Les Langues Gurunsi : Essai d'application de la méthode comparative à un groupe de langues Voltaïques

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GABRIEL MANESSY

k

éthode comparative à un groupe de langues voltaïques

SELAF ■ PARIS 1

KLINCKSIECK, dépositaire 1969

LES LANGUES GURUNSI

SOCIÉTÉ

L’ÉTUDE

POUR

DES

LANGUES

AFRICAINES

PL

GABRIEL MANESSY

v- I

LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques

Publié

avec le concours du

Scientifique, du CEDEV Société

de

Centre National

de l'Université de

Linguistique de l'Afrique

de la

Liège

Recherche et de la

de l'Ouest

1969

University of Colorado Libraries-Boulder

© SELAF — Paris, 1969

AVEPLISSEMENT

Les publications de la SELAF paraissent maintenant en tirage off -

set.

Pour la dactylographie des articles^ nous disposons d’une machine

et de plusieurs

sphères.

Le texte courant est frappé

en

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caractères

"Prestige Elite" et l’italique avec la sphère "Light Italie",

Les termes et

exemples de la langue ou des langues étudiées

sont

dans l ’ ouvrage

emploi des caractères "Letter Gothic",

évidence par

ciauX) seule la sphère "Symbol 12"* comprenant les grec et certains symboles mathématiques3 est

mis

Pour les signes

en

spé­

caractères de l’alphabet

actuellement

disponible*

Ces

signes sont les suivants ; Signes mathématiques +

X

ô

Alphabet grec a B r y A

Signes divers

6

£ >

0 oo

A V

A

n e X K À P

§ t

V

(

H

f 1 2 3 etc*

Nous prions le lecteur de bien vouloir nous en excuser.

A et

BIBLIOTHEQUE DE LA SELAF

Sous te titre tr Butte tin de la SELAF u *

tes numéros suivants

ont

paru: Année 1967 I.Gtadys GUARISMA

2 . Marcel GROSS

3 .France CLOAREC-HEISS

4 .Nicole TERSIS

Année 1968 5 .Claude HAGEGE 6 .Suzanne PLATIEL

7 .Marie-Paule FERRE 8 .Jean-Pierre CAPRILE

9 .Paulette ROULON 10.Nicole TERSIS

Esquisse phonologique du bafia ( tangue bantou du Cameroun méridional)-2ème éd. Essai pour une phonologie du boule (lan­ gue kwa de Côte drIvoire)-épuisé. Essai de phonologie du parler banda-tinda de Ippy (tangue du ss-groupe Oriental du groupe Adamaua - Oriental famille Bénoué-Congo*parlée en République C e ntrafricaine)-épuisé. Essai pour une phonologie du gurma.Lexi­ que gurma-français (tangue gur du Nord Togo)-épuisé. Description phonotogique du mbum (tangue du groupe Adamaiva * famille Bénoué-Congo parlée au Cameroun centre-ouest)-épuisé. Esquisse dTune étude du musey (tangue des confins tchado-camerounais*famille Tchado-hamitique) Deux langues tenda du Sénégal* basari et bedik(groupe de tr Ouest-Atlantique* fa­ mille Bénoué-Congo). Essai de phonologie du mbay. Emprunts arabes en mbay(tangue sara*groupe soudanais-centra1*fami1 te nito-saharienne *par tée aux confins du Tchad et de ta RCA). Essai dfune phonologie du tyembara (dia­ lecte sénoufo)-langue gur de Côte dTIvoi re). Le parlé dendé:phonologie* lexique * em­ prunts ( tanguevéhiçutaire nito—saharien­ ne du groupe songhai*parlée aux confins du Niger*du Dahomey e t du Nigéria).

9 Depuis 1969,nos publications portent le titre "Bibliothèque de la SELAF" sous lequel sont déjà parus ou paraîtront les numéros suivants: II. Claude HAGEGE 12.-13. Gabriel MAEESSY 14. France CLOAREC

I5.Gladys GUARISMA

16.Luc BOUQUIAUX et R.PUJOL

17.Geneviève CALAME-GRIAULE

Esquisse linguistique du tikar(Cameroun) Langues gurunsi(étude comparative) I. Banda-linda de Ippy.Phonologie. Déri­ vation et composition - II.Les modalités personnelles dans quelques langues oubanguiennes(discours dire et-discours in­ dire et ) Etudes bafia:Phonologie.Classes d'accord Lexique bafia-fronçai s. Lexique botanique des Isongo (population de langue bantou de République Centra­ fricaine) Le thème de l'arbre dans les contes africains.

Toute correspondance concernant les publications devra être adres

sée à: SELAF - 5 rue de Marseille , 75. PARIS 10. (France)-Tel. 208. 47-66

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Lyonnais

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pu­

Cette cotisation est nécessairement assortie de la qualité de membre de la Société,en tant que personne physique ou morale.

Pour l7achat de numéros isolés,s 'adresser à la librairie C .KLINCKSIECK, II rue de Lille, 7 5. PARIS 7. (Tél.548.66-20) Le comité de Rédaction et de lecture comprend les membres suivants

Luc BOUQUIAUX Geneviève CALAME-GRIAULE

Pierre-Francis LACROIX

Jacqueline M»C» THOMAS Les manuscrits proposés pour la publication sont à envoyer au Co­ mité de Rédaction à l'adresse de la SELAF^cz-dessus, Ils doivent être entiè­ rement dactylographiés en double interligne» Le mode de présentation^la mise en page et les caractères employés pétant fonction du procédé de reproduction sont soumis aux décisions de la Rédaction concernant les normes de la revue. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus.

Le contenu des articles publiés n'engage que la seule responsabilité de leurs auteurs, La publication d'un article dans la Bibliothèque de la SELAF ne donne pas lieu à d'autres droits d'auteur qu'à dix exemplaires en tirés-à-part du numéro. L'auteur pourra se procurer une quinzaine d'exemplaires supplémentai­ res à tarif réduit.

LES

LANGUES

GURUNSI

Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques

INTRODUCTION I .2.

1,3. Bîb Iiograph ie 1.4. Sources

4

1.5. Abréviations 2.

CORRESPONDANCES PHONIQUES 2.1 . 2.2. Les consonnes

2.2.I. Consonnes initiales

2.2.2. Consonnes finales 2.2.3. Palatalisation 2.2.4. Phonèmes consonantiques du gurunsi commu n

2.3. Les voyelles 2.3.1. Correspondances

2.3.2. Alternance vocalîque

2.4. Les tons

*

12

I. INTRODUCTION

Il a été souvent affirmé que la méthode comparative historique, telle

qu’elle a été élaborée au cours du siècle dernier par les

Néo-grammairiens,

était inapplicable aux langues de l’Afrique occidentale. Le demi-échec de D.

Westermann1 et le caractère aventureux de certaines

tentatives postérieures

semblent confirmer cette opinion.

Ces essais malheureux sont pourtant instructifs si rallèle avec les résultats obtenus dans le domaine bantu

on I es met en pa­ par

C.

Meinhof ,

A.E. Meeussen, M. Guthrie et beaucoup d’autres "bantouistes”. La

différence

n’est pas dans la méthode, ni même dans la nature des matériaux mis en oeuv­ re, presque toujours de date récente et souvent, au temps

de C. Meinhof

moins, inégalement sûrs et précis, mais dans les caractérîstîques

du

lan­

des

gues examinées. Celle de la famille bantu sont typologiquement sembIabIes,et

elles ont en commun une morphologie extrêment complexe et

développée. L’er­

reur de D. Westermann a sans aucun doute été de supposer que l’Afrique

sou­

danaise étant de superficie comparable à celle de l’Afrique bantu, sa

cou­

verture linguistique pouvait être d’une cohérence analogue. Il faut en

réa­

lité, pour retrouver dans l’ouest et probablement aussi dans le centre

d u

continent des conditions équivalentes à celles du domaine bantu, s’intéres ser à des aires beaucoup plus réduites, depuis longtemps empiriquement déli­

mitées : celles de langues mandé, atlantiques occidentales ou voltaïques par exemple. Dans certaines de celles-ci,la situation est à certains égards plus favorable qu’en zone bantu, parce que la différenciation des langues y e s t plus accentuée, la parenté typologique moins évidente, et que le risque

est

donc moins grand d’imputer à l’état de langue originel les effets de conta -

mination qui résultent inévitablement du contact prolongé d’idiomes de struc­ ture semblabié.

Nous avons choisi, pour cette première tentative, le cas des langues gurunsi. Ce terme, entendu au sens que lui a donné

désigne un ensemble de parlers répartis en deux groupes

particulier 0.

principaux,

Kôhler2,

I ’ un

oriental et traditionnellement nommé ”tem”, dans l’est du Ghana et le centre

du Togo, l’autre, dit "gurunsi" ou "grusi" par la majorité

des auteurs3, s’

et, en

étendant de part et d’autre de la frontière septentrionale du

Ghana

Haute-Vol ta, jusqu’au-delà de la Vol ta. Ces deux groupes sont

séparés

une double zone de langues mossi et gurma. En outre quelques

ilôts

par

gurunsî

subsistent au sud, en pays guang : degha, mo, vagala, chakali, tamprusi.Cet­

te dispersion géographique est recoupée par une dichotomie typologique : une

partie des langues dans les deux groupes principaux du moins

comportent

un

système de classification nominale dont les autres ne possèdent plus que des vestiges isolés11. Notre enquête a porté sur tous les parlers

pour

lesquels

des matériaux, de quelque étendue qu’ils fussent, se trouvaient disponibles,

a l’exclusion du kanjaga ou bulea ou buli, du kurumfe et du larhama dont

position est controversée5 ; soit, pour le groupe oriental : le

kabrè,

la I e

legba (IV.B.I.) et le kaure (IV.B.2.) de Koelle, le lamba, le tem, le kïamba (IV.B.3.) de Koelle, le cala, le delo, le bagô ; pour le groupe de l’ouest :

I’îsa I a, le kôâma (IV.C.I. ) et le bagbâlan (IV.C.2.) de Koelle, le

gouressi

et le sitî de Delafosse, le kasem, le kasm (IV.D.I.) et le yüla (IV.D.2.) de Koelle, le nuna, le lyele, le winyè (ko), le phwo (puguli) ; en

outre,

les

parlers ghanéens mentionnés ci-dessus : vagala, mo, degha, tamprusi,chakaI i. L'étude ici entreprise n’a pas une simple valeur

de

démonstration.

Elle constitue la première étape d’un examen méthodique de la "famille" vol­

taïque qui portera d’abord sur les groupes les mieux définis (gurma, mossi dagbanî, senufo) ; nous espérons que les autres groupes moins fermement éta­ blis ("Atakora", "Banfora", lobi) et les langues isolées ( kulango,

bariba) seront plus faciles à situer en leur juste place une les résultats de cet examen puissent être confrontés un

reconnue

fois

l’articulation des ensembles précités. Notre souhait est d’autre

jour

bwamu ,

part

avec

que

ceux de

recherches parallèles poursuivies en d’autres domaines également favorables,

de telle manière que la classification généalogique des langues

négro-afri-

caines puisse être enfin fondée sur des bases scientifiquement partageons entièrement sur ce point l’opinion de D. Dalby :

sûres.

”that the majo-

rity of languages in sub-Saharan Africa are to some degree interrelated

been recognized by scholars for over a century. The nature of latîonship cannot be solved on the basis of the tradîtional

Nous

has

thîs interreclassification

of these languages, however, in whîch the same arbitrary unit of measurement has been used to cover widely differing levels of relatïonship ,

including

14 closely-knit groupings like Mande, diffuse groupings I ike "Kwa", and typological and geographîcal groupings like "West Atlantic". In the classification

of West African languages, there îs a need for some of the larger so-called "genetic" groupings to be broken down into more cohérent and

scîentîfîcally

established units, in order that the irterrelatzonehip of these doser grou­ pings may be examined in détail. If thîs is done, then there

the classification of West African languages may one day

is a hope that a valid con­

make

tribution to our knowledge of African preh î story . "6

I .2.

réside

La première difficulté qu’ait révélée notre enquête constitution des radicaux restitués par la comparaison ; dans

la

en

presque

les cas, il s’agit de monosyllabes à voyelle finale ; de plus cette

tous

voyelle

est fréquemment soumise à alternance dans des conditions que nous ne

sommes

pas en mesure de préciser. Il en résulte que toute recherche étymologique se

-rait impossible si la comparaison n’avait d’autre objet que ces

Elle porte en fait sur des formes complexes insérées dans

radicaux.

paradigmes

des

communs à l’ensemble des langues considérées, ou dont on peut du moins déce­

ler les vestiges dans les langues en question ; il s’agît principalement

système de classification des noms, et subsidiairement de mes de dérivation nominale ou verbale. D’autre part, les

du

quelques paradig­

étudiés

radicaux

sont non seulement des "lexèmes", mais aussi des morphèmes grammaticaux , de

vocalisme souvent plus stable, et dont l’analogie de forme et

de

fonction

dans les diverses langues ne peut guère être tenue pour fortuite. Les

lexè­

mes fournissent â la démonstration un matériau moins sûr en ce que l’évalua­ tion de leur degré de ressemblance sémantique demeure toujours ment subjective ; nous avons dû nous fonder sur la

tions, plus facile à constater dans le domaine du

inévitable -

concordance nom

que

dans

des traduc­ celui

du

verbe où "aller", "marcher", "venir" par exemple peuvent tout aussi bien re­ présenter trois unités lexicales qu’une seule. Même pour les

fallu tenir compte des enseignements de l’ethnographie

noms ,

il

a

autorisent I’i% dentification de "lune" à "mois", de "dieu" à "soleil", de "peau" à "corps" mais incitent à ne pas se satisfaire sans contrôle d’une

qui

désignation

telle

que "oncle” ou "main".

L’enquête a porté sur la totalité des matériaux utilisables, sans re-

15 cours à aucune liste préétablie telle que celles qui ont été proposées comme

inventaires du vocabulaire fondamental. Nous n’avons pas tenté de

regrouper

sous une même dénomination des parlers qu’on a lieu de croire très

proches,

sinon identiques, comme le degha et le mo, le chakali et le

n i

tamprusi ,

ceux qu’on pourrait tenir pour deux états successifs d’un même idiome, comme le kaûre et le kabrè ; il nous a paru préférable de les

entités distinctes, sous le nom qu’a employé l’auteur

comme

traiter

qui

les

a

des

décrits,

les identifications devant éventuellement résulter de l’étude et non antici­

per sur ses conclusions. Nous ne méconnaissons aucunement l’étendue des

la­

cunes que recèle notre information, ni le caractère incertain de beaucoup des données utilisées ; nous nous sommes efforcé d’en faire état chaque fois que cela était nécessaire et d’apporter beaucoup de prudence dans nos affir­

mations. Notre propos est d’examiner successivement les correspondances pho­ niques et les correspondances morphologiques qui démontrent la commune

gine des langues considérées, puis de tenter de discerner

et

ori­

d’interpréter

la répartion des sous-groupes à l’intérieur de la famille ainsi établie,

et

enfin de résoudre les problèmes d’appartenance que posent certaines langues, larhama, kanjaga et kurumfe. Dans tout ce qui suit, "gurunsi"

ou

"gurunsi

commun" désigne l’état de langue hypothétique d’où seraient issues les

lan­

gues actuelles, gurunsi, sans guillemets, nommant par abréviation l’ensemble

des vingt six parlers énumérés sous I.1.

1.3. BIBLIOGRAPHIE BENDOR-SAMUEL, J.T., The Grusi Sub-group of the Gur Languages, West African Languages, 1965, 2, I, p. 47-55.

Journal

of

DELAFOSSE, M., Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire et dans les régions limitrophes, Paris,1904 (ch. VI Les langues mossî-gourounsi). KÔHLER, 0., Compte-rendu de Handbook of African Languages, II, 1952-1953, in Africa und Ubersee, 37, p. 187-190, «} KOHLER, 0., Zur +erritorIaIgeschîch+e des Bstlichen Nigerbogens, Bassler Archiv, 1958, Bd. 6, p. 229-261. 4« KOHLER, 0., Gur Languages in the Polyglotta Africana, Sierra-Leone Language Revieülll, 1964, p. 6-73.

LAVERGNE de TRESSAN, M.de, Inventaire linguistique de l'Afrique Occidentale Française et du Togo, Mémoire I FAN 30, Dakar, 1953, p. 84-89. MANESSY, G., Rapport sur les langues voltaïques, in Actes du second colloque de linguistique négro-africaine, Dakar, 1963, p. 239-266.

16 MANESSY, G., Evolution de la classification nominale dans les langues gurun­ si, in La classification nominale dans les langues négro-africaines^ Colloques internationaux du C.N.R.S., Paris, 1967, p. 207-224. NICOLAS, F.J., La question de l'ethnique "Gurunsi’' en Haute Vol ta Africa, 1952, 22, 2,p. 170-172. SWADESH, M., A preliminary glottochronoIogy of Gur Languages, West African Languages, 1966, 3, 2, p. 27-62.

( A.O.F.)

Journal

of

TAUX 1ER, L., Nouvelles notes sur le Mossi et le Gourounsi, Paris, 1924.

WESTERMANN, D., Die Grussisprachen im westlichen Sudan, Zeit. f. Kolonial sprachen, 1914, IV, 3, p. 161-180 ; 4, p. 312-332 ; V, I, p. 45-76. ZWERNEMANN, J., Sha 1 1 we use "Gurunsi” ., Africa, 1958, 28, p. 123-125. WESTERMANN, D. and BRYAN, M.A., Languages of West Africa. Handbook of Afri­ can languages II, London (Grusi, p. 61-63 ; Tem, p. 68-70).

1.4. SOURCES - bagbâlan (IV.C.2.) * KOELLE, S.W., 1854, Polyglotta Africana, chanic Reprint of the Original Edition, Church Mîssïonary London, Fourah Bay College, 1963 (PoI.).

- bago

Photome Society ,

(ba.) WESTERMANN, D., 1933, Die dreï Dialekte des Tem in Togo : Delo, Cala und Bago, Nach Aufnanmen von A. Mischlich. M . S . 0 . S. XXXVI, 3, p. 7-33.

-cala (ca.) WESTERMANN, D., 1933. ■m - chakali (chak.) +- BENDOR-SAMUEL, J.T., 1965. - degha

-delo

(de.)

DELAFOSSE, M. , 1904.

(del.)

WESTERMANN, D., 1933.

- gouressi

(gou.)

DELAFOSSE, M., 1904.

- isala

(is.) y, k>c>si ; is. narjtyoa, nanty>se ; kas. na-

ndyoa, nândywe ) a un correspondant en tem (cct^ cay, case ; k>gya, k>gyase , "tsétsé”) et en delo (c>, c>se). La série "mouche" comble, en quelque sorte,

pour ces deux langues, la lacune que laissait subsister la série "sang" ; d’

autres encore ("s’asseoir", "demain", "souhaiter", "foie" etc.)

permettront

de mettre en évidence l’existence dans les autres parlers d’une consonne cor -respondant à celle du kabrè, de I’îsa I a, du vagala, du lyele et de

confir­

mer la réalité de la concordance postulée.

Une correspondance générale, c’est-à-dire concernant I ’ ensemble

du

groupe gurunsi, n’a en effet été considérée comme sûre que dans la mesure où

elle était fondée sur des concordances observées dans plusieurs unités lexi­ cales distinctes : les parallélismes constatés entre le nom du doigt et

ce­

lui de la main, de la tête et du cheveu, du sein et du lait ne sont pas pro­

bants, parce que dans certaines langues, l’un des deux termes est

vraisem -

blablement dérivé de l’autre. Les listes données dans le tableau IV

sont qu’à titre d’exemple, et non de démonstration ; certaines

ne

le

affirmations

qu’elles n’illustrent pas entièrement sont justifiées par l’analyse de maté­

riaux qu’il n’est pas possible de publier ici.

Toute

correspondance générale est représentée par un symbole. L’ ap­

plication rigoureuse de la méthode exigerait que ce symbole fût purement al* gébrique ; il y aurait cependant quelque pédantisme à désigner par X ce qui

est représenté par n dans toutes les langues sans exception ; nous avons préféré, dans un tel cas, le symbole *N. Il n’en reste pas moins que,dans la perspective qui est la nôtre, des phonèmes correspondants en

des

langues

supposées apparentées sont réputés constituer l’inventaire des formes prises dans ces langues par un même phonème de l’idiome ancestral. Le choix

d ’ un

symbole, s’il n’est pas purement arbitraire, est en lui-même l’ébauche d’une hypothèse sur la nature de ce phonème initial. Or cette hypothèse n’est

ici

un

ou plu­

sieurs états intermédiaires de la langue étudiée et de discerner le

sens d’

guidée par aucun document ancien qui nous permettrait de saisir

»' 1

l

une évolution ; seul fait exception le recueil de S. KOELLE qui pour le

ka-

brè, le tem, le sisala et le kasem procure des données souvent utiles,

mais

très fragmentaires, datant d’un peu plus d’un siècle. Nous sommes donc

con­

traints de nous fonder sur la concordance des sons actuels et sur

ce *

peut suggérer la phonétique générale : ainsi symboliserons-nous par

concordance observée entre des consonnes labiales qui, dans

la

que B

la

plupart des

langues, sont des occlusives sonores (ou douces ?) : b, bien que ce b

soit

apparemment en variation libre avec p en kabrè, IV.B.I. et IV.B.2.

cor­

responde à w en lamba ; il est plus vraisemblable en effet que b

transformé en

w

dans une seule langue, plutôt qu’un

w

et se

initial en b

toutes les langues sauf une. Etant donné qu’il existe trois séries

de

soit

dans

cor-

respondances où b, p, w, h, f figurent en proportions variables, nous af­ fecterons à toutes le symbole *B , mais à chacune un indice numérique dif­ férent : *B1S *B2,

cont i n ue s, se ront

; deux autres, constituées presque exclusivement d e * et ; une autre enfin, dont presque tous les mem-

bres sont

Pour la commodité de l’exposé, nous désignerons ces

m, par

séries par le terme de "labiales”, d’autres par ceux de "dentales", de

"pa­

latales", de "vêlai res”, de ”Iabio-véI aires" ; ces étiquettes” tout comme les

symboles eux-mêmes, n’ont pour l’essentiel qu’une valeur d’abréviation. Tout ce qui vient d’être dit vaut évidemment pour les correspondances

vocalîques

comme pour les consonantiques. 2.2. CONSONNES L’analyse des documents en notre possession montre que le

traitement

des consonnes est différent selon que celles-ci sont à l’initiale d’une base

(morphème, lexème simple ou élargi, "libre" ou en second terme de

composé),

à la finale d’une base (du point de vue morphologique, il s’agit alors

d’un

élargissement) ou à l’initiale d’un suffixe. Ce dernier cas ne sera pas exa­

miné ici, car l’évolution des phonèmes y est déterminée non seulement

les processus phoniques ailleurs constatés, mais aussi par les

par

transforma­

tions du système suffixal dont le sort est lié à l’évolution de la classifi­ cation nominale prise dans son ensemble9.

22 2.2.I. Consonnes initiales 2.2.1 . I . Labiales * * M (7, 2, 3). M, représenté dans toutes les langues par m , est attesté de façon sûre dans un petit nombre de radicaux, parmi lesquels celui du pronom de la première personne du singul îer, *M E / A.

*Bn (43 53 6, 753 783 793 80), Cette formule est fondée sur la con­ cordance de nombreuse formes de même sens et de même structure qui compor tent à l'initiale une consonne initiale bi-labiale et non nasalisée. Cette consonne est dans toutes les langues b-, sauf en lamba où on a régulière­ ment w- et en kabrè, IV.B.I. et IV.B.2. où on trouve souvent p- au lieu de b- ; l'interchangeabilité de ces sons est d'ailleurs expressément indiquée pour le kabrè (radicaux "cou”, ''chèvre”, "pierre", etc.). A l'initiale d'un second terme de composé *Bj_ demeure en principe représenté par b, sauf en isala où il l'est par w ; IV.C.2. a en face de bfa "enfant", wfa "fils" ç|ui H lustre probablement un traitement analogue après le possessif, dans mcwia, mwïa "mon fils". Font difficulté : ba. vuna, via "enfant" et del. wan, wapse "cou" (IV.B.3. bana, bâzi ; is. banna ; vag. bapa etc.), peut-être explicables aussi par un phénomène de sandhi. Enfin "moustique" qui est en kabrè p>dxw (ku), p>dm (e), p>tu (tu), en I V.B. I . p>duyo, en IV.B.2. p^rûgu, p^tu, en lamba wato, wat3, en IV.B.3. bâdûo, bat, présente en tem un gb- initial : gb>do, gb>de (ke/te) d'autant plus surprenant que I'ana logie des formations morphologiques laisse peu de doute sur l'identité des radicaux ; les bases b>l-/b>m- de même sens sont bien attestées en gurunsi occidental et dans le groupe isala. * B2 *8 3) est Ie symbole d'une formule complexe, quoique ferme­ ment établie î en kab. x ou h , apparemment en variation libre et probable­ ment transcriptions d'un même son, ou f ; en IV.B.2., h ou f ; en IV.B.I. et en lamba, h. Le principe de distribution de f et de h dans les deux premières langues n'a pu être défini ; h est de beaucoup le plus fréquent; f apparaît dans le nom de la lune : kab. fenay, fenasx, ka/sx, IV. B. 2. fin>ya (cp. tem fena, fenâse ; ph. phènâ ; tamp. pene) et dans celui du chapeau : kab. filay, filasx, ka/sx (cp. tem fxxlci, fulâse, ka/se : kas. yipuga, yipwi, ka/se) ; cependant pour ce dernier, le dialecte laze du kabrè fournit la forme attendue : hilay. Les autres langues orientales : tem, IV.B.3., cala, delo, bago ont f; en IV .B.3. ,y pourtant, x est attesté dans xole, xola "veine, tendon" et h dans hûenâ "lune" (cp. la. hxmdo), ce qui suggère un traitement particu­ lier de *Bp devant voyelle postérieure arrondie ; mais "chapeau" est fulâ, fûlaz. Le delo substitue à f w devant o. Dans toutes les autres langues, le représentant de *B£ est p, sauf en vagala où il est h.

*B3 (103 113 12), La correspondance entre h en kabrè (noté par fois x), IV.B.I., IV.B.2. et lamba, f en tem, IV.B.3., cala, delo, bago, p en isala, IV.C.I., IV.C.2., winyè, phwo, vagala, mo, et v en kasem, IV. D. I., IV.D.2., nuna et lyele est fondée sur un très petit nombre de séries dont deux : "houe" (avec les séries annexes "labourer", "euItivateur","champ') et "feuille", sont relativement complètes. Il est très peu probable que I ' une et l'autre illustrent un même lexème : l'analogie qu'on pourrait être

23 tenté de supposer entre deux objets plats, minces et larges (le fer de houe et la feuille) n’est pas ici pertinente, puisque la concordance s’établit en fait entre le radical du nom de la feuille et celui du verbe ”Iabourer”,dont "houe", "cultivateur" et "champ" sont dérivés. La régularité de cette con­ cordance a d’autant moins de chance d’être fortuite qu’elle est confirmée par quelques séries bien documentées, telles que "vent" ou "tirer". La rare­ té de ces dernières est peut-être due à une faible fréquence du phonème hy­ pothétique dont h, f, p, et v, seraient les représentants.

* Fj_ (13, 14) est représenté par f dans toutes les langues ( siti et chakali exceptés, pour lesquels les données font défaut), sauf en kabrè IV.B.I.,IV.B.2. et lamba où le son correspondant est dans la grande majorité des cas h. Cependant "respirer" et "respiration" (ou "âme") sont respecti­ vement fez, feziy et feziw, fezin (ku/è) en kabrè, "respirer" : féseye en IV.B.I., vésâ en IV.B.2., "âme" : fisu, fisen (ku/nyï) en lamba ; comparez tem vesû, vesini (ke/te) "âme", del. feve "souffler", ba. fese et I y. fyse "respirer", etc. L’équivalence entre f et h a déjà été signalée en kabrè et IV.B.2. à propos de *B2 ; elle est illustrée ici encore par le nom gui désigne le savon : kab. h>h>, h>h>naa ou f>f>, f>f>naa (e/ba); IV.B.2. >h> et 5h>ya, la. h>hao, IV.B.3. fof>, ba. f>k>^; elle paraît être con­ firmée par le rapport qui s’établit entre tem furu, furini et kab. huyiw, huyin "soufflet de forge" (formes, malgré les apparences, exactement homolo­ gues) d’une part et le verbe correspondant "souffler" (au soufflet)" qui est fos en tem et fet en kabrè. f et f sont en variation libre en IyeIe devant i. Le fait est d’ail -leurs expressément indiqué par le R.P. Nicolas10.

* F2 w, tyake etc., d’où toute la+alîsation est absente. Peut être faut-îl en conclure que ce que nous symbol isons par *C a été, dans un état ancien du "gurunsi", une séquence de deux phonèmes, une occlusive post-palatale et une voyelle d’avant. *C

*Y (44, 45, 46, 74}. La correspondance entre radicaux à initiale y est bien établie pour toutes les langues, sauf le siti et le gouressi.Ce­ pendant, devant une voyelle antérieure fermée, on trouve parfois h ou 0 au lieu de y- attendu en IV.B.3., isala, winyè, phwo, vagala, degha, mo, tam­ prusi, chakali et nuna, du moins chez certains auteurs (cf. 46 "sein"). Le nom de l’esclave dérivé d’un radical yo, "combattre" attesté en gurunsi oriental est transcrit en isala hw>m>, hw>ma par Girault (cp. IV.C.l. y>m , IV.C.2. yôrna) et par le même auteur zomo, zoma en phwo ; il est probable qu’il s’agit là de l’interprétation d’un groupe yw- (ou d’une initiale la­ bial îsée yw) attesté en lyele : ywom, ywoma. Si cette explication est exac -te, il faudrait interpréter comme *ywade la forme wüàre donnée pour "hi­ vernage" en phwo (cp. IV.B.I, yolma, IV.B.2. yôlum, IV.B.3. yolma) dont seraient issus IV.D.I. yade, IV.D.2. yâde, kas. yâdc, yàdwâ par réduction de la séquence initiale. Les formes gou. nygmo et nu. G. nyumo, nyumà "es­

26 clave" (mais nuna de Sapouî yon, yê, selon Zwernemann) témoignent sans dou­ te de la confusion fréquente entre vélarité et nasalîté.

2.2.1.4. 7e foires * K]_ (47, 48j 49, 50, 51, 52) est représenté dans toutes les lan­ gues (sauf le siti et le chakali qui n’offrent pas d’exemples sûrs) par une occlusive post-palatale sourde k. Cette occlusive est palatalisée dans des conditions que nous sommes incapables de définir : ainsi, en lamba, a-t-on kalo "lire” mais tyam3r "poulet" ; en kabrè le "préfixe" qui caractérise la plupart des adjectifs est ki- sauf dans cikpelu "petit", la palatali­ sation est particulièrement fréquente dans le groupe kasâm, IV.D.I., IV,nuna, lyele, sans pourtant y être de règle. Le caractère contingent de cette palatalisation est attesté par l’ab­ sence de concordance entre les différentes séries considérées. Si l’on pré­ tendait affecter un symbole à chacune de celles où un c dans une langue se trouve en correspondance avec k dans les autres, il faudrait instituer à peu près autant de symboles qu’il y a de radicaux où ce phénomène se mani­ feste.

* K2 (5S, 54, 55, 56). La correspondance ainsi symbolisée est fon­ dée sur un grand nombre de séries incomplètes, mais complémentaires, de for­ mes de même sens et de structure analogue commençant par k en kabrè, IV.B. I., IV.B.2., lamba, tem, k ou g en IV.B.3., cala, delo, isala, IV.C.I., IV C.2., winyè, phwo, vagala, la sonore étant plus fréquente, g en tamprusi, kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna et lyele. Nous n’avons pas d’exemples probants pour le bago, le siti, le degha, le mo ni le chakali, ce qu’explique suffi­ samment l’insuffisance des données concernant ces langues. Contrairement à *^1> *^2 nTest pas paI ata IîsabIe. * Ko (57, 58, 59, 60, 61). Un petit nombre de séries,dont les plus sûres sont celles qui groupent les formes désignant le sol ou le sable, le fer et la flèche (57, 58, 59), illustrent une correspondance entre k en ka­ brè, IV.B.!., IV.B.2., lamba, IV.B.3., h en isala, IV.C.I., IV.C.2», gouressI, winyè, phwo, vagala, siti, tamprusi, chakali, et k,paI ata Iisable en 1% en kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele. Les données manquent pour le tem,le cala, le delo, le bago, le degha et le mo. Si les séries "complètes" sont rares, celles qui illustrent dans le centre et l’ouest du domaine gurunsi la correspondance entre h et k sont au contraire abondantes. D’autre part, deux séries isolées, bien documentées et très homogènes en ce qui concerne la structure morphologique des formes qui les composent, régulières si l’on ne considère que le centre et l’ouest, échappent à I a correspondance en gurunsi oriental. Ce sont celles que constituent le nom de la femme et de l’oeuf dans les diverses langues. "Femme" (60) comporte en kabrè une initiale que J. De lord a trans crîte x (xadu)> h (hàlû), 0 (alu) et Groh h (halo) ; 0 est attesté dans toutes les autres langues orientales, sauf en lamba où l’on a yal, yala (cp "jeune fille" yala-yo, yala-wise). La correspondance entre kabrè 0, tem 0 et lamba y- est attestée par le nom qui désigne l’homme ou la personne dans ces langues : kab. èyû, Èyâà (Groh eo, eâ), e/ba, tem èro (ôro),èra (Groh iro, ira) e/ba, la. yir, yira, i/wa, et par celui du beau-parent : kab. eti etina, e/ba, la. yete, yetena, i/wa. Cependant on trouve un y- à l’initiale de mots kabrè qui, par leur sens, sembleraient devoir être,rattachés au ^ra­ dical de "femme" : "co-épouse" : y>d>n, y>d>ma, y>nd^n, y>d>ma, ndAi,nd>ma,

27 I

i i ।

। i

I f

t I

I

i I > f ? i

e/ba, (la. yado, yademna, i/wa), y>s>, y>s>na, e/ba, "beIle-mère",peut être yal "connaître, toucher une femme". "Oeuf" (61) est de radical yal- dans toutes les langues orientales sauf en delo où l’on a wae, w> ; l’élargissement -1 absent dans cette forme (comme en winyè : hà, harè) réapparaît dans IV.C.I. wulem (IV.C.2. hâl, halena, îs. hàlAn, hàla). On remarquera enfin que pour "sable" (57), le lamba traite l’initiale (anyinka, cp. kabrè kanyipa, IV.B.I. kanîpa, IV.B.2. kanyina, IV. B. 3. kanïya) comme l’est celle du nom de la femme en gurunsi oriental, sauf pré­ cisément en lamba. Pour confus qu’ils soient, ces faits ne peuvent être considérés comme entièrement fortuits. Notre hypothèse est que tous les radicaux mentionnés ci-dessus comportaient originellement une même consonne initiale,comme l’at­ testent les langues du centre et de l’ouest ; qu’en un état antérieur des langues gurunsi, cette consonne a été réalisée de différentes manières,selon des conditionnements qui nous sont inconnus mais dont témoigne par exemple en gurunsi occidental la palatalisation de l’occlusive vélairepour "flèche" "fer", "oeuf", mais non pour "sable" ni pour "femme" ; que ces conditionne­ ments étant abolis, l’emploi de formes dialectales pour "oeuf" et "femme" no -tamment a été généralisé sur toute l’aire orientale, sauf dans le dialecte lamba décrit par le P. Prost, celui de Kandé, qui est selon J. Delord " I a localité la plus au nord et la plus isolée parmi les villages lamba"11 . La correspondance entre k, h, et 0 suggère que la consonne originelle pourrait avoir été d’articulation glottale. Cette hypothèse, en l’absence de tout do­ cument ancien, est sans aucun doute aventureuse et le demeurera tant qu’elle n’aura pas été confirmée ou réfutée par l’étude des radicaux correspondants à l’intérieur de groupes apparentés au gurunsi.

2.2.1.5. Labio-vélaires

*r)M (62, 63). Une correspondance bien établie est constatée entre m en kabrè, IV.B.2., lamba et bago, nm en IV.B.I., tem, IV.B.3., cala,de­ lo, isala, IV.C.I., IV.C.2. (régulièrement transcrit gm par Koelle et mw par Girault), pw (aussi noté mw ou w devant voyelle nasale) en winyè phwo et degha, nm en vagala (nw chez Rattray), pw en kasem ( n devant voyelle d’arrière), IV.D.I., IV.D.2. et nuna, mw en mo, w (devant vo yelle nasalisée) en lyele. Sauf en ce qui concerne le kabrè, le lamba, IV.B. 2. et le bago, il est vraisemblable que ces diverses transcriptions symboli­ sent une même occlusive nasale â double articulation, labiale et vélaire. La correspondance n’est pas attestée en siti, tamprusi, chakali, ni en gouressi *KP (64, 65, 66, 67, 68). On constate, pour de nombreuses séries de formes de même sens et de structure analogue une correspondance entre kp en kabrè, lamba, tem, gb en IV.B.I., IV.B.2., gb (parfois kp) en IV.B. ( notant 3., cala, delo, bago, kp ou gb en isala, IV.C.I., IV.C.2., ’b très probablement gb) en winyè, kp en phwo (sauf devant e où I’on a kw) IV vagala, siti , degha, mo, tamprusi, chakali, kw ou W en kasem, I V.D. D.2., nuna, gw en lyele. Il ne semble pas que la distinction entre sourde ou sonore, là où elle est attestée, soit pertinente, ni qu’il soit possible d’instituer deux séries de correspondances rendant compte de cette double transcri ption. Les séries partielles illustrant, la correspondance *KP sont beau coup moins nombreuses en gurunsi occidental que dans les autres langues; ce­

20

la peut être dû seulement à la difficulté qu’on éprouve en kasem, IV.D.I ., IV.D.2., nuna et lyele à faire le départ entre les séquences kw qui sont l’équivalent de kp en gurunsi central et oriental et celles qui résultent du traitement de u ou o après occlusive véI aire devant voyelle. Si les correspondants font défaut dans les autres zones, l’identification est im­ possible, alors que kp ou gb s’opposent clairement à k ou g en kabrè ou en isala. Il est possible d’autre part que kp comporte en gurunsi oriental une variante k devant u. Cette hypothèse est fondée sur la rareté des at­ testations de kp devant u en kabrè, sur l’apparente complémentarité de kp et de k dans les autres langues orientales (kp étant exclu devant u), sur l’existence de deux radicaux "tuer" dont l’un répondrait à la formule *KU2 et ne serait sûrement attesté qu’en gurunsi oriental, l’autre, de for­ mule *KPU2, étant commun aux autres langues, sur le rapport sémantique en­ tre "kapok" (kab. kpotu, la. kpahutS) et "kapokier" (kab. kumay, kumasi, la. kumpe, kumpese, "petit fromager" ; cp. "fromager" la. kumu, kum3n,kas. gùnUjgùnû, nu. T. gu, gunu, ly. gumu, gumde), et sur l’apparente corres pondance entre kabrè cikpaliw, cîkpaûin/cikpan, ku/è, IV.B.2. d/igbâlûyo, d/igban "ongle" et tem cikoloko, cikoloken, ke/te, IV.B.3. d/uk>lûyo,d/ûk>lin, de même sens (mais le bago a gb devant o dans nyongbol>, nyongboléne, également de même sens). A ces indices, qui n’ont valeur que d e présomptions, s’ajoute la difficulté qu’on éprouve à distinguer gb de g devant une voyelle vélarîsée, dont témoigne la transcription de Girault : g>na, g>$sà pour le nom isala de la calebasse, selon Rowland gbànâ,gbàns>n (cp . IV.C.I. gbâha, IV.C.2. gbâna, gbanâze).

*W (^5, 70^ 71). Les exemples de radicaux de même sens et de structure analogue commençant par w dans la quasï-totaIité des langues sont abondants. La correspondance est cependant parfois masquée par I a transcription h (en kabrè, tem, phwo, siti) ou 0 (en sïtî, phwo, degha , vagala, winyè, isala, IV.B.3.) de Ia"semï-voye1Ie" devant une voyelle d’ar­ rière. Les documents font défaut en bago, IV.C.I. et en gouressi.

Tableau I. Consonnes initiales de base.

I

50

2.2.2. Consonnes finales de base

Dans toutes les langues, le nombre des consonnes attestées en fin base est beaucoup plus réduit que celui des consonnes

Sur le plan

de la comparaison, on constate que très fréquemment des bases de même

sens

dont la consonne initiale et la voyelle (compte tenu des possibilités

d’al­

ternance vocalîque qui seront étudiées plus loin) sont conformes aux formules

de correspondance d’autre part

établies, qui sont insérées,lorsqu* il s’agit

de noms, dans les mêmes classes, se terminent dans les diverses langues

par

des consonnes différentes ou par 0, sans qu’aucune concordance entre des sé-

ries parai lèles permette de déceler I ’existence d’une correspondance régu I î ère.

Tel est par exemple le cas de "blanc" (P) dont la base est en oriental (kab. kuhulumiyE, la. pvla), en phwo

(depolome)

tyihulOm, tem

mais en

-m

en gurunsi

kofulom, etc . ), en isala (kù-

en winyè (p>nrii)

en chakali (pumma)

en kasem (nap>na) et en isala même, selon Girault (p>mô). Réciproquement, des bases différentes (en ce sens qu’aucune

formule

de correspondance ne leur est appIicable) , mais de contenu sémantique

iden-

tique, comportent parfois I a même finale : ainsi de "corne” en gurunsi orien

-ta I (kab.

nyillîn

yxliw, yil\n, ku/è ; la.

yil 3, yin, ku/nyi) et en isala: nyile,

(tabI . VI, 81). Enfin il arrive que des bases de sens différent, mais ayant un

sémantique commun, se terminent par la même consonne : hayaa, e/ba, "donateur" (où runsi) tem

y

correspond à

doro, darâ, e/be, "dormeur", isala

r

dans kab.

hayu,

dans les autres langues gur napâr>, mparaba "cultiva -

teur". etc. Tous ces faits sont interprétés comme la preuve que les consonnes question n’appartiennent pas au radical, mais en sont, du point de

en

vue mor­

phologique, des élargissements. Selon toute vraisemblance,ces élargissements

ont, ou ont eu, fonction dérivative, mais le fait n’est démontrable que dans le dernier cas ci-dessus examiné.

Il est manifeste que l’établissement des formules

de

correspondance

est dans ces conditions plus difficile que pour les consonnes initiales. Les exemples analogues à celui de "serpent" (26) dont la base se termine par

-m

dans toutes les langues où elle est attestée, sauf en kasem (Ra. deo, dena ) et en kabrè au sens de "python" (duw, dun9 ku/è), sont rares. On a dû procé­

31 der ailleurs par juxtaposition de séries complémentaires ; les

recoupements

sont d’ailleurs suffisamment nombreux et, sauf

suffisamment

exceptions ,

clairs pour que les formules de correspondance puissent être tenues pour sû­ res . *M (9, 20, 26, 30, 35, 56, 58, 59). La correspondance ainsi dési­ gnée est largement illustrée dans la plupart des langues sauf en sîtî ; ce­ pendant les exemples de -m recueillis en vagala, mo et tamprusi sont e n fin de premier terme de composé devant une consonne labiale et ne sont donc pas probants. Cette correspondance s’établit entre des formes terminées par m dans toutes les langues (sous la réserve ci-dessus indiquée), sauf en kasem, IV. D.I IV.D.2. et dans les dialectes nuna décrits par J. Zwernemann et E Bonvini où l’on trouve régulièrement n au lieu de m attendu. L. Girault don -ne en nuna les mêmes bases avec un m final. Il importe de préciser que la correspondance : (kas., IV .D.I.,IV.D.2., nu. Zw.) n = m (autres langues) ne concerne que les formes supposées héri­ tées.; la substitution de n à m n’est pas actuellement automatique en ka­ sem où l’on trouve quelques exemples, tous verbaux, de m final : layÀm?layam, layama "rassembler”, kara, karam, kama "lire” (respectivement radical perfectif, imperfectif) ; dans le domaine du nom, -m est toujours une réa­ lisation de -nV en finale absolue (”tête” yugu, yüniyyün/yum ; " lièvre ” zoni/zwam, zona, etc.).

