Plomb Magique du Larzac et les Sorcières Gauloises
 2222036674, 9782222036678

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les sorcières grutloises MICHEL LEIEUNE avec

L.FLEURIOT P-Y.LAMBERT R.MARICHAT A.VERNHET

Ed

LE PLOMB MAGIQUE DU LARZAC ET LES SORCIÈBES GAULOISES

Dans la Gaule, en voie de romanisation, du l"'siècle de notre ère, la langue gauloise continuait d'être écrite, notamment dans I'exercice de la magie.

Une sépulture du Larzac, des environs de 100 après J.-C., vient de livrer le plus considérable de tels documents magiques : une tablette de plomb portant une soixantaine de lignes en écriture cursive; c'est le plus long texte connu en langue gauloise. Ce document nous fait pénétrer dans un univers de femmes se livrant à des opérations de magie et de contre-magie, et nous fournit, sur les corporations de sorcières dans le vieux monde celtique, des lumières inattendues.

Inattendu aussi, le degré d'évolution de la langue gauloise qu'il ressort de ce précieux témoignage.

PRIX : 60 F

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LE PLOMB MAGIWE

DU TARZAC ET LES SoRCIÈnTs GAULOISES

lDrIr0Ns Du c[Nrlx Mrr0M[ D[ Lt 15, quai Ànatole France

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Rt([xtc[[ 75700 PARIS

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LE PLOMB MAGIQUE DU LARZAC ET LES SORCIÈRES GAULOISBS

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Une rlouzaine d'années après que la tableLte de Chanrrlières aiL surgi (janv. 1971) d'une source sacrée en pâys arÿerne l\oi Ê,t. CeLt. XV-1, 1977. p. 156-l6tl). r'ient, de surgir (aoùt 1983) d'une sépull,ure en pays rutône un ilutre documenl nragique sur plomb, celui-ci d'une arttpleur rerrrarqutble. I3ien rlue conrportant, quelques rnutilations. le texte conserr'é (comptanL plus de I (,00 le[tres. et plus dc 160 mots) esl, désormais, de loin. le plus long texte srrivi du gauloi"s, et soutient Ir comparaison ar,ec ce qu'es[ llour le celtibère le grand bronze de Botorrit.a (dêcouverL en !970). Postérieur de plus d'un denri-siècle au plomb de Clranralières, le plornb du Larzac, datable des environ-q de

inal,Lerdues.

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el

100, se trour-e nous apporter des infornrations linguisLiques

précieuses

(r'oir p. ex. I'appendice). Mais (conrme pout

Charnalières) I'interprétaLion du docuuenI corüporl]e des diflicultés cunsidér bles. dont, on peut seulerrent espérer qu'elles serorl, âu fil du l,emps, au

rnoins partiellenrent ler'ées. « Plomb du Larzirc » esL la désignation cor)urodej parce que brève, que nous recorrmandons pour cel obje[ provenânI du lieu-dit. La \rayssière, sur la comnrune de l'I{ospitaleL-du-Larznc (Aveyron. arri de Millau, canton de \ant). à une quinzaine de km au Sud du site de La Graufesenque. Le plomb est conservé (comnre I'ensenrble des matériels de l,a Vayssière et, de La Graufesenrlue) au dépô[ archéologique de Millau. En accord alec tous les intéressés, il a été décidé, à l'auLonrne 1983, que la publicaLion serait préparée collectivenent. dans Ie séminaire de grantmaire comparée de ùIichel Lejeune, à lLr IVe section des Ilautes-É[udes. Avec ]ui (ci-lprès : \IT,) onI notarnnent, parl-icipé rux discussions (1984) Édouard

Bachellery. lirançoise Bader, Colette Bémont, Haymond Bloch, Léon Fleuriot (ci après : I-F), Pierre-Y't es Larnbert (ci-après PYL), Robert Marichal (ci-après RM). Jean-I-ouis Perpillou. Georges Pinault, Jean Taillardat, Âlain Vernhel, (ci-après : ÀV).

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2

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LEJEUNE

€t coll.

Oa trouvera dens ce qui suit : une note de l'inventeur (AV) sur la découverte eC le contrxte archéologique ; une étude paléographique par RM ; pour I'interpretation, une intmduction par ML aux principaux problèEes, destinée à eervir de cadrG aux discusgions du sémineire ; puis des suggeations berméneutiques plus perconnelles de LF et PYL.

M.L.

LA DÉGOI'YEBIE ET I,E3 DOITf,fDS ABOÉOII)CIQÛES À la sortie Nord du r-illaç de I'HospitaleLdu-Larzac, eu lieu-dit La Vayasière, un habitat gallo-romain a été depuis longtemp rtconuu par des trouvailles de surface et des sondagesr; le mobilier découvert attesté une ror s. au + ve s. A feible distânce au Nord de occupation de ce uicus du

de la grande voiê de Lodève ( Luleua) à l'habi[at, en bordure immédiate Millat ( Conilalomagus ), la nécropole du uicus a fai[ l'objet de fouilles de sauvetager qui, de l98l à 1984, ont dégage ll5 tombes, datant des deux premiers siècles de no0re ère. La pratique dominan[e est I'incinération. La sépulture consiete alorc généralement en un foyer funéraire, au creux d'une I

fosge de x 2 m environ, renfermant, dans la couche de cendres, des ollrandes déposéea avant ou pendant la crémation; après la cr{mation, uue poignée

d'ossements brtlés se Urouve recueillie dans une urne placée soit dans la fosse-foyer, soi[ (cas, par exemple, de la tombe 7l) à quelques dizaines de cm de celle-ci. La sépulLure 71t a livré uu mobilier assez riche, en particulier une . quarantaine de veses qui perme[tcnt de la dater de la période 9Gll0, Le plus grrnd de ces va.es (une coupe hémisphérique Dragendorll 37 de La GrauIesenque), brisé et brtlé dans le foyer, mais entièrement reconstituable, porte eous Ie pied, grevée à la pointe sèche après cuisson, l'inæription

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gollo-tumain. d. I'Awüon, 1e47,

p.7t,

3. LÀ publicqtlon do cêtte sépulturo pâr ÂV êrt €nvkegéê pour Callld XLIII,

1085.

l. A, Albenquo, Ino.nlditG.k l'archhlogi. i Goltia XXXVllt-2, r98O, p. 404-465.

467

2.

Collta

xLl.z,

1083,

p. 475.

