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French Pages [521] Year 1983
ATLAS ET ÉTUDES SOCIOLINGUISTIQUES DES ÉTATS DU CONSEIL DE L'ENTENTE (ASOL)
IN S T IT U T DE LIN G U IS T IQ U E APPLIQ U EE
A G E N C E DE C O O PER ATIO N CULTURELLE ET TE C H N IQ U E
atlas des langues Km a de cCte d'iveire T O M E 1 sous la direction de G. HERAULT
1983
AGENCE. DE C O O P E R A T I O N C U L TURELLE ET TECHNIQUE (ACCT) EGALITE, COMPL E ME N T A R I TE , S O L I D AR I T E
L'Agence de Coopération Culturelle et Technique, organisation interna tionale crée à N i a m e y en 1970, rassemble des pays liés par l'usage c o m m u n de la langue française à des fins de coopérations dans les domaines de l'éducation, des sciences et des techniques et, plus généralement, d ans tout ce qui concourt au d é v e l o p p e m e n t des Etats M e m b r e s et au r a p p r o c h e m e n t des peuples, PAYS M E M B R E S
Belgique, Bénin, B u r u n d i , Canada, Comores, Congo, Centrafique, Côte d'ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Haïti, Haute-Volta, la D o m i n i que, Liban, L u x e m b o u r g , Mali, Ile Maurice, Monaco, Niger, R w a n d a , Sénégal, Seychelles, T c had, Togo, Tunisie, Vanuatu, Viêt-Nam, Zaïre. ETA T S ASSOCIES Cameroun,
Guinée-Bissau,
GOUVERNEMENTS Nouveau
Laos, Maroc,
Mauritanie,
Sainte-Lucie.
PARTICIPANTS
- B r u n s w i c k , Québec.
Les opinions e x p r i m é e s ainsin q u e les orthographes des n o m s propres figurant da n s le présent d o c u m e n t n'engagent q u e les auteurs et nullement la position officielle et la responsabilité de l'Agence de Coopération Culturelle et T e c hnique.
©
A C C T - I L A , 1983
Dépôt Légal de Cote d'ivoire : n° 98 606 du 4° trimestre 1983
A T L A S ET E T U D E S S O C I O L I N G U I S T I Q U ES DES ETATS DU CONSEIL DE L ’ ENTENTE (A S O L )
ATLAS DES L A N G U E S KWA ' DE COTE D ’IVOIRE TOME 1 : M O N O G R A P H I E S
Sous la direction de Georges H E R A U L T
1983 (2° édition) A G E N C E DE COOPERATION C U L T U R E L L E ET T E C H N I Q U E
INSTITUT DE LINGUISTIQUE APPLIQUEE
P R E FA C E
Promouvoir et diffuser les cultures de ses pays membres3 constitue l'un des buts essentiels de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique. Cette mission, menée sans interruption au cours des treize années de son existence est sans doutes plus que les longs dis cours, la preuve d'une volonté affirmée de faire de la coopération culturelle> un véritable outil de développement des valeurs qui fondent la personnalité de chaque communauté h u m a in e. A cet égard3 l'action entreprise en faveur des langues nationales en général3 et des langues africaines en particulier3 inscrite dans le programme de l ’ Agence3 a été constamment ma i n t e n u e . .4 ta réunion internationale 3 organisée du 1er au 9 décembre 1976 à YAOUNDE3 les linguistes africains s 'étaient engagés devant la Communauté scientifique internationale3 à réaliser quatre programmes majeurs: c o u r a n t les pays -e l'Afrique occidentale et de l'Afrique centrale Après plusieurs a?inées de recherche intense3 et au prix d'un effort qui mérite d'être souligné3 ces linguistes mettent aujourd'hui à la dispositio>i de tous ceux que la promotion des langues africaines ne laisse pas i n d i f f é r e n t s c e t t e collection d'ouvrages3 fruits des projets : - Atlas Linguistique de l'Afrique Centrale ~ Lexiques Thématiques de l 1Afrique Centrale - Atlas et Etudes Sociolinguistiqv.es des Etats du Conseil de l'Entente - Promotion des langues Mandingue et P e u t . C'est le lieu de remercier vivement toutes les équi-~ pes nationales et toutes les institutions coordinatrices nationales et régionales3 qui3 p a r leur dynamisme3 ont animé les réseaux de coopé ration linguistique dont l'A.gence peut se féliciter d'être la première Organisation Internationale à avoir réussi la mise en place 3 en A f r i q u e . Pour l'Agence3 il s'agit de faire en sorte que les réalités linguistiques et sociolinguistiques soient connues et appré ciées dans l'objectivité et p a rtant3 que puissent se concevoir des politiques linguistiques sûres et effi c ac es . Ces ouvrages ainsi publiés et diffusés3 intéresseront sans doute non seulement les c ’ h ercheurs\> mais aussi les éducateurs3 en constituant pour eux des instruments valables de réflexion et d 'action.
Dans cette attente3 il convient de préciser que3 malgré l'intérêt prioritaire que l'Agence de Coopération Culturelle et Technique porte à la promotion des langues nationales3 les idées exprimées dans ces études n'engagent que leurs auteurs et sont pas nécessairement celles de l'Organisation. A G E N C E DE C O O P E R A T I O N C U L T U R E L L E ET T E C H N I Q U E p r o g r a m m e de c o o p é r a t i o n l i n g u i s t i q u e
AV ANT
PROPOS
La question de savoir combien l'Afrique compte de langues et quels sont les rapports qui existent entre elles, constitue l'un des sujets les plus importants de la recherche linguistique actuelle. Dans ce domaine, il ne suffit plus de dire que la carte de répartition des langues sur le continent est un damier ou encore de faire des estimations approximatives/ puisque de la précision des données dépend la viabilité des politiques linguistiques intégrant les langues africaines dans les systèmes éducatifs. C'est persuadés de cette nécessité, que les chercheurs de l'Afrique de l'Ouest, réunis en commission lors de la réunion de 1976 à YAOUNDE, ont mis au point un projet permettant de mettre en commun leurs efforts pour la réalisation d'un atlas et d'une série d'études sociolinguistiques couvrant les Etats du Conseil de l'Entente. En 1978, à la rencontre de LOKOSSA (Bénin), ce projet est devenu opérationnel ave^s l'adoption d'un programme général et d'une méthodologie scientifique commune. En se donnant pour finalité la réalisation d'une collection d'atlas nationaux, l'opération a été, depuis le départ, conçue comme une étude synchronique permettant l'identification, la localisation et la classification des langues, le relevé statistique du nombre de locuteurs ainsi que la détermination du degré de véhicularité et des facteurs d 'expans i o n . Le réseau créé pour- bien réaliser cette étude a favorisé un courant d'échanges permanents d'informations et d'expériences entre les institutions nationales participantes du Bénin, de la Côte d'ivoire, de la Haute Volta, du Niger et du Togo. Par des sessions annuelles de concertation organisées suc cessivement à Abidjan, Nouakchott et Lomé, il a été possible, non seule ment de suivre et d'évaluer mais aussi de programmer périodiquement le travail des différents pays. L'efficacité de la coordination scientifique d u projet assurée par le Bénin a été l'un des facteurs qui ont facilité le respect du calendrier fixé à LOKOSSA. Les ouvrages de référence proposés dans cette collection seront sans doute d'un apport certain dans les politiques d'aménagement linguistique des pays concernés dans la mesure où leur contenu s'appuie sur des enquêtes approfondies et des informations recueillies sur le ter rain par des chercheurs nationaux.
A V A
KT
P R 0 P 0 S
Le projet de publication d'un atlas des langues de Côte d ’ ivoire figu rait depuis la fin des années 60 parmi les programmes de recherches que s ’ é tait assigné l ’ Institut de Linguistique Appliquée dé l'Université d'Abidjan. Il connut un premier aboutissement avec la parution, en 1971, de L'Atlas lin guistique de Côte d*Ivoire : Les langues de la région lagunaire* ouvrage pré paré sous la direction de G. DUMESTRE et avec la collaboration de L-. DUPONCHEL, A. GRASSIAS et G. HERAULT (Publ. I.L.A. n° 19, Univ. d ’ Abidjan, 325 p.) : prio rité avait été donnée à l'établissement d'un document concernant une douzaine de langues qui, malgré leur s i t u a t i o n g é o g r a p h i q u e ^ sud du pays, donc assez proches de la capitale, restaient pour la plupart tout à fait méconnues au plan scientifique. En 1973/ l ’ ouvrage de G. DUMESTRE épuisé, le projet fut repris et scin dé en quatre pour r e f l é t e r __ _voire t e s t e r ____l ’ appartenance de la CÔts d ’ i voire à quatre groupes linguistiques distincts ; kwa, kru, gur et mandé. Depuis cette date, les linguistes de l'I.L.A., auxquels se joignirent ceux de la S.I.L. (en Côte d ’ ivoire : Société Internationale de Linguistique), mirent donc au point un questionnaire d'enquête lexicale (cf. l ’ introduction au tome 113 et entreprirent de couvrir lé pays groupe par groupe.
- 2 -
En 1979, sous la direction de Lynell MARCHESE, paraissait Initias linguistique kru ; essai de typologie (Publ. I.L.A. N° 73, Univ. d ’ Abidjan, 287 p.) ouvrage prenant en considération l'ensemble des langues kru aussi bien en Côte d'ivoire qu'au Libéria et en Haute-Volta. La même année, une aide financière de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique, régulièrement reconduite depuis, permettait de relancer l'étude de l'aire kwa et, depuis 1980, d'entreprendre la couverture systématique de l'aire gur. Le présent ouvrage représente donc l'aboutissement de plusieurs années d’ une recherche à laquelle près- d ’ une vingtaine de linguistes auront contribué (cf. infra). Il s'organise en trois parties : dans la première d ’ entre elles, chacune des langues est présentée sous forme monographique, comportant la si tuation de l ’ aire concernée, une carte, une? esquisse phonologique, quelques éléments de grammaire et une bibliographie. La seconde est consacrée au corpus lexical de 555 termes réunis en tableaux dans lesquels- chacune des, seize lan gues est représentée. La troisième enfin regroupe l ’ ensemble des comparaisons à différents niveaux, totales ou partielles, qui ont pu être opérées, à partir de la documentation réunie. Il ne sera peut être pas inutile enfin de rappeler que les langues kwa s t n'; définies ici au sens de Greenberg (1966) : famille I, Congo-Kordofanienne, embranchement I.A, Niger-Congo, groupe I.A.4, kwa, mais à l'exclusion des lan gues kru. Il s ’ agit donc d'une aire linguistique s'étendant approximativement depuis le Bandama à l'Ouest (en Côte d 1Ivoire) jusqu'au delta du -Niger à l'Est (au Nigéria) et limité au Nord aux environs du 8ème parallèle. Plus précisément, les langues kwa en Côte d ’ Ivoire appartiennent toutes, dans la classification de Greenberg, au saus-ensemble I.A..4 b intitulé kwa occidental, même si mention n'est
faite que de certaines d ’ entre elles à
savoir "Aladian, Avikam, Gwa [= mbatto], Kyama [- ébrlé], Akye [= attié] . Ari [=abidji] , Abe, Adyukru,
[...], Anyi, Daule, Metyibo [ = éotilé] , Abure” ;
ces quatre dernières étant réunies à l'intérieur d ’ un sous groupe dénommé "Akan" mais que la plupart des successeurs de Greenberg, à la suite de Stewart, inti tulent Volta-Comoë.
LISTE
DES
COLLABORATEURS x
X
Rémy
BOLE-RICHARD
(I.L.A.)
X
: é b v i ê 3 êg a*
m battos études
lexicales.
Jonathan BURMEISTER (S .1. L . ) : abourés agni^ nz ê ma ■ > Laurent DUPONCHEL (I.L.A.) : alladian. Alain GRASSIAS (I.L.A., associé)
; m ba t t o .
Georges HERAULT (I.L.A.) ; adioukrous avikams êotilê5 études grammaticales. Élizabeth HOOD (S.I.L.) ; attié. A. HOOK (S.I.L.) : atzi Jérémie KOUAOIO NGUESSAIM (I.L.A») : abbey, baoulê Constance K.UTSCH-LOJENGA (S.I.L. ) : a t t i é , Philippe LAFAGE (I.L.A.)
: lexicostatistique et traitement informatique.
Lynell MARCHESE (I.L.A.)
; atzi* é g a.
Bertin MEL GNAM8A (I.L.A.) : alladian Emmanuel MENSAH (I.L.A.)
2
krobou, études phonologiques.
Judith TIMYAN-RAWENHILL (I.L.A.) : abrons baoulês k r o b o u n z ê m a . Chantai TRESBARATS (S.I.L.) abidji.
Cartographie : Institut de Géographie Tropicale, Univ. d'Abidjan, Frappe, tirage, reliure s Institut de Linguistique Appliquée, Université d *Abid j a n „
TRANSCRIPTION
X
Les conventions de transcription adoptées ici respectent les principes définis pour l ’ Alphabet Phonétique International. 1°) Voyelles : antérieures i
centrales
y
postérieures u
i
o
G
+ C
O
O ci
0 A
Le tableau ci-dessus récapitule l'ensemble des symboles vocaliques employés. La nasalisation est notée par un tilde, [y] n'est utilisé qu'en abron, [+] qu'en attié, [©] q u ’ en attié et en abbey, [ a ] q u ’ en agni, 2°) Consonnes Le tableau ci-dessous récapitule l ’ ensemble des symboles consor.cr
;ues
employés (seuls ou en combinaison) 3°) Tons Ton haut [ *]
ton moyen [” “]
ton
bas [']
On trouvera en attié un ton extra-haut noté ] [**]
et en ébrié un ton
extra-bas ; ["]. Les combinaisons de ces signes suscrits sont utilisées pour noter des modulations tonales. [J] est la marque d ’ une faille tonale (downstep)
•H
n
tn 03 u •H 0 rH O '0) >
H
■ p (D r-i (0 CL
tn œ
l JD oo
kp
occlusives sourdes
occlusives sonores g&
ingressives ts
affriquées sourdes
tj
affrioùées sonores
fricatives sourdes fricatives sonores
nasales
semi-voyelles
rjm
m
J
M
latérale _L._. vibrantes
L'aire couverte par les langues Kwa en Côte d'ivoire comprend le Centre., le Sud et l'Est du pays. Sa limite septentrionale, dans la région de BondOukcu, n’ atteint pas tout à fait le 8è parallèle Nord, et le fleuve Bandama en marque approximativement la limite occidentale : seuls.1'avikam, le long de la Côte, et l ’ éga, enclavé en pays dida dans l'aire kru, se situent au-delà du Bandama vers l ’ Ouest, Les données démographiques les plus récentes dont nous puissions dispo ser sont fournies par le Répertoire des localités de Côte d'ivoire et Popula tion 1
9
7
5
Mais il s ’ agit la des résultats bruts du recensement général
de la population de 1975, donnés par préfecture, sous-préfecture et village» La ventilation ethnique détaillée de la population ivoirienne (la seule à par tir de laquelle on puisse extrapoler le nombre des locuteurs de chaque langue) n'est disponible qu'à la direction de la Statistique où elle a été recueillie par David Zimmermann
(2 )
. Les chiffres officiels collationnés par ethnie sont
donc les suivants ,* Abbey
73 851
Abidji
26 695
Abouré
31 873 77 536
(1) Ministère de l ’ Economie et des Finances, Direction de la Statistique, Bureau du Recensement Général de la Population, Abidjan, 1976, (éd. provisoire), (2) Statistiques des ethnies de Côte d'ivoire pa r Préfectures et Sous-Préfectu res d ’ après le renceneemcnt de la Population de 197 S ^ Renseignements recueil lis auprès de la Direction de la Statistique par David Zimmermann, Société Internationale de Linguistique, Abidjan, s.d, (sans doute 1980). (3) Les Abron sont enregistrés en fait sous le nom de Doma.
- 6 -
Adioukrou
54. 617
Agni
331„ 966
Aïzi
9. 065
Alladian Attié
12. 575 221. 395
nvikam
0.
Baoulé
1.-226::i^
Ebrié
447
•: 52. 810 67
Ega ;Eotxlé
3; 345
Krobou
5. 453
Mbatto
13. 650
N zema.
31 * 662 Total ;
(sic)
. 2.211. 549
Certains de ces chiffres appellent quelques commentaires. Ainsi par exemple, 77.536 personnes reconnaissent leur appartenance à l'ethnie abron en Côte d'ivoire % mais il serait inexact d'inférer que tel est le nombre des locuteurs de cette langue. En effet, .installés depuis longtemps en territoire koulango, les abron sont très nombreux à en avoir adopté la langue : il s'agit d'un cas relativement peu fréquent d ’ un peuple adoptant la langue du pays où il s'est installé, se mêlant à la population en place, et restreignant souvent l'usage de sa langue d ’ origine à des situations rituelles. L ’ évaluation appro ximative de J. TINYAN-RAVENHILL concernant le nombre de locuteurs effectifs de 1’ abron oscille autour de 40.000. De même il est tout à fait contraire à la réalité qu'il ne puisse y avoir que 67 personnes appartenant à l ’ ethnie éga. Ce chiffre résulte certai nement des conditions du recensement où la majorité des éga a été abusivement assimilée à l'ethnie dida dans laquelle elle est enclavée. Bien q u ’ un bilin guisme éga-dida soit largement attesté, R. ÜOLE-RICHARD n'en évalue pas à moins de 5.000 le nombre de locuteurs de l ’ éga.
9
Quoi qu'il en soit, rapporté à la population ivoirienne stricto sensu (c'est-à-dire étrangers exclus), le groupe linguistique kwa est assez largement majoritaire puisqu'il atteint une proportion de 41,4 %, Et le baoulé, langue numériquement la plus importante du groupe, détient également de ce point de vue le premier rang en Côte-d'Ivoire où elle est la seule à dépasser, et assez largement, le million de locuteurs,, Ajoutons enfin que les chiffres ci-dessus pourraient être actualisés en appliquant un taux d ’ accroissement annuel (sons apport externe) de 3 %.
LES LANGUES j moj DE CÔTE D (VOIRE |
L' A B B E Y KQUADIO NGUESSAN Jérémie
I.- GENERALITES Le pays abbey est compris entreCéchi au Nord, les rives du Bandama à l’ ouest,le Mafou, Adzopé à l'est, le village d 'Azaguié-Blida au Sud. Les Abbey dont le nombre est d ’ environ 40.000 ont pour voisins les Krobou et Iss Abidji vers l'Ouest, les Adioukrou et les Ebrié au Sud, les Atié vers l ‘ est les Agni et les Baoulé au Nord. Dans la région de Tiassalé, la population Abbey est mélée aux Agni. On peut grosso modo et selon les informations dont ncus disposons diviser les parlers abbey en 4 dialectes: 1°/ 1 'abbey-morië (villages Grand-Morié, Lapo, etc.,.) 2°/ l ’ abbey-vé (villages de Lovignié, Bessé, etc...) 3°/ l ’ abbey-khos (villes d'Azaguié-Awa, Azaguié-Blida etc...) 4°/ Abbey-tiofo (villages de Rubino, Anégnié, etc...) Notre enquête a porté principalement sur le parler tiofo. Il semble d'ailleurs que le degré d 'intercompréhension soit assez élevé entre les diffé rents parlers, mais il faudra attendre des études plus approfondies pour se prononcer Vocijaïf la liste des signes et abréviations que ncus allons utiliser dans les pages qui vont suivre :
- 14 -
1°/ Dans la partie phonologique C : consonne V
: voyelle
2°/ Dans la partie grammaticale 0
m a r q u e .zéro
acc.
accompli
déf.
défini
fut
futur
hab.
habituel
inj .
injonctif
N
Nominal
N (S)
: Nominal en -Fonction de
N (G)
; Nominal en fonction d'objet
P.
sujet
; prédicat
pl. : pluriel progr.
: progressif
SN
:Syntagme nominal
SV
:Syntagme Verbal
V
:Verbe
II.- PHONOLOGIE 2.1.- Le corpus de référence
1
rT
planter
6
ro
abattre
2
rë
casser (une graine)
9
rô
mourir
3
rT
marcher
10
bü
chose
4
rë
se coucher
11
pïï
mordre
5
râ
insulter
12
dâ
fermer
6
rïï
pleurer
13
ta
élever
7
rô
déféquer
14
P ca
mari
- 17 15
cT
frapper de la tête
38
ago
pagne-velours
16
kà
compter
39
09 bô
abri
17
kpâ
éplucher
40
+ji
récipient
18
dâ
tomber
41
J'
père
19
d^a
rue
42
ho
donner
20
gbâ
dépecer
43
ko
secouer
21
fa
faire sécher (graines) 44
Jâ
imiter
22
sê
termite
45
sô
sortir
23
ja
épouse
46
yô
phacochère
24
j'ô
porter (culotte)
47
wë
creuser
25
y6
chien
48
. * Jt
aller
26
wâ
venir
49
* ve
acheter
27
là
feu
50'
bô
prendre
28
mo
monter
51
wü
voir
29
no
boire
52
kpo
suivre
30
po
gonfler (farine)
5-S
pô
couler
nez
54
fè
sauter
31 32
rçkpô
un
55
t Jâ
percer
33
vT
épouser
56
fu
sec
34
fT
se moquer (rire de)
57
wô
chasser quelqu'un
35
gbà
gros
58
tïï
fusil
36
lobe
prendre
59
bà
bras
37
ayo
faim
60
vë
couler violemment
2.2. - Opposition de phonèmes 1
2. 2.1.- Voyelles i / e
:
1 / 2
u / o
:
6 / S
i / i
:
1 / 3
o / o
:
7 / 8
- 18 -
i / e
:
1 / 4.
o / 0
:
7 / 9-
e / a
;:
4 / 5
a / 0
;
5 / 9
e / e
;:
2 / 4
a / o
i
/
e / a
;
2 / 5
c / a
u / O
:
6 / 7
u / a
:
6 / 5
u / o
;:
6 / 8
0
/ a
:
35 / 20
7
8 / 5
2.2.2» - Consonnes p / b
:
11 / 10
k / c
16 / 14
f / p
:
56 / 11
h / k
42 / 43
m / b
26 / 50
kp / k
17 / 16
t / d
13 / 12
gb / g
39 / 31
s / d
:
22 / 12
w / b
51 / 10
c / t
:
14 / 13
p / kp
53 / 52
i / d
:
18 / 12
s / f
22 / 21
j / w
:
23 / 26
m / w
28 / 58
I / j
:
27 / 23
tJ7
55 / 19
j / d
:
23 / 18
d^ /s
19 /
kp / gb :
17 / 20
v / w
60 / 47
w / gb
:
26 / 20
+
d / I
V/ f
:
12 / 27
60 / 54
P / n t / I
:
13 / 27
30 / 29
t / p
:
58 / 11
p. / m
28 / 30
d / b
P / k :
12 / 59
30 / 44
p ./ h
30 / 42
r / I
b / 2?
tf / c
55 / 14
Y / g
37 / 38
y / w
46 / 57
41 / 15
J / c J / s tj/1
à
:
44 / 45 40 / 41
22
.
- 19 -
2.3,- Inventaire des phonèmes 2.3.1»- Tableau des voyelles
u L
O
e
o £
(o)
o
a
2.3.2.- Tableau des consonnes
Labiales i
3 _J
GO UJ
U U O
> M 00
< U cr u_
co UJ
alvéolaires
j Palatales
i Vélaires
Labio-vé-, laires
Sourdes
kp
Sonore*
db
Sourdes c Sonores
m h-
NASALES
m
LATERALE VIBRAP^;
2.4.- Commentaires sur la phonologie 2.4.1.- Voyelles Le système vocalique de l'abbery tiofo comprend 9 phonèmes ; il est constitué : 1°) de deux sous-ensembles de quatre voyelles chacun : quatre voyelles avancées i, u, e, o et quatre voyelles rétractées i, o, e, o j 2°) de la voyelle centrale a.
20 -
Lz statut phonologique des 9 voyelles (i, u, ü, prouvé par las rapprochements établis
o
,
i,
o
,
dans le. corpus (1 à 8].
e, o, a)
est
On notera que
les neuf termes sont de ton identique et que d ’ autre part il s'agit d ’ élé ments appartenant tous à la classe des verbes. En ce qui concerne la centrale
il parait difficile de le poser*
comme
phonème autonome malgré une paire minimale comme ko
butter
/
ko
secouer
Il semble on i:-ffet que e ne soit que la variante libre de o. Cette hypothèse reste bien sûr à vérifier.
2.4.2»- Les voyelles nasales Il n'existe pas, semble-t-il de voyelles nasales phonologiques en abbey. Certains toponymes ou emprunts ou français sont ainsi dénasalisés : â'bï^ïï
Abidjan
à le
Alain
Gn notera cependant quatre cas de nasalisation : - derrière consonne nasale : t omo abeille
n€
lancer \
ro
boire
apa
' caoutchouc
Gn remarquera que la règle de? nasalisation n'est pas automatique comme le montrent les exemples suivants ; tènT
pointe (le battant)
ànâyâ
proverbe
nopjé
viande
àperè
poudre à
fusil
Il semble que la nasalisation se produise surtout en finale, ot de préférence avec les voyelles retractéas i, o, e, o ot la centrale a. - devant une nasale précédent elle-meme une consonne.- exemples : kpâmbâ
agouti
-
ot.fomba soir
kâoçà
crabe >
ofïïrùmundu
âne
- 21 -
- derrière h, ou h + { j, w } h§ f hô
exemples : ■
atiêké
âhwo ' àhja
accoucher
oiseau roussette
La présence des voyelles nasales après h ne parait pas explicable on l’ état actuel des choses, à moins de supposer 1*influence d ’ une consonne n a s a le a u j o u r d ’ hui amuïe . D ’ ailleurs cette nasalisation n ’ affecte que a et o, les autres voyelles restant orales. On notera également que a après h n'est p.^s automatiquement-nasalisée comme le montrent les exemples suivants : petite saison sèche
hâ !
....
•
a
NASALISATION La nasalisation est phcnémique. N !importe laquelle des 9 voyelles peut être nasalisée. Nous n ’ avons remarqué aucune limitation de distribu tion entre voyelles nasalisées et consonnes : toute voyelle nasalisée peut apparaître précédée de n ’ importe quelle consonne.
- 46 -
Oppositions :
/ la p eu r
?\ 1 venir .pV.... T voler
* bu
bu
kl
9^ o
tousser
„ / ...................V ......
la
casser ouvrir
x gbè ' .. A gbë
singe
lé
......
lézard kT
* nier suo observer .......... \ soleil süô détacher
feu
A ......
toucher
o
combattre
le
*
po
écorcher
\
gazelle
po
être propre
L’ opposition V/V est neutralisée après consonne nasale car toute voyelle précédée d ’ une consonne nasale est légèrement nasalisée (voir corpus n° 15, 16/ 22, e t c . .). Une consonne nasale de transition apparaît lorsque une occlusive est précé dée d ’ une voyelle nasalisée. Cette nasale est homorganique à la consonne qui la suit. ex. :
b7ëntà
vieille ferme
Si lavoyelle est nasalisée parce que précédée d ’ une consonne nasale
de transition nese maintient que devant ex. : m î n df eau t * \....... pâ^gbrae foudre
nasale, la
une occlusive
mftédî
souci
màkpt
frère
sonore
Il n'y a pas de nasale de transition si la syllabe nasalisée est un préfixe A*
ex. :
A
dï joma
travaille A
mld f jcma
de
boeuf A
je travaille
mfdë
boeufs
HARMONIE VOCALIQUE L’ abidji est une langue à harmonie vocalique : toutes les voyelles d’ un même mot doivent appartenir è la même série (voyelles avancées ou non avancées). ...... ex. : pïfù
-......................................-.... faire asseoir
dopo
se cogner
pèpù
guider
mèfo
entourer
lukpomù
cours concession
lobomo
plaie
Dans les substantifs, /a/ peut paraître avec des voyelles de l ’ une ou l ’ autre série,
49
-
ex* :
-
bfà
Merci f
àduà
chien
bla
herbe.
adoâ
biche,
mais dans les racines verbales et
les mots grammaticaux, on ne le trouve
qu'avec des voyelles de la série non-avancée. Exceptions à la règle de. 1 ’ harmonie vocalique ; On trouve assez souvent dans le même mot /i/ et /o/ ex . ;
dix
nd fo
canne à
mgb fjo
sucre
palmier
lot)
LA SYLLABE Nous distinguons entre syllabe majeure et syllabe mineure : La syllabe majeure peut
apparaître à 1.'initiale, en médiane
motphonologique. Elle comporte un
sommet composé d'une
ou en
finale du
ou deux voyelles
obligatoirement précédé d ’ un support consistant en une.ou deux consonnes, la seconde ne pouvant être que /I/ ou /r/. Le sompiet :pe.ut être soit oral, soit nasal. Il y a trois types de syllabe majeure : t
1) CV
... mensonge
ba
corde
fu
gbrogo
porc
Iobo
Iokoko
pipe
sangoto
f
2) CCV
3) CVV
plè
êcureui% ,
t rà Ié
vêtement
akrabo
machette
àtt^gbrë
piste
foè
rire
lofoo
biche 'rouge'
i
vipère : noeud
et
- 50 -
La Syllabe mineure n'apparaît q u ’ à l'initiale du mat phonologique, et ne peut constituer un mot à elle seule. Elle correspond la plupart du temps aux préfixes grammaticaux. Elle est constituée - soit d'une voyelle (orale ou nasalisée) - soit d'une nasale syllabique homorganique à la con sonne qui suit. Elle ne peut porter qu'un ton ponctuel, haut ou bas. obo
ex
'
cltose
àduà
chien
A
ofo
insecte
mbo
nourriture
mboba
noix de coco
nkoa
ongles
nkoa
vie
animal
nruf u
foufou
\
nnTê
LE TON Il y a quatre tonèmes : - deux tons ponctuels : haut et bas - deux tons modulés : montant et descendant Ils apparaisséntt très clairement sur les monosyllabes bo
bras
bo
père
bo
nager
bomarqua du futur négatif (particule)
Sur les disyllabes, les combinaisons suivantes sont attestées : (H = haut, B = bas, M = montant, D ** descendant) HH
kr^n^I
grillon
BH
makpi
HB
kptsl
homme
BB
gàbo
HD
ndt
oeuf
BD
\ A ogo
natte
BM
àkÔ
perroquet
eux
MH
bëbru
pièce de 5
grande saison sèche
MB
frît l
antilope
D8
nênè
DB
jegbe
•A
L ^
frère margouillat
-
51
-
Dans les trisyllabes, il est à remarquer q u ’ on ne trouve jamais de ton mo dulé sur la première syllabe. Le ton descendant n'apparaît
jamais en deuxième syllabe».
