Étude sur les termes de couleur dans la langue latine [First ed.]


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Étude sur les termes de couleur dans la langue latine [First ed.]

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iTUDES

ET

------VII------

C6MMENTAIRES

ETUDF. SUR

LES TERMES DE COULEUR DANS LA LANGUE LATINE PAR

J. ANDRÉ MAITRE

DE CONFÉRENCES

FACULTÉ

DES LETTRES

A LA D'AIX

PARIS LlBRAIRIE C. KLINCKSIECK 1949

1

A M. J. MAROUZEAU

Hommage respectueux.

INTRODUCTION

La principale difficulté que l'on éprouve à nommer correctement les couleurs provient de leur indétermination. Les couleurs fondamentales présentent en effet trois sortes de variations: dans la qualité ou l'espèce, dans l'intensité, dans la saturation ou pureté 1 . Les couleurs' fondamentales (bleu, rouge, jaune, etc.), sans délimitation nette à chacune de leurs àtrêmités dans le spectre, offrent des variations de qualité.' On pàsse insensiblement de l'une à l'autre par des nuances de transition' souvent difficiles à isoler. Le jaune par exemple présente des nuances plus ou moins vertes, comme d'autres plus ou moins rouges, dites orangées. Au degré de luminosité de la couleur correspondent des ·variations d'intensité nommées teintes. Une faible intensité donne des gris, appelés 1(- gris teintés )), soit gris-jaunâtre, grisrougeâtre, etc. La saturation est inversement proportionnelle à la quantité de blanc que contient une couleur, qui est dite saturée si elle en est exempte. Les variations ainsi obt8nuf',.s sont dites tons clairs ou foncés-; En réalité' la couleur ne se présente jamais dans la nature sous l'aspect absolu que revêt la conception scieritifique. 'D';iilleurs, les couleurs spectrales ne sont jamais en teintes plates. Elles forment un passage continu de l'une à l'autre, si bien qu'aucune Ile peut être vérHa.blement isolée à .l'état pur pour être prise comme type. Même au stade industriel, les procédés ne permettent pas toujours la reproduction exacte de la ·couleur, aucun fabricant ne pouvant garantir la conformilé parfaite de sa fabrication n 2 . > (Celse, passim.), a1b11cus

asphodèle n 1 . Pal' contre, aucune expression pal'ticulière ni aucun dérivé technique de sens chl'omatique ne pt'.O'i'icnnent de la 1·acine de canclei·e. L'entrée .d'allnis dans les noms de lienx (Pline, III, 3, promuntoriwn Album., en Afrique; -XVI, 141 et ·xxXI, -H, _Albi montes,. en Crète) pose un problème pat'Liculier. A l'origine il faut voir non une· épithète, ruais le sul.Jslrqt pl'é-indo-elll'opéeu *a.lb-ra1p- qui se rclèvB dans la. toponymie avec le sens de (( hauteur, mont )), comme dans Alpei.,•.'.!. Mais les Latins avaient le sentiment d'n.voil· affafre i1 l'adjectif, t.out comme dans les noms de villes (Pline, III, ·,w, w·bs Alba; 48, oppiclwn Album,) ou de cours d'eau 3 • Candidus n'intervient par contre pas clans la. Lopo1wmie. •• L'examen des emplois montre nettement la valeur simple de c< blanc n. Pline l'Ancien csl un fidèle rel'lct de l'usage et nous pounions nous limiter à cet flutcur qui représente à lui seul '36 % des exemples d'albus el. jusqu'à 5-1 % de ceux de la prose. C'est f.l ce terme qu'il a recours pour désigner en botanique les espèces blanches d'une même plante par opposition aux noires (10 pot(

(i) Cf. A. Ernout-A. i\Ieillet, Dfrtionnafre étumologiquc de la langue latine. Histoire des mo(s, 2° éd., Paris, I(linck.3iecl.i., -1939, s. 1l. al/ms. (2) Sur le problème du sulislrat, cf. V. Bertoldi, P1'oblèmes de subsfrat, B.S.L., X,\".,"\'.II, 1931, p. 05 sq.; sur la que.~llondu cr"olsement de préinûo-européen *al/J- "''air,- aYcc lat. alb11s,cf. V. Berfo!di. Pro/;/emi cCel,imologia, Zeitschrift f. 1'0manische Philologie, LVI, i93G, p. 179 sq. (3) A. Dauzat, Des nom~· de lievx, Paris, De!agrave, 1932, p. 200 qui cite l'attraction homonymique subie par le nom de la rivière l'Aube passé d'un ancien Albis (cf. rEJbe) à Alba.

pulus alba; 6 /wclera alba; 7 ellelwrwn albwn; S 1.liola alba; 6 uua alba). Albw enfre clans des locutions oü il forme avec un se·co1Hl terme un toul inséparable : spina µl/Ja (( aubépine n, uitis alfJa i en supprimant l'obscurité provoquée par les nuages. Clarus est usité. de la même façon pour l'Aquilon dans Virgile, G. I, ·460 1 et &9rl,n-T1s cllez les Grecs (1-Ies.,Theog. 379). Le blé mùrissant •offre un aut.re exemple. Malgré les qualificatifs habituels flauens, flauescens, flauus, rubicwulus et même coloratus (Ov.; Am. III, 10, 12), Ovide, Ji'ast. V, 357, .dit : m.atw'is albescit messis aristis. C'est que l'idée des (( blés dorés n s'efface devant l'opposition d'un jaune clair, donc proche du blanc, au verL sombre du blé en herbe, comme le souligne l'usage de l'inchoatif. 2) Albus a le sens de ({ pàlc, blê.me n, désignant le blanc terne du teint d'une personne malade ou vivement émue, alors que l'épithète cominune d'un visage en bonne santé ou d'aspect agréable est candidus. Sauf de i-ares exceptions, comm_e quand il qualifie la race blanche ·par opposition à la noire (Varron, L. L. IX, 42), albus équivaut alors à pallidus (cf. Ov., Am. I, 7, 51, alba et sine sanguine m1llu), exprimant la décoloration d'un vis.age d'où le sang se retire, d'où les expressions pallor albus (Ifor., Epod. VII, 15) et timor albus (Perse, III, 115). (
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2) RAVVS

Sauf pour la mer au matin (Cie., Acad. II,.:-}3_,_-1_115},·1,âU~.; ne se relève que comme épithè~e .clf'.s J6üX. n i:fualifie aussi bien ceux des hommes (Pline,- -x.1, 148; Ov., A. A. II, 659; Priap. XX.,\_VT,4) que ceux des animaux: chien (Varron, R. R. II, 9, 3), mouton (Ibid. Il, 2, 4), coq (Ibid. III, 9, 5; Col. VIII, 2, 9) 1 • Grammairiens eL scoliastes donnent des explications concordan(1) C'est ainsi qu'il faut comprendre son emploi d8.ns Horace, Od. HI, 27, 3, 1'Qlta ... lupa; Epod. XVI, 33~muos ... leones, imitation de l'homérique x_a::,oii;o( 'r& ).fons;, Od. XI, 6H; Iles., 'l'heog. 321; Sc. 177.

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tes: Fest. 339, 3, Raui coloris appellantur qui sunt inter flauos et caesios; Nonius, 164, -10, Rauwn fuhium; Acro ad Hor., Od. III, 27, 3, Rauus color dicitur nlger mixtus cum {uluo. Tous trois affirment l'existence d'un jaune (flauus, fuluus) dans ln combinaison de couleurs donL se compose rauus. L'union de fuluus avec nigel' indique un gris jaunâtre. Les anciens distinguaient trois nuances principales de l'iris, (Pline, XI, 148, A.liis nigri, aliis raui, aliis glauci colo1'is orbibus circwndatis). Pline, dans ce passage, s'inspirait d'Aristote (H. A. I, 10, de l'iris, -roîç ts-b yft.p i.cn: p.é1o:v, -.oî; 1l1 cr96Bfto:11o:ux6v, 't'OÎi; BS zo:901.-,J\I, È•1fo1;1ûyor.6v. Cf. cette 4ème catégorie dans Pline, XI, 143).

Le même class.eruent se retrouve dans Aristote, G. A. V, 1, et dans .Philostrate (/mag. Proem. II, z.a.90;.0v 8' ~lLfl-a. Y.a.ly1a.oY.0v Y.a.!tJ-Ü..av). Ramis corres1)0nd donc au grec zci90;.6ç1 que toutes les étvmologies proposées et tous les rapprochements suggérés rappo~tent à une racine ayant le sens de (( luire, briller, étinceier ii 2 . • L'anthropologie moderne établit trois catégories officielles de _la couleur des yevx: clairs (bleus ,ou gris), foncés (du brun clail• au bleu foncé), intermédiaire (verts, gris-jaune, etc.) 3 • Or les Latins ne considéraient que l'opposition du clair au foncé. Pomies yeux clairs,_ ils avaient d'une part caesius et glaucus 1 d'autre part rauus. Ce dernier -terme est souvent opposé à nigçi· (Varron, H. R. II, 9, 3, nigrantibus aut rauis; Ill, 9, 5, rauis aut nigrfa; Col. VIII, 2, 9, rauîdi uel nigrantes). Il nous paraît, en conséquence, désigner les nuances claires de l'iris donL le bleu et le vert· so·nt exclus, c'est-à-dire les gris plus ou moins teintés de jaune. Mais si, parmi les yeux clairs, la nuance bleue de glaucus était relativement appréciée, rauus avait une valeur péjorative, marquant une couleur désagréable aux Romains : Minerua rnuo lumine est, Venus paeto (Priap. XXXVI, 4).' Si paeta esl, Veneri similis, si raua, llfineruae (Ov., A. A., II, 659). Si polll' l'amoureux d'Ovide la confusion est possible entre glau. eus, épithète habi-tuelle de rvlinerve, et rauus, c'est que, par oppo·sit.i:on _aux yeux: foncés, ces deux adjectifs se trouvent places dans_ une-biêrîfü'• catégotjt .4 •. ---

.

(1) Cf. Lindsay, GL. L., II, Philox. RA, 44, 1-airns: xr.t.~r.6; (pou,' X.tt?0;:;6,;). (2) Cf. E. Boi~acq, Dicl. Etyrn., s. ii .. zci9or.6,;. _ (3) Cf. J. Demker, Les mces et les peuples de la lei·re, 2' éd., Paris, Masson, 1926, p. 65-66; E. PHtard, Les mces et l'histofre Paris La Renaissance du livre, 1924, p. 4.3. ' ' (4) Cf. le nom de Rmiüiae donné aux: femmes aux yeux gris clair, F-esl. 340,_30, Rmlilùœ a irniis oculis.

