Recherches sur l’histoire de la langue osmanlie des XVIe et XVIIe siècles. Les éléments osmanlis de la langue hongroise [(Bibliotheca orientalis hungarica; 19). Reprint 2019 ed.] 9783111529912, 9783111161815


149 59 50MB

French Pages 660 Year 1973

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD PDF FILE

Table of contents :
PRÉFACE
INTRODUCTION
Première partie: Les éléments osmanlis du hongrois
TABLEAU DES SONS TURCS ET DE LEURS CORRESPONDANCES
A
B
C
D
E
F
G
H
I
K
L
M
N
O
Ö
P
R
S
Š
T
U
Ü
V
Y
Z
Deuxième partie: Conclusions de linguistique historique
Phonétique
Voyelles
Consonnes
Morphologie
Lexique
Les différentes couches des éléments turcs-osmanlis de la langue hongroise, sous l'aspect des langues et des dialectes d'emprunt
Abréviations
Index
Table des matières
Recommend Papers

Recherches sur l’histoire de la langue osmanlie des XVIe et XVIIe siècles. Les éléments osmanlis de la langue hongroise [(Bibliotheca orientalis hungarica; 19). Reprint 2019 ed.]
 9783111529912, 9783111161815

  • 0 0 0
  • Like this paper and download? You can publish your own PDF file online for free in a few minutes! Sign Up
File loading please wait...
Citation preview

N E A R AND MIDDLE EAST

MONOGRAPHS

Editors D . M . DTJNLOP

Columbia

T.

University

HALASI-KUN

Columbia

Associate Editor P.

OBEBLING

Hunter

College

The City University of New York

XVII

University

SUZANNE KAKUK

RECHERCHES SUR L'HISTOIRE DE LA LANGUE OSMANLIE DES XVIe ET XVIIe SIÈCLES LES ÉLÉMENTS OSMANLIS DE LA LANGUE HONGROISE

1973

MOUTON THE HAGUE • PARIS

REVU PAU

LOUIS LIGETI

Ce livre p a r a î t simultanément par les soins de la maison d'édition Akadémiai Kiadô, Budapest, dans la collection Bibliotheca Hungarica,

comme volume X I X

© Akadémiai Kiadà, Budapest 1973 Printed In Hungary

Orientalis

PRÉFACE Les mots d'emprunt turcs de la langue hongroise constituent trois couches. Ceux de la première catégorie, empruntés pour la plupart aux langues turques du type tchouvache (comme le bulgaro-turc ou le kazar) sont entrés dans notre langue du VII e au IX e siècles, donc avant la conquête du pays; la deuxième couche est constituée par les mots empruntés aux Pétchenègues et aux Coumans parlant le turc kiptchak, et installés dans le pays au cours des XI e —XIII e siècles, tandis que le troisième groupe comprend des mots empruntés aux conquérants turcs-osmanlis parlant la langue ogouse qui, aux XVI e et XVII e siècles, occupaient la partie centrale de la Hongrie et avaient mis sous leur dépendance la partie orientale du pays et la Transylvanie. La linguistique hongroise ainsi que la turcologie internationale ont toujours montré un vif intérêt pour les deux premières couches, tandis que les emprunte turcs-osmanlis furent relativement négligés. Il est vrai que plusieurs parmi les experts de la linguistique hongroise et de la turcologie pour ne mentionner qu'Ignâc Kunos, Zoltân Gombocz, Gyula Németh, Géza Bârczi, Hasan Eren, Istvân Kniezsa — ont étudié les mots d'emprunt turcs-osmanlis dans la langue hongroise, et ont publié un grand nombre d'étymologies dans les revues linguistiques hongroises, mais aucun d'entre eux ne considérait ce sujet comme le domaine principal de ses recherches, et ainsi aucun résumé, aucun article synthétique d'importance théorique et d'une certaine étendue ne fut consacré à ce thème. Le seul ouvrage traitant une quantité relativement grande de mots d'origine turque-osmanlie est l'étude d'Istvân Kniezsa intitulée A magyar nyelv szlâv jôvevényszavai [ = Les mots d'emprunt slaves de la langue hongroise]. Budapest, 1956. Cet ouvrage ne contient cependant que les mots entrés dans le hongrois par l'entremise des langues slaves du groupe méridional ou dans le cas desquels nous pouvons supposer la possibilité d'une telle entremise. Dès sa jeunesse, Gyula Németh fut attiré par l'idée de rassembler et d'étudier les mots d'emprunt turcs-osmanlis. C'est ainsi qu'en 1951, après avoir terminé mes études de linguistique hongroise, j'entrepris sous sa direction des études de turcologie, et il me confia la réalisation de son projet. 5

J e me suis mise au travail avec beaucoup d'enthousiasme, et, au bout de trois ans, dans une thèse de «candidature», je présentais une partie des mots d'emprunt dans le domaine de la culture matérielle. Puis j'ai continué à rassembler la matière, cette fois, dans une sphère plus large, et j'ai publié plusieurs étymologies dans les revues de linguistique hongroise. E n même temps, je m'occupais de l'histoire et de la dialectologie de la langue turque, ce qui m'a donné l'idée que l'étude des mots d'emprunt turcs-osmanlis de la langue hongroise pouvait présenter de l'intérêt non seulement du point de vue du hongrois, mais aussi du point de vue du turc, étant donné qu'en éliminant les traits du slave méridional, nous aboutissons aux monuments de la langue turque des XVI e et XVII e siècles. Ce f u t cette idée qui donna naissance à ce travail ayant pour but de décrire la langue turque-osmanlie des XVI e et XVII e siècles, surtout sous l'aspect phonétique, à l'aide des éléments turcs-osmanlis entrés dans la langue hongroise. E n terminant mon travail, j'exprime ma profonde reconnaissance et mes remerciements à mon maître, le professeur Gyula Németh, à qui je dois ce beau sujet, et qui pendant vingt ans, m'offrit son soutien, ses encouragements et me fournit des renseignements précieux. J e voudrais également exprimer mes remerciements à mon premier professeur, Géza Bârczi, dont les cours à l'Université ont éveillé mon amour pour la linguistique; au professeur Lajos Ligeti, qui m'a donné beaucoup de conseils précieux, surtout à la dernière étape de mon travail, de même qu'au professeur Lâszlo Hadrovics et à Jôzsef Blaskovics, qui m'ont fourni des renseignements concernant les questions de slavistique. C'est avec une grande estime et une profonde reconnaissance que j'évoque le souvenir de mon professeur défunt, Lajos Fekete, ainsi que celui du professeur Istvân Kniezsa qui m'ont également donné beaucoup d'aide et d'encouragements. Budapest 1971. Suzanne Kakuk

INTRODUCTION Les recherches d'histoire phonétique de la langue turque-osmanlie se heurtent à de grandes difficultés, étant donné que les monuments linguistiques, conservés en grand nombre à partir du XIII e siècle, ont été notés en écriture arabe, qui ne correspond pas au système des phonèmes turcs et ne peut pas suivre les changements phonétiques de cette langue. Au cours des siècles, la contradiction entre la langue vivante et cette forme contrainte, écriture arabe, s'accentua davantage. Tandis que dans lea monuments de l'ancien osmanli du XIII e au XVe siècles, la forme écrite correspondait plus ou moins à la forme auditive (p. ex. le «f» désignait encore r¡ tandis que le «£» signifiait g, et le suffixe «y» se prononçait encore -lu ou -lü etc.) dans l'osmanli moyen, à partir du XVI e siècle, la langue vivante, toujours en développement, a dépassé l'écriture (le «T» n'indique plus r¡ mais m ou n, de même que le «£» désigne non pas g mais le son g et le « «. » se prononce aussi -lï ou -li). C'est ce qui explique que, malgré le nombre croissant des monuments linguistiques, leur valeur, du point de vue de la linguistique historique diminue, et les recherches se heurtent à de grandes difficultés. Il est donc caractéristique que, dans le premier volume de Fundamenta, un article est consacré à l'ancien osmanli et un autre au turc moderne, tandis que les quatre sièoles qui séparent les deux époques sont entièrement négligés. Dans ces conditions, il est certain que la découverte des monuments linguistiques en translitération a eu une grande importance. Ces textes ont été enregistrés en caractères latins ou en autres écritures (gothique, grecque, et plus tard cyrillique, arménienne et syrienne) et non pas en écriture arabe, ce qui permettaient de rendre avec une plus grande précision le système des phonèmes turcs, surtout celui des voyelles. Cependant, les points critiques de l'écriture de la langue d'emprunt commençaient à poser de nouvelles difficultés. Il existe, pour ainsi dire, autant de systèmes de translittëration que de monuments linguistiques. Même à l'intérieur du système latin, les diverses écritures, italienne, allemande, hongroise au polonaise, présentent des différences, en outre, chacune montre des changements suivant l'époque, et souvent elles se mêlent les une aux 7

autres. Ainsi, la mise au point précise de la translittération constitute la première condition de l'utilisation de ces monuments linguistiques. L'autre trait caractéristique des monuments translitérés est qu'ils furent notés par des personnes dont le turc n'était pas la langue maternelle. Des avantages et des inconvénients résultent de ce fait. L'avantage est que ces textes furent enregistrés par des personnes qui n'étaient influencées ni par l'écriture arabe, ni par la rigueur de la langue littéraire, c'est donc la langue vivante, parlée qui f u t enregistrée. L'inconvénient, c'est qu'à cause de la connaissance insuffisante de la langue turque, des erreurs ont été commises dans les enregistrements. Excepté quelques monuments en translittération du XV e siècle, tous datent du XVI e et du XVII e , ce qui permet l'étude de la langue turque de cette période. Plusieurs parmi ces textes ont des rapports hongrois (Georgievits, Dernschwam, Balassi, Murad, Illéshâzy, Harsânyi) ce qui explique l'intérêt particulier des turcologues hongrois à leur égard. Le présent travail a pour b u t d'examiner les mots turcs entrés dans le hongrois (et dans la langue des autres peuples assujettis), à travers les éléments turcs relevés dans les sources de l'époque. Ces éléments, dégagés des traits hongrois ou slaves méridionaux, sont considérés comme les monuments de la langue turque de l'époque en question. L'étude de ces éléments d'emprunt, en t a n t qu'éléments de la langue d'origine, pose à peu près les mêmes problèmes que celle des translitérations, en dehors d'autres difficultés. La translittération pose un problème constant; bien que les écritures dont se servent les langues d'emprunts — et surtout le hongrois — soient plus aptes à conserver les mots turcs que l'écriture arabe, elles n'arrivent pas à rendre avec une exactitude absolue, les sons du turc. Le fait qu'en général les emprunteurs ne connaissaient pas la langue turque multiplie le danger des fautes de copie et des déformations. E n même temps se pose un nouveau problème; en assimilant les éléments nouveaux, les langues d'emprunt ont remplacé les sons qui n'existaient pas dans leur système par leurs propres sons, ainsi le mot emprunté f u t transformé à l'image de la langue d'emprunt, et quand il y f u t enraciné, il en suivit les changements historiques. Ce travail est basé sur l'étude des éléments turcs-osmanlis de la langue hongroise. Cette fois, les faits linguistiques seront examinés sous l'aspect du turc, c'est-à-dire non comme éléments du hongrois, mais comme monuments du turc. La tâche est de reconstituer le mot turc prononcé par u n individu d'expression turque, saisi et noté par un Hongrois sous telle ou telle forme, aux XVI e et XVII e siècles. Cette approche du côté du turc jus8

tifie notre méthode, qui consiste à étudier les faits linguistiques sans séparer les mots d'emprunt véritables de ceux qui n'existent plus ou n'apparaissent qu'une seule fois dans le hongrois, les mots communs des noms propres, les mots reflétant l'entremise du slave méridional de ceux qui résultent d'un emprunt direct, bien que ces caractéristiques soient indiquées dans les articles des mots. Notre étude se compose de deux parties. La première présente les mots à partir desquels la deuxième va tirer des conclusions sous l'aspect de la linguistique historique. I. Le lexique est classé selon les mots-souche turcs, dans l'ordre alphabétique suivant: a, b, j, [ = c], c [ = ç], d, e, f , g, g, h, ï [= i], i, le, l, m, n, o, ô, p, r, s, ë [ = s], t, u, û, v, y, z, z [= j~\. La variante indiquée comme motsouche coïncide, dans la plupart des cas, avec la forme actuelle de la langue commune ou littéraire. Si le mot n'est plus vivant dans le turc, nous avons choisi la variante qui, dans la langue ancienne, paraît la plus générale. Les mots composés et dérivés figurent dans des articles séparées. Des indications renvoient aux éléments d'origine commune, notamment aux éléments du mot-souche dans la partie consacrée à l'étymologie turque, aux dérivés et aux autres rapports du mot, à la fin de l'article. Nous avons également fait des renvois pour les mots qui n'apparaissent que comme deuxième élément des compositions. Dans le lexique il y a des mots-souche pourvus d'astérique. Ce sont des mots, en général composés, qui devaient exister selon le témoignage des données hongroises ou celles des autres langues, mais qui ne figurent pas dans les sources turques que nous avons utilisées. Nous avons introduit dans le lexique quelques mots dont l'appartenance à notre matière est douteuse. Ces exemples représentent deux catégories. Dans le cas de la première, on ne peut pas décider si le mot en question est entré dans le hongrois à partir du turc-osmanli, ou s'il avait été emprunté au turc antérieurement (avant la conquête du pays, ou comme emprunt coumano-pétchenègue). Tel est p. ex. le mot hongr. biesak (voir bïcak). Au deuxième type, plus général, appartiennent des mots d'origine grecque (ou italienne) qui avaient pu entrer dans les langues balkaniques, et par l'intermédiaire de celles-ci dans le hongrois, ou directement du grec (ou de l'italien), sans entremise turque (voir p. ex. kutï, fistari). Notre matière contient en grand nombre des noms de personne et de lieu. Leur étude n'est pas seulement justifiée par l'aspiration à être relativement 9