Un ton montant en deuxième syllabe ne peut se maintenir que si la première ports un ton bas. PERTURBATIONS DU TON Un ton moyen apparaît dans certains polysyllabes ou au cours de l ’ é noncé, Ce n'est pas un tonème,
mais seulement la réalisation phonétique
soit
du tonème H soit du ton.'me M» C’ est le résultat de l ’ application des règles suivantes : 1 ) "Downstep" phonétique Le premier ton haut d ’ un rence”. Il peut s ’ agir-soit du -soit de
énoncé peut être appelé ton haut "de réfé tonème H la composante haute du tonème 0 CD 3 hb)
- soit ’ ’ "
”
"
"
Tous les tons hauts qui suivent ce ton de référence sont
"
H CM * bh)
au même niveau
que celui-ci jusqu’à ce q u ’ intervienne un ton bas (tonème ou composante d'un ton modulé}„ Le ton haut suivant est alors abaissé par rapport au ton de référence. Ce ton haut abaissé sert à son tour de ton de référence aux tons hauts suivants, et le phénomène se reproduit tout au long de l'énoncé. Le résultat en est une descente régulière de l ’ intonation. Le retour à un ton haut plus haut que les précédente marque la limite de la phrase phonologique, ex. ;
akràbo vachette f moco orrio traie bë
màpâ
gbêff
Je mets mon vêtement et je 802*8.
23 Réalisation phonétique de /M/ après /H/ Le ton moyen est aussi la réalisation de /M/ après /H/, commG le prouve l'exemple suivant ; ko
un(e) certaîn(e)
du ko A
une foret
kpa ko une certaine personne
- 52 -
j f ko
une certaine femme
Il en est de même lorsque /M/ est précédé de /M/ : koko
aucun(e)
.
obo koko
aucune chose
Plusieurs nominaux portent un ton (moyen : f Iê 1o bois de chauffage a Ia j'â tatV
sorte d'arbuste
onobô
lui-même
j
rien
mie 1
lukpômu
cour, concession
mfnêgbe
fumée
La même règle s'applique à la séquence HBH lorsque
la syllabe qui
porte le second ton haut est, grammaticalement, un suffixe. La séquence HBH devient alors [H-moy,-moy.] : fapà
tu as acheté fapanT
nomo
-ni
marque du pluriel
vous avez acheté
trou
-mo
nomômô
dans
dans le trou
De même dans les noms composés de structure HB-H : / * ' ' aro
?
ba
corde
aroba
liane
iubo
bloc
ko
dérivé de bagage
luboko
baluchon
oko ?
IX.- .GRAMMAIRE LES PRONOMS A.- Pronoms sujet 1°) Lorsque le sujet n'est pas un groupe nominal, il est exprimé par une consonne préfixée à la ou les voyelles d ’ aspect du verbe ; m-
"1® personne du singulier''........
f-
"2° personne;"
n-
"3°personne"
r-
"1° personne du pluriel"
>
53 -
Pour les 2° et 3° personnes du pluriel, les préfixés f" et n- sont complétés par le suffixe ~ns lorsque la voyelle)1radical est avancée (i,e,u,o) -ni lorsque la voyelle du 'radical est non-avancée (ii 0, Û p D t q ) ex ' . f je suis en train de pousser meti j
net f
il (elle) est ——
rèt f
nous sommes
je suis en train de prendre
rbco
nous sommes
—. ~—
——
moco
fètfnf
vous êtes —
.——
nètfnf
ils (elles) sont -— -——
foconi vous êtes noccn t
ils sont
2°) Absence de pronom sujet, lorsque le sujet est un groupe nominal A la 3° personne du singulier --'et du pluriel s'il a un sens de collectif - le préfixe n- disparaît (sauf à 1*inaccompli), et le ton du verbe est modifié. ex ; màpa okoko
je suis en train \ d !acheter des bananes
kof f nëpa ok/" en plus de /a/
/e/ ou /e/ comme en agni et en nzéma :
abouré
agni
nzéma
osùko
èslkë
ozùkwa
argent
owùè
èwùé
èwùlè
la mort
ovoè
ebo(?
boiè
caillou
Le pluriel se marque par 1g préfixe nasal homorganique accompagné d'al ternance consonantique initiale dans la plupart des c a s , et
1
’ adjectif • comme
le nom est concerné : Singulier
Pluriel
popo
mmopo
facile
kpokpo
fynokpo
p i Ion
bote
mmoté
rat
va Ih
mmà Ih
femme
tctlII
net lit
natte
\b\hb
no Iùè
caméléon
A
bsa
\
nca
maison
coco
noco
épervier
a ko
OQoko
poule (remarquer la rédu-
plication).
3,4.- Les pronoms personnels Les formes de base des pronoms personnels s'organisent ainsi : Singulier / nu
Pluriel
1
ère pers.
jé
2
ème pers.
wo
vé
3ème pers.
jC
ami
A
- 76 -
Ces formes sont colles des pronoms indépendants et objets directs ou indirects. Dans leurs usages possessifs, la 1ère pers. du pluriel et les 2ème personnes s’ harmonisent avec la première voyelle du nom suivant» Ainsi avec été tête : f
•V. _L / mi t e
w é
t
j t
t c
•
• 9 j e
•
. ..
û
,
v é
-
l. ' t e
t é
ërru
/
•
.
t e
•
Cette harmonisation n'a pas lieu, avec un nom tel que maison dont la voyelle /a/ est apparemment neutre. / nu sa wd
jé sa
sh
vé sà '
. /
‘ :
\
jl
sa
A V
—
\
ami sa
En fonction de sujet, le ton du pronom varie en fonction 1 de l ’ aspect grammati cal du verbe. La 1ère personne du singulier est le plus’souvent réduite à un préfixe nasal homorganique. La 2à
personne du singulier se réduit à une vo
yelle dont le timbre est conditionné par les règles d ’ harmonie vocalique. Seules les formes de 1ère et 3ème personnes du pluriel ne semblent pas concernées par ces règles. Des exemples seront, donnés ci-dessous à propos des conjugaisons. 3.5.- Quelques conjugaisons 3.5. 1 .- L'accompli A la différence de l'agni, du baoulê, du nzéma, 1 ’ abouré’ ne semble pas distinguer entre un passé et un résultatif : il n ’ existe q u ’ une seule forme de l’ accompli qui véhicule les deux sens. Cependant les formes positives et néga tives de cet accompli reflètent ce que la morphologie des deux conjugaisons des autres langues-a de caractéristique.. .Les formes positives sont marquées par un ensemble d ’ allomorphes suffixes en -I ou ~k, apparemment non prédictibles, et d ’ une voyelle conditionnés par harmonie vocalique è partir de la voyelle ra dicale. La première consonne du radical verbal est parfois sujette à alternan ce, surtout après, la morganique =
1
ère personne du singulier qui est un préfixe nasal ho -.
- 73
mounr
wu
m'
wu' i1 e'
o'
wu' iIc'
:%
vo
jo wule
\
i \
'n 41 o' IIo'
jè
t o Io
\ .' I'
vo
tolo
o to iO
wuIÜ
•
/
i
Vt \
y
~
enlever
sa
prendra
. \ ,\
ami tolo
10 t o 10
3nu wu I è
pn
acheter
to
m
pàkè
jè
pàkà
n
cà Iè
je
b
pèkè
vè
pèkè-
b
sa Iè
vè
sàIb sàlè A
]é
pàkè
ëmt pi/4;è
jé. sàlè
ëmï saIè
SI L ^\ s n cî 1 !t \\ \ h sTTIT V\ \ j fè sîili
se coucher
n
corp
détrousser \ j o sôrjo
o
sôrp
vo
so
. / -L V JO SOQO
SÔQO
ëmt s ô q o
s
je
' 1
i.
sTiU
vè
sîiIi % \ ami sTT
Les formes. négatives font usage ..,drune voyelle /a/ (qui peut s ’ incor porer au pronom) suivie du morphème de le négation qui est un préfixe nasal homorganique occasionnant l ’ alternance dé la consonne initiale du verbe. Voici le pa radigmepour sTT, se coucher : ma ne i i /. à ncît
je
a
nçii
vè
h
ncît
/ j f à ncïl
3m t a ne i,i
/A
3.5.2.- L ’ inaccompli : progressif, habituel, statif Le. progressif
eçt. marqué par un morphème .qui s'insère entre le pronom
et leverbe ; sa consonne est /k/ et le
timbre de sa voyelle est-conditionné
par harmonie vocalique. Cette conjugaison décrit une action ou un processus er train
de s'accomplir. Elle se distingue d'une autre.,, l'habituel, marquée par
le ton haut du pronom
sujet et l'harmonisation de aa voyelle. Certains verbes
enfin possèdent une conjugaison du statif, utilisée pour référer à un état présent plutôt q u ’ à une action ou un processus,. Ces trois conjugaisons sont illustrées avec le verbe sTT se c ou c he r„ ci-dessous :
- 80 -
Progressif \N mè ké sTT \\ \ C ké sTT
Habituel •
vh ké sTT
V N
A
j l(6 ko sTT
\\ jé sïT
%\ me sTT \\ é sTT \\ j fé sTT
\ je ké sït
\ \
£mî ké sTT
i '' ké sTT kofi ’
kof f
Statif ./ je sï / vè si
7
n cT /^ \ * e si
/ il VG S 1 l A '' cjmï é SÏT
/ jfe sï
ii / ' ' C su
kof.i
A
/
a nu sT / sT
Au progressif, le pronom de 1ère personne du singulier est parfois répété après le morphème du progressif ainsi qu'on le voit par exemple dans la conjugaison du verbe ho aller, partir : q ko mo ho
jo
o
vo
ko ho
■ .r . r
v ~
jo ko no
A
ami
ko
ho
ko'
ho
,r ko
ho
,\
3.5.3.- L *impératif L'impératif exprimer des
est marqué par l'absence du pronom sujet
ordres directs. Il
se caractérise également
et s ’ utilise pour
par un ton haut sur
la première syllabe du verbe. Avec sïT se coucher, on a : SÏT
couche-toi
/\ koff, S ÏT
!
Koffi, couche-toi / .
3.5.4.- L 'injonctif Cette conjug-aiso-n exprimé-de-s recommandations, des voeux et des crdres polis. Sa forme est semblable à celle de l ’ habituel sauf que le ton de la pre mière syllabe du verbe est nécessairement haut
(alors que c ’ est le pronom qui
à l’ habituel porte un ton haut)- Ainsi, toujours avec se coucher : /.\
n
cïï
o
sTï
/\
jo SÏT
/ \
/ A
vg .si T.
m
a
jfè sTt koff
b
,
n
ëmT'sTT ./\ sït
~ 31
3.5.5,- Le futur Le futur utilise une-voyelle /a/ se combinant avec le pronom sujet, suivie d ’ une particule ka puis du radical verbal. Ainsi : %\ \\ *\ . t ma sTT / ké ma sîT ja ka sTT s
ka
va
a ka sTT
A
jia
ka
âmT
sTt kof f
ka
s) X \\ ka sTT
\\ sT t
IV.- BIBLIOGRAPHIE ABLE Abbe Jean-Albert.- Histoire et tradition politique du pays abouré, Abidjan, Imprimerie nationale, 1970, BAILLEUL P.- Petit Dictionnaire de la langue abouré, Dabou, 1902. GAUTHIER B.- Analyse phonologique de 1*abouré, Abidjan, I.L.A., 1971 a
L 'A B R 0 N Judith TIMYAN-RAVENHILL
La langue Abron est parlée, p a r "approximativement 40.000 personnes en Côte d ' i v o i r e ^
et par approximativement 320.000 personnes au G h a n a ^ ,
où la
langue comme le peuple qui .la parle, est appelée Brong. En Côte d'ivoire ils se trouvent dans la préfecture de Bondoukou, principalement dans la sous-préfeture de Tanda, avec quelques villages dans les sous-préfectures de Bondoukou et K o u n-Fao . Nous ne comptons pas dans ces.-chiffres le nombre de personnes qui sont abron d ’ origine et se considèrent toujours comme abron, mais qui parlent plu tôt lu koulango. Ces derniers utilisent la langue abron surtout dans des si tuations rituelles.
Du point de vue de sa classification, 1*abron est considéré comme un dialecte de la langue akan parlée surtout•au Ghana. Une étude de F. Dolphyne examine quelques traits phonologiques-. ejt -morphologiques qui démontrent la (1) Ministère de l'Economie et des Finances,' Direction de la Statistique, Bu reau du Recensement Général de la Population, Répertoire des localités de Côte d'ivoire et Population 1975. Abidjan 1976 (2) Dolphyne tF.A..) "Thé Brong :(Bono) Dialect of A k a n ” in K. Arhin, ed. Essai on the. Society.. * o f the Brong People. Institute of African Studies. A c c n 1979 pp. 88-118.
- 54
différence entre le.brong et les autres dialectes principaux de la lan^UL- : asante, akuapam et fante (1979)\ ’ Selon untj enquête dialectale de l'aire abron (brong) entreprise en 1071/ 72 par F. Dolphyne il y a six sous-dialectes : (1) Japekrom / Adamso (2) Berekurn / Sunyani / D o rmaa / Wamfie (3) Wenchi (4) Nkoranza / Kintampo (5) Atebubu (6 ) Western Brong or Ivory Coast Brong
(3)
Les premiers cinq sous-dialectes sont parlés au Ghana et sont identifiés par les villçs ou villages dans lesquelles il sont parlés. Un dernier sousdialecte, "Western Brong", est parlé en Côte d'ivoire et fait le sujet de la présente étude. ivoire où Nous présentons ci -dessous uné liste cfe villages en Cote d ’ 1
’ Abron est parlé
comme langue principale dé c o m m u n i c a t i o n ^ .
Village Abokouma
Population^ \ y àbdkuma
715
Adoumkroum
àdurhkùrpm
Pas de chiffre
Ahuitiesso
àqitlèso
Akossiam
'àkoosyàm
c; o .o
Pas de chiffre
Adentia
àbrlï ko kù rom \ àdândla
Abrikokrq-
1
608
.
: 535
(3) Dolphyne (F.) : "Delafosse 1 s ;Abron wordlisti in the light.of ; a, Brong Dialect Survey." in Truteciau (H:;M. , éd.. Languages o f the Akan Area. •B a s e l . 1976, p. 45. (4) Je remercie M. Dongo Adjoumani du village de Takrcm, qui m ’ a'fourni la p l u part des informations: s,ur" lesquelles est basée cette •étudfe, :èt également M. Koffi Hubert, qui a fourni la liste des villages Abron». (5) Les chiffres de population sont pris du Répertoire des localités de Côte d'ivoire... cité ci-dessus.
ABRON
07
A m a -K o ua b c n e k ro ufn
h mo f.i•.w à bb n é k ù rèn i
617
Amprofikro
ànorcSf \kùrom S / Pf arosya ■ fr % » ?\ / f asyat if ! i \ >*/• A A asyakoo
671
Arrossoüci Associatif i Assouako Assuofri Assuotia AttoKom
•v r / r.S asyofri \ >, V % asyoxis \ i, r. ■ atokoom f
1
236 245
1
187
5.813 1 124 721 209
Boupoko
bènèaiion .v \ r \ b iseast . / f, V / bopokoo
Datekroum
de te kùrom
351
Diedou
dlèdu
52Ü
Dodassue
648
Kassan
dodosyé ,\ ~tabra i. ' jorn t■ kâsa
Kankassua
kàngasya
Kinkua (Kuankua)
cgltcta
1
112
Koffibadpukro
kcobàdüku:rom,
1
150
Koria
koria
977
Kouadiodongokro
kwa rf-od o n go ku rbrr,
957
Kouadiok.issikro
kcokns fkùrom
921
Kouahinikro
kwa;h in^kuroni
Kouakoutanokro
kwa ku.t a no kù rèm
305
Kouamé-Dari
354
Kouassiamaguini
kwàmdàrl ^ f 'f ' ' kwàslaniajTru
Kouassi Kouamskro
kwàsYkomakùrom
Kouassranon
kwasraèno
375
Kouatüu
620
Krakourc
kwèàtutu ikarakurom f fi ' '
322
Krebio Akouinkno
cecèblàu
256
Krebio Yakasse
551
Marassou g
cèrèbloù jàakàsi , / f A, % \ koromokurom t e \\ marasye
447
M atumadia
mat uma ja
74Ô
Mérékqu
ml rc ku
709
Ndetiéssou
hdàt)éso
266
l';iarnienbékéré
njamtbéetré
377
& nanou Bissasse
Ooméabra
Kromokrp.m
327 613
Pas de chifn 521 126
1
041
1 4S3 Pas de chiffre
Séjournas si
j ornas s i
369
P aniba s so t
pambàaso p r *i Lt 'i •
44b
p r i t i akw rofroo
/iJ^
Priti
1
Priti 2
712
\, f * t
SiKassoua
s iKi^sya
SoKûura
sokura \ ' i 1 soromant
Sourornane
211 C-S-. ci82
f
VomanKro
1 Ü77
jomakùrom .% r, \ \ laaku ron-i
TaRrom Tonvouokrc
481 Ras de chiffre
ior.voo kùrom •Z -C f r la r a sya ••
Transoua
f. s
2 168
t
Yakasss
jaakasi
Yao-Twimoukro
jààcwfm.kùrom
Yomian
jom i^
486 Ras de chiffre 1 596
X X
X
I.- PHONOLOGIE Cette étude ne prétend être:,qu ’ une description préliminaire de la phono logie de
1
*abron : une base sur laquelle'’pourra être fondée une analyse plus
profonde et plus complète. Elle a été faite à partir du parler d ’ un seul infor mateur M» DONGO Adjoumani Félix/ du village de Takrohv sous-préfecture de Tanda Elle ne reflète donc ni les variations inter-régionales ni les variations intsr locuteurs q u ’ il peut y avoir dans la langue, 1,- La structure syllabique La syllabe peut avoir les structures suivantes s V, V
une voyelle soit
orale soit" nasale-* 'Ces syllabes so trouvent aussi bien
en position médiane et finale q u ’ en position initiale : \
aba ia * \\ X sasaaqo bal 6 n
fi l te
p t
jami i rt
variole
Dieu
/
hv/Tao
étroit
sorcellerie
. une nasale syllabique homorgâniqüe dé la consonne suivante. Cette syllabe n’ apparait q u ’ au début des mots •i! nfut&ro
poussière
r / hgono
neuf
CV, CV une consonne orale suivie d ’ une voyelle, qui peut être orale ou nasale : da
dormir
kâ
dire
NV, NV
une consonne nasale suivie d ’ une voyelle, qui. peut être orale ou nasale ** motofénl
SV, SV
A conte
ma
donner
une semi-voyelle suivie d'une voyelle, qui peut être orale ou nasale :
warl
épouser
junü
froid
CwV,Cw\J une consonne orale suivie de la semi-voyelle w, suivie d ’ une voyelle qui peut être orale ou nasale,
lèpre
kwa ta
pwan
être bloqué
C^N, C\^J
une consonne [orale ou nasale) suivie d'une voyelle (orale ou nasale)
NVN,NVfSI
suivie d ’ une consonne nasale.- Ces syllabes n fapparaissent qu'à la fin des mots»
Les syllabes pré-nasalisées L'unité nasale qui apparaît au milieu des mots et qui est toujours . homorganique de la consonne qui l'a suit est ici considérée Comme une variante de la nasale syllabique homorganique avec laquelle elle est en distribution complémentaire. i C5g6]
Imite
[à d a o g o ]
liè v re
En ce qui concerne la structure syllabique il y a deux analyses possibles de la nasale homorganique 1)
en position m é d i a n e :
elle peut être considérée comme l ’ unité finale de la syllabe précédente qui aurait donc la structure CVNy et en conséquence
nous
dirions que les syllabes de structure CUN apparaissent aussi bien en position non finale q u ’ en position finale»
90 -
2
]
comme une :prénasalisat ion de la consonne suivante et deP c comme faisant partie de la syllabe suivante. En conséquence il y aurait encore une nouvelle structure syllabique possible •: NCV (NCV, NCVN, NCVN) qui n'apparaît qu'en position non-initiale de mots.
Nous adoptons la deuxième analyse dans cette esquisse. 2" ~ Les consonnes L'inventaire des consonnes, présenté
en forme de tableau, est le
suivant : bi-la biales sourdes Occlu . sives sonores
vêlailaires
glotta i labioj vélaires les
t
c
k
Ckp)
b
d
à
g
(gb)
s
e
f
h
. n
w [w]
[q][q]
[?]
i------ , N i______ i
M .m
Sèmi-voyelles
pala tales
P
sourdes Fri ca tives sonores Nasales
labio- -, alvéod e n t a l . .laires
j [j] r . (D
Les unités entre parenthèses n ’ apparaissent que rarement et surtout dans les idéophones et dans les emprunts. Les unités entre, crochets sont des réalisations phonétiques qui sont en distribution complémentaire avec d'autres unités. 2.1.- Corpus de référence-
1
*f àf üu
bosse
• 4
2
àgurcS
danse
3
ànoo
bouche
àtàd \l
chemise
5
bel
enfant
6
bt-
proverbe
91
7
% // bowuo
ce
36
ja
feu
6
bo
jouer
37
■ jè
arracher
9
casser
38
10
bu >> buu
non mur
39
jwé
pou
11
cê
partager
40
ka
perdrej dette
12
cl
attraper
41
kâ
dire
13
cô
hernie
42
ki
celui
14
/ £1
brûler
43
kpasf î
dur
15
cv/ tê
ronier
44
ko
aller
18
dormirjour
dé
refroidir
p 45
ma
donner d.edans
>
17
d lté
sucrerie
46
mu
18
df
manger
47
naT
19
do
dôbrousser
48
ndTT
nom
20
doc
pencher
49
nT
mère
21
fè
prendre
50
ni
déféquer
22
f
honte
51
pé
tout droit
23
a* fTT
sale
52
vé
chercher
24
ft
vomir
53
pf
épais
25
fu
pousser (herbe)
54
26
gà i6
gari
27
gbèrègà
van
2e
go
vieux (usé)
29
gu
répandre
ft
31
hc> / hô
32
. / ja
30
33
jr
è
cent corps insulter enlever
jé
être joli
jo
faire
*> >f >
quatre
55
t / pi sa /, & p ita
56
pi
57
po
tailler (palmier)
58
\ pu G
soigner (à la vap
59
sa
danser
60
sf
construire
61
si
père
62
sî
aiguiser
63
su
>
frotter trouble(eau) manquer de fruits
\
t
p
moisir
à
64
su
pleurer
- 92 -
objet de divination
33
£wan
être bloqué
tète
64
hwan
qui
entendre:, poser
85
h hu rô
tortue
acheter
86
P hTm
se contracter
paille.
87
hL ire*
kaolin
pondre, lancer
88
ht*
regarder
brûler .(igname, taro)
8S
pi ndà
rouler
déraciner
90
tytyo
poussière
73
tütll p tu
s'envoler
91
bo
poitrine
74
w6
accoucher
92
hc$
sécher
piler
93
motof£nï
dartre
94
Xtanoo * x' ■ v P à mina
un' nfêtiche,t
sèmT na p so p mt p
savon
65
tcinoo
66 67 68
69 70 71 72
75 76
tî p to pt too » to \ \ toto
p wo p koroo
78
kàngàngoro Io ccoriêlêon é ¥ où fc!hT
79
w’ jrl
épouser
97
60
péc! pP baâ r\ gbaa
bon
98
77
61 82
95 96
x 99
paWsédde grànd
hu \ V hïhîm
100
contre ■
trou
’
donner (d'un arbre) moi " voir flotter
^ *2 •~ .Les occlusives L'identité phonologique de ces consonnes ressort dés oppositions suivan-
P
p / b
(57/8.1
t
t / d
(19/68)
P / f
(24/55)
t /s
(63/72)
p / m
(46/5$)
t /n
( 3/69)
p / t
(56/67)
t /c
(12/67)
93 --
Q
kp
d
g
k / g
(26/400
(12/14)
k / w
(44/75)
c / J'
(11/34)
k / kp
(40/4 3)
c / k
(12/42)
kp / gb
(27/43)
b ! d
( 6/19)
kp / h
(30/43)
b / m
(10/46)
kp / w
(43/79)
b // gb
(81/82)
kp / P
(43/80)
b / w
( 8/75)
d / j
(14/36)
d / g
(28/38)
d / n
( 3/20)
d / J
(32/36)
d / r
( 4/22)
d / t
(19/77)
g / gb
(26/27)
g / w
(28/74)
c / d
(13/36)
c / £
k
b
d
2.2,1.- Les occlusives dans les syllabes de structure GV, CV.
? ]
/cwdi/
couper
r :‘ M« -
/jw^/
marché
sable
[ nàjijq^] /nànjw!/
[m o q i r i ] /mowtrè/
ongle
[ jsq i? ]
[cqèl ]
ronier
Cpqîâ]
/cwèé/
/pw t/
boeuf frapper
, [à^qtrsè ]./àêwtrèâ J canne à [Oqtël]
/^wTT /
poil
- 104 -
2.6.- Le cas rare de 1 I
est attesté dans très peu de mots : dans notre corpus de
1.0 0 0
mots»
1
n'apparaît que dans deux dont l'un est un emprunt : karçgaogoro1 o
caméléon
àlok 6
banane frite (emprunt de baoulé (?)}
2-7.- La vibrante r r n*apparaît jamais à l ’ initiale absolue niais est assez fréquent en posi tion intervocalique.
wuraà
brousse
wàrl?
épouser
3 qàrl?
se laver
àcyré
crapaud
ffrle,
honte
koroo
dartre
Dans cette
position, il s'oppose à n et à d
koroo
dartre
tanoo
objet de divination
àdo;
débroussage
:
Puisque nous n'avons qü'uh seul mot {caméléon) ou 1 st r apparaissent tous deux dans le même contexte intervocalique, nous ne pourrons pas confirmer le statut phonologique de
1
.
2 . 7 . 1 Interprétation des séquences CvrV et CvnV II s'agit des séquences La voyelle faible ton
consonne + voyelle faible + r ou n + voyelle.
est relativement plus courte que
les voyelles normales et
qu'elle porte est également plus court. La voyelle faible:est
le
souvent iden
tique à la deuxième voyelle mais pas toujours et puisqu'il existe des oppositions telle que :
slrà sèrè korà£
àkurà^campement
pardonner * \
cuisse
sèmîna
savon
\
calebasse
ànuna
trou
nous considérons que les voyelles faibles ont un statut phonologique. □ans la position entre une voyelle faible et une autre voyelle r et n sont en distribution complémentaire : r apparaît devant les voyelles orales, n apparaît devant les voyelles nasales ; \ s af uru
ventre
tàkàra
plume
toro
mensonge
t
\
* p nônô N P àba na p p àbunu P
bir !
rnür
àduré
médicament
fora
, mêlanger
kùr f. n^T nt
gorribo
/ / à^wTnT / t njïna
sel
T j T na
[ogùrùma] .* t" [p^tnï]
V
\
poxsson fagot
p t [pjTnâ]
\
fromager
En position médiane elle n'est pas intonée et nous l'interprétons comme une prénalisation de la consonne suivante, donc faisait partie de la syllabe suivante : (voir section 1).
1 1 'I ï ï
f:ü i t.:;/': o.-
i
àdang -*o u
ÎV i•»vl•■ e ’ /I0 y» w ^ i i l • I M *G 6 *-(0
(0
U)
10
*»• ■•- .
.... .
O -•«U *«* a» no JxL & a *? —> V H» wo• r-i «8
3 o, Q>
NO
S£
ȣ
1*2 W
*r^> NO -SC Q) H3 Çp
è tn NO O) *-(0 *c w r W0 *E X
Q>
t mT-m-rnè-ko
\ ? m 33 > H t-c
•
kasa
'Jt \ V •---mt-n-wura
\ ' mâ-a-n-wura
më-a-h-go je ne suis pas
entrer
■
jë ne vais pas
allé
M
wurâ
K #■ ma n-tftira
.,.de ne pas entrer ..... ni entre, pas f
mX-m-me-kàsâ; je ne parlerai pas \ ml-n-gcisà t mâ-n-g^sà t ....... [ mâ.nèjâsà ]
;
/
... de ne pas parler ne parle pds f
•••;
5.2,- Les bases verbales En attendant une analyse plus complète nous ne nous prononçons pas sur les tons de base des bases verbales. En citation les verbes sont donnés 6 l'impératif du
2
è sg., c'est à dire :
Classe
1
:
ko
classe
2
:
wurà
classe
3 :
kàsa
mais dans lamesure où les verbes des classes 2 et 3. n'ont pas le môafîe. schème tonal dans toutes les conjugaisons, nous ne considérons pas *as tons de
1
’ impé
ratif comme les tons de base.
