «f- Gr. Nominal objet direct zè / wcr b j? / latà il-donner-son-enfant-livre wo

"il a donné le livre à son enfant"

Gr. Nom, sujet -t- G r . Verbal 4» Gr. Nom, objet indirect S

/

v

s

Gr. Nom* objet direct



apo / ze / wo kî / w ü "Apo a donné 1*attiéké à son mari" nom p r .-donner-son-mari-attiéké Groupe Temporel "♦ * Groupe Verbal / wo

fagbà

"il est venu hier"



wo ba / fagbà il-venir - hier Groupe Verbal s

Groupe Locatif '

_

^

s

wo kpa Id / jebo i l - s 1asseoir - là-bas

"il est assis là-bas"i *

SYNTAGME

LE

Le

r a d ic a l

n o m in a l

peut

à

lu i

seul

244 NOMINAL

fo rm e r

le

c o n s t it u a n t

n o m in a l.

\

Un

g ra n d

Les

wo

ha

kpe

wo



wu

n o m b re

([k ~ g ^ jj "ch o se " On

des

p o ly s y lla b e s

tro u v e

du

" il

ra d ic a l

p o u rta n t

un

d ’ a n im a u x

et

a u tre s ,

ex.

alokpol? \

s

s

a.

de

Le

a ttié

m o ts

sont

v e rb a l

" s ’h a b ille r ,

be

ne

n o m b re

sont pas

[àlokpone] r S

S‘ v

d e s m o n o s y lla b e s .^

com posés,

de

est

m o ts

par

e x e m p le

com posé p o rte r

de

Jka

(d e s

kaba [ k.

—g — 'j 3

habits)".

p o ly s y lla b iq u e s ,

nom s

d é c o m p o s a b le s .

"grenouille”

'''-i

[a n u m a c o ]

" v a rio le "

c o m p lé t if s .

L ’o rd re

des

é lé m e n t s

est

c o m p lé ta n t

-

c o m p lé té .

P o s s e s s i f -f- N o m .

p ro n o m

to u s

des

1*a ttié k é ”

d é te rm in a tio n .

S y n ta g m e s

P ro n o m

de

a n t ilo p e "

"p a g n e "

c e rta in

/

une

lo c u te u r s )

qui

alümaco

S y n ta g m e s

vu

n o m in a u x

souvent

le s

a

a m angé

ra d ic a u x

sont

s u iv a n t

et

" il

p o s s e s s if

le s

a u tre s —

est

le

é lé m e n ts

s

m?

su

wo

gba

seul

le

é lé m e n t

qui

p ré c è d e

le

ra d ic a l

n o m in a l?

s u iv e n t.

“ ma m a i s o n ”



"so n

cham p”

Nom -*■ Nom

kwe ji î

"ch e f

de

v illa g e '

v illa g e -p ë r e

N

\

z -f

su

" é g lis e "

d ie u -m a is o n b.

S y n ta g m e s

Nom

q u a lif ic a tif s .

L ’o rd re

des

é lé m e n ts

est

q u a lif ié

-

q u a lif ia n t .

A d je c tif kàba

b

"u n

pagne

n o ir"

"u n

g ra n d

v illa g e ”

p a g n e -n o ir kwè

k o kw e

v illa g e -g r a n d ts â b je gens Le

n o m b re

de

kpakpa -

v ra is

le s

gens"

H,ue

a d je c t if s

trè s

lim ité ,

p a rc e

e x p rim é s

ex.

ku

/

kwl /

kwa

“ d e v e n ir/ ê tre

v ie u x "

b l.

/

b je

b je

“d e v e n ir/ ê tre

s a le "

Nom +

/

\ \

N o m b re

s

su

des

est

sont

/

par

"to u s

to u s

/

/

/

#

v e rb e s ,

'

kem wa

"d e u x

m a is o n s "

"se p t

a n t ilo p e s "

m a is o n -d e u x

t - nNs o^ kpe a n t ilo p e -s e p t

beaucoup

de

q u a lif ic a tif s

-

V o ic i P ro n o m

q u e lq u e s

e x e m p le s

p o s s e s s if

/ wo

Nota

'-// gb§

de

+

s y n ta g m e s

245 -

c o m p le x e s .

N o m b re

s

-

kemwo

"se s

s o n -c h a m p -d e u x Nom - f

A d je c tif

kpe

-j- N o m b r e k p le k p le

ked^T

"q u a tre

g ro s s e s

a n t ilo p e s "

a n t ilo p e -g r o s -q u a t r e P ro n o m

p o s s e s s i f -t- Nom 4 - Nom -4- A d j e c t i f

— ha

v. kwe

-> jI

/

/

kw +kw *

n o t r e -v illa g e -p è r e -v ie u x

"n o tre

v ie u x

c h e f de

v illa g e "

- 246 -

LES

En

a ttié

Par

i l

n 'a

ra p p o rt

e n tre p lu s Les

a -

qu*un

à l ’ é b rié , " s g ."

a v o ir

de

et

deux

p o rte n t

e x e m p le s :

qui n

-

dans

E x c e p tio n n e lle m e n t

sont

e x c lu s iv e m e n t

a f ja f ja

ne

nom s com m uns

fo rm e s

de

un

n o m in a u x .

beaucoup

de

cas

e n c o re

le s

p ré fix e s

f a it

n o m in a u x e n

la

d is t in c t io n

a ttié

un

s u iv a n ts : to n

2

a -

(h a u t)

et

ou

N-

ne

s e m b le n t

4

.

(b a s ).

"ta b o u re t,

"m a c h e ro n "

" g riffe ,

on

d ’ ,ê tr e s

le s

s \ /s Ncaf e

tro u v e

le

p ré f ix e n o m in a l

FORME

DU

q u ’ u n n o m b re

h u m a in s ,

é tra n g e r

du p lu r ie l

c o n c e rn e n t

p ré fix e s

N g b e ja

c o n c e rn e

com m e o u v r i e r , Les

de

" a ig u ille "

LA

p lu rie l

s y s tè m e

" p l." ,

n o m in a u x

aba""

Le

de

NOMINAUX

fo n c tio n .

deux p ré fix e s

Tous

v e s tig e

PREFIXES

p .e x .

o -

*.

r e s tr e in t

de

ex.

c h a ,is e "

o n g le "

"mamba vert"

oh le

PLURIEL

trè s

hom m e,

e n fa n t,

c e lle s

du

nom s:

m è re ,

e x c lu s iv e m e n t

et

le s

m o ts

le s

com posés

e tc .

par

ra p p o rt

changem ent de

à

consonne,

de

s in g u lie r

v o y e lle ,

de

sont

to n ,

ou

im p ré v is ib le s

et

une

c o m b in a is o n

sg,

d^um asS

c e u x -c i.

E x e m p le s : m â le

sg. p l.

v

sî ss sa

dans

fe m m e ,

sg.

jr

p l.

Jo

sg.

b 1 ou

p l.

vT

am i

sg.



p l.

kz

m è re

sg.

1S [-në]

p l.

l£ [n!]

p è re

sg.

jT

p l. p e rs o n n e

sg. p l.

tsâbi tsabjex 4.

com posés:

o u v rie r

A

ce

cas

la

com posé

n ’est

dans

m o ts

le s

fo rm e pas

la

du p lu r ie l même q u e

com posés:

dans pour

é tra n g è re

le le

-

m ot m ot

s g .a f i l ï

pl.afâ/o

V

e n fa n t

m o ts

\ C ^ p l . d^umaso Dans

épouse

le s

b je

is o lé .

247

LES

Dans Le

le s

deux

p re m ie r

a s p e c ts Dans

le

p ro n o m s

ta b le a u x

t a b le a u

du

v e rb e

s u iv a n ts

m o n tre

le s

d o n t nous

d e u x iè m e

PRONOMS

t a b le a u

nous

p ré s e n to n s

p ro n o m s

p a rle ro n t

nous

le s

p e rs o n n e ls p lu s

p ré s e n to n s

p ro n o m s .

s u je t

dans

le s

d if fé re n t

ta rd . le s

p ro n o m s p o s s e s s i f s

et

le s

o b je t.

(T A B L E A U X )

Remarques sur le tableau 1 . - Les tons jouent un rôle extrêmement important car ils servent à distinguer les aspects du verbe. (Vbir le paragraphe 3,a. des remarques sur les conjugaisons). - Comme dans les radicaux verbaux on peut trouver des alternances vocaliques (voir le paragraphe 2 des remarques sur les conjugaisons), certains changements vocaliques apparaissent aussi dans le système pronominal, (v o ir

le s

e x p lic a tio n s

p a ra g ra p h e R e m a rq u e s ~ Les

-

Les

sur

fo rm e s

sont

le s

re m a rq u e s

sur

le s

c o n ju g a is o n s

v e r b a le s ,

le

ta b le a u

d u p ro n o m

2.

p o s s e s s if,

du

p ro n o m

o b je t

d ire c t

et

in d ir e c t

id e n t iq u e s . p ro n o m s

fo rm e

qui

C e tte

fo rm e

n 'e s t ê tre

dans

3 .b .)

pas

de

la

p o rte est

s u iv ie

u tilis é e

l e re

un

to n

p e rs . haut

s e u le m e n t

sg , ^et m e,

u tilis é e

d ’ un o b je t

co f&'T =C r*

M, h>a

i ^ g b a

:*-

r t r £

cx>* r ----- J

/o 'tùt’ ùli'

ndrê

bà-lf/

il a apporté des champignons

/il/ramasser + acc/champignons/servir + acc./ d)

Schème

N(S)

+

V

+

V

;

L ( P)J

/o 'su

wàndf

ba /

il arrive en courant

/il/progr./courir/venir/ 2.2. - LE GROUPE NOMINAL 2.2.1. - Ordre des éléments dans le groupe non l iai En dehors des cas où

le déterminant est lui-même un nom ou unpronom

(syntagme complétif où le déterminant précède le déterminé)

les diverses

détermi­

nations que peut recevoir un nom se placent invariablement après lui selon l'ordre suivant :

Nom

+

adjectif

+

numéral +

démonstratif / défini

- 297 -

ako

blê

un poulet noir

/poulet/noir/ V

ako



ngà'n

ce gros poulet-ci

/pou le t/gro s/c elui^ci/

bwë

deux moutons

npo

/mouton/deux/ 2.2.2. - Dérivation nominale et formation du pluriel Le baoulé dispose d 8 plusieurs procédés de création de nom dont plusieurs par dérivation. 1°)

Dérivation par suffixation - Formation d B - ’ 'noms d'instruments" avec l'aide d'un affixe - (jë ajouté

à un radical verbal. Ex

:

fà-|jë

trompe d'éléphant

de

fa

prendre

sî~ijë

mortier

de



piler

- Formation de "nom de lieu" avec l ’ aide du suffixe —wIê

ajouté à un

radical verbal. Exemple

: lawlê

logement

a

fjàwlê

cachette

fja

(se) coucher se cacher

- 298 -

2°)

Dérivation par préfixation "Noms d ’ action" formés du préfixe vocalique

(au contact duquel les sourdes se sonorisent, le

àb

ou

préfixe nasal

n-

se nasaliàe) et d ’ un radical

verbal *

. V

a-^a

vie conjugale

J*

epouser

a-fë

fatigue

fe

se fatiguer

urvne

bj e

uriner

plainte

sâmâ

se plaindre

nzânmâ 3°)

Dérivation par préfixation et suffixation Ce sont des

"noms de

lieu" formés

à

.

partir de:

a)

préfixe

a ~ + radical verbal + suffixe

“ij£

b)

préfixe

h - + radical verbal + suffixe

- 1 j?

Exemple

4°)

/ à-to-ljë /

ouest (um tombe le soleil)

/ n-glè-lj? /

marque3 entaille

to

tomber k ie : marquer

La marque du pluriel Le pluriel, en baoulé, se marque par le morphème

modalité "pluriel défini” : / talwa

mù /

/filles/mod.pl./

les filles (en question)



qui est en fait une

- 299 -

/

b lo fw ê





Les Européens (en question)

b à If /

sont venus.

/Européens/pl/il s/venir/

I l f a u t s ig n a le r q u 'à c ô té du morphème

mù, on r e lè v e en baoulé quelques

fo rm a tio n s de p l u r i e l q u i m e tte n t en je u un p r é f ix e n a s a l.

Il

s 'a g i t l à de to u te

évidence d 'u n e s u rv iv a n c e d ’ un é t a t a n t é r ie u r de, la lan g u e, comme le montre la comparaison avec le s langues a p p are n té e s Cagni, abron, nzéma e tc . . . )

où le s

fo rm a tio n s du p l u r i e l au moyen de p r é fix e s e s t de r è g le .

Par exemple :

N.B.

:

tàlwa

jeune fille

nda Iv/a

jeunes filles

bl a

ferme

hmla mù

les femmes

Dans ces deux exemples on peut a v o ir égalem ent

2 .2 .3 .

ta lw a mù

et

b la



- Les pronoms p e rso n n els

Emis is o lé m e n t,

le s p e rso n n els ont la

forme s u iv a n te

1° p e rs .

sg

mf

p l.