complet, mais aussi par des points de vue linguistiques. Sous l'aspect de la linguistique historique, les noms propres ont la même valeur que les noms communs. Nombreux sont les cas où le même mot turc apparaît tantôt comme nom propre, tantôt comme nom commun. Chacun des articles se compose de trois parties: 1. Données sur les emprunts du hongrois; 2. Les emprunts respectifs des langues balkaniques; 3. Données turques et leur étymologie. 1. Les données hongroises ont été rassemblées dans les sources datant des XVI e et XVII e siècles. On considère que l'époque de la domination turque en Hongrie dura de la conquête définitive de Buda en 1541 à sa reconquête en 1686. E n effet, les rapports turco-hongrois ont dû s'établir un peu avant, et se sont maintenus au cours d'un demi-siècle environ entre les souverains de Transylvanie et l'empire turc. Nous avons eu recours à ces sources tardives aussi, représentant des rapports turcs spéciaux, comme p. ex. les lettres de Turquie de Kelemen Mikes qui, en 1717, se réfugia à Rodosto (Tekirdag) en compagnie de Ferenc Râkoczi I I . et y séjourna comme émigré jusqu'à sa mort en 1761. Nous avons utilisé des sources imprimées en langue hongroise. La seule exception est le travail d'Antal Bartal intitulé Oiossarium mediae et infirme latinitatis Begni Hungariae, rédigé d'après des manuscrits latins retrouvés en Hongrie. Nous n'avons pas eu recours à des sources manuscrites, car leur étude aurait prolongé la durée du rassemblement des matériaux jusqu'à un délai imprévisible. Une partie considérable de notre matière provient de travaux historiques. Tels sont les séries comprenant les documents d'État, les journaux parlementaires, rapports d'ambassadeurs etc. datant de l'époque en question (p. ex. MonOkm., Monlrok). Les récits de voyage et rapports des ambassadeurs et délégués de la Porte offre une matière très riche (p. ex. Rozsnyai: Monlrok VIII). Les lettres de certains pachas de Buda écrites par des copistes hongrois représentent une valeur considérable (BBL.). Malheureusement, une partie des lettres est encore inédite. Les publications des documents d'archives des anciens territoires occupés fournissent également une matière abondante (p. ex. TME., KecskT.), ainsi que les archives de famille, surtout si les familles en questions entretenaient des rapports politiques, militaires ou autres avec les Turcs (p. ex. TelOkl.). Ces publications, à côté 10

des données politiques et de celles d'histoire économique, contiennent souvent une matière précieuse du point de vue de l'histoire des civilisations, par ex. des inventaires établis à diverses fins (p. ex. RadvCsal.). L'autre partie de notre matière est puisée dans des sources littéraires. De nombreux ouvrages en prose, et encore plus d'œuvres en vers subsistent de l'époque d e l'occupation turque d'un siècle et demi (p. ex. RMKT., Zrinyi ÔM.). Nous considérons que le rassemblement des matériaux n'est pas encore terminé. Les données recueillies seront complétées, sans aucun doute, par le résultat de nouvelles recherches basées sur des matières que nous n'avons pas examinées ou qui ne seront éditées qu'à l'avenir. La matière hongroise est classée selon les critères suivants: Les données de lexique historique se succèdent en ordre chronologique, avec indication de la date et du lieu. Les dates unies par un trait d'union désignent les limites supérieures et inférieures de l'origine de la source en question, tandis que des dates présentées sous forme de fraction (p. ex. 1532/1648) indiquent la date d'origine de l'acte primitif et celle de l'acte en transcription. Dans les cas où l'on ne peut pas donner avec exactitude l'année d'origine du document, nous avons eu recours à des restrictions comme 'avant', 'après', 'vers'. Le point d'interrogation précédant la date indique qu'elle est incertaine. Les dictionnaires des X I X e et XX e siècles sont donnés sans dates. La première donnée est la variante la plus ancienne, qui est suivie des autres variantes par ordre chronologique, toutes étant séparées par des points-virgules. Lorsqu'une variante figure plus de trois fois, nous n'avons donné que la première et la dernière données que relient trois points [. . .] indiquant qu'il existe aussi des données dans la période intermédiaire. Si la variante est toujours vivante dans la langue hongroise, les trois points ne sont suivis ni de date ni de lieu indiquant la dernière datation. Dans les cas où le mot en question n'est vivant que dans les dialectes, la source de la donnée dialectale est communiquée. Les noms de personne sont joints à la variante du nom commun respectif, et s'en séparent par une virgule. Des noms de personne hongrois figurent exceptionnellement dans notre matière (voir p. ex. sous les titres cizmep, kasap), ce qui est d'ailleurs indiqué dans les données; la définition «nom de personne» renvoie toujours au nom d'individus turcs. Nous avons été obligée de simplifier la description des données surtout dans les cas où elles apparaissent plusieurs fois. Les données ayant plusieurs formes écrites, mais lues de la même façon, sont notées sous une seule forme, mais là où la lecture posait des difficultés nous avons donné aussi la forme 11

primitive. Les données n'apparaissant qu'une seule fois sont toujours reproduites littéralement, et leur lecture probable est indiquée dans les cas où cela nous paraissait important. Après l'énumération des données nous en avons précisé la ou les significations hongroises. Lorsque la deuxième ou la troisième significations sont très éloignées de la première, nous avons indiqué la date et la source de leur première datation. La signification des mots est suivie de l'énumération de leurs dérivés. Sauf certains cas où les circonstances justifient leur énumération, les dérivés datant des X I X e et XX e siècles sont négligés. A la fin des paragraphes sont données, séparées par le signe «||», les variantes turques auxquelles devaient remonter les variantes hongroises. Ceci est valable pour tous les cas, excepté là où il n'existe qu'une seule variante hongroise qui coïncide entièrement avec la variante turque indiquée comme titre. Les antécédents turcs sont également négligés dans les cas où même l'existence du mot turc est hypothétique (mots précédés d'astériques). L'indication des variantes turques permet de distinguer facilement les variantes hongroises remontant à un antécédent turc de celles qui se sont formées dans le hongrois. 2. Le deuxième paragraphe des articles contient les données respectives des langues balkaniques. Tandis que, dans la mesure du possible, nous aspirions à être exhaustif dans la communication des données turques et hongroises, ici nous devions nous contenter de l'examen de quelques dictionnaires et recueils de mots d'emprunt. Dans les cas ou c'était possible, nous avons indiqué la datation (comme p. ex. à propos des données de R j . , ByzT., Ç). Les mots sont communiqués dans le système d'écriture qui conforme à la langue à laquelle ils appartiennent. Les données se succèdent dans l'ordre suivant: serbo-croate (ayant une importance décisive au point de vue du hongrois), bulgare, macédonien, albanais, roumain, (byzantin), grec moderne. La signification des mots, si elle est commune dans toutes les langues, s'ajoute à l'énumération des données. Nous avons indiqué les cas où, dans l'une des langues, le mot a une signification différente. A la fin du paragraphe, on trouve une bibliographie sommaire, qui renvoie en général aux autres lieux d'expansion du mot turc en question. Une partie considérable des emprunts est entrée dans le hongrois par l'entremise du serbo-croate. Ces mots sont énumérés dans le deuxième paragraphe, selon les mêmes principes que les données hongroises figurant dans 12

le premier paragraphe. Dans le cas d'emprunts parallèles, ce sont donc lea données énumérées dans le premier et le deuxième paragraphe qui forment l'ensemble des données hongroises. Certains articles commencent par l'énumération des formes correspondantes dans les langues balkaniques, étant donné que les mots turcs en question étaient entrés dans le hongrois uniquement par une entremise serbo-croate. 3. La troisième partie de l'article concerne le mot turc-osmanli. Pour rassembler les données turques nous avons eu recours à la matière des monuments linguistiques et des dictionnaires turcs ainsi qu'à celle des études de dialectologie. Nous avons tâché d'exploiter avec une attention particulière la matière des monuments en translitération. Parmi les dictionnaires, on en trouve certains qui ne sont peut-être pas les meilleurs (p. ex. Kor., Ruz.), mais qui, par leurs rapports hongrois ou serbo-croates, pouvaient fournir des données d'un intérêt particulier. Lors de l'étude des dialectes, nous avons prêté une attention spéciale aux données dialectales de la Roumélie. Pour faciliter l'orientation, nous avons indiqué la date des sources — qu'il s'agît de dictionnaires ou de monuments linguistiques — remontant à une époque antérieure au XIX e siècle. Nous avons tenté de donner l'abréviation des publications de dialectologie sous une forme qui rappelle le lieu d'enquête de la matière dialectale. Le numéro de la page n'est pas indiqué dans le cas des dictionnaires et des monuments linguistiques ou recueils de dialectologie comprenant une nomenclature. Nous avons procédé de la même manière dans le cas des nomenclatures de noms de personnes et de toponymes des ouvrages historiques utilisés souvent pour les noms propres. Mais si la donnée est prise dans un texte, le lieu est également indiqué. Les données turques de lexicologie historique sont présentées sous l'aspect que nous avons déjà traité à propos des données hongroises. Les variantes classées dans l'ordre chronologique sont suivies de leur signification présentée d'une manière détaillée et complétée de renvois. Nous n'avons pas pu employer la translitération littérale dans le cas des mots turcs non plus, étant donné que nous avons utilisé les données de monuments et de dictionnaires en écriture arabe et celles de monuments turcs notés en diverses écritures européennes (à l'intérieur du système latin — en écritures italienne, allemande, hongroise, polonaise — puis gothique, grecque). Nous avons eu donc recours à la transcription en nous efforçant de conserver chaque phénomène d'écriture ayant une valeur phonétique. Si la lecture des données n'est pas tout à fait claire, nous avons gardé l'orthographe originale. 13

Le chapitre se termine par l'étymologie du mot turc et sa bibliographie» Dans cette partie nous avons souvent employé l'expression «d'origine arabopersane» pour désigner les mots turcs qui sont au fond d'origine arabe, maisqui ont pu entrer dans le turc aussi par l'intermédiaire du persan. II. La deuxième partie de notre travail comprend des considérations sur la matière présentée dans la première partie, sous l'aspect de la linguistique historique. L'étude des mots d'emprunt du point de vue de la langue d'origine constitue une méthode bien connue de la linguistique. Jusqu'à nos jours cette possibilité a été peu exploitée dans le domaine des études de lalangue turque-osmanlie. Au début de notre carrière scientifique, nous avons, entrepris une expérience de ce genre (voir AOH. V.), et récemment c'est. St. Stachowski qui a examiné dans le même but les mots d'emprunt turcs, du serbo-croate (voir FolOr. IV, V, VII) ; M. Mollova, par ailleurs, a entrepris: l'étude des mots d'emprunt turcs de la langue bulgare (voir LB. XII). Cette méthode indirecte paraît évidente et facilement accessible, mais son emploi est compliqué par le fait qu'elle exige des connaissances étendues et complexe d'histoires des écritures et de linguistique historique. L'étude sous cet aspect des emprunts hongrois promettait des résultats,, car du côté hongrois, les conditions de la recherche sont favorables. On peut, facilement délimiter l'époque des emprunts, la date des données hongroises! est indiquée avec précision, les mots empruntés — même s'ils sont les moins nombreux parmi ceux des langues d'emprunt — fournissent une matièresuffisante pour les recherches de linguistique historique. En plus, cette matière est facilement accessible. A ces avantages s'ajoute le fait que nous, connaissons bien le système d'écriture hongrois et la langue hongroise des. XVI e et XVII e siècles. Nous pouvons bien suivre le processus d'emprunt, des mots turcs, les conditions d'assimilation de ceux qui se sont intégrés dans le hongrois, l'existence provisoire et la disparition soudaine de ceux que la langue d'emprunt n'a pas conservés. En connaissance de la phonétique historique hongroise, on peut dégager des phénomèmes hongrois les mots turcs entrés dans le hongrois, et on peut reconstituer facilement les. formes turques. A côté de ces conditions avantageuses nous ne devons pas négliger cependant les difficultés que nous avons évoquées plus haut: la matière est très hétérogène, les fausses notations sont nombreuses, les éditions sont rarement littérales, etc. Et autant la matière hongroise est hétérogène* autant le sont également les sources des emprunts: nous devons prendre en considération plusieurs dialectes turcs ainsi que le rôle de langue intermé14

diaire du serbo-croate. Malgré toutes ces difficultées nous sommes d'avis que, par ses méthodes indirectes et modestes, l'étude des mots d'emprunt peut contribuer à la connaissance de la langue turque-osmanlie des XVI e et XVII e siècles. Notre matière offre avant tout la possibilité d'effectuer des études phonétiques. Dans la partie concernée, nous avons tenté d'abord d'éclaircir la notation des sons turcs et leurs correspondants (dans le hongrois et dans les autres langues d'emprunt). La morphologie, par le caractère de la matière étudiée, est une partie relativement brève; elle se borne à résumer la déclinaison, la dérivation, la composition, et la dérivation intérieure. Dans le chapitre de la lexicologie, les emprunts sont examinés du point de vue de leur origine. Dans la dernière partie, nous avons tenté de distinguer les trois couches linguistiques essentielles dont proviennent les éléments turcs-osmanlis de la langue hongroise.

15

PREMIÈRE PARTIE

LES ÉLÉMENTS OSMANLIS DU HONGROIS

2

TABLEAU DES SONS TURCS ET DE LEURS CORRESPONDANCES

Les voyelles Osm.

Hongr.1

Serbo-cr.

Mac.

Bulg.

Alb.*

Roum.*

Grec m.

a

a

a

a

a

a

a

a

s

ë

î



ï







0

0

0

0

0

0

0

o, m

u

u

u

y

y

u

u

ov

e

e

e

e

e

e

e

s

i

i

i

u

u

i

i

h V

ô

ô







u

u









y









1 Dans les anciens textes hongrois on trouve encore les signes suivants: «v», «w» = u; *j»> «y», «y» = il «ew», «eu», «ô», «oe», «eo» = o; «u», «v», «w», «ù», «v», iû», «v», fifr», , «s», «z» = s, «ß», «f», «s» = z; «y», « » = y; «ch», «kh» = hongr. Abaz 'id.' (1651 ZrinyiÖM. I, 175). Osm. Abbas nom de personne (Hammer, Redh., Barb., F E . , UzOT. I I , I I I , IV). — Nom propre d'origine arabo-persane; cf. pers. 'àbbâs 'Name of Mohammad's uncle; a lion' (Steing.) < ar. 'abbäs nom de personne (cf. Enclsl. I, 9); 'lion' (Wahrm.). Voir E I . I, 7; IslAns. I, 9. ab d est 'ablution prescrite aux Musulmans avant de commencer la prière'. Hongr. abdeszt 'id.' (1628 TME. IV, 65). Serbo-cr. àvdes, àbdest, àbdes (Rj., Sk.), àvdest, hàvdes (Sk.); bulg. aôdéc (Ger.); alb. abdést (M., Tamâs), abdés (Fj., Tamâs); roum. abdest, abdes (Ç. I I I , 135); grec m. âfxnvTÉon (K.): 'ablution prescrite avant de commencer la prière'. Osm. avdaz [recte avdez] (XIV e siècle TarS.: ;oj ); abdest (XIV e siècle DK., 1672 Hars., Redh., Hony, AdakaleN. 88); abdas (1450 Mühl. 281, Kast. 22); aptas (1450 Mühl. 281, Konya 52, Aid. 188); àbdest (1680 Men., Redh., Zenk., Barb.); aptest (Hony); aptes (TS., Kaz., Ras. I I I , 104); abdes (Vidin, Maz. 176, Küst., Esk. 28, Gaz.); aptis (Rhodope); eptss (Ras. I, 148); aptas1 (Ras. I I I , 114); aptïs (Ras. IV, 43); avdas, evdes (Caf. III); ëbdes (Caf. IV); abdez (Caf. VI); apdes, epdes (Caf. I X . ) : 'ablution légale avant les cinq prières prescrites aux Musulmans' (Barb.). — Mot d'origine persane; cf. pers. âb-dast 'The ablution or washing of the hands, face, and other parts, with certain ceremonies used by the Muhammadans before prayer' (Steing.) [ < äb 'eau' + dast 'main']. Cf. IslAns. I, 125. Ab d i nom de personne. Hongr. Abdi 'id.' (1557 LevT. I, 243 . . . 1710 Pâpai 389); Abdim (1684 TTâr 1890, 50). || < osm. Abdi. Serbo-cr. Abdija, Àvdija (Rj., Sk.), indecl. Abdi, Àvdi (Sk.), hyp. (Rj.): nom de personne. — Serbo-cr. Àbdija > hongr. Abdia 'id.' LevT. I, 223). Osm. Abdi (Hammer, Redh., FS., F K R . , UzS., UzOT. I, I I I , IV); (FE.); Apti (ÖI. 10): nom de personne. — Petit nom formé des

pasa Avdo (1557 Abdi noms 23

propres Abdullah, Abdurrahmân

etc. Cf. E l . I, 72; Enclsl. I, 99; IslAns.