5.3.- Les pronoms sujets t Les pronoms sujets de la 2è personne, wo/6 tu et ho vous portent toujour unTton haut. Les autres pronoms sürtent un ton bas dans toutes les conjugai sons sauf l'impératif et
1
'injonctif,
A l'accompli 1 la marque aspectuelle a s ’ amalgame aux pronoms oui de\
viennent mavjV,
tu, w à il-, j à nous et bà ils
5.4.- Les marques aspecto-modales. 5.4.1.-'La marque de' l'inaccompli fest un redoublèment de la voyelle du pronom süjët, è ton haut pour la classe
1
et à ton bas pour îes classes 2 et
3. Dans le cas d'un sujet nominal la marque e s t o . : àdu
o
bà
Adu / INACC./ venir Adu vient.
126 -
5.4-,2.- La marque de 1 ;accompli 'i 'est "un préfixe a à ton haut pour la classe 1 et à ton bas pour les clscses 2 et 3„ Elle est nasalisée après les voyelles nasales, 5.4.3.- La marque de l ’ aspect accompli 2 est un suffixe à ton toutes
bas pour
les classes. Le suffixe est un redoublement de la dernière voyelle
de
la base verbale dans une position non-finale de. l'énoncé j devant une pause il est réalisé comme -jè. 5.4.4.- La marque du futur est un préfixe b£, à ton haut pour toutes les ‘classes. Le préfixe b£ peut assi apparaître a v e c - d 1 autres marques'aspecto-modales comme un auxiliaire qui a le sens de venir o bè-cHdf-jè
:
il est venu manger
il/AUX/manger/ACC Cette conjugaison que'-nous appelons ;"futur" pourrait donc être analysée comme faisant partie du paradigme auxiliaire + verbe,. m-b£-ko peut Ôtrs. aussi traduit par je / AUX / aller + FUTUR) 5.4.5.textes
je vais a l l e r .
L-’ injonctif oat le mode du verbe^qui qs.t utilisé dans
des
con
tels que o t) s t ... i l .faut q u e ..., o.pè sê-V, il, msut) q u e , ...
La marque de cette conjugaison est uniquement tonale.5.4.6.- Ce que nous appelions l ’ impératif est la conjonction de deux conjugaisons qui s o n t .en distribution complémentaire. L'impératif
1
,qui est
caractérisé par l ’ absence de pronom sujet* est.réalisé seulement-pour la
2
è
personne du singulier. ko
vas /
wùrà
entre !
kàsà
parle f
L’ impératif 2, qui est caractérisé par un ton haut sur le pronom et par un pré fixe nasal qui sonorise les consonnes initiales sourdes de la base verbale et qui nasalise les consonnes initiales sonores de la base verbale* est réalisé pour tous les pronoms de la conjugaison sauf la 2è personne du singulier. Cet
impératif apparait dans des contextes tels que 6 le... il a dit, «c , *■■ \ il m ’ a dit que...s 6 ka cl rè nu sê... il m ’ a dit que... àdd
lè
Adu me dit de
pax'ler.
àdu
lè
kàsà
Adu te dit de
parler.
àdij
lè
o-rt-g^sà Adu lui dit de p ar l er.
6
sle nu s
CO>
- 127 -
etc. 5.5,.- La négation du verbe Il
n'y a que 5 conjugaisons négatives qui correspondent à
conjugaiso
8
affirmatives en abron (les six ici présentées plus le présent habituel et le continuatif). Les valeurs sémantiques d e s conjugaisons négatives ne sont pas toujours lasimple négation correspondent :.
des
conjugaisons affirmatives
formellement. Par
auxquelles elles
exemple ;
l 'accompli 2 : o-wàrf-jè
il s ’ est marié
wà-é-n-wart-jè
il ne s ’ est
La marque de la négation est un préfixe nasal
pas encore marié qui se place devant labase
ver
bale, sauf dans le cas du futur, où il se place devant la marque aupecto-modale bé. La consonne qui suit ce préfixe nasl
est sonorisée (sielle est sour
de) ou nasalisée (si elle est sonore). Dans le cas de 1'injonctif c ’ est le verbe qui introduit 1 ’ injonctif qui porte la négation : b-\) sê m ko
il faut que je parte
o-Æ~df sê rfi ko
il ne faut pas que je parte
Dans le cas de l ’ impératif du la 2è personne du singulier le morphème » ma précède le préfixe nasal de la négation : ko t ma n«g3
pars ! ne pars pas !
x
x
- 128 x
X
X
III.- BIBLIOGRAPHIE
DOLPHYNE (F.A.) 1 9 7 6 "Delafosse’ s Abron word list in the light of a Brong dialect survey" in Truten'iu (H.M.J.), éd. , Mitteilungen der Basler
Afrika Bibliography) . Vol. 14 : Languages of the Akan area
: papers in
Western kwa linguistics... Transactions of the Linguistic Circle of Accra, vol. III, Basel* pp. 35-46. DOLPHYNE (F.A.). 1978.- Language use among the Brong of Ghana. Communication présentée au 13è Congrès de la S.L.A.O. Freetown. DOPHYNE (F.A.). 1979.- "The Brong (Bono) dialect of akan” in K.. Arhin, ed.
Essays on the societys history and lariÿuage of the Brong peoplej Institute of African Studies, Accra,, pp. 88-1.18.
L'A D I 0 U K R 0 U
G. HERAULT
Le pays adioukrou e s t to u t e n t i e r in c lu s dans l a s o u ç -p r é fe c tu r e de Oabog à 50 Km è l'O u e s t d 'A b id ja n . E n tre le s r i v i è r e s Agnéby e t T im lc h ,
la
ré g io n forme un d e m i-c e rc le dont l a base s e r a i t c o n s titu é e p a r l a r i v e nord de la langue Ebr.ié su r une c in q u a n ta in e de K ilo m è tre s à p a r t i r de l'em b o u chure de 1* Agnéby vers l'O u e s t . T ro is zones géographiques se p a rta g e n t l a ré g io n m eraie au Sud, à peu près p a r a l l è l e à la tre
: une zone"de p a l
lagune j une zone de savane au cen
( d i t e savane de Dabou) qu'occu p en t pro g ressivem en t le s c u ltu r e s in du s
t r ie lle s
; une zone f o r e s t i è r e sur l e p o u rto u r nord.
Les AdiouKrou sont m in o r it a ir e s à Dabou, c h e f - l i e u de l a ‘ s o u s -p ré fe c tu r e e t l i e u d'échanges im p o rta n ts . I l s de v illa g e s dont v o ic i la l i s t e
se r é p a r t is s e n t en une t r e n t a in e
:
A g b a ille
àgbéj
V ie u x -B a d ie n
Agnéby
àpéb.f
Bodou
bôdu
AKradio
a kIod 5
Bohne
bon
Armébé
àrmêbè
Boubo
gbügbo
Boubouri
bobor
P e tit-§ a ,d ie n
"■'*"
;"TT1 r
d a b u Iij
-
( 1 ) c -à -d . P e t it
(1)
"— -- ---- -— (ifj)
Oabou.
. gbàd^n
- 130
Débrimou
d 'b rm
Ousrou
t(w \) usr x '
Kaka
kà kà
Vieux-Ousrou
ùsr-éb-stg-ém
Kosrou
kosr
Pandah
kpandà
Lopou
lokp
Pass
kpa s
Mopayem
mopojém
Tiaha
tfâha
Ngôty
g*t»
Toupah
tùkpà
Opoyounème
okpoju
Vassap
O rbaf
orgbàf
Youhoulil
jàsakp .A / . juwa I
O rgaf
orogaf
T ro is v illa g e s au Nord d 'A K ràd io sont de peuplement a b i d j i e t a d io u krou : Ahouja
àwja
Akakro
à kâ kro
Anomikro
hdùmf-bâon
Les A b id ji sont en e f f e t le s v o is in s immédiats des Adioukrou au Nord. A l'E s t ,
au d e là de l ’ A g h é b y ,.il s ’ a g i t des E b r ié . Le cordon la g u n a ire au Sud
e s t du domaine de l ' a l l a d i a n e t à l ’ Ouest de c e lu i de l ’ avikam . E n fin ,
d is
persés d ’ Est en Ouest depuis l ’ embouchure de 1 ’ Agnéby sur la r i v e nord de la lagune E b rié , on tro u v e sept v ill a g e s a ï z i dont la p o p u la tio n e s t tr è s sou vent b ilin g u e sg. d ) - f j ,
C a ïz i- a d io u k r o u ). Les Adioukrou désignent p a r le nom de è d -^ jo *
le s h a b ita n ts de ces v i l l a g e s ,
Au p la n l i n g u is t iq u e ,
e t d ’ une m anière g é n é ra le le s A ï z i .
1 ’ adio u kro u a p p a r a ît remarquablement homogène
sur to u te l'é te n d u e do son a i r e . Tout au plus d é c è le -t-o n quelques v a r ia n te s phonétiques m ineures q u i sem blent c a r a c t é r is e r le p a r le r des gens d ’ A krad io .
I.-
PHONOLOGIE 1
Corpus de r é fé re n c e , (1 )
offrir
5 -
ét'
dessus
'u * ab
avec
6
am
étreindre
3 -
at
êtayer
7 -
èd
orgelët
4 -
àkp
brousse
S-
agb
grandir
1
-
ap
2
-
-
(1 ) Les verbes sont dépourvus de schème to n a l in trin s è q u e : le s tons qu’ i l s su p p o rten t r é s u lt e n t de ce que le u r impose le u r s tr u c tu r e phonématique et le système des marques aspecto-m odales de la langue - c f . HERAULT ( 1 9 / 8 ) , ch . 7.
ADIOUKROU
- 133 9 -
ixr
sauvage
37 -
ab I
fermer
10
-
an
prix
38 -
api
enlever d'un geste
11
-
as
peter
39
akpl
être bon3 beau
12
-
)à
boeuf
40 -
af I
arroser
13 -
)d'3
manger
41 -
epn
déposer un peu de
14 -
ak
débrousser
42
-
emn
avaler
15 -
aj
palmes
43
-
abr
attacher
16 -
an
visage
44 -
adr
refroidir
17 -
ot J
prendre
45 -
agbr
fendre
13 -
od 3
pièce (d'une maison)
46 -
àf f
sommet
19 "
U
enfant
47
ubu
renverser
20
-
ïg
buffle nain
48 -
/ 0 umu
poisson (sp.)
21
-
ip
cuire
49 -
o tu
pouvoir
22
-
àg
sacrifice d'igname
50 -
odu
tirer
23 -
èhè
bonheur
51 -
it f m
sonner
24 -
èké
conjonction
52 -
)nm*
requin
25 -
A ao
chauve-souris
53 -
osu
surveiller
26 -
aw
puiser
od^Ô
pers. chétive
27 -
àl
feu
55 -
anrj
être
28 -
àr
guerre
56 -
ado
flâner
29 -
is
apporter
57 -
okn
se souvenir
30 -
ês
morphème vb*
58 -
cStfrT
poisson
31 -
ès
père
59 -
et f r
se dérouler
32 -
os
/ \
hache
60 -
èjr
éléphant
33 -
os
\
argent
61 -
Inm
rester débout
34 -
us
suivre
62 -
e t jn
agrafer
35 -
I pm
faire la magie
63
ed 3n
gicler
36 -
itm
déposer
64 -
ed^u
blaguer
A .
-
.5 4 -
- 134 -
65 -
è jù
oncle
79 -
ef n
laver
66
ègu'
Abbey
80
-
' i.u ' uf
blanc
67 -
enn
posséder beaucoup
81
-
usu
endroit
68
-
o kr
co.lmc. tir
82 -
eno
jeûner
59 -
ogr
huer
83
-
eso
appeler
70 -
ekn
voir
84
-
u ju
monter
71 -
ekpn
poser la tête
85
-
â ji
animal (sp.)
72 -
eqn
trouver
85
-
owl
jeter
73 -
ogbr
remuer
87 -
é lu
mettre
74 -
ekpl
sauter
68
eru
dormir
75 -
ewl
couler
89 -
a* li u*
cola
76 -
egbl
90 -
àdiT
esclave
77 -
anaf
en présence de
9-1
-
èro
rangée
78 -
â ja f
comment ?
92
-
edo
être filant
-
2 .-
* vomir
-
Les Consonnes
Les |p a ire s m inim ales regroupées dans le corpus de ré fé re n c e p e rm e tte n t de dégager la p e rtin e n c e phonologique de 21consonnes. Dix d 'e n tr e ♦
e ll e s sont r e lié e s par une c o r r é la t io n de s o n o rité
p
tt J
k
kp
b
d
g
gb
:
E l le s m a in tie n n e n t le u rs o p p o s itio n s en to u te s p o s itio n s lem ent la r e l a t i v e r a r e t é de / p / à
1 *in it ia le
: on n ’ observe seu
des lexèmes non suspects d 'a
v o i r é té em pruntés.
A la f in a le ,
l'o p p o s it io n dont f a i t preuve chaque p a ir e c o r r é l a t i v e
tend à prendre une a u tr e form e : le s sonore? se d é vo is e n t fréquemment dans c e t t e p o s itio n e t ne s'o p p o sen t plu s aux sourdes que par une d iffé r e n c e de fo r c e a r t i c u l a t o i r e
; to u jo u r s à l a f i n a l e ,
ie s sourdes elies-m êm es te n d e n t
p a r f o is vers d e s 'r é a lis a t io n s m l--o cclu sives c a r a c té ris é e s 'par un b r u i t de f r i c t i o n , subséquent au même p o in t d 'a r t i c u l a t i o n .
Les phonèmes / t f /
e t / d ^ / sont la p lu p a rt du temps r é a lis é s comme des
a ffr iq u é e s p r é - p a la t a le s . o c c lu s ifs #
[ c ] et [ j ]
Ils
re c o u v re n t cependent des a llo p h o n es purement
re s p e c tiv e m e n t, que l 'o n tro u v e assez fréquemment dans
l a ré g io n d ’ A k ra d io , mais seulem ent en d é b it t r è s ra p id e ou devant / r /
a il
le u r s .
Q uatre n asales s'opposent e n tr e e l l e s e t aux a u tre s phonèmes de la lan g u e. m
n
p
o
L eur o p p o s itio n e s t p a rto u t m aintenu e,
s a u f d evant o c c lu s iv e où l 'o n ob serve
une n e u t r a lis a t io n avec archiphonèm e n asal r é a l i s é p a r des allo p h o n es homorganiques de la consonne s u iv a n te é t p a la t a le s ,
[
q]
: [m ] devant l a b i a l e s ,
[ n ] devant d e n ta le s
d evant v é l a i r e e t [om ] d evant l a b i o - v é l a i r e . A in s i. :
mpj
Dans l e cadre d 'u n e tr e ig n e n t à C j,
s 'il à
des deux
[fgoà]
même s y lla b e ,
rhomm trou
+• d é f i n i t. d é f i n i •
le s groupes consonantiques se re s
Cr ;
merci quoi ?
bwô bra
qui ? éponge
Sont égalem ent à tte s té e s des successions rtasale + consonne non n a s a le m ais, que l a consonne n a s a le s o it s y lla b iq u e ou non, une f r o n t i è r e s y lla b iq u e sé p are to u jo u rs lè s deux élém ents de t e l l e s
séquences.
-
139 -
La r é p a r t i t i o n des lexèmes en m onosyllabes e t d is s y lla b e s m ontre un ra p p o rt d 'e n v ir o n 40 % pour le s .p r e m ie r s à 60 % pour le s seconds. Les s y l l a bes o u v ertes sont fré q u e n te s
(p lu s fré q u e n te s en p re m iè re q u 'e n deuxième
s y lla b e ) s ’ a g is s a n t des d is s y lla b e s mais tr è s r a r e s s 'a g is s a n t des m on osylla bes : presque tous le s m onosyllabes de l a lan gue se te rm in e n t p a r une con sonne e t i l
en va de même pour une p ro p o rtio n
b es. Toute consonne ( e t une s e u le p a r s y lla b e )
non n é g lig e a b le des d i s s y l l a à l ’ e x c e p tio n de / h / e s t sus
c e p t ib le de c lo r e une s y lla b e .
S euls le s lexèmes de deux s y lla b e s s y lla b iq u e s . A l ' i n i t i a l e ,
il
ne peut s ' a g i r que de n a sa le s
foutou
mp£
(ou p lu s ) fo n t usage de consonnes :
poulet
«îgos
a lo r s qu'en f i n a l e fo n c tio n n e n t le s c in q consonnes s y lla b iq u e s m, n, o» I , r . S eule l a succession d 'u n e d e n ta le e t de / n / e t systém atiquem ent e x c lu e .
5 . - Les tons e t le s r è g le s to n a le s
Le rapprochem ent des monèmes fo rm a n t des p a ire s m inim ales du p o in t de vue de le u rs tons permet de m e ttre en évid e n c e une q u adruple o p p o s itio n . Deux term es de c e t t e o p p o s itio n sont p o n c tu e ls
:
visage
to n haut
H
ap
ton bas
B
prèd '5
civette
le s deux a u tre s r é s u lt e n t de l a com binaison des p o n c tu e ls to n descendant
HB
mêp
to n montant
BH
gog
T ro is conjugaisons du verbe ekp,
tage
e t un lexèm e,
t io n
:
fromager
sein crocodile
mal partager, léser quelqu'un dans un par
p e rm e tte n t de p ro u v e r c e t t e q u a d ru p le opp osi
•lè k p
B
il a mal partagé
(ACCOMPLI)
lékp
H
qu'il partage mal !
(HORTATIF)
lêkp
HB
ils ont mal partagé
(ACCOMPLI)
lëkp
BH
(c'est un) fromager
:
- 140 -
O u tre l e nonrbre e t la n a tu re des u n ité s q u ’ i l
met en je u ,
le
fo n c tio n
nement to n a l de la langue se c a r a c t é r is e p a r l e je u systém atique d 'u n c e r t a i n nombre de r è g le s d ’ a s s im ila t io n e t de q u a n t if ic a t io n dont nous ne donnerons i c i qu un aperçu
La r è g le l a p lu s fondam entale e s t c e l l e q u i p r é v o it l 'a s s i m i l a t i o n p a r t i e l l e des tons bas, q u i sont tra n s fo rm é s en modulés descendants, sous l ’ in flu e n c e d 'u n to n haut im m édiatem ent p ré cé d e n t * l a langue n'adm et donc pas q u 'u n ton bas p u isse s u iv r e immédiatement un to n haut sans se tr o u v e r p a r tie lle m e n t a s s im ilé à ce d e r n ie r . Sous sa form e l a plu s s im p l i f i é e , r è g le p o u r r a it donc ê t r e fo rm u lé e a in s i B
*
HB
/
la
:
H
Exemples
pirogue
lét ’ zkvia
panthère ■ '
17 - fè
gronder
7 -
‘ ê kqè
hameçon
18 - fë
se moucher
-
ekqê
mer
19
-
bt
prendre
9 -
êcê
petit
20
- bC
appeler
10
-
êco
chant
21
- ebu
caillou
11
-
bè
ramasser -
22
- ebf
concession
6
8
i
A
- 186 A
boires fumer
51 -
ba
se cacher
mù
frapper ■
52 -
pardonner
f)
être beau
53 -
gba P sb a
23 -
mî
24 25
palmier raphia
S
V
25 -
fë
se moucher
54 -
ëma
main
27 -
ësù
une porte
55 -
ëbù
pierre
28 -
ëso
poisson ■ (esp.)
56 -
ëvu
brousse
29 -
construire
57 -
ata
boue
30
ku \ ko
se débattre
56 -
adà
salive
31 -
Xt roA
penser
59 -
nta
boisson
32 -
■ L * t ro
finir
60 -
"nsa
pet
trancher .
.61 -
viande
morphème pluriel
62 -
ënô \ ëtô
grandir
63 -
ta
piler
64 -
A
avoir en commun
65 -
ëdù
conte
raconter
66
-
ëzù
4è jour traditionnel
regarder
67 -
du
tisser
déposer
68
33 34 35 35 37 38 39 -
V O \ Ô A
SO \ sô \ ga \ ! gôA r-â
i A
. ,■
un (numéral) chercher à tâtons ressembler
A
40 -
pë
-
* rouler (poisson) '
•
egè ëwù
un rot la mort
\
kwë
aimer
■ +■
êkwë
amour
- 203 -
c). forme composée Les nominaux composés peuvent.se présenter morphologiquement sous l'as pect, soit cJ'un syntagme complétif, soit d ’ un syntagme qualificatif. Ainsi nous avons des séquences "Nom - N o m ”, "Nom - adjectif" — f /
V *
(êmoù)
nj i-mou
soif
-*
la faim
njà-sè
tison
->
le bâton (ësè)
ëmwâ-v/rû
lèvre
ewrô--wde .quantification par les marqueurs rdu. défini et du. démonstratif.
- 207 -
më o ëkoso zrf zrf lo
j''ai acheté quelques poulets-là (les quel ques poulets)
më o ëkoso më df
zrfzrf dô-? lo j ’ ai acheté ces quelques poulets
sakâ brèbrèbrê
io j *ai mangé, (le) beaucoup, de riz. (leplat ou il y a beaucoup de riz)
me df
saka brèbrèbrê
dô lo
j.'.ai mangé (ce) beaucoup .de riz (ce plat
où
il y a. beaucoup de r i z ) Toutefois le quantificateur cia la totalité appartient à un autre para digme que celui des quantificateurs que nous venons d ’ exposer. Il peut déterminer la base nominal. Il se place alors à la fin du syn tagme nominal. Il est alors précédé des modalités nominales précédemment expo sées . / më df ekoso lo fe
J’ ai mangé tout le poulet
[ïïfi] me d f ëkoso dô lo fë
J !ai. mangé tout ce poulet / më d f akwà brèbrèbrê lo fë J Lai mangé b e a v ' m p d ’ atiiékê
2.2.5»- Syntagme de coordination La coordination de deujx noms est faite.par le biais du morphème relateur ma. ml
* o ëkoso ma frYmu
më
ka
j’ ai, acheté un poulet et un i *
âne
P
>
ëbt
Ce morphème
ma mambè
j’ ai Vu
Ebi et Manibé
cependant a un double statut. Il peut également
être inter
prété comme un relateur de circonstant, et se traduit alors par "avec". f A ëbî ë va ma ne pra EbiZest arrivé dvéc son ami.
3 •~ AFFIXES NOMINAUX ET FORMATION DES PLURIELS Comme nous l ’ avons indiqué dans le chapitre 2-1, les constituants nomi naux de l'alladian sont associés à des préfixes qui seraient probablement des
- 208 -
Vestiges de
classe. D'une manière générale, c ’ est sur le préfixe
que se marque l'opposition singulier/pluriel. Il
faut souligner q u ’ en position initiale (préfixe) l ’ opposition voye
d'avant/voyelle d ’ arrière est n e u t r a l i s é e A i n s i les réalisations suivantes sont des variantes libres :
Avant
Arrière
e
^
o
e
^
o
ë
'v.
ô
evu
^ ovu
brousse
ëgij f
^ ôgij f
dos
ëbt
ôbt
nom
çkwrç
% ôkwrè
bras
êVcî
% ov a
crocodile
„ (^ } Le préfixe e ^ o est transcrit par 1 1archiphonème /N/ qui est une na sale syllabique à l'initiale des mots. En fait pour simplifier la transcription nous adoptone la graphie n pour N. La pertinence de cet archiphonème tient au fait q u ’ en dehors d ’ une prononciation particulièrement soignée, les voyelles ô et ë se réalisent avec une apertuVe zéro, ne laissant subsister que le trait de nasalité. Ainsi, phonologiquement du moins, la nasale syllabique n est en fait une voyelle nasale o ^ ë,
(1) L, DUPQNCHEL (1974) - L ’ ALLADIAN - Phonologie et Enquête lexicale, I.L.A., Université d ’ Abidjan, pp. 135-136.
- 209 -
\ nbrô
kaolin
nbrè
langue
nw î
;p eigne
S \ ëbrô
^
\ •\ 5b rô
■ V èbâ-ta
*
âbrïg.a \ f \ abâ.-ta
\
\
couteau palmier raphia
. ”
3.3.- Classe sn a - a 3.3«1. - Sous, .groupe en â / a . Dans cette catégorie sont classés les termes dont le préfixe est porteur du ton m o y e n .
ai
P*"**"
âà
guerre
"
âà
aédu
"
âadù
â^kqë
espèce d'arbre médi cal sorte de plante
"
âakijë
âaq f
médicamment
"
âaq f
"
sgïïff
âgÏÏJ f sorte de plante
pluriel"
ST
- 211 -
acqrc$vé
sorte de liane
atoto
peau qui entoure la noix de coco
pluriel ."
âGqrrov^ âtoto
On notera que, dans une grande mesure,. on trouve, dans cette sous-classe des termes référant à la flore. 3.3-2.- Sous-groupe en à / â Les termes de cette sous-classe sont peu nombreux, à l'image d'ailleurs de toute la classe. âkè s alobjei
èkè
sorte de crocodile
èlèbjèT
ragoût
”
bwbj-e
mâchoire
"
\ \ .> ewa 1 6
jeu
àcïïku
sorte de plante médicinale
awoj-e \ wwè 1 è > âcüku
à ko
perroquet
a ko
pluriel
3.4.- Classe en n - v 3.4.1.- Sous-groupe en n> /a_ Il
se subdivise en deux sous-clèsseà - celle dont- le ton du préfixe
est Moyen et celle dont le ton est Bas. a) n / â nnowje
maladie
pluriel
nbrè % nmësî
langue
”
margouillat
"
ânowje Ibrè v amësï
b) h / I nbrô
kaolin
plurie-lâbro \
n^ ubeurre de karité
- 212 -
\ \ ânô
nno
champignon
pluriel
h f rTf rT
champignon
f#
âfrï fri
hbrà
éponge
tt
npâ
foutou
if
âbrà \ âpâ
h kpa
natte
t)
âkpà
'pluriel
ëwf
3.4.2. - Sous-groupe en n/ç nwî
p ei g n e . oss épine
npî
dent
tl
êpî
nkru
tête
U
êkru
nnjè
nez
M
ënjç
3.5»- Classe en â - â Le préfixe â est dans l'absolu invariable au singulier comme au Se classent ici des termes qui refèrent è un collectif, ou à des êtres ses indénombrables, indécomposables. Cependant hous avons deux subdivis selon le ton du préfixe initial . 3.5.1. - Sous-groupe en â / 3
1^0
abeille
\ âjrëko
akwà
attiéké
■ j' — *• awôsë
âtà
boues banco
ako
non mûr
aqa
clair
a jowo
noir
morve rouge* mû r
\ \ a 3=5.2. - Sous-groupe en â / ' ¥ apa \ â^ràwo \ \ agâgo
caoutchouc chat corbeau
\ * agbav % anâwr^*
v e r de terre vérité
- 213 -
3,6=- Classe zéro ni nominaux .!;hors classe” ?
Le quart environ des nominaux.de l ’ alladian se présente sans voyelle initiale. L'opposition singulier/pluriel qui se réalise sur le piü*ixe n'est plus pertinente pour cette classe de nominaux. La marque du pluriel est le morphème - ô (toujours à ton bas).suffixe au radical nominal.
On trouve dans cette classe, par exemple ; Dss onomatopées. cecrevg èv^
pluriel.
kukùvà
oogone / t kôkôcê
cëcrèva-'O
sauterelle
kukùvà-ô N \ gogonë-ô * * \ kôkôcê-ô
tortue de terre houe guêpe maçonne
rias emprunts au français, à l'anglais pu au portugais. prftu
fer
< preto [pretu]
nègre
(portugais brésilien)
(1 )
gojavë goyave kp^kpa
papaye
\
bàg§
sac
< bag
(anglaié)
Des termes communs à la plupart des langues lagunaires ou même à tout l’ ensemble des langues kwa.
1
)
dcibo
canard
kôjê
pintade
gâgâ \ kpâgô
Blanc
mija
gendre
cheval
f ùf (5
foufou
kokovê
lèpre
kêvl
crabe de terre
bèdè
manioc
L. Duponchel, ibidem p. 302.
Des t ermes e m p r u n t é s a u x c o m m e r ç a n t s diou la,
j-èsê
coton
roùku
farine
etc...
On pourrait dire, des nominaux ici en question, qu'il s'agit d ’ emprunts divers, ou de créations qui n ’ ont pas encore intégré l ’ ensemble du système no minal de 1 ’ alladian. Ce disant, on les considérerait comme des nominaux "hors classe". Cependant il est tout aussi probant d'envisager l'absence apparente de préfixe comme la présence d'un préfixe zéro
La pertinence de cette hypo-
thèse tient au fait que le morphème pluralisateur -ô peut être suffixé à tous les radicaux nominaux de l'alladian « Ainsi le pluriel du mot rïwf peigne est : Ëfwî, mais ,on peut aussi avoir \
.V,
comme pluriel nwî-ô. Dans le paragraphe qui suivra, nous tenterons d ’ expliciter du reste, ce problème de la pluralisation en alladian. Ceci dit, nous groupe rons ces nominaux dans une classe à préfixe zéro, 3.7.- La formation du pluriel
3
•^ •'i •~ Le pluriel est marqué sur le préfixe
L’ opposition singulier/pluriel est marquée sur le préfixe ce qui a été mis en évidence par les classements que nous venons de présenter. Le tableau suivant regroupe l ’ ensemble du système de formation du pluriel par les préfixes.
- 215 -
rI
■----- - ---- ■----- -r----- --- ---- ------ ■-.. Classes i Singulier
Pluriel a
e - v
e e a v a
•ë t
m
Cü
_
,
i(0 i
a - a ........