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I,E PLOMB DII LITtzÂC E

3

gemma erl cursive lal.ine. \oter aussi la présence d'une bague de fer dont le chal.on en piite de \erre ar-ait parLicllernenl fondu à la chaleur du bûcher, bague dont le dianrèLre intérieur (14 à l6 rnm) serait trop petit pour un doigl, :rrasculin. À 60 crn dc la fosse-foyer se brouvait Ia tombe proprement dite, veo I'urnc cinéraire : petiL vase globulâirc à deux anses, à pâte orangée,

Iraul de 118 nrnr. a\,ec diamètre d'embouchure de llll nrm. En guise de rouvercle, soigneuserrent posés I'un sur I'autre, les deux morceaux d'unc plaque de plomb opisthographe protégeaicnt une poignée d'os humains lr

rù lés.

l-a plaqrre, d'une épaisseur de 0,9 à

1,13 mm, doiL u\.oir eu, quand ellc intacte, une for:re oblorrgue irrégulière, avec u e largeur max. d'envirolt 2(i crn eL une hauLeur rnax. d'environ [4 cm ; droite eL gâuche sc définissanl, pnr lr direction de l'écriLure, la plaque étai[ plus haute à gauche qu'à droite. l-e poids total subsistlnt est de 276 g. Le plomb a pris, avec le Lernps. urre

ét.âil,

r'olorltion grise blanchâtre. Lln texte en culsive lal,ine occupe les deux {aoes des deux rnorceaux dc la Jrlrrque. Le scripteur est passé d'unc face à I'autre en laisant pivol,er le plorrrb d'arrièr'e en avant (ou d'avant en arrière) et non de gauche à droil,e iou rle droite à gauchc)- Dès [e nettoyage, nous {vons établi une reproduction graphique e[ une prerrrière [ranslitération du docuruent, tlui ont, sen'i rk: |ase ru trar-ril ultérieur eL onL été rctouchées en fonction de celui-ci ; il rous a donc fallu instituer des désignaLions pour les dcux fragurenls e[. lrorrr les dcux faces; ces désignal,ions ont. été conservées par la suite, él,an[ culc:rdu qu'on doit, les Lenir pour convcntionrrelles el, qu'elles n'impliquenl, l)ns rrécessairement, l,el ou tel ordre de lecl,ure. -\ été appelé I le lragrnent le plus grand, apparlenanL au côté ou la 1rl;rquc est le plus hauLe. qui se trour e être, sur les deux Ïaces, le côté gnuche rlu document. -\ é1,é appelée 1 a la face rle I qui comruenco par insinde (el tornporte 1ti Jigncs) : 1 b la Ïace de I qui conmenoe par etic (el, cornporte 1ir ligncs). Pour I'irul,re fragrnent (r1ui conserve les oôtés droits des deux faccs),

l

i,té appelée 2 a. la lace dnnI le coltntencemenL est mutilé (ct, qui conporl.e lignes. plus une surcharge). 2 b l.r face commençant par aia (et oonportant a ussi 13 lignes). Lors de la découverte. Ie fragmcnI I étail- posé sur l'eû]bouchure nrônre ,sa face b vers l'urne), le fragment 2 par dessus l'aul,rc (sa face b ters le hru[). avec. donc, I a ct,2a en cont,act. Ce dispositif a-t-il ét,é, lors de I'r.rlrturation de l'urne. voulu (eL signifir:atif), ou forl,uitr, on ne peut, Ie dire; rJrr nroins (observation de iUL), s'il se conlirrrre (voir plus loin) que le lrrgnrent 1:J

L

I-es lâboràtoires du l\l usée du

[.ouvrc, ârrxquels Ia p]aqtre a é[é con liée pour exarllctl,

olll. âpprouvé ccl.l.e prudence, eL estimé qu'il nc conÿenâiL pâs de pousser plus loin

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PLOMB DU LÀTIZÀC

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MTCHEL LEJEUNE

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l Éltt réutilisé. on loil, qrr'il se LrouvaiL ô[re irnmédiatemenL accessible pour lc rér:tilisateur' (sans tléplacemenL de 1). Au urorrrenl de la trourzrille, )es deux fragnrents étaienL oollés I'urr à l'lrrlre par des oxvdatious métalliques et des concrétions calcaires. Les inscripliors. qui n'apparaissaient pâs, ont été révélées par un long ct délicat

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L'état de dégradaLion du métal a interdil, l,out lel,l.oyage chirniquea. En 1 b, en raison de la tragilité du support, on s'est tolonIairemerrL abs[enu de dégager en en[ier les lignes l0 à l3 ou I'inscription se devine sous la couche oxydée pulvérulente, mais disparaî[rait, en môme l,0rrps que celle-ci. Le point, lirral mis ainsi à Ia resLauration, I'illustration pJrolographique définiLive. ici utilisée, a été établie par le laboratoire CarrrilleJullian d'-\ir-en-Provcnce (clichés Chéné).

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nel loyage à l eau et au scalpel.

QuaLre observations nratérielles complémentaires peuvent être uliles à l'interprétal,ion tlu document : l) Il se rnanileste deux types d'écriLure. Le premier occupe la totalité de I a. I b. 2 a el, les sept dernières lignes de 2 b. Le second, plus profondénrent grâ\'é. ne se rencontre rlue dans le moL aia en surcharge à la l. l0 rle 2a, et dans les lignes 1 6 de 2 b. conuuençanL par aia. Tout donne à penscr qu un prenrier scripteur a grar'é la plaque en son entier ;un second interrient ensuite, ne prenant en ntain que le fragmenl2; après un début direcl, à la hrut,eur de 2 a 10 (aia en surcharge), qu'il abandonne aussitôt, il décide d'uliliser la frce b, v eflaçant en partie les lignes de son prédécesseur pour y grir\-er son texte. De fai[, une expérience que nous avons nous-même réalisée nronLre que l'elïacement, d'une inscription gravée en trai[s légcrs sur drr plomb lon oxydé est une opération presque aussi facile que sur de la cire. Cette nranipulation due au deuxième scripteur peuL expliquer aussi l aspecL très usé des lignes 7 et,8 de 2 b : il avait commencé à effacer un peu plus de surface qu'il ne lui en fallail,. 2) --\u borrl gauche des faces 2 a et 2 b subsistent encore par[iellemenl des éléments d'un trait sensiblement vertical, rayanL la plaque de haut en bas. lnl,erprél,ation incertaine. Trait de prédéÇoupage (à finalil,é purement méoanique)? Limil,e de colonne pour la disposiiion du texte (cette lirnite ayanl, ensuite, guidé la découpe)? La première hypothèse irnplique un fractionncmcnl, du plonrb antéricur à I'interven[ion du premier scripteur eL dest,iné seulernent à lui fournir rluatre surfaces de fnrmaL propice à inscription. T,a seconcle suppose que le premier scripLeur a opéré sur une plaque inLacte, el, a choisi de I'uliliscr dans le sens de la largeur en distribuant son [exl,e sur rteux colonnes, la brisure ull,éricure du plomb ayanL alors un caracLère purerrerrl, rituel. 3) Des [rnces de marl,elage son[ bien visibles sur le bord du plomb au début des ligncs 1a1, I a3,2âô. Un examen radiographique a décelé tl'autres meurtrissures rJc martelage épürses sur la plaque, Il sernble bien s'agir là de vcsl.iges du façonnage initial du plomb. t 1021

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LE PLOMR DU

LARZ^C

4) De petites cavités accidentelles de la surface il faut distinguer deux [rous volontaires faits avec une aiguille, d'environ I mm de diamètre, traversant le plomb de part en part, L'un a{Tecte le Iragment 1 au-dessus du d de adsa en 1a4, e[ dans le premier a de anda en 1b 12, Le second allecte le fragment 2 dans le a de onda en 2 a 2 et dans le second a de anan en 2 b 12. Ici encore on peut envisager et une interprétation matérialiste (souci de relier les deux fragmenLs couvrant l'urne par un fil les assujettissanL I'un à l'autre) et une interprétatiou rituelle (percemeut seul, ou percement e, ligaLure, ayant des connotations magiques). A.V.