*N (6, 18, 76). Les attestations de n en fin de base sont nom­ breuses dans toutes les langues et la correspondance facile à démontrer. En revanche, un problème est posé par l’existence en cette position de -n dans certaines formes nominales et verbales et, pour ces dernières, de finales vocal iques nasales. En ce qui concerne le verbe, -n est très probablement la réalisa­ tion de /n/ en finale absolue en cala, delo, bago, isala, IV.C.I.,et IV.C. 2. où ni n ni V ne sont attestés en cette position ; on peut tenir pour "voyelle d’appui" le e qui apparaît souvent après n (ca. fone "tirer" , ba. fene "dormir" ; is. lune "être profond", yune "être gros", IV. C.l. d/one "prendre" ; IV.C.2. d/una, de même sens, comporte probablement I e morphème a,post-verbaI, de parfait). En kabrè, IV.B.I., IV.B.2., lamba; winyè, phwo, kasem, nuna et vagala, -n s’oppose à -n, mais il est presque toujours possible de mettre en parallèle la base en -n avec d’autres bases de même sens en -m ou -n , ce qui rend vraisemblable l’hypothèse d’une con -traction (m + g) ou (n + g), le dérivatif -g étant lui-même bien at­ testé, de même que la possibilité de cumuler les élargissements. Le problème, pour le nom, est différent en ce que -n final de base par définition, en position présuffixale, donc rarement en finale absoI ue (les suffixes 0 étant peu nombreux). L’étude des noms à base en -n monqu’en règle générale des noms de même radical sont attestés ailleurs avec une base en -m ou -n ; ainsi par exemple "oreille" kab. kparnw, IV.B. >11 -gbamini , IV. B.3. -gbagbanüyo, IV.B.2. -gbanu, -gbanen, tem gbamin. Comme pour le verbe, l’hypothèse d’un cumul d’élargissements mu alors vraisemblable. Dans quelques cas, la base en -n peut être de forma­ tion secondaire ; ainsi en va-t-il très probablement de ban- "cou" en isabana, banaze en face de ban-tîne I a : bannâ

32 bana, bazi (*ban.ga, *ban.se), IV.D. I . et I V.D.2. ba (*ban), kas. ba, etc. Enfin -n apparaît à l’intérieur de quelques formes isolées et inanalysa­ bles, ou sûrement empruntées, telle la base kpan- commune aux langues orientales où elle désigne l’âne ou le cheval, qui est d’origine guang (Nawurî, Sa I aga kpana). Reste |e cas des bases CV ; dans les noms, en position pré-suffîxaIe il s’agit toujours de la contraction d’une voyelle radicale et d’un élargis­ sement n, mis à part le cas fréquent de la nasalisation d’une voyelle par une consonne nasale précédente. Sous cette même réserve, V dans les bases verbales doit être interprétée comme Vn : en îsala, Girault transcrit régu­ lièrement par une voyelle nasale ce que Bendor-SamueI et Rowland écrivent Vn ("s’asseoir” G. ha, B.S. h*n ; "se coucher” G. po, B.S. p3n ; "marcher" G. va, B.S. vèn, etc.) ; en winyè,phwo, kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna,lyele, vagala, siti, degha et mo, Vn et V sont en distribution complémentai­ re, le premier devant voyelle, le second en finale absolue. Cependant, e n kasem /en/ et /in/ demeurent (g) et (i) devant le morphème a d ’ împerfectif ("tousser" kwé, kwé, kwea, "vieillir” kwi, kwi, kwja, etc.). De l’ensemble de ces faits nous concluerons que symbolise la cor­ respondance générale entre les attestations de n dans les diverses langues mais que n peut être réalisé sous certaines conditions et dans une partie des parlers considérés comme une nasale vélaire ou comme une résonance nasa­ le affectant la voyelle précédente. Il importe toutefois de préciser que cette affirmation n’est valable que dans une perspective diachronique et qu’ elle ne met pas en question le statut phonologique qui a pu être attribué aux unités phoniques n., n, V dans telle ou telle langue déterminée. *D (?23 73). *D symbolise la correspondance entre y en kabrè et r (vibrante apico-aIvéoIaire ou (r) à un seul battement) dans celles des autres langues qui fournissent des exemples probants ; tel n’est pas le cas du gouressi, du siti, du tamprusi, du chakali, ni du IV.D.2. Le choix du symbole est fondé sur les observations suivantes: r n’est nulle part initial de base, sinon par un effet de sandhi, en tant que réa­ lisation intervocaIique de /d/. Réciproquement, d n’apparaît en position non-initiale que dans des conditions partîcuIières : au début d ’ un second terme de composé, ce qui est le cas le plus fréquent ("après-midi" ly. dedsns, dedânse, ga/se ; kas. dàdââné, dSdaanâ, de/ya ; nu. nâdéni, nâdénè, de/ya ; is. R. dïdànZn» mais Zw. dana, tem dâninà) ; dans les formes à redoublement (ly. dudulu, dudûli, wa/re "naja") ; dans des mots sûrement empruntés ou qui, n’ayant pas de correspondants dans les autres langues gu­ runsi, sont suspects de l’être (surtout en gurunsi oriental : ca. dede, adide, delo dede, âde, ba. didere, adena "sein" partout ailleurs ^YIpL) ; après n (la. hundo, hundase "lune", tund3, tuna "poisson", tem tinde,tina même sens) ; comme résultat d’une contraction entre 1 et r (kab. yide,yila, la. yid3, yila "nom", de *yil.re, yil.a, de/ya) ou entre r et r ( tem fede, tara "houe" de *far.re, far.a ; cp. delo fâre, fara). L’enquête à laquelle nous nous sommes livré laisse en suspens, pour la plupart des langues, un petit nombre de problèmes non résolus, concernant des formes dont l’origine ou la structure ne nous sont pas connues : ainsi de kab. lidiye, lide/lida ou liitiyê, liitèee, di/a, tem lida, lide, ke/ te "argent, eau ri", ou de tem fudû, fidini "igname" en face de kab. heys , hc, dx/a, de même sens. Le tem possède une finale d de base verbale q u i s’oppose à 1 fbèdè "ôter", bele "briser") aussi bien qu’à r (cà/càde"re-

chercher”, dosi/dosire "rêver”), mais qui présente la particularité de n’a­ voir aucun correspondant en kabrè, alors que les parallélismes sont fré quents pour les bases en -r, -1 et -t ; les verbes kabrè de même radical que les verbes tem en -d sont généralement en -w (caw, cawy "chercher” ). Il est possible que cette finale d résulte de la- contraction d’un dériva­ tif r avec la consonne finale d’une nase déjà élargie, mais nous sommes hors d’état de le démontrer. Une difficulté plus grave est proposée par le kabrè où I ’ opposition de d à y (y, t>k, IV.B.2. d>yu, la. to J*tow toku, ca. t>w, del . taw /'s’asseoir" kab. cày, cak, IV.B.i . caya, IV.B.2. kake, la. ty>w, tyake, IV.B.3. cowo). Il a été institué, à l’initiale de base, deux formules de corres pondance, et *K2, la seconde étant caractérisée par la réalisation so­ nore des occlusives vêla ires qui la constituent en gurunsi occidental e t *K

55 dans une partie des langues du centre et de l’est. Nous n’avons aucun moyen de savoir si le comportement de *Ki et de *Kp est identique ou différent en position non initiale ; il est possible que le trait qui les distingue y soit neutralisé. Aussi, dans le doute, symboIisons-nous par *K, sans indi­ ce, la correspondance ici évoquée. *W (29> 45). Dans toutes les langues gurunsi, sauf en kasem,IV. D.I., IV.D.2., nuna (à une exception près citée par L. Girault : t5bê "éternuer",peut-être verbe composé), lyele et peut-être gouressi, on trouve e n fin de base -b ou -w. Ces deux consonnes alternent dans des séries étymolo­ giques parallèles, sans qu’aucune concordance régulière permette d’ établir une formule de correspondance rendant prévisible leur apparition ; soit "acheter” et "mourir” : kab. yab, yakt et sib, siki, IV.B.I. yâba et séwa, IV.B.2. yâba et seba, is. y>Ba et su/suba, IV.C.I. yâwa et sewa, IV .C .2. yâwa et sowa. De plus, -w et -b coexistent en kabrè, IV.B.I., IV. B. 2., lamba, cala, îsala et peut-être delo, IV.B.3. et phwo, et aucun principe pho -nologique de complémentarité n’a pu être défini. Cependant, lorsqu’on dispose pour ces langues d ’ une documentation suffisante, on constate que, presque toujours, une base en -w apparaît dans la série où est attestée une base en -b ("épine” : is. s>b>, s>b>sun,win. s>bè, s>brè, tem sowa, soute,ke/te, la. sewur, sewa, de/ya ; "mortier” : ca. s>be, delo sewyé, sewyése, tem s>wore, s>w>, de/a). En îsala ” ache­ ter” est y>pa pour Funke, yâbè pour Girault ; "marché", dérivé du radi­ cal verbal, est yauwa, yause chez le premier auteur, yaba, yàosé chez le second ; le parallélisme des formes de pluriel suggère que le b de la for­ me de singulier donnée par Girault est équivalente à la séquence uw notée par Funke, et résulte de la contraction de celle-ci. Cette hypothèse rend compte de l’existence en kabrè de verbes à perfectif en -b et imperfectïf en -k dont le second est à peu près sûrement le résultat d’une contraction w + y (ou y + y) ; yab, yaki, par exemple, devrait être interprété comme *yaw.w, yaw.y. Notre hypothèse est que -b fînaI de base est toujours une création secondaire des langues où il est attesté et que seule est pertinente pour notre propos la correspondance entre les bases se terminant par -w, corres­ pondance symbolisée par *W.

Tableau II. Consonnes finales de base

36

W

N

kabrè

m

n

s

s

g/y

n

s

I amba

n

s

g/y

tem

n

s

g/y

ca I a

n/n

s

g/y

de lo

n/n

s

n/n

s

n/n

s

n/n

s

n/n

s

bago

m

w

g/y

gouressi

w i nye

n/

phwo

n/

s

n/

z

vagaI a

(m)

g/y g/y

n/

degha

n/

mo

(m)

n/

tamprus î

(m)

n

n

n/

s

chakaIï kasem

g/y

IV.D.I.

IV.D.2

nuna

n n/m

n/

s s

w

57 2.2.3. Palatalisation Il a été fait allusion dans ce qui précède à la présence

inopinée

dans certaines langues, à l’intérieur de séries de correspondances

apparem­

ment sûres, de variantes paI ata Iisées de la consonne attendue. L’étude de ce

fait a exigé une longue enquête dont nous ne pouvons publier ici que

I e s

conclusions, nécessairement provisoires en raison de l'indigence

notre

de

documentation sur beaucoup de points. Le phénomène a été constaté pour les séries

*3, *3

*32, *Bg,

s

*Sj, *Kj, *£3, principalement en isala, IV.C. I., IV.C.2., wînyè, phwo,kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna et lyele ; il est rare en kabrè, IV.B.2., lamba,

va-

gala, sîti, mo, tamprusi, chakalî et, pour autant que nous en puissions

ju­

ger, inconnu ailleurs. Il ne paraît pas possible d’expliquer dans tous les cas la palatali­ sation par le contexte phonologique ; ainsi, en lyele, la palatalisation des

copsonnes, fréquente devant vant

o n i a ; on a

mais pourtant

e et i, ne se produit pas automatiquement

kolo, kwâle "gui (Loranthus sp.)",

kyobo,kyabre "fonte" et

kiore,

IV.C.2.

kiôre

kare "aigre, acide','

kyam, kyama "flèche" dont l’initiale

dans d’autres langues est conforme à la formule que oourquoi "huit" partout d’initiale

de­

*T

De même, rien n’ expli­

est en isala

alors que "abeille" (21) qui illustre la

respondance est dans ces langues respectivement

IV.C.I.

t/odi,

tui (cp. "miel"

cor­

même

to), to et

ton. De tels exemples pourraient être aisément multipliés.

Si l’on renonce à une interprétation synchronique des faits évoqués, on est conduit à y voir les vestiges d'un mécanisme aboli. Deux questions se

posent alors : ce mécanisme étaît-îl de nature phonologique (modification de l’articulation consonant1 que dans certaines conditions aujourd’hui disparue^

ou morphologique (alternance de phonèmes palatalisés et non palatalîsés

o u

surimposition d'un"phonème suprasegmentaire" de palatalisation pour signaler une modification de sens ou de fonction)? doit-on le considérer comme un dé­

veloppement propre aux langues où iI a été constaté ou bien comme une carac­

téristique du "gurunsi commun" conservée dans une partie des langues

seule­

ment ? Nous ne sommes pas en mesure, dans l’état présent de notre i nformatî on,

de répondre à la première question. Quelques indices permettent d ’ ébaucher une hypothèse sur le second point ; tout d’abord, si le "gurunsi" avait dis­

posé pour certains radicaux de deux formes, l’une à initiale

palatalisée

,

38 I 'autre non palatalisée, on s'attendrait à retrouver parfois ces deux formes

en concurrence dans une même langue, de même qu'on trouve fréquemment un mê­ me radical avec diverses vocalisations ; tel n'est pas le cas, chaque langue

ne possédant en règle générale que l'une ou l'autre des deux formes

suppo­

sées. D'autre part, la continuité de la zone où le phénomène est

constaté

(isala, y compris IV.C.I. et IV.C.2., kasem, y compris IV.D.I. et IV.D.2.

,

nuna, lyele, winyè, phwo) suggère plutôt l'hypothèse d'une "aire d'affinîté"

d'un phénomène de contamination. Pour le kabrè et IV.B.I., il n'a été relevé qu'un seul exemple (respectivement

*T et *S), pour le lamba deux (*K^),pour

le siti deux également (*T et *Kj_), un pour le mo (*D), pour

tamprusi

le

(*S) et pour le chakali (*S). Il est théoriquement possible enfin

cer­

que

taines langues aient emprunté à d'autres et partiellement adapté â leur pho­ nétisme des formes "paI ata Iîsées" ou "non-paIataIisées" ; c'est ainsi que J.

Delord justifie en kabrè la palatale "irrégulière" de face de très nombreux adjectifs en

cikpélu

"petit"

ki-. Cela expliquerait que la

palatali­

sation soit plus fréquemment constatée pour certains radicaux (tabl. "mouton" ; tabl. VI

103

e n

IV

"eau" ; "un" ; "huit" ; "haricot" ; tabl. IV

7 50

"poule" ; 59 "fer") que pour d'autres.

2.2.4. Phonèmes consonantiques du "gurunsi commun". Vingt-deux formules de correspondance consonantique ont été établies Un des postulats de la méthode comparative historique est que ces correspon­

dances impliquent l'existence d'autant de phonèmes distincts dans le

parler

d'où les langues actuelles sont réputées issues. H n'est pas nécessaire

d'

ailleurs de supposer que ce parler ait été un idiome homogène,mais seulement qu'il a existé en un temps

et en un lieu indéterminés une structure

lin­

guistique commune à un ensemble de dialectes dans le domaine de la phonolo gie

comme dans ceux de la morphologie, de la syntaxe et de la sémantique. Ce postulat autorise en principe une tentative de reconstitution

du

système phonologique originel. Nous sommes en fait très mal armé pour y pro­

céder, en l'absence de tout témoignage sur l'orientation des changements que ce système a subis dans les diverses langues gurunsi. Les tableaux I

et

II

montrent qu'il ne s'est produit à peu près aucune modification entre le mi­ lieu du XIXème siècle et nos Jours dans les groupes kabrè-lamba, tem, isala,

et kasem-nuna par rapport à IV.B.I.-IV.B.2., IV.B.3., 1V.C.1.-1V .C.2. et IV.

39 D.l.-IV.D.2. ; or nous ne disposons pas pour ces langues de matériaux

anté­

rieurs à I'ouvrage de Koelle ; pour les autres, les sources sont toutes plus récentes, et certaines étroitement contemporaines.

Les hypothèses que nous pouvons former sont donc fondées sur

des

vraisemblances, et par conséquent très largement subjectives. Il est

proba­

ble que ce qui est représenté par une même consonne dans la totalité

des

langues actuelles possédait une articulation semblable en "gurunsi commun” . *B^ réalisé presque partout

(b)

s'oppose à

qui est

*B2

[p] , sauf en gu­

runsi oriental où il est une spirante labiale ; nous admettrons que le

*b,

mier est originellement

le second

*p,

le passage de

pre­

(p) à (h)

en

kabrè et dans les langues voisines pouvant s'expliquer par la nécessité

d e

sauvegarder l'opposition alors que la sonorité avait cessé d'être distinctive est d'tnterprétation hasardeuse ; il s'agit d'une consonne labiale, oc­

*b3

clusive au centre du domaine gurunsi, continue aux deux extrémités et difféente des deux précédentes : peut-être semblablement

*F^

est

est vrai­

*f, *F2

*v. Un même raisonnement, par analogie et él imination,

*3^, *S2, et *S3 ; *Sj_

plique à

. Si

s'ap­

est partout une sifflante *s, les deux au­

tres sont apparemment des fricatives dentales, susceptibles de se transfor -

mer en occlusives palatales, notamment dans les langues où sif ;

*S2

et lyele,

*0,

*B3

est

est représenté par une sourde en kasem, IV.D.I., IV.D.2., *S3 par une sonore ; nous proposons de restituer pour le

pour le second

*ô.

étant probablement

*K^

sations sonores sont fréquentes, serait

(p. 17) I'interprétation par

*k,

occlu­ nuna premier

*K2, dont les réali­

*g ; çious avons suggéré pour

*7. Le caractère monophonématique de *C

*K3 n'est

pas étymologiquement assuré (p. 15) ; nous poserons cependant par prudence un

«c.

*KP et *t)M sont certainement

*kp et

s devenus

kw et nw dans le

groupe kasem. Le "système" consonantîque ainsi restitué se présenterait comme suit

(*M) *p (*B2) *b (*B1) *4> (*B3)

*f pXpaArAn, cp. Ra. pepaa,pepaare) ; il est fréquemment au voisinage de con­ sonnes rétroflexes et dans des positions où, en vertu de I'harmonie vocal îque, l’assimilation de timbre est automatique. Au demeurant, la transcrïption n’est pas toujours parfaitement cohérente22. Enfin, en aucun cas, il n* est constaté de correspondance entre des formes comportant /A/ en vagala,/3/ en kasem, /A/ en sisala, ce qui exclut la restitution d’un phonème "gurunsi" dont ces voyelles seraient les représentants. La comparaison incite à penser, bien au contraire, que ces "phonèmes" sont les réalisations "centra Iisées" d ’ unités phoniques très diverses : u ("enfanter" kab. lui, vag. lui, î s. 1A1), e ("savoir" : ca. jen, delo jen, win. jeme, îs. dgAn), ^("étoi le" : chak. wilii, ph. wilyé, vag. t/mt/xnwxlx, is. t/èntjTànwAlAn ), a ("bâiller" : is. G. hâsï, ph. haye, win. hàbre

(*02)

Ce système est différent de ceux que l’on trouve en kabrè, en

sala, en kasem et en vagala en ce qu’il ne comporte pas d’ordre central.

i En

ï

revanche, pas plus que dans ces derniers, la nasalïté ni la quantité

n ’ y

44 sont des caractéristiques pertinentes. Les seuis exemples sûrs de

voyelles

nasales que nous ayons rencontrés dans nos documents se trouvaient dans

des

séquences consonne nasale + voyelle ou voyelle + consonne nasale présente ou virtuelle

( (v) = /Vn/). Les exceptions concernent principalement des voyel­

les au contact de fricatives vélaires (cf. 1V.B.I.

fixe est G.

tulôyo "boue” où le suf­

-oyo) ou des transcriptions fautives de

final (cp. nu.Zw. yun

-n

pré­

yuo "tête"). Aucune correspondance (sauf dans le cas des séquences

citées) n’a été constatée entre les voyelles nasalisées des différentes lan­ gues. Il en va de même pour les voyelles "longues" à deux exceptions

qui relèvent de la morphologie : la marque de la classe vocal ique de timbre

*BA

près,

est un suffixe

qui présente la singularité de résister à l’harmoni­

a

sation vocal ique, alors que le suffixe

*-A

de la classe

normalement. J. De lord note en kabrè ce suffixe

-aà

*YA

s ’ y

prête

et interprète le

mier élément de cette séquence comme une "voyelle d’appui” permettant

pre­

I a

réalisation de la modulation tonique. De même,iI est possible que le traite­ ment différent de

dans "femme” (60) (où

*K^

dans "oeuf" (61) (où

a

a

présente une variante

est de timbre stable)

e t

e) soit déterminé par la gé­

mination de la voyelle dans le premier radical. Ces part icu Iar ités propres à

certains morphèmes n’autorisent évidemment pas à supposer en "gurunsi”

l’e­

xistence d’une opposition phonologique entre voyelle brève et voyelle longue

Il n’est pas possible de déterminer si l’harmonie vocalique

at­

testée dans plusieurs langues gurunsi s’exerçait en "gurunsi commun",la con­

vergence de témoignages actuels n’impliquant nullement que le phénomène soit hérité : on le constate tout aussi bien, en des formes analogues, dans

des

langues qui ne sont ni gurunsi, ni même voltaïques. Tout au plus peut-on di­

re que les conditions dans lesquelles fonctionne l’alternance vocalique (cf.

ci-après 2.3.2.) n’indiquent aucune affinité particulière entre

voyelle

de

même degré d’aperture ou de tension.

2.3.2. Alternance vocal ique radicale. L’étude comparative montre que très fréquemment des radicaux

d e

même sens, dont l’initiale consonantique est conforme à une formule de

cor­

respondance d’autre part établie, présentent dans les diverses langues où ils sont attestés des timbres vocal iques différents.

Soit par exemple le nom de la mère ; Koelle donne pour IV.B.I.deux

45 na et (mon)do

formes :

("ma mère") dont la seconde ne se retrouve, à notre

connaissance qu’en IV.B.2. :

mondô, en kabrè

do, pl.

mais dans cette dernière langue avec un vocalisme

dona

D. I .

(n)na, IV.C.2.

na, nase,del. na, na>

nà, “na, ** nànmà, ph. *** na ; mais le kasem a nu, pl. mna,IV.

(me) nan, wîn.

V

na, naba, de.

nu, le nuna

enu, 1V.D.2.

nû, et Delafosse fournit pour le sîtï,

ne "femelle" ; le kabrè possède aussi

degha et le gouressi

,

i : di, pl. dîna. La pre­

mière forme est au contraire largement répandue : ca.

is. La. nan, 1V.C. I . K “nawa (La. na), ly.

et en lamba

I e

kinew, kinen'Ja-

nimal femelle". De tels cas sont nombreux, et la variété des vocalismes con­ sidérable. Trois caractères cependant sont communs aux faits examinés.

Tout

d’abord, la distribution des timbres vocal iques entre les différentes

lan­

gues n’obéît à aucun principe décelable. Il a été impossible, en particulier

d’établir dans ce domaine aucune formule de correspondance : si l’on croire un moment que le lamba répondait régu Iièrement par dans les autres langues ("éléphant" kab.

tuw, tun, tem

tu, tur etc., la.

ludu, del .

luru, lura, etc., la.

suw, sun, tem

kab.

su, suni, îs.

attesté

tu, tuni, is. batun

ti, tin ; "forgeron"

batuse, kas. tuu, tuuru, ly.

lûre, lura, kas.

i au u

pu

a

kab.

lide,lida ; "pintade" :

suvn, suunvn, las.

sugu, suni/sun, etc.

(jemar)si, (jemar)sin), cette hypothèse a été ruinée par d’autres séries

la.

i ou u

où le lamba a

hiw, IV.B.2.

kab.

ordures" : kab. pûli).

en correspondance avec les langues précitées ( "dix"

hiwu, la.

fi, mais kas.

hiu ; cp . is.

hude, hula, la.

huud^, huula, kas.

fug9 ; "tas

puru,purru, ly.

d’

pulu,

En second lieu, les variations de timbre sont, dans les cas qui nous

intéressent ici, inexplicables par la phonologie des langues considérées; la

preuve en est aisément administrée lorsque le même radical présente des

vo­

calismes différents dans une même langue sans qu’on puisse invoquer aucun phénomène d’assimilation : "poule" est en kabrè

maw, comme en tem où ils sont respectivement

sem, on a

coro, cèni "poule" (mais

ci-

u

à "miel"

tun

A

kali-

kelimbérè et kalimbao ; en ka­

dans

câbia "coq" ; le kasem affecte le vocalisme

kelimiye, mais "coq"

i

cicàré "oeuf de poule") à "abeille"

mais

tiw, tin,

X

qui comporte le meme suffixe, propre a la classe

e t

e,

que

tin précité ; toutes les autres langues ont le même vocalisme pour "miel "et "abeille" y compris les parlers les plus proches du kabrè (IV.B.I . ton e i tô ; IV.B.2.

ton

toto et to, ton ; lamba

titS et ti, tin ; IV.B.3.

etc.) ; cependant Westermann cite pour "miel", en kasem, téyo

to et

to,

alors

46 que Zwernemann donne

pour "abeille". Enfin, il est

im -

possible d’assigner une fonction précise aux variations de timbre dans

les

toorô et toa, t^e

langues où elles sont constatées ; elles signalent certes fréquemment des ac -ceptions diverses d’un même radical, comme le montrent les exemples ci-des­ sus, mais on les rencontre tout aussi bien dans les deux formes,

et pluriel, d’un même substantif : ainsi de

de nyin

d>n, déne "serpent" en nuna (cp. kas.

"tête" en lamba (cp. kab.

nyea), de

coro, cèni

t>nü, tanin "peau" en IV.B.3. (cp. tem

nô, tasà ; nu.

kasem,

dom, doma) de nyu

nye, nyese, del .

nye,

tonu, tonini ; îs. G. ta-

tano, tana), et surtout du nom de l’enfant ou du petit,

est très largement attesté avec les vocalismes

u et i

double souvent celle des marques de classe : tem

bu, bia

"poule" en

di, duna, ly.

nyuw, nyun ; ca.

singulier

mais îs.

bie, bisxn, win.

dont I ’

bu, bia, delo

bye, biri, ly.

qui

opposition

bu, b£a,kas

bi, bia, vag.

bié,bizi

etc. La conclusion que suggèrent cette incohérence générale et ces

pa­

rallélismes partiels est que le "gurunsi commun" a connu un procédé d’alter­ nance vocal îque, qui servait peut-être à la dérivation et dont les

vestiges

subsistent dans les langues actuellement parlées. La reconstruction de

ce

système d’alternances est d’autant plus difficile que les correspondances vo -caliques sont elles-mêmes souvent incertaines et que les radicaux "à alter­

nance" sont inégalement représentés dans les différentes langues gurunsi. L’ échantillon que nous avons pu constituer compte 72 unités ; nous y avons re* levé 44 cas d’alternance binaire, 24 d’alternance ternaire et 4 d’alternance

à quatre termes ; ces nombres n’ont évidemment qu’une valeur d’approximation

puisque nous ne sommes jamais sûrs de disposer de tous les exemples pertinents

et qu’une enquête plus étendue pourrait faire apparaître pour toute

alter­

nance binaire un troisième ou un quatrième terme, comme pour tout radical ré

-puté "stable” une alternance ignorée23. L’étude des alternances binaires suggère une répartition du lisme "gurunsi" en deux ordres, l’un antérieur" :

*^2’ *°1» *Û2>*A

*1^, *I2, *E,

voca­

I 1 autre

étant étranger l’un à l’autre ; *A

al­

terne en effet avec chacune des autres voyelles, alors que les voyelles

an­

postérieur :

térieures n’alternent qu’avec les postérieures24 (et réciproquement) et avec *A. Dans ces I imites,foutes les combinaisons possibles sont représentées,Ies plus nombreuses étant

*l/*U25 (18),

*I/*0(9), puis

*I/*A(5),

*U/*A n, ku/è

m>w

enfant Emadc amala

ka/si

mire

anmala/mela

me si

med3 m31a de/ya

m3s3 amedo amela de/ya

moyo I amba

mir mia, de/ya

tem mêla

yo wise

bu b£a, e/be

meze

*mala

meb>

bu bia

bago

*mile mina

*miiri mia

mi AsAn

vuna via

mop >ma

mese

mopulan

bïa

mi/an mizena

mômpulôman

bîa

w i nye

m>rdân m^rdarè

mie meri

phwo

mire mine

vagaI a

mi zi

gouressi myi

-bye -bo

degha

mo

mme

tamprus i

misa

chakaI i

mn si

bie I

I

kasem

momwe momwa de/ya

IV.D.I.

nuna

mina

mSmpona

bu b la

moe

mumpôna

bu

mui mia

mômptfana

bu

mi mie

m>p>ne

-by 3 -b i

myel myela

mele mêla

bi bia

55

8 . I g name

mouton

chevre

5. fils

kabrè

bxyalv biyalaa,E/ba

péri péri,

IV.B. I .

bu

pÜnu

hïwalo

IV.B.2.

buya

pônu

hëu

e/e

xew xen,

e/e

tem

féwu fEni ke/te

fudu fidini ke/te

fudû fidin

IV.B.3.

bu

fë fën

ca I a

bu baie

fe fen

de I o

hire hE heer he

w>n w>n,i/nyi

I amba

h£ye heÈ, di/a

( f e— )

fe

bago

îsala

bi bàlà

buna bbnaâ

pièsé pièséé

pïXn pia

IV.C.I .

bi

piene

pia

IV.C.2.

wfa

bône -,buna ,bune *

pi/a pini

pina

gouress i

arnbye

bu>

w i nyè

bye biri

bunno bugnï

phwo

bio bïsèbilè

bùno bunie

pyero pyeni K. 0» peno perie

-pyè -pirï K pie pia

piezi pieza

bu h{â

peru

P* pe

vagaI a

s it i

bi

bol>

degha

bye/bi

bono

mo

pisa pisi

tamprusî

chakali kasem

bt)nu bum, ko/te

pia pé, ka/se

pi pia, de/ya

pîa

IV.D.I.

bu

bo-k^

(pa-)

IV.D.2.

bu

boM boni b>n b>n

pea p£ / • pl> p£l

boA» bon, wa/ne

pira pisi ga/se

nuna lyele

byo

bia

S

x >

pi pia

54

kabrè

lamba

9. blanc

10. houe

II. feuille

12. vent

(ku)hùlviniyè

hakuw hakin ku/è

xayxw xatu, ku/è

helim, bu

holümâ

agoy>

hSto

(e)holma

hârügo hato

(tyi )hul9m

haro hat9 ko/t e

(ko)fulom

féde farâ, de/a

fâ(w)o fâte ke/te

(kû)folom

fede fâra

f£o fado

fol en

folmai

Ia

wolem

fefelim fefelima, e/be

fâre fâra

fare

felen fefet>

o

IV.C.I

po

(kù)pùlâ

pire pxresin

pApaAn^ ïApàÀrAn

(ku)pola

pire

pare

(kô)pûla

pure purêze

pepân peparo

p>mù p^b^rï

p$ përi

pyè pyèr

peo pemi

(de)polome (dè)polomâ

p>y> p>niè

pepho pephoro

apyo âpyoà

huno

par

panhu

peu

pulumo

pale

(da)pele

i nyè

aIa a

papo

(k>n)p>n

rus i

(ka)pl9m pui a

varo vànd nâ)p>nâ ko/de nâ)pwe, ka/se n>)po

IV.0.2. na

lyele

n9 )po (nâ)pa

v>> v>>ro ko/te

varo

uf>r>

vâro vanu

v^o v>ro

vàro vànâ ko/te

vo v>ro, ko/te

vô vor, wa/re

55

16. épaule kabrè

hiw hin» ku/e

hazay

hem. bu

âsoya

hSsaya hâsasi

hiwu/hiyu

lamba

hiu/hyu

fem

tem

fû ca I a

(hamu hamân)

hem, bu

famû famin, _£ ke/te famu

fomfo

pan pamo

fomfon

bain bàme

famini famin fâmû famen

vano vanme

bago

fîro f3nn3

va vâmba

vakome vakôma vako/e

IV.C.2. gouressi

wape> waperi

w i nye

wàgbùlîe wagbùliô

fifir>

phwo

vagaI a

degha mo

tamprus î

chakaIi kasem

fuga

IV.D.I

fûya

fiya, ba

v>n> vano,ko/te van

fuya nuna

lyele

fua

mv>n mvan

fuma

van vçns ko/te

/im /ima,mo/ba

vo vome/vweme wa/ne

56

17.

chien

18.

main

19. doigt

20. viande

21. abeille

kab ré

ha^ hâsi, ka/si

nési, si

niyé née, di /a

nantù, tu

tiw tin, ku/s

IV.B. I .

h a va

nin

nimbîre

nânto



£

IV.B.2.

haya hasi

(ni/i)

nire në

nando

to ton

I amba

h> hase ka/s i

ni ni

niir ni, de /y a

nant 3

ti tin, i/nyi

tem

fa fase, ka/se

none nose

nika nisi ka/ se

IV.B.3.

fa fâzi

(non nôzi)

ca I a

pa pase

to tone, ke/te

A

nika nizi

tô ton

nyebe/nyibe

nane

nyenba nyenbase

nyemb £ nyembia

nane

J

de I o

ba base

bago

va vase

isala

vâh& vâba

nisÀn

nâniïn nanie

nàmia

tui tüià

IV.C.I.

va

na-

nani

namëa

to

IV.C.2.

va vaze

(nésan nésena)

nânin nânina

nâmîa

ton tôro

gouress i

nonge

w i nyè

vanà vàr



nànyibyè 'nànyibirï

nam à nabrè

twé tûri

phwo

va varc

ns nero

ncme nènîro

nàmùr> nàmuriè

tùme

vagaI a

noni

si+i

noni

degha

nâma

mo

non

tamprus î

vaha vasa

ningal

n amptin

chaka I i

vaa

nen

namputii

kasem

nua nw£, ka/se

nwam nwôna, de/ya

toa twe, ka/se

IV.D.I.

nunu

tuye

IV.D.2.

nünu

tôa toro

nuna

nao nee, . de/ya

toa twe ; ka/se

lyele

nam nama, mo/ba

tua tur, ga/se

57

25. manger

26 serpent

22. miel

23. e lephant 24. trois

kabrè

tun, e

tuw tun,

IV.B. I .

tSh

tu

IV.B.2.

tôto

tu tüh

(na)déso

dom dummâ

I amba

tita, ta

ti tin, i/nyi

(nau)tisa

dam d3mna, i/wa

tu tuni, ke/te

(nao)doso

di

dôm domâ, e/be

tu tûn

(néo)doso

(dô)

dom dommâ



(a)tôro

di

dom dôme

tu tùne

(a)tooro

di

dom doma

( na)toro

di

dômena dômba

tem

IV.B.3.



ca I a

de I o

téb>

bago

dum dumâa, e/ba

(na)tozo

tum

isala

to

bat un batuse

toro

df

dÀmÂn dAnnâ

IV.C. 1.

tôno

bât un

tere

di

dem

IV.C.2.

tun on

but un butuni

tore

di

dom an donna

(ba)toro

di ■•

gouress ï w i nyè

tu

tu tuni

(~)ts

d>mo d>mmà

amïdio

dùm> domiè

vaga I a

di

dom doma

s î 11

di

tuo tune

phwo

tolo

degha

di di

mo (a)tora

tamprus i

di

dom doma

di

chakaI i

di dia di

di duna

(n )ta

di

duno

(n)t>/ (n)tôa

di

dunu duna

tu tun, ko/te

(*)t>

dî d^

d>n déne

tu tur, va/re

-to

gyi gyua gyi

dom doma, mo /b a

kasem

tooro, te

tuu tuuru, ko/te

IV.D.I.

tu néya

IV.D.2.

tu nüva

tu J* tû türu

nuna

t>r>, te

lyele

tur tura

58

27. bois

kabrè

day dasx ka/sx

pintade suw sun,

tasi

29. mourir

30. oiseau

sxb sxkx

sumay svmasx ka/sx

sewa

sumoya

seba

I amba

daga dase, ka/se

tem

(den dase ) ka/se

-sin) i/nyï su s uni, ke/te

dan dazi

as 3mo as3mas9 ka/se

se sem

s imika sinusi

zem

simiga simïzi

bago

(dane dase)

isala

da das£

gyinébu^ gyinebuse

sun suna

simia suun suunun

su

da

sewa

dàkùma

sowa

da

suati

w i nye

gyen gyenne gima gimeze

sebi

g line gibri

japune japuôre

sibie

azugyo azûrûbè

zima zime

zumbee

phwo

daye dàrê

vaga la

(da- )

s xu

da

sewe

dare

sewo

gimye

mo

siuwe

dsumbîe

tamprus i

s3u

zxmibi

chakaIi

sxwa

zinbie

degha

samu samin

dij im ajimbe dan dase

gouressi

semûyo samûyu samin

seb seke

ca I a

chauvesour î s

kasem

daa de

IV.D.I

suo sunie

sugu suni ko/de

zuna zuna

zunzuno zunzuno, ko/te

de

zuna

zen

IV.D.2

(men)dâ

zuna

nuna

da dae, ka/se

su sun, ko/te

d/iôn giomu n9zu

I yel e

d> dar

su sun, wa/ne

zua zwi zyu zir, wa/re

59

34. piquer

savoir

36. entra iI -

Ii èvre

debout

kabrè

sim sin

s >b s>ki

lot u

kosuna

sepa

(ledu)

IV.B.2. I amba

(lotu)

sBmba

tem

asu/asyo asise,ka/se sim

se sem

(lodu) ca I a

semae

bago

gyen/jen sem

isala

gyan

lobé a

ser]

lùoblin lùobiè

loruna) gouressi w i nyè

jeme

phwo

vagala

zum

degha

gye

mo

d3Îm£

tamprus i

z im

chakal i

zima

kasem

kye

kyomo

kye

àtyumu àtyumiè t/uumA

tsini

i

z>ya zoa

lo

zoni zona

^loyo loro, i ko/te

za*0 zwe «e , de/ya

lir3

IV.D.I

nuna I ye I e

zo zoa zwe

zweme zomse ga/se

60

38. forger

37. rac i ne

39. boire

40. fumée

41 . sang

ny>w ny>wy

ny>si, si

calim, bu

kabrè

lide lila di /a

IV.B.I.

(de)lîla

ny ôy o

ny>s

d/alum

IV.B.2.

1T de iTla

ny>

ny>se

kialom

I amba

(ti)lida luw (ti )lila

nye

nyis3

j alem

tem

lide lila de/a

nyô

ny^zi

nyo

nyenfo

ny>/nyQ

nyose

IV.B.3.

lu lum 1

(ti)lide (ti )lTra

ca I a

de I o

>lut luk

I I

lile lila

; lu

bago

isala

ny> nàpùlun napAlo

I V.C. I .

luki

I

IV.C.2. gouress i

ny>

nuasAn

t/alÀn t/âl a

nyôa

nyuase

keal

nyûa

nyuaze

kîâl kïâlena

ny> ny>rï

kyamu kyaméni

nyore > nyoriè

kyemâ kyeliè

ny>z i

t/aal

nyo r t

w i nyè

wyo

phwo

.nyo I I I

vaga la

iny» I

siti

.nyo

degha

Lnyo

mo

de lu

tamprus î

lur

ny>sa

tsal

chaka I 1

luti

nuasi

tsal

nyoà nyoè

dyaana, ba

kasem

t/al

lu lùgâ lua K

IV.D. I .

nyô

nne

giâna

IV.D.2.

ny>

nyüe

giâna

nuna

nyo nyôi nyo à

nywe

dyenâ, ba

I ye I e

nywe

nyer

gyal gyala, mo/ba

i

•" ■ " ■

42. mouche

kabrè

43. s’asseoir! 44. marché

cay cak

kiyakuw kiyakri, ku/è

IV.B.I.

d/aya

IV.B.2.

I t

L i

k>c>y k>c>si, ka/s i

...... ।--------

45. acheter *vendre I

K

yab yaki

yids yila, di /a

kuyago

yâba

yïdc

kake

kuyako

yab a

yïr€ yela

ayuko ayukun

yab yake

yid9 yila, de/a

ya yam

yelè yclâ, de/a

I amba

ajeo ajese, ka/se

ty>w tyake

tem

ca case, ka/se

ca cao

IV.B.3.

d/>wo

keako kêan

ca I a

ca

keyâ/geya

*ya *y>

keya

*ycm

yauwa yause

yâbè, *yâllè

de I o

c> c>se

kyaa

bago

isala

46. sein

nantyoa nanty>se

éle éla

IV.C.I.

yâwa yâwa

IV.C.2.

yâwa yâweze

yâwa, *yâwe

yàbà yàbrè

yàbe, *ycbe

phwo

yàyâ yàràyê

*yorè, *ya

vagaI a

yawa

*yoo

*yawâh£

yilÀn

yila

ïyal ïyal ïyalena

gouress i w i nyè

ky>e kyerï

siti

degha mo

il

tamprus i

hil

chakaIi

lia (?) dye dyena

yaya yé, ka/se

yaye yaye yaya

yélé yélâ, de/y a

IV.D.I.

d/aya

yaya

yaye

inyele

IV.D.2.

gîen

yaya ye

yéye

nyïle nyïla

gya

V> yéi, ka/se

(?) y> y>

yélè yélà, de /y a

gyom

yâ yer, ga/se

ye ye ye

yil yila, de /ne

kasem

nuna I ye 1 e

nândyoa nandywe

nandyua nandywi

62

47. venir

48. lire

49. aile

50. pou Ie

51. coq

kabrè

k>m k>n

kal kalxy

kew ken kv/ e

kelimiye kelime,dx/a

kal x maw kalxman ,ku/è

IV.B.I.

kon

karumbîre, kâmbîre

kamb ây o

IV.B.2.

g>n

kâlemûre kâleme

kalem>yu

lamba

kam ko

kalo

jamar jami

jampar j surpaya

tem

kon

kalà kalé

kyelo kyel3n ke/te

IV.B.3. ca I a

k>/k>n

kal a

de lo

kwan

kal a

bago

konse

Isa I a

k>

IV.C.I.

ko a

IV.C.2.

koa

kalimbâo kelimbérè kelimbc ,de/a kalimbane, ke/te kalunbîre kalombâo gegyem gegyeme

kesimire kesimina karâmà

kàna kansAn

kàle

kye kyer

gouress i w î nyè

ko

phwo

k>ni

kÿ kSeni

koeba koèbâlà

kàkero

karmi

vagaI a

kee

siti dyale

degha mo

tamprus i

chakaIi

kâra karém kârma

kasem

IV.D.l.

d/iabt>

goâne

IV.D.2. nuna lyele

tyorô tyèni, tyâbio ko/de tyâbè rô

karâ

kiSro kiêhu

kiat£ a kîâbe

tyoru ty^

kyebyo kyebera

kyolo ky31ne kibya kibir wa/ne|

63

52. poussin

kabrè

53. brousse

k ali may lakuv lakin kalimasi,ka/si ku/è

54. tambour

55. I ion

56. courge

kankamiw kunu kunaa, kamiyè kankamin ,ku/e c/ba kâm££,di/a

IV.B.I.

kun

IV.B.2. I amba

kyempio kyempis9

tem

kelimbio kelimbisi ka/se

kaam9r kaama

IV.B.3.

guh gûnûa

cala

kase

guni

de I o

gune gunese

bago

i sa I a

gSrè g9râ

gogono

IV.C.I.

(gave)

gengâne

IV.C.2.

