Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique [Reprint 2012 ed.] 9783111358383, 9783484301931

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Table of contents :
TABLE DES MATIERES
TABLE DES ABREVIATIONS ET SYMBOLES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CONTRE UNE MORPHOLOGIE DE L'EVIDENCE
CHAPITRE 1: PRELIMINAIRES
CHAPITRE 2: LA FAUSSE EVIDENCE DES MATERIAUX LEXICAUX
CHAPITRE 3: LA FAUSSE EVIDENCE DE L'ANALYSE DERIVATIONNELLE
DEUXIEME PARTIE: PRINCIPES D'UNE MORPHOLOGIE STRATIFIEE
INTRODUCTION
CHAPITRE 1: REGULARITES ET IRREGULARITES DANS LE LEXIQUE POUR UNE THEORIE DE L'EXCEPTION
CHAPITRE 2: LES IRREGULARITES DE FACADE
CHAPITRE 3: LES SOUS-REGULARITES PARTIELLEMENT PREDICTIBLES
CHAPITRE 4: QUE RESTE-T-IL DES IDIOSYNCRASIES?
TROISIEME PARTIE: POUR UN MODELE LEXICAL STRATIFIE
CHAPITRE 1: ORGANISATION DU COMPOSANT LEXICAL
CHAPITRE 2: LE COMPOSANT DE BASE
CHAPITRE 3: LE COMPOSANT DERIVATIONNEL
CHAPITRE 4: ILLUSTRATION
APRES-PROPOS
NOTES
ANNEXES
RECAPITULATIF DES PRINCIPES POSES
INDEX
ΒIBLIOGRAPHIE
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Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique [Reprint 2012 ed.]
 9783111358383, 9783484301931

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Linguistische Arbeiten

193

Herausgegeben von Hans Altmann, Herbert E. Brekle, Hans Jürgen Heringer, Christian Rohrer, Heinz Vater und Otmar Werner

Danielle Corbin

Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique Vol.1

Max Niemeyer Verlag Tübingen 1987

CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek Corbin, Danielle : Morphologie dérivationnelle et structuration du lexique / Danielle Corbin. - Tübingen : Niemeyer 1 (1987). (Linguistische Arbeiten ; 193) NE: GT ISBN 3-484-30193-7

ISSN 0344-6727

© Max Niemeyer Verlag Tübingen 1987 Alle Rechte vorbehalten. Ohne Genehmigung des Verlages ist es nicht gestattet, dieses Buch oder Teile daraus photomechanisch zu vervielfältigen. Printed in France. Druck: Atelier National de Reproduction des Thèses, Lille.

Que soient

ici

remerciés

contribué à l'élaboration Merci thèse,

Chevalier,

m'a soutenue,

dont les cours à l'Université m'ont

initiée

de diriger

dans

III qui

me fournissant à

mes

d'étude ; à Bernard Al,

Martin

Hietbrink

; à Florence

Goyet

pour leur

le

domaine

et Francis anglophone ;

ont accepté

de travailler

ainsi nombre

de matériaux

parents

et leur aide

et

mes beaux-parents

à

Jean-Jacques

Toute

dans le cadre

l'Université exposé

ici,

et de sujets de discussion ;

pour

leur

soutien

affectueux

logistique.

Un remerciement pour m'avoir

Dell,

morphologie

Saillour pour ses observations distanciées ; aux étudiants de de Lille

ont

cette

conseillée ; à François

de Paris VIII et les travaux de

à ce domaine

technique

qui a accepté

encouragée,

pour des échanges fructueux assistance

divers,

de ce travail :

à Jean-Claude

et qui

tous ceux qui, à des titres

particulier

à François et Stéphane, mes enfants,

souvent servi, non sans complicité, ma gratitude

tous les instants, et à constituer

à Pierre

pour le temps qu'il

l'index lexical.

de ses commentaires je suis entièrement

Corbin

patients

de terrain pour

d'expérience.

sa collaboration

a consacré

à relire

ces pages

Bien des aspects de ce travail et sans complaisance.

de

résultent

Il va de soi que

responsable des erreurs qui peuvent persister dans

ce qui suit. Sans ceux que j'ai de ne pas les citer

ici,

nommés, et bien d'autres qui me ce travail

n'aurait

pardonneront

sans doute pas vu le jour.

D. C.

I

TABLE

DES

MATIERES

Table des abréviations et symboles

XV

INTRODUCTION

1

PREMIERE PARTIE : CONTRE UNE MORPHOLOGIE DE L'EVIDENCE

9

CHAPITRE 1 : PRELIMINAIRES 1. Quelques exemples

11 11

1.1. Maison / maisonnette

11

1.2. Carpe / carpette^ / carpette,,

12

1.3. Roi / royaume

12

1.4. Humour / humoriste

13

1.5. Païen / paganisme

14

1.6. Jeu / ludique

15

2. Le "réel" lexical CHAPITRE 2 : LA FAUSSE EVIDENCE DES MATERIAUX LEXICAUX 1. Les dictionnaires

16 21 21

1.1. Le fini et l'infini

23

1.2. Le rare et le fréquent

25

1.3. Le régulier et l'idiosyncratique

28

1.3.1. Constitution des macrostructures

29

1.3.2. Constitution des microstructures

31

1.3.3. Renouvellement des dictionnaires

34

1.4. Le figé et le mouvant

36

1.4.1. La doxa

36

1.4.2. Les dictionnaires et le changement lexical

38

1.4.3. Le lexique évolue-t-il?

40

1.5. Lexique linguistique et lexique lexicographique 2. Les locuteurs

44 46

2.1. Les voies d'accès à la compétence lexicale

46

2.2. La prétendue non-fiabilité de la compétence lexicale

49

II

2.2.1. La prétendue hétérogénéité des compétences lexicales

49

2.2.2. Locuteur "réel" et locuteur "idéal"

50

2.2.3. Confusions théoriques et méthodologiques

52

2.3. La prétendue fiabilité de la compétence métalexicale

54

2.3.1. Le sentiment de nouveauté

55

2.3.2. La conscience métalinguistique

57

2.3.3. Réfutation

58

2.3.4. Les jugements d'acceptabilité 2.4. Compétence dérivationnelle et savoir lexical conventionnel

60 68

2.4.1. Distorsions entre la compétence dérivationnelle et sa représentation intuitive

68

2.4.2. Le locuteur "naîf"

70

2.4.3. La stratification de la compétence lexicale

78

3. Pour une méthode d'accès aux matériaux lexicaux

80

CHAPITRE 3 : LA FAUSSE EVIDENCE DE l'ANALYSE DERIVATIONNELLE 1. Place de l'histoire dans une morphologie synchronique

85 86

1.1. Les datations

87

1.2. Les informations étymologiques

88

1.2.1. Les familles de mots

88

1.2.2. Dérivation "savante" et dérivation "non savante" ...

90

1.2.3. La place des informations étymologiques dans une morphologie synchronique 2. Contre une morphologie de la concaténation

96 101

2.1. Principes de la concaténation

101

2.2. La morphologie concaténatoire dans les dictionnaires

103

2.2.1. Le tableau des suffixes d'une gamme de dictionnaires Larousse 2.2.2. Les parenthèses structurelles dans le PR 77

104 109

2.2.3. Le principe du regroupement dans les dictionnaires à double macrostructure 2.2.4. Conclusion 2.3. La morphologie distributionnelle

110 112 113

III

2.3.1. La morphologie d'inspiration harrissienne

113

2.3.2. La morphologie du Robert Méthodique

lié

2.3.2.1. Présentation

116

2.3.2.2. Application des principes de la morphologie concaténatoire 2.4. L'analyse parasynthétique 2.4.1. Principes sous-jacents à la parasynthèse

117 121 122

2.4.1.1. La non-attestation d'une étape intermédiaire entre la base et le supposé parasynthétique

122

2.4.1.2. Le critère sémantique

123

2.4.1.3. L'affixe d'infinitif

124

2.4.1.4. La contrainte catégorielle sur la préfixation

129

2.4.2. La forme des règles de parasynthèse et son rapport avec la morphologie concaténatoire 2.4.3. Solutions de remplacement à la parasynthèse

131 134

2.4.3.1. Suffixation puis préfixation

134

2.4.3.2. Préfixation puis suffixation

135

2.4.3.3. Le principe de copie 2.4.4. Conclusion

135 137

2.4.4.1. Il n'y a que de faux parasynthétiques

137

2.4.4.2. Contre-principes

138

DEUXIEME PARTIE : PRINCIPES D'UNE MORPHOLOGIE STRATIFIEE INTRODUCTION

141 143

CHAPITRE 1 : REGULARITES ET IRREGULARITES DANS LE LEXIQUE. POUR UNE THEORIE DE L'EXCEPTION 1. Régularité, irrégularité, prédictibilité, imprédictibilité

145 146

1.1. Régularités et irrégularités

146

1.2. Irrégularité et imprédictibilité

149

2. Les traitements des irrégularités en morphologie lexicaliste .. 2.1. Les modèles non stratifiés

153 153

2.1.1. Le modèle de Jackendoff (1975)

153

2.1.2. Le modèle d'Aronoff (1976)

155

2.1.3. Le modèle de Booij (1977)

157

IV

2.1.4. L e modèle de Selkirk (1982)

159

2.1.5. L e modèle de Lieber (1981) et (1983)

160

2.2. Les modèles stratifiés

161

2.2.1. L e modèle de Halle (1973)

161

2.2.2. L e modèle d'Allen (1978)

165

2.3. Conclusion

170

C H A P I T R E 2 : LES IRREGULARITES DE F A C A D E

171

1. Précautions méthodologiques

171

2. Lacunes accidentelles au niveau des dérivés

173

2.1. Exemple

174

2.2. Traitements lexicalistes proposés

175

2.3. La notion de productivité

176

3. Lacunes accidentelles d'ordre sémantique

178

3.1. Base polysémique

178

3.2. Homonymisation des bases et des dérivés

179

3.3. Conditions de l'homonymisation

180

4. Lacunes accidentelles au niveau des bases : les bases non autonomes

181

4.1. Morphologie du mot et morphologie du morphème

182

4.1.1. Position du problème

182

4.1.2. Dispositifs d'élimination des bases non autonomes

183

4.1.2.1. L'exclusion de la liste des entrées lexicales

184

4.1.2.2. L'infirmisation

184

4.1.2.3. L e marquage

184

4.2. Délimitation des bases

185

4.2.1. Limitation empirique : mots construits et mots complexes non construits 4.2.2. Limitation théorique : bases et entrées lexicales

185 ...

4.3. L e statut lexical des bases non autonomes

188 192

4.3.1. Propriétés prétendument spécifiques des bases non autonomes

192

4.3.2. Réfutation

193

4.3.2.1. Catégorisation des bases non autonomes

...

193

4.3.2.2. Interprétation des bases non autonomes

....

195

..

201

4.3.2.3. Propriétés apparemment non spécifiables

ν 4.3.2.4. Emploi comme bases de mots "nouveaux" ..

203

4.3.2.5. Affixation des bases non autonomes

204

4.4. Conclusion

206

5. Distorsions apparentes entre la forme et le sens

208

5.1. Exemples

208

5.2. Arguments en faveur d'un modèle dissociatif

212

5.2.1. Argument n° 1 : le sens d'un mot construit n'est pas nécessairement prédictible à partir de sa structure morphologique

213

5.2.2. Argument n° 2 : la forme d'un mot construit n'est pas nécessairement prédictible à partir de son sens

215

5.2.3. Argument n° 3 : à certains morphèmes peut ne pas correspondre de sens

215

5.2.4. Argument n° 4 : il peut y avoir des relations sémantiques sans relations morphologiques associées

217

5.2.5. Argument n° 5 : la classification croisée des affixes et des sens 5.2.6. Argument n° 6 : comparaison avec la syntaxe 5.3. Contre-argumentation : pour un modèle associatif

219 220 221

5.3.1. Contre-argument n° 1 : le sens d'un mot construit est toujours prédictible à partir de sa structure morphologique

221

5.3.1.1. Idiosyncrasies conventionnelles

222

5.3.1.2. Sous-régularités

225

5.3.1.3. Homonymes reliés sémantiquement

227

5.3.1.4. Analyses multiples des produits de plusieurs RCM 5.3.1.5. Mots faussement déviants

230 231

5.3.2. Contre-argument n° 2 : la forme d'un mot construit est toujours partiellement prédictible à partir de son sens

232

5.3.2.1. Association à une RCM de plusieurs opérations morphologiques 5.3.2.2. Les accidents formels 5.3.3. Contre-argument n° 3 : dans les mots complexes,

233 235

les segments dépourvus de sens ne sont pas des morphèmes

236

5.3.3.1. Tous les mots complexes ne sont pas construits

236

5.3.3.2. Les segments parasites ne sont pas des morphèmes

236

5.3.3.3. L a double suffixation correspond à l'application de deux R C M successives

239

5.3.4. Contre-argument n° 4 : les relations sémantiques non associées à des relations morphologiques ne sont pas dérivationnelles

240

5.3.5. Contre-argument n° 5 : à chaque affixe n'est associé qu'un sens ; à chaque sens peuvent être associés plusieurs affixes

242

5.3.5.1. A plusieurs sens correspondent plusieurs rapports catégoriels et une même forme affixale

243

5.3.5.2. A un même rapport catégoriel correspondent plusieurs sens et une même forme affixale

247

5.3.5.3. A plusieurs rapports catégoriels sont associés un seul sens et une même forme affixale ..

249

5.3.6. Contre-argument n° 6 : les hypothèses modéliques applicables à la syntaxe ne sont pas nécessairement transposables à la morphologie 5.4. Conclusion

254 256

5.4.1. Définition d'une opération dérivationnelle

256

5.4.2. Homonymie et polysémie

25S

5.4.3. Types d'idiosyncrasies

259

5.4.4. Pour un modèle associatif

259

L'imprédictibilité sémantique partielle

260

6.1. L'opération sémantique associée à une R C M

261

6.2. Les modalités d'application des O S non "lexicales"

267

6.2.1. Spécialisations d'affixes concurrents

267

6.2.2. Actualisation d'une variable lexicalement vide

270

6.2.3. L e s conversions V / Ν

272

VII

6.2.3.1. Critères morphologiques et phonologiques

273

6.2.3.2. Critères catégoriels

275

6.2.3.3. Pour une solution sémantique

278

7. Pour conclure sur les irrégularités de façade

280

7.1. Les lacunes accidentelles

280

7.2. Les distorsions apparentes entre la structure morphologique des mots construits et leur interprétation sémantique

281

7.3. Les "idiosyncrasies" sémantiques

281

CHAPITRE 3 : LES SOUS-REGULARITES P A R T I E L L E M E N T PREDICTIBLES

283

1. Les règles d'allomorphie

285

1.1. Délimitation de l'allomorphie

286

1.1.1. Délimitation externe : entre l'alternance phonologique et la supplétion 1.1.1.1. Allomorphie et alternance phonologique

286 ....

1.1.1.2. Allomorphie et supplétion 1.1.2. Problèmes méthodologiques

287 290 296

1.1.2.1. Représentation phonétique ou représentation lexicale? 1.1.2.2. Problèmes de formulation de l'alternance ..

297 299

1.1.2.3. Quels sont les critères de la reproductibilité?

300

1.1.2.4. Alternance allomorphique ou segment parasite? 1.1.3. Typologie interne des allomorphies 1.1.3.1. Etat de la question

302 303 304

1.1.3.2. Arguments en faveur des R A E L et des RAMC

307

1.1.3.3. Les allomorphies a f f i x a l e s sont-elles d'un type particulier?

314

1.2. Statut et propriétés des R A M C

318

1.2.1. Orientation

319

1.2.2. Application contextuelle

321

1.2.2.1. Principe d'application locale

321

1.2.2.2. Principe de projection allomorphique

324

Vili 1.2.3. Nature du trait déclenchant l'allomorphie

326

1.2.3.1. Traits "actifs" et traits "passifs"

327

1.2.3.2. Le trait [± savant]

328

1 . 2 . O r d r e des règles d'allomorphie

331

1.2.5. Place des règles d'allomorphie dans la grammaire

334

1.2.5.1. RAEL

334

1.2.5.2. RAMC à contexte morphologique

336

1.3. Pour conclure provisoirement 2. Les règles de troncation 2.1. Le domaine d'application des troncations

338 341 342

2.1.1. La théorie d'Aronoff

342

2.1.2. Nature du troncat

344

2.1.3. Formulation provisoire des règles de troncation

346

2.2. Problèmes méthodologiques : paraphrase et orientation ...

347

2.3. Degrés de régularité des opérations de troncation

354

2.3.1. Limites de la régularité

354

2.3.2. Les divers types de troncations

356

2.3.2.1. La troncation obligatoire

357

2.3.2.2. La troncation sporadique

359

2.3.2.3. La troncation idiosyncratique

361

2.4. Statut et propriétés de la règle de troncation

365

2.4.1. Situation de la règle de troncation dans la grammaire 2.4.2. Principes gouvernant la règle de troncation 3. Les règles sémantiques mineures

365 367 370

3.1. Définition du domaine d'application des règles sémantiques mineures 3.2. Modalités d'application des règles sémantiques mineures 3.2.1. Exemples

371 374 374

3.2.1.1. Les adjectifs en -able à sens actif

375

3.2.1.2. Les noms en -eur et -aire

377

3.2.2. Propriétés des règles sémantiques mineures 4. Conclusion CHAPITRE Ψ : QUE RESTE-T-IL DES IDIOSYNCRASIES? 1. Les idiosyncrasies relevant de ΓΑ.1

379 381 385 387

IX

1.1. Les propriétés idiosyncratiques et les règles mineures

....

387

1.1.1. Traits et principes relatifs aux règles mineures postérieures à 1Ά.1

387

1.1.2. Traits d'exception aux règles mineures antérieures à l'A.1 1.2. Les propriétés idiosyncratiques et les RCM

388 389

1.2.1. Idiosyncrasies sémantiques

389

1.2.2. Idiosyncrasies formelles

392

1.2.3. Idiosyncrasies syntaxiques

393

1.2.4. Idiosyncrasies catégorielles

395

1.2.5. Idiosyncrasies de genre?

396

1.2.6. Idiosyncrasies de nombre?

399

1.2.7. Principe de projection

399

1.3. Conclusion 2. Les idiosyncrasies accidentelles relevant du Sélectionneur

400 400

2.1. Les mots non construits

402

2.2. Les mots construits

404

2.2.1. Les mots comportant une frontière ##

405

2.2.2. Le choix entre plusieurs opérations morphologiques concurrentes

405

2.2.3. Les formes régulières des mots construits idiosyncratisés 2.2.4. Limite à la longueur des mots construits

408 408

2.3. Les propriétés conférées par les RCM

409

2.4. Conclusion

410

TROISIEME PARTIE : POUR UN MODELE LEXICAL STRATIFIE ....

413

CHAPITRE 1 : ORGANISATION DU COMPOSANT LEXICAL

415

1. Organisation interne

416

2. Rapports avec les autres composant de la grammaire

419

3. Originalité du modèle proposé

421

CHAPITRE 2 : LE COMPOSANT DE BASE 1. Les entrées lexicales de base

425 425

1.1. Inventaire

425

1.2. Contenu

429

1.2.1. Représentation phonologique

429

χ 1.2.2. Propriétés catégorielles

430

1.2.2.1. Les bases et la hiérarchie X

431

1.2.2.2. Les affixes et la hiérarchie X

433

1.2.2.3. La catégorisation des affixes

438

1.2.2.4. Justification de la symbolisation adoptée ..

440

1.2.3. Autres propriétés

442

1.2.3.1. Entrées lexicales majeures

442

1.2.3.2. Entrées lexicales affixales

443

1.2.4. Conclusion 2. Les règles de base

454 455

2.1. Champ d'application des règles de structure interne

455

2.2. Typologie des mots complexes non construits

459

2.3. Formulation des règles de structure interne

463

3. Conclusion CHAPITRE 3 : LE COMPOSANT DERIVATIONNEL 1. Alternatives

466 469 470

1.1. Autres formes d'orientation

470

1.2. Identification des RCM à l'opération d'affixation

474

1.3. Les règles de structure de mots (RSM)

474

2. Contenu et modalités d'application des RCM

476

2.1. L'opération catégorielle et de structure morphologique ...

476

2.2. L'opération sémantique

482

2.3. Le paradigme morphologique

486

2.3.1. Contenu des paradigmes morphologiques

487

2.3.2. Modalités d'application

492

2.4. Contraintes locales imposées à l'application des RCM

493

2.5. Insertion des éléments lexicaux

494

2.6. Réapplication des RCM

496

2.6.1. Récursivité directe

496

2.6.2. Récursivité cyclique

498

2.6.3. Conditions sur la réapplication des RCM

499

3. Conclusion

501

CHAPITRE H : ILLUSTRATION

505

APRES-PROPOS

509

XI NOTES

513

NOTES DE L'INTRODUCTION

515

NOTES DE LA PREMIERE PARTIE

516

Notes du Chapitre 1

516

Notes du Chapitre 2

518

Notes du Chapitre 3

531

NOTES DE LA DEUXIEME PARTIE

546

Notes du Chapitre 1

546

Notes du Chapitre 2

550

Notes du Chapitre 3

562

Notes du Chapitre 4

571

NOTES DE LA TROISIEME PARTIE

573

Notes du Chapitre 1

573

Notes du Chapitre 2

573

Notes du Chapitre 3

577

ANNEXES

585

ANNEXE 1 : DEGROUPEMENTS ET REGROUPEMENTS DES ADVERBES EN -MENT DANS CERTAINS DICTIONNAIRES A DOUBLE MACROSTRUCTURE

587

1. Les adverbes en -ment dans le NDFC

588

2. Le Lexis et le Micro-Robert

590

3. Le Dictionnaire du vocabulaire essentiel

591

ANNEXE 2 : ETUDE DES ADVERBES EN -MENT DANS LES OUVRAGES NEOGRAPHIQUES ANNEXE 3 : PETITE ENQUETE SUR L'INTUITION NEOLOGIQUE ..

593 599

1. Taux de réussite pour chaque phrase

602

2. Taux de réussite individuelle

603

3. Rapport entre le "sentiment d'attestation et la réalité de celle-ci

604

ANNEXE 4 : CORPUS DE NEOLOGISMES ENFANTINS

607

ANNEXE 5 : ANALYSES STRUCTURELLES DANS LE PR77

613

1. Liste des mots en dé- nouvellement entrés dans le PR 77

614

2. Etude des analyses structurelles

625

XII

2.1. Les verbes préfixés par dé-

625

2.2. Les noms porteurs du préfixe dé-

628

2.2.1. Nom dérivé d'adjectif

628

2.2.2. Noms d'agent ou d'instrument

628

2.2.3. Noms d'action ou assimilés

629

2.3. Les adjectifs e t participes porteurs du préfixe dé-

631

2.3.1. Adjectifs 2.3.2. Adjectifs e t noms à forme de participe présent

631 ....

2.3.3. Adjectifs et noms à forme de participes passés Conclusion

632 632 632

ANNEXE 6 : ANALYSES PARASYNTHETIQUES DANS LES DICTIONNAIRES ANNEXE 7 : CORPUS DES MOTS PORTEURS DU P R E F I X E ΑΝΤΙ-

633 637

ANNEXE 8 : APPLICATION DU PRINCIPE DE COPIE AUX MOTS P R E F I X E S PAR ΑΝΤΙ-

651

1. Préalable : les RCM auxquelles sont associés les préfixes anti-

652

2. Application du principe de copie aux produits de la RCManti-4

653

ANNEXE 9 : PROCEDURES D'HOMONYMISATION DES MOTS P R E FIXES PAR ANTI-

657

ANNEXE 10 : ETUDE DES NOMS EN -ET(TE) APPAREMMENT CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES

661

1. Exposé des faits

662

2. Hypothèses de traitement

663

2.1. Hypothèse 1

663

2.2. Hypothèse 2

664

2.3. Hypothèse 3

666

2.4. Hypothèse 4

667

2.4.1. Agents e t instruments allomorphiques en - e r e t ( t e ) 2Λ.2.

667

Extension de l'hypothèse

669

2.4.2.1. Noms qui désignent un "agent"

670

2.4.2.2. Noms qui désignent un "instrument"

672

2.4.2.3. Noms qui désignent un "lieu"

682

2.4.2.4. Noms qui désignent une "action"

684

2.4.2.5. Noms qui désignent un "produit"

689

XIII

2.4.2.6. Noms qui désignent un "objet"

690

2.4.2.7. Conclusion

692

2.4.3. Avantages de l'hypothèse 4

692

2.4.4. Les noms en - e t ( t e ) non explicitement "diminutifs"

694

3. Reconstructions 3.1. Noms d'agents

697 698

3.1.1. Bases en -eur des noms en - e t ( t e )

698

3.1.2. Formes allomorphisées des noms en - e t ( t e )

698

3.1.3. Formes tronquées des noms en - e r e t ( t e )

698

3.2. Noms d'instruments

699

3.2.1. Bases en -eur des noms en - e t ( t e )

699

3.2.2. Bases en -oir des noms en - e t ( t e )

700

3.2.3. Formes allomorphisées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -eur

700

3.2.4. Formes tronquées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -eur

701

3.2.5. Formes non tronquées des noms en - e t ( t e ) construits sur des noms en -oir 3.3. Noms de lieu

701 702

3.3.1. Bases en -oir des noms en - e t ( t e )

702

3.3.2. Formes non tronquées des noms en - e t ( t e )

702

3.4. Noms d'action : bases féminines et sens non attestés

702

3.5. Noms de produits de l'action : bases féminines

702

3.6. Noms d'objets de l'action

702

Notes de l'Annexe 10

704

A N N E X E 11 : CORPUS DES NOMS EN - E T ( T E ) A P P A R E M M E N T CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES

715

A N N E X E 12 : LES BASES NOMINALES ATTESTEES DES NOMS EN -ET(TE) A P P A R E M M E N T CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES

723

A N N E X E 13 : VERBES PREFIXES D'ORIGINE L A T I N E

729

A N N E X E 14 : A L L O M O R P H E S ET BASES N O N AUTONOMES

737

1. Présentation

738

XIV

2. Alternances allomorphiques reproductibles 2.1. ASR (alternances simples reproductibles)

738 742

2.1.1. Alternances concernant deux segments phonématiques

742

2.1.2. Monophtongaisons

758

2.1.3. Ajout d'un segment phonématique

761

2.1.3.1. Epenthese d'une voyelle entre consonne et liquide 2.1.3.2. Autres exemples 2.1.4. Effacement d'un segment phonématique

762 763 766

2.2. ACR (alternances complexes reproductibles)

768

2.3. ASR à contexte phonologique

774

3. Bases non autonomes du français (échantillon) 3.1. Inventaire

776 776

3.2. Comparaison avec l'échantillon correspondant du Robert Méthodique Notes de l'Annexe 14

777 780

ANNEXE 15 : PRINCIPALES REGLES PHONOLOGIQUES APPLIQUEES

781

ANNEXE 16 : CONTRAINTES CATEGORIELLES ET APPLICATION CYCLIQUE DES RCM

785

1. Contraintes catégorielles sur l'application des RCM

786

2. Application cyclique des RCM

789

RECAPITULATIF DES PRINCIPES POSES

795

INDEX

803

INDEX THEMATIQUE

805

INDEX LEXICAL

815

INDEX DES AUTEURS

907

INDEX DES DICTIONNAIRES

911

BIBLIOGRAPHIE

913

XV T A B L E DES A B R E V I A T I O N S

*

ET

S Y M B O L E S

précède une f o r m e ou un sens impossibles ou jugés tels (lacunes systématiques)

+

. = opérateur de concaténation . = "ou", à l'intérieur de parenthèses . précède, dans l'Annexe par

l'application,

16, un mot impossible parce qu'obtenu

respectant

les contraintes

catégorielles,

d'un

a f f i x e à une base impossible °

précède

une f o r m e

ou un sens possibles non attestés

(lacunes

accidentelles) -*•

= a pour dérivé

E

= élément neutre par rapport à la concaténation

A

= adjectif (apparaît sous la f o r m e a. dans l'index lexical)

ADV

= adverbe

(apparaît

sous

la

forme

adv.

dans

l'index

(voir aussi les notations relatives aux règles mineures) Af

= affixe

C

. = catégorie lexicale majeure . représente une consonne, dans un contexte phonologique

Ν

= nom (apparaît sous la f o r m e n. dans l'index lexical)

prép.

= préposition

V

. = verbe (apparaît sous la f o r m e v. dans l'index lexical) . représente une voyelle, dans un contexte phonologique

X

représente la base, dans les structures morphologiques

Y

représente un a f f i x e , dans les structures morphologiques

A.I.

= Applicateur d'Idiosyncrasies

CC

= contrainte catégorielle

CCS

= conditions catégorielles et sémantiques

CS

= contrainte sémantique

D

= disponible

INS

= insertion

lexical)

XVI

OCS M = opération de construction de structure de mot OD

= opération dérivationnelle

OM

= opération morphologique

OS

= opération sémantique

PM

= paradigme morphologique

RC

= rapport catégoriel

RCM

= règle de construction de mots

RCSM = règle de construction de structure de mots RCSS

= règle de construction de structure sémantique

RSI

= règle de structure interne

SIL

= sélection et insertion lexicale

Notations relatives aux règles mineures : -*•

= se transforme en

~

relie les deux termes d'une alternance

[+A]

marque un segment susceptible de subir une allomorphie

[A+]

marque

ABV

= abaissement vocalique

AC

= allomorphie complexe

un segment

susceptible de provoquer

une allomorphie

A C P R = allomorphie complexe partiellement reproductible ACPR1, de type 1 ACPR2, de type 2 ACR

= allomorphie complexe reproductible

ADV

= adoucissement vélaire

ANTV = antériorisation vocalique AR

= arrondissement

AS

= allomorphie simple

BIL

= insertion de /i/ entre /b/ et /l/ dans le suffixe -ble

CONT = continu EZ

= effacement de /E/ (initial devant /s/)

IZ

= effacement de /i/ (dans le suffixe -ité)

Lvoc

= vocalisation du /1/

M

= monophtongaison

PROJ

= projection

PV

= postériorisation vocalique

XVII

RAEL

= règle d'allomorphie des entrées lexicales

R A M C = règle d'allomorphie des mots construits SZ

= e f f a c e m e n t de /s/

[+T]

marque un segment susceptible de subir une troncation

[T+]

marque

N.B.

:

les

un

sigles

segment

susceptible

représentant

les

des dictionnaires et la bibliographie.

de

provoquer

dictionnaires

une

figurent

troncation

dans

l'index

]

INTRODUCTION

Le

travail

présenté

ici a pour o b j e c t i f , dans le cadre

théorique

général de la grammaire générative, de construire une théorie synchronique du lexique susceptible d'assigner une structure et une interprétation adéquates aux mots construits du français, a t t e s t é s ou non, de c a r a c t é r i ser la

la

nature

sorte

les

de

lexicale",

contraintes

qui

des règles

de construction

la spécificité L'hypothèse

la "grammaticalité

fondamentale

gouvernent

sur

laquelle

et

de déterminer

l'application

et

définissent

des mots (désormais

repose

cette

de

RCM).

construction

est

la suivante : au-delà des irrégularités de tous ordres observables sur la

partie

attestée

un

ensemble

le

contenu

du lexique

hiérarchisé et

le

de

champ

des

règles

mots et

d'application

construits, de

principes

doivent

être

celui-ci dont

la

obéit

à

nature,

déterminés

par

le linguiste. L'enjeu de c e travail est de progresser dans la c a r a c t é r i s a tion

de

ce

qu'est

la

compétence

lexicale,

et,

plus

largement,

une

langue.

Un passage obligé de toute introduction à un travail de morphologie dérivationnelle consiste à déplorer l ' é t a t peu avancé de c e t t e discipline. Ainsi débutent, par exemple, Aronoff (1976 : 4) : "Within

the

generative

framework,

morphology

was

for

a

long

time quite successfully ignored", Lieber (1981a : 1) : "Morphology has only recently established itself within generative grammar as a subfield in its own right, possessing its own theoretical framework separate from syntax and phonology, and its own continuing dialogue on theoretical issues and problems",

2

Selkirk (1982 : 1) : "While much has been said in the recent linguistic tradition about the

syntactic

considerably

structures oí which less attention

has

words form the basic

units,

been paid to the structure of

the words themselves", Lightner (1983 : VII) : "Despite its fundamental importance to general, theoretical linguistics, derivational attention

morphology

(DM) has attached

recently· DM has remained

little (if

unstudied, scarcely

any) looked

at (even fleetingly)", pour

ne citer

que quelques-uns des travaux

récents effectués dans

le cadre théorique de la grammaire générative. Une telle unanimité est symptomatique du désarroi qui s'empare de quiconque tente de pénétrer dans ce champ théorique : à une riche tradition historique qui impose des schémas et outils d'analyse jugés à ce point "indiscutables" qu'ils en deviennent des obstacles épistémologiques, répondent aujourd'hui, paradoxalement

liées, une prolifération

de modèles lexicaux et la pauvreté des analyses empiriques sur lesquelles ils reposent. Comme le dit Botha (198Ί : 2) : "Unrestrained proliferation

of

alternative

theories

is symptomatic

of

insufficient

critical

appraisal rather than of scientific progress". Si la situation n'est pas très brillante sur le plan international, elle est encore pire en France, où le petit nombre des morphologues et le peu d'intérêt que suscite c e t t e discipline contrastent à la fois avec une riche activité lexicographique et un goût très prononcé pour l'esthétisme et le dilettantisme lexicaux : ce n'est pas de discours sur le lexique que nous manquons, mais d'intérêt pour une description lexicale

fondée sur

une théorie

linguistique

cohérente et

explicite.

Il y a au piétinement théorique de la morphologie dérivationnelle des raisons multiples, qu'il appartient aux historiens de la linguistique d'analyser : 1)

L'une des plus fréquemment citées est l'erreur d'orientation initiale

de la grammaire générative, qui crut pouvoir appliquer

à

l'analyse

3 interne des mots des procedures (règles transformationnelles) utilisées pour l'analyse des phrases, et ainsi se passer d'un niveau morphologique autonome (cf. Lees (I960), Chapin (1967)) 1 . 3e ne reviendrai pas sur les nombreuses critiques adressées à ce que Chomsky (1970) nomme Γ "hypothèse transformationnelle" (cf. par exemple Hoekstra, van der Hulst • [ X ] y

[X]y et

[X]

[ [X]y ] N

•*• [ [ X ]

]y

(abréger

abrègement)

(abonnement

(voler +

•* abonner),

vol)

(accord

->• accorder)

et à poser à la fois [ [ X ] (if) a f 1 A -»• [ [ X ] (tion) a f ] N et

[

[X]

3)

Dans

(tion) a { le

] N ·+· [ [ X ]

NDFC,

aimable

(if) a f

est

(négatif ]

-

négation)

(corrélation

correctement

->• corrélatif)

dégroupé

de

aimer,

mais buvable, au sens idiosyncratique "qui peut être supporté, accepté" est regroupé sous boire*'*.

L ' A n n e x e 1 donne, avec des conclusions analogues, l'analyse exten-

31

sive des dégroupements et des regroupements des adverbes en -ment dans le NDFC, le Lexis, le

et le PYE.

La situation macrostructurelle d'un mot construit ne dépend donc guère du caractère régulier ou irrégulier de ses propriétés. De deux choses l'une : ou les dictionnaires ne respectent pas les voeux pieux de leurs avant-propos, ou aucune théorie morphologique sérieuse ne préexiste

à

la constitution

des dictionnaires,

quoi qu'en disent

les

avant-propos. Le morphologue ne peut donc pas se fier aux dictionnaires qui se prétendent construits sur des bases morphologiques

.

1.3.2. Constitution des microstructures Les

renseignements

donnés dans

les définitions

ne

sont

guère

plus fiables. Il ne s'agit pas ici de faire le procès des définitions lexicographiques sur la base de leur non-conformité à la réalité du monde ou de la langue - d'autres ont déjà écrit sur "l'impossible définition" (Rey (1977b, chap. 4), Rey-Debove (1971 : 202)) - mais, à partir d'un certain nombre d'exemples, de mesurer la cohérence interne de celles-ci et leur souci de faire la part des régularités et des idiosyncrasies. C'est dans le domaine des mots construits que l'expertise sera menée

.

Deux conclusions peuvent en être tirées : 1)

Le

partage

adéquat

des

régularités

et

des idiosyncrasies

n'est

pas un souci lexicographique. La situation respective et la formulation des régularités et des idiosyncrasies ne sont pas comparables, dans un même dictionnaire, pour des entrées dont les propriétés attestées sont analogues. Par exemple, accrochage et rasage ont tous deux dans le PR 77 deux sens, l'un représenté par une paraphrase régulière par rapport

au

verbe

correspondant,

l'autre

idiosyncratique,

référé à un domaine d'expérience particulier. Les sens sont

parce

que

d'accrochage

donnés dans l'ordre

sens régulier / sens idiosyncratique, ceux 18 de rasage dans l'ordre inverse . Fraisage, également rapporté à un emploi spécifique de fraiser ("3. [·>·] Travailler les métaux à froid") ne reçoit

pas de paraphrase définitionnelle régulière par rapport

à

fraiser, mais une paraphrase redondante par rapport à celle qui sert

32

à définir le verbe ("Travail des métaux à froid, à la fraise"). Le cas d'activeur est différent : le sens régulier n'est guère perceptible dans la définition "Chim. Substance qui, ajoutée en faible quantité à un catalyseur, en augmente beaucoup l'activité". Quand ils n'attestent pas, ou attestent mal les régularités, les dictionnaires "privilégient

la désignation

de réalités ponctuelles par

rapport à la signification qui les subsume" (P. Corbin (1982 : 159)). Ils ne font pas apparaître le fait que les spécifications diverses que prennent

les

mots

que l'application

dans les vocabulaires

encyclopédique

techniques

ne

constituent

du sens régulier prédictible à des

champs d'expérience particuliers. Il ne faudrait pas en conclure que Ί9 le sens régulier n'"existe" pas ; il est simplement occulte . Les conséquences pour l'usager ne seraient pas graves (l'essentiel est en l'occurrence qu'il associe un mot à la réalité qu'il désigne) si certains morphologues ne prenaient naïvement les sens attestés pour les seuls sens possibles, sans se livrer à un travail de désoccultation indispensable. C'est ainsi par exemple que 3ackendoff (1975 : 80-81) fonde partiellement la nécessité de dissocier, dans le modèle lexical, les régularités morphologiques et

les régularités

sémantiques

sur ce

qu'il

nomme

"la classification croisée des affixes et des sens", c'est-à-dire, en fait, l'observation

d'une

distribution

superficiellement

arbitraire

de

sens

considérés comme différents ("Acte de V" et "Résultat abstrait de l'acte de V") sur des mots porteurs d'affixes formellement différents. Transposé au français, son raisonnement aboutirait, sur la base des définitions attestées dans le TLF, à attribuer un rôle sémantique différent au suffixe -ment dans par exemple déferlement ("A. Fait de déferler") et environnement ("A. Rare. Ensemble des choses qui se trouvent aux environs, autour de quelque chose. [...] B. P. ext. Ensemble des éléments et des phénomènes physiques qui environnent un organisme vivant, se trouvent autour de lui"). Mais si par hasard le morphologue avait travaillé sur le PR 77, il aboutirait à des conclusions différentes, puisque les deux mots y reçoivent les deux sens (déferlement "Action de déferler ; résultat de cette d'environner ; son résultat. [...]

action" ; environnement " I o .

Action

Ensemble des conditions naturelles

[...] et culturelles [...] susceptibles d'agir sur les organismes vivants

33

et les activités humaines"). Pour parodier le proverbe, méfiance est mère de sûreté.

2)

Adapter les définitions aux propriétés linguistiques des mots cons-

truits

n'est

pas non plus un souci lexicographique. L'étude

des microstructures

réservées aux

détaillée

adverbes en -ment dans le

NDFC

(voir le détail dans D. Corbin (1982)) révèle que huit types différents de microstructures suivent les entrées de ces adverbes : - pas de microstructure du tout ; - des microstructures réduites à un ou plusieurs exemples ; - des exemples paraphrasés ; - des

exemples

assortis

de

synonymes,

contraires

et/ou

équivalents

(type le plus répandu) ; - des microstructures réduites à des synonymes ; - des microstructures réduites à des locutions paraphrasées ; - des

paraphrases

synonymiques

(dans

lesquelles

on

peut

distinguer

plusieurs sous-types) ; - des prédicats explicitement métalinguistiques. La

distribution

de

ces

microstructures

n'est

pas

conforme

aux

propriétés linguistiques. C ' e s t ainsi que a)

des données comparables linguistiquement reçoivent des microstruc-

tures différentes : horizontalement

n'est

suivi que de l'indication

de

sa catégorie lexicale (le lexicographe suppose donc que ses propriétés sont entièrement déductibles de sa structure interne et de ses composants), mais verticalement est défini par une paraphrase faisant apparaître le rapport morphologique avec l'adjectif, suivie d'un exemple ("En suivant une ligne verticale : L a pluie cessa de tomber

verticalement

pour frapper la terre obliquement"). b)

D e s données différentes linguistiquement reçoivent des microstructu-

res semblables : les trois valeurs sémantiques différentes de précisément, tantôt adverbe de manière, tantôt adverbe de phrase, sont définies par une paraphrase métalinguistique ("1. Marque une correspondance précise [...]. 2. Souligne une opposition [...]. 3. Souligne une affirmation"), ce qui ne favorise pas la différenciation.

31111 •td< • •«ft •lit

•ail

•Bill·

•«in. ««la·

•tin·

•airi ' •tison •Ion. «tlon, •illoa •iloa. *tsoo •anc· •ard •at -lira •atura. - u r ·

•tud •cuit, «ol· •eau, -«lia. •Ula -é· •4 uie η t . -meat

servent

exemples

péjoratif

t a l o n , collectif tctlon. collectif plantation de véirétaux Instrument péjoratif. collectif ariiine collectif

•fCDl

former

•eri·

m

- e• •et. - e t t · •été. •té. -lté

érentall. aouolrtll ferratile, m a n i cai Uà romain, t h é b t l n centaine, d i z a i n · commissionnaire. Incendiaire livra tson. production, mentation, f u e r l s o n

résultat d · l ' a « Jon péjoratif prolesa Ion. péjoratif tctlon. Instrument péjoratif diminutif diminutif

au«·

appartenance, croyane·. espétance chauffard, f u y a r d Internat, rectorat Idolâtre, marâtre armature, peintura lourdaud, maraud animalcule, foli leu te c h e v r e a u , radiceli·, b r i o · dill· assiettée, maisonnée renouvellement, s t a t i o n n a ·

- • u r . •ateur •le -ten. •eo -ta •It· •Isme •1st· •tte •Itude -olr. -olre -oie •on. ••ron. •ilion -ot former

suffixes •able. -Ibi·, •uhlc •a In. «lea •ali. -ois

«•ni possibilité

de·

SU Rix e s - e r . -1er, >lir«

populace, filasi· bravade, citronnade bala r a f e , pe (ace puberale, r o t e r a i ·

action

état

è

doe

exemples

suffixes •«s«tu· -«t. -«let •cus •1er •If •tn

noms. Sens aient local. qualité, etc. défaut, qualité diminutif qualité •cent état profession. origine résultat d ' u n · action, état défaut. qualité doctrine nul exerce un métier, adepte d'une doctrine état maladif qualité instrument diminutif diminutif ditnlnutlf

exemples b o u c l i e r , épicier, pâtissier charcuterie, épicerie, prude· rie maladresse, t s t e s s e garçonnet. fillette propreté, générosité, huma· nité rôdeur. dessinateur envie. Jalousie chirurgien, parisien, lycéen fouillis, cfchts, hachii. taillis Courmandlsc. franchise communisme, surrealism· bouquiniste, dentiate. f u · miste, calviniste, d i s t e n t í a · liste, socialist· Castrile, m é n l n t l t e exactitude, servitude pereliolr, balinoira bestiole, carriola alción, ehaton. moueharen. aiguillon chariot, îlot

od j o c t i f s . sens Qualité diminutif dérivé du nom qualité qualité diminutif ou péjoratif qui a rapport è qui se rapporte i diminutif ou péjoratif qualité

exemples



•cl

péjoratif état a u i cause

aimable, audible, soiubla africain. Indien japonais, chinóla 4 f l i c i i L vital birman, persan richard, vantard blondasse, fadass« b l e u â t r e , d o u c e â t r e , rou· feâtre Bolraud, rustaud bosselé, dentelé accidentel, mortel

suffixes

sons

exemples

suffixes

sens

exemples

•aliter •esser •«1er •er -•ter •incr •Hier

péjoratif péjoratif dérivé du nom · dérivé «lu nom diminutif qui rend, causa diminutif. péjoratif mouvement répété et r a p i d ·

rimailler, tournailler raoetasser. rêvasser écartelcr. renouveler destiner, exploiter taencter. t o l r t r r bêlIOrr. pétrifier fendiller, habiller, mordiller

•Ir

dérivé d ad leti If qui rrnd péjoratif (Mtrtoui) péjoratif. diminutif péjoratif devenir

grandir, noircir, rooclr verdir anellclscr. ridiculiser effilocher. flânocher

•al

•as •ard •au·

•âtr·

habitant habitant qualité •rie ine péjoratif péjoratif péjoratif

•Iqu· •1st· -ot •e

péùantesque. romanesque propret. «Urelet peureux, valeureux allier, hospitalier maladif, oisif blondin, libertin chimique. IronlQue égoïste, r e a l l s t · pâlot, vieillot barbu, charnu

uff·:

•Incr

piétiner, trottiner

*

•her -ocher -orín er -oter Hirer

chantonner, mâchonner barboter, rivoler nettoyer, poudroyer

TABLEAU DES SUFFIXES DU NLE 197S, p. 670

105

Il

serait

non

signifiant

de

chercher

l'application

des

principes

1 et 2 de la morphologie concaténatoire dans un tel tableau : puisqu'il s'agit d'une liste de suffixes accompagnée d'exemples, il n'y a évidemment aucune mention de cycles dérivationnels éventuels, ni de règles. Quant il

au

n'est

principe

3, probablement

pas appliqué : au

sous l'influence

contraire,

"étymologique",

les allomorphies

n'empêchent

pas le lexicographe d'effectuer des rapprochements. Ainsi altier

est

donné comme exemple du suffixe adjectival -ier, et rapporté implicitement à haut, malgré l'allomorphie. Mais les autres principes se retrouvent

tous, de façon plus ou

moins appuyée, dans ce tableau : a) On peut voir une manifestation du principe k (analyse des mots en éléments formateurs, sans autre contrainte que celle de la concaténation) dans le fait, non limité à ce tableau, mais très largement représenté, que figurent parmi les suffixes des éléments qui n'en sont pas : -er et -ir, terminaisons de l'infinitif, sont traités au même niveau que de véritables suffixes, qui éventuellement comportent ces terminaisons (-ailler, -asser, etc.) (cf. ci-dessous § 2.4.1.3.). b) Les

contraintes

sur

les catégories

lexicales des bases

(principe

5) ne sont que très sporadiquement mentionnées. Quand elles le sont, elles figurent sous la rubrique "sens", au même titre que les paraphrases, définitionnelles ou non : aucune mention de la catégorie de la base pour les suffixes nominaux ; parmi les suffixes adjectivaux, seul -eux reçoit exemples

la précision "dérivé du nom", ce qui est conforme aux

donnés,

linguistique,

mais

puisqu'à

insuffisant

côté

par

rapport

au

fonctionnement

de mots dérivés d'une base nominale, il

y a des mots dérivés d'une base verbale (boîteux) ; quant aux suffixes verbaux, -eler

et

-er

reçoivent la précision "dérivé du nom" (voir

ci-dessous e) l'analyse de renouveler), ce qui pose des problèmes sémantiques pour exploiter (quel rapport sémantique avec exploit?), et ^ir la précision "dérivé d'adjectif", ce qui est conforme aux

exemples

donnés. c) Les

autres

suffixes sont

identifiés

formellement,

conformément

au principe 6, ce qui aboutit à la confusion des affixes homonymes :

106

le tableau

ne répertorie

par exemple qu'un seul suffixe -age, doté

de deux sens ("action, collectif"), à chacun desquels correspond un exemple (balayage et pelage). En fait ces deux sens sont à rapporter à deux catégories de base différentes ; le premier découle d'une construction sur base verbale, le second d'une construction sur base nominale, si bien que rien, sinon la forme et l'étymologie, ne rapproche ces deux suffixes -age en français contemporain. Les mêmes remarques peuvent être faites à propos de la forme suffixale -erie, dotée de deux sens ("local, qualité") auxquels correspondent respectivement

les exemples charcuterie, épicerie, et

pruderie.

Ces deux sens sont associés à deux catégories de base différentes : le premier à un nom, le deuxième à un adjectif. Ici, le dictionnaire omet en outre de signaler un troisième sens, associé à la catégorie verbale de la base, "action de V" (tromperie). C'est également parce qu'il ne tient pas compte des contraintes catégorielles

sur la base de dérivation que le dictionnaire

attribue

le même traitement à tacheter et voleter, tous deux donnés comme exemples du suffixe "-eter diminutif". Si ce sens convient à la rigueur à voleter, construit sur un verbe (encore que l'on puisse s'interroger sur ce que signifie "diminutif" appliqué à un verbe), il ne convient pas à tacheter, non "diminutif" par rapport à tacher, mais dont le produit de l'action est diminutif par rapport à tache. On trouve dans l'exemple des noms et adjectifs en -ain l'illustration du fait que la catégorie du dérivé est traitée comme une donnée immédiate du lexique a t t e s t é : -ain est dédoublé en un suffixe nominal dont le sens est paraphrasé "origine" et auquel sont associés les exemples romain et thébain, et un suffixe adjectival dont le sens est paraphrasé "habitant" et auquel est associé l'exemple africain"^. L'explication se trouve dans le fait que les entrées lexicales concernées sont catégorisées Adj. pour africain, Adj. et

pour romain et

thébain

dans le dictionnaire. Cohérence interne surprenante qui a pour pendant l'inadéquation linguistique. d) L'indépendance

de

l'analyse

sémantique

formelle (principe 7) prend plusieurs aspects :

par

rapport

à

l'analyse

107 Le

surprenant

rapprochement

entre

exploiter

et

exploit

a déjà

été signalé (cf. ci-dessus b)). Il peut être considéré comme une conséquence du principe 7. Dans la plupart des cas, un sens est attribué aux suffixes, mais celui-ci se présente sous quatre formes différentes : . des paraphrases définitionnelles du mot construit substituables discursivement (sous réserve d'ajustements distributionnels) aux suffixes qu'elles caractérisent. C'est le cas de -ique "qui a rapport à". Chimique et ironique peuvent effectivement être paraphrasés par "qui a rapport à la chimie (resp. ironie)" ; . des pseudo-paraphrases définitionnelles du mot construit, non substituables discursivement aux suffixes qu'elles caractérisent, parce qu'elles appartiennent

à un paradigme syntaxique différent. Ainsi -iser "qui

rend" : il est impossible de paraphraser ridiculiser par "qui rend ridicule" ; .

des gloses

métalinguistiques

non

substituables

discursivement

aux

suffixes qu'elles caractérisent. Ainsi -aud "péjoratif", -oie "diminutif", etc. On a déjà signalé l'inadéquation de la mention "diminutif" pour caractériser un suffixe verbal (-eter, -iller, -onner) ; . des commentaires sémantiques sur le sens du suffixe, qui peuvent se limiter à un substantif. Par exemple -ain "origine", - é e "contenu", ' 31 -esse "défaut, qualité"

, -able, -ible, -uble "possibilité", -iner "mouve-

ment répété et rapide", etc. En fait, ces syntagmes nominaux tronqués représentent le complément d'une mention métalinguistique implicite, comme "marque (le + la)". De façon générale, ce qui est défini concerne le mot dérivé, mais sans que c e t t e définition soit mise en rapport avec sa base. Cela apparaît de façon claire dans les exemples boucher, prédiqué "agent" (mais qui n'est pas paraphrasable par "agent qui bouche"), ou fumiste, prédiqué

"qui exerce

un métier,

adepte

d'une doctrine",

mais

qui,

à supposer que l'une de ces paraphrases convienne au sens a t t e s t é de fumiste (ce qui n'est pas le cas), ne pourrait de toute façon pas être mis en rapport, par32 l'intermédiaire une base eventuelle fumer .

de c e t t e paraphrase,

avec

L'analyse sémantique, sous la forme d'une paraphrase définitionnel-

108 le, est absente dans les trois cas où est mentionnée la catégorie de la base : comme si les deux propriétés étaient en distribution complémentaire. e)

Le

principe

8

(analyse

partielle,

segment que l'on peut rapporter



suffit

l'identification

paradigmatiquement

à un

d'un

morphème

connu) s'illustre remarquablement dans les exemples suivants : .

maraud,

être

qui comporte

qualifié

certes

de "péjoratif",

la

mais

finale

-aud, peut

ne peut

pas être

éventuellement mis en

rapport

avec une base * m a r - , dont on ne voit pas ce qu'elle pourrait signifier. . soupirail qui, si on lui applique le sens "instrument" prendra (autre

donné à -ail,

le sens "instrument qui sert à soupirer", comme un éventail exemple) est un "instrument

qui sert à s'éventer". Parler

de

"suffixe" ici ne peut qu'avoir un sens à la rigueur étymologique, mais pas synchronique. . envie, dans lequel le lexicographe a identifié le suffixe ^ie "état", comme

dans

jalousie.

Malheureusement,

on

ne

voit

guère

à

quelle

base * e n v - rapporter ce mot. . birman,

doté

d'un

"suffixe"

-an "origine",

comme

persan. Mais

si

le persan vient de Perse, le birman vient de Birmanie, et non de * B i r m . Le

nom du pays est ici construit

sur le nom de l'habitant, et non

l'inverse. .

habiller,

(encore

qu'il

que

historique

est

envisageable,

cette

analyse

décelable

dans

en synchronie,

soit en contradiction ce

tableau).

Mais

dans

de dériver avec la

d'habit

perspective

ce

cas, -iller

n'a

un suffixe

-asser, qui

n'a

ici aucune valeur "diminutive" ou "péjorative". .

rapetasser,



le

lexicographe

analyse

de réalité ni historique (Bloch óc Wartburg font dériver ce verbe de petasser, lui-même dérivé de petas, du latin pittacium), ni synchronique : à quelle base pourrait-on rapporter ce m o t ? . renouveler, dans lequel est

isolé

le suffixe -eler. Mais comme

le

suffixe reçoit le commentaire "dérivé du nom", et que seul renouveau est un nom possible, la délimitation de la base et celle du suffixe sont difficilement conciliables (à supposer que l'analyse soit exacte) : ou bien la base est renouveau, et le "suffixe" est -er (-eau prenant

109

la forme -el-), ou bien le suffixe est -eler, et la base ne peut être, dans la logique du dictionnaire, que renouv-, et elle n'est pas catégorisable. ' 33 . Rappelons enfin fumiste, deja analyse ci-dessus § d) . 2.2.2. L e s parenthèses structurelles dans le P R 77

La

théorie

morphologique

se

manifeste,

dans

les

dictionnaires

à macrostructure simple, soit dans des listes ou des tableaux d'affixes (cf. ci-dessus § 2.2.1.), soit dans le traitement particulier des affixes à leur entrée propre (cf. ci-dessous § 2.3.2.2.), soit encore, pour certain En

ce

nombre qui

de

mots

concerne

les

construits, mots

dans

construits

les

notices

un

étymologiques.

non empruntés, il est

très

difficile de faire le partage entre les informations historiques et les informations synchroniques

. On admettra, sur la foi des lexicographes,

que dans le P R , les informations structurelles données pour les mots construits dans les notices étymologiques correspondent à une analyse synchronique,

ou,

en

tout

état

de

cause,

manifestent

une

certaine

théorie de la dérivation. C ' e s t sur cette base que j'ai étudié les informations structurelles accompagnant les 197 dérivés en dé- négatif nouvellement entrés dans le P R 7 7 . L'analyse extensive se trouve dans l ' A n n e xe 5. Je me borne ici à en donner les résultats. On

constate

qu'aucune

théorie

systématique

ni

cohérente

n'est

appliquée dans ces analyses, c'est-à-dire qu'est à l'oeuvre implicitement une

conception

concaténatoire

de

la

morphologie

dérivationnelle :

a) L e s principes 1 et 3 (morphologie non hiérarchisée et analyse " é v i dente" des mots) se manifestent par exemple dans l'analyse de dénervation en dé + énerver

+ ation, ou celle de dénicotinisation en dé +

nicotiniser + ation. b)

Les principes 2 (absence de règles prédictives), k (éléments ajoutés

les uns aux autres sans contraintes) et 5 (absence de contraintes catégorielles) sont à l'oeuvre quand sont analysés de façon différente

des

mots construits de la même façon : les noms construits par suffixation de -ation sur une base verbale préfixée par dé- sur une base verbale reçoivent

5

types

d'analyses

différentes,

que

l'on

peut

schématiser

110 ainsi (l'élément entre parenthèses précédé ou suivi de + représente ce qu'il est nécessaire d'ajouter à l'analyse du PR77 pour

obtenir

le mot construit) : déV •* déV+(ation) (désoxygéner -»• désoxygénation) Nation -»- dé+Nation (modulation -»• démodulation) Ν •> dé+N+(ation) (culture V

déculturation)

dé+V+ation (énerver ·+ dénervation)

étymon

•+• déXation (degeneratio

dégénération)

alors que tous ces noms ont la structure suivante : [ [ (dé) a f [X] y ] y (ation) a f ] N où X représente la base verbale sur laquelle est construit le verbe 35 préfixé par dé- qui sert de base au nom suffixe par -ation , par exemple : [ [ (dé) a f [génér] y ] y (ation) ] N (on trouvera des arguments en faveur de c e t t e analyse dans D. Corbin (1976b)). c) Le principe 7, sous la forme de l'indépendance de l'analyse sémantique

par

rapport

à

l'analyse

formelle, s'applique

par exemple

dans

le cas de déchiffonner, analysé à partir de dé + chiffon, et défini par "Remettre en é t a t (ce qui est chiffonné)", alors que la paraphrase conforme à l'analyse formelle eût été "enlever les chiffons", et que l'analyse formelle conforme au sens a t t e s t é (dé + chiffonner) n'était interdite ni par la non-attestation de chiffonner, ni par le sens a t t e s t é de ce dernier ("froisser, m e t t r e en chiffon"). 2.2.3. Le principe du regroupement

dans les dictionnaires à double

macrostructure J'ai déjà étudié ci-dessus (Chapitre 2, § 1.3.1.) l'incohérence des regroupements et dégroupements des dérivés par rapport à la régularité ou l'irrégularité de ceux-ci. C'est ici au principe même du regroupement et à sa mise en pratique que je voudrais réfléchir, en montrant qu'ils

manifestent

une conception non hiérarchisée de la

dérivation

Ill (principes 1, 2, 3, k, 5, 8). a) à

Le

système de classement

adopté est linéaire, mais peut se

un ou à deux niveaux, sans que le

mode d'emploi

soit

lire

explicite.

En principe, les dérivés et composés sont regroupés sous une " e n t r é e vedette", dans un ordre qui n'est pas arbitraire"'*'. Mais deux obstacles gênent l'ordre premier, si bien que plusieurs principes différents interfèrent : L'ordre

suivi en fait

n'est pas toujours l'ordre fixé en droit : le

choix de l ' e n t r é e - v e d e t t e n'obéit pas toujours à la logique dérivationnelle.

Ainsi, dans le. Lexis, fluctuer est une sous-entrée de

mais

flagellation

une

sous-entrée

de

flageller.

Par

fluctuation,

ailleurs,

l'ordre

des sous-entrées n'est pas toujours conforme à celui qui est fixé dans la préface. Ainsi, sous 2 figure sont insérés, dans l'ordre,

figuration

et figurer, alors que la préface prévoit l'ordre V-N. La situation des dérivés de sous-entrée n'est pas claire. La séquence de deux sous-entrées peut en e f f e t

ê t r e lue de façon ambiguë : soit

les deux sous-entrées sont dérivées toutes deux de l'entrée principale, soit

la

deuxième

sous rationnel

est

sont

dérivée

insérés,

de

dans

la

première.

l'ordre,

Ainsi,

rationaliser,

dans le

Lexis,

rationalisation,

rationalité ; sous nation, dans l'ordre, national, nationalité, nationaliser, nationalisation, soit le choix entre 1 -iser

Une

2

-ité

-isation

-iser

-ité

-isation.

lecture

préface,

linéaire,

donnerait

s'en

tenant

à croire

au

mode

que les trois

d'emploi

donné dans

dérivés sont construits

la sur

l'adjectif (ce qui est faux pour le nom en -isation). Une lecture plus attentive

à la hiérarchie

pourrait

laisser

croire,

dans l'ordre

1, que

le nom en - i t é est construit, comme le nom en -isation, sur le verbe en

-iser,

lui-même

dérivé

de

l'adjectif,

ou sur le nom

en

-isation,

c e qui est faux dans les deux cas. Le lecteur doit donc comprendre de lui-même, sans que la linéarité du regroupement lui o f f r e la possibilit é de le faire, que l'ordre dérivationnel est en fait le suivant :

112 1 -iser •+ -isation

2

-ité

-ité -iser -»· -isation

Dans tous les cas, aucune règle dérivationnelle ne peut être induite de la lecture des regroupements, c'est-à-dire que sont

effectivement

mis en oeuvre les principes définis de la morphologie concaténatoire. b) Comme le dit la préface du Lexis (p. IX), le but du regroupement est Γ "analyse du sens". Par conséquent, on trouve sous des entréesvedettes des sous-entrées qui n'en sont nullement dérivées : par exemple

fadéomètre

est

la

seule

sous-entrée

de

fadissement,

folk-song

une sous-entrée de folklore, royaume une sous-entrée de roi (cf. cidessus Chapitre 1, § 1.3.), l'article frigorifier rassemble, entre autres, frigidaire, frigidarium, frigo, etc. Est ici mis en oeuvre le principe 8, c'est-à-dire qu'il suffit d'un rapprochement formel et

sémantique

pour que des mots soient regroupés, dans un ordre dont on ne peut pas affirmer qu'il soit toujours l'ordre dérivationnel. Le principe du regroupement

ne reproduit,

finalement,

que la notion historique de

"famille de mots" (cf. ci-dessus § 1.2.1.). 2.2Λ.

Conclusion

3e voudrais pour terminer mettre en garde contre une mauvaise interprétation de ce qui précède : j'ai tenté de démontrer que, pour autant que l'on puisse rapporter à une théorie la pratique dérivationnelle des dictionnaires, telle qu'elle se manifeste dans leur des affixes



2.2.1.),

dans leur analyse

traitement

morphologique des entrées

(§ 2.2.2.) ou dans leur pratique des regroupements synchroniques (§ 2.2.3.), c e t t e théorie ressemblait beaucoup à la morphologie concaténatoire, définie par les principes 1 à 8 du § 2.1. Mais cela ne signifie pas que les lexicographes aient nécessairement fait le choix explicite de c e t t e

théorie.

La

seule

façon

sporadique

et

intermittente

dont

elle est mise en pratique (ce ne sont pas obligatoirement les mêmes principes qui sont appliqués partout ; ces principes ne sont pas appliqués systématiquement)

montre

que ce

n'est

pas le cas. Ce que

révèle

113 l'argumentation qui précède, c'est que, lorsqu'aucune théorie morphologique explicite

ne préexiste à la confection des dictionnaires,

les

lexicographes font de la morphologie concaténatoire, comme M. Jourdain de la prose, sans nécessairement le savoir. Autrement dit, les principes de la morphologie concaténatoire représentent le sens commun 37 morphologique

.