■
à
J
... .
------------------------------------------------------------------------------------------------------------- j I I l ! i i I I i i i l ! ÜfO i i i i i
_
i
i
L ~ ____________ L
â p
n
à
n - v .
i
____________ r___________ i a-
n a
■
i
----------
\ : a :I
i!
Enfin le schéma ci-dessous donne un résymé des oppositions singulier / pluriel présentées par le tableau précédent.
'’ .§Si
a
fi-
- 21 fi -
3.7.2.- Le pluriel par suffixation Une deuxième forme de pluralisatior. que connaît 1 ’ alladian réside en \
la suffixation du morphème - o au radical nominal. C'est ce mode de pluralisation qui est employé pour les nominaux è préfixe zéro (cf. 3.6). 3*7.3.- Plurcilisation par le préfixe et par le suffixe Soit la phrase :
1
-
më :_1
o
ëkoso
'ai- acheté
dô
poulet
lo
ce
J'ai acheté ce p ou l e t . On peut avoir :
2
-
me
o
âkoso
dô
lo
J'ai acheté ces poulets Mais aussi : 3 -
më
o
ëkoso - ô
dô
lo
J fai acheté ces poulets On peut marquer un double pluriel sur ëkoso, sans q u ’ aucune nuance par ticulière ait été ajoutée à la phrase 4 -
më
N âkoso - ô
o
dô.
lo
J fai acheté ces po ul e t s . Il
est enfin possible de marquer, un troisième pluriel sur le démons
tif. 5 -
më
o
akoso - ô
dô -ô
J'ai acheté poulets J 7ai acheté ces poulets
ces
lo
Il
ressort de cet exposé que les formes de pluriel les. plus économi
ques (celles qui sont, d ’ ailleurs couramment utilisées) sont les 2 et 3. Dans les phrases 4 et 3 le pluriel est redondant. En dehors d ’ éléments suffisants pour expliquer cette redondance, nous suggérons les deux hypothèses suivantes. 1) La forme redondante est peut-être la forme la plus complète pour marquer le pluriel en alladian. Mais la loi de l'économie jouant, il y a la possibilité,, soit d ’ omettre Te suffixe, soit de geler la variation jsur le préfixe. 2J Chaque forme de pluriel a différemment existé dans la langue. Mais il y a- oe plus en plus une convergence vers, une forme unique qui explique l'emploi
simultané et redondant des deux- procédés.
Nous penchons plutôt pour la première hypothèse car la loi. de l'écono mie qui tendrait une forme complexe vers une.... autre forme plus sim> à évoluer d ’ pie, plus économique nous parait nettement plus probable.
3 ■7 *4•" Pluriels spécifiques -•■A •■
A
a) Des noms composés terminés par wrô
(ëwro';
homme font leur plu
riel par adjonction d'un.suffixe -boA
un alladian :
nlà^a - wrô
pl, :
nlà^a-bo
A
un lettré un sorcier
êwru " wrô \ A awa - wrô
pl. : ëwru-bo \
pl. :
âwrô-bo
b) Certains autres ont un pluriel irrégulier. A .
Hoirnme
(maie) ; ncô-v/ro
pl.
: wuco
pl.
: wujo
A
Femme
: npô-wrd
On pourrait classer dans ce groupe le terme suivant : s enfant nqï pl» ; ëip-ô
- 218 *
On y notera l ’ arrondissement de la voyelle du radical o, peut-être sous l'influence du suffire qui est une voyelle arrondie. 4.- LES PRONOMS PERSONNELS L'on trouvera consigné dans le tableau ci-dessous l ’ ensemble des pro noms recensés ; i. ■
■ Objet
O vJ J t-* U»
Topicalisé ’1 ère p. sg.
më
o. më
me
Focalisé
p. sg.
ë
'Xi ë
* vë
* vë
3° 1■
p. sg.
ne
%
ne
* ne
* i ne ......... I
ère p. pl*
bo
bô
' bo
pë
r pë
pë
J5
.> JO
1
i H CL
Q.
.2 °
! pë
i 3°
p. pl. i je i
4.1
%
j©
f I
4
i
t i i ! ! |
___ më
më
°
2
»i
Indépendant
.. j : 4 T j
vë
vi
bo
. ne bo ^
\n ' pG j=
pe jë ^
i
. bo ...
jô . ...J'
.Les pronoms sujets
Apparemment le pronom sujet est porteur d'un ton moyen. Il se manifeste entre la voyelle du pronom et celle du radical verbal, un jeu d'harmonie. Cette harmonie joye sur .l’ aperture. Ainsi si la voyelle du radical est d'aperture 1, 2 ou 3 Ci, u, i, e, o) la voyelle du pronom est e, ou o pour la
1
ère personne du pluriel.
Si la voyelle du radical verbal est d ’ aperture 4 ou 5 (£, o, a) ou est une voyelle nasble (ë, ô, â), la voyelle du pronom est personne du pluriel.
6
, ou o pour la
1
ère
- 219 -
j (appelle Marnbé
më srê
je cours
me bf mbiïibè
? srê
tu COU}'6
9 bf màmbè
ne srê
il court
ne bf màmbè
il appelle
bo srê
nous courons
, y bo D I màmbè
nous appelons
A pe sre
vous courez
pë bf màmbè
vous appelez
je srê
ils coiœent
je bf màmbè
ils appellent n
tu appelles Marnbé
u
4.2.- Les pronoms objets Ce sont les pronoms qui s g placent en position de complément. Les deux premières personnes (singulier et pluriel) sont marquées d'un ton bas, les autres personnes sont porteurs du ton haut. / x bodo kê ka më P
(Bodo, inacc, voir, moi)
Bodo me voit
P
nfe ka ne
(1 ère Pers. sg. + inacc., voir; lui)
Je le vois
4.3.- Pronoms indépendants Il s'agit de pronoms qui apparaissent dans les mises en relief du type - topicalisation : moi0 j'ai mangé de l'attiéké - focalisation
: c fest moi qui ai mangé de l fattiéké
En dehors de la première personne du singulier, toujours Bas, nous avons une discrimination ton ” H a u t >:, ton "Bas", selon que le pronom mis en re lief est topicalisé ou focalisé. vë e df akwà
(toi,
2
è pers. sg. + inacc,manger,attiéké)
toi., tu manges de l 'attiéké vë de ë df akwà (toi, ’ toi, présent^tif,
2
è p. sg. + inacc, manger,attiéké)
c'est toi qui manges de l ’ attiéké 4.4.- Pronoms associatifs Ils fonctionnent comme déterminants d'un nom. Ils sont tous marqués d’ un ton moyen. On notera les formcss libres bo ^ bo , je
'V/ jo
des 1ères et
- 220 -
3à personnes du pluriel qui s ’ harmonisent avec les voyelles du radical nominal dans loS mêmes conditions que celles exposées dans le paragraphe 4.1 à propos des pronoms et des radicaux verbaux. me
ekoso
mon poulet
vS
ekoso
ton poulet
bo
ekoso
notre poulet
5 '~ QUELQUES c o n j u g a i s o n s La différenciation des conjugaisons envisagées se fait par : - le ton du pronom - la modalité verbale tpour certaines conjugaisons) * le ton du verbe (à certaines personnes et è certaines conjugaisons) -•1 ~ Pronoms sujets et modalités verbales Il existe en alladian une sérjle de prédicatifs verbaux : kê
^ ko
pour l ’ inaccompli
(ou progressif)
pour l'accompli
1
vé
^
pour le f u t u r . ..
La modalité précède immédiatement le êbî kê
srê
Ebi court (est en
ebt
srê
Ebi a couru
srê
Ebi ooura3 Ebi va
8
ëbt vé
Lorsque le
verbe lorsque le sujet est un nom..
train de,.,)
courir
sujet est un pronorri, la modalité verbale n ’ apparaît sous sa
forme intrinsèque que dans un des aspects du futur (I). A l ’ /'r,accompli, à l'ac compli et au future II, elle s'associe au pronom auquel elle s'amalgame. i: ne kls srê ne-e
srê
{ n"êvé srê { { ne srê
ne srê
il court
ne srê
il a couru
(Futur I)
il courra
(Futur II)
il courra
- 221
De là on peut conclure que le .pronom sujet prend la marque de la moda lité. Ainsi il se présentera sous des formes diverses selon la conjugaison (cf. tableau ci-dessous).
inaccompli
accompli
futur II
injonctif •
1
° P- sg,
me
» me
: —/ me
me
2
° p. sg;
e
_ e
_✓ e
e
ne
ni
_/ ne
ne
3°
sg, .
1
° P- pl.
bô
bo
bo
bô
2
° P- pl.
pe
pë
_jT pe
pë
3° P- pl.
j£ 'J
r
:
A
■
.—z'
je
i
!
i
jë i
5.?.- Le ton du verbe Les verbes de 1'alladian semblent se classer dans deux catégories, d ’ a près leur réalisation tonale à l ’ impératif. Une classe de verbes a ton
et
une autre à ton modulé Haut-Bas. Ce classement est justifié par 1*existence de paires dont voici quel ques exemples. srè •v pô
tailïej débrousee !
/
srê
cours !
A
sois debout f
attache* lie !
/
PÔ
sï
bouche !
/
SI
apporte /
bi
accouche !
/
iA bi
appelle 7
A
De là notre suggestion est que le ton propre du verbe en alïadian est celui de l'impératif.
Apparemment l ’ opposition est neutralisée lorsqu'une expansion suit le verbe. Dans ce cas la seule réalisation tonale attestée est le ton Haut.
- 222 -
Mais en dehors de toute expansion le verbe* garde son registre de base. ë
b)
e bt
e Z n' • a accouché
-►
ë bf ëmfcl
elle a appelé
-*■
I bf màmbè
elle a accouché augourc' hui elle a appelé M a m b ê .
En conséquence, la phrase suivante est ambiguë. bf /?/
nt)'!
Id
enfant / déf../
Seul le contexte d*énonciation pourra permettre de dire s'il s'agit de : "accoucher", ou "appeler" : accouçhe de l'enfant ! ou appelle l fenfant 5.3.- L ?inaccompli La modalité de l ’ inaccompli, nous l ’ avons vue, est le morphème kê", à ton moyen. Elle s ’ amalgame aux prpnoms sujets dont le paradigme est présenté en 4.1. Ces pronoms sont tous de ton moyen. Le verbe à l ’ inaccompli garde son ton propre lorsqu'il n ’ est pas suivi d ’ expansion. En présence de toute expan sion le ton du verbe est Haut. 5.4.- L 1 accompli L'accompli est marqué par la modalité verbale ë dans les conditions exposées en 4.1. La différenciation entre la conjugaison de .1’ accompli et les autres envisagées, principalement entre l ’ accompli et l ’ inaccompli réside tout d’ abord au niveau du prédicatif., mais également au niveau des 1ère et 3è per sonnes du pluriel qui sont porteuses.du ton Bas. 5.5.- Le futur -Le futur est marqué par ,1e modalité verbale vé à ton Haut, lorsque le sujet est un pronom. Contrairement aux prédicatifs de l ’ inaccompli et de l ’ ac compli, celui du futur peut se présenter librement amalgamé ou non amalgamé au pronom sujet. Lorsque la modalité est associé au.pronom sujet ; le ton de cet amalgame est un modulé Moyen-Haut
).
- 223 -
Dans le cas où 1 g sujet, est un nom, le prédicatif 1 du sujet est kê (ton Haut).
• me
vê ; srê } } sré }
me
màmbè kê srê
je Qourvais je fuierai
Mambê courra ; Marribê fuiera ------------ !---------H Modalité verbale ' vè ■
. Prônom sujet
!
Nom sujet
kê
5.6.- L* impératif Cette conjugaison n'existe q u ’ à la deuxième personne du singulier. srè
débrousse
srê
cours !
o
!
achète !
A l’ impératif, on voit apparaître deux schèmes tonaux : Bas et HautBas, qui permettent par ailleurs de çjéterminer les tons propres des verbes (cf. : 5-2) 5.7.- L 8injonctif •
L'injonctif est marqué par le mprphème l-€ (variante conditionnée le,
dans les mêmes contextes exposés en 3.1 pour les pronoms sujets). le paradigme des pronoms sujets ô 1 ’ injonctif est présenté à la fin du chapitre 4.1. Il
faut cependant préciser que contrairement aux autres prédicatifs
verbaux (par exemple vé au futur) qui sont préfixés au verbe, au sujet.
le eët préfixé
- 224 -
5..8 .- Tableau des conjugaisons sre
me
srê
: me bf màmbè
më o ekoso i
ë
bt màmbè appeler Mambé
o ekoso acheter un p o u let
cown-r
r
ë bf màmbè
e o ekoso
—
srê
—
-
\
\
i
inaccompli
në
srê
në o ëkoso
■ në bf màmbè
[progressif)
bô
srê
bô o ëkoso
bô bf màmbè
accompli
pë
srê
s pe o ekoso
pë bf mèmbè
jë
srê
je o ëkoso
jë bf màmbè
më
srê
më o ëkoso
më bf màmbè
ë
srê
ë o ëkoso
ë bf màmbè
ne o ëkoso
në: bf màmbè
bo o ëkoso
bo: bf màmbè
pë o ëkoso
pë bf màmbè
jë o ëkoso
jè bf màmbè
më vé srê
me vé o ëkoso
më vé bf màmbè
e vé srê
ë vé o .ëkoso
e vé bf màmbè
ne vé srê
në vé o ëkoso
ne ve bf màmbè
bô vé srê
bô vé o ëkoso
bô vé bf màmbè
pë vê srê
pë vé o Jëkoso
pë vé bf màmbè
jë vê srê
je vê o ëkoso
jë vé bf màmbè
në bo pe=
srê À sre srek
jè
srè
•\
Futur (sans amalgame Pronom-Prédicatif)
me _/ e Futur (avec amalgame Pronom sujet prédicatif)
A
sre
1
i me
srê
u
ne
srê
.j
b'o
A
pe ._/
je
sre
e
ne bo
A
sre
• pe
A
je
sre sre
impératif
injonctif
—
lë
më sre
le
ë srê
lë
>
—
,
\
\
ëkoso
_y me bf _y e bf _/ ne bf
/•
ëkoso
bo
t
— , N
N
ekoso
pe
bf
màmbè
f
ëkoso
je
bf
màmbè
A 0
ëkoso
f
ëkoso
0 f
0
0
0 V/
j
o ekbs^
màmbè màmbè
bf
màmbè
màmbè
• bt màmbè
lë më o ëkoso
lë
më bf màmbè
lë
ë o..ëkoso
lë
ë bf màmbè
në srê
lë ne o ëkoso
lë
ni bf màmbè
lë
bô srê
lë bô o ëkoso
lë
bô bf màmbè
lë
pë srê
lë pë o ëkoso
lë
pë bf màmbè
lë
jë srê
le je * ëkoso
lë
jë bf màmbè
MEL GNAMBA Bertin 1
- 225 -
n i *'
AUGE ( M . ) . -
B I B L I O G R A P H I E
Organisation et évolution des villages alladian.
A b id ja n -
O.R.S.T.O.M. - 498 pages - 2 tomes m u ltig r a p h ié .
DELAFOSSE ( M . ) . -
Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes
parlés à la Côte d'ivoire et dans les régions limitrophes.
P a r is
:
E rn e s t Leroux 1904 - 2S4 pages.
DUMESTRE ( G. ) e t DUPONCHEL ( L . ) . e t en a ll a d i a n
djan
Notes su r le s groupes consonnatiques en é b r ié
(Basse Côte d ’ i v o i r e )
1970 - s é r ie H I I I
-
-
Annales de l'Université d'Abi
3 1 -4 6
DUPONCHEL ( L . ) . - C o n tac ts de c u lt u r e e t c r é a tio n l e x i c a l e en a ll a d i a n .
de l'Université d'Abidjan. DUPONCHEL ( L . ) . -
1970 - s é r ie H - I I I ,
DUPONCHEL ( L . ) . -
B, 4 ,
Bulletin de l'I.F.A.N.
1971,
6 3 7 -8 6 6 .
La structure syllabique en alladian.
grès de la S . L . A . O .
DUPQNCHEL ( L . ) . -
- 47-70.
Les noms de poissons en a ll a d i a n . Etude d'u n e taxonom ie zoo
lo g iq u e dans une langue de Côte d 'I v o i r e . X X X III,
Annales
L'alladian
Communication au Xè Con
- LEGON 19.72 - 19 p.
~
"Phonologie et enquête lexicale -
ABIDJAN - I . L . A .
1974 - 661 pages - 1 c a r t e .
LE SAOUT (J ) e t DUPONCHEL ( L ) . -
Registres de départ et d'arrivée des tons mélo
diques (Exemples en gban et en alladian.
Communication au c o llo q u e I n
t e r n a t io n a l du C e n tre N a tio n a l de la Recherche S c ie n t if iq u e - N ice 1971 - 11 p . m u ltig r a p h ié .
L' A T T I E
Constance KUTSCH LOJENGA 111 111 ■■■■
■
"
................—
■— r -
Elisabeth HOOD LA R E G I O N A T T I E Selon le recensement de 1975 la population attié était de 221.395 personnes. Le territoire attié commônce près de la ville d ’ Abidjan et s'étend vers le nord sur une distance de près de 160 km.
..
La population attié comprend 3 groupes : 1. Le groupe nord dont la ville principale est Adzopé 2. Le groupe sud dont la ville principale
est Anyama
3. Le groupe est. dont la ville principale
est Alépé.
Au nord le parler principal est le parler bodin (bod?) et le parler .... . ■ r kétin (k(üt7) est moins étendu. Le parler du sud s ’ appelle nindin (nSdîj. A l'est on trouve également des villages bodin et nindin. Les villages bodin au nord qe divisent en 4 groupes. Les noms de ces sous-groupes viennent d ’ une tradition sur l'origine de la répartition de la région nord : 1. tchoia
[tjôjs]
2. n'kadzin
[nkizf]
- 228 -
3.
attobrou
4.
ananpin
Les Attié Ebrié
^
3ttobuin
[àtobuha] [à n â p ë ]
sont entourés par les Agni , les Abouré , les Mbato , les
et les Abè . Dans la langue attié ces peuples sont désignés comme suit
(tsâ veut dire gens) : Agni
apitsâ
Abouré
kàd^îtsâ
Mbato
kpàtotsâ
Ebrié
bftsâ
Abé
mut sa
BIBLIOGRAPHIE A part l'aperçu linguistique sur 1'attié dans l ’ Atlas des langues de la région lagunaire, de 1971, il n ’ existe pas de publication linguistique sur cette langue si ce n ’ est celle de MERAUD, Essai sur la langue attié (Nindin), Dabou, Impr. de la Mission Catholique, 1902. Les quelques publications dans la langue attié sont : - l'Evangile de Marc publié par l ’ Eglise Méthodiste, Porto Nuovo, Dahomey, 1931. - Nda Gba 1, Bonne Nouvelle (Lecture Facile A) qui comprend 8 histoires b i bliques en attié d'Anyama, publié par la Société Biblique Abidjan 1979. - Atshe 'la -kakë lato, Alphabet Attié en attié d'Anyama publié par la S.I.L., Abidjan, 1980.
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ ANYAMA Nom
en français
Adattié
Nom attié
Dialecte
’ • àdàce
Campement ou village V
Adonkoua
àdokwâ
N
C
Ahéouahikoua
àjèwâjTkwë
N
C
ATT5E
~ 231
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'ANYAMA Csuit-9 ) Nom en français
Dialecte
Nom attié
Campement pu village
AhièKoua (Quatre Croix) àjékwë
N
C'
A Kè h i Ko u 0
à k éjTkwâ
N et B
C d'Anyama-Adjamé et d ’ Anyama-Ahouabo
AKôKüua
akékwë
N et B
C
Akoupé
àk'upë'
N
V
AlloRoua
N
•Andokoutî
à lo kw$ > adokwS
B
quartier de Yopougoft
Anyama-Adjamé
na I jèmja
N
V
V
C( d*Akoupé
id^èmjâ Anyame-Ahousbo
f\% awëbo
N
Ar»y
pa sôma
N
jia zasonkwë
N
V
N
V
-débarcadère
Anyama-gare
C d'Anyama-Adjamé et d’ AnyamarAhouabo
V
Aoué
f tSD t a w e (non ébrjé)
Assakoue
asâkw3
N
Attiékoua
atjokwë
N
V
Attinguié
àt T£ £vè t sT
^ àt J T N
V
Bangahoua
bagàkwë
B
C entre Akôkoua et G ong o f u n ;
Bébakoua
bèbâ kwë L "
N
C d’ Attiékoua
bofama A
Brofodoumé C h rîs tia n k o u a
f krfstJakwë 1 kwàwokwë bTpt
Fb.Lmpé
» gôngofu
Gogofun
Mbouaby 1
mbonwa * *i gbabi 1
"Rjouabÿ 2
gbabT 2
Mpodi
mpodf Z a. ^ w pago ace
Mbonoua
Nyangon-attié Km.17 Quatre croix Anyama Yapokoua N.B.
N
■"T-"n'édT
C entre Akèkoua et Ngrouahkoua
N
V
B
V à côté d ’ Anyama-garq
N
V
N et B
C
N
V
N
V.
N
V
B
C
àdagbè Jàpo kwâ
bodë
kotf
- 232 -
Nom en français Songon-attié
Dialecte
Nom attié v ' sogo ace
Campement ou villagü
B
C
Tchoutoa \ Adéromé J
tfwTtoa
N
V
Yapokoua
j apôkwë
B
C
ALEPE VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFÈCTURE D ’
Nom en français Ahoutoué
Angrouan 1 et 2 Danguikoua Grand Alépé Kodioussou
Nom attié
f awuthwê v. àwùt fwê \ r âgrwâ 1 ,
Oialecte
B
2
KouassiKoua
C dépendant de Akèkoua
B
tâjâ -^ v 1 ' us lepe~ agbe
B
t kod^ùsu t kwèd^u.fu / ko sa 3 ï
Kossandji
Campemerit ou village
V
B
Memni
kwaJ fkwa l tf gbuhwT \ V mamIT
Monékoua
munekwa
N
C
Montézo
mutézo
N
V
M' Bohoin
\
' ' ''
B
C V
flopodji
î^pôd^T
B
N* Zoghi
nzld^T
B
V
Petit Alépé VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AKOUPE Nom français
Nom Attié
Adikokoua
adîkcSkweî
K
C
Agbaou
àgbàhu
K
V
Ahéoua
àhêwcî
K
V
Akoupé
àkupa
K
V
Assangbadji
àsagbad'5 T
k
v
.. K"
V
Dialecte
Campement ou village
\
Asaoukoum
àsùku
..
- 233 -
Nom Français
Nom Attié
Bacon
bàko
Békouéfin
békpèfë
Bonahouin
bùnawë
Kodian
koj-â
Yadio
JS£
Yafan attié
jafa ace
V
~
Dialecte
Campement ou village
f4
\
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AFFERY
Nom Français
Nom Attié
Dialecte
Grand Afféry
àfèj f
K
Asseudi
àsfd^T
K
Dodokoua
dodo kwa
K
Mpokoua
mpokwa
K
Campement ou village
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE DE YAKASSE ATTOBROU
Nom Français
Nom Attié
Abongoua
àbogwâ
Dialecte
Campement ou village
B at
V
A
Abradine 1,2
àbràdT
B at
V
. x ( Akassin AdJamé 1 Adjamé
a^èmë
B at
V
Ahuikoua
àhwfkwa
B at
V
Assié Orié
àsjë wôhrjë
B at
V
Biébi
bjébf
•‘ ■ B at
V
Diangobo
jagobo
B at
V
Fiassé
fïasé
B at
V
B at
V
'B at
V
B at
C
B at
V
é
*
Kong 1 , 2
ko
M’ basso Attié
\
Mimbiéfon
mëb'fo \ \ i » \ ** X, jakase atobuha
Yakassé Attobrou
. A
Xt
\
**
ngbaso ace
- 234 -
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D'AGOU
Nom Français
Nom Attié
Dialecte
Campement
Abié
àbjé
B tsh
V
Abié-ayallo
B tsh
C
Agou
abjd àjàlô \ A agu
B tsh
V
Andé
àndé
B tsh
V
B tsh
V
p bèsédë àno
Bécédi Anon
—
v
Bécédi Brignan
bèsédë bripa
B tsh
V
Boudépé
bôdépè
B tsh
V
Diapé
iapè
B tsh
V
àkùza kwè kpôa \ \ mafi mafù
B tsh
V
B tsh
V
mwà pë \ n-fésâkwa ! ' v jakasëmë
B tsh
V
B tsh
V
B tsh
V
v
Grand Akoudzin Mafa Mafou Mopé N'Guéssankou a Yakassé fié
ADZOPE VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ Nom Attié
Nom Français
Dialecte
Campement
Abou Sékakoua
âbusëkàkwâ
B n
C
Ado-nkoua (Annapé)
à do kwa \ \ X azope \ ,\ awabo
B an
V
8 tsh
V
B n
V
B n
V
Adzopé Ahouabo
f
\
Ananguié
anâj-é P
V
Annépé
ànëpa
B an
V
Apiadji
àpjad^T
B an
V
Assikoua
asfkwâ ^ ajfkwë > bàsazë
B an
V
B an
V
B tsh
V
B n
V
B an
V
B an
V
B an
V
Bassadzin Biasso (Djoméan) Bouapé
bjàsü ^ bjàso (d^ù mlâ) f x, bwapa p
Diasson
j-àsu
Djoubosso y
Hopé
opa V
Lobo Akoudzin N.B.
at = attobrou n =
nkcïze
lobo àkùzâ tsh ■ tchoia \ \ an = ànapë
.
- 235 -
VILLAGES ATTIE SITUES DANS LA SOUS-PREFECTURE D ’ ADZOPE (suite)
Nom Français
Nom Attié
Dialecte
Campement ou village
Massandji
masad57
B an
Miadzin
X mjs2£
B tsh
V
Moapé
mwàpè
B n
V
N'Koupé
nkupa
B tsh
V
V
■
\
v
Nyan
na
B an
V
Zodji
zôd^T
B tsh
V
- 236
......-NOT E S . S U R L A A.
Les
P H O N O L O G IE
"
DE L ' A T T I E
(p a r l e r
d 1A n y a m a )
Tons
Le
s y s tè m e
1.
le
to n
trè s
2.
le
to n
haut
3.
le to n
m oyen
4.
le to n
bas
le to n
to m b a n t
5.
(d u Ces
to n a l
c o m p re n d
5 t o n è m e .s :
fl
haut
'
'
n iv e a u
■
A
m oyen
5 to n è m e s
s y s tè m e
de? l ' a t t i é
sont
au
n iv e a u
a tte s té s
bas)
dans
le
s y s tè m e
n o m in a l
aussi
b ie n
que
dans
le
v e r b a l . (1 )
E x e m p le s
la
[n a ]
" te rra in
la
[n a ]
" p e ig n e "
la
[n a ]
" b e a u -p è r e / g e n d r e "
la
[ na ]
"e sp .
*
en
de
ja c h è re "
[n a ]
Les
e x e m p le s
f r u it ."
donnés
re m a rq u e s
-
1
to n
(t r è s
n o m b re
de
un
to m b a n t
to n
ra c in e est
1.
à
p ro n o n c é
En
:
Il
s u r le s
(d u
c e tte
n 'e s t
v a ria n te s
"choisir"
rè g le
p o n c tu e l,
sont
p ro n o n c é
D ’ a u tre s , trè s
est
haut
le
to n
1
(p a r
se
la v e
o
gba
il
ne
s 'e s t
le v e r" en
(f u
'e n
é c r it u r e
h a u t’ )
p h o n o lo g iq u e .
le s
to n m o n ta n t
(d e b a s
à
to n to m b a n t
(d e t r è s
5 to n è m e s
si
d é jà
re m p la c e n t
n iv e a u la
p o n c tu e l
bas)
négation dans
par
ce
to n
devant du
un
p o n c tu e l
pause.
par
La
v e rb e ;
l 'a c c o m p li
c e r ta in
pas
ces
la v é
n é g a tif )
ce
(a c c o m p li)
p h o n é t iq u e s h a u t): trè s
haut
n o té s
de
la
fa ço n
v
h a u t) :
>■//
à b a s ):
d e rn ie rs
é ta b lis .
sont
sont
’ des
s e u le
quand
p a u s e .-
to n s à
c la ir
to n
(in a c c o m p li)
(d e b a s
des
m o n ta n t
un
e x e m p le
même devant
5 to n è m e s
au
ca s de
il
e n c o re
tra n s c rits
p o u rta n t,
gba
pas
"se
com m e
wo
to n
[n?]
fS
to n s
n iv e a u
p o rte le
p lu s de ce s
s u iv a n te ;
c ro c h e ts
h a u t) e s t
v e r b a le
E x e m p le s
sans
lo c u te u r s .
e x c e p tio n
je [pë]
j?
" g ra is s e "
Q u e lq u e s Le
"éternuer"
jë [ pëJ "pleuvoir" ( z + 1D i e u ’ ) \ v —■ jë pj£[p?]Msentir mauvais" (pjÊ 1o d e u r 1)
^
*
la
je [pë]
to n è m e s
ou
des
la
to n
- 237 -
- En plus des 5 tons mentionnés ci-dessus, un ton montant (du niveau bas au niveau haut) est également attesté.