3) PVLLVS Pullus appartient à la famille de vallere, qui fournit des teintes aussi bien foncées que claires. Le gr. ,-enO, s'y rattach en effet, avec le sens de (( noir, noirfitre 1) 1 . Pullus a deux emplois essent.iels offrant à. eux seuls 88 % des formes relevé_es, dans le vocabulaire agricole et le vocabulaire vestimentaire. Ces deux usages révèlent une Ol'igine rurale. Terra pulla est une expression technique (Caton, Agr. XXXIV, 2; CXXXV, 2; CLI, 2; Col._I, vraef. 24; II, 10, 18; III, H, 6; Pline, XVII, 25; 36), désignant une terre où entreht des matières végétales en décomposition, un terreau 2 . C'é-tait une locution des paysans campaniens (Col. II, 10, fS, putre solum, quod Campani vullum, uocant; cf. Pline, XVII, 25). Cette terre est noire, différant ainsi de la terre arabl~ généralement brune (Col. I, prae/. 24, nigra terra quani pullam uocant). D'autre part, 1mllus est l'épithète habituelle d'une certaine qualité de laine dont c'est la teinte naturelle, originair~ surtout de Pollentia, en Ligurie (Mart. XIV, 157, 1) et de rrarente (Pline, VIII, 191, Ta1'entum et suae pulliginis se. oues habet). Or pullus apparaît dans la langue des éleveurs comme l'équivalent de niger. Sénèque, examinant les propriétés tinctoriales des eaux oppose dans uri 1exposé général nigra lana à alba lana (N. Q. III, 25, 3-4). Mais, dans les exemples qu'il apporte en témoignage, il cite, après la Béotie, la Macédoine comme possédant deux sources à effets contraires, c'est-à-dil'e blanchissant les troupeaux noirs et inversement; c'est lana pulla qu'il oppose alors à albas oues, sans vouloir différencier nigei~ de pullus, car ce rl.'est qu'un exemple particulier du cas général exposé précédemment. Cette teinte est fréquente chez les brebis, moutons, agneaux (Vlrg., G. III; 389; Col. VII, 2, 4; 6; 3, J). Toutefois ce n'est pas un noir brillant et lustré. Vitruve distingue les pulla pecora de ceux qui sont coracino coloi-e (VIII, 3, 33). De ces deux nuances du noir vullus marque la plus terne: lana quidem lristis 1 dit Martial (XIV, 158, 1) des laines de Pollentia. Encore ne faut-il pas toujours prendre noir dans son sens étroit. Sénèque, l. c.1 oppose bj,en plus vraisemblablement deux catégories d'ovins, c~mx à t9ison claire· et ceux à laine foncée cmpprenant à_ la fois le norr, le gris sombre et peut-être le gris-brun tfrant sur le ràux. Nonius 1 ~

(1) Cf. A. Moillet-A.Ernout,

Die/. Etyrn., s. u. paUeor E. Boisacq,

Dict. Elym., s. u. ,-û,nvÔ~-

(2) Cf.

n. Billiard, L'agriculture

dans l'antiquité,

p. 38.

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donne en effet du mot une définition parLiculière: pullus colof est quem svanum uel ·natiuwn dicinws (549, 30). Natiuus écarte le blanc et les teintes artificielles. Spam1s se retrouve polll' h robe des chevaux (Mulomedicina Chironis, éd. Oder, p. 287, 9) et a survécu dans les langues romanes. En Sardaigne, un cheval à la robe rouge clair est svanu, ispanu; en Corse, une chèvre rougeâLre spana 1 . Ainsi pullus est pour les toisons un gris très foncé s'étendant jusqu'au noir et au brun. Ce sens large s~ reconnaît clans l'épithète du costume du pauvre, car la laine teinle de coulems vives était trop chère, comme la noire, dans une certaine mesure, ne convenait guère aux métiers des basses classes (Oie., De sign. XXXIV, 54, tunica pulla; l\fart. X, 76, 8, pullo in cucullo). Mais, d'une façon plus précise, pullus désigne le noir dans le vêtement (Placidus in Pîrie-Linrlsay, GL. L., IV, p. 31, ...uestis nigra pulla est dicta) et, substantivé, H les étoffes J. Pline, XIX, 69, en usait déjà pour traduire i~ua~.1,,et, de Pline à Auh~-Gelle, un siècle s'est écoulé, durnnt lequel ru/us, tout en gardant son sens restreint, a tendu à rendre l'ensemble des nuances du rouge. Cel.le tendance se retrouvera plus tard . encoœ chez les Pères de l'Eglise 1. Le mot, à part les poètes à la langue de caractère populaire en un certain sens (Plaute, T.érence, Martial), n'est pas sorti de la prose et, pour ainsi dire, du sermo cotidianus. Deux tendances se faisaient jour : celle de la langue technique qui lui gardait sa valeur précise originelle qui se reconnaît chez Vitruve, Celse et Pline; celle de la langue populaire qui lui donnait, en outre, un ~ens élargi par un retour. à. son sens premier non romaiu. En effet l'examen des faits proprement romains masque en l'inversant le développement sémantique du terme. Ru/us avait en osco-ombrien le sens qu'avait ruber dans les parlers latins, puisque tous deux sont la forme respective qu'offrait la racü1e dans ces deux groupes dialectaux. Mais, à son entrée à. nome, la concurrence avec ruber, terme de civilisation urbaine, son emploi pour marquer une couleur péjorative des cheveux, la dépréciaHon qui s'attachait aux ternies ruraux ont restreint l'ufus à. la valeur d'un rouge ·terne et laid qui est demeurée la principale et qui est la seule relevée dans les tex-Les de l'époque classique.

Pourtant, dans Aulu-Gelle, rn/us esl 1111 terme général englo-.. bant toutes les nuances du rouge :-_"fil_A. II, 26, 5, Sed cum aliter rubeat ignîs, aliter sanguis, aliter ostrùm, aliter croc_um, has sinf.iÛlas rufi uarietates latinà oratio singulü propriisque uocabulis non demonstrat. Parmi ces (( nuances particulières du rouge n, il range le rouge-feu, le rouge-sang et le rouge de la pourpre, tout?.s teintes que nous avons vues, sous les termes d'igneus, cruentvs et purpureus., incompatibles avec mfus parce qu'elles

5) RVSSVS, RVSSEVS Le français (( roux n ne doit pas induire en erreur sur le sens de russus et ntsséus. Chacun d'eux a donné dans les langues romanes un terme général : russus ) ital. rossa (( rouge >J; russeus. ) esp. raja (( rouge )), Selon Aulu-Gelle, N. A. II, 26, 6, russus, ruber et rufus ont la même significlition : Bussus enim (f) Cf. H. Blümner, Die rote Farbe im IAteinischen,

(1) Cf. J. Marquardt, La vie p1·ivée des Romains. t. II, p. 25i.

Le:r., VI, i889, p. 408.

Archiv f. lat.

i,

!

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color et ruber nihil a uoçabulo rufi di//erunt. On peut-toutefois se demander si 1:ussus, russeus n'avaient pas un sens plus précis. Seuls quelques emplois le pcrmeltent, dans une certaine mesure. Ennius en qualifie le gosier du coq entrevu quand il chante (Sc. frg. 219, fauent (aucibus russis). Catulle révèle la coutume espagnole de se laver les dents avec de_l'urine, XXXIX, 19, Dentem· atque russa'ln de(ricare gingiuam; cf. XXXVII, 20, Et dens Ilibem defricatus urina. L'usage de russus comme épithète d'ornement s'explique mal dans ce passage. La double présence de defricare indique qu'il n'est pas le rose mat des muqueuses, couleur normale de la gencive; la friction devait faire ressorLir .par contraste la blancheur des dents :au contact de la gencive rouge vif. Martial use rle russus pour les cheveux (XIV, 176, 1, russus Batauus). Or Je3 Bataves, non contents d'être naturellement blonds, teignaient avec .des ingrédieiiLs appropriés leur chevel_ure. en une. nuance plus vive (Cf. Mart. VIII, 33, 20 et art. r~filus,

85 ombrien et p1·énestin 1 . Robeus est altesté par une inscription (C. l. L.J VI, 826). Rubeus, d'apparition tal'dive, à vocalisme refait par analogie sur ruber, a supplanté ce dernier ep. français, usité déjà en poésie en bas latin (A. L. 550, 13, 1'1.lbeisrosetis). Selon P. F. 325, 1, robus est un·terme de la langue paysanne, désignant une teinte rouge de la robe des bœufs : Robum rubro colore et quasi rufo significari, ut bouem quoque mstici appellant, manifestum est. Une scolie à Juvénal, VIII, 155 (robumqull iuuencum) explique : id est robustum rufum.

Son emploi est limité à certains animaux domestiques : bœuf (Varron, R. R. II, 5, 8; C:ol...VI, 1, 2; 3), taureau (Juv. VIII, 155), veau (C. l. L., VI, 826, uitulo robeo), âne (Pallad. IV, 14, 3) et poules pondeuses (Col. VIH, 2, 8). B) RVTILVS

infra).

L'unique emploi de russescere (Enn., Ann. frg. 2611 russescunt frundes) _estinsuffisant pour nous éclairer, le latin présentant pour les feuilles sèches et mortes toute la gamme des jaunes et des rouges, depuis flauescere {Pline, XV, 121; XVI, 18; 19; XIX, 159) jusqu'ii sanguineus (Pline, XIV, 37, pour les pampres). , La plupart des autres emplois sont sans Iiüérêt. Se rapportant à des lissus, ils ne peuvent nous donner d'indication que sul' la valeur de cette teinte au point de vue de la mode. Elle étail fort goûtée ù l'époque impériale, comme on le voit par la tuu~que de Trimalcion (Pe-L.r.X.C'{YU,1) et le soutien-gorge de Photis (Apul., Mel. II, 7, 3). Couleur des voiles du théâtre (Lucr. IV, 75), elle devint plus tard celle d'une des factions du cirque (Pline, VII, 186, 1·usseus; Juv. V~I, H4, russat11s, elc.) que Sidoine Apollinaire (XXIII, 324) désigne par le simple rubens. La mode, exigeant dans les tissus l'usage de multiples nuances, ne pouvait donner à 1·11ssusle sens de ruber. D'autre part, russus et russeus avaient un sens susceptible d'élru'gissement, puisqu'ils ont donné dans deux langues romanes le terme général désignant le rouge que le français a emprunté à·rubeus. Ils désignaient fort probablement un rougç vif, tira.ut peut-:êtrc sur le roux, mais parfois très proçlie du type commun du rouge. 6) ROBVS, ROBEVS

Le vocalisme radical dénote une forme dialectale issue .de *roudh-. La sonorisatiüri de la s1iirail.te -/- l'ér;arEe de~ domaines

RutiluS et rutilare présentent -une forme obscure que l'on apparente généralement à ruber 2. Selon Aulu-Gelle, rutilus, spadix et poeniceus sont synonymes. Nous en retiendrons l'affirmation que tous trois possèdent un mêine degré de saturation et d'éclat dans le rouge (i\'.. A. II, 26, 9, exuberantiam splendoremque significant ruboris) en nous gardant de les confondre au point de vue de la qualité chromatique. Festus, 320, 4, Rutîlîus rufum significat, établit l'identité de Rutilîus, dérivé de rutaus, et de 1·ufus. D'autre part il explique que les chiennes immolées rituellement pour le salut de la moisson étaient dites rutilae canes (358, 27, Rutilae canes, id est non procul a rubro colore ...) ou mfae canes (39, 13). Or, dès l'époque d'Aulu-Gelle, 1'1.l{usétait devenu un terme général pour le rouge. Rulilus n'était donc point synonyme de ru/us en son sens étroit. Rulilus, rutilare ne sont pas des termes réservés au vocabulaire poétique. La prose offre 44 % de leurs exemples et l'importance qu'ils ont chez Pline et Çolumelle implique un sens précis que l'examen des emplois va contribuer à déterminer. Ils quali-· fient des objets d'un rouge vif, comme le sang (Ov., 1Uet. V, 83; Luc. I, 615; Sil. H. I, 447; IV, 250), la crête des poules (Col. VIII, 2, 8; cf. sanguineus; VIII, 2, 9), les baies de l'hièble (Col. X, Hf; cf. sanguineus, Virg., Egl. X, 27). La saturation de la teinte en est l'élément dominant, comme le sang en est le type le plus veprésentatif'. (i) Cf. A. Ernout, Les éléments dialectaux..., p. 220-221; A. Meillet, Esquisse:.., p. 100. (2) Cf. A. Ernout-A. J\feillot,Dict. Etym., s. v. rutaus.