(gâwan gawonna)

géngano gengânne

phwo

kamo

gans gana

vaga I a

1 an gara

kaan kaama

gouress i

w i nyè

kàèbyè koèbiri

sîtî

degha mo

tamprus i

chaka I î kasem

tyibu tyibiâ

gâo gâro, ke/te

1V.D.I .

(gâo)

IV.0.2.

(gâo gâm)

gungonâ gungvé,ka/si

nuna

kyebye kyebl

gao gâr5

gugvg gùgvi

lye I e

kye le kyelse

g> gome, wa/ne

gogva gogwer ka/se

gaane gaana, de/ya

g9ru g9rà

gam gama

64

kabrè I

57. sable

58. flèche

59. fer

60. femme

61. oeuf

kanyxria kany;nsi ka/sx

kamxye kama, dx /a

(ko. )

halo hal a, e/ba

yads yala, dx /a

IV.B.I.

1

kahina

âlo

y âla

IV.B.2.

i kânyina

âio

yârc yala

I amba

■; anyinka

yal yala, i/wa

yad9 yala

(ko-)

I

I

tem

V.

>

âlo âlâ, e/be

yele yala, dx /a

âlo âlâ

yâle yala

ca la

al o al a

y ale

de I o

âlo âla

bago

; âlxio al a

yele yclana

; haala > haâlaa

hâlAri hâlâ

1

IV.B.3.

I

kanîya

V *. K heala

isala

I

h an 9 hama

h> h>nnâ

d

IV.C.l.

hiâla

hâm

hoa

IV.C.2.

hiambûlc

h aman hanna

h>n

j

! hal I

gouressi winyè

hyèbù hyebui

i

5

_

V

S

K.

hâla^ hâlûma

hâl hâlena

hal>

-al a

han hâma

ha hare

halo hala

haie hâlâ

phwo

; henywo

.5

vagala

, herxt/a

hâme hemà

haarj

hal

siti

;

hem hema

hâho

-ale

hSno

-ale

ha

hal

î han

hal

himi hime

he> hsr>

i

degha

I !

I 1

mo



tamprusi

î hera

/

I

!

chakaIi

heglxn

kasem

kasolo kâsollo, ko/te

kyèm kyènà, de/ya

haarj

hal

(kyeelu)

kââné kâânâ; o/ba

-tyâré -tyârâ, de/ya

d/o

kâm

I I

b I

IV.D.L

kâsûlo

ki

4^

J*

IV.D.2.

kâsxmbolo

ki kia

kam kâna

kioo

, i. kienia

r

nuna lyele

kasolo

kys kyâ

kyam kyamaS! de/ne'1

ke kena

kane kana, (kyobo kyobre, I mo/ba wa/re

-tyâlè -tyâlâ,de/ya kyele kyala, de/ne

65

62. corde

kabrè IV.B. I .

mmya mmsi ka/s i

63. voler mi 1 miliy

64. prendre ।

'

|kpay kpak^y I

gmonêy a

65. anneau

66. siège

kpay a kpasi kpèdé kpeléè ka/si di /a y*

nyingbas

gb ëmay a

IV.B.2.

gbâlaya gbâsi

gbedê

I amba

kpare kpas3

tem

nmelè nmélèm

IV.B.3.

gh5u

gbarâ gbazi kpéle kpéla gbéli

nmele rime se

gbdé gbclé

Ad

melena

bago

isala

nmencn

IV.C.I.

gman

IV.C.2.

kpara kparase

rime le

ca I a

de I o

kpa kpao

gbéle gbélena

.kpasa déyonkpana

z*

gbâsa



' -

delenpan nyigbayala dêlenpaze

nman nmanena

gouress i winyè

mwani mwcre

phwo

mwene mwéna

vagaI a

nmen

nwen K hüeo

kpo

(nwen nwena) kpa

siti

kp>

degha mo tamprusi

chakaI i kasem

nwana nwane, ka/se

IV.D.I.

Wana

IV.D.2.

nôana noane

nuna

nwana nwane ka/se

lyele

n> nwaya nwana

kwé kwé kwéa

(zwe)kw>na

gwole gwSla, de/ya

koâna kûe

nwo wo

(zoâ)koane

koe

gwel gwela l__________

66

kabre

i amba

67. tousser

68. tuer

69

70. j ou r

kpes kpesxy

(kvw kuwy)

WX SX

wiye wee

gbesiye

(ko)

gbésâ gbêsüyu

(gu)

we/

wési

kpas kpaso

(kow ko)

nombrîI

hud3 hula

tem

were we bezû

ca I a

(gu)

woze

ko

weta

we

(ko)

wese

we wea

kpo

wise

wulè wula de/a

üle ûla

!wule wula

bago

îsala

kawxle kawxllxp j

gbesc

PU

gbése

(kû)

iwia

w i nye

*bo

won^o wonywoni

phwo

kpo

wire wine

vagaI a

kpu

ule ulize

kpo

huli/uli

degha

kpu

ulu

mo

po

wi

tamprus i

kpo

woha

chakal Î

kpu

wesa

kwe kwe kwe a

go gua gwe

we, dx

(gokuêru)

bu

l f

wihâze

gouressi

kasem

I V.D?2

kue

nuna

kwoi

lyele

gu gua gwi

wire wine

huilé hulio

wuri wura, de/ya wüeri

we

gua

ui uo

we

wiânetaré

wuri, de

67

72. coudre

73. écorce

74, nom

75. dent

76. peau

■■ | |

kabrè

nyeey nyeeyiY

b>de di/a

yide ytla, di/a

kédè kela, d^/a

t >nW t ^nin , ku/e

IV.B.I.

nyayago

kéde kéla

t>noyo

IV.B.2.

nyara

kêde kela

t>nûyo t >nin

I l i

I amba

nyar nyaro

tem

IV.B.3.

nyaro

ca I a

Tiare

delo

nara

bago

nera

yid9 yila, ï kyid9 jila, (tenu tenen) de/ya de /y a ku/nyi

boro

yedé yera, de/a

tenu tonim, ko/te

kéle kala

t >nü tanin

! kéli

1

dab >lé dab >1e

yele yela

kel kela

t>ne t>ne t>na

kéle kélana

yeren yera

nyilin nyilla

(yare)

IV.C.2.

nyâlfna

ten tenni y art an yîretan yiretanena

nyina

gouressi

dabogo dabogè

w i nyè

, * *• , *

*

buo buro

phwo

vagala

rà dàb>rsi

îsala IV.C.1.

wod9 wore

yèe ye

yei ye

*b£t>n ’bet^ni

le leo

yilÈ yilà

t>nè t>nà

nyin

nyer

nyele

sît i

degha mo

nyen

b>ton

tamprusi

nytn

toan tona

chalaI î

nym

t >n

yelé yelâ, de/ya

t>n> twano, ko/te

kasem

« nyane

IV.D. I .

> nyâra

dâbùyo dabwero ko/te

yiré yira, de/ya

yîratono t>n5 t>ânu

IV.D.2.

nuna

lyele

nyanà nyal

daobùyu daoboro ko/te buro bwere

tâno tâna yil yila, de/ne

yele yela, de/ne

tono tande, wa/ne

68

kabrè

77. attacher

78. année

79. excrement

80. trou

h>kî h>kuy

pinya pinsi, ka/si

pintu, tu

p>w p>n, ku/c

IV.B.I.

]

IV.B.2.

y ► I I

I amba tem

wuno, wuse ka/si î f>ke foke

wonta , te

béne bése, ka/se

bowu boni, ke/te J

IV.B.3.

I a

i

ca I a

'

béne

I (b> ) i

h

t

de I o bago

isala

béria bense vâbS

i b> b>ne

i ben

bu>n

IV.C.I.

IV.C.2. gouress i

w î nyè

v>bc

phwo

v>ge

bèna

vaga I a



bina

beau o

bafir>

siti

degha mo

tamprus i chakaIi kasem

béni bèna voa

b>>ne b>>na, de/ya

bSno bSno, ko/te b

I V.D. I.

I I

IV.D.2.

nuna I ye I e

v>a

>

K

b3ni bDna

bè bèna

bô, de

bin bina

bye byena, de/ne

b>l b>la, mo/ba

69 Commentaire : I. nez : -b> dans del. méb> est le nom du trou ; on le retrouve dans tem numbovu, numboni, ke/te, IV. B. 3. numb^u, numb>n, ca. neb> ; le bago a nyomoa, nyonse. En kasem, Callow donne mumwe, Ra. mumwc , mumwa, We, m>e ; pour le nuna, G. a me, mèa et Zw. mi, mi3. 2. sorgho : les formes affectées de l'astérique désignent le"mil" sans autre précision ; myi en phwo est donné par Del., mina en kasem par Ca. ; Bo. a mena. Un radical yar/yVr est attesté en kasem (yârâ, yaré) , IV.D.I. (yêr>), IV.D.2. (yarô), IyeIe (yala yalse) et siti (yïra) ; s'y ajoutent dans ces langues et dans d'autres des radicaux très divers qui dé­ signent peut-être différentes variétés. 3. mi I : il s'agit en principe du "petit mil" ; probablement le radical "blanc".

-pom/-pul

est

4. enfant : le radical désigne le "petit" en général et souvent la graine (kab. biye, béè, di/a ; la. wie, wiri ; del. bi bia ; is. biîn ; win. -blmi, -bims ; ph. -bye, -byo ; kas. bu ; nu. G. -byo, -bya ; win. bii ; mo upi ; tamp. bi) ; nous avons complété la série, là où la forme libre nous était inconnue, par le second terme de composé ; le supplétisme constaté en lamba disparaît en cette position : -wir, -wi (en face de yo, wise) de même que le pluriel irrégulier du kabrè (-bisi au lieu de biya).Les formes nuna, pour "enfant" comme pour "fils", sont données par G.

5. fils : la forme curieuse citée par Del. en gouressi est à rap­ procher de is. F. ehambia dàhaya/ebi dahe "cet enfant" (cp. nara dahama "l'homme [qui est] ici"). Le vocalisme a du pluriel bàlà en is. G. est confirmé par kas. Bo. bal>, balwa (o/ba), balana, bals (ka/si) "petit". 6. chèvre : Groh donne pour "chèvre" en kabrè bun, bèn, et J.Delord pour "chevreau" binbiyâ ou pinbiya ; boka en IV.D.I. est certainement "chèvre femelle" ; le tem a nam, namin (ke/te), IV.B.3. nam, namin qui dé­ signe en delo le mouton (nam, namen) et en kabrè l'antilope ou le buffle (nam, namin» e/e) ; "chèvre" est en delo aso, asôse. 7. mouton : kab. xew est une variante (ou une transcription ap­ proximative) de héw également donné par J. De lord. La forme fe-, en delo est celle qui apparaît dans le nom du bélier : feba, febase, dont le second élément est très probablement le radical "mâle" ; pâ- en IV.D.I. nous est connu par le nom de la brebis pâkana et du bélier pabêa ; IV.B.I. hîwalo désigne aussi la brebis et comporte en second terme le nom de la femme :âlo. Le nom du mouton présente des formes très variées en îsala (R. pièsé, pièséé ; Zw. pieso ; Ra. piesu, piese ; G. pySsi, pySsa) et en kasem (Ra. pic, ps ; Zw. piâ, piane/piana/péné/pé ; Cardinal!31 pia, pene ; Ca. pi3, pe) ; Le radical apparaît plus clairement dans les composés "bélier" , "brebis" et "agneau" ; il est pa- et pe- en kasem, pâ- en IV.D.I., pe- en IV .D.2., pa- et pe- en nuna, pe- en phwo, pye- en winyè, pie- en IV.C. I., pie- et pe- en isala ; il semble que dans ces trois dernières langues y ou i doive être interprété comme la marque d'une palatalisation de l'occlu­ sive, alors qu'il peut être en gurunsi occidental la réalisation de e d evant e ou a : *pea>pia. Les formes vagala et tamprusi sont données par Ra.; la première fait difficulté ; en effet, dans tous les autres radicaux q u î illustrent la formule de correspondance désignée par *B2 et dont la forme

70 vagala est connue par Crouch et Smiles ou par Bendor-SamueI, celle-ci com­ mence par h. Deux explications peuvent être proposées : variation dialecta­ le ou traitement particulier dû à la palatalisation.

8. igname : la forme winyè est un composé : dàyErépyè, dayerépiri, dont le premier terme n’est pas attesté ailleurs ; nous avons recueilli dans plusieurs langues des formes très diverses (kab. yéyya ; IV.B.2. kabana ; ca. keboto ; ba. kos> ; ly. nyoro ; vag. dApkeli) qui désignent proba­ blement des variétés. La forme nuna est citée d’après G. ; kas. pi, pia po­ ssède des variantes : pi, pià, pé, péâ, pè, pèà, Ca. pi, Bo. pi, pia. 9. blanc : l’adjectif "blanc” est habituellement précédé d’un élé­ ment dont la nature sera examinée plus loin (cf. 3.4.). *85 est régulière­ ment représenté en delo par w devant o (cp. "plume" : kab. hundiw ; tem fun> ; is. G. -p>na ; vag. huq ; delo wona).

10. houe : le nom de la houe est dérivée du radical verbal "labou­ rer" qui fournit aussi un nom d’agent désignant le cultivateur : kab. xàyî et hadû, hada, e/ba ; la. har et hado, hara, i/wa ; ca. fare ; is. G. pa­ re; wîn. pâ, etc. Le vocalisme a est attesté en isala par Funke : pare,, pareba "houe", napar>, mparaba "cultivateur" et par Rattray : para”agriculture". Les variantes de "houe" sont nombreuses en kasem : Zw. vàrô, vano v>r>, vàànè (ko/de), Ca. v>d>, vaani (kv/di), Bo. varv, vaanu (ko/ti) ;cp. IV.D.2.

11. feuille : la forme isala est celle qui est donnée par R. ;B.S. la transcrit pâpâSn» Ra. pepaa, pepaaro, G. p3pâ, pàpâro. Le ton et la quantité sont en kasem incertaines : cp. Zw. v>, v>ro, Ca. v>>, Ra. v> , v>ro. Le chakali a paat/aga et le tamprusi kpatsak.

12. vent : il est possible que l’élément -lim/-len qui apparaît en gurunsi oriental (sauf en bago) soit identique à celui qui désigne l’eau dans ces langues. La forme isala est citée par G. ; Ra. a pel. Le même au­ teur donne en kasem, sous la rubrique "air" : vin et fugo ; le second sem­ ble devoir être rattaché au radical "souffler" : kab. fet, is. funi,vag. hu, kas. fuli (cf. Ra. fulle "fan"). La forme nuna notée par G. est v>, v>r>. 13. dix les formes vagala et tamprusi sont données d’après Ra., nu. fuà d'après G. ; kas. fugâ (Ca. fwug9) a une variante fuya ; ly.

fiya

(Bo.

fia)

ou

fi

a une variante

sya ou /i.

14. urine :les formes nuna et isala sont celles qu'indique G. ;pour la seconde de ces langues, Ra. donne fero et pour le kasem fea. Le nom de l'urine est dérivé du radical verbal "uriner" (kab. hew ; .tem fè ; ca. fo­ mfo ; del. feo ; is. G. f3, Ra. fe ; ph. fifiro ; kas. fo, Ra. fea ; nu. G. f3 ; ly. syi). 15. bras ; 16. épaule : la terminologie du membre supérieur est très incertaine ; il semble que le radical *F£A/0(M) ici représenté dési­ gne le bras proprement dit, du coude à l'épaule ; cependant les formes delo et cala sont données pour les noms de l'avant-bras. En lamba, hamu, ham9n qui correspond exactement à tem famû, famin est traduit par "aisselIe","épau Ie" étant un composé hagbaro, hagbaren dont le second terme est p e u têtre un nom de l'os. En tem et IV.B.3., il semble bien que les auteurs^aient recueilli les mêmes formes sous les rubriques "épaule” et "bras”. De même en kasem, v>n>> vano (Cardinal I vono, vono) est donné pour le nom du bras

71 de par Zw., vono, voano pour celui de l’épaule par Bo. ; mv>n» mvan est, selon Zw.32, le possessif de la 2e personne du singulier. une vaIl est à remarquer que IV.C.2. vakôma vakéfe comporte riante bakcma, bako/e. 17. chien : la forme isala est donnée par F. ; R. a vaha, La. vaha, vase, G. va, vasâ ; tamp. vaha, vasa est cité par Ra. et confirmé pour le singulier par B.S. Le groupe kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele emploie une autre base kur ou kul : kas. Zw. kakùra, kakùri ou kukùra,kukùri, ka/se ; IV.D.I. kukura^; IV.D.2. kura ou kükura, kukuri ; nu. kur>, kuri, T. kuro, kukuri, G. kulé, kùli ; ly. kuli, kulse, ga/se. Le degha a pwere, le mo manyau, le vagala nuahxn» Ra. noahen, nosehena. 18. main : les formes IV.B.2., IV.B.3., et IV.C.2. désignent le bras, vraisemblablement l’avant-bras, main comprise ; en IV.B.2., "main” est nisuâre, interprété par J. Delord comme nxsx warc "derrière la main" ; IV. B.3. nônu>r>, nûsu>r> (en face de nôn,nozi "bras") s’explique certai­ nement de la même manière ; comparez IV.C.2. nésan hâran "outer hand". La forme nin de IV.B.I. apparaît aussi en IV.B.2. dans nîntâka (IV.B.I. nindâ, kab. ndâka) "paume" ; elle désigne à la fois le bras et^la main, com­ me none en tem. Pour I’isala, Ra. donne nehe, nesea, G. nasS, nasà, La. nase et F. nase/nâ/né, naséba. IV.C.I. nâ- est le premier terme du com­ posé nad/âla "outer hand". Le groupe kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele emploie un autre radical je/ji/ja pour désigner l’ensemble main-avant-bras kas. Zw. dyènà, dyà/dyê, ka/se, Ca. Bo. d3Xna, d3x, Ra. gyena, gye ;IV. D.l. d/ip>n "outer hand" ; IV.D.2. gina koya Iitt7 "dos de la main" ; nu. G. gina, gi ; ly. gye, gyer, ka/se.

19. doigt : sauf dans le groupe précité où l’on trouve un radical fo/fe/fi, le nom du doigt semble être de même radical que celui de la main. En isala, IV.C.I., IV.C.2., winyè et probablement phwo, le vocalisme i du nom du doigt s’oppose au vocalisme a du nom de la main tel qu’il apparaît en premier terme de composé ; dans ces langues, sauf en winyè, le radical nïdésigne aussi l’orteil.

20. viande : la base nam- est attestée en tem dans fanam, fa­ nante, ke/te,"gîbier";pour|’isala, Ra.donne namea, namese qui est analogue à IV.C.2., et G. nàmya, nàmàsS. Le vocalisme a est^indiqué par Ra. encore pour le kasem : nane, nana ; We. a nônô, B.S. n>nx ; enfin G. cite en nuna nàmo, nàmâ, très proche de la forme lyele. Le gouressi a lam qu’ il faut peut-être rapprocher d’une forme identique en bulea ; de même Zw. cite en isala neemdo qui est more. 22. miel : le vocalisme e de del. téb> est attesté aussi e n kasem par We. téy> ; pour cette même langue, Bo. donne tuuru (ti). Les ex­ pressions citées en IV.C.I., IV.C.2., IV.D.I., IV.D.2. désignent littérale ment le "beurre" ou la "graisse" d’abeille ; le lyele a aussi tunu, tunur, de même sens. Les formes isala pour "miel" et "abeille" sont dues à G. 23. éléphant : is. batun» batuse est donné par Zw. bâtxînï. Le lyele possède deux formes : ^tu, txir et n§tu, natur. ploie sas>, sas>ne (cp. "cheval" ges>, gesénc), le vagaïa et selon Ra., respectivement bala, balaze'et bwola, bwolsa et le rès Del., gbala. 24. trois

:

; G. a bàtu, Le bago em­ le tamprusi, degha, d’ap­

le nom de nombre est habituellement cité sous la for-

12

me "préfixée" qu’il a dans le comput ; en lamba, tem, IV.B.3. et peut - être en IV.B.2., le premier terme est lui-même complexe et comporte outre na- un morphème de classe : ainsi en tem nabodoso, nasedoso, natedoso, selon la classe du substantif qualifié. La sonorisation de t en d est de règle e n IV.B.2., tem et IV.B.3. La forme isala est due à G. ; F. donne betuo, betô, betode, betodo, La. t>re (Léo) et botoro (Ghana). Le vagala a ahoro et le siti tyôro, irréductib I es aux précédents. 25. manger ; IV.B.3. do est suspect parce que le kabrè emploie pour "manger" t>y, t>ki, IV.B.I. t>, IV.B.2. d>yu, la. to, toku et que comme le montre IV.B.2. il y a souvent hésitation chez Koelle entre t et d à P initiale, surtout s’ils sont immédiatement précédés d’une voyelle ou d ’ une consonne sonore, ce qui est le cas dans les expressions qu’il cite : IV.B.2. mand>yu mayo et IV.B.3. m> dô gman "I eat ri ce" (cp. IV.B.I. man t> gmân) En winyè ji est très probablement le fait d’une palatalisation locale dont l’équivalent se retrouve en lyele (gyi) ; ph. àmidio est sans doute un énoncé complet, mais que nous sommes hors d’état d’analyser.

26. serpent : Ra. donne en isala dem,dema, La. durai (is. de Léo), F. do, edo ; les formes vagala et tamprusi sont aussi citées par Ra. qui a pour ïe kasem deo, dena, de/ba ; IV.D.2. dunu présente une varian­ te duru ; au lieu de d>n, déne, G. indique pour le nuna don, duna. IV. B. I. tum témoigne de I’incertitude des transcriptions de Koelle que J. Delord33 explique par la méconnaissance du trait distinctif opposant /t/ apico-dental, réalisé [t] ou éventuellement (d) , à /d/ apico-postaIvéo la ire, sonore ou sourd. 27. bois : l’explication proposée pour IV.B.I. tum vaut aussi pour IV.B.I. et IV.B.2. tési en face de kab. day, dasi et de la. daga, dase.La forme isala da, dàs5 est celle de G. ; Ra. a da, dase, F. d a, dasé, La., pour Léo, danse. IV.G.2. dakuma est le"bois de chauffage"(cp ba. kumo "feu"), de même que IV.D.2. mén da ("feu" mén); cp. kas. min dàà , de même sens. En kasem, dàà a pour variantes daga et daà ; en nuna d^o, d^9, ko/te, cité à côté de_ da, dàè, est probablement Je bâton (kab. daw, dan, ku/e, IV.B.2. tàyu, tan, la. dau, dani ; is. dàân, dààsXn , selon R.) ; da- en vagala est également le premier membre d’un composé dé­ signant Je bâton : dakpala, cité par Ra. tem den, dase, ca. da, eda,ba. dane, dase, chak. daa sont traduits par "arbre". Il en va de même de IV.G. I . dâ, I V.D.I. de, IV.D.2. dâ, vag. daa, s i. dàha, de. da, gou. dao. 28. pintade : la forme lamba est jemarsi, mier membre de laquelle on reconnaît le nom du poulet avec le vocalisme du nom de la poule jemu, jemen. Le inexplicable sinon par une forte labialisation de s fusion entre et (fw).

jemarsin, dans le : jam9r, jami, winyè aurait fun, responsable d’une

pre­ mais funi con­

29. mourir : ca. sen et del. sim> désignent le fait de mourir, comme kab. sim (bu), la. sem (be), win. sémù, ph. si>, vag. Ra. seo. L’ isala possède une forme suba qui est probablement un accompli comparable à kab. sib, la. seb, IV.B.2. seba. On a en kas. Zw. les formes fléchies t9ga, toa dont Ca. ti est sans doute le radical ; cp. B.S. tiga, Bo. tv,twa, Ra. to et IV.D.I. teya, IV.D,2. téya, nu. G. te, ly. kyi, kyua, kyi. 30. oiseau : l’appartenance de ca. dijim, ajimbe à cette série n’est pas certaine, mais possible en dépit de l’alternance préfixale q u i

73 suggère un emprunt ; la base est en effet très proche de celle du nom delo, qui apparaît aussi en second terme de compose dans le nom de la poule : gegyem, gegyeme (cp. ba, simia "oiseau”, kesimire "poule") ; gyinébu com­ porte certainement le nom de l’enfant. Une formation analogue, mais avec un radical di- pour premier terme est attestée en isala : dibie, dïbisxn (cp IV.C.I . dfwa, 1V.C.2. dfya, dfyema)• En isala, IV.C.I., IV.C.2., la base qui désigne ailleurs l’oiseau a été affectée à la poule : fs. d3unxn, d3fnne , IV.C.I. gime, IV.C.2. gïmen, ginna. Cette interprétation est corroborée par le nom de la chauve-sou­ ris, très vraisemblablement de même radical que celui de l’oiseau et qui est gima, gimeze en IV.C.2., gyen, gyenne (Ra.) en isala. En phwo, le même radical, semble-t-il, désigne l’oiseau : ^azugyo (âest inexpliqué, tout comme celui de la. asSmo) et la poule : zimie, zïmiù, mais avec un vocalisme différent; encore La. donne-t-îI pour "poule" zumye (cp. zima, zime "roussette"). Il en va de même en vagala où "oiseau" est zumbee et "poule" zai; si. zahale "poule" appartient à la même série. En lyele, zyu, zir, wa/re, désigne un rapace ; comparez kab. sumuw, sumin, ku/e, de classescorrespondantes, qui signifie "gros oiseau".

31. chauve-souris : les formes nuna et phwo désignent la rousset­ te ; iI en va de même, selon Bo., de zunzunu en kasem et, selon G. , de gyenne, gyenna en isala (Ra. gyen, gyenne). La petite chauve-souris de ca­ se est nàsérè en nuna, et sisSrS en kasem. Pour IV.D.2., Koelle donne : dyon et d/ion, pl. gîonu et gïcmu. 32. savoir : la forme sala est celle que donne G ; R. a d3Ama, d3An analogue, au vocalisme près, à kab. sim, sin, et B.S. dzàn, F. d3in. D’une manière générale, les formes en -m peuvent être tenues pour des for­ mes d’accompli, celles en -n comportant le morphème -g de non-accompli.

33. être debout : les formes kabrè, IV.B.I., IV.B.2., IV. B. 3., gouressi et degha sont traduites par "s’arrêter" ; cependant kab. sin si­ gnifie aussi "être debout" et la ressemblance entre tem sim et IV.B.3. sim n’est probablement pas fortuite. En isala t/în est la forme citée par B. S. ; F. a fie "aufstanden" _et G. kye dàha. Une incertitude analogue est constatée en kasem pour "attendre" qui pourrait être de même radical (cf.del. sen "stehen, warten") : Bo. note kyàyem le nom d'action qui en est dérivé Ca. (t/abi) et Zw. zàgé le verbe lui-même. 35. lièvre : t/uon en isala est la forme donnée par R.;G. a kyomo, kyoma ; kas. zoni, zona (ou zw^m, zJna) est transcrit 3Ôni, 3oàna par Bo. ; en nuna G. cite zumc, zùmi. 36. entrailles : les formes citées entre parenthèses sont tradui­ tes par "ventre", kab. lotu et la. lits désignant à la fois le ventre et les intestins. Le cala appel le wolete le bas-ventre ; "ventre" est en îs.R. lùorun, luoro (G. Iworo, Iworà). 37. racine : l’élément ti- ou de- préposé au nom de la racine est le radical du nom "arbre"; le sens de nàpu- en isala nous est incon­ nu ; la forme est complexe, puisque G. a pour la même langue n31ùrà, nàlursl, IV.C.I. nâkel et IV.D.I. nade.

guru

38. ^forger : is. (G. lukuru, lukura).

lukï

est cité par G.; F. a pour "forgeron" lu-

74 39. boire : win. nwyo est^à rapprocher de ly. nywe ( (nue)) e t d’une forme isala citée par G. * nyua ; cp. Ra. nyoa ; (nwy) noTe proba­ blement un ny "labialisé" et "vélarisé". Pour IV.B.I., Koelle donne m an yêyo lom ”1 drink water" qui est certainement une fausse coupe pour ma nyoyo lom. 40. fumée : IV.D.I. nne est d’interprétation difficile ; cepen­ dant le rapprochement avec IV.D.2. nyde et nu. G. nywe porte â y voir une réalisation de *nywe. Dans is. nûàsAn (B.S. nuàs3n ), nua- est une variante (ou une interprétation) de nyua- comme en font foi les formes parallèles en IV.C. I., IV.C.2. et ce I le donnée par G. en isala même : nyw>âs3. La même explica­ tion vaut sans doute pour chak. nuasx également cité par B.S.

41. sang : G. donne pour I’Isala kyâl^kyallè et B.S. pour I e kasem d3âna et pour le vagala t/al. Le tem a àsima, IV.B.3. ^zema et âzma, le cala asuma, le delo fatabo et le bago folim> ; la forme sîtï est inconnue. 42. mouche : Le tem possède une forme composée analogue à kab. k>c>y, k>c>sx, désignant la tsétsé : k>gya, k>gyase, ka/se. Le nuna a une forme simple citée par G. gywa, gywé. L’alternance vocalique a/e/> garan­ tit l’authenticité de cette série ; en revanche ca. koconko,aconko et del. gatwyoné, gatwyonése "moustique” sont probablement empruntés à adele etwono bctwono ou à guang Anarta twono, i twono de même sens.

43. s’asseoir : IV.B.2. kake, dans menkake "I sit down",en face de IV.B.I. man d/ayâ, est inexpliqué. Bo. donne pour le kasem gye q u i correspond aux formes IV.D.2. et nu. G. citées ici ; B.S. a d33nx.

44. marché, 45.acheter; vendre : IV.B.3. këako, k?anest pro­ bablement identique à kab. kxyakuw, kxyan, le pluriel de ce nom étant don­ né par J. Delord sous troisformes : kxyakxn, kxyar) et kxyeen. del . y > "vendre" est à rapprocher de is. yaxiwa, yause "marché” qui comporte une va­ riante y>va, y>se ; is. yâllè "vendre" est peut-être un verbe composé dont le second terme serait le "acheter" attesté en cala et en delo. R» 46. sein : les formes winyè et phwo doivent être interprétées corn me comportant un h- initial ; comparez is. yxlAn "sein", nayxlAn " lait de vache" ; IV.C.2. ïyal "sein”, nâyal "lait”; win. éï "sein", nîhimù "lait" ; ph. Île "sein", nàhilimà "lait”. D’autre part F. note éla, elabà et G. île, lia ce que R. transcrit yxlAns yxla en isala. Enfin J. Delord signale en kabrè une confusion fréquente entre h et y devant i, (”puits" : yide/hide). Les formes vagala, mo et chakali s’expliquent probablement de même. IV.D.I. inyêle (cp. "lait" nîele) et nyîle ("lait” nanyîle)sont inexpl iqués. 47. venir : en lamba, "venir" est donné sous les formes kam/kan, k>/ko ; en isala, Ra. a kw3, G. k>à qui sont peut-être des formes d e parfait. Il faut rapprocher de ph. k>ni, ba. kone "bringen" et kab. kom soni na "apporter" (mot à mot "venir avec"). Les deux attestations de g imméimputables à un phénomène de sandhî : le verbe est dans les deux cas diatement précédé du pronom personnel I.sg. : IV.B.2. mong>n » IV.D . mâgoSne. L’appartenance de si. kyi à cette série n’est pas assurée. 48.

lire :

Ca. a en kasem

ga ; del.

kala

signifie

” compter

75 aussi bien que "lire". 49. aile : tem -ku, -kini apparaît dans deux composés de clas­ ses ke/te traduits l’un et l’autre par "aile" : fendeku, fendekini et tevekû, tevekini. En isala, G. a gik3, gikarà dont le premier terme est probablement le radical du nom de la poule.

50. poule, 51. coq, 52. poussin: "Poule" désigne ici l’espèce; le lamba distingue kyamar (tyamSr, jam3r), t^ami (jami) qui porte ce sens de jemu (kyemu, tyimu), jernen (tyimen), ku/nyï, qui désigne la poule femelle; ce dernier sens est aussi celui de kelimbérè en tem. En delo et bago, le nom de la poule est composé de ge- ou ke- et d u nom de l’oiseau ; c’est du radical de ce dernier que sont dérivés les subs­ tantifs "poule", "coq", "poussin" en cala, IV.C.I., IV.C.2., en phwo, en va­ gala et en siti. Delafosse cite en gouressi gbâla qu’il faut peut - être rapprocher de win. koèbâlà "coqs". L’initiale palatalisée est transcrite de façons très diverses, parfois par le même auteur : ainsi de "poule" en lamba cité ci-dessus, de "coq" dans la même langue (jampar, jampaya ou kyenpar/kyekpar, kyekpaya), de "poule"en kasem : Zw. tyoro, tyeni (ou tyené), Ca. t/odo, t/eeni, Bo. coro, ceenu (ku/ti); en premier terme de composé, le radical est tyi- (Zw.), t.fi- æ. S.), ou ki- (Bo.) ; "poussin" est^ kyibie, kyibia pour Rattray, kibù,kibia pour Bonvini, tyibu (ou tyibio), tyibiâ pour Zwernemann. Koelle en IV.D.I. hésite entre kioro et d/iuro, en IV.D.2. entre kiero, d/iôro e t kioro. "Coq" et "poussin" sont cités en nuna d’après Girault qui donne pour "poule" kyelù, kyelâ (en premier terme de composé kye-) à rapprocher d e ly. kyolo "poule" et kyele "poussin". "Coq" en kasem comporte au singu­ lier une variante tyâbiâ. 53. brousse : kab. lakuw, lakin est,se Ion J. Delord, un ; comparez vag. langara.Le posé dont le premier terme est law, Jan vocalisme i est attesté par Rattray en isala : gire. Le sens propre d u radical *K2A/I/0 pourrait être "savane" : ca. kase désigne la brousse et l’herbe (cp. is. kâhà, kasXn "herbe") de même que kas. gao (ou gaa) garo, gâwe, Ca. gaau,^gaadu.Cependant IV.D.I. gâo,IV.D.2. gâo, gam, IV.C IV.C.2. gawan, gawonna ^sont traduits par "forest". Pour le nuna donne gâo, gan ; is. g3rè, g3râ est emprunté au même auteur. •yw/b>y>v, b>yin, ku/è, qui correspond directement à tem boro. En winyè, G. cite dabogrïi qui aurait valeur de collectif ; I a forme isala est également due à cet auteur. ren ;

74. nom : B.S. transcrit yirSn en isala ce que Ra. écrit yeG. a ire, ira. En kasem, Ra. donne yere, yera, de/ye, B.S. yfdi.

75. dent : il semble que trois radicaux distincts désignent la dent, mais tous trois sont élargis dans tout ou partie de leurs attestations par 1. Les variantes sont nombreuses en isala : F. nyila, nyilâba,G. ny31e, nyâla, Ra. nyel, nyelea ; la plus intéressante est yel, donné par La. comme propre à I’isala de Léo. En vagala, Ra. donne nyen, nyena ; e n kasem, outre yÉlé, yslâ, Zw. note yéli, yéla, Ca. et Bo. y31i, y319; kele est attesté en kabrè à coté de kédè, et gêde en IV.B.2. à côté de kêde. 76. peau : La. tenu est traduit par "corps", ce qui est aussi l’un des sens de t>nuw en kabrè et de tonu en tem. C’est une autre base "corps" qui apparaît en premier terme des composés IV.C.I. yârtan, IV.C.2. yiretan et IV.C.I. yiratono ; ’be- en winyè n’a pas été identifié ; o n doit peut-être en rapprocher b>- en mo. Les formes tamprusi et isala sont citées d’après Ra., cette dernière au sens de "hide"; R. a tein "goat skin Zw. te, F. te, temba, G. tano, tasS. Le tem désigne la dépouille animale par tonde, tona, de/a. Le radical non élargi est attesté en delo, au sens de "corps" : t>. existe boa, be.

77. un autre radical de

78. ou wunas3 ; kab. pxnya nées d’après Girault.

attacher:les formes isalaetnuna sont citées par G. même sens : del.bàge, kas. ba, baya, be, nu. ba

année :la forme de classeseest en lamba wuse,wus aune variante pinde. Les formes nuna sont don­

79. excrément : en kasem, Ra. donne benu, Bo. beenu (ti); is. ben a, selon Zw., une variante bin et selon Ra. une autre ban dont I e vocalisme a se retrouve en phwo ; G. Indique pour la même langue bana,bâs3 ; nu. bè, bànâ est cité par le même auteur.

80. trou : La. wo et ca. b> désignent la tombe ; is. bù>n est pour G. b>â, b>ânà et pour F. >-bùa ; nu. bô est noté b> par G.;en kasem, Zw. cite, à titre de variante de b»ne (Ca. b>m), bwâné, bwané.

79 1 D. Westermann. Die Sudan&prachen. Ëine epraakuergleichat de Studie.Hamburg 1911 2 0. KOhler, 1956, p. 249-260 (cf. 1.3. Bibliographie). 3 Cf. notamment 0. Westermann and M. A. Bryan, 1952, p. 61 ; M. de Lavergne de Tressan, 1952, p. 84 ; J.Zwernemann, 1958a ; J.T. Bendot—Samuel, 1965, *• G. Manessy. 1967.

5 Pour le premier, voir J.T. Bendoi—Samuel, 1965, p. 47-48. La documentation sur le kurumfe est encore

très

Insuffisante ; cette lacune sera comblée par la publication des résultats d'une enquête menée en 1968 par

le

R.P. A. Prost et par le vocabulaire kurumfe-français de W. Staude et A, Schweeger-Hefel, à paraître. La ques­

second

tion du larhama a été brièvement examinée dans le rapport sur les langues voltaïques discuté lors du

Colloque International de Linguistique Négro-afri cal ne (Dakar, 1962) ; cf. G. Manessy, 1963,p.258-259. 6 D. Dalby. The Me I Languages : a reclasslfIcatIon of Southern "West Atlantic", African Langage Studiee, VI; London, 1965, p. 16.

7 Notre information sur le kabrè a été enrichie par de très nombreuses communications personnelles de

M.

J.

De lord. 8 "Base" désigne Ici tout élément radical ou élargi auquel s'attache un affixe. 9 Les chiffres en caractères italiques renvoient au tableau IV où sont donnés des exemples destinés à

illus­

trer les formules proposées.

10 Bon-Nicolas 1953, p. 145.

11 J. Delord, 1966 b., p. 6. 12 Bon-Nicolas, 1953, p. 145. 13 Cette Incertitude est particulièrement nette en ce qui concerne le degré d'aperture ou de tension ; "couteau" est en kasem

siu, aiinu

vocabulaire de Rattray, siu, sxm

seo( seno

ainsi

dans

I e

dans la transcription de J, Callow, contemporaine des deux premières.

L e

selon le P. Bonvlni,

sio, sin

pour J. Zwernemann,

non de la chèvre dans la même langue est noté bon, bonè par J. Zwernemann, b>no, bone/bonne par Rattray, b>no, b>ni/b>m par le P. Bonvlni, puis bunu, bunnu par le même auteur dans un texte postérieur concernant le même dialecte et également

par J. Callow. "Oiseau", en vagala, est

bunu bvnx

zumbe* dans la description

zumbee dans la liste de J .T. Bendor-Samue I (The Grusi Sub-Group

de M. Crouch et N. Smlles,

) fondée

sur

les mêmes matériaux. Ces quatre langues sont le kabrè (J. Delord, ms. Inédit), le kasem (J. Callow, 1965 b.), le si sa la (R. and

M. Rowland, 1965) et le vagala (M. Crouch and N. Smlles, 1966). 15 Ainsi

dans une langue donnée est-Il susceptible de correspondre étymologiquement à

>

langue,s'Il n'est dans la première qu’une variante combinatoire d'un phonème

dans une

autre

/o/, La démonstration ne

peut

o

être tentée que dans la mesure où l’on dispose de matériaux suffisants pour l’un et l’autre parler. 16 Le tamprusi seul fait difficulté, non que

u

en soit absent, mais parce qu'on n’a pu, faute de documents,

l'y trouver en correspondance assurée avec aucune forme kabrè, isala, vagala ou kasem.

17 Aucune correspondance n'établit l'existence en 18 e

IV.D.2. d'un représentant de

^Ig.

est attesté en IV.C.2., IV.D.I., IV.D.2., mo, gouressl, mais dans des formes étrangères aux séries

éty­

mologiques que nous avons pu Instituer.

R.

18 cp. isala

-fiama, F.

-fia, Ra.

fean pi- feese .

20 II est possible qu'une assimilation du degré d’aperture se produise parfois ; en kabrè, deux exemples seu­ lement de noté

présuffixal devant le suffixe

e

-ya

ont été recueillis : léyà "perdrix" et

neye

"doigt",aussi

niya.

21 J. Callow 1965 b., p. 49.

22 J. Callow op. ait.

: "bite" dAn

p. 14,

dïn p. 50 ; "water" iiîn

p. 13,

IxAn p. 50.

23 D’assez nombreux exemples d’alternance vocalIque sont donnés dans le tableau IV et dans son commentaire :

*I2/*U : 78 ;

30 -,

*I2/*U2:

9, 21/22, 28, 29 ; *I2/«t) : 60 ; *1 (l)/*02 : 40,

: 23, 28,

: 37 ; *E/*O : 14 i *A/*O2 : 11 i *I2/*U/*E : 8 ; *I1/*0/*E : 1 ; •l/’o/’A : 18, *I2/*Ü2/*A : 10-,

•E/*A/*0 : 43, 62 ; *E/»A/*0g : 76 ; *E/*A/*I : 7.

4

: 18 ;

80 24 Ce++e affirmation est arbitraire dans la mesure où il est impossible, dans certaines langues, de ner si

est le représentant de

e

ou de

ou o celui de *U£, *Û2

*E

dîscer -

ou

*0]_ ; elle es+ valable pour les

*1^, *1^, *^1» *^2

des correspondances fondées sur

langues où les identifications sont relativement sûres.

25 I I est souvent difficile d'assigner un symbole précis

un petit nombre d'exemples ;

(7 exemples) sur

*!]_/

.

i néd i t et I968.

27

ms.

28

1965 b., p. 3.

23 Mù'ller indique l'existence en tem d'un ton haut

leur il

*I2/*U2

(I).

*Ui (I), et

, v-

les cas sûrs montrent une nette prédominance de

faut attribuer aux syllabes sans accent.

- et d'un ton bas

1

; mais il ne précise pas quelle va­

Il est probable qu'il applique le procédé de Christaller, se

-Ion lequel toute syllabe non accentuée est de même hauteur que la dernière syllabe accentuée, et de ton

bas

si elle est initiale. Cette interprétation vaut aussi pour les formes cala, delo et bago données par Wester -

mann, les verbes,

lorsque leur flexion est connue, sont donnés en kabrè, IV.B.I.,

IV.B.2.,

lamba, tem et n u n a

sous les formes de perfectif et d'vmperfectH, en kasem sous celles de l'aoriste, du çerfectlf et de l’Imper-

fectif

; les noms le

sont sous les formes de singulier et de pluriel avec indication, éventuellement,

des

classes auxquelles ces formes appartiennent. 31 Les formes données par A.W. Cardinal I, The natives of the Northern Territories of the Gold Coast,

1921, sont citées d'après J. Zwernemann, 1957.

I967, p,

32

J. Zwernemann,

33

J . De lord,

34

J. Zwernemann,

1967, p. 150.

35

J. Zwernemann,

1967, p.

36

J. Delord,

145.

1966 b.

1966 b.

145.

