106 8 16MB
French Pages 954 [964] Year 2012
Linguistische Arbeiten
193
Herausgegeben von Hans Altmann, Herbert E. Brekle, Hans Jürgen Heringer, Christian Rohrer, Heinz Vater und Otmar Werner
Danielle Corbin
Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique Vol.1
Max Niemeyer Verlag Tübingen 1987
CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek Corbin, Danielle : Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique / Danielle Corbin. - Tübingen : Niemeyer 1 (1987). (Linguistische Arbeiten ; 193) NE: GT ISBN 3-484-30193-7
ISSN 0344-6727
© Max Niemeyer Verlag Tübingen 1987 Alle Rechte vorbehalten. Ohne Genehmigung des Verlages ist es nicht gestattet, dieses Buch oder Teile daraus photomechanisch zu vervielfältigen. Printed in France. Druck: Atelier National de Reproduction des Thèses, Lille.
Que soient
ici
remerciés
contribué à l'élaboration Merci thèse,
Chevalier,
m'a soutenue,
dont les cours à l'Université m'ont
initiée
de diriger
dans
III qui
me fournissant à
mes
d'étude ; à Bernard Al,
Martin
Hietbrink
; à Florence
Goyet
pour leur
le
domaine
et Francis anglophone ;
ont accepté
de travailler
ainsi nombre
de matériaux
parents
et leur aide
et
mes beaux-parents
à
Jean-Jacques
Toute
dans le cadre
l'Université exposé
ici,
et de sujets de discussion ;
pour
leur
soutien
affectueux
logistique.
Un remerciement pour m'avoir
Dell,
morphologie
Saillour pour ses observations distanciées ; aux étudiants de de Lille
ont
cette
conseillée ; à François
de Paris VIII et les travaux de
à ce domaine
technique
qui a accepté
encouragée,
pour des échanges fructueux assistance
divers,
de ce travail :
à Jean-Claude
et qui
tous ceux qui, à des titres
particulier
à François et Stéphane, mes enfants,
souvent servi, non sans complicité, ma gratitude
tous les instants, et à constituer
à Pierre
pour le temps qu'il
l'index lexical.
de ses commentaires je suis entièrement
Corbin
patients
de terrain pour
d'expérience.
sa collaboration
a consacré
à relire
ces pages
Bien des aspects de ce travail et sans complaisance.
de
résultent
Il va de soi que
responsable des erreurs qui peuvent persister dans
ce qui suit. Sans ceux que j'ai de ne pas les citer
ici,
nommés, et bien d'autres qui me ce travail
n'aurait
pardonneront
sans doute pas vu le jour.
D. C.
I
TABLE
DES
MATIERES
Table des abréviations et symboles
XV
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : CONTRE UNE MORPHOLOGIE DE L'EVIDENCE
9
CHAPITRE 1 : PRELIMINAIRES 1. Quelques exemples
11 11
1.1. Maison / maisonnette
11
1.2. Carpe / carpette^ / carpette,,
12
1.3. Roi / royaume
12
1.4. Humour / humoriste
13
1.5. Païen / paganisme
14
1.6. Jeu / ludique
15
2. Le "réel" lexical CHAPITRE 2 : LA FAUSSE EVIDENCE DES MATERIAUX LEXICAUX 1. Les dictionnaires
16 21 21
1.1. Le fini et l'infini
23
1.2. Le rare et le fréquent
25
1.3. Le régulier et l'idiosyncratique
28
1.3.1. Constitution des macrostructures
29
1.3.2. Constitution des microstructures
31
1.3.3. Renouvellement des dictionnaires
34
1.4. Le figé et le mouvant
36
1.4.1. La doxa
36
1.4.2. Les dictionnaires et le changement lexical
38
1.4.3. Le lexique évolue-t-il?
40
1.5. Lexique linguistique et lexique lexicographique 2. Les locuteurs
44 46
2.1. Les voies d'accès à la compétence lexicale
46
2.2. La prétendue non-fiabilité de la compétence lexicale
49
II
2.2.1. La prétendue hétérogénéité des compétences lexicales
49
2.2.2. Locuteur "réel" et locuteur "idéal"
50
2.2.3. Confusions théoriques et méthodologiques
52
2.3. La prétendue fiabilité de la compétence métalexicale
54
2.3.1. Le sentiment de nouveauté
55
2.3.2. La conscience métalinguistique
57
2.3.3. Réfutation
58
2.3.4. Les jugements d'acceptabilité 2.4. Compétence dérivationnelle et savoir lexical conventionnel
60 68
2.4.1. Distorsions entre la compétence dérivationnelle et sa représentation intuitive
68
2.4.2. Le locuteur "naîf"
70
2.4.3. La stratification de la compétence lexicale
78
3. Pour une méthode d'accès aux matériaux lexicaux
80
CHAPITRE 3 : LA FAUSSE EVIDENCE DE l'ANALYSE DERIVATIONNELLE 1. Place de l'histoire dans une morphologie synchronique
85 86
1.1. Les datations
87
1.2. Les informations étymologiques
88
1.2.1. Les familles de mots
88
1.2.2. Dérivation "savante" et dérivation "non savante" ...
90
1.2.3. La place des informations étymologiques dans une morphologie synchronique 2. Contre une morphologie de la concaténation
96 101
2.1. Principes de la concaténation
101
2.2. La morphologie concaténatoire dans les dictionnaires
103
2.2.1. Le tableau des suffixes d'une gamme de dictionnaires Larousse 2.2.2. Les parenthèses structurelles dans le PR 77
104 109
2.2.3. Le principe du regroupement dans les dictionnaires à double macrostructure 2.2.4. Conclusion 2.3. La morphologie distributionnelle
110 112 113
III
2.3.1. La morphologie d'inspiration harrissienne
113
2.3.2. La morphologie du Robert Méthodique
lié
2.3.2.1. Présentation
116
2.3.2.2. Application des principes de la morphologie concaténatoire 2.4. L'analyse parasynthétique 2.4.1. Principes sous-jacents à la parasynthèse
117 121 122
2.4.1.1. La non-attestation d'une étape intermédiaire entre la base et le supposé parasynthétique
122
2.4.1.2. Le critère sémantique
123
2.4.1.3. L'affixe d'infinitif
124
2.4.1.4. La contrainte catégorielle sur la préfixation
129
2.4.2. La forme des règles de parasynthèse et son rapport avec la morphologie concaténatoire 2.4.3. Solutions de remplacement à la parasynthèse
131 134
2.4.3.1. Suffixation puis préfixation
134
2.4.3.2. Préfixation puis suffixation
135
2.4.3.3. Le principe de copie 2.4.4. Conclusion
135 137
2.4.4.1. Il n'y a que de faux parasynthétiques
137
2.4.4.2. Contre-principes
138
DEUXIEME PARTIE : PRINCIPES D'UNE MORPHOLOGIE STRATIFIEE INTRODUCTION
141 143
CHAPITRE 1 : REGULARITES ET IRREGULARITES DANS LE LEXIQUE. POUR UNE THEORIE DE L'EXCEPTION 1. Régularité, irrégularité, prédictibilité, imprédictibilité
145 146
1.1. Régularités et irrégularités
146
1.2. Irrégularité et imprédictibilité
149
2. Les traitements des irrégularités en morphologie lexicaliste .. 2.1. Les modèles non stratifiés
153 153
2.1.1. Le modèle de Jackendoff (1975)
153
2.1.2. Le modèle d'Aronoff (1976)
155
2.1.3. Le modèle de Booij (1977)
157
IV
2.1.4. L e modèle de Selkirk (1982)
159
2.1.5. L e modèle de Lieber (1981) et (1983)
160
2.2. Les modèles stratifiés
161
2.2.1. L e modèle de Halle (1973)
161
2.2.2. L e modèle d'Allen (1978)
165
2.3. Conclusion
170
C H A P I T R E 2 : LES IRREGULARITES DE F A C A D E
171
1. Précautions méthodologiques
171
2. Lacunes accidentelles au niveau des dérivés
173
2.1. Exemple
174
2.2. Traitements lexicalistes proposés
175
2.3. La notion de productivité
176
3. Lacunes accidentelles d'ordre sémantique
178
3.1. Base polysémique
178
3.2. Homonymisation des bases et des dérivés
179
3.3. Conditions de l'homonymisation
180
4. Lacunes accidentelles au niveau des bases : les bases non autonomes
181
4.1. Morphologie du mot et morphologie du morphème
182
4.1.1. Position du problème
182
4.1.2. Dispositifs d'élimination des bases non autonomes
183
4.1.2.1. L'exclusion de la liste des entrées lexicales
184
4.1.2.2. L'infirmisation
184
4.1.2.3. L e marquage
184
4.2. Délimitation des bases
185
4.2.1. Limitation empirique : mots construits et mots complexes non construits 4.2.2. Limitation théorique : bases et entrées lexicales
185 ...
4.3. L e statut lexical des bases non autonomes
188 192
4.3.1. Propriétés prétendument spécifiques des bases non autonomes
192
4.3.2. Réfutation
193
4.3.2.1. Catégorisation des bases non autonomes
...
193
4.3.2.2. Interprétation des bases non autonomes
....
195
..
201
4.3.2.3. Propriétés apparemment non spécifiables
ν 4.3.2.4. Emploi comme bases de mots "nouveaux" ..
203
4.3.2.5. Affixation des bases non autonomes
204
4.4. Conclusion
206
5. Distorsions apparentes entre la forme et le sens
208
5.1. Exemples
208
5.2. Arguments en faveur d'un modèle dissociatif
212
5.2.1. Argument n° 1 : le sens d'un mot construit n'est pas nécessairement prédictible à partir de sa structure morphologique
213
5.2.2. Argument n° 2 : la forme d'un mot construit n'est pas nécessairement prédictible à partir de son sens
215
5.2.3. Argument n° 3 : à certains morphèmes peut ne pas correspondre de sens
215
5.2.4. Argument n° 4 : il peut y avoir des relations sémantiques sans relations morphologiques associées
217
5.2.5. Argument n° 5 : la classification croisée des affixes et des sens 5.2.6. Argument n° 6 : comparaison avec la syntaxe 5.3. Contre-argumentation : pour un modèle associatif
219 220 221
5.3.1. Contre-argument n° 1 : le sens d'un mot construit est toujours prédictible à partir de sa structure morphologique
221
5.3.1.1. Idiosyncrasies conventionnelles
222
5.3.1.2. Sous-régularités
225
5.3.1.3. Homonymes reliés sémantiquement
227
5.3.1.4. Analyses multiples des produits de plusieurs RCM 5.3.1.5. Mots faussement déviants
230 231
5.3.2. Contre-argument n° 2 : la forme d'un mot construit est toujours partiellement prédictible à partir de son sens
232
5.3.2.1. Association à une RCM de plusieurs opérations morphologiques 5.3.2.2. Les accidents formels 5.3.3. Contre-argument n° 3 : dans les mots complexes,
233 235
les segments dépourvus de sens ne sont pas des morphèmes
236
5.3.3.1. Tous les mots complexes ne sont pas construits
236
5.3.3.2. Les segments parasites ne sont pas des morphèmes
236
5.3.3.3. L a double suffixation correspond à l'application de deux R C M successives
239
5.3.4. Contre-argument n° 4 : les relations sémantiques non associées à des relations morphologiques ne sont pas dérivationnelles
240
5.3.5. Contre-argument n° 5 : à chaque affixe n'est associé qu'un sens ; à chaque sens peuvent être associés plusieurs affixes
242
5.3.5.1. A plusieurs sens correspondent plusieurs rapports catégoriels et une même forme affixale
243
5.3.5.2. A un même rapport catégoriel correspondent plusieurs sens et une même forme affixale
247
5.3.5.3. A plusieurs rapports catégoriels sont associés un seul sens et une même forme affixale ..
249
5.3.6. Contre-argument n° 6 : les hypothèses modéliques applicables à la syntaxe ne sont pas nécessairement transposables à la morphologie 5.4. Conclusion
254 256
5.4.1. Définition d'une opération dérivationnelle
256
5.4.2. Homonymie et polysémie
25S
5.4.3. Types d'idiosyncrasies
259
5.4.4. Pour un modèle associatif
259
L'imprédictibilité sémantique partielle
260
6.1. L'opération sémantique associée à une R C M
261
6.2. Les modalités d'application des O S non "lexicales"
267
6.2.1. Spécialisations d'affixes concurrents
267
6.2.2. Actualisation d'une variable lexicalement vide
270
6.2.3. L e s conversions V / Ν
272
VII
6.2.3.1. Critères morphologiques et phonologiques
273
6.2.3.2. Critères catégoriels
275
6.2.3.3. Pour une solution sémantique
278
7. Pour conclure sur les irrégularités de façade
280
7.1. Les lacunes accidentelles
280
7.2. Les distorsions apparentes entre la structure morphologique des mots construits et leur interprétation sémantique
281
7.3. Les "idiosyncrasies" sémantiques
281
CHAPITRE 3 : LES SOUS-REGULARITES P A R T I E L L E M E N T PREDICTIBLES
283
1. Les règles d'allomorphie
285
1.1. Délimitation de l'allomorphie
286
1.1.1. Délimitation externe : entre l'alternance phonologique et la supplétion 1.1.1.1. Allomorphie et alternance phonologique
286 ....
1.1.1.2. Allomorphie et supplétion 1.1.2. Problèmes méthodologiques
287 290 296
1.1.2.1. Représentation phonétique ou représentation lexicale? 1.1.2.2. Problèmes de formulation de l'alternance ..
297 299
1.1.2.3. Quels sont les critères de la reproductibilité?
300
1.1.2.4. Alternance allomorphique ou segment parasite? 1.1.3. Typologie interne des allomorphies 1.1.3.1. Etat de la question
302 303 304
1.1.3.2. Arguments en faveur des R A E L et des RAMC
307
1.1.3.3. Les allomorphies a f f i x a l e s sont-elles d'un type particulier?
314
1.2. Statut et propriétés des R A M C
318
1.2.1. Orientation
319
1.2.2. Application contextuelle
321
1.2.2.1. Principe d'application locale
321
1.2.2.2. Principe de projection allomorphique
324
Vili 1.2.3. Nature du trait déclenchant l'allomorphie
326
1.2.3.1. Traits "actifs" et traits "passifs"
327
1.2.3.2. Le trait [± savant]
328
1 . 2 . O r d r e des règles d'allomorphie
331
1.2.5. Place des règles d'allomorphie dans la grammaire
334
1.2.5.1. RAEL
334
1.2.5.2. RAMC à contexte morphologique
336
1.3. Pour conclure provisoirement 2. Les règles de troncation 2.1. Le domaine d'application des troncations
338 341 342
2.1.1. La théorie d'Aronoff
342
2.1.2. Nature du troncat
344
2.1.3. Formulation provisoire des règles de troncation
346
2.2. Problèmes méthodologiques : paraphrase et orientation ...
347
2.3. Degrés de régularité des opérations de troncation
354
2.3.1. Limites de la régularité
354
2.3.2. Les divers types de troncations
356
2.3.2.1. La troncation obligatoire
357
2.3.2.2. La troncation sporadique
359
2.3.2.3. La troncation idiosyncratique
361
2.4. Statut et propriétés de la règle de troncation
365
2.4.1. Situation de la règle de troncation dans la grammaire 2.4.2. Principes gouvernant la règle de troncation 3. Les règles sémantiques mineures
365 367 370
3.1. Définition du domaine d'application des règles sémantiques mineures 3.2. Modalités d'application des règles sémantiques mineures 3.2.1. Exemples
371 374 374
3.2.1.1. Les adjectifs en -able à sens actif
375
3.2.1.2. Les noms en -eur et -aire
377
3.2.2. Propriétés des règles sémantiques mineures 4. Conclusion CHAPITRE Ψ : QUE RESTE-T-IL DES IDIOSYNCRASIES? 1. Les idiosyncrasies relevant de ΓΑ.1
379 381 385 387
IX
1.1. Les propriétés idiosyncratiques et les règles mineures
....
387
1.1.1. Traits et principes relatifs aux règles mineures postérieures à 1Ά.1
387
1.1.2. Traits d'exception aux règles mineures antérieures à l'A.1 1.2. Les propriétés idiosyncratiques et les RCM
388 389
1.2.1. Idiosyncrasies sémantiques
389
1.2.2. Idiosyncrasies formelles
392
1.2.3. Idiosyncrasies syntaxiques
393
1.2.4. Idiosyncrasies catégorielles
395
1.2.5. Idiosyncrasies de genre?
396
1.2.6. Idiosyncrasies de nombre?
399
1.2.7. Principe de projection
399
1.3. Conclusion 2. Les idiosyncrasies accidentelles relevant du Sélectionneur
400 400
2.1. Les mots non construits
402
2.2. Les mots construits
404
2.2.1. Les mots comportant une frontière ##
405
2.2.2. Le choix entre plusieurs opérations morphologiques concurrentes
405
2.2.3. Les formes régulières des mots construits idiosyncratisés 2.2.4. Limite à la longueur des mots construits
408 408
2.3. Les propriétés conférées par les RCM
409
2.4. Conclusion
410
TROISIEME PARTIE : POUR UN MODELE LEXICAL STRATIFIE ....
413
CHAPITRE 1 : ORGANISATION DU COMPOSANT LEXICAL
415
1. Organisation interne
416
2. Rapports avec les autres composant de la grammaire
419
3. Originalité du modèle proposé
421
CHAPITRE 2 : LE COMPOSANT DE BASE 1. Les entrées lexicales de base
425 425
1.1. Inventaire
425
1.2. Contenu
429
1.2.1. Représentation phonologique
429
χ 1.2.2. Propriétés catégorielles
430
1.2.2.1. Les bases et la hiérarchie X
431
1.2.2.2. Les affixes et la hiérarchie X
433
1.2.2.3. La catégorisation des affixes
438
1.2.2.4. Justification de la symbolisation adoptée ..
440
1.2.3. Autres propriétés
442
1.2.3.1. Entrées lexicales majeures
442
1.2.3.2. Entrées lexicales affixales
443
1.2.4. Conclusion 2. Les règles de base
454 455
2.1. Champ d'application des règles de structure interne
455
2.2. Typologie des mots complexes non construits
459
2.3. Formulation des règles de structure interne
463
3. Conclusion CHAPITRE 3 : LE COMPOSANT DERIVATIONNEL 1. Alternatives
466 469 470
1.1. Autres formes d'orientation
470
1.2. Identification des RCM à l'opération d'affixation
474
1.3. Les règles de structure de mots (RSM)
474
2. Contenu et modalités d'application des RCM
476
2.1. L'opération catégorielle et de structure morphologique ...
476
2.2. L'opération sémantique
482
2.3. Le paradigme morphologique
486
2.3.1. Contenu des paradigmes morphologiques
487
2.3.2. Modalités d'application
492
2.4. Contraintes locales imposées à l'application des RCM
493
2.5. Insertion des éléments lexicaux
494
2.6. Réapplication des RCM
496
2.6.1. Récursivité directe
496
2.6.2. Récursivité cyclique
498
2.6.3. Conditions sur la réapplication des RCM
499
3. Conclusion
501
CHAPITRE H : ILLUSTRATION
505
APRES-PROPOS
509
XI NOTES
513
NOTES DE L'INTRODUCTION
515
NOTES DE LA PREMIERE PARTIE
516
Notes du Chapitre 1
516
Notes du Chapitre 2
518
Notes du Chapitre 3
531
NOTES DE LA DEUXIEME PARTIE
546
Notes du Chapitre 1
546
Notes du Chapitre 2
550
Notes du Chapitre 3
562
Notes du Chapitre 4
571
NOTES DE LA TROISIEME PARTIE
573
Notes du Chapitre 1
573
Notes du Chapitre 2
573
Notes du Chapitre 3
577
ANNEXES
585
ANNEXE 1 : DEGROUPEMENTS ET REGROUPEMENTS DES ADVERBES EN -MENT DANS CERTAINS DICTIONNAIRES A DOUBLE MACROSTRUCTURE
587
1. Les adverbes en -ment dans le NDFC
588
2. Le Lexis et le Micro-Robert
590
3. Le Dictionnaire du vocabulaire essentiel
591
ANNEXE 2 : ETUDE DES ADVERBES EN -MENT DANS LES OUVRAGES NEOGRAPHIQUES ANNEXE 3 : PETITE ENQUETE SUR L'INTUITION NEOLOGIQUE ..
593 599
1. Taux de réussite pour chaque phrase
602
2. Taux de réussite individuelle
603
3. Rapport entre le "sentiment d'attestation et la réalité de celle-ci
604
ANNEXE 4 : CORPUS DE NEOLOGISMES ENFANTINS
607
ANNEXE 5 : ANALYSES STRUCTURELLES DANS LE PR77
613
1. Liste des mots en dé- nouvellement entrés dans le PR 77
614
2. Etude des analyses structurelles
625
XII
2.1. Les verbes préfixés par dé-
625
2.2. Les noms porteurs du préfixe dé-
628
2.2.1. Nom dérivé d'adjectif
628
2.2.2. Noms d'agent ou d'instrument
628
2.2.3. Noms d'action ou assimilés
629
2.3. Les adjectifs e t participes porteurs du préfixe dé-
631
2.3.1. Adjectifs 2.3.2. Adjectifs e t noms à forme de participe présent
631 ....
2.3.3. Adjectifs et noms à forme de participes passés Conclusion
632 632 632
ANNEXE 6 : ANALYSES PARASYNTHETIQUES DANS LES DICTIONNAIRES ANNEXE 7 : CORPUS DES MOTS PORTEURS DU P R E F I X E ΑΝΤΙ-
633 637
ANNEXE 8 : APPLICATION DU PRINCIPE DE COPIE AUX MOTS P R E F I X E S PAR ΑΝΤΙ-
651
1. Préalable : les RCM auxquelles sont associés les préfixes anti-
652
2. Application du principe de copie aux produits de la RCManti-4
653
ANNEXE 9 : PROCEDURES D'HOMONYMISATION DES MOTS P R E FIXES PAR ANTI-
657
ANNEXE 10 : ETUDE DES NOMS EN -ET(TE) APPAREMMENT CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES
661
1. Exposé des faits
662
2. Hypothèses de traitement
663
2.1. Hypothèse 1
663
2.2. Hypothèse 2
664
2.3. Hypothèse 3
666
2.4. Hypothèse 4
667
2.4.1. Agents e t instruments allomorphiques en - e r e t ( t e ) 2Λ.2.
667
Extension de l'hypothèse
669
2.4.2.1. Noms qui désignent un "agent"
670
2.4.2.2. Noms qui désignent un "instrument"
672
2.4.2.3. Noms qui désignent un "lieu"
682
2.4.2.4. Noms qui désignent une "action"
684
2.4.2.5. Noms qui désignent un "produit"
689
XIII
2.4.2.6. Noms qui désignent un "objet"
690
2.4.2.7. Conclusion
692
2.4.3. Avantages de l'hypothèse 4
692
2.4.4. Les noms en - e t ( t e ) non explicitement "diminutifs"
694
3. Reconstructions 3.1. Noms d'agents
697 698
3.1.1. Bases en -eur des noms en - e t ( t e )
698
3.1.2. Formes allomorphisées des noms en - e t ( t e )
698
3.1.3. Formes tronquées des noms en - e r e t ( t e )
698
3.2. Noms d'instruments
699
3.2.1. Bases en -eur des noms en - e t ( t e )
699
3.2.2. Bases en -oir des noms en - e t ( t e )
700
3.2.3. Formes allomorphisées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -eur
700
3.2.4. Formes tronquées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -eur
701
3.2.5. Formes non tronquées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -oir 3.3. Noms de lieu
701 702
3.3.1. Bases en -oir des noms en - e t ( t e )
702
3.3.2. Formes non tronquées des noms en - e t ( t e )
702
3.4. Noms d'action : bases féminines et sens non attestés
702
3.5. Noms de produits de l'action : bases féminines
702
3.6. Noms d'objets de l'action
702
Notes de l'Annexe 10
704
A N N E X E 11 : CORPUS DES NOMS EN - E T ( T E ) A P P A R E M M E N T CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES
715
A N N E X E 12 : LES BASES NOMINALES ATTESTEES DES NOMS EN -ET(TE) A P P A R E M M E N T CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES
723
A N N E X E 13 : VERBES PREFIXES D'ORIGINE L A T I N E
729
A N N E X E 14 : A L L O M O R P H E S ET BASES N O N AUTONOMES
737
1. Présentation
738
XIV
2. Alternances allomorphiques reproductibles 2.1. ASR (alternances simples reproductibles)
738 742
2.1.1. Alternances concernant deux segments phonématiques
742
2.1.2. Monophtongaisons
758
2.1.3. Ajout d'un segment phonématique
761
2.1.3.1. Epenthese d'une voyelle entre consonne et liquide 2.1.3.2. Autres exemples 2.1.4. Effacement d'un segment phonématique
762 763 766
2.2. ACR (alternances complexes reproductibles)
768
2.3. ASR à contexte phonologique
774
3. Bases non autonomes du français (échantillon) 3.1. Inventaire
776 776
3.2. Comparaison avec l'échantillon correspondant du Robert Méthodique Notes de l'Annexe 14
777 780
ANNEXE 15 : PRINCIPALES REGLES PHONOLOGIQUES APPLIQUEES
781
ANNEXE 16 : CONTRAINTES CATEGORIELLES ET APPLICATION CYCLIQUE DES RCM
785
1. Contraintes catégorielles sur l'application des RCM
786
2. Application cyclique des RCM
789
RECAPITULATIF DES PRINCIPES POSES
795
INDEX
803
INDEX THEMATIQUE
805
INDEX LEXICAL
815
INDEX DES AUTEURS
907
INDEX DES DICTIONNAIRES
911
BIBLIOGRAPHIE
913
XV T A B L E DES A B R E V I A T I O N S
*
ET
S Y M B O L E S
précède une f o r m e ou un sens impossibles ou jugés tels (lacunes systématiques)
+
. = opérateur de concaténation . = "ou", à l'intérieur de parenthèses . précède, dans l'Annexe par
l'application,
16, un mot impossible parce qu'obtenu
respectant
les contraintes
catégorielles,
d'un
a f f i x e à une base impossible °
précède
une f o r m e
ou un sens possibles non attestés
(lacunes
accidentelles) -*•
= a pour dérivé
E
= élément neutre par rapport à la concaténation
A
= adjectif (apparaît sous la f o r m e a. dans l'index lexical)
ADV
= adverbe
(apparaît
sous
la
forme
adv.
dans
l'index
(voir aussi les notations relatives aux règles mineures) Af
= affixe
C
. = catégorie lexicale majeure . représente une consonne, dans un contexte phonologique
Ν
= nom (apparaît sous la f o r m e n. dans l'index lexical)
prép.
= préposition
V
. = verbe (apparaît sous la f o r m e v. dans l'index lexical) . représente une voyelle, dans un contexte phonologique
X
représente la base, dans les structures morphologiques
Y
représente un a f f i x e , dans les structures morphologiques
A.I.
= Applicateur d'Idiosyncrasies
CC
= contrainte catégorielle
CCS
= conditions catégorielles et sémantiques
CS
= contrainte sémantique
D
= disponible
INS
= insertion
lexical)
XVI
OCS M = opération de construction de structure de mot OD
= opération dérivationnelle
OM
= opération morphologique
OS
= opération sémantique
PM
= paradigme morphologique
RC
= rapport catégoriel
RCM
= règle de construction de mots
RCSM = règle de construction de structure de mots RCSS
= règle de construction de structure sémantique
RSI
= règle de structure interne
SIL
= sélection et insertion lexicale
Notations relatives aux règles mineures : -*•
= se transforme en
~
relie les deux termes d'une alternance
[+A]
marque un segment susceptible de subir une allomorphie
[A+]
marque
ABV
= abaissement vocalique
AC
= allomorphie complexe
un segment
susceptible de provoquer
une allomorphie
A C P R = allomorphie complexe partiellement reproductible ACPR1, de type 1 ACPR2, de type 2 ACR
= allomorphie complexe reproductible
ADV
= adoucissement vélaire
ANTV = antériorisation vocalique AR
= arrondissement
AS
= allomorphie simple
BIL
= insertion de /i/ entre /b/ et /l/ dans le suffixe -ble
CONT = continu EZ
= effacement de /E/ (initial devant /s/)
IZ
= effacement de /i/ (dans le suffixe -ité)
Lvoc
= vocalisation du /1/
M
= monophtongaison
PROJ
= projection
PV
= postériorisation vocalique
XVII
RAEL
= règle d'allomorphie des entrées lexicales
R A M C = règle d'allomorphie des mots construits SZ
= e f f a c e m e n t de /s/
[+T]
marque un segment susceptible de subir une troncation
[T+]
marque
N.B.
:
les
un
sigles
segment
susceptible
représentant
les
des dictionnaires et la bibliographie.
de
provoquer
dictionnaires
une
figurent
troncation
dans
l'index
]
INTRODUCTION
Le
travail
présenté
ici a pour o b j e c t i f , dans le cadre
théorique
général de la grammaire générative, de construire une théorie synchronique du lexique susceptible d'assigner une structure et une interprétation adéquates aux mots construits du français, a t t e s t é s ou non, de c a r a c t é r i ser la
la
nature
sorte
les
de
lexicale",
contraintes
qui
des règles
de construction
la spécificité L'hypothèse
la "grammaticalité
fondamentale
gouvernent
sur
laquelle
et
de déterminer
l'application
et
définissent
des mots (désormais
repose
cette
de
RCM).
construction
est
la suivante : au-delà des irrégularités de tous ordres observables sur la
partie
attestée
un
ensemble
le
contenu
du lexique
hiérarchisé et
le
de
champ
des
règles
mots et
d'application
construits, de
principes
doivent
être
celui-ci dont
la
obéit
à
nature,
déterminés
par
le linguiste. L'enjeu de c e travail est de progresser dans la c a r a c t é r i s a tion
de
ce
qu'est
la
compétence
lexicale,
et,
plus
largement,
une
langue.
Un passage obligé de toute introduction à un travail de morphologie dérivationnelle consiste à déplorer l ' é t a t peu avancé de c e t t e discipline. Ainsi débutent, par exemple, Aronoff (1976 : 4) : "Within
the
generative
framework,
morphology
was
for
a
long
time quite successfully ignored", Lieber (1981a : 1) : "Morphology has only recently established itself within generative grammar as a subfield in its own right, possessing its own theoretical framework separate from syntax and phonology, and its own continuing dialogue on theoretical issues and problems",
2
Selkirk (1982 : 1) : "While much has been said in the recent linguistic tradition about the
syntactic
considerably
structures oí which less attention
has
words form the basic
units,
been paid to the structure of
the words themselves", Lightner (1983 : VII) : "Despite its fundamental importance to general, theoretical linguistics, derivational attention
morphology
(DM) has attached
recently· DM has remained
little (if
unstudied, scarcely
any) looked
at (even fleetingly)", pour
ne citer
que quelques-uns des travaux
récents effectués dans
le cadre théorique de la grammaire générative. Une telle unanimité est symptomatique du désarroi qui s'empare de quiconque tente de pénétrer dans ce champ théorique : à une riche tradition historique qui impose des schémas et outils d'analyse jugés à ce point "indiscutables" qu'ils en deviennent des obstacles épistémologiques, répondent aujourd'hui, paradoxalement
liées, une prolifération
de modèles lexicaux et la pauvreté des analyses empiriques sur lesquelles ils reposent. Comme le dit Botha (198Ί : 2) : "Unrestrained proliferation
of
alternative
theories
is symptomatic
of
insufficient
critical
appraisal rather than of scientific progress". Si la situation n'est pas très brillante sur le plan international, elle est encore pire en France, où le petit nombre des morphologues et le peu d'intérêt que suscite c e t t e discipline contrastent à la fois avec une riche activité lexicographique et un goût très prononcé pour l'esthétisme et le dilettantisme lexicaux : ce n'est pas de discours sur le lexique que nous manquons, mais d'intérêt pour une description lexicale
fondée sur
une théorie
linguistique
cohérente et
explicite.
Il y a au piétinement théorique de la morphologie dérivationnelle des raisons multiples, qu'il appartient aux historiens de la linguistique d'analyser : 1)
L'une des plus fréquemment citées est l'erreur d'orientation initiale
de la grammaire générative, qui crut pouvoir appliquer
à
l'analyse
3 interne des mots des procedures (règles transformationnelles) utilisées pour l'analyse des phrases, et ainsi se passer d'un niveau morphologique autonome (cf. Lees (I960), Chapin (1967)) 1 . 3e ne reviendrai pas sur les nombreuses critiques adressées à ce que Chomsky (1970) nomme Γ "hypothèse transformationnelle" (cf. par exemple Hoekstra, van der Hulst • [ X ] y
[X]y et
[X]
[ [X]y ] N
•*• [ [ X ]
]y
(abréger
abrègement)
(abonnement
(voler +
•* abonner),
vol)
(accord
->• accorder)
et à poser à la fois [ [ X ] (if) a f 1 A -»• [ [ X ] (tion) a f ] N et
[
[X]
3)
Dans
(tion) a { le
] N ·+· [ [ X ]
NDFC,
aimable
(if) a f
est
(négatif ]
-
négation)
(corrélation
correctement
->• corrélatif)
dégroupé
de
aimer,
mais buvable, au sens idiosyncratique "qui peut être supporté, accepté" est regroupé sous boire*'*.
L ' A n n e x e 1 donne, avec des conclusions analogues, l'analyse exten-
31
sive des dégroupements et des regroupements des adverbes en -ment dans le NDFC, le Lexis, le
et le PYE.
La situation macrostructurelle d'un mot construit ne dépend donc guère du caractère régulier ou irrégulier de ses propriétés. De deux choses l'une : ou les dictionnaires ne respectent pas les voeux pieux de leurs avant-propos, ou aucune théorie morphologique sérieuse ne préexiste
à
la constitution
des dictionnaires,
quoi qu'en disent
les
avant-propos. Le morphologue ne peut donc pas se fier aux dictionnaires qui se prétendent construits sur des bases morphologiques
.
1.3.2. Constitution des microstructures Les
renseignements
donnés dans
les définitions
ne
sont
guère
plus fiables. Il ne s'agit pas ici de faire le procès des définitions lexicographiques sur la base de leur non-conformité à la réalité du monde ou de la langue - d'autres ont déjà écrit sur "l'impossible définition" (Rey (1977b, chap. 4), Rey-Debove (1971 : 202)) - mais, à partir d'un certain nombre d'exemples, de mesurer la cohérence interne de celles-ci et leur souci de faire la part des régularités et des idiosyncrasies. C'est dans le domaine des mots construits que l'expertise sera menée
.
Deux conclusions peuvent en être tirées : 1)
Le
partage
adéquat
des
régularités
et
des idiosyncrasies
n'est
pas un souci lexicographique. La situation respective et la formulation des régularités et des idiosyncrasies ne sont pas comparables, dans un même dictionnaire, pour des entrées dont les propriétés attestées sont analogues. Par exemple, accrochage et rasage ont tous deux dans le PR 77 deux sens, l'un représenté par une paraphrase régulière par rapport
au
verbe
correspondant,
l'autre
idiosyncratique,
référé à un domaine d'expérience particulier. Les sens sont
parce
que
d'accrochage
donnés dans l'ordre
sens régulier / sens idiosyncratique, ceux 18 de rasage dans l'ordre inverse . Fraisage, également rapporté à un emploi spécifique de fraiser ("3. [·>·] Travailler les métaux à froid") ne reçoit
pas de paraphrase définitionnelle régulière par rapport
à
fraiser, mais une paraphrase redondante par rapport à celle qui sert
32
à définir le verbe ("Travail des métaux à froid, à la fraise"). Le cas d'activeur est différent : le sens régulier n'est guère perceptible dans la définition "Chim. Substance qui, ajoutée en faible quantité à un catalyseur, en augmente beaucoup l'activité". Quand ils n'attestent pas, ou attestent mal les régularités, les dictionnaires "privilégient
la désignation
de réalités ponctuelles par
rapport à la signification qui les subsume" (P. Corbin (1982 : 159)). Ils ne font pas apparaître le fait que les spécifications diverses que prennent
les
mots
que l'application
dans les vocabulaires
encyclopédique
techniques
ne
constituent
du sens régulier prédictible à des
champs d'expérience particuliers. Il ne faudrait pas en conclure que Ί9 le sens régulier n'"existe" pas ; il est simplement occulte . Les conséquences pour l'usager ne seraient pas graves (l'essentiel est en l'occurrence qu'il associe un mot à la réalité qu'il désigne) si certains morphologues ne prenaient naïvement les sens attestés pour les seuls sens possibles, sans se livrer à un travail de désoccultation indispensable. C'est ainsi par exemple que 3ackendoff (1975 : 80-81) fonde partiellement la nécessité de dissocier, dans le modèle lexical, les régularités morphologiques et
les régularités
sémantiques
sur ce
qu'il
nomme
"la classification croisée des affixes et des sens", c'est-à-dire, en fait, l'observation
d'une
distribution
superficiellement
arbitraire
de
sens
considérés comme différents ("Acte de V" et "Résultat abstrait de l'acte de V") sur des mots porteurs d'affixes formellement différents. Transposé au français, son raisonnement aboutirait, sur la base des définitions attestées dans le TLF, à attribuer un rôle sémantique différent au suffixe -ment dans par exemple déferlement ("A. Fait de déferler") et environnement ("A. Rare. Ensemble des choses qui se trouvent aux environs, autour de quelque chose. [...] B. P. ext. Ensemble des éléments et des phénomènes physiques qui environnent un organisme vivant, se trouvent autour de lui"). Mais si par hasard le morphologue avait travaillé sur le PR 77, il aboutirait à des conclusions différentes, puisque les deux mots y reçoivent les deux sens (déferlement "Action de déferler ; résultat de cette d'environner ; son résultat. [...]
action" ; environnement " I o .
Action
Ensemble des conditions naturelles
[...] et culturelles [...] susceptibles d'agir sur les organismes vivants
33
et les activités humaines"). Pour parodier le proverbe, méfiance est mère de sûreté.
2)
Adapter les définitions aux propriétés linguistiques des mots cons-
truits
n'est
pas non plus un souci lexicographique. L'étude
des microstructures
réservées aux
détaillée
adverbes en -ment dans le
NDFC
(voir le détail dans D. Corbin (1982)) révèle que huit types différents de microstructures suivent les entrées de ces adverbes : - pas de microstructure du tout ; - des microstructures réduites à un ou plusieurs exemples ; - des exemples paraphrasés ; - des
exemples
assortis
de
synonymes,
contraires
et/ou
équivalents
(type le plus répandu) ; - des microstructures réduites à des synonymes ; - des microstructures réduites à des locutions paraphrasées ; - des
paraphrases
synonymiques
(dans
lesquelles
on
peut
distinguer
plusieurs sous-types) ; - des prédicats explicitement métalinguistiques. La
distribution
de
ces
microstructures
n'est
pas
conforme
aux
propriétés linguistiques. C ' e s t ainsi que a)
des données comparables linguistiquement reçoivent des microstruc-
tures différentes : horizontalement
n'est
suivi que de l'indication
de
sa catégorie lexicale (le lexicographe suppose donc que ses propriétés sont entièrement déductibles de sa structure interne et de ses composants), mais verticalement est défini par une paraphrase faisant apparaître le rapport morphologique avec l'adjectif, suivie d'un exemple ("En suivant une ligne verticale : L a pluie cessa de tomber
verticalement
pour frapper la terre obliquement"). b)
D e s données différentes linguistiquement reçoivent des microstructu-
res semblables : les trois valeurs sémantiques différentes de précisément, tantôt adverbe de manière, tantôt adverbe de phrase, sont définies par une paraphrase métalinguistique ("1. Marque une correspondance précise [...]. 2. Souligne une opposition [...]. 3. Souligne une affirmation"), ce qui ne favorise pas la différenciation.
31111 •td< • •«ft •lit
•ail
•Bill·
•«in. ««la·
•tin·
•airi ' •tison •Ion. «tlon, •illoa •iloa. *tsoo •anc· •ard •at -lira •atura. - u r ·
•tud •cuit, «ol· •eau, -«lia. •Ula -é· •4 uie η t . -meat
servent
exemples
péjoratif
t a l o n , collectif tctlon. collectif plantation de véirétaux Instrument péjoratif. collectif ariiine collectif
•fCDl
former
•eri·
m
- e• •et. - e t t · •été. •té. -lté
érentall. aouolrtll ferratile, m a n i cai Uà romain, t h é b t l n centaine, d i z a i n · commissionnaire. Incendiaire livra tson. production, mentation, f u e r l s o n
résultat d · l ' a « Jon péjoratif prolesa Ion. péjoratif tctlon. Instrument péjoratif diminutif diminutif
au«·
appartenance, croyane·. espétance chauffard, f u y a r d Internat, rectorat Idolâtre, marâtre armature, peintura lourdaud, maraud animalcule, foli leu te c h e v r e a u , radiceli·, b r i o · dill· assiettée, maisonnée renouvellement, s t a t i o n n a ·
- • u r . •ateur •le -ten. •eo -ta •It· •Isme •1st· •tte •Itude -olr. -olre -oie •on. ••ron. •ilion -ot former
suffixes •able. -Ibi·, •uhlc •a In. «lea •ali. -ois
«•ni possibilité
de·
SU Rix e s - e r . -1er, >lir«
populace, filasi· bravade, citronnade bala r a f e , pe (ace puberale, r o t e r a i ·
action
état
è
doe
exemples
suffixes •«s«tu· -«t. -«let •cus •1er •If •tn
noms. Sens aient local. qualité, etc. défaut, qualité diminutif qualité •cent état profession. origine résultat d ' u n · action, état défaut. qualité doctrine nul exerce un métier, adepte d'une doctrine état maladif qualité instrument diminutif diminutif ditnlnutlf
exemples b o u c l i e r , épicier, pâtissier charcuterie, épicerie, prude· rie maladresse, t s t e s s e garçonnet. fillette propreté, générosité, huma· nité rôdeur. dessinateur envie. Jalousie chirurgien, parisien, lycéen fouillis, cfchts, hachii. taillis Courmandlsc. franchise communisme, surrealism· bouquiniste, dentiate. f u · miste, calviniste, d i s t e n t í a · liste, socialist· Castrile, m é n l n t l t e exactitude, servitude pereliolr, balinoira bestiole, carriola alción, ehaton. moueharen. aiguillon chariot, îlot
od j o c t i f s . sens Qualité diminutif dérivé du nom qualité qualité diminutif ou péjoratif qui a rapport è qui se rapporte i diminutif ou péjoratif qualité
exemples
-é
•cl
péjoratif état a u i cause
aimable, audible, soiubla africain. Indien japonais, chinóla 4 f l i c i i L vital birman, persan richard, vantard blondasse, fadass« b l e u â t r e , d o u c e â t r e , rou· feâtre Bolraud, rustaud bosselé, dentelé accidentel, mortel
suffixes
sons
exemples
suffixes
sens
exemples
•aliter •esser •«1er •er -•ter •incr •Hier
péjoratif péjoratif dérivé du nom · dérivé «lu nom diminutif qui rend, causa diminutif. péjoratif mouvement répété et r a p i d ·
rimailler, tournailler raoetasser. rêvasser écartelcr. renouveler destiner, exploiter taencter. t o l r t r r bêlIOrr. pétrifier fendiller, habiller, mordiller
•Ir
dérivé d ad leti If qui rrnd péjoratif (Mtrtoui) péjoratif. diminutif péjoratif devenir
grandir, noircir, rooclr verdir anellclscr. ridiculiser effilocher. flânocher
•al
•as •ard •au·
•âtr·
habitant habitant qualité •rie ine péjoratif péjoratif péjoratif
•Iqu· •1st· -ot •e
péùantesque. romanesque propret. «Urelet peureux, valeureux allier, hospitalier maladif, oisif blondin, libertin chimique. IronlQue égoïste, r e a l l s t · pâlot, vieillot barbu, charnu
uff·:
•Incr
piétiner, trottiner
*
•her -ocher -orín er -oter Hirer
chantonner, mâchonner barboter, rivoler nettoyer, poudroyer
TABLEAU DES SUFFIXES DU NLE 197S, p. 670
105
Il
serait
non
signifiant
de
chercher
l'application
des
principes
1 et 2 de la morphologie concaténatoire dans un tel tableau : puisqu'il s'agit d'une liste de suffixes accompagnée d'exemples, il n'y a évidemment aucune mention de cycles dérivationnels éventuels, ni de règles. Quant il
au
n'est
principe
3, probablement
pas appliqué : au
sous l'influence
contraire,
"étymologique",
les allomorphies
n'empêchent
pas le lexicographe d'effectuer des rapprochements. Ainsi altier
est
donné comme exemple du suffixe adjectival -ier, et rapporté implicitement à haut, malgré l'allomorphie. Mais les autres principes se retrouvent
tous, de façon plus ou
moins appuyée, dans ce tableau : a) On peut voir une manifestation du principe k (analyse des mots en éléments formateurs, sans autre contrainte que celle de la concaténation) dans le fait, non limité à ce tableau, mais très largement représenté, que figurent parmi les suffixes des éléments qui n'en sont pas : -er et -ir, terminaisons de l'infinitif, sont traités au même niveau que de véritables suffixes, qui éventuellement comportent ces terminaisons (-ailler, -asser, etc.) (cf. ci-dessous § 2.4.1.3.). b) Les
contraintes
sur
les catégories
lexicales des bases
(principe
5) ne sont que très sporadiquement mentionnées. Quand elles le sont, elles figurent sous la rubrique "sens", au même titre que les paraphrases, définitionnelles ou non : aucune mention de la catégorie de la base pour les suffixes nominaux ; parmi les suffixes adjectivaux, seul -eux reçoit exemples
la précision "dérivé du nom", ce qui est conforme aux
donnés,
linguistique,
mais
puisqu'à
insuffisant
côté
par
rapport
au
fonctionnement
de mots dérivés d'une base nominale, il
y a des mots dérivés d'une base verbale (boîteux) ; quant aux suffixes verbaux, -eler
et
-er
reçoivent la précision "dérivé du nom" (voir
ci-dessous e) l'analyse de renouveler), ce qui pose des problèmes sémantiques pour exploiter (quel rapport sémantique avec exploit?), et ^ir la précision "dérivé d'adjectif", ce qui est conforme aux
exemples
donnés. c) Les
autres
suffixes sont
identifiés
formellement,
conformément
au principe 6, ce qui aboutit à la confusion des affixes homonymes :
106
le tableau
ne répertorie
par exemple qu'un seul suffixe -age, doté
de deux sens ("action, collectif"), à chacun desquels correspond un exemple (balayage et pelage). En fait ces deux sens sont à rapporter à deux catégories de base différentes ; le premier découle d'une construction sur base verbale, le second d'une construction sur base nominale, si bien que rien, sinon la forme et l'étymologie, ne rapproche ces deux suffixes -age en français contemporain. Les mêmes remarques peuvent être faites à propos de la forme suffixale -erie, dotée de deux sens ("local, qualité") auxquels correspondent respectivement
les exemples charcuterie, épicerie, et
pruderie.
Ces deux sens sont associés à deux catégories de base différentes : le premier à un nom, le deuxième à un adjectif. Ici, le dictionnaire omet en outre de signaler un troisième sens, associé à la catégorie verbale de la base, "action de V" (tromperie). C'est également parce qu'il ne tient pas compte des contraintes catégorielles
sur la base de dérivation que le dictionnaire
attribue
le même traitement à tacheter et voleter, tous deux donnés comme exemples du suffixe "-eter diminutif". Si ce sens convient à la rigueur à voleter, construit sur un verbe (encore que l'on puisse s'interroger sur ce que signifie "diminutif" appliqué à un verbe), il ne convient pas à tacheter, non "diminutif" par rapport à tacher, mais dont le produit de l'action est diminutif par rapport à tache. On trouve dans l'exemple des noms et adjectifs en -ain l'illustration du fait que la catégorie du dérivé est traitée comme une donnée immédiate du lexique a t t e s t é : -ain est dédoublé en un suffixe nominal dont le sens est paraphrasé "origine" et auquel sont associés les exemples romain et thébain, et un suffixe adjectival dont le sens est paraphrasé "habitant" et auquel est associé l'exemple africain"^. L'explication se trouve dans le fait que les entrées lexicales concernées sont catégorisées Adj. pour africain, Adj. et
pour romain et
thébain
dans le dictionnaire. Cohérence interne surprenante qui a pour pendant l'inadéquation linguistique. d) L'indépendance
de
l'analyse
sémantique
formelle (principe 7) prend plusieurs aspects :
par
rapport
à
l'analyse
107 Le
surprenant
rapprochement
entre
exploiter
et
exploit
a déjà
été signalé (cf. ci-dessus b)). Il peut être considéré comme une conséquence du principe 7. Dans la plupart des cas, un sens est attribué aux suffixes, mais celui-ci se présente sous quatre formes différentes : . des paraphrases définitionnelles du mot construit substituables discursivement (sous réserve d'ajustements distributionnels) aux suffixes qu'elles caractérisent. C'est le cas de -ique "qui a rapport à". Chimique et ironique peuvent effectivement être paraphrasés par "qui a rapport à la chimie (resp. ironie)" ; . des pseudo-paraphrases définitionnelles du mot construit, non substituables discursivement aux suffixes qu'elles caractérisent, parce qu'elles appartiennent
à un paradigme syntaxique différent. Ainsi -iser "qui
rend" : il est impossible de paraphraser ridiculiser par "qui rend ridicule" ; .
des gloses
métalinguistiques
non
substituables
discursivement
aux
suffixes qu'elles caractérisent. Ainsi -aud "péjoratif", -oie "diminutif", etc. On a déjà signalé l'inadéquation de la mention "diminutif" pour caractériser un suffixe verbal (-eter, -iller, -onner) ; . des commentaires sémantiques sur le sens du suffixe, qui peuvent se limiter à un substantif. Par exemple -ain "origine", - é e "contenu", ' 31 -esse "défaut, qualité"
, -able, -ible, -uble "possibilité", -iner "mouve-
ment répété et rapide", etc. En fait, ces syntagmes nominaux tronqués représentent le complément d'une mention métalinguistique implicite, comme "marque (le + la)". De façon générale, ce qui est défini concerne le mot dérivé, mais sans que c e t t e définition soit mise en rapport avec sa base. Cela apparaît de façon claire dans les exemples boucher, prédiqué "agent" (mais qui n'est pas paraphrasable par "agent qui bouche"), ou fumiste, prédiqué
"qui exerce
un métier,
adepte
d'une doctrine",
mais
qui,
à supposer que l'une de ces paraphrases convienne au sens a t t e s t é de fumiste (ce qui n'est pas le cas), ne pourrait de toute façon pas être mis en rapport, par32 l'intermédiaire une base eventuelle fumer .
de c e t t e paraphrase,
avec
L'analyse sémantique, sous la forme d'une paraphrase définitionnel-
108 le, est absente dans les trois cas où est mentionnée la catégorie de la base : comme si les deux propriétés étaient en distribution complémentaire. e)
Le
principe
8
(analyse
partielle,
segment que l'on peut rapporter
où
suffit
l'identification
paradigmatiquement
à un
d'un
morphème
connu) s'illustre remarquablement dans les exemples suivants : .
maraud,
être
qui comporte
qualifié
certes
de "péjoratif",
la
mais
finale
-aud, peut
ne peut
pas être
éventuellement mis en
rapport
avec une base * m a r - , dont on ne voit pas ce qu'elle pourrait signifier. . soupirail qui, si on lui applique le sens "instrument" prendra (autre
donné à -ail,
le sens "instrument qui sert à soupirer", comme un éventail exemple) est un "instrument
qui sert à s'éventer". Parler
de
"suffixe" ici ne peut qu'avoir un sens à la rigueur étymologique, mais pas synchronique. . envie, dans lequel le lexicographe a identifié le suffixe ^ie "état", comme
dans
jalousie.
Malheureusement,
on
ne
voit
guère
à
quelle
base * e n v - rapporter ce mot. . birman,
doté
d'un
"suffixe"
-an "origine",
comme
persan. Mais
si
le persan vient de Perse, le birman vient de Birmanie, et non de * B i r m . Le
nom du pays est ici construit
sur le nom de l'habitant, et non
l'inverse. .
habiller,
(encore
qu'il
que
historique
est
envisageable,
cette
analyse
décelable
dans
en synchronie,
soit en contradiction ce
tableau).
Mais
dans
de dériver avec la
d'habit
perspective
ce
cas, -iller
n'a
un suffixe
-asser, qui
n'a
ici aucune valeur "diminutive" ou "péjorative". .
rapetasser,
où
le
lexicographe
analyse
de réalité ni historique (Bloch óc Wartburg font dériver ce verbe de petasser, lui-même dérivé de petas, du latin pittacium), ni synchronique : à quelle base pourrait-on rapporter ce m o t ? . renouveler, dans lequel est
isolé
le suffixe -eler. Mais comme
le
suffixe reçoit le commentaire "dérivé du nom", et que seul renouveau est un nom possible, la délimitation de la base et celle du suffixe sont difficilement conciliables (à supposer que l'analyse soit exacte) : ou bien la base est renouveau, et le "suffixe" est -er (-eau prenant
109
la forme -el-), ou bien le suffixe est -eler, et la base ne peut être, dans la logique du dictionnaire, que renouv-, et elle n'est pas catégorisable. ' 33 . Rappelons enfin fumiste, deja analyse ci-dessus § d) . 2.2.2. L e s parenthèses structurelles dans le P R 77
La
théorie
morphologique
se
manifeste,
dans
les
dictionnaires
à macrostructure simple, soit dans des listes ou des tableaux d'affixes (cf. ci-dessus § 2.2.1.), soit dans le traitement particulier des affixes à leur entrée propre (cf. ci-dessous § 2.3.2.2.), soit encore, pour certain En
ce
nombre qui
de
mots
concerne
les
construits, mots
dans
construits
les
notices
un
étymologiques.
non empruntés, il est
très
difficile de faire le partage entre les informations historiques et les informations synchroniques
. On admettra, sur la foi des lexicographes,
que dans le P R , les informations structurelles données pour les mots construits dans les notices étymologiques correspondent à une analyse synchronique,
ou,
en
tout
état
de
cause,
manifestent
une
certaine
théorie de la dérivation. C ' e s t sur cette base que j'ai étudié les informations structurelles accompagnant les 197 dérivés en dé- négatif nouvellement entrés dans le P R 7 7 . L'analyse extensive se trouve dans l ' A n n e xe 5. Je me borne ici à en donner les résultats. On
constate
qu'aucune
théorie
systématique
ni
cohérente
n'est
appliquée dans ces analyses, c'est-à-dire qu'est à l'oeuvre implicitement une
conception
concaténatoire
de
la
morphologie
dérivationnelle :
a) L e s principes 1 et 3 (morphologie non hiérarchisée et analyse " é v i dente" des mots) se manifestent par exemple dans l'analyse de dénervation en dé + énerver
+ ation, ou celle de dénicotinisation en dé +
nicotiniser + ation. b)
Les principes 2 (absence de règles prédictives), k (éléments ajoutés
les uns aux autres sans contraintes) et 5 (absence de contraintes catégorielles) sont à l'oeuvre quand sont analysés de façon différente
des
mots construits de la même façon : les noms construits par suffixation de -ation sur une base verbale préfixée par dé- sur une base verbale reçoivent
5
types
d'analyses
différentes,
que
l'on
peut
schématiser
110 ainsi (l'élément entre parenthèses précédé ou suivi de + représente ce qu'il est nécessaire d'ajouter à l'analyse du PR77 pour
obtenir
le mot construit) : déV •* déV+(ation) (désoxygéner -»• désoxygénation) Nation -»- dé+Nation (modulation -»• démodulation) Ν •> dé+N+(ation) (culture V
déculturation)
dé+V+ation (énerver ·+ dénervation)
étymon
•+• déXation (degeneratio
dégénération)
alors que tous ces noms ont la structure suivante : [ [ (dé) a f [X] y ] y (ation) a f ] N où X représente la base verbale sur laquelle est construit le verbe 35 préfixé par dé- qui sert de base au nom suffixe par -ation , par exemple : [ [ (dé) a f [génér] y ] y (ation) ] N (on trouvera des arguments en faveur de c e t t e analyse dans D. Corbin (1976b)). c) Le principe 7, sous la forme de l'indépendance de l'analyse sémantique
par
rapport
à
l'analyse
formelle, s'applique
par exemple
dans
le cas de déchiffonner, analysé à partir de dé + chiffon, et défini par "Remettre en é t a t (ce qui est chiffonné)", alors que la paraphrase conforme à l'analyse formelle eût été "enlever les chiffons", et que l'analyse formelle conforme au sens a t t e s t é (dé + chiffonner) n'était interdite ni par la non-attestation de chiffonner, ni par le sens a t t e s t é de ce dernier ("froisser, m e t t r e en chiffon"). 2.2.3. Le principe du regroupement
dans les dictionnaires à double
macrostructure J'ai déjà étudié ci-dessus (Chapitre 2, § 1.3.1.) l'incohérence des regroupements et dégroupements des dérivés par rapport à la régularité ou l'irrégularité de ceux-ci. C'est ici au principe même du regroupement et à sa mise en pratique que je voudrais réfléchir, en montrant qu'ils
manifestent
une conception non hiérarchisée de la
dérivation
Ill (principes 1, 2, 3, k, 5, 8). a) à
Le
système de classement
adopté est linéaire, mais peut se
un ou à deux niveaux, sans que le
mode d'emploi
soit
lire
explicite.
En principe, les dérivés et composés sont regroupés sous une " e n t r é e vedette", dans un ordre qui n'est pas arbitraire"'*'. Mais deux obstacles gênent l'ordre premier, si bien que plusieurs principes différents interfèrent : L'ordre
suivi en fait
n'est pas toujours l'ordre fixé en droit : le
choix de l ' e n t r é e - v e d e t t e n'obéit pas toujours à la logique dérivationnelle.
Ainsi, dans le. Lexis, fluctuer est une sous-entrée de
mais
flagellation
une
sous-entrée
de
flageller.
Par
fluctuation,
ailleurs,
l'ordre
des sous-entrées n'est pas toujours conforme à celui qui est fixé dans la préface. Ainsi, sous 2 figure sont insérés, dans l'ordre,
figuration
et figurer, alors que la préface prévoit l'ordre V-N. La situation des dérivés de sous-entrée n'est pas claire. La séquence de deux sous-entrées peut en e f f e t
ê t r e lue de façon ambiguë : soit
les deux sous-entrées sont dérivées toutes deux de l'entrée principale, soit
la
deuxième
sous rationnel
est
sont
dérivée
insérés,
de
dans
la
première.
l'ordre,
Ainsi,
rationaliser,
dans le
Lexis,
rationalisation,
rationalité ; sous nation, dans l'ordre, national, nationalité, nationaliser, nationalisation, soit le choix entre 1 -iser
Une
2
-ité
-isation
-iser
-ité
-isation.
lecture
préface,
linéaire,
donnerait
s'en
tenant
à croire
au
mode
que les trois
d'emploi
donné dans
dérivés sont construits
la sur
l'adjectif (ce qui est faux pour le nom en -isation). Une lecture plus attentive
à la hiérarchie
pourrait
laisser
croire,
dans l'ordre
1, que
le nom en - i t é est construit, comme le nom en -isation, sur le verbe en
-iser,
lui-même
dérivé
de
l'adjectif,
ou sur le nom
en
-isation,
c e qui est faux dans les deux cas. Le lecteur doit donc comprendre de lui-même, sans que la linéarité du regroupement lui o f f r e la possibilit é de le faire, que l'ordre dérivationnel est en fait le suivant :
112 1 -iser •+ -isation
2
-ité
-ité -iser -»· -isation
Dans tous les cas, aucune règle dérivationnelle ne peut être induite de la lecture des regroupements, c'est-à-dire que sont
effectivement
mis en oeuvre les principes définis de la morphologie concaténatoire. b) Comme le dit la préface du Lexis (p. IX), le but du regroupement est Γ "analyse du sens". Par conséquent, on trouve sous des entréesvedettes des sous-entrées qui n'en sont nullement dérivées : par exemple
fadéomètre
est
la
seule
sous-entrée
de
fadissement,
folk-song
une sous-entrée de folklore, royaume une sous-entrée de roi (cf. cidessus Chapitre 1, § 1.3.), l'article frigorifier rassemble, entre autres, frigidaire, frigidarium, frigo, etc. Est ici mis en oeuvre le principe 8, c'est-à-dire qu'il suffit d'un rapprochement formel et
sémantique
pour que des mots soient regroupés, dans un ordre dont on ne peut pas affirmer qu'il soit toujours l'ordre dérivationnel. Le principe du regroupement
ne reproduit,
finalement,
que la notion historique de
"famille de mots" (cf. ci-dessus § 1.2.1.). 2.2Λ.
Conclusion
3e voudrais pour terminer mettre en garde contre une mauvaise interprétation de ce qui précède : j'ai tenté de démontrer que, pour autant que l'on puisse rapporter à une théorie la pratique dérivationnelle des dictionnaires, telle qu'elle se manifeste dans leur des affixes
(§
2.2.1.),
dans leur analyse
traitement
morphologique des entrées
(§ 2.2.2.) ou dans leur pratique des regroupements synchroniques (§ 2.2.3.), c e t t e théorie ressemblait beaucoup à la morphologie concaténatoire, définie par les principes 1 à 8 du § 2.1. Mais cela ne signifie pas que les lexicographes aient nécessairement fait le choix explicite de c e t t e
théorie.
La
seule
façon
sporadique
et
intermittente
dont
elle est mise en pratique (ce ne sont pas obligatoirement les mêmes principes qui sont appliqués partout ; ces principes ne sont pas appliqués systématiquement)
montre
que ce
n'est
pas le cas. Ce que
révèle
113 l'argumentation qui précède, c'est que, lorsqu'aucune théorie morphologique explicite
ne préexiste à la confection des dictionnaires,
les
lexicographes font de la morphologie concaténatoire, comme M. Jourdain de la prose, sans nécessairement le savoir. Autrement dit, les principes de la morphologie concaténatoire représentent le sens commun 37 morphologique
.
2.3. La morphologie distributionnelle Il existe une version explicite de la morphologie concaténatoire, 38 reposant sur des bases distributionnelles . 3e l'analyserai ici dans deux de ses incarnations, Gruaz (1984), et la morphologie du Robert Méthodique. 2.3.1. La morphologie d'inspiration harrissienne La thèse de Gruaz (1984) se présente comme une théorie morphologique d'inspiration harrissienne. Son objectif est double : 1) "isoler les segments minimaux, [...] les hiérarchiser (terme, syntagme
fondamental /
syntagme
séquent,
groupes
et
noyaux
séquents,
etc.) et [...] les décrire à partir des phonèmes et graphèmes qui les composent." 2) "rechercher les régularités combinatoires de ces segments en fonction desquelles les dérivés sont produits." (p. 195). Le premier objectif ressortit aux principes k, 5 et 7 définis cidessus, le deuxième objectif aux principes 1, 2, 3, 6 et 8. Les traits caractéristiques de c e t t e morphologie sont les suivants
39
:
a) Les relations dérivationnelles décrites sont indifférentes à la multiplicité des rapports catégoriels mis en jeu (principe 5). Ainsi, un même suffixe est censé pouvoir s'appliquer à des bases de catégories différentes. Par exemple Un adjectif en -able peut s'obtenir à partir d'un V (croyable, p.
m 255), d'un Ν (viable, p. 282 ; maniable, sur man-, "substitut" de main, p. 257) ou d'un Adj. (dirigeable, sur dirig-, analysé comme un substitut de droit, p. 259). Un nom d'agent en -eur peut s'obtenir à partir d'un V (voyeur, diseur, liseur, preneur, suiveur, p. 254) ou d'un Ν (compteur, p. 242 ; manieur sur man- substitut de main, p. 256 ; opérateur sur opér- substitut de oeuvre, p. 256). Un nom en -tion peut s'obtenir à partir d'un V (diction, p. 260), d'un Ν (opération sur opér- substitut de oeuvre, p. 256 ; vocalisation sur vocalise, p. 341) ou d'un Adj. (légalisation sur légal, p. 293). Etc. Cette analyse, qui se fonde en partie sur l'apparence des mots (principe 3), mais pas toujours puisque Gruaz prend en compte les "substituts", c'est-à-dire les bases allomorphiques ou supplétives, au même titre que les bases autonomes, aboutit à des règles qu'il est intéressant d'essayer de caractériser : ce sont des règles descriptives et non prédictives (principe 2). En effet, elles sont conçues comme la symbolisation d'une séquence linéaire d'éléments formateurs (principe 3), et décrivent la structure des mots du corpus, sans souci de l'économie générale du modèle, ni des prédictions que pourraient faire ces règles, si on les appliquait générativement. Il est clair que des règles hyperpuissantes comme celles de la p. 282, qui associent -able à 7 "couples catégoriels" différents : 1
N° N 1
comptable viable croyable vocable maniable dirigeable^® véritable
pourraient prédire quantité de monstres : 1
*bilanable (sur bilan)
2
*miable (sur mie)
(S = substitut)
115
k
*noctable (sur noct- "substitut" de nuit)
5
afamable (sur fam- "substitut" de faim)
6
*frigidable (sur frigid- "substitut" de froid)
7
*cécitable (sur céc- "substitut" de aveugle)
si on les appliquait dans une logique autre que celle qui préside à leur construction : la stricte description, sur le plan formel et mot par mot, des relations internes à un corpus donné. b)
L'analyse pratiquée subordonne explicitement le sens à la forme
(principe 7) : "Nous convenons de privilégier
la forme lorsqu'il
n'y
a pas de véritable rupture sémantique" (p. 253). C'est pourquoi sans doute directeur, direction et directoire sont analysés comme construits sur l'adjectif
direct plutôt que sur un allomorphe du verbe diriger,
au mépris de toute généralité des règles posées, et du séns des noms concernés. C'est pourquoi également manieur est analysé comme dérivé de [man]^ sur le plan formel (p. 256), mais défini par "celui qui manie" (p. 452) : ce type d'analyse ne se soucie pas de faire correspondre la paraphrase définitionnelle à la structure morphologique. C'est d'ailleurs la définition harrissienne des morphèmes comme des "unités isolables dans le processus dérivationnel, même dépourvues de sens" (op. cit. p. 79) qui permet à Gruaz d'analyser comme suffixés des mots comme génisse, construit selon lui sur une base gén- "substitut" de jeune (p. 204). Outre le fait qu'il n'est pas sûr que l'on puisse rapprocher gén- de jeune autrement que diachroniquement, les seuls noms terminés par -isse dans le corpus de Juilland (1965) susceptibles d'être mis en rapport avec une base adjectivale sont prémisse (premier))
et jaunisse (jaune), et aucun des deux n'entretient
avec
sa
base présumée le même rapport sémantique que génisse avec jeune (à moins d'atteindre un haut degré de généralité, et de s'en
tenir
à une paraphrase comme "ce qui est jeune, premier, jaune" ; mais, même à ce prix, le sens ne correspond pas à celui de jaunisse). Dans une logique autre que celle d'une analyse partielle et seulement formelle (principe 8), ce rapprochement serait inadéquat*^. c)
L'analyse
des éléments
est
complètement
inféodée au
lexique
a t t e s t é (principe 3), aussi bien sur le plan formel (les adverbes en
116
-ment sont analysés comme construits sur les féminins des adjectifs, p. 250) que sur le plan sémantique. Gruaz montre par exemple que comptabilité
n'entretient
pas avec
l'adjectif
comptable
les
mêmes
relations sémantiques que maniabilité avec l'adjectif maniable. Dans le premier cas le nom a pour sens "travail, service du comptable", dans le second "qualité de ce qui est
maniable". Il construit
donc
comptabilité sur le nom comptable, et il conclut : "L'emploi de comptabilité dans le sens "qualité de ce qui est comptable" semble tout à fait impossible" (p. 360). En fait, une phrase comme La distribution des déterminants sur les noms est liée à la comptabilité de ceux-ci est
tout à fait constructible et interprétable. L'"impossibilité"
dont
parle Gruaz est liée au fait qu'il s'en tient au sens a t t e s t é de comptabilité dans les dictionnaires qu'il a consultés. d)
Enfin, l'analyse est non hiérarchisée (principe 1). Pourtant, Gruaz
distingue des dérivés de deuxième et troisième degrés, mais ils sont directement construits sur une base à l'aide de deux ou trois suffixes combinés.
Ainsi, légalisation
est analysé comme construit sur
légal
(p. 293), visualisation sur visuel (p. 293), localisable sur local (p. 297). Le problème qui se pose, à l'intérieur même de la logique adoptée, est de savoir pourquoi la base isolée est légal plutôt que lég-, visuel plutôt que vis-, local plutôt que loc-. 2.3.2. La morphologie du Robert Méthodique 2.3.2.1. Présentation Le Robert Méthodique présente l'originalité de reposer explicitement
sur
une
analyse
distributionnelle
(cf.
Rey-Debove
(1982))
et
d'avoir ainsi isolé les "éléments" de formation des mots du français (bases non autonomes et affixes). L'analyse est distributionnelle dans la mesure où : - les éléments sont identifiés d'après leur contexte ; - il faut deux contextes formellement différents pour pouvoir isoler
117
un élément ; - la séquence est analysée dans son entier, c'est-à-dire qu'on ne peut en isoler un élément si le reste n'est pas identifié comme un morphème ; - "la forme a été respectée au plus près dans l'identification des morphèmes libres ou liés". Tels sont les principes annoncés par Rey-Debove (1982 : XVI), en référence à Nida (1946). Le dernier principe est bémolisé toutefois dans la "Présentation" (p. XIII) par la remarque : "la forme seule est sans intérêt". Dans l'identification des éléments, forme et sens sont censés avoir joué un rôle complémentaire. Le la
Robert
morphologie
Il convient
Méthodique
présente
concaténatoire,
telle
toutes que
je
les caractéristiques l'ai
définie
de
ci-dessus.
toutefois, dans l'appréciation de ces caractéristiques,
de
bien faire le départ entre ce qui découle des options distributionnalisZf 2 tes, et ce qui découlé d'erreurs du lexicographe ou d'incoherences 43 internes
. Seul le premier
point nous interesserà
ici. On trouvera
dans le § 3.2. de l'Annexe 14 une comparaison, appliquée aux bases non autonomes du français commençant par A, de la pratique du RM et de celle qui découle de la théorie exposée ici (cf. aussi Annexe 13). 2.3.2.2.
Application
des principes de la morphologie
concaténatoire
3e cite en majuscules les éléments encadrés (= non autonomes) du RM. Les autres segments ou mots sont soulignés. a)
Le principe 1 (analyse non hiérarchisée) et le principe 4 (analyse
en éléments concaténés) apparaissent par exemple dans l'entrée -(!)FI(C)- "faire", où l'identification de la séquence formelle prime sur la valeur de celle-ci. Sont ainsi cités parce qu'ils comportent Γ "élément" -ific- : - des noms suffixés sur des bases verbales suffixées en -ifi(er) : amplificateur. Dans ce cas, l'élément
identifié est
la forme suffixale sur
laquelle s'applique le suffixe terminal ; - des
noms
historiquement
composés
: bénéfice. L'élément
est
ici
118 l'une des deux bases qui servent à la construction du mot composé ; - des noms allomorphiques : difficulté. L'élément (-fie-, et non -ific-) est
la base allomorphisée
de fac-. Mais, distributionnalisme
oblige,
f a c - et fie- sont dégroupés ; - des noms issus du latin, où il n'est pas sûr que l'analyse synchronique doive identifier un élément -ific- : édifice. Les mêmes principes sont à l'oeuvre dans le traitement de centraliser (cf. ci-dessous § e)). b)
Quoi
qu'en dise Rey-Debove
(1982 : XVI) ("à partir
de
cette
description distributionnelle, on pourra trouver si on le souhaite, des modèles utiles pour la néologie"), les "règles" que l'on voudrait éventuellement bâtir à partir de la description des affixes dans le RM ont les mêmes propriétés que celles que construit Gruaz (1984) : elles ne seraient que descriptives, et ne concerneraient - à la rigueur que les mots du corpus cité (principe 2). c)
Comme
cela
est
explicitement
précisé,
priorité
est
donnée
à
la forme superficielle des éléments (principe 3). Il s'ensuit que - des éléments qui ne diffèrent que formellement sont dégroupés : ALTER-,
ALTRUI-
et
autre
forment ainsi des entrées
différentes,
comme FAM- et faim, comme 2 -EUR, -EUSE et -TEUR, -TRICE, comme -MENT, -IMENT, -EMENT, -AMENT, -UMENT, etc. ; - selon ce principe, les allomorphes sont mis sur le même plan que les supplétifs ("en synchronie, les allomorphes ne sont que des synonymes" (Rey-Debove (1982 : XVII))), c'est-à-dire qu'il suffit, en principe, de la moindre différence formelle pour que les deux formes soient dégroupées, en dépit de l'identité sémantique (principe 7 ) ^ : on trouve ainsi à l'entrée
seul,
indifférenciés, des renvois à SOL(I)-, unique,
MON(O)-, UNI-, etc. Dans la même perspective de priorité de la forme sur le sens, l'exigence
de
deux
contextes
différents pour
qu'un élément
puisse
ê t r e identifié a pour conséquence que mar- par exemple n'est
pas
isolé comme élément, parce qu'il n'apparaît dans aucun autre contexte que - â t r e (marâtre) avec le sens "mère"'*'' (alors que MATR- est isolé
119 grâce à matrone et matrice), et que d'autre part labeur est analysé comme construit, parce que L A B - figure dans les deux contextes (phonétiquement mais pas morphologiquement différents) -eur et - o r - (laborieux). Or, s'il est justifié de ne pas isoler mar- dans marâtre, parce qu'il n'existe pas d'autre mot terminé par -âtre qui entretienne
avec
sa base présumée le même rapport sémantique que marâtre avec mère (c'est-à-dire que la citation de marâtre sous - A T R E dans le R M
n'a
pas
un
lieu
d'être),
élément
LAB-
en revanche
"travailler",
il
et
n'est
nullement
de considérer
justifié
labeur
d'isoler
comme
un
mot
construit. E n effet -
ce serait
le seul nom d ' " a c t i o n "
masculin en - E U R
construit
sur une base verbale. L e s autres sont féminins (clameur, erreur, etc.) ; -
tous
les
mots
associables
sémantiquement
à labeur sont dérivés de celui-ci : le R M mots
collaborer,
collaborateur,
et
formellement
cite à l'élément L A B -
collaboration ; élaborer,
élaboration ;
labeur, laborieux, laborieusement ; laboratoire, laborantin. Cette mêle de
des dérivés de premier
troisième
collaborer, laborieux
degré, et des dérivés
degrés : collaborateur élaboration
de
labeur
et
d'élaborer,
(ou
collaboration
laborieusement
"laborer).
Quant
à
les
liste
de deuxième
et
sont
de
de
dérivés
laborieux
collaborer
et
et
élaborer,
ils sont dérivés d'un verbe "laborer qui sert également de base à laboratoire
et "laborant (laborantin). Face
de labeur
comme honorer
à labeur, et à "laborer
(dérivé
de honneur ou pleurer de pleur), il n'y
a
aucune raison de poser une base * l a b - dont ces mots seraient dérivés ; -
il n'est
pas possible de construire
ou *labeur, *labateur
qui signifieraient
des mots comme
*labable
respectivement "qui peut être
travaillé" et "celui qui travaille". d)
Les
contraintes
catégorielles
sur
les
bases
ne
sont
précisées
que sporadiquement : elles le sont par exemple pour - A L , - A L E , - A U X (bases nominales), elles ne le sont ni pour -AS(S)-.
Quand
incohérente l'article en
elles
(ridule
sont
renvoie,
précisées, elles à son
1 - U L - , il figure parmi
fonction
du
lexique
attesté
1 - A R D , - A R D E , ni pour le
sont souvent
entrée, à rider
de
façon
et - U L - , mais
les exemples à base nominale), plus
qu'en
fonction
des
à et
contraintes
120 pesant sur les règles : -AISON par exemple est dit s'appliquer à des bases nominales et
verbales.
Le
choix de la catégorie s ' e f f e c t u e
en
fonction du lexique a t t e s t é (dans le RM) : siglaison est ainsi analysé sur base nominale, parce que sigler n'est pas a t t e s t é dans le RM (mais il l'est dans le R 8 5 , avec un sens qui correspond à la définition donnée de siglaison dans le RM "Formation d'un ou de plusieurs sigles"). C e t t e pratique illustre les principes 3 e t 5. e) et
Le principe 6 (identification formelle des affixes, sans contrainte) le principe 8 (analyse
partielle)
se conjuguent dans les
pratiques
suivantes : -
l'identification
du " r e s t e " .
Ainsi
d'un
élément
royaume
renvoie
dans à
roi
un
mot
(comme
indépendamment royal),
sans
qu'il
soit précisé, ni que le RM dans son entier o f f r e le moyen d'identifier, c e que représente le " r e s t e " -aume, alors qu'il t r a i t e -AL ; mots construits
et
même
façon.
exemple
mots à
"complexes
De même,
l'entrée
-1ER,
non
construits"
poulailler
sont
ainsi
décrits
renvoie à poule et figure
-1ERE.
Mais
le
-aill-
de
la
comme
intermédiaire
n'est
pas identifié, puisque "poulaille n'est pas a t t e s t é dans le RM, et que l'article -
-AIL(L)-
ne le mentionne pas, même en liaison avec -1ER ;
les renvois partiels : les entrées des mots complexes ne ren-
voient qu'à une pártie des éléments composants, et notamment jamais, semble-t-il,
aux suffixes,
la "Présentation".
sans que c e t t e décision soit explicitée dans
Ainsi royal renvoie à roi mais pas à -AL ; central
et centraliser à c e n t r e . Rien n'indique donc que centraliser soit construit sur central, e t non sur c e n t r e , à l'aide d'une terminaison complexe -aliser.
Un
exemple
indépendante, A l'entrée parti-pris
qui
colon de
ne
intéressant
renvoie figure, pas
à
est
DE-
fourni
1 (le
par
préfixe
décoloniser, négatif)
et
à
entrée colon.
parmi d'autres, un renvoi à décoloniser.
renvoyer
aux
suffixes
fait
que,
Le
implicitement,
l'analyse de décoloniser est parasynthétique, et encourt tous les reproches faits ci-dessous à c e type d'analyse ( c f . § 2Λ.) ; - l e , mélange, sous un même élément, de mots construits et de mots non construits : ainsi sous 2 -IN, -INE figurent, au même niveau et
relevant
de la même
explication,
lettrine,
vitrine,
que l'on
peut
121
rapporter respectivement aux bases lettre et vitre, et rétine, d'ailleurs présenté comme non construit à son entrée propre ; en synchronie, rétine ne peut être rapproché de quelque base que ce soit, et on ne peut pas lui attribuer un sens analogue à celui qui relie lettrine et vitrine et leur base (sens hyponymique). 2.4. L'analyse parasynthétique Les principes de la morphologie concaténatoire
sont
pleinement
à l'oeuvre dans l'analyse parasynthétique, dont la paternité
revient,
si l'on en croit la tradition, à Darmesteter. Celui-ci la définit comme l'addition simultanée d'un préfixe et d'un suffixe à un même r a d i c a l ^ . Il distingue la parasynthèse verbale, où les dérivés sont du type Préfixe - radical - désinence d'infinitif (ex. alunir) et la parasynthèse nominale, qui forme des dérivés adjectivaux anti - alcool - ique et de rares dérivés nominaux*^ en - cable - ure. Il est étonnant de constater la fortune de cette notion, qui présente la particularité
de traverser, inchangee
, les diverses theories,
de
la grammaire historique (Darmesteter) à la GGT (Dubois (1969), Guilbert (1975) dans le cadre transformationnel français, Zribi-Hertz (1972), Booij (1977) par exemple, dans le cadre lexicaliste), en passant par le structuralisme et le distributionnalisme (Togeby (1965), ReinheimerRipeanu (1974), etc.), malgré les contradictions éventuelles qui peuvent surgir entre ce mode d'analyse et la théorie à l'intérieur de laquelle il est développé. Je me propose d'examiner ici les principes sous-jacents à l'analyse parasynthétique,
puis la
forme des règles parasynthétiques et
rapport avec la concaténation, enfin les solutions de
leur
remplacement
à ce mode d'analyse, incapable de décrire adéquatement les phénomènes susdits 49 .
122
2A.I. Principes sous-jacents à la parasynthèse L'analyse parasynthétique nombre
de
principes
qui,
trouve sa justification dans un certain depuis
Darmesteter,
se
retrouvent,
tout
ou partie, identiques chez divers morphologues, que ceux-ci marquent ou non explicitement
la filiation. Certains de ces principes
valent
pour les trois types de parasynthèse : la non-attestation d'une étape intermédiaire entre la base et le supposé parasynthétique, et le critère sémantique, qui associe le supposé parasynthétique à une base plutôt qu'à
une autre ; les deux autres concernent
plutôt la
parasynthèse
verbale : l'assimilation de l'affixe d'infinitif à un suffixe, et le principe selon lequel, contrairement à la suffixation, la préfixation serait inapte à modifier la catégorie de la base à laquelle elle s'applique.
2.4.1.1. La non-attestation
d'une étape intermédiaire entre la base
et le supposé parasynthétique Ce principe apparaît chez Darmesteter (1894 : 9 7 ) ^ sous la forme suivante : "C'est deux
ainsi
que
de
barque
composés absolument
l'on
fait
em-barqu-er,
dé-barqu-er,
uns et dans lesquels on ne
retrouve
ni de composés débarque, embarque, ni un dérivé barquer,
mais
le radical barque." Il lui permet de différencier débarquer (pas d'étape intermédiaire attestée
entre
barque
et
débarquer)
et
débander
(bander
ou, à l'inverse, d'expliquer que contre-révolutionnaire
"existe")
soit, non pas
parasynthétique comme son sens semble l'imposer, mais suffixé sur contre-révolution (1895 : 30). La non-attestation d'une étape intermédiaire, soit préfixée, soit suffixée, est donc un critère suffisant de l'analyse parasynthétique. On le voit fonctionner de façon identique chez tous les auteurs u l t é r i e u r s ^ . Il
n'est
guère
besoin
de commenter
beaucoup ce principe,
qui
nous renvoie à tous les problèmes liés à l'attestation (ou au sentiment
123
de celle-ci) déjà évoqués au Chapitre 2. Je me contenterai de réaffirmer que, dans le cadre où la théorie développée ici se situe, ce principe n'a pas lieu d'être. Un mot comme analphabète, qui devrait être analysé comme n'est
parasynthétique
pas attesté,
en fonction de ce principe
(*analphabet
ni "alphabète), peut être analysé comme préfixé
sur "alphabète, si l'on admet que la non-attestation de celui-ci est accidentelle (comme le montre par ailleurs alphabétiser, difficilement paraphrasable de façon régulière par rapport à alphabet
("apprendre
l'alphabet"?), et au contraire paraphrasable régulièrement par rapport à l'adjectif par "rendre alphabète", comme immortaliser signifie "rendre immortel"). On analysera donc analphabète de la façon suivante (cf. ci-dessous, Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.3.) : [ (an) a f [ [alphabet] N ] A i ^
2
2.4.1.2. Le critère sémantique Le principe précédent
était
suffisant mais non nécessaire. Il y
a en e f f e t des cas où l'attestation d'une étape intermédiaire ne suffit pas à interdire l'analyse parasynthétique : "Quelquefois, alors même qu'il existe un verbe formé par dérivation simple du substantif, le composé peut être regardé comme parasynthétique : charge : charger, décharger - plume : plumer, déplumer." (Darmesteter (1890, § 194)). Contrairement ci-dessus
§
à
2.4.1.1.),
ce
qu'il
fait
Darmesteter
pour analyse
contre-révolutionnaire comme
(cf.
parasynthétiques
les mots déplumer, déborder, sous-marin, en rapport sémantique plus étroit avec plume, bord, mer, qu'avec plumer, border ou marin. On trouve la même démarche chez Brandal (1943 : 125). Mais ce critère
est
beaucoup
moins répandu
que le
précédent,
et il en est indépendant : en e f f e t , son application rend caduque celle du premier principe. Inversement, l'application du principe de non-attestation ne nécessite pas que l'on tienne compte de la relation sémantique qui unit le dérivé à quelque base que ce soit. L'indépendance
124
des deux critères apparaît à l'étude des analyses attribuées aux adjectifs de structure superficielle anti-X-suff. par les dictionnaires (cf. Annexe 6) : alors que syphilitique, par exemple, est a t t e s t é dans le GLLF, le PR77, le TLF et le DGLF, et que antisyphilitique y est répertorié avec le sens "contre la syphilis" et non "contre les syphilitiques", les trois premiers dictionnaires analysent antisyphilitique comme préfixé sur syphilitique, conformément au critère d'attestation,
mais
le DGLF, conformément à son sens, le traite comme parasynthétique. 2.4.1.3. L'affixe d'infinitif La notion de parasynthèse verbale s'appuie à la fois sur le principe de non-attestation d'une étape intermédiaire, et sur le fait que l'affixe de l'infinitif est considéré comme un suffixe. Des verbes comme enivrer, enrichir, embarquer sont ainsi analysés comme parasynthétiques, d'une part parce que ni *enivre ni »ivrer, ni *enriche ni *richir, ni »embarque ni *barquer ne sont attestés, d'autre part, et conjointement, parce que leur structure apparente présente le préfixe en- et le "suffixe" ^ir ou -er. Dans les cas où une étape intermédiaire est attestée (en face de allonger, *allong n'est pas attesté, mais longer l'est) intervient le critère sémantique : allonger est plus étroitement relié sémantiquement
à long qu'à longer, c'est-à-dire qu'on peut le
paraphraser
régulièrement par rapport à long ("rendre (plus) long"), selon un schéma reproductible sur appauvrir, alourdir, etc., et non par rapport à longer. On trouve l'application de ce principe par exemple dans Darmesteter
(1894 : 24 ;
1895 : 96-97), Thorn (1909, passim), Nyrop (1936 :
215), Dubois (1962), Reinheimer-Ripeanu (1974 : 39-40), Guilbert (1975 : 203) 5 3 , Guillet (1971 et 1974 : 2), Gruaz (1984), etc. Or, divers arguments
peuvent
être avancés contre
l'assimilation
de l'affixe d'infinitif à un suffixe : 1) Comme Dell (1970 : 200-202) ou Rey (1977b : 24-25) le font remarquer, la désignation, lexicographique et métalinguistique, d'un verbe par son infinitif est une convention arbitraire. Dans les dictionnaires
125 latins, le verbe est identifié par la première personne du singulier du présent de l'indicatif, en sanscrit par la racine. De ce point de vue, il n'y a pas de différence, sinon métalinguistiquement conventionnelle, entre l'anglais to enrich et le français enrichir. Les deux verbes sont construits de la même façon sur une base adjectivale (rich / riche) a l'aide du préfixé en-
. Il est probable que
l'assimilation
de l'affixe d'infinitif à un suffixe provient en partie d'une confusion entre la langue et la métalangue ; si on la prenait au sérieux, il faudrait construire autant de règles parasynthétiques qu'il y a d'affixes flexionnels différents dans la conjugaison française : une pour
em-
barqu-er, une pour em-barqu-ons, une pour em-barqu-ait, etc. 2) Lorsque l'affixe d'infinitif est lié à un suffixe, il apparaît toujours après, jamais avant celui-ci : sur collecter $ on construit non
*collecterion,
comportent
et
sur
le segment
collection
-er- avant
collectionner.
Les
collection, formes
un suffixe sont toutes
qui
passibles
d'une autre explication (cf. ci-dessous Annexe 10, § 2Λ.1.) : ou il s'agit d'un "segment parasite" comme dans sécheresse (les noms en -esse sont construits sur une base adjectivale et non sur une base verbale) ; ou il s'agit de la trace allomorphique des suffixes -ier ou -eur,
comme
dans rebatteret,
imprimerie ou épicerie (cf. ci-dessus
Chapitre 2, § 1Λ.3.). En e f f e t , même à supposer que tous les mots comportant
ce segment
-er- puissent
être construits
sur une
base
verbale, ce qui n'est pas le cas, on ne s'expliquerait pas que le "suffixe" d'infinitif soit toujours sous la forme -er-, alors que les verbes correspondants appartiennent parfois au deuxième ou au troisième groupe : rebatteret
correspondrait
à rebattre et non à *rebatter, laideron à
laidir et non à *laider. La seule explication compatible avec les deux affirmations suivantes : - l'affixe d'infinitif est un suffixe, - il n'apparaît jamais avant un autre suffixe, serait de poser, dans tous les cas où un mot est construit sur une base verbale, une troncation de l'affixe d'infinitif
. Mais, s'il semble
126
bien nécessaire de poser des règles de troncation en français (cf. ci-dessous Deuxième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.), la règle rendant compte de la troncation de l'affixe d'infinitif
contreviendrait aux
propriétés habituelles des règles de troncation : en effet, il faudrait imaginer
que l'affixe d'infinitif
doive obligatoirement être tronqué
devant tous les suffixes s'appliquant à des bases verbales, et devant tous les affixes flexionnels. Or, - ordinairement, les règles de troncation sont rarement obligatoires ; - quand elles le sont, elles ne le sont jamais devant tous les suffixes s'appliquant à une même catégorie de base. Par exemple, le suffixe -ique est généralement tronqué devant -is(er) : dramatique / dramatiser mécanique / mécaniser etc. mais - tous les suffixes d'adjectifs ne se tronquent pas devant -is(er) : américain / américaniser national / nationaliser etc. - -ique ne se tronque pas devant tous les suffixes susceptibles ds s'appliquer à une base adjectivale suffixée par -ique (cf. ci-dessous, Deuxième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.) : période / périodique / périodicité périodiquement "électr- / électrique / électricité histoire / historique / historiquement etc. Même si une règle de troncation inhabituelle devait être posée,
127
il faudrait, pour expliquer du deuxième
groupe
la plupart des dérivés de bases verbales
, l'assortir
d'une règle d'adjonction de -(i)ss-
(blanchisseur, garnissage, flétrissure, etc.), ce qui compliquerait inutilement
la formulation des règles de construction de dérivés sur
ces
bases. 3) De façon générale, l'assimilation de l'affixe d'infinitif à un suffixe reviendrait
à
compliquer
inutilement
la
grammaire.