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taîL, parfois naturelle ch,ez certains rares Romains et B,omaines 1 , était le plus souvent obtenue par teinture (cf. Cu.ton, Orig. VII, 9, mulieres nostrae capillum ci.nere unctitabanl, ut. rutilus essqt) et la mode _envenait de Grèce 2 • C'est surtout la couleur des ch'eYeux des étrangers, Barbares du Nord sans précision (Ov., Met. VI, 715), Gaulois (Sil. It. IV, 202; Liv. X.XXVIII, 16; Pline, XXVIII, -Hll), Bretons (Tac., Hist. TV, 61), Germains (Luc. X 131; Tac., Germ. IV) et même Espagnols (soit qu'il s'agisse d'un CeÜ!:l, soit que l'auteur ait seulement voulu par là souligner la natul:'e barbare dù guerrier, Sil. H. XVI, 471). !lutflus n'est cependant. pas un synonyme de flauus. Caligula _en effet, voulant faire figurer à son triomphe ùes Germ.~ins et n'en ayanL pas, dut forcer ù sc teindre des Gaulois : Suet., Cal :..:.LVII,1, coegit non lantwn rutilàre et smnmitere comam, ;;ed el gennanicwn sennonmn addiscere. Flauus est l'épithète habituelle des Gaulois, mais il existait entre eux des différences de teinte : (< D'autres écrivains (latins) savaient ,qu'il y avait des C:eHes moins blonds que les autres, les Bretons en particulier, que les Celtes sont mollls blonds que les Germains ... n 3 • tes Celles étant en général naturellement blonds (flaui), le transitif tufüare dont use Suétone ne peut, en padant. d'eux,- que conce1·ner un mode de teinture qui leur servait à rehausser l'éclat de leur che..velure, avec le sapo (Pline, X,).VIII, 191) et la spuma balaua (Mart. XIV, 28, 1, Clwttica Teuton-icos accendit spuma capillos; VIII, 33, ·1; cf. Prop. II, 18, 28, Belgicus color). Le sens de rulilus nous apparaît donc ici-comme u blond ardent )) ~. Son eroplÜi pour l'or en apporte confirmation (Calp. Sic. VI, 43; Luc. IX, 364; Sen., Oed. 137; Juv. XIV, 299, etc.). Si l'on songe que l'épithète habituelle en est fuluus, que Lucain, à trois vers d'intervalle, alterne furuus et rutilus (IX, 361-364), il faut également comprendre, dans cet emploi, l'adjectif comme un roug'e à reflets dorés. Enfin rutilus est dit de certains animaux : abeille (Virg., G. IV, 93; cf. ~ot.16ô,;, Theocr. VII, 142), carabe doré (Pline, XI, 99),

Aulu-Gelle a noté l'intensité singulière et la luminosité de cette nuance du rouge. On rencontre rutilus en compagnie de clarus (Virg., G. IV, 93), clarere (Cie., 11r. Ph. 107), lucere {T1h. II, 5, 47), .collucere (Cie., Ar. Ph. 322; Ov., Met. IV, 403), fulgere (Cie., Ar. Ph. 412; Stace, Silu. II, 4, 11), radiare (Germ.,_Rel. IV, 78). Dans, 40 % des cas, rutilus qualifie les objets brillants, répart.is dans les deux seules catégories des feux terrestres ou célest~s et des métaux, bien que, dans ce dernier cas, il ne. s'agisse pas d'un rouge franc. Comme épithète du feu, il se retrouve dans rribulle (II, 5, 47), Virgile (Aen. VIII, 430, pour celui qui sert, dans la forge de Vulcain à façonner la foudre d_eJupiter), Ovide (Met. XII, 294) et Val. Flaccus (V, 450). Des phénomènes célestes, il ne qualifie que ceux qui sont rouges, exception fait.e de son emploi dans la poésie cicéronienne qui sera examiné plus loin. C'est la cüloration du soleil à son coucher (Stace, Th. III, 408; Sil. It. XII, 648), signe de vent (Virg., G. I, 454; cf. igneus, v. 453), de ]'Aurore (rutilare, Accîm, 675 R.; rutîlus ... sonipes, Sil. It. I, 577) ou des flots au soleil levant (Sil. It. XVI, 232). La rougem de la lune annonce aussi le vent (Pline, XVIII, 347; 348; pour le phénomène, cf. Quint., l. O. V, 0, 16) 1 . Rutilus qualifie également la foudre (Ov., Her. III, 64; Fast. IIJ 1 285; Val. Flac. VI, 56; VII, 647), les éclairs (Ov., Met. IV, 403; XI, 436) e et certains a~tres, le Bélier (Germ., Rel. IV, 78), ~fars (Cie., De rep. VI, 17; Col. X, 290; et igneus, Pline, II, 79), le Lion (Sen., Herc. f. 948). Ainsi la valeur fonda.mentale de rutilus se révèle être un rouge vif, mais différent des autres nuailces de cette teinte surtout par l'intensité de son éclat.

Ce 1•ouge n'est toutefois pas toujoms pm; il y entre souvent du jaune, mais sans qu'il perde rien de son éclat. Pour les cheveux, les Latins ont usé à là fois de rutilus, de rutilare au sens transitif (Val. Max. II, 1, 5; ·Pline, XXVIII, 191; Suet., Cal. XLVII, 1) et du participe rutilatus (Liv. XXXVIII, 16; Tac., Hist. IV, 61.). Rulilus se distingue ici nettement d~ rufus, rouge -terne et jaunâtre. La ieinte de la chevelure. qu'il représen-

(1) Cf. Plaute, Mere. 3013;Fest. 320, 4, 'Cuius coloris sludiose etiam antiquae m.ulie1·es fuerunt, imde tmxerunt. cognomina Rutilias, ut indic'at frequenter Afranius. (2) Cf. J. ?,farquardL, La vie privée des Romains" t.. II, p. 453. (3) H. Hubert, Les Celtes et l'expansion celtique jusqu'à l'époq1ie de la Tène, Paris, La Renaissanca du livre., 1932, p. 34; Cf. H. Hubert, Les· Cf;ltes depuis l'époque de la Tènè et la civilisation celtique, Paris, La Ren.aissancedu livre, 1.932,p. 148: « füitheni, ·1es blonds ", étymologie peut-être soupçon.néepar Lucain.,I, 402, flaui... füitheni. (li.) Cf. E. Wol.fflin.,füttîlus, Archiv f. lat. Lex., XII, 1902, p. 20 ." hochblond, impe1'tinent blond "·

(i) Cf. E. S. Mc Cartney, Greek and roman weather lore of the sun a11:41ftOnd, Classical Wee.kl·y, XXII, 1928, p. 34. (2) Cf. K. Thulin., Fulgur, f1ûmen und die Wo1·tfamiiie, Archiv f. lat. Lex., XIV, 1905, p. 387. ,

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aigle royal (Pline, X, 8, subrutilus; cf. aussi subrutilus pour l'aétite, pierre pr"écieuse, dite H queue d'aigle -n, Pline, XXXVI, 149), crinière de lion (Cat. LXIII, 84) et de cheval (Stace, Th. VI, 301). La plupart de ces animaux sont dans d'autres textes qualifiés par /uluus. II y a donc parenté de sens entre les deux tel'mes. Dans fuluus l'accent est mis davantage sur le jaune, dans rulilus au contraire sur le rouge, mais leur éclat possède le mênrn degré.

6, 2, etc.; poeniceus, Gell., N. A. II, 26, 8; phoeniceus~ Pline, X, '136; XXI, 164, etc.) Aulu-Gelle voit l'origine ôans la couleur du fruit du palmier, N. A. II, 26, 9, quales sunt fructus palmae

Dans tous les cas envisagés, la couleur de mtilus était inséparable de l'éclat. A part un emprunt comme pu1'pureus et ufi dérivé comme igneus, il est seul dans le vocabulaire du rouge il réunir ces deux aspects. Or il arrive que son emploi pour le:-, phénomènes lumineux l'amène à marquer parfois non plus leur coloration, mais seulement leur éclat. Cicéron poète nous en offre un exemple qui n'est peut-être qu'un cas personnel. Ses vers so1lt exempts de tout pittorcsq.ue descriptif et abusent au conti;,aire d~ termes vagues comme.fulgere, nitere, splendere, etc. 11est curieux qu'en chacun de ses emplois rutilus y soit accompagné d'un mut de ce genre. Il y qualifie certains astres, la Vierge {Ar. Ph. 322; or au v. 382, -elle est candens), le Cygne (Ar. Ph. 412; c.f. niueus, Gèrm. 615; candidus, Germ. '165). Il y a dono désaccord complet entre le sens chromatîque de rutilus et les épithètes ordinaires de ces astres. Il n'en est sans doute pas autrement quand Cicéron l'applique au Chien (Ar. Ph. 107; mais Sénèque use de rubor,. N. Q. I, 1, 7). Il est curieux qu'en prose, par contre, il lui gardl~ sa valeur première (De rep. VI, 17, de la planète Mars, rutihœ horribilisque terris sc. globus, dont la couleur tragique explique l'effet.). • Ce sens se caractérise pur la perle de la couleur au profit de l'éi:Jlat. Perceptible dans la langue écrite seulement chez Cicéron, en poésie exclusivement, il reparaît pourtant dans la basse latinité où rutilus qualifie même des actes ou des idées. Dans k latin chrétien figurent des expressions comme resurrectio rutila (Max. Taur., Migne, LVII, 292 a), pietas rutila (Poet. aeu. Car. II, 657, 19, etc. 1 .

producteur et exportateur de pourpre. Il est invraisemblable, dans ces conditions, que l'on ait jamais donné le nom de (c couleur phénicienne>) à un autre colorant. Jamais pourtant purpureus et puniceus ne furent confondus, sauf 1mr les poètes dans leurs clichés. Puniceus ne fut d'abord qu'une nuance Fouge d.e la pourpre, celle obtenue ,par le buccin, semblable à l'écarlate et la plus éclatante, selon Pline, IX, 134 :

C) PUNICEVS

De ce mot aux formes variées (puniceus, Plaute, Men. 918, etc.; punicus, l'rop. HI, 3, 32; Ov., Am. II, 6, 22; Val. Max. n, (1) Gité d'après H. Blünmer, Di~ 1·oteParbe im Lateinischen; p. 4i5.

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arboris non admodum sole incocti, unde spadiéi et poeniceo nomen est. Il associe en effet 9oîv:~ (( palmier n et m&Bd; t( branche de palmier avec ses fruits )). Mais punie eus signifie originairement 1( pl'Ovenant de Phénicie n eL Poenicum est proprement la u couleur phénicienne n, comme l'indique Varron (L. L. V, 113, Purpum a purpurae maritimae colore, Poenicwn quod a Poenis primum. dicîlw' allata). La Phénicie était par excellence le pays

dat (se.. buccinum.) austeritatem .illarn nitoremque qui quael'itU1' cocci 1 . Les auteurs latins établissent une séparation nette enl.re puniceus et pu1'pura (Lucr. II, 830) ou -purpureus (Tib. U, 3, 58).

Pollux citait aussi comme vêlements de couleurs distinctes l'&Àounis,la -rro(,9u(>ket la 9wm:li;. Pu.nice-us s'est, par la suite, détaché de la pourpre pour désigner un rouge vif, de quelque colorant qu'il fùt issu. Apulée, dans la gamme des couleurs à l'usagr; des peintres, lui fait représenter le rouge (De mundo, XX, 334), tout comme dans l'arc-en-ciel Ammien Marcellin (XX, 11, 27) qui le superpose au 9(nm:ollç d'Al·istote (klet. III, 4, 24) et de Posidonios 2 • La différence qui. existe désormais entre le rouge carmin de la pourpre représenté par pul'pureus et le rouge écarlate tli puniceus est sensible dans Stace, Silu. tI, 1, ·132-134 : ...modo pun-icea uelabat amictu, Nunc herbas imitante sinu, nunc dulce rubenti Murice ... Alors que r;:wmxoü,, selon VV. Schultz 3 marque le sombre comme le clair, s'étend ·du rouge à l'orange d'une pa1·t, au brun et au noü· de l'autre, les emplois de puniceus confirment la constance d'une teinte rouge écarlate et d'urie saturation toujours soutenue, C'est le cas du sang (Ov., Met. II, 601; IV, 728; XIII, 887; Pont. IV, 7, 20; Stace, Ach. I, 308, etc.), des roses (Virg., (!) Cf. H. Blümne,, (2) Cf. W. Schultz, p. iH. (0) Ibid., p. 60-61.