2° p e rs .

sg,

wo

p l.

amu

3 ° p e rs .

sg.

f

p l.



t \

C ’ e s t à c e t t e forme que le s p e rso n n els a p p a ra is s e n t dans la phrase nomina­ l e en com binaison avec le s p r é d i c a t i f s nominaux :

/ mr

b /

o’ est moi

/ moi/c 1est /

/ mf

jé /

/ moi/voici/

me voioi

- 300 -

En fonction de sujet, les pronoms personnels se distinguent des précédents par : - une forme spéciale aux 1ère, 2ème et 3ème personnes du singulier ;

- l'absence de ton propre, sauf en ce qui concerne la deuxième personne du pluriel.

1

ère pers.

sing.

:

n

1

ère.pers.

pl. :

2

ème pers.

sing

:

a

2

ème pers.

pl.

3ème pers.

sing

:

o

3ème pers.

pl. :

e amu

be

2.3. - LE VERBE BAOULE Les catégories sémantiques du temps, du mode et de l'aspect correspondent, dans la conjugaison du baoulé, à des phénomènes morphologiques différents. L'expression grammaticale du mode met en jeu uniquement le ton. L ’ expression de l 'aspectualité met en jeu des affixes. 2.3.1. - Les modes

1

)

L 'impératif

Le lexème verbal non précédé de sujet a valeur d'ordre adressé à un inter­ locuteur. Le ton du radical verbal à l ’ impératif est le ton haut s ’ il n ’ est pas suivi d'expansion ou de circonstant, le ton bas autrement : fa

prends

Ia

couche-toi



dwô

prends l 'igname

- 301

2°)

-

Le constatatif ou "Indicatif"

C’ est une forme verbale dont la valeur est la simple constatation d'un fait ou d'un état. Le radical verbal a le même ton qu'à 'l’ impératif avec ceci de particulier q u ’ il est affecté d ’ un préfixe tonal bas. / o

' jê

/

a 1est froid

/cela/être froid/ o

r trâ bwàkê

il habite Bouaké

/il/habiter/Bouaké/

30 3

L’ intentionnel

Ce terme désigne une série de formes qui expriment dé manière générale une intention du sujet ; selon le contexte, ces formes peuvent prendre une valeur très proche de la valeur temporelle de futur. L ’ intentionnel diffère de l ’ indica­ tif par l ’ usage d ’ un préfixe tonal haut. / o

* la

/

il veut se coucher

/il/se coucher+int./ /

o

* fa

àgbci /

'il Veut prendre du manioc

/il/prendre+int./manioc/ 4°)

L’ injonctif

L’ injonctif exprime ordres, souhaits, désirs, etc. De ce fait il apparaît fréquemment à la suite de verbes signifiant vouloir3 chercher à etc... - Le radical verbal a un ton particulier à 1*injonctif : - Ton haut (si CV et suivi ou non suivi d ’ expansion) - Ton mondulé descendant (si CeV et non suivi d ’ expansion) - Ton haut suivi de ton bas (si CVCV et suivi ou non - Ton

haut (si CeV et suivi d ’ expansion)

suivi d ’ expansion)

On remarque également un allongement de la syllabe qui précède immédiate­ ment le radical verbal

/

00

/ bb

\ê/

qu'il se couohe !

fjà /

qu'il se cache

!

qu'il se lève

/

/ oo

^aso /

3*3.2. - L 1 aspect 1 *)

L*aspect zéro

La forme que nous avons appelée constatatif peut, du point de vue aspectuel être qualifiée d ’ ”aspect zéro" ou "neutre” : par elle-même, elle ne compor­ te sémantiquement aucune, référence à telle ou telle phase

ou modalité du

déroulement d'un processus. Elle est apte à exprimer en particulier un fait non lié à un point précis dans le temps : fait habituel, une virtualité. o ' jî^b

b !bfwê

il -parle français

/i l/parler/français/ /be 'ta clko / ils/êl ever/pou let/

2

°)

ils élèvent des poulets^

ce sont

des élèveurs de poulets

L’ aspect progressif : préfixe

su

L’ aspect progressif souligne le déroulement d ’ un processus. La valeur la plus fréquente de cet aspect est "le présent actuel”.

il est en train de parlers le voilà qui parle / o ' sô

la /

/ il/prog./se coucher/

il se couche

303 -

3°)

L'aspect continuatif : préfixe

Ls préfixe

te

de

1

te

'aspect continuatif correspond par son sens au

français continuert encore. / = 'tfe

jiji /

il parle encore3 il continue de parler

/il/cont./parler/ r . . . su /

/o 'te

il continue de pleurer

/il/cont/pleurer/ 4°) a)

1

Aspects accompli et résultatif L'aspect accompli (suffixe - If3 a. comme valeur la plus fréquente la

référence à un fait passé relativement au moment de

1

’ énonciation. Mais le

suffixe de l ’ accompli ne dénote le passé q u ’ en tant «qu'accompli au moment de 1

'énonciation, il ne peut pas exemple pas avoir la valeur q u ’ a en français un

temps du passé comme l'imparfait. b)

L’ aspect résultatif (préfixe à) qui est sémantiquement une forme

d'accompli, saisit en quelque sorte le processus au moment même de son aboutis­ sement. On peut le rendre en français par "venir de + infinitif". On notera la différence de sens entre les couples d ’ énoncés suivants : / o

'

wu

- If /

il n 'est plus en vie, il est mort

/il/mourir-acc./ / o

à

wu /

il vient de mourir

/ il/rês./mourir/ / o 'dl-l f àljë

il a déjà mangé

/il/manger-acc. /nourriture/

- 304 -

/ o

à



à l j ë / il a fini'de manger .

/il/ré suit/manger/nourriture/ 5°)

Le futur

En baoulé, de manière générale, il y a deux formes qui expriment la valeur temporelle du futur. Le mode intentionnel qui exprime une intention du sujet prend souvent la valeur de futur tcf. 2.3.1., 3°). L'autre forme se conjugue à l ’ aide de l'auxiliaire verbale étant toujours à / Koff



1

'intentionnel, c'est à dire à ton haut :

ba /

Kofi viendra

/ Kofi/aux, /venir+int,/

/ o f w£

wa, le forme

ko /

/ il+aux./ailer+int./

il partira

- 305 -

B I B L I 0 6 R A PHI E

CARTERÛN,

(M)

- Introduction â la langue baoulé. Bocanda, Mission Catholique 114 p. 1971. - Petit lexique baoulé-français^ Mission Catholique, 195 p. 1972

CREISSELSfD.) et KOUADIO(N)

Description phonologique et Grammaticale

d'un parler baoulê

CREISSELS (D) et KOUADIO (N) Toumodi)

DELAFOSSE(M)

ILA, Abidjan Vol. LIX, 1977

642 p.

Les tons du baoulê (parler de la région de ILA, Abidjan, Vol. LXXV 1979, 123 p.

- Essai de manuel de la langue agni Paris, Librairie Africaine et Coloniale,J.'André XVI + 226 p. , 1900

EFFIMBRA,(G) KÛUADIG,(N)

Manuel de baoulês Paris, 1959, Nathan 314 p. - L’ Enseignement du français en milieu baoulé. 'Problèmes des interférences linguistiques et socio-culturelles. Thèse de Doctorat 3ème cycle, Grenoble, France 1977, 249 p.

ROGGEROtJ.) et P. VOGLER

:

comparaison des sons du baoulê et du français.

Accompagnee de quelques indications de phonétique générale et de phonétique correetive I.L.A. 3 Abidjan.

- 306

VOGLER(P)

-

Esquisse d'une phonologie du baoulê

Abidjan, Annales de

l'Université, Série H Tome 1, 1968. TÏMYAN(J)

•* A discourse~based gramnar o f Baule : The kode dialect. Ph. D. dissertation* City University of New York (Ann. Arbor, University Microfilms n°77-8832). 349 p. n

wan

yo .

Cours de baoulê

Université d ’ Abidjan, 1S78, 239 p.

L' E B R I E

,rÆ M Y BÛLE-RICHARD

La ville d ’ Abidjan a été fondée en plein coeur du territoire ébrié, englobant rapidement plusieurs villages dont certains ont même été déplacés dans des quartiers plus périphériques - Les Ebrié forment donc la, population

autoch­

tone d'Abidjan et de sa région, bien q u ’ ils soient très minoritaires dans l ’ actuel le agglomération et même dans leurs propres quartiers (comme Adjamé, Lokodjro, Anoumabo etc.,.). Leur domaine s'étend de la rivière Agnéby à l ’ Ouest (avec 4 villages sur la rive droite de ce cours d ’ eau) aux lagunes Adj.in et Potou à l ’ Esc, et de la lagune ébrié au Sud jusqu'a Anonkoua-kouté et GuébQ au Nord. Tous les villages sont sur la rive nord de cette lagune ou sur l ’ île de Petit-Bassam au centre d ’ Abidjan, sauf

les villages de Abouabou, Ancien Koumassi et Petit-

Bassam qui sont sur' la rive sud - On peut estimer à 50.000 personnes environ la population de ce peuple. / Les Ebrié se nomment eux-mêmes [cs-ma] qui est le pluriel rie [c.a~èf-wo] /

V

un Ebrié et [ca-Sf-jà] une Ebrié. Leur langue est le [ca-ma.-ncâ] langue des Ebrié. Le nom d ’ Ebrié leur e été donne par des peuples voisins, mais ce terme n'est pas .utilisé en Ebrié. Le terme cama est maintenant couramment utilisé par certains auteurs (Stewart, iladdieson, ...) pour désigner la langue ébrié, mais il faut le t signaler comme une impropriété,, [c.a-ni^] désignant les Ebrié et non la langue.

- 308 -

Les Ebrié ont coutume de citer leurs 53 villages en les regroupant en 9 [gotho] ou lignages^ groupes de villages liés par l ’ histoire et se reconnaissant une origine commune. Le nom du lignage se retrouve souvent dans le toponyme d'un village, comme on le verra plus loin,

combiné à d ’ autres éléments qui font de

toponymie ébriée un cas original dont

l’ intérêt a déjà été signalé par OUMESTRE

(1971), et NIANGORAN Bouah (1969). Il

suffit de rappeler ici

éléments pouvant composer le toponyme

:

1

)

le nom du lignage

:

\ ébfj'â :

akhwé ékwalo

les

la

principaux

etc...

2)

le nom du village d ’ origine

pour

Eloka-té et Eloka-to

3)

le nom du quartier d'origine dans le village d'origine. Tout village ébrié est en effet divisé en 3 quartiers : :

athé atho

:

quartier central, lieu de réunion. en bas

quartier proche de la lagune

en haut

quartier opposé à

lalagune

et parfois existe un quatrième quartier :

agbâ 4)

:

quartier central entre a^ème

et

atho.

Des indications topographiques telles que :

*' - dù-më

:

au bord de l ’ eau

- khiîthl

:

éloigné de la lagune

- àkhiîfé

village

\ - go

le champ (peut-être un campement à l ’ origine du village).

(athé-khi5b£

village d'en-bas)

EBRIE

- 311 -

5)

Des éléments originaux non-identifiés = nom d'une personne, nom d'un génie, proposition figée etc ...

Nous avons tenté‘ ;de faire apparaître ces divers éléments, dans. la liste des villages classés par lignages. a)

Lignage des

bf^a

:

1-

Adjamé

abf^a-ième

2-

Santé

abfja-safë

3-

Agban

abf^â-gbâ

4-

Anoumabo

ànomâbô

5-

Attiécoubé

athé-khij6é

6-

Lokodjrc

lokojro

7-

Cocody

k » eyoma f \ A ëgbakra 2)

pagaie buffl es {pl.) moutcnsipl.)

[abè'] f [ôgb'nrâ] \ \ «A [ogbâ krë]

Avec les autres consonnes, le ton Bas a en général une réalisation [Basse] qui peut exceptionnellement’être abaissée à [Très Basse], mais' qui est souvent relevée à [Moyenne] ou parfois [ H a u t e ] sous l ’ influence des syllabes environ­ nantes. Ces réalisations du ton Bas avec les consonnes non-sonores-fortes sont les suivantes :

[Basse]

:

réalisation normale

non conditionnée- :

clphè

calebasse

[ aphè ]

ako

faim

[ako

kwèkwè

lamantin

[ kwèkwè ]

chràla

pangolin

[chràla]

[Très Basse] pause :

: uniquement,

]

après une réalisation [Très Basse] et devant une

- 321 -

ëgùphrè r \ ëjokhwè

tortues francôlins

(pl.) (pl.)

C egù'phrè' ] t \\ [ khwè' ]

ce qui n ’ est pas le cas avec une autre forme du pluriel : r \ £gùphrè-h5 p

\

des tortues

> \ [ ëgù'phriho ]

des francôlins

[

\

r

ëjokhw^-ho

\ \

\

khwêho ]

[Moyenne] ; entre deux tons Hauts, Cette élévation est remarquable dans les oppositions Sg/Pl : Singulier

Pluriel

[ khù ] [

lè ]

. .

[chràla]

/ / [ ëkhuma ] / / [ ënêma ] / [ëchrala]

mouàhe/s chenille/s pangolin

9

[

ÈoÊo ]

[ëmôGo ]

termite/s

que l ’ on peut comparer à la non variation avec les consonnes sonores fortes : [

go' ]

[

du' ]

[ëgo'mâ] * r [ëduma ]

buffle/s serpent,/s

Cette élévation du ton Bas à [Moyen] apparaît aussi dans les faits de composition; [ëjftà]

+

terre [aphb] corps

[athé]

+

[ ajftathl

bas ♦

[£hro] peau

]

%

sol ■ +

[£phohro] peau humaine

Ces conditionnements interviennent aussi dans la conjugaison, mais la complexité des faits ne permet pas d ’ en rendre compte ici.