Par
exemple,
la construction de verbes sur des bases verbales, à l'aide de suffixes comme
-ot(er), -ass(er), -et(er), -oy(er), etc., pourrait
être
décrite,
dans c e t t e perspective, de deux façons différentes : Première solution : supposer une troncation de l'affixe d'infinitif de la base, puis une suffixation globale de -oter, -asser, -oyer, etc."^ C e t t e solution présente un double inconvénient : Elle n'identifie pas le -er de taper, rêver, tourner, et celui de tap-oter, rêv-asser, tourn-oyer, ce qui est contredit par une analyse distributionnelle élémentaire : tap-er •*• tap-ons tapot-er •*• tapot-ons, qui fait apparaître l'autonomie de - o t - dans -ot-er. Elle implique la troncation de la partie finale de -oter, -asser, -oyer, etc. devant les suffixes dérivationnels et les affixes flexionnels, ce qui pose les problèmes déjà évoqués, compliqués du fait qu'il s'agirait d'une troncation partielle et non totale du "suffixe" (ce
n'est
pas -oter qui serait tronqué, mais -er). Deuxième solution : infixer -ot-, -ass-, -oy-, entre la base et les affixes flexionnels et dérivationnels concernés. C e t t e solution reviendrait à construire pour l'occasion des règles dont on s'accorde généralement à reconnaître l'inutilité pour le français. Il est plus simple et plus adéquat d'analyser -ot-, -ass-, -oycomme des suffixes dérivationnels formateurs de verbes, et -er comme une marque flexionnelle.
128 if) Les
infinitifs
gardent
tous
les
traits
de
sous-catégorisation
des
verbes, c e qui n'est pas obligatoirement le cas des dérivés de verbes. Comparer : 1 (Paul + C e t t e histoire + Que Paul ait osé faire cela + Penser que Paul a osé faire cela) stupéfie Marie 2 (Paul + C e t t e histoire + Que Paul ait osé faire cela + Penser 58 que Paul a osé faire cela) continue à stupéfier Marie 3 La
stupéfaction
de
Marie (E + *par (Paul
+ cette
histoire
+
le fait que Paul ait osé faire cela + le fait de penser que Paul a osé faire cela)) n'a pas de borne. Les quatre arguments précédents montrent que l'on ne peut partager l'assertion de Togeby (1965 : 165) selon laquelle l'infinitif a une " f o n c tion a
double ou verbo-nominale" : dans ses emplois verbaux,
une
fonction
verbale ; quant
aux
emplois
nominaux
l'infinitif
éventuels
(le
boire, le manger), on peut faire à leur propos les observations suivantes : Un nom homonyme n'est pas constructible (autrement que métalinguistiquement) en f a c e de chaque infinitif : * l e construire, * l e réfléchir, * l e dessiner, e t c . Ceux qui sont a t t e s t é s font partie d'une liste qu'il 59 ne parait pas possible d'augmenter . Lorsque des noms homonymes d'infinitifs sont a t t e s t é s , ils ne partagent pas les propriétés syntaxiques de ceux-ci. Comparer : 1 Paul aime boire de la bière et manger des f r i t e s 2 Paul a perdu le boire (E + * d e la bière) et le manger (E + *des frites). Il n'y a pas de nom a t t e s t é qui ait que en
ce fait
dernier la
soit
trace
attesté
d'un
également.
infinitif
plaisir
la forme d'un infinitif, sans Un
nom
comme
historiquement
plaisir
est
remplacé
par
plaire. Par un nom,
conséquent,
un infinitif
et
dernier
dans
ce
cas,
est on
toujours
un verbe,
l'analysera
comme
quelquefois une
forme
129
enregistrée dans le lexique, comparable à des mots comme rendez-vous, reliée à l'entrée verbale par une règle de redondance. On admettra donc que, indépendamment de la question du statut de la flexion par rapport à la dérivation (cf. ci-dessus, Introduction), l'affixe d'infinitif n'est en aucun cas identifiable à un suffixe. Par conséquent,
les pseudo-parasynthèses
verbales
ne
sont
en fait
que
des préfixations, et on assignera aux verbes concernés la structure suivante : [ ( e n ) a f [barque] N ] y [ (a) a f [long] A ] y 2.4.1Λ. La contrainte catégorielle sur la préfixation L'analyse des verbes pseudo-parasynthétiques comme les produits d'une
préfixation
contredit
le
principe
généralement
adopté
selon
lequel, contrairement aux suffixes, les préfixes n'ont pas la possibilité de modifier la catégorie lexicale de leur base. C e t t e prétendue contrainte a pour conséquence que, si toutes les conditions sont réunies pour qu'un
mot
soit analysé comme préfixé, mais que c e t t e
préfixation
est accompagnée d'un changement de catégorie de la base, l'analyse par
préfixation
est
remplacée
par
l'analyse
parasynthétique.
Dans
les cas comme antichar où aucun suffixe apparent ne justifie le changement catégoriel (N > Adj. en l'occurrence), on a recours artificiellement à un "suffixe zéro", qui a pour fonction de justifier l'analyse parasynthétique et de sauvegarder la contrainte c a t é g o r i e l l e ^ . La liste est longue des auteurs qui reprennent ou défendent c e t t e contrainte : dans la morphologie historique (Darmesteter (1894 : 959f>) ; Nyrop (1936 : 214)), c e t t e contrainte est liée à la conception des
préfixes comme
d'anciennes
prépositions
ou d'anciens
adverbes
qui ont peu à peu fait corps avec le mot qui les suivait. On retrouve la même justification, implicitement, chez les tenants de l'hypothèse transformationnelle comme G u i l b e r t ^ :
130 "Il apparaît que, dans la création de termes par la seule préfixation,
il n'y
a pas de transformation d'une classe
syntaxique
dans une autre. Les seules transpositions réalisées avec intervention d'un préfixe s'opèrent par une modification du morphème de base simultanément par préfixation et par suffixation. C'est le
phénomène
dénommé
traditionnellement
"parasynthèse""
(1975 : 135). Le principe est repris, sans justification ni discussion, par exemple dans Brandal (1943 : 124), Pottier (1962 : 99), Togeby (1965 : 164-165), Marchand (1969 : 228), Dubois (1968 : 29 ; 1969 : 45), Dubois & ah (1973 : 142), Zribi-Hertz (1972 : 77), Allen (1978 : 12, n. 2), etc. Il est également défendu par Williams (1981a : 248-249), en accord avec le principe qui situe, selon lui, la "tête" d'un mot
complexe,
c'est-à-dire ce qui détermine les propriétés syntaxiques de ce
mot,
toujours à droite de celui-ci ("The Righthand Head Rule"). Contrairement aux suffixes, les préfixes n'auraient pas de rôle catégoriel dans la mesure où ils n'occupent jamais une position de "tête". Williams reconnaît
toutefois qu'il y a des exceptions à ce principe,
comme
le préfixe anglais en- qui convertit des noms et des adjectifs en verbes. Dans ce cas, il considère que en- occupe, exceptionnellement, la fonction de "tête" du mot. Sauf
dans
Troisième
le système de Williams (cf. une critique
Partie,
Chapitre
2, § 1.2.2.2.), la contrainte
ci-dessous catégorielle
sur les préfixes n'est pas motivée indépendamment des faits mentionnés ci-dessus
(verbes
pseudo-parasynthétiques
et
adjectifs construits
sur
bases nominales, préfixés et non suffixés comme antichar ou apétale). Son abandon présenterait les avantages suivants : -
cela
-
les
permettrait verbes
de renoncer
à l'artefact du suffixe zéro ;
pseudo-parasynthétiques
et
les
adjectifs
comme
antichar et apétale pourraient, dans c e t t e perspective, être analysés comme préfixés et n'auraient plus aucun caractère exceptionnel. Des quatre principes sous-jacents à la parasynthèse, seul le critère
131 sémantique paraît devoir retenir l'attention. La reconstruction éventuelle d'une étape intermédiaire et/ou l'abandon de la contrainte catégorielle sur
la préfixation permettent
d'avoir
raison de la
parasynthèse
verbale, comme de la parasynthèse adjectivale "à suffixe zéro". Les seuls cas qui pourraient
légitimer
une analyse parasynthétique
sont
les adjectifs préfixés et suffixés comme intramusculaire, postglaciaire, antivariolique, etc., qui, dans leur sens attesté, s'analysent sémantiquement davantage par rapport aux noms muscle, glace, variole que par rapport
aux
adjectifs
non
préfixés correspondants.
Je
me
propose
de démontrer que l'analyse parasynthétique n'est pas une bonne solution pour traiter de ces mots, pour des raisons qui tiennent aux contraintes qui doivent être imposées à la forme des règles dérivationnelles. 2Λ.2. La forme des règles de parasynthèse et son rapport
avec la
morphologie concaténatoire Les règles parasynthétiques ressortissent typiquement à la morphologie concaténatoire, et plus particulièrement aux principes 1 (morphologie linéaire, non hiérarchisée), 2 (règles descriptives et non prédictives), 3 (analyse des mots en surface) et
(analyse des mots en éléments
concaténés). Ces règles supposent deux ou trois opérations simultanées : La troncation éventuelle du suffixe ou de la terminaison de la base : pour
dériver
antituberculeux
de tuberculose,
il faut
d'abord
tronquer -ose (cette troncation est également nécessaire pour expliquer tuberculeux). L'addition d'un préfixe. L'addition
d'un
suffixe
modificateur
de
la
catégorie
lexicale
de la base. Accepter
une
préfixation
et
une
suffixation simultanées
pose
les problèmes suivants (liés à la morphologie concaténatoire) : 1)
On devrait poser autant de règles qu'il y a de préfixes et de
132 suffixes différents : sur le corpus de mots préfixés par anti- que j'ai réuni (cf. ci-dessous Annexe 7), pas moins de 18 suffixes différents apparaissent
en
combinaison
avec anti-, pour les adjectifs comme 62 antituberculeux ou antivariolique . Dans la perspective d'une analyse parasynthétique, il faudrait poser 18 règles (ou modalités d'application des
règles)
différentes, dont
le champ d'application
ne
s'étendrait
pas au-delà des mots qui auraient permis de les construire. Ces règles seraient par ailleurs identiques en tous points pour ce qui touche aux propriétés sémantiques du mot construit, ce qui implique une redondance inacceptable dans la grammaire. 2)
Si l'on
autorisait
des règles parasynthétiques
pour décrire
un
certain type de mots, d'une part la limite entre le champ d'application de telles règles et celui des règles de préfixation et de suffixation ne serait pas définie autrement que par les critères, très problématiques, énumérés au § 2.4.1., d'autre part puissantes,
seraient
susceptibles
de
ces règles, beaucoup trop
produire
quantité
de
monstres.
Si la grammaire du français contient par exemple une règle qui ajoute anti-...-eux à une base nominale, celle-ci produira *antiliberteux ("qui est contre la liberté"), *antipauvreteux ("qui est contre la pauvreté"), *antirichesseux morphologie, l'énumération
("qui est contre la richesse"), etc. Dans ce type de
la
seule
alternative
des bases auxquelles
à
la production la règle peut
de monstres
est
s'appliquer ; mais
la notion de règle n'a alors plus aucun sens.
3)
Les règles parasynthétiques sont incapables de faire apparaître
les régularités suivantes : La forme de l'adjectif parasynthétique est la même, au préfixe près, que celle de l'adjectif non préfixé. Par exemple : 1
variolique
antivariolique
tuberculeux
antituberculeux
2
religieux
antireligieux
3
spasmodique
antispasmodique
133 libertaire Les
"antilibertaire
exemples
virtuellement
en
1 montrent concurrence
que,
lorsque plusieurs
("varioleux
et
suffixes sont
"tuberculique
auraient
été possibles), c'est le même qui est sélectionné dans les deux cas ; l'exemple 2 que, lorsque la suffixation adjectivale s'accompagne d'une troncation (partielle) du suffixe nominal, c e t t e troncation se retrouve dans les adjectifs préfixés ; l'exemple 3 que, lorsqu'un segment parasite (-od- ne semble apparaître que dans ce mot) apparaît dans l'adjectif suffixé entre la base et le suffixe, ce segment se retrouve sur l'adjectif préfixé ; l'exemple 4 que la construction d'adjectifs préfixés non attestés obéit aux mêmes principes : si l'on voulait construire un adjectif qui signifie "qui est contre la liberté", ce ne serait pas *antiliberteux, mais "antilibertaire, sur le modèle de libertaire. L'impossibilité
de *antirichesseux
et *antipauvreteux
donc probablement par l'impossibilité de *richesseux et Sémantiquement,
l'adjectif
pseudo-parasynthétique,
s'explique
*pauvreteux. dans
son
sens attesté, est strictement équivalent au même adjectif non suffixé, que celui-ci soit a t t e s t é ou non : antiparasitaire
antiparasite
antivariolique
"antivariole
antituberculeux
"antituberculose
antireligieux
antireligion
antinauséeux
"antinausée
antispasmodique
"antispasme
"antilibertaire
"antiliberté
Inversement,
lorsque, dans le lexique attesté, l'adjectif
préfixé
n'a pas de suffixe, il est possible de reconstruire un doublet suffixé (le suffixe est alors le même que celui qui s'applique à la base non préfixée) : antidespote
"antidespotique
134
antidouleur
"antidouloureux
antiétudiants
"antiestudiantin
antifraude
"antifrauduleux
antiincendie
"antiincendiaire
antitabac
"antitabagique
Pour éviter les problèmes de redondance et de surpuissance signalés, j'opterai ici pour une morphologie où les règles n'appliquent qu'un affixe à la fois, conformément à ce que proposent notamment Aronoff (1976) et Booij (1977), sous le nom de "The one affix a rule hypothesis" 6 3 . Pour
éviter
les
problèmes
d'inadéquation,
le § suivant une solution de remplacement
je proposerai
dans
à la parasynthèse, qui
rend compte des faits remarquables signalés. 2.4.3. Solutions de remplacement à la parasynthèse Je propose ici un traitement qui respecte les trois exigences suivantes : 1)
rendre compte de l'identité formelle, au préfixe près, entre
l'adjectif préfixé et l'adjectif non préfixé (antituberculeux / tuberculeux) ; 2)
rendre
compte
de
l'identité
sémantique
entre
l'adjectif
préfixé et l'adjectif non suffixé (antituberculeux = "antituberculose) ; 3)
n'appliquer qu'un affixe à la fois.
L'analyse parasynthétique contrevient aux trois exigences. Restent a priori deux possibilités, qui vont être examinées. 2.4.3.1. Suffixation puis préfixation On pourrait
analyser
antituberculeux
comme le produit
suffixation suivie d'une préfixation, selon le schéma suivant : [ (anti) , [ [tuberculose]., (eux) f ] . ] 'N af A A af
d'une
135
Cette
solution, qui apparaît dans quelques dictionnaires
(notamment
dans le GLLF pour 70% des adjectifs attestés correspondant à c e t t e structure), satisfait aux exigences 1 et 3, mais pas à la deuxième : elle n'applique qu'un affixe à la fois, rend compte de l'identité formelle entre l'adjectif porteur d'un préfixe et d'un suffixe et l'adjectif suffixé non porteur d'un préfixe, puisque le deuxième sert de base au premier, mais ne rend
pas compte
de l'identité
sémantique
entre l'adjectif
porteur d'un préfixe et d'un suffixe et l'adjectif préfixé non porteur d'un
suffixe ; dans c e t t e
hypothèse,
on traiterait
différemment les
adjectifs suffixés et les adjectifs non suffixés (antituberculeux
serait
construit sur tuberculeux (A), et antitabac sur tabac (N)). 2.4.3.2. Préfixation puis suffixation La solution inverse consiste à expliquer antituberculeux
comme
le résultat d'une préfixation suivie d'une suffixation, selon le schéma suivant : [ [ (anti) a f [tuberculose]^ ] A (eux) a f ] A Elle est suggérée par exemple par Marchand (1969 : 142) dans l'une des deux analyses qu'il propose de mots anglais comme anticommunist : e f f a c e m e n t du suffixe -ism de anticommunism et remplacement par -ist (l'autre analyse est la suffixation zéro du "groupe prépositionnel anti-communist"). C e t t e solution satisfait aux deux dernières exigences, mais pas à la première : elle n'applique qu'un affixe à la fois, elle rend compte de
l'identité
sémantique
entre
antituberculeux
et
"antituberculose
(le second servirait de base au premier), mais elle ne rend pas compte, à elle seule, de l'identité formelle entre l'adjectif préfixé et l'adjectif non préfixé : la forme attendue d'après la structure ci-dessus serait "antituberculoseux^. 2.4.3.3. Le principe de copie Conformément à une hypothèse ébauchée dans Dell (1970 : 207-
136
210), et pour respecter les trois exigences posées ci-dessus, je propose d'ajouter à l'hypothèse précédente (préfixation puis suffixation) un principe de copie indépendamment motivé par ailleurs. Ce principe est d'application très générale (Dell suggère même qu'il puisse être universel) et permettrait, en particulier, de respecter ici la première condition. Sa formulation, pour les cas étudiés, pourrait être la suivante : 2
Principe de copie Soit X une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et Ζ deux dérivés de X appartenant tous deux à la catégorie lexicale C' (où C ¿ C'), tels que leur structure soit la suivante (p et s désignent respectivement un préfixe et un suffixe) : Y = [ [X] c (s) af ] c , Ζ = [ [ (p) af [X] c ] c , (s) af ] c . La
séquence
superficielle Xs de Ζ est
strictement
identique
à Y. J'étudierai dans la Deuxième Partie (Chapitre k, § 2.2.2.) la place et le statut d'un tel principe dans la théorie morphologique, et son application aux mots préfixés par anti- dans l'Annexe 8. Une nouvelle formulation de ce principe sera alors proposée. Non seulement ce principe prédit des formes comme antivariolique, antituberculeux,
antispasmodique,
etc.,
mais encore
il permet
d'expliquer pourquoi, dans le cas d'une suffixation consécutive à une préfixation, et du choix entre plusieurs suffixes concurrents, le suffixe choisi est toujours le même que celui que porte la forme correspondante non préfixée. Ainsi, pour construire
un nom sur une base adjectivale avec
le sens "Fait d'être Adj.", le français dispose entre autres des suffixes -ité et -itude. Ces suffixes sont, dans un certain nombre de cas, linguistiquement
équivalents.
Gratitude
apparaît
dans
le
lexique
attesté
avec le suffixe -itude, alors que "gratité aurait été possible, comme le montre matité (même finale, adjectifs non suffixés dans les deux
137
cas)*'"'. Ingratitude,
dérivé
de ingrat,
les noms porteurs du p r é f i x e négatif
et
non de g r a t i t u d e
car
tous
in- correspondant à un adjectif
peuvent ê t r e construits par suffixation sur c e dernier (cf. Dell (1970 : 144)), p o r t e le m ê m e s u f f i x e - i t u d e , e t non - i t é . De même, le nom d'action correspondant à approuver se construit sur une base allomorphique de la base verbale : approbation. On r e t r o u ve la m ê m e allomorphie dans désapprouver / désapprobation. Le principe de copie p e r m e t d'en rendre c o m p t e de f a ç o n é c o n o m i q u e ^ . Dans construit
tous les cas, régulièrement
le mot par
s u f f i x é sur la base p r é f i x é e
les RCM, e t c ' e s t
le principe de
serait copie
qui expliquerait les éventuels choix e n t r e suffixes concurrents, allomorphies, troncations.
2ΛΑ.
Conclusion
2ΛΛ.1. Il n'y a que de faux parasynthétiques
3e résume ici les t r a i t e m e n t s proposés en r e m p l a c e m e n t de l'analyse parasynthétique :
1)
Les
verbes
dont
[ préfixe [ X ] ^
+
l'infinitif
présente
la
structure
superficielle
¡ ^ a f f i x e d'infinitif]y
sont à analyser c o m m e les produits d'une préfixation : [ (p)
af
[X]
(N
+
A) ]V
C e t t e analyse suppose que l'on abandonne la c o n t r a i n t e c a t é g o r i e l le sur
la préfixation (abandon
indépendamment
motivé)
et
que
l'on
n'identifie pas l ' a f f i x e d'infinitif à un suffixe.
2)
Les noms dont la s t r u c t u r e superficielle est [ p r é f i x e [X] s u f f i x e ] ^
sont à analyser base s u f f i x é e :
t a n t ô t c o m m e les produits d'une préfixation sur une
138
[ (a) a f [ [ [pes] v (ant) a f ] A ( e u r ) ^ tantôt
]N67
comme les produits d'une suffixation sur une base préfixée :
[ [ (en) a f [câble] N ] y (ure) a f ] N
68
[ [ ( P r é ) a f [destin] y ] y (ation) a f ] N en fonction des contraintes diverses qu'imposent les règles auxquelles sont associés les affixes concernés. 3) Les adjectifs dont la structure superficielle est [ préfixe [X] suffixe]^ peuvent recevoir deux analyses : Si leur sens est à rapporter à X (ils sont synonymes des adjectifs de structure [ préfixe [X] d'une préfixation . 69 copie .
suivie
ils sont à analyser comme les produits d'une
suffixation obéissant
au
principe
de
Dans les autres cas, ces adjectifs sont à analyser conformément aux contraintes imposées par les règles auxquelles sont associés les affixes concernés ; par exemple immortel est à analyser ainsi : [ (in) af [ [mort] N • Ν), mais l'on perd la relation sémantique qui lie "rendre (plus) Adj." et "transformer en N", paraphrases qui recouvrent toutes deux un changement
d'état,
et
dont la deuxième ne convient pas, quoi
qu'il en soit, à un verbe comme pasteuriser ; ou l'on considère qu'il n'y a qu'un suffixe -is(er) associé à une seule RCM, mais dans ce cas, le fait que le rapport catégoriel soit multiple est un contre-exemple aux principes adoptés jusqu'ici. En fait, on peut réduire tous les exemples concernés à un rapport catégoriel
unique
A -»• V,
en considérant
les arguments
suivants :
Le sens des verbes apparemment construits sur une base nominale ne peut pas être paraphrasé de façon régulière à partir du nom : vaporiser
"transformer
en vapeur",
pasteuriser
"faire subir à qqch
un traitement inauguré par Pasteur", alphabétiser "apprendre l'alphabet", etc. En revanche, le sens des mêmes verbes est toujours réductible à la paraphrase autonymique "rendre Vé" (vaporiser "rendre vaporisé", pasteuriser
"rendre
pasteurisé",
alphabétiser
"rendre
alphabétisé"),
ce qui argumente en faveur du rapprochement sémantique des deux types apparents de formations. Des arguments indépendants ont déjà justifié la reconstruction d'un adjectif comme "alphabète ("qui connaît l'alphabet") par rapport auquel le verbe alphabétiser serait paraphrasable sans aucun problème : "rendre alphabète" (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.1.). Certains ne
comportent
verbes
en
pas dans
-is(er),
paraphrasables
leur structure
par
superficielle
"rendre l'adjectif
Adj.", par
rapport auquel ils sont paraphrasables, mais un segment de celui-ci, non identifiable à une base nominale. Ainsi : dramat-iser "rendre dramatique" étern-iser "rendre éternel" euphor-iser "rendre euphorique" fanat-iser "rendre fanatique"
251
hébra-îser "rendre h é b r a ï q u e " ^ mathémat-iser "rendre mathématique" etc.
Il est
tentant
dans ce cas de supposer une troncation de -ique (-el
dans le cas de éternel) devant -is(er), qui a lieu de manière quasi-systématique (à part laïciser, non pertinent parce que -ique n'est pas un suffixe dans laïque, le seul exemple dont je dispose de verbe construit sur un adjectif suffixe par -ique non tronqué devant -is(er) est techniciser, doublet de techniser (PR 77)). Le sens de certains verbes en -is(er) est plus facilement rapportablé à l'adjectif en -ique correspondant qu'au nom ou à l'adjectif apparaissant dans la structure superficielle : ainsi bureaucratiser "Transformer par la mise en place d'une bureaucratie" (PR 77) correspond davantage à la paraphrase "rendre bureaucratique" (bureaucratique
"propre
à la bureaucratie") qu'à la paraphrase "rendre bureaucrate" (bureaucrate "Fonctionnaire, abusant
employé
de son pouvoir
rempli sur
du
sentiment
le public"
dans ce cas également, de supposer
de
son
importance
(PR 77)). Il est donc
et
tentant,
une troncation de -ique, même
si elle n'apparaît pas formellement nécessaire. Je propose donc 1!hypothèse s u i v a n t e ^ : tous les verbes apparemment construits à l'aide du suffixe -is(er) sur une base nominale et ayant un sens de "changement d'état" sont en fait construits sur une base adjectivale. Cette base est soit non suffixée si le sens le permet, soit suffixée. Si l'adjectif construit sur la base nominale apparaissant dans la structure
superficielle
du verbe en -is(er) n'est pas attesté,
la base du verbe est un adjectif suffixé par -ique, construit sur cette base nominale. -Ique est tronqué devant -is(er) (cf. ci-dessous Chapitre 3, § 2.). Ainsi :
pasteuriser
vaporiser
etc.
structure
[
[
sens
"rendre "pasteurique"
structure
[
sens
"rendre "vaporique"
[
[pasteur] N
uque)af
(is) a f ] y
[ v a p e u r ] N ü q u e ) a f ] A (is) a f
252
C e t t e hypothèse permet d'unifier le traitement de tous les verbes en -is(er) marquant un "changement d'état", et de répondre au contreexemple apparent constitué par l'association d'un seul sens et d'une seule forme affixale à deux rapports catégoriels différents. Je considérerai dans ce cas qu'il n'y a qu'un suffixe -is(er) associé au rapport catégoriel A 3)
V et au sens "rendre A d j . " ^ .
Un autre exemple, plus embarrassant, est celui du préfixe d é j -
qui, dans son sens "négatif", peut ê t r e associé aux rapports catégoriels A + V, Ν + V et V + V. Contrairement au cas précédent, il est impossible d'unifier ici le rapport catégoriel, car - dans des cas comme découdre, défaire, déconstruire, aucune autre solution n'est possible que le rapport V •* V ; - l'analyse de tous les verbes en d é j - sur une base verbale conduirait à des distorsions sémantiques. Soit par exemple dessaler : si on le suppose
construit
sur
une
base verbale
sal(er),
comme
l'apparence
y invite, on le paraphrasera par "annuler le résultat de l'action de saler", ce qui suppose que l'on ne puisse dessaler que ce que l'on a préalablement salé. Si cela est vrai d'aliments, que l'on peut saler, puis dessaler, cela ne l'est pas de la mer, qu'il n'est pas nécessaire de saler pour pouvoir la dessaler. Ici, la base nominale s'impose, comme par exemple pour désherber (cf. également ci-dessus Première Partie, Chapitre 2, § 2.3.4.)· De même, l'action de déniaiser ne présuppose pas que l'on ait "niaise : la base adjectivale s'impose. Ces exemples ne constituent pourtant pas, semble-t-il, des contreexemples à mes hypothèses : c'est ici la perception d'un sens "négatif" unique qui, contrairement à l'apparence, doit être critiquée. En e f f e t , on peut considérer que le sens des formations en dé- est différent selon la catégorie des bases. S'il s'agit d'une base verbale, le sens est "annuler le résultat de l'action de V". S'il s'agit d'une base nominale, le sens est soit "enlever N" (dessaler) soit "enlever de N" (débarquer),
ce
qui
n'implique
nécessairement
aucun
processus
préalable.
S'il s'agit d'une base adjectivale, le sens est "rendre non Adj.". Un exemple limite permet de mesurer
la différence de sens :
il s'agit du verbe déplumer, a t t e s t é au sens (1) "Enlever les plumes",
253 qui correspond a une base nominale. Il est possible de reconstruire 68 un verbe "déplumer 2 sur la base verbale plumer . Son sens prédictible sera alors (2) "annuler
le résultat de l'action de plumer".
Comme
plumer signifie "enlever les plumes" (c'est-à-dire que le résultat extralinguistique est le même, que l'on plume ou que l'on déplume), "déplumer 2 reviendrait à signifier "remettre les plumes que l'on a enlevées en plumant", c'est-à-dire le contraire de déplumer 1. Certes, il y a entre les trois sens une parenté vague, que l'on subsume sous le qualificatif
"négatif". Mais il ne s'agit
mon hypothèse, d'une parenté relevant d'un traitement
pas, selon
dérivationnel.
L'analyse de la forme préfixale d é j - en trois affixes différents homonymes associés à trois règles différentes
permet de sauvegarder
les
principes défendus, mais perd c e t t e parenté. k)
Un dernier exemple est constitué par la forme suffixale -ass(e),
susceptible
de
s'appliquer
à
des bases adjectivales pour
construire
des adjectifs (tiède / tiédasse), à des bases nominales pour construire des noms (vin / vinasse), et à des bases verbales pour construire des verbes (rêv(er) / rêvasser). Elle est donc associée à trois catégoriels
différents qui, contrairement
rapports
à ce qui se passait
pour
les trois d é j - qui ne servent à construire que des verbes, quelle que soit la catégorie de la base (cf. D. Corbin (1976b)), n'impliquent aucun changement catégoriel :
A Ν V
Ν ,69
A ces trois rapports catégoriels est toujours plus ou moins associé un sens hyponyme : tiédasse signifie "vaguement tiède", vinasse "mauvais vin", rêvasser "rêver vaguement". -Ass(e) semble toujours gradualiser, dans un sens plutôt atténuatif, le sens de la base, tout en conservant celui-ci : quelque chose de tiédasse est tiède, une vinasse est du vin, rêvasser, c'est toujours rêver. Le problème que pose cet exemple pour les hypothèses que j'ai
25k
proposées ne peut être résolu ni catégoriellement (il est
impossible
de réduire à un seul les trois rapports catégoriels), ni sémantiquement (le sens est bien constant quel que soit le rapport catégoriel). Sans pouvoir apporter une réponse sûre à ce problème, dans l'état actuel de ma réflexion, je suggérerai deux directions de recherche qui permettront peut-être de l'éclairer, en sauvegardant les hypothèses posées : Les principes d'association (un sens, un rapport
catégoriel, un
affixe) proposés ci-dessus ne sont peut-être valides que pour un sousensemble - majoritaire - de faits dérivationnels. L'ensemble de ceux qui y échappent pourrait ê t r e défini en compréhension par des propriétés non encore découvertes. Il est possible aussi que les principes proposés restent mais doivent être complétés par des principes décrivant
valides,
l'association
de certains affixes homonymes, dont les propriétés restent à découvrir, en "archi-affixes" au sens unifié : -ass(e) serait dans ce cas, c'est-à-dire qu'il n'y aurait qu'un "archi-suffixe" -ass(e) au sens hyponyme, qui se réaliserait
en trois affixes différents obéissant à mes principes.
Seule une étude détaillée de chaque forme affixale pourra permett r e d'apporter une réponse au problème posé. 5.3.6. Contre-argument n° 6 : les
hypothèses
modéliques
applicables
à la syntaxe ne sont pas nécessairement transposables à la morphologie La contre-argumentation qui précède a, me semble-t-il, suffisamment démontré l'inadéquation des modèles dissociatifs pour que l'on puisse passer rapidement sur ce dernier argument. 3e me contenterai de quelques remarques méthodologiques. 1)
L'argument
me semble
de Lieber est présenté de façon négative. Mais il
qu'elle
renverse
indûment
le sens du raisonnement : si
au niveau des faits, on constate que structure morphologique et interprétation sémantique sont associés, la "charge de la preuve" qui démontrerait
la nécessité d'un modèle dissociatif
incombe à celui qui opte
255 pour un tel modèle, et qui ne peut se contenter d'une pirouette telle que : "il n'y a aucune raison de ne pas le faire" 2)
.
La décision de construire un modèle isomorphe ou non à la descrip-
tion des f a i t s dépend de c e qu'on entend par "adéquation descriptive". Jackendoff (1975 : 66) distingue, en référence à Chomsky (1965), trois niveaux d'adéquation descriptive : le premier "consiste à fournir à
chaque
item
comportement
lexical dans
la
une information langue"
(c'est
suffisante pour
Γ "adéquation
décrire
son
observationnelle"
de Chomsky (1965)). Ce n'est pas à c e niveau que se résoud le choix entre un modèle associatif et un modèle dissociatif : les deux formes de modèles permettent
d'atteindre cet objectif
minimum. L e second
niveau "exprime les relations, les "sous-régularités" et les généralisations propres aux items lexicaux de la langue" (c'est Inadéquation descriptive" à proprement parler de Chomsky (1965)). A c e niveau, l'opposition entre
un modèle
associatif
et
un
modèle
dissociatif
se
manifeste,
par exemple, dans le fait que le premier sera beaucoup plus sévère que le second dans la délimitation de ce qu'il entend par fait dérivationnel. Dans la mesure où le second est à la fois moins restrictif
et
plus ad hoc, de ce point de vue, que le premier (cf. ci-dessus les exemples du § 5.3.1.), le premier me paraît préférable. Le troisième niveau "décrit
comment
les
relations
et
les
"sous-régularités"
particulières
du lexique sont choisies - pourquoi ces relations-là sont-elles observées, et
non d'autres
question".
C'est
description
formes imaginables de la description du lexique en ici
la question
des "procédures
d'évaluation"
de
la
proposée qui est en jeu, dans le cadre de Γ "adéquation
explicative" de Chomsky (1965). Là encore, me semble-t-il, un modèle associatif modèles
du genre de celui qui est proposé ici est préférable aux dissociatifs :
la procédure
d'évaluation
suggérée
par
Lieber
est, à la limite, l'harmonie entre les divers composants d'une grammaire. J e crois avoir proposé, au contraire, un certain nombre de principes permettant d'évaluer le degré d'adéquation d'une description dérivationnelle. De ce point de vue, les modèles dissociatifs discutés se contentent de répercuter de façon ad hoc ce qu'ils croient ê t r e la "réalité" du lexique.
256 3)
Il n'est pas démontré, ni d'ailleurs démontrable, que la similitude
supposée des propriétés des mots construits et des phrases soit suffisante pour justifier le parallélisme du traitement des uns et des autres : l'inadéquation
d'une
théorie
comme
l'hypothèse
transformationnelle,
fondée sur la reconnaissance d'une similitude de comportement linguistique des mots construits et des phrases, en témoigne analogiquement. Selon que l'on voudra démontrer que le modèle lexical et le modèle syntaxique doivent être parallèles ou non, on pourra mettre en évidence et utiliser les similitudes ou les différences du comportement linguistique des objets décrits.
5Λ. Conclusion Aux
arguments avancés pour justifier la dissociation du niveau
morphologique et du niveau sémantique dans les règles dérivationnelles, j'ai opposé une contre-argumentation qui a permis d'établir un certain nombre de principes et de contraintes pesant sur ce qui est analysable comme
une
opération
dérivationnelle,
et délimitant
le domaine
de
la morphologie dérivationnelle. 5.4.1. Définition d'une opération dérivationnelle Si l'on convient de désigner par O D une opération dérivationnelle, par O M chacune des opérations morphologiques (affixation et/ou conversion) qui lui sont associées, par OS et par R C
l'opération sémantique
réalisée
le rapport catégoriel entre la base et le mot construit,
on peut résumer les positions en présence par les équations suivantes : Les partisans des modèles dissociatifs optent, soit pour 1
O D = OM (E + R C ) (E + OS)
soit pour 2
O D = OS (E + R C ) (E + OM).
257 J ' a i proposé quant à moi une définition beaucoup plus restrictive : 3
OD = 1 OS + 1 RC + η OM
où η désigne un nombre supérieur ou égal à 1. Selon les termes de cette
équation,
la relation entre forme et sens dans une opération
dérivationnelle est partiellement asymétrique : à un seul sens peuvent correspondre plusieurs opérations morphologiques différentes, appartenant au même paradigme, mais à une opération morphologique donnée ne correspondent qu'un sens et un rapport catégoriel. C ' e s t donc l'association
de
trois
composants,
et
non l'unité de forme affixale, qui
définit les limites d'une opération dérivationnelle. L'équation 3 s'assortit des gloses suivantes : 1
Une règle de construction de mots (RCM) associe une structure morphologique mettant en jeu un rapport catégoriel (orienté) entre deux et seulement deux catégories lexicales semblables ou
différentes,
d'opérations
une
opération
morphologiques
sémantique non
et
combinables
un
ensemble
entre
elles
en nombre supérieur ou égal à 1. 2
II y a autant de RCM différentes que d'associations différentes entre
un
rapport
catégoriel,
une
opération
sémantique
et
une ou plusieurs opérations morphologiques. 3
Un a f f i x e dérivationnel se définit à la fois par ses propriétés intrinsèques, par définition idiosyncratiques, et par les propriétés de la RCM à laquelle il est associé.
ft
A une RCM peuvent être associés plusieurs a f f i x e s dérivationnels, mais un a f f i x e dérivationnel donné ne peut être associé qu'à une RCM et une seule.
3e proposerai dans la Troisième Partie (Chapitre 3, § 2.7.) une formulation plus précise des notions de RCM et d'opération dérivationnelle.
L'équation
3
ci-dessus
servira
référence pour la suite de c e travail.
néanmoins
provisoirement
de
258
5.4.2. Homonymie et polysémie La
discussion
d'un
certain
nombre
d'exemples
cruciaux,
et
les
principes sur lesquels elle a débouché ont permis d'apporter des éléments de réponse au vieux problème de l'homonymie et de la polysémie, dans le domaine dérivationnel. Pour
les mots
construits,
le critère de décision suivant a été
retenu : si à une structure morphologique formellement unique correspondent
plusieurs
sens
superficiellement
différents
et
nécessairement
compositionnels (j'entends par là qu'au mot construit puisse être associée une paraphrase
régulière
où figure
la base de ce mot), il y a
polysémie si les sens sont dérivables sémantiquement
l'un de l'autre,
homonymie s'ils ne le sont pas. Si l'un des sens n'est pas compositionnel, il y a homonymie. Pour sens"
les affixes, une réflexion sur
nécessaire
et
suffisante
pour
la notion de "différence
entraîner
l'homonymie
a
de
permis
de poser que : . si une même forme affixale est associée à plusieurs
rapports
catégoriels et à plusieurs sens différents, elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a d'associations différentes entre un rapport catégoriel et une opération sémantique ; . si une
même
forme
affixale
est
associée à un seul
rapport
catégoriel et à plusieurs sens différents, elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a de sens différents ; . si une même forme affixale est apparemment associée à plusieurs
sens, ou l'on peut
réduire
les rapports catégoriels à un seul, et elle ne recouvre qu'un
affixe,
ou
rapports
on
catégoriels
et
à
un
seul
ne le peut pas, mais on peut différencier
plusieurs
sens, et
elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a de sens différents. Le
cas limite
où l'on ne peut ni réduire
un seul, ni différencier
les rapports catégoriels
plusieurs sens pose un problème, pour
à
lequel
j'ai proposé des orientations de réflexion, mais pas de solution. Le
seul cas d'affixe polysémique est donc le suivant : les sens
259
différents
sont
tous
associables
à
tous
les mots
construits
par
cet
affixe, ce qui revient, pour la R C M , à une seule opération sémantique.
5.4.3. Types d'idiosyncrasies Enfin, la discussion a permis de définir des critères de délimitation à
des
types
l'intérieur
d'idiosyncrasies
de
la
morphologie
de celles qui excluent construits. de
mot
Cette
et
sémantiques
dérivationnelle,
et
tolerables
corrélativement,
les mots qui les portent du champ des
typologie
construit
formelles
permet
d'exclure
fondamentalement
du
domaine
idiosyncratique
la
mots notion
formellement
ou sémantiquement, c'est-à-dire dont les propriétés formelles ou sémantiques soient complètement imprédictibles : si tel paraît être le cas, il ne s'agit les
pas d'un mot construit. 3'ai proposé, par exemple, pour
idiosyncrasies
sémantiques
apparentes,
des
critères
permettant
de distinguer entre celles qui sont indépendantes des relations dérivationnelles,
c'est-à-dire
construits,
et
celles
qui qui
ne
touchent
corrigent
de
des
façon
mots
qu'apparemment
partiellement
régulière
le sens prédictible, ou qui reviennent à une restriction ou une spécification encyclopédique du sens prédictible.
5 Α Λ . Pour un modèle associatif
Se situer dans la perspective d'un modèle associatif a pour mérite essentiel de fournir le moyen de définir de façon quelque peu contrainte la spécificité d'un phénomène dérivationnel, et de situer ainsi la morphologie dérivationnelle dissociatif
dans le champ des études lexicales. Un
n'autorise pas ce type de démarche, pourtant
modèle
indispensable
à la progression de la recherche en ce domaine, parce qu'il subordonne la
sémantique
à la
morphologie,
ou
l'inverse, au mépris de ce
qui
fait la spécificité de la dérivation, c'est-à-dire de se situer à l'intersection des deux domaines. L ' a c t i v i t é linguistique des locuteurs fournit d'ailleurs, si nécessaire, un argument
complémentaire
en faveur
d'un
modèle associatif :
260
ainsi, les phénomènes cités précédemment d'"étymologies populaires" (cf. Première Partie, Chapitre 3, § 1.2.3.), de calembours et autres "jeux de mots", la perception d'une structure interne et/ou d'un sens compositionnel dans ce que j'ai appelé les mots complexes non construits, la possibilité même d'interpréter partiellement des mots construits à base inventée comme ?°détarbuler
, et celle de porter sur
les mots perçus comme "nouveaux" des jugements d'acceptation ou de rejet qui reviennent en fait à la possibilité ou non de les interpréter, montrent que l'association d'un sens et d'une structure morphologique constituent un aspect fondamental de la compétence dérivationnelle. Un modèle dissociatif
apparaît
artificiel face à ces phénomènes ;
j'ai tenté de montrer qu'aucun des arguments avancés pour le justifier n'était décisif.
6. L'IMPREDICTIBILITE SEMANTIQUE PARTIELLE Il va s'agir ici d'un dernier type d'"irrégularités de façade", d'ordre sémantique :
l'impossibilité
de
prédire
linguistiquement
la
totalité
du sens attesté de bon nombre de mots construits morphologiquement réguliers. Cette impossibilité peut tenir à trois facteurs : 1)
Un sens linguistiquement prédictible peut s'actualiser en divers
avatars, dont la diversité tient à ce qui est désigné et non au sens du mot concerné. Pratiquement, cela signifie que, pour pouvoir utiliser certains mots à bon escient, le locuteur doit non seulement connaître le mot, mais aussi avoir des connaissances encyclopédiques sur ce qu'il désigne. De l'absence partielle ou totale de ces connaissances, qui n'ont rien de linguistique, peut résulter dans certains cas une distorsion entre le sens que le locuteur est capable d'assigner aux mots construits, à partir de ses "connaissances" linguistiques, et le sens que ces mots ont dans la langue attestée, telle qu'elle est légitimée par les dictionnaires. Un locuteur peut déduire de son savoir lexical le sens ""petite fourche" du mot fourchette, mais pour savoir à quel usage est affectée la fourchette, il lui faut des connaissances
261
pragmatiques
supplémentaires.
De ce point de vue,
l'apprentissage
des mots construits tels qu'ils sont "lexicalisés" n'est pas différent de celui des mots non construits, et le morphologue n'a rien à en dire. Il se borne, comme le locuteur, à enregistrer de façon ad hoc ces spécialisations sémantiques d'origine extralinguistique. Je ne reviendrai pas sur ce point, qui a déjà été développé au § 5.3.1.1. 2)
Le deuxième facteur d'imprédictibilité sémantique partielle peut
être la spécialisation tardive du sens de mots construits à l'aide d'affixes concurrents appartenant à la même RCM. 3)
Enfin, le sens du mot construit peut ne pas être
totalement
prédictible parce que l'opération sémantique associée à la RCM d'où il est issu laisse vides un certain nombre de variables. Dans les trois cas, l'imprédictibilité est "de façade" parce qu'il n'incombe pas à la grammaire de lui accorder un sort particulier. Avant d'étudier cette question, il convient de préciser
le contenu
que je propose d'attribuer à l'opération sémantique associée à une RCM. 6.1. L'opération sémantique associée à une RCM Comme pour le sens des phrases, il convient de délimiter ce qu'il incombe aux règles linguistiques de prédire dans le sens des mots construits.
Le Modèle Standard
domaine du sémantiquement
Etendu appelle "forme logique" le 72 '
prédictible
. 3e préfère employer
ici
l'expression d"'opération sémantique associée à une RCM". Il s'agit dans les deux cas de définir un champ d'étude parmi les faits observables. Dans un modèle de type associatif, il est communément admis (cf. Aronoff (1976 : 50), Booij (1979 : 986)) que le sens d'un mot construit est une fonction compositionnelle du sens de sa base et de l'opération sémantique associée à la RCM. Il se manifeste dans une "paraphrase compositionnelle" où apparaissent la base et la relation que le mot construit entretient avec celle-ci, et qui représente la contribution
262 sémantique propre de la R C M . Par exemple, dans la paraphrase " A c t i o n de V " des
conférée
suffixes
aux
noms construits
sur des bases verbales à l'aide
-age^, -ment, -tion, -ure, -ade^, -erie^, etc. et de
la
conversion, V représente une variable, le sens de la base, et " A c t i o n de" la contribution sémantique proprement dite de la R C M , constante pour tous les mots construits à l'aide de cette R C M . L ' u n e des conséquences de ce point de vue est que les affixes n'ont pas de sens indépendant, mais ont le sens que confère aux mots construits la
RCM
à laquelle ils sont associés (cf. ci-dessus § 5.3.2. et ci-dessous Troisième Partie, Chapitre 2, § 1.2.3.). J'ai associee
défendu qu'une
ci-dessus
seule
(§
5.)
operation
l'idée
qu'à chaque R C M n'était 73 semantique . Mais cette opération
peut avoir divers degrés de précision : certaines sont précises ( " A c t i o n de V", "Petit N " , "Instrument avec lequel on V " , etc.), d'autres beaucoup plus vagues ("Relatif à N " , " F a i t d'être Adj.", etc.). Se fondant sur cette observation,
Booij (1979 : 999) propose que
l'interprétation
sémantique des mots construits se fasse en deux temps : d'abord une étape
consacrée
à
l'interprétation
prédictible
(la
"forme
logique"),
puis une étape chargée des spécifications non prédictibles de l'interprétation issue de la première étape. De cette proposition, je conserverai l'idée
d'une
interprétation
stratifiée.
Il
me
semble
néanmoins
que
l'on ne peut ni en rester à une opposition entre des opérations sémantiques "vagues" haut
degré
et des opérations "précises", ni n'assigner
de précision
qu'à
des
facteurs
pragmatiques,
un éventuel comme
le
fait Booij. Des constatations analogues sur la non-spécificité des sens affixaux par rapport au sens des unités lexicales majeures mènent Aronoff (198^) à une conclusion pessimiste : "My
basic point is that the meanings of derivational
morphemes
are not nearly as distinct in nature as one would like them to be from the meanings of other lexical items. This is unfortunate, largely because it prevents us from formulating a simple theory in which affixes form a separate and coherent class of entities
263
whose meanings are ideally universal semantic operators or at least form a special semantic class." (p. ^5). Selon lui, le "système optimal" serait celui où les affixes serviraient simplement à mettre en relation deux catégories lexicales majeures. Il voit une illustration de ce système dans la conversion de verbes sur des bases nominales (cf. ci-dessous § 6.2.3.). Mais il constate par ailleurs certains
que ce
système
optimal
a de nombreux contre-exemples :
affixes demandent que soient en outre précisés des rôles
thématiques et des traits de sous-catégorisation, d'autres équivalent sémantiquement à des catégories lexicales majeures. A mon sens, Aronoff oppose des conceptions non contradictoires. 3e proposerai, à titre programmatique, de définir dans les opérations sémantiques associées aux RCM trois types d'opérations plus ou moins complémentaires selon les cas. 1)
Une opération catégorielle, liée au fait que, dans certaines RCM,
l'opération sémantique est associée à un changement catégoriel, et que ce type de rapport catégoriel induit un certain type de rapport sémantique. Ainsi, la construction d'un adjectif sur une base nominale aboutit à tranformer un nom en adjectif, c'est-à-dire à faire occuper à un nom le rôle syntaxico-sémantique d'un adjectif. La paraphrase "Relatif à N" qui correspond aux adjectifs en -el, -al, -aire, etc. construits sur des bases nominales ne fait qu'actualiser le changement de catégorie syntaxique. De même, la construction d'un nom d'"action" sur une base verbale peut être interprétée comme la simple manifestation du changement de catégorie syntaxique (bavard(er) / bavardage). 2)
Une opération parasyntaxique : les rapports catégoriels associés
aux RCM, qu'ils s'accompagnent ou non d'un changement de catégorie, impliquent
des relations sémantiques liées à l'occupation par l'une
des catégories en jeu d'un rôle syntaxique par rapport à l'autre. Ce phénomène est particulièrement visible dans le changement d'un nom en verbe ou d'un verbe en nom. Dans les deux cas, si l'opération sémantique ne se limite pas à une opération catégorielle, le nom peut occuper
264
l'une des fonctions thématiques attachées à la base : Par exemple, lors d'un rapport catégoriel V
N, le nom cons-
truit peut occuper par rapport au verbe la fonction thématique de agent
chanter / chanteur
instrument
arroser / arrosoir
objet
sentir / sensation
lieu
dormir / dortoir
temps
fleurir / floraison
etc. Comme on l'a vu ci-dessus à propos du suffixe -oir(e), plusieurs de ces fonctions thématiques peuvent être assignées conjointement par la même RCM aux noms qu'elle construit (en l'occurrence "instrument" et "lieu"). De même, la RCM à laquelle est associé le suffixe -eur, -euse assigne aux noms qu'elle construit la double fonction d'"agent" et d"'instrument". Par ailleurs, certaines de ces fonctions sont fondamentales pour certaines associée
RCM, dérivées pour d'autres : la fonction d"'agent" fondamentalement
à -eur, et
est
seulement de façon dérivée
à -ment et -ation (cf. ci-dessus § 5.3.1.). Il y a là un domaine ouvert à la recherche, et à ma connaissance inexploré, dans la perspective décrite. Lors d'un rapport catégoriel Ν
V, c'est la base qui occupe
une fonction thématique par rapport au verbe construit : agent
Pindare / pindariser
instrument
ironie / ironiser
objet
larme / larmoyer
but
barque / embarquer
source etc.
74
barque / débarquer
75
Cette situation appelle les mêmes remarques que dans le cas précédent.
265
3)
Une opération lexicale : à certaines RCM est associée, en plus
d'une
opération
sémantique
"catégorielle"
ou "parasyntaxique",
une
opération sémantique de type "lexical", où l'affixe équivaut sémantiquement à une catégorie lexicale majeure : c'est ce qui se passe lors de la suffixation de -et(te) "diminutif" à un nom (dans maisonnette, -ette équivaut à petit), mais aussi lorsque -(er)ie s'applique à un nom pour construire un nom de "lieu d'activité". Il convient néanmoins de ne pas confondre cette opération "lexicale", réservée à certaines RCM, et ce qui, dans l'interprétation sémantique d'un mot construit, dépend de facteurs pragmatiques. Soit par exemple les définitions attribuées par le PR77 à quelques mots suffixés par -(er)ie sur des bases nominales (désignant soit le nom du produit fabriqué,
soit
le nom de l'agent fabriquant ; cf. Première
Partie,
Chapitre 2, § 1.4.3. et ci-dessus § 3.2.) : fromagerie : "Local où l'on fabrique et vend en gros des fromages ; industrie fromagère, commerce des fromages." poissonnerie : "I o
Marché,
port).
2°
halle
au
Commerce
poisson
(d'une
du poisson et
ville,
d'un
des produits
animaux de la mer et des rivières." savonnerie : " I o Usine où l'on fabrique du savon [...]" serrurerie : "I o Métier de serrurier." teinturerie : " I o
Industrie de la teinture,
métier de teinturier.
2° Boutique de teinturier, de teinturière." Admettons, ce qui est vraisemblable étant donné leurs propriétés communes, que tous ces mots soient issus de la même RCM. Que l'on se place dans l'hypothèse où le suffixe est -erie et la base le nom du produit (Np), ou dans l'hypothèse où le suffixe est j^ie et la base le nom de l'agent (Na), on peut ramener les définitions lexicographiques à trois paraphrases différentes : S.
Lieu où Na fabrique Np
266
$2
Lieu où N a vend Np
Sj
Activité en rapport avec Np (de Na).
C e s trois sens sont diversement distribués selon les mots : n'est pourvu
des
trois
sens
que
fromagerie ; poissonnerie
est
pourvu
des
sens S2 et S ^ ; teinturerie du sens S^ et d'un sens S^ qui représente une neutralisation de S j
et S2 (il n'est pas précisé si l'on vend ou
si l'on fabrique de la teinture, et en fait l'interprétation est laissée au
savoir
pragmatique
des
locuteurs) ;
serrurerie
n'est
pourvu
que
du sens S^ et savonnerie que du sens S^. En
fait, on peut considérer
attesté, et inversement, ou
encore
ou l'absence
la neutralisation
pragmatiques
(utilisation
que l'absence de S j
entre S j
habituelle
de S2 là où S^
et S2, ou celle de S^,
et S2 tiennent
du
est
produit
à des
désigné,
facteurs
organisation
sociale, économique, etc.), indifférents à l'opération sémantique associée à la R C M . Celle-ci, pour le suffixe concerné, est à la fois "parasyntaxique" (l'équivalent, pour le rapport catégoriel Ν -»· Ν , des "fonctions thématiques" liées au rapport catégoriel V
Ν ou Ν
+
V me paraît
pouvoir être les "tropes") et "lexicale". L e sens linguistiquement prédictible est " A c t i v i t é en rapport avec Np (de Na), lieu où s'exerce cette activité". Toutes les autres indications sémantiques sont d'ordre pragmatique, et en tant que telles, ne sont pas du ressort de la R C M .
M o n hypothèse est que les trois types d'opérations sémantiques ne sont pas
nécessaire-
ment représentées dans toutes les R C M ; seule l'opération "parasyntaxique" est toujours présente : c'est en elle que se manifeste en définitive la spécificité des opérations sémantiques dérivationnelles.
L'opération
"catégorielle" est liée au changement de catégorie ; l'opération " l e x i cale" n'est liée qu'à certaines R C M ; il en résulte que lorsque deux
ou trois de ces opérations
représentées
dans une R C M ,
elles sont hiérarchisées, et
en "strates"
interprétatives dont le nombre et le contenu
sont
s'organisent définissent
l'opération sémantique associée à une R C M . Plus le rapport sémantique entre un mot construit et sa base est "précis", plus l'opération sémantique associée à la R C M comporte de strates.
267
Cette 6
position
Principes
peut
se
d'organisation
résumer de
dans les
l'opération
principes
sémantique
suivants : associée
à
une RCM 1. A chaque type de rapport catégoriel est associée, sans doute universellement, une classe de sens Cs liés aux propriétés syntaxiques, qu'il appartient à la théorie sémantique de définir. 2. L'opération sémantique (unique) associée à chaque RCM sélectionne un ou plusieurs sens dans Cs et Γ (les) applique à la base pour attribuer un sens "générique" au mot construit^. 3. A ce sens "générique" est ajouté ou non, selon les RCM, un sens spécifique indépendant de facteurs pragmatiques. Ces
principes
vont
permettre
d'expliquer
un certain
nombre
de phénomènes que l'on pourrait prendre pour des irrégularités linguistiques et qui ne sont en fait que les manifestations de l'ajustement de ces principes au fait que la langue sert à décrire le monde. 6.2. Les modalités d'application des OS non "lexicales" Les écarts que présente le sens attesté, conforme à la réalité du monde, de certains mots construits par rapport à leur sens prédictible (cf. ci-dessus § 5.3.1.1.) sont particulièrement
prévisibles quand
ces mots sont issus de RCM auxquelles ne sont associées que des opérations sémantiques "catégorielles" et "parasyntaxiques". J'en donnerai trois exemples, le premier lié à une opération "catégorielle", le second à une opération "parasyntaxique". Le troisième exemple montrera que les conversions qui mettent en jeu les catégories Ν et V sont à
traiter
différemment
des exemples
d'opérations
"parasyntaxiques",
malgré les apparences. 6.2.1. Spécialisations d'affixes concurrents A la RCM qui sert à construire des adjectifs de "relation" sur
268
des bases nominales sont associés en français plusieurs suffixes, parmi lesquels -el, -al, -aire. L'opération sémantique associée à cette se réduit, fondamentalement, de
l'adjectif.
Mais
spécialisations
il se
à transposer
produit
dans
RCM
un nom dans la catégorie
certains
cas
de doublets
sémantiques. Dell (1970 : 206) cite les
des
"idiosyncrasies"
suivantes : glacial " Q u i a la température de la glace" vs glaciaire "Propre aux glaciers" fractionnel " Q u i tend à diviser" vs
fractionnaire
"Qui
est
sous
forme
de
fraction"
et les "homonymes" : culturel "Relatif à la culture (civilisation)" vs cultural " R e l a t i f à la culture des terres". En
fait,
les exemples qualifiés d'"idiosyncratiques"
l'être : le sens attesté de glaciaire
ne devraient
invite à le rapporter
pas
à glacier,
avec troncation de -er, et non à glace. Quant à fractionnel, son sens attesté
invite
à
le construire
sur
la
base fractionn(er), et non sur
fraction. Si les bases des. adjectifs sont différentes, il n'y a plus d'idiosyncrasie.
Mais
d'une part cette observation n'exclut pas que soient
construits respectivement sur glace et fraction les doublets "glaciaire et "fractionnel de glacial et fractionnaire, d'autre part on peut citer des exemples analogues, où Γ "idiosyncrasie" est apparente :
partiel " Q u i
ne constitue, ne concerne qu'une partie d'un
vs partial " Q u i
tout"
prend parti pour ou contre qqn ou qqch.,
sans souci de justice ni de vérité, avec pris" vs partiaire "[...]
qui
partage
les
parti
récoltes
avec le propriétaire" structurel "2° Ling. Q u i a une structure, qui concerne la structure" vs structural "3° Qui
étudie
les structures, qui
du structuralisme"
relève
269
originel "Qui date de l'origine, qui vient de l'origine" vs original "2° Qui émane directement de l'auteur,
est
l'origine et la source première des reproductions" vs originaire "Qui tire son origine, vient (d'un pays, d'un lieu)" confessionnel "Relatif
à une confession de foi, à une religion"
vs confessionnal "Réduit disposé pour que le confesseur y entende le pénitent". Comme le dit Dell, la sélection de -el, -al ou -aire sur certaines bases est un fait arbitraire. C'est pourquoi je propose que ces trois suffixes soient associés à la même RCM. Plusieurs arguments vont dans ce sens : La présence de doublets dans le lexique attesté : sacramentaire "2° [...] Relatif aux sacrements. Théologie sacramentaire" et sacramentel "I o Théol. Qui appartient à un sacrement, aux sacrements" ; ou encore universel et "universal (présupposé par universaux). Le fait que des adjectifs spécialisés puissent avoir, par ailleurs, le même sens : ainsi dans le R85 original "1. Vx. ou littér. Primitif originel "Qui
date
>
originaire (2), originel"
de l'origine,
qui vient
de
l'origine
>[...] originaire (2), 2. original (1) [...]" originaire "2.
Qui
est
à
l'origine
[...] 3. Qui
apparaît à l'origine, qui date de l'origine > originel". Le fait qu'on ne puisse rapporter de façon régulière à tel ou tel
suffixe telle ou telle
spécialisation
sémantique : dans culturel
/ cultural, -el pourrait être associé au sens "abstrait", -al au sens "concret" de la base ; mais cette distinction ne peut pas s'appliquer à structurel / structural ou originel / original. On
analysera
les
spécialisations
sémantiques
éventuelles
des
270
mots construits concurremment à l'aide de ces suffixes comme des spécialisations conventionnelles, indépendantes de l'opération sémantique associée à la RCM. Cela signifie que la RCM construira par exemple à la fois structural et structurel et leur attribuera le même sens "Relatif à la structure". A ce sens "catégoriel" se limite le sens prédictible de l'adjectif construit, c'est-à-dire le sens que la "connaissance" de la RCM et celle de la base structure autorisent un locuteur "naïf" à attribuer à l'un ou l'autre de ces adjectifs qu'il rencontrerait pour la première fois. Il doit par ailleurs mémoriser de façon ad hoc - que les deux adjectifs n'ont pas exactement le même sens dans le lexique conventionnel ; - quel est leur sens attesté ; - à quel sens de structure se rapporte ce sens (cf. culturel / cultural) ; - etc. 6.2.2. Actualisation d'une variable lexicalement vide L'exemple qui va être développé maintenant permet de préciser celui de -(er)ie (cf. § 6.1.). Attribuer à des facteurs pragmatiques le choix éventuel de Sj, S2 et/ou S^ revient à dire que certaines opérations sémantiques laissent vide une partie du sens attribué aux mots que construisent les RCM auxquelles elles sont associées, et que cette partie non spécifiée peut être interprétée en fonction de connaissances extralinguistiques. Je reprendrai ici l'exemple du suffixe -ier, donné par Dell (1970 : 168-170). Ce suffixe est associé à une RCM qui sert à construire des noms sur des bases nominales. Un sous-ensemble de ces noms construits est constitué par des noms [+ hum] désignant des "professions ou des états habituels" : bateau / batelier crème / crémier école / écolier ferme / fermier prison / prisonnier etc.
271 La
paraphrase
sémantique
attribuée
aux
mots
construits
dans
le lexique conventionnel voit varier à chaque fois le verbe qui est censé représenter
la relation entre le nom construit et le nom de
base : un batelier conduit un bateau un crémier vend de la crème un écolier fréquente une école un fermier exploite une ferme un prisonnier est enfermé dans une prison etc. Dell,
citant
Bréal
d'après
Nyrop (1936 :
129)^,
conclut
"la relation sémantique entre un nom humain [ [X]^ 1er commun
[X]^
est
quelque chose d'assez
que
et un nom
lâche : "personne dont
la
profession ou l'état habituel sont liés de façon caractéristique à X". Le reste doit être mémorisé ; toute lexie [ [X]^ 1er
est idiosyncrati-
que" (p. 169). Il est vrai que la relation spécifique qui relie le mot construit à sa base doit être mémorisée : il n'est pas possible de trouver une régularité dans la relation exprimée par "conduire", "vendre", "fréquenter", "exploiter", "être enfermé dans", etc. De plus, le choix de telle ou telle relation apparaît totalement ad hoc. Nyrop (1936 : 129) note l'opposition entre geôlier et prisonnier (l'un garde l'autre) ; rien ne s'opposerait à ce que ce soit le geôlier qui désigne le prisonnier, et inversement ;
rien
n'empêcherait
non plus que
le
batelier
désigne
un marchand de bateaux, et l'écolier le directeur d'école. Mais
je
ne conclurai
mots construits
pas comme
Dell
à l"'idiosyncrasie"
des
en -ier. La théorie exposée ici permet
d'expliquer
cette idiosyncrasie apparente par le fait que l'opération
sémantique
associée à la RCM laisse vide la relation entre la base et le mot construit,
c'est-à-dire
se
limite
à
une
opération
"parasyntaxique",
mais pas "lexicale". Cette opération peut se décrire ainsi : si N^ désigne la base, N_ le mot construit, et aV une variable verbale :
272
"N 2 [+ hum] aV N j " Elle consiste donc à attribuer à ^ humain
d'un
verbe
variable
dont
la fonction thématique
le choix spécifique s'opère
d'agent parmi
tous ceux qui servent à désigner les relations pouvant a f f e c t e r l'objet que désigne N j et l'agent [+ hum] lié de façon caractéristique à cet objet. Les noms en -ier ne sont donc pas irréguliers, mais leur sens est partiellement imprédictible.
6.2.3. Les conversions V / Ν Pour traiter des problèmes que pose la conversion - qui mériteraient
une étude
plus approfondie que les quelques remarques
qui
vont leur être consacrées - il convient de dissocier trois questions : - La conversion doit-elle être orientée ou non? - Si oui, quels critères permettent de l'orienter? - La conversion est-elle un phénomène dérivationnel comme les autres, nécessitant
de recourir
à un "suffixe zéro" pour
homogénéiser
les
formations? A c e t t e dernière question, il a été répondu ci-dessus au § 5.3.4. : je considère que le "suffixe zéro" est un a r t e f a c t auquel le dispositif que je propose (intégration des conversions dans le paradigme morphologique associé à chaque RCM) permet de ne pas recourir. Contrairement
par
exemple
a
Lieber
(1981a)
et
(1981b),
qui
propose de lister comme entrées indépendantes les noms et les verbes entrant dans les phénomènes de conversion, et de les relier par des règles de redondance non orientées (N •*•-*• V), je propose ici, comme Aronoff (1976), Allen (1978), Ogulnik (1983), d'orienter les phénomènes de conversion. Le principal argument réside dans le fait que la nonorientation
interdit
la dérivation
par
de
rendre
conversion
compte et
des
propriétés
à la dérivation
communes
à
par affixation : la
relation syntaxique et sémantique entre sci(er) et scie, hach(er)
et
hachoir est la même, à l'affixe près. Il reste à trouver les critères qui permettent d'étayer le choix
273
de telle ou telle orientation, puisque, contrairement à ce qui se passe pour la dérivation par affixation, la dérivation par conversion ne peut pas reposer sur 1'"évidence" formelle (je reviendrai sur les justifications de l'orientation des RCM du plus simple au plus complexe dans le § 1.1. du Chapitre 3 de la Troisième Partie). Si l'on accepte les arguments montrant que l'affixe d'infinitif ne peut pas être assimilé à un affixe dérivationnel (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.3.), l'orientation Ν •+• V est en effet a priori tout aussi possible que l'orientation V •* N. 3e critiquerai successivement deux types de critères utilisés pour orienter les conversions : des critères morphologiques et phonologiques, et des critères catégoriels. Je montrerai que seuls des critères sémantiques sont adéquats. 6.2.3.1. Critères morphologiques et phonologiques Examinons tout d'abord les deux critères avancés pour l'anglais par Allen (1978 : 272-285), et appliqués à l'allemand par Ogulnik (1983) pour la détermination de la forme de la base lors d'une conversion. 1) En anglais, la conversion entre en interaction avec des affixes comme -al, qui construit des adjectifs sur des bases nominales, et -ive, qui construit des adjectifs sur des bases verbales. Selon la théorie de la "Level-ordered Morphology" d'Allen, ces deux affixes sont du niveau I, c'est-à-dire que la frontière qui les sépare de leur base est + (cf. ci-dessus § 4.3.1. et 4.3.2.5.). Dans certains cas, -al peut s'attacher à l'un des membres d'une conversion, alors que -ive ne le peut pas : condition^
conditional^
condition^
*conditionive^.
Puisque -al et -ive sont des affixes de niveau I, ces faits prouvent que la forme de base est le nom. Allen oriente donc la conversion de la sorte :
27t condition^
condition^.
Dans les cas inverses, où -ive seul peut s'attacher à l'un des membres d'une conversion : respecty
respective^
respect^
»respectai^
c'est l'orientation inverse qui est adoptée : respect^ •+• r e s p e c t ^ . Que l'orientation
aille dans le sens Ν
V ou V -*· N, Allen
conclut que la règle de conversion doit suivre les règles d'affixation de -al et -ive, c'est-à-dire l'affixation de niveau I. A mon sens, le raisonnement est lacunaire. En e f f e t , seuls des arguments indépendants de la succession des opérations morphologiques pourraient justifier c e t t e conclusion, puisqu'à l'intérieur de la théorie d'Allen,
les
opérations
morphologiques
sont
récursives : si
l'on
se
fondait sur le simple enchaînement linéaire des opérations, le classement de -al dans le niveau I serait démenti par sa récursivité dans un
mot
comme
industri-al-iz-ation-al
(exemple donné par
Allen
p.
187). Par ailleurs, Allen ne peut pas rendre compte d'une éventuelle attestation de deux adjectifs, l'un en -ive, l'autre en -al, construits sur des bases dérivées l'une de l'autre. De plus, l'hypothèse d'un classement de la conversion dans le niveau I, préalablement à -al et -ive, n'empêcherait pas une analyse correcte des exemples cités : condition^ respect^
condition^
-»· conditional^
-+· respecty ->• respective
L'interaction
de la conversion avec l'affixation de -al et -ive
ne prouve donc rien sur l'orientation de la conversion.
275
2)
Allen
recourt
effectivement
à
des arguments
indépendants
pour
j u s t i f i e r son r a i s o n n e m e n t , e t m o n t r e que les c a r a c t é r i s t i q u e s a c c e n t u e l les mises en é v i d e n c e par Chomsky & Halle ( 1 9 6 8 ) c o n f i r m e n t tion
qu'elle
donne
à
la
conversion.
Mais
ce
type
l'orienta-
d'argument
n'est
pas applicable à une langue c o m m e le f r a n ç a i s . En d é f i n i t i v e , l ' o r i e n t a t i o n de la conversion c h e z Allen ne repose que
sur
des
arguments
phonologiques,
non
transposables
au
français.
6.2.3.2. Critères catégoriels
Si
des c r i t è r e s
morphologiques
critères
phonologiques,
retenus,
une
des
solution
conversions
analogues
inapplicables pourrait
-»· N) a p p a r t i e n n e n t
la r e l a t i o n
sémantique
français,
consister
correspondant
exemple V
au
à
un
à ceux
à
ne
considérer
même
à la m ê m e
rapport
formation,
d'Allen, e t
des
peuvent
être
que
la
totalité
catégoriel
(par
quelle que
soit
e n t r e Ν e t V, c ' e s t - à - d i r e à donner la
priorité
au rapport c a t é g o r i e l sur le rapport s é m a n t i q u e . Dans c e t t e p e r s p e c t i v e , les
conversions
refléteraient
l'indétermination
de c e r t a i n e s
opérations
sémantiques. La a
été
position
au c o n t r a i r e
catégoriel. soient
adoptée
J'ai
associés
jusqu'à
présent
de ne pas privilégier
proposé
qu'à
un
même
(cf.
par
dans c e type
plusieurs types de conversions
de
exemple
§
domaine le
5.2Λ.) rapport
rapport
catégoriel
formellement
identiques
mais dont chacun s ' i n t é g r e r a i t dans le paradigme d'opérations morphologiques
affixales
le m ê m e l'une
intégrée
illustrée -age^,
associé
rapport
par
au
une
-ation,
par
opération
de
-eur
gard(er)
etc.
sémantique
V -»• Ν r e c o u v r i r a i t
paradigme
exemple
-ment,
à
catégoriel
(formation
/ garde,
(formation
de
donnée.
plusieurs
deux noms
de
noms
autres
Ainsi,
conversions,
à
d'action),
d'agent), celui
de
illustrées
par e x e m p l e par vol(er) / vol e t fauch(er) / f a u c h e , une a u t r e
encore
à celui de -oir(e) ( f o r m a t i o n de noms d'instrument), illustrée par e x e m ple par sci(er) / s c i e , e t c . L ' a r g u m e n t e s s e n t i e l a v a n c é pour c e ment
était
la
similitude
des
opérations
sémantiques
a s s o c i é e s les conversions e t les f o r m a t i o n s a f f i x a l e s .
traite-
auxquelles
sont
276
Certains auteurs (Clark & Clark (1979), Aronoff (1980), (1984)) partent au contraire du rapport catégoriel, et constatent la diversité des opérations
sémantiques
associées à ce rapport. Aronoff (1984 :
46) cite par exemple les cas de figure suivants, associés selon lui 78 au rapport Ν -»· V (j'adapte les exemples au français) : "locatum"
épice / épic(er)
lieu
loge / log(er)
durée
veille / veill(er)
agent
garde / gard(er)
"experiencer"
témoin / témoign(er)
but
parade / parad(er)
source
titre / titr(er)
instrument
scie / sci(er).
Il en tire la conclusion suivante : "In any case, on closer inspection, these types evaporate
into
the pragmatic air and the semantics of the entire diverse set can be reduced
to a
simple statement : the derived
meaning
is that of a verb which has something to do with the base noun. The rest can be determined by the interaction of the meaning of the individual noun with the circumstances surrounding
the
use of the verb." Si l'on partage les conclusions d'Aronoff, la conversion constitue un exemple parfait de ce que j'ai appelé une opération "parasyntaxique" : attachées
au
le
verbe.
nom
occupe
l'une
des
Mais trois arguments
fonctions
vont
sémantique thématiques
à rencontre
d'une
telle solution : Si l'on adopte une solution "parasyntaxique",
la conversion
est
traitée à part des phénomènes d'affixation, et on ne rend pas compte du fait que certains noms reliés par conversion à des verbes entretiennent avec ces verbes les mêmes relations que des noms affixés avec leurs bases verbales. Si l'on suit Aronoff, il faudra analyser
sci(er)
277
comme dérivé de scie, et par exemple hachoir comme dérivé de hac h e r ) , alors que le rapport sémantique entre le nom et le verbe est le même dans les deux cas ; à un même rapport sémantique correspondront deux règles différentes orientées en sens inverse :
Ν
+ V
V
->· Ν .
L a solution d'intégration de la conversion à un paradigme d'opérations morphologiques
permet
rendre
de
compte
au
contraire
doublets
d'unifier
comme
flotte
la
description,
/ flotteur
et
de
(cf.
ci-dessus
des
relations
§ if.3.2.2. et note 17). L'orientation
des
conversions
sémantiques qu'entretiennent
indépendamment
les termes risque d'aboutir, à l'intérieur
même des conversions, à traiter par des règles différentes des mots entretenant le même rapport sémantique : la même fonction thématique pourrait être occupée par un nom dérivé d'un verbe et par un nom base d'un verbe, ce qui ne serait pas gênant si l'on disposait d'arguments indépendants suffisants pour justifier l'orientation choisie. Mais
précisément,
et
il
s'agit
là, à mon
sens, de
l'argument
décisif, la conversion a un caractère particulier par rapport aux phénomènes d'affixation : dans une langue comme le français, aucune propriété
morphologique
ou
phonologique
ne
permet,
dans
la
plupart
des
cas, de décider de son orientation, comme je l'ai noté dang le § précédent. Dans les exemples d'Aronoff cités ci-dessus, l'orientation Ν du
rapport
catégoriel
ne
repose
sur
aucun
argument
explicite.
V En
fait, la lecture des textes permet de comprendre que ce qui sous-tend cette orientation est la caractérisation des verbes comme "néologiques" par rapport aux noms (il est question dans Clark & Clark (1979) et Aronoff
(1980)
ici,
type
ce
de "new d'argument
zero-verbs"). n'est
pas
Mais
dans la théorie
recevable
(cf.
Première
défendue Partie,
Chapitre 2) : même si le verbe "betteraver ("récolter des betteraves") est apparemment construit sur le nom attesté betterave, son inattesta-
278
tion ne peut pas justifier sa dérivation morphoiogique sur betterave ; comme je l'ai démontré ci-dessus (§ 3Λ.), il est possible de reconstruire certaines bases non attestées de mots construits attestés : la chronologie subjective de la dérivation ne reflète pas nécessairement son orientation linguistique. Il faut donc avoir recours à d'autres types d'arguments. 6.2.3.3. Pour une solution sémantique La solution d'intégration des conversions que je propose a l'avantage de fonder l'orientation de la conversion sur des arguments sémantiques et dérivationnels. Elle peut désormais se formuler ainsi : 7
Principe d'orientation des conversions Si aucune propriété phonologique
ou morphologique
ne
permet
de décider de son orientation, à une dérivation par conversion est automatiquement assignée l'orientation conforme au rapport catégoriel laquelle Un
associé
à
la
RCM au paradigme
ses
propriétés
sémantiques
exemple
permettra
de
morphologique de
permettent
comprendre
la
de
l'intégrer.
condition
initiale :
soit collect(er) / collection / collectionn(er). Collection et collectionn(er) sont dans le même rapport morphologique que vol et vol(er) : a priori, le nom peut dériver du verbe ou le verbe du nom. L'examen de leur relation sémantique permet de considérer collection
comme
un nom d'action, ou de résultat de l'action, par rapport à collectionn(er) et, si l'on appliquait sans condition initiale le principe énoncé ci-dessus, de l'analyser comme dérivé du verbe collectionner), comme vol de vol(er) ou bavardage de bavard(er). Mais également mêmes
l'orientation collection
relations
des dérivations affixales permet de dériver 79 de collect(er) , avec lequel il entretient les
sémantiques
(action,
résultat
de l'action)
qu'avec
collectionn(er). Cette analyse aboutirait donc à assigner à collection deux dériva-
279 tions concurrentes et equivalentes, l'une à partir de collect(er), l'autre à partir collection
de collectionn(er), ou à considérer
qu'il existe deux
noms
homonymes et synonymes dans le lexique français. Quant
à collectionn(er), ou il n'entretiendrait dans ce type d'analyse aucun rapport avec collect(er), ce qui est gênant
étant donné la parenté
formelle et sémantique des deux verbes, ou il serait dérivé de collect e r ) , ce qui suppose une RCM qui construise des verbes en -(t)ion(ner) sur des bases verbales. Or, d'une part la présence dans le lexique français d'un verbe en -(t)ion(ner) se double toujours du nom en -(t)ion correspondant (perfectionner / perfection, rationner / ration, lotionner / lotion, etc.) ; d'autre part la plupart de ces verbes ne peuvent pas être rapportés à une base verbale : si on peut à la rigueur imaginer de dériver perfectionner de parfaire, des verbes comme *rer ou *loer ne peuvent pas être construits, en vertu du Principe 3 (cf. ci-dessus § ^.2.1.). Il est donc beaucoup plus simple et plus adéquat de dériver par conversion les verbes en -(t)ion(ner) des noms en -(t)ion, eux-mêmes soit dérivés de bases verbales, comme collection de collect(er), soit non construits comme ration et lotion. On aura donc la dérivation suivante :
collect(er) -»· collection -*• collectionn(er) [ [ [collectjy (ion) af ] N ] y . Le principe énoncé ci-dessus ne doit donc s'appliquer qu'en dernier recours si aucun autre argument indépendamment motivé ne permet • • ι conversion 8 0 dA I orienter la En tout état
de cause, je ne tiendrai pas les phénomènes de
conversion pour des exemples d'opérations sémantiques indéterminées.
partiellement
280
7. POUR C O N C L U R E SUR LES I R R E G U L A R I T E S DE F A C A D E
Au
terme
la longueur
de
cette
étude
des
"irrégularités
se justifie par la nécessité cruciale
de
façade",
dont
pour une théorie de
délimiter ce qui ressortit et ce qui ne ressortit pas à son champ d'étude, c'est-à-dire d'une part de déceler, sous l'irrégularité de l'observable, des régularités profondes, d'autre part d'exclure ce dont il n'appartient
pas à la grammaire
de
rendre compte,
résumons les
principes
essentiels sur lesquels s'appuie la théorie dérivationnelle que je défends, et qui contribuent à justifier l'organisation du modèle qui sera proposé dans la Troisième Partie. Trois
types d"'irrégularités de f a ç a d e " ont é t é mis en évidence.
7.1. Les lacunes accidentelles
L'absence
de
mots
possibles
du
lexique
observable,
non explicable linguistiquement, ne doit pas empêcher de compter
ces mots parmi
le
parce
que
morphologue
les faits à décrire. Ces lacunes peuvent
se manifester, et doivent ê t r e comblées, à trois niveaux : au
niveau
des
mots
construits
possibles
non
attestés,
ce
qui
a donné lieu à une réflexion sur les notions de "productivité", "rentabilité", "disponibilité" (§ 2.3.) ; au
niveau
attestés
avec
des
sens
possibles
non
attestés
de
mots
construits
un autre sens, ce qui a donné lieu à la mise au point
de procédures d'homonymisation du lexique attesté (§ 3.) ; au niveau qu'elles
avaient
ailleurs
à
pour
une
des bases dites "non le
l'état
même
statut
autonome.
morphologie
du
autonomes",
lexical
Cette
que
dont j'ai
démonstration
morphème-mot
(§
démontré
les bases attestées a
4.1.1.),
permis et
de
par
d'opter proposer
les deux principes suivants : . permet
un principe de
de définition
différencier
les
des bases (Principe
mots construits
des
3, § 4.2.1.) qui
mots complexes
non
construits ; .
un
principe
d'accès
des
bases
au
statut
d'entrées
lexicales
281
(Principe k, § 4.2.2.)· Je me suis également prononcée contre tout principe de blocage des doublets (§ H.3.2.2.).
7.2. Les distorsions apparentes entre la structure morphologique des mots construits et leur interprétation sémantique. J ' a i opposé à l'argumentation des partisans d'un modèle dissociatif une
contre-argumentation
destinée
à défendre
un
modèle
associatif,
c'est-à-dire un modèle où sont associées la description des régularités sémantiques et celle des régularités morphologiques des mots construits. L e s trois principes essentiels suivants ont été proposés : Le
sens d'un mot construit est toujours prédictible à partir
de
sa structure morphologique (Principe 5, § 5.3.1.). L a forme d'un mot construit est toujours partiellement prédictible à
partir
de son sens. J ' a i
proposé des principes de délimitation
de
ce qui n'est pas formellement prédictible, et notamment les "segments parasites" (§ 5.3.3.). A peuvent
chaque
affixe
être
associées
n'est
associé
plusieurs
qu'un
sens, mais à chaque
opérations
morphologiques,
sens
définies
de façon large, comme affixales ou non. C e principe a permis d'une part,
à partir
de l'étude
de plusieurs
exemples précis, de
délimiter
ce qui définit l'identité affixale (§ 5.3.5.), d'autre part, en intégrant les conversions aux opérations morphologiques, de formuler un principe d'orientation des conversions (Principe 7, § 6.2.3.3.). A travers ces trois principes s'est posée, à propos des mots construits et des affixes, la question de l'homonymie et de la polysémie, à laquelle j'ai tenté d'apporter quelques éléments de réponse, résumés dans le § 5.4.2.).
7.3. Les "idiosyncrasies" sémantiques A partir d'une réflexion sur ce que représente l'opération sémanti-
282
que associée
à une R C M ,
et
sur sa spécificité (Principe
6, § 6.1.),
j'ai proposé une tentative de typologie des "idiosyncrasies" sémantiques, parmi lesquelles je propose de distinguer entre les traits de sens d'origine pragmatique, qui échappent aux R C M ; les
spécialisations
sémantiques
tardives
de
mots
qui, au
niveau
des R C M , sont des doublets ; les actualisations lexicales de variables laissées vides par l'opération sémantique associée à la R C M ; les sous-régularités ressortissant à des "règles mineures". Tous ces éléments de sens, partiellement pas
du ressort
des R C M ,
sont réguliers.
à la
sortie
imprédictibles, ne sont
desquelles
les
mots
construits
Mais ils doivent être mémorisés dans le savoir
lexical
conventionnel.
Les faveur
"irrégularités
d'un
de
façade"
modèle stratifié, conventionnel,
un composant
argumentent
par
conséquent
où au composant dérivationnel dont
le
rôle
est
de
rendre
en
succède
compte
de
tous les " f i l t r e s " imposés à la compétence dérivationnelle par le savoir lexical conventionnel. L'étude des "irrégularités de façade" aura donc permis de délimiter
le
champ
des R C M
de
la
morphologie
dérivationnelle,
peuvent
et
ne peuvent
pas prédire, et
de
définir
de réfléchir
ce
que
sur la
notion de mot construit. Conformément aux principes résumés ci-dessus, j'ai
proposé
au
§
5.4.1.
une
équation
composants que doit comporter
OD = 1 OS + 1 R C + η OM.
définissant
provisoirement
les
une R C M dans un modèle associatif :
283
CHAPITRE 3
LES SOUS-REGULARITES PARTIELLEMENT PREDICTIBLES
Parmi les "exceptions" apparentes du lexique observable peuvent être R
isolées
toutes
celles
qui
permettant
de
constituer
présentent
l'ensemble
une
E des
propriété items
récurrente
concernés,
de
telle sorte que E, c o n t r a i r e m e n t aux ensembles d ' i t e m s habituellement qualifiés de réguliers (par exemple l'ensemble des noms d'agent suffixés par
-eur
sur
une base
verbale,
aux
"irrégularités
de
façade"
près),
ait la p a r t i c u l a r i t é de n ' ê t r e définissable qu'en extension par la liste finie des items qu'il contient : on ne peut établir de corrélation e n t r e R et
aucune
autre
propriété
linguistique,
et
la liste des items
qui
présentent R est finie. Ainsi (cf. ci-dessus Chapitre 1, § 1.2.), l'ensemble des nominalisations en -ession de verbes en -imer est fini, e t l'on ne peut déceler aucune propriété linguistique des verbes ainsi nominalisés qui explique c e t t e f o r m e de nominalisation, par opposition à ceux qui se nominalisent en -imation. On peut de la sorte opposer des règles "majeures"
(ou
générales),
exprimant
des
régularités
prédictibles,
c ' e s t - à - d i r e des règles auxquelles toutes les formes répondant à leur description marquées
structurale comme
sont
soumises
y échappant,
des sous-régularités
et
partiellement
à
des
moins
d'être
expressément
règles "mineures",
prédictibles,
c'est-à-dire
exprimant des
règles
auxquelles les formes ne sont soumises qu'à condition d ' ê t r e expressément marquées en ce sens. Conformément partie,
je
postérieures
défendrai et
prioritairement
à
la
théorie
l'idée
que
subordonnées
"stratifiée" les
aux
règles règles
développée
dans
lexicales "mineures" "majeures".
cette sont
M'intéresseront
les règles "mineures" qui "corrigent" les produits des
284 RCM. L'hypothèse sous-jacente à ce qui suit est que les mots construits sont réguliers à la sortie des RCM, et que les éventuelles distorsions sémantiques ou formelles observables par rapport aux propriétés prédictibles, et descriptibles sous la forme de sous-régularités,
ressortissent
à des règles "mineures" du composant conventionnel. Ces règles "mineures" ne s'appliquent
qu'à des items porteurs d'un trait
"diacritique"
autorisant leur application. C e t t e hypothèse de traitement, en faveur de laquelle des arguments vont être avancés ci-dessous, repose sur l'hypothèse psycholinguistique qu'il n'est pas sûr que les régularités "mineures" puissent être apprises par les locuteurs autrement que de façon ad hoc. En e f f e t , les données chiffrées exposées dans l'Annexe 14 (816 bases touchées par une allomorphie reproductible, pour 175 types d'alternances) permettent de conclure,
toutes choses égales d'ailleurs, à un "rendement"
très faible de ces règles mineures : chacune ne s'applique, en moyenne, que k ou 5 fois sur l'ensemble du lexique, la moins "rentable" descendant à 2 occurrences, seuil minimum exigible, et les plus "rentables" atteignant
une quarantaine d'occurrences.
Bien que l'application
des
règles mineures puisse être gouvernée, nous le verrons, par des principes généraux analogues à ceux qui gouvernent les règles générales, il n'en reste pas moins que le détail de leur domaine d'application n'est probablement mémorisable, sauf exception, qu'au coup par coup : les propriétés "mineures" d'un item donné ne peuvent être
déduites
ni d'autres propriétés de cet item, ni du rapprochement de cet item avec est
d'autres permis
items qui présenteraient
de faire l'hypothèse
que
des propriétés
analogues. Il
la "surgénéralisation" est
quasi
inexistante en ce qui concerne ce type de règles. Le mécanisme des règles mineures est une alternative intéressante au choix
dichotomique
entre
des règles "générales"
(nécessairement
assorties de multiples exceptions), et l'inscription de régularités diversement redondantes dans les entrées lexicales^. 3e traiterai
ici de trois types de règles mineures : les règles
d'allomorphie et les règles de troncation, dont le rôle est de rendre compte des distorsions formelles, plus ou moins régulières, entre la forme du mot construit telle qu'elle est prédictible à partir de sa
285 base et de la RCM, et celle qu'il a dans le lexique a t t e s t é ; les règles sémantiques "mineures", dont le rôle est de rendre compte des distorsions sémantiques,
plus ou moins régulières, entre le sens du mot
construit tel qu'il est prédictible à partir de sa base et de la RCM, et celui qu'il a dans le lexique attesté.
1. LES REGLES D'ALLOMORPHIE Je ne m'occuperai ici que des variations formelles qui affectent les éléments formateurs de mots lors de la dérivation, à l'exclusion 2
des variations flexionnelles . L'objectif de c e t t e étude est de définir le champ d'application, la nature et le statut linguistique des règles d'allomorphie appliquées en français lors de la dérivation, auxquelles peu de travaux ont été consacrés jusqu'à présent.
A ma connaissance, seuls Aronoff
(1976)
pour l'anglais, Dell - /faus/), d'autre part dans le contexte morphologique - i t é (pour la forme - t é du suffixe, cf. ci-dessous § 1.2.4.) ; /au/
l'application
d'une
règle
phonologique
de
monophtongaison
[o]. La
distance
représentation
éventuelle
entre
la
représentation
lexicale
et
la
phonétique fait que, dans certains cas, l'évidence est
trompeuse. Par exemple, la paire blanc / blanquette est, malgré l'apparence,
reliée par
une alternance
consonantique
/s/~/k/,
puisque
la
forme attendue est "blanchette (cf. blancheur). De même, si l'alternance [a]~[e] qui apparaît dans geler / gel ressortit à la règle d'ajustement du E, et donc si l'on peut attribuer à gel la représentation sous-jacente
299
/zal/, dans
tenace
/ ténacité,
alternance
allomorphique,
elle
puisque
devra le
être analysée
contexte
comme
phonologique
une
est
le
même dans les deux mots.
1.1.2.2. Problèmes de formulation de l'alternance Dans le cas d'une alternance complexe, le choix du degré d'abstraction auquel les alternances peuvent être formulées risque des
conséquences
importantes.
Par
exemple,
dans
croix
/
d'avoir crucifier
(/kroiz/ ~/krys/), l'alternance complexe est localisée sur deux segments consécutifs, et peut se définir comme l'addition de la monophtongaison /oi/ ~/y/ et du dévoisement reproductible, Si
l'on
mais
s'en
tient
leur
de /z/. Chacune
combinaison
là, on classera
ne
de ces alternances
l'est
pas
l'alternance
est
(cf.