Comme ce ton est assez rare et
ne se manifeste pas dans le système verbal, nous préférons le considérer comme hors système• V Exemples t kpï
"battant de la porte"
1 i
'
asice
"sucre"
j
V
batsu
"mangouste"
Quand une racine verbale de ton 4 (bas) et l'objet pronominal inanimé .• f / / ye~e (ton 2) ou animé vro~o (ton 2) se joignent, le changement morphotoriologique produit aussi un ton montant semblable: E xemples:
V
o
^
• ■*
ha
je
N S. m? h a w o
s
£
o he
/'« y > me
ho
"ill'a vu"
"je l'ai vu" (objet
- Un trait caractéristique du système chaîne parlée, les
tons
(objetinanimé) personnel)
tonal de 1'attié est que dans la
de base des mots ne changent pas (à part les
contractions mentionnées c i- dessus). .B. Les Voyelles Le système vocalique de 1*attié comprend 9 voyelles orales et 6 voyelles nasalisées. Tableau des phonèmes vocaliques Voyelles orales APERTURE
antérieur
1
i
2
e
i
o
3 •
e
e
0
4
central
Voyelles nasalisées
a
postérieur
aperture
u
1,2
antérieur r " 1
central postérieur U
5
3,4 S
- 238 L e u r s t a t u t p h o n o lo g iq u e s ki "ch a p e a u " ke
"m o m e n t,
k£
" a m i"
■v k i
" fé tic h e "
est
d é m o n tré
k ï
te m p s "
le s
e x e m p le s
s u iv a n ts :
" c a n a r i"
k£
" B o s m a n ’ s. P o t t o "
ka
(e s p .
de
s in g e )
" p o is s o n "
ka
//
par
/
"b a rb e "
\
ka
"e sp .
de
s in g e ”
ko
"s o rte
de
f ile t
" lie u ,
a b ri"
de
pêche”
(p e u
connu)
✓ ka
“ch o se "
ku
" é c u re u il"
ko
" c o -é p o u s e "
ko
"e sp ,
de
R e m a rq u e s Les
f r u it "
sur
v o y e lle s
L * a ttié le s Le
ku
a
c e n tra le s
de
(s y m b o lis é que
le
Le
/ i/
est
tra ité
en
ra is o n
sur
le s
Les
v o y e lle s
I l
et y
/£/ Le
a
et
e n tre Aux
E lle
se
occupée m o ts
e t
et
non
n a s a lis é e s ,
2 p o s té rie u re s
assez
ra re
dans
s e u le m e n t p r o n o n c é
de
fa ço n
p lu s
a n té rie u re . 2 et
dans
/u/
et
quand
des
le
le
/a/
com m e é t a n t
s y s tè m e
v e rb a l,
tro u v e par
ne
p lu p a r t
/o/.
d ’a p e rtu re
v o ir
3,
re m a rq u e s
la
consonne
s u iv a n te .
en
g é n é ra l
a -
com m ençant p a r
ou N une
en et
/e/,
2 c e n tra le s
p lu s
fe rm é e s
/ i/
èt
/e/,
n a s a lis é e s ,.
a jo u te r
/ ï/ p lu s
et
/u/,
est
d if f ic ile
et
[
eJ
s y lla b iq u e
/
n/
e n tre
la
n a s a le
E lle , c o n s titu e
l 'a v o n s
in itia le
de
ra re m e n t p a r
n a s a le
et
[ ï j
n i
■
.
m o ts .
i l
nous
sont
d is tin g u e n t
l'a t t i é ,
la q u e lle
fa u t
le s
n a s a lis é e s ,
des
/£/
’
o r a le s
de
pour
2 a n té rie u re s ,
e lle s
v o y e lle s
la
de
et
2 v o y e lle s
[o ]
dans
dont
/u/
lo c u te u r s
ra is o n
que
est
phénom ène
2.
C e rta in s
v o y e lle s
s y lla b e ,
/a/,
n a s a lis é e s
p h o n o lo g iq u e
h o m o r g a n iq u e
/ jrf/)
d ’a p e rtu re
v e r b a le s ,
/o/,
et
et
v o c a liq u e s
/a/,
[u ]
15
a lt e r n a n c e s
des
à p ro u v e r.
/a/
é g a le m e n t p l u s
n e u t r a lis a t io n
s ta tu t
par
com m e é t a n t
6 v o y e lle s
/a/,
a
m a is
c o n ju g a is o n s
L * a ttié
/ i/
ré g io n .
a ille u r s
/a/
des
c e n tra le s ,
c e tte
fe rm é e
/a/
v o y e lle s
3 v o y e lle s
la n g u e s /è/
le s
s y lla b iq u e
in te rp ré té e
m o t, o -. sur
p o s it io n Nous un
en
e lle -m ê m e
une
com m e v o y e l l e . qui
ne
c o m p to n s
c o rp u s
,
peut
ê tre
e n v iro n
d ’à peu
p rè s
70 1500
m o ts .
E x e m p le s '
y,
Nko
"e sp .
Nda
" la
N tlo
" a u b e rg in e "
Les
Le
de
p o is s o n "
n o u v e lle * '
\ v a lt o
"p e rro q u e t"
ada
"e sp ,
de
o tli
"e s p .
d " o is e a u "
c h a u v e -s o u r is "
Consonnes
s y s tè m e
c o n s o n a n tiq u e T a b le a u
des
de
1 'a t tié
phonem es
c o m p re n d
22
consonnes.
c o n s o n a n tiq u e s
so u rd e s
P
t
c
k
kp
s o n o re s
b
d
J
(g)
g*>
so u rd e s
f
s
J
s o n o re s
v
z
o c c lu s iv e s
f ric a tiv e s
ts
s o u rd e s
t j
a f f r iq u é e s s o n o re s
s o n a n te s
Leur
s ta tu t
d 3
1
m
p h o n o lo g iq u e
est
j
d é m o n tré
h
par
w
le s
e x e m p le s
s u iv a n ts
240 -
CORPUS
i.
f po
"c h o u
2.
to
"p e a u "
3.
co
" p e t it "
4.
ko
"e sp .
5.
kpo
"fo rê t"
6.
bo
"b ra s ,
do
"m o n tre ,
8.
30
vb.
9.
àgo
nom p r o p r e
10.
gbo
vb.
11.
fô
"te rre ,
12.
SO
"é te n d u e
13.
So
"fe m m e s "
14.
vo
15.
20
DE
p a lm is te "
//
7.
•
«
(a d je c t if )
de
f r u it "
m a in " h e u re
" f ile r "
"ê tre
(le
c o to n )
m asc. re m p li
,
ê tre
s a b le " d
’ eau"
(p l.)
" c lô tu re " " p lo m b "
(d e
f u s il)
//
16.
ts o
" g é s ie r "
17.
tjô
"c o u te a u "
19.
à?p % nP
p ro n o m
p e rs .
20.
lo
" b ic h e
n o ire "
18.
"
rH
C M
.%
" t is s u "
"p a re n ts "
22.
h (l)0
"ve r
de
23.
wô
" re in s "
2 p.
du
(p a t e rn e l)
te rre "
p l.
REFERENCE
-
241 -
Remarques syir le s consonnes 1.
Lés
affriguées
L 1attié a quelques phonèmes consonantiques affriqués;
/t//, /d^/ et /ts/.
Il y a variation libre entre [dz3 et [z], et nous avons choisi d*interpréter ce son comme / z / ï
zaktté
[zakwé * dzâkw£]
"bois"
2. Les phonèmes /c/ eh / j / On trouve en Attié, en plus des affriquées palatales /t// et /d^/, les occlusives palatales /c/ et /$/.
Ces déux derniers phonèmes sont pourtant
d'une occurrence très rare. La consonne palatale sourde /c/ est réalisée sans aspiration, ni friction, la sonore /}/ est réalisée sans friction. Sur un corpus d'à peu près 1500 mots nous comptons environ 20 mots avec /c/ et une dizaine avec /$/.
Dans plusieurs de ces mots, les locuteurs varient
librement entre [c] et [t/] et entre [ 3 ] et [d^] ou [g].
Nous avons au
premier abord donc hésité à poser [c] et [ 5 3 comme phonèmes.
Pourtant, la
différence phonétique entre [c] lt EfcJ.3 et entre [ 5 3 et Cd^l «lit très nette, et il existe quelques mots où il n'y a pas de variation possible, ce qui justifie leur statut phonologique.
(voir également les paiüres minimales
mentionnées). 3. Le son [g3 Bien que le son [ g 3 soit attesté, nous hésitons à lui donner un statut phonologique,
Il âe trouve dans les emprunts, ex. gwanu "marché%
dans
certains noms propres, ex. àgo (nom propre m a s c .), et dans quelques interjections, ex. gll
prononcé quand on attrape quelque chose.
Nous avons trouvé les oppositions suivantesr àgS
Nota Propre Masc àgè
"pagne en velours" A
Ikè
Nom Propre Masc àk$
"perroquet"
Lâ consonne /k/ du mot kà, 'chose1 est souvent affaiblie sous la forme de [gà3 ou [jà].
4.
Les Les Le
s o n a n te s s o n a n te s
m est
v o y e lle en
242 -
sont
lé
le s
s e u l phonèm e
n a s a lis é e .
in itia le
phonèm es
de
s u iv a n ts :
nasal
Quant
s y lla b e #
en
a ttié ,
aux a u tre s :
ils
ont
/m /, et 1,
chacun
A A
i l
est
j,
un
h,
/ j/ *
/W f
to u jo u rs
w-,
-
a llo p h o n e
s u iv i
s 'i ls
nasal
/ WA d*une
a p p a ra is s e n t
en
c o n te x te
n a s a lis é : I
s u iv i
d 'u n e V
n a s a lis é e
e s t ré a lis é n :
la
[n a ]
j
s u iv i
d 'u n e V
n a s a lis é e
e s t ré a lis é p :
je
[p e ]
■h
s u iv i
d 'u n e V
n a s a lis é e
e s t ré a lis é h :
-v
i
d 'u n e
Les
tro is
p o s it io n
'/ / [k a n a ]
un
est
ré a lis é
a
v a ria tio n
y
/ j/
1,
g ro u p e [ l ]
des
consonnes
«
o, o,
/w /
a
et
~
5
com m e d e u x i è m e
s u iv i
d 'u n e
[* f l a p rè s q u i,
en
v o y e lle
le s
ou
lib re
com m e d e u x i è m e
a p rè s a,
dans
phonèm es
est j,
"V
wo
e t w peuvent
[r jw o ]
" a b e i l l e ’J
en p lu s
c o n s o n a n tiq u e / a v e c [ r ]
e n tre
le s
a p p a ra ître
ré a lis a tio n s
[h lo ]
la b ia le s
f
ex,
e x e m p le s :
ré a lis é
e x e m p le s :
[w ]
b,
Z
f,
v
et
" p im e n t" g ro u p e
/o /
p a la t a le s s u iv ie s
,
p ro n o n c é
et
m et
/o/,
/ tj/ , d 'u n e
/u/,
/ d V , v o y e lle
" jo u r
/d^w e/
[d ^ e ]
" p e tit
de
/o/,
/y/
a tte s té le s
et
ne p e u t /u/.
la
^ _ [p ^ lje ]
" la
/kw e/
[k t f e ]
"m a c h e tte "
/ h w i/
[h iji]
"s u e tfr"
m e r"
a ille u rs .
[b w e ]
[h ro ]
s e u le m e n t
v o y e lle s
e f
ja m a is
ê tre
e
I l
est
r é a lis é
v é la ire s
/k/
et
a n té rie u r e
tro u "
/N ^w e/
bw e
est
devant
c o n s o n a n tiq u e
[t j^ i]
[p w e ]
\ ou
d 'ig n a m e "
/ tjw ï/
pwe
s u iv a n te s :
[h lo ]
A
„
d e u x iè m e
même [ h b ] ,
c o n s o n a n tiq u e
b jé k o d 'u n
est
[h rb ]
"b u tte
p o s té rie u re
/
est
et
jè m jë
m e m b re
sont
'v e r *
g ro u p e
p,
en
\
/ h lo /
m e m b re d ' u n
consonnes
même t e m p s ,
ex.
A
Il
tynx
r é a lis é
"d o s "
s
/!/ II
V n a s a lis é e
"h a ch e * 1
v £ kâha
\ w s u iv i
" p e ig n e "
"p e u r" " b ro u illa rd "
s e m a in e "
i
ou
e
ou
/ h / ., e
NOTES SUR LA GRAMMAIRE DE L*ATTIE (parler d»Anyama)
L 'ORDRE DES
CONSTITUANTS DANS LA
■ £ G»*. Temp. 1 Gr. Nom. sujet + Gt\ Verbal f £
PHRASE
Gr. Nom. obj. ind. +; Gr. Nom. obj. dir.
j Hh Glr- L o c . Remarques: le groupe temporel peut également se trouver en fin d'énoncé. nous avons considéré les énoncés avec un groupe locatif à part, parce que nous n’ avons pas d'exemple où un groupe nominal objet coexiste avec un groupe locatif. Exemples : Groupe Verbal la [na] marcher
"marcheî"
wo là il-dormir
"il a dormi"
Groupe Nominal sujet -t» Groupe verbal s£bf / wo la homme - il-dormir
"l'homme dort"
aa /! / f Jl / ba nom pr.-femrae-venir
"la femme d'Achi est venue**
Groupe verbal + Groupe Nominal objet direct wo to / wiï "elle a préparé de 1*attiéké" elle-préparer-attiéké
Groupe Nominal sujet •+» Groupe Verbal 4- Groupe Nominal objet direct r— * N £ Jîmwê / ma / sa "la femme a bu de l'eau" femme boire eau Gr.
Verbal + Gr. Nominal objet indirect «f- Gr. Nominal objet direct zè / wcr b j? / latà il-donner-son-enfant-livre wo
"il a donné le livre à son enfant"
Gr. Nom, sujet -t- G r . Verbal 4» Gr. Nom, objet indirect S
/
v
s
Gr. Nom* objet direct
■
apo / ze / wo kî / w ü "Apo a donné 1*attiéké à son mari" nom p r .-donner-son-mari-attiéké Groupe Temporel "♦ * Groupe Verbal / wo
fagbà
"il est venu hier"
bà
wo ba / fagbà il-venir - hier Groupe Verbal s
Groupe Locatif '
_
^
s
wo kpa Id / jebo i l - s 1asseoir - là-bas
"il est assis là-bas"i *
SYNTAGME
LE
Le
r a d ic a l
n o m in a l
peut
à
lu i
seul
244 NOMINAL
fo rm e r
le
c o n s t it u a n t
n o m in a l.
\
Un
g ra n d
Les
wo
ha
kpe
wo
J©
wu
n o m b re
([k ~ g ^ jj "ch o se " On
des
p o ly s y lla b e s
tro u v e
du
" il
ra d ic a l
p o u rta n t
un
d ’ a n im a u x
et
a u tre s ,
ex.
alokpol? \
s
s
a.
de
Le
a ttié
m o ts
sont
v e rb a l
" s ’h a b ille r ,
be
ne
n o m b re
sont pas
[àlokpone] r S
S‘ v
d e s m o n o s y lla b e s .^
com posés,
de
est
m o ts
par
e x e m p le
com posé p o rte r
de
Jka
(d e s
kaba [ k.
—g — 'j 3
habits)".
p o ly s y lla b iq u e s ,
nom s
d é c o m p o s a b le s .
"grenouille”
'''-i
[a n u m a c o ]
" v a rio le "
c o m p lé t if s .
L ’o rd re
des
é lé m e n t s
est
c o m p lé ta n t
-
c o m p lé té .
P o s s e s s i f -f- N o m .
p ro n o m
to u s
des
1*a ttié k é ”
d é te rm in a tio n .
S y n ta g m e s
P ro n o m
de
a n t ilo p e "
"p a g n e "
c e rta in
/
une
lo c u te u r s )
qui
alümaco
S y n ta g m e s
vu
n o m in a u x
souvent
le s
a
a m angé
ra d ic a u x
sont
s u iv a n t
et
" il
p o s s e s s if
le s
a u tre s —
est
le
é lé m e n ts
s
m?
su
wo
gba
seul
le
é lé m e n t
qui
p ré c è d e
le
ra d ic a l
n o m in a l?
s u iv e n t.
“ ma m a i s o n ”
✓
"so n
cham p”
Nom -*■ Nom
kwe ji î
"ch e f
de
v illa g e '
v illa g e -p ë r e
N
\
z -f
su
" é g lis e "
d ie u -m a is o n b.
S y n ta g m e s
Nom
q u a lif ic a tif s .
L ’o rd re
des
é lé m e n ts
est
q u a lif ié
-
q u a lif ia n t .
A d je c tif kàba
b
"u n
pagne
n o ir"
"u n
g ra n d
v illa g e ”
p a g n e -n o ir kwè
k o kw e
v illa g e -g r a n d ts â b je gens Le
n o m b re
de
kpakpa -
v ra is
le s
gens"
H,ue
a d je c t if s
trè s
lim ité ,
p a rc e
e x p rim é s
ex.
ku
/
kwl /
kwa
“ d e v e n ir/ ê tre
v ie u x "
b l.
/
b je
b je
“d e v e n ir/ ê tre
s a le "
Nom +
/
\ \
N o m b re
s
su
des
est
sont
/
par
"to u s
to u s
/
/
/
#
v e rb e s ,
'
kem wa
"d e u x
m a is o n s "
"se p t
a n t ilo p e s "
m a is o n -d e u x
t - nNs o^ kpe a n t ilo p e -s e p t
beaucoup
de
q u a lif ic a tif s
-
V o ic i P ro n o m
q u e lq u e s
e x e m p le s
p o s s e s s if
/ wo
Nota
'-// gb§
de
+
s y n ta g m e s
245 -
c o m p le x e s .
N o m b re
s
-
kemwo
"se s
s o n -c h a m p -d e u x Nom - f
A d je c tif
kpe
-j- N o m b r e k p le k p le
ked^T
"q u a tre
g ro s s e s
a n t ilo p e s "
a n t ilo p e -g r o s -q u a t r e P ro n o m
p o s s e s s i f -t- Nom 4 - Nom -4- A d j e c t i f
— ha
v. kwe
-> jI
/
/
kw +kw *
n o t r e -v illa g e -p è r e -v ie u x
"n o tre
v ie u x
c h e f de
v illa g e "
- 246 -
LES
En
a ttié
Par
i l
n 'a
ra p p o rt
e n tre p lu s Les
a -
qu*un
à l ’ é b rié , " s g ."
a v o ir
de
et
deux
p o rte n t
e x e m p le s :
qui n
-
dans
E x c e p tio n n e lle m e n t
sont
e x c lu s iv e m e n t
a f ja f ja
ne
nom s com m uns
fo rm e s
de
un
n o m in a u x .
beaucoup
de
cas
e n c o re
le s
p ré fix e s
f a it
n o m in a u x e n
la
d is t in c t io n
a ttié
un
s u iv a n ts : to n
2
a -
(h a u t)
et
ou
N-
ne
s e m b le n t
4
.
(b a s ).
"ta b o u re t,
"m a c h e ro n "
" g riffe ,
on
d ’ ,ê tr e s
le s
s \ /s Ncaf e
tro u v e
le
p ré f ix e n o m in a l
FORME
DU
q u ’ u n n o m b re
h u m a in s ,
é tra n g e r
du p lu r ie l
c o n c e rn e n t
p ré fix e s
N g b e ja
c o n c e rn e
com m e o u v r i e r , Les
de
" a ig u ille "
LA
p lu rie l
s y s tè m e
" p l." ,
n o m in a u x
aba""
Le
de
NOMINAUX
fo n c tio n .
deux p ré fix e s
Tous
v e s tig e
PREFIXES
p .e x .
o -
*.
r e s tr e in t
de
ex.
c h a ,is e "
o n g le "
"mamba vert"
oh le
PLURIEL
trè s
hom m e,
e n fa n t,
c e lle s
du
nom s:
m è re ,
e x c lu s iv e m e n t
et
le s
m o ts
le s
com posés
e tc .
par
ra p p o rt
changem ent de
à
consonne,
de
s in g u lie r
v o y e lle ,
de
sont
to n ,
ou
im p ré v is ib le s
et
une
c o m b in a is o n
sg,
d^um asS
c e u x -c i.
E x e m p le s : m â le
sg. p l.
v
sî ss sa
dans
fe m m e ,
sg.
jr
p l.
Jo
sg.
b 1 ou
p l.
vT
am i
sg.
kë
p l.
kz
m è re
sg.
1S [-në]
p l.
l£ [n!]
p è re
sg.
jT
p l. p e rs o n n e
sg. p l.
tsâbi tsabjex 4.
com posés:
o u v rie r
A
ce
cas
la
com posé
n ’est
dans
m o ts
le s
fo rm e pas
la
du p lu r ie l même q u e
com posés:
dans pour
é tra n g è re
le le
-
m ot m ot
s g .a f i l ï
pl.afâ/o
V
e n fa n t
m o ts
\ C ^ p l . d^umaso Dans
épouse
le s
b je
is o lé .
247
LES
Dans Le
le s
deux
p re m ie r
a s p e c ts Dans
le
p ro n o m s
ta b le a u x
t a b le a u
du
v e rb e
s u iv a n ts
m o n tre
le s
d o n t nous
d e u x iè m e
PRONOMS
t a b le a u
nous
p ré s e n to n s
p ro n o m s
p a rle ro n t
nous
le s
p e rs o n n e ls p lu s
p ré s e n to n s
p ro n o m s .
s u je t
dans
le s
d if fé re n t
ta rd . le s
p ro n o m s p o s s e s s i f s
et
le s
o b je t.
(T A B L E A U X )
Remarques sur le tableau 1 . - Les tons jouent un rôle extrêmement important car ils servent à distinguer les aspects du verbe. (Vbir le paragraphe 3,a. des remarques sur les conjugaisons). - Comme dans les radicaux verbaux on peut trouver des alternances vocaliques (voir le paragraphe 2 des remarques sur les conjugaisons), certains changements vocaliques apparaissent aussi dans le système pronominal, (v o ir
le s
e x p lic a tio n s
p a ra g ra p h e R e m a rq u e s ~ Les
-
Les
sur
fo rm e s
sont
le s
re m a rq u e s
sur
le s
c o n ju g a is o n s
v e r b a le s ,
le
ta b le a u
d u p ro n o m
2.
p o s s e s s if,
du
p ro n o m
o b je t
d ire c t
et
in d ir e c t
id e n t iq u e s . p ro n o m s
fo rm e
qui
C e tte
fo rm e
n 'e s t ê tre
dans
3 .b .)
pas
de
la
p o rte est
s u iv ie
u tilis é e
l e re
un
to n
p e rs . haut
s e u le m e n t
sg , ^et m e,
u tilis é e
d ’ un o b je t
co f&'T =C r*
M, h>a
i ^ g b a
:*-
r t r £
cx>* r ----- J
/o 'tùt’ ùli'
ndrê
bà-lf/
il a apporté des champignons
/il/ramasser + acc/champignons/servir + acc./ d)
Schème
N(S)
+
V
+
V
;
L ( P)J
/o 'su
wàndf
ba /
il arrive en courant
/il/progr./courir/venir/ 2.2. - LE GROUPE NOMINAL 2.2.1. - Ordre des éléments dans le groupe non l iai En dehors des cas où
le déterminant est lui-même un nom ou unpronom
(syntagme complétif où le déterminant précède le déterminé)
les diverses
détermi
nations que peut recevoir un nom se placent invariablement après lui selon l'ordre suivant :
Nom
+
adjectif
+
numéral +
démonstratif / défini
- 297 -
ako
blê
un poulet noir
/poulet/noir/ V
ako
dë
ngà'n
ce gros poulet-ci
/pou le t/gro s/c elui^ci/
bwë
deux moutons
npo
/mouton/deux/ 2.2.2. - Dérivation nominale et formation du pluriel Le baoulé dispose d 8 plusieurs procédés de création de nom dont plusieurs par dérivation. 1°)
Dérivation par suffixation - Formation d B - ’ 'noms d'instruments" avec l'aide d'un affixe - (jë ajouté
à un radical verbal. Ex
:
fà-|jë
trompe d'éléphant
de
fa
prendre
sî~ijë
mortier
de
sî
piler
- Formation de "nom de lieu" avec l ’ aide du suffixe —wIê
ajouté à un
radical verbal. Exemple
: lawlê
logement
a
fjàwlê
cachette
fja
(se) coucher se cacher
- 298 -
2°)
Dérivation par préfixation "Noms d ’ action" formés du préfixe vocalique
(au contact duquel les sourdes se sonorisent, le
àb
ou
préfixe nasal
n-
se nasaliàe) et d ’ un radical
verbal *
. V
a-^a
vie conjugale
J*
epouser
a-fë
fatigue
fe
se fatiguer
urvne
bj e
uriner
plainte
sâmâ
se plaindre
nzânmâ 3°)
Dérivation par préfixation et suffixation Ce sont des
"noms de
lieu" formés
à
.
partir de:
a)
préfixe
a ~ + radical verbal + suffixe
“ij£
b)
préfixe
h - + radical verbal + suffixe
- 1 j?
Exemple
4°)
/ à-to-ljë /
ouest (um tombe le soleil)
/ n-glè-lj? /
marque3 entaille
to
tomber k ie : marquer
La marque du pluriel Le pluriel, en baoulé, se marque par le morphème
modalité "pluriel défini” : / talwa
mù /
/filles/mod.pl./
les filles (en question)
mù
qui est en fait une
- 299 -
/
b lo fw ê
mù
bè
Les Européens (en question)
b à If /
sont venus.
/Européens/pl/il s/venir/
I l f a u t s ig n a le r q u 'à c ô té du morphème
mù, on r e lè v e en baoulé quelques
fo rm a tio n s de p l u r i e l q u i m e tte n t en je u un p r é f ix e n a s a l.
Il
s 'a g i t l à de to u te
évidence d 'u n e s u rv iv a n c e d ’ un é t a t a n t é r ie u r de, la lan g u e, comme le montre la comparaison avec le s langues a p p are n té e s Cagni, abron, nzéma e tc . . . )
où le s
fo rm a tio n s du p l u r i e l au moyen de p r é fix e s e s t de r è g le .
Par exemple :
N.B.
:
tàlwa
jeune fille
nda Iv/a
jeunes filles
bl a
ferme
hmla mù
les femmes
Dans ces deux exemples on peut a v o ir égalem ent
2 .2 .3 .
ta lw a mù
et
b la
mù
- Les pronoms p e rso n n els
Emis is o lé m e n t,
le s p e rso n n els ont la
forme s u iv a n te
1° p e rs .
sg
mf
p l.
2° p e rs .
sg,
wo
p l.
amu
3 ° p e rs .
sg.
f
p l.
bé
t \
C ’ e s t à c e t t e forme que le s p e rso n n els a p p a ra is s e n t dans la phrase nomina l e en com binaison avec le s p r é d i c a t i f s nominaux :
/ mr
b /
o’ est moi
/ moi/c 1est /
/ mf
jé /
/ moi/voici/
me voioi
- 300 -
En fonction de sujet, les pronoms personnels se distinguent des précédents par : - une forme spéciale aux 1ère, 2ème et 3ème personnes du singulier ;
- l'absence de ton propre, sauf en ce qui concerne la deuxième personne du pluriel.
1
ère pers.
sing.
:
n
1
ère.pers.
pl. :
2
ème pers.
sing
:
a
2
ème pers.
pl.
3ème pers.
sing
:
o
3ème pers.
pl. :
e amu
be
2.3. - LE VERBE BAOULE Les catégories sémantiques du temps, du mode et de l'aspect correspondent, dans la conjugaison du baoulé, à des phénomènes morphologiques différents. L'expression grammaticale du mode met en jeu uniquement le ton. L ’ expression de l 'aspectualité met en jeu des affixes. 2.3.1. - Les modes
1
)
L 'impératif
Le lexème verbal non précédé de sujet a valeur d'ordre adressé à un inter locuteur. Le ton du radical verbal à l ’ impératif est le ton haut s ’ il n ’ est pas suivi d'expansion ou de circonstant, le ton bas autrement : fa
prends
Ia
couche-toi
fà
dwô
prends l 'igname
- 301
2°)
-
Le constatatif ou "Indicatif"
C’ est une forme verbale dont la valeur est la simple constatation d'un fait ou d'un état. Le radical verbal a le même ton qu'à 'l’ impératif avec ceci de particulier q u ’ il est affecté d ’ un préfixe tonal bas. / o
' jê
/
a 1est froid
/cela/être froid/ o
r trâ bwàkê
il habite Bouaké
/il/habiter/Bouaké/
30 3
L’ intentionnel
Ce terme désigne une série de formes qui expriment dé manière générale une intention du sujet ; selon le contexte, ces formes peuvent prendre une valeur très proche de la valeur temporelle de futur. L ’ intentionnel diffère de l ’ indica tif par l ’ usage d ’ un préfixe tonal haut. / o
* la
/
il veut se coucher
/il/se coucher+int./ /
o
* fa
àgbci /
'il Veut prendre du manioc
/il/prendre+int./manioc/ 4°)
L’ injonctif
L’ injonctif exprime ordres, souhaits, désirs, etc. De ce fait il apparaît fréquemment à la suite de verbes signifiant vouloir3 chercher à etc... - Le radical verbal a un ton particulier à 1*injonctif : - Ton haut (si CV et suivi ou non suivi d ’ expansion) - Ton mondulé descendant (si CeV et non suivi d ’ expansion) - Ton haut suivi de ton bas (si CVCV et suivi ou non - Ton
haut (si CeV et suivi d ’ expansion)
suivi d ’ expansion)
On remarque également un allongement de la syllabe qui précède immédiate ment le radical verbal
/
00
/ bb
\ê/
qu'il se couohe !
fjà /
qu'il se cache
!
qu'il se lève
/
/ oo
^aso /
3*3.2. - L 1 aspect 1 *)
L*aspect zéro
La forme que nous avons appelée constatatif peut, du point de vue aspectuel être qualifiée d ’ ”aspect zéro" ou "neutre” : par elle-même, elle ne compor te sémantiquement aucune, référence à telle ou telle phase
ou modalité du
déroulement d'un processus. Elle est apte à exprimer en particulier un fait non lié à un point précis dans le temps : fait habituel, une virtualité. o ' jî^b
b !bfwê
il -parle français
/i l/parler/français/ /be 'ta clko / ils/êl ever/pou let/
2
°)
ils élèvent des poulets^
ce sont
des élèveurs de poulets
L’ aspect progressif : préfixe
su
L’ aspect progressif souligne le déroulement d ’ un processus. La valeur la plus fréquente de cet aspect est "le présent actuel”.
il est en train de parlers le voilà qui parle / o ' sô
la /
/ il/prog./se coucher/
il se couche
303 -
3°)
L'aspect continuatif : préfixe
Ls préfixe
te
de
1
te
'aspect continuatif correspond par son sens au
français continuert encore. / = 'tfe
jiji /
il parle encore3 il continue de parler
/il/cont./parler/ r . . . su /
/o 'te
il continue de pleurer
/il/cont/pleurer/ 4°) a)
1
Aspects accompli et résultatif L'aspect accompli (suffixe - If3 a. comme valeur la plus fréquente la
référence à un fait passé relativement au moment de
1
’ énonciation. Mais le
suffixe de l ’ accompli ne dénote le passé q u ’ en tant «qu'accompli au moment de 1
'énonciation, il ne peut pas exemple pas avoir la valeur q u ’ a en français un
temps du passé comme l'imparfait. b)
L’ aspect résultatif (préfixe à) qui est sémantiquement une forme
d'accompli, saisit en quelque sorte le processus au moment même de son aboutis sement. On peut le rendre en français par "venir de + infinitif". On notera la différence de sens entre les couples d ’ énoncés suivants : / o
'
wu
- If /
il n 'est plus en vie, il est mort
/il/mourir-acc./ / o
à
wu /
il vient de mourir
/ il/rês./mourir/ / o 'dl-l f àljë
il a déjà mangé
/il/manger-acc. /nourriture/
- 304 -
/ o
à
dï
à l j ë / il a fini'de manger .