I , 26.

A b dullcâd ir nom de personne. Hongr. Abdulkadir 'id.' (1693 Monlrôk XV, 103, 1694 ibid. 543) || < osm. Abdulkadir ou Abdulkadir. Serbo-cr. Abdulkadir 'id.' (Sk.). Osm. Abdulkadir (Hammer); Abdulkadir (UzOT. II, III/1, RLAns., Dev.); Abdulkadir (Ras. III, 96): nom de personne. Voir encore: E l . I, 43; IslAns. I, 80. — Nom propre d'origine arabe; cf. Abd-ul Kâdir (HammerN. 9); 'abd al-qâdir nom de personne (Enclsl. I, 69); litt. «esclave de Dieu le ToutPuissant» [ < 'abd 'esclave' -f al-qâdir 'le Tout-Puissant']. Abdulkerim nom de personne. Hongr. Abdul Kerim 'id.' (1623 TME. III, 380). Osm. Abdulkerim (Hammer, FKR.); Abdulkerim (FS.); Abdulkerim (RLAns., UzOT. II, IV/1): nom de personne. Voir encore IslAns. I, 89. — Nom propre d'origine arabe; cf. Abd-ul Kerim (HammerN. 9); 'abd al-karïm nom de personne (El. I, 49, Enclsl. I, 73); litt. «esclave de Dieu le Généreux» [ < 'abd 'esclave' -f al-karïm 'le Généreux']. Abdullah nom de personne. Hongr. Abdula (1585—89 MGSz. XII, 138 . . . 1755 Mikes 196); Abdulla (1618 TTâr 1879, 755 . . . 1735 Mikes 110); Abdullah (1627 Pâlffy 51); .46dulla (1627 Sal. 64); Abdulàh (1651 ZrinyiÔM. I, 223); Abdulia (1666 TME. VI, 317, 321; constitué par analogie aux mots munis de la terminaison très fréquente -ia); Abdullah, (vers 1697 Monlrôk VIII, 254): nom de personne. 11 < osm. Abdullah, Abdullah, Abdulla, * Abdulla, *Abdulah, * Abdula. Serbo-cr. Àbdul, Àbdula, Abdulah (Rj.), Abdùlâh, Abdidlàh, Avdîilâh (Sk.); byz. AvôovMx (XV e siècle ByzT. II, 80): nom de personne. Osm. Abdullah (Hammer, Redh., FKR., UzOT.); Abdallah (Zenk.); Abdullah (FE.); Abdallah (FS.); Aptulla (Kaz.); Aptullah (Ras. III, 29); Abdulla (Gaz.): nom de personne. Voir encore E l . I, 20; IslAns. I, 27. — Nom propre d'origine arabe; cf. ar. 'abd Allah nom de personne (HammerN. 8; Enclsl. I, 41); litt. «esclave de Dieu» [ < 'abd 'esclave' + Allah 'le Dieu']. Abdullatif nom de personne. Hongr. Abdullatif 'id.' (1693 Monlrôk XV, 36, 41). Serbo-cr. Abdulàtif, Abdullàtif 'id.' (Sk.). 24

Osm. Abdullatif (ïïammer, FKR.); Abdullatïf (FS.); Abdûllâtif (UzOT. II, III, IV/1); Abdullatif (UzOT. I): nom de personne. Voir encore El. I, 50; IslAns. I, 92. — Nom propre d'origine arabe; cf. ar. 'abd àl-latïf nom de personne (HammerN. 9; Enclsl. I, 76); litt. «esclave de Dieu le Généreux^ [< 'abd 'esclave' + al-latïf 'le Généreux']. Abdurrahmàn nom de personne. Hongr. Abdran [sic] (1545 SzegTort. IV, 158); Abdu Rahmany (1589 TTâr 1881, 699); Abduramhan (1592 ibid. 702); Abdi Rhâmân (1685 TME. II, 138, 1686 KecskT. II, 445, après 1758 NagykKr. 55); Abduraman (169a Monlrôk XV, 293); Abdulrahman [sic] (XVII e siècle TME. IX, 366); Abdurachman (1708 ArchR. II, 372); Abduramâny (1710 Pâpai 313); Abdurramâny (1710 ibid. 318): nom de personne. || < osm. *Abdurramàn, *Abdurahman, *Abduramân, * Abduraman. Serbo-cr. Abduràhmân, Avduràhmân, Abdurrahmàn (Sk.), Avduràhman (Rj.): nom de personne. Osm. Abdurrahman (Hammer, FS., UzOT. II, III, IV); Abderrahmdn(Zenk.); Abdurrahmàn (FE., FKR.); Abdûrrahman (UzOT. I, UzK. II); Abdremen (Maz. 206); Apturrahman, Apturrahman (Ras. III, 25): nom de personne. Voir encore E l . I, 56; IslAns. I, 47. — Nom propre d'origine arabe; cf. ar. Abd-er Eahman (HammerN. 8); 'abd al-rahmàn nom de personne(Enclsl. I, 84); litt. «esclave de Dieu le Miséricordieux» [ < 'abd 'esclave" -f al-rahmàn 'le Miséricordieux']. Cf. merhum, Rahmàn, JRahmet. Abduê nom de personne. Hongr. Abdus 'id.' (1651 ZrinyiÔM. I, 214). Osm. Abduê nom de personne (KEA.). — Forme hypocoristique issue,, probablement, du nom de personne Abdullah; cf. Alié (< Ali), Ibié (•< Ibrahim) etc. Abdilnnebï nom de personne. Hongr. Abdulnebi [sic] 'id.' (1693 Monlrôk XV, 183). Cf. serbo-cr. nebi 'le prophète' (Lâszlo). Osm. Abdûnnebï (UzK. I); Abdûnnebi (UzOT. III/1): nom de personne. — Nom popre d'origine arabe; cf. Abd-un Nebi (HammerN. 9); litt. «esclave^ du prophète»; cf. ar. 'abd 'esclave' + nably 'le prophète'. Voir IslAns. IX, 150: nebi. 25.

a je m 'Persan'; A) em surnom. Hongr. achyam [lireacam\ (1566 RMNy. II, 275); acsem (1589 BBL. 512); Azem surnom (1621 TME. I l l , 292, 1638 Pâlffy 194); aczyén [lire ? acln\ (1628 TME. IV, 62); ? azim (1651 ZrinyiÔM. I, 243): 'Persan'. Les signes eh, es, cz, z des données hongroises représentent le phonème ) qui, à cette époque, est encore étranger en hongrois; en ce qui concerne les formes en z (voir aussi ci-dessous les composés du mot) on peut à la rigueur tenir compte d'une influence grecque ou italienne de Venise. 11 < osm. afem, *ajam. Serbo-cr. àdzam (XVII e siècle Rj., Sk.), àdzem (Sk.); roum. agèm, hagèm (Ç. I I I , 2): 'Persan; la Perse'. Voir encore alb. axhami 'jeune' (Fj.); bulg. afamija 'novice, blanc-bec' (LB. X I I , 126). Cf. Lokotsch. 29; Vasmer I, 7. Osm. afem (1612 Meg.: aiem [recte agiem~\ memleket 'Perse', 1672 Hars., Redh., Zenk., TS., SDD.: 'bugday çeçitlerinden biri', Vidin), Afem surnom (FE., UzOT. II, III/1); ejem (Caf. I l l , IX): 'peuples non arabes, barbares, païens; étranger, persan; la Perse' (Zenk.). Voir encore: Pak. I, 7. — Mot d'origine arabo-persane; cf. pers. 'ajam 'A barbarian (not born Arabian); barbarians; a Persian; Persia' (Steing.) hongr. akancsa (1554 RMKT. III, 127, 1562 TTâr 1880, 689); akangya (1554 RMKT. III, 151); akancsgya (1554 ibid. 152); akangzia (seconde moitié du XVI e siècle Monlrök III, 34); akoniciok [plur.] (1636 TTâr 1894, 484): 'id.'. Cf. EtSz. I, 44. Osm. akïncï (XIV e siècle DK.); akïnfi (1680 Men., Ruz., Barb.); akïnfi (Hind., Zenk., TS.); akinji (Hammer): 'envahisseur, troupe irrégulière, maraudeur' (Barb.); cf. Pak. I, 36; EI. I, 253; Enclsl. I, 350; IslAns. I, 239. L'appartenance de la donnée aîkhendi de Dernschwam (p. 257) à cet ensemble de problèmes, ainsi que la leçon du terme restent sujette à caution (cf. Georg, p. 43). — Dérivé du nom akïn 'incursion, razzia, invasion d'un pays ennemi' [ < ak- 'couler, se répandre']. *a k ï n f ï b a êï 'officier des envahisseurs'. Hongr. aknekcsi [sic] passa 'id.' (1692 Monlrök XXXIV, 350). Akïntï Burnu nom d'une forteresse au bord de la mer d'Azov. Hongr. Akonti Burum 'id.' (1705 Pâpai 134). Osm. Akïntï Burnu 'id.' (UzK. I, 283, UzOT. IV/1, 2). Voir encore IslAns. II, 676: Bogaziçi: «Arnaut köyü = Akmti Burnu». — Composé des mots akïntï 'écoulement; pente' et burun 'nez; pic saillant, cap'. Cf. burnotu. Aksar a y nom d'un sérail à Istanboul. Hongr. Aagh-szarâ 'id.' (1633 RGyLev. 133). || < osm. *A%sarä. Cf. byz. "Agaça nom d'une ville en Anatolie (XII e —XVe siècles ByzT. II, 70). Osm. Akseray «Palais Blanc» (HammerConst. I, 324; E I . I, 238; Ist. 114, 115; UzM., UzK. I, II); Aksaray 'id.' (UzOT. III/l). - Composé des mots ak 'blanc' et saray 'sérail'. ak ë am namazï 'prière du soir'. Hongr. akxam namaszi 'id.' (1687 TTâr XIX, 206). || < osm. aksam namazï. Osm. aksam namazï 'quatrième prière, faite vingt minutes après le coucher du soleil' (BK.); 'soirée' (Barb.). Cf. ikindi namazï, ôyle namazï, sahah namazï. 3

33

al a) a 'étoffe rayée, indienne'. Hongr. aladta [recte aladfa, lire alaja] 'étoffe rayée' (1704 TTâr X X , 177). Serbo-cr. alàdza 'étoffe rayée', Alàdza nom d'une mosquée à Foôi (Sk.); alb. allaxhâ 'étoffe rayée' (Fj.); roum alageà var. halagea 'id.' (Ç. II, 14); grec m. âÂavrÇiâç 'id.' (ibid.). Cf. encore Lokotsch 50; Vasmer I, 10. — Roum. alaciû 'bigarré' > hongr. alacz (au milieu du XVI e siècle MNy. III, 85); alach (1596 MNy. V, 421): 'bigarré'. Cf. EtSz. I, 56; Bakos: NyK. LXIII, 72. Osm. alajà (1680 Men.); alaja (Redh., Zenk., Barb., TS., Caf. IV, DS.); alaca (Zenk.): 'de diverses couleurs, bigarré; étoffe rayée, indienne' (Zenk.); cf. d'Ohsson II, 170; Pak. I, 43; IslAns. I, 278; Enclsl. I, 359. — Dérivé de l'adjectif ala 'tacheté, moucheté, de couleur mélangée'. — Pers. alâca 'étoffe rayée' -< osm.; cf. Doerfer II, 102. Cf. Alaja

Alaja

Hisâr.

Hisâr

nom turc de la ville de KruSevac en Yougoslavie.

Hongr. Alaczia hiszâr (1641 R G y L e v . 644); Alacsàhészar [recte Alacsaheszâr] (1693 Monlrôk X V , 22); Alacsakiszâr [recte Alacsahiszâr] (1693 Hïsâr. ibid. 204): 'id.'. || < osm. Alaja Hisâr, * Alaja

Osm. Alaja Hisâr appellation ottomane de KruSevac en Yougoslavie, litt. «la forteresse bigarrée»; cf. RB. 146; EncIs.I, 359, III, 500; FE., FS., UzK. I, II; UzB.; UzOT. I, III/l, 2.

al a y 'bande, troupe; parade'. Hongr. hadi alaj 'faste militaire' (1687 TTâr X I X , 169); alaj 'régiment' (1694 Monlrok XV, 532). || < osm. alay. Serbo-cr. àlâj (XVII e siècle Rj., Iv.-Br., Sk.), àlaj (Sk.); bulg. aAdù (Ger.); mac. dAdj (RMJ.); alb. allâj (Weig.); roum. alàiû var. halaiû, laie (Ç. II, 14); grec. m. âXdï (K.): 'procession, parade, régiment'. Voir encore Lokotsch 51. Osm. alay ( X I V e - X V I I I e siècles TarS., 1641 Mol., 1680 Men., TS.); âlay (Barb.); âlây (Zenk., Dev.), alây (Redh.): 'procession, pompe; parade (d'un régiment), ordre de bataille; troupe, régiment, escadron; partie d'un tout' (Zenk.); cf. Pak. I, 44, IslAns. I, 293; E l . I, 261. - Mot d'origine probablement grecque; voir Enclsl. I, 369; Doerfer II, 108. alay

b a éï

'officier d'une troupe'.