2.3. La morphologie distributionnelle Il existe une version explicite de la morphologie concaténatoire, 38 reposant sur des bases distributionnelles . 3e l'analyserai ici dans deux de ses incarnations, Gruaz (1984), et la morphologie du Robert Méthodique. 2.3.1. La morphologie d'inspiration harrissienne La thèse de Gruaz (1984) se présente comme une théorie morphologique d'inspiration harrissienne. Son objectif est double : 1) "isoler les segments minimaux, [...] les hiérarchiser (terme, syntagme

fondamental /

syntagme

séquent,

groupes

et

noyaux

séquents,

etc.) et [...] les décrire à partir des phonèmes et graphèmes qui les composent." 2) "rechercher les régularités combinatoires de ces segments en fonction desquelles les dérivés sont produits." (p. 195). Le premier objectif ressortit aux principes k, 5 et 7 définis cidessus, le deuxième objectif aux principes 1, 2, 3, 6 et 8. Les traits caractéristiques de c e t t e morphologie sont les suivants

39

:

a) Les relations dérivationnelles décrites sont indifférentes à la multiplicité des rapports catégoriels mis en jeu (principe 5). Ainsi, un même suffixe est censé pouvoir s'appliquer à des bases de catégories différentes. Par exemple Un adjectif en -able peut s'obtenir à partir d'un V (croyable, p.

m 255), d'un Ν (viable, p. 282 ; maniable, sur man-, "substitut" de main, p. 257) ou d'un Adj. (dirigeable, sur dirig-, analysé comme un substitut de droit, p. 259). Un nom d'agent en -eur peut s'obtenir à partir d'un V (voyeur, diseur, liseur, preneur, suiveur, p. 254) ou d'un Ν (compteur, p. 242 ; manieur sur man- substitut de main, p. 256 ; opérateur sur opér- substitut de oeuvre, p. 256). Un nom en -tion peut s'obtenir à partir d'un V (diction, p. 260), d'un Ν (opération sur opér- substitut de oeuvre, p. 256 ; vocalisation sur vocalise, p. 341) ou d'un Adj. (légalisation sur légal, p. 293). Etc. Cette analyse, qui se fonde en partie sur l'apparence des mots (principe 3), mais pas toujours puisque Gruaz prend en compte les "substituts", c'est-à-dire les bases allomorphiques ou supplétives, au même titre que les bases autonomes, aboutit à des règles qu'il est intéressant d'essayer de caractériser : ce sont des règles descriptives et non prédictives (principe 2). En effet, elles sont conçues comme la symbolisation d'une séquence linéaire d'éléments formateurs (principe 3), et décrivent la structure des mots du corpus, sans souci de l'économie générale du modèle, ni des prédictions que pourraient faire ces règles, si on les appliquait générativement. Il est clair que des règles hyperpuissantes comme celles de la p. 282, qui associent -able à 7 "couples catégoriels" différents : 1

N° N 1

comptable viable croyable vocable maniable dirigeable^® véritable

pourraient prédire quantité de monstres : 1

*bilanable (sur bilan)

2

*miable (sur mie)

(S = substitut)

115

k

*noctable (sur noct- "substitut" de nuit)

5

afamable (sur fam- "substitut" de faim)

6

*frigidable (sur frigid- "substitut" de froid)

7

*cécitable (sur céc- "substitut" de aveugle)

si on les appliquait dans une logique autre que celle qui préside à leur construction : la stricte description, sur le plan formel et mot par mot, des relations internes à un corpus donné. b)

L'analyse pratiquée subordonne explicitement le sens à la forme

(principe 7) : "Nous convenons de privilégier

la forme lorsqu'il

n'y

a pas de véritable rupture sémantique" (p. 253). C'est pourquoi sans doute directeur, direction et directoire sont analysés comme construits sur l'adjectif

direct plutôt que sur un allomorphe du verbe diriger,

au mépris de toute généralité des règles posées, et du séns des noms concernés. C'est pourquoi également manieur est analysé comme dérivé de [man]^ sur le plan formel (p. 256), mais défini par "celui qui manie" (p. 452) : ce type d'analyse ne se soucie pas de faire correspondre la paraphrase définitionnelle à la structure morphologique. C'est d'ailleurs la définition harrissienne des morphèmes comme des "unités isolables dans le processus dérivationnel, même dépourvues de sens" (op. cit. p. 79) qui permet à Gruaz d'analyser comme suffixés des mots comme génisse, construit selon lui sur une base gén- "substitut" de jeune (p. 204). Outre le fait qu'il n'est pas sûr que l'on puisse rapprocher gén- de jeune autrement que diachroniquement, les seuls noms terminés par -isse dans le corpus de Juilland (1965) susceptibles d'être mis en rapport avec une base adjectivale sont prémisse (premier))

et jaunisse (jaune), et aucun des deux n'entretient

avec

sa

base présumée le même rapport sémantique que génisse avec jeune (à moins d'atteindre un haut degré de généralité, et de s'en

tenir

à une paraphrase comme "ce qui est jeune, premier, jaune" ; mais, même à ce prix, le sens ne correspond pas à celui de jaunisse). Dans une logique autre que celle d'une analyse partielle et seulement formelle (principe 8), ce rapprochement serait inadéquat*^. c)

L'analyse

des éléments

est

complètement

inféodée au

lexique

a t t e s t é (principe 3), aussi bien sur le plan formel (les adverbes en

116

-ment sont analysés comme construits sur les féminins des adjectifs, p. 250) que sur le plan sémantique. Gruaz montre par exemple que comptabilité

n'entretient

pas avec

l'adjectif

comptable

les

mêmes

relations sémantiques que maniabilité avec l'adjectif maniable. Dans le premier cas le nom a pour sens "travail, service du comptable", dans le second "qualité de ce qui est

maniable". Il construit

donc

comptabilité sur le nom comptable, et il conclut : "L'emploi de comptabilité dans le sens "qualité de ce qui est comptable" semble tout à fait impossible" (p. 360). En fait, une phrase comme La distribution des déterminants sur les noms est liée à la comptabilité de ceux-ci est

tout à fait constructible et interprétable. L'"impossibilité"

dont

parle Gruaz est liée au fait qu'il s'en tient au sens a t t e s t é de comptabilité dans les dictionnaires qu'il a consultés. d)

Enfin, l'analyse est non hiérarchisée (principe 1). Pourtant, Gruaz

distingue des dérivés de deuxième et troisième degrés, mais ils sont directement construits sur une base à l'aide de deux ou trois suffixes combinés.

Ainsi, légalisation

est analysé comme construit sur

légal

(p. 293), visualisation sur visuel (p. 293), localisable sur local (p. 297). Le problème qui se pose, à l'intérieur même de la logique adoptée, est de savoir pourquoi la base isolée est légal plutôt que lég-, visuel plutôt que vis-, local plutôt que loc-. 2.3.2. La morphologie du Robert Méthodique 2.3.2.1. Présentation Le Robert Méthodique présente l'originalité de reposer explicitement

sur

une

analyse

distributionnelle

(cf.

Rey-Debove

(1982))

et

d'avoir ainsi isolé les "éléments" de formation des mots du français (bases non autonomes et affixes). L'analyse est distributionnelle dans la mesure où : - les éléments sont identifiés d'après leur contexte ; - il faut deux contextes formellement différents pour pouvoir isoler

117

un élément ; - la séquence est analysée dans son entier, c'est-à-dire qu'on ne peut en isoler un élément si le reste n'est pas identifié comme un morphème ; - "la forme a été respectée au plus près dans l'identification des morphèmes libres ou liés". Tels sont les principes annoncés par Rey-Debove (1982 : XVI), en référence à Nida (1946). Le dernier principe est bémolisé toutefois dans la "Présentation" (p. XIII) par la remarque : "la forme seule est sans intérêt". Dans l'identification des éléments, forme et sens sont censés avoir joué un rôle complémentaire. Le la

Robert

morphologie

Il convient

Méthodique

présente

concaténatoire,

telle

toutes que

je

les caractéristiques l'ai

définie

de

ci-dessus.

toutefois, dans l'appréciation de ces caractéristiques,

de

bien faire le départ entre ce qui découle des options distributionnalisZf 2 tes, et ce qui découlé d'erreurs du lexicographe ou d'incoherences 43 internes

. Seul le premier

point nous interesserà

ici. On trouvera

dans le § 3.2. de l'Annexe 14 une comparaison, appliquée aux bases non autonomes du français commençant par A, de la pratique du RM et de celle qui découle de la théorie exposée ici (cf. aussi Annexe 13). 2.3.2.2.

Application

des principes de la morphologie

concaténatoire

3e cite en majuscules les éléments encadrés (= non autonomes) du RM. Les autres segments ou mots sont soulignés. a)

Le principe 1 (analyse non hiérarchisée) et le principe 4 (analyse

en éléments concaténés) apparaissent par exemple dans l'entrée -(!)FI(C)- "faire", où l'identification de la séquence formelle prime sur la valeur de celle-ci. Sont ainsi cités parce qu'ils comportent Γ "élément" -ific- : - des noms suffixés sur des bases verbales suffixées en -ifi(er) : amplificateur. Dans ce cas, l'élément

identifié est

la forme suffixale sur

laquelle s'applique le suffixe terminal ; - des

noms

historiquement

composés

: bénéfice. L'élément

est

ici

118 l'une des deux bases qui servent à la construction du mot composé ; - des noms allomorphiques : difficulté. L'élément (-fie-, et non -ific-) est

la base allomorphisée

de fac-. Mais, distributionnalisme

oblige,

f a c - et fie- sont dégroupés ; - des noms issus du latin, où il n'est pas sûr que l'analyse synchronique doive identifier un élément -ific- : édifice. Les mêmes principes sont à l'oeuvre dans le traitement de centraliser (cf. ci-dessous § e)). b)

Quoi

qu'en dise Rey-Debove

(1982 : XVI) ("à partir

de

cette

description distributionnelle, on pourra trouver si on le souhaite, des modèles utiles pour la néologie"), les "règles" que l'on voudrait éventuellement bâtir à partir de la description des affixes dans le RM ont les mêmes propriétés que celles que construit Gruaz (1984) : elles ne seraient que descriptives, et ne concerneraient - à la rigueur que les mots du corpus cité (principe 2). c)

Comme

cela

est

explicitement

précisé,

priorité

est

donnée

à

la forme superficielle des éléments (principe 3). Il s'ensuit que - des éléments qui ne diffèrent que formellement sont dégroupés : ALTER-,

ALTRUI-

et

autre

forment ainsi des entrées

différentes,

comme FAM- et faim, comme 2 -EUR, -EUSE et -TEUR, -TRICE, comme -MENT, -IMENT, -EMENT, -AMENT, -UMENT, etc. ; - selon ce principe, les allomorphes sont mis sur le même plan que les supplétifs ("en synchronie, les allomorphes ne sont que des synonymes" (Rey-Debove (1982 : XVII))), c'est-à-dire qu'il suffit, en principe, de la moindre différence formelle pour que les deux formes soient dégroupées, en dépit de l'identité sémantique (principe 7 ) ^ : on trouve ainsi à l'entrée

seul,

indifférenciés, des renvois à SOL(I)-, unique,

MON(O)-, UNI-, etc. Dans la même perspective de priorité de la forme sur le sens, l'exigence

de

deux

contextes

différents pour

qu'un élément

puisse

ê t r e identifié a pour conséquence que mar- par exemple n'est

pas

isolé comme élément, parce qu'il n'apparaît dans aucun autre contexte que - â t r e (marâtre) avec le sens "mère"'*'' (alors que MATR- est isolé

119 grâce à matrone et matrice), et que d'autre part labeur est analysé comme construit, parce que L A B - figure dans les deux contextes (phonétiquement mais pas morphologiquement différents) -eur et - o r - (laborieux). Or, s'il est justifié de ne pas isoler mar- dans marâtre, parce qu'il n'existe pas d'autre mot terminé par -âtre qui entretienne

avec

sa base présumée le même rapport sémantique que marâtre avec mère (c'est-à-dire que la citation de marâtre sous - A T R E dans le R M

n'a

pas

un

lieu

d'être),

élément

LAB-

en revanche

"travailler",

il

et

n'est

nullement

de considérer

justifié

labeur

d'isoler

comme

un

mot

construit. E n effet -

ce serait

le seul nom d ' " a c t i o n "

masculin en - E U R

construit

sur une base verbale. L e s autres sont féminins (clameur, erreur, etc.) ; -

tous

les

mots

associables

sémantiquement

à labeur sont dérivés de celui-ci : le R M mots

collaborer,

collaborateur,

et

formellement

cite à l'élément L A B -

collaboration ; élaborer,

élaboration ;

labeur, laborieux, laborieusement ; laboratoire, laborantin. Cette mêle de

des dérivés de premier

troisième

collaborer, laborieux

degré, et des dérivés

degrés : collaborateur élaboration

de

labeur

et

d'élaborer,

(ou

collaboration

laborieusement

"laborer).

Quant

à

les

liste

de deuxième

et

sont

de

de

dérivés

laborieux

collaborer

et

et

élaborer,

ils sont dérivés d'un verbe "laborer qui sert également de base à laboratoire

et "laborant (laborantin). Face

de labeur

comme honorer

à labeur, et à "laborer

(dérivé

de honneur ou pleurer de pleur), il n'y

a

aucune raison de poser une base * l a b - dont ces mots seraient dérivés ; -

il n'est

pas possible de construire

ou *labeur, *labateur

qui signifieraient

des mots comme

*labable

respectivement "qui peut être

travaillé" et "celui qui travaille". d)

Les

contraintes

catégorielles

sur

les

bases

ne

sont

précisées

que sporadiquement : elles le sont par exemple pour - A L , - A L E , - A U X (bases nominales), elles ne le sont ni pour -AS(S)-.

Quand

incohérente l'article en

elles

(ridule

sont

renvoie,

précisées, elles à son

1 - U L - , il figure parmi

fonction

du

lexique

attesté

1 - A R D , - A R D E , ni pour le

sont souvent

entrée, à rider

de

façon

et - U L - , mais

les exemples à base nominale), plus

qu'en

fonction

des

à et

contraintes

120 pesant sur les règles : -AISON par exemple est dit s'appliquer à des bases nominales et

verbales.

Le

choix de la catégorie s ' e f f e c t u e

en

fonction du lexique a t t e s t é (dans le RM) : siglaison est ainsi analysé sur base nominale, parce que sigler n'est pas a t t e s t é dans le RM (mais il l'est dans le R 8 5 , avec un sens qui correspond à la définition donnée de siglaison dans le RM "Formation d'un ou de plusieurs sigles"). C e t t e pratique illustre les principes 3 e t 5. e) et

Le principe 6 (identification formelle des affixes, sans contrainte) le principe 8 (analyse

partielle)

se conjuguent dans les

pratiques

suivantes : -

l'identification

du " r e s t e " .

Ainsi

d'un

élément

royaume

renvoie

dans à

roi

un

mot

(comme

indépendamment royal),

sans

qu'il

soit précisé, ni que le RM dans son entier o f f r e le moyen d'identifier, c e que représente le " r e s t e " -aume, alors qu'il t r a i t e -AL ; mots construits

et

même

façon.

exemple

mots à

"complexes

De même,

l'entrée

-1ER,

non

construits"

poulailler

sont

ainsi

décrits

renvoie à poule et figure

-1ERE.

Mais

le

-aill-

de

la

comme

intermédiaire

n'est

pas identifié, puisque "poulaille n'est pas a t t e s t é dans le RM, et que l'article -

-AIL(L)-

ne le mentionne pas, même en liaison avec -1ER ;

les renvois partiels : les entrées des mots complexes ne ren-

voient qu'à une pártie des éléments composants, et notamment jamais, semble-t-il,

aux suffixes,

la "Présentation".

sans que c e t t e décision soit explicitée dans

Ainsi royal renvoie à roi mais pas à -AL ; central

et centraliser à c e n t r e . Rien n'indique donc que centraliser soit construit sur central, e t non sur c e n t r e , à l'aide d'une terminaison complexe -aliser.

Un

exemple

indépendante, A l'entrée parti-pris

qui

colon de

ne

intéressant

renvoie figure, pas

à

est

DE-

fourni

1 (le

par

préfixe

décoloniser, négatif)

et

à

entrée colon.

parmi d'autres, un renvoi à décoloniser.

renvoyer

aux

suffixes

fait

que,

Le

implicitement,

l'analyse de décoloniser est parasynthétique, et encourt tous les reproches faits ci-dessous à c e type d'analyse ( c f . § 2Λ.) ; - l e , mélange, sous un même élément, de mots construits et de mots non construits : ainsi sous 2 -IN, -INE figurent, au même niveau et

relevant

de la même

explication,

lettrine,

vitrine,

que l'on

peut

121

rapporter respectivement aux bases lettre et vitre, et rétine, d'ailleurs présenté comme non construit à son entrée propre ; en synchronie, rétine ne peut être rapproché de quelque base que ce soit, et on ne peut pas lui attribuer un sens analogue à celui qui relie lettrine et vitrine et leur base (sens hyponymique). 2.4. L'analyse parasynthétique Les principes de la morphologie concaténatoire

sont

pleinement

à l'oeuvre dans l'analyse parasynthétique, dont la paternité

revient,

si l'on en croit la tradition, à Darmesteter. Celui-ci la définit comme l'addition simultanée d'un préfixe et d'un suffixe à un même r a d i c a l ^ . Il distingue la parasynthèse verbale, où les dérivés sont du type Préfixe - radical - désinence d'infinitif (ex. alunir) et la parasynthèse nominale, qui forme des dérivés adjectivaux anti - alcool - ique et de rares dérivés nominaux*^ en - cable - ure. Il est étonnant de constater la fortune de cette notion, qui présente la particularité

de traverser, inchangee

, les diverses theories,

de

la grammaire historique (Darmesteter) à la GGT (Dubois (1969), Guilbert (1975) dans le cadre transformationnel français, Zribi-Hertz (1972), Booij (1977) par exemple, dans le cadre lexicaliste), en passant par le structuralisme et le distributionnalisme (Togeby (1965), ReinheimerRipeanu (1974), etc.), malgré les contradictions éventuelles qui peuvent surgir entre ce mode d'analyse et la théorie à l'intérieur de laquelle il est développé. Je me propose d'examiner ici les principes sous-jacents à l'analyse parasynthétique,

puis la

forme des règles parasynthétiques et

rapport avec la concaténation, enfin les solutions de

leur

remplacement

à ce mode d'analyse, incapable de décrire adéquatement les phénomènes susdits 49 .

122

2A.I. Principes sous-jacents à la parasynthèse L'analyse parasynthétique nombre

de

principes

qui,

trouve sa justification dans un certain depuis

Darmesteter,

se

retrouvent,

tout

ou partie, identiques chez divers morphologues, que ceux-ci marquent ou non explicitement

la filiation. Certains de ces principes

valent

pour les trois types de parasynthèse : la non-attestation d'une étape intermédiaire entre la base et le supposé parasynthétique, et le critère sémantique, qui associe le supposé parasynthétique à une base plutôt qu'à

une autre ; les deux autres concernent

plutôt la

parasynthèse

verbale : l'assimilation de l'affixe d'infinitif à un suffixe, et le principe selon lequel, contrairement à la suffixation, la préfixation serait inapte à modifier la catégorie de la base à laquelle elle s'applique.

2.4.1.1. La non-attestation

d'une étape intermédiaire entre la base

et le supposé parasynthétique Ce principe apparaît chez Darmesteter (1894 : 9 7 ) ^ sous la forme suivante : "C'est deux

ainsi

que

de

barque

composés absolument

l'on

fait

em-barqu-er,

dé-barqu-er,

uns et dans lesquels on ne

retrouve

ni de composés débarque, embarque, ni un dérivé barquer,

mais

le radical barque." Il lui permet de différencier débarquer (pas d'étape intermédiaire attestée

entre

barque

et

débarquer)

et

débander

(bander

ou, à l'inverse, d'expliquer que contre-révolutionnaire

"existe")

soit, non pas

parasynthétique comme son sens semble l'imposer, mais suffixé sur contre-révolution (1895 : 30). La non-attestation d'une étape intermédiaire, soit préfixée, soit suffixée, est donc un critère suffisant de l'analyse parasynthétique. On le voit fonctionner de façon identique chez tous les auteurs u l t é r i e u r s ^ . Il

n'est

guère

besoin

de commenter

beaucoup ce principe,

qui

nous renvoie à tous les problèmes liés à l'attestation (ou au sentiment

123

de celle-ci) déjà évoqués au Chapitre 2. Je me contenterai de réaffirmer que, dans le cadre où la théorie développée ici se situe, ce principe n'a pas lieu d'être. Un mot comme analphabète, qui devrait être analysé comme n'est

parasynthétique

pas attesté,

en fonction de ce principe

(*analphabet

ni "alphabète), peut être analysé comme préfixé

sur "alphabète, si l'on admet que la non-attestation de celui-ci est accidentelle (comme le montre par ailleurs alphabétiser, difficilement paraphrasable de façon régulière par rapport à alphabet

("apprendre

l'alphabet"?), et au contraire paraphrasable régulièrement par rapport à l'adjectif par "rendre alphabète", comme immortaliser signifie "rendre immortel"). On analysera donc analphabète de la façon suivante (cf. ci-dessous, Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.3.) : [ (an) a f [ [alphabet] N ] A i ^

2

2.4.1.2. Le critère sémantique Le principe précédent

était

suffisant mais non nécessaire. Il y

a en e f f e t des cas où l'attestation d'une étape intermédiaire ne suffit pas à interdire l'analyse parasynthétique : "Quelquefois, alors même qu'il existe un verbe formé par dérivation simple du substantif, le composé peut être regardé comme parasynthétique : charge : charger, décharger - plume : plumer, déplumer." (Darmesteter (1890, § 194)). Contrairement ci-dessus

§

à

2.4.1.1.),

ce

qu'il

fait

Darmesteter

pour analyse

contre-révolutionnaire comme

(cf.

parasynthétiques

les mots déplumer, déborder, sous-marin, en rapport sémantique plus étroit avec plume, bord, mer, qu'avec plumer, border ou marin. On trouve la même démarche chez Brandal (1943 : 125). Mais ce critère

est

beaucoup

moins répandu

que le

précédent,

et il en est indépendant : en e f f e t , son application rend caduque celle du premier principe. Inversement, l'application du principe de non-attestation ne nécessite pas que l'on tienne compte de la relation sémantique qui unit le dérivé à quelque base que ce soit. L'indépendance

124

des deux critères apparaît à l'étude des analyses attribuées aux adjectifs de structure superficielle anti-X-suff. par les dictionnaires (cf. Annexe 6) : alors que syphilitique, par exemple, est a t t e s t é dans le GLLF, le PR77, le TLF et le DGLF, et que antisyphilitique y est répertorié avec le sens "contre la syphilis" et non "contre les syphilitiques", les trois premiers dictionnaires analysent antisyphilitique comme préfixé sur syphilitique, conformément au critère d'attestation,

mais

le DGLF, conformément à son sens, le traite comme parasynthétique. 2.4.1.3. L'affixe d'infinitif La notion de parasynthèse verbale s'appuie à la fois sur le principe de non-attestation d'une étape intermédiaire, et sur le fait que l'affixe de l'infinitif est considéré comme un suffixe. Des verbes comme enivrer, enrichir, embarquer sont ainsi analysés comme parasynthétiques, d'une part parce que ni *enivre ni »ivrer, ni *enriche ni *richir, ni »embarque ni *barquer ne sont attestés, d'autre part, et conjointement, parce que leur structure apparente présente le préfixe en- et le "suffixe" ^ir ou -er. Dans les cas où une étape intermédiaire est attestée (en face de allonger, *allong n'est pas attesté, mais longer l'est) intervient le critère sémantique : allonger est plus étroitement relié sémantiquement

à long qu'à longer, c'est-à-dire qu'on peut le

paraphraser

régulièrement par rapport à long ("rendre (plus) long"), selon un schéma reproductible sur appauvrir, alourdir, etc., et non par rapport à longer. On trouve l'application de ce principe par exemple dans Darmesteter

(1894 : 24 ;

1895 : 96-97), Thorn (1909, passim), Nyrop (1936 :

215), Dubois (1962), Reinheimer-Ripeanu (1974 : 39-40), Guilbert (1975 : 203) 5 3 , Guillet (1971 et 1974 : 2), Gruaz (1984), etc. Or, divers arguments

peuvent

être avancés contre

l'assimilation

de l'affixe d'infinitif à un suffixe : 1) Comme Dell (1970 : 200-202) ou Rey (1977b : 24-25) le font remarquer, la désignation, lexicographique et métalinguistique, d'un verbe par son infinitif est une convention arbitraire. Dans les dictionnaires

125 latins, le verbe est identifié par la première personne du singulier du présent de l'indicatif, en sanscrit par la racine. De ce point de vue, il n'y a pas de différence, sinon métalinguistiquement conventionnelle, entre l'anglais to enrich et le français enrichir. Les deux verbes sont construits de la même façon sur une base adjectivale (rich / riche) a l'aide du préfixé en-

. Il est probable que

l'assimilation

de l'affixe d'infinitif à un suffixe provient en partie d'une confusion entre la langue et la métalangue ; si on la prenait au sérieux, il faudrait construire autant de règles parasynthétiques qu'il y a d'affixes flexionnels différents dans la conjugaison française : une pour

em-

barqu-er, une pour em-barqu-ons, une pour em-barqu-ait, etc. 2) Lorsque l'affixe d'infinitif est lié à un suffixe, il apparaît toujours après, jamais avant celui-ci : sur collecter $ on construit non

*collecterion,

comportent

et

sur

le segment

collection

-er- avant

collectionner.

Les

collection, formes

un suffixe sont toutes

qui

passibles

d'une autre explication (cf. ci-dessous Annexe 10, § 2Λ.1.) : ou il s'agit d'un "segment parasite" comme dans sécheresse (les noms en -esse sont construits sur une base adjectivale et non sur une base verbale) ; ou il s'agit de la trace allomorphique des suffixes -ier ou -eur,

comme

dans rebatteret,

imprimerie ou épicerie (cf. ci-dessus

Chapitre 2, § 1Λ.3.). En e f f e t , même à supposer que tous les mots comportant

ce segment

-er- puissent

être construits

sur une

base

verbale, ce qui n'est pas le cas, on ne s'expliquerait pas que le "suffixe" d'infinitif soit toujours sous la forme -er-, alors que les verbes correspondants appartiennent parfois au deuxième ou au troisième groupe : rebatteret

correspondrait

à rebattre et non à *rebatter, laideron à

laidir et non à *laider. La seule explication compatible avec les deux affirmations suivantes : - l'affixe d'infinitif est un suffixe, - il n'apparaît jamais avant un autre suffixe, serait de poser, dans tous les cas où un mot est construit sur une base verbale, une troncation de l'affixe d'infinitif

. Mais, s'il semble

126

bien nécessaire de poser des règles de troncation en français (cf. ci-dessous Deuxième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.), la règle rendant compte de la troncation de l'affixe d'infinitif

contreviendrait aux

propriétés habituelles des règles de troncation : en effet, il faudrait imaginer

que l'affixe d'infinitif

doive obligatoirement être tronqué

devant tous les suffixes s'appliquant à des bases verbales, et devant tous les affixes flexionnels. Or, - ordinairement, les règles de troncation sont rarement obligatoires ; - quand elles le sont, elles ne le sont jamais devant tous les suffixes s'appliquant à une même catégorie de base. Par exemple, le suffixe -ique est généralement tronqué devant -is(er) : dramatique / dramatiser mécanique / mécaniser etc. mais - tous les suffixes d'adjectifs ne se tronquent pas devant -is(er) : américain / américaniser national / nationaliser etc. - -ique ne se tronque pas devant tous les suffixes susceptibles ds s'appliquer à une base adjectivale suffixée par -ique (cf. ci-dessous, Deuxième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.) : période / périodique / périodicité périodiquement "électr- / électrique / électricité histoire / historique / historiquement etc. Même si une règle de troncation inhabituelle devait être posée,

127

il faudrait, pour expliquer du deuxième

groupe

la plupart des dérivés de bases verbales

, l'assortir

d'une règle d'adjonction de -(i)ss-

(blanchisseur, garnissage, flétrissure, etc.), ce qui compliquerait inutilement

la formulation des règles de construction de dérivés sur

ces

bases. 3) De façon générale, l'assimilation de l'affixe d'infinitif à un suffixe reviendrait

à

compliquer

inutilement

la

grammaire.

Par

exemple,

la construction de verbes sur des bases verbales, à l'aide de suffixes comme

-ot(er), -ass(er), -et(er), -oy(er), etc., pourrait

être

décrite,

dans c e t t e perspective, de deux façons différentes : Première solution : supposer une troncation de l'affixe d'infinitif de la base, puis une suffixation globale de -oter, -asser, -oyer, etc."^ C e t t e solution présente un double inconvénient : Elle n'identifie pas le -er de taper, rêver, tourner, et celui de tap-oter, rêv-asser, tourn-oyer, ce qui est contredit par une analyse distributionnelle élémentaire : tap-er •*• tap-ons tapot-er •*• tapot-ons, qui fait apparaître l'autonomie de - o t - dans -ot-er. Elle implique la troncation de la partie finale de -oter, -asser, -oyer, etc. devant les suffixes dérivationnels et les affixes flexionnels, ce qui pose les problèmes déjà évoqués, compliqués du fait qu'il s'agirait d'une troncation partielle et non totale du "suffixe" (ce

n'est

pas -oter qui serait tronqué, mais -er). Deuxième solution : infixer -ot-, -ass-, -oy-, entre la base et les affixes flexionnels et dérivationnels concernés. C e t t e solution reviendrait à construire pour l'occasion des règles dont on s'accorde généralement à reconnaître l'inutilité pour le français. Il est plus simple et plus adéquat d'analyser -ot-, -ass-, -oycomme des suffixes dérivationnels formateurs de verbes, et -er comme une marque flexionnelle.

128 if) Les

infinitifs

gardent

tous

les

traits

de

sous-catégorisation

des

verbes, c e qui n'est pas obligatoirement le cas des dérivés de verbes. Comparer : 1 (Paul + C e t t e histoire + Que Paul ait osé faire cela + Penser que Paul a osé faire cela) stupéfie Marie 2 (Paul + C e t t e histoire + Que Paul ait osé faire cela + Penser 58 que Paul a osé faire cela) continue à stupéfier Marie 3 La

stupéfaction

de

Marie (E + *par (Paul

+ cette

histoire

+

le fait que Paul ait osé faire cela + le fait de penser que Paul a osé faire cela)) n'a pas de borne. Les quatre arguments précédents montrent que l'on ne peut partager l'assertion de Togeby (1965 : 165) selon laquelle l'infinitif a une " f o n c tion a

double ou verbo-nominale" : dans ses emplois verbaux,

une

fonction

verbale ; quant

aux

emplois

nominaux

l'infinitif

éventuels

(le

boire, le manger), on peut faire à leur propos les observations suivantes : Un nom homonyme n'est pas constructible (autrement que métalinguistiquement) en f a c e de chaque infinitif : * l e construire, * l e réfléchir, * l e dessiner, e t c . Ceux qui sont a t t e s t é s font partie d'une liste qu'il 59 ne parait pas possible d'augmenter . Lorsque des noms homonymes d'infinitifs sont a t t e s t é s , ils ne partagent pas les propriétés syntaxiques de ceux-ci. Comparer : 1 Paul aime boire de la bière et manger des f r i t e s 2 Paul a perdu le boire (E + * d e la bière) et le manger (E + *des frites). Il n'y a pas de nom a t t e s t é qui ait que en

ce fait

dernier la

soit

trace

attesté

d'un

également.

infinitif

plaisir

la forme d'un infinitif, sans Un

nom

comme

historiquement

plaisir

est

remplacé

par

plaire. Par un nom,

conséquent,

un infinitif

et

dernier

dans

ce

cas,

est on

toujours

un verbe,

l'analysera

comme

quelquefois une

forme

129

enregistrée dans le lexique, comparable à des mots comme rendez-vous, reliée à l'entrée verbale par une règle de redondance. On admettra donc que, indépendamment de la question du statut de la flexion par rapport à la dérivation (cf. ci-dessus, Introduction), l'affixe d'infinitif n'est en aucun cas identifiable à un suffixe. Par conséquent,

les pseudo-parasynthèses

verbales

ne

sont

en fait

que

des préfixations, et on assignera aux verbes concernés la structure suivante : [ ( e n ) a f [barque] N ] y [ (a) a f [long] A ] y 2.4.1Λ. La contrainte catégorielle sur la préfixation L'analyse des verbes pseudo-parasynthétiques comme les produits d'une

préfixation

contredit

le

principe

généralement

adopté

selon

lequel, contrairement aux suffixes, les préfixes n'ont pas la possibilité de modifier la catégorie lexicale de leur base. C e t t e prétendue contrainte a pour conséquence que, si toutes les conditions sont réunies pour qu'un

mot

soit analysé comme préfixé, mais que c e t t e

préfixation

est accompagnée d'un changement de catégorie de la base, l'analyse par

préfixation

est

remplacée

par

l'analyse

parasynthétique.

Dans

les cas comme antichar où aucun suffixe apparent ne justifie le changement catégoriel (N > Adj. en l'occurrence), on a recours artificiellement à un "suffixe zéro", qui a pour fonction de justifier l'analyse parasynthétique et de sauvegarder la contrainte c a t é g o r i e l l e ^ . La liste est longue des auteurs qui reprennent ou défendent c e t t e contrainte : dans la morphologie historique (Darmesteter (1894 : 959f>) ; Nyrop (1936 : 214)), c e t t e contrainte est liée à la conception des

préfixes comme

d'anciennes

prépositions

ou d'anciens

adverbes

qui ont peu à peu fait corps avec le mot qui les suivait. On retrouve la même justification, implicitement, chez les tenants de l'hypothèse transformationnelle comme G u i l b e r t ^ :

130 "Il apparaît que, dans la création de termes par la seule préfixation,

il n'y

a pas de transformation d'une classe

syntaxique

dans une autre. Les seules transpositions réalisées avec intervention d'un préfixe s'opèrent par une modification du morphème de base simultanément par préfixation et par suffixation. C'est le

phénomène

dénommé

traditionnellement

"parasynthèse""

(1975 : 135). Le principe est repris, sans justification ni discussion, par exemple dans Brandal (1943 : 124), Pottier (1962 : 99), Togeby (1965 : 164-165), Marchand (1969 : 228), Dubois (1968 : 29 ; 1969 : 45), Dubois & ah (1973 : 142), Zribi-Hertz (1972 : 77), Allen (1978 : 12, n. 2), etc. Il est également défendu par Williams (1981a : 248-249), en accord avec le principe qui situe, selon lui, la "tête" d'un mot

complexe,

c'est-à-dire ce qui détermine les propriétés syntaxiques de ce

mot,

toujours à droite de celui-ci ("The Righthand Head Rule"). Contrairement aux suffixes, les préfixes n'auraient pas de rôle catégoriel dans la mesure où ils n'occupent jamais une position de "tête". Williams reconnaît

toutefois qu'il y a des exceptions à ce principe,

comme

le préfixe anglais en- qui convertit des noms et des adjectifs en verbes. Dans ce cas, il considère que en- occupe, exceptionnellement, la fonction de "tête" du mot. Sauf

dans

Troisième

le système de Williams (cf. une critique

Partie,

Chapitre

2, § 1.2.2.2.), la contrainte

ci-dessous catégorielle

sur les préfixes n'est pas motivée indépendamment des faits mentionnés ci-dessus

(verbes

pseudo-parasynthétiques

et

adjectifs construits

sur

bases nominales, préfixés et non suffixés comme antichar ou apétale). Son abandon présenterait les avantages suivants : -

cela

-

les

permettrait verbes

de renoncer

à l'artefact du suffixe zéro ;

pseudo-parasynthétiques

et

les

adjectifs

comme

antichar et apétale pourraient, dans c e t t e perspective, être analysés comme préfixés et n'auraient plus aucun caractère exceptionnel. Des quatre principes sous-jacents à la parasynthèse, seul le critère

131 sémantique paraît devoir retenir l'attention. La reconstruction éventuelle d'une étape intermédiaire et/ou l'abandon de la contrainte catégorielle sur

la préfixation permettent

d'avoir

raison de la

parasynthèse

verbale, comme de la parasynthèse adjectivale "à suffixe zéro". Les seuls cas qui pourraient

légitimer

une analyse parasynthétique

sont

les adjectifs préfixés et suffixés comme intramusculaire, postglaciaire, antivariolique, etc., qui, dans leur sens attesté, s'analysent sémantiquement davantage par rapport aux noms muscle, glace, variole que par rapport

aux

adjectifs

non

préfixés correspondants.

Je

me

propose

de démontrer que l'analyse parasynthétique n'est pas une bonne solution pour traiter de ces mots, pour des raisons qui tiennent aux contraintes qui doivent être imposées à la forme des règles dérivationnelles. 2Λ.2. La forme des règles de parasynthèse et son rapport

avec la

morphologie concaténatoire Les règles parasynthétiques ressortissent typiquement à la morphologie concaténatoire, et plus particulièrement aux principes 1 (morphologie linéaire, non hiérarchisée), 2 (règles descriptives et non prédictives), 3 (analyse des mots en surface) et

(analyse des mots en éléments

concaténés). Ces règles supposent deux ou trois opérations simultanées : La troncation éventuelle du suffixe ou de la terminaison de la base : pour

dériver

antituberculeux

de tuberculose,

il faut

d'abord

tronquer -ose (cette troncation est également nécessaire pour expliquer tuberculeux). L'addition d'un préfixe. L'addition

d'un

suffixe

modificateur

de

la

catégorie

lexicale

de la base. Accepter

une

préfixation

et

une

suffixation simultanées

pose

les problèmes suivants (liés à la morphologie concaténatoire) : 1)

On devrait poser autant de règles qu'il y a de préfixes et de

132 suffixes différents : sur le corpus de mots préfixés par anti- que j'ai réuni (cf. ci-dessous Annexe 7), pas moins de 18 suffixes différents apparaissent

en

combinaison

avec anti-, pour les adjectifs comme 62 antituberculeux ou antivariolique . Dans la perspective d'une analyse parasynthétique, il faudrait poser 18 règles (ou modalités d'application des

règles)

différentes, dont

le champ d'application

ne

s'étendrait

pas au-delà des mots qui auraient permis de les construire. Ces règles seraient par ailleurs identiques en tous points pour ce qui touche aux propriétés sémantiques du mot construit, ce qui implique une redondance inacceptable dans la grammaire. 2)

Si l'on

autorisait

des règles parasynthétiques

pour décrire

un

certain type de mots, d'une part la limite entre le champ d'application de telles règles et celui des règles de préfixation et de suffixation ne serait pas définie autrement que par les critères, très problématiques, énumérés au § 2.4.1., d'autre part puissantes,

seraient

susceptibles

de

ces règles, beaucoup trop

produire

quantité

de

monstres.

Si la grammaire du français contient par exemple une règle qui ajoute anti-...-eux à une base nominale, celle-ci produira *antiliberteux ("qui est contre la liberté"), *antipauvreteux ("qui est contre la pauvreté"), *antirichesseux morphologie, l'énumération

("qui est contre la richesse"), etc. Dans ce type de

la

seule

alternative

des bases auxquelles

à

la production la règle peut

de monstres

est

s'appliquer ; mais

la notion de règle n'a alors plus aucun sens.

3)

Les règles parasynthétiques sont incapables de faire apparaître

les régularités suivantes : La forme de l'adjectif parasynthétique est la même, au préfixe près, que celle de l'adjectif non préfixé. Par exemple : 1

variolique

antivariolique

tuberculeux

antituberculeux

2

religieux

antireligieux

3

spasmodique

antispasmodique

133 libertaire Les

"antilibertaire

exemples

virtuellement

en

1 montrent concurrence

que,

lorsque plusieurs

("varioleux

et

suffixes sont

"tuberculique

auraient

été possibles), c'est le même qui est sélectionné dans les deux cas ; l'exemple 2 que, lorsque la suffixation adjectivale s'accompagne d'une troncation (partielle) du suffixe nominal, c e t t e troncation se retrouve dans les adjectifs préfixés ; l'exemple 3 que, lorsqu'un segment parasite (-od- ne semble apparaître que dans ce mot) apparaît dans l'adjectif suffixé entre la base et le suffixe, ce segment se retrouve sur l'adjectif préfixé ; l'exemple 4 que la construction d'adjectifs préfixés non attestés obéit aux mêmes principes : si l'on voulait construire un adjectif qui signifie "qui est contre la liberté", ce ne serait pas *antiliberteux, mais "antilibertaire, sur le modèle de libertaire. L'impossibilité

de *antirichesseux

et *antipauvreteux

donc probablement par l'impossibilité de *richesseux et Sémantiquement,

l'adjectif

pseudo-parasynthétique,

s'explique

*pauvreteux. dans

son

sens attesté, est strictement équivalent au même adjectif non suffixé, que celui-ci soit a t t e s t é ou non : antiparasitaire

antiparasite

antivariolique

"antivariole

antituberculeux

"antituberculose

antireligieux

antireligion

antinauséeux

"antinausée

antispasmodique

"antispasme

"antilibertaire

"antiliberté

Inversement,

lorsque, dans le lexique attesté, l'adjectif

préfixé

n'a pas de suffixe, il est possible de reconstruire un doublet suffixé (le suffixe est alors le même que celui qui s'applique à la base non préfixée) : antidespote

"antidespotique

134

antidouleur

"antidouloureux

antiétudiants

"antiestudiantin

antifraude

"antifrauduleux

antiincendie

"antiincendiaire

antitabac

"antitabagique

Pour éviter les problèmes de redondance et de surpuissance signalés, j'opterai ici pour une morphologie où les règles n'appliquent qu'un affixe à la fois, conformément à ce que proposent notamment Aronoff (1976) et Booij (1977), sous le nom de "The one affix a rule hypothesis" 6 3 . Pour

éviter

les

problèmes

d'inadéquation,

le § suivant une solution de remplacement

je proposerai

dans

à la parasynthèse, qui

rend compte des faits remarquables signalés. 2.4.3. Solutions de remplacement à la parasynthèse Je propose ici un traitement qui respecte les trois exigences suivantes : 1)

rendre compte de l'identité formelle, au préfixe près, entre

l'adjectif préfixé et l'adjectif non préfixé (antituberculeux / tuberculeux) ; 2)

rendre

compte

de

l'identité

sémantique

entre

l'adjectif

préfixé et l'adjectif non suffixé (antituberculeux = "antituberculose) ; 3)

n'appliquer qu'un affixe à la fois.

L'analyse parasynthétique contrevient aux trois exigences. Restent a priori deux possibilités, qui vont être examinées. 2.4.3.1. Suffixation puis préfixation On pourrait

analyser

antituberculeux

comme le produit

suffixation suivie d'une préfixation, selon le schéma suivant : [ (anti) , [ [tuberculose]., (eux) f ] . ] 'N af A A af

d'une

135

Cette

solution, qui apparaît dans quelques dictionnaires

(notamment

dans le GLLF pour 70% des adjectifs attestés correspondant à c e t t e structure), satisfait aux exigences 1 et 3, mais pas à la deuxième : elle n'applique qu'un affixe à la fois, rend compte de l'identité formelle entre l'adjectif porteur d'un préfixe et d'un suffixe et l'adjectif suffixé non porteur d'un préfixe, puisque le deuxième sert de base au premier, mais ne rend

pas compte

de l'identité

sémantique

entre l'adjectif

porteur d'un préfixe et d'un suffixe et l'adjectif préfixé non porteur d'un

suffixe ; dans c e t t e

hypothèse,

on traiterait

différemment les

adjectifs suffixés et les adjectifs non suffixés (antituberculeux

serait

construit sur tuberculeux (A), et antitabac sur tabac (N)). 2.4.3.2. Préfixation puis suffixation La solution inverse consiste à expliquer antituberculeux

comme

le résultat d'une préfixation suivie d'une suffixation, selon le schéma suivant : [ [ (anti) a f [tuberculose]^ ] A (eux) a f ] A Elle est suggérée par exemple par Marchand (1969 : 142) dans l'une des deux analyses qu'il propose de mots anglais comme anticommunist : e f f a c e m e n t du suffixe -ism de anticommunism et remplacement par -ist (l'autre analyse est la suffixation zéro du "groupe prépositionnel anti-communist"). C e t t e solution satisfait aux deux dernières exigences, mais pas à la première : elle n'applique qu'un affixe à la fois, elle rend compte de

l'identité

sémantique

entre

antituberculeux

et

"antituberculose

(le second servirait de base au premier), mais elle ne rend pas compte, à elle seule, de l'identité formelle entre l'adjectif préfixé et l'adjectif non préfixé : la forme attendue d'après la structure ci-dessus serait "antituberculoseux^. 2.4.3.3. Le principe de copie Conformément à une hypothèse ébauchée dans Dell (1970 : 207-

136

210), et pour respecter les trois exigences posées ci-dessus, je propose d'ajouter à l'hypothèse précédente (préfixation puis suffixation) un principe de copie indépendamment motivé par ailleurs. Ce principe est d'application très générale (Dell suggère même qu'il puisse être universel) et permettrait, en particulier, de respecter ici la première condition. Sa formulation, pour les cas étudiés, pourrait être la suivante : 2

Principe de copie Soit X une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et Ζ deux dérivés de X appartenant tous deux à la catégorie lexicale C' (où C ¿ C'), tels que leur structure soit la suivante (p et s désignent respectivement un préfixe et un suffixe) : Y = [ [X] c (s) af ] c , Ζ = [ [ (p) af [X] c ] c , (s) af ] c . La

séquence

superficielle Xs de Ζ est

strictement

identique

à Y. J'étudierai dans la Deuxième Partie (Chapitre k, § 2.2.2.) la place et le statut d'un tel principe dans la théorie morphologique, et son application aux mots préfixés par anti- dans l'Annexe 8. Une nouvelle formulation de ce principe sera alors proposée. Non seulement ce principe prédit des formes comme antivariolique, antituberculeux,

antispasmodique,

etc.,

mais encore

il permet

d'expliquer pourquoi, dans le cas d'une suffixation consécutive à une préfixation, et du choix entre plusieurs suffixes concurrents, le suffixe choisi est toujours le même que celui que porte la forme correspondante non préfixée. Ainsi, pour construire

un nom sur une base adjectivale avec

le sens "Fait d'être Adj.", le français dispose entre autres des suffixes -ité et -itude. Ces suffixes sont, dans un certain nombre de cas, linguistiquement

équivalents.

Gratitude

apparaît

dans

le

lexique

attesté

avec le suffixe -itude, alors que "gratité aurait été possible, comme le montre matité (même finale, adjectifs non suffixés dans les deux

137

cas)*'"'. Ingratitude,

dérivé

de ingrat,

les noms porteurs du p r é f i x e négatif

et

non de g r a t i t u d e

car

tous

in- correspondant à un adjectif

peuvent ê t r e construits par suffixation sur c e dernier (cf. Dell (1970 : 144)), p o r t e le m ê m e s u f f i x e - i t u d e , e t non - i t é . De même, le nom d'action correspondant à approuver se construit sur une base allomorphique de la base verbale : approbation. On r e t r o u ve la m ê m e allomorphie dans désapprouver / désapprobation. Le principe de copie p e r m e t d'en rendre c o m p t e de f a ç o n é c o n o m i q u e ^ . Dans construit

tous les cas, régulièrement

le mot par

s u f f i x é sur la base p r é f i x é e

les RCM, e t c ' e s t

le principe de

serait copie

qui expliquerait les éventuels choix e n t r e suffixes concurrents, allomorphies, troncations.

2ΛΑ.

Conclusion

2ΛΛ.1. Il n'y a que de faux parasynthétiques

3e résume ici les t r a i t e m e n t s proposés en r e m p l a c e m e n t de l'analyse parasynthétique :

1)

Les

verbes

dont

[ préfixe [ X ] ^

+

l'infinitif

présente

la

structure

superficielle

¡ ^ a f f i x e d'infinitif]y

sont à analyser c o m m e les produits d'une préfixation : [ (p)

af

[X]

(N

+

A) ]V

C e t t e analyse suppose que l'on abandonne la c o n t r a i n t e c a t é g o r i e l le sur

la préfixation (abandon

indépendamment

motivé)

et

que

l'on

n'identifie pas l ' a f f i x e d'infinitif à un suffixe.

2)

Les noms dont la s t r u c t u r e superficielle est [ p r é f i x e [X] s u f f i x e ] ^

sont à analyser base s u f f i x é e :

t a n t ô t c o m m e les produits d'une préfixation sur une

138

[ (a) a f [ [ [pes] v (ant) a f ] A ( e u r ) ^ tantôt

]N67

comme les produits d'une suffixation sur une base préfixée :

[ [ (en) a f [câble] N ] y (ure) a f ] N

68

[ [ ( P r é ) a f [destin] y ] y (ation) a f ] N en fonction des contraintes diverses qu'imposent les règles auxquelles sont associés les affixes concernés. 3) Les adjectifs dont la structure superficielle est [ préfixe [X] suffixe]^ peuvent recevoir deux analyses : Si leur sens est à rapporter à X (ils sont synonymes des adjectifs de structure [ préfixe [X] d'une préfixation . 69 copie .

suivie

ils sont à analyser comme les produits d'une

suffixation obéissant

au

principe

de

Dans les autres cas, ces adjectifs sont à analyser conformément aux contraintes imposées par les règles auxquelles sont associés les affixes concernés ; par exemple immortel est à analyser ainsi : [ (in) af [ [mort] N • Ν), mais l'on perd la relation sémantique qui lie "rendre (plus) Adj." et "transformer en N", paraphrases qui recouvrent toutes deux un changement

d'état,

et

dont la deuxième ne convient pas, quoi

qu'il en soit, à un verbe comme pasteuriser ; ou l'on considère qu'il n'y a qu'un suffixe -is(er) associé à une seule RCM, mais dans ce cas, le fait que le rapport catégoriel soit multiple est un contre-exemple aux principes adoptés jusqu'ici. En fait, on peut réduire tous les exemples concernés à un rapport catégoriel

unique

A -»• V,

en considérant

les arguments

suivants :

Le sens des verbes apparemment construits sur une base nominale ne peut pas être paraphrasé de façon régulière à partir du nom : vaporiser

"transformer

en vapeur",

pasteuriser

"faire subir à qqch

un traitement inauguré par Pasteur", alphabétiser "apprendre l'alphabet", etc. En revanche, le sens des mêmes verbes est toujours réductible à la paraphrase autonymique "rendre Vé" (vaporiser "rendre vaporisé", pasteuriser

"rendre

pasteurisé",

alphabétiser

"rendre

alphabétisé"),

ce qui argumente en faveur du rapprochement sémantique des deux types apparents de formations. Des arguments indépendants ont déjà justifié la reconstruction d'un adjectif comme "alphabète ("qui connaît l'alphabet") par rapport auquel le verbe alphabétiser serait paraphrasable sans aucun problème : "rendre alphabète" (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.1.). Certains ne

comportent

verbes

en

pas dans

-is(er),

paraphrasables

leur structure

par

superficielle

"rendre l'adjectif

Adj.", par

rapport auquel ils sont paraphrasables, mais un segment de celui-ci, non identifiable à une base nominale. Ainsi : dramat-iser "rendre dramatique" étern-iser "rendre éternel" euphor-iser "rendre euphorique" fanat-iser "rendre fanatique"

251

hébra-îser "rendre h é b r a ï q u e " ^ mathémat-iser "rendre mathématique" etc.

Il est

tentant

dans ce cas de supposer une troncation de -ique (-el

dans le cas de éternel) devant -is(er), qui a lieu de manière quasi-systématique (à part laïciser, non pertinent parce que -ique n'est pas un suffixe dans laïque, le seul exemple dont je dispose de verbe construit sur un adjectif suffixe par -ique non tronqué devant -is(er) est techniciser, doublet de techniser (PR 77)). Le sens de certains verbes en -is(er) est plus facilement rapportablé à l'adjectif en -ique correspondant qu'au nom ou à l'adjectif apparaissant dans la structure superficielle : ainsi bureaucratiser "Transformer par la mise en place d'une bureaucratie" (PR 77) correspond davantage à la paraphrase "rendre bureaucratique" (bureaucratique

"propre

à la bureaucratie") qu'à la paraphrase "rendre bureaucrate" (bureaucrate "Fonctionnaire, abusant

employé

de son pouvoir

rempli sur

du

sentiment

le public"

dans ce cas également, de supposer

de

son

importance

(PR 77)). Il est donc

et

tentant,

une troncation de -ique, même

si elle n'apparaît pas formellement nécessaire. Je propose donc 1!hypothèse s u i v a n t e ^ : tous les verbes apparemment construits à l'aide du suffixe -is(er) sur une base nominale et ayant un sens de "changement d'état" sont en fait construits sur une base adjectivale. Cette base est soit non suffixée si le sens le permet, soit suffixée. Si l'adjectif construit sur la base nominale apparaissant dans la structure

superficielle

du verbe en -is(er) n'est pas attesté,

la base du verbe est un adjectif suffixé par -ique, construit sur cette base nominale. -Ique est tronqué devant -is(er) (cf. ci-dessous Chapitre 3, § 2.). Ainsi :

pasteuriser

vaporiser

etc.

structure

[

[

sens

"rendre "pasteurique"

structure

[

sens

"rendre "vaporique"

[

[pasteur] N

uque)af

(is) a f ] y

[ v a p e u r ] N ü q u e ) a f ] A (is) a f

252

C e t t e hypothèse permet d'unifier le traitement de tous les verbes en -is(er) marquant un "changement d'état", et de répondre au contreexemple apparent constitué par l'association d'un seul sens et d'une seule forme affixale à deux rapports catégoriels différents. Je considérerai dans ce cas qu'il n'y a qu'un suffixe -is(er) associé au rapport catégoriel A 3)

V et au sens "rendre A d j . " ^ .

Un autre exemple, plus embarrassant, est celui du préfixe d é j -

qui, dans son sens "négatif", peut ê t r e associé aux rapports catégoriels A + V, Ν + V et V + V. Contrairement au cas précédent, il est impossible d'unifier ici le rapport catégoriel, car - dans des cas comme découdre, défaire, déconstruire, aucune autre solution n'est possible que le rapport V •* V ; - l'analyse de tous les verbes en d é j - sur une base verbale conduirait à des distorsions sémantiques. Soit par exemple dessaler : si on le suppose

construit

sur

une

base verbale

sal(er),

comme

l'apparence

y invite, on le paraphrasera par "annuler le résultat de l'action de saler", ce qui suppose que l'on ne puisse dessaler que ce que l'on a préalablement salé. Si cela est vrai d'aliments, que l'on peut saler, puis dessaler, cela ne l'est pas de la mer, qu'il n'est pas nécessaire de saler pour pouvoir la dessaler. Ici, la base nominale s'impose, comme par exemple pour désherber (cf. également ci-dessus Première Partie, Chapitre 2, § 2.3.4.)· De même, l'action de déniaiser ne présuppose pas que l'on ait "niaise : la base adjectivale s'impose. Ces exemples ne constituent pourtant pas, semble-t-il, des contreexemples à mes hypothèses : c'est ici la perception d'un sens "négatif" unique qui, contrairement à l'apparence, doit être critiquée. En e f f e t , on peut considérer que le sens des formations en dé- est différent selon la catégorie des bases. S'il s'agit d'une base verbale, le sens est "annuler le résultat de l'action de V". S'il s'agit d'une base nominale, le sens est soit "enlever N" (dessaler) soit "enlever de N" (débarquer),

ce

qui

n'implique

nécessairement

aucun

processus

préalable.

S'il s'agit d'une base adjectivale, le sens est "rendre non Adj.". Un exemple limite permet de mesurer

la différence de sens :

il s'agit du verbe déplumer, a t t e s t é au sens (1) "Enlever les plumes",

253 qui correspond a une base nominale. Il est possible de reconstruire 68 un verbe "déplumer 2 sur la base verbale plumer . Son sens prédictible sera alors (2) "annuler

le résultat de l'action de plumer".

Comme

plumer signifie "enlever les plumes" (c'est-à-dire que le résultat extralinguistique est le même, que l'on plume ou que l'on déplume), "déplumer 2 reviendrait à signifier "remettre les plumes que l'on a enlevées en plumant", c'est-à-dire le contraire de déplumer 1. Certes, il y a entre les trois sens une parenté vague, que l'on subsume sous le qualificatif

"négatif". Mais il ne s'agit

mon hypothèse, d'une parenté relevant d'un traitement

pas, selon

dérivationnel.

L'analyse de la forme préfixale d é j - en trois affixes différents homonymes associés à trois règles différentes

permet de sauvegarder

les

principes défendus, mais perd c e t t e parenté. k)

Un dernier exemple est constitué par la forme suffixale -ass(e),

susceptible

de

s'appliquer

à

des bases adjectivales pour

construire

des adjectifs (tiède / tiédasse), à des bases nominales pour construire des noms (vin / vinasse), et à des bases verbales pour construire des verbes (rêv(er) / rêvasser). Elle est donc associée à trois catégoriels

différents qui, contrairement

rapports

à ce qui se passait

pour

les trois d é j - qui ne servent à construire que des verbes, quelle que soit la catégorie de la base (cf. D. Corbin (1976b)), n'impliquent aucun changement catégoriel :

A Ν V

Ν ,69

A ces trois rapports catégoriels est toujours plus ou moins associé un sens hyponyme : tiédasse signifie "vaguement tiède", vinasse "mauvais vin", rêvasser "rêver vaguement". -Ass(e) semble toujours gradualiser, dans un sens plutôt atténuatif, le sens de la base, tout en conservant celui-ci : quelque chose de tiédasse est tiède, une vinasse est du vin, rêvasser, c'est toujours rêver. Le problème que pose cet exemple pour les hypothèses que j'ai

25k

proposées ne peut être résolu ni catégoriellement (il est

impossible

de réduire à un seul les trois rapports catégoriels), ni sémantiquement (le sens est bien constant quel que soit le rapport catégoriel). Sans pouvoir apporter une réponse sûre à ce problème, dans l'état actuel de ma réflexion, je suggérerai deux directions de recherche qui permettront peut-être de l'éclairer, en sauvegardant les hypothèses posées : Les principes d'association (un sens, un rapport

catégoriel, un

affixe) proposés ci-dessus ne sont peut-être valides que pour un sousensemble - majoritaire - de faits dérivationnels. L'ensemble de ceux qui y échappent pourrait ê t r e défini en compréhension par des propriétés non encore découvertes. Il est possible aussi que les principes proposés restent mais doivent être complétés par des principes décrivant

valides,

l'association

de certains affixes homonymes, dont les propriétés restent à découvrir, en "archi-affixes" au sens unifié : -ass(e) serait dans ce cas, c'est-à-dire qu'il n'y aurait qu'un "archi-suffixe" -ass(e) au sens hyponyme, qui se réaliserait

en trois affixes différents obéissant à mes principes.

Seule une étude détaillée de chaque forme affixale pourra permett r e d'apporter une réponse au problème posé. 5.3.6. Contre-argument n° 6 : les

hypothèses

modéliques

applicables

à la syntaxe ne sont pas nécessairement transposables à la morphologie La contre-argumentation qui précède a, me semble-t-il, suffisamment démontré l'inadéquation des modèles dissociatifs pour que l'on puisse passer rapidement sur ce dernier argument. 3e me contenterai de quelques remarques méthodologiques. 1)

L'argument

me semble

de Lieber est présenté de façon négative. Mais il

qu'elle

renverse

indûment

le sens du raisonnement : si

au niveau des faits, on constate que structure morphologique et interprétation sémantique sont associés, la "charge de la preuve" qui démontrerait

la nécessité d'un modèle dissociatif

incombe à celui qui opte

255 pour un tel modèle, et qui ne peut se contenter d'une pirouette telle que : "il n'y a aucune raison de ne pas le faire" 2)

.

La décision de construire un modèle isomorphe ou non à la descrip-

tion des f a i t s dépend de c e qu'on entend par "adéquation descriptive". Jackendoff (1975 : 66) distingue, en référence à Chomsky (1965), trois niveaux d'adéquation descriptive : le premier "consiste à fournir à

chaque

item

comportement

lexical dans

la

une information langue"

(c'est

suffisante pour

Γ "adéquation

décrire

son

observationnelle"

de Chomsky (1965)). Ce n'est pas à c e niveau que se résoud le choix entre un modèle associatif et un modèle dissociatif : les deux formes de modèles permettent

d'atteindre cet objectif

minimum. L e second

niveau "exprime les relations, les "sous-régularités" et les généralisations propres aux items lexicaux de la langue" (c'est Inadéquation descriptive" à proprement parler de Chomsky (1965)). A c e niveau, l'opposition entre

un modèle

associatif

et

un

modèle

dissociatif

se

manifeste,

par exemple, dans le fait que le premier sera beaucoup plus sévère que le second dans la délimitation de ce qu'il entend par fait dérivationnel. Dans la mesure où le second est à la fois moins restrictif

et

plus ad hoc, de ce point de vue, que le premier (cf. ci-dessus les exemples du § 5.3.1.), le premier me paraît préférable. Le troisième niveau "décrit

comment

les

relations

et

les

"sous-régularités"

particulières

du lexique sont choisies - pourquoi ces relations-là sont-elles observées, et

non d'autres

question".

C'est

description

formes imaginables de la description du lexique en ici

la question

des "procédures

d'évaluation"

de

la

proposée qui est en jeu, dans le cadre de Γ "adéquation

explicative" de Chomsky (1965). Là encore, me semble-t-il, un modèle associatif modèles

du genre de celui qui est proposé ici est préférable aux dissociatifs :

la procédure

d'évaluation

suggérée

par

Lieber

est, à la limite, l'harmonie entre les divers composants d'une grammaire. J e crois avoir proposé, au contraire, un certain nombre de principes permettant d'évaluer le degré d'adéquation d'une description dérivationnelle. De ce point de vue, les modèles dissociatifs discutés se contentent de répercuter de façon ad hoc ce qu'ils croient ê t r e la "réalité" du lexique.

256 3)

Il n'est pas démontré, ni d'ailleurs démontrable, que la similitude

supposée des propriétés des mots construits et des phrases soit suffisante pour justifier le parallélisme du traitement des uns et des autres : l'inadéquation

d'une

théorie

comme

l'hypothèse

transformationnelle,

fondée sur la reconnaissance d'une similitude de comportement linguistique des mots construits et des phrases, en témoigne analogiquement. Selon que l'on voudra démontrer que le modèle lexical et le modèle syntaxique doivent être parallèles ou non, on pourra mettre en évidence et utiliser les similitudes ou les différences du comportement linguistique des objets décrits.

5Λ. Conclusion Aux

arguments avancés pour justifier la dissociation du niveau

morphologique et du niveau sémantique dans les règles dérivationnelles, j'ai opposé une contre-argumentation qui a permis d'établir un certain nombre de principes et de contraintes pesant sur ce qui est analysable comme

une

opération

dérivationnelle,

et délimitant

le domaine

de

la morphologie dérivationnelle. 5.4.1. Définition d'une opération dérivationnelle Si l'on convient de désigner par O D une opération dérivationnelle, par O M chacune des opérations morphologiques (affixation et/ou conversion) qui lui sont associées, par OS et par R C

l'opération sémantique

réalisée

le rapport catégoriel entre la base et le mot construit,

on peut résumer les positions en présence par les équations suivantes : Les partisans des modèles dissociatifs optent, soit pour 1

O D = OM (E + R C ) (E + OS)

soit pour 2

O D = OS (E + R C ) (E + OM).