London,

COLLOQUES INTERNATIONAUX

DU

*

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Sciences humaines

p

LA CLASSIFICATION NOMINALE DANS LES LANGUES NEGRO - AFRICAINES

H

AIX-EN-PROVENCE 3-7 juillet 1967

Ouvrage in -8° raisin, 400 pages, relié

ÉDITIONS DU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 15, quai Anatole France — PARIS VII* t-

C.C.P. 9061-11

Tel.: 555-26-70

Imprimé en Belgique par Nauwelaerts Printing Dept., Louvain (1502)

> ;?■

i -1

I

GABRIEL MANESSY

LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques II

SELAF - PARIS KLINCKSIÉCK, dépositaire

1969

BIBLIOTHÈQUE

DE

LA

S. E. L. A. F.

GABRIEL MANESSY

LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques

II

SELAF - PARIS

KLINCKSIECK, dépositaire 1969

University of Colorado Libraries-Boulder

© SELAF — Paris, 1969

AVERTISSEMENT

Les publications de la SELAF paraissent maintenant en tirage off -

set,

Pour la dactylographie des articles, nous disposons d’une machine

et de plusieurs

sphères.

Le texte courant est frappé

en

IBM

caractères

"Prestige Elite" et l’italique avec la sphère "Light Italie",

Les termes et

exemples de la langue ou des langues étudiées

sont

dans l’ouvrage

évidence par l’emploi des caractères "Letter Gothic". ciaux, seule la sphère "Symbol 12", comprenant les

grec et certains symboles mathématiques, est

mis

Pour les signes

en

spé­

caractères de l’alphabet

actuellement

disponible.

Ces

signes sont les suivants ; Signes mathématiques

+

X

ô

Alphabet grec a g r y A

6 00

A V

(

M

{ } r

n

£ I V

T $ ?

n

Signes divers

6 £ £ n 9 i K À

if § t

P V

i t 1 2 3 i+ '5 6 7 8 9 0

e 0 TT a P T U

0 X

w

L

9

En l’absence d’une sphère à caractères phonétiques, nous avons été

obligés d’utiliser quelques artifices pour la transcription de certains pho­

nèmes, notamment ; o ouvert qui a été noté par >, n vélaire par rij alors que l’emploi des majuscules sert à représenter les glottalisées injectives

que le chiffre 7 figure l’occlusion globale, etc. Nous prions le lecteur de bien vouloir nous en excuser.

, et

BIBLIOTHEQUE DE LA SELAF

Sous le titre " Bulletin de ta SELAF fr j

les numéros suivants

ont

paru: Année 1967 I.Gladys GUARISMA

2 . Marcel GROSS 3 .France CLOAREC-HEISS

4.Nicole TERSIS

Année 1968 5. Claude HAGEGE 6. Suzanne PLATIEL

7. Marie-Paule FERRY 8. Jean-Pierre CAPRILE

9. Paulette ROULON

10.Nicole TERSIS

Esquisse phonologique du bafia ( langue bantou du Cameroun méridional)~2ème éd. Essai pour une phonologie du boule (lan­ gue kua de Côte d'Ivoire)-épuisé. Essai de phonologie du parler banda-linda de Ippy (langue du ss-groupe Oriental du groupe Adama^a - Oriental 3 famille Bénoué-Congo^parlée en République C e ntrafricaine)-épuisé. Essai pour une phonologie du gurma.Lexi­ que gurma-français (langue gur du Nord Togo)-épuisé. Description phonologique du mbum (langue du groupe Adamab)a 9 famille Bénoué-Congo parlée au Cameroun centre-ouest)-épuisé. Esquisse d'une étude du musey(langue des confins tchado-camerounais^famille Tchado-hamitique) Deux langues tenda du Sénégal^ basari et bedik(groupe de l'Ouest-Atlantiquefa­ mille Bénoué-Congo). Essai de phonologie du mbay. Emprunts arabes en mbay(langue sara,groupe soudanais—centralfamille nilo-saharienne >par lée aux confins du Tchad et de la RCA). Essai d'une phonologie du tyembara (dia­ lecte sénoufo)-langue gur de Côte d'Ivoi re). Le parlé dendé: phonologie ^lexique , em­ prunts (languevéhiculaire nilo—saharien­ ne du groupe songhai,parlée aux confins du Nigerjdu Dahomey et du Nigéria).

Depuis I9693nos publications portent le titre "Bibliothèque de la SELAF" sous lequel sont déjà parus ou paraitront les numéros suivants: II.Claude HAGEGE 12,-13,Gabriel MANESSY 14,France CLOAREC

lë.Gladys GUARISMA 16.Luc BOUQUIAUX et R.PUJOL

17.Geneviève CALAME-GRIAULE

Esquisse linguistique du tikar(Cameroun) Langues gurunsi(étude comparative) I. Banda-linda de Ippy.Phonologie. Déri­ vation et composition - II. Les modalités personnelles dans quelques langues oubanguiennes(discours direct-discours in­ direct) Etudes bafia:Phonologie,Classes dTaccord Lexique bafia-fronçai s. Lexique botanique des Isongo (population de langue bantou de République Centra­ fricaine) Le thème de lrarbre dans les contes africains.

Toute correspondance concernant les publications devra être adres­

sée à:

SELAF - 5 rue de Marseille „ 75.PARIS 10, (France)-Té 1.208. 47-66 Les adhésions à la "Société pour l'étude des langues Africaines" ainsi que les renouvellements d'adhési on sont à envoyer à cette même adresse Le règlement des cotisations est à effectuer de préférence par virement pos­ tal ou bancaire:

- soit au compte de la Société> n° 58.122 T, "ré dit 53 boulevard Haussmann^75.Paris 9.

Lyonnais

Agence

R j

- soit au CCP 947 du Crédit Lyonnais Agence Rs en précisant sur le talon réservé à la correspondance "Pour le compte n°58.I22 T de la SELAF".

Le taux de la cotisation annuelle3qui comprend la réception de nos blications de l'année^est porté pour l'année 1969 à: -membres individuels: France et Marché Commun 35FF. Ailleurs 50FF. -bibliothèque sinstituts et collectivités France et Marché Commun 80FF. Ailleurs 90FF.

pu­

Cette cotisation est nécessairement assortie de la qualité de membre de la Société^en tant que personne physique ou morale.

Pour l'achat de numéros isolés ^s'adresser à la librairie C.KLINCKSIECK3 II rue de Lille>75.PARIS 7. (Tél. 548.66-20)

Le comité de Rédaction et de lecture comprend les membres suivants

f

10 Luc BOUQUIAUX Geneviève CALAME-GRIAULE

Pierre-Francis LACROIX

Jacqueline M.C. THOMAS Les manuscrits proposés pour la publication sont à envoyer au Co­ mité de Rédaction à l'adresse de la SELAF,ct~dessus. Ils doivent être entiè­ rement dactylographiés en double interligne. Le mode de présentation^la mise en page et les caractères employés pétant fonction du procédé de reproduction sont soumis aux décisions de la Rédaction concernant les normes de la revue. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Le contenu des articles publiés n'engage que la seule responsabilité de leurs auteurs.

La publication d'un article dans la Bibliothèque de la SELAF ne donne pas lieu à d'autres droits d'auteur qu'à dix exemplaires en tirés-à-part du numéro. L'auteur pourra se procurer une quinzaine d'exemplaires supplémentai res à tarif réduit.

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LES

LANGUES

GURUNSI

Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques ' '

I ï

!

3. CORRESPONDANCES MORPHOLOGIQUES

3. 1. 3. 2. Elargissements

3. 3. Radicaux pronominaux 3.

3. 1. Pronoms de classe

3.

3. 2. Pronoms personnels

3.

3. 3. Pronoms interrogatifs

3. 4. Substituts 3. 5. Suffixes nominaux 3. 6. Particules déictiques et înterrogatives

3. 6. 1. Particules déictiques 3. 6. 2. Particules interrogatives 3. 7. Conjonctions et indicateurs de fonction.

12

4. LA SOUS-FAMILLE GURUNSI 4. î. Comparaison générale

4. 1. 1. Isoglosses 4. 1.2. Morphèmes 4. 1. 3. Vocabulaire

4. 2. Langues actuelles

4.2. 1. Groupe A 4. 2. 2. Groupe B 4. 2. 3. Groupe C

4. 3. Evolution de la sous-fami I!e gurunsi. 5.

ANNEXES 5. 1. Correspondances lexicales (radicaux nominaux et verbaux) 5. 2. Bulea 5. 3. Kurumfe.

13 3. CORRESPONDANCES MORPHOLOGIQUES

3. 1.

Nous ne prétendons pas ici développer une grammaire comparée des lan­

gues gurunsi, entreprise prématurée en l’état actuel

nos

de

mais seulement démontrer la communauté d’origine de ces

sivement sur les éléments grammaticaux.

l’enquête

en

rendant

hasard

ni à I’

langues

manifestes des analogies qu’on a peu de motifs d’imputer

emprunt. Telle est la raison pour laquelle

connaissances,

au

a porté presque exclu­

On constatera de vastes lacunes, qui

tiennent à l’insuffisance de la documentation, à son caractère souvent incer­ tain et à la nature même des morphèmes considérés.

Ainsi

n’est-il

pas fait

mention des "adverbes” qui constituent une catégorie mal définie où voisinent des substantifs, des modalités de proposition et des monèmes

autonomes. Il a

fallu de même renoncer à tirer argument des déterminants verbaux

(marques de

temps ou d’aspect, auxiIiai res, négations) parce que l’information fait défaut le plus souvent de mo­

pour toute la zone méridionale, et parce qu’il s’agit

nosyllabes soumis à amalgame ou à élision, parfois de morphèmes prosodiques ; leur fonction est en outre difficile à préciser hors

d’un

qui nous

système

est le plus souvent mal connu. D’une manière générale, le verbe se prête beau­

coup mieux à la comparaison typologique37 qu’aux recherchesgénéalogiques pour

lesquelles les analogies de structure n’ont aucune

probante en l’ab­

valeur

sence d’un matériel morphologique commun. Il n’en va pas de concerne le pronom et le nom où les correspondances de

même

en

ce qui

forme sont nombreuses

et précises ; ce sont donc ces dernières surtout qui vont

être examinées ci-

dessous. 3. 2. ELARGISSEMENTS

Nous avons précédemment constaté (cf. 2. 2. 2.) que le nombre des for­

mules de correspondance concernant les phonèmes

en

fin de base était étroi­

tement limité. Ce fait a été interprété non comme une règle de phonologique propre au "gurunsi commun",

distribution

mais comme l’indice d’une structure

morphologique partieuIière, la base nominale ou verbale étant constituée dans

cette langue par un radical CV éventuellement morphèmes monophonématiques.

élargi

par un petit nombre de

14 Le caractère "non radical" des consonnes finales

être aisément

peut

démontré dans la plupart des cas par l’examen de séries de formesde même sens appartenant à des langues différentes et dans

lesquelles

le même radical se

diverses ou bien dépourvu de

présente affecté de terminaisons consonantîques

celles-ci ; ainsi de l’un des radicaux "fer" qui se termine par ::-K en IV. B. 1. : nyéyuto, IV. B. 2. : nyiyeto

et câla : nyegere, par "-L en delo : nyele,

par ::-D en kabrè : nyiyéw, pl. nyiyin, "coll." uyxyxtu, et par 0 en lamba encore dans nyotâ qui comporte le même

en lamba : nyoro,

suffixe que les formes

IV. B. 1. et IV. B. 2. et kabrè, où la voyelle présuffixale est épenthétique; le kabrè possède d’ailleurs aussi une forme en ;:-K : nyxytu. Le même procédé «M permet d’établir que les bases à voyelle longue CV ou à diphtongue CW’ doi­

vent être tenues pour morphologiquement complexes ;

comparez

"boire" à is. F. ny> et à nuna nyo (radical),

(parfait),

nyoi

B.S. nyuà

is.

nyoà (impar­

fait). II ne paraît pas possible d’aller très au-delà de ces observations et

de dresser un inventaire des élargissements comme on peut

faire pour les

le

suffixes nominaux par exemple, parce que ces éléments n’entrent système d’oppositions imputable au "gurunsi commun"

dans

aucun

et que, sauf exceptions,

nous sommes dans l’incapacité de leur assigner un contenu Rien ne permet donc d’affirmer que ::-M, par exemple,

sémantique précis.

représente

un

seul et

même morphème dans toutes les langues et, pour chacune, dans toutes les bases

où il est attesté. Tout au plus peut-on constater que ::-M, ::-N, ::-L et les éIargissements vocalîques sont communs aux bases nominales

et verbales, alors

que i:-D, î:~S, "-K et ::-W semblent n’être employés

qu’après des radicaux ver­

baux ; ils n’apparaissent dans les noms que pour

autant que ceux-ci sont dé­

rivés de bases verbales : le nom du fer ci-dessus

évoqué

se rattache, selon

J. Delord38 à nyxy et nyxy "appuyer, presser", celui du mortier : tem s>w6re, s>w>, ca. s>be, del. sewyé, sewyése à un verbe "piler" attesté en kabrè: s>b. Cette affirmation ne vaut évidemment que pour les radicaux hérités du "gurun­

si commun" ; on ne peut exclure la possibilité d’emprunt

de

bases terminées

par -s, -r, -k, -g, -w ou -b, ni d’ailleurs celle de formations analogiques.

Ce dernier cas se présente pour :c-D, qui

est un des rares élargisse-

ments dont on puisse discerner la fonction,. Il est très largement

dans les langues gurunsi sous la forme -r- (-y- en kabrè)

ou

-d-,

représenté

dans des

noms d’agent dérivés de verbes où il est siji vï des suffixes des classes ”0 et ::BA : kas. lu "forger", lurû9 lurâ "forgerc)n" ; is. ga "voler", gar> "voleur"

la. har "cultiver", hade, hada ou tara "cul tîvateur",

tem

bâ "danser", bàr "tailleur" ; kas. We. nyane "coudre", gan-nyano

"tail­

leur", etc. Il s’agit plutôt d’un morphème

fréquentatif, selon l’interpréta­

tion proposée pour le kabrè par J. Delord ;

en

où un suffixe -no (va­

lyele

riante postvocaIîque en kasem et en isala de -o,

de la classe x0) a

suffixe

été spécialisé en fonction de marque d’agent, celui-ci n’est jamais ajouté di­ rectement au radical verbal CV, mais à une base

en -r et qui, selon

dérivée

toute apparence, est fréquentative : du "semer" twa-durno "semeur", ku "creu­ ser". zil-kurno "puisatier", mwe "modeler", emwemo

"potier"

etc. Cependant

la fréquence d’emploi de ::-D dans les noms d’agent lui a certainement conféré ici et là une valeur "agentive" qui justifie des

telles

formations

que is.

végoro "sorcier, féticheur", de vuga "Idole", au demeurant peu nombreuses.

î:-S paraît avoir à peu près partout une valeur

itérative, intensive, delo kpése,

ou factîtive : "tousser" est en kabrè kpcs, en lamba kpas,en

isala G. kàsû, en kéama (IV. C. 1.) gbésc ;

tem do

d’autre part kab. dbw,

comparez

ca. do, del. do, is. B.S. dbn "dormir"

dose, del. dosia, is. Ra. duoho, doso "rêver",

et

en

tem. dosi, ca.

kab. doz,

la. dem "s’éteindre", des "é-

teindre", ly. fu "inspirer, humer", fuse "renifler", etc. L’élargissement vo­

cal i que (-a, -e, -i, -o) qui affecte dans toutes les langues différents radi­ caux verbaux est un élément de flexion en kasem,

finale ou l’allongement de la voyelle radicale

nuna et lyele ; la

voyelle

peuvent d’ailleurs ne consti­

tuer que des variantes d’un morphème CV (ainsi de -a variante postconsonantique du suffixe

4 a de parfait en kasem) ou bien parfois la transcription d’un

suffixe consonantique : -o en lamba et en tem est la marque

J. Delord note -y en kabrè ; très souvent enfin les

d’inaccompli que

formes verbales sont ci­

tées, par Koelle notamment, avec la particule postverbale a qui l’accompli. Il n’en demeure pas moins que pour de nombreuses

dans les langues précitées la fonction de l’élargissement

caractérise

formes verbales

vocalîque

connue ; i I en est de même pour la totalité des bases verbales

est in­

CV ou CW’ en

delo, cala, bagé, isala, gouressi et chakali.

Mis à part les quelques cas étudiés

ci-dessus,

il

paraît difficile

d’attribuer un contenu aux élargissements verbaux ; les spécialisations cons­ tatées dans certaines langues, comme celle de ::-K en naccompli en kabrè ou en lamba, n’apportent que de

fonction de marque d’i­

faibles indices. Cela est

16 également vrai des élargissements communs aux bases nominales et verbales, ou

plus exactement de ceux qui sont de même forme dans les unes et les

autres :

;:-M, ::-N et î:-L. On constate que les élargissements

beaucoup

nominaux

sont

plus stables que les verbaux, en ce sens quTîI est possible de trouver des ra­ dicaux affectés de la même finale consonantique dans

presque toutes les lan­

gues ici considérées : pour ::-M, "serpent” (tableau IV,

26.) ou "oiseau" (i-

bid. 30.), pour :;-N, "peau" (76.) ou "année" (78.), pour X-L, "sein" (46.) ou "oeuf" (61.) ; des cas analogues sont rares dans le domaine

où notre

verbal

documentation, il est vrai, est beaucoup plus pauvre. Du fait

qu’un

même é-

largîssement soit parfois affecté à des radicaux de même sens, mais de formes différentes (cf. pour ::-L "dent", tabl. IV, 75.,

et

"corne", tabl . VI 81. ;

pour ::-M, "langue", tabl. VI 82. et "flèche", tabl. IV 58. ; pour ::-N, "feu", tabl. VI 83.), on déduit que ces éléments ont été

contenu fort précis, mais les exemples connus n’autorîsent

de celui-ci. Notre ignorance est plus complète

dotés d’un

des dérivatifs

aucune définition

encore en ce qui concerne les

élargissements vocaliques : la comparaison permet

d’établir

que les bases à

voyelle longue (celles du moins où la quantité de la voyelle est avérée et où elle n’est pas suspecte de résulter d’un accident phonologique)

sont

phématlques, mais nous sommes hors d’état de discerner la fonction

dimor-

du second

composant 3. 3. RADICAUX PRONOMINAUX

3. 3. 1. Pronoms de classe

Une classe nominale, dans les langues gurunsi,

est en principe cons­

tituée par l’ensemble des formes nominales susceptîb les d’être remplacées dans tous leurs emplois (sauf dans celui de terme déterminé

d’un

rapport d’anne­

xion) par un même morphème dit "pronom de classe". En outre, les formes d’une même classe comportent généralement

le

même

suffixe, ou diverses variantes

d’un même suffixe. Enfin l’adjectif épithète d’un substantif

reçoit

fixe caractéristique de la classe à laquelle appartient le substantif

le suf­

qu’il

quaii f ie.

En fait 1’accord, de l’adjectif n’est respecté que dans une partie des

langues, et ne l’est pas toujours de façon exacte ni cohérente

là où il sub­

siste ; la concordance entre pronom et suffixe de classe connaît également de nombreuses exceptions. L’altération la plus grave qu’ait subi la

classifica­

tion nominale gurunsi est cependant la disparition des pronoms de classe dans

17 de nombreuses langues où ne subsistent qu’un anaphorique de 3ème p. sg. et un de 3ème p. du pl. et où l’économie du système suffixal a été profondément mo­

difiée39. II n’est de radicaux pronominaux propres aux différentes classes, à notre connaissance, qu’en kabrè, lamba et tem d’une part, kasem, nuna et lye­

le d’autre part ; il faut, selon toute vraisemblance, y ajouter

les

classés IV. B. 1., IV. B. 2., IV. B. 3., IV. D. 1. et IV. D. 2.

parlers

par

Koelle

Nous sommes tout aussi dému­

qui ne fournit aucune information sur ce point.

nis pour le vagala, le siti, le degha, le mo, le tamprusi et le chakali. Même limitée aux six langues précitées, l’étude des pronoms de classe

se révèle difficile et parfois incertaine. Ainsi ne possédons-nous pas la lis­

te des pronoms de classe du tem, dont l’existence

est

pourtant certaine^0 ;

nous devons la reconstituer à partir des démonstratifs et

du pronom interro-

gatif qui en sont dérivés, et des cinq premiers noms de nombre où ces pronoms

figurent en qualité de "préfixes”. Des formations analogues se retrouvent dans les autres langues, dont les morphèmes de classe

nous sont connus. Une autre

difficulté provient des remaniements qu’a subis le système

des

kabrè et le lamba conservent seuls une classe bu/ba qui

disparu dans

quatre autres langues considérées ; en tem, les

a

classes : le

les

noms correspondant à ceux de

cette classe en kabrè et lamba ont été insérés dans les classes ::e/î:ba ; kasem, nuna et lyele, ces noms ont été répartis entre

en

différentes classes en

vertu d’analogies dont le principe nous échappe. Une autre classe dont le pro­ nom est è/ï en kabrè, nyî en lamba, de en kasem, ne en lyele manque en tem et

en nuna ; elle est d’ailleurs très faiblement représentée

dans

le

dialecte

kasem décrit par J. Zwernemann et absente de celui qu’étudie le R.P. Bonvinî;

dans tous les cas, les noms qui sont en kabrè et Iamba de cIasse è ou nyî sont regroupés dans la classe te où ils voisinent avec ceux qui comportent le suf­ fixe propre à cette classe. En lyele enfin, c’est la

classe ya, partout ail­

leurs attestée, qui est confondue avec la classe ne dont le pronom seul. Ces faits peuvent être résumés dans le tableau

tem où ils le sont par le premier élément des -nâ ou -lé :

où les pronoms

suivant

sont représentés par la forme qu’ils ont en fonction de

subsiste

sujet,

sauf pour le

à

second terme

démonstratifs

18 kabrè

lamba

kasem

nuna

e-

0

o

m

tem

lyele

1

e

11

de

d3

de-

de

de

re

111

ku

ku

ke-

ko

ko

0

IV

ka

ka

ka-

ka

ka

a

V

ba

wa

be-

ba

ba

ba

VI

a

a-

ya

ya

VI 1

tu

ya ta

te-

te

ta

VI 1 1

?

nyi

IX

S1

s3

X

bu

b3

re

ne

de

se-

se

se

Comme le montre ce tableau, les séries numérotées

tissent en deux catégories : celles qui sont conformes

se

de I à X se répar­

aux

formules de coi—

respondance établies pour les lexèmes nominaux et verbaux, et celles qui sont

partiellement ou totalement irréductibles à ces formules. Au premier groupe appartiennent les séries IX et V, la réalisation

de ::B étant de règle en lamba. Le vocalisme [a]

w

attendu en tem apparaît dans

le pronom interrogatif wem.ba et probab lement aussi dans le démonstratif cerna; le passage de [a] à [e] paraît être de règle en

position non finale : compa­

rez na.bé.le "deux”, be.brine "noirs" où -be- et be-

sont

des

variantes de

-ba. Ces deux séries seront symbolisées respectivement par "SE et XBA.

La série II serait également cohérente si le lyele

ne présentait une

forme re au lieu de de attendu. En réalité, la forme à initiale occlusive est

attestée dans cette langue, mais seulement, selon Bon,

lorsque

le pronom de

classe est postposé au substantif en qualité d!"artic)e" ; encore présente-t-

il en cette position une variante re. Le pronom interrogatif est de. L’affai­ blissement des anaphoriques paraît être une particularité du lyele : frappant de constater que ceux des séries 11, 111, IV et VII

la même forme que les suffixes des classes correspondantes, diés

plus loin. Compte tenu de cette tendance locale,

ont qui

Il

est

exactement

seront étu­

Il paraît légitime de

19 restituer un morphème originel "DE. Il en va de même pour la série IV : post­

posé au verbe ou au nom, le pronom de classe y est en lyele ya ou ga; la pre­ mière de ces formes est inexplicable en l'état

actuel

de nos

connaissances

sur la phonologie du lyele ; la seconde correspond approximativement au ka du

kabrè, du lamba, du tem, du kasem

du nuna ; on attendrait en effet "ka ;

et

cependant, le pronom interrogatif de classe 3 est ke.

semble qu'on doive

Il

restituer une forme "K^A, la sonorisation de ::ka en ga pouvant être interpré­ tée en lyele comme un fait de sandhî.

Une explication analogue rend compte de la forme o constatée en lyele

pour la série III, à cela près qu'au lieu de "-go attendu,

trouve

on

après

verbe et après nom wa qui ne peut être qu'une création propre à la langue; en revanche le pronom interrogatif k> et le démonstratif kobo sont

"réguliers".

Une difficulté supplémentaire est cependant posée parle tem qui présente deux formes : ke- (ou -ki après voyelle fermée) dans les démonstratifs et l'inter­

rogatif et -ko- dans le numéral indéfini nakoro (cp. nadere, série II ; nakere, série IV) "un (quelconque)". Ce double vocalisme étant, comme nous allons

le voir, bien attesté dans d'autres langues, il convient d'en tenir compte et de désigner par " K^E/O la correspondance constatée

entre

les pronoms de la

série III.

On observe en effet une telle dualité dans la série X : bu

en kabrè,

b3 en lamba ; il n'y a pas de trace de ce radical dans le système

pronominal

du tem, mais il y est conservé dans les numéraux "un" et "deux",

avec le vo-

calisme o : fefelim naboro "un seul vent" ;

fois". L'instauration d'un symbole "B^E/O pour rendre

nances peut paraître assez faiblement motivée ;

(ou

nabole

boro

compte

naole)

de

"deux

ces alter­

elle est cependant confirmée

par l'étude de la série Vil où les arguments qui justifient ::TE/O sont de mê­ me nature, mais suffisamment abondants. En kabrè, o ([u]) dans toutes ses attestations, sauf dans

le pronom est de vocalisme le

numéral "trois" : na.ti.

tozo (cp. "deux" na.tu.le) ; il est de vocalisme e en tem, sauf dans le radi­

cal "unique" : natoro (cp. pour la classe

"DE nadere). Ce vocalisme est seul

attesté en lamba, en kasem et en nuna pour lequel, il est vrai,

notre infor­

mation est limitée ; les formes interrogatives la. wont>ount>,

kas. t>, t>n

ne sont pas signifiantes, le vocalisme o étant caractéristique

de l'ensemble

des interrogatifs dans ces deux langes. En lyele le pronom

pour lequel Nicolas signale une variante te en fonction

marquer que r est dans cette langue

le

représentant

de classe est re,

sujet. de

Il est à re­

"T à l'initiale de

20 suffixe. L'interrogatif, en revanche, est t> pour Nicolas, Bon indiquant deux

formes te ou t> ; le premier des deux auteurs donne également pour équivalen­ tes deux formes démonstratives : tebe et tobo dont la seconde seule est citée

par Bon. La convergence de ces indices autorise,

nous semble-t-il, à imputer

au "gurunsi commun" l'alternance E/0 dans tous les pronoms où elle est attes­

tée. Cette alternance rend compte de deux des

que revêt le pronom

formes

de la série I qui est de timbre o en kasem et en nuna, de timbre e en tem, en

lamba (i) et en kabrè (e devant verbe, i après, i également

le relatif

dans

wei) ; cependant J. Delord indique41 que les dialectes kabrè de l'ouest et du nord emploient un pronom u/o ; o apparaît d'ailleurs

dans

indéfini" n>>yu "un quelconque" analysé î: na.o.yu par

"déterminatif

le

Quant au

auteur.

cet

tem, P. Muller indique pour le pronom pers. de la 3 p. sg. (sauf pour lesver-

Le

bes impersonnels qui emploient bi) les formes e et wV.

core un problème : il présente le double vocalisme, mais

lyele pose là en­ l'intérieur d'un

à

radical me/mo qui n’a de correspondant connu dans aucune des langues étudiées. Nous admettons provisoirement que me/mo est une

du lyele, pour la­

création

quelle nous sommes d'ailleurs incapables de proposer une

explication, et que

la forme originelle du pronom était ” E/0.

ordre : le pronom y

La série VI présente une irrégularité d'un autre

est ya en lamba, kasem et nuna, a en kabrè et en tem.

réalité

En

présente après verbe une forme ye (ou e) comparable à ya ;

fournit pas d'indice d'un y initial ; cela peut signifier

tem

le

kabrè

le

seul ne

qu'il a généralisé

l’emploi de la variante a attestée en kabrè, ou plus simplement que notre in­ formation, très pauvre, est sur ce point insuffisante.

vec réserves, une forme

Nous restituerons, a-

YA.

Enfin la série VIII se signale par une

pour nous par­

hétérogénéité

tiellement irréductible. Le pronom £ du kabrè comporte une variante "objet" i qui est peut-être aussi présente dans l'indéfînî nu

et dans les

numéraux :

mile "deux", niitozo "trois", nunasa "quatre", numwa "cinq"

pour la classe

::TE/O : natulc, natitozo, natinasa, natimwa) •

correspondants en lamba sont nü

(comparez ,

Las

numéraux

nitisâ , nisa, nina où apparaît un même mor­

phème i (n.i.l ; cp. pour la classe »TE/O na.te.l) ; de même le

démonstratif

formé par préposition de n au pronom de classe (cl. î:BA

mba;

cl. -TE/O ntâ etc.) est nyi pour la classe considérée ;

c'est très probable­

ment ce démonstratif qui a été substitué au pronom de classe figure dans le tableau dressé ci-dessus

sous

cl.

;;YA

nya;

originel et qui

VIII. S’il est possible cepen-

•l

21 dant d’assigner aux

pronoms de classe kabrè

lamba un même ancêtre

et

”1

ou "Yl, rien n’autorise à y rattacher la forme de du kasem, ni la forme ne du lyele qui en sont les correspondants fonctionnels. Nous devrons nous résoudre à restituer deux formes distinctes au moins :

cerne lyele ne, une correspondance parallèle pronom 1 pl. incite à y voir l’effet d’un sive dentale à l’initiale de morphème.

"DE’42 et "Y I .

En ce qui con­

entre kas. de et ly. ne pour le

traitement particulier de l’occlu­

En

bonne

méthode, ni "DE’ nî »YI ne

peuvent être imputés au "gurunsi commun", puisque chacune de ces formes n’est attestée que dans deux langues à tous égards proches l’une

de l’autre. Cepen­

dant l’analogie étant plus grande entre DE’ et le suffixe de la même classe : "-NE qu’entre ce dernier et "Yl, nous considérons

provîsoi rement

î:DE’ comme

la forme la plus ancienne et "Yl comme une innovation.

six sont régulièrement

Des dix classes qui viennent d’être définies,

appariées dans toutes les I angues considérées et l’opposition

sémantique

qui

s’établit entre les membres de chaque paire paraît être une opposition d’uni­ cité à p I ura I i té :

sg.

:: 0/E

pI .

:: BA43

" DE

" YA

- K A

» SE

Le cas de "K^E/O, "TE/O et "DE’/"YI est plus complexe.

En tem et en nuna, la

classe te regroupe les formes de pluriel correspondant aux singuliersde clas­

se ke (ko en nuna) ; iI en va de même pour l’essentiel

en kasem où la classe

de ne comprend plus que quelques unîtes. En lyele, la classe ne s’est substi­ tuée à la classe "YA disparue et s’oppose simultanément aux classes de singu­ lier re ("DE) et o ("K^E/O). Une partie des singuliers

de classe o ont d’au­

tre part un pluriel de cl. re ("TE/O) sans qu’on puisse donner une justifica­

tion sémantique de cette répartition. En revanche, un certain ples lamba et kabrè suggèrent que le rapport

nombre d'exem­

entre les trois classes "K^E/O,

”DE’ et "TE/O n’était pas à l’origine de nature binaire.

Dans

les deux lan­

gues, beaucoup d’abstraits sont de classe "TE/O : lamba adyortâ

"esclavage"

(adyor "esclavd*), yilentS "cécité" (yilem "aveugle"), kabrè abalitù "virilité"

(abalu "homme"), labitù "façon de faire" (làbî "faire"), etc., de correspondant dans la classe

K^E/O ; de même pour

et

n'ont pas

des "collectifs" comme

la. mets, kab. mutu "to", la. kyit3 , kab. c>tu "soumbala". Réci proquement, di -

verses bases substantîves sont représentées dans les et l’opposition paraît être alors entre

trois classes à la fois

l'unité, la multiplicité et la tota-

22

1 î té globale : kab. nyxyiw (ku), nyiyxn (è), nyxyxtu (tu) "fer” ; sudxw (ku),

sudxn (e), sutu (tu) "fruit du néré" ; txw (ku), la. ti (i^ kab. tin (e), la.

tin (nyi) "abeille", la. tita (te) "miel".

Les formes de classe "B^E/O dési­

sujettes éventuellement

gnent toujours des entités par nature inanalysables,

à prélèvement, mais non â fractionnement : "farine" la.

tem mglôm (rattaché aux classes e-/be-, mais

milem,

kab.

mulum,

le suffixe caracté­

présentant

ristique de la classe :;B^E/O) ; "graisse" : la. nim, kab. nun, tem nim, num ; "sommeil" la. dem, kab. dom, etc.

Le système classificatoire du "gurunsi commun"

te! que permettent de le

reconstituer les observations précédentes, aurait été fondé sur trois di sti no­ tions au moins : l’une entre continu et discontinu,

::BE/O à toutes

opposant

les autres classes, une autre entre unité collective et unités discrètes, op­

posant "TE/O à K^E/O et ”DE’ seulement, la troisième

enfin

entre unicité et

organisant les autres

multiplicité, recoupant partiellement la précédente et

classes en deux séries parallèles et correspondantes, selonun schéma qui tend à prévaloir dans toutes les langues actuelles. L’asymétrie de ce système peut

être figurée par le tableau suivant : ::0/E

"B^

::DE

;:YA

"B^E/O ï:SE

;îK E/0

::DE*

"TE/O

/ ;:Y1

3. 3. 2. Pronoms personnels

Les pronoms personnels offrent au comparatiste un tableau beaucoup moins cohérent que celui qui a été dressé pour les pronoms

de

On n’est

sans classes pronomi­

certes guère surpris de constater que dans les langues

nales, ce sont les morphèmes des classes ::0/E et::BA

classe.1+4

qui sont employés comme

marques de la 3ème personne du singulier et du pluriel.

Il

est

à remarquer

que pour le premier de ces morphèmes, le vocalisme o est de beaucoup le

généralement attesté ; le vocalisme e n’apparaît

une forme "régime" éma (à côté de o "sujet"),

plus

qu’en isala où Girault cite

forme

la fonction de complément de nom. Funke à son tour,

que Funke note omà avec dans

la

même fonction,

note une variante înà à laquelle répond chez Rattray ona ; le gouressi de DeIafosse a aussi deux formes "objet" : o et e, et deux formes

"sujet" o et a.

Ce pronom a, irréductible à "0/E a un correspondant en wînyè dans aye, "régi­

me" ans .

IV. D. 1., IV.

A la première personne du singulier, le groupe kasem,

D. 2., nuna, lyele se distingue de toutes les autres langues gurunsi par l’em­

ploi, en fonction de sujet et de complément de nom d’un pronom à ; une ne en lyele, ne, n, n, m en kasem sert cependant

complément d’objet ; on

de

en rapprochera is. F. n, m, également objet et complément

de nom et N homor-

ganique parfois sujet, de. N, pronom sujet et complément de nom,

jet et complément de nom et ph. g qui note vraisemblablement Dans toutes ces langues, sauf le phwo, le morphème

nasal

vag. n, su­

un nasonnement.

est la variante a-

brégée d’une forme pleine me, seule citée en IV. C. 1., IV. C. 2.,

en sîti et en mo ; pour le tamprus! et le chakalî, deux pronoms mSn et men, respectivement,

en wînyè,

Bendor-Samuel1+5

indique

et pour le vagala min (alors que M.

Crouch et N. Smlles, pour le même dialecte, emploient dans leur texte n) qui sont très probablement des formes

nône en wînyè1*6

forme

leurs exemples et

d’insistance analogues à

IV. B. 2., I am-

Enfin, en gurunsi oriental (kabrè, IV. B.

ba, tem, IV. B. 3., cala, delo, bago), le pronom de la 1ère p. sg. esfma dans

toutes ses fonctions, sauf modifications du vocalisme imputables à l’harmonie

vocalîque. Ce vocalisme a est pourtant attesté en IV. C. 1. pour la forme "su­ jet" ; réciproquement, Westermann indique pour le bago les deux vocalisations ma et me.

On tirera de ces faits la conclusion

suivante : le pronom de la 1ère

p. du sg. était en gurunsi commun î:ME/A attesté en forme ma, dans les langues du centre surtout sous

gurunsi les

dernière subsistant seule, dans certains emplois, en

kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., le nuna et le lyele

oriental sous la

formes me et N, cette

gurunsi

occidental. Le

en outre un mor­

utilisent

phème à que rien n’autorise à considérer comme étant d’origine "gurunsi".

A la seconde personne du singulier, deux séries concurrentes ::E et XN semblent devoir être instituées, peut-être de ton bas

gnificative la concordance des notations en kasem,

si l’on tient pour si­

nuna,

îsala et kabrè. La

première est constituée par des formes attestées en isala F. :

è,

i sujet, è objet, en gouressî i, en vagala : i, en siti e,

degha e et en

en

(Girault)

nuna où i est le pronom complément d’objet ; la seconde l’est par des morphè­ mes consistant en une consonne nasale homorganique que

l’on trouve en kabrè,

lamba, IV. B. 3., cala, probablement en delo (ne), en isala

Ra.,

I.V. C. 2., kasem B.S., IV. D. 1., IV. D. 2., et en nuna où n est sujet et complément de nom. Il faut probablement y

rattacher

IV. C. 1., la

forme

le i de

wînyè

24 iye et phwo i, et les formes citées par Bendor-SamueI

pour

vagala : hin

le

(Ra. hen ; M. Crouch et N. Smiles i), le mo : hen> I® tamprusi : hen), le chakali hen qui sont vraisemblablement

(Ra.

hin

des variantes emphatiques a-

nalogues à winyè ine. Le gurunsi occidental emploie pour constituer de telles variantes une particule mo ou me : kas. mmo, nu. nmo, ly. nms ;

et kas. Ra. m sont probablement issus de simplifications que I'on constate en kasem



HIH

analogues

pour emphatique en lamba par le P. Prost

à

celle

à mo. Le gurunsi

réduit éventuellement

oriental, enfin, oppose à n une forme pleine qui

IV. D. 1. me

lui est propre : nya, tenue

, employée

comme complément de nom

en kabrè, en IV. B. 1., en IV. B. 3. (concurremment avec eN) jet également dans cette langue et en cala, seule attestée une variante na après le verbe. Nous ne savons rien

de

et en delo, su­

en

tem où elle a

la forme du pronom 2

sg. en IV. B. 2., ni en bago. La confusion est plus grande en ce qui concerne la 1ère

personne

pluriel. Un morphème à initiale “D est attesté à la fois en gurunsi

oriental

et en gurunsi occidental, mais avec des vocalisations diverses : a en

en tem, en cala, en kabrè dans la forme absolue et dans

celle

du

lamba,

de complément

de nom (le pronom sujet étant soumis à I'harmonie vocalique), en delo dans la forme sujet ; e (ou i) en kasem : Ra. de, Zw. cD ,

B.S. di, forme d'insistance V Ra. deban, Zw. dâban/cBba, et en nuna G. : forme objet cfâba. Lyele ne (sujet, complément de nom), neba (objet) doit être considéré comme un représentant du

meme morphème, la correspondance kas. d, lyele n à l'initiale de radical pro­ nominal se vérifiant également pour I'anaphorîque

de classe :cDE' ; au demeu-

rant, Zwernemann donne pour pronom 1 pl. en nuna ni,

et

pour variante de ce

pronom en kasem occidental n3. Enfin le pronom objet en kabrè : du et

doit être la forme d'insistance dans le dialecte nuna

étudié

ce qui

Girault :

par

domo, présentent le vocalisme o.

Ce morphème "DA/E/O n'est attesté qu'aux deux extrémités

du

gurunsi ; au centre, le vagala, le degha, le tamprusi et le chakali

(chak. yaa) dont mo iyan, cité par Bendo-Samue I ,

est

d'insistance, il est possible qu'on doive y rattacher

probablement

domaine ont

ya

la forme

à (sujet), àwâ (objet)

attestés dans le dialecte isala décrit par L. Girault, abe

(sujet), ane (ob­

jet), et a (sujet), amarc (objet) notés par ce même auteur

en

winyè et phwo

respectivement. Ces témoignages sont localisés sur une aire géographique trop

limitée pour qu'on puisse voir dans leur multiplicité

thenticité génétique, d'autant plus que le pronom

la

preuve de leur au­

de la première personne du

25 pluriel est, en guang ane ou â. Les parlées isala étudiés par Funke, et Rowland ont tous pour marque de la 1ère p. du pl.

Rattray

un morphème là qui

n’a

d’équivalent dans aucune autre langue gurunsi connue de nous. La pluralité des vocalismes est également constatée

à

la 2ème p. du

pl. La marque paraît en être un morphème vocalique de ton haut ; cette voyel­ le est de timbre e ou i en kabrè (c/é sujet),en lamba (i), en isala G. è (su­ jet), èwa (objet)

et en vagala Ra. : ima, forme

"pleine” ;

est a en

el le

delo : ame, en cala, du moins dans la forme objet : ame (la forme sujet n est ■tf inexpliquée), dans la forme complément de nom du dialecte isala décrit par

Funke : â, en kasem : â (sujet, complément de nom), àbàn, abà (forme d’insis­

tance, employée comme complément d’objet), en nuna : Zw. a, G. àmo, en lyele : â48, et sans doute aussi en phwo où ’ba note pocopée d’une forme identique à kas. abà.

apparemment la prononciation a-

Outre ce morphème î:E/::A, il en est

un autre ::MA/E attesté coneu rremment au premier en kabrè : me,

forme

et complément d’objet, mi complément de nom, en lamba : mi forme

absolue, en

donné

isala F. : ma, sujet, mane, forme d’insistance, en vagala Ra. pour équ i va lent â ima déjà cité, et seul (du moins

notre connaissance)

à

tem : mi, en isala R. ma, forme d’insistance mana,

absolue

en

tamprusi ma et en wi­

en

nyè : mabe, forme d’insistance mane. Les renseignements

totalement dé­

font

faut pour le siti, le degha, le mo, le chakali et le gouressi, ainsi que pour tous les parlers connus par Koelle ; iI en va de même d’ailleurs,

en

ce qui

concerne ces derniers, pour les marques de la 1ère p. du pluriel. Compte tenu des incertitudes dues à l’insuffisance de notre documen­

tation et au caractère conjectural de certaines de nos

interprétations,

il

semble qu’on puisse restituer pour le "gurunsi commun" le système suivant : ::ME/A

pl.

“E,

1 2

On remarquera enfin que la distinction entre

“DE/A/O »É/Â, -ME/A forme

conjointe du pronom personnel est assurée par des moyens

absolue et forme

très

différents en

gurunsi oriental et dans le reste de l’aire ici considérée. En gurunsi orien­ tal, le pronom absolu est généralement caractérisé

par un vocalisme plein, a

ou e selon les cas, et le pronom conjoint par un vocalisme réduit ou soumis à

harmonisation. Ailleurs, la forme absolue est pourvue d’une particule déicti­ que (cf. ci-après 3. 6. 1.) qui est principalement na/ne dans tral, et mo/me en gurunsi occidental, la forme conjointe

non élargie.

étant

le groupe cen­

au contraire

26 3. 3. 3. Pronoms interrogatifs. Trois radicaux au moins sont assez largement attestés

sur l'aire gu­

de la langue

runsi pour qu'on puisse les considérer comme un héritage commun

ancestrale. Un radical ::A apparaît principalement dans des formes complexes :

en lamba, a- est préposé au singulier à un élément -no : ano, au pluriel à un élément mba : amba, homophone de la forme "renforcée" du pronom de la 3ème p.

du pluriel qui n'est elle-même que le démonstratif de la classe :îBA (cp. nt3 , cl. î:TE/O ; ns3 cl. XSE, etc.) ; on serait tenté d'interpréter de même -no si

cependant le kabrè

le démonstratif attesté pour la classe “O/E n'était nyi ; répond à la. nyi par e.nu ou e.nx "celui-ci".

tem, l'interrogatif "qui?"