t 1031

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MICHÈL LEJ DUNE

et

coII,

ETUDE PAI,EoGRAPHIQIIE CONSTITUTION DtJ DOCL MEN'f

,

Comme ÀV le signale plus haut, deux mains se manifestent, dans l'inscripl,ion du plomb, ['une en 1 a, 1 b, 2 a, et aux lignes 7-13 de 2 b, I'autre aux lignes 1-6 de 2 b. ML propose de les désigner respectivement par rl1 eL ,lf, d'une parL pour éviter I et, II, ou A et B, trop proches de nos dénominations des lragments (1, 2) et des iaces (a, b), d'autre part, pour évoquer la plus reûrarquable diIïérence entre les deux scripteurs :notation -m chez l'un, -n chez l'autre, de la nasale en lin de mot (voir plus loin), Que N soib inLervenu âprès M esL hors de doute. Ayan[ à inscrire un [erte bref, qui tlevaiL commencer par aia..,. mais sur un plomb déja couvert d'écriture par M, jl prend en main le fragment 2 et, le tenan[ à I'envers par rapport au texte de M, commence sur la Iace a dans ce qui esL pour lui le coin supérieur gauche (mais qui ébail, pour M le coin inférieur droii). Au bout de trois let[res (dont Ies traits se superposeti à t'écriture M). apparemment, méÇontent de l'imbrication résultante des textes, il repart à zéro, retournc le fragment (cet[e fois, lace b orienLée oornûre c]rez M), elTace les premières lignes de M pour dégager un champ qui, au jugé, doit lui suffire, et trace de nouveau aia. etc. Les scripteurs M et tY son[ donc intervenus à tour de rôle, dans ce[ ordre. prôbablement au moment des funérailles de Ia fosse 71, o'esl, à dire à une date (entre 90 eL 110) postérieure à ta tablette de plomb de Chamalières, aux [ablel,l,es sur cire de Pompei, et, à la majeure partie des bordercaux (sur argile encore crue) de La Graufesenque, tous documents relevant de la familles des cursives lâl,ines sur cire (l,racées à la pointe sur surface non rigide). Mais. bien qu'intervenanL à La Vayssière à une mème époque, les mains M et lY sont, très diflérentes l'une de l'autre. ,l{ est à peu près verticale, N esI inclinée à droite. M est plus habile, rapide comme on peu[ l'êLre sur une matière relativement résistante comme le plomb, énergique, souple, parfois maniôrée (cf. m, n, r) ; ce pourrait être l'æuvre d'un professionnel (cf. m, nos 1 à 3) ; c'es[, en tout, cas, celle d'rrn scripteur à qui l'écriture est familière, el, qui a su adapter à son tempérament le modèle scolaire. -tY, au oonLraire, est lent et maladroit (cÎ. b), reproduiL lâborieusement Ie type le plus élémentaire, semble n'avoir guère l'habitude d'écrire, Contemporains à La Vayssière, M ct .lü n'en appartiennent pas moins à deux générations différentes. À'paraît bien Ie plus vieux : ses a, ses I sont archaiques ; il emploie le d barré (équivalenL du « l,hê[a » de6 Lexl,es gallo5. Pour plus ample informaLion sur ces écrit,ures, on pourra se repo er à l'étude grâphique dcs bordereaux de Lâ Grâufesenque dont l'édition est sous presse dans I'un des prochâins suppléments

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PLOMB DU

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grecs et des bordereaux de La Graufesentlue) pour I'alTriquée /ts/, ainsi daus liOat. . .. 2 b 2. alors que JI ne la note plus que par dss (lidssatim, I a 5). ss (lissatim, 2 a 9) ou s (lisatim, 2 a 6). [,es Iins de moLs rre sonI rnalquées par des poinl,s que de fuçon irrégulière, cornrrre d'ailleurs dans Lous les textes contemporains ; points. chcz -1I : fréquents en 11, râres en 2a et 1b. absents en 2b7-li: chez -Y, trois cxeurples seulellent, dont un poûrl, llnàl de texte. Pas plus chez -lI que chez N les lel,tres ue sont liées (elles ne le sonl, d'uilLeu rs ,jaurais dans les écriLures sur cire). CLez -\', les lel,Lres se suivent, isolées coùrme dans un alphabet ; seuls. rluelques esprrces légèrement, plus larges lont soupQolner des coupures entre deux rnots. réputés pour cela dillérenl.s, nuis sans certitude. Chez -lI. les rlots, priraissent ssez souvenl séparés, à rléIauI de poin[s. par des esprces plus larges qu'enlre les lettres d'un tuême ùlot, ou répulé l,el, nrais cela n'esL pas svstéùrilticlue. eL Ile peuI d'àilleurs pas l'ètre dans les écril,ures où les lettres ne sont. pls liôes. l,orsqu'il s'agiI de lexles latins. l'éditeur sépare lcs rnols rl'lprès le sens sans tenir grlnd compte rles esplccs. Ici. la répétiliol de plusicurs rnols rlâns des passages différent.s rlu texte. eI un certain nombre d'identifir.rtions suggérées par les celListes ont, pu nous servir tle critères, .\joutons que les Iins de lignes. dlns la lresure oit elles nous sonl conser-

\'écs. n'tpportent uucune infornral,ion sur la clélinriLa[ion rles nrol,s : los rlcux scriptcurs pâssenL d'une ligne ri lu sui\ante sâns respecter nécessairenrenL llns de nrols ou lins de ,*rllahes. -\insi. chez -1,1. changemeot de ligne rpr'ès fir de mo[ : liciatim/ en I a i>. après lin tle sl llabc : licia/tim et 2 a 6li

2 a !)/ll). cl oours de syllabe ; nit/ixsiûtor en 2 a etc. ; do rlrême chez -\' : Ii0at/ias cn 2 b 2/J.

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sagiüont/ias en 2 â 8/9,

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F3ier qu'il ait fait, I'objeI de nonlrreuses r:onh'otLations entre paléo^ graphes el, linguistes, nous sollnles conscients de la part d'arbitraire qui subsiste dans le projeL de Lranscription ci-aprôs. notirùrurenL pour la lecture de Ie[tres (ainsi i et 1) ou de séquences (ainsi ni eI re) de tracé souvenL ambigu, ou ellcore pour la prise en corrrpte des espaces. \otre âpptrât rnarque, plus d'une fois. notrc embarras ; les philologues, 11ui. dlns les cas d'incertil,ude, écart.eruient uoLre choix l,rouveront, indiqutie dans cet apparat la probabilil-é que nous concédons par â\'ânce à un choix rlifTôrent.

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LE PLOMB DU

LÀRZAC

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§ecteur 1a

insinde . se . bnarcom bricto[ 2 neianom anuana sanande r[ 3 na . brictom . uidluias uidlu[ 4 tigontias . so . adsagsona . seu e[ 5 tertionicnim . lidssatim liciatim {i elanom . uoduiuoderce lunget 7 ['llutonid ponc . nitixsintor siI 8 duscelinatia inteanon . anuan I 9 esi . andernados brictom . banoI l0 flatucias . paulla dona potitiL ll iaia . duxtir . adiegias potil 12 atir paullias ' seuera duI 13 ualentos dona paulli[?]usI l4 adiega. mati r . alias 15 potita dona prim. [?1. ! 1

16

abesias l.

t

bnarcom, à cause de la courbure du

trait

précédant o, préférable

à

(ruais pourrait être une faute de copie de M pour) bnanom. -2,sananderf...: lecture sûre pour toutes les lettres sauf la dernière, mais, malgré la urutilation de sa partie basse, r plus probable que o. - - 4, tigontias : tigoritias possible ; entre adsags e[ ona. petil trail : interponc[ion (alors, fautive ?) ou accident ? â, tertioni-, mâis tertiore- seraiL possible I sur le cJ de -cnim, voir tableau -des leL[res ; liciatim : le petit morceau de plomb portant la finale -tim et le -t

l. 6, tracés qui figuren[ sur le dessin comme sur les premières photos, et que j'ai vus, a disparu depuis. - 6. elanom ou (avec i4, voir tableau des le[Lres) eianom ; lunget, mais luriget possible. 10, dona, mais (et aussi en 1a13, lalâ, 1b2) bona non exclu. .-- 11. potif... :ici aussi est Lombé un minuscule fragmenl, qui portait, le hâut du i qui ligure sur le dessin. - 14. alias ou (avec i4) aiias? de lunget à la

i1071

14

MICEEL LEJEUNE

Fig. 6,

et coII.