257 J ' a i proposé quant à moi une définition beaucoup plus restrictive : 3

OD = 1 OS + 1 RC + η OM

où η désigne un nombre supérieur ou égal à 1. Selon les termes de cette

équation,

la relation entre forme et sens dans une opération

dérivationnelle est partiellement asymétrique : à un seul sens peuvent correspondre plusieurs opérations morphologiques différentes, appartenant au même paradigme, mais à une opération morphologique donnée ne correspondent qu'un sens et un rapport catégoriel. C ' e s t donc l'association

de

trois

composants,

et

non l'unité de forme affixale, qui

définit les limites d'une opération dérivationnelle. L'équation 3 s'assortit des gloses suivantes : 1

Une règle de construction de mots (RCM) associe une structure morphologique mettant en jeu un rapport catégoriel (orienté) entre deux et seulement deux catégories lexicales semblables ou

différentes,

d'opérations

une

opération

morphologiques

sémantique non

et

combinables

un

ensemble

entre

elles

en nombre supérieur ou égal à 1. 2

II y a autant de RCM différentes que d'associations différentes entre

un

rapport

catégoriel,

une

opération

sémantique

et

une ou plusieurs opérations morphologiques. 3

Un a f f i x e dérivationnel se définit à la fois par ses propriétés intrinsèques, par définition idiosyncratiques, et par les propriétés de la RCM à laquelle il est associé.

ft

A une RCM peuvent être associés plusieurs a f f i x e s dérivationnels, mais un a f f i x e dérivationnel donné ne peut être associé qu'à une RCM et une seule.

3e proposerai dans la Troisième Partie (Chapitre 3, § 2.7.) une formulation plus précise des notions de RCM et d'opération dérivationnelle.

L'équation

3

ci-dessus

servira

référence pour la suite de c e travail.

néanmoins

provisoirement

de

258

5.4.2. Homonymie et polysémie La

discussion

d'un

certain

nombre

d'exemples

cruciaux,

et

les

principes sur lesquels elle a débouché ont permis d'apporter des éléments de réponse au vieux problème de l'homonymie et de la polysémie, dans le domaine dérivationnel. Pour

les mots

construits,

le critère de décision suivant a été

retenu : si à une structure morphologique formellement unique correspondent

plusieurs

sens

superficiellement

différents

et

nécessairement

compositionnels (j'entends par là qu'au mot construit puisse être associée une paraphrase

régulière

où figure

la base de ce mot), il y a

polysémie si les sens sont dérivables sémantiquement

l'un de l'autre,

homonymie s'ils ne le sont pas. Si l'un des sens n'est pas compositionnel, il y a homonymie. Pour sens"

les affixes, une réflexion sur

nécessaire

et

suffisante

pour

la notion de "différence

entraîner

l'homonymie

a

de

permis

de poser que : . si une même forme affixale est associée à plusieurs

rapports

catégoriels et à plusieurs sens différents, elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a d'associations différentes entre un rapport catégoriel et une opération sémantique ; . si une

même

forme

affixale

est

associée à un seul

rapport

catégoriel et à plusieurs sens différents, elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a de sens différents ; . si une même forme affixale est apparemment associée à plusieurs

sens, ou l'on peut

réduire

les rapports catégoriels à un seul, et elle ne recouvre qu'un

affixe,

ou

rapports

on

catégoriels

et

à

un

seul

ne le peut pas, mais on peut différencier

plusieurs

sens, et

elle recouvre autant d'affixes homonymes qu'il y a de sens différents. Le

cas limite

où l'on ne peut ni réduire

un seul, ni différencier

les rapports catégoriels

plusieurs sens pose un problème, pour

à

lequel

j'ai proposé des orientations de réflexion, mais pas de solution. Le

seul cas d'affixe polysémique est donc le suivant : les sens

259

différents

sont

tous

associables

à

tous

les mots

construits

par

cet

affixe, ce qui revient, pour la R C M , à une seule opération sémantique.

5.4.3. Types d'idiosyncrasies Enfin, la discussion a permis de définir des critères de délimitation à

des

types

l'intérieur

d'idiosyncrasies

de

la

morphologie

de celles qui excluent construits. de

mot

Cette

et

sémantiques

dérivationnelle,

et

tolerables

corrélativement,

les mots qui les portent du champ des

typologie

construit

formelles

permet

d'exclure

fondamentalement

du

domaine

idiosyncratique

la

mots notion

formellement

ou sémantiquement, c'est-à-dire dont les propriétés formelles ou sémantiques soient complètement imprédictibles : si tel paraît être le cas, il ne s'agit les

pas d'un mot construit. 3'ai proposé, par exemple, pour

idiosyncrasies

sémantiques

apparentes,

des

critères

permettant

de distinguer entre celles qui sont indépendantes des relations dérivationnelles,

c'est-à-dire

construits,

et

celles

qui qui

ne

touchent

corrigent

de

des

façon

mots

qu'apparemment

partiellement

régulière

le sens prédictible, ou qui reviennent à une restriction ou une spécification encyclopédique du sens prédictible.

5 Α Λ . Pour un modèle associatif

Se situer dans la perspective d'un modèle associatif a pour mérite essentiel de fournir le moyen de définir de façon quelque peu contrainte la spécificité d'un phénomène dérivationnel, et de situer ainsi la morphologie dérivationnelle dissociatif

dans le champ des études lexicales. Un

n'autorise pas ce type de démarche, pourtant

modèle

indispensable

à la progression de la recherche en ce domaine, parce qu'il subordonne la

sémantique

à la

morphologie,

ou

l'inverse, au mépris de ce

qui

fait la spécificité de la dérivation, c'est-à-dire de se situer à l'intersection des deux domaines. L ' a c t i v i t é linguistique des locuteurs fournit d'ailleurs, si nécessaire, un argument

complémentaire

en faveur

d'un

modèle associatif :

260

ainsi, les phénomènes cités précédemment d'"étymologies populaires" (cf. Première Partie, Chapitre 3, § 1.2.3.), de calembours et autres "jeux de mots", la perception d'une structure interne et/ou d'un sens compositionnel dans ce que j'ai appelé les mots complexes non construits, la possibilité même d'interpréter partiellement des mots construits à base inventée comme ?°détarbuler

, et celle de porter sur

les mots perçus comme "nouveaux" des jugements d'acceptation ou de rejet qui reviennent en fait à la possibilité ou non de les interpréter, montrent que l'association d'un sens et d'une structure morphologique constituent un aspect fondamental de la compétence dérivationnelle. Un modèle dissociatif

apparaît

artificiel face à ces phénomènes ;

j'ai tenté de montrer qu'aucun des arguments avancés pour le justifier n'était décisif.

6. L'IMPREDICTIBILITE SEMANTIQUE PARTIELLE Il va s'agir ici d'un dernier type d'"irrégularités de façade", d'ordre sémantique :

l'impossibilité

de

prédire

linguistiquement

la

totalité

du sens attesté de bon nombre de mots construits morphologiquement réguliers. Cette impossibilité peut tenir à trois facteurs : 1)

Un sens linguistiquement prédictible peut s'actualiser en divers

avatars, dont la diversité tient à ce qui est désigné et non au sens du mot concerné. Pratiquement, cela signifie que, pour pouvoir utiliser certains mots à bon escient, le locuteur doit non seulement connaître le mot, mais aussi avoir des connaissances encyclopédiques sur ce qu'il désigne. De l'absence partielle ou totale de ces connaissances, qui n'ont rien de linguistique, peut résulter dans certains cas une distorsion entre le sens que le locuteur est capable d'assigner aux mots construits, à partir de ses "connaissances" linguistiques, et le sens que ces mots ont dans la langue attestée, telle qu'elle est légitimée par les dictionnaires. Un locuteur peut déduire de son savoir lexical le sens ""petite fourche" du mot fourchette, mais pour savoir à quel usage est affectée la fourchette, il lui faut des connaissances

261

pragmatiques

supplémentaires.

De ce point de vue,

l'apprentissage

des mots construits tels qu'ils sont "lexicalisés" n'est pas différent de celui des mots non construits, et le morphologue n'a rien à en dire. Il se borne, comme le locuteur, à enregistrer de façon ad hoc ces spécialisations sémantiques d'origine extralinguistique. Je ne reviendrai pas sur ce point, qui a déjà été développé au § 5.3.1.1. 2)

Le deuxième facteur d'imprédictibilité sémantique partielle peut

être la spécialisation tardive du sens de mots construits à l'aide d'affixes concurrents appartenant à la même RCM. 3)

Enfin, le sens du mot construit peut ne pas être

totalement

prédictible parce que l'opération sémantique associée à la RCM d'où il est issu laisse vides un certain nombre de variables. Dans les trois cas, l'imprédictibilité est "de façade" parce qu'il n'incombe pas à la grammaire de lui accorder un sort particulier. Avant d'étudier cette question, il convient de préciser

le contenu

que je propose d'attribuer à l'opération sémantique associée à une RCM. 6.1. L'opération sémantique associée à une RCM Comme pour le sens des phrases, il convient de délimiter ce qu'il incombe aux règles linguistiques de prédire dans le sens des mots construits.

Le Modèle Standard

domaine du sémantiquement

Etendu appelle "forme logique" le 72 '

prédictible

. 3e préfère employer

ici

l'expression d"'opération sémantique associée à une RCM". Il s'agit dans les deux cas de définir un champ d'étude parmi les faits observables. Dans un modèle de type associatif, il est communément admis (cf. Aronoff (1976 : 50), Booij (1979 : 986)) que le sens d'un mot construit est une fonction compositionnelle du sens de sa base et de l'opération sémantique associée à la RCM. Il se manifeste dans une "paraphrase compositionnelle" où apparaissent la base et la relation que le mot construit entretient avec celle-ci, et qui représente la contribution

262 sémantique propre de la R C M . Par exemple, dans la paraphrase " A c t i o n de V " des

conférée

suffixes

aux

noms construits

sur des bases verbales à l'aide

-age^, -ment, -tion, -ure, -ade^, -erie^, etc. et de

la

conversion, V représente une variable, le sens de la base, et " A c t i o n de" la contribution sémantique proprement dite de la R C M , constante pour tous les mots construits à l'aide de cette R C M . L ' u n e des conséquences de ce point de vue est que les affixes n'ont pas de sens indépendant, mais ont le sens que confère aux mots construits la

RCM

à laquelle ils sont associés (cf. ci-dessus § 5.3.2. et ci-dessous Troisième Partie, Chapitre 2, § 1.2.3.). J'ai associee

défendu qu'une

ci-dessus

seule



5.)

operation

l'idée

qu'à chaque R C M n'était 73 semantique . Mais cette opération

peut avoir divers degrés de précision : certaines sont précises ( " A c t i o n de V", "Petit N " , "Instrument avec lequel on V " , etc.), d'autres beaucoup plus vagues ("Relatif à N " , " F a i t d'être Adj.", etc.). Se fondant sur cette observation,

Booij (1979 : 999) propose que

l'interprétation

sémantique des mots construits se fasse en deux temps : d'abord une étape

consacrée

à

l'interprétation

prédictible

(la

"forme

logique"),

puis une étape chargée des spécifications non prédictibles de l'interprétation issue de la première étape. De cette proposition, je conserverai l'idée

d'une

interprétation

stratifiée.

Il

me

semble

néanmoins

que

l'on ne peut ni en rester à une opposition entre des opérations sémantiques "vagues" haut

degré

et des opérations "précises", ni n'assigner

de précision

qu'à

des

facteurs

pragmatiques,

un éventuel comme

le

fait Booij. Des constatations analogues sur la non-spécificité des sens affixaux par rapport au sens des unités lexicales majeures mènent Aronoff (198^) à une conclusion pessimiste : "My

basic point is that the meanings of derivational

morphemes

are not nearly as distinct in nature as one would like them to be from the meanings of other lexical items. This is unfortunate, largely because it prevents us from formulating a simple theory in which affixes form a separate and coherent class of entities

263

whose meanings are ideally universal semantic operators or at least form a special semantic class." (p. ^5). Selon lui, le "système optimal" serait celui où les affixes serviraient simplement à mettre en relation deux catégories lexicales majeures. Il voit une illustration de ce système dans la conversion de verbes sur des bases nominales (cf. ci-dessous § 6.2.3.). Mais il constate par ailleurs certains

que ce

système

optimal

a de nombreux contre-exemples :

affixes demandent que soient en outre précisés des rôles

thématiques et des traits de sous-catégorisation, d'autres équivalent sémantiquement à des catégories lexicales majeures. A mon sens, Aronoff oppose des conceptions non contradictoires. 3e proposerai, à titre programmatique, de définir dans les opérations sémantiques associées aux RCM trois types d'opérations plus ou moins complémentaires selon les cas. 1)

Une opération catégorielle, liée au fait que, dans certaines RCM,

l'opération sémantique est associée à un changement catégoriel, et que ce type de rapport catégoriel induit un certain type de rapport sémantique. Ainsi, la construction d'un adjectif sur une base nominale aboutit à tranformer un nom en adjectif, c'est-à-dire à faire occuper à un nom le rôle syntaxico-sémantique d'un adjectif. La paraphrase "Relatif à N" qui correspond aux adjectifs en -el, -al, -aire, etc. construits sur des bases nominales ne fait qu'actualiser le changement de catégorie syntaxique. De même, la construction d'un nom d'"action" sur une base verbale peut être interprétée comme la simple manifestation du changement de catégorie syntaxique (bavard(er) / bavardage). 2)

Une opération parasyntaxique : les rapports catégoriels associés

aux RCM, qu'ils s'accompagnent ou non d'un changement de catégorie, impliquent

des relations sémantiques liées à l'occupation par l'une

des catégories en jeu d'un rôle syntaxique par rapport à l'autre. Ce phénomène est particulièrement visible dans le changement d'un nom en verbe ou d'un verbe en nom. Dans les deux cas, si l'opération sémantique ne se limite pas à une opération catégorielle, le nom peut occuper

264

l'une des fonctions thématiques attachées à la base : Par exemple, lors d'un rapport catégoriel V

N, le nom cons-

truit peut occuper par rapport au verbe la fonction thématique de agent

chanter / chanteur

instrument

arroser / arrosoir

objet

sentir / sensation

lieu

dormir / dortoir

temps

fleurir / floraison

etc. Comme on l'a vu ci-dessus à propos du suffixe -oir(e), plusieurs de ces fonctions thématiques peuvent être assignées conjointement par la même RCM aux noms qu'elle construit (en l'occurrence "instrument" et "lieu"). De même, la RCM à laquelle est associé le suffixe -eur, -euse assigne aux noms qu'elle construit la double fonction d'"agent" et d"'instrument". Par ailleurs, certaines de ces fonctions sont fondamentales pour certaines associée

RCM, dérivées pour d'autres : la fonction d"'agent" fondamentalement

à -eur, et

est

seulement de façon dérivée

à -ment et -ation (cf. ci-dessus § 5.3.1.). Il y a là un domaine ouvert à la recherche, et à ma connaissance inexploré, dans la perspective décrite. Lors d'un rapport catégoriel Ν

V, c'est la base qui occupe

une fonction thématique par rapport au verbe construit : agent

Pindare / pindariser

instrument

ironie / ironiser

objet

larme / larmoyer

but

barque / embarquer

source etc.

74

barque / débarquer

75

Cette situation appelle les mêmes remarques que dans le cas précédent.

265

3)

Une opération lexicale : à certaines RCM est associée, en plus

d'une

opération

sémantique

"catégorielle"

ou "parasyntaxique",

une

opération sémantique de type "lexical", où l'affixe équivaut sémantiquement à une catégorie lexicale majeure : c'est ce qui se passe lors de la suffixation de -et(te) "diminutif" à un nom (dans maisonnette, -ette équivaut à petit), mais aussi lorsque -(er)ie s'applique à un nom pour construire un nom de "lieu d'activité". Il convient néanmoins de ne pas confondre cette opération "lexicale", réservée à certaines RCM, et ce qui, dans l'interprétation sémantique d'un mot construit, dépend de facteurs pragmatiques. Soit par exemple les définitions attribuées par le PR77 à quelques mots suffixés par -(er)ie sur des bases nominales (désignant soit le nom du produit fabriqué,

soit

le nom de l'agent fabriquant ; cf. Première

Partie,

Chapitre 2, § 1.4.3. et ci-dessus § 3.2.) : fromagerie : "Local où l'on fabrique et vend en gros des fromages ; industrie fromagère, commerce des fromages." poissonnerie : "I o

Marché,

port).



halle

au

Commerce

poisson

(d'une

du poisson et

ville,

d'un

des produits

animaux de la mer et des rivières." savonnerie : " I o Usine où l'on fabrique du savon [...]" serrurerie : "I o Métier de serrurier." teinturerie : " I o

Industrie de la teinture,

métier de teinturier.

2° Boutique de teinturier, de teinturière." Admettons, ce qui est vraisemblable étant donné leurs propriétés communes, que tous ces mots soient issus de la même RCM. Que l'on se place dans l'hypothèse où le suffixe est -erie et la base le nom du produit (Np), ou dans l'hypothèse où le suffixe est j^ie et la base le nom de l'agent (Na), on peut ramener les définitions lexicographiques à trois paraphrases différentes : S.

Lieu où Na fabrique Np

266

$2

Lieu où N a vend Np

Sj

Activité en rapport avec Np (de Na).

C e s trois sens sont diversement distribués selon les mots : n'est pourvu

des

trois

sens

que

fromagerie ; poissonnerie

est

pourvu

des

sens S2 et S ^ ; teinturerie du sens S^ et d'un sens S^ qui représente une neutralisation de S j

et S2 (il n'est pas précisé si l'on vend ou

si l'on fabrique de la teinture, et en fait l'interprétation est laissée au

savoir

pragmatique

des

locuteurs) ;

serrurerie

n'est

pourvu

que

du sens S^ et savonnerie que du sens S^. En

fait, on peut considérer

attesté, et inversement, ou

encore

ou l'absence

la neutralisation

pragmatiques

(utilisation

que l'absence de S j

entre S j

habituelle

de S2 là où S^

et S2, ou celle de S^,

et S2 tiennent

du

est

produit

à des

désigné,

facteurs

organisation

sociale, économique, etc.), indifférents à l'opération sémantique associée à la R C M . Celle-ci, pour le suffixe concerné, est à la fois "parasyntaxique" (l'équivalent, pour le rapport catégoriel Ν -»· Ν , des "fonctions thématiques" liées au rapport catégoriel V

Ν ou Ν

+

V me paraît

pouvoir être les "tropes") et "lexicale". L e sens linguistiquement prédictible est " A c t i v i t é en rapport avec Np (de Na), lieu où s'exerce cette activité". Toutes les autres indications sémantiques sont d'ordre pragmatique, et en tant que telles, ne sont pas du ressort de la R C M .

M o n hypothèse est que les trois types d'opérations sémantiques ne sont pas

nécessaire-

ment représentées dans toutes les R C M ; seule l'opération "parasyntaxique" est toujours présente : c'est en elle que se manifeste en définitive la spécificité des opérations sémantiques dérivationnelles.

L'opération

"catégorielle" est liée au changement de catégorie ; l'opération " l e x i cale" n'est liée qu'à certaines R C M ; il en résulte que lorsque deux

ou trois de ces opérations

représentées

dans une R C M ,

elles sont hiérarchisées, et

en "strates"

interprétatives dont le nombre et le contenu

sont

s'organisent définissent

l'opération sémantique associée à une R C M . Plus le rapport sémantique entre un mot construit et sa base est "précis", plus l'opération sémantique associée à la R C M comporte de strates.

267

Cette 6

position

Principes

peut

se

d'organisation

résumer de

dans les

l'opération

principes

sémantique

suivants : associée

à

une RCM 1. A chaque type de rapport catégoriel est associée, sans doute universellement, une classe de sens Cs liés aux propriétés syntaxiques, qu'il appartient à la théorie sémantique de définir. 2. L'opération sémantique (unique) associée à chaque RCM sélectionne un ou plusieurs sens dans Cs et Γ (les) applique à la base pour attribuer un sens "générique" au mot construit^. 3. A ce sens "générique" est ajouté ou non, selon les RCM, un sens spécifique indépendant de facteurs pragmatiques. Ces

principes

vont

permettre

d'expliquer

un certain

nombre

de phénomènes que l'on pourrait prendre pour des irrégularités linguistiques et qui ne sont en fait que les manifestations de l'ajustement de ces principes au fait que la langue sert à décrire le monde. 6.2. Les modalités d'application des OS non "lexicales" Les écarts que présente le sens attesté, conforme à la réalité du monde, de certains mots construits par rapport à leur sens prédictible (cf. ci-dessus § 5.3.1.1.) sont particulièrement

prévisibles quand

ces mots sont issus de RCM auxquelles ne sont associées que des opérations sémantiques "catégorielles" et "parasyntaxiques". J'en donnerai trois exemples, le premier lié à une opération "catégorielle", le second à une opération "parasyntaxique". Le troisième exemple montrera que les conversions qui mettent en jeu les catégories Ν et V sont à

traiter

différemment

des exemples

d'opérations

"parasyntaxiques",

malgré les apparences. 6.2.1. Spécialisations d'affixes concurrents A la RCM qui sert à construire des adjectifs de "relation" sur

268

des bases nominales sont associés en français plusieurs suffixes, parmi lesquels -el, -al, -aire. L'opération sémantique associée à cette se réduit, fondamentalement, de

l'adjectif.

Mais

spécialisations

il se

à transposer

produit

dans

RCM

un nom dans la catégorie

certains

cas

de doublets

sémantiques. Dell (1970 : 206) cite les

des

"idiosyncrasies"

suivantes : glacial " Q u i a la température de la glace" vs glaciaire "Propre aux glaciers" fractionnel " Q u i tend à diviser" vs

fractionnaire

"Qui

est

sous

forme

de

fraction"

et les "homonymes" : culturel "Relatif à la culture (civilisation)" vs cultural " R e l a t i f à la culture des terres". En

fait,

les exemples qualifiés d'"idiosyncratiques"

l'être : le sens attesté de glaciaire

ne devraient

invite à le rapporter

pas

à glacier,

avec troncation de -er, et non à glace. Quant à fractionnel, son sens attesté

invite

à

le construire

sur

la

base fractionn(er), et non sur

fraction. Si les bases des. adjectifs sont différentes, il n'y a plus d'idiosyncrasie.

Mais

d'une part cette observation n'exclut pas que soient

construits respectivement sur glace et fraction les doublets "glaciaire et "fractionnel de glacial et fractionnaire, d'autre part on peut citer des exemples analogues, où Γ "idiosyncrasie" est apparente :

partiel " Q u i

ne constitue, ne concerne qu'une partie d'un

vs partial " Q u i

tout"

prend parti pour ou contre qqn ou qqch.,

sans souci de justice ni de vérité, avec pris" vs partiaire "[...]

qui

partage

les

parti

récoltes

avec le propriétaire" structurel "2° Ling. Q u i a une structure, qui concerne la structure" vs structural "3° Qui

étudie

les structures, qui

du structuralisme"

relève

269

originel "Qui date de l'origine, qui vient de l'origine" vs original "2° Qui émane directement de l'auteur,

est

l'origine et la source première des reproductions" vs originaire "Qui tire son origine, vient (d'un pays, d'un lieu)" confessionnel "Relatif

à une confession de foi, à une religion"

vs confessionnal "Réduit disposé pour que le confesseur y entende le pénitent". Comme le dit Dell, la sélection de -el, -al ou -aire sur certaines bases est un fait arbitraire. C'est pourquoi je propose que ces trois suffixes soient associés à la même RCM. Plusieurs arguments vont dans ce sens : La présence de doublets dans le lexique attesté : sacramentaire "2° [...] Relatif aux sacrements. Théologie sacramentaire" et sacramentel "I o Théol. Qui appartient à un sacrement, aux sacrements" ; ou encore universel et "universal (présupposé par universaux). Le fait que des adjectifs spécialisés puissent avoir, par ailleurs, le même sens : ainsi dans le R85 original "1. Vx. ou littér. Primitif originel "Qui

date

>

originaire (2), originel"

de l'origine,

qui vient

de

l'origine

>[...] originaire (2), 2. original (1) [...]" originaire "2.

Qui

est

à

l'origine

[...] 3. Qui

apparaît à l'origine, qui date de l'origine > originel". Le fait qu'on ne puisse rapporter de façon régulière à tel ou tel

suffixe telle ou telle

spécialisation

sémantique : dans culturel

/ cultural, -el pourrait être associé au sens "abstrait", -al au sens "concret" de la base ; mais cette distinction ne peut pas s'appliquer à structurel / structural ou originel / original. On

analysera

les

spécialisations

sémantiques

éventuelles

des

270

mots construits concurremment à l'aide de ces suffixes comme des spécialisations conventionnelles, indépendantes de l'opération sémantique associée à la RCM. Cela signifie que la RCM construira par exemple à la fois structural et structurel et leur attribuera le même sens "Relatif à la structure". A ce sens "catégoriel" se limite le sens prédictible de l'adjectif construit, c'est-à-dire le sens que la "connaissance" de la RCM et celle de la base structure autorisent un locuteur "naïf" à attribuer à l'un ou l'autre de ces adjectifs qu'il rencontrerait pour la première fois. Il doit par ailleurs mémoriser de façon ad hoc - que les deux adjectifs n'ont pas exactement le même sens dans le lexique conventionnel ; - quel est leur sens attesté ; - à quel sens de structure se rapporte ce sens (cf. culturel / cultural) ; - etc. 6.2.2. Actualisation d'une variable lexicalement vide L'exemple qui va être développé maintenant permet de préciser celui de -(er)ie (cf. § 6.1.). Attribuer à des facteurs pragmatiques le choix éventuel de Sj, S2 et/ou S^ revient à dire que certaines opérations sémantiques laissent vide une partie du sens attribué aux mots que construisent les RCM auxquelles elles sont associées, et que cette partie non spécifiée peut être interprétée en fonction de connaissances extralinguistiques. Je reprendrai ici l'exemple du suffixe -ier, donné par Dell (1970 : 168-170). Ce suffixe est associé à une RCM qui sert à construire des noms sur des bases nominales. Un sous-ensemble de ces noms construits est constitué par des noms [+ hum] désignant des "professions ou des états habituels" : bateau / batelier crème / crémier école / écolier ferme / fermier prison / prisonnier etc.

271 La

paraphrase

sémantique

attribuée

aux

mots

construits

dans

le lexique conventionnel voit varier à chaque fois le verbe qui est censé représenter

la relation entre le nom construit et le nom de

base : un batelier conduit un bateau un crémier vend de la crème un écolier fréquente une école un fermier exploite une ferme un prisonnier est enfermé dans une prison etc. Dell,

citant

Bréal

d'après

Nyrop (1936 :

129)^,

conclut

"la relation sémantique entre un nom humain [ [X]^ 1er commun

[X]^

est

quelque chose d'assez

que

et un nom

lâche : "personne dont

la

profession ou l'état habituel sont liés de façon caractéristique à X". Le reste doit être mémorisé ; toute lexie [ [X]^ 1er

est idiosyncrati-

que" (p. 169). Il est vrai que la relation spécifique qui relie le mot construit à sa base doit être mémorisée : il n'est pas possible de trouver une régularité dans la relation exprimée par "conduire", "vendre", "fréquenter", "exploiter", "être enfermé dans", etc. De plus, le choix de telle ou telle relation apparaît totalement ad hoc. Nyrop (1936 : 129) note l'opposition entre geôlier et prisonnier (l'un garde l'autre) ; rien ne s'opposerait à ce que ce soit le geôlier qui désigne le prisonnier, et inversement ;

rien

n'empêcherait

non plus que

le

batelier

désigne

un marchand de bateaux, et l'écolier le directeur d'école. Mais

je

ne conclurai

mots construits

pas comme

Dell

à l"'idiosyncrasie"

des

en -ier. La théorie exposée ici permet

d'expliquer

cette idiosyncrasie apparente par le fait que l'opération

sémantique

associée à la RCM laisse vide la relation entre la base et le mot construit,

c'est-à-dire

se

limite

à

une

opération

"parasyntaxique",

mais pas "lexicale". Cette opération peut se décrire ainsi : si N^ désigne la base, N_ le mot construit, et aV une variable verbale :

272

"N 2 [+ hum] aV N j " Elle consiste donc à attribuer à ^ humain

d'un

verbe

variable

dont

la fonction thématique

le choix spécifique s'opère

d'agent parmi

tous ceux qui servent à désigner les relations pouvant a f f e c t e r l'objet que désigne N j et l'agent [+ hum] lié de façon caractéristique à cet objet. Les noms en -ier ne sont donc pas irréguliers, mais leur sens est partiellement imprédictible.

6.2.3. Les conversions V / Ν Pour traiter des problèmes que pose la conversion - qui mériteraient

une étude

plus approfondie que les quelques remarques

qui

vont leur être consacrées - il convient de dissocier trois questions : - La conversion doit-elle être orientée ou non? - Si oui, quels critères permettent de l'orienter? - La conversion est-elle un phénomène dérivationnel comme les autres, nécessitant

de recourir

à un "suffixe zéro" pour

homogénéiser

les

formations? A c e t t e dernière question, il a été répondu ci-dessus au § 5.3.4. : je considère que le "suffixe zéro" est un a r t e f a c t auquel le dispositif que je propose (intégration des conversions dans le paradigme morphologique associé à chaque RCM) permet de ne pas recourir. Contrairement

par

exemple

a

Lieber

(1981a)

et

(1981b),

qui

propose de lister comme entrées indépendantes les noms et les verbes entrant dans les phénomènes de conversion, et de les relier par des règles de redondance non orientées (N •*•-*• V), je propose ici, comme Aronoff (1976), Allen (1978), Ogulnik (1983), d'orienter les phénomènes de conversion. Le principal argument réside dans le fait que la nonorientation

interdit

la dérivation

par

de

rendre

conversion

compte et

des

propriétés

à la dérivation

communes

à

par affixation : la

relation syntaxique et sémantique entre sci(er) et scie, hach(er)

et

hachoir est la même, à l'affixe près. Il reste à trouver les critères qui permettent d'étayer le choix

273

de telle ou telle orientation, puisque, contrairement à ce qui se passe pour la dérivation par affixation, la dérivation par conversion ne peut pas reposer sur 1'"évidence" formelle (je reviendrai sur les justifications de l'orientation des RCM du plus simple au plus complexe dans le § 1.1. du Chapitre 3 de la Troisième Partie). Si l'on accepte les arguments montrant que l'affixe d'infinitif ne peut pas être assimilé à un affixe dérivationnel (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.3.), l'orientation Ν •+• V est en effet a priori tout aussi possible que l'orientation V •* N. 3e critiquerai successivement deux types de critères utilisés pour orienter les conversions : des critères morphologiques et phonologiques, et des critères catégoriels. Je montrerai que seuls des critères sémantiques sont adéquats. 6.2.3.1. Critères morphologiques et phonologiques Examinons tout d'abord les deux critères avancés pour l'anglais par Allen (1978 : 272-285), et appliqués à l'allemand par Ogulnik (1983) pour la détermination de la forme de la base lors d'une conversion. 1) En anglais, la conversion entre en interaction avec des affixes comme -al, qui construit des adjectifs sur des bases nominales, et -ive, qui construit des adjectifs sur des bases verbales. Selon la théorie de la "Level-ordered Morphology" d'Allen, ces deux affixes sont du niveau I, c'est-à-dire que la frontière qui les sépare de leur base est + (cf. ci-dessus § 4.3.1. et 4.3.2.5.). Dans certains cas, -al peut s'attacher à l'un des membres d'une conversion, alors que -ive ne le peut pas : condition^

conditional^

condition^

*conditionive^.

Puisque -al et -ive sont des affixes de niveau I, ces faits prouvent que la forme de base est le nom. Allen oriente donc la conversion de la sorte :

27t condition^

condition^.

Dans les cas inverses, où -ive seul peut s'attacher à l'un des membres d'une conversion : respecty

respective^

respect^

»respectai^

c'est l'orientation inverse qui est adoptée : respect^ •+• r e s p e c t ^ . Que l'orientation

aille dans le sens Ν

V ou V -*· N, Allen

conclut que la règle de conversion doit suivre les règles d'affixation de -al et -ive, c'est-à-dire l'affixation de niveau I. A mon sens, le raisonnement est lacunaire. En e f f e t , seuls des arguments indépendants de la succession des opérations morphologiques pourraient justifier c e t t e conclusion, puisqu'à l'intérieur de la théorie d'Allen,

les

opérations

morphologiques

sont

récursives : si

l'on

se

fondait sur le simple enchaînement linéaire des opérations, le classement de -al dans le niveau I serait démenti par sa récursivité dans un

mot

comme

industri-al-iz-ation-al

(exemple donné par

Allen

p.

187). Par ailleurs, Allen ne peut pas rendre compte d'une éventuelle attestation de deux adjectifs, l'un en -ive, l'autre en -al, construits sur des bases dérivées l'une de l'autre. De plus, l'hypothèse d'un classement de la conversion dans le niveau I, préalablement à -al et -ive, n'empêcherait pas une analyse correcte des exemples cités : condition^ respect^

condition^

-»· conditional^

-+· respecty ->• respective

L'interaction

de la conversion avec l'affixation de -al et -ive

ne prouve donc rien sur l'orientation de la conversion.

275

2)

Allen

recourt

effectivement

à

des arguments

indépendants

pour

j u s t i f i e r son r a i s o n n e m e n t , e t m o n t r e que les c a r a c t é r i s t i q u e s a c c e n t u e l les mises en é v i d e n c e par Chomsky & Halle ( 1 9 6 8 ) c o n f i r m e n t tion

qu'elle

donne

à

la

conversion.

Mais

ce

type

l'orienta-

d'argument

n'est

pas applicable à une langue c o m m e le f r a n ç a i s . En d é f i n i t i v e , l ' o r i e n t a t i o n de la conversion c h e z Allen ne repose que

sur

des

arguments

phonologiques,

non

transposables

au

français.

6.2.3.2. Critères catégoriels

Si

des c r i t è r e s

morphologiques

critères

phonologiques,

retenus,

une

des

solution

conversions

analogues

inapplicables pourrait

-»· N) a p p a r t i e n n e n t

la r e l a t i o n

sémantique

français,

consister

correspondant

exemple V

au

à

un

à ceux

à

ne

considérer

même

à la m ê m e

rapport

formation,

d'Allen, e t

des

peuvent

être

que

la

totalité

catégoriel

(par

quelle que

soit

e n t r e Ν e t V, c ' e s t - à - d i r e à donner la

priorité

au rapport c a t é g o r i e l sur le rapport s é m a n t i q u e . Dans c e t t e p e r s p e c t i v e , les

conversions

refléteraient

l'indétermination

de c e r t a i n e s

opérations

sémantiques. La a

été

position

au c o n t r a i r e

catégoriel. soient

adoptée

J'ai

associés

jusqu'à

présent

de ne pas privilégier

proposé

qu'à

un

même

(cf.

par

dans c e type

plusieurs types de conversions

de

exemple

§

domaine le

5.2Λ.) rapport

rapport

catégoriel

formellement

identiques

mais dont chacun s ' i n t é g r e r a i t dans le paradigme d'opérations morphologiques

affixales

le m ê m e l'une

intégrée

illustrée -age^,

associé

rapport

par

au

une

-ation,

par

opération

de

-eur

gard(er)

etc.

sémantique

V -»• Ν r e c o u v r i r a i t

paradigme

exemple

-ment,

à

catégoriel

(formation

/ garde,

(formation

de

donnée.

plusieurs

deux noms

de

noms

autres

Ainsi,

conversions,

à

d'action),

d'agent), celui

de

illustrées

par e x e m p l e par vol(er) / vol e t fauch(er) / f a u c h e , une a u t r e

encore

à celui de -oir(e) ( f o r m a t i o n de noms d'instrument), illustrée par e x e m ple par sci(er) / s c i e , e t c . L ' a r g u m e n t e s s e n t i e l a v a n c é pour c e ment

était

la

similitude

des

opérations

sémantiques

a s s o c i é e s les conversions e t les f o r m a t i o n s a f f i x a l e s .

traite-

auxquelles

sont

276

Certains auteurs (Clark & Clark (1979), Aronoff (1980), (1984)) partent au contraire du rapport catégoriel, et constatent la diversité des opérations

sémantiques

associées à ce rapport. Aronoff (1984 :

46) cite par exemple les cas de figure suivants, associés selon lui 78 au rapport Ν -»· V (j'adapte les exemples au français) : "locatum"

épice / épic(er)

lieu

loge / log(er)

durée

veille / veill(er)

agent

garde / gard(er)

"experiencer"

témoin / témoign(er)

but

parade / parad(er)

source

titre / titr(er)

instrument

scie / sci(er).

Il en tire la conclusion suivante : "In any case, on closer inspection, these types evaporate

into

the pragmatic air and the semantics of the entire diverse set can be reduced

to a

simple statement : the derived

meaning

is that of a verb which has something to do with the base noun. The rest can be determined by the interaction of the meaning of the individual noun with the circumstances surrounding

the

use of the verb." Si l'on partage les conclusions d'Aronoff, la conversion constitue un exemple parfait de ce que j'ai appelé une opération "parasyntaxique" : attachées

au

le

verbe.

nom

occupe

l'une

des

Mais trois arguments

fonctions

vont

sémantique thématiques

à rencontre

d'une

telle solution : Si l'on adopte une solution "parasyntaxique",

la conversion

est

traitée à part des phénomènes d'affixation, et on ne rend pas compte du fait que certains noms reliés par conversion à des verbes entretiennent avec ces verbes les mêmes relations que des noms affixés avec leurs bases verbales. Si l'on suit Aronoff, il faudra analyser

sci(er)

277

comme dérivé de scie, et par exemple hachoir comme dérivé de hac h e r ) , alors que le rapport sémantique entre le nom et le verbe est le même dans les deux cas ; à un même rapport sémantique correspondront deux règles différentes orientées en sens inverse :

Ν

+ V

V

->· Ν .

L a solution d'intégration de la conversion à un paradigme d'opérations morphologiques

permet

rendre

de

compte

au

contraire

doublets

d'unifier

comme

flotte

la

description,

/ flotteur

et

de

(cf.

ci-dessus

des

relations

§ if.3.2.2. et note 17). L'orientation

des

conversions

sémantiques qu'entretiennent

indépendamment

les termes risque d'aboutir, à l'intérieur

même des conversions, à traiter par des règles différentes des mots entretenant le même rapport sémantique : la même fonction thématique pourrait être occupée par un nom dérivé d'un verbe et par un nom base d'un verbe, ce qui ne serait pas gênant si l'on disposait d'arguments indépendants suffisants pour justifier l'orientation choisie. Mais

précisément,

et

il

s'agit

là, à mon

sens, de

l'argument

décisif, la conversion a un caractère particulier par rapport aux phénomènes d'affixation : dans une langue comme le français, aucune propriété

morphologique

ou

phonologique

ne

permet,

dans

la

plupart

des

cas, de décider de son orientation, comme je l'ai noté dang le § précédent. Dans les exemples d'Aronoff cités ci-dessus, l'orientation Ν du

rapport

catégoriel

ne

repose

sur

aucun

argument

explicite.

V En

fait, la lecture des textes permet de comprendre que ce qui sous-tend cette orientation est la caractérisation des verbes comme "néologiques" par rapport aux noms (il est question dans Clark & Clark (1979) et Aronoff

(1980)

ici,

type

ce

de "new d'argument

zero-verbs"). n'est

pas

Mais

dans la théorie

recevable

(cf.

Première

défendue Partie,

Chapitre 2) : même si le verbe "betteraver ("récolter des betteraves") est apparemment construit sur le nom attesté betterave, son inattesta-

278

tion ne peut pas justifier sa dérivation morphoiogique sur betterave ; comme je l'ai démontré ci-dessus (§ 3Λ.), il est possible de reconstruire certaines bases non attestées de mots construits attestés : la chronologie subjective de la dérivation ne reflète pas nécessairement son orientation linguistique. Il faut donc avoir recours à d'autres types d'arguments. 6.2.3.3. Pour une solution sémantique La solution d'intégration des conversions que je propose a l'avantage de fonder l'orientation de la conversion sur des arguments sémantiques et dérivationnels. Elle peut désormais se formuler ainsi : 7

Principe d'orientation des conversions Si aucune propriété phonologique

ou morphologique

ne

permet

de décider de son orientation, à une dérivation par conversion est automatiquement assignée l'orientation conforme au rapport catégoriel laquelle Un

associé

à

la

RCM au paradigme

ses

propriétés

sémantiques

exemple

permettra

de

morphologique de

permettent

comprendre

la

de

l'intégrer.

condition

initiale :

soit collect(er) / collection / collectionn(er). Collection et collectionn(er) sont dans le même rapport morphologique que vol et vol(er) : a priori, le nom peut dériver du verbe ou le verbe du nom. L'examen de leur relation sémantique permet de considérer collection

comme

un nom d'action, ou de résultat de l'action, par rapport à collectionn(er) et, si l'on appliquait sans condition initiale le principe énoncé ci-dessus, de l'analyser comme dérivé du verbe collectionner), comme vol de vol(er) ou bavardage de bavard(er). Mais également mêmes

l'orientation collection

relations

des dérivations affixales permet de dériver 79 de collect(er) , avec lequel il entretient les

sémantiques

(action,

résultat

de l'action)

qu'avec

collectionn(er). Cette analyse aboutirait donc à assigner à collection deux dériva-

279 tions concurrentes et equivalentes, l'une à partir de collect(er), l'autre à partir collection

de collectionn(er), ou à considérer

qu'il existe deux

noms

homonymes et synonymes dans le lexique français. Quant

à collectionn(er), ou il n'entretiendrait dans ce type d'analyse aucun rapport avec collect(er), ce qui est gênant

étant donné la parenté

formelle et sémantique des deux verbes, ou il serait dérivé de collect e r ) , ce qui suppose une RCM qui construise des verbes en -(t)ion(ner) sur des bases verbales. Or, d'une part la présence dans le lexique français d'un verbe en -(t)ion(ner) se double toujours du nom en -(t)ion correspondant (perfectionner / perfection, rationner / ration, lotionner / lotion, etc.) ; d'autre part la plupart de ces verbes ne peuvent pas être rapportés à une base verbale : si on peut à la rigueur imaginer de dériver perfectionner de parfaire, des verbes comme *rer ou *loer ne peuvent pas être construits, en vertu du Principe 3 (cf. ci-dessus § ^.2.1.). Il est donc beaucoup plus simple et plus adéquat de dériver par conversion les verbes en -(t)ion(ner) des noms en -(t)ion, eux-mêmes soit dérivés de bases verbales, comme collection de collect(er), soit non construits comme ration et lotion. On aura donc la dérivation suivante :

collect(er) -»· collection -*• collectionn(er) [ [ [collectjy (ion) af ] N ] y . Le principe énoncé ci-dessus ne doit donc s'appliquer qu'en dernier recours si aucun autre argument indépendamment motivé ne permet • • ι conversion 8 0 dA I orienter la En tout état

de cause, je ne tiendrai pas les phénomènes de

conversion pour des exemples d'opérations sémantiques indéterminées.

partiellement

280

7. POUR C O N C L U R E SUR LES I R R E G U L A R I T E S DE F A C A D E

Au

terme

la longueur

de

cette

étude

des

"irrégularités

se justifie par la nécessité cruciale

de

façade",

dont

pour une théorie de

délimiter ce qui ressortit et ce qui ne ressortit pas à son champ d'étude, c'est-à-dire d'une part de déceler, sous l'irrégularité de l'observable, des régularités profondes, d'autre part d'exclure ce dont il n'appartient

pas à la grammaire

de

rendre compte,

résumons les

principes

essentiels sur lesquels s'appuie la théorie dérivationnelle que je défends, et qui contribuent à justifier l'organisation du modèle qui sera proposé dans la Troisième Partie. Trois

types d"'irrégularités de f a ç a d e " ont é t é mis en évidence.

7.1. Les lacunes accidentelles

L'absence

de

mots

possibles

du

lexique

observable,

non explicable linguistiquement, ne doit pas empêcher de compter

ces mots parmi

le

parce

que

morphologue

les faits à décrire. Ces lacunes peuvent

se manifester, et doivent ê t r e comblées, à trois niveaux : au

niveau

des

mots

construits

possibles

non

attestés,

ce

qui

a donné lieu à une réflexion sur les notions de "productivité", "rentabilité", "disponibilité" (§ 2.3.) ; au

niveau

attestés

avec

des

sens

possibles

non

attestés

de

mots

construits

un autre sens, ce qui a donné lieu à la mise au point

de procédures d'homonymisation du lexique attesté (§ 3.) ; au niveau qu'elles

avaient

ailleurs

à

pour

une

des bases dites "non le

l'état

même

statut

autonome.

morphologie

du

autonomes",

lexical

Cette

que

dont j'ai

démonstration

morphème-mot



démontré

les bases attestées a

4.1.1.),

permis et

de

par

d'opter proposer

les deux principes suivants : . permet

un principe de

de définition

différencier

les

des bases (Principe

mots construits

des

3, § 4.2.1.) qui

mots complexes

non

construits ; .

un

principe

d'accès

des

bases

au

statut

d'entrées

lexicales

281

(Principe k, § 4.2.2.)· Je me suis également prononcée contre tout principe de blocage des doublets (§ H.3.2.2.).

7.2. Les distorsions apparentes entre la structure morphologique des mots construits et leur interprétation sémantique. J ' a i opposé à l'argumentation des partisans d'un modèle dissociatif une

contre-argumentation

destinée

à défendre

un

modèle

associatif,

c'est-à-dire un modèle où sont associées la description des régularités sémantiques et celle des régularités morphologiques des mots construits. L e s trois principes essentiels suivants ont été proposés : Le

sens d'un mot construit est toujours prédictible à partir

de

sa structure morphologique (Principe 5, § 5.3.1.). L a forme d'un mot construit est toujours partiellement prédictible à

partir

de son sens. J ' a i

proposé des principes de délimitation

de

ce qui n'est pas formellement prédictible, et notamment les "segments parasites" (§ 5.3.3.). A peuvent

chaque

affixe

être

associées

n'est

associé

plusieurs

qu'un

sens, mais à chaque

opérations

morphologiques,

sens

définies

de façon large, comme affixales ou non. C e principe a permis d'une part,

à partir

de l'étude

de plusieurs

exemples précis, de

délimiter

ce qui définit l'identité affixale (§ 5.3.5.), d'autre part, en intégrant les conversions aux opérations morphologiques, de formuler un principe d'orientation des conversions (Principe 7, § 6.2.3.3.). A travers ces trois principes s'est posée, à propos des mots construits et des affixes, la question de l'homonymie et de la polysémie, à laquelle j'ai tenté d'apporter quelques éléments de réponse, résumés dans le § 5.4.2.).

7.3. Les "idiosyncrasies" sémantiques A partir d'une réflexion sur ce que représente l'opération sémanti-

282

que associée

à une R C M ,

et

sur sa spécificité (Principe

6, § 6.1.),

j'ai proposé une tentative de typologie des "idiosyncrasies" sémantiques, parmi lesquelles je propose de distinguer entre les traits de sens d'origine pragmatique, qui échappent aux R C M ; les

spécialisations

sémantiques

tardives

de

mots

qui, au

niveau

des R C M , sont des doublets ; les actualisations lexicales de variables laissées vides par l'opération sémantique associée à la R C M ; les sous-régularités ressortissant à des "règles mineures". Tous ces éléments de sens, partiellement pas

du ressort

des R C M ,

sont réguliers.

à la

sortie

imprédictibles, ne sont

desquelles

les

mots

construits

Mais ils doivent être mémorisés dans le savoir

lexical

conventionnel.

Les faveur

"irrégularités

d'un

de

façade"

modèle stratifié, conventionnel,

un composant

argumentent

par

conséquent

où au composant dérivationnel dont

le

rôle

est

de

rendre

en

succède

compte

de

tous les " f i l t r e s " imposés à la compétence dérivationnelle par le savoir lexical conventionnel. L'étude des "irrégularités de façade" aura donc permis de délimiter

le

champ

des R C M

de

la

morphologie

dérivationnelle,

peuvent

et

ne peuvent

pas prédire, et

de

définir

de réfléchir

ce

que

sur la

notion de mot construit. Conformément aux principes résumés ci-dessus, j'ai

proposé

au

§

5.4.1.

une

équation

composants que doit comporter

OD = 1 OS + 1 R C + η OM.

définissant

provisoirement

les

une R C M dans un modèle associatif :

283

CHAPITRE 3

LES SOUS-REGULARITES PARTIELLEMENT PREDICTIBLES

Parmi les "exceptions" apparentes du lexique observable peuvent être R

isolées

toutes

celles

qui

permettant

de

constituer

présentent

l'ensemble

une

E des

propriété items

récurrente

concernés,

de

telle sorte que E, c o n t r a i r e m e n t aux ensembles d ' i t e m s habituellement qualifiés de réguliers (par exemple l'ensemble des noms d'agent suffixés par

-eur

sur

une base

verbale,

aux

"irrégularités

de

façade"

près),

ait la p a r t i c u l a r i t é de n ' ê t r e définissable qu'en extension par la liste finie des items qu'il contient : on ne peut établir de corrélation e n t r e R et

aucune

autre

propriété

linguistique,

et

la liste des items

qui

présentent R est finie. Ainsi (cf. ci-dessus Chapitre 1, § 1.2.), l'ensemble des nominalisations en -ession de verbes en -imer est fini, e t l'on ne peut déceler aucune propriété linguistique des verbes ainsi nominalisés qui explique c e t t e f o r m e de nominalisation, par opposition à ceux qui se nominalisent en -imation. On peut de la sorte opposer des règles "majeures"

(ou

générales),

exprimant

des

régularités

prédictibles,

c ' e s t - à - d i r e des règles auxquelles toutes les formes répondant à leur description marquées

structurale comme

sont

soumises

y échappant,

des sous-régularités

et

partiellement

à

des

moins

d'être

expressément

règles "mineures",

prédictibles,

c'est-à-dire

exprimant des

règles

auxquelles les formes ne sont soumises qu'à condition d ' ê t r e expressément marquées en ce sens. Conformément partie,

je

postérieures

défendrai et

prioritairement

à

la

théorie

l'idée

que

subordonnées

"stratifiée" les

aux

règles règles

développée

dans

lexicales "mineures" "majeures".

cette sont

M'intéresseront

les règles "mineures" qui "corrigent" les produits des

284 RCM. L'hypothèse sous-jacente à ce qui suit est que les mots construits sont réguliers à la sortie des RCM, et que les éventuelles distorsions sémantiques ou formelles observables par rapport aux propriétés prédictibles, et descriptibles sous la forme de sous-régularités,

ressortissent

à des règles "mineures" du composant conventionnel. Ces règles "mineures" ne s'appliquent

qu'à des items porteurs d'un trait

"diacritique"

autorisant leur application. C e t t e hypothèse de traitement, en faveur de laquelle des arguments vont être avancés ci-dessous, repose sur l'hypothèse psycholinguistique qu'il n'est pas sûr que les régularités "mineures" puissent être apprises par les locuteurs autrement que de façon ad hoc. En e f f e t , les données chiffrées exposées dans l'Annexe 14 (816 bases touchées par une allomorphie reproductible, pour 175 types d'alternances) permettent de conclure,

toutes choses égales d'ailleurs, à un "rendement"

très faible de ces règles mineures : chacune ne s'applique, en moyenne, que k ou 5 fois sur l'ensemble du lexique, la moins "rentable" descendant à 2 occurrences, seuil minimum exigible, et les plus "rentables" atteignant

une quarantaine d'occurrences.

Bien que l'application

des

règles mineures puisse être gouvernée, nous le verrons, par des principes généraux analogues à ceux qui gouvernent les règles générales, il n'en reste pas moins que le détail de leur domaine d'application n'est probablement mémorisable, sauf exception, qu'au coup par coup : les propriétés "mineures" d'un item donné ne peuvent être

déduites

ni d'autres propriétés de cet item, ni du rapprochement de cet item avec est

d'autres permis

items qui présenteraient

de faire l'hypothèse

que

des propriétés

analogues. Il

la "surgénéralisation" est

quasi

inexistante en ce qui concerne ce type de règles. Le mécanisme des règles mineures est une alternative intéressante au choix

dichotomique

entre

des règles "générales"

(nécessairement

assorties de multiples exceptions), et l'inscription de régularités diversement redondantes dans les entrées lexicales^. 3e traiterai

ici de trois types de règles mineures : les règles

d'allomorphie et les règles de troncation, dont le rôle est de rendre compte des distorsions formelles, plus ou moins régulières, entre la forme du mot construit telle qu'elle est prédictible à partir de sa

285 base et de la RCM, et celle qu'il a dans le lexique a t t e s t é ; les règles sémantiques "mineures", dont le rôle est de rendre compte des distorsions sémantiques,

plus ou moins régulières, entre le sens du mot

construit tel qu'il est prédictible à partir de sa base et de la RCM, et celui qu'il a dans le lexique attesté.

1. LES REGLES D'ALLOMORPHIE Je ne m'occuperai ici que des variations formelles qui affectent les éléments formateurs de mots lors de la dérivation, à l'exclusion 2

des variations flexionnelles . L'objectif de c e t t e étude est de définir le champ d'application, la nature et le statut linguistique des règles d'allomorphie appliquées en français lors de la dérivation, auxquelles peu de travaux ont été consacrés jusqu'à présent.

A ma connaissance, seuls Aronoff

(1976)

pour l'anglais, Dell - /faus/), d'autre part dans le contexte morphologique - i t é (pour la forme - t é du suffixe, cf. ci-dessous § 1.2.4.) ; /au/

l'application

d'une

règle

phonologique

de

monophtongaison

[o]. La

distance

représentation

éventuelle

entre

la

représentation

lexicale

et

la

phonétique fait que, dans certains cas, l'évidence est

trompeuse. Par exemple, la paire blanc / blanquette est, malgré l'apparence,

reliée par

une alternance

consonantique

/s/~/k/,

puisque

la

forme attendue est "blanchette (cf. blancheur). De même, si l'alternance [a]~[e] qui apparaît dans geler / gel ressortit à la règle d'ajustement du E, et donc si l'on peut attribuer à gel la représentation sous-jacente

299

/zal/, dans

tenace

/ ténacité,

alternance

allomorphique,

elle

puisque

devra le

être analysée

contexte

comme

phonologique

une

est

le

même dans les deux mots.

1.1.2.2. Problèmes de formulation de l'alternance Dans le cas d'une alternance complexe, le choix du degré d'abstraction auquel les alternances peuvent être formulées risque des

conséquences

importantes.

Par

exemple,

dans

croix

/

d'avoir crucifier

(/kroiz/ ~/krys/), l'alternance complexe est localisée sur deux segments consécutifs, et peut se définir comme l'addition de la monophtongaison /oi/ ~/y/ et du dévoisement reproductible, Si

l'on

mais

s'en

tient

leur

de /z/. Chacune

combinaison

là, on classera

ne

de ces alternances

l'est

pas

l'alternance

est

(cf.

Annexe

14).

complexe

comme

une

A C P R 1 et, en vertu des principes 9 (ci-dessus § 1.1.1.2.) et 4 (Chapitre 2, § 4.2.2.), croix et °cruc(e) seront des entrées lexicales indépendantes. Mais souvent

si

l'on

d'une

observe

que

le dévoisement

monophtongaison

(tais-

(taire)

du /z/

s'accompagne

/ tacite,

nuis-

(nuire)

/ nocif, luis- (luire) / lucide, etc.), on pourra être tenté de classer les

alternances

/oiz/ ~/ys/,

/aiz/~/as/,

/yiz/~/os/,

/yiz/~/ys/

dans

le même type Τ d'alternance complexe, caractérisé par une monophtongaison et le dévoisement du /z/. Dans ce cas, en vertu des principes définis, l'alternance sera considérée comme reproductible, et le traitement

sera différent : seul croix

aura le statut d'entrée lexicale, et

cruc- sera dérivé de croix par une règle mineure. L a deuxième solution est plus simple et plus générale, mais présente trois inconvénients : Elle

se

heurte

à

la

définition

des

limites

en-deçà

desquelles

il est légitime d'abstraire. Si l'on ne tient pas compte de la nature phonologique

de la monophtongaison, pourquoi tenir

du

dévoisement?

On

les

combinaisons

d'une

dévoisement,

quel

pourrait

classer

dans

monophtongaison,

qu'il

soit.

Dans

ce

le

quelle cas,

compte de

même qu'elle

type

Τ

celle toutes

soit, et

l'alternance

d'un

/aig/~/ak/

(aigu / acuité, "aiguë / aqueux, etc.) ferait partie de T. Mais pourquoi s'arrêter

au

dévoisement,

et

ne

pas

retenir

la

variation

d'un

seul

300 trait distinctif? Dans ce cas, on pourra ajouter à Τ l'alternance /ais/ ~ lazi (vaiss-eau / vas-o-). De même, la monophtongaison pourrait être remplacée par la variation V~ VV, quelle que soit la place respective des deux termes, et on en viendrait, de proche en proche, à un tel degré de généralité que la notion d'alternance complexe perdrait tout intérêt. La

simplification

apportée

est

illusoire,

puisqu'elle n'évite

pas

d'assortir chaque règle, formulée de façon abstraite, de ses diverses modalités d'application. Si bien que l'on aboutirait au même nombre de règles particulières, augmenté des règles rendant compte des "types" d'allomorphie. Le troisième inconvénient est plus théorique : formuler les règles d'allomorphie de façon générale revient à leur attribuer des propriétés générales. Or, il n'est pas sûr que c e t t e pseudo-généralité ait un quelconque intérêt en dehors d'une esthétique typologisante. Il me paraîtrait gênant de formuler

des règles mineures en termes généraux, quand

le seul apport de la généralisation est typologique. C'est pourquoi je m'en tiendrai à la première solution, qui consiste à formuler les alternances à partir de leur nature phonologique, sans généraliser davantage. Cela implique, pour l'exemple donné, que croix et

°cruc(e) soient deux entrées lexicales indépendantes

formellement

et sémantiquement reliées. 1.1.2.3. Quels sont les critères de la reproductibilité? L'hypothèse de travail qui consiste à ne considérer comme allomorphiques que les alternances

reproductibles

sur la notion de reproductibilité.

Or,

repose de façon

cruciale

la définition de celle-ci

pose

deux types de problèmes : Une alternance complexe peut-elle servir à garantir la reproductibilité

d'une alternance

simple

(il

a été

répondu positivement

à la

question inverse lors de la définition des ACPR)? Il y a en effet des cas où une alternance simple ne se trouve que dans une paire de mots

301 à l'état isolé, mais se trouve dans une ou plusieurs autres paires combinée à d'autres alternances. Par exemple, l'alternance vocalique /y/~ /o/ ne se manifeste à l'état isolé, à ma connaissance, que dans fémur / fémoral. Par ailleurs, c e t t e même alternance est combinée à une épenthèse

consonantique

dans

assum(er)

/

assomption,

consum(er)

/ consomption, présum(er) / présomption, et à une alternance / i / ~ / k / dans nuit / nocturne. L'alternance complexe / y m / ~ / o m p / est reproductible (donc assomption est dérivé de assum(er)), mais /yi/ ~ /ok/ ne l'est pas telle quelle ; il s'agit d'une ACPR1. Les principes adoptés

ici

n'en font pas une alternance allomorphique (nocturne n'est pas dérivé de nuit, mais de °noct(e)). La question qui se pose est de savoir si fémor- doit être analysé comme une base supplétive de fémur, parce que l'alternance

qui relie ces deux formes n'est pas

reproductible,

ou comme une forme allomorphique de fémur devant -al, parce que la présence de c e t t e alternance dans des alternances complexes suffit à garantir sa reproductibilité. Je propose de choisir la deuxième hypothèse, parce que les règles formelles qui relient les entrées lexicales entre elles sont les mêmes que celles qui relient

allomorphiquement

les dérivés à leur base (cf. ci-dessous § 1.1.3.2.). La règle qui permettra de relier fémoral à fémur sera donc également utile pour relier °noct(e) à nuit. J'opte

donc pour un critère non rigide de

reproductibilité.

La même "souplesse" s'appliquera à la deuxième question : doit-on exiger

que l'alternance

soit

reproductible

dans

le même

contexte?

Soit par exemple la paire facile / difficile. A ma connaissance, difficile est le seul mot du français où apparaisse après le préfixe dis- une voyelle basique /a/~/i/

que

l'on peut

rapporter

à un -a-.

L'alternance

apparaît par ailleurs après le préfixe in- (amitié / inimitié,

sapide / insipide), et devant certains suffixes (cf. Annexe 14). Si l'on exigeait que les contextes dans lesquels apparaît une même alternance soient strictement identiques pour que celle-ci soit reconnue reproductible, on analyserait l'alternance / a / ~ / i / de amitié / inimitié et sapide / insipide comme allomorphique, mais pas celle de facile / difficile. Etant donné les principes énoncés, il faudrait alors poser une base supplétive ?°ficile. Cela ne me paraît pas adéquat : si une allomorphie ne touche que des morphèmes marqués comme devant la subir dans

302

des contextes

marqués

comme devant

la déclencher, alors il n'est

pas nécessaire que ce soient toujours les mêmes contextes qui déclenchent la même allomorphie. L'exigence serait inadaptée au caractère fondamentalement aléatoire des phénomènes décrits. Le schéma ci-dessous résume les divers cas de figure de reproductibilité. La double ligne pointillée y figure la frontière entre l'allomorphie et la supplétion :

REPRODUCTIBILITE DES ALTERNANCES

1.1.2.4. Alternance allomorphique ou segment parasite? Dans les cas où un ou plusieurs segments phonématiques

sont

ajoutés à la frontière entre une base et un suffixe, on peut hésiter pour

savoir

s'il

s'agit

d'une alternance susceptible d'être

analysée

comme allomorphique ou d'un segment parasite (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.3.). La question se pose par exemple à propos de

303

tour / tournelle (vs tourelle) nu / nudité su(er) / sudation prêch(er) / prédication etc.

C e s segments partagent toutes les propriétés des segments parasites telles qu'elles ont été énoncées dans le paragraphe cité. En l'absence d'une étude systématique de ces éléments, je propose donc provisoirement

d'assimiler

tout

ajout

phonématique

ou

pluriphonématique

à la frontière entre une base et un suffixe à ce que j'ai appelé un "segment

parasite", et de traiter

ces ajouts dans la grammaire

soit

comme des idiosyncrasies appliquées aux items concernés (par exemple la nominalisation par

l'applicateur

ci-dessous,

"suation

d'idiosyncrasies

Chapitre

4)), soit

supplétives (il y aurait lequel serait

du verbe

construit

su(er) se verrait

du

comme

un verbe

ajouter

un -ci-

composant

conventionnel

les

d'entrées

finales

(cf.

lexicales

°sud(er) parallèlement à su(er), sur

sudation). 3e considérerai donc

provisoirement

que, même si cet ajout est reproductible, il ne s'agit pas d'une sousrégularité.

Comme

il

est

probable

qu'une

étude

ultérieure

révélera

que la décision ne doit pas être la même dans tous les cas, j'ai néanmoins fait figurer les cas douteux parmi les alternances allomorphiques de l'Annexe 14.

1.1.3. Typologie interne des allomorphies

Les

demonstrations

qui

précèdent

ont

établi

que

pouvaient

être

analysées comme allomorphiques, c'est-à-dire relevant de l'application de règles mineures, les alternances simples ou complexes reproductibles qui touchent certains morphèmes prédisposés à les subir dans certains contextes prédisposés à les déclencher. En revanche, toute alternance, simple ou complexe, non reproductible telle quelle, n'est pas reconnue comme

allomorphique.