/il/ré suit/manger/nourriture/ 5°)
Le futur
En baoulé, de manière générale, il y a deux formes qui expriment la valeur temporelle du futur. Le mode intentionnel qui exprime une intention du sujet prend souvent la valeur de futur tcf. 2.3.1., 3°). L'autre forme se conjugue à l ’ aide de l'auxiliaire verbale étant toujours à / Koff
w£
1
'intentionnel, c'est à dire à ton haut :
ba /
Kofi viendra
/ Kofi/aux, /venir+int,/
/ o f w£
wa, le forme
ko /
/ il+aux./ailer+int./
il partira
- 305 -
B I B L I 0 6 R A PHI E
CARTERÛN,
(M)
- Introduction â la langue baoulé. Bocanda, Mission Catholique 114 p. 1971. - Petit lexique baoulé-français^ Mission Catholique, 195 p. 1972
CREISSELSfD.) et KOUADIO(N)
Description phonologique et Grammaticale
d'un parler baoulê
CREISSELS (D) et KOUADIO (N) Toumodi)
DELAFOSSE(M)
ILA, Abidjan Vol. LIX, 1977
642 p.
Les tons du baoulê (parler de la région de ILA, Abidjan, Vol. LXXV 1979, 123 p.
- Essai de manuel de la langue agni Paris, Librairie Africaine et Coloniale,J.'André XVI + 226 p. , 1900
EFFIMBRA,(G) KÛUADIG,(N)
Manuel de baoulês Paris, 1959, Nathan 314 p. - L’ Enseignement du français en milieu baoulé. 'Problèmes des interférences linguistiques et socio-culturelles. Thèse de Doctorat 3ème cycle, Grenoble, France 1977, 249 p.
ROGGEROtJ.) et P. VOGLER
:
comparaison des sons du baoulê et du français.
Accompagnee de quelques indications de phonétique générale et de phonétique correetive I.L.A. 3 Abidjan.
- 306
VOGLER(P)
-
Esquisse d'une phonologie du baoulê
Abidjan, Annales de
l'Université, Série H Tome 1, 1968. TÏMYAN(J)
•* A discourse~based gramnar o f Baule : The kode dialect. Ph. D. dissertation* City University of New York (Ann. Arbor, University Microfilms n°77-8832). 349 p. n
wan
yo .
Cours de baoulê
Université d ’ Abidjan, 1S78, 239 p.
L' E B R I E
,rÆ M Y BÛLE-RICHARD
La ville d ’ Abidjan a été fondée en plein coeur du territoire ébrié, englobant rapidement plusieurs villages dont certains ont même été déplacés dans des quartiers plus périphériques - Les Ebrié forment donc la, population
autoch
tone d'Abidjan et de sa région, bien q u ’ ils soient très minoritaires dans l ’ actuel le agglomération et même dans leurs propres quartiers (comme Adjamé, Lokodjro, Anoumabo etc.,.). Leur domaine s'étend de la rivière Agnéby à l ’ Ouest (avec 4 villages sur la rive droite de ce cours d ’ eau) aux lagunes Adj.in et Potou à l ’ Esc, et de la lagune ébrié au Sud jusqu'a Anonkoua-kouté et GuébQ au Nord. Tous les villages sont sur la rive nord de cette lagune ou sur l ’ île de Petit-Bassam au centre d ’ Abidjan, sauf
les villages de Abouabou, Ancien Koumassi et Petit-
Bassam qui sont sur' la rive sud - On peut estimer à 50.000 personnes environ la population de ce peuple. / Les Ebrié se nomment eux-mêmes [cs-ma] qui est le pluriel rie [c.a~èf-wo] /
V
un Ebrié et [ca-Sf-jà] une Ebrié. Leur langue est le [ca-ma.-ncâ] langue des Ebrié. Le nom d ’ Ebrié leur e été donne par des peuples voisins, mais ce terme n'est pas .utilisé en Ebrié. Le terme cama est maintenant couramment utilisé par certains auteurs (Stewart, iladdieson, ...) pour désigner la langue ébrié, mais il faut le t signaler comme une impropriété,, [c.a-ni^] désignant les Ebrié et non la langue.
- 308 -
Les Ebrié ont coutume de citer leurs 53 villages en les regroupant en 9 [gotho] ou lignages^ groupes de villages liés par l ’ histoire et se reconnaissant une origine commune. Le nom du lignage se retrouve souvent dans le toponyme d'un village, comme on le verra plus loin,
combiné à d ’ autres éléments qui font de
toponymie ébriée un cas original dont
l’ intérêt a déjà été signalé par OUMESTRE
(1971), et NIANGORAN Bouah (1969). Il
suffit de rappeler ici
éléments pouvant composer le toponyme
:
1
)
le nom du lignage
:
\ ébfj'â :
akhwé ékwalo
les
la
principaux
etc...
2)
le nom du village d ’ origine
pour
Eloka-té et Eloka-to
3)
le nom du quartier d'origine dans le village d'origine. Tout village ébrié est en effet divisé en 3 quartiers : :
athé atho
:
quartier central, lieu de réunion. en bas
quartier proche de la lagune
en haut
quartier opposé à
lalagune
et parfois existe un quatrième quartier :
agbâ 4)
:
quartier central entre a^ème
et
atho.
Des indications topographiques telles que :
*' - dù-më
:
au bord de l ’ eau
- khiîthl
:
éloigné de la lagune
- àkhiîfé
village
\ - go
le champ (peut-être un campement à l ’ origine du village).
(athé-khi5b£
village d'en-bas)
EBRIE
- 311 -
5)
Des éléments originaux non-identifiés = nom d'une personne, nom d'un génie, proposition figée etc ...
Nous avons tenté‘ ;de faire apparaître ces divers éléments, dans. la liste des villages classés par lignages. a)
Lignage des
bf^a
:
1-
Adjamé
abf^a-ième
2-
Santé
abfja-safë
3-
Agban
abf^â-gbâ
4-
Anoumabo
ànomâbô
5-
Attiécoubé
athé-khij6é
6-
Lokodjrc
lokojro
7-
Cocody
k » eyoma f \ A ëgbakra 2)
pagaie buffl es {pl.) moutcnsipl.)
[abè'] f [ôgb'nrâ] \ \ «A [ogbâ krë]
Avec les autres consonnes, le ton Bas a en général une réalisation [Basse] qui peut exceptionnellement’être abaissée à [Très Basse], mais' qui est souvent relevée à [Moyenne] ou parfois [ H a u t e ] sous l ’ influence des syllabes environ nantes. Ces réalisations du ton Bas avec les consonnes non-sonores-fortes sont les suivantes :
[Basse]
:
réalisation normale
non conditionnée- :
clphè
calebasse
[ aphè ]
ako
faim
[ako
kwèkwè
lamantin
[ kwèkwè ]
chràla
pangolin
[chràla]
[Très Basse] pause :
: uniquement,
]
après une réalisation [Très Basse] et devant une
- 321 -
ëgùphrè r \ ëjokhwè
tortues francôlins
(pl.) (pl.)
C egù'phrè' ] t \\ [ khwè' ]
ce qui n ’ est pas le cas avec une autre forme du pluriel : r \ £gùphrè-h5 p
\
des tortues
> \ [ ëgù'phriho ]
des francôlins
[
\
r
ëjokhw^-ho
\ \
\
khwêho ]
[Moyenne] ; entre deux tons Hauts, Cette élévation est remarquable dans les oppositions Sg/Pl : Singulier
Pluriel
[ khù ] [
lè ]
. .
[chràla]
/ / [ ëkhuma ] / / [ ënêma ] / [ëchrala]
mouàhe/s chenille/s pangolin
9
[
ÈoÊo ]
[ëmôGo ]
termite/s
que l ’ on peut comparer à la non variation avec les consonnes sonores fortes : [
go' ]
[
du' ]
[ëgo'mâ] * r [ëduma ]
buffle/s serpent,/s
Cette élévation du ton Bas à [Moyen] apparaît aussi dans les faits de composition; [ëjftà]
+
terre [aphb] corps
[athé]
+
[ ajftathl
bas ♦
[£hro] peau
]
%
sol ■ +
[£phohro] peau humaine
Ces conditionnements interviennent aussi dans la conjugaison, mais la complexité des faits ne permet pas d ’ en rendre compte ici.
- 322 -
[haute]
: le ton Bas av.ec consonne non-sonore forte remonte au niveau [Haut]
entre un ton Haut et un ton Bas* Cette élévation est remarquable dans la formation du pluriel : Singulier
Pluriel * [ ekwèkwè ] f y [ enépha ]
[ kwèkwè ] y [ ièphâ ]
lamantin/s personne/s
P
[
làlàPo ]
[ enaiabo ]
oannrd / s
élévation qui ne se produit pas avec les sonores fortes : P
[
gb'go' ]
[ egb'gb'
]
sauterelle/s
Cette élévation apparaît aussi dans les faits de' composition : [ afè ]
+
mitilope (sp.) [ ate ]
+
feu 3)
[ smè ]
->■
.
[ afémè ]
corne
trompe (à musique)
[ ethu ]
[ etgnthù ]
sable
cendre
Il faut aussi signaler que le conditionnement, du. ton par la
consonne se
retrouve dans les verbes. En effet, 1 ’ ébrié a des verbes à
ton Haut et des
verbes à ton Bas, qui s'opposent par leur ton : phu
' souffler ; finir
■ >
phù;
essuyer
po
offrir
/
pb
aimer
ff
balayer
/
fï
tirer
' ■'
Cependant- avec les consonnes sonores fortes, cette opposition disparaî et
on n ’ a que des verbes à ton Bas avec les consonnes initiales
bo
attendre
d*!
planter
etc ...
/ b, d,
3
, g, c
323 -
En résumé, on peut conclure que le ton BAS est abaissé et stable avec les consonnes sonores fortes, et q u ’ il est instable et souvent relevé avec les autres consonnes. 4. - LES VOYELLES
f
pho
bouillir
-
b6
prendre
1 1
-
66
jurer
grimper
12
-
Êu
penser
phu
souffler
13-
bo (Cmo 33
frapper
offrir
14-
ch
C
dorloter '
4)
[I ]
jn
]
dans les autres cas, c ’ est-à-dire non précédé
devant les voyelles [ e, e, a, o, o ]
de voyelle
nasale, et
;
/ a Ié /
■ *
Calé]
langue
/ alo /
-*■
[alo]
maladie «
/la \ê /
■ +
[ la lé ]
se coucher
5.3. - Fortes et Douces L’ Ebrié se caractérise par une double corrélation = celle de sonorité et celle
de f o r c e .Stewart (1373) pose l ’ hypothèse que c'est
un vestige
d’ une corré
lation qui aurait existé en Proto-Volta-Congo. On a ainsi en ébrié, au niveau des occlusives, quatre séries = Sourdes - P o r t e s , Soùrdës-Doucës, Sonores-Fortes-et Sonores-DOuces. Elles se caractérisent ainsi : 1)
Sourdes Fortes de l ’ air pendant
; 1
Elles ont une articulation forte : élévation de la piVession 'occlusion, suivie d'une expiration appuyée- qui
sous forme de friction (consonnes dites improprement ou d ’ affriction ( / ch / 2)
Sourdes douces
:
+'
aspirées :
[ t J ] ).
sb
manifeste
ph, th, kh) ^
Articulation faible, pas d ’ élévation de la pression'àe
l’ air qui semble retenu au moment de la post-occlusion, donc pas d ! aspiration ni d ’ affriction
( /c/
est une véritable occusive palatale).
- 331
3)
Sonores fortes
;
comme
expiration appuyée :
pour les sourdes, élévation de la pression de l ’ air,
/ b /
•+ [ bh ],
/d/ •►'-[' dh ],
pression interne à la cavité buccale pendant
/j/ *+ [ d ‘5 ]. Cette
l'occlusion, concommlttante
avec la vibration des cordes vocales, provoque un abaissement de la fréquence du voisement très visible sur les oscillogrammes. Ce fait articulatoire suffit à expliquer l ’ abaissement du ton bas avec de telles consonnes,
(voir
3-3). 4)
Sonores douces
;
elles
se distinguent des sonores fortes par leur faible
articulation : occlusion
incomplète pour [ I, j, w
3
et les réalisations
nasales, donc pas d ’ élévation de la pression de l'air. Pour les réalisations [ f et
go
-+•
m§ / / rikhuma / rinemâ t rigoma \ t rifoma / / rithomwèmâ
*5 V
t homwè
2
*
.
.2 .2 . - Singulier a initiale
mouche (s) chenille (s) buffle (s) éléphant (s) ver (s) de terre
/à-/
Ils se divisent ausiSi en 2 groupes suivant leur pluriel pluriel en
/ £** /
a h ré
rihré
poisson (s)
/ / npa
arbre (s)
a£u
/ * nmu
caillou (s )
al é
riné
conte (q )
akhwè
rikhwe
macharon (s)
n/miV
tambour (s)
abè
ribè
pagaie (s)
aSoCo
nmobo
colline (s)
ahôj a
rihôja
abeille ( s )
âbi
pluriel en
*>
/ é-
édo ato
-►
êfe
->
adè
-*■
sp.
/ -ma/ > t ridoma * r rit oma / rifëma / ridèma
singe (s) sanglier (s) antilope (s)
sp
antilope (s)
sp
- 338 -
Dans l'état actuel de l'enquête, on. ne trouve dans les ..groupes 2.2.1. b) et 2.2.2. b) que des noms d ’ animaux (mais pas tous). Il est toutefois prématuré d'y voir une motivation sémantique d ’ une éventuelle classification nominale. 2.2.3. - Singulier à initiale '
\ / a-/ et pluriel /£-/-
Dans le corpus disponible, tous ces noms font leur pluriel
de la même façon : agbâ
-*■
ato
ngba
assiette (s) en faîenoe
Mo
épërvier (s)
akra
-*•
hkrâ
bouteille (s) *
à kho
-►
h kho
perroquet (s)
2.2.4. -• Singulier à initiale
/ 2- /
Une petite partie de ces nom$ ont une forme du pluriel. Les autres échappent à la dichotomie singulier / Pluriel, a)
pluriel en
/ g - .... -ho /
Ce sont les termes de parenté : \ nma
-*■
' .\ IVfl nthèkho N •\ \ rvj ise nthèsè % hka
-*•
nmaho
mère (s)
n^lho
grand-mère (s)
\ nthèkhoho \ njlsiho \ nthèsiho \ nkâho v
auxquels il faut ajouter un nom d ’ anima . 1 : * hdwà ndwaho. ,
oncle (s) grand-père (s) tuteur homonyme (s) '
boeuf (s)
339 -
b)
Les autres noms
'
Les noms à initiale
/ ë- /
autres que les termes de parenté n ’ ont
pas d ’ opposition singulier/pluriel/ soit q u ’ ils désignent des notions non comptables : \
V
npi
» t ripa
demain
hgwë
du karité
du foutou
nsaka
du riz
soit q u ’ ils aient une valeur de générique : ngbéwè
orange
n ^isè
piment
n tra d 'jé
vêtement
hdo
flotteur
n jo
bambou de raphia
nkpata
chaise
En cas de besoin, la qualité d ’ unicité ou de pluralité peut être exprimée avec ces noms par l'empoi des numéraux ou des quantificateurs. 2.2.5. - Noms è initiale
» / ë> /
P Quand il entre dans une corrélation Sg/Pl, ce préfixe /2-/ marque toujours un pluriel s'opposant à un singulier en
/â-/
ou
à ton haut A5-/.
Toutefois de nombreux noms sont toujours marqués de ce préfixe et échappant donc à l ’ alternance tives
Sg/Pl. Comme les précédents les valeurs singula-
ou pluratives sont exprimées eh cas de besoin par des numéraux ou des
quantificateurs. Beaucoup de ces noms désignent des quantités non comptables : liquides et masses : rîthù
sable
ridù
eau
P •\ nnje /
sel
nka
san§
rinâ
viande
rin5
huile
rie r
or
ride
boisson
r
- 340 -
' 'S' nnudu
r t t nsusu
poussière
sueur
La plupart des termes désignant des parties du corps entrent dans cette catégorie : t
r nmo
bras
nta
jambe
nfo / / rtmâkhâ
nez joue
rft rahë
genou
bouohe nchwè \ rnpë
os
nmêÊ f > \ nhëmë
oeil
sein
visage
Enfin, pour1 beaucoup, l ’ absence du pluriel semblé entièrement aléatoire npha P nmë f nfë % nno
;p alissade
nfè
aubergine
extrémité
nmwé
oeuf
filet
/ \ nnu
champignon
trou
nkhu
maison
2.2.5. - Pluriels irréguliers a)
exceptions -
origine n'est Quelques noms ont un pluriel particulier dont l ’
pas établie - Quelques exemples suffiront n^o
-*■
cho cho
+
\ kocë t* ' j ipo b)
:h
rtfo
ami (s)
richro
fourmi -magnan
\ rîchwra \ nkocrâ nm j o
pou (x) oiseau (x) enfant (s)
exceptions tonales - Quelques noms présentent des variations tonales irrégulières :
- 341 -
ndwaho
boeuf
nkoso
•/ 1 / ' nkoso
poulet
rîbrëmâ
nbramâ
animal
ndwà
ndwaho
kbsb % brâ
2
au lieu de
.2 .6 . - Marque supplémentaire au pluriel
A Les marques / -ma /
\ / -ho /
et
apparaissent ci-dessus comme
obligatoires dans la formation de certains pluriels. Elles peuvent en outre s’ ajouter à certains pluriels déjà formés suivant les règles précédentes, facultativement. Il est impossible de déterminer quels sont les noms qui ont cette possibilité, seul l'usage est la règle. En voici asa
-V
nsa
-*•
nj iho \ Æmjeho
Ejè
-+
\ Ièphâ
-*
~ * * nnépha ~ nnéphâho
chraI a
-+•
nchraI a
nm j è
quelques exemples :
nsàma / V njlmaho r \
margouillat
nmjernaho
ferme
grand-mère personne pangolin
~ fichral.
2*3. Qualification Le qualifiant suit le nom qualifié suivant l ’ ordre : Qualifié
-
Qualifiant.
Comme on l ’ a vu en 2.1. , les marques du pluriel suffixées le sont directement à la base nominale, l ’ adjectif ne venant q u ’ ensuite i d ’ autre part le numéral suit l ’ adjectif : (revoir les exemples en
2
.1 .)
2.4. - Quantification Il
n’ est pas encore possible de dire si les quantificateurs sont des
nominaux, des adjectifs ou autre chose. Ils se placent en fin du syntagme nominal (comme on l ’ a vu en 2.1.). Il faut toutefois signaler l ’ existence d'un
- 342 -
quantificateur particulier : më
.
phè
/ thubo /
rtkoso
:
thriEo
/je/ai acheté/ poulets/ beaucoup/ J'ai acheté beaucoup de poulets Il
s’ agit en fait d'un verbe, utilisé ici en série verbale, mais qui
fonctionne par ailleurs comme verbe plein, avec le sens de devenir nombreux (inaccompli) être nombreux (accompli) :
10
è~thuEo
/nous/INAC- devenir nombreux/ Nous devenons nombreux nmjo
thtfÊb
/enfant s/devenir nombreux -f- ACCOMPLI/ Les enfants sont nombreux 11 y a beaucoup d'enfants. 2.5. - Interrogation Il
n'y a pas en Ebrié de modalités nominales interrogatives, mais des
pronoms interrogatifs : ou
/ êbt / àbë
/ àbë
/
/ thàbè /
pour les humains et
pour les non-humains s Ea
è
/qui ?/ est venu, particule bf
ou
ê
cfi
Qui est venu ?
b
/quoi ?/tu/as mangé/-part.
Qu 'as-tu mangé ?
/ bf /
Ces pronoms peuvent s ’ associer à un nom sur lequel on veut faire porter l'interrogation. Il y a alors simple succession : Pronom interrogatif
bf
koso
àka
phè
-
Nom.
è
/quoi ?/ "Poulet/ Aka/ a acheté/ part./ Quel poulet Aka a-t-elle acheté ? \ thàbë
A
Djé
è
wù
è
/qui ?/ ferme/ tu/ as vu/ part./ Quelle ferme as-tu vue ? 2» 6 . - Syntagme complétif L'ordre des constituants est inverse, de celui du syntagme qualificatif, et la séquence est immédiate (il n ’ y a pas de connectif) : Complété
-
Complétant
Chacun des deux noms peut recevoir les marques habituelles : \ me
\ ^jâ
àwo
* t hcigo
.........
/je/ ai coupé/ chat/ queue/ J’ ai coupé la queue du chat(d 9un chat) \
më
\
\
jë
lo-wo
t hcigo
/je/ ai coupé/ DEF-chat/queue/ J’ ai coupé la queue du chat en question \
me
v
-js
\
àwo
mro
/je/ai coupé/chat/noir/noir
loko
thago
ce/
queue/
J'ai coupé la queue de ce chat noir.
- 344 -
Comme
en français, on peut avoir une succession de syntagmes complétifs
= un nom complété étant complétant d'un nom qui le suit. X
m£
jà
\
m£
mthè
%
wo
thago
/je/ai coupé/de moi/père /chat/queue/ J 'ai coupé la queue du chat de mon père Où
l’ on voit que les pronoms dit •'possessifs" sont en fait des personnels
en fonction complétant. Un seul pronom substitutif peut être complété dans un tel syntagme, il est spécialisé dans cette fonction. Ce pronom est / kè / f \ s \ / \ ng m? thekho go o n? më nthè j 4kè o
ou
/jékè / :
/voici/de m o i / oncle/champ/part,/voici/de moi/père/celui/par t, / Voici le champ de mon oncle, voici celui de mon père 2.7. •- La Coordination La coordination des deux noms est marquée par le morphème discontinu t y
f
il........ omo
t
/
ou
/lé .....ho /
:
lé
omo
f
x
më
wù
aka
nogbù
/je/ ai vu/ Aka / et / Nogbou / J'ai vu Aka et Nogbou
•
\
et / :
- 345 -
2.8.
- Les Pronoms personnels
Les pronoms dits personnels ont une forme qui peut varier, pour certains avec la fonction., suivant le tableau suivant : *1
j1 1. Sg
i |
2. Sg
j
j
Forme Forte
Sujet '
Objet
' më
j | I hè
è më
ë / â
3. Sg
! 1
. Qkè,
j \ I
(nè) 1. Pl 2
lo I j
. Pl
I i
/ ho \ wo
3. Pl Inanimés
a
^ \ | wo y
oko
é
■
La forme dite forte apparaît en toute autre fonction que sujet et objet (focalisation, topicalisation, complément de nom etc ..,) o Le pronom singulier de 3 personne est le plus diversifié, comme sujet / on a /E / ou /a / (à ton variable) suivant le choix de la «conjugaison. Comme objet, on utilise indifféremment locuteurs, ou le pronom /
1
/
/ Qkè /
réalisé [ nè ] ou [ oè ] par certains
dont l ’ aperture et la résonance s ’ assimile à
celle de la voyelle qui précède : C I L
[è], [è], [g], Ils ne è-utilisent que
pour les animés. Les inanimés sujet sont représenté par substitutif expansion.
/a/
ça, et n ’ ent aucun
- 346
2.9.
- Nominalisation d e s verbes
La plupart des bases verbales de 1 'Ebrié sont formées sur des lexèmes verbo-nominaux. Ces verbo-nominaux peuvent participer à des constituants verbaux :
Pj3
/il + INAC/ jouer/
lo
e
-thf
/nous/INAC -vieillir/ où
Il joue
Nous vieillissons
à des constituants nominaux
t .f
apja at h
f
le jeu la vieillesse
Le nom formé à partir d'un lexème verbo-nominal a toujours une .e
/a-/. D ’ autre part, le ton du lexème est haut, neutralisant
iition Haut-Bas manifestée dans le s verbes : khu
mourir
akhu
la mort
ko
vomir
6k 6
vomissement
wa
courir
/ / awa
course
bjà
blaguer
abja
blague
i'
respecter
ai
r
respect
bo
attendre
éb6
attente
\ po
aimer
> / apo
amour
po
se réconcilier
apo
p >
accord
Eventuellement peut exister un autre nom fondé sur le même lexème, mais il n ’ empêche pas la possibilité d ’ un nom de
forme
/a
* f
\
- 347 -
pë
prêter
ta
insulter
pë
téter
/ apë
action de prêter
apë
dette
ata
action d *insulter
ata
insulte
apë
action de téter
npg
setn
Lorsque le verbe exige la présence d'une expansion nominale, cette expan sion est aussi nécessaire dans la forme nominalisée, en fonction de complétant : phé
aj f
aj fphé
achat
*+
nsakaphé
achat de riz
-*■
athédja
descente
afwéto
parole
aj fphëcf'
vente
/acheter/chose phé
nsaka
/acheter/riz/ dj à
athé
/descendre/en bas/ to
Cwè
/parler/parole/ phé
aj f
df
vendre
-*■
/ac heter/c ho s e/manger/
go
ndù
/Vb/ eau/
ndùgo se laver
action de se laver
- 348 -
3.
- CONJUGAISON L, majorité des verbes en Ebrié est formée sur des lexèmes monosyllabiques
Les disyllabes étant peu nombreux, seule la conjugaison des monosyllabes sera exposée ici. Les marques aspecto-modales de la conjugaison portent sur :
11
les variations tonales du pronom sujet
2)
Le choix du ton-'du verbe
3
)
4)
L’ utilisation de certains morphèmes vocaliques préfixés au verbe. L'emploi d ’ auxiliaires de conjugaison.
3.1 o - Le pronom sujet.. Ils ont un ton intrinsèque qui apparaît è l'accompli :
më
j'ë
Ib
nous f
è f e
tu
ho
vous
il, elle
wo
ils3 elles
Ce ton peut varier à certaines conjugaisons. Par exemple à l ’ habituel, avec verbe à ton bas, tous les pronoms sujet prennent un ton haut : /më, / lo ho wo /. ; Le pronom 3 Sg. varie entre /ë /
et
/a/
é,
a
suivant les conjugaisons.
3.2. - Ton du verbe L’ Ebrié a 2 classes tonales de verbes : Haut et Bas. Ceux à ton bas gardent leur ton dans toutes les conjugaisons. Ceux à ton haut prennent un ton bas dans certaines conjugaisons (impératif, accompli, accompli négatif), auquel cas les oppositions tonales entre verbes sont neutralisées :
- 349 -
më \/ mge
3.3.
je souffle
phu
i souffle ; v.essuie
phù j 'essuie
phù
- Préfixes verbaux On en rpccntrere ëeux :
/c/
et
/o/
qui n'apparaissent clairement
qu'avec un nom sujet, mais s'amalgament souvent avec le pronom sujet : mëté'
mg
+
£
été
è+
etc ...
ê
3.4. - Auxiliaires
Il s ’ agit du verbe
/£a /
"venir"
qui est-utilisé comme auxiliaire
de conjugaison aux futurs. Les critères qui permettent d ’ en faire un auxilaire existent, mais seraient trop longs pour être développés ici. Ayant un comportement absolument identique, la marque peut-être aussi considérée comme
denégation
un auxiliaire, bien que n'existant
/le/
plus comme
verbe indépendant. 3*5. - Tableaux des conjugaisons Pour chaque conjugaison, nous donnons un exemple de verbe à ton haut /£a/ venir
et un à ton bas
ajouté le sujet
/bo/
attendre. A la 3° personne du singulier sera
/nogbù / , nom propre féminin, afin de laisser apparaître les
morphèmes qui-s'amalgament au pronom sujet. 3.5.1.