Annexe
14).
complexe
comme
une
A C P R 1 et, en vertu des principes 9 (ci-dessus § 1.1.1.2.) et 4 (Chapitre 2, § 4.2.2.), croix et °cruc(e) seront des entrées lexicales indépendantes. Mais souvent
si
l'on
d'une
observe
que
le dévoisement
monophtongaison
(tais-
(taire)
du /z/
s'accompagne
/ tacite,
nuis-
(nuire)
/ nocif, luis- (luire) / lucide, etc.), on pourra être tenté de classer les
alternances
/oiz/ ~/ys/,
/aiz/~/as/,
/yiz/~/os/,
/yiz/~/ys/
dans
le même type Τ d'alternance complexe, caractérisé par une monophtongaison et le dévoisement du /z/. Dans ce cas, en vertu des principes définis, l'alternance sera considérée comme reproductible, et le traitement
sera différent : seul croix
aura le statut d'entrée lexicale, et
cruc- sera dérivé de croix par une règle mineure. L a deuxième solution est plus simple et plus générale, mais présente trois inconvénients : Elle
se
heurte
à
la
définition
des
limites
en-deçà
desquelles
il est légitime d'abstraire. Si l'on ne tient pas compte de la nature phonologique
de la monophtongaison, pourquoi tenir
du
dévoisement?
On
les
combinaisons
d'une
dévoisement,
quel
pourrait
classer
dans
monophtongaison,
qu'il
soit.
Dans
ce
le
quelle cas,
compte de
même qu'elle
type
Τ
celle toutes
soit, et
l'alternance
d'un
/aig/~/ak/
(aigu / acuité, "aiguë / aqueux, etc.) ferait partie de T. Mais pourquoi s'arrêter
au
dévoisement,
et
ne
pas
retenir
la
variation
d'un
seul
300 trait distinctif? Dans ce cas, on pourra ajouter à Τ l'alternance /ais/ ~ lazi (vaiss-eau / vas-o-). De même, la monophtongaison pourrait être remplacée par la variation V~ VV, quelle que soit la place respective des deux termes, et on en viendrait, de proche en proche, à un tel degré de généralité que la notion d'alternance complexe perdrait tout intérêt. La
simplification
apportée
est
illusoire,
puisqu'elle n'évite
pas
d'assortir chaque règle, formulée de façon abstraite, de ses diverses modalités d'application. Si bien que l'on aboutirait au même nombre de règles particulières, augmenté des règles rendant compte des "types" d'allomorphie. Le troisième inconvénient est plus théorique : formuler les règles d'allomorphie de façon générale revient à leur attribuer des propriétés générales. Or, il n'est pas sûr que c e t t e pseudo-généralité ait un quelconque intérêt en dehors d'une esthétique typologisante. Il me paraîtrait gênant de formuler
des règles mineures en termes généraux, quand
le seul apport de la généralisation est typologique. C'est pourquoi je m'en tiendrai à la première solution, qui consiste à formuler les alternances à partir de leur nature phonologique, sans généraliser davantage. Cela implique, pour l'exemple donné, que croix et
°cruc(e) soient deux entrées lexicales indépendantes
formellement
et sémantiquement reliées. 1.1.2.3. Quels sont les critères de la reproductibilité? L'hypothèse de travail qui consiste à ne considérer comme allomorphiques que les alternances
reproductibles
sur la notion de reproductibilité.
Or,
repose de façon
cruciale
la définition de celle-ci
pose
deux types de problèmes : Une alternance complexe peut-elle servir à garantir la reproductibilité
d'une alternance
simple
(il
a été
répondu positivement
à la
question inverse lors de la définition des ACPR)? Il y a en effet des cas où une alternance simple ne se trouve que dans une paire de mots
301 à l'état isolé, mais se trouve dans une ou plusieurs autres paires combinée à d'autres alternances. Par exemple, l'alternance vocalique /y/~ /o/ ne se manifeste à l'état isolé, à ma connaissance, que dans fémur / fémoral. Par ailleurs, c e t t e même alternance est combinée à une épenthèse
consonantique
dans
assum(er)
/
assomption,
consum(er)
/ consomption, présum(er) / présomption, et à une alternance / i / ~ / k / dans nuit / nocturne. L'alternance complexe / y m / ~ / o m p / est reproductible (donc assomption est dérivé de assum(er)), mais /yi/ ~ /ok/ ne l'est pas telle quelle ; il s'agit d'une ACPR1. Les principes adoptés
ici
n'en font pas une alternance allomorphique (nocturne n'est pas dérivé de nuit, mais de °noct(e)). La question qui se pose est de savoir si fémor- doit être analysé comme une base supplétive de fémur, parce que l'alternance
qui relie ces deux formes n'est pas
reproductible,
ou comme une forme allomorphique de fémur devant -al, parce que la présence de c e t t e alternance dans des alternances complexes suffit à garantir sa reproductibilité. Je propose de choisir la deuxième hypothèse, parce que les règles formelles qui relient les entrées lexicales entre elles sont les mêmes que celles qui relient
allomorphiquement
les dérivés à leur base (cf. ci-dessous § 1.1.3.2.). La règle qui permettra de relier fémoral à fémur sera donc également utile pour relier °noct(e) à nuit. J'opte
donc pour un critère non rigide de
reproductibilité.
La même "souplesse" s'appliquera à la deuxième question : doit-on exiger
que l'alternance
soit
reproductible
dans
le même
contexte?
Soit par exemple la paire facile / difficile. A ma connaissance, difficile est le seul mot du français où apparaisse après le préfixe dis- une voyelle basique /a/~/i/
que
l'on peut
rapporter
à un -a-.
L'alternance
apparaît par ailleurs après le préfixe in- (amitié / inimitié,
sapide / insipide), et devant certains suffixes (cf. Annexe 14). Si l'on exigeait que les contextes dans lesquels apparaît une même alternance soient strictement identiques pour que celle-ci soit reconnue reproductible, on analyserait l'alternance / a / ~ / i / de amitié / inimitié et sapide / insipide comme allomorphique, mais pas celle de facile / difficile. Etant donné les principes énoncés, il faudrait alors poser une base supplétive ?°ficile. Cela ne me paraît pas adéquat : si une allomorphie ne touche que des morphèmes marqués comme devant la subir dans
302
des contextes
marqués
comme devant
la déclencher, alors il n'est
pas nécessaire que ce soient toujours les mêmes contextes qui déclenchent la même allomorphie. L'exigence serait inadaptée au caractère fondamentalement aléatoire des phénomènes décrits. Le schéma ci-dessous résume les divers cas de figure de reproductibilité. La double ligne pointillée y figure la frontière entre l'allomorphie et la supplétion :
REPRODUCTIBILITE DES ALTERNANCES
1.1.2.4. Alternance allomorphique ou segment parasite? Dans les cas où un ou plusieurs segments phonématiques
sont
ajoutés à la frontière entre une base et un suffixe, on peut hésiter pour
savoir
s'il
s'agit
d'une alternance susceptible d'être
analysée
comme allomorphique ou d'un segment parasite (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.3.). La question se pose par exemple à propos de
303
tour / tournelle (vs tourelle) nu / nudité su(er) / sudation prêch(er) / prédication etc.
C e s segments partagent toutes les propriétés des segments parasites telles qu'elles ont été énoncées dans le paragraphe cité. En l'absence d'une étude systématique de ces éléments, je propose donc provisoirement
d'assimiler
tout
ajout
phonématique
ou
pluriphonématique
à la frontière entre une base et un suffixe à ce que j'ai appelé un "segment
parasite", et de traiter
ces ajouts dans la grammaire
soit
comme des idiosyncrasies appliquées aux items concernés (par exemple la nominalisation par
l'applicateur
ci-dessous,
"suation
d'idiosyncrasies
Chapitre
4)), soit
supplétives (il y aurait lequel serait
du verbe
construit
su(er) se verrait
du
comme
un verbe
ajouter
un -ci-
composant
conventionnel
les
d'entrées
finales
(cf.
lexicales
°sud(er) parallèlement à su(er), sur
sudation). 3e considérerai donc
provisoirement
que, même si cet ajout est reproductible, il ne s'agit pas d'une sousrégularité.
Comme
il
est
probable
qu'une
étude
ultérieure
révélera
que la décision ne doit pas être la même dans tous les cas, j'ai néanmoins fait figurer les cas douteux parmi les alternances allomorphiques de l'Annexe 14.
1.1.3. Typologie interne des allomorphies
Les
demonstrations
qui
précèdent
ont
établi
que
pouvaient
être
analysées comme allomorphiques, c'est-à-dire relevant de l'application de règles mineures, les alternances simples ou complexes reproductibles qui touchent certains morphèmes prédisposés à les subir dans certains contextes prédisposés à les déclencher. En revanche, toute alternance, simple ou complexe, non reproductible telle quelle, n'est pas reconnue comme
allomorphique.
Dans cette optique, et en vertu des principes
4 et 9, ciar- sera analysé comme l'allomorphe de clair dans le contexte -té,
et clarté
comme
dérivé
de clair. " P a g a n - et "cruc-
ne
seront
304 pas analysés comme
les allomorphes de païen et croix, ni paganisme
et
dérivés
crucifier
comme
de païen
et
croix,
mais comme
dérivés
de °pagan(e), doublet de païen, et de "crucique (construit sur °cruc(e), doublet
de croix).
relation
formelle
les
traiter
ici
la
de
thèse
s'appliquer après
Il
reste
entre
la
même
deux
et
inadéquat de n'établir
païen,
°cruc(e)
façon que °lud(e) et les
règles
endroits
l'application
serait
°pagan(e)
suivante :
à
qu'il
des
RCM,
pour
de
croix,
et
jeu. Je défendrai
d'allomorphie
différents
et
aucune
la
sont
dériver
la
donc
susceptibles
grammaire, forme
de
d'une
de part
allomorphique
que prend un morphème dans un contexte donné à partir de la f o r m e qu'il a dans les entrées lexicales (clair
-*• ciar- / — té); d'autre
part
au
l'application
pour
niveau
relier
des
entrées
sémantique-
allomorphiques alternances
et
païen
/i/ ~ /g/ et
des
d'allomorphie
à
mots construits
entrées deux
reliés par les deux
/oi/ ~ /y/ lexicales
entrées
(RAMC)
seront
/E/ ~ /a/ ; °cruc(e)
allomorphiques
d'allomorphie
lexicales
RCM,
l'allomorphe
(°pagan(e)
entrées
des
indépendantes
l'autre
deux
avant
ment associées, dont l'une n'est pas à proprement parler de
partiellement
lexicales,
et
croix
lexicales,
et
d'une
par les deux
J'appellerai, règle
/ζ/ ~ /s/).
(RAEL)
l'application
et
l'application règle règle
alternances
d'une
règle
d'allomorphie d'allomorphie
des à un
mot construit dont l'un des constituants est l'allomorphe d'une entrée lexicale. J'exposerai successivement l'état de la question dans la littérature lexicaliste
(§
d'application la
spécificité
1.1.3.1.),
les
des règles ou de
la
arguments
d'allomorphie
en (§
non-spécificité,
faveur
d'un
1.1.3.2.), et à l'intérieur
double
niveau
le problème des R A M C ,
de des
allomorphies qui touchent les a f f i x e s (§ 1.1.3.3.).
1.1.3.1. Etat de la question
Les modèles actuels n'établissent pas de distinction, mais imposent au contraire
un choix
entre
les deux
types d'allomorphies définis ci-
dessus : les uns ne retiennent que les R A E L , sous la f o r m e de règles de redondance non orientées, les autres que les R A M C , sous la f o r m e
305 de règles orientées. 1)
Lieber (1981b : 163-165) opte pour un traitement de l'allomorphie
au niveau
des entrées lexicales (RAEL). Elle propose le dispositif
suivant, qu'elle applique aux allomorphies flexionnelles : lister dans le "lexique permanent", c'est-à-dire la liste des entrées lexicales (le "dictionnaire"), toutes les variantes formelles imprédictibles à partir de règles générales, sous la forme d'items catégorisés pouvant tous servir de bases aux règles de formation des mots. Les allomorphies sont classées en "types" correspondant à leur nature
phonologique,
et ces types servent à définir des classes d'items reliés entre eux par des fonctions appelées "règles morpho-lexicales". Ces règles, antérieures aux règles de formation des mots, sont conçues comme des règles de redondance non orientées ayant une fonction évaluative : plus il y a de paires d'items dans une classe, plus la règle qui définit celle-ci est générale. Le caractère exceptionnel de l'allomorphie est donc lié au nombre d'items concernés. Pour éviter l'insertion lexicale de toutes les formes allomorphiques, Lieber propose de sous-catégoriser celles dont on veut éviter l'occurrence à l'état autonome dans des structures syntaxiques par un trait ad hoc leur imposant de n'être insérées que dans un contexte affixal. Mais aucun dispositif
n'est
prévu pour prédire quelles variantes sont utilisées dans les divers contextes affixaux. Ainsi, si l'on transpose cette perspective au domaine dérivationnel, clair^ et "clar^, f r è r e ^ et °fratern(e)^ feraient partie du "lexique permanent", et la relation qui unit les membres de chaque paire serait représentée sous la forme d'une règle de redondance définissant une classe d'items : clair^ et "ciar^ appartiendraient à la même classe C j que aim-y et °am-y, caisse^ et "cass-^, laine^ et °lan-^, etc., frère., et "fratern-.. à la même classe C - M que mère., et "matern-.., — Ν Ν 2 Ν Ν' père^ et °patern-^. La règle définissant C^ serait plus générale que la règle définissant C2, ce qui implique que le "coût" d'apprentissage, ou de description des relations unissant les membres de C j est moindre que celui des relations unissant les membres de C 2 · "Clar-^ et °fratern-.,
seraient
sous-catégorisés
[+ / — affixe], mais les règles de
306 formation des mots construiraient aussi bien *clairté que clarté, *frérel que fraternel. 2)
Aronoff (1976 : 98-114), Dell • /pylmon+aira/ (poumon / pulmonaire) /Esponzai-ioez/ -»• /sponzs+ioez/ (éponge / spongieux) etc. La modification peut même toucher plusieurs segments distants entre eux : /kuloer+ista/ •*• /kolor+ista/ (couleur / coloriste)
322
/in+duloer/ + /in+dolor/ (douleur / indolore) etc. Dans le cas où plusieurs segments d'un morphème sont susceptibles de subir une allomorphie dans le même contexte, l'un d'eux seulement peut être touché, et ce n'est pas nécessairement le plus proche du contexte "déclencheur". Comparer :
et
/kuronst-al/ -»• /korons• culpabilisation frère (°fratre) -»• fraternel -»• fraternellement discours •+ discursif
-*• discursivité
neuf •*• innov(er) -»· innovation école -+• scolaire ->· scolarité etc. La structure d'un mot comme scolarité, à la sortie des RCM, est la suivante : [ [ [escole] N
(+EZ)
(aire) af
(£Z+)
(+M)
] N (ité) af
(M+)
]N
325 (où EZ = chute de /E/ devant /s/ à l'initiale). La
forme
prédictible
sans
allomorphie
est
donc
dans laquelle EZ doit s'appliquer, et -aire subir la
*escolairité,
monophtongaison
devant -ité. On peut concevoir le principe évoqué comme la projection des paires de traits allomorphiques (par exemple +EZ / EZ+) du constituant le plus enchâssé au constituant supérieur jusqu'à la projection maximale. Si les règles d'allomorphie ne s'appliquaient pas de façon cyclique (ce qui constitue d'ailleurs un argument supplémentaire contre une
morphologie
concaténatoire
(cf.
Première
Partie,
Chapitre
3,
§ 2.)), et sans principe de projection, on attendrait la forme *escolarité. On peut formuler ce principe de la façon suivante :
12
Principe de projection allomorphique Soit les structures issues des RCM : F
1
i
F
2
[ [
F3
(Y,
>af Ε( Y ) a f
< Y ) af M a
[X]
1B
A
(Y
ÍC
'>af ÍC
[ (Y')af [ [X]A (Y)af ] B ] c [ [ M a
(Y)
af h
(Y,)
a f ÍC
où Y désigne un affixe déclencheur d'allomorphie, Y' un affixe quelconque
dont
l'application
est postérieure à celle de Y,
X
une base, construite ou non, susceptible de répondre positivement aux allomorphies déclenchées par Y, et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. Dans F .
_ - . toute allomorphie subie par A dans Β est projetée A ^ sur C, et ainsi de suite jusqu'à la projection maximale. Ce
principe a au moins une exception : culpabilité, qui est
le
nom correspondant à coupable. Si coupable est un mot construit, sa 22 base est verbale et signifie "accuser d'une faute" . Par ailleurs, le nom coulpe et le verbe inculper sont attestés en français. Il semble que la seule solution permettant de concilier les contraintes catégorielles et sémantiques pesant sur les RCM et la nécessaire reproductibi-
326
l i t é des alternances allomorphiques soit la suivante : considérer coulpe comme la base de inculp(er) ( c f . incinér(er), incarcér(er)), et également comme
celle
d'un
verbe
"colp(er),
base
de coupable.
Inculp(er)
est
dérivé de la f o r m e sous-jacente /in+kulpa/ par une règle d'allomorphie /u/
-»· / y /
nécessaire par
de
coulpe
camme
règle
ailleurs.
A
impressionn(er)
d'allomorphie
/u/
·*• /o/,
de
"colp(er), dérivé par impression,
également
s'est
nécessaire
conversion
appliquée par
la
ailleurs.
La f o r m e coupable s'explique à p a r t i r de /kolp+abla/ par la règle de vocalisation du / l / . L'enchaînement des dérivations est donc le suivant :
coulpe^
-»• inculp(er) +
Mais
la
°colp(er)
forme
->· coupable
attestée
•*• culpabilité.
de culpabilité- représente
une exception
au
principe de projection. On a t t e n d r a i t en e f f e t "coupabilité. La structure de ce mot est la suivante :
[ [ [ [kulp9] N
( + a n t v >
]v
(+ANTV)
(+ABV)
(+ABV)
(+Lvoc)
(+Lvoc)
(abb)af
vocalique, pour Les
traits
proviennent
dont
/u/
-»· / o / , Lvoc
"colp(er)
est
]N
·*• / y / , ABV = abaisse-
= vocalisation du /1/ en / u / ) .
porteur
dans
cette
structure
de coulpe par projection. Mais culpabilité est
exceptionnel : d'une part
(BIL+)
(Lvoc+)
(où ANTV = antériorisation vocalique, pour / u / ment
] A (itE)af
(+BIL)
lui
doublement
ABV, que subit coulpe dans "colp(er),
puis
Lvoc, que subit °colp(er) dans coupable ne sont pas conservées, c o n t r a i rement au principe de projection, d'autre part c o u l p e ^ a subi ANTV (comme dans inculp(er)), alors que les t r a i t s du contexte ne déclenchent
pas normalement
cette
allomorphie
(contrairement
à in-
dans
inculp(er)).
1.2.3. Nature du t r a i t déclenchant l'allomorphie
Conformément à la proposition de Dell & Selkirk (1978), je pense q u ' i l est nécessaire de marquer d'un t r a i t approprié les éléments suscep-
327 tibies de subir ou de déclencher une allomorphie : comme les RAMC sont des règles mineures, il ne suffit pas que la description structurale d'un item corresponde à celle de la règle pour que celle-ci s'applique, encore faut-il que l'item soit marqué positivement pour subir la règle. Mais ma position s'écarte de celle de Dell & Selkirk sur deux points : je crois nécessaire de distinguer entre des traits "actifs" et des traits "passifs", et je ne crois pas suffisant le trait [± savant] préconisé par Dell & Selkirk. 1.2.3.1. Traits "actifs" et traits "passifs" J'ai celui
de
montré précédemment déclencher
une
(§ 1.1.3.3.) que le fait de subir et
allomorphie
n'étaient
pas
nécessairement
superposables. J'ai
proposé
d'adopter
la
convention
d'écriture
suivante :
un
+ situé à gauche du trait signifie que l'élément marqué peut subir l'allomorphie, un + situé à droite du trait qu'il peut la déclencher. Avec ce les
système,
morphèmes
en théorie, si A désigne un trait
sont
susceptibles
d'être
marqués
d'allomorphie,
[+A+], [+A], [A+],
ou de ne pas être marqués de ce trait. Ainsi, . -ique est marqué [+ADV+] (ADV = adoucissement vélaire, pour /k/
-»• /s/) : périodique / périodicité, talc / talcique ; . -et(te) n'est pas marqué [PV] (PV = postériorisation vocalique,
pour /E/
/a/ et /oe/
-*- /o/) : sur la base cigarette, qui comporte
le suffixe - e t t e , on peut construire un mot signifiant "qui a la forme d'une cigarette" ; ce mot aura la forme "cigarettoTde, et non *cigarattoîde, alors que, comme le montre oeuf
/ ovoïde, le suffixe -oîde
provoque PV ; d'autre part, fleur, qui peut subir PV (floral), ne la subit pas devant -et(te) : fleurette et non *florette (sauf dans le nom propre correspondant) ; . -eur est marqué [+PV], puisqu'il subit PV devant -al (professeur / professoral), mais ne déclenche pas PV sur des bases qui peuvent subir c e t t e allomorphie : pleur(er) / pleureur déplor(er)) ;
et non *ploreur
(mais
328 . -able est marqué [AR+] (AR = arrondissement, pour /a/
/o/) :
il déclenche AR sur effray(er) (effray(er) / effroyable), mais ne subit jamais lui-même c e t t e allomorphie. Une règle d'allomorphie ne peut s'appliquer que si un trait [+A] est au contact d'un trait [A+]. Dans tous les autres cas, elle ne s'applique pas. Ainsi [ [fleur] N
(+pv)
(al) a f
(py+)
[ [fleur] N ( + py) ( e t t e ) a j
]A -
floral.
•+· fleurette et non *florette et non
[ [verbe]^ (aO a j (py+) [ [herbe] N (ette) a f ] N
*ï§rbal_
herbette.
1.2.3.2. Le trait [ ± savant] Dell • loi et /ai/ •* /a/ (clarifi(er) justifie le trait [M+] de -ifi(er)) appartiennent à des classes différentes. On conclura,
hypothétiquement,
que
l'application
de la
règle
de troncation est postérieure à celle des RAMC. Comme par ailleurs elle est aussi postérieure à l'Applicateur d'idiosyncrasies, et que ce dernier
se situe après les RAMC, l'ordre respectif
des opérations
évoquées est le suivant : 1) RCM, non sensibles aux traits de règles mineures ; 2) RAMC ; 3) Applicateur d'idiosyncrasies ;
367 règle de troncation ; 5) règles d'allomorphie à contexte phonologique. Un argument complémentaire en faveur de l'ordre 2, 4 est sa conformité à l'idée que la hiérarchie des composants du lexique doit refléter la hiérarchie des (ir)régularités lexicales : dans certains cas (par exemple -el devant -ité), la troncation est exceptionnelle par rapport à l'allomorphie. 2Λ.2. Principes gouvernant la règle de troncation Il découle de ce qui précède que le lexique du français doit contenir une règle mineure de troncation, déclenchée par la rencontre d'un trait [+T] et d'un trait [T+]. Cette règle peut se formuler, plus simplement que dans la formulation provisoire proposée au § 2.1.3., de la façon suivante : 14
Formulation (revue) de la règle de troncation Si un segment S marqué [+T] est adjacent à un affixe marqué [T+], tronquer S. Cette formulation renvoie la possibilité d'application de la règle
de troncation à la distribution de [+T] et de [T+], qui, elle, est arbitraire, comme il est normal pour le champ d'application d'une règle mineure. Cet arbitraire est, soit fondamental quand des entrées lexicales, affixales ou non, sont marquées du trait [+T], soit plus superficiel quand le trait [+T] est projeté idiosyncratiquement sur un mot construit (anxieux / anxiété). Mais cette formulation est insuffisante telle quelle. Il convient de lui adjoindre un principe gouvernant le choix de l'allomorphie ou de la troncation
lorsque des segments adjacents sont porteurs des
traits leur permettant de subir l'une et l'autre opérations. Un premier élément de réponse est fourni par l'ordre respectif d'application des règles. Si la règle d'allomorphie s'applique avant la règle de troncation,
368 on explique que les segments porteurs des deux traits qui doivent être tronqués à la rencontre d'affixes porteurs des deux mêmes traits subissent
d'abord
par
étapes
les
l'allomorphie,
puis la
*glorieusifi(er),
puis
troncation
°gloriQsifi(er),
(glorifi(er) passe puis
glorifi(er)).
Mais l'ordre des règles est impuissant à expliquer ce qui se passe lorsque des segments porteurs des deux traits doivent être allomorphisés, et non tronqués à la rencontre d'affixes porteurs des deux mêmes traits (ex. : -eux + -ité = -osité). Il faut supposer que s'applique alors un principe de blocage de la troncation, qui peut se formuler ainsi : 15
Principe de blocage de la troncation Les séquences [...] de segments porteurs à la fois de traits d'allomorphie et
de traits de troncation doivent subir
l'allomorphie
et non la troncation. Pour ces séquences, la règle de troncation est bloquée. Une étude plus précise des faits de troncation en français permettra de remplacer les [...] par la liste des séquences concernées. On sait déjà que -eux +-ité en fait partie. Ce principe, ainsi que ses exceptions (anxiété en est une), peut prendre place dans.l'Applicateur d'idiosyncrasies. L'ordre des opérations nécessaires pour produire luminosité et anxiété est donc, finalement, le suivant : 1)
Les RCM produisent *lumineusité et *anxieusité : al
[ [ [lumin] N (eux) af
] A (ité> af
(+PV+)
(PV+)
( + T)
(T + ) (+AB)
bl
[ [ [anxie] N (eux) af
] A (ité) a f
(+PV+)
(PV+)
(+T)
(T+) (+AB)
^
369 2)
La règle de postériorisation vocalique convertit al en luminosité,
bl en °anxiosité : a2 [ [ [lumin] N (os) af
] A (ité) af
(+T)
]N
(T+) (+AB)
b2 [ [ [anxie] N (os) af
] A (ité> af
(+T)
]N
(T+) (+AB)
3)
Le principe 15 bloque la troncation pour la séquence -eux (devenu
-os-) + -ité (il suffit pour cela de supprimer le trait [+T] de -os-) : a3 [ [ [lumin]N (os) af (ité) af
]N
(T+)
(+AB)
b3 [ [ [anxie] N (os) af ] N (ité) a f
]N
(T+)
(+AB)
¿0
b3, exception au principe 15, reste en fait sous la forme b2 : b4 [ [ [anxie] N (os) af ] A
(ité) af
(+T)
]N
(T+) (+AB)
5)
La règle de troncation ne peut plus s'appliquer sur a3, mais
elle s'applique sur b4 : b5 [ [ [anxie] N
(ité) af (+AB)
]N
370
6)
-ité passe à -été après ^ie (AB : règle d'allomorphie à contexte
phonologique) : b6 [ [ [anxie] N ] A (été> af ] N Le
principe
de blocage de la troncation
agit
spécifiquement
sur la règle de troncation. Deux autres principes gouvernent l'application de cette règle, mais sont d'extension beaucoup plus large : Un principe de localité, analogue à celui qui a été mis en évidence pour les règles d'allomorphie, et qui spécifie que seuls des segments adjacents peuvent être touchés par la troncation (cf. ci-dessus § 1.2.2.2.). Un principe de projection, analogue également à celui qui gouverne les règles d'allomorphie (cf. ci-dessus § 1.2.2.3.), et qui spécifie que, si un mot Β est construit sur une base A qui doit subir une troncation, cette
troncation est projetée de A sur B. Ainsi s'expliquent
les formes glorification, glorificateur sur glorifi(er), et non »gloriosification, *gloriosificateur. Alors qu'il existe un petit nombre d'exceptions à ces principes quand ils sont appliqués aux règles d'allomorphie, je ne leur connais pas d'exception quand ils s'appliquent à la règle de troncation. Mais le fait que les mêmes principes gouvernent les règles d'allomorphie et les règles de troncation permet de supposer qu'ils ne sont pas propres à un type de règle particulier, ni même aux règles mineures, mais qu'ils sont probablement liés à un certain type général d'opération linguistique, puisqu'on trouve également des traces de leur application dans le domaine syntaxique.
3. LES REGLES SEMANTIQUES MINEURES La proposition a été faite ci-dessus (Chapitre 2, § 5.3.1.2.) que, parallèlement aux règles mineures touchant la forme des mots construits (RAMC et règle de troncation) pouvaient être construites des règles mineures relatives au sens de ceux-ci. 3'étudierai successivement
371 et succinctement (il ne s'agit ici que d'un défrichage programmatique) le domaine et les modalités d'application des règles sémantiques mineures. 3.1. Définition du domaine d'application des règles sémantiques mineures Soit Z un mot construit par une RCM (R) sur une base X. Si le sens attesté de Z présente une différence (D) avec son sens prédictible (constructible sur X par le moyen de l'opération sémantique (OS) associée à R), cette différence peut ressortir à trois cas de figure différents : 1)
Si D est reproductible sur tous les mots construits par R, même
si le sens attesté ne la reflète pas toujours, D est du ressort de OS. 2)
Si D n'apparaît que sur Z, sans être reproductible sur d'autres
mots construits par R, D est une propriété idiosyncratique de Z. 3)
Si D est observable sur une partie seulement des mots construits
par R, sans pouvoir être généralisée, ni associée régulièrement à aucune autre propriété
linguistique des mots construits touchés,
D est du
ressort d'une règle sémantique mineure. Le cas de figure n° 1 est illustré par exemple par le fait que les noms d'action construits sur des bases verbales peuvent, semble-t-il, tous
désigner
aussi le résultat (concret
ou abstrait) de
l'action,
ou le produit de celle-ci, même si ce sens n'est pas toujours attesté. Parmi les mots cités ci-dessous (construits à l'aide des suffixes -age, -ment, -tion), les exemples (1) présentent les deux sens attestés, les exemples (2) seulement le sens "Action de V", les exemples (3) seulement un sens correspondant au "Produit" ou au "Résultat de l'action de V". (La référence des citations est le PR 77). (1)
déferlement "Action de déferler, résultat de cette action" évangélisation laçage,
"Action d'évangéliser ; son résultat"
lacement "Action de lacer ; résultat
ponçage "Opération
qui
consiste
à
poncer
de cette [...] une
son résultat ; la manière de l'exécuter".
action" surface ;
372
(2)
(3)
a. abolition
"Action d'abolir"
b. abrègement
"Action d'abréger"
c. étiquetage
"Action d'étiqueter".
a. alliage "Produit métallique obtenu en incorporant à un métal un ou plusieurs éléments" b. amoncellement
"Entassement,
accumulation.
"L'amoncellement
étincelant des coquillages" (HUGO). "Le déblayage
d'un
(GIDE)" c. rémunération
"I o
amoncellement
de
correspondance"
51
Vx. ou
didact.
Récompense
[...]
2°
Mod.
Argent reçu pour prix d'un service, d'un travail". La définition des exemples (1) est extensible aux exemples (2) et (3), comme le montrent les phrases (2') et (3'), qui impliquent le sens complémentaire non a t t e s t é des noms concernés ("résultat" pour (2'), "action" pour (3')) : (2')
a'. La droite veut remettre en cause l'abolition de la peine de mort b'. La droite veut remettre en cause l'abrègement de la semaine de travail en vigueur depuis k ans c'. Cet étiquetage a 15 ans, il est urgent de le remplacer.
(3')
a'. L'alliage du fer et du carbone produit de l'acier b'. Si on ne met pas un coup d'arrêt
à l'amoncellement
sans
cesse grandissant des déchets atomiques, la terre sera bientôt invivable c'. Veuillez
procéder
sans tarder
à la rémunération
des cours
de Monsieur. S'il est vrai, aux problèmes aspectuels près, que les deux sens "Action de V" et "Résultat, produit de l'action de V" sont toujours possibles pour les noms construits sur des bases verbales par la RCM R à laquelle sont associés, entre autres, les suffixes -age, -ment et
373
-tion,
alors
il
est
prédictible
que
les deux sens soient
conférés par
l'OS associée à R à tous les mots produits par R, et que la non-attestation éventuelle de l'un ou l'autre de ces deux sens relève soit d'une insuffisance
lexicographique,
conventionnelle
soit
d'une
lexicalisation
idiosyncratique
.
L e cas de figure n° 2 est illustré par exemple par le sens attesté de lavement (2° dans PR 77) :
lavement
"Io
Vx. ou spécialt. Action de laver ; lavage, ablution
[...] 2° ( X V I o ) Mod. Injection d'un liquide dans le gros intestin, par l'anus, au moyen d'un appareil".
C e type de spécialisation sémantique est clairement
idiosyncrati-
que, c'est-à-dire qu'il a peu de chances de se retrouver tel quel dans d'autres
mots
construits
à
l'aide
de
la
même
RCM
Il figurera donc comme propriété propre de lavement,
que
lavement.
marquage
dont
l'Applicateur d'idiosyncrasies du composant conventionnel est responsable.
Avec
les
deux
cas
précédents
contrastent
les exemples
donnés
dans le Chapitre 2 (§ 5.3.1.2. et 5.3.5.1.) des modifications sémantiques affectant
régulièrement
un sous-ensemble des noms en - i t é construits
sur des bases adjectivales ("Agent qui est Adj."), et un sous-ensemble des
noms
d'action
construits
sur
des
bases
verbales
("Ensemble
des
agents qui V"). Reprenons ce dernier exemple :
balisage
"Mar,
et
Aviat.
Action
de poser des balises et
autres
signaux pour indiquer au navigateur les dangers à éviter ou la route à suivre ; ensemble de ces signaux" commandement
"Io
Vieilli.
Autorité
Action
militaire
de commander [...]. 5° (1636) qui détient
le
commandement
des f o r c e s armées" opposition
"II. I o Action, f a i t de s'opposer en mettant
obstacle,
en
qui
résistant
[...].
2°
(1745).
Les
personnes
sont
374 en
opposition
au
gouvernement,
au régime
politique
en vigueur".
Ces mots ne présentent pas de propriétés linguistiques originales par rapport à d'autres noms construits à l'aide de la même RCM, et qui ne peuvent pourtant pas recevoir ce sens, par exemple : vaporisele
"Techn. Opération consistant à soumettre des textiles à l'action de la vapeur" mais *"Ensemble des vaporisateurs"
jugement
" I o Action de juger [...]" mais
*"Ensemble
des
magistrats
qui
détiennent
le
pouvoir de juger" domination
"I. I o Action de dominer- ; autorité souveraine" mais *"Ensemble des dominants".
Nous sommes ici dans le domaine des règles sémantiques mineures, caractérisées, comme les règles formelles mineures, par le fait que les mots qui y sont soumis sont en nombre fini, et que l'on ne peut corréler leur particularité partiellement reproductible à aucune propriété linguistique commune à tous.
3.2. Modalités d'application des règles sémantiques mineures Les règles formelles mineures ont été décrites comme des dispositifs de modification formelle déclenchés par la rencontre d'un trait "passif" et d'un trait "actif", c'est-à-dire contextuellement déterminés, et
d'application
locale.
Ce
schéma
peut-il
être
adapté
aux
règles
sémantiques mineures?
3.2.1. Exemples
Des
deux
exemples
qui
vont être
donnés, le premier
met
en
jeu des mots construits à l'aide d'un seul suffixe, et dont le sens attesté diffère du sens prédictible, le deuxième des mots construits
375
à l'aide de deux suffixes concurrents, et dont le sens attesté présente une spécialisation du sens prédictible. 3.2.1.1. Les adjectifs en -able à sens actif
Il est par
possible en français de construire des adjectifs suffixés
-able,
quelquefois
allomorphisé
en
-ible, sur une base
verbale.
Ces adjectifs ont, majoritairement, le sens "Qui peut être V" (avouable, buvable, d'entre
évitable, eux
exploitable,
ne peuvent
mangeable,
recevoir
portable,
etc.).
la paraphrase citée,
car
Certains le
verbe
qui leur sert de base n'est pas transitif direct : accessible, remédiable, résistible,
etc.
"dispensable
sont paraphrasables
(indirectement
par "A
attesté
par
qui (quoi)
l'on peut
indispensable),
V",
risible
par
"De qui (quoi) l'on peut V", vivable par "Avec qui l'on peut V", navigable par "Sur quoi l'on peut V", etc. Mais dans tous les cas cités, le groupe nominal auquel est attaché l'adjectif représente le complément du verbe de base. Convenons de nommer "passive" la relation sémantique qu'entretiennent ces adjectifs avec leur verbe de base. Une
petite
cinquantaine
d'adjectifs
en
-able
ont
un sens que
l'on conviendra de nommer "actif", c'est-à-dire que le groupe nominal auquel
ils
sont
attachés
représente
non
plus
le
complément,
mais
le sujet du verbe de base. Les adjectifs sont paraphrasables par "Qui 53 :
peut V". La liste quasi exhaustive de ces adjectifs figure ci-dessous
agréable
capable
coagulable
combustible
compatible
confortable
contribuable (n.m.)
convenable
délectable
durable
épouvantable
évaporable
explosible
faillible
fermentescible
formidable
inflammable
irascible
marcescible
muable
nuisible
passable
peccable
perdurable
pitoyable
possible
préjudiciable
putrescible
raisonnable
rancescible
redevable
rentable
responsable
376 secourable
semblable
sensible
serviable
sociable
solvable
susceptible
terrible
valable
variable
.
En fait, la plupart de ces adjectifs ont les deux sens, attestés ou possibles : par exemple (les définitions attestées sont citées d'après le PR 77) explosible "Qui peut faire explosion" ?"Qu'on peut faire exploser" nuisible "Qui nuit (à qqn, à qqch)" °"A qui l'on peut nuire" pitoyable "I o
Vieilli. Qui est enclin, accessible à la pitié. 2°
Mod. Digne de pitié" secourable "Qui secourt, aide volontiers les autres" °"Qui peut être secouru" sensible "I. (Sens actif) I o Capable de sensation et de perception [...]. II. (Sens passif ; déb. XIVo) Qui peut être perçu par les sens" etc. Seuls certains (capable,
possible,
susceptible)
ne peuvent
pas
avoir
un sens passif, en raison du sens spécifique de leur base. Si presque tous les adjectifs de (Ό peuvent avoir ou ont aussi un sens "passif", à côté de leur sens "actif", les adjectifs en -able dont le sens a t t e s t é n'est que "passif" ne peuvent pas prendre le sens "actif". Accessible ne peut pas signifier *"Qui peut accéder", avouable *"Qui peut avouer", mangeable *"Qui peut manger", ni portable *"Qui peut porter". Ce sens est donc limité à un nombre fini d'adjectifs. Il ne peut pas être du ressort de l'opération sémantique associée à la RCM-able. Le sens "actif" des adjectifs (4) apparaît donc surajouté à leur sens
"passif",
qu'il
n'occulte
complètement,
pour
certains
d'entre
eux, que dans le lexique conventionnel. Nous sommes bien en présence
377 des e f f e t s d'une règle sémantique mineure, qu'aucun contexte ou aucune propriété particulière ne paraît déclencher, sauf un trait ad hoc des adjectifs concernés. 3.2.1.2. Les noms en -eur et -aire Les suffixes -eur et -aire sont tous deux associés à la RCM appelons-la R - qui construit des noms d'agent sur des bases verbales, et
dont
l'opération
sémantique
correspond
à
la paraphrase
"Agent
qui V" : (5)
chanteur
contestataire
danseur
incendiaire
programmateur
plagiaire
réparateur
protestataire
etc.
etc.
Il est probable que -eur est, dans c e t t e fonction, plus disponible que -aire : les mots de droite peuvent être doublés par des agents en -eur
("contestateur,
"incendieur,
"plagieur,
"protestateur),
ceux
de
gauche ne peuvent pas l'être par un agent en -aire (*chantaire, *dansaire, *programmataire, *réparataire). Quand le lexique a t t e s t é présente à la fois un nom en -eur et un nom en -aire construits sur la même base verbale, on observe parfois une spécialisation sémantique récurrente du nom en -aire, qui désigne le bénéficiaire de l'action dont le nom en -eur est l'agent : (6) donateur / donataire destinateur / destinataire distributeur / distributaire renonciateur / renonciataire. Pour que la spécialisation sémantique du nom en -aire soit possible, il faut que l'action verbale implique un échange orienté de biens, concrets ou symboliques, entre le nom en -eur et le nom en -aire.
378 En e f f e t , il y a des cas où les deux noms sont a t t e s t é s , sans présenter la
même
opposition
sémantique,
par
exemple
(les
définitions
sont
extraites du PR 77) : retardateur : "Qui retarde, ralentit un mouvement" retardataire : " I o Dans c e t de
la
Qui arrive en retard [...]. 2° Qui a du retard".
exemple, la spécialisation
construction
(transitive
base. La différence entre c e t
sémantique s'est
directe
ou
exemple et
opérée à partir
intransitive)
du
verbe
de
les noms de (6) s'explique
par le fait que retarder n'obéit pas aux conditions sémantiques définies. La spécialisation sémantique du nom en - a i r e paraît bien ressortir à une règle sémantique mineure. En e f f e t , elle ne touche qu'un nombre limité de noms en -aire : f a c e à des noms d'agents en -eur dont la base verbale possède le sens exigé, il ne semble pas possible de construire le nom en - a i r e non a t t e s t é désignant le bénéficiaire de l'action. Par exemple, alors que les conditions sémantiques sont remplies, * e x p é ditaire paraît difficile à reconstruire f a c e à expéditeur, avec le sens "Celui à qui l'expéditeur envoie qqch." ; mêmes difficultés pour *baillaire, *envoyaire, *fournissaire, *prêtaire, e t c . , f a c e à bailleur, envoyeur, fournisseur, prêteur, e t c . En revanche, f a c e à des noms en -aire a t t e s tés, qui ont le sens "Bénéficiaire de l'action", e t dont la base verbale répond aux conditions requises, il est possible de reconstruire le nom en -eur correspondant, avec le sens "Agent qui V" : f a c e à allocataire, attributaire,
légataire, rationnaire, récipiendaire, réservataire,
taire,
il
etc.,
"légateur,
est
possible
"rationneur,
de
reconstruire
"récipiendeur,
"allocateur,
"réservateur,
résigna-
"attributeur,
"résignateur,
etc.
La dissymétrie entre -eur e t - a i r e est à corréler à la différence de disponibilité des deux suffixes. Mais
les
conditions
d'application
de
la
règle
mineure
ne
sont
pas tout à fait les mêmes que précédemment : alors qu'aucune propriét é ne prédisposait apparemment
les adjectifs en -able de (U) à avoir
un sens " a c t i f " , le sens spécifique des noms en -aire est lié ici à une propriété sémantique particulière de leur base verbale. Si l'on nomme
379
S la règle sémantique mineure concernée, et C l'ensemble des conditions requises pour qu'elle opère, le domaine d'application de S peut se définir ainsi : (7) Parmi les noms en -aire engendrés par la RCM R, ceux dont la base verbale répond à C subissent S. On peut donc assimiler C au contexte déclencheur des règles formelles mineures. 3.2.2. Propriétés des règles sémantiques mineures Les exemples donnés ci-dessus permettent de mettre en évidence les propriétés suivantes des règles sémantiques mineures : 1)
Certaines
sont
liées à des propriétés
sémantiques des bases,
d'autres non. Les premières sont déclenchées par des propriétés du contexte, les secondes par un trait ad hoc des items qui les subissent. 2)
Les
règles
sémantiques
mineures
sont
probablement
un sous-
ensemble des règles sémantiques majeures. En effet, la modification sémantique
paraît
associée
à une opération sémantique donnée, et
non seulement à un ou plusieurs affixes particuliers : en témoigne le fait que tous les suffixes associés à la RCM qui produit des noms d'action paraissent pouvoir conférer à certains noms qu'ils servent à construire le sens d"'Agent collectif qui V". 3)
Lorsque
les règles sémantiques mineures sont déclenchées par
un trait ad hoc, celui-ci touche les mots construits auxquels elles s'appliquent, et non les éléments constituants de ceux-ci. Il faut donc supposer que les règles sémantiques mineures s'appliquent après l'Applicateur d'idiosyncrasies du composant conventionnel. Les sens attestés de secourable et de destinataire
pourraient
être obtenus de la façon suivante : -
Les RCM engendrent secourable et destinateur,
destinataire
à partir de secour(ir) et destin(er). Le sens attribué aux mots construits est le suivant : respectivement "Qui peut être secouru"
3S0 et "Agent qui destine" (sens commun à destinateur et destinataire). -
L'Applicateur
d'idiosyncrasies
applique à secourable le
trait
t+A] (= actif, symbolisant la possibilité que ce mot subisse la règle
sémantique
mineure
appropriée),
à destinataire
le
trait
t+B] (= bénéficiaire). Pour secourable, l'application du trait est ad hoc ; pour destinataire, elle obéit à un principe assimilable à (7). -
Les règles sémantiques mineures appliquent à secourable le
sens "Qui peut V", à destinataire le sens "Bénéficiaire de l'action de V". - Il faut prévoir un dispositif, agissant après les règles sémantiques mineures,
qui élimine du lexique conventionnel
les sens
prédictibles de secourable^ et destinataire. Dans le cas de secourable, l'élimination
est ad hoc. Dans celui de destinataire, elle
est obligatoire pour tous les mots ayant subi la règle mineure concernée. 4)
Le principe de projection, à l'oeuvre dans les règles formelles
mineures, s'applique également dans les règles sémantiques mineures, puisque, par exemple, les adjectifs préfixés construits sur les adjectifs en -able de la liste (Ό gardent le sens "actif" de ces derniers : inexplosible signifie "Qui ne peut exploser", infaillible "I. Qui ne peut faire défaut [...]. II. Qui ne peut se tromper ; qui n'est pas sujet à l'erreur", irresponsable "Qui n'est pas responsable, n'a pas à répondre de ses actes", etc. Pour rendre compte de ce sens, il faut supposer que le sens ajouté par la règle mineure a été projeté du constituant le plus interne au constituant le plus externe. Les
quelques
remarques
qui
précèdent
n'épuisent
évidemment
pas la matière. En ce domaine, et plus largement, dans celui des sousrégularités, tout ou presque reste à faire.
381 ». CONCLUSION Ce chapitre, consacré à l'étude de trois types de règles mineures rendant
compte
des
sous-régularités
formelles
et
sémantiques
des
mots construits a permis d'approfondir les connaissances sur ces règles et,
plus largement,
sur ce qui distingue les sous-régularités et
les
idiosyncrasies lexicales. 1) C e t t e étude a permis de formuler des critères de distinction et de proposer des traitements différenciés des écarts observables entre la forme ou le sens attestés et la forme ou le sens prédictibles des mots construits : -
Les
écarts
formels généralisables
à tous les mots
construits
par la même RCM dans le même contexte phonologique relèvent de l'application de règles phonologiques générales. Les écarts sémantiques généralisables à tous les mots construits par la même RCM relèvent de
l'application
de
l'opération
sémantique
associée
à
cette
RCM.
- Les écarts formels ou sémantiques qui ne touchent qu'un item relèvent de l'Applicateur d'idiosyncrasies. - Les écarts formels ou sémantiques récurrents non généralisables relèvent
de
phonologique
l'application
de
règles
ou morphologique)
formelles mineures (à
ou de règles sémantiques
contexte mineures.
2) Les règles mineures sont donc des règles descriptives, sans aucun pouvoir mais
prédictif,
qui
fondamentalement
correspondent imprédictibles,
à
des qui
phénomènes doivent
être
récurrents appris
au
coup par coup. C'est pourquoi ces règles ont été situées dans le souscomposant conventionnel du composant lexical. 3) A l'intérieur de ce composant conventionnel, elles se hiérarchisent les unes par rapport aux autres, et par rapport à l'Applicateur d'idiosyncrasies, conformément à la théorie stratifiée défendue ici. C'est ainsi qu'il a pu ê t r e établi que - les règles d'allomorphie touchant les constituants des mots cons-
382
truits
(RAMC)
s'appliquent
avant
l'Applicateur
d'idiosyncrasies
et
avant la règle de troncation ; - la règle de troncation s'applique après l'Applicateur
d'idiosyncra-
sies, puisqu'elle gouverne dans certains cas des exceptions aux
règles
d'aliomorphie ; -
les règles sémantiques mineures s'appliquent après
d'idiosyncrasies, internes
des
dans
mots
la
mesure
construits,
où ce
mais
les
l'Applicateur
ne sont pas les mots
constituants
construits
eux-mêmes,
qui doivent être marqués pour les subir. L ' o r d r e respectif d'application de ces mécanismes dans le composant conventionnel est donc : 1. R A M C 2. Applicateur d'idiosyncrasies 3. Règle de troncation k. Règles sémantiques mineures. Les mécanismes déclencheurs de ces règles sont des traits spécifiques qui marquent soit les constituants internes des mots
construits,
c'est-à-dire les entrées lexicales qui leur correspondent, soit les mots construits eux-mêmes. L e s R A M C et certaines applications de la règle de troncation sont ainsi déclenchées par la rencontre, à une frontière de morphèmes, du trait "actif" et du trait "passif" dont sont porteurs depuis la base les morphèmes concernés, d'autres règle de troncation et les règles sémantiques
applications
de la
mineures par un trait
appliqué idiosyncratiquement aux mots construits.
5) Outre
les principes
relatifs
à la
définition
et à la
délimitation
des règles mineures étudiées (principes 8 (définition d'une allomorphie), 9
(frontière
RAMC
allomorphie
et
supplétion),
10
(délimitation
des
et des R A E L ) , 13 et l ' i (définition de la règle de troncation)),
et à leurs après
entre
rapports (principe
l'application
formulés, des R A M C
un
d'une
principe
(principe
de
15 relatif
RAMC), localité,
deux qui
au blocage de la principes délimite
généraux le
spectre
troncation ont
été
d'action
11) et de la règle de troncation, et un principe
de projection, commun aux R A M C (principe 12), à la règle de tronca-
383 tion et aux règles sémantiques mineures. Il est probable que ces deux principes sont d'application beaucoup plus générale, et à la grammaire universelle.
appartiennent
385
CHAPITRE H
QUE RESTE-T-IL DES IDIOSYNCRASIES ?
La
tâche
essentielle
des
chapitres
précédents
a
été
d'opérer
à la fois un tri et une redistribution des régularités et des irrégularités observables
dans le
lexique.
Parmi
les
irrégularités
apparentes
ont
ainsi été distinguées les irrégularités de façade (Chapitre 2), les sousrégularités (Chapitre 3), et les idiosyncrasies, dont le présent chapitre a pour objet de recenser et de hiérarchiser entre eux les différents types. Tenter
d'établir
une
typologie
des
propriétés
idiosyncratiques
"réelles" n'a pas pour objectif de régulariser artificiellement un résidu nécessairement
hétérogène et composite,
mais vise à faire le point
d'une part sur la nature de ce que l'on peut, au terme de l'analyse, subsumer sous le terme d'idiosyncrasies, d'autre part sur les domaines dans
lesquels
celles-ci
apparaissent.
C'est
pourquoi
ce
chapitre
ne
sera pas neuf, du point de vue des exemples cités, par rapport à ce qui précède (ils ont pour une bonne part déjà été traités auparavant) ; il
tentera
une
synthèse
(nécessairement
provisoire),
dont
l'objectif
est double : empirique dans la mesure où il s'agit de rassembler des faits linguistiques épars et de délimiter le champ des diverses idiosyncrasies,
théorique
dans
la
mesure
où la
typologie
proposée
définit
l'organisation d'une partie du sous-composant conventionnel du composant lexical : l'Applicateur d'idiosyncrasies (désormais A.I.) et le Sélectionneur. Sur la notion même de propriété idiosyncratique, deux principes théoriques
doivent
être
rappelés
préalablement,
en
guise
de guide
386
de lecture de ce qui suit : 1)
La notion de propriété idiosyncratique ne nécessite de commentai-
re particulier
que lorsqu'elle
touche
strictement
des mots construits
issus des RCM : en e f f e t , toutes les propriétés, quelle que soit leur nature,
qui
définissent
les
entrées
lexicales
sont
idiosyncratiques,
dans la mesure où elles caractérisent individuellement chaque entrée, sans être aucunement prédictibles. Ces propriétés sont fondamentales, et irréversibles. Un mot construit a été défini ici comme un mot dont les propriétés sont entièrement prédictibles à partir des RCM et des propriétés de sa base ( c f . Chapitre 2, § 5.). Les propriétés idiosyncratiques d'un mot construit sont donc à regarder comme des accidents superficiels, qui ne peuvent en aucune façon a f f e c t e r la totalité du mot construit. Comme de
je
mot
l'ai
démontré
construit
incompatibles.
et
dans le
celle
Qualifier
un
de
§ 5.4.3. du Chapitre
mot
mot
totalement
construit
2, la
notion
idiosyncratique
d'idiosyncratique
sont
implique
que la majorité des propriétés observables de ce mot soient conformes à celles qui sont prédictibles à partir de la RCM qui a servi à le construire.
Une
propriété
nécessairement
idiosyncratique
marginale
par
rapport
est,
dans
cette
aux
propriétés
perspective, régulières,
et
peut être réversible. 2)
Il s'ensuit que c'est
régulières
et
des
l'évaluation de la proportion des propriétés
propriétés
idiosyncratiques
qui
permet
de
tracer
la frontière entre l'homonymie et la polysémie : si un mot apparemment construit a trop de propriétés idiosyncratiques, la présente théorie lui assigne soit le statut de mot non construit, homonyme d'un mot construit régulier, attesté ou non, soit celui de mot construit relevant d'une
autre
RCM
que le
mot construit
points, c f . ci-dessus, Chapitre 2, §
Il des
convient
mots
de
construits,
idiosyncratique
des
distinguer, celles mots
qui
régulier
homonyme (sur
ces
5Λ.2.).
parmi
les
impliquent
construits,
parce
propriétés
idiosyncratiques
un marquage que
certaines
proprement propriétés
attestées ne correspondent pas aux propriétés prédictibles - appelons-les
387
idiosyncrasies marquées -, et celles qui concernent plus spécifiquement l'absence, dans le lexique attesté, de propriétés ou de mots construits possibles - appelons-les proposé,
l'A.I.
est
idiosyncrasies
chargé
accidentelles.
d'appliquer
les
premières,
Dans le
le
modèle
Sélectionneur
de rendre compte des secondes. L e présent chapitre s'articulera autour de ces deux axes.
1. LES IDIOSYNCRASIES R E L E V A N T DE L ' A . I .
Les
informations
que
contient
l'A.I.
sont
de
deux
sortes :
les
unes sont relatives aux règles mineures, les annoncent ou les corrigent, les autres représentent des spécialisations, actualisations et
modifica-
tions diverses des propriétés prédictibles à partir des R C M .
1.1. Les propriétés idiosyncratiques et les règles mineures
Un
premier
type
d'informations idiosyncratiques
est à rapporter
au fonctionnement des règles mineures. Comme cela a été dans
le
situent
Chapitre avant
3 ci-dessus,
l'Applicateur
les
unes,
les règles
d'idiosyncrasies,
les
démontré
d'allomorphie,
autres,
la
règle
se de
troncation et les règles sémantiques mineures, après lui. L ' A . I . contient donc, d'une part des traits et principes qui annoncent les règles mineures qui lui sont postérieures, d'autre part des traits d'exception chant
les
produits
des
règles
mineures
qui
lui
sont antérieures.
tou3e
me bornerai à rappeler succinctement les exemples, dont on trouvera un traitement détaillé dans les renvois au chapitre précédent.
1.1.1. Traits
et
principes
relatifs
aux
règles
mineures
postérieures
à l'A.I.
Quatre types d'informations ont é t é évoqués : 1)
L e principe de blocage de la troncation (Principe 15), qui spécifie
quelles séquences de segments doublement porteurs de traits d'allomor-
3S8 phie e t de traits de troncation, sur lesquelles les règles d'allomorphie se sont déjà appliquées, ne doivent plus subir la troncation ( c f . ci-dessus Chapitre 3, § 2Λ.2.).
Le principe prédit, par exemple, que la troncation
est bloquée pour la forme luminosité (*luminité), dont les deux affixes sont porteurs des deux types de traits. 2)
Les traits d'exception à c e principe, qui concernent par exemple
la forme à
celle
prédictible de
"anxiosité,
luminosité,
dont la séquence d'affixes,
ne devrait
identique
pas subir la troncation,
en
du principe précédent, mais la subira néanmoins pour donner
vertu
anxiété.
3)
Les traits imposant à certains mots construits de subir la tronca-
tion
de
leur
avant-dernier
suffixe,
alors
que
le
sort
prédictible
de
c e suffixe est soit la conservation telle quelle (par exemple ^in devant - i t é : masculinité), soit une allomorphie (par exemple -el devant - i t é : sexualité).
Ces
°fémininité,
traits
qui
touchent
deviendra
par
exemple
féminité,
et
les
formes
"maternalité,
prédictibles
qui
deviendra
maternité ( c f . ci-dessus, Chapitre 3, § 2.3.2.2. e t 2.3.2.3.). U)
Les traits imposant à certains mots construits de subir une règle
sémantique
mineure qui corrige ou complète
leur a conféré
l'opération
sémantique
le sens prédictible
associée à la RCM
que
qui les a
construits. Ces traits sont distribués sur certains produits de certaines RCM, soit de façon ad hoc, soit en fonction de principes définissant les
conditions
sémantiques
que
doivent
remplir
les
bases
pour
que
la règle sémantique mineure puisse s'appliquer ( c f . ci-dessus Chapitre 3, § 3.2.2.). 1.1.2. Traits d'exception aux règles mineures antérieures à l'A.I. Ces traits touchent les mots construits exceptionnels par rapport aux règles d'allomorphie e t aux principes qui les gouvernent. Les
premiers
allomorphisé
en
ont
la
pour
forme
effet
de
prédictible
reconvertir à partir
un
mot
des RCM.
construit Leur
rôle
consiste à annuler le résultat d'une règle mineure pour revenir à l'étape régulière
antérieure.
Ont
ainsi
été
mentionnés
comme
exceptionnels
par rapport à une règle d'allomorphie, e t donc réguliers par
rapport
389 à
la
situation
normale,
les mots construits
joyeuseté,
gracieuseté,
dont la forme attendue est "joyosité, "graciosité (cf. ci-dessus, Chapitre 3, § 1.2.4.), et fleuriste, dont la forme attendue est "fioriste (ibid. § 1.2.5.2.). Les traits d'exception relatifs aux principes qui gouvernent les règles d'allomorphie touchent au contraire des mots construits doublement exceptionnels, d'une part parce qu'ils ont subi une allomorphie, d'autre part parce que cette allomorphie ne s'est pas appliquée conformément à ce qui était prédictible. Ont été cités comme exemples les mots amabilité (exception au principe de localité (Principe
11),
cf. ci-dessus, Chapitre 3, § 1.2.2.2.) et culpabilité (exception au principe de projection (Principe 12), ibid. § 1.2.2.3.). 1.2. Les propriétés idiosyncratiques et les RCM L'autre est
grand
de corriger,
prédictibles
rôle
des
d'actualiser
à partir
propriétés
idiosyncratiques
ou de spécialiser
des RCM.
Ces "retouches"
marquées
certaines
propriétés
peuvent
concerner
tous les domaines. 1.2.1. Idiosyncrasies sémantiques Conformément à ce qui a été démontré dans le § 6. du Chapitre 2 ci-dessus, les idiosyncrasies sémantiques sont de quatre types, cumulatifs. 1)
Il peut s'agir de l'adaptation du sens prédictible à partir de la
RCM à un domaine particulier de l'expérience extralinguistique. Des exemples précis ont été développés dans le § 5.3.1.1. du Chapitre 2, d'autres, nombreux, mentionnés tout au long de l'ouvrage. Citons pour mémoire les sens spécialisés du nom finesse (dont le sens prédictible est "Caractère, qualité d'être fin"), quand il est appliqué à divers domaines de l'expérience (les définitions sont extraites du GDEL) : " - Aéron. Rapport entre les coefficients de portance et de traînée
390 d'une aile ou d'un avion entier [...]. Pour un planeur, rapport de la distance
parcourue
en plané à l'altitude de largage en
air calme. -
Agrie.
passer
Proportion
à travers
d'une
matière
fertilisante
susceptible
un tamis ou une passoire de maille
de
donnée.
- Mar. Etroitesse des lignes d'eau de l'avant et de l'arrière d'un navire [...]. - Spectrosc. Finesse d'une raie, propriété caractérisant le degré de monochromatisme d'une radiation. - Text. Finesse de la laine, diamètre moyen des fibres de laine." Tel est, inévitablement, le sort des mots de la langue employés dans un sens dit technique. La prétendue spécificité des lexiques techniques
se situe davantage dans la spécificité de la chose désignée que
dans celle du mot qui la désigne, dont le sens attesté représente l'actualisation et la spécialisation restrictive arbitraire des propriétés sémantiques prédictibles ; si bien que le locuteur ne peut déduire, comme il peut le faire pour un mot construit "transparent", le sens de ce mot de sa structure morphologique et de sa connaissance - inconsciente - des RCM. 2)
Le
deuxième
spécialisation
type
sémantique
d'idiosyncrasies
sémantiques
consiste
en
la
de mots construits sur la même base par
des opérations morphologiques différentes associées à la même RCM : par exemple originel / original / originaire, dont le sens prédictible commun est "Relatif à l'origine", mais dont le sens particulier assigné à chacun spécialise la relation qui s'instaure entre l'adjectif construit et le nom qu'il qualifie (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 6.2.1.), ou encore tendresse / tendreté, largesse / largeur, dont le sens prédictible commun est "Caractère, qualité d'être tendre (large)", mais qui se sont spécialisés en fonction du caractère [± abstrait] de ce qu'ils caractérisent. On parlera de la tendreté (»tendresse) d'une viande, de la tendresse (»tendreté)
d'un enfant ;
de la
largeur
(»largesse)
d'un
couloir,
de la largesse (»largeur) d'un donateur. 3)
Le troisième type consiste en l'actualisation d'une variable laissée
391 vide par l'opération sémantique associée à la RCM. J'ai
développé
dans le § 6.2.2. du Chapitre 2 l'exemple des noms construits par -ier sur une base nominale. Dans ces trois cas, qu'il s'agisse d'une déviation, d'une adaptation, d'une
spécialisation
et/ou
d'une
actualisation
du
sens
prédictible,
le rôle de l'A.I. est de marquer les mots concernés de façon ad hoc, ce qui correspond à la nécessité pour le locuteur de mémoriser une à une chacune de ces "retouches". k)
Le quatrième
type d'idiosyncrasies
sémantiques
consiste
en
la
réalisation d'un choix o f f e r t par la RCM. Par exemple, les noms d'agent construits à l'aide du suffixe -eur sur une base verbale sont dotés par la RCM du trait [± hum]. Certains noms conservent les deux possibilités dans le lexique a t t e s t é : agitateur
("I o Personne qui crée ou
entretient l'agitation politique ou sociale [...]. 2° (1863). Instrument, dispositif servant à agiter des liquides, brasser des mélanges"), conservateur ("I o [...] Personne préposée à la garde de qqch. [...]. 3° (Choses). Qui garde en bon état ("I
o
de conservation
les aliments."),
distributeur
Personne, chose qui distribue.") ; d'autres n'ont qu'une possibilité :
[+ hum] pour décorateur ("I o Personne qui fait des travaux de décoration [...]. 2° Personne qui exécute ou dirige l'exécution des décors, pour un spectacle"), dessinateur ("I o Personne qui pratique habituellement l'art du dessin [...]. 2° Peintre [...]. 3° Personne qui fait des dessins industriels ou d'architecture."), enquêteur ("Personne qui mène une enquête (policière, sociologique ...)") ; [- hum] pour accélérateur ("11.1° Organe [...].
2° Substance [...]. 3° Appareil [...]"),
("Appareil ou machine pour calibrer"), congélateur ("I
o
calibreur
Vx. Réfrigéra-
teur. 2° Mod. Partie d'un réfrigérateur [...] Armoire pour la congélation") (les définitions sont extraites du PR77). Contrairement à ce qui se passe pour les trois types précédents, l'A.I. n'a pas ici de rôle à jouer. En e f f e t , la RCM attribue les deux traits [+ hum] et [- hum] à tous ses produits (elle attribue par exemple à dessinateur le sens ""Agent [- hum] qui dessine", à congélateur le sens ""Agent [+ hum] qui congèle"), et c'est au Sélectionneur qu'incombe la tâche de ne retenir, de façon ad hoc, dans le lexique convention-
392
nel, que les sens attestés. 1.2.2. Idiosyncrasies formelles Les
idiosyncrasies
formelles peuvent
toucher
les affixes, dans
les mots construits, ou les bases. Mais, puisqu'elles sont appliquées par l'A.I., elles le sont aux mots construits dans leur entier. 1)
Certains
affixes ont
une
forme
idiosyncratique
dans
certains
mots construits. C'est la décision qui a été prise ci-dessus pour expliquer l'occurrence de - t é au lieu de - i t é (cf. Chapitre 3, § 1.2.4·)» -ble au lieu de -able (ibid. § 1.1.3.3. et note 16). On peut également mentionner, à côté de la forme allomorphique -ition dans apparition et disparition, la forme idiosyncratique -ution dans parution et comparution. La forme -or- que prend le suffixe -eur dans doctoresse est également
idiosyncratique, puisque la forme attendue de ce suffixe
dans ce contexte est -er- (cf. chasseresse, pécheresse, etc.). 2) Ainsi,
L'idiosyncrasie formelle peut apparaître sous la forme d'un infixe. le
nom
d'agent
correspondant
à
précéder
est
prédécesseur,
et non "précédeur ou "précesseur, comme successeur. Ou l'on traite ce nom comme formellement idiosyncratique, ou l'on reconstruit une base
verbale
?°prédécéd(er)
dont
prédécesseur
serait
dérivé
(avec
allomorphie). Mais la deuxième solution ne paraît pas opportune, étant donné non seulement la synonymie des deux verbes, mais surtout leur superposabilité formelle, au segment -dé- près. Les verbes du "2° groupe" forment normalement
leurs dérivés
sur leur radical allongé par -iss-, segment caractéristique de ce groupe : blanchisseur,
frémissement, garnissage,
jaunissement,
etc.
Dans
un nombre limité de cas, -ss- s'allomorphise en - t - : garniture, pourriture, etc. (cf. Annexe 14). Mais la présence de -iss- dans apprentissage, endormissement apprenant),
est
idiosyncratique :
endormement
(attesté
on
attendrait
"apprenage
(cf.
dans le R85), sur les verbes du
"3° groupe" apprend(re) et endorm(ir). 3)
Si les segments parasites (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.3.3.)
sont traités comme des propriétés idiosyncratiques des mots construits,
393 et non comme les segments finals de bases doublets (si par exemple lionceau est analysé comme construit
sur la base lion, et non sur
la base "lionce), il incombe à 1Ά.Ι. d'en rendre compte. Dans c e t t e hypothèse, les RCM ne produiraient que ?°durir, ?°noirir, ?°noireur, "antique, "lioneau, etc., et l'A.I. ajouterait le segment -c- dans durcir (mais pas dans dureté), noircir, noirceur, lionceau, le segment
-él-
dans angélique, etc. 1.2.3. Idiosyncrasies syntaxiques La délimitation de ce qui est idiosyncratique dans les propriétés syntaxiques d'un mot construit dépend très étroitement du rôle syntaxique qui est attribué à une RCM, et sur lequel peu de choses ont été dites dans ce qui précède. En gros, trois possibilités sont o f f e r t e s : Ou l'on considère qu'une RCM n'a aucun rôle syntaxique, c'est-àdire que les propriétés syntaxiques de la base doivent passer sur le mot
construit,
aux contraintes
imposées par
l'éventuel
changement
catégoriel près. Seront alors considérées comme idiosyncratiques toutes les propriétés du mot construit qui diffèrent de celles de sa base. Ou l'on considère qu'une RCM a un rôle syntaxique différent de celui qui est lié à l'opération sémantique, ce qui reviendrait à ajouter une opération
syntaxique aux trois composants définis d'une
RCM (rapport catégoriel, opération sémantique, opération morpholo2 - / gique) . Dans ce cas, seront considerees comme idiosyncratiques les propriétés du mot construit qui différeront de celles qui sont prédictibles à partir de la RCM. Ou l'on considère que certaines RCM ont un rôle
syntaxique,
d'autres non, ce qui revient à trouver des critères, relatifs à l'opération sémantique et/ou au type de rapport catégoriel mis en jeu, qui délimitent quelles RCM ont un rôle syntaxique et lesquelles n'en ont pas. Par exemple, accord est le nom d'action construit sur la base verbale accord(er) par conversion. Il partage un certain nombre des propriétés syntaxiques de sa base (phrases (1)), mais pas toutes (phrases
394 (2) et (3)) :
(1) a Paul accorde une entrevue à Marie b J'ai
été
très
surpris
de l'accord par
Paul d'une
entrevue
à Marie (2) a Paul accorde à Marie de voir Jean b *J'ai
été
très
surprise
de
l'accord
par
Paul
à
Marie
de
voir Jean (3) a Paul accorde le plus grand intérêt à ton affaire b *Je
n'aurais
jamais cru à l'accord par Paul du plus
grand
intérêt à ton affaire. Si
l'on
considère
que
la
RCM
responsable
de
la
construction
des noms d'action n'a pas de rôle syntaxique spécifique, on qualifiera le comportement de accord dans les phrases (2b) et (3b) d'idiosyncratique. Dans
le cas inverse où l'on considérerait que cette R C M
a un
rôle syntaxique, on qualifiera ou non ce comportement d'idiosyncratique en fonction
du contenu
que
l'on
attribuera à l'opération
syntaxique
associée à cette R C M . Et encore la situation n'est-elle pas si simple : la décision dépend également d'une théorie de l'homonymie et de la polysémie dans les entrées lexicales. E n effet, accord ne pourrait être qualifié d'idiosyncratique dans les phrases (2b) et (3b) que si la forme verbale accorder qui apparaît
dans
les phrases (la), (2a) et (3a) n'était
qu'une
seule
et même entrée. Si ce n'était pas le cas, et en tout cas si accorder (la) était une entrée lexicale différente de accorder (2a) et/ou (3a), alors
accord
pourrait
n'être
construit
que
sur
accorder
(la), et
la
question de son idiosyncrasie syntaxique ne se poserait pas. L ' é t a t actuel conjugué de mes connaissances sur le rôle syntaxique des R C M , et de l'avancement de la recherche sur tous les problèmes qui sont associés à cette question ne me permet pas d'aller plus loin. A u s s i me contenterai-je des positions de principe formulées au début de ce paragraphe.
395 1.2Λ. Idiosyncrasies catégorielles Un certain nombre de mots construits violent apparemment le rapport catégoriel associé à la RCM dont ils semblent avoir subi par ailleurs les opérations sémantique et morphologique, soit par la catégorie de la base, soit par celle du mot construit, soit par les deux. Il convient de distinguer deux cas différents : Ou cette violation est relativement régulière, c'est-à-dire apparaît identique à elle-même dans un certain nombre - fini - de mots construits, et l'on ne peut pas traiter ces faits comme des idiosyncrasies, sauf à manquer une généralité. Tel est le cas, par exemple, des adjec3 tifs comme déloyal, déshonnête, etc., ou des noms comme impasse , impréparation, inaction, inconfort, etc. : les rapports catégoriels normalement impliqués par les RCM auxquelles est associée la forme préfixale dé^ sont A + V ,
N + V, V + V (cf. ci-dessus, Chapitre 2, §
5.3.5.3.) ; celui qui est régulier pour la RCM à laquelle est associé le préfixe négatif jr> est A
A (cf. Dell (1970 : 141-145)). Mais
je montrerai (Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.) que, malgré les apparences, il ne s'agit pas là d'une violation catégorielle, mais que l'on peut expliquer les mots construits cités comme les produits de RCM
différentes auxquelles
sont
associés
les rapports
catégoriels
représentés et les affixes non disponibles dé- et in-. Ou la violation du rapport catégoriel n'apparaît que dans un mot. Si des cas de ce genre, dont je ne connais pas d'exemple, se présentaient, il ne serait pas adéquat de les traiter tous comme des idiosyncrasies. En effet, les propriétés idiosyncratiques sont conçues, à l'intérieur de ma théorie, comme des "retouches" à des propriétés conférées par des règles antérieures. Or, une RCM ne peut s'appliquer que si les bases sur lesquelles elle est susceptible de s'appliquer remplissent les conditions requises. La catégorie est l'une de ces conditions. Il est impossible d'envisager qu'une RCM se soit appliquée à une base X d'une certaine catégorie C, ait produit un mot construit X' de catégorie C , et que C soit ensuite modifiée par la vertu d'un trait idiosyncratique. De deux choses l'une : ou C n'est pas la catégorie régulière,
396 et, s'il s'agit d'un hapax, X' sera analysé comme non construit, éventuellement complexe non construit ; ou C
n'est pas la catégorie régulière,
et,
dérivable
s'il
s'agit
(comme
d'un
hapax, ou X'
contribuable^
de
est
contribuable^), ou
de X
il
par
s'agit
conversion
effectivement
d'une idiosyncrasie. En résumé, la notion d'idiosyncrasie catégorielle est limitée
aux
de façon
mots
construits
dont
la
catégorie
unique de la catégorie prédictible,
strictement
attestée
différerait
mais je ne connais pas
d'exemple de c e t t e situation. 1.2.5. Idiosyncrasies de genre ? 3e
ne connais
qui imposent
pas d'exemple
une contrainte
en
français
RCM
ou
d'affixe
de genre aux noms qui leur servent
base. Si c e t t e absence n'est pas accidentelle, a
de
de
il en découle qu'il n'y
pas non plus d'idiosyncrasie qui porterait sur le genre de la base
d'un mot construit donné. En
ce
qui concerne
le
genre
des mots construits,
la
situation
est plus compliquée. Certains construisent, du le
genre
affixes
d'autres non. Ce
du
genre
confèrent
mot
construit,
un genre déterminé
aux noms
n'est pas la RCM qui est puisqu'à
l'intérieur
des mots construits peut varier
d'une
en fonction
responsable
même de
qu'ils règle,
l'opération
morphologique : par exemple, -age et -ment produisent des noms d'action masculins, -ade, -erie, -tion des noms d'action féminins. La conversion et
associée féminins,
à la même mais
n'est
RCM
produit des noms d'action
disponible,
semble-t-il,
que
pour
masculins des
noms
féminins (vol vs fauche). Le genre du nom construit est donc une propriété de l'opération morphologique associée à la RCM, qui peut ê t r e inscrite
dans
l'entrée
lexicale
des
affixes,
et,
pour
la
conversion,
dans l'opération morphologique associée à la règle. Dans
les
cas
où le genre du mot
construit
est
déterminé
par
l'opération morphologique, on pourrait s'attendre qu'il y ait des exemples d'idiosyncrasies, où le mot construit n'aurait pas le genre attendu.
397 Mais les exemples de c e type que je connais ne sont pas absolument clairs : dans
tous
les cas,
il paraît
plus intéressant
d'en faire des
mots non construits^. Dans les cas où le genre du mot construit n'est pas déterminé, plusieurs cas de figure peuvent se présenter : a)
Si le mot construit réfère à un actant humain, en général,
le
genre du nom est indexé sur le sexe du référent : un fermier / une fermière un lecteur / une lectrice un nageur / une nageuse un ouvrier / une ouvrière etc. L e principe qui règle le genre est général, et vaut de la même façon pour les mots construits ou non construits. Mais,
dans
certains
cas,
le
genre linguistique a t t e s t é
du nom
n'est pas variable, pour des raisons qui sont hors du champ du présent ouvrage. de
Par
féminin
exemple, attesté ;
éboueur,
facteur,
effeuilleuse,
professeur,
strip-teaseuse,
etc.
etc.
n'ont
n'ont
pas
pas de
masculin a t t e s t é . Il s'agit clairement de lacunes accidentelles, imputables
au
Sélectionneur
"éboueuse,
"factrice,
(cf.
ci-dessous
°professeuse,
§ 2.3.) : "effeuilleur,
les
RCM
produisent
°strip-teaseur,
qui
présentent une spécialisation sémantique
liée
ne sont pas retenus dans le lexique conventionnel. D'autres exemples
au genre du nom construit : par exemple chauffeur réfère à un actant [+ hum] ("chargé
d'entretenir
le feu d'une [...] chaudière", PR 77) ,
et en c e sens "chauffeuse n'est pas a t t e s t é ; chauffeuse désigne une "chaise basse pour se chauffer près du feu", et en c e sens "chauffeur n'est pas a t t e s t é . Entraîneur et entraîneuse réfèrent tous deux à un actant [+ hum], mais agissant dans un domaine extralinguistique différent : entraîneur : "Personne 2"
qui entraîne
Personne
qui
les chevaux
entraîne
un
pour
coureur,
la course. un
athlète,
398 une équipe sportive." entraîneuse : "Jeune femme employée dans les bars, les dancings pour engager les clients à danser [...], à consommer." Dans ces exemples, il ne s'agit pas à proprement parler d'idiosyncrasies de genre : les RCM produisent les deux formes, et
chacune
d'entre elles est a f f e c t é e par l'A.I. d'une propriété sémantique idiosyncratique. L'A.I. n'applique
donc pas d'idiosyncrasies
de genre aux
noms
construits référant à des actants humains. b)
Si le nom construit réfère à un non-humain, le genre du nom
n'est pas prédictible^ : un arrosoir
une baignoire
vs
un sucrier
une salière
un avertisseur
une bétonneuse
un cabinet
une barquette
un jardinet
une camionnette'
etc. La présence des deux formes dans le lexique attesté, même avec des sens différenciés (arroseur ("2° (1907) Appareil d'arrosage") / arroseuse ("3° N. f. Véhicule muni d'un réservoir d'eau et destiné à l'arrosage des voies publiques"), boulet
("I o
Projectile sphérique de
dont on chargeait les canons") / boulette ("I
o
métal
Petite boule façonnée
à la main") - définitions extraites du PR 77 -, etc.) incite à penser que, dans les cas où seul l'un des genres est attesté, le choix de celui-ci est idiosyncratique, ce qui peut se traiter de la manière suivante : les RCM produisent les deux formes (arrosoir / "arrosoire, "camionnet / camionnette, etc.), dotées du même sens prédictible, et l'A.I. applique aux
mots
concernés
une idiosyncrasie
sémantique.
Le
Sélectionneur
ne conserve que les mots attestés. Il semble donc que, jusqu'à preuve du contraire, les idiosyncrasies de genre ne fassent pas partie, en français, des propriétés applicables
399
par l'A.I. 1.2.6. Idiosyncrasies de nombre ? En règle générale, les RCM s'appliquent à des bases non fléchies. Il y a pourtant des cas où l'on pourrait penser que la base nominale est au pluriel. Soit par exemple félibrézade "célébration, fête de félibres"^, où le segment -z- peut être analysé soit comme la marque du pluriel, soit (plutôt) comme un segment parasite. Dans le premier cas, il s'agirait d'une idiosyncrasie portant sur le nombre de la base : g la RCM produirait "félibrade , et la marque du pluriel serait ajoutée par l'A.I. Il existe par ailleurs des mots construits qui ne s'emploient qu'au pluriel, par exemple floralies, mais le statut de c e t t e restriction dépend du sort que l'on accorde à la flexion dans la grammaire. Si celle-ci est
traitée
par des règles lexicales,
l'A.I. devra rendre compte de
la restriction. Si elle est traitée par des règles postlexicales, il n'appartient pas à l'A.I. d'en rendre compte. J e ne prendrai pas parti sur ce point. 1.2.7. Principe de projection Il convient
d'ajouter,
pour en terminer
sur ce
point, que
les
idiosyncrasies sont, comme les règles mineures, soumises au principe de projection : Les idiosyncrasies sémantiques des bases construites sont projetées sur les mots construits sur ces bases : originalité signifie "Caractère de ce qui est original" (PR 77), et non "Caractère de ce qui a rapport à l'origine" . Aimablement signifie "De manière aimable (i.-e. affable)" et non "De manière à pouvoir être aimé". Il en est de même des idiosyncrasies formelles : si un adjectif était constructible sur prédécesseur, il aurait la forme "prédécessoral, et
non "précessoral.
Si les segments parasites sont traitables
à
ce
niveau, ils sont également projetés sur les dérivés ultérieurs : noircissement et non ?°noirissement.
400
1.3. Conclusion Les exemples d'idiosyncrasies qui précèdent n'épuisent certainement pas le sujet. 3e n'ai notamment rien dit d'éventuelles idiosyncrasies relatives à la flexion verbale. Il est possible que certaines RCM ou certaines opérations morphologiques ne s'appliquent qu'à des bases verbales d'un groupe déterminé (les noms en -ade ne semblent construits que sur des verbes du premier groupe), et que cette contrainte ne soit pas toujours respectée. Il est possible aussi que des RCM ou des opérations
morphologiques
imposent
des
contraintes
sur
le
groupe
du verbe construit, et que, là aussi, il puisse y avoir des idiosyncrasies. En fait, toute contrainte imposée par une RCM ou une opération morphologique aux bases auxquelles elle s'applique, toute
propriété
conférée par une RCM ou une opération morphologique aux mots qu'elle construit sont susceptibles de ne pas être respectées. J'ai tenté de montrer dans ce qui précède qu'il convient toutefois de ne pas traiter toute déviance, apparente et/ou réelle, par une idiosyncrasie, mais qu'il est nécessaire préalablement de bien définir de quel type de déviance il s'agit. Le tableau ci-contre récapitule les divers types d'idiosyncrasies marquées évoquées et retenues.
2. LES IDIOSYNCRASIES ACCIDENTELLES RELEVANT DU SELECTIONNEUR Un certain nombre d'idiosyncrasies du lexique attesté proviennent de lacunes accidentelles non explicables autrement que de façon ad hoc. Le problème théorique qui se pose ici est de savoir s'il convient d'imaginer
un dispositif
grammatical
accidentelles
du lexique conventionnel,
contraire
sélectionner
de
chargé d'éliminer ou un dispositif
les formes et
les propriétés
les
lacunes
chargé au résiduelles.
Comme l'a signalé Booij (1977) dans sa critique du modèle de Halle (1973), il n'est pas possible d'imaginer un filtre frappant d'inattestation un nombre infini de mots et de propriétés (cf. ci-dessus, Chapitre
401 TYPOLOGIE DES IDIOSYNCRASIES M A R Q U E E S
principes de blocage de la troncation
*luminité
exceptions aux postérieures
anxiété
principes de blocage
à ΓΑ.Ι.
relatives
traits de
féminité
troncation
maternité
traits de règles
aux regles
ι·
sémantiques mineures
mineures
destinataire
traits d'exception antérieures a l'A.I.
traits d'exception 1
gouvernant
adaptation
idiosyncrasies
spécialisations
sémantiques
d'une même OS
original / originaire
actualisation d'une
crémier
variable vide
relatives aux
idiosyncrasies formelles
propriétés
infixe
culpabilité
originel /
positives
forme de l'affixe
amabilité
finesse
pragmatique
idiosyncrasies
fleuriste
aux règles mineures
aux principes les
secourable
*
cruauté prédécesseur apprentissage
segments parasites
prédictibles à partir
idiosyncrasies
des R C M
syntaxiques
accord ?
idiosyncrasies
catégorie du
catégorielles
mot construit
idiosyncrasies de genre
idiosyncrasies de nombre
genre de la base
nombre de la base nombre du mot construit
félibrézade ? floralies ?
402
1, § 2.2.1.). Comme les mots construits produits par les RCM sont en nombre infini, et théoriquement de longueur infinie (cf. Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.6.), un dispositif d'élimination n'est pas envisageable. 3'opterai
donc pour un dispositif
de marquage
positif
d'un
sous-ensemble du lexique possible, pour rendre compte de l'état attesté du lexique d'une langue à un moment donné, tel qu'il peut être observé dans la totalité des dictionnaires contemporains (cf. Première Partie, Chapitre 2, § 1.). Ce dispositif, baptisé Sélectionneur, est situé dans le composant conventionnel, nécessairement après l'A.I. et après les règles mineures postérieures à ce dernier. Trois
types d'objets ressortissent
à l'action
du Sélectionneur :
les mots non construits, figurant parmi les entrées lexicales, les mots construits issus des RCM, et les propriétés que confèrent les
RCM
aux mots qu'elles construisent. 2.1. Les mots non construits Doivent être éliminées à ce niveau tardif du composant lexical, et de façon réversible, les entrées lexicales non construites appartenant à des catégories majeures et non attestées à l'état autonome, dont j'ai traité ci-dessus (Chapitre 2, § 4.), de façon à ce que n'apparaissent dans le lexique attesté que les bases-mots. Comme les mots éliminés sont en nombre fini, on pourrait imaginer de les marquer d'un trait [- Autonome], qui interdirait aux règles d'insertion lexicale - du moins à celles qui n'ont accès qu'à la sortie du composant conventionnel - de les insérer dans des structures syntaxiques sous les noeuds correspondant
à leur catégorie. Ce dispositif
serait analogue, dans son principe, au trait [- Insertion Lexicale] du modèle de Halle (1973), sans en présenter les inconvénients signalés (cf. ci-dessus, Chapitre 1, § 2.2.1.)^. Seraient donc marquées [- Autonome] par le Sélectionneur
des entrées lexicales comme
°électr(e),
"insu 1(e), °lud(e), "pagante), "rept(er), etc. Mais il me paraît préférable d'unifier l'action du Sélectionneur, et de marquer, à l'inverse, [+ Attesté] les mots non construits pouvant apparaître
à
l'état
autonome
dans
les structures
syntaxiques.
Les
403 deux solutions sont descriptivement équivalentes ; la deuxième a l'avantage d'attribuer le même statut à toutes les lacunes accidentelles. La sélection des mots non construits attestés n'obéit à aucun principe strict. Rappelons que j'ai rejeté dans le § 4.3.2.2. du Chapitre 2 l'intervention, à un niveau préconventionnel, de tout principe de blocage des doublets, qui d'une part ne permettrait pas d'expliquer l'absence de mots qui ne sont des doublets d'aucun autre (°électr(e)), d'autre
part
ne s'appliquerait
pas de façon systématique
(puisqu'il
existe des doublets dans le lexique a t t e s t é ) . Tout
au plus pourrait-on
imaginer
un principe tendanciel,
qui
interviendrait dans le Sélectionneur, et qui pourrait être formulé ainsi : 16
Principe (non absolu) de blocage des bases non autonomes Si plusieurs entrées lexicales ont la même représentation sémantique et la même catégorie, elles ne figurent en général pas toutes dans le lexique attesté. Il faut noter que ce principe ne permet pas de prédire quelle(s)
entrée(s) lexicale(s) devra (devront) être marquée(s) [+ Attesté], décision impossible à prédire puisque, comme cela a été démontré, rien ne différencie linguistiquement les bases non autonomes des bases autonomes. Il reste qu'une fois sélectionnés les mots non construits attestés, les mots construits sur les bases non sélectionnées apparaissent intuitivement associés aux bases autonomes dont les bases éliminées sont supplétives : ludique est l'adjectif d'action correspondant
correspondant à jeu, reptation le nom
à ramp(er), paganisme
le nom
correspondant
à païen, insulaire l'adjectif correspondant à île, etc. Deux solutions paraissent
pouvoir
expliquer
cette
parenté
intuitivement
ressentie :
Ou l'on considère qu'il suffit pour en rendre compte que la base non
sélectionnée
du
mot
construit
ait eu la même représentation laquelle est
rapporté
ait
été
supplétive,
c'est-à-dire
sémantique que la base attestée à
le mot construit (ludique serait senti comme
WH apparenté à jeu parce que °lud(e) a la même représentation sémantique que jeu). Dans c e t t e hypothèse, l'apparentement serait indirect. Ou l'on considère que cet apparentement "historique" n'est pas suffisant, et l'on peut imaginer un dispositif supplémentaire, postérieur au Sélectionneur, baptisable Connecteur, qui aurait pour rôle d'associer un mot construit sur une base non sélectionnée et la base attestée supplétive. Ce Connecteur pourrait obéir au principe suivant : 17
Principe de connexion des mots non dérivés l'un de l'autre Si un mot Ζ est construit sur une base X' qui a la même représentation été
sémantique
qu'une entrée lexicale
X, et
marquée [+ Attesté] par . le Sélectionneur,
si X' Ζ est
n'a pas connecté
sémantiquement à X. Dans l'état actuel de mes connaissances, j'ignore si le Connecteur est utile ou non. Peut-être a-t-il un pouvoir plus étendu que ne le suggère la formulation proposée en 17, et pourrait-il servir également à connecter des entrées lexicales entre elles, non construites ou complexes non construites. Peut-être n'a-t-il pas sa place dans le composant lexical, mais dans le composant sémantique. 2.2. Les mots construits Devront également être éliminés à ce niveau, là encore de façon réversible, tous les mots construits non attestés (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 2.). Conformément à la décision prise sur la forme du Sélectionneur,
le processus de non-sélection
consiste en fait
à marquer
les
mots construits attestés, seuls listables, du trait [+ Attesté]. De c e t t e façon, les règles d'insertion lexicale qui n'ont accès qu'au composant conventionnel ne pourront insérer dans les structures syntaxiques que les mots construits marqués par le Sélectionneur. La sélection des mots construits attestés peut obéir à des principes plus ou moins stricts en fonction du type de mot construit dont il s'agit.