Dans cette optique, et en vertu des principes

4 et 9, ciar- sera analysé comme l'allomorphe de clair dans le contexte -té,

et clarté

comme

dérivé

de clair. " P a g a n - et "cruc-

ne

seront

304 pas analysés comme

les allomorphes de païen et croix, ni paganisme

et

dérivés

crucifier

comme

de païen

et

croix,

mais comme

dérivés

de °pagan(e), doublet de païen, et de "crucique (construit sur °cruc(e), doublet

de croix).

relation

formelle

les

traiter

ici

la

de

thèse

s'appliquer après

Il

reste

entre

la

même

deux

et

inadéquat de n'établir

païen,

°cruc(e)

façon que °lud(e) et les

règles

endroits

l'application

serait

°pagan(e)

suivante :

à

qu'il

des

RCM,

pour

de

croix,

et

jeu. Je défendrai

d'allomorphie

différents

et

aucune

la

sont

dériver

la

donc

susceptibles

grammaire, forme

de

d'une

de part

allomorphique

que prend un morphème dans un contexte donné à partir de la f o r m e qu'il a dans les entrées lexicales (clair

-*• ciar- / — té); d'autre

part

au

l'application

pour

niveau

relier

des

entrées

sémantique-

allomorphiques alternances

et

païen

/i/ ~ /g/ et

des

d'allomorphie

à

mots construits

entrées deux

reliés par les deux

/oi/ ~ /y/ lexicales

entrées

(RAMC)

seront

/E/ ~ /a/ ; °cruc(e)

allomorphiques

d'allomorphie

lexicales

RCM,

l'allomorphe

(°pagan(e)

entrées

des

indépendantes

l'autre

deux

avant

ment associées, dont l'une n'est pas à proprement parler de

partiellement

lexicales,

et

croix

lexicales,

et

d'une

par les deux

J'appellerai, règle

/ζ/ ~ /s/).

(RAEL)

l'application

et

l'application règle règle

alternances

d'une

règle

d'allomorphie d'allomorphie

des à un

mot construit dont l'un des constituants est l'allomorphe d'une entrée lexicale. J'exposerai successivement l'état de la question dans la littérature lexicaliste



d'application la

spécificité

1.1.3.1.),

les

des règles ou de

la

arguments

d'allomorphie

en (§

non-spécificité,

faveur

d'un

1.1.3.2.), et à l'intérieur

double

niveau

le problème des R A M C ,

de des

allomorphies qui touchent les a f f i x e s (§ 1.1.3.3.).

1.1.3.1. Etat de la question

Les modèles actuels n'établissent pas de distinction, mais imposent au contraire

un choix

entre

les deux

types d'allomorphies définis ci-

dessus : les uns ne retiennent que les R A E L , sous la f o r m e de règles de redondance non orientées, les autres que les R A M C , sous la f o r m e

305 de règles orientées. 1)

Lieber (1981b : 163-165) opte pour un traitement de l'allomorphie

au niveau

des entrées lexicales (RAEL). Elle propose le dispositif

suivant, qu'elle applique aux allomorphies flexionnelles : lister dans le "lexique permanent", c'est-à-dire la liste des entrées lexicales (le "dictionnaire"), toutes les variantes formelles imprédictibles à partir de règles générales, sous la forme d'items catégorisés pouvant tous servir de bases aux règles de formation des mots. Les allomorphies sont classées en "types" correspondant à leur nature

phonologique,

et ces types servent à définir des classes d'items reliés entre eux par des fonctions appelées "règles morpho-lexicales". Ces règles, antérieures aux règles de formation des mots, sont conçues comme des règles de redondance non orientées ayant une fonction évaluative : plus il y a de paires d'items dans une classe, plus la règle qui définit celle-ci est générale. Le caractère exceptionnel de l'allomorphie est donc lié au nombre d'items concernés. Pour éviter l'insertion lexicale de toutes les formes allomorphiques, Lieber propose de sous-catégoriser celles dont on veut éviter l'occurrence à l'état autonome dans des structures syntaxiques par un trait ad hoc leur imposant de n'être insérées que dans un contexte affixal. Mais aucun dispositif

n'est

prévu pour prédire quelles variantes sont utilisées dans les divers contextes affixaux. Ainsi, si l'on transpose cette perspective au domaine dérivationnel, clair^ et "clar^, f r è r e ^ et °fratern(e)^ feraient partie du "lexique permanent", et la relation qui unit les membres de chaque paire serait représentée sous la forme d'une règle de redondance définissant une classe d'items : clair^ et "ciar^ appartiendraient à la même classe C j que aim-y et °am-y, caisse^ et "cass-^, laine^ et °lan-^, etc., frère., et "fratern-.. à la même classe C - M que mère., et "matern-.., — Ν Ν 2 Ν Ν' père^ et °patern-^. La règle définissant C^ serait plus générale que la règle définissant C2, ce qui implique que le "coût" d'apprentissage, ou de description des relations unissant les membres de C j est moindre que celui des relations unissant les membres de C 2 · "Clar-^ et °fratern-.,

seraient

sous-catégorisés

[+ / — affixe], mais les règles de

306 formation des mots construiraient aussi bien *clairté que clarté, *frérel que fraternel. 2)

Aronoff (1976 : 98-114), Dell • /pylmon+aira/ (poumon / pulmonaire) /Esponzai-ioez/ -»• /sponzs+ioez/ (éponge / spongieux) etc. La modification peut même toucher plusieurs segments distants entre eux : /kuloer+ista/ •*• /kolor+ista/ (couleur / coloriste)

322

/in+duloer/ + /in+dolor/ (douleur / indolore) etc. Dans le cas où plusieurs segments d'un morphème sont susceptibles de subir une allomorphie dans le même contexte, l'un d'eux seulement peut être touché, et ce n'est pas nécessairement le plus proche du contexte "déclencheur". Comparer :

et

/kuronst-al/ -»• /korons• culpabilisation frère (°fratre) -»• fraternel -»• fraternellement discours •+ discursif

-*• discursivité

neuf •*• innov(er) -»· innovation école -+• scolaire ->· scolarité etc. La structure d'un mot comme scolarité, à la sortie des RCM, est la suivante : [ [ [escole] N

(+EZ)

(aire) af

(£Z+)

(+M)

] N (ité) af

(M+)

]N

325 (où EZ = chute de /E/ devant /s/ à l'initiale). La

forme

prédictible

sans

allomorphie

est

donc

dans laquelle EZ doit s'appliquer, et -aire subir la

*escolairité,

monophtongaison

devant -ité. On peut concevoir le principe évoqué comme la projection des paires de traits allomorphiques (par exemple +EZ / EZ+) du constituant le plus enchâssé au constituant supérieur jusqu'à la projection maximale. Si les règles d'allomorphie ne s'appliquaient pas de façon cyclique (ce qui constitue d'ailleurs un argument supplémentaire contre une

morphologie

concaténatoire

(cf.

Première

Partie,

Chapitre

3,

§ 2.)), et sans principe de projection, on attendrait la forme *escolarité. On peut formuler ce principe de la façon suivante :

12

Principe de projection allomorphique Soit les structures issues des RCM : F

1

i

F

2

[ [

F3

(Y,

>af Ε( Y ) a f

< Y ) af M a

[X]

1B

A

(Y

ÍC

'>af ÍC

[ (Y')af [ [X]A (Y)af ] B ] c [ [ M a

(Y)

af h

(Y,)

a f ÍC

où Y désigne un affixe déclencheur d'allomorphie, Y' un affixe quelconque

dont

l'application

est postérieure à celle de Y,

X

une base, construite ou non, susceptible de répondre positivement aux allomorphies déclenchées par Y, et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. Dans F .

_ - . toute allomorphie subie par A dans Β est projetée A ^ sur C, et ainsi de suite jusqu'à la projection maximale. Ce

principe a au moins une exception : culpabilité, qui est

le

nom correspondant à coupable. Si coupable est un mot construit, sa 22 base est verbale et signifie "accuser d'une faute" . Par ailleurs, le nom coulpe et le verbe inculper sont attestés en français. Il semble que la seule solution permettant de concilier les contraintes catégorielles et sémantiques pesant sur les RCM et la nécessaire reproductibi-

326

l i t é des alternances allomorphiques soit la suivante : considérer coulpe comme la base de inculp(er) ( c f . incinér(er), incarcér(er)), et également comme

celle

d'un

verbe

"colp(er),

base

de coupable.

Inculp(er)

est

dérivé de la f o r m e sous-jacente /in+kulpa/ par une règle d'allomorphie /u/

-»· / y /

nécessaire par

de

coulpe

camme

règle

ailleurs.

A

impressionn(er)

d'allomorphie

/u/

·*• /o/,

de

"colp(er), dérivé par impression,

également

s'est

nécessaire

conversion

appliquée par

la

ailleurs.

La f o r m e coupable s'explique à p a r t i r de /kolp+abla/ par la règle de vocalisation du / l / . L'enchaînement des dérivations est donc le suivant :

coulpe^

-»• inculp(er) +

Mais

la

°colp(er)

forme

->· coupable

attestée

•*• culpabilité.

de culpabilité- représente

une exception

au

principe de projection. On a t t e n d r a i t en e f f e t "coupabilité. La structure de ce mot est la suivante :

[ [ [ [kulp9] N

( + a n t v >

]v

(+ANTV)

(+ABV)

(+ABV)

(+Lvoc)

(+Lvoc)

(abb)af

vocalique, pour Les

traits

proviennent

dont

/u/

-»· / o / , Lvoc

"colp(er)

est

]N

·*• / y / , ABV = abaisse-

= vocalisation du /1/ en / u / ) .

porteur

dans

cette

structure

de coulpe par projection. Mais culpabilité est

exceptionnel : d'une part

(BIL+)

(Lvoc+)

(où ANTV = antériorisation vocalique, pour / u / ment

] A (itE)af

(+BIL)

lui

doublement

ABV, que subit coulpe dans "colp(er),

puis

Lvoc, que subit °colp(er) dans coupable ne sont pas conservées, c o n t r a i rement au principe de projection, d'autre part c o u l p e ^ a subi ANTV (comme dans inculp(er)), alors que les t r a i t s du contexte ne déclenchent

pas normalement

cette

allomorphie

(contrairement

à in-

dans

inculp(er)).

1.2.3. Nature du t r a i t déclenchant l'allomorphie

Conformément à la proposition de Dell & Selkirk (1978), je pense q u ' i l est nécessaire de marquer d'un t r a i t approprié les éléments suscep-

327 tibies de subir ou de déclencher une allomorphie : comme les RAMC sont des règles mineures, il ne suffit pas que la description structurale d'un item corresponde à celle de la règle pour que celle-ci s'applique, encore faut-il que l'item soit marqué positivement pour subir la règle. Mais ma position s'écarte de celle de Dell & Selkirk sur deux points : je crois nécessaire de distinguer entre des traits "actifs" et des traits "passifs", et je ne crois pas suffisant le trait [± savant] préconisé par Dell & Selkirk. 1.2.3.1. Traits "actifs" et traits "passifs" J'ai celui

de

montré précédemment déclencher

une

(§ 1.1.3.3.) que le fait de subir et

allomorphie

n'étaient

pas

nécessairement

superposables. J'ai

proposé

d'adopter

la

convention

d'écriture

suivante :

un

+ situé à gauche du trait signifie que l'élément marqué peut subir l'allomorphie, un + situé à droite du trait qu'il peut la déclencher. Avec ce les

système,

morphèmes

en théorie, si A désigne un trait

sont

susceptibles

d'être

marqués

d'allomorphie,

[+A+], [+A], [A+],

ou de ne pas être marqués de ce trait. Ainsi, . -ique est marqué [+ADV+] (ADV = adoucissement vélaire, pour /k/

-»• /s/) : périodique / périodicité, talc / talcique ; . -et(te) n'est pas marqué [PV] (PV = postériorisation vocalique,

pour /E/

/a/ et /oe/

-*- /o/) : sur la base cigarette, qui comporte

le suffixe - e t t e , on peut construire un mot signifiant "qui a la forme d'une cigarette" ; ce mot aura la forme "cigarettoTde, et non *cigarattoîde, alors que, comme le montre oeuf

/ ovoïde, le suffixe -oîde

provoque PV ; d'autre part, fleur, qui peut subir PV (floral), ne la subit pas devant -et(te) : fleurette et non *florette (sauf dans le nom propre correspondant) ; . -eur est marqué [+PV], puisqu'il subit PV devant -al (professeur / professoral), mais ne déclenche pas PV sur des bases qui peuvent subir c e t t e allomorphie : pleur(er) / pleureur déplor(er)) ;

et non *ploreur

(mais

328 . -able est marqué [AR+] (AR = arrondissement, pour /a/

/o/) :

il déclenche AR sur effray(er) (effray(er) / effroyable), mais ne subit jamais lui-même c e t t e allomorphie. Une règle d'allomorphie ne peut s'appliquer que si un trait [+A] est au contact d'un trait [A+]. Dans tous les autres cas, elle ne s'applique pas. Ainsi [ [fleur] N

(+pv)

(al) a f

(py+)

[ [fleur] N ( + py) ( e t t e ) a j

]A -

floral.

•+· fleurette et non *florette et non

[ [verbe]^ (aO a j (py+) [ [herbe] N (ette) a f ] N

*ï§rbal_

herbette.

1.2.3.2. Le trait [ ± savant] Dell • loi et /ai/ •* /a/ (clarifi(er) justifie le trait [M+] de -ifi(er)) appartiennent à des classes différentes. On conclura,

hypothétiquement,

que

l'application

de la

règle

de troncation est postérieure à celle des RAMC. Comme par ailleurs elle est aussi postérieure à l'Applicateur d'idiosyncrasies, et que ce dernier

se situe après les RAMC, l'ordre respectif

des opérations

évoquées est le suivant : 1) RCM, non sensibles aux traits de règles mineures ; 2) RAMC ; 3) Applicateur d'idiosyncrasies ;

367 règle de troncation ; 5) règles d'allomorphie à contexte phonologique. Un argument complémentaire en faveur de l'ordre 2, 4 est sa conformité à l'idée que la hiérarchie des composants du lexique doit refléter la hiérarchie des (ir)régularités lexicales : dans certains cas (par exemple -el devant -ité), la troncation est exceptionnelle par rapport à l'allomorphie. 2Λ.2. Principes gouvernant la règle de troncation Il découle de ce qui précède que le lexique du français doit contenir une règle mineure de troncation, déclenchée par la rencontre d'un trait [+T] et d'un trait [T+]. Cette règle peut se formuler, plus simplement que dans la formulation provisoire proposée au § 2.1.3., de la façon suivante : 14

Formulation (revue) de la règle de troncation Si un segment S marqué [+T] est adjacent à un affixe marqué [T+], tronquer S. Cette formulation renvoie la possibilité d'application de la règle

de troncation à la distribution de [+T] et de [T+], qui, elle, est arbitraire, comme il est normal pour le champ d'application d'une règle mineure. Cet arbitraire est, soit fondamental quand des entrées lexicales, affixales ou non, sont marquées du trait [+T], soit plus superficiel quand le trait [+T] est projeté idiosyncratiquement sur un mot construit (anxieux / anxiété). Mais cette formulation est insuffisante telle quelle. Il convient de lui adjoindre un principe gouvernant le choix de l'allomorphie ou de la troncation

lorsque des segments adjacents sont porteurs des

traits leur permettant de subir l'une et l'autre opérations. Un premier élément de réponse est fourni par l'ordre respectif d'application des règles. Si la règle d'allomorphie s'applique avant la règle de troncation,

368 on explique que les segments porteurs des deux traits qui doivent être tronqués à la rencontre d'affixes porteurs des deux mêmes traits subissent

d'abord

par

étapes

les

l'allomorphie,

puis la

*glorieusifi(er),

puis

troncation

°gloriQsifi(er),

(glorifi(er) passe puis

glorifi(er)).

Mais l'ordre des règles est impuissant à expliquer ce qui se passe lorsque des segments porteurs des deux traits doivent être allomorphisés, et non tronqués à la rencontre d'affixes porteurs des deux mêmes traits (ex. : -eux + -ité = -osité). Il faut supposer que s'applique alors un principe de blocage de la troncation, qui peut se formuler ainsi : 15

Principe de blocage de la troncation Les séquences [...] de segments porteurs à la fois de traits d'allomorphie et

de traits de troncation doivent subir

l'allomorphie

et non la troncation. Pour ces séquences, la règle de troncation est bloquée. Une étude plus précise des faits de troncation en français permettra de remplacer les [...] par la liste des séquences concernées. On sait déjà que -eux +-ité en fait partie. Ce principe, ainsi que ses exceptions (anxiété en est une), peut prendre place dans.l'Applicateur d'idiosyncrasies. L'ordre des opérations nécessaires pour produire luminosité et anxiété est donc, finalement, le suivant : 1)

Les RCM produisent *lumineusité et *anxieusité : al

[ [ [lumin] N (eux) af

] A (ité> af

(+PV+)

(PV+)

( + T)

(T + ) (+AB)

bl

[ [ [anxie] N (eux) af

] A (ité) a f

(+PV+)

(PV+)

(+T)

(T+) (+AB)

^

369 2)

La règle de postériorisation vocalique convertit al en luminosité,

bl en °anxiosité : a2 [ [ [lumin] N (os) af

] A (ité) af

(+T)

]N

(T+) (+AB)

b2 [ [ [anxie] N (os) af

] A (ité> af

(+T)

]N

(T+) (+AB)

3)

Le principe 15 bloque la troncation pour la séquence -eux (devenu

-os-) + -ité (il suffit pour cela de supprimer le trait [+T] de -os-) : a3 [ [ [lumin]N (os) af (ité) af

]N

(T+)

(+AB)

b3 [ [ [anxie] N (os) af ] N (ité) a f

]N

(T+)

(+AB)

¿0

b3, exception au principe 15, reste en fait sous la forme b2 : b4 [ [ [anxie] N (os) af ] A

(ité) af

(+T)

]N

(T+) (+AB)

5)

La règle de troncation ne peut plus s'appliquer sur a3, mais

elle s'applique sur b4 : b5 [ [ [anxie] N

(ité) af (+AB)

]N

370

6)

-ité passe à -été après ^ie (AB : règle d'allomorphie à contexte

phonologique) : b6 [ [ [anxie] N ] A (été> af ] N Le

principe

de blocage de la troncation

agit

spécifiquement

sur la règle de troncation. Deux autres principes gouvernent l'application de cette règle, mais sont d'extension beaucoup plus large : Un principe de localité, analogue à celui qui a été mis en évidence pour les règles d'allomorphie, et qui spécifie que seuls des segments adjacents peuvent être touchés par la troncation (cf. ci-dessus § 1.2.2.2.). Un principe de projection, analogue également à celui qui gouverne les règles d'allomorphie (cf. ci-dessus § 1.2.2.3.), et qui spécifie que, si un mot Β est construit sur une base A qui doit subir une troncation, cette

troncation est projetée de A sur B. Ainsi s'expliquent

les formes glorification, glorificateur sur glorifi(er), et non »gloriosification, *gloriosificateur. Alors qu'il existe un petit nombre d'exceptions à ces principes quand ils sont appliqués aux règles d'allomorphie, je ne leur connais pas d'exception quand ils s'appliquent à la règle de troncation. Mais le fait que les mêmes principes gouvernent les règles d'allomorphie et les règles de troncation permet de supposer qu'ils ne sont pas propres à un type de règle particulier, ni même aux règles mineures, mais qu'ils sont probablement liés à un certain type général d'opération linguistique, puisqu'on trouve également des traces de leur application dans le domaine syntaxique.

3. LES REGLES SEMANTIQUES MINEURES La proposition a été faite ci-dessus (Chapitre 2, § 5.3.1.2.) que, parallèlement aux règles mineures touchant la forme des mots construits (RAMC et règle de troncation) pouvaient être construites des règles mineures relatives au sens de ceux-ci. 3'étudierai successivement

371 et succinctement (il ne s'agit ici que d'un défrichage programmatique) le domaine et les modalités d'application des règles sémantiques mineures. 3.1. Définition du domaine d'application des règles sémantiques mineures Soit Z un mot construit par une RCM (R) sur une base X. Si le sens attesté de Z présente une différence (D) avec son sens prédictible (constructible sur X par le moyen de l'opération sémantique (OS) associée à R), cette différence peut ressortir à trois cas de figure différents : 1)

Si D est reproductible sur tous les mots construits par R, même

si le sens attesté ne la reflète pas toujours, D est du ressort de OS. 2)

Si D n'apparaît que sur Z, sans être reproductible sur d'autres

mots construits par R, D est une propriété idiosyncratique de Z. 3)

Si D est observable sur une partie seulement des mots construits

par R, sans pouvoir être généralisée, ni associée régulièrement à aucune autre propriété

linguistique des mots construits touchés,

D est du

ressort d'une règle sémantique mineure. Le cas de figure n° 1 est illustré par exemple par le fait que les noms d'action construits sur des bases verbales peuvent, semble-t-il, tous

désigner

aussi le résultat (concret

ou abstrait) de

l'action,

ou le produit de celle-ci, même si ce sens n'est pas toujours attesté. Parmi les mots cités ci-dessous (construits à l'aide des suffixes -age, -ment, -tion), les exemples (1) présentent les deux sens attestés, les exemples (2) seulement le sens "Action de V", les exemples (3) seulement un sens correspondant au "Produit" ou au "Résultat de l'action de V". (La référence des citations est le PR 77). (1)

déferlement "Action de déferler, résultat de cette action" évangélisation laçage,

"Action d'évangéliser ; son résultat"

lacement "Action de lacer ; résultat

ponçage "Opération

qui

consiste

à

poncer

de cette [...] une

son résultat ; la manière de l'exécuter".

action" surface ;

372

(2)

(3)

a. abolition

"Action d'abolir"

b. abrègement

"Action d'abréger"

c. étiquetage

"Action d'étiqueter".

a. alliage "Produit métallique obtenu en incorporant à un métal un ou plusieurs éléments" b. amoncellement

"Entassement,

accumulation.

"L'amoncellement

étincelant des coquillages" (HUGO). "Le déblayage

d'un

(GIDE)" c. rémunération

"I o

amoncellement

de

correspondance"

51

Vx. ou

didact.

Récompense

[...]



Mod.

Argent reçu pour prix d'un service, d'un travail". La définition des exemples (1) est extensible aux exemples (2) et (3), comme le montrent les phrases (2') et (3'), qui impliquent le sens complémentaire non a t t e s t é des noms concernés ("résultat" pour (2'), "action" pour (3')) : (2')

a'. La droite veut remettre en cause l'abolition de la peine de mort b'. La droite veut remettre en cause l'abrègement de la semaine de travail en vigueur depuis k ans c'. Cet étiquetage a 15 ans, il est urgent de le remplacer.

(3')

a'. L'alliage du fer et du carbone produit de l'acier b'. Si on ne met pas un coup d'arrêt

à l'amoncellement

sans

cesse grandissant des déchets atomiques, la terre sera bientôt invivable c'. Veuillez

procéder

sans tarder

à la rémunération

des cours

de Monsieur. S'il est vrai, aux problèmes aspectuels près, que les deux sens "Action de V" et "Résultat, produit de l'action de V" sont toujours possibles pour les noms construits sur des bases verbales par la RCM R à laquelle sont associés, entre autres, les suffixes -age, -ment et

373

-tion,

alors

il

est

prédictible

que

les deux sens soient

conférés par

l'OS associée à R à tous les mots produits par R, et que la non-attestation éventuelle de l'un ou l'autre de ces deux sens relève soit d'une insuffisance

lexicographique,

conventionnelle

soit

d'une

lexicalisation

idiosyncratique

.

L e cas de figure n° 2 est illustré par exemple par le sens attesté de lavement (2° dans PR 77) :

lavement

"Io

Vx. ou spécialt. Action de laver ; lavage, ablution

[...] 2° ( X V I o ) Mod. Injection d'un liquide dans le gros intestin, par l'anus, au moyen d'un appareil".

C e type de spécialisation sémantique est clairement

idiosyncrati-

que, c'est-à-dire qu'il a peu de chances de se retrouver tel quel dans d'autres

mots

construits

à

l'aide

de

la

même

RCM

Il figurera donc comme propriété propre de lavement,

que

lavement.

marquage

dont

l'Applicateur d'idiosyncrasies du composant conventionnel est responsable.

Avec

les

deux

cas

précédents

contrastent

les exemples

donnés

dans le Chapitre 2 (§ 5.3.1.2. et 5.3.5.1.) des modifications sémantiques affectant

régulièrement

un sous-ensemble des noms en - i t é construits

sur des bases adjectivales ("Agent qui est Adj."), et un sous-ensemble des

noms

d'action

construits

sur

des

bases

verbales

("Ensemble

des

agents qui V"). Reprenons ce dernier exemple :

balisage

"Mar,

et

Aviat.

Action

de poser des balises et

autres

signaux pour indiquer au navigateur les dangers à éviter ou la route à suivre ; ensemble de ces signaux" commandement

"Io

Vieilli.

Autorité

Action

militaire

de commander [...]. 5° (1636) qui détient

le

commandement

des f o r c e s armées" opposition

"II. I o Action, f a i t de s'opposer en mettant

obstacle,

en

qui

résistant

[...].



(1745).

Les

personnes

sont

374 en

opposition

au

gouvernement,

au régime

politique

en vigueur".

Ces mots ne présentent pas de propriétés linguistiques originales par rapport à d'autres noms construits à l'aide de la même RCM, et qui ne peuvent pourtant pas recevoir ce sens, par exemple : vaporisele

"Techn. Opération consistant à soumettre des textiles à l'action de la vapeur" mais *"Ensemble des vaporisateurs"

jugement

" I o Action de juger [...]" mais

*"Ensemble

des

magistrats

qui

détiennent

le

pouvoir de juger" domination

"I. I o Action de dominer- ; autorité souveraine" mais *"Ensemble des dominants".

Nous sommes ici dans le domaine des règles sémantiques mineures, caractérisées, comme les règles formelles mineures, par le fait que les mots qui y sont soumis sont en nombre fini, et que l'on ne peut corréler leur particularité partiellement reproductible à aucune propriété linguistique commune à tous.

3.2. Modalités d'application des règles sémantiques mineures Les règles formelles mineures ont été décrites comme des dispositifs de modification formelle déclenchés par la rencontre d'un trait "passif" et d'un trait "actif", c'est-à-dire contextuellement déterminés, et

d'application

locale.

Ce

schéma

peut-il

être

adapté

aux

règles

sémantiques mineures?

3.2.1. Exemples

Des

deux

exemples

qui

vont être

donnés, le premier

met

en

jeu des mots construits à l'aide d'un seul suffixe, et dont le sens attesté diffère du sens prédictible, le deuxième des mots construits

375

à l'aide de deux suffixes concurrents, et dont le sens attesté présente une spécialisation du sens prédictible. 3.2.1.1. Les adjectifs en -able à sens actif

Il est par

possible en français de construire des adjectifs suffixés

-able,

quelquefois

allomorphisé

en

-ible, sur une base

verbale.

Ces adjectifs ont, majoritairement, le sens "Qui peut être V" (avouable, buvable, d'entre

évitable, eux

exploitable,

ne peuvent

mangeable,

recevoir

portable,

etc.).

la paraphrase citée,

car

Certains le

verbe

qui leur sert de base n'est pas transitif direct : accessible, remédiable, résistible,

etc.

"dispensable

sont paraphrasables

(indirectement

par "A

attesté

par

qui (quoi)

l'on peut

indispensable),

V",

risible

par

"De qui (quoi) l'on peut V", vivable par "Avec qui l'on peut V", navigable par "Sur quoi l'on peut V", etc. Mais dans tous les cas cités, le groupe nominal auquel est attaché l'adjectif représente le complément du verbe de base. Convenons de nommer "passive" la relation sémantique qu'entretiennent ces adjectifs avec leur verbe de base. Une

petite

cinquantaine

d'adjectifs

en

-able

ont

un sens que

l'on conviendra de nommer "actif", c'est-à-dire que le groupe nominal auquel

ils

sont

attachés

représente

non

plus

le

complément,

mais

le sujet du verbe de base. Les adjectifs sont paraphrasables par "Qui 53 :

peut V". La liste quasi exhaustive de ces adjectifs figure ci-dessous

agréable

capable

coagulable

combustible

compatible

confortable

contribuable (n.m.)

convenable

délectable

durable

épouvantable

évaporable

explosible

faillible

fermentescible

formidable

inflammable

irascible

marcescible

muable

nuisible

passable

peccable

perdurable

pitoyable

possible

préjudiciable

putrescible

raisonnable

rancescible

redevable

rentable

responsable

376 secourable

semblable

sensible

serviable

sociable

solvable

susceptible

terrible

valable

variable

.

En fait, la plupart de ces adjectifs ont les deux sens, attestés ou possibles : par exemple (les définitions attestées sont citées d'après le PR 77) explosible "Qui peut faire explosion" ?"Qu'on peut faire exploser" nuisible "Qui nuit (à qqn, à qqch)" °"A qui l'on peut nuire" pitoyable "I o

Vieilli. Qui est enclin, accessible à la pitié. 2°

Mod. Digne de pitié" secourable "Qui secourt, aide volontiers les autres" °"Qui peut être secouru" sensible "I. (Sens actif) I o Capable de sensation et de perception [...]. II. (Sens passif ; déb. XIVo) Qui peut être perçu par les sens" etc. Seuls certains (capable,

possible,

susceptible)

ne peuvent

pas

avoir

un sens passif, en raison du sens spécifique de leur base. Si presque tous les adjectifs de (Ό peuvent avoir ou ont aussi un sens "passif", à côté de leur sens "actif", les adjectifs en -able dont le sens a t t e s t é n'est que "passif" ne peuvent pas prendre le sens "actif". Accessible ne peut pas signifier *"Qui peut accéder", avouable *"Qui peut avouer", mangeable *"Qui peut manger", ni portable *"Qui peut porter". Ce sens est donc limité à un nombre fini d'adjectifs. Il ne peut pas être du ressort de l'opération sémantique associée à la RCM-able. Le sens "actif" des adjectifs (4) apparaît donc surajouté à leur sens

"passif",

qu'il

n'occulte

complètement,

pour

certains

d'entre

eux, que dans le lexique conventionnel. Nous sommes bien en présence

377 des e f f e t s d'une règle sémantique mineure, qu'aucun contexte ou aucune propriété particulière ne paraît déclencher, sauf un trait ad hoc des adjectifs concernés. 3.2.1.2. Les noms en -eur et -aire Les suffixes -eur et -aire sont tous deux associés à la RCM appelons-la R - qui construit des noms d'agent sur des bases verbales, et

dont

l'opération

sémantique

correspond

à

la paraphrase

"Agent

qui V" : (5)

chanteur

contestataire

danseur

incendiaire

programmateur

plagiaire

réparateur

protestataire

etc.

etc.

Il est probable que -eur est, dans c e t t e fonction, plus disponible que -aire : les mots de droite peuvent être doublés par des agents en -eur

("contestateur,

"incendieur,

"plagieur,

"protestateur),

ceux

de

gauche ne peuvent pas l'être par un agent en -aire (*chantaire, *dansaire, *programmataire, *réparataire). Quand le lexique a t t e s t é présente à la fois un nom en -eur et un nom en -aire construits sur la même base verbale, on observe parfois une spécialisation sémantique récurrente du nom en -aire, qui désigne le bénéficiaire de l'action dont le nom en -eur est l'agent : (6) donateur / donataire destinateur / destinataire distributeur / distributaire renonciateur / renonciataire. Pour que la spécialisation sémantique du nom en -aire soit possible, il faut que l'action verbale implique un échange orienté de biens, concrets ou symboliques, entre le nom en -eur et le nom en -aire.

378 En e f f e t , il y a des cas où les deux noms sont a t t e s t é s , sans présenter la

même

opposition

sémantique,

par

exemple

(les

définitions

sont

extraites du PR 77) : retardateur : "Qui retarde, ralentit un mouvement" retardataire : " I o Dans c e t de

la

Qui arrive en retard [...]. 2° Qui a du retard".

exemple, la spécialisation

construction

(transitive

base. La différence entre c e t

sémantique s'est

directe

ou

exemple et

opérée à partir

intransitive)

du

verbe

de

les noms de (6) s'explique

par le fait que retarder n'obéit pas aux conditions sémantiques définies. La spécialisation sémantique du nom en - a i r e paraît bien ressortir à une règle sémantique mineure. En e f f e t , elle ne touche qu'un nombre limité de noms en -aire : f a c e à des noms d'agents en -eur dont la base verbale possède le sens exigé, il ne semble pas possible de construire le nom en - a i r e non a t t e s t é désignant le bénéficiaire de l'action. Par exemple, alors que les conditions sémantiques sont remplies, * e x p é ditaire paraît difficile à reconstruire f a c e à expéditeur, avec le sens "Celui à qui l'expéditeur envoie qqch." ; mêmes difficultés pour *baillaire, *envoyaire, *fournissaire, *prêtaire, e t c . , f a c e à bailleur, envoyeur, fournisseur, prêteur, e t c . En revanche, f a c e à des noms en -aire a t t e s tés, qui ont le sens "Bénéficiaire de l'action", e t dont la base verbale répond aux conditions requises, il est possible de reconstruire le nom en -eur correspondant, avec le sens "Agent qui V" : f a c e à allocataire, attributaire,

légataire, rationnaire, récipiendaire, réservataire,

taire,

il

etc.,

"légateur,

est

possible

"rationneur,

de

reconstruire

"récipiendeur,

"allocateur,

"réservateur,

résigna-

"attributeur,

"résignateur,

etc.

La dissymétrie entre -eur e t - a i r e est à corréler à la différence de disponibilité des deux suffixes. Mais

les

conditions

d'application

de

la

règle

mineure

ne

sont

pas tout à fait les mêmes que précédemment : alors qu'aucune propriét é ne prédisposait apparemment

les adjectifs en -able de (U) à avoir

un sens " a c t i f " , le sens spécifique des noms en -aire est lié ici à une propriété sémantique particulière de leur base verbale. Si l'on nomme

379

S la règle sémantique mineure concernée, et C l'ensemble des conditions requises pour qu'elle opère, le domaine d'application de S peut se définir ainsi : (7) Parmi les noms en -aire engendrés par la RCM R, ceux dont la base verbale répond à C subissent S. On peut donc assimiler C au contexte déclencheur des règles formelles mineures. 3.2.2. Propriétés des règles sémantiques mineures Les exemples donnés ci-dessus permettent de mettre en évidence les propriétés suivantes des règles sémantiques mineures : 1)

Certaines

sont

liées à des propriétés

sémantiques des bases,

d'autres non. Les premières sont déclenchées par des propriétés du contexte, les secondes par un trait ad hoc des items qui les subissent. 2)

Les

règles

sémantiques

mineures

sont

probablement

un sous-

ensemble des règles sémantiques majeures. En effet, la modification sémantique

paraît

associée

à une opération sémantique donnée, et

non seulement à un ou plusieurs affixes particuliers : en témoigne le fait que tous les suffixes associés à la RCM qui produit des noms d'action paraissent pouvoir conférer à certains noms qu'ils servent à construire le sens d"'Agent collectif qui V". 3)

Lorsque

les règles sémantiques mineures sont déclenchées par

un trait ad hoc, celui-ci touche les mots construits auxquels elles s'appliquent, et non les éléments constituants de ceux-ci. Il faut donc supposer que les règles sémantiques mineures s'appliquent après l'Applicateur d'idiosyncrasies du composant conventionnel. Les sens attestés de secourable et de destinataire

pourraient

être obtenus de la façon suivante : -

Les RCM engendrent secourable et destinateur,

destinataire

à partir de secour(ir) et destin(er). Le sens attribué aux mots construits est le suivant : respectivement "Qui peut être secouru"

3S0 et "Agent qui destine" (sens commun à destinateur et destinataire). -

L'Applicateur

d'idiosyncrasies

applique à secourable le

trait

t+A] (= actif, symbolisant la possibilité que ce mot subisse la règle

sémantique

mineure

appropriée),

à destinataire

le

trait

t+B] (= bénéficiaire). Pour secourable, l'application du trait est ad hoc ; pour destinataire, elle obéit à un principe assimilable à (7). -

Les règles sémantiques mineures appliquent à secourable le

sens "Qui peut V", à destinataire le sens "Bénéficiaire de l'action de V". - Il faut prévoir un dispositif, agissant après les règles sémantiques mineures,

qui élimine du lexique conventionnel

les sens

prédictibles de secourable^ et destinataire. Dans le cas de secourable, l'élimination

est ad hoc. Dans celui de destinataire, elle

est obligatoire pour tous les mots ayant subi la règle mineure concernée. 4)

Le principe de projection, à l'oeuvre dans les règles formelles

mineures, s'applique également dans les règles sémantiques mineures, puisque, par exemple, les adjectifs préfixés construits sur les adjectifs en -able de la liste (Ό gardent le sens "actif" de ces derniers : inexplosible signifie "Qui ne peut exploser", infaillible "I. Qui ne peut faire défaut [...]. II. Qui ne peut se tromper ; qui n'est pas sujet à l'erreur", irresponsable "Qui n'est pas responsable, n'a pas à répondre de ses actes", etc. Pour rendre compte de ce sens, il faut supposer que le sens ajouté par la règle mineure a été projeté du constituant le plus interne au constituant le plus externe. Les

quelques

remarques

qui

précèdent

n'épuisent

évidemment

pas la matière. En ce domaine, et plus largement, dans celui des sousrégularités, tout ou presque reste à faire.

381 ». CONCLUSION Ce chapitre, consacré à l'étude de trois types de règles mineures rendant

compte

des

sous-régularités

formelles

et

sémantiques

des

mots construits a permis d'approfondir les connaissances sur ces règles et,

plus largement,

sur ce qui distingue les sous-régularités et

les

idiosyncrasies lexicales. 1) C e t t e étude a permis de formuler des critères de distinction et de proposer des traitements différenciés des écarts observables entre la forme ou le sens attestés et la forme ou le sens prédictibles des mots construits : -

Les

écarts

formels généralisables

à tous les mots

construits

par la même RCM dans le même contexte phonologique relèvent de l'application de règles phonologiques générales. Les écarts sémantiques généralisables à tous les mots construits par la même RCM relèvent de

l'application

de

l'opération

sémantique

associée

à

cette

RCM.

- Les écarts formels ou sémantiques qui ne touchent qu'un item relèvent de l'Applicateur d'idiosyncrasies. - Les écarts formels ou sémantiques récurrents non généralisables relèvent

de

phonologique

l'application

de

règles

ou morphologique)

formelles mineures (à

ou de règles sémantiques

contexte mineures.

2) Les règles mineures sont donc des règles descriptives, sans aucun pouvoir mais

prédictif,

qui

fondamentalement

correspondent imprédictibles,

à

des qui

phénomènes doivent

être

récurrents appris

au

coup par coup. C'est pourquoi ces règles ont été situées dans le souscomposant conventionnel du composant lexical. 3) A l'intérieur de ce composant conventionnel, elles se hiérarchisent les unes par rapport aux autres, et par rapport à l'Applicateur d'idiosyncrasies, conformément à la théorie stratifiée défendue ici. C'est ainsi qu'il a pu ê t r e établi que - les règles d'allomorphie touchant les constituants des mots cons-

382

truits

(RAMC)

s'appliquent

avant

l'Applicateur

d'idiosyncrasies

et

avant la règle de troncation ; - la règle de troncation s'applique après l'Applicateur

d'idiosyncra-

sies, puisqu'elle gouverne dans certains cas des exceptions aux

règles

d'aliomorphie ; -

les règles sémantiques mineures s'appliquent après

d'idiosyncrasies, internes

des

dans

mots

la

mesure

construits,

où ce

mais

les

l'Applicateur

ne sont pas les mots

constituants

construits

eux-mêmes,

qui doivent être marqués pour les subir. L ' o r d r e respectif d'application de ces mécanismes dans le composant conventionnel est donc : 1. R A M C 2. Applicateur d'idiosyncrasies 3. Règle de troncation k. Règles sémantiques mineures. Les mécanismes déclencheurs de ces règles sont des traits spécifiques qui marquent soit les constituants internes des mots

construits,

c'est-à-dire les entrées lexicales qui leur correspondent, soit les mots construits eux-mêmes. L e s R A M C et certaines applications de la règle de troncation sont ainsi déclenchées par la rencontre, à une frontière de morphèmes, du trait "actif" et du trait "passif" dont sont porteurs depuis la base les morphèmes concernés, d'autres règle de troncation et les règles sémantiques

applications

de la

mineures par un trait

appliqué idiosyncratiquement aux mots construits.

5) Outre

les principes

relatifs

à la

définition

et à la

délimitation

des règles mineures étudiées (principes 8 (définition d'une allomorphie), 9

(frontière

RAMC

allomorphie

et

supplétion),

10

(délimitation

des

et des R A E L ) , 13 et l ' i (définition de la règle de troncation)),

et à leurs après

entre

rapports (principe

l'application

formulés, des R A M C

un

d'une

principe

(principe

de

15 relatif

RAMC), localité,

deux qui

au blocage de la principes délimite

généraux le

spectre

troncation ont

été

d'action

11) et de la règle de troncation, et un principe

de projection, commun aux R A M C (principe 12), à la règle de tronca-

383 tion et aux règles sémantiques mineures. Il est probable que ces deux principes sont d'application beaucoup plus générale, et à la grammaire universelle.

appartiennent

385

CHAPITRE H

QUE RESTE-T-IL DES IDIOSYNCRASIES ?

La

tâche

essentielle

des

chapitres

précédents

a

été

d'opérer

à la fois un tri et une redistribution des régularités et des irrégularités observables

dans le

lexique.

Parmi

les

irrégularités

apparentes

ont

ainsi été distinguées les irrégularités de façade (Chapitre 2), les sousrégularités (Chapitre 3), et les idiosyncrasies, dont le présent chapitre a pour objet de recenser et de hiérarchiser entre eux les différents types. Tenter

d'établir

une

typologie

des

propriétés

idiosyncratiques

"réelles" n'a pas pour objectif de régulariser artificiellement un résidu nécessairement

hétérogène et composite,

mais vise à faire le point

d'une part sur la nature de ce que l'on peut, au terme de l'analyse, subsumer sous le terme d'idiosyncrasies, d'autre part sur les domaines dans

lesquels

celles-ci

apparaissent.

C'est

pourquoi

ce

chapitre

ne

sera pas neuf, du point de vue des exemples cités, par rapport à ce qui précède (ils ont pour une bonne part déjà été traités auparavant) ; il

tentera

une

synthèse

(nécessairement

provisoire),

dont

l'objectif

est double : empirique dans la mesure où il s'agit de rassembler des faits linguistiques épars et de délimiter le champ des diverses idiosyncrasies,

théorique

dans

la

mesure

où la

typologie

proposée

définit

l'organisation d'une partie du sous-composant conventionnel du composant lexical : l'Applicateur d'idiosyncrasies (désormais A.I.) et le Sélectionneur. Sur la notion même de propriété idiosyncratique, deux principes théoriques

doivent

être

rappelés

préalablement,

en

guise

de guide

386

de lecture de ce qui suit : 1)

La notion de propriété idiosyncratique ne nécessite de commentai-

re particulier

que lorsqu'elle

touche

strictement

des mots construits

issus des RCM : en e f f e t , toutes les propriétés, quelle que soit leur nature,

qui

définissent

les

entrées

lexicales

sont

idiosyncratiques,

dans la mesure où elles caractérisent individuellement chaque entrée, sans être aucunement prédictibles. Ces propriétés sont fondamentales, et irréversibles. Un mot construit a été défini ici comme un mot dont les propriétés sont entièrement prédictibles à partir des RCM et des propriétés de sa base ( c f . Chapitre 2, § 5.). Les propriétés idiosyncratiques d'un mot construit sont donc à regarder comme des accidents superficiels, qui ne peuvent en aucune façon a f f e c t e r la totalité du mot construit. Comme de

je

mot

l'ai

démontré

construit

incompatibles.

et

dans le

celle

Qualifier

un

de

§ 5.4.3. du Chapitre

mot

mot

totalement

construit

2, la

notion

idiosyncratique

d'idiosyncratique

sont

implique

que la majorité des propriétés observables de ce mot soient conformes à celles qui sont prédictibles à partir de la RCM qui a servi à le construire.

Une

propriété

nécessairement

idiosyncratique

marginale

par

rapport

est,

dans

cette

aux

propriétés

perspective, régulières,

et

peut être réversible. 2)

Il s'ensuit que c'est

régulières

et

des

l'évaluation de la proportion des propriétés

propriétés

idiosyncratiques

qui

permet

de

tracer

la frontière entre l'homonymie et la polysémie : si un mot apparemment construit a trop de propriétés idiosyncratiques, la présente théorie lui assigne soit le statut de mot non construit, homonyme d'un mot construit régulier, attesté ou non, soit celui de mot construit relevant d'une

autre

RCM

que le

mot construit

points, c f . ci-dessus, Chapitre 2, §

Il des

convient

mots

de

construits,

idiosyncratique

des

distinguer, celles mots

qui

régulier

homonyme (sur

ces

5Λ.2.).

parmi

les

impliquent

construits,

parce

propriétés

idiosyncratiques

un marquage que

certaines

proprement propriétés

attestées ne correspondent pas aux propriétés prédictibles - appelons-les

387

idiosyncrasies marquées -, et celles qui concernent plus spécifiquement l'absence, dans le lexique attesté, de propriétés ou de mots construits possibles - appelons-les proposé,

l'A.I.

est

idiosyncrasies

chargé

accidentelles.

d'appliquer

les

premières,

Dans le

le

modèle

Sélectionneur

de rendre compte des secondes. L e présent chapitre s'articulera autour de ces deux axes.

1. LES IDIOSYNCRASIES R E L E V A N T DE L ' A . I .

Les

informations

que

contient

l'A.I.

sont

de

deux

sortes :

les

unes sont relatives aux règles mineures, les annoncent ou les corrigent, les autres représentent des spécialisations, actualisations et

modifica-

tions diverses des propriétés prédictibles à partir des R C M .

1.1. Les propriétés idiosyncratiques et les règles mineures

Un

premier

type

d'informations idiosyncratiques

est à rapporter

au fonctionnement des règles mineures. Comme cela a été dans

le

situent

Chapitre avant

3 ci-dessus,

l'Applicateur

les

unes,

les règles

d'idiosyncrasies,

les

démontré

d'allomorphie,

autres,

la

règle

se de

troncation et les règles sémantiques mineures, après lui. L ' A . I . contient donc, d'une part des traits et principes qui annoncent les règles mineures qui lui sont postérieures, d'autre part des traits d'exception chant

les

produits

des

règles

mineures

qui

lui

sont antérieures.

tou3e

me bornerai à rappeler succinctement les exemples, dont on trouvera un traitement détaillé dans les renvois au chapitre précédent.

1.1.1. Traits

et

principes

relatifs

aux

règles

mineures

postérieures

à l'A.I.

Quatre types d'informations ont é t é évoqués : 1)

L e principe de blocage de la troncation (Principe 15), qui spécifie

quelles séquences de segments doublement porteurs de traits d'allomor-

3S8 phie e t de traits de troncation, sur lesquelles les règles d'allomorphie se sont déjà appliquées, ne doivent plus subir la troncation ( c f . ci-dessus Chapitre 3, § 2Λ.2.).

Le principe prédit, par exemple, que la troncation

est bloquée pour la forme luminosité (*luminité), dont les deux affixes sont porteurs des deux types de traits. 2)

Les traits d'exception à c e principe, qui concernent par exemple

la forme à

celle

prédictible de

"anxiosité,

luminosité,

dont la séquence d'affixes,

ne devrait

identique

pas subir la troncation,

en

du principe précédent, mais la subira néanmoins pour donner

vertu

anxiété.

3)

Les traits imposant à certains mots construits de subir la tronca-

tion

de

leur

avant-dernier

suffixe,

alors

que

le

sort

prédictible

de

c e suffixe est soit la conservation telle quelle (par exemple ^in devant - i t é : masculinité), soit une allomorphie (par exemple -el devant - i t é : sexualité).

Ces

°fémininité,

traits

qui

touchent

deviendra

par

exemple

féminité,

et

les

formes

"maternalité,

prédictibles

qui

deviendra

maternité ( c f . ci-dessus, Chapitre 3, § 2.3.2.2. e t 2.3.2.3.). U)

Les traits imposant à certains mots construits de subir une règle

sémantique

mineure qui corrige ou complète

leur a conféré

l'opération

sémantique

le sens prédictible

associée à la RCM

que

qui les a

construits. Ces traits sont distribués sur certains produits de certaines RCM, soit de façon ad hoc, soit en fonction de principes définissant les

conditions

sémantiques

que

doivent

remplir

les

bases

pour

que

la règle sémantique mineure puisse s'appliquer ( c f . ci-dessus Chapitre 3, § 3.2.2.). 1.1.2. Traits d'exception aux règles mineures antérieures à l'A.I. Ces traits touchent les mots construits exceptionnels par rapport aux règles d'allomorphie e t aux principes qui les gouvernent. Les

premiers

allomorphisé

en

ont

la

pour

forme

effet

de

prédictible

reconvertir à partir

un

mot

des RCM.

construit Leur

rôle

consiste à annuler le résultat d'une règle mineure pour revenir à l'étape régulière

antérieure.

Ont

ainsi

été

mentionnés

comme

exceptionnels

par rapport à une règle d'allomorphie, e t donc réguliers par

rapport

389 à

la

situation

normale,

les mots construits

joyeuseté,

gracieuseté,

dont la forme attendue est "joyosité, "graciosité (cf. ci-dessus, Chapitre 3, § 1.2.4.), et fleuriste, dont la forme attendue est "fioriste (ibid. § 1.2.5.2.). Les traits d'exception relatifs aux principes qui gouvernent les règles d'allomorphie touchent au contraire des mots construits doublement exceptionnels, d'une part parce qu'ils ont subi une allomorphie, d'autre part parce que cette allomorphie ne s'est pas appliquée conformément à ce qui était prédictible. Ont été cités comme exemples les mots amabilité (exception au principe de localité (Principe

11),

cf. ci-dessus, Chapitre 3, § 1.2.2.2.) et culpabilité (exception au principe de projection (Principe 12), ibid. § 1.2.2.3.). 1.2. Les propriétés idiosyncratiques et les RCM L'autre est

grand

de corriger,

prédictibles

rôle

des

d'actualiser

à partir

propriétés

idiosyncratiques

ou de spécialiser

des RCM.

Ces "retouches"

marquées

certaines

propriétés

peuvent

concerner

tous les domaines. 1.2.1. Idiosyncrasies sémantiques Conformément à ce qui a été démontré dans le § 6. du Chapitre 2 ci-dessus, les idiosyncrasies sémantiques sont de quatre types, cumulatifs. 1)

Il peut s'agir de l'adaptation du sens prédictible à partir de la

RCM à un domaine particulier de l'expérience extralinguistique. Des exemples précis ont été développés dans le § 5.3.1.1. du Chapitre 2, d'autres, nombreux, mentionnés tout au long de l'ouvrage. Citons pour mémoire les sens spécialisés du nom finesse (dont le sens prédictible est "Caractère, qualité d'être fin"), quand il est appliqué à divers domaines de l'expérience (les définitions sont extraites du GDEL) : " - Aéron. Rapport entre les coefficients de portance et de traînée

390 d'une aile ou d'un avion entier [...]. Pour un planeur, rapport de la distance

parcourue

en plané à l'altitude de largage en

air calme. -

Agrie.

passer

Proportion

à travers

d'une

matière

fertilisante

susceptible

un tamis ou une passoire de maille

de

donnée.

- Mar. Etroitesse des lignes d'eau de l'avant et de l'arrière d'un navire [...]. - Spectrosc. Finesse d'une raie, propriété caractérisant le degré de monochromatisme d'une radiation. - Text. Finesse de la laine, diamètre moyen des fibres de laine." Tel est, inévitablement, le sort des mots de la langue employés dans un sens dit technique. La prétendue spécificité des lexiques techniques

se situe davantage dans la spécificité de la chose désignée que

dans celle du mot qui la désigne, dont le sens attesté représente l'actualisation et la spécialisation restrictive arbitraire des propriétés sémantiques prédictibles ; si bien que le locuteur ne peut déduire, comme il peut le faire pour un mot construit "transparent", le sens de ce mot de sa structure morphologique et de sa connaissance - inconsciente - des RCM. 2)

Le

deuxième

spécialisation

type

sémantique

d'idiosyncrasies

sémantiques

consiste

en

la

de mots construits sur la même base par

des opérations morphologiques différentes associées à la même RCM : par exemple originel / original / originaire, dont le sens prédictible commun est "Relatif à l'origine", mais dont le sens particulier assigné à chacun spécialise la relation qui s'instaure entre l'adjectif construit et le nom qu'il qualifie (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 6.2.1.), ou encore tendresse / tendreté, largesse / largeur, dont le sens prédictible commun est "Caractère, qualité d'être tendre (large)", mais qui se sont spécialisés en fonction du caractère [± abstrait] de ce qu'ils caractérisent. On parlera de la tendreté (»tendresse) d'une viande, de la tendresse (»tendreté)

d'un enfant ;

de la

largeur

(»largesse)

d'un

couloir,

de la largesse (»largeur) d'un donateur. 3)

Le troisième type consiste en l'actualisation d'une variable laissée

391 vide par l'opération sémantique associée à la RCM. J'ai

développé

dans le § 6.2.2. du Chapitre 2 l'exemple des noms construits par -ier sur une base nominale. Dans ces trois cas, qu'il s'agisse d'une déviation, d'une adaptation, d'une

spécialisation

et/ou

d'une

actualisation

du

sens

prédictible,

le rôle de l'A.I. est de marquer les mots concernés de façon ad hoc, ce qui correspond à la nécessité pour le locuteur de mémoriser une à une chacune de ces "retouches". k)

Le quatrième

type d'idiosyncrasies

sémantiques

consiste

en

la

réalisation d'un choix o f f e r t par la RCM. Par exemple, les noms d'agent construits à l'aide du suffixe -eur sur une base verbale sont dotés par la RCM du trait [± hum]. Certains noms conservent les deux possibilités dans le lexique a t t e s t é : agitateur

("I o Personne qui crée ou

entretient l'agitation politique ou sociale [...]. 2° (1863). Instrument, dispositif servant à agiter des liquides, brasser des mélanges"), conservateur ("I o [...] Personne préposée à la garde de qqch. [...]. 3° (Choses). Qui garde en bon état ("I

o

de conservation

les aliments."),

distributeur

Personne, chose qui distribue.") ; d'autres n'ont qu'une possibilité :

[+ hum] pour décorateur ("I o Personne qui fait des travaux de décoration [...]. 2° Personne qui exécute ou dirige l'exécution des décors, pour un spectacle"), dessinateur ("I o Personne qui pratique habituellement l'art du dessin [...]. 2° Peintre [...]. 3° Personne qui fait des dessins industriels ou d'architecture."), enquêteur ("Personne qui mène une enquête (policière, sociologique ...)") ; [- hum] pour accélérateur ("11.1° Organe [...].

2° Substance [...]. 3° Appareil [...]"),

("Appareil ou machine pour calibrer"), congélateur ("I

o

calibreur

Vx. Réfrigéra-

teur. 2° Mod. Partie d'un réfrigérateur [...] Armoire pour la congélation") (les définitions sont extraites du PR77). Contrairement à ce qui se passe pour les trois types précédents, l'A.I. n'a pas ici de rôle à jouer. En e f f e t , la RCM attribue les deux traits [+ hum] et [- hum] à tous ses produits (elle attribue par exemple à dessinateur le sens ""Agent [- hum] qui dessine", à congélateur le sens ""Agent [+ hum] qui congèle"), et c'est au Sélectionneur qu'incombe la tâche de ne retenir, de façon ad hoc, dans le lexique convention-

392

nel, que les sens attestés. 1.2.2. Idiosyncrasies formelles Les

idiosyncrasies

formelles peuvent

toucher

les affixes, dans

les mots construits, ou les bases. Mais, puisqu'elles sont appliquées par l'A.I., elles le sont aux mots construits dans leur entier. 1)

Certains

affixes ont

une

forme

idiosyncratique

dans

certains

mots construits. C'est la décision qui a été prise ci-dessus pour expliquer l'occurrence de - t é au lieu de - i t é (cf. Chapitre 3, § 1.2.4·)» -ble au lieu de -able (ibid. § 1.1.3.3. et note 16). On peut également mentionner, à côté de la forme allomorphique -ition dans apparition et disparition, la forme idiosyncratique -ution dans parution et comparution. La forme -or- que prend le suffixe -eur dans doctoresse est également

idiosyncratique, puisque la forme attendue de ce suffixe

dans ce contexte est -er- (cf. chasseresse, pécheresse, etc.). 2) Ainsi,

L'idiosyncrasie formelle peut apparaître sous la forme d'un infixe. le

nom

d'agent

correspondant

à

précéder

est

prédécesseur,

et non "précédeur ou "précesseur, comme successeur. Ou l'on traite ce nom comme formellement idiosyncratique, ou l'on reconstruit une base

verbale

?°prédécéd(er)

dont

prédécesseur

serait

dérivé

(avec

allomorphie). Mais la deuxième solution ne paraît pas opportune, étant donné non seulement la synonymie des deux verbes, mais surtout leur superposabilité formelle, au segment -dé- près. Les verbes du "2° groupe" forment normalement

leurs dérivés

sur leur radical allongé par -iss-, segment caractéristique de ce groupe : blanchisseur,

frémissement, garnissage,

jaunissement,

etc.

Dans

un nombre limité de cas, -ss- s'allomorphise en - t - : garniture, pourriture, etc. (cf. Annexe 14). Mais la présence de -iss- dans apprentissage, endormissement apprenant),

est

idiosyncratique :

endormement

(attesté

on

attendrait

"apprenage

(cf.

dans le R85), sur les verbes du

"3° groupe" apprend(re) et endorm(ir). 3)

Si les segments parasites (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.3.3.)

sont traités comme des propriétés idiosyncratiques des mots construits,

393 et non comme les segments finals de bases doublets (si par exemple lionceau est analysé comme construit

sur la base lion, et non sur

la base "lionce), il incombe à 1Ά.Ι. d'en rendre compte. Dans c e t t e hypothèse, les RCM ne produiraient que ?°durir, ?°noirir, ?°noireur, "antique, "lioneau, etc., et l'A.I. ajouterait le segment -c- dans durcir (mais pas dans dureté), noircir, noirceur, lionceau, le segment

-él-

dans angélique, etc. 1.2.3. Idiosyncrasies syntaxiques La délimitation de ce qui est idiosyncratique dans les propriétés syntaxiques d'un mot construit dépend très étroitement du rôle syntaxique qui est attribué à une RCM, et sur lequel peu de choses ont été dites dans ce qui précède. En gros, trois possibilités sont o f f e r t e s : Ou l'on considère qu'une RCM n'a aucun rôle syntaxique, c'est-àdire que les propriétés syntaxiques de la base doivent passer sur le mot

construit,

aux contraintes

imposées par

l'éventuel

changement

catégoriel près. Seront alors considérées comme idiosyncratiques toutes les propriétés du mot construit qui diffèrent de celles de sa base. Ou l'on considère qu'une RCM a un rôle syntaxique différent de celui qui est lié à l'opération sémantique, ce qui reviendrait à ajouter une opération

syntaxique aux trois composants définis d'une

RCM (rapport catégoriel, opération sémantique, opération morpholo2 - / gique) . Dans ce cas, seront considerees comme idiosyncratiques les propriétés du mot construit qui différeront de celles qui sont prédictibles à partir de la RCM. Ou l'on considère que certaines RCM ont un rôle

syntaxique,

d'autres non, ce qui revient à trouver des critères, relatifs à l'opération sémantique et/ou au type de rapport catégoriel mis en jeu, qui délimitent quelles RCM ont un rôle syntaxique et lesquelles n'en ont pas. Par exemple, accord est le nom d'action construit sur la base verbale accord(er) par conversion. Il partage un certain nombre des propriétés syntaxiques de sa base (phrases (1)), mais pas toutes (phrases

394 (2) et (3)) :

(1) a Paul accorde une entrevue à Marie b J'ai

été

très

surpris

de l'accord par

Paul d'une

entrevue

à Marie (2) a Paul accorde à Marie de voir Jean b *J'ai

été

très

surprise

de

l'accord

par

Paul

à

Marie

de

voir Jean (3) a Paul accorde le plus grand intérêt à ton affaire b *Je

n'aurais

jamais cru à l'accord par Paul du plus

grand

intérêt à ton affaire. Si

l'on

considère

que

la

RCM

responsable

de

la

construction

des noms d'action n'a pas de rôle syntaxique spécifique, on qualifiera le comportement de accord dans les phrases (2b) et (3b) d'idiosyncratique. Dans

le cas inverse où l'on considérerait que cette R C M

a un

rôle syntaxique, on qualifiera ou non ce comportement d'idiosyncratique en fonction

du contenu

que

l'on

attribuera à l'opération

syntaxique

associée à cette R C M . Et encore la situation n'est-elle pas si simple : la décision dépend également d'une théorie de l'homonymie et de la polysémie dans les entrées lexicales. E n effet, accord ne pourrait être qualifié d'idiosyncratique dans les phrases (2b) et (3b) que si la forme verbale accorder qui apparaît

dans

les phrases (la), (2a) et (3a) n'était

qu'une

seule

et même entrée. Si ce n'était pas le cas, et en tout cas si accorder (la) était une entrée lexicale différente de accorder (2a) et/ou (3a), alors

accord

pourrait

n'être

construit

que

sur

accorder

(la), et

la

question de son idiosyncrasie syntaxique ne se poserait pas. L ' é t a t actuel conjugué de mes connaissances sur le rôle syntaxique des R C M , et de l'avancement de la recherche sur tous les problèmes qui sont associés à cette question ne me permet pas d'aller plus loin. A u s s i me contenterai-je des positions de principe formulées au début de ce paragraphe.