- Le sectcur

t1081

2 â.

LE PI'I.IB DU

8æteur

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I.^RZÀC



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l ..,. . sênit conêctosl... 2 .. ]onda bocca neoc. [... 3 .. ]irionti onda boca nef.. 4.on barnaunom ponc nit â ixsintor sies eianepien 6 digi ne lisatim ne licia 7 tim . nc rodêtim . biont 8 utu semnerom sagiti ont 9 ies seucrim lissatim licia l0 tim anandognem acolut I Il utEnit andognam I 12 de bocca I 13 diom ncl 4, au débuü : ion, pon, ton? 3, irionti ou crionti. 2, nenec ? - 6, 6, digi préférable à digs, câr s « plongerait » sous la cies corrigé en sies. crevasse. 8, sagitiont, cI. 2 b l0 : la partie supérieure du g n'est visible que sous certaius éclairoges. - 10, 11, -gnam evec un m2 à la l. 10, un m4 à la l. 11. 10, acolua, surchargé par aia (à l'cnvers, de maiu N), n'esf - bou[ à fait sûr. 13, diom : le i, légèrement convexe, esf €n peut-êl,re pâs surcharge sur un trait légèrement concave; peut-être le scripteur avait-il commencé un o qu'il aurait abandonné aussitôt qu'il se serait aperçu qu'il avait oublié le i ? Ou bien, à la rigueur, drom, evec perte du bas de r ?

t1091

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MICHËL LEJEUNE Ct

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COII.

secLeur I b.

t 1101

LA PLOMB DU

§ecteur 1

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c eiotini os cueti rufena casta dona i uonus coetic di ligenti r .

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ulatio.nicnom aucitidnimI aterem potiti ulatucia rat. banonias ne . incitas . biontutu in das mnas ueronadas brictas lissina. i seuerim licinaue . tertioni I

elabi tiopritom biietut u sesme' ratet seuera tertionena ne incitas biontutus ... dul anatia nepi ande incorsonda donicon. s incarata

sont, sûrs le u iuitial rle uonus eL le r linal de diügentir: mais après l'interponction , c n'esL qu'une possibilil,é incertrine (aussi bien, premier trait 4, après ulatio, interponction (alors, indue) ptutôt d'un e rnu[ilé. p. cx.). 13,

quc pet.lt

trait

- ; dans le dernier mol,, -nim

accidentel

prétérable à -rem;

-nim. un d (ou un b ?) dont, [e deuxième trait est abimé par une crevasse, mais dont j'ai cru apelcevoir Ia trace;sinon, o? - 5, en lin de ligne, après rat. basc de deux traits qui pourraient apparl,enir à un e. 6, en lin de ligne, in esl, la Iecl,ure lu plus protiable d'après le dessin el, les premières pho[os; rnais le petit, fragnrent qui porlait. ces let,tres, ainsi que ce qui suit lissin à la l. 7, est aujourd'hui perdu. - 8, tertionil... (cf. 1 u 5), mais on pourraiL lire tertiorel . . . . 9, elabi ou (rnieux ?) eiabi avec i4. - 10, le plomb n'auLorise que tertioneûa ou tertioleina (rnênle si c'est une {aule de .rl1 pour tertionicna). ll, en Iin de ligne, du ou bu. 13, incorsonda ou incorsorida. - 14, -donicon meilleur que dorecon. ava rt

t1111

18

MICIftrL LEJEUNE

et

coII.

seca{ 1 aia[-. ? nitia 3 iasud

de

{ aatû

5 oeslir tl oeirr

{

rTl /À t+/''bokbd > -bùkha, n'avaiL pas, en général. alteint le stade du /ô/ ; d/ on ne doit pas écar[er Ia possibilité d'un nrc,t

latin lrocus, I Ell' 162. bricto 1 a l, brictom 1 a3, brictas I a 6. On a reconnu ici un radical qui exprirne l'iriée r, d'illurrrination », rle « magie » ou de celle qui l'exerce, la « magicienne » ; le mo[ est apparenté à brirtia, à Chamalières, au nom .Blirln, Briclo, Gal)ia 8, l5â. On a dejà conrparé I'irl. briclil, notanrrnent dans ia Lorica aLtribuée à Saint Patrice. 'l'hes. Paleohib.II, 3ô7, 8, et protégeanL conLre les : brichlu ban ocus gobann appareuLé au

ocus druad' contre « les magies des fernmes, dcs forgerons, eL des druides ». Le mo[ se [rouve en composiLion dans le nom du rêve :irl. sualn-bhriochl bceL. hun-ure, avec àre r rnagie », plur. àreou ; on peut pcnser aussi au v. bret.

l»ith DGVB

9O.

trlÇ

1I

.ii

I

br

cicena 2 b 1,

-

C'est sâns doute un trom propre ; on compârera Tlarli Carro Cicino CIL XII 356, lcs Cicinettse.s C,lI-, 9110 a, l'épiclèse Cicollus;le lat, cicarus est emprunté au gaulois. Le radical se retrou\.e dans gall. cr'g, bre[. Àig « chair », mais le sens ancien peut, avoir été ( muscle, Iorcc ».

d

Pour la linale de derce, on doit oiter L'cuele, .lliîie, pour oellc de d.ercos le gén, oganrique I uacallos, bien que dercos puisse représentcr aussi un acc. plw., de 'ùerco(n /s. Quanl, aux sens, deux sont plausibles : c,,/ le sens de « oavité oculaire, cavité, trou ». ct ü/ aussi « tonrbe » quiest Lrès souvent celui de I'irl. derc, DIL, D 33. ùIoins lréquent, et ceci esL curieux, est le sens de «æil, regard ». Une prernière lecLure de R. Marichal eb A. Yernhet était uodtmoderce lungel, plus tard corrigée et uocLLti uotlerce /rrngel. Toutefois, le n est de graphie exLrêmernent conrpliquée dans cc texte et la seconde lecture nous paraî|, d'explication lralaisée. La premièrc donnerait urr sens parLiculièrenrent séduisant ici : uo duno-derce « sous le [unrulus dc la tolrrbe ». Ce radical derc- est panceltique : irl. derc déjà ci[é. v. bret. et moy. bret. dercÀ, adjectif « évidenL, r'isible, beau» ..., gaulois derco «æil», EC 14,64.

I

È t-

-*

dercela6,dercos2bfi,

diligentir

I

b 3.

.ta

Er

-

.!

.F

ç1

iI IT aE

ciC

.}[

Nous rlévcloppons ici une hypothèse de M. tsrot, par[anL de l'idée qu'en bril,toniquc [e radical dlig- del'itl. dligirn « j'ai droit à, je méril,e, je dois » , . .

lt42l

P.!