405 2.2.1. Les mots comportant une frontière //// 3e reprends ici l'exemple de mots comme °avant-polème
(cf.
ci-dessus, Chapitre 2, § 4.3.2.5.), c'est-à-dire des mots produits régulièrement par les RCM à partir d'une base non autonome et d'un affixe à frontière //# (ce qui signifie qu'on ne le trouve, dans le lexique attesté, qu'appliqué à des bases autonomes). Il semble que l'on puisse rapporter l'absence de ce type de mots construits à la non-sélection de leur base, et à la frontière #//. Il convient donc de prévoir dans le Sélectionneur un principe comme le suivant : 18
Principe d'exclusion des mots #// Les mots construits dont la structure interne comporte une frontière #// et une base non marquée [+ Attesté] ne peuvent pas être marqués [+ Attesté]. La formulation de ce principe présuppose que le marquage des
bases dans le Sélectionneur précède celui des mots construits. Ce principe permet de prédire que des mots comme "avant-polème ne figureront pas dans la liste des mots construits attestés, sans interdire à des mots comme polémique d'y figurer, puisque -ique n'est pas un affixe # # . 2.2.2. Le choix entre plusieurs opérations morphologiques concurrentes Dans la théorie présentée ici, aux RCM est associé un paradigme d'opérations
morphologiques (préfixation, suffixation, conversion)
qui
sont toutes associées à la même opération sémantique et au même rapport catégoriel (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.2.1.). Toutes les opérations faisant partie d'un même paradigme ne sont pas strictement équivalentes : elles peuvent avoir une disponibilité différente ; certaines peuvent être sélectionnées linguistiquement par des contraintes locales. Il s'opère donc un premier tri au niveau des RCM et des opérations
406 morphologiques (cf. ci-dessous, Troisième Partie, Chapitre 2, § 1.2.3.2.). Mais ce éliminer
premier
tri, de nature
linguistique,
est
insuffisant à
tous les cas de concurrence, où la même RCM
engendre
plusieurs mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques différentes. Comme en témoigne le lexique attesté, il y a des cas où la concurrence persiste. Par exemple délitage / délitement / délitation sont explicitement présentés comme triplets dans le PR 77, avec la même microstructure : "I o Action de changer la litière des vers à soie. 2° [...] Action de déliter les pierres". La
distribution
des
noms
d'action
attestés
(PR 77)
construits
sur des verbes terminés par -lit(er) est la s u i v a n t e ^ : alit(er)
alitement
facilit(er)
facilitation
(ré)habilit(er)
(ré)habilitation.
Par ailleurs, des noms d'action suffixés par -age peuvent correspondre à des verbes terminés par -it(er) : dynamit(er) / dynamitage. Aucune contrainte linguistique ne permet d'expliquer la sélection des suffixes attestés. Les RCM engendrent donc à la fois "alitage
"(ré)habilitage
alitement
°(ré)habilitement
"alitation
(ré)habilitation
"facilitage
dynamitage
"facilitement
"dynamitement
facilitation
"dynamitation.
Les mots construits précédés de ° n'appartiennent pas au lexique conventionnel, mais ce sont des lacunes accidentelles. Il est
impos-
sible d'expliquer leur non-sélection par un principe analogue au principe 18 : la non-sélection des doublets construits n'est pas absolue, elle 12
n'est que tendancielle
. Si principe de blocage il y a, on peut supposer
qu'il est plutôt analogue au principe 16. On pourrait le formuler ainsi :
407
19
Principe (non absolu) de blocage des mots construits concurrents Parmi les mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques concurrentes, un seul persiste en général dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. Ce principe ne permet pas de prédire quelles formes sont élimi-
nées. La sélection des mots construits attestés parmi plusieurs produits concurrents est un processus ad hoc. Les principes 16 et 19 sont différents du principe 18. Ce dernier sert à effectuer un tri dans le lexique possible. Les deux premiers n'indiquent que des tendances. Un autre principe peut
intervenir
dans la sélection
des
mots
construits parmi plusieurs produits concurrents : il s'agit du Principe de copie (cf. Principe 2, Première Partie, Chapitre 3, § 2Λ.3.3., et Principe 2', Annexe 8). Ce principe s'applique - de façon non absolue aux mots suffixés sur des bases préfixées. Il permet d'expliquer deux phénomènes. La sélection sur un mot construit sur une base préfixée - sélection non exclusive d'autres possibilités - du même suffixe que celui que porte la base non préfixée soumise à la même RCM. Ainsi, la même RCM construit "aptité et aptitude, "inaptité et inaptitude. La non-sélection de "aptité est partiellement expliquée par le Principe 19, celle de "inaptité s'explique par le Principe de copie. En revanche, dans le cas de "finite, finitude, infinité, infinitude, le Principe 19 explique en partie la non-sélection de "finite, mais le Principe de copie est impuissant à expliquer le maintien de infinité face à infinitude. L'apparition dans certains mots construits sur des bases préfixées d'un suffixe ou d'une terminaison analogues à celui (celle) que porte la base non préfixée, et la synonymie de ces mots construits par rapport à des mots construits sur la même base, mais sans suffixe. Ainsi, les RCM construisent à la fois "antialcool et antialcoolique avec le sens "Qui est contre l'alcool", antigrippe et antigrippal avec le sens "Qui est contre la grippe". Le principe de copie permet d'expliquer
408
l'élimination de "antialcool, mais il est impuissant à expliquer le maintien de antigrippe. 2.2.3. Les formes régulières des mots construits idiosyncratisés Seront
également
éliminées
du
lexique
attesté,
à
ce
niveau,
les formes régulières des mots construits qui ont subi une idiosyncrasie formelle. Si l'on reprend
les exemples du schéma récapitulatif
des
idiosyncrasies marquées (p. 401), cela concernera des formes comme "crualité, "précesseur, "apprenage, etc., et peut-être ?°noirir (et toutes les formes antérieures à l'insertion d'un segment parasite, si on traite celle-ci à ce niveau), etc. Le principe d'exclusion peut êtré formulé ainsi : 20
Principe d'exclusion des formes construites régulières qui ont été soumises à l'A.I. Les formes régulières des mots construits auxquels l'A.I. a appliqué une idiosyncrasie formelle sont exclues de la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. Ce principe est absolu. Il n'est pas nécessaire en revanche de
prévoir que les formes antérieures aux règles formelles mineures soient exclues, puisque, contrairement aux traits d'idiosyncrasies qui s'ajoutent aux mots construits, mais ne remplacent pas les propriétés régulières correspondantes,
les règles formelles mineures sont conçues
comme
des opérations de transformation des formes qui leur sont soumises. C'est un principe agissant au niveau des règles d'insertion
lexicale
qui ont accès à l'output du composant dérivationnel qui interdit l'insertion lexicale des formes porteuses de traits de règles mineures et qui ne les ont pas encore subies (*fleural, cf. Principe 22, Troisième Partie, Chapitre 1, § 2.) 2.2Λ. Limite à la longueur des mots construits Il
sera
démontré
ci-dessous
(Troisième
Partie,
Chapitre
3, §
409
2.6.1.) qu'en théorie, la longueur de certains mots construits est infinie, et que, tout comme il serait
inadéquat de limiter la longueur des
phrases, il est inadéquat de limiter celle des mots, au niveau dérivationnel. Pourtant, les mots construits attestés ne comportent jamais plus d'un certain nombre d'affixes (5 ou 6 paraît la limite supérieure tolérable). Il est possible d'expliquer c e t t e limitation de deux façons : - ou bien comme un fait de performance, et c'est alors au niveau du modèle de performance que devrait intervenir un principe de limitation ; - ou bien comme un fait de compétence, et il faudrait alors prévoir dans le Sélectionneur un principe de limitation qui pourrait être formulé ainsi : 21
Principe de limitation de la longueur des mots construits Les mots construits
comportant
plus de η affixes ne peuvent
être inclus dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. où η représente un nombre à déterminer. Dans l'état actuel de mes connaissances, je ne prendrai pas parti entre les deux solutions. 2.3. Les propriétés conférées par les RCM 3e n'ai
envisagé
jusqu'à
présent
que la non-sélection
dans le
lexique a t t e s t é de mots dotés de toutes leurs propriétés. Il est nécessaire de prévoir également un mécanisme de tri plus fin, destiné à sélectionner certaines propriétés parmi toutes celles qui sont prédictibles à partir des RCM, mais qui n'apparaissent pas toutes dans le lexique attesté. Parmi
les
propriétés
prédictibles
non
sélectionnables
figurent :
1) Le sens prédictible d'un mot construit, tel qu'il lui est conféré par la RCM qui a servi à le construire. Beaucoup d'exemples ont été donnés tout au long de cet ouvrage de sens prédictibles non attestés, en particulier
dans le Chapitre
2, § 3. (rappelons gâterie ""Action
de m e t t r e en mauvais état" ; rouerie °"Lieu où l'on (fabrique + vend)
k 10 des roues"), dans le Chapitre 2, § 5. passim, dans le Chapitre 3, § 3.2.1.1. (rappelons nuisible °"A qui l'on peut nuire"), etc. En particulier, il incombe au Sélectionneur
d'exclure du lexique conventionnel
les
sens "superflus" conférés à leurs produits par des RCM (par exemple dessinateur
""Agent [- hum] qui dessine" (cf. ci-dessus § 1.2.1.), ou
arrosoir °"Lieu où l'on arrose" (cf. Chapitre 2, § 5.3.5.2.)). 2) Des
formes appartenant
ainsi été
mentionnés au
au paradigme d'un mot
construit : ont
§ 1.2.5. ci-dessus les genres non attestés
des mots construits à l'aide d'un affixe attribuant un genre variable ("arrosoire, "camionnet, "professeuse, etc.), et au § 1.2.6. les singuliers non attestés de mots construits idiosyncratiquement employés au pluriel (°floralie) ou potentiellement construits sur une base au pluriel ("félibrade). Aucun
principe
ne
permet,
semble-t-il,
de
trier
les
propriétés
et formes prédictibles non sélectionnées. Je propose donc que le Sélectionneur attribue, de façon ad hoc, le trait [+ Attesté] aux propriétés et formes persistant dans le lexique conventionnel. 2.4. Conclusion Le
tableau
ci-contre
résume
l'action
du Sélectionneur,
dont
le
rôle est, en définitive, de circonscrire le lexique conventionnel dans le lexique possible. Il représente le dernier filtrage, postérieur à tous les autres parce qu'à la fois le plus arbitraire et le plus sujet à variations, diachroniques ou synchroniques.
til ACTION DU SELECTIONNEUR
terrain d'action
dispositif de sélection
trait [+ Attesté] mots non construits
- Principe 16 (principe non absolu de blocage des bases non autonomes) - ? Principe 17 (principe de connection) trait [+ Attesté] - Principe 18 (principe d'exclusion des mots //#)
mots construits
- Principe 19 (principe non absolu de blocage des mots construits concurrents) - Principes 2 et 2' (principe de copie) - Principe 20 (principe d'exclusion des formes construites régulières soumises à l'A.I.)
longueur des mots
- ? Principe 21 (principe de limitation de la longueur des mots construits)
propriétés conférées par les RCM
trait [+ Attesté]
T R O I S I EME
PARTIE
POUR UN
MODELE
LEXICAL
S T R A T I F I E
fi 5
CHAPITRE 1
ORGANISATION DU COMPOSANT LEXICAL
Les principes de tri et de redistribution des données lexicales observables proposés dans la Deuxième Partie engagent une stratification du composant lexical en trois niveaux fondamentaux : 1)
Un niveau de base, fondamentalement idiosyncratique, qui compor-
te les mots non construits, et tous les éléments à partir desquels les mots complexes sont construits. Ces items sont dotés à ce niveau de toutes leurs propriétés inhérentes imprédictibles. L'ensemble doit être mémorisé par les locuteurs. Les régularités formelles, sémantiques, structurelles
éventuellement
décelables
à
ce
niveau
sont
traitées
par des règles de base, qui fonctionnent comme des règles de redondance à fonction descriptive et évaluative. 2)
Un
niveau
dérivationnel,
fondamentalement
régulier,
où
des
règles de construction de mots (RCM) ont le pouvoir, à partir des items de base, de générer une infinité de mots construits dont toutes les propriétés sont prédictibles. Le fonctionnement de ces règles est analogue,
mais non identique à celui des règles syntagmatiques du
composant syntaxique. C'est à ce niveau que l'on peut parler, pour plagier Selkirk (1982), d'une "syntaxe des mots", mais non indépendante, dans mon modèle, de la sémantique de ceux-ci. 3)
Un niveau conventionnel, lieu des sous-régularités et des idiosyn-
crasies
réversibles,
où le lexique construit de droit se transforme,
par filtrages successifs, en un lexique de fait, avec tous les ajustements et modifications que cela suppose, et dont certains ont été détaillés
if 16
dans les Chapitres 3 et 4 de la Deuxième Partie. La
tripartition
surpuissance limité
aux
celui-ci
du deux
proposée
modèle
(conséquence
premiers
(caractéristique
a pour objectif d'un
niveaux), et
des
modèles
d'éviter modèle
à la fois
la
éventuellement
l'inadéquation descriptive de non
stratifiés,
cf.
Deuxième
Partie, Chapitre 1, § 2.1.). Le schéma ci-contre illustre à la fois le contenu du modèle de composant lexical qui découle de ce qui précède, et ses rapports avec les autres composants de la grammaire (composant sémantique, composant phonologique, composant syntaxique). N'y figurent ni les règles de flexion, ni les règles lexicales susceptibles de traiter des phénomènes syntaxiques, dans le cadre d'un modèle lexicaliste "dur" (cf. Bresnan (1978), Gazdar, Klein, Pullum & Sag (1985)). Le modèle proposé ne comporte que les informations relatives aux phénomènes dérivationnels. Il appelle un certain
nombre de commentaires,
qui font l'objet
de
ce chapitre.
1. ORGANISATION INTERNE Le composant lexical est conçu comme un ensemble de niveaux hiérarchisés et ordonnés d'items lexicaux et d'opérations sur ces items. Les
règles
de base (2)*
mesurent
et
non dérivationnelles que peuvent entretenir
évaluent
les
régularités
les entrées lexicales de
base (1), dans trois domaines au moins : le domaine formel (interviennent ici les RAEL dont il a été question au § 1.1.3.2. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie) ; le domaine sémantique (il s'agit ici de règles de redondance sémantique chargées d'associer des entrées non reliées
dérivationnellement
structurel :
interviennent
comme ici
des
aim(er) règles
de
et
amour) ; structure
le
domaine
interne
dont
la forme et le fonctionnement seront explicités ci-dessous (cf. Chapitre 2, § 2.), et qui ont pour rôle d'évaluer les régularités
structurelles
des mots que l'on a baptisés complexes non construits (cf. § 4.2.1.
417 ORGANISATION DU C O M P O S A N T L E X I C A L
REGLES D'INSERTION LEXICALE
118 du Chapitre 2 de la Deuxième Partie). Rappelons la dissymétrie des RAEL et des règles sémantiques de base, puisque les premières ne peuvent s'appliquer qu'à des entrées reliées par les deuxièmes, mais que les deuxièmes peuvent s'appliquer à des entrées non reliées par les premières. A partir des entrées lexicales de base (1), les RCM (3) construisent une infinité de mots construits possibles, ou "de droit", dotés de toutes leurs propriétés prédictibles (4), qui peuvent à leur tour servir de bases aux opérations morphologiques disponibles des RCM (d'où la flèche qui remonte de (4) à (3)). Les mots construits successifs
du
(5), Applicateur
composant
possibles sont ensuite soumis aux filtres conventionnel :
d'Idiosyncrasies
RAMC
(règles
(6), règle (mineure)
de
mineures) troncation
(7), règles sémantiques mineures (8), Sélectionneur (9). Sont également soumises au Sélectionneur (cf. Deuxième Partie, Chapitre k, § 2.1.) certaines entrées lexicales de base (d'où la flèche qui descend de (1) à (9)). L'output du composant conventionnel est le lexique conventionnel, c'est-à-dire l'ensemble lexicalisé instable des mots et propriétés résultant de l'action des filtres successifs sur l'output du composant dérivationnel et sur les entrées lexicales de base. L'absence de toute référence au lexique attesté dans ce modèle vient du fait que, comme cela a été démontré, cette notion n'a pas de pertinence linguistique. Même une définition en extension du lexique français attesté serait utopique, puisque les lexiques réellement attestés, c'est-à-dire ceux qui figurent dans l'un ou l'autre des dictionnaires contemporains, ou même chacun de ceux que chaque croit
posséder,
ne sont qu'autant
de sous-ensembles
locuteur
aléatoires
de
ce lexique attesté idéalisé. Tel qu'il a)
est
présenté , le composant
lexical comporte
donc
au niveau des items lexicaux : - deux ensembles listables, les entrées lexicales de base (suscepti-
bles de s'augmenter sporadiquement d'un certain nombre d'items de
419 catégorie
majeure (emprunts,
créations
ex nihilo, sigles
lexicalisés,
etc.)), et le lexique conventionnel, é t a t synchronique instable de l'ensemble du lexique observable
à un moment
donné dans
l'ensemble
des dictionnaires contemporains ; - un ensemble infini et non listable de mots construits réguliers, output des RCM, et dont une partie seulement est a t t e s t é e ; b)
au niveau
des opérations sur ces items, sept types différents
ayant des domaines d'application différents : -
les règles
de base
ne s'appliquent
qu'aux
entrées
lexicales
de base ; - les RAMC, l'Applicateur d'Idiosyncrasies, la règle de troncation, les règles
sémantiques
mineures
ne s'appliquent
qu'aux
mots
cons-
truits ; - les RCM s'appliquent à la fois aux entrées lexicales de base et à l'output du composant dérivationnel ; - le Sélectionneur s'applique à la fois à l'output du composant dérivationnel et à certaines entrées lexicales de base. Un seul type
d'opérations
est
proprement
génératif, les RCM
(3). Les autres sont limités à un nombre fini d'items.
2. RAPPORTS AVEC LES AUTRES COMPOSANTS DE LA GRAMMAIRE Les traits pointillés du schéma symbolisent les rapports qu'entretient le composant lexical avec les autres composants de la grammaire. 3'ai déjà signalé que les RAEL et les RAMC étaient de nature phonologique (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.2.5.2.). Sont évidemment
de nature
sémantique
les règles sémantiques de base et
les
règles sémantiques mineures. Les flèches reliant le composant sémantique aux RCM symbolisent le fait que ces règles comportent une opération sémantique, probablement non totalement étrangère aux principes du composant sémantique. De plus, comme cela a été suggéré à propos des deux mots pommade (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.1.3.), les
règles
du
composant
sémantique,
indépendantes
du
composant
lexical, peuvent relier des entrées lexicales de base et des mots cons-
t 20
truits, ce que symbolise la flèche pointillée qui relie (1) et Ct). Je n'ai pas fait figurer sur ce schéma le fait que les entrées lexicales de base, composant
l'output
conventionnel
générales du composant
du composant
étaient
dérivationnel
nécessairement
phonologique.
soumis
Il y a donc une
et celui du aux
règles
dissymétrie
entre les relations qu'entretient le composant lexical avec le composant sémantique, et celles qu'il entretient avec le composant phonologique : les RCM comportent une opération sémantique, elles ne comportent pas d'opération phonologique. Ce sont leurs produits, et ce qu'ils deviennent
dans
le composant
conventionnel,
qui sont
soumis aux
règles
phonologiques. Le point le plus délicat, et peut-être le plus original du modèle proposé, concerne le rapport entre le composant lexical et le composant syntaxique. Comme je m'en suis expliquée au § 1.2.3. du Chapitre it de la Deuxième Partie, je ne mentionne pas ici,
provisoirement,
la possibilité que certaines RCM au moins comportent une opération syntaxique spécifique, possibilité qui, si elle était vérifiée, pourrait être symbolisée par une flèche pointillée reliant le composant syntaxique aux RCM. Le modèle proposé ne dit rien non plus des règles lexicales traitant des phénomènes syntaxiques. 3e ne commente ici que les relations entre le composant lexical et le composant syntaxique qui s'établissent
par l'intermédiaire
des
règles d'insertion lexicale. La très grande majorité des modèles lexicaux existants n'autorisent les règles d'insertion lexicale à puiser que dans le lexique attesté. Etant donné l'absence de celui-ci du modèle que je propose, et surtout les raisons justifiant c e t t e absence, c e t t e limitation ne peut pas s'appliquer ici. Il découle de ce qui a été dit au § 2. du Chapitre 2 de la Première Partie que tous les locuteurs n'ont pas accès de la même façon au lexique de leur langue, soit par défaut de compétence, soit, ce qui est plus intéressant, à compétences supposées équivalentes, parce que seuls certains, dans certaines situations, sont autorisés, ou s'autoautorisent, à franchir les barrières, qu'une partie d'entre eux contribue à dresser, du savoir lexical conventionnel. Il n'appartient pas au morpho-
li 21
logue, mais au sociolinguiste, de décrire c e s différences, et d'établir éventuellement des connexions entre les différentes stratégies d'accès, la situation
d'énonciation
et
la position
sociale des locuteurs.
Pour
le morphologue, la tâche est plus aisée : il lui suffit - c'est du moins le choix qui a é t é fait ici - de prévoir toutes les possibilités. C ' e s t pourquoi, dans mon modèle, les règles d'insertion lexicale ont a c c è s , sans à
censure
l'output
linguistique,
à la liste des entrées
du composant
Ce dispositif
prédit
dérivationnel,
et
lexicales de
au lexique
base,
conventionnel.
que dans des phrases bien formées du français
pourront figurer par exemple aussi bien jeu que °lud(e) (entrées lexicales de base), ludique que °avant-lud(e) (output du composant tionnel). sortie
Une restriction
du
composant
me paraît
toutefois devoir
dérivationnel,
pour
éviter
dériva-
intervenir
l'insertion
à
la
lexicale
des mots construits qui seront soumis à l'action ultérieure des règles formelles mineures : il serait en e f f e t inadéquat d'autoriser l'insertion lexicale
de *naturélité
vocalique ou
(-el
devant -ité (cf.
*glorieusifi(er)
(-eux
subit
obligatoirement
Deuxième
subit
Partie,
la
Chapitre
obligatoirement
la
postériorisation 3, §
1.1.3.3.)
troncation
devant
-ifi(er) (ibid. § 2.3.2.1.)). 3e propose donc le principe suivant :
22 Principe de blocage de l'insertion lexicale des mots ultérieurement soumis à des règles mineures Est
obligatoirement
construit
par
les
soumis au composant conventionnel tout RCM
qui
comporte
dans
sa
structure
mot
interne
une séquence de traits le prédisposant à subir une règle formelle mineure ( [+A] / [A+] ; [+T] / [T+] ). Sauf par
les
mots
les RCM
soumis à c e t t e
restriction,
tous
les mots
construits
peuvent ê t r e soumis à l'insertion lexicale. Si
il y a sur les mots précédés de
censure
elle est d'ordre extralinguistique.
3. ORIGINALITE DU MODELE PROPOSE Les
modèles lexicalistes actuels peuvent être évalués selon deux
422 critères
apparemment indépendants
3
: ils sont stratifies ou non selon
qu'ils hiérarchisent ou non les irrégularités par rapport aux régularités (cf.
Deuxième
selon
qu'ils
Partie,
Chapitre
associent
1,
ou dissocient
§
2.),
associatifs
ou
dissociatifs
la représentation
des
régularités
sémantiques e t celle des régularités morphologiques des mots construits ( c f . Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.). Une opposition supplémentaire intervient
à l'intérieur
pour une stratification qui optent
des modèles stratifiés,
entre ceux qui
"du plus général au plus particulier",
optent et ceux
pour une hiérarchie inverse. Les premiers sont, au moins
un temps, "surgénératifs",
les autres ne le sont pas^. Le tableau c i -
dessous résume les caractéristiques des différents modèles
lexicalistes
c i t é s dans c e t ouvrage, au regard des c r i t è r e s mentionnés.
stratifiés non stratifiés surgénératifs
Dell 1970 associatifs
Aronoff 1976 Booij 1977
Halle 1973 Allen 1978
non surgénératif
Kiparsky 1982
Jackendoff 1975 Lieber 1981a dissociatifs
Williams 1981 Selkirk 1982 Scalise 1984
Le modèle que je propose est associatif, stratifié et surgénératif : les faits présentés dans la Deuxième Partie argumentent en c e sens. Il se distingue
des modèles de Halle (1973) e t
de Allen (1978), qui
423
présentent
également
ces
trois
propriétés,
par
la
triple
originalité
suivante : 1)
Les règles d'insertion lexicale ont accès à trois niveaux différents,
et non à un seul : le modèle est conçu comme un modèle à sorties multiples, et non comme une succession linéaire d'opérations aboutissant nécessairement au lexique attesté (ou à l'idée que le morphologue s'en fait). 2)
La notion de lexique réel (cf. Première Partie, Chapitre
2.) est définie seulement (par exemple
par référence
les RCM), et
aux opérations
1, §
linguistiques
non par des critères extérieurs à elles
et implicites. La conséquence en est que les idiosyncrasies observables des mots construits sont réversibles, alors qu'elles ne le sont pas dans les autres modèles. 3)
La stratification que je propose est triple :
- stratification des données observables, - stratification des niveaux d'analyse, - stratification des opérations linguistiques. Seul le troisième
type de stratification existe dans les modèles de
Halle et de Allen, qui ne se livrent à aucune discussion ni redistribution des irrégularités observables.
Les chapitres qui suivent sont consacrés à une étude détaillée du composant (Chapitre
de base (Chapitre
3). Le
fonctionnement
2) et
du composant
dérivationnel
du composant conventionnel
a été
étudié dans les Chapitres 3 et 4 de la Deuxième Partie. 3e n'y reviendrai donc pas.
125
CHAPITRE 2
LE COMPOSANT DE BASE
Ce chapitre est consacré à l'étude du composant de base. Dans le modèle proposé, celui-ci comporte deux niveaux, celui des "Entrées lexicales de base", et un niveau d'opérations sur ces entrées, les "Règles de base". 3e tenterai dans ce qui suit d'établir un inventaire des différents types d'entrées
lexicales et
de définir leur
contenu
(§ 1.), et d'étudier plus particulièrement, parmi les règles de base, les "Règles de structure interne", en rapport avec la notion de "mot complexe non construit" (§ 2.). La nécessité de règles d'allomorphie à ce niveau, et leur relation avec les règles sémantiques a été démontrée au § 1.1.3.2. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie.
1. LES ENTREES LEXICALES DE BASE 1.1. Inventaire 1)
Le modèle adopté ici, où les mots construits sont engendrés par
les RCM et non listés à ce niveau, parce que non listables, implique que les mots construits (c'est-à-dire les mots dont les propriétés sont entièrement prédictibles à partir de celles de leur base et de la RCM ayant servi à les construire, aux "ajustements" conventionnels près) ne figurent pas dans la liste des entrées lexicales de base, contrairement d'une part aux modèles qui optent pour des règles de redondance rendant compte de la construction des mots (Jackendoff (1975) par
426 exemple),
d'autre
part
à ceux
qui, tout
en optant pour des
règles
generatives, établissent une distinction entre les mots construits réguliers
non
listés
et
les
mots
construits
idiosyncratiques
"existants"
et listés (Aronoff (1976), Selkirk (1982) par exemple). 2) non
Figurent dans la liste des entrées lexicales de base tous les items construits,
Dans
complexes
ou non complexes,
la première catégorie (items
sont susceptibles de servir français,
ceux
A , Ν, V * .
qui
3e traiterai
non construits)
de bases aux
appartiennent
ainsi
aux
RCM,
que
les
figurent
affixes. ceux
qui
c'est-à-dire, pour le
catégories
lexicales
majeures,
au § 2. de la question des mots
complexes
non construits. Rappelons que le Principe 3 (Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4.2.1.) permet d'exclure du nombre des entrées lexicales les segments de mots complexes non construits non analysables comme
des
bases. 3)
Contrairement
à
d'autres
propositions
(cf.
par
exemple
Lieber
(1981b : 164), sont également exclus du nombre des entrées lexicales de base, en vertu du Principe 4 (Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4.2.2.) les
segments
formelle
basiques
mineure
de
mots
(allomorphie
construits ou
dérivables
troncation)
des
par
une
entrées
règle
lexicales.
Une fois éliminés les allomorphes et les bases tronquées, il reste dans la liste des entrées lexicales des items dont toutes les propriétés sont semblables, sauf leur représentation phonologique (bases supplétives). J ' a i choisi de les analyser comme des doublets, dont les régularités
redondantes
sont
exprimées
par
les
règles
sémantiques
de base
et les R A E L . Par exemple, pil- (pileux, épil(er)) n'est pas une entrée lexicale, parce qu'il est reliable à poil par une alternance allomorphique reproductible, mais °vel (velu) en est une, parce que la relation formelle qu'il entretient avec poil n'est pas exprimable par une R A M C
(cf.
Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.2.5.1.). °Vel a les mêmes propriétés catégorielles,
sémantiques
et syntaxiques
que poil, et la
redondance
entre les deux entrées est calculée par les règles de base. Une autre solution,
apparemment
plus
économique,
aurait
consisté
à
inscrire
poil et "vel dans la même entrée lexicale, mais cette solution présentait deux inconvénients :
427 - elle n'aurait pas évité de recourir à des règles de redondance pour exprimer la régularité de leur relation formelle (cf. les "règles morpho-lexicales" de Lieber (1981a) et (1981b)) ; - elle aurait demandé un dispositif supplémentaire et ad hoc permettant
d'expliquer
la distribution de l'une et l'autre forme dans
le lexique attesté. La solution choisie renvoie au contraire aux contraintes contextuelles imposées aux affixes, et, à défaut, au Sélectionneur du Composant Conventionnel le soin de rendre compte de cette distribution : en l'occurrence, le suffixe HJ ne permet pas de choisir entre poil et "vel, et poilu et velu sont tous deux attestés. Le fait que seul dépiler (et pas ?°déveler) soit attesté relève soit des contraintes imposées à l'application de dé-, soit du Sélectionneur. Dans le premier cas, *déveler serait impossible, dans le deuxième, "déveler serait possible, mais non attesté. Cette solution me paraît plus adéquate, car, comme j'ai tenté de le démontrer dans la Deuxième Partie, elle permet de distinguer les lacunes accidentelles des lacunes systématiques. k)
Contrairement aux propositions de Lieber (1981b), selon lesquelles
les conversions sont des règles de redondance reliant des entrées lexicales de base, le modèle adopté ici impose que, des deux items reliés par une conversion, seul celui qui est analysé comme la base soit intégré dans la liste des entrées lexicales : les arguments donnés au § 6.2.3. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie permettent d'intégrer les conversions dans les paradigmes morphologiques associés aux RCM. Ainsi, seuls [sel] N (sel) et [vol]y (voler), par exemple, figureront dans la liste des entrées lexicales, et [sel]y (saler), [vol]^ (vol) seront engendrés par les RCM. 5)
Une
question
largement
débattue
dans la
littérature
consiste
à savoir si les affixes doivent ou non faire partie des entrées lexicales. Les uns (Aronoff (1976) par exemple) ne leur attribuent pas d'entrées lexicales propres, et les insèrent dans les règles . D'autres (Lieber (1981a), (1981b), Selkirk (1981), (1982), Williams (1981a) par exemple) leur attribuent le statut d'entrées lexicales"'. Le corollaire de la première position est qu'à chaque affixe est associée une règle différente
428 ("The one affix a rule hypothesis"). Le corollaire de la seconde est que les affixes sont des entités distinctes des règles de construction des mots. Dans la théorie lexicale présentée ici, les affixes ont le statut d'entrées lexicales, indépendantes des RCM, et sont par ailleurs associés aux RCM par l'intermédiaire de paradigmes d'opérations morphologiques (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5Λ.Ι.
et ci-dessous Chapitre
3). Plusieurs arguments soutiennent c e t t e position : a)
L'association d'un seul affixe à une seule règle entraîne une redon-
dance considérable dans les règles : il y aurait dans c e t t e hypothèse des règles
(formation
de noms d'action,
de verbes de
changement
d'état, d'adjectifs de relation, etc.) dont toutes les propriétés seraient semblables, à l'affixe près. b)
Les affixes ont des propriétés propres, autres que leur représenta-
tion phonologique. Par exemple, certains ont le pouvoir de déclencher ou de subir des allomorphies et/ou des troncations (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3), comme les entrées appartenant à des catégories lexicales majeures. Certains suffixes attribuent
un genre aux mots construits
dans lesquels ils figurent (cf. Deuxième Partie, Chapitre k, § 1.2.5.). Dans l'hypothèse où les affixes se confondraient avec les règles, ces propriétés, pourtant relatives à des faits "mineurs" ou idiosyncratiques, devraient être attribuées aux règles de construction des mots. On attribuera donc aux affixes le statut d'entrées lexicales. Cette décision a deux conséquences : -
Il conviendra d'expliquer les différences entre les affixes
les autres
entrées
lexicales,
et notamment
le fait
que les
et
affixes
apparaissent toujours liés à une base dans les structures syntaxiques. Cette propriété sera attribuée à la catégorie Affixe. - Elle fournit un argument supplémentaire contre le "suffixe zéro". Aux arguments présentés contre c e t t e notion au § 2ΛΛΛ. 3 de la Première Partie, et aux § 5.3Ά.
du Chapitre
et 6.2.3. du Chapitre 2 de
la Deuxième Partie, on peut ajouter celui-ci : si les affixes ont le statut
d'entrées
plusieurs)
lexicales,
entrée(s)
sans
pour le moins curieux .
le(s)
"suffixe(s)
représentation
zéro"
serai(en)t
phonologique,
ce
une (ou
qui
paraît
429 1.2. Contenu Les entrées lexicales sont définies par l'ensemble des propriétés qui les caractérisent, même si celles-ci présentent un certain nombre de régularités.
En e f f e t , la conception des règles de base comme
des règles de redondance évaluant et mesurant les régularités non dérivationnelles des entrées lexicales de base, à la manière des règles proposées par Jackendoff
(1975), implique l'adoption de sa "théorie
des entrées complètes"'', où l'information redondante n'est pas indépendante des entrées lexicales. Tous les auteurs
sont
d'accord
pour distinguer
plusieurs
types
de propriétés définissant les entrées lexicales : des propriétés phonologiques,
morphologiques,
catégorielles,
syntaxiques
et
sémantiques^.
Je reprendrai ces différents types, en mettant l'accent sur la spécificité des entrées affixales par rapport aux entrées appartenant à une catégorie majeure. 1.2.1. Représentation phonologique Toutes les entrées lexicales, quelle que soit la catégorie à laquelle elles
appartiennent,
sont
dotées
d'une
représentation
phonologique
qui, comme on l'a vu (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.1.2.1.), peut différer de leur représentation phonétique superficielle, et dont la formulation dépend de la théorie phonologique. Comme je l'ai signalé à propos du "suffixe zéro", il me paraît difficile d'accepter des entrées lexicales sans représentation phonologique. Je ferai mienne la proposition de Kiparsky (1982 : 63) selon laquelle "lexical items must be exhaustively syllabifiable". Cette contrainte permet d'éliminer du nombre des entrées lexicales les segments non syllabiques qui pourraient être considérés à première vue, et conformément à l'étymologie, comme des bases de mots construits. Par exemple, bien que blade signifie "froment, dans le midi de la France" (LXX), on ne le dérivera pas plus que blé d'une pseudo-base *bl qui ne répond pas aux propriétés syllabiques du français.
430 C'est au niveau des propriétés phonologiques que doivent figurer les informations sur la réalisation phonétique de tel affixe dans tel contexte, quand elle n'est gouvernée ni par une règle
phonologique
générale, ni par une RAMC : j'ai montré par exemple dans le § 1.1.3.3. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie que tel était le cas de la réalisation a-/an- du préfixe qui apparaît dans apétale, anoure, etc. Certaines propriétés de la représentation phonologique des entrées peuvent être comptées comme redondantes par les RAEL (par exemple la relation /ai/ ~ /a/ qui associe l'entrée aim(er) et le segment amde amour, dans la mesure où les deux entrées amour et aim(er) sont reliées sémantiquement (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.1.3.2., et, pour d'autres exemples, toutes les alternances marquées AEL (allomorphies des entrées lexicales) dans l'Annexe 14). 1.2.2. Propriétés catégorielles A chaque entrée lexicale est également catégorielle
permettant
aux
règles
associée une
d'insertion
lexicale
étiquette
de
l'insérer
sous le noeud convenable dans les indicateurs syntagmatiques. Certains
travaux
Williams (1981a),
récents de morphologie lexicaliste
Selkirk
(1981) et (1982)) ont
tenté
(notamment
d'appliquer
à
la structure des mots construits la hiérarchie "X barre" (désormais adoptée Jackendoff
en syntaxe
depuis Chomsky
(1970) (cf. Bresnan
(1977)). Dans ce système, chaque syntagme est
(1976), organisé
autour d'une "tête" qui lui confère ses propriétés syntaxiques (catégorie, traits
contextuels,
etc.).
Les
règles
syntagmatiques
engendrant
les
syntagmes se conforment toutes au schéma général : Xn -
Χ"" 1 ...
Chaque catégorie syntaxique domine une catégorie semblable (sa tête) se situant un niveau plus bas dans la hiérarchie. Ainsi, Ν est la t ê t e de Ν , le mot.
qui le domine. Le niveau 0 de la hiérarchie syntaxique est
431
L'application de la théorie X
à la structure des mots construits
revient à dire d'une part que les composants internes du mot appartiennent sans solution de continuité à la hiérarchie X , c'est-à-dire peuvent n
être affectés d'un indice
par rapport à l'indice 0 qui est
celui du mot construit, d'autre part que la structure de chaque mot construit comporte une tête lui conférant, par percolation, ses propriétés d'un
(catégorie, mot
traits
construit
de
est
sous-catégorisation,
donc
le constituant
catégorie
que
lui. Si un mot construit
catégorie
que
sa
base, alors
la
genre,
etc.)·
La
tête
interne
qui a la
même
n'appartient
pas à la
même
tête du mot construit
et il faut catégoriser celui-ci de façon à ce qu'il puisse
est
l'affixe,
transmettre
sa catégorie au noeud qui le domine. Par exemple, dans cette perspective, chanteur aura la structure suivante :
Ν
V
I chant
V, Ν •+ A, Ν -+· V. Le principe selon lequel les préfixes rie peuvent pas intervenir dans un changement et ci-dessus,
catégoriel Chapitre
(cf.
Première
Partie,
Chapitre
3,
§
2ΛΛΛ.
2, § 1.2.2.2.) n'est donc pas vérifié, mais il
peut néanmoins marquer une tendance que l'on peut préciser ainsi : il est impossible en français de construire par préfixation . un adverbe, . un nom à partir d'une base autre que nominale, . un adjectif à partir d'un verbe. En revanche,
on peut construire
un verbe par préfixation
à partir
de n'importe quelle catégorie de base. Dans l'état actuel de mes connaissances, j'ignore si de telles conclusions ont un intérêt autre que descriptif. Les trois rapports catégoriels auxquels correspondent les structures morphologiques les plus variées (ce qui ne signifie pas nécessairement que leur soient associés davantage d'affixes) sont A ->• V, Ν •*• A, Ν •+• V. Un seul rapport ne se voit associer qu'un type de structure morphologique : V •*• A. A chacun des autres rapports sont associés au moins deux types de structures. Ces conclusions ne préjugent évidemment pas du nombre d'affixes associés à chaque RCM ; elles montrent seulement la solidarité des trois types de structures morphologiques à l'intérieur des RCM. Etant donné les lacunes signalées au niveau des processus de préfixa-
481
tion, on dispose - toutes choses égales d'ailleurs - de moyens dérivationnels plus divers (ce qui ne signifie pas nécessairement plus nombreux) pour construire un verbe que pour construire un nom ou un adjectif : aux 3 rapports catégoriels possibles à chaque fois sont associées respectivement 8, 6 et 6 structures morphologiques différentes. On peut s'attendre à ce que soient associés seulement des suffixes aux
RCM
impliquant
le
rapport
catégoriel
V
-»· A,
des
préfixes
et
des suffixes à celles qui n'impliquent pas de changement catégoriel ; des
suffixes et
A + N ,
V +
des conversions N e t A
+ ADV,
à celles qui et
enfin
impliquent
les
rapports
préfixes,
des
suffixes
des
et des conversions à celles qui impliquent les rapports A Ν
-*• V. Il n'y a pas de R C M
V, Ν
•+• A,
à laquelle ne soient associés que des
préfixes et la conversion. Autrement dit, la conversion n'est concurrent e que de processus de suffixation, et, lorqu'elle côtoie des préfixes, ces préfixes sont eux-mêmes concurrents de suffixes.
Malgré
ses
lacunes
éventuelles,
le
tableau
ci-dessus
permet
de
se représenter le fonctionnement de l'opération de structure morphologique correspondant à une R C M : à chaque rapport catégoriel, et à chaque
RCM,
correspondent,
en fonction
des régularités
donc
signalées,
l'une et/ou l'autre des trois structures morphologiques abstraites suivantes :
1. Préfixation [ ( Y ) & f [ X ] c
]c,
2. Suffixation [ [ X ]
]
(Y)
f
3. Conversion [ [ X ] ç
où C Par
n'est
obligatoirement
exemple,
construits
les
RCM
du
sur une base
d i f f é r e n t de C que dans la structure français
verbale
la
peuvent
structure
assigner 2, aux
aux
noms
3.
adjectifs construits
sur une base adjectivale les structures 2 ou 3, aux verbes construits sur une base adjectivale les structures assigne
donc
catégoriel catégorielle
à
l'ensemble
unique
qui
la
qui délimite
de
ses
1, 2 ou 3, etc. Chaque
produits,
caractérise,
en
fonction
c'est-à-dire
de
RCM
du rapport
la
contrainte
le type de base auquel elle peut
s'appliquer
482 et de la catégorie qu'elle attribue aux ou
plusieurs
structures
morphologiques
mots qu'elle construit, une abstraites
appartenant
à
la
liste ci-dessus. Chaque mot ne se voit attribuer qu'une seule structure. On
trouvera
ci-contre
les règles de construction de structures
de mots du français, telles qu'elles découlent de ce qui précède. Le cumul de plusieurs de ces règles dans une même R C M
est
réglé par l'obligation que le rapport entre la catégorie de la base et celle du mot construit reste constant : ainsi, les règles 1 et 2 par exemple sont cumulables, 3, k et 5 également, mais pas 1 et 3, 2 et 3, 1 et k, etc. Les règles cumulables sont délimitées par des crochets droits. A une R C M donnée ne peuvent donc pas être associées plus de trois association
règles de construction de structures de mots ; cette
est
régie
par
l'on peut formuler ainsi
une contrainte d'unicité catégorielle, que
:
29 Contrainte d'unicité catégorielle Chaque
RCM
seule, et
ne s'applique
n'attribue
qu'à
une catégorie de base et une
aux mots qu'elle construit qu'une
catégorie
et une seule. 2.2. L'opération sémantique Les
opérations
sémantiques
associées
aux R C M
se
caractérisent
par les propriétés suivantes. 1)
Tout
le poids
de l'opération
sémantique
est, dans
ma
théorie,
à la charge des R C M , et non à celle des affixes qui, de ce point de vue, n'ont pas de rôle sémantique indépendant de la R C M à laquelle ils sont associés. Cela
implique que la même opération sémantique
puisse être associée à plusieurs structures morphologiques différentes, elles-mêmes associées au même rapport catégoriel. Par exemple, l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "rendre Adj." du mot construit est associée aux trois structures morpho-
R E G L E S DE CONSTRUCTION DE S T R U C T U R E S DE MOTS EN FRANCAIS
1. A
[ (Y)af [Χ]λ ] Λ
(immortel)
2.
A + [ [Χ]λ (Y)af ] λ
(propret)
3.
A > [ (Y)af [Χ]Ν ] .
(antichar)
Ί. A > [ [Χ] Ν ( Y ) a f 5. A "6.
[ [Χ] Ν ] Λ
(outremer)
A > [ [Χ]γ ( Y ) a f ] Α
7. Ν
(mortel)
[ (Y)af [Χ]Ν ]Ν
(pliable) (apesanteur)
.8-
Ν + [ [Χ]Ν (Y)af ]Ν
(maisonnette)
"9.
Ν
[ [Χ], (Y)af ]Ν
(mortalité)
10.
Ν
[ [Χ]Α ]Ν
1 1 .
Ν
[ [Χ]ν (Y)af ]Ν
.12-
(calme) (balayase)
Ν + [ [Χ] γ 1 Ν (vol, fauche)
"13. V ->· [ ( Y ) a f [X]y ]y
(découdre)
U.
(tapoter)
V
> [ [X]y (Y)af ]y
15. V + [ ( Y ) a f [ X ] ^ ] y
(déniaiser)
16.
ν
(banaliser)
P·
ν
[ [Χ] Λ ( Y ) a f ]y + [ [X]„ ]y
(blanchir)
"18. ν
[ ( Y ) a f [X] N ]y
19. ν
+ [ [X] N ( Y ) a f ]y
20.
ν
21.
ADV -
[ [X]^ (Y)af
22.
ADV ·*
Γ ΓΧ1Λ 1 A D y
[ [X] N ]y
(démoustiquer) (pactiser)
(nuiter) (banalement) (supertard)
n.b. à
:
lire
réécrit
m logiques
possibles
du
français (préfixation,
à condition que le rapport catégoriel reste A
suffixation,
conversion),
V (règles de construc-
tion de structures de mots 15, 16 et 17). L'opération sémantique correspondant à la paraphrase "action de V" du mot construit, et celle qui correspond à la paraphrase "agent qui V" sont associées à des structures bâties par suffixation et par conversion et au rapport catégoriel V •+· Ν (règles de construction de structures de mots 11 et 12). Contrairement
à ce qui se passe dans les modèles dissociatifs,
moins contraints en ce sens que le modèle proposé ici, l'association d'une opération sémantique à l'opération de structure
morphologique
des RCM permet de restreindre les possibilités de combinaison entre un rapport catégoriel et des structures morphologiques. Ainsi, le tableau du § 2.1. faisait apparaître deux structures morphologiques (la préfixation et la suffixation) associées au rapport catégoriel A lorsque
l'on
tient
compte
du paramètre
sémantique,
A. Mais
on
s'aperçoit
que ces deux structures ne sont pas toujours en concurrence à l'intérieur de la même RCM. Trois grandes classes d'opérations sémantiques sont associées au rapport A •* A : Ce que l'on peut nommer des opérations de "modalisation", représentées par les suffixes -ard (riche / richard), -asse (fade / fadasse), - â t r e (blanc / blanchâtre), - e t (propre / propret), -in (blond / blondin), -ot (pâle / pâlot), etc., mais par aucun préfixe. Des opérations
de "quantification" qui, elles, correspondent
aux
deux structures morphologiques (suffixe -issime (grand / grandissime) ; préfixes
extra-
(fin
/
extra-fin),
hyper- (sensible
/
hypersensible),
super- (grand / super-grand), sur- (puissant / surpuissant), ultra- (rapide / ultra-rapide), etc.). Des opérations de "négation", qui ne sont représentées que par des préfixes : a(n)- (normal / anormal), dé- (loyal / déloyal), dis- (facile /
difficile), in- (mortel
/
immortel),
mal- (honnête /
malhonnête),
mé(s)- (content / mécontent), non- (violent / non-violent). Il est d'ailleurs possible que ces restrictions dépassent le rapport catégoriel A •*• A, et que, quel que soit le rapport catégoriel, certaines
485 opérations sémantiques ne puissent, dans un certain nombre de langues au
moins,
Des
études
être
associées
menées
en
qu'à
ce
certaines
structures
sens permettraient
morphologiques.
d'en savoir
davantage
sur la spécificité de certains types d'affixes.
2)
A
chaque
RCM
n'est
associée
qu'une
opération
sémantique.
Les
deux opérations "action de V" et "agent qui V" qui correspondent aux mêmes
structures
morphologiques
(suffixation
et
conversion)
et
au
même rapport catégoriel, correspondent donc à deux RCM différentes, puisqu'elles ne sont pas unifiables (tous les noms d'action ne peuvent pas désigner des noms d'agent, ni réciproquement). En revanche, lorsque deux
sens
apparemment
différents
peuvent
être
associés
au
même
rapport catégoriel et aux mêmes structures morphologiques (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.2. l'exemple des noms en -oir), on considérera qu'il s'agit de la même opération sémantique. Une même opération sémantique peut donc être recouvrir plusieurs sens. On peut donc poser la condition suivante :
30 Contrainte d'unicité sémantique A
chaque
RCM
n'est
associée
qu'une
opération
sémantique
et
une seule.
Conformément
aux
propositions
du
§
6.1. du Chapitre
Deuxième Partie, chaque opération sémantique peut être
2 de
la
caractérisée
par le nombre et le contenu des strates interprétatives qu'elle comporte : au rapport catégoriel entre la base et le mot construit peut être associée
une
opération
que
j'ai
définition dépend du sens inhérent
baptisée
"parasyntaxique",
aux catégories
dont
la
lexicales majeures
et du sens induit par leur mise en relation. Cette opération "parasyntaxique" est la base même de toute opération sémantique dérivationnelle. Si le rapport catégoriel implique un changement, j'ai formulé l'hypothèse qu'à ce changement était attachée une opération sémantique spécifique, baptisée opération "catégorielle", définie par la relation sémantique
entre
deux
catégories
lexicales
majeures
différentes.
Enfin,
à
486 certaines opérations sémantiques s'ajoute une strate baptisée "lexicale" qui confère à ces opérations sémantiques des définitions beaucoup plus précises. J'ai résumé tous ces points dans le Principe d'organisation de l'opération sémantique associée à une RCM (Principe 6). 3) Il convient de définir l'opération sémantique associée à une RCM de façon suffisamment "abstraite" pour qu'elle soit indépendante de toutes les actualisations pragmatiques liées au fait que la langue désigne le monde. Il découle de cette option théorique que le sens prédictible conféré par la RCM à ses produits ne correspond pas souvent à leur sens attesté dans les dictionnaires. 4)
Enfin, l'opération sémantique associée à une RCM peut être complé-
tée, dans certains cas, dans le composant conventionnel, par une spécification sémantique mineure (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 3.). De même que les RCM construisent des structures morphologiques liées au rapport catégoriel entre la base et le mot construit, elles construisent
des
structures
sémantiques
nécessairement
liées
à
ce
rapport catégoriel, mais qui peuvent ne pas se limiter à ce qu'il induit. Une RCM peut construire plusieurs structures morphologiques,
mais
une seule structure sémantique associées au même rapport catégoriel. On a convenu de considérer, propriétés
syntaxiques
une
pouvaient
RCM
au moins provisoirement,
éventuellement être
que les
conférées à ses produits
par
à
(cf.
rattachées
l'opération
sémantique
Deuxième Partie, Chapitre k, § 1.2.3.). 2.3. Le paradigme morphologique Le paradigme morphologique associé à une RCM ne doit pas être confondu avec l'opération 2.1.
L'opération
de
de structure
structure
morphologique étudiée au §
morphologique
consiste
à
construire
une ou plusieurs structures morphologiques abstraites. Le paradigme morphologique désigne l'ensemble des moyens morphologiques (affixation et conversion pour ce qui est traité ici) dont dispose chaque RCM.
^87 2.3.1. Contenu des paradigmes morphologiques 1) J'ai montré dans le § 5.3.2.1. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie que
l'association
permettait
de plusieurs processus morphologiques à une RCM
de rendre compte de façon satisfaisante d'une part
de
certaines distorsions apparentes entre la forme et le sens des mots construits, d'autre part des propriétés semblables auxquelles peuvent être associés plusieurs processus morphologiques. Dans mon hypothèse, à chaque RCM est donc associé un paradigme de processus morphologiques qui peuvent dans certains cas se réduire à un seul. Par exemple, dans le paradigme morphologique de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel V -»• N, les structures morphologiques de suffixation et de conversion et l'opération sémantique correspondant paraphrase "action
et
résultat
de l'action
de V" figurent
à la
plusieurs
suffixes (-ade, -age, -erie, -ment, -tion, -ure, etc.) et deux
types
de conversions (l'une non disponible mais très rentable dans le lexique attesté, qui construit des noms masculins (vol), l'autre disponible et rentable qui construit des noms féminins (fauche)). Mais dans le paradigme morphologique de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel V -»• V, une seule structure morphologique, la préfixation, et l'opération sémantique correspondant
à la paraphrase "annuler
le
résultat de l'action de V" ne figure que le préfixe dé-. Les RCM se différencient
donc
par
le nombre des moyens
morphologiques
dont
elles disposent, et les structures morphologiques qu'elles construisent sont évidemment liées à ces moyens.
2)
A l'intérieùr du paradigme morphologique associé à une RCM peu-
vent coexister
plusieurs préfixes, suffixes, conversions. Mais il y a
une double dissymétrie entre la conversion et l'affixation : - un préfixe et/ou un suffixe peuvent constituer à eux seuls la totalité d'un paradigme morphologique. La conversion ne figure jamais seule, semble-t-il, dans un paradigme morphologique ; - alors que les préfixes et les suffixes peuvent être associés à l'intérieur d'un même paradigme, la conversion ne peut être associée qu'à des suffixes seuls, ou à des suffixes et des préfixes, mais jamais
488 à des préfixes seuls (cf. ci-dessus § 2.1.). 3)
A l'intérieur d'un même paradigme peuvent coexister des processus
morphologiques de disponibilité variable. Cela découle de l'hypothèse selon laquelle la disponibilité est une propriété des affixes et non une propriété des RCM (cf. sur ce point Deuxième Partie, Chapitre 2, § 2.3. et ci-dessus, Chapitre 2, § 1.2.3.2.). Cette
hypothèse peut paraître problématique
pour les processus
de conversion. En effet, le degré de disponibilité d'un affixe est inscrit dans son entrée lexicale, mais les conversions n'ont pas d'entrée lexicale, dans ma théorie, puisque je récuse l'artefact du "suffixe zéro" (cf. ci-dessus Chapitre 2, § 1.1.). Comment différencier les conversions disponibles et celles qui ne le sont pas? Le problème peut être résolu de la manière suivante : le paradigme morphologique associé à une RCM peut se matérialiser sous la forme d'un constituant de la RCM mentionnant la liste des affixes, ainsi que la ou les conversion(s) éventuelle^) attachés à cette RCM. Un principe général (cf. ci-dessous § 2.5.) peut spécifier que chaque affixe est "recopié" dans la RCM avec toutes les propriétés mentionnées dans son entrée lexicale (dont son degré de disponibilité). Ce principe est de toute façon nécessaire pour expliquer
les contraintes exercées sur l'application à certaines
bases de certains affixes (mais non de tous les affixes appartenant au même paradigme), et les éventuelles modifications formelles mineures que l'affixe peut subir et/ou provoquer. Il suffit donc de faire figurer les informations sur le degré de disponibilité d'une conversion dans le paradigme morphologique auquel elle appartient. On pourrait également
mentionner
à cet endroit les éventuelles contraintes qui
restreindraient l'application d'une conversion à certaines bases, ainsi que les propriétés que la conversion attribuerait spécifiquement aux mots qu'elle La conversion
sert à construire (notamment
le genre de ces mots).
différerait des processus d'affixation en ce que, ne
figurant pas parmi les entrées lexicales de base, les propriétés auxquelles elle est spécifiquement associée ne seraient pas "recopiées" dans la RCM, mais y figureraient originellement.
489
k)
Une application particulièrement intéressante de la décision d'asso-
cier au même paradigme des affixes de disponibilité différente concerne l'analyse de mots comme déloyal ou désordre. Ces mots posent le problème suivant : ils comportent la forme préfixale dé-, formellement analogue à celle qui figure dans découdre ; mais d'une part ils sont déviants catégoriellement par rapport à découdre, et au fait que l'immense majorité des mots attestés et la totalité des mots constructibles préfixés par dé- sont des verbes, d'autre part ils ne sont rapportables sémantiquement à aucun des trois préfixes "négatifs" dé- mis en évidence dans la Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.3. Rappelons les faits : en vertu des Principes 29 et 30 (association à une RCM d'un seul rapport catégoriel et d'une seule opération sémantique), des mots comme découdre, désherber, déniaiser doivent analysés
comme
sont
associés
Ν
V,
les produits
respectivement
A ->• V et
les
de
trois
les trois
opérations
RCM différentes,
auxquelles
rapports catégoriels
sémantiques
être
V -»• V,
correspondant
aux
trois paraphrases "annuler le résultat de l'action de V", "enlever N", "rendre moins/non Adj.". La forme préfixale dé- associée à ces trois RCM n'est donc qu'apparemment unique. En réalité, le lexique français comporte au moins trois préfixes dé- homonymes. Dans des mots comme désordre et déloyal, dé- ne marque aucun procès.
Désordre
est
synonyme
de "non-ordre,
déloyal
de
"illoyal.
De plus, le nombre de noms et d'adjectifs que l'on ne peut pas expliquer autrement que par la préfixation de dé- à une base respectivement nominale et adjectivale est fini, et très petit dans les deux cas : les listes (1) et (2) sont exhaustives (pour les détails de la démonstration, cf. D. Corbin (1976b)) : (1) Noms préfixés par dé- : déblocus défaveur dénatalité déplaisir déraison
490 désamour désharmonie désordre.
(2) Adjectifs préfixés par dé- : défavorable déloyai dépareil déraisonnable déréel désagréable ° déséconome déshonnête desuet
.
Deux traitements pourraient être envisagés pour ces mots : a) L e s analyser comme non construits, ou complexes non construits serait
inadéquat,
par rapport
car
leur
sens est
bien
entièrement
compositionnel
à leur structure interne, et ce, de façon régulière
pour
tous les mots d'une même liste. Par ailleurs, le rapport qu'entretiennent désordre et ordre est le même que celui qu'entretiennent non-conciliation et conciliation, indiscipline et discipline ; le rapport qu'entretiennent
déloyal et loyal le même
que celui qu'entretiennent
illégal
et
légal. Cette solution passerait cette régularité sous silence. b) Les analyser comme les produits de la violation de l'une et/ou de l'autre des trois R C M
auxquelles est associée la forme
préfixale
dé- serait également inadéquat. En effet, il serait impossible de décider autrement
qu'arbitrairement
de
quelle
RCM
le
rapport
catégoriel
serait violé : il n'y a pas plus de raisons d'analyser désordre comme déviant par rapport à découdre que par rapport à désherber, déloyal comme Par
déviant
ailleurs,
conciliation
par
rapport
la similitude et
conciliation,
à découdre que par rapport à déniaiser. du rapport
entre désordre
indiscipline
et
discipline,
et ordre, entre
et loyal, illégal et légal serait également passée sous silence.
non-
déloyal
491
L'inclusion dans le paradigme d'opérations morphologiques associé à une RCM d'affixes de disponibilités différentes permet au contraire de résoudre les problèmes laissés en suspens par les autres solutions. On considérera le préfixe dé- qui figure dans désordre comme appartenant au même paradigme que non- (disponible), in- (non disponible), à l'intérieur de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel Ν + Ν et l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "contraire de N" ; on considérera de même le préfixe dé- qui figure dans déloyal comme appartenant au même paradigme que in- (disponible), mal-, mé(s)- (non disponibles), etc., à l'intérieur de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel A + A et l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "qui n'est pas Adj.". Ces deux préfixes dé- sont homonymes entre eux, et vis-à-vis des trois autres, et sont non disponibles,
c'est-à-dire
que,
conformément
à
mon
hypothèse,
la liste des bases auxquelles ils peuvent s'appliquer figure dans le paradigme morphologique de la RCM concernée. Cette solution permet de rendre compte à la fois du fait que les mots des listes (1) et (2) ont toutes les propriétés de mots construits, puisqu'ils sont construits par une RCM, et du fait que les relations qu'ils entretiennent avec leurs bases sont les mêmes que celles qu'entretiennent avec leurs bases des mots autrement préfixés, puisque les préfixes appartiennent au même paradigme, tout en évitant d'avoir à rapporter arbitrairement les mots des listes (1) et (2) à une RCM avec les produits de laquelle ils n'entretiennent qu'une relation d'homonymie de préfixes. Il n'y a donc pas trois préfixes négatifs dé- en français, mais cinq, associés à cinq RCM différentes. Les trois premiers ne paraissent pas concurrents d'autres opérations morphologiques, et sont disponibles. Les deux derniers appartiennent chacun au même paradigme morphologique que d'autres préfixes, et ne sont pas disponibles. Un traitement analogue pourrait être appliqué à tous les exemples présentant les mêmes problèmes, par exemple aux adjectifs construits à l'aide du suffixe -ique sur des bases verbales (souvent terminées par -ifi(er) : spécifique, pacifique, mais pas toujours : didactique (base "didact(er), cf. autodidacte), etc.). Traiter ce suffixe -ique (non disponi-
492
ble) comme
un homonyme
du suffixe -ique (disponible) qui
à des bases nominales avec
le sens "relatif
s'applique
à N", et comme
associé
au même paradigme morphologique que par exemple ^ ^ (abusif, admirat i f , explosif, préservatif, de
façon
formes
satisfaisante
suffixales
auxquels
ils sont
e t c . ) et
la
au sens "qui V" permet
différence
homonymes,
la
de
disponibilité
différence
des
d'expliquer
entre
rapports
les
deux
catégoriels
associés, la d i f f é r e n c e de sens des mots
construits
obtenus, et l'analogie catégorielle et sémantique entre les mots suffixes par
et les mots suffixes par -ique.
2.3.2. Modalités d'application
Un
principe
morphologique que
l'un
processus
conditionne
l'utilisation
par
une R C M
du
paradigme
qui lui est associé. Il impose aux R C M de n'appliquer
des processus appartenant
morphologiques au
même
à la
paradigme
fois.
En e f f e t ,
tous
les
et
non
sont concurrents,
susceptibles de s'appliquer conjointement. C e principe est une reformulation de l'hypothèse d'Aronoff (1976) " T h e one a f f i x a rule hypothesis", qui se situait dans une toute autre perspective
théorique,
puisqu'elle
visait à identifier l ' a f f i x e et la WFR. Les conséquences des deux principes sont les mêmes : éviter
l'engendrement de monstres comme
*ba-
vardageation. L e principe peut se formuler ainsi :
31 Principe
d'application
individuelle
des
processus
morphologiques
Une R C M ne peut construire un mot qu'en appliquant à une base 13 unique un seul processus morphologique a la fois.
Ce principe ne doit se concevoir
ni comme une contrainte pesant
sur l'application des a f f i x e s , puisque les a f f i x e s ne sont pas les seuls processus
morphologiques
restriction
à
base,
il
Ce
car
principe
à
l'application interdirait permet
de
la
disposition
multiple
de
la
des
même
inadéquatement
la
différencier
contenu
le
RCM,
ni
RCM
construction d'une
comme à
une
de RCM
une
même
doublets. dans
la
493 grammaire (à c e niveau, il lui est associé un paradigme de processus morphologiques) e t
ses modalités d'application (elle ne peut appliquer
qu'un processus à la fois parmi tous ceux dont elle dispose, mais elle peut en appliquer plusieurs à la même base de façon exclusive). Comme par
ailleurs
RCM
et
chaque
processus
une seule,
morphologique
les relations
entre
n'est
associé
les processus
qu'à
une
morphologiques
e t les RCM peuvent se résumer ainsi : A chaque RCM peuvent ê t r e associés plusieurs processus morphologiques. Mais - un
processus
donné
ne peut
être
associé
à
plus d'une
- chaque RCM ne peut appliquer qu'un processus à la fois
RCM ;
.
2.4. Contraintes locales imposées à l'application des RCM A
l'application
locales
qui
de celles
de
restreignent
qui sont
chaque sa
RCM
sont
puissance,
imposées
à
imposées
différentes
l'application
des
des et
contraintes
indépendantes
affixes
particuliers,
et dont le pouvoir s'étend à tous les processus morphologiques associés à la RCM. Ces contraintes sont de deux ordres : 1)
Les contraintes
catégorielles
ont déjà é t é mentionnées au § 2.1.
Le Principe 29 (contrainte d'unicité catégorielle) en précise le contenu. Les
contraintes
les
mêmes
catégorielles
pour
l'ensemble
sont
propres
des
processus
aux
RCM,
et
sont
morphologiques
donc
associés
à chaque R C M ^ . 2)
Dans
la
théorie
présentée
ici,
les
contraintes
sémantiques
sont
également propres aux RCM. 3'ai mentionné ci-dessus dans le § 1.2.3.2. du Chapitre construire nécessité
2 deux
exemples de ces contraintes : l'impossibilité
des noms d'action que
les
des noms désignant
bases
sur des verbes
auxquelles
s'applique
marqués [+ Etat], e t la
RCM
qui
de la
construit
des séries numérales soient marquées [+ N u m ] ^ .
Dans la théorie que je propose, où plusieurs affixes imposant des contraintes différentes peuvent être associés à la même RCM, les contraintes catégorielles et les contraintes sémantiques sont les seuls types de contraintes susceptibles de peser sur l'application des R C M ^ . Les
autres
types
de
contraintes,
phonologiques
et
morphologiques,
sont imposées à l'application des processus morphologiques particuliers, et, pour les affixes, conformément à la proposition du § 1.2.3.2. du Chapitre
2 ci-dessus, constituent
une partie des traits
diacritiques
des entrées lexicales affixales, "recopiés" dans le paradigme morphologique, pour les conversions (cf. ci-dessus § 2.3.1.), figurent originellement dans le paradigme morphologique. Ce partage des domaines de contraintes implique que les contraintes pesant sur les RCM s'appliquent avant les contraintes pesant sur l'application de chacun des processus morphologiques associés à c e t t e RCM. Un cas de figure particulier est celui des RCM auxquelles n'est associé qu'un affixe. Tel est le cas par exemple des RCM qui servent à construire des verbes sur des bases adjectivales, nominales, verbales, à l'aide des préfixes négatifs dé-. Dans ce cas, affecter les contraintes d'ordre phonologique et morphologique à la RCM et non à l'affixe reviendrait au même. Pour sauvegarder l'harmonie générale du système, je retiendrai néanmoins la même solution pour ces RCM et pour celles auxquelles sont associés plusieurs processus morphologiques, et j'énoncerai le principe suivant : 32 Principe de répartition des contraintes pesant sur la construction des mots Les contraintes d'ordre catégoriel et sémantique sont du ressort des RCM ; les contraintes d'ordre phonologique et morphologique sont du ressort des processus morphologiques associés aux RCM. 2.5. Insertion des éléments lexicaux Un dernier type d'opérations réalisées par les RCM est l'insertion, dans les structures morphologiques et sémantiques créées, des entrées
495 lexicales (catégories majeures et affixes) et mots construits qui remplissent les conditions imposées. C e t t e insertion peut être assimilée à l'insertion des items lexicaux dans les structures syntaxiques. Les entrées lexicales catégorisées [Affixe] ne peuvent être insérées à la place de Y dans les structures morphologiques décrites au § 2.1., qu'à deux conditions : d'une part si leurs propriétés propres (notamment celle d'être un préfixe ou un suffixe) sont conformes aux conditions imposées à la règle, et d'autre part si elles appartiennent au paradigme morphologique associé à la RCM. Les affixes sont insérés avec toutes leurs propriétés, qu'ils transfèrent aux mots construits. Aux opérations morphologiques de conversion n'est associée aucune insertion lexicale proprement
dite. On peut concevoir
des propriétés
propres éventuelles
l'opération comme un transfert de la conversion
à
la
catégorie
lexicale du mot construit. En ce qui concerne les catégories lexicales majeures, c'est-à-dire les éléments susceptibles d'être insérés à la place de X dans les structures morphologiques du § 2.1., leur insertion obéit aux principes suivants : Les RCM ont
accès aux entrées lexicales de base, et
peuvent
sélectionner parmi elles les entrées appartenant à la catégorie majeure et répondant aux conditions sémantiques imposées. Les RCM ont également accès à l'output du composant dérivationnel, dans les mêmes conditions. Ainsi, les RCM peuvent construire un nom d'action sur un verbe construit,
préfixé
(herbe •* désherb(er) ->- désherbage)
(tap(er) •+ tapot(er)
tapotement).
Même observation
ou
suffixe
pour la
con-
struction de noms de "qualité" sur des bases adjectivales préfixées (mortel
immortel
immortalité)
lier
régularité ; sport -»• sportif
jectifs
"négatifs"
sur
des
bases
ou
suffixées
(règle
régu-
-* sportivité), ou pour celle d'adadjectivales
suffixées (indéfrisable
est construit sur "défrisable, lui-même construit sur défris(er)). Les catégories majeures insérées en position de bases sont insérées globalement,
c'est-à-dire
munies
de
toutes
leurs
propriétés :
ainsi
explique-t-on, par exemple, que les règles d'allomorphie et de troncation s'appliquent à des mots construits dont la base et l'affixe sont marqués en ce sens.
496 Il est nécessaire que l'insertion des catégories majeures (répondant aux contraintes imposées à l'application de tous les processus morphologiques associés à une RCM) ait lieu avant l'insertion des affixes, car le contexte nécessaire au respect des contraintes morphologiques et phonologiques imposées à l'application de certains d'entre eux est fourni par les catégories majeures insérées en position de bases. 2.6. Réapplication des RCM Il sera question ici de l'accès des RCM à leur propre output ainsi que de leur réapplication éventuelle au bout d'un cycle de plusieurs RCM. 2.6.1. Récursivité directe En ce qui concerne l'accès de chaque RCM à son propre output, on constate qu'en français du moins, il est plus facile pour les règles auxquelles sont associés des préfixes qu'à celles auxquelles sont associés des suffixes. La récursivité suffixale directe est restreinte, semble-t-il, à la construction de diminutifs et d'hypocoristiques : j'ai
mentionné (cf.
Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.3.2.) des exemples comme caneton, auquel on peut attribuer la structure suivante, produite par la réapplication de la même RCM (à laquelle sont associés -et(te), -ille, -on(ne), etc.) : [ [ [cane] N ( e t ) ^ ] N 3) PM conversion [+masc] [-D] conversion [+fém] [+D] -ade [...] -age [...] -erie [...] -ment [...] -tion [...] -ure [...] etc. 4) CC : base [+V] CS : base "V"
2k
5) SIL L'opération dérivationnelle spécifique consisterait en : OD
1) Ν ->· [ [X] v (Y) a f ],
504
2) Selection de fertilis(er) parmi les mots construits (niveau 4 du
modèle
lexical)
parce
qu'il
répond
aux
conditions
4) de la RCM 14. Insertion
de ce
la
de
place
verbe
X dans
pourvu la
de sa s t r u c t u r e interne
structure
morphologique
à
1), qui
devient [ [ [ f e r t i l e ] ^ (is) a f
] y (Y) a f ] N
(A+)
3) Parmi
les
processus
morphologiques
associés
au
PM
de
la RCM 14, seul -tion peut ê t r e sélectionné (cf. ci-dessus, Chapitre
2, § 1.2.3.2.), car
la base c o m p o r t e
le suffixe
-is(er) dans sa s t r u c t u r e . Insertion de -tion à la place de Y dans la s t r u c t u r e morphologique, qui devient [ [ [ f e r t i l e ] ^ (is) a f
] y (tion) a f
(A+)
]N
(+A)
4) Ν < Action e t r é s u l t a t de l'action de f e r t i l i s e r s 5) Projection des t r a i t s diacritiques pertinents de fertilis(er) et
de -tion au mot construit, e t n o t a m m e n t du t r a i t
de
genre [+fém].
Le RCM
mot
construit
de c e t t e
façon se
voit donc attribuer
14 la c a t é g o r i e Ν e t le sens compositionnel "action e t
par
la
résultat
de l'action de fertiliser", auquel sont probablement associées un c e r t a i n nombre de propriétés syntaxiques, e t par l ' a f f i x e -tion le genre féminin. Il
sort
du
composant
dérivationnel
muni
de
toutes
ces
propriétés,
e t p r ê t à ê t r e sélectionné par une a u t r e RCM (°fertilisationnel). On supposera que la f o r m e -ation du suffixe est due à une règle d'allomorphie
RAMC,
provoquée
par
la
rencontre
d'un
trait
[A+] p o r t é
le suffixe -is(er) e t d'un t r a i t [+A] p o r t é par le suffixe - t i o n .
par
505
CHAPITRE H
ILLUSTRATION
J'illustrerai
le fonctionnement du modèle lexical proposé par un
dernier exemple, déjà partiellement t r a i t é (cf. Deuxième Partie, Chapit r e 3, § 2Λ.2.). Soit le mot anxiété. Rappelons que, d'après la démonstration du § 2.3.2.3. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie, il s'agit d'un mot construit
sur anxieux,
lui-même
construit
sur "anxie,
et qui a subi
une troncation exceptionnelle du suffixe -eux, dont le comportement normal devant - i t é est
l'allomorphie. La forme - é t é du suffixe est
elle-même une allomorphie de - i t é après / i / . Figurent
donc
parmi
les entrées lexicales de base "anxie,
e t - i t é , avec le contenu suivant : "anxie : [+N] /anksfe/ [...]
[+fém] etc. -eux :
[+Af] /oez/ [suffixe] [+D] [+PV+]
-eux
50 6 [+T] RCM 22 etc. -ité :
[+Af] /itE/ [suffixe] [+D] [+AB / /ife)/ — [T+] [PV+] RCM 8 etc.
Les règles d'insertion
lexicaie ont la possibilité d'insérer
dans les structures syntaxiques. Les RCM 8 et 22 ont le contenu suivant : RCM 8
1) RCSM
9 Ν ->- [ [X] 10 Ν -
(Y)
[ [X] A ] N
2) RCSS Ν < Caractère A > 3) PM conversion [+masc] [+D] -ité [...] -itude [...] -eur [...] -esse [...] -ise [...] zìe [...] etc. 4) CC : base [+A] CS : base "A" 5) SIL.
f
]N
°anxie
507
RCM 22 1) RCSM k A - [ [X]
(Y)
]
5 A h. [ [X] N ] A 2) RCSS A 3) PM conversion [±masc] [-D] -eux [...] -ique [...] -al [...] ^eU..·] -aire [...] etc. 4) CC : base [+N] CS : base "N" 5) SIL. La RCM 22 peut s'appliquer à "anxie, qui remplit les conditions 4). Elle construit donc l'adjectif anxieux, qui se voit attribuer le sens compositionnel "Qui a de l'°anxie", peut-être un certain nombre de propriétés syntaxiques, et la structure suivante s [ [anxie] N (eux) af
]A
(+PV+) - - é t é / i
avec
donné
traiter
par
— .
Pour
L'application
des
troncation
qu'il
s'agit
(anxieux là
/
d'une
une règle d'allomorphie la
dérivation
mêmes
règles
à
de
anxiété),
ou "parasite"
sous-régularité
divers
cf.
endroits
la
des modalités différentes est une procédure envisagée par Aronoff des WFR, qui peuvent mots "existants"
et
s'appliquer
à la manière
"nouveaux" ( c f . ci-dessus Chapitre Cette "The and
procédure basic
a
insight
inflectional
of
manière
1,
§
2.3.2.3.
grammaire ( 1 9 7 6 )
avec
à propos
engendrer
des mots
2.1.2.).
été
level-ordered of
§
de règles de redondance sur des
de règles génératives pour
également
processes
levels. Each level
à la
est
phonologique : j ^ r
ci-dessous
de
(sobre
contextuelle, il
à contexte
anxiété,
forme
(impiété,
envisagée morphology
a language
is associated w i t h
par is
Kiparsky that
can be organized
(1982 :
the
3) :
derivational
in a series of
a set of phonological rules for
which
567
II/3
it defines the domain of application." 11 est possible qu'il faille imposer qu'imposait
Aronoff
aux
règles
aux R A E L
"d'analyse",
être
une condition analogue à celle un
sous-ensemble
des
WFR
de
"production" : les R A E L seraient ainsi un sous-ensemble des R A M C . 30.
Je dois néanmoins signaler le travail en cours de René Henguelle, à l'Univer-
sité de Lille
III, auquel je dois un certain nombre d'exemples cités ici, ainsi que
le terme troncat pour désigner la partie tronquée. 31.
Voir sur ce point les travaux de Grésillon (1983) et (1984).
32.
Il
signale,
sur
le
russe,
l'article
de
Isacenko
(1972), que
je
n'ai
pas
pu
consulter. 33.
Zwanenburg
des il
bases ne
qui
discute
(1983b :
ne
sont
pas
les
24-28)
pas
discute
davantage
présupposés
également
acceptables
théoriques
des
ces
dans
arguments,
mon
arguments
cadre
mais
sur
théorique :
d'Aronoff,
mais
la
validité des faits sur lesquels ils sont fondés. Il en conclut que les exemples donnés sont
construits
crois
pas, comme
sur
des il
bases
le
verbales,
suggère, que
conclusion
ces exemples
que
je
mettent
partage,
mais
en doute
la
je
ne
validité
du dispositif des règles de troncation. Je
ferai
une
de la seule critique sont
d'une
prédécesseur?
analogue
à
Kiparsky
(1982 : 2 3 - 2 5 )
qui, à
des exemples d'Aronoff, conclut que les règles de
inutiles. Il se pose
une conclusion d'un
objection
là un problème
telle généralité C'est
méthodologique : est-il
à partir
présupposer
que
partir
troncation
légitime de
tirer
de la simple critique des exemples
ce
dernier
avait
lui-même
épuisé
la
description du domaine. 34.
L a troncation de - i d e devant -eur sera traitée de façon détaillée ci-dessous
au § 2.2. 35.
Il s'agit bien ici d'une troncation non déclenchée phonologiquement, puisque
la séquence
-éaire est
attestée dans
linéaire, balnéaire, etc. Mais
tous les noms
en - t é tronquent systématiquement le - é devant un suffixe adjectival : charité / charitable hérédité / héréditaire velléité / velléitaire vanité / vaniteux etc. Cf. aussi privé / "privai (cité ci-dessus note 25). 36.
Au sens qualifié de Vx par le P R 77 : " T o u t e substance liquide".
37.
Le
fi(er) :
fait
"1°
la chaleur
que torréfi(er)
Soumettre
à
la
ne signifie
pas exactement "rendre
torréfaction
[...]
torride"
2° Vieilli. Griller" ;
(torré-
torride :
est extrême", P R 77) peut être attribué à une idiosyncrasie
"Où
convention-
nelle du verbe, dont le sens prédictible serait bien "rendre torride". L'exemple soit
en
de tuméfi(er)
considérant
l'absence
(tumeur
est attesté, pas "tumide), peut être
de "tumide
comme
accidentelle,
soit
en
réglé
analysant
568
II/3
tumeur et tuméfi(er) comme des mots complexes non construits. 38.
Au sens
qualifié
de
Vieilli
par
le
PR 77 : "Substance
fait
que
liquide
élaborée
par
un corps organisé". 39.
Voir
l'Annexe
14
pour
le
putride
peut
être
analysé
comme
la
réalisation allomorphique de [ [ p o u r r i , (ide) ]ft. V af A 40.
On trouve dans l'inventaire de Juilland ( 1 9 6 5 )
- 1 nom en -idesse (morbidesse, f a c e auquel est a t t e s t é morbidité) ; - 6
noms
en
-¡die
(perfidie,
acridie,
anthéridie,
bactéridie,
sporidie,
ascidie) ;
- 44 noms en -idité. Mais on n'y trouve aucun nom en *-iditude, aucun en *-ideur (sauf hideur qui s'explique par la troncation de hideux). 41.
Le c a s
n'offre
pas
de pudique / pudeur est plus problématique, car le lexique d'argument
plutôt que pudeur Trois le
•+·
raisons
modèle
de
décisif
en
faveur
de
l'orientation
pudique
attesté
·*•
pudeur
pudique. pourraient
candeur
faire
(pudique
pencher
pour
une
•+· *pudiqueur
analyse
pudeur
de
pudeur
par
sur
troncation) :
- l'absence de noms terminés par *-iqueur (sauf liqueur, non pertinent) ; - le fait que -eur peut s'appliquer à des bases adjectivales suffixées (par -ide) ; - le fait que -ique ne s'applique pas aux bases nominales suffixées par les suffixes qui
font
partie
*-itique
(où
du
-it-
même
paradigme
représenterait
morphologique
-ité),
aucun
que
adjectif
-eur en
(aucun
adjectif
*-itudique,
*-isique), à l'exception de celtes suffixées par - i e (diplomate
en
»-esslque,
diplomatie
di-
plomatique). Mais de
-ique
doublet
on à
de
trouve
une
base
chaud).
par
Cet
définitive,
calorique,
suffixée
exemple
de l'orientation pudeur En
ailleurs
nominale
par
constitue
qui
est
-eur
quant
à
lui un
"pudorique ( c f . calorique) aucun
argument
empirique
un
("caleur,
exemple sur
la
d'application base
argument
°cal(e),
en
faveur
pudique.
ne
me
paraît
déterminant
dans
un sens ou dans l'autre. 42.
Cette
paraphrase
suppose que
l'on
donne
à valide le sens prédictible
"qui
vaut", d'ailleurs a t t e s t é sous la forme "2° Qui présente
les conditions requises pour produire son e f f e t ; qui n'est
e n t a c h é d'aucune cause de nullité" dans le PR 77, et que l'on considère le sens "1° Qui est en bonne santé, capable de travail, d ' e x e r c i c e " comme
une spécialisation
idiosyncratique
du sens prédictible quand il est
appliqué
à un nom [+ hum]. 43. (par
Je n'ai trouvé dans Juilland ( 1 9 6 5 ) , ni dans aucun dictionnaire de médecine exemple
le Garnier-Delamare
-um ne soit pas tronqué. On trouve
(1978))
aucun
dérivé
de
nom
en
-um
où le
II/3
569
épithélium /
épithélioTde
minimum / opium /
minimal
opiacé opiat
potassium / rectum /
potassique
rectal
référendum /
référendaire
etc. J'ignore, dans l'état
actuel
de mes connaissances, si - u m est un troncat
régulier,
ou si l'absence de dérivé qui conserve - u m est une lacune accidentelle. ment,
"opossumoîde
44.
Une
sur
m'apparaît
telle prédiction
possible,
-eur :
»flueur
sur
fluide
à hideur
davantage
est impossible à faire pour
des bases en - i d e , - e u x , à cause
(parallèle
peut-être
(parallèle
?°opossoTde.
les mots suffixés par
-eur
du caractère non disponible de ce suffixe
à liqueur
sur hideux), sont
que
Intuitive-
sur
des mots
liquide),
*anxieur
sur
impossibles, tout comme
anxieux »fluideur,
•anxieuseur. 45.
Peut-être
métamorphique
est-il
à
analyser,
non
comme
le
résultat
de
la troncation de ?°métamorphosique, mais comme celui de la suffixation de " m é t a morphe.
Dans ce cas, -ose subirait
toujours une
allomorphie
(/z/
"*• / t / )
devant
-ique. 46. 47. le
Et par copie maladroit /
maladresse.
L'adjectif
construit
considérer
°anxie,
qui
anxieux
comme réapparaît
"anxie
les
mêmes
grâce.
Le
problème
est-il
construit dans
que, par
que
d'une
comme
non
troncation
"anxie à ce
ne
de
change
que
laisse
construit, anxiété
rien
anxiolytique.
aurait
le
au
le Robert
lytique.
Peut-être de
f a u t - i l analyser
?°piosité.
Mais
il
est
une
base
entretient
même
en
gracieux
sens que
anxiolytique L'hypothèse
traitement
nominale
effet
avec
avec
audace,
anxiété.
de
comme d'une
Mais
anxiété
construit
les
il
résultats
entrée
qui,
Méthodique, ne peut pas être
"anxie, base nominale, mais est nécessairement tion
Il
Il semble qu'on puisse sur
audacieux,
anxiogène,
gène,
toutefois
entendre
-eux
de supposer ces doublets plutôt que d'analyser
et
+
suffixe
exemple,
"anxie
est plus adéquat et moins coûteux anxieux
du
anxiogène,
relations est
ou non construit?
à l'aide
lexicale
contrairement construit
sur une base
sur
adjectivale.
également piété comme le résultat de la t r o n c a plus
oeuvre pie) qui sert également
simple
de
le
construire
sur
la base pie
(cf.
de base à impie. Entre deux analyses équivalentes
dont l'une suppose une troncation et pas l'autre, on choisira la seconde. 48.
Dans
dans
certains
cas,
caillouasse ("Variété
blanche") mauvaises
et
caillasse
pierres,
rares,
il
de pierre
("1. Fam.
intercalés
faut
supposer
meulière
un
Cailloux, pierres.
dans
des
trait
compacte
marnes
2. Géol. du
[ ± T ] : par
et homogène,
lutétien
Bancs
exemple
de
couleur
discontinus
supérieur")
de
(Lexis).
La différence sémantique entre les deux mots ne peut être attribuée qu'au savoir lexical
conventionnel : en
sémantique seul
autre
correspondant choix
est
effet, à
la
la
troncation
différence
de considérer
n'a
entre
l'un e t / o u
pas
dans d'autres
caillouasse
l'autre
et
cas
caillasse,
de ces deux
mots
l'effet et
le
comme
570
Π/3
non construit, ce qui serait inadéquat étant donné la relation formelle et sémantique que chacun d'eux entretient avec caillou. 49.
Le
par
lexique
"-osifi(er)
remettre non
attesté
n'offre
ni *-eusifi(er)
aucun
exemple
(cf. ci-dessus
§
de
verbe
en
2.3.2.1.). Force
-ifi(et)
est
terminé
donc
de
s'en
à l'intuition. En l'occurrence, si un verbe "rendre poreux" était possible,
tronqué,
il
me
paraîtrait
devoir
avoir
la
forme
"porosif ier
(cf.
porosité),
plutôt que *poreusifier. 50.
Les hypothèses avancées ici n'ont pas fait l'objet d'une vérification systéma-
tique. Même s'il s'avérait qu'elles fussent insuffisamment le sens "Résultat,
Produit
de
l'action
de
V"
est
contraintes (par exemple,
aspectuel
par
rapport
au
sens
"Action de V", et l'un ou l'autre de ces sens est donc certainement bloqué pour un
certain
la
présente
entre
le
nombre sens
possibilité
de
noms), cela
démonstration,
ou
attesté de
ne
c'est-à-dire
et
le
sens
l'impossibilité
changerait que
le
prédictible
de
leur
rien, semble-t-il, à l'objet
traitement des
mots
généralisation
à
des écarts
construits tous
les
de
observables
dépend mots
de
la
construits
par la même R C M . 51.
La
définition est
ambiguë, mais les exemples ne font référence qu'au
sens
résultatif. 52.
Un
autre
sémantique
exemple
associée
de sens
à une
RCM
apparemment
multiples conférés par
a été
ci-dessus
donné
(Chapitre
l'opération
2, §
5.3.5.2.)
à propos des locatifs et instrumentaux en -oir(e). 53. la 54.
Il faut y ajouter périssable, que je dois à N. Ruwet. Ne figurent pas dans liste La
(4)
les adjectifs préfixés construits
base
verbale
d'un
certain
nombre
sur
des adjectifs appartenant
de
ces
adjectifs
n'est
pas
à
(4).
attestée
(référence : R 8 5 ) , mais elle est reconstructible : °cap(er) : "pouvoir" "fermentesc(er) : "entrer en fermentation" "formid(er) : "impressionner" "irasc(er) : "se mettre en colère" "marcesc(er) : "se flétrir" °pitoy(er) : "faire pitié" °pot(er) : "pouvoir" °putresc(er) : "entrer en putréfaction" "rancesc(er) : "rancir" °soci(er) : "vivre en société" °solv(er) : "payer ses dettes" °suscept(er) : "pouvoir" "terr(er) : "terrifier". Peccable
peut
être
analysé, quant
à lui, comme
la réalisation allomorphique
de
*péchable (cf. Annexe 14). 55. que
Le sens "Qui peut restreint
à
une
être
"place
secouru"
de
n'est
guerre". De
attribué à secourable, dans le
R85,
plus, ce
"vx".
sens
est
qualifié
de
571
II/3 et k
Argument supplémentaire en faveur de l'impossibilité de définir le lexique conventionnel autrement qu'en référence à des dictionnaires précis.
NOTES DU CHAPITRE 4
1.
Cf. par exemple Guilbert (1973).
2.
Cf. sur ce point par exemple Williams (1981b : 81) : "Now suppose that a lexical item has an argument structure, and we apply some morphological rule to that lexical item to derive a new lexical item, with a new argument structure. What we want to characterize [...] is the function that will relate the old argument structure to the new argument structure."
Dans la structure arguméntale d'un item lexical, il propose de distinguer les arguments "internes" de l'argument "externe", localisé à l'extérieur de la projection maximale de cet item, mais coindexé avec elle pour la relation sujet / prédicat, et qui correspond grosso modo au sujet). Il pose les deux hypothèses suivantes : Les RCM ne sont pas concernées par le contenu des arguments, mais seulement par leur existence. Une R C M ne peut altérer la structure arguméntale de l'input que de deux façons : a) en transformant un argument interne en argument externe (il donne l'exemple de la formation des adjectifs en -able, dont l'argument externe correspond à l'objet diret du verbe de base : I read the book / the book is readable) ; b) en transformant l'argument externe en argument interne (il donne l'exemple des nominalisations de verbe, où le sujet du verbe devient le thème du nom : the lions growl / the growling of the lions). Il en conclut que le seul argument que les règles morphologiques ( = RCM) peuvent affecter est l'argument externe. L'hypothèse demanderait è être vérifiée sur une large extension. 3. Le mot impasse "Petite rue qui n'a pas d'issue" (PR 77) pourrait être analysé sur la base verbale pass(er) (c'est l'analyse que lui donne le PR 77). Mais ce serait le seul exemple du rapport catégoriel V Ν pour ce préfixe. Il paraît préférable de l'analyser sur la base nominale passe ("II. Endroit où l'on passe", PR 77), dérivée de pass(er) par conversion. La structure de impasse serait donc la suivante : [
(in)
af
[
tpass]
v
]
N
]
N
Un mot comme injure sera, quant à lui, analysé comme non construit : il est difficile de rapporter son sens à celui du verbe jur(er), ou à celui d'un nom ?"jure dérivé de ce verbe.
572
4.
Par exemple, palace est le seul nom masculin porteur du suffixe - a s s e / - a c e .
Mais,
plutôt
une
que
troncation
comme
de
l'analyser
de la finale
un mot
complexe
comme
construit
-ais de ce dernier,
sur
palais,
ce
qui
supposerait
il paraît préférable de
non construit : son sens ne correspond pas
l'analyser
exactement
en e f f e t à la paraphrase prédictible "genre de palais". 5. à
Dubois (1962 : des
que
le
philosophies suffixe
44, 79-80)
linguistique
-eur/-euse
a tenté
et
de
montrer,
extralinguistique
appliqué
à des Ν [ -
du XX o siècle, le masculin l'emportant
pour
en référant
étrangères
hum] s'était
former
implicitement
à mon
orientation,
spécialisé
au
début
des noms d'outils, le féminin
pour former des noms de machines, mais que c e t t e différence tendait à s'estomper. 6.
Cf.
Annexe
10,
note
11
la
discussion
sur
les
éventuelles
contraintes
de
genre des noms en - e t ( t e ) . 7.
Attesté
dans
le
TL F
à
l'entrée
félibrige.
