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French Pages [180] Year 1969
GABRIEL MANESSY
k
éthode comparative à un groupe de langues voltaïques
SELAF ■ PARIS 1
KLINCKSIECK, dépositaire 1969
LES LANGUES GURUNSI
SOCIÉTÉ
L’ÉTUDE
POUR
DES
LANGUES
AFRICAINES
PL
GABRIEL MANESSY
v- I
LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques
Publié
avec le concours du
Scientifique, du CEDEV Société
de
Centre National
de l'Université de
Linguistique de l'Afrique
de la
Liège
Recherche et de la
de l'Ouest
1969
University of Colorado Libraries-Boulder
© SELAF — Paris, 1969
AVEPLISSEMENT
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exemples de la langue ou des langues étudiées
sont
dans l ’ ouvrage
emploi des caractères "Letter Gothic",
évidence par
ciauX) seule la sphère "Symbol 12"* comprenant les grec et certains symboles mathématiques3 est
mis
Pour les signes
en
spé
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Ces
signes sont les suivants ; Signes mathématiques +
X
ô
Alphabet grec a B r y A
Signes divers
6
£ >
0 oo
A V
A
n e X K À P
§ t
V
(
H
f 1 2 3 etc*
Nous prions le lecteur de bien vouloir nous en excuser.
A et
BIBLIOTHEQUE DE LA SELAF
Sous te titre tr Butte tin de la SELAF u *
tes numéros suivants
ont
paru: Année 1967 I.Gtadys GUARISMA
2 . Marcel GROSS
3 .France CLOAREC-HEISS
4 .Nicole TERSIS
Année 1968 5 .Claude HAGEGE 6 .Suzanne PLATIEL
7 .Marie-Paule FERRE 8 .Jean-Pierre CAPRILE
9 .Paulette ROULON 10.Nicole TERSIS
Esquisse phonologique du bafia ( tangue bantou du Cameroun méridional)-2ème éd. Essai pour une phonologie du boule (lan gue kwa de Côte drIvoire)-épuisé. Essai de phonologie du parler banda-tinda de Ippy (tangue du ss-groupe Oriental du groupe Adamaua - Oriental famille Bénoué-Congo*parlée en République C e ntrafricaine)-épuisé. Essai pour une phonologie du gurma.Lexi que gurma-français (tangue gur du Nord Togo)-épuisé. Description phonotogique du mbum (tangue du groupe Adamaiva * famille Bénoué-Congo parlée au Cameroun centre-ouest)-épuisé. Esquisse dTune étude du musey (tangue des confins tchado-camerounais*famille Tchado-hamitique) Deux langues tenda du Sénégal* basari et bedik(groupe de tr Ouest-Atlantique* fa mille Bénoué-Congo). Essai de phonologie du mbay. Emprunts arabes en mbay(tangue sara*groupe soudanais-centra1*fami1 te nito-saharienne *par tée aux confins du Tchad et de ta RCA). Essai dfune phonologie du tyembara (dia lecte sénoufo)-langue gur de Côte dTIvoi re). Le parlé dendé:phonologie* lexique * em prunts ( tanguevéhiçutaire nito—saharien ne du groupe songhai*parlée aux confins du Niger*du Dahomey e t du Nigéria).
9 Depuis 1969,nos publications portent le titre "Bibliothèque de la SELAF" sous lequel sont déjà parus ou paraîtront les numéros suivants: II. Claude HAGEGE 12.-13. Gabriel MAEESSY 14. France CLOAREC
I5.Gladys GUARISMA
16.Luc BOUQUIAUX et R.PUJOL
17.Geneviève CALAME-GRIAULE
Esquisse linguistique du tikar(Cameroun) Langues gurunsi(étude comparative) I. Banda-linda de Ippy.Phonologie. Déri vation et composition - II.Les modalités personnelles dans quelques langues oubanguiennes(discours dire et-discours in dire et ) Etudes bafia:Phonologie.Classes d'accord Lexique bafia-fronçai s. Lexique botanique des Isongo (population de langue bantou de République Centra fricaine) Le thème de l'arbre dans les contes africains.
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sée à: SELAF - 5 rue de Marseille , 75. PARIS 10. (France)-Tel. 208. 47-66
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LES
LANGUES
GURUNSI
Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques
INTRODUCTION I .2.
1,3. Bîb Iiograph ie 1.4. Sources
4
1.5. Abréviations 2.
CORRESPONDANCES PHONIQUES 2.1 . 2.2. Les consonnes
2.2.I. Consonnes initiales
2.2.2. Consonnes finales 2.2.3. Palatalisation 2.2.4. Phonèmes consonantiques du gurunsi commu n
2.3. Les voyelles 2.3.1. Correspondances
2.3.2. Alternance vocalîque
2.4. Les tons
*
12
I. INTRODUCTION
Il a été souvent affirmé que la méthode comparative historique, telle
qu’elle a été élaborée au cours du siècle dernier par les
Néo-grammairiens,
était inapplicable aux langues de l’Afrique occidentale. Le demi-échec de D.
Westermann1 et le caractère aventureux de certaines
tentatives postérieures
semblent confirmer cette opinion.
Ces essais malheureux sont pourtant instructifs si rallèle avec les résultats obtenus dans le domaine bantu
on I es met en pa par
C.
Meinhof ,
A.E. Meeussen, M. Guthrie et beaucoup d’autres "bantouistes”. La
différence
n’est pas dans la méthode, ni même dans la nature des matériaux mis en oeuv re, presque toujours de date récente et souvent, au temps
de C. Meinhof
moins, inégalement sûrs et précis, mais dans les caractérîstîques
du
lan
des
gues examinées. Celle de la famille bantu sont typologiquement sembIabIes,et
elles ont en commun une morphologie extrêment complexe et
développée. L’er
reur de D. Westermann a sans aucun doute été de supposer que l’Afrique
sou
danaise étant de superficie comparable à celle de l’Afrique bantu, sa
cou
verture linguistique pouvait être d’une cohérence analogue. Il faut en
réa
lité, pour retrouver dans l’ouest et probablement aussi dans le centre
d u
continent des conditions équivalentes à celles du domaine bantu, s’intéres ser à des aires beaucoup plus réduites, depuis longtemps empiriquement déli
mitées : celles de langues mandé, atlantiques occidentales ou voltaïques par exemple. Dans certaines de celles-ci,la situation est à certains égards plus favorable qu’en zone bantu, parce que la différenciation des langues y e s t plus accentuée, la parenté typologique moins évidente, et que le risque
est
donc moins grand d’imputer à l’état de langue originel les effets de conta -
mination qui résultent inévitablement du contact prolongé d’idiomes de struc ture semblabié.
Nous avons choisi, pour cette première tentative, le cas des langues gurunsi. Ce terme, entendu au sens que lui a donné
désigne un ensemble de parlers répartis en deux groupes
particulier 0.
principaux,
Kôhler2,
I ’ un
oriental et traditionnellement nommé ”tem”, dans l’est du Ghana et le centre
du Togo, l’autre, dit "gurunsi" ou "grusi" par la majorité
des auteurs3, s’
et, en
étendant de part et d’autre de la frontière septentrionale du
Ghana
Haute-Vol ta, jusqu’au-delà de la Vol ta. Ces deux groupes sont
séparés
une double zone de langues mossi et gurma. En outre quelques
ilôts
par
gurunsî
subsistent au sud, en pays guang : degha, mo, vagala, chakali, tamprusi.Cet
te dispersion géographique est recoupée par une dichotomie typologique : une
partie des langues dans les deux groupes principaux du moins
comportent
un
système de classification nominale dont les autres ne possèdent plus que des vestiges isolés11. Notre enquête a porté sur tous les parlers
pour
lesquels
des matériaux, de quelque étendue qu’ils fussent, se trouvaient disponibles,
a l’exclusion du kanjaga ou bulea ou buli, du kurumfe et du larhama dont
position est controversée5 ; soit, pour le groupe oriental : le
kabrè,
la I e
legba (IV.B.I.) et le kaure (IV.B.2.) de Koelle, le lamba, le tem, le kïamba (IV.B.3.) de Koelle, le cala, le delo, le bagô ; pour le groupe de l’ouest :
I’îsa I a, le kôâma (IV.C.I. ) et le bagbâlan (IV.C.2.) de Koelle, le
gouressi
et le sitî de Delafosse, le kasem, le kasm (IV.D.I.) et le yüla (IV.D.2.) de Koelle, le nuna, le lyele, le winyè (ko), le phwo (puguli) ; en
outre,
les
parlers ghanéens mentionnés ci-dessus : vagala, mo, degha, tamprusi,chakaI i. L'étude ici entreprise n’a pas une simple valeur
de
démonstration.
Elle constitue la première étape d’un examen méthodique de la "famille" vol
taïque qui portera d’abord sur les groupes les mieux définis (gurma, mossi dagbanî, senufo) ; nous espérons que les autres groupes moins fermement éta blis ("Atakora", "Banfora", lobi) et les langues isolées ( kulango,
bariba) seront plus faciles à situer en leur juste place une les résultats de cet examen puissent être confrontés un
reconnue
fois
l’articulation des ensembles précités. Notre souhait est d’autre
jour
bwamu ,
part
avec
que
ceux de
recherches parallèles poursuivies en d’autres domaines également favorables,
de telle manière que la classification généalogique des langues
négro-afri-
caines puisse être enfin fondée sur des bases scientifiquement partageons entièrement sur ce point l’opinion de D. Dalby :
sûres.
”that the majo-
rity of languages in sub-Saharan Africa are to some degree interrelated
been recognized by scholars for over a century. The nature of latîonship cannot be solved on the basis of the tradîtional
Nous
has
thîs interreclassification
of these languages, however, in whîch the same arbitrary unit of measurement has been used to cover widely differing levels of relatïonship ,
including
14 closely-knit groupings like Mande, diffuse groupings I ike "Kwa", and typological and geographîcal groupings like "West Atlantic". In the classification
of West African languages, there îs a need for some of the larger so-called "genetic" groupings to be broken down into more cohérent and
scîentîfîcally
established units, in order that the irterrelatzonehip of these doser grou pings may be examined in détail. If thîs is done, then there
the classification of West African languages may one day
is a hope that a valid con
make
tribution to our knowledge of African preh î story . "6
I .2.
réside
La première difficulté qu’ait révélée notre enquête constitution des radicaux restitués par la comparaison ; dans
la
en
presque
les cas, il s’agit de monosyllabes à voyelle finale ; de plus cette
tous
voyelle
est fréquemment soumise à alternance dans des conditions que nous ne
sommes
pas en mesure de préciser. Il en résulte que toute recherche étymologique se
-rait impossible si la comparaison n’avait d’autre objet que ces
Elle porte en fait sur des formes complexes insérées dans
radicaux.
paradigmes
des
communs à l’ensemble des langues considérées, ou dont on peut du moins déce
ler les vestiges dans les langues en question ; il s’agît principalement
système de classification des noms, et subsidiairement de mes de dérivation nominale ou verbale. D’autre part, les
du
quelques paradig
étudiés
radicaux
sont non seulement des "lexèmes", mais aussi des morphèmes grammaticaux , de
vocalisme souvent plus stable, et dont l’analogie de forme et
de
fonction
dans les diverses langues ne peut guère être tenue pour fortuite. Les
lexè
mes fournissent â la démonstration un matériau moins sûr en ce que l’évalua tion de leur degré de ressemblance sémantique demeure toujours ment subjective ; nous avons dû nous fonder sur la
tions, plus facile à constater dans le domaine du
inévitable -
concordance nom
que
dans
des traduc celui
du
verbe où "aller", "marcher", "venir" par exemple peuvent tout aussi bien re présenter trois unités lexicales qu’une seule. Même pour les
fallu tenir compte des enseignements de l’ethnographie
noms ,
il
a
autorisent I’i% dentification de "lune" à "mois", de "dieu" à "soleil", de "peau" à "corps" mais incitent à ne pas se satisfaire sans contrôle d’une
qui
désignation
telle
que "oncle” ou "main".
L’enquête a porté sur la totalité des matériaux utilisables, sans re-
15 cours à aucune liste préétablie telle que celles qui ont été proposées comme
inventaires du vocabulaire fondamental. Nous n’avons pas tenté de
regrouper
sous une même dénomination des parlers qu’on a lieu de croire très
proches,
sinon identiques, comme le degha et le mo, le chakali et le
n i
tamprusi ,
ceux qu’on pourrait tenir pour deux états successifs d’un même idiome, comme le kaûre et le kabrè ; il nous a paru préférable de les
entités distinctes, sous le nom qu’a employé l’auteur
comme
traiter
qui
les
a
des
décrits,
les identifications devant éventuellement résulter de l’étude et non antici
per sur ses conclusions. Nous ne méconnaissons aucunement l’étendue des
la
cunes que recèle notre information, ni le caractère incertain de beaucoup des données utilisées ; nous nous sommes efforcé d’en faire état chaque fois que cela était nécessaire et d’apporter beaucoup de prudence dans nos affir
mations. Notre propos est d’examiner successivement les correspondances pho niques et les correspondances morphologiques qui démontrent la commune
gine des langues considérées, puis de tenter de discerner
et
ori
d’interpréter
la répartion des sous-groupes à l’intérieur de la famille ainsi établie,
et
enfin de résoudre les problèmes d’appartenance que posent certaines langues, larhama, kanjaga et kurumfe. Dans tout ce qui suit, "gurunsi"
ou
"gurunsi
commun" désigne l’état de langue hypothétique d’où seraient issues les
lan
gues actuelles, gurunsi, sans guillemets, nommant par abréviation l’ensemble
des vingt six parlers énumérés sous I.1.
1.3. BIBLIOGRAPHIE BENDOR-SAMUEL, J.T., The Grusi Sub-group of the Gur Languages, West African Languages, 1965, 2, I, p. 47-55.
Journal
of
DELAFOSSE, M., Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire et dans les régions limitrophes, Paris,1904 (ch. VI Les langues mossî-gourounsi). KÔHLER, 0., Compte-rendu de Handbook of African Languages, II, 1952-1953, in Africa und Ubersee, 37, p. 187-190, «} KOHLER, 0., Zur +erritorIaIgeschîch+e des Bstlichen Nigerbogens, Bassler Archiv, 1958, Bd. 6, p. 229-261. 4« KOHLER, 0., Gur Languages in the Polyglotta Africana, Sierra-Leone Language Revieülll, 1964, p. 6-73.
LAVERGNE de TRESSAN, M.de, Inventaire linguistique de l'Afrique Occidentale Française et du Togo, Mémoire I FAN 30, Dakar, 1953, p. 84-89. MANESSY, G., Rapport sur les langues voltaïques, in Actes du second colloque de linguistique négro-africaine, Dakar, 1963, p. 239-266.
16 MANESSY, G., Evolution de la classification nominale dans les langues gurun si, in La classification nominale dans les langues négro-africaines^ Colloques internationaux du C.N.R.S., Paris, 1967, p. 207-224. NICOLAS, F.J., La question de l'ethnique "Gurunsi’' en Haute Vol ta Africa, 1952, 22, 2,p. 170-172. SWADESH, M., A preliminary glottochronoIogy of Gur Languages, West African Languages, 1966, 3, 2, p. 27-62.
( A.O.F.)
Journal
of
TAUX 1ER, L., Nouvelles notes sur le Mossi et le Gourounsi, Paris, 1924.
WESTERMANN, D., Die Grussisprachen im westlichen Sudan, Zeit. f. Kolonial sprachen, 1914, IV, 3, p. 161-180 ; 4, p. 312-332 ; V, I, p. 45-76. ZWERNEMANN, J., Sha 1 1 we use "Gurunsi” ., Africa, 1958, 28, p. 123-125. WESTERMANN, D. and BRYAN, M.A., Languages of West Africa. Handbook of Afri can languages II, London (Grusi, p. 61-63 ; Tem, p. 68-70).
1.4. SOURCES - bagbâlan (IV.C.2.) * KOELLE, S.W., 1854, Polyglotta Africana, chanic Reprint of the Original Edition, Church Mîssïonary London, Fourah Bay College, 1963 (PoI.).
- bago
Photome Society ,
(ba.) WESTERMANN, D., 1933, Die dreï Dialekte des Tem in Togo : Delo, Cala und Bago, Nach Aufnanmen von A. Mischlich. M . S . 0 . S. XXXVI, 3, p. 7-33.
-cala (ca.) WESTERMANN, D., 1933. ■m - chakali (chak.) +- BENDOR-SAMUEL, J.T., 1965. - degha
-delo
(de.)
DELAFOSSE, M. , 1904.
(del.)
WESTERMANN, D., 1933.
- gouressi
(gou.)
DELAFOSSE, M., 1904.
- isala
(is.) y, k>c>si ; is. narjtyoa, nanty>se ; kas. na-
ndyoa, nândywe ) a un correspondant en tem (cct^ cay, case ; k>gya, k>gyase , "tsétsé”) et en delo (c>, c>se). La série "mouche" comble, en quelque sorte,
pour ces deux langues, la lacune que laissait subsister la série "sang" ; d’
autres encore ("s’asseoir", "demain", "souhaiter", "foie" etc.)
permettront
de mettre en évidence l’existence dans les autres parlers d’une consonne cor -respondant à celle du kabrè, de I’îsa I a, du vagala, du lyele et de
confir
mer la réalité de la concordance postulée.
Une correspondance générale, c’est-à-dire concernant I ’ ensemble
du
groupe gurunsi, n’a en effet été considérée comme sûre que dans la mesure où
elle était fondée sur des concordances observées dans plusieurs unités lexi cales distinctes : les parallélismes constatés entre le nom du doigt et
ce
lui de la main, de la tête et du cheveu, du sein et du lait ne sont pas pro
bants, parce que dans certaines langues, l’un des deux termes est
vraisem -
blablement dérivé de l’autre. Les listes données dans le tableau IV
sont qu’à titre d’exemple, et non de démonstration ; certaines
ne
le
affirmations
qu’elles n’illustrent pas entièrement sont justifiées par l’analyse de maté
riaux qu’il n’est pas possible de publier ici.
Toute
correspondance générale est représentée par un symbole. L’ ap
plication rigoureuse de la méthode exigerait que ce symbole fût purement al* gébrique ; il y aurait cependant quelque pédantisme à désigner par X ce qui
est représenté par n dans toutes les langues sans exception ; nous avons préféré, dans un tel cas, le symbole *N. Il n’en reste pas moins que,dans la perspective qui est la nôtre, des phonèmes correspondants en
des
langues
supposées apparentées sont réputés constituer l’inventaire des formes prises dans ces langues par un même phonème de l’idiome ancestral. Le choix
d ’ un
symbole, s’il n’est pas purement arbitraire, est en lui-même l’ébauche d’une hypothèse sur la nature de ce phonème initial. Or cette hypothèse n’est
ici
un
ou plu
sieurs états intermédiaires de la langue étudiée et de discerner le
sens d’
guidée par aucun document ancien qui nous permettrait de saisir
»' 1
l
une évolution ; seul fait exception le recueil de S. KOELLE qui pour le
ka-
brè, le tem, le sisala et le kasem procure des données souvent utiles,
mais
très fragmentaires, datant d’un peu plus d’un siècle. Nous sommes donc
con
traints de nous fonder sur la concordance des sons actuels et sur
ce *
peut suggérer la phonétique générale : ainsi symboliserons-nous par
concordance observée entre des consonnes labiales qui, dans
la
que B
la
plupart des
langues, sont des occlusives sonores (ou douces ?) : b, bien que ce b
soit
apparemment en variation libre avec p en kabrè, IV.B.I. et IV.B.2.
cor
responde à w en lamba ; il est plus vraisemblable en effet que b
transformé en
w
dans une seule langue, plutôt qu’un
w
et se
initial en b
toutes les langues sauf une. Etant donné qu’il existe trois séries
de
soit
dans
cor-
respondances où b, p, w, h, f figurent en proportions variables, nous af fecterons à toutes le symbole *B , mais à chacune un indice numérique dif férent : *B1S *B2,
cont i n ue s, se ront
; deux autres, constituées presque exclusivement d e * et ; une autre enfin, dont presque tous les mem-
bres sont
Pour la commodité de l’exposé, nous désignerons ces
m, par
séries par le terme de "labiales”, d’autres par ceux de "dentales", de
"pa
latales", de "vêlai res”, de ”Iabio-véI aires" ; ces étiquettes” tout comme les
symboles eux-mêmes, n’ont pour l’essentiel qu’une valeur d’abréviation. Tout ce qui vient d’être dit vaut évidemment pour les correspondances
vocalîques
comme pour les consonantiques. 2.2. CONSONNES L’analyse des documents en notre possession montre que le
traitement
des consonnes est différent selon que celles-ci sont à l’initiale d’une base
(morphème, lexème simple ou élargi, "libre" ou en second terme de
composé),
à la finale d’une base (du point de vue morphologique, il s’agit alors
d’un
élargissement) ou à l’initiale d’un suffixe. Ce dernier cas ne sera pas exa
miné ici, car l’évolution des phonèmes y est déterminée non seulement
les processus phoniques ailleurs constatés, mais aussi par les
par
transforma
tions du système suffixal dont le sort est lié à l’évolution de la classifi cation nominale prise dans son ensemble9.
22 2.2.I. Consonnes initiales 2.2.1 . I . Labiales * * M (7, 2, 3). M, représenté dans toutes les langues par m , est attesté de façon sûre dans un petit nombre de radicaux, parmi lesquels celui du pronom de la première personne du singul îer, *M E / A.
*Bn (43 53 6, 753 783 793 80), Cette formule est fondée sur la con cordance de nombreuse formes de même sens et de même structure qui compor tent à l'initiale une consonne initiale bi-labiale et non nasalisée. Cette consonne est dans toutes les langues b-, sauf en lamba où on a régulière ment w- et en kabrè, IV.B.I. et IV.B.2. où on trouve souvent p- au lieu de b- ; l'interchangeabilité de ces sons est d'ailleurs expressément indiquée pour le kabrè (radicaux "cou”, ''chèvre”, "pierre", etc.). A l'initiale d'un second terme de composé *Bj_ demeure en principe représenté par b, sauf en isala où il l'est par w ; IV.C.2. a en face de bfa "enfant", wfa "fils" ç|ui H lustre probablement un traitement analogue après le possessif, dans mcwia, mwïa "mon fils". Font difficulté : ba. vuna, via "enfant" et del. wan, wapse "cou" (IV.B.3. bana, bâzi ; is. banna ; vag. bapa etc.), peut-être explicables aussi par un phénomène de sandhi. Enfin "moustique" qui est en kabrè p>dxw (ku), p>dm (e), p>tu (tu), en I V.B. I . p>duyo, en IV.B.2. p^rûgu, p^tu, en lamba wato, wat3, en IV.B.3. bâdûo, bat, présente en tem un gb- initial : gb>do, gb>de (ke/te) d'autant plus surprenant que I'ana logie des formations morphologiques laisse peu de doute sur l'identité des radicaux ; les bases b>l-/b>m- de même sens sont bien attestées en gurunsi occidental et dans le groupe isala. * B2 *8 3) est Ie symbole d'une formule complexe, quoique ferme ment établie î en kab. x ou h , apparemment en variation libre et probable ment transcriptions d'un même son, ou f ; en IV.B.2., h ou f ; en IV.B.I. et en lamba, h. Le principe de distribution de f et de h dans les deux premières langues n'a pu être défini ; h est de beaucoup le plus fréquent; f apparaît dans le nom de la lune : kab. fenay, fenasx, ka/sx, IV. B. 2. fin>ya (cp. tem fena, fenâse ; ph. phènâ ; tamp. pene) et dans celui du chapeau : kab. filay, filasx, ka/sx (cp. tem fxxlci, fulâse, ka/se : kas. yipuga, yipwi, ka/se) ; cependant pour ce dernier, le dialecte laze du kabrè fournit la forme attendue : hilay. Les autres langues orientales : tem, IV.B.3., cala, delo, bago ont f; en IV .B.3. ,y pourtant, x est attesté dans xole, xola "veine, tendon" et h dans hûenâ "lune" (cp. la. hxmdo), ce qui suggère un traitement particu lier de *Bp devant voyelle postérieure arrondie ; mais "chapeau" est fulâ, fûlaz. Le delo substitue à f w devant o. Dans toutes les autres langues, le représentant de *B£ est p, sauf en vagala où il est h.
*B3 (103 113 12), La correspondance entre h en kabrè (noté par fois x), IV.B.I., IV.B.2. et lamba, f en tem, IV.B.3., cala, delo, bago, p en isala, IV.C.I., IV.C.2., winyè, phwo, vagala, mo, et v en kasem, IV. D. I., IV.D.2., nuna et lyele est fondée sur un très petit nombre de séries dont deux : "houe" (avec les séries annexes "labourer", "euItivateur","champ') et "feuille", sont relativement complètes. Il est très peu probable que I ' une et l'autre illustrent un même lexème : l'analogie qu'on pourrait être
23 tenté de supposer entre deux objets plats, minces et larges (le fer de houe et la feuille) n’est pas ici pertinente, puisque la concordance s’établit en fait entre le radical du nom de la feuille et celui du verbe ”Iabourer”,dont "houe", "cultivateur" et "champ" sont dérivés. La régularité de cette con cordance a d’autant moins de chance d’être fortuite qu’elle est confirmée par quelques séries bien documentées, telles que "vent" ou "tirer". La rare té de ces dernières est peut-être due à une faible fréquence du phonème hy pothétique dont h, f, p, et v, seraient les représentants.
* Fj_ (13, 14) est représenté par f dans toutes les langues ( siti et chakali exceptés, pour lesquels les données font défaut), sauf en kabrè IV.B.I.,IV.B.2. et lamba où le son correspondant est dans la grande majorité des cas h. Cependant "respirer" et "respiration" (ou "âme") sont respecti vement fez, feziy et feziw, fezin (ku/è) en kabrè, "respirer" : féseye en IV.B.I., vésâ en IV.B.2., "âme" : fisu, fisen (ku/nyï) en lamba ; comparez tem vesû, vesini (ke/te) "âme", del. feve "souffler", ba. fese et I y. fyse "respirer", etc. L’équivalence entre f et h a déjà été signalée en kabrè et IV.B.2. à propos de *B2 ; elle est illustrée ici encore par le nom gui désigne le savon : kab. h>h>, h>h>naa ou f>f>, f>f>naa (e/ba); IV.B.2. >h> et 5h>ya, la. h>hao, IV.B.3. fof>, ba. f>k>^; elle paraît être con firmée par le rapport qui s’établit entre tem furu, furini et kab. huyiw, huyin "soufflet de forge" (formes, malgré les apparences, exactement homolo gues) d’une part et le verbe correspondant "souffler" (au soufflet)" qui est fos en tem et fet en kabrè. f et f sont en variation libre en IyeIe devant i. Le fait est d’ail -leurs expressément indiqué par le R.P. Nicolas10.
* F2 w, tyake etc., d’où toute la+alîsation est absente. Peut être faut-îl en conclure que ce que nous symbol isons par *C a été, dans un état ancien du "gurunsi", une séquence de deux phonèmes, une occlusive post-palatale et une voyelle d’avant. *C
*Y (44, 45, 46, 74}. La correspondance entre radicaux à initiale y est bien établie pour toutes les langues, sauf le siti et le gouressi.Ce pendant, devant une voyelle antérieure fermée, on trouve parfois h ou 0 au lieu de y- attendu en IV.B.3., isala, winyè, phwo, vagala, degha, mo, tam prusi, chakali et nuna, du moins chez certains auteurs (cf. 46 "sein"). Le nom de l’esclave dérivé d’un radical yo, "combattre" attesté en gurunsi oriental est transcrit en isala hw>m>, hw>ma par Girault (cp. IV.C.l. y>m , IV.C.2. yôrna) et par le même auteur zomo, zoma en phwo ; il est probable qu’il s’agit là de l’interprétation d’un groupe yw- (ou d’une initiale la bial îsée yw) attesté en lyele : ywom, ywoma. Si cette explication est exac -te, il faudrait interpréter comme *ywade la forme wüàre donnée pour "hi vernage" en phwo (cp. IV.B.I, yolma, IV.B.2. yôlum, IV.B.3. yolma) dont seraient issus IV.D.I. yade, IV.D.2. yâde, kas. yâdc, yàdwâ par réduction de la séquence initiale. Les formes gou. nygmo et nu. G. nyumo, nyumà "es
26 clave" (mais nuna de Sapouî yon, yê, selon Zwernemann) témoignent sans dou te de la confusion fréquente entre vélarité et nasalîté.
2.2.1.4. 7e foires * K]_ (47, 48j 49, 50, 51, 52) est représenté dans toutes les lan gues (sauf le siti et le chakali qui n’offrent pas d’exemples sûrs) par une occlusive post-palatale sourde k. Cette occlusive est palatalisée dans des conditions que nous sommes incapables de définir : ainsi, en lamba, a-t-on kalo "lire” mais tyam3r "poulet" ; en kabrè le "préfixe" qui caractérise la plupart des adjectifs est ki- sauf dans cikpelu "petit", la palatali sation est particulièrement fréquente dans le groupe kasâm, IV.D.I., IV,nuna, lyele, sans pourtant y être de règle. Le caractère contingent de cette palatalisation est attesté par l’ab sence de concordance entre les différentes séries considérées. Si l’on pré tendait affecter un symbole à chacune de celles où un c dans une langue se trouve en correspondance avec k dans les autres, il faudrait instituer à peu près autant de symboles qu’il y a de radicaux où ce phénomène se mani feste.
* K2 (5S, 54, 55, 56). La correspondance ainsi symbolisée est fon dée sur un grand nombre de séries incomplètes, mais complémentaires, de for mes de même sens et de structure analogue commençant par k en kabrè, IV.B. I., IV.B.2., lamba, tem, k ou g en IV.B.3., cala, delo, isala, IV.C.I., IV C.2., winyè, phwo, vagala, la sonore étant plus fréquente, g en tamprusi, kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna et lyele. Nous n’avons pas d’exemples probants pour le bago, le siti, le degha, le mo ni le chakali, ce qu’explique suffi samment l’insuffisance des données concernant ces langues. Contrairement à *^1> *^2 nTest pas paI ata IîsabIe. * Ko (57, 58, 59, 60, 61). Un petit nombre de séries,dont les plus sûres sont celles qui groupent les formes désignant le sol ou le sable, le fer et la flèche (57, 58, 59), illustrent une correspondance entre k en ka brè, IV.B.!., IV.B.2., lamba, IV.B.3., h en isala, IV.C.I., IV.C.2», gouressI, winyè, phwo, vagala, siti, tamprusi, chakali, et k,paI ata Iisable en 1% en kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele. Les données manquent pour le tem,le cala, le delo, le bago, le degha et le mo. Si les séries "complètes" sont rares, celles qui illustrent dans le centre et l’ouest du domaine gurunsi la correspondance entre h et k sont au contraire abondantes. D’autre part, deux séries isolées, bien documentées et très homogènes en ce qui concerne la structure morphologique des formes qui les composent, régulières si l’on ne considère que le centre et l’ouest, échappent à I a correspondance en gurunsi oriental. Ce sont celles que constituent le nom de la femme et de l’oeuf dans les diverses langues. "Femme" (60) comporte en kabrè une initiale que J. De lord a trans crîte x (xadu)> h (hàlû), 0 (alu) et Groh h (halo) ; 0 est attesté dans toutes les autres langues orientales, sauf en lamba où l’on a yal, yala (cp "jeune fille" yala-yo, yala-wise). La correspondance entre kabrè 0, tem 0 et lamba y- est attestée par le nom qui désigne l’homme ou la personne dans ces langues : kab. èyû, Èyâà (Groh eo, eâ), e/ba, tem èro (ôro),èra (Groh iro, ira) e/ba, la. yir, yira, i/wa, et par celui du beau-parent : kab. eti etina, e/ba, la. yete, yetena, i/wa. Cependant on trouve un y- à l’initiale de mots kabrè qui, par leur sens, sembleraient devoir être,rattachés au ^ra dical de "femme" : "co-épouse" : y>d>n, y>d>ma, y>nd^n, y>d>ma, ndAi,nd>ma,
27 I
i i ।
। i
I f
t I
I
i I > f ? i
e/ba, (la. yado, yademna, i/wa), y>s>, y>s>na, e/ba, "beIle-mère",peut être yal "connaître, toucher une femme". "Oeuf" (61) est de radical yal- dans toutes les langues orientales sauf en delo où l’on a wae, w> ; l’élargissement -1 absent dans cette forme (comme en winyè : hà, harè) réapparaît dans IV.C.I. wulem (IV.C.2. hâl, halena, îs. hàlAn, hàla). On remarquera enfin que pour "sable" (57), le lamba traite l’initiale (anyinka, cp. kabrè kanyipa, IV.B.I. kanîpa, IV.B.2. kanyina, IV. B. 3. kanïya) comme l’est celle du nom de la femme en gurunsi oriental, sauf pré cisément en lamba. Pour confus qu’ils soient, ces faits ne peuvent être considérés comme entièrement fortuits. Notre hypothèse est que tous les radicaux mentionnés ci-dessus comportaient originellement une même consonne initiale,comme l’at testent les langues du centre et de l’ouest ; qu’en un état antérieur des langues gurunsi, cette consonne a été réalisée de différentes manières,selon des conditionnements qui nous sont inconnus mais dont témoigne par exemple en gurunsi occidental la palatalisation de l’occlusive vélairepour "flèche" "fer", "oeuf", mais non pour "sable" ni pour "femme" ; que ces conditionne ments étant abolis, l’emploi de formes dialectales pour "oeuf" et "femme" no -tamment a été généralisé sur toute l’aire orientale, sauf dans le dialecte lamba décrit par le P. Prost, celui de Kandé, qui est selon J. Delord " I a localité la plus au nord et la plus isolée parmi les villages lamba"11 . La correspondance entre k, h, et 0 suggère que la consonne originelle pourrait avoir été d’articulation glottale. Cette hypothèse, en l’absence de tout do cument ancien, est sans aucun doute aventureuse et le demeurera tant qu’elle n’aura pas été confirmée ou réfutée par l’étude des radicaux correspondants à l’intérieur de groupes apparentés au gurunsi.
2.2.1.5. Labio-vélaires
*r)M (62, 63). Une correspondance bien établie est constatée entre m en kabrè, IV.B.2., lamba et bago, nm en IV.B.I., tem, IV.B.3., cala,de lo, isala, IV.C.I., IV.C.2. (régulièrement transcrit gm par Koelle et mw par Girault), pw (aussi noté mw ou w devant voyelle nasale) en winyè phwo et degha, nm en vagala (nw chez Rattray), pw en kasem ( n devant voyelle d’arrière), IV.D.I., IV.D.2. et nuna, mw en mo, w (devant vo yelle nasalisée) en lyele. Sauf en ce qui concerne le kabrè, le lamba, IV.B. 2. et le bago, il est vraisemblable que ces diverses transcriptions symboli sent une même occlusive nasale â double articulation, labiale et vélaire. La correspondance n’est pas attestée en siti, tamprusi, chakali, ni en gouressi *KP (64, 65, 66, 67, 68). On constate, pour de nombreuses séries de formes de même sens et de structure analogue une correspondance entre kp en kabrè, lamba, tem, gb en IV.B.I., IV.B.2., gb (parfois kp) en IV.B. ( notant 3., cala, delo, bago, kp ou gb en isala, IV.C.I., IV.C.2., ’b très probablement gb) en winyè, kp en phwo (sauf devant e où I’on a kw) IV vagala, siti , degha, mo, tamprusi, chakali, kw ou W en kasem, I V.D. D.2., nuna, gw en lyele. Il ne semble pas que la distinction entre sourde ou sonore, là où elle est attestée, soit pertinente, ni qu’il soit possible d’instituer deux séries de correspondances rendant compte de cette double transcri ption. Les séries partielles illustrant, la correspondance *KP sont beau coup moins nombreuses en gurunsi occidental que dans les autres langues; ce
20
la peut être dû seulement à la difficulté qu’on éprouve en kasem, IV.D.I ., IV.D.2., nuna et lyele à faire le départ entre les séquences kw qui sont l’équivalent de kp en gurunsi central et oriental et celles qui résultent du traitement de u ou o après occlusive véI aire devant voyelle. Si les correspondants font défaut dans les autres zones, l’identification est im possible, alors que kp ou gb s’opposent clairement à k ou g en kabrè ou en isala. Il est possible d’autre part que kp comporte en gurunsi oriental une variante k devant u. Cette hypothèse est fondée sur la rareté des at testations de kp devant u en kabrè, sur l’apparente complémentarité de kp et de k dans les autres langues orientales (kp étant exclu devant u), sur l’existence de deux radicaux "tuer" dont l’un répondrait à la formule *KU2 et ne serait sûrement attesté qu’en gurunsi oriental, l’autre, de for mule *KPU2, étant commun aux autres langues, sur le rapport sémantique en tre "kapok" (kab. kpotu, la. kpahutS) et "kapokier" (kab. kumay, kumasi, la. kumpe, kumpese, "petit fromager" ; cp. "fromager" la. kumu, kum3n,kas. gùnUjgùnû, nu. T. gu, gunu, ly. gumu, gumde), et sur l’apparente corres pondance entre kabrè cikpaliw, cîkpaûin/cikpan, ku/è, IV.B.2. d/igbâlûyo, d/igban "ongle" et tem cikoloko, cikoloken, ke/te, IV.B.3. d/uk>lûyo,d/ûk>lin, de même sens (mais le bago a gb devant o dans nyongbol>, nyongboléne, également de même sens). A ces indices, qui n’ont valeur que d e présomptions, s’ajoute la difficulté qu’on éprouve à distinguer gb de g devant une voyelle vélarîsée, dont témoigne la transcription de Girault : g>na, g>$sà pour le nom isala de la calebasse, selon Rowland gbànâ,gbàns>n (cp . IV.C.I. gbâha, IV.C.2. gbâna, gbanâze).
*W (^5, 70^ 71). Les exemples de radicaux de même sens et de structure analogue commençant par w dans la quasï-totaIité des langues sont abondants. La correspondance est cependant parfois masquée par I a transcription h (en kabrè, tem, phwo, siti) ou 0 (en sïtî, phwo, degha , vagala, winyè, isala, IV.B.3.) de Ia"semï-voye1Ie" devant une voyelle d’ar rière. Les documents font défaut en bago, IV.C.I. et en gouressi.
Tableau I. Consonnes initiales de base.
I
50
2.2.2. Consonnes finales de base
Dans toutes les langues, le nombre des consonnes attestées en fin base est beaucoup plus réduit que celui des consonnes
Sur le plan
de la comparaison, on constate que très fréquemment des bases de même
sens
dont la consonne initiale et la voyelle (compte tenu des possibilités
d’al
ternance vocalîque qui seront étudiées plus loin) sont conformes aux formules
de correspondance d’autre part
établies, qui sont insérées,lorsqu* il s’agit
de noms, dans les mêmes classes, se terminent dans les diverses langues
par
des consonnes différentes ou par 0, sans qu’aucune concordance entre des sé-
ries parai lèles permette de déceler I ’existence d’une correspondance régu I î ère.
Tel est par exemple le cas de "blanc" (P) dont la base est en oriental (kab. kuhulumiyE, la. pvla), en phwo
(depolome)
tyihulOm, tem
mais en
-m
en gurunsi
kofulom, etc . ), en isala (kù-
en winyè (p>nrii)
en chakali (pumma)
en kasem (nap>na) et en isala même, selon Girault (p>mô). Réciproquement, des bases différentes (en ce sens qu’aucune
formule
de correspondance ne leur est appIicable) , mais de contenu sémantique
iden-
tique, comportent parfois I a même finale : ainsi de "corne” en gurunsi orien
-ta I (kab.
nyillîn
yxliw, yil\n, ku/è ; la.
yil 3, yin, ku/nyi) et en isala: nyile,
(tabI . VI, 81). Enfin il arrive que des bases de sens différent, mais ayant un
sémantique commun, se terminent par la même consonne : hayaa, e/ba, "donateur" (où runsi) tem
y
correspond à
doro, darâ, e/be, "dormeur", isala
r
dans kab.
hayu,
dans les autres langues gur napâr>, mparaba "cultiva -
teur". etc. Tous ces faits sont interprétés comme la preuve que les consonnes question n’appartiennent pas au radical, mais en sont, du point de
en
vue mor
phologique, des élargissements. Selon toute vraisemblance,ces élargissements
ont, ou ont eu, fonction dérivative, mais le fait n’est démontrable que dans le dernier cas ci-dessus examiné.
Il est manifeste que l’établissement des formules
de
correspondance
est dans ces conditions plus difficile que pour les consonnes initiales. Les exemples analogues à celui de "serpent" (26) dont la base se termine par
-m
dans toutes les langues où elle est attestée, sauf en kasem (Ra. deo, dena ) et en kabrè au sens de "python" (duw, dun9 ku/è), sont rares. On a dû procé
31 der ailleurs par juxtaposition de séries complémentaires ; les
recoupements
sont d’ailleurs suffisamment nombreux et, sauf
suffisamment
exceptions ,
clairs pour que les formules de correspondance puissent être tenues pour sû res . *M (9, 20, 26, 30, 35, 56, 58, 59). La correspondance ainsi dési gnée est largement illustrée dans la plupart des langues sauf en sîtî ; ce pendant les exemples de -m recueillis en vagala, mo et tamprusi sont e n fin de premier terme de composé devant une consonne labiale et ne sont donc pas probants. Cette correspondance s’établit entre des formes terminées par m dans toutes les langues (sous la réserve ci-dessus indiquée), sauf en kasem, IV. D.I IV.D.2. et dans les dialectes nuna décrits par J. Zwernemann et E Bonvini où l’on trouve régulièrement n au lieu de m attendu. L. Girault don -ne en nuna les mêmes bases avec un m final. Il importe de préciser que la correspondance : (kas., IV .D.I.,IV.D.2., nu. Zw.) n = m (autres langues) ne concerne que les formes supposées héri tées.; la substitution de n à m n’est pas actuellement automatique en ka sem où l’on trouve quelques exemples, tous verbaux, de m final : layÀm?layam, layama "rassembler”, kara, karam, kama "lire” (respectivement radical perfectif, imperfectif) ; dans le domaine du nom, -m est toujours une réa lisation de -nV en finale absolue (”tête” yugu, yüniyyün/yum ; " lièvre ” zoni/zwam, zona, etc.).