LE PLOMB DU

It'il e\iste un Eÿent venir

lio

rdjectit

l-

doux, mou, car. à cette «

üriuÀ

+

à

üucca n'est «

r- en eénéral, Ité d un mot,

LÀRZÀC

I am en[itled to » I on pourrait con sidérer diligenlir, d'un plus ar,cierl 'dligentir, comme l'exact équivalent de l'irl. dleglair « sont mériiés », mais ce peut être aussi un déponent,, comme dans Milan 36 a 29, rodligestar, préü. 3e pers. sg. passif. On auraib airrsi ;. eiotinios-cu el (ic) ... uenus-co elic tliligenlir ( que l'elTort-ci et le souhait-ci soient atteints, O Rulena Casta » ... mériLe », moy. gàll. dlgaf «

dona

I a13, 1a15, Ib2,donicon1b14.

Le vieux cel[ique avait un nom ldonios de l'« être humain

-oation », de arl apparente E- rjo a déjà Seiat Patrice,

I xus gobann da druides ». -in-bfuiochl, :i au v. breL.

L

fi9 r chair r,

rlc

de dercos

GSt un acc,

., le sens de rseot celui h -ns de ÿcrhet

était Toutefois, le

I b lait

Lb

:econde

uu

sens

tombe

».

f-bre-l. derch, l{ ô1. :

frdée qu'en

,idoiso...

» (répondant

à gr. 106vroç) que M. Lejeune a reconnu dans l'iuscription de Vercelli, avec une iuitiale complexe qui ensuite s'est réduite à d-. S'il y avaiL moyen de

justifier l'absence du sullixe -io-, dona s'expliqueraif, comme signifiant ( femme, épouse r, et I'adjectif donicon signilierait « qui à trait à I'homme ou à la femme dunoderce

».

(?) 1a6.

Lecture incertaine, mais dont on a évoqué (sous derce) I'interêt; pour le sens ici de duno-, on pense au rapport entre ftaas eL dùnum, IEW 263. duscelinatia

s Cicino CIL I- cr'carrrs es[

49

esL souvent devenu *delig- en brittouique : irl. dliged, mais gall. moy. d,glget ( deLLe », bret. ÿarn. delé (au lieu de dle, gle en KLT), bret. del/il « droit, à,

I

a 8.

Ce long mot est composé de dus- « mauvais », v. irl, do-, v, breL. do-, moy, gall. dg-; puis vienü -cali, forme d,e 'kailo- « présage, augure, ; 'duskailo-, puis dasÀéIo- correspoud à l'irl, do-chél till-omen », avec le radical cé, { augurium », tandis que le gall. hy-goel vient de 'su-lcailo-, à Lravers une lorme intermédiaire 'su-këlo-; rappelons ici que Su-cellus possède une variante Su-caelus qui met en cause l'étymologie traditionnelle de ce nom. -nalia esL l'exact correspondant du gatl. moy. neit, mod. noid « sauü » et ( §orf ». Nous âvons souligné, GYB 379-380 que le I sau[ » et le { sort » sonL liés dans les langues brittoniques : gall. Ilaa, breL, lamm û saut I et ( sort r, moy. gall. drgc-lam, moy. breL. drouc-lamm « mauvais sor| », irl. léimm « saluL », ling im

«

ie sauLe » ; si bien que les Lingorres sont plutôt les « chanceux

que les ( sauLeurs

»

; car leur nom est apparenté au v. alt. gi-lingan, à I'all. ge-Lingen «rélssir ». A. Partridge, Eigse, 18, 26-37, cil,e des exemples ou te saub est lié à des rites de passage. Il semble que nalla peuL être un pluriel neu[re de 'nalion, eL dus-kêli- un génit. sing. Une traducLion libterale de »

d.uscelinalia seraiù donc

«

les mauvais sorts du présage r.

1a2, la6,eia2a5. « pour ou par elles », « d'elles » : malgré des approximations de graphie ou de lecture il semble bien qu'on ait, ici, des formes fémirines d'un mème eiabi 1b9, eianom

pronom, sur quoi IEW 282.

t1431

r'()

MICH

EL LE.IEUNE et coII.

eiotinioscuet I b 1. Nous ne sornmes pas du tout sûr qu'il s'agisse d'uu nom propre. le seul norn masculiû de la liste, car les noms masculins cornrne Polili n'apparaissenL que pour préciser I'identité des femmes de cette Uste : d'auLre part, aucun nonl upptrenté, de près ou de loin, n'est réperborié dans Holder; enfin eiolittiosaul . . . esL inLercalé entre des nons de femures au nominatif. Urr

e\elnl, II,rl,ler

nonr supposé Eiolittios, au norninatif. n'aurait que faire daus cct,l,e énunrération. Nous pensons que c'esL une graphie atec ci pour yod, reste pcut-ôl,re de l'ortlrographe grecque comme ertopou/ieuru, et dans Coreizs/ Su-cariLts,

ce

Orgeleiuslorgelia, etc., Holder 2, 1.110-1411, graphic que l'on reLrouve en ÿ. brcl. lweiamlhoiarrt, edeiruLeliclecliunet, Iloeianll Iloianl, dIlB 23. L'enrploi du 0 dans ltræ0,li1alia, dans cc Lexte, montre que l'influence greoque n'étail; pas totalemelL elïacée, Ceci pernret de rûpprocher urr 'iofunlos des norns gaufois en iotu-, iolo-, iolo-, Ellis-Evans, Gi,-\' 2l l-215, de l'irl. ll « zèle », du sanshr. yolnri « effort, peine, ambitiort », ÿoirna « qui s'elïorce », « amhitieux », lClI/ 506-â07. On [rouvera dans GP-\' les références à lotu-tir. lolui-rb, SetluarLo-iotuos, loLacabo, Iolo-tt o, eLc.; eiolinios-cu et (ic) semble ôtre coordouné à uenus-co elic. Nous traduirions eiolinios par « eflor[, tenl,ative, reclrerche

,1

aussi.

I

a9.

Il

senblc que c'esL une forme \erbale, Se pers. sing. du verbe « ètre » comrne eôôi « est, », -EC 14,44i-448; cependanl unc seoonde persorr[e, peu dilïérente. n'est pas impossible: nous aurions donc une conjugaison imrni «

je

suis », esi

'frionti

«

t,u es », edrli

«

il

est »?

2 a 3.

ÉtanL donné l'équation ll a lucias-f]atuc ias, il est vraisernblable de r-oir ici ' uriottLi, de .«,rlonli, qui correspondraib au bret. nro).. grueonl, greottt « ils Iont», à nroins que l'on ne pense à gt'r,ionl « ils couserrt,, lienL, piquent,, attachenL », sens possible dans un texLe de rnugie. Cf. le moy. bret. groysorrl « ils altachèrent », Gwéuolé, r'. 91J2. -ias. dans ligonLias, saoilionLia.s, rridluias est. plutô1, uue désinence rle génitif singulicr, de nonrinat.if ou d'accusatif pluriel qu'un pronom fiminirr; dans liïaliat uolson nous lisons plutô1, liOolia saol sott clue 'li1alias uol sott.

incarata 2 b

] rtr.

qtl inti

Il r,1ui

et ,l

urr

r:r,li, li le I,rrt -

illl' lrrlL (

it

i,

t

rrnr,

inco:s 1 (.i r litar.- E 1r

li,

r';

.i

un. j,u:

inda: I i

».

erionti(?) 1a9. Pcut-ê[re à lirc /rionli (à quoi on se reporLerâ)r urais ir.ionli est possible esi

incrtas

15.