- 322 -

[haute]

: le ton Bas av.ec consonne non-sonore forte remonte au niveau [Haut]

entre un ton Haut et un ton Bas* Cette élévation est remarquable dans la formation du pluriel : Singulier

Pluriel * [ ekwèkwè ] f y [ enépha ]

[ kwèkwè ] y [ ièphâ ]

lamantin/s personne/s

P

[

làlàPo ]

[ enaiabo ]

oannrd / s

élévation qui ne se produit pas avec les sonores fortes : P

[

gb'go' ]

[ egb'gb'

]

sauterelle/s

Cette élévation apparaît aussi dans les faits de' composition : [ afè ]

+

mitilope (sp.) [ ate ]

+

feu 3)

[ smè ]

->■

.

[ afémè ]

corne

trompe (à musique)

[ ethu ]

[ etgnthù ]

sable

cendre

Il faut aussi signaler que le conditionnement, du. ton par la

consonne se

retrouve dans les verbes. En effet, 1 ’ ébrié a des verbes à

ton Haut et des

verbes à ton Bas, qui s'opposent par leur ton : phu

' souffler ; finir

■ >

phù;

essuyer

po

offrir

/

pb

aimer

ff

balayer

/



tirer

' ■'

Cependant- avec les consonnes sonores fortes, cette opposition disparaî et

on n ’ a que des verbes à ton Bas avec les consonnes initiales

bo

attendre

d*!

planter

etc ...

/ b, d,

3

, g, c

323 -

En résumé, on peut conclure que le ton BAS est abaissé et stable avec les consonnes sonores fortes, et q u ’ il est instable et souvent relevé avec les autres consonnes. 4. - LES VOYELLES

f

pho

bouillir

-

b6

prendre

1 1

-

66

jurer

grimper

12

-

Êu

penser

phu

souffler

13-

bo (Cmo 33

frapper

offrir

14-

ch

C

dorloter '

4)

[I ]

jn

]

dans les autres cas, c ’ est-à-dire non précédé

devant les voyelles [ e, e, a, o, o ]

de voyelle

nasale, et

;

/ a Ié /

■ *

Calé]

langue

/ alo /

-*■

[alo]

maladie «

/la \ê /

■ +

[ la lé ]

se coucher

5.3. - Fortes et Douces L’ Ebrié se caractérise par une double corrélation = celle de sonorité et celle

de f o r c e .Stewart (1373) pose l ’ hypothèse que c'est

un vestige

d’ une corré­

lation qui aurait existé en Proto-Volta-Congo. On a ainsi en ébrié, au niveau des occlusives, quatre séries = Sourdes - P o r t e s , Soùrdës-Doucës, Sonores-Fortes-et Sonores-DOuces. Elles se caractérisent ainsi : 1)

Sourdes Fortes de l ’ air pendant

; 1

Elles ont une articulation forte : élévation de la piVession 'occlusion, suivie d'une expiration appuyée- qui

sous forme de friction (consonnes dites improprement ou d ’ affriction ( / ch / 2)

Sourdes douces

:

+'

aspirées :

[ t J ] ).

sb

manifeste

ph, th, kh) ^

Articulation faible, pas d ’ élévation de la pression'àe

l’ air qui semble retenu au moment de la post-occlusion, donc pas d ! aspiration ni d ’ affriction

( /c/

est une véritable occusive palatale).

- 331

3)

Sonores fortes

;

comme

expiration appuyée :

pour les sourdes, élévation de la pression de l ’ air,

/ b /

•+ [ bh ],

/d/ •►'-[' dh ],

pression interne à la cavité buccale pendant

/j/ *+ [ d ‘5 ]. Cette

l'occlusion, concommlttante

avec la vibration des cordes vocales, provoque un abaissement de la fréquence du voisement très visible sur les oscillogrammes. Ce fait articulatoire suffit à expliquer l ’ abaissement du ton bas avec de telles consonnes,

(voir

3-3). 4)

Sonores douces

;

elles

se distinguent des sonores fortes par leur faible

articulation : occlusion

incomplète pour [ I, j, w

3

et les réalisations

nasales, donc pas d ’ élévation de la pression de l'air. Pour les réalisations [ f et

go

-+•

m§ / / rikhuma / rinemâ t rigoma \ t rifoma / / rithomwèmâ

*5 V

t homwè

2

*

.

.2 .2 . - Singulier a initiale

mouche (s) chenille (s) buffle (s) éléphant (s) ver (s) de terre

/à-/

Ils se divisent ausiSi en 2 groupes suivant leur pluriel pluriel en

/ £** /

a h ré

rihré

poisson (s)

/ / npa

arbre (s)

a£u

/ * nmu

caillou (s )

al é

riné

conte (q )

akhwè

rikhwe

macharon (s)

n/miV

tambour (s)

abè

ribè

pagaie (s)

aSoCo

nmobo

colline (s)

ahôj a

rihôja

abeille ( s )

âbi

pluriel en

*>

/ é-

édo ato

-►

êfe

->

adè

-*■

sp.

/ -ma/ > t ridoma * r rit oma / rifëma / ridèma

singe (s) sanglier (s) antilope (s)

sp

antilope (s)

sp

- 338 -

Dans l'état actuel de l'enquête, on. ne trouve dans les ..groupes 2.2.1. b) et 2.2.2. b) que des noms d ’ animaux (mais pas tous). Il est toutefois prématuré d'y voir une motivation sémantique d ’ une éventuelle classification nominale. 2.2.3. - Singulier à initiale '

\ / a-/ et pluriel /£-/-

Dans le corpus disponible, tous ces noms font leur pluriel

de la même façon : agbâ

-*■

ato

ngba

assiette (s) en faîenoe

Mo

épërvier (s)

akra

-*•

hkrâ

bouteille (s) *

à kho

-►

h kho

perroquet (s)

2.2.4. -• Singulier à initiale

/ 2- /

Une petite partie de ces nom$ ont une forme du pluriel. Les autres échappent à la dichotomie singulier / Pluriel, a)

pluriel en

/ g - .... -ho /

Ce sont les termes de parenté : \ nma

-*■

' .\ IVfl nthèkho N •\ \ rvj ise nthèsè % hka

-*•

nmaho

mère (s)

n^lho

grand-mère (s)

\ nthèkhoho \ njlsiho \ nthèsiho \ nkâho v

auxquels il faut ajouter un nom d ’ anima . 1 : * hdwà ndwaho. ,

oncle (s) grand-père (s) tuteur homonyme (s) '

boeuf (s)

339 -

b)

Les autres noms

'

Les noms à initiale

/ ë- /

autres que les termes de parenté n ’ ont

pas d ’ opposition singulier/pluriel/ soit q u ’ ils désignent des notions non comptables : \

V

npi

» t ripa

demain

hgwë

du karité

du foutou

nsaka

du riz

soit q u ’ ils aient une valeur de générique : ngbéwè

orange

n ^isè

piment

n tra d 'jé

vêtement

hdo

flotteur

n jo

bambou de raphia

nkpata

chaise

En cas de besoin, la qualité d ’ unicité ou de pluralité peut être exprimée avec ces noms par l'empoi des numéraux ou des quantificateurs. 2.2.5. - Noms è initiale

» / ë> /

P Quand il entre dans une corrélation Sg/Pl, ce préfixe /2-/ marque toujours un pluriel s'opposant à un singulier en

/â-/

ou

à ton haut A5-/.

Toutefois de nombreux noms sont toujours marqués de ce préfixe et échappant donc à l ’ alternance tives

Sg/Pl. Comme les précédents les valeurs singula-

ou pluratives sont exprimées eh cas de besoin par des numéraux ou des

quantificateurs. Beaucoup de ces noms désignent des quantités non comptables : liquides et masses : rîthù

sable

ridù

eau

P •\ nnje /

sel

nka

san§

rinâ

viande

rin5

huile

rie r

or

ride

boisson

r

- 340 -

' 'S' nnudu

r t t nsusu

poussière

sueur

La plupart des termes désignant des parties du corps entrent dans cette catégorie : t

r nmo

bras

nta

jambe

nfo / / rtmâkhâ

nez joue

rft rahë

genou

bouohe nchwè \ rnpë

os

nmêÊ f > \ nhëmë

oeil

sein

visage

Enfin, pour1 beaucoup, l ’ absence du pluriel semblé entièrement aléatoire npha P nmë f nfë % nno

;p alissade

nfè

aubergine

extrémité

nmwé

oeuf

filet

/ \ nnu

champignon

trou

nkhu

maison

2.2.5. - Pluriels irréguliers a)

exceptions -

origine n'est Quelques noms ont un pluriel particulier dont l ’

pas établie - Quelques exemples suffiront n^o

-*■

cho cho

+

\ kocë t* ' j ipo b)

:h

rtfo

ami (s)

richro

fourmi -magnan

\ rîchwra \ nkocrâ nm j o

pou (x) oiseau (x) enfant (s)

exceptions tonales - Quelques noms présentent des variations tonales irrégulières :

- 341 -

ndwaho

boeuf

nkoso

•/ 1 / ' nkoso

poulet

rîbrëmâ

nbramâ

animal

ndwà

ndwaho

kbsb % brâ

2

au lieu de

.2 .6 . - Marque supplémentaire au pluriel

A Les marques / -ma /

\ / -ho /

et

apparaissent ci-dessus comme

obligatoires dans la formation de certains pluriels. Elles peuvent en outre s’ ajouter à certains pluriels déjà formés suivant les règles précédentes, facultativement. Il est impossible de déterminer quels sont les noms qui ont cette possibilité, seul l'usage est la règle. En voici asa

-V

nsa

-*•

nj iho \ Æmjeho

Ejè

-+

\ Ièphâ

-*

~ * * nnépha ~ nnéphâho

chraI a

-+•

nchraI a

nm j è

quelques exemples :

nsàma / V njlmaho r \

margouillat

nmjernaho

ferme

grand-mère personne pangolin

~ fichral.

2*3. Qualification Le qualifiant suit le nom qualifié suivant l ’ ordre : Qualifié

-

Qualifiant.

Comme on l ’ a vu en 2.1. , les marques du pluriel suffixées le sont directement à la base nominale, l ’ adjectif ne venant q u ’ ensuite i d ’ autre part le numéral suit l ’ adjectif : (revoir les exemples en

2

.1 .)

2.4. - Quantification Il

n’ est pas encore possible de dire si les quantificateurs sont des

nominaux, des adjectifs ou autre chose. Ils se placent en fin du syntagme nominal (comme on l ’ a vu en 2.1.). Il faut toutefois signaler l ’ existence d'un

- 342 -

quantificateur particulier : më

.

phè

/ thubo /

rtkoso

:

thriEo

/je/ai acheté/ poulets/ beaucoup/ J'ai acheté beaucoup de poulets Il

s’ agit en fait d'un verbe, utilisé ici en série verbale, mais qui

fonctionne par ailleurs comme verbe plein, avec le sens de devenir nombreux (inaccompli) être nombreux (accompli) :

10

è~thuEo

/nous/INAC- devenir nombreux/ Nous devenons nombreux nmjo

thtfÊb

/enfant s/devenir nombreux -f- ACCOMPLI/ Les enfants sont nombreux 11 y a beaucoup d'enfants. 2.5. - Interrogation Il

n'y a pas en Ebrié de modalités nominales interrogatives, mais des

pronoms interrogatifs : ou

/ êbt / àbë

/ àbë

/

/ thàbè /

pour les humains et

pour les non-humains s Ea

è

/qui ?/ est venu, particule bf

ou

ê

cfi

Qui est venu ?

b

/quoi ?/tu/as mangé/-part.

Qu 'as-tu mangé ?

/ bf /

Ces pronoms peuvent s ’ associer à un nom sur lequel on veut faire porter l'interrogation. Il y a alors simple succession : Pronom interrogatif

bf

koso

àka

phè

-

Nom.

è

/quoi ?/ "Poulet/ Aka/ a acheté/ part./ Quel poulet Aka a-t-elle acheté ? \ thàbë

A

Djé

è



è

/qui ?/ ferme/ tu/ as vu/ part./ Quelle ferme as-tu vue ? 2» 6 . - Syntagme complétif L'ordre des constituants est inverse, de celui du syntagme qualificatif, et la séquence est immédiate (il n ’ y a pas de connectif) : Complété

-

Complétant

Chacun des deux noms peut recevoir les marques habituelles : \ me

\ ^jâ

àwo

* t hcigo

.........

/je/ ai coupé/ chat/ queue/ J’ ai coupé la queue du chat(d 9un chat) \



\

\



lo-wo

t hcigo

/je/ ai coupé/ DEF-chat/queue/ J’ ai coupé la queue du chat en question \

me

v

-js

\

àwo

mro

/je/ai coupé/chat/noir/noir

loko

thago

ce/

queue/

J'ai coupé la queue de ce chat noir.