Hongr. alaj basa 'id.' (1658 T T â r X V I I , 46). || < osm. alay baSï. Cf. osm. alaybasi 'humbaraci' (UzK. I I , 120); alaybasi çavusu 'un des fonc-

tionnaires dans le sérail du sultan' (Sar. 226). 34

alay begi 'officier des sipâhi; commandant de district'. Hongr. olajbék, olajbég (1555 BBL. 3 . . . 1710 Pâpai 30; formes constituées à la base d'une étymologie populaire; cf, hongr. olaj 'huile'); alajbég, alajbék (1555 TTâr 1906, 129 . . . 1694 Monlrok XV, 688); allajbék (1641 Pâlffy 289, 1644 TTâr 1907, 596); Ali-Begek [plur.] (après 1758 NagykKr. 20): 'officier des sipâhi ; commandant d'un district'. || < osm. alay begi. Serbo-cr. àlabeg (1652 StachSt. 13), àlâjbeg (Rj., Iv.-Br., Sk., Kn.), Àlàjbeg nom de personne (Sk.); mac. aAajôez (RMJ.); roum. alaiû-beiû (Ç. III, 4): 'commandant de district et officier des sipâhi'. Osm. alay begi (1680 Men.); alay beyi (Zenk., Barb., TS.): 'commandant de district et officier des sipâhi feudataires' (Barb.); cf. Pak. I, 45. alay cauëu 'officier chargé de régler la marche et le cérémonial des cortèges publics'. Hongr. alaj csaus (1687 TTâr XIX, 199); alaj csausz (1693 Monlrok XV, 188, 1694 ibid. 231): 'id.'. || < osm. alay cauëu. Serbo-cr. àlâj-cauë (1759 StachSt. 13); roum. alaiû ciaus (Ç. III, 5): 'id.'. Osm. alaycauëi (Hammer); alay ëauë (BK., Zenk.); alay cauëï (Redh.); alay cauëlarï (Barb.); alay cavuSlarï (UzM.): 'héraut d'armes' (d'Ohsson III, 345); 'huissier du divan' (Zenk.); 'douze officiers chargés de régler la marche et le cérémonial des cortèges publics' (Barb.); cf. Pak. I, 45. alemdâr 'porte-drapeau'. Hongr. aladâr (1575 NySz. I, 53; forme constituée à la base d'une étymologie populaire; cf. hongr. Aladâr nom de personne); Allâdâr surnom (1693 GyôngyôsiÔK. II, 148; étymoligie populaire, voir plus haut); âlerndâr (1751 Mikes 182): 'porte-drapeau'. || < osm. alemdâr. Serbo-cr. Alèmdâr surnom (Sk.). Osm. âlemdar (1788 Kor.); alemdar (Hind., Redh., Barb., TS.); alemdâr (Zenk., Dev.); âlemdar (AdakaleN. 90): 'enseigne, porte-drapeau' (Barb.); cf. Pak. I, 49; Sar. 185. — Mot d'origine persane; cf. pers. 'alam-dâr 'A standard-bearer' (Steing.) [ hongr. baltacsia 'id.' (1634 RGyLev. 213). Osm. baltaji (1672 Hars., 1680 Men., Hammer); baldafi (1788 Kor.); baltajl (Hind., Redh., Zenk., Barb., TS.): 'hallebardier, nom des valets préposés à la garde du harem impérial; ils portaient un bonnet pointu en feutre et une longue pique terminée par une hache' (Barb.); cf. Pak. I, 154; E l . I, 666; Enclsl. I, 1034; IslAns. II, 286. — Dérivé du nom balta 'hache'. 57

*b al t a j ï basi 'officier des baltajï'. Hongr. baltacsi passa (1636 RGyLev. 353); baltsi basa [recte baltatsi basa] (1672 TME. VII, 145): 'id.'. Roum. baltagi-basa 'id.' (Ç. III, 12). Cf. osm. baltajï 'hallebardier' et baëï 'chef de quelqu'un'. b alt a) Il a r kihâyasï 'chef du corps des baltajï'. Hongr. baltaczilàrok tihâja 'id.' (1634 RGyLev. 242). Il s'agit en réalité non de l'emprunt baltapiar kihâyasï, mais d'un syntagme attributif possessif hongrois, indépendant; la terminaison -ok du premier membre est un signe du pluriel hongrois, la terminaison -ja du deuxième membre est une désinence personnelle possessive hongroise. Le signe du pluriel turc qui s'est maintenu dans le terme hongrois indique que celui-ci est néanmoins en rapport avec l'expression turque. Roum. baltagïlar-chéhaiasi 'id.' (Ç. III, 12). Osm. baltajilar kethudasi (1788 Kor.); balta)iler kehayasï (d'Ohsson I, 256); baltafi kyayasi (HammerStaatsv.); baltajïlar ketjiudasï (Redh., Zenk.); baltafilar kihâyasï (Barb.): 'chef du corps des baltajï, un des grands officiers du sérail'; voir Redh., Zenk., Barb. Cf. baltajï 'hallebardier' et kïhâya 'intendant'. basdïrma

voir

b a è a voir b a èï,

pastïrma pa è a

b a S a g a 'le premier eunuque'. Hongr. pas aga (1635 TME. I, 183); bas aga (1642 ibid. 98 . . . 1708 ArchR. II, 400); bas aga (1642 TME. I, 99 . . . 1682 ibid. II, 94); basa aga (1646 ibid. I, 128, 1660 ibid. 259); posa aga (1655 ibid. 209, 1658 ibid. 238, 1709 Pâpai 274): 'le premier eunuque'. Dans les formes hongroises basa aga, 7>asa aga, le bas ( < osm. baê 'premier, principal') s'est confondu avec les mots basa, pasa ( < osm. basi 'chef de quelqu'un'; baSa 'bacha des janissaires'; pasa 'pacha'). || hongr. bozaczia 'id.' (1636 TTâr 1894, 484). Osm. bozajï 'celui qui prépare et vend le boza' (Redh., TS., U z K . I). — Dérivé du nom boza 'boisson fermentée, faite avec du millet' (Barb.); voir Doerfer I I , 337. bozdogan 'massue'. Hongr. ÎBozdogan nom de personne hongrois (1491 OklSz.); bozdwgan (1518 OklSz.); buzdogâny (1682 BornA. 313 . . . MTsz.); budzogâny (1684 Monlrok X X I V , 137); budzogân (1791 NSz.); buzdugân, buzdugâny (MTsz.); buzdigân, buzdigâny (ÛMTsz.): 'massue'. || < osm. bozdogan, *bozdugan, 78

*buzdogan. — Dans le hongrois du XV e siècle, on rencontre déjà le mot. sous la forme du buzgan (plus tard buzogâny), en tant que nom de personne» coumanes, puis comme nom commun (voir TESz. I, 400). Ils proviennent du couman. Les formes remontant au XVI e siècle et plus tardives encore, offrant un d, sont empruntées au turc osmanli. L'origine turque osmanli du nom de personne attesté en 1491 est douteuse. Serbo-cr. buzdohan (XVII e siècle Rj.), buzdovan (Rj., Iv.-Br.), buzdovan(Rj., Iv.-Br., Sk.), buzdùhan, buzdùvan (Rj.), buzdbhân (Sk.), buzdùhân,. buzdùvân (Kn.); bulg. 6o3dozan (1509 RomSl. IX, 151), Ô03dyzâH (Ger., BTS.); mac. 6o3doean (RMJ.); roum. buzdugdn (Ç. II, 65, Wendt); grec m . HTiovÇvTovyàv (K.): 'massue'. Voir encore Lokotsch 333; Vasmer I, 137. Osm. bozdogan [ou bozdogan] (XV e —XVIII e siècles TarS.); bozdagan (XVI e siècle TarS., Redh.); bûzdïgân (1680 Men.); bozdogan (Redh., Zenk., Barb., TS.); bozdagan (Ruz.): 'massue, masse d'armes qui se termine en tête de faucon '(Barb.); Bozdogan nom de personne (KEA.); voir Pak. I, 241. B ôgûrdelen nom turc de la ville de Sabac sur la rive droite de laSave. Hongr. Bûgj&rdeleôn [lire Bûtfûrdelôn] (1582 BBL. 243); Buuirdelen. [recte Buiurdelen] (1584 BBL. 312); Bujurdelem (1693 Monlrôk XV, 95): 'id.'. || < osm. *Bû(jûrdelen, * Bûyûrdelen. Osm. Bôgûrdiîen (1680 Men., BK.); Bûkûrtelen (1788 Kor.: Bukurtelen);. Bogurdlen (RB. 173); Bôgilrdelen (UzOT. II, III/1, 2, IV/1); Bûgûrdelen(FS., F K R . ) : 'nom turc de la ville de Sabac; redoute extérieure de la place de Sabac sur une île de la Save' (BK.); biiyûr-delen 'redoute extérieure qui frappe de côté' (DTF.). — Composé de bôgûr 'parties latérales du ventre'' [cf. bôgûr (XIV e siècle D K . , 1680 Men.: bôghûr, Zenk.); bôyur (Hind., Barb.,. TS.: bôgûr)-, bûyûr (Redh., DTF.); bor, bôr (Caf. VIII)] et de delen ' q u i perce' [ < del- 'percer']. Cf. Jigerdelen. b ôlûk 'division, troupe'. Hongr. bôlôk 'id.' (1576 E r d P o r t a 276). || < osm. bôluk. Serbo-cr. bulik (1675 FolOr. VII, 78, Rj.), buluk (1683 FolOr. VII, 78, Rj.), buljak (Rj.), bùljuk (Iv.-Br., Sk., Kn.); bulg. ÔWAWK, 6ywK (FolOr VII, 78); mac. ôyAyn (ibid.); alb. bylyk (ibid.), byllyk (M.); roum. bulùc (Ç. II, 61); grec m. fXTtovXovxi (K.): 'troupe, régiment'. Voir encore Lokotsch 353. — Serbo-cr. bùljuk > hongr. bulyuk 'id.' (1637 RGyLev. 484, 1694 Monlrôk XV, 535). 79-

Osm. bôlilk ( X I V e siècle D K . , 1641 Mol.: boluk, 1680 Men., Redh., Zenk., B a r b . , TS.); bulyuk (1668 111.; < hongr. bulyuk ou serbo-cr. bùljuic) ; buluk (Hammer); pôlûk (Gaz.): 'division du corps des janissaires' (d'Ohsson I I I , 393); 'division, portion, partie, troupe, corps de troupes, détachement, régiment' (Zenk.); voir E l . I, 771; IslAns. I I , 739; E n c l s l . I, 1294; Pak. I, 242; Doerfer I I , 323. — Dérivé du verbe bôl- 'diviser, partager'. Cf. sag bôlûk, sol bôlûk agasï. 'commandant d'une troupe'. bôlilk agasï Hongr. bulyok aga 'id.' (1637 T M E . I, 56). Terme emprunté au serbocroate dans lequel il n'est toutefois pas attesté. Osm. boluk agasi (1680 Men.); bôlilk agasï ( U z K . I): 'magister equitum' {Men.); 'chef d'une compagnie de gendarmerie' (DTF.); voir Pak. I, 242.

b ôl il k b a S ï 'capitaine d'un régiment'. Hongr. bulwg basy [lire billilg basi] (1566 B B L . 20); bôlôk basi (1575 ibid. 272, 276); bôlilg basi (1670 T M E . VI, 482): 'capitaine d'un régiment'. || < osm. bôlilk baëï, *bôlûg baëï, *bulug baëï. Serbo-cr. biiljubasa (Rj., Sk.) , bùljumbaëa ( R J . , Iv.-Br., Sk. , Kn.), buljimbaëa, buljugbaèa (Pop.), bùljukbaSa (Sk.); bulg. buljûkbaëa (SzlJsz. I, 112); alb. bylykbash (Dizd.); roum. bùlucbàsâ (buliucbasâ, bulubasâ, bulibasâ) (Ç. I I , 62); grec m. finovXovx/xnaarjç (K.): 'capitaine d'un régiment'. — Serbo-cr. bùljugbaëa, bùljukbaSa > hongr. bulyok basa (posa) (1576 ErdP o r t a 3 0 4 . . . 1682 T M E . VI, 482); bulyuk basa (posa) (1577 MNy. X , 137 . . . 1694 Monlrók X V , 417); bulyug basa (posa) (1581 BB1. 229 . . . 1685 Monlrók X X I V , 300); buling basa (1589 PâlffyM. 362); bulyok posa (1627 Sai. 212); bulyog basa (1634 T T â r 1892, 523 . . . 1687 T M E . I I , 157); buluk basi [sic] (1643 R G y L e v . 713); bulyong basa (1646 T M E . I, 128); buluk basa (1651 ZrinyiÔM. I, 233, autour de 1668 VégvLevKieg. 264); bulugh pasa (1684 T T â r 1890, 50); bulyo passa (après 1758 N a g y k K r . 61): 'capitaine d'un régiment'. Osm. bullug bascha (1553 — 54 Dernsch. 62; < hongr.); bôlûkbasi (1641 Mol., 1680 Men.); bulyuk bassa (1668 111.; < hongr. ou serbo-cr.); bulukbaëi (Hammer) bôlûk baëï (Pak., AnD.): 'capitaine qui commandait à cent hommes' (Barb.); voir E l . I, 772; IslAns. I I , 739; Enclsl. I, 1294; Pak. I, 242. Cf. baë bôlûk baëï, kapïjï bôlûk baëï. *b ôlûk o dab a ëï 'capitaine d'une compagnie'. Hongr. bulyog oda basa 'id.' (1655 T M E . I, 207). Cf. odabaëï. 80

*b ôluk s i p à h i s i 'cavalier d'une compagnie'. Hongr. buluk szpahi (1572 E r d P o r t a 58); buluk szpahia (1572 ibid. 59; < serbo-cr.): 'id.' Cf. sipahi. b r e ! interj. 'hé! holà!' Hongr. bre! 'id.' (1618 E T A . I I , 114). Serbo-cr. bre ( X V I e siècle R j . , Iv.-Br., Sk.), be (Sk.); bulg. 6pe (Ger., B T S . ) ; mac. 6pe! 6pe! ( R M J . ) ; alb. bre! (Fj., Tamâs); roum. bre! (Ç. I I , 60); grec m. fingé (ibid.): 'id.'. Osm. bere ( X I V e siècle D K . ) ; bre (1635 Bardhë, 1641 Mol., 1680 Men., Zenk., Barb., TS.); bireh (Redh.); bire (TS.): 'hé! holà!'.