Le rudical correspond à celui du gall. angànlol« I hate, dislike ». GI,C /.;l ; I'alLernance des formes en ar?- e[ in- issues de 'r.r esL obsen'able en celtique antique conlinental cor ùre en bri[tonique. On l'a dit EC 17, 148, avec des 11441

insinie s I-- rs lll ,jlr: I r-'. . inte:nor!

Il *:: 'ii ral,i..,u (e _-:

liciatia-l

L-

i,

-ln,i,:-.i.:

Licir.t.t. tou t .-r « jei-- i" ctllt,lr- I E(-

t1

1..

«

lait ,i-

((

li L,, rj,

I r, r: baLl,:: i.

rt lr r:-

LE PLOMB DU exemples comme

tlolder 2,

a

LC.IIZÀC

51

n-dedion!in-dedii, etc, On rapprochefi) i,tcqrata de lncarus,

1.18.

1b6 el, t b ll. Deux fois, cc nroL est précédé de ne;la coincidenoe de forme avec le latin ud irtcitas rà I'extrêrne, jusqu'au boutr peuL ôtre fortuite; si incilas esL ccllique. on peuL penser à une formaLion composée d'un préfixe in- r dedans r et d'un radicul cdl, lu i-môme comparable à cil-bio à Lezotx, EC 17 ,l4l-142, rudical qui exprinre l'idée de « réunion », bien atl,estée dans le gall. cyd, cydio, le breL. kejan, l;ichen, e|c., dc 'Àil-i- ; incilos peut simplemeni être la forme ancienne du gall. moy. gjkyl, mod. gnghytl « LogeLber », « ensemble », Welsh Gramrnar 438. composé de gn- eL de cgtl.

incitas

incors I h 13. Ce nrot signifierait « lernrere sclon une hypothèse de P,-Y. Lambert citant Ii. Ilamp. EC 18, 113;le radical cor'- esL pan-celtique, mais la multipliciLé des mots riillérents ou des sens diflérents de ce radical rend possible urre foule d'hypothèses. ÿoir DGVR 117-ll8 sous cor 1,2eLi). indas

I

b 6/7.

Voir

onda.

1a l. Lc plus sinrple

insinde. se

le v. irl. ür sin « ceci,r, GOI 304, LEIA F. llader, .\rnsterdam. Studies 4, 37 ; il faut cil,er aussi --e «là ». Insinde.se signilierait r en ceci ici». esL de comparer

S l1 1. de 'setn4he,

le bret. sea. se,

internon I a 8.

Il

senrble que ce mot,, écrit peut-êl"re inleanon, soiL de graphic erronée : inlel qui est at,testé (Endlicher), dérir'é compa-

ce seraiL un dérir'é du gaulois

rable au

lrt.

irrleurrs.

liciàtia 2 b5, liciatim I a5. 2a5, 2a9/10 et licina-ue 1 b7-8. Le dossier antique du radical /ic- esL immense ;cI. Holder 2, 206 et suiv. : Anbi-lici, Arc-lica Licoios, Liccoas, Âr.xrou(zotepoü) (Le Lech), Liciniacum, I.icirilla, I-icinus lal. licina-ue), Licnos, eLc.l c'est pourquoi il n'es[ pas du touI sûr qu'il s'ugisse d'un mot latin. On pcnse à un sels général du sens de ( jel,er, lanccr » (ici : un sort) en se rappelanl, que lancea, Àcyri,a est, un mot, celtique passé en latin (lEll'8112, sous la racine '(p)lâk, '(p)lèk) ; on a rappelé, IiC 17 , l2l-122,la parenté d u bret. moy. er-lec-gue: « prê|, » avec l'irl. oir-Iicud « fait de prêtcr », id. léicim « je laisse » eL « je je[te » i ici liciolia signifieraiL « lunccuse ou jeteuse de sort » ; acr:us. liciolim. Un radical '/iÀ « dévier », d'une rac. 'leik, lElÿ 309, 669, est rnoins probable ici, bien qu'il soi[ atlesté dans le gall. llullgo «Lo fall, to tire, [o faint», ct le bret. r-ann. Ioegein «dér'ier», l.oLh, RC 12,37O. t

r4sl

,r2

MTcrrEL LEJEUNE

et coll.

I â t, lisatim 2 a 6, lissatim 2 a 9, 2 b 1l eb lissina- 1 b 7. Le radical lidss- qui apparait dans ces mots sous des graphies diflérentes est explicable diversement, bien qu'il s'agisse d'une opération magique; le dossier antique es[ mince : citons lislas à Botorrita, EC 14. 43O, Lissina Galla C I L lll lO:121, Lislenüæ C I L \ 3179 eL Lislinae, tardil eL incertain, [Iolder 2, 242. On peut penser : aJ à I'irl. liuss « exécration » mais l'on aurait alors '/fssu ; àJ à l'irl. less « soulagement, remède », mais on attendrait alors 'lessu- : c,,l au nom du «fort». irl. anc. Iis, v. bret. 1is, gall. llys, urais le sens n'es[ guère probable ici. Signalons plutôt d,,l Ie radical du gall. llgsu « reprobare » (tes[es), avec le rodical du rnot pan-celtique gualifiant ce qui esl] « iûdéniable, sans défaut, sùr, légal » .. . irl. moy. d{-les, v. bret. di-Iis, di-lcs, gall. di-19s. Dans ce cas, lidssalim seruiL I'accus. de lidssalio « réprouvante » et lissina « action de réprouver ». Bien qu'il ne soit pas atLesté en celtique, signalons eJ le mot v. ht. all., v. sax., v. angl. lisl « habileté, prudence », gob. lisleig «habile», IEW 671. Mais d'auLres hypothèses sont possibles; cf. irl. ,rili6 « tresse », et uussi « cheveux, crêLe de vagues » DIL T-311. -. tidssatim

lunget

I

a 6.

Il laut peut-être joindre

uo. . .lunget « place sous. fournit, procure, aide », avec un radical lung- comparable au gall. go-lltng « fournir »'puis « procurer,

vider », irl. fo-long « Lo support, sustain », gall. ellung, trl. in-loing. Ce radical se re[rouve, sans le -n- infixé, dans un radical /og-, celui du gaulois/logan/ « tombe », écrit lokon, v. breL. -cob-loenl « ils placent » DGI.B 219, guo-loelic « placé sous, caché », bret. u:rod. go-loet,

matir 1a 14,

et, sans doute

[m]atir 1 a 12, fm]aterem Nomin, et acc. du nom de la « mère », irl mathir.

I

b ô.

nectæ?