- 344 -

Comme

en français, on peut avoir une succession de syntagmes complétifs

= un nom complété étant complétant d'un nom qui le suit. X





\



mthè

%

wo

thago

/je/ai coupé/de moi/père /chat/queue/ J 'ai coupé la queue du chat de mon père Où

l’ on voit que les pronoms dit •'possessifs" sont en fait des personnels

en fonction complétant. Un seul pronom substitutif peut être complété dans un tel syntagme, il est spécialisé dans cette fonction. Ce pronom est / kè / f \ s \ / \ ng m? thekho go o n? më nthè j 4kè o

ou

/jékè / :

/voici/de m o i / oncle/champ/part,/voici/de moi/père/celui/par t, / Voici le champ de mon oncle, voici celui de mon père 2.7. •- La Coordination La coordination des deux noms est marquée par le morphème discontinu t y

f

il........ omo

t

/

ou

/lé .....ho /

:



omo

f

x





aka

nogbù

/je/ ai vu/ Aka / et / Nogbou / J'ai vu Aka et Nogbou



\

et / :

- 345 -

2.8.

- Les Pronoms personnels

Les pronoms dits personnels ont une forme qui peut varier, pour certains avec la fonction., suivant le tableau suivant : *1

j1 1. Sg

i |

2. Sg

j

j

Forme Forte

Sujet '

Objet

' më

j | I hè

è më

ë / â

3. Sg

! 1

. Qkè,

j \ I

(nè) 1. Pl 2

lo I j

. Pl

I i

/ ho \ wo

3. Pl Inanimés

a

^ \ | wo y

oko

é



La forme dite forte apparaît en toute autre fonction que sujet et objet (focalisation, topicalisation, complément de nom etc ..,) o Le pronom singulier de 3 personne est le plus diversifié, comme sujet / on a /E / ou /a / (à ton variable) suivant le choix de la «conjugaison. Comme objet, on utilise indifféremment locuteurs, ou le pronom /

1

/

/ Qkè /

réalisé [ nè ] ou [ oè ] par certains

dont l ’ aperture et la résonance s ’ assimile à

celle de la voyelle qui précède : C I L

[è], [è], [g], Ils ne è-utilisent que

pour les animés. Les inanimés sujet sont représenté par substitutif expansion.

/a/

ça, et n ’ ent aucun

- 346

2.9.

- Nominalisation d e s verbes

La plupart des bases verbales de 1 'Ebrié sont formées sur des lexèmes verbo-nominaux. Ces verbo-nominaux peuvent participer à des constituants verbaux :

Pj3

/il + INAC/ jouer/

lo

e

-thf

/nous/INAC -vieillir/ où

Il joue

Nous vieillissons

à des constituants nominaux

t .f

apja at h

f

le jeu la vieillesse

Le nom formé à partir d'un lexème verbo-nominal a toujours une .e

/a-/. D ’ autre part, le ton du lexème est haut, neutralisant

iition Haut-Bas manifestée dans le s verbes : khu

mourir

akhu

la mort

ko

vomir

6k 6

vomissement

wa

courir

/ / awa

course

bjà

blaguer

abja

blague

i'

respecter

ai

r

respect

bo

attendre

éb6

attente

\ po

aimer

> / apo

amour

po

se réconcilier

apo

p >

accord

Eventuellement peut exister un autre nom fondé sur le même lexème, mais il n ’ empêche pas la possibilité d ’ un nom de

forme

/a

* f

\

- 347 -



prêter

ta

insulter



téter

/ apë

action de prêter

apë

dette

ata

action d *insulter

ata

insulte

apë

action de téter

npg

setn

Lorsque le verbe exige la présence d'une expansion nominale, cette expan­ sion est aussi nécessaire dans la forme nominalisée, en fonction de complétant : phé

aj f

aj fphé

achat

*+

nsakaphé

achat de riz

-*■

athédja

descente

afwéto

parole

aj fphëcf'

vente

/acheter/chose phé

nsaka

/acheter/riz/ dj à

athé

/descendre/en bas/ to

Cwè

/parler/parole/ phé

aj f

df

vendre

-*■

/ac heter/c ho s e/manger/

go

ndù

/Vb/ eau/

ndùgo se laver

action de se laver

- 348 -

3.

- CONJUGAISON L, majorité des verbes en Ebrié est formée sur des lexèmes monosyllabiques

Les disyllabes étant peu nombreux, seule la conjugaison des monosyllabes sera exposée ici. Les marques aspecto-modales de la conjugaison portent sur :

11

les variations tonales du pronom sujet

2)

Le choix du ton-'du verbe

3

)

4)

L’ utilisation de certains morphèmes vocaliques préfixés au verbe. L'emploi d ’ auxiliaires de conjugaison.

3.1 o - Le pronom sujet.. Ils ont un ton intrinsèque qui apparaît è l'accompli :



j'ë

Ib

nous f

è f e

tu

ho

vous

il, elle

wo

ils3 elles

Ce ton peut varier à certaines conjugaisons. Par exemple à l ’ habituel, avec verbe à ton bas, tous les pronoms sujet prennent un ton haut : /më, / lo ho wo /. ; Le pronom 3 Sg. varie entre /ë /

et

/a/

é,

a

suivant les conjugaisons.

3.2. - Ton du verbe L’ Ebrié a 2 classes tonales de verbes : Haut et Bas. Ceux à ton bas gardent leur ton dans toutes les conjugaisons. Ceux à ton haut prennent un ton bas dans certaines conjugaisons (impératif, accompli, accompli négatif), auquel cas les oppositions tonales entre verbes sont neutralisées :

- 349 -

më \/ mge

3.3.

je souffle

phu

i souffle ; v.essuie

phù j 'essuie

phù

- Préfixes verbaux On en rpccntrere ëeux :

/c/

et

/o/

qui n'apparaissent clairement

qu'avec un nom sujet, mais s'amalgament souvent avec le pronom sujet : mëté'

mg

+

£

été

è+

etc ...

ê

3.4. - Auxiliaires

Il s ’ agit du verbe

/£a /

"venir"

qui est-utilisé comme auxiliaire

de conjugaison aux futurs. Les critères qui permettent d ’ en faire un auxilaire existent, mais seraient trop longs pour être développés ici. Ayant un comportement absolument identique, la marque peut-être aussi considérée comme

denégation

un auxiliaire, bien que n'existant

/le/

plus comme

verbe indépendant. 3*5. - Tableaux des conjugaisons Pour chaque conjugaison, nous donnons un exemple de verbe à ton haut /£a/ venir

et un à ton bas

ajouté le sujet

/bo/

attendre. A la 3° personne du singulier sera

/nogbù / , nom propre féminin, afin de laisser apparaître les

morphèmes qui-s'amalgament au pronom sujet. 3.5.1.

- IMPERATIF

A l'impératif, tous les verbes ont un ton bas. f>à

viens

bo

attends !

- 350 -

*3.5.2.

- ACCOMPLI

A l’ accompli, tous les verbes ont un ton bas. L ’ initiale de nasalise après un pronom è voyelle nasale (

J'ai attendu ... \ mÇ

Sg

me

ma

2

Sg

b



3

Sg

g

ma

3

Sg

nogbu

6

1

Pl

lo

2

Pl

f ho

3

Pl

wo

se

voir phonologie 5.1.)

je suis venu ... 1



bo

e f s

bo bo

nogbù

bo



lo

bo

ma

ho

bo

fe

wo

bo

a

3.5.3. - INACCOMPLI

Il y a deux formes de l ’ inaccompli : le progressif (action en train de se faire) et l ’ habituel. Le progressif est caractérisé par le morphème: verbal préfixé

/e-/

à ton bas devant un verbe haut et à ton haut devant un verbe bas.

Ce préfixe s'amalgame aux pronoms singulier" :.. \

v

m?

+

e.

+

e

\

e

•f

V

më à

»

m ?

+

\

e

+ '

a

+

e

->

me

> ■ a

->

ë

é

->

â

V V

â

+

e

-y

a

t

L’ habituel n ’ a pas ce morphème, mais tous les pronoms sujet prennent un ton haut avec les verbes bas. Il en va.de même.de la syllabe :finale d ’ un nom sujet ( nogbù

-*

nogbu ). On peut remarquer que 1 Sg, 2 Sg, 3 Sg ont la même

forme pour les deux conjugaisons de l ’ inaccompli avec les verb’ es à ton

haut.

- 351 -

PROGRESSIF

Je viens ...

J 'attends v më

bo

ba

ë

bo

ma

/ â

bo

\ 1

Sg



ma

2

Sg



3

Sg

è \ a

3

Sg

nogbù

' k '1 e-ba

1

Pl

lo

2

p

/ h3

3

Pl

wo

nogbù

é-bo

e-ba

lo

é-bo

è -Ê i

/ . h5: •

é-bo

\ .4\f

WO

é-bo

HABITUEL

Jè viens habituellement ...

J'attends habituellement ...

ma



bo

k

è

bo

ma

â

.bo

1

S



2

S

3

S

è \ â

3

CsJ

nogbù

Ea

1

p

6a

2

p

lo / I~i0

3

p

WO

nogbu

bo bo

ma

lo f ho

ba

wo

bo

bo

3.5.4. - FUTUR L’ ébrié distingue deux futurs : l ’ un, PROCHE, marquant une action imminente, 1 'autre, LOINTAIN, une action envisagée à long terme.

- 352

Dans tous les cas,- la marque du futur est le verbs

.r,. /b a

/

v e m r 3 utilise

comme auxiliaire. Son comportement face h la nasalisation est différent de celui de

/Sa/

employé comme verbe - le verbe

/f>a/

nasalise sa consonne après

un pronom nasal (1 Gg, 3 Sg, 2 Pl) :

me

ma

a

/

ma

^ho

ma

l’ auxiliaire se nasalise complètement et est perméable à la nasalisation après les pronoms 1 S më

et

ma

3 S

(mais non 2 P) = / ma

ma

L’ auxiliaire de la négation





/le/

ma

ma,

mais' :

ho

ma

a le même comportement face à la nasalisation

ë

à



ma

è

il n'est pas venu

Je ne suis pas venu

* ho

mais

, ne-

P\ bà

à

vous n'êtes pas venus Cette propriété apparaît bien au futur négatif : \è



b

/tu/FUT/NEG/venir/part / ma

ne

Tu ne viendras pas

ma

/il / FUT/ NEG / VENIR / PART/ FUTUR je viendrai (bientôt) 1Sg 2

më Sg

ma è

ma

Il ne viendra pas

PROCHE j'attendrai '(bientôt) \ më

P ma

bo

ev

C' ba

k' bo

- 353 -

' a

f ma

ma

è-ba

£a

nogbù

■ è-Ga

bo

lo

è-Ga

Ëa

è-£é

bo

Pl

.i ho

K £, e-ba

Ba

lo * ho

Pl

wo

è-ba

U

wo

è-ù

3

Sg

3

Sg nogbù

1

Sg

2

3

y a

FUTUR

je viendrai (un jour) 1

Sg

2

Sg

i P â

* ma

bo

ma

U

£é

bo

LOINTAIN

j fattendrai (un je *

\t mââ

bo

ê f a

fe ojr& ïodowné

Les verbes n ’ ont ja m a is de v o y e lle i n i t i a l e .

Ils

sont le s p lu s souvent

m onosyllabiques :

ph

acheter peroer couper

f ld vj£

Mais i l

e x is te a u s s i de nombreux d is y lla b iq u e s

réveiller laver attendre

pfpjè fopno pànà

bft) crànà

:

tourner fendre

2. - La s y lla b e On tro u v e en éga des s y lla b e s / V / ,

2 .1 .

- s y lla b e s

/C V / e t /C e V /.

/V /

Ce sont le s p r é fix e s v o c a liq u e s des noms ( v o i r g ram m aire), c e r ta in s pronoms :

6 , 6

tu

e t quelques morphèmes i ni

s jé

i

/je/se fàtiguer/NEG/ nf

co

)gbê

/ je /f e r m ë r /p d r te /N Ë G /

je ne me fatigue pas ê

je ne ferme pas la porte

- 365 -

2 . 2 . - S y lla b e s

/C V /

po)

donner

pci

foutoiS

v£-ll

regarder

kpo-où

route

2*3» “ Syllabes -c-

/CeV/

représente -r-

après les, consonnes centrales (dentales, alvéo­

laires, palatales) non nasales. glisser

; d r£

sauce

M

nager

-c-

représente -n-

après les consonnes nasales. ( m, p, Q et

pnl

vieillir

i-mnf

excréments

o-Qwnl

année

-c-

représente -|-

après les autres consonnes (non nasales

d'arrière) : kp Ia If

rat

wlé

chanter

-c-

peut enfin représenter

p f p ?è

g\nê

ï-gblï

coudre

.

f Id

-j-

ou

c.mpmgnt , percer ,

-w**

:

réveiller

fja

brûler

être debout,

sjé

être fatigué

se souvenir

çfwé

creuser

qw

).

d’ avant et

- 366 -

3s ' TONALITE 3.1. - Tons ponctuels L’ éga a trois tons ponctuels Haut/Moyen/BAS qu'on met a,isèment en éviden­ ce. : nt

je parle

ni

ta

j rai parlé

ni

ta

je mâche

Cette opposition n ’ est pas manifeste dans les nominaux, où l'existence d’ un préfixe vocalique et l'influence des consonnes sur sa réalisation tonale empêche de trouver des paires parfaites. On peut toutefois proposer les opposi­ tions de schèmes tonals suivants ;

èda êdâ

kola enterrement

êta êta

parole doigt

èf^ *

des enfants

if î

oeil

3.2. - Tons modulés Outre les trois tonèmes

H/M/B, on trouve en éga des tons modulés qui ne \

semblent pas être des tonèmes : Ces modulations apparaissent : 1)

Dans des mots d ’ emprunt

apa

caoutchouc

pot

mil

: gwi A dra

karité argent



- 367 -

2)

sur des voyelles longues : en ce cas, ils peuvent être interprétés comme une suite de deux syllabes isotimbres :

* ' üleële odobda

co-épouse

ciékpà

peu de

3)

.......

arc-en-ciel

Dans la conjugaison, où ils résultent de la combinaison d ’ un pronom sujet et d'une marque verbale :

na



li

. pè

Rachèterai qu*il achète

5Î ni

a

pfc

11

C



"►

3.3. - Réalisation tonales liées à la. consonne Comme dans beaucoup d ’ autres langues (Ewe, Gen, Fon, Gban, Gouro, Guère, Ebrié, etc ...)

les consonnes de l'Ege se divisent en deux classes qui ont une

influence différente sur la réalisation tonale :

b, v, d, (z),

:

1)

Sonores fortes

j, g, gb.