B u)a k 'Bessarabie méridionale' 'coin'. Hongr. Bucsâk (1634 R G y L e v . 250 . . . 1709 R T . I, 416); Bucsak (1636 R G y L e v . 3 0 4 - 4 3 1 passim); Bucsâg (1637 ibid. 507, 1672 T M E . V I I , 120); Budsak (1697 K o m . 39): 'Bessarabie'. — Dér.: 1. bucsâki adj. 'de Bessarabie' (1656 MonOkm. X X I I I , 363 . . . 1670 TelOkl. V, 351); 2. bucsâksâg 'territoire de la Bessarabie' ( X V I I e siècle Monlrôk V I I I , 206), Buczagsâg 'id.' (1658 T T â r 1900, 178). || < osm. Bu)ak, Bujak. e Serbo-cr. bùdzâk ( X V I I siècle R j . , Iv.-Br., Sk., K n . ) ; mac. ôyyaK ( R M J . ) ; alb. buxhâk (M., F j . ) : 'coin'; roum. Bugiàc (var. Bugiag, Buciag) 'Bessarabie' (§. I I I , 21). Voir encore Vasmer I, 135. Osm. bu)ak ( X I V e - X V I e siècles, X V I I I e siècleTarS., Hind., Redh., TS.); bucak (1570 — 90 B a l . : buchsagonda 'dans son coin', 1641 Mol., Zenk.); bufâk (1680 Men.); bujuk (SDD.): 'angle, coin, lieu isolé' (Zenk.); tatar bujagï 'Bessarabie' (Barb.). Voir E I . I, 800; Enclsl. I, 1326. bug

voir

baébug

b ul a 'tante du côté paternel'. Hongr. bula (1558 L e v T . I, 285 . . . SzegSz.): 'femme turque'. Serbo-cr. bûla (Rj., Sk., K n . ) ; b u l g . 6yAa (Ger., B T S . ) ; mac. 6yAd ( R M J . ) ; alb. bulle (M., F j . ) ; grec m. /MiovXa (1709 ST. 255): 'femme turque, femme mahométane'. Voir encore Lokotsch 349; Bernard: R É t S l . X L I V , 108. — Serbo-cr. *bulja > hongr. bulya (1556 T T â r 1881, 281 . . . SzegSz.); buja (1736 OklSz.): 'femme turque'. Cf. T E S z . I, 387. Osm. bula ( X I V e et X V e siècles TarS., 1680 Men., Zenk., SDD.); bola (Redh., B a r b . ) ; bulla (SDD.): 'tante du côté paternel, femme de l'oncle 6

81

paternel' (Barb.); bìlia, bavulla, bïla, bilia, bilia, bolla, buia, bulla 'abla, hanim, kadin' (DS.). b u l g a r i 'cuir de Russie'. Hongr. bagaria (1552 OklSz. . . .); bogaria (vers 1754 NySz. I, 312): 'espèce de cuir'. La terminaison -va du mot hongrois renvoie à une transmission slave du Sud, mais n'est pas attestée dans ces langues. Il est possible que la terminaison du mot soit le résultat d'une latinisation, à moins de s'être développée par analogie aux noms de tissu bagazia, karazsia etc. Voir TESz. I, 214. Roum. bulgari 'espèce de cuir' (1761 Ç. I I I , 23); voir encore Lokotsch 351: Bulgâr. Osm. bulgari [ou bulgari] (XV e siècle TarS.); bulgari (1680 Men., Redh.); bulgari (Zenk.); bulgari (Barb.); bulgari (UzM.): 'maroquin; cuir de Russie' (Barb.); voir Pak. I, 246. — Mot d'origine arabo-persane; cf. pers. bulgari 'Russian leather' (Steing.) < ar. bulgari 'cuir de Bulgarie, cuir de Russie' (DozyS.) [ < Bulgar 'la patrie des Bulgares de la Volge']; cf. DozyVêt. 156; Doerfer II, 315. bui g ur 'blé mondé, gruau'. Serbo-cr. biingur, biilgur (Rj., Iv.-Br., Sk.); bulg. ôyAzyp, ÔAzyp, ôaAzyp (Ger.), burgul (LB. X I I , 134); mac. ôoAzyp (RMJ.); alb. bullgér (Fj.,Tamâs); roum. bulgitr (Ç. II, 61); grec m. finovXyovQi (K.): 'blé mondé, gruau'. Voir encore Vasmer I, 142. — Serbo-cr. biingur >• hongr. Bongor Amhât nom de personne (1643 TME. I, 129, 104: Bongor); bongor bûza (1682 ibid. 94; hongr. bûza = blé); bongor kâsa (1683 KecskT. II, 376; hongr. Icâsa — gruau). Cf. EtSz. I, 470. Osm. bulgur (1680 Men., Hind., Redh., Zenk., TS.); bulgur (Hind., Barb., Ras. IV, 81); burgul (Hind., BK., Barb., Caf. VI); burgul (Zenk. Gaz.); burgur (Zenk.); burgul, burgûr (Redh.); bulgur (BKApp.); buglur, bûlur, bugrul, bûrul (Gaz.): 'blé mondé, gruau' (Zenk.); bulgur 'neige ou grêle fine, poussière de neige' (Zenk.). — Mot d'origine persane; cf. pers. burgol, barfiol 'Wheat, barley, corn (especially bruised); also a dish made of grain' (Steing.). Mais voir Doerfer II, 288. Bui ut surnom 'nuage'. Hongr. Bwlyth Payazyth [lire Bulit Payazit] nom de personne (1556 BBL. 5). Il < osm. Bulit. 82

Osm. bulut (1641 Mol., 1680 Men., Redh., Zenk., Barb., TS.); bolut (1612 Meg.); to. bulit (Zenk.): 'nuage, nuée, vapeur qui assombrit le ciel; passage de nuées' (Barb.); Bulut nom de personne (KEA., ÔI. 14: Celai Bulut, 21: Ferit Bulut, 59: Sitki Bulut); Karabulut «nuage noir», surnom d'un cheval célèbre qui appartenait au sultan Selim I er (Hammer, Barb.). Cf. Radl. IV, 1845; Doerfer II, 323. B unar H is âr nom d'une localité au Sud-Est de Kïrk Kilise. Hongr. Bunâr Hiszàr 'id.' (1627 Sal 172). Cf. serbo-cr. biinâr (Sk.); bulg. ôynàp (BTS.); roum. bunar (Ç. I, 81): 'fontaine, source; puits'. Osm. Bunar Hisar 'id.'; voir Stiel. 52 E 11; RB. 20; aujourd'hui Pinarhisar; voir Ed., MeskûnYK., UzK. I, UzOT. I. — Composé de bunar 'source, fontaine, puits' [cf. bur\ar vulg. punar (Redh.); bïrjar (Zenk.); burjar purjar (Zenk., Barb., Caf. II, IV); binar (BK., Ru2.); bunar (Rui., AdakaleN. 44, Uskup 86); pïnar (AdakaleN. 72, Nordb. 143); punar (Ru£., Dinler 192, Nordb. 133, Esk. 23, TVK. 357, Caf. IX); p'urjar (Ras. I, 53); pilner, birjar (Caf. VIII); par, puvar (Caf. IX); bunar, bunar, bïnar, binar, bugar, buvar (DS.)] et de hisâr 'forteresse'. Cf. Koz Bunar. Burgas nom d'une ville entre Constantinople et Andrinople. Hongr. Burgazd 'id.' (1708 Pâpai 266). || < osm. Burgaz. Osm. Burgaz, Burguz nom d'une ville de Thrace, nommée anciennement Pyrgos « g r e c Tcvqyoç 'tour, château') (BK. I, 203); voir Stiel. 52 E 11: Lille Burgas ; MeskûnYK.; RB. 20. b u r not u 'tabac à priser'. Hongr. bornât (1748 NySz. I, 291); burnôt (1781 NSz. . . .); burnot, barnôt bornot (XIX e siècle TESz. I, 393): 'tabac à priser'. L'apparition tardive du terme hongrois et son expansion renvoient à une transmission serbo-croate. Cf. TESz. I, 393. Serbo-cr. bùrmut (Rj., Sk., Kn.), bùrnut (Rj., Pop., Kn.), bitrnot (SKNJ.); bulg. ôypHdm (Ger.) ôypMpm, ôypnym (Mlad.); mac. ôypMym (RMJ.); alb.

burnôt (M.), burrnôt (FJ.): 'tabac à priser'. Osm. burun otu ( X V I F - X V I I P siècles TarS., Redh., Barb., TS., DS.); burnot (SDD., DS.); burnotu (AnD., DS.); burnvi, burunot (DS.): 'tabac à priser'. — Composé de burun 'nez' [cf. burun (XIVe siècle DK., 1612 Meg., 6*

83

1680 Men., Redh., Zenk., TS.); burn (1544 Georg., 1680 Men., Hind.); burum (1612 Meg.: dagan burum 'bec de l'aigle'); bôrûn (Caf. IX)] et d'ot 'herbe'. Cf. Alcïntï Bur nu. B u r s a Brousse, ville en Anatolie Occidentale. Hongr. Brussza (1632 RGyLev. 41, 1671 TME. VII, 10); Brusa (1751 Mikes 183): 'id.'. || < osm. Brusa. Osm. Brusa, Bursa 'id.' (IslAns. II, 806); Burusa, Buruse, Burse, Bursâ, Buruse (BK.). — Toponyme d'origine grecque; cf. grec IlQovaa 'id.'. Voir E I . I, 800; IslAns. II, 806; Enclsl. I, 1374. burunduk 'soie légère, gaze'. Hongr. burongolc [lire buronfok] 'soie légère, gaze' (1592 TTâr 1881, 178). | | < o s m . burunduk ou *buronjuk. — Le mot dialectal tchango barânesik 'voile' (1873 Tsz.) provient du roumain; cf. TESz. I, 244. Serbo-cr. burùndzuk (Rj., Iv.-Br., Sk.), bunâùruk (Sk.);bulg. ôypynÔTK^K (Ger.); mac. ôypymjtyK (RMJ.); roum. baranglc (var. mold, barangic, burangiuc, burungiuc) (Ç. II, 58), borangic, burungïuc, burangic, boroncîuc (Tiktin): 'soi légère, voile'. Voir encore Lokotsch 367. Osm. burunfik (1680 Men., BK.); burunfik (Hammer); burunduk (Hind., Zenk., Barb.); bûriinjuk (Hind., Redh., Zenk., TS., Maz. 172, DS.); burumfttk (TS., SDD., AnD.); bûrûmjek (SDD., DS.); burunfik (Ruz., AdakaleN. 78): 'soie brute telle qu'elle sort du cocon; étoffe faite de cette soie, gaze, crêpe; voile de femme' (Barb.); voir d'Ohsson II, 170; Pak. I, 250. — Dérivé du verbe bûrûn- 's'envelopper'. buy ur d'i 'ordre donné par un haut fonctionnaire ottoman'. Hongr. bujurdum [forme latinisée] (1633 RGyPorta 97); bujurdi (1635 TME. IV, 266 . . . 1674 ibid. VII, 235); bujrudli [sic] (1640 RGyLev. 613); bujurdé [sic] (1642 TME. V, 162); burjunti (1650 TME. I, 160 . . . 1682 ibid. II, 96); bujurulti (1670 TME. VI, 496 . . . Pâpai 1710 322; Le terme bujutulti figurant à plusieurs endroits (pp. 9. 41 etc.) du vol. XV e de Monlrók est probablement une leçon erronée pour bujurulti) ; bujradi (1677 TME. VII, 432); barjunti (1683 KecskT. II, 416); burjinti (1684 TME. II, 126); burjundi (1686 TME. II, 340); bujirulti (1692 Monlrók XXXIV, 335); bujurult [sic] (1710 Pâpai 321, 330): 'ordre d'un gouverneur, ou d'un autre haut fonctionnaire'. — Dér.: megbujurultozni 'rédiger un ordre sous forme d'un buyurulti' (1710 Pâpai 322). || < osm. buyurdi, buyurulti, *buyrunti, *buryunti. 84

Serbo-cr. bujuruntija (1672 FolOr. VII, 76, StachSt. 23), burùntija (1689 FolOr. VII, 76, R j . , gk., Kn.), bujrùntija (1754 FolOr. VII, 76, Rj., Sk„ Kn.), burjuntija (Pop.), burintija (EL), bujrultija bujruldija (Sk., Kn.); bulg. ôywpyAmÛH (Ger.); roum. buiurdiû (var. buiurtiû, buiurultiu, buiorultiû, bui[u]rultiû (Ç. I l l , 22); grec m. ¡.movyiovqvri (K.): 'ordre d'un gouverneur ou d'un autre haut fonctionnaire'. — Serbo-cr. bujuruntija, burjuntia etc. > hongr. bujurdia (1637 RGyLev. 535: bujundia [recte bujurdia\)\ burjuntia (1684 TME. I I , 119); barjuntia (1685 KecskT. II, 445); bujurultia (1694 Monlrôk X X I I I , 274): 'id.'. Voir SzlJsz. I, 111. Osm. buyruldi, buyurtu (XVI e siècle TarS.); buyuruldi (XVII e siècle TarS., Hammer); buyrultu (Hind., Hony); buyurïldï (Redh., Zenk., Barb.); buyuruldu, buyurdu (Redh., Zenk.); buyuruldï (Zenk.); buyurulti (Ruz.); buyurdï (Barb.); buyruldu (UzOT. III/2); buyuruliu (TS.): 'ordre donné par un grandvizir, un vizir, un beylerbeyi, un defterdar ou autre haut fonctionnaire ottoman à un subordonné' (Enclsl. I, 1397); voir encore Pak. I, 248. — Dérivés des verbes buyurul- et buyurun- 'être ordé'. Cf. menzil buyuruldï. buy il k 'grand'. Osm. biilk (1533 Arg. 29: biuch, 1575 Post. 85: biuk, 1612 Meg.: biuk); bilk (1554 Georg.: buk, buch); buyuk (1611 Ferr. 224: Buiûc, 1615 Paszk. 133: buiuk, 1680Men., Redh., Zenk., Barb., TS.); bôyuk (1641 Mol.: boiuk passim, une fois: boik, 1794 Carb., Hind., Barb., Alb. 17, Kiist., Ras. II, 8, Gaz., Caf. IV, IX); biuk (1668 111.: byuk, biuk, 1672 Hars.: biuk); bilik (1788 Kor.: buyk); buyuk (AdakaleVm. 6, Vidin); bûuk, bûuk, buVuk (Kiist.); bûilk (Kaz.); bûk (Rhodope, Flor.); Bôyuk (Ras. 1,49); bïyuk (ibid. 51); buyuk (ibid. II, 6); boyilk (ibid. 83); boyuk (ibid. 85); beyilk (ibid. I l l , 87); bi0yuk (ibid. IV, 18); bôk (Caf. V); beyuk (Caf. VII); bôyuk, boyuli, bôyuyh, bôyyûk (DS.):'grand'. Voir Radl. IV, 183. Voir les composés suivants. Buyuk C ekmeje nom d'une localité à l'Ouest d'Istanboul sur la côte de la mer de Marmara. Hongr. Bujuk Csekmecsi (1666 Monlrôk VIII, 301); Bujuk Csekmedze (1697 Kom. 13); Bulyuk Csecsmegye (1705 Pâpai 50): 'id.'. Voir encore: Biukkucsuk nom de lieu; contraction de Buyuk (Cekmeje) et Kucuk (Gekmeje) (1657 MonOkm. X X I I I , 519). Osm. Buyuk Ôekmefe 'id.'; voir HammerConst. II, 2; Stiel. 52 E 12; RB. 60; UzK. I; FS. 753; MeskûnYK. - Cf. cekmeje 'pont-levis'. Cf. Kucuk Cekmeje. 85