DI et nrl -

tL

neclo;

,

brtt nec 2l Cer

au

'tocü

'nerro- (t

dono'7.r

2

nepoo

Leâl]c.

sg_ a

sall- cùr lrl. t3l_ nes 2

ba

(rD r fomre ù

nit--

ltari, ni-lr.rsi* sisnilie.t ésalenrcd

ne

En

6, 1b

ll,

négation de phrase. En 2 a 2, 2 a 3, ré[ablir sans doute onda bo(c)ca ne iepon. En 2 a 6, trois fois ne + accus. en -im. Faut-il, de plus, isoler ne dans la séquence ponne anlumnos'l Peutrêtre combinaison ancienne de rre âvec ( êLre » dans nes man, ci. loncnamon (Cham,). C'est le mo[ « nom ], v. irl. ainm -n*- permet de

considérer

ce

changement comme très ancien (ce que supposait, déjà K. Jackson, Ecrly Britain 414). Pour un v. br. enuen voir El. Ccl|. XIX 199. Le changement -nm- > -n*- est un ca8 particulier d'une tendance plus générale : la nasale labiale au contact de toute sonantæ semble avoir eu la même évolution, Pour -mn- voir barnaunom plus bas, et les réIérences ciLées iüü. Pour -rrn- citons Bormo --> Boruo (d'otr Bourbonne, Bourbon, avec I'évolution normale de -rg-, lat, cutuus 1r, coarôe) mais currni (rbière », Et. Celt. Xÿ, l, 97 f. xoupg.r, Dioscoride) fait, exception, en face de (gallo-) laLirt ceruêcia, r cervoise », de 'kerm-. Pour -lrn- voir uddluios I a 3. Traduction possible : « verse ce charme de femmes (ou Ie charme de ces femmes) sur leurs noms r. sao ander/na

I

a2/3.

,4nde- « au-dessous », isolé dans gaul. ande-dion (Cham.), forme un dérivé andero- (gén. pl. brialia anderon Cham. « la magie des Enfers »?) et un autre dérivé onderno-, exactement comme on a lat. inferus eL infernusOn peut hésiter entre un sens propre (« les noms ci-dessous ») €t un sen§ religieux (r infernaux »). Nous preférons le sens propre ici, car plus loin les 72.'tr,nod'rprôsF.O.Lindoman,ThebipleNpûsenlalionofschtùoinGrueh,,.,64-96.

tls7l

li{

MrcHEr- r.HJEü}n

cr

coll,

lrêr[es Ielln)e$ seronl, désignécs par rlrûs ueronanlos (n1rr'às l énurnération) : fenrnes r:i-de-ssus » ('l), Son est sans doul,e l'élénrent obserÿé dêns r'. irl. sain adj. «p.rrliculier. spér:ial » /'srrrri-), dans gall. grla,lran « sépcr'é, à part », cL aussi dans Ial. si,r{r « silns » et ses correspondanLs. .\-1, or ici Ia prép. ou l'âdj.? La Jrrép. serait .onscr\1ie à l'initiale rle,s adr'. locâu-r ctl dl- de I'irl. (r'oir en dernicl lieu ]976 16,1-1(iir) : ccs a.l\. mirrquent la provenalce. -\hlqvis[ ZCP \\\V ll es[ rernrrrluable de rel,rouver ici srrrr devanl, une indical,ion rlc lieu. nrais arljeclirale cel,te fois l,san anilerno setait, l'équivalenL d'irl. anls). «

brictom uidluias

l'üIlrirrs

esl,

I

llf i rlÈ, ,1.:i

,l-r r,F, ads

'll

I

l',i

a :),

un qénil,if de lh. en -( ou err -iri. Conrure on

la ru

poul

dnuana,le -u- peut leprésentcr un âncien-m- : il csl, donc possitrle dor.ontparer lc nrinr tle la prophétesse intelrogée par \Iedb àu débul, de la .[r,rin, ledellr t1r. i. de 'l'irilraa : -m- > -(- aplis -l-?) i déri\'é rlr{rsc. Feidlimid. Ce serait, rlonc lc ttotn de la « tnagicienne », sur le l,hrlnre verb, 'ruir,l- « conniiitre ». (lui rlonno d'aillertr; le gttll. gu:ydlttrtfgln'ir1rlorr « solcière », et le norrr du « clruirle »

',lru-u'itl-s « rlui connaîL bien

»?s.

seua l

I

n rtl

\|

uidlu as /tigontias so I û li/.[. T'igonlius, cerlainernenl, ar:cordé au prerrrier ridluins, sc présente corltur] le gén. 1. se. d'un prrl.iciyrc présentTr drr rerbe rlui reÿienL plusieurs lois plui lrrin. rri ii:rsinlor I a 7, 2 a 4/r-r, cf. peut-êl,rc aussi -digs 2 a 6. {)n se reporteni r'r I a 7 pour la reclrerche tlu sens de ce t,hètrc. .So. dénronslratif, déjà connu par rosirr. §osio voir ùI. Lejeune. l,'l- Cell. \\rl I 1980 r-rl -ill (qui suppose ussi efsro sur lc plat de Lezoux). On a probalrlcrrrenL ici un ncutre so(d). at ac(ord ltec briciom cornure sujel et prédical d'une phrase nr»ninale, «ceci (est) un chirrnrc de rrragicienne... ». Il serail tentanL de donuer deus désinences dilTérenl.es aux deux rrânilcs[ations du thùrrte rrirlla- : si le prctr. ier es[ un gén. sg. en -ilrs- déternrinÉ 1,al

Ie part.icipc liootlias, le second, intcrposé enl.re eux. pourrait êtrc I'objel rlu partililre. à )'acc. pl. (uidluas). .\rec cette bvJ-rothèse. on trirduir;ril.

7jl J. Ttlillrr(l.rt sisnrh' le sLrlll\. r -l- drrns gr- eià)iiq ll'o}i 1127,. L n esl pt's s'ir ,trr-or trrissc cornpurcr irl. nrod. /iol/ral " a ttlirl, hâg or golJlin iPelcr O (:onncll , pour ' lc,trx,l l ôtÿrnologi(r dt \\'. l-clûrnnn tZCP YI lf,ô, pîtâlt lrès â\enlu,éc. 71. Irorrr ln lorrnâtion d'un pârlicipe lénr. en -i»II- aü licu de -{rli, coInpllr.r l. lrùtnomilno illr.rso dLr lxtjn, oir 1. I,i- â supplânté lc m, rrl-. T ironli.rs cûprulltr li, \olc1h lhrlrnlltirluo ar ùrasc lin. Àrlre e\. (lo pârliripo léminin, sârilirnlia$ lpeut-êtro .l rrn âLrlrc câs ! c 8/9, 2l) 10. lrl(,\roD d(,s lhèml.s {,n -i-: londu(r avec celle des th. {rn -ld {qui or' so L un râjerûrss,,tDr'Dtl; lcs dorrr: flo\ions oDt !rn gén. sg. cn ids tris anoio 1'l'hurn., Gr. 187). Pour une I)ossilritila -i1,r voil en rternier liee F. O. I-inileman, Ér. Ccll. XIX l5t. Lcs pârtrcip€s pnis?Ills âclils Do sonl conIlüs qlle sous fornrc de resl,es lossilisés, substântivÉs, en celtiquo iusulârre : \oir \ endrles, ,re$lscâ.il, SDrrrrer l!li)5, 229 s. Mâis lc $aulois tl pr âvoir urr réritàl)ll, I)îrticipe â\0c r'ocliorr vcrbàlr. tl

s8l

: ùt(n)na'!) nc sernble guère possible. on pourraiL songer soi[ à un hypocoristiquest de drolir'(mais comnrent, unc rnème femme pourait-elle èLre drrrlit.de V. et rlotw de P.. en ô?), soiL (en suplrosant la diphl,ongue orr déjà réduiLe à a à la dal,e du lexte) ù un Lerme 'tlorrtur. lui-rnême issu dc 'domn-86 plutôt quc esb

de'doPn-86.