395 1.2Λ. Idiosyncrasies catégorielles Un certain nombre de mots construits violent apparemment le rapport catégoriel associé à la RCM dont ils semblent avoir subi par ailleurs les opérations sémantique et morphologique, soit par la catégorie de la base, soit par celle du mot construit, soit par les deux. Il convient de distinguer deux cas différents : Ou cette violation est relativement régulière, c'est-à-dire apparaît identique à elle-même dans un certain nombre - fini - de mots construits, et l'on ne peut pas traiter ces faits comme des idiosyncrasies, sauf à manquer une généralité. Tel est le cas, par exemple, des adjec3 tifs comme déloyal, déshonnête, etc., ou des noms comme impasse , impréparation, inaction, inconfort, etc. : les rapports catégoriels normalement impliqués par les RCM auxquelles est associée la forme préfixale dé^ sont A + V ,

N + V, V + V (cf. ci-dessus, Chapitre 2, §

5.3.5.3.) ; celui qui est régulier pour la RCM à laquelle est associé le préfixe négatif jr> est A

A (cf. Dell (1970 : 141-145)). Mais

je montrerai (Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.) que, malgré les apparences, il ne s'agit pas là d'une violation catégorielle, mais que l'on peut expliquer les mots construits cités comme les produits de RCM

différentes auxquelles

sont

associés

les rapports

catégoriels

représentés et les affixes non disponibles dé- et in-. Ou la violation du rapport catégoriel n'apparaît que dans un mot. Si des cas de ce genre, dont je ne connais pas d'exemple, se présentaient, il ne serait pas adéquat de les traiter tous comme des idiosyncrasies. En effet, les propriétés idiosyncratiques sont conçues, à l'intérieur de ma théorie, comme des "retouches" à des propriétés conférées par des règles antérieures. Or, une RCM ne peut s'appliquer que si les bases sur lesquelles elle est susceptible de s'appliquer remplissent les conditions requises. La catégorie est l'une de ces conditions. Il est impossible d'envisager qu'une RCM se soit appliquée à une base X d'une certaine catégorie C, ait produit un mot construit X' de catégorie C , et que C soit ensuite modifiée par la vertu d'un trait idiosyncratique. De deux choses l'une : ou C n'est pas la catégorie régulière,

396 et, s'il s'agit d'un hapax, X' sera analysé comme non construit, éventuellement complexe non construit ; ou C

n'est pas la catégorie régulière,

et,

dérivable

s'il

s'agit

(comme

d'un

hapax, ou X'

contribuable^

de

est

contribuable^), ou

de X

il

par

s'agit

conversion

effectivement

d'une idiosyncrasie. En résumé, la notion d'idiosyncrasie catégorielle est limitée

aux

de façon

mots

construits

dont

la

catégorie

unique de la catégorie prédictible,

strictement

attestée

différerait

mais je ne connais pas

d'exemple de c e t t e situation. 1.2.5. Idiosyncrasies de genre ? 3e

ne connais

qui imposent

pas d'exemple

une contrainte

en

français

RCM

ou

d'affixe

de genre aux noms qui leur servent

base. Si c e t t e absence n'est pas accidentelle, a

de

de

il en découle qu'il n'y

pas non plus d'idiosyncrasie qui porterait sur le genre de la base

d'un mot construit donné. En

ce

qui concerne

le

genre

des mots construits,

la

situation

est plus compliquée. Certains construisent, du le

genre

affixes

d'autres non. Ce

du

genre

confèrent

mot

construit,

un genre déterminé

aux noms

n'est pas la RCM qui est puisqu'à

l'intérieur

des mots construits peut varier

d'une

en fonction

responsable

même de

qu'ils règle,

l'opération

morphologique : par exemple, -age et -ment produisent des noms d'action masculins, -ade, -erie, -tion des noms d'action féminins. La conversion et

associée féminins,

à la même mais

n'est

RCM

produit des noms d'action

disponible,

semble-t-il,

que

pour

masculins des

noms

féminins (vol vs fauche). Le genre du nom construit est donc une propriété de l'opération morphologique associée à la RCM, qui peut ê t r e inscrite

dans

l'entrée

lexicale

des

affixes,

et,

pour

la

conversion,

dans l'opération morphologique associée à la règle. Dans

les

cas

où le genre du mot

construit

est

déterminé

par

l'opération morphologique, on pourrait s'attendre qu'il y ait des exemples d'idiosyncrasies, où le mot construit n'aurait pas le genre attendu.

397 Mais les exemples de c e type que je connais ne sont pas absolument clairs : dans

tous

les cas,

il paraît

plus intéressant

d'en faire des

mots non construits^. Dans les cas où le genre du mot construit n'est pas déterminé, plusieurs cas de figure peuvent se présenter : a)

Si le mot construit réfère à un actant humain, en général,

le

genre du nom est indexé sur le sexe du référent : un fermier / une fermière un lecteur / une lectrice un nageur / une nageuse un ouvrier / une ouvrière etc. L e principe qui règle le genre est général, et vaut de la même façon pour les mots construits ou non construits. Mais,

dans

certains

cas,

le

genre linguistique a t t e s t é

du nom

n'est pas variable, pour des raisons qui sont hors du champ du présent ouvrage. de

Par

féminin

exemple, attesté ;

éboueur,

facteur,

effeuilleuse,

professeur,

strip-teaseuse,

etc.

etc.

n'ont

n'ont

pas

pas de

masculin a t t e s t é . Il s'agit clairement de lacunes accidentelles, imputables

au

Sélectionneur

"éboueuse,

"factrice,

(cf.

ci-dessous

°professeuse,

§ 2.3.) : "effeuilleur,

les

RCM

produisent

°strip-teaseur,

qui

présentent une spécialisation sémantique

liée

ne sont pas retenus dans le lexique conventionnel. D'autres exemples

au genre du nom construit : par exemple chauffeur réfère à un actant [+ hum] ("chargé

d'entretenir

le feu d'une [...] chaudière", PR 77) ,

et en c e sens "chauffeuse n'est pas a t t e s t é ; chauffeuse désigne une "chaise basse pour se chauffer près du feu", et en c e sens "chauffeur n'est pas a t t e s t é . Entraîneur et entraîneuse réfèrent tous deux à un actant [+ hum], mais agissant dans un domaine extralinguistique différent : entraîneur : "Personne 2"

qui entraîne

Personne

qui

les chevaux

entraîne

un

pour

coureur,

la course. un

athlète,

398 une équipe sportive." entraîneuse : "Jeune femme employée dans les bars, les dancings pour engager les clients à danser [...], à consommer." Dans ces exemples, il ne s'agit pas à proprement parler d'idiosyncrasies de genre : les RCM produisent les deux formes, et

chacune

d'entre elles est a f f e c t é e par l'A.I. d'une propriété sémantique idiosyncratique. L'A.I. n'applique

donc pas d'idiosyncrasies

de genre aux

noms

construits référant à des actants humains. b)

Si le nom construit réfère à un non-humain, le genre du nom

n'est pas prédictible^ : un arrosoir

une baignoire

vs

un sucrier

une salière

un avertisseur

une bétonneuse

un cabinet

une barquette

un jardinet

une camionnette'

etc. La présence des deux formes dans le lexique attesté, même avec des sens différenciés (arroseur ("2° (1907) Appareil d'arrosage") / arroseuse ("3° N. f. Véhicule muni d'un réservoir d'eau et destiné à l'arrosage des voies publiques"), boulet

("I o

Projectile sphérique de

dont on chargeait les canons") / boulette ("I

o

métal

Petite boule façonnée

à la main") - définitions extraites du PR 77 -, etc.) incite à penser que, dans les cas où seul l'un des genres est attesté, le choix de celui-ci est idiosyncratique, ce qui peut se traiter de la manière suivante : les RCM produisent les deux formes (arrosoir / "arrosoire, "camionnet / camionnette, etc.), dotées du même sens prédictible, et l'A.I. applique aux

mots

concernés

une idiosyncrasie

sémantique.

Le

Sélectionneur

ne conserve que les mots attestés. Il semble donc que, jusqu'à preuve du contraire, les idiosyncrasies de genre ne fassent pas partie, en français, des propriétés applicables

399

par l'A.I. 1.2.6. Idiosyncrasies de nombre ? En règle générale, les RCM s'appliquent à des bases non fléchies. Il y a pourtant des cas où l'on pourrait penser que la base nominale est au pluriel. Soit par exemple félibrézade "célébration, fête de félibres"^, où le segment -z- peut être analysé soit comme la marque du pluriel, soit (plutôt) comme un segment parasite. Dans le premier cas, il s'agirait d'une idiosyncrasie portant sur le nombre de la base : g la RCM produirait "félibrade , et la marque du pluriel serait ajoutée par l'A.I. Il existe par ailleurs des mots construits qui ne s'emploient qu'au pluriel, par exemple floralies, mais le statut de c e t t e restriction dépend du sort que l'on accorde à la flexion dans la grammaire. Si celle-ci est

traitée

par des règles lexicales,

l'A.I. devra rendre compte de

la restriction. Si elle est traitée par des règles postlexicales, il n'appartient pas à l'A.I. d'en rendre compte. J e ne prendrai pas parti sur ce point. 1.2.7. Principe de projection Il convient

d'ajouter,

pour en terminer

sur ce

point, que

les

idiosyncrasies sont, comme les règles mineures, soumises au principe de projection : Les idiosyncrasies sémantiques des bases construites sont projetées sur les mots construits sur ces bases : originalité signifie "Caractère de ce qui est original" (PR 77), et non "Caractère de ce qui a rapport à l'origine" . Aimablement signifie "De manière aimable (i.-e. affable)" et non "De manière à pouvoir être aimé". Il en est de même des idiosyncrasies formelles : si un adjectif était constructible sur prédécesseur, il aurait la forme "prédécessoral, et

non "précessoral.

Si les segments parasites sont traitables

à

ce

niveau, ils sont également projetés sur les dérivés ultérieurs : noircissement et non ?°noirissement.

400

1.3. Conclusion Les exemples d'idiosyncrasies qui précèdent n'épuisent certainement pas le sujet. 3e n'ai notamment rien dit d'éventuelles idiosyncrasies relatives à la flexion verbale. Il est possible que certaines RCM ou certaines opérations morphologiques ne s'appliquent qu'à des bases verbales d'un groupe déterminé (les noms en -ade ne semblent construits que sur des verbes du premier groupe), et que cette contrainte ne soit pas toujours respectée. Il est possible aussi que des RCM ou des opérations

morphologiques

imposent

des

contraintes

sur

le

groupe

du verbe construit, et que, là aussi, il puisse y avoir des idiosyncrasies. En fait, toute contrainte imposée par une RCM ou une opération morphologique aux bases auxquelles elle s'applique, toute

propriété

conférée par une RCM ou une opération morphologique aux mots qu'elle construit sont susceptibles de ne pas être respectées. J'ai tenté de montrer dans ce qui précède qu'il convient toutefois de ne pas traiter toute déviance, apparente et/ou réelle, par une idiosyncrasie, mais qu'il est nécessaire préalablement de bien définir de quel type de déviance il s'agit. Le tableau ci-contre récapitule les divers types d'idiosyncrasies marquées évoquées et retenues.

2. LES IDIOSYNCRASIES ACCIDENTELLES RELEVANT DU SELECTIONNEUR Un certain nombre d'idiosyncrasies du lexique attesté proviennent de lacunes accidentelles non explicables autrement que de façon ad hoc. Le problème théorique qui se pose ici est de savoir s'il convient d'imaginer

un dispositif

grammatical

accidentelles

du lexique conventionnel,

contraire

sélectionner

de

chargé d'éliminer ou un dispositif

les formes et

les propriétés

les

lacunes

chargé au résiduelles.

Comme l'a signalé Booij (1977) dans sa critique du modèle de Halle (1973), il n'est pas possible d'imaginer un filtre frappant d'inattestation un nombre infini de mots et de propriétés (cf. ci-dessus, Chapitre

401 TYPOLOGIE DES IDIOSYNCRASIES M A R Q U E E S

principes de blocage de la troncation

*luminité

exceptions aux postérieures

anxiété

principes de blocage

à ΓΑ.Ι.

relatives

traits de

féminité

troncation

maternité

traits de règles

aux regles

ι·

sémantiques mineures

mineures

destinataire

traits d'exception antérieures a l'A.I.

traits d'exception 1

gouvernant

adaptation

idiosyncrasies

spécialisations

sémantiques

d'une même OS

original / originaire

actualisation d'une

crémier

variable vide

relatives aux

idiosyncrasies formelles

propriétés

infixe

culpabilité

originel /

positives

forme de l'affixe

amabilité

finesse

pragmatique

idiosyncrasies

fleuriste

aux règles mineures

aux principes les

secourable

*

cruauté prédécesseur apprentissage

segments parasites

prédictibles à partir

idiosyncrasies

des R C M

syntaxiques

accord ?

idiosyncrasies

catégorie du

catégorielles

mot construit

idiosyncrasies de genre

idiosyncrasies de nombre

genre de la base

nombre de la base nombre du mot construit

félibrézade ? floralies ?

402

1, § 2.2.1.). Comme les mots construits produits par les RCM sont en nombre infini, et théoriquement de longueur infinie (cf. Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.6.), un dispositif d'élimination n'est pas envisageable. 3'opterai

donc pour un dispositif

de marquage

positif

d'un

sous-ensemble du lexique possible, pour rendre compte de l'état attesté du lexique d'une langue à un moment donné, tel qu'il peut être observé dans la totalité des dictionnaires contemporains (cf. Première Partie, Chapitre 2, § 1.). Ce dispositif, baptisé Sélectionneur, est situé dans le composant conventionnel, nécessairement après l'A.I. et après les règles mineures postérieures à ce dernier. Trois

types d'objets ressortissent

à l'action

du Sélectionneur :

les mots non construits, figurant parmi les entrées lexicales, les mots construits issus des RCM, et les propriétés que confèrent les

RCM

aux mots qu'elles construisent. 2.1. Les mots non construits Doivent être éliminées à ce niveau tardif du composant lexical, et de façon réversible, les entrées lexicales non construites appartenant à des catégories majeures et non attestées à l'état autonome, dont j'ai traité ci-dessus (Chapitre 2, § 4.), de façon à ce que n'apparaissent dans le lexique attesté que les bases-mots. Comme les mots éliminés sont en nombre fini, on pourrait imaginer de les marquer d'un trait [- Autonome], qui interdirait aux règles d'insertion lexicale - du moins à celles qui n'ont accès qu'à la sortie du composant conventionnel - de les insérer dans des structures syntaxiques sous les noeuds correspondant

à leur catégorie. Ce dispositif

serait analogue, dans son principe, au trait [- Insertion Lexicale] du modèle de Halle (1973), sans en présenter les inconvénients signalés (cf. ci-dessus, Chapitre 1, § 2.2.1.)^. Seraient donc marquées [- Autonome] par le Sélectionneur

des entrées lexicales comme

°électr(e),

"insu 1(e), °lud(e), "pagante), "rept(er), etc. Mais il me paraît préférable d'unifier l'action du Sélectionneur, et de marquer, à l'inverse, [+ Attesté] les mots non construits pouvant apparaître

à

l'état

autonome

dans

les structures

syntaxiques.

Les

403 deux solutions sont descriptivement équivalentes ; la deuxième a l'avantage d'attribuer le même statut à toutes les lacunes accidentelles. La sélection des mots non construits attestés n'obéit à aucun principe strict. Rappelons que j'ai rejeté dans le § 4.3.2.2. du Chapitre 2 l'intervention, à un niveau préconventionnel, de tout principe de blocage des doublets, qui d'une part ne permettrait pas d'expliquer l'absence de mots qui ne sont des doublets d'aucun autre (°électr(e)), d'autre

part

ne s'appliquerait

pas de façon systématique

(puisqu'il

existe des doublets dans le lexique a t t e s t é ) . Tout

au plus pourrait-on

imaginer

un principe tendanciel,

qui

interviendrait dans le Sélectionneur, et qui pourrait être formulé ainsi : 16

Principe (non absolu) de blocage des bases non autonomes Si plusieurs entrées lexicales ont la même représentation sémantique et la même catégorie, elles ne figurent en général pas toutes dans le lexique attesté. Il faut noter que ce principe ne permet pas de prédire quelle(s)

entrée(s) lexicale(s) devra (devront) être marquée(s) [+ Attesté], décision impossible à prédire puisque, comme cela a été démontré, rien ne différencie linguistiquement les bases non autonomes des bases autonomes. Il reste qu'une fois sélectionnés les mots non construits attestés, les mots construits sur les bases non sélectionnées apparaissent intuitivement associés aux bases autonomes dont les bases éliminées sont supplétives : ludique est l'adjectif d'action correspondant

correspondant à jeu, reptation le nom

à ramp(er), paganisme

le nom

correspondant

à païen, insulaire l'adjectif correspondant à île, etc. Deux solutions paraissent

pouvoir

expliquer

cette

parenté

intuitivement

ressentie :

Ou l'on considère qu'il suffit pour en rendre compte que la base non

sélectionnée

du

mot

construit

ait eu la même représentation laquelle est

rapporté

ait

été

supplétive,

c'est-à-dire

sémantique que la base attestée à

le mot construit (ludique serait senti comme

WH apparenté à jeu parce que °lud(e) a la même représentation sémantique que jeu). Dans c e t t e hypothèse, l'apparentement serait indirect. Ou l'on considère que cet apparentement "historique" n'est pas suffisant, et l'on peut imaginer un dispositif supplémentaire, postérieur au Sélectionneur, baptisable Connecteur, qui aurait pour rôle d'associer un mot construit sur une base non sélectionnée et la base attestée supplétive. Ce Connecteur pourrait obéir au principe suivant : 17

Principe de connexion des mots non dérivés l'un de l'autre Si un mot Ζ est construit sur une base X' qui a la même représentation été

sémantique

qu'une entrée lexicale

X, et

marquée [+ Attesté] par . le Sélectionneur,

si X' Ζ est

n'a pas connecté

sémantiquement à X. Dans l'état actuel de mes connaissances, j'ignore si le Connecteur est utile ou non. Peut-être a-t-il un pouvoir plus étendu que ne le suggère la formulation proposée en 17, et pourrait-il servir également à connecter des entrées lexicales entre elles, non construites ou complexes non construites. Peut-être n'a-t-il pas sa place dans le composant lexical, mais dans le composant sémantique. 2.2. Les mots construits Devront également être éliminés à ce niveau, là encore de façon réversible, tous les mots construits non attestés (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 2.). Conformément à la décision prise sur la forme du Sélectionneur,

le processus de non-sélection

consiste en fait

à marquer

les

mots construits attestés, seuls listables, du trait [+ Attesté]. De c e t t e façon, les règles d'insertion lexicale qui n'ont accès qu'au composant conventionnel ne pourront insérer dans les structures syntaxiques que les mots construits marqués par le Sélectionneur. La sélection des mots construits attestés peut obéir à des principes plus ou moins stricts en fonction du type de mot construit dont il s'agit.

405 2.2.1. Les mots comportant une frontière //// 3e reprends ici l'exemple de mots comme °avant-polème

(cf.

ci-dessus, Chapitre 2, § 4.3.2.5.), c'est-à-dire des mots produits régulièrement par les RCM à partir d'une base non autonome et d'un affixe à frontière //# (ce qui signifie qu'on ne le trouve, dans le lexique attesté, qu'appliqué à des bases autonomes). Il semble que l'on puisse rapporter l'absence de ce type de mots construits à la non-sélection de leur base, et à la frontière #//. Il convient donc de prévoir dans le Sélectionneur un principe comme le suivant : 18

Principe d'exclusion des mots #// Les mots construits dont la structure interne comporte une frontière #// et une base non marquée [+ Attesté] ne peuvent pas être marqués [+ Attesté]. La formulation de ce principe présuppose que le marquage des

bases dans le Sélectionneur précède celui des mots construits. Ce principe permet de prédire que des mots comme "avant-polème ne figureront pas dans la liste des mots construits attestés, sans interdire à des mots comme polémique d'y figurer, puisque -ique n'est pas un affixe # # . 2.2.2. Le choix entre plusieurs opérations morphologiques concurrentes Dans la théorie présentée ici, aux RCM est associé un paradigme d'opérations

morphologiques (préfixation, suffixation, conversion)

qui

sont toutes associées à la même opération sémantique et au même rapport catégoriel (cf. ci-dessus, Chapitre 2, § 5.3.2.1.). Toutes les opérations faisant partie d'un même paradigme ne sont pas strictement équivalentes : elles peuvent avoir une disponibilité différente ; certaines peuvent être sélectionnées linguistiquement par des contraintes locales. Il s'opère donc un premier tri au niveau des RCM et des opérations

406 morphologiques (cf. ci-dessous, Troisième Partie, Chapitre 2, § 1.2.3.2.). Mais ce éliminer

premier

tri, de nature

linguistique,

est

insuffisant à

tous les cas de concurrence, où la même RCM

engendre

plusieurs mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques différentes. Comme en témoigne le lexique attesté, il y a des cas où la concurrence persiste. Par exemple délitage / délitement / délitation sont explicitement présentés comme triplets dans le PR 77, avec la même microstructure : "I o Action de changer la litière des vers à soie. 2° [...] Action de déliter les pierres". La

distribution

des

noms

d'action

attestés

(PR 77)

construits

sur des verbes terminés par -lit(er) est la s u i v a n t e ^ : alit(er)

alitement

facilit(er)

facilitation

(ré)habilit(er)

(ré)habilitation.

Par ailleurs, des noms d'action suffixés par -age peuvent correspondre à des verbes terminés par -it(er) : dynamit(er) / dynamitage. Aucune contrainte linguistique ne permet d'expliquer la sélection des suffixes attestés. Les RCM engendrent donc à la fois "alitage

"(ré)habilitage

alitement

°(ré)habilitement

"alitation

(ré)habilitation

"facilitage

dynamitage

"facilitement

"dynamitement

facilitation

"dynamitation.

Les mots construits précédés de ° n'appartiennent pas au lexique conventionnel, mais ce sont des lacunes accidentelles. Il est

impos-

sible d'expliquer leur non-sélection par un principe analogue au principe 18 : la non-sélection des doublets construits n'est pas absolue, elle 12

n'est que tendancielle

. Si principe de blocage il y a, on peut supposer

qu'il est plutôt analogue au principe 16. On pourrait le formuler ainsi :

407

19

Principe (non absolu) de blocage des mots construits concurrents Parmi les mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques concurrentes, un seul persiste en général dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. Ce principe ne permet pas de prédire quelles formes sont élimi-

nées. La sélection des mots construits attestés parmi plusieurs produits concurrents est un processus ad hoc. Les principes 16 et 19 sont différents du principe 18. Ce dernier sert à effectuer un tri dans le lexique possible. Les deux premiers n'indiquent que des tendances. Un autre principe peut

intervenir

dans la sélection

des

mots

construits parmi plusieurs produits concurrents : il s'agit du Principe de copie (cf. Principe 2, Première Partie, Chapitre 3, § 2Λ.3.3., et Principe 2', Annexe 8). Ce principe s'applique - de façon non absolue aux mots suffixés sur des bases préfixées. Il permet d'expliquer deux phénomènes. La sélection sur un mot construit sur une base préfixée - sélection non exclusive d'autres possibilités - du même suffixe que celui que porte la base non préfixée soumise à la même RCM. Ainsi, la même RCM construit "aptité et aptitude, "inaptité et inaptitude. La non-sélection de "aptité est partiellement expliquée par le Principe 19, celle de "inaptité s'explique par le Principe de copie. En revanche, dans le cas de "finite, finitude, infinité, infinitude, le Principe 19 explique en partie la non-sélection de "finite, mais le Principe de copie est impuissant à expliquer le maintien de infinité face à infinitude. L'apparition dans certains mots construits sur des bases préfixées d'un suffixe ou d'une terminaison analogues à celui (celle) que porte la base non préfixée, et la synonymie de ces mots construits par rapport à des mots construits sur la même base, mais sans suffixe. Ainsi, les RCM construisent à la fois "antialcool et antialcoolique avec le sens "Qui est contre l'alcool", antigrippe et antigrippal avec le sens "Qui est contre la grippe". Le principe de copie permet d'expliquer

408

l'élimination de "antialcool, mais il est impuissant à expliquer le maintien de antigrippe. 2.2.3. Les formes régulières des mots construits idiosyncratisés Seront

également

éliminées

du

lexique

attesté,

à

ce

niveau,

les formes régulières des mots construits qui ont subi une idiosyncrasie formelle. Si l'on reprend

les exemples du schéma récapitulatif

des

idiosyncrasies marquées (p. 401), cela concernera des formes comme "crualité, "précesseur, "apprenage, etc., et peut-être ?°noirir (et toutes les formes antérieures à l'insertion d'un segment parasite, si on traite celle-ci à ce niveau), etc. Le principe d'exclusion peut êtré formulé ainsi : 20

Principe d'exclusion des formes construites régulières qui ont été soumises à l'A.I. Les formes régulières des mots construits auxquels l'A.I. a appliqué une idiosyncrasie formelle sont exclues de la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. Ce principe est absolu. Il n'est pas nécessaire en revanche de

prévoir que les formes antérieures aux règles formelles mineures soient exclues, puisque, contrairement aux traits d'idiosyncrasies qui s'ajoutent aux mots construits, mais ne remplacent pas les propriétés régulières correspondantes,

les règles formelles mineures sont conçues

comme

des opérations de transformation des formes qui leur sont soumises. C'est un principe agissant au niveau des règles d'insertion

lexicale

qui ont accès à l'output du composant dérivationnel qui interdit l'insertion lexicale des formes porteuses de traits de règles mineures et qui ne les ont pas encore subies (*fleural, cf. Principe 22, Troisième Partie, Chapitre 1, § 2.) 2.2Λ. Limite à la longueur des mots construits Il

sera

démontré

ci-dessous

(Troisième

Partie,

Chapitre

3, §

409

2.6.1.) qu'en théorie, la longueur de certains mots construits est infinie, et que, tout comme il serait

inadéquat de limiter la longueur des

phrases, il est inadéquat de limiter celle des mots, au niveau dérivationnel. Pourtant, les mots construits attestés ne comportent jamais plus d'un certain nombre d'affixes (5 ou 6 paraît la limite supérieure tolérable). Il est possible d'expliquer c e t t e limitation de deux façons : - ou bien comme un fait de performance, et c'est alors au niveau du modèle de performance que devrait intervenir un principe de limitation ; - ou bien comme un fait de compétence, et il faudrait alors prévoir dans le Sélectionneur un principe de limitation qui pourrait être formulé ainsi : 21

Principe de limitation de la longueur des mots construits Les mots construits

comportant

plus de η affixes ne peuvent

être inclus dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. où η représente un nombre à déterminer. Dans l'état actuel de mes connaissances, je ne prendrai pas parti entre les deux solutions. 2.3. Les propriétés conférées par les RCM 3e n'ai

envisagé

jusqu'à

présent

que la non-sélection

dans le

lexique a t t e s t é de mots dotés de toutes leurs propriétés. Il est nécessaire de prévoir également un mécanisme de tri plus fin, destiné à sélectionner certaines propriétés parmi toutes celles qui sont prédictibles à partir des RCM, mais qui n'apparaissent pas toutes dans le lexique attesté. Parmi

les

propriétés

prédictibles

non

sélectionnables

figurent :

1) Le sens prédictible d'un mot construit, tel qu'il lui est conféré par la RCM qui a servi à le construire. Beaucoup d'exemples ont été donnés tout au long de cet ouvrage de sens prédictibles non attestés, en particulier

dans le Chapitre

2, § 3. (rappelons gâterie ""Action

de m e t t r e en mauvais état" ; rouerie °"Lieu où l'on (fabrique + vend)

k 10 des roues"), dans le Chapitre 2, § 5. passim, dans le Chapitre 3, § 3.2.1.1. (rappelons nuisible °"A qui l'on peut nuire"), etc. En particulier, il incombe au Sélectionneur

d'exclure du lexique conventionnel

les

sens "superflus" conférés à leurs produits par des RCM (par exemple dessinateur

""Agent [- hum] qui dessine" (cf. ci-dessus § 1.2.1.), ou

arrosoir °"Lieu où l'on arrose" (cf. Chapitre 2, § 5.3.5.2.)). 2) Des

formes appartenant

ainsi été

mentionnés au

au paradigme d'un mot

construit : ont

§ 1.2.5. ci-dessus les genres non attestés

des mots construits à l'aide d'un affixe attribuant un genre variable ("arrosoire, "camionnet, "professeuse, etc.), et au § 1.2.6. les singuliers non attestés de mots construits idiosyncratiquement employés au pluriel (°floralie) ou potentiellement construits sur une base au pluriel ("félibrade). Aucun

principe

ne

permet,

semble-t-il,

de

trier

les

propriétés

et formes prédictibles non sélectionnées. Je propose donc que le Sélectionneur attribue, de façon ad hoc, le trait [+ Attesté] aux propriétés et formes persistant dans le lexique conventionnel. 2.4. Conclusion Le

tableau

ci-contre

résume

l'action

du Sélectionneur,

dont

le

rôle est, en définitive, de circonscrire le lexique conventionnel dans le lexique possible. Il représente le dernier filtrage, postérieur à tous les autres parce qu'à la fois le plus arbitraire et le plus sujet à variations, diachroniques ou synchroniques.

til ACTION DU SELECTIONNEUR

terrain d'action

dispositif de sélection

trait [+ Attesté] mots non construits

- Principe 16 (principe non absolu de blocage des bases non autonomes) - ? Principe 17 (principe de connection) trait [+ Attesté] - Principe 18 (principe d'exclusion des mots //#)

mots construits

- Principe 19 (principe non absolu de blocage des mots construits concurrents) - Principes 2 et 2' (principe de copie) - Principe 20 (principe d'exclusion des formes construites régulières soumises à l'A.I.)

longueur des mots

- ? Principe 21 (principe de limitation de la longueur des mots construits)

propriétés conférées par les RCM

trait [+ Attesté]

T R O I S I EME

PARTIE

POUR UN

MODELE

LEXICAL

S T R A T I F I E

fi 5

CHAPITRE 1

ORGANISATION DU COMPOSANT LEXICAL

Les principes de tri et de redistribution des données lexicales observables proposés dans la Deuxième Partie engagent une stratification du composant lexical en trois niveaux fondamentaux : 1)

Un niveau de base, fondamentalement idiosyncratique, qui compor-

te les mots non construits, et tous les éléments à partir desquels les mots complexes sont construits. Ces items sont dotés à ce niveau de toutes leurs propriétés inhérentes imprédictibles. L'ensemble doit être mémorisé par les locuteurs. Les régularités formelles, sémantiques, structurelles

éventuellement

décelables

à

ce

niveau

sont

traitées

par des règles de base, qui fonctionnent comme des règles de redondance à fonction descriptive et évaluative. 2)

Un

niveau

dérivationnel,

fondamentalement

régulier,



des

règles de construction de mots (RCM) ont le pouvoir, à partir des items de base, de générer une infinité de mots construits dont toutes les propriétés sont prédictibles. Le fonctionnement de ces règles est analogue,

mais non identique à celui des règles syntagmatiques du

composant syntaxique. C'est à ce niveau que l'on peut parler, pour plagier Selkirk (1982), d'une "syntaxe des mots", mais non indépendante, dans mon modèle, de la sémantique de ceux-ci. 3)

Un niveau conventionnel, lieu des sous-régularités et des idiosyn-

crasies

réversibles,

où le lexique construit de droit se transforme,

par filtrages successifs, en un lexique de fait, avec tous les ajustements et modifications que cela suppose, et dont certains ont été détaillés

if 16

dans les Chapitres 3 et 4 de la Deuxième Partie. La

tripartition

surpuissance limité

aux

celui-ci

du deux

proposée

modèle

(conséquence

premiers

(caractéristique

a pour objectif d'un

niveaux), et

des

modèles

d'éviter modèle

à la fois

la

éventuellement

l'inadéquation descriptive de non

stratifiés,

cf.

Deuxième

Partie, Chapitre 1, § 2.1.). Le schéma ci-contre illustre à la fois le contenu du modèle de composant lexical qui découle de ce qui précède, et ses rapports avec les autres composants de la grammaire (composant sémantique, composant phonologique, composant syntaxique). N'y figurent ni les règles de flexion, ni les règles lexicales susceptibles de traiter des phénomènes syntaxiques, dans le cadre d'un modèle lexicaliste "dur" (cf. Bresnan (1978), Gazdar, Klein, Pullum & Sag (1985)). Le modèle proposé ne comporte que les informations relatives aux phénomènes dérivationnels. Il appelle un certain

nombre de commentaires,

qui font l'objet

de

ce chapitre.

1. ORGANISATION INTERNE Le composant lexical est conçu comme un ensemble de niveaux hiérarchisés et ordonnés d'items lexicaux et d'opérations sur ces items. Les

règles

de base (2)*

mesurent

et

non dérivationnelles que peuvent entretenir

évaluent

les

régularités

les entrées lexicales de

base (1), dans trois domaines au moins : le domaine formel (interviennent ici les RAEL dont il a été question au § 1.1.3.2. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie) ; le domaine sémantique (il s'agit ici de règles de redondance sémantique chargées d'associer des entrées non reliées

dérivationnellement

structurel :

interviennent

comme ici

des

aim(er) règles

de

et

amour) ; structure

le

domaine

interne

dont

la forme et le fonctionnement seront explicités ci-dessous (cf. Chapitre 2, § 2.), et qui ont pour rôle d'évaluer les régularités

structurelles

des mots que l'on a baptisés complexes non construits (cf. § 4.2.1.

417 ORGANISATION DU C O M P O S A N T L E X I C A L

REGLES D'INSERTION LEXICALE

118 du Chapitre 2 de la Deuxième Partie). Rappelons la dissymétrie des RAEL et des règles sémantiques de base, puisque les premières ne peuvent s'appliquer qu'à des entrées reliées par les deuxièmes, mais que les deuxièmes peuvent s'appliquer à des entrées non reliées par les premières. A partir des entrées lexicales de base (1), les RCM (3) construisent une infinité de mots construits possibles, ou "de droit", dotés de toutes leurs propriétés prédictibles (4), qui peuvent à leur tour servir de bases aux opérations morphologiques disponibles des RCM (d'où la flèche qui remonte de (4) à (3)). Les mots construits successifs

du

(5), Applicateur

composant

possibles sont ensuite soumis aux filtres conventionnel :

d'Idiosyncrasies

RAMC

(règles

(6), règle (mineure)

de

mineures) troncation

(7), règles sémantiques mineures (8), Sélectionneur (9). Sont également soumises au Sélectionneur (cf. Deuxième Partie, Chapitre k, § 2.1.) certaines entrées lexicales de base (d'où la flèche qui descend de (1) à (9)). L'output du composant conventionnel est le lexique conventionnel, c'est-à-dire l'ensemble lexicalisé instable des mots et propriétés résultant de l'action des filtres successifs sur l'output du composant dérivationnel et sur les entrées lexicales de base. L'absence de toute référence au lexique attesté dans ce modèle vient du fait que, comme cela a été démontré, cette notion n'a pas de pertinence linguistique. Même une définition en extension du lexique français attesté serait utopique, puisque les lexiques réellement attestés, c'est-à-dire ceux qui figurent dans l'un ou l'autre des dictionnaires contemporains, ou même chacun de ceux que chaque croit

posséder,

ne sont qu'autant

de sous-ensembles

locuteur

aléatoires

de

ce lexique attesté idéalisé. Tel qu'il a)

est

présenté , le composant

lexical comporte

donc

au niveau des items lexicaux : - deux ensembles listables, les entrées lexicales de base (suscepti-

bles de s'augmenter sporadiquement d'un certain nombre d'items de

419 catégorie

majeure (emprunts,

créations

ex nihilo, sigles

lexicalisés,

etc.)), et le lexique conventionnel, é t a t synchronique instable de l'ensemble du lexique observable

à un moment

donné dans

l'ensemble

des dictionnaires contemporains ; - un ensemble infini et non listable de mots construits réguliers, output des RCM, et dont une partie seulement est a t t e s t é e ; b)

au niveau

des opérations sur ces items, sept types différents

ayant des domaines d'application différents : -

les règles

de base

ne s'appliquent

qu'aux

entrées

lexicales

de base ; - les RAMC, l'Applicateur d'Idiosyncrasies, la règle de troncation, les règles

sémantiques

mineures

ne s'appliquent

qu'aux

mots

cons-

truits ; - les RCM s'appliquent à la fois aux entrées lexicales de base et à l'output du composant dérivationnel ; - le Sélectionneur s'applique à la fois à l'output du composant dérivationnel et à certaines entrées lexicales de base. Un seul type

d'opérations

est

proprement

génératif, les RCM

(3). Les autres sont limités à un nombre fini d'items.

2. RAPPORTS AVEC LES AUTRES COMPOSANTS DE LA GRAMMAIRE Les traits pointillés du schéma symbolisent les rapports qu'entretient le composant lexical avec les autres composants de la grammaire. 3'ai déjà signalé que les RAEL et les RAMC étaient de nature phonologique (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.2.5.2.). Sont évidemment

de nature

sémantique

les règles sémantiques de base et

les

règles sémantiques mineures. Les flèches reliant le composant sémantique aux RCM symbolisent le fait que ces règles comportent une opération sémantique, probablement non totalement étrangère aux principes du composant sémantique. De plus, comme cela a été suggéré à propos des deux mots pommade (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.1.3.), les

règles

du

composant

sémantique,

indépendantes

du

composant

lexical, peuvent relier des entrées lexicales de base et des mots cons-

t 20

truits, ce que symbolise la flèche pointillée qui relie (1) et Ct). Je n'ai pas fait figurer sur ce schéma le fait que les entrées lexicales de base, composant

l'output

conventionnel

générales du composant

du composant

étaient

dérivationnel

nécessairement

phonologique.

soumis

Il y a donc une

et celui du aux

règles

dissymétrie

entre les relations qu'entretient le composant lexical avec le composant sémantique, et celles qu'il entretient avec le composant phonologique : les RCM comportent une opération sémantique, elles ne comportent pas d'opération phonologique. Ce sont leurs produits, et ce qu'ils deviennent

dans

le composant

conventionnel,

qui sont

soumis aux

règles

phonologiques. Le point le plus délicat, et peut-être le plus original du modèle proposé, concerne le rapport entre le composant lexical et le composant syntaxique. Comme je m'en suis expliquée au § 1.2.3. du Chapitre it de la Deuxième Partie, je ne mentionne pas ici,

provisoirement,

la possibilité que certaines RCM au moins comportent une opération syntaxique spécifique, possibilité qui, si elle était vérifiée, pourrait être symbolisée par une flèche pointillée reliant le composant syntaxique aux RCM. Le modèle proposé ne dit rien non plus des règles lexicales traitant des phénomènes syntaxiques. 3e ne commente ici que les relations entre le composant lexical et le composant syntaxique qui s'établissent

par l'intermédiaire

des

règles d'insertion lexicale. La très grande majorité des modèles lexicaux existants n'autorisent les règles d'insertion lexicale à puiser que dans le lexique attesté. Etant donné l'absence de celui-ci du modèle que je propose, et surtout les raisons justifiant c e t t e absence, c e t t e limitation ne peut pas s'appliquer ici. Il découle de ce qui a été dit au § 2. du Chapitre 2 de la Première Partie que tous les locuteurs n'ont pas accès de la même façon au lexique de leur langue, soit par défaut de compétence, soit, ce qui est plus intéressant, à compétences supposées équivalentes, parce que seuls certains, dans certaines situations, sont autorisés, ou s'autoautorisent, à franchir les barrières, qu'une partie d'entre eux contribue à dresser, du savoir lexical conventionnel. Il n'appartient pas au morpho-

li 21

logue, mais au sociolinguiste, de décrire c e s différences, et d'établir éventuellement des connexions entre les différentes stratégies d'accès, la situation

d'énonciation

et

la position

sociale des locuteurs.

Pour

le morphologue, la tâche est plus aisée : il lui suffit - c'est du moins le choix qui a é t é fait ici - de prévoir toutes les possibilités. C ' e s t pourquoi, dans mon modèle, les règles d'insertion lexicale ont a c c è s , sans à

censure

l'output

linguistique,

à la liste des entrées

du composant

Ce dispositif

prédit

dérivationnel,

et

lexicales de

au lexique

base,

conventionnel.

que dans des phrases bien formées du français

pourront figurer par exemple aussi bien jeu que °lud(e) (entrées lexicales de base), ludique que °avant-lud(e) (output du composant tionnel). sortie

Une restriction

du

composant

me paraît

toutefois devoir

dérivationnel,

pour

éviter

dériva-

intervenir

l'insertion

à

la

lexicale

des mots construits qui seront soumis à l'action ultérieure des règles formelles mineures : il serait en e f f e t inadéquat d'autoriser l'insertion lexicale

de *naturélité

vocalique ou

(-el

devant -ité (cf.

*glorieusifi(er)

(-eux

subit

obligatoirement

Deuxième

subit

Partie,

la

Chapitre

obligatoirement

la

postériorisation 3, §

1.1.3.3.)

troncation

devant

-ifi(er) (ibid. § 2.3.2.1.)). 3e propose donc le principe suivant :

22 Principe de blocage de l'insertion lexicale des mots ultérieurement soumis à des règles mineures Est

obligatoirement

construit

par

les

soumis au composant conventionnel tout RCM

qui

comporte

dans

sa

structure

mot

interne

une séquence de traits le prédisposant à subir une règle formelle mineure ( [+A] / [A+] ; [+T] / [T+] ). Sauf par

les

mots

les RCM

soumis à c e t t e

restriction,

tous

les mots

construits

peuvent ê t r e soumis à l'insertion lexicale. Si

il y a sur les mots précédés de

censure

elle est d'ordre extralinguistique.

3. ORIGINALITE DU MODELE PROPOSE Les

modèles lexicalistes actuels peuvent être évalués selon deux

422 critères

apparemment indépendants

3

: ils sont stratifies ou non selon

qu'ils hiérarchisent ou non les irrégularités par rapport aux régularités (cf.

Deuxième

selon

qu'ils

Partie,

Chapitre

associent

1,

ou dissocient

§

2.),

associatifs

ou

dissociatifs

la représentation

des

régularités

sémantiques e t celle des régularités morphologiques des mots construits ( c f . Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.). Une opposition supplémentaire intervient

à l'intérieur

pour une stratification qui optent

des modèles stratifiés,

entre ceux qui

"du plus général au plus particulier",

optent et ceux

pour une hiérarchie inverse. Les premiers sont, au moins

un temps, "surgénératifs",

les autres ne le sont pas^. Le tableau c i -

dessous résume les caractéristiques des différents modèles

lexicalistes

c i t é s dans c e t ouvrage, au regard des c r i t è r e s mentionnés.

stratifiés non stratifiés surgénératifs

Dell 1970 associatifs

Aronoff 1976 Booij 1977

Halle 1973 Allen 1978

non surgénératif

Kiparsky 1982

Jackendoff 1975 Lieber 1981a dissociatifs

Williams 1981 Selkirk 1982 Scalise 1984

Le modèle que je propose est associatif, stratifié et surgénératif : les faits présentés dans la Deuxième Partie argumentent en c e sens. Il se distingue

des modèles de Halle (1973) e t

de Allen (1978), qui

423

présentent

également

ces

trois

propriétés,

par

la

triple

originalité

suivante : 1)

Les règles d'insertion lexicale ont accès à trois niveaux différents,

et non à un seul : le modèle est conçu comme un modèle à sorties multiples, et non comme une succession linéaire d'opérations aboutissant nécessairement au lexique attesté (ou à l'idée que le morphologue s'en fait). 2)

La notion de lexique réel (cf. Première Partie, Chapitre

2.) est définie seulement (par exemple

par référence

les RCM), et

aux opérations

1, §

linguistiques

non par des critères extérieurs à elles

et implicites. La conséquence en est que les idiosyncrasies observables des mots construits sont réversibles, alors qu'elles ne le sont pas dans les autres modèles. 3)

La stratification que je propose est triple :

- stratification des données observables, - stratification des niveaux d'analyse, - stratification des opérations linguistiques. Seul le troisième

type de stratification existe dans les modèles de

Halle et de Allen, qui ne se livrent à aucune discussion ni redistribution des irrégularités observables.

Les chapitres qui suivent sont consacrés à une étude détaillée du composant (Chapitre

de base (Chapitre

3). Le

fonctionnement

2) et

du composant

dérivationnel

du composant conventionnel

a été

étudié dans les Chapitres 3 et 4 de la Deuxième Partie. 3e n'y reviendrai donc pas.

125

CHAPITRE 2

LE COMPOSANT DE BASE

Ce chapitre est consacré à l'étude du composant de base. Dans le modèle proposé, celui-ci comporte deux niveaux, celui des "Entrées lexicales de base", et un niveau d'opérations sur ces entrées, les "Règles de base". 3e tenterai dans ce qui suit d'établir un inventaire des différents types d'entrées

lexicales et

de définir leur

contenu

(§ 1.), et d'étudier plus particulièrement, parmi les règles de base, les "Règles de structure interne", en rapport avec la notion de "mot complexe non construit" (§ 2.). La nécessité de règles d'allomorphie à ce niveau, et leur relation avec les règles sémantiques a été démontrée au § 1.1.3.2. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie.

1. LES ENTREES LEXICALES DE BASE 1.1. Inventaire 1)

Le modèle adopté ici, où les mots construits sont engendrés par

les RCM et non listés à ce niveau, parce que non listables, implique que les mots construits (c'est-à-dire les mots dont les propriétés sont entièrement prédictibles à partir de celles de leur base et de la RCM ayant servi à les construire, aux "ajustements" conventionnels près) ne figurent pas dans la liste des entrées lexicales de base, contrairement d'une part aux modèles qui optent pour des règles de redondance rendant compte de la construction des mots (Jackendoff (1975) par

426 exemple),

d'autre

part

à ceux

qui, tout

en optant pour des

règles

generatives, établissent une distinction entre les mots construits réguliers

non

listés

et

les

mots

construits

idiosyncratiques

"existants"

et listés (Aronoff (1976), Selkirk (1982) par exemple). 2) non

Figurent dans la liste des entrées lexicales de base tous les items construits,

Dans

complexes

ou non complexes,

la première catégorie (items

sont susceptibles de servir français,

ceux

A , Ν, V * .

qui

3e traiterai

non construits)

de bases aux

appartiennent

ainsi

aux

RCM,

que

les

figurent

affixes. ceux

qui

c'est-à-dire, pour le

catégories

lexicales

majeures,

au § 2. de la question des mots

complexes

non construits. Rappelons que le Principe 3 (Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4.2.1.) permet d'exclure du nombre des entrées lexicales les segments de mots complexes non construits non analysables comme

des

bases. 3)

Contrairement

à

d'autres

propositions

(cf.

par

exemple

Lieber

(1981b : 164), sont également exclus du nombre des entrées lexicales de base, en vertu du Principe 4 (Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4.2.2.) les

segments

formelle

basiques

mineure

de

mots

(allomorphie

construits ou

dérivables

troncation)

des

par

une

entrées

règle

lexicales.

Une fois éliminés les allomorphes et les bases tronquées, il reste dans la liste des entrées lexicales des items dont toutes les propriétés sont semblables, sauf leur représentation phonologique (bases supplétives). J ' a i choisi de les analyser comme des doublets, dont les régularités

redondantes

sont

exprimées

par

les

règles

sémantiques

de base

et les R A E L . Par exemple, pil- (pileux, épil(er)) n'est pas une entrée lexicale, parce qu'il est reliable à poil par une alternance allomorphique reproductible, mais °vel (velu) en est une, parce que la relation formelle qu'il entretient avec poil n'est pas exprimable par une R A M C

(cf.

Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.2.5.1.). °Vel a les mêmes propriétés catégorielles,

sémantiques

et syntaxiques

que poil, et la

redondance

entre les deux entrées est calculée par les règles de base. Une autre solution,

apparemment

plus

économique,

aurait

consisté

à

inscrire

poil et "vel dans la même entrée lexicale, mais cette solution présentait deux inconvénients :

427 - elle n'aurait pas évité de recourir à des règles de redondance pour exprimer la régularité de leur relation formelle (cf. les "règles morpho-lexicales" de Lieber (1981a) et (1981b)) ; - elle aurait demandé un dispositif supplémentaire et ad hoc permettant

d'expliquer

la distribution de l'une et l'autre forme dans

le lexique attesté. La solution choisie renvoie au contraire aux contraintes contextuelles imposées aux affixes, et, à défaut, au Sélectionneur du Composant Conventionnel le soin de rendre compte de cette distribution : en l'occurrence, le suffixe HJ ne permet pas de choisir entre poil et "vel, et poilu et velu sont tous deux attestés. Le fait que seul dépiler (et pas ?°déveler) soit attesté relève soit des contraintes imposées à l'application de dé-, soit du Sélectionneur. Dans le premier cas, *déveler serait impossible, dans le deuxième, "déveler serait possible, mais non attesté. Cette solution me paraît plus adéquate, car, comme j'ai tenté de le démontrer dans la Deuxième Partie, elle permet de distinguer les lacunes accidentelles des lacunes systématiques. k)

Contrairement aux propositions de Lieber (1981b), selon lesquelles

les conversions sont des règles de redondance reliant des entrées lexicales de base, le modèle adopté ici impose que, des deux items reliés par une conversion, seul celui qui est analysé comme la base soit intégré dans la liste des entrées lexicales : les arguments donnés au § 6.2.3. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie permettent d'intégrer les conversions dans les paradigmes morphologiques associés aux RCM. Ainsi, seuls [sel] N (sel) et [vol]y (voler), par exemple, figureront dans la liste des entrées lexicales, et [sel]y (saler), [vol]^ (vol) seront engendrés par les RCM. 5)

Une

question

largement

débattue

dans la

littérature

consiste

à savoir si les affixes doivent ou non faire partie des entrées lexicales. Les uns (Aronoff (1976) par exemple) ne leur attribuent pas d'entrées lexicales propres, et les insèrent dans les règles . D'autres (Lieber (1981a), (1981b), Selkirk (1981), (1982), Williams (1981a) par exemple) leur attribuent le statut d'entrées lexicales"'. Le corollaire de la première position est qu'à chaque affixe est associée une règle différente

428 ("The one affix a rule hypothesis"). Le corollaire de la seconde est que les affixes sont des entités distinctes des règles de construction des mots. Dans la théorie lexicale présentée ici, les affixes ont le statut d'entrées lexicales, indépendantes des RCM, et sont par ailleurs associés aux RCM par l'intermédiaire de paradigmes d'opérations morphologiques (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5Λ.Ι.

et ci-dessous Chapitre

3). Plusieurs arguments soutiennent c e t t e position : a)

L'association d'un seul affixe à une seule règle entraîne une redon-

dance considérable dans les règles : il y aurait dans c e t t e hypothèse des règles

(formation

de noms d'action,

de verbes de

changement

d'état, d'adjectifs de relation, etc.) dont toutes les propriétés seraient semblables, à l'affixe près. b)

Les affixes ont des propriétés propres, autres que leur représenta-

tion phonologique. Par exemple, certains ont le pouvoir de déclencher ou de subir des allomorphies et/ou des troncations (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3), comme les entrées appartenant à des catégories lexicales majeures. Certains suffixes attribuent

un genre aux mots construits

dans lesquels ils figurent (cf. Deuxième Partie, Chapitre k, § 1.2.5.). Dans l'hypothèse où les affixes se confondraient avec les règles, ces propriétés, pourtant relatives à des faits "mineurs" ou idiosyncratiques, devraient être attribuées aux règles de construction des mots. On attribuera donc aux affixes le statut d'entrées lexicales. Cette décision a deux conséquences : -

Il conviendra d'expliquer les différences entre les affixes

les autres

entrées

lexicales,

et notamment

le fait

que les

et

affixes

apparaissent toujours liés à une base dans les structures syntaxiques. Cette propriété sera attribuée à la catégorie Affixe. - Elle fournit un argument supplémentaire contre le "suffixe zéro". Aux arguments présentés contre c e t t e notion au § 2ΛΛΛ. 3 de la Première Partie, et aux § 5.3Ά.

du Chapitre

et 6.2.3. du Chapitre 2 de

la Deuxième Partie, on peut ajouter celui-ci : si les affixes ont le statut

d'entrées

plusieurs)

lexicales,

entrée(s)

sans

pour le moins curieux .

le(s)

"suffixe(s)

représentation

zéro"

serai(en)t

phonologique,

ce

une (ou

qui

paraît

429 1.2. Contenu Les entrées lexicales sont définies par l'ensemble des propriétés qui les caractérisent, même si celles-ci présentent un certain nombre de régularités.

En e f f e t , la conception des règles de base comme

des règles de redondance évaluant et mesurant les régularités non dérivationnelles des entrées lexicales de base, à la manière des règles proposées par Jackendoff

(1975), implique l'adoption de sa "théorie

des entrées complètes"'', où l'information redondante n'est pas indépendante des entrées lexicales. Tous les auteurs

sont

d'accord

pour distinguer

plusieurs

types

de propriétés définissant les entrées lexicales : des propriétés phonologiques,

morphologiques,

catégorielles,

syntaxiques

et

sémantiques^.

Je reprendrai ces différents types, en mettant l'accent sur la spécificité des entrées affixales par rapport aux entrées appartenant à une catégorie majeure. 1.2.1. Représentation phonologique Toutes les entrées lexicales, quelle que soit la catégorie à laquelle elles

appartiennent,

sont

dotées

d'une

représentation

phonologique

qui, comme on l'a vu (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.1.2.1.), peut différer de leur représentation phonétique superficielle, et dont la formulation dépend de la théorie phonologique. Comme je l'ai signalé à propos du "suffixe zéro", il me paraît difficile d'accepter des entrées lexicales sans représentation phonologique. Je ferai mienne la proposition de Kiparsky (1982 : 63) selon laquelle "lexical items must be exhaustively syllabifiable". Cette contrainte permet d'éliminer du nombre des entrées lexicales les segments non syllabiques qui pourraient être considérés à première vue, et conformément à l'étymologie, comme des bases de mots construits. Par exemple, bien que blade signifie "froment, dans le midi de la France" (LXX), on ne le dérivera pas plus que blé d'une pseudo-base *bl qui ne répond pas aux propriétés syllabiques du français.

430 C'est au niveau des propriétés phonologiques que doivent figurer les informations sur la réalisation phonétique de tel affixe dans tel contexte, quand elle n'est gouvernée ni par une règle

phonologique

générale, ni par une RAMC : j'ai montré par exemple dans le § 1.1.3.3. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie que tel était le cas de la réalisation a-/an- du préfixe qui apparaît dans apétale, anoure, etc. Certaines propriétés de la représentation phonologique des entrées peuvent être comptées comme redondantes par les RAEL (par exemple la relation /ai/ ~ /a/ qui associe l'entrée aim(er) et le segment amde amour, dans la mesure où les deux entrées amour et aim(er) sont reliées sémantiquement (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 1.1.3.2., et, pour d'autres exemples, toutes les alternances marquées AEL (allomorphies des entrées lexicales) dans l'Annexe 14). 1.2.2. Propriétés catégorielles A chaque entrée lexicale est également catégorielle

permettant

aux

règles

associée une

d'insertion

lexicale

étiquette

de

l'insérer

sous le noeud convenable dans les indicateurs syntagmatiques. Certains

travaux

Williams (1981a),

récents de morphologie lexicaliste

Selkirk

(1981) et (1982)) ont

tenté

(notamment

d'appliquer

à

la structure des mots construits la hiérarchie "X barre" (désormais adoptée Jackendoff

en syntaxe

depuis Chomsky

(1970) (cf. Bresnan

(1977)). Dans ce système, chaque syntagme est

(1976), organisé

autour d'une "tête" qui lui confère ses propriétés syntaxiques (catégorie, traits

contextuels,

etc.).

Les

règles

syntagmatiques

engendrant

les

syntagmes se conforment toutes au schéma général : Xn -

Χ"" 1 ...

Chaque catégorie syntaxique domine une catégorie semblable (sa tête) se situant un niveau plus bas dans la hiérarchie. Ainsi, Ν est la t ê t e de Ν , le mot.

qui le domine. Le niveau 0 de la hiérarchie syntaxique est

431

L'application de la théorie X

à la structure des mots construits

revient à dire d'une part que les composants internes du mot appartiennent sans solution de continuité à la hiérarchie X , c'est-à-dire peuvent n

être affectés d'un indice

par rapport à l'indice 0 qui est

celui du mot construit, d'autre part que la structure de chaque mot construit comporte une tête lui conférant, par percolation, ses propriétés d'un

(catégorie, mot

traits

construit

de

est

sous-catégorisation,

donc

le constituant

catégorie

que

lui. Si un mot construit

catégorie

que

sa

base, alors

la

genre,

etc.)·

La

tête

interne

qui a la

même

n'appartient

pas à la

même

tête du mot construit

et il faut catégoriser celui-ci de façon à ce qu'il puisse

est

l'affixe,

transmettre

sa catégorie au noeud qui le domine. Par exemple, dans cette perspective, chanteur aura la structure suivante :

Ν

V

I chant


V, Ν •+ A, Ν -+· V. Le principe selon lequel les préfixes rie peuvent pas intervenir dans un changement et ci-dessus,

catégoriel Chapitre

(cf.

Première

Partie,

Chapitre

3,

§

2ΛΛΛ.

2, § 1.2.2.2.) n'est donc pas vérifié, mais il

peut néanmoins marquer une tendance que l'on peut préciser ainsi : il est impossible en français de construire par préfixation . un adverbe, . un nom à partir d'une base autre que nominale, . un adjectif à partir d'un verbe. En revanche,

on peut construire

un verbe par préfixation

à partir

de n'importe quelle catégorie de base. Dans l'état actuel de mes connaissances, j'ignore si de telles conclusions ont un intérêt autre que descriptif. Les trois rapports catégoriels auxquels correspondent les structures morphologiques les plus variées (ce qui ne signifie pas nécessairement que leur soient associés davantage d'affixes) sont A ->• V, Ν •*• A, Ν •+• V. Un seul rapport ne se voit associer qu'un type de structure morphologique : V •*• A. A chacun des autres rapports sont associés au moins deux types de structures. Ces conclusions ne préjugent évidemment pas du nombre d'affixes associés à chaque RCM ; elles montrent seulement la solidarité des trois types de structures morphologiques à l'intérieur des RCM. Etant donné les lacunes signalées au niveau des processus de préfixa-

481

tion, on dispose - toutes choses égales d'ailleurs - de moyens dérivationnels plus divers (ce qui ne signifie pas nécessairement plus nombreux) pour construire un verbe que pour construire un nom ou un adjectif : aux 3 rapports catégoriels possibles à chaque fois sont associées respectivement 8, 6 et 6 structures morphologiques différentes. On peut s'attendre à ce que soient associés seulement des suffixes aux

RCM

impliquant

le

rapport

catégoriel

V

-»· A,

des

préfixes

et

des suffixes à celles qui n'impliquent pas de changement catégoriel ; des

suffixes et

A + N ,

V +

des conversions N e t A

+ ADV,

à celles qui et

enfin

impliquent

les

rapports

préfixes,

des

suffixes

des

et des conversions à celles qui impliquent les rapports A Ν

-*• V. Il n'y a pas de R C M

V, Ν

•+• A,

à laquelle ne soient associés que des

préfixes et la conversion. Autrement dit, la conversion n'est concurrent e que de processus de suffixation, et, lorqu'elle côtoie des préfixes, ces préfixes sont eux-mêmes concurrents de suffixes.

Malgré

ses

lacunes

éventuelles,

le

tableau

ci-dessus

permet

de

se représenter le fonctionnement de l'opération de structure morphologique correspondant à une R C M : à chaque rapport catégoriel, et à chaque

RCM,

correspondent,

en fonction

des régularités

donc

signalées,

l'une et/ou l'autre des trois structures morphologiques abstraites suivantes :

1. Préfixation [ ( Y ) & f [ X ] c

]c,

2. Suffixation [ [ X ]

]

(Y)

f

3. Conversion [ [ X ] ç

où C Par

n'est

obligatoirement

exemple,

construits

les

RCM

du

sur une base

d i f f é r e n t de C que dans la structure français

verbale

la

peuvent

structure

assigner 2, aux

aux

noms

3.

adjectifs construits

sur une base adjectivale les structures 2 ou 3, aux verbes construits sur une base adjectivale les structures assigne

donc

catégoriel catégorielle

à

l'ensemble

unique

qui

la

qui délimite

de

ses

1, 2 ou 3, etc. Chaque

produits,

caractérise,

en

fonction

c'est-à-dire

de

RCM

du rapport

la

contrainte

le type de base auquel elle peut

s'appliquer

482 et de la catégorie qu'elle attribue aux ou

plusieurs

structures

morphologiques

mots qu'elle construit, une abstraites

appartenant

à

la

liste ci-dessus. Chaque mot ne se voit attribuer qu'une seule structure. On

trouvera

ci-contre

les règles de construction de structures

de mots du français, telles qu'elles découlent de ce qui précède. Le cumul de plusieurs de ces règles dans une même R C M

est

réglé par l'obligation que le rapport entre la catégorie de la base et celle du mot construit reste constant : ainsi, les règles 1 et 2 par exemple sont cumulables, 3, k et 5 également, mais pas 1 et 3, 2 et 3, 1 et k, etc. Les règles cumulables sont délimitées par des crochets droits. A une R C M donnée ne peuvent donc pas être associées plus de trois association

règles de construction de structures de mots ; cette

est

régie

par

l'on peut formuler ainsi

une contrainte d'unicité catégorielle, que

:

29 Contrainte d'unicité catégorielle Chaque

RCM

seule, et

ne s'applique

n'attribue

qu'à

une catégorie de base et une

aux mots qu'elle construit qu'une

catégorie

et une seule. 2.2. L'opération sémantique Les

opérations

sémantiques

associées

aux R C M

se

caractérisent

par les propriétés suivantes. 1)

Tout

le poids

de l'opération

sémantique

est, dans

ma

théorie,

à la charge des R C M , et non à celle des affixes qui, de ce point de vue, n'ont pas de rôle sémantique indépendant de la R C M à laquelle ils sont associés. Cela

implique que la même opération sémantique

puisse être associée à plusieurs structures morphologiques différentes, elles-mêmes associées au même rapport catégoriel. Par exemple, l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "rendre Adj." du mot construit est associée aux trois structures morpho-

R E G L E S DE CONSTRUCTION DE S T R U C T U R E S DE MOTS EN FRANCAIS

1. A

[ (Y)af [Χ]λ ] Λ

(immortel)

2.

A + [ [Χ]λ (Y)af ] λ

(propret)

3.

A > [ (Y)af [Χ]Ν ] .

(antichar)

Ί. A > [ [Χ] Ν ( Y ) a f 5. A "6.

[ [Χ] Ν ] Λ

(outremer)

A > [ [Χ]γ ( Y ) a f ] Α

7. Ν

(mortel)

[ (Y)af [Χ]Ν ]Ν

(pliable) (apesanteur)

.8-

Ν + [ [Χ]Ν (Y)af ]Ν

(maisonnette)

"9.

Ν

[ [Χ], (Y)af ]Ν

(mortalité)

10.

Ν

[ [Χ]Α ]Ν

1 1 .

Ν

[ [Χ]ν (Y)af ]Ν

.12-

(calme) (balayase)

Ν + [ [Χ] γ 1 Ν (vol, fauche)

"13. V ->· [ ( Y ) a f [X]y ]y

(découdre)

U.

(tapoter)

V

> [ [X]y (Y)af ]y

15. V + [ ( Y ) a f [ X ] ^ ] y

(déniaiser)

16.

ν

(banaliser)



ν

[ [Χ] Λ ( Y ) a f ]y + [ [X]„ ]y

(blanchir)

"18. ν

[ ( Y ) a f [X] N ]y

19. ν

+ [ [X] N ( Y ) a f ]y

20.

ν

21.

ADV -

[ [X]^ (Y)af

22.

ADV ·*

Γ ΓΧ1Λ 1 A D y

[ [X] N ]y

(démoustiquer) (pactiser)

(nuiter) (banalement) (supertard)

n.b. à

:

lire

réécrit

m logiques

possibles

du

français (préfixation,

à condition que le rapport catégoriel reste A

suffixation,

conversion),

V (règles de construc-

tion de structures de mots 15, 16 et 17). L'opération sémantique correspondant à la paraphrase "action de V" du mot construit, et celle qui correspond à la paraphrase "agent qui V" sont associées à des structures bâties par suffixation et par conversion et au rapport catégoriel V •+· Ν (règles de construction de structures de mots 11 et 12). Contrairement

à ce qui se passe dans les modèles dissociatifs,

moins contraints en ce sens que le modèle proposé ici, l'association d'une opération sémantique à l'opération de structure

morphologique

des RCM permet de restreindre les possibilités de combinaison entre un rapport catégoriel et des structures morphologiques. Ainsi, le tableau du § 2.1. faisait apparaître deux structures morphologiques (la préfixation et la suffixation) associées au rapport catégoriel A lorsque

l'on

tient

compte

du paramètre

sémantique,

A. Mais

on

s'aperçoit

que ces deux structures ne sont pas toujours en concurrence à l'intérieur de la même RCM. Trois grandes classes d'opérations sémantiques sont associées au rapport A •* A : Ce que l'on peut nommer des opérations de "modalisation", représentées par les suffixes -ard (riche / richard), -asse (fade / fadasse), - â t r e (blanc / blanchâtre), - e t (propre / propret), -in (blond / blondin), -ot (pâle / pâlot), etc., mais par aucun préfixe. Des opérations

de "quantification" qui, elles, correspondent

aux

deux structures morphologiques (suffixe -issime (grand / grandissime) ; préfixes

extra-

(fin

/

extra-fin),

hyper- (sensible

/

hypersensible),

super- (grand / super-grand), sur- (puissant / surpuissant), ultra- (rapide / ultra-rapide), etc.). Des opérations de "négation", qui ne sont représentées que par des préfixes : a(n)- (normal / anormal), dé- (loyal / déloyal), dis- (facile /

difficile), in- (mortel

/

immortel),

mal- (honnête /

malhonnête),

mé(s)- (content / mécontent), non- (violent / non-violent). Il est d'ailleurs possible que ces restrictions dépassent le rapport catégoriel A •*• A, et que, quel que soit le rapport catégoriel, certaines

485 opérations sémantiques ne puissent, dans un certain nombre de langues au

moins,

Des

études

être

associées

menées

en

qu'à

ce

certaines

structures

sens permettraient

morphologiques.

d'en savoir

davantage

sur la spécificité de certains types d'affixes.