Bûyûkdere nom d'un village sur la rive européenne du Bosphore. Hongr. BujuJcdere 'id.' (1718 Mikes 17, 18). Osm. Bûyûkdere 'id.'; litt. «le grand ruisseau» ou «la grande vallée»; voir HammerConst. II, 244; E I . I, 985: dere; IslAns. II, 681; Enclsl. I, 1289; Hach. 151; 1st. 130. Cf. Derekôy, Haramï Deresi. B ûyû k D er v ent nom d'une localité au Nord d'Edirne. Hongr. Bujuk Dervent 'id.' (1708 Pâpai 266). Osm. Bûyûk Dervent 'id.'; voir Stiel. 52 E 10: Bôjûk Dervent. Cf. dervent. bûyûk emïrahor 'le grand écuyer des écuries impériales'. Hongr. buyuk emir achor 'id.' (1606 TTâr 1892, 432). Roum. buiuc-imbrohor, var. litt. buiuc-imirahor 'id.' (Ç. III, 22). Osm. bûyûk imbrahor (1612 Meg.); buyuk imbrohor (BK.); buyuk imrachor (Hammer); bôyûk imrochor (Ruz.); bûyilk imrochor (d'Ohsson III, 288); bôyûk imrofiïr (Barb.); buyuk mirahûr (UzK. I); bûyûk emïrahor (Pak. I, 251): 'grand écuyer, chef des équipages du sultan' (Barb.); voir Pak. I, 251, II, 542: mirahur-i evvel. Cf. emïr-i àhur. bûyilk tezkerefi 'le grand maître des requêtes'. Hongr. bujuk tezkeredsi (1670 TelOkl. Y, 403); bujuk teszkerecsi (XVII® siècle Monlrók VIII, 259); bijuk teszkerecsi (1694 Monlrók XV, 371); byug teszkerek [sic] (1694 Monlrók X X I I I , 220); bujuk teszkercsi (1706 Pâpai 170): 'le grand maître des requêtes'. || < osm. bûyuk tezkerefi, bûyûk tesiceli, *bûyûk teskerci, *biyûk teskerefi, *biûg teskerefi. Roum. buiuc-tescheregiû 'id.' (Ç. III, 22). Osm. bûyûk tezkerefi (d'Ohsson III, 342); buyuk teskerep (Hammer); bûyûk tezkirefi (Uzk. I): 'le grand secrétaire du divan; le grand maître des requêtes'; voir Pak. I, 252. Cf. baS tezkerefi, tezkerefi baSï. Bûyûk Y al ï nom d'une localité près de Tekirdag (identification impossible). Hongr. Bujuk âlli 'id.' (1722 Mikes 44, 45; voir encore ibid. p. 505). Cf. osm. Bûyûk Yalï nom d'un sérail dans le quartier d'Eyiip à Istanboul (UzB. 120). 86

J V

jadï 'sorcière; vieille femme'. Hongr. Czadi 'vieille femme' (1593 Thurzô I, 40); Acik Ciazi nom de personne (1638 TME. V, 8). || < osm. jadï, )azï. Serbo-cr. dzàdija, dzàdija 'sorcière; vieille femme' (Sk.). Osm. jazu (1668 111., Barb., Caf.IV); fâzi (1680 Men.);jâdû (Redh.); fàzû, jâdu (Zenk.); jadu (Barb., Ruz.); jadï (Redh., Zenk., Barb., TS.); jazï (Zenk., Barb., Warna, Ras. I I I , 56, Caf. I X , DS.); jazo (Dinler 192); jadi (Kust.); jàsï (Ras. I I I , 13); cadï (DS.): 'sorcière, sorcier; vieille femme; sorcellerie' (Zenk.); 'mégère, vieille femme acariâtre et querelleuse' (Barb.); voir Pak. I, 253. — Mot d'origine persane; cf. pers. jâdû 'Conjuration, magie' (Steing.). J a f er nom de personne 'rivière'. Hongr. Gsopher (1552 TTâr 1880, 600); Gyafer (1554 R M K T . I I I , 310, 1651 ZrinyiÔM. I, 170); Gyeffer (1554 R M K T . I I I , 300); Gyaffer (1557 LevT. I, 223); Dzsâfer (1574 ErdPoorta 133, 141); Csafart (1586 PâlffyM. 235); Csafer (1586 PâlffyM. 203 . . . 1687 MonOkm. XV, 206);Csaffer (1588 BékésOkl. I I , 194 . . . 1694 Monlrôk X V , 347, 514); Dsaffer (1608 TTâr 1879, 76); Csâfer (1627 Sal. 48, 1686 MonOkm. X I V , 330,1687 TME. I X , 263); Cseffer (1634 RGyLev. 185, 218); Czefer (1641 TTâr V I , 115, 1651 ZrinyiÔM. I, 178, 1669 VégvLev. 73); Gyâfer (1651 ZrinyiÔM. I, 122); Czâfir (1676 TME. V I I , 370); Czafir (1676 ibid.): nom de personne. || < osm. Jafer, Jâfer. Serbo-cr. Dzâfer (Rj., Sk.), hyp. Dzâfo (Sk.); bulg. Jefer (LB. X I I , 141); grec m. TÇcupéç ( X V I e siècle ByzT. I I , 310): nom de personne. Osm. Czaffer nom de personne (1553—54 Dernsch. 117); jafer 'rivière' (1680 Men., Redh., Zenk., Dev.), Jafer nom de personne (1680 Men., Hammer, Redh., UzK., UzB., UzOT., F E „ PS., F K R . ) ; Jâfer 'id.' (Ras. I I I , 22). — Nom propre d'origine arabo-persane; cf. pers. ja'far 'A little stream; a river; abounding in milk (camel); man's name; name of a tribe' (Steing.) < ar. ya'far 'kleiner Fuss, Bach' (Wehr); nom de personne (EI. I, 1035, IslAns. I l l , 7; Enclsl. I I , 381). Cf. Baba Jafer Kapï. 87

j â m i 'grande mosquée'. Hongr. csami 'id.' (1687 TTár X I X , 205). || < osm. jâmi ou jami. Serbo-cr. dzámija (XVIII e siècle Rj., Sk., Kn.); bulg. dwcaMUR (1792 OSR. 375), ÓMCdMÚfi (BTS.); mac. ifdMuja (RMJ.); alb. xhami (M.,Fj.); roum. giamie (Ç. I I , 187); macédo-roum. gemie (ibid.); grec m. r'Çafii (XVI e siècle ByzT. I I , 308, 1790 VL. 626), vrÇafii (1709 ST. 263, K.): 'grande mosquée'. Voir encore Lokotsch 655. Osm. jami (1668 111. 65, 1788 Kor., Küst.); jâmi (1680 Men., Redh., Zenk., Barb., TS.); jamii (Hammer); jàmi (Küst.); jëmi (Caf. IV): 'grande mosquée, mosquée-cathédrale où se récite la prière du vendredi' (Barb.). — Mot d'origine arabo-persane; cf. pers. fâmi' 'Who or what collects; cathedral, mosque' (Steing.) < ar. jâmi' 'lieu de réunion; mosquée' (DozyS.) [ev.,TS.),Jelâlï surnom (UzOT. I I I / l ) ; jelalï (Zenk.): 'rebelle, révolté; ennemi' (Barb.); «appartenant h Jelâl» [< Jelâlnom d'une personne qui se révolta contre le Sultan au début du XVI e siècle]; voir IslAns. I I I , 47, 59; Pak. I, 269. Le nom propre Jelâl est d'origine arabo-persane; cf. pers. Jalâl (Steing.); ar. Jalâl (Wahrm.) nom de personne [ < ar. jalâl 'Pracht, Glorie' (Wehr)]; cf. E I . I, 1046. J ellât nom de personne -«- 'bourreau'. Hongr. Csillat (1621 TME. I I I , 316); Csillal [recte Csillat] (1621 ibid. 338): nom de personne. || < osm. *jèllat. Serbo-cr. dzèlât (XVIII e siècle Rj.),dzèlât (Sk.,Kn.); bulg. dMceAàm (BTS.); mac. yeACim (RMJ.); alb. xhelldt (M.), xhelât (Fj.); roum gelât (var. Munt. gialat (Ç. II, 177); macédo-roum. vrÇehàrov (1770 Kav. 218); grec m. yyeXâTt]ç (XVI e siècle ByzT. II, 109), rÇeMrrjç (K.): 'bourreau'. Voir encore Lokotsch 649. Osm. jellad (XIV e siècle DK., Hind.); jellat (1612 Meg., 1641 Mol., 1672 Hars.); jelat( 1668 111.); jellad (1680 Men., Redh.., Zenk., Barb., Dev.), Jellad nom de personne (UzOT. II); ¿ellât (TS.); fallut (AdakaleN. 40); jelled (Brusa 265); jellet (Brusa 136, Caf. I l l , IX): 'bourreau, exécuteur'; voir Pak. I, 273. — Mot d'origine arabo-persane; cf. pers. jallâd 'A skinner; an executior or whipper; flagellant' (Steing.) < ar. jallâd 'bourreau' (DozyS.). jemâzielâhïr 'le sixième mois de l'année lunaire'. Hongr. Csomazilakir [recte Csomazilahir] (1615 Sal. 271); dsimazil aher (1620 TTâr 1882, 474); csemâzil aher (1644 TME. V, 277, 1645 ibid. 361); voir encore: Czenczil aher (1638 RGyLev. 537): 'le sixième mois de l'année lunaire'. En ce qui concerne les formes suivantes abrégées, il est impossible de démontrer si elles sont réduites du nom du mois jemâzielâhïr ou jemâzielevel: czemaczjul (1617 TTâr 1881, 620); dzsemasiul (1623 TME. I I I , 379); csemâzil (1630 TTâr 1884, 707); gemasil (1635 TME. IV, 298); csumàziel (1645 TME. V, 354, 358): 'le sixième ou le cinquième mois de l'année lunaire'. || < osm. *femâzilahïr, *jumâzïlahïr. 92

Serbo-cr. dzumaz-el-ahir (Rj.), dzemâzijel-âhir, dzumâdel-âhire (Sk.): 'le sixième mois de l'année lunaire'. Voir encore Devic 127. Osm. fumâzi-el offrir (1533 Arg. 57: giumâsi elachér); jumâdï-ul ahïr (1533 Arg. 57: giumâ deulachér); jumaziel afrur (1612 Meg.: dfium afiel achur); jumadel offrir (1641 Mol.: giumadel achir); jemâzïùl ahïr (1680 Men.); gyumazil ahir (1668 111.); jemaziul âjiïr (Hind., Barb.); femâzi-ûl ahïr, jemâzïûl âjiir, jumâda 'l-ofrrâ (Zenk.); jemâziyelâhïr (Hony, TS.); jemâzi-yel-âhir (Dev.); 'le sixième mois de l'année lunaire'. — Mot d'origine arabo-persane; cf. pers. jumâda 'l-âfiïr 'Jumâda the Second' (Steing.) < ar. jumâdâ 'l-âhira 'id.' [ < Jumâda nom des cinquième et sixième mois de l'année musulmane et offrir (a) 'dernier']. Cf. jemâzielevel. el 'le cinquième mois de l'année lunaire'. $ emâzielev Hongr. dsimazil evvel (1620 TTâr 1882, 474); csemâzil evel (1653-54 TME. V, 425): 'le cinquième mois de l'année lunaire'. Voir encore les formes dzsemasiul etc. présentées au mot jemâzielâhïr. || < osm. *!jemâzilevel. Serbo-cr. dzemàzijel-èwel, dzumâdel-ûlâ 'le cinquième mois de l'année lunaire' (Sk.). Osm. jumaziel evel (1612 Meg.: dfium fielevel [recte dfium afielevel, cf. dfium afiel achur]); )umad elevel (1641 Mol.: giumad elevel); jemâzïûl-evvel (1680 Men.); gyumazil evel (1668 111.); jemaziulevel (Hind.); jumâdâ 'l-ûlâ, vulg. jemâzi-ûl-evvel (Zenk.); jemazi ul-evvel (Barb.); )emâziyelevvel (Hony, TS., Dev.); 'le cinquième mois de l'année lunaire'. — Mot d'origme arabopersane; cf. pers. jumâda 'l-awwal 'Jumâda the First' (Steing.) < ar. ]umâdâ 'l-awwal 'id.' [ < jumâda nom des cinquième et sixième mois de l'année musulmane' et awwal 'premier']. Cf. jemâzielâhïr. J ib al i K ap ï une des portes de l'ancien mur d'enceinte à Constantinople sur la rive de la Corne d'Or. Hongr. Csinbale . . . kapu (1639 RGyLev. 133); Czimbali Kapu (1687 TTâr XIX, 202): 'id.'. || < osm. *Jibbali Kapu. Grec m. NrÇovfinafo xajirjai (XVI e siècle ByzT. II, 212). Osm. Jûb Ali Kapusi (HammerConst. I, 102); Jubbali Kapu (EI. I, 910); Jubali kapusu (Barb. ) ; Jebâli kapusi (BK. ) : 'id. ' ; Cf. Jïbali nom d'un quartier d'Istanboul (voir UzOT. Ill/1, 197; IV/1, 340) hongr. csivlik (1694 Monlrók X X I I I , 211); csivtlik (1694 ibid. 287): 'id.'. Osm. ciftluk (1641 Mol.); cifluk (1668 111.); ciftlik (1680 Men., Redh., Zenk., Barb., TS.); ciflik (Fior.); ciflïk (Caf. VII): 'ferme, métairie, maison des champs; terre de labour' (Barb.). Voir E I . I, 890; IslAns. I I I , 392; 107