En

est aweni, pl. awemba, formé par postposîtion à a- de l'adjectif interrogatif

weni (cl. ::DE vende, cl. :îKA wenki etc.),

lui-même très probablement composé

d'un radical we- et d'une série démonstrative obtenue par préposition d'un n-

au pronom de classe : ::ni, ::nde, xnka... :Tnba... non attestée par Funke, maïs qui l'est bien en revanche en kabrè (enn/enx, ndx, nka..., mba...) et en lam­

ba (nyi, nd3 , nka..., mba...). En kabrè la forme unique du pronom interrogatif est a en fonction su­

jet, anx comme objet, anxx dans son emploi "absolu" ; aux a

un correspondant

en isala : ani, ané (G. ânâ ) et peut-être en chakalï an. Il n'est pas sûr que de tem aweni, tout d'abord

l'élément -nx doive y être interprété comme celui parce qu'il est amovible et invariable,

en

second

parce que la forme

lieu

correspondante en vagala est anse ; or Bendor—Samuel signale en isala l'exis­ tence d'une particule née dans une autre locution "qui ?" dont -ni/-ne (-n3 pour Girault)

wùon

interrogative

être

pourrait

née

variante, comme

une

peut-être aussi le -nx/-nxxdu kabrè.

A cette série étymologique on rattachera encore tamp. ati "qui?", et, avec quelque hésitation nu. àko (cp. is. B.S. bss kvn "quoi ?") une interrogation portant sur une chose ("quoi ?"),

qui

exprime

alors que toutes les au­

tres formations en a- signifient "qui ?".

Un second radical au contraire paraît signifier "quoi ?"

Il est attesté : en kabrè ebes ("absolu"), sbe/bsbs (sujet), ws vagala bse, en kasem : B.S. be, Zw. bsmu, en isala : F. be,

(objet),

en

citées, l'in-

terro.gatif est suivi d'un élément déictique connu d'autre part.

tamp. ban,



B.S. bèe kun, en

winyè bèmà, en phwo bènàho ; dans les quatre dernières langues

en revanche à rattacher à cette série mo bakwal,

partout

On

hésitera

chak. boan dont

27 l'analyse est incertaine. La restitution du radical ne l'est pas moins en qui concerne le timbre (e ou e), la quantité de la voyelle

le

ton : les

considérablement sur

conditions d'emploi de la forme absolue peuvent influer les deux derniers éléments au moins ; nous adopterons

et

ce

provisoirement le sym­

bole ::BE. L'élément -we- que nous avons isolé dans

"qui ?",

aweni,

tem

weni

"quel ?" se retrouve, mais avec un vocalisme o dans le pronom lamba wond> (cl.

“DE ; cp. nd> "quel" ?), wonk> (cl. “K^/0 et “K A ; (cl.

BA ; cp. adj. mb>) etc.1*9,

dont

cp.

adj.

nk>) ,

womb>

il faut probablement rapprocher aussi

w> "quoi ?". Le kasem a w> (B.S.) ou w>mù (Sw.), I'isala (G.) wèri, le phwo woho, de même sens.

le nuna, selon Girault woa,

La

dernière

forme citée est

peut-être identique à celle, déjà mentionnée, que

donne

Bendor-SamueI

1 ' i sa I a : wuon (nsè) ; l'appartenance de mo urne à

cette

série est douteuse.

La répartition des formes qui la constituent

pour

à l'est, au centre et à l'ouest

de la zone gurunsi autorise la restitution d'un radical

à

vocalisme

double

“WE/O. 3. 4. SUBSTITUTS

Nous employons ce terme pour caractériser l'emploi qui est fait, dans les langues voltaïques, de certains radicaux nominaux, tels que "chose", pour remplacer un quelconque substantif. Il est possible que

les

éléments prépo­

sés aux adjectifs, dans les langues gurunsi, soient

de cette sorte ; ils oc­

cupent la place normalement affectée dans la plupart

des autres langues vol­

taïques, et même dans certaines de celles où ils

sont attestés50, au radical

substantif "qualifié".

Ces éléments sont très divers : certains comme a- en winyè (akûé "maigre", adù "neuf") et ha- en phwo (où il s'oppose dans des formes de pluriel à

o- au s ï ngu I ier

osumurc, hàsumur£ "bon"

on tiré, hànürè "propre") n'ont pas

ailleurs de correspondants connus. En revanche on retrouve

l'élément o- pré­

cité en vagala (B.S. ofale "neuf", okan> "grand", odsan "lourd")

et

en cala

(oséem "rouge") ; il est possible, mais nullement assuré, que cetélément doi­ ve être rapproché de wo~ que Groh signale en tem (wobato "noir") et Koelle en

IV. D. 1. (w^po "blanc") ; ce parler a en outre

we-

dans wezÊnu "noir",

IV. D. 2. wôa-, qui note probablement [wa] dans wôazenu de

et

même sens; le nu­

na, selon Girault, a également wa- dans wàdû "neuf". J. Zwernemann51înterprè-

te w^po comme comportant en premier terme le

radical

de won$ "chose", donné

28 par Westermann sous la forme wo/w>. Cette explication est d’autant plus bable que ce radical est attesté au pluriel

avec

pro­

vocalisme e en kasem :

le

weno (te), Ca. weenu (ti), en lyele wen (ne) et en nuna (G.) ùé, et même avec «w le vocalisme a en kasem encore dans pl. wân (te). Il faut noter que "chose"

est en phwo omo, pl. oro, ce qui confirmerait

l’identification

suggérée ci-

dessus. Cette base est suffisamment attestée (cf. kab. won, wontu, è/tu ; la. wundo, wunte, ko/te ; kas. wono/won, wonno/weno/wân, ko/te) pour qu’on puisse

la tenir pour "gurunsi" : ::WE/O/A(N).

Le singulier de classe

KE/O opposé à pl. wen "choses"

ku ( î I existe aussi une forme kon, pl. kona ;

en lyele

est

cp. winyè koné, pl. koèni). Le

nuna utilise, selon Girault, un "préfixe" adjectif singulier

gù~/go"/^“ qui

s’oppose à dJ- au pluriel : gùnyo, ^nyo "bon", go/é,

baLuma "homme", hSla, hâlüma "femme", nia, nima "étranger" et dans yoma, yom* ma "esclave mâle", -tina, -tumma "possesseur de". Dans ce de rn ï er nom, -ma tient la place occupée par -na dans toutes les autres langues gurunsi où ce radical est attesté. La même remarque s’applique au winyè où -ma est d’emploi fré­ quent et où il apparaît dans le nom correspondant à IV. C. 2. -tfna, “tunma transcrit par L. Girault -taho, -tahama, -tahao, -tahama, -tao, "tamà, dans tous les poms^de parenté, dans les noms d’agent (cp.. win. nvo» nwoma ”voleur" et nu. nwo nwona même sens), dans celui du captif y>mû, y>m>mà ainsi que dans quelques autres nom^ d’humajns ("personne, gens" : nig, ninama) et d’animaux ("charognard" : 81e10, gimama). En lyele enfin, -ma et -na forment le pluriel

de noms composés en -bal au singulier : cp. kyebal, kina possesseur de” et yebal, yema "celui qui est devant” ; aucune complémentarité n’est décelable dans la distribution de ces deux morphèmes, au demeurant rares. Une finale -va est attestée en kabrè (-wâa) où elle est, selon J. Delord, une marque de "vocatif" pluriel employée lorsqu’on s’adresse à plu­ sieurs personnes ; elle forme aussi le pluriel de deux noms d’emprunt : tomati, tomatiwaa "tomate", wala, walawaa "écrîtoire” (hausa) ; en lamba, elle fournit aux noms de personnes un pluriel d’extension : latawa "Lata et les siens". Elle est bien représentée dans les noms de parenté du dialecte isala décrit par L. Girault, ainsi que dans quelques autres noms d’animés (àwô, àwgwà "lion”). Nous n'en connaissons pas d’exemples ailleurs. La correspondan­ ce entre kabrè lamba d’une part, wînyè d’autre part, langues très éloignées, et très différentes à tous égards, implique que -wa appartient au "gurunsi commun" ; mais il s'agit probablement moins d’un suffixe de classe que d’un "pIuraI isateur" affixé occasionnellement aux noms propres ou assimilés.

Une finale -ba est également très mal représentée, mais elle l’est en kabrè, par un seul exemple tinketiyu tinketiyiba "pic”, en bago dans domena, domba "serpent" et zonena, zoba "chef", en kasem (dialecte de Tiebele) : b>$lo, b>^laba "amant", et en lyele dans un petit nombre de noms : da, daba "pè­ re", na, naba "mère", doba, dobaba "ami", moper, moperba "missionnaire catho­ lique". Ces quelques attestations font figure de vestiges plutôt que de créa­ tions ; -ba, employé comme suffixe de secours pour les noms d’emprunts en lyele, est très usuel dans le dialecte isala décrit par Funke, mais il y est appliqué à toutes sortes de noms sans rapport avec la classe :cBA. Il faut no­ ter cependant l’existence dans ce dialecte d’une finale -mba dont le m n’est pas toujours explicable par une nasale présuffixale et dont Funke déclare qu’ elle se réduit parfois à -ma : "hyène" anwuo anwuoma. Nous citons pour mémoire une finale -ra attestée en phwo dans be, bàrà "chef" et en nuna dans d^bè, d^barà "ami", peut-être aussi dans gwie, gwire "léopard" ; elle est probablement identique, sous une transcrlotion diffé­ rente, à -la que L. Girault note en nuna : (ÿbà, dî'bâlà "ami", v9 , v^là "étranger", et qu’on trouve aussi en lyele : zyebal, zyela "étranger". Ces lan­ gues sont géographiquement trop proches pour qu’on puisse exclure l’hypothèse d’emprunts ou de développements parallèles. Des cinq finales (outre -ra et -la) dont l’existence vient d’être re­ connue, trois sont attestées dans les adjectifs : -a en lamba, kabrè, tem et kasem, probablement aussi en lyele, -ba dans les trois premières de ces lan­ gues, -ma en kabrè seulement : comparez kifalu (::0), kifala ("BA) "neuf, nou­ veau" à cikpelu ("0), cikpema (::BA) "petit" ; ce dernier adjectif est consi­ déré par J. Delord comme emprunté, à cause du premier élément ci- remplaçant kx- attendu ; mais dans toutes ses autres formes, il se comporte exactement comme kifalu dont l’authenticité n’est pas douteuse ; d'autre part le "parti­ cipe" kinanawu "vu, visible" (de nav "voir") présente aussi, à la classe "BA, cette finale -ma : kmanama. Force est donc, en vertu de notre postulat ini­ tial (pérennité des suffixes adjectifs), de tenir pour anciennes -ba et -ma, malgré le caractère sporadique de leurs attestations.

Ainsi donc, pour des raisons diverses, nous sommes conduits à resti­ tuer pour la classe ::BA quatre suffixes dont un partout attesté ï:-A, les trois autres moins répandus et d’emploi plus spécialisé, partiellement concurrents: ”-NA, "-MA et ::-BA. S’y ajoute le morphème ::-WA que son contenu place en mar­ ge du système classificatoire.

34 cl. "DE Les langues examinées se répartissent en deux groupes, par rapport à la marque suffixale de cette classe : celles où apparaît un suffixe de forme -re, c’est-à-dire l’ensemble du gurunsi oriental sauf le cala et le delo, et celles où la marque caractér i sti que des formes appartenant ou, dans les langues sans classes, supposées avoir appartenu à cette classe, est une voyelle antérieure -e ou -i.

Dans le premier groupe, le suffixe est -re (-ye en kabrè) après vo­ yelle ; cette forme est précédée d’une voyelle d’appui, en principe de même timbre que la voyelle présuffixale, si la base se termine par une consonne autre que n. Si le suffixe est immédiatement précédé de n, il est de forme -de, le groupe -nd- étant cependant souvent réduit à -n- en kabrè, IV. B. 1. et IV. B. 2. En ce qui concerne le traitement de -re après 1, le groupe se scinde en deux fractions : en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. et lamba, le résultat du contact entre les deux liquides est une terminaison -de. En tem, IV. B. 3. et bago, -1- subsiste et une variante -e du suffixe apparaît.

Les langues du second groupe ne connaissent qu’une finale vocalique notée -e ou -i (probablement [i]), cette dualité étant vraisemblablement Im­ putable à l’harmonie vocalique. Cette finale est fréquemment amuie après -1-, -m-, -n- en delo, en IV. C. 1., en vagala, en mo, en tamprusî, en chakall, en lyele, mais sans qu’on puisse tenir cette règle pour absolue ; une variante 0 est également attestée dans des contextes différents selon les langues, mais souvent après voyelle. Parmi les dialectes sisala, ceux décrits par Girault et Rattray conservent la finale -e ; dans celui qu’a étudié R. Rowland au con­ traire, une finale -An semble s’y être substituée ; de même en IV. C. 1. et IV. C. 2. un -a ou un -an apparaissent souvent au lieu du -e attendu.

Le problème que posent ces faits est évidemment celui de la corres­ pondance phonétique entre -re et -e. L’examen des adjectifs n’apprend rien, le suffixe s’y comportant aussi bien en kabrè, lamba, tem qu’en kasem etpeutêtre en lyele, comme dans le substantif. On peut faire valoir en faveur de cette correspondance deux arguments : d’une part l’existence en gurunsi orïental d’une variante -e dans une partie des langues où -re est attesté ; d’autre part le fait que le delo et le cala, très proches à tous égards du tem et du bago n’utilisent que -e, ce qui pourrait s’expliquer par une géné­ ralisation de l’emploi de la variante vocalique. Il serait surprenant d’autre part, s’il y avait eu substitution au suffixe -re d’un autre suffixe dans toutes les langues centrales et occidentales (et aussi en delo et en cala) que le suffixe choisi ait été partout de même forme sauf dans quelques dialectes isala.

Nous admettrons donc que le suffixe caractéristique de la classe "DE était "-DE en gurunsi commun, conformément à la formule decorrespondance kab. -y- = IV. B. 1 ./IV. B. 2./la./tem -r-, établie pour l’élargissement "-D- ; mais que "D a subi dans les autres langues à l’initiale de suffixe un traite­ ment différent de celui qui est le sien en position présuffixale. cl. "YA Sauf en bago, et peut-être en tamprusî (pour lequel no­ tre documentation est extrêmement réduite), la marque propre à cette classe est -a; nous n’avons aucun renseignement sur ce point pour le siti, le degha ni le mo. Lorsque la base se termine par une voyelle, ce suffixe se manifeste en gurunsi oriental comme un simple allongement de la voyelle en question, du moins en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. lamba, tem et IV. B. 3. ; après voyelle radicale tendue, il comporte en kabrè et en lamba une variante -x/-e. Il en

35 va de meme, semble-t-il, en nuna.

Rattray indique pour le tamprusî et le vagala une finale -la (dans hal.la "oeufs", commun aux deux langues) qui n’est pas, du moins actuellement une variante phonoIogiquement conditionnée de -a puisqu’on a en vagala il.a "seins" ; on peut en rapprocher IV. B. 2. numbe.la "genoux" (sg. numbe.re, cl. "DE). L. Girault donne en phwo pour pluriel de bus "pierre", appartenant à une série étymologique de classe -DE, bû.rà. Enfin le pluriel de "soleil" en kasem : we (cl. de) est weya (cl. ya) comme celui de "poitrine" en lamba : l»r (cl. de) est l>>ya (cl. a). Malgré ces attestations parallèles dans des langues différentes, il serait imprudent de considérer les finales -la, -ra, -ya comme héritées du gurunsi commun ; il est plus probable qu’elles résul­ tent de créations analogiques ou, dans le cas de ~ya, du souci de conserver au suffixe son individualité dans des formations occasionnelles de pluriel. Pour sa part, IV. C. 2. a substitué â -a (sauf dans le nom du soleil : iwîa) -na qui n’appartient pas à la classe "YA. Le bago pose un problème plus difficile ; il possède, au lieu de -a, un suffixe -na précédé, après consonne, d’une voyelle d’appui.^ Une telle fi­ nale est attestée aussi en IV. B. 3., mais après -n (s^nde, s~nna "haricot") et, semble-t-îl, à titre de variante de -a. On pourrait supposer la généra­ lisation d’une telle variante en bago ; mais le kabrè présente, dans les ad­ jectifs, un suffixe -na de classe a, qui s’oppose clairement aux suffixes -a, -ma, -ba de classe ba : comparez "vu" kinanama (cl. ba), kxnanana (cl. a) ; "neuf" kifala (cl. ba), ktfana (cl. a) ; "celui de" nytma, nyxmba (cl. ba), nyxna (cl. a). Cette convergence, si l’on exclut l’hypothèse d’un simple ha­ sard, oblige à considérer le suffixe -na des adjectifs kabrè et celui des sub­ stantifs bago comme les vestiges d’un morphème gurunsi ailleurs disparu ou comme une innovation commune. Un dernier point doit être examiné : le -a de cl. "A paraîtêtre beau­ coup plus sujet à l’assimilation de timbre, du moins en gurunsi oriental, que ne l’est celui de la classe "BA ; cela est partieuIièrement évident en lamba où l’adjectif "rouge" est, pour la classe wa ("BA) : tyisSma, mais pour la classe ya : tyisSmi. C’est probablement cette différence de qualité que J. Delord signale par deux notations distinctes -âa pour la classe ba, -â pour la classe a. Quelle que puisse être la nature de la différence en question, il paraît prudent de distinguer les deux séries étymologiques "-A^ désignant celle qui correspond à I’anaphorîque "BA, "-Ao celle qui est ici en questi on57.

On trouve des traces d’un suffixe ”-go dans les deux cl. -K E/0 groupes de langues à anaphorîques de classe qui toutes possèdent un pronom ko ou ke (à I’exceptîon du lyele où le pronom est o/wa, mais le démonstratif cor­ respondant kobo). En gurunsi oriental, IV. B. 1. et IV. B. 2. possèdent un suffixe -yo/-yv, précédé après consonne d’une voyelle d’appui ; cependant un suffixe -o y est également attesté par exemple dans IV. B. 1. nao "boeuf", et probablement aussi dans IV. B. 2. n>, même sens, dans IV. B. 1./IV. B. 2. tü "éléphant". Les formes correspondantes en kabrè sont en -w, avec voyelle dbppui après consonne, en lamba en -o. Le tem et IV. B. 3. ont aussi -o (noté -w par Groh dans tem n>w "boeuf"). Ce suffixe est peut-être attesté en bagé dans vano, vanine "bras" (la finale -nene correspondant dans plusieurs cas au suf­ fixe de pluriel -ne dans les langues où celui-ci s’oppose réguIièrement à la marque de classe "K^E/O). En cala et delo, le correspondant de IV. B. I./IV. B. 2. -yo est 0. En gurunsi oriental, le kasem affecte aux noms de classe "KÆ/O un suffixe -go/-yo et un suffixe -o^ ; ces deux suffixes ne sont pas

36 en distribution complémentaire, du moins après voyelle, et ne peuvent être tenus, synchroniquement, pour des variantes d’un même morphème; mais ils sont apparemment substituables l’un à l’autre dans certaines formes au moins: ain­ si dans "tête” : yugu ou yu ou dans "fer” noté lùgù par J. Zwernemann, luu par E. Bonvîni. D’autre part la coexistence de terminaisons -no (-n-o) et -no ex­ go) s’explique peut-être par l’origine de la nasale En cette position en effet, -n- peut représenter en kabrè, na aussi bien :îM que XN. Il semble que ~no soit attesté principalement dans des substantifs à radical terminé par :îM (ainsi ”fromager” : la. kumu, kas. gungu ; "bras” la. hamu, kas. v>n> kab. somuw, kas. sono), et -o dans des substantifs à radical en peau” : kab t>nuw, kas. t^no). Bien entendu, l’analogie a £u troubler cette répartitic : le nom de la chèvre est buno chez Rattray, bono pour Zwernemann et Callow. La même explication paraît rendre compte en nuna des terminaisons -no et -no : "peau" y est tâno, mais "bras" van ; -o y est d’autre part générali­ sé, mais le P. Girault donne pour "fer" une forme logu. De même IV. D. 1. et IV. D. 2. ont des terminaisons -no et -no, de nombreuses attestations de -o, mais le nom de la tête y conserve un suffixe -yu : IV. D. 1. yiyu, IV. D. 2. yûyu. Le lyele ne paraît connaître que -o^. Dans les parlers isala, les faits sont comme toujours confus. Il est possible que le sufixe -hV noté par Westermann (n>h> "boeuf") et par Rowland (kaha "herbe" ; cp. kas. gao) soit un vestige de -go ; IV. C. 1. et IV. C. 2. ont une terminaison -ya qui dans "coude": IV. C. 1. nat>ya, IV. C. 2. nâtôya, correspond au suffixe -yo du kasem : nâtoyo (pl. nâtàro, cl. te). Certaines attestations de -n dans le dialecte décrit par Rattray et en IV. C. 2., dans des substantifs dont le pluriel est en -ne, peuvent également s’expliquer comme témoignant de la survivance de -g après -n (cp. IV. C. 2. nnan, nânne "boeuf”, kas. nao, nanne).

Une finale -hV est attestée aussi en siti (nyoho "tête") et en tamprusi sous la forme -ha (nuha "tête", noha "boeuf") ; nyun "tête" en mo com­ porte peut-être -g après une voyelle nasalisée ; î I en va de même de -g noté par Delafosse en degha (bôno "chèvre”, nao "boeuf"). Le chakali a des finales en -o (nyuu "tête”) et -g après -n (t>n ”peau"). Le vagala, le winyè et le phwo semblent avoir généralisé -o ; la dernière de ces langues a cependant -y> dans p>y? "fer". Ces faits peuvent recevoir deux explications : ou bien -o n’est qu’une variante d’un plus ancien -go, devenue morphème et dont l’emploi aurait été généralisé dans de nombreuses langues, ou bien la dualité des suffixes doit être imputée au "gurunsi commun", certaines langues ayant conservé les deux morphèmes et d’autres ayant favorisé l’emploi de la finale vocalique. Le témoignage des adjectifs semble confirmer la seconde hypothèse.: en kabrè, lamba, tem et kasem, on y trouve deux formes suffixales, soit re spectivement -w et -ku, -u et ku, -o et -ke, -go et -o. Cependant la corres­ pondance entre kabrè -w, IV. B. 1. et IV. B. 2. -yo, lamba -u, tem -u est fer­ mement assurée pour le§ substantifs (par exemple "peau” : kab. t^nuw, IV. B. 1. t>noyo, IV. B, 2.^t>nüyo, la. tenu, tem tonû ; "pluie" : kab. tew, IV. B. 1. tËyô, IV. B. 2. tëyu, tem tc(w)u ; "feuille" : kab. xayiw, IV. B. 2. hârügo, la. haro, tem fa(w)o etc.) ; kabrè -w ne peut donc être tenu pour le re­ présentant d’un suffixe ::-0, ni non plus, par conséquent, lamba -u ou tem -o. Il faut considérer aussi qu’en tem le vocalisme e de -ke n’est nulle part at­ testé dans les formes suffixales de la classe en question (ni d’ailleurs dans aucun suffixe de cette classe dans aucune des langues étudiées), mais qu’il

I

37 est en revanche celui de ï'anaphorîque ke. On est ainsi conduit à admettre que les formes adjectives en -ku du kabrè et du lamba, en -ke du tem sont le fruit de réfections analogiques où I 'anaphorique de classe tient lieu du suf­ fixe. Le témoignage du kasem, isolé, est peu probant, d'autant plus que -go n'y apparaît après voyelle que dans un exemple (p£l>y>, pl. p3"l>r> "plat") et qu'il ne se manifeste ailleurs que dans les finales -no (nasono "rouge") où il s'oppose à -o (nâzono "noir"), mais où agit peut-être le principe de com­ plémentarité qu'on a cru discerner pour les substantifs.

I! paraît donc prudent de s'en tenir à la première hypothèse et d'ad­ mettre que -o est une forme dégradée d'un suffixe "-K^O, l'interprétation étant suggérée par l'analogie avec le pronom de classe et fondée sur le pos­ tulat d'une identité primitive des deux morphèmes.

cl. ::DE'/"YI Le suffixe caractéristique de cette classe est bien attesté dans toutes les langues sauf en IV. C. 1. et IV. D. 1., pour lesquels Koelle ne fournit qu'exceptionneIlement le pluriel des substantifs qu'il cït^ rendant l'analyse hasardeuse, en siti, degha, mo et gouressi pour lesquels les documents font défaut. Il est -n en kabrè, -n en IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3., précédé dans toutes ces langues d'une voyelle d'appui lorsqu'il est affixé â une base terminée par une consonne, -ne en cala, delo (où il comporte une variante -e après consonne nasale), en îsala, IV. C. 1., wînyè, phwo et en vagala. Le bago présente une finale -nene qui paraît être un élargissement de -ne (par exemple "montagne" bo, bonene ; cp. kab. buw, bun, tem bo, bone). Il semble qu'on en trouve trace dans tamprusi dun "pluies" et dans chakali duon de même sens (cp. cala donc, isala G. doém). En kasem, le suffixe de la classe de est -ne, parfois réalisé -ri à la pause, avec une variante -e après n. La majorité des formes en -ne sont en­ trées dans la classe te où existe une forme -no, variante de -ro; une partie d'entre el les ont été refaites en -no ; ainsi pour "arbre" : Ca. txo, teenx, ku/dx, Zw. tiu, ténu/teéru, ko/te ; pour "village" : Ca. txu, tuni ku/dx Zw. tio, teno, ko/te ; pour "coutelas" : sxu, sinx, ku/dx, Ra. seo, seno, ko/te. Ce processus paraît avoir atteint son terme en nuna où la classe de a disparu et où il ne reste que quelques traces de -ne^e : dans nao, nane "boeuf", yu, yun "tête", su, sun "pintade" (-n étant après voyelle vêlaire une réalisation de -ne, aussi représenté par -m à la pause) et peut-être van, ven "bras, ai­ le" (IV. D. 2. ne fournit que des formes en -no). En lyele enfin, le suffixe prend les formes -ne ou -n, -de après consonne nasale, -me qui est très vrai­ semblablement comme en nuna la réalisation de -nV à la pause.

Les adjectifs n'apportent aucun élément complémentaire ; en kasem, la classe de ne comporte pas de formes adjectives ; cette classe n'a pas de cor­ respondant en tem ; les adjectifs de classe e en kabrè et nyi en Samba ont, comme les substantifs respectivement un suffixe -n et -n. Nous instaurerons donc une série étymologique unique, symbolisée par --NE58. cl. ::TE/O Un suffixe caractéristique de la classe :îTE/O n'est bien attesté qu'en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3. d'une part, kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna, lyele d'autre part. Il ne subsiste ailleurs qu'à l'état de vestige. Sa présence n'est pas assurée en sîti, degha, mo et tamprusi où elle ne serait attestée que par une série si. hele (peutêtre une notation fautive de ::hare). de. hare, mo hare "terre", tamp. hera "sable" qu'on ne peut rattacher qu'à vag. heri (Ra. here) "terre", et par de. tera "terrain sableux", qu'on doit probablement rapprocher de phwo (La.) terQ ba. têt> ; la. teta , kab. têtu "terre", ca. tere "sable". Nous n'avons aucun

58 indice de l’existence de ce suffixe en chakali ni en gouressi.

La série "terre, sable" qui vient d’être citée illustre le problème posé par ce suffixe : iI se présente sous la forme -tV en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem (avec voyelle d’appui après consonne), IV. B. 3.59, et en bago, et sous la forme -rV en IV. B. 3., cala, delo, dans les dialectes 1sala, en winyè et en phwo, en vagala, siti, degha, mo et tamprusi (si l’hypo­ thèse proposée ci-dessus est exacte) et en gurunsi occidental. D’autre part -V, dans -tV ou -rV, est de timbre [o] en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., en ba­ go, dans les parlers isala décrits par Rattray et par Girault (celui décrit par Rowland a -zAn) et en IV. C. 2., en phwo, en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et dans le parler lyele étudié par Bon. -V est de timbre [e]partout ail­ leurs, c’est-à-dire en lamba et en tem, en cala et en delo, en IV. C. 1., en winyè, en vagala, siti, degha, mo et dans le dialecte lyele décrit par Nico­ las. Le vocalisme [a] de tamp. heraet de de. tera et la forme -iAn donnée par Rowland pour I’isa I a sont probablement l’effet de réfections analogiques lo­ cales. Les adjectifs présentent, en kabrè, lamba, tem et kasem les mêmes for­ mes suffixales que les substantifs, soit respectivement -t , -te, -te et -ro, ce dernier avec pour variantes combinatoires -no et -o.

Nous proposons de ces faits I ’ înterprétatlon suivante : il y a cor­ respondance phonétique entre t, attesté dans la plupart des langues gurunsi orientales, et r attesté ailleurs et non pas concurrence de deux suffixes, l’un à initiale "T et l’autre à initiale "D. Ceci est précisément assuré par le traitement du suffixe ::-DE : il est -re dans les seules langues qui ont -tV ; il est -e dans les langues où le suffixe de la classe "TE est -re. Nul­ le part il n’y a donc confusion entre les "réflexes" des deux suffixes. D’au­ tre part le double vocalisme [e]/[o] est imputable au "gurunsi commun". La distribution de ces deux voyelles n’obéit à aucune règle décelable ; elles sont l’une et l’autre attestées dans des parlers très proches les uns des au­ tres comme kabrè et lamba, tem et IV. B. 3., isala, IV. C. 2. et IV. C. 1., lyele décrit par Bon et lyele décrit par Nicolas. Bien plus, on trouve dans le dialecte lyele décrit par Bon, où le suffixe de classe re est habituelle­ ment -roM-o^do^r des formes en -er (syer "endroits" ; sg. syo ; swer "ventou­ ses", sg. swo) qui paraissent ne pouvoir s’expliquer que par la présence d’un suffixe -re. Tout se passe comme si, de deux vocalismes disponibles, les di­ verses langues avaient généralisé l’emploi de l’un sans toujours renoncer to­ talement à l’autre. Nous restituerons doncTla forme ::-TE/O le suffixe de la classe ::TE/0. cl. K.A En kabrè, IV. B. 1. et IV. B. 2., le suffixe de la clas­ se “K.A est -ya (ou -y en kabrè) précédé après consonne d’une voyelle d’appui qui est en général de timbre [a]. En lamba et en tem, la forme correspondante est un -a vélarisé noté a par Muller, -> (parfois o) par Prost ; il est pos­ sible que le â qui leur correspond en IV. B. 3. note un son analogue ; compa­ rez "bonnet" kab. filay, tem fula, IV. B. 3. fûla ;"lune" kabrè fenay, IV. B. 2. fin>ya, lamba hund>, tem fena, IV. B. 3. huenâ- En outre le kabrè, le lamba, le tem et IV. B. 3. conservent une forme -ka ou -ga ("oiseau" : tenr simika, IV. B. 3. sïmïga» kab. sumây ; "bois" : la. daga, kab. dây) qui, en kabrè du moins, commute avec la finale usuelle (canaka ou canay "lépreux" ; p I . canasi).

En cala, delo et bago, les noms apparentés à ceux de la classe dans les langues précédentes ont un suffixe 0 ; ainsi "chien" : cala pa, defc ba, bago va ; cp. kabrè hây. Cependant, en bago, la finale vocalique de simïs *

l

"oiseau” est peut-être un vestige de -ga. Les dialectes isala semblent avoir conservé le suffixe de la classe k? sous une forme -a (0^après a présufjixal) ; ^ainsi dans "maison” is.G. : d£a, pl. dîs9 IV. C. 1. dîa, IV. C. 2. dîa, pl. dî/e ; cp. kab. diyâ, pl. dx-

si ; mes nyè, quî présente aussi un suffixe -a, a substitué à -ga i ssu de finales -n.ga : varia, pl. var "chien".

-na,

probablement

Il est possible qu’un suffixe -a subsiste en phwo (cf. phènâ "lune"), en vagala ("marché" yawa ; cp. wîn. yàbà pl. yàbrs ; "jambe": naa, pl. nazi), en degha ("maison" dya; cf. ci-dessus), et en chakali (vaa "chien"). Nous n' avons aucun exemple probant pour le siti ni pour le mo. Le tamprusi, en re­ vanche, présente un suffixe -kha ([xa] ?) ou -ha dans ny>kha "cheveu" ( cp. tem ny^ka) et dans vaha "chien".

Le kasem, IV. D. 1. et IV. D. 2. ont deux formes suffixales -ga (ou -ya) et -a dont la seconde paraît être ou avoir été une variante de la premi ère ; -a est en effet attesté surtout après r et n (::N) et -ga après voyel­ le et n provenant de î:M ; en outre -ga et -a sont parfois interchangeables ; ainsi dans kabaya/kabâa "esclave", dâà "bois" noté daga par Cardinal I. L'em­ ploi de -a s’est généralisé en nuna, avec une variante -> après u et 0 après a ; il l'est également en lyele60. L'étude des adjectifs ne fait, ici encore, que confirmer les conclu­ sions tirées de celles des substantifs : le kabrè a -ya et -ka, le lamba -o et -ka, le tem -a et -ka, le kasem -a et î:-ga dans des finales -na (peut-ê­ tre pour des radicaux terminés en XM). Le suffixe de la classe ::K^A paraît avoir été, en "gurunsi commun", identique à I’anaphorique : -"K^A.

cl. î:SE Le suffixe de la classe :îSE est bien attesté sous I a for­ me -se (kab. -si) dans la plupart des langues à l'exception du winyè, du phwo et du gurunsi occidental ; îl est noté -zi en IV. B. 3., -ze en vagala, -/e ou -ze en IV. C. 2. Le dialecte isala décrit par Rowland a généralisé l'em­ ploi d'une finale -sin mais les autres dialectes de ce groupe ont -se,ou -ze; IV. C. 1. présente cependant, dans nyûâse "fumée", une finale analogue à cel­ le de is. R. nuàs3n- Le tamprusi, comme pour les suffixes des classes “K^E/O (-ha), "K^A (-ha) et ::TE/O (-ra), présente un vocalisme [a] : -sa (vasa "chiens", sg. vaha). Nous n’avons pas d’exemples sûrs pour le siti, le degha ni Ie mo. Les correspondances sont beaucoup moins évidentes en gurunsi occiden­ tal. Le kasem répond régulièrement par -e à -se ou -ze dans les langues pré­ citées ; cependant un petit nombre de formes, dont certaines probablement em­ pruntées, se terminent par -Se : dakà, daysè, ou dakà, dakè "boite", karâna, kârse "pou", sampoâ, sampwése "threpence", natulena, natulse "arrière petitfils". IV. D. 1. et IV. D. 2. n’ont que -e, le nuna -g (sauf dans ku» kuru "os" qui pourrait provenir des classes «K^Z-TE). En revanche, le lyele pré­ sente deux finales bien distinctes ; -se et -r (~er après u : ywa, ywer "che­ veu") probablement issue de -re, car elle impose ce timbre aux radicaux Ca auxquels elle est ajoutée (na, ner "pied". ; yâ, yer "marché") ; le winyè et le phwo présentent d'ailleurs la forme -re. La distribution de ces deux fina­ les est remarquable : elle est très largement complémentaire, en ce sens que -se est attesté après 1, n, r, m où -r n’apparaît jamais ; cependant -se ap­ paraît après voyelle dans bâ, base "pis, mamelle", pwe, pwese "morceau", gyâ, yâse "endroit" (cp. kas. dyayâ, dyé, même sens)..., c’est-à-dire dans une

40 position où r- est bien attesté. D'autre part, sauf dans le cas de ces radi­ caux CV, les noms à pluriel en -se ont toujours un singulier de classe "K^A, mais à suffixe -e ; or i I est probable que ces formes en -e n'appartenaient pas originellement à la classe ::K A mais à la classe "DE. (cf. note 60). En­ fin on ne trouve pas trace du sufrixe -e pourtant bien attesté dans les lan­ gues voisines, habituellement très semblables au lyele : le kasem, le nuna, IV. D. 1. et IV. D. 2. L'hypothèse que nous formons, pour rendre compte de ces faits confus et en partie contradictoires, est la suivante : la forme suffi­ xale propre à la classe "SE est en lyele -r(e) ; les groupes sonante + r n'é­ tant pas tolérés en lyele61, ce suffixe a dû posséder une variante "-e (ou ”-i selon le timbre de la voyelle présuffixale). Les noms empruntés à la clas­ se "DE et dont le radical se terminait par une sonante, comme vili "point d' eau" (que Rattray impute aux classes de/ya: vule, vula), se trouvaient avoir un pluriel de classe ::SE identique au singulier de classe "K^A : vili, "vili. Ces formes ambiguës ont été refaites en -se et par analogie, toutes celles dont le radical se terminait par une sonante (par exemple sala, salse ou sâse "natte", kas. sàrâ, sàré, nu. sàrâ, sàré, G. salé, sali) . Le caractère secon­ daire des formations en -se est sanctionné par l'impossibilité de leur post­ poser I'anaphorique se en fonction démonstrative, selon un usage courant en lyele (yil de "ce nom en question"), alors que les pluriels en -r peuvent en être suivis, moyennant l'application des règles de sandhi (chute de -r et al­ longement compensatoire de la voyelle présuffixale) : lü se "les francolins dur) en question". Il n'est pas possible de déterminer si les formes comme base, gyâse sont elles-mêmes secondaires, ou bien s'il s'agit d'archaïsmes.

L'exploitation de l'hypothèse proposée conduit fixe -e attesté en nuna, en IV. D. 1., en IV. D. 2. et même de la généralisation de la variante vocal ique du en lyele, winyè et phwo ; les formes en -se du kasem, de leurs radicaux, sont très probablement analogiques.

à suggérer que le suf­ en kasem résulte luisuffixe -r(e) attesté étant donné la nature

Il reste un problème à résoudre : ce suffixe -re (-e en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2. et nuna, -re en winyè et en phwo) est-iI le correspondant éty­ mologique de -se attesté ailleurs ou bien un autre suffixe substitués ce der­ nier en gurunsi occidental ? Le premier terme de l'alternative nous paraît le plus probable pour deux raisons : tout d'abord, l'impossibilité d'assimiler -re de classe "K^A à -ro/-re de classe "TE et au suffixe de la classe "DE ; ce dernier, qui est d'ailleurs une marque de singulier, est toujours réalisé -e en lyele, et jamais ”-r. Quant à -ro/re, il présente après 1, n, et r des variantes qui sont respectivement de forme -IV, -dV et -V avec allongement compensatoire de la voyelle présuffixale (gyilu, gyülu "banquette"), toutes formes étrangères au suffixe -re. Le second argument est que la permutation supposée entre [s] et [r] est encore attestée par Bon (p. 17) et Nicolas (p. 146) pour une partie du domaine lyele. On tiendra donc pour vraisemblable qu' un suffixe "-SE,représenté par -se dans la plupart des langues gurunsi, est devenu -re en gurunsi occidental, qu'il a conservé cette forme en lyele et s'est réduit à -e en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2. et nuna. L'étude des adjec­ tifs, parfaitement analogues aux substantifs de classe ::SE, n'apporte rien de plus.

cl. "BjE/O Le suffixe caractéristique de la classe "B^/0 est -m en gurunsi orienTal , sauf en bago où il est -m> et en cala et delo où il est -n ; cette proposition peut être illustrée par la série "eau" : kab. lim, IV. B. 1. lam/lom, IV. B. 2. lem, la. lim, tem lim, IV. B. 3. lem, ba. lem>/lom>, ca. len, del. Ion ; elle est confirmée par plusieurs autres séries ("sang" tab. IV 41., "urine" 14., "vent" 12., "graisse" tab I. VI 85., "mort" ibid.

41 84., etc.). Il est possible que -n soit aussi dans certains cas le correspon­ dant de -m dans le parler isala décrit par Rowland (cp. "sang" : is. t/ain, la. jalem ; "lait" is. -yiKn, la. yelem) ; la très vaste extension de cette finale dans le dialecte en question rend la déduction hasardeuse. Le vocabu­ laire recueilli par L. Girault indique une correspondance gurunsi oriental : -m = isala : 0 ("eau" Ze, "lait" -hile), vérifiée aussi en IV. C. 1. et IV. C. 2. et peut-être aussi en gouressi, vagala, siti, degha, mo, tamprusi et chakali où les exemples, rares, sont peu probants. Le winyè et le phwo sem­ blent conserver des vestiges de -m, par exemple dans win. n>m "eau", ssmù "mort" (ba. sïm>, kab. sim), et dans ph. nima "eau", numa "graisse" (tem num, kab. mm). En gurunsi occidental, la classe ::BE/O a disparu et les substan­ tifs qui dans d'autres langues lui appartiennent ont été insérés dans les classes subsistantes dont ils ont reçu les marques : ainsi pour "graisse" : kas. nùgâ, nui, ka/se, nu. nùâ, nùï, ka/si, ly. nua, nur, ga/se; pour "sang": kas. dyâna, ba, nu. dyena, ba, ly. gyal, gyala, mo/ba ; pour "farine" : kas. munu, ko, ly. mun, muna, mo/ba etc. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'on peut reconnaître, soudé au radical, un élément -m ailleurs attesté comme suffixe : ainsi dans lyele /im, Zima,mo/ba, nu.G. fuma "urine" (cp. kab. hém, tem fem). Un suffixe -p3/-b3 apparaît en lamba dans les adjectifs, mais il se trouve que tous les radicaux cités se terminent par une nasale et qu'on ne peut exclure l'hypothèse d'une dissimilation, ou d'une réfection mettant en oeuvre I'anaphorique de classe. De même en kabrè -bu est employé dans -nyimbv "celui de" et dans lebvtlelu à la cl. e) "autre, second", les autres adjec­ tifs ayant le suffixe -m attendu (ex. s>s>m "grand" ; cl. e : s>s>). Ces in­ dices sont trop faibles, en l'absence d'autres concordances, pour justifier l'instauration de deux séries suffixales. En revanche, il y a probablement lieu de tenir compte de la correspondance ba. sïm>, win. semu "mort" et du fait que -m est régulièrement vocalisé en -> en bago62, comme l'est le repré­ sentant de "-TE/O dans tet> "terre" par exemple ; de même en effet que les anaphoriques de la classe "TE se présentent, suivant les langues, avec le vo­ calisme [e] ou le vocalisme [o], ceux de la classe ::BE sont be ou bo (bu en kabrè). Rien d'autre pourtant que cette analogie ne suggère une vocalisation en e du suffixe de la classe ::BE/O que nous restituerons donc provisoire­ ment au moins sous la forme ”-MO/::0.

3. 5. 3. Traitement phonétique des consonnes à l'initiale de suf­ fixe.

::M et ::N sont représentés respectivement par m et n, sous réserve que ::-N à la pause est réalisé -n en kabrè et en chakal i, de même que "M en cette

position en cala et delo. Il est à remarquer les quatre langues (kas.,

IV. D.

que ::M

1., IV. D. 2., nuna)

pas attesté dans

n'est il

est représenté

dans

les langues où



par n en fin de base.