*N (6, 18, 76). Les attestations de n en fin de base sont nom breuses dans toutes les langues et la correspondance facile à démontrer. En revanche, un problème est posé par l’existence en cette position de -n dans certaines formes nominales et verbales et, pour ces dernières, de finales vocal iques nasales. En ce qui concerne le verbe, -n est très probablement la réalisa tion de /n/ en finale absolue en cala, delo, bago, isala, IV.C.I.,et IV.C. 2. où ni n ni V ne sont attestés en cette position ; on peut tenir pour "voyelle d’appui" le e qui apparaît souvent après n (ca. fone "tirer" , ba. fene "dormir" ; is. lune "être profond", yune "être gros", IV. C.l. d/one "prendre" ; IV.C.2. d/una, de même sens, comporte probablement I e morphème a,post-verbaI, de parfait). En kabrè, IV.B.I., IV.B.2., lamba; winyè, phwo, kasem, nuna et vagala, -n s’oppose à -n, mais il est presque toujours possible de mettre en parallèle la base en -n avec d’autres bases de même sens en -m ou -n , ce qui rend vraisemblable l’hypothèse d’une con -traction (m + g) ou (n + g), le dérivatif -g étant lui-même bien at testé, de même que la possibilité de cumuler les élargissements. Le problème, pour le nom, est différent en ce que -n final de base par définition, en position présuffixale, donc rarement en finale absoI ue (les suffixes 0 étant peu nombreux). L’étude des noms à base en -n monqu’en règle générale des noms de même radical sont attestés ailleurs avec une base en -m ou -n ; ainsi par exemple "oreille" kab. kparnw, IV.B. >11 -gbamini , IV. B.3. -gbagbanüyo, IV.B.2. -gbanu, -gbanen, tem gbamin. Comme pour le verbe, l’hypothèse d’un cumul d’élargissements mu alors vraisemblable. Dans quelques cas, la base en -n peut être de forma tion secondaire ; ainsi en va-t-il très probablement de ban- "cou" en isabana, banaze en face de ban-tîne I a : bannâ
32 bana, bazi (*ban.ga, *ban.se), IV.D. I . et I V.D.2. ba (*ban), kas. ba, etc. Enfin -n apparaît à l’intérieur de quelques formes isolées et inanalysa bles, ou sûrement empruntées, telle la base kpan- commune aux langues orientales où elle désigne l’âne ou le cheval, qui est d’origine guang (Nawurî, Sa I aga kpana). Reste |e cas des bases CV ; dans les noms, en position pré-suffîxaIe il s’agit toujours de la contraction d’une voyelle radicale et d’un élargis sement n, mis à part le cas fréquent de la nasalisation d’une voyelle par une consonne nasale précédente. Sous cette même réserve, V dans les bases verbales doit être interprétée comme Vn : en îsala, Girault transcrit régu lièrement par une voyelle nasale ce que Bendor-SamueI et Rowland écrivent Vn ("s’asseoir” G. ha, B.S. h*n ; "se coucher” G. po, B.S. p3n ; "marcher" G. va, B.S. vèn, etc.) ; en winyè,phwo, kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna,lyele, vagala, siti, degha et mo, Vn et V sont en distribution complémentai re, le premier devant voyelle, le second en finale absolue. Cependant, e n kasem /en/ et /in/ demeurent (g) et (i) devant le morphème a d ’ împerfectif ("tousser" kwé, kwé, kwea, "vieillir” kwi, kwi, kwja, etc.). De l’ensemble de ces faits nous concluerons que symbolise la cor respondance générale entre les attestations de n dans les diverses langues mais que n peut être réalisé sous certaines conditions et dans une partie des parlers considérés comme une nasale vélaire ou comme une résonance nasa le affectant la voyelle précédente. Il importe toutefois de préciser que cette affirmation n’est valable que dans une perspective diachronique et qu’ elle ne met pas en question le statut phonologique qui a pu être attribué aux unités phoniques n., n, V dans telle ou telle langue déterminée. *D (?23 73). *D symbolise la correspondance entre y en kabrè et r (vibrante apico-aIvéoIaire ou (r) à un seul battement) dans celles des autres langues qui fournissent des exemples probants ; tel n’est pas le cas du gouressi, du siti, du tamprusi, du chakali, ni du IV.D.2. Le choix du symbole est fondé sur les observations suivantes: r n’est nulle part initial de base, sinon par un effet de sandhi, en tant que réa lisation intervocaIique de /d/. Réciproquement, d n’apparaît en position non-initiale que dans des conditions partîcuIières : au début d ’ un second terme de composé, ce qui est le cas le plus fréquent ("après-midi" ly. dedsns, dedânse, ga/se ; kas. dàdââné, dSdaanâ, de/ya ; nu. nâdéni, nâdénè, de/ya ; is. R. dïdànZn» mais Zw. dana, tem dâninà) ; dans les formes à redoublement (ly. dudulu, dudûli, wa/re "naja") ; dans des mots sûrement empruntés ou qui, n’ayant pas de correspondants dans les autres langues gu runsi, sont suspects de l’être (surtout en gurunsi oriental : ca. dede, adide, delo dede, âde, ba. didere, adena "sein" partout ailleurs ^YIpL) ; après n (la. hundo, hundase "lune", tund3, tuna "poisson", tem tinde,tina même sens) ; comme résultat d’une contraction entre 1 et r (kab. yide,yila, la. yid3, yila "nom", de *yil.re, yil.a, de/ya) ou entre r et r ( tem fede, tara "houe" de *far.re, far.a ; cp. delo fâre, fara). L’enquête à laquelle nous nous sommes livré laisse en suspens, pour la plupart des langues, un petit nombre de problèmes non résolus, concernant des formes dont l’origine ou la structure ne nous sont pas connues : ainsi de kab. lidiye, lide/lida ou liitiyê, liitèee, di/a, tem lida, lide, ke/ te "argent, eau ri", ou de tem fudû, fidini "igname" en face de kab. heys , hc, dx/a, de même sens. Le tem possède une finale d de base verbale q u i s’oppose à 1 fbèdè "ôter", bele "briser") aussi bien qu’à r (cà/càde"re-
chercher”, dosi/dosire "rêver”), mais qui présente la particularité de n’a voir aucun correspondant en kabrè, alors que les parallélismes sont fré quents pour les bases en -r, -1 et -t ; les verbes kabrè de même radical que les verbes tem en -d sont généralement en -w (caw, cawy "chercher” ). Il est possible que cette finale d résulte de la- contraction d’un dériva tif r avec la consonne finale d’une nase déjà élargie, mais nous sommes hors d’état de le démontrer. Une difficulté plus grave est proposée par le kabrè où I ’ opposition de d à y (y, t>k, IV.B.2. d>yu, la. to J*tow toku, ca. t>w, del . taw /'s’asseoir" kab. cày, cak, IV.B.i . caya, IV.B.2. kake, la. ty>w, tyake, IV.B.3. cowo). Il a été institué, à l’initiale de base, deux formules de corres pondance, et *K2, la seconde étant caractérisée par la réalisation so nore des occlusives vêla ires qui la constituent en gurunsi occidental e t *K
55 dans une partie des langues du centre et de l’est. Nous n’avons aucun moyen de savoir si le comportement de *Ki et de *Kp est identique ou différent en position non initiale ; il est possible que le trait qui les distingue y soit neutralisé. Aussi, dans le doute, symboIisons-nous par *K, sans indi ce, la correspondance ici évoquée. *W (29> 45). Dans toutes les langues gurunsi, sauf en kasem,IV. D.I., IV.D.2., nuna (à une exception près citée par L. Girault : t5bê "éternuer",peut-être verbe composé), lyele et peut-être gouressi, on trouve e n fin de base -b ou -w. Ces deux consonnes alternent dans des séries étymolo giques parallèles, sans qu’aucune concordance régulière permette d’ établir une formule de correspondance rendant prévisible leur apparition ; soit "acheter” et "mourir” : kab. yab, yakt et sib, siki, IV.B.I. yâba et séwa, IV.B.2. yâba et seba, is. y>Ba et su/suba, IV.C.I. yâwa et sewa, IV .C .2. yâwa et sowa. De plus, -w et -b coexistent en kabrè, IV.B.I., IV. B. 2., lamba, cala, îsala et peut-être delo, IV.B.3. et phwo, et aucun principe pho -nologique de complémentarité n’a pu être défini. Cependant, lorsqu’on dispose pour ces langues d ’ une documentation suffisante, on constate que, presque toujours, une base en -w apparaît dans la série où est attestée une base en -b ("épine” : is. s>b>, s>b>sun,win. s>bè, s>brè, tem sowa, soute,ke/te, la. sewur, sewa, de/ya ; "mortier” : ca. s>be, delo sewyé, sewyése, tem s>wore, s>w>, de/a). En îsala ” ache ter” est y>pa pour Funke, yâbè pour Girault ; "marché", dérivé du radi cal verbal, est yauwa, yause chez le premier auteur, yaba, yàosé chez le second ; le parallélisme des formes de pluriel suggère que le b de la for me de singulier donnée par Girault est équivalente à la séquence uw notée par Funke, et résulte de la contraction de celle-ci. Cette hypothèse rend compte de l’existence en kabrè de verbes à perfectif en -b et imperfectïf en -k dont le second est à peu près sûrement le résultat d’une contraction w + y (ou y + y) ; yab, yaki, par exemple, devrait être interprété comme *yaw.w, yaw.y. Notre hypothèse est que -b fînaI de base est toujours une création secondaire des langues où il est attesté et que seule est pertinente pour notre propos la correspondance entre les bases se terminant par -w, corres pondance symbolisée par *W.
Tableau II. Consonnes finales de base
36
W
N
kabrè
m
n
s
s
g/y
n
s
I amba
n
s
g/y
tem
n
s
g/y
ca I a
n/n
s
g/y
de lo
n/n
s
n/n
s
n/n
s
n/n
s
n/n
s
bago
m
w
g/y
gouressi
w i nye
n/
phwo
n/
s
n/
z
vagaI a
(m)
g/y g/y
n/
degha
n/
mo
(m)
n/
tamprus î
(m)
n
n
n/
s
chakaIï kasem
g/y
IV.D.I.
IV.D.2
nuna
n n/m
n/
s s
w
57 2.2.3. Palatalisation Il a été fait allusion dans ce qui précède à la présence
inopinée
dans certaines langues, à l’intérieur de séries de correspondances
apparem
ment sûres, de variantes paI ata Iisées de la consonne attendue. L’étude de ce
fait a exigé une longue enquête dont nous ne pouvons publier ici que
I e s
conclusions, nécessairement provisoires en raison de l'indigence
notre
de
documentation sur beaucoup de points. Le phénomène a été constaté pour les séries
*3, *3
*32, *Bg,
s
*Sj, *Kj, *£3, principalement en isala, IV.C. I., IV.C.2., wînyè, phwo,kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna et lyele ; il est rare en kabrè, IV.B.2., lamba,
va-
gala, sîti, mo, tamprusi, chakalî et, pour autant que nous en puissions
ju
ger, inconnu ailleurs. Il ne paraît pas possible d’expliquer dans tous les cas la palatali sation par le contexte phonologique ; ainsi, en lyele, la palatalisation des
copsonnes, fréquente devant vant
o n i a ; on a
mais pourtant
e et i, ne se produit pas automatiquement
kolo, kwâle "gui (Loranthus sp.)",
kyobo,kyabre "fonte" et
kiore,
IV.C.2.
kiôre
kare "aigre, acide','
kyam, kyama "flèche" dont l’initiale
dans d’autres langues est conforme à la formule que oourquoi "huit" partout d’initiale
de
*T
De même, rien n’ expli
est en isala
alors que "abeille" (21) qui illustre la
respondance est dans ces langues respectivement
IV.C.I.
t/odi,
tui (cp. "miel"
cor
même
to), to et
ton. De tels exemples pourraient être aisément multipliés.
Si l’on renonce à une interprétation synchronique des faits évoqués, on est conduit à y voir les vestiges d'un mécanisme aboli. Deux questions se
posent alors : ce mécanisme étaît-îl de nature phonologique (modification de l’articulation consonant1 que dans certaines conditions aujourd’hui disparue^
ou morphologique (alternance de phonèmes palatalisés et non palatalîsés
o u
surimposition d'un"phonème suprasegmentaire" de palatalisation pour signaler une modification de sens ou de fonction)? doit-on le considérer comme un dé
veloppement propre aux langues où iI a été constaté ou bien comme une carac
téristique du "gurunsi commun" conservée dans une partie des langues
seule
ment ? Nous ne sommes pas en mesure, dans l’état présent de notre i nformatî on,
de répondre à la première question. Quelques indices permettent d ’ ébaucher une hypothèse sur le second point ; tout d’abord, si le "gurunsi" avait dis
posé pour certains radicaux de deux formes, l’une à initiale
palatalisée
,
38 I 'autre non palatalisée, on s'attendrait à retrouver parfois ces deux formes
en concurrence dans une même langue, de même qu'on trouve fréquemment un mê me radical avec diverses vocalisations ; tel n'est pas le cas, chaque langue
ne possédant en règle générale que l'une ou l'autre des deux formes
suppo
sées. D'autre part, la continuité de la zone où le phénomène est
constaté
(isala, y compris IV.C.I. et IV.C.2., kasem, y compris IV.D.I. et IV.D.2.
,
nuna, lyele, winyè, phwo) suggère plutôt l'hypothèse d'une "aire d'affinîté"
d'un phénomène de contamination. Pour le kabrè et IV.B.I., il n'a été relevé qu'un seul exemple (respectivement
*T et *S), pour le lamba deux (*K^),pour
le siti deux également (*T et *Kj_), un pour le mo (*D), pour
tamprusi
le
(*S) et pour le chakali (*S). Il est théoriquement possible enfin
cer
que
taines langues aient emprunté à d'autres et partiellement adapté â leur pho nétisme des formes "paI ata Iîsées" ou "non-paIataIisées" ; c'est ainsi que J.
Delord justifie en kabrè la palatale "irrégulière" de face de très nombreux adjectifs en
cikpélu
"petit"
ki-. Cela expliquerait que la
palatali
sation soit plus fréquemment constatée pour certains radicaux (tabl. "mouton" ; tabl. VI
103
e n
IV
"eau" ; "un" ; "huit" ; "haricot" ; tabl. IV
7 50
"poule" ; 59 "fer") que pour d'autres.
2.2.4. Phonèmes consonantiques du "gurunsi commun". Vingt-deux formules de correspondance consonantique ont été établies Un des postulats de la méthode comparative historique est que ces correspon
dances impliquent l'existence d'autant de phonèmes distincts dans le
parler
d'où les langues actuelles sont réputées issues. H n'est pas nécessaire
d'
ailleurs de supposer que ce parler ait été un idiome homogène,mais seulement qu'il a existé en un temps
et en un lieu indéterminés une structure
lin
guistique commune à un ensemble de dialectes dans le domaine de la phonolo gie
comme dans ceux de la morphologie, de la syntaxe et de la sémantique. Ce postulat autorise en principe une tentative de reconstitution
du
système phonologique originel. Nous sommes en fait très mal armé pour y pro
céder, en l'absence de tout témoignage sur l'orientation des changements que ce système a subis dans les diverses langues gurunsi. Les tableaux I
et
II
montrent qu'il ne s'est produit à peu près aucune modification entre le mi lieu du XIXème siècle et nos Jours dans les groupes kabrè-lamba, tem, isala,
et kasem-nuna par rapport à IV.B.I.-IV.B.2., IV.B.3., 1V.C.1.-1V .C.2. et IV.
39 D.l.-IV.D.2. ; or nous ne disposons pas pour ces langues de matériaux
anté
rieurs à I'ouvrage de Koelle ; pour les autres, les sources sont toutes plus récentes, et certaines étroitement contemporaines.
Les hypothèses que nous pouvons former sont donc fondées sur
des
vraisemblances, et par conséquent très largement subjectives. Il est
proba
ble que ce qui est représenté par une même consonne dans la totalité
des
langues actuelles possédait une articulation semblable en "gurunsi commun” . *B^ réalisé presque partout
(b)
s'oppose à
qui est
*B2
[p] , sauf en gu
runsi oriental où il est une spirante labiale ; nous admettrons que le
*b,
mier est originellement
le second
*p,
le passage de
pre
(p) à (h)
en
kabrè et dans les langues voisines pouvant s'expliquer par la nécessité
d e
sauvegarder l'opposition alors que la sonorité avait cessé d'être distinctive est d'tnterprétation hasardeuse ; il s'agit d'une consonne labiale, oc
*b3
clusive au centre du domaine gurunsi, continue aux deux extrémités et difféente des deux précédentes : peut-être semblablement
*F^
est
est vrai
*f, *F2
*v. Un même raisonnement, par analogie et él imination,
*3^, *S2, et *S3 ; *Sj_
plique à
. Si
s'ap
est partout une sifflante *s, les deux au
tres sont apparemment des fricatives dentales, susceptibles de se transfor -
mer en occlusives palatales, notamment dans les langues où sif ;
*S2
et lyele,
*0,
*B3
est
est représenté par une sourde en kasem, IV.D.I., IV.D.2., *S3 par une sonore ; nous proposons de restituer pour le
pour le second
*ô.
étant probablement
*K^
sations sonores sont fréquentes, serait
(p. 17) I'interprétation par
*k,
occlu nuna premier
*K2, dont les réali
*g ; çious avons suggéré pour
*7. Le caractère monophonématique de *C
*K3 n'est
pas étymologiquement assuré (p. 15) ; nous poserons cependant par prudence un
«c.
*KP et *t)M sont certainement
*kp et
s devenus
kw et nw dans le
groupe kasem. Le "système" consonantîque ainsi restitué se présenterait comme suit
(*M) *p (*B2) *b (*B1) *4> (*B3)
*f pXpaArAn, cp. Ra. pepaa,pepaare) ; il est fréquemment au voisinage de con sonnes rétroflexes et dans des positions où, en vertu de I'harmonie vocal îque, l’assimilation de timbre est automatique. Au demeurant, la transcrïption n’est pas toujours parfaitement cohérente22. Enfin, en aucun cas, il n* est constaté de correspondance entre des formes comportant /A/ en vagala,/3/ en kasem, /A/ en sisala, ce qui exclut la restitution d’un phonème "gurunsi" dont ces voyelles seraient les représentants. La comparaison incite à penser, bien au contraire, que ces "phonèmes" sont les réalisations "centra Iisées" d ’ unités phoniques très diverses : u ("enfanter" kab. lui, vag. lui, î s. 1A1), e ("savoir" : ca. jen, delo jen, win. jeme, îs. dgAn), ^("étoi le" : chak. wilii, ph. wilyé, vag. t/mt/xnwxlx, is. t/èntjTànwAlAn ), a ("bâiller" : is. G. hâsï, ph. haye, win. hàbre
(*02)
Ce système est différent de ceux que l’on trouve en kabrè, en
sala, en kasem et en vagala en ce qu’il ne comporte pas d’ordre central.
i En
ï
revanche, pas plus que dans ces derniers, la nasalïté ni la quantité
n ’ y
44 sont des caractéristiques pertinentes. Les seuis exemples sûrs de
voyelles
nasales que nous ayons rencontrés dans nos documents se trouvaient dans
des
séquences consonne nasale + voyelle ou voyelle + consonne nasale présente ou virtuelle
( (v) = /Vn/). Les exceptions concernent principalement des voyel
les au contact de fricatives vélaires (cf. 1V.B.I.
fixe est G.
tulôyo "boue” où le suf
-oyo) ou des transcriptions fautives de
final (cp. nu.Zw. yun
-n
pré
yuo "tête"). Aucune correspondance (sauf dans le cas des séquences
citées) n’a été constatée entre les voyelles nasalisées des différentes lan gues. Il en va de même pour les voyelles "longues" à deux exceptions
qui relèvent de la morphologie : la marque de la classe vocal ique de timbre
*BA
près,
est un suffixe
qui présente la singularité de résister à l’harmoni
a
sation vocal ique, alors que le suffixe
*-A
de la classe
normalement. J. De lord note en kabrè ce suffixe
-aà
*YA
s ’ y
prête
et interprète le
mier élément de cette séquence comme une "voyelle d’appui” permettant
pre
I a
réalisation de la modulation tonique. De même,iI est possible que le traite ment différent de
dans "femme” (60) (où
*K^
dans "oeuf" (61) (où
a
a
présente une variante
est de timbre stable)
e t
e) soit déterminé par la gé
mination de la voyelle dans le premier radical. Ces part icu Iar ités propres à
certains morphèmes n’autorisent évidemment pas à supposer en "gurunsi”
l’e
xistence d’une opposition phonologique entre voyelle brève et voyelle longue
Il n’est pas possible de déterminer si l’harmonie vocalique
at
testée dans plusieurs langues gurunsi s’exerçait en "gurunsi commun",la con
vergence de témoignages actuels n’impliquant nullement que le phénomène soit hérité : on le constate tout aussi bien, en des formes analogues, dans
des
langues qui ne sont ni gurunsi, ni même voltaïques. Tout au plus peut-on di
re que les conditions dans lesquelles fonctionne l’alternance vocalique (cf.
ci-après 2.3.2.) n’indiquent aucune affinité particulière entre
voyelle
de
même degré d’aperture ou de tension.
2.3.2. Alternance vocal ique radicale. L’étude comparative montre que très fréquemment des radicaux
d e
même sens, dont l’initiale consonantique est conforme à une formule de
cor
respondance d’autre part établie, présentent dans les diverses langues où ils sont attestés des timbres vocal iques différents.
Soit par exemple le nom de la mère ; Koelle donne pour IV.B.I.deux
45 na et (mon)do
formes :
("ma mère") dont la seconde ne se retrouve, à notre
connaissance qu’en IV.B.2. :
mondô, en kabrè
do, pl.
mais dans cette dernière langue avec un vocalisme
dona
D. I .
(n)na, IV.C.2.
na, nase,del. na, na>
nà, “na, ** nànmà, ph. *** na ; mais le kasem a nu, pl. mna,IV.
(me) nan, wîn.
V
na, naba, de.
nu, le nuna
enu, 1V.D.2.
nû, et Delafosse fournit pour le sîtï,
ne "femelle" ; le kabrè possède aussi
degha et le gouressi
,
i : di, pl. dîna. La pre
mière forme est au contraire largement répandue : ca.
is. La. nan, 1V.C. I . K “nawa (La. na), ly.
et en lamba
I e
kinew, kinen'Ja-
nimal femelle". De tels cas sont nombreux, et la variété des vocalismes con sidérable. Trois caractères cependant sont communs aux faits examinés.
Tout
d’abord, la distribution des timbres vocal iques entre les différentes
lan
gues n’obéît à aucun principe décelable. Il a été impossible, en particulier
d’établir dans ce domaine aucune formule de correspondance : si l’on croire un moment que le lamba répondait régu Iièrement par dans les autres langues ("éléphant" kab.
tuw, tun, tem
tu, tur etc., la.
ludu, del .
luru, lura, etc., la.
suw, sun, tem
kab.
su, suni, îs.
attesté
tu, tuni, is. batun
ti, tin ; "forgeron"
batuse, kas. tuu, tuuru, ly.
lûre, lura, kas.
i au u
pu
a
kab.
lide,lida ; "pintade" :
suvn, suunvn, las.
sugu, suni/sun, etc.
(jemar)si, (jemar)sin), cette hypothèse a été ruinée par d’autres séries
la.
i ou u
où le lamba a
hiw, IV.B.2.
kab.
ordures" : kab. pûli).
en correspondance avec les langues précitées ( "dix"
hiwu, la.
fi, mais kas.
hiu ; cp . is.
hude, hula, la.
huud^, huula, kas.
fug9 ; "tas
puru,purru, ly.
d’
pulu,
En second lieu, les variations de timbre sont, dans les cas qui nous
intéressent ici, inexplicables par la phonologie des langues considérées; la
preuve en est aisément administrée lorsque le même radical présente des
vo
calismes différents dans une même langue sans qu’on puisse invoquer aucun phénomène d’assimilation : "poule" est en kabrè
maw, comme en tem où ils sont respectivement
sem, on a
coro, cèni "poule" (mais
ci-
u
à "miel"
tun
A
kali-
kelimbérè et kalimbao ; en ka
dans
câbia "coq" ; le kasem affecte le vocalisme
kelimiye, mais "coq"
i
cicàré "oeuf de poule") à "abeille"
mais
tiw, tin,
X
qui comporte le meme suffixe, propre a la classe
e t
e,
que
tin précité ; toutes les autres langues ont le même vocalisme pour "miel "et "abeille" y compris les parlers les plus proches du kabrè (IV.B.I . ton e i tô ; IV.B.2.
ton
toto et to, ton ; lamba
titS et ti, tin ; IV.B.3.
etc.) ; cependant Westermann cite pour "miel", en kasem, téyo
to et
to,
alors
46 que Zwernemann donne
pour "abeille". Enfin, il est
im -
possible d’assigner une fonction précise aux variations de timbre dans
les
toorô et toa, t^e
langues où elles sont constatées ; elles signalent certes fréquemment des ac -ceptions diverses d’un même radical, comme le montrent les exemples ci-des sus, mais on les rencontre tout aussi bien dans les deux formes,
et pluriel, d’un même substantif : ainsi de
de nyin
d>n, déne "serpent" en nuna (cp. kas.
"tête" en lamba (cp. kab.
nyea), de
coro, cèni
t>nü, tanin "peau" en IV.B.3. (cp. tem
nô, tasà ; nu.
kasem,
dom, doma) de nyu
nye, nyese, del .
nye,
tonu, tonini ; îs. G. ta-
tano, tana), et surtout du nom de l’enfant ou du petit,
est très largement attesté avec les vocalismes
u et i
double souvent celle des marques de classe : tem
bu, bia
"poule" en
di, duna, ly.
nyuw, nyun ; ca.
singulier
mais îs.
bie, bisxn, win.
dont I ’
bu, bia, delo
bye, biri, ly.
qui
opposition
bu, b£a,kas
bi, bia, vag.
bié,bizi
etc. La conclusion que suggèrent cette incohérence générale et ces
pa
rallélismes partiels est que le "gurunsi commun" a connu un procédé d’alter nance vocal îque, qui servait peut-être à la dérivation et dont les
vestiges
subsistent dans les langues actuellement parlées. La reconstruction de
ce
système d’alternances est d’autant plus difficile que les correspondances vo -caliques sont elles-mêmes souvent incertaines et que les radicaux "à alter
nance" sont inégalement représentés dans les différentes langues gurunsi. L’ échantillon que nous avons pu constituer compte 72 unités ; nous y avons re* levé 44 cas d’alternance binaire, 24 d’alternance ternaire et 4 d’alternance
à quatre termes ; ces nombres n’ont évidemment qu’une valeur d’approximation
puisque nous ne sommes jamais sûrs de disposer de tous les exemples pertinents
et qu’une enquête plus étendue pourrait faire apparaître pour toute
alter
nance binaire un troisième ou un quatrième terme, comme pour tout radical ré
-puté "stable” une alternance ignorée23. L’étude des alternances binaires suggère une répartition du lisme "gurunsi" en deux ordres, l’un antérieur" :
*^2’ *°1» *Û2>*A
*1^, *I2, *E,
voca
I 1 autre
étant étranger l’un à l’autre ; *A
al
terne en effet avec chacune des autres voyelles, alors que les voyelles
an
postérieur :
térieures n’alternent qu’avec les postérieures24 (et réciproquement) et avec *A. Dans ces I imites,foutes les combinaisons possibles sont représentées,Ies plus nombreuses étant
*l/*U25 (18),
*I/*0(9), puis
*I/*A(5),
*U/*A n, ku/è
m>w
enfant Emadc amala
ka/si
mire
anmala/mela
me si
med3 m31a de/ya
m3s3 amedo amela de/ya
moyo I amba
mir mia, de/ya
tem mêla
yo wise
bu b£a, e/be
meze
*mala
meb>
bu bia
bago
*mile mina
*miiri mia
mi AsAn
vuna via
mop >ma
mese
mopulan
bïa
mi/an mizena
mômpulôman
bîa
w i nye
m>rdân m^rdarè
mie meri
phwo
mire mine
vagaI a
mi zi
gouressi myi
-bye -bo
degha
mo
mme
tamprus i
misa
chakaI i
mn si
bie I
I
kasem
momwe momwa de/ya
IV.D.I.
nuna
mina
mSmpona
bu b la
moe
mumpôna
bu
mui mia
mômptfana
bu
mi mie
m>p>ne
-by 3 -b i
myel myela
mele mêla
bi bia
55
8 . I g name
mouton
chevre
5. fils
kabrè
bxyalv biyalaa,E/ba
péri péri,
IV.B. I .
bu
pÜnu
hïwalo
IV.B.2.
buya
pônu
hëu
e/e
xew xen,
e/e
tem
féwu fEni ke/te
fudu fidini ke/te
fudû fidin
IV.B.3.
bu
fë fën
ca I a
bu baie
fe fen
de I o
hire hE heer he
w>n w>n,i/nyi
I amba
h£ye heÈ, di/a
( f e— )
fe
bago
îsala
bi bàlà
buna bbnaâ
pièsé pièséé
pïXn pia
IV.C.I .
bi
piene
pia
IV.C.2.
wfa
bône -,buna ,bune *
pi/a pini
pina
gouress i
arnbye
bu>
w i nyè
bye biri
bunno bugnï
phwo
bio bïsèbilè
bùno bunie
pyero pyeni K. 0» peno perie
-pyè -pirï K pie pia
piezi pieza
bu h{â
peru
P* pe
vagaI a
s it i
bi
bol>
degha
bye/bi
bono
mo
pisa pisi
tamprusî
chakali kasem
bt)nu bum, ko/te
pia pé, ka/se
pi pia, de/ya
pîa
IV.D.I.
bu
bo-k^
(pa-)
IV.D.2.
bu
boM boni b>n b>n
pea p£ / • pl> p£l
boA» bon, wa/ne
pira pisi ga/se
nuna lyele
byo
bia
S
x >
pi pia
54
kabrè
lamba
9. blanc
10. houe
II. feuille
12. vent
(ku)hùlviniyè
hakuw hakin ku/è
xayxw xatu, ku/è
helim, bu
holümâ
agoy>
hSto
(e)holma
hârügo hato
(tyi )hul9m
haro hat9 ko/t e
(ko)fulom
féde farâ, de/a
fâ(w)o fâte ke/te
(kû)folom
fede fâra
f£o fado
fol en
folmai
Ia
wolem
fefelim fefelima, e/be
fâre fâra
fare
felen fefet>
o
IV.C.I
po
(kù)pùlâ
pire pxresin
pApaAn^ ïApàÀrAn
(ku)pola
pire
pare
(kô)pûla
pure purêze
pepân peparo
p>mù p^b^rï
p$ përi
pyè pyèr
peo pemi
(de)polome (dè)polomâ
p>y> p>niè
pepho pephoro
apyo âpyoà
huno
par
panhu
peu
pulumo
pale
(da)pele
i nyè
aIa a
papo
(k>n)p>n
rus i
(ka)pl9m pui a
varo vànd nâ)p>nâ ko/de nâ)pwe, ka/se n>)po
IV.0.2. na
lyele
n9 )po (nâ)pa
v>> v>>ro ko/te
varo
uf>r>
vâro vanu
v^o v>ro
vàro vànâ ko/te
vo v>ro, ko/te
vô vor, wa/re
55
16. épaule kabrè
hiw hin» ku/e
hazay
hem. bu
âsoya
hSsaya hâsasi
hiwu/hiyu
lamba
hiu/hyu
fem
tem
fû ca I a
(hamu hamân)
hem, bu
famû famin, _£ ke/te famu
fomfo
pan pamo
fomfon
bain bàme
famini famin fâmû famen
vano vanme
bago
fîro f3nn3
va vâmba
vakome vakôma vako/e
IV.C.2. gouressi
wape> waperi
w i nye
wàgbùlîe wagbùliô
fifir>
phwo
vagaI a
degha mo
tamprus î
chakaIi kasem
fuga
IV.D.I
fûya
fiya, ba
v>n> vano,ko/te van
fuya nuna
lyele
fua
mv>n mvan
fuma
van vçns ko/te
/im /ima,mo/ba
vo vome/vweme wa/ne
56
17.
chien
18.
main
19. doigt
20. viande
21. abeille
kab ré
ha^ hâsi, ka/si
nési, si
niyé née, di /a
nantù, tu
tiw tin, ku/s
IV.B. I .
h a va
nin
nimbîre
nânto
tô
£
IV.B.2.
haya hasi
(ni/i)
nire në
nando
to ton
I amba
h> hase ka/s i
ni ni
niir ni, de /y a
nant 3
ti tin, i/nyi
tem
fa fase, ka/se
none nose
nika nisi ka/ se
IV.B.3.
fa fâzi
(non nôzi)
ca I a
pa pase
to tone, ke/te
A
nika nizi
tô ton
nyebe/nyibe
nane
nyenba nyenbase
nyemb £ nyembia
nane
J
de I o
ba base
bago
va vase
isala
vâh& vâba
nisÀn
nâniïn nanie
nàmia
tui tüià
IV.C.I.
va
na-
nani
namëa
to
IV.C.2.
va vaze
(nésan nésena)
nânin nânina
nâmîa
ton tôro
gouress i
nonge
w i nyè
vanà vàr
nà
nànyibyè 'nànyibirï
nam à nabrè
twé tûri
phwo
va varc
ns nero
ncme nènîro
nàmùr> nàmuriè
tùme
vagaI a
noni
si+i
noni
degha
nâma
mo
non
tamprus î
vaha vasa
ningal
n amptin
chaka I i
vaa
nen
namputii
kasem
nua nw£, ka/se
nwam nwôna, de/ya
toa twe, ka/se
IV.D.I.
nunu
tuye
IV.D.2.
nünu
tôa toro
nuna
nao nee, . de/ya
toa twe ; ka/se
lyele
nam nama, mo/ba
tua tur, ga/se
57
25. manger
26 serpent
22. miel
23. e lephant 24. trois
kabrè
tun, e
tuw tun,
IV.B. I .
tSh
tu
IV.B.2.
tôto
tu tüh
(na)déso
dom dummâ
I amba
tita, ta
ti tin, i/nyi
(nau)tisa
dam d3mna, i/wa
tu tuni, ke/te
(nao)doso
di
dôm domâ, e/be
tu tûn
(néo)doso
(dô)
dom dommâ
tù
(a)tôro
di
dom dôme
tu tùne
(a)tooro
di
dom doma
( na)toro
di
dômena dômba
tem
IV.B.3.
tô
ca I a
de I o
téb>
bago
dum dumâa, e/ba
(na)tozo
tum
isala
to
bat un batuse
toro
df
dÀmÂn dAnnâ
IV.C. 1.
tôno
bât un
tere
di
dem
IV.C.2.
tun on
but un butuni
tore
di
dom an donna
(ba)toro
di ■•
gouress ï w i nyè
tu
tu tuni
(~)ts
d>mo d>mmà
amïdio
dùm> domiè
vaga I a
di
dom doma
s î 11
di
tuo tune
phwo
tolo
degha
di di
mo (a)tora
tamprus i
di
dom doma
di
chakaI i
di dia di
di duna
(n )ta
di
duno
(n)t>/ (n)tôa
di
dunu duna
tu tun, ko/te
(*)t>
dî d^
d>n déne
tu tur, va/re
-to
gyi gyua gyi
dom doma, mo /b a
kasem
tooro, te
tuu tuuru, ko/te
IV.D.I.
tu néya
IV.D.2.
tu nüva
tu J* tû türu
nuna
t>r>, te
lyele
tur tura
58
27. bois
kabrè
day dasx ka/sx
pintade suw sun,
tasi
29. mourir
30. oiseau
sxb sxkx
sumay svmasx ka/sx
sewa
sumoya
seba
I amba
daga dase, ka/se
tem
(den dase ) ka/se
-sin) i/nyï su s uni, ke/te
dan dazi
as 3mo as3mas9 ka/se
se sem
s imika sinusi
zem
simiga simïzi
bago
(dane dase)
isala
da das£
gyinébu^ gyinebuse
sun suna
simia suun suunun
su
da
sewa
dàkùma
sowa
da
suati
w i nye
gyen gyenne gima gimeze
sebi
g line gibri
japune japuôre
sibie
azugyo azûrûbè
zima zime
zumbee
phwo
daye dàrê
vaga la
(da- )
s xu
da
sewe
dare
sewo
gimye
mo
siuwe
dsumbîe
tamprus i
s3u
zxmibi
chakaIi
sxwa
zinbie
degha
samu samin
dij im ajimbe dan dase
gouressi
semûyo samûyu samin
seb seke
ca I a
chauvesour î s
kasem
daa de
IV.D.I
suo sunie
sugu suni ko/de
zuna zuna
zunzuno zunzuno, ko/te
de
zuna
zen
IV.D.2
(men)dâ
zuna
nuna
da dae, ka/se
su sun, ko/te
d/iôn giomu n9zu
I yel e
d> dar
su sun, wa/ne
zua zwi zyu zir, wa/re
59
34. piquer
savoir
36. entra iI -
Ii èvre
debout
kabrè
sim sin
s >b s>ki
lot u
kosuna
sepa
(ledu)
IV.B.2. I amba
(lotu)
sBmba
tem
asu/asyo asise,ka/se sim
se sem
(lodu) ca I a
semae
bago
gyen/jen sem
isala
gyan
lobé a
ser]
lùoblin lùobiè
loruna) gouressi w i nyè
jeme
phwo
vagala
zum
degha
gye
mo
d3Îm£
tamprus i
z im
chakal i
zima
kasem
kye
kyomo
kye
àtyumu àtyumiè t/uumA
tsini
i
z>ya zoa
lo
zoni zona
^loyo loro, i ko/te
za*0 zwe «e , de/ya
lir3
IV.D.I
nuna I ye I e
zo zoa zwe
zweme zomse ga/se
60
38. forger
37. rac i ne
39. boire
40. fumée
41 . sang
ny>w ny>wy
ny>si, si
calim, bu
kabrè
lide lila di /a
IV.B.I.
(de)lîla
ny ôy o
ny>s
d/alum
IV.B.2.
1T de iTla
ny>
ny>se
kialom
I amba
(ti)lida luw (ti )lila
nye
nyis3
j alem
tem
lide lila de/a
nyô
ny^zi
nyo
nyenfo
ny>/nyQ
nyose
IV.B.3.
lu lum 1
(ti)lide (ti )lTra
ca I a
de I o
>lut luk
I I
lile lila
; lu
bago
isala
ny> nàpùlun napAlo
I V.C. I .
luki
I
IV.C.2. gouress i
ny>
nuasAn
t/alÀn t/âl a
nyôa
nyuase
keal
nyûa
nyuaze
kîâl kïâlena
ny> ny>rï
kyamu kyaméni
nyore > nyoriè
kyemâ kyeliè
ny>z i
t/aal
nyo r t
w i nyè
wyo
phwo
.nyo I I I
vaga la
iny» I
siti
.nyo
degha
Lnyo
mo
de lu
tamprus î
lur
ny>sa
tsal
chaka I 1
luti
nuasi
tsal
nyoà nyoè
dyaana, ba
kasem
t/al
lu lùgâ lua K
IV.D. I .
nyô
nne
giâna
IV.D.2.
ny>
nyüe
giâna
nuna
nyo nyôi nyo à
nywe
dyenâ, ba
I ye I e
nywe
nyer
gyal gyala, mo/ba
i
•" ■ " ■
42. mouche
kabrè
43. s’asseoir! 44. marché
cay cak
kiyakuw kiyakri, ku/è
IV.B.I.
d/aya
IV.B.2.
I t
L i
k>c>y k>c>si, ka/s i
...... ।--------
45. acheter *vendre I
K
yab yaki
yids yila, di /a
kuyago
yâba
yïdc
kake
kuyako
yab a
yïr€ yela
ayuko ayukun
yab yake
yid9 yila, de/a
ya yam
yelè yclâ, de/a
I amba
ajeo ajese, ka/se
ty>w tyake
tem
ca case, ka/se
ca cao
IV.B.3.
d/>wo
keako kêan
ca I a
ca
keyâ/geya
*ya *y>
keya
*ycm
yauwa yause
yâbè, *yâllè
de I o
c> c>se
kyaa
bago
isala
46. sein
nantyoa nanty>se
éle éla
IV.C.I.
yâwa yâwa
IV.C.2.
yâwa yâweze
yâwa, *yâwe
yàbà yàbrè
yàbe, *ycbe
phwo
yàyâ yàràyê
*yorè, *ya
vagaI a
yawa
*yoo
*yawâh£
yilÀn
yila
ïyal ïyal ïyalena
gouress i w i nyè
ky>e kyerï
siti
degha mo
il
tamprus i
hil
chakaIi
lia (?) dye dyena
yaya yé, ka/se
yaye yaye yaya
yélé yélâ, de/y a
IV.D.I.
d/aya
yaya
yaye
inyele
IV.D.2.
gîen
yaya ye
yéye
nyïle nyïla
gya
V> yéi, ka/se
(?) y> y>
yélè yélà, de /y a
gyom
yâ yer, ga/se
ye ye ye
yil yila, de /ne
kasem
nuna I ye 1 e
nândyoa nandywe
nandyua nandywi
62
47. venir
48. lire
49. aile
50. pou Ie
51. coq
kabrè
k>m k>n
kal kalxy
kew ken kv/ e
kelimiye kelime,dx/a
kal x maw kalxman ,ku/è
IV.B.I.
kon
karumbîre, kâmbîre
kamb ây o
IV.B.2.
g>n
kâlemûre kâleme
kalem>yu
lamba
kam ko
kalo
jamar jami
jampar j surpaya
tem
kon
kalà kalé
kyelo kyel3n ke/te
IV.B.3. ca I a
k>/k>n
kal a
de lo
kwan
kal a
bago
konse
Isa I a
k>
IV.C.I.
ko a
IV.C.2.
koa
kalimbâo kelimbérè kelimbc ,de/a kalimbane, ke/te kalunbîre kalombâo gegyem gegyeme
kesimire kesimina karâmà
kàna kansAn
kàle
kye kyer
gouress i w î nyè
ko
phwo
k>ni
kÿ kSeni
koeba koèbâlà
kàkero
karmi
vagaI a
kee
siti dyale
degha mo
tamprus i
chakaIi
kâra karém kârma
kasem
IV.D.l.
d/iabt>
goâne
IV.D.2. nuna lyele
tyorô tyèni, tyâbio ko/de tyâbè rô
karâ
kiSro kiêhu
kiat£ a kîâbe
tyoru ty^
kyebyo kyebera
kyolo ky31ne kibya kibir wa/ne|
63
52. poussin
kabrè
53. brousse
k ali may lakuv lakin kalimasi,ka/si ku/è
54. tambour
55. I ion
56. courge
kankamiw kunu kunaa, kamiyè kankamin ,ku/e c/ba kâm££,di/a
IV.B.I.
kun
IV.B.2. I amba
kyempio kyempis9
tem
kelimbio kelimbisi ka/se
kaam9r kaama
IV.B.3.
guh gûnûa
cala
kase
guni
de I o
gune gunese
bago
i sa I a
gSrè g9râ
gogono
IV.C.I.
(gave)
gengâne
IV.C.2.
(gâwan gawonna)
géngano gengânne
phwo
kamo
gans gana
vaga I a
1 an gara
kaan kaama
gouress i
w i nyè
kàèbyè koèbiri
sîtî
degha mo
tamprus i
chaka I î kasem
tyibu tyibiâ
gâo gâro, ke/te
1V.D.I .
(gâo)
IV.0.2.
(gâo gâm)
gungonâ gungvé,ka/si
nuna
kyebye kyebl
gao gâr5
gugvg gùgvi
lye I e
kye le kyelse
g> gome, wa/ne
gogva gogwer ka/se
gaane gaana, de/ya
g9ru g9rà
gam gama
64
kabrè I
57. sable
58. flèche
59. fer
60. femme
61. oeuf
kanyxria kany;nsi ka/sx
kamxye kama, dx /a
(ko. )
halo hal a, e/ba
yads yala, dx /a
IV.B.I.
1
kahina
âlo
y âla
IV.B.2.
i kânyina
âio
yârc yala
I amba
■; anyinka
yal yala, i/wa
yad9 yala
(ko-)
I
I
tem
V.
>
âlo âlâ, e/be
yele yala, dx /a
âlo âlâ
yâle yala
ca la
al o al a
y ale
de I o
âlo âla
bago
; âlxio al a
yele yclana
; haala > haâlaa
hâlAri hâlâ
1
IV.B.3.