2)

A

chaque

RCM

n'est

associée

qu'une

opération

sémantique.

Les

deux opérations "action de V" et "agent qui V" qui correspondent aux mêmes

structures

morphologiques

(suffixation

et

conversion)

et

au

même rapport catégoriel, correspondent donc à deux RCM différentes, puisqu'elles ne sont pas unifiables (tous les noms d'action ne peuvent pas désigner des noms d'agent, ni réciproquement). En revanche, lorsque deux

sens

apparemment

différents

peuvent

être

associés

au

même

rapport catégoriel et aux mêmes structures morphologiques (cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.2. l'exemple des noms en -oir), on considérera qu'il s'agit de la même opération sémantique. Une même opération sémantique peut donc être recouvrir plusieurs sens. On peut donc poser la condition suivante :

30 Contrainte d'unicité sémantique A

chaque

RCM

n'est

associée

qu'une

opération

sémantique

et

une seule.

Conformément

aux

propositions

du

§

6.1. du Chapitre

Deuxième Partie, chaque opération sémantique peut être

2 de

la

caractérisée

par le nombre et le contenu des strates interprétatives qu'elle comporte : au rapport catégoriel entre la base et le mot construit peut être associée

une

opération

que

j'ai

définition dépend du sens inhérent

baptisée

"parasyntaxique",

aux catégories

dont

la

lexicales majeures

et du sens induit par leur mise en relation. Cette opération "parasyntaxique" est la base même de toute opération sémantique dérivationnelle. Si le rapport catégoriel implique un changement, j'ai formulé l'hypothèse qu'à ce changement était attachée une opération sémantique spécifique, baptisée opération "catégorielle", définie par la relation sémantique

entre

deux

catégories

lexicales

majeures

différentes.

Enfin,

à

486 certaines opérations sémantiques s'ajoute une strate baptisée "lexicale" qui confère à ces opérations sémantiques des définitions beaucoup plus précises. J'ai résumé tous ces points dans le Principe d'organisation de l'opération sémantique associée à une RCM (Principe 6). 3) Il convient de définir l'opération sémantique associée à une RCM de façon suffisamment "abstraite" pour qu'elle soit indépendante de toutes les actualisations pragmatiques liées au fait que la langue désigne le monde. Il découle de cette option théorique que le sens prédictible conféré par la RCM à ses produits ne correspond pas souvent à leur sens attesté dans les dictionnaires. 4)

Enfin, l'opération sémantique associée à une RCM peut être complé-

tée, dans certains cas, dans le composant conventionnel, par une spécification sémantique mineure (cf. Deuxième Partie, Chapitre 3, § 3.). De même que les RCM construisent des structures morphologiques liées au rapport catégoriel entre la base et le mot construit, elles construisent

des

structures

sémantiques

nécessairement

liées

à

ce

rapport catégoriel, mais qui peuvent ne pas se limiter à ce qu'il induit. Une RCM peut construire plusieurs structures morphologiques,

mais

une seule structure sémantique associées au même rapport catégoriel. On a convenu de considérer, propriétés

syntaxiques

une

pouvaient

RCM

au moins provisoirement,

éventuellement être

que les

conférées à ses produits

par

à

(cf.

rattachées

l'opération

sémantique

Deuxième Partie, Chapitre k, § 1.2.3.). 2.3. Le paradigme morphologique Le paradigme morphologique associé à une RCM ne doit pas être confondu avec l'opération 2.1.

L'opération

de

de structure

structure

morphologique étudiée au §

morphologique

consiste

à

construire

une ou plusieurs structures morphologiques abstraites. Le paradigme morphologique désigne l'ensemble des moyens morphologiques (affixation et conversion pour ce qui est traité ici) dont dispose chaque RCM.

^87 2.3.1. Contenu des paradigmes morphologiques 1) J'ai montré dans le § 5.3.2.1. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie que

l'association

permettait

de plusieurs processus morphologiques à une RCM

de rendre compte de façon satisfaisante d'une part

de

certaines distorsions apparentes entre la forme et le sens des mots construits, d'autre part des propriétés semblables auxquelles peuvent être associés plusieurs processus morphologiques. Dans mon hypothèse, à chaque RCM est donc associé un paradigme de processus morphologiques qui peuvent dans certains cas se réduire à un seul. Par exemple, dans le paradigme morphologique de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel V -»• N, les structures morphologiques de suffixation et de conversion et l'opération sémantique correspondant paraphrase "action

et

résultat

de l'action

de V" figurent

à la

plusieurs

suffixes (-ade, -age, -erie, -ment, -tion, -ure, etc.) et deux

types

de conversions (l'une non disponible mais très rentable dans le lexique attesté, qui construit des noms masculins (vol), l'autre disponible et rentable qui construit des noms féminins (fauche)). Mais dans le paradigme morphologique de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel V -»• V, une seule structure morphologique, la préfixation, et l'opération sémantique correspondant

à la paraphrase "annuler

le

résultat de l'action de V" ne figure que le préfixe dé-. Les RCM se différencient

donc

par

le nombre des moyens

morphologiques

dont

elles disposent, et les structures morphologiques qu'elles construisent sont évidemment liées à ces moyens.

2)

A l'intérieùr du paradigme morphologique associé à une RCM peu-

vent coexister

plusieurs préfixes, suffixes, conversions. Mais il y a

une double dissymétrie entre la conversion et l'affixation : - un préfixe et/ou un suffixe peuvent constituer à eux seuls la totalité d'un paradigme morphologique. La conversion ne figure jamais seule, semble-t-il, dans un paradigme morphologique ; - alors que les préfixes et les suffixes peuvent être associés à l'intérieur d'un même paradigme, la conversion ne peut être associée qu'à des suffixes seuls, ou à des suffixes et des préfixes, mais jamais

488 à des préfixes seuls (cf. ci-dessus § 2.1.). 3)

A l'intérieur d'un même paradigme peuvent coexister des processus

morphologiques de disponibilité variable. Cela découle de l'hypothèse selon laquelle la disponibilité est une propriété des affixes et non une propriété des RCM (cf. sur ce point Deuxième Partie, Chapitre 2, § 2.3. et ci-dessus, Chapitre 2, § 1.2.3.2.). Cette

hypothèse peut paraître problématique

pour les processus

de conversion. En effet, le degré de disponibilité d'un affixe est inscrit dans son entrée lexicale, mais les conversions n'ont pas d'entrée lexicale, dans ma théorie, puisque je récuse l'artefact du "suffixe zéro" (cf. ci-dessus Chapitre 2, § 1.1.). Comment différencier les conversions disponibles et celles qui ne le sont pas? Le problème peut être résolu de la manière suivante : le paradigme morphologique associé à une RCM peut se matérialiser sous la forme d'un constituant de la RCM mentionnant la liste des affixes, ainsi que la ou les conversion(s) éventuelle^) attachés à cette RCM. Un principe général (cf. ci-dessous § 2.5.) peut spécifier que chaque affixe est "recopié" dans la RCM avec toutes les propriétés mentionnées dans son entrée lexicale (dont son degré de disponibilité). Ce principe est de toute façon nécessaire pour expliquer

les contraintes exercées sur l'application à certaines

bases de certains affixes (mais non de tous les affixes appartenant au même paradigme), et les éventuelles modifications formelles mineures que l'affixe peut subir et/ou provoquer. Il suffit donc de faire figurer les informations sur le degré de disponibilité d'une conversion dans le paradigme morphologique auquel elle appartient. On pourrait également

mentionner

à cet endroit les éventuelles contraintes qui

restreindraient l'application d'une conversion à certaines bases, ainsi que les propriétés que la conversion attribuerait spécifiquement aux mots qu'elle La conversion

sert à construire (notamment

le genre de ces mots).

différerait des processus d'affixation en ce que, ne

figurant pas parmi les entrées lexicales de base, les propriétés auxquelles elle est spécifiquement associée ne seraient pas "recopiées" dans la RCM, mais y figureraient originellement.

489

k)

Une application particulièrement intéressante de la décision d'asso-

cier au même paradigme des affixes de disponibilité différente concerne l'analyse de mots comme déloyal ou désordre. Ces mots posent le problème suivant : ils comportent la forme préfixale dé-, formellement analogue à celle qui figure dans découdre ; mais d'une part ils sont déviants catégoriellement par rapport à découdre, et au fait que l'immense majorité des mots attestés et la totalité des mots constructibles préfixés par dé- sont des verbes, d'autre part ils ne sont rapportables sémantiquement à aucun des trois préfixes "négatifs" dé- mis en évidence dans la Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.5.3. Rappelons les faits : en vertu des Principes 29 et 30 (association à une RCM d'un seul rapport catégoriel et d'une seule opération sémantique), des mots comme découdre, désherber, déniaiser doivent analysés

comme

sont

associés

Ν

V,

les produits

respectivement

A ->• V et

les

de

trois

les trois

opérations

RCM différentes,

auxquelles

rapports catégoriels

sémantiques

être

V -»• V,

correspondant

aux

trois paraphrases "annuler le résultat de l'action de V", "enlever N", "rendre moins/non Adj.". La forme préfixale dé- associée à ces trois RCM n'est donc qu'apparemment unique. En réalité, le lexique français comporte au moins trois préfixes dé- homonymes. Dans des mots comme désordre et déloyal, dé- ne marque aucun procès.

Désordre

est

synonyme

de "non-ordre,

déloyal

de

"illoyal.

De plus, le nombre de noms et d'adjectifs que l'on ne peut pas expliquer autrement que par la préfixation de dé- à une base respectivement nominale et adjectivale est fini, et très petit dans les deux cas : les listes (1) et (2) sont exhaustives (pour les détails de la démonstration, cf. D. Corbin (1976b)) : (1) Noms préfixés par dé- : déblocus défaveur dénatalité déplaisir déraison

490 désamour désharmonie désordre.

(2) Adjectifs préfixés par dé- : défavorable déloyai dépareil déraisonnable déréel désagréable ° déséconome déshonnête desuet

.

Deux traitements pourraient être envisagés pour ces mots : a) L e s analyser comme non construits, ou complexes non construits serait

inadéquat,

par rapport

car

leur

sens est

bien

entièrement

compositionnel

à leur structure interne, et ce, de façon régulière

pour

tous les mots d'une même liste. Par ailleurs, le rapport qu'entretiennent désordre et ordre est le même que celui qu'entretiennent non-conciliation et conciliation, indiscipline et discipline ; le rapport qu'entretiennent

déloyal et loyal le même

que celui qu'entretiennent

illégal

et

légal. Cette solution passerait cette régularité sous silence. b) Les analyser comme les produits de la violation de l'une et/ou de l'autre des trois R C M

auxquelles est associée la forme

préfixale

dé- serait également inadéquat. En effet, il serait impossible de décider autrement

qu'arbitrairement

de

quelle

RCM

le

rapport

catégoriel

serait violé : il n'y a pas plus de raisons d'analyser désordre comme déviant par rapport à découdre que par rapport à désherber, déloyal comme Par

déviant

ailleurs,

conciliation

par

rapport

la similitude et

conciliation,

à découdre que par rapport à déniaiser. du rapport

entre désordre

indiscipline

et

discipline,

et ordre, entre

et loyal, illégal et légal serait également passée sous silence.

non-

déloyal

491

L'inclusion dans le paradigme d'opérations morphologiques associé à une RCM d'affixes de disponibilités différentes permet au contraire de résoudre les problèmes laissés en suspens par les autres solutions. On considérera le préfixe dé- qui figure dans désordre comme appartenant au même paradigme que non- (disponible), in- (non disponible), à l'intérieur de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel Ν + Ν et l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "contraire de N" ; on considérera de même le préfixe dé- qui figure dans déloyal comme appartenant au même paradigme que in- (disponible), mal-, mé(s)- (non disponibles), etc., à l'intérieur de la RCM à laquelle sont associés le rapport catégoriel A + A et l'opération sémantique correspondant à la paraphrase "qui n'est pas Adj.". Ces deux préfixes dé- sont homonymes entre eux, et vis-à-vis des trois autres, et sont non disponibles,

c'est-à-dire

que,

conformément

à

mon

hypothèse,

la liste des bases auxquelles ils peuvent s'appliquer figure dans le paradigme morphologique de la RCM concernée. Cette solution permet de rendre compte à la fois du fait que les mots des listes (1) et (2) ont toutes les propriétés de mots construits, puisqu'ils sont construits par une RCM, et du fait que les relations qu'ils entretiennent avec leurs bases sont les mêmes que celles qu'entretiennent avec leurs bases des mots autrement préfixés, puisque les préfixes appartiennent au même paradigme, tout en évitant d'avoir à rapporter arbitrairement les mots des listes (1) et (2) à une RCM avec les produits de laquelle ils n'entretiennent qu'une relation d'homonymie de préfixes. Il n'y a donc pas trois préfixes négatifs dé- en français, mais cinq, associés à cinq RCM différentes. Les trois premiers ne paraissent pas concurrents d'autres opérations morphologiques, et sont disponibles. Les deux derniers appartiennent chacun au même paradigme morphologique que d'autres préfixes, et ne sont pas disponibles. Un traitement analogue pourrait être appliqué à tous les exemples présentant les mêmes problèmes, par exemple aux adjectifs construits à l'aide du suffixe -ique sur des bases verbales (souvent terminées par -ifi(er) : spécifique, pacifique, mais pas toujours : didactique (base "didact(er), cf. autodidacte), etc.). Traiter ce suffixe -ique (non disponi-

492

ble) comme

un homonyme

du suffixe -ique (disponible) qui

à des bases nominales avec

le sens "relatif

s'applique

à N", et comme

associé

au même paradigme morphologique que par exemple ^ ^ (abusif, admirat i f , explosif, préservatif, de

façon

formes

satisfaisante

suffixales

auxquels

ils sont

e t c . ) et

la

au sens "qui V" permet

différence

homonymes,

la

de

disponibilité

différence

des

d'expliquer

entre

rapports

les

deux

catégoriels

associés, la d i f f é r e n c e de sens des mots

construits

obtenus, et l'analogie catégorielle et sémantique entre les mots suffixes par

et les mots suffixes par -ique.

2.3.2. Modalités d'application

Un

principe

morphologique que

l'un

processus

conditionne

l'utilisation

par

une R C M

du

paradigme

qui lui est associé. Il impose aux R C M de n'appliquer

des processus appartenant

morphologiques au

même

à la

paradigme

fois.

En e f f e t ,

tous

les

et

non

sont concurrents,

susceptibles de s'appliquer conjointement. C e principe est une reformulation de l'hypothèse d'Aronoff (1976) " T h e one a f f i x a rule hypothesis", qui se situait dans une toute autre perspective

théorique,

puisqu'elle

visait à identifier l ' a f f i x e et la WFR. Les conséquences des deux principes sont les mêmes : éviter

l'engendrement de monstres comme

*ba-

vardageation. L e principe peut se formuler ainsi :

31 Principe

d'application

individuelle

des

processus

morphologiques

Une R C M ne peut construire un mot qu'en appliquant à une base 13 unique un seul processus morphologique a la fois.

Ce principe ne doit se concevoir

ni comme une contrainte pesant

sur l'application des a f f i x e s , puisque les a f f i x e s ne sont pas les seuls processus

morphologiques

restriction

à

base,

il

Ce

car

principe

à

l'application interdirait permet

de

la

disposition

multiple

de

la

des

même

inadéquatement

la

différencier

contenu

le

RCM,

ni

RCM

construction d'une

comme à

une

de RCM

une

même

doublets. dans

la

493 grammaire (à c e niveau, il lui est associé un paradigme de processus morphologiques) e t

ses modalités d'application (elle ne peut appliquer

qu'un processus à la fois parmi tous ceux dont elle dispose, mais elle peut en appliquer plusieurs à la même base de façon exclusive). Comme par

ailleurs

RCM

et

chaque

processus

une seule,

morphologique

les relations

entre

n'est

associé

les processus

qu'à

une

morphologiques

e t les RCM peuvent se résumer ainsi : A chaque RCM peuvent ê t r e associés plusieurs processus morphologiques. Mais - un

processus

donné

ne peut

être

associé

à

plus d'une

- chaque RCM ne peut appliquer qu'un processus à la fois

RCM ;

.

2.4. Contraintes locales imposées à l'application des RCM A

l'application

locales

qui

de celles

de

restreignent

qui sont

chaque sa

RCM

sont

puissance,

imposées

à

imposées

différentes

l'application

des

des et

contraintes

indépendantes

affixes

particuliers,

et dont le pouvoir s'étend à tous les processus morphologiques associés à la RCM. Ces contraintes sont de deux ordres : 1)

Les contraintes

catégorielles

ont déjà é t é mentionnées au § 2.1.

Le Principe 29 (contrainte d'unicité catégorielle) en précise le contenu. Les

contraintes

les

mêmes

catégorielles

pour

l'ensemble

sont

propres

des

processus

aux

RCM,

et

sont

morphologiques

donc

associés

à chaque R C M ^ . 2)

Dans

la

théorie

présentée

ici,

les

contraintes

sémantiques

sont

également propres aux RCM. 3'ai mentionné ci-dessus dans le § 1.2.3.2. du Chapitre construire nécessité

2 deux

exemples de ces contraintes : l'impossibilité

des noms d'action que

les

des noms désignant

bases

sur des verbes

auxquelles

s'applique

marqués [+ Etat], e t la

RCM

qui

de la

construit

des séries numérales soient marquées [+ N u m ] ^ .

Dans la théorie que je propose, où plusieurs affixes imposant des contraintes différentes peuvent être associés à la même RCM, les contraintes catégorielles et les contraintes sémantiques sont les seuls types de contraintes susceptibles de peser sur l'application des R C M ^ . Les

autres

types

de

contraintes,

phonologiques

et

morphologiques,

sont imposées à l'application des processus morphologiques particuliers, et, pour les affixes, conformément à la proposition du § 1.2.3.2. du Chapitre

2 ci-dessus, constituent

une partie des traits

diacritiques

des entrées lexicales affixales, "recopiés" dans le paradigme morphologique, pour les conversions (cf. ci-dessus § 2.3.1.), figurent originellement dans le paradigme morphologique. Ce partage des domaines de contraintes implique que les contraintes pesant sur les RCM s'appliquent avant les contraintes pesant sur l'application de chacun des processus morphologiques associés à c e t t e RCM. Un cas de figure particulier est celui des RCM auxquelles n'est associé qu'un affixe. Tel est le cas par exemple des RCM qui servent à construire des verbes sur des bases adjectivales, nominales, verbales, à l'aide des préfixes négatifs dé-. Dans ce cas, affecter les contraintes d'ordre phonologique et morphologique à la RCM et non à l'affixe reviendrait au même. Pour sauvegarder l'harmonie générale du système, je retiendrai néanmoins la même solution pour ces RCM et pour celles auxquelles sont associés plusieurs processus morphologiques, et j'énoncerai le principe suivant : 32 Principe de répartition des contraintes pesant sur la construction des mots Les contraintes d'ordre catégoriel et sémantique sont du ressort des RCM ; les contraintes d'ordre phonologique et morphologique sont du ressort des processus morphologiques associés aux RCM. 2.5. Insertion des éléments lexicaux Un dernier type d'opérations réalisées par les RCM est l'insertion, dans les structures morphologiques et sémantiques créées, des entrées

495 lexicales (catégories majeures et affixes) et mots construits qui remplissent les conditions imposées. C e t t e insertion peut être assimilée à l'insertion des items lexicaux dans les structures syntaxiques. Les entrées lexicales catégorisées [Affixe] ne peuvent être insérées à la place de Y dans les structures morphologiques décrites au § 2.1., qu'à deux conditions : d'une part si leurs propriétés propres (notamment celle d'être un préfixe ou un suffixe) sont conformes aux conditions imposées à la règle, et d'autre part si elles appartiennent au paradigme morphologique associé à la RCM. Les affixes sont insérés avec toutes leurs propriétés, qu'ils transfèrent aux mots construits. Aux opérations morphologiques de conversion n'est associée aucune insertion lexicale proprement

dite. On peut concevoir

des propriétés

propres éventuelles

l'opération comme un transfert de la conversion

à

la

catégorie

lexicale du mot construit. En ce qui concerne les catégories lexicales majeures, c'est-à-dire les éléments susceptibles d'être insérés à la place de X dans les structures morphologiques du § 2.1., leur insertion obéit aux principes suivants : Les RCM ont

accès aux entrées lexicales de base, et

peuvent

sélectionner parmi elles les entrées appartenant à la catégorie majeure et répondant aux conditions sémantiques imposées. Les RCM ont également accès à l'output du composant dérivationnel, dans les mêmes conditions. Ainsi, les RCM peuvent construire un nom d'action sur un verbe construit,

préfixé

(herbe •* désherb(er) ->- désherbage)

(tap(er) •+ tapot(er)

tapotement).

Même observation

ou

suffixe

pour la

con-

struction de noms de "qualité" sur des bases adjectivales préfixées (mortel

immortel

immortalité)

lier

régularité ; sport -»• sportif

jectifs

"négatifs"

sur

des

bases

ou

suffixées

(règle

régu-

-* sportivité), ou pour celle d'adadjectivales

suffixées (indéfrisable

est construit sur "défrisable, lui-même construit sur défris(er)). Les catégories majeures insérées en position de bases sont insérées globalement,

c'est-à-dire

munies

de

toutes

leurs

propriétés :

ainsi

explique-t-on, par exemple, que les règles d'allomorphie et de troncation s'appliquent à des mots construits dont la base et l'affixe sont marqués en ce sens.

496 Il est nécessaire que l'insertion des catégories majeures (répondant aux contraintes imposées à l'application de tous les processus morphologiques associés à une RCM) ait lieu avant l'insertion des affixes, car le contexte nécessaire au respect des contraintes morphologiques et phonologiques imposées à l'application de certains d'entre eux est fourni par les catégories majeures insérées en position de bases. 2.6. Réapplication des RCM Il sera question ici de l'accès des RCM à leur propre output ainsi que de leur réapplication éventuelle au bout d'un cycle de plusieurs RCM. 2.6.1. Récursivité directe En ce qui concerne l'accès de chaque RCM à son propre output, on constate qu'en français du moins, il est plus facile pour les règles auxquelles sont associés des préfixes qu'à celles auxquelles sont associés des suffixes. La récursivité suffixale directe est restreinte, semble-t-il, à la construction de diminutifs et d'hypocoristiques : j'ai

mentionné (cf.

Deuxième Partie, Chapitre 2, § 5.3.3.2.) des exemples comme caneton, auquel on peut attribuer la structure suivante, produite par la réapplication de la même RCM (à laquelle sont associés -et(te), -ille, -on(ne), etc.) : [ [ [cane] N ( e t ) ^ ] N 3) PM conversion [+masc] [-D] conversion [+fém] [+D] -ade [...] -age [...] -erie [...] -ment [...] -tion [...] -ure [...] etc. 4) CC : base [+V] CS : base "V"

2k

5) SIL L'opération dérivationnelle spécifique consisterait en : OD

1) Ν ->· [ [X] v (Y) a f ],

504

2) Selection de fertilis(er) parmi les mots construits (niveau 4 du

modèle

lexical)

parce

qu'il

répond

aux

conditions

4) de la RCM 14. Insertion

de ce

la

de

place

verbe

X dans

pourvu la

de sa s t r u c t u r e interne

structure

morphologique

à

1), qui

devient [ [ [ f e r t i l e ] ^ (is) a f

] y (Y) a f ] N

(A+)

3) Parmi

les

processus

morphologiques

associés

au

PM

de

la RCM 14, seul -tion peut ê t r e sélectionné (cf. ci-dessus, Chapitre

2, § 1.2.3.2.), car

la base c o m p o r t e

le suffixe

-is(er) dans sa s t r u c t u r e . Insertion de -tion à la place de Y dans la s t r u c t u r e morphologique, qui devient [ [ [ f e r t i l e ] ^ (is) a f

] y (tion) a f

(A+)

]N

(+A)

4) Ν < Action e t r é s u l t a t de l'action de f e r t i l i s e r s 5) Projection des t r a i t s diacritiques pertinents de fertilis(er) et

de -tion au mot construit, e t n o t a m m e n t du t r a i t

de

genre [+fém].

Le RCM

mot

construit

de c e t t e

façon se

voit donc attribuer

14 la c a t é g o r i e Ν e t le sens compositionnel "action e t

par

la

résultat

de l'action de fertiliser", auquel sont probablement associées un c e r t a i n nombre de propriétés syntaxiques, e t par l ' a f f i x e -tion le genre féminin. Il

sort

du

composant

dérivationnel

muni

de

toutes

ces

propriétés,

e t p r ê t à ê t r e sélectionné par une a u t r e RCM (°fertilisationnel). On supposera que la f o r m e -ation du suffixe est due à une règle d'allomorphie

RAMC,

provoquée

par

la

rencontre

d'un

trait

[A+] p o r t é

le suffixe -is(er) e t d'un t r a i t [+A] p o r t é par le suffixe - t i o n .

par

505

CHAPITRE H

ILLUSTRATION

J'illustrerai

le fonctionnement du modèle lexical proposé par un

dernier exemple, déjà partiellement t r a i t é (cf. Deuxième Partie, Chapit r e 3, § 2Λ.2.). Soit le mot anxiété. Rappelons que, d'après la démonstration du § 2.3.2.3. du Chapitre 3 de la Deuxième Partie, il s'agit d'un mot construit

sur anxieux,

lui-même

construit

sur "anxie,

et qui a subi

une troncation exceptionnelle du suffixe -eux, dont le comportement normal devant - i t é est

l'allomorphie. La forme - é t é du suffixe est

elle-même une allomorphie de - i t é après / i / . Figurent

donc

parmi

les entrées lexicales de base "anxie,

e t - i t é , avec le contenu suivant : "anxie : [+N] /anksfe/ [...]

[+fém] etc. -eux :

[+Af] /oez/ [suffixe] [+D] [+PV+]

-eux

50 6 [+T] RCM 22 etc. -ité :

[+Af] /itE/ [suffixe] [+D] [+AB / /ife)/ — [T+] [PV+] RCM 8 etc.

Les règles d'insertion

lexicaie ont la possibilité d'insérer

dans les structures syntaxiques. Les RCM 8 et 22 ont le contenu suivant : RCM 8

1) RCSM

9 Ν ->- [ [X] 10 Ν -

(Y)

[ [X] A ] N

2) RCSS Ν < Caractère A > 3) PM conversion [+masc] [+D] -ité [...] -itude [...] -eur [...] -esse [...] -ise [...] zìe [...] etc. 4) CC : base [+A] CS : base "A" 5) SIL.

f

]N

°anxie

507

RCM 22 1) RCSM k A - [ [X]

(Y)

]

5 A h. [ [X] N ] A 2) RCSS A 3) PM conversion [±masc] [-D] -eux [...] -ique [...] -al [...] ^eU..·] -aire [...] etc. 4) CC : base [+N] CS : base "N" 5) SIL. La RCM 22 peut s'appliquer à "anxie, qui remplit les conditions 4). Elle construit donc l'adjectif anxieux, qui se voit attribuer le sens compositionnel "Qui a de l'°anxie", peut-être un certain nombre de propriétés syntaxiques, et la structure suivante s [ [anxie] N (eux) af

]A

(+PV+) - - é t é / i

avec

donné

traiter

par

— .

Pour

L'application

des

troncation

qu'il

s'agit

(anxieux là

/

d'une

une règle d'allomorphie la

dérivation

mêmes

règles

à

de

anxiété),

ou "parasite"

sous-régularité

divers

cf.

endroits

la

des modalités différentes est une procédure envisagée par Aronoff des WFR, qui peuvent mots "existants"

et

s'appliquer

à la manière

"nouveaux" ( c f . ci-dessus Chapitre Cette "The and

procédure basic

a

insight

inflectional

of

manière

1,

§

2.3.2.3.

grammaire ( 1 9 7 6 )

avec

à propos

engendrer

des mots

2.1.2.).

été

level-ordered of

§

de règles de redondance sur des

de règles génératives pour

également

processes

levels. Each level

à la

est

phonologique : j ^ r

ci-dessous

de

(sobre

contextuelle, il

à contexte

anxiété,

forme

(impiété,

envisagée morphology

a language

is associated w i t h

par is

Kiparsky that

can be organized

(1982 :

the

3) :

derivational

in a series of

a set of phonological rules for

which

567

II/3

it defines the domain of application." 11 est possible qu'il faille imposer qu'imposait

Aronoff

aux

règles

aux R A E L

"d'analyse",

être

une condition analogue à celle un

sous-ensemble

des

WFR

de

"production" : les R A E L seraient ainsi un sous-ensemble des R A M C . 30.

Je dois néanmoins signaler le travail en cours de René Henguelle, à l'Univer-

sité de Lille

III, auquel je dois un certain nombre d'exemples cités ici, ainsi que

le terme troncat pour désigner la partie tronquée. 31.

Voir sur ce point les travaux de Grésillon (1983) et (1984).

32.

Il

signale,

sur

le

russe,

l'article

de

Isacenko

(1972), que

je

n'ai

pas

pu

consulter. 33.

Zwanenburg

des il

bases ne

qui

discute

(1983b :

ne

sont

pas

les

24-28)

pas

discute

davantage

présupposés

également

acceptables

théoriques

des

ces

dans

arguments,

mon

arguments

cadre

mais

sur

théorique :

d'Aronoff,

mais

la

validité des faits sur lesquels ils sont fondés. Il en conclut que les exemples donnés sont

construits

crois

pas, comme

sur

des il

bases

le

verbales,

suggère, que

conclusion

ces exemples

que

je

mettent

partage,

mais

en doute

la

je

ne

validité

du dispositif des règles de troncation. Je

ferai

une

de la seule critique sont

d'une

prédécesseur?

analogue

à

Kiparsky

(1982 : 2 3 - 2 5 )

qui, à

des exemples d'Aronoff, conclut que les règles de

inutiles. Il se pose

une conclusion d'un

objection

là un problème

telle généralité C'est

méthodologique : est-il

à partir

présupposer

que

partir

troncation

légitime de

tirer

de la simple critique des exemples

ce

dernier

avait

lui-même

épuisé

la

description du domaine. 34.

L a troncation de - i d e devant -eur sera traitée de façon détaillée ci-dessous

au § 2.2. 35.

Il s'agit bien ici d'une troncation non déclenchée phonologiquement, puisque

la séquence

-éaire est

attestée dans

linéaire, balnéaire, etc. Mais

tous les noms

en - t é tronquent systématiquement le - é devant un suffixe adjectival : charité / charitable hérédité / héréditaire velléité / velléitaire vanité / vaniteux etc. Cf. aussi privé / "privai (cité ci-dessus note 25). 36.

Au sens qualifié de Vx par le P R 77 : " T o u t e substance liquide".

37.

Le

fi(er) :

fait

"1°

la chaleur

que torréfi(er)

Soumettre

à

la

ne signifie

pas exactement "rendre

torréfaction

[...]

torride"

2° Vieilli. Griller" ;

(torré-

torride :

est extrême", P R 77) peut être attribué à une idiosyncrasie

"Où

convention-

nelle du verbe, dont le sens prédictible serait bien "rendre torride". L'exemple soit

en

de tuméfi(er)

considérant

l'absence

(tumeur

est attesté, pas "tumide), peut être

de "tumide

comme

accidentelle,

soit

en

réglé

analysant

568

II/3

tumeur et tuméfi(er) comme des mots complexes non construits. 38.

Au sens

qualifié

de

Vieilli

par

le

PR 77 : "Substance

fait

que

liquide

élaborée

par

un corps organisé". 39.

Voir

l'Annexe

14

pour

le

putride

peut

être

analysé

comme

la

réalisation allomorphique de [ [ p o u r r i , (ide) ]ft. V af A 40.

On trouve dans l'inventaire de Juilland ( 1 9 6 5 )

- 1 nom en -idesse (morbidesse, f a c e auquel est a t t e s t é morbidité) ; - 6

noms

en

-¡die

(perfidie,

acridie,

anthéridie,

bactéridie,

sporidie,

ascidie) ;

- 44 noms en -idité. Mais on n'y trouve aucun nom en *-iditude, aucun en *-ideur (sauf hideur qui s'explique par la troncation de hideux). 41.

Le c a s

n'offre

pas

de pudique / pudeur est plus problématique, car le lexique d'argument

plutôt que pudeur Trois le

•+·

raisons

modèle

de

décisif

en

faveur

de

l'orientation

pudique

attesté

·*•

pudeur

pudique. pourraient

candeur

faire

(pudique

pencher

pour

une

•+· *pudiqueur

analyse

pudeur

de

pudeur

par

sur

troncation) :

- l'absence de noms terminés par *-iqueur (sauf liqueur, non pertinent) ; - le fait que -eur peut s'appliquer à des bases adjectivales suffixées (par -ide) ; - le fait que -ique ne s'applique pas aux bases nominales suffixées par les suffixes qui

font

partie

*-itique

(où

du

-it-

même

paradigme

représenterait

morphologique

-ité),

aucun

que

adjectif

-eur en

(aucun

adjectif

*-itudique,

*-isique), à l'exception de celtes suffixées par - i e (diplomate

en

»-esslque,

diplomatie

di-

plomatique). Mais de

-ique

doublet

on à

de

trouve

une

base

chaud).

par

Cet

définitive,

calorique,

suffixée

exemple

de l'orientation pudeur En

ailleurs

nominale

par

constitue

qui

est

-eur

quant

à

lui un

"pudorique ( c f . calorique) aucun

argument

empirique

un

("caleur,

exemple sur

la

d'application base

argument

°cal(e),

en

faveur

pudique.

ne

me

paraît

déterminant

dans

un sens ou dans l'autre. 42.

Cette

paraphrase

suppose que

l'on

donne

à valide le sens prédictible

"qui

vaut", d'ailleurs a t t e s t é sous la forme "2° Qui présente

les conditions requises pour produire son e f f e t ; qui n'est

e n t a c h é d'aucune cause de nullité" dans le PR 77, et que l'on considère le sens "1° Qui est en bonne santé, capable de travail, d ' e x e r c i c e " comme

une spécialisation

idiosyncratique

du sens prédictible quand il est

appliqué

à un nom [+ hum]. 43. (par

Je n'ai trouvé dans Juilland ( 1 9 6 5 ) , ni dans aucun dictionnaire de médecine exemple

le Garnier-Delamare

-um ne soit pas tronqué. On trouve

(1978))

aucun

dérivé

de

nom

en

-um

où le

II/3

569

épithélium /

épithélioTde

minimum / opium /

minimal

opiacé opiat

potassium / rectum /

potassique

rectal

référendum /

référendaire

etc. J'ignore, dans l'état

actuel

de mes connaissances, si - u m est un troncat

régulier,

ou si l'absence de dérivé qui conserve - u m est une lacune accidentelle. ment,

"opossumoîde

44.

Une

sur

m'apparaît

telle prédiction

possible,

-eur :

»flueur

sur

fluide

à hideur

davantage

est impossible à faire pour

des bases en - i d e , - e u x , à cause

(parallèle

peut-être

(parallèle

?°opossoTde.

les mots suffixés par

-eur

du caractère non disponible de ce suffixe

à liqueur

sur hideux), sont

que

Intuitive-

sur

des mots

liquide),

*anxieur

sur

impossibles, tout comme

anxieux »fluideur,

•anxieuseur. 45.

Peut-être

métamorphique

est-il

à

analyser,

non

comme

le

résultat

de

la troncation de ?°métamorphosique, mais comme celui de la suffixation de " m é t a morphe.

Dans ce cas, -ose subirait

toujours une

allomorphie

(/z/

"*• / t / )

devant

-ique. 46. 47. le

Et par copie maladroit /

maladresse.

L'adjectif

construit

considérer

°anxie,

qui

anxieux

comme réapparaît

"anxie

les

mêmes

grâce.

Le

problème

est-il

construit dans

que, par

que

d'une

comme

non

troncation

"anxie à ce

ne

de

change

que

laisse

construit, anxiété

rien

anxiolytique.

aurait

le

au

le Robert

lytique.

Peut-être de

f a u t - i l analyser

?°piosité.

Mais

il

est

une

base

entretient

même

en

gracieux

sens que

anxiolytique L'hypothèse

traitement

nominale

effet

avec

avec

audace,

anxiété.

de

comme d'une

Mais

anxiété

construit

les

il

résultats

entrée

qui,

Méthodique, ne peut pas être

"anxie, base nominale, mais est nécessairement tion

Il

Il semble qu'on puisse sur

audacieux,

anxiogène,

gène,

toutefois

entendre

-eux

de supposer ces doublets plutôt que d'analyser

et

+

suffixe

exemple,

"anxie

est plus adéquat et moins coûteux anxieux

du

anxiogène,

relations est

ou non construit?

à l'aide

lexicale

contrairement construit

sur une base

sur

adjectivale.

également piété comme le résultat de la t r o n c a plus

oeuvre pie) qui sert également

simple

de

le

construire

sur

la base pie

(cf.

de base à impie. Entre deux analyses équivalentes

dont l'une suppose une troncation et pas l'autre, on choisira la seconde. 48.

Dans

dans

certains

cas,

caillouasse ("Variété

blanche") mauvaises

et

caillasse

pierres,

rares,

il

de pierre

("1. Fam.

intercalés

faut

supposer

meulière

un

Cailloux, pierres.

dans

des

trait

compacte

marnes

2. Géol. du

[ ± T ] : par

et homogène,

lutétien

Bancs

exemple

de

couleur

discontinus

supérieur")

de

(Lexis).

La différence sémantique entre les deux mots ne peut être attribuée qu'au savoir lexical

conventionnel : en

sémantique seul

autre

correspondant choix

est

effet, à

la

la

troncation

différence

de considérer

n'a

entre

l'un e t / o u

pas

dans d'autres

caillouasse

l'autre

et

cas

caillasse,

de ces deux

mots

l'effet et

le

comme

570

Π/3

non construit, ce qui serait inadéquat étant donné la relation formelle et sémantique que chacun d'eux entretient avec caillou. 49.

Le

par

lexique

"-osifi(er)

remettre non

attesté

n'offre

ni *-eusifi(er)

aucun

exemple

(cf. ci-dessus

§

de

verbe

en

2.3.2.1.). Force

-ifi(et)

est

terminé

donc

de

s'en

à l'intuition. En l'occurrence, si un verbe "rendre poreux" était possible,

tronqué,

il

me

paraîtrait

devoir

avoir

la

forme

"porosif ier

(cf.

porosité),

plutôt que *poreusifier. 50.

Les hypothèses avancées ici n'ont pas fait l'objet d'une vérification systéma-

tique. Même s'il s'avérait qu'elles fussent insuffisamment le sens "Résultat,

Produit

de

l'action

de

V"

est

contraintes (par exemple,

aspectuel

par

rapport

au

sens

"Action de V", et l'un ou l'autre de ces sens est donc certainement bloqué pour un

certain

la

présente

entre

le

nombre sens

possibilité

de

noms), cela

démonstration,

ou

attesté de

ne

c'est-à-dire

et

le

sens

l'impossibilité

changerait que

le

prédictible

de

leur

rien, semble-t-il, à l'objet

traitement des

mots

généralisation

à

des écarts

construits tous

les

de

observables

dépend mots

de

la

construits

par la même R C M . 51.

La

définition est

ambiguë, mais les exemples ne font référence qu'au

sens

résultatif. 52.

Un

autre

sémantique

exemple

associée

de sens

à une

RCM

apparemment

multiples conférés par

a été

ci-dessus

donné

(Chapitre

l'opération

2, §

5.3.5.2.)

à propos des locatifs et instrumentaux en -oir(e). 53. la 54.

Il faut y ajouter périssable, que je dois à N. Ruwet. Ne figurent pas dans liste La

(4)

les adjectifs préfixés construits

base

verbale

d'un

certain

nombre

sur

des adjectifs appartenant

de

ces

adjectifs

n'est

pas

à

(4).

attestée

(référence : R 8 5 ) , mais elle est reconstructible : °cap(er) : "pouvoir" "fermentesc(er) : "entrer en fermentation" "formid(er) : "impressionner" "irasc(er) : "se mettre en colère" "marcesc(er) : "se flétrir" °pitoy(er) : "faire pitié" °pot(er) : "pouvoir" °putresc(er) : "entrer en putréfaction" "rancesc(er) : "rancir" °soci(er) : "vivre en société" °solv(er) : "payer ses dettes" °suscept(er) : "pouvoir" "terr(er) : "terrifier". Peccable

peut

être

analysé, quant

à lui, comme

la réalisation allomorphique

de

*péchable (cf. Annexe 14). 55. que

Le sens "Qui peut restreint

à

une

être

"place

secouru"

de

n'est

guerre". De

attribué à secourable, dans le

R85,

plus, ce

"vx".

sens

est

qualifié

de

571

II/3 et k

Argument supplémentaire en faveur de l'impossibilité de définir le lexique conventionnel autrement qu'en référence à des dictionnaires précis.

NOTES DU CHAPITRE 4

1.

Cf. par exemple Guilbert (1973).

2.

Cf. sur ce point par exemple Williams (1981b : 81) : "Now suppose that a lexical item has an argument structure, and we apply some morphological rule to that lexical item to derive a new lexical item, with a new argument structure. What we want to characterize [...] is the function that will relate the old argument structure to the new argument structure."

Dans la structure arguméntale d'un item lexical, il propose de distinguer les arguments "internes" de l'argument "externe", localisé à l'extérieur de la projection maximale de cet item, mais coindexé avec elle pour la relation sujet / prédicat, et qui correspond grosso modo au sujet). Il pose les deux hypothèses suivantes : Les RCM ne sont pas concernées par le contenu des arguments, mais seulement par leur existence. Une R C M ne peut altérer la structure arguméntale de l'input que de deux façons : a) en transformant un argument interne en argument externe (il donne l'exemple de la formation des adjectifs en -able, dont l'argument externe correspond à l'objet diret du verbe de base : I read the book / the book is readable) ; b) en transformant l'argument externe en argument interne (il donne l'exemple des nominalisations de verbe, où le sujet du verbe devient le thème du nom : the lions growl / the growling of the lions). Il en conclut que le seul argument que les règles morphologiques ( = RCM) peuvent affecter est l'argument externe. L'hypothèse demanderait è être vérifiée sur une large extension. 3. Le mot impasse "Petite rue qui n'a pas d'issue" (PR 77) pourrait être analysé sur la base verbale pass(er) (c'est l'analyse que lui donne le PR 77). Mais ce serait le seul exemple du rapport catégoriel V Ν pour ce préfixe. Il paraît préférable de l'analyser sur la base nominale passe ("II. Endroit où l'on passe", PR 77), dérivée de pass(er) par conversion. La structure de impasse serait donc la suivante : [

(in)

af

[

tpass]

v

]

N

]

N

Un mot comme injure sera, quant à lui, analysé comme non construit : il est difficile de rapporter son sens à celui du verbe jur(er), ou à celui d'un nom ?"jure dérivé de ce verbe.

572

4.

Par exemple, palace est le seul nom masculin porteur du suffixe - a s s e / - a c e .

Mais,

plutôt

une

que

troncation

comme

de

l'analyser

de la finale

un mot

complexe

comme

construit

-ais de ce dernier,

sur

palais,

ce

qui

supposerait

il paraît préférable de

non construit : son sens ne correspond pas

l'analyser

exactement

en e f f e t à la paraphrase prédictible "genre de palais". 5. à

Dubois (1962 : des

que

le

philosophies suffixe

44, 79-80)

linguistique

-eur/-euse

a tenté

et

de

montrer,

extralinguistique

appliqué

à des Ν [ -

du XX o siècle, le masculin l'emportant

pour

en référant

étrangères

hum] s'était

former

implicitement

à mon

orientation,

spécialisé

au

début

des noms d'outils, le féminin

pour former des noms de machines, mais que c e t t e différence tendait à s'estomper. 6.

Cf.

Annexe

10,

note

11

la

discussion

sur

les

éventuelles

contraintes

de

genre des noms en - e t ( t e ) . 7.

Attesté

dans

le

TL F

à

l'entrée

félibrige.

L'exemple

m'a

été

fourni

par

Sophie Aliquot. 8.

On trouve le doublet félibrée dans le R85.

9.

Noter

originalité,

que si le nom construit sur originel était attesté, il aurait puisque

-el

subit

normalement

la

postériorisation

la forme

vocalique

devant

- i t é . Le nom construit sur originaire aurait la forme "originarité. 10. les

D'une bases

part

non

il

ne

serait

autonomes

pas

sont

en

nécessaire nombre

de prévoir

fini.

D'autre

un f i l t r e part

il

infini, puisque n'y

aurait

pas,

au niveau des entrées lexicales, des mots et des non-mots (critique f a i t e à Halle par

Jackendoff

(1975)), puisque

cette

distinction

n'interviendrait

qu'à

un

niveau

très tardif du composant lexical. ne

correspond

aucun nom d'action attesté. On peut supposer qu'il s'agit là de lacunes

11.

Dans

le

PR 77, aux

verbes débiliter, liter,

militer, péricliter

accidentel-

les, dans la mesure où aucune raison linguistique ne paraît les justifier. 12.

Je suis en accord sur ce point avec Kiparsky (1982 : 6 - 7 ) : "In point

derivational that

tendancy".

morphology

blocking

there

doublets can

hardly

are be

actually considered

quite more

common, than a

to

the

general

III/l et

573

2

N O T E S

D E

L A

T R O I S I E M E

P A R T I E

NOTES DU C H A P I T R E 1

1.

Les numéros entre parenthèses renvoient aux différents niveaux du modèle.

2. C'est-à-dire dans un état "provisoirement définitif", évidemment susceptible d'évoluer en fonction de l'évolution conjointe de la recherche théorique et de la description empirique. 3.

Je n'ai pas d'explication en effet au fait qu'il n'existe pas, à ma connaissan-

ce, de modèle stratifié dissociatif (cf. le tableau ci-après). 4. Kiparsky (1982) est un exemple de modèle stratifié volontairement non surgénératif : "There is no overgenerating morphology" (p. 22). Dans le cadre d'une morphologie par "niveaux", il propose que les processus les plus restrictifs interviennent avant les processus les plus productifs, de façon à ce que les premiers bloquent l'application des seconds ("among processes in a blocking relationship, those with restricted applicability have to be ordered before those with general applicability" (p. 8)). Dans ma perspective, ce modèle présente le défaut de ne pas générer les mots construits et les propriétés possibles non attestés : dans son modèle, les idiosyncrasies ne sont pas réversibles. De plus, l'idée d'un blocage des processus productifs par les processus non productifs est inadéquate, car sont attestés quantité d'exemples de doublets construits sur la même base à l'aide de deux processus concurrents, l'un disponible, l'autre pas (tendreté / tendresse, sapidité / saveur, etc.).

NOTES D U CHAPITRE 2

1.

Il

est

possible

que,

sporadiquement,

un

item

d'une

autre

catégorie

puisse

apparemment servir de base à un mot construit. Mais, comme on le verra c i dessous à propos de la catégorie Adverbe (Chapitre 3, § 2.1.), ce ne sont là que des apparences, et on peut penser que la restriction formulée (ne peuvent servir de bases aux V) est adéquate. Les

exemples

RCM

comme

en

français

que

les trois catégories

majeures

devanture, je m'en foutisme, cégétiste,

où des

A, N, mots

paraissent construits sur des bases appartenant à d'autres catégories (respectivement préposition, phrase figée, sigle) peuvent recevoir les explications suivantes :

III/2

57k

Si le seul

devant

dans

exemple

a besoin

d'une

devanture

de ce règle

était

rapport

analysé

catégoriel

qui suffixe

-ure

comme

une

monstrueux. En

à des

préposition, ce revanche,

le

serait

français

bases nominales en conférant

aux

mots construits le sens "Totalité de N" (cf. chevelure, toiture). Devanture pourrait être

analysé

conformément

à

cette

règle,

avec

le

sens "Totalité

du

devant",

et devant être catégorisé comme nom (catégorie attestée dans un certain nombre de dictionnaires) : [ [devant]

Ν

(ure)

]

af

Ν

Quant à la question de savoir si le nom devant est une conversion de la préposition ou un homonyme de celle-ci, elle ne peut être résolue qu'après une étude détaillée des conversions en français. Constatons néanmoins que ce type de conversion n'est pas assimilable aux conversions dérivationnelles dont il a été question ici (notamment Deuxième Partie, Chapitre 2, § 6.2.3.) : elle n'est associée qu'à une opération sémantique "catégorielle", et surtout, elle ne pourrait être intégrée à aucune des R C M actuellement décrites, car aucune R C M ne met en jeu le rapport catégoriel Prép "+· N. On considérera, peut-être provisoirement, qu'il y a en français deux entrées lexicales devant, l'une préposition, l'autre nom, reliées par des règles de base. Etant donné les propriétés auxquelles sont associés -isme et -iste, on peut considérer je m'en fous et CGT comme des bases nominales, que la théorie présentée ici peut traiter comme des entrées lexicales indépendantes et non structurées (cf. la "No Phrase Constraint", de Roeper & Siegel (1978), Allen (1978), Scalise (1984), qui interdit aux WFR de s'appliquer à la sortie du composant syntaxique). 2.

"Affixes,

unlike

stems,

have

no

indépendant

existence."

(Aronoff

(1976 :

66)). 3.

"Within

this

theory,

affixes

as

well

as

non-affix

morphemes

have

lexical

entries." (Lieber (1981b : 162)). "In the extended dictionary

are listed all the lexical items of the

language,

including the affixes." (Selkirk (1981 : 234)). Bien que Williams (1981a) ne soit pas explicite sur ce point, la théorie morphologique qu'il défend présuppose que les affixes soient des entrées lexicales, puisqu'il utilise, comme Selkirk, des règles d'insertion de morphèmes dans des structures de mots. 4. C'est pourtant la position adoptée par Lieber (1981b : 195-200). Tout en accordant aux affixes le statut d'entrées lexicales, et en proposant une théorie de certaines conversions qui ne recourt pas au suffixe zéro, elle admet que ce suffixe est acceptable si et seulement s'il a toutes les propriétés des affixes non nuls, ce qui est le cas, selon elle, pour le supin latin et les participes anglais : "For

these, a zero affixation analysis is required by the theory, since

zero affix needed affixes" (p. 200). Elle

admet

donc

has

que

all

of

figurent

the

salient

parmi

les

properties

entrées

of

overt

lexicales

the

derivational

des

morphèmes

sans représentation phonologique. 5.

Mais

pas, cela va de soi, l'adoption de sa théorie

morphologique

dans

son

III/2

575

intégralité. 6.

Cf. par

exemple

la représentation que Dell (1970 : 163) donne du contenu

d'une entrée lexicale (aimer) : a

/ε m/ [1 conj.]

b

[+V] [+ —

c

_

NP]

4 Na aimer Nb £

_

De la même façon, Jackendoff

(1975 : 70) donne à decide la représentation

suivante : /decid/ +V

+ (SN SN Hoekstra,

1



2 on SN )

DECIDE ON S N _

van

der

Hulst

& Moortgat

(1981 :

16)

proposent

quant

à

eux

la formulation suivante : "The entries related by lexical rules contain several distinct types of information, viz., i) morphophonological information associated with a categoria! label, ii) contextual syntactic properties represented in the form of a subcategorization frame, iii) the translation into the language of semantic representation associated with the particular syntactic frame." etc. 7.

Selkirk (1982 : 98) précise que la notion de "racine" ne recouvre pas néces-

sairement les items appelés ici bases non autonomes : "Here

every

monomorphemic

nonaffix

morpheme

is redundantly

a root, and

d'un système

notationnel.

in principle it may also be a word." L'utilisation 8.

de

cette

notion

ne

relève

donc

que

Aux arguments mentionnés peut s'ajouter une défiance de principe à tranpo-

ser un dispositif

syntaxique

au domaine dérivationnel : rien ne prouve qu'il doive

y avoir isomorphie entre la structure des syntagmes et celle des mots construits. 9.

J'ai présenté dans la Première Partie, Chapitre 3, § 2.4.1.4., des arguments

contre ce leitmotiv des études dérivationnelles. 10.

Dans la formulation proposée par Hoekstra, van der Hulst 4 Moortgat (1981 :

21-22) : "The affixes are considered to be the heads of the construction" il est plus gênant encore que les préfixes qui ne changent pas la catégorie de la base, qui ne peuvent donc pas être analysés comme des têtes, et qui sont, selon eux, la majorité, soient considérés comme des exceptions. 11.

Si l'on admet que la condition atomique

agir

au

même

niveau

que

le principe

ou la condition d'adjacence puisse

de copie

(cf. Première

Partie,

Chapitre

3, § 2.4.3.3. et Deuxième Partie, Chapitre 2, § 4, Chapitre 4, § 2.2.2.), ce dernier constituerait

un

contre-argument

sérieux

à

ces

conditions,

puisqu'il

doit

faire

576

III/2

référence 12.

à une structure

autre que celle du mot construit

auquel il s'applique.

Il est possible que les morphologues anglo-saxons qui prétendent le contraire

aient été abusés par une propriété de l'anglais, s'il est vrai que, comme le prétend Allen (1978 : 106), "There

is no derivational

suffix in English which attaches to words of one

lexical category to form words of the same lexical category". 13.

"It

is in the lexicon, then, that the sameness of an affix appearing in two

different configurations may be expressed" (Selkirk (1982 : 122)). M a position peut en revanche être rapprochée de celle de Carter (1980) quand il formule sous le titre de "contrainte de la polysémie minimale" l'idée que les locuteurs apprenant une langue choisissent toujours la représentation sémantique la plus générale possible des items lexicaux, et une seule représentation à un seul item (cf. notamment p. 78). 14. Tous les mots composés ne sont pas de ce type. Dans ceux comme androgyne, les deux constituants sont sur le même plan. On attribuera donc à ce mot la structure suivante : [ [ a n d r e i [gyne]N ] N

15.

Cf. aussi ci-dessous, Chapitre 3, § 2.4. et Principe 32.

16.

Ce nom a d'ailleurs un doublet attesté en -ation : vaporisation.

17. Parmi les traits diacritiques associés aux affixes figurent le trait [± D], les traits inhérents et contextuels relatifs aux règles mineures (allomorphie, troncation), le trait de genre conféré aux mots construits, et aussi, pour une classe particulière de préfixes (ex. : avant-), le trait [##] qui, dans ma théorie, ne pourrait être accessible qu'au niveau du Sélectionneur, et expliquerait l'absence du lexique attesté de mots comme "avant-polème (cf. Deuxième Partie, Chapitre 4, § 2.2.1. et Principe 18). 18. Contrairement à une pratique répandue, ces précisions ne se limitent pas à l'intérêt terminologique, mais engagent toute une théorie du lexique. En bref, elles ne sont ni antérieures ò la constitution de celle-ci, ni auto-suffisantes. D'où leur place tardive dans cet ouvrage. 19. En situant le champ d'application des RSI au niveau des entrées lexicales, j'exclus d'emblée qu'elles puissent concerner des mots construits sur des bases construites (invincible). En effet, invincible comporte dans sa structure interne un constituant "vincible qui n'est pas une entrée lexicale, puisqu'il est le produit d'une R C M . Mais invincible n'est pas lui-même une entrée lexicale. 20.

Cette

propriété,

rappelons-le,

fait

référence

au

lexique

possible,

et

non

seulement au lexique attesté. Ainsi, dans comestible, il est possible d'analyser le segment " c o m e s t - comme une base verbale et de le lister parmi les entrées lexicales du français, bien qu'il n'apparaisse que dans ce mot, non seulement parce qu'il est catégorisable comme un verbe, peut être employé dans une phrase,

III/2 et

ce mais

3

qui

577

témoigne

aussi

parce

de ses propriétés qu'il

peut

servir

syntaxiques, de base

et

à un

est

interprétable

nom "comesteur

("manger"), qui

serait

à

ce verbe ce que mangeur est à manger. 21.

Cette

précision

est

importante,

car

elle

permet

de

différencier

les

mots

complexes non construits des mots construits sémantiquement idiosyncratiques. Dans ces derniers, la structure interne et le sens ne sont que partiellement superposables, au niveau du lexique conventionnel, mais les constituants de leur structure interne appartiennent tous à la liste des entrées lexicales de base. 22. En synchronie. Il est clair que les mots peuvent changer de type dans l'histoire : des mots construits latins ont pu devenir, sous l'effet de l'évolution phonétique, des mots complexes non construits : amor vs amour. Des mots non construits historiquement peuvent être interprétés d'abord comme complexes non construits, puis comme construits : cf. bikini, bigarreau (Première Partie, Chapitre 3, § 1.2.3.). Carpette est peut-être un candidat en route vers ce genre de métamorphose. 23.

Canne, kenne, au sens de "dent", était attesté en ancien français.

24. Si l'on traitait - a n g e comme un affixe non disponible servant à construire les deux mots louange et vidange, il faudrait catégoriser la base de ces mots comme verbale, et ce ne serait pas vide mais vid(er) (construit sur vide) la base de vidange. 25. L'exemple de l'opposition e x - / in- pose un problème : les deux préfixes ne paraissent servir à construire que des verbes. Or externe et interne sont des adjectifs. Doit-on admettre que le pouvoir des RSI s'étend aux formes affixales, indépendamment de la référence à la R C M ä laquelle l'affixe est associé? Si cela était, cela confirmerait la répartition des informations proposée dans le Principe 23. 26.

Cf. aussi dans D. Corbin (1984b : 65-67) l'analyse de gringalet.

NOTES DU CHAPITRE 3

1.

Cf. Allen (1978 : 195) : "Over-generating

word-formation

rules apply

whenever

the structural

tions for their application are met, and can be blocked independently motivated principles." 2.

only by

condigeneral,

Aronoff (1976 : 70) compare ses WFR aux règles de transformation : "We

have found two classes of rules which are best viewed as WFRs, and

which force us to state WFRs in a particular manner, namely as transformations. This is different from the system using labeled frames mainly in

578

III/3

that it forces us to divide the rule into two parts, a structural

description

and a structural change." Allen (1978), Lieber

(1981a)

et (1981b)

et Selkirk

(1982)

raisonnent

plutôt

dans un système où les règles dérivationnelles sont analogues aux règles syntagmatiques. Cf. par exemple Selkirk (1982 : 3) : "As

a

assign

context-free

constituent

structure

grammar,

word

structure

rules

a labeled tree (a structural description) to every word of the langua-

ge." 3. Bien qu'il ait donné dans (1971 : 49-51) un certain nombre d'arguments non négligeables en faveur d'une dérivation orientée par addition, Guillet (1974 : 3) opte pour une dérivation non orientée, "en l'absence [...] d'arguments solides". 4. Par exemple, Meunier (1977), dans une étude sur les "bases syntaxiques de la morphologie dérivationnelle", appliquée aux nominalisations d'adjectifs, argumente en un premier temps, sur des bases morphologiques, en faveur d'une dérivation par addition (§ 1.2.). Dans la présentation de ses données, elle parle d'ailleurs de "dérivés d'adjectifs par adjonction de suffixes" et de "substantifs de base dont les adjectifs sont dérivés par adjonction de suffixes" (p. 304). Mais dans les tables, établies en fonction de critères syntaxico-sémantiques, figurent une colonne "suffixe à ajouter" et une colonne "suffixe à ôter". Ainsi, dans la table Adj-n 4, qui rassemble des adjectifs qui entrent dans les paraphrases No est Adj

Ω = No a Pet Ν Ω'

= No est de Ν Modif Ω ' (Pierre est corpulent = Pierre a une certaine corpulence = Pierre est d'une certaine corpulence), le -ueux de fastueux, luxueux, tumultueux figure dans la colonne "suffixe à ôter" face aux entrées fastueux, luxueux, tumultueux, et le -esse de finesse, jeunesse, justesse dans la colonne "suffixe à ajouter" face aux entrées fin, jeune, juste. De deux choses l'une : Ou le travail est fait dans une perspective fondamentalement syntaxique, et l'on peut comprendre que, de ce point de vue, la relation morphologique entre l'adjectif et le nom puisse aller dans les deux sens. Dans ce cas, les intitulés des colonnes sont simplement maladroitement formulés et ne font référence à aucune opération dérivationnelle. Un certain nombre de faits vont dans ce sens : par exemple, l'étiquette "suffixe à ajouter" appliquée à la terminaison non suffixale -tume de amertume, ou encore la mise en relation, dans cette même table, de invraisemblable et de invraisemblance par l'effacement de -able, qui figure dans la colonne "suffixe à ôter", et l'adjonction de -ance, qui figure dans celle "suffixe à ajouter" : or, il n'existe aucune relation dérivationnelle directe entre les deux mots ; invraisemblable est préfixé sur vraisemblable, lui-même suffixé sur "vraisembler ; invraisemblance est dérivé de "invraisemblant, lui-même préfixé sur "vraisemblant, qui a pour base "vraisembler : vraisemblable

-v

invraisemblable

"vraisemblant

-*•

"invraisemblant

•+·

invraisemblance

Un tel rapprochement donne à penser que l'allusion dans le titre à la morphologie dérivationnelle n'est que métaphorique, comme le confirme cette phrase de l'auteur : "ces relations ne sont morphologiques qu'accessoirement. Fondamentalement, elles sont syntaxiques" (p. 293). Ou le travail est fait à la fois dans une perspective syntaxique et morphologi-

579

III/3

que, ce que pourrait laisser croire la conclusion suivante, appliquée à la comparaison de deux tables : "une différence de processus morphologique est donc associée à une différence syntaxique" (p. 304). Si tel était le cas, et que les données syntaxiques eussent effectivement été assemblées séparément, alors les analyses évoquées seraient purement et simplement des erreurs, et, dans cette perspective, on ne comprendrait pas l'affirmation selon laquelle "l'ORIENTATION des processus de dérivation apparaît comme liée à des processus syntaxiques" (p. 304), et encore moins la conclusion hégémoniste : "Nous pensons que SEUL le problème syntaxique a un sens et que son traitement devrait permettre de rendre compte des difficultés majeures auxquelles se heurtent les spécialistes opérant dans les cadres de la seule morphologie" (p. 307). 5. Dérivé du verbe Gagnon (1980 : 239)).

dribbler,

emprunté

à

l'anglais

to

dribble

(Rey-Debove &

6. La théorie lexicale présentée ici m'interdit de faire mien un argument c o m me celui qu'utilise Aronoff (1976 : 117-121 notamment), selon lequel le nombre de mots attestés peut servir à décider de l'orientation d'une dérivation. 7.

Cf.

Deuxième

Partie,

Chapitre

4, §

2.2.2. l'explication

de

l'attestation

de

antialcoolique en ce sens, et pas de "antialcool. 8. Le sens de l'argument porte bien sur le caractère naturel ou non naturel des paraphrases assignées, et non sur la possibilité ou l'impossibilité de construire ces paraphrases : la pratique lexicographique des définitions abonde d'exemples de mots construits définis à partir de leur base, et de bases définies à partir de l'un des dérivés dans lesquels elle figure. Ainsi, le P R 77 définit satisfaction par référence à satisfaire "Action de contenter, de satisfaire (un besoin, un d é sir)", et indigner par référence à indignation "Remplir d'indignation". Il n'est pas possible de s'appuyer "naïvement" sur les paraphrases syntaxiques premières, qui sont limitées par les propriétés syntaxiques des mots qui y figurent, pour définir l'orientation de la dérivation : on risquerait de confondre la langue et la métalangue. 9.