::B et :cW pour autant qu'on en puisse Juger sont b

et w

ils sont attestés : pour ::B : kabrè, bag e

stm

nsuluma, dx/a

IV. B. 1.

isûrômule

kok>

IV. B. 2.

nsolumuTc

in

nsolüma 1 amba

yilo, hin, ku/nyi

tem

yéka yese,

ka/se

IV. B. 3.

nansâ n8 r

min

sem, be

nansema, de/ya

osolomo

nimini

osolomïn, ke/te esurom>

nimin

êsuromin

ca I a

nojolam

boâla

s en

delo

lagelem

b>âla

yen

kûmo

sim>

nyixn

soo

bago isala

nyïlè nyill^n

nan dt 11 m{ n nàn de1x mê

IV. C. 1.

nandelem

nien

IV. C. 2.

dendclman

nyin nyinena

gouressî

dendelën a gin gele

mini

wî nyè

key ke

phwo vagaI a

nyini nyme

mra nire

dàmo** dèmoni ilimo ïlèmàwào

nyxga

nu zuni

si tî

nxm nini

degha

nini

mo

nnye rike

nundont

tamprus i

nyxnda

zuia m

chakalî

nyxndaa

kasem

nyina nyia/nyc

nozulen dinde le dinde la

semu

ninie

ni

mxm/mxnï mina

IV. D. 1.

dendele

IV. D. 2.

dendele dêndëla

mên

nuna

nyo nÿorb, ka/se

nW^ll nàcTàl'â

man > de

lyele

nyu/nyu

medyolo medyâle

min mina, mo/ba

seo

48

86. chef

87. calebasse

wiyau awiya, s/ba

eyiya eyisi, ka/si

IV. B. 1.

nim, bu >* pânum

wur>u

éyiya

IV. B. 2.

pënim

ki> gi>

ira i/i

I amba

nim, be

ura urase, ka/se

ahul> ahuse

kabrè

ka/se

+em

nim/num

wuro

yika yisi, ka/se

IV. B. 3.

nanum

wur> wur>a

yîka yizi

cala

nu

jo José

gefe

de I o

nu

jo/gyo gyone

bago

nyimo

jonena/zonena

ibia ibise

isala

nuun

zoba A kuoro kuoroo

gbana gbans^n

IV. C. 1.

no

d/ antina

gbaha

IV. C. 2.

tunôn

kohia ** kohiaze — nâba

winyè



kyotaho " W A/ kyôtàhâma

foy foy ri

phwo

numa

bê bàrà

f*là

vagala



koori

gouressi

gefise

ebibia gebibiase

_ gbana gbanaze

si tî degha mo

n>

tamprusi chakaIi

nuu

kasem

nùgâ nùï, ka/se

pè/pèè pwà, o/ba

zona zwê

IV. D. 1.

nûyc

sàntu

zuna

IV. D. 2.

tùnüya

zûna /ui

nuna

nùâ nùf

nokuyo nokûya «S* w pî> pia, o/ba

zoâ zoe, ka/se

lyele

nua/nu nur,

pyo pya, mo/ba

zwa zwer, ga/se

ga/se

49

kab rè

88. queue

89. noir

90. poule

suw sun, ku/è

kekbato

kelimiye kelime d.i/a

IV. B. 1.

kugbeto

k érumb i r e/k âmb î re

IV. B. 2.

kugbâdyo

kâlemüre kâlëme

tyikpin

jamôr jami, de/ya

kekpade

kelimbérè

I amba

kutasu kutSsin

ku/nyi

tem

su

kelimbË, de/a

IV. B. 3. ca I a

keku nku **

delo

kêgbadô

kalïmbîre

nyanya

dijim ajimbe

bebéne

gegyem gEgyeme

kpetêb>

kesimîre

A*

con cense

bago

kesimïna

isala

doho dosun

kùbinè

IV. C. 1.

kubine

djimin djinn6 gime

IV. C. 2.

kobine

gîmen ginna

gouressi

dabile

wî nyè

dini diri

binù bîrï

gbâla ko kOeni

phwo

die diro

dïbino dïbire

zîmïè zïmïù

vagaI a

din dinri.

bino

zaï

siti

z ah ale

degha

gbilo

mo

dm

kh>nbini

tamprus i

munzuha

k>blim

chaka i i

zin

kasem

nâbili nablla

dyale

HHI

nazono nâzwaano

(ko/te)

tyoro tyènî, ko/ de

IV. D. 1.

we zënu

kïoro/d/ïuro

IV. D. 2.

wôazenu

kioro kiënu

nuna

nabulà

n>zunu n>z*ùna

tyoru tye, ko/te

lyele

nebil nebila,

nabin nabina

kyolo kyaine,

de/ne

wa/ne

50

91. cheveu

92. tête

kabrè

ny>si, si

nyuw nyun , kv/e

IV. B.

nyos

nyoyo

kufalo

nyoyo

kufalüf o

2.

93. nouveau

lamba

nyo nyise, ka/se

nyu nyin, ku/nyï

ty i fal

tem

ny^ka ny^se

kogyo kogyone,

kefa

ny^zi

kudyo

kûfalom

ny>se

nye nyese

gofol£

nyeny> nyeny>se

nye nyea

wàlê

Here nena

foie

nyupuna nyûpus*

nyun nyus i

kùf£ l(n

nyipose

nyûn

nôfal

nyûpon nyûpôze

fiyp

kofâlan

ka/ se

bago

gouress i

zu

w i nye

nybgûlé

âdù âdulù

nyoguéri •V

phwo

nyùphona

nyûb ny&iè

dïfâlo dïfâléà

nyu

fali

nyùphonâwâo vagala

nygpuno

nyoho

ny>kha

nyun nuha

degha

mo tamprus1

kofali

nyuu

chakaî i

kasem

k>nfale

yua yüe, ka/se

yûgu yuni

dono dônô ko/te

îye

nuna

belandoro

yua yue

ytfyu

n&idon

yunà yüi, ka/se

yd ydq, ko/te

wàdû

ywa ywer, ga/se

yo ywen, wa/ne

94. pi urne kabrè

hundiv

i

huntu,

95. cheval

96. âne

kpânn$ kpannân

kpânay kpânast,

kv/tu

J

e/è X

ka/si X

_

IV. B. 1.

gb an u/ gb ây an u

IV. B. 2.

bânën>

I amba

hundo huntô 5

kp>na kp>naan, i/nyi

ko/te tem

fun> funte, ke/te

dere awenga

wung> wungase, ka/se

kpangbâ kpangbâse, ka/se

IV. B. 3.

dëre awondye

cala

bene

kpanga akpanga

ben beq(e)se

kpana kpaqase

delo

wona

«w

bago

ges> gesépe

an> an>S£

X

isala

pâ’n^n

djah>

kâ'kumà kâ'kusï

X

ÎV. C. 1.

d/âo

[V. C. 2.

giaya giâyôma

gouressi w i nyè

koepyo koèp^ri

sSsènè sJsèèrï

b^nànà bJnàyrè

phwo

pone pgnà

zo zanÈ

kèkwo kèkünè

>>w

vaga 1 a

hun

zagu

kawe kaweze

(

si ti degha mo

pon

tamprusi

pun

zaga zana

kakuma kakusa

pvn t/akugu

s i s an a s i s e 9

bonaya bonj,

ka/se

ka/se

d

(

I

I 1

U

!

f •

chaka i kasem

e i

i

IV. D. 1.

ne/e

IV. D. 2.

nïzëa nize

j

nuna

ku kurS

ni sa niseï, ka/ee

t0 na tônâe, ka/se

i

lyele

ku kur, wa/re

/e/ya /e/yer,

bônahôner, ga/se

i

ga/se

I f

52

kabrè

97. orei I le

98. oeil

99. os

kpanxw kpamn

esxye esa, dx/a

m>ye m> » dx / a

ku/e

IV. B. 1.

nungbânüyo

esire

more moa

IV. B. 2.

tirigbânu

esire ësa

m>re m>

nyis9 r nyisa,

môr môya, de/ya

tir] gb an en

lamba

doncB dona, de/ya

de/ya

tem

ningbamû

esére esâ, de/ya de/ya

ningbamîni, ke/te

IV. B. 3.

eligbâmü

mbrë môwà,

esire ësa

■X m3re m5a

eligbâmin ca 1 a

dele

as a

nmabe

delo

dcnele denela

sîbi sîbe

iqwyae po

bago

lele lelena

sïbire sïmina

r|6mere nômana

isala

dx^lâ'n

s^n sxa

hàngbxltn

IV. C. 1.

dey a

hânbël

IV. C. 2.

dey al déyalanâ

se * si an /îna

hângbel

hângbeleqa

gouresse

towi

sinya

wi nyè

joge jogërî

nyir nyîrà

phwo

dile dilâ

vagala

dx^ nx

s i ti

hih

h$b$ hSbôênl

wiè woè

siwi » •• •

S1U1

degha mo

dyenmi

sibi

ho

tamprusî

d) nna

hok

chakaIi

digna

si •• su

ho g

kasem

zwe

yi yia, de/ya

kua kwi, ka/se

IV. D. 1.

ze



IV. D. 2.

zôe zoa

yi yi y! a

nuna

zi zie, de/ya

yi yîe

ku kûru -W ku kuru, ka/se

lyele

zye zya, de/ne

yir yira, de/ne

ku kur, wa/re

zwa, de/ya

55

100. père

101. sel

102. pluie

103. eau

t£w ten , ku/è

li h, tu

kabrè

càa canaa

IV. B. 1.

dT a

t>m

tey o

lam/lom

IV. B. 2.

gia

tü>in

teyu

1e m

lamba

ji jina

ya^

tem

ngya ngyana

d^m

bu

lim, be te (w)u te ne,

lim

ke/te

IV. B. 3.

kia

d>m

teo të*n

lem

cala

jo jose

yèse

do ne

len

delo

ngya

yabia

> ga

Ion

bago

ta tatâna

yase

dofo

lem> /Ion?

Isala

nyîma

yesûn yesunun

duon

11 îm li az^a

IV. C. 1.

nyêma

yas£

düen

le

IV. C. 2.

nyîra

yâsen

dün

'lien

gouress î

ko

yesa

wînyè

nyè nyèmnà

hy^ri

d> dïri

n^m n^mènl

phwo

'ne 'newà

hyàr£ hyarâ

ate> atcnè

nîma niriè

vagala

nfce

yazi

don

ni

le

nyo«W ne

si ti degha

ya

mo

tamprusî

nyena

chakaIî

buata

ne

dun

duon

ni •♦ nu

kasem

ko kwe, o/ba

ye yua, de/ya

dbU, ka

na

IV. 0. 1.

ât£

îye

dua

na

IV. D. 2.

nyîra

îye

dûa



nuna

nyinà

n>kwe

d^à d^è

ne

lyele

da dab a, mo/ba

nekwg.

dwa

nan nana, mo/ba

54 Commenta î re :

81. corne : Kab. yxlxw désigne la corne de bélier. L. Girault don­ ne pour l’isala la variante nyila, nyillè et pour le nuna : nyiù, nyiun. 82. langue : La forme nuna est citée^par G. Le tableau doit être complété comme suit : pour le kabrè, pl. nsulumes ; pour le lamba, var. nasSnS r, nasâma ; pour I’isala B.S. nàndElxmxn, Ra. nandelin, nandelime, G. nad3 lâmi, nad313ma, La. nandelim, nandelime et dilimiye (Léo) ; pour le kasem, B. S. dïndâ'lim, Bo. dindèlem, dindêla,Ra. dindelim, dindels, de/ye ; pour le phwo, La. nilimiye.La transcription de Delafosse, pour le gouressi, est gingele ; Delafosse ne semble pas distinguer le n mouillé du n vêlaire. Dans le manuscrit du P. Girault, le d initial de win. dèmo, dèmoni est surmonté d’un tiret dont nous ignorons la signification (spirantisatïon ?). 83. feu : En isala, outre la forme indiquée, citée par B.S. etconfirmée par Ra. nyin et La. nyin, on trouve Zw. mini, G. n^ni et La. ni (Léo). La forme tem est due a Groh ; en kasem, B.S. a mini, en vagala nin (Ra. nin). Le radical de ba. kumo se retrouve peut-être en IV. C. 2. dans dâkuma "bois de chauffage".

84. mort : Is. soo est dû à Ra. (is. G. so) ; il faut en rappro­ cher larhama soho. Kas. tuunx est cité par Bo. (cp. Ra. tone), nu. ten par G. 85. graisse : Les formes composées IV. B. 1. et IV. B. 2. désignent l’huile de palme (kab. penim), IV. B. 3. nanum le beurre (de vache), IV. C. 2. tûnon et IV. D. 2. tunuya le miel ("beurre" d’abeille). En IV.C. 1. et IV. D.1., la traduction de Koelle est "beurre de karité", qui est en is. R. nyuân,nyuarâ. Pour I’îsa I a encore, Ra. donne no et G. no. 86. chef :IV. B. 1. wüj->u désigne aussi le riche ;le motexiste avec le même sens en IV. B. 2. : würa ; les formes isala (R. kuorô, F. koro, G. kwoi$ kwora) sont peut-être à rapprocher de IV. C. 1. küeri qui signifie aussi "riche", tout comme IV. D. 1. pë>. Le premier terme de IV. B. 2. kï>gi> pourrait être identique à celui de win. kyotaho qui est probablement le nom du vijlage (tyo, tycn) ; -taho est le "possesseur" comme —tïna dans IV. C. 1. d/antîna (cp. ïs. d an "village") et -tu dans IV. D. 1. sântu (kas. occ. sàntû, kas. or. s>n> tu "chef de soukala"). Les formes IV. C. 2. et IV. D. 2. désignent respectivement le grand père et l’ancien ; gou. naba est un emprunt au more.

87. calebasse : Tem yika,yisi signifie "courge" ; de. lu est à rapprocher de kas. Bo. logo (ku) "calebassier", kas. Ra. lion, lloni "cup", ly. 1>, lar (wa/re) "Lagenari a^vul gari s". Pour le kasem, Bo. donne zuna, zwi (ka/si), comparable à nu. G. züe, zwi. 88. queue : II faut ajouter aux formes citées is. Ra. doho, do/i, is. G. gadu, gàdusi, kas. Ca. n£bili, kas. Ra. nabile, nabila, de/ya; la for­ me nuna est due à G., celle du kasem à Bo. 89. noir : Kas. kêkbato est cité par Groh ; J. De lord donne kibiyu ; IV. B. 2. a aussi ëbirâ et tem (Groh) wobato ; is. F. est kubïse, is. G. bS'nû, b^si. L’adjectîf kasem comporte des formes de classes ka/se : Zw. nâzâ* nâ, nâzwâano ; Cremer donne zono, zona. L’adjectif nuna est cité par Girault.

90. poule : Les noms mentionnés désignent l’espèce, sauf en tem i I s’agi rai t de la femelle ; ca. dijim signifie aussi "oiseau" (del. gyinebu, ba. simia). Les formes Isala sont nombreuses , gimà; F. djimie (pl.), Zw. dzini, La. gwiwie, gyiwisi (aussi "poussin") et zimi (Léo). En phwo, La.

55 donne zunye (cf. tab I. IV., 50,

51, , 52,).

91. cheveu : Le singulier de kab. ny>si estny>y>>, Htt. "sur la tête" ; c’est probablement aussi le radical "tête" qui sert de base aux for­ mations kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele (cf. 92,). L’îsala (Ra. P>n, pona, La. pon, pona et nyupuna (Léo) ; la forme citée est donnée par G.), IV.^C. U, IV. C. 2., le phwo et le siti emploient le radical "poil" ; nu. G. yukôà, yukwi désigne aussi le poil de la tête ; tamp. ny>kha est traduit par "poîI”.

92. tête : Is. La. nyu (Léo) et is. G. nyû nyunè ( cp. vag. Ra. nyo, nyone) diffèrent quelque peu de nyun cité par R. B. S., Zw. et La. ; F. a yu, yumba. Le kasem a pour variantes au singulier yu (B.S. yuu) et au pIuriel yiin et yum. 93. nouveau : Le tableau doit être complété comme suit : is. F. kufale, G. k>falo ,k>fala , Ra. fele, felea ; kas. B. S. nâdùnu, Ra. duno, duno ; vag. B. S. ofale, Ra. konfale. La forme IV. D. 1. doit être rapprochée de kas. bal>, bâlwà "neuf", mentionnée par Zw.

94. plume : Le nom de la plume est partout îdentiqueau nom du poil ou très semblable à lui (kab. hünuw,wïn. purï, pure "poil”), sauf en tamprusi où "poil" serait ny>kha (proprement "cheveu" ? cf. 91, ).

95. cheval, 96. ane : Le nom du cheval comporte sûrement en kabrè, IV. B. 2. et lamba celui du boeuf (kab. n>>, nan ; IV. B. 2. n>, nMn; la. na, naan). Is. F. dsah> a pour variante Is. G. j>, j^nè ; une forme nisana, nxse est employée à Koumbîli (kasem occidental). En nuna, T. donne nesa, nisei, G. n^s^, n£sé ; en vagala, Ra. a zako, zagoro. C’est à ce même auteur qu’est em­ prunté le nom du cheval en tamprusi, celui de I’ane dans cette langue et en vagala ; is. kâ'kûmà est donné par G. 97. orei Ile : Le kabrè possède également une forme ninkpaniw/ninkpan ; is. F. est dégela, degélabà, is. G. dTlle, cBlla. IV. C. 1. présente une variante déyon- dans déyonkpânâ "boucle d’oreille", et IV. C. 2. une va­ riante dëlen- dans dëlenpan de même sens. Le kasem a $e, $â en plus de zwe, zwâ. 98. oeil : Is. B. S. est sixn, is. Ra. et La. se, sea, is. G. si, sià> is. La. yilye (^éo) ; cette dernière forme est aussi donnée pour le phwo par La.. IV. D. 2. yïbu, yibia, ly. yibi, yibia, est probablement la prunelle (sens indiqué pour kas. Bo. yibu). Le vagala a, outre siwi (Ra. siwi, siwe), lia qu’il faut peut-être rapprocher de is./ph.La. yilye. 99. os : Les formes isala I V; C. 1. etjV.^C. 2. sont certai nement composées (cf. ïs. G. h§.golè, hagôlà "os", nyûhagèlè, nyuhagela "crâne" ©t win. nyôgulé, nyogûeri "tête", probablement "crâne")); le second élément paraît être attesté en phwo : vagbulie, vaghulio "épaule" (cp. va kas. vono, etc. "bras") et en lamba : hagbaro, hagbaiOn "épaule" (hamu,hanfin "ai sselle"). Le radical du kasem y apparaît aussi dans les classes ko/te : Ca. kûû, kuudu, à côté de kuû , kwi (Bo. kua, kwi).

100. père : Le n- initial des formes delo et tem et le nasonnement du phwo représentent peut-être le possessif de la 1ère p. du sg. Le delo a aussi tata, analogue à ba. ta. En kasem, We. donne nyinâ, Ca. nyena ; Zw. ko, kwc a une variante kwo, kwâ, indiquée aussi par Bo. : kwo, kwà ; pour le va­ gala, Ra. a mie. La forme nuna est donnée par G. 101. sel : Le tableau est à compléter comme suit : is. G. hyas^ ; kas. Bo. ye, ywe, di/ya, Ra. ye ; la forme nuna est due â G. ; le lyê'le dési­

56 gne par neku, nekur, wa/re, le sel gemme.

102. pluie : En kasem, un vocalisme u est indiqué par Ra. : dua, Bo. : dua (cp. duliu "grosse pluie") et B. S. : dua ; Zw. cite en outre kûnk^no, kûnkwânû, ko/te. 103. eau : Les variantes sont nombreuses : kab. Groh lèm; tem Groh Ixm ; is. B. S. G. Xe, XSnnô , La./Ra. Ile, La. ni (Léo) ; ph. La. nima, Del. nyeina ; kas. Ra. nna, B. S. nâ We. nyxa, Christaller nea ; nu. G. na ; ly. Nicolas ne ; vag. Ra. nee 4. LA SOUS-FAMILLE GURUNSI

La parenté générale des langues gurunsi peut

être

tenue pour démon­

trée, conformément aux postulats de la méthode comparative historique, par la

constatation des correspondances phonétiques et morphologiques régulières que nous avons cru discerner. Notre hypothèse étant que les langues partie d’un ensemble voltaïque plus vaste, nous appelons

"sous-famille"

fraction qu’elles constituent. Il reste à en examiner la

elle et à essayer de reconstituer le processus suivant

gurunsi font la

configuration actu­

lequel l’unité origi­

nelle, qui n’était pas nécessairement ni même probablement celle d’un îdîome, mais peut-être celle d’un agglomérat de parlers de même structure et de lexi­

que partiellement commun, s’est résolue en la multiplicité présente. Pour or­ donner cette recherche, nous aurons recours tout

d’abord

aux

enseignements

qu’on peut tirer des restitutions proposées. A l’intérieur des cadres

ainsi

tracés, nous comparerons les langues qui nous sont connues en adaptant autant que possible nos procédés d’enquête à la nature des

matériaux

offerts ; nous tenterons enfin d’esquisser à grands traits

qui nous sont

l’évolution de la

sous-famille gurunsi. 4. 1. COMPARAISON ŒNERALE. 4. 1. 1. Isoglosses

On ne sera pas surpris de constater, en reportant données des tableaux I et II, que les lignes d’isoglosses

que fort imparfaitement. Un certain nombre de convergences

sur

ne

une carte les se

recouvrent

permettent

néan­

moins de délimiter trois aires principales. 4. 1. 1. 1. La première, que nous désignerons par la lettre A, est constituée

par l'ensemble kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele.

Elle est bien ca­

ractérisée par plusieurs traitements qui lui sont particuliers et qui ont, les

uns par rapport aux autres, quelque analogie : à l’înitlal ::B_

3

y sont

t

représentés par des fricatives sonores, respectivement v et z, :îKP et des affriquées : kw et nw ;

vanche "B2 et

sont des

par

et ::C sont également sonores : g et j . En re­

occlusives sourdes : p et k/ky. La palatalisation

en lyele. En

des consonnes est un phénomène fréquent dans ce groupe, surtout

fin de base, l'ensemble kasem, IV, D. 1., IV. D. 2., nuna, lyele se distingue

de toutes les autres langues gurunsi par l'absence totale de ::W et par la réaI i sati on n de ::M. 4. 1, 1. 2, Les langues orientales : kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem,

que la précé­

IV. B. 3., cala, delo, bago couvrent une aire B moins homogène dente, maïs définie pourtant par le traitement frîcatîf sourd

de

^B^

d!où résulte la confusion des représentants de ces deux phonèmes

si0 avec celui de ”F^ et, sauf en cala, delo et bago, avec celui

dernier est une consonne sourde (kab.,

et de

"gurun­

de "F2 ; ce

V. B. 1., IV. B. 2., la. h ; tem, IV.

B. 3. f ; ca. p) sauf en delo (b) et en bago où il est v

partout ail­

comme

leurs. ::S-j est, comme en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele, une sif­

flante, mais sourde : s. En fin de base ::N ne connaît qu'une réalisation : n, alors qu'il comporte ailleurs une variante -n ou . (nasalisation de la voyel4^

le précédente). II est è remarquer en outre que les langues

les seules à opposer phonologiquement /d/ à /r/, cette

orientales

sont

opposition paraissant

pourtant être propre aux mots d'emprunt en cala, delo et bago. «te Ces trois dernières langues ont également en commun une variante n de ::NY que l’on retrouve d'ailleurs en IV. C. 1. Elles ne constituent pas cepen­ dant un bloc : le cala et le delo s'opposent aux autres parlers orientaux par

le traitement occlusif de ::S2 : j qui est général hors de ce

groupe, et à I '

ensemble des langues gurunsi par la réalisation p en cala, b en delo

de ^2»

partout ailleurs frîcatîf. En revanche, cala, delo et bago opposent

comme le

f

tem et IV. B. 3. une réalisation f de "B^ au h du kabrè, de IV. B. 1., de IV. B. 2. et du lamba ; ”62 et ï!F^ y sont toujours f alors que les quatre parlers précités ont h ou f ; ils n'ont que h pour "F2 qui est f en tem et IV. B. 3., v en bago.

Il n'est guère aisé d'interpréter des faits aussi confus.

II est in­

déniable que kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. et lamba font un tout, à l'intérieur duquel cependant le lamba se singularise par la réalisation w feu lieu de p/b)

de ::B^ à l'initiale de base. Les autres langues forment

un ensemble plus lâ­

che dont les deux pôles sont le tem et IV. B. 3.

part,

d'une

le cala et le

delo d’autre part, le bago occupant une position intermédiaire, mais plus pro-

58 che de tem-IV. B. 3.

4. 1. 1. 3. Englober en une autre unité C tout ce qui n'appartien ni à l'une,

ni à l'autre des deux aires précédentes peut paraître une solution de facili­

les

té. Ce regroupement n'est pourtant pas une simple commodité :

isala, y compris IV. C. 1, IV. C. 2. et, pour autant qu'on

en

puisse juger,

le gouressî, le winyè, le phwo, le vagala, le sltï, le tamprusi,

ont en commun un traitement fricatif de

dialectes le

= h qui leur est propre ;

formation fait défaut sur ce point pour le degha et le mo.

chakal!

l’în-

En outre,

est

dans toutes les langues précitées (sauf IV. C. 1., IV. C. 2. etsîti pour les­

quels nous ne savons rien) une occlusive c, alors qu'îl est représenté par une sifflante. Enfin, sauf en vagala où î:B£

partout ailleurs est h, ^B^ et

sont confondus en p, alors qu'ils le sont en h ou f dans les langues orienta­ les, et demeurent distincts (respectivement p et v) sur la première des aires

étudiées. Les éléments de différenciation sont peu nombreux

l'intérieur

à

de

cette masse. Le tamprusi et le chakali s'y distinguent cependant par une réa­ lisation singulière : ts, de ::C qui est partout ailleurs c ou j ; en outre ::N

en fin de base semble ne connaître d’autre expression que

n. Ce dernier fait

est remarquable, car il fait exception à une répartition qu'on pourrait croi­

re seulement géographique : î:N est n à l'extrême orient du territoire gurunsi (kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3), n et n sur

une zone

o-

blique (S.E.-N.W.) qui comprend le cala, le delo, le bago, les parlers isala, y compris IV. C. 1. et IV. C. 2., mais à l’exclusion de isala G., n et *. (nasalisation de la voyelle précédente) dans ce dernier dialecte, en winyè, en phwo, sur toute l'aîre A, en vagala, siti, degha et mo, soit sur un territoi­

re occidental où vient s’insérer comme un coin l'extrémité

de la zone précé­

dente. Le vagala, que distingue le traitement h de ^B^, partage cependant avec I'Isala, IV. C. 1 et IV. C. 2. (et avec l’ensemble des langues orientales) la

réalisation nm de l’occlusive nasale labio-vélai re ::nM ;

les

autres langues

ont, comme le groupe A, nw.

A partir de ces faibles indices et en accordant

priorité

aux analo­

gies qui ne semblent rien devoir à d'éventuelles "aires d’affinité",

on

ne

peut guère esquisser qu'une répartition en deux groupes principaux, l’un com­ prenant le tamprusi et le chakalî, le second toutes les autres langues mais à

l’intérieur duquel le vagala aurait une position particulière.

En

traitement de ::nM à l'initiale et de ;:N en fin de base suggère sinon

renté plus proche, du moins des rapports plus étroits

outre, le une pa­

entre les parlers Isa-

59 la d’une part, le winyè, le phwo, le siti, le degha, le mo

d’autre

part, le

vagala occupant là encore une situation intermédiaire.

4. 1. 2. Morphèmes 4. 1. 2. 1. La répartition des langues gurunsi en trois groupes A, B et C est

confirmée et nuancée par l’étude des "isomorphèmes".

les plus

Les matériaux

abondants et les plus sûrs sont offerts par les suffixes nomînaux(cf. tableau

V). Le kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., le nuna et le lyele ont pour

caractéris­

tiques communes d’avoir perdu tout vestige du suffixe ”-ME/0, de réaliser -ro (-ro ou -re en lyele) ::-TE/O et -ne (peut-être -no en IV. D. 2.) :î-NE. Le lye­

le se distingue cependant par l’emploi de -r comme suffixe alors que les quatre autres parlers ont -e, et par celui

de la classe ”SE, des

seules finales

-o et -a pour les classes “K^E/O et "K^A, alors qu’on a ailleurs

-go

et -o,

-ga et -a (sauf en nuna pour ce dernier suffixe).

Le groupe B est moins nettement défini par la réalisation

nasale

de

"-ME/O : -m en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3., -mo en ba­

go, -n en cala et delo, et par des analogies qui concernent les sept premiers «w de ces parlers, à l’exclusion des deux autres : réalisation -to (-te en lamba

et tem) de :î-TE/0, mais -re en cala et delo ; -re de ::-DE, mais -e en cala et ** ** delo. Dans ces deux langues, en outre, î:-K^A et ::-K^0 sont confondus en une marque 0. C’est seulement en ce qui concerne î:-NE que le

bago

-nens

paraît

plus proche du cala et du delo (-ne) que des parlers septentrionaux (-n, -n «w en kabrè). A ne considérer que les suffixes nominaux, il y a au moins autant

de raisons pour rattacher le cala et le delo au groupe C qu’au groupe B. Le groupe C représente en effet par -e (0

en IV. C. 1., IV. C. 2. et

tamprusi) le suffixe ::-DE, par -re ou -ro (-ra en tamprusi) le suffixe "-TE/O, tout comme le groupe A. En revanche, les noms qui ont

appartenu

”BE/O sont caractérisés par un suffixe 0, sauf en winyè pectivement -m/-mu et -ma, et ceux qui proviennent de la

à la classe

et phwo qui ont res­ classe

-se ou -ze (-sa en tamprusi), sauf peut-être en siti, degha et

"SE sont en

mo

pour les­

quels les documents manquent sur ce point, et en winyè et phwo qui ont -re.

Par ces deux singularités concernant les suffixes

"-SE et ::-ME/0, le

winyè et le phwo se détachent nettement de l’ensemble du groupe C

et

ils se

trouvent par rapport à lui à peu près dans la même position que le cala et le delo par rapport au groupe B, sans pouvoir cependant être

rapprochés

de ces

derniers. Les autres langues du groupe C ne forment pas un tout homogène : en

60 Isala, IV. C. 1., IV. C. 2. et tamprusi, les marques

des

classes

"K^A se trouvent confondues, les suffixes correspondants

"K^E/O et

étant également vo­

calises en a, alors qu’elles demeurent distinctes ailleurs.

Ce vocalisme est

d’ailleurs étendu par le tamprus! aux représentants de "-TE/O (-ra) et de "-SE

en IV. C. 1. et IV.

(-sa). En outre, le suffixe "-DE est 0 en tamprusi comme

C. 2. Les autres langues présentent des particularités mineures, trop mal as­

surées, en raison de la pauvreté de notre documentation,

autoriser des

pour

du

regroupements. En résumé, le groupe C serait constitué,

point de vue qui

est ici le nôtre, de trois ensembles, dont deux relativement

proches l’un de

l’autre : isala, IV. C. 1., IV. C. 2., plus le tamprusi, et vagala, siti, de­

gha, mo, chakali, le troisième plus nettement différencié : winyè et phwo. 4. 1. 2.2.La tripartition du domaine gurunsi est également avérée en ce qui con­

cerne les pronoms personnels, en dépit des nombreux éléments

vers systèmes. En général, ces pronoms comportent une

communs aux di­

forme "réduite”, mono-

phonématîque et enclitique, une forme "pleine", absolue, et souvent une forme

emphatique. Celle-ci est obtenue par postposition au pronom d’une

particule

-mo ou -me dans le groupe A, -ne ou -n dans le groupe C, mais elle dans le groupe B en I aforme p I e i ne du pronom.

Ce

consiste

sont les formes pleines, em­

phatiques ou non, qui fournissent la meilleure matière

à la comparaison. Les

renseignements dont nous disposons sont très Insuffisants

en ce qui concerne

la 2e p. du pi. (::E/"A ou ::ME/A) et d’interprétation

sûre pour la 2e p.

peu

du sg. dont la marque est une voyelle ou une sonante : :îÈ ou :;R ; toutau plus peut-on remarquer, pour cette dernière, l’existence dans le forme pleine nya dont nous ne connaissons pas

groupe

B

d’une

d’équîvalent ai I leurs. Le grou­

pe B est également caractérisé par le vocalisme a du

pronom de la 1ère p. du

sg. "MA/E en fonction sujet, alors que le groupe C lui

attribue presque tou­

jours le vocalisme e ; mais le groupe A se singularise

bien

plus

nettement

par l’emploi d’un morphème à qui lui est particulier. A la

première personne

du pluriel, l’opposition des vocalismes s’établit entre B,

qui a da et A qui

a de ou do ; le groupe C se révèle au contraire fort

hétérogène : le vagala,

le degha, le mo, le tamprusi et le chakali utilisent un morphème ya, le winyè

et le phwo a, 1’isala décrit par Girault a, et les dialectes étudiés par Funke, Rattray et Rowland la. Cette rupture imprévue du

"dialect cluster" isala

et la ressemblance entre isala G., winyè et phwo donnent à penser que ïespro-

noms personnels ne sont pas aussi efficacement protégés contre d’emprunt qu’on l’admet habituellement.

les

risques

61 4. 1.2. 3. Le verbe n’apporte que peu d’enseignements parce

que

nous Igno­

rons tout de sa flexion dans la majorité des langues considérées. Ce que nous

en savons suggère que cette flexion, là où elle existe, résulte de la gramma­ ticalisation d’oppositions lexicales marquées par divers

de

la

particules

en

dérivatifs,

fixation de certaines périphrases ou de la spécialisation

de

fonction d’indices de temps ou d’aspect. Si les procédés

sont

analogues, le

matériel morpho I ogi que qu ’ i I s mettent en oeuvre est différent suivant les lan­ gues et il se prête très mal à la comparaison. Tout au plus peut-on tirer ar­ gument de quelques "élargissements" : -t est propre au groupe B,

raît en fin de base verbale sauf peut-être en bago, et nominale, mais seulement, semble-t-il, dans des

aussi

y appa­

îl

en fin de base

noms empruntés. L’élargisse­

ment ::-W est absent du groupe A, ::-S y est rare ; i I est

abondant

dans

le

groupe B ; il l’est aussi en isala, IV. C. 1. et IV. C. 2., en vagala, en wi­ nyè et, à un bien moindre degré, en phwo ; il n’est pas attesté dans le reste

du groupe C, ce qui n’est pas très significatif, étant donné I ’ însuff isanœde notre documentation. 4. 1.2. 4. Nous ne savons que peu de chose des particules

déictiques et des

indicateurs de fonction. L’emploi de na pour exprimer la concomîttance, l’ac­

compagnement, le moyen paraît être propre au groupe B ;

à l’intérieur de ce­

lui-ci, le kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., le lamba, le tem et IV. B. 3. parais­ sent Ignorer l’emploi de la particule déictique “MA/E/O, attestée en revanche

en cala, en delo, dans le groupe C (isala, winyè, phwo ;

les

documents font

défaut ailleurs) et dans le groupe A (kasem, nuna, lyele) ; ce derniergroupe, ou du moins les trois langues citées, n’ont pas la

particule

::NA/::NE,

com­

mune partout ai I leurs. 4. 1. 3. Vocabulaire.

L’étude du vocabulaire est décevante, une forte

caux nominaux et verbaux se révélant être commune

à

proportion des radi­

la majorité des langues

gurunsi67 (et probablement, pour une part, à de nombreuses autres 1 argues vol­

taïques) et d’autres propres à une ou deux d’entre elles, sans toujours établir qu’îl s’agît d’emprunts. Certaines "entrées" que comparatif regroupent ainsi des radicaux très divers ;

qu’on

puisse

de notre lexi­

"chef" (tabl. VI,

86.) et "calebasse" (Ibid., 87.) en sont deux exemples parmi beaucoup. Cepen­ dant, on constate parfois que ces radicaux constituent

des ensembles relati­

vement cohérents qui suggèrent, par recoupements, une certaine répartitîon des

62 langues. Nous avons ainsi établi un échantillon de 44 articles,

en

ne rete­

nant que ceux pour lesquels la documentation était la plus abondante.

Il

se

trouve que 31 d'entre eux font partie de la "diagnostic lîst" de Swadesh, dont

selon la doc­

27 substantifs sur les 54 qui y figurent, ce qui impliquerait, trine de cet auteur, qu'une fraction considérable du

fondamen­

"vocabulaire

tal" ait été ici et là renouvelé.

La première constatation quel'on fasse,

à l'examen de cet échantil­

du groupe A (kasem,

lon, est que, plus de trois fois sur quatre, les langues nuna, lyele, IV. D. 1. et IV. D.

2.) opposent un radical commun

ceux qui désignent le même objet dans les autres langues (cf.

à celui ou à

tabl.

IV, 18.

main, 29. mourir ; tabl. VI, 92. tête, 53. neuf, 94. plume, poil, 95. cheval,

96. âne). Ce phénomène se manifeste plus rarement dans le groupe B (cf. tabl. VI, 100. père, et tabl. IV, 58, flèche) : 8 cas seulement sur 44 ont

levés ; la proportion est plus forte si l'on ne considère que le

été re­

sous-groupe

kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3. : 17 sur 44 (cf. tabl. VI, 82. langue, 99, os, 101, sel, 102, pluie). Parfois les noms cala, delo ou ba-

go correspondants ont été empruntés : ainsi, très

probablement, de ca. okpa,

bekpâ, del. walân, balan, ba. alamena, âlama, en face de kab. èyu, èyâa,

la.

yir, yira, tem èro, èrâ "homme, personne, gens" ; mais il arrive aussi qu'ils appartiennent au fonds gurunsi (cf. "sel") et que ce soient le kabrè, le lam­

qui

avoir

innové.

Nous ne connaissons pas de cas où l'ensemble des langues du groupe C

oppose­

ba, le tem et les dialectes décrits par Koelle

semblent

rait un même radical à un autre représenté à la fois dans lé groupe A et dans le groupe B ; mais il y a plusieurs exemples (5 sur 44 : tabl. IV, 75. dent ;

tabl. VI, 88. queue, 89, noir, 90, poule, 91. cheveux)

de tri partitîon, cha­

cun des trois groupes utilisant un radical différent. Il faut observer cepen­ dant que cette tripartitlon n'est jamais pleinement cohérente : deux radicaux

sont attestés pour "noir" dans le groupe B (dont celui qui prédomine en C) et certaines langues, le wînyè notamment, mais aussi le gouressi, le cala, le de■w lo, le bago, le tamprusl, le chakalï présentent parfois des formes imprévues.

Dans deux exemples (tabl. VI, 97. oreille, 98. oeil),

les frontières princi­

pales semblent s'établir entre kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2.,

tem, IV.

lamba,

B. 3. (et le cala dans le cas de "oeil") d'une part, cala, delo, bago et langués du groupe C d'autre part, le groupe A restant à part.

Enfin

le

nom de

l'eau (tabl. VI, 103.) montre une très curieuse coupure du domaine gurunsi en

deux aires discontinues, l'une où est employé un radical ;:LE/A/O, est attesté î:NE/A/O.

l'autre où

63 le vocabulaire offre-t-il comme une image floue et déformée des

Aînsî

trois grands groupes que les lignes d'isoglosses et la distribution phèmes nous ont permis de définir. L'Intérêt de cette étude

des mor­

nous paraît être

tout au plus d'illustrer l'instabilité du lexique nominal et verbal, même dans le domaine du "vocabulaire fondamental", et l'incertitude des concl us ions fon­ dées sur le simple examen de ce dernier. Il est manifeste que les

incohéren­

ces constatées appellent une explication ; mais celle-ci ne pourraitêtre pro­ posée qu'à l'issue d'une étude d'ensemble portant sur la totalité des langues

voltaïques et éclairée par une connaissance précise du lexique des langues a-

voi s i nantes. 4. 2. LES LANGUES ACTUELLES 4. 2. 1. Groupe A

4.2.1.1. Le groupe A se divise en trois fractions. La première est constituée par les dialectes kasem décrits par D. Westermann,

R.S. Rattray,

J. Zwerne-

mann, J. Callow et E. Bonvini et par ceux que Koelle appelle kâsm CIV. D. 1.) J* et yüla CIV. D. 2.). Tous ces parlers sont très semblables entre eux, avec

cependant quelques différences, notamment dans l'organisation des classes no­

minales : en kas. Zw., la classe de pluriel ::DE' ne compte plus

qu'un

très

petit nombre de substantifs ; elle est un peu mieux représentée dans kas. Ca.

(et dans le kasem de J. Cremer)68, mais semble avoir totalement disparu en £ kas. Bo. et en kas. Ra. Le yula est presque identique à ce dernier parler ; l'un et l'autre, en particulier, ont systématiquement

vocalisé

suffixe ::-NE, très probablement par analogie avec -ro,

marque

en o ou u le de

la classe

î;TE/O dans laquelle les formes nominales issues de la classe ”DE' se trouvent maintenant insérées ; ainsi de IV. D. 2. vâro> vânu, Bo.

varo> vaanu» ku/tx»

"houe" (Zw. v>r>, vàanè, ko/de ; Ca. v>d>, vaanx, ku/dx) ou de IV. D. 2. kiê-

ro, kiënu, Bo. coro, ceenu, ku/tx "poule" (Zw.

tyoré,

tyènï/ty^né,

ko/de ;

Ca. t/odo, t/eeni, ku/dx)• Les ressemblances de vocabulaire sont peu signIficatîves étant donné leur abondance dans tous les dialectes ;

quelques

unes

semblent attester l'étroite parenté du yula et de kas. We. (IV. 0. 2. garekî, ♦4

arekia, We.

;àrèkyi "aiguille" ; cp. Zw

*4

•4

alwê, galwa, de/ya ; IV. D. 2. nû~

nu, We. nono "viande" ; cp. Zw. nwam, nwona, de/ya),

mais le nombre des for-

mations communes à kas. Zw., kas. Ca., kas. We. » kas. Ra., kas. Cremer et IV. 2. est beaucoup plus élevé

Zwernemann désigne comme "kasem oriental” le

ainsi que celui de Po où le P

E. Bonvi n i a reçue iIIi

64 ses documents et celui de Paga, au Ghana, où a travaillé trouvons dans nos documents aucun

J. Callow ; nous ne

argument pour en détacher le yûla

ni

les

dialectes connus par Westermann, Rattray et Cremer. Le cas du kâsm est un peu différent ; i! présente quelques tés de vocabulaire ou de phonétisme qui le distinguent

particulari­

de l’ensemble précité

et dont certaines le rapprochent du nuna ; ainsi de "feu"::IV. D. 1. men, nu.

kas. Zw. mim/minï, Ca. mini, Ra. mini.

le kâsm a parfois

D’autre part,

comme le nuna perdu le suffixe -go/-yo de la classe “K^E/O dans des formes où

il est conservé en kasem oriental ; comparez IV. D. 1. d/êtô, nu. dyatô, kas. le possède dans yxyu

ma i s

We. dyêtoyo, Ra. gyatog> , Zw. nâtoyo "coude"

"tête" (IV. D. 2. yuyu, Zw. yugu) alors que le nuna a yu, et il présente plu­

sieurs attestations de -ya, marque de la classe ::K^A, presque toujours rédui­ te à -a ou -> en nuna ("marché" : IV. D. 1. yaya,

nu. y^ ; "maison" : IV. D.

1. diya, nu. dy^ ; "pied" : IV. D. I. nâya, nu. na, etc.). Il là, comme le suggère J. Zwernemann69 , d’un spécimen

Peut-être s’agit-

du kasem occidental.

pas être repré­

Le kasem méridional, mentionné par ce même auteur, ne paraît

senté dans nos documents. 4. 2. 1. 2. Le nuna, dont le vocabulaire est dans une très

large

proportion

de la morpho­

identique à celui du kasem lato sensu, s’en sépare sur le plan

qui a notamment provo­

logie par une usure beaucoup plus grande des finales,

qué la disparition presque totale des marques des classes "K^E/O ef::K^A. Cor­ rélativement, on constate la prolifération de suffixes issus

d’anciennes va­

riantes libérées de leur conditionnement et la rupture du parallélisme atten­ du entre marques suffixales et anaphoriques

de classe.

Ra., la classe ::DE’ n’existe plus en tant que telle.

Comme en kas. Bo. et

L’organisation

du sys­

tème verbal est différente de celle qu’on constate en kasem (du moins dans le

dialecte décrit par J. Zwernemann) ; ce système est établi de deux formes fondamentales, imperfective et perfectîve,

sur

l’opposition

alors que le kasem

en emploie trois (aoriste, ïmperfectif, perfectif), exceptionnellement quatre lorsque l’impératif n’est

pas identique à l’une de celles-ci.