P a k . I, 364. — Dérivé du nom cift 'champs labourés; labourage' bœufs employés au labourage' hongr. csizmacsia (1577 BalassaÔM. I, 318, 1646 RGyPorta 818); csizmazia (1594 MNy. LXI, 484, 1598 MGSz. XI, 62, 1675 TTâr 1898, 560); Csizmazia nom de personne hongrois (1601 Monlrôk X X X , 127 . . . ); Csiszmasia id. (1602 OklSz.); csizmadia (1604 TESz. I, 545 . . . ); Csissmaczia nom de personne hongrois (1608 MGSz. VIII, 30); csizsmadia (1790 NSz.); csiszmadia, csizmadija, csizmadea (XIX e siècle TESz. I, 545); csidmadia (MTsz.); csizsmagyia (TESz. I, 545); csëzmadëja, csizmadea, csizmaggya, csizmazija, csizsmadëa, csizsmadija (UMTsz.): 'bottier'. Cf. SzlJSz. I, 137; TESz. I, 545. Osm. cizmep 'bottier' (Redh., Barb.). — Dérivé du nom cizme 'botte'. cobân 'berger, pâtre'; Gobân nom de personne. Hongr. csoban (1579 BBL. 176, 196: cyoban, 1585 Cal.); Chiaban nom de personne (1634 TTâr 1892, 521); Czobân surnom (1666 TME. VI, 311), csoban (1674 TME. VII, 193 . . . ); csàbân, sôbân (ÛMTsz.): 'berger, pâtre'. || < osm. coban, cobân. — Les formes dialectales attestées à partir de la deuxième moitié du X I X e siècle proviennent du roumain. Cf. TESz. I, 546. Serbo-cr. coban (Rj., Sk., Kn.); bulg. cioban (1779 P R . nr. 33), noôdH (Ger., BTS.); mac. Hoôan (RMJ.); alb. cioban (BardhëEp. 78, 86, 187), çobân (M., Fj.); roum. ciobàn (Ç. II, 128); grec m. xÇonâvoç (1790 VL. 684), 110

xaofindvrjç (K.): 'berger, pâtre'. Voir encore Lokotsch 433; Sandfeld: LinguBalk. 90; Vasmer III, 297. Osm. coban (XIV e siècle D K . , 1544 Georg., 1612 Meg., 1641 Mol., Redh., TS.), Coban (Hammer, UzOT. I, II, I I I , IV, UzB.); êoban (1615 Paszk. 138: 'sobânlâr-y)

; cuban

(1668 111.); cobân

(1680 M e n . , B a r b . ) , Cobân

(FKR.);

soban (Hind.); ciïbân (Redh., Zenk., Dev.); sûbân (Zenk., Dev.); covan (Caf. I l l ) ; copan (Caf. VII): 'berger, pâtre'; nom de personne. — Mot d'origine persane; cf pers. Sabân, Subdn 'A shep herd, pastor' (Steing.); voir Enclsl. II, 70; IslAns. I I I , 439; Doerfer I I I , 108. coha 'étoffe de drap; manteau de drap'. Hongr. csuha ( 1 4 9 4 - 9 5 Nyr. X X I X , 367 . . . ); csoha (1504 OklSz. . . . X I X e siècle Kr.); csuha (1713 NySz. I, 464); csuhé, csuva (MTsz.): 'manteau de drap'; aujourd'hui 'froc (des religieux)'. — Dér.: csuhâs 'qui porte 1© f r o c ' - » 'religieux, frocard, moine' (1604 MA. . . . ). Voir TESz. I, 569. ||
u (cf. les articles 95/c et 95/d). Dans les cas des variantes en u, nous pouvons aussi supposer une entremise slave (cf. l'article 97/c). Le remplacement assez rare de o par e — p. ex. hongr. gyemli 'soldat volontaire' , keszele 'variété de cuir' — s'explique par une illabialisation dans le turc ainsi que dans le hongrois (cf. l'article 18). Dans toutes les autres langues d'emprunt, le ô turc est remplacé par o. Voir p. ex. les formes correspondantes de kôr 'aveugle': serbo-cr. côr, bulg. Kbàp, alb. qorr, roum. chiàr; les correspondants de kôse 'qui a peu de barbe': serbo-cr. éôsa, mac. KOCe, bulg. Kbocé, alb. qose, grec m. xiocrèç. — A côté du o on trouve très souvent u dans toutes les langues d'emprunt. Voir p. ex. les formes correspondantes de bôluk 'troupe': serbo-cr. buluk, mac. 6ynyK, bulg. ôtOAWK, roum. buliic, grec m. ¡jmovXovm\ celles de kôpri 'pont': serbo-cr. ciiprija, bulg. KWnpÛH', de kôsele 'variété de cuir': serbo-cr. cushle, roum. chiusoleù. Ces formes s'expliquent par le changement dialectal ô > il du turc que nous avons déjà mentionné à propos des correspondances hongroises. Il est intéressant de remarquer que c'est la forme bylyk qui, dans l'albanais, correspond à bôluk.

9. Notation et correspondances du son il La notation de il se heurte aux mêmes difficultés que celle de ô. Les écritures latines, grecques et cirilliques ne possèdent aucun signe pour le noter. Parmi les translittérations, les monuments à orthographe hongroise sont les seuls à désigner le son il. Tels sont les monuments de Balassi, Harsânyi et Miihlbacher. Voir p. ex. Balassi: iwzlj (= yûzli 'à visage . . .'), û^tùne 'sur lui'; Harsânyi: kûrk 'fourrure', ûlefe 'solde'; Miïhlb. 145: duef- (= dilè'tomber'), guule (= gill- 'rire'). Cependant, la notation de Balassi et celle de Miihlbacher ne sont pas conséquentes, car tous les deux désignent le son il tantôt par «u», tantôt par «w» ou «v»; p. ex. chez Balassi: duzer (= dilser 'il tombe'); Miihlbacher: vstine (= ilstine 'sur lui'). L'interprète Murad, qui note le son ô, ne fait pas la différence entre il et u ; p. ex. genduzini (= kendilsini 'lui-même' [acc.]), gzumle 'tous'. Les autres monuments linguistiques en translitération rendent également le son il par «u». Voir p. ex. Georgievits: gun, ghun 'jour', vts 'trois'; Ferraguto: buiûc 'grand', ustunê 442

'sur lui'; Molino: ciuruk 'pourri', bulbul 'rossignol'; Gennadios: ¿/.OV/IOWTEV (= ôlilmilnden 'de sa mort'). Megiser, lui aussi désigne le son il par la lettre «u» (p. ex. bujuc 'grand', iule 'charge'), mais pour désigner il en deuxième syllabe il se sert du signe «u»; p. ex. achûr, 'écurie', dostlilk 'amitié'. Parmi les langues d'emprunt ce sont le hongrois et l'albanais qui possèdent le son il. Dans le hongrois, c'est le signe «iï» qui lui correspond, tandis que dans les anciens monuments linguistiques il est noté par «u», «ue», «v», «•f», «w», «•#•». Dans l'albanais c'est le «y» (chez Meyer «ii») qui sert à sa notation. Voir p. ex. hongr. gyumruk 'douane', gilrcsi 'Géorgien', Kûcsôk surnom 'petit', Tyilpeli surnom 'à boucles d'oreilles', kûrt 'Kurde', kûrdi 'variété de veste de femme', szûrilk 'troupeau', jûk 'charge'; alb. bylbyl 'rossignol', çyryk 'vermoulu', dysheme 'couverture', jyzbash 'capitaine'. — A côté d'un il, c'est souvent u qui correspond au son ii turc; voir p. ex. hongr. bujuk 'grand', csuruk para 'argent dévalué', gyumruk 'douane', gurcsi 'Géorgien', kucsuk 'petit', kurt 'Kurde', szurucsi 'toucheur de bestiaux', juz 'cent'. Ce problème s'explique par deux causes: le mot hongrois résulte d'une entremise serbo-croate (comme p. ex. gyumruk 'douane'; cf. l'article 97/c), ou bien il provient du dialecte des Balkans occidentaux qui se caractérise par le changement il >• u (comme p. ex. gurcsi 'Géorgien', kurdi 'variété de veste de femme'; voir l'article 95/d). — Les cas rares ou le il turc est remplacé par ô dans le hongrois (cf. gyômli 'volontaire', gôrcsi 'Géorgien', kôcsôk 'petit'), s'expliquent par le changement il > ô du turc (voir l'article 19), aussi peut-on supposer une ouverture dans le hongrois. Le serbo-croate, le macédonien, le bulgare et le grec moderne, ne possédant pas le son û, substituent un u au son turc il. Voir p. ex. les formes correspondant à cilrilk 'vermoulu, pourri': serbo-cr. cùruk, mac. HypyK, bulg. HypyK, roum. ciuriùc; et à gilmrilk 'douane': serbo-cr. âùmruk, mac. éyMpyK, bulg. zWMp^K, roum. ghiumbrùc, grec m. yxiovfxJiQovxi; les formes correspondantes de yuzbaSï 'capitaine': serbo-cr. jûzbaSa, mac. jy3Ôamuja, roum. iiizbasa, grec m. yiovÇiinaoriç.

10. Notation et correspondances de la variante é fermé Dans les monuments en translittération c'est souvent un «i» qui désigne le son correspondant au e turc, ou bien une alternance «e» ~ «i». Voir p. ex. Genn.: îr- ~ êr-, Siil.: et- ~ it-, Hars.: it- ~ et- 'faire'; Georg.: yimis, imis 'fruit'; Bal.: demis ~ didi 'il a dit'; Men.: yer ~ yir 'terre', vir- ~ ver'donner', ¡jife ~ gefe 'nuit', il ~ el 'peuple'. 443

Dans quelques mots d'emprunt, on trouve également i, à la place du e turc. Voir p. ex. hongr. csiri basa, alb. çiribash, roum. cirïbàf, grec. m. TaiQÎfinadrjç-, 'commandant d'une unité militaire' osm. ceri basi); hongr. gimia, serbo-cr. gtmija, roum. ghimle; 'variété de navire' osm. gemi). Les cas cités, et encore de nombreux exemples, illustrent que ce n'est pas du changement e > i qu'il s'agit, mais que nous devons supposer un é fermé dans les antécédents turcs. Ce sont les emprunts turcs du hongrois qui prouvent définitivement l'existence de la variante é fermé. En effet, sur une grande partie du territoire d'expression hongroise, il existe une variante ë du phonème e. Ainsi, l'oreille hongroise pouvait facilement percevoir le é fermé du turc. Aussi la correspondance en i est-elle plus fréquente dans les emprunts hongrois que dans ceux des autres langues. Voir p. ex. hongr. besli aga ~ bisli aga 'l'officier des beëli', demir ~ dimir 'fer', Ejup ~ Ijub nom de personne, fermati ~ firmari 'document' etc. — A côté du i on trouve dans quelques cas ô ou bien é ( > i), p. ex. hongr. bôg, bég, big 'chef d'un district', sorbet 'sorbet'. Voir l'article 16.

11. Notation et correspondances de la variante e Dans les monuments en translittération c'est souvent la lettre «e» qui désigne la correspondance du son turc ï. Voir p. ex. Ferr. 212: cherc 'quarante'; Georg. 43: kes 'jeune fille', chelets 'épée'; 111.: kelech 'épée'; Arg. 40: chesél 'rouge'; Meg.: Icezil 'id.'. Le son e et sa notation par «e» sont fréquentes dans les emprunts du hongrois et du serbo-croate. Voir p. ex. hongr. demecki (> dômecki >• dômôcki), serbo-cr. demiskija 'acier de Damas' osm. dïmïskï); hongr. Heder serbo-cr. Hider nom de personne osm. Hïdïr); hongr. Kâder nom de personne, serbo-cr. kâder 'puissant' osm. kâdïr). Voir encore d'autres exemples dans l'article 3, parmi les correspondants serbo-croates et hongrois du ï turc. L'antécédent turc du signe «e» dans les monuments en translittération et du e dans les emprunts turcs du hongrois et du serbo-croate n'est pas, selon toute probabilité, le ï vélaire turc, mais l'une de ses variantes, le son e vélaire, voyelle illabiale de position moyenne, à laquelle les langues d'emprunt substituaient un e. Voir encore l'article 35.

444

I I . Le reflet des changements vocaliques du turc dans les emprunts 12. Les changements du son a. L'alternance a ~ e dans les mots d'origine arabe et persane. La langue parlée n'a conservé sous une forme pure le son a de l'arabe classique que dans l'entourage des sons laryngaux et celui du r. Accompagné de consonnes emphatiques (s, d, t, z, q) le a se transforma en à; à côté des autres consonnes, il prit la forme à. (Brockelmann, Ar. Gr. p. 18). L a même tendance se manifeste dans le cas du a persan. L a formation du a bref du persan — surtout dans l'entourage des gutturales (g, Ti) et de r — se rapproche de celle de à (Hinz: Persisch p. 3). Ce phénomène se révèle dans les mots d'origine arabe ou persane entrés dans le turcs et empruntés par d'autres langues. Toutefois, les correspondances ne forment pas un système conséquent, ce qui donne que, d'une part les consonnes conservant le a peuvent être accompagnées de e, et d'autre part que les consonnes qui ne conservent pas le son a peuvent être accompagnées que par a. Ce phénomène se ramène à deux causes: 1. Dans le turc, les gutturale et les emphatiques de l'arabe (et en partie celles du persan) ont perdu leur caractère primitif, et n'ont pas une aussi grande influence sur les voyelles que dans l'arabe. 2. La tendance à l'harmonie vocalique si forte dans le turc parlé veut que les mots arabes et persans à vocalisme mixte entrés dans le turc revêtent une forme répondant aux exigences de l'harmonie (voir l'article 29). Les mots arabes et persans comprenant uniquement des consonnes conservant le a ou uniquement des consonnes qui ne le conservent pas, ne posent aucun problème. Dans le premier cas, le turc aboutit à des mots en a — a (cf. p. ex. kazâ 'le district du kadi', masraf 'dépense' ~ arabe qadà', masraf), tandis que le deuxième présente des formes en e — e (cf. p. ex. devlet 'chance', evvel 'premier', melek 'ange', nefer 'une personne', rejeb 'nom de mois', ëerbet 'sirop', jehennem 'enfer', tezkere 'bordereau', penfere 'fenêtre' etc.). Les mots cités se présentent aussi dans les langues d'emprunt sous les formes en a — a ou e — e. Dans les mots comprenant à la fois des consonnes qui conservent et celles qui ne conservent pas le a on a des mots à vocalisme mixte qui dans le turc deviennent harmonieux. (Voir p. ex. osm. Ahmed ~ Ahmad nom de personne, hazret ~ hazrat 'sa Majesté', Rahmet ~ Rahmat nom de personne, muharrem ~ muharram nom de mois, kaymekâm ~ kaymakâm 'lieutenant'.) Ces mots présentent aussi une alternance dans les langues d'emprunt. L'effet des consonnes laryngales et des emphatiques conservant le a dis445

paraît dans les mots suivants du turc: halva ~ helva 'douceurs' (-< ar. halwâ) hayvân ~ heyvân 'animal' ( e la langue aboutit à un à très ouvert qui est indiqué par plusieurs dictionnaires turcs tendant à plus de précision (Meninski: «oe», Redhouse: «a»). Cette variante du a et du e n'est indiquée ni dans les monuments en translittération ni dans ceux des langues d'emprunt. Un son semblable figure également dans les mots d'origine turque, voir Németh: Vidin p. 26. E n ce qui concerne la labialisation dans l'entourage de 6, voir l'article 20, et pour la palatalisation dans l'entourage de c, ] voir l'article 21. 446