Quant

aux apocopes (télé pour

télévision) et aphérèses (ricain pour

améri-

cain), j'ai déjà signalé qu'elles ne relevaient pas de processus dérivationnels aux modalités prédictibles et régulières. Il faudrait faire un sort particulier au processus de siglaison qui, lui, est - relativement - régulier. Mais il s'agit là d'opérations lexicales qui ne partagent pas les propriétés des R C M : notamment, la siglaison n'a pas pour effet d'attribuer au sigle un sens compositionnel par rapport à sa source. Il s'agit donc d'une opération purement formelle, dont le traitement modélique n'est pas absolument clair pour moi (faut-il l'inclure dans le composant lexical, puisqu'il est possible de construire des dérivés de sigles (cégétiste), ou dans le composant phonologique, et permettre aux R C M d'avoir accès à la sortie de celui-ci ?). La siglaison ne figure pas dans le modèle de composant lexical proposé dans le Chapitre 1 ci-dessu^ et j'ai supposé dans la note les sigles étaient enregistrés dans les entrées lexicales. 10.

1 du Chapitre

2 que

Dans la théorie de Lieber, ce n'est même pas le cas, puisqu'une seule règle

III/3

580

de réécriture vaut pour toutes les configurations catégorielles. 11.

Cette contrainte

est en accord avec la "Unitary

Base Hypothesis"

d'Aronoff

(1976 : 48) : "The

syntacticosemantic

specification

of

the base, though it may be

more

or less complex, is always unique". Selon

Scalise

(1984 :

139),

cette

hypothèse

s'applique

aux

suffixes,

mais

pas aux préfixes, et il propose de la reformuler ainsi : "Modified Unitary Base Hypothesis ( M U B H ) A suffix fiable

may be attached only to bases that form a syntactic class speci-

in terms of a single syntactic

category

feature in X theory

terms".

Dans ces termes, un suffixe peut s'attacher à des Ν et des A, ( [ + N ] ) , ou à des A et des V ( [ + V ] ) , mais pas à des Ν et des V. Comme le montrent les exemples du § 5.3.5.3. du Chapitre 2 de la Deuxième Partie, cette reformulation de Scalise est trop peu restrictive : elle permettrait d'identifier le suffixe -is(er) qui apparaît dans banalis(er) et celui qui apparaît dans pactis(er), bien que l'opération sémantique à laquelle ils sont associés ne soit pas la même (respectivement "rendre Adj." et "faire N"), tout en ne permettant pas de résoudre le problème posé par un suffixe comme -asse, qui paraît s'appliquer, associé à la même opération sémantique, à la fois à des N, des A et des V. 12.

La constitution des listes (1) et (2) appelle quelques explications : n'y figu-

rent que les noms et adjectifs pour lesquels aucune autre solution que la préfixation par d é - n'est possible. a)

En

sont

absents

tous

les noms comme

déneigement, dénutrition, décompte,

que l'on peut analyser comme les dérivés par suffixation ou conversion des verbes correspondants, attestés ou non. Ces noms ont les structures suivantes : [ [ (dé)

b)

[neigel , 1 , (ment) ] af Ν V af N [ [ (dé) . [nutrì 1 (tion) f 1 af V V af N [ [ (dé) . [compte] 1 1, af V V N Des noms comme déloyauté, dénatalité, déséconomie posent problème. L'alter-

native est la suivante : ou dériver les noms par suffixation des adjectifs correspondants, même si ceux-ci ne sont pas attestés, ou les construire par préfixation sur des bases nominales. La première solution est plus économique pour déloyauté et déséconomie : elle ne demande que la reconstruction d'un adjectif "déséconome, "présupposé" par déséconomie. Déloyauté et déséconomie ne figurent donc pas dans la liste (1). Mais dénatalité pose un problème différent : non seulement *dénatal n'est pas attesté, mais il est difficilement interprétable. Comme natalité est lui-même idiosyncratique par rapport à natal (il ne signifie pas "Caractère natal"), et que le sens de dénatalité est compositionnel par rapport à natalité, j'ai fait figurer dénatalité dans la liste (1). Ce nom, construit sur une base construite, fournit un argument complémentaire en faveur de l'hypothèse selon laquelle les bases auxquelles les affixes [ - D ] sont autorisés à s'appliquer figurent dans la R C M , et non dans les entrées lexicales affixales. c)

Les

adjectifs

défavorable,

déraisonnable,

désagréable

posent

le

problème

suivant : comme le suffixe -able s'applique normalement à des bases verbales, on ne peut dériver défavorable et déraisonnable de défaveur et déraison. On

III/3

581

p e u t les a n a l y s e r soit p a r s u f f i x a t i o n d e - a b l e sur les bases v e r b a l e s tes,

attestées

ou

non

("défavorer,

déraisonner,

des bases a d j e c t i v a l e s c o r r e s p o n d a n t e s . C ' e s t la

décision : la p r e m i è r e

et nécessiterait Chapitre

3,

analyse

désagréer),

soit

correspondan-

par

préfixation

le sens des a d j e c t i f s qui a

attribuerait

aux

adjectifs

déterminé

le sens "qui p e u t

l'intervention d'une règle sémantique mineure ( c f . D e u x i è m e

§ 3.2.1.1.). La

deuxième

analyse

attribue

aux

adjectifs

le

sens

Adj.", qui m e p a r a î t plus a d é q u a t . Les c r i t è r e s c o n j u g u é s d ' a d é q u a t i o n e t mie

m'ont

fait

préférer

la

deuxième

solution,

et

les trois a d j e c t i f s

V",

Partie, "non

d'écono-

figurent

dans

que

mots

la liste ( 2 ) . 13.

La

limitation

sur

le

nombre

de

bases n e

touche

évidemment

les

d é r i v é s . U n m o t c o m p o s é d o i t ê t r e c o n ç u c o m m e c o n s t r u i t sur plus d ' u n e majeure,

et

certains

(androgyne)

sur

plus d ' u n e

base. Quand

un

mot

catégorie est

dérivé

sur u n e b a s e c o m p o s é e , c e l l e - c i est n é a n m o i n s u n i q u e . 14.

L'une

des

conséquences

de

ce

principe

est

d'interdire

la

parasynthèse,

l'on c o n s i d è r e q u e les d e u x f o r m e s a f f i x a l e s mises e n j e u sont b i e n d e u x d i f f é r e n t s , e t n o n un a f f i x e d i s c o n t i n u ( c f . P r e m i è r e 13.

Partie, Chapitre

si

processus

3, §

2.4.2.).

Il c o n v i e n t de se m é f i e r des fausses c o n t r a i n t e s qui c o u r e n t dans la l i t t é r a t u -

re. Par

e x e m p l e , G u i l b e r t ( 1 9 7 5 : 1 9 3 ) f o r m u l e l ' h y p o t h è s e q u e les m o t s

"syntagmatiquement" vent

pas servir

truits

(ce

de

qui

bases

revient

à dire

à des d é r i v é s

"paradigmatiquement"

(ce

qui

sans c h a n g e m e n t

ultérieurs, contrairement

revient

à dire

avec

construits

catégoriel) aux

ne

mots

changement

peucons-

catégoriel).

O r , d ' u n e p a r t les c o n t r e - e x e m p l e s n e m a n q u e n t pas : trompe^

•*•

branch(er)

trompette^ ·*•

V

·*·

trompettiste^

débranch(er) — V

débranchement,, — Ν

etc. d'autre

part

une contrainte

généraux :

le

tableau

catégorielle

proposé

n e p a r a î t pas f o r m u l a b l e

ci-dessus



2.1.)

montre

c a t é g o r i e l e x i c a l e p e u t s e r v i r de base aux R C M dans leur 16.

en termes

que

n'importe

aussi quelle

ensemble.

Z i m m e r ( 1 9 6 4 ) c i t e u n e x e m p l e d e c o n t r a i n t e s é m a n t i q u e qui o u v r e c e r t a i n e -

ment

une

serait

la

piste,

mais qui

pas

Si

pour

cette

préfixer

telle quelle. La

négativement

les a d j e c t i f s s u f f i x é s p a r

hypothèse

était

juste,

elle

par

contrainte mal-,

exceptions

pourrait

être conservée

(avec

etc.).

ne

peut

m é ( s ) - , n o n - , q u e des a d j e c t i f s d e sens " p o s i t i f " sur u n e é c h e l l e é v a l u a t i v e quelques

on

ne

dé-,

ble,

suivante :

in-,

- a b l e : incorruptible,

expliquerait

d'une

part

impeccapourquoi

f a c e à i l l é g a l , i m m o r a l , injuste, e t c . * i n b a v a r d , * i n m é c h a n t , * i n s t u p i d e sont i m p o s s i bles, d ' a u t r e de

p a r t p o u r q u o i il est

préfixation

puisque

tous

négative les

à

impossible

laquelle

adjectifs

est

construits

de r é a p p l i q u e r

associé

le

prennent

récursivement

rapport

un

sens

catégoriel

évaluativement

la

règle

A

A, négatif.

T o u t e f o i s , plusieurs o b s e r v a t i o n s d o i v e n t b é m o l i s e r l ' h y p o t h è s e d e Z i m m e r : Elle

ne

me

paraît

pas

pouvoir

s'appliquer

non- : "non-bavard, "non-méchant, "non-stupide

de

la

même

façon

à

me semblent tout à fait

in-

et

à

accepta-

bles. Elle *inbon,

ne

suffit

»incalme,

pas

è

expliquer

*ingentil,

etc,

la

dont

difficulté les

bases

intuitive sont

qu'il

pourtant

y

a

à

accepter

évaluativement

positives. L'analyse

de

Zimmer

a

pour

objectif

de

faire

apparaître

des

limites

à

la

582

III/3

"productivité"

des

perspective,

préfixes

cités.

Il

est

méthodologiquement

gênant,

dans

cette

de mettre sur le même plan des affixes non disponibles comme

dé-,

mal-, mé(s)-, dont l'absence de disponibilité pourrait suffire à expliquer les lacunes observées,

et

un

effectivement mais

les

affixe

servir

limites

disponible

comme

expliquer

en

sémantiques

est associé, ainsi 17.

à

imposées

J'assimile provisoirement

l'hypothèse

les

de Zimmer

limites

de

de

RCM

l'application

la

la

peut

disponibilité, à

laquelle

aux contraintes sémantiques d'éventuelles

exemple, la contrainte

il

contraintes

mentionnée par Boons (1984) à

l'applica-

a des bases verbales (nécessité que la base verbale soit " à

finale", cf. ci-dessus, Deuxième d'ordre

à

non

que dé-, mal-, mé(s)-, non-,

syntaxiques. Par tion de d é -

in-, dont

partie

syntaxique

(elle est

Partie, Chapitre

polarité

2, note 49) est dans son esprit

liée au type de complémentation du verbe de base),

mais elle peut être assimilée à une contrainte sémantique. Les contraintes syntaxiques ne sont par ailleurs pas toujours faciles à identifier : par sur

des

on

exemple, bases

pourrait

au

vu

des

apparemment

croire

que

noms

apparemment

verbales

pèse

sur

la

et

à

RCM

sens

suffixés locatif

à laquelle

est

-erie

construits

(chaufferie,

par

penderie),

associé

ce

suffixe

une

contrainte syntaxique restreignant les bases verbales aux verbes transitifs (bouderie par

exemple

?"lieu



dortoir).

n'est

l'on

interprétable

boude"),

Mais

avant

qu'au

sens "action

contrairement

de

conclure

à

à

ce

une

qui

de

se

contrainte

bouder",

passe

et

pour

non au

-oir

syntaxique,

il

sens

(chauffoir,

convient

de

noter : que

les

noms

à sens locatif "1.

[._]

Action,

que

en

-erie

apparemment

construits

sur

des bases

verbales

sont également interprétables comme des noms d'action fait

l'inverse

de

n'est

chauffer pas

[...]

3. [...]

Chambre

vrai (tromperie, bouderie

de

chauffage",

ne sont

et

(chaufferie R85) ;

interprétables

que

comme des noms d'action, et non comme des locatifs) ; que à

la

n'y

cette

contrainte

construction a pas de

que

du

apparente

verbe, mais

lieu spécifique

tromperie

et

bouderie

n'est plus interprétable

sur

le sens

où s'exercent ne

locatif

peut

à son sémantisme. C'est

sont

pas

être

liée non

peut-être

parce

pas qu'il

l'action de tromper, celle de bouder, interprétables

au

sens

locatif

(boudoir

en relation avec bouder), puisque "dormerie, correspondant

au verbe intransitif dormir, me paraît interprétable au sens locatif, comme dortoir. Le sens locatif part

aux

modalités

paraît de

donc subordonné

réalisation

de

d'une part au sens d'action, d'autre

l'action

verbale

correspondante.

Peut-être

s'agit-il d'un sens relevant d'une règle sémantique mineure, ou d'un sens fondamentalement -erie

lié

(et

à

l'opération

de -ie, car

détaillée

de

il est possible que ces noms ne soient pas construits

sémantique

de

la R C M . Seule

une étude

sur

les bases verbales, mais sur les noms d'agent en - e u r correspondants (cf. Annexe 10))

pourra

permettre

de

le

décider. Il

est

très probable

en tout

cas qu'il

ne

s'agit pas là d'une contrainte syntaxique. 18.

Seul

le GLLF, parmi

les

dictionnaires

consultés,

mentionne

pour r e - (p. 4818). Il est précisé que ce préfixe "peut le ne

langage

familier".

matérialise,

à

ma

Mais

aucune

connaissance,

nomenclature cette

des

possibilité.

cette

possibilité

même être redoublé dans

dictionnaires La

récursivité

contemporains de

également mentionnée dans Nyrop (1936 : 231), et Mok (1964) et (1980). La récursivité de h y p e r - est mentionnée dans le TLF, t. 9, p. 1025. Celle des autres préfixes cités n'est mentionnée nulle part.

re-

est

III/3

583

19. La récursivité des RCM auxquelles sont associés les préfixes dé- négatifs est controversée : j'ai cité par exemple dans D. Corbin (1980b : 84) l'exemple de "dédécapsuler, qui a été contesté par Boons (1984 : 111, note 10), au nom de son principe de polarité finale : en effet, selon lui, le verbe décapsuler étant à polarité initiale (le complément indique le lieu de départ), la préfixation de dé- est interdite sur cette base. Je persiste néanmoins à juger possible "dédécapsuler. Mais, en vertu des contraintes catégorielles sur la préfixation de dé- (le mot construit est toujours un verbe, quel que soit le préfixe), seule la RCM à laquelle est associé le rapport catégoriel V ->· V peut être récursive ; par exemple, si l'on attribue à décapsuler la structure suivante : [ (dé)

[capsule] ] af Ν V et le sens associé "enlever la capsule", on devra considérer que le verbe "dédécapsuler n'est pas le produit de la récursivité de la même RCM, mais celui de l'application d'une autre RCM. "Dédécapsuler aura alors le sens "annuler le résultat de l'action de décapsuler (en recapsulant, ou par tout autre moyen)". Ce n'est qu'à partir de "dédédécapsuler que l'on a un produit de la récursivité de la même RCM. 20. Allen (1978 : 187) cite également l'exemple de industrializational en anglais (réapplication de - a l ) . 21.

Ce mot est en fait le produit de trois RCM successives : 1) char^ * · • antichar^ "contre les chars" 2) antichar^ •*• "antichar^ "N qui est contre les chars" 3) "antichar , ->· "antiantichar "contre Ν A

le

Ν

qui

est

contre

les

chars".

22. Je m'oppose donc sur ce point à la théorie de la "level-ordered morphology", où l'ordre d'application des WFR est commandé par des principes externes. Je suis par contre en accord avec Aronoff (1976 : 56-63), ou encore Scalise (1984 : 163) : "At the present state of our knowledge, there seems to be no way impose an extrinsic order on WFR's."

to

Un exemple illustrera les modalités d'application d'un ordre intrinsèque : le nom honorariat signifie "Qualité, dignité de celui qui conserve le titre après avoir cessé d'exercer la fonction" (PR 77). En tant que nom désignant une "dignité", un "état", il ne peut être construit que par la R C M - a t qui s'applique à des bases nominales (cf. cardinalat, épiscopat, professorat, etc.). Il faut donc supposer que l'adjectif honoraire, lui-même construit sur le nom honneur, a d'abord été converti en nom ("honoraire : "celui qui est honoraire") avant de se voir appliquer cette RCM. Le nom honorariat aura donc la structure suivante : [ [ [ [honneur]

(aire) , L 1, (at) 1 Ν af A Ν af Ν D'autres exemples de cet ordre intrinsèque ont été donnés tout au long de l'ouvrage, et on trouvera plus particulièrement dans l'Annexe 10 des exemples de conversions nécessairement ordonnées avant certaines suffixations (caus(er) "cause., •*• causette). —Ν

III/3

23. d'être

Dans

le cas

projetés,

l'affixe : par

il

où des faut

exemple,

traits

supposer le

genre

de

même nature et contradictoires

une est

répartition projeté

de

à partir

ceux-ci de

entre

risqueraient la

l'affixe, non

base

et

à partir

de la base. 24.

Je symbolise

ainsi

l'ensemble

des

conditions

sémantiques

auxquelles

répondre les verbes susceptibles de servir de bases à des noms d'action.

doivent

ANNEXE S

ANNEXE

1

DEGROUPEMENTS ET REGROUPEMENTS DES ADVERBES EN -MENT DANS CERTAINS DICTIONNAIRES A DOUBLE MACROSTRUCTURE

588

L'analyse de la pratique des dégroupements et regroupements appliquée aux adverbes en -ment a d'abord été menée sur le Ν PFC. Puis le traitement du NDFC a été comparé avec celui que le Lexis et le Micro Robert accordent aux mêmes faits. L'étude du Dictionnaire du vocabulaire essentiel a été menée exhaustivement, étant donné la petite taille de ce dictionnaire. 1. LES ADVERBES EN -ment DANS LE NDFC Sur un petit millier d'adverbes en -ment attestés dans le NDFC, 16 seulement sont dégroupés en entrées indépendantes ; tous les autres figurent en sousentrée de leur base, ou d'un mot de la même "famille" que leur base. Les adverbes dégroupés sont les suivants : assurément autrement bonnement censément concurremment décidément effectivement grassement

grièvement incessamment maritalement notamment pratiquement sciemment seulement uniment

Etant donné les options du NDFC, telles qu'elles s'expriment dans son " A vant-Propos" (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 2, § 1.3.1.), on s'attend à ce que les propriétés des adverbes dégroupés ne soient pas pcédictibles, d'une manière ou d'une autre. Compte-tenu des informations figurant du dégroupement est pleinement justifié pour

dans

les

microstructures,

le

choix

bonnement, décidément, incessamment, pratiquement, seulement, uniment, dont les sens attestés ne sont pas entièrement prédictibles à partir des sens attestés des adjectifs formellement correspondants ; notamment, sciemment, en face desquels n'est attestée aucune base autonome ; grièvement, dont la forme n'est pas pleinement prédictible à partir de grave, même si le sens l'est ; censément, dont les restrictions de sélection ne sont pas les mêmes que celles de l'adjectif censé, pourtant attesté avec une définition correspondant à celle de l'adverbe. Mais le dégroupement se justifie moins dans les autres cas : Seule l'expression vivre maritalement, dont le sens n'est pas entièrement prédictible, est citée et définie è l'entrée de l'adverbe, mais le renvoi à l'adverbe è la fin de l'entrée mari, dont marital est une sous-entrée, paraît compléter une définition restrictive. Remords du lexicographe face à une cotte mal taillée? Si les sens 2. et 3. de autrement ne sont pas prédictibles è partir de l'adjectif, le sens 1. l'est :

589

autre "[«.] Indique une différence, une distinction entre la chose ou la personne considérée et des choses ou des gens appartenant à la même catégorie [_.] " autrement "adv. 1. Indique que l'action est faite d'une façon différente (suivi de que) [...]" Le cas de absolument par rapport à absolu est analogue : seul 1. est prédictible. Or, absolument est regroupé sous 1. absolu :

le

sens

"1. absolu adj. 1. Qui ne comporte aucune restriction, aucune atténuation ni aucune exception [...]. · absolument adv. 1. D'une manière qui n'admet aucune restriction ni réserve [...]" Les sens attestés de assurément, concurremment, effectivement et grassement sont prédictibles à partir de ceux des adjectifs correspondants, ce que confirme dans le dernier cas le renvoi de effectif et effectivement à des synonymes appartenant au même paradigme dérivationnel : "1. effectif, ive adj. Qui existe réellement, qui se traduit en actes : _il a beaucoup parlé, mais son travail effectif est insignifiant (syn. REEL, POSITIF) [-]" "effectivement adv. 1. Selon ce qu'on peut constater dans la réalité, conformément à ce qui existe : Non, ceci n'est pas un conte, c'est effectivement arrivé (syn. REELLEMENT, POSITIVEMENT) [ _ ] " Si le choix du NDFC ne paraft justifié, dans le meilleur des cas, que pour les 2/3 des adverbes qui figurent en entrées indépendantes, il n'est pas difficile de trouver des anomalies symétriques parmi les adverbes figurant en sous-entrées : Ainsi salement, sous-entrée de 1. sale, est défini régulièrement pour son premier sens, idiosyncratiquement pour le second, qui paraîtrait mieux à sa place dégroupé sous 2. sale : salement [sous 1. sale] "[„.] - 2. Pop. Beaucoup, très : Etre salement embêté." "2. sale adj. (épithète avant le n.) F am. 1. Se dit de qqn digne de mépris : Avoir affaire à un sale individu. Quel sale typel (syn. + IGNOBLE). - 2. Se dit d'un enfant insupportable ou mal élevé, d'un animal désagréable ou qu'on juge malfaisant : Quel sale gosse, il ne fait que des bêtises! Oh, la sale bête, elle m'a piqué. - 3. Qui cause des désagréments : Il fait un sale temps (syn. VILAIN). Il s'est laissé embarquer dans une sale affaire. Jouer un sale tour à quelqu'un (syn. + MAUVAIS). - 4. Pop. Avoir une sale tête, gueule, avoir l'air antipathique ; avoir l'air très malade. | Faire une sale tête, gueule, avoir l'air très ennuyé, contrit." Il s'agit là d'une confusion homonymique manifeste, qui pour justement, dédoublé sous deux adjectifs homonymes.

ne

s'est

pas

produite

Si notamment, sciemment, grièvement ont acquis l'autonomie grâce à leur imprédictibilité formelle, il n'en a pas été de même pour nuitamment et journellement, qui figurent respectivement en sous-entrées de nuit et jour, malgré l'imprédictibilité relative de leur forme. Tout porte à croire, par conséquent, que les dégroupements et regroupements

590

du NDFC, même s'ils améliorent ceux du PFC, n'obéissent pas à une logique linguistique (ni interne) très contraignante. Cette constatation n'est pas limitée au NDFC. 2. LE LEXIS ET LE MICRO ROBERT La confrontation du choix du NDFC d'introduire 16 adverbes en entrées indépendantes avec ceux du Lexis (même éditeur, même directeur) et du Micro Robert (autre éditeur, même envergure) est édifiante : sur les 12 définitions communes au NDFC et au Lexis, 5 correspondent, dans le Lexis, à des adverbes figurant en sous-entrées, sans que rien apparemment ne justifie le choix de l'un ou de l'autre dictionnaire concernant ces adverbes, ni leur décision de faire figurer les autres en entrées indépendantes. Quant au Micro Robert, sa cohérence interne, sur l'échantillon étudié, ne semble pas beaucoup plus forte que celle des dictionnaires Larousse, puisqu'on y trouve en entrées indépendantes des adverbes définis régulièrement par rapport h l'adjectif attesté, et en sous-entrées des adverbes définis idiosyncratiquement. Le tableau ci-dessous présente la situation des 16 adverbes dans le Lexis et le MR. (e.i. : entrée le NDFC).

indépendante ·, s. : sous ; déf. = NDFC : même définition que dans

Lexis 79

MR

assurément

- e.i. - s. assuré - déf. = NDFC - déf. régul. + sens régul. class.

autrement

- s. 1. autre - déf. = NDFC

- e.i. - déf. 1 et 2 régul.

bonnement

- s. 2. bon - déf. = NDFC

- e.i. - seul tout bonnement est défini

censément

- e.i. - paraphr. métaling. - fam.

concurremment

- e.i. - déf. = NDFC

- e.i. - déf. idiosyncrat.

décidément

- e.i. - déf. = NDFC

- s. décidé - déf. idiosyncrat.

effectivement

- e.i. - déf. = NDFC

- s. 1. effectif - déf. 1 et 2 régul.

591

Lexis 79

MR

grassement

- s. 2. gras - s. gras - déf. plus large - déf. régul. (= sens que celle du NDFC 5 de i'adj.)

grièvement

- e.i. - e.i. - déf. : NDFC - déf. = NDFC + sens class, et litt.

incessamment

- e.i. - e.i. - déf. = NDFC - déf. idiosyncrat. + sens class, et litt.

maritalement

- s. mari - déf. = NDFC

notamment

- e.i. - déf. = NDFC

- e.i. - déf. idiosyncrat.

pratiquement

- s. 2. pratique

- e.i. - déf. idiosyncrat.

pas de déf. 1 ex. - s. 1. pratiquer déf. = NDFC sciemment

- e.i. - déf. = NDFC

- e.i. - déf. idiosyncrat.

seulement

- e.i. - déf. = NDFC + sens class.

- e.i. - déf. idiosyncrat.

uniment

- s. 2. uni - déf. 1 régul. déf. 2 : NDFC

- e.i. - déf. générique régul.

3. LE DICTIONNAIRE DU VOCABULAIRE ESSENTIEL Dans ce dictionnaire (5000 entrées), une décision semble-t-il globale a été prise pour les adverbes en -ment, non comptabilisés dans le total des entrées, et figurant en sous-entrées sans définition. En fait, sur 294 adverbes répertoriés, 9 ont échappé à la vigilance du lexicographe : - 4 figurent en sous-entrées, suivis d'une définition : complètement, gauchement, seulement, tellement. - 5 figurent en entrées indépendantes : autrement, forcément, formellement, notamment, séparément. Cela se justifie pour les 4 derniers, dans la mesure où

592

les

adjectifs

correspondants

pour le premier.

ne

sont

pas

attestés

dans ce

dictionnaire, mais

pas

ANNEXE

2

ETUDE DES ADVERBES EN -MENT DANS LES OUVRAGES NEOGRAPHIQUES

59t

Sur quatre dictionnaires consultés ( D M N , P M C , M D V , N M D V ) , trois attestent

des

adverbes

en

-ment, 14

au

total. Le

tableau

seulement

ci-dessous

reproduit

les traits pertinents de leur m a c r o - et de leur microstructure. (e.i. = entrée indépendante ; (n.) a. = (non) attesté ; s. = sous ; 64, etc. = 1964, etc.)

TABLEAU 1

DMN

artisanalement

DMC

- e.i.

- cf. D M N

- artisanal n.a.

- id.

MDV

- "de façon artisana- - id. le"

caractériellement

- 2 ex. de 64 et 68

- id.

- s. caractériel

- e.i. - caractériel a.

- pas de déf.

- cf. D M N

- 1 ex. de 69

- id.

collégialement

- e.i. - collégial n.a. collégialité a. - "selon des règles de collégialité" - 1 ex. de 74

écologiquement

- e.i. - écologique a. - pas de déf. - 2 ex. de 75 et 78

existentiellement

- e.i. - existentiel a. - "de façon existentielle [ _ ] " - 1 ex. non daté

inconditionnelle-

- e.i.

- cf. D M N

ment

- inconditionnel a.

- id.

- pas de déf. spéci-

-

reclassement

fique - 5 ex. de 65, 67, 68,71

- 1 ex. nouveau de 74

595

DMN

DMC

institutionnelle-

- e.i.

- cf. D M N

ment

- institutionnel n.a.

- id.

- "dans le cadre des - id. institutions"

irréversiblement

kilométriquement

- 2 ex. de 65 et 68

- id.

- e.i.

- cf. D M N

- irréversible a.

- id.

- pas de déf.

- id.

- 2 ex. de 65 et 69

- id.

- e.i. - kilométrique rua. - pas de déf. - 1 ex. de 68

macroscopique-

- e.i.

ment

- macroscopique n.a. - pas de déf. - 1 ex. de 69

marginalement

- e.i.

- cf. D M N

- marginal a.

-

id.

- pas de déf.

-

id.

-

- id.

1 ex. de 67

opérationnelle-

- e.i.

- cf. D M N

ment

- opérationnel a.

-

id.

- pas de déf.

-

id.

- 1 ex. de 68

- + 1 ex. de 72

planétairement

- e.i. - planétaire a. - " à l'échelle du monde entier" - 2 ex. de 66 et 72

pratiquement

- e.i.

- cf. D M N

- commentaire méta- - commentaire métaling. remanié ling. - 5 ex. de 65, 66, 68 - + 1 ex. de 73

Le tableau 1 appelle les commentaires suivants :

MDV

596

1)

Les "accidents

les adverbes ment

sont

de

méthode"

n'ont

rien

situés en sous-entrée

à envier

de l'adjectif

autres

dictionnaires :

correspondant

aux

(caractérielle-

dans le DMN) ou en entrée indépendante (tous les autres) ; ils ne reçoivent

aucune définition (caractériellement, écologiquement, irréversiblement, ment, macroscopiquement, rement

(artisanalement,

kilométrique-

marginalement, opérationnellement), sont définis existentiellement),

(collégialement,

institutionnellement)

(pratiquement) ;

les

adjectifs

ou

de

par

une

par

base

paraphrase

un

sont

réguliè-

pseudo-régulière

commentaire

métalinguistique

(caractériellement,

écologiquement,

existentiellement, inconditionnellement, irréversiblement, marginalement, opérationnellement, planétairement)

ou ne sont pas (artisanalement, collégialement,

nellement, kilométriquement,

macroscopiquement)

attestés

institution-

dans un sens correspon-

dant à celui de l'adverbe. 2)

La

comparaison

du DMN

et

du DMC, ce dernier

étant

censé actualiser

le

premier, permet de prendre la mesure de la "nouveauté" des mots attestés. Quatre cas de figure se présentent : reprise

exacte

de la m a c r o -

et

de la microstructure

du DMN :

artisanale-

ment, institutionnellement, irréversiblement, marginalement ; modification, plus ou moins importante, des informations du DMN : c a r a c t é r i e l lement, inconditionnellement, opérationnellement, pratiquement ; attestation

dans le DMC de mots absents du DMN : collégialement,

écologi-

quement, planétairement ; non-reprise

dans le DMC de mots présents dans le DMN : kilométriquement,

macroscopiquement. En leur

principe,

caractère

les

adverbes

"actuel",

non

ceux

qui

repris

y

dans

entrent

le

DMC

devraient

devraient

venir

de

avoir

perdu

l'acquérir,

ceux

qui y restent devraient l'avoir gardé. Il est

révélateur

de

comparer

les

informations

données

par

le

DMN et

DMC, et, particulièrement, pour chaque adverbe, la date de l'exemple le

plus

ancien

et

la

date

de

première

attestation

la

plus

le

néographique

reculée

donnée

par

sur

14

ont

écologiquement,

qui

d'autres dictionnaires. Le

tableau

légitimement fait

son entrée

ment,

tous

2

leur

ci-contre place

dans

non

fait

dans

le

DMC,

attestés

apparaître

un

caractériellement,

sur

un

texte

an ;

pour

antérieurement

lettre

(si elle

collégialement le

cas

est

l'était,

à

DMC,

DMC la

mais

à l'&ge

fourchette

si

la d i f f é r e n c e

la

marginalement,

date

différence admettant

à la date

l'indication

adverbes

de

dire

(entré à

grave,

l'exemple

de pratiquement dans

l'âge

de

XX o " portée

atteint

ne qu'il

porte ait

ans),

et

objective",

trouvé

du

GLLF

n'est

du

que

dans

pas prise

à 21 ans). Pour

respectivement

un

caractère

et

28

en ce

(conservé des

ans

sens),

(disparu dans

un tel étalement

éphémère

la

(disparu du DMC),

66 ans), kilométriquement loin, devant

à

artisanalement,

14, 25

inconditionnellement

de 102 ans)? Nous sommes très d"'actualité

officiellement

été

(environ 65 ans d'ancienneté

le DMC à environ 101

néographique

d'édition du Robert qui l'atteste ; pour

"mil.

serait

puisqu'on

opérationnelle-

rien à faire là où ils sont. Passe encore

la en

4

(mot entré dans le DMC), et macroscopiquement

d'âge. Mais que du

antérieur

enfin,

déjà plus

planétairement

lequel

irréversiblement,

immédiatement

existentiellement

pour

seuls

néographique :

institutionnellement,

le plus ancien. Mais les 10 autres n'ont pour

que

ouvrage

le de

"néologismes".

597

TABLEAU 2

598

Il reste à ajouter que, sur 14 adverbes, 13 sont formellement et sémantiquement réguliers (la seule exception est pratiquement, qui présente une idiosyncrasie sémantique

par

rapport

à pratique, maintenue

dans

le D M N et le D M C

pour

des

raisons clairement normatives), et à conclure - que

l'on

aurait

tort

de croire que

l'on ne

trouve que

des "néologismes"

disponibilité

linguistique

dans

les ouvrages néographiques ; - qu'il

ne

serait

pas

prudent

de

sur des inventaires aussi peu fiables.

mesurer

la

d'un

affixe

ANNEXE

3

ΡΕΉΤΕ ENQUETE SUR L'INTUITION NEOLOGIQUE

600

La question suivante PREFIXE ATTESTE

PAR

DE-

DANS

QUI

AU

a été posée

FIGURE

MOINS

DANS

UN

par écrit : P E N S E Z - V O U S CHACUNE

QUELCONQUE

QUE LE

DES

PHRASES

DES

DICTIONNAIRES

VERBE

CI-DESSOUS

EST

FRANCAIS

CONTEMPORAINS? Les réponses possibles étaient oui, non, 7_ Les phrases soumises au questionnaire étaient les suivantes : 1)

Paul refuse absolument de débaillonner les prisonniers.

2)

Marie décapuchonne son stylo et se met à écrire.

3)

Paul se défringue en rentrant du boulot.

4)

Paul a oublié de se décasquer en descendant de moto.

5)

Paul s'est décravaté en allant à la manif.

6)

Ca fait du bien de se déperruquer après la représentation.

7)

Paul a acheté une machine à délaiter le beurre.

8)

Paul débeurre sa tartine pour y mettre de la confiture.

9)

Ce

n'est

pas

facile

de

dépoivrer

un

steack, une fois qu'il

est

couvert

de

sauce. Marie a décidé de décirer le buffet pour le vernir. Marie a décidé de déteinter sa table : elle n'aime que le bois blanc. Certains pensent qu'il serait temps de démarxiser l'Université. L'Allemagne est-elle complètement déshitlérisée? La mode, cette année, déféminise les femmes. La mode, cette année, démasculinise les hommes. Paul a décidé de déqalonner ses domestiques. Paul a désétiqueté ses pots de confiture de l'an dernier. Paul a fini de décorder les bestiaux. D é p ê c h e z - v o u s de désanqler le patient et de le ranimer 1 Paul a fini de désépinqler les liasses de billets. Paul n'en finit pas de débandeletter la momie. Ca va être difficile de démoustiquer la région. Les

nouveaux

propriétaires

ont



déparasiter

emménager. Le général ordonne de décamoufler les tanks. Paul a décaché les plants de tomates. En moins de huit jours, Marie a débronzé. En moins de huit jours, Marie a débruni.

la

maison

avant

de

pouvoir

601

(28)

S o n coiffeur lui a dit : délaquez vos cheveux, ça les fera respirerl

(29)

Marie a désamidonné ses napperons en les lavant.

(30)

Paul a fini de désharnacher son cheval.

(31)

Paul

(32)

Le juge d'instruction a décidé de désaccuser les inculpés...

(33)

...et de désinculper les accusés.

(34)

Marie lave les champignons pour les dé sabler.

(35)

Marie n'arrive pas à se déqluer les doigts.

(36)

La municipalité a décidé de dévaser l'entrée du port.

(37)

Marie a détricoté le pull qu'elle avait fait è Paul.

(38)

Marie a débrodé la nappe qui lui avait donné tant de mal.

(39)

Toute la gaîté de Paul n'arrive pas à désassombrir Marie.

(40)

Paul s'est donné pour idéal de désavilir les moeurs de ce pays.

a

vu

Autant

qu'il

la

Flûte

était

Enchantée

possible,

la

en

liste

version

désonorisée,

présente

les

uns

c'est

pas

terrible 1

à la suite des

autres

et dans un ordre arbitraire les verbes proches sémantiquement et de même f o r m a tion morphologique, dont l'un est attesté, l'autre pas. Les verbes ont été présentés dans pas

des

phrases

toujours

pour

assurés

améliorer

de

l'interprétabilité,

trouver

immédiatement

les locuteurs le

contexte

interrogés

n'étant

adéquat. Les

verbes

attestés ont été présentés dans le sens et la construction attestés. Les

dictionnaires

DLF, GLLF, attestés

L75,

dans

un

consultés

PR67,

PR77,

ou plusieurs

pour

construire

R64,

PL71,

de

ces

le

PL80,

test

sont

les suivants :

TLF. Sur

40

PFC,

verbes, 19 sont

dictionnaires, dans l'emploi

illustré par

les

phrases, selon la distribution exposée dans le tableau 1.

TABLEAU 1

D

D

G

L

Ρ

Ρ

R

Ρ

Ρ

Τ

F

L

L

7

R

R

6

L

L

L

C

F

L

5

6

7

4

7

8

F

7

7

1

0

F débaillonner

+

débronzer

+

+

+

+

+

+

+

+ +

+ +

décacher décapuchonner

+

se décasquer

+

décirer

+

décorder

+

se décravater

+

+

+

+

+

+ +

+

+

+

+

+

+

+

602

D

D

G

L

Ρ

Ρ

R

Ρ

Ρ

Τ

F

L

L

7

R

R

6

L

L

L

C

F

L

5

6

7

4

7

8

F

7

7

1

0

F déféminiser

+

+

+

dégalonner

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

désamidonner

+

+

désassombrir

+

+

dégluer délaiter

+

démoustiquer

Le

désinculper

+

+

détricoter

+

+

dévaser

+

+

public

interrogé

pour

leur

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

désépingler

remercie

+ +

(en

1980)

collaboration.

était

Le

+ +

composé

questionnaire

de a

34 été

universitaires,

que

je

ultérieurement

soumis

à des étudiants, et les réponses obtenues n'ont pas démenti les résultats

exposés

ici. 1. T A U X DE R E U S S I T E P O U R C H A Q U E Le une

tableau

réponse

2

fait

apparaître

correspondant

à

la

PHRASE le

pourcentage

réalité

objective

de

locuteurs

(attestation

qui ou

ont

dans les dictionnaires).

TABLEAU 2

pourcentage des l o -

verbe attesté

cuteurs ayant donné

apparaissant

apparaissant

la bonne réponse

dans la phrase

dans la phrase

94,1 %

37

91,1«

2

82,3%

verbe non attesté

8, 32

76,4%

31

73,5%

6, 9, 21, 40

70,5%

14, 22

67,6%

36

64,7%

27

donné

inattestation

603

pourcentage des locuteurs ayant donné la bonne réponse

verbe attesté apparaissant dans la phrase

verbe non attesté

61,7%

1 16 18, 29

38

58)8% 55,8% 52,9% 47% 44,1% 41,1% 38,2% 35,2% 32,3% 26,4% 20,5% 17,6% 11,7% 8)8% 2,9%

5, 20 26, 35 33 7 39 4, 25

apparaissant dans la phrase

28 13, 17 11 24 3 15 30 12, 23 34

10 19

Les résultats montrent que : a)

Aucune phrase n'a recueilli l'unanimité, que

le verbe soit

attesté

ou non.

b) Le taux de réussite n'est pas en rapport avec le fait que le verbe soit attesté ou non, puisque : - détricoter et décapuchonner, verbes attestés, ont obtenu les plus forts taux de réussite (respectivement 94,1% et 91,1%), mais débeurrer et désaccuser, non attestés, les suivent de près (82,3%) ; - désangler, verbe non attesté, a obtenu le plus faible taux de réussite (2,9% : 33 locuteurs sur 34 ont jugé qu'il était attesté), mais décirer, attesté, le suit de près (8,8% : 31 locuteurs sur 34 ont jugé qu'il n'était pas attesté). Globalement, les réponses se partagent équitablement entre les verbes attestés et les verbes non attestés : 19 verbes, dont 9 attestés et 10 non attestés, obtiennent plus de 50% de réussite ; 21 verbes, dont 10 attestés et 11 non attestés, obtiennent moins de 50% de réussite. 2. TAUX DE REUSSITE INDIVIDUELLE Le tableau 3 fait apparaître le pourcentage des phrases pour les locuteurs ont fourni une réponse correspondant à la réalité objective.

lesquelles

Les résultats montrent que : a) leur

Aucun locuteur n'a fourni toutes les réponses justes, loin s'en faut, le meiltaux de réussite étant de 62,5%. Il est significatif que Pierre Corbin, qui

604

TABLEAU 3

pourcentage des phrases réussies

nombre de locuteurs ayant réussi

62,5% 60% 57,5% 55% 52,5% 50% 47,5% 45% 42,5% 40% 35% 32,5% 30%

2 1 3 3 2 4 2 4 5 1 5 1 1

a participé à la fabrication du questionnaire n'obtienne, lui, que 68% de réussite et que, y ayant répondu moi-même 4 mois après sa fabrication, je n'aie obtenu que 90% de réussite, malgré la mémorisation des phrases que j'avais construites. b) Le taux de réponses justes tourne autour de 50% : il s'échelonne entre 30% et 62,5% ; 8 locuteurs sur 34 ont moins de 40% de réussite, 3 plus de 60%, et 23 entre 40% et 60%. Tout se passe donc comme si les locuteurs avaient établi leur choix au hasard : la question était posée de telle façon qu'ils savaient qu'il y avait des verbes attestés et des verbes non attestés ; ils pouvaient faire l'hypothèse qu'il y en avait à peu près autant de chaque sorte. Les résultats n'auraient guère été différents s'ils avaient répondu au hasard en répartissent équitablement les oui et les non. 3. R A P P O R T ENTRE LE "SENTIMENT D'ATTESTATION" ET LA REALITE DE CELLE-CI L'hypothèse du choix fait au hasard se confirme "sentiment d'attestation" et la réalité objective.

lorsque l'on compare le

Le tableau 4 fait apparaître que : a) La tendance à la surévaluation des oui (on croit qu'il y a plus de mots attestés qu'il n'y en a réellement, le record étant détenu par un locuteur qui surévalue à 47,3%, c'est-à-dire qui pense que 28 verbes sont attestés, au lieu de 19) équilibre la tendance à la sous-évaluation (le record est détenu par un locuteur qui pense que 9 verbes seulement sont attestés). b) Par ailleurs, si 12 locuteurs surévaluent le nombre de verbes attestés, 19 le sous-évaluent, et 3 l'évaluent correctement (ce qui ne signifie pas qu'ils aient

605

TABLEAU 4

excédent d'attestations supposées (en nbre de verbes)

pourcentage de surévaluation

nombre de locuteurs

9

47,3 % 42,1 % 21 % 15,7 S 10,5% 5,2% OSí

1 1 1 1 4 4 3

déficit d'attestation

sous-évaluation

nombre de locuteurs

1 2 3 4

5,2% 10,5% 15,7% 21% 26,3%

4 6 1 2 1

31,5%

2 1 1 1

θ 4 3 2 1 0

a; co

5 6 7 8 10

42,1% 52,6%

donné les bonnes réponses). On peut donc constater une légère tendance sous-évaluation, ce qui s'explique probablement par un purisme latent. Les

conclusions

que

l'on peut

tirer

Les locuteurs ne savent pas quels dictionnaires et lesquels ne le sont pas.

de cette enquête sont mots

construits sont

à la

les suivantes :

attestés dans

les

Tous les mots construits proposés étaient des mots possibles. Les réponses font apparaître que, parmi les mots bien formés, les locuteurs sont incapables de discerner ceux qui sont "nouveaux" et ceux qui ne le sont pas. Les réponses des locuteurs peuvent s'interpréter comme exprimant leur "intuition néologique" : sur ce point, ils ne sont pas d'accord, et leurs réponses ne coïncident pas avec la réalité objective. Je me dois néanmoins de signaler, avec le recul, que le questionnaire aurait pu être mieux construit et mieux présenté : Il est possible que la présentation des phrases par "paires" ait influé, dans certains cas, sur les réponses données, les locuteurs pouvant penser que, sur

606

les deux verbes successifs, l'un était attesté, l'autre pas. Le faveur

caractère de

n'ait pas

comique

de

certaines

la réponse non (c'est le meilleur

taux

phrases

a

peut-être

fait

pencher

en

le cas notamment de la phrase 21, bien qu'elle

de réussite). Des phrases sans " g a g " auraient

sûrement

été plus probantes. Je peux

néanmoins

affirmer, sans crainte

de me tromper, que

les

résultats

du questionnaire tel qu'il est, et l'explication théorique qui sous-tend ces résultats (cf. Première

Partie, Chapitre

2, §

2.3.1. et 2.3.3.)

montrent

à l'évidence

ajustement du protocole d'enquête ne changerait rien aux conclusions.

qu'un

ANNEXE

k

CORPUS DE NEOLOGISMES ΕΝΡΑΝΉΝ5

608

C h a q u e m o t est suivi - de son é q u i v a l e n t dans le l e x i q u e a t t e s t é , lorsque c ' e s t possible ; - si besoin est, des i n d i c a t i o n s nécessaires à son i n t e r p r é t a t i o n ; - de l'âge de l ' e n f a n t q u i l'a p r o d u i t , sauf q u a n d je ne possède pas le r e n s e i g n e ment.

0

ABANDONNEMENT = abandon

0

ARRET AGE

= arrêt e m p l o y é a u c o u r s d ' u n e p a r t i e de f o o t b a l l 6 a

0

ARRETEMENT

c f . "ARRETAGE

0

ARRETEUR

" c e l u i q u i a r r ê t e (les b a l l o n s ) " 6 a

0

ATTAQUEMENT

ζ attaque 7 a

0

AUVERGNIEN

= auvergnat 5 a

0

BASSEUR

= bassesse dans l ' e x p r e s s i o n " s a u t e n basseur", opposée à " s a u t e n h a u t e u r " 4 a

0

BATAILLON

"genre de bataille" 6 a

° BATTERISTE

= batteur dans une é n u m é r a t i o n : p i a n i s t e , v i o l o n i s t e , 0 b a t t e r i s t e 6 a

"BOMBARDEUR

= bombardier 7 a

0

BRETAGNIEN

= breton 5 a

0

CHAMPIONNERIE

" u s i n e o ù o n f a b r i q u e des c h a m p i o n s " 8 a

0

CHEVALIER

= cavalier à a

0

COLLECTIONNEUR

désigne u n a l b u m de t i m b r e s 7 a

*CONJUGAISIEN

"c'est siens" 8 a

"DECOLLATION

= décollage (d'un avion) 5 a

0

DECOLLEMENT

pas

les g r a m m a i r i e n s

c f . "DECOLLATION

qui conjuguent, c'est

les

conjugai-

DECORAGE

= décoration 4 a

DEGAGEAGE

= dégagement (d'un ballon par le gardien de but) 6 a

SE D E G A R E R

"sortir une voiture coincée entre deux autres" 4 a

DESINFECTEMENT

= désinfection 7 a

DEVINEMENT

"action de deviner" 6 a

DISQUEUR

"appareil où l'on passe des disques" 3 a

DISTRACTEUR

glosé par "quelqu'un qui distrait" 7 a

ECONOMISEMENT

paraphrasé par "économie" 6 a

ENREGISTRATEUR

= enregistreur (répondeur

téléphonique)

7 a ESSENCIER

"réservoir à essence" et "celui qui vend l'essence" 5 a

EXECUTATION

= exécution 9 a

EXPULSEMENT

= expulsion 9 a

FANFAR1STE

"celui qui joue dans une fanfare" 7 a

GEREMENT

"action de gérer" (une caisse, dans un jeu) 8 a

GLACIER

"appareil à faire les glaces" 4 a

GRILLEUR

"grille-pain" 6 a

GUADELOUP1EN

= guadeloupéen 7 a

IMPRIMAGE

= impression 6 a

INDETRUISABLE

= indestructible 6 et θ a

LAPINIER

= lapinière (clapier) 4 a

610

0

MISEMENT

3 mise ("action de miser", et " c e qu'on mise") 8 a

0

MONTAGE

"action de monter (une côte)"

0

MONTEUR

"grimpeur"

0

NORMANDIEN

= normand 7 a

0

OUVRAGE

= ouverture 5 a

0

PISCINIER

"celui qui va habituellement à la piscine" 6 a

° PLAISANTEUR

= plaisantin 8 a

0

PORTOIR

= portique 6 a

0

POSOIR

"partie sur laquelle repose un vaisseau spatial" 6 a

0

POUBELLIER

"éboueur" 8 a

0

RACLETTERIE

"restaurant où l'on mange des raclettes" 6 a

0

RALLONGATIF

" c e qui sert à rallonger (un nom)" dans

la

phrase

"Françounet,

c'est

9 a 0

RANGEOIR

"fourreau (pour une épée)" 4 a

0

RAPEUSE

= râpe (à fromage) 4 a

0

REDUCTER

= réduire 8 a

0

REDUCTIONNER

cf."REDUCTER

0

REGARDAGE

"action de regarder (= regard)" 4 a

0

REPAREUR

= réparateur 6 a

0

RETARDAIRE

= retardataire 8 a

0

RINCEMENT

= rinçage 6 a

0

ROUMANIEN

= roumain 7 a

un

rallongatif

de

François"

STRASBOURGS

= strasbourgeois 8 a

SURVEILLATION

r surveillance

7 a TOURAINIEN

tourangeau 8 a

VISITATION

visite 6 a

VRILLEUSE

vrille 8

ANNEXE

5

ANALYSES STRUCTURELLES DANS LE PR 77

614

1. LISTE DES M O T S EN J5E- N O U V E L L E M E N T E N T R E S D A N S LE P R 77 Chaque

mot est suivi de l'analyse qui lui est attribuée dans le dictionnaire,

et du sens attesté le plus proche de son sens prédictible.

DEBAILLONNER

de d é - et bâillonner Oter un bâillon

DEBALLASTAGE

de d é - et ballastage Vidange des ballasts

(SE)

DEBALLONNER

de d é - et ballon Reculer, par manque de courage, devant

l'exécu-

tion d'un projet D E B E C T E R ou D E B E Q U E T E R

de d é - et béqueter Dégoûter

DEBOISAGE

de déboiser Action de déboiser

DEBOURGEOISE

de

débourgeoiser

[-.],

de

dé-

et

bourgeois

Qui a perdu ses habitudes bourgeoises DEBOURSEMENT

de débourser Action de débourser

DEBOUSSOLER

de boussole Désorienter qqn

DEBOUTONNAGE

de déboutonner Action de (se) déboutonner

DEBRAGUETTER

de d é - et braguette Ouvrir la braguette de

DEBROUSSAILLANT

de débroussailler Se

dit

d'un

agent

chimique

[...]

destiné

au

débroussaillement DEBUDGETISATION

de d é - et budgétisation Transfert

de

charges

supportées

par

le

budget

de l'état à un organisme disposant de ressources propres DEBUDGETISER

de d é - et budgétiser Opérer la débudgétisation de

1. D E C A P I T A L I S E R

de d é - et capitale Retirer (à une ville) le statut de capitale

2. D E C A P I T A L I S E R

de d é - et capitaliser Retirer la valeur de capital à

DECAPSULAGE

de décapsuler Action de décapsuler

615

DECAPSULATION

de dé- et capsule Résection de la capsule d'un organe

DECARCERATION

avec dé-, d'après incarcération Dégagement de prisonniers accidentels

DECAROTTAGE

de dé- et carotte Démoulage d'une carotte

DECAUSER

de dé- et causer Dire du mal de

DECAVAILLONNER

de dé- et cavaillon Labourer les cavaillons

DECERVELAGE

de décerveler Action de décerveler

DECERVELER

de dé- et cervelle Faire sauter la cervelle

DECHIFFONNER

de dé- et chiffon Remettre en état (ce qui est chiffonné)

DECHRONOLOGIE

de dé- et chronologie Présentation qui ne tient pas compte de l'ordre chronologique

DECLERICALISER

de dé- et clérical Rendre moins clérical

DECL0I50NNEMENT

de décloisonner Action de décloisonner

DECLOISONNER

de dé- et cloison Oter les cloisons

DECOCHAGE

de décocher Démoulage d'une pièce de fonderie par destruction du moule

2. DECOCHER

de dé- et coche Faire l'opération du décochage

DECODEUR

de décoder Système fonctionnel

DECOMPENSATION

effectuant

un

décodage

de dé- et compensation Faillite des mécanismes régulateurs à la suite de laquelle les troubles dus à une maladie provoquent des perturbations très graves dans l'organisme

DECOMPENSE

de dé- et compenser Se dit d'une affection organique dont les mécanismes physiologiques ne suffisent plus à contrebalancer les effets

DECOMPLEXER

de dé- et complexe Libérer de ses [...] complexes

616

DECOMPRESSER

de dé- et compresser Cesser ou diminuer la compression

DECONCENTRER

de dé- et concentrer Cesser de concentrer

DECONDITIONNEMENT

de dé- et conditionnement Méthode permettant de supprimer un conditionnement

DECONDITIONNER

de dé- et conditionner Soustraire

DECONGESTIF

aux

effets

d'un

conditionnement

de dé- et congestif Qui atténue ou fait disparaître

DECONGESTION

de dé- et congestion Action de décongestionner

DECONNECTER

de dé- et connecter Supprimer une connexion

DECONNEXION

de dé- et connexion

une

congestion

Action de déconnecter DECONTAMINATION

de dé- et contamination Action de décontaminer

DECONTAMINER

de dé- et contaminer Eliminer ou atténuer les effets d'une contamination sur

DECOUPLAGE

de dé- et couplage Elimination d'un couplage parasite

DECREPAGE

de dé- et crêpage Traitement capillaire des cheveux crépus

consistant

à

rendre

DECREPER

de dé- et crêper Rendre lisses (des cheveux crépus)

DECREUSER

du dauphinois descreusa "décruer" Lessiver un fil textile brut (dit avant tissage, teinture

lisses

écru)

D E C R Y P T A G E ou D E C R Y P T E M E N T de décrypter Action de décrypter DECULOTTAGE

de déculotter Action de déculotter

DECULPABILISATION

de déculpabiliser Action de déculpabiliser

DECULPABILISER

de dé- et culpabiliser Libérer (qqn) d'un

DECULTURATION

de dé- et culture

sentiment

de

culpabilité

617

Dégradation ethnique (SE) DEDIFFERENCIER

de l'identité culturelle

d'un groupe

de dé- et différencier [-.] perdre spécifiques

tout

ou

partie

de

DEDOUANAGE

de dédouaner [doublet de dédouanement]

DEDRAMATISER

de dé- et dramatiser Oter [.»] le caractère dramatique

DEFANANT

de dé- et fane ou de défaner Produit fanes

chimique

destiné

à la

ses

caractères

destruction

des

DEFATIGUER

de dé- et fatiguer Oter la fatigue

DEFEUTRER

de dé- et feutre Traiter la laine cardée par doublage et étirage afin d'obtenir un ruban régulier

DEF1BR1LLATEUR

de défibrillation et suff. -eur Appareil électrique servant à réaliser une défibrillation

DEFIBRILLATION

de dé- et fibrillation Intervention visant à rétablir un rythme cardiaque normal chez un patient atteint de fibrillation

DEFOLIANT

de Pamér. defoliant Qui provoque la défoliation

DEFOLIATION

du lat. defoliare Chute des feuilles d'un arbre

DEFOLIER

du lat. defoliare Provoquer la défoliation

DEFORCER

de dé- et force Oter les forces morales

DEFORESTATION

de l'amér. deforestation Action de détruire une forêt

DEFOURNEUR

de défourner Ouvrier

DEFRANCHI

chargé

des

opérations

de

défournage

de franc Qui a perdu son assurance

DEFROISSABLE

de Qui défroisser peut être aisément défroissé

DEGAZOLINAGE ou DEGASOLINAGE de dégazoliner Traitement destiné

à extraire

d'un gaz naturel

618

humide

les

hydrocarbures

condensables

qu'i

contient D E G A Z O L I N E R ou D E G A S O L I N E R

de d é - et gasoline Traiter par dégazolinage

DEGENERATIF

de dégénérer Qui se rapporte à la dégénérescence

DEGENERATION

bas la t. deqeneratio Le

fait

de

perdre

les

qualités

naturelles

de

sa race D E G L A C A G E ou D E G L A C E M E N T

de déglacer Action de déglacer

DEGLACIATION

de d é - et glaciation Phase

DEGLUER

de

récession

d'un

appareil

glaciaire

de d é - et glu Oter de la glu, Öter la glu de

DEGONFLAGE

de dégonfler Action de dégonfler

DEGONFLE

de (se) dégonfler Le fait de se dérober

DEGONFLER

de d é - et gonfler [sens ajoutés par rapport au P R 67]

DEGOUDRONNER

de d é - et goudronner Enlever le goudron

DEGOURDISSEMENT

de dégourdir Action de dégourdir

DEGRESSIVITE

de dégressif Caractère de ce qui est dégressif

DEGUEULATOIRE

[dans l'entrée dégueuler, "dér."] Qui fait dégueuler

DEGURGITER

de d é - et (in)gurgiter Restituer

DEHARNACHER

intact

(ce

qu'on

avait

ingurgité)

de d é - et harnacher Oter le harnais de

D E L A B I A L ISER

de d é - et labialiser Oter le caractère labial

DELABYRINTHER

de d é - et labyrinthe Démêler, élucider

DELIGNIFIER

de d é - et lignifié Traiter

(le

bois,

les

fibres

en supprimant la lignine

végétales

lignifiées)

619

DELOGEMENT

de déloger Action de déloger

DELUSTRAGE

de délustrer Opération consistant à délustrer

DEMATERIALISATION

de dématérialiser Disparition des particules matérielles

DEMATERIALISER

de dé- et matériel Rendre immatériel

DEMECHAGE

de dé- et mfeche Enlèvement d'une mfeche

DEMELEMENT

de démêler Dénouement d'une intrigue

DEMOBILISABLE DEMOBILISATEUR DEMODULATION

de démobiliser Qui doit être officiellement démobilisé de démobiliser Qui est propre à démobiliser de dé- et modulation

DEMODULER

DEMOTIVE

DEMOTORISATION

Reconstitution d'un signal qui modulait une onde porteuse de dé- et moduler Reconstituer le signal sonore d'une onde porteuse modulée par ce signal de dé- et motivé Se dit d'un terme complexe [—] qui n'a plus de motivation de dé- et motorisation Le fait de renoncer volontairement une voiture particulière

DEMOULEUR

de démouler Dispositif permettant de démouler

DEMYSTIFICATEUR

de démystifier Personne qui démystifie

DEMYTHIFICATION

de démythifier Action de démythifier

DENEBULER ou DENEBULISER

de dé- et lat. nebula Dissiper artificiellement le brouillard

DENEIGEMENT

de déneiger Déblaiement de la neige

DENEIGER

de dé- et neige Débarrasser [...] de la neige

DENERVATION

de dé- et énerver, suff. -ation

à posséder

620

Syn. de nerf) DENICOTINISATION

énervation

(Ablation

ou

section

de dé- et nicotiniser, suff. -ation Procédé permettant nicotine du tabac

de

réduire

DENOYAUTAGE

[sous dénoyauter, "dér."]

DENUCLEARISATION

de dénucléariser Action de dénucléariser

DENUCLEARISER

de dé-, nucléaire et suff. -iser

la

teneur

Diminuer ou supprimer la fabrication stockage des armes nucléaires DEP AUSSER

d'un

et

en

le

de dé- et palisser Défaire un palissage

DEPARASITER

de dé- et parasiter Débarrasser des parasites

DEPARLER

de dé- et parler Parler à tort et à travers

DEPASSIONNER

de d é - et passion Rendre moins passionné

DEPATRIER

de patrie Priver de patrie

DEPHASER

de dé- et phase Produire le déphasage de

DEPIGEONNAGE

de dé- et pigeon Opération destinée villes des pigeons

à

débarrasser

DEPLAFONNEMENT

de dé- et plafonnement Suppression du plafond d'un crédit

DEPLAFONNER

de dé- et plafonner

les

grandes

Opérer le déplafonnement DEPLANIFICATION

de dé- et planification Suppression de la planification

DEPOINTER

de dé- et point, pointer Déplacer (une pièce de sa position de pointage)

DEPOLLUER

de dé- et pollution Diminuer ou supprimer la pollution

DEPOLLUTION

de dé- et pollution Action de dépolluer

DEPOUSSIEREUR

de dépoussiérer Appareil ou dispositif qui absorbe les poussières

621

DEPRESSURISER

de dé- et pressuriser Faire perdre la pression normale

DEPRISE

DEPROLETARISER

de se déprendre Action de se déprendre de dé- et prolétariser Faire

perdre

les

caractères

DEPULPER

de dé- et pulpe Oter la pulpe

DERAGER

de dé- et rage Sortir de sa colère

DERAIDIR

de dé- et raidir F aire cesser d'être raide

DERAISONNEMENT

de déraisonner Action de déraisonner

DERAMER

de dé- et rame

du

prolétariat

Manoeuvrer les rames à contresens DEREALISER

de déréel Faire perdre le caractère du réel

DEREEL

de dé- et réel Qui est détaché du réel

DERIDAGE

de dé- et ride Traitement esthétique chirurgical à [«.] faire disparaître les rides

qui

DEROCTAGE

de dé- et lat. rocc- "pierre" Action de briser de gros blocs de pierre

DEROUG1R

de dé- et rougir

consiste

Faire perdre ou perdre la couleur rouge DEROULEUR

DEROUTAGE

de dérouler Dispositif permettant l'enroulement et le déroulement d'une bande magnétique de dérouter = déroutement

DERURAL1SATION DESACCOUTUMANCE

de dé- et rural Dépeuplement progressif

des

milieux

ruraux

de dés- et accoutumance Action de se désaccoutumer

DESACIERER

DESACRALISATION

de dés- et aciérer Opération consistant un produit métallique de désacraliser Action de désacraliser

à

enlever

l'aciérage

sur

DESAERER

de dés- et aérer Eliminer l'air d'une substance

DESAFFILIER

de dés- et affilier Faire cesser une affiliation

DESAGRAFER

de dés- et agrafer Enlever les agrafes de

DESALIENATION

de d é s - et aliénation Cessation de l'aliénation

DESALIENER

de d é s - et aliéner Faire cesser l'aliénation

DESALIGNEMENT

de désaligner Action de désaligner

DESALIGNER

de dés- et aligner Détruire l'alignement

DESAMBIGUISER

de d é s - et ambigu Faire cesser l'ambiguité

DESAMIDONNER

de d é s - et amidon Enlever l'amidon de

DESATELL1SATION

de d é s - et satellisation Libération de l'état de satellite

DESATOMISATION

de désatomiser Action de désatomiser

DESATOMISER

de d é s - et atome Priver [...] de tout armement atomique

DESCHISTEUR

de d é s - et schiste Appareil

[...]

qui

débarrasse

le

charbon

du

de

financement

schiste DESEMBOBINER

de d é s - et embobiner Dérouler (une bobine)

DESEMBOUTEILLER

de dés- et embouteiller Faire cesser d'être embouteillé

DESENCLAVER

de d é s - et enclaver Faire cesser d'être enclavé

DESENCOMBREMENT

de désencombrer Action de désencombrer

DESENGOURDIR

de dés- et engourdir V. dégourdir

DESESCALADE

de d é s - et escalade Opération inverse de l'escalade

DESETATISER

de dés- et étatiser Réduire

la

part

de

gestion

et

623

de l'Etat DESEXUAL ISER

de dé- et sexualiser Oter le caractère sexuel

DESHERBANT

de désherber Qui désherbe

DESHUMANISER

de dés- et humaniser Faire perdre le caractère humain

DESILLUSIONNEMENT

de désillusionner Action de faire perdre ses illusions

DESINCARNER

de désincarné Faire cesser d'être incarné

DESINSECTISATION

de dés- et insecte Destruction systématique des insectes

DESINVESTIR

de dés- et investir Cesser d'investir

DESINVESTISSEMENT

de désinvestir Action de désinvestir

DESORBITER

de dés- et orbite Faire sortir de son orbite

DESOXVGENATION

de désoxygéner Action de désoxygéner

DESOXYGENER

de dés- et oxygène Enlever tout ou partie de l'oxygène

DESSABLEMENT

de dessabler Action de dessabler

DESSAISON ALISER

de dé- et saison Apporter une correction à certains éléments statistiques pour éliminer les distorsions résultant des variations saisonnières

DESSALURE

de dé(s)- et salure Dilution de l'eau de mer

DESTALINISATION

de dé-, Staline, et suff. Le fait de rejeter les

méthodes

propres à Staline DESTOCKER

de dé(s)- et stocker Faire diminuer les stocks

DESTRUCTURATION

de déstructurer Action de déstructurer

DESUBJECTIVISER

de dé- et subjectif Faire sortir (qqn) de sa subjectivité

autoritaires

624

DESYNCHRONISER

de d é - et synchroniser Faire cesser le synchronisme de

DETARTRANT

de détartrer Qui empêche

DETAXATION

ou diminue la formation de

tartre

de détaxer Action de détaxer

DETOURAGE

de détourer Opération en

par

cours

laquelle

d'usinage

on

le

donne

contour

à

une

exact

pièce imposé

par le dessin DETOXIQUER

de d é - et (in)toxiquer Supprimer les effets nocifs, toxiques

DETROMPEUR

de détromper Appareil permettant d'éviter une fausse

manoeu-

vre DEVERBAL

de verbe Nom

DEVERBATIF

formé

à

partir

du

radical

d'un

verbe

de verbe Forme dérivée d'un verbe

DEVIRGINISER

DEVIRILISER

de vierge Faire perdre sa virginité de d é - et viriliser Oter

DEVISSABLE

au

caractère

et

au

comportement

(de

l'homme) sa virilité de dévisser

DEVISSE

Qu'on peut dévisser de dévisser Mouvement

exécuté

avec

un

poids

amené

ayant perdu sa

sonorité

à l'épaule et élevé à la verticale DEVITAMINE

de dévitaminer Dont on a enlevé les vitamines

DEVOISE

de d é - et voisé Se

DEWATTE

dit

d'une

consonne

de d é - et watt Courant

déwatté,

[...] dont

la puissance

courant

alternatif

ne fournit pas de

déphasé watts.