- IMPERATIF
A l'impératif, tous les verbes ont un ton bas. f>à
viens
bo
attends !
- 350 -
*3.5.2.
- ACCOMPLI
A l’ accompli, tous les verbes ont un ton bas. L ’ initiale de nasalise après un pronom è voyelle nasale (
J'ai attendu ... \ mÇ
Sg
me
ma
2
Sg
b
Gà
3
Sg
g
ma
3
Sg
nogbu
6
1
Pl
lo
2
Pl
f ho
3
Pl
wo
se
voir phonologie 5.1.)
je suis venu ... 1
oà
bo
e f s
bo bo
nogbù
bo
Gà
lo
bo
ma
ho
bo
fe
wo
bo
a
3.5.3. - INACCOMPLI
Il y a deux formes de l ’ inaccompli : le progressif (action en train de se faire) et l ’ habituel. Le progressif est caractérisé par le morphème: verbal préfixé
/e-/
à ton bas devant un verbe haut et à ton haut devant un verbe bas.
Ce préfixe s'amalgame aux pronoms singulier" :.. \
v
m?
+
e.
+
e
\
e
•f
V
më à
»
m ?
+
\
e
+ '
a
+
e
->
me
> ■ a
->
ë
é
->
â
V V
â
+
e
-y
a
t
L’ habituel n ’ a pas ce morphème, mais tous les pronoms sujet prennent un ton haut avec les verbes bas. Il en va.de même.de la syllabe :finale d ’ un nom sujet ( nogbù
-*
nogbu ). On peut remarquer que 1 Sg, 2 Sg, 3 Sg ont la même
forme pour les deux conjugaisons de l ’ inaccompli avec les verb’ es à ton
haut.
- 351 -
PROGRESSIF
Je viens ...
J 'attends v më
bo
ba
ë
bo
ma
/ â
bo
\ 1
Sg
më
ma
2
Sg
•
3
Sg
è \ a
3
Sg
nogbù
' k '1 e-ba
1
Pl
lo
2
p
/ h3
3
Pl
wo
nogbù
é-bo
e-ba
lo
é-bo
è -Ê i
/ . h5: •
é-bo
\ .4\f
WO
é-bo
HABITUEL
Jè viens habituellement ...
J'attends habituellement ...
ma
më
bo
k
è
bo
ma
â
.bo
1
S
më
2
S
3
S
è \ â
3
CsJ
nogbù
Ea
1
p
6a
2
p
lo / I~i0
3
p
WO
nogbu
bo bo
ma
lo f ho
ba
wo
bo
bo
3.5.4. - FUTUR L’ ébrié distingue deux futurs : l ’ un, PROCHE, marquant une action imminente, 1 'autre, LOINTAIN, une action envisagée à long terme.
- 352
Dans tous les cas,- la marque du futur est le verbs
.r,. /b a
/
v e m r 3 utilise
comme auxiliaire. Son comportement face h la nasalisation est différent de celui de
/Sa/
employé comme verbe - le verbe
/f>a/
nasalise sa consonne après
un pronom nasal (1 Gg, 3 Sg, 2 Pl) :
me
ma
a
/
ma
^ho
ma
l’ auxiliaire se nasalise complètement et est perméable à la nasalisation après les pronoms 1 S më
et
ma
3 S
(mais non 2 P) = / ma
ma
L’ auxiliaire de la négation
më
në
/le/
ma
ma,
mais' :
ho
ma
a le même comportement face à la nasalisation
ë
à
në
ma
è
il n'est pas venu
Je ne suis pas venu
* ho
mais
, ne-
P\ bà
à
vous n'êtes pas venus Cette propriété apparaît bien au futur négatif : \è
bà
b
/tu/FUT/NEG/venir/part / ma
ne
Tu ne viendras pas
ma
/il / FUT/ NEG / VENIR / PART/ FUTUR je viendrai (bientôt) 1Sg 2
më Sg
ma è
ma
Il ne viendra pas
PROCHE j'attendrai '(bientôt) \ më
P ma
bo
ev
C' ba
k' bo
- 353 -
' a
f ma
ma
è-ba
£a
nogbù
■ è-Ga
bo
lo
è-Ga
Ëa
è-£é
bo
Pl
.i ho
K £, e-ba
Ba
lo * ho
Pl
wo
è-ba
U
wo
è-ù
3
Sg
3
Sg nogbù
1
Sg
2
3
y a
FUTUR
je viendrai (un jour) 1
Sg
2
Sg
i P â
* ma
bo
ma
U
£é
bo
LOINTAIN
j fattendrai (un je *
\t mââ
bo
ê f a
fe ojr& ïodowné
Les verbes n ’ ont ja m a is de v o y e lle i n i t i a l e .
Ils
sont le s p lu s souvent
m onosyllabiques :
ph
acheter peroer couper
f ld vj£
Mais i l
e x is te a u s s i de nombreux d is y lla b iq u e s
réveiller laver attendre
pfpjè fopno pànà
bft) crànà
:
tourner fendre
2. - La s y lla b e On tro u v e en éga des s y lla b e s / V / ,
2 .1 .
- s y lla b e s
/C V / e t /C e V /.
/V /
Ce sont le s p r é fix e s v o c a liq u e s des noms ( v o i r g ram m aire), c e r ta in s pronoms :
6 , 6
tu
e t quelques morphèmes i ni
s jé
i
/je/se fàtiguer/NEG/ nf
co
)gbê
/ je /f e r m ë r /p d r te /N Ë G /
je ne me fatigue pas ê
je ne ferme pas la porte
- 365 -
2 . 2 . - S y lla b e s
/C V /
po)
donner
pci
foutoiS
v£-ll
regarder
kpo-où
route
2*3» “ Syllabes -c-
/CeV/
représente -r-
après les, consonnes centrales (dentales, alvéo
laires, palatales) non nasales. glisser
; d r£
sauce
M
nager
-c-
représente -n-
après les consonnes nasales. ( m, p, Q et
pnl
vieillir
i-mnf
excréments
o-Qwnl
année
-c-
représente -|-
après les autres consonnes (non nasales
d'arrière) : kp Ia If
rat
wlé
chanter
-c-
peut enfin représenter
p f p ?è
g\nê
ï-gblï
coudre
.
f Id
-j-
ou
c.mpmgnt , percer ,
-w**
:
réveiller
fja
brûler
être debout,
sjé
être fatigué
se souvenir
çfwé
creuser
qw
).
d’ avant et
- 366 -
3s ' TONALITE 3.1. - Tons ponctuels L’ éga a trois tons ponctuels Haut/Moyen/BAS qu'on met a,isèment en éviden ce. : nt
je parle
ni
ta
j rai parlé
ni
ta
je mâche
Cette opposition n ’ est pas manifeste dans les nominaux, où l'existence d’ un préfixe vocalique et l'influence des consonnes sur sa réalisation tonale empêche de trouver des paires parfaites. On peut toutefois proposer les opposi tions de schèmes tonals suivants ;
èda êdâ
kola enterrement
êta êta
parole doigt
èf^ *
des enfants
if î
oeil
3.2. - Tons modulés Outre les trois tonèmes
H/M/B, on trouve en éga des tons modulés qui ne \
semblent pas être des tonèmes : Ces modulations apparaissent : 1)
Dans des mots d ’ emprunt
apa
caoutchouc
pot
mil
: gwi A dra
karité argent
•
- 367 -
2)
sur des voyelles longues : en ce cas, ils peuvent être interprétés comme une suite de deux syllabes isotimbres :
* ' üleële odobda
co-épouse
ciékpà
peu de
3)
.......
arc-en-ciel
Dans la conjugaison, où ils résultent de la combinaison d ’ un pronom sujet et d'une marque verbale :
na
pè
li
. pè
Rachèterai qu*il achète
5Î ni
a
pfc
11
C
pè
"►
3.3. - Réalisation tonales liées à la. consonne Comme dans beaucoup d ’ autres langues (Ewe, Gen, Fon, Gban, Gouro, Guère, Ebrié, etc ...)
les consonnes de l'Ege se divisent en deux classes qui ont une
influence différente sur la réalisation tonale :
b, v, d, (z),
:
1)
Sonores fortes
j, g, gb.
2)
Toutes les autres : sourdes, ingressives, continues, nasales.
L’ influence de la consonne sur le ton se manifeste de deux façons : 1)
Le ton haut, :
Le ton haut d ’ une syllabe dont l ’ initiale est une sonore forte se réalise toujours MONTANT
:
/ èg(£ /
[ egfi ] :
canari
/ogbê/
-+
Cbgbë ]
natte
/hji
-4-
C fctf ]
héritage
/Xbê /
-*■
[ Ibg ]
empreinte
[èIàbâ 3
banane plantain
/è Iàbcl/
-h
- 368 -
Si 1 ‘ .initiale-de la syllabe est. une autre consonne, le ton haut se réalise toujours HAUT.,. 2)
La voyelle initiale des noms
:
Si la consonne qui la suit est une sonore forte, la voyelle initiale du nom est toujours à ton bas : Ida
tas, régime
èda
action de montrer
oda
pagne
[ odS ]
Si la consonne qui la suit est une autre consonne, la voyelle initiale du nom se réalise : ton bas, si le ton suivant est bas .* tbtù)
plume
èdà)
hache
à ton moyen, si le ton suivant est moyen ou haut s ote
arbre
ecle
ronflement
êtu
pleur
acfti
eau
On pourrait résumer ces faits en une seule règle ; La voyelle initiale des noms est à ton bas j ce ton bas est relevé au ton moyen devant une syllabe à consonne autre que sonore forte et à ton autre que bas. Remarque
:
Il faut noter toutefois quelques rares noms dont la voyelle initiale est à ton haut V
fownè
dos jambe
•
yâgbï
tes tambours
m-
+
uje
-¥
mu je
leur fagot
no
+
dwànl
f
no
ma
dψnl
machette
amalgame éventuellemer Dans la conju nis.on-, le pronom sujet s ’ marques aspecto-modales : ni*
o"
peà
nb
wa
wa
pé
/je/ ACC/ acheter/ PASSE/
j 'ai acheté
ni
na
a
f
pè
/ je/ FUT / acheter/
j 'achèterai
f
li
-
\
pe
ë
pë
+
* 1i
,_ pee
,
;
y,
II n 'achète pas
/il/NEG/acheter/NEG/
Les pronoms personnels' de troisième personne né sont utilisés que pour les noms de personnes, ainsi que pour les noms des classes
et a . Pour les
autres noms on utilise les pronoms de classe signales en 2 . T A .
2
.8 . - Nominalisation des verbes La plupart des verbes éga peuvent être nominalisés par préfixation de la
voyelle de classe
e
ou
e
suivant l ’ harmonie vocalique. Ils appartiennent
donc tous au genre unitaire
/e , e/ ,
le verbe est à ton haut, le nom d ’ action
est à ton moyen. Si le verbe est à ton bas, le nom dérivé est à ton haut. Le ton du préfixe suit les règles expliquées en Phonologie (3.3.). Exemples ; -+
ido
ponte
ecfe
ronflement
à
pondre
66
ronfler
do
boxer
-y
vèdo
da .
montrer
-y
eda-
action de boxer action de montrer
3. - CONJUGAISON Les marques aspecto-modales de la conjugaison éga portent sur la variation de plusieurs, paramètres : ton du lexème verbal, modalités verbales préfixées et suffixées, vocalisme du lexème verbal, et pour les formes négatives particule finale d 'énoncé.
Avant d ’ étudier ces faits en détail, il faut rappeler que le groupe du verbe forme un tout marqué par l'harmonie vocalique avec le lexème verbal. Ce groupe comprend : pronom sujet - préfixe - lexème verbal - suffixe - pronom objet. côwla-ta /poulet -le/
' nf o
pê
wa
(5nl
[no
pê ]
[ no
bo ]
je/ACC/acheter/PAS-1/lui/
Le poulet, je l 'ai acheté à)wla-ta
nf o
bo
we
/poulet-le/
je/ACC/attraper/PAS.l/lui/
Le poulet, je l'ai a t t r a p é •
tînl
- 395 -
3.1. - Ton du verbe
Il
y a deux classes tonales de verbes en éga = à ton haut, et à ton bas.
Ces tons de base apparaissent à l ’ impératif, 1 ’ inaccomj-li, le futur et l ’ injonctif etc ... Les verbes à ton haut (ex : po balayer) l’ accompli, aux passé
1
et
2
prennent un ton moyen à
, au futur négatif, au prohibitif etc ...
Les verbes à ton bas (ex
: pèacheter)
prennent un ton moyen à
l’ accompli, à l ’ inaccompli négatif, au futur négatif, etc ... et un ton haut aux passé
1
et
2
, au prohibitif etc...
. Les verbes à ton haut apparaissent à deux régistres : haut et moyen, et les verbes à ton bas à.trois registres : bas, moyen et haut. Ces deux classes tonales de verbes permettent d ’ opposer des verbes homo phones mais non homotones : ni
wà
je viens
ni
wa
je tue
no
wa
Ii
no
wa
li
j 1étais venu j 'avais tué
Toutefois cette opposition tonale est neutralisée dans 2 conjugaisons où les deux classes de verbes prennent un ton moyen. Il s ’ agit de l ’ accompli et du futur négatif : ni na
wa wa
là-à
je suis venu
ou
je ne viendrai pas
j'ai tué ou
je ne tuerai pas
- 396 -
3 "2. - Vocalisme du verbe
En général, mis à part le ton, la forme phonique du verbe ne varie pas dans la conjugaison. Toutefois, quelques verbes ont une variation vocalique qui n ’ apparaît qu'à la conjugaison de l ’ inaccompli (po sitif et négatif). Il s ’ agit toujours de verbes à ton bas et à voyelle fermée ( forme en ( o ,o )
i, t, u, ü) ). Leur inaccompli se
suivant l ’ harmonie vocalique. Exemples :
bw
monte r
t ni
bo
je monte
bù
pourrir
nf
bo
je pourris
c'
fermer
nf
CO
je ferme
cl
rire
ni
co
je ris
3.3. - Préfixes verbaux Certaines conjugaisons n ’ ont pas de prédicatifs verbaux explicites en du
inaccompli, l ’ accompli et ,1 ’ impératif ton du verbe. Ce sont l ’
* pe
achète !
po
balaye !
/ ni
% pe
j 1achète
t ni
p po
je balaye
t ni
pi
j 1ai acheté
ni
pô
j 'ai balayé
Les autres conjugaisons font appel à un morphème préfixé qui s ’ amalgame au pronom sujet, ou subsiste isolément si le sujet est un nom. Ce morphème est en général une voyelle. Exemples : Futur gïgé
;
voyelle a
pè
/ a-/ saka
/Guigué/FUT/acheter/riz/
Guigué achètera du riz
?.37
la
pe
saka
(1
1
-fa
la
J
na
J
Il achètera du riz na
pè
saka
f ni
-f
â
J 1achèterai du riz Prohibitif = voyelle 9
gïge
/
o
ou
o /:
* o
p£
s£ka
/Guigué/PROH/acheter/riz/ f pe
10
f * saka
Que Guigué n ’ achète •pas d é riz /
( li
+
o -*•
lo'J
+
o +
o
/Qu 'il ri1achète- pas de riz ! b
pê
saka
(6
)
N’ achète pas de riz ! Les principaux préfixes que nous avons dégagé sont : / a/
;
Futur,
passé lointain.
/o, O
/
Prohibitif, passé 1 et 2
/o
/ j
Passé 1 négatif.
d
/ a /
Futur négatif.
Ce préfixe peut-être r é d u i t .à un simple ton haut, comme à l ’ injonctif ou à l’ inaccompli négatif, En ce cas, on a les amalgames de tons suivants : P
nf
P
+ ~■ *nf
• -
+-
-*
qoo
11
pè
saka.
Qu’ il achète du riz !
pè
saka
Achetez d u riz !
—
.
li
'
qcü
.
+
, wa
-+•
r. , wa
il
etc ...
- 398 -
3.4. - Suffixe verbal Outre les marques déjà citées, on trouve un morphème suffixé au verbe dans quelques conjugaisons : / -wa
ou
-we
/
au passé
1
(positif et négatif)
/ -Il
ou
-if
/
au passé
2
(positif et négatif)
/ -la /
au futur négatif :
no
pé
II
saka
no
;jf
wë
Je me suis tu
na
pê
la
saka
a
j 1avais acheté du riz
Je n'achèterai pas de riz
3.5. - Particule d*énoncé Enfin, toutes les conjugaisons négatives (sauf le prohibitif) font apparaître une particule vocalique en fin d ’ énoncé. Cette
particule est homo
phone et homotone de la dernière voyelle de l ’ énoncé et ne se manifeste
donc
que par un allongement de cette voyelle finale : no
pè
wa
saka
a
Je n'ai pas .acheté de riz
/je + o/acheter/Passé 1/rie/NEG/ gigé
o
po
/Guigué/ACC/
ocfo-ta-Qo
b
/ma i son-la -£cu il rêve (verbe wu rêver à 1 1inaccompli et objet nécessaire).
o
o
II. ESQUISSE GRAMMATICALE Les maigres notes de grammaire que notre enquête sur l féotilé nous a permis de réunir sont fondées sur l'étude de quelques para digmes, la dimension syntagmatique y étant pratiquement absente. Les usages de plus en plus circonscrits dans lesquels la langue se parle, les circonstances da'ns lesquelles s'est déroulée notre en quête ainsi que le monopole que notre informateur entendait préser ver vis-à-vis de toute recherche sur 1'éotilé sont en partie res ponsables de cet état de fait. Notre corpus nous a donc permis quelques observations concernant la morphologie verbale et nominale mais pratiquement aucune d'brdre syntaxique. 1. La phrase Sont attestées des phrases intransitives : D-ba-lè (3e p. sg,-venir- acc) I l e s t v e n u aussi bien que transitives ou doublement transitives : D-cl-lfc bà pô ï (3e p. sg. -frapper- a c c ,enfant, jeune, def) I l a f r a p p é l *e n f a n t .
- 415 -
o-lè-jà ma po è né èIè (3e p.sg. - inacc.-montrer* enfants, jeunes, def, pl. a chose) I I a m o n t r é q u e l q u e c h o s e a u x e n f a n t s . Les expansions objec.tal.es prennent place après le verbe : S V (0) (0). La langue utilise fréquemment l 'association d fun verbe et de son complément pour former une locution verbale ,: 3 -lfc-wà sô (3e p. sg. -inacc- faire, eau) Il n a g e . Elle fait également us.age de séries verbales : o-mù-lè bànémà-lè mè (3e p. sg. -prendre- acc, machette, encore, donner- acc, moi) Il m fa r e d o n n é l a m a c h e t t e . . Le syntagme nominal Ponctionne au niveau du syntagme nominal un morphème è du défini s’ opposant à son absence pour marquer un usage spécifique par rap port à un usage générique : nzd h do-lè (eau, def, être chaud-acc ) L ’e a u e s t c h a u d e . o-pù-rè àbo (3e p. sg. -creuser-acc,trou) I l a c r e u s é un t r o u . Lorsqu'ils sont coprésents, lemorphème du défini précède la marque mé du pluriel (cf. le 3ème exemple du paragraphe ci-dessus) Il semble q u 'appartiennent au même paradigme les démonstratifs èbé ce...ci. et cwë c e ... . là 3 mais le statut de ces morphèmes deman derait à être précisé, ato èbé ce c a n a r i - c i àto cwë ce c a n a r i - l à Dans le cadre du syntagme complétif, la détermination d ’ un nom par un autre s ’ effectue dans l ’ ordre complétant complété : mono nlgbé le c h e f { n igbé - a î n é 3 v i e u x ) d u v i l l a g e bàné ndo le t r a n c h a n t (hd6 - b o u c h e ) d e la m a c h e t t e . Dans des usages non génériques, il semble que le.complétant puisse être facul tativement repris par un pronom personnel : pâ ou ajè o pâ la m a l l e d ' A d j é mbiipwé so ou mbtjpwé o so le p i e d . d e , l a t a b l e 3 les syntagmes o pâ et o so signifiant respectivement s a m a l l e ét s o n p i e d . On observera que lorsqu’ il e$t le seul terme ,à•fonctionner comme complétant dans le syntagme, le pronom personnel est régulière ment à ton bas; mais lorsqu’ il reprend un terme complétant déjà 2
- 416 -
exprimé, il adopte le ton inverse du premier ton du terme complété : on le voit ci-dessus et dans 6 sb le pied d'Adjé, On obnervera également que dans tous les cas des noms tels que èpa malles ès b vied3 jambe, etc., perdent leur préfixe en fonction de complété. Nous ne disposons que de très peu de données pour fonder l'hypo thèse de l'existence de syntagmes épithétiques dans lesquels le complétant suivrait le complété : po mé (hommes, jeunes, pl.) de .jeunes hommess sg. : bta pu un jeune homme , Un autre type de qualifiant adjectival serait-représenté par des dérivés de verbes accompagnés d ’ un morphème nti : cf. qwoowo nu sec (owo - être sec) ou èsîhé br3... gale
gratter
de
dé
tcmce
appeler
Vta
ta
arc
balai
4 . 2 Neutralisation tonale
j
Les oppositions à trois termes (ou plus) entre des paires minimales d rune (1 ) même classe grammaticale sont fort rares. Hormis quelques cas insolites n o u s ,n'avons pas relevé d ’ oppositions de ce genre entre ton Haut et ton Moyen. Par contre le ton Moyen s'oppose très souvent au ton;Bas. On pourrait donc supposer que l'opposition ton Haut ton Moyen se trouve neutralisée et que de cé fait; il n'existe que deux oppositions dé base (ou érchitonèmes) entre ton Bas et ton Non-Bas. De même, nous constatons que pour des modulés il se produit un phénomè ne de neutralisation. En effet, il n ’ y a pratiquement pas d ‘ opposition lexica le entre les deux Montants B-H, ’ M -H ni éntre lies deux Descendants H-B, M-B. (1 ) exemple :
sf
moitié
/
sT
époux„
44 6 -
On pourrait donc retenir deux types de modulés de base : MONTANT
et
DESCENDANT.
Une autre hypothèse relative aux tons modulés consisterait à les ana lyser comme une simple succession des tons ponctuels. Mais ceci ne simpli fierait pas pour autant-les’faits car bien que les tons modulés des lexèmes à structure CcV puissent être déduits des tons ponctuels des structures sousjacentes CVCV, une telle démarche ne serait pas valable pour les modulés des lexèmes à structure CV dans la mesure ou il n'est pas du tout évident que ces derniers soient aussi dérivés de structures disyllabiques. 4.3.- Failles tonales Ton Non-Bas Dans l'ensemble il nous a semblé que les registres Haut et Moyen chan gent peu dans l a •chaine-parlée ; d ’ où une relative facilité pour l'identifi cation de ces tons. De plus des failles tonales intentionnellement glissées •par nous dans des énoncés ayant des tons Hauts ont été aussitôt corrigées par nos informateurs, Sur le plan synchronique il n ’ est donc pas possiblô, en l'état actuel de nos recherches, de parler de "downstep”mais ceci n'est q u ’ une première impression qui pourrait être l'objet d ’ une étude plus approfondie. Ton Bas Par contre nous avons remarqué que le ton Bas subit certains change ments de registre dûs essentiellement à des facteurs contextuels. Ainsi, (a) un ton Bas à l'initiale d ’ énoncé et suivi d'un ton Haut est sensiblement plus haut que tous les autres tons Bas du même énoncé. (b) inversement, un ton fias en fin d ’ énoncé est réalisé plus bas que tous les autres tons Bas de l ’ énoncé chez certains locuteurs et ce fut le cas de notre informateur principal; cette chute de registre se réalise comme un ton Bas descendant.
- 44 S
E S Q U I S S E
1
G R A M M A T I C A L E
.- ORDRE DES CONSTITUANTS DE LA PHRASE L'ordre canonique des constituants principaux de la phrase Krobou est
le suivant : Sujet ex.
(la)
(Complément)
Verbe A
ô
pa venir /
/il-HAB/
II vient (lb)
o
dï
/il-HAB/
manger /
Il mange Toute expansion objectale suit immédiatement le verbe ex.
(2 a)
ô
dl
wè
/il-HAB/ manger /
poisson/
Il mange du poisson (2 b)
o
hza
ne
/il-HAB/ boire
/
vin /
Il boit du vin L’ ordre pour deux expansions objectales est le suivant
- 450
(3 a)
S
V
o
wàjè
il-Acc /
C (ANI) t m?
apporter
C
(INA) hz jàng-njo corps chair * la chair
o dï
(1 1 )
hcèkê
il-acc/manger/ attiéké / Il a mangé de l*attiéké impo
(4c)
ê
pà
hzo-bjè
campement/DEF/être/eau-lit/DEF/ Le campement est derrière la rivière.
EXPANSIONS NOMINALES Peuvent être associés au constituant nominal simple du Krobou un cer(1 )
tain nombre des constituants dits de "détermination’ .'
dont le rôle sert
à res-
treindre le champ sémantique du nominal, L e .schème syntaxique le plus déve loppé du syntagme nominal dans la langue est le suivant : (Complétant) NOM (qualifiant) (quantificateur) (déterminant) 2.2.1.- Le syntagme complétif Comme il ressort du schème cizdessus, l ’ ordre des constituants du syn tagme complétif est bien particulier en.ce sens que par rapport aux autres syntagmes de détermination ici ]e déterminant (ou complétant) précède le déter miné : ex Complétant
Complété
se chèvre ko ko poulet (1 ) au sens large du terme
queue
- 454 -
Vu leur comportement analogue sur le plan syntaxique l ’ on peut consi dérer les prcnoms dits "possessifs" comme appartenant à la catégorie des complétants :
ex :
6
bT
de lui/enfant/
son enfant
* hu
me
de moi/ tête /
ma tête
Rem. : Les noms en fonction de déterminant peuvent aussi être déterminés à leur tour, 2.2.2.- Les déterminants Son regroupés dans la classe des déterminants les démonstratifs et les marques du générique et du spécifique. Les déterminants grammaticaux suivent toujours le nom ou le syntagme qu'ils déterminent. Les démonstratifs se distinguent par une opposition spatiale de proxi mité ou d 'éloignement.■ A
ex., :
pâme
jTè
arbre /
ci /
\ pâme
g£
arbre
/
là
/
cet arbre-ci
cet arbre-là
Il existe une opposition générique /spécifique au niveau des détermi nants. Le générique est représenté par une seule forme, morphème zéro alors que le spécifique distingue entre le morphème, I marque du défini, et le mor* phème gbùko, marque de l'indéfini ■ex, :
(12a)
nto
sè
. (GENERIQUE)
je-Acc/acheter/chèvre/ J rai acheté une chèvre (quelconque)
- 455 -
(12b)
nto
sè
gbuko
(SPECIFIQUE-INOEF)
je-Acc/achetar/chèvre/certaine/ J *ai o.chetê une certaine chèvre (1 2 c)
nto
se
.
(SPECIFIQUE-DEF)
c
je-Acc/acheter/chêvre/DEF/ Dans un sens, l'on peut considérer les démonstratifs comme faisant partie de la classe du spécifique. 2.2.3.- Le syntagme qualificatif Sont
considérés comme qualifiants les adjectifs et les participes * l'or
dre des constituants et le suivant : QUalifié ex.
( 1)
Qualifiant br£
ko ko poulet
noir
/
/
un poulet noir
ndéroëbï
se chèvre
petit /
/
une petite chèvre
s’ il y a un déterminant celui-ci suit toujours le qualifiant :
ex.
ko ko poulet
brl /
gè
noir /
là /
Ce petit poulet noir
2.2.4.- Le syntagme quantificatif Les quantificateurs et les numéraux suivent le nom q u ’ ils déterminent mais ces deux types de quantificateur s'excluent mutuellement. ex.
(14a)
Æ to
sè
cfcfiê’
je-Acc/acheter/chèvre/beaucoup/ . j fai acheté
beaucoup de chèvres
f1) il peut y avoir u n e xconcaténation des qualifiés, ex. : k^ko br Ô
wa
.. je-Acc/venir
- 459 -
4.3.2.- A
1
amalgament avec ‘ inaccompli et au •futur les pronoms s ’
verbale a ex. ;
me
+
a
ma
n£
+
a
-*•
nîa
bo
+
a
ba
be
+
a
-►
bia
o
+
a
wa
a
+
a
ai
5. - SYSTEME DE CONJUGAISON Inaccompli
manger
dl
balayer
s îsl
aller
sg.
pi.
1
ère
ma
d!
ma
sfsl
ma'
2
è
bë
dl
bë
s îsl
bë
3è
wë
dl
1
ère
nîa
dl
t \ wë SI SI * / v nîc! Sf SI
2
è
blë
dl
bia
SISI
bia
ë
dï
ë
p \ SISI
ë
3è
P
V
dp nîa
ià
Accompli sg. V \ SISI
1
ère
ii dl
fi
2
è
bo dl
bo SISI
o
o
3è
di
pl.