Technologie..., t. I, p. 241. Das Farbenempfindungssyslem

der Hellenen,

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Egl. V, 17; fü~r., Od. IV, 10,-4; dont Columelle, IX, 4, 4, indique qÙe c'était le qualificatif usuel, comme :p_otret( les roses rouges )i•), des fruits d'une teinte vive et brillante (arbouse, Lucr. V, 941; framboise ou mûre, Prop. III, 13, 28) et de l'étoffe agitée dans le cirque deyant le taureau (Ov., Met. XII, -104)..

Woivd;étaiL, dans la poésie grecque, une .des épithètes du cheval .(Il.. X.."'{III,454) et du bœuf (.cpo1vpt6':l?tt,Bacchyl. II, 5; 9oivix6Vù)-.:os, lbid.J V, 102). Mais il était d'un usage plus fréquenL, puisque Philostrate le donne comme une des quatre nuances cou1·antes de la robe des chevaux : Imag. I, 27, 3, Àemtôi;,;ei;x,:i;l t,.,vOè_; x,d !J.D.11::;xœl9o'i~1;;. Eustathe explique son sens, dans IL XXIII,_45-L, ' ,,, par 1a cou 1eur des dt\a es : 9oln~,, Vi•T.o; o•" oµ.oz.(lou:; ) pour la robe du cheval. Or H est de près ou de loin, s'apparentent au rouge. Or, si /lauus comporte bien des nuances rougeàtres, elles ne constituent ni son· sens fondamental ni son sens habituel. Columelle, en qualifiant une variété de nüsin, l'oppose au rouge (III, 21, B, uel generis albi uel flauentis uel rutili uel purpureo nitore micanlis). Pline, IX, 109, affirme que, si l'on abrite de la lumière les huîtres perlières dans la profondeur de la mer, les perles ne rougissent pas (rufescere) avec le temps, mais cependant jaunissent {{lauescere). Sa nuance fondamentale n'est donc pas un rouge. Associé à pallidus (D'irae, 16) ou seul, il est éonsu,cré aux.feuilles qui se fanent; flauescere correspond alors à notre i.( Jauiiir il (Pline, XV, 121; XVI,-18; 19; XIX, 159; 176). L'emploi le plus caractéristique de {lauus concerne les cheveux, représentant 66 % des exemples du terme en prose, 45 % [1.$1"(vO[J.$'JOv l;rLvOOv ylyonv).

La poésie en use tout autrement. 3:z.ve6s qui en est le correspondant grec englobe toutes les nuances allant du jaune étincel~nt au jaune-rougeâtre 1 . Il est dès lors normal q~e, par iroitat10n, le terme latin ait élargi son sens.

I) Nuances-du jaune simple: Le jaune pâle se trouve pour la cire. (flauer~, Ov., iVet. VIII, 670; flauus, Ov., Met. III, 487; VIII, 191_3)ou l'ivoire vieillisSant (Ov., Am. II, 5, 39). • Le sa~le est fl,au_us (Ov., Met. XV, 722; St~ce, Th. IV, 744), flauens (Vll'g.; G. III, 350; Ov. Ibis, 47) ou flauescens (Ov., Met. IX, 36). Ces termes rendent· aussi le jaune trouble, in.ais brillant du fait de l'éclat de l'eau, qtii est l'apanage des fleuves limoneux. · Flauus est ainsi devenu l'épithète attitrée de certains fleuves Tibre (Virg., Aen. VII, EH; IX, _816)2 , Lycormas (Ov., Met. 245), Vulturne, Alphée, Acheloi).s, etc. On le rencontre même pour la mer jaunie par le limon, à l'embouchure des cours __d'eau (Pacuv., 1, '1, lymphis flauis; Enn., Ann. frg. 384, mannore flauo).

n'.

II) Nuances brunes : Le. sens de jaune-brunâtre, fauve, vaut surtout pour le pelage des an1mau_x: faons {Stace, Silu. I, 2, 226)_,lions (Stace, Th. IV, iM; VIII, 573), crinières de chevaux (Ov., Met. XIII, 849; cf. pour Chiron en tant que cheval, Ov,, Fast. V, .BSO, et pour h.1 crinière des casqu_es, Prop. IV, 4, 20). Ces emplois étaient aussi ceux de ta:ve-Oi;(cf. Il. XI, 680, for.oos !;a:~eb...-;Alcée, LXXXII, 14, l;a:v6riv11:&.Àüiv; Philostr., lrh.ag. I, 27, 3, ),eoxO..-'t"! .. xr.1.ll;:z.v60;xa:l p.efÀo:ç i-::z.l,po!v1l;SC. Ï-ri:;;;oç).

La couleur d'un teint hâlé .par le soleil est parfois indiquée p·ar flauus. Ainsi pour· le vîsage 11:rnilede Thésée,(Ov., Her. IV, {i) Cf. la liste de..ses emplois et de ses nuances dans la tragédie el 1a lyrique dans K. Muller-Bôré, op. cit., p. S9-90. (2) Cf. Chateaubriand, Voyage en Italie, Œuvres, t. XID, éd. 1830, p. ~6: J et. s~ présente avec une valeur achromàtique, ce qui n'est pas a JJrWtt le cas du mot latin correspondant, , La racine dont est issu pallere 1 a de nombreux repl'~sentants dans les langues indo-européennes, 2 aveq d~s sens d1ver~, mais tous colorés: gr. ,-0).16,; et véd. palitâf: (( gris il, gr. "ù 10 • (( livide, bleuâtre ll, lit. palvas (( jaune clair n, skr. pii,fal,ah (< ro~ge pâle n. Le trait commun à toutes ces nuanQ~i:\.est quelles ,~ont claires. Mais, soit que la racine elle-même. n'ait, pas ~xclu, l idée de c 1 . Aristote en fait l'épithète commune des végétaux (De col. V, 6.10 x11.l-rii µèv ôr.èç 'f"11çXÀwQIJ, ,;;&noov-.&vqmoµlivrov -,..o,.~W1:0vltr1:i) et c'est aussi c~lle du miel (Il.~• 636; ûd. X, 2~4; Jlymn. Henn. I, 560; cf. ff.a),:z),w9oç, Theocr. X, 26, pour le tcnit d'une jeune fîlle). . Pallidus sert également à traduire OO;u6,;. La idescrip~ion d'une sorte d'herbe dans.Pline, XXVT,162, habentes uuas floribus oleae similes, pallidiores tamen, est identique à celle de Théophraste, H. P. IX 18 5, xi:i;e,;ç6,; •.. xi:i.M.-r.ee ÈÀ!t.i:i;,; ~(lÛovO}x._961:e9ov 8.f:La traduction est la r:iêmè pour la couleur des coquill~s d'œut:~,. Pline, ">!-• 144 ouorum alia sunt candida, ut columbis, perdicibus, alia paÛida ut aquaticis, et Aristote, H. A. VI, 2, 2, 1:Wvµàv ylJ,(l Àeox& Ê.1 (cf. Cie., Tusc. IV, 12, ~8, et inuidi_ et maleu.oli et liuidi et timidi; Stace, Silu. I, 3, 1?3, liue~_temsatiram)_ et li-uere perd si bien toute valeur chromatique qu 1l se construrt comme inuidere avec le datif au sen, d' (i envier, jalouser n (Mart. IX, 23, 5; X, 37, 11; XI, 94, 1). ~ 0

l.e bleu de liuidus se caractérise aisément par rapport aux autres nuances de cette teinte, allant du noir au foncé, soit {(gris, gris-bleu, bleu nriiràtre, noir' n. Mais il ne se confond pas avec caeruleus, non plus qu'avec xmi~o5i;. Il est, a:u contraire du bleu franc de ces derniers, un bleu trouble et sale: Couleur désagréable, il fut postérieurement pourvu d'une valeur affective. A l'origine, il n'avait en lui rien de péjoratif. Un de ses principaux emplois en prose concernait les abcès et tumeurs du corps humain (Celse, passim) ou animal (Vitr. I, 8, 7, avec uitios11s). La valeur péjorative était alors dans les choses et non dans le Lerme. Elle a été largement développée par l'usage du mot dans la médecine et la religion. Officiant et médecin, dans un sacrifice divinatoire ou un diagnostic, ont tous deux à constater les affections d'un corps, humain ou animal, d'où _ils tirent des_présages de malheur ou de mauvaise santé. Cette prévention s'est dès lors attachée au terme qui, d'une façon générale, chez les JJOètes, rend une impression de laideur ou d'horreur, comme en lémoignenL ses emplois pour les p9isons, les animaux fabuleux, les Enfers, etc. Cette couleur et cette valeur affective se sont liées ~ux notions d'envie et de jalousie. Il faut, dès l'abord, remarquer que cette union ne fut pas durable, puisque dès le Moyen-Age, le vert était la couleur de l'envie, auquel s'est joint, depuis, le jaune (cf. nos locutions (( il est vert de jalousie 1i, (( il est.j_aune d'envie n) 1 . Teinte désageéable, le noir servait aussi aux Latins poW' l'Envie, avec ater (Stace, Silu. IV, 8, 16, atr'a lnuidia) ou niger (Sil. IL VIII, 290; cf. pour son venin, Ov., Met. II, 760; Sil. It.

Simp!e _tl'ansc~iption latinisée du gr. yÀri.oY.0;, le mot a une dou~le or1g11;e,poetique avec Lucr. I, 119, et technique dans hi langue des eleveurs de chevaux. Presque tous les emplois de glaucus ont. un correspondant dans ceux de y).rt.od~. C'est donc au grec qu'il faut recourir pom avoir le sens foildamental i (cf. Placidus, lac. Clt., item in equis aut hominibus glauci oculi splendidi poriuntur) ou {( aux yeuX vairons )) 5 . Si Virgile a préféré glaucuS, comme le dit Aulu-Gelle (N. A. II, 26, 18, sed maluit uetba uti notiote gra.eco quam inusitato latino), c'est d'abord parce qu'il y a opposition du .clair au foncé entre glaucus et ca.Muleus, mais aussi parce qu'il avait affaire à une expression technique répandue (cf. notiore) chez les _éleveurs latins et empruntée par eux aux éleveurs grecs.