2)

Toutes les autres : sourdes, ingressives, continues, nasales.

L’ influence de la consonne sur le ton se manifeste de deux façons : 1)

Le ton haut, :

Le ton haut d ’ une syllabe dont l ’ initiale est une sonore forte se réalise toujours MONTANT

:

/ èg(£ /

[ egfi ] :

canari

/ogbê/

-+

Cbgbë ]

natte

/hji

-4-

C fctf ]

héritage

/Xbê /

-*■

[ Ibg ]

empreinte

[èIàbâ 3

banane plantain

/è Iàbcl/

-h

- 368 -

Si 1 ‘ .initiale-de la syllabe est. une autre consonne, le ton haut se réalise toujours HAUT.,. 2)

La voyelle initiale des noms

:

Si la consonne qui la suit est une sonore forte, la voyelle initiale du nom est toujours à ton bas : Ida

tas, régime

èda

action de montrer

oda

pagne

[ odS ]

Si la consonne qui la suit est une autre consonne, la voyelle initiale du nom se réalise : ton bas, si le ton suivant est bas .* tbtù)

plume

èdà)

hache

à ton moyen, si le ton suivant est moyen ou haut s ote

arbre

ecle

ronflement

êtu

pleur

acfti

eau

On pourrait résumer ces faits en une seule règle ; La voyelle initiale des noms est à ton bas j ce ton bas est relevé au ton moyen devant une syllabe à consonne autre que sonore forte et à ton autre que bas. Remarque

:

Il faut noter toutefois quelques rares noms dont la voyelle initiale est à ton haut V

fownè

dos jambe



yâgbï

tes tambours

m-

+

uje



mu je

leur fagot

no

+

dwànl

f

no

ma

dψnl

machette

amalgame éventuellemer Dans la conju nis.on-, le pronom sujet s ’ marques aspecto-modales : ni*

o"

peà

nb

wa

wa



/je/ ACC/ acheter/ PASSE/

j 'ai acheté

ni

na

a

f



/ je/ FUT / acheter/

j 'achèterai

f

li

-

\

pe

ë



+

* 1i

,_ pee

,

;

y,

II n 'achète pas

/il/NEG/acheter/NEG/

Les pronoms personnels' de troisième personne né sont utilisés que pour les noms de personnes, ainsi que pour les noms des classes

et a . Pour les

autres noms on utilise les pronoms de classe signales en 2 . T A .

2

.8 . - Nominalisation des verbes La plupart des verbes éga peuvent être nominalisés par préfixation de la

voyelle de classe

e

ou

e

suivant l ’ harmonie vocalique. Ils appartiennent

donc tous au genre unitaire

/e , e/ ,

le verbe est à ton haut, le nom d ’ action

est à ton moyen. Si le verbe est à ton bas, le nom dérivé est à ton haut. Le ton du préfixe suit les règles expliquées en Phonologie (3.3.). Exemples ; -+

ido

ponte

ecfe

ronflement

à

pondre

66

ronfler

do

boxer

-y

vèdo

da .

montrer

-y

eda-

action de boxer action de montrer

3. - CONJUGAISON Les marques aspecto-modales de la conjugaison éga portent sur la variation de plusieurs, paramètres : ton du lexème verbal, modalités verbales préfixées et suffixées, vocalisme du lexème verbal, et pour les formes négatives particule finale d 'énoncé.

Avant d ’ étudier ces faits en détail, il faut rappeler que le groupe du verbe forme un tout marqué par l'harmonie vocalique avec le lexème verbal. Ce groupe comprend : pronom sujet - préfixe - lexème verbal - suffixe - pronom objet. côwla-ta /poulet -le/

' nf o



wa

(5nl

[no

pê ]

[ no

bo ]

je/ACC/acheter/PAS-1/lui/

Le poulet, je l 'ai acheté à)wla-ta

nf o

bo

we

/poulet-le/

je/ACC/attraper/PAS.l/lui/

Le poulet, je l'ai a t t r a p é •

tînl

- 395 -

3.1. - Ton du verbe

Il

y a deux classes tonales de verbes en éga = à ton haut, et à ton bas.

Ces tons de base apparaissent à l ’ impératif, 1 ’ inaccomj-li, le futur et l ’ injonctif etc ... Les verbes à ton haut (ex : po balayer) l’ accompli, aux passé

1

et

2

prennent un ton moyen à

, au futur négatif, au prohibitif etc ...

Les verbes à ton bas (ex

: pèacheter)

prennent un ton moyen à

l’ accompli, à l ’ inaccompli négatif, au futur négatif, etc ... et un ton haut aux passé

1

et

2

, au prohibitif etc...

. Les verbes à ton haut apparaissent à deux régistres : haut et moyen, et les verbes à ton bas à.trois registres : bas, moyen et haut. Ces deux classes tonales de verbes permettent d ’ opposer des verbes homo­ phones mais non homotones : ni



je viens

ni

wa

je tue

no

wa

Ii

no

wa

li

j 1étais venu j 'avais tué

Toutefois cette opposition tonale est neutralisée dans 2 conjugaisons où les deux classes de verbes prennent un ton moyen. Il s ’ agit de l ’ accompli et du futur négatif : ni na

wa wa

là-à

je suis venu

ou

je ne viendrai pas

j'ai tué ou

je ne tuerai pas

- 396 -

3 "2. - Vocalisme du verbe

En général, mis à part le ton, la forme phonique du verbe ne varie pas dans la conjugaison. Toutefois, quelques verbes ont une variation vocalique qui n ’ apparaît qu'à la conjugaison de l ’ inaccompli (po sitif et négatif). Il s ’ agit toujours de verbes à ton bas et à voyelle fermée ( forme en ( o ,o )

i, t, u, ü) ). Leur inaccompli se

suivant l ’ harmonie vocalique. Exemples :

bw

monte r

t ni

bo

je monte



pourrir

nf

bo

je pourris

c'

fermer

nf

CO

je ferme

cl

rire

ni

co

je ris

3.3. - Préfixes verbaux Certaines conjugaisons n ’ ont pas de prédicatifs verbaux explicites en du

inaccompli, l ’ accompli et ,1 ’ impératif ton du verbe. Ce sont l ’

* pe

achète !

po

balaye !

/ ni

% pe

j 1achète

t ni

p po

je balaye

t ni

pi

j 1ai acheté

ni



j 'ai balayé

Les autres conjugaisons font appel à un morphème préfixé qui s ’ amalgame au pronom sujet, ou subsiste isolément si le sujet est un nom. Ce morphème est en général une voyelle. Exemples : Futur gïgé

;

voyelle a



/ a-/ saka

/Guigué/FUT/acheter/riz/

Guigué achètera du riz

?.37

la

pe

saka

(1

1

-fa

la

J

na

J

Il achètera du riz na



saka

f ni

-f

â

J 1achèterai du riz Prohibitif = voyelle 9

gïge

/

o

ou

o /:

* o



s£ka

/Guigué/PROH/acheter/riz/ f pe

10

f * saka

Que Guigué n ’ achète •pas d é riz /

( li

+

o -*•

lo'J

+

o +

o

/Qu 'il ri1achète- pas de riz ! b



saka

(6

)

N’ achète pas de riz ! Les principaux préfixes que nous avons dégagé sont : / a/

;

Futur,

passé lointain.

/o, O

/

Prohibitif, passé 1 et 2

/o

/ j

Passé 1 négatif.

d

/ a /

Futur négatif.

Ce préfixe peut-être r é d u i t .à un simple ton haut, comme à l ’ injonctif ou à l’ inaccompli négatif, En ce cas, on a les amalgames de tons suivants : P

nf

P

+ ~■ *nf

• -

+-

-*

qoo

11



saka.

Qu’ il achète du riz !



saka

Achetez d u riz !



.

li

'

qcü

.

+

, wa

-+•

r. , wa

il

etc ...

- 398 -

3.4. - Suffixe verbal Outre les marques déjà citées, on trouve un morphème suffixé au verbe dans quelques conjugaisons : / -wa

ou

-we

/

au passé

1

(positif et négatif)

/ -Il

ou

-if

/

au passé

2

(positif et négatif)

/ -la /

au futur négatif :

no



II

saka

no

;jf



Je me suis tu

na



la

saka

a

j 1avais acheté du riz

Je n'achèterai pas de riz

3.5. - Particule d*énoncé Enfin, toutes les conjugaisons négatives (sauf le prohibitif) font apparaître une particule vocalique en fin d ’ énoncé. Cette

particule est homo­

phone et homotone de la dernière voyelle de l ’ énoncé et ne se manifeste

donc

que par un allongement de cette voyelle finale : no



wa

saka

a

Je n'ai pas .acheté de riz

/je + o/acheter/Passé 1/rie/NEG/ gigé

o

po

/Guigué/ACC/

ocfo-ta-Qo

b

/ma i son-la -£cu il rêve (verbe wu rêver à 1 1inaccompli et objet nécessaire).

o

o

II. ESQUISSE GRAMMATICALE Les maigres notes de grammaire que notre enquête sur l féotilé nous a permis de réunir sont fondées sur l'étude de quelques para­ digmes, la dimension syntagmatique y étant pratiquement absente. Les usages de plus en plus circonscrits dans lesquels la langue se parle, les circonstances da'ns lesquelles s'est déroulée notre en­ quête ainsi que le monopole que notre informateur entendait préser­ ver vis-à-vis de toute recherche sur 1'éotilé sont en partie res­ ponsables de cet état de fait. Notre corpus nous a donc permis quelques observations concernant la morphologie verbale et nominale mais pratiquement aucune d'brdre syntaxique. 1. La phrase Sont attestées des phrases intransitives : D-ba-lè (3e p. sg,-venir- acc) I l e s t v e n u aussi bien que transitives ou doublement transitives : D-cl-lfc bà pô ï (3e p. sg. -frapper- a c c ,enfant, jeune, def) I l a f r a p p é l *e n f a n t .

- 415 -

o-lè-jà ma po è né èIè (3e p.sg. - inacc.-montrer* enfants, jeunes, def, pl. a chose) I I a m o n t r é q u e l q u e c h o s e a u x e n f a n t s . Les expansions objec.tal.es prennent place après le verbe : S V (0) (0). La langue utilise fréquemment l 'association d fun verbe et de son complément pour former une locution verbale ,: 3 -lfc-wà sô (3e p. sg. -inacc- faire, eau) Il n a g e . Elle fait également us.age de séries verbales : o-mù-lè bànémà-lè mè (3e p. sg. -prendre- acc, machette, encore, donner- acc, moi) Il m fa r e d o n n é l a m a c h e t t e . . Le syntagme nominal Ponctionne au niveau du syntagme nominal un morphème è du défini s’ opposant à son absence pour marquer un usage spécifique par rap­ port à un usage générique : nzd h do-lè (eau, def, être chaud-acc ) L ’e a u e s t c h a u d e . o-pù-rè àbo (3e p. sg. -creuser-acc,trou) I l a c r e u s é un t r o u . Lorsqu'ils sont coprésents, lemorphème du défini précède la marque mé du pluriel (cf. le 3ème exemple du paragraphe ci-dessus) Il semble q u 'appartiennent au même paradigme les démonstratifs èbé ce...ci. et cwë c e ... . là 3 mais le statut de ces morphèmes deman­ derait à être précisé, ato èbé ce c a n a r i - c i àto cwë ce c a n a r i - l à Dans le cadre du syntagme complétif, la détermination d ’ un nom par un autre s ’ effectue dans l ’ ordre complétant complété : mono nlgbé le c h e f { n igbé - a î n é 3 v i e u x ) d u v i l l a g e bàné ndo le t r a n c h a n t (hd6 - b o u c h e ) d e la m a c h e t t e . Dans des usages non génériques, il semble que le.complétant puisse être facul­ tativement repris par un pronom personnel : pâ ou ajè o pâ la m a l l e d ' A d j é mbiipwé so ou mbtjpwé o so le p i e d . d e , l a t a b l e 3 les syntagmes o pâ et o so signifiant respectivement s a m a l l e ét s o n p i e d . On observera que lorsqu’ il e$t le seul terme ,à•fonctionner comme complétant dans le syntagme, le pronom personnel est régulière­ ment à ton bas; mais lorsqu’ il reprend un terme complétant déjà 2