I
kanîya
V *. K heala
isala
I
h an 9 hama
h> h>nnâ
d
IV.C.l.
hiâla
hâm
hoa
IV.C.2.
hiambûlc
h aman hanna
h>n
j
! hal I
gouressi winyè
hyèbù hyebui
i
5
_
V
S
K.
hâla^ hâlûma
hâl hâlena
hal>
-al a
han hâma
ha hare
halo hala
haie hâlâ
phwo
; henywo
.5
vagala
, herxt/a
hâme hemà
haarj
hal
siti
;
hem hema
hâho
-ale
hSno
-ale
ha
hal
î han
hal
himi hime
he> hsr>
i
degha
I !
I 1
mo
■
tamprusi
î hera
/
I
!
chakaIi
heglxn
kasem
kasolo kâsollo, ko/te
kyèm kyènà, de/ya
haarj
hal
(kyeelu)
kââné kâânâ; o/ba
-tyâré -tyârâ, de/ya
d/o
kâm
I I
b I
IV.D.L
kâsûlo
ki
4^
J*
IV.D.2.
kâsxmbolo
ki kia
kam kâna
kioo
, i. kienia
r
nuna lyele
kasolo
kys kyâ
kyam kyamaS! de/ne'1
ke kena
kane kana, (kyobo kyobre, I mo/ba wa/re
-tyâlè -tyâlâ,de/ya kyele kyala, de/ne
65
62. corde
kabrè IV.B. I .
mmya mmsi ka/s i
63. voler mi 1 miliy
64. prendre ।
'
|kpay kpak^y I
gmonêy a
65. anneau
66. siège
kpay a kpasi kpèdé kpeléè ka/si di /a y*
nyingbas
gb ëmay a
IV.B.2.
gbâlaya gbâsi
gbedê
I amba
kpare kpas3
tem
nmelè nmélèm
IV.B.3.
gh5u
gbarâ gbazi kpéle kpéla gbéli
nmele rime se
gbdé gbclé
Ad
melena
bago
isala
nmencn
IV.C.I.
gman
IV.C.2.
kpara kparase
rime le
ca I a
de I o
kpa kpao
gbéle gbélena
.kpasa déyonkpana
z*
gbâsa
—
' -
delenpan nyigbayala dêlenpaze
nman nmanena
gouress i winyè
mwani mwcre
phwo
mwene mwéna
vagaI a
nmen
nwen K hüeo
kpo
(nwen nwena) kpa
siti
kp>
degha mo tamprusi
chakaI i kasem
nwana nwane, ka/se
IV.D.I.
Wana
IV.D.2.
nôana noane
nuna
nwana nwane ka/se
lyele
n> nwaya nwana
kwé kwé kwéa
(zwe)kw>na
gwole gwSla, de/ya
koâna kûe
nwo wo
(zoâ)koane
koe
gwel gwela l__________
66
kabre
i amba
67. tousser
68. tuer
69
70. j ou r
kpes kpesxy
(kvw kuwy)
WX SX
wiye wee
gbesiye
(ko)
gbésâ gbêsüyu
(gu)
we/
wési
kpas kpaso
(kow ko)
nombrîI
hud3 hula
tem
were we bezû
ca I a
(gu)
woze
ko
weta
we
(ko)
wese
we wea
kpo
wise
wulè wula de/a
üle ûla
!wule wula
bago
îsala
kawxle kawxllxp j
gbesc
PU
gbése
(kû)
iwia
w i nye
*bo
won^o wonywoni
phwo
kpo
wire wine
vagaI a
kpu
ule ulize
kpo
huli/uli
degha
kpu
ulu
mo
po
wi
tamprus i
kpo
woha
chakal Î
kpu
wesa
kwe kwe kwe a
go gua gwe
we, dx
(gokuêru)
bu
l f
wihâze
gouressi
kasem
I V.D?2
kue
nuna
kwoi
lyele
gu gua gwi
wire wine
huilé hulio
wuri wura, de/ya wüeri
we
gua
ui uo
we
wiânetaré
wuri, de
67
72. coudre
73. écorce
74, nom
75. dent
76. peau
■■ | |
kabrè
nyeey nyeeyiY
b>de di/a
yide ytla, di/a
kédè kela, d^/a
t >nW t ^nin , ku/e
IV.B.I.
nyayago
kéde kéla
t>noyo
IV.B.2.
nyara
kêde kela
t>nûyo t >nin
I l i
I amba
nyar nyaro
tem
IV.B.3.
nyaro
ca I a
Tiare
delo
nara
bago
nera
yid9 yila, ï kyid9 jila, (tenu tenen) de/ya de /y a ku/nyi
boro
yedé yera, de/a
tenu tonim, ko/te
kéle kala
t >nü tanin
! kéli
1
dab >lé dab >1e
yele yela
kel kela
t>ne t>ne t>na
kéle kélana
yeren yera
nyilin nyilla
(yare)
IV.C.2.
nyâlfna
ten tenni y art an yîretan yiretanena
nyina
gouressi
dabogo dabogè
w i nyè
, * *• , *
*
buo buro
phwo
vagala
rà dàb>rsi
îsala IV.C.1.
wod9 wore
yèe ye
yei ye
*b£t>n ’bet^ni
le leo
yilÈ yilà
t>nè t>nà
nyin
nyer
nyele
sît i
degha mo
nyen
b>ton
tamprusi
nytn
toan tona
chalaI î
nym
t >n
yelé yelâ, de/ya
t>n> twano, ko/te
kasem
« nyane
IV.D. I .
> nyâra
dâbùyo dabwero ko/te
yiré yira, de/ya
yîratono t>n5 t>ânu
IV.D.2.
nuna
lyele
nyanà nyal
daobùyu daoboro ko/te buro bwere
tâno tâna yil yila, de/ne
yele yela, de/ne
tono tande, wa/ne
68
kabrè
77. attacher
78. année
79. excrement
80. trou
h>kî h>kuy
pinya pinsi, ka/si
pintu, tu
p>w p>n, ku/c
IV.B.I.
]
IV.B.2.
y ► I I
I amba tem
wuno, wuse ka/si î f>ke foke
wonta , te
béne bése, ka/se
bowu boni, ke/te J
IV.B.3.
I a
i
ca I a
'
béne
I (b> ) i
h
t
de I o bago
isala
béria bense vâbS
i b> b>ne
i ben
bu>n
IV.C.I.
IV.C.2. gouress i
w î nyè
v>bc
phwo
v>ge
bèna
vaga I a
v»
bina
beau o
bafir>
siti
degha mo
tamprus i chakaIi kasem
béni bèna voa
b>>ne b>>na, de/ya
bSno bSno, ko/te b
I V.D. I.
I I
IV.D.2.
nuna I ye I e
v>a
>
K
b3ni bDna
bè bèna
bô, de
bin bina
bye byena, de/ne
b>l b>la, mo/ba
69 Commentaire : I. nez : -b> dans del. méb> est le nom du trou ; on le retrouve dans tem numbovu, numboni, ke/te, IV. B. 3. numb^u, numb>n, ca. neb> ; le bago a nyomoa, nyonse. En kasem, Callow donne mumwe, Ra. mumwc , mumwa, We, m>e ; pour le nuna, G. a me, mèa et Zw. mi, mi3. 2. sorgho : les formes affectées de l'astérique désignent le"mil" sans autre précision ; myi en phwo est donné par Del., mina en kasem par Ca. ; Bo. a mena. Un radical yar/yVr est attesté en kasem (yârâ, yaré) , IV.D.I. (yêr>), IV.D.2. (yarô), IyeIe (yala yalse) et siti (yïra) ; s'y ajoutent dans ces langues et dans d'autres des radicaux très divers qui dé signent peut-être différentes variétés. 3. mi I : il s'agit en principe du "petit mil" ; probablement le radical "blanc".
-pom/-pul
est
4. enfant : le radical désigne le "petit" en général et souvent la graine (kab. biye, béè, di/a ; la. wie, wiri ; del. bi bia ; is. biîn ; win. -blmi, -bims ; ph. -bye, -byo ; kas. bu ; nu. G. -byo, -bya ; win. bii ; mo upi ; tamp. bi) ; nous avons complété la série, là où la forme libre nous était inconnue, par le second terme de composé ; le supplétisme constaté en lamba disparaît en cette position : -wir, -wi (en face de yo, wise) de même que le pluriel irrégulier du kabrè (-bisi au lieu de biya).Les formes nuna, pour "enfant" comme pour "fils", sont données par G.
5. fils : la forme curieuse citée par Del. en gouressi est à rap procher de is. F. ehambia dàhaya/ebi dahe "cet enfant" (cp. nara dahama "l'homme [qui est] ici"). Le vocalisme a du pluriel bàlà en is. G. est confirmé par kas. Bo. bal>, balwa (o/ba), balana, bals (ka/si) "petit". 6. chèvre : Groh donne pour "chèvre" en kabrè bun, bèn, et J.Delord pour "chevreau" binbiyâ ou pinbiya ; boka en IV.D.I. est certainement "chèvre femelle" ; le tem a nam, namin (ke/te), IV.B.3. nam, namin qui dé signe en delo le mouton (nam, namen) et en kabrè l'antilope ou le buffle (nam, namin» e/e) ; "chèvre" est en delo aso, asôse. 7. mouton : kab. xew est une variante (ou une transcription ap proximative) de héw également donné par J. De lord. La forme fe-, en delo est celle qui apparaît dans le nom du bélier : feba, febase, dont le second élément est très probablement le radical "mâle" ; pâ- en IV.D.I. nous est connu par le nom de la brebis pâkana et du bélier pabêa ; IV.B.I. hîwalo désigne aussi la brebis et comporte en second terme le nom de la femme :âlo. Le nom du mouton présente des formes très variées en îsala (R. pièsé, pièséé ; Zw. pieso ; Ra. piesu, piese ; G. pySsi, pySsa) et en kasem (Ra. pic, ps ; Zw. piâ, piane/piana/péné/pé ; Cardinal!31 pia, pene ; Ca. pi3, pe) ; Le radical apparaît plus clairement dans les composés "bélier" , "brebis" et "agneau" ; il est pa- et pe- en kasem, pâ- en IV.D.I., pe- en IV .D.2., pa- et pe- en nuna, pe- en phwo, pye- en winyè, pie- en IV.C. I., pie- et pe- en isala ; il semble que dans ces trois dernières langues y ou i doive être interprété comme la marque d'une palatalisation de l'occlu sive, alors qu'il peut être en gurunsi occidental la réalisation de e d evant e ou a : *pea>pia. Les formes vagala et tamprusi sont données par Ra.; la première fait difficulté ; en effet, dans tous les autres radicaux q u î illustrent la formule de correspondance désignée par *B2 et dont la forme
70 vagala est connue par Crouch et Smiles ou par Bendor-SamueI, celle-ci com mence par h. Deux explications peuvent être proposées : variation dialecta le ou traitement particulier dû à la palatalisation.
8. igname : la forme winyè est un composé : dàyErépyè, dayerépiri, dont le premier terme n’est pas attesté ailleurs ; nous avons recueilli dans plusieurs langues des formes très diverses (kab. yéyya ; IV.B.2. kabana ; ca. keboto ; ba. kos> ; ly. nyoro ; vag. dApkeli) qui désignent proba blement des variétés. La forme nuna est citée d’après G. ; kas. pi, pia po ssède des variantes : pi, pià, pé, péâ, pè, pèà, Ca. pi, Bo. pi, pia. 9. blanc : l’adjectif "blanc” est habituellement précédé d’un élé ment dont la nature sera examinée plus loin (cf. 3.4.). *85 est régulière ment représenté en delo par w devant o (cp. "plume" : kab. hundiw ; tem fun> ; is. G. -p>na ; vag. huq ; delo wona).
10. houe : le nom de la houe est dérivée du radical verbal "labou rer" qui fournit aussi un nom d’agent désignant le cultivateur : kab. xàyî et hadû, hada, e/ba ; la. har et hado, hara, i/wa ; ca. fare ; is. G. pa re; wîn. pâ, etc. Le vocalisme a est attesté en isala par Funke : pare,, pareba "houe", napar>, mparaba "cultivateur" et par Rattray : para”agriculture". Les variantes de "houe" sont nombreuses en kasem : Zw. vàrô, vano v>r>, vàànè (ko/de), Ca. v>d>, vaani (kv/di), Bo. varv, vaanu (ko/ti) ;cp. IV.D.2.
11. feuille : la forme isala est celle qui est donnée par R. ;B.S. la transcrit pâpâSn» Ra. pepaa, pepaaro, G. p3pâ, pàpâro. Le ton et la quantité sont en kasem incertaines : cp. Zw. v>, v>ro, Ca. v>>, Ra. v> , v>ro. Le chakali a paat/aga et le tamprusi kpatsak.
12. vent : il est possible que l’élément -lim/-len qui apparaît en gurunsi oriental (sauf en bago) soit identique à celui qui désigne l’eau dans ces langues. La forme isala est citée par G. ; Ra. a pel. Le même au teur donne en kasem, sous la rubrique "air" : vin et fugo ; le second sem ble devoir être rattaché au radical "souffler" : kab. fet, is. funi,vag. hu, kas. fuli (cf. Ra. fulle "fan"). La forme nuna notée par G. est v>, v>r>. 13. dix les formes vagala et tamprusi sont données d’après Ra., nu. fuà d'après G. ; kas. fugâ (Ca. fwug9) a une variante fuya ; ly.
fiya
(Bo.
fia)
ou
fi
a une variante
sya ou /i.
14. urine :les formes nuna et isala sont celles qu'indique G. ;pour la seconde de ces langues, Ra. donne fero et pour le kasem fea. Le nom de l'urine est dérivé du radical verbal "uriner" (kab. hew ; .tem fè ; ca. fo mfo ; del. feo ; is. G. f3, Ra. fe ; ph. fifiro ; kas. fo, Ra. fea ; nu. G. f3 ; ly. syi). 15. bras ; 16. épaule : la terminologie du membre supérieur est très incertaine ; il semble que le radical *F£A/0(M) ici représenté dési gne le bras proprement dit, du coude à l'épaule ; cependant les formes delo et cala sont données pour les noms de l'avant-bras. En lamba, hamu, ham9n qui correspond exactement à tem famû, famin est traduit par "aisselIe","épau Ie" étant un composé hagbaro, hagbaren dont le second terme est p e u têtre un nom de l'os. En tem et IV.B.3., il semble bien que les auteurs^aient recueilli les mêmes formes sous les rubriques "épaule” et "bras”. De même en kasem, v>n>> vano (Cardinal I vono, vono) est donné pour le nom du bras
71 de par Zw., vono, voano pour celui de l’épaule par Bo. ; mv>n» mvan est, selon Zw.32, le possessif de la 2e personne du singulier. une vaIl est à remarquer que IV.C.2. vakôma vakéfe comporte riante bakcma, bako/e. 17. chien : la forme isala est donnée par F. ; R. a vaha, La. vaha, vase, G. va, vasâ ; tamp. vaha, vasa est cité par Ra. et confirmé pour le singulier par B.S. Le groupe kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele emploie une autre base kur ou kul : kas. Zw. kakùra, kakùri ou kukùra,kukùri, ka/se ; IV.D.I. kukura^; IV.D.2. kura ou kükura, kukuri ; nu. kur>, kuri, T. kuro, kukuri, G. kulé, kùli ; ly. kuli, kulse, ga/se. Le degha a pwere, le mo manyau, le vagala nuahxn» Ra. noahen, nosehena. 18. main : les formes IV.B.2., IV.B.3., et IV.C.2. désignent le bras, vraisemblablement l’avant-bras, main comprise ; en IV.B.2., "main” est nisuâre, interprété par J. Delord comme nxsx warc "derrière la main" ; IV. B.3. nônu>r>, nûsu>r> (en face de nôn,nozi "bras") s’explique certai nement de la même manière ; comparez IV.C.2. nésan hâran "outer hand". La forme nin de IV.B.I. apparaît aussi en IV.B.2. dans nîntâka (IV.B.I. nindâ, kab. ndâka) "paume" ; elle désigne à la fois le bras et^la main, com me none en tem. Pour I’isala, Ra. donne nehe, nesea, G. nasS, nasà, La. nase et F. nase/nâ/né, naséba. IV.C.I. nâ- est le premier terme du com posé nad/âla "outer hand". Le groupe kasem, IV.D.I., IV.D.2., nuna, lyele emploie un autre radical je/ji/ja pour désigner l’ensemble main-avant-bras kas. Zw. dyènà, dyà/dyê, ka/se, Ca. Bo. d3Xna, d3x, Ra. gyena, gye ;IV. D.l. d/ip>n "outer hand" ; IV.D.2. gina koya Iitt7 "dos de la main" ; nu. G. gina, gi ; ly. gye, gyer, ka/se.
19. doigt : sauf dans le groupe précité où l’on trouve un radical fo/fe/fi, le nom du doigt semble être de même radical que celui de la main. En isala, IV.C.I., IV.C.2., winyè et probablement phwo, le vocalisme i du nom du doigt s’oppose au vocalisme a du nom de la main tel qu’il apparaît en premier terme de composé ; dans ces langues, sauf en winyè, le radical nïdésigne aussi l’orteil.
20. viande : la base nam- est attestée en tem dans fanam, fa nante, ke/te,"gîbier";pour|’isala, Ra.donne namea, namese qui est analogue à IV.C.2., et G. nàmya, nàmàsS. Le vocalisme a est^indiqué par Ra. encore pour le kasem : nane, nana ; We. a nônô, B.S. n>nx ; enfin G. cite en nuna nàmo, nàmâ, très proche de la forme lyele. Le gouressi a lam qu’ il faut peut-être rapprocher d’une forme identique en bulea ; de même Zw. cite en isala neemdo qui est more. 22. miel : le vocalisme e de del. téb> est attesté aussi e n kasem par We. téy> ; pour cette même langue, Bo. donne tuuru (ti). Les ex pressions citées en IV.C.I., IV.C.2., IV.D.I., IV.D.2. désignent littérale ment le "beurre" ou la "graisse" d’abeille ; le lyele a aussi tunu, tunur, de même sens. Les formes isala pour "miel" et "abeille" sont dues à G. 23. éléphant : is. batun» batuse est donné par Zw. bâtxînï. Le lyele possède deux formes : ^tu, txir et n§tu, natur. ploie sas>, sas>ne (cp. "cheval" ges>, gesénc), le vagaïa et selon Ra., respectivement bala, balaze'et bwola, bwolsa et le rès Del., gbala. 24. trois
:
; G. a bàtu, Le bago em le tamprusi, degha, d’ap
le nom de nombre est habituellement cité sous la for-
12
me "préfixée" qu’il a dans le comput ; en lamba, tem, IV.B.3. et peut - être en IV.B.2., le premier terme est lui-même complexe et comporte outre na- un morphème de classe : ainsi en tem nabodoso, nasedoso, natedoso, selon la classe du substantif qualifié. La sonorisation de t en d est de règle e n IV.B.2., tem et IV.B.3. La forme isala est due à G. ; F. donne betuo, betô, betode, betodo, La. t>re (Léo) et botoro (Ghana). Le vagala a ahoro et le siti tyôro, irréductib I es aux précédents. 25. manger ; IV.B.3. do est suspect parce que le kabrè emploie pour "manger" t>y, t>ki, IV.B.I. t>, IV.B.2. d>yu, la. to, toku et que comme le montre IV.B.2. il y a souvent hésitation chez Koelle entre t et d à P initiale, surtout s’ils sont immédiatement précédés d’une voyelle ou d ’ une consonne sonore, ce qui est le cas dans les expressions qu’il cite : IV.B.2. mand>yu mayo et IV.B.3. m> dô gman "I eat ri ce" (cp. IV.B.I. man t> gmân) En winyè ji est très probablement le fait d’une palatalisation locale dont l’équivalent se retrouve en lyele (gyi) ; ph. àmidio est sans doute un énoncé complet, mais que nous sommes hors d’état d’analyser.
26. serpent : Ra. donne en isala dem,dema, La. durai (is. de Léo), F. do, edo ; les formes vagala et tamprusi sont aussi citées par Ra. qui a pour ïe kasem deo, dena, de/ba ; IV.D.2. dunu présente une varian te duru ; au lieu de d>n, déne, G. indique pour le nuna don, duna. IV. B. I. tum témoigne de I’incertitude des transcriptions de Koelle que J. Delord33 explique par la méconnaissance du trait distinctif opposant /t/ apico-dental, réalisé [t] ou éventuellement (d) , à /d/ apico-postaIvéo la ire, sonore ou sourd. 27. bois : l’explication proposée pour IV.B.I. tum vaut aussi pour IV.B.I. et IV.B.2. tési en face de kab. day, dasi et de la. daga, dase.La forme isala da, dàs5 est celle de G. ; Ra. a da, dase, F. d a, dasé, La., pour Léo, danse. IV.G.2. dakuma est le"bois de chauffage"(cp ba. kumo "feu"), de même que IV.D.2. mén da ("feu" mén); cp. kas. min dàà , de même sens. En kasem, dàà a pour variantes daga et daà ; en nuna d^o, d^9, ko/te, cité à côté de_ da, dàè, est probablement Je bâton (kab. daw, dan, ku/e, IV.B.2. tàyu, tan, la. dau, dani ; is. dàân, dààsXn , selon R.) ; da- en vagala est également le premier membre d’un composé dé signant Je bâton : dakpala, cité par Ra. tem den, dase, ca. da, eda,ba. dane, dase, chak. daa sont traduits par "arbre". Il en va de même de IV.G. I . dâ, I V.D.I. de, IV.D.2. dâ, vag. daa, s i. dàha, de. da, gou. dao. 28. pintade : la forme lamba est jemarsi, mier membre de laquelle on reconnaît le nom du poulet avec le vocalisme du nom de la poule jemu, jemen. Le inexplicable sinon par une forte labialisation de s fusion entre et (fw).
jemarsin, dans le : jam9r, jami, winyè aurait fun, responsable d’une
pre mais funi con
29. mourir : ca. sen et del. sim> désignent le fait de mourir, comme kab. sim (bu), la. sem (be), win. sémù, ph. si>, vag. Ra. seo. L’ isala possède une forme suba qui est probablement un accompli comparable à kab. sib, la. seb, IV.B.2. seba. On a en kas. Zw. les formes fléchies t9ga, toa dont Ca. ti est sans doute le radical ; cp. B.S. tiga, Bo. tv,twa, Ra. to et IV.D.I. teya, IV.D,2. téya, nu. G. te, ly. kyi, kyua, kyi. 30. oiseau : l’appartenance de ca. dijim, ajimbe à cette série n’est pas certaine, mais possible en dépit de l’alternance préfixale q u i
73 suggère un emprunt ; la base est en effet très proche de celle du nom delo, qui apparaît aussi en second terme de compose dans le nom de la poule : gegyem, gegyeme (cp. ba, simia "oiseau”, kesimire "poule") ; gyinébu com porte certainement le nom de l’enfant. Une formation analogue, mais avec un radical di- pour premier terme est attestée en isala : dibie, dïbisxn (cp IV.C.I . dfwa, 1V.C.2. dfya, dfyema)• En isala, IV.C.I., IV.C.2., la base qui désigne ailleurs l’oiseau a été affectée à la poule : fs. d3unxn, d3fnne , IV.C.I. gime, IV.C.2. gïmen, ginna. Cette interprétation est corroborée par le nom de la chauve-sou ris, très vraisemblablement de même radical que celui de l’oiseau et qui est gima, gimeze en IV.C.2., gyen, gyenne (Ra.) en isala. En phwo, le même radical, semble-t-il, désigne l’oiseau : ^azugyo (âest inexpliqué, tout comme celui de la. asSmo) et la poule : zimie, zïmiù, mais avec un vocalisme différent; encore La. donne-t-îI pour "poule" zumye (cp. zima, zime "roussette"). Il en va de même en vagala où "oiseau" est zumbee et "poule" zai; si. zahale "poule" appartient à la même série. En lyele, zyu, zir, wa/re, désigne un rapace ; comparez kab. sumuw, sumin, ku/e, de classescorrespondantes, qui signifie "gros oiseau".
31. chauve-souris : les formes nuna et phwo désignent la rousset te ; iI en va de même, selon Bo., de zunzunu en kasem et, selon G. , de gyenne, gyenna en isala (Ra. gyen, gyenne). La petite chauve-souris de ca se est nàsérè en nuna, et sisSrS en kasem. Pour IV.D.2., Koelle donne : dyon et d/ion, pl. gîonu et gïcmu. 32. savoir : la forme sala est celle que donne G ; R. a d3Ama, d3An analogue, au vocalisme près, à kab. sim, sin, et B.S. dzàn, F. d3in. D’une manière générale, les formes en -m peuvent être tenues pour des for mes d’accompli, celles en -n comportant le morphème -g de non-accompli.
33. être debout : les formes kabrè, IV.B.I., IV.B.2., IV. B. 3., gouressi et degha sont traduites par "s’arrêter" ; cependant kab. sin si gnifie aussi "être debout" et la ressemblance entre tem sim et IV.B.3. sim n’est probablement pas fortuite. En isala t/în est la forme citée par B. S. ; F. a fie "aufstanden" _et G. kye dàha. Une incertitude analogue est constatée en kasem pour "attendre" qui pourrait être de même radical (cf.del. sen "stehen, warten") : Bo. note kyàyem le nom d'action qui en est dérivé Ca. (t/abi) et Zw. zàgé le verbe lui-même. 35. lièvre : t/uon en isala est la forme donnée par R.;G. a kyomo, kyoma ; kas. zoni, zona (ou zw^m, zJna) est transcrit 3Ôni, 3oàna par Bo. ; en nuna G. cite zumc, zùmi. 36. entrailles : les formes citées entre parenthèses sont tradui tes par "ventre", kab. lotu et la. lits désignant à la fois le ventre et les intestins. Le cala appel le wolete le bas-ventre ; "ventre" est en îs.R. lùorun, luoro (G. Iworo, Iworà). 37. racine : l’élément ti- ou de- préposé au nom de la racine est le radical du nom "arbre"; le sens de nàpu- en isala nous est incon nu ; la forme est complexe, puisque G. a pour la même langue n31ùrà, nàlursl, IV.C.I. nâkel et IV.D.I. nade.
guru
38. ^forger : is. (G. lukuru, lukura).
lukï
est cité par G.; F. a pour "forgeron" lu-
74 39. boire : win. nwyo est^à rapprocher de ly. nywe ( (nue)) e t d’une forme isala citée par G. * nyua ; cp. Ra. nyoa ; (nwy) noTe proba blement un ny "labialisé" et "vélarisé". Pour IV.B.I., Koelle donne m an yêyo lom ”1 drink water" qui est certainement une fausse coupe pour ma nyoyo lom. 40. fumée : IV.D.I. nne est d’interprétation difficile ; cepen dant le rapprochement avec IV.D.2. nyde et nu. G. nywe porte â y voir une réalisation de *nywe. Dans is. nûàsAn (B.S. nuàs3n ), nua- est une variante (ou une interprétation) de nyua- comme en font foi les formes parallèles en IV.C. I., IV.C.2. et ce I le donnée par G. en isala même : nyw>âs3. La même explica tion vaut sans doute pour chak. nuasx également cité par B.S.
41. sang : G. donne pour I’Isala kyâl^kyallè et B.S. pour I e kasem d3âna et pour le vagala t/al. Le tem a àsima, IV.B.3. ^zema et âzma, le cala asuma, le delo fatabo et le bago folim> ; la forme sîtï est inconnue. 42. mouche : Le tem possède une forme composée analogue à kab. k>c>y, k>c>sx, désignant la tsétsé : k>gya, k>gyase, ka/se. Le nuna a une forme simple citée par G. gywa, gywé. L’alternance vocalique a/e/> garan tit l’authenticité de cette série ; en revanche ca. koconko,aconko et del. gatwyoné, gatwyonése "moustique” sont probablement empruntés à adele etwono bctwono ou à guang Anarta twono, i twono de même sens.
43. s’asseoir : IV.B.2. kake, dans menkake "I sit down",en face de IV.B.I. man d/ayâ, est inexpliqué. Bo. donne pour le kasem gye q u i correspond aux formes IV.D.2. et nu. G. citées ici ; B.S. a d33nx.
44. marché, 45.acheter; vendre : IV.B.3. këako, k?anest pro bablement identique à kab. kxyakuw, kxyan, le pluriel de ce nom étant don né par J. Delord sous troisformes : kxyakxn, kxyar) et kxyeen. del . y > "vendre" est à rapprocher de is. yaxiwa, yause "marché” qui comporte une va riante y>va, y>se ; is. yâllè "vendre" est peut-être un verbe composé dont le second terme serait le "acheter" attesté en cala et en delo. R» 46. sein : les formes winyè et phwo doivent être interprétées corn me comportant un h- initial ; comparez is. yxlAn "sein", nayxlAn " lait de vache" ; IV.C.2. ïyal "sein”, nâyal "lait”; win. éï "sein", nîhimù "lait" ; ph. Île "sein", nàhilimà "lait”. D’autre part F. note éla, elabà et G. île, lia ce que R. transcrit yxlAns yxla en isala. Enfin J. Delord signale en kabrè une confusion fréquente entre h et y devant i, (”puits" : yide/hide). Les formes vagala, mo et chakali s’expliquent probablement de même. IV.D.I. inyêle (cp. "lait" nîele) et nyîle ("lait” nanyîle)sont inexpl iqués. 47. venir : en lamba, "venir" est donné sous les formes kam/kan, k>/ko ; en isala, Ra. a kw3, G. k>à qui sont peut-être des formes d e parfait. Il faut rapprocher de ph. k>ni, ba. kone "bringen" et kab. kom soni na "apporter" (mot à mot "venir avec"). Les deux attestations de g imméimputables à un phénomène de sandhî : le verbe est dans les deux cas diatement précédé du pronom personnel I.sg. : IV.B.2. mong>n » IV.D . mâgoSne. L’appartenance de si. kyi à cette série n’est pas assurée. 48.
lire :
Ca. a en kasem
ga ; del.
kala
signifie
” compter
75 aussi bien que "lire". 49. aile : tem -ku, -kini apparaît dans deux composés de clas ses ke/te traduits l’un et l’autre par "aile" : fendeku, fendekini et tevekû, tevekini. En isala, G. a gik3, gikarà dont le premier terme est probablement le radical du nom de la poule.
50. poule, 51. coq, 52. poussin: "Poule" désigne ici l’espèce; le lamba distingue kyamar (tyamSr, jam3r), t^ami (jami) qui porte ce sens de jemu (kyemu, tyimu), jernen (tyimen), ku/nyï, qui désigne la poule femelle; ce dernier sens est aussi celui de kelimbérè en tem. En delo et bago, le nom de la poule est composé de ge- ou ke- et d u nom de l’oiseau ; c’est du radical de ce dernier que sont dérivés les subs tantifs "poule", "coq", "poussin" en cala, IV.C.I., IV.C.2., en phwo, en va gala et en siti. Delafosse cite en gouressi gbâla qu’il faut peut - être rapprocher de win. koèbâlà "coqs". L’initiale palatalisée est transcrite de façons très diverses, parfois par le même auteur : ainsi de "poule" en lamba cité ci-dessus, de "coq" dans la même langue (jampar, jampaya ou kyenpar/kyekpar, kyekpaya), de "poule"en kasem : Zw. tyoro, tyeni (ou tyené), Ca. t/odo, t/eeni, Bo. coro, ceenu (ku/ti); en premier terme de composé, le radical est tyi- (Zw.), t.fi- æ. S.), ou ki- (Bo.) ; "poussin" est^ kyibie, kyibia pour Rattray, kibù,kibia pour Bonvini, tyibu (ou tyibio), tyibiâ pour Zwernemann. Koelle en IV.D.I. hésite entre kioro et d/iuro, en IV.D.2. entre kiero, d/iôro e t kioro. "Coq" et "poussin" sont cités en nuna d’après Girault qui donne pour "poule" kyelù, kyelâ (en premier terme de composé kye-) à rapprocher d e ly. kyolo "poule" et kyele "poussin". "Coq" en kasem comporte au singu lier une variante tyâbiâ. 53. brousse : kab. lakuw, lakin est,se Ion J. Delord, un ; comparez vag. langara.Le posé dont le premier terme est law, Jan vocalisme i est attesté par Rattray en isala : gire. Le sens propre d u radical *K2A/I/0 pourrait être "savane" : ca. kase désigne la brousse et l’herbe (cp. is. kâhà, kasXn "herbe") de même que kas. gao (ou gaa) garo, gâwe, Ca. gaau,^gaadu.Cependant IV.D.I. gâo,IV.D.2. gâo, gam, IV.C IV.C.2. gawan, gawonna ^sont traduits par "forest". Pour le nuna donne gâo, gan ; is. g3rè, g3râ est emprunté au même auteur. •yw/b>y>v, b>yin, ku/è, qui correspond directement à tem boro. En winyè, G. cite dabogrïi qui aurait valeur de collectif ; I a forme isala est également due à cet auteur. ren ;
74. nom : B.S. transcrit yirSn en isala ce que Ra. écrit yeG. a ire, ira. En kasem, Ra. donne yere, yera, de/ye, B.S. yfdi.
75. dent : il semble que trois radicaux distincts désignent la dent, mais tous trois sont élargis dans tout ou partie de leurs attestations par 1. Les variantes sont nombreuses en isala : F. nyila, nyilâba,G. ny31e, nyâla, Ra. nyel, nyelea ; la plus intéressante est yel, donné par La. comme propre à I’isala de Léo. En vagala, Ra. donne nyen, nyena ; e n kasem, outre yÉlé, yslâ, Zw. note yéli, yéla, Ca. et Bo. y31i, y319; kele est attesté en kabrè à coté de kédè, et gêde en IV.B.2. à côté de kêde. 76. peau : La. tenu est traduit par "corps", ce qui est aussi l’un des sens de t>nuw en kabrè et de tonu en tem. C’est une autre base "corps" qui apparaît en premier terme des composés IV.C.I. yârtan, IV.C.2. yiretan et IV.C.I. yiratono ; ’be- en winyè n’a pas été identifié ; o n doit peut-être en rapprocher b>- en mo. Les formes tamprusi et isala sont citées d’après Ra., cette dernière au sens de "hide"; R. a tein "goat skin Zw. te, F. te, temba, G. tano, tasS. Le tem désigne la dépouille animale par tonde, tona, de/a. Le radical non élargi est attesté en delo, au sens de "corps" : t>. existe boa, be.
77. un autre radical de
78. ou wunas3 ; kab. pxnya nées d’après Girault.
attacher:les formes isalaetnuna sont citées par G. même sens : del.bàge, kas. ba, baya, be, nu. ba
année :la forme de classeseest en lamba wuse,wus aune variante pinde. Les formes nuna sont don
79. excrément : en kasem, Ra. donne benu, Bo. beenu (ti); is. ben a, selon Zw., une variante bin et selon Ra. une autre ban dont I e vocalisme a se retrouve en phwo ; G. Indique pour la même langue bana,bâs3 ; nu. bè, bànâ est cité par le même auteur.
80. trou : La. wo et ca. b> désignent la tombe ; is. bù>n est pour G. b>â, b>ânà et pour F. >-bùa ; nu. bô est noté b> par G.;en kasem, Zw. cite, à titre de variante de b»ne (Ca. b>m), bwâné, bwané.
79 1 D. Westermann. Die Sudan&prachen. Ëine epraakuergleichat de Studie.Hamburg 1911 2 0. KOhler, 1956, p. 249-260 (cf. 1.3. Bibliographie). 3 Cf. notamment 0. Westermann and M. A. Bryan, 1952, p. 61 ; M. de Lavergne de Tressan, 1952, p. 84 ; J.Zwernemann, 1958a ; J.T. Bendot—Samuel, 1965, *• G. Manessy. 1967.
5 Pour le premier, voir J.T. Bendoi—Samuel, 1965, p. 47-48. La documentation sur le kurumfe est encore
très
Insuffisante ; cette lacune sera comblée par la publication des résultats d'une enquête menée en 1968 par
le
R.P. A. Prost et par le vocabulaire kurumfe-français de W. Staude et A, Schweeger-Hefel, à paraître. La ques
second
tion du larhama a été brièvement examinée dans le rapport sur les langues voltaïques discuté lors du
Colloque International de Linguistique Négro-afri cal ne (Dakar, 1962) ; cf. G. Manessy, 1963,p.258-259. 6 D. Dalby. The Me I Languages : a reclasslfIcatIon of Southern "West Atlantic", African Langage Studiee, VI; London, 1965, p. 16.
7 Notre information sur le kabrè a été enrichie par de très nombreuses communications personnelles de
M.
J.
De lord. 8 "Base" désigne Ici tout élément radical ou élargi auquel s'attache un affixe. 9 Les chiffres en caractères italiques renvoient au tableau IV où sont donnés des exemples destinés à
illus
trer les formules proposées.
10 Bon-Nicolas 1953, p. 145.
11 J. Delord, 1966 b., p. 6. 12 Bon-Nicolas, 1953, p. 145. 13 Cette Incertitude est particulièrement nette en ce qui concerne le degré d'aperture ou de tension ; "couteau" est en kasem
siu, aiinu
vocabulaire de Rattray, siu, sxm
seo( seno
ainsi
dans
I e
dans la transcription de J, Callow, contemporaine des deux premières.
L e
selon le P. Bonvlni,
sio, sin
pour J. Zwernemann,
non de la chèvre dans la même langue est noté bon, bonè par J. Zwernemann, b>no, bone/bonne par Rattray, b>no, b>ni/b>m par le P. Bonvlni, puis bunu, bunnu par le même auteur dans un texte postérieur concernant le même dialecte et également
par J. Callow. "Oiseau", en vagala, est
bunu bvnx
zumbe* dans la description
zumbee dans la liste de J .T. Bendor-Samue I (The Grusi Sub-Group
de M. Crouch et N. Smlles,
) fondée
sur
les mêmes matériaux. Ces quatre langues sont le kabrè (J. Delord, ms. Inédit), le kasem (J. Callow, 1965 b.), le si sa la (R. and
M. Rowland, 1965) et le vagala (M. Crouch and N. Smlles, 1966). 15 Ainsi
dans une langue donnée est-Il susceptible de correspondre étymologiquement à
>
langue,s'Il n'est dans la première qu’une variante combinatoire d'un phonème
dans une
autre
/o/, La démonstration ne
peut
o
être tentée que dans la mesure où l’on dispose de matériaux suffisants pour l’un et l’autre parler. 16 Le tamprusi seul fait difficulté, non que
u
en soit absent, mais parce qu'on n’a pu, faute de documents,
l'y trouver en correspondance assurée avec aucune forme kabrè, isala, vagala ou kasem.
17 Aucune correspondance n'établit l'existence en 18 e
IV.D.2. d'un représentant de
^Ig.
est attesté en IV.C.2., IV.D.I., IV.D.2., mo, gouressl, mais dans des formes étrangères aux séries
éty
mologiques que nous avons pu Instituer.
R.
18 cp. isala
-fiama, F.
-fia, Ra.
fean pi- feese .
20 II est possible qu'une assimilation du degré d’aperture se produise parfois ; en kabrè, deux exemples seu lement de noté
présuffixal devant le suffixe
e
-ya
ont été recueillis : léyà "perdrix" et
neye
"doigt",aussi
niya.
21 J. Callow 1965 b., p. 49.
22 J. Callow op. ait.
: "bite" dAn
p. 14,
dïn p. 50 ; "water" iiîn
p. 13,
IxAn p. 50.
23 D’assez nombreux exemples d’alternance vocalIque sont donnés dans le tableau IV et dans son commentaire :
*I2/*U : 78 ;
30 -,
*I2/*U2:
9, 21/22, 28, 29 ; *I2/«t) : 60 ; *1 (l)/*02 : 40,
: 23, 28,
: 37 ; *E/*O : 14 i *A/*O2 : 11 i *I2/*U/*E : 8 ; *I1/*0/*E : 1 ; •l/’o/’A : 18, *I2/*Ü2/*A : 10-,
•E/*A/*0 : 43, 62 ; *E/»A/*0g : 76 ; *E/*A/*I : 7.
4
: 18 ;
80 24 Ce++e affirmation est arbitraire dans la mesure où il est impossible, dans certaines langues, de ner si
est le représentant de
e
ou de
ou o celui de *U£, *Û2
*E
dîscer -
ou
*0]_ ; elle es+ valable pour les
*1^, *1^, *^1» *^2
des correspondances fondées sur
langues où les identifications sont relativement sûres.
25 I I est souvent difficile d'assigner un symbole précis
un petit nombre d'exemples ;
(7 exemples) sur
*!]_/
.
i néd i t et I968.
27
ms.
28
1965 b., p. 3.
23 Mù'ller indique l'existence en tem d'un ton haut
leur il
*I2/*U2
(I).
*Ui (I), et
, v-
les cas sûrs montrent une nette prédominance de
faut attribuer aux syllabes sans accent.
- et d'un ton bas
1
; mais il ne précise pas quelle va
Il est probable qu'il applique le procédé de Christaller, se
-Ion lequel toute syllabe non accentuée est de même hauteur que la dernière syllabe accentuée, et de ton
bas
si elle est initiale. Cette interprétation vaut aussi pour les formes cala, delo et bago données par Wester -
mann, les verbes,
lorsque leur flexion est connue, sont donnés en kabrè, IV.B.I.,
IV.B.2.,
lamba, tem et n u n a
sous les formes de perfectif et d'vmperfectH, en kasem sous celles de l'aoriste, du çerfectlf et de l’Imper-
fectif
; les noms le
sont sous les formes de singulier et de pluriel avec indication, éventuellement,
des
classes auxquelles ces formes appartiennent. 31 Les formes données par A.W. Cardinal I, The natives of the Northern Territories of the Gold Coast,
1921, sont citées d'après J. Zwernemann, 1957.
I967, p,
32
J. Zwernemann,
33
J . De lord,
34
J. Zwernemann,
1967, p. 150.
35
J. Zwernemann,
1967, p.
36
J. Delord,
145.
1966 b.
1966 b.
145.
London,
COLLOQUES INTERNATIONAUX
DU
*
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Sciences humaines
p
LA CLASSIFICATION NOMINALE DANS LES LANGUES NEGRO - AFRICAINES
H
AIX-EN-PROVENCE 3-7 juillet 1967
Ouvrage in -8° raisin, 400 pages, relié
ÉDITIONS DU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 15, quai Anatole France — PARIS VII* t-
C.C.P. 9061-11
Tel.: 555-26-70
Imprimé en Belgique par Nauwelaerts Printing Dept., Louvain (1502)
> ;?■
i -1
I
GABRIEL MANESSY
LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques II
SELAF - PARIS KLINCKSIÉCK, dépositaire
1969
BIBLIOTHÈQUE
DE
LA
S. E. L. A. F.
GABRIEL MANESSY
LES LANGUES GURUNSI Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques
II
SELAF - PARIS
KLINCKSIECK, dépositaire 1969
University of Colorado Libraries-Boulder
© SELAF — Paris, 1969
AVERTISSEMENT
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Les termes et
exemples de la langue ou des langues étudiées
sont
dans l’ouvrage
évidence par l’emploi des caractères "Letter Gothic". ciaux, seule la sphère "Symbol 12", comprenant les
grec et certains symboles mathématiques, est
mis
Pour les signes
en
spé
caractères de l’alphabet
actuellement
disponible.