L'exemple
m'a
été
fourni
par
Sophie Aliquot. 8.
On trouve le doublet félibrée dans le R85.
9.
Noter
originalité,
que si le nom construit sur originel était attesté, il aurait puisque
-el
subit
normalement
la
postériorisation
la forme
vocalique
devant
- i t é . Le nom construit sur originaire aurait la forme "originarité. 10. les
D'une bases
part
non
il
ne
serait
autonomes
pas
sont
en
nécessaire nombre
de prévoir
fini.
D'autre
un f i l t r e part
il
infini, puisque n'y
aurait
pas,
au niveau des entrées lexicales, des mots et des non-mots (critique f a i t e à Halle par
Jackendoff
(1975)), puisque
cette
distinction
n'interviendrait
qu'à
un
niveau
très tardif du composant lexical. ne
correspond
aucun nom d'action attesté. On peut supposer qu'il s'agit là de lacunes
11.
Dans
le
PR 77, aux
verbes débiliter, liter,
militer, péricliter
accidentel-
les, dans la mesure où aucune raison linguistique ne paraît les justifier. 12.
Je suis en accord sur ce point avec Kiparsky (1982 : 6 - 7 ) : "In point
derivational that
tendancy".
morphology
blocking
there
doublets can
hardly
are be
actually considered
quite more
common, than a
to
the
general
III/l et
573
2
N O T E S
D E
L A
T R O I S I E M E
P A R T I E
NOTES DU C H A P I T R E 1
1.
Les numéros entre parenthèses renvoient aux différents niveaux du modèle.
2. C'est-à-dire dans un état "provisoirement définitif", évidemment susceptible d'évoluer en fonction de l'évolution conjointe de la recherche théorique et de la description empirique. 3.
Je n'ai pas d'explication en effet au fait qu'il n'existe pas, à ma connaissan-
ce, de modèle stratifié dissociatif (cf. le tableau ci-après). 4. Kiparsky (1982) est un exemple de modèle stratifié volontairement non surgénératif : "There is no overgenerating morphology" (p. 22). Dans le cadre d'une morphologie par "niveaux", il propose que les processus les plus restrictifs interviennent avant les processus les plus productifs, de façon à ce que les premiers bloquent l'application des seconds ("among processes in a blocking relationship, those with restricted applicability have to be ordered before those with general applicability" (p. 8)). Dans ma perspective, ce modèle présente le défaut de ne pas générer les mots construits et les propriétés possibles non attestés : dans son modèle, les idiosyncrasies ne sont pas réversibles. De plus, l'idée d'un blocage des processus productifs par les processus non productifs est inadéquate, car sont attestés quantité d'exemples de doublets construits sur la même base à l'aide de deux processus concurrents, l'un disponible, l'autre pas (tendreté / tendresse, sapidité / saveur, etc.).
NOTES D U CHAPITRE 2
1.
Il
est
possible
que,
sporadiquement,
un
item
d'une
autre
catégorie
puisse
apparemment servir de base à un mot construit. Mais, comme on le verra c i dessous à propos de la catégorie Adverbe (Chapitre 3, § 2.1.), ce ne sont là que des apparences, et on peut penser que la restriction formulée (ne peuvent servir de bases aux V) est adéquate. Les
exemples
RCM
comme
en
français
que
les trois catégories
majeures
devanture, je m'en foutisme, cégétiste,
où des
A, N, mots
paraissent construits sur des bases appartenant à d'autres catégories (respectivement préposition, phrase figée, sigle) peuvent recevoir les explications suivantes :
III/2
57k
Si le seul
devant
dans
exemple
a besoin
d'une
devanture
de ce règle
était
rapport
analysé
catégoriel
qui suffixe
-ure
comme
une
monstrueux. En
à des
préposition, ce revanche,
le
serait
français
bases nominales en conférant
aux
mots construits le sens "Totalité de N" (cf. chevelure, toiture). Devanture pourrait être
analysé
conformément
à
cette
règle,
avec
le
sens "Totalité
du
devant",
et devant être catégorisé comme nom (catégorie attestée dans un certain nombre de dictionnaires) : [ [devant]
Ν
(ure)
]
af
Ν
Quant à la question de savoir si le nom devant est une conversion de la préposition ou un homonyme de celle-ci, elle ne peut être résolue qu'après une étude détaillée des conversions en français. Constatons néanmoins que ce type de conversion n'est pas assimilable aux conversions dérivationnelles dont il a été question ici (notamment Deuxième Partie, Chapitre 2, § 6.2.3.) : elle n'est associée qu'à une opération sémantique "catégorielle", et surtout, elle ne pourrait être intégrée à aucune des R C M actuellement décrites, car aucune R C M ne met en jeu le rapport catégoriel Prép "+· N. On considérera, peut-être provisoirement, qu'il y a en français deux entrées lexicales devant, l'une préposition, l'autre nom, reliées par des règles de base. Etant donné les propriétés auxquelles sont associés -isme et -iste, on peut considérer je m'en fous et CGT comme des bases nominales, que la théorie présentée ici peut traiter comme des entrées lexicales indépendantes et non structurées (cf. la "No Phrase Constraint", de Roeper & Siegel (1978), Allen (1978), Scalise (1984), qui interdit aux WFR de s'appliquer à la sortie du composant syntaxique). 2.
"Affixes,
unlike
stems,
have
no
indépendant
existence."
(Aronoff
(1976 :
66)). 3.
"Within
this
theory,
affixes
as
well
as
non-affix
morphemes
have
lexical
entries." (Lieber (1981b : 162)). "In the extended dictionary
are listed all the lexical items of the
language,
including the affixes." (Selkirk (1981 : 234)). Bien que Williams (1981a) ne soit pas explicite sur ce point, la théorie morphologique qu'il défend présuppose que les affixes soient des entrées lexicales, puisqu'il utilise, comme Selkirk, des règles d'insertion de morphèmes dans des structures de mots. 4. C'est pourtant la position adoptée par Lieber (1981b : 195-200). Tout en accordant aux affixes le statut d'entrées lexicales, et en proposant une théorie de certaines conversions qui ne recourt pas au suffixe zéro, elle admet que ce suffixe est acceptable si et seulement s'il a toutes les propriétés des affixes non nuls, ce qui est le cas, selon elle, pour le supin latin et les participes anglais : "For
these, a zero affixation analysis is required by the theory, since
zero affix needed affixes" (p. 200). Elle
admet
donc
has
que
all
of
figurent
the
salient
parmi
les
properties
entrées
of
overt
lexicales
the
derivational
des
morphèmes
sans représentation phonologique. 5.
Mais
pas, cela va de soi, l'adoption de sa théorie
morphologique
dans
son
III/2
575
intégralité. 6.
Cf. par
exemple
la représentation que Dell (1970 : 163) donne du contenu
d'une entrée lexicale (aimer) : a
/ε m/ [1 conj.]
b
[+V] [+ —
c
_
NP]
4 Na aimer Nb £
_
De la même façon, Jackendoff
(1975 : 70) donne à decide la représentation
suivante : /decid/ +V
+ (SN SN Hoekstra,
1
—
2 on SN )
DECIDE ON S N _
van
der
Hulst
& Moortgat
(1981 :
16)
proposent
quant
à
eux
la formulation suivante : "The entries related by lexical rules contain several distinct types of information, viz., i) morphophonological information associated with a categoria! label, ii) contextual syntactic properties represented in the form of a subcategorization frame, iii) the translation into the language of semantic representation associated with the particular syntactic frame." etc. 7.
Selkirk (1982 : 98) précise que la notion de "racine" ne recouvre pas néces-
sairement les items appelés ici bases non autonomes : "Here
every
monomorphemic
nonaffix
morpheme
is redundantly
a root, and
d'un système
notationnel.
in principle it may also be a word." L'utilisation 8.
de
cette
notion
ne
relève
donc
que
Aux arguments mentionnés peut s'ajouter une défiance de principe à tranpo-
ser un dispositif
syntaxique
au domaine dérivationnel : rien ne prouve qu'il doive
y avoir isomorphie entre la structure des syntagmes et celle des mots construits. 9.
J'ai présenté dans la Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.4., des arguments
contre ce leitmotiv des études dérivationnelles. 10.
Dans la formulation proposée par Hoekstra, van der Hulst 4 Moortgat (1981 :
21-22) : "The affixes are considered to be the heads of the construction" il est plus gênant encore que les préfixes qui ne changent pas la catégorie de la base, qui ne peuvent donc pas être analysés comme des têtes, et qui sont, selon eux, la majorité, soient considérés comme des exceptions. 11.
Si l'on admet que la condition atomique
agir
au
même
niveau
que
le principe
ou la condition d'adjacence puisse
de copie
(cf. Première
Partie,
Chapitre
3, § 2.4.3.3. et Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4, Chapitre 4, § 2.2.2.), ce dernier constituerait
un
contre-argument
sérieux
à
ces
conditions,
puisqu'il
doit
faire
576
III/2
référence 12.
à une structure
autre que celle du mot construit
auquel il s'applique.
Il est possible que les morphologues anglo-saxons qui prétendent le contraire
aient été abusés par une propriété de l'anglais, s'il est vrai que, comme le prétend Allen (1978 : 106), "There
is no derivational
suffix in English which attaches to words of one
lexical category to form words of the same lexical category". 13.
"It
is in the lexicon, then, that the sameness of an affix appearing in two
different configurations may be expressed" (Selkirk (1982 : 122)). M a position peut en revanche être rapprochée de celle de Carter (1980) quand il formule sous le titre de "contrainte de la polysémie minimale" l'idée que les locuteurs apprenant une langue choisissent toujours la représentation sémantique la plus générale possible des items lexicaux, et une seule représentation à un seul item (cf. notamment p. 78). 14. Tous les mots composés ne sont pas de ce type. Dans ceux comme androgyne, les deux constituants sont sur le même plan. On attribuera donc à ce mot la structure suivante : [ [ a n d r e i [gyne]N ] N
15.
Cf. aussi ci-dessous, Chapitre 3, § 2.4. et Principe 32.
16.
Ce nom a d'ailleurs un doublet attesté en -ation : vaporisation.
17. Parmi les traits diacritiques associés aux affixes figurent le trait [± D], les traits inhérents et contextuels relatifs aux règles mineures (allomorphie, troncation), le trait de genre conféré aux mots construits, et aussi, pour une classe particulière de préfixes (ex. : avant-), le trait [##] qui, dans ma théorie, ne pourrait être accessible qu'au niveau du Sélectionneur, et expliquerait l'absence du lexique attesté de mots comme "avant-polème (cf. Deuxième Partie, Chapitre 4, § 2.2.1. et Principe 18). 18. Contrairement à une pratique répandue, ces précisions ne se limitent pas à l'intérêt terminologique, mais engagent toute une théorie du lexique. En bref, elles ne sont ni antérieures ò la constitution de celle-ci, ni auto-suffisantes. D'où leur place tardive dans cet ouvrage. 19. En situant le champ d'application des RSI au niveau des entrées lexicales, j'exclus d'emblée qu'elles puissent concerner des mots construits sur des bases construites (invincible). En effet, invincible comporte dans sa structure interne un constituant "vincible qui n'est pas une entrée lexicale, puisqu'il est le produit d'une R C M . Mais invincible n'est pas lui-même une entrée lexicale. 20.
Cette
propriété,
rappelons-le,
fait
référence
au
lexique
possible,
et
non
seulement au lexique attesté. Ainsi, dans comestible, il est possible d'analyser le segment " c o m e s t - comme une base verbale et de le lister parmi les entrées lexicales du français, bien qu'il n'apparaisse que dans ce mot, non seulement parce qu'il est catégorisable comme un verbe, peut être employé dans une phrase,
III/2 et
ce mais
3
qui
577
témoigne
aussi
parce
de ses propriétés qu'il
peut
servir
syntaxiques, de base
et
à un
est
interprétable
nom "comesteur
("manger"), qui
serait
à
ce verbe ce que mangeur est à manger. 21.
Cette
précision
est
importante,
car
elle
permet
de
différencier
les
mots
complexes non construits des mots construits sémantiquement idiosyncratiques. Dans ces derniers, la structure interne et le sens ne sont que partiellement superposables, au niveau du lexique conventionnel, mais les constituants de leur structure interne appartiennent tous à la liste des entrées lexicales de base. 22. En synchronie. Il est clair que les mots peuvent changer de type dans l'histoire : des mots construits latins ont pu devenir, sous l'effet de l'évolution phonétique, des mots complexes non construits : amor vs amour. Des mots non construits historiquement peuvent être interprétés d'abord comme complexes non construits, puis comme construits : cf. bikini, bigarreau (Première Partie, Chapitre 3, § 1.2.3.). Carpette est peut-être un candidat en route vers ce genre de métamorphose. 23.
Canne, kenne, au sens de "dent", était attesté en ancien français.
24. Si l'on traitait - a n g e comme un affixe non disponible servant à construire les deux mots louange et vidange, il faudrait catégoriser la base de ces mots comme verbale, et ce ne serait pas vide mais vid(er) (construit sur vide) la base de vidange. 25. L'exemple de l'opposition e x - / in- pose un problème : les deux préfixes ne paraissent servir à construire que des verbes. Or externe et interne sont des adjectifs. Doit-on admettre que le pouvoir des RSI s'étend aux formes affixales, indépendamment de la référence à la R C M ä laquelle l'affixe est associé? Si cela était, cela confirmerait la répartition des informations proposée dans le Principe 23. 26.
Cf. aussi dans D. Corbin (1984b : 65-67) l'analyse de gringalet.
NOTES DU CHAPITRE 3
1.
Cf. Allen (1978 : 195) : "Over-generating
word-formation
rules apply
whenever
the structural
tions for their application are met, and can be blocked independently motivated principles." 2.
only by
condigeneral,
Aronoff (1976 : 70) compare ses WFR aux règles de transformation : "We
have found two classes of rules which are best viewed as WFRs, and
which force us to state WFRs in a particular manner, namely as transformations. This is different from the system using labeled frames mainly in
578
III/3
that it forces us to divide the rule into two parts, a structural
description
and a structural change." Allen (1978), Lieber
(1981a)
et (1981b)
et Selkirk
(1982)
raisonnent
plutôt
dans un système où les règles dérivationnelles sont analogues aux règles syntagmatiques. Cf. par exemple Selkirk (1982 : 3) : "As
a
assign
context-free
constituent
structure
grammar,
word
structure
rules
a labeled tree (a structural description) to every word of the langua-
ge." 3. Bien qu'il ait donné dans (1971 : 49-51) un certain nombre d'arguments non négligeables en faveur d'une dérivation orientée par addition, Guillet (1974 : 3) opte pour une dérivation non orientée, "en l'absence [...] d'arguments solides". 4. Par exemple, Meunier (1977), dans une étude sur les "bases syntaxiques de la morphologie dérivationnelle", appliquée aux nominalisations d'adjectifs, argumente en un premier temps, sur des bases morphologiques, en faveur d'une dérivation par addition (§ 1.2.). Dans la présentation de ses données, elle parle d'ailleurs de "dérivés d'adjectifs par adjonction de suffixes" et de "substantifs de base dont les adjectifs sont dérivés par adjonction de suffixes" (p. 304). Mais dans les tables, établies en fonction de critères syntaxico-sémantiques, figurent une colonne "suffixe à ajouter" et une colonne "suffixe à ôter". Ainsi, dans la table Adj-n 4, qui rassemble des adjectifs qui entrent dans les paraphrases No est Adj
Ω = No a Pet Ν Ω'
= No est de Ν Modif Ω ' (Pierre est corpulent = Pierre a une certaine corpulence = Pierre est d'une certaine corpulence), le -ueux de fastueux, luxueux, tumultueux figure dans la colonne "suffixe à ôter" face aux entrées fastueux, luxueux, tumultueux, et le -esse de finesse, jeunesse, justesse dans la colonne "suffixe à ajouter" face aux entrées fin, jeune, juste. De deux choses l'une : Ou le travail est fait dans une perspective fondamentalement syntaxique, et l'on peut comprendre que, de ce point de vue, la relation morphologique entre l'adjectif et le nom puisse aller dans les deux sens. Dans ce cas, les intitulés des colonnes sont simplement maladroitement formulés et ne font référence à aucune opération dérivationnelle. Un certain nombre de faits vont dans ce sens : par exemple, l'étiquette "suffixe à ajouter" appliquée à la terminaison non suffixale -tume de amertume, ou encore la mise en relation, dans cette même table, de invraisemblable et de invraisemblance par l'effacement de -able, qui figure dans la colonne "suffixe à ôter", et l'adjonction de -ance, qui figure dans celle "suffixe à ajouter" : or, il n'existe aucune relation dérivationnelle directe entre les deux mots ; invraisemblable est préfixé sur vraisemblable, lui-même suffixé sur "vraisembler ; invraisemblance est dérivé de "invraisemblant, lui-même préfixé sur "vraisemblant, qui a pour base "vraisembler : vraisemblable
-v
invraisemblable
"vraisemblant
-*•
"invraisemblant
•+·
invraisemblance
Un tel rapprochement donne à penser que l'allusion dans le titre à la morphologie dérivationnelle n'est que métaphorique, comme le confirme cette phrase de l'auteur : "ces relations ne sont morphologiques qu'accessoirement. Fondamentalement, elles sont syntaxiques" (p. 293). Ou le travail est fait à la fois dans une perspective syntaxique et morphologi-
579
III/3
que, ce que pourrait laisser croire la conclusion suivante, appliquée à la comparaison de deux tables : "une différence de processus morphologique est donc associée à une différence syntaxique" (p. 304). Si tel était le cas, et que les données syntaxiques eussent effectivement été assemblées séparément, alors les analyses évoquées seraient purement et simplement des erreurs, et, dans cette perspective, on ne comprendrait pas l'affirmation selon laquelle "l'ORIENTATION des processus de dérivation apparaît comme liée à des processus syntaxiques" (p. 304), et encore moins la conclusion hégémoniste : "Nous pensons que SEUL le problème syntaxique a un sens et que son traitement devrait permettre de rendre compte des difficultés majeures auxquelles se heurtent les spécialistes opérant dans les cadres de la seule morphologie" (p. 307). 5. Dérivé du verbe Gagnon (1980 : 239)).
dribbler,
emprunté
à
l'anglais
to
dribble
(Rey-Debove &
6. La théorie lexicale présentée ici m'interdit de faire mien un argument c o m me celui qu'utilise Aronoff (1976 : 117-121 notamment), selon lequel le nombre de mots attestés peut servir à décider de l'orientation d'une dérivation. 7.
Cf.
Deuxième
Partie,
Chapitre
4, §
2.2.2. l'explication
de
l'attestation
de
antialcoolique en ce sens, et pas de "antialcool. 8. Le sens de l'argument porte bien sur le caractère naturel ou non naturel des paraphrases assignées, et non sur la possibilité ou l'impossibilité de construire ces paraphrases : la pratique lexicographique des définitions abonde d'exemples de mots construits définis à partir de leur base, et de bases définies à partir de l'un des dérivés dans lesquels elle figure. Ainsi, le P R 77 définit satisfaction par référence à satisfaire "Action de contenter, de satisfaire (un besoin, un d é sir)", et indigner par référence à indignation "Remplir d'indignation". Il n'est pas possible de s'appuyer "naïvement" sur les paraphrases syntaxiques premières, qui sont limitées par les propriétés syntaxiques des mots qui y figurent, pour définir l'orientation de la dérivation : on risquerait de confondre la langue et la métalangue. 9.
Quant
aux apocopes (télé pour
télévision) et aphérèses (ricain pour
améri-
cain), j'ai déjà signalé qu'elles ne relevaient pas de processus dérivationnels aux modalités prédictibles et régulières. Il faudrait faire un sort particulier au processus de siglaison qui, lui, est - relativement - régulier. Mais il s'agit là d'opérations lexicales qui ne partagent pas les propriétés des R C M : notamment, la siglaison n'a pas pour effet d'attribuer au sigle un sens compositionnel par rapport à sa source. Il s'agit donc d'une opération purement formelle, dont le traitement modélique n'est pas absolument clair pour moi (faut-il l'inclure dans le composant lexical, puisqu'il est possible de construire des dérivés de sigles (cégétiste), ou dans le composant phonologique, et permettre aux R C M d'avoir accès à la sortie de celui-ci ?). La siglaison ne figure pas dans le modèle de composant lexical proposé dans le Chapitre 1 ci-dessu^ et j'ai supposé dans la note les sigles étaient enregistrés dans les entrées lexicales. 10.
1 du Chapitre
2 que
Dans la théorie de Lieber, ce n'est même pas le cas, puisqu'une seule règle
III/3
580
de réécriture vaut pour toutes les configurations catégorielles. 11.
Cette contrainte
est en accord avec la "Unitary
Base Hypothesis"
d'Aronoff
(1976 : 48) : "The
syntacticosemantic
specification
of
the base, though it may be
more
or less complex, is always unique". Selon
Scalise
(1984 :
139),
cette
hypothèse
s'applique
aux
suffixes,
mais
pas aux préfixes, et il propose de la reformuler ainsi : "Modified Unitary Base Hypothesis ( M U B H ) A suffix fiable
may be attached only to bases that form a syntactic class speci-
in terms of a single syntactic
category
feature in X theory
terms".
Dans ces termes, un suffixe peut s'attacher à des Ν et des A, ( [ + N ] ) , ou à des A et des V ( [ + V ] ) , mais pas à des Ν et des V. Comme le montrent les exemples du § 5.3.5.3. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie, cette reformulation de Scalise est trop peu restrictive : elle permettrait d'identifier le suffixe -is(er) qui apparaît dans banalis(er) et celui qui apparaît dans pactis(er), bien que l'opération sémantique à laquelle ils sont associés ne soit pas la même (respectivement "rendre Adj." et "faire N"), tout en ne permettant pas de résoudre le problème posé par un suffixe comme -asse, qui paraît s'appliquer, associé à la même opération sémantique, à la fois à des N, des A et des V. 12.
La constitution des listes (1) et (2) appelle quelques explications : n'y figu-
rent que les noms et adjectifs pour lesquels aucune autre solution que la préfixation par d é - n'est possible. a)
En
sont
absents
tous
les noms comme
déneigement, dénutrition, décompte,
que l'on peut analyser comme les dérivés par suffixation ou conversion des verbes correspondants, attestés ou non. Ces noms ont les structures suivantes : [ [ (dé)
b)
[neigel , 1 , (ment) ] af Ν V af N [ [ (dé) . [nutrì 1 (tion) f 1 af V V af N [ [ (dé) . [compte] 1 1, af V V N Des noms comme déloyauté, dénatalité, déséconomie posent problème. L'alter-
native est la suivante : ou dériver les noms par suffixation des adjectifs correspondants, même si ceux-ci ne sont pas attestés, ou les construire par préfixation sur des bases nominales. La première solution est plus économique pour déloyauté et déséconomie : elle ne demande que la reconstruction d'un adjectif "déséconome, "présupposé" par déséconomie. Déloyauté et déséconomie ne figurent donc pas dans la liste (1). Mais dénatalité pose un problème différent : non seulement *dénatal n'est pas attesté, mais il est difficilement interprétable. Comme natalité est lui-même idiosyncratique par rapport à natal (il ne signifie pas "Caractère natal"), et que le sens de dénatalité est compositionnel par rapport à natalité, j'ai fait figurer dénatalité dans la liste (1). Ce nom, construit sur une base construite, fournit un argument complémentaire en faveur de l'hypothèse selon laquelle les bases auxquelles les affixes [ - D ] sont autorisés à s'appliquer figurent dans la R C M , et non dans les entrées lexicales affixales. c)
Les
adjectifs
défavorable,
déraisonnable,
désagréable
posent
le
problème
suivant : comme le suffixe -able s'applique normalement à des bases verbales, on ne peut dériver défavorable et déraisonnable de défaveur et déraison. On
III/3
581
p e u t les a n a l y s e r soit p a r s u f f i x a t i o n d e - a b l e sur les bases v e r b a l e s tes,
attestées
ou
non
("défavorer,
déraisonner,
des bases a d j e c t i v a l e s c o r r e s p o n d a n t e s . C ' e s t la
décision : la p r e m i è r e
et nécessiterait Chapitre
3,
analyse
désagréer),
soit
correspondan-
par
préfixation
le sens des a d j e c t i f s qui a
attribuerait
aux
adjectifs
déterminé
le sens "qui p e u t
l'intervention d'une règle sémantique mineure ( c f . D e u x i è m e
§ 3.2.1.1.). La
deuxième
analyse
attribue
aux
adjectifs
le
sens
Adj.", qui m e p a r a î t plus a d é q u a t . Les c r i t è r e s c o n j u g u é s d ' a d é q u a t i o n e t mie
m'ont
fait
préférer
la
deuxième
solution,
et
les trois a d j e c t i f s
V",
Partie, "non
d'écono-
figurent
dans
que
mots
la liste ( 2 ) . 13.
La
limitation
sur
le
nombre
de
bases n e
touche
évidemment
les
d é r i v é s . U n m o t c o m p o s é d o i t ê t r e c o n ç u c o m m e c o n s t r u i t sur plus d ' u n e majeure,
et
certains
(androgyne)
sur
plus d ' u n e
base. Quand
un
mot
catégorie est
dérivé
sur u n e b a s e c o m p o s é e , c e l l e - c i est n é a n m o i n s u n i q u e . 14.
L'une
des
conséquences
de
ce
principe
est
d'interdire
la
parasynthèse,
l'on c o n s i d è r e q u e les d e u x f o r m e s a f f i x a l e s mises e n j e u sont b i e n d e u x d i f f é r e n t s , e t n o n un a f f i x e d i s c o n t i n u ( c f . P r e m i è r e 13.
Partie, Chapitre
si
processus
3, §
2.4.2.).
Il c o n v i e n t de se m é f i e r des fausses c o n t r a i n t e s qui c o u r e n t dans la l i t t é r a t u -
re. Par
e x e m p l e , G u i l b e r t ( 1 9 7 5 : 1 9 3 ) f o r m u l e l ' h y p o t h è s e q u e les m o t s
"syntagmatiquement" vent
pas servir
truits
(ce
de
qui
bases
revient
à dire
à des d é r i v é s
"paradigmatiquement"
(ce
qui
sans c h a n g e m e n t
ultérieurs, contrairement
revient
à dire
avec
construits
catégoriel) aux
ne
mots
changement
peucons-
catégoriel).
O r , d ' u n e p a r t les c o n t r e - e x e m p l e s n e m a n q u e n t pas : trompe^
•*•
branch(er)
trompette^ ·*•
V
·*·
trompettiste^
débranch(er) — V
débranchement,, — Ν
etc. d'autre
part
une contrainte
généraux :
le
tableau
catégorielle
proposé
n e p a r a î t pas f o r m u l a b l e
ci-dessus
(§
2.1.)
montre
c a t é g o r i e l e x i c a l e p e u t s e r v i r de base aux R C M dans leur 16.
en termes
que
n'importe
aussi quelle
ensemble.
Z i m m e r ( 1 9 6 4 ) c i t e u n e x e m p l e d e c o n t r a i n t e s é m a n t i q u e qui o u v r e c e r t a i n e -
ment
une
serait
la
piste,
mais qui
pas
Si
pour
cette
préfixer
telle quelle. La
négativement
les a d j e c t i f s s u f f i x é s p a r
hypothèse
était
juste,
elle
par
contrainte mal-,
exceptions
pourrait
être conservée
(avec
etc.).
ne
peut
m é ( s ) - , n o n - , q u e des a d j e c t i f s d e sens " p o s i t i f " sur u n e é c h e l l e é v a l u a t i v e quelques
on
ne
dé-,
ble,
suivante :
in-,
- a b l e : incorruptible,
expliquerait
d'une
part
impeccapourquoi
f a c e à i l l é g a l , i m m o r a l , injuste, e t c . * i n b a v a r d , * i n m é c h a n t , * i n s t u p i d e sont i m p o s s i bles, d ' a u t r e de
p a r t p o u r q u o i il est
préfixation
puisque
tous
négative les
à
impossible
laquelle
adjectifs
est
construits
de r é a p p l i q u e r
associé
le
prennent
récursivement
rapport
un
sens
catégoriel
évaluativement
la
règle
A
A, négatif.
T o u t e f o i s , plusieurs o b s e r v a t i o n s d o i v e n t b é m o l i s e r l ' h y p o t h è s e d e Z i m m e r : Elle
ne
me
paraît
pas
pouvoir
s'appliquer
non- : "non-bavard, "non-méchant, "non-stupide
de
la
même
façon
à
me semblent tout à fait
in-
et
à
accepta-
bles. Elle *inbon,
ne
suffit
»incalme,
pas
è
expliquer
*ingentil,
etc,
la
dont
difficulté les
bases
intuitive sont
qu'il
pourtant
y
a
à
accepter
évaluativement
positives. L'analyse
de
Zimmer
a
pour
objectif
de
faire
apparaître
des
limites
à
la
582
III/3
"productivité"
des
perspective,
préfixes
cités.
Il
est
méthodologiquement
gênant,
dans
cette
de mettre sur le même plan des affixes non disponibles comme
dé-,
mal-, mé(s)-, dont l'absence de disponibilité pourrait suffire à expliquer les lacunes observées,
et
un
effectivement mais
les
affixe
servir
limites
disponible
comme
expliquer
en
sémantiques
est associé, ainsi 17.
à
imposées
J'assimile provisoirement
l'hypothèse
les
de Zimmer
limites
de
de
RCM
l'application
la
la
peut
disponibilité, à
laquelle
aux contraintes sémantiques d'éventuelles
exemple, la contrainte
il
contraintes
mentionnée par Boons (1984) à
l'applica-
a des bases verbales (nécessité que la base verbale soit " à
finale", cf. ci-dessus, Deuxième d'ordre
à
non
que dé-, mal-, mé(s)-, non-,
syntaxiques. Par tion de d é -
in-, dont
partie
syntaxique
(elle est
Partie, Chapitre
polarité
2, note 49) est dans son esprit
liée au type de complémentation du verbe de base),
mais elle peut être assimilée à une contrainte sémantique. Les contraintes syntaxiques ne sont par ailleurs pas toujours faciles à identifier : par sur
des
on
exemple, bases
pourrait
au
vu
des
apparemment
croire
que
noms
apparemment
verbales
pèse
sur
la
et
à
RCM
sens
suffixés locatif
à laquelle
est
-erie
construits
(chaufferie,
par
penderie),
associé
ce
suffixe
une
contrainte syntaxique restreignant les bases verbales aux verbes transitifs (bouderie par
exemple
?"lieu
où
dortoir).
n'est
l'on
interprétable
boude"),
Mais
avant
qu'au
sens "action
contrairement
de
conclure
à
à
ce
une
qui
de
se
contrainte
bouder",
passe
et
pour
non au
-oir
syntaxique,
il
sens
(chauffoir,
convient
de
noter : que
les
noms
à sens locatif "1.
[._]
Action,
que
en
-erie
apparemment
construits
sur
des bases
verbales
sont également interprétables comme des noms d'action fait
l'inverse
de
n'est
chauffer pas
[...]
3. [...]
Chambre
vrai (tromperie, bouderie
de
chauffage",
ne sont
et
(chaufferie R85) ;
interprétables
que
comme des noms d'action, et non comme des locatifs) ; que à
la
n'y
cette
contrainte
construction a pas de
que
du
apparente
verbe, mais
lieu spécifique
tromperie
et
bouderie
n'est plus interprétable
sur
le sens
où s'exercent ne
locatif
peut
à son sémantisme. C'est
sont
pas
être
liée non
peut-être
parce
pas qu'il
l'action de tromper, celle de bouder, interprétables
au
sens
locatif
(boudoir
en relation avec bouder), puisque "dormerie, correspondant
au verbe intransitif dormir, me paraît interprétable au sens locatif, comme dortoir. Le sens locatif part
aux
modalités
paraît de
donc subordonné
réalisation
de
d'une part au sens d'action, d'autre
l'action
verbale
correspondante.
Peut-être
s'agit-il d'un sens relevant d'une règle sémantique mineure, ou d'un sens fondamentalement -erie
lié
(et
à
l'opération
de -ie, car
détaillée
de
il est possible que ces noms ne soient pas construits
sémantique
de
la R C M . Seule
une étude
sur
les bases verbales, mais sur les noms d'agent en - e u r correspondants (cf. Annexe 10))
pourra
permettre
de
le
décider. Il
est
très probable
en tout
cas qu'il
ne
s'agit pas là d'une contrainte syntaxique. 18.
Seul
le GLLF, parmi
les
dictionnaires
consultés,
mentionne
pour r e - (p. 4818). Il est précisé que ce préfixe "peut le ne
langage
familier".
matérialise,
à
ma
Mais
aucune
connaissance,
nomenclature cette
des
possibilité.
cette
possibilité
même être redoublé dans
dictionnaires La
récursivité
contemporains de
également mentionnée dans Nyrop (1936 : 231), et Mok (1964) et (1980). La récursivité de h y p e r - est mentionnée dans le TLF, t. 9, p. 1025. Celle des autres préfixes cités n'est mentionnée nulle part.
re-
est
III/3
583
19. La récursivité des RCM auxquelles sont associés les préfixes dé- négatifs est controversée : j'ai cité par exemple dans D. Corbin (1980b : 84) l'exemple de "dédécapsuler, qui a été contesté par Boons (1984 : 111, note 10), au nom de son principe de polarité finale : en effet, selon lui, le verbe décapsuler étant à polarité initiale (le complément indique le lieu de départ), la préfixation de dé- est interdite sur cette base. Je persiste néanmoins à juger possible "dédécapsuler. Mais, en vertu des contraintes catégorielles sur la préfixation de dé- (le mot construit est toujours un verbe, quel que soit le préfixe), seule la RCM à laquelle est associé le rapport catégoriel V ->· V peut être récursive ; par exemple, si l'on attribue à décapsuler la structure suivante : [ (dé)
[capsule] ] af Ν V et le sens associé "enlever la capsule", on devra considérer que le verbe "dédécapsuler n'est pas le produit de la récursivité de la même RCM, mais celui de l'application d'une autre RCM. "Dédécapsuler aura alors le sens "annuler le résultat de l'action de décapsuler (en recapsulant, ou par tout autre moyen)". Ce n'est qu'à partir de "dédédécapsuler que l'on a un produit de la récursivité de la même RCM. 20. Allen (1978 : 187) cite également l'exemple de industrializational en anglais (réapplication de - a l ) . 21.
Ce mot est en fait le produit de trois RCM successives : 1) char^ * · • antichar^ "contre les chars" 2) antichar^ •*• "antichar^ "N qui est contre les chars" 3) "antichar , ->· "antiantichar "contre Ν A
le
Ν
qui
est
contre
les
chars".
22. Je m'oppose donc sur ce point à la théorie de la "level-ordered morphology", où l'ordre d'application des WFR est commandé par des principes externes. Je suis par contre en accord avec Aronoff (1976 : 56-63), ou encore Scalise (1984 : 163) : "At the present state of our knowledge, there seems to be no way impose an extrinsic order on WFR's."
to
Un exemple illustrera les modalités d'application d'un ordre intrinsèque : le nom honorariat signifie "Qualité, dignité de celui qui conserve le titre après avoir cessé d'exercer la fonction" (PR 77). En tant que nom désignant une "dignité", un "état", il ne peut être construit que par la R C M - a t qui s'applique à des bases nominales (cf. cardinalat, épiscopat, professorat, etc.). Il faut donc supposer que l'adjectif honoraire, lui-même construit sur le nom honneur, a d'abord été converti en nom ("honoraire : "celui qui est honoraire") avant de se voir appliquer cette RCM. Le nom honorariat aura donc la structure suivante : [ [ [ [honneur]
(aire) , L 1, (at) 1 Ν af A Ν af Ν D'autres exemples de cet ordre intrinsèque ont été donnés tout au long de l'ouvrage, et on trouvera plus particulièrement dans l'Annexe 10 des exemples de conversions nécessairement ordonnées avant certaines suffixations (caus(er) "cause., •*• causette). —Ν
III/3
23. d'être
Dans
le cas
projetés,
l'affixe : par
il
où des faut
exemple,
traits
supposer le
genre
de
même nature et contradictoires
une est
répartition projeté
de
à partir
ceux-ci de
entre
risqueraient la
l'affixe, non
base
et
à partir
de la base. 24.
Je symbolise
ainsi
l'ensemble
des
conditions
sémantiques
auxquelles
répondre les verbes susceptibles de servir de bases à des noms d'action.
doivent
ANNEXE S
ANNEXE
1
DEGROUPEMENTS ET REGROUPEMENTS DES ADVERBES EN -MENT DANS CERTAINS DICTIONNAIRES A DOUBLE MACROSTRUCTURE
588
L'analyse de la pratique des dégroupements et regroupements appliquée aux adverbes en -ment a d'abord été menée sur le Ν PFC. Puis le traitement du NDFC a été comparé avec celui que le Lexis et le Micro Robert accordent aux mêmes faits. L'étude du Dictionnaire du vocabulaire essentiel a été menée exhaustivement, étant donné la petite taille de ce dictionnaire. 1. LES ADVERBES EN -ment DANS LE NDFC Sur un petit millier d'adverbes en -ment attestés dans le NDFC, 16 seulement sont dégroupés en entrées indépendantes ; tous les autres figurent en sousentrée de leur base, ou d'un mot de la même "famille" que leur base. Les adverbes dégroupés sont les suivants : assurément autrement bonnement censément concurremment décidément effectivement grassement
grièvement incessamment maritalement notamment pratiquement sciemment seulement uniment
Etant donné les options du NDFC, telles qu'elles s'expriment dans son " A vant-Propos" (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 2, § 1.3.1.), on s'attend à ce que les propriétés des adverbes dégroupés ne soient pas pcédictibles, d'une manière ou d'une autre. Compte-tenu des informations figurant du dégroupement est pleinement justifié pour
dans
les
microstructures,
le
choix
bonnement, décidément, incessamment, pratiquement, seulement, uniment, dont les sens attestés ne sont pas entièrement prédictibles à partir des sens attestés des adjectifs formellement correspondants ; notamment, sciemment, en face desquels n'est attestée aucune base autonome ; grièvement, dont la forme n'est pas pleinement prédictible à partir de grave, même si le sens l'est ; censément, dont les restrictions de sélection ne sont pas les mêmes que celles de l'adjectif censé, pourtant attesté avec une définition correspondant à celle de l'adverbe. Mais le dégroupement se justifie moins dans les autres cas : Seule l'expression vivre maritalement, dont le sens n'est pas entièrement prédictible, est citée et définie è l'entrée de l'adverbe, mais le renvoi à l'adverbe è la fin de l'entrée mari, dont marital est une sous-entrée, paraît compléter une définition restrictive. Remords du lexicographe face à une cotte mal taillée? Si les sens 2. et 3. de autrement ne sont pas prédictibles è partir de l'adjectif, le sens 1. l'est :
589
autre "[«.] Indique une différence, une distinction entre la chose ou la personne considérée et des choses ou des gens appartenant à la même catégorie [_.] " autrement "adv. 1. Indique que l'action est faite d'une façon différente (suivi de que) [...]" Le cas de absolument par rapport à absolu est analogue : seul 1. est prédictible. Or, absolument est regroupé sous 1. absolu :
le
sens
"1. absolu adj. 1. Qui ne comporte aucune restriction, aucune atténuation ni aucune exception [...]. · absolument adv. 1. D'une manière qui n'admet aucune restriction ni réserve [...]" Les sens attestés de assurément, concurremment, effectivement et grassement sont prédictibles à partir de ceux des adjectifs correspondants, ce que confirme dans le dernier cas le renvoi de effectif et effectivement à des synonymes appartenant au même paradigme dérivationnel : "1. effectif, ive adj. Qui existe réellement, qui se traduit en actes : _il a beaucoup parlé, mais son travail effectif est insignifiant (syn. REEL, POSITIF) [-]" "effectivement adv. 1. Selon ce qu'on peut constater dans la réalité, conformément à ce qui existe : Non, ceci n'est pas un conte, c'est effectivement arrivé (syn. REELLEMENT, POSITIVEMENT) [ _ ] " Si le choix du NDFC ne paraft justifié, dans le meilleur des cas, que pour les 2/3 des adverbes qui figurent en entrées indépendantes, il n'est pas difficile de trouver des anomalies symétriques parmi les adverbes figurant en sous-entrées : Ainsi salement, sous-entrée de 1. sale, est défini régulièrement pour son premier sens, idiosyncratiquement pour le second, qui paraîtrait mieux à sa place dégroupé sous 2. sale : salement [sous 1. sale] "[„.] - 2. Pop. Beaucoup, très : Etre salement embêté." "2. sale adj. (épithète avant le n.) F am. 1. Se dit de qqn digne de mépris : Avoir affaire à un sale individu. Quel sale typel (syn. + IGNOBLE). - 2. Se dit d'un enfant insupportable ou mal élevé, d'un animal désagréable ou qu'on juge malfaisant : Quel sale gosse, il ne fait que des bêtises! Oh, la sale bête, elle m'a piqué. - 3. Qui cause des désagréments : Il fait un sale temps (syn. VILAIN). Il s'est laissé embarquer dans une sale affaire. Jouer un sale tour à quelqu'un (syn. + MAUVAIS). - 4. Pop. Avoir une sale tête, gueule, avoir l'air antipathique ; avoir l'air très malade. | Faire une sale tête, gueule, avoir l'air très ennuyé, contrit." Il s'agit là d'une confusion homonymique manifeste, qui pour justement, dédoublé sous deux adjectifs homonymes.
ne
s'est
pas
produite
Si notamment, sciemment, grièvement ont acquis l'autonomie grâce à leur imprédictibilité formelle, il n'en a pas été de même pour nuitamment et journellement, qui figurent respectivement en sous-entrées de nuit et jour, malgré l'imprédictibilité relative de leur forme. Tout porte à croire, par conséquent, que les dégroupements et regroupements
590
du NDFC, même s'ils améliorent ceux du PFC, n'obéissent pas à une logique linguistique (ni interne) très contraignante. Cette constatation n'est pas limitée au NDFC. 2. LE LEXIS ET LE MICRO ROBERT La confrontation du choix du NDFC d'introduire 16 adverbes en entrées indépendantes avec ceux du Lexis (même éditeur, même directeur) et du Micro Robert (autre éditeur, même envergure) est édifiante : sur les 12 définitions communes au NDFC et au Lexis, 5 correspondent, dans le Lexis, à des adverbes figurant en sous-entrées, sans que rien apparemment ne justifie le choix de l'un ou de l'autre dictionnaire concernant ces adverbes, ni leur décision de faire figurer les autres en entrées indépendantes. Quant au Micro Robert, sa cohérence interne, sur l'échantillon étudié, ne semble pas beaucoup plus forte que celle des dictionnaires Larousse, puisqu'on y trouve en entrées indépendantes des adverbes définis régulièrement par rapport h l'adjectif attesté, et en sous-entrées des adverbes définis idiosyncratiquement. Le tableau ci-dessous présente la situation des 16 adverbes dans le Lexis et le MR. (e.i. : entrée le NDFC).
indépendante ·, s. : sous ; déf. = NDFC : même définition que dans
Lexis 79
MR
assurément
- e.i. - s. assuré - déf. = NDFC - déf. régul. + sens régul. class.
autrement
- s. 1. autre - déf. = NDFC
- e.i. - déf. 1 et 2 régul.
bonnement
- s. 2. bon - déf. = NDFC
- e.i. - seul tout bonnement est défini
censément
- e.i. - paraphr. métaling. - fam.
concurremment
- e.i. - déf. = NDFC
- e.i. - déf. idiosyncrat.
décidément
- e.i. - déf. = NDFC
- s. décidé - déf. idiosyncrat.
effectivement
- e.i. - déf. = NDFC
- s. 1. effectif - déf. 1 et 2 régul.
591
Lexis 79
MR
grassement
- s. 2. gras - s. gras - déf. plus large - déf. régul. (= sens que celle du NDFC 5 de i'adj.)
grièvement
- e.i. - e.i. - déf. : NDFC - déf. = NDFC + sens class, et litt.
incessamment
- e.i. - e.i. - déf. = NDFC - déf. idiosyncrat. + sens class, et litt.
maritalement
- s. mari - déf. = NDFC
notamment
- e.i. - déf. = NDFC
- e.i. - déf. idiosyncrat.
pratiquement
- s. 2. pratique
- e.i. - déf. idiosyncrat.
pas de déf. 1 ex. - s. 1. pratiquer déf. = NDFC sciemment
- e.i. - déf. = NDFC
- e.i. - déf. idiosyncrat.
seulement
- e.i. - déf. = NDFC + sens class.
- e.i. - déf. idiosyncrat.
uniment
- s. 2. uni - déf. 1 régul. déf. 2 : NDFC
- e.i. - déf. générique régul.
3. LE DICTIONNAIRE DU VOCABULAIRE ESSENTIEL Dans ce dictionnaire (5000 entrées), une décision semble-t-il globale a été prise pour les adverbes en -ment, non comptabilisés dans le total des entrées, et figurant en sous-entrées sans définition. En fait, sur 294 adverbes répertoriés, 9 ont échappé à la vigilance du lexicographe : - 4 figurent en sous-entrées, suivis d'une définition : complètement, gauchement, seulement, tellement. - 5 figurent en entrées indépendantes : autrement, forcément, formellement, notamment, séparément. Cela se justifie pour les 4 derniers, dans la mesure où
592
les
adjectifs
correspondants
pour le premier.
ne
sont
pas
attestés
dans ce
dictionnaire, mais
pas
ANNEXE
2
ETUDE DES ADVERBES EN -MENT DANS LES OUVRAGES NEOGRAPHIQUES
59t
Sur quatre dictionnaires consultés ( D M N , P M C , M D V , N M D V ) , trois attestent
des
adverbes
en
-ment, 14
au
total. Le
tableau
seulement
ci-dessous
reproduit
les traits pertinents de leur m a c r o - et de leur microstructure. (e.i. = entrée indépendante ; (n.) a. = (non) attesté ; s. = sous ; 64, etc. = 1964, etc.)
TABLEAU 1
DMN
artisanalement
DMC
- e.i.
- cf. D M N
- artisanal n.a.
- id.
MDV
- "de façon artisana- - id. le"
caractériellement
- 2 ex. de 64 et 68
- id.
- s. caractériel
- e.i. - caractériel a.
- pas de déf.
- cf. D M N
- 1 ex. de 69
- id.
collégialement
- e.i. - collégial n.a. collégialité a. - "selon des règles de collégialité" - 1 ex. de 74
écologiquement
- e.i. - écologique a. - pas de déf. - 2 ex. de 75 et 78
existentiellement
- e.i. - existentiel a. - "de façon existentielle [ _ ] " - 1 ex. non daté
inconditionnelle-
- e.i.
- cf. D M N
ment
- inconditionnel a.
- id.
- pas de déf. spéci-
-
reclassement
fique - 5 ex. de 65, 67, 68,71
- 1 ex. nouveau de 74
595
DMN
DMC
institutionnelle-
- e.i.
- cf. D M N
ment
- institutionnel n.a.
- id.
- "dans le cadre des - id. institutions"
irréversiblement
kilométriquement
- 2 ex. de 65 et 68
- id.
- e.i.
- cf. D M N
- irréversible a.
- id.
- pas de déf.
- id.
- 2 ex. de 65 et 69
- id.
- e.i. - kilométrique rua. - pas de déf. - 1 ex. de 68
macroscopique-
- e.i.
ment
- macroscopique n.a. - pas de déf. - 1 ex. de 69
marginalement
- e.i.
- cf. D M N
- marginal a.
-
id.
- pas de déf.
-
id.
-
- id.
1 ex. de 67
opérationnelle-
- e.i.
- cf. D M N
ment
- opérationnel a.
-
id.
- pas de déf.
-
id.
- 1 ex. de 68
- + 1 ex. de 72
planétairement
- e.i. - planétaire a. - " à l'échelle du monde entier" - 2 ex. de 66 et 72
pratiquement
- e.i.
- cf. D M N
- commentaire méta- - commentaire métaling. remanié ling. - 5 ex. de 65, 66, 68 - + 1 ex. de 73
Le tableau 1 appelle les commentaires suivants :
MDV
596
1)
Les "accidents
les adverbes ment
sont
de
méthode"
n'ont
rien
situés en sous-entrée
à envier
de l'adjectif
autres
dictionnaires :
correspondant
aux
(caractérielle-
dans le DMN) ou en entrée indépendante (tous les autres) ; ils ne reçoivent
aucune définition (caractériellement, écologiquement, irréversiblement, ment, macroscopiquement, rement
(artisanalement,
kilométrique-
marginalement, opérationnellement), sont définis existentiellement),
(collégialement,
institutionnellement)
(pratiquement) ;
les
adjectifs
ou
de
par
une
par
base
paraphrase
un
sont
réguliè-
pseudo-régulière
commentaire
métalinguistique
(caractériellement,
écologiquement,
existentiellement, inconditionnellement, irréversiblement, marginalement, opérationnellement, planétairement)
ou ne sont pas (artisanalement, collégialement,
nellement, kilométriquement,
macroscopiquement)
attestés
institution-
dans un sens correspon-
dant à celui de l'adverbe. 2)
La
comparaison
du DMN
et
du DMC, ce dernier
étant
censé actualiser
le
premier, permet de prendre la mesure de la "nouveauté" des mots attestés. Quatre cas de figure se présentent : reprise
exacte
de la m a c r o -
et
de la microstructure
du DMN :
artisanale-
ment, institutionnellement, irréversiblement, marginalement ; modification, plus ou moins importante, des informations du DMN : c a r a c t é r i e l lement, inconditionnellement, opérationnellement, pratiquement ; attestation
dans le DMC de mots absents du DMN : collégialement,
écologi-
quement, planétairement ; non-reprise
dans le DMC de mots présents dans le DMN : kilométriquement,
macroscopiquement. En leur
principe,
caractère
les
adverbes
"actuel",
non
ceux
qui
repris
y
dans
entrent
le
DMC
devraient
devraient
venir
de
avoir
perdu
l'acquérir,
ceux
qui y restent devraient l'avoir gardé. Il est
révélateur
de
comparer
les
informations
données
par
le
DMN et
DMC, et, particulièrement, pour chaque adverbe, la date de l'exemple le
plus
ancien
et
la
date
de
première
attestation
la
plus
le
néographique
reculée
donnée
par
sur
14
ont
écologiquement,
qui
d'autres dictionnaires. Le
tableau
légitimement fait
son entrée
ment,
tous
2
leur
ci-contre place
dans
non
fait
dans
le
DMC,
attestés
apparaître
un
caractériellement,
sur
un
texte
an ;
pour
antérieurement
lettre
(si elle
collégialement le
cas
est
l'était,
à
DMC,
DMC la
mais
à l'&ge
fourchette
si
la d i f f é r e n c e
la
marginalement,
date
différence admettant
à la date
l'indication
adverbes
de
dire
(entré à
grave,
l'exemple
de pratiquement dans
l'âge
de
XX o " portée
atteint
ne qu'il
porte ait
ans),
et
objective",
trouvé
du
GLLF
n'est
du
que
dans
pas prise
à 21 ans). Pour
respectivement
un
caractère
et
28
en ce
(conservé des
ans
sens),
(disparu dans
un tel étalement
éphémère
la
(disparu du DMC),
66 ans), kilométriquement loin, devant
à
artisanalement,
14, 25
inconditionnellement
de 102 ans)? Nous sommes très d"'actualité
officiellement
été
(environ 65 ans d'ancienneté
le DMC à environ 101
néographique
d'édition du Robert qui l'atteste ; pour
"mil.
serait
puisqu'on
opérationnelle-
rien à faire là où ils sont. Passe encore
la en
4
(mot entré dans le DMC), et macroscopiquement
d'âge. Mais que du
antérieur
enfin,
déjà plus
planétairement
lequel
irréversiblement,
immédiatement
existentiellement
pour
seuls
néographique :
institutionnellement,
le plus ancien. Mais les 10 autres n'ont pour
que
ouvrage
le de
"néologismes".
597
TABLEAU 2
598
Il reste à ajouter que, sur 14 adverbes, 13 sont formellement et sémantiquement réguliers (la seule exception est pratiquement, qui présente une idiosyncrasie sémantique
par
rapport
à pratique, maintenue
dans
le D M N et le D M C
pour
des
raisons clairement normatives), et à conclure - que
l'on
aurait
tort
de croire que
l'on ne
trouve que
des "néologismes"
disponibilité
linguistique
dans
les ouvrages néographiques ; - qu'il
ne
serait
pas
prudent
de
sur des inventaires aussi peu fiables.
mesurer
la
d'un
affixe
ANNEXE
3
ΡΕΉΤΕ ENQUETE SUR L'INTUITION NEOLOGIQUE
600
La question suivante PREFIXE ATTESTE
PAR
DE-
DANS
QUI
AU
a été posée
FIGURE
MOINS
DANS
UN
par écrit : P E N S E Z - V O U S CHACUNE
QUELCONQUE
QUE LE
DES
PHRASES
DES
DICTIONNAIRES
VERBE
CI-DESSOUS
EST
FRANCAIS
CONTEMPORAINS? Les réponses possibles étaient oui, non, 7_ Les phrases soumises au questionnaire étaient les suivantes : 1)
Paul refuse absolument de débaillonner les prisonniers.
2)
Marie décapuchonne son stylo et se met à écrire.
3)
Paul se défringue en rentrant du boulot.
4)
Paul a oublié de se décasquer en descendant de moto.
5)
Paul s'est décravaté en allant à la manif.
6)
Ca fait du bien de se déperruquer après la représentation.
7)
Paul a acheté une machine à délaiter le beurre.
8)
Paul débeurre sa tartine pour y mettre de la confiture.
9)
Ce
n'est
pas
facile
de
dépoivrer
un
steack, une fois qu'il
est
couvert
de
sauce. Marie a décidé de décirer le buffet pour le vernir. Marie a décidé de déteinter sa table : elle n'aime que le bois blanc. Certains pensent qu'il serait temps de démarxiser l'Université. L'Allemagne est-elle complètement déshitlérisée? La mode, cette année, déféminise les femmes. La mode, cette année, démasculinise les hommes. Paul a décidé de déqalonner ses domestiques. Paul a désétiqueté ses pots de confiture de l'an dernier. Paul a fini de décorder les bestiaux. D é p ê c h e z - v o u s de désanqler le patient et de le ranimer 1 Paul a fini de désépinqler les liasses de billets. Paul n'en finit pas de débandeletter la momie. Ca va être difficile de démoustiquer la région. Les
nouveaux
propriétaires
ont
dû
déparasiter
emménager. Le général ordonne de décamoufler les tanks. Paul a décaché les plants de tomates. En moins de huit jours, Marie a débronzé. En moins de huit jours, Marie a débruni.
la
maison
avant
de
pouvoir
601
(28)
S o n coiffeur lui a dit : délaquez vos cheveux, ça les fera respirerl
(29)
Marie a désamidonné ses napperons en les lavant.
(30)
Paul a fini de désharnacher son cheval.
(31)
Paul
(32)
Le juge d'instruction a décidé de désaccuser les inculpés...
(33)
...et de désinculper les accusés.
(34)
Marie lave les champignons pour les dé sabler.
(35)
Marie n'arrive pas à se déqluer les doigts.
(36)
La municipalité a décidé de dévaser l'entrée du port.
(37)
Marie a détricoté le pull qu'elle avait fait è Paul.
(38)
Marie a débrodé la nappe qui lui avait donné tant de mal.
(39)
Toute la gaîté de Paul n'arrive pas à désassombrir Marie.
(40)
Paul s'est donné pour idéal de désavilir les moeurs de ce pays.
a
vu
Autant
qu'il
la
Flûte
était
Enchantée
possible,
la
en
liste
version
désonorisée,
présente
les
uns
c'est
pas
terrible 1
à la suite des
autres
et dans un ordre arbitraire les verbes proches sémantiquement et de même f o r m a tion morphologique, dont l'un est attesté, l'autre pas. Les verbes ont été présentés dans pas
des
phrases
toujours
pour
assurés
améliorer
de
l'interprétabilité,
trouver
immédiatement
les locuteurs le
contexte
interrogés
n'étant
adéquat. Les
verbes
attestés ont été présentés dans le sens et la construction attestés. Les
dictionnaires
DLF, GLLF, attestés
L75,
dans
un
consultés
PR67,
PR77,
ou plusieurs
pour
construire
R64,
PL71,
de
ces
le
PL80,
test
sont
les suivants :
TLF. Sur
40
PFC,
verbes, 19 sont
dictionnaires, dans l'emploi
illustré par
les
phrases, selon la distribution exposée dans le tableau 1.
TABLEAU 1
D
D
G
L
Ρ
Ρ
R
Ρ
Ρ
Τ
F
L
L
7
R
R
6
L
L
L
C
F
L
5
6
7
4
7
8
F
7
7
1
0
F débaillonner
+
débronzer
+
+
+
+
+
+
+
+ +
+ +
décacher décapuchonner
+
se décasquer
+
décirer
+
décorder
+
se décravater
+
+
+
+
+
+ +
+
+
+
+
+
+
+
602
D
D
G
L
Ρ
Ρ
R
Ρ
Ρ
Τ
F
L
L
7
R
R
6
L
L
L
C
F
L
5
6
7
4
7
8
F
7
7
1
0
F déféminiser
+
+
+
dégalonner
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
désamidonner
+
+
désassombrir
+
+
dégluer délaiter
+
démoustiquer
Le
désinculper
+
+
détricoter
+
+
dévaser
+
+
public
interrogé
pour
leur
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
désépingler
remercie
+ +
(en
1980)
collaboration.
était
Le
+ +
composé
questionnaire
de a
34 été
universitaires,
que
je
ultérieurement
soumis
à des étudiants, et les réponses obtenues n'ont pas démenti les résultats
exposés
ici. 1. T A U X DE R E U S S I T E P O U R C H A Q U E Le une
tableau
réponse
2
fait
apparaître
correspondant
à
la
PHRASE le
pourcentage
réalité
objective
de
locuteurs
(attestation
qui ou
ont
dans les dictionnaires).
TABLEAU 2
pourcentage des l o -
verbe attesté
cuteurs ayant donné
apparaissant
apparaissant
la bonne réponse
dans la phrase
dans la phrase
94,1 %
37
91,1«
2
82,3%
verbe non attesté
8, 32
76,4%
31
73,5%
6, 9, 21, 40
70,5%
14, 22
67,6%
36
64,7%
27
donné
inattestation
603
pourcentage des locuteurs ayant donné la bonne réponse
verbe attesté apparaissant dans la phrase
verbe non attesté
61,7%
1 16 18, 29
38
58)8% 55,8% 52,9% 47% 44,1% 41,1% 38,2% 35,2% 32,3% 26,4% 20,5% 17,6% 11,7% 8)8% 2,9%
5, 20 26, 35 33 7 39 4, 25
apparaissant dans la phrase
28 13, 17 11 24 3 15 30 12, 23 34
10 19
Les résultats montrent que : a)
Aucune phrase n'a recueilli l'unanimité, que
le verbe soit
attesté
ou non.
b) Le taux de réussite n'est pas en rapport avec le fait que le verbe soit attesté ou non, puisque : - détricoter et décapuchonner, verbes attestés, ont obtenu les plus forts taux de réussite (respectivement 94,1% et 91,1%), mais débeurrer et désaccuser, non attestés, les suivent de près (82,3%) ; - désangler, verbe non attesté, a obtenu le plus faible taux de réussite (2,9% : 33 locuteurs sur 34 ont jugé qu'il était attesté), mais décirer, attesté, le suit de près (8,8% : 31 locuteurs sur 34 ont jugé qu'il n'était pas attesté). Globalement, les réponses se partagent équitablement entre les verbes attestés et les verbes non attestés : 19 verbes, dont 9 attestés et 10 non attestés, obtiennent plus de 50% de réussite ; 21 verbes, dont 10 attestés et 11 non attestés, obtiennent moins de 50% de réussite. 2. TAUX DE REUSSITE INDIVIDUELLE Le tableau 3 fait apparaître le pourcentage des phrases pour les locuteurs ont fourni une réponse correspondant à la réalité objective.
lesquelles
Les résultats montrent que : a) leur
Aucun locuteur n'a fourni toutes les réponses justes, loin s'en faut, le meiltaux de réussite étant de 62,5%. Il est significatif que Pierre Corbin, qui
604
TABLEAU 3
pourcentage des phrases réussies
nombre de locuteurs ayant réussi
62,5% 60% 57,5% 55% 52,5% 50% 47,5% 45% 42,5% 40% 35% 32,5% 30%
2 1 3 3 2 4 2 4 5 1 5 1 1
a participé à la fabrication du questionnaire n'obtienne, lui, que 68% de réussite et que, y ayant répondu moi-même 4 mois après sa fabrication, je n'aie obtenu que 90% de réussite, malgré la mémorisation des phrases que j'avais construites. b) Le taux de réponses justes tourne autour de 50% : il s'échelonne entre 30% et 62,5% ; 8 locuteurs sur 34 ont moins de 40% de réussite, 3 plus de 60%, et 23 entre 40% et 60%. Tout se passe donc comme si les locuteurs avaient établi leur choix au hasard : la question était posée de telle façon qu'ils savaient qu'il y avait des verbes attestés et des verbes non attestés ; ils pouvaient faire l'hypothèse qu'il y en avait à peu près autant de chaque sorte. Les résultats n'auraient guère été différents s'ils avaient répondu au hasard en répartissent équitablement les oui et les non. 3. R A P P O R T ENTRE LE "SENTIMENT D'ATTESTATION" ET LA REALITE DE CELLE-CI L'hypothèse du choix fait au hasard se confirme "sentiment d'attestation" et la réalité objective.
lorsque l'on compare le
Le tableau 4 fait apparaître que : a) La tendance à la surévaluation des oui (on croit qu'il y a plus de mots attestés qu'il n'y en a réellement, le record étant détenu par un locuteur qui surévalue à 47,3%, c'est-à-dire qui pense que 28 verbes sont attestés, au lieu de 19) équilibre la tendance à la sous-évaluation (le record est détenu par un locuteur qui pense que 9 verbes seulement sont attestés). b) Par ailleurs, si 12 locuteurs surévaluent le nombre de verbes attestés, 19 le sous-évaluent, et 3 l'évaluent correctement (ce qui ne signifie pas qu'ils aient
605
TABLEAU 4
excédent d'attestations supposées (en nbre de verbes)
pourcentage de surévaluation
nombre de locuteurs
9
47,3 % 42,1 % 21 % 15,7 S 10,5% 5,2% OSí
1 1 1 1 4 4 3
déficit d'attestation
sous-évaluation
nombre de locuteurs
1 2 3 4
5,2% 10,5% 15,7% 21% 26,3%
4 6 1 2 1
31,5%
2 1 1 1
θ 4 3 2 1 0
a; co
5 6 7 8 10
42,1% 52,6%
donné les bonnes réponses). On peut donc constater une légère tendance sous-évaluation, ce qui s'explique probablement par un purisme latent. Les
conclusions
que
l'on peut
tirer
Les locuteurs ne savent pas quels dictionnaires et lesquels ne le sont pas.
de cette enquête sont mots
construits sont
à la
les suivantes :
attestés dans
les
Tous les mots construits proposés étaient des mots possibles. Les réponses font apparaître que, parmi les mots bien formés, les locuteurs sont incapables de discerner ceux qui sont "nouveaux" et ceux qui ne le sont pas. Les réponses des locuteurs peuvent s'interpréter comme exprimant leur "intuition néologique" : sur ce point, ils ne sont pas d'accord, et leurs réponses ne coïncident pas avec la réalité objective. Je me dois néanmoins de signaler, avec le recul, que le questionnaire aurait pu être mieux construit et mieux présenté : Il est possible que la présentation des phrases par "paires" ait influé, dans certains cas, sur les réponses données, les locuteurs pouvant penser que, sur
606
les deux verbes successifs, l'un était attesté, l'autre pas. Le faveur
caractère de
n'ait pas
comique
de
certaines
la réponse non (c'est le meilleur
taux
phrases
a
peut-être
fait
pencher
en
le cas notamment de la phrase 21, bien qu'elle
de réussite). Des phrases sans " g a g " auraient
sûrement
été plus probantes. Je peux
néanmoins
affirmer, sans crainte
de me tromper, que
les
résultats
du questionnaire tel qu'il est, et l'explication théorique qui sous-tend ces résultats (cf. Première
Partie, Chapitre
2, §
2.3.1. et 2.3.3.)
montrent
à l'évidence
ajustement du protocole d'enquête ne changerait rien aux conclusions.
qu'un
ANNEXE
k
CORPUS DE NEOLOGISMES ΕΝΡΑΝΉΝ5
608
C h a q u e m o t est suivi - de son é q u i v a l e n t dans le l e x i q u e a t t e s t é , lorsque c ' e s t possible ; - si besoin est, des i n d i c a t i o n s nécessaires à son i n t e r p r é t a t i o n ; - de l'âge de l ' e n f a n t q u i l'a p r o d u i t , sauf q u a n d je ne possède pas le r e n s e i g n e ment.
0
ABANDONNEMENT = abandon
0
ARRET AGE
= arrêt e m p l o y é a u c o u r s d ' u n e p a r t i e de f o o t b a l l 6 a
0
ARRETEMENT
c f . "ARRETAGE
0
ARRETEUR
" c e l u i q u i a r r ê t e (les b a l l o n s ) " 6 a
0
ATTAQUEMENT
ζ attaque 7 a
0
AUVERGNIEN
= auvergnat 5 a
0
BASSEUR
= bassesse dans l ' e x p r e s s i o n " s a u t e n basseur", opposée à " s a u t e n h a u t e u r " 4 a
0
BATAILLON
"genre de bataille" 6 a
° BATTERISTE
= batteur dans une é n u m é r a t i o n : p i a n i s t e , v i o l o n i s t e , 0 b a t t e r i s t e 6 a
"BOMBARDEUR
= bombardier 7 a
0
BRETAGNIEN
= breton 5 a
0
CHAMPIONNERIE
" u s i n e o ù o n f a b r i q u e des c h a m p i o n s " 8 a
0
CHEVALIER
= cavalier à a
0
COLLECTIONNEUR
désigne u n a l b u m de t i m b r e s 7 a
*CONJUGAISIEN
"c'est siens" 8 a
"DECOLLATION
= décollage (d'un avion) 5 a
0
DECOLLEMENT
pas
les g r a m m a i r i e n s
c f . "DECOLLATION
qui conjuguent, c'est
les
conjugai-
DECORAGE
= décoration 4 a
DEGAGEAGE
= dégagement (d'un ballon par le gardien de but) 6 a
SE D E G A R E R
"sortir une voiture coincée entre deux autres" 4 a
DESINFECTEMENT
= désinfection 7 a
DEVINEMENT
"action de deviner" 6 a
DISQUEUR
"appareil où l'on passe des disques" 3 a
DISTRACTEUR
glosé par "quelqu'un qui distrait" 7 a
ECONOMISEMENT
paraphrasé par "économie" 6 a
ENREGISTRATEUR
= enregistreur (répondeur
téléphonique)
7 a ESSENCIER
"réservoir à essence" et "celui qui vend l'essence" 5 a
EXECUTATION
= exécution 9 a
EXPULSEMENT
= expulsion 9 a
FANFAR1STE
"celui qui joue dans une fanfare" 7 a
GEREMENT
"action de gérer" (une caisse, dans un jeu) 8 a
GLACIER
"appareil à faire les glaces" 4 a
GRILLEUR
"grille-pain" 6 a
GUADELOUP1EN
= guadeloupéen 7 a
IMPRIMAGE
= impression 6 a
INDETRUISABLE
= indestructible 6 et θ a
LAPINIER
= lapinière (clapier) 4 a
610
0
MISEMENT
3 mise ("action de miser", et " c e qu'on mise") 8 a
0
MONTAGE
"action de monter (une côte)"
0
MONTEUR
"grimpeur"
0
NORMANDIEN
= normand 7 a
0
OUVRAGE
= ouverture 5 a
0
PISCINIER
"celui qui va habituellement à la piscine" 6 a
° PLAISANTEUR
= plaisantin 8 a
0
PORTOIR
= portique 6 a
0
POSOIR
"partie sur laquelle repose un vaisseau spatial" 6 a
0
POUBELLIER
"éboueur" 8 a
0
RACLETTERIE
"restaurant où l'on mange des raclettes" 6 a
0
RALLONGATIF
" c e qui sert à rallonger (un nom)" dans
la
phrase
"Françounet,
c'est
9 a 0
RANGEOIR
"fourreau (pour une épée)" 4 a
0
RAPEUSE
= râpe (à fromage) 4 a
0
REDUCTER
= réduire 8 a
0
REDUCTIONNER
cf."REDUCTER
0
REGARDAGE
"action de regarder (= regard)" 4 a
0
REPAREUR
= réparateur 6 a
0
RETARDAIRE
= retardataire 8 a
0
RINCEMENT
= rinçage 6 a
0
ROUMANIEN
= roumain 7 a
un
rallongatif
de
François"
STRASBOURGS
= strasbourgeois 8 a
SURVEILLATION
r surveillance
7 a TOURAINIEN
tourangeau 8 a
VISITATION
visite 6 a
VRILLEUSE
vrille 8
ANNEXE
5
ANALYSES STRUCTURELLES DANS LE PR 77
614
1. LISTE DES M O T S EN J5E- N O U V E L L E M E N T E N T R E S D A N S LE P R 77 Chaque
mot est suivi de l'analyse qui lui est attribuée dans le dictionnaire,
et du sens attesté le plus proche de son sens prédictible.
DEBAILLONNER
de d é - et bâillonner Oter un bâillon
DEBALLASTAGE
de d é - et ballastage Vidange des ballasts
(SE)
DEBALLONNER
de d é - et ballon Reculer, par manque de courage, devant
l'exécu-
tion d'un projet D E B E C T E R ou D E B E Q U E T E R
de d é - et béqueter Dégoûter
DEBOISAGE
de déboiser Action de déboiser
DEBOURGEOISE
de
débourgeoiser
[-.],
de
dé-
et
bourgeois
Qui a perdu ses habitudes bourgeoises DEBOURSEMENT
de débourser Action de débourser
DEBOUSSOLER
de boussole Désorienter qqn
DEBOUTONNAGE
de déboutonner Action de (se) déboutonner
DEBRAGUETTER
de d é - et braguette Ouvrir la braguette de
DEBROUSSAILLANT
de débroussailler Se
dit
d'un
agent
chimique
[...]
destiné
au
débroussaillement DEBUDGETISATION
de d é - et budgétisation Transfert
de
charges
supportées
par
le
budget
de l'état à un organisme disposant de ressources propres DEBUDGETISER
de d é - et budgétiser Opérer la débudgétisation de
1. D E C A P I T A L I S E R
de d é - et capitale Retirer (à une ville) le statut de capitale
2. D E C A P I T A L I S E R
de d é - et capitaliser Retirer la valeur de capital à
DECAPSULAGE
de décapsuler Action de décapsuler
615
DECAPSULATION
de dé- et capsule Résection de la capsule d'un organe
DECARCERATION
avec dé-, d'après incarcération Dégagement de prisonniers accidentels
DECAROTTAGE
de dé- et carotte Démoulage d'une carotte
DECAUSER
de dé- et causer Dire du mal de
DECAVAILLONNER
de dé- et cavaillon Labourer les cavaillons
DECERVELAGE
de décerveler Action de décerveler
DECERVELER
de dé- et cervelle Faire sauter la cervelle
DECHIFFONNER
de dé- et chiffon Remettre en état (ce qui est chiffonné)
DECHRONOLOGIE
de dé- et chronologie Présentation qui ne tient pas compte de l'ordre chronologique
DECLERICALISER
de dé- et clérical Rendre moins clérical
DECL0I50NNEMENT
de décloisonner Action de décloisonner
DECLOISONNER
de dé- et cloison Oter les cloisons
DECOCHAGE
de décocher Démoulage d'une pièce de fonderie par destruction du moule
2. DECOCHER
de dé- et coche Faire l'opération du décochage
DECODEUR
de décoder Système fonctionnel
DECOMPENSATION
effectuant
un
décodage
de dé- et compensation Faillite des mécanismes régulateurs à la suite de laquelle les troubles dus à une maladie provoquent des perturbations très graves dans l'organisme
DECOMPENSE
de dé- et compenser Se dit d'une affection organique dont les mécanismes physiologiques ne suffisent plus à contrebalancer les effets
DECOMPLEXER
de dé- et complexe Libérer de ses [...] complexes
616
DECOMPRESSER
de dé- et compresser Cesser ou diminuer la compression
DECONCENTRER
de dé- et concentrer Cesser de concentrer
DECONDITIONNEMENT
de dé- et conditionnement Méthode permettant de supprimer un conditionnement
DECONDITIONNER
de dé- et conditionner Soustraire
DECONGESTIF
aux
effets
d'un
conditionnement
de dé- et congestif Qui atténue ou fait disparaître
DECONGESTION
de dé- et congestion Action de décongestionner
DECONNECTER
de dé- et connecter Supprimer une connexion
DECONNEXION
de dé- et connexion
une
congestion
Action de déconnecter DECONTAMINATION
de dé- et contamination Action de décontaminer
DECONTAMINER
de dé- et contaminer Eliminer ou atténuer les effets d'une contamination sur
DECOUPLAGE
de dé- et couplage Elimination d'un couplage parasite
DECREPAGE
de dé- et crêpage Traitement capillaire des cheveux crépus
consistant
à
rendre
DECREPER
de dé- et crêper Rendre lisses (des cheveux crépus)
DECREUSER
du dauphinois descreusa "décruer" Lessiver un fil textile brut (dit avant tissage, teinture
lisses
écru)
D E C R Y P T A G E ou D E C R Y P T E M E N T de décrypter Action de décrypter DECULOTTAGE
de déculotter Action de déculotter
DECULPABILISATION
de déculpabiliser Action de déculpabiliser
DECULPABILISER
de dé- et culpabiliser Libérer (qqn) d'un
DECULTURATION
de dé- et culture
sentiment
de
culpabilité
617
Dégradation ethnique (SE) DEDIFFERENCIER
de l'identité culturelle
d'un groupe
de dé- et différencier [-.] perdre spécifiques
tout
ou
partie
de
DEDOUANAGE
de dédouaner [doublet de dédouanement]
DEDRAMATISER
de dé- et dramatiser Oter [.»] le caractère dramatique
DEFANANT
de dé- et fane ou de défaner Produit fanes
chimique
destiné
à la
ses
caractères
destruction
des
DEFATIGUER
de dé- et fatiguer Oter la fatigue
DEFEUTRER
de dé- et feutre Traiter la laine cardée par doublage et étirage afin d'obtenir un ruban régulier
DEF1BR1LLATEUR
de défibrillation et suff. -eur Appareil électrique servant à réaliser une défibrillation
DEFIBRILLATION
de dé- et fibrillation Intervention visant à rétablir un rythme cardiaque normal chez un patient atteint de fibrillation
DEFOLIANT
de Pamér. defoliant Qui provoque la défoliation
DEFOLIATION
du lat. defoliare Chute des feuilles d'un arbre
DEFOLIER
du lat. defoliare Provoquer la défoliation
DEFORCER
de dé- et force Oter les forces morales
DEFORESTATION
de l'amér. deforestation Action de détruire une forêt
DEFOURNEUR
de défourner Ouvrier
DEFRANCHI
chargé
des
opérations
de
défournage
de franc Qui a perdu son assurance
DEFROISSABLE
de Qui défroisser peut être aisément défroissé
DEGAZOLINAGE ou DEGASOLINAGE de dégazoliner Traitement destiné
à extraire
d'un gaz naturel
618
humide
les
hydrocarbures
condensables
qu'i
contient D E G A Z O L I N E R ou D E G A S O L I N E R
de d é - et gasoline Traiter par dégazolinage
DEGENERATIF
de dégénérer Qui se rapporte à la dégénérescence
DEGENERATION
bas la t. deqeneratio Le
fait
de
perdre
les
qualités
naturelles
de
sa race D E G L A C A G E ou D E G L A C E M E N T
de déglacer Action de déglacer
DEGLACIATION
de d é - et glaciation Phase
DEGLUER
de
récession
d'un
appareil
glaciaire
de d é - et glu Oter de la glu, Öter la glu de
DEGONFLAGE
de dégonfler Action de dégonfler
DEGONFLE
de (se) dégonfler Le fait de se dérober
DEGONFLER
de d é - et gonfler [sens ajoutés par rapport au P R 67]
DEGOUDRONNER
de d é - et goudronner Enlever le goudron
DEGOURDISSEMENT
de dégourdir Action de dégourdir
DEGRESSIVITE
de dégressif Caractère de ce qui est dégressif
DEGUEULATOIRE
[dans l'entrée dégueuler, "dér."] Qui fait dégueuler
DEGURGITER
de d é - et (in)gurgiter Restituer
DEHARNACHER
intact
(ce
qu'on
avait
ingurgité)
de d é - et harnacher Oter le harnais de
D E L A B I A L ISER
de d é - et labialiser Oter le caractère labial
DELABYRINTHER
de d é - et labyrinthe Démêler, élucider
DELIGNIFIER
de d é - et lignifié Traiter
(le
bois,
les
fibres
en supprimant la lignine
végétales
lignifiées)
619
DELOGEMENT
de déloger Action de déloger
DELUSTRAGE
de délustrer Opération consistant à délustrer
DEMATERIALISATION
de dématérialiser Disparition des particules matérielles
DEMATERIALISER
de dé- et matériel Rendre immatériel
DEMECHAGE
de dé- et mfeche Enlèvement d'une mfeche
DEMELEMENT
de démêler Dénouement d'une intrigue
DEMOBILISABLE DEMOBILISATEUR DEMODULATION
de démobiliser Qui doit être officiellement démobilisé de démobiliser Qui est propre à démobiliser de dé- et modulation
DEMODULER
DEMOTIVE
DEMOTORISATION
Reconstitution d'un signal qui modulait une onde porteuse de dé- et moduler Reconstituer le signal sonore d'une onde porteuse modulée par ce signal de dé- et motivé Se dit d'un terme complexe [—] qui n'a plus de motivation de dé- et motorisation Le fait de renoncer volontairement une voiture particulière
DEMOULEUR
de démouler Dispositif permettant de démouler
DEMYSTIFICATEUR
de démystifier Personne qui démystifie
DEMYTHIFICATION
de démythifier Action de démythifier
DENEBULER ou DENEBULISER
de dé- et lat. nebula Dissiper artificiellement le brouillard
DENEIGEMENT
de déneiger Déblaiement de la neige
DENEIGER
de dé- et neige Débarrasser [...] de la neige
DENERVATION
de dé- et énerver, suff. -ation
à posséder
620
Syn. de nerf) DENICOTINISATION
énervation
(Ablation
ou
section
de dé- et nicotiniser, suff. -ation Procédé permettant nicotine du tabac
de
réduire
DENOYAUTAGE
[sous dénoyauter, "dér."]
DENUCLEARISATION
de dénucléariser Action de dénucléariser
DENUCLEARISER
de dé-, nucléaire et suff. -iser
la
teneur
Diminuer ou supprimer la fabrication stockage des armes nucléaires DEP AUSSER
d'un
et
en
le
de dé- et palisser Défaire un palissage
DEPARASITER
de dé- et parasiter Débarrasser des parasites
DEPARLER
de dé- et parler Parler à tort et à travers
DEPASSIONNER
de d é - et passion Rendre moins passionné
DEPATRIER
de patrie Priver de patrie
DEPHASER
de dé- et phase Produire le déphasage de
DEPIGEONNAGE
de dé- et pigeon Opération destinée villes des pigeons
à
débarrasser
DEPLAFONNEMENT
de dé- et plafonnement Suppression du plafond d'un crédit
DEPLAFONNER
de dé- et plafonner
les
grandes
Opérer le déplafonnement DEPLANIFICATION
de dé- et planification Suppression de la planification
DEPOINTER
de dé- et point, pointer Déplacer (une pièce de sa position de pointage)
DEPOLLUER
de dé- et pollution Diminuer ou supprimer la pollution
DEPOLLUTION
de dé- et pollution Action de dépolluer
DEPOUSSIEREUR
de dépoussiérer Appareil ou dispositif qui absorbe les poussières
621
DEPRESSURISER
de dé- et pressuriser Faire perdre la pression normale
DEPRISE
DEPROLETARISER
de se déprendre Action de se déprendre de dé- et prolétariser Faire
perdre
les
caractères
DEPULPER
de dé- et pulpe Oter la pulpe
DERAGER
de dé- et rage Sortir de sa colère
DERAIDIR
de dé- et raidir F aire cesser d'être raide
DERAISONNEMENT
de déraisonner Action de déraisonner
DERAMER
de dé- et rame
du
prolétariat
Manoeuvrer les rames à contresens DEREALISER
de déréel Faire perdre le caractère du réel
DEREEL
de dé- et réel Qui est détaché du réel
DERIDAGE
de dé- et ride Traitement esthétique chirurgical à [«.] faire disparaître les rides
qui
DEROCTAGE
de dé- et lat. rocc- "pierre" Action de briser de gros blocs de pierre
DEROUG1R
de dé- et rougir
consiste
Faire perdre ou perdre la couleur rouge DEROULEUR
DEROUTAGE
de dérouler Dispositif permettant l'enroulement et le déroulement d'une bande magnétique de dérouter = déroutement
DERURAL1SATION DESACCOUTUMANCE
de dé- et rural Dépeuplement progressif
des
milieux
ruraux
de dés- et accoutumance Action de se désaccoutumer
DESACIERER
DESACRALISATION
de dés- et aciérer Opération consistant un produit métallique de désacraliser Action de désacraliser
à
enlever
l'aciérage
sur
DESAERER
de dés- et aérer Eliminer l'air d'une substance
DESAFFILIER
de dés- et affilier Faire cesser une affiliation
DESAGRAFER
de dés- et agrafer Enlever les agrafes de
DESALIENATION
de d é s - et aliénation Cessation de l'aliénation
DESALIENER
de d é s - et aliéner Faire cesser l'aliénation
DESALIGNEMENT
de désaligner Action de désaligner
DESALIGNER
de dés- et aligner Détruire l'alignement
DESAMBIGUISER
de d é s - et ambigu Faire cesser l'ambiguité
DESAMIDONNER
de d é s - et amidon Enlever l'amidon de
DESATELL1SATION
de d é s - et satellisation Libération de l'état de satellite
DESATOMISATION
de désatomiser Action de désatomiser
DESATOMISER
de d é s - et atome Priver [...] de tout armement atomique
DESCHISTEUR
de d é s - et schiste Appareil
[...]
qui
débarrasse
le
charbon
du
de
financement
schiste DESEMBOBINER
de d é s - et embobiner Dérouler (une bobine)
DESEMBOUTEILLER
de dés- et embouteiller Faire cesser d'être embouteillé
DESENCLAVER
de d é s - et enclaver Faire cesser d'être enclavé
DESENCOMBREMENT
de désencombrer Action de désencombrer
DESENGOURDIR
de dés- et engourdir V. dégourdir
DESESCALADE
de d é s - et escalade Opération inverse de l'escalade
DESETATISER
de dés- et étatiser Réduire
la
part
de
gestion
et
623
de l'Etat DESEXUAL ISER
de dé- et sexualiser Oter le caractère sexuel
DESHERBANT
de désherber Qui désherbe
DESHUMANISER
de dés- et humaniser Faire perdre le caractère humain
DESILLUSIONNEMENT
de désillusionner Action de faire perdre ses illusions
DESINCARNER
de désincarné Faire cesser d'être incarné
DESINSECTISATION
de dés- et insecte Destruction systématique des insectes
DESINVESTIR
de dés- et investir Cesser d'investir
DESINVESTISSEMENT
de désinvestir Action de désinvestir
DESORBITER
de dés- et orbite Faire sortir de son orbite
DESOXVGENATION
de désoxygéner Action de désoxygéner
DESOXYGENER
de dés- et oxygène Enlever tout ou partie de l'oxygène
DESSABLEMENT
de dessabler Action de dessabler
DESSAISON ALISER
de dé- et saison Apporter une correction à certains éléments statistiques pour éliminer les distorsions résultant des variations saisonnières
DESSALURE
de dé(s)- et salure Dilution de l'eau de mer
DESTALINISATION
de dé-, Staline, et suff. Le fait de rejeter les
méthodes
propres à Staline DESTOCKER
de dé(s)- et stocker Faire diminuer les stocks
DESTRUCTURATION
de déstructurer Action de déstructurer
DESUBJECTIVISER
de dé- et subjectif Faire sortir (qqn) de sa subjectivité
autoritaires
624
DESYNCHRONISER
de d é - et synchroniser Faire cesser le synchronisme de
DETARTRANT
de détartrer Qui empêche
DETAXATION
ou diminue la formation de
tartre
de détaxer Action de détaxer
DETOURAGE
de détourer Opération en
par
cours
laquelle
d'usinage
on
le
donne
contour
à
une
exact
pièce imposé
par le dessin DETOXIQUER
de d é - et (in)toxiquer Supprimer les effets nocifs, toxiques
DETROMPEUR
de détromper Appareil permettant d'éviter une fausse
manoeu-
vre DEVERBAL
de verbe Nom
DEVERBATIF
formé
à
partir
du
radical
d'un
verbe
de verbe Forme dérivée d'un verbe
DEVIRGINISER
DEVIRILISER
de vierge Faire perdre sa virginité de d é - et viriliser Oter
DEVISSABLE
au
caractère
et
au
comportement
(de
l'homme) sa virilité de dévisser
DEVISSE
Qu'on peut dévisser de dévisser Mouvement
exécuté
avec
un
poids
amené
ayant perdu sa
sonorité
à l'épaule et élevé à la verticale DEVITAMINE
de dévitaminer Dont on a enlevé les vitamines
DEVOISE
de d é - et voisé Se
DEWATTE
dit
d'une
consonne
de d é - et watt Courant
déwatté,
[...] dont
la puissance
courant
alternatif
ne fournit pas de
déphasé watts.
625
2. E T U D E DES A N A L Y S E S Je
me
préfixes
propose
dé-
STRUCTURELLES
d'étudier
"négatifs"
ici
les
analyses
nouvellement
structurelles
entrés
dans
le
des
P R 77,
mots
dont
porteurs
la
liste
des
figure
ci-dessus au § 1. Deux raisons justifient le choix de c e corpus : Une luer
étude
l'analyse
dérivationnelle
de ces
mots, menée par ailleurs, m'a permis
l e x i c o g r a p h i q u e ; les solutions proposées c i - d e s s o u s
réfèrent
d'évaà
cette
étude. Ces
mots
sont,
en
principe,
des
"néologismes",
et
qu'ils r e ç o i v e n t sorit i n t e r p r é t a b l e s p r é f é r e n t i e l l e m e n t
les
analyses
c o m m e des analyses
de
ce
fait,
synchro-
niques. J'étudierai
successivement
le
traitement
réservé
aux
verbes,
aux
noms
et
aux a d j e c t i f s et p a r t i c i p e s . 2.1. Les verbes préfixés par déLes verbes p r é f i x é s par d é - r e ç o i v e n t dans le P R 77 9 types d i f f é r e n t s
d'analy-
ses : 2.1.1. 46 verbes r e ç o i v e n t une analyse c o r r e s p o n d a n t au s c h é m a suivant : [ (dé) . [ X I , 1 , af V V
( s c h é m a 1)
C e sont les suivants : (1)
débâillonner,
presser,
déculpabiliser, ner,
débéqueter,
déconcentrer,
débudgétiser,
déconditionner,
dédifférencier,
déharnacher,
dédramatiser,
délabialiser,
désaérer,
désaf filier,
désaliéner,
Cette
analyse
n'est
jamais
re.
Ainsi,
une
exemple
donc
conformes
conclure
aux
relativement
fausse.
défini
base
à décloisonner, qui
On peut est
est
sur
déparier,
désaligner,
déshumani-
déviriliser.
Tout
reçoit
que
définitions
par
au
"Oter
nominale,
plus
les analyses
indépendant,
un
peut-on
dans
bâillon",
construction
le m ê m e
attestées,
noter
ce
qui
qu'elle
structurelles
dictionnaire,
le
du
par
débâillonner.
nécessairement
niveau
niveau
plutôt
attribuée
ne sont pas
que
ne
dictionnai-
suppose
effectivement
s c h é m a d é f i n i t i o n n e l que
c'est-à-dire le
désacié-
désembobiner,
à la d é f i n i t i o n donnée pour ces verbes dans le
débâillonner
construction
dégoudron-
déparasiter,
désengourdir, désétatiser, désexualiser,
ser, désinvestir, d é s t o c k e r , désynchroniser,
c o r r e s p o n d pas toujours
dégonfler,
dépalisser,
décomdécrêper,
d é p r o l é t a r i s e r , déraidir, dérougir,
désagrafer,
désembouteiller, d é s e n c l a v e r ,
décauser,
décontaminer,
défatiguer,
démoduler,
d é p l a f o n n e r , dépointer, dépressuriser, rer,
2. d é c a p i t a l i s e r ,
déconnecter,
morphologique
sémantique
(illus-
t r a t i o n des principes 6 et 7 de la morphologie c o n c a t é n a t o i r e , c f . P r e m i è r e
Partie,
C h a p i t r e 3, § 2.1.). 2.1.2.
Deux
avec Il lors
existe
de
attesté tion
verbes
troncation en
de
désintoxiquer,
d'un
verbe
in-
effet
l'application
elle ne c o n v i e n t
sont
donnés
comme
(suggérée des
de
cas
dé- :
l'analyse
"désingurgiter.
où
préfixés
par
les
l'on
peut
désagrafer proposée Elle
sur
un
verbe
préfixé
parenthèses) : d é g u r g i t e r , /
supposer
une
dégrafer.
troncation
Comme
par
est plausible. Elle nécessite
convient
au
sens
attesté
de
la
par
in-,
détoxiquer. de
préfixe
ailleurs
est
reconstruc-
dégurgiter.
pas à c e l u i de d é t o x i q u e r . C'est pourquoi, pour c e dernier
Mais
verbe,
626
je
proposerai,
adjectivale
parallèlement
à
l'analyse
par
troncation,
une
analyse
sur
la
base
t o x i q u e , plus c o n f o r m e au sens a t t e s t é :
[ (dé)
[toxique]
af
]
A
V
2.1.3. 26 v e r b e s r e ç o i v e n t une a n a l y s e c o r r e s p o n d a n t [ (dé) , [ X I , af Ν
1 V
au s c h é m a suivant :
( s c h é m a 2)
C e sont : (2)
déballonner,
débraguetter,
1.
décapitaliser,
décavaillonner,
décerveler,
déchiffonner, décloisonner, décocher, décomplexer, défeutrer, déforcer, liner,
dégluer,
dépulper, ner,
délabyrinther,
dérager,
déramer,
déneiger,
dégazo-
dépassionner,
déphaser,
dépointer,
désatomiser,
désorbiter,
désoxygé-
désamidonner,
dessaisonaliser
C e t t e a n a l y s e appelle plusieurs o b s e r v a t i o n s : Dans raison cas
l'ensemble,
apparente
où le
d'ailleurs Un le 8
verbe dans
de
le
là
cas
problème la
se
ne
d'un
au
-
cités.