- 416 -

exprimé, il adopte le ton inverse du premier ton du terme complété : on le voit ci-dessus et dans 6 sb le pied d'Adjé, On obnervera également que dans tous les cas des noms tels que èpa malles ès b vied3 jambe, etc., perdent leur préfixe en fonction de complété. Nous ne disposons que de très peu de données pour fonder l'hypo­ thèse de l'existence de syntagmes épithétiques dans lesquels le complétant suivrait le complété : po mé (hommes, jeunes, pl.) de .jeunes hommess sg. : bta pu un jeune homme , Un autre type de qualifiant adjectival serait-représenté par des dérivés de verbes accompagnés d ’ un morphème nti : cf. qwoowo nu sec (owo - être sec) ou èsîhé br3... gale

gratter

de



tcmce

appeler

Vta

ta

arc

balai

4 . 2 Neutralisation tonale

j

Les oppositions à trois termes (ou plus) entre des paires minimales d rune (1 ) même classe grammaticale sont fort rares. Hormis quelques cas insolites n o u s ,n'avons pas relevé d ’ oppositions de ce genre entre ton Haut et ton Moyen. Par contre le ton Moyen s'oppose très souvent au ton;Bas. On pourrait donc supposer que l'opposition ton Haut ton Moyen se trouve neutralisée et que de cé fait; il n'existe que deux oppositions dé base (ou érchitonèmes) entre ton Bas et ton Non-Bas. De même, nous constatons que pour des modulés il se produit un phénomè­ ne de neutralisation. En effet, il n ’ y a pratiquement pas d ‘ opposition lexica­ le entre les deux Montants B-H, ’ M -H ni éntre lies deux Descendants H-B, M-B. (1 ) exemple :

sf

moitié

/

sT

époux„

44 6 -

On pourrait donc retenir deux types de modulés de base : MONTANT

et

DESCENDANT.

Une autre hypothèse relative aux tons modulés consisterait à les ana­ lyser comme une simple succession des tons ponctuels. Mais ceci ne simpli­ fierait pas pour autant-les’faits car bien que les tons modulés des lexèmes à structure CcV puissent être déduits des tons ponctuels des structures sousjacentes CVCV, une telle démarche ne serait pas valable pour les modulés des lexèmes à structure CV dans la mesure ou il n'est pas du tout évident que ces derniers soient aussi dérivés de structures disyllabiques. 4.3.- Failles tonales Ton Non-Bas Dans l'ensemble il nous a semblé que les registres Haut et Moyen chan­ gent peu dans l a •chaine-parlée ; d ’ où une relative facilité pour l'identifi­ cation de ces tons. De plus des failles tonales intentionnellement glissées •par nous dans des énoncés ayant des tons Hauts ont été aussitôt corrigées par nos informateurs, Sur le plan synchronique il n ’ est donc pas possiblô, en l'état actuel de nos recherches, de parler de "downstep”mais ceci n'est q u ’ une première impression qui pourrait être l'objet d ’ une étude plus approfondie. Ton Bas Par contre nous avons remarqué que le ton Bas subit certains change­ ments de registre dûs essentiellement à des facteurs contextuels. Ainsi, (a) un ton Bas à l'initiale d ’ énoncé et suivi d'un ton Haut est sensiblement plus haut que tous les autres tons Bas du même énoncé. (b) inversement, un ton fias en fin d ’ énoncé est réalisé plus bas que tous les autres tons Bas de l ’ énoncé chez certains locuteurs et ce fut le cas de notre informateur principal; cette chute de registre se réalise comme un ton Bas descendant.

- 44 S

E S Q U I S S E

1

G R A M M A T I C A L E

.- ORDRE DES CONSTITUANTS DE LA PHRASE L'ordre canonique des constituants principaux de la phrase Krobou est

le suivant : Sujet ex.

(la)

(Complément)

Verbe A

ô

pa venir /

/il-HAB/

II vient (lb)

o



/il-HAB/

manger /

Il mange Toute expansion objectale suit immédiatement le verbe ex.

(2 a)

ô

dl



/il-HAB/ manger /

poisson/

Il mange du poisson (2 b)

o

hza

ne

/il-HAB/ boire

/

vin /

Il boit du vin L’ ordre pour deux expansions objectales est le suivant

- 450

(3 a)

S

V

o

wàjè

il-Acc /

C (ANI) t m?

apporter

C

(INA) hz jàng-njo corps chair * la chair

o dï

(1 1 )

hcèkê

il-acc/manger/ attiéké / Il a mangé de l*attiéké impo

(4c)

ê



hzo-bjè

campement/DEF/être/eau-lit/DEF/ Le campement est derrière la rivière.

EXPANSIONS NOMINALES Peuvent être associés au constituant nominal simple du Krobou un cer(1 )

tain nombre des constituants dits de "détermination’ .'

dont le rôle sert

à res-

treindre le champ sémantique du nominal, L e .schème syntaxique le plus déve­ loppé du syntagme nominal dans la langue est le suivant : (Complétant) NOM (qualifiant) (quantificateur) (déterminant) 2.2.1.- Le syntagme complétif Comme il ressort du schème cizdessus, l ’ ordre des constituants du syn­ tagme complétif est bien particulier en.ce sens que par rapport aux autres syntagmes de détermination ici ]e déterminant (ou complétant) précède le déter­ miné : ex Complétant

Complété

se chèvre ko ko poulet (1 ) au sens large du terme

queue

- 454 -

Vu leur comportement analogue sur le plan syntaxique l ’ on peut consi­ dérer les prcnoms dits "possessifs" comme appartenant à la catégorie des complétants :

ex :

6

bT

de lui/enfant/

son enfant

* hu

me

de moi/ tête /

ma tête

Rem. : Les noms en fonction de déterminant peuvent aussi être déterminés à leur tour, 2.2.2.- Les déterminants Son regroupés dans la classe des déterminants les démonstratifs et les marques du générique et du spécifique. Les déterminants grammaticaux suivent toujours le nom ou le syntagme qu'ils déterminent. Les démonstratifs se distinguent par une opposition spatiale de proxi­ mité ou d 'éloignement.■ A

ex., :

pâme

jTè

arbre /

ci /

\ pâme



arbre

/



/

cet arbre-ci

cet arbre-là

Il existe une opposition générique /spécifique au niveau des détermi­ nants. Le générique est représenté par une seule forme, morphème zéro alors que le spécifique distingue entre le morphème, I marque du défini, et le mor* phème gbùko, marque de l'indéfini ■ex, :

(12a)

nto



. (GENERIQUE)

je-Acc/acheter/chèvre/ J rai acheté une chèvre (quelconque)

- 455 -

(12b)

nto



gbuko

(SPECIFIQUE-INOEF)

je-Acc/achetar/chèvre/certaine/ J *ai o.chetê une certaine chèvre (1 2 c)

nto

se

.

(SPECIFIQUE-DEF)

c

je-Acc/acheter/chêvre/DEF/ Dans un sens, l'on peut considérer les démonstratifs comme faisant partie de la classe du spécifique. 2.2.3.- Le syntagme qualificatif Sont

considérés comme qualifiants les adjectifs et les participes * l'or­

dre des constituants et le suivant : QUalifié ex.

( 1)

Qualifiant br£

ko ko poulet

noir

/

/

un poulet noir

ndéroëbï

se chèvre

petit /

/

une petite chèvre

s’ il y a un déterminant celui-ci suit toujours le qualifiant :

ex.

ko ko poulet

brl /



noir /

là /

Ce petit poulet noir

2.2.4.- Le syntagme quantificatif Les quantificateurs et les numéraux suivent le nom q u ’ ils déterminent mais ces deux types de quantificateur s'excluent mutuellement. ex.

(14a)

Æ to



cfcfiê’

je-Acc/acheter/chèvre/beaucoup/ . j fai acheté

beaucoup de chèvres

f1) il peut y avoir u n e xconcaténation des qualifiés, ex. : k^ko br Ô

wa

.. je-Acc/venir

- 459 -

4.3.2.- A

1

amalgament avec ‘ inaccompli et au •futur les pronoms s ’

verbale a ex. ;

me

+

a

ma



+

a

-*•

nîa

bo

+

a

ba

be

+

a

-►

bia

o

+

a

wa

a

+

a

ai

5. - SYSTEME DE CONJUGAISON Inaccompli

manger

dl

balayer

s îsl

aller

sg.

pi.

1

ère

ma

d!

ma

sfsl

ma'

2

è



dl



s îsl







dl

1

ère

nîa

dl

t \ wë SI SI * / v nîc! Sf SI

2

è

blë

dl

bia

SISI

bia

ë



ë

p \ SISI

ë



P

V

dp nîa



Accompli sg. V \ SISI

1

ère

ii dl

fi

2

è

bo dl

bo SISI

o

o



di

pl.

* Q

•i

\

v



30

S

v

o

io

SISI

1

ère

n? dl

< ne

SISI

ng jo

2

è

bè dl



si si

l* 3•0* be

a'

a



d *i j

s

V

si si

v

\ .\ a 30

- 460 -

Futur

sg 1

ère

28

A ma

¥ ma sfs'i

bâ b a

iS di

V

sisi

bé sfsl \ a

* \ sisi

A ma

P ma

j6

,A ba

,/ bo

30

a

.t

bl

j6

ê

Impératif

di

p û°

* V SISI



s fs'î



mange/poisson/

.

f dukunê

balaie/cour/

vas /

Injonctif

1

e

2

è



* ma

o





1

è

p ne dï

2

è



3e

a

dï dï

* ma

sfsï

> mo

Oi

S *1 s *1

6

36

j6

> në

sfsï







sfsï



36

ê

sfsï

a

5.1.1.- Inaccompli Comme nous l ’ avons déjà observé l'inaccompli se réalise par un amalgame du prcnom personnel et du morphème aspecto-modal a. Pour ,1a première personne du singulier les tons sousjacents sont. Haut et Bas, Pour les autres personnes cet ordre est inversé en Bas Haut. Le(s) ton(s) du radical v e r b a l e s pas.

changent

- 461 *

5.1.2.- Accompli Cette conjugaison no requiert pas de morphème âspecto-modal proprement dit et seuls les tons restent iss indices marqueurs. Ainsi, sauf à la première personne du singulier tous les pronoms et les radicaux verbaux portent des tons bas. Le prénom de la première personne du singulier porte, lui. un ton haut* 5.1.3,- Futur Parmi les conjugaisons que noua avons pu analyser» celle du futur est da loln la plus complexe, E lle se forme essentiellement de *s ofe

jour

m

j'ai trié

8

:

■ " oreille sel obéissance

20

.-

to

tisser

48.-

21

.-

t u~é

fais-le

49.-

2 2

.-

ntu

langage

50.-

à|o

nasse de chasse

23.-

6dè

palmiste

51 .■*

ofo

poisson

24.-

ndè

boisson

52.-

oko

25.-

ode

ça a sonné

53.-



lem*ouleï>-... ressembler

.....

*

petit silure

f . m

26.-

ndë

j’ ai planté

54.-

ko

27.-

do

montre

55.-

1 KO

sa a fait mal .

chanter 9

28.-

rîdu

eau

56.-

oko

sorte de calebasse

29.-

d j à

piquer

57.“

ku

mourir

30.-

ocfe

le feu

-58.“

r » oge

!ijeudi'*

\

31 .-

j 1ai chassé

59. -

go

piocher

\

32.-

oda

la prière

60.-

go

couper

33.-

do

allumer*

61 .-

&

vomir

34.-

rîda

urine

62.-

g3

lire

6 3 .-

6c$

la faim

8 9 .-

sT

s femplir

6 4 .-

ogbà

montagne

9 0 .-



donner

6 5 .-

natte en bambou

9 1 .-

si

python

récolter

9 2 .-'

risf

fanfare

6 7 .-

ngbà \ gbo A og bo

cuvette

9 3 .-

osa

(rbandit ! rr

66. -

gbjà

fusil

9 4 .-

zl

lourdaud

6 9 .-

g6â

êcorcer

9 5 .-

ZO

stupide

70..-

g 65

rapiécer

9 6 .-

rih?

miroir

7 1 .-

rig6 o

j'ai rapiécé

9 7 .-

frapper

7 2 .-

< » nma

sorte de danse

9 8 .-

hâ \ ho

7 3 .-

nma

oy?abe noir

9 9 .-

le

être amer

7 4 .-

mo

être vert

10Q --

le

être éteint-

7 5 .-

a mp

durer

101 7*

oie

c ' e s t ’éteint

7 6 .-

/ t nmu

la saleté

102t -

olâ

c'est collér

7 7 .-

nmwâ

griot

1C3 .-

lo

moudre

7 8 .-

rine

sommeil

1 0 4 .-

0 1u

7 9 .-

ne

grandir

1 0 5 ,-



8 0 .-

nnë

j'ai regardé :i

1 0 6 .-

ojà

8 1 .-

rin?

conte

1 0 7 .-

•V* Ja

8 2 .-

rinwâ

intestins

8 3 .-

fT

voler ..

ojiï / . [one] 1 Q 9 .-

moquerie

8 4 .-



être bien

110 . -

[ 3 Pf ]

je sais

8 5 .-



couvrir

1 1 1 .-



prendre à pleines

86. -

va

112 .-

owâ

affaire

8 7 .-

\ VO

chasser de la main doux

1 1 3 .-

owu

/ /

tête

08.-

vo

beaucoup

66. -

monter un animal

fi—

fruit du ronier .