sièeles qui séparent Nigidius,. mort Qn,45 avant J.-C., de l'époque. où. écrit Aulu-Gelle, si les emplois Se sont restreints· peut-être, le_ sens __ n'a pas évolué et ne peut-être que de >. En effet l'étymologie caelia > caesia, quoique fausse,.:p:mnifeste .l'existence d'un· rapport visuel entre caesius et la couleur du ciel et exclut le sens premier de vert. H. Blümner, _qui n'envisage que la poésie, le considère com.,, me usité en latin arc_haïque seulement 1 . Mais on le trouve encore au 4e s. dans Ammien ,Marcellin (XXV, 10, de Jovien, oculîs caesiis; x__xx, 9, de Valentinien, cum oculis caesiû). Bien qu'il s'.y relève dans des .portraits d'empereurs situés en fin de chapitre, ,com~e chez Suétone, il y a là utilisation d'un terme te'Chnique à sens précis, encore compris alors, et non imitation iittéraire. Caesius se dit .de l'œil humain seulement, exception-, faite des yeux du lion (Cat. XLV, 7, par imitation de 'YÀœux161,w,Il. XX, 1.72; Hes., Sc. 430). Correspondant à '(À,;z:uxWmçet, par suitè, épithète de Pallas-Minerve (Lucr. IV, 1161; Cie., De na(. deor. I, 30, 83), il est un .synonyme approximatif de glaucus dont les yeux sont justement un des emplois principaux et qui est un bleu clair s'opposant _à la nuance foricée de caeruleus (cf. Cie., l_oc. cit., caesios oculos Mineruae, caetuleos esse Neptuni). Le rapprochement avec gla.ucus peut se déduire de la comparaison de deux textes de Pline, V1I, 12 et XI, 142, selon qui les yeux qualifiés de glauci et de caesii possèdent la même propriété de briller la nuit. Cependant les ca.esii oculi n'étaient point du goùt des Romains. Ils figurent dans les signalements cocasses de Térence (Hec. 440, Magnus, rubicundus,

4) CAESIVS

Aulu-Gelle, N. A.. II, 26, 19, en fait le correspondant

du gr.

yÀr:toxW:r.iç:Nosfris a.utem ueteribus caesia dic_ta est, quae a Graecis yÀa:uxWm,;,ut Nigidîus ait, de colore caeli, Ç{ua.sicaelia. Il ne re-

jette pas l'étymologie de Nigidius. C'est donc _que, dans les deux Die Fm'benbezeichnungen..., p. 146. Waren die ROmer blaubiind? Archiv f. lat. Lex.,--XV, p. 540. Virgile expliqué par Aristote, Revue de Philologie, 1921, p. 234236; Une épithète virgilienne, Musée Belge, 1929, p. 47,.49; A la campagne aveé Virgile, p. 103~106. (4) Cf. E. de Saint-Denis, Des vocabulaires techniques en latin, Mémorial des études latines. Les Helles-Lèttres, 1943, p. 74. (5) A .. GoubealiX-H. Barrier, op. cit., p. 813-814: n L'œil ,dorit l'iris (1) (2) (Bî

èst d'un gfis cendré au lieu d'être brun ·est dit vairon. Gette dücoloration __ porte souyent sur un seul œil, souvent aussi sur les deux ,;,

crispus, cra.ssus, caesius; Heaut.

1062); ils sont un défaut chez la _femme aimée (Lucr. IV, 1161) et Apulée concède que, malgré leur nuance, ils peuvent être vHs (Met. II, 2, 9, oculi caesii quidem, sed uigiles) 2 . Pourtant les yeux bleu clair n'ont rien de· déplaisant et ne manquent pas de charme. Faut-il alors traduire par ({vert )) (A. Ernout, ad Lucr. IV, 1161, éd. Paris, Belles-Lettres, 1935) ou u verdâtre n (P. Valette, ad Apul., Met. II, 2, 9, éd. Paris, Belles-Lettres, 1.940), termes par lesquels les t~•aducteurs s'efforcent dei rendre une nuance de l'iris désagréable aux Romains, mais non à nous-mêmes ? Mais les yeux verts sont d'une façon générale assez rares chez les individus 3 et les oculi herbei de Plaute. Cure. 231, sont une création (1)

Die Farbenbezeichnungen..., .p. 156.

(~). Dans un portrait qui ne contient que des qualités physiques et où uigtles a pour but de compenser cet unique défaut. (3) Selon J. Deniker, Les races et les peuples de la ter1'e, p. 65-66, il existe trois. nuances fondamentales de l'iris : « ·claire (yeux bleus

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personnelle et volontairement comique. Par contre, èaesius n'est pas une exception. Jusqu'à Apulée, nous en avons relevé 9 exemples, mais guère plus de ni(ier et 6 seule]Ilent _de caer!'-leus-lus. . C'est un terme de la langue courante, populaire aussi, comme l'indique son usage dans Térence (cf. aussi Rhet. ad Her. IV, 49, 63). Les Jemmes aux yeux bleu clair étaient dites caesullae (cf. Fest. 340, 30, Rauillaè a rauis oculis, quemadmodum a caesiW caesullae). Ainsi, d'après sa correspondance avec glaucus et yÀ,xu~Wmi;, son opposition avec niger d'une part et caeruleus de l'autre, on doit reconnaître à caesius la valeur d'un bleu clair et brillant. Sa valeur péjorative provient de ce qu'il s'agit d'une nuance de l'iris étrangère aux peuples méditerranéens. Vitruve généralise le problème en opposant les peuples du nord, gentes oculis caesiis (VI, 1, 5), à ceux du midi, oculis nigris (Ibid.). Une situation presque identique s'était déjà présentée pour ru/us.

5) CYANEVS

Cet emprunt au, gr. l'.uixvoüs,une des couleurs pr~cipales dans Platon, Tiniée~ 68 c, a gardé le sens du mot grec qu1 correspond, en prose, à notre (( outremer ll, mais qui, e~.poésie, va ?u,,ble~ foncé au noir à reflets bleus 1 . Nous avons deJa remarque l eqmvalcnce des emplois de caeruleus. et de xuixvoüs. De xûixvoi;-u bluet n les botanistes latins ont fait cyanus dont Pline déclare que le nom exprime en même temps la couleur de la plant.e, XXI, 48, ln nomine et cyani color. Rappelant, comme épithète du ciel, l'origine et le sens premier de caeruleus~ il qualifie le saphir (Pline, XXXVII, 120) et divers oiseaux, l'alcyon ou martin-pêcheur (Pline, X, 89) le mérops ou guêpier (Pline, X, 99). Le sens de noir à reflets bleus est dans Servius pour les cheveux, Ad Aen. JY,146, cyanea •coma placent.es se. uiri). Martial en qualifie ironiquement le postérieur de Lesbrn, avec un jeu de mots sur les ·roches ·du même nom, XI, 99, 6, nimias ... cyanasque nates; cf. v. 5, gem_ina Symplegade. En dehors de Pline l'Ancien, le mot est rare, mais il a connu une certaine faveur dans ie lat"ih chrétien 2 .

ou gris), foncée (yeux d'un brun clair o~ d.'un brun foncé, dits noirs; et intermédiaire (yeux verts, jaunes, gris Jaunâtre, etc.) ». Les yeux verts ne représentent donc qu'une partie de cette troisième catégorie. (1) Cf. K. Müller-Borë, op. cit., p. 62. , ,-, (2) Cf. H. Blümner, Die Farb·enbezeichnungen ..., p. -~·1,s.

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6) VENETVS

Venetus, à l'époque à laquelle nous nolls limitons en principe, ne se rencontre que _comme une des couleurs des cochers du cirque, mais sans indication J)ermettant d'éclairer son sens (Mart. VI, 46, 1; X, 48, 23; XIV; 131, 1; Suet., Vit. VII, 2). Ce terme, d'abord réservé à un emploi précis et en quelque sorte technique, n'avait pa~, à la fin du second siècle après J.-0., débordé sur la langue courante. Le roumain cependant en a gardé des traces sous les formes vînat (( violet, bleu foncé, gris et vînataie u bleu, meurtrissure 1i (cf. Meyer-Lübke, R.E.W., § 9198). Son origine prête à diverses interprétations. Le texte de Juv. III, 170, ueneto duroque cucullo, permettrait de penser que les u Bleus )> portaient :une (( cape vénète n. Le -cucullus 'est ainsi souvent précisé" par un nom de peuple : c_ucullus •Liburnicus, Santon,icus, Bardaicus ou Bardocucullus 1 . Mais la pélerine à capuchon ·qu'est le cucullus ne devait guère être propre à la course attelée et les différentes repr~sentations des cochers nous les montrent serrés dans une sorte de justaucorps. D'autre part il ,est fréquemment fait allusion aux chevaux vénètes (dé~à dans Em., llipp. 231, 1t6lJ,.ou;'Evl,ix;; cf. H31). Les Vénètes étaient un peuple de Paphlagonie 2 et les chevaux cappadociens furent très est_imés des Romains {Claud., ln R1..1f.II, 31; Laus Ser. 190-192, etc.), mais à partir surtout du 3° s. après J. C. 3 ; il est dès lora düîicile de rapporter uenetus _aux chevaux asiatiques guidés par les cochers d'une faction. Aussi marquet-il primitivement avec plus· de vraisemblance l'origine des cochers formant une corporation particulière et venant de -Vénétie 4 • µ'unique emploi de uenetus ne permet pas par lui-nième d'1m déterllliner le sens. Heureusement l'usage du mot firiit par s'éten·dre, si grande était la place du cirque ;dans la: vie romaine. Son emploi comme épithète de la mer et du ciel (Tert., De spect. IX)_, de fleurs (Ven. Fort. VIII, i7, 13, avec prasinus) montre qu'il s'agit d'un bleu. Mais le désaccord des textes empêche d'en définir clairement la nuance exacte. En l'opposant à cyaneus, Cassiodore _en fait un bleu clair (Var. V, 34, 2, colorés suos muliifo,ria qualitate commutai [se. camaeleo·n], ut modo ueneta ... modo possit cyanea reperiri). Végèce, 1Vlîl. V, 7, rapporte que, dans la 1)

(1) (2) 1, 2-3), (3)

Cf. & Reinach, Dict. ant., s. v. cucullus, I, 2, p. 1577-1579. Il est curieux de· constater que, selon la tradition romaine (Lîv. I, les Vénètes d'Italie étaient originaires de Paphlagonie. Cf. A. Martin, Dicl. ant., s. v. equus, II, 1, p'.· 796. (4) HypOthèse admise, ainsi que la première, par A. Ernout-A. Meil• leL, Dict. Etym., s. v. uenettLs.

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marine de guerre, on camouflait en .cette couleur les voiles, les cordages et les uniformes (colore ueneto, qui est marinis flu'ctibus similis). Ce serait alors un bleu plutôt foncé. Il est _çl'ailleurs ·possible que cette ·nuance ait possédé plusieurs tons.