Mais
le
choix
à
la
pose
schéma
2,
est
a t t e s t é . L ' h é s i t a t i o n du l e x i c o g r a p h e
se
pour
pas
concaténatoire). pour
principe
lequel
par
fait,
règles
analyses et
suffixe(s)
Comme
les
du
désatomiser
(des)
En
verbes ou
deux
le
les
manifeste proposées.
dessaisonaliser,
car
du
principe
dictionnaire
propose
on
peut
supposer
une
autre
analyse
n'appliquent
aucune dans
sont
(illustration
ailleurs
dénucléariser,
révélateur.
selon
1
les
décapitaliser, du
des
schéma
puisque
mention
néanmoins
majorité
du
dépointer,
parasynthétique
oubli
conforme
de
fait
morphologie
analyse
convient
motive
non p r é f i x é
dictionnaire
une
elle
ne
qu'un
qu'il est
affixe
s'agit
possible, à
la
fois.
P o u r les sens a t t e s t é s , je p r o p o s e les s t r u c t u r e s m o r p h o l o g i q u e s s u i v a n t e s : [ [ (dé)
[ c a p i t a l e ! , 1 , (is) 1 Ν V af V
af
[ [ (dé) , [ a t o m e ] 1 (is) , 1 af Ν V af V c'est-à-dire
que
de
décapitaliser,
à
base
à
désatomiser
sur
le nom
(voir
les
sur
capitale
est
construit
atome
est
construit
justifications
dans
le
un v e r b e
"décapitaler,
"désatomer,
Chapitre
2
de
qui
la
qui sert
sert
de
Troisième
base Partie,
§ 1.2.2.2.). Quant étape
à dessaisonaliser,
adjectivale
saisonnier. L e ser, pas
se
construit
de
Juilland
convertir
construit
sur
en
une
son
cas
attestée
problème
lui-même
du c o r p u s
non
un
peu
différent : ce
"relatif
aux
est
de s a v o i r si dessaisonaliser
sur
°saison(n)al
(1965) verbe
base
est
"saison(n)al
montre sans
ég-
sur
suppose synonyme
est c o n s t r u i t
?"dessaison(n)aler.
sur La
seul
de
égaler,
"équ-
si
l'on
(équité)
de
consultation
accepte
offre
une
"saisonali-
les a d j e c t i f s s u f f i x é s par - a l ne
suffixe :
allomorphe
c o n v e r s i o n de c e g e n r e . E t a n t
ou
que
mot
saisons",
un
peuvent qu'il
exemple
soit de
donné le sens a t t e s t é de dessaisonaliser, je p r o p o s e -
rai que la s t r u c t u r e m o r p h o l o g i q u e c o r r e s p o n d a n t e soit la s u i v a n t e : [ [ (dé) où par
le
af
passage
"copie"
'[ [saison] de
(voir
Ν
(al)
af
]
A
*dessaisonaler Première
Partie,
1 *V à
(is)
af
]
V
dessaisonaliser, Chapitre
3,
§
qui
s'effectue
2.4.3.3.)
est
probablement
rendu
obligatoire
627
par la c o n t r a i n t e m e n t i o n n é e Peuvent dépatrier, tration
assimilés
dévirginiser,
supposer étant
être
que
ci-dessus.
où
à
l'analyse
l'analyse
la r e c o n n a i s s a n c e
dé
+
Ν
les
lexicographique
du p r é f i x e est
trois
exemples
n'isole
que
la
i m p l i c i t e , et qu'il s'agit
du p r i n c i p e 8. En f a i t , p o u r d é v i r g i n i s e r , une a u t r e a n a l y s e donné
son sens a t t e s t é ,
on p e u t
l'analyser
comme
déboussoler,
base.
On
là d e
peut l'illus-
est p r é f é r a b l e :
le p r o d u i t
d'une
préfixa-
t i o n sur la base a d j e c t i v a l e a l l o m o r p h i q u e et " p a r a s i t é e " °virgin(e) " v i e r g e " ,
"dévirgi-
ner, à p a r t i r duquel s e r a i t c o n s t r u i t d é v i r g i n i s e r : [ [ (dé) , [ v i e r g e l 1 (is) f af A V af 2.1.4. L e et
cas
de
pollution,
dépolluer
ce
qui
est
suppose
1 V
unique : le
une
dictionnaire
troncation
du
l'analyse
suffixe
-tion,
ad
à partir hoc
de
dé-
et
inutile,
désincarner,
désub-
p u i s q u ' o n peut e x p l i q u e r c e v e r b e à p a r t i r de p o l l u e r . 2.1.5. 6 v e r b e s r e ç o i v e n t u n e a n a l y s e c o r r e s p o n d a n t [ (dé) , [ X I af A
1 V
au s c h é m a s u i v a n t :
( s c h é m a 3)
C e sont : (3)
décléricaliser,
délignifier,
dématérialiser,
désambiguTser,
jectiviser Si
l'on
carner
sont
1),
que
et
-is(er).
observe
cette
explicables tous
liste,
à
les a u t r e s
L'analyse
on s ' a p e r ç o i t
partir
des
verbes
d'une
verbes
non
comportent,
lexicographique
est
donc
part
que
préfixés
délignifier
en plus du p r é f i x e
incomplète.
et
correspondants
En
fait,
dé-, tous
désin(schéma
le
suffixe
ces
verbes
les
étapes
sont a n a l y s a b l e s s e l o n le s c h é m a s u i v a n t : [ [ (dé) c'est-à-dire
[ X L 1 (is) . 1 A V af V
af
que
"désambiguer matérialer,
et
l'on
supposera,
"désubjectiver,
interdites
( s c h é m a 4)
par
pour
désambiguTser
et, pour
la c o n t r a i n t e
les 3utres 9
mentionnée
et
désubjectiviser,
les é t e p e s
ci-dessus
*décléric8l8r>
à propos
de
*dé-
dessaiso-
naliser. 2.1.6. de
Déréaliser
l'adjectif
est
le
préfixé
par
seul dé-
verbe
expliqué
correspondant.
(par Cette
suffixation analyse
implicite) me
paraît
à
partir
correcte,
é t a n t d o n n é l ' a t t e s t a t i o n de d é r é e l , et le sens de d é r é a l i s e r . 2.1.7.
Un
verbe
assimilable
au
reçoit schéma
à dénucléariser,
car
les
une
analyse
précédent, adjectifs
parasynthétique :
avec
en - a i r e
passage
dénucléariser.
obligatoire
subissent
la
de
Or,
il
est
*dénucléa(i)rer
même c o n t r a i n t e que
ceux
en - a l . 2.1.8. 2
verbes
comme
des
donné
son
ne
reçoivent
emprunts : sens
attesté,
pas
d'analyse
décreuser décreuser
est
le s c h é m a 4, et a la s t r u c t u r e s u i v a n t e : [ [ (dé)
af
[cru]
A
1 (is) 1 V af V
synchronique,
(dauphinois),
défolier
assimilable
aux
puisqu'ils (latin). verbes
sont En
considérés fait,
étant
construits
selon
628
Quant à défolier, il est construit sur la base feuille, avec allomorphie : [ (dé) , [feuille] 1, af Ν V 2.1.9. Un verbe reçoit une analyse mi-synchronique, mi-diachronique : dénébuler. On l'analysera conformément au schéma 2, sur une base non autonome "nébule : t (dé) , [nébule] af Ν 2.1.10. En
L V
résumé, sur
les
9 analyses proposées par
le P R 77, et qui peuvent
se schématiser ainsi : 1 dé + V 2 dé + inV 3 dé + Ν 4 dé + Ntion 5 dé + A 6 7 8 9
déA + is(er) dé + A + is(er) emprunt dé + Ν latin
5 peuvent être retenues, avec un champ d'application qui ne coïncide pas nécessairement avec celui qui est proposé par le dictionnaire : 1) L'analyse 1 (schéma fois qu'elle est possible. 2)
1), à condition de l'appliquer systématiquement
chaque
L'analyse 2, pour dégurgiter.
3) L'analyse 3 (schéma 2) ; mais la liste (2) est à la fois trop restrictive et trop vaste pour représenter les mots qu'elle concerne : trop restrictive parce que cette analyse peut s'appliquer à des verbes de la liste (1) (par exemple débâillonner), trop vaste parce que figurent dans cette liste des verbes auxquels l'analyse proposée ne peut pas s'appliquer. 4) L'analyse 5 (schéma 3), à condition de ne pas l'appliquer aux verbes mentionnés dans la liste (3), mais aux bases de ceux-ci. 5)
L'analyse 6, pour déréaliser.
Les autres analyses sont ad hoc ; et le schéma 4 (qui ne correspond à aucune des analyses proposées par le dictionnaire) doit être appliqué à certains verbes recevant une autre analyse. 2.2. Les noms porteurs du préfixe dé2.2.1. Nom dérivé d'adjectif Le
nom
dégressivité
est
correctement
analysé
comme
dérivé
de
l'adjectif
dégressif. 2.2.2. Noms d'agent ou d'instrument Les noms porteurs du préfixe dé- et du suffixe -eur reçoivent dans le P R 7 7
629
trois types d'analyses : 1)
8 noms sont correctement donnés comme dérivés du verbe préfixé
correspon-
dant, sans mention explicite, toutefois, du suffixe : (4)
décodeur,
défourneur,
démobilisateur,
démouleur, démystificateur,
dépous-
siéreur, dérouleur, détrompeur 2)
Un nom, déschisteur, est analysé à partir de dés- (?) + schiste, probablement
parce que la base, "déschister, n'est pas attestée dans le dictionnaire. 3)
Un
nom, défibrillateur,
suppose
une
troncation
est
analysé
implicite
à partir
de défibrillation
de - i o n . L a base "défibriller
et - e u r , ce qui
n'est
pas
attestée
dans le dictionnaire. Le 3 de
principe
à
l'oeuvre
la morphologie
dévitaminé
et
dans
ces
analyses
est
concaténatoire ; pourtant,
débourqeoisé),
la
donc
clairement
le
dans d'autres cas ( c f .
non-attestation
de
la
base
principe ci-dessous
n'empêche
pas
le
lexicographe d'analyser correctement le mot construit. 2.2.3. Noms d'action ou assimilés Les noms d'action reçoivent 9 types différents d'analyses : 2.2.3.1. 39 noms sont
correctement
analysés
comme
dérivés du verbe
correspon-
dant, sans mention explicite, toutefois, du suffixe éventuel. Ce sont : (5)
déboisage, déboursement,
sonnement,
décochage,
déboutonnage,
décryptage
décapsulage,
(-ement),
décervelage,
déculottage,
décloi-
déculpabilisation,
dédouanage, dégazolinage, déglaçage ( - e m e n t ) , dégonflage, dégonfle, dégourdissement, délogement, délustrage, dématérialisation, démêlement, déneigement, tion,
dénucléarisation,
désalignement,
désinvestissement,
démythification,
déprise, déraisonnement, déroutage,
désatomisation,
désoxygénation,
désencombrement,
dessablement,
désacralisa-
désillusionnement,
déstructuration,
détaxation,
détourage 2.2.3.2. 22 noms reçoivent une analyse correspondant au schéma suivant : [ (dé) (6)
[XI
af
1 N N
déballastage,
nement,
débudgétisation,
décongestion,
déchronologie,
déconnexion,
défibrillation,
déglaciation,
déplanification,
dépollution,
décompensation,
décontamination,
démodulation,
démotorisation,
désaccoutumance,
décondition-
découplage,
décrêpage,
déplafonnement,
désaliénation,
désatellisation,
désescalade, dessalure Parmi que
comme à
eux,
l'on
graphie
partir
l'un
puisse
par
du
déchronologie
l'analyser sur
verbe
une
représentés
seul
"grapher).
-anee,
répond
suffixation Tous
correspondant
conversion
sont
par
partir
les autres (cf.
(désescalade), -age,
peut-être à
-ment,
sont
Troisième les -tion,
autres
à
cette
d'un
explicables
Partie, par
analyse
verbe
sans
Chapitre suffixation
- u r e ) . Dans une
décongestion,
défibrillation,
démotorisation,
contestation 3,
déplanification,
§
(les
logique
dictionnaire, l'analyse proposée pourrait se justifier pour déballastage, tion,
(encore
"déchronologer, 2.3.1.), suffixes
interne
au
décompensadésatellisation,
630
désescalade
(8
cas
sur
dans
le d i c t i o n n a i r e
ner,
attesté,
2.2.3.3.
est
21),
parce
que
le
(pour d é c o n g e s t i o n ,
dérivé
Décarcération
de
verbe
il s'agit
décongestion).
reçoit
une
Elle
analyse
correspondant
n'est
de " d é c o n g é r e r , c a r est
injustifiable
parallèle
à
celle
pas
dans
de
attesté
décongestionles
autres
dégurgiter,
qui
suppose la t r o n c a t i o n du i n - de i n c a r c é r a t i o n . Dans c e cas, elle n'est pas j u s t i f i é e , c a r le v e r b e " d é c a r c é r e r est c o n s t r u c t i b l e s e l o n le s c h é m a 2. 2.2.3.4. 7 n o m s sont analysés s e l o n le s c h é m a s u i v a n t : [ (dé) où
y
[XI
af
y ]
Ν
représente
Ν
en
fait
un
suffixe,
non
explicité
par
le
dictionnaire.
Il
s'agit
là d'une a n a l y s e p a r a s y n t h é t i q u e i m p l i c i t e . C e sont : (7)
décapsulation,
déridage, Cette rottage,
décarrotage,
analyse
ne
se j u s t i f i e , du p o i n t
déculturation,
dépigeonnage,
par d é - , ni les noms non p r é f i x é s naire. ne
Mais
elle
comprend
découplage, les
verbes
dans
ne
pas
se
la
justifie
déméchage,
dépigeonnage,
analysé
sur
cas,
pour
de
puisque
ni
pour
attestés.
tous
les
car
préfixés
ne sont a t t e s t é s dans le
diction-
étant
déméchage
décapsulation
sont
les
(méchage
entre
L'analyse
noms
ni
déca-
verbes
déméchage
traitement
couplage), sont
de v u e l e x i c o g r a p h i q u e , q u e pour
désinsectisation,
correspondants ni
différence
correspondants
aucun
déculturation,
désinsectisation
ne
se
dérivables
et
et
par
on
exemple
déridage,
justifie du
attesté,
puisque
linguistiquement
verbe
correspondant,
selon le s c h é m a : [ [ (dé)
[XL V
af
]
(s)
V
1 Ν
af
où la f o r m e de (s) (le s u f f i x e ) s ' e x p l i q u e s o u v e n t p a r le P r i n c i p e de c o p i e . 2.2.3.5.
3 noms
reçoivent
dénicotinisation, déstalinisation, à
la
rigueur
une
analyse
déstalinisation. en
pour
aurait
pu
face
duquel
dénervation
tant,
on
s'attendre
(sur
contamination)).
Elle
explicitement
Elle
ne
ne
sont
se
attestés
("dénerver au
ne
même
l'est
justifie n'est
ni pas
traitement
pas
pour
parasynthétique : "déstaliniser, attesté, que
2.2.3.6.
Un
rural.
attestés. lequel
nom,
De Mais
sont
déruralisation,
fait,
dans
le
pourquoi
mentionnés
reçoit
une
dictionnaire,
différencier le p r é f i x e
ce
et
analyse
ni mot
de
que
de
pour
"stalinisation, l'é-
décontamination
(dénicotiniser
est
nom. incomplète
"déruraliser,
le s u f f i x e
ni
mais, é n e r v a t i o n
celui
dénicotinisation
a t t e s t é ) . L i n g u i s t i q u e m e n t , elle ne se j u s t i f i e pour a u c u n
+
dénervation,
lexicographiquement
ni
déstalinisation, terminal?
à
partir
"ruralisation par
de
dé
ne
sont
exemple,
pour
La structure
morphologi-
que de d é r u r a l i s a t i o n est en f a i t : [ [ [ (dé) (le
passage
af
de
[rural]
A
L w (is) . 1 ( a t i o n ) , *V af V af
*déruraler
à
"déruraliser
est
1, Ν rendu
obligatoire
par
la
contrainte
m e n t i o n n é e c i - d e s s u s , § 2.1.3.). Les
noms
suivants
ne
reçoivent
pas
d'analyse
synchronique
à
proprement
631
parler : 2.2.3.7. Déforestation comme
un
emprunt
est au
donné
comme
latin. La
un emprunt
à l'américain,
structure du premier
[ [ (dé) , [foresti 1 (ation) 1 af Ν V af Ν Quant à dégénération, son traitement
est
d'autant
dégénération
est en fait la suivante :
moins
compréhensible
que
sa base dégénérer est attestée dans le dictionnaire. 2.2.3.8. Défoliation implicite
est
donné
comme
hybride, mi-diachronique,
dérivé
du verbe
latin, par
mi-synchronique. Or, défolier
une
opération
est attesté
dans
le dictionnaire. 2.2.3.9. Enfin, déroctage
reçoit
également
une
analyse hybride, à partir de
dé-
et du radical latin. Si "dérocter n'est pas attesté, il est constructible. 2.2.3.10. Tous les noms traités au § 2.2.3. sont donc linguistiquement
explicables
de la même façon, par suffixation à partir du verbe correspondant. Or 9 traitements sont proposés par le P R 77, schématiquement : 1 déV + suff. 2 dé + Ν suff. 3 dé + inNsuff. 4 dé + Ν 5 dé + V ou Ν + s u f f . 6 dé + Ad¡ 7 emprunt 8 déV latin + suff. 9 dé + Ν latin Seule la première analyse se justifie linguistiquement. On a vu que la non-attestation
d'une
traitement
étape
antérieure
justifiait
dans
certains
cas,
mais
lexicographique. Mais, même à l'intérieur d'une logique
la multiplicité, la disparité
pas
toujours,
le
lexicographique,
et l'incohérence des traitements proposés ne se justi-
fient pas. 2 Λ Les adjectifs et participes porteurs du préfixe d é 2.3.1. Adjectifs Trois analyses sont proposées pour les adjectifs : 1) 4 adjectifs sont correctement décrits comme dérivés du verbe correspondant, mais sans mention explicite du suffixe : défroissable, dégénératif, démobilisable, dévissable. 2) 2 adjectifs sont analysés comme préfixés sur l'adjectif simple correspondant : décongestif, déréel. Si l'analyse est exacte pour déréel, qui fait partie des quelques monstres ainsi formés (cf. Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.), elle ne l'est pas pour décongestif, dont le traitement ne repose, comme celui de décongestion, que sur la non-attestation de "décongérer. En fait, comme décongestion, décongestif peut s'expliquer h partir du verbe correspondant (cf. digérer / digestif).
632
3)
2 adjectifs sont analysés à partir du nom simple correspondant, sans mention
explicite dérivé
du
préfixe
d'un
déverbal
verbe
ni
du
suffixe : déverbal
"déverber
probablement
"venir
d'un
nom
d'un
et
verbe"
"déverbe,
déverbatif. (cf.
obtenu
Or, déverbatif
comparer
par
/
est
comparatif),
conversion
à
partir
de
"déverber. 2.3.2. Adjectifs et noms à forme de participe présent Si trois des mots ainsi construits sont correctement du
verbe
présenté
correspondant, comme
dictionnaire,
et
un un
débroussaillant,
emprunt,
défoliant,
cinquième, défanant,
désherbant, alors reçoit
que une
analysés comme
détartrant,
défolier double
est
un
attesté
analyse
dérivés
autre
est
dans
le
(à partir
de
dé + Ν et de déV), alors que son sens n'est pas ambigu, et que seule la deuxième analyse se justifie tinguistiquement. 2.3.3. Adjectifs et noms à forme de participes passés Trois analyses sont proposées pour les mots ainsi construits : 1)
Dévissé,
dévitaminé
et
débourgeoisé
sont
correctement
analysés
à
partir
du verbe correspondant. Mais, si dévisser est attesté, "débourgeoiser et "dévitaminer ne figurent pas à la nomenclature. 2)
Décompensé, démotivé, dévoisé
sont analysés comme préfixés sur les partici-
pes simples correspondants, ce qui pourrait s'expliquer, dans la logique lexicographique, par le fait que les verbes ne sont pas attestés, si ce critère était systématiquement respecté (mais cf. débourgeoisé et dévitaminé). 3)
Déwatté
est
analysé
Ò partir
de
dé-
et
watt, ce
qui
est
conforme
à
la
logique de l'attestation, mais cf. ci-dessus.
CONCLUSION L'étude des analyses structurelles proposées dans le P R 77 montre : qu'aucune
théorie
cohérente
ne
sous-tend
ces
analyses,
qui
se
définissent
par leur caractère lacunaire, implicite, contradictoire, redondant et souvent inadéquat ; que le lexicographe applique donc, sans nécessairement le savoir, et de façon sporadique, les principes de la morphologie concaténatoire.
ANNEXE
6
ANALYSES PARASYNTHETIQUES DANS LES DICTIONNAIRES
634
Je présente analysés (pour
comme
ici
la
liste
des adjectifs de structure
parasynthétiques
le corpus, cf. Annexe
dans
l'un
au
7). Ne figurent
moins
donc
superficielle
des
anti-X-suff.
dictionnaires
consultés
ici ni l'ensemble des adjectifs
attestés de structure anti-X-suff., ni l'ensemble des mots en anti- analysés comme parasynthétiques, mais l'intersection des deux listes. L'objectif des
adjectifs
du
tableau
cités
dans
ci-contre les
est
de
dictionnaires
vérifier
si
consultés
l'analyse
est
ou
parasynthétique
non
explicable
l'un des deux critères mentionnés dans la Première Partie, Chapitre & 1.4.1.2. : l'inattestation de l'adjectif sémantique
plus étroite
avec
3, §
non préfixé correspondant, ou une
la base (ni préfixée, ni suffixée)
qu'avec
par
1.4.1.1. relation l'adjectif
non préfixé. 4
dictionnaires
ont
été
retenus : le
DGLF
parce
que
l'un
de
ses
auteurs
est Darmesteter, puis le GLLF, le P R 77 et le TLF, jusqu'au tome 10 inclus (mots commençant par LOS). On peut tirer de ce tableau les conclusions suivantes : 1)
Les dictionnaires ne sont pas unanimes sur la façon d'analyser ces adjectifs :
sur 22 mots cités par plus d'un dictionnaire, un seul est analysé comme parasynthétique par tous les dictionnaires qui le citent, antiségrégationniste. Seul le DGLF présente une cohérence interne dans l'analyse : tous les adjectifs cités sont analysés comme parasynthétiques. Le
GLLF
présente
une
relative
cohérence
interne,
en
faveur
de
l'autre
possibilité : 13 préfixés pour 2 parasynthétiques. En revanche, dans le P R 77 et le TLF, les deux types d'analyse s'équilibrent : 11 préfixés pour 9 parasynthétiques dans le P R 77, 14 préfixés pour 10 parasynthétiques dans le TLF. 2)
Seul
le
DGLF
accorde
clairement
la
priorité
au
critère
sémantique
sur
le
critère d'attestation, puisque tous les adjectifs y sont analysés comme parasynthétiques, bien qu'à chacun corresponde un adjectif non préfixé attesté. Mais
aucun
autre
dictionnaire
n'applique
de
façon
cohérente
les
deux
cri-
tères : L'analyse dans
le
GLLF
parasynthétique
de
n'est
ni par
explicable
antipoliomyélitique le critère
et
de
antiségrégationniste
d'attestation,
puisque
les
deux
adjectifs non préfixés sont attestés dans le dictionnaire, ni par le critère sémantique, puisque
antipoliomyélitique,
paraphrastique
par
exemple,
que antisyphilitique, analysé
est
défini
par
le
comme préfixé. Par
même
schéma
ailleurs, antidéra-
pant est analysé comme préfixé, alors que "dérapant ne figure pas à la nomenclature. Dans choisi,
le
sauf
P R 77, pour
le
critère
d'attestation
antiesclavagiste,
paraît
antifongique,
le type
d'analyse
antiségrégationniste,
déterminer
analysés
comme parasynthétiques alors que l'adjectif non préfixé est attesté dans le dictionnaire.
Ce
mots,
puisque . le
n'est
pas
non
même
plus
le critère
schéma
sémantique
paraphrastique
qui justifie l'analyse
est
attribué
à
de
ces
antiesclavagiste
(parasynthétique) et à antigouvernemental (préfixé), par exemple. Pour
autant
que
le
non-achèvement
du
TLF
autorise
à
le
conclure,
les
critères cités n'y sont pas non plus déterminants : on constate que anticonceptionnel, antiévangélique, antifébrile, antigouvernemental
y sont analysés comme
para-
635
A = Adjectif non préfixé correspondant + signifie qu'il est attesté dans le dictionnaire - qu'il ne l'est pas. Pr = L'adjectif en anti- est analysé comme préfixé sur l'adjectif non préfixé correspondant. pa = L'adjectif en anti- est analysé comme parasynthétique. Une case blanche indique, soit que le mot concerné ne figure pas dans le dictionnaire, soit que le dictionnaire ne propose pas d'analyse de la structure de ce mot
DGLF
A
antiapoplectique antiarthritique anticonceptionnel anticonstitutionnel antidartreux antidépresseur antidérapant antidysentérique antiesclavagiste antiévangélique antifébrile antifongique antigouvernemental antilaiteux antimitotique antiobésique antipaludique antiparlementaire antipestilentiel antiphilosophique antipoliomyélitique antipsorique antiscorbutique antiségrégationniste antisoporeux antispasmodique antisyphilitique antitétanique antithyroîdien antitrinitaire antitussif antivariolique antivermineux
Pr
GLLF
pa
+
+
+
+
+
+ +
+
A
Pi
TLF
PR77
pa
A
+
+
-
+
+
+
Pr
pa
+ +
A
Pr
+ + + +
+ +
-
+ +
-
+
-
-
+
+
+
+
+
+
+ +
+
+
+
+ +
+
+
pa
+ + + + + +
+ +
+
+
+
+
+ +
+ -
+
-
+
+ +
+ + + + +
+
+
+ +
+
+
+
+
+
+
+ +
+ +
+
+ +
+
+
+ +
+ +
+ +
+
+ + +
+
+
+
+
+ +
+
+
+ + + +
+
+
+
+
+
+ +
+ + + +
-
+ +
+
+
+
636
synthétiques et
treux le
alors
antidérapant et
même
de
y
que
l'adjectif
sont
analysés
"dérapant.
schéma
non
Antiobésique,
paraphrastique
préfixé
comme que
est
attesté,
préfixés, malgré
analysé
comme
antiscorbutique,
et
que
antidartreux
l'inattestation
parasynthétique, analysé
comme
de
"dar-
y
reçoit préfixé.
ANNEXE
7
CORPUS DES MOTS PORTEURS DU PREFIXE ΑΝΤΙ-
638
Le corpus présenté ici rassemble les mots porteurs du préfixe anti- attestés dans 14 dictionnaires français. Le P F C et le L_ n'ont pas été consultés exhaustivement : étant été
retenus
donné que
le classement
les
mots
en
non alphabétique
anti-
classés
à
de ces deux ouvrages, n'ont
l'ordre
alphabétique,
c'est-à-dire
ceux dont la base n'est pas attestée, ou qui présentent une idiosyncrasie
sémanti-
que par rapport à celle-ci. Les
mots
sont
suivis
de
leur
catégorie
lexicale,
quand
celle-ci
a
paru
intéressante à mentionner. Figurent également sous une forme codée les analyses relles
que
fournissent
les
dictionnaires
sur
ces
mots.
étymologico-structu-
Chaque
code
renvoie
à
un type d'analyse différent, dont voici la signification : 1a : mot analysé comme préfixé sur une base autonome attestée 1b :
préfixé sur une base empruntée
1c :
préfixé sur une base non autonome
2a :
suffixé sur une base française
2b :
suffixé sur une base empruntée
3a :
parasynthétique sur une base française
3b :
parasynthétique sur une base empruntée
4
:
emprunté à une langue étrangère
5
:
Le
le produit d'une dérivation régressive signe
+
sans
autre
indication
signifie
que
le dictionnaire
atteste
ce
mot, mais n'en propose pas d'analyse morphologique. N.B. : L'orthographe
des
mots
porteurs
du
préfixe
anti-
suppression systématique des éventuels traits d'union.
a
été
unifiée
par
la
639
D G L F
antiacide a. et n. antiaérien antialcoolique antialcoolisme antialcootest a. antiallemand antiallergique antiamaril a. antiaméricain antiaméricanisme antianxiété a. antiapartheid a. antiapoplectique antiaristocrate
D L F
G L L F
1a 1a 1a
M R
+ +
Ρ L 7 1
+ + +
Ρ R 6 7
Ρ R 7 7
M D V
N M D
M S
D M N
V
D F C
L 7 5
7 1
1a 1a 1a 1a 1a 1a + + 1a + 1a
+
1a 1a
+
+ +
3a 1a +
1a 1a
antiaristocratique antiart n. antiarthritique antiasthmatique antiatlantique a. antiatome n. antiatomique antiautomobile a. antibacchiaque antibacchius (antibacque) antibang a. antibeatniks a. antibelliciste antibiogramme n. antibiose n. antibiote n. antibiotique antibolchévique antibourgeois a. antibrouillage n. antibrouillard a. antibrouillé a. antibruit a. antibulle n. anticabinet n. anticancéreux anticapitaliste a. anticasseur(s) a. anticathode n.
Τ L F
+ 3a
1a + + +
1a 1a 1a 1a
+ 1a + +
+ + +
1b
1a
+
+
+
+
4
4
1c 1b 1b +
1a 1a 1a 1a 1a 1a
+ +
+
1a + 1a
+
+ +
+
1a
1a 1a 1a 1a 1a
+ +
3b
640
D
D
G
M
Ρ
Ρ
Ρ
Τ
M
N
M
D
D
L
G
L
L
R
L
R
R
L
D
M
S
M
F
7
L
F
L
7
6
7
F
V
D
C
5
F
1
7
7
F
N
7
V
1 antichambre η.
1a 1a
4
+
4
4
4
+
1a
1a
antichar a.
+
+
1a
1a
1a +
antichauffards a. 1a
antichoc a.
+
antichômage a. antichrèse n.
4
4
4
4
4
4
+
antichrésiste a. et n.
4
1b
2a
2a
antichrétien a.
1a 1a
1a
1a
antichristianisme
2a 2a
2a
1a
antichtone n.
1b
anticivique
1a 1a
1a
anticivisme
2a
anticlérical
+
anticléricalisme anticlinal
1b
4 1a 1a
+
+
1a
1a
2a
+
+
2a
2a 2a
1b
4
1b
4
1a 1b
1c
2a
anticlinorium +
1a
anticoagulant a. et n.
1a
1a +
anticoaguline anticolonial
1a
anticolonialisme
1a
+
+
anticolonialiste
1a
+
+
1a
anticommunisme
1a
+
+
1a
1a
anticommuniste
1a
+
+
1a
1a
1a
+
+
3a
3a
anticonformisme
1a
+
+
anticonformiste
1a
+
+
1a
1a
1a 1a
+
anticombustible
anticommutatif
1a
anticonceptionnel +
anticoncordataire
3a 1a
1a
anticonjoncturel
1a 1a +
anticonquête n. anticonstitutionnel
3a
anticonstitutionnellement
2a
anticontagionniste
+
1a
+
2a
+
1a
1a
1a
+
2a 2a
2a
+
1a
1a
1a +
anticonventionnel anticorps n.
1a
+
anticorpuscule n. anticrépuscule anticryptogamique anticulture n.
1a
+
1a 1a 1a
1a
1a + +
anticulturel anticyclique
4
+
antichambrer
1a
641
D G L F
anticyclonal anticyclone η. anticyclonique antidactyle n. antidartreux antidate n. antidaté antidater antidéflagrant a. et n. antideGaulle n. antidémocrate antidémocratique antidémocratisme antidémoniaque antidéperditeur antidéplacement antidépresseur antidérapant antidésespoir a. antidespote a. antidétonant antidéveloppée n. antidiarrhéique antidiphtérique antidiurétique antodogmatique antidollar a. antidopage ou antidoping antidote n. antidoté antidoter antidotique antidotisme antidouleur a. antidramatique antidreyfusard antidrogue a. antidysenterique antiéblouissant a. antiécole n. antiéconomique antiémétique antiengin a.
D L F
G L L F
2a 1a 2a
M R
+
1a 3a 1a 2a 1a 1a
Ρ L 7 1
+ + +
Ρ R 6 7
Ρ R 7 7
Τ
M
L F
D V
N M D V
M S
D M N
D F C
L 7 5
7 1
1a 2a 1a 1a + 1a 2a
1a 1a 1a 1a 1a
+
1a 2a 2a
+
+
2a 2a 2a 3a
+
+ 1a 2a
+
+
1b 1a
1a 1a 1a 1a 2a 1a
+ 1a
+
+
3a
1a 3a 3a 1a
+ +
1a 1a
+
1a 1a
+
1a
+ 1a 1a
+
1a 1a
+
4
4 2a
1a 4
+
+
4
4
1a 4
+ + 4
+
4
+
2a
2a +
2a 2a
2a +
1a 1a + 1a
3a
+
1a 1a
+
+
1a
1a 1a 1a 1a
+ + + +
642
D
D
G
M
Ρ
Ρ
Ρ
Τ
M
N
M
G
L
L
R
L
R
R
L
D
M
S
L
F
L
7
6
7
F
V
D
F
1
7
7
F
D M
D
L
F
7
N
C
5
V
7 1
antienzyme η.
+
1a
1a
3a
3a
1a
+
antiérotique antiesclavagiste
1a
+
antiespion a.
+
antiétudiants a.
+ +
antieuropéen antiévangélique
1a
3a
1a
+
antiévangile antifading
1a
antifascisme
1a
antifasciste
1a
+
1a 1a
+
+
1a
1a
1a +
antifatigue a. antifébrile
3b 1a
3a +
antiféminisme 1a
antiferment n.
+
1a
1a
antifermentatif antifermentescible
+ 2a
+
1a
antiferromagnétique
1a
antiferromagnétisme
+ +
antifestival n.
+
antifeu a. +
antifilm n. antifongique
3b
antifrançais
3b
1a
1a
antifrance n.
+ +
antifraude a. antifriction n.
+
+
1a
1a
antifumée n. et a.
1a
1a
+
+
1a
antigang a.
+
antigaullisme
+
antigaulliste
1a
antigel n. et a.
1a
+
+
1a
1a
1a
antigène n.
1a
+
+
1a
1a
1a
antigénicité
+ +
2a
antigénie
+
antigénique
2a
antigéniquement
2a
antigénothérapie
2a
+
antigivrant
1a
+
antiglisse a. antigouvernemental
+
1a
antig. a.
antigoutteux
+
3a 3a 1a
+
+
1a
1a
3a
+
643
D G L F
D L F
G
M
L L F
R
Ρ L 7 1
antigrâce η. antigravitation η.
Τ L F
M D V
N M D V
M S
D M N
D F C
L 7 5
7 1
+
+
+ + + 1a
antihalo a. et n. antihasard n. antihausse a. antihéros n.
+
1a 1a +
1a 1a
antihiérarchique antihistaminique ru antihistoire n. antihold-up a. antihumain antihumanisme antihumaniste antihygiénique antiidéologique
antiintellectualisme antiintellectualiste antiintellectuel antijeu ru antijeunes a. antijudaïsme antijuif antikomintern a. antilaiteux antilambda antilibéral antilibéralisme antilithique antilogarithme n. antilogie n. antilogique antilogoumfenes
Ρ R 7 7
1a 1a 1a
antigravitationnel antigrève a. antigrippe a. antiguérilla a. antiguérison a. et n.
antiimpérial antiimpérialisme antiimpérialiste antiincendie a. antiinfaillibiliste antiinflationniste
Ρ R 6 7
1a
+
+
+ + +
1a 1a + +
1a +
1a 1a
+
1a 1a + 1a
+ 1c
+ +
+ +
1a 1a 1a 1a
+ + 1a + + 3a 1a 1a + 1a 4 4 4
1a 1a
1a + 4 1a
1a 1a 4 1a
4
ém
D G L F
antilogue a. antilyrique a. antimaçonnique antimagnétique antimandarin n. antimarché commun a. antimarxisme antimarxiste antimatière n. antimémoire n. antiméridien antimétabole antimétabolite n. antimétalepse antimétathèse antimigraineux antimilitaire antimilitarisme antimilitariste antiminijupe a. antiministérialiste antiministériel antimissile a. antimite(s) a. et n. antimitotique antimode n. antimonacal antimonarchique antimonarchiste antimonopoliste antimonument n. antimoral antimot n. antimoustique(s) a. antimycosique (tique) antinational antinationalisme antinationaliste antinaturalisme antinature n. antinaturel antinauséeux a. antinazi a.
D L F
G L L F
M R
Ρ L 7 1
Ρ R 6 7
Ρ R 7 7
+
Τ L F
M D V
N M D V
M S
D M N
4 + +
1a 1a
1a + +
+ 1a 1a 1a
+
+
1a 1a +
1a
+
1b 1a 1b 1a +
1a + 1a 1a
+
+
+
+
1a 1a 1a 1a 1a 1a 1a +
+
1a 1a 1a
+
+ +
1a 1a 1a 1a 1a 1a 1a 3a 1a
+
+ 1a 1a
1a 1a 1a 1a 1a 1a +
+ + +
1a +
+ +
1a
1a
1a 1a 1a 1a 1a 1a
1a
1a
1a
+
+ +
1a
D F C 7 1
L 7 5
645
D
D
G
M
Ρ
Ρ
Ρ
Τ
M
N
M
D
D
L
G
L
L
R
L
R
R
L
D
M
S
M
F
7
L
F
L
7
6
7
F
V
D
C
5
F
1
7
7
F
N
7
V
1 +
antinéocolonialiste a.
+
antineutraliste 1a
antineutrino antineutron n.
1a
+
1a
1a
antinévralgique
1a
+
1a
1a
antinomianisme antinomie
1a
2a 4
4
4
+
4
4
4
4
2a
+
+
2a
2a
2a
antinomique
2a
antinomisme
2a
antinomiste
2a
antiobésique
3a
3a
+
antiovulatoire a. 3a
antipaludique
+
antipapal 4
antipapisme antipapiste antiparallèle a.
1a
4
+
2a
+
1a
1a
1a
+
4
4
2a +
1a
1a
antiparasite a. et n.
1a
antiparasiter
2a
antiparastase
+
+
1a
1a
+
1a
+
1a
+
2a
+
1b +
1a
1a
3a
+
2a
2a
1a
1a
1a
1a
antiparlementaire
1a
antiparlementarisme
1a
antiparti a. et n.
1a
+
antiparticule n.
1a
+
+
+
4 4
4
4
+
4
4
4
4
+
4
2a
+
2a
+
+
2a
2a
2a
2a
2a
2a
antipathiquement antipatriote antipatriotique
1a 2a
antiparasitaire a. et n.
antipathique
4 2a
antiparasitage
antipathie
3b +
antinuisances a.
antipathe
2a
+
antinomiquement
antipape n.
3b
3b
antinomien
1a
1a 1a 1a
1a
+
+
1a
antipatriotisme
1a
1a
1a
1a
1a
1a
antipeinture n.
+
antipelliculaire a.
+ +
antipellicules a. +
antipériodique antipéristaltique antipéristase
1a 1a 4
4
1a 4
+
1a
1a
1a
6f6
D
D
G
M
Ρ
Ρ
Ρ
Τ
M
N
M
D
D
L
G
L
L
R
L
R
R
L
D
M
S
M
F
7
L
F
L
7
6
7
F
V
D
N
C
5
F
1
7
7
F
V
7 1
1a
antipernicieux
1a
antipersonnaliste 1a
antipersonnel a. antipestilentiel
3a
+
1a
1a
4
+
+ +
antipeur n. +
antiphallique antiphernal
1b 1a
antiphilosophe
1a
antiphilosophie antiphilosophique
3a
+
1a
antiphlogistique a.
1a 1a
1b
antiphrase n.
4
4
4
1a +
3a
1b
1b
+
4
4
1a 4 +
antiphysicisme 1a
antiphysique a.
1a +
antiphysisme
+
antipifece n. antipied n.
1a
antipindarique
1a
antiplastique a.
1a
antipodal antipode
2a 4
antipodique
4
4
+
4
4
2a
2a
4
4
+ 4
+
antipodiste
2a
+
2a
2a
2a 3b
1a
antipofete n.
1a 1a
1a
1a
1a
antipoints noirs
+
antipoison a.
+
antipolicier a.
+
antipolio a.
+
antipoliomyéli tique antipolitique
3a 1a
+
+
1a
1a
3a
+
1a
antipollution a.
+
antiportrait n.
+
antipoussière a.
+
antipouvoir personnel antiprobabiliste
4
2a
antipoésie n. 1a 1a
2a +
2a
antipodisme
antipoétique
4
2b
antiphrastique
+ +
antiproductivité n.
+
antipropagande n.
+
antiprotectionniste
1a
+
1a
1a
antiproton n.
1a
+
1a
1a
1a
647
D G L F
antipsorique antipsychiatre
D
G
L F
L L F
M R
6 7
Ρ
Τ
M
N
M
D
R 7 7
L F
D
M
S
M
V
D V
N
L 7
C 7 1
5
1a
antiputride antipyrétique n. antipyrine
1a 1a 1a 1b 3b 1b
3b +
1a
+
4 + +
+ + + +
antirabique antirachitique antiracisme
1a 1a
+
antiraciste antiradar a. et n. antiradiation a. antiraison
1a 1a
+
1a 1a 1a 1a 1b 3a 3a 3b 1a 1a 1a 1a
+
1a 1a 1a 1a 1a 1a
+ 1a + +
1a +
+ 1a 1a
1a 1a 1a 1a 2a
+
1a
+
Α
τ-
antiréaliste
ID
CM
antiréel antireflet a.
+ +
antiréformiste 1a + 1a antiréglementaire antireligieux 1a 1a 1a antireligion antirépression a. + 1a antirépublicain antirépublicanisme antiretombées radioactives antirévisionn'sme 1a antirévisionniste 1a antirévolutionnaire a. + 1a antirhésus a. antirides a. et n. antiroman n. antirouille a. et n. antiroulis a.
D F
1a 1b
antirationnel antiréalisme
Ρ R
3a 1a
antipsychiâtrie antiptose antipulsateur n.
antiraisonnable antiraisonneur antirapport n. antirationalisme antirationaliste
Ρ L 7 1
1a 1a
+
+ +
1a 1a 1a 1a +
+
1a 2a
+
+
1a 1a 1a
+ +
+
+
1a 1a
+
+
1a 1a
+ +
648
D G L F
antirrhétique η. antisatire η. antisciens antiscientifique antiscorbutique antiscripturaire antiscrofuleux antiségrégationniste antisémite a. et n. antisémitique antisémitisme antisepsie antiseptique antiseptiser antiseptisation antisigma n. antisionisme antisioniste a. antisociable antisocial antisocialiste antisociété n. antisolaire a. antisomnifère a. antisophiste antisoporeux antisous-mar in a. antispasmodique antispaste n. antispastique antispirite antispiritisme antispiritualisme antispiritualiste antispirituel antisportif antistar n. antistatique a. et n. antistress n. antistrophe n. antistrophique antistructure n.
D L F
G L L F
M R
Ρ L 7 1
Ρ R 6 7
Ρ R 7 7
Τ L F
M D V
N M D V
M S
D M N
D F C 7 1
L 7 5
4 4
1a 4
4
4
1a 3a 1a 1a 3b +
+
3a 1a
+ +
2a 1b 1a 1a 1b
+ + +
+
1a 1a 1a 1a 1a 1a
+
3a 3a 1a 1a 1a + 2a + 2a 2a 2a 1b 5 5 1b + 1a 1a 1a 4 +
2a
5
5
+
3a 5 1b
5 +
2a 2a 4
1a
+ + +
1a 1a 1a 1a
+
+
1a 1a 1a 1a + +
+
1a 3b 1a 3a 1a 1a 4 +
+ +
+ +
1a 1a
1a 1a 1a
1a + + 1a +
1a 1a 1a 1a
+
1a
+
1a + +
+ 4
4
4
+
4
4
4 2a +
649
antisubversif a. antisudoral a. et n. antisurchauffe a. antisymétrie antisymétrique antisyndical a. antisyndicaliste a. antisyphilitique antisystématique antisystème n. antitabac a. antitank a. antitétanique antithéâtral antithéâtre n. antithématique antithénar n. antithéisme antithéologique antithermique antithèse antithétique antithétisme antithyroîdien antitonnerre n. antitout a. antitout Paris n. antitoxine antitoxique antitragien antitragus antitranspirant ru antitrinitaire antitrope ru antitrope a. antitrust s) a. antituberculeux antitussif antitype n. antityphique antityphoTdique antiunioniste antivacances n.
D G
D L
G L
L F
F
L F
M
Ρ
Ρ
R
L 7
R 6
1
7
Ρ R
Τ L
7
F
M D V
7
N M D V
M S
D M N
D F
L 7
C 7 1
5
+
1a + + +
1a 1a + +
3a 1a 1a
1a 1a 1a 1a
+
+ + 1a 1a
+
+
1a 1a 1a 3b
3a +
+ +
1a 1a 1a 4
4 2a
+
1a
+
1a 4 2a
+ +
+ + +
+
1a 1a 4 4 4 4
4 4 + 1a 3a
4 2a 2a +
+ + 1a 1a
+
+ +
1a
1a 1a 1a 1a 1a 1a + 1a +
3a 1a 1b
1a
1a +
+
+
4 1a 1a 1a 1a 3b 1a
+ 1a
1a 1a 3a +
650
D
D
G
M
Ρ
Ρ
Ρ
Τ
M
N
M
D
D
L
G
L
L
R
L
R
R
L
D
M
S
M
F
7
L
F
L
7
6
7
F
V
D
N
C
5
F
1
7
7
F
7
V
1 antivariolique antivénéneux antivénérien
1a 1a 1a
antivenimeux
1a
3a
1a
1a
1a
1a
1a
+
antiverglas a. antivermineux
+ 3a 1a +
antivin a. antivirus n.
+
1a
antivol a. et n. antizymique
+
+
1a 3b
+
+
1a
1a
1a
ANNEXE
8
APPLICATION DU PRINCIPE DE COPIE AUX MOTS PREFIXES PAR ΑΝΤΙ-
652
1. PREALABLE : LES RCM
AUXQUELLES
SONT
ASSOCIES LES PREFIXES
ANTI-
On admettra comme préalable aux propositions des Annexes 8 et 9 la description suivante, destinée à rendre compte du corpus de l'Annexe 7 (pour les détails de la démonstration, cf. D. Corbin (1980a)). Les mots préfixés par anti- sont des noms ou des adjectifs, dont le sens peut être décrit soit comme locatif, soit en termes d'opposition "descriptive" ou "polémique", pour reprendre une opposition proposée par Ducrot (1973 : 123131) pour la négation. Ces sens et ces catégories se distribuent de la manière suivante : 1) Sur des bases nominales peuvent être construits des noms auxquels la RCM à laquelle est associé anti- affecte un sens d'antériorité locative : par exemple, une antichambre est une chambre située devant une autre chambre ("Pièce d'attente placée à l'entrée d'un grand appartement, d'un salon de réception, d'un bureau ministériel", PR 77). On posera donc RCM a n t i - 1
N2 "N
2
situé devant Ν„". 1
2) Sur des bases nominales peuvent être construits des noms auxquels la RCM attribue un sens d'opposition "descriptive" et/ou "polémique", selon que le sens de la base impose ou n'impose pas l'une ou l'autre interprétation. Par exemple, dans le lexique attesté, un antihéros est un héros qui n'a pas les caractéristiques du héros habituel (opposition "descriptive"), mais l'anticommunisme est une attitude hostile au communisme (opposition "polémique"). L'Annexe 9 montrera que les deux sens peuvent en fait toujours être attribués à tous les noms construits sur des bases nominales. C'est pourquoi j'ai associé ces deux sens dans la même règle. On posera donc RCM anti-2
N "N
-»• 2
N2
opposé de/à Ν„". 1
3) Sur des bases adjectivales peuvent être construits des adjectifs auxquels la RCM attribue un sens contraire à celui de la base. Par exemple, un comportement antimoral est un comportement dont les manifestations sont contraires à celles d'un comportement qualifié de moral. On posera RCM a n t i - 3
A„ •+• A„ 1 2 " A „ contraire è ce qui est A , " . 2
1
4) Sur des bases nominales ou assimilées peuvent être construits des adjectifs signifiant "qui s'oppose à N", susceptibles de subir ultérieurement une conversion en nom (antigel). Les bases peuvent être des noms communs (antihausse), des noms propres (antideGaulle), des groupes nominaux ou noms composés (antipouvoir personnel). On posera RCM a n t i - 4
N ·+ A "Qui s'oppose à N"
653
Ce copie
sont
exposé
les
produits
au §
de
2.4.3.3.
la
RCM
du C h a p i t r e
anti-4
qui
sont
soumis
3 de la P r e m i è r e
au
Partie,
Principe
dont
A n n e x e a pour o b j e t d ' e x a m i n e r les modalités d'application à c e s
mots.
2 . APPLICATION
LA
DU
PRINCIPE
DE
COPIE
AUX
PRODUITS
DE
la
de
présente
RCM
anti-
4
Trois c a s de figure se p r é s e n t e n t dans le corpus : 1)
Application
représenté
par
"normale"
a n t i v e n i m e u x , e t c . , dont pe de
copie
du P r i n c i p e
des a d j e c t i f s
est
2)
Non-application
autre,
non
facultative
sigle
le plus
fréquent,
antispasmodique,
ne
peut
dans
cas,
comme
de c o p i e : c e
pas
phonologique
ce
le m o n t r e n t
°antialcool,
etc.
du P r i n c i p e
préfixée
impossibilité
le c a s
la b a s e est un nom non c o n s t r u i t . L ' a p p l i c a t i o n du P r i n c i -
toujours
antiparasite, "antispasme, "antivenin,
nominale
de c o p i e : c ' e s t
comme antialcoolique, antiparasitaire,
être
cas
suffixée,
(antijeu),
nom
se p r é s e n t e
pour
une
composé
lorsque
raison
ou
(antipouvoir
la
base
pour
une
personnel),
(antig).
3)
Application
suffixé base
est
de
che
"élargie"
construit
l'adjectif
l'ovulation",
du
Principe
suffixe bien
-oire
que
Principe
une
base
préfixé.
Soit
par
l'on
peut
et
de
du
sur que
copie
servant
la plupart
à
construire adjectifs
copie :
dans
à
certains
une
autre
cas,
l'adjectif
catégorie
que
e x e m p l e a n t i o v u l a t o i r e , qui signifie "qui analyser
"antiovulation,
à des
de
appartenant
des ainsi
comme
qui
a
résultat
de
même
sens.
semble
s'applique
à
le
adjectifs construits
le
correspondent
Il
des
la
empê-
l'application
bases
que
le
verbales,
à des noms
suffi-
x é s par - ( t ) i o n : illusoire / illusion opératoire / opération préparatoire / préparation rotatoire / rotation s u d a t o i r e / sudation etc. En e f f e t , si c e r t a i n s a d j e c t i f s p e u v e n t se
suivante :
ne
le
mais
peuvent "qui
en
-tion)
possible
En
ou de
non,
de
la
favorise
façon
construire
de la
revanche, mais
N"
de
ne
tous
façon
adjectifs
"qui en
un
mais
peuvent
toute
"qui
signifie
préparer",
rotation",
suivante : des
r e c e v o i r par rapport
(sudatoire
préparatoire
susceptible
"qui
tourne)".
(attesté
favorise
pas :
est
mouvement (=
"qui
pas
être
-oire
"qui
la
paraphrasés pour
sur
des
la
rotatoire
mouvement
susceptible
sudation"),
favorise
mouvement un
nécessaire est
aux n o m s la p a r a p h r a -
favorise
de par
servir de
V".
n'est
rapport base
au
De
plus,
il
v e r b e s qui
révolutionner / " r é v o l u t i o n n a t o i r e / • r é v o l u t i o n n a t i o n etc.
un rote
au
de
verbe nom paraît
n'acceptent
re P a r t i e , C h a p i t r e 3, § 1 . 2 . 2 . e t T r o i s i è m e P a r t i e , C h a p i t r e 2, § 1 . 2 . 3 . 2 . ) :
sanctionner / "sanctionnatoire / *sanctionnation
pas
r o t a t i o n , "qui
la s u f f i x a t i o n par - t i o n , par e x e m p l e les v e r b e s t e r m i n é s par - i o n n ( e r ) ( c f .
frictionner / "frictionnatoire / *frictionnation
d'autres
préparation",
pas
Premiè-
654
On
posera
et
les
donc
que
adjectifs
en
les noms -pire
en - t i o n (ou, plus
sont
construits
largement, les noms
indépendamment
sur
les
d'action)
mêmes
bases
verbales. Si ovulatoire est construit suppose rait
une
application
"antiovulation,
Principe
de
et,
copie
élargie au
sur ovul(er), et non sur ovulation, antiovulatoire du Principe
lieu
d'ajouter
remplacerait
plus
de copie : la R C M
par
exemple
globalement
-el
la base
anti- 4
produi-
("antiovulationnel), nominale
par
le
l'adjectif
construit sur la base verbale de ce nom. Un certain nombre de faits confirment cette hypothèse : Par
exemple, parallèlement
à antirépression,
il est possible
de
construire,
avec le même sens, "antirépressif. Or, répressif est construit sur réprim(er) parallèlement à répression. Un mot comme antidépresseur
pourrait ainsi recevoir
une explication satis-
faisante : il ne signifie pas en effet "qui combat les dépresseurs" (cf. anticasseur), mais "qui et
combat
adjectifs
analyser
en
la dépression". Or, il est bien établi par ailleurs que les noms -eur
sont
antidépresseur
construits
de
la
sur
même
des
façon
bases
que
verbales.
On
antiovulatoire,
pourrait
par
une
donc
applica-
tion élargie du Principe de copie. Un anti-X
certain
-ant
adjectifs
nombre
d'adjectifs
(anticoagulant,
interdit
antitranspirant fait
de
les
n'est
pas
(z
""qui
la
transpiration.
et
non à des bases
construire
sur
mais
ailleurs,
désigne le
suffixe
nominales. Une
présentent
sous
antitranspirant, la
nécessairement
transpirer"), Par
se
antidérapant,
RCM
anti-
le
contraire
une
substance
-ant
explication
la
forme
etc.). Le 3. En d'un
effet,
à
des
qui construirait
combattre
bases
les analyser La
RCM
copie
comme
anti-
aurait
formulée
4
pour
fournit
une
explication
à
ces
mots :
verbales,
adjectifs sur
des bases nominales en - t i o n issues des verbes correspondants est donc L'hypothèse
ces
produit
transpirant
de
ces
de
un
produit
susceptible
s'applique
superficielle sens
impossible.
on
pourrait
les produits d'une application "élargie" du Principe de copie. produirait effet
donc
l'adjectif
de remplacer
"antitranspiration,
transpiration par
et
l'adjectif
le principe transpirant
de issu
du verbe transpir(er). Si cette hypothèse est exacte, elle demande une modification de la formulation du Principe
de copie, qui n'autorise pas jusqu'à présent une telle
opération.
Je propose la formulation suivante : 2'
Principe de copie (révisé) Soit X une base appartenant
à la catégorie lexicale C, Y et W deux
vés de X appartenant aux catégories lexicales C ' (nécessairement
déri-
différente
de C) et C " (différente de C et C'), tels que leur structure soit la suivante
(p
et
s, s'
désignent
respectivement
différent de s)) : Y = [ [ X ] c (s)af
]c,
W , [ [ X ] c (s')af
]c„
Si une R C M produit un dérivé Ζ tel que Z
=
[
>., ou
[X]
[
[W]
^af
C C"
]
C ]
C
un
préfixe
et
des
suffixes
(s'
655 remplacer Ζ par Z' tel que Ζ· = [ (p) a f [ V ] c , ] c , Ainsi formulé, ce principe permet de rendre compte de tous les cas cités : Si X correspond à alcool, Y à alcoolique, et Ζ à "antialcool, alors Z' = antialcoolique. Si X
correspond à déprim(er), Y
à dépresseur, W à dépression, et Ζ à
"antidépression, alors Z ' = antidépresseur. Si X correspond à transpir(er), Y à transpirant, W à transpiration, et Z ò "antitranspiration, alors Z' = antitranspirant. Il est évident que si X est un verbe, et que ρ n'est pas associé ò une RCM acceptant des bases verbales, c'est nécessairement W, et non X, qui sert de base à Z. La formulation 2' du Principe de copie ne remplace pas la formulation 2, qui reste nécessaire pour rendre compte des cas de sélection de terminaisons semblables comme gratitude / ingratitude, approbation / désapprobation.
ANNEXE
9
PROCEDURES D'HOMONYMISATION DES MOTS PREFIXES PAR ΑΝΤΙ-
658
En
application
des
principes
exposés
dans
le
§ 3. du
Chapitre
2 de
la
Deuxième Partie, je propose ici un certain nombre d'hypothèses destinées à c o m bler
systématiquement
les
lacunes
sémantiques
concernant
les
mots
préfixés
par a n t i - (à l'exclusion du préfixe associé à la RCM a n t i - 1 exposée dans l'Annexe 8). Ces hypothèses ont pour
e f f e t de construire
des
l'un ou l'autre
mots
attestés
préfixés
par
tous les homonymes possibles
des préfixes
a n t i - . Elles
réfèrent
aux RCM exposées dans l'Annexe 8. 1) HYPOTHESE 1 : Les noms construits par la RCM a n t i des
adjectifs
construits
par
2 ont pour
la RCM
anti-
4
homonymes
non
soumis
au
principe de copie. Par
exemple,
antihéros,
("Personnage
n'ayant
traditionnel", un
l'adjectif la
PR 77),
adjectif
l'idéologie
dans
attesté
aucune peut
une
"antihéros
comme
des
antonyme
de
caractéristiques
du
également
phrase propre
être
comme à
sa
interprété
Paul
est
génération.
héros héros comme
marqué Dans
par
ce
cas,
"antihéros issu de la RCM a n t i - 4 peut aussi prendre
forme
"antihéroTque
par
application
du Principe
de
copie.
2) HYPOTHESE 2 : Les adjectifs construits par la RCM a n t i - 4 auxquels le P r i n c i pe
de
copie
ne
s'est
pas
appliqué
ont pour
homonymes
des
noms construits par la RCM a n t i - 2. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente. Par
exemple, anti-
peut
également
de
char
4
antichar,
RCM
dans
("Qui
attesté
s'oppose
être
comme
interprété
une phrase
adjectif
à l'action comme
comme
issu
de
des blindés", un
nom
Ce prototype
la
PR 77),
antonyme
n'a plus
rien
d'un char, c'est un "antichar. L'hypothèse construits
2 sur
s'applique des
de
noms
la
même
manière
composés
aux
(antipouvoir
adjectifs personnel,
antimarché commun, etc.). 3) HYPOTHESE 3 : Les le
noms résultat
subir
une
construits d'une
par
la
RCM
conversion
conversion
en
anti-
à partir
adjectif
2 dont
d'un
ont
la
base
adjectif
pour
ou
est peut
homonymes
des
adjectifs construits par la RCM a n t i - 3. Par
exemple,
RCM a n t i peut
être
antipsychiâtre,
2 ("Psychiatre interprété
opposé
au
phrase
comme
conformément
comportement Paul
attesté
a
comme
produit
de
partisan de l'antipsychiâtrie", habituel
avec
ses
à des
la
RCM
anti-
psychiâtres)
malades
un
la
R85), 3
dans
(= une
comportement
très "antipsychiatre. 4) HYPOTHESE 4 : Les adjectifs construits par la RCM a n t i - 3 ont pour mes peut
des subir
noms une
construits conversion
par en
la
RCM
nom,
ou
antiest
2 si le
la conversion d'un nom en adjectif. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente.
homonyleur
résultat
base de
659
P a r exemple, aux sens attestés de antipolitique (cf. ci-dessous l'hypothèse le
nom
des
5),
issu
on
peut
ajouter
la
RCM
anti-
de
caractéristiques
dans
la
phrase
habituelles
Ce
que
le
sens
suivant,
2 : "politique de
la
préconise
n'a
politique",
Albert,
définissant
qui ce
aucune
apparaissant n'est
pas
de
la politique, c'est de l'°antipolitique. 5) H Y P O T H E S E 5 : Les adjectifs construits par la R C M anti- 3 ont pour mes
des
adjectifs
construits
par
la R C M
homony-
anti- 4 ayant
subi
ou non le Principe de copie si leur base peut subir une c o n version
en
nom,
ou
est
le
résultat
d'une
conversion
d'un
nom en adjectif. Par exemple, l'adjectif antipolicier est interprétable - comme comme
adjectif
Est-il
issu
de
possible
la
RCM
d'imaginer
anti-
3 dans
une dictature
une
phrase
"antipolicière?
(= non policière) ; - comme comme
adjectif
Paul
issu
est
de
la
RCM
violemment
anti- ' 4 dans
antipolicier
(=
une
phrase
la
police,
contre
les policiers) ; -
(et
comme
4) dans
nom
issu
une phrase
de
la
comme
RCM
anti-
2 (cf.
l'hypothèse
Paul est l'"antipolicier par
excel-
lence). Le cas de antipolitique est analogue : - il a
été
cité
précédemment
comme
issu de
la R C M
anti-
2 ; - il
est
anti-
attesté
3
dans
par un
ailleurs
exemple
avec comme
un
sens
issu
de
"déclarations
la
RCM
maladroites
et antipolitiques" ( R 8 5 ) (= non politiques) ; - et dans un sens issu de la R C M Opposé
à
l'activité
politique.
anti- 4 dans le R 8 5
Nietzsche
se
disait
le
4
ayant
("2.
dernier
Allemand antipolitique (Camus)"). 6) H Y P O T H E S E 6 : Les
adjectifs
le Principe
construits
par
la
RCM
anti-
et
de copie ont pour homonymes des adjectifs
subi cons-
truits par la R C M anti- 3. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente. A
l'exemple
de
déjà cité
de
antiparlementaire,
RCM
anti-
R85),
et
RCM
anti-
4
("Hostile
auquel
on
3 dans
a un discours
antipolitique, on peut
attesté au
peut
dans
un
sens
parlementarisme, attribuer
une phrase
un
comme
très "antiparlementaire
sens Pour
ajouter
conforme au
celui à
la
parlement",
conforme un député,
à
la
Paul
(= contraire au discours
parlementaire habituel). En définitive, pour catégorisée et
il faut
comme supposer
un
peu que
nom
sous
ou
chaque
la base
un
du mot préfixé par anti- puisse
adjectif,
forme
trois
tous
les
sens
mots
préfixés
peuvent par
être
apparaître,
anti-
issus
des
trois R C M (2, 3 et 4). Un
mot
comme
antipoétique est à cet égard particulièrement
intéressant :
660
son sens attesté est ambigu ("Contraire à la poésie» à l'esprit de la poésie", PR 77), il peut être compris - comme issu de la RCM anti- 2 (Aprfes avoir été un adepte de la poétique, Paul a fondé l'"antipoétique) ; - de la R C M anti- 3 (Ces vers sont quasiment antipoétiques) ; - et, de façon ambiguë, de la R C M anti- 4, . soit sans copie (L'article de Paul est violemment "antipoétique = dirigé contre la poétique), . soit avec copie sur antipoésie (même exemple, avec l'interprétation : contre la poésie), . ou sur antipoète (même exemple, avec l'interprétation : contre les poètes).
ANNEXE
1O
ETUDE DES NOMS EN -ET(TE) APPAREMMENT CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES
662
1. E X P O S E DES F A I T S
1
A côté du suffixe -et(te) qui sert à construire des noms diminutifs et hypocoristiques sur des bases nominales, conformément à la règle suivante : RC
RCM 1
Ν
•*
Ν
1
OS
Ν
ΟΜ
2
= "Petit Ν . " 2 1
-et(te) -eau
2
-1
-on -ot minietc (ex. : chanson
-> chansonnette),
et
de
celui
qui
sert
à construire
des
adjec-
tifs "modalisés" sur des bases adjectivales, conformément à la règle : RC
RCM 2
(ex. : pauvre à
construire
1
A2 = "A1
OM
-et(te)
-»• pauvret), il existe des
noms
sur
noms
ainsi
construits
avec
leurs
bases. Ainsi, si
à des paraphrases le
rapport
2
OS
entre
mot
apparemment
bases
entretiennent
faisant le
des l'on
3
modalisé"
verbales
des
tente
apparaître construit
rapports de
un suffixe
(recensés
sémantiques
réduire
les
la
base,
on
l'Annexe
qui
variés
lexicographiques
que joue le suffixe
obtient
six
sert
11). Les
apparemment
définitions
le rôle sémantique et
homonyme
dans
rôles
dans
sémantiques
différents : allumette = "instrument qui sert à allumer" sucette = "objet que l'on suce" cousette - "agent féminin qui coud" dormette = "action de dormir" mercerisette = "produit de l'action de merceriser" buvette = "lieu ou l'on boit" Indépendamment
de
la question
qui
consiste
a savoir
si
ces
rôles
sémanti-
ques sont ou non regroupables et comment, et quelle que soit la réponse apportée, il convient
apparemment
d'associer
ce
suffixe
a une
ou plusieurs R C M
dont
les
parties catégorielle et morphologique pourraient être formulées ainsi : RCM 3
Si pas §
l'on
s'en
l'équation
RC
V
OM
et(te)
tient
aux
·> Ν
rôles
sémantiques
OD = 1 R C + 1 OS + η O M
5.4.1.), puisque
le rapport
catégoriel
sont associés aux R C M , et R C M .
et
apparents,
(cf. le(s)
la
Deuxième sens sont
RCM^ Partie,
ne
contredit
Chapitre
2,
différents de ceux
qui
663
Le problème vient de ce qu'à ces sens au moins superficiellement variés s'ajoute souvent une valeur sémantique diminutive et^/ou hypocoristique, que font apparaître les définitions lexicographiques. Par exemple : allumette : 'brin de bois [.··] destiné à transmettre du feu" sucette : '^petite tétine [·..] cousette : "jeune ouvrière dans la couture" dormette : "petit somme" buvette : "petit local [ - ] " Ces faits constituent apparemment un contre-exemple à l'équation proposée, puisqu'è deux rapports catégoriels différents (N ·* Ν et V N) correspondent des sens en partie identiques. Mais cette valeur diminutive n'apparaît pas toujours dans les définitions attestées : dans le corpus rassemblé dans l'Annexe 11, 57 items seulement sur 109 (52,3 %) ont explicitement cette valeur. Il s'agit donc d'expliquer : 1) Pourquoi cette valeur diminutive, caractéristique de la suffixation par -et(te) de bases nominales, se retrouve sur un certain nombre de noms construits sur des bases verbales. 2) Pourquoi ces noms ont, en plus de leur valeur diminutive, une autre valeur, "thématique" (action, instrument, lieu, objet, agent, produit de l'action), par rapport à leur base verbale. 3) Pourquoi cette valeur diminutive ou hypocoristique n'apparaît pas systématiquement sur tous les noms apparemment construits sur des bases verbales. 2. HYPOTHESES DE TRAITEMENT Au moins quatre hypothèses de traitement des faits exposés ci-dessus peuvent être envisagées, toutes plus ou moins compatibles avec le modèle proposé. La première invite à formuler autrement la définition d'une opération dérivationnelle, les trois autres sauvegardent cette définition, de façon plus ou moins adéquate. 2.1. Hypothèse 1 En privilégiant le fait que la valeur diminutive et/ou hypocoristique apparaît fréquemment associée à la forme suffixale - e t ( t e ) , indépendamment du rapport catégoriel mis en jeu, on pourrait considérer qu'il s'agit d'un^seul suffixe servant à construire des noms sur des bases nominales ou verbales . Dans ce cas, les RCM^ et RCM^ seraient remplacées par une règle unique, que l'on pourrait formuler ainsi : RCM 4
RC
N
->•
N2
V
•+· N
OS
"valeur diminutive"
OM
-et(te)
Il serait évidemment très difficile dans ce cas d'associer une paraphrase diminutive formulée en langue naturelle è un nom construit sur une base verbale, mais on pourrait supposer que cette impossibilité est liée aux catégories lexicales mises en relation, et qu'il s'agit d'un blocage contingent aux contraintes linguisti-
66 k
ques, donc indépendant de la R C M en question. La
diversité
construit
sur
des
une
rôles
base
sémantiques
verbale
conférés
devrait
être
le
suffixe
aux
considérée
par
comme
superficielle, et
noms
qu'il
les diverses valeurs seraient introduites par l'Applicateur d'Idiosyncrasies du composant conventionnel. Ainsi, chansonnette et allumette procéderaient de la même R C M ^ ; le premier serait construit sur le nom chanson et la réalisation paraphrastique au sens serait "petit
N",
pourrait (plutôt
le
deuxième
être "petit que
l'Applicateur
sur
actant
le
verbe
allum(er),
et
la
réalisation
paraphrastique
lié à l'action d'allumer". La spécification
locative, ou d'objet, ou d'agent, etc.) d'allumette d'Idiosyncrasies,
qui
aurait,
pour
chaque
nom
instrumentale
serait
en
ajoutée par
-et(te)
construit
sur une base verbale, à choisir entre plusieurs valeurs concurrentes. Cette solution suppose que l'équation OD = 1 R C + 1 OS + η OM soit remplacée par la suivante : OD r η R C + 1 0 5 + η OM c'est-à-dire que l'on considère comme négligeable, ou en tout cas subordonné au rapport sémantique, le rapport catégoriel établi entre le mot construit et sa base. On en reviendrait à une conception plus traditionnelle de la morphologie dérivationnelle (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.1.). L'hypothèse 1 renvoie donc à l'arbitraire de l'Applicateur d'Idiosyncrasies le choix de la valeur sémantique autre que diminutive liée au nom en -et(te) construit sur une base verbale. Elle attribue à tous les noms construits à l'aide du suffixe -et(te) une valeur diminutive, quelle que soit la catégorie de la base. Puisque cette valeur n'est pas toujours attestée, il conviendrait de la supprimer, pour les mots concernés, dans l'Applicateur d'Idiosyncrasies. Ainsi, des mots comme cueillette et dormette recevraient d'abord de la R C M qui les a construits le sens "petit actant lié à l'action de cueillir (vs dormir)". L'Applicateur d'Idiosyncrasies spécifierait qu'en ce qui les concerne, la valeur sémantique "ajoutée" est celle d"'action". Puis, une autre opération du même Applicateur supprimerait la valeur diminutive de cueillette, alors que dormette la conserverait. Cette hypothèse est manifestement inadéquate, pour trois raisons : Elle nécessite une reformulation plus lâche, donc plus puissante et insuffisamment contrainte, de la définition d'une opération dérivationnelle. Elle rend compte tif une
et
de
autre
noms
dont
valeur
de la même façon de noms qui ont tous un sens diminucertains
sémantique
seulement qui,
elle,
ont est
ce
sens, alors qu'ils
renvoyée
à
ont
l'arbitraire.
toujours
Autrement
dit, elle manque la généralisation qui associe le sens diminutif à une base nominale, un sens autre à une base verbale. Elle
entraîne
une
multiplication
d'opérations
compliquées
et
ad hoc,
comme
le montrent les exemples ci-dessus de cueillette et dormette. Les
hypothèses
suivantes
permettent
de
conserver
la
définition
proposée
d'une opération dérivationnelle. 2.2. Hypothèse 2 Une deuxième hypothèse pourrait consister
è conserver telles quelles la R C M
66'j
et les parties catégorielle sémantique que
et morphologique de la R C M y et à définir une opération
différente, c'est-à-dire
une RCM
d i f f é r e n t e , pour chaque rôle
illustré superficiellement dans les définitions des noms en - e t ( t e )
construits
sur une base verbale. Dans c e t t e
sémanti-
apparemment
hypothèse, et conformément à l'équa-
tion proposée, la RCM^ se répartirait en autant de RCM, aux paradigmes morphologiques
desquelles
sémantiques
s'ajouteraient
différentes. A
mentalement
une
valeur
les
suffixes - e t ( t e )
certaines
opérations
diminutive,
alors
associés, qu'il
que
d'autres
diminutive serait
associée
de
au
sens
d'"agent",
puisqu'une
verbale
et
majorité
d'opérations
associée
n'illustreraient
sémantique "thématique". Par exemple, la valeur construits sur une base
y a
sémantiques serait
le
rOle
systématiquement
noms en - e t ( t e )
qui ont un sens d " ' a g e n t "
fonda-
que
apparemment
sont diminutifs (voir
§ 2.4.2.1.), mais ne serait pas associée au sens d'action, puisque seule une minorité de
noms
d'action
possèdent
une
valeur
diminutive.
Les
deux
règles
concernées
pourraient se formuler ainsi :
RC
V
-»•
Ν
OS
" P e t i t agent qui V "
OM
-et(te)r
J
RC
V
-»•
Ν
OS
"Action de V"
OM
-et(te) -age -ment -tion -ade -erie -ure etc.
Cette
hypothèse
imposées
à
la
a
l'avantage
définition
d'une
de
fonctionner
opération
à
l'intérieur
dérivationnelle,
mais
des elle
contraintes présente
au
moins trois défauts : Elle impose une redondance importante dans la formulation des RCM, puisqu'un certain
nombre de RCM ne différeraient, dans c e t t e
sémantique
qui leur serait
phologique
commune.
associée, mais auraient
Corrélativement,
elle
hypothèse, que par
une partie
aboutit
l'opération
catégorielle
à multiplier
et
les suffixes
mor-et(te)
homonymes. Dans
cette
une
base
verbale
par
exemple),
dans
le par
comme
certains
auraient
d'autres
premier
considérés tels
hypothèse,
cas, des
l'Applicateur
une
non les
noms
valeur
(les
agents
exceptions
noms non à
d'Idiosyncrasies,
en
-et(te)
diminutive d'action diminutifs
la
RCM,.,
alors que,
les noms d'action
diminutifs qui seraient
tive
peut
apparemment
constitutive par
exemple).
(amusette et
(les
par
devraient
dans le
construits noms
C'est-à-dire exemple)
être
deuxième
sur
d'agents que,
seraient
traités cas, c e
comme serait
traités c o m m e des exceptions à la RCM . 6 C e t t e différenciation entre une valeur diminutive constitutive et une valeur diminuaccidentelle
se
concevoir
noms qui sont considérés comme
lorsque
la
différence
quantitative
entre
des régularités et ceux qui sont considérés
les
com-
666
me des exceptions est suffisamment importante. C'est le cas pour les noms de produits de l'action (aucun non diminutif), à la rigueur pour les noms d'agents (4 non diminutifs sur 15 recensés, c'est-à-dire environ 26,5 % d'exceptions). Mais elle devient beaucoup plus problématique si le nombre de diminutifs et de non diminutifs est à peu près équivalent : parmi les noms de lieu recensés, 2 sur 5 sont non diminutifs (environ 40 % d'exceptions) ; parmi les noms d'instruments recensés, 25 sont non diminutifs sur 55 (environ 45 ?ί d'exceptions). La frontière entre régularité et exception n'est alors plus tragable, et l'hypothèse envisagée perd tout intérêt. Enfin, cette hypothèse suppose nécessairement résolue la question du regroupement ou du dégroupement des sens superficiellement différents, puisque dépend de cette décision le nombre de RCM qui devront être construites. Ainsi, dans le domaine de la morphologie dérivationnelle, doit-on toujours ou non considérer les sens d"'agent" et d"'instrument", par exemple, comme des réalisations superficielles d'un même sens plus abstrait? Si l'on observe les suffixes servant à construire ce type de sens, on s'aperçoit que certains d'entre eux associent systématiquement les deux sens, par exemple -eur, dans la mesure où le choix entre les deux sens dépend du caractère [± humain] du référen^ de l'actant : si un stérilisateur par exemple ne désigne dans le lexique attesté qu'un "appareil à stériliser" (instrument), aucune raison linguistique ne s'oppose à ce qu'il puisse désigner aussi l'agent humain dont l'activité consiste à stériliser. La même généralisation peut être faite pour -et(te) (cf. ci-dessous § 2.4.2.). Un problème du même ordre se pose pour d'autres sens, comme celui d"'action" et celui qui, subsumé dans les définitions lexicographiques par "résultat de l'action", recouvre des sens paraphrasables par "produit de l'action", ou "objet de l'action". Le point crucial, en l'occurrence, n'est pas la décision, qui échappe à l'objectif du présent travail, de conjoindre ou de disjoindre des sens superficiellement différents, mais de savoir si cette décision est ou non engagée par l'hypothèse de traitement envisagée. Elle l'est dans le cas de l'hypothèse 2, elle ne l'est pas, on le verra, dans celui de l'hypothèse 4, et cela peut constituer un argument pour choisir entre elles. 2.3. Hypothèse 3 Une autre solution, qui éviterait le problème du partage entre régularités et exceptions que posait la précédente, pourrait consister à séparer davantage la RCM^ de la RCM^, en excluant toute valeur diminutive de l'opération sémantique associée aux avatars de la RCM^. Les noms que ces règles serviraient à construire seraient pourvus seulement de leur sens "thématique" (c'est-à-dire que l'opération sémantique associée à la RCM serait seulement "parasyntaxique", cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 6.1.), ce qui laisse entière la possibilité de regrouper tout ou partie de ces sens "thématiques". L a valeur diminutive serait ajoutée pour certains mots dans le composant conventionnel par l'Applicateur d'Idiosyncrasies, solution qui renvoie au hasard le fait que certains noms en -et(te) construits sur une base apparemment verbale aient une valeur diminutive, et donc qui manque une sous-généralité certaine. On pourrait "récupérer" cette sous-généralité en posant le principe d'association suivant : 36
Principe d'association des sens affixaux : Les sens conférés par des RCM auxquelles sont associés des affixes homonymes sont perméables entre eux. Ce principe déborde largement le cas des suffixes -et(te), et pourrait rendre
667
compte d'une observation que l'on peut faire â propos de suffixes comme -ard, -asse, -isme, ou de préfixes comme dé- "négatif" : bien que le rapport catégoriel entre la base et le mot construit puisse être multiple, il persiste toujours une vague valeur sémantique commune à tous les mots construits par ces formes affixales respectives . Une telle solution offrirait l'avantage de rendre compte du fait que tous les noms en -et(te) construits sur une base apparemment verbale n'ont pas une valeur diminutive. Mais, à supposer que l'on adopte le principe d'association formulé ci-dessus, elle n'expliquerait pas pourquoi la "perméabilité" sémantique est orientée : des noms en -et(te) apparemment construits sur une base verbale et qui ont par exemple un sens instrumental peuvent, en sus, avoir une valeur diminutive, mais les noms en -et(te) construits sur une base nominale, qui sont tous diminutifs, ne peuvent pas recevoir de valeur instrumentale. Peut-être l'orientation de la "perméabilité" est-elle liée |iu rapport catégoriel mis en jeu, mais cette remarque laisse le problème entier . Celui-ci ne pourrait être résolu que si l'on acceptait, dans le cas d'affixes homonymes aux sens "perméables", de hiérarchiser ceux-ci en fonction du sens "dominant", ce qui paraît difficile. Par ailleurs, cette "perméabilité" des sens affixaux n'apparaît pas toujours dans les cas d'affixes homonymes. Ainsi, il y a une hétérogénéité sémantique totale entre le suffixe -et(te) qui sert à construire des noms "collectifs" sur des bases numérales (doublet(te), octet, triplet(te)) et ceux dont il est question ici. Une autre solution consisterait à décider qu'il y a un affixe unique avec un sens fondamental, quel que soit le rapport catégoriel mis en jeu, mais cette solution équivaut à l'hypothèse 1, dont les défauts ont été signalés. ZA. Hypothèse 4 La dernière hypothèse, qui évite tous les problèmes posés par celles qui ont été envisagées jusqu'à présent, consiste à considérer que le suffixe -et(te) ne peut pas s'appliquer à une base verbale, contrairement aux apparences, et que les mots rassemblés dans l'Annexe 11 sont tous construits sur une base nominale elle-même construite sur une base verbale. Dans ce cas, la RCM^ et ses avatars n'ont pas lieu d'être, et les mots concernés sont tous construits par la RCM^. C'est ce que je vais tenter de démontrer. 2.4.1. Agents et instruments allomorphiques en -eret(te) Les exemples cruciaux pour la démonstration sont les suivants : caqueret chaufferette couperet percerette rebatteret traceret Sémantiquement, ces six mots désignent des agents ou des instruments de l'action verbale. Deux sur six (chaufferette et percerette) ont explicitement à la fois un sens instrumental et un sens diminutif d'après la définition du dictionnaire consulté. Ils posent par ailleurs un problème formel : que représente le segment - e r - ? Ecartons immédiatement l'hypothèse selon laquelle ce segment serait l'affixe
668
d'infinitif
: d'une
part
l'exemple
de rebatteret
(et
non *rebattret)
atteste que
ce segment n'a pas de rapport avec la terminaison de l'infinitif de la base verbale concernée ; d'autre s'appliquer
part, de
façon générale, aucun affixe dérivationnel
à une base verbale fléchie
à l'infinitif
ne peut
(cf. Première Partie, Chapitre
3, § 1.4.1.3.)· Quant à l'hypothèse du segment "parasite" (comme celui qui apparaît dans sécheresse (sur sec)), il est de bonne méthode de ne l'envisager qu'en dernier recours. Un moyen de rendre compte è la fois du segment - e r - et du ou instrumental de ces mots consiste à considérer ce segment comme phe du suffixe -eur qui, appliqué à des bases verbales et désignant non humains, confère aux mots qu'il construit un sens d'agent ou
sens agentif un allomordes actants d'instrument.
Cette forme allomorphique de -eur se retrouve, dans un autre contexte suffixal, dans doucereux et volereau, que leur sens associe de toute évidence respectivement à douceur (construit à l'aide d'un suffixe homonyme -eur sur la base adjectivale doux) et voleur. En effet, volereau signifie "petit voleur" (définition du R 8 5 ) , et sa construction sur la base vol(er) (comme traîneau, flambeau, fourreau, etc. sont construits sur les bases verbales correspondantes) .ne permettrait d'expliquer ni le segment - e r - , ni le sens diminutif. Quant è doucereux, un argument catégoriel s'ajoute a l'argument sémantique : même si, à côté de la définition proposée par le R 8 5 ("d'une douceur fade, affectée"), qui associe doucereux à douceur, il était possible de formuler une paraphrase l'associant à doux (par exemple "doux d'une manière fade, affectée"), il serait impossible de faire dériver doucereux de la base adjectivale doux, car ce serait le seul exemple de ce rapport catégoriel associé à la forme affixale - e u x . Celle-ci, comme les exeijrjjjles ci-dessous en témoignent, ne s'applique qu'à des bases nominales ou verbales : Base nominale
Base verbale boîteux
herbeux miraculeux
convoiteux
rocailleux
désireux
soyeux
grincheux
verbeux
oublieux
L'allomorphie -eur / - e r - se retrouve également dans la majorité des féminins en -esse de noms d'agent en -eur, dont la liste, établie d'après Juilland (1965), figure ci-dessous : bailleresse chasseresse défenderesse demanderesse devineresse enchanteresse pécheresse vengeresse (seul doctoresse, à ma connaissance, présente un autre type d'allomorphie). Dans
la liste
ci-dessus,
la seule explication à la fois évidente et
adéquate
669
pour tous les noms, sauf un, est qu'ils sont suffixés par -esse sur les bases masculines
en
-eur
correspondantes.
Devineresse
seul
pourrait
poser
problème,
la mesure où, dans le lexique synchronique attesté, il est plus proche ment
de
devin
que
les dictionnaires l'idiosyncrasie
de
en
devineur.
témoignent,
sémantique
du
Il
n'en
reste
devineresse
féminin
par
pas
est
moins
que,
le féminin
rapport
au
de
masculin
dans
sémantique-
historiquement,
devineur, et (â
moins
que
que
ce
ne soit la spécialisation de devin par rapport à devineur, seul directement déductible sémantiquement La
structure
de deviner)
peut être rapportée au composant
morphologique
de
volereau, doucereux
et
conventionnel.
devineresse
est
donc
la suivante : [ [ [vol]
(eur) , 1 (eau) , 1 , af Ν af Ν
V
[ [ [doue]
(eur)
A
[ [ [devin]
1 (eux) ] Ν af A
af
(eur) . Τ , (esse) , 1 , af Ν af Ν
V
et celle de chaufferette : [ [ [chauff] Dans garde base
cette
son
(eur) , 1 (et) , 1 af Ν af Ν
V
hypothèse,
sens
diminutif
verbale, qui
le suffixe intrinsèque,
confère
à laquelle s'applique
^n
-et(te)
sens
11
-et(te) et
1, appliqué
c'est
d'agent
le
ou
à
suffixe
une
-eur,
d'instrument
base
nominale,
appliqué
à la base
à
une
nominale
. On s'explique donc que le nom construit en - e r e t -
(te) ait è la fois un sens agentif ou instrumental, qui lui vient de sa base construite, et un sens diminutif, qui lui vient de la R C M ^ . L'hypothèse balayette RCM^
dans
4 permet de régler le problème que poseraient des mots comme les
hypothèses
existe la R C M
2 et
gu : en effet, la R C M ^
construirait
"petit
(ou
balai" ;
balayette
3. Dans
ces
hypothèses,
où
à
côté
de
ou ses avatars, ce mot devrait être analyse comme
la R C M ^
son
balayette
1 sur
équivalent, par
le nom balai, avec
exemple
la
RCM,.)
la
ambile sens
construirait
2 sur le verbe balay(er) avec le sens "petit instrument qui sert à b a l a -
yer". La grammaire faillirait dans ce cas à rendre compte de la relation de s y n o nymie ne
qui
l'est
existe
entre
les
manifestement
deux
pas. Au
sens, et
traiterait
contraire, dans
comme
ambigu
l'hypothèse
4, le
un mot
sens
qui
diminutif
de balayette
lui viendrait de la suffixation par -et(te) de la base nominale balai,
et son sens
instrumental
de
la conversion du verbe balay(er)
dans le nom balai.
La forme balayette aurait donc pour unique structure : [ [ [balai]
ν
1 (et) 1 Ν af Ν
2.4.2. Extension de l'hypothèse Les les
avantages
noms
l'opération
en est
dérivationnel) entre
de
-et(te) la d'une
le verbe
et
l'hypothèse
4 permettent
apparemment
reconstruction étape
construits (c'est-à-dire
nominale
d'envisager
sur la
une
son extension
â
verbale. Le
coût
base
production
par
le
double
question se pose
de
composant
intermédiaire, qui n'est pas toujours
le nom en -et(te). Une
tous
attestée,
dans
le cas
670
de
la
le
sens
suit
reconstruction de
que
cet
la
d'un
item?
forme
item
On
dépend
non
posera
attesté : quelle comme
(partiellement)
principe du
est
la forme,
et
méthodologique
sens, lui-même
quel
est
ce
qui
dans
déductible
à partir
de celui du nom en -et(te). C'est pourquoi les divers cas seront étudiés successivement
en
fonction
du
rapport
sémantique
qu'entretiennent
le
nom
en
-et(te)
et le verbe qui sert de base à sa base nominale, et qui ont été jusqu'à présent désignés
par
les
étiquettes
"agent",
"instrument",
"lieu",
"action",
"produit
de
l'action", "objet de l'action". Cette
dénomination
empirique
des
relations
sémantiques
qui
lient
le
nom
en -et(te) et le verbe correspondant, proche de mais non identique à la dénomination des relations thématiques telle qu'elle peut figurer dans Gruber (1965, 1967) et
est
reprise
dans Jackendoff
(1972), n'a
pas d'autre prétention que
de
gloser
trivialement, dans tous les cas sauf un (les noms d'"action"), la fonction q u ' o c c u p e rait le nom en -et(te) dans une phrase où figurerait
également
le verbe
pondant. Ainsi, on appellera " a g e n t " le responsable, humain ou pas, de du processus
verbal (pris
ment", "action", de
sujet
comme
syntaxique
"Instrument"
du
désignera
où
figurerait
on patine des
Lyons
verbe
(1980 : 116)), quand
concerné :
une
cousette
il peut
tenir
coud, une
le
dans
un syntagme prépositionnel
verbe
correspondant :
on
peut
être
d'agents
source
d'incertitude
ou d'instruments?