Lr diflicultê est augnentée pâr I'incertitude louchan L ]a forrne du complénrenl de dono : pour les nos 2 eLô, dona Polilil. do(n)a Paullii-. on scraiL LenLé de considérer qu'il y a lacune. éLanL donné la forrne du no i, dono l\'iniusl, et du no ll, dona | )notrus. Donu esl, donc suivi d'une forme en -ius ; cell,e désinence ne peul, guère être rlue l'aco. pl. d'un dérir.é pa[ronyruique en -io- ; l'acc. pl-. cornme il arrivc en r.. irl. et. semble-|,-il. en gaulois môrne, marquerait I'appartenance à un groupeET: Lraduction provisoire de dono Pûmius : « rrourrice chcz les enfanls de Prima ». Co-etic. urelic pourraient êLre des formes renforcées de elic avec Ia prép. Aom- « avec ». /ro- devant, voyelle ou semi-r'ovelle ou rn Elic lui-même est une fornre de eli (La Graulesenque) sullixé en '-Àf,.e/. ne ircitas biont-utu. (s)in/das mnas ueronadas brictas I b 6/7. La parLicule ,re est-elle positive ou néga[ir.e ? Peut-êl,re positive avec nodcvenu ne- comrne lo- devienl re- darrs rcoddas (r,ase d'Àrgenl,on),

8-1. Cf- v. irl. da « lille i, dans qLlclques \P lf)a Dergde, gcn. sg. ; ,d cfh,ro€ch - ingen dâll, fiC XV .132 ; ,a lll ( la ItUc muette ,, etc,l âulrc expli(jâl ion, O'Rahilly, EfII.\l 128 s, 85. ( héril,icl, succcsseur»:nl. IÜ-donun -i- (normal pour un verbe thématique). Sens approximal,if : « je lie . ,. leurs bouches », « et que leurs bouches ne parlent, pas » (ne, connecteur -lne négation). nef . ?. ] / pon barnaunom ponc nit/ixsintor sies eia nepi an/digs 2 a 3-6,

Si mot coutplel,, nepott. soiL ' nelt4o- « rnorl, » (thème en -u- l,hématisé), soif plulô|, 'ne-h*o- « aucun », indélini fréquent à l'iuitiale en celtique insulaire et servant courammenl d'antécédent aux rclatives. Le mot semble revenir au génitif dans nepi. barnaunom : parlicipe médio-passif ert '-nttto- ), -4no- (même trail,erneoL que dans (tnuand; st)t des phénomènes analogues en Italie du Nord, voir [I. Lejeune, B§I XLIX, 1953, 41 s.) ; thèrre verbal üarnu- « juger » (gall. barnu, barnal'), de 'bh1'-to-mi, forme seL de la racine .tfier- «porter» (c[. E. Hamp, Cellica Xl68-75). On peuI hésiter sur le genre (masc. ou neutre) et sur la voix (passive ou moyenne) :«juge»? «jugement»? «jugé, condamné »? Eu touL cas le mot indique nettemenL un contexte judiciaire. On aurait pu envisager de her: barnaunom à betionti ( ben', acc.'g'"tr(a)-tp>'hetren> bein; Èén. 'q'",rrr. > rrrrrri) é[,ail, assez différenl de celui des tlèmes cn -d pi)ur riclrapper aux allérations anulogiques dc ce dernier, Lesrlites altéraLions (inf'luelce des l,hôrncs en -i) sont peuL-êl,re à assigner ri rrue plrirse très anciennc du proto-gaélique. à un uronrenL où'-ù ('Lenci) el '-o ('loula) él.aierrt errcore dislincts en finale absolue.

«

lln lait. deux arguments ont été alancés er fâleur d'un ancien'-err (non '-ûr) de Io décl. à I'acc. sg. (/;O/ § 296) : qu'on ait üein e[ rron .'àirr. ioil et non "lrril, Mais Ie second exenrple appelle la nrêrne explication que le lrrerrricr;ce nonr de Ia « volonté » esl un ancien 'lo1». ressortissant tru pel,il groupt, des thèn]es elr -d.

d7 On notera enlll l'éLrange appréciation de r\ri!:\À comme nonrin. sE. i)insi. e\pressénrerû. CCCG § 290. (;O1 § 296) rlans la bilingue oganriquelalirre CIIC 362: si l'épitaphe lltine s'énonce âu nonrina[if. col]lle il est

nonrral f-{I'17O,all,l FILl.1 (,'I'.\'.1(;,YIJ. l'épitrphe ogamirlue s'énonce (cournlc lolrles les aul,res sans exccptinn) au $énit,it (-srronlcls tsu;uxÀ r:lr^-r(i\l):apposé r\ l'inconteslable génitiI -\\'ITorriiris (reconnu cotttute l,el, GOI. il,id.). lc rnot « Iille» doil être. Iui aussi. entendu aù génilif, donc lu lrarlitionnelle l-ient à l'idée que le génitil devrait ôtre ici en -ios; c'est une Iois. encore, nrécorrnaîl,re la spécilicité des noms en-ri(en l'espèce. 'cti-qena). Ccpcndanb, t.ô1, dans 1'hisl,oire rle l'irlandais, des rnoLs irrégulicrs oomûre lol ou ittllett oût tendu. sous 1'action de I'analogie. à ôtrc largemenL récupérés par le paradigtre de prerrrière déclinaison.

,tI)I)t:

-\'

DI: .v

.

l-a poLerie [etrnel lJû de Ia (iraufeserrque est, égarée depuis plus d'un rlerni-siècle, et, Ie graflil.e qu'ellc Jrorte n'est éludiuble qu'à parLir du cliché Herrnet. heurcuscrnent, fort net (p. ex.. I-ëponl, pl. lX). - Le sccond moL t93l

xorrs n'ÉryuotoclE

Elp. d'ua tFpe

Er. Ien ttffiiI Èla

Hrr:

cÀuLoIsE

91

a d'abord été lu (par Hermel,, et après lui) luritus. - Lecture une première fois améliorée par R. Marichal \CRAI 1971, p. 204) en lubitus ou lubites,

ce qui orientait vers la racine *leubft-; d'un verb e * lubh-yo- on a, par ailleurs,

à La Graufesenque et à Banassâc, un impératif présent 2e sg. luüi et un subjonctil présent 2e sg. lubiias (Marichal, iüid.) ; de ce même verbe « rimer », M. Lejeune reqonnaissait dès lors en laàilus une 3e pl. de prétérit (-Léponl., 1971, § 16) et L. Fleuriot, préférant lubiles, y reconnaissait une 2e sg. d'optatif moyen (.É1. Celf. XVI I, 1980) p. 123). - Une nouvelle amélioration de lecture m'est obligeammenI communiquée (1984) par R. Marichal : c'est, firalement, luàilias qu'il faut lire. I1 pourrait alors s'agir du gén. sg. d'un mot 'luàilo de première déclinaison, en rapport, avec * lubh-go- « aimer » : soit nom d'action (comme, probablemenl,, *briAla, ro-smerta, etc.) «amoris», soit (plutôt?) participe passé féminin « amatae ». L'estampille du potier Germanus, au revers, situe ce nouvel exemple de génitif en -ios dans le troisième quart du aler s., c'est-à-dire une génération environ avant le document du Larzac,

l:sr XI. L.

iti ûi, 'üla.

rL

rdit L +f-

i.lcsl -t ;ET

rùl.

rh F

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ELIC

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l-ua

hé -ot

t94l

TÀBLE DE§ MATIÈRES Pages

Ls

Pr,oùrs DU I-ARzÀc. 1

l0 24 24 26 28

3l 40 44 61

AppnNorcu.

La prenière déclinaison cel[ique

85