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d'une périphrase pour qualifier une variété de jaspe de cette nuance, XXXVII, 115, aeri similem. 8) FERIŒVS

7) AERIVS

Aerius n'existe pas au sens chromatique dans Jes textes littéraires, sinon de l'époque chrétienne 1 . On a pu hésiter pour Virg., Bgl. III, 69, _aeriae... palumbes, que Sèrvius, ad loc., interprétait il'on1meaerii coloris. Mais pigeons, ramiers et colomheS, par une sorte de convention, sont toujours blancs dans la littérature latine (s_auf Apulée, Flor; XII, 1). Aerius S'applique d'autre part dans Virgile, G. I, 375, aux grues dont le type général en Europe est d'uü gris cendré et -qui• volent fort haut 2 • Aeriae palumbcs s'explique en outre par la hauteur du nid que le berger doit ·atteindre et l'on peut rapprocher l'expression de celle de L_ucrèce, V, 825, etc., aeriae uolucres (( les oiseaux de l'air)> {trad. A. Ernout, Les Belles-Lettres, 1935). " Mais, du fait que le terme est absent des textes, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il n'ait pas ét_éusîté à la même époque; certains indices prouvent le contraire. C'était une des nuances des vêtements féminins grecs 'cités par Pollux (IV, 119, fi 11h ,çii:,v Yt>r,,,fuv\1-7).ÀÎv'I) ~ o:E~/v"I).se. Ko-01\s)°.'Ast>ostll~,; a des emplois plus "fréquents encore que .Ht>ivoc;, et plus variés, pour les montagnes, la fumée, la mer, étc. 3 . Si aerin-us et aerîus sont moins rares dans les textes de la littérature chrétienne, ils devaient cependant eXister jJ, l'époque classique ou tout au moins impériale, mais seulement dans le langage technique de la mode pour -la teinte de cer'tains tissus et, de là, ils ont passé dans la langue courante ·postérieure. Ovide, ,A. A. III, 173-174, cite dans une périphrase poétique une nuance d'étoffe de prix qui correspond à aerius, le u bleu léger d'un cief sans nuage 1) Aeris ecce color, tum cum ·sin_e nubibus aer, Nec tepidus pluuias concitat Auster aquas. En tout cas, ce mot, imaginé sans doute par les teinturiers, est réservé à leur_ usage, puisque Pline, qui ne rejette pourt;ant pas les mots de ce genre (cf. ferreus, corneus, felleus,,_etc.), use -(1) Cf. K. E. Goetz, Waren die ROmer "blaubli11d?'Archiv f. lat. Lex., XV, p. 527-528. (2) Cf. R. Jfüliard, L'agricultui•e _danS l'antiquit8, p. 44; 141; cf. He.), Je (; fourrage vert >1 au (< fourragé sec_n. De ·cette notation d'abord (1) Cf. K. Müller-Boré, op. cit., p. 49.

colorée, perceptible encorei dans Pline (XVIII, _127, uirens et flauidus; XIX, 159, de la menthe, aestate uirèt, hieme {lauescit), le chromatisme disparaît entièrement darrs Col9-melle, par exemple, où 42 emplois de uiridis sur 51. marquent simplement le contraire d'aridus, surtout dans l'expression uiride pabulum ou sous la forme substantivée uiride (déjà dans Caton, Agr. LIV, 5, nam µ,iride-cum edunt se. boues). Dans certains cas, seule ·l'idée de fraîcheur est restée, pour les figues (Celse, II, 26, 2, ficus etiarn aridae, sed magis uiricfes; II, 25, 1.; 29, 1.; IV, 1.9,2, etc.) ou l'argile insuffisamment cuite (uiridis limus, Perse, III, 22). L'huile d'olives non mûres est dite uiride oleum, par passage de l'épithète du fruit au produit que l'on en retire (Caton, Agr. LXV, 1; CXLV, 3; CXLVI,1, etc.). Hors du domaine rural, d'autres glissements de sens se sont produits. Le vert, comme qualificatif du feuillage et des jeunes pousses, s'est associé d'abord à la notion de u tendre n, parce que la plante naissante estl frêle et que le verL est une couleur douce à laquelle les anciens accordaient la propriété de reposer la vue (Sen., De ira 1 III, 9, 2). Viridis et tener sont parfois associés (Coi., De arb. XI, 1.) et l'opposition avec durus renforce cette valeur dans Tibulle, I, 7, 33-34 : Iiic docuit teneram palis adiungere uitem, Hic uiridem dura caedere falce comam. Les Romains unissaient les notions de vert et de printemps dans une étymologie commune, selon Varron, L. L. VI, 9, tempus secundum uer (se. appellatur), quod tum uirere incipiunt uirgulta. Aussi uirens 1 uiridis qual_ifient-ils souvent la jeunesse en sa fleur, comme épithète d'une jeune fille (Hor., Od. IV; 1.3, 6), de iuuenta (Virg., Aen. V, 295), de f'los (Cat. XVII, 14, .1tiridissimo nupta flore puella), renouvelant la formule /los _imwntutis. Il pel!-t s'opposer à canus, au sens figuré_ également (Apul., Apol. LXXXV, 8, uiridi pueritia, cana malitia) et même à canities, gui garde mie partie de son sens coloré, dans Horace, Od. I, 9, 17, donec uirenti canities abest I morosa). Un second rapport existe, entre la jeunesse symbolisée par le vert et la vigueur, rapport déjà vu par les Grecs. La tunique de Nessus tarit le sang d'Hercule, x_Àw~ô•1c,.îl-'-r.,;(Soph., Trach._ 1.055), principe de vie et de force, expression reprise par Sénèque, Oed. -297, uiridis ... sanguis. La violence d'une flamme est marquée par uirens (Hor., Epod. XVII, 33) et uirere se dit aussi des facultés de l'esprit : uirebatque integris sensibus (Liv, VI, 22, 7); tam senior sed mente uiret (Stace, Th. III, 453). Viriditas signifie d'autre part la dans Martial, VI, 68, 7 et Varron, Ries_e, _170,3, uitreae togae. Déjà à certains emplois pour l'eau (source, Apul., Met. V~ 1, 2,; fleuve, Col. X, 136; lac, Virg.,_Aen .. 759) on, pe11Je!1-trevoir la coexistence de la couleur et de l eclat. Apulee d~cr1vant un fleuve {Met. I, 19, 7, ibat argenta uel uitro aemulus in col~rém) fait une distinction chromatique entr~ ~es, deux comparaisons dont l'une serait, sinon, superflue. Le der1ve argenteus ayant une valeur colorée, on est tenté à juste titre d'op.l:'os~r t~ut naturellement la blancheur étincelante de la- surface hCJ1:11de a la ,rrofonde 11r verte des eaux. Mais, dans tous les empl01s p~ur I eau, •on ne peut affirmer absolument le sens de t( co~le~ ~e verre n. .n est vraisemblable pour la bile (Perse, III, 8) qui reurut les deux .qualités (uiridis, Celse, VII, 18, 6; splendida, Ho~-, Sat. Il, 8; 14_1), pour uJ)e nymphe marine, Circé, en tant que f1ll~ de 1 Oceamde ·Persé (Hor., Od. I, 17, 2D;_Stace, Silu. I,. 3, 85), et pour la che:7~lure des Naïades (Stace, Silu. I, 5, 16, uitreum .... cnnem). ~ uiri-

·!'P•

(1) Cf. Morin-Jean,_

Dict. ant., s. v. uitrwm, V, p. 936; 947.

2) HERBEVS,HEIIBIDVS,HERBACEVS Herbeus est dans Plaute (Cure. 231), herbidus et herbaceus dans Pline l'Ancien. Le sens est bien de (( couleur d'herbe Jl, mais l'herbe va du blanc jaunâtre des premières pousses au vert sombre des g1·asses prairies. Est-ce un synonyme de ({ verdoyant i> qui rend un vert riche et éclatant? Faut-il au contraire joindre à la nuance une notion de (( tendre n ? En dehors de uirens, uiridis, uiridans, nolls trouvons pour q11alifier le gazon ater (Pline, XVII, 33, mais pour de l'herbe de mauvaise qualité) et pallens (Virg., Egl. VI, 54; Calp. II, 32) et nous' avons signalé une correspondance entre certains emplois de pallens et de x),wpôç (cf. supra, art. palleo). Or justement \lile pierre citée par Pline, XXX.VII, 156, la. chloritis, est herbacei coloris. Un second texte de Pline 1 XVT, 88, fournit une indication; herbidus y qualifie la face inférieme plus pâle des feuilles de l'orme, du peuplier _blanc, d11 saule et du tilleul : namque pars inferior a terra herbido uiret colore. C'est une fois de plus le vert tendre du gazon opposé à celui plus sombre du feuillage. Ainsi, dans Pline, herbiclus, herbaceus se précisent par rapport à. un autre vert comme représentant une nuance claire. Cet auteur n'use donc de ces deux termes que dans un sens étroit, par nécessité scientifique, la description des plantes exigeant du botaniste de la précision dans le vocabulaire. Tout autre semble avoir été le point de vue de la poésie, qui use de ces dérivés ·pour rendre le vert luxuriant des prairies. Dans Sidoine Apollinaire, carm. VII, 39, herbosus qualifie une variété de marbre d'11n vert foncé, le {(vert antique 1i et marq11e dans Claudien une coloration plus vive que uiridis, pour l'uniforme des cavaliers barbares de Stilicon (ln Ru{. II, 109, herbida ... uelamina). Cette saturation du vert est péjorative chez Plaute, Cure. 231, oculis herbeis, dans le signalement d'un personnage grotesque dont l'autre ridicule est un ventre proéminent. L'effèt se concentre moins dans le sens coloré de herbeus que dans la vulgarité campagnarde de herba dont il dérive. La traduction de A. Ernout (éd. Les Belles-Lettres, 1935) t( co11leur d'épinard >) obtient le même résultat par un moyen identiqu·e.

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3) MYRTEV~

-Myrteus se signale par la diversité des teintes qu'il représente. Theil, s. v. propose : J :_ Deux textes, l'un d'Ovide (A. A. III, 181, Hic Pa']ihias myrtos se. simulat color), l'autre de Pétrone (XXI, 2, myrtea subornatus gausapa), indiquent que c'était là une couleur des vêtements. Myrteolus qualifie aussi le feuillage du cardon (Col. X, 238, myrteolo ... crine uiret). Il s'agit d'un vert foncé (cf; nigra myrtus 1 Ov., A. A. III, 690; Col. XII, 38, 1). 2) myrteus

bai brun n : Le sens de u vert )> est inadmissible dans les autres cas. Au premier abord, en tant qu'épithète des cheveux dans Tibulle (III, 4,, 28, stellabat Syrio myrtea rore coma), on pourrait, comme cela a été fait, songer à une tête couronnée de myrte {pour cet usage, cf. Hor., Od. 1, 4, 9); mais la question sera ·résolue qi.iand aura été déterminé le sens de myrteus pour la robe du cheval (Pall. IV, 13; Isid., Orig. XII, 1, 48). En cet emploi, myrteus trouve son explication dans Servius, Ad G. III, 82, vhoenicia.tos ·uocant -pressas, myrteos et Isid., Orig. XII, 1, 53, qui le définit myrteus autem pressus est in purpura. La seule nuance qui dans le myrte pourrait permettre ce rapprochement avec la pourpre,serait celle du fruit (( d'un noir bleuâtre un peu glauque 1i. Mais, dans aucun des traités d'hippologie consultés, nous n'avons relevé cett_e nuance précise._ Les variétés du noir ne sont au nombre que _de deux: a) noir franc, obscur, sans aucun reflet; b) noir mal teint, Lerne, roussàh-e au soleil 2. D'autre part, si cette teinte du fruit du myrte pourrait coïncider avec certaines nuances de la pourpre foncée à laquelle fait allusion Isidore, ell.e est en contradiction formelle avec le commentaire de Servius. La valeur de l'interprétation de ce dernier dépend de la créance à accorder à ses connaissances en hippologie. Or elles sont précises, puisqu'il mentionne

jusqu'à une nuance intermédiaire de la robe, albogiluus" entre albus· et giluuS (Ad. G. III, 82). Il sait d'autre part que glauCw qualifie non- la _robe, mais l'œil (Ibid.). On peut donc le suivre et voir en ni:iJ1·teus un rouge (cf. phoeniciatas) très foncé(cf; 'J!ressus; cf'. Pline, XXXV, 32, d'une variété de sinopis, pierre precrnuse, Idem pretium eius quae pressior uocatur et est maxime fusca). Nous pouvons alors distinguer myrteus ({bai brun n c'està-~ire d'un brun-rouge (( presque noir >i, de puniceus (( bal ordinmre, de couleur nettement rouge )) 1 . Il n'est dès lors plus d'obstacle ail sens coloré de myrteus (( châtain n pour la chevelure. Florus lui aussi qualifie à la fois les cheveux ·de l'homme (Virg., Aen. XII, 605) et le poil du cheval (Gell., N. A. III, 9, 3). _ Encore reste-t-il à expliquer l'aboutissement à ce sens à partir de la plante. A défaut du passage de u vert sombre >> à (c sombre n (cf. la traduction de Tibulle, III, 4, 28, par ({foncés comme l~ myrte ll, t:ad. Ponchont, Les Belles-Lettres, 1931_),On peut à la r1gueur, mars sans emporter la conviction, faire intervenir la seule partie de la plante dont on puisse ici évoquer la couleur l' u écorce rousse ii 2 . ,,

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(1) G. Bonnier, Flore, IV, p. 42-43. ·(2) Cf. A. Go_ubeaux-G. Barrier,- op. çit., p: 789.