Cette discor­

dance typologique serait de peu de conséquence pour notre propos s’accompagnait de différences morphologiques : ainsi la marque f

est—elle

ga en kasem, -e ou -i en nuna.

Notre

si

du

elle ne

perfectif

connaissance des dia­

lectes nuna est extrêmement limitée ; Il apparaît à l’examen (pour autant qu’ une transcriptlon sommaire permette d’en Juger) que le "nounouma" de Tauxîer, parlé à Kasso, "à trois Jours de marche de Léo", est proche

du parler de Sa-

poui décrit par J. Zwernemann. Le "nunl" dont L. Girault a recueilli le voca-

65 bulaîre à Léo et dont nous ignorons la localisation précise

se distingue des

deux autres par quelques éléments de vocabulaire (par exemple "esclave" : Zw.

yon, ye, T. hio, G. nyumo, nyuma ; "viande" : Zw. nao, nee, T. nao ou no, G. nau nama ; "femme" Zw. ke, kena, T. kain, probablement ke, G. kàn, kana) ■tf

et par un vocalisme parfois différent

le suffixe -a de classe ya résiste en

général à 11assimi Iation ("bouche" : G. ni, nia, Zw. ni, nie ; "dent" yêli, yêlà, Zw. yeli, yêlè ; "oreille" : G. zi, zïâ, Zw. zi, zie, etc.) revanche "lune" est tyana en nu. Zw., kiana en nu. T.,

mais kyène

G. en Gi­

chez

rault. II se peut que le"nunî"soît plus conservateur, dans le domaine du le­ xique, que ne le sont le "nuna" et le "nounouma" : certaines formes nominales

sont moins différentes des formes kasem ou lyele de

même sens que ne le sont

les mots correspondants dans les deux autres dialectes ; comparez

"ge­

pour

nou" : nu. Zw. nàdwon, nàdwenê, G. nàdone, nadona, kas. Zw. nàdooni, nàdoonâ, IV. D. 2. nadoni, nadona, ly. nedo, nedonafou

nedweme/nedwe)

;

"cou­

pour

teau" : nu. Zw. sio, sia, G. syù, se, kas. Zw. sio, sin, IV. D. 2. /io, /5nu,

ly. syu, syimi "coutelas". Les ressemblances avec le lyele sont remarquables, Léo étant relativement éloigné de la frontière

méridionale de cette langue ;

ÎI est vrai que nous ignorons tout de l’aire du dialecte connu par Girault et

que rien ne prouve qu’il ne soit pas limitrophe, au nord-ouest, du pays lyela 4. 2. 1. 3. L’usure des finales est en lyele égale à celle

en nuna, sous cette réserve cependant que celui-là

qu’on a constatée

::SE un suffixe consonantique -r (ou par réfection -se) alors que

membres du groupe A n’ont plus qu’un suffixe vocalique système

verbal

est

analogue,

en

son

les

autres

4.1.

(cf. ci-dessus,

2.1.) ; la prolifération des finales est aussi moins accentuée Le

la classe

pour

conserve

économie,

à

kasem et les morphèmes verbaux sont partiellement Identiques :

qu’en

nuna.

du

celui

-a

ou

-e en

lyele, -a ou -e^i^ en kasem pour 1 ’ imperfectî f, -a en lyele, -a^ya^ga

en

kasem pour le perfectif. Cependant le lyele s’oppose à la fois au kasem et au

nuna par la manière dont y a

été remanié le mode de classification

hérité du "gurunsi commun" : c’est en lyele la classe

::YA

des noms

qui a disparu, a-

lors qu’elle subsiste en nuna et en kasem où elle a supplanté la classe ::DE’ abolie dans la plupart des parlers. Les formes qui en portent la marque : -a, ont pour substitut I ’anaphorique ne, tout comme les formes

en -ne ou ~mV(

-no). D’autre part, nous avoes signalé plus haut (sous 3.3.1.)

le

singulier

affaiblissement de la consonne initiale dans les anaphorïques des classes -DE, î:K^E/O, ^A, ::TE/O, affaiblissement qui dans le second

et le troisième

cas

66 va jusqu'à i'amuîssement complet. La réalisation n de

::D à l'initiale de

î’

anaphorique ::DE' (ly. ne) et du pronom de la 1ère p. du pluriel: "DA/E/O (ly. ne), de même que la vocalisation en a du pronom "régime” de la

classe :îK^E/O

(ly. wa) sont également des particularités du lyele. Tout se passe cette langue s'était détachée très tôt du rameau

auquel

comme

si

appartenaient aussi

les dialectes kasem et nuna et avait évolué indépendamment, soumise à des in­ fluences que nous

ne saurions définir, mais qui ne

s'exerçaient pas, ou pas

au même degré, sur ces parlers. Sa position excentrique rend 1'hypothèse vrai -

semblable. Le kasem et le nuna ont connu au contraire un développement paral­ lèle qu'explique suffisamment leur contiguïté, le premier, plus conservateur, ayant probablement contribué à limiter en nuna la détérioration du système dæ

classes qui s'y était amorcée. 4. 2. 2. Groupe B.

Un examen superficiel des langues du groupe B

immédiatement

suggère

leur répartition en trois ensemb les consti tués respect î vement du kabrè, du lëg-

ba (IV. B. 1.), du kaûre (IV. B. 2.) et du lamba, du tem et du kïâmba (IV. B. 3.), et enfin du cala, du delo et du bago. Notre propos

bien-fondé de cette répartition, d'évaluer

est

vérifier le

de

le degré d'homogénéité des ensem­

bles et de mettre en lumière les rapports qu'ils soutiennent entre eux. 4. 2. 2. 1. Kabrè, Isgba (IV. B. 1.), kaûre (IV. B. 2.), tomba.

Une parenté très étroite entre lëgba, kaure et kabrè ne saurait faire de doute ; les radicaux nominaux et verbaux, les élargissements, les suffixes sont dans la grande majorité des cas semblables ou identiques.

Les deux dia­

lectes décrits par Koelle présentent des caractères communs ; ::D întervocalique y est -r-, mais -y- en kabrè ; les suffixes des

classes ”K^E/O et ::K^A y

sont conservés sous les formes -yu/-yo et -ya alors qu'ils se réduisent en ka­

brè respectivement à -uw et -y ; certains éléments de vocabulaire, en premier terme de composé, demeurent identifiables, alors qu'ils ne sont

plus

repré­

sentés en kabrè que par une nasale préfixée70 : cp. IV. B. 1. nungüna, IV. B. 2. nungolüna, kab. nkulvna "coude”.

Cependant, îl est aisé de démontrer que,

ces particularités

mises à

part, kabrè et IV. B. 2. sont beaucoup plus semblables entre eux qu'ils ne le

sont l'un et l'autre de IV. B. 1. Lorsqu'on constate, "coude" précité, une différence dans

lisation d'un

comme

dans

le cas de

la structure d'une base ou dans la réa­

morphème, c'est presque toujours entre IV. B. 1.

d'une

part,

IV. B. 2. et kabrè d’autre part qu'elle s'établit :

cp. IV. B. 1. isurômulc,

IV. B. 2. nsôlumure, kab. nsulunnye "langue" ; IV. B. 1. lire,

dire, kab. ladiye "hache" ; IV. B. 1. sûgbâlôyo, IV. B. 2. "oncle" cikpaJLiwrt ]V. B. 1. sew(a), IV. B. 2. seb(a)?l, kab. sxb

IV. B. 2. la-

d/igbâlüyo,

kab.

"mourîr", etc. En

règle générale, les vocalismes radicaux, s'ils sont multiples, sont les mêmes

en kabrè et en IV. B. 2. : "eau" : IV. B. 1. lam/lom, IV. B. 2. lem, kab. lim (Groh lèm) ; "entendre" : IV. B. 1. no (a), IV. B. 2. niw(a), kab. nxw ; "hui­

le de palme" : IV. B. 1. pânum, IV. B. 2. pënim, kab. penim, etc. Enfin kabrè

et IV. B. 2. réduisent à -n- le groupe consonantique -nd-

entre voyelles, a-

lors que ce groupe est conservé en IV. B. 1. comme en lamba, en tem et en IV. B. 3. ; ainsi dans "côte" : IV. B. 2. fin^ya,

kab. sinay, IV. B. 1. sindâya,

la. sand>, tem sendene, IV. B. 3. sïndan ; dans "se coucher" :

IV. B. 2. hïn

(5), kab. hen(a), IV. B. 1. hind(a), la. hend(a), etc.

Ces faits requièrent sans aucun doute une explication historique : il existait au milieu du XIXe siècle deux

dialectes

étroitement apparentés, le

lëgba (IV. B. 1.) et le kaûre (|v. B. 2.) ; ce que nous appelons

est qu'un état présent du kaûre72 ; celui du lëgba

ne

est

nous

Quant au lamba, il se distingue nettement des précédents

le kabrè n' pas connu.

par le traitement w

(au lieu de p/b) de ”B^ à I’initiale (cf. 2. 2.), par la prédominance de e ou i dans les radicaux à vocalisme multiple (cf. 2. 3. 2.) ticularités morphologiques dont la plus apparente

est

et par diverses par­ l'emploi d'un pronom

nyi pour anaphorîque de la classe ::DE/::YI (cf. 3. 3. 1.).

de vocabulaire entre lamba et lêgba-kabrè

ressemblances

Les

(kaûre) sont au demeurant nombreu­

ses et précises. 4. 2. 2. 2. Tem et kzamba (IV. B. 3.)

Les parlers étudiés par MD 1 1er et par Koel le

présentent

des ressem­

blances qui vont souvent jusqu'à I'îdent!té73. La morphologie est commune, en ce sens que tous les élargissements verbaux et

les

suffixes

peut discerner en kîâmba se retrouvent en tem, affixés aux

mêmes

lorsque ces derniers présentent une alternance vocalique,

le

est habituellement le meme dans les deux dialectes (ainsi

pour

tem fudû, fidîni, IV. B. 3. fûdü, fïdin ;

cp.

nominaux qu'on

radicaux ;

timbre

choisi

"igname"

:

kab. héys, hêè, la* heer, he,

is. R. pï/fn, pxâ, kas. pî, pïà ou pè, pèà, etc.).

Le vocabulaire est pour I'

essentiel le même qu'en kabrè-kaûre, en lëgba (IV. B. 1.) et en lamba ; quel­

ques éléments sont pourtant propres au tem et au ktâmba :

nimïni, IV. B. 3. nîmin ; "front" : tem nyire, nyè,

"feu" : tem (Groh)

IV. B. 3. nyîere ; "che-

68 val” : tem dere, awenga, |V. B. 3. dere, awondye ; "tête" : +em kogyô, kogyône, IV. B. 3. kûdyo. Les différences entre les deux parlers

maîne minimes, analogues à celle qu’on cheval

constate

ainsi "chat" est lida en tem

vement ningbamû,

sont dans ce do

le

dans

pluriel du nom du

4

ningbamini et eligbamu, eligbamin ; certaines peuvent être

fortuites, comme pour "forêt" : tem lâo, lâne, IV. B. 3. d/ok>, d/6k>nda.

11

est rare que la ressemblance s’établisse avec deux langues différentes, comme

dans le cas de "langue" : tem osolômô, osolomïn

(cp.

kab. nsulumiys, IV. B.

2. nsolumure), IV. B. 3. êsuromô, êsurômin (cp. IV. B. 1. isurSmule) ; on re­

marquera cependant que du point de vue de la

classification, l’ensemble

ka-

Z

brè-kaure-lëgba (de/a) s’oppose à l’ensemble tem-kTamba (ko/te).

Si proches que soient l’un de l’autre ces deux

parlers, il

derniers

n’est pas possible pour autant d’imaginer entre aix un lien de "filiation" analogue à celui qui a été supposé entre kadre (IV. B. 2.) et kabrè; la nature

des différences qui les distinguent l’un de l’autre rend cette hypothèse

possible, ou plutôt en suggère une que la chronologie des documents tenir pour absurde. Ainsi la présence en kîâmba de z, d, g, gb

râ, gbâzi ; "feuille" : tem fâo, fate,

IV.

B.

oblige à

le tem

là où

a régulièrement s, t, k, kp ("bracelet" : tem kparâ» kparâse,

Im

IV. B. 3. gbâ“

3. fao, fédo ;

"coude" :tem

"noir" : tem kekpade, IV. B.

nkukumâ, nkukumase, IV. B. 3. ngûgma, ngfigmaz

3. kégbadë) suggère plutôt la sonorisation de consonnes étymologîquemenfsour­

des que le processus contraire, d’autant plus que les

autres langues gurunsi

ont en général des sourdes dans les radicaux correspondants.

quer cependant que pour f et v intervocaliques, sauf pour

faut remar­

Il

"porc",

emprunt à

l’ewe (tem : afa, afawa, IV. B. 3. âva, avanâ), le rapport est inverse: "pied,

jambe" : tem nuvôre, nuv>, IV. B. 3. nûf^rE, nûf>J "pot": tem nivewu» niveni>

IV. B. 3. nîfe>u, nïfên ; "pigeon" : tem duvôre» avoa> IV. B. 3. duhore» âhô* D’autre part, certaines bases â voyelle longue en kïamba

ne s’expliquent que

par la chute d’une consonne intervocalique ou d’une syllabe attestées en tem:

"gorge", tem

ainsi de IV. B. 3. dâlo "aîné", tem dawalo ; IV. B. 3. lôu, Ion

lovorû, lovorêne ; IV. B. 3. sâ> sëzi "couteau", coude, cité cl-dessus, offre un autre exemple

tem sea> sese ;

d’haplologie.

suffixes de classe sont beaucoup plus aisément identifiables

kïamba : tel est le cas de -ne, "ni, réduit à -n

Enfin

en

le nom

du

certains tem

qu’en

en kîamba, de "-K^A dont la

présence est expressément indiquée en tem par la vélarîté de la voyelle fina­ le notée a

par Muller et seulement par un allongement de celle-ci

selon Ko­

el le ; 1’amulssement d’un suffixe vocalique, exceptionnel en tem, l’est beau­

69 coup moins en kiamba : comparez cî-dessus les formes

de

ou encore tem fewu, fsni, IV. B. 3. fe, fën "mouton".

pluriel de "pigeon”

on serait

résumé,

En

tenté de considérer le kîâmba comme une forme évoluée du tem,

si l’on ne sa­

vait que les matériaux procurés par MUI 1er sont de plus d’un demi-siècle pos­

térieurs à ceux de Koelle. Il faut donc conclure que le kiamba et le tem sont deux dialectes distincts, le second ayant conservé des traits archaïques

que

le second avait déjà perdu cinquante ans auparavant.

4. 2. 2. 3. Cadeto3 bago.

D. Westermann74 considère le cala, le delo et le bago comnetroïs dia­ lectes du tem, ou du moins comme des langues étroitement apparentées à celuici ; î I dresse à l’appui de cette opinion une

liste de formes

semblables qu’

il serait aisé d’élargir au kabrè-kaûre, au lêgba et au lamba, ce qui la ren­ drai t évidemment beaucoup moins probante.

Il n’en reste pas moins que ces trois parlers

présentent de nombreux

traits communs dont les plus frappants sont l’abondance

au guang et aux langues "résiduelles" du Togo et le

des termes empruntés

développement de la pré­

fixation comme procédé de dérivation et d’expression du nombre, alors que les

préfixes nominaux ne servent guère en kabrè, en lamba et en tem

qu’à la sub­

stantivation de bases verbales75. D’autre part, on ne discerne dans les maté­ riaux procurés par Westermann aucun indice de l’existence de pronoms de clas­ se ; îl n’est cité pour chacune des drots langues qu’un seul pronom p. du sg. et un de la 3e p. du pl.,

et

un

seul

classe ne concerne apparemment que le numéral ; il

de la 3e

démonstratif ; l’accord de est

limité aux cinq pre­

miers noms de nombre et attesté en delo et en cala seulement. En revanche, on

constate une tendance commune au cala, au delo et au bago à regrouper les sub­ stantifs en deux classes principales, l’une où se trouvent la plupart des em­ prunts (delo : sg. 0, -n, pl. -se ; bago :

sg. 0,

-a, "ne, pl. -se ; cala :

sg. 0, kV-, dV-, o-, pl. e-^i-, a-, n-, be-), l’autre qui comprend en majori­ té des substantifs d’orlgîne "gurunsi" (delo : -e^, pl. -a, -e ; bago : -re, pl. -na^-Vna ; cala : sg. 0, pl. -se) ; ces derniers forment en outre diver«te ses classes suffixales à faible effectif correspondant à celles qu’on trouve

en kabrè, en [amba et en tem (où elles sont en outre caractériséespar un pro­ nom de classe) : ainsi par exemple en delo :

sg.

pl. -ne, -n , -re qui correspondent respectivement

-o, pl. -a ou -na ; sg. 0,

aux

classes

bu et tu du kabrè. Les différences entre les trois parlers

c/ba, ku/è,

sont suffisamment

nettes pour qu’on ne puisse considérer ceux-ci comme des dialectes d’une même

70 langue ; elles consistent principalement en l’importance

des innovations par

rapport au stock des morphèmes utilisés par les langues du groupe B, considé­ rable en bago, presque nulle en delo, et en la place qui est faite au procédé t

cala où 11 affecte R* même des radicaux "gurunsi” et qui est à peine attesté en bago. Cette derniè­ de l’alternance préfixale qui joue un très grand rôle en

re langue se distingue en outre des deux autres par le traitement déjà signa­

lé (cf. 4.1.2.) des suffixes "gurunsi”. 4. 2. 2. 4. Organisation du groupe B,

L’étude à laquelle nous

venons

de

suggère l’existence de x tem et kTamba, cala, delo

procéder

trois sous-groupes : kabrè-kaure, lêgba et lamba,

et bago que nous désignerons respectivement par B. 1., B. 2. te à évaluer leur degré de parenté. Nous avons effectué

statistique des radicaux communs : ayant dressé

et B. 3. Il res­

pour

cela une étude

des listes comparatives pour

le vocabulaire nominal et verbal en cala, delo, bago, tem et kabrè-lamb^ nous

avons recherché pour chaque couple de langues le nombre

radicaux ou des

des

bases semblables et nous en avons établi le pourcentage par rapport au nombre * des "entrées” communes ; il arrive fréquemment en effet que le nom d’un objet «

connu dans deux ou plusieurs langues, ne le soit pas dans les

autres.

Pour

les verbes, au sujet desquels notre documentation est pauvre,

l’étude

a été

étendue aux parlers décrits par Koelle76. Les résultats de cette enquête, en ce qui concerne le verbe, sont ré­ sumés dans le tableau suivant :

B. î.

B. 2.

delo

bago

cala

27,5 %

31,5 ?

62 %

45 ï

bago

28

%

34,5 %

36 t

delo

29

%

26,5 %

B. 2.

36,5 %

II ne convient pas d’accorder à ces pourcentages

une

valeur autre que celle

d’approximation, lis mettent cependant en évidence l’étroite parenté qui unit le cala et le delo et celle, moins proche, que le bago entretient avec la preA*

mi ère de ces langues. Le sous-groupe B. 1. est au contraire à peu près égale­ ment éloigné des trois parlers en question. Entre ces deux

occupe une position intermédiaire, plus proche cependant

3., et ayant plus d’éléments communs avec le bago qu’avec

ensembles, de

B. 2.

B. 1. que de B.

le cala et surtout

71 le delo.

Le tableau établi pour le nom implique une différente :

entièrement

organisation

t

kabrè/lamba

tem

delo

cala W

53 ?

57 %

63

bago

52 %

51 ?

33 %

delo

46 %

47 $

tem

82 ?

bago 41%

J

C’est ici l’ensemble kabrè/lamba-tem qui fait figure d’intermédiaire entre le cala et le delo d’une part (dont la ressemblance se trouve

confirmée)

et le

bago d’autre part ; le sous-groupe P. 3. se trouve disloqué. Cette contradiction appelle une interprétation. Celle-ci est suggérée

par l’examen dès

listes de verbes et de noms : alors que les

comportent que fort peu de radicaux non "gurunsi”, les brées, surtout en ce qui concerne le cala,

le

considérable de bases probablement ou sûrement

premières

secondes

ne

sont encom­

et le bago, d’un nombre

delo

empruntées. Notre opinion est

que les pourcentages qui concernent le verbe rendent

plus

exactement compte

des rapports généalogiques entre les langues. La proportion

surprenante

des

par comparaison a-

concordances entre le bago et l’ensemble kabrè/lamba-tem,

vec celles qu’on observe entre cette langue, le cala et le delo peut recevoir -te deux explications : la première serait que le bago a conservé une plus grande part du patrimoine "gurunsi” ; il suffit d’examiner la liste des noms dans ces

trois langues pour se convaincre qu’il n’en est rien. La secondehypothèse est que le cala et le delo d’une part, le bago d’autre part ont puisé à des sour­

ces différentes pour renouveler leur vocabulaire ; celle-ci est confirmée par le fait que les noms à alternance préfixale du cala et du delo, pour la plu«te part empruntés, ont pour équivalents en bago, à deux exceptions près ("sein"

et "chapeau"), des noms sans alternance, de base différente, non "gurunsi". Pourtant les ressemblances typologiques

mais

également

évoquées plus haut et

surtout l’existence d’un lexique propre aux trois langues77 oblige à admettre

qu’elles ont constitué à quelque moment de leur histoire un

ensemble relati­

vement homogène. Quant au pourcentage élevé des concordances entre kabrè/lam­

ba d’une part, tem d’autre part, il est sans doute largement proximité géographique de ces langues. L’importance

de

ce

imputable

à la

facteur apparaît

mieux si l’on compare le tem séparément au kabrè et au lamba : les pourcenta­ ges sont évidemment moins élevés que pour la liste

commune,

mais

celui des

72 concordances entre tem et kabrè, langues immédiatement proche : 77

en demeure

voisines,

alors qu1î 1 n'est que de 70 ï en ce qui concerne

le tem et le

lamba qui n’ont aucune frontière commune. En confrontant ces données à celles qu’a fournîes 1'étude des isoglosses et des îsomorphèmes, on peut tenter d'imaginer

qu'a dû être l'évolu-

ce

tion du groupe B. Une première rupture aurait détaché de l'ensemble

groupe B. 1., rupture sanctionnée

par des

le sous-

innovations considérables dans le

domaine phonique à l'intérieur de ce groupe,

dans les autres langues par

et

une altération du système de classification nominale

porte témoignage,

dont

en tem, l'absence de la classe "DE'. Plus tard, le sous-groupe rait séparé du groupe B. 2. et, après une période

B. 3.

communauté au cours de

de

laquelle peut-être (a répartition des noms en classes

par des pro­

marquées

noms et des suffixes aurait été abolie, une nouvelle scission du bago le cala et le delo qui, isolés en pays

se se­

aurait

écarté

ont été à tous points

guang,

de vue profondément modifiés. 4. 2. 3. Groupe C.

En comparaison des deux groupes précédemment étudiés, le groupe C ap­

paraît dès l'abord à la fois diffus et confus. Les langues

le composent

qui

parlers voltaïques, dans

sont dispersées, parfois sans contact avec d'autres

les territoires septentrionaux du Ghana et au-delà des

frontières nord-ouest

peu et surtout

de cet état, en Haute-Volta. Elles se ressemblent apparemment notre information est en ce qui les concerne inégale,

réduite pour certaines

d'entre elles à la "diagnostic îîst" de Swadesh ou même

des

à

vocabulaires

plus succincts et beaucoup moins sûrs. Cette disparité dans les matériaux ex­

plique le caractère arbitraire des regroupements opérés l'étude, la diversité des arguments produits et

la

les besoins de

pour

précision

très variable

des résultats obtenus. 4. 2. 3. 1. Isala et larhama

Le premier problème à résoudre est celui du larhama dont L. Tauxîer78

donne un vocabulaire de 755 mots, sans se prononcer entre ce parler et celui des Isala de Haute-Volta,

sur que

le rapport existant Lavergne

classe "en attente" dans la fraction gurundé de son sous-groupe en le rapprochant du dagarî, et dont le R. P.

"pseudoethnique pluriel employé par les

Dagara

Nicolas

de Tressan moré79

tout

Identifie le nom à un

du cercle de Léo et par ceux

du Ghana pour désigner leurs voisins Sisala"80.

Il apparaît à l'étude que l'opinion du R. P. Nicolas

est

solidement

73 fondée et que le larhama est indubîtabIementun dialecte isala. il n'est aucun élément du vocabulaire de Tauxîer qui n'ait un correspondant en l'uredes lis­ tes établies par Rattray, Labouret, Girault. Funke, Rowland, Bendor-SamueI ou

Koelle, et il en va de même des quelques

de

exemples

formation du pluriel,

sans qu'on puisse cependant en prendre argument pour proposer d'identifier le larhama â l'un des dialectes connus d'autre part.

Nous sommes donc en présence de huit parlers

koâma (IV.

distincts :

Zwernemann, is. F. cité

C. 1.), bagbâlan (IV. C. 2.), is. Ra. cité aussi par

aussi par Westermann, is. R. repris par Bendor-Samuei, îs.La. (Léo) dont nous

n'avons qu'une cinquantaine de mots, îs. G. et larhama.

Aucun d'entre eux n'

est identique à l'un des autres ; cependant, le bagbâlan est si proche de îs.

R. qu'on peut

le considérer sinon comme un état ancien de celui-ci, du moins

comme très semblable à ce qu'a pu être is. R. il y a un peu plus d'un siècle.

Nous ne disposons, pour tenter de déceler les rapports que ces dialectes sou­

tiennent entre eux, que de deux critères : la manière

dont est formé le plu­

riel des noms en bagbâlan, en îs. R., en îs. Ra., en îs. G. mots, en larhama, et les ressemblances de vocabulaire.

et,

pour quinze

L'évaluation

dernières est toujours subjective et, dans le cas présent,

de

ces

d'autant plus in­

certaine qu'elles sont fort étroites. Aussi semble-t-il préférable, là où ce­ la est possible, de fonder le classement sur des ressemblances morphologiques

isala n'a conservé

Pour autant qu'on en puisse juger, aucun dialecte la répartition des noms en classes, mais tous présentent

samment abondants et précis du système suffixal tion pour que

des correspondances puissent

qui exprimait cette réparti­

avec les langues

établies

être

gurunsi "à classes". Ces suffixes, de singulier et de îs. F.) très nombreux, mais on constate partout

des vestiges suffi­

pluriel, sont (sauf en

tendance à regrouper la

une

majorité des noms en deux grands groupes caractérisés

chacun par un

de pluriel et, dans une moindre mesure, par un suffixe

répartition est particulièrement nette en IV. C. 2.

singulier.

de



suffixe Cette

plupart des noms

la

ont un pluriel en -na^-ena (sg. -Virv0) ou un pluriel en -Se, ~ze,

-fe

(sg. 0,

-a, -ma, -na) et en Is. R. où les mêmes noms ont un pluriel -v^~nV (sg. “n^) ou -sVn^-lVn (sg. -V^) . Une organisation analogue se

retrouve en is. Ra. et

en is. G., mais avec des affixes quelque peu différents :

en

is. Ra.,

plu­

riels en -a (sg. -e^), et en -se (sg. -a-v0 ou ~n), en îs. G. : pluriels éga­ lement en -a (sg.

-o pour les noms d'agent) et en -se

-u). La systématisation a été poussée beaucoup plus loin l'unique marque de pluriel y est -ba, parfois -mba ; on y

I

ou -0,

en

îs. F.

puisque

discerne cependant

74 les traces d une opposition 0^-se .

Le regroupement ainsi esquissé est largement confirmé

par l’étude du

vocabulaire : de ce point de vue, is. R. et bagbâlan (IV. C. 2.) tout presque homogène dont Is. F. est très proche. Larhama, (IV. C. 1.) constituent également un ensemble, auquel se ce que Labouret désigne comme "isala de Léo” est très

étudié par L. Girault (quoique présentant davantage

forment

Is. G.

un

et koâma

Is. Ra. ;

rattache

au dialecte

semblable

de ressemblances avec le

est identique à is. Ra. et lui est

phwo) ; ce qu’il appelle "isala du Ghana" très probablement emprunté. Ainsi le domaine isala,

tel

qu’il

apparaît à travers les documents

dont nous disposons, serait partagé entre deux groupes principaux : un groupe I étiré en une zone NW-SE depuis la région située entre la Volta Noire et Léo

(is. G., ïs. de Léo) et l’extrême pointe méridionale du pays où 0. Kôhler si­ tue le koâma81, au voisinage des Tampoluma, le larhama que Tauxîer

situe "au

sud des Sissala [de Haute-Volta]" et is. Ra. formant les chaînons Intermédîai-

res, et un groupe 11 occupant vraisemblablement

l’angle oriental, entre Tumu

où est parlé is. R. et la frontière mamprusl où serait

bagbâlan82.

le

Nous

ne sommes pas en mesure de localiser is. F. qui appartient au groupe 1183. 4. 2. 3. 2. Chàkali, degha, mo, tamprusi, vagala et siti.

Définir la position qu’occupent ces six langues à I’intérieurdu grou­

pe C est une entreprise malaisée en raison de la pauvreté

des matériaux dis­

ponibles et de l’impossibilité où nous sommes de les analyser avec sécurité : dans la presque totalité des cas, qu’il s’agisse de substantifs, de verbes ou d’adjectifs, nous ne connaissons qu’une seule forme et nous sommes

de discerner exactement la base ou le radical des affixes

incapable

de flexion. En ou­

tre, la transcription de Delafosse, pour le siti et le degha,

est souvent d’

Interprétation incertaine. Notre procédé a consisté à rechercher les particu­

larités morphologiques ou lexicales qui distingueraient éventuel lemerrttout ou partie de ces parlers des autres langues du groupe C, et qui permettraient d’

évaluer très approximativement leur degré de parenté respective. Toutes les langues

considérées

comportent,

(13,5 ï pour le tamprusi, 16 ? pour le mo, 17,5 $

en

pour

proportion variable le vagala, 19 ? pour

le chakalI, 25,5 % pour le degha, 29,5 ? pour le siti)au,

testées dans les autres langues du groupe C, dont certaines aucune autre langue gurunsi connue de nous, et dont

des

ne

bases non at­ le sont dans

d’autres sont communes à

deux ou plusieurs des six parlers ici étudiés. SI l’on compare

ces

langues

75 deux à deux, on constate que le tamprusi et

le chakali

ont sîx de ces radi­

caux en commun, dont quatre leur sont propres ; les chiffres

correspondants

sont 7 et 2 pour le vagala et le degha, 6 et 2 pour le vagala

et le chakali,

5 et 1 pour le vagala et le mo, le mo et le degha, 4 et 1 pour

chakali. Le tamprusi et le vagala ont quatre radicaux en commun,

et le degha deux, le mo et le tamprusi, le chakalî et le degha tables il est vrai ; le siti et le degha, le mo et le siti, siti un, mais tous ces radicaux se retrouvent dans l'une

mo

le

et le

le tamprusi deux, contes­

le

vagala et le

ou l’autre, ou plu­

sieurs, des quatre autres langues considérées. Les éléments de ce calcul sont fournis par le tableau suivant :

Pour autant qu'on puisse faire fonds sur des séries

aussi réduites,

on volt

se dessiner un groupe central comportant le chakal I, le vagala et le degha et,

un peu moins proche, le mo ; le tamprusi présente d'étroites affinités avec le

chakal I, mais est extérieur à ce groupe, puisque ses rapports

sont moins tm-

r

médiats avec le vagala, et lointains avec le mo

et

le

degha. Le sîtî ne se

rattache que de façon très lâche à cet ensemble. Ce regroupement est confirmé par l'étude de quelques

particularités

76 morphologiques. Ainsi des radicaux attestés dans d’autres langues du groupe C

ont dans certaines des langues considérées ici le même vocalisme : "entendre” est nuu en vagala, n> en mo, nu en tamprusi, nuu en chakali, no en degha, mais ni en Is. B. S., nî en IV. C. 2., nëa en IV. C. 1. ; "main” est noni en vaga­

la, non en mo, noni en siti, mais nen en chakali, ningal et nindil en tampruwinyè, ne en phwo. Ces a-

sî, nisAn en is. R., nase, na, ne en îs. F., nà en

nalogies sont surtout fréquentes entre tamprusi, chakali

et vagala. D’autres

sont constatées dans la formation des bases :

est ven en îs. B.S.

"marcher”

(G. va), va en winyè, val en tamprusi, vala en chakali, vale vagala ; "dent" ; nyilin en îs. R., nyel en

en

mo, vol

en

îs. Zw., nila en IV. C. 1., nyal

en IV. C. 2., nyele en siti, mais nyin en vagala (Ra. nyen), nyin en chakali, nyin en tamprusi, nyen en mo ; de même pour "femme” : îs. R. haalà, IV, C. 1. _ hâl, IV. C. 2. hâla, ph. halo, mais vag. han (Ra. han), chak. han, tamp. han, si. hanô

de. hâno (peut-être transcrîptions de [han]) ; cependant le mo a ha

et le winyè hân. Certains morphèmes enfin semblent propres aux langues consi­ dérées, surtout au tamprusi et au chakali ;

telles

finale

la

-na de tamp.

banna, chak. ba^na ”cou”, tamp. dânna, chak. digna

"oreille",

-da(a) de tamp. nyinda, chak. nyindaa

celles de tamp. nampun,

"corne",

ou

la

finale

chak. namputii "viande” (cp. chak. petii, tamp. pere "écorce"). En résumé, nous pensons qu’il existe un sous-groupe

constitué par le

tamprusi, le chakali, le vagala, le mo et le degha, que les deux premières de ces langues sont très proches l’une de l’autre,

que

degha constituent un ensemble plus lâche, le vagala

le vagala, le mo et le

néanmoins plus é-

étant

troitement apparenté au tamprusi et au chakali que ne le sont le mo et le de­

gha86. Le siti ne se rattache que de très loin à ce sous-groupe. Il

jouter que ce dernier présente des traits communs A, dont il est pourtant géographiquement plus

faut

a-

avec les langues du groupe

éloigné que ne le sont l’îsala

et le winyè : le radical ba "venir" est propre au siti,

au degha,

vagala, au lyele, au nuna, au yula (IV. D. 2.) et au kasem ;

au mo, au

vag. s>q, chak.

s>n, tamp. s>n, mo s>n "nom" n’ont d’équivalent qu’en phwo : sSnî (au sens de "nom de famille") et en nuna G. : sênà ; vag. fu, A* mo fu "brûler" ne ressemble qu’à ly. fu de même sens, vag. t/ol, de. kyülü "tomber" qu’à kas. tyu ; l’é­

largissement -n du nom de la femme est caractéristique du groupe A : kas. kâ-

ané, kâanâ, IV. D. 1. kâm,

|V. D. 2. kam, kâna,

na; l’élargissement -1 du verbe "aller, marcher"

nu. ké, kêna, |y. kane, kaévoqué

plus

haut apparaît

aussi dans nu. vel3 . Plus surprenantes encore sont les analogies qUe ]’on re­

77 et le

lève entre le sous-groupe tamprusî-chakaIi-vagaIa-mo-degha

groupe B :

le radical so. "s’asseoir" du vagala, du mo et du degha est peut-être attesté

dans ba. s>k>, celui de vag. djig,

mo djega "petit"

IV.

dans

B. 3. d/uk>,

la. tyunku, celui de tamp. munzuha, chak. zin "queue" dans kab. suw, suri, tem

kab. do, IV. B. 2. düo ; del.

su, celui de tamp. dus3m, mo dwana "nuit" dans

nyeene "poisson" est beaucoup plus semblable à vag. nyin,

tamp. nyxni, chak.

nyinee que ne l’est IV. C. 2. nyanol, nyanôlena/nyâwôlena.

Le vocalisme o du

nom de la main ne se retrouve qu’en tem : ngne, ngse,

IV.

B. 3. n5n, nôzi ;

le

groupe B, inconnu

î1 en va de même de celui de la bouche, de règle

dans

(ph. nw>é, nùrê) sauf en va-

dans le groupe A, exceptionnel dans le groupe C

gala : nua, tamprusi : n>, chakali : nua et en

gouressi : noha. L’élargisse­

ment -n qu’on remarque dans les formes tem et IV, B. 3.

citées ci-dessus est

caractéristique du groupe B (IV. B. 1. nin-da,

IV.

aussi bien que du sous-groupe ici étudié. Nous

déduirons

B. 2. nîn-taka "paume"),

de

tous ces faits

que ce sous-groupe a conservé des traits archaïques disparus des

autres lan­

gues du groupe C, plus "différenciées" par rapport à la souche commune, etque sa dispersion actuelle est un phénomène récent.

Cette dernière hypothèse est

corroborée par une remarque de J. T. Bendor-SamueI87 :

distribution géo­

la

graphique actuelle des langues en question reflète dans une très large mesure

leurs rapports de parenté ; le vagala occupe en effet sur

le terrain une po­

sition intermédiaire entre le chakali au nord et le tamprusiau nord-est d’une part, le mo au sud et le degha au sud-est d’autre part.

Les considérations qui précèdent ne doivent pas faire oublier les rapentretjent

.



. ,

l’isala, plus étroits en

ports relativement étroits que ce sous-groupév avec tout cas qu’avec aucune autre langue du groupe C.

,

Pour

tenter

d’évaluer ce

degré de proximité, nous avons dressé une liste de mots attestés à la fois en

Isala et dans le sous-groupe, en excluant les radicaux communs et aux autres

langues gurunsi ou en ne retenant ces

ces unités

derniers que lorsqu'ils

servaient de bases à des formations propres aux unités

en question. L’échan­

tillon ainsi constitué comporte 44 articles ; le pourcentage

dances est de 84 % pour isala et vagala, 75 %

à

des

correspon­

pour îsaIa/tamprusî et isala/

chakali, 65 % pour isala et mo, 50 % pour isala et degha. Ces chiffres ne me­ surent pas le degré de ressemblance entre le sous-groupe et I'isala, degréquî serait mieux représenté par le rapport entre le nombre

total des mots connus

en vagala par exemple (184) et celui des proches analogies rassemblées l’échantillon en question (43), soit 23 % ; même calcul sont de 20 % pour le chakali, de

les 19 %

dans

pourcentages obtenus par le

pour le tamprusi, de 17 %

78 pour le mo et de 9 ï pour le degha. Sans être totalement concordants, ces ré­

sultats ne sont pas contradictoires ; ils Indiquent que la langiela plus pro­ che de Pisala (plus précisément du groupe I, avec lequel

les traits communs

sont les plus abondants), à l’Intérieur du sous-groupe considéré, est

le va­

gala, que le tamprusi et le chakal1 en sont égalemnet éloignés, etque la dis­ tance est plus grande encore pour le mo et surtout

Ils confirment

le degha.

d’autre part ce que nous avait enseigné l’étude des relations internes,

tout

en "orientant” le sous-groupe par rapport à I’isala. 4. 2. 3. 3. Winyè et phwo

de l’appareil morpholo­

L’étude des îsoglosses et celle des vestiges

gique du "gurunsi commun" obligent à classer le winyè et le phwo88

dans

le

groupe C et à supposer entre eux des affinités qu’on serait tenté d’attribuer à leur proximité géographique. Gette dernière hypothèse est immédtatement rui­

née par l’examen des matériaux en notre possession :

deux

ces

langues,

du

point de vue du lexique comme de la morphologie, présentent entre elles beau­ coup moins d’analogies qu’elles n’en ont respectivement

I’isala,

avec

elles ne sont pas voisines. Tous les radicaux qui leur sont

dont

communs sont at­

testés ailleurs, en particulier en isala ; elles n’ont

aucun

phologique identique, sinon le maintien à la finale des

noms

caractère mor­

sang et de

du

l’eau de la marque suffixale de la classe ï:BE/0 qui a disparu dans toutes les

autres langues89. Les rapports qui unissent les deux langues à I’Isala,

ment au dialecte décrit par Girault et à celui que

précisé­

plus

Labouret dît être parlé à

Léo, sont difficile à préciser. L’une et l’autre en diffèrent par l’organisa­ tion du système nominal qui tend en isala à la simplification ment des substantifs en deux groupes principaux caractérisés marque de singulier et une de pluriel, alors que le winyè

grande

tent une étonnante multiplicité de suffixes et une

chacun

termes de parenté), -ma (affectant souvent des noms

par une

et le phwo présen­ variété

combinaisons. En winyè prédominent les suffixes de pluriel -ri présenté), -ni, -re ; mais on trouve aussi -n(a)ma (en

au classe­

et

dans les

Cîe mieux re­

particulier

pour les

de personne), -e, -o, -i

et plusieurs autres ; les marques de singulier sont diverses, souvent vocalîques, mais plus souvent encore 0. En phwo, les formations à singulier -o, -e,

pluriel -ie, et singulier -e, pluriel -a, sont abondantes, mais ne concernent que la moitié des noms connus, les autres ayant

fixes, généralement vocalIques, ou un suffixe 0,

au singulier différents suf­ et au pluriel

-va (surtout

79 les termes de parenté), -(w)ao, -re, -re, -ra, -ro, -nie, -bo, -ge, -go, sans que les différences de timbre puissent

jours par un mécanisme d’harmonie vocaHque.

et Isala plusieurs cas de concordance (23

-a,

-e,

-o, -be,

s’expliquer

tou­

Cependant on observe entre phwo

dans

échantillon de 120 noms,

un

constitué de ceux qui sont attestés dans le plus grand nombre de langues, soit

19 $) dans le mode d’expression du nombre,

pour

des

bases Identiques : ph.

île, ilà, Is. île, ila "sein" ; ph. t^mc, t>ma, Is. t^t>ma ''travail”; ph. omo, Is. ^mo, ^mà ”slnge rouge" ph. pèpho, pèphoro, Is. Ra. pepaa, pepaaro "feuille", etc. La proportion est de 30 ï si l’on considère les élar­ gissements communs, qui sont -r-, -n-, “1_, “m-, -s-,

largls. Les concordances sont moins abondantes en ce

12 % pour les suffixes de singulier et de pluriel,

et les radicaux non é-

qui concerne le winyè :

20 %

les bases, et

pour

elles ne sont pas de même nature : elles portent principalement

fixe ::-SE (-se en isala, -re en winyè et phwo) : wln. twe,

sur

le suf­

Is. t>£, t>-

si "arc" ; wïn. tènà, tènrê, is. iÆna, t£ns£ "hanche" ; wln. yabà, yàbrè, is.

yàba, yàose, "marché", et^ sur le suffjxe -ni : win. tu, tüni, Is. b^tu, tôtuni "éléphant" ; win. *b^hT^^era3Iéopard" ; de même certaines correspondan­

ces portent sur un élargissement -b- qui

ne

figure pas dans la liste phwo :

wln. v>be, Is. v8b9 "attacher" ; wln. sebi, Is. S9b3 "mourir".