Ces
signes sont les suivants ; Signes mathématiques
+
X
ô
Alphabet grec a g r y A
6 00
A V
(
M
{ } r
n
£ I V
T $ ?
n
Signes divers
6 £ £ n 9 i K À
if § t
P V
i t 1 2 3 i+ '5 6 7 8 9 0
e 0 TT a P T U
0 X
w
L
9
En l’absence d’une sphère à caractères phonétiques, nous avons été
obligés d’utiliser quelques artifices pour la transcription de certains pho
nèmes, notamment ; o ouvert qui a été noté par >, n vélaire par rij alors que l’emploi des majuscules sert à représenter les glottalisées injectives
que le chiffre 7 figure l’occlusion globale, etc. Nous prions le lecteur de bien vouloir nous en excuser.
, et
BIBLIOTHEQUE DE LA SELAF
Sous le titre " Bulletin de ta SELAF fr j
les numéros suivants
ont
paru: Année 1967 I.Gladys GUARISMA
2 . Marcel GROSS 3 .France CLOAREC-HEISS
4.Nicole TERSIS
Année 1968 5. Claude HAGEGE 6. Suzanne PLATIEL
7. Marie-Paule FERRY 8. Jean-Pierre CAPRILE
9. Paulette ROULON
10.Nicole TERSIS
Esquisse phonologique du bafia ( langue bantou du Cameroun méridional)~2ème éd. Essai pour une phonologie du boule (lan gue kua de Côte d'Ivoire)-épuisé. Essai de phonologie du parler banda-linda de Ippy (langue du ss-groupe Oriental du groupe Adama^a - Oriental 3 famille Bénoué-Congo^parlée en République C e ntrafricaine)-épuisé. Essai pour une phonologie du gurma.Lexi que gurma-français (langue gur du Nord Togo)-épuisé. Description phonologique du mbum (langue du groupe Adamab)a 9 famille Bénoué-Congo parlée au Cameroun centre-ouest)-épuisé. Esquisse d'une étude du musey(langue des confins tchado-camerounais^famille Tchado-hamitique) Deux langues tenda du Sénégal^ basari et bedik(groupe de l'Ouest-Atlantiquefa mille Bénoué-Congo). Essai de phonologie du mbay. Emprunts arabes en mbay(langue sara,groupe soudanais—centralfamille nilo-saharienne >par lée aux confins du Tchad et de la RCA). Essai d'une phonologie du tyembara (dia lecte sénoufo)-langue gur de Côte d'Ivoi re). Le parlé dendé: phonologie ^lexique , em prunts (languevéhiculaire nilo—saharien ne du groupe songhai,parlée aux confins du Nigerjdu Dahomey et du Nigéria).
Depuis I9693nos publications portent le titre "Bibliothèque de la SELAF" sous lequel sont déjà parus ou paraitront les numéros suivants: II.Claude HAGEGE 12,-13,Gabriel MANESSY 14,France CLOAREC
lë.Gladys GUARISMA 16.Luc BOUQUIAUX et R.PUJOL
17.Geneviève CALAME-GRIAULE
Esquisse linguistique du tikar(Cameroun) Langues gurunsi(étude comparative) I. Banda-linda de Ippy.Phonologie. Déri vation et composition - II. Les modalités personnelles dans quelques langues oubanguiennes(discours direct-discours in direct) Etudes bafia:Phonologie,Classes dTaccord Lexique bafia-fronçai s. Lexique botanique des Isongo (population de langue bantou de République Centra fricaine) Le thème de lrarbre dans les contes africains.
Toute correspondance concernant les publications devra être adres
sée à:
SELAF - 5 rue de Marseille „ 75.PARIS 10, (France)-Té 1.208. 47-66 Les adhésions à la "Société pour l'étude des langues Africaines" ainsi que les renouvellements d'adhési on sont à envoyer à cette même adresse Le règlement des cotisations est à effectuer de préférence par virement pos tal ou bancaire:
- soit au compte de la Société> n° 58.122 T, "ré dit 53 boulevard Haussmann^75.Paris 9.
Lyonnais
Agence
R j
- soit au CCP 947 du Crédit Lyonnais Agence Rs en précisant sur le talon réservé à la correspondance "Pour le compte n°58.I22 T de la SELAF".
Le taux de la cotisation annuelle3qui comprend la réception de nos blications de l'année^est porté pour l'année 1969 à: -membres individuels: France et Marché Commun 35FF. Ailleurs 50FF. -bibliothèque sinstituts et collectivités France et Marché Commun 80FF. Ailleurs 90FF.
pu
Cette cotisation est nécessairement assortie de la qualité de membre de la Société^en tant que personne physique ou morale.
Pour l'achat de numéros isolés ^s'adresser à la librairie C.KLINCKSIECK3 II rue de Lille>75.PARIS 7. (Tél. 548.66-20)
Le comité de Rédaction et de lecture comprend les membres suivants
f
10 Luc BOUQUIAUX Geneviève CALAME-GRIAULE
Pierre-Francis LACROIX
Jacqueline M.C. THOMAS Les manuscrits proposés pour la publication sont à envoyer au Co mité de Rédaction à l'adresse de la SELAF,ct~dessus. Ils doivent être entiè rement dactylographiés en double interligne. Le mode de présentation^la mise en page et les caractères employés pétant fonction du procédé de reproduction sont soumis aux décisions de la Rédaction concernant les normes de la revue. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Le contenu des articles publiés n'engage que la seule responsabilité de leurs auteurs.
La publication d'un article dans la Bibliothèque de la SELAF ne donne pas lieu à d'autres droits d'auteur qu'à dix exemplaires en tirés-à-part du numéro. L'auteur pourra se procurer une quinzaine d'exemplaires supplémentai res à tarif réduit.
| {{
LES
LANGUES
GURUNSI
Essai d’application de la méthode comparative à un groupe de langues voltaïques ' '
I ï
!
3. CORRESPONDANCES MORPHOLOGIQUES
3. 1. 3. 2. Elargissements
3. 3. Radicaux pronominaux 3.
3. 1. Pronoms de classe
3.
3. 2. Pronoms personnels
3.
3. 3. Pronoms interrogatifs
3. 4. Substituts 3. 5. Suffixes nominaux 3. 6. Particules déictiques et înterrogatives
3. 6. 1. Particules déictiques 3. 6. 2. Particules interrogatives 3. 7. Conjonctions et indicateurs de fonction.
12
4. LA SOUS-FAMILLE GURUNSI 4. î. Comparaison générale
4. 1. 1. Isoglosses 4. 1.2. Morphèmes 4. 1. 3. Vocabulaire
4. 2. Langues actuelles
4.2. 1. Groupe A 4. 2. 2. Groupe B 4. 2. 3. Groupe C
4. 3. Evolution de la sous-fami I!e gurunsi. 5.
ANNEXES 5. 1. Correspondances lexicales (radicaux nominaux et verbaux) 5. 2. Bulea 5. 3. Kurumfe.
13 3. CORRESPONDANCES MORPHOLOGIQUES
3. 1.
Nous ne prétendons pas ici développer une grammaire comparée des lan
gues gurunsi, entreprise prématurée en l’état actuel
nos
de
mais seulement démontrer la communauté d’origine de ces
sivement sur les éléments grammaticaux.
l’enquête
en
rendant
hasard
ni à I’
langues
manifestes des analogies qu’on a peu de motifs d’imputer
emprunt. Telle est la raison pour laquelle
connaissances,
au
a porté presque exclu
On constatera de vastes lacunes, qui
tiennent à l’insuffisance de la documentation, à son caractère souvent incer tain et à la nature même des morphèmes considérés.
Ainsi
n’est-il
pas fait
mention des "adverbes” qui constituent une catégorie mal définie où voisinent des substantifs, des modalités de proposition et des monèmes
autonomes. Il a
fallu de même renoncer à tirer argument des déterminants verbaux
(marques de
temps ou d’aspect, auxiIiai res, négations) parce que l’information fait défaut le plus souvent de mo
pour toute la zone méridionale, et parce qu’il s’agit
nosyllabes soumis à amalgame ou à élision, parfois de morphèmes prosodiques ; leur fonction est en outre difficile à préciser hors
d’un
qui nous
système
est le plus souvent mal connu. D’une manière générale, le verbe se prête beau
coup mieux à la comparaison typologique37 qu’aux recherchesgénéalogiques pour
lesquelles les analogies de structure n’ont aucune
probante en l’ab
valeur
sence d’un matériel morphologique commun. Il n’en va pas de concerne le pronom et le nom où les correspondances de
même
en
ce qui
forme sont nombreuses
et précises ; ce sont donc ces dernières surtout qui vont
être examinées ci-
dessous. 3. 2. ELARGISSEMENTS
Nous avons précédemment constaté (cf. 2. 2. 2.) que le nombre des for
mules de correspondance concernant les phonèmes
en
fin de base était étroi
tement limité. Ce fait a été interprété non comme une règle de phonologique propre au "gurunsi commun",
distribution
mais comme l’indice d’une structure
morphologique partieuIière, la base nominale ou verbale étant constituée dans
cette langue par un radical CV éventuellement morphèmes monophonématiques.
élargi
par un petit nombre de
14 Le caractère "non radical" des consonnes finales
être aisément
peut
démontré dans la plupart des cas par l’examen de séries de formesde même sens appartenant à des langues différentes et dans
lesquelles
le même radical se
diverses ou bien dépourvu de
présente affecté de terminaisons consonantîques
celles-ci ; ainsi de l’un des radicaux "fer" qui se termine par ::-K en IV. B. 1. : nyéyuto, IV. B. 2. : nyiyeto
et câla : nyegere, par "-L en delo : nyele,
par ::-D en kabrè : nyiyéw, pl. nyiyin, "coll." uyxyxtu, et par 0 en lamba encore dans nyotâ qui comporte le même
en lamba : nyoro,
suffixe que les formes
IV. B. 1. et IV. B. 2. et kabrè, où la voyelle présuffixale est épenthétique; le kabrè possède d’ailleurs aussi une forme en ;:-K : nyxytu. Le même procédé «M permet d’établir que les bases à voyelle longue CV ou à diphtongue CW’ doi
vent être tenues pour morphologiquement complexes ;
comparez
"boire" à is. F. ny> et à nuna nyo (radical),
(parfait),
nyoi
B.S. nyuà
is.
nyoà (impar
fait). II ne paraît pas possible d’aller très au-delà de ces observations et
de dresser un inventaire des élargissements comme on peut
faire pour les
le
suffixes nominaux par exemple, parce que ces éléments n’entrent système d’oppositions imputable au "gurunsi commun"
dans
aucun
et que, sauf exceptions,
nous sommes dans l’incapacité de leur assigner un contenu Rien ne permet donc d’affirmer que ::-M, par exemple,
sémantique précis.
représente
un
seul et
même morphème dans toutes les langues et, pour chacune, dans toutes les bases
où il est attesté. Tout au plus peut-on constater que ::-M, ::-N, ::-L et les éIargissements vocalîques sont communs aux bases nominales
et verbales, alors
que i:-D, î:~S, "-K et ::-W semblent n’être employés
qu’après des radicaux ver
baux ; ils n’apparaissent dans les noms que pour
autant que ceux-ci sont dé
rivés de bases verbales : le nom du fer ci-dessus
évoqué
se rattache, selon
J. Delord38 à nyxy et nyxy "appuyer, presser", celui du mortier : tem s>w6re, s>w>, ca. s>be, del. sewyé, sewyése à un verbe "piler" attesté en kabrè: s>b. Cette affirmation ne vaut évidemment que pour les radicaux hérités du "gurun
si commun" ; on ne peut exclure la possibilité d’emprunt
de
bases terminées
par -s, -r, -k, -g, -w ou -b, ni d’ailleurs celle de formations analogiques.
Ce dernier cas se présente pour :c-D, qui
est un des rares élargisse-
ments dont on puisse discerner la fonction,. Il est très largement
dans les langues gurunsi sous la forme -r- (-y- en kabrè)
ou
-d-,
représenté
dans des
noms d’agent dérivés de verbes où il est siji vï des suffixes des classes ”0 et ::BA : kas. lu "forger", lurû9 lurâ "forgerc)n" ; is. ga "voler", gar> "voleur"
la. har "cultiver", hade, hada ou tara "cul tîvateur",
tem
bâ "danser", bàr "tailleur" ; kas. We. nyane "coudre", gan-nyano
"tail
leur", etc. Il s’agit plutôt d’un morphème
fréquentatif, selon l’interpréta
tion proposée pour le kabrè par J. Delord ;
en
où un suffixe -no (va
lyele
riante postvocaIîque en kasem et en isala de -o,
de la classe x0) a
suffixe
été spécialisé en fonction de marque d’agent, celui-ci n’est jamais ajouté di rectement au radical verbal CV, mais à une base
en -r et qui, selon
dérivée
toute apparence, est fréquentative : du "semer" twa-durno "semeur", ku "creu ser". zil-kurno "puisatier", mwe "modeler", emwemo
"potier"
etc. Cependant
la fréquence d’emploi de ::-D dans les noms d’agent lui a certainement conféré ici et là une valeur "agentive" qui justifie des
telles
formations
que is.
végoro "sorcier, féticheur", de vuga "Idole", au demeurant peu nombreuses.
î:-S paraît avoir à peu près partout une valeur
itérative, intensive, delo kpése,
ou factîtive : "tousser" est en kabrè kpcs, en lamba kpas,en
isala G. kàsû, en kéama (IV. C. 1.) gbésc ;
tem do
d’autre part kab. dbw,
comparez
ca. do, del. do, is. B.S. dbn "dormir"
dose, del. dosia, is. Ra. duoho, doso "rêver",
et
en
tem. dosi, ca.
kab. doz,
la. dem "s’éteindre", des "é-
teindre", ly. fu "inspirer, humer", fuse "renifler", etc. L’élargissement vo
cal i que (-a, -e, -i, -o) qui affecte dans toutes les langues différents radi caux verbaux est un élément de flexion en kasem,
finale ou l’allongement de la voyelle radicale
nuna et lyele ; la
voyelle
peuvent d’ailleurs ne consti
tuer que des variantes d’un morphème CV (ainsi de -a variante postconsonantique du suffixe
4 a de parfait en kasem) ou bien parfois la transcription d’un
suffixe consonantique : -o en lamba et en tem est la marque
J. Delord note -y en kabrè ; très souvent enfin les
d’inaccompli que
formes verbales sont ci
tées, par Koelle notamment, avec la particule postverbale a qui l’accompli. Il n’en demeure pas moins que pour de nombreuses
dans les langues précitées la fonction de l’élargissement
caractérise
formes verbales
vocalîque
connue ; i I en est de même pour la totalité des bases verbales
est in
CV ou CW’ en
delo, cala, bagé, isala, gouressi et chakali.
Mis à part les quelques cas étudiés
ci-dessus,
il
paraît difficile
d’attribuer un contenu aux élargissements verbaux ; les spécialisations cons tatées dans certaines langues, comme celle de ::-K en naccompli en kabrè ou en lamba, n’apportent que de
fonction de marque d’i
faibles indices. Cela est
16 également vrai des élargissements communs aux bases nominales et verbales, ou
plus exactement de ceux qui sont de même forme dans les unes et les
autres :
;:-M, ::-N et î:-L. On constate que les élargissements
beaucoup
nominaux
sont
plus stables que les verbaux, en ce sens quTîI est possible de trouver des ra dicaux affectés de la même finale consonantique dans
presque toutes les lan
gues ici considérées : pour ::-M, "serpent” (tableau IV,
26.) ou "oiseau" (i-
bid. 30.), pour :;-N, "peau" (76.) ou "année" (78.), pour X-L, "sein" (46.) ou "oeuf" (61.) ; des cas analogues sont rares dans le domaine
où notre
verbal
documentation, il est vrai, est beaucoup plus pauvre. Du fait
qu’un
même é-
largîssement soit parfois affecté à des radicaux de même sens, mais de formes différentes (cf. pour ::-L "dent", tabl. IV, 75.,
et
"corne", tabl . VI 81. ;
pour ::-M, "langue", tabl. VI 82. et "flèche", tabl. IV 58. ; pour ::-N, "feu", tabl. VI 83.), on déduit que ces éléments ont été
contenu fort précis, mais les exemples connus n’autorîsent
de celui-ci. Notre ignorance est plus complète
dotés d’un
des dérivatifs
aucune définition
encore en ce qui concerne les
élargissements vocaliques : la comparaison permet
d’établir
que les bases à
voyelle longue (celles du moins où la quantité de la voyelle est avérée et où elle n’est pas suspecte de résulter d’un accident phonologique)
sont
phématlques, mais nous sommes hors d’état de discerner la fonction
dimor-
du second
composant 3. 3. RADICAUX PRONOMINAUX
3. 3. 1. Pronoms de classe
Une classe nominale, dans les langues gurunsi,
est en principe cons
tituée par l’ensemble des formes nominales susceptîb les d’être remplacées dans tous leurs emplois (sauf dans celui de terme déterminé
d’un
rapport d’anne
xion) par un même morphème dit "pronom de classe". En outre, les formes d’une même classe comportent généralement
le
même
suffixe, ou diverses variantes
d’un même suffixe. Enfin l’adjectif épithète d’un substantif
reçoit
fixe caractéristique de la classe à laquelle appartient le substantif
le suf
qu’il
quaii f ie.
En fait 1’accord, de l’adjectif n’est respecté que dans une partie des
langues, et ne l’est pas toujours de façon exacte ni cohérente
là où il sub
siste ; la concordance entre pronom et suffixe de classe connaît également de nombreuses exceptions. L’altération la plus grave qu’ait subi la
classifica
tion nominale gurunsi est cependant la disparition des pronoms de classe dans
17 de nombreuses langues où ne subsistent qu’un anaphorique de 3ème p. sg. et un de 3ème p. du pl. et où l’économie du système suffixal a été profondément mo
difiée39. II n’est de radicaux pronominaux propres aux différentes classes, à notre connaissance, qu’en kabrè, lamba et tem d’une part, kasem, nuna et lye
le d’autre part ; il faut, selon toute vraisemblance, y ajouter
les
classés IV. B. 1., IV. B. 2., IV. B. 3., IV. D. 1. et IV. D. 2.
parlers
par
Koelle
Nous sommes tout aussi dému
qui ne fournit aucune information sur ce point.
nis pour le vagala, le siti, le degha, le mo, le tamprusi et le chakali. Même limitée aux six langues précitées, l’étude des pronoms de classe
se révèle difficile et parfois incertaine. Ainsi ne possédons-nous pas la lis
te des pronoms de classe du tem, dont l’existence
est
pourtant certaine^0 ;
nous devons la reconstituer à partir des démonstratifs et
du pronom interro-
gatif qui en sont dérivés, et des cinq premiers noms de nombre où ces pronoms
figurent en qualité de "préfixes”. Des formations analogues se retrouvent dans les autres langues, dont les morphèmes de classe
nous sont connus. Une autre
difficulté provient des remaniements qu’a subis le système
des
kabrè et le lamba conservent seuls une classe bu/ba qui
disparu dans
quatre autres langues considérées ; en tem, les
a
classes : le
les
noms correspondant à ceux de
cette classe en kabrè et lamba ont été insérés dans les classes ::e/î:ba ; kasem, nuna et lyele, ces noms ont été répartis entre
en
différentes classes en
vertu d’analogies dont le principe nous échappe. Une autre classe dont le pro nom est è/ï en kabrè, nyî en lamba, de en kasem, ne en lyele manque en tem et
en nuna ; elle est d’ailleurs très faiblement représentée
dans
le
dialecte
kasem décrit par J. Zwernemann et absente de celui qu’étudie le R.P. Bonvinî;
dans tous les cas, les noms qui sont en kabrè et Iamba de cIasse è ou nyî sont regroupés dans la classe te où ils voisinent avec ceux qui comportent le suf fixe propre à cette classe. En lyele enfin, c’est la
classe ya, partout ail
leurs attestée, qui est confondue avec la classe ne dont le pronom seul. Ces faits peuvent être résumés dans le tableau
tem où ils le sont par le premier élément des -nâ ou -lé :
où les pronoms
suivant
sont représentés par la forme qu’ils ont en fonction de
subsiste
sujet,
sauf pour le
à
second terme
démonstratifs
18 kabrè
lamba
kasem
nuna
e-
0
o
m
tem
lyele
1
e
11
de
d3
de-
de
de
re
111
ku
ku
ke-
ko
ko
0
IV
ka
ka
ka-
ka
ka
a
V
ba
wa
be-
ba
ba
ba
VI
a
a-
ya
ya
VI 1
tu
ya ta
te-
te
ta
VI 1 1
?
nyi
IX
S1
s3
X
bu
b3
re
ne
de
se-
se
se
Comme le montre ce tableau, les séries numérotées
tissent en deux catégories : celles qui sont conformes
se
de I à X se répar
aux
formules de coi—
respondance établies pour les lexèmes nominaux et verbaux, et celles qui sont
partiellement ou totalement irréductibles à ces formules. Au premier groupe appartiennent les séries IX et V, la réalisation
de ::B étant de règle en lamba. Le vocalisme [a]
w
attendu en tem apparaît dans
le pronom interrogatif wem.ba et probab lement aussi dans le démonstratif cerna; le passage de [a] à [e] paraît être de règle en
position non finale : compa
rez na.bé.le "deux”, be.brine "noirs" où -be- et be-
sont
des
variantes de
-ba. Ces deux séries seront symbolisées respectivement par "SE et XBA.
La série II serait également cohérente si le lyele
ne présentait une
forme re au lieu de de attendu. En réalité, la forme à initiale occlusive est
attestée dans cette langue, mais seulement, selon Bon,
lorsque
le pronom de
classe est postposé au substantif en qualité d!"artic)e" ; encore présente-t-
il en cette position une variante re. Le pronom interrogatif est de. L’affai blissement des anaphoriques paraît être une particularité du lyele : frappant de constater que ceux des séries 11, 111, IV et VII
la même forme que les suffixes des classes correspondantes, diés
plus loin. Compte tenu de cette tendance locale,
ont qui
Il
est
exactement
seront étu
Il paraît légitime de
19 restituer un morphème originel "DE. Il en va de même pour la série IV : post
posé au verbe ou au nom, le pronom de classe y est en lyele ya ou ga; la pre mière de ces formes est inexplicable en l'état
actuel
de nos
connaissances
sur la phonologie du lyele ; la seconde correspond approximativement au ka du
kabrè, du lamba, du tem, du kasem
du nuna ; on attendrait en effet "ka ;
et
cependant, le pronom interrogatif de classe 3 est ke.
semble qu'on doive
Il
restituer une forme "K^A, la sonorisation de ::ka en ga pouvant être interpré tée en lyele comme un fait de sandhî.
Une explication analogue rend compte de la forme o constatée en lyele
pour la série III, à cela près qu'au lieu de "-go attendu,
trouve
on
après
verbe et après nom wa qui ne peut être qu'une création propre à la langue; en revanche le pronom interrogatif k> et le démonstratif kobo sont
"réguliers".
Une difficulté supplémentaire est cependant posée parle tem qui présente deux formes : ke- (ou -ki après voyelle fermée) dans les démonstratifs et l'inter
rogatif et -ko- dans le numéral indéfini nakoro (cp. nadere, série II ; nakere, série IV) "un (quelconque)". Ce double vocalisme étant, comme nous allons
le voir, bien attesté dans d'autres langues, il convient d'en tenir compte et de désigner par " K^E/O la correspondance constatée
entre
les pronoms de la
série III.
On observe en effet une telle dualité dans la série X : bu
en kabrè,
b3 en lamba ; il n'y a pas de trace de ce radical dans le système
pronominal
du tem, mais il y est conservé dans les numéraux "un" et "deux",
avec le vo-
calisme o : fefelim naboro "un seul vent" ;
fois". L'instauration d'un symbole "B^E/O pour rendre
nances peut paraître assez faiblement motivée ;
(ou
nabole
boro
compte
naole)
de
"deux
ces alter
elle est cependant confirmée
par l'étude de la série Vil où les arguments qui justifient ::TE/O sont de mê me nature, mais suffisamment abondants. En kabrè, o ([u]) dans toutes ses attestations, sauf dans
le pronom est de vocalisme le
numéral "trois" : na.ti.
tozo (cp. "deux" na.tu.le) ; il est de vocalisme e en tem, sauf dans le radi
cal "unique" : natoro (cp. pour la classe
"DE nadere). Ce vocalisme est seul
attesté en lamba, en kasem et en nuna pour lequel, il est vrai,
notre infor
mation est limitée ; les formes interrogatives la. wont>ount>,
kas. t>, t>n
ne sont pas signifiantes, le vocalisme o étant caractéristique
de l'ensemble
des interrogatifs dans ces deux langes. En lyele le pronom
pour lequel Nicolas signale une variante te en fonction
marquer que r est dans cette langue
le
représentant
de classe est re,
sujet. de
Il est à re
"T à l'initiale de
20 suffixe. L'interrogatif, en revanche, est t> pour Nicolas, Bon indiquant deux
formes te ou t> ; le premier des deux auteurs donne également pour équivalen tes deux formes démonstratives : tebe et tobo dont la seconde seule est citée
par Bon. La convergence de ces indices autorise,
nous semble-t-il, à imputer
au "gurunsi commun" l'alternance E/0 dans tous les pronoms où elle est attes
tée. Cette alternance rend compte de deux des
que revêt le pronom
formes
de la série I qui est de timbre o en kasem et en nuna, de timbre e en tem, en
lamba (i) et en kabrè (e devant verbe, i après, i également
le relatif
dans
wei) ; cependant J. Delord indique41 que les dialectes kabrè de l'ouest et du nord emploient un pronom u/o ; o apparaît d'ailleurs
dans
indéfini" n>>yu "un quelconque" analysé î: na.o.yu par
"déterminatif
le
Quant au
auteur.
cet
tem, P. Muller indique pour le pronom pers. de la 3 p. sg. (sauf pour lesver-
Le
bes impersonnels qui emploient bi) les formes e et wV.
core un problème : il présente le double vocalisme, mais
lyele pose là en l'intérieur d'un
à
radical me/mo qui n’a de correspondant connu dans aucune des langues étudiées. Nous admettons provisoirement que me/mo est une
du lyele, pour la
création
quelle nous sommes d'ailleurs incapables de proposer une
explication, et que
la forme originelle du pronom était ” E/0.
ordre : le pronom y
La série VI présente une irrégularité d'un autre
est ya en lamba, kasem et nuna, a en kabrè et en tem.
réalité
En
présente après verbe une forme ye (ou e) comparable à ya ;
fournit pas d'indice d'un y initial ; cela peut signifier
tem
le
kabrè
le
seul ne
qu'il a généralisé
l’emploi de la variante a attestée en kabrè, ou plus simplement que notre in formation, très pauvre, est sur ce point insuffisante.
vec réserves, une forme
Nous restituerons, a-
YA.
Enfin la série VIII se signale par une
pour nous par
hétérogénéité
tiellement irréductible. Le pronom £ du kabrè comporte une variante "objet" i qui est peut-être aussi présente dans l'indéfînî nu
et dans les
numéraux :
mile "deux", niitozo "trois", nunasa "quatre", numwa "cinq"
pour la classe
::TE/O : natulc, natitozo, natinasa, natimwa) •
correspondants en lamba sont nü
(comparez ,
Las
numéraux
nitisâ , nisa, nina où apparaît un même mor
phème i (n.i.l ; cp. pour la classe »TE/O na.te.l) ; de même le
démonstratif
formé par préposition de n au pronom de classe (cl. î:BA
mba;
cl. -TE/O ntâ etc.) est nyi pour la classe considérée ;
c'est très probable
ment ce démonstratif qui a été substitué au pronom de classe figure dans le tableau dressé ci-dessus
sous
cl.
;;YA
nya;
originel et qui
VIII. S’il est possible cepen-
•l
21 dant d’assigner aux
pronoms de classe kabrè
lamba un même ancêtre
et
”1
ou "Yl, rien n’autorise à y rattacher la forme de du kasem, ni la forme ne du lyele qui en sont les correspondants fonctionnels. Nous devrons nous résoudre à restituer deux formes distinctes au moins :
cerne lyele ne, une correspondance parallèle pronom 1 pl. incite à y voir l’effet d’un sive dentale à l’initiale de morphème.
"DE’42 et "Y I .
En ce qui con
entre kas. de et ly. ne pour le
traitement particulier de l’occlu
En
bonne
méthode, ni "DE’ nî »YI ne
peuvent être imputés au "gurunsi commun", puisque chacune de ces formes n’est attestée que dans deux langues à tous égards proches l’une
de l’autre. Cepen
dant l’analogie étant plus grande entre DE’ et le suffixe de la même classe : "-NE qu’entre ce dernier et "Yl, nous considérons
provîsoi rement
î:DE’ comme
la forme la plus ancienne et "Yl comme une innovation.
six sont régulièrement
Des dix classes qui viennent d’être définies,
appariées dans toutes les I angues considérées et l’opposition
sémantique
qui
s’établit entre les membres de chaque paire paraît être une opposition d’uni cité à p I ura I i té :
sg.
:: 0/E
pI .
:: BA43
" DE
" YA
- K A
» SE
Le cas de "K^E/O, "TE/O et "DE’/"YI est plus complexe.
En tem et en nuna, la
classe te regroupe les formes de pluriel correspondant aux singuliersde clas
se ke (ko en nuna) ; iI en va de même pour l’essentiel
en kasem où la classe
de ne comprend plus que quelques unîtes. En lyele, la classe ne s’est substi tuée à la classe "YA disparue et s’oppose simultanément aux classes de singu lier re ("DE) et o ("K^E/O). Une partie des singuliers
de classe o ont d’au
tre part un pluriel de cl. re ("TE/O) sans qu’on puisse donner une justifica
tion sémantique de cette répartition. En revanche, un certain ples lamba et kabrè suggèrent que le rapport
nombre d'exem
entre les trois classes "K^E/O,
”DE’ et "TE/O n’était pas à l’origine de nature binaire.
Dans
les deux lan
gues, beaucoup d’abstraits sont de classe "TE/O : lamba adyortâ
"esclavage"
(adyor "esclavd*), yilentS "cécité" (yilem "aveugle"), kabrè abalitù "virilité"
(abalu "homme"), labitù "façon de faire" (làbî "faire"), etc., de correspondant dans la classe
K^E/O ; de même pour
et
n'ont pas
des "collectifs" comme
la. mets, kab. mutu "to", la. kyit3 , kab. c>tu "soumbala". Réci proquement, di -
verses bases substantîves sont représentées dans les et l’opposition paraît être alors entre
trois classes à la fois
l'unité, la multiplicité et la tota-
22
1 î té globale : kab. nyxyiw (ku), nyiyxn (è), nyxyxtu (tu) "fer” ; sudxw (ku),
sudxn (e), sutu (tu) "fruit du néré" ; txw (ku), la. ti (i^ kab. tin (e), la.
tin (nyi) "abeille", la. tita (te) "miel".
Les formes de classe "B^E/O dési
sujettes éventuellement
gnent toujours des entités par nature inanalysables,
à prélèvement, mais non â fractionnement : "farine" la.
tem mglôm (rattaché aux classes e-/be-, mais
milem,
kab.
mulum,
le suffixe caracté
présentant
ristique de la classe :;B^E/O) ; "graisse" : la. nim, kab. nun, tem nim, num ; "sommeil" la. dem, kab. dom, etc.
Le système classificatoire du "gurunsi commun"
te! que permettent de le
reconstituer les observations précédentes, aurait été fondé sur trois di sti no tions au moins : l’une entre continu et discontinu,
::BE/O à toutes
opposant
les autres classes, une autre entre unité collective et unités discrètes, op
posant "TE/O à K^E/O et ”DE’ seulement, la troisième
enfin
entre unicité et
organisant les autres
multiplicité, recoupant partiellement la précédente et
classes en deux séries parallèles et correspondantes, selonun schéma qui tend à prévaloir dans toutes les langues actuelles. L’asymétrie de ce système peut
être figurée par le tableau suivant : ::0/E
"B^
::DE
;:YA
"B^E/O ï:SE
;îK E/0
::DE*
"TE/O
/ ;:Y1
3. 3. 2. Pronoms personnels
Les pronoms personnels offrent au comparatiste un tableau beaucoup moins cohérent que celui qui a été dressé pour les pronoms
de
On n’est
sans classes pronomi
certes guère surpris de constater que dans les langues
nales, ce sont les morphèmes des classes ::0/E et::BA
classe.1+4
qui sont employés comme
marques de la 3ème personne du singulier et du pluriel.
Il
est
à remarquer
que pour le premier de ces morphèmes, le vocalisme o est de beaucoup le
généralement attesté ; le vocalisme e n’apparaît
une forme "régime" éma (à côté de o "sujet"),
plus
qu’en isala où Girault cite
forme
la fonction de complément de nom. Funke à son tour,
que Funke note omà avec dans
la
même fonction,
note une variante înà à laquelle répond chez Rattray ona ; le gouressi de DeIafosse a aussi deux formes "objet" : o et e, et deux formes
"sujet" o et a.
Ce pronom a, irréductible à "0/E a un correspondant en wînyè dans aye, "régi
me" ans .
IV. D. 1., IV.
A la première personne du singulier, le groupe kasem,
D. 2., nuna, lyele se distingue de toutes les autres langues gurunsi par l’em
ploi, en fonction de sujet et de complément de nom d’un pronom à ; une ne en lyele, ne, n, n, m en kasem sert cependant
complément d’objet ; on
de
en rapprochera is. F. n, m, également objet et complément
de nom et N homor-
ganique parfois sujet, de. N, pronom sujet et complément de nom,
jet et complément de nom et ph. g qui note vraisemblablement Dans toutes ces langues, sauf le phwo, le morphème
nasal
vag. n, su
un nasonnement.
est la variante a-
brégée d’une forme pleine me, seule citée en IV. C. 1., IV. C. 2.,
en sîti et en mo ; pour le tamprus! et le chakalî, deux pronoms mSn et men, respectivement,
en wînyè,
Bendor-Samuel1+5
indique
et pour le vagala min (alors que M.
Crouch et N. Smlles, pour le même dialecte, emploient dans leur texte n) qui sont très probablement des formes
nône en wînyè1*6
forme
leurs exemples et
d’insistance analogues à
IV. B. 2., I am-
Enfin, en gurunsi oriental (kabrè, IV. B.
ba, tem, IV. B. 3., cala, delo, bago), le pronom de la 1ère p. sg. esfma dans
toutes ses fonctions, sauf modifications du vocalisme imputables à l’harmonie
vocalîque. Ce vocalisme a est pourtant attesté en IV. C. 1. pour la forme "su jet" ; réciproquement, Westermann indique pour le bago les deux vocalisations ma et me.
On tirera de ces faits la conclusion
suivante : le pronom de la 1ère
p. du sg. était en gurunsi commun î:ME/A attesté en forme ma, dans les langues du centre surtout sous
gurunsi les
dernière subsistant seule, dans certains emplois, en
kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., le nuna et le lyele
oriental sous la
formes me et N, cette
gurunsi
occidental. Le
en outre un mor
utilisent
phème à que rien n’autorise à considérer comme étant d’origine "gurunsi".
A la seconde personne du singulier, deux séries concurrentes ::E et XN semblent devoir être instituées, peut-être de ton bas
gnificative la concordance des notations en kasem,
si l’on tient pour si
nuna,
îsala et kabrè. La
première est constituée par des formes attestées en isala F. :
è,
i sujet, è objet, en gouressî i, en vagala : i, en siti e,
degha e et en
en
(Girault)
nuna où i est le pronom complément d’objet ; la seconde l’est par des morphè mes consistant en une consonne nasale homorganique que
l’on trouve en kabrè,
lamba, IV. B. 3., cala, probablement en delo (ne), en isala
Ra.,
I.V. C. 2., kasem B.S., IV. D. 1., IV. D. 2., et en nuna où n est sujet et complément de nom. Il faut probablement y
rattacher
IV. C. 1., la
forme
le i de
wînyè
24 iye et phwo i, et les formes citées par Bendor-SamueI
pour
vagala : hin
le
(Ra. hen ; M. Crouch et N. Smiles i), le mo : hen> I® tamprusi : hen), le chakali hen qui sont vraisemblablement
(Ra.
hin
des variantes emphatiques a-
nalogues à winyè ine. Le gurunsi occidental emploie pour constituer de telles variantes une particule mo ou me : kas. mmo, nu. nmo, ly. nms ;
et kas. Ra. m sont probablement issus de simplifications que I'on constate en kasem
où
HIH
analogues
pour emphatique en lamba par le P. Prost
à
celle
à mo. Le gurunsi
réduit éventuellement
oriental, enfin, oppose à n une forme pleine qui
IV. D. 1. me
lui est propre : nya, tenue
, employée
comme complément de nom
en kabrè, en IV. B. 1., en IV. B. 3. (concurremment avec eN) jet également dans cette langue et en cala, seule attestée une variante na après le verbe. Nous ne savons rien
de
et en delo, su
en
tem où elle a
la forme du pronom 2
sg. en IV. B. 2., ni en bago. La confusion est plus grande en ce qui concerne la 1ère
personne
pluriel. Un morphème à initiale “D est attesté à la fois en gurunsi
oriental
et en gurunsi occidental, mais avec des vocalisations diverses : a en
en tem, en cala, en kabrè dans la forme absolue et dans
celle
du
lamba,
de complément
de nom (le pronom sujet étant soumis à I'harmonie vocalique), en delo dans la forme sujet ; e (ou i) en kasem : Ra. de, Zw. cD ,
B.S. di, forme d'insistance V Ra. deban, Zw. dâban/cBba, et en nuna G. : forme objet cfâba. Lyele ne (sujet, complément de nom), neba (objet) doit être considéré comme un représentant du
meme morphème, la correspondance kas. d, lyele n à l'initiale de radical pro nominal se vérifiant également pour I'anaphorîque
de classe :cDE' ; au demeu-
rant, Zwernemann donne pour pronom 1 pl. en nuna ni,
et
pour variante de ce
pronom en kasem occidental n3. Enfin le pronom objet en kabrè : du et
doit être la forme d'insistance dans le dialecte nuna
étudié
ce qui
Girault :
par
domo, présentent le vocalisme o.
Ce morphème "DA/E/O n'est attesté qu'aux deux extrémités
du
gurunsi ; au centre, le vagala, le degha, le tamprusi et le chakali
(chak. yaa) dont mo iyan, cité par Bendo-Samue I ,
est
d'insistance, il est possible qu'on doive y rattacher
probablement
domaine ont
ya
la forme
à (sujet), àwâ (objet)
attestés dans le dialecte isala décrit par L. Girault, abe
(sujet), ane (ob
jet), et a (sujet), amarc (objet) notés par ce même auteur
en
winyè et phwo
respectivement. Ces témoignages sont localisés sur une aire géographique trop
limitée pour qu'on puisse voir dans leur multiplicité
thenticité génétique, d'autant plus que le pronom
la
preuve de leur au
de la première personne du
25 pluriel est, en guang ane ou â. Les parlées isala étudiés par Funke, et Rowland ont tous pour marque de la 1ère p. du pl.
Rattray
un morphème là qui
n’a
d’équivalent dans aucune autre langue gurunsi connue de nous. La pluralité des vocalismes est également constatée
à
la 2ème p. du
pl. La marque paraît en être un morphème vocalique de ton haut ; cette voyel le est de timbre e ou i en kabrè (c/é sujet),en lamba (i), en isala G. è (su jet), èwa (objet)
et en vagala Ra. : ima, forme
"pleine” ;
est a en
el le
delo : ame, en cala, du moins dans la forme objet : ame (la forme sujet n est ■tf inexpliquée), dans la forme complément de nom du dialecte isala décrit par
Funke : â, en kasem : â (sujet, complément de nom), àbàn, abà (forme d’insis
tance, employée comme complément d’objet), en nuna : Zw. a, G. àmo, en lyele : â48, et sans doute aussi en phwo où ’ba note pocopée d’une forme identique à kas. abà.
apparemment la prononciation a-
Outre ce morphème î:E/::A, il en est
un autre ::MA/E attesté coneu rremment au premier en kabrè : me,
forme
et complément d’objet, mi complément de nom, en lamba : mi forme
absolue, en
donné
isala F. : ma, sujet, mane, forme d’insistance, en vagala Ra. pour équ i va lent â ima déjà cité, et seul (du moins
notre connaissance)
à
tem : mi, en isala R. ma, forme d’insistance mana,
absolue
en
tamprusi ma et en wi
en
nyè : mabe, forme d’insistance mane. Les renseignements
totalement dé
font
faut pour le siti, le degha, le mo, le chakali et le gouressi, ainsi que pour tous les parlers connus par Koelle ; iI en va de même d’ailleurs,
en
ce qui
concerne ces derniers, pour les marques de la 1ère p. du pluriel. Compte tenu des incertitudes dues à l’insuffisance de notre documen
tation et au caractère conjectural de certaines de nos
interprétations,
il
semble qu’on puisse restituer pour le "gurunsi commun" le système suivant : ::ME/A
pl.
“E,
1 2
On remarquera enfin que la distinction entre
“DE/A/O »É/Â, -ME/A forme
conjointe du pronom personnel est assurée par des moyens
absolue et forme
très
différents en
gurunsi oriental et dans le reste de l’aire ici considérée. En gurunsi orien tal, le pronom absolu est généralement caractérisé
par un vocalisme plein, a
ou e selon les cas, et le pronom conjoint par un vocalisme réduit ou soumis à
harmonisation. Ailleurs, la forme absolue est pourvue d’une particule déicti que (cf. ci-après 3. 6. 1.) qui est principalement na/ne dans tral, et mo/me en gurunsi occidental, la forme conjointe
non élargie.
étant
le groupe cen
au contraire
26 3. 3. 3. Pronoms interrogatifs. Trois radicaux au moins sont assez largement attestés
sur l'aire gu
de la langue
runsi pour qu'on puisse les considérer comme un héritage commun
ancestrale. Un radical ::A apparaît principalement dans des formes complexes :
en lamba, a- est préposé au singulier à un élément -no : ano, au pluriel à un élément mba : amba, homophone de la forme "renforcée" du pronom de la 3ème p.
du pluriel qui n'est elle-même que le démonstratif de la classe :îBA (cp. nt3 , cl. î:TE/O ; ns3 cl. XSE, etc.) ; on serait tenté d'interpréter de même -no si
cependant le kabrè
le démonstratif attesté pour la classe “O/E n'était nyi ; répond à la. nyi par e.nu ou e.nx "celui-ci".
tem, l'interrogatif "qui?"
En
est aweni, pl. awemba, formé par postposîtion à a- de l'adjectif interrogatif
weni (cl. ::DE vende, cl. :îKA wenki etc.),
lui-même très probablement composé
d'un radical we- et d'une série démonstrative obtenue par préposition d'un n-
au pronom de classe : ::ni, ::nde, xnka... :Tnba... non attestée par Funke, maïs qui l'est bien en revanche en kabrè (enn/enx, ndx, nka..., mba...) et en lam
ba (nyi, nd3 , nka..., mba...). En kabrè la forme unique du pronom interrogatif est a en fonction su
jet, anx comme objet, anxx dans son emploi "absolu" ; aux a
un correspondant
en isala : ani, ané (G. ânâ ) et peut-être en chakalï an. Il n'est pas sûr que de tem aweni, tout d'abord
l'élément -nx doive y être interprété comme celui parce qu'il est amovible et invariable,
en
second
parce que la forme
lieu
correspondante en vagala est anse ; or Bendor—Samuel signale en isala l'exis tence d'une particule née dans une autre locution "qui ?" dont -ni/-ne (-n3 pour Girault)
wùon
interrogative
être
pourrait
née
variante, comme
une
peut-être aussi le -nx/-nxxdu kabrè.