Une
dans
le
vire.
le processus
avec N - e t ( t e ) dans une
allume
cas
la place
virette
avec
une
avec une patinette, on siffle avec un sifflet. Ce type de
sens
s'agit-il
ici en un sens trivial, et non opposé à "état", " é v é n e dans
ce à l'aide de quoi un agent humain exécute
verbal, et qui entrerait phrase
corres-
l'exécution
des
agents
allumette,
classification
non
humains :
décision peut-être discutable a été prise
à chaque fois sur la base du test suivant : si le nom entre dans les deux paraphrases " O n
V
avec
N"
et " Ν
V", il a été classé
comme
instrumental
(on
mitraille
avec une mitraillette / une mitraillette mitraille). S'il n'entre que dans la paraphrase " Ν
V", il a été classé comme agent (virette). Quoi qu'il en soit, cette décision
n'engage
pas
le
traitement
des
mots
concernés,
puisque
le
même
suffixe
-eur
servira dans les deux cas â construire la base nominale du nom en -et(te). L ' é t i quette "lieu" se comprend d'elle-même : le nom de lieu entrerait dans un s y n t a g me
dans,
Ainsi,
on
"action"
sur
N-et(te)
boit
dans
désignera
pas figurer
une
la
dans
une
buvette,
phrase
où
on
couche
nominalisation
se
du
figurerait
verbe ; le
sur
le
une
nom
verbe
correspondant.
couchette.
d"'action"
L'étiquette
ne peut
donc
dans la même phrase que le verbe correspondant, mais il est toujours
paraphrasable par " A c t i o n de V " : une causette est l'action de causer, une grimpette l'action de grimper, une trempette l'action de (se) tremper. "Produit" et "objet de
l'action"
désigneront
respectivement
le
résultat
concret
de
l'exécution
du
processus verbal et ce a quoi s'applique ce processus. Les noms en -et(te) c o n c e r nés
pourraient
verbe
dans
les deux
cas occuper
la position de complément
correspondant. Ainsi, on tire un tiret
("produit"), on croque une
d'objet
du
croquette
("objet"). Dans
chaque
cas, je procéderai,
à
titre
démonstratif,
à une
reconstruction
"en grandeur nature" des formes et des sens non attestés (cf. § 3.). 2.4.2.1. Noms qui désignent un " a g e n t " Si
le
nom
en
-et(te)
désigne
l"'agent"
du
processus
verbal,
on
supposera
que sa base est construite à l ' a i d e ^ u suffixe - e u r , susceptible soit de s'allomorphiser
en - e r - , soit de se tronquer
devant
-et(te). Si l'on admet que les règles
671
mineures sont annoncées dans les entrées lexicales par des traits diacritiques, il faut donc prévoir que l'information suivante figure (sous une forme ou une autre) dans l'entrée lexicale de -eur et dans celle de -et(te) : -eur [+A]
[+T]
-et(te) [A+]
[T+] où A et Τ désignent respectivement troncation.
les traits concernant
l'allomorphie et la
Il est très important de savoir si le choix entre l'allomorphie et la troncation est obligatoire ou facultatif. Dans la première solution (choix obligatoire), ¡I faudra ajouter aux informations ci-dessus la mention des contextes (par exemple la liste des bases concernées) dans lesquels a lieu l'une des deux opérations. Dans le deuxième cas (choix facultatif), la forme allomorphique et la forme tronquée seront toutes les deux produites par les règles concernées du composant conventionnel, et l'une des deux seulement sera sélectionnée, de façon ad hoc, par le Sélectionneur. Trois raisons me font préférer la deuxième solution : Il existe une paire de doublets attestés présentant les deux possibilités : percette (troncation) / percerette (allomorphie). Cette solution évite l'énumération ad hoc, dans les entrées lexicales affixales, des bases susceptibles de subir l'un ou l'autre traitement. Elle prédit la possibilité de la forme allomorphique parallèlement à la forme tronquée jusqu'à un niveau plus tardif que dans la première solution. Il faut toutefois mentionner un cas apparent de restriction au double choix : comme il n'existe dans l'inventaire de Juilland (1965) aucun mot terminé par -reret(te), on pourrait penser que la troncation est obligatoire si la base verbale du nom suffixé par -eur est terminée par - r - . Comme toujours dans le cas de l'absence d'un modèle dans le lexique attesté, il est difficile de savoir s'il s'agit d'une véritable contrainte, ou d'une lacune accidentelle. En l'occurrence, la séquence [roer] ou [rar] n'est pas interdite en français, comme en témoignent des mots comme coureur, mireur, etc., et les futurs en -rerez (vous pleurerez, vous tirerez, etc.). Si contrainte il y avait, elle ne serait pas d'ordre phonologique, mais lexical : elle serait liée à la succession d'une base terminée par -r_- et des suffixes -eur et -et(te) identifiés lexicalement. Cette contrainte éventuelle pourrait se formuler ainsi : 37
Principe de troncation contextuelle obligatoire L'application du suffixe -et(te) à une base nominale suffixée par -eur sur une base verbale entraîne la troncation obligatoire de -eur si la base verbale se termine par - j > .
Ainsi s'expliquerait l'absence de mots comme *virerette, *mirerette, *tirerette, qui seraient exclus par le principe ci-dessus, gouvernant la sélection des formes attestées par le Sélectionneur .
672
Ce cas mis à part (et peut-être d'autres similaires), dans les autres cas, les règles du composant conventionnel produiront à la fois la forme allomorphique et la forme tronquée. Par exemple, à partir de [ [ [cous] (eur) ] (et) 1 V af Ν af Ν (+A) (A+)
(+T)
(T+)
elles produiront à la fois cousette (par troncation) et "couserette (par allomorphle). Seul le premier sera sélectionné de façon ad hoc par le Sélectionneur. Le tableau 1 ci-après donne la liste des noms d"'agent" en -et(te) croisés avec les noms en -eur correspondants attestés dans le R85. Le signe + signifie que, dans la définition du dictionnaire, le mot renvoie à un agent [+ humain], le signe - à un agent [ - humain], le signe t à un agent [± humain]. N'ont été retenues que les définitions des emplois nominaux, à l'exclusion des emplois adjectivaux. Ce tableau offre un argument supplémentaire en faveur du choix de -eur comme suffixe tronqué, confirmant et complétant les observations relatives à l'allomorphie -eur / - e r - , 10 noms en -et(te) à sens d1 "agent" sur 15 coexistent avec un nom d"'agent" attesté suffixé par -eur, et la différence sémantique entre ce nom d"'agent" et le nom en -et(te) est précisément, dans 6 cas sur 10, le sens diminutif ou hypocoristique de ce dernier : une cousette est une "jeune" couseuse, une pissette produit un jet d'eau plus petit qu'un pisseur, etc. Quant au fait que les noms en -eur, dans leur sens attesté, désignent souvent des "agents" [+ humain], quand le nom en -et(te) désigne un [ - humain] (dans 4 cas sur 6), il peut sans problème être du ressort de l'Applicateur d'Idiosyncrasies du composant conventionnel : comme cela a déjà été signalé (cf. note 11), les noms suffixés par -eur désignent tous, potentiellement, des "agents" humains ou non humains. Les colonnes vides du tableau 1 correspondent, dans l'explication proposée, aux noms en -eur engendrés par le composant dérivationnel et non sélectionnés, pour des raisons arbitraires, dans le composant conventionnel : "bouffeur , °clapeur, "dandineur, "tourniqueur, "trébucheur, désignant des "agents" humains ou non humains, sont des mots construits possibles (cf. ci-dessous § 3.1.1.). Ces lacunes - accidentelles - ne seraient d'ailleurs probablement pas les mêmes si d'autres dictionnaires avaient été consultés. Comme l'objectif de ce travail n'est pas la comparaison de dictionnaires, et que la reconstruction de formes et de sens non attestés ne trouve pas sa justification dans la quantité des formes attestées, on se contentera de l'état donné par le tableau 1. 2.4.2.2. Noms qui désignent un "instrument" J'ai déjà proposé au § 2.4.1. l'hypothèse que les "instrumentaux" en -eret(te) soient construits sur une base nominale suffixée par -eur, allomorphisé en - e r - . Quant aux "instrumentaux" en -et(te) (ex. allumette, raclette, sarclette, etc.), pour lesquels l'hypothèse 4 étendue propose qu'ils soient construits sur une base
673
TABLEAU 1 : NOMS D'AGENT EN - e t ( t e ) CORRESPONDANCE AVEC NOMS D'AGENT EN - e u r
a
c
c
c
c
a
I
0
P i
P i
V
a
i 0
t
m
0
i
u
b
a
u
u
u
Γ
r
s
e
s
Γ
e
e
i
e
q u
q u
s
s
q u
e
u
e
e
η
u
u
0
u
e
u
r
u
u
e
r
Γ
I
Γ
u
r
r
Γ
u
e
r
Γ
u Γ
amusette 2 bouffette cabriolet caqueret clapet claquet cousette dandinette jouette 2 piquette pissette tournette tourniquet trébuchet virette
\ +
\
H
H
\
H H
\
H k
H
\
\
\
H
nominale
à
suffixe
tronqué,
le
problème
se
pose
de
savoir
quel
suffixe
poser.
En effet, quand ces noms coexistent, dans le lexique attesté, avec un nom "instrumental", celui-ci ou
du
suffixe
peut
-oir
être
porteur du suffixe - e u r (ex. fauchet(te) /
(ex. débarbouillette
indifféremment
(ex. allumette
correspondance
entre
en
-eur
locatif
attestés
dans
les le
/
faucheuse)
/ débarbouilloir(e)), ou des deux
allumeur
/
allumoir). Le
noms
"instrunentaux"
R85.
Ont
été
en
-et(te)
ajoutés pour
-oir
tableau et
suffixes
2 présente
ceux
en
-oir
la mention d'un
la et
sens
éventuel, et pour - e u r celle d'un sens d'agent, presque toujours représenté.
T A B L E A U 2 : N O M S D ' I N S T R U M E N T EN -et(te) C O R R E S P O N D A N C E A V E C N O M S EN -oir ET -eur
-oir
-eur
instr.
loc.
instr.
agent hum
masc. alignette
+
allumette
+
fém.
masc.
fém.
masc.
fém. +
+
+
amassette
+ +
amusette 1
+
attifet balayette binette
+
+
+
+
+
+
cachet caqueret chaufferette
+
claquette
+
couperet
+
curette
+
+
+
+
+ + +
+ +
675
-oir
-eur
instr.
masc. débarbouillette
+
loc.
fém.
masc.
instr.
fém.
masc.
agent hum fém.
+
dînette
+
échardonnette
+
émouchette
+
epoussette
+
+
+
17
éprouvette épuisette fauchet(te)
+
+
huchet jouet
+
lavette lorgnette
+
+
+
18
+ +
maniette
+
mirette
+
+
mitraillette
+ +
mouchette
+
mouvette
+
+
+
ouillette passette patinette patouillet
+
19
+ +
+
+
676
-oir
-eur
instr.
masc.
loc.
fém.
masc.
instr.
fém.
masc.
agent hum
fém. +
pêchette perc(er)ette
+
+
+ +
pesette +
promenette
+
puisette
+
+
raclette
+
+
+
ramassette rebatteret
+
rebroussette
+
+
+
+ + +
rincette sarclette
+
+
+
+
+
serfouette sifflet
+
sonnette
+
soufflet(te) sucette 1
+
+
traceret
+
+
tranchet
+
traquet
+
+
+
+
+ +
+
+ +
triboulet trottinette
+
677
Envisageons successivement tous les cas de figure : a) Si le nom en -et(te) ne coexiste qu'avec un nom d'"instrument" du suffixe -eur, on peut supposer raisonnablement que c'est ce nom qui de base, et que -eur est, conformément à ce qui a été proposé au § soit allomorphisé en - e r - , soit tronqué par une règle mineure déclenchée tuellement dans les deux cas. Sont concernées les paires suivantes :
porteur lui sert 2.4.2.1., contex-
balayette / balayeuse caqueret / caqueur fauchet( te) / faucheuse lavette / laveur mitraillette / mitrailleuse rincette / rinceuse soufflet(te) / souffleuse Dans ce cas, le nom en -et(te) reçoit dans le dictionnaire une définition soit régulière "Petit N-eur" (ex. soufflette), soit plus idiosyncratique (ex. rincette), ce qui ne change rien, on le démontrera, à son sens profond. On décrira donc ainsi la dérivation des paires ci-dessus (si X désigne la base verbale du nom en -eur) : [ [ X ] eret(te) ] avec allomorphie [ [ [ X L (eur) 1 (et) V af Ν af (+A)
(+T)
[
[X]
et(te)
]
avec
troncation
La structure de gauche est produite par le composant dérivationnel, celles de droite le sont par le composant conventionnel. Par exemple, à partir de laveur, on obtiendra "laverette et lavette. b) Si le nom en -et(te) ne coexiste qu'avec un nom d'"instrument" porteur du suffixe -oir, on supposera, de la même façon, que c'est ce nom qui lui sert de base. Comme n'est attesté dans l'inventaire de Juilland (1965) aucun nom terminé par -oiret(te), on se trouve face à l'alternative suivante : ou supposer que la troncation de -oir est (jjjligatoire devant -et(te), ou ne pas se fier au corpus attesté dans cet ouvrage , et, puisque des mots comme "coupoiret, "mouchoiret(te), "passoirette (parallèlement à couperet, mouchette, passette) ou "arrosoiret, "bouilloirette, "écumoirette (bien que "arroset, "bouillette, "écumette ne soient pas attestés) paraissent parfaitement acceptables, supposer que -oir, comme -eur, subit une troncation facultative devant -et(te). Dans cette deuxième hypothèse, deux possibilités sont encore offertes : faut-il ou non supposer, lorsque -oir n'est pas tronqué, qu'il s'allomorphise? Le lexique attesté nous offre quelques exemples d'allomorphie de -oir (radical) devant -et(te) (gloriette, historiette), mais d'une part cette allomorphie n'est pas systématique (poiret), d'autre part n'est attesté aucun exemple d'allomorphie suffixale de -oir devant -et(te). Par ailleurs, "patinoirette me paraît intuitivement meilleur que *patinoriette. En l'absence de tout témoignage attesté, et conformément â la logique qui a toujours été suivie dans ce travail, on admettra jusqu'à preuve du contraire que -oir
678
ne subit pas de troncation obligatoire devant -et(te), et que l'absence de troncation n'entraîne pas d'allomorphie. On
proposera
donc
pour
les
noms
en
-et(te)
qui ne coexistent
qu'avec
un
nom en -oir un traitement parallèle, à l'allomorphie près, à celui qui vient d'être proposé pour les noms en - e u r + -et(te) : [
[X]
oiret(te)
[
[X]
et(te)
]
]
sans
troncation
avec
troncation
Par exemple, à partir de sarcloir, on obtiendra °sarcloiret( te) et sarclette. Ce traitement concerne les paires suivantes : alignette / alignoir amusette / amusoire claquette / claquoir débarbouillette / débarbouilloir(e) émouchette / émouchoir mouchette / mouchoir mouvette / mouvoir passette / passoire puisette / puisoir raclette / racloir rebroussette / rebroussoir sarclette / sarcloir Là encore, le contenu de la définition du dictionnaire ne peut pas être considéré comme une preuve fiable en faveur de la dérivation d'un mot à partir d'un autre : sarclette
est
défini
régulièrement
à partir
de sarcloir, mouchette
idiosyncratique-
ment par rapport à mouchoir. Plus gênants apparemment sont les cas de claquette, débarbouillette, mouvette et rebroussette, que le R 85 définit comme des doublets des noms en -oir c o r r e s pondants. Si
l'on
s'en
tient
à
cette
définition,
le seul
traitement
morphologique
en accord avec la structure sémantique de ces mots serait la suffixation parallèle sur une base verbale. Mais on considérera que, dans les quatre cas, l'absence d'une référence au
à
du nom défini c)
la
taille
de
l'objet
caractère ^"encyclopédique"
dans la définition de
celle-ci
plus
lexicographique
qu'à
une
est
propriété
è
imputer
linguistique
.
Le nom en -et(te) peut coexister avec deux noms "instrumentaux", l'un suffi-
xé par -oir, l'autre par - e u r . C'est le cas des exemples suivants : allumette / allumeur / allumoir binette / bineur / bineuse / binoir chaufferette / chauffeur / chauffoir couperet / coupeuse / coupoir échardonnette / échardonneuse / échardonnoir mirette / mireur / miroir
679
p e r c ( e r ) e t t e / perceuse /
perçoir
ramassette / ramasseur /
ramasseuse /
rebatteret / rebatteuse /
rebattoir
sucette /
suceur / suceuse /
t r a c e r e t / traceur /
Si l'on ne s'en tient -et(te)
peut
de
- o i r . On peut -eur,
plutôt
tranchoir
pas à la l e t t r e des définitions lexicographiques, le nom
théoriquement
nom en - e t ( t e ) en
suçoir
traçoir
tranchet / trancheuse /
en
tout
ramassoire
provenir
au plus noter
de
la
troncation
de
que, dans bon nombre
-eur
ou
de
celle
de cas, le sens du
paraît plus proche de celui du nom en - o i r que de celui du nom
car, quand
les
des machines
deux
sont
attestés,
ce
dernier
a tendance
â
désigner
ou des engins mécaniques, et les deux premiers des " i n s t r u -
ments" plus petits. Mais on admettra qu'il s'agit là d'une spécialisation superficielle, dans
la
mesure
où
elle
mention "instrument" celle
de bineur,
n'est
pas
systématique : si
dans les définitions
la
mention
"outil"
est
de b i n e t t e présente
on
trouve
effectivement
la
et binoir, et "machine" dans
à la fois .dans
la définition
de
perçoir et p e r c ( e r ) e t t e et dans celle de perçeuse. En en
cumulant
-et(te)
non-troncation quatre
le
choix
construits pour
possibilités
sur
entre des
ceux
de
la
noms
troncation en
construits
dérivation
sur
pour
et
- e u r , et des
l'allomorphie
celui entre
noms
les noms
en
en
-oir,
-et(te)
pour
les
la troncation on qui
peut
noms et
la
envisager
coexistent
avec
des noms en -eur et des noms en - o i r : [ [ X ] e r e t ( t e ) ] avec allomorphie [ [ [ X L (eur) 1 (et) ] V af Ν af Ν (+A) (A+) (+T)
(T+)
1 [ [ X ] e t ( t e ) ] avec troncation [ [ X ] o i r e t ( t e ) ] sans troncation
[ [ [ X L (oir) V af
L (et) Ν af
( ±T)
1
Ν,
(T+)
ι [ [ X ] e t ( t e ) ] avec troncation
Par exemple, à partir de * a l l u m e u r e t t e et "allumoirette produits par le composant
dérivationnel,
les
règles
mineures
du
composant
conventionnel
produiront
respectivement "allumerette et allumette, "allumoirette et allumette. On
pourrait
objecter
à
cette
analyse
qu'il
n'est
pas
nécessaire
une double source à un mot comme allumette, puisque c e l u i - c i
de
poser
n'est pas ambigu.
Mais ce n'est pas un véritable problème : Ou l'on suppose que - e u r et - o i r sont associés à la même RCM, et qu'aucune tous
contrainte les
linguistique
deux,
ce
dont
n'interdit le
engendre à la fois allumeur qui
sert
à allumer",
et
à la
lexique
base
attesté
verbale
offre
allum(er)
de
les
recevoir
un témoignage. La même
RCM
et allumoir avec le même sens prédlctible "Instrument
chacun
de
ces
items peut
servir
de base à la RCM à
laquelle est associé - e t ( t e ) . Ou, ce qui est plus probable étant donné qu'à -eur (et non à - o i r ) est associé
par
ailleurs
ailleurs
un sens
un sens locatif
d'agent,
et
( c f . Deuxième
qu'à
-oir
(et
non à - e u r )
Partie, Chapitre
est
associé
par
2, § 5.3.5.2.), on suppose
680
que -eur et -oir sont associés è des RCM différentes. Dans ce cas, le sens prédictible de allumeur est "agent [ ± humain] qui V, instrument qui sert à V", celui de allumoir "instrument qui sert à V, "lieu où l'on V". Chacun de ces noms peut servir de base à la RCM à laquelle est associé -et(te), et les sens prédictibles de allumette sont alors : - s'il a pour base allumeur, ""petit agent [+hum] qui allume" "petit instrument qui sert à allumer" ; - s'il a pour base allumoir, "petit instrument qui sert à allumer" ""petit lieu où l'on allume'Ρ d) Si le nom en -et(te) ne coexiste ni avec un "instrumental" en -eur, ni avec un "instrumental" en -oir, conformément à ce qui a été démontré dans les cas précédents, on conviendra de reconstruire les deux formes. Cette proposition touche les exemples suivants : amassette cachet dînette éprouvette huchet lorgnette ouillette patouillet pesette serfouette sonnette triboulet
attifet curette époussette épuisette jouet^ maniette patinette pêchette promenette sifflet traquet trottinette
Une forme comme patinette par exemple correspondra donc aux trois dérivations suivantes : "patinerette avec allomorphie [ [ [patin]
V
(eur)
af
(+A) (+T)
1 , (et) , Ν af patinette avec troncation "patinoirette sans troncation
[ [ [patin]
[ [ [patin]
V
V
(oir)
af
1 (et) Ν af
^
~
] (et) ] Ν af Ν
'
patinette avec troncation » patinette '
puisqu'à côté des deux bases reconstruites "patineur(euse) et °patinoir(e), la base synonyme patin est attestée . Le traitement proposé pour les cas de figure c) et d) (noms en -et(te) coexistant avec des "instrumentaux" en -eur et -oir, ou ne coexistant avec aucune de ces deux possibilités) invite à revenir sur le traitement proposé pour les
681
cas a) (noms en -et(te) coexistant avec un "instrumental" en -eur) et b) (noms en -et(te) coexistant avec un "instrumental" en -oir). En effet, si l'on reconstruit les sources "instrumentales" en -eur et en -oir lorsqu'aucune des deux formes n'est attestée, ce qu'incitent à faire les exemples pour lesquels les deux sources sont attestées, pourquoi s'en tenir au lexique attesté lorsque l'une des deux sources seulement est attestée? Le traitement proposé jusqu'alors pour les cas a) et b) était encore trop fidèle au lexique conventionnel. Ce sont donc toutes les cases vides du tableau 2 correspondant à des "instrumentaux" qui devront être remplies et considérées comme des sources possibles des noms en -et(te) correspondants. Ainsi, si l'on reprend les exemples sarclette (seul sarcloir est attesté), lavette (seul laveur est attesté, lavoir ne l'étant qu'au sens "locatif") et couperet (la forme allomorphisée à partir du nom en -eur est attestée), ils seront décrits de la façon suivante : "sarcloirette sans troncation [ [ [sarei]
[ [ [sarei]
V
V
(oir)
1 (et) ] / af Ν af Ν \ (±T) (T+) \
(eur)
sarclette avec troncation
"sarcletette avec allomorphie 1 (et) 1 / af Ν af Ν / (+A) (A+) \ (+T) (T+) \ iI sarclette avec troncation . "lavoirette sans troncation
[ [ [lavi
V
(oir)
1 (et) 1 af Ν af Ν ( ±T) (T+) ' lavette avec troncation "laverette avec allomorphie
[ [ [lav]
(eur) , 1 , (et) 1 V af Ν af Ν (+A) (A+) (+T) (T+) lavette avec troncation "coupoiret sans troncation
[ [ [coup] v (oir) a f (±T)
] N (et) a f
]
(T+)
* "coupet avec troncation couperet avec allomorphie
[ [ [coup]
V
(eur)
1 (et) af Ν af (+A) (A+) (+T) (T+)
L Ν "coupet avec troncation
Dans tous les cas, seuls les items non précédés du signe 0 devront être sélectionnés de façon ad hoc par le Sélectionneur du composant conventionnel.
682
Deux
arguments
complémentaires
peuvent
être
invoqués
en faveur
de cette
analyse : L'existence,
dans
le lexique
attesté, de
doublets
suffixés par
-oir
et
-eur,
par exemple : arracheuse : "Outil ou machine qui sert à arracher des tubercules, des racines ) arrachoir." arrachoir : "Outil
servant
à arracher
des racines, des tubercules, etc.
)>
arracheuse." accordeur : "Instrument produisant les douze demi-tons de la gamme." accordoir : "Instrument d'accordeur (de pianos, d'orgues)." (R 85) Mise
à part
la référence
à une "machine", qui a déjà été commentée, dans le
cas de arracheuse, les variations définitionn|^les, que le lecteur vent être considérées comme non pertinentes
appréciera, peu-
.
Le fait que, lorsque la forme allomorphique de la base en -eur est attestée, l'attestation
de
l'instrumental
en -eur
ne bloque
en rien celle de
l'instrumental
en -oir (c'est le cas pour chaufferette, couperet, perc(er)ette, rebatteret, traceret). 2.4.2.3. Noms qui désignent un "lieu" Cinq noms en -ette apparemment construits sur une base verbale V peuvent être de
paraphrasés "lieu"
attestés
par
"(petit)
dans
le
lieu
R 85
où
l'on
construits
V". Le sur
tableau 3 fait état des noms
la
même
base
verbale
noms en -ette pourraient, conformément à l'hypothèse 4, être dérivés.
T A B L E A U 3 : N O M S DE LIEU EN -ette CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS
conversion
bavette
27
-oir
MORPHOLOGIQUES
-is
+
buvette 2
cachette
28
couchette
oubliette
29
+
+
+
dont
les
683
Ce en
tableau
-ette
:
la
fait
apparaître
construction
deux
d'un
sources
nom
sur
possibles
une
base
pour
les
noms
verbale, par
de
"lieu"
conversion
ou
à l'aide du suffixe -oir. On
ne
retiendra
pas
en
effet
la forme
en ^is^ comme
une source
non tant parce que le sens attesté de couchis est technique, donc par
rapport
à couch(er)
(on pourrait
considérer
possible,
idiosyncratique
qu'il s'agit là d'une
idiosyncrasie
conventionnelle), mais parce que d'une part a cOté de couchis est attesté couche, d'autre
part
parce
qu'il
n'est
pas
envisageable
de
reconstruire
systématiquement
des noms de lieu en - i s pour les noms en -ette qui n'ont pas de source attestée : la forme
affixale
des
sur des bases nominales avec une relation sémantique vague
mie"
-is^ n'est
pas disponible, et sert
(paillis, treillis), soit
à
construire
des
apparemment
noms sur
soit à construire
des bases
d"'hypony-
verbales
avec
le sens "produit" ou "objet de l'action" (gâchis, gazouillis, gribouillis, hachis, ramassis, semis, etc.). Le et deux Mieux
exemples
vaut
seul
nom de "lieu"
qui figure
dans Juilland (1965) est
sont insuffisants pour conclure que - i s est un suffixe
considérer,
en
attendant
une
étude
détaillée
de
la
logis,
"locatif".
forme
suffixale
-is, que le sens "locatif" de couchis et logis est idiosyncratique. Restent
la
conversion
et
la
suffixation
par
-oir, qui
posent
des
problèmes
différents. La
source
cache
pour
cachette
et
la
source
couche
pour
couchette
sont
les plus simples : elles sont attestées avec un sens "locatif", et le nom en -ette a
un
sens
diminutif
par
rapport
à
elles. De
plus,
elles
ne
nécessitent
aucune
opération de troncation. Mais deux questions se posent : Est-il
possible
d'étendre
l'hypothèse
d'une
source
obtenue
par
conversion
aux autres noms de "lieu" en - e t t e ? Cette
source
est-elle
exclusive, pour
les
noms
attestés,
d'une
autre
source
non attestée, en -oir par exemple? La réponse à la première question ne pourrait près
une
conversion des
sens
de
la
étude
détaillée
entre
les verbes et
représentés,
dérivation
des
parmi
rapports
être donnée è coup sûr q u ' a -
sémantiques
associés
aux
opérations
les noms. Il est sûr que le sens "locatif" est
d'autres.
(cf. Deuxième
Sans
Partie,
préjuger
Chapitre
de
2, §
l'orientation
6.2.3.), on
de l'un
éventuelle
peut
citer
les
exemples suivants :
Mais
masc.
fém.
camp / camp(er)
planque / planqu(er)
siège / siég(er)
base / bas(er)
tr&ne / trOn(er)
loge / log(er)
etc.
etc.
il paraît
associés de
bases
à
une
hasardeux opération
de conclure de
que ce
conversion
verbales. Je ne dispose
à ce
sens
est
construisant jour
l'un des sens "disponibles"
des
noms féminins
d'aucun "néologisme"
me
à partir
permettant
de l'affirmer. Quant à la deuxième question, la logique de mon travail invite à y répondre négativement : on a vu que pour les noms d"'instrument", les deux sources c o n c u r -
68t
rentes en - e u r et en - o i r étaient proposées. La suffixation par - o i r ( e ) de bases verbales servant à construire des "locatifs" est, quant ment
à elle, largement
au
sens
attestée
"instrumental"
(cf.
(parloir, dortoir, baignoire, etc.),
Deuxième
Partie,
Chapitre
2,
§
parallèle-
5.3.5.2.),
et
disponible, comme en témoigne le "néologisme" " a f f i c h o i r , employé au sens "endroit prévu
pour
l'affichage"
.
C'est
pourquoi,
bien
que
le
seul
exemp^
locatif en - o i r ( e ) face à un nom en r e t t e soit bavoir face à bavette tra
que
le " l o c a t i f "
en - o i r ( e )
en - e t t e . Les modalités
est
une source
techniques
possible pour
de la dérivation
seront
attesté
de
, on a d m e t -
les noms de
"lieu"
les mêmes que
celles
des "instrumentaux" : avec ou sans troncation, ce qui est conforme à l'hypothèse selon
laquelle
s'agit
du
les deux
même
sens sont
suffixe.
On
associés à la même
posera
donc
le
schéma
RCM, et suivant
selon laquelle
pour
les noms
il de
"lieu" en - e t t e : [ [ X ] o i r e t t e ] sans troncation [ [ [ X L . (oir) V af (±T)
Par
exemple,
"lieu
où
Quant
l'on
sur
]
(et)
Ν
la base
oublie",
à couchette,
[ [ X ] e t t e ] avec troncation
oubli(er),
et,
il
af (T+)
sur
le
composant
"oublioir,
provient,
les
dans c e t t e
dérivationnel
produit
diminutifs
"oublioirette
hypothèse,
à la
fois
"oublioir
et de
oubliette. la
suffixa-
tion de couche et de celle de "couchoir : . "couchoirette sans troncation [ [ [couch]
V
(oir)
1 , (et) Ν af
af
(± τ) [ [ [couch]
V
]
Ν
(et)
1 j N(
V
(T+)
·* couchette avec troncation
1 Ν
af
» couchette '
Cet exemple est donc comparable à ceux traités ci-dessus de allumette et b a l a y e t te : Ou mais
la
avec
même
que couchette Ou
le
sémantique
RCM
construit,
avec
des
le même sens, à la fois couche
opérations
ait le même sens, qu'il soit construit
sens
locatif
mineure?)
de de
couche
son
sens
est
morphologiques
et "couchoir.
considéré
prédictible
différentes
Il est donc
prédictible
sur couche ou sur "couchoir.
comme
"Action
de
dérivé
(par
coucher",
une et
règle
dans
ce
cas couche et "couchoir sont construits par des règles différentes. Le sens p r é d i c t i ble de couchette petit
à partir
de "couchoir
serait alors " " p e t i t instrument avec lequel,
lieu où l'on couche". Son sens prédictible à partir
de couche serait " " P e t i t e
action de coucher". La règle sémantique mineure appliquée à couche serait
alors
"projetée" sur couchette, conformément au dispositif habituel. 2Λ.2Λ.
Noms qui désignent une "action" Conformément
à
l'hypothèse
a un sens de nom d ' " a c t i o n " , construite sur une base verbale.
ce
4,
on
sens lui
supposera vient
que,
si
le
nom
de sa base nominale
en
-et(te)
elle-même
685
Le
problème
est
ici
de
savoir
quelle
forme
donner
au
nom
d'"action"
de
base, car le paradigme des opérations morphologiques associées à la relation sémantique
d1 "action
fournit sur
la
une
de
liste
base
V"
comporte
des
noms
verbale,
ainsi
en
beaucoup -et(te)
que
les
de
à
formes
concurrentes.
d1 "action"
sens
noms d ' " a c t i o n "
Le
tableau
apparemment
correspondants
attestés
dans
le R 85.
T A B L E A U 4 : N O M S D ' A C T I O N EN -et(te) CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS
MORPHOLOGIQUES
c
a
a
a
a
é
e
e
m
0
0
d
g
i
η
e
r
u
e
i
Γ
η
e
e
s
c
i
r
η
r
e
V
0
e
e
t
e
e
η
u
r s 0
η
bloquette
+
branlette
+
+ +
+
+
+
buvette
+
causette
+ +
comprenette +
courbette cueillette
+
+
+ + +
dormette grimpette 2
+
+ +
poussette I
+ +
suette 2 tirette
+
+
trempette 2
+
+
tricotets
+
+
+
+ +
+
+
4
construits
+ +
686
La
distribution
des
suffixes
tive : tous les noms en et(te)
est
si
variée
correspondent
qu'elle
est
difficilement
significa-
à au moins un nom d'"action", mais
certains correspondent à plusieurs ; les noms d1 "action" présentent une large gamme de suffixes ; aucun d'entre eux n'est suffisamment soit
significative.
Sur
le
corpus
représenté pour que la quantité
réuni, la fréquence
des opérations
morphologiques
est la suivante : -age
8
conversion
6
-ée
5
-erie
4
-ment
3
-ade
2
-ure
2
-aison
1
-ance
1
-eur
1
-oire
1
Tout
au
la suffixation comme
/ / / / / / / / / / /
14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14
plus, peut-on signaler par
-ée
par
la suffixation par
rapport -age
la fréquence
relative
de la conversion
à des opérations habituellement plus
ou - m e n t . Mais
je ne dispose
et
de
fréquentes
d'aucune
statistique
permettant d'étayer cette observation première. De
plus,
explicitement tous une
les
l'inventaire porteur
mots
terminés
terminaison
de
Juilland
de l'un par
radicale
(1965)
des suffixes -aget(te),
homonyme
du
ne
présente
aucun
nom
d"'action"
du tableau 4 suivi du suffixe
-aisonnet(te), suffixe
-ancet(te),
etc.
correspondant, comme
-et(te) :
comportent le
montrent
les exemples (exhaustifs) suivants : Terminaison
-ette
-et farfadet
-ade -age
suffragette
-aison
maisonnette
muscadet
34
lancette -ée -erie r 35
fleurette soeurette
-ment -pire -ure
burette
furet
curette lurette voiturette Aucune
trace
non
plus
d'une
quelconque
suffixes devant -et(te), comme c'était et d'instrument.
allomorphie
de
l'un
ou
l'autre
de
ces
le cas pour le suffixe - e u t de noms d'agent
687
Aucun fait du lexique attesté ne vient donc étayer une hypothèse de t r o n c a tion.
res,
Je proposerai provisoirement, en attendant d'éventuels arguments
supplémentai-
de
conversion
dériver
les
noms
en
-et(te)
du
nom
d'action
obtenu
par
.
A l'appui de cette hypothèse peuvent être notés les faits suivants : Il existe une forme de conversion disponible qui construit féminins
sur
des
bases
verbales : aux
"néologismes"
que
des noms d"'acti^n"
chacun
peut
relever
,
on peut ajouter ces quelques noms relevés dans Gilbert (1980) : bouffe, 1972, Fam. défonce, 1972, Fam. dépose déprime, 1973, Fam. drague, 1970, Fam. gamberge, 1952, Pop. glisse, 1960 grogne, 1961 magouille, mil. X X o , Fam. rallonge relance, milieu X X o Il est intéressant de noter que la plupart de ces mots sont pourvus d'une "marque d'usage"
analogue
à
celle
qui
affecte
la moitié
des noms t r a c t i o n "
7 noms sur 14 sont marqués dans le R 85 de l'étiquette "Fam." Aucune
intuition nette ne me permet de reconstruire un nom d"'action"
portant
un
suffixe
-et(te).
Et
supposer
fonction
des noms qui sont
quantitative intéressant
en -et(te) :
.
(à de
privilégié, parmi une
ceux
troncation
à
du
tableau
partir
de
4, comme
plusieurs
base
suffixes
com-
du nom
en
différents,
en
attestés, d'une part poserait un problème de frontière
partir
de
combien
retenir
un
suffixe
d'occurrences ^clans comme
troncat
le
?),
lexique
d'autre
attesté
part
est-il
multiplierait
les règles de troncation de façon redondante et ad hoc. On
posera
donc
la
structure
interne
suivante
pour
les
noms
en
-et(te)
à
sens d ' " a c t i o n " : [ [ [ X L . 1 . (et) ] V Ν af Ν Ainsi, cueillette sera analysé comme construit sur le nom cueille, malgré la présence dans le lexique "grimpe, bien
attesté de cueillage
que
et de cueillaison, et grimpette 2 sur le nom
grimpade, grimpée
et grimpement
soient
attestés
avec
un
sens
d"'action", et pas "grimpe. Il choisie
reste
h
comme
la conversion
traiter base,
attestée
deux l'autre
questions, aux
l'une
distorsions
et celle du nom
au
genre
de
sémantiques
relative
entre
la
en -et(te)
que
l'on suppose
la
conversion
définition
de
construit
sur
elle. 1)
Sur
6
exemples
tire, trempe), conversion?
attestés
2 masculins
Sinon,
est-il
de
(branle nécessaire
conversions, et
4
sont
tricot). S'agit-il de
reconstruire
féminins ou
des
(bloque,
non du même bases
féminines
cueille, type
de
"branle
688
et
"tricote?
permette
Pour
de
construisant
autant
l'avancer, des
que
il
noms
l'état
semble
d"'action"
actuel
que
de
seule
soit
la
la
description
forme
actuellement
des conversions
féminine
disponible
de
la
(voir
le
relevé
ci-dessus d'après Gilbert (1980)). Mais il existe par ailleurs dans le lexique un
grand
nombre
de
conversions
masculines
à sens
me
conversion cité
attesté
d* "action" : vol, saut,
casse,
etc. Il ne peut donc s'agir de deux formes fondamentalement différentes de c o n v e r sion : conformément paradigme
au modèle proposé, elles font toutes les deux partie du même
d'opérations
morphologiques
associé
au
rapport
catégoriel
+
V
Ν
et
au sens " A c t i o n de V " . La solution la plus simple et la plus conforme à la théorie proposée, n'est
dans
attestée
l'état qu'au
actuel
de
masculin,
mes connaissances, consiste, lorsque
à considérer
que
fois du nom féminin et du nom masculin, produits par avec
la
conversion
le nom en -et(te) provient
le même sens, et ò reconstruire seulement
le composant
à la
dérivationnel
la forme féminine pour les bases
non attestées. 2)
Comme
pour
les
autres
cas
déjà
étudiés,
la
définition
lexicographique
nom de base ne reflète pas toujours le sens prédictible, c'est-à-dire duquel
le sens prédictible
truit. Il n'y défini
par
"Courte
(mais pas forcément
a dans le corpus "Action
de
V",
et
étudié
attesté)
aucun exemple
le nom
en
-et(te)
du
celui à partir
du dérivé doit être
cons-
où le nom de base Ν serait
par
"Petit
N", ou par
exemple
action de V " . Le cas le plus clair est celui de cueille et cueillette. Cueille
est défini, après la marque " V x ou régional" - marque que l'on a décidé de négliger - par " A c t i o n de cueillir". Cependant, cueillette n'est pas défini comme un diminutif, mais comme un synonyme de cueille (voir sur ce point le § 2.4.4.). Dans les autres cas, soit le nom de base est défini régulièrement et le dérivé idiosyncratiquement :
soit
tricot
"2. Action de tricoter [...]"
tricotets
"Danse ancienne, rapide et gaie."
la
base
et
le
nom en - e t ( t e ) sont
tous d e u ^ d é f i n i s
cas de distorsion le plus net étant peut-être celui-ci bloque
"Régional
(Belgique).
idiosyncratiquement,
le
:
Préparation
intense
aux
examens
(notamment universitaires)." bloquette
"Jeu où l'on doit bloquer la bille dans un trou."
L'alternative me paraît être la suivante : Ou
l'on
se
fie
entièrement
au
lexique
attesté
pour
décider
de
l'existence
de relations dérivationnelles, et les noms en - e t ( t e ) concernés ne seront pas a n a l y sés comme des mots construits ; ils seront décrits indépendamment correspondantes.
On
négligera
alors
le
rapport
formel
des
et sémantique
conversions réel
quoique
non évident lexicographiquement qui est perceptible entre eux. Ou,
comme
je
le
propose,
non attestés, aussi bien pour
on
reconstruit,
là
où
c'est
nécessaire,
les bases que pour les dérivés. Les sens
de tricot, tricotet, bloque, bloquette seront alors respectivement : tricot
" ' A c t i o n de tricoter"
tricotet
""Petit tricot"
bloque
" " A c t i o n dë bloquer"
bloquette
""Petite bloque"
etc.
les
sens
prédictibles
689
Le coût de cette reconstruction est la nécessité, pour "coller au réel extralinguistique",
de
modifier, compléter,
d'idiosyncrasies.
Mais
cette
corriger
stratification
conforme à la compétence
les sens prédictibles
des
opérations
du locuteur-auditeur
me
dans
paraît
l'Applicateur
à
la
fois
"idéal" et plus satisfaisante
plus
théori-
quement. 2.4.2.5. Noms qui désignent un "produit" Trois mots seulement sont concernés.
T A B L E A U 5 : N O M S DE P R O D U I T S DE L ' A C T I O N EN - e t ( t e ) CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS
MORPHOLOGIQUES
-age
1 jouette mercerisette tiret
Ce
tableau fait
-age
est
sens
"produit
processus nom
attesté
seul
apparaître
avec
le
s'agit
soient
dire à partir
le
là d'une
candidat
attesté donc
aux
sens. On
désignait
sens. Je proposerai
de l'action"
que, face
même
l'action"
verbal. Il
tirage,
les deux
de
+
résultat
extension à
la
que
noms en -et(te), seul
a convenu
ci-dessus
concret
de
métonymique
fonction
de
(§
un nom
2.4.2.) que
l'accomplissement du sens
source
de
d"'action".
tiret, a
les noms en -et(te) désignant
en le du Le
d'ailleurs
un "produit
en fait dérivés comme les noms d"'action" en -et(te), c ' e s t - à -
de bases nominales
construites par
conversion sur les bases
verbales
correspondantes. Ces noms recevront donc l'analyse suivante : [ [ [ X L · L· (et) 1 V Ν af Ν L'analyse par
-age,
concurrente, qui consisterait
parce
que
tirage
est
non seulement
elle demanderait
cerisage,
surtout
mais
elle
attesté,
à les faire dériver d'une base serait
beaucoup
plus
coûteuse,
toutes
seulement,
les bases, ou
qu'une
mais
nécessiterait ne
règle
puisque
la reconstruction des deux bases "jouage et " m e r la
construction
d'une
règle
de - a g e pour ces trois mots. M a solution, quant à elle, demande la de
suffixée
nécessite sémantique,
aucune
de
troncation
reconstruction
règle supplémentaire. Elle
nécessaire
de
toute
façon
par
suppose ailleurs,
s'applique à ces trois mots, engendrés avec le sens "action de V", pour leur attribuer le sens "produit
de l'action de V", ou que ce sens soit attribué par la même
R C M que celle qui construit des noms d'"action". Quelle que soit la solution choisie,
690
elle n'est pas ad hoc. 2.4.2.6. N o m s qui désignent un "objet" Ces
noms
posent
un problème
analogue
au
précédent : à
ma
connaissance,
il n'y a pas en français de suffixe qui soit spécialisé dans c e sens, mais on trouve essentiellement
un
certain
nombre
d ' " a c t l o n " . L e tableau 6 présente à
sens
examiner
d"'objet"
et
d'autres
d'opérations
morphologiques
cette c o r r e s p o n d a n c e
noms
dont, c o n f o r m é m e n t
les c h a n c e s d'être de bons candidats pour
entre à
associées
l'hypothèse
servir
au
4, il
de bases aux
AVEC AUTRES OPERATIONS
MORPHOLOGIQUES
c
a
é
0
0
u
0
d
e
η
i
r
η
e
r
e
V e Γ s 0 η
+
croquette devinette
+
grimpette 1
+
hochet houlette +
mouillette nichet
41
nouet piquet
42
poussette 11.1
+ 43
faudra
premiers.
T A B L E A U 6 : N O M S D'OBJETS DE L ' A C T I O N EN -et(te) CORRESPONDANCE
sens
les noms en - e t ( t e )
691
c
a
é
0
0
u
0
d
e
η
i
r
η
e
r
e
ν e r s 0 η
purette
44
+ +
rivet sucette 2 1 tirette
+
45
+
trempette 1
46
Ce tableau appelle les observations suivantes : Une grosse proportion de noms en -et(te) (7 sur 15) ne correspond à aucun nom d'"objet" attesté. Parmi
les
noms
d'"objet"
attestés,
on
trouve
une
fois chacun
des
suffixes
-ade, - o i r et -ure, deux fois la conversion et les suffixes - é e et - o n . Ce dernier peut être éliminé comme éventuel troncat, parce qu'il a lui-même un sens diminutif : les noms mouillon et suçon sont équivalents
régionaux
d'ailleurs
donnés par
le R
85 comme
des
de mouillette et sucette. Il est donc probable que les noms
en - o n soient construits sur les mêmes bases que les noms en -et(te) correspondants : il s'agit susceptibles
de deux
d'être
suffixes
appliqués
appartenant
consécutivement
au même p a r a d i g m ^ et donc par
la
même
règle
. Le
non
suffixe
-oir peut également être éliminé, car le sens d'"objet" de tiroir paraît idiosyncratique : comme
on l'a
vu, - o i r a essentiellement
un sens "instrumental"
et un sens
"locatif". Presque -et(te)
tous
ont
un
grimpade, grimpée, Seuls Quant
tiroir
les
sens
noms cités dans d"'action"
attesté
pique, rivure
sont
le tableau
6 parallèlement
conjointement définis
dans
au sens
le R
aux noms
en
d"'objet" : croque,
85 avec
les deux
sens.
et purée font exception, ce qui n'a rien d'inattendu pour le premier.
à purée, la note 44
signale
que son rapprochement
avec purette est
très
hypothétique. Cette dans
le
remarque
sens
particuliers,
rejoint
d'"objet". servaient
celle
Tout aux
se
deux
qui passe
concerne comme
relations
l'absence si
les
sémantiques
de
mêmes
suffixe suffixes,
d"'action"
et
spécialisé sauf
cas
d'"objet".
692
Ce n'est peut-être pas un hasard, si l'on considère que, sémantiquement, l'"objet" peut être décrit, de même que le "produit", comme une métonymie de l"'action", et participe de la même paraphrase vague "Résultat de l'action de V " . Le rapprochement sette,
de l"'objet" et de l'"action" est d'ailleurs confirmé par le fait que p o u s -
grimpette,
comme
et
à
la
rigueur
tirette
des noms d"'action", et figurent
numéros
différents,
puisque
le
et
trempette
à ce
dictionnaire
sont
également
attestés
titre dans le tableau 4 (avec
numérote
les
sens
des
superficiellement
différents). Il
existe
donc
de
fortes
présomptions
en
faveur
d'une
solution
qui
fasse
dériver les noms en -et(te) du tableau 6 d'une base nominale obtenue par c o n v e r sion
â partir
d'une
base
verbale, comme
les noms d " ' a c t i o n "
et
de "produit
de
l'action". Ces noms auront la structure suivante : [ [ [ X I , L (et) 1 V Ν af Ν
2.4.2.7. Conclusion Il ment
vient
d'être
construits
nominale,
démontré
sur
une
elle-même
y a suffixation,
que
base
construite
le suffixe
sut
le composant laquelle
est
les
sur
une
devant
base
le
nom
suffixés par
en
fait
verbale.
-et(te)
construits Sur
le
opérations
plan
-et(te)
qui
donne
une
à ce
base
formel,
s'il
allomorphisé,
qui ont leur
le plan sémantique, c'est
en
apparem-
sur
à la base verbale est soit
- e t ( te), deux
conventionnel. Sur
construit
noms
étaient
qui s'applique
soit, le plus souvent, tronqué dans
tous
verbale
la base dernier
place
nominale les
sens
autres que diminutifs qu'il peut présenter. Le tableau 7 résume les diverses solutions proposées. 2.4.3. Avantages de l'hypothèse 4 Par
rapport
aux
trois
hypothèses
envisagées
précédemment,
l'hypothèse
les
sens
en
4 présente les avantages suivants : Elle
permet
apparemment que
d'expliquer
construits
parasitaire
au
sur
segment
élégamment une
divers
base
verbale,
et
qui
apparaît
dans
-er-
des
d'assigner un
noms
une
certain
-et(te)
fonction nombre
autre d'entre
eux. Elle diminue le nombre de règles nécessaires pour rendre compte du fonctionnement seul
de
la
suffixe
forme
-et(te)
suffixale est
-et(te), en unifiant
associé
au
seul
rapport
la description de celle-ci. catégoriel
Ν
Ν, et
au
Un sens
"diminutif". Elle
explique
du
même
coup
la
disponibilité
de
la
formation
apparemment
construite sur base verbale, disponibilité surprenante si l'on s'en tenait aux apparences, puisque la relation sémantique entre le mot construit et sa base peut prendre des modalités diverses, inexplicables autrement. Enfin,
elle
dérivationnelle
se
permet
de
caractérise
conserver par
l'hypothèse
l'association
d'un
selon seul
laquelle rapport
une
opération
catégoriel
à un
693
TABLEAU 7 : RESUME DES TRAITEMENTS PROPOSES
sens
agent
opération
modalités
morphologique
techniques
e ·
e
C . [ - seg]
Condition : C C i OL 1 Ainsi, / z a l / se prononce [zCI].
- Règles de 377)) : 1)
Ainsi,
monophtongaison
# X a u Y # 12 3 4
-»•
/fais/,
vocalisation
après
(la
première
est
formulée
dans Selkirk
(1972 :
1 [o] 4 du / I /
(règle
mineure),
devient
/faus/
et
se
783
prononce [ f o ] .
2)
# Χ o u Y # 1 2 3 4
1 [u] 4
Ainsi,
/dois/,
après
3)
// X a u Y # 1 2 3 4
vocalisation
+
du
/I/,
/dous/
et
se
prononce
[du].
1 tei] 4
Ainsi, / s a v a l / , après vocalisation du / ! / ,
4)
devient
devient / s a v a u /
et se prononce [savjS].
# X a i Y # 1 2 3 4
-»•
1 [ε] 4
Ainsi, / p a i s / se prononce [pE].
(Rappelons
(cf.
Deuxième Partie, Chapitre 3, note 7) que la séquence
[ w a ] est représentée
Il
faut
ajouter
prononcée
/oi/).
à
ces
règles
les
règles
concernant
l'effacement
de
/a/
récapitulées dans Dell (1973 : 259). Enfin, en cas d'hésitation, je me suis ralliée au "Principe de la représentation la plus simple", ainsi formulé par Dell (1973 : 205) : "Dans
les
possibles choisira
cas pour
celle
où
plusieurs
un
même
qui
se
représentations
morphème,
rapproche
du morphème en question."
le
phonologiques
toutes plus
des
choses
sont
égales
représentations
également
d'ailleurs,
on
phonétiques
ANNEXE
16
CONTRAINTES CATEGORIELLES ET APPLICATION CYCLIQUE DES RCM
786
L'objectif de la présente étude est double : D'une part faire apparaître sur un exemple privilégié la notion de contraintes catégorielles sur l'application des RCM, en montrant qu'à partir de deux bases (adjectif
et
verbe)
et de quatre affixes, qui se combinent
individuellement
avec
les catégories des bases, toutes les combinaisons ne sont pas possibles. Les quatre affixes choisis sont deux préfixes : dé- et in-, et deux suffixes : -able et -is(er) ; aucun de ces affixes ne peut s'appliquer, sauf »démort, *inmort, •mortable, *mortiser. chaque
affixe
ne
s'applique
qu'une
exception, à une base nominale :
On supposera
fois
à
une
en un premier
base
donnée,
et
temps que
on appliquera
le Principe 31, selon lequel une RCM n'applique qu'un affixe à la fois. D'autre
part
montrer
que
la
récursivité
cyclique
des RCM
n'obéit qu'aux
contraintes imposées à leur application normale. A cette fin, je décrirai les cycles d'application
des
quatre
RCM
auxquelles
sont
associés
les affixes
-
disponibles
- cités.
1. CONTRAINTES CATEGORIELLES SUR L'APPLICATION DES RCM Soit "aveugle" mots
l'adjectif des
mortel
quatre
construits,
dont
(construit
affixes
cités
à
20 seulement
sur mort) et ces sont
deux
le verbe friser. L'application
bases
autorisés
donne
par
les
théoriquement
règles
du
La liste qui suit fait apparaître ces combinaisons. Un affixe inX.
immortel
*inXV
•infriser
•déX.
•démortel
déX.
•X able A
*mortalable
Xyable
"frisable
"mortaliser
•Xyis(er)
•frisiser
•indéX n A
•indémortel
•indéX y
•indéfriser
•désinX.
•désimmortel
•désinX.,
•désinfriser
•X ft abilis(er)
•mortalabiliser
X^is(er)
défriser
Deux affixes
X „ ¡sable A •inXable A inX
is(er) M
•déX able A déX
A
is(er)
"mortalisable
X^abilis(er)
"frisabiliser
•Xyisable
•frisisable
•immortalable
inX^able
"infrisable
immortaliser
•inXyis(er)
•infrisiser
•démortalable
déX^able
"défrisable
"démortaliser
•déXyis(er)
•défrisiser
•indémortaliser
•indéXyis(er)
•indéfrisiser
Trois affixes •indéX^is(er)
48
français.
787
•indémortalable
indéX^able
indéfrisable
"désimmortaliser
*désinX^is(er)
•désinfrisiset
•désinX,, able A
*désimmortalable
•désinX^able
•désinfrisable
*inX
•immortalabiliser
inX^abiliser
"infrisabiliser
•indéX „able A désinX
M
is(er)
abilis(er)
A
i n X , ¡sable A
•inXyisable
"immortalisable
•déX^abilis(er)
déX^abilis(er)
*démortalabiliser
d é X „ ¡sable A
•infrisisable "défrisabiliser
°démortalisabie
•déXyisable
*déf risisable
"indémortalisable
•indéXyisable
*indéfrisisable
Quatre affixes i n d é X . ¡sable A •indéX
π
abilis(er)
•indémortalabiliser "désimmortalisable
désinX „ isable A •désinX^abilis(er)
En défriser,
"frisable
contraintes des
pour
point
de l'application sur
affixes
"qui
peut
restent.
départ
être des
chacun
Les
il
est
par
chaînes
des
mots
attestés
(immortel, "mortaliser
frisé"), RCM
"désinfrisabiliser
désinX^abilisCer)
d'un seul a f f i x e
l'application
qui
de
•désinfrisisable
•désinXyisable
*désimmortalabiliser
prenant
provenant
"indéfrisabiliser
indéXyabilis(er)
possible
l'adjonction
dérivationnelles
de
faire
dans
un
qui
ou
"rendre
possibles mortel",
apparaître ordre
suivent
les
arbitraire
expliquent
la
répartition des astérisques dans la liste qui précède. Le
signe
*
marque
un
mot
impossible
parce
qu'obtenu
par
l'application
d'un a f f i x e à une base possible sans respect des contraintes catégorielles ; le signe +
marque
un
contraintes mot
mot
impossible
catégorielles,
"indéfrisabiliser
-is(er)
à
"rendre
l'adjectif
"défrisabiliser
d'un
parce
qu'obtenu
affixe
à
Quand
défrisable",
il
impossible.
ne
peut
être
il
est
l'application,
base
indéfrisable",
indéfrisable.
"rendre
par
une est
obtenu
précédé
respectant
Par
obtenu
qu'en
en préfixant
de
*,
car
il
est
les
exemple,
le
suffixant
in-
au
verbe
impossible
de
préfixer i n - ò une base verbale. Quand il est obtenu en suffixant - i s ( e r ) à l'adjectif
indéfrisable
obtenu
par
la
suffixation
de
-able
au verbe
*indéfriser,
il
est
précédé de +, car, si la contrainte catégorielle est respectée, la base à laquelle -is(er) est appliqué est elle-même issue d'une dérivation impossible. On peut
montrer
de
la sorte que chaque mot construit possible n'est
issu
que d'une dérivation et une seule. Si la même forme apparaît possible dans p l u sieurs
chaînes
et
recouvre
la
différence
différentes
des mots entre
sur
des
bases
différents. Le
les
20
mots
cas
possibles
différentes,
c'est
qu'elle
se produit
deux
fois, ce qui
listés
précédemment,
et
est
ambiguë, explique
les 22
mots
obtenus par les chaînes : -
"immortalisable
il
provient
"qui
peut
de être
est
la
constructible
suffixation
immortalisé" ;
par i n - de l'adjectif
par
par dans
les chaînes 2 et
-able
du
la
chaîne
verbe 11,
11 : dans
immortaliser, il provient
il de
la chaîne signifie la
2,
donc
préfixation
"mortalisable, et signifie donc "qui ne peut pas être
mortali-
sé" ; -
"défrisabiliser
est
constructible
par
les chaînes
14 et
23. Dans la chaîne
14,
788
il est issu de la suffixation par -is(er) de l'adjectif défrisable" ;
dans
la
chaîne
23,
il
est
"défrisable, il signifie "rendre
issu de la p r é f i x a t i o n par
dé-
du
verbe
"frisabiliser, et signifie "annuler le résultat de l'action de frisabiliser". 1.
n n . -is(er) . dé- . -able immortel
2.
-»·
immortaliser
·*•
•*•
*immortalable
•*
»désimmortel
-*•
*désimmortalisable
immortalabiliser
•*•
désimmortalabiliser
•+•
* désimmortalable
•*•
désimmortalabiliser
•+·
* désimmortalable
·*·
»désimmortel
désimmortalabiliser
•+·
désimmortaliser
désimmortalisable
-is(er) . d é - . - a b l e . i n "démortaiiser
•+·
"démortalisable
-»•
»indémortaliser
-*•
désimmortaliser
-*·
Immortalisable
•*•
"immortalisable
"indémortalisable
-is(er) . d é - . i n - . - a b l e "mortaliser
9.
-»•
*immortalable
"mortaliser 8.
"immortalisable
"désimmortalisable
j ^ n . d é - . -is(er) . - a b l e immortel
7.
-*•
-»•
- i n . d é - . -able . -is(er) immortel
6.
"désimmortaliser
- i n . - a b l e . d é - . -is(er) immortel
5.
•*·
- i n . - a b l e . -is(er) . d é immortel
4.
immortaliser
^ i n . -is(er) . -able . déimmortel
3.
•*•
"démortaliser
·+·
indémortalisable
-is(er) . i n - . d é - . - a b l e "mortaliser
·>
*immortaliser
-»•
désimmortalisable
10. -is(er) . i n - . - a b l e . d é "mortaliser
-*•
»immortaliser
•+•
*
désimmortalisable
11. -is(er) . - a b l e . i n - . d é "mortaliser
"mortalisable
·*•
»désimmortalisable
12. -is(er) . - a b l e . . d é - . i n "mortaliser
"mortalisable
»démortalisable
•*•
13. d é - . - a b l e . i n - . -is(er) défriser
"défrisable
-*•
indéfrisable
-»•
"indéfrisabiliser
•*•
"défrisabiliser
-»•
défrisisable
•*•
* indéfrisiser
•*•
indéfrisisable
•*•
* indéfrisiser
-*•
indéfrisisable
14. d é - . - a b l e . - i s ( e r ) . i n défriser
-*•
"défrisable
-*•
»indéfrisabiliser
15. d é - . - i s ( e r ) . - a b l e . i n défriser
•*•
»défrlsiser
-*•
indéfrisisable
16. dé- . -is(er) . i n - . - a b l e défriser
•*•
»défrisiser
17. d é - . i n - . is(er) . - a b l e défriser
»indéfriser
18. d é - . i n - . - a b l e . is(er) défriser
-»•
»indéfriser
indéfrisable
indéfrisabiliser
indémortalisable
789
19. -able . in- . is(er) . dé"frisable
"infrisable
•*·
"infrisabiliser
•*•
•*•
*désinfrisable -*•
"désinfrisabiliser
20. -able . in- . dé- . -is(er) "frisable
•*• "infrisable
21. -able . dé- . in- . -is(er) °frisable -*· *défnsable
-*
indéfrisable
22. -able . dé- . -is(er) . in"frisable •+· *défrisable
+
défrisabiliser •+·
indéfrisabiliser * + ¡ndéftisabiliser
23. -able . -is(er) . dé- . in"frisable
"frisabiliser
désinfrisabiliser
+
"défrisabiliser -»•
•indéfrisabiliser
*infrisabiliser
^désinfrisabiliser
24. -able . -is(er) . in- . dé"frisable
"frisabiliser
2. APPLICATION CYCLIQUE DES RCM En se conformant aux contraintes catégorielles imposées à l'application des RCM auxquelles sont associés les quatre affixes étudiés, il est possible de prédire les cycles à l'issue desquels les mêmes RCM pourront se réappliquer, et ce, à l'infini. Les contraintes à respecter sont les suivantes : in- s'applique à un adjectif pour construire un adjectif de sens contraire ; dé- s'applique à un verbe pour construire un verbe signifiant "annuler le résultat de l'action de V" ; -is(er)
s'applique
à un
adjectif
pour
former
un verbe signifiant
"rendre
Adj." ; -able s'applique à un verbe pour former un adjectif signifiant "qui peut être V". Si l'on numérote 1 la RCM à laquelle est associé in2 la RCM à laquelle est associé dé3 la RCM à laquelle est associé -is(er) 4 la RCM à laquelle est associé -able il est possible d'établir l'ordre de succession des RCM de la façon suivante : 1 précède 3, 3 précède 2 ou 4, 2 précède 4, 4 précède 1 ou 3. On obtient ainsi 4 ensembles de cycles, selon la règle qui sert de point de départ (je présente à chaque fois une double formalisation du cycle, à l'aide des affixes associés et à l'aide des chiffres correspondant aux RCM ; la flèche signifie "peut être suivi de l'application de"). 1) Si le cycle suivante :
commence
par
la RCM 1 (in-), il se poursuit
de la
façon
790
in able
^ is
in
—
1 — 3
is in dé
—
ablef is
Cet ensemble correspond à 4 possibilités : a) 1 3 4 1
ex. : mortel
immortel
->
immortaliser
-*•
"immortalisable
->
"inimmortalisable ... Il s'agit d'un cycle La
forme
de trois règles récursif
"inimmortalisable
"qu'on
ne
sur lui-même à l'infini.
peut
pas
immortaliser"
met
en évidence le fait suivant : si la récursivité directe est impossible pour
in-,
autant,
la séquence
si elle
de plusieurs in-
correspond
n'en est pas interdite pour
à des applications de la RMC
séparées
par une ou plusieurs autres règles. b) 1 3 4 3
ex. : mortel
->·
immortel
immortaliser
"immortalisable
"immortalisabiliser ... Il s'agit
d'un cycle de trois règles récursif
sur
lui-même
à l'infini
à partir de l'application de la deuxième règle. c) 1 3 2 4 1 ex. : mortel
-*·
immortel ser
•*•
-»•
immortaliser
"désimmortalisable
•*• -*
"désimmortali"indésimmortalisa-
ble ... Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini. d) 1 3 2 4 3 ex. : mortel
-+
immortel ser
·+
immortaliser
°désimmortalisable
-*•
"désimmortali-
"désimmortalisabili-
ser ... Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini à partir de l'application de la deuxième règle. 2)
Si le
cycle
commence
par
la
RCM
2 (dé-),
il se poursuit
de
la
façon
suivante :
2
2 — 4 2 ^ a b l e
Cet ensemble correspond à 4 possibilités
4
791
e) 2 4 1 3 2 ex. : friser
•*•
défriser
•*•
"défrisable
sabiliser
->· indéfrisable
-»· "indéfri-
"désindéfrisabiliser ...
Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini. f) 2 4 1 3 4 ex. : friser
-*• d é f r i s e r sabiliser
·+•
"défrisable
·*•
indéfrisable
•*• "indéfri-
•> "indéfrisabilisable ...
Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini à partir de l'application de la deuxième règle. g) 2 4 3 2
ex. : friser
-»• défriser
-*·
"défrisable
"défrisabiliser
"dédé-
frisabiliser ... Il s'agit
d'un cycle
de trois règles récursif sur lui-même à l'infini.
Il faut noter qu'il n'est acceptable que si l'on admet une séquence de deux préfixes dé-. h) 2 4 3 4
ex. : friser
défriser
•+
"défrisable
-»• "défrisabiliser
"défri-
sabilisable ... Il s'agit
d'un
cycle
de trois règles
récursif
sur
lui-même
à l'infini
à partir de l'application de la deuxième règle. 3)
Si le cycle
commence
par
la R C M
3 (-is(er)), il se poursuit de la façon
suivante :
-in
—
is
1
able
—
/
X
/
is
3
3 \
,in dé —
—
is
\
able
1 2
—
4 / ^ 3
ns
Cet
3
4·'
ensemble
présente
la
particularité
d'être
totalement
récursif
sur
lui-
même à l'infini. Il se répartit en cycles de deux, trois et quatre règles. On retrouvera le cycle à deux règles en p), avec un point de départ verbal et non adjectival. Les quatre cycles sont les suivants : i) 3 4 1 3
ex. : mortel
-»· " m o r t a l i s e r ble
j) 3 4 3
ex. : mortel
k) 3 2 4 1 3 ex. : mortel
•+· " m o r t a l i s e r -»• " m o r t a l i s e r ble
I) 3 2 4 3
ex. : mortel
4)
Si
suivante :
le cycle
commence
par
"mortalisable
->• "mortalisable -*•
->•
"immortalisa-
-*•
->•
-*• "mortalisabiliser ...
"démortaliser
"indémortalisable
•> " m o r t a l i s e r ble
•*•
"immortalisabiliser ...
-»•
"démortalisa-
•*• "indémortalisabiliser ...
"démortaliser
•*•
"démortalisa-
"démortalisabiliser ».
la R C M
4 (-able), il se poursuit
de la
façon
792
able
,dé in
is ^ a b l e
able'
4
/
\
dé — able is'
.
able
Comme l'infini,
et
le
un
ce
cycle
c y c l e s à trois e t un c y c l e
cycle
(p)
à
à quatre
m ) 4 1 3 2 4 e x . : friser
est
totalement
deux
règles
°frisable
ex. : friser
-»·
4
récursif
(cf.
j).
Il
sur
y
a
lui-même
en
outre
à
deux
règles : •*•
"infrisable
frisabiliser n) 4 1 3 4
—
•4
précédent,
comporte
2
"infrisabiliser
•*•
"désin-
" d é s i n f r i s a b i l i s a b l e ...
"frisable
·*•
°infrisable
·*•
"infrisabiliser
"infri-
sabilisable ... o) 4 3 2 4
ex. : friser
->•
"frisable
•+·
"frisabiliser
·*·
"défrisabiliser
°dé-
frisabilisable ... p)
4 3 4
e x . : friser
-*•
"frisable
-*•
Les 16 c y c l e s p r é s e n t é s a p p e l l e n t L'hypothèse qui que.
ne
le
Par
sous-jacente
sont p a s )
sont
exemple,
pour
"inimmortalisable
est
prendre
toutes
les
=
les
"rendre
puisse ê t r e "indésimmortalisable
= "qui
dernières
ne
=
l'on "désindéfrisabiliser
=
"annuler
permettre "indéfrisabilisable
=
"qui
pas
(=
être
faire
le
être
de
celles
morphologi-
chaque
en
sorte
déslmmortalisé
le c a r a c t è r e
perdre
(à
résultat
que l'on puisse
peut
citées
désimmortalisable
faire
toutes
cycle,
que
qqn
qui
l'on
sorte
que
immortel)"
peut
"rendre
puisse
(et
structure
immortalisé"
immortalisable rendu
citées
à leur
formes
n e p e u t pas f a i r e p e r d r e "désimmortalisabiliser
formes
conformément
= "qui ne peut pas ê t r e
"immortalisabiliser
" f r i s a b i l i s a b l e ...
une série de r e m a r q u e s :
que
interprétables
"frisabiliser
qqn) de
(=
à
immortel)"
(=
faire
son
en
caractère
l'action
immortel)"
d'indéfrisabiliser
(-
défriser)"
indéfrisabilisé
(=
que
l'on
peut
rendre
indéfrisable)" "dédéfrisabiliser
= "annuler
le
résultat
de
l'action
de
défrisabiliser
(=
faire
en s o r t e que l'on ne puisse plus d é f r i s e r ) " "défrisabilisable
= "qui p e u t
ê t r e d é f r i s a b i l i s é ( = q u e l'on peut r e n d r e
défrisa-
ble)" "immortalisabiliser
=
"rendre
immortalisable
puisse pas r e n d r e "mortalisabiliser
=
"rendre
puisse ê t r e "indémottalisabiliser
-
mortalisable rendu
"rendre
(=
faire
en
faire
en
sorte
sorte
qu'on
ne
mortel)" (=
qu'un
immortel
sorte
que
mortel)"
indémortalisable
(=
faire
n e puisse plus p e r d r e son statut de
en
mortel)"
qqn
793
"démortalisabiliser
= "rendre démortalisable (= faire en sorte que qqn puisse perdre son caractère mortel)" "dásinfrisabilisable = "qui peut être désinfrisabilisé (= que l'on peut friser à nouveau)" "infrisabilisable = "qui peut être rendu infrisable" °déf risabilisable = "qui peut être défrisabilisé (= rendu frisable)" °f risabilisable - "qui peut être rendu frisable"
qui ne peut
pas
être
Les formes ci-dessus ne représentent qu'un minuscule échantillon des formes possibles : chaque forme peut elle-même servir de base à d'autres RCM que celles citées ici. Par exemple, on peut construire un nom en -ation sur un verbe en -is(er), un adjectif en -el sur le nom en -ation, un nom en -ité et un verbe en -is(er) sur l'adjectif en -el, etc.
795
R E C A P I T U L A T I F D E S
1
P R I N C I P E S
Définition d'un mot construit (p. 6) Un mot construit est un mot dont le sitionnel par rapport à la structure à une catégorie lexicale majeure (effectuée par une RCM) associant syntaxique et morphologique.
2
P O S E S
sens prédictible est entièrement compointerne, et qui relève de l'application (base) d'une opération dérivationnelle des opérations catégorielle, sémantico-
Principe de copie (p. 136) Soit X une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et Ζ deux dérivés de X appartenant tous deux à la catégorie lexicale C' (où C i C'), tels que leur structure soit la suivante (p et s désignent respectivement un préfixe et un suffixe) : Y
=
[
[X]
C
(s)
af
]
C
Ζ = [ [ (p) a f [ X ] c ] c , (s) a f ] c , La séquence superficielle Xs de Ζ est strictement identique à Y. 2'
Principe de copie (révisé) (pp. 654-655) Soit X de X de C) (p et de s)) Y
=
[
une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et W deux dérivés appartenant aux catégories lexicales C' (nécessairement différente et C" (différente de C et C'), tels que leur structure soit la suivante s, s' désignent respectivement un préfixe et des suffixes (s1 différent : [X]
C
(5)
af
]
C
W = [ [ x ] c (s') a f ] c „ Si une RCM produit un dérivé Ζ tel que z
=
[
W.,
[x]
c
]
c
[
ef fW] c „ ] c , remplacer Ζ par Z' tel que Z' = [ (p) a f [ Y ] c , ] c ,
796
3
Principe de définition des bases (p. 186) Un segment de mot apparemment complexe sera analysé comme une base, et aura le statut d'entrée lexicale si et seulement si : - il est conforme aux propriétés syllabiques du français ; - il est catégorisable dans une catégorie majeure ; - il est interprétable ; - il est doté de propriétés syntaxiques ; - il est utilisable pour construire d'autres mots, attestés ou non ; - les mots construits sur lui à l'aide d'un affixe entretiennent avec lui des relations sémantiques et syntaxiques reproductibles sur d'autres paires qui présentent la même relation formelle.
4
Principe d'accès des bases au statut d'entrées lexicales (p. 188) Seules les bases qui ne peuvent pas être reliées à d'autres bases par une règle mineure ont le statut d'entrées lexicales.
5
Principe d'association sémantique (p. 230)
de
la
structure
morphologique
et
de
l'interprétation
a) A toute structure morphologique est associée nécessairement une interprétation sémantique compositionnelle. b) Une relation sémantique entre deux mots homonymes dont l'un a une structure morphologique n'implique pas nécessairement que l'autre soit construit. c) La perception illusoire d'une structure morphologique sans interprétation sémantique compositionnelle associée, sur la base de l'homonymie et/ou de l'étymologie, n'est pas suffisante pour analyser un mot comme construit. 6
Principes 267)
d'organisation
de
l'opération
sémantique
associée à une R C M
(p.
1. A chaque type de rapport catégoriel est associée, sans doute universellement, une classe de sens Cs liés aux propriétés syhtaxiques, qu'il appartient à la théorie sémantique de définir. Z. L'opération sémantique (unique) associée à chaque R C M sélectionne un ou plusieurs sens dans Cs et 1' (les) applique à la base pour attribuer un sens "générique" au mot construit. 3. A ce sens "générique" est ajouté ou non, selon les RCM, un sens spécifique indépendant de facteurs pragmatiques. 7
Principe d'orientation des conversions (p. 278) Si aucune propriété phonologique ou morphologique ne permet de décider de son orientation, à une dérivation par conversion est automatiquement assignée l'orientation conforme au rapport catégoriel associé à la RCM au paradigme morphologique de laquelle ses propriétés sémantiques permettent de l'intégrer.
8
Définition (provisoire) d'une allomotphie (p. 285) Une
allomorphie
est
une
variation de nature phonologique, non
explicable
797
phonologiquement, qui affecte un morphème appartenant à une catégorie lexicale majeure ou affixale lors d'une opération dérivationnelle ou dans un contexte phonologique. 9
Frontière entre allomoiphie et a^plétion (p. 293) Toute alternance ayant au moins deux occurrences sera considérée comme allomorphique.
10
Principe de délimitation des allomorphies relevant des R A M C et de celles relevant des RAEL (p. 313) - Dans les mots construits, la forme des constituants qui présentent par rapport à l'entrée lexicale qui leur correspond une alternance simple ou complexe reproductible non explicable par des règles phonologiques est dérivée de leur représentation de base, telle qu'elle figure dans leur entrée lexicale et à la sortie des RCM, par des règles mineures d'allomorphie s'appliquant aux mots construits (RAMC). - Sont reliées par une ou plusieurs règles de redondance allomorphique s'appliquant au niveau des entrées lexicales (RAEL) les entrées lexicales supplétives ou sémantiquement associables présentant une alternance simple ou complexe entièrement ou partiellement reproductible, non explicable par des règles phonologiques. Les RAEL peuvent associer entre elles : . des entrées lexicales non complexes, autonomes ou non par ailleurs ; . des entrées lexicales non complexes et des entrées complexes non construites.
11
Principe d'application locale des R A M C (p. 323) Soit les structures issues des R C M F F
1
[
(Y,)
2
[
[
af
(Y)
[
(Y) CX]
af
[XJ
af A
]
B
A
(Y,)
]
B
]
C
af
]
C
f 3 [ (Y')af [ tx]A (Y)af ] B ] c F
4 [ [ [ X Í A (Y)af ]B (Y,)af ]C où Y et Y' désignent des affixes déclencheurs d'allomorphie (l'application de Y ' étant postérieure à celle de Y), X une base, construite ou non, susceptible de subir l'une quelconque des allomorphies déclenchées par Y ou Y', et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes.
Dans F 1, 2, 3, 4 une règle d'allomorphie déclenchée par Y ou Y' peut toucher l'un quelconque ou plusieurs des segments récepteurs du constituant immédiatement antérieur, mais aucune règle d'allomorphie ne peut sauter par-dessus le constituant Β enchâssé dans C pour s'appliquer à A. 12
Principe de projection allomorphique (p. 325) Soit les structures issues des RCM F
1
[
(Y,)
af
[
(Y)
af
[X]
A
]
B
]
C
798
F
r
2 3
[
[
(Y)
af
[X]
]
A
B
(Y,)
af
]
C
1 ( v ) a f [ [x]A (Y)af ] B ] c
F. [ [ [ X L (Y) . L ( V ) . L 4 A af Β af C où Y désigne un affixe déclencheur d'allomorphie, Y ' un affixe quelconque dont l'application est postérieure à celle de Y, X une base, construite ou non, susceptible de répondre positivement aux allomorphies déclenchées par Y, et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. Dans F 1, 2, 3, 4 toute allomorphie subie par A dans Β est projetée sur C, et ainsi de suite jusqu'à la projection maximale. 13
Définition provisoire des règles de troncation (p. 346-347) Soit les structures dérivationnelles suivantes issues des R C M : F
1
[ ( Y )
txX]
af
A
(T+) Γ
2
[ [ Χ Χ ]
]
B
]
B
(+T) (Y)
Α
af
(+T)
(T+)
où Y désigne un affixe troncateur, xX et Xx une base susceptible d'être tronquée où χ peut être un affixe ou un segment quelconque inférieur ou égal à une syllabe, Τ un trait auquel sont sensibles les règles de troncation, A et Β des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. F 1 et F 2 peuvent prendre respectivement les formes F P
14
'1
[
(Y)
2
[
[X]
af A
[X] (Y)
A
]
B
af
]
B
Formulation (revue) de la règle de troncation (p. 367) Si un segment S marqué [+T] est adjacent à un affixe marqué [T+], tronquer S.
15
Principe de blocage de la troncation (p. 368) Les séquences [...] de segments porteurs à la fois de traits d'allomorphie et de traits de troncation doivent subir l'allomorphie et non la troncation. Pour ces séquences, la règle de troncation est bloquée.
16
Principe (non absolu) de blocage des bases non autonomes (p. 403) Si plusieurs entrées lexicales ont la même représentation sémantique et la même catégorie, elles ne figurent en général pas toutes dans le lexique attesté.
17
Principe de connexion des mots non dérivés l'un de l'autre (p. 404) Si un mot Ζ est construit sur une base X' qui a la même représentation sémantique qu'une entrée lexicale X, et si X' n'a pas été marquée [+ Attesté] par le Sélectionneur, Ζ est connecté sémantiquement à X.
799
18
Principe d'exclusion des mots # # (p. 405) Les et
mots une
construits
base
non
dont
la
marquée
structure
interne
[+ A t t e s t é ]
ne
comporte
peuvent
une
pas
frontière
IHt
marqués
[+
être
Attesté]. 19
Principe
(non absolu) de blocage des mots construits concurrents
(p.
407)
P a r m i les mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques
concurrentes,
un
seul
persiste
en général
dans
la liste
des
mots construits marqués [+ Attesté]. 20
Principe
d'exclusion
des formes construites régulières qui ont été soumises
à l'AJL (p. 408) Les
formes
régulières
idiosyncrasie
formelle
des sont
mots
construits
exclues
de
auxquels
la liste
l'A.I.
a
appliqué
des mots construits
une
marqués
[+ Attesté]. 21
Principe de limitation de la langueur des mots construits (p. 409) Les
mots
construits
comportant
plus
de
η affixes
ne
peuvent
être
inclus
dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. 22
Principe
de blocage
de
l'insertion
lexicale
des mots
ultérieurement
soumis
à des règles mineures (p. 421) Est
obligatoirement
soumis
par les R C M qui comporte le
prédisposant
à
subir
au
composant
conventionnel
dans sa structure
une
règle
formelle
tout
mot
construit
interne une séquence de traits mineure
( [+A]
/
[A+] ;
[+T]
/ [T+]). 23
Principe de partage des informations entre les RCM et les entrées lexicales des affixes (p. 444) Soit
une R C M
à laquelle est associé un paradigme d'opérations
morphologi-
ques parmi lesquelles figurent des affixes, a) sont associées à la R C M : - l'opération
sémantique
(éventuellement
syntaxique)
réalisée
de
façon
équivalente par l'ensemble des opérations morphologiques ; - la catégorie d ' a f f e c t a t i o n du mot construit ; - les contraintes pesant sur l'application de l'ensemble des opérations morphologiques ; b) relèvent
par
contre
de
propriétés
idiosyncratiques
figurant
dans
l'entrée
lexicale de chaque affixe en particulier : - les contraintes
particulières qui pèsent sur l'application de chaque affixe ;
- les traits diacritiques propres à chaque a f f i x e . 24
Champ d'application des RSI (p. 457) Les règles de structure interne s'appliquent c'est-à-dire
aux
entrées
pourvues
d'une
aux entrées lexicales structure
interne
l'un des constituants n'est pas lui-même une entrée lexicale.
dont
complexes, au
moins
800
25
Principe (résumé) de délimitation des entrées lexicales susceptbles de servir de bases aux RCM (pp. 457-458) Un segment de mot complexe peut être listé parmi les entrées lexicales susceptibles de servir de bases aux RCM si et seulement si 1) il appartient à une catégorie lexicale majeure ; 2) il répond aux propriétés syllabiques de la langue ; 3) il est doté de propriétés syntaxiques ; 4) il est interprétable ; 5) plus d'une RCM peut s'appliquer à lui ; 6) il n'est pas reliable à une autre entrée lexicale par une règle mineure.
26
Principe de délimitation des entrées affixales (p. 458) Un segment Y d'un mot complexe X peut être listé parmi les entrées lexicales marquées de la catégorie [ A f f i x e ] si et seulement si il sert à construire d'autres mots complexes qui entretiennent qvec leur base, définie par les propriétés 1 à 5 du principe 25, les mêmes relations catégorielles et sémantiques que X avec la sienne.
27
RSI (p. 464) I
[X]
•• Ν,
A
136,
178,
132,
Ν) 497,
541,
543,
545,
634,
635,
637,
638,
651,
652,
653,
654,
657,
658,
659,
660
407, 121,
543,
anticabinet (n.) 639
anticathode (n.) 639 408,
579, 653,
655 473,
antibulle (n.) 639
anticapitaliste (a.) 639
antiaérien 544, 639
antialcoolique
antibruit (a.) 639
anticasseuKs) (a.) 639, 654
antiacide (n.) 639 (a.)
antbrouillé (a.) 639
anticancéreux 544, 639
anti- (grec ancien) 543 antiacide (a.) 639
"antialcool
antibrouillard (a.) 639
407,
544,
435,
472,
639,
653,
579,
antichambre (n.) 640, 652 antichambKer) 640 antichar "antichar
655
(a.)
129,
(n.,
"char
caractéristiques
antialcoolisme 639 antiallemand 639
antichauffards (a.) 640
antiallergique 639
antichoc (a.) 640
antiamaril (a.) 639
antichOmage (a.) 640
antiaméricain 544, 639
antichrèse (n.) 640
qui
n'a
("contre
pas
habituelles
antichrésiste (a.) 640
antiaméricanisme 639 ce
qui
s'oppose
("contre
est opposé à Staline") 471
ce
antichrésiste (n.) 640 antichrétien (a.) 640
aux chars") 497, 499-500, 583 "antiantistalinien
241,
473, les d'un
char, N contre les chars") 583, 658
antialcootest (a.) 639
"antiantichar
130,
479, 483, 583, 640, 658
qui
antichristianisme 640 antichtone (n.) 640
antianxiété (a.) 639
anticip(er) 731, 735
antiapartheid (a.) 639
anticivique 640
antiapoplectique 635, 639
anticivisme 640
antiaristocrate 639
anticlérical 640
antiaristocratique 639
anticléricalisme 640
antiart (n.) 639
anticlinal 640
antiarthritique 635, 639
anticlinorium 640
antiasthmatique 639
anticoagulant (a.) 640, 654
antiatlantique (a.) 639
anticoagulant (n.) 640
antiatome (n.) 473, 639
anticoaguline 640
antiatomique 473, 639
anticolonial 544, 640
antiautomobile (a.) 639
anticolonialisme 640
antibacchiaque 544, 639
anticolonialiste 640
antibacchius 639
anticombustible 640
antibacque 639
anticommunism (anglais) 135
823
anticommunisme 640, 652 anticommunist (anglais) 135 anticommuniste 640 anticommutatif 640
antidiurétique 641 antidogmatique 641 antidollar (a.) 641 antidopage 641
anticonceptionnel 544, 634, 635, 640 anticoncordataire 544, 640 anticonformisme 640 anticonformiste 640 anticonjoncturel 640 anticonquête (n.) 640 anticonstitutionnel 635, 640 anticonstitutionnellement 498, 640 anticontagiormiste 640 anticonventionnel 640 anticoips (n.) 640 anticoipuscule (n.) 640 anticrépuscule 640 anticryptogamique 640 anticulture (n.) 640 anticulturel 640 anticyclique 640 anticyclonal 641 anticyclone (n.) 641 anticyclonique 641 antidactyle (n.) 641 antidartreux 635, 636, 641 antidate (n.) 641 antidaté 641 antidat(er) 641 antidéflagrant (a.) 641 antidéflagrant (n.) 641 antideGaulle (n.) 641, 652 antidémocrate 641 antidémocratique 641 antidémocratisme 641 antidémoniaque 641 antidéperditeur 641 antidéplacement 641 antidépresseur 544, 635, 641, 654, 655 "antidépression (a., "contre la dépression") 655
antidoping 641
antidérapant 634, 635, 636, 641, 654 antidésespoir (a.) 641 antide!f>ote (a.) 133, 641 "antidespotique ("contre les despotes") 133 . antidétonant 641 antidéveloppée 641 antidiarrhéique 641 antidiphtérique 641
antidote (n.) 641 antidoté 641 antidot(er) 641 antidotique 641 antidotisme 641 antidouleur (a.) 134, 641 "antidouloureux ("contre la douleur") 134 antidramatique 641 antidreyfusard 544, 641 antidrogue (a.) 641 antidysentérique 635, 641 antiéblouissant (a.) 641 antiécole (n.) 641 antiéconomique 641 antiémétique 641 antiengin (a.) 641 antienzyme (n.) 642 antiérotique 642 antiesclavagiste 634, 635, 642 antiespion (a.) 642 "antiestudiantin ("contre les étudiants") 134 antiétudiants (a.) 134, 642 antieuropéen 642 anti- _ -eux 132 antiévangélique 634, 635, 642 antiévangile 642 antifading 642 antifascisme 642 antifasciste 642 antifatigue (a.) 642 antifébrile 544, 634, 635, 642 antiféminisme 642 antiferment (n.) 642 antifermentatif 642 antifermentescible 642 antiferromagnétique 642 antiferromagnétisme 642 antifestival (n.) 642 antifeu (a.) 642 antifilm (n.) 642 antifongique 634, 635, 642 antifrançais 544, 642 antiFrance (n.) 642 antifraude (a.) 134, 642
824
••antifrauduleux ("contre la fraude") 134
antiincendie (a.) 134, 643
antifriction (n.) 642
antiinfaillibiliste 643
antifumée (a.) 642
antiinflationniste 643
antifumée (n.) 642
antiintellectualisme 643
antig. 642, 653
antiintellectualiste 643
antigang (a.) 642
antiintellectuel 643
antigaullisme 642
antijeu (n.) 643, 653
antigaulliste 642
antijeunes (a.) 643
antigel (a.) 642, 652
antijudaïsme 643
antigel (n.) 642, 652
antijuif 643
antigène (n.) 642
antikomintem (a.) 643
antigénicité 642
antilaiteux 635, 643 antilambda 643
antigénie 642
antilibéral 643
antigénique 642 antigéniquement 642
antilibéralisme 643
antigénothérapie 642
"antilibertaire ("contre la liberté") 133
antigivrant 642
"antilitierté
antiglisse (a.) 642
•antiliberteux 132, 133
antigautteux 642
("contre
634, 635, 642
antilogarithme (n.) 643
antigrSce (n.) 643
antilogie (n.) 643
antigravitation (n.) 643
antilogique 643
.antigravitationnel 643
antilogoumènes 643
antigrève (a.) 643
antilogue (a. ) 644
antigrippal 407
antilyrique (a.) 644
antigrippe (a.) 407, 408, 643
antimaçonnique 644
antiguérilla (a.) 643
antimagnétique 644
antiguérison (a.) 643
antimandarin (n.) 644
antiguérison (n.) 643
antimarché
antihalo (a.) 643
antimarxisme 644
antihalo (n.) 643
antimarxiste 644
antihasard (n.) 643
antimatière (n.) 644
antihausse (a.) 643, 652 ("contre
commun
antimémoire (n.) 644 les héros") 658
antiméridien 644
"antihéros (a., "contre les héros") 658
antimétabole 644
antihéros (n.) 643, 652, 658
antimétabolite (n.) 644
antihiérarchique 643
antimétalepse 644
antihistaminique (n.) 643
antimétathèse 644
antihistoire (n.) 643
antimigraineux 644
antihold-up (a.) 643
antimilitaire 644
antihumain 643
antimilitarisme 644
antihumanisme 643
antimilitariste 644
antihumaniste 643
antiminijupe (a.) 644
antihygiénique 643
antiministérialiste 644
antiidéologique 643
antiministériel 644
antiimpérial 643
antimissile (a.) 644
antiimpérialisme 643
antimite(s) (a.) 644
antiimpérialiste 643 "antiincendiaire dies") 134
liberté") 133
antilithique 643
antigouvernemental
"antihéroïque
la
("contre
antimite(s) (n.) 644 les incen-
antimitotique 635, 644 antimode (n. ) 644
(a.) 644, 658
825
antimonacal 644 antimanarchique 543, 644
antiparastase 645
antimonarchiste 644 antimonapoliste 644
•antiparlementaire (a., "non parlementaire") 659
antimonument (n.) 644 antimoral 473, 644, 652 antimot (n.) 644 antimauslique(s) (a.) 644 antimycosique 644 antimycotique 644 antinational 644 antinationalisme 644 antinationaliste 644 antinaturalisme 644 antinature (η.) 644 antinaturel 644
antiparlementarisme 645 antiparti (a.) 645 antiparti (n.) 645 antiparticule (n.) 64$ antipathe 645 antipathie 645 antipathique 645 antipathiquefnent 645 antipatriote 544, 645 antipatriotique 645 antipatriotisme 645 *antipauvreteux 132, 133 antipeinture (n.) 645 antipelliculaire 645 antipellicules (a.) 645 antipériodique 645 antipéristaltique 645 antipéristase 645 antipemicieux 646 antipersonnaliste 646 antipersonnel 646 antipestilentiel 635, 646 antipeur (n.) 646 antiphallique 646 antiphernal 646 antiphilosophe 646 antiphilosophie 646 antiphilosophique 635, 646 antiphlogistique (a.) 646 antiphrase (n.) 646 antiphrastique 646
antiparlementaire
"antinausée ("contre la nausée") 133 antinauséeux (a.) 133, 644 antinazi (a.) 644 antinéocolonialiste (a.) 645 antineutraliste 645 antineutrino (n.) 645 antineutron (n.) 645 antinévralgique 645 antinomianisme 645 antinomie 645 antinomien 645 antinomique 645 antinomiquement 645 antinomisme 645 antinomiste 645 antinuisances (a.) 645 antiobésique 635, 636, 645 "antiovulation (a., "contre l'ovulation") 653, 654 "antiovulationnel ("contre l'ovulation") 654 antiovulatoire (a.) 544, 645, 653, 654 antipaludique 635, 645 antipapal 645
635,
antiphysicisme 646 antiphysique (a.) 646 antiphysisme 646 antipièce (n.) 646 antipied (n.) 646 antipindarique 646 antiplastique (a.) 646
antipape (n.) 645 antipapisme 645
antipodal 646 antipode 646 antipodique 646
antipapiste 645 antiparallèle (a.) 645 antiparasitage 645 antiparasitaire
(a.)