1 0 8 .-

réunir • réunion cent mil

- 472 1.12!.- LES PAIRES MINIMALES

1.12.1,- Remarques préliminaires a) Nous nous sommes limités à une seule paire par opposition, cette paire suffisant à attester l'existence d'un trait distinctif. C ’ est à l ’ étu­ de distributionnelle de déceler ultérieurement d ’ éventuelles neutralisations des oppositions en certains contextes. Toutefois pour les oppositions /§/ /j/ et Ijl - /j/, nous avons fourni une deuxième paire opposant ikl et /jl à la variante conditionnée de /j/ en contexte nasal [p], afin de montrer /f/ et Ijl ne se nasalisent

que

pas dans ce contexte.

b) Les rapprochements effectués ont été sélectionnés e n ‘ fonction de trois critères ; nous nous sommes efforcés d ’ opposer : 1

- deux constituants de même schème tonal

2 - de préférence de même nature [Verbal ou non verbal) 3 - de préférénce, lorsqu’ il avait le choix, deux non Verbaux. Il n ’ a pas toujours été possible de respecter intégralement ces cri­ tères pour les phonèmes très peu fréquents ou apparaissant dans un nombre limité de contextes.

c) Nous avons veillé

enfin, dans la mesure du

rer les phonèmes dans des contextes "significatifs". / 6 /, /d/, ldi, /I/

possible, à faire

figu­

Ainsi lesphonèmes /b/

susceptibles de se nasaliser apparaissent en contexte

nasal dans au moins un ou deux constituants et inversement les consonnes na­ sales /m/ et /n/ figurent au moins une ou deux fois en contexte oral. 1.12.2.- Etablissement des phonèmes consonantiques L'existence phonologique des consonnes est prouvée par les r a p­ prochements suivants : 1.12.21.- Les occlusives

/p/

p/t

(1/17)

p/b

(5/9 )

p/f

(2/84)

- 473 -

/h/

/6/

/t/

/d /

b/d

(8 /2 9 )

b/6

(7 /1 6 )

b/m

(8 /7 6 )

b/p

cf /p /

b/gb

(9 /6 8 )

b /v

(6/ 8 8 )

6/cT

(1 3 /3 3 )

B /p

( 4 /1 5 )

6/m

(1 2 /7 3 )

bVb

cf /b /

B/gb

(1 4 /7 1 )

6/v

(11/8 6 )

t/p

c f/p /

t/d

(2 2 /2 8 )

t/c

(2 1 /4 1 )

t/s

(1 8 /9 3 )

d/b

cf /b /

d /c f

(2 3 /3 0 )

d /z

(2 7 /9 5 )

d /n

(2 6 /7 9 )

d /l

(2 5 /1 0 1 )

'* t' ’

/c f/

/c/

/i/

/f/

/k /

/g/

d/j-

(2 4 /4 3 )

d /t

cf / t /

d’/6

cf /£ /

d^d

cf /d /

d'/z

(3 3 /9 5 )

cT/f

(3 6 /5 1 )

d /n

(3 1 /8 1 )

c f/l

(3 2 /1 0 2 )

d /t

(3 5 /2 0 )

c /t

cf / t /

c/j

(4 2 /3 7 )

c/K

( 4 0 /5 )

j/d

cf /d /

j/j

(4 6 /1 0 6 )

j/g

(4 5 /5 8 )

j/P

(4 4 /1 0 9 )

f/cT

c f /c f/

=f/c

(5 0 /3 9 )

f/J

(4 9 /1 0 5 )

i/sf

(5 1 /6 3 )

k/à

c f /j-/

#/p

(4 8 /1 1 0 )

k /c

cf /c /

k /h

k/g

(5 2 /5 8 )

g/j

cf / j /

g/k

cf /k/

g/gb

(5 9 /6 6 )

g/gf

(59/62)

j-/c

cf /c/ (4 5 /4 7 )

(5 3 /9 7 )

474 -

/gb/

gb/g

cf/g/

gb/gB

(66/70)

gb/m

(65/72)

gb/b

cf/b/

gb/K

(56/67)

gb/w

(64/112)

cf/f/

gf/k

(61/54)

£/gB

(62/170)

£/g

cf /g/

gfi/£

cf /g/

g 6 /gb

cf /gb/

gb/m

(èà/75)

gB / 6

cf /b/

gB/k

(70/55)

gB/w

(69/111)

rn/n

(77/82)

m/b

cf /b/

m/B

cf /B/

m/p

(74/13)

n/m

cf /m/

n/d

n/a

cf /d/

n/t

/£/

/gB/

/m/

/n/

m/v

(74/87)

cf /d/

n/z

(81/94)

(78/19)

n/l

(79/100)

v/w

(86/ 1 1 1 )

z/l

(95/103)

1.12.22.- Les Fricatives

/f/

/v/

/s/

/z/

/h/

cf /p/

f/s

(83/89)

f/v

(85/86

v/z

(87/95)

v/b

cf /b/

v/f

cf /f/

v/6

cf /6 /

s/f

cf /f/

s/z

(91/94)

s/h

(92/96)

s/t

cf /t/

z/v

cf /v/

z/d

cf /d/

z/s

cf /s/

z/d'

cf /cf/

h/s

cf /s/

h/g

(98/60)

h/k

cf /k/

f/p

-475 -

1.1 2 .2 3 .-

Les F r i c a t i v e s

larges

cf /n/

1/^

cf /cf/

(99/90)

l/d

cf /d/

j/$

cf /j/

j/c

(107/38)

(111/105)

j/f

cf /§/

w/j

cf /j/

w/gb

cf /gb/

w/m

néant

• w/v.

cf /v/

w/gB

cf /gf)/

/l/

(104/108)

l/n

/z

cf /z/

1

j/l

cf 7 1 /

j/w

l/j 1

/j/

/w/

/s

Ci)

1.13.- CLASSEMENT DES PHONEMES. CONSONANTIQUES Les phonèmes consonantiques peuvent être classés comme suit 1.13.1.- Tableau phonologique des consonnes ........ '

0 r

C L U S I V E S

CD X TJ i—* O O) H< 0 tn

'h □

0Q *1 (0

Sourdes

P

Sonores

b*

Orales

6

:

t

c

k

d

i

9

f

. 9

cf

U)

en < CD to

H-

FRICA­ TIVES FRICATIVES LARGES

' - “T

DENTALES PALATALES VELAIRES LABIOVELAIRES

LABIA­ LES

LARYNGALE

A gt> h

Nasales

m

n

Sourdes

f

s

Sonores

v"

z îî

pc

J

V

w

(1) La paire 113/76 n ’ est pas très convaincante, /m/ et /w/ n'étant pas dans le même contexte. Toutefois le rapprochement 74/111, montre que /m/ et /w/ non précédés de /n/ sont tous deux attestés devant voyelle orale,

- 476 -

Nous avons accompagné d ’ un astéristique les phonèmes dont la fréquence d’ occurence est très faible, ou dont l ’ existence fonctionnelle n'est mainte­ nue que par un nombre très restreint d ’ oppositions.

1.13.2,- Remarques 1.13.21.- Nous avons préféré classer /h/ à part au lieu de le ranger avec les vélaires, car la différence d ’ articulation entre /h/ et les vélaires a une incidence fonctionnelle : /n/, dans le fil du discours, dis­ parait devant./h/, ce qui ne se produit pas avec les vélaires. 1.13.22.- C ’ est également pour des raisons d ’ ordre fonctionnel que nous avons classé /!/ avec /j/ et /w/. Ces trois phonèmes en effet ont en commun la particularité d ’ être sensibles à la nasalisation j ils sont par ailleurs les seuls à pouvoir figurer en position C 2 ou C^ dans les groupes consonantiques. 1.2.-

LES PHONEMES VOCALIQUES 1.21.- L ’ existence phonologique de 11 phonèmes vocaliques

est provuée par le rapprochement des unités ci-dessous i /sr/

fils

/obe/

c rétait

/obe/

fil

/obâ/

année

/obô/

c'est oassê

/oÊô/

c’ est venu

/obïï/

pierre.

/oBë/

vagin

./66e/

sorte .dô danse

/ob5/

paquet

/oÊô/

c’ est couvé

à quoi nous ajoutons, puisque bf n ’ a pas le même ton que le reste : opL, lundi opê^, bourbier - ope, ça a ri. 1.22.- Le problème de [a] Il ne nous a pas été possible de joindre une unité comportant [a] à la série précédente pour la bonne raison que [a] dans les monosyllabes et

- 477 -

dissyllabes à syllabe initiale vocalique apparaît uniquement après n, où [a] n’ apparaît jamais [â] est attesté aussi après /m/, une fois, mais dans un mot où il est toujours suivi de -/n/- en contexte. Il y a donc dans les Monosyl­ labes et Dissyllabes à syllabe initiale vocalique une distribution complé­ mentaire entre [ 3 ] après et devant [n], et [a] ailleurs. Dans les Dissylla­ bes nus et les Trisyllabes, presque toutes les occurrences de [a] appartien­ nent à des mots qui peuvent être considérés comme des emprunts. Cependant, il se trouve que [a] apparait une fois après /n/ dans [ôncïçfa] = menton, mot que l'on peut difficilement tenir pour un emprunt. En. conséquence, du fait de l ’ existence de cette seule opposition [a] - [a] après /n/, nous nous vo­ yons contraints de considérer [a] comme un phonème, [a] apparait aussi à l ’ i­ nitiale d ’ un certain nombre de constituants, mais, dans ce cas, en raison de l'existence d ’ une série de mots à voyelle initiale /a/, il nous parait devoir être interprété comme la réalisation'de /a/ + /n/, 1.23.- CLASSEMENT DES PHONEMES VOCALIQUES Les Phonèmes vocaliques peuvent être classés comme suit. Tableau phonologique des voyelles

ORALES

NASALES

Avant

Arrière

Avant

Arrière

Avant

Arrière

Avant.

Arrière

1

i

u

2

e

°.

3

e

4

■0 a

e

0

1

e

D

2

:

l

3



'

Les chiffres placés à droite et à gauche du tableau indiquent le degré crois­ sant d'aperture.

- 478 -

2,- PHONETIQUE

(A. GRASSIAS)

Nous donnons ci-dessous quelques brèves indications sur la façon dont se réalisent les phonèmes précédemment dégagés.

LES VOYELLES 2.11•- Les Voyelles orales Nous signalerons simplement, ici que /e/, /o/, /e/, /o/ se réa­ lisent plus fermées que leurs homologues françaises. 2.12.- Les voyelles nasales Les voyelles nasales appellent de plus amples commentaires. 2.12.1.- De façon générale, les voyelles nasales se réali­ sent moins nasalisées qu'en français, ce qui revient à dire que le voile du palais s ’ abaisse moins lorsqu'on les p r o n o n c e r a ] est la moins nasalisée de toutes. 2.12.2.- /e/ et /5/ se réalisent plus fermées q u ’ en fran­ çais, et plus fermées que leurs homologues orales [e] et [o].

2.12.3.- /e/ et /o/ pourraient tout aussi bien être représen­ tées par /T/ et /u/, car le timbre exact de leur réalisation se situe .entre [ë] et [T]

[o ] et [u]. Leur timbre est' encore plus ferme ( e t d o n c se rappro­

che encore' un peu plus de celui de [T] et [u]) après occlusives palatales, occlusives nasales et [h]. Si nous avons opté en définitive pour les graphies ë et: o, c ’ est parce que dans les "jointures’ ' avec les voyelles subséquentes, elles se dénasalisent dans la plupart des cas en [e] et [o], plutôt qu'en [ i ] et [u ]. 2.2.- LES CONSONNES 2.21.- Les explosives

-

Ü7Q

_

2.21.1,- /p/ et /t/ se réalisent aspirées

(1 )

(ou plus exacte­

ment expirées). /b/ et /d/ également ; mais il semble que pour [d] l'aspiration ne soit constante que devant [ i], [u], [c], et facultative ail­ leurs . 2.21.2.- /g/ se réalise aspirée devant [ i ] et [e], mais non devant [u]. /gb/ parait n'être aspirée que devant [ i]. /k/ teurs

ne l ’ est pas du tout, du moins chez les informa­

que nous avons

[d*] sauf

consultés»

2.21.3.- /c/ et /j/ sont prononcées le |Slus souvent

[tj] et

devant [ i] et [ë] où la réalisation est en général plus

proche de

[c] et [j]. Etant donné la réalisation affriquée de ces deux phonèmes, nous avouons être dans l ’ incapacité de déterminer s ’ ils se réalisent également as­ pirés . 2.21.4,- Nous noterons ici l ’ absence de /Kp/ parmi les occlusi­ ves en Ngula. /Kp/ en Ebrié, n ’ existe pas non plus dans la série aspirée. 2.22.- Les Ingressives

(2 )

2.22.1.- Les ingressives orales Le Ngula possède une série complète d ’ingressives orales qui sont toutes, également, des sonores. Ces ingressives se distinguent de leurs homologues explosives par le fait que l ’ occlusion est précédée d ’ une baisse de pression dans la cavité buccale (obtenue par l ’ abaissement du larynx et/ou le report de la base de la langue en arrière), ce qui entraine un ingression d’ air au moment du relâchement de l ’ occlusion. Contrairement à ce qui se passe dans d ’ autres langues, les ingressives du Ngula ne sont accompagnées d ’ aucun coup de glotte. (1) L ’ aspiration est d ’ autant mieux perceptible que la voyelle subséquente est plus fermée, et que son registre est plus bas. C ’ est donc devant [ i ]et [u] porteurs de ton bas, que l ’ aspiration est la plus aisément audible. (2) Nous préférons le terme d ’” ingressive*’è celui d ' “implosives" : ce dernier terme nous paraît décrire moins fidèlement que le premier le mécanisme de production de ce type d ’ occlusives, et présente d ’ autre part l ’ inconvé­ nient d ’ être employé en phonétique avec un autre sens.