A cette série étymologique on rattachera encore tamp. ati "qui?", et, avec quelque hésitation nu. àko (cp. is. B.S. bss kvn "quoi ?") une interrogation portant sur une chose ("quoi ?"),
qui
exprime
alors que toutes les au
tres formations en a- signifient "qui ?".
Un second radical au contraire paraît signifier "quoi ?"
Il est attesté : en kabrè ebes ("absolu"), sbe/bsbs (sujet), ws vagala bse, en kasem : B.S. be, Zw. bsmu, en isala : F. be,
(objet),
en
citées, l'in-
terro.gatif est suivi d'un élément déictique connu d'autre part.
tamp. ban,
où
B.S. bèe kun, en
winyè bèmà, en phwo bènàho ; dans les quatre dernières langues
en revanche à rattacher à cette série mo bakwal,
partout
On
hésitera
chak. boan dont
27 l'analyse est incertaine. La restitution du radical ne l'est pas moins en qui concerne le timbre (e ou e), la quantité de la voyelle
le
ton : les
considérablement sur
conditions d'emploi de la forme absolue peuvent influer les deux derniers éléments au moins ; nous adopterons
et
ce
provisoirement le sym
bole ::BE. L'élément -we- que nous avons isolé dans
"qui ?",
aweni,
tem
weni
"quel ?" se retrouve, mais avec un vocalisme o dans le pronom lamba wond> (cl.
“DE ; cp. nd> "quel" ?), wonk> (cl. “K^/0 et “K A ; (cl.
BA ; cp. adj. mb>) etc.1*9,
dont
cp.
adj.
nk>) ,
womb>
il faut probablement rapprocher aussi
w> "quoi ?". Le kasem a w> (B.S.) ou w>mù (Sw.), I'isala (G.) wèri, le phwo woho, de même sens.
le nuna, selon Girault woa,
La
dernière
forme citée est
peut-être identique à celle, déjà mentionnée, que
donne
Bendor-SamueI
1 ' i sa I a : wuon (nsè) ; l'appartenance de mo urne à
cette
série est douteuse.
La répartition des formes qui la constituent
pour
à l'est, au centre et à l'ouest
de la zone gurunsi autorise la restitution d'un radical
à
vocalisme
double
“WE/O. 3. 4. SUBSTITUTS
Nous employons ce terme pour caractériser l'emploi qui est fait, dans les langues voltaïques, de certains radicaux nominaux, tels que "chose", pour remplacer un quelconque substantif. Il est possible que
les
éléments prépo
sés aux adjectifs, dans les langues gurunsi, soient
de cette sorte ; ils oc
cupent la place normalement affectée dans la plupart
des autres langues vol
taïques, et même dans certaines de celles où ils
sont attestés50, au radical
substantif "qualifié".
Ces éléments sont très divers : certains comme a- en winyè (akûé "maigre", adù "neuf") et ha- en phwo (où il s'oppose dans des formes de pluriel à
o- au s ï ngu I ier
osumurc, hàsumur£ "bon"
on tiré, hànürè "propre") n'ont pas
ailleurs de correspondants connus. En revanche on retrouve
l'élément o- pré
cité en vagala (B.S. ofale "neuf", okan> "grand", odsan "lourd")
et
en cala
(oséem "rouge") ; il est possible, mais nullement assuré, que cetélément doi ve être rapproché de wo~ que Groh signale en tem (wobato "noir") et Koelle en
IV. D. 1. (w^po "blanc") ; ce parler a en outre
we-
dans wezÊnu "noir",
IV. D. 2. wôa-, qui note probablement [wa] dans wôazenu de
et
même sens; le nu
na, selon Girault, a également wa- dans wàdû "neuf". J. Zwernemann51înterprè-
te w^po comme comportant en premier terme le
radical
de won$ "chose", donné
28 par Westermann sous la forme wo/w>. Cette explication est d’autant plus bable que ce radical est attesté au pluriel
avec
pro
vocalisme e en kasem :
le
weno (te), Ca. weenu (ti), en lyele wen (ne) et en nuna (G.) ùé, et même avec «w le vocalisme a en kasem encore dans pl. wân (te). Il faut noter que "chose"
est en phwo omo, pl. oro, ce qui confirmerait
l’identification
suggérée ci-
dessus. Cette base est suffisamment attestée (cf. kab. won, wontu, è/tu ; la. wundo, wunte, ko/te ; kas. wono/won, wonno/weno/wân, ko/te) pour qu’on puisse
la tenir pour "gurunsi" : ::WE/O/A(N).
Le singulier de classe
KE/O opposé à pl. wen "choses"
ku ( î I existe aussi une forme kon, pl. kona ;
en lyele
est
cp. winyè koné, pl. koèni). Le
nuna utilise, selon Girault, un "préfixe" adjectif singulier
gù~/go"/^“ qui
s’oppose à dJ- au pluriel : gùnyo, ^nyo "bon", go/é,
baLuma "homme", hSla, hâlüma "femme", nia, nima "étranger" et dans yoma, yom* ma "esclave mâle", -tina, -tumma "possesseur de". Dans ce de rn ï er nom, -ma tient la place occupée par -na dans toutes les autres langues gurunsi où ce radical est attesté. La même remarque s’applique au winyè où -ma est d’emploi fré quent et où il apparaît dans le nom correspondant à IV. C. 2. -tfna, “tunma transcrit par L. Girault -taho, -tahama, -tahao, -tahama, -tao, "tamà, dans tous les poms^de parenté, dans les noms d’agent (cp.. win. nvo» nwoma ”voleur" et nu. nwo nwona même sens), dans celui du captif y>mû, y>m>mà ainsi que dans quelques autres nom^ d’humajns ("personne, gens" : nig, ninama) et d’animaux ("charognard" : 81e10, gimama). En lyele enfin, -ma et -na forment le pluriel
de noms composés en -bal au singulier : cp. kyebal, kina possesseur de” et yebal, yema "celui qui est devant” ; aucune complémentarité n’est décelable dans la distribution de ces deux morphèmes, au demeurant rares. Une finale -va est attestée en kabrè (-wâa) où elle est, selon J. Delord, une marque de "vocatif" pluriel employée lorsqu’on s’adresse à plu sieurs personnes ; elle forme aussi le pluriel de deux noms d’emprunt : tomati, tomatiwaa "tomate", wala, walawaa "écrîtoire” (hausa) ; en lamba, elle fournit aux noms de personnes un pluriel d’extension : latawa "Lata et les siens". Elle est bien représentée dans les noms de parenté du dialecte isala décrit par L. Girault, ainsi que dans quelques autres noms d’animés (àwô, àwgwà "lion”). Nous n'en connaissons pas d’exemples ailleurs. La correspondan ce entre kabrè lamba d’une part, wînyè d’autre part, langues très éloignées, et très différentes à tous égards, implique que -wa appartient au "gurunsi commun" ; mais il s'agit probablement moins d’un suffixe de classe que d’un "pIuraI isateur" affixé occasionnellement aux noms propres ou assimilés.
Une finale -ba est également très mal représentée, mais elle l’est en kabrè, par un seul exemple tinketiyu tinketiyiba "pic”, en bago dans domena, domba "serpent" et zonena, zoba "chef", en kasem (dialecte de Tiebele) : b>$lo, b>^laba "amant", et en lyele dans un petit nombre de noms : da, daba "pè re", na, naba "mère", doba, dobaba "ami", moper, moperba "missionnaire catho lique". Ces quelques attestations font figure de vestiges plutôt que de créa tions ; -ba, employé comme suffixe de secours pour les noms d’emprunts en lyele, est très usuel dans le dialecte isala décrit par Funke, mais il y est appliqué à toutes sortes de noms sans rapport avec la classe :cBA. Il faut no ter cependant l’existence dans ce dialecte d’une finale -mba dont le m n’est pas toujours explicable par une nasale présuffixale et dont Funke déclare qu’ elle se réduit parfois à -ma : "hyène" anwuo anwuoma. Nous citons pour mémoire une finale -ra attestée en phwo dans be, bàrà "chef" et en nuna dans d^bè, d^barà "ami", peut-être aussi dans gwie, gwire "léopard" ; elle est probablement identique, sous une transcrlotion diffé rente, à -la que L. Girault note en nuna : (ÿbà, dî'bâlà "ami", v9 , v^là "étranger", et qu’on trouve aussi en lyele : zyebal, zyela "étranger". Ces lan gues sont géographiquement trop proches pour qu’on puisse exclure l’hypothèse d’emprunts ou de développements parallèles. Des cinq finales (outre -ra et -la) dont l’existence vient d’être re connue, trois sont attestées dans les adjectifs : -a en lamba, kabrè, tem et kasem, probablement aussi en lyele, -ba dans les trois premières de ces lan gues, -ma en kabrè seulement : comparez kifalu (::0), kifala ("BA) "neuf, nou veau" à cikpelu ("0), cikpema (::BA) "petit" ; ce dernier adjectif est consi déré par J. Delord comme emprunté, à cause du premier élément ci- remplaçant kx- attendu ; mais dans toutes ses autres formes, il se comporte exactement comme kifalu dont l’authenticité n’est pas douteuse ; d'autre part le "parti cipe" kinanawu "vu, visible" (de nav "voir") présente aussi, à la classe "BA, cette finale -ma : kmanama. Force est donc, en vertu de notre postulat ini tial (pérennité des suffixes adjectifs), de tenir pour anciennes -ba et -ma, malgré le caractère sporadique de leurs attestations.
Ainsi donc, pour des raisons diverses, nous sommes conduits à resti tuer pour la classe ::BA quatre suffixes dont un partout attesté ï:-A, les trois autres moins répandus et d’emploi plus spécialisé, partiellement concurrents: ”-NA, "-MA et ::-BA. S’y ajoute le morphème ::-WA que son contenu place en mar ge du système classificatoire.
34 cl. "DE Les langues examinées se répartissent en deux groupes, par rapport à la marque suffixale de cette classe : celles où apparaît un suffixe de forme -re, c’est-à-dire l’ensemble du gurunsi oriental sauf le cala et le delo, et celles où la marque caractér i sti que des formes appartenant ou, dans les langues sans classes, supposées avoir appartenu à cette classe, est une voyelle antérieure -e ou -i.
Dans le premier groupe, le suffixe est -re (-ye en kabrè) après vo yelle ; cette forme est précédée d’une voyelle d’appui, en principe de même timbre que la voyelle présuffixale, si la base se termine par une consonne autre que n. Si le suffixe est immédiatement précédé de n, il est de forme -de, le groupe -nd- étant cependant souvent réduit à -n- en kabrè, IV. B. 1. et IV. B. 2. En ce qui concerne le traitement de -re après 1, le groupe se scinde en deux fractions : en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. et lamba, le résultat du contact entre les deux liquides est une terminaison -de. En tem, IV. B. 3. et bago, -1- subsiste et une variante -e du suffixe apparaît.
Les langues du second groupe ne connaissent qu’une finale vocalique notée -e ou -i (probablement [i]), cette dualité étant vraisemblablement Im putable à l’harmonie vocalique. Cette finale est fréquemment amuie après -1-, -m-, -n- en delo, en IV. C. 1., en vagala, en mo, en tamprusî, en chakall, en lyele, mais sans qu’on puisse tenir cette règle pour absolue ; une variante 0 est également attestée dans des contextes différents selon les langues, mais souvent après voyelle. Parmi les dialectes sisala, ceux décrits par Girault et Rattray conservent la finale -e ; dans celui qu’a étudié R. Rowland au con traire, une finale -An semble s’y être substituée ; de même en IV. C. 1. et IV. C. 2. un -a ou un -an apparaissent souvent au lieu du -e attendu.
Le problème que posent ces faits est évidemment celui de la corres pondance phonétique entre -re et -e. L’examen des adjectifs n’apprend rien, le suffixe s’y comportant aussi bien en kabrè, lamba, tem qu’en kasem etpeutêtre en lyele, comme dans le substantif. On peut faire valoir en faveur de cette correspondance deux arguments : d’une part l’existence en gurunsi orïental d’une variante -e dans une partie des langues où -re est attesté ; d’autre part le fait que le delo et le cala, très proches à tous égards du tem et du bago n’utilisent que -e, ce qui pourrait s’expliquer par une géné ralisation de l’emploi de la variante vocalique. Il serait surprenant d’autre part, s’il y avait eu substitution au suffixe -re d’un autre suffixe dans toutes les langues centrales et occidentales (et aussi en delo et en cala) que le suffixe choisi ait été partout de même forme sauf dans quelques dialectes isala.
Nous admettrons donc que le suffixe caractéristique de la classe "DE était "-DE en gurunsi commun, conformément à la formule decorrespondance kab. -y- = IV. B. 1 ./IV. B. 2./la./tem -r-, établie pour l’élargissement "-D- ; mais que "D a subi dans les autres langues à l’initiale de suffixe un traite ment différent de celui qui est le sien en position présuffixale. cl. "YA Sauf en bago, et peut-être en tamprusî (pour lequel no tre documentation est extrêmement réduite), la marque propre à cette classe est -a; nous n’avons aucun renseignement sur ce point pour le siti, le degha ni le mo. Lorsque la base se termine par une voyelle, ce suffixe se manifeste en gurunsi oriental comme un simple allongement de la voyelle en question, du moins en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. lamba, tem et IV. B. 3. ; après voyelle radicale tendue, il comporte en kabrè et en lamba une variante -x/-e. Il en
35 va de meme, semble-t-il, en nuna.
Rattray indique pour le tamprusî et le vagala une finale -la (dans hal.la "oeufs", commun aux deux langues) qui n’est pas, du moins actuellement une variante phonoIogiquement conditionnée de -a puisqu’on a en vagala il.a "seins" ; on peut en rapprocher IV. B. 2. numbe.la "genoux" (sg. numbe.re, cl. "DE). L. Girault donne en phwo pour pluriel de bus "pierre", appartenant à une série étymologique de classe -DE, bû.rà. Enfin le pluriel de "soleil" en kasem : we (cl. de) est weya (cl. ya) comme celui de "poitrine" en lamba : l»r (cl. de) est l>>ya (cl. a). Malgré ces attestations parallèles dans des langues différentes, il serait imprudent de considérer les finales -la, -ra, -ya comme héritées du gurunsi commun ; il est plus probable qu’elles résul tent de créations analogiques ou, dans le cas de ~ya, du souci de conserver au suffixe son individualité dans des formations occasionnelles de pluriel. Pour sa part, IV. C. 2. a substitué â -a (sauf dans le nom du soleil : iwîa) -na qui n’appartient pas à la classe "YA. Le bago pose un problème plus difficile ; il possède, au lieu de -a, un suffixe -na précédé, après consonne, d’une voyelle d’appui.^ Une telle fi nale est attestée aussi en IV. B. 3., mais après -n (s^nde, s~nna "haricot") et, semble-t-îl, à titre de variante de -a. On pourrait supposer la généra lisation d’une telle variante en bago ; mais le kabrè présente, dans les ad jectifs, un suffixe -na de classe a, qui s’oppose clairement aux suffixes -a, -ma, -ba de classe ba : comparez "vu" kinanama (cl. ba), kxnanana (cl. a) ; "neuf" kifala (cl. ba), ktfana (cl. a) ; "celui de" nytma, nyxmba (cl. ba), nyxna (cl. a). Cette convergence, si l’on exclut l’hypothèse d’un simple ha sard, oblige à considérer le suffixe -na des adjectifs kabrè et celui des sub stantifs bago comme les vestiges d’un morphème gurunsi ailleurs disparu ou comme une innovation commune. Un dernier point doit être examiné : le -a de cl. "A paraîtêtre beau coup plus sujet à l’assimilation de timbre, du moins en gurunsi oriental, que ne l’est celui de la classe "BA ; cela est partieuIièrement évident en lamba où l’adjectif "rouge" est, pour la classe wa ("BA) : tyisSma, mais pour la classe ya : tyisSmi. C’est probablement cette différence de qualité que J. Delord signale par deux notations distinctes -âa pour la classe ba, -â pour la classe a. Quelle que puisse être la nature de la différence en question, il paraît prudent de distinguer les deux séries étymologiques "-A^ désignant celle qui correspond à I’anaphorîque "BA, "-Ao celle qui est ici en questi on57.
On trouve des traces d’un suffixe ”-go dans les deux cl. -K E/0 groupes de langues à anaphorîques de classe qui toutes possèdent un pronom ko ou ke (à I’exceptîon du lyele où le pronom est o/wa, mais le démonstratif cor respondant kobo). En gurunsi oriental, IV. B. 1. et IV. B. 2. possèdent un suffixe -yo/-yv, précédé après consonne d’une voyelle d’appui ; cependant un suffixe -o y est également attesté par exemple dans IV. B. 1. nao "boeuf", et probablement aussi dans IV. B. 2. n>, même sens, dans IV. B. 1./IV. B. 2. tü "éléphant". Les formes correspondantes en kabrè sont en -w, avec voyelle dbppui après consonne, en lamba en -o. Le tem et IV. B. 3. ont aussi -o (noté -w par Groh dans tem n>w "boeuf"). Ce suffixe est peut-être attesté en bagé dans vano, vanine "bras" (la finale -nene correspondant dans plusieurs cas au suf fixe de pluriel -ne dans les langues où celui-ci s’oppose réguIièrement à la marque de classe "K^E/O). En cala et delo, le correspondant de IV. B. I./IV. B. 2. -yo est 0. En gurunsi oriental, le kasem affecte aux noms de classe "KÆ/O un suffixe -go/-yo et un suffixe -o^ ; ces deux suffixes ne sont pas
36 en distribution complémentaire, du moins après voyelle, et ne peuvent être tenus, synchroniquement, pour des variantes d’un même morphème; mais ils sont apparemment substituables l’un à l’autre dans certaines formes au moins: ain si dans "tête” : yugu ou yu ou dans "fer” noté lùgù par J. Zwernemann, luu par E. Bonvîni. D’autre part la coexistence de terminaisons -no (-n-o) et -no ex go) s’explique peut-être par l’origine de la nasale En cette position en effet, -n- peut représenter en kabrè, na aussi bien :îM que XN. Il semble que ~no soit attesté principalement dans des substantifs à radical terminé par :îM (ainsi ”fromager” : la. kumu, kas. gungu ; "bras” la. hamu, kas. v>n> kab. somuw, kas. sono), et -o dans des substantifs à radical en peau” : kab t>nuw, kas. t^no). Bien entendu, l’analogie a £u troubler cette répartitic : le nom de la chèvre est buno chez Rattray, bono pour Zwernemann et Callow. La même explication paraît rendre compte en nuna des terminaisons -no et -no : "peau" y est tâno, mais "bras" van ; -o y est d’autre part générali sé, mais le P. Girault donne pour "fer" une forme logu. De même IV. D. 1. et IV. D. 2. ont des terminaisons -no et -no, de nombreuses attestations de -o, mais le nom de la tête y conserve un suffixe -yu : IV. D. 1. yiyu, IV. D. 2. yûyu. Le lyele ne paraît connaître que -o^. Dans les parlers isala, les faits sont comme toujours confus. Il est possible que le sufixe -hV noté par Westermann (n>h> "boeuf") et par Rowland (kaha "herbe" ; cp. kas. gao) soit un vestige de -go ; IV. C. 1. et IV. C. 2. ont une terminaison -ya qui dans "coude": IV. C. 1. nat>ya, IV. C. 2. nâtôya, correspond au suffixe -yo du kasem : nâtoyo (pl. nâtàro, cl. te). Certaines attestations de -n dans le dialecte décrit par Rattray et en IV. C. 2., dans des substantifs dont le pluriel est en -ne, peuvent également s’expliquer comme témoignant de la survivance de -g après -n (cp. IV. C. 2. nnan, nânne "boeuf”, kas. nao, nanne).
Une finale -hV est attestée aussi en siti (nyoho "tête") et en tamprusi sous la forme -ha (nuha "tête", noha "boeuf") ; nyun "tête" en mo com porte peut-être -g après une voyelle nasalisée ; î I en va de même de -g noté par Delafosse en degha (bôno "chèvre”, nao "boeuf"). Le chakali a des finales en -o (nyuu "tête”) et -g après -n (t>n ”peau"). Le vagala, le winyè et le phwo semblent avoir généralisé -o ; la dernière de ces langues a cependant -y> dans p>y? "fer". Ces faits peuvent recevoir deux explications : ou bien -o n’est qu’une variante d’un plus ancien -go, devenue morphème et dont l’emploi aurait été généralisé dans de nombreuses langues, ou bien la dualité des suffixes doit être imputée au "gurunsi commun", certaines langues ayant conservé les deux morphèmes et d’autres ayant favorisé l’emploi de la finale vocalique. Le témoignage des adjectifs semble confirmer la seconde hypothèse.: en kabrè, lamba, tem et kasem, on y trouve deux formes suffixales, soit re spectivement -w et -ku, -u et ku, -o et -ke, -go et -o. Cependant la corres pondance entre kabrè -w, IV. B. 1. et IV. B. 2. -yo, lamba -u, tem -u est fer mement assurée pour le§ substantifs (par exemple "peau” : kab. t^nuw, IV. B. 1. t>noyo, IV. B, 2.^t>nüyo, la. tenu, tem tonû ; "pluie" : kab. tew, IV. B. 1. tËyô, IV. B. 2. tëyu, tem tc(w)u ; "feuille" : kab. xayiw, IV. B. 2. hârügo, la. haro, tem fa(w)o etc.) ; kabrè -w ne peut donc être tenu pour le re présentant d’un suffixe ::-0, ni non plus, par conséquent, lamba -u ou tem -o. Il faut considérer aussi qu’en tem le vocalisme e de -ke n’est nulle part at testé dans les formes suffixales de la classe en question (ni d’ailleurs dans aucun suffixe de cette classe dans aucune des langues étudiées), mais qu’il
I
37 est en revanche celui de ï'anaphorîque ke. On est ainsi conduit à admettre que les formes adjectives en -ku du kabrè et du lamba, en -ke du tem sont le fruit de réfections analogiques où I 'anaphorique de classe tient lieu du suf fixe. Le témoignage du kasem, isolé, est peu probant, d'autant plus que -go n'y apparaît après voyelle que dans un exemple (p£l>y>, pl. p3"l>r> "plat") et qu'il ne se manifeste ailleurs que dans les finales -no (nasono "rouge") où il s'oppose à -o (nâzono "noir"), mais où agit peut-être le principe de com plémentarité qu'on a cru discerner pour les substantifs.
I! paraît donc prudent de s'en tenir à la première hypothèse et d'ad mettre que -o est une forme dégradée d'un suffixe "-K^O, l'interprétation étant suggérée par l'analogie avec le pronom de classe et fondée sur le pos tulat d'une identité primitive des deux morphèmes.
cl. ::DE'/"YI Le suffixe caractéristique de cette classe est bien attesté dans toutes les langues sauf en IV. C. 1. et IV. D. 1., pour lesquels Koelle ne fournit qu'exceptionneIlement le pluriel des substantifs qu'il cït^ rendant l'analyse hasardeuse, en siti, degha, mo et gouressi pour lesquels les documents font défaut. Il est -n en kabrè, -n en IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3., précédé dans toutes ces langues d'une voyelle d'appui lorsqu'il est affixé â une base terminée par une consonne, -ne en cala, delo (où il comporte une variante -e après consonne nasale), en îsala, IV. C. 1., wînyè, phwo et en vagala. Le bago présente une finale -nene qui paraît être un élargissement de -ne (par exemple "montagne" bo, bonene ; cp. kab. buw, bun, tem bo, bone). Il semble qu'on en trouve trace dans tamprusi dun "pluies" et dans chakali duon de même sens (cp. cala donc, isala G. doém). En kasem, le suffixe de la classe de est -ne, parfois réalisé -ri à la pause, avec une variante -e après n. La majorité des formes en -ne sont en trées dans la classe te où existe une forme -no, variante de -ro; une partie d'entre el les ont été refaites en -no ; ainsi pour "arbre" : Ca. txo, teenx, ku/dx, Zw. tiu, ténu/teéru, ko/te ; pour "village" : Ca. txu, tuni ku/dx Zw. tio, teno, ko/te ; pour "coutelas" : sxu, sinx, ku/dx, Ra. seo, seno, ko/te. Ce processus paraît avoir atteint son terme en nuna où la classe de a disparu et où il ne reste que quelques traces de -ne^e : dans nao, nane "boeuf", yu, yun "tête", su, sun "pintade" (-n étant après voyelle vêlaire une réalisation de -ne, aussi représenté par -m à la pause) et peut-être van, ven "bras, ai le" (IV. D. 2. ne fournit que des formes en -no). En lyele enfin, le suffixe prend les formes -ne ou -n, -de après consonne nasale, -me qui est très vrai semblablement comme en nuna la réalisation de -nV à la pause.
Les adjectifs n'apportent aucun élément complémentaire ; en kasem, la classe de ne comporte pas de formes adjectives ; cette classe n'a pas de cor respondant en tem ; les adjectifs de classe e en kabrè et nyi en Samba ont, comme les substantifs respectivement un suffixe -n et -n. Nous instaurerons donc une série étymologique unique, symbolisée par --NE58. cl. ::TE/O Un suffixe caractéristique de la classe :îTE/O n'est bien attesté qu'en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3. d'une part, kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna, lyele d'autre part. Il ne subsiste ailleurs qu'à l'état de vestige. Sa présence n'est pas assurée en sîti, degha, mo et tamprusi où elle ne serait attestée que par une série si. hele (peutêtre une notation fautive de ::hare). de. hare, mo hare "terre", tamp. hera "sable" qu'on ne peut rattacher qu'à vag. heri (Ra. here) "terre", et par de. tera "terrain sableux", qu'on doit probablement rapprocher de phwo (La.) terQ ba. têt> ; la. teta , kab. têtu "terre", ca. tere "sable". Nous n'avons aucun
58 indice de l’existence de ce suffixe en chakali ni en gouressi.
La série "terre, sable" qui vient d’être citée illustre le problème posé par ce suffixe : iI se présente sous la forme -tV en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem (avec voyelle d’appui après consonne), IV. B. 3.59, et en bago, et sous la forme -rV en IV. B. 3., cala, delo, dans les dialectes 1sala, en winyè et en phwo, en vagala, siti, degha, mo et tamprusi (si l’hypo thèse proposée ci-dessus est exacte) et en gurunsi occidental. D’autre part -V, dans -tV ou -rV, est de timbre [o] en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., en ba go, dans les parlers isala décrits par Rattray et par Girault (celui décrit par Rowland a -zAn) et en IV. C. 2., en phwo, en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et dans le parler lyele étudié par Bon. -V est de timbre [e]partout ail leurs, c’est-à-dire en lamba et en tem, en cala et en delo, en IV. C. 1., en winyè, en vagala, siti, degha, mo et dans le dialecte lyele décrit par Nico las. Le vocalisme [a] de tamp. heraet de de. tera et la forme -iAn donnée par Rowland pour I’isa I a sont probablement l’effet de réfections analogiques lo cales. Les adjectifs présentent, en kabrè, lamba, tem et kasem les mêmes for mes suffixales que les substantifs, soit respectivement -t , -te, -te et -ro, ce dernier avec pour variantes combinatoires -no et -o.
Nous proposons de ces faits I ’ înterprétatlon suivante : il y a cor respondance phonétique entre t, attesté dans la plupart des langues gurunsi orientales, et r attesté ailleurs et non pas concurrence de deux suffixes, l’un à initiale "T et l’autre à initiale "D. Ceci est précisément assuré par le traitement du suffixe ::-DE : il est -re dans les seules langues qui ont -tV ; il est -e dans les langues où le suffixe de la classe "TE est -re. Nul le part il n’y a donc confusion entre les "réflexes" des deux suffixes. D’au tre part le double vocalisme [e]/[o] est imputable au "gurunsi commun". La distribution de ces deux voyelles n’obéit à aucune règle décelable ; elles sont l’une et l’autre attestées dans des parlers très proches les uns des au tres comme kabrè et lamba, tem et IV. B. 3., isala, IV. C. 2. et IV. C. 1., lyele décrit par Bon et lyele décrit par Nicolas. Bien plus, on trouve dans le dialecte lyele décrit par Bon, où le suffixe de classe re est habituelle ment -roM-o^do^r des formes en -er (syer "endroits" ; sg. syo ; swer "ventou ses", sg. swo) qui paraissent ne pouvoir s’expliquer que par la présence d’un suffixe -re. Tout se passe comme si, de deux vocalismes disponibles, les di verses langues avaient généralisé l’emploi de l’un sans toujours renoncer to talement à l’autre. Nous restituerons doncTla forme ::-TE/O le suffixe de la classe ::TE/0. cl. K.A En kabrè, IV. B. 1. et IV. B. 2., le suffixe de la clas se “K.A est -ya (ou -y en kabrè) précédé après consonne d’une voyelle d’appui qui est en général de timbre [a]. En lamba et en tem, la forme correspondante est un -a vélarisé noté a par Muller, -> (parfois o) par Prost ; il est pos sible que le â qui leur correspond en IV. B. 3. note un son analogue ; compa rez "bonnet" kab. filay, tem fula, IV. B. 3. fûla ;"lune" kabrè fenay, IV. B. 2. fin>ya, lamba hund>, tem fena, IV. B. 3. huenâ- En outre le kabrè, le lamba, le tem et IV. B. 3. conservent une forme -ka ou -ga ("oiseau" : tenr simika, IV. B. 3. sïmïga» kab. sumây ; "bois" : la. daga, kab. dây) qui, en kabrè du moins, commute avec la finale usuelle (canaka ou canay "lépreux" ; p I . canasi).
En cala, delo et bago, les noms apparentés à ceux de la classe dans les langues précédentes ont un suffixe 0 ; ainsi "chien" : cala pa, defc ba, bago va ; cp. kabrè hây. Cependant, en bago, la finale vocalique de simïs *
l
"oiseau” est peut-être un vestige de -ga. Les dialectes isala semblent avoir conservé le suffixe de la classe k? sous une forme -a (0^après a présufjixal) ; ^ainsi dans "maison” is.G. : d£a, pl. dîs9 IV. C. 1. dîa, IV. C. 2. dîa, pl. dî/e ; cp. kab. diyâ, pl. dx-
si ; mes nyè, quî présente aussi un suffixe -a, a substitué à -ga i ssu de finales -n.ga : varia, pl. var "chien".
-na,
probablement
Il est possible qu’un suffixe -a subsiste en phwo (cf. phènâ "lune"), en vagala ("marché" yawa ; cp. wîn. yàbà pl. yàbrs ; "jambe": naa, pl. nazi), en degha ("maison" dya; cf. ci-dessus), et en chakali (vaa "chien"). Nous n' avons aucun exemple probant pour le siti ni pour le mo. Le tamprusi, en re vanche, présente un suffixe -kha ([xa] ?) ou -ha dans ny>kha "cheveu" ( cp. tem ny^ka) et dans vaha "chien".
Le kasem, IV. D. 1. et IV. D. 2. ont deux formes suffixales -ga (ou -ya) et -a dont la seconde paraît être ou avoir été une variante de la premi ère ; -a est en effet attesté surtout après r et n (::N) et -ga après voyel le et n provenant de î:M ; en outre -ga et -a sont parfois interchangeables ; ainsi dans kabaya/kabâa "esclave", dâà "bois" noté daga par Cardinal I. L'em ploi de -a s’est généralisé en nuna, avec une variante -> après u et 0 après a ; il l'est également en lyele60. L'étude des adjectifs ne fait, ici encore, que confirmer les conclu sions tirées de celles des substantifs : le kabrè a -ya et -ka, le lamba -o et -ka, le tem -a et -ka, le kasem -a et î:-ga dans des finales -na (peut-ê tre pour des radicaux terminés en XM). Le suffixe de la classe ::K^A paraît avoir été, en "gurunsi commun", identique à I’anaphorique : -"K^A.
cl. î:SE Le suffixe de la classe :îSE est bien attesté sous I a for me -se (kab. -si) dans la plupart des langues à l'exception du winyè, du phwo et du gurunsi occidental ; îl est noté -zi en IV. B. 3., -ze en vagala, -/e ou -ze en IV. C. 2. Le dialecte isala décrit par Rowland a généralisé l'em ploi d'une finale -sin mais les autres dialectes de ce groupe ont -se,ou -ze; IV. C. 1. présente cependant, dans nyûâse "fumée", une finale analogue à cel le de is. R. nuàs3n- Le tamprusi, comme pour les suffixes des classes “K^E/O (-ha), "K^A (-ha) et ::TE/O (-ra), présente un vocalisme [a] : -sa (vasa "chiens", sg. vaha). Nous n’avons pas d’exemples sûrs pour le siti, le degha ni Ie mo. Les correspondances sont beaucoup moins évidentes en gurunsi occiden tal. Le kasem répond régulièrement par -e à -se ou -ze dans les langues pré citées ; cependant un petit nombre de formes, dont certaines probablement em pruntées, se terminent par -Se : dakà, daysè, ou dakà, dakè "boite", karâna, kârse "pou", sampoâ, sampwése "threpence", natulena, natulse "arrière petitfils". IV. D. 1. et IV. D. 2. n’ont que -e, le nuna -g (sauf dans ku» kuru "os" qui pourrait provenir des classes «K^Z-TE). En revanche, le lyele pré sente deux finales bien distinctes ; -se et -r (~er après u : ywa, ywer "che veu") probablement issue de -re, car elle impose ce timbre aux radicaux Ca auxquels elle est ajoutée (na, ner "pied". ; yâ, yer "marché") ; le winyè et le phwo présentent d'ailleurs la forme -re. La distribution de ces deux fina les est remarquable : elle est très largement complémentaire, en ce sens que -se est attesté après 1, n, r, m où -r n’apparaît jamais ; cependant -se ap paraît après voyelle dans bâ, base "pis, mamelle", pwe, pwese "morceau", gyâ, yâse "endroit" (cp. kas. dyayâ, dyé, même sens)..., c’est-à-dire dans une
40 position où r- est bien attesté. D'autre part, sauf dans le cas de ces radi caux CV, les noms à pluriel en -se ont toujours un singulier de classe "K^A, mais à suffixe -e ; or i I est probable que ces formes en -e n'appartenaient pas originellement à la classe ::K A mais à la classe "DE. (cf. note 60). En fin on ne trouve pas trace du sufrixe -e pourtant bien attesté dans les lan gues voisines, habituellement très semblables au lyele : le kasem, le nuna, IV. D. 1. et IV. D. 2. L'hypothèse que nous formons, pour rendre compte de ces faits confus et en partie contradictoires, est la suivante : la forme suffi xale propre à la classe "SE est en lyele -r(e) ; les groupes sonante + r n'é tant pas tolérés en lyele61, ce suffixe a dû posséder une variante "-e (ou ”-i selon le timbre de la voyelle présuffixale). Les noms empruntés à la clas se "DE et dont le radical se terminait par une sonante, comme vili "point d' eau" (que Rattray impute aux classes de/ya: vule, vula), se trouvaient avoir un pluriel de classe ::SE identique au singulier de classe "K^A : vili, "vili. Ces formes ambiguës ont été refaites en -se et par analogie, toutes celles dont le radical se terminait par une sonante (par exemple sala, salse ou sâse "natte", kas. sàrâ, sàré, nu. sàrâ, sàré, G. salé, sali) . Le caractère secon daire des formations en -se est sanctionné par l'impossibilité de leur post poser I'anaphorique se en fonction démonstrative, selon un usage courant en lyele (yil de "ce nom en question"), alors que les pluriels en -r peuvent en être suivis, moyennant l'application des règles de sandhi (chute de -r et al longement compensatoire de la voyelle présuffixale) : lü se "les francolins dur) en question". Il n'est pas possible de déterminer si les formes comme base, gyâse sont elles-mêmes secondaires, ou bien s'il s'agit d'archaïsmes.
L'exploitation de l'hypothèse proposée conduit fixe -e attesté en nuna, en IV. D. 1., en IV. D. 2. et même de la généralisation de la variante vocal ique du en lyele, winyè et phwo ; les formes en -se du kasem, de leurs radicaux, sont très probablement analogiques.
à suggérer que le suf en kasem résulte luisuffixe -r(e) attesté étant donné la nature
Il reste un problème à résoudre : ce suffixe -re (-e en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2. et nuna, -re en winyè et en phwo) est-iI le correspondant éty mologique de -se attesté ailleurs ou bien un autre suffixe substitués ce der nier en gurunsi occidental ? Le premier terme de l'alternative nous paraît le plus probable pour deux raisons : tout d'abord, l'impossibilité d'assimiler -re de classe "K^A à -ro/-re de classe "TE et au suffixe de la classe "DE ; ce dernier, qui est d'ailleurs une marque de singulier, est toujours réalisé -e en lyele, et jamais ”-r. Quant à -ro/re, il présente après 1, n, et r des variantes qui sont respectivement de forme -IV, -dV et -V avec allongement compensatoire de la voyelle présuffixale (gyilu, gyülu "banquette"), toutes formes étrangères au suffixe -re. Le second argument est que la permutation supposée entre [s] et [r] est encore attestée par Bon (p. 17) et Nicolas (p. 146) pour une partie du domaine lyele. On tiendra donc pour vraisemblable qu' un suffixe "-SE,représenté par -se dans la plupart des langues gurunsi, est devenu -re en gurunsi occidental, qu'il a conservé cette forme en lyele et s'est réduit à -e en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2. et nuna. L'étude des adjec tifs, parfaitement analogues aux substantifs de classe ::SE, n'apporte rien de plus.
cl. "BjE/O Le suffixe caractéristique de la classe "B^/0 est -m en gurunsi orienTal , sauf en bago où il est -m> et en cala et delo où il est -n ; cette proposition peut être illustrée par la série "eau" : kab. lim, IV. B. 1. lam/lom, IV. B. 2. lem, la. lim, tem lim, IV. B. 3. lem, ba. lem>/lom>, ca. len, del. Ion ; elle est confirmée par plusieurs autres séries ("sang" tab. IV 41., "urine" 14., "vent" 12., "graisse" tab I. VI 85., "mort" ibid.
41 84., etc.). Il est possible que -n soit aussi dans certains cas le correspon dant de -m dans le parler isala décrit par Rowland (cp. "sang" : is. t/ain, la. jalem ; "lait" is. -yiKn, la. yelem) ; la très vaste extension de cette finale dans le dialecte en question rend la déduction hasardeuse. Le vocabu laire recueilli par L. Girault indique une correspondance gurunsi oriental : -m = isala : 0 ("eau" Ze, "lait" -hile), vérifiée aussi en IV. C. 1. et IV. C. 2. et peut-être aussi en gouressi, vagala, siti, degha, mo, tamprusi et chakali où les exemples, rares, sont peu probants. Le winyè et le phwo sem blent conserver des vestiges de -m, par exemple dans win. n>m "eau", ssmù "mort" (ba. sïm>, kab. sim), et dans ph. nima "eau", numa "graisse" (tem num, kab. mm). En gurunsi occidental, la classe ::BE/O a disparu et les substan tifs qui dans d'autres langues lui appartiennent ont été insérés dans les classes subsistantes dont ils ont reçu les marques : ainsi pour "graisse" : kas. nùgâ, nui, ka/se, nu. nùâ, nùï, ka/si, ly. nua, nur, ga/se; pour "sang": kas. dyâna, ba, nu. dyena, ba, ly. gyal, gyala, mo/ba ; pour "farine" : kas. munu, ko, ly. mun, muna, mo/ba etc. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'on peut reconnaître, soudé au radical, un élément -m ailleurs attesté comme suffixe : ainsi dans lyele /im, Zima,mo/ba, nu.G. fuma "urine" (cp. kab. hém, tem fem). Un suffixe -p3/-b3 apparaît en lamba dans les adjectifs, mais il se trouve que tous les radicaux cités se terminent par une nasale et qu'on ne peut exclure l'hypothèse d'une dissimilation, ou d'une réfection mettant en oeuvre I'anaphorique de classe. De même en kabrè -bu est employé dans -nyimbv "celui de" et dans lebvtlelu à la cl. e) "autre, second", les autres adjec tifs ayant le suffixe -m attendu (ex. s>s>m "grand" ; cl. e : s>s>). Ces in dices sont trop faibles, en l'absence d'autres concordances, pour justifier l'instauration de deux séries suffixales. En revanche, il y a probablement lieu de tenir compte de la correspondance ba. sïm>, win. semu "mort" et du fait que -m est régulièrement vocalisé en -> en bago62, comme l'est le repré sentant de "-TE/O dans tet> "terre" par exemple ; de même en effet que les anaphoriques de la classe "TE se présentent, suivant les langues, avec le vo calisme [e] ou le vocalisme [o], ceux de la classe ::BE sont be ou bo (bu en kabrè). Rien d'autre pourtant que cette analogie ne suggère une vocalisation en e du suffixe de la classe ::BE/O que nous restituerons donc provisoire ment au moins sous la forme ”-MO/::0.
3. 5. 3. Traitement phonétique des consonnes à l'initiale de suf fixe.
::M et ::N sont représentés respectivement par m et n, sous réserve que ::-N à la pause est réalisé -n en kabrè et en chakal i, de même que "M en cette
position en cala et delo. Il est à remarquer les quatre langues (kas.,
IV. D.
que ::M
1., IV. D. 2., nuna)
pas attesté dans
n'est il
est représenté
dans
les langues où
où
par n en fin de base.