625

2. E T U D E DES A N A L Y S E S Je

me

préfixes

propose

dé-

STRUCTURELLES

d'étudier

"négatifs"

ici

les

analyses

nouvellement

structurelles

entrés

dans

le

des

P R 77,

mots

dont

porteurs

la

liste

des

figure

ci-dessus au § 1. Deux raisons justifient le choix de c e corpus : Une luer

étude

l'analyse

dérivationnelle

de ces

mots, menée par ailleurs, m'a permis

l e x i c o g r a p h i q u e ; les solutions proposées c i - d e s s o u s

réfèrent

d'évaà

cette

étude. Ces

mots

sont,

en

principe,

des

"néologismes",

et

qu'ils r e ç o i v e n t sorit i n t e r p r é t a b l e s p r é f é r e n t i e l l e m e n t

les

analyses

c o m m e des analyses

de

ce

fait,

synchro-

niques. J'étudierai

successivement

le

traitement

réservé

aux

verbes,

aux

noms

et

aux a d j e c t i f s et p a r t i c i p e s . 2.1. Les verbes préfixés par déLes verbes p r é f i x é s par d é - r e ç o i v e n t dans le P R 77 9 types d i f f é r e n t s

d'analy-

ses : 2.1.1. 46 verbes r e ç o i v e n t une analyse c o r r e s p o n d a n t au s c h é m a suivant : [ (dé) . [ X I , 1 , af V V

( s c h é m a 1)

C e sont les suivants : (1)

débâillonner,

presser,

déculpabiliser, ner,

débéqueter,

déconcentrer,

débudgétiser,

déconditionner,

dédifférencier,

déharnacher,

dédramatiser,

délabialiser,

désaérer,

désaf filier,

désaliéner,

Cette

analyse

n'est

jamais

re.

Ainsi,

une

exemple

donc

conformes

conclure

aux

relativement

fausse.

défini

base

à décloisonner, qui

On peut est

est

sur

déparier,

désaligner,

déshumani-

déviriliser.

Tout

reçoit

que

définitions

par

au

"Oter

nominale,

plus

les analyses

indépendant,

un

peut-on

dans

bâillon",

construction

le m ê m e

attestées,

noter

ce

qui

qu'elle

structurelles

dictionnaire,

le

du

par

débâillonner.

nécessairement

niveau

niveau

plutôt

attribuée

ne sont pas

que

ne

dictionnai-

suppose

effectivement

s c h é m a d é f i n i t i o n n e l que

c'est-à-dire le

désacié-

désembobiner,

à la d é f i n i t i o n donnée pour ces verbes dans le

débâillonner

construction

dégoudron-

déparasiter,

désengourdir, désétatiser, désexualiser,

ser, désinvestir, d é s t o c k e r , désynchroniser,

c o r r e s p o n d pas toujours

dégonfler,

dépalisser,

décomdécrêper,

d é p r o l é t a r i s e r , déraidir, dérougir,

désagrafer,

désembouteiller, d é s e n c l a v e r ,

décauser,

décontaminer,

défatiguer,

démoduler,

d é p l a f o n n e r , dépointer, dépressuriser, rer,

2. d é c a p i t a l i s e r ,

déconnecter,

morphologique

sémantique

(illus-

t r a t i o n des principes 6 et 7 de la morphologie c o n c a t é n a t o i r e , c f . P r e m i è r e

Partie,

C h a p i t r e 3, § 2.1.). 2.1.2.

Deux

avec Il lors

existe

de

attesté tion

verbes

troncation en

de

désintoxiquer,

d'un

verbe

in-

effet

l'application

elle ne c o n v i e n t

sont

donnés

comme

(suggérée des

de

cas

dé- :

l'analyse

"désingurgiter.



préfixés

par

les

l'on

peut

désagrafer proposée Elle

sur

un

verbe

préfixé

parenthèses) : d é g u r g i t e r , /

supposer

une

dégrafer.

troncation

Comme

par

est plausible. Elle nécessite

convient

au

sens

attesté

de

la

par

in-,

détoxiquer. de

préfixe

ailleurs

est

reconstruc-

dégurgiter.

pas à c e l u i de d é t o x i q u e r . C'est pourquoi, pour c e dernier

Mais

verbe,

626

je

proposerai,

adjectivale

parallèlement

à

l'analyse

par

troncation,

une

analyse

sur

la

base

t o x i q u e , plus c o n f o r m e au sens a t t e s t é :

[ (dé)

[toxique]

af

]

A

V

2.1.3. 26 v e r b e s r e ç o i v e n t une a n a l y s e c o r r e s p o n d a n t [ (dé) , [ X I , af Ν

1 V

au s c h é m a suivant :

( s c h é m a 2)

C e sont : (2)

déballonner,

débraguetter,

1.

décapitaliser,

décavaillonner,

décerveler,

déchiffonner, décloisonner, décocher, décomplexer, défeutrer, déforcer, liner,

dégluer,

dépulper, ner,

délabyrinther,

dérager,

déramer,

déneiger,

dégazo-

dépassionner,

déphaser,

dépointer,

désatomiser,

désorbiter,

désoxygé-

désamidonner,

dessaisonaliser

C e t t e a n a l y s e appelle plusieurs o b s e r v a t i o n s : Dans raison cas

l'ensemble,

apparente

où le

d'ailleurs Un le 8

verbe dans

de

le



cas

problème la

se

ne

d'un

au

-

cités.

Mais

le

choix

à

la

pose

schéma

2,

est

a t t e s t é . L ' h é s i t a t i o n du l e x i c o g r a p h e

se

pour

pas

concaténatoire). pour

principe

lequel

par

fait,

règles

analyses et

suffixe(s)

Comme

les

du

désatomiser

(des)

En

verbes ou

deux

le

les

manifeste proposées.

dessaisonaliser,

car

du

principe

dictionnaire

propose

on

peut

supposer

une

autre

analyse

n'appliquent

aucune dans

sont

(illustration

ailleurs

dénucléariser,

révélateur.

selon

1

les

décapitaliser, du

des

schéma

puisque

mention

néanmoins

majorité

du

dépointer,

parasynthétique

oubli

conforme

de

fait

morphologie

analyse

convient

motive

non p r é f i x é

dictionnaire

une

elle

ne

qu'un

qu'il est

affixe

s'agit

possible, à

la

fois.

P o u r les sens a t t e s t é s , je p r o p o s e les s t r u c t u r e s m o r p h o l o g i q u e s s u i v a n t e s : [ [ (dé)

[ c a p i t a l e ! , 1 , (is) 1 Ν V af V

af

[ [ (dé) , [ a t o m e ] 1 (is) , 1 af Ν V af V c'est-à-dire

que

de

décapitaliser,

à

base

à

désatomiser

sur

le nom

(voir

les

sur

capitale

est

construit

atome

est

construit

justifications

dans

le

un v e r b e

"décapitaler,

"désatomer,

Chapitre

2

de

qui

la

qui sert

sert

de

Troisième

base Partie,

§ 1.2.2.2.). Quant étape

à dessaisonaliser,

adjectivale

saisonnier. L e ser, pas

se

construit

de

Juilland

convertir

construit

sur

en

une

son

cas

attestée

problème

lui-même

du c o r p u s

non

un

peu

différent : ce

"relatif

aux

est

de s a v o i r si dessaisonaliser

sur

°saison(n)al

(1965) verbe

base

est

"saison(n)al

montre sans

ég-

sur

suppose synonyme

est c o n s t r u i t

?"dessaison(n)aler.

sur La

seul

de

égaler,

"équ-

si

l'on

(équité)

de

consultation

accepte

offre

une

"saisonali-

les a d j e c t i f s s u f f i x é s par - a l ne

suffixe :

allomorphe

c o n v e r s i o n de c e g e n r e . E t a n t

ou

que

mot

saisons",

un

peuvent qu'il

exemple

soit de

donné le sens a t t e s t é de dessaisonaliser, je p r o p o s e -

rai que la s t r u c t u r e m o r p h o l o g i q u e c o r r e s p o n d a n t e soit la s u i v a n t e : [ [ (dé) où par

le

af

passage

"copie"

'[ [saison] de

(voir

Ν

(al)

af

]

A

*dessaisonaler Première

Partie,

1 *V à

(is)

af

]

V

dessaisonaliser, Chapitre

3,

§

qui

s'effectue

2.4.3.3.)

est

probablement

rendu

obligatoire

627

par la c o n t r a i n t e m e n t i o n n é e Peuvent dépatrier, tration

assimilés

dévirginiser,

supposer étant

être

que

ci-dessus.



à

l'analyse

l'analyse

la r e c o n n a i s s a n c e



+

Ν

les

lexicographique

du p r é f i x e est

trois

exemples

n'isole

que

la

i m p l i c i t e , et qu'il s'agit

du p r i n c i p e 8. En f a i t , p o u r d é v i r g i n i s e r , une a u t r e a n a l y s e donné

son sens a t t e s t é ,

on p e u t

l'analyser

comme

déboussoler,

base.

On

là d e

peut l'illus-

est p r é f é r a b l e :

le p r o d u i t

d'une

préfixa-

t i o n sur la base a d j e c t i v a l e a l l o m o r p h i q u e et " p a r a s i t é e " °virgin(e) " v i e r g e " ,

"dévirgi-

ner, à p a r t i r duquel s e r a i t c o n s t r u i t d é v i r g i n i s e r : [ [ (dé) , [ v i e r g e l 1 (is) f af A V af 2.1.4. L e et

cas

de

pollution,

dépolluer

ce

qui

est

suppose

1 V

unique : le

une

dictionnaire

troncation

du

l'analyse

suffixe

-tion,

ad

à partir hoc

de

dé-

et

inutile,

désincarner,

désub-

p u i s q u ' o n peut e x p l i q u e r c e v e r b e à p a r t i r de p o l l u e r . 2.1.5. 6 v e r b e s r e ç o i v e n t u n e a n a l y s e c o r r e s p o n d a n t [ (dé) , [ X I af A

1 V

au s c h é m a s u i v a n t :

( s c h é m a 3)

C e sont : (3)

décléricaliser,

délignifier,

dématérialiser,

désambiguTser,

jectiviser Si

l'on

carner

sont

1),

que

et

-is(er).

observe

cette

explicables tous

liste,

à

les a u t r e s

L'analyse

on s ' a p e r ç o i t

partir

des

verbes

d'une

verbes

non

comportent,

lexicographique

est

donc

part

que

préfixés

délignifier

en plus du p r é f i x e

incomplète.

et

correspondants

En

fait,

dé-, tous

désin(schéma

le

suffixe

ces

verbes

les

étapes

sont a n a l y s a b l e s s e l o n le s c h é m a s u i v a n t : [ [ (dé) c'est-à-dire

[ X L 1 (is) . 1 A V af V

af

que

"désambiguer matérialer,

et

l'on

supposera,

"désubjectiver,

interdites

( s c h é m a 4)

par

pour

désambiguTser

et, pour

la c o n t r a i n t e

les 3utres 9

mentionnée

et

désubjectiviser,

les é t e p e s

ci-dessus

*décléric8l8r>

à propos

de

*dé-

dessaiso-

naliser. 2.1.6. de

Déréaliser

l'adjectif

est

le

préfixé

par

seul dé-

verbe

expliqué

correspondant.

(par Cette

suffixation analyse

implicite) me

paraît

à

partir

correcte,

é t a n t d o n n é l ' a t t e s t a t i o n de d é r é e l , et le sens de d é r é a l i s e r . 2.1.7.

Un

verbe

assimilable

au

reçoit schéma

à dénucléariser,

car

les

une

analyse

précédent, adjectifs

parasynthétique :

avec

en - a i r e

passage

dénucléariser.

obligatoire

subissent

la

de

Or,

il

est

*dénucléa(i)rer

même c o n t r a i n t e que

ceux

en - a l . 2.1.8. 2

verbes

comme

des

donné

son

ne

reçoivent

emprunts : sens

attesté,

pas

d'analyse

décreuser décreuser

est

le s c h é m a 4, et a la s t r u c t u r e s u i v a n t e : [ [ (dé)

af

[cru]

A

1 (is) 1 V af V

synchronique,

(dauphinois),

défolier

assimilable

aux

puisqu'ils (latin). verbes

sont En

considérés fait,

étant

construits

selon

628

Quant à défolier, il est construit sur la base feuille, avec allomorphie : [ (dé) , [feuille] 1, af Ν V 2.1.9. Un verbe reçoit une analyse mi-synchronique, mi-diachronique : dénébuler. On l'analysera conformément au schéma 2, sur une base non autonome "nébule : t (dé) , [nébule] af Ν 2.1.10. En

L V

résumé, sur

les

9 analyses proposées par

le P R 77, et qui peuvent

se schématiser ainsi : 1 dé + V 2 dé + inV 3 dé + Ν 4 dé + Ntion 5 dé + A 6 7 8 9

déA + is(er) dé + A + is(er) emprunt dé + Ν latin

5 peuvent être retenues, avec un champ d'application qui ne coïncide pas nécessairement avec celui qui est proposé par le dictionnaire : 1) L'analyse 1 (schéma fois qu'elle est possible. 2)

1), à condition de l'appliquer systématiquement

chaque

L'analyse 2, pour dégurgiter.

3) L'analyse 3 (schéma 2) ; mais la liste (2) est à la fois trop restrictive et trop vaste pour représenter les mots qu'elle concerne : trop restrictive parce que cette analyse peut s'appliquer à des verbes de la liste (1) (par exemple débâillonner), trop vaste parce que figurent dans cette liste des verbes auxquels l'analyse proposée ne peut pas s'appliquer. 4) L'analyse 5 (schéma 3), à condition de ne pas l'appliquer aux verbes mentionnés dans la liste (3), mais aux bases de ceux-ci. 5)

L'analyse 6, pour déréaliser.

Les autres analyses sont ad hoc ; et le schéma 4 (qui ne correspond à aucune des analyses proposées par le dictionnaire) doit être appliqué à certains verbes recevant une autre analyse. 2.2. Les noms porteurs du préfixe dé2.2.1. Nom dérivé d'adjectif Le

nom

dégressivité

est

correctement

analysé

comme

dérivé

de

l'adjectif

dégressif. 2.2.2. Noms d'agent ou d'instrument Les noms porteurs du préfixe dé- et du suffixe -eur reçoivent dans le P R 7 7

629

trois types d'analyses : 1)

8 noms sont correctement donnés comme dérivés du verbe préfixé

correspon-

dant, sans mention explicite, toutefois, du suffixe : (4)

décodeur,

défourneur,

démobilisateur,

démouleur, démystificateur,

dépous-

siéreur, dérouleur, détrompeur 2)

Un nom, déschisteur, est analysé à partir de dés- (?) + schiste, probablement

parce que la base, "déschister, n'est pas attestée dans le dictionnaire. 3)

Un

nom, défibrillateur,

suppose

une

troncation

est

analysé

implicite

à partir

de défibrillation

de - i o n . L a base "défibriller

et - e u r , ce qui

n'est

pas

attestée

dans le dictionnaire. Le 3 de

principe

à

l'oeuvre

la morphologie

dévitaminé

et

dans

ces

analyses

est

concaténatoire ; pourtant,

débourqeoisé),

la

donc

clairement

le

dans d'autres cas ( c f .

non-attestation

de

la

base

principe ci-dessous

n'empêche

pas

le

lexicographe d'analyser correctement le mot construit. 2.2.3. Noms d'action ou assimilés Les noms d'action reçoivent 9 types différents d'analyses : 2.2.3.1. 39 noms sont

correctement

analysés

comme

dérivés du verbe

correspon-

dant, sans mention explicite, toutefois, du suffixe éventuel. Ce sont : (5)

déboisage, déboursement,

sonnement,

décochage,

déboutonnage,

décryptage

décapsulage,

(-ement),

décervelage,

déculottage,

décloi-

déculpabilisation,

dédouanage, dégazolinage, déglaçage ( - e m e n t ) , dégonflage, dégonfle, dégourdissement, délogement, délustrage, dématérialisation, démêlement, déneigement, tion,

dénucléarisation,

désalignement,

désinvestissement,

démythification,

déprise, déraisonnement, déroutage,

désatomisation,

désoxygénation,

désencombrement,

dessablement,

désacralisa-

désillusionnement,

déstructuration,

détaxation,

détourage 2.2.3.2. 22 noms reçoivent une analyse correspondant au schéma suivant : [ (dé) (6)

[XI

af

1 N N

déballastage,

nement,

débudgétisation,

décongestion,

déchronologie,

déconnexion,

défibrillation,

déglaciation,

déplanification,

dépollution,

décompensation,

décontamination,

démodulation,

démotorisation,

désaccoutumance,

décondition-

découplage,

décrêpage,

déplafonnement,

désaliénation,

désatellisation,

désescalade, dessalure Parmi que

comme à

eux,

l'on

graphie

partir

l'un

puisse

par

du

déchronologie

l'analyser sur

verbe

une

représentés

seul

"grapher).

-anee,

répond

suffixation Tous

correspondant

conversion

sont

par

partir

les autres (cf.

(désescalade), -age,

peut-être à

-ment,

sont

Troisième les -tion,

autres

à

cette

d'un

explicables

Partie, par

analyse

verbe

sans

Chapitre suffixation

- u r e ) . Dans une

décongestion,

défibrillation,

démotorisation,

contestation 3,

déplanification,

§

(les

logique

dictionnaire, l'analyse proposée pourrait se justifier pour déballastage, tion,

(encore

"déchronologer, 2.3.1.), suffixes

interne

au

décompensadésatellisation,

630

désescalade

(8

cas

sur

dans

le d i c t i o n n a i r e

ner,

attesté,

2.2.3.3.

est

21),

parce

que

le

(pour d é c o n g e s t i o n ,

dérivé

Décarcération

de

verbe

il s'agit

décongestion).

reçoit

une

Elle

analyse

correspondant

n'est

de " d é c o n g é r e r , c a r est

injustifiable

parallèle

à

celle

pas

dans

de

attesté

décongestionles

autres

dégurgiter,

qui

suppose la t r o n c a t i o n du i n - de i n c a r c é r a t i o n . Dans c e cas, elle n'est pas j u s t i f i é e , c a r le v e r b e " d é c a r c é r e r est c o n s t r u c t i b l e s e l o n le s c h é m a 2. 2.2.3.4. 7 n o m s sont analysés s e l o n le s c h é m a s u i v a n t : [ (dé) où

y

[XI

af

y ]

Ν

représente

Ν

en

fait

un

suffixe,

non

explicité

par

le

dictionnaire.

Il

s'agit

là d'une a n a l y s e p a r a s y n t h é t i q u e i m p l i c i t e . C e sont : (7)

décapsulation,

déridage, Cette rottage,

décarrotage,

analyse

ne

se j u s t i f i e , du p o i n t

déculturation,

dépigeonnage,

par d é - , ni les noms non p r é f i x é s naire. ne

Mais

elle

comprend

découplage, les

verbes

dans

ne

pas

se

la

justifie

déméchage,

dépigeonnage,

analysé

sur

cas,

pour

de

puisque

ni

pour

attestés.

tous

les

car

préfixés

ne sont a t t e s t é s dans le

diction-

étant

déméchage

décapsulation

sont

les

(méchage

entre

L'analyse

noms

ni

déca-

verbes

déméchage

traitement

couplage), sont

de v u e l e x i c o g r a p h i q u e , q u e pour

désinsectisation,

correspondants ni

différence

correspondants

aucun

déculturation,

désinsectisation

ne

se

dérivables

et

et

par

on

exemple

déridage,

justifie du

attesté,

puisque

linguistiquement

verbe

correspondant,

selon le s c h é m a : [ [ (dé)

[XL V

af

]

(s)

V

1 Ν

af

où la f o r m e de (s) (le s u f f i x e ) s ' e x p l i q u e s o u v e n t p a r le P r i n c i p e de c o p i e . 2.2.3.5.

3 noms

reçoivent

dénicotinisation, déstalinisation, à

la

rigueur

une

analyse

déstalinisation. en

pour

aurait

pu

face

duquel

dénervation

tant,

on

s'attendre

(sur

contamination)).

Elle

explicitement

Elle

ne

ne

sont

se

attestés

("dénerver au

ne

même

l'est

justifie n'est

ni pas

traitement

pas

pour

parasynthétique : "déstaliniser, attesté, que

2.2.3.6.

Un

rural.

attestés. lequel

nom,

De Mais

sont

déruralisation,

fait,

dans

le

pourquoi

mentionnés

reçoit

une

dictionnaire,

différencier le p r é f i x e

ce

et

analyse

ni mot

de

que

de

pour

"stalinisation, l'é-

décontamination

(dénicotiniser

est

nom. incomplète

"déruraliser,

le s u f f i x e

ni

mais, é n e r v a t i o n

celui

dénicotinisation

a t t e s t é ) . L i n g u i s t i q u e m e n t , elle ne se j u s t i f i e pour a u c u n

+

dénervation,

lexicographiquement

ni

déstalinisation, terminal?

à

partir

"ruralisation par

de



ne

sont

exemple,

pour

La structure

morphologi-

que de d é r u r a l i s a t i o n est en f a i t : [ [ [ (dé) (le

passage

af

de

[rural]

A

L w (is) . 1 ( a t i o n ) , *V af V af

*déruraler

à

"déruraliser

est

1, Ν rendu

obligatoire

par

la

contrainte

m e n t i o n n é e c i - d e s s u s , § 2.1.3.). Les

noms

suivants

ne

reçoivent

pas

d'analyse

synchronique

à

proprement

631

parler : 2.2.3.7. Déforestation comme

un

emprunt

est au

donné

comme

latin. La

un emprunt

à l'américain,

structure du premier

[ [ (dé) , [foresti 1 (ation) 1 af Ν V af Ν Quant à dégénération, son traitement

est

d'autant

dégénération

est en fait la suivante :

moins

compréhensible

que

sa base dégénérer est attestée dans le dictionnaire. 2.2.3.8. Défoliation implicite

est

donné

comme

hybride, mi-diachronique,

dérivé

du verbe

latin, par

mi-synchronique. Or, défolier

une

opération

est attesté

dans

le dictionnaire. 2.2.3.9. Enfin, déroctage

reçoit

également

une

analyse hybride, à partir de

dé-

et du radical latin. Si "dérocter n'est pas attesté, il est constructible. 2.2.3.10. Tous les noms traités au § 2.2.3. sont donc linguistiquement

explicables

de la même façon, par suffixation à partir du verbe correspondant. Or 9 traitements sont proposés par le P R 77, schématiquement : 1 déV + suff. 2 dé + Ν suff. 3 dé + inNsuff. 4 dé + Ν 5 dé + V ou Ν + s u f f . 6 dé + Ad¡ 7 emprunt 8 déV latin + suff. 9 dé + Ν latin Seule la première analyse se justifie linguistiquement. On a vu que la non-attestation

d'une

traitement

étape

antérieure

justifiait

dans

certains

cas,

mais

lexicographique. Mais, même à l'intérieur d'une logique

la multiplicité, la disparité

pas

toujours,

le

lexicographique,

et l'incohérence des traitements proposés ne se justi-

fient pas. 2 Λ Les adjectifs et participes porteurs du préfixe d é 2.3.1. Adjectifs Trois analyses sont proposées pour les adjectifs : 1) 4 adjectifs sont correctement décrits comme dérivés du verbe correspondant, mais sans mention explicite du suffixe : défroissable, dégénératif, démobilisable, dévissable. 2) 2 adjectifs sont analysés comme préfixés sur l'adjectif simple correspondant : décongestif, déréel. Si l'analyse est exacte pour déréel, qui fait partie des quelques monstres ainsi formés (cf. Troisième Partie, Chapitre 3, § 2.3.1.), elle ne l'est pas pour décongestif, dont le traitement ne repose, comme celui de décongestion, que sur la non-attestation de "décongérer. En fait, comme décongestion, décongestif peut s'expliquer h partir du verbe correspondant (cf. digérer / digestif).

632

3)

2 adjectifs sont analysés à partir du nom simple correspondant, sans mention

explicite dérivé

du

préfixe

d'un

déverbal

verbe

ni

du

suffixe : déverbal

"déverber

probablement

"venir

d'un

nom

d'un

et

verbe"

"déverbe,

déverbatif. (cf.

obtenu

Or, déverbatif

comparer

par

/

est

comparatif),

conversion

à

partir

de

"déverber. 2.3.2. Adjectifs et noms à forme de participe présent Si trois des mots ainsi construits sont correctement du

verbe

présenté

correspondant, comme

dictionnaire,

et

un un

débroussaillant,

emprunt,

défoliant,

cinquième, défanant,

désherbant, alors reçoit

que une

analysés comme

détartrant,

défolier double

est

un

attesté

analyse

dérivés

autre

est

dans

le

(à partir

de

dé + Ν et de déV), alors que son sens n'est pas ambigu, et que seule la deuxième analyse se justifie tinguistiquement. 2.3.3. Adjectifs et noms à forme de participes passés Trois analyses sont proposées pour les mots ainsi construits : 1)

Dévissé,

dévitaminé

et

débourgeoisé

sont

correctement

analysés

à

partir

du verbe correspondant. Mais, si dévisser est attesté, "débourgeoiser et "dévitaminer ne figurent pas à la nomenclature. 2)

Décompensé, démotivé, dévoisé

sont analysés comme préfixés sur les partici-

pes simples correspondants, ce qui pourrait s'expliquer, dans la logique lexicographique, par le fait que les verbes ne sont pas attestés, si ce critère était systématiquement respecté (mais cf. débourgeoisé et dévitaminé). 3)

Déwatté

est

analysé

Ò partir

de

dé-

et

watt, ce

qui

est

conforme

à

la

logique de l'attestation, mais cf. ci-dessus.

CONCLUSION L'étude des analyses structurelles proposées dans le P R 77 montre : qu'aucune

théorie

cohérente

ne

sous-tend

ces

analyses,

qui

se

définissent

par leur caractère lacunaire, implicite, contradictoire, redondant et souvent inadéquat ; que le lexicographe applique donc, sans nécessairement le savoir, et de façon sporadique, les principes de la morphologie concaténatoire.

ANNEXE

6

ANALYSES PARASYNTHETIQUES DANS LES DICTIONNAIRES

634

Je présente analysés (pour

comme

ici

la

liste

des adjectifs de structure

parasynthétiques

le corpus, cf. Annexe

dans

l'un

au

7). Ne figurent

moins

donc

superficielle

des

anti-X-suff.

dictionnaires

consultés

ici ni l'ensemble des adjectifs

attestés de structure anti-X-suff., ni l'ensemble des mots en anti- analysés comme parasynthétiques, mais l'intersection des deux listes. L'objectif des

adjectifs

du

tableau

cités

dans

ci-contre les

est

de

dictionnaires

vérifier

si

consultés

l'analyse

est

ou

parasynthétique

non

explicable

l'un des deux critères mentionnés dans la Première Partie, Chapitre & 1.4.1.2. : l'inattestation de l'adjectif sémantique

plus étroite

avec

3, §

non préfixé correspondant, ou une

la base (ni préfixée, ni suffixée)

qu'avec

par

1.4.1.1. relation l'adjectif

non préfixé. 4

dictionnaires

ont

été

retenus : le

DGLF

parce

que

l'un

de

ses

auteurs

est Darmesteter, puis le GLLF, le P R 77 et le TLF, jusqu'au tome 10 inclus (mots commençant par LOS). On peut tirer de ce tableau les conclusions suivantes : 1)

Les dictionnaires ne sont pas unanimes sur la façon d'analyser ces adjectifs :

sur 22 mots cités par plus d'un dictionnaire, un seul est analysé comme parasynthétique par tous les dictionnaires qui le citent, antiségrégationniste. Seul le DGLF présente une cohérence interne dans l'analyse : tous les adjectifs cités sont analysés comme parasynthétiques. Le

GLLF

présente

une

relative

cohérence

interne,

en

faveur

de

l'autre

possibilité : 13 préfixés pour 2 parasynthétiques. En revanche, dans le P R 77 et le TLF, les deux types d'analyse s'équilibrent : 11 préfixés pour 9 parasynthétiques dans le P R 77, 14 préfixés pour 10 parasynthétiques dans le TLF. 2)

Seul

le

DGLF

accorde

clairement

la

priorité

au

critère

sémantique

sur

le

critère d'attestation, puisque tous les adjectifs y sont analysés comme parasynthétiques, bien qu'à chacun corresponde un adjectif non préfixé attesté. Mais

aucun

autre

dictionnaire

n'applique

de

façon

cohérente

les

deux

cri-

tères : L'analyse dans

le

GLLF

parasynthétique

de

n'est

ni par

explicable

antipoliomyélitique le critère

et

de

antiségrégationniste

d'attestation,

puisque

les

deux

adjectifs non préfixés sont attestés dans le dictionnaire, ni par le critère sémantique, puisque

antipoliomyélitique,

paraphrastique

par

exemple,

que antisyphilitique, analysé

est

défini

par

le

comme préfixé. Par

même

schéma

ailleurs, antidéra-

pant est analysé comme préfixé, alors que "dérapant ne figure pas à la nomenclature. Dans choisi,

le

sauf

P R 77, pour

le

critère

d'attestation

antiesclavagiste,

paraît

antifongique,

le type

d'analyse

antiségrégationniste,

déterminer

analysés

comme parasynthétiques alors que l'adjectif non préfixé est attesté dans le dictionnaire.

Ce

mots,

puisque . le

n'est

pas

non

même

plus

le critère

schéma

sémantique

paraphrastique

qui justifie l'analyse

est

attribué

à

de

ces

antiesclavagiste

(parasynthétique) et à antigouvernemental (préfixé), par exemple. Pour

autant

que

le

non-achèvement

du

TLF

autorise

à

le

conclure,

les

critères cités n'y sont pas non plus déterminants : on constate que anticonceptionnel, antiévangélique, antifébrile, antigouvernemental

y sont analysés comme

para-

635

A = Adjectif non préfixé correspondant + signifie qu'il est attesté dans le dictionnaire - qu'il ne l'est pas. Pr = L'adjectif en anti- est analysé comme préfixé sur l'adjectif non préfixé correspondant. pa = L'adjectif en anti- est analysé comme parasynthétique. Une case blanche indique, soit que le mot concerné ne figure pas dans le dictionnaire, soit que le dictionnaire ne propose pas d'analyse de la structure de ce mot

DGLF

A

antiapoplectique antiarthritique anticonceptionnel anticonstitutionnel antidartreux antidépresseur antidérapant antidysentérique antiesclavagiste antiévangélique antifébrile antifongique antigouvernemental antilaiteux antimitotique antiobésique antipaludique antiparlementaire antipestilentiel antiphilosophique antipoliomyélitique antipsorique antiscorbutique antiségrégationniste antisoporeux antispasmodique antisyphilitique antitétanique antithyroîdien antitrinitaire antitussif antivariolique antivermineux

Pr

GLLF

pa

+

+

+

+

+

+ +

+

A

Pi

TLF

PR77

pa

A

+

+

-

+

+

+

Pr

pa

+ +

A

Pr

+ + + +

+ +

-

+ +

-

+

-

-

+

+

+

+

+

+

+ +

+

+

+

+ +

+

+

pa

+ + + + + +

+ +

+

+

+

+

+ +

+ -

+

-

+

+ +

+ + + + +

+

+

+ +

+

+

+

+

+

+

+ +

+ +

+

+ +

+

+

+ +

+ +

+ +

+

+ + +

+

+

+

+

+ +

+

+

+ + + +

+

+

+

+

+

+ +

+ + + +

-

+ +

+

+

+

636

synthétiques et

treux le

alors

antidérapant et

même

de

y

que

l'adjectif

sont

analysés

"dérapant.

schéma

non

Antiobésique,

paraphrastique

préfixé

comme que

est

attesté,

préfixés, malgré

analysé

comme

antiscorbutique,

et

que

antidartreux

l'inattestation

parasynthétique, analysé

comme

de

"dar-

y

reçoit préfixé.

ANNEXE

7

CORPUS DES MOTS PORTEURS DU PREFIXE ΑΝΤΙ-

638

Le corpus présenté ici rassemble les mots porteurs du préfixe anti- attestés dans 14 dictionnaires français. Le P F C et le L_ n'ont pas été consultés exhaustivement : étant été

retenus

donné que

le classement

les

mots

en

non alphabétique

anti-

classés

à

de ces deux ouvrages, n'ont

l'ordre

alphabétique,

c'est-à-dire

ceux dont la base n'est pas attestée, ou qui présentent une idiosyncrasie

sémanti-

que par rapport à celle-ci. Les

mots

sont

suivis

de

leur

catégorie

lexicale,

quand

celle-ci

a

paru

intéressante à mentionner. Figurent également sous une forme codée les analyses relles

que

fournissent

les

dictionnaires

sur

ces

mots.

étymologico-structu-

Chaque

code

renvoie

à

un type d'analyse différent, dont voici la signification : 1a : mot analysé comme préfixé sur une base autonome attestée 1b :

préfixé sur une base empruntée

1c :

préfixé sur une base non autonome

2a :

suffixé sur une base française

2b :

suffixé sur une base empruntée

3a :

parasynthétique sur une base française

3b :

parasynthétique sur une base empruntée

4

:

emprunté à une langue étrangère

5

:

Le

le produit d'une dérivation régressive signe

+

sans

autre

indication

signifie

que

le dictionnaire

atteste

ce

mot, mais n'en propose pas d'analyse morphologique. N.B. : L'orthographe

des

mots

porteurs

du

préfixe

anti-

suppression systématique des éventuels traits d'union.

a

été

unifiée

par

la

639

D G L F

antiacide a. et n. antiaérien antialcoolique antialcoolisme antialcootest a. antiallemand antiallergique antiamaril a. antiaméricain antiaméricanisme antianxiété a. antiapartheid a. antiapoplectique antiaristocrate

D L F

G L L F

1a 1a 1a

M R

+ +

Ρ L 7 1

+ + +

Ρ R 6 7

Ρ R 7 7

M D V

N M D

M S

D M N

V

D F C

L 7 5

7 1

1a 1a 1a 1a 1a 1a + + 1a + 1a

+

1a 1a

+

+ +

3a 1a +

1a 1a

antiaristocratique antiart n. antiarthritique antiasthmatique antiatlantique a. antiatome n. antiatomique antiautomobile a. antibacchiaque antibacchius (antibacque) antibang a. antibeatniks a. antibelliciste antibiogramme n. antibiose n. antibiote n. antibiotique antibolchévique antibourgeois a. antibrouillage n. antibrouillard a. antibrouillé a. antibruit a. antibulle n. anticabinet n. anticancéreux anticapitaliste a. anticasseur(s) a. anticathode n.

Τ L F

+ 3a

1a + + +

1a 1a 1a 1a

+ 1a + +

+ + +

1b

1a

+

+

+

+

4

4

1c 1b 1b +

1a 1a 1a 1a 1a 1a

+ +

+

1a + 1a

+

+ +

+

1a

1a 1a 1a 1a 1a

+ +

3b

640

D

D

G

M

Ρ

Ρ

Ρ

Τ

M

N

M

D

D

L

G

L

L

R

L

R

R

L

D

M

S

M

F

7

L

F

L

7

6

7

F

V

D

C

5

F

1

7

7

F

N

7

V

1 antichambre η.

1a 1a

4

+

4

4

4

+

1a

1a

antichar a.

+

+

1a

1a

1a +

antichauffards a. 1a

antichoc a.

+

antichômage a. antichrèse n.

4

4

4

4

4

4

+

antichrésiste a. et n.

4

1b

2a

2a

antichrétien a.

1a 1a

1a

1a

antichristianisme

2a 2a

2a

1a

antichtone n.

1b

anticivique

1a 1a

1a

anticivisme

2a

anticlérical

+

anticléricalisme anticlinal

1b

4 1a 1a

+

+

1a

1a

2a

+

+

2a

2a 2a

1b

4

1b

4

1a 1b

1c

2a

anticlinorium +

1a

anticoagulant a. et n.

1a

1a +

anticoaguline anticolonial

1a

anticolonialisme

1a

+

+

anticolonialiste

1a

+

+

1a

anticommunisme

1a

+

+

1a

1a

anticommuniste

1a

+

+

1a

1a

1a

+

+

3a

3a

anticonformisme

1a

+

+

anticonformiste

1a

+

+

1a

1a

1a 1a

+

anticombustible

anticommutatif

1a

anticonceptionnel +

anticoncordataire

3a 1a

1a

anticonjoncturel

1a 1a +

anticonquête n. anticonstitutionnel

3a

anticonstitutionnellement

2a

anticontagionniste

+

1a

+

2a

+

1a

1a

1a

+

2a 2a

2a

+

1a

1a

1a +

anticonventionnel anticorps n.

1a

+

anticorpuscule n. anticrépuscule anticryptogamique anticulture n.

1a

+

1a 1a 1a

1a

1a + +

anticulturel anticyclique

4

+

antichambrer

1a

641

D G L F

anticyclonal anticyclone η. anticyclonique antidactyle n. antidartreux antidate n. antidaté antidater antidéflagrant a. et n. antideGaulle n. antidémocrate antidémocratique antidémocratisme antidémoniaque antidéperditeur antidéplacement antidépresseur antidérapant antidésespoir a. antidespote a. antidétonant antidéveloppée n. antidiarrhéique antidiphtérique antidiurétique antodogmatique antidollar a. antidopage ou antidoping antidote n. antidoté antidoter antidotique antidotisme antidouleur a. antidramatique antidreyfusard antidrogue a. antidysenterique antiéblouissant a. antiécole n. antiéconomique antiémétique antiengin a.

D L F

G L L F

2a 1a 2a

M R

+

1a 3a 1a 2a 1a 1a

Ρ L 7 1

+ + +

Ρ R 6 7

Ρ R 7 7

Τ

M

L F

D V

N M D V

M S

D M N

D F C

L 7 5

7 1

1a 2a 1a 1a + 1a 2a

1a 1a 1a 1a 1a

+

1a 2a 2a

+

+

2a 2a 2a 3a

+

+ 1a 2a

+

+

1b 1a

1a 1a 1a 1a 2a 1a

+ 1a

+

+

3a

1a 3a 3a 1a

+ +

1a 1a

+

1a 1a

+

1a

+ 1a 1a

+

1a 1a

+

4

4 2a

1a 4

+

+

4

4

1a 4

+ + 4

+

4

+

2a

2a +

2a 2a

2a +

1a 1a + 1a

3a

+

1a 1a

+

+

1a

1a 1a 1a 1a

+ + + +

642

D

D

G

M

Ρ

Ρ

Ρ

Τ

M

N

M

G

L

L

R

L

R

R

L

D

M

S

L

F

L

7

6

7

F

V

D

F

1

7

7

F

D M

D

L

F

7

N

C

5

V

7 1

antienzyme η.

+

1a

1a

3a

3a

1a

+

antiérotique antiesclavagiste

1a

+

antiespion a.

+

antiétudiants a.

+ +

antieuropéen antiévangélique

1a

3a

1a

+

antiévangile antifading

1a

antifascisme

1a

antifasciste

1a

+

1a 1a

+

+

1a

1a

1a +

antifatigue a. antifébrile

3b 1a

3a +

antiféminisme 1a

antiferment n.

+

1a

1a

antifermentatif antifermentescible

+ 2a

+

1a

antiferromagnétique

1a

antiferromagnétisme

+ +

antifestival n.

+

antifeu a. +

antifilm n. antifongique

3b

antifrançais

3b

1a

1a

antifrance n.

+ +

antifraude a. antifriction n.

+

+

1a

1a

antifumée n. et a.

1a

1a

+

+

1a

antigang a.

+

antigaullisme

+

antigaulliste

1a

antigel n. et a.

1a

+

+

1a

1a

1a

antigène n.

1a

+

+

1a

1a

1a

antigénicité

+ +

2a

antigénie

+

antigénique

2a

antigéniquement

2a

antigénothérapie

2a

+

antigivrant

1a

+

antiglisse a. antigouvernemental

+

1a

antig. a.

antigoutteux

+

3a 3a 1a

+

+

1a

1a

3a

+

643

D G L F

D L F

G

M

L L F

R

Ρ L 7 1

antigrâce η. antigravitation η.

Τ L F

M D V

N M D V

M S

D M N

D F C

L 7 5

7 1

+

+

+ + + 1a

antihalo a. et n. antihasard n. antihausse a. antihéros n.

+

1a 1a +

1a 1a

antihiérarchique antihistaminique ru antihistoire n. antihold-up a. antihumain antihumanisme antihumaniste antihygiénique antiidéologique

antiintellectualisme antiintellectualiste antiintellectuel antijeu ru antijeunes a. antijudaïsme antijuif antikomintern a. antilaiteux antilambda antilibéral antilibéralisme antilithique antilogarithme n. antilogie n. antilogique antilogoumfenes

Ρ R 7 7

1a 1a 1a

antigravitationnel antigrève a. antigrippe a. antiguérilla a. antiguérison a. et n.

antiimpérial antiimpérialisme antiimpérialiste antiincendie a. antiinfaillibiliste antiinflationniste

Ρ R 6 7

1a

+

+

+ + +

1a 1a + +

1a +

1a 1a

+

1a 1a + 1a

+ 1c

+ +

+ +

1a 1a 1a 1a

+ + 1a + + 3a 1a 1a + 1a 4 4 4

1a 1a

1a + 4 1a

1a 1a 4 1a

4

ém

D G L F

antilogue a. antilyrique a. antimaçonnique antimagnétique antimandarin n. antimarché commun a. antimarxisme antimarxiste antimatière n. antimémoire n. antiméridien antimétabole antimétabolite n. antimétalepse antimétathèse antimigraineux antimilitaire antimilitarisme antimilitariste antiminijupe a. antiministérialiste antiministériel antimissile a. antimite(s) a. et n. antimitotique antimode n. antimonacal antimonarchique antimonarchiste antimonopoliste antimonument n. antimoral antimot n. antimoustique(s) a. antimycosique (tique) antinational antinationalisme antinationaliste antinaturalisme antinature n. antinaturel antinauséeux a. antinazi a.

D L F

G L L F

M R

Ρ L 7 1

Ρ R 6 7

Ρ R 7 7

+

Τ L F

M D V

N M D V

M S

D M N

4 + +

1a 1a

1a + +

+ 1a 1a 1a

+

+

1a 1a +

1a

+

1b 1a 1b 1a +

1a + 1a 1a

+

+

+

+

1a 1a 1a 1a 1a 1a 1a +

+

1a 1a 1a

+

+ +

1a 1a 1a 1a 1a 1a 1a 3a 1a

+

+ 1a 1a

1a 1a 1a 1a 1a 1a +

+ + +

1a +

+ +

1a

1a

1a 1a 1a 1a 1a 1a

1a

1a

1a

+

+ +

1a

D F C 7 1

L 7 5

645

D

D

G

M

Ρ

Ρ

Ρ

Τ

M

N

M

D

D

L

G

L

L

R

L

R

R

L

D

M

S

M

F

7

L

F

L

7

6

7

F

V

D

C

5

F

1

7

7

F

N

7

V

1 +

antinéocolonialiste a.

+

antineutraliste 1a

antineutrino antineutron n.

1a

+

1a

1a

antinévralgique

1a

+

1a

1a

antinomianisme antinomie

1a

2a 4

4

4

+

4

4

4

4

2a

+

+

2a

2a

2a

antinomique

2a

antinomisme

2a

antinomiste

2a

antiobésique

3a

3a

+

antiovulatoire a. 3a

antipaludique

+

antipapal 4

antipapisme antipapiste antiparallèle a.

1a

4

+

2a

+

1a

1a

1a

+

4

4

2a +

1a

1a

antiparasite a. et n.

1a

antiparasiter

2a

antiparastase

+

+

1a

1a

+

1a

+

1a

+

2a

+

1b +

1a

1a

3a

+

2a

2a

1a

1a

1a

1a

antiparlementaire

1a

antiparlementarisme

1a

antiparti a. et n.

1a

+

antiparticule n.

1a

+

+

+

4 4

4

4

+

4

4

4

4

+

4

2a

+

2a

+

+

2a

2a

2a

2a

2a

2a

antipathiquement antipatriote antipatriotique

1a 2a

antiparasitaire a. et n.

antipathique

4 2a

antiparasitage

antipathie

3b +

antinuisances a.

antipathe

2a

+

antinomiquement

antipape n.

3b

3b

antinomien

1a

1a 1a 1a

1a

+

+

1a

antipatriotisme

1a

1a

1a

1a

1a

1a

antipeinture n.

+

antipelliculaire a.

+ +

antipellicules a. +

antipériodique antipéristaltique antipéristase

1a 1a 4

4

1a 4

+

1a

1a

1a

6f6

D

D

G

M

Ρ

Ρ

Ρ

Τ

M

N

M

D

D

L

G

L

L

R

L

R

R

L

D

M

S

M

F

7

L

F

L

7

6

7

F

V

D

N

C

5

F

1

7

7

F

V

7 1

1a

antipernicieux

1a

antipersonnaliste 1a

antipersonnel a. antipestilentiel

3a

+

1a

1a

4

+

+ +

antipeur n. +

antiphallique antiphernal

1b 1a

antiphilosophe

1a

antiphilosophie antiphilosophique

3a

+

1a

antiphlogistique a.

1a 1a

1b

antiphrase n.

4

4

4

1a +

3a

1b

1b

+

4

4

1a 4 +

antiphysicisme 1a

antiphysique a.

1a +

antiphysisme

+

antipifece n. antipied n.

1a

antipindarique

1a

antiplastique a.

1a

antipodal antipode

2a 4

antipodique

4

4

+

4

4

2a

2a

4

4

+ 4

+

antipodiste

2a

+

2a

2a

2a 3b

1a

antipofete n.

1a 1a

1a

1a

1a

antipoints noirs

+

antipoison a.

+

antipolicier a.

+

antipolio a.

+

antipoliomyéli tique antipolitique

3a 1a

+

+

1a

1a

3a

+

1a

antipollution a.

+

antiportrait n.

+

antipoussière a.

+

antipouvoir personnel antiprobabiliste

4

2a

antipoésie n. 1a 1a

2a +

2a

antipodisme

antipoétique

4

2b

antiphrastique

+ +

antiproductivité n.

+

antipropagande n.

+

antiprotectionniste

1a

+

1a

1a

antiproton n.

1a

+

1a

1a

1a

647

D G L F

antipsorique antipsychiatre

D

G

L F

L L F

M R

6 7

Ρ

Τ

M

N

M

D

R 7 7

L F

D

M

S

M

V

D V

N

L 7

C 7 1

5

1a

antiputride antipyrétique n. antipyrine

1a 1a 1a 1b 3b 1b

3b +

1a

+

4 + +

+ + + +

antirabique antirachitique antiracisme

1a 1a

+

antiraciste antiradar a. et n. antiradiation a. antiraison

1a 1a

+

1a 1a 1a 1a 1b 3a 3a 3b 1a 1a 1a 1a

+

1a 1a 1a 1a 1a 1a

+ 1a + +

1a +

+ 1a 1a

1a 1a 1a 1a 2a

+

1a

+

Α

τ-

antiréaliste

ID

CM

antiréel antireflet a.

+ +

antiréformiste 1a + 1a antiréglementaire antireligieux 1a 1a 1a antireligion antirépression a. + 1a antirépublicain antirépublicanisme antiretombées radioactives antirévisionn'sme 1a antirévisionniste 1a antirévolutionnaire a. + 1a antirhésus a. antirides a. et n. antiroman n. antirouille a. et n. antiroulis a.

D F

1a 1b

antirationnel antiréalisme

Ρ R

3a 1a

antipsychiâtrie antiptose antipulsateur n.

antiraisonnable antiraisonneur antirapport n. antirationalisme antirationaliste

Ρ L 7 1

1a 1a

+

+ +

1a 1a 1a 1a +

+

1a 2a

+

+

1a 1a 1a

+ +

+

+

1a 1a

+

+

1a 1a

+ +

648

D G L F

antirrhétique η. antisatire η. antisciens antiscientifique antiscorbutique antiscripturaire antiscrofuleux antiségrégationniste antisémite a. et n. antisémitique antisémitisme antisepsie antiseptique antiseptiser antiseptisation antisigma n. antisionisme antisioniste a. antisociable antisocial antisocialiste antisociété n. antisolaire a. antisomnifère a. antisophiste antisoporeux antisous-mar in a. antispasmodique antispaste n. antispastique antispirite antispiritisme antispiritualisme antispiritualiste antispirituel antisportif antistar n. antistatique a. et n. antistress n. antistrophe n. antistrophique antistructure n.

D L F

G L L F

M R

Ρ L 7 1

Ρ R 6 7

Ρ R 7 7

Τ L F

M D V

N M D V

M S

D M N

D F C 7 1

L 7 5

4 4

1a 4

4

4

1a 3a 1a 1a 3b +

+

3a 1a

+ +

2a 1b 1a 1a 1b

+ + +

+

1a 1a 1a 1a 1a 1a

+

3a 3a 1a 1a 1a + 2a + 2a 2a 2a 1b 5 5 1b + 1a 1a 1a 4 +

2a

5

5

+

3a 5 1b

5 +

2a 2a 4

1a

+ + +

1a 1a 1a 1a

+

+

1a 1a 1a 1a + +

+

1a 3b 1a 3a 1a 1a 4 +

+ +

+ +

1a 1a

1a 1a 1a

1a + + 1a +

1a 1a 1a 1a

+

1a

+

1a + +

+ 4

4

4

+

4

4

4 2a +

649

antisubversif a. antisudoral a. et n. antisurchauffe a. antisymétrie antisymétrique antisyndical a. antisyndicaliste a. antisyphilitique antisystématique antisystème n. antitabac a. antitank a. antitétanique antithéâtral antithéâtre n. antithématique antithénar n. antithéisme antithéologique antithermique antithèse antithétique antithétisme antithyroîdien antitonnerre n. antitout a. antitout Paris n. antitoxine antitoxique antitragien antitragus antitranspirant ru antitrinitaire antitrope ru antitrope a. antitrust s) a. antituberculeux antitussif antitype n. antityphique antityphoTdique antiunioniste antivacances n.

D G

D L

G L

L F

F

L F

M

Ρ

Ρ

R

L 7

R 6

1

7

Ρ R

Τ L

7

F

M D V

7

N M D V

M S

D M N

D F

L 7

C 7 1

5

+

1a + + +

1a 1a + +

3a 1a 1a

1a 1a 1a 1a

+

+ + 1a 1a

+

+

1a 1a 1a 3b

3a +

+ +

1a 1a 1a 4

4 2a

+

1a

+

1a 4 2a

+ +

+ + +

+

1a 1a 4 4 4 4

4 4 + 1a 3a

4 2a 2a +

+ + 1a 1a

+

+ +

1a

1a 1a 1a 1a 1a 1a + 1a +

3a 1a 1b

1a

1a +

+

+

4 1a 1a 1a 1a 3b 1a

+ 1a

1a 1a 3a +

650

D

D

G

M

Ρ

Ρ

Ρ

Τ

M

N

M

D

D

L

G

L

L

R

L

R

R

L

D

M

S

M

F

7

L

F

L

7

6

7

F

V

D

N

C

5

F

1

7

7

F

7

V

1 antivariolique antivénéneux antivénérien

1a 1a 1a

antivenimeux

1a

3a

1a

1a

1a

1a

1a

+

antiverglas a. antivermineux

+ 3a 1a +

antivin a. antivirus n.

+

1a

antivol a. et n. antizymique

+

+

1a 3b

+

+

1a

1a

1a

ANNEXE

8

APPLICATION DU PRINCIPE DE COPIE AUX MOTS PREFIXES PAR ΑΝΤΙ-

652

1. PREALABLE : LES RCM

AUXQUELLES

SONT

ASSOCIES LES PREFIXES

ANTI-

On admettra comme préalable aux propositions des Annexes 8 et 9 la description suivante, destinée à rendre compte du corpus de l'Annexe 7 (pour les détails de la démonstration, cf. D. Corbin (1980a)). Les mots préfixés par anti- sont des noms ou des adjectifs, dont le sens peut être décrit soit comme locatif, soit en termes d'opposition "descriptive" ou "polémique", pour reprendre une opposition proposée par Ducrot (1973 : 123131) pour la négation. Ces sens et ces catégories se distribuent de la manière suivante : 1) Sur des bases nominales peuvent être construits des noms auxquels la RCM à laquelle est associé anti- affecte un sens d'antériorité locative : par exemple, une antichambre est une chambre située devant une autre chambre ("Pièce d'attente placée à l'entrée d'un grand appartement, d'un salon de réception, d'un bureau ministériel", PR 77). On posera donc RCM a n t i - 1

N2 "N

2

situé devant Ν„". 1

2) Sur des bases nominales peuvent être construits des noms auxquels la RCM attribue un sens d'opposition "descriptive" et/ou "polémique", selon que le sens de la base impose ou n'impose pas l'une ou l'autre interprétation. Par exemple, dans le lexique attesté, un antihéros est un héros qui n'a pas les caractéristiques du héros habituel (opposition "descriptive"), mais l'anticommunisme est une attitude hostile au communisme (opposition "polémique"). L'Annexe 9 montrera que les deux sens peuvent en fait toujours être attribués à tous les noms construits sur des bases nominales. C'est pourquoi j'ai associé ces deux sens dans la même règle. On posera donc RCM anti-2

N "N

-»• 2

N2

opposé de/à Ν„". 1

3) Sur des bases adjectivales peuvent être construits des adjectifs auxquels la RCM attribue un sens contraire à celui de la base. Par exemple, un comportement antimoral est un comportement dont les manifestations sont contraires à celles d'un comportement qualifié de moral. On posera RCM a n t i - 3

A„ •+• A„ 1 2 " A „ contraire è ce qui est A , " . 2

1

4) Sur des bases nominales ou assimilées peuvent être construits des adjectifs signifiant "qui s'oppose à N", susceptibles de subir ultérieurement une conversion en nom (antigel). Les bases peuvent être des noms communs (antihausse), des noms propres (antideGaulle), des groupes nominaux ou noms composés (antipouvoir personnel). On posera RCM a n t i - 4

N ·+ A "Qui s'oppose à N"

653

Ce copie

sont

exposé

les

produits

au §

de

2.4.3.3.

la

RCM

du C h a p i t r e

anti-4

qui

sont

soumis

3 de la P r e m i è r e

au

Partie,

Principe

dont

A n n e x e a pour o b j e t d ' e x a m i n e r les modalités d'application à c e s

mots.

2 . APPLICATION

LA

DU

PRINCIPE

DE

COPIE

AUX

PRODUITS

DE

la

de

présente

RCM

anti-

4

Trois c a s de figure se p r é s e n t e n t dans le corpus : 1)

Application

représenté

par

"normale"

a n t i v e n i m e u x , e t c . , dont pe de

copie

du P r i n c i p e

des a d j e c t i f s

est

2)

Non-application

autre,

non

facultative

sigle

le plus

fréquent,

antispasmodique,

ne

peut

dans

cas,

comme

de c o p i e : c e

pas

phonologique

ce

le m o n t r e n t

°antialcool,

etc.

du P r i n c i p e

préfixée

impossibilité

le c a s

la b a s e est un nom non c o n s t r u i t . L ' a p p l i c a t i o n du P r i n c i -

toujours

antiparasite, "antispasme, "antivenin,

nominale

de c o p i e : c ' e s t

comme antialcoolique, antiparasitaire,

être

cas

suffixée,

(antijeu),

nom

se p r é s e n t e

pour

une

composé

lorsque

raison

ou

(antipouvoir

la

base

pour

une

personnel),

(antig).

3)

Application

suffixé base

est

de

che

"élargie"

construit

l'adjectif

l'ovulation",

du

Principe

suffixe bien

-oire

que

Principe

une

base

préfixé.

Soit

par

l'on

peut

et

de

du

sur que

copie

servant

la plupart

à

construire adjectifs

copie :

dans

à

certains

une

autre

cas,

l'adjectif

catégorie

que

e x e m p l e a n t i o v u l a t o i r e , qui signifie "qui analyser

"antiovulation,

à des

de

appartenant

des ainsi

comme

qui

a

résultat

de

même

sens.

semble

s'applique

à

le

adjectifs construits

le

correspondent

Il

des

la

empê-

l'application

bases

que

le

verbales,

à des noms

suffi-

x é s par - ( t ) i o n : illusoire / illusion opératoire / opération préparatoire / préparation rotatoire / rotation s u d a t o i r e / sudation etc. En e f f e t , si c e r t a i n s a d j e c t i f s p e u v e n t se

suivante :

ne

le

mais

peuvent "qui

en

-tion)

possible

En

ou de

non,

de

la

favorise

façon

construire

de la

revanche, mais

N"

de

ne

tous

façon

adjectifs

"qui en

un

mais

peuvent

toute

"qui

signifie

préparer",

rotation",

suivante : des

r e c e v o i r par rapport

(sudatoire

préparatoire

susceptible

"qui

tourne)".

(attesté

favorise

pas :

est

mouvement (=

"qui

pas

être

-oire

"qui

la

paraphrasés pour

sur

des

la

rotatoire

mouvement

susceptible

sudation"),

favorise

mouvement un

nécessaire est

aux n o m s la p a r a p h r a -

favorise

de par

servir de

V".

n'est

rapport base

au

De

plus,

il

v e r b e s qui

révolutionner / " r é v o l u t i o n n a t o i r e / • r é v o l u t i o n n a t i o n etc.

un rote

au

de

verbe nom paraît

n'acceptent

re P a r t i e , C h a p i t r e 3, § 1 . 2 . 2 . e t T r o i s i è m e P a r t i e , C h a p i t r e 2, § 1 . 2 . 3 . 2 . ) :

sanctionner / "sanctionnatoire / *sanctionnation

pas

r o t a t i o n , "qui

la s u f f i x a t i o n par - t i o n , par e x e m p l e les v e r b e s t e r m i n é s par - i o n n ( e r ) ( c f .

frictionner / "frictionnatoire / *frictionnation

d'autres

préparation",

pas

Premiè-

654

On

posera

et

les

donc

que

adjectifs

en

les noms -pire

en - t i o n (ou, plus

sont

construits

largement, les noms

indépendamment

sur

les

d'action)

mêmes

bases

verbales. Si ovulatoire est construit suppose rait

une

application

"antiovulation,

Principe

de

et,

copie

élargie au

sur ovul(er), et non sur ovulation, antiovulatoire du Principe

lieu

d'ajouter

remplacerait

plus

de copie : la R C M

par

exemple

globalement

-el

la base

anti- 4

produi-

("antiovulationnel), nominale

par

le

l'adjectif

construit sur la base verbale de ce nom. Un certain nombre de faits confirment cette hypothèse : Par

exemple, parallèlement

à antirépression,

il est possible

de

construire,

avec le même sens, "antirépressif. Or, répressif est construit sur réprim(er) parallèlement à répression. Un mot comme antidépresseur

pourrait ainsi recevoir

une explication satis-

faisante : il ne signifie pas en effet "qui combat les dépresseurs" (cf. anticasseur), mais "qui et

combat

adjectifs

analyser

en

la dépression". Or, il est bien établi par ailleurs que les noms -eur

sont

antidépresseur

construits

de

la

sur

même

des

façon

bases

que

verbales.

On

antiovulatoire,

pourrait

par

une

donc

applica-

tion élargie du Principe de copie. Un anti-X

certain

-ant

adjectifs

nombre

d'adjectifs

(anticoagulant,

interdit

antitranspirant fait

de

les

n'est

pas

(z

""qui

la

transpiration.

et

non à des bases

construire

sur

mais

ailleurs,

désigne le

suffixe

nominales. Une

présentent

sous

antitranspirant, la

nécessairement

transpirer"), Par

se

antidérapant,

RCM

anti-

le

contraire

une

substance

-ant

explication

la

forme

etc.). Le 3. En d'un

effet,

à

des

qui construirait

combattre

bases

les analyser La

RCM

copie

comme

anti-

aurait

formulée

4

pour

fournit

une

explication

à

ces

mots :

verbales,

adjectifs sur

des bases nominales en - t i o n issues des verbes correspondants est donc L'hypothèse

ces

produit

transpirant

de

ces

de

un

produit

susceptible

s'applique

superficielle sens

impossible.

on

pourrait

les produits d'une application "élargie" du Principe de copie. produirait effet

donc

l'adjectif

de remplacer

"antitranspiration,

transpiration par

et

l'adjectif

le principe transpirant

de issu

du verbe transpir(er). Si cette hypothèse est exacte, elle