- 480 -

2.22.2.- Les ingressives nasales 2.22.21.- Ainsi que l'indique leur classement phonologique, les occlusives nasales sont en Ngula des ingressives. 2.22.22.- Nous ne parlerons que de /n/ devant consonne, dont les diverses réalisations en cette position(/n/ est le seul phonème consonantique Ngula à pouvoir y figurer) demandent à être précisées et commentées. /n/ devant consonne, dans le fil du discours, se réalise [m] devant labiale, [n] devant dentale, [p] devant palatale,

[ q ]

devant vélaire et la-

biovélaire, et disparait devant /h/„ /n/ à l'état isolé ou devant consonne après pause se vocalise et prend un ton qui, en contexte, est reporté sur la voyelle précédente, on disparait s’ il est haut. Ce [n] vocalisé se réalise [ô] ou [u], parfois [o], et se ré­ duit même souvent,

en particulier devant consonne nasale, à un simple souf­

fle nasal voisé que nous noterons ["]. Le problème s ’ est posé de savoir quel statut phonclogique conférer au phonème auquel nous réduisions toutes ces réalisations : celui d ’ une voyelle (/ô/),

, ou celui d'une consonne C/n/). Nous avons

opté en définitive pour la consonne /n/, cette solution ne us étant apparue la plus économique, puisqu’ il suffirait, pour rendre compte de l'alternance consonne/voyelle de stipuler que /n/ devant consonne ou à l ’ état isolé se vocalise (ce qui explique q u ’ il soit intoné dans ce cas) et perd ou reporte son ton en contexte. 2.22.3.- Point d ’ articulation de /cf/ et /n/ Il est à remarquer q u ’ en Ngula les ingressives dentales /cf/ et /n/ ont exactement le même point d ’ articulation apico-prépalatal que /l/. 2.23.- LES FRICATIVES 2.23.1.- /s/ se réalise [f] devant /i/, /u/, /j/, /w/. Certains locuteurs toutefois conservent la prononciation [s] dans ces contextes.

2.23.2.- /h/ se réalise [h] après /n/-. Dans le fil du discours, comme nous l'avons vu en 2.22.2., /n/ disparaît et ne subsiste plus que par la nasalité de [h]. 2.24.- LES SEMI-VOYELLES 2.24.1.- /j/ se réalise [p] devant voyelle nasale et après /n/ou voyelle nasale. 2.24.2.- /w/ se réalise [mw ]

dans la flexion .verbale après

/n/, sauf devant [u] et [o]. 2.24.3.- /I/ passe à [ n;l après /n/. 2.24.4.-" Nous reviendrons plus loin sur les réalisations condi­ tionnées de /!/ et /w/, à propos desquelles des précisions supplémentaires doivent être fournies (cf. 3.14.). 2.3.- LES GROUPES DE PHONEMES Phonologiquement, il n ’ existe en Ngula que des groupes de.consonnes (à l ’intérieur des constituants). 2.31.- Les groupes biconsonantiques Seules les trois fricatives larges /l/, /j/, /w/ peuvent figurer en position C 2 * 2.31.1.- Le groupe / C + 1/ se réalise Ç c+ r] après les dentales» et [c + 1, r, ou r] en variante libre ailleurs. Il s'agit de v a ­ riantes libres individuelles, chaque locuteur ayant pris .1'habitude de pro­ noncer plutôt [l] ,[r], ou [r] après telle ou telle consonne. Toutefois on rencontre plus volontiers [ I] après les ingressives, [r] après les palatales. 2.31.2.- Le groupe /c + j/ se réalise [c + i] dans tous les contextes.

(13 II s'agit bien d'un [mW ] et non [ q w ]. Lorsque l'on fait prononcer ce son à un informateur, l'ocdlusion bilabiale est tout

à fait visible.

- 482 -

2.31.3.- Le groupé [c + y] entre consonne palatale

/c + w/ se réalise [c + u] devant [e], [o], et [i], Ce], [c + o] devant

[e], [a], [c

+ ô]

devant [2], [5]. Cependant, la répartition [CuV] / [CoVj ne répond pas aux règles cidessous après les fricatives /f/ et /V/, et surtout les occlusives /p/, /t'* /d/, dont la réalisation est aspirée. Après /f/ et /V/, on trouve -[o]- de­ vant [e]

- [u] - devant Ca]. Après /p/, on rencontre - [u]- devant Ce]- Co]

devant Ca] i après /d/, - [u] - devant Ca]» et après, /t/, à la fois - Co] et - Cu] - devant [a]. Cette opposition de {o]et Cu] après /t/ pourrait con­ duire à remettre en question l ’ interprétation biconsonantique, pour laquelle nous avons opté au niveau phonologique, des séquences phonétiques CCW]. Il nous .parait néanmoins possible, de rendre compte des données qui précèdent, sans remettre en cause le choix qae nous avons fait, grâce aux règles ci-après : / CWV / se réalise CCoe]

[Cua], si C

= /f/ et /v/.

/ CWV/

CCua], si C

= /p/, /t/, /d/.

se réalise Ccue],

quant aux séquences [p, t + oa], elles peuvent tout aussi bien être trans­ crites Cp

t + owa], et c'est cette transcription dissyllabique que nous adop­

terons, pour rendre compte de l'opposition -Co]- / -Cu]- dans le contexte t — V. 2.32.- Les groupes triconsonantiques Comme en position C 2 , on rencontre en position C^. que /l/, /w/ et /j/. L’ ordre de C ^ et C^ n ’ est pas pertinent lorsqu'il s'agit de /!/ et /j/, /!/ et /w/, si bien qu'il n'existe que trois groupes triconsonantiques ï; /c+l+j/, /c+l+w/ et /c+w+j/. 2.32.1.- Le groupe /C ♦ 1 + j + / est réalisé c + 1 + j ou C«*j + 1, la seconde réalisation étant la plus fréquente. Dans le premier cas, /!/ pré­ sente les variantes indiquées en 2.31.1., et dans le second, /j/ se réalise

M. 2.32.2.- Le groupe /C +. ,1 ♦ W/

est réalisé tantôt Ç + 1 + W,

tantôt G + W +. 1 . C'est 1'une ou l'autre réalisation qui est la plus fréquente suivant les constituants. Dans le premier cas, /l/ est réalisé Cr] après den­ tales, Cr] ailleurs ; dans le second, Cr]après C k ] > Cl] ailleurs. /W/ dans le

- 483 -

premier cas est réalisé suivant'les règles"indiquées

(1)

en 2.31.3 j dans le

second, il çst réalisé par la voyelle [w], ou [w] si la voyelle subséquente est ;nasale. .. 2.32.3.- Le groupe / C + W + j /, plus rare que les précédents, se réalise [cwj]- ou [cqj]-’ .

i

— ■■■»— , ,T*. ■— < i i ........., .. . n.^ i n

TANCE-

.

2.4.- SEQUENCES DE, PHONEMES.,OU. GROUPES DE PHONEMES IDENTIQUES A DISi

, i j...

n

.. ...

n,.■■■

m . ...................

i

i.

■■

■■

.. ■■■■

■ ’

2.41.- Séquences de phonèmes identiques à distance la seule remarque que :nQus ayons.à faire à ce sujet concerne les sé­ quences de voyelles nasales fermées ,(aperture: 1).,. Lçrsque deux /ë/ ou deux /ô/ se trouvent dans des syllabes contigües, le premier se dénasalise, sans toutefois que son timbre, qui demeure plus sourd et plus fermé, se confonde avec celui de la voyelle orale correspondant^. Cette dénasalisation ne se produit pas pour les séquences de /e/ et de /3/, mais /ë/ et /o/ se dénasa­ lisent de la même manière lorsqu'ils sont respectivement suivis dans la sylla­ be suivante par /t/ et /o/. 2.42.- Séquences de groupes identiques à distance

De telles séquences se rencontrent

dans les cas de redooblement de

syllabes. 2.42.1.- Redoublement des groupes /c ♦ j/ et / c + w /. Les constituants comportant un-redoublement des groupes /c * j/ ou /c + w/ se répartissent en deux types : - ceux qui se présentent sous la forme (-) ci, cjV (-), (-) CuCwV (-) - et ceux qui se présentent sous la -formé (-) CjVCjV ( - ) , ( - ) CwVCwV (- 0 .

Il n ’est pas possible de rendre compte de cette répartition en deux types par des règles phonologiques. (1) Toutefois, entre consonne palatale et i,./w/ ne sa ..réalise plus [y], mais [q]. •:

- 484 -

2.42.2.-

Redoublement des groupes / C » 1 /

En ce qui concerne les groupes /c+1/ redoublés,la situation est plus nette : la première syllabe se réalise soit (-) CV-, soit (-) C1V- en varian­ te libre ; la réalisation (-] CV- est la plus fréquente. Phonclogiquement, la première syllabe sera transcrite (-) /ClV/-.

3.- DISTRIBUTION DES PHONEMES (A . GRASSIAS)

Dans le cadre restreint de cette présentation de la phonologie du Ngula, nous nous contenterons de formuler quelques remarques sur les faits saillants concernant la fréquence des phonèmes et leurs possibilité de com­ binaison. 3.1.- LES CONSONNES 3.11.- Fréquence Il ressort d'un comptage que nous avons effectué pour les besoins (1 ) d’ une publication sur un échantillon de 750 constituants non Verbaux que les phonèmes consonantiques les plus fréquents soit dans l ’ ordre /6/, /m/ et /K/ (respectivement 10,5, 8,5 et 8,2 % des occurrences), et les moins fré­ quents /V/, /z/ et /b/ (respectivement 7, 6 et 5 occurrences, soit une fré­ quence de 0,7, 0,6 et 0,5 %). La fréquence élevée de /b/ et /m/ trouve son explication dans les remarques qui suivent. 3.12.- /6/ et /b/ /b/, comme nous venons de le voir, n ’ est attesté que dans un nombre très limité de mots. Et, par ailleurs, on ne trouve ce phonème que devant ton bas, alors que /6/ est particulièrement fréquent devant ton haut (43 % des occurrences de /6/). Il ressort

que, du point de

vue diachronique, /b/ est sans doute passé massivement à /6/, notamment devant ton haut, ce qui explique la fréquence exceptionnellement élevée de /6/ dans le corpus, et devant ton haut. (1) cf. A. GRASSIAS, 1974.

- 485 -

3.13.-

N a s a l i s a t i o n s d e /6/,. /cfr,

/gB/

Ces trois phonèmes apparaissent dans les non verbaux après /n/. /gB/ ne se réalise [m] que dans certaines formes de pluriel comportant un /n/ initial. /67 ne passe à [n] que dans la flexion verbale devant /i/ après /n/. /6/ passe à [m] dans certains non verbaux d'usage fréquent, après les possessifs première personne /me/ et /ïï/, et dans la flexion de certains verbaux d'usage fréquent, après /n/. On voit que les- nasalisations de ces trois phonèmes ne répondent à aucune règle générale, et relèvent par consé­ quent d'un conditionnement morphologique : il n'y a pas en Ngula de. neutra­ lisation phonologique des oppositions /£/, /g6/ - /m/ et /cf/ - /n/. On note par ailleur l'existence de quelques non Verbaux présentant des variantes /B/ ^ /m/, /gB/ - /m/ après /n/. (On trouve aussi quelques va­ riantes /cf/ 'v* /n/). Ces variantes témoignent d'une tendance jouant à l'échel­ le diachronique, qui explique la fréquence élevée de /m/, lequel a du rece­ voir l'apport d ’ anciens /B/ et /g6/. 3.14.- Nasalisations des fricatives larges Afin de pouvoir déterminer la part respective des conditionnements phonclogiques et morphologiques des fricatives larges en contexte nasal, nous avons établi le tableau de leur distribution à l'initiale des consti­ tuants. 3.14.1.- Tableau des distributionnel des fricatives larges à l'initiale des constituants

- 486 -

; /v l /n / [ /m/ ! /p/ ! /j/ ! / w/ ! !

l i l 1 .1 .! ! x ! x l x ! ! ! ! X ! X ! x Ix 1 x ! xi ! ! ! 1 i ! i ! ! x i i ! t 1 i

LEGENDE : n-

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