::B et :cW pour autant qu'on en puisse Juger sont b
et w
ils sont attestés : pour ::B : kabrè, bag e
stm
nsuluma, dx/a
IV. B. 1.
isûrômule
kok>
IV. B. 2.
nsolumuTc
in
nsolüma 1 amba
yilo, hin, ku/nyi
tem
yéka yese,
ka/se
IV. B. 3.
nansâ n8 r
min
sem, be
nansema, de/ya
osolomo
nimini
osolomïn, ke/te esurom>
nimin
êsuromin
ca I a
nojolam
boâla
s en
delo
lagelem
b>âla
yen
kûmo
sim>
nyixn
soo
bago isala
nyïlè nyill^n
nan dt 11 m{ n nàn de1x mê
IV. C. 1.
nandelem
nien
IV. C. 2.
dendclman
nyin nyinena
gouressî
dendelën a gin gele
mini
wî nyè
key ke
phwo vagaI a
nyini nyme
mra nire
dàmo** dèmoni ilimo ïlèmàwào
nyxga
nu zuni
si tî
nxm nini
degha
nini
mo
nnye rike
nundont
tamprus i
nyxnda
zuia m
chakalî
nyxndaa
kasem
nyina nyia/nyc
nozulen dinde le dinde la
semu
ninie
ni
mxm/mxnï mina
IV. D. 1.
dendele
IV. D. 2.
dendele dêndëla
mên
nuna
nyo nÿorb, ka/se
nW^ll nàcTàl'â
man > de
lyele
nyu/nyu
medyolo medyâle
min mina, mo/ba
seo
48
86. chef
87. calebasse
wiyau awiya, s/ba
eyiya eyisi, ka/si
IV. B. 1.
nim, bu >* pânum
wur>u
éyiya
IV. B. 2.
pënim
ki> gi>
ira i/i
I amba
nim, be
ura urase, ka/se
ahul> ahuse
kabrè
ka/se
+em
nim/num
wuro
yika yisi, ka/se
IV. B. 3.
nanum
wur> wur>a
yîka yizi
cala
nu
jo José
gefe
de I o
nu
jo/gyo gyone
bago
nyimo
jonena/zonena
ibia ibise
isala
nuun
zoba A kuoro kuoroo
gbana gbans^n
IV. C. 1.
no
d/ antina
gbaha
IV. C. 2.
tunôn
kohia ** kohiaze — nâba
winyè
bü
kyotaho " W A/ kyôtàhâma
foy foy ri
phwo
numa
bê bàrà
f*là
vagala
nù
koori
gouressi
gefise
ebibia gebibiase
_ gbana gbanaze
si tî degha mo
n>
tamprusi chakaIi
nuu
kasem
nùgâ nùï, ka/se
pè/pèè pwà, o/ba
zona zwê
IV. D. 1.
nûyc
sàntu
zuna
IV. D. 2.
tùnüya
zûna /ui
nuna
nùâ nùf
nokuyo nokûya «S* w pî> pia, o/ba
zoâ zoe, ka/se
lyele
nua/nu nur,
pyo pya, mo/ba
zwa zwer, ga/se
ga/se
49
kab rè
88. queue
89. noir
90. poule
suw sun, ku/è
kekbato
kelimiye kelime d.i/a
IV. B. 1.
kugbeto
k érumb i r e/k âmb î re
IV. B. 2.
kugbâdyo
kâlemüre kâlëme
tyikpin
jamôr jami, de/ya
kekpade
kelimbérè
I amba
kutasu kutSsin
ku/nyi
tem
su
kelimbË, de/a
IV. B. 3. ca I a
keku nku **
delo
kêgbadô
kalïmbîre
nyanya
dijim ajimbe
bebéne
gegyem gEgyeme
kpetêb>
kesimîre
A*
con cense
bago
kesimïna
isala
doho dosun
kùbinè
IV. C. 1.
kubine
djimin djinn6 gime
IV. C. 2.
kobine
gîmen ginna
gouressi
dabile
wî nyè
dini diri
binù bîrï
gbâla ko kOeni
phwo
die diro
dïbino dïbire
zîmïè zïmïù
vagaI a
din dinri.
bino
zaï
siti
z ah ale
degha
gbilo
mo
dm
kh>nbini
tamprus i
munzuha
k>blim
chaka i i
zin
kasem
nâbili nablla
dyale
HHI
nazono nâzwaano
(ko/te)
tyoro tyènî, ko/ de
IV. D. 1.
we zënu
kïoro/d/ïuro
IV. D. 2.
wôazenu
kioro kiënu
nuna
nabulà
n>zunu n>z*ùna
tyoru tye, ko/te
lyele
nebil nebila,
nabin nabina
kyolo kyaine,
de/ne
wa/ne
50
91. cheveu
92. tête
kabrè
ny>si, si
nyuw nyun , kv/e
IV. B.
nyos
nyoyo
kufalo
nyoyo
kufalüf o
2.
93. nouveau
lamba
nyo nyise, ka/se
nyu nyin, ku/nyï
ty i fal
tem
ny^ka ny^se
kogyo kogyone,
kefa
ny^zi
kudyo
kûfalom
ny>se
nye nyese
gofol£
nyeny> nyeny>se
nye nyea
wàlê
Here nena
foie
nyupuna nyûpus*
nyun nyus i
kùf£ l(n
nyipose
nyûn
nôfal
nyûpon nyûpôze
fiyp
kofâlan
ka/ se
bago
gouress i
zu
w i nye
nybgûlé
âdù âdulù
nyoguéri •V
phwo
nyùphona
nyûb ny&iè
dïfâlo dïfâléà
nyu
fali
nyùphonâwâo vagala
nygpuno
nyoho
ny>kha
nyun nuha
degha
mo tamprus1
kofali
nyuu
chakaî i
kasem
k>nfale
yua yüe, ka/se
yûgu yuni
dono dônô ko/te
îye
nuna
belandoro
yua yue
ytfyu
n&idon
yunà yüi, ka/se
yd ydq, ko/te
wàdû
ywa ywer, ga/se
yo ywen, wa/ne
94. pi urne kabrè
hundiv
i
huntu,
95. cheval
96. âne
kpânn$ kpannân
kpânay kpânast,
kv/tu
J
e/è X
ka/si X
_
IV. B. 1.
gb an u/ gb ây an u
IV. B. 2.
bânën>
I amba
hundo huntô 5
kp>na kp>naan, i/nyi
ko/te tem
fun> funte, ke/te
dere awenga
wung> wungase, ka/se
kpangbâ kpangbâse, ka/se
IV. B. 3.
dëre awondye
cala
bene
kpanga akpanga
ben beq(e)se
kpana kpaqase
delo
wona
«w
bago
ges> gesépe
an> an>S£
X
isala
pâ’n^n
djah>
kâ'kumà kâ'kusï
X
ÎV. C. 1.
d/âo
[V. C. 2.
giaya giâyôma
gouressi w i nyè
koepyo koèp^ri
sSsènè sJsèèrï
b^nànà bJnàyrè
phwo
pone pgnà
zo zanÈ
kèkwo kèkünè
>>w
vaga 1 a
hun
zagu
kawe kaweze
(
si ti degha mo
pon
tamprusi
pun
zaga zana
kakuma kakusa
pvn t/akugu
s i s an a s i s e 9
bonaya bonj,
ka/se
ka/se
d
(
I
I 1
U
!
f •
chaka i kasem
e i
i
IV. D. 1.
ne/e
IV. D. 2.
nïzëa nize
j
nuna
ku kurS
ni sa niseï, ka/ee
t0 na tônâe, ka/se
i
lyele
ku kur, wa/re
/e/ya /e/yer,
bônahôner, ga/se
i
ga/se
I f
52
kabrè
97. orei I le
98. oeil
99. os
kpanxw kpamn
esxye esa, dx/a
m>ye m> » dx / a
ku/e
IV. B. 1.
nungbânüyo
esire
more moa
IV. B. 2.
tirigbânu
esire ësa
m>re m>
nyis9 r nyisa,
môr môya, de/ya
tir] gb an en
lamba
doncB dona, de/ya
de/ya
tem
ningbamû
esére esâ, de/ya de/ya
ningbamîni, ke/te
IV. B. 3.
eligbâmü
mbrë môwà,
esire ësa
■X m3re m5a
eligbâmin ca 1 a
dele
as a
nmabe
delo
dcnele denela
sîbi sîbe
iqwyae po
bago
lele lelena
sïbire sïmina
r|6mere nômana
isala
dx^lâ'n
s^n sxa
hàngbxltn
IV. C. 1.
dey a
hânbël
IV. C. 2.
dey al déyalanâ
se * si an /îna
hângbel
hângbeleqa
gouresse
towi
sinya
wi nyè
joge jogërî
nyir nyîrà
phwo
dile dilâ
vagala
dx^ nx
s i ti
hih
h$b$ hSbôênl
wiè woè
siwi » •• •
S1U1
degha mo
dyenmi
sibi
ho
tamprusî
d) nna
hok
chakaIi
digna
si •• su
ho g
kasem
zwe
yi yia, de/ya
kua kwi, ka/se
IV. D. 1.
ze
kü
IV. D. 2.
zôe zoa
yi yi y! a
nuna
zi zie, de/ya
yi yîe
ku kûru -W ku kuru, ka/se
lyele
zye zya, de/ne
yir yira, de/ne
ku kur, wa/re
zwa, de/ya
55
100. père
101. sel
102. pluie
103. eau
t£w ten , ku/è
li h, tu
kabrè
càa canaa
IV. B. 1.
dT a
t>m
tey o
lam/lom
IV. B. 2.
gia
tü>in
teyu
1e m
lamba
ji jina
ya^
tem
ngya ngyana
d^m
bu
lim, be te (w)u te ne,
lim
ke/te
IV. B. 3.
kia
d>m
teo të*n
lem
cala
jo jose
yèse
do ne
len
delo
ngya
yabia
> ga
Ion
bago
ta tatâna
yase
dofo
lem> /Ion?
Isala
nyîma
yesûn yesunun
duon
11 îm li az^a
IV. C. 1.
nyêma
yas£
düen
le
IV. C. 2.
nyîra
yâsen
dün
'lien
gouress î
ko
yesa
wînyè
nyè nyèmnà
hy^ri
d> dïri
n^m n^mènl
phwo
'ne 'newà
hyàr£ hyarâ
ate> atcnè
nîma niriè
vagala
nfce
yazi
don
ni
le
nyo«W ne
si ti degha
ya
mo
tamprusî
nyena
chakaIî
buata
ne
dun
duon
ni •♦ nu
kasem
ko kwe, o/ba
ye yua, de/ya
dbU, ka
na
IV. 0. 1.
ât£
îye
dua
na
IV. D. 2.
nyîra
îye
dûa
nâ
nuna
nyinà
n>kwe
d^à d^è
ne
lyele
da dab a, mo/ba
nekwg.
dwa
nan nana, mo/ba
54 Commenta î re :
81. corne : Kab. yxlxw désigne la corne de bélier. L. Girault don ne pour l’isala la variante nyila, nyillè et pour le nuna : nyiù, nyiun. 82. langue : La forme nuna est citée^par G. Le tableau doit être complété comme suit : pour le kabrè, pl. nsulumes ; pour le lamba, var. nasSnS r, nasâma ; pour I’isala B.S. nàndElxmxn, Ra. nandelin, nandelime, G. nad3 lâmi, nad313ma, La. nandelim, nandelime et dilimiye (Léo) ; pour le kasem, B. S. dïndâ'lim, Bo. dindèlem, dindêla,Ra. dindelim, dindels, de/ye ; pour le phwo, La. nilimiye.La transcription de Delafosse, pour le gouressi, est gingele ; Delafosse ne semble pas distinguer le n mouillé du n vêlaire. Dans le manuscrit du P. Girault, le d initial de win. dèmo, dèmoni est surmonté d’un tiret dont nous ignorons la signification (spirantisatïon ?). 83. feu : En isala, outre la forme indiquée, citée par B.S. etconfirmée par Ra. nyin et La. nyin, on trouve Zw. mini, G. n^ni et La. ni (Léo). La forme tem est due a Groh ; en kasem, B.S. a mini, en vagala nin (Ra. nin). Le radical de ba. kumo se retrouve peut-être en IV. C. 2. dans dâkuma "bois de chauffage".
84. mort : Is. soo est dû à Ra. (is. G. so) ; il faut en rappro cher larhama soho. Kas. tuunx est cité par Bo. (cp. Ra. tone), nu. ten par G. 85. graisse : Les formes composées IV. B. 1. et IV. B. 2. désignent l’huile de palme (kab. penim), IV. B. 3. nanum le beurre (de vache), IV. C. 2. tûnon et IV. D. 2. tunuya le miel ("beurre" d’abeille). En IV.C. 1. et IV. D.1., la traduction de Koelle est "beurre de karité", qui est en is. R. nyuân,nyuarâ. Pour I’îsa I a encore, Ra. donne no et G. no. 86. chef :IV. B. 1. wüj->u désigne aussi le riche ;le motexiste avec le même sens en IV. B. 2. : würa ; les formes isala (R. kuorô, F. koro, G. kwoi$ kwora) sont peut-être à rapprocher de IV. C. 1. küeri qui signifie aussi "riche", tout comme IV. D. 1. pë>. Le premier terme de IV. B. 2. kï>gi> pourrait être identique à celui de win. kyotaho qui est probablement le nom du vijlage (tyo, tycn) ; -taho est le "possesseur" comme —tïna dans IV. C. 1. d/antîna (cp. ïs. d an "village") et -tu dans IV. D. 1. sântu (kas. occ. sàntû, kas. or. s>n> tu "chef de soukala"). Les formes IV. C. 2. et IV. D. 2. désignent respectivement le grand père et l’ancien ; gou. naba est un emprunt au more.
87. calebasse : Tem yika,yisi signifie "courge" ; de. lu est à rapprocher de kas. Bo. logo (ku) "calebassier", kas. Ra. lion, lloni "cup", ly. 1>, lar (wa/re) "Lagenari a^vul gari s". Pour le kasem, Bo. donne zuna, zwi (ka/si), comparable à nu. G. züe, zwi. 88. queue : II faut ajouter aux formes citées is. Ra. doho, do/i, is. G. gadu, gàdusi, kas. Ca. n£bili, kas. Ra. nabile, nabila, de/ya; la for me nuna est due à G., celle du kasem à Bo. 89. noir : Kas. kêkbato est cité par Groh ; J. De lord donne kibiyu ; IV. B. 2. a aussi ëbirâ et tem (Groh) wobato ; is. F. est kubïse, is. G. bS'nû, b^si. L’adjectîf kasem comporte des formes de classes ka/se : Zw. nâzâ* nâ, nâzwâano ; Cremer donne zono, zona. L’adjectif nuna est cité par Girault.
90. poule : Les noms mentionnés désignent l’espèce, sauf en tem i I s’agi rai t de la femelle ; ca. dijim signifie aussi "oiseau" (del. gyinebu, ba. simia). Les formes Isala sont nombreuses , gimà; F. djimie (pl.), Zw. dzini, La. gwiwie, gyiwisi (aussi "poussin") et zimi (Léo). En phwo, La.
55 donne zunye (cf. tab I. IV., 50,
51, , 52,).
91. cheveu : Le singulier de kab. ny>si estny>y>>, Htt. "sur la tête" ; c’est probablement aussi le radical "tête" qui sert de base aux for mations kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele (cf. 92,). L’îsala (Ra. P>n, pona, La. pon, pona et nyupuna (Léo) ; la forme citée est donnée par G.), IV.^C. U, IV. C. 2., le phwo et le siti emploient le radical "poil" ; nu. G. yukôà, yukwi désigne aussi le poil de la tête ; tamp. ny>kha est traduit par "poîI”.
92. tête : Is. La. nyu (Léo) et is. G. nyû nyunè ( cp. vag. Ra. nyo, nyone) diffèrent quelque peu de nyun cité par R. B. S., Zw. et La. ; F. a yu, yumba. Le kasem a pour variantes au singulier yu (B.S. yuu) et au pIuriel yiin et yum. 93. nouveau : Le tableau doit être complété comme suit : is. F. kufale, G. k>falo ,k>fala , Ra. fele, felea ; kas. B. S. nâdùnu, Ra. duno, duno ; vag. B. S. ofale, Ra. konfale. La forme IV. D. 1. doit être rapprochée de kas. bal>, bâlwà "neuf", mentionnée par Zw.
94. plume : Le nom de la plume est partout îdentiqueau nom du poil ou très semblable à lui (kab. hünuw,wïn. purï, pure "poil”), sauf en tamprusi où "poil" serait ny>kha (proprement "cheveu" ? cf. 91, ).
95. cheval, 96. ane : Le nom du cheval comporte sûrement en kabrè, IV. B. 2. et lamba celui du boeuf (kab. n>>, nan ; IV. B. 2. n>, nMn; la. na, naan). Is. F. dsah> a pour variante Is. G. j>, j^nè ; une forme nisana, nxse est employée à Koumbîli (kasem occidental). En nuna, T. donne nesa, nisei, G. n^s^, n£sé ; en vagala, Ra. a zako, zagoro. C’est à ce même auteur qu’est em prunté le nom du cheval en tamprusi, celui de I’ane dans cette langue et en vagala ; is. kâ'kûmà est donné par G. 97. orei Ile : Le kabrè possède également une forme ninkpaniw/ninkpan ; is. F. est dégela, degélabà, is. G. dTlle, cBlla. IV. C. 1. présente une variante déyon- dans déyonkpânâ "boucle d’oreille", et IV. C. 2. une va riante dëlen- dans dëlenpan de même sens. Le kasem a $e, $â en plus de zwe, zwâ. 98. oeil : Is. B. S. est sixn, is. Ra. et La. se, sea, is. G. si, sià> is. La. yilye (^éo) ; cette dernière forme est aussi donnée pour le phwo par La.. IV. D. 2. yïbu, yibia, ly. yibi, yibia, est probablement la prunelle (sens indiqué pour kas. Bo. yibu). Le vagala a, outre siwi (Ra. siwi, siwe), lia qu’il faut peut-être rapprocher de is./ph.La. yilye. 99. os : Les formes isala I V; C. 1. etjV.^C. 2. sont certai nement composées (cf. ïs. G. h§.golè, hagôlà "os", nyûhagèlè, nyuhagela "crâne" ©t win. nyôgulé, nyogûeri "tête", probablement "crâne")); le second élément paraît être attesté en phwo : vagbulie, vaghulio "épaule" (cp. va kas. vono, etc. "bras") et en lamba : hagbaro, hagbaiOn "épaule" (hamu,hanfin "ai sselle"). Le radical du kasem y apparaît aussi dans les classes ko/te : Ca. kûû, kuudu, à côté de kuû , kwi (Bo. kua, kwi).
100. père : Le n- initial des formes delo et tem et le nasonnement du phwo représentent peut-être le possessif de la 1ère p. du sg. Le delo a aussi tata, analogue à ba. ta. En kasem, We. donne nyinâ, Ca. nyena ; Zw. ko, kwc a une variante kwo, kwâ, indiquée aussi par Bo. : kwo, kwà ; pour le va gala, Ra. a mie. La forme nuna est donnée par G. 101. sel : Le tableau est à compléter comme suit : is. G. hyas^ ; kas. Bo. ye, ywe, di/ya, Ra. ye ; la forme nuna est due â G. ; le lyê'le dési
56 gne par neku, nekur, wa/re, le sel gemme.
102. pluie : En kasem, un vocalisme u est indiqué par Ra. : dua, Bo. : dua (cp. duliu "grosse pluie") et B. S. : dua ; Zw. cite en outre kûnk^no, kûnkwânû, ko/te. 103. eau : Les variantes sont nombreuses : kab. Groh lèm; tem Groh Ixm ; is. B. S. G. Xe, XSnnô , La./Ra. Ile, La. ni (Léo) ; ph. La. nima, Del. nyeina ; kas. Ra. nna, B. S. nâ We. nyxa, Christaller nea ; nu. G. na ; ly. Nicolas ne ; vag. Ra. nee 4. LA SOUS-FAMILLE GURUNSI
La parenté générale des langues gurunsi peut
être
tenue pour démon
trée, conformément aux postulats de la méthode comparative historique, par la
constatation des correspondances phonétiques et morphologiques régulières que nous avons cru discerner. Notre hypothèse étant que les langues partie d’un ensemble voltaïque plus vaste, nous appelons
"sous-famille"
fraction qu’elles constituent. Il reste à en examiner la
elle et à essayer de reconstituer le processus suivant
gurunsi font la
configuration actu
lequel l’unité origi
nelle, qui n’était pas nécessairement ni même probablement celle d’un îdîome, mais peut-être celle d’un agglomérat de parlers de même structure et de lexi
que partiellement commun, s’est résolue en la multiplicité présente. Pour or donner cette recherche, nous aurons recours tout
d’abord
aux
enseignements
qu’on peut tirer des restitutions proposées. A l’intérieur des cadres
ainsi
tracés, nous comparerons les langues qui nous sont connues en adaptant autant que possible nos procédés d’enquête à la nature des
matériaux
offerts ; nous tenterons enfin d’esquisser à grands traits
qui nous sont
l’évolution de la
sous-famille gurunsi. 4. 1. COMPARAISON ŒNERALE. 4. 1. 1. Isoglosses
On ne sera pas surpris de constater, en reportant données des tableaux I et II, que les lignes d’isoglosses
que fort imparfaitement. Un certain nombre de convergences
sur
ne
une carte les se
recouvrent
permettent
néan
moins de délimiter trois aires principales. 4. 1. 1. 1. La première, que nous désignerons par la lettre A, est constituée
par l'ensemble kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele.
Elle est bien ca
ractérisée par plusieurs traitements qui lui sont particuliers et qui ont, les
uns par rapport aux autres, quelque analogie : à l’înitlal ::B_
3
y sont
t
représentés par des fricatives sonores, respectivement v et z, :îKP et des affriquées : kw et nw ;
vanche "B2 et
sont des
par
et ::C sont également sonores : g et j . En re
occlusives sourdes : p et k/ky. La palatalisation
en lyele. En
des consonnes est un phénomène fréquent dans ce groupe, surtout
fin de base, l'ensemble kasem, IV, D. 1., IV. D. 2., nuna, lyele se distingue
de toutes les autres langues gurunsi par l'absence totale de ::W et par la réaI i sati on n de ::M. 4. 1, 1. 2, Les langues orientales : kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem,
que la précé
IV. B. 3., cala, delo, bago couvrent une aire B moins homogène dente, maïs définie pourtant par le traitement frîcatîf sourd
de
^B^
d!où résulte la confusion des représentants de ces deux phonèmes
si0 avec celui de ”F^ et, sauf en cala, delo et bago, avec celui
dernier est une consonne sourde (kab.,
et de
"gurun
de "F2 ; ce
V. B. 1., IV. B. 2., la. h ; tem, IV.
B. 3. f ; ca. p) sauf en delo (b) et en bago où il est v
partout ail
comme
leurs. ::S-j est, comme en kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna et lyele, une sif
flante, mais sourde : s. En fin de base ::N ne connaît qu'une réalisation : n, alors qu'il comporte ailleurs une variante -n ou . (nasalisation de la voyel4^
le précédente). II est è remarquer en outre que les langues
les seules à opposer phonologiquement /d/ à /r/, cette
orientales
sont
opposition paraissant
pourtant être propre aux mots d'emprunt en cala, delo et bago. «te Ces trois dernières langues ont également en commun une variante n de ::NY que l’on retrouve d'ailleurs en IV. C. 1. Elles ne constituent pas cepen dant un bloc : le cala et le delo s'opposent aux autres parlers orientaux par
le traitement occlusif de ::S2 : j qui est général hors de ce
groupe, et à I '
ensemble des langues gurunsi par la réalisation p en cala, b en delo
de ^2»
partout ailleurs frîcatîf. En revanche, cala, delo et bago opposent
comme le
f
tem et IV. B. 3. une réalisation f de "B^ au h du kabrè, de IV. B. 1., de IV. B. 2. et du lamba ; ”62 et ï!F^ y sont toujours f alors que les quatre parlers précités ont h ou f ; ils n'ont que h pour "F2 qui est f en tem et IV. B. 3., v en bago.
Il n'est guère aisé d'interpréter des faits aussi confus.
II est in
déniable que kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2. et lamba font un tout, à l'intérieur duquel cependant le lamba se singularise par la réalisation w feu lieu de p/b)
de ::B^ à l'initiale de base. Les autres langues forment
un ensemble plus lâ
che dont les deux pôles sont le tem et IV. B. 3.
part,
d'une
le cala et le
delo d’autre part, le bago occupant une position intermédiaire, mais plus pro-
58 che de tem-IV. B. 3.
4. 1. 1. 3. Englober en une autre unité C tout ce qui n'appartien ni à l'une,
ni à l'autre des deux aires précédentes peut paraître une solution de facili
les
té. Ce regroupement n'est pourtant pas une simple commodité :
isala, y compris IV. C. 1, IV. C. 2. et, pour autant qu'on
en
puisse juger,
le gouressî, le winyè, le phwo, le vagala, le sltï, le tamprusi,
ont en commun un traitement fricatif de
dialectes le
= h qui leur est propre ;
formation fait défaut sur ce point pour le degha et le mo.
chakal!
l’în-
En outre,
est
dans toutes les langues précitées (sauf IV. C. 1., IV. C. 2. etsîti pour les
quels nous ne savons rien) une occlusive c, alors qu'îl est représenté par une sifflante. Enfin, sauf en vagala où î:B£
partout ailleurs est h, ^B^ et
sont confondus en p, alors qu'ils le sont en h ou f dans les langues orienta les, et demeurent distincts (respectivement p et v) sur la première des aires
étudiées. Les éléments de différenciation sont peu nombreux
l'intérieur
à
de
cette masse. Le tamprusi et le chakali s'y distinguent cependant par une réa lisation singulière : ts, de ::C qui est partout ailleurs c ou j ; en outre ::N
en fin de base semble ne connaître d’autre expression que
n. Ce dernier fait
est remarquable, car il fait exception à une répartition qu'on pourrait croi
re seulement géographique : î:N est n à l'extrême orient du territoire gurunsi (kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3), n et n sur
une zone
o-
blique (S.E.-N.W.) qui comprend le cala, le delo, le bago, les parlers isala, y compris IV. C. 1. et IV. C. 2., mais à l’exclusion de isala G., n et *. (nasalisation de la voyelle précédente) dans ce dernier dialecte, en winyè, en phwo, sur toute l'aîre A, en vagala, siti, degha et mo, soit sur un territoi
re occidental où vient s’insérer comme un coin l'extrémité
de la zone précé
dente. Le vagala, que distingue le traitement h de ^B^, partage cependant avec I'Isala, IV. C. 1 et IV. C. 2. (et avec l’ensemble des langues orientales) la
réalisation nm de l’occlusive nasale labio-vélai re ::nM ;
les
autres langues
ont, comme le groupe A, nw.
A partir de ces faibles indices et en accordant
priorité
aux analo
gies qui ne semblent rien devoir à d'éventuelles "aires d’affinité",
on
ne
peut guère esquisser qu'une répartition en deux groupes principaux, l’un com prenant le tamprusi et le chakalî, le second toutes les autres langues mais à
l’intérieur duquel le vagala aurait une position particulière.
En
traitement de ::nM à l'initiale et de ;:N en fin de base suggère sinon
renté plus proche, du moins des rapports plus étroits
outre, le une pa
entre les parlers Isa-
59 la d’une part, le winyè, le phwo, le siti, le degha, le mo
d’autre
part, le
vagala occupant là encore une situation intermédiaire.
4. 1. 2. Morphèmes 4. 1. 2. 1. La répartition des langues gurunsi en trois groupes A, B et C est
confirmée et nuancée par l’étude des "isomorphèmes".
les plus
Les matériaux
abondants et les plus sûrs sont offerts par les suffixes nomînaux(cf. tableau
V). Le kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., le nuna et le lyele ont pour
caractéris
tiques communes d’avoir perdu tout vestige du suffixe ”-ME/0, de réaliser -ro (-ro ou -re en lyele) ::-TE/O et -ne (peut-être -no en IV. D. 2.) :î-NE. Le lye
le se distingue cependant par l’emploi de -r comme suffixe alors que les quatre autres parlers ont -e, et par celui
de la classe ”SE, des
seules finales
-o et -a pour les classes “K^E/O et "K^A, alors qu’on a ailleurs
-go
et -o,
-ga et -a (sauf en nuna pour ce dernier suffixe).
Le groupe B est moins nettement défini par la réalisation
nasale
de
"-ME/O : -m en kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3., -mo en ba
go, -n en cala et delo, et par des analogies qui concernent les sept premiers «w de ces parlers, à l’exclusion des deux autres : réalisation -to (-te en lamba
et tem) de :î-TE/0, mais -re en cala et delo ; -re de ::-DE, mais -e en cala et ** ** delo. Dans ces deux langues, en outre, î:-K^A et ::-K^0 sont confondus en une marque 0. C’est seulement en ce qui concerne î:-NE que le
bago
-nens
paraît
plus proche du cala et du delo (-ne) que des parlers septentrionaux (-n, -n «w en kabrè). A ne considérer que les suffixes nominaux, il y a au moins autant
de raisons pour rattacher le cala et le delo au groupe C qu’au groupe B. Le groupe C représente en effet par -e (0
en IV. C. 1., IV. C. 2. et
tamprusi) le suffixe ::-DE, par -re ou -ro (-ra en tamprusi) le suffixe "-TE/O, tout comme le groupe A. En revanche, les noms qui ont
appartenu
”BE/O sont caractérisés par un suffixe 0, sauf en winyè pectivement -m/-mu et -ma, et ceux qui proviennent de la
à la classe
et phwo qui ont res classe
-se ou -ze (-sa en tamprusi), sauf peut-être en siti, degha et
"SE sont en
mo
pour les
quels les documents manquent sur ce point, et en winyè et phwo qui ont -re.
Par ces deux singularités concernant les suffixes
"-SE et ::-ME/0, le
winyè et le phwo se détachent nettement de l’ensemble du groupe C
et
ils se
trouvent par rapport à lui à peu près dans la même position que le cala et le delo par rapport au groupe B, sans pouvoir cependant être
rapprochés
de ces
derniers. Les autres langues du groupe C ne forment pas un tout homogène : en
60 Isala, IV. C. 1., IV. C. 2. et tamprusi, les marques
des
classes
"K^A se trouvent confondues, les suffixes correspondants
"K^E/O et
étant également vo
calises en a, alors qu’elles demeurent distinctes ailleurs.
Ce vocalisme est
d’ailleurs étendu par le tamprus! aux représentants de "-TE/O (-ra) et de "-SE
en IV. C. 1. et IV.
(-sa). En outre, le suffixe "-DE est 0 en tamprusi comme
C. 2. Les autres langues présentent des particularités mineures, trop mal as
surées, en raison de la pauvreté de notre documentation,
autoriser des
pour
du
regroupements. En résumé, le groupe C serait constitué,
point de vue qui
est ici le nôtre, de trois ensembles, dont deux relativement
proches l’un de
l’autre : isala, IV. C. 1., IV. C. 2., plus le tamprusi, et vagala, siti, de
gha, mo, chakali, le troisième plus nettement différencié : winyè et phwo. 4. 1. 2.2.La tripartition du domaine gurunsi est également avérée en ce qui con
cerne les pronoms personnels, en dépit des nombreux éléments
vers systèmes. En général, ces pronoms comportent une
communs aux di
forme "réduite”, mono-
phonématîque et enclitique, une forme "pleine", absolue, et souvent une forme
emphatique. Celle-ci est obtenue par postposition au pronom d’une
particule
-mo ou -me dans le groupe A, -ne ou -n dans le groupe C, mais elle dans le groupe B en I aforme p I e i ne du pronom.
Ce
consiste
sont les formes pleines, em
phatiques ou non, qui fournissent la meilleure matière
à la comparaison. Les
renseignements dont nous disposons sont très Insuffisants
en ce qui concerne
la 2e p. du pi. (::E/"A ou ::ME/A) et d’interprétation
sûre pour la 2e p.
peu
du sg. dont la marque est une voyelle ou une sonante : :îÈ ou :;R ; toutau plus peut-on remarquer, pour cette dernière, l’existence dans le forme pleine nya dont nous ne connaissons pas
groupe
B
d’une
d’équîvalent ai I leurs. Le grou
pe B est également caractérisé par le vocalisme a du
pronom de la 1ère p. du
sg. "MA/E en fonction sujet, alors que le groupe C lui
attribue presque tou
jours le vocalisme e ; mais le groupe A se singularise
bien
plus
nettement
par l’emploi d’un morphème à qui lui est particulier. A la
première personne
du pluriel, l’opposition des vocalismes s’établit entre B,
qui a da et A qui
a de ou do ; le groupe C se révèle au contraire fort
hétérogène : le vagala,
le degha, le mo, le tamprusi et le chakali utilisent un morphème ya, le winyè
et le phwo a, 1’isala décrit par Girault a, et les dialectes étudiés par Funke, Rattray et Rowland la. Cette rupture imprévue du
"dialect cluster" isala
et la ressemblance entre isala G., winyè et phwo donnent à penser que ïespro-
noms personnels ne sont pas aussi efficacement protégés contre d’emprunt qu’on l’admet habituellement.
les
risques
61 4. 1.2. 3. Le verbe n’apporte que peu d’enseignements parce
que
nous Igno
rons tout de sa flexion dans la majorité des langues considérées. Ce que nous
en savons suggère que cette flexion, là où elle existe, résulte de la gramma ticalisation d’oppositions lexicales marquées par divers
de
la
particules
en
dérivatifs,
fixation de certaines périphrases ou de la spécialisation
de
fonction d’indices de temps ou d’aspect. Si les procédés
sont
analogues, le
matériel morpho I ogi que qu ’ i I s mettent en oeuvre est différent suivant les lan gues et il se prête très mal à la comparaison. Tout au plus peut-on tirer ar gument de quelques "élargissements" : -t est propre au groupe B,
raît en fin de base verbale sauf peut-être en bago, et nominale, mais seulement, semble-t-il, dans des
aussi
y appa
îl
en fin de base
noms empruntés. L’élargisse
ment ::-W est absent du groupe A, ::-S y est rare ; i I est
abondant
dans
le
groupe B ; il l’est aussi en isala, IV. C. 1. et IV. C. 2., en vagala, en wi nyè et, à un bien moindre degré, en phwo ; il n’est pas attesté dans le reste
du groupe C, ce qui n’est pas très significatif, étant donné I ’ însuff isanœde notre documentation. 4. 1.2. 4. Nous ne savons que peu de chose des particules
déictiques et des
indicateurs de fonction. L’emploi de na pour exprimer la concomîttance, l’ac
compagnement, le moyen paraît être propre au groupe B ;
à l’intérieur de ce
lui-ci, le kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., le lamba, le tem et IV. B. 3. parais sent Ignorer l’emploi de la particule déictique “MA/E/O, attestée en revanche
en cala, en delo, dans le groupe C (isala, winyè, phwo ;
les
documents font
défaut ailleurs) et dans le groupe A (kasem, nuna, lyele) ; ce derniergroupe, ou du moins les trois langues citées, n’ont pas la
particule
::NA/::NE,
com
mune partout ai I leurs. 4. 1. 3. Vocabulaire.
L’étude du vocabulaire est décevante, une forte
caux nominaux et verbaux se révélant être commune
à
proportion des radi
la majorité des langues
gurunsi67 (et probablement, pour une part, à de nombreuses autres 1 argues vol
taïques) et d’autres propres à une ou deux d’entre elles, sans toujours établir qu’îl s’agît d’emprunts. Certaines "entrées" que comparatif regroupent ainsi des radicaux très divers ;
qu’on
puisse
de notre lexi
"chef" (tabl. VI,
86.) et "calebasse" (Ibid., 87.) en sont deux exemples parmi beaucoup. Cepen dant, on constate parfois que ces radicaux constituent
des ensembles relati
vement cohérents qui suggèrent, par recoupements, une certaine répartitîon des
62 langues. Nous avons ainsi établi un échantillon de 44 articles,
en
ne rete
nant que ceux pour lesquels la documentation était la plus abondante.
Il
se
trouve que 31 d'entre eux font partie de la "diagnostic lîst" de Swadesh, dont
selon la doc
27 substantifs sur les 54 qui y figurent, ce qui impliquerait, trine de cet auteur, qu'une fraction considérable du
fondamen
"vocabulaire
tal" ait été ici et là renouvelé.
La première constatation quel'on fasse,
à l'examen de cet échantil
du groupe A (kasem,
lon, est que, plus de trois fois sur quatre, les langues nuna, lyele, IV. D. 1. et IV. D.
2.) opposent un radical commun
ceux qui désignent le même objet dans les autres langues (cf.
à celui ou à
tabl.
IV, 18.
main, 29. mourir ; tabl. VI, 92. tête, 53. neuf, 94. plume, poil, 95. cheval,
96. âne). Ce phénomène se manifeste plus rarement dans le groupe B (cf. tabl. VI, 100. père, et tabl. IV, 58, flèche) : 8 cas seulement sur 44 ont
levés ; la proportion est plus forte si l'on ne considère que le
été re
sous-groupe
kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2., lamba, tem, IV. B. 3. : 17 sur 44 (cf. tabl. VI, 82. langue, 99, os, 101, sel, 102, pluie). Parfois les noms cala, delo ou ba-
go correspondants ont été empruntés : ainsi, très
probablement, de ca. okpa,
bekpâ, del. walân, balan, ba. alamena, âlama, en face de kab. èyu, èyâa,
la.
yir, yira, tem èro, èrâ "homme, personne, gens" ; mais il arrive aussi qu'ils appartiennent au fonds gurunsi (cf. "sel") et que ce soient le kabrè, le lam
qui
avoir
innové.
Nous ne connaissons pas de cas où l'ensemble des langues du groupe C
oppose
ba, le tem et les dialectes décrits par Koelle
semblent
rait un même radical à un autre représenté à la fois dans lé groupe A et dans le groupe B ; mais il y a plusieurs exemples (5 sur 44 : tabl. IV, 75. dent ;
tabl. VI, 88. queue, 89, noir, 90, poule, 91. cheveux)
de tri partitîon, cha
cun des trois groupes utilisant un radical différent. Il faut observer cepen dant que cette tripartitlon n'est jamais pleinement cohérente : deux radicaux
sont attestés pour "noir" dans le groupe B (dont celui qui prédomine en C) et certaines langues, le wînyè notamment, mais aussi le gouressi, le cala, le de■w lo, le bago, le tamprusl, le chakalï présentent parfois des formes imprévues.
Dans deux exemples (tabl. VI, 97. oreille, 98. oeil),
les frontières princi
pales semblent s'établir entre kabrè, IV. B. 1., IV. B. 2.,
tem, IV.
lamba,
B. 3. (et le cala dans le cas de "oeil") d'une part, cala, delo, bago et langués du groupe C d'autre part, le groupe A restant à part.
Enfin
le
nom de
l'eau (tabl. VI, 103.) montre une très curieuse coupure du domaine gurunsi en
deux aires discontinues, l'une où est employé un radical ;:LE/A/O, est attesté î:NE/A/O.
l'autre où
63 le vocabulaire offre-t-il comme une image floue et déformée des
Aînsî
trois grands groupes que les lignes d'isoglosses et la distribution phèmes nous ont permis de définir. L'Intérêt de cette étude
des mor
nous paraît être
tout au plus d'illustrer l'instabilité du lexique nominal et verbal, même dans le domaine du "vocabulaire fondamental", et l'incertitude des concl us ions fon dées sur le simple examen de ce dernier. Il est manifeste que les
incohéren
ces constatées appellent une explication ; mais celle-ci ne pourraitêtre pro posée qu'à l'issue d'une étude d'ensemble portant sur la totalité des langues
voltaïques et éclairée par une connaissance précise du lexique des langues a-
voi s i nantes. 4. 2. LES LANGUES ACTUELLES 4. 2. 1. Groupe A
4.2.1.1. Le groupe A se divise en trois fractions. La première est constituée par les dialectes kasem décrits par D. Westermann,
R.S. Rattray,
J. Zwerne-
mann, J. Callow et E. Bonvini et par ceux que Koelle appelle kâsm CIV. D. 1.) J* et yüla CIV. D. 2.). Tous ces parlers sont très semblables entre eux, avec
cependant quelques différences, notamment dans l'organisation des classes no
minales : en kas. Zw., la classe de pluriel ::DE' ne compte plus
qu'un
très
petit nombre de substantifs ; elle est un peu mieux représentée dans kas. Ca.
(et dans le kasem de J. Cremer)68, mais semble avoir totalement disparu en £ kas. Bo. et en kas. Ra. Le yula est presque identique à ce dernier parler ; l'un et l'autre, en particulier, ont systématiquement
vocalisé
suffixe ::-NE, très probablement par analogie avec -ro,
marque
en o ou u le de
la classe
î;TE/O dans laquelle les formes nominales issues de la classe ”DE' se trouvent maintenant insérées ; ainsi de IV. D. 2. vâro> vânu, Bo.
varo> vaanu» ku/tx»
"houe" (Zw. v>r>, vàanè, ko/de ; Ca. v>d>, vaanx, ku/dx) ou de IV. D. 2. kiê-
ro, kiënu, Bo. coro, ceenu, ku/tx "poule" (Zw.
tyoré,
tyènï/ty^né,
ko/de ;
Ca. t/odo, t/eeni, ku/dx)• Les ressemblances de vocabulaire sont peu signIficatîves étant donné leur abondance dans tous les dialectes ;
quelques
unes
semblent attester l'étroite parenté du yula et de kas. We. (IV. 0. 2. garekî, ♦4
arekia, We.
;àrèkyi "aiguille" ; cp. Zw
*4
•4
alwê, galwa, de/ya ; IV. D. 2. nû~
nu, We. nono "viande" ; cp. Zw. nwam, nwona, de/ya),
mais le nombre des for-
mations communes à kas. Zw., kas. Ca., kas. We. » kas. Ra., kas. Cremer et IV. 2. est beaucoup plus élevé
Zwernemann désigne comme "kasem oriental” le
ainsi que celui de Po où le P
E. Bonvi n i a reçue iIIi
64 ses documents et celui de Paga, au Ghana, où a travaillé trouvons dans nos documents aucun
J. Callow ; nous ne
argument pour en détacher le yûla
ni
les
dialectes connus par Westermann, Rattray et Cremer. Le cas du kâsm est un peu différent ; i! présente quelques tés de vocabulaire ou de phonétisme qui le distinguent
particulari
de l’ensemble précité
et dont certaines le rapprochent du nuna ; ainsi de "feu"::IV. D. 1. men, nu.
kas. Zw. mim/minï, Ca. mini, Ra. mini.
le kâsm a parfois
D’autre part,
comme le nuna perdu le suffixe -go/-yo de la classe “K^E/O dans des formes où
il est conservé en kasem oriental ; comparez IV. D. 1. d/êtô, nu. dyatô, kas. le possède dans yxyu
ma i s
We. dyêtoyo, Ra. gyatog> , Zw. nâtoyo "coude"
"tête" (IV. D. 2. yuyu, Zw. yugu) alors que le nuna a yu, et il présente plu
sieurs attestations de -ya, marque de la classe ::K^A, presque toujours rédui te à -a ou -> en nuna ("marché" : IV. D. 1. yaya,
nu. y^ ; "maison" : IV. D.
1. diya, nu. dy^ ; "pied" : IV. D. I. nâya, nu. na, etc.). Il là, comme le suggère J. Zwernemann69 , d’un spécimen
Peut-être s’agit-
du kasem occidental.
pas être repré
Le kasem méridional, mentionné par ce même auteur, ne paraît
senté dans nos documents. 4. 2. 1. 2. Le nuna, dont le vocabulaire est dans une très
large
proportion
de la morpho
identique à celui du kasem lato sensu, s’en sépare sur le plan
qui a notamment provo
logie par une usure beaucoup plus grande des finales,
qué la disparition presque totale des marques des classes "K^E/O ef::K^A. Cor rélativement, on constate la prolifération de suffixes issus
d’anciennes va
riantes libérées de leur conditionnement et la rupture du parallélisme atten du entre marques suffixales et anaphoriques
de classe.
Ra., la classe ::DE’ n’existe plus en tant que telle.
Comme en kas. Bo. et
L’organisation
du sys
tème verbal est différente de celle qu’on constate en kasem (du moins dans le
dialecte décrit par J. Zwernemann) ; ce système est établi de deux formes fondamentales, imperfective et perfectîve,
sur
l’opposition
alors que le kasem
en emploie trois (aoriste, ïmperfectif, perfectif), exceptionnellement quatre lorsque l’impératif n’est
pas identique à l’une de celles-ci.
Cette discor
dance typologique serait de peu de conséquence pour notre propos s’accompagnait de différences morphologiques : ainsi la marque f
est—elle
ga en kasem, -e ou -i en nuna.