Il existe également des particularités communes au winyè

ou

au phwo

d’une part et au sous-groupe tamprusi-chakali-vagala-mo-degha

(surtout

trois premières de ces langues) d’autre part. Dans la majorité

des

aux

cas, ces

analogies concernent aussi l’Isala ; ainsi pour "carquois": wîn. hgng, hôêni>

ph. hùno, huniè, îs. G. h uni, hunà, Is. Ra. hu>n * huoni, IV. C. 2. hünu* hun”

nu, vag. Ra. bon, boni ; pour "racine" : ph. -iûré> *lûrô, îs* G* “lûrà> "lû” ce rsi, tamp. lur ; pour "brume" : ph. âkul>, Is. G. kolo,vag. k>>lpendant s’établissent directement entre

winyè,

sous-groupe précité. L’exemple le plus frappant

phwo

et l’un des membres du

est

celui de "lune" qui est

pye, péri en phwo, phenà en winyè, pene en tamprusi, c’est-à-dire forme comme * dans le groupe B (sauf le cala, le delo et le bago) sur un radical s^E/UCN) (kab. fenay, tem fena) alors qu’il l’est en isala comme en

le groupe A sur un radical ::CE/A(N/L).

delo et dans tout

Ces rapports "directs" sont cependant

peu nombreux et moins encore pour le winyè que pour le phwo.

ne fait que confirmer la parenté générale des langues

Leur

existence

du groupe C, à l’Inté­

rieur duquel l’Isala fait figure d’Intermédiaire entre le sous-groupe tampru-

sî-chakalI-vagala-mo-degha, le winyè et le phwo, ces deux langues étant à peu

80 près aussi distantes Hune de l'autre qu'elles le sontdu sous-groupe en ques­ parler connu. Cette

tion et le phwo plus proche de I'1 saIa que de tout autre

conclusion est confirmée par le décompte des radicaux non groupe C : 12 sont communs au phwo et à I'isala, 10 au

attestés

hors

du

winyè et à PIsala, 5

au phwo et au winyè, 5 au phwo et au vagala, mais 3 seulement à 1'Isala et au vagala d'une part, au phwo et au tamprusi d'autre part,

et 2 au vagala et au

winyè comme au winyè et au chakali. 4. 2. 3. 4. Siti.

aux autres langues du

II est difficile de situer le siti par rapport

groupe C parce que la liste des formes dressée par Delafosse est celles-ci ne sont analysables que

que

d'autres langues, ce

par comparaison avec

qui permet de discerner des bases communes, mais ne

brève,

fournît aucun renseigne­

ment précis sur la morphologie du siti lui-même, parce que les transcripttons

de l'auteur sont peu sûres et d'interprétation incertaine.

Une proportion importante de ces formes (20 ?)

de correspondant

n'a

dans aucune autre langue gurunsi ; le fait n'est pas surprenant,

étant donné

la position excentrique de ce parler Isolé à l'ouest de la Volta Noîreen pays kulango ; plusieurs des mots étrangers sont d'ailleurs

sûrement empruntés au

kulango. En ce qui concerne le vocabulaire commun

langues

aux

les affinités les plus nettes sont avec I'Isala ; Il semble respondance régulière entre ce que Delafosse note -hV et

du groupe C,

qu'Il y ait cor­

Koelle

ou

Rowland

-Vn ; ainsi pour "arbre" : si. daha, 1s. R. dàân ("bols") ; "boeuf" : si. na-

ha, is. R. — IV. C. 1, nan, IV. C. 2. nnan» Is. R. ‘nen ; "bouche" : st . nihi, A* nixn ; "tête" : si. nyoho, is. R. (Zw., La.) nyûn, IV. C. 1. nyun • L'élargis-

sement -1- de si. nyele "dent" ne se retrouve, pour

ce

radical, qu'en Isala

(R. nyxlxn, La. nyel> etc.). On découvre cependant

des

analogies avec d'au­

tres langues : quelle que puisse être la valeur de -o

dans

et bono "homme", seuls le siti et le winyè présentent

un

si. hâno "femme"

élargissement

-n-

dans ces deux noms à la fols (wïn. hârj, ban) ; si. nyaho "herbe", Isolé, doit peut-être

être rapproché de wîn. nyo, nyènè de même sens.

D'autres

b lances concernent à la fols le phwo et l'isala ("cheveu" :

ressem-

si. nyopuno, Is.

G. nyupuna, IV. C. 2. nyupon, ph. nyùphonâ ; "se coucher" : si. pe, Is. B. S.

$nr Ph* pe), I'isala et le degha ("mourir" : st . sewe,

IV. C. 1. sewa,

sewo), le phwo, le degha, le vagala et le mo ("terre" :

si. hele,

vag. herx, de. hare, mo hare), le degha et le vagala ("feu" :

de.

ph. here,

si. nïni,

de.

nini, vag. nxnx) ou Ie vagala seul ("poule" : si. zahâle, vag.zâi). D'une ma-

81 nière générale, l’appartenance du sî tï au groupe C ne paraît pas douteuse; sa

position par rapport à l’îsala est comparable à celle du winyè sans qu’on soit autorisé à le croire

plus proche d’une

de

et

du

phwo,

ces deux langues

parlers qui lui sont apparentés.

que du vagala ou de l’un des 4. 2. 3. 5. Gouressi.

Tout ce qui a été dit

des difficultés que pose l’étude du sltï pour­

rait être répété à propos du gouressi, avec ces circonstances aggravantes que

est incertai­

la localisation de ce parler est inconnue et que son existence

ne. Delafosse le situe

"entre

la Volta Blanche au sud-est et les Nonouma au

nord-ouest (régions de Boura, Léo et Sati)"90,

c’est-à-dire

principalement

sur l’aîre du kasem avec lequel il ne présente aucune ressemblance significa­ tive. Il a recueilli son vocabulaire à Wa, auprès d’un Gouressi

qui

parlait

six langues, outre la sienne, et II l’a revu avec trois autres Gouressi habi­ tant Wa depuis cinq ans91.

L. Tauxler n’hésite pas à qualifier de "GourounsI

fictifs" les Gouressi de Delafosse92. L’examen du vocabulaire révèle une proportion relativement Importante

d’emprunts au bulea (16

, ce qui semble confirmer la localisation

indiquée

par Delafosse, au moins pour l’extrémité sud-est de la zone Indiquée. D'autre

part les ressemblances (peu nombreuses) qu’on peut relever entre

gouressi et

kasem sont de celles qu’on découvre aussi entre kasem et Isala; ainsi de gou.

mini, kas. B. S. mini, is. Zw. mini (mais is. B. S. nyiin) "feu", de gou. ko, kas. ko, larhama ko "père" ; on peut en déduire que le

gouressi

est au con­

tact de l’une et l’autre langue. Pourtant les analogies lesp 1 usprécïses

soni;

ici encore, avec l’îsala : comparez gou. mo, îs. F. mo,

IV. C. î. m>, IV. C. «w îs. R. IV. G. 1. hana,

2. mo,

larhama mo "aller, marcher" ; gou. hono,

IV. C.

2. hâna "s’asseoir" ; gou. wure, Is. F. wôde "être bon" ;

"fils,

fille", is. F. ehambîa "enfant" ; gou. le, Is. G. £e, îs.Ra. lie, IV.

C. 1. le "eau"

; gou. tinkye, Is. G. t^ntyà "terre" ;

nïhùobïine "gens", etc. D’autres,

plus

rares,

ambye

gou. nuhobini,

is. R.

non négligeables, sont

mais

constatées avec les autres langues du groupe C, mais

elles

un vocabulaire commun aux membres de ce groupe (par

exemple

dya, Is. R. diâ,IV. C. 1. dîa, IV. C. 2. dîa,

gou.

larhama dia

portent soit sur

gou.

gyâ,

"maison"

;

de. gou.

nonge, si. noni, vag. noni, mo non "main"), soitsur des lexèmes présents ail-

leurs et peut-être empruntés à une même source ; ainsi

de l’élément dV- pré­

posé à l’adjectif en gouressi et en phwo,

en nuna dont l’un est

mais

aussi

peut-être et l’autre sûrement voisin : gou. dapele,

i

(cf .p .72/. I .)

gou.

82 dapele, ph. dèpolome "blanc”, gou. dabile, ph. dibino "noir" ; comparez nu.G. g^d^-lâ, dâd^lâ "long". Ces observations comportent une certaine cohérence qui nous donnent à

penser qu’îl existe, ou qu’il a existé avant 1902, date de l’enquête de Dela-

fosse, une langue parlée quelque part à la limite des aires bulea d’une part,

kasem-nuna d’autre part. Cette langue est ou était qu’à toute autre, mais ne peut en être tenue pour

apparentée à 1’îsaîa plus

un

dialecte au même titre

que le larhama par exemple. 4. 2. 3. 6. Organisation du groupe C,

A l’Issue de cet examen, le groupe C nous apparaît comme une constel­ lation de parlers dont I’Isala occuperait le centre ; autour de ce centre, 1’ ensemble tamprusl-chakalI-vagaIa-mo-degha, le winyè, le phwo et le sîtî s’or­

donnent en une sorte de couronne, tous ayant davantage de

avec [’ïsala qu’ils n’en ont entre eux ; le gouressl

ne paraît entretenir de

rapports particuliers qu’avec I’ïsala. Il est sans aucun

prétendre traduire ces constatations en termes de

surpris de ce que des

caractères communs

doute aventureux de

diachronie. On ne sera pas

langues marginales comme le winyè, le phwo et l’ensem­

ble tamprusi-chakaIi-vaga1a-mo-degha aient conservé

des

traits

archaïques

dans le domaine de la morphologie; ces survi vances, d’ai 1 leurs diverses, n’im-

pllquent pas nécessairement que ces parlers soient

unis par une parenté plus

étroite. La dispersion des composants du groupe et la variété des

auxquelles Ils

ont pu être soumis rend Incertaine

Influences

l’Interprétation

gnes d’Isoglosses évoquées plus haut (4.1.1.). Ce que suggère

cette

des li­

disper­

sion même est une sorte d’éclatement, ou plutôt une série d’éclatements

le premier aurait détaché d’une souche commune le winyè, le phwo

dont

et le siti,

un second séparant l’ensemble tamprusi-chakali-mo-degha de 1’Isala et du gou­ ress i, ces deux entités devant perdre ensuite, peut-être

à date relativement

récente, leur unité. 0. Kôhler, en se fondant sur le recoupement

de diverses

traditions, date du milieu du XVIe siècle la séparation d L»?» S Isa la et des Tarn poluma (Tamprusi)93. Ces conjectures demeurent fort

ront probablement remises en question lorsque seront

gues voltaïques du Ghana.

Incertaines et elles se mieux

connues les lan­

83 4. 3. EVOLUTION DE LA SOUS-FAMILLE GURUNSI.

Nous nous sommes efforcé jusqu'Ici de discerner

la configuration ac­

tuelle des trois grands groupes qui composent la sous-famîlie

gurunsi

et de

former quelques hypothèses sur la façon dont ces groupes qu* ï I faut probable­ ment concevoir à I'origine comme des "dlalect clusters" se sont

progressive­

ment scindés en unités plus distinctes, ayant leur organisation

propre,

que

nous appelons sans trop de rigueur des langues. II reste, pourcomp léter cette esquisse historique, à tenter d'établir comment s'est produite

l'ensemble "gurunsi", à une époque que

la rupture de

notre méthode ne permet évldemmentpas

de préciser, mais où les populations qui parlaient cette langue" pratiquaient tes techniques de la forge, cultivaient le mil,

le haricot, le pois

le riz,

connaissaient des

et l'Igname, élevaient la chèvre, le mouton et le boeuf et

équidés (ânes ou poneys) ; en revanche, cette rupture s’est vraisemblablement

produite avant que ne se soient généralisés l'élevage

du porc, la culture du

maîs et de l'arachide, le port du vêtement cousu (boubou), l'usage des sanda­ les, et avant que les "Gurunsi" n'aient été conduits à établir une distinction

entre l'autorité du père,

le

pouvoir

du chef et la notoriété du riche (cf.

tabl. VI 86.). 4. 3. 2.

On peut concevoir de deux manières différentes la séparation des grou­

pes A, B et C : soit comme un éclatement, dispersant en

trois

fragments

la

masse "gurunsi", soit corme une double scission, détachant

un premier groupe

d'une souche appelée à se diviser elle-même ultérleurement.

Dans la première

hypothèse, on devrait constater l'existence d'un patrimoine commun et d'Inno­ vations divergentes, différenciant nettement les uns des autres les trois en­

sembles étudiés ; les choses n'apparaissent pas sï simples découvrir des traits particuliers communs à chacun des B C. Le plus apparent, et peut-être le moins

et II est aisé de

couples

AB,

A C et

démonstratif, est la survivance

de la classification nominale en A et B, sous des formes

tellement analogues

qu'elles excluent l'hypothèse d'emprunts indépendants à une troisième langue,

alors que C ne paraît en conserver que de rares vestiges.

II

faut cependant

considérer que les groupes A et B se trouvent en étroit contact avec des lan­

gues à classes, môre pour le premier, langues gjrma et "Togorestsprachen" pour le second. Le groupe C est au contraire Inclus dans une longue zone de langues

84 voltaïques sans classes qui comprend aussi ïe lobi, le dagara et le moba ; le second de ces parlers est selon toute vraisemblance apparenté au m3re; le mo-

ba appartient au groupe gurma. On peut donc concevoir que les ont provoqué la disparition du système des

classes

dagara et en moba se

en

soient également exercées sur les langues du groupe C

influences qui

alors qu'y échappaient

celles des groupes A et B ; cela ne prouve aucunement que les premières aient

commencé à se détacher alors que les autres évoluaient encore conjointement. On peut en dî re autant du maintien d'une marque suffixale

propre

à

classe ::BE/O dans les langues B et C, alors que celle-ci a été

abolie

en A,

les substantifs de la classe en question

la

y ayant été redistribués dans d'au­ La conserva­

tres classes (surtout ::BA) dont Ils portent désormais l'indice. tion de cette marque ne faisait aucunement difficulté dans les

langues

sans

classes du groupe C ; elle constituait au contraire une Irrégularité grave en A où I ' anaphorlque ::BE/O a disparu et où un suffixe -mV n'étalt assimilable à

aucune autre marque de classe. Ce n'est donc pas nécessairement parce

que

s'est séparé plus tôt de la masse commune qu'il a perdu

MO/

mais peut-être seulement parce que s'y est imposée l'opportun lté

A

d'une régu­

larisation sans objet en B, où la classe ::BE/O subsiste, et înutîle en C. Quelques faits

suggèrent pourtant que B et C

d'unité plus longue que B et A ou A et C. Il s'agit sence dans l'un et

l'autre groupe de

morphèmes

connu une période

ont

de la pré­

tout d'abord

que n'emploient pas les lan­

gues A : | ' î nterrogatî f ::A (le groupe A n'ayant conservé que ::W0, attesté aus­

si dans les deux autres groupes), les pronoms personnels

de

la

1ère p. sg.

::ME/A (remplacé en A par à) et de la 2e p. pl. ::MA/E (a dans le groupe A), la particule déictique "NA/E ; mais C a innové par rapport à A et à B en substi­

tuant à ::DA/E/O de la 1ère p. pl. à, ya ou aJW (cf. ci-dessus 3. 3. 2.), et la particule "MA/E/0 est connue dans les trois groupes sauf en kabrè-kaûre, lêg-

ba, tem et kïamba. Une observation analogue a été fréquemment faîte en ce qui concerne le vocabulaire commun aux groupes B et C : des bases et des radicaux

nominaux ou verbaux sont attestés dans les langues du groupe C et dans celles du groupe B, è l'exclusion des quatre qui viennent d'être citées ;

plique en partie la dlsproportion

entre

le

groupe B, delo, cala et bago Inclus (8 sur 44)

nombre

cela

ex­

des radicaux propres au

et exclus (17 sur 44) dans I'

échantillon examiné sous 4. 1.3. (cf. par exemple tabl. VI 89.

"noir",

90.

"poule", 98, "oeil" ; tabl. IV 24. "trois"). Tout se passe comme si, à partir

d'un fonds demeuré commun à C et à B, mais abandonné le lëgba, le tem et le kïamba avaient conjointement

par

A, le kabrè-kaure,

innové.

En revanche, il

85 est très rare que l’on rencontre une même base ou un même radical en C et dans

une partie seulement de A, à moins qu’il ne s’agisse d’une

ainsi pour "noir” (tabl. VI 89.) qui est ::bi-

dans

forme "gurunsi" :

le groupe C et en lyele,

"ze-/zo- dans les autres langues A, maïs qui apparaît aussi

(-bir-) et en delo (-ben-). On ne peut d’autre part

en

négliger

d’emprunts réciproques ; ce n’est sans doute pas par hasard

phwo et le lyele, langues proches ou contiguës, ont pour

kabrè-kaûre

la possibilité

que le winyè, le

"sable"

des formes

vaguement semblables : win. nyonmu, ph. he-nywo (here "terre"), ly. nyoro (cp.

kas. kâsolo, IV. D. 1. kâsülo, nu. kâsolo, IV. D. 2. kasumbolo). En bref, Il apparaît que, dans le domaine lexical du moins, la limite

est plus nette entre le groupe A et les groupes B et C qu’elle ne l’est entre ces deux derniers, et que si le cala, le delo et le bago ont suffisamment de -vtraits communs avec le kabrè-kaure, le legba, le tem et le kïamba pour que I’

existence de B ne soit pas mise en question, ces trois langues,

qui

consti­

tuent ce que nous avons appelé le sous-groupe B. 3., sont probablement demeu­

rées plus longtemps en contact avec C que ne l’ont fait celles des sous-grou­ pes B. î. (kabrè-kaure, legba, lamba) et B. 2. (tem, kïamba).

4.3.3. Les conjonctures que nous avons formées quant à I'histoire de la sous-famille gurunsi peuvent être résumées dans le schéma suivant :

lamba lëgba kabrè-kaûre

tem kïâmba bago

delo

cala

s î tl w î nyè

phwo gouressi îsala chakaIî

tamprusî vagaI a mo

degha

2 kasem-yÜIa-kasm

nuna

lye le II ne convient pas d'y voir autre chose qu'un artifice graphique ; seul l'or­ dre des bifurcations le long de chaque ligne, de la gauche

vers

la

est signifiant, les distances qui les séparent n'étant nullement

droite,

proportion­

nelles à des durées qui nous sont Inconnues. Nous pensons que le sîtî, le wîn­ yè et le phwo ont commencé à évoluer séparément avant que ne tincts les langues ou les "dîalect clusters" qui devaient

deviennent dis­

ultérieurement

se

résoudre en ce que nous appelons I'Isala et le gouressî d'une part, le degha, le mo, le vagala, le tamprusî et le chakalî d'autre part, mais

tout à fait sî cette rupture s'est produite

ou

avant, après

nous Ignorons

en

même temps

que celle du groupe B ou du groupe A. Ce schéma est en outre Inexact en ce qu'il suggère l'Image d'une sor­

te d'arbre généalogique dont chaque branche, dès l'Instant

tachée de la souche commune, perd tout contact avec

où elle s'est dé­

les branches voisines et

engendre à son tour des rameaux parfaitement distincts.

Il n'y a aucune raî-

87 son de penser que chacune des ruptures qui ont dissocié

le

bloc gurunsi ait

été totale et qu’elle ait isolé à tout jamais des fragments appelés eux-mêmes d’évoquer une masse

à s’émietter en particules discrètes. Il convient plutôt

de moins en moins homogène, au seîn de Iaque1 le apparalssent des fissures tou­ jours plus nombreuses et plus larges séparant certaines parties

ruiner

sans

complètement la solidarité de l’ensemble. Nous avons tenté d’analyser à

pro­

pos du groupe C de telles relations multiples, entre !’îsala et le sous-groupe degha-mo-vagaIa-tamprusî-chakali notamment.

notre graphique à

que

Mieux

deux dimensions, les calculs qui servent de base aux spéculations glottochro-

nologiques rendraient compte de cette réalité complexe94 ; encore faudrait-il qu’Ils mettent en oeuvre des éléments rigoureusement

définis, exactement dé­

à un

nombrés, et qu’ils n’accordent pas une prééminence, à notre sens Indue, vocabulaire dont le caractère "fondamental” demeure sujet à caution. 5. ANNEXES

5. 1. CORRESPONDANCES LEXICALES (RADICAUX NOMINAUX ET VERBAUX)

5. 1. 1.

Nous avons cru utile de dresser la liste des radicaux nominaux et ver­ baux de sens identique ou voisin et qui présentent des correspondances phoni­ ques telles qu’on puisse en rendre compte par référence aux formules établies dans la seconde partie de cette étude. Les données des quelques 650 fiches ré­

sultant du dépouillement des documents

ont été,

la mesure où elles se

dans

sont révélées suffisamment précises et abondantes, combinées

en

plus de 250

tableaux comparatifs, parfois à "entrée" unique (par exemple "corne", "hippo­

potame"), beaucoup plus souvent multiples ("âne, cheval" ; "bras, avant-bras, épaule, aisselle" ; "abeille, miel" ; "marché, marchand,

etc.). L’analyse de ces tableaux comparatifs a permis

acheter,

vendre",

d’établir les formules

qu’on trouvera ci-dessous, après qu’eussent été exclus les

emprunts manifes­

tes ("fusil", "boîte", "tabac", "papier", etc.), d’autant plusévldents qu’ils consistent en polysyllabes.

Le résultat de ce travail est décevant, précisément fait guère apparaître que des monosyllabes

en

ce

qu’il ne

à Initiale consonantlque et à vo­

calisme variable. Sur ce dernier point, il est

très

probable que nous avons

été fréquemment abusé par des assimilations, des contractions ou des notations approximatives, toutes causes d’erreur qu’une meilleure

connaissance

de

la

phonétique, de la phonologie et de la morphologie des langues considérées au-

88 naît permis d’éviter ; dans le doute, nous nous sommes

contenté

d’énumérer

décroissante. Parfois, nous

les vocalismes constatés, par ordre de fréquence

avons Indiqué entre parenthèses le ou les élargissements le plus souvent

joutés

au radical en

on remarquera en effet

question.

En

se

reportant aux tableaux IV

que la parenté de deux radicaux

les consonnes Initiales et, dans le meilleur cas, les

de

et

même sens,

a-

VI,

dont

voyelles se correspon­

dent, est souvent confirmée par des analogies complémentaires: élargissements, morphèmes flexionnels pour le verbe, marques de classe pour le nom, Insertion

dans des formations homologues. Un radical n’eit en principe réputé "gurunsi” que s’il est représenté

dans les trois groupes, A, B et C ; sa présence dans deux groupes

trophes : A et B ou B et C peut être

cependant

tenue

condition qu’Il ne s’agisse pas d’un emprunt commun

à

non

limi­

pour significative, à

une autre langue. Les

risques d’échanges sont naturellement beaucoup plus grands en ce qui concerne

A et C, le second enveloppant partiellement

le

premier ;

pour les radicaux

propres à ces deux groupes surtout, les symboles employés n’ont valeur que d’ abréviation et n’Impliquent aucune tentative pour

restituer des lexèmes "gu­

runsi". Nous avons classé séparément, en vue de comparaisons ultérieures avec

d’autres langues voltaïques, les radicaux attestés dans deux

groupes

seule­

ment, en Indiquant éventuellement le radical de même sens qui prévaut dans le troisième.

11 n’est évidemment pas possible de publier Ici la totalité des maté­ riaux qui ont servi à établir les formules énumérées ci-dessous.

La

plupart

de ceux-ci, d’ailleurs, sont accessibles dans les publications Indiquées sous

1. 2. Cependant, des renvois aux tableaux ou au texte signalent

de cette étude dans lesquels les réalisations de tel ou tel

radical se trou­

vent mentionnées avec quelque détail. 5. 1. 2. Radicaux attestés dans les trois groupes.

abel1 le, miel

:rTI2/U2 , v>>r>(ko/te) en kasem, vo, v^ro (ko/te)

en nuna, mais aussi vaugo,

vado en môre, vo, vare en mamprusî, voo, voto (ku/to)

en

autres portent sur des formes qui sont particulières à

etc. les

nankane,

un sous-groupe gurun­

si, et pas toujours au même. Ainsi nyi, nyma "dent" évoque-t-il

tamp. nyxn,

chak. nyin, mo nyen, gour. nyina et plus Iointalnement îs. R. nyilin, nyillà,

IV. C. 1. nila, IV. C. 2. nyal, nyalïna (groupe C), mais k>be, k>ba "os", kas.

kua, kwi, IV. D. 1. kü, IV. D. 2. kü, kuru, nu. kû, kuru, ly. ku, kur (grou“M1 pe B). Souvent même l'analogie concerne des exceptions : bulea nycem "eau" ne peut être comparé qu'à ph. Del. nycma (G. et La. nima), kas. We. nyia (Chrîs-

taller nea, Zw. na, B. S. nâ) et sî. nyo«M (vag. B. S. ni, Ra. nee); nyor, nyoe "nez" ne peut l'être qu'à ba. nyomoâ, nyonse et gour. nyu (cp. tabl. IV. 1.) ;

nyur, nyul "igname" à ly. nyoro, nyaare (cp. tabl. [V. 5.),

nyimbr,

nyirnbi

"oeïl" à win. nyir, nyira et la. nyisôr, nyisa.

Ces considérations sur le vocabulaire ne sont évidemment

pas décisi­

ves. L'examen du matériel morphologique ne l'est guère davantage. Pour autant qu'on en puisse Juger en l'absence d'une analyse phonologique

et morphologi­

en

que exacte, les élargissements verbaux gurunsi se retrouvent

bulea : -m,

-n, -1, -r, -s, -k (-g, -y), -p (probablement réalisation de -b en finale ab­ solue). Le système des classes nominales n'est

pas foncièrement différent de

celui du gurunsi ; les pronoms de classe singuliers

en couples à peu près réguliers (sg.

a, pl. ba ;

et pluriels s'organisent sg. ka,

pl. si ;

sg. ku,

pl. ti ou n ; sg. de, pl. n ou n) sauf bu : les noms qui acceptent cet anaphor i auej pour substitut ont éventuellement un pluriel de classe n, n, ti ou si. Cette économie est assez semblable à celle du kabrè et du lamba, à cela près que ne y remplace ya ou a, et n, nyï ou e. La correspondance entre pronom et suffixe

de classe est souvent nette : cl. o, suffixes -o, -a, 0 ; ba, , -k (aussi

de, -r, -g (-a, ~e, -i, 0)

0)

-ta (~e) n et

ka,

-ba ; ku,

-k, -y (~a, 0)

-o,

si, -sa ;

-a, -e, -i, -na, “la, ~1 ; bu, m, 0. L'

Identité des suffixes des classes n et n rend suspecte la distinction établie

par Rattray entre ces deux morphèmes et moins probante entre les systèmes bulea et kabrè-lamba. En revanche,

sonnes initiales de suffixe est bien, dans

l'analogie

constatée

le traitement des con­

l'ensemble, celui qui caractérise

96 le groupe B.

C'est précisément là que gît la principale difficulté :

si

les con­

sonnes initiales de suffixe sont traitées en bulea comme en gurunsi oriental,

celles qui sont à l'initiale de base le sont, chaque fols du moins qu'on peut supposer

une correspondance, comme dans les groupes A ou C :

crément” : bulea bin, binta, ku/ti, kab. pintu, tu,

de "ex­

ainsi

Zw. bin, kas. bSno,

Is.

kab.

bâno, ko/te (Bo. beenu, ti) ; de "chèvre" : bulea bu, boe, ku/n,

pin,

pin, e/è, kas. Ca. bunv, boni, ko/te ; de "puits" : bulea bulik, bulsa, ka/si,

kab. hide, hila, di/a, kas. Ra. vule, vula, de/ya,

ly. vili, vilse,

de "chien" : bulea beay, basa, ka/si, kab. hây; hasi, ka/si, vase. D'autre part, ces "correspondances" ne concernent

ga/se ;

La.

îs.

vaha,

que les formules les

plus banales et les plus homogènes ; ::M, "B^, "F^, "F2, telles qu'on pourrait

très probablement en établir pour la plupart des

groupes

voltaïques ; ainsi

est-iI aisé d'étendre celle qu’illustrent "chien" et "puits"

"chien" baga, base, "puits" buluca bulsi

bulse ; au mamprusi : ba, base et bulega,

au nankane : baa, base, ka/se, et bule«a

bulse, ka/se,

de celles qu’on peut tenir pour caractéristiques du gurunsi bulea. Pour ne prendre qu'un exemple, les noms "os"

A, ho., hog. ou han g. dans

("F^) au môre :

etc.

Aucune

ne se vérifie en

(base ku. dans le groupe

le groupe C), "sable" ou pIis probablement "terre"

(ka. en A et B, he. en C), "fer, flèche" (kye., kya.,

B, ha., he., ho. en C) qui Illustrent la formule

bulea k>be, k>ba, tambusin et peem, pema ;

kyo. en A, ka., ko. en sont

respectivement

en

malgré l’apparence, k>be n'Impli-

que aucun lien particulier avec le groupe A, car la forme

proche de dagbane kobli ou de mgre koberê, kobâ que

est

d’aucun

beaucoup plus nom

de l'os en

kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna ou lyele.

En bref, les ressemblances de vocabulaire entre bulea et gurunsi sont

peu nombreuses, éparses et probablement fortuites dans plusieurs cas, les cor­ respondances morphologiques sont imprécises,

les

correspondances

phoniques

douteuses. Les analogies les plus sûres sont de celles qu'on pourrait consta­ ter entre des langues voltaïques prises au hasard dans des groupes dî fférents. Notre opinion est que le bulea est probablement

apparenté au groupe gurunsi,

mais certainement extérieur à celuî-cl. Tel est aussi l'avis de W. A. A. Wil­

son", de J, T. Bendor-Samue1100 et de J. Zwernemann10*. 5. 3. KWWMFE.

Le kurumfe a été classé parmi les langues

gurunsi

pour la

première

fois à notre connaissance par M. Delafosse en 1924102 ; D. Westermann et M.A.

97 Bryan l’Insèrent également dans la "single unît Grusî’’103. Une opinion analo­

gue est professée par le R. P. F. Nicolas qjî volt dans le parler des Kurumba

un des dialectes "d’une langue non-ident!fiée et qui englobera

Inventoriés par Delafosse et classés dans le groupe

les

Idiomes

Gurunsi", y compris

dît

celui des Tampolese104. L’hypothèse de 0. Kôhler105 est plus précise : le ku-

rumfe constituerait le groupe septentrional d’une famille gurunsî

d’autre part un groupe oriental (kabrè, tem, cala)

groupe occidental

un

et

comportant

(lyele, ko ou wînyè, nuna, kasem, isala, tamprusi, vagala, degha, sltl).

Il serait hasardeux de prétendre résoudre un problème

dont

les don­

nées sont Incomplètes. Notre connaissance du kurumfe sera consîdérablementen­ richie par le Vocabulaire kurunfé-français suivi df éléments de grammaire ku~ rumfe de A. Schweeger-Hefel et de W. Staude

titre de L'akurumfé ou langue des Kouroumba,

et

par

[a publication, sous le

des résultats de l’enquête lin­

guistique menée en 1968 par le R. P. A. Prost106. Nous ne disposons présente­ ment que de deux sources : un article de A. Schweeger-Hefel et H. G. Mukarov-

sky*07 et un vocabulaire "nîonîossé" d’un peu plus de 200

les manuscrits du Dr. J. Cremer108 ;

nous

n’avons

mots

trouvé parmi

pas eu la possibilité de

consulter le vocabulaire "foulsé" de L. Tauxier109. L’examen de ces documents

permet néanmoins de formuler quelques remarques. La première est qu’il existe entre les langues de la sous-famîlîe gurunsî et le kurumfe

de vocabulaire d’autant plus

frappantes qu’elles

des ressemblances

excèdent

nombre de celles qu’on peut trouver entre cette langue

de

beaucoup

le

le more, pourtant W limitrophe ; quelques unes sont communes : ainsi pour "enfant": tabl. IV. 4.,

kur. Cremer bi, bele, môre bica

et

tabl. IV. 25.» kur.

bisi, ou pour "manger"

di, m. di, mais beaucoup sont spécifiques. Une seconde

constatation

est que

ces ressemblances concernent plutôt le gurunsi dans son ensemble que tel grou­

pe, ou à plus forte raison telle langue en particulier ;

certaines ne suggè­

rent aucun rapprochement probable (par exemple "viande" : tabl. IV. 20*, kur.

nemo, nemo fi ; "éléphant"

IV. 23., kur. Cr. tife, tifi ;

"abeille" :

IV.

d’autres en 21., kur. toefe, toefi ; "pintade" : IV. 28., kur. Cr. su, su); * ** évoquent qui sont divergents : avec le groupe A ("trou" : tabl. IV. 80., kur. bon, bonfi

"graisse" : VI. 85., kur. noca

"femme"

IV. 80., kur. kyao,

kyena/kena, Cr. kyew, kyofi), plus souvent avec le groupe C ("mourir" : tabl.

IV. 29., kur. sibo; "dix" : IV. 13., kur. fi; "chien" : IV.

17.,

kur. vara,

va ; "chèvre" : IV. 6., kur. bono, bone ; "noir" : VI. 89., kur. binni ; "tê­ te" : VI. 92., kur. Cr. nyu ; "oreille" : VI. 97., kur. dinde, dinina, Cr. diinde ;ina), ou avec des formes attestées à la fols dans ces deux groupes J

y8 IV. 75., kur. yemane, ye-

("langue” : tabl. VI. 82., kur. dilanga ; "dent" :

ma), parfois avec le groupe B ("feuille" : tabl. IV. 77., kur. Cr. fgfwe, fo-

fo). Une partie du vocabulaire est tout aussi re

kur. Cr. hem, hemfi "eau",

étrangère au gurunsi qu’au mo­

"sang", fire "sotel I", pomde, poma "nez",

Cr.

ham "feu", ya, yama "mère", Cr. yariho, yariba "forgeron",

sayga, zaysi

"perdrix", Cr. fëko, fekafi "arbre", nyo (Cr. yo) "terre", lembuga, lembi "oi­

seau", Cr. periga, péri "âne", kebre "grand", Cr. hemende, hemeya "crocodîIe7 fo (Cr. fodufe, foba) "homme", etc. En l’état actuel de notre documentation,

des

correspon ances phoni­

ques ne peuvent être établies entre le kurumfe et les langues gurunsi que pour 5CBp ::T, "D, :cN et "S^, c’est-à-dire

pour

formules les plus simples et

les

les plus homogènes en leurs réalisations. Encore ces correspondances ne sontelles fondées que sur un petit nombre d’exemples

et

parfois contredites par

d’autres. Ainsi a-t-on pour ::S^ Cr. su "pintade", sibo "mourir", malsCr. bon­

tem sonde, sonâ, de/a ;

de, hona "haricot" (kab. sonè, sona, dx/a ;

1s. Zw.

soana ; ph. s?ne, s^nà ; kas. sooni, soonâ, de/ya ; nu. sweni, swenê, de/ya ;

ly. swene, swona, de/ne, etc.) et hinam, hinamfi "dolo" (kab. sulum, bu;

La série

selem, be ; kas. sâna, ly. san, sana, mo/ba ; vag. Ra. sen).

pesi "mouton", pila "lune", pa "donner" trouve son

la.

pesu,

équivalent dans le groupe

C (formule de correspondance "B^) : Is. Ra. piesu, piese, de. peru, ph. pêriô,

pèriè, etc. "mouton", tamp. pene, ph. phènâ, wîn. pyè "lune", îs. pa "donner", mais non pas kyao, kyena/kena "femme" (1s. hâalà, hâalaa,

lo, etc.) ni samde, sama "flèche" (is. G. ha

H*

vag. haan, ph. ha­

hâmà, Ra. hem, heme; vag. Ra.

hem, hema, ph. hême, hcmà, etc.). De telles incohérences

sont

nombreuses et

1rréductîbles par référence au tableau I.

n’est pas moins dé­

Ce que nous pouvons apercevoir de la morphologie concertant : le pronom de la 3e p. sg. di, ceux de la

1ère p. p|. u et de la

2e p. na n’ont d’équivalent ni dans les langues gurunsi,

ni en môre. On peut

en dire autant de certains aspects de la classification nominale. Nous ne sa­

rien ne permet

vons pas s’il existe des anaphoriques de classe en

kurumfe ;

en tous cas de le supposer. Les suffixes

s’organisent

rigueur en couples singulier-pluriel ;

nominaux

sans grande

trois de ceux-ci sont communs au "gu­

runsi", au môre et au kurumfe : kur. sg.

-re^-le^-de^-te,

ne s’opposant à -re que chez Cremer), m. sg. -re, pi. :î-A ; kur. sg. -ga, pl. -si, -f ou -e

pi.

-a,

(médiocrement

pi. -e ou -a (-e

"gur." sg. :c-DE,

représenté, parfois

dans des emprunts manifestes au môre, comme Cr. dagha, dasi "marché", ou dans des formations suspectes : Cr. boboga» bobosi "Bobo", Cr.

gurunga»

gurunsi

99 "Gurunsi"), m. sg. -ga, p|. -se, "gur." sg. :î-K|A, pl. ”-SE ; kur. sg. -o, 0, pi. -ba ou -ma (le premier réservé aux noms de personnes, tains termes de parenté), m. sg. -a, pt. -ba, "gur." x-ma,

second

le

sg. “-0, ::-E, pl. “-BA,

:î-A. Ces correspondances sont de celles qu’on serait surpris

rencontrer entre des langues voltaïques. Plus intéressant fe, auquel répond un pluriel K

-i ou -e,

à cer­

de ne pas

est le suffixe sg.

chez Cremer, -fi et qui

parfois,

paraît jouer en kurumfe le rôle de -fo (pl. -i ou -a) en môre ; comparez kur.

narfe, nai, Cr. naghafe, nahi, m. nâfo, nigi "boeuf" ;

kur. komfe, kome,

wifu, wi "tatouage" ; kur. domfe, Cr. dungufe, dungufi,

m.

"ser­

m. wâfo, wisi

pent" ; kur. Cr. toefe, toefi (toe "miel"), m. sïfu, si (sido "miel") "abeil­

le" ; kur. Cr. tengdife, tengi "mouche", m. siminfu, simini "sorte

mouche". On remarquera que si les afflxes sont analogues,

de petite

les radicaux sont,

à une exception près, différents. En revanche, le suffixe de pluriel-fi, très

abondamment rqjrésenté en kurumfe et qui est parfois

ajouté à des formes dé­

ou

jà suffixées (cp. kur. ki, kiu, Cr. kyi, kyufi "calebasse") des doublets (kur. zundu, zundi ou zundufi "cheval")

n’a

part à notre connaissance. Un suffixe de singulier -gu,

fournit

qui

d’homologue

qui

-go et à "gur." ::-K^0 répond dans un petit nombre de noms

â

nulle à m.

ressemble

pl.

-i ou -e ;

l’opposition sg. -o, pl. -a, -e ou -i est trop banale pour fournir le moindre indice

; Mukarovsky cite une série de pluriels en -ao ou -o

mer. Enfin on trouve les finales en -m attendues : hem

Inconnue de Cre­

"eau", ilam

"lait",

ham "farine", etc.

Ces analogies et ces différences ne sont certainement pas fortuites ; elles sont susceptibles de recevoir plusieurs explications dont

l’une est 1’

hypothèse d’une langue de même souche que la sous-famïI le gurunsi par le more, langue dominante, et une autre celle de

remodelée

la survivance d’un par­

ler archaïque également apparenté au gurunsi et au groupe

môre.

Il

est

du

moins probable que le kurumfe n’appartient à aucun des groupes que nous avons définis à l’Intérieur de la sous-famîlle gurunsi et qu’Il n’y

constitue

non plus un groupe indépendant D qu’Il faudrait adjoindre aux précédents.

pas

100 NOTES 37 G. Manessy. Eeaai de typologie du verbe voltaïque. B.S.L. 61, 1, 1966 ; pp, 229-318.

30 J. Delord, 1962, p. 121. 39 G. Manessy, 1967.

uo Cf. P. Müller, art. ait. p. 273 : "Bezügllch der Formen des Personalpronomens ïst noch zu bemerken, dass die Formen wa (wo usw.) bzw. ba (bo usw.) stch nur auf Personen bezîehen, dass dagegen bel anderen Substantlven die Form des Pronomens

der 3. Pers. Slng. und Plur.

bestlmmte der

Form des Klassensuffixes

derselben entsprlcht : simika ka n gelî+are "der Vogel telIt", BÎmisi ei gutl ai tara der". L’Imprécision de P. Müller s’explique par l’usage fort Incertain

de

F81le» besonders

Vttgel tel len wle-

"die

son Informateur» que reflètent les

textes donnés en appendice. Cet Informateur, selon le Pr. P. Alexandre, n'était

probablement pas un authenti­

que "Tem”, mais un KotokolI parlant, sans doute imparfaitement, la langue de l'ethnie dominante. 41 Communication personnelle. 142 L'exposant ' n'est qu'un artifice pour éviter la confusion avec la classe î!DE précédemment définie.

43 En kabrè et en lamba, un petit nombre de formes dont le pluriel est de classe "DE' ont un singulier de clas­ se ::0/E ; Il s'agit toujours de noms d'animaux : "éléphant” : lamba ti, tin (i/nyï),

kabrè

tun

tuv,

(e/e);

"boeuf" : lamba na, nâan (i/nyï), kabrè naw, nan (e/e) ; "léopard" : lamba kpi, kpin (i/nyï), kabrè kpow, kpon (e/e) etc. Faute d’éléments de comparaison, nous sommes Incapables de décider si, en gurunsi, ces "Irrégulari­

tés" représentent un archaïsme ou une Innovation des langues considérées. Notre documentation est relativement abondante, sauf pour le bago dont nous ne connaissons que [e pr- î sg.

ma» me. 1+5 J. T. Bendor-Samuel. 1965. p. 50. 1,6 Cependant le vocalisme a est attesté par Rattray en vagala : man et en tamprusî : main.

47 Les Indications de ton sont très Incertaines dans les listes dressées par

le

nous ne les

R. P. Girault ;

reproduisons que par scrupule d'exactitude.

140 Le ton est hypothétique ; mais le P. Bon Indique que la voyelle est Ici "accentuée”,

ce qui semble corres­

pondre à une élévation de la voix.

1+9 L'Interrogatlf de la classe ::0/E n’a qu'une forme wv, à la fols adjectif et pronom.

50 G. Manessy. Adjectifs épithètes et adjectifs conjointe dans les langue» voltaïquee.B.l.F.A.N.

XXVI B, 3-4,

1964 ; pp. 505-517.

J. Zwernemann, 1967» p. 146. 52 L'adjectif numéral "un" dodoâ (Zw. )/didwa* (BS) comporte également un premier terme do/di- ;

cp.

lyele -du

"un", qui est, lui, précédé du pronom de classe.

53 II faut en outre signaler qu'en kabrè et en lamba, le syntagme à second élément nyin-

peut être employé en

apposition au substantif : kab. sunay suw nymka "l’oiseau à queue Cbuw)". En lyele, une construction analogue fournit des ordinaux : bellye nyaao "second", beto nyamo "troisième" etc. 514 SI, en delo par exemple, plusieurs substantifs, appartenant à desséries étymologiques dont les membres sont

en kabrè, lamba, tem, kasem, nuna, lyele de même classe, présentent le même suffixe, on en déduira que ce suf­ fixe est en delo le représentant du suffixe de classe attesté dans les langues précitées.

55 J. Delord. Communication personnelle.

36 Ainsi "père" : kabrè ja, janaa, bago tata, tatana ; "mère” kabrè do, dona, kas. nù, nïna etc. 57 Cette différence pourrait être d'ordre prosodique ou démarcatlf. Sauf en gurunsi oriental,

le

traitement

phonétique des deux suffixes est Identique. La restitution de deux phonèmes ::A et "A’ dont le second ne serait

Institué que pour rendre compte du comportement particulier du suffixe de la classe **BA ne paraît pas

Justi­

fiée. $0 La discordance entre le pronom î:DE' et [e suffixe "-NE ne confirme pas le postulat de l'Identité originelle

du pronom et du suffixe de classe. Tout au plus peut-on constater qu'elle est analogue

à celle que l'on cons­

tate entre ::BE/0 et ::-M0, ce qui autorise à Imputer cette "1 rrégularlté" au "gurunsi commun". 59 "Feuilles" en IV. B. 3. est fldo (cp. IV. B. 1-, IV. B. 2. hêto) ; la sonorisation de ::T à I ' 1 ntervocal 1 que

est fréquente dans cette langue (cp. IV. B. 3. faden, kab. fattn "drogue, talisman") ; réalisé en cette position [r].

au

demeurant ’*D y est

101

60 La classe ga comporte également en lyele un certain nombre de noms à suffixe -e, mais on peut établir, dans un grand nombre de cas, que ces formes en -e proviennent de la classe de ; ainsi

pour

"lièvre" zveme,

ga/se, cp. kas. zoni, zona, de/ya, nu. G. zùme, zùmi ; pour "sol r" dedene, dedAnse/de des e, ga/se,

zomse

cp. kas .