,4) POJIBACEVS

Prasinus n'avait pas conservé intacte sa valeur étymologique, ayant été adopté du mot grec dans son sens général de {{vert foncé J) _ (cf. infra), et 7:1i_ridis pouvait le remplacer (cf. pour l:1 casaque d'un cocher de la faction, Juv. V, 143). C'est la raison pour laquelle Pline, voulant donner la nuance exacte d'une piel're ({ vert-poireau n, n'use ·pas de prasinus~- mais de porraceus (XXXVII, 160; 165; 173): L'origine en était en effet plus nette .pour ses contemporains et la valeur plus précise par le sentiment qu'.ils a:Vaient·,de la comparaison. Ainsi faisons-nous quand, maigre le fr. {{marron J> ou (( châtain ll, nous créons des périphrases plus précises comme u couleur de marron d'Inde n ou (( couleur de châtaigne )).

5) FELLEVS Pline expose qu'uri remède provoque des sueurs (c couleur de bile JJ, XXVI, 124,, sUdores enim· fellëos mouet. Il s'agit donc ·d'un vért foncé, mais en même t_emps brillant (cf. uitrea bilis, Perse, (i) Cf. A.. Goubeau.x..,.G.Barrier, op. cit., p. 792. (2) G. Bonnier, Flore, rv, p. 4.2.

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III, Sj splendida bilis, Hor., Sat. II, ~• 141). C'est sans ?"ucun doute une créatîon de Pline qui use aussi pour marquer cette nuanee d'une périphrase (XXXVII, 70, d'un défaut des émeraudes, uitium quod fellis colorem aut acris olei habent).

C) LES DÉRIVÉS D'ORIGINE GRECQUE 1) PRASINVS

Prasinus est la forme latinisée du grec 11"?&.ta'Jo,;dérivé dé ,.-9.icro" (< poireau 1). Son sens propre est donc de (( vert poireau n, c'est-à-dire d'un vert foncé souvent bleuté. Aristote, Meteor. III, 2, 5, le range parmi les trois teintes fondamentales de l'arc-en-ciel avec q.oiv1l(oüs et &1oo~y6,;. Dans le De col. V, 5, H, il explique comment les bourgeons, d'abord d'un vert tendre (;.olil811r;), s'assombrissent (1-'-.:À1"1.Îve,;81u) pour passer au _vert sombre {-;c~l'l.crouOfi~). Le latin n'a eu qu'à reprendre le terme en son sens général de (c.vert foncé n, sans doute par l'intermédiaire des fabricants ou marchands d'étoffes, puisque, sauf un exemple (Pline, XXXVII, 181, pour une gemme de Chaldée), il est réservé aux tissus. Couleur voyante, Comme n'os u vert-épinard )> ou (< vertoseille n, et malgré tout peu courante dans le vêtement, on le trouve chez Pétrone surtout (XXVIII, 8, ostiarius prasinatus; XXVII, 2, d'une balle à jouer, sans doute en étoffe; LXIV, 6, de l'écharpe d'une chienne de Trimalcion). Martial en fait la nuance d'nn éventail (III, 82, 11) et d'une robe de luxe (X, 29, 4). Son emploi était plus fréquent pour l'une des factions du cirque dont cette· teinte était l'emblème (Mart. X, 48, 23; XI, 33, 1, etc.; Suet., Cal. LV, 7; Nero_,XXII, 1). Prasinianus désignait le partisan des (< Verts n {Petr. LXX, 10).

quoise ii. Mais· Pline fait de la callaïs une pierre d'un vert pàle (XXXVII, 110, e uiridi pallens; suivi par Solin. XXI el Isid., Orig. XVI, 7, 10). Une périphrase dont il use oriente aussi vers un vert (optimis color zmaragdi, XXXVII, 112). Il s'agirait donc non du type général de la turquoise, mais d'une variété vert-émeraude; la callaïte ou callaïnite, ou peut-ê_tre _encore d'une autre pierre, l'aigue-marine. On peut ,en effet rapprocher la desc1·iption de la callaïs ùans Pline (XXJ n'est pas une plante que l'on puisse exactement déterminer,. Ses qualificatifs chromatiques sont variés : i-ubens (Virg., .Egl. IU, 68); caeruleus (Col. X, -iOO),niueus (lb'{d.),ferrugüieus (Virg., G. IV, 183; Col. X, 805), pw·vw·eus (Ov., Met. X, 2-13; XIII, 895), et l'imprécision des anciens en_ botanique ne nous pern?et paS d'affirmer qùe ces teintes s'applîqu~nt toutes ù la même classe (1

(1; Des "le1'mesqui dési,qnent le 'Violet dans l'antiquité,

p. _37.

(2) Ai'chiv f. lat. Lex., XV, 1908, p. 5/13-546.

R.E.G., 1915,

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florale. Aussi identifie-t-on la plante au Delphinium ·Ajacis, à l'Iris Gerrnanica, au vacciet 1, au glaïeul, et.c. Si la pourpre ianthine tire son nom de l'l'ov p.D,ocv (la uiola nigra ou purpurea), c'est parce que, dans la flore gréco-romaine, celte fleur était fa plus représentative du groupe. Or, parmi les nuances de l' ({hya-cinthe ·n, il n'en est pas une qui domine les autres, sinon le rouge ·sombre, nuance que marquait déjà ferrugi.neus. Une des nuances violettes de la pourpre était_ dite arnethystinus, du nom de la pierre précieuse. Puisqu'il existe une autre pierre d'une nuance proche, hyacinthus, pqurquoi les Romains n'en auraient~ils pas dérivé hyacintMnus, puis·anl leurs comparaisons dans le même domaine ? Rarement le sentime_nt des nuances s'affirme aussi finement qu'à propos frs rou,qe, russus > it.. rosso· rouge )) et russeus > esp. raja -{(rouge ~. tous trois d'emploi jusqu'alors fort restreint. Le jaune pouvait s'exprimer par d'autres mots que luteus, et flauus ou fuluus pouvaient à la rigueul1 le désigner. Or ni l'un ni l'autre n'a dans les langues romanes donné le terme gênérà.l. Ce rôle échtit à galbinus, jadis· de sens très précis, t( jallile verdàtee >), et limiLé dans son emploi aux éloffes: frs. jaune, it. gia.lla, roum. galbri..n. SémanÜqueruent deux courants sc manifestent donc, qui se compensent. La langue élurgil le sens. des mots pour trois faisons, soit pm· défaut d'un terme général (lute'Us), sàit en vertu de la tendance au renouvellem,ent (rufus devient l'égnJ de ruber- et cependant c'est rubeus, russus et russeus qui l'emportent postérieurement), soit encore sous l'influence de la poésie qui nivelle la vàleur chromalique des mots de sens distinct (/1..iluus.et flauus, puniceus et JJUrpureus). Par conlre, le vocabulaire s'accroît par création de dérivés surtou~, hi.en souvenl _poétiques, mais auxquels la _prose, quand elle est à leur origine ou quand elle les emprunte à la poésie, s'efforce ·de gal'dei' une signification Stricte. (
)); rus sus (Lucr. IV, 75, uela, au théâtre); nuseus (Pek. XXVII, 1, tunica), d'où russatus, cocher de la factio rùssea (Juv. VII, H4). >),

II) S'agit-il de laines ou de tissus de laine-non teints, l'adjectif est naturellement celui qui qualifie l'animal, c'est-à-dire la laine sur pied : natiuus {( de coulem' naturelle n ,- i. e. (( gris n (Pline, VIII, 191; XXXII, 74); pullus (pour le vêtement de deuil, Liv. XLV, 7; Vell. Pat. II, 80, 4j cf. pour la laine, Pline, VIII, 191), d'où zmllatus (< vêtu de noir, en deuil 1) (Pline, Epist. VII, 17, 9; Suet., Aug. XLfV, 3); leucophaeus 1< gris clair n (Pline, XXXII, 114, in panno leucophaeo), d'où leucophaeatus (Jlrlart. I, ·96, 5); baeticatus ) (Juv. VI, 5-19, uestés). _ Deux types de robes font supposer des adjectifs correspondants, callula ;( robe jaune-souci i~ (Plaute, Epid. 231; Non. 548, 24) et cerinum u robe jaune cire ii (Plaute, E'pid. 233; Non: _54.8,381 cerinum a cetae colore; cf. l'adjectif cerinus et les cerinarii (( teinturiers en jaune cire )), Plaute 1 Aul. 510). Mullèus s'était spécialisé dans la désignation de certaines chaussures (Caton, Orig. VII, 7; Vopisc., 4ur. XLIX). Ainsi le vocabulaire des tissus et du vêtement contient un assez grand ·nombre de -termes qui n'apparaissen~ pas ailleurs, aerius, amethystinus, callaïnus, cerasinus, conchyliatus, hedera • ceus, hyac'inthinus, ianthinus) 1nulleus, tyrianthinus, uenetus et :.cerarnpeUnus. Prasinm a peut-être d'abord été usité pour les

étoffes. On remarquera que la .plupart de ces .ruots (sauf conchyliatus, Cie., Phil. II, 2ï), appartiennent à la langue impériale. Le double courant de la technique et de la mode a donc incontestablement motivé la création d'une terminologie nouvelle pour rendre des nuances i'êlres et ·employées seulement dans un domaine restreint. IV) Le vocabulaire de l'agricult11re. a) La terminologie des rustîci Les auteur~ qui traitent de l'agriculture sont assez nombreux pour que nous puissions pren.dre: en considération l'existence de termes ..spéciauL Caton, Varron, Virgile, Columelle,. sans _parler de Palla_dius,-se 'complètent en .effet ou doivent à !leurs concordances. une autorité plus grande. i\{ais suffisent-ils ù nous donner une vue détaillée et une connaissance exhaustive dU vocabulail'e chro1:11aüque'du ,paysan ? A lire les .ouvrnges d'agriculture modernes ou de folk-lare rural, nous constatons notre ignorance d'une foule de termes campagnard_s. _Le paysan ne se livre pas et induit ·en erreur les enquêteurs en .répondant à leurs questionna.ire3 par le terme français au lieu du patois 1 . Peut-être sorn:. mes-nous, dans' une certaine mesure, plus favorisés avec ..les Latins. 'Ceux-ci, à l'orîgine du moins, cultivaient leurs terres euxmêmes~ ou, plus tard, surveillaient encore leurs propriétés 3 ~nal9:ré (1) Cf. A. Dauzat, La géographie linguistique, p. 10. (2) Cf. l'ane:date de Cincinualm, Liv. III, 26, g sq.; sur l'agricul-ture élétnent essentiel de la vie romaînB, cf. E. Paîs-J. Bayet, Histoire i:mnainc t. J, Des ·01•i_qine1,· ù. l'achèvement de la conquête, Paris, Presse5 Universitaires, iD40, p. 202. (3) Cf. la ·visile de Sénèque à sa .maison de campagne, Epist._ XfL•