Notre
si
du
elle ne
perfectif
connaissance des dia
lectes nuna est extrêmement limitée ; Il apparaît à l’examen (pour autant qu’ une transcriptlon sommaire permette d’en Juger) que le "nounouma" de Tauxîer, parlé à Kasso, "à trois Jours de marche de Léo", est proche
du parler de Sa-
poui décrit par J. Zwernemann. Le "nunl" dont L. Girault a recueilli le voca-
65 bulaîre à Léo et dont nous ignorons la localisation précise
se distingue des
deux autres par quelques éléments de vocabulaire (par exemple "esclave" : Zw.
yon, ye, T. hio, G. nyumo, nyuma ; "viande" : Zw. nao, nee, T. nao ou no, G. nau nama ; "femme" Zw. ke, kena, T. kain, probablement ke, G. kàn, kana) ■tf
et par un vocalisme parfois différent
le suffixe -a de classe ya résiste en
général à 11assimi Iation ("bouche" : G. ni, nia, Zw. ni, nie ; "dent" yêli, yêlà, Zw. yeli, yêlè ; "oreille" : G. zi, zïâ, Zw. zi, zie, etc.) revanche "lune" est tyana en nu. Zw., kiana en nu. T.,
mais kyène
G. en Gi
chez
rault. II se peut que le"nunî"soît plus conservateur, dans le domaine du le xique, que ne le sont le "nuna" et le "nounouma" : certaines formes nominales
sont moins différentes des formes kasem ou lyele de
même sens que ne le sont
les mots correspondants dans les deux autres dialectes ; comparez
"ge
pour
nou" : nu. Zw. nàdwon, nàdwenê, G. nàdone, nadona, kas. Zw. nàdooni, nàdoonâ, IV. D. 2. nadoni, nadona, ly. nedo, nedonafou
nedweme/nedwe)
;
"cou
pour
teau" : nu. Zw. sio, sia, G. syù, se, kas. Zw. sio, sin, IV. D. 2. /io, /5nu,
ly. syu, syimi "coutelas". Les ressemblances avec le lyele sont remarquables, Léo étant relativement éloigné de la frontière
méridionale de cette langue ;
ÎI est vrai que nous ignorons tout de l’aire du dialecte connu par Girault et
que rien ne prouve qu’il ne soit pas limitrophe, au nord-ouest, du pays lyela 4. 2. 1. 3. L’usure des finales est en lyele égale à celle
en nuna, sous cette réserve cependant que celui-là
qu’on a constatée
::SE un suffixe consonantique -r (ou par réfection -se) alors que
membres du groupe A n’ont plus qu’un suffixe vocalique système
verbal
est
analogue,
en
son
les
autres
4.1.
(cf. ci-dessus,
2.1.) ; la prolifération des finales est aussi moins accentuée Le
la classe
pour
conserve
économie,
à
kasem et les morphèmes verbaux sont partiellement Identiques :
qu’en
nuna.
du
celui
-a
ou
-e en
lyele, -a ou -e^i^ en kasem pour 1 ’ imperfectî f, -a en lyele, -a^ya^ga
en
kasem pour le perfectif. Cependant le lyele s’oppose à la fois au kasem et au
nuna par la manière dont y a
été remanié le mode de classification
hérité du "gurunsi commun" : c’est en lyele la classe
::YA
des noms
qui a disparu, a-
lors qu’elle subsiste en nuna et en kasem où elle a supplanté la classe ::DE’ abolie dans la plupart des parlers. Les formes qui en portent la marque : -a, ont pour substitut I ’anaphorique ne, tout comme les formes
en -ne ou ~mV(
-no). D’autre part, nous avoes signalé plus haut (sous 3.3.1.)
le
singulier
affaiblissement de la consonne initiale dans les anaphorïques des classes -DE, î:K^E/O, ^A, ::TE/O, affaiblissement qui dans le second
et le troisième
cas
66 va jusqu'à i'amuîssement complet. La réalisation n de
::D à l'initiale de
î’
anaphorique ::DE' (ly. ne) et du pronom de la 1ère p. du pluriel: "DA/E/O (ly. ne), de même que la vocalisation en a du pronom "régime” de la
classe :îK^E/O
(ly. wa) sont également des particularités du lyele. Tout se passe cette langue s'était détachée très tôt du rameau
auquel
comme
si
appartenaient aussi
les dialectes kasem et nuna et avait évolué indépendamment, soumise à des in fluences que nous
ne saurions définir, mais qui ne
s'exerçaient pas, ou pas
au même degré, sur ces parlers. Sa position excentrique rend 1'hypothèse vrai -
semblable. Le kasem et le nuna ont connu au contraire un développement paral lèle qu'explique suffisamment leur contiguïté, le premier, plus conservateur, ayant probablement contribué à limiter en nuna la détérioration du système dæ
classes qui s'y était amorcée. 4. 2. 2. Groupe B.
Un examen superficiel des langues du groupe B
immédiatement
suggère
leur répartition en trois ensemb les consti tués respect î vement du kabrè, du lëg-
ba (IV. B. 1.), du kaûre (IV. B. 2.) et du lamba, du tem et du kïâmba (IV. B. 3.), et enfin du cala, du delo et du bago. Notre propos
bien-fondé de cette répartition, d'évaluer
est
vérifier le
de
le degré d'homogénéité des ensem
bles et de mettre en lumière les rapports qu'ils soutiennent entre eux. 4. 2. 2. 1. Kabrè, Isgba (IV. B. 1.), kaûre (IV. B. 2.), tomba.
Une parenté très étroite entre lëgba, kaure et kabrè ne saurait faire de doute ; les radicaux nominaux et verbaux, les élargissements, les suffixes sont dans la grande majorité des cas semblables ou identiques.
Les deux dia
lectes décrits par Koelle présentent des caractères communs ; ::D întervocalique y est -r-, mais -y- en kabrè ; les suffixes des
classes ”K^E/O et ::K^A y
sont conservés sous les formes -yu/-yo et -ya alors qu'ils se réduisent en ka
brè respectivement à -uw et -y ; certains éléments de vocabulaire, en premier terme de composé, demeurent identifiables, alors qu'ils ne sont
plus
repré
sentés en kabrè que par une nasale préfixée70 : cp. IV. B. 1. nungüna, IV. B. 2. nungolüna, kab. nkulvna "coude”.
Cependant, îl est aisé de démontrer que,
ces particularités
mises à
part, kabrè et IV. B. 2. sont beaucoup plus semblables entre eux qu'ils ne le
sont l'un et l'autre de IV. B. 1. Lorsqu'on constate, "coude" précité, une différence dans
lisation d'un
comme
dans
le cas de
la structure d'une base ou dans la réa
morphème, c'est presque toujours entre IV. B. 1.
d'une
part,
IV. B. 2. et kabrè d’autre part qu'elle s'établit :
cp. IV. B. 1. isurômulc,
IV. B. 2. nsôlumure, kab. nsulunnye "langue" ; IV. B. 1. lire,
dire, kab. ladiye "hache" ; IV. B. 1. sûgbâlôyo, IV. B. 2. "oncle" cikpaJLiwrt ]V. B. 1. sew(a), IV. B. 2. seb(a)?l, kab. sxb
IV. B. 2. la-
d/igbâlüyo,
kab.
"mourîr", etc. En
règle générale, les vocalismes radicaux, s'ils sont multiples, sont les mêmes
en kabrè et en IV. B. 2. : "eau" : IV. B. 1. lam/lom, IV. B. 2. lem, kab. lim (Groh lèm) ; "entendre" : IV. B. 1. no (a), IV. B. 2. niw(a), kab. nxw ; "hui
le de palme" : IV. B. 1. pânum, IV. B. 2. pënim, kab. penim, etc. Enfin kabrè
et IV. B. 2. réduisent à -n- le groupe consonantique -nd-
entre voyelles, a-
lors que ce groupe est conservé en IV. B. 1. comme en lamba, en tem et en IV. B. 3. ; ainsi dans "côte" : IV. B. 2. fin^ya,
kab. sinay, IV. B. 1. sindâya,
la. sand>, tem sendene, IV. B. 3. sïndan ; dans "se coucher" :
IV. B. 2. hïn
(5), kab. hen(a), IV. B. 1. hind(a), la. hend(a), etc.
Ces faits requièrent sans aucun doute une explication historique : il existait au milieu du XIXe siècle deux
dialectes
étroitement apparentés, le
lëgba (IV. B. 1.) et le kaûre (|v. B. 2.) ; ce que nous appelons
est qu'un état présent du kaûre72 ; celui du lëgba
ne
est
nous
Quant au lamba, il se distingue nettement des précédents
le kabrè n' pas connu.
par le traitement w
(au lieu de p/b) de ”B^ à I’initiale (cf. 2. 2.), par la prédominance de e ou i dans les radicaux à vocalisme multiple (cf. 2. 3. 2.) ticularités morphologiques dont la plus apparente
est
et par diverses par l'emploi d'un pronom
nyi pour anaphorîque de la classe ::DE/::YI (cf. 3. 3. 1.).
de vocabulaire entre lamba et lêgba-kabrè
ressemblances
Les
(kaûre) sont au demeurant nombreu
ses et précises. 4. 2. 2. 2. Tem et kzamba (IV. B. 3.)
Les parlers étudiés par MD 1 1er et par Koel le
présentent
des ressem
blances qui vont souvent jusqu'à I'îdent!té73. La morphologie est commune, en ce sens que tous les élargissements verbaux et
les
suffixes
peut discerner en kîâmba se retrouvent en tem, affixés aux
mêmes
lorsque ces derniers présentent une alternance vocalique,
le
est habituellement le meme dans les deux dialectes (ainsi
pour
tem fudû, fidîni, IV. B. 3. fûdü, fïdin ;
cp.
nominaux qu'on
radicaux ;
timbre
choisi
"igname"
:
kab. héys, hêè, la* heer, he,
is. R. pï/fn, pxâ, kas. pî, pïà ou pè, pèà, etc.).
Le vocabulaire est pour I'
essentiel le même qu'en kabrè-kaûre, en lëgba (IV. B. 1.) et en lamba ; quel
ques éléments sont pourtant propres au tem et au ktâmba :
nimïni, IV. B. 3. nîmin ; "front" : tem nyire, nyè,
"feu" : tem (Groh)
IV. B. 3. nyîere ; "che-
68 val” : tem dere, awenga, |V. B. 3. dere, awondye ; "tête" : +em kogyô, kogyône, IV. B. 3. kûdyo. Les différences entre les deux parlers
maîne minimes, analogues à celle qu’on cheval
constate
ainsi "chat" est lida en tem
vement ningbamû,
sont dans ce do
le
dans
pluriel du nom du
4
ningbamini et eligbamu, eligbamin ; certaines peuvent être
fortuites, comme pour "forêt" : tem lâo, lâne, IV. B. 3. d/ok>, d/6k>nda.
11
est rare que la ressemblance s’établisse avec deux langues différentes, comme
dans le cas de "langue" : tem osolômô, osolomïn
(cp.
kab. nsulumiys, IV. B.
2. nsolumure), IV. B. 3. êsuromô, êsurômin (cp. IV. B. 1. isurSmule) ; on re
marquera cependant que du point de vue de la
classification, l’ensemble
ka-
Z
brè-kaure-lëgba (de/a) s’oppose à l’ensemble tem-kTamba (ko/te).
Si proches que soient l’un de l’autre ces deux
parlers, il
derniers
n’est pas possible pour autant d’imaginer entre aix un lien de "filiation" analogue à celui qui a été supposé entre kadre (IV. B. 2.) et kabrè; la nature
des différences qui les distinguent l’un de l’autre rend cette hypothèse
possible, ou plutôt en suggère une que la chronologie des documents tenir pour absurde. Ainsi la présence en kîâmba de z, d, g, gb
râ, gbâzi ; "feuille" : tem fâo, fate,
IV.
B.
oblige à
le tem
là où
a régulièrement s, t, k, kp ("bracelet" : tem kparâ» kparâse,
Im
IV. B. 3. gbâ“
3. fao, fédo ;
"coude" :tem
"noir" : tem kekpade, IV. B.
nkukumâ, nkukumase, IV. B. 3. ngûgma, ngfigmaz
3. kégbadë) suggère plutôt la sonorisation de consonnes étymologîquemenfsour
des que le processus contraire, d’autant plus que les
autres langues gurunsi
ont en général des sourdes dans les radicaux correspondants.
quer cependant que pour f et v intervocaliques, sauf pour
faut remar
Il
"porc",
emprunt à
l’ewe (tem : afa, afawa, IV. B. 3. âva, avanâ), le rapport est inverse: "pied,
jambe" : tem nuvôre, nuv>, IV. B. 3. nûf^rE, nûf>J "pot": tem nivewu» niveni>
IV. B. 3. nîfe>u, nïfên ; "pigeon" : tem duvôre» avoa> IV. B. 3. duhore» âhô* D’autre part, certaines bases â voyelle longue en kïamba
ne s’expliquent que
par la chute d’une consonne intervocalique ou d’une syllabe attestées en tem:
"gorge", tem
ainsi de IV. B. 3. dâlo "aîné", tem dawalo ; IV. B. 3. lôu, Ion
lovorû, lovorêne ; IV. B. 3. sâ> sëzi "couteau", coude, cité cl-dessus, offre un autre exemple
tem sea> sese ;
d’haplologie.
suffixes de classe sont beaucoup plus aisément identifiables
kïamba : tel est le cas de -ne, "ni, réduit à -n
Enfin
en
le nom
du
certains tem
qu’en
en kîamba, de "-K^A dont la
présence est expressément indiquée en tem par la vélarîté de la voyelle fina le notée a
par Muller et seulement par un allongement de celle-ci
selon Ko
el le ; 1’amulssement d’un suffixe vocalique, exceptionnel en tem, l’est beau
69 coup moins en kiamba : comparez cî-dessus les formes
de
ou encore tem fewu, fsni, IV. B. 3. fe, fën "mouton".
pluriel de "pigeon”
on serait
résumé,
En
tenté de considérer le kîâmba comme une forme évoluée du tem,
si l’on ne sa
vait que les matériaux procurés par MUI 1er sont de plus d’un demi-siècle pos
térieurs à ceux de Koelle. Il faut donc conclure que le kiamba et le tem sont deux dialectes distincts, le second ayant conservé des traits archaïques
que
le second avait déjà perdu cinquante ans auparavant.
4. 2. 2. 3. Cadeto3 bago.
D. Westermann74 considère le cala, le delo et le bago comnetroïs dia lectes du tem, ou du moins comme des langues étroitement apparentées à celuici ; î I dresse à l’appui de cette opinion une
liste de formes
semblables qu’
il serait aisé d’élargir au kabrè-kaûre, au lêgba et au lamba, ce qui la ren drai t évidemment beaucoup moins probante.
Il n’en reste pas moins que ces trois parlers
présentent de nombreux
traits communs dont les plus frappants sont l’abondance
au guang et aux langues "résiduelles" du Togo et le
des termes empruntés
développement de la pré
fixation comme procédé de dérivation et d’expression du nombre, alors que les
préfixes nominaux ne servent guère en kabrè, en lamba et en tem
qu’à la sub
stantivation de bases verbales75. D’autre part, on ne discerne dans les maté riaux procurés par Westermann aucun indice de l’existence de pronoms de clas se ; îl n’est cité pour chacune des drots langues qu’un seul pronom p. du sg. et un de la 3e p. du pl.,
et
un
seul
classe ne concerne apparemment que le numéral ; il
de la 3e
démonstratif ; l’accord de est
limité aux cinq pre
miers noms de nombre et attesté en delo et en cala seulement. En revanche, on
constate une tendance commune au cala, au delo et au bago à regrouper les sub stantifs en deux classes principales, l’une où se trouvent la plupart des em prunts (delo : sg. 0, -n, pl. -se ; bago :
sg. 0,
-a, "ne, pl. -se ; cala :
sg. 0, kV-, dV-, o-, pl. e-^i-, a-, n-, be-), l’autre qui comprend en majori té des substantifs d’orlgîne "gurunsi" (delo : -e^, pl. -a, -e ; bago : -re, pl. -na^-Vna ; cala : sg. 0, pl. -se) ; ces derniers forment en outre diver«te ses classes suffixales à faible effectif correspondant à celles qu’on trouve
en kabrè, en [amba et en tem (où elles sont en outre caractériséespar un pro nom de classe) : ainsi par exemple en delo :
sg.
pl. -ne, -n , -re qui correspondent respectivement
-o, pl. -a ou -na ; sg. 0,
aux
classes
bu et tu du kabrè. Les différences entre les trois parlers
c/ba, ku/è,
sont suffisamment
nettes pour qu’on ne puisse considérer ceux-ci comme des dialectes d’une même
70 langue ; elles consistent principalement en l’importance
des innovations par
rapport au stock des morphèmes utilisés par les langues du groupe B, considé rable en bago, presque nulle en delo, et en la place qui est faite au procédé t
cala où 11 affecte R* même des radicaux "gurunsi” et qui est à peine attesté en bago. Cette derniè de l’alternance préfixale qui joue un très grand rôle en
re langue se distingue en outre des deux autres par le traitement déjà signa
lé (cf. 4.1.2.) des suffixes "gurunsi”. 4. 2. 2. 4. Organisation du groupe B,
L’étude à laquelle nous
venons
de
suggère l’existence de x tem et kTamba, cala, delo
procéder
trois sous-groupes : kabrè-kaure, lêgba et lamba,
et bago que nous désignerons respectivement par B. 1., B. 2. te à évaluer leur degré de parenté. Nous avons effectué
statistique des radicaux communs : ayant dressé
et B. 3. Il res
pour
cela une étude
des listes comparatives pour
le vocabulaire nominal et verbal en cala, delo, bago, tem et kabrè-lamb^ nous
avons recherché pour chaque couple de langues le nombre
radicaux ou des
des
bases semblables et nous en avons établi le pourcentage par rapport au nombre * des "entrées” communes ; il arrive fréquemment en effet que le nom d’un objet «
connu dans deux ou plusieurs langues, ne le soit pas dans les
autres.
Pour
les verbes, au sujet desquels notre documentation est pauvre,
l’étude
a été
étendue aux parlers décrits par Koelle76. Les résultats de cette enquête, en ce qui concerne le verbe, sont ré sumés dans le tableau suivant :
B. î.
B. 2.
delo
bago
cala
27,5 %
31,5 ?
62 %
45 ï
bago
28
%
34,5 %
36 t
delo
29
%
26,5 %
B. 2.
36,5 %
II ne convient pas d’accorder à ces pourcentages
une
valeur autre que celle
d’approximation, lis mettent cependant en évidence l’étroite parenté qui unit le cala et le delo et celle, moins proche, que le bago entretient avec la preA*
mi ère de ces langues. Le sous-groupe B. 1. est au contraire à peu près égale ment éloigné des trois parlers en question. Entre ces deux
occupe une position intermédiaire, plus proche cependant
3., et ayant plus d’éléments communs avec le bago qu’avec
ensembles, de
B. 2.
B. 1. que de B.
le cala et surtout
71 le delo.
Le tableau établi pour le nom implique une différente :
entièrement
organisation
t
kabrè/lamba
tem
delo
cala W
53 ?
57 %
63
bago
52 %
51 ?
33 %
delo
46 %
47 $
tem
82 ?
bago 41%
J
C’est ici l’ensemble kabrè/lamba-tem qui fait figure d’intermédiaire entre le cala et le delo d’une part (dont la ressemblance se trouve
confirmée)
et le
bago d’autre part ; le sous-groupe P. 3. se trouve disloqué. Cette contradiction appelle une interprétation. Celle-ci est suggérée
par l’examen dès
listes de verbes et de noms : alors que les
comportent que fort peu de radicaux non "gurunsi”, les brées, surtout en ce qui concerne le cala,
le
considérable de bases probablement ou sûrement
premières
secondes
ne
sont encom
et le bago, d’un nombre
delo
empruntées. Notre opinion est
que les pourcentages qui concernent le verbe rendent
plus
exactement compte
des rapports généalogiques entre les langues. La proportion
surprenante
des
par comparaison a-
concordances entre le bago et l’ensemble kabrè/lamba-tem,
vec celles qu’on observe entre cette langue, le cala et le delo peut recevoir -te deux explications : la première serait que le bago a conservé une plus grande part du patrimoine "gurunsi” ; il suffit d’examiner la liste des noms dans ces
trois langues pour se convaincre qu’il n’en est rien. La secondehypothèse est que le cala et le delo d’une part, le bago d’autre part ont puisé à des sour
ces différentes pour renouveler leur vocabulaire ; celle-ci est confirmée par le fait que les noms à alternance préfixale du cala et du delo, pour la plu«te part empruntés, ont pour équivalents en bago, à deux exceptions près ("sein"
et "chapeau"), des noms sans alternance, de base différente, non "gurunsi". Pourtant les ressemblances typologiques
mais
également
évoquées plus haut et
surtout l’existence d’un lexique propre aux trois langues77 oblige à admettre
qu’elles ont constitué à quelque moment de leur histoire un
ensemble relati
vement homogène. Quant au pourcentage élevé des concordances entre kabrè/lam
ba d’une part, tem d’autre part, il est sans doute largement proximité géographique de ces langues. L’importance
de
ce
imputable
à la
facteur apparaît
mieux si l’on compare le tem séparément au kabrè et au lamba : les pourcenta ges sont évidemment moins élevés que pour la liste
commune,
mais
celui des
72 concordances entre tem et kabrè, langues immédiatement proche : 77
en demeure
voisines,
alors qu1î 1 n'est que de 70 ï en ce qui concerne
le tem et le
lamba qui n’ont aucune frontière commune. En confrontant ces données à celles qu’a fournîes 1'étude des isoglosses et des îsomorphèmes, on peut tenter d'imaginer
qu'a dû être l'évolu-
ce
tion du groupe B. Une première rupture aurait détaché de l'ensemble
groupe B. 1., rupture sanctionnée
par des
le sous-
innovations considérables dans le
domaine phonique à l'intérieur de ce groupe,
dans les autres langues par
et
une altération du système de classification nominale
porte témoignage,
dont
en tem, l'absence de la classe "DE'. Plus tard, le sous-groupe rait séparé du groupe B. 2. et, après une période
B. 3.
communauté au cours de
de
laquelle peut-être (a répartition des noms en classes
par des pro
marquées
noms et des suffixes aurait été abolie, une nouvelle scission du bago le cala et le delo qui, isolés en pays
se se
aurait
écarté
ont été à tous points
guang,
de vue profondément modifiés. 4. 2. 3. Groupe C.
En comparaison des deux groupes précédemment étudiés, le groupe C ap
paraît dès l'abord à la fois diffus et confus. Les langues
le composent
qui
parlers voltaïques, dans
sont dispersées, parfois sans contact avec d'autres
les territoires septentrionaux du Ghana et au-delà des
frontières nord-ouest
peu et surtout
de cet état, en Haute-Volta. Elles se ressemblent apparemment notre information est en ce qui les concerne inégale,
réduite pour certaines
d'entre elles à la "diagnostic îîst" de Swadesh ou même
des
à
vocabulaires
plus succincts et beaucoup moins sûrs. Cette disparité dans les matériaux ex
plique le caractère arbitraire des regroupements opérés l'étude, la diversité des arguments produits et
la
les besoins de
pour
précision
très variable
des résultats obtenus. 4. 2. 3. 1. Isala et larhama
Le premier problème à résoudre est celui du larhama dont L. Tauxîer78
donne un vocabulaire de 755 mots, sans se prononcer entre ce parler et celui des Isala de Haute-Volta,
sur que
le rapport existant Lavergne
classe "en attente" dans la fraction gurundé de son sous-groupe en le rapprochant du dagarî, et dont le R. P.
"pseudoethnique pluriel employé par les
Dagara
Nicolas
de Tressan moré79
tout
Identifie le nom à un
du cercle de Léo et par ceux
du Ghana pour désigner leurs voisins Sisala"80.
Il apparaît à l'étude que l'opinion du R. P. Nicolas
est
solidement
73 fondée et que le larhama est indubîtabIementun dialecte isala. il n'est aucun élément du vocabulaire de Tauxîer qui n'ait un correspondant en l'uredes lis tes établies par Rattray, Labouret, Girault. Funke, Rowland, Bendor-SamueI ou
Koelle, et il en va de même des quelques
de
exemples
formation du pluriel,
sans qu'on puisse cependant en prendre argument pour proposer d'identifier le larhama â l'un des dialectes connus d'autre part.
Nous sommes donc en présence de huit parlers
koâma (IV.
distincts :
Zwernemann, is. F. cité
C. 1.), bagbâlan (IV. C. 2.), is. Ra. cité aussi par
aussi par Westermann, is. R. repris par Bendor-Samuei, îs.La. (Léo) dont nous
n'avons qu'une cinquantaine de mots, îs. G. et larhama.
Aucun d'entre eux n'
est identique à l'un des autres ; cependant, le bagbâlan est si proche de îs.
R. qu'on peut
le considérer sinon comme un état ancien de celui-ci, du moins
comme très semblable à ce qu'a pu être is. R. il y a un peu plus d'un siècle.
Nous ne disposons, pour tenter de déceler les rapports que ces dialectes sou
tiennent entre eux, que de deux critères : la manière
dont est formé le plu
riel des noms en bagbâlan, en îs. R., en îs. Ra., en îs. G. mots, en larhama, et les ressemblances de vocabulaire.
et,
pour quinze
L'évaluation
dernières est toujours subjective et, dans le cas présent,
de
ces
d'autant plus in
certaine qu'elles sont fort étroites. Aussi semble-t-il préférable, là où ce la est possible, de fonder le classement sur des ressemblances morphologiques
isala n'a conservé
Pour autant qu'on en puisse juger, aucun dialecte la répartition des noms en classes, mais tous présentent
samment abondants et précis du système suffixal tion pour que
des correspondances puissent
qui exprimait cette réparti
avec les langues
établies
être
gurunsi "à classes". Ces suffixes, de singulier et de îs. F.) très nombreux, mais on constate partout
des vestiges suffi
pluriel, sont (sauf en
tendance à regrouper la
une
majorité des noms en deux grands groupes caractérisés
chacun par un
de pluriel et, dans une moindre mesure, par un suffixe
répartition est particulièrement nette en IV. C. 2.
singulier.
de
où
suffixe Cette
plupart des noms
la
ont un pluriel en -na^-ena (sg. -Virv0) ou un pluriel en -Se, ~ze,
-fe
(sg. 0,
-a, -ma, -na) et en Is. R. où les mêmes noms ont un pluriel -v^~nV (sg. “n^) ou -sVn^-lVn (sg. -V^) . Une organisation analogue se
retrouve en is. Ra. et
en is. G., mais avec des affixes quelque peu différents :
en
is. Ra.,
plu
riels en -a (sg. -e^), et en -se (sg. -a-v0 ou ~n), en îs. G. : pluriels éga lement en -a (sg.
-o pour les noms d'agent) et en -se
-u). La systématisation a été poussée beaucoup plus loin l'unique marque de pluriel y est -ba, parfois -mba ; on y
I
ou -0,
en
îs. F.
puisque
discerne cependant
74 les traces d une opposition 0^-se .
Le regroupement ainsi esquissé est largement confirmé
par l’étude du
vocabulaire : de ce point de vue, is. R. et bagbâlan (IV. C. 2.) tout presque homogène dont Is. F. est très proche. Larhama, (IV. C. 1.) constituent également un ensemble, auquel se ce que Labouret désigne comme "isala de Léo” est très
étudié par L. Girault (quoique présentant davantage
forment
Is. G.
un
et koâma
Is. Ra. ;
rattache
au dialecte
semblable
de ressemblances avec le
est identique à is. Ra. et lui est
phwo) ; ce qu’il appelle "isala du Ghana" très probablement emprunté. Ainsi le domaine isala,
tel
qu’il
apparaît à travers les documents
dont nous disposons, serait partagé entre deux groupes principaux : un groupe I étiré en une zone NW-SE depuis la région située entre la Volta Noire et Léo
(is. G., ïs. de Léo) et l’extrême pointe méridionale du pays où 0. Kôhler si tue le koâma81, au voisinage des Tampoluma, le larhama que Tauxîer
situe "au
sud des Sissala [de Haute-Volta]" et is. Ra. formant les chaînons Intermédîai-
res, et un groupe 11 occupant vraisemblablement
l’angle oriental, entre Tumu
où est parlé is. R. et la frontière mamprusl où serait
bagbâlan82.
le
Nous
ne sommes pas en mesure de localiser is. F. qui appartient au groupe 1183. 4. 2. 3. 2. Chàkali, degha, mo, tamprusi, vagala et siti.
Définir la position qu’occupent ces six langues à I’intérieurdu grou
pe C est une entreprise malaisée en raison de la pauvreté
des matériaux dis
ponibles et de l’impossibilité où nous sommes de les analyser avec sécurité : dans la presque totalité des cas, qu’il s’agisse de substantifs, de verbes ou d’adjectifs, nous ne connaissons qu’une seule forme et nous sommes
de discerner exactement la base ou le radical des affixes
incapable
de flexion. En ou
tre, la transcription de Delafosse, pour le siti et le degha,
est souvent d’
Interprétation incertaine. Notre procédé a consisté à rechercher les particu
larités morphologiques ou lexicales qui distingueraient éventuel lemerrttout ou partie de ces parlers des autres langues du groupe C, et qui permettraient d’
évaluer très approximativement leur degré de parenté respective. Toutes les langues
considérées
comportent,
(13,5 ï pour le tamprusi, 16 ? pour le mo, 17,5 $
en
pour
proportion variable le vagala, 19 ? pour
le chakalI, 25,5 % pour le degha, 29,5 ? pour le siti)au,
testées dans les autres langues du groupe C, dont certaines aucune autre langue gurunsi connue de nous, et dont
des
ne
bases non at le sont dans
d’autres sont communes à
deux ou plusieurs des six parlers ici étudiés. SI l’on compare
ces
langues
75 deux à deux, on constate que le tamprusi et
le chakali
ont sîx de ces radi
caux en commun, dont quatre leur sont propres ; les chiffres
correspondants
sont 7 et 2 pour le vagala et le degha, 6 et 2 pour le vagala
et le chakali,
5 et 1 pour le vagala et le mo, le mo et le degha, 4 et 1 pour
chakali. Le tamprusi et le vagala ont quatre radicaux en commun,
et le degha deux, le mo et le tamprusi, le chakalî et le degha tables il est vrai ; le siti et le degha, le mo et le siti, siti un, mais tous ces radicaux se retrouvent dans l'une
mo
le
et le
le tamprusi deux, contes
le
vagala et le
ou l’autre, ou plu
sieurs, des quatre autres langues considérées. Les éléments de ce calcul sont fournis par le tableau suivant :
Pour autant qu'on puisse faire fonds sur des séries
aussi réduites,
on volt
se dessiner un groupe central comportant le chakal I, le vagala et le degha et,
un peu moins proche, le mo ; le tamprusi présente d'étroites affinités avec le
chakal I, mais est extérieur à ce groupe, puisque ses rapports
sont moins tm-
r
médiats avec le vagala, et lointains avec le mo
et
le
degha. Le sîtî ne se
rattache que de façon très lâche à cet ensemble. Ce regroupement est confirmé par l'étude de quelques
particularités
76 morphologiques. Ainsi des radicaux attestés dans d’autres langues du groupe C
ont dans certaines des langues considérées ici le même vocalisme : "entendre” est nuu en vagala, n> en mo, nu en tamprusi, nuu en chakali, no en degha, mais ni en Is. B. S., nî en IV. C. 2., nëa en IV. C. 1. ; "main” est noni en vaga
la, non en mo, noni en siti, mais nen en chakali, ningal et nindil en tampruwinyè, ne en phwo. Ces a-
sî, nisAn en is. R., nase, na, ne en îs. F., nà en
nalogies sont surtout fréquentes entre tamprusi, chakali
et vagala. D’autres
sont constatées dans la formation des bases :
est ven en îs. B.S.
"marcher”
(G. va), va en winyè, val en tamprusi, vala en chakali, vale vagala ; "dent" ; nyilin en îs. R., nyel en
en
mo, vol
en
îs. Zw., nila en IV. C. 1., nyal
en IV. C. 2., nyele en siti, mais nyin en vagala (Ra. nyen), nyin en chakali, nyin en tamprusi, nyen en mo ; de même pour "femme” : îs. R. haalà, IV, C. 1. _ hâl, IV. C. 2. hâla, ph. halo, mais vag. han (Ra. han), chak. han, tamp. han, si. hanô
de. hâno (peut-être transcrîptions de [han]) ; cependant le mo a ha
et le winyè hân. Certains morphèmes enfin semblent propres aux langues consi dérées, surtout au tamprusi et au chakali ;
telles
finale
la
-na de tamp.
banna, chak. ba^na ”cou”, tamp. dânna, chak. digna
"oreille",
-da(a) de tamp. nyinda, chak. nyindaa
celles de tamp. nampun,
"corne",
ou
la
finale
chak. namputii "viande” (cp. chak. petii, tamp. pere "écorce"). En résumé, nous pensons qu’il existe un sous-groupe
constitué par le
tamprusi, le chakali, le vagala, le mo et le degha, que les deux premières de ces langues sont très proches l’une de l’autre,
que
degha constituent un ensemble plus lâche, le vagala
le vagala, le mo et le
néanmoins plus é-
étant
troitement apparenté au tamprusi et au chakali que ne le sont le mo et le de
gha86. Le siti ne se rattache que de très loin à ce sous-groupe. Il
jouter que ce dernier présente des traits communs A, dont il est pourtant géographiquement plus
faut
a-
avec les langues du groupe
éloigné que ne le sont l’îsala
et le winyè : le radical ba "venir" est propre au siti,
au degha,
vagala, au lyele, au nuna, au yula (IV. D. 2.) et au kasem ;
au mo, au
vag. s>q, chak.
s>n, tamp. s>n, mo s>n "nom" n’ont d’équivalent qu’en phwo : sSnî (au sens de "nom de famille") et en nuna G. : sênà ; vag. fu, A* mo fu "brûler" ne ressemble qu’à ly. fu de même sens, vag. t/ol, de. kyülü "tomber" qu’à kas. tyu ; l’é
largissement -n du nom de la femme est caractéristique du groupe A : kas. kâ-
ané, kâanâ, IV. D. 1. kâm,
|V. D. 2. kam, kâna,
na; l’élargissement -1 du verbe "aller, marcher"
nu. ké, kêna, |y. kane, kaévoqué
plus
haut apparaît
aussi dans nu. vel3 . Plus surprenantes encore sont les analogies qUe ]’on re
77 et le
lève entre le sous-groupe tamprusî-chakaIi-vagaIa-mo-degha
groupe B :
le radical so. "s’asseoir" du vagala, du mo et du degha est peut-être attesté
dans ba. s>k>, celui de vag. djig,
mo djega "petit"
IV.
dans
B. 3. d/uk>,
la. tyunku, celui de tamp. munzuha, chak. zin "queue" dans kab. suw, suri, tem
kab. do, IV. B. 2. düo ; del.
su, celui de tamp. dus3m, mo dwana "nuit" dans
nyeene "poisson" est beaucoup plus semblable à vag. nyin,
tamp. nyxni, chak.
nyinee que ne l’est IV. C. 2. nyanol, nyanôlena/nyâwôlena.
Le vocalisme o du
nom de la main ne se retrouve qu’en tem : ngne, ngse,
IV.
B. 3. n5n, nôzi ;
le
groupe B, inconnu
î1 en va de même de celui de la bouche, de règle
dans
(ph. nw>é, nùrê) sauf en va-
dans le groupe A, exceptionnel dans le groupe C
gala : nua, tamprusi : n>, chakali : nua et en
gouressi : noha. L’élargisse
ment -n qu’on remarque dans les formes tem et IV, B. 3.
citées ci-dessus est
caractéristique du groupe B (IV. B. 1. nin-da,
IV.
aussi bien que du sous-groupe ici étudié. Nous
déduirons
B. 2. nîn-taka "paume"),
de
tous ces faits
que ce sous-groupe a conservé des traits archaïques disparus des
autres lan
gues du groupe C, plus "différenciées" par rapport à la souche commune, etque sa dispersion actuelle est un phénomène récent.
Cette dernière hypothèse est
corroborée par une remarque de J. T. Bendor-SamueI87 :
distribution géo
la
graphique actuelle des langues en question reflète dans une très large mesure
leurs rapports de parenté ; le vagala occupe en effet sur
le terrain une po
sition intermédiaire entre le chakali au nord et le tamprusiau nord-est d’une part, le mo au sud et le degha au sud-est d’autre part.
Les considérations qui précèdent ne doivent pas faire oublier les rapentretjent
.
„
. ,
l’isala, plus étroits en
ports relativement étroits que ce sous-groupév avec tout cas qu’avec aucune autre langue du groupe C.
,
Pour
tenter
d’évaluer ce
degré de proximité, nous avons dressé une liste de mots attestés à la fois en
Isala et dans le sous-groupe, en excluant les radicaux communs et aux autres
langues gurunsi ou en ne retenant ces
ces unités
derniers que lorsqu'ils
servaient de bases à des formations propres aux unités
en question. L’échan
tillon ainsi constitué comporte 44 articles ; le pourcentage
dances est de 84 % pour isala et vagala, 75 %
à
des
correspon
pour îsaIa/tamprusî et isala/
chakali, 65 % pour isala et mo, 50 % pour isala et degha. Ces chiffres ne me surent pas le degré de ressemblance entre le sous-groupe et I'isala, degréquî serait mieux représenté par le rapport entre le nombre
total des mots connus
en vagala par exemple (184) et celui des proches analogies rassemblées l’échantillon en question (43), soit 23 % ; même calcul sont de 20 % pour le chakali, de
les 19 %
dans
pourcentages obtenus par le
pour le tamprusi, de 17 %
78 pour le mo et de 9 ï pour le degha. Sans être totalement concordants, ces ré
sultats ne sont pas contradictoires ; ils Indiquent que la langiela plus pro che de Pisala (plus précisément du groupe I, avec lequel
les traits communs
sont les plus abondants), à l’Intérieur du sous-groupe considéré, est
le va
gala, que le tamprusi et le chakal1 en sont égalemnet éloignés, etque la dis tance est plus grande encore pour le mo et surtout
Ils confirment
le degha.
d’autre part ce que nous avait enseigné l’étude des relations internes,
tout
en "orientant” le sous-groupe par rapport à I’isala. 4. 2. 3. 3. Winyè et phwo
de l’appareil morpholo
L’étude des îsoglosses et celle des vestiges
gique du "gurunsi commun" obligent à classer le winyè et le phwo88
dans
le
groupe C et à supposer entre eux des affinités qu’on serait tenté d’attribuer à leur proximité géographique. Gette dernière hypothèse est immédtatement rui
née par l’examen des matériaux en notre possession :
deux
ces
langues,
du
point de vue du lexique comme de la morphologie, présentent entre elles beau coup moins d’analogies qu’elles n’en ont respectivement
I’isala,
avec
elles ne sont pas voisines. Tous les radicaux qui leur sont
dont
communs sont at
testés ailleurs, en particulier en isala ; elles n’ont
aucun
phologique identique, sinon le maintien à la finale des
noms
caractère mor
sang et de
du
l’eau de la marque suffixale de la classe ï:BE/0 qui a disparu dans toutes les
autres langues89. Les rapports qui unissent les deux langues à I’Isala,
ment au dialecte décrit par Girault et à celui que
précisé
plus
Labouret dît être parlé à
Léo, sont difficile à préciser. L’une et l’autre en diffèrent par l’organisa tion du système nominal qui tend en isala à la simplification ment des substantifs en deux groupes principaux caractérisés marque de singulier et une de pluriel, alors que le winyè
grande
tent une étonnante multiplicité de suffixes et une
chacun
termes de parenté), -ma (affectant souvent des noms
par une
et le phwo présen variété
combinaisons. En winyè prédominent les suffixes de pluriel -ri présenté), -ni, -re ; mais on trouve aussi -n(a)ma (en
au classe
et
dans les
Cîe mieux re
particulier
pour les
de personne), -e, -o, -i
et plusieurs autres ; les marques de singulier sont diverses, souvent vocalîques, mais plus souvent encore 0. En phwo, les formations à singulier -o, -e,
pluriel -ie, et singulier -e, pluriel -a, sont abondantes, mais ne concernent que la moitié des noms connus, les autres ayant
fixes, généralement vocalIques, ou un suffixe 0,
au singulier différents suf et au pluriel
-va (surtout
79 les termes de parenté), -(w)ao, -re, -re, -ra, -ro, -nie, -bo, -ge, -go, sans que les différences de timbre puissent
jours par un mécanisme d’harmonie vocaHque.
et Isala plusieurs cas de concordance (23
-a,
-e,
-o, -be,
s’expliquer
tou
Cependant on observe entre phwo
dans
échantillon de 120 noms,
un
constitué de ceux qui sont attestés dans le plus grand nombre de langues, soit
19 $) dans le mode d’expression du nombre,
pour
des
bases Identiques : ph.
île, ilà, Is. île, ila "sein" ; ph. t^mc, t>ma, Is. t^t>ma ''travail”; ph. omo, Is. ^mo, ^mà ”slnge rouge" ph. pèpho, pèphoro, Is. Ra. pepaa, pepaaro "feuille", etc. La proportion est de 30 ï si l’on considère les élar gissements communs, qui sont -r-, -n-, “1_, “m-, -s-,
largls. Les concordances sont moins abondantes en ce
12 % pour les suffixes de singulier et de pluriel,
et les radicaux non é-
qui concerne le winyè :
20 %
les bases, et
pour
elles ne sont pas de même nature : elles portent principalement
fixe ::-SE (-se en isala, -re en winyè et phwo) : wln. twe,
sur
le suf
Is. t>£, t>-
si "arc" ; wïn. tènà, tènrê, is. iÆna, t£ns£ "hanche" ; wln. yabà, yàbrè, is.
yàba, yàose, "marché", et^ sur le suffjxe -ni : win. tu, tüni, Is. b^tu, tôtuni "éléphant" ; win. *b^hT^^era3Iéopard" ; de même certaines correspondan
ces portent sur un élargissement -b- qui
ne
figure pas dans la liste phwo :
wln. v>be, Is. v8b9 "attacher" ; wln. sebi, Is. S9b3 "mourir".
Il existe également des particularités communes au winyè
ou
au phwo
d’une part et au sous-groupe tamprusi-chakali-vagala-mo-degha
(surtout
trois premières de ces langues) d’autre part. Dans la majorité
des
aux
cas, ces
analogies concernent aussi l’Isala ; ainsi pour "carquois": wîn. hgng, hôêni>
ph. hùno, huniè, îs. G. h uni, hunà, Is. Ra. hu>n * huoni, IV. C. 2. hünu* hun”
nu, vag. Ra. bon, boni ; pour "racine" : ph. -iûré> *lûrô, îs* G* “lûrà> "lû” ce rsi, tamp. lur ; pour "brume" : ph. âkul>, Is. G. kolo,vag. k>>lpendant s’établissent directement entre
winyè,
sous-groupe précité. L’exemple le plus frappant
phwo
et l’un des membres du
est
celui de "lune" qui est
pye, péri en phwo, phenà en winyè, pene en tamprusi, c’est-à-dire forme comme * dans le groupe B (sauf le cala, le delo et le bago) sur un radical s^E/UCN) (kab. fenay, tem fena) alors qu’il l’est en isala comme en
le groupe A sur un radical ::CE/A(N/L).
delo et dans tout
Ces rapports "directs" sont cependant
peu nombreux et moins encore pour le winyè que pour le phwo.
ne fait que confirmer la parenté générale des langues
Leur
existence
du groupe C, à l’Inté
rieur duquel l’Isala fait figure d’Intermédiaire entre le sous-groupe tampru-
sî-chakalI-vagala-mo-degha, le winyè et le phwo, ces deux langues étant à peu
80 près aussi distantes Hune de l'autre qu'elles le sontdu sous-groupe en ques parler connu. Cette
tion et le phwo plus proche de I'1 saIa que de tout autre
conclusion est confirmée par le décompte des radicaux non groupe C : 12 sont communs au phwo et à I'isala, 10 au
attestés
hors
du
winyè et à PIsala, 5
au phwo et au winyè, 5 au phwo et au vagala, mais 3 seulement à 1'Isala et au vagala d'une part, au phwo et au tamprusi d'autre part,
et 2 au vagala et au
winyè comme au winyè et au chakali. 4. 2. 3. 4. Siti.
aux autres langues du
II est difficile de situer le siti par rapport
groupe C parce que la liste des formes dressée par Delafosse est celles-ci ne sont analysables que
que
d'autres langues, ce
par comparaison avec
qui permet de discerner des bases communes, mais ne
brève,
fournît aucun renseigne
ment précis sur la morphologie du siti lui-même, parce que les transcripttons
de l'auteur sont peu sûres et d'interprétation incertaine.