13. Les changements du son ï Sous l'influence des consonnes S, c, j, le ï vélaire devient palatal. Dans les emprunts, c'est toujours le i qui figure dans l'entourage des consonnes mentionnées. Cependant nous devons considérer les difficultés de la notation du ï (voir l'article 3). — Pour la palatalisation voir l'article 21. Le changement ï — ï > u — u apparaît dans les données suivantes: hongr. Muszur 'Egypte' osm. Mïsïr); serbo-cr. kulùcija 'fabricant d'épées'; kiiluc-kesa 'variété de kese' osm. kïlïc); hongr. kuzul basa, serbo-cr. kuzulbaë : 'persan' « osm. kuzul baê < kïzïl baS). Les correspondances du type funduk de fïndïk 'noisette', ou bien serbo-cr. furiina de fïrïn 'boulangerie' et fùstuk de fïstïk 'noisette' ne rentrent pas dans cette catégorie, étant donné que leurs antécédents du grec moderne et de l'arabopersan contenaient une voyelle labiale, donc c'est au contraire un changement u — u > ï — ï qui s'est produit. Le changement n'est que partiel dans les correspondants de hïrsïz 'voleur', voir hongr. hirczuz, serbo-cr. hrsuz. Voir encore serbo-cr. hrSurn 'colère', krlûc 'épée',jilduz 'étoile' (Sk.). Ce dernier figure dans les monuments turcs sous la forme yulduz (TarS. II, Georg.). — Voir Németh: Vidin p. 40. 14. Les changements du son o Le o d'origine turque se conserve sans aucun changement dans les emprunts des mots suivants: doganfi 'fauconnier', domuz 'porc', konak 'arrêt'. Dans de nombreux cas, il se produit un changement o > M, qui apparaît dans les données turques (voir osm. bogaz ~ bugaz 'gorge', bozdogan ~ buzdogan 'massue', colak ~ culak 'manchot', kolan ^ kulan 'sangle', kopan ~ kwpan 'ascendant', ova ~ uva 'plaine', somak ~ sumak 'récipient à eau', torba ~ turba 'sacoche') ou qui n'apparaît que dans les emprunts, p. ex. roum. dulàmà 'doliman' ( ~ osm. dolama); hongr. dunalma, roum. dunanmà 'éclairage' osm. donanma); hongr. szulak 'type de soldat' osm. solak). Le changement o — u > u — u (voir osm. bonjuk ^ bum/juk 'perle de verre', songur ~ sungur 'faucon', yogurt ~ yugurt 'yaourt', sorguc ~ *surguc 'plumet'; hongr. odoncsi ^ uduncsi 'bûcheron') peut être considéré, en partie, comme le résultat d'une assimilation vocalique. A cette catégorie appartient encore le mot oruj ^ uru) 'jeûne' où le o, u initial est un son prothétique (voir l'article 25). - Cf. Foy: MSOS. IV, p. 260; Bombaci: Ann. I, p. 212; Heffening: Georg. p. 55; Németh: III. p. 76; Hazai: Hars. p. 327; Kow. § 4; Caferoglu: Fund. I, p. 246; Dmitriev p. 449. 447

Le o dans les mots d'origine slave et grecque subit le changement o > u aussi bien que dans les mots turcs; voir baêbog ~ basbug 'chef' ( < slave bog); Bogdan ~ Bugdân 'Moldavie' « slave Bogdan); en syllabe autre qu'initiale: Solcollu ~ Sokullu nom de personne « slave Sokol nom de lieu); martolos ~ martulos 'type de soldat' « grec m. â/uâ.QzoXoç); Istanbol ~ Istanbul nom de lieu ( < grec slç rfjv nàfov). C'est en général le son o qui, dans le turc, correspond à la voyelle o du persan (voir bostân 'jardin', cobân 'berger', dost 'ami'), à l'exception du o persan précédé des consonnes palatales k et g, qui dans le turc aboutit à ô. Voir osm. kôse 'imberbe' « pers. Icosa), osm. kôsele 'cuir de semelle' « pers. gosâlâ). C'est également le ô qui correspond au son u du persan situé dans l'entourage d'un k palatal (voir l'article 15). Le phénomène s'explique par la phonétique historique. Les emprunts reflètent d'une manière précise ces correspondances turques.

15. Les changements du son u Le 11 d'origine turque se conserve sans changement dans les emprunts des mots suivants: bucak 'coin', buyurdï 'ordre', kuSluk 'période après le déjeuner', tugra 'signe du sultan'. Dans plusieurs cas, un changement u > o se produit. Ce changement apparaît soit dans les données turques (voir osm. bula ~ bola 'tante du côté paternel', kundak ~ kondak 'crosse de fusil') soit uniquement dans les emprunts, p. ex. osm. bulgur 'millet' hongr. bongor, mac. ôoAzyp); osm. burunjuk 'voile' roum. borangïc, boronciuc); osm. kul 'serviteur' bulg. KOA)', osm. kurëun 'plomb' hongr. korsin, serbo-cr. korsum, bulg. KOpuiyM, alb. korshûm). Dans deux données du hongrois le changement u > o apparaît ailleurs qu'en première syllabe, ce qui est probablement le résultat d'une dissimilation du hongrois; voir hongr. uzon 'long' osm. uzun), hongr. burongok 'voile' [masc.] osm. burunjuk). — Voir Bombaci: Ann. I , p . 221; Arg. p. 39; Heffening: Georg. p. 55; Németh: III. p. 77; Hazai: Hars. p. 329; Caferoglu: Fund. I, p. 246; Dmitriev p. 450. Le u arabe, dans l'entourage des consonnes laryngales et vélaires, change souvent en 0 (dans l'entourage de h et de ' en ô; voir Brockelmann: Ar. Or. p. 18). Entré dans le persan, il se rapproche du o par une abaissement de la langue. Ce son, qui correspond à la voyelle o des mots d'origine persane, est noté dans la translittération contemporaine par «o». Dans certains dialectes le u et le o persans subissent une palatalisation. C'est ce qui explique 448

que le u de l'arabo-persan peut avoir comme sons correspondants u,o,û, ô dans le turc. Le u et le o apparaissent en général dans l'entourage des consonnes laryngales et emphatiques. Voir p. ex. osm. kurân 'le Coran' ar. qurân), osm. muhâfaza

'garde'

a r . muhâfaza),

o s m . Osman

n o m de p e r s o n n e

ar. 'utmân). Cependant ce système de correspondance n'est pas conséquent. L a variante u peut figurer dans l'entourage des consonnes laryngales et emphatiques également; voir p. ex. osm. futa ~ fiite 'variété d'étoffe' ar. fûta), Hûsein ~ Husein n o m de p e r s o n n e a r . husain), osm. Husrev ~ Hosrev ~ Husrev n o m d e p e r s o n n e « pers. frusrau), o s m . muhâfiz ~ h o n g r . mûhafiz 'gardien' a r . muhâfiz), o s m . mûhtesib ~ muh-

tesib 'intendant du marché' ar. muhtâsib). Ce phénomène comme nous l'avons déjà indiqué à propos de la correspondance e du a (â) de l'arabopersan dans la langue osmanlie (voir l'article 12), s'explique par le fait que dans le t u r c les consonnes gutturales et emphatiques ont perdu leur caractère primitif. L'assimilation vocalique favorisait également la formation du il. E n effet, dans les mots contenant la corrélation u — a, il s'est produit une corrélation u — e et le e de la deuxième syllabe a influencé le u de la première: c'est ainsi qu'est née la corrélation u — e. P a r m i les exemples cités, les noms de personne Hûseyn, Husrev et les substantif mûhtesib 'agent de la police économique' illustrent ce phénomène. Les emprunts reflètent bien cet é t a t phonétique de la langue turque. Le ô ne figure que dans les mots suivants: osm. hufjet ~ hiljfet ~ hôffîet ' d o c u m e n t ' ( < a r . huffîa) ~ h o n g r . hôcset; o s m . TJmer ~ Omer ~ Orner n o m d e p e r s o n n e (•< a r . 'umar) ~ hongr. Omer; osm. ulufe ~ ûlefe ~ ôlefe

'solde' ( < ar. 'ulûfa) ~ hongr. ôlefe. A cette catégorie appartiennent, à la rigueur, les noms de personne hongrois Szôlfikâr, Zôldfikâr ( < osm. *Zôlfikâr ~ Zûlfikâr ~ Zulfikâr < ar. dû 'l-faqâr), mais il f a u t considérer aussi l'influence de Zôldfikâr, résultat d'une étymologie populaire. Les substantifs ëôhret 'renommée', ômûr 'vie', ôzur 'pardon' etc. de l'osmanli ne figurant pas dans notre matière, illustrent des changements phonétiques de ce genre (cf. Bittner p. 103). Dans les mots d'origine persane du turc, c'est un ô qui s'est généralisé après un k palatal. Cf. osm. kôr ~ hongr. kôr 'aveugle' (•< pers. kûr); osm. kôy ^ hongr. kô 'village' (-< pers. kûy). L a même correspondance apparaît dans le cas du o précédé de k ou de g palatal (voir, l'article 14). Toutes les deux correspondances s'expliquent par l'histoire phonétique du persan. A cette catégorie appartient encore le mot gûmrilk ~ gômruk 'douane' qui a dû entrer du grec moderne dans le t u r c par l'entremise du persan, et 29

440

aussi la variante hongr. gôrcsi 'Géorgien' ( < osm. *gôrci). Cf. Foy: MSOS. IV, p. 260; Halasi—Kun: KCsA. I. Kieg. p. 186; Bombaci: Ann. I, p. 211; Arg. p. 39; Heffening: Georg, p. 55; Németh: III. p. 77; Hazai: Hars. p. 329; Dmitriev p. 450.

16. Les changements du son e Les emprunts, surtout ceux du hongrois, permettent de croire qu'il existait dans le turc, dès les XVI e et XVII e siècles, une variante è fermée d u phonème e (voir l'article 10). Dans certaines positions phonétiques déterminées, on trouve souvent un i dans les emprunts comme correspondance du e turc. Le i apparaît le plus souvent dans l'entourage de c; Voir p. ex. hongr. csiri posa, alb. çiribash, roum. cirïbàs, grec m. ratQÎfmaarjç: 'chef de troupe' osm. ceri basï); serbo-cr. cingrija, roum. cinghie: 'sorte de harpe' osm. cengl)\ alb. çimbér, roum. cimbèr 'mouchoir de tête' osm. cember); roum. cilibiû 'seigneur' osm. celebi); hongr. csïlali, grec m. r£daA?)ç: 'rebelle' osm. jelalï). Le i figure aussi dans l'entourage de y, d et g\ voir p. ex. hongr. Ijub nom d'une mosquée à Istanboul osm. Eyub); roum. iminèî 'variété de souliers rouge et noir' osm. yemeni); hongr. Dimirkapu, roum. Dimircapi 'porte de fer' osm. DemirJcapï); serbo-cr. gimija, hongr. gimia, roum. ghimie: 'vaisseau' osm. gemi). Voir encore hongr. bisli aga 'l'officier de beëli' osm. besli aga), hongr. Bikir nom de personne osm. Bekir), roum. sipèt 'corbeille' osm. sepet). C'est souvent un i qui correspond dans les emprunts au son e accentué, situé devant une deuxième syllabe longue. Voir hongr. firmân, serbo-cr. firman, roum. firmàn: 'document' osm. fermân); hongr. vizir, alb. vizir, roum. vizir: 'vizir' osm. vezlr). Voir encore les données suivantes du hongrois: Kinân nom de personne osm. Kenàn), Mirhum surnom osm. merhûm 'défunt'), Nizir nom de personne osm. nezïr 'qui s'est consacré à Dieu'). Dans les mots suivants le i figurant dans une syllabe autre que la première remonte à la voyelle à de l'arabe ou du persan. Dans tous les cas, il s'agit de la même position phonétique: deuxième syllabe ouverte suivie d'une troisième syllabe contenant un â long. Les exemples sont les suivants: hongr. Karimàn, serbo-cr. Karimân: nom de personne ( < osm. *Karimân < pers. qahrâmân)\ hongr. Pehlivân, serbo-cr. pehlivân, alb. pehlivân, roum. pehlivân, grec m. netâifiàvrjç: 'athlète' « osm. pehlivân < pers. 450

pàhlàwân)\ hongr. terdsiman, roum. tergimàn: 'interprète' ( < osm. terjimân < pers. tàrjàmân < ar. tarjamân); hongr. Zûlfikâr, serbo-cr. Zûlfikâr: nom de personne osm. Zûlfikâr ). P. ex. Murad: gyuszterdy (= gûsterdi 'il a montré'), gyewre (= gòre 'selon'); Baiassi: gyô^el (= gôzel 'beau'), gyul (— gui 'rose'); Ferraguto: ghiusel (= gûzel 'beau'), rusghiér (= rûztfer 'vent'); Megiser: bafargianlûk (= bazartfanluk 'commerce'), giuri (= gûn 'jour'); Bardhë: giaur (— gaur 'mécréant'), giormeck (— gôrmek 'voir'); Gennadios: yxiovv (= giln 'jour'), xyiog (= gôr- 'voir'). La palatalisation du g n'est pas indiquée chez Muhlbacher et Georgievits, cf. p. ex. Muhl.: goer- 'regarder', goefingi 'son œil' [acc.]; Georg.: gunes 'soleil', guzel 'beau'. Par contre, ces monuments indiquent la palatalisation de k (voir 38). Chacune des langues d'emprunt fait la différence entre le g palatalisé et le g non-palatalisé. Le g est rendu dans le hongrois par gy (=