(a.) 133, 6 4 5 , 6 5 3
antiparasitaire (n.) 645 a n t i p a r a s i t e (a.) 133, antiparasite (n.) 645 antiparasit(er) 645
645,
653
antipodisme 646 antipodiste 646 antipoésie (n.) 646, 660 antipoète (n.) 646, 660 antipoétique 646, 659, 660
645, 659
826
"antipoétique (a., "contre la poétique,
antirapport (n.) 647
la poésie, les poètes ; non poéti-
antirationalisme 647
que") 660
antirationaliste 647
"antipoétique pas
(n.,
"poétique
qui n'a
les caractéristiques habituelles
antirationnel 647 antiréalisme 647 antiréaliste 647
de la poétique") 660 antipoints noirs 646
antiréel 647
antipoison (a.) 646
antireflet (a.) 647
antipolicier (a.) 544, 646, 659
antiréformiste 647
"antipolicier
antiréglementaire 647
(a.,
"contre
la police ;
antireligieux 132, 133, 647
non policier") 659 "antipolicier pas
(n.,
"policier qui n'a
les caractéristiques habituelles
du policier") 659
antirépression (a.) 647, 654
antipolio (a.) 646
antirépiillicain 647
a n t i p o l i o m y é l i t i q u e 634, 635,
646
antipolitique (a.) 646, 659 "antipolitique
(n.,
antireligion 133, 647 "antirépressif ("contre la répression") 654
antirépublicanisme 647 antiretombées
"politique
qui n'a
radioactives
pas les caractéristiques habituelles
antirévisionniste 647
de la politique") 659
antirévolutionnaire (a.) 647
antipollution (a.) 646
antirhésus (a.) 647
antiportrait (n.) 646
*antirichesseux 132, 133
antipoussière (a.) 646 antipouvoir
antirides (a.) 647
personnel
646, 652, 653,
658
antirides (n.) 647 antiroman (n.) 647
antiprobabiliste 646
antirouille (a.) 543, 647
antiproductivité (n.) 646
antirouille (n.) 647
antipropagande (n.) 646
antiroulis (a.) 647
antiprotectionniste 646
antirrhétique (n.) 648
antiproton (n.) 646
antisatire (n.) 648
antipsorique 635, 647
antisciens 648
"antipsychiâtre
647
antirévisionnisiTie 647
(a.,
"non
que") 658
psychiâtri-
antiscientifique 648 antiscorbutique 635, 636, 648
antipsychiâtre (n.) 647, 658
antiscripturaire 648
antipsychifltrie 647
antiscrofuleux 648
antiptose 647
antiségrégationniste 634, 635,
antipuisateur (n.) 647
antisémite (a. ) 473, 648
antiputride 647
antisémite (n.) 648
antipyrétique (n.) 647
antisémitique 648
antipyrine 647
antisémitisme 648
antirabique 647
antisepsie 648
antirachitique 647
antiseptique 648
antiracisme 647
antiseptisation 648
antiraciste 647
antiseptis(er) 648
antiradar (a.) 647
antisigma 648
antiradar (n.) 647
antisionisme 648
antiradiation 647
antisioniste (a.) 648
antiraison 647
antisociable 648
antiraisonnable 544, 647
antisocial 648
antiraisonneur 647
antisocialiste 648
648
827
antisociété ( η . )
antithétisme
648
antisolaire ( a . )
antisomnifère ( a . )
649
antithyroTdien 635, 649
648
antitonnerre ( n . )
648
antitout ( a . )
antisophiste 648
649
649
antisoporeux 633, 648
antitout P a r i s ( n . )
antisous-marin ( a . )
antitoxine 649
"antispasme
(a.,
648
"contre
les s p a s m e s " )
649
antitoxique 649 antitragien 649
133, 653 antispasmodique
132,
133, 136, 635,
antitragus 649 antitranspirant ( a . ) 654, 655
648, 653 antispaste ( n . )
antitranspirant ( n . )
648
649
"antitranspiration ( a . , " c o n t r e
antispastique 648 antispiritisme 648
antitrinitaire 635, 649
antispiritualisme 648
antitrape ( a . )
649
antispiritualiste 648
antitrape ( n . )
649
antispirituel 648
antitrust(s)
antisportif
antituberculeux
544, 648
antistalinien 471 antistar ( n . )
649 131,
648
"antituberculose 648
antistatique ( n . )
648
culose") culose")
648
antitussif
antistrophique 648
(a.,
649
antisubversif
649
antityphoîdique 649
(a.)
antisudoral ( a . )
649
antisudoral ( n . )
649
antisurchauffe ( a . )
antiunioniste 649 antivacances (n.) 649
antivariolique
649
antisyndicaliste ( a . )
antivénéneux
649 124,
6 3 4 , 635, 649
antisystématique 649 antisystème ( n . ) antitabac ( a . )
134, 135, 649
"antitabagique
("contre 649
antitétanique 635, 649 649
antithéisme
649
649
antithématique 649 antithénar ( n . ) antithéologique
M9 649
antithermique 649 antithèse
649
antithétique 649
antivénérien
le
tabac")
650 650
antivenimeux "antivenin
649
antithéfltre ( n . )
133
131, 132, 133, 136, 635,
650
649
antisyphilitique
649
"antivariole ( a . , " c o n t r e la v a r i o l e " )
649
antisyndical ( a . )
tuber-
635, 649
antitype ( n . )
antityphique 649
antithéâtral
tuber-
( " c o n t r e la
648
antitank ( a . )
" c o n t r e la
135
antistructure ( n . )
antisymétrique
133,
133, 134, 135
"antitiiierculaseux
648
antistraphe ( n . )
antisymétrie
132,
134, 135, 136, 649
antistatique ( a . ) antistress ( n . )
la t r a n s -
p i r a t i o n " ) 654, 655
antispirite 648
650, 653
(a.,
" c o n t r e le v e n i n " )
antiverglas ( a . ) 134
antivermineux antivin ( a . )
653
650 635, 650
650
antivirus ( n . )
650
antivol ( a . )
650
antivol ( n . )
650
antizymique 650 anus 27, 356, 520 "anxiaire ( " a n x i e u x " ) "anxie
(n.f.,
507, 508
"angoisse")
362,
505,
506, 507, 508, 569, 766 »anxie (a.) anxiété 368,
507
361, 388,
362,
363,
401,
364,
505,
365, 367, 508,
566,
828
après- (N ->· N) 497
569
"après-après-guerre
*anxieur 569
("après la pério-
de de l'après-guerre") 497
*anxieuseur 569 •anxieusité 362, 368, 508
Spreté 566
anxieux
"aptité ("caractère apte") 407
454,
361, 362, 363, 364, 365, 367, 505,
507,
508,
566,
569,
766
aptitude 407 aquatique 768, 776 aqueduc 776
•anxiité 362, 508 anxiogène 569
aqueux 195, 299, 768, 776
anxiolytique 569
•aquile
"anxiosité
("anxiété") 362, 364, 369,
("aigle")
762,
"aquilon ("petit aigle") 777
^apéKir) ("ouvrir") 776
-ar-
apéritif 776
arable 776
(allom. de -aire, cf. - a r O ) - ) 242
aperture 776
arachnéen 768
apesanteur 138, 479, 483
arachnide 768
apétale 130, 430
araignée 768
aphrodisiaque 755
araire 776
Aphrodite 755
aratoire 776
"api ("abeille") 752, 776
arbitraire (a.) 549
apiculteur 776
Arbois 771
apiculture 752, 776
arbosien 771
apocope 756
arborescent 763
apollinien 750
°arboresc(er)
Apollon 750
("prendre
la forme d'un
arbre") 763
apostolat 762, 776
arbre 460, 763
("apôtre")
752,
762,
776
arbuste 460
apostolique 752, 776
arc 713
"apostre ("apôtre") 774
"arcat
("mode
de
commandement")
754, 776
apfltre 752, 762, 774 appareillade 708
archaïque 355, 776
appariade 708
archaîs(er) 355
appari(er) 759
archaïsme 776
apparition 392, 759, 780
"arche (a., "ancien") 776
appauvr(ir) 124, 234, 538
"arche
(n.m.,
"agent qui commande")
754, 776
appel(er) 732, 735 applaudissement 225
archelet 713
apprécier) 770
archéologie 776
appréhend(er) 744
"arch(er) ("commander") 776
appréhensible 315
archet 713
appréhension 744
archétype 776
"apprenage
archi- ( A
("apprentissage") 392, 408
•*• A ) 497
apprenant 392
archi- (N +
apprend(re) 392
archibanquier 42
apprentissage 392, 401
"archie
approb- 778
archiimprimeur 43
approbation
776,
aquilin 762, 768, 776, 777
388, 508 "anxique ("anxieux") 507, 508
"apostole
768,
777
137,
655,
approuv(er) 137, 772, 778 âpre 762, 774, 778
772,
778
N) 42, 43, 525
("commandement")
"archilentement 476, 477 archiplombier 43
("très
776
lentement")
829
archisénéchal 43 a archisi4>erchouette
("superlativement
chouette") 498 "archiultrachauette ("superlativement chouette") 498 -ard (N > A) 544 -ard, -arde 119, 541 -ard (A + A) 484 -ard, -arde 119, 541 -ard (V ->· Ν ; Ν Ν) 450, 511, 558, 667, 704 -ard, -arde 119, 541 ardent 776 o&nKer) ("brûler") 776 '-ardesse 450 ardeur 564, 776 •-ardeur 450 •-ardité 450 •-arditude 450 "ardoisette ("petite ardoise") 11, 12, 16, 516 °ar(er) ("labourer") 776 argument (anglais) 219 - a r ( i ) - (allom. de -aire, cf. - a r - ) 316, 759 -ar(î)- (allom. de -¡er) 760 "ariste ("le meilleur") 777, 779 aristo- 779 aristocrate 87, 777 aristocratie 87 aristoloche 777 -arité 360 "arithme ("nombre") 777 arithmétique 777 Arles 746 arlésien 746 armet 706 aromatique 355 aromatis(er) 355 arracheuse 682 arrachoir 682 °arrest(er) ("arrêter") 774 arrêt 72, 77 "arretage ("arrêt") 72, 77, 608 "arretement ("arrêt") 72, 608 arretier) 774 •torrêteur ("agent qui arrête") 75, 608 arrière 173 arriéKer) 173 animation 149
arrim(er) 149 arrivisme 704, 705 arrondissement 147 arros(er) 208, 264 "arroset ("petit arrosoir") 677 arroseur 398 arroseuse 398 arrosoir 208, 264, 398, 410 "arrosoire ("ce qui sert à arroser") 398, 410 °arrosoiret ("petit arrosoir") 677 art 13, 778 artère 778 artérfto)- 778 arti- 778 article 762 articulet 762 artisanal 594 artisanalement 594, 596, 597 artiste 13 ascendant 732, 734 "ascend(re) ("monter") 734, 744, 777 ascenseur 744, 777 ascension 744, 777 ascidie 568 asepsie 753 aseptique 355, 753 aseptis(er) 355 asinade 205 aspér- 778 asperge 210 asperg(er) 210, 758 °asperg(er) ("planter, récolter des asperges") 148, 210 aspérité 762, 778 asperseur 709 aspersion 758 aspersoir 709 aspiKer) 732, 734 "aspre ("âpre") 774 -asse (A -»• A) 119, 253, 254, 484, 580, 667, 704, 705 - a s s e (Ν Ν) 119, 253, 254, 345, 548, 549, 572, 580, 667, 704, 705 -ass(er) (V •*• V) 105, 108, 119, 127, 253, 254, 561, 580, 667, 704, 705 °assert(er) ("affirmer") 734 assertion 732, 734
830
attest(er) 732, 733 attifement 27 "attiferet ("attifet") 700 attifet 674, 680, 694, 717 "attifeur, euse ("agent qui 699, 700
assidu 174, 732, 735 assiduité 174 assimilation 543 assimiKer) 543 assistanat 767 assistant 767 assistant (anglais) 556 assistCer) 732, 735 assomption 301, 465, 773 assolait) 756 assum(er) assuré 590
301, 465, 732, 735, 773
assurément 5Θ8, 589, 590 astér- 778 astéroïde 762, 778 asthme 27, 520 astre 762, 779 astreiniKre) 732, 735 astro- 778 astrologie 748 astrologue 748 astrologu(er) ("étudier les astres") 748 - a t (Ν •+ Ν) 583 - a t (Ν -»• A) 451, 452, 530 - a t - (segm. paras.) 237, 555, 559, 743 -eur) 238, 779
"athlon ("épreuve sportive ") 777, 779 -atif (V A, cf. - i f ) 238 -atio (latin) 237 -ation (V ->· N, cf. -tion) 70, 71, 91, 102, 109, 110, 150, 151, 152, 237, 238, 264, 275, 436, 504, 533, 539, 540, 543, 544, 547, 576, 619, 620, 779, 793 atome 15, 234, 622, 626 atomicité 448 atomique 15, 183, 184, 355 atomis(er) 355 atom 309 - a t r e (A •+ A) 484, 536, 541 - a t r e 118, 119, 536, 541 attaque 72 "attaquement ("attaque") 72, attencKre) 745 attente 745
"attifoiKe) ("ce qui sert à attifer") 700 "attifoiret ("attifet") 701 attractif 777 attraction 768, 777 oattraiCre) ("attirer") 768, 777 attrayant 768, 777 attribiKer) 732, 735 attributaire 378 "attributeur ("agent qui attribue") 378
D
- a t - (anglais) 215 -ateur (V •*• N, cf. athée 745 athl- 779 athlète 777, 779
attife")
608
atypique 314 - a u - (allom. de -al) 239 aube 775 aubergine 27, 520, 542 aucunement 27, 28 aud- 552 -aud (A A) 107, 108 -aud 108 audace 569 audacieux 569 audit- 552 °audit(er) ("écouter") 342 auditeur 342, 552, 771 auditif 771 audition 342, 771 auditoire 342 auget 706 -aume 13, 16, 120, 458 auri- 778 aurifère 778 aurore 740 -auté 566, 775 authent- 778 »authent- 198 authenticité 778 authentication 778 authentifie er) 198, 778 authentique 198, 778 authentiquement 778 autodidacte 491 automatique 355 automatis(er) 355 autoritairement 27 autour (n.) 309
831
autre 118, 589, 590, 762, 763, 767, 775, 778 autrement 588, 589, 590, 591 autrui 775 auvergnat 71, 451, 452, 530 "auvergnien ("auvergnat") 71, 451, 608 av- 295 avant(A 432, 497, avant-dernier avant-guerre
-»• A ; 576 205 205
Ν -+
Ν) 205,
bac 740 bacchique 356 Bacchus 356 bactéridie 568 bagage 99 bagagerie 40 °bagagier
("N
qui
a
un
rapport
le combat") 206, 405, 576 avert(ir) 445 avertissement 445 avertisseur 398 aveu 751
avec les bagages") 41 bague ("anneau") 99 bague ("bagage") 99, 534 baignade 172 baignoire 398, 555, 684 •baillaire 378 bailleresse 668 bailleur 378 baillonn(er) 614 bain 759 baiss(er) 320 balai 669, 724
aveugle 65, 96, .115, 290, 291, 529 aveuglement 529 aveugl(er) 529 "aveugleté ("cécité") 65, 67 »aveugleté 61, 528
balayage 106, 233, 245, 246, 479, 483, 511, 557 balay(er) 233, 479, 511, 669 "balayerette ("balayette") 700 balayette 669, 674, 677, 684, 708,
avi- 779 "aviable ("qui peut être "avié") 203 aviateur 194, 204, 207, 342, 553, 777 aviation 342, 553, 777 °avi(er) ("voler en avion") 204,
709, 717 balayeur, euse 511, 674 balayeuse 674, 677, 700, 724 jectivis(er) 623, 627 désuet 490 désun(ir) 314 désynchronis(er) 624, 625 ?"détarbul(er) 148, 260 détartrant 624, 632 détartrier) 624 détaxation 624, 629 détax(er) 624 déteint(er) 600 détend(re) 745 détente 745 déterg(er) 758 détersif 758 détour 309 détourage 624, 629 détouKer) 624 détoxiqu(er) 624, 625 détresse 460 détricot(er) 601, 602, 603 détromp(er) 624 détrompeur 624, 629 détrui(re) 65, 564, 773, 774 détruis- 773 "détruisible ("destructible") 66 "détu(er) ("annuler le résultat de l'action de tuer") 232 deux 98 °deu(x+z)ain ("ensemble de deux N") 534 dévalorisation 538, 540 dévaloriser) 538, 539, 540 devant (n.) 477, 574 devant (prép.) 477, 574 devanture 573, 574 dévaster) 601, 602 °dével(er)
("enlever
les
poils") 427
?°dével(er) 427 •dével(er) 427 devenir (n.) 445 deven(ir) (v.) 445, 447 déverbal 624, 632 déverbatif 624, 632 "déverbe ("produit de l'action de °déverber" (= mot dérivé d'un verbe)) 632 °déverb(er) ("dériver dévi(er) 288, 761 devin 669
d'un
verbe") 632
"devine ("action de deviner") 696, 702 "devinement ("action de deviner") 74, 609 devin(er) 531, 669, 746 devineresse 668, 669 devinette 531, 690, 696, 718 devineur 669 °déviigin(er) ("dévirginiser") 627 dévirginis(er) 624, 627 dévirilis(er) 624, 625 dévissable 624, 631 dévissé 624, 632 déviss(er) 624, 632 dévitaminé 25, 624, 629, 632 dévitamin(er) 25, 624, 632 dev(oir) 743 dévoisé 624, 632 dévotion 14, 756 dévou(er) 14, 756 •dévrai 164 déwatté 624, 632 dextérité 763 dextre 763, 765, 770 d i - 535 diable (n.) 478, 762 "diable (a., "qui a le caractère diable") 478 diablement 478 diablerie 478 diabolique 762 dialecte 755 dicible 758 diction 114, 292, 758 "didactCer) ("enseigner") 491 didactique 491 dieu 190, 757, 760 d H - 102 différemment 34, 522 différencier) 617
d'un
851
différter) 34, 731, 733 difficile 301, 484, 742, 749 difficulté 118, 566, 749 diffTingent 731, 733 °diffring(er) ("dévier") 733 diffus(er) 731, 733 digéKei) 631, 731, 735, 752 digestif 631, 752 digestion 752 digital 771 °digress(er) ("s'écarter du sujet") 733 digression 151, 731, 733 dilat(er) 731, 733 "diluve ("déluge") 747, 758 diluvien 747, 758 diminutif 75 dindon 238 dindonnade 555 dindonneau 238, 239, 541 dindonnCer) 555 "dlnerette ("dînette") 700 dînette 675, 680, 718 dîneur, euse 675, 699, 700 "dkioiKe) ("ce qui sert à dîner") 700 °dknirette ("dînette") 701 diplomate 568, 755 diplomatie 568, 755 diplomatique 568 di(re) 292, 758 direct 115 direct- 89 directeur 65, 89, 115, 748 direct» 65, 748 direction 65, 115, 535, 748 directoire 115 dir ig- 114 dirigeable (a.) 65, 114, 222, 224, 540 dirigeable (n.) 114, 222, 224, 540 dirig(er) 65, 115, 540, 732, 735, 748 dis- ("dire") 292, 758 dis- (A •* A) 301, 484 discernement 74 discipline 490 discours 324, 734, 756 discursif 324, 731, 734, 756 discursivité 324 discussion 755 discussion (anglais) 219 discut(er) 755 diseur 114
disez (vous) 147 disparition 392, 780 "dispensable ("dont on peut se dispenser") 375 dispenser) 748, 766 disponible 315, 758 dispos(er) 75Θ "disqueur ("tourne-disque") dissection 297
75,
609
disséqu(er) 297 dissert(er) 732, 733 dissident 732, 735 "dissicKer) ("être en déaccord") 735 dissoluble 564 dissolv- 318, 340, 564 dissuader) 732, 733, 745 dissuasif 745 dissuasion 745 "distracteur ("agent qui distrait") 75, 609 distraction 768 distraKre) 732, 733, 768 distribu(er) 732, 735 distributaire 377 distriniteur 78, 377, 391 dit- 731 divagation 150 divagiKer) 150 °div(e) ("dieu") 757, 760 divergier) 732, 735 dividende 757 divin 190, 361, 757, 760 divinatoire 746 divinité 361 divis(er) 757 divisible 315 dix 770 dizaine 95 doctoresse 392, 668 dodécade 95 dogaresse 758 doge 758 dogmatique 355 dogmatis(er) 355 doigt 771 "dois ("doux") 775 domesticité 244, 245, 246, 557 domestique 244 domination 225, 374 dommage 743
852
donataire 377
"duKre) ("mener") 199, 736, 773
donateur 377
-dui(re) 65
dormane e 685
"duis- 773
"dorme
("action
de
dormir")
194, 693,
702, 711
"duple ("double") 752, 756
"dormement
("action de dormir") 65, 67
donnette
("lieu
duplex 752, 756, 768 duplication 768
•dormement 61, 528 "dormerie
dulcinée 750
où
l'on
dort") 582
194, 662, 663, 664, 685, 693,
a dupliqu(er)
("reproduire") 768
durable 375 dunKir) 393
711, 718 dorm(ir) 65, 194, 264, 582
dureté 393, 566
dorsal 765
?®dur(ir) 393
dortoir 247, 264, 582, 684
d w - (indo-européen) 98
dos 765
dyade 95, 534
dosseret 760
dynamitage 406
dossier 760
"dynamitation
("dynamitage")
406
douane 62
"dynamitement
("dynamitage")
406
douanier) 61, 62, 67, 528
dynamit(er) 406
*douan(er) 61
dyspepsie 754
double 752, 756 dcxi)let(te) 95, 667 doubt (anglais) 98
- e 542
doucereux 668, 669, 750
é - (A
douceur 352, 668, 750
é - (N -»• V) 92, 93
douleur 317, 322, 751, 772
é - (V
douloureux 317, 751
é - 92, 93, 764
doute 515
- é (V
dout(er) 98, 757, 765
-é
-f
V) 234, 322, 434
·+ V) 535 -»· A) 565
345, 567
douteux 515
-éaire 567
doux 352, 668, 750, 775, 783
"-eal 775
douzaine 95
eau 195, 197
doy erme té 566
- e a u (N
-»- A) 108, 775
drague 687
- e a u (N
-»· N) 239, 662, 775
dramatical (anglais) 215, 237
-eau, -elle 541
dramatique 126, 344, 354, 355 dramatisier)
126,
250,
344,
450, 617
-eau 742 354, 355,
"éborique ("en ivoire") 294 "éboris(er)
("rendre
drbble (v., anglais) 579
éboueur 76, 397
dribbl(er) 579
"éboueuse
dribbleur 471
"èbre ("ivre") 747
(fém.
de
"éborique")
294
éboueur)
397
droit (a.) 89, 114, 540
A r i é t é 747
droite 765, 770
"ébulKir) ("bouillir") 749, 756
drOle 478
ébullition 749, 756
drOlerie 478
ebur, eboris (latin) 294
drtitatif 757, 765
échalas 746
°cfci>itCer) ("douter") 757, 765
échang(er) 535
duc 13
échapp(er) 754, 774
*duc(h)aume 13
"échardonneret(te)
ductile 773 dui- 731
700 échardormet 725
("échardonnet( te)")
853
échardonnette
675,
678,
718,
725
é g - (allom. de °équ(e)) 626
échardonneur, euse 675
égal 743
échardonneuse 675, 678, 725
égal(er) 626
échaidonnoir 675, 678, 725
égouttoir 75
a échardooioiret(te)
égren(er) 759
("échardonnet(te)")
701
éject(er) 731, 733
échauff(er) 535
éjoy(er) 530
échec 320, 460, 562, 747
-el
(N
A)
102,
177,
190,
échelle 746, 767, 772, 774
237,
242,
263,
268,
269,
307,
échelon 746
316,
341,
344,
359,
360,
367,
échiquier 320, 562, 747
388,
421,
448,
450,
499,
507,
échuKer) 460
544, 572, 654, 747, 793 345,
354,
237,
238,
électrique")
126,
-el, elle 540
éclairage 322 -el
éclairaqiste 322, 323 éclaiKer) 322
190,
251,
333,
341,
359, 360, 367, 747
•éclarage 322
- e l - (allom. de -eau) 109, 742
•éclar agiste 322
-el-,
-él-
(segm.
école 270, 324, 767, 774
élaboration 119
écolier 75, 270, 271
élaborer) 119, 730
écologique 594
élagage 245
écologiquement 594, 596, 597
élarg(ir) 234
*économisement 70, 609
électeur 770
écri(re) 743, 757, 767, 774
élection 770
écritoire 757
°électr(e)
écriture 757
("énergie
194, 195, 402, 403, 534
écriv- 743, 757
électricité 126
("petite
"écumoirette
écumoire")
("petite
677
écumoire") 677
électrique 126, 194, 195, 355 électrisCer) 355
-édie 462
électrocuter) 755
édifice 118
électrocution 755
- e e (anglais) 220, 556
électron 195
- é e (N
élémentaire 549
-ée
-»· N) 11, 107, 345, 356
(V
-*· N)
71, 685, 686, 690, 691
éléphanteau 210
- é e 686
éléphantesque 203
e t - (N -»• V, cf. é - ) 92, 93
-el(er) (V
-éfaction 769, 780
»-elesse 449
-»• V) 105, 108, 109
effectif 589, 590
-elet 239
effectivement 588, 589, 590
•-eleur 449
"effeuûleur
élévateur 746
( masc.
de
effeuilleuse) 397
effeuilleuse 397
élévation 746
effraction 768
élev(er) 746
effray(er) 328, 535, 743
élidCer) 745
"effreign- 768
*-élifi(er) 450
•CffreintXre) ("briser") 768
éligfcle 315
effroi 535
élKre) 770
effroyable 328, 743
élis- 770
"effusCer) ("répandre") 733
«-elise 449
effusion 731, 733
élision 745
-éfKer)
paras.)
393
•éclaKer) 322
"écumette
234,
(allom.
de
-ifKer)) 769, 780
*-eUté 316
854
• - e l i t u d e 448
°encâbl(er)
émancipation 150
("mettre
émancip(er) 150
encaiss(er) 544
embarquait 125
enchante 537
embarque 122
enchantement 537
«embarque 124
embarrass(er)
enclav(er) 622 encoconné 530
346, 461, 462, 731, 735
"endécade
("ensemble
embobin(er) 622
endocrine 747
embourgeois(er) 542
endormement 65, 392
embouteilKer) 622
endorm(ir) 392
embrassade 233
endormissement 392
embrass(er) 233
enduction 200
de
embrouill(er) 346
endui(re) 66, 200, 731, 735
embusqiXer) 750
* e n e n r i c h ( i r ) 500
- e m e n t ( c f . - m e n t ) 118
énervation 620, 630
émergence 780
énerv(er) 109, 110, 619
ëmerg(er) 731, 733, 780
enfançon 713, 755
é m e t t ( r e ) 769
enfançonnet 713
émietteur 530
e n f a n t 234, 713, 755
émissaire 769
enfantin 234
émission 769
enfil(er) 542
é m o t i f 772
e n f r e i g n - 768
émotion 772
enfreind(re) 768
"émoucherette
("émouchette")
701
englout(ir) 756
émouchette 675, 678, 696, 718
engourdGr) 622
ëmoucheur, euse 675, 699
• e n i v r e 124
675, 678, 696, 699,
°émouchoiret(te)
("émouchette")
725
e n i v K e r ) 124
701
enlaid(ir) 234
émouv(oir) 78, 535, 772
enlev(er) 558
empailfter) 544
enlisement 544
("régner
en
empereur") 746
ennèade 95
empereur 746
ennemi 460
empes(er) 760
ennuiversel 530
empire 746
énonc(er) 731, 733
employee (anglais) 556
enquéKir) 769
empois 760
enquêteur 391
empourpr(er) 542
enrag(er) 286
e m p r i s o n n e r ) 195, 197
"enregistrateur enregistreur 73, 78
emulsion (anglais) 198
enrich (v., anglais) 125
emulsive (anglais) 198 (A -»· V)
("enregistreur")
78, 237, 609
- e m p t o i r e 535
en-
onze N") 534
engendKer) 764
émotionn(er) 78
temperier)
dans")
enchanteresse 668 12 2, 1 2 4 , 125, 264, 462
embarquais 125
émouchoir
câble
encablure 121, 138, 544, 545
embaraglioullé 530
embarqu(er)
un
544, 545
124,
125,
434, 542
234,
433,
• e r o i c h e 124 enrich(ir) 124, 125, 433, 434
e n - (N -*• V) 542, 544, 562
enseveKir) 768
e n - 747
ensorceKer) 770
e n - (anglais) 130
entendí re) 745
73,
855
entente 745
éprouv(er) 751
entour 309
"éprouverette
entraîneur 397
éprouvette 675, 680, 697, 718
entraîneuse 397, 398
"éprouveur,
» e n v - 108
("éprouvette")
euse
("agent
qui
éprouve")
697, 699, 700
envah(ir) 766
°éprouvoir(e)
envie 108
( " c e qui sert à éprouver")
697, 700
environnement 32
"éprouvoirette
envol 562
épuisement 446
envol(er) 562
"épuiserette ("épuisette") 701
("éprouvette")
»envoyaire 378
épuisette 675, 680, 718
envoyeur 378
"épuiseur,
épancKre) 745
euse
("agent
701
qui
épuise")
à
épuiser")
699, 700
épelle 740
°épuisoir(e)
éperon 746, 774
("ce
qui
sert
700
éperorm(er) 767
"épuisoirette ("épuisette") 701
épi- (N -»- A ) 545
équation 743
épice 276, 707
°équ(e) ( " é g a l " ) 626, 743
ëpkKer) 276
°équ(er) ("rendre égal") 743
épicerie 106, 125, 559, 707
équerre 742
épicier 75, 559, 707
équinoxe 754
épicrSnien 545
équité 626, 743
épilepsie 753
-er
épileptique 753
(affixe
d'infinitif)
102,
105,
108,
124, 125, 127, 540, 542, 543
épil(er) 335, 426, 761
- e r (segm. final de - i e r ) 268
épine 774
- e r (anglais) 220, 556
épinière 767, 774
-er-
épiscapal 747, 752
(allom.
668,
épiscopat 583
-eur)
de
670,
672,
125, 677,
392, 692,
667, 706,
707, 711, 750 -er-
"épisque ( " é v ê q u e " ) 747, 752
(allom.
de
-ier)
125,
707,
711,
541,
707
760
épitaphe 743, 765 épithélioTde 569
- e r - (segm. paras.) 125, 237
épithélium 569
éracfiqu(er) 745
éponge 291, 321, 767, 774
- e r e au,
"époussCer)
¿recteur 65
("enlever
la poussière") 707,
708
-ereile
(cf.
-eau)
669,
672,
677,
679,
64,
106,
180,
Erectile 65
"épousserette ("époussette") 701
érection 65, 748
épousset(er) 708 "épousseteur ter ;
701
("ce
agent
ërémitique 764 qui qui
sert
à
épousse-
époussette")
708
"épousseur,
675, 680, 707, 708, euse
("agent
qui
718
enlève
("ce
qui
sert
à
enlever
la poussière") 700, 708 "époussoirette
("époussette")
(A
N)
63,
243, 244, 245, 246, 529, 557 -erie
(N -*• N)
40,
41,
106,
265,
180,
181,
265,
270,
180,
233,
525, 582, 707
la poussière") 699, 70q, 708 °époussoir(e)
667,
697, 698, 711 -erie
époussetoir 708 époussette
-eret(te)
-(er)ie
179,
511 701
-erie
(V -> N)
106,
179,
épouvantable 375
234,
243,
244,
245,
246,
262,
époux 196
396,
487,
503,
557,
582,
665,
épreuve 751
685, 686, 707
856
- e n e 686 érig(er) 65, 732, 735, 748 ermite 764 érocKer) 745, 765, 767 -eroKDe (Ν •+• Ν) 709 -eron 707 érosion 745 "éroticité ("caractère érotique") 449 *éroticitude 449 érotique 355 *érotiquesse 449 •érotiqueur 449 *érotiquise 449 érotis(er) 355 err(er) 350, 535 erreur 119, 350, 535, 564 e s - (N V, cf. é - ) 92, 93 escalade 622 escapade 754 escapee (anglais) 556 -esc(er) (V -»- V) 315 "eschapp(er) ("échapper") 774 "eschelle ("échelle") 774 esclave 552 *escolairité 325 *escolarité 325 "escole ("école") 774 °escri(re) ("écrire") 774 "escriv- 767 espace 767 Espagne 747, 749 espèce 767 espérter) 288, 535, 760 "esperón ("éperon") 774 espéronade 746 "espine ("épine") 767, 774 esplanade 460 espoir 288, 535, 760 "esponge ("éponge") 774 espouss(er) (m. fr.) 707 esprit 763, 767 -esse (A N) 63, 64, 72, 107, 125, 345, 361, 364, 448, 449, 453, 506, 529, 536, 578 -esse (fém. des noms en -eur) 668, 669 essence 755 "essencier ("N [+hum] qui a un rapport avec l'essence") 75, 609 -ess(er) 151
-ession 150, 151, 283 •-essique 568 essor 210 essor(er) 210, 555 "essor(er) ("s'envoler") 211 "establ(ir) ("établir") 774 establishment (anglais) 219 "estain ("étain") 774 "estât ("état") 774 "est(er) ("se tenir") 767 "estermXer) ("éternuer") 774 "estèv ("été") 747, 767, 774 Estierme 774 estimation 149 estim(er) 149 estival 747, 767 "estolle ("étoile") 774 estomac 197, 743, 744, 767 estomagade 743 "estrangKer) ("étrangler") 774 estropi(er) 767 °estudi(er) ("étudier") 774 - e t (A •*• A) 484 - e t (N ·+ N) cf. - e t ( t e ) - e t (Nnum •*• N) cf. - e t ( t e ) établ(ir) 774 étain 749, 759, 774 étam(er) 749, 759 état 774 étatique 355 étatisCer) 355, 622 été 747, 767, 774 - é t é (allom. de -ité) 566 - é t é (allom. de -ité) 340, 362, 370, 505, 559, 566 -eteau 239 éteign- 764, 765, 769 éteincXre) 764, 765, 769 étend(re) 745 -et(er) (V V) 106, 107 -et(er) 127 étern- 189
365,
•étern 190, 341, 347, 458 éternel 189, 190, 217, 242, 251, 341, 345, 347, 354, 359, 458, 460, 747 éternis(er) 190, 250, 341, 354 éternité 189, 190, 217, 241, 341, 345, 347, 359, 458 étermKer) 767, 774
Etienne 760, 767, 774 étiquetage 372 étoile 767, 761, 774 -eton 239 étrangeté 566 étranglement 91 étrangKei) 762, 767, 774 et(re) 755 °étréc(ir) ("rendre étroit") 754, étreincXre) 732, 735 etreté 530 étroit 361, 754, 761 étroitesse 361 - e t t e (fém. des noms propres en 711 -et(te) (N ->· N) 11, 12, 186, 194, 215, 237, 239, 249, 327, 328, 329, 456, 458, 511, 552, 572, 661, 662, 664, 665, 666, 667, 669, 671, 672, 673, 674, 677, 679, 680, 681, 682, 683, 685, 686, 687, 688, 689, 691, 692, 693, 694, 695, 697, 698, 699, 700, 701, 704, 705, 706, 707, 710, 712, 715, 716I, 723, 724 - e t ( t e ) (Nnum N) 94, 95, 446, 447, 534, 667 étudi(er) 767, 774 étudieur 530 eunuchoide 530 etphorique 355 et^phorîs(er) 250, 355 -eur (A -»· N) 72, 344, 345, 349, 350, 352, 353, 354, 357, 448, 450, 453, 506, 568, 569, 668, 750, 751 -eur (V Nfém., "action de V") 350, 538, 564, 685, 686 -eur (V N, "agent qui V ; qui sert à V") 41, 71 , 74, 114, 125, 207, 237, 264, 283, 327, 329, 377, 378, 392, 431, 458, 544, 558, 617, 628, 629, 654, 666, 669, 670, 671, 672, 673, 675, 676, 677, 678, 679, 681, 682, 684, 686, 693, 698, 699, 700, 701, 705, 707, 711, 750, 751
761
-et) 187, 265, 496, 663, 670, 678, 684, 690, 696, 702, 711, 205,
348, 356, 567, 119, ce 88, 275, 391, 582, 668, 674, 680, 697, 706,
-eur, -euse 118, 264, -euse 72, 707 -eur 119, 686, 751 Eurasie 342 -eurette 711 *-eliseur 352 •-eusifi(er) 358, 570 *-eusis(er) 358 *-eusité 316 -eux (N A) 105, 177, 334, 354, 358, 359, 363, 365, 366, 368, 436, 454, 505, 507, 569, 668, 751, 779 -eux (V + A) 105, 316, -eux 352, 358 •evacu- (anglais) 217 evacuable (anglais) 217 evacuate (anglais) 217 evacuee (anglais) 217 évad(er) 745
572,
705
234, 361, 369, 508,
316 362 421 544
668,
751
évangélique 320, 355, 748 évangélisation 371 évangélis(er) 355 évangile 320, 748 évaporable 375 évasion 745 "ève ("âge") 742, 758 éventail 108 éveque 747, 752, 774 "évesque ("évêque") 774 éviction 767 évinc(er) 767 évitable 375 évoqiXer) 732, 734 ex- (N V, cf. é - ) 92, 93, ex- (V V, cf. é - ) 577, 764 "exact- 552 •texactier) ("exiger ce qui n'est dû") 552 exacteur 552 exagérément 713 examen 747 examin(er) 747 exaucement 92 exauc(er) 92 excéd(er) 731, 735 excip(er) 731, 735 excitabilité 533 excitable 533 excit(er) 731, 734
764
pas
858
excluí re) 731, 735
extraction 768
excrét(er) 731, 733, 755
extracKer) 734
excrétion 755
extradition 731, 734
°excurr(er)
("courir
hors
de")
734
e x t r a - f i n 484
excursion 731, 734
extrai(re) 732, 733, 768
"exécutation
extrinsèque 461
("exécution") 73, 237, 609
exécution 73 exégfese 756 exégfete 756
fabisme 769
exfridare (latin reconstr.) 535
fable 312, 762
exhfc(er) 731, 735
fabriquer)
exig(er) 731, 735
fabuleux 312, 762
existentiel 594
fac-
existentiellement 594, 596, 597
facile 89, 301, 484, 742, 768
exist(er) 732, 735
•facilitage ("facilitation") 406
769
118
exorcisation 226
facilitation 406
expansion 745
"facilitement ("facilitation") 406
expectoKer)
facilit(er) 406
770
*expéditaire 378
façon 89
expéditeur
fac-similé 89
378
expertise 529
f a c ( t ) - 89, 97
expirier) 732, 733
facteur 89, 397
exploit 105, 107, 210
factotum 89
exploitable 375
"factrice (fém. de facteur) 397
exploit(er) 105, 107, 210 °exploit(er)
("accomplir
factuel 768 un
exploit") 211
faculté 89
explos(er) 732, 733
fadasse 484
explosible 315, 375, 376
fade 484, 538, 539
explosif 492
fadéomètre 112
e x p o r t e r ) 462, 730
fadeur 352, 538, 539
expressif 770
fadissement 112
expression 150, 770
faible 538, 539
"exprimation ("expression") 152
faiblesse 538 faillible 315, 375
expririKer) 150, 732, 735, 770 "expulsement
("expulsion")
71,
609
faim
97,
98,
115,
expulsion 71
fainéantise 529
exsangue 542
fai(re) 768
extensible 745
f a i s - 768
extension 745
fait 768
extérieur 355, 461
faite 196
extérioris(er) 355
"fais ("faux")
*extéris(er)
falsifKer) 298
355
externe 461, 462, 577
fam-
extinction 764, 765, 769
* f amable 115
°extingu(er)
("éteindre")
764, 765, 769
118,
189,
775
97, 98, 115, 118, 238
famélique 238
extinguible 315, 764
familiaris(er) 550
extorqiXer) 743
familiarité 316, 330, 333
extorsion 743
familier 316, 330, 550
e x t r a - (A •*• A) 484
famillionnaire 342
extracteur 75
famine 189, 759
559, 759
859
fanatique 355
femme 746
f a n a t i s e r ) 250, 355
•ferrimene 181
fane 617
f é m o r - 301
fan(er) 288
fémoral 301, 302, 757
"fanfariste ("musicien qui joue dans une
fémur 301, 302, 757 fenasse 760
fanfare") 75, 609 fantasmagorie 30, 521
f e n d - 731
fantasmagorique 30, 521
fend(re) 745, 747, 765
farfadet 686
féodal 244
farfouill(er) 460
féodalité 244
fastueux 578
f é r - 731
fatigiXer) 617
fer à dorer 227
faucard 754
•féKer) ("dire") 736
fauche 233, 275, 396, 483, 487
°fér(er) ("porter") 736
fauch(er) 233, 275, 754 °faucheret(te)
ferme (a.) 270, 734, 747
("fauchet(te)")
701
fauchet 674, 675, 677, 694, 718 fauchette
674, 674,
ofauchoiKe)
("ce
("faire
675,
677,
694, 718
675,
677,
700, 725
fermière 397
faucher")
fermoir 209
fermeté 566 fermier 270, 271, 397
qui
sert
à
700
ferroviaire 63, 64
"f auchoiret(te)
("fauchet(te)")
701
•ferrovial
("ferroviaire")
faunesque 27
fertilisation 503
faurade 750
"fertilisationnel
fausseté 298, 337, 566
("relatif
fertilis(er) 504
faveur 164, 194
f e s s - 731
favisme 746
»feste ("fête") 774 ("donner
sa
faveur") 194
("avoir
de
la
feu 456, 553, 751, 752, 765 feuillage 99, 534
"fèbre ("fièvre") 743, 760 °fébr(er)
fièvre") 743
feuille 62, 99, 628, 749, 751
fébrifuge 743
feuill(er) 62
fébrile 743, 760
feutre 617
•fection 537
fève 746, 769
f e i g n - 769
" f è v r e ("fabricant") 769
feincXre) 769
ftorillation 617
feintise 529 °félibrade
- f i e - (allom. de f a c - ) 118 ("félibrézade")
401,
410
félibrée 572
?°ficile 301 fictif 769
f élibrézade 399, 401
fiction 769
félibrige 572
fidèle 771
femelle 746 344,
fier (a.) 782 354,
361,
362,
363,
fièvre 743, 760 figlu 532
féminis(er) 354 344,
388, 401
f K e r ) (v.) 761 fierté 566
364, 746 "fémininité ("féminité") 362, 388 féminité
à
fête 774
favorable 194 °favor(er)
63,
tion") 504
faux 298, 775, 782, 783
féminin
fermenter") 570
fermentescible 315, 375
faucheur, euse 675 faucheuse
°fermentesc(er)
361,
362,
363,
364,
fignoKer) 749 figuration 111
la
64,
67
fertilisa-
860
figure 111 figurier) 111 filandreux 316 "filandrosité ("caractère filandreux") 316 filasse 169, 170, 549 filleul 460 fils 460 fin (a.) 484, 578, 740, 749 final 174, 549 finalité 174, 549 finesse 64, 389, 401, 578 fin(ir) 447 *finissation 445 "finissement ("finition ") 447 finissition 445 "finité ("caractère fini") 407 finition 445, 447 finitude 407 °fioKir) ("fleurir") 751 fioriture 751 firm- 731 °fiss(er) ("fendre") 745, 747, 765 fissile 745 fissure 745, 747, 765 -fixe 535 fixité 26 flaccidité 753 flagellation 111 flagell(er) 111 flamand 743 flambeau 668 flamingant 743 "flamingu(er) ("parler flamand") 743 flSne 196 flAn(er) 196 flâneur 78, 196 fldnier 78, 196, 553 flasque 753 fléch(ir) 755 flétrissure 127 fleur 94, 311, 327, 328, 337, 454, 458, 710, 740, 751 *fleural 408 fleurette 327, 328, 329, 686 fleuKir) 264 fleuriste 336, 337, 389, 401, 565 fleuve 752 flexible 315, 755 flexion 755 flig- 731
flirt 23 flirt(er) 23 flor- 94, 458 floraison 264 floral 327, 328, 336, 751 °floralie (sing, de floralies) 410 floralies 399, 401 flore 311 "florette ("petite fleur") 329 •florette 327, 328 "fioriste ("fleuriste") 337, 389 flotte 196, 277, 552 flotteur 196, 277, 552 oflottillette ("petite flottille") 497 •flottillille 496 fluctuation 111 fluctiXer) 111 "fliKer) ("couler") 196 •flueur 569 *fluideur 569 fluide 196, 350, 365, 569 fluidifi(er) 196, 365, 450, 553 fluvial 64, 752 flux 196 flux(er) 196, 553 foetal 356 foetus 356 foi 761, 771 foie 289 foin 288, 760 foire 100, 292, 761 "folie ("feuille") 749, 751 folklore 112 folk-song 112 fonctionnement 445 fonctionner) 445 fonction ptiilique 226 fondamental 746 fondement 746 foncKre) 745, 771 fontaine 759 fonte 745 fontenier 759 for- (V ->• V) 93 forage 196 forain 100, 292, 761 foration 196 force 617, 755 forcément 591 force ptiilique 226
861
forier) 752 "forest ("forêt") 774 foret 774 forfaitiste 223 forgeron 707 formalité 360 formel 360 formellement 591 formidable 375
fraisier) 31, 759 franc 617
°formid(er) ("impressionner") formiminoglutamate 532 formique 14, 756 fort 755 fossoyeur 26 fou 338 foucade 74Θ «foug ("feu") 752, 765 fougasse 752, 765 fougue 748 fouill(er) 460 fouine 78 fouin(er) 78 fouineur 78, 553 fouinier 78, 553 four 309, 780 fourberie 64, 180 fourchette 224, 260 "fourchette ("petite 224, 260 fourmi 14, 756 fournée 780 fourn(ir) 753 fourniss- 753 •foumissaire 378 fournisseur 378 fourniture 753 fourreau 668 fourrier) 750 fout(re) 756 foyer 751 fraction 268 fractionnaire 268 fractionnel 268
570
franchise 64, 529 franco-suisse 778 franglais 342 frasCer) 759 fratern- 307 "fratern- ("frère") 305 °fratem(e) ("frère") 305 fraternel 293, 306, 324, 360, 772 fraternellement 324 fraternité 360, 772 fratr- 293 "fratre ("frère") 324, 769, 772 fratricide 215 fratrie 293, 769, 772 •frauduleusifi(er) 359 "fraudulifi(er) ("rendre frauduleux") 359 "fraudulosifKer) ("rendre frauduleux") 359 °fray(er) ("faire peur") 535 frayeur 535 frémissement 392 fréquentation 226
fourche ")
"fractionnel ("fractionnaire") fractionner) 268 fragile 174 fragilité 174 fragorem (latin) 535 frais 744, 760 fraisage 31
148,
frère 293, 305, 306, •frérel 306 friandise 529 *frictiannatian 653
307,
324,
769
"frictionnatoire ("susceptible de frictionner") 653 frictionner) 653 "friger ("froid") 308, 564, 748 frigid- 115 *frigidable 115 frigidaire 112 frigidarium 112 frigide 771 frigo 112 "frigor ("froid") 308, 564, 748 frigorifi(er) 112, 308, 748 frime 460 frimousse 460 fring- 731 268
°fring(er) ("refléter") 736 fripouillerie 26 "frisabilisabilis(er) ("rendre °frisabllisable" (= faire en sorte que l'on puisse rendre frisable)) 471 "frisabilisable ("qui peut être rendu frisable") 471, 792, 793
862
"frisabilis(er)
("rendre
frisable")
788, 789, 792 "frisable ("qui peut être frisé") 786, 787, 789, 792 frisCer) 471, 786, 791, 792 *frisisable 786 •frisisier) 786 "frisque ("frais") 744, 760 frisquet 744, 760 froid (a.) 115, 771 fromagerie 75, 265, 266 •frontale ("frontière") 752, 760 frontalier 752, 760 frontière 752, 760 fructifier) 773 "fructique ("relatif aux frugal 767, 773 "fruge ("fruit") 767, 773 fruit 767, 773 fuégien 553 fugace 14, 773 fugitif 773 fui(r) 14, 773 fumée 709 fumier) 107 fumerolle 709 fumiste 107, 109 funambule 776 furet 686 furieusement 34, 522 furieux 34, 522 furoncle 762 furonculose 762 fus- 731 fusain 759 °fus(er) ("répandre") 736 fusible 315, 771 fusiniste 759 fusion 771 futution 756 fuyons 14
gflchis 683 gagnCer) 759 gai 740 gaieté 566 gaillardise 529 gain 759 Galle 775
786, 471,
fruits") 773
"gallinesque 554 gallois 775
("relatif
à la poule") 203,
o^ambe ("jambe") 748 gamberge 687 gambette 748 garagiste 75 garbage man (anglais) 155 garçon 533 garçonnet 533 garde (n.m.) 173, 275, 276 garcXer) 173, 275, 276 gare 740 "gargare ("gorge") 743 gargarisme 743 garn(ir) 753 garniss- 753 garnissage 127, 392 ^garnissure ("garniture") 543 garniture 392, 543, 753 *garr- 294 ^garreau ("couleur propre à la cerise") 100
*garrisme 294 gasoline 618 gastéropode 748 gastralgie 778 °gastr(e) ("estomac") 197 gastrique 197 gfit(er) 178, 179 gSterie 179 "gSterie ("action de mettre en mauvais état") 179, 409 gauchement 591 Gaule 775 gaulois 775 gaz 23, 519 gazéifi(er) 358 gazeux 358 gazouillis 683 g e - (néerlandais) 541 géant 747, 765 gebergte (néerlandais) 541 geboomte (néerlandais) 541 gel 298, 782 gel(er) 298 gén- 115 gencive 747, 754 gène 569 °gén(er) ("engendr(er)") 748
863
généKer) 98, 764
370, 436
généreux 338, 361
*gloriosificateur
générique 763
*gloriosification 370
générosité 333, 358, 361
°gloriosifi(er)
genévrier 760
*gloriosity (anglais) 156
génial 64, 174
370 ("glorifier")
glorious (anglais) 156
génialité 174
gloriousness (anglais) 156
genièvre 760
glory (anglais) 156
génisse 115
glossaire 754
géniteur 748
"glosse ("langue") 754
genou 746, 757
"glotte ("qui parle") 754
genre 763
"glout ("gosier") 756
"génu ("genou") 746, 757
glouton 756
génuflexion 746, 757
glu 618
geAlier 271
^gluce ("sucre") 308, 749
g é r - 731
glucide 749
^gferement
("action
de
gérer")
75, 609
glucomètre 308
gér(er) 734, 752
"glyce ("sucre") 308, 749
germain 759
glycémie 749
germanique 242, 355, 759
glycomètre 308
germanis(er) 355
g n - (indo-européen) 98
germe 98, 190
gonade 748
germinal 190
goncourisme 767
gestion 752
Concourt 767
ge- _
°gon(er) ("engendrer") 748
- t e (néerlandais) 541
•geu 298
°gonfli£ilis(er)
"gigant ("géant") 747, 765
gonflable 472
gigantisme 747, 765
gonfKer) 472, 618
"gingive ("gencive") 747, 754
goose (anglais) 216
gingivite 747, 754
gooseberry (anglais) 216
glace 131, 268
gorge 743, 750
glaciaire 268
gorgfere 711
"glaciaire ("glacial") 268
gorgerette 711
glacial 268
goudronn(er) 618
glaciation 618
goule 310, 311, 564, 752
glacier 268 •^glacier
366, 368
("rendre
gonflable") 472
goulu 310, 311
("appareil
à
faire
les
glaces")
74, 609
gourmandise 64, 529 "goust(er) ("goûter") 774
glissade 172, 246, 557, 558
goût(er) 756, 774
glisse 687
"gouvernage
global 234
"gouvernation
("gouvernement")
glabalis(er) 234
gouvernement
75,
gloire 288, 292, 366, 436, 771
glorieux
292,
358,
366,
436,
771 glorificateur
235 228,
gouvernCer) 226, 233, 743, 757 gouverneur
235
government (anglais) 219 370
grftce 569
glorification 370, 436, 539 glorifi(er)
226,
gouvernemental 64
366, 368, 421
288,
225,
235
229, 233, 235, 245, 511
gloriette 677, 771 *glorieusifi(er)
("gouvernement")
309,
358,
365,
gracieuseté 366,
368,
566
333,
334,
336,
337,
389,
864
gracieux 369 "graciosité
("caractère
gracieux")
334, 389
grain 759 graisse 197, 198 graisseux 197 grammairien 70 grammatical 174 grammaticalité 174 grand 477, 484 grandissime 477, 484 ("de manière
"grandissimement sime") 477
grandis-
granule 759 °graph(er) ("écrire") 629 graphie 629 gras 591 grassement 588, 589, 591 "grat ("reconnaissant") 544, 552 gratifi(er) 544 "gratité ("gratitude") 136 gratitude 136, 137, 544, 552, gratuitement 27, 28 grave 588 grec 743 grécis(er) 743 grenier 759 grenu 759 gress- 731 ogressCer) ("se déplacer") 199, -gress(er) 199, 200 ?°gresseur 200 ?°gressian 200 grève 13 gréviste 13 gribouillis 683 grièvement 588, 589, 591 grièveté 566
"guerrisme ("doctrine guerre") 294
655
736
"grilleur ("ce qui sert ò griller") 75, 609
grimpade
549,
685,
("action
de
687,
690,
691
grimper")
194,
687, 696, 702, 703 grimpée 549, 685, 687, 690, 691 grimpement 685, 687 grimp( er) 194 grimpette 194, 249, 670, 685, 690, 692, 696, 711, 713, 718 grimpeur 75 grincheux 668 gringalet 461, 577
687,
°grimpe
grognasse 561, 704 grognass(er) 561 grogne 687 grogn(er) 561 groseille 542 grossièreté 566 growling (anglais) 571 guadelotvéen 72 ••guadeloupien ("guadeloupéen") 72, 609 "gubernateur ("gouverneur") 743, 757 gubematoriat 743, 757 °gubern(er) ("gouverner") 743, 757 guerre 294 glorifiant
la
gueule 310, 311, 564, 752 guidon 247 Guillaume 13 guilleret(te) 711 guitariste 531 *gustate (anglais) 342 gustatif 756 gustation (anglais) 342 gustatory (anglais) 342
habile 290 habileté 290, 566 "habilitage ("habilitation") 406 habilitation 406 "habilitement ("habilitation") 406 habilit(er) 406 habill(er) 108 habit 108 habitation 226 hach(er) 272, 277 hachis 683 hachoir 272, 277 haine 460 haftr) 460 Hambourg 748 hambourgeois 748 harmonieux 354, 358 harmonis(er) 354, 358 harnach(er) 618, 753, 759 harnais 753, 759 hfltiveté 566 hauberc (graphie ancienne de haubert) 744 haubergeon 744
865
historiquement 126 hiver 757, 780 hivernage 235 hivern(er) 780
haussier) 755 haut 105, 755, 775 hauteur 77 heaume 13 hebdomade 95 hébraïque 355 hébrafe(er) 251, 355, 560 *hellanisme 15 hellène 14 hellénisme 14-15 hémi- 746, 764 hémisphère 746, 764 hémorragie 286 hémorragique 286 t i e p t a ("sept") 766 heptagone 766 hér- 731 herbe 495 herbette 328 herbeux 668 herborisCer) 560 héréditaire 567 héréditairement 27 hérédité 567 °hér(er) ("attacher") 736 hérésie 758 hérésistance 342 hérétique 758 héros 658 "héter ("autre") 742, 762, 767 hétérodoxe 742, 762, 767 heure 460, 751 heureux 740 «hexa ("six") 766, 770 "hexade ("ensemble de six hexaèdre 770 hexagone 766 hib- 731 hibernation 235 tubernCer) 757 hideur 352, 363, 568, 569 hideux 352, 363, 568, 569 hiérarchique 355 hiérarchis(er) 355 Hispanie 747, 749 hispanisme 747, 749 histoire 126, 288, 292, 771 historien 288, 292, 771 historiette 677 historique 126
f i o c h e ("Action et ce sur quoi s'exerce l'action de hocher") 703 hochet 690, 718 hominien 190 homme 190 homogène 98 honnête 484 honnêteté 566 honneur 119, 583, 751 honoraire (a.) 583 "honoraire (n.) ("celui qui est honoraire") 583 honorariat 583 honorier) 119, 751 hôpital 775 horaire 751 horizontalement 33 horloge 460 •hospital ("hôpital") 775 "hoste ("hôte") 775 hostile 174 hostilité 174 hflte 775 "houle ("action et ce sur quoi s'exerce l'action de houler") 703 houlette 690, 694, 718 "hucheret ("huchet") 701 huchet 675, 680, 718 "hucheur, euse ("agent qui huche") 699, 700 N") 534
°huchoir(e) ("ce qui sert à huchet") 700 "huchoiret ("huchet") 701 huckleberry (anglais) 216 huile 773 huileux 454 •huistre ("huître") 775 huitain(e) 95 huitaine 534 huitantaine 95 huître 773, 775 humain 244, 517 humanist er) 623 humanité 244, 517, 544 humble 762, 766 *hum(er) 351 humeur 348, 351, 352, 751
866
humide 234, 348, 349 humidifi(er) 234, 348, 450, 539 humidité 352 "humile ("humble") 762, 766 humiliation 150 humili(er) 150 humilité 762, 766 humor- 14, 16, 191 humorisme 751 humoriste 13, 294, 756 "humoristicisCer) ("tendre humoristique") 356 humoristique 356 *humoristis(er) 356 humour 13, 14, 191, 294, 309, 756 °hydrocut(er) ("provoquer une hydrocution") 755 hydrocution 755 hydroelectricity (anglais) 214, 230 hyper- (A A) 484, 497, 582 "hyperraisormablement ("très raisonnablement") 476, 477 "hyperriche ("très riche") 477 "hyperrichement ("très richement") 477 hypersensible 484 hypnose 361 hypnotique 361 hypocrisie 756 hypocrite 756 "hystère ("utérus") 749, 766 hystérectomie 749, 766
i - (rad. de aller) 65 - i - (term, de base) 362 -ial (N A, cf. -al) 540 - i a n - (allom. de -ien) 747 -iaque (N -»• A) 544 - ( i ) a r - (allom. de -ier) —Kil— (allom. de -ible) 316 -ible (V A, cf. - A i e ) 316, 317, 319, 340, 742 - i c (anglais) 217 - i c - (allom. de -ique) 744 - i c - (segm. paras.) 189, - i c - (anglais) 215 ici 740 •-icitude 449 ictère 196
316,
747
107, 375,
315, 564,
191,
237
-ide (V A) 344, 348, 351, 352, 353, 354, 453, 567, 568, 569 -¡de 345, 356, 357, 567 -idesse 568 »-ideur 352, 568 -idie 568 idiot 291 idiotie 287, 291 idiotique 287 *-idis(er) 450 -idité 353, 568 •-iditude 568 idolatre 536 idolatrie 536 idole 536 -ie
349, 357,
(A •*• N) 87, 108, 289, 290, 536, 568 - i e (N N) 41, 265, 582, 707 - i e 370 -ien (N A) 70, 71, 344, 354, 451, 452, 530, 536, 544, 747 -ier (N -+ A) 105, 316, 329, 544, 550, 747, 760 -ier, - i è r e 541 -ier (N N) 41, 74, 120, 125, 270, 271, 272, 329, 330, 435, 534, 558, 707, 711, 780
350, 450,
506,
359, 330,
173, 391, 760,
-ier, - i è r e 541 -iérier) 173 • - i è r i t é 316 -• N) 301, 395, 491 326, 545, (N ->· V) in628, 630 V) 577 in- (V
577,
625,
in- 92 in- (allom. de en-) 747 in- (anglais) 193 - i n (A -+• A) 484 -in
(N -»- A) 94, 234, 344, 345, 356, 361, 388, 777 - i n (V ->• N) 71 - i n (russe) 216 - i n - (segm. paras.) 190, 191 inaction 395
354,
"inaptité ("inaptitude") 407 inaptitude 407, 450 *iribavard 581 *inbon 581 •incalme 581 incarcération 615, 630 incarcéKer) 195, 197, 326, 552 incendiaire 377
483,
"incendieur ("agent qui incessamment 588, 591
incendie") 377
incinérter) 326 *incise (anglais) 342 incision (anglais) 342 incisive (anglais) 342 incisor (anglais) 342 incit(er) 731, 734 incliXre) 731, 735 incolore 542, 772 incomb(er) 731, 735 inconditionnel 594 inconditionnellement
594,
596,
597
868
inconfort 395
indestructible 73, 78
inconvertible 158
"indétruisable
incorruptible 581
78, 609
("pénétrer
dans")
733
incursion 731, 733
indice 743 indifféremment 34, 522
incurv(er) 743, 756
indifférent 34, 522
*indamnité 94
indignation 579 imfignCer) 579
indécollable 547 "indéfrisabilisable
("qui
°indéfrisabilisé" rendre
(=
peut
être
indiqiXer) 743
l'on
peut
indiscipline 490
791,
792
que
indéfrisable))
°indéfrisabilis(er)
("rendre
indéfrisable")
indispensable 375 individualité 316, 360, 448 individuel 316, 360
787, 788, 791 + indéfrisabilis(er)
indolore 317, 322, 542, 772
788, 789
indubitable 515
*indéfrisabilis(er) 788, 789 * + indéfrisabilis(er) 789 indéfrisable
(a.)
°inducti>le
222,
224,
495,
787,
("qui
peut
être
induit") 66
inductif 773 induction 773
788, 791 indéfrisable (n.) 222, 224
indui(re) 66, 730, 731, 733, 773
^indéfrisable (a.) 787, 788, 789
induis- 773
*indéfris(er) 786, 787, 788
"induisible
+indéfrisisable
industrialis(er) 540
788
("qui
peut
*indéfrisisable 787
industrializations!
*indéfrisis(er) 786
industrie 540
* + indéfrisis(er) 788 "indélicaterie
63,
infaillible 380 infécondité 453
"indélicateté ("indélicatesse") 64
inféKer) 731, 733
?°indélieatise 64, 529
infermable 57
indemne 94, 742
infinité 407
*indémortalabilis(er) 787
infinitude 407
•indémortalable 787 "¡ndémortalisabilisCer) talisable"
(=
qqn
puisse
"indémortalisable
faire
en
plus
("qui
être
"démortalisé"
plus
perdre
"indémorsorte
que
perdre
son
son
ne (=
peut
pas
ne
peut
qui
caractère
infirmier) 731, 734 inflammable 375 infléchCir) 755 inflection 755
mortel))
787, 788, 791
inflig(er) 731, 735 informatique (a.) 355 informatique (n.f.) 231 informatisation 544
^indémortalisable 788
informatis(er) 355
•indémortalis(er) 786, 788
infraction 768
*indémortel 786
"infrisabilisable
"indésimmortalisable être
583
infirme 734, 747 ("rendre
caractère mortel)) 791, 792
peut
274,
inexplosible 380
indélicatesse 63, 64, 453
ne
(anglais)
induit") 66
-in(er) (V •*• V) 107
'indélicaterie 61
pas
être
ineptie 287
("indélicatesse")
64, 66-67
ne
73,
indicatif 147
inculp(er) 325, 326, 756 °incurr(er)
("indestructible")
("qui
"désimmortalisé" pas
perdre
immortel)) 790, 792
son
ne (=
peut qui
caractère
("qui
peut
être
rendu
"infrisable") 792, 793 °infrisabilis(er) 787, 789, 792 *infrisabilis(er) 789
("rendre
°infrisable")
869
"infrisable
("qui
ne
peut
pas
être
f r i s é " ) 786, 789, 792
*infris(er) 786 *infrisisable 787 *infrisis(er) 786 infus(er) 731, 734 •ingentil 581 ingérier) 731, 735, 752 ingestion 752 ingrat 137, 544 ingratitude 137, 655 ingrédient 731, 735 °ingrédi(er)
("entrer
tion d e " )
de
à")
la
composi-
735
("appartenir
l'institutionnalisation") essentiellement
("qui
( = peupler d'insectes))
insensibilis(er) 355 insensible 355 *insensis(er) 355 insinuation 150 insimXer) 150 insipid (anglais) 193
insipide 301, 742 insist(er) 732, 735
("qui
("relatif
à
499
595,
peut
("rendre
499
596,
597
être
instruit")
être
instruit")
66 instruction 773 instruire) 65, 564, 773 instruis- 773 ne
peut
pas
* inimpossible 500 inject(er) 731, 733 injure 571 injuste 581 •inméchant 581 *inmort 786 innocent 773 innocuité 773 innovation 324 innov(er) 324, 751 •inpaix 232 inquisition 769 insane 759 insecte 623 ("rendre
institutionnel 595 institutionnellement instructeur 773 "instructible
i m m o r t a l i s é " ) 790, 792
°insectis(er)
"institutionnalisationnalisCer) "institutionnalisationnel
733
° inimmortalisable
("action
"institutionnalisationnel")
"institutionnalisationnel")
inhib(er) 731, 735 inhumain 544 inhumanité 544 •inillégal 497 inimitié 301, 742 *inimmoral 497, 500 être
rendre
499
dans
ingurgiti er) 618, 750 inhérent 731, 733 "înhéKer)
insoluble 564 inspecter) 531 inspection 531 inspir(er) 732, 733 installation 150 install(er) 150 instaurer) 732, 735 institu(er) 732, 733 institutionnalisation 499 "institut ionnalisatiormalisation
"instruisible
("qui
66 •instupide 581 insulaire 195,
peut
202,
204,
291,
294,
203,
204,
403, 762, 765
insularité 448 °insul(e)
("île")
195,
202,
294, 296, 402
°insul 202 "insule 202, 762, 765 insupportable 57 insurg(er) 553, 764 insurrection 553, 764 intellect 748 intelligent 748 "insectique" 434
°intellig(er) ("comprendre") 748 intelligible 315 intempérie 460 inter- (Ν A) 545 intercéder) 731, 735 intercession 151 intercostal 545 intéressement 92 intéress(er) 92 interférer) 731, 733 intérieur 461
870
°interject(er)
("proférer
une
interjec-
tion") 733
interjection 731, 733 interligne 461 interlude 15 interne 461, 462, 577 interpell(er) 732, 735 interprète 461 interrogatoire 555 interrompre) 771 interrupteur 771 interruption 771 intervalle 461 intimation 149 intinger) 149 intoxiqu(er) 624 intra- (Ν A) 545 intraitable 314 intramusculaire 131, 545 intrinsèque 461 introductible 66 introductif 773 introduction 200, 773 introduire) 66, 200, 731, introduis- 773 invasion 766 invest(ir) 623, 754 investiss- 754 investiture 754
-ir
°irasc(er)
733,
773
semblance") 578
-ion
(anglais)
154,
198,
65,
92,
93,
199,
219,
126,
177,
342, 343 *-ion(n)age 93 *-ion(n)ation 93 -¡ornement 93 -ionn(er) 93, 445, 448, 653 -iote (N -». A) 451, 452 - ï p - (segm. paras.) 565
-ique
(N ->. A)
15,
107,
(affixe
d'infinitif)
105,
238, 354, 450, 569,
242, 355, 492, 744
124,
542,
543
invincible 158, 164, 166, 181, 576, 744 inviolable 542 •inviol(er) 542 invoqiXer) 732, 734 invraisemblable 578 invraisemblance 578 "invraisemblant ("qui n'a pas de vrai-ioir 709 -ion (V N, cf. -tion) 151, 237, 629
230, 231, 234, 237, 251, 321, 344, 345, 356, 361, 405, 448, 507, 543, 544, 568 , -ique (V -+ A) 491, 492 -ique (V -»· N) 71 -ique 198, 251, 355, 357 *-iquesse 449 •-iqueur 449, 568 •-¡quise 449
("se
mettre
en
colère") 570
irascible 315, 375 ironie 264 ironique 107 ironis(er) 264, 560 irréligieux 746 irréligion 746 irresponsable 380 irréverstiie 595 irréversiblement 595, 596, 597 irritabilité 317 irritable 317 -is (V ->· N) 683 -is 359 -isation 111, 112 -(is)ation 88 -ise (A N) 63, 64, 448, 450, 506, 529 -is(er) (A V) 70, 107, 111, 126, 234, 249, 250, 251, 316, 317, 318, 344, 349, 357, 358, 359, 435, 439, 446, 448, 450, 498, 499, 540, 542, 544, 547, 550, 786, 787, 788, 789, 790, 792, 793 -is(er) (N -> V) 70, 249, 250, 252, 435, 439, 445, 446, 504, 540, 544, 547, 560, -is(er) (V V) 70, 434, 435, 445, 446, 448, 504, 540, 547. , 560, 620, 627, •-isique 568 islam 238 islamique 238 "isle ("île") 775 - i s m (anglais) 135
-isme (A
N) 667, 704, 705
453, 112, 252, 354, 445, 504, 580, 791, 251, 448, 580 439, 544, 628
871
-¡sine
(Ν - » - Ν )
14,
574,
667,
704,
705
jalousie 108 jambe 748
-isme (V ->- Ν) 667, 704, 705 —(i)ss-
(segm.
des
ν.
du
jaque 26
2°
groupe)
jard 767
127, 445
jardinet 398
-iss- 392
¡areux 767
-ss- 392, 543
jaune 115, 460
-issable 315, 564
jaunisse 115, 196, 460
*-issation 445
jaunissement 392
-isse (A -»• N) 115
j e c t - 731
-issime (A
•ject(er) ("jeter") 736
·*• A) 477, 484
*-issition 445
le
-ist (anglais) 135 istambuliote 451 (Ν
Ν)
336,
337,
344,
jeu
15,
195,
291,
(segm. (A
"action
196,
296,
197,
304,
198,
403,
paras.)
552,
555,
743
jeune 115, 578, 752, 767
111,
112,
136,
137,
jeunesse 578
->- N) 175,
177,
243,
244,
245,
joign- 771
246,
298,
316,
317,
318,
319,
joind(re) 771
324,
325,
331,
332,
333,
334,
joli veté 566
340,
344,
345,
352,
353,
354,
joncteur 771
358,
359,
360,
361,
362,
363,
jonction 771
364,
365,
367,
368,
369,
370,
joncture 771
373,
388,
392,
421,
448,
453,
"jouabilité
498,
505,
506,
508,
517,
537,
jouable 316
544,
548,
549,
557,
559,
"jouage ( " a c t i o n de jouer") 689
793
"joue
568 ,
550,
779,
572,
- i t ( e r ) 406
-ition
Ν, cf. -etir) 238 -y N,
(A
448,
cf.
-tion)
238,
392
("caractère
("action
et
jouable")
produit
449,
136,
137,
345,
361,
453,
506,
536,
552
(anglais)
199,
273,
274,
342,
ivoire 294 °ivoiris(er)
"jouerette ("jouette") 698 jouette 673, 689, 718 joueur, euse
673,
675,
697,
698,
699,
joug 733, 756 •jouoir 709 °jouoir(e)
"ivoirique ("en ivoire") 294 ("rendre
"ivoirique") 294
("ce
qui
sert
à
jouer")
697, 700, 709 "jouoiret ("jouet") 701
• ¡ v o r - 294
jour 309, 559, 589, 765, 780
•ivorisCer) 294
journal 559, 765
ivre 460, 747
"journaliarité
ivrogne 460
l'action
700, 725
343
•ivr(er) 124
de
316
jouet 675, 680, 697, 709, 718 N)
•-itudique 568 -ive
421,
"joueret ("jouet") 701
• - ¡ t i q u e 568 -itude
235,
joiXer) 751
A, cf. - i f ) 238 (V
229,
de jouer") 702
-iteur (V - i t i f (V
s'en
404,
174,
566,
de
443, 466, 553, 741, 751
- i t - (segm. de - i t é ) 568 -ité
(n.,
jet(er) 200
322,
574 -it-
fous
je m'en foutisme 573
-iste (Ν ->• A) 544 -iste
m'en
foutre") 574
("caractère
316 journalier 316 journée 765 journellement 589
journalier")
872
jouvence 752, 757, 767 °jouv(er) ("se comporter comme un ieurie") 752, 757, 767 joyeuseté 333, 334, 336, 337, 389, 566 "joyosité ("caractère joyeux") 334, 389 judiciaire 774 jugement 225, 226, 374 jug(er) 774 jugu- 731 juguKer) 756 jumeau 742 jumeKer) 742 ?°jure 571 juKer) 571 jus 754 juste 578 justement 589 justesse 578 juteux 754 °juven(er) ("se comporter comme un jeune") 757 juvénile 757
laborieusement 119 laborieux 119, 751
"laçoir ("ce qui sert à lacer ; lieu oti l'on lace") 248 lacrymal 764, 765 "lacryme ("larme") 764, 765 lacté 768 lactique 768 lagon 743 lagune 743 laïc cf. laïque laicisCer) 251, 743 laicité 743 laid 234 •laicKer) 125 laideron 125 laid(ir) 125 lainage 99, 534 "Urinasse ("sorte de laine") laine 99, 305, 759 laïque 251, 743 lait 98, 768 laitage 98, 245, 534 laiteux 454 laitier 75 "lampette ("petite lampe") 41, 516 lancette 686 "lane ("laine") 759
kal- 541 kenne ("dent", a. fr.) 577 kéno- 541 khaOs (grec ancien) 519 kilométrique 595 kilométriquement 595, 596, 597 •Vini ("maillot de bain") 100
lab- 119 »lab- 119 »labable 119 »labateur 119 •HAe ("lèvre") 765, 769 Irteur 119, 456, 564, 730, 751 »labeur ("agent") 119 labial 765, 769 labialis(er) 618 "laborant ("qui "labore") 119 laborantin 119 laboratoire 119, 555 °labor(er) ("travailler") 119, 751
labour 309 labyrinthe 618 lac 743 laçage 371 lacement 371 lac(er) 248 lftch(er) 755 lâcheté 566
730,
"lan- 305 laneret 760 langoureux 751 langue 316, 742 Languedoc 744 languedocien 744 langueur 350, 353, 751 languide 350 langu(ir) 350 lanier 760 lanifère 759 lapereau 541 lapidaire 744 "lapide ("pierre") 744 lapilleux 744
168,
169
11,
12,
873
levraut 760
lapilli 744 lapin 541 "lapiniet
("lapinière")
73,
78,
9
lévrier 760 lex, legis (latin) 96 lexie 755
lapinière 73, 78 large 77, 234 largesse 77, 390
lexique 755 liasse 561
•largesse 390 *largessité 500 largeur 77, 390
°liass(er)
'largeur 390 larme 264, 764, 765 larmoy(er) 264, 561 lasciveté 566 l a t - 731 °lat(er) ("porter") 736 - » t r i e 536 laudatif 771 lavabo 460, 463 lavement 373 lavéris(er) 773 paivérisme 773 pauvre 234, 286, 662, 773 pauvret 662, 704
884 pauvreté 65, 245, 286, 566
pénétration 150
•pauvreteux 133
pénétKer) 150
pavesade 760
pénible 315
pavillon 461
pénien 359
pavois 760
pénis 359
peau 746
pénitent 765
peccable 375, 570, 754
pentathlon 777
•péchable 570
°pent(ir)
pêche 558
"pepsie ("digestion") 754
péctKer) 754
peptique 754
Pech(er)
p e r - 535
558
("avoir
des
remords") 765
pécheresse 392, 668
percepteur 308, 768
opecherette ("pêchette") 701
perceptible 315
pêchette 676, 680, 719
perception 768
pécheur, euse 676, 699, 700
percerette 667, 671, 676, 679, 682, 719
echoir(e) ("ce qui sert à pêcher") 700
percette
"pêchoirette ("pêchette") 701
perceur, euse 676
"pector ("poitrine") 763, 770
perceuse 676, 679, 726
pectoral 763
perceveur 308
pédagogue 776
percev(oir) 768
pédale 460, 461
perçoir 676, 679, 726
°pède ("pied") 748, 760
"perçoirette ("percerette") 701
pédiculaire 202
percussion 755
pédicule 202
percut(er) 755
pédoncule 554
perdition (anglais) 216, 218
peign- 766, 769 208,
209,
210,
211,
212,
227, 228, 229, 555 "peignoir lieu
("ce
qui
676,
679,
682,
719
perdCre) 745
peign(er) 208, 209, 211, 212 peignoir
671,
perdurable 375 père 293, 305, 563, 746, 769 péremption 770
sert
à
peigner ;
où l'on peigne") 210, 211, 212,
229, 555
péremptoire 535 perfection 279 p e r f e c t i o n n e r ) 279
peindCre) 460, 766, 769
perfidie 568
peine 748
°perfus(er) ("injecter par perfusion") 733
peintre 460, 766
perfusion 731, 733
•peintreté 244
périclit(er) 572
peinture 766
périm(er) 770
pelade 335, 555
période 126
pelage 106, 289, 330, 335, 760
périodicité 126, 327
"pélécan ("pélican") 747
périodique 126, 327
pélécaniforme 320, 747
périodiquement 126
pel(er) 760
périssable 570
pélican 320, 747
péritoine 761
p e l ( l ) - 732
péritonite 761
pelle 196
°perquér(ir)
pelu 335
perquisition 769
pelucheux 705
perré 760
pelvien 359
perrière 760
pelvis 359
persan 108
penderie 582
Perse 108
pendule 554
persillade 227
("perquisitionner")
769
885
persist(ei) 732, 733 personnalité 549 personne 190 personnel 190, 549 °perspect(er) ("voir au-delà") 766 perspective 766 perspicace 747, 766 °perspiqu(er) ("voir de façon pénétrante") 766 persuader) 732, 733, 745 persuasif 745 persuasion 745 perte 745 perversion 755 pervert(ir) 755 pesanteur 479 pes(er) 745, 760 "pèserette ("pesette") 701 pesette 676, 680, 719 peseur, euse 676, 699, 700 ^lesoiKe) ("ce qui sert à peser") 700 opesoirette ("pesette") 701 "pestilentialité ("caractère pestilentiel") 316 pestilentiel 316 Pétain 760 petas 108 petass(er) 108 pétiniste 760 petit 265, 755 "pfetre ("pierre") 753, 760 pétrifi(er) 753, 760 peivlade 173 peuple 173, 751, 752, 762 pet^lement 225 peupl(er) 173 phallique 356 phallus 356 phase 620 phénoménalement 27 "phérier) ("porter") 748 pholade 752 "phoKer) ("porter") 748 "phylle ("feuille") 751 piatiste 75, 531, 608 °pict(er) ("peindre") 769 pictural 769 p i c t u r e ("peinture ") 769 pie (a.) 569 pied 460, 461, 745, 760 pierre 753, 760
piété 569 piét(er) 745 piétin 745 pigeon 620 pigeonnier 73 pil- 426 pileux 288, 289, 335, 426, pilon 247 Pindaie 264, 471 pindarisCer) 264, 471, 560 ?«piosité 569 "piper ("poivre") 761, 773 piperade 761, 773 pique 690, 691, 712, 726 opiquerette ("piquette") 698 piquet 690, 712, 719 piquette 673, 712, 719 piqueur, euse 673, 698, 726 piriforme 288 piróle 761 Olisce ("poisson") 761 pisciculture 761 "piscinier ("N qui fréquente ne") 75, 610 "pisserette ("pissette") 698 pissette 672, 673, 719 pisseur, euse 672, 673, 726 pitaine 531 pitoyable 375, 376 °pitoy(er) ("avoir pitié") 570 pittacium (latin) 108 pittoresque 461 plafond 767 plafonnement 620 plaformCer) 620, 767 plagiaire 377
454, 761
une
pisci-
"plagieur ("agent qui plagie") 377 plai(re) 128 "plaisanteur ("agent qui plaisante") 71, 610 plaisantin 71 plaisir (n.) 128 plais(ir) (v.) 128 piai 14, 460 plane 14 planétaire 595 planétairement 595, 596, 597 planification 620 planque 683 planqiKer) 683 plantoir 208-209
886
pleut 119, 751 pleural 757 pleurier) 119, 327 pleuterez (vous) 671 pleurésie 757 pleureur 327 pleuv(oir) 752, 767 plèvre 757 pliable 479, 483 plKer) 479 plioir 709 •ploreur 327 plos- 732
"polème ("combat") polémique (a.) 206, polémiste 206 polissoir 209 politique 355 politis(er) 355 polluter) 627 pollution 620, 627 Colman ("poumon") Pologne 749 polonais 749 "poIsCer) ("pousser") polyglotte 754
"plos(er) ("éclater") 736 pluie 752, 767 plumage 98-99, 245, 246, 557 plume 98, 123, 245 plum(er) 123, 245, 253, 561 plur- 753 plural 753 pluriel 753 plus 753, 754 plusieurs 754 pluvieux 752 pluvin(er) 752 "pode ("pied") 748 poêlon 76 poème 560 poésie 560, 756 poète 560, 756 poétique 355, 560 poétis(er) 355, 560 poids 745, 760, 761, 765 poil 288, 289, 310, 330, 335, 426, 427, 752, 760, 761 poilu 289, 310, 335, 427 poing 761 point 620, 771 point(er) 620 poire 288, 761 poiret 677 poisson 761 poissonnerie 41, 179, 265, 266 poitevin 771 Poitou 771 poitrine 763, 770 poivrade 227 poivre 761, 773 "poldre ("poudre") 775 "pole ("ville") 750, 752
pommade 227, 228, 229, 235, 240, 338, 419, 461, 462 "pommade
206 405
775
775
("préparation
à
base
de
pomme") 227, 228, 338, 419
pomme 227, 228, 229, 235 ponçage 371 ponctuel 771 pondéral 761, 765 "pondère ("poids") 761, 765 pond(re) 745 ponte 745 populaire 355, 751, 762 popularis(er) 355, 450 "papule ("peuple") 751, 762 *papulis(er) 355 porc 750, 753 porcherie 753 porcin 777 *poreusifi(er) 570 "porosifi(er)
("rendre
p o r e u x " ) 570
porosité 570 portable 375, 376 porte-manteau 196 port(er) 92, 530 portique 71, 530 "portoir ("portique") 71, 610 *^>osoir ("endroit où l'on pose") 75, 610,
710 posséd(er) 745 possesseur 745 possessif 745 possession 151, 745 possible 375, 376, 755 possible (anglais) 219 post- (A •* A, Ν •+• Ν, post- (Ν ·+ A) 545 postglaciaire 131, 545
V •* V) 497
887
pot 537 p o t - 537
392, 408 précession 151
potable 752, 761, 766 potache 753
^précessoral 399
potass(er) 753 potassique 569
prfich(er) 303 précieux 770
potassium 569 "potent •tyjt(er)
("qui ("avoir
a du pouvoir") 755 du pouvoir") 460, 570,
755, 773 "pot(er) ("boire") 752, 761, 766 potier 537 pou 741, 765 "poubellier ("éboueur") poudre 750, 763, 775 pouilleux 765
7 5 , 76, 610
^mulaille ("ensemble des poules, le") 120 poulailler 120 poule 120 pouls 756
volail-
poumon 321, 750, 775 pourceau 750 pourpre 757, 763 pourKir) 754, 772 ρ ourriss- 754 "pourrissure ("pourriture") 543 pourriture 392, 543, 754 pourtour 309 °pous (a. fr., poussage 685 pousse 693, poussée 685
"poussière")
696,
702,
703,
707, 70B 712,
713
poussCer) 712, 750, 775 poussette 685, 690, 692, 693, 696, 711 712, 716, 719 poussière 707, 708 pouv(oir) 773 pratique (a.) 591, 598 pratiquement 588,
591,
595,
596,
597, 598 pratiqiXer) 591
"précesseur")
précisément 33 p r é c o c e 190 ^irécocitaire ("relatif à la précocité") 167, 169 précocité 189, 190 préconisation 446 °précurr(er) ("précéder") 733 précurseur 731, 733 prédateur 343, 770 prédation 343 ?°prédécéd(er) 392 prédécesseur 392, 399, 401 "Îirédécessoral ("relatif au prédécesseur") 399 °préd(er) ("prendre des proies") 343, 770 prédestination 138 prédication 303 préfectoral 763 préférier) 731, 733 préfet 763 préfixe 535 préglaciaire 545 préhensile 768 préhension 768 préjudiciable 375 "prem ("premier") 746 premier 746 prem(ier) 115 prémisse 115 prend(re) 768 preneur 114 préparateur 78 préparation 653 préparatoire 653
président 13 •président aume 13 présid(er) 732, 735
p r é - (N ">• N) 497 p r é - (V -»• V) 497, 535, 748 p r é c é d e r ) 392, 731, 735, 780 "précédeur ("agent qui précède") 392 ("agent
au
préservatif (a.) 492 p r é s e n t e r ) 732, 733
prayer (anglais) 556 p r é - (N ">• A) 545
"précesseur
("relatif
qui
précède")
présomption 301, 773 présomptueux 773 pressurisation 87, 88, 533 pressuris(er) 87, 88, 533, 621
888
présumíer) 301, 732, 735, 773 •pretaire 378 prétendCte) 745 prétention 745 prêteur 378 preuve 751 preux 310, 751 prim- 732 primaire 746 "primai ("relatif à c e qui est premier") 331, 565 primauté 331 "prime (n., "ce qui est premier") 565 °prim(e) (a., "premier") 746 -prim(er) 151 *prinçaume 13 prince 13 principal 565 principal ("relatif au prince") 331, 565 principauté 331, 565 prison 195, 197, 198, 270, 291 V i s o m a l ("relatif à la prison") 197, 553 prisonnier 270, 271 "privai ("relatif à 331, 565, 567 privauté 331 privé 565, 567 prix 770
ce
qui
est
privé")
pro- (Ν ->- A) 545 pro- (Ν ->· Ν) 545 pro- (V ->• V) 748 probable (anglais) 217 probatoire 772 probe 174 probité 174, 246, 557 procédCer) 731, 735, 745 processeur 745 procession 745 proche 755 proconsul (a., "pour le consul") proconsul (n.) 545 proconsulaire 545 producteur 773 productible 66 productif 174 production 773 productivité 174 produi(re) 66, 731, 733, '773 produis- 773 profanity (anglais) 184
545
proféKer) 731, 733 profess (v., anglais) 213, 218 professCer) 731, 735 professeur 327, 397 "professeuse 410
(fém.
de professeur) 397,
profession 151, 190 professionnel 190 professor (anglais) 213, 218 professoral 327 professorat 329, 583 °profus(er) ("abonder") 733 profusion 731, 733 progéniture 735 progestatif 731 °progest(er) ("engendrer") 735 progouvememental 545 •programmataire 377 programmateur 377, 559 programmeur 559 progresser) 199, 200, 731, 733 progression 151, 200 prohiber) 731, 735 proie 770 projecteur 763 projection 763 projeKer) 200, 763 pro!étaris(er) 621 "promfenerette ("promenette") 701 promenette 676, 680, 695, 719 promeneur, euse 676, 699, 700 promenoir 676, 700 "promenoirette ("promenette") 701 promesse 755 promett(re) 755 promoteur 772 promotion 772 promouvoir) 200, 772 prompt 552 promptitude 552 prononc(er) 731, 733 prophétie 287 propre 479, 484 propret 479, 483, 484, 704 propreté 566 •propretet 500 propulsare (latin) 533 propulsCer) 87, 88, 533 propulsion 87, 88 "protestant (a., "qui proteste") 223, 224
889
protestant (η.) 14, 15, 223, 224
"pulvérique ("en poudre") 763
protestantisme 14, 15
pulvérisCer) 750, 763
protestataire 377 "protestateur
("agent
pun(ir) 748 qui proteste") 377
*punissation 445
protester) 732, 734
*punissition 445
prouesse 310, 751
punition 445
prouver) 751, 772
^xire (n., "action et ce sur quoi s'exer-
?*provincialifKer) 450
ce
l'action
"provincialis(er) ("rendre provincial") 450
purée 691, 712
de
"purer")
697,
provoquer) 732, 734
°pur(er) ("épurer") 712
^noxime ("très proche") 755
pureté 566
proximité 755
purette 691, 697, 712, 720
pruderie 64, 106, 246, 557
"purpure) ("pourpre") 757, 763
t>salme ("psaume") 775
purpurin 757, 763
psaume 13, 775
purulent 753
psfiphidzein (grec ancien) 557
°purul(er) ("suppurer") 753
psyché 754
pus 749, 753, 766
psych(o)- 754
putréfaction 769
psychologie 754
putréfi(er) 349, 769
pti>er (latin) 542
^Hitresc(er)
pti>fere 542
("commencer
à
570
perté 566
putrescfcle 315, 375
pti>ien 359
putride 349, 350, 568, 772
pU>is 359
°py ("pus") 749, 766
ptijlic 744, 752
pyorrhée 749, 766
publication 763 piiiliciste 344 publicité 344, 744
quadrature 755
publKer) 763
oquadKer) ("encadrer") 755
puceron 237
quadrotte 95
pudeur 568
quadruplet(te)s 95
pucflbonderie 64
qualifKer) 450
pudique 56Θ
quarantaine 95
*pudiqueuT 568
quartelette 95
^judorique ("pudique") 568 pugilat 761 "pugile ("combat") 761 pugnace 761 •pugn(er) ("combattre") 761 V r ë e r e t t e ("puisette") 701
quarteron 760 quartette 534 quartier 760 quartolet 95 quaternaire 293, 772 quatorze 460
puisette 676, 678, 720
quatrain 95
puiseur, euse 676, 699
quatre 293, 460, 755, 766, 772
puisoir 676, 678, 699, 726
quenotte 461