Une proportion importante de ces formes (20 ?)
de correspondant
n'a
dans aucune autre langue gurunsi ; le fait n'est pas surprenant,
étant donné
la position excentrique de ce parler Isolé à l'ouest de la Volta Noîreen pays kulango ; plusieurs des mots étrangers sont d'ailleurs
sûrement empruntés au
kulango. En ce qui concerne le vocabulaire commun
langues
aux
les affinités les plus nettes sont avec I'Isala ; Il semble respondance régulière entre ce que Delafosse note -hV et
du groupe C,
qu'Il y ait cor
Koelle
ou
Rowland
-Vn ; ainsi pour "arbre" : si. daha, 1s. R. dàân ("bols") ; "boeuf" : si. na-
ha, is. R. — IV. C. 1, nan, IV. C. 2. nnan» Is. R. ‘nen ; "bouche" : st . nihi, A* nixn ; "tête" : si. nyoho, is. R. (Zw., La.) nyûn, IV. C. 1. nyun • L'élargis-
sement -1- de si. nyele "dent" ne se retrouve, pour
ce
radical, qu'en Isala
(R. nyxlxn, La. nyel> etc.). On découvre cependant
des
analogies avec d'au
tres langues : quelle que puisse être la valeur de -o
dans
et bono "homme", seuls le siti et le winyè présentent
un
si. hâno "femme"
élargissement
-n-
dans ces deux noms à la fols (wïn. hârj, ban) ; si. nyaho "herbe", Isolé, doit peut-être
être rapproché de wîn. nyo, nyènè de même sens.
D'autres
b lances concernent à la fols le phwo et l'isala ("cheveu" :
ressem-
si. nyopuno, Is.
G. nyupuna, IV. C. 2. nyupon, ph. nyùphonâ ; "se coucher" : si. pe, Is. B. S.
$nr Ph* pe), I'isala et le degha ("mourir" : st . sewe,
IV. C. 1. sewa,
sewo), le phwo, le degha, le vagala et le mo ("terre" :
si. hele,
vag. herx, de. hare, mo hare), le degha et le vagala ("feu" :
de.
ph. here,
si. nïni,
de.
nini, vag. nxnx) ou Ie vagala seul ("poule" : si. zahâle, vag.zâi). D'une ma-
81 nière générale, l’appartenance du sî tï au groupe C ne paraît pas douteuse; sa
position par rapport à l’îsala est comparable à celle du winyè sans qu’on soit autorisé à le croire
plus proche d’une
de
et
du
phwo,
ces deux langues
parlers qui lui sont apparentés.
que du vagala ou de l’un des 4. 2. 3. 5. Gouressi.
Tout ce qui a été dit
des difficultés que pose l’étude du sltï pour
rait être répété à propos du gouressi, avec ces circonstances aggravantes que
est incertai
la localisation de ce parler est inconnue et que son existence
ne. Delafosse le situe
"entre
la Volta Blanche au sud-est et les Nonouma au
nord-ouest (régions de Boura, Léo et Sati)"90,
c’est-à-dire
principalement
sur l’aîre du kasem avec lequel il ne présente aucune ressemblance significa tive. Il a recueilli son vocabulaire à Wa, auprès d’un Gouressi
qui
parlait
six langues, outre la sienne, et II l’a revu avec trois autres Gouressi habi tant Wa depuis cinq ans91.
L. Tauxler n’hésite pas à qualifier de "GourounsI
fictifs" les Gouressi de Delafosse92. L’examen du vocabulaire révèle une proportion relativement Importante
d’emprunts au bulea (16
, ce qui semble confirmer la localisation
indiquée
par Delafosse, au moins pour l’extrémité sud-est de la zone Indiquée. D'autre
part les ressemblances (peu nombreuses) qu’on peut relever entre
gouressi et
kasem sont de celles qu’on découvre aussi entre kasem et Isala; ainsi de gou.
mini, kas. B. S. mini, is. Zw. mini (mais is. B. S. nyiin) "feu", de gou. ko, kas. ko, larhama ko "père" ; on peut en déduire que le
gouressi
est au con
tact de l’une et l’autre langue. Pourtant les analogies lesp 1 usprécïses
soni;
ici encore, avec l’îsala : comparez gou. mo, îs. F. mo,
IV. C. î. m>, IV. C. «w îs. R. IV. G. 1. hana,
2. mo,
larhama mo "aller, marcher" ; gou. hono,
IV. C.
2. hâna "s’asseoir" ; gou. wure, Is. F. wôde "être bon" ;
"fils,
fille", is. F. ehambîa "enfant" ; gou. le, Is. G. £e, îs.Ra. lie, IV.
C. 1. le "eau"
; gou. tinkye, Is. G. t^ntyà "terre" ;
nïhùobïine "gens", etc. D’autres,
plus
rares,
ambye
gou. nuhobini,
is. R.
non négligeables, sont
mais
constatées avec les autres langues du groupe C, mais
elles
un vocabulaire commun aux membres de ce groupe (par
exemple
dya, Is. R. diâ,IV. C. 1. dîa, IV. C. 2. dîa,
gou.
larhama dia
portent soit sur
gou.
gyâ,
"maison"
;
de. gou.
nonge, si. noni, vag. noni, mo non "main"), soitsur des lexèmes présents ail-
leurs et peut-être empruntés à une même source ; ainsi
de l’élément dV- pré
posé à l’adjectif en gouressi et en phwo,
en nuna dont l’un est
mais
aussi
peut-être et l’autre sûrement voisin : gou. dapele,
i
(cf .p .72/. I .)
gou.
82 dapele, ph. dèpolome "blanc”, gou. dabile, ph. dibino "noir" ; comparez nu.G. g^d^-lâ, dâd^lâ "long". Ces observations comportent une certaine cohérence qui nous donnent à
penser qu’îl existe, ou qu’il a existé avant 1902, date de l’enquête de Dela-
fosse, une langue parlée quelque part à la limite des aires bulea d’une part,
kasem-nuna d’autre part. Cette langue est ou était qu’à toute autre, mais ne peut en être tenue pour
apparentée à 1’îsaîa plus
un
dialecte au même titre
que le larhama par exemple. 4. 2. 3. 6. Organisation du groupe C,
A l’Issue de cet examen, le groupe C nous apparaît comme une constel lation de parlers dont I’Isala occuperait le centre ; autour de ce centre, 1’ ensemble tamprusl-chakalI-vagaIa-mo-degha, le winyè, le phwo et le sîtî s’or
donnent en une sorte de couronne, tous ayant davantage de
avec [’ïsala qu’ils n’en ont entre eux ; le gouressl
ne paraît entretenir de
rapports particuliers qu’avec I’ïsala. Il est sans aucun
prétendre traduire ces constatations en termes de
surpris de ce que des
caractères communs
doute aventureux de
diachronie. On ne sera pas
langues marginales comme le winyè, le phwo et l’ensem
ble tamprusi-chakaIi-vaga1a-mo-degha aient conservé
des
traits
archaïques
dans le domaine de la morphologie; ces survi vances, d’ai 1 leurs diverses, n’im-
pllquent pas nécessairement que ces parlers soient
unis par une parenté plus
étroite. La dispersion des composants du groupe et la variété des
auxquelles Ils
ont pu être soumis rend Incertaine
Influences
l’Interprétation
gnes d’Isoglosses évoquées plus haut (4.1.1.). Ce que suggère
cette
des li
disper
sion même est une sorte d’éclatement, ou plutôt une série d’éclatements
le premier aurait détaché d’une souche commune le winyè, le phwo
dont
et le siti,
un second séparant l’ensemble tamprusi-chakali-mo-degha de 1’Isala et du gou ress i, ces deux entités devant perdre ensuite, peut-être
à date relativement
récente, leur unité. 0. Kôhler, en se fondant sur le recoupement
de diverses
traditions, date du milieu du XVIe siècle la séparation d L»?» S Isa la et des Tarn poluma (Tamprusi)93. Ces conjectures demeurent fort
ront probablement remises en question lorsque seront
gues voltaïques du Ghana.
Incertaines et elles se mieux
connues les lan
83 4. 3. EVOLUTION DE LA SOUS-FAMILLE GURUNSI.
Nous nous sommes efforcé jusqu'Ici de discerner
la configuration ac
tuelle des trois grands groupes qui composent la sous-famîlie
gurunsi
et de
former quelques hypothèses sur la façon dont ces groupes qu* ï I faut probable ment concevoir à I'origine comme des "dlalect clusters" se sont
progressive
ment scindés en unités plus distinctes, ayant leur organisation
propre,
que
nous appelons sans trop de rigueur des langues. II reste, pourcomp léter cette esquisse historique, à tenter d'établir comment s'est produite
l'ensemble "gurunsi", à une époque que
la rupture de
notre méthode ne permet évldemmentpas
de préciser, mais où les populations qui parlaient cette langue" pratiquaient tes techniques de la forge, cultivaient le mil,
le haricot, le pois
le riz,
connaissaient des
et l'Igname, élevaient la chèvre, le mouton et le boeuf et
équidés (ânes ou poneys) ; en revanche, cette rupture s’est vraisemblablement
produite avant que ne se soient généralisés l'élevage
du porc, la culture du
maîs et de l'arachide, le port du vêtement cousu (boubou), l'usage des sanda les, et avant que les "Gurunsi" n'aient été conduits à établir une distinction
entre l'autorité du père,
le
pouvoir
du chef et la notoriété du riche (cf.
tabl. VI 86.). 4. 3. 2.
On peut concevoir de deux manières différentes la séparation des grou
pes A, B et C : soit comme un éclatement, dispersant en
trois
fragments
la
masse "gurunsi", soit corme une double scission, détachant
un premier groupe
d'une souche appelée à se diviser elle-même ultérleurement.
Dans la première
hypothèse, on devrait constater l'existence d'un patrimoine commun et d'Inno vations divergentes, différenciant nettement les uns des autres les trois en
sembles étudiés ; les choses n'apparaissent pas sï simples découvrir des traits particuliers communs à chacun des B C. Le plus apparent, et peut-être le moins
et II est aisé de
couples
AB,
A C et
démonstratif, est la survivance
de la classification nominale en A et B, sous des formes
tellement analogues
qu'elles excluent l'hypothèse d'emprunts indépendants à une troisième langue,
alors que C ne paraît en conserver que de rares vestiges.
II
faut cependant
considérer que les groupes A et B se trouvent en étroit contact avec des lan
gues à classes, môre pour le premier, langues gjrma et "Togorestsprachen" pour le second. Le groupe C est au contraire Inclus dans une longue zone de langues
84 voltaïques sans classes qui comprend aussi ïe lobi, le dagara et le moba ; le second de ces parlers est selon toute vraisemblance apparenté au m3re; le mo-
ba appartient au groupe gurma. On peut donc concevoir que les ont provoqué la disparition du système des
classes
dagara et en moba se
en
soient également exercées sur les langues du groupe C
influences qui
alors qu'y échappaient
celles des groupes A et B ; cela ne prouve aucunement que les premières aient
commencé à se détacher alors que les autres évoluaient encore conjointement. On peut en dî re autant du maintien d'une marque suffixale
propre
à
classe ::BE/O dans les langues B et C, alors que celle-ci a été
abolie
en A,
les substantifs de la classe en question
la
y ayant été redistribués dans d'au La conserva
tres classes (surtout ::BA) dont Ils portent désormais l'indice. tion de cette marque ne faisait aucunement difficulté dans les
langues
sans
classes du groupe C ; elle constituait au contraire une Irrégularité grave en A où I ' anaphorlque ::BE/O a disparu et où un suffixe -mV n'étalt assimilable à
aucune autre marque de classe. Ce n'est donc pas nécessairement parce
que
s'est séparé plus tôt de la masse commune qu'il a perdu
MO/
mais peut-être seulement parce que s'y est imposée l'opportun lté
A
d'une régu
larisation sans objet en B, où la classe ::BE/O subsiste, et înutîle en C. Quelques faits
suggèrent pourtant que B et C
d'unité plus longue que B et A ou A et C. Il s'agit sence dans l'un et
l'autre groupe de
morphèmes
connu une période
ont
de la pré
tout d'abord
que n'emploient pas les lan
gues A : | ' î nterrogatî f ::A (le groupe A n'ayant conservé que ::W0, attesté aus
si dans les deux autres groupes), les pronoms personnels
de
la
1ère p. sg.
::ME/A (remplacé en A par à) et de la 2e p. pl. ::MA/E (a dans le groupe A), la particule déictique "NA/E ; mais C a innové par rapport à A et à B en substi
tuant à ::DA/E/O de la 1ère p. pl. à, ya ou aJW (cf. ci-dessus 3. 3. 2.), et la particule "MA/E/0 est connue dans les trois groupes sauf en kabrè-kaûre, lêg-
ba, tem et kïamba. Une observation analogue a été fréquemment faîte en ce qui concerne le vocabulaire commun aux groupes B et C : des bases et des radicaux
nominaux ou verbaux sont attestés dans les langues du groupe C et dans celles du groupe B, è l'exclusion des quatre qui viennent d'être citées ;
plique en partie la dlsproportion
entre
le
groupe B, delo, cala et bago Inclus (8 sur 44)
nombre
cela
ex
des radicaux propres au
et exclus (17 sur 44) dans I'
échantillon examiné sous 4. 1.3. (cf. par exemple tabl. VI 89.
"noir",
90.
"poule", 98, "oeil" ; tabl. IV 24. "trois"). Tout se passe comme si, à partir
d'un fonds demeuré commun à C et à B, mais abandonné le lëgba, le tem et le kïamba avaient conjointement
par
A, le kabrè-kaure,
innové.
En revanche, il
85 est très rare que l’on rencontre une même base ou un même radical en C et dans
une partie seulement de A, à moins qu’il ne s’agisse d’une
ainsi pour "noir” (tabl. VI 89.) qui est ::bi-
dans
forme "gurunsi" :
le groupe C et en lyele,
"ze-/zo- dans les autres langues A, maïs qui apparaît aussi
(-bir-) et en delo (-ben-). On ne peut d’autre part
en
négliger
d’emprunts réciproques ; ce n’est sans doute pas par hasard
phwo et le lyele, langues proches ou contiguës, ont pour
kabrè-kaûre
la possibilité
que le winyè, le
"sable"
des formes
vaguement semblables : win. nyonmu, ph. he-nywo (here "terre"), ly. nyoro (cp.
kas. kâsolo, IV. D. 1. kâsülo, nu. kâsolo, IV. D. 2. kasumbolo). En bref, Il apparaît que, dans le domaine lexical du moins, la limite
est plus nette entre le groupe A et les groupes B et C qu’elle ne l’est entre ces deux derniers, et que si le cala, le delo et le bago ont suffisamment de -vtraits communs avec le kabrè-kaure, le legba, le tem et le kïamba pour que I’
existence de B ne soit pas mise en question, ces trois langues,
qui
consti
tuent ce que nous avons appelé le sous-groupe B. 3., sont probablement demeu
rées plus longtemps en contact avec C que ne l’ont fait celles des sous-grou pes B. î. (kabrè-kaure, legba, lamba) et B. 2. (tem, kïamba).
4.3.3. Les conjonctures que nous avons formées quant à I'histoire de la sous-famille gurunsi peuvent être résumées dans le schéma suivant :
lamba lëgba kabrè-kaûre
tem kïâmba bago
delo
cala
s î tl w î nyè
phwo gouressi îsala chakaIî
tamprusî vagaI a mo
degha
2 kasem-yÜIa-kasm
nuna
lye le II ne convient pas d'y voir autre chose qu'un artifice graphique ; seul l'or dre des bifurcations le long de chaque ligne, de la gauche
vers
la
est signifiant, les distances qui les séparent n'étant nullement
droite,
proportion
nelles à des durées qui nous sont Inconnues. Nous pensons que le sîtî, le wîn yè et le phwo ont commencé à évoluer séparément avant que ne tincts les langues ou les "dîalect clusters" qui devaient
deviennent dis
ultérieurement
se
résoudre en ce que nous appelons I'Isala et le gouressî d'une part, le degha, le mo, le vagala, le tamprusî et le chakalî d'autre part, mais
tout à fait sî cette rupture s'est produite
ou
avant, après
nous Ignorons
en
même temps
que celle du groupe B ou du groupe A. Ce schéma est en outre Inexact en ce qu'il suggère l'Image d'une sor
te d'arbre généalogique dont chaque branche, dès l'Instant
tachée de la souche commune, perd tout contact avec
où elle s'est dé
les branches voisines et
engendre à son tour des rameaux parfaitement distincts.
Il n'y a aucune raî-
87 son de penser que chacune des ruptures qui ont dissocié
le
bloc gurunsi ait
été totale et qu’elle ait isolé à tout jamais des fragments appelés eux-mêmes d’évoquer une masse
à s’émietter en particules discrètes. Il convient plutôt
de moins en moins homogène, au seîn de Iaque1 le apparalssent des fissures tou jours plus nombreuses et plus larges séparant certaines parties
ruiner
sans
complètement la solidarité de l’ensemble. Nous avons tenté d’analyser à
pro
pos du groupe C de telles relations multiples, entre !’îsala et le sous-groupe degha-mo-vagaIa-tamprusî-chakali notamment.
notre graphique à
que
Mieux
deux dimensions, les calculs qui servent de base aux spéculations glottochro-
nologiques rendraient compte de cette réalité complexe94 ; encore faudrait-il qu’Ils mettent en oeuvre des éléments rigoureusement
définis, exactement dé
à un
nombrés, et qu’ils n’accordent pas une prééminence, à notre sens Indue, vocabulaire dont le caractère "fondamental” demeure sujet à caution. 5. ANNEXES
5. 1. CORRESPONDANCES LEXICALES (RADICAUX NOMINAUX ET VERBAUX)
5. 1. 1.
Nous avons cru utile de dresser la liste des radicaux nominaux et ver baux de sens identique ou voisin et qui présentent des correspondances phoni ques telles qu’on puisse en rendre compte par référence aux formules établies dans la seconde partie de cette étude. Les données des quelques 650 fiches ré
sultant du dépouillement des documents
ont été,
la mesure où elles se
dans
sont révélées suffisamment précises et abondantes, combinées
en
plus de 250
tableaux comparatifs, parfois à "entrée" unique (par exemple "corne", "hippo
potame"), beaucoup plus souvent multiples ("âne, cheval" ; "bras, avant-bras, épaule, aisselle" ; "abeille, miel" ; "marché, marchand,
etc.). L’analyse de ces tableaux comparatifs a permis
acheter,
vendre",
d’établir les formules
qu’on trouvera ci-dessous, après qu’eussent été exclus les
emprunts manifes
tes ("fusil", "boîte", "tabac", "papier", etc.), d’autant plusévldents qu’ils consistent en polysyllabes.
Le résultat de ce travail est décevant, précisément fait guère apparaître que des monosyllabes
en
ce
qu’il ne
à Initiale consonantlque et à vo
calisme variable. Sur ce dernier point, il est
très
probable que nous avons
été fréquemment abusé par des assimilations, des contractions ou des notations approximatives, toutes causes d’erreur qu’une meilleure
connaissance
de
la
phonétique, de la phonologie et de la morphologie des langues considérées au-
88 naît permis d’éviter ; dans le doute, nous nous sommes
contenté
d’énumérer
décroissante. Parfois, nous
les vocalismes constatés, par ordre de fréquence
avons Indiqué entre parenthèses le ou les élargissements le plus souvent
joutés
au radical en
on remarquera en effet
question.
En
se
reportant aux tableaux IV
que la parenté de deux radicaux
les consonnes Initiales et, dans le meilleur cas, les
de
et
même sens,
a-
VI,
dont
voyelles se correspon
dent, est souvent confirmée par des analogies complémentaires: élargissements, morphèmes flexionnels pour le verbe, marques de classe pour le nom, Insertion
dans des formations homologues. Un radical n’eit en principe réputé "gurunsi” que s’il est représenté
dans les trois groupes, A, B et C ; sa présence dans deux groupes
trophes : A et B ou B et C peut être
cependant
tenue
condition qu’Il ne s’agisse pas d’un emprunt commun
à
non
limi
pour significative, à
une autre langue. Les
risques d’échanges sont naturellement beaucoup plus grands en ce qui concerne
A et C, le second enveloppant partiellement
le
premier ;
pour les radicaux
propres à ces deux groupes surtout, les symboles employés n’ont valeur que d’ abréviation et n’Impliquent aucune tentative pour
restituer des lexèmes "gu
runsi". Nous avons classé séparément, en vue de comparaisons ultérieures avec
d’autres langues voltaïques, les radicaux attestés dans deux
groupes
seule
ment, en Indiquant éventuellement le radical de même sens qui prévaut dans le troisième.
11 n’est évidemment pas possible de publier Ici la totalité des maté riaux qui ont servi à établir les formules énumérées ci-dessous.
La
plupart
de ceux-ci, d’ailleurs, sont accessibles dans les publications Indiquées sous
1. 2. Cependant, des renvois aux tableaux ou au texte signalent
de cette étude dans lesquels les réalisations de tel ou tel
radical se trou
vent mentionnées avec quelque détail. 5. 1. 2. Radicaux attestés dans les trois groupes.
abel1 le, miel
:rTI2/U2 , v>>r>(ko/te) en kasem, vo, v^ro (ko/te)
en nuna, mais aussi vaugo,
vado en môre, vo, vare en mamprusî, voo, voto (ku/to)
en
autres portent sur des formes qui sont particulières à
etc. les
nankane,
un sous-groupe gurun
si, et pas toujours au même. Ainsi nyi, nyma "dent" évoque-t-il
tamp. nyxn,
chak. nyin, mo nyen, gour. nyina et plus Iointalnement îs. R. nyilin, nyillà,
IV. C. 1. nila, IV. C. 2. nyal, nyalïna (groupe C), mais k>be, k>ba "os", kas.
kua, kwi, IV. D. 1. kü, IV. D. 2. kü, kuru, nu. kû, kuru, ly. ku, kur (grou“M1 pe B). Souvent même l'analogie concerne des exceptions : bulea nycem "eau" ne peut être comparé qu'à ph. Del. nycma (G. et La. nima), kas. We. nyia (Chrîs-
taller nea, Zw. na, B. S. nâ) et sî. nyo«M (vag. B. S. ni, Ra. nee); nyor, nyoe "nez" ne peut l'être qu'à ba. nyomoâ, nyonse et gour. nyu (cp. tabl. IV. 1.) ;
nyur, nyul "igname" à ly. nyoro, nyaare (cp. tabl. [V. 5.),
nyimbr,
nyirnbi
"oeïl" à win. nyir, nyira et la. nyisôr, nyisa.
Ces considérations sur le vocabulaire ne sont évidemment
pas décisi
ves. L'examen du matériel morphologique ne l'est guère davantage. Pour autant qu'on en puisse Juger en l'absence d'une analyse phonologique
et morphologi
en
que exacte, les élargissements verbaux gurunsi se retrouvent
bulea : -m,
-n, -1, -r, -s, -k (-g, -y), -p (probablement réalisation de -b en finale ab solue). Le système des classes nominales n'est
pas foncièrement différent de
celui du gurunsi ; les pronoms de classe singuliers
en couples à peu près réguliers (sg.
a, pl. ba ;
et pluriels s'organisent sg. ka,
pl. si ;
sg. ku,
pl. ti ou n ; sg. de, pl. n ou n) sauf bu : les noms qui acceptent cet anaphor i auej pour substitut ont éventuellement un pluriel de classe n, n, ti ou si. Cette économie est assez semblable à celle du kabrè et du lamba, à cela près que ne y remplace ya ou a, et n, nyï ou e. La correspondance entre pronom et suffixe
de classe est souvent nette : cl. o, suffixes -o, -a, 0 ; ba, , -k (aussi
de, -r, -g (-a, ~e, -i, 0)
0)
-ta (~e) n et
ka,
-ba ; ku,
-k, -y (~a, 0)
-o,
si, -sa ;
-a, -e, -i, -na, “la, ~1 ; bu, m, 0. L'
Identité des suffixes des classes n et n rend suspecte la distinction établie
par Rattray entre ces deux morphèmes et moins probante entre les systèmes bulea et kabrè-lamba. En revanche,
sonnes initiales de suffixe est bien, dans
l'analogie
constatée
le traitement des con
l'ensemble, celui qui caractérise
96 le groupe B.
C'est précisément là que gît la principale difficulté :
si
les con
sonnes initiales de suffixe sont traitées en bulea comme en gurunsi oriental,
celles qui sont à l'initiale de base le sont, chaque fols du moins qu'on peut supposer
une correspondance, comme dans les groupes A ou C :
crément” : bulea bin, binta, ku/ti, kab. pintu, tu,
de "ex
ainsi
Zw. bin, kas. bSno,
Is.
kab.
bâno, ko/te (Bo. beenu, ti) ; de "chèvre" : bulea bu, boe, ku/n,
pin,
pin, e/è, kas. Ca. bunv, boni, ko/te ; de "puits" : bulea bulik, bulsa, ka/si,
kab. hide, hila, di/a, kas. Ra. vule, vula, de/ya,
ly. vili, vilse,
de "chien" : bulea beay, basa, ka/si, kab. hây; hasi, ka/si, vase. D'autre part, ces "correspondances" ne concernent
ga/se ;
La.
îs.
vaha,
que les formules les
plus banales et les plus homogènes ; ::M, "B^, "F^, "F2, telles qu'on pourrait
très probablement en établir pour la plupart des
groupes
voltaïques ; ainsi
est-iI aisé d'étendre celle qu’illustrent "chien" et "puits"
"chien" baga, base, "puits" buluca bulsi
bulse ; au mamprusi : ba, base et bulega,
au nankane : baa, base, ka/se, et bule«a
bulse, ka/se,
de celles qu’on peut tenir pour caractéristiques du gurunsi bulea. Pour ne prendre qu'un exemple, les noms "os"
A, ho., hog. ou han g. dans
("F^) au môre :
etc.
Aucune
ne se vérifie en
(base ku. dans le groupe
le groupe C), "sable" ou pIis probablement "terre"
(ka. en A et B, he. en C), "fer, flèche" (kye., kya.,
B, ha., he., ho. en C) qui Illustrent la formule
bulea k>be, k>ba, tambusin et peem, pema ;
kyo. en A, ka., ko. en sont
respectivement
en
malgré l’apparence, k>be n'Impli-
que aucun lien particulier avec le groupe A, car la forme
proche de dagbane kobli ou de mgre koberê, kobâ que
est
d’aucun
beaucoup plus nom
de l'os en
kasem, IV. D. 1., IV. D. 2., nuna ou lyele.
En bref, les ressemblances de vocabulaire entre bulea et gurunsi sont
peu nombreuses, éparses et probablement fortuites dans plusieurs cas, les cor respondances morphologiques sont imprécises,
les
correspondances
phoniques
douteuses. Les analogies les plus sûres sont de celles qu'on pourrait consta ter entre des langues voltaïques prises au hasard dans des groupes dî fférents. Notre opinion est que le bulea est probablement
apparenté au groupe gurunsi,
mais certainement extérieur à celuî-cl. Tel est aussi l'avis de W. A. A. Wil
son", de J, T. Bendor-Samue1100 et de J. Zwernemann10*. 5. 3. KWWMFE.
Le kurumfe a été classé parmi les langues
gurunsi
pour la
première
fois à notre connaissance par M. Delafosse en 1924102 ; D. Westermann et M.A.
97 Bryan l’Insèrent également dans la "single unît Grusî’’103. Une opinion analo
gue est professée par le R. P. F. Nicolas qjî volt dans le parler des Kurumba
un des dialectes "d’une langue non-ident!fiée et qui englobera
Inventoriés par Delafosse et classés dans le groupe
les
Idiomes
Gurunsi", y compris
dît
celui des Tampolese104. L’hypothèse de 0. Kôhler105 est plus précise : le ku-
rumfe constituerait le groupe septentrional d’une famille gurunsî
d’autre part un groupe oriental (kabrè, tem, cala)
groupe occidental
un
et
comportant
(lyele, ko ou wînyè, nuna, kasem, isala, tamprusi, vagala, degha, sltl).
Il serait hasardeux de prétendre résoudre un problème
dont
les don
nées sont Incomplètes. Notre connaissance du kurumfe sera consîdérablementen richie par le Vocabulaire kurunfé-français suivi df éléments de grammaire ku~ rumfe de A. Schweeger-Hefel et de W. Staude
titre de L'akurumfé ou langue des Kouroumba,
et
par
[a publication, sous le
des résultats de l’enquête lin
guistique menée en 1968 par le R. P. A. Prost106. Nous ne disposons présente ment que de deux sources : un article de A. Schweeger-Hefel et H. G. Mukarov-
sky*07 et un vocabulaire "nîonîossé" d’un peu plus de 200
les manuscrits du Dr. J. Cremer108 ;
nous
n’avons
mots
trouvé parmi
pas eu la possibilité de
consulter le vocabulaire "foulsé" de L. Tauxier109. L’examen de ces documents
permet néanmoins de formuler quelques remarques. La première est qu’il existe entre les langues de la sous-famîlîe gurunsî et le kurumfe
de vocabulaire d’autant plus
frappantes qu’elles
des ressemblances
excèdent
nombre de celles qu’on peut trouver entre cette langue
de
beaucoup
le
le more, pourtant W limitrophe ; quelques unes sont communes : ainsi pour "enfant": tabl. IV. 4.,
kur. Cremer bi, bele, môre bica
et
tabl. IV. 25.» kur.
bisi, ou pour "manger"
di, m. di, mais beaucoup sont spécifiques. Une seconde
constatation
est que
ces ressemblances concernent plutôt le gurunsi dans son ensemble que tel grou
pe, ou à plus forte raison telle langue en particulier ;
certaines ne suggè
rent aucun rapprochement probable (par exemple "viande" : tabl. IV. 20*, kur.
nemo, nemo fi ; "éléphant"
IV. 23., kur. Cr. tife, tifi ;
"abeille" :
IV.
d’autres en 21., kur. toefe, toefi ; "pintade" : IV. 28., kur. Cr. su, su); * ** évoquent qui sont divergents : avec le groupe A ("trou" : tabl. IV. 80., kur. bon, bonfi
"graisse" : VI. 85., kur. noca
"femme"
IV. 80., kur. kyao,
kyena/kena, Cr. kyew, kyofi), plus souvent avec le groupe C ("mourir" : tabl.
IV. 29., kur. sibo; "dix" : IV. 13., kur. fi; "chien" : IV.
17.,
kur. vara,
va ; "chèvre" : IV. 6., kur. bono, bone ; "noir" : VI. 89., kur. binni ; "tê te" : VI. 92., kur. Cr. nyu ; "oreille" : VI. 97., kur. dinde, dinina, Cr. diinde ;ina), ou avec des formes attestées à la fols dans ces deux groupes J
y8 IV. 75., kur. yemane, ye-
("langue” : tabl. VI. 82., kur. dilanga ; "dent" :
ma), parfois avec le groupe B ("feuille" : tabl. IV. 77., kur. Cr. fgfwe, fo-
fo). Une partie du vocabulaire est tout aussi re
kur. Cr. hem, hemfi "eau",
étrangère au gurunsi qu’au mo
"sang", fire "sotel I", pomde, poma "nez",
Cr.
ham "feu", ya, yama "mère", Cr. yariho, yariba "forgeron",
sayga, zaysi
"perdrix", Cr. fëko, fekafi "arbre", nyo (Cr. yo) "terre", lembuga, lembi "oi
seau", Cr. periga, péri "âne", kebre "grand", Cr. hemende, hemeya "crocodîIe7 fo (Cr. fodufe, foba) "homme", etc. En l’état actuel de notre documentation,
des
correspon ances phoni
ques ne peuvent être établies entre le kurumfe et les langues gurunsi que pour 5CBp ::T, "D, :cN et "S^, c’est-à-dire
pour
formules les plus simples et
les
les plus homogènes en leurs réalisations. Encore ces correspondances ne sontelles fondées que sur un petit nombre d’exemples
et
parfois contredites par
d’autres. Ainsi a-t-on pour ::S^ Cr. su "pintade", sibo "mourir", malsCr. bon
tem sonde, sonâ, de/a ;
de, hona "haricot" (kab. sonè, sona, dx/a ;
1s. Zw.
soana ; ph. s?ne, s^nà ; kas. sooni, soonâ, de/ya ; nu. sweni, swenê, de/ya ;
ly. swene, swona, de/ne, etc.) et hinam, hinamfi "dolo" (kab. sulum, bu;
La série
selem, be ; kas. sâna, ly. san, sana, mo/ba ; vag. Ra. sen).
pesi "mouton", pila "lune", pa "donner" trouve son
la.
pesu,
équivalent dans le groupe
C (formule de correspondance "B^) : Is. Ra. piesu, piese, de. peru, ph. pêriô,
pèriè, etc. "mouton", tamp. pene, ph. phènâ, wîn. pyè "lune", îs. pa "donner", mais non pas kyao, kyena/kena "femme" (1s. hâalà, hâalaa,
lo, etc.) ni samde, sama "flèche" (is. G. ha
H*
vag. haan, ph. ha
hâmà, Ra. hem, heme; vag. Ra.
hem, hema, ph. hême, hcmà, etc.). De telles incohérences
sont
nombreuses et
1rréductîbles par référence au tableau I.
n’est pas moins dé
Ce que nous pouvons apercevoir de la morphologie concertant : le pronom de la 3e p. sg. di, ceux de la
1ère p. p|. u et de la
2e p. na n’ont d’équivalent ni dans les langues gurunsi,
ni en môre. On peut
en dire autant de certains aspects de la classification nominale. Nous ne sa
rien ne permet
vons pas s’il existe des anaphoriques de classe en
kurumfe ;
en tous cas de le supposer. Les suffixes
s’organisent
rigueur en couples singulier-pluriel ;
nominaux
sans grande
trois de ceux-ci sont communs au "gu
runsi", au môre et au kurumfe : kur. sg.
-re^-le^-de^-te,
ne s’opposant à -re que chez Cremer), m. sg. -re, pi. :î-A ; kur. sg. -ga, pl. -si, -f ou -e
pi.
-a,
(médiocrement
pi. -e ou -a (-e
"gur." sg. :c-DE,
représenté, parfois
dans des emprunts manifestes au môre, comme Cr. dagha, dasi "marché", ou dans des formations suspectes : Cr. boboga» bobosi "Bobo", Cr.
gurunga»
gurunsi
99 "Gurunsi"), m. sg. -ga, p|. -se, "gur." sg. :î-K|A, pl. ”-SE ; kur. sg. -o, 0, pi. -ba ou -ma (le premier réservé aux noms de personnes, tains termes de parenté), m. sg. -a, pt. -ba, "gur." x-ma,
second
le
sg. “-0, ::-E, pl. “-BA,
:î-A. Ces correspondances sont de celles qu’on serait surpris
rencontrer entre des langues voltaïques. Plus intéressant fe, auquel répond un pluriel K
-i ou -e,
à cer
de ne pas
est le suffixe sg.
chez Cremer, -fi et qui
parfois,
paraît jouer en kurumfe le rôle de -fo (pl. -i ou -a) en môre ; comparez kur.
narfe, nai, Cr. naghafe, nahi, m. nâfo, nigi "boeuf" ;
kur. komfe, kome,
wifu, wi "tatouage" ; kur. domfe, Cr. dungufe, dungufi,
m.
"ser
m. wâfo, wisi
pent" ; kur. Cr. toefe, toefi (toe "miel"), m. sïfu, si (sido "miel") "abeil
le" ; kur. Cr. tengdife, tengi "mouche", m. siminfu, simini "sorte
mouche". On remarquera que si les afflxes sont analogues,
de petite
les radicaux sont,
à une exception près, différents. En revanche, le suffixe de pluriel-fi, très
abondamment rqjrésenté en kurumfe et qui est parfois
ajouté à des formes dé
ou
jà suffixées (cp. kur. ki, kiu, Cr. kyi, kyufi "calebasse") des doublets (kur. zundu, zundi ou zundufi "cheval")
n’a
part à notre connaissance. Un suffixe de singulier -gu,
fournit
qui
d’homologue
qui
-go et à "gur." ::-K^0 répond dans un petit nombre de noms
â
nulle à m.
ressemble
pl.
-i ou -e ;
l’opposition sg. -o, pl. -a, -e ou -i est trop banale pour fournir le moindre indice
; Mukarovsky cite une série de pluriels en -ao ou -o
mer. Enfin on trouve les finales en -m attendues : hem
Inconnue de Cre
"eau", ilam
"lait",
ham "farine", etc.
Ces analogies et ces différences ne sont certainement pas fortuites ; elles sont susceptibles de recevoir plusieurs explications dont
l’une est 1’
hypothèse d’une langue de même souche que la sous-famïI le gurunsi par le more, langue dominante, et une autre celle de
remodelée
la survivance d’un par
ler archaïque également apparenté au gurunsi et au groupe
môre.
Il
est
du
moins probable que le kurumfe n’appartient à aucun des groupes que nous avons définis à l’Intérieur de la sous-famîlle gurunsi et qu’Il n’y
constitue
non plus un groupe indépendant D qu’Il faudrait adjoindre aux précédents.
pas
100 NOTES 37 G. Manessy. Eeaai de typologie du verbe voltaïque. B.S.L. 61, 1, 1966 ; pp, 229-318.
30 J. Delord, 1962, p. 121. 39 G. Manessy, 1967.
uo Cf. P. Müller, art. ait. p. 273 : "Bezügllch der Formen des Personalpronomens ïst noch zu bemerken, dass die Formen wa (wo usw.) bzw. ba (bo usw.) stch nur auf Personen bezîehen, dass dagegen bel anderen Substantlven die Form des Pronomens
der 3. Pers. Slng. und Plur.
bestlmmte der
Form des Klassensuffixes
derselben entsprlcht : simika ka n gelî+are "der Vogel telIt", BÎmisi ei gutl ai tara der". L’Imprécision de P. Müller s’explique par l’usage fort Incertain
de
F81le» besonders
Vttgel tel len wle-
"die
son Informateur» que reflètent les
textes donnés en appendice. Cet Informateur, selon le Pr. P. Alexandre, n'était
probablement pas un authenti
que "Tem”, mais un KotokolI parlant, sans doute imparfaitement, la langue de l'ethnie dominante. 41 Communication personnelle. 142 L'exposant ' n'est qu'un artifice pour éviter la confusion avec la classe î!DE précédemment définie.
43 En kabrè et en lamba, un petit nombre de formes dont le pluriel est de classe "DE' ont un singulier de clas se ::0/E ; Il s'agit toujours de noms d'animaux : "éléphant” : lamba ti, tin (i/nyï),
kabrè
tun
tuv,
(e/e);
"boeuf" : lamba na, nâan (i/nyï), kabrè naw, nan (e/e) ; "léopard" : lamba kpi, kpin (i/nyï), kabrè kpow, kpon (e/e) etc. Faute d’éléments de comparaison, nous sommes Incapables de décider si, en gurunsi, ces "Irrégulari
tés" représentent un archaïsme ou une Innovation des langues considérées. Notre documentation est relativement abondante, sauf pour le bago dont nous ne connaissons que [e pr- î sg.
ma» me. 1+5 J. T. Bendor-Samuel. 1965. p. 50. 1,6 Cependant le vocalisme a est attesté par Rattray en vagala : man et en tamprusî : main.
47 Les Indications de ton sont très Incertaines dans les listes dressées par
le
nous ne les
R. P. Girault ;
reproduisons que par scrupule d'exactitude.
140 Le ton est hypothétique ; mais le P. Bon Indique que la voyelle est Ici "accentuée”,
ce qui semble corres
pondre à une élévation de la voix.
1+9 L'Interrogatlf de la classe ::0/E n’a qu'une forme wv, à la fols adjectif et pronom.
50 G. Manessy. Adjectifs épithètes et adjectifs conjointe dans les langue» voltaïquee.B.l.F.A.N.
XXVI B, 3-4,
1964 ; pp. 505-517.
J. Zwernemann, 1967» p. 146. 52 L'adjectif numéral "un" dodoâ (Zw. )/didwa* (BS) comporte également un premier terme do/di- ;
cp.
lyele -du
"un", qui est, lui, précédé du pronom de classe.
53 II faut en outre signaler qu'en kabrè et en lamba, le syntagme à second élément nyin-
peut être employé en
apposition au substantif : kab. sunay suw nymka "l’oiseau à queue Cbuw)". En lyele, une construction analogue fournit des ordinaux : bellye nyaao "second", beto nyamo "troisième" etc. 514 SI, en delo par exemple, plusieurs substantifs, appartenant à desséries étymologiques dont les membres sont
en kabrè, lamba, tem, kasem, nuna, lyele de même classe, présentent le même suffixe, on en déduira que ce suf fixe est en delo le représentant du suffixe de classe attesté dans les langues précitées.
55 J. Delord. Communication personnelle.
36 Ainsi "père" : kabrè ja, janaa, bago tata, tatana ; "mère” kabrè do, dona, kas. nù, nïna etc. 57 Cette différence pourrait être d'ordre prosodique ou démarcatlf. Sauf en gurunsi oriental,
le
traitement
phonétique des deux suffixes est Identique. La restitution de deux phonèmes ::A et "A’ dont le second ne serait
Institué que pour rendre compte du comportement particulier du suffixe de la classe **BA ne paraît pas
Justi
fiée. $0 La discordance entre le pronom î:DE' et [e suffixe "-NE ne confirme pas le postulat de l'Identité originelle
du pronom et du suffixe de classe. Tout au plus peut-on constater qu'elle est analogue
à celle que l'on cons
tate entre ::BE/0 et ::-M0, ce qui autorise à Imputer cette "1 rrégularlté" au "gurunsi commun". 59 "Feuilles" en IV. B. 3. est fldo (cp. IV. B. 1-, IV. B. 2. hêto) ; la sonorisation de ::T à I ' 1 ntervocal 1 que
est fréquente dans cette langue (cp. IV. B. 3. faden, kab. fattn "drogue, talisman") ; réalisé en cette position [r].
au
demeurant ’*D y est
101
60 La classe ga comporte également en lyele un certain nombre de noms à suffixe -e, mais on peut établir, dans un grand nombre de cas, que ces formes en -e proviennent de la classe de ; ainsi
pour
"lièvre" zveme,
ga/se, cp. kas. zoni, zona, de/ya, nu. G. zùme, zùmi ; pour "sol r" dedene, dedAnse/de des e, ga/se,
zomse
cp. kas .