leur installalion à la ville. Un Caton, fermier de- Tusculum, un Varron, gros propriétaire de la Sabine, n'ignoraient rien des chos.es de la terre. Ils deVaient parler la langue de leurs métayers. La langue rurale possédait originairement ou acquit par influence urbaine ,postérieure tles termes générâ.ux de couleur. A.lbus, nîger, uiridis, par exemple, sont communs à toutes les classes et à tous les métiers. Nolis nous .réserverons· donc seulement de déterminer ,quels mots sont propres à ce parler, soit entièrement, comme badius,. soit dans certains de Jeurs emplois, comme pullus ou /uscus. D'autre part l'agriculture n'est pas une technique uniformP:. Elle .diffère dans ses produits comme dans ses méthodes. Aussi avons-'-nous été amené à distinguer entre un vocabulaire de la langue des rustici, qui comprend même une terminologie spéciale 'des vignerons, !et un ;vocabulaire particulier -"deshorticulteurs et des éleveurs, gens que l'étroite délimitation de lems travaux obligeait à user de termes •précis ·qui leur. étaient propres. Un premier trait de la langue rustique est son aspect archaïque. (( Les mot.s relatifs au sol et à _ses·particularités, aux végétaux indigènes, aux animaux sauvages, aux vieilles coutumes agricoles offrent le maximum de fixité n 1 . Cela provient de la nature sédentair~ du rllral, mais aussi de raisons d'ordre psychologique. Il y a certainement ({un rapport entre le conservatisme de la langue rustique et cette espèce de paresse, d'inertie, d'avarice qui caractérise le ,parler du paysan 1) ~. Cet archaïsme se manifeste dans l'usage des formes dialectales rnbus, robew;, robius que n'a pu entamer le Lerme urbain. En second lieu, le vocabulaire cbromat~que du paysan est · essent,iellement utilitaire. La recherche du mot expressif n'e_st pas son fait.· S'il :le rencontre parfois, c'est pur hasard. Sa langue est généralement (( dépouillée, neutralisée n _3 , Il ne précise la couleur que s'il a besoin de distinguer entre deux ou plusieurs variétés. Il use alors souvent de comparaisons 4, l'association d'idées étant un mode 1'élémentaire de la pensée qui convient à son développement intellectuel. Ces· comparaisons sont curieuses, par ·leur originalité. Mais cette orjginalité n'est_ qu'apparente_ et n'.est pas volontaire. Elle provient de ce q_ue les empru_nts sont faits. à des o_bjets ou êtres avant- tout ruraux (asinusca, columbinus, murinus_, pici.nus).

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(1) A. Dauzat., La géographie llngu.isliqne, p. 172. (2) J. l\farouzeau, Uii trait du parlCT· nistique: l'atténuation, Bl,L., xxm, p. 3L (3) J. Mar.ouzeau, Ibid., p. 30. (4) Quintilien,/, O. VIII, 6, 6, cite des expressions métaphoriques du langage des paySans: sîtire, dît de la moisson; labomi·e, dit des fruits.

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299

298

a) Les qualificatifs du sol sont cinereus {Pline, XVIII, 34; cf. cineraceus, XVII, 33), signe d'un sol gras_ et fertile, selôll Col. II, 2, 14; columbinus pour une sorte de marne d'un grisbleuâtre {Pline, XVI, 43; 46; 48); pullus, dans l'expression pulla terra, nom donné d'abord par les Ca.mpaniens à leur sol {Co_l. II, 10, 18), qui désigna ensuite la (( terre noire n (Caton, Agr. XXXIV, 2; CXXXV, 2; CLI, 2; Col. I, praef. 24; III, 11, 6; Pline, XVII, 25; 36) 1 . b) Les qualificatifs des végétaux concernent presque tous la vigne, à la ;fois Te plant et le fruit. Ce sont asinusca (Pline, XIV, 42), columbinus (Pline, xrv, 40), cinereus (Pline, XIV, 42), cineraceus (Pline, XXVII, 44), heluolus {Col. III, ·2, 23; 21, 3-; Pline, XIV, 29; 32; 45), picinus (Pline, XIV; 4,2), rauusculus {Pline, -XIV, 42), rubellus {Pline, XIV, 23; d'où rubellianae uites, Col. III, 2, 14), uarianus (Pline, XIV, 29). Il est diflïciJe de déterminer à quoi est 1due la déno·mination du plant Ce peut être, pour rubilianus, à la couleur du sarment (Pline,.XIV, 23; Col. III, 2, 1.4) comme à celle du fruit~. Le raisin a en effet parfois le même qualificatif que la vigne: asinusca, Macr., Sat. III, 20, 6; heluus 1 Caton, Agr. VI, 4; XXIV, 2, auxquels s'ajoute atrusca, Macr., Sat. III, 20, 6. lv"itelinus précise une variété de saule, Pline, XVI, 1.77, Alteram nitelinam a colore se. salictam). Enfin l'expression olu:, atrum, le maceron, Col. XI, 3, 36; XII, 7, 1, etc., montre qu'ater était resté, au moins dans certaines formules, le terme désignant le noir. c) _La question ·des qualificatifs des fruits est plus délicate. Le paySan plante les arbres fruitiers communs sans rechercher amélioration ou nouveauté. Par contre des variétés sont sanS cesse introduites par les arboriculteurs qui font appel -aux espèces des régions voisines ou étrangères (cf. mala syrica, Pline, XV, 50; Col. V, 10, 19). Il semble qu'on puisse établir une ligne de démarcation entre ces deux_ vocabulaires grâce à l'origine des épithètes. Les termes latins marquant une comparaison commu- Ile ont toute chance d'appartenir à la terminologiè des rustici, alors qu_e les termes grecs témoignent d'une arboriëulture' plus spécialisée. Pour les poires, on relève ceruisca, Ma.cr., Sat. III, 19, 6, et testaceus, Pline, XV, 55; p_our les prunes, cerinus 1 Pline, XV, _41; 42 (dont cereus est l'équivalent poétique daris Virg., Egl. II, 53; Capa, 18); pour la ·figue albicerata se. ficus, Pline, XV, (1) Cf. R. Dilliard, L'agriculture dans l'antiquitê, p. 38. (2) Cf, H. Bîlliard, La vigne..., p. 312, :i::t.9 : « P"etit-êlI'C- ét:ait-ce une d!' _ces e:;;pèces à ,ius. l!'èS coloré et que nous appelons plants le"inturiers_ ,,__

70; pour l'olive albicera se. olea, Pline, XV, 50; albiceris, Ca.ton, Agr. VI, 2; -pour le concombre cerinus, Pline, XIX, 65. d) Les termes qualifia.ri.t le bétail sont plus variés: pour les bovins burru_,s-(P. F. 28, 9, rustici burram appellŒnt buculam quae rostrum habet rufum); fuscus, Col. VI, 1, 3; heluus, Varron, R. H.. II, 5, 8; robus, Fest. 325, 1; Juv. VIII, 155; 1·obeus, C. I:L., VI, 826, Uitulo robeo; robius, Col. VI, 1, 2; 3; pour les ovins fuscus, Col. VII, 2, 4; 6; vullus, Viti'. III, 3, 33; Col. VII, 2, 4, etc., et peut-être mfus, Pline, II, 230; pour l'âne murinus, Col. VI, 37, G, el-robius, PalL IV; 1.4, 3; pour le cheval badius, Varron, -Rfose, 183, 5; fuscus, Varron, R. R. JI, 7, 5 (pour la crinière), giluus, Varron, Riese, ·183, 5; Virg., G. II, 83 1 etc.; murinus, Varron_, Riese, 183, 5. Le vocabulaire chromatique plus pa.rticulièremm;i.t usité de.i, rustici pour le bétail et les produits de la. terre se groupe en quatre catégories distinctes. 1) En dehors des termes généraux, quatre mots ne lui sont pas spéciaux-, fuscus, vullus, rufus et rubellus. Encore ru/us est-il passé ·de Jeur parler dialectal à celui de la. ville. 2) Sont réservés à leur usage badius, giluus, robus, robeus et robius. L'origine dialectale de ces trois derniers est dénoncée par la. phonétique, comme celle de rufus 1 . Bad'ius eut d_ans le vocabulaire rural une telle importance que l'aire du gentilice Badius s'est étendue à toute l'Italie centrale 2 • 3) Les paysans avaient cl'éé toute une série _dedérivés fondés sur des comparaisons, asinusca 1 cerinus, ceruisca, cinereus, cinei;aceus, columbinus, helu·us, murinus, niteli.nus, picinus et testaceus. Ils sont formés à partir de noms d'objets vulgaires, les plus à portée du paysan,- animaux campagnards par exemple (asi:.. nusca, ceruisca, colmnbinus, murinus 1 nite.linus). Heluus, rattaché à !wlus 3 , n'avait plus pour les Latins de l'époque ·historique la _valeur d'un d(~rîvé, mais il avait dû être l'un des preroiers 1 -représentant la couleur -~.'ert-jaunâtre pâle des légumes naissants, une des sensations colorées les plus fréquentes pour un cultivateur. Deux suffixes sont plus particuliers à ces dérivés, *-inus daD.s picinus, cerinus, .etc. (à côté des poétiques pîceus et cereus) et -*sk- dans asinusca, alrusca, ·ceruisca.

(1) Cf. A. Ernout, Elé,m_entsdialectai1:c ..., p. 220-221. (2) Cf. C. I. L., pour la Campanie, t. IX• 400

dérivés d_e comparaison,

212-218; 270;

27(/; 2(19; 371; 4œ.

didactique diminutifs,

(exigences. de la), 228-229;

206-268; 358; 367; 378.

(poésie}, 266.

•.

398.

218.222; 256-258; 290.

'

pé.ri"iihro.Se;·287; 303-317. • personnalité de l'écrivain, 382-391. . préfixes (terlileS à) 222.-227: 281· 2-85· -

'



'

'

redoublement de l'expressîmr coloélargissement de sens; 203-204. rée, 321-322. élégie; 266; 327. -· rel~tfvité de la couleur, 10;· 55-56. éleveurs (langue des), 300-302. rel1grnuse '(langue), 80; 366. emprunts, 201; 23Z-235; 300. • renforcement par comparaison 319_ épithète (rôle stylistique), 351-352. 321. ' epopée grecque, 12; 17-18; 323; 326; r(!nouvelletnent des formules 370327; 333; 378. 371. ' .:!popéc latine, 272-280: 326"-327· 369; rupture des clichés, 345. 381; 387-389. • ' rupture des formules 352-353 évolutionnisme, 14-20; 162-163. rural~ (langue), 210;" 217; 296-300. familles de ,mots, 246-2.\9. formules, 26-27; 351-371; 373; ;m•~3?7: " scientifique " (lariguel, 285-288. sei"1no cotidianiis 288-29 ; 3fo. substantifs, 236-240; 246-247; 321-3~2. goùts chromaiîques des Romains·· substitu_ts, 317-319, • . 149; 2ll2-263; 295_;3-i5. . • ' suffixes; 208-212; 236-237. -gout rllls Romains pour la couleur, sym!J_olisme chrm_uatique, 260-263. 379-381; 389-391; 400-401. hellénismes, cf. imitation prunts. histoire, 283-285.

et

em-

de couleurs,

ljTique grecque, métaphorique

(influencé'- de .

396.

345-351.

3'23; 3M; 328; 3·7s.

(valeur

39\l-400.

.

la). .

202;

techniques {vocabulairesl, 291-296: thèmes descriptifs, 323-3 5. toilette (vocabulaire de la), 292-293. traduction (problème de la), 392- •

Imitation, 372-381. Inchoatifs. 243-244; 278; 290. Juxtaposition

technique

des termes),

36-38; 50-52;. 5ll-57; 68-6"9; 77-78; 146147; 175; 186-187.



tragédie, usure

278-280.

des termes,. 33; 315; 319.

variations de la co·u1eur 7-9. verbe, 241-241;',;270-2n; Z91Î. . vêtement [voc:abulatre du), 289; 296. •

,

,;

•',;

d

'

i ,.· 1

''

(

', i

1

RÉPERTOIRE DES THÈMES

ag,neau, 338. aigle, 360. ailes, 304. âne, 30. arc-en-ciel, 13; 100; 115; 152; 164; 18-i. astrrs, 338: 35(;_