* Q
•i
\
v
bô
30
S
v
o
io
SISI
1
ère
n? dl
< ne
SISI
ng jo
2
è
bè dl
bè
si si
l* 3•0* be
a'
a
3è
d *i j
s
V
si si
v
\ .\ a 30
- 460 -
Futur
sg 1
ère
28
A ma
¥ ma sfs'i
bâ b a
iS di
V
sisi
bé sfsl \ a
* \ sisi
A ma
P ma
j6
,A ba
,/ bo
30
a
.t
bl
j6
ê
Impératif
di
p û°
* V SISI
dï
s fs'î
wè
mange/poisson/
.
f dukunê
balaie/cour/
vas /
Injonctif
1
e
2
è
3è
* ma
o
dï
dï
1
è
p ne dï
2
è
bê
3e
a
dï dï
* ma
sfsï
> mo
Oi
S *1 s *1
6
36
j6
> në
sfsï
në
jé
bê
sfsï
bê
36
ê
sfsï
a
5.1.1.- Inaccompli Comme nous l ’ avons déjà observé l'inaccompli se réalise par un amalgame du prcnom personnel et du morphème aspecto-modal a. Pour ,1a première personne du singulier les tons sousjacents sont. Haut et Bas, Pour les autres personnes cet ordre est inversé en Bas Haut. Le(s) ton(s) du radical v e r b a l e s pas.
changent
- 461 *
5.1.2.- Accompli Cette conjugaison no requiert pas de morphème âspecto-modal proprement dit et seuls les tons restent iss indices marqueurs. Ainsi, sauf à la première personne du singulier tous les pronoms et les radicaux verbaux portent des tons bas. Le prénom de la première personne du singulier porte, lui. un ton haut* 5.1.3,- Futur Parmi les conjugaisons que noua avons pu analyser» celle du futur est da loln la plus complexe, E lle se forme essentiellement de *s ofe
jour
m
j'ai trié
8
:
■ " oreille sel obéissance
20
.-
to
tisser
48.-
21
.-
t u~é
fais-le
49.-
2 2
.-
ntu
langage
50.-
à|o
nasse de chasse
23.-
6dè
palmiste
51 .■*
ofo
poisson
24.-
ndè
boisson
52.-
oko
25.-
ode
ça a sonné
53.-
kâ
lem*ouleï>-... ressembler
.....
*
petit silure
f . m
26.-
ndë
j’ ai planté
54.-
ko
27.-
do
montre
55.-
1 KO
sa a fait mal .
chanter 9
28.-
rîdu
eau
56.-
oko
sorte de calebasse
29.-
d j à
piquer
57.“
ku
mourir
30.-
ocfe
le feu
-58.“
r » oge
!ijeudi'*
\
31 .-
j 1ai chassé
59. -
go
piocher
\
32.-
oda
la prière
60.-
go
couper
33.-
do
allumer*
61 .-
&
vomir
34.-
rîda
urine
62.-
g3
lire
6 3 .-
6c$
la faim
8 9 .-
sT
s femplir
6 4 .-
ogbà
montagne
9 0 .-
së
donner
6 5 .-
natte en bambou
9 1 .-
si
python
récolter
9 2 .-'
risf
fanfare
6 7 .-
ngbà \ gbo A og bo
cuvette
9 3 .-
osa
(rbandit ! rr
66. -
gbjà
fusil
9 4 .-
zl
lourdaud
6 9 .-
g6â
êcorcer
9 5 .-
ZO
stupide
70..-
g 65
rapiécer
9 6 .-
rih?
miroir
7 1 .-
rig6 o
j'ai rapiécé
9 7 .-
frapper
7 2 .-
< » nma
sorte de danse
9 8 .-
hâ \ ho
7 3 .-
nma
oy?abe noir
9 9 .-
le
être amer
7 4 .-
mo
être vert
10Q --
le
être éteint-
7 5 .-
a mp
durer
101 7*
oie
c ' e s t ’éteint
7 6 .-
/ t nmu
la saleté
102t -
olâ
c'est collér
7 7 .-
nmwâ
griot
1C3 .-
lo
moudre
7 8 .-
rine
sommeil
1 0 4 .-
0 1u
7 9 .-
ne
grandir
1 0 5 ,-
jà
8 0 .-
nnë
j'ai regardé :i
1 0 6 .-
ojà
8 1 .-
rin?
conte
1 0 7 .-
•V* Ja
8 2 .-
rinwâ
intestins
8 3 .-
fT
voler ..
ojiï / . [one] 1 Q 9 .-
moquerie
8 4 .-
fë
être bien
110 . -
[ 3 Pf ]
je sais
8 5 .-
fâ
couvrir
1 1 1 .-
wâ
prendre à pleines
86. -
va
112 .-
owâ
affaire
8 7 .-
\ VO
chasser de la main doux
1 1 3 .-
owu
/ /
tête
08.-
vo
beaucoup
66. -
monter un animal
fi—
fruit du ronier .
1 0 8 .-
réunir • réunion cent mil
- 472 1.12!.- LES PAIRES MINIMALES
1.12.1,- Remarques préliminaires a) Nous nous sommes limités à une seule paire par opposition, cette paire suffisant à attester l'existence d'un trait distinctif. C ’ est à l ’ étu de distributionnelle de déceler ultérieurement d ’ éventuelles neutralisations des oppositions en certains contextes. Toutefois pour les oppositions /§/ /j/ et Ijl - /j/, nous avons fourni une deuxième paire opposant ikl et /jl à la variante conditionnée de /j/ en contexte nasal [p], afin de montrer /f/ et Ijl ne se nasalisent
que
pas dans ce contexte.
b) Les rapprochements effectués ont été sélectionnés e n ‘ fonction de trois critères ; nous nous sommes efforcés d ’ opposer : 1
- deux constituants de même schème tonal
2 - de préférence de même nature [Verbal ou non verbal) 3 - de préférénce, lorsqu’ il avait le choix, deux non Verbaux. Il n ’ a pas toujours été possible de respecter intégralement ces cri tères pour les phonèmes très peu fréquents ou apparaissant dans un nombre limité de contextes.
c) Nous avons veillé
enfin, dans la mesure du
rer les phonèmes dans des contextes "significatifs". / 6 /, /d/, ldi, /I/
possible, à faire
figu
Ainsi lesphonèmes /b/
susceptibles de se nasaliser apparaissent en contexte
nasal dans au moins un ou deux constituants et inversement les consonnes na sales /m/ et /n/ figurent au moins une ou deux fois en contexte oral. 1.12.2.- Etablissement des phonèmes consonantiques L'existence phonologique des consonnes est prouvée par les r a p prochements suivants : 1.12.21.- Les occlusives
/p/
p/t
(1/17)
p/b
(5/9 )
p/f
(2/84)
- 473 -
/h/
/6/
/t/
/d /
b/d
(8 /2 9 )
b/6
(7 /1 6 )
b/m
(8 /7 6 )
b/p
cf /p /
b/gb
(9 /6 8 )
b /v
(6/ 8 8 )
6/cT
(1 3 /3 3 )
B /p
( 4 /1 5 )
6/m
(1 2 /7 3 )
bVb
cf /b /
B/gb
(1 4 /7 1 )
6/v
(11/8 6 )
t/p
c f/p /
t/d
(2 2 /2 8 )
t/c
(2 1 /4 1 )
t/s
(1 8 /9 3 )
d/b
cf /b /
d /c f
(2 3 /3 0 )
d /z
(2 7 /9 5 )
d /n
(2 6 /7 9 )
d /l
(2 5 /1 0 1 )
'* t' ’
/c f/
/c/
/i/
/f/
/k /
/g/
d/j-
(2 4 /4 3 )
d /t
cf / t /
d’/6
cf /£ /
d^d
cf /d /
d'/z
(3 3 /9 5 )
cT/f
(3 6 /5 1 )
d /n
(3 1 /8 1 )
c f/l
(3 2 /1 0 2 )
d /t
(3 5 /2 0 )
c /t
cf / t /
c/j
(4 2 /3 7 )
c/K
( 4 0 /5 )
j/d
cf /d /
j/j
(4 6 /1 0 6 )
j/g
(4 5 /5 8 )
j/P
(4 4 /1 0 9 )
f/cT
c f /c f/
=f/c
(5 0 /3 9 )
f/J
(4 9 /1 0 5 )
i/sf
(5 1 /6 3 )
k/à
c f /j-/
#/p
(4 8 /1 1 0 )
k /c
cf /c /
k /h
k/g
(5 2 /5 8 )
g/j
cf / j /
g/k
cf /k/
g/gb
(5 9 /6 6 )
g/gf
(59/62)
j-/c
cf /c/ (4 5 /4 7 )
(5 3 /9 7 )
474 -
/gb/
gb/g
cf/g/
gb/gB
(66/70)
gb/m
(65/72)
gb/b
cf/b/
gb/K
(56/67)
gb/w
(64/112)
cf/f/
gf/k
(61/54)
£/gB
(62/170)
£/g
cf /g/
gfi/£
cf /g/
g 6 /gb
cf /gb/
gb/m
(èà/75)
gB / 6
cf /b/
gB/k
(70/55)
gB/w
(69/111)
rn/n
(77/82)
m/b
cf /b/
m/B
cf /B/
m/p
(74/13)
n/m
cf /m/
n/d
n/a
cf /d/
n/t
/£/
/gB/
/m/
/n/
m/v
(74/87)
cf /d/
n/z
(81/94)
(78/19)
n/l
(79/100)
v/w
(86/ 1 1 1 )
z/l
(95/103)
1.12.22.- Les Fricatives
/f/
/v/
/s/
/z/
/h/
cf /p/
f/s
(83/89)
f/v
(85/86
v/z
(87/95)
v/b
cf /b/
v/f
cf /f/
v/6
cf /6 /
s/f
cf /f/
s/z
(91/94)
s/h
(92/96)
s/t
cf /t/
z/v
cf /v/
z/d
cf /d/
z/s
cf /s/
z/d'
cf /cf/
h/s
cf /s/
h/g
(98/60)
h/k
cf /k/
f/p
-475 -
1.1 2 .2 3 .-
Les F r i c a t i v e s
larges
cf /n/
1/^
cf /cf/
(99/90)
l/d
cf /d/
j/$
cf /j/
j/c
(107/38)
(111/105)
j/f
cf /§/
w/j
cf /j/
w/gb
cf /gb/
w/m
néant
• w/v.
cf /v/
w/gB
cf /gf)/
/l/
(104/108)
l/n
/z
cf /z/
1
j/l
cf 7 1 /
j/w
l/j 1
/j/
/w/
/s
Ci)
1.13.- CLASSEMENT DES PHONEMES. CONSONANTIQUES Les phonèmes consonantiques peuvent être classés comme suit 1.13.1.- Tableau phonologique des consonnes ........ '
0 r
C L U S I V E S
CD X TJ i—* O O) H< 0 tn
'h □
0Q *1 (0
Sourdes
P
Sonores
b*
Orales
6
:
t
c
k
d
i
9
f
. 9
cf
U)
en < CD to
H-
FRICA TIVES FRICATIVES LARGES
' - “T
DENTALES PALATALES VELAIRES LABIOVELAIRES
LABIA LES
LARYNGALE
A gt> h
Nasales
m
n
Sourdes
f
s
Sonores
v"
z îî
pc
J
V
w
(1) La paire 113/76 n ’ est pas très convaincante, /m/ et /w/ n'étant pas dans le même contexte. Toutefois le rapprochement 74/111, montre que /m/ et /w/ non précédés de /n/ sont tous deux attestés devant voyelle orale,
- 476 -
Nous avons accompagné d ’ un astéristique les phonèmes dont la fréquence d’ occurence est très faible, ou dont l ’ existence fonctionnelle n'est mainte nue que par un nombre très restreint d ’ oppositions.
1.13.2,- Remarques 1.13.21.- Nous avons préféré classer /h/ à part au lieu de le ranger avec les vélaires, car la différence d ’ articulation entre /h/ et les vélaires a une incidence fonctionnelle : /n/, dans le fil du discours, dis parait devant./h/, ce qui ne se produit pas avec les vélaires. 1.13.22.- C ’ est également pour des raisons d ’ ordre fonctionnel que nous avons classé /!/ avec /j/ et /w/. Ces trois phonèmes en effet ont en commun la particularité d ’ être sensibles à la nasalisation j ils sont par ailleurs les seuls à pouvoir figurer en position C 2 ou C^ dans les groupes consonantiques. 1.2.-
LES PHONEMES VOCALIQUES 1.21.- L ’ existence phonologique de 11 phonèmes vocaliques
est provuée par le rapprochement des unités ci-dessous i /sr/
fils
/obe/
c rétait
/obe/
fil
/obâ/
année
/obô/
c'est oassê
/oÊô/
c’ est venu
/obïï/
pierre.
/oBë/
vagin
./66e/
sorte .dô danse
/ob5/
paquet
/oÊô/
c’ est couvé
à quoi nous ajoutons, puisque bf n ’ a pas le même ton que le reste : opL, lundi opê^, bourbier - ope, ça a ri. 1.22.- Le problème de [a] Il ne nous a pas été possible de joindre une unité comportant [a] à la série précédente pour la bonne raison que [a] dans les monosyllabes et
- 477 -
dissyllabes à syllabe initiale vocalique apparaît uniquement après n, où [a] n’ apparaît jamais [â] est attesté aussi après /m/, une fois, mais dans un mot où il est toujours suivi de -/n/- en contexte. Il y a donc dans les Monosyl labes et Dissyllabes à syllabe initiale vocalique une distribution complé mentaire entre [ 3 ] après et devant [n], et [a] ailleurs. Dans les Dissylla bes nus et les Trisyllabes, presque toutes les occurrences de [a] appartien nent à des mots qui peuvent être considérés comme des emprunts. Cependant, il se trouve que [a] apparait une fois après /n/ dans [ôncïçfa] = menton, mot que l'on peut difficilement tenir pour un emprunt. En. conséquence, du fait de l ’ existence de cette seule opposition [a] - [a] après /n/, nous nous vo yons contraints de considérer [a] comme un phonème, [a] apparait aussi à l ’ i nitiale d ’ un certain nombre de constituants, mais, dans ce cas, en raison de l'existence d ’ une série de mots à voyelle initiale /a/, il nous parait devoir être interprété comme la réalisation'de /a/ + /n/, 1.23.- CLASSEMENT DES PHONEMES VOCALIQUES Les Phonèmes vocaliques peuvent être classés comme suit. Tableau phonologique des voyelles
ORALES
NASALES
Avant
Arrière
Avant
Arrière
Avant
Arrière
Avant.
Arrière
1
i
u
2
e
°.
3
e
4
■0 a
e
0
1
e
D
2
:
l
3
•
'
Les chiffres placés à droite et à gauche du tableau indiquent le degré crois sant d'aperture.
- 478 -
2,- PHONETIQUE
(A. GRASSIAS)
Nous donnons ci-dessous quelques brèves indications sur la façon dont se réalisent les phonèmes précédemment dégagés.
LES VOYELLES 2.11•- Les Voyelles orales Nous signalerons simplement, ici que /e/, /o/, /e/, /o/ se réa lisent plus fermées que leurs homologues françaises. 2.12.- Les voyelles nasales Les voyelles nasales appellent de plus amples commentaires. 2.12.1.- De façon générale, les voyelles nasales se réali sent moins nasalisées qu'en français, ce qui revient à dire que le voile du palais s ’ abaisse moins lorsqu'on les p r o n o n c e r a ] est la moins nasalisée de toutes. 2.12.2.- /e/ et /5/ se réalisent plus fermées q u ’ en fran çais, et plus fermées que leurs homologues orales [e] et [o].
2.12.3.- /e/ et /o/ pourraient tout aussi bien être représen tées par /T/ et /u/, car le timbre exact de leur réalisation se situe .entre [ë] et [T]
[o ] et [u]. Leur timbre est' encore plus ferme ( e t d o n c se rappro
che encore' un peu plus de celui de [T] et [u]) après occlusives palatales, occlusives nasales et [h]. Si nous avons opté en définitive pour les graphies ë et: o, c ’ est parce que dans les "jointures’ ' avec les voyelles subséquentes, elles se dénasalisent dans la plupart des cas en [e] et [o], plutôt qu'en [ i ] et [u ]. 2.2.- LES CONSONNES 2.21.- Les explosives
-
Ü7Q
_
2.21.1,- /p/ et /t/ se réalisent aspirées
(1 )
(ou plus exacte
ment expirées). /b/ et /d/ également ; mais il semble que pour [d] l'aspiration ne soit constante que devant [ i], [u], [c], et facultative ail leurs . 2.21.2.- /g/ se réalise aspirée devant [ i ] et [e], mais non devant [u]. /gb/ parait n'être aspirée que devant [ i]. /k/ teurs
ne l ’ est pas du tout, du moins chez les informa
que nous avons
[d*] sauf
consultés»
2.21.3.- /c/ et /j/ sont prononcées le |Slus souvent
[tj] et
devant [ i] et [ë] où la réalisation est en général plus
proche de
[c] et [j]. Etant donné la réalisation affriquée de ces deux phonèmes, nous avouons être dans l ’ incapacité de déterminer s ’ ils se réalisent également as pirés . 2.21.4,- Nous noterons ici l ’ absence de /Kp/ parmi les occlusi ves en Ngula. /Kp/ en Ebrié, n ’ existe pas non plus dans la série aspirée. 2.22.- Les Ingressives
(2 )
2.22.1.- Les ingressives orales Le Ngula possède une série complète d ’ingressives orales qui sont toutes, également, des sonores. Ces ingressives se distinguent de leurs homologues explosives par le fait que l ’ occlusion est précédée d ’ une baisse de pression dans la cavité buccale (obtenue par l ’ abaissement du larynx et/ou le report de la base de la langue en arrière), ce qui entraine un ingression d’ air au moment du relâchement de l ’ occlusion. Contrairement à ce qui se passe dans d ’ autres langues, les ingressives du Ngula ne sont accompagnées d ’ aucun coup de glotte. (1) L ’ aspiration est d ’ autant mieux perceptible que la voyelle subséquente est plus fermée, et que son registre est plus bas. C ’ est donc devant [ i ]et [u] porteurs de ton bas, que l ’ aspiration est la plus aisément audible. (2) Nous préférons le terme d ’” ingressive*’è celui d ' “implosives" : ce dernier terme nous paraît décrire moins fidèlement que le premier le mécanisme de production de ce type d ’ occlusives, et présente d ’ autre part l ’ inconvé nient d ’ être employé en phonétique avec un autre sens.
- 480 -
2.22.2.- Les ingressives nasales 2.22.21.- Ainsi que l'indique leur classement phonologique, les occlusives nasales sont en Ngula des ingressives. 2.22.22.- Nous ne parlerons que de /n/ devant consonne, dont les diverses réalisations en cette position(/n/ est le seul phonème consonantique Ngula à pouvoir y figurer) demandent à être précisées et commentées. /n/ devant consonne, dans le fil du discours, se réalise [m] devant labiale, [n] devant dentale, [p] devant palatale,
[ q ]
devant vélaire et la-
biovélaire, et disparait devant /h/„ /n/ à l'état isolé ou devant consonne après pause se vocalise et prend un ton qui, en contexte, est reporté sur la voyelle précédente, on disparait s’ il est haut. Ce [n] vocalisé se réalise [ô] ou [u], parfois [o], et se ré duit même souvent,
en particulier devant consonne nasale, à un simple souf
fle nasal voisé que nous noterons ["]. Le problème s ’ est posé de savoir quel statut phonclogique conférer au phonème auquel nous réduisions toutes ces réalisations : celui d ’ une voyelle (/ô/),
, ou celui d'une consonne C/n/). Nous avons
opté en définitive pour la consonne /n/, cette solution ne us étant apparue la plus économique, puisqu’ il suffirait, pour rendre compte de l'alternance consonne/voyelle de stipuler que /n/ devant consonne ou à l ’ état isolé se vocalise (ce qui explique q u ’ il soit intoné dans ce cas) et perd ou reporte son ton en contexte. 2.22.3.- Point d ’ articulation de /cf/ et /n/ Il est à remarquer q u ’ en Ngula les ingressives dentales /cf/ et /n/ ont exactement le même point d ’ articulation apico-prépalatal que /l/. 2.23.- LES FRICATIVES 2.23.1.- /s/ se réalise [f] devant /i/, /u/, /j/, /w/. Certains locuteurs toutefois conservent la prononciation [s] dans ces contextes.
2.23.2.- /h/ se réalise [h] après /n/-. Dans le fil du discours, comme nous l'avons vu en 2.22.2., /n/ disparaît et ne subsiste plus que par la nasalité de [h]. 2.24.- LES SEMI-VOYELLES 2.24.1.- /j/ se réalise [p] devant voyelle nasale et après /n/ou voyelle nasale. 2.24.2.- /w/ se réalise [mw ]
dans la flexion .verbale après
/n/, sauf devant [u] et [o]. 2.24.3.- /I/ passe à [ n;l après /n/. 2.24.4.-" Nous reviendrons plus loin sur les réalisations condi tionnées de /!/ et /w/, à propos desquelles des précisions supplémentaires doivent être fournies (cf. 3.14.). 2.3.- LES GROUPES DE PHONEMES Phonologiquement, il n ’ existe en Ngula que des groupes de.consonnes (à l ’intérieur des constituants). 2.31.- Les groupes biconsonantiques Seules les trois fricatives larges /l/, /j/, /w/ peuvent figurer en position C 2 * 2.31.1.- Le groupe / C + 1/ se réalise Ç c+ r] après les dentales» et [c + 1, r, ou r] en variante libre ailleurs. Il s'agit de v a riantes libres individuelles, chaque locuteur ayant pris .1'habitude de pro noncer plutôt [l] ,[r], ou [r] après telle ou telle consonne. Toutefois on rencontre plus volontiers [ I] après les ingressives, [r] après les palatales. 2.31.2.- Le groupe /c + j/ se réalise [c + i] dans tous les contextes.
(13 II s'agit bien d'un [mW ] et non [ q w ]. Lorsque l'on fait prononcer ce son à un informateur, l'ocdlusion bilabiale est tout
à fait visible.
- 482 -
2.31.3.- Le groupé [c + y] entre consonne palatale
/c + w/ se réalise [c + u] devant [e], [o], et [i], Ce], [c + o] devant
[e], [a], [c
+ ô]
devant [2], [5]. Cependant, la répartition [CuV] / [CoVj ne répond pas aux règles cidessous après les fricatives /f/ et /V/, et surtout les occlusives /p/, /t'* /d/, dont la réalisation est aspirée. Après /f/ et /V/, on trouve -[o]- de vant [e]
- [u] - devant Ca]. Après /p/, on rencontre - [u]- devant Ce]- Co]
devant Ca] i après /d/, - [u] - devant Ca]» et après, /t/, à la fois - Co] et - Cu] - devant [a]. Cette opposition de {o]et Cu] après /t/ pourrait con duire à remettre en question l ’ interprétation biconsonantique, pour laquelle nous avons opté au niveau phonologique, des séquences phonétiques CCW]. Il nous .parait néanmoins possible, de rendre compte des données qui précèdent, sans remettre en cause le choix qae nous avons fait, grâce aux règles ci-après : / CWV / se réalise CCoe]
[Cua], si C
= /f/ et /v/.
/ CWV/
CCua], si C
= /p/, /t/, /d/.
se réalise Ccue],
quant aux séquences [p, t + oa], elles peuvent tout aussi bien être trans crites Cp
t + owa], et c'est cette transcription dissyllabique que nous adop
terons, pour rendre compte de l'opposition -Co]- / -Cu]- dans le contexte t — V. 2.32.- Les groupes triconsonantiques Comme en position C 2 , on rencontre en position C^. que /l/, /w/ et /j/. L’ ordre de C ^ et C^ n ’ est pas pertinent lorsqu'il s'agit de /!/ et /j/, /!/ et /w/, si bien qu'il n'existe que trois groupes triconsonantiques ï; /c+l+j/, /c+l+w/ et /c+w+j/. 2.32.1.- Le groupe /C ♦ 1 + j + / est réalisé c + 1 + j ou C«*j + 1, la seconde réalisation étant la plus fréquente. Dans le premier cas, /!/ pré sente les variantes indiquées en 2.31.1., et dans le second, /j/ se réalise
M. 2.32.2.- Le groupe /C +. ,1 ♦ W/
est réalisé tantôt Ç + 1 + W,
tantôt G + W +. 1 . C'est 1'une ou l'autre réalisation qui est la plus fréquente suivant les constituants. Dans le premier cas, /l/ est réalisé Cr] après den tales, Cr] ailleurs ; dans le second, Cr]après C k ] > Cl] ailleurs. /W/ dans le
- 483 -
premier cas est réalisé suivant'les règles"indiquées
(1)
en 2.31.3 j dans le
second, il çst réalisé par la voyelle [w], ou [w] si la voyelle subséquente est ;nasale. .. 2.32.3.- Le groupe / C + W + j /, plus rare que les précédents, se réalise [cwj]- ou [cqj]-’ .
i
— ■■■»— , ,T*. ■— < i i ........., .. . n.^ i n
TANCE-
.
2.4.- SEQUENCES DE, PHONEMES.,OU. GROUPES DE PHONEMES IDENTIQUES A DISi
, i j...
n
.. ...
n,.■■■
m . ...................
i
i.
■■
■■
.. ■■■■
■ ’
2.41.- Séquences de phonèmes identiques à distance la seule remarque que :nQus ayons.à faire à ce sujet concerne les sé quences de voyelles nasales fermées ,(aperture: 1).,. Lçrsque deux /ë/ ou deux /ô/ se trouvent dans des syllabes contigües, le premier se dénasalise, sans toutefois que son timbre, qui demeure plus sourd et plus fermé, se confonde avec celui de la voyelle orale correspondant^. Cette dénasalisation ne se produit pas pour les séquences de /e/ et de /3/, mais /ë/ et /o/ se dénasa lisent de la même manière lorsqu'ils sont respectivement suivis dans la sylla be suivante par /t/ et /o/. 2.42.- Séquences de groupes identiques à distance
De telles séquences se rencontrent
dans les cas de redooblement de
syllabes. 2.42.1.- Redoublement des groupes /c ♦ j/ et / c + w /. Les constituants comportant un-redoublement des groupes /c * j/ ou /c + w/ se répartissent en deux types : - ceux qui se présentent sous la forme (-) ci, cjV (-), (-) CuCwV (-) - et ceux qui se présentent sous la -formé (-) CjVCjV ( - ) , ( - ) CwVCwV (- 0 .
Il n ’est pas possible de rendre compte de cette répartition en deux types par des règles phonologiques. (1) Toutefois, entre consonne palatale et i,./w/ ne sa ..réalise plus [y], mais [q]. •:
- 484 -
2.42.2.-
Redoublement des groupes / C » 1 /
En ce qui concerne les groupes /c+1/ redoublés,la situation est plus nette : la première syllabe se réalise soit (-) CV-, soit (-) C1V- en varian te libre ; la réalisation (-] CV- est la plus fréquente. Phonclogiquement, la première syllabe sera transcrite (-) /ClV/-.
3.- DISTRIBUTION DES PHONEMES (A . GRASSIAS)
Dans le cadre restreint de cette présentation de la phonologie du Ngula, nous nous contenterons de formuler quelques remarques sur les faits saillants concernant la fréquence des phonèmes et leurs possibilité de com binaison. 3.1.- LES CONSONNES 3.11.- Fréquence Il ressort d'un comptage que nous avons effectué pour les besoins (1 ) d’ une publication sur un échantillon de 750 constituants non Verbaux que les phonèmes consonantiques les plus fréquents soit dans l ’ ordre /6/, /m/ et /K/ (respectivement 10,5, 8,5 et 8,2 % des occurrences), et les moins fré quents /V/, /z/ et /b/ (respectivement 7, 6 et 5 occurrences, soit une fré quence de 0,7, 0,6 et 0,5 %). La fréquence élevée de /b/ et /m/ trouve son explication dans les remarques qui suivent. 3.12.- /6/ et /b/ /b/, comme nous venons de le voir, n ’ est attesté que dans un nombre très limité de mots. Et, par ailleurs, on ne trouve ce phonème que devant ton bas, alors que /6/ est particulièrement fréquent devant ton haut (43 % des occurrences de /6/). Il ressort
que, du point de
vue diachronique, /b/ est sans doute passé massivement à /6/, notamment devant ton haut, ce qui explique la fréquence exceptionnellement élevée de /6/ dans le corpus, et devant ton haut. (1) cf. A. GRASSIAS, 1974.
- 485 -
3.13.-
N a s a l i s a t i o n s d e /6/,. /cfr,
/gB/
Ces trois phonèmes apparaissent dans les non verbaux après /n/. /gB/ ne se réalise [m] que dans certaines formes de pluriel comportant un /n/ initial. /67 ne passe à [n] que dans la flexion verbale devant /i/ après /n/. /6/ passe à [m] dans certains non verbaux d'usage fréquent, après les possessifs première personne /me/ et /ïï/, et dans la flexion de certains verbaux d'usage fréquent, après /n/. On voit que les- nasalisations de ces trois phonèmes ne répondent à aucune règle générale, et relèvent par consé quent d'un conditionnement morphologique : il n'y a pas en Ngula de. neutra lisation phonologique des oppositions /£/, /g6/ - /m/ et /cf/ - /n/. On note par ailleur l'existence de quelques non Verbaux présentant des variantes /B/ ^ /m/, /gB/ - /m/ après /n/. (On trouve aussi quelques va riantes /cf/ 'v* /n/). Ces variantes témoignent d'une tendance jouant à l'échel le diachronique, qui explique la fréquence élevée de /m/, lequel a du rece voir l'apport d ’ anciens /B/ et /g6/. 3.14.- Nasalisations des fricatives larges Afin de pouvoir déterminer la part respective des conditionnements phonclogiques et morphologiques des fricatives larges en contexte nasal, nous avons établi le tableau de leur distribution à l'initiale des consti tuants. 3.14.1.- Tableau des distributionnel des fricatives larges à l'initiale des constituants
- 486 -
; /v l /n / [ /m/ ! /p/ ! /j/ ! / w/ ! !
l i l 1 .1 .! ! x ! x l x ! ! ! ! X ! X ! x Ix 1 x ! xi ! ! ! 1 i ! i ! ! x i i ! t 1 i
LEGENDE : n-
x x x x
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V
1 i i • i x ! x 1 i j x 1 ! x ! l; ! !.X l ! x ! x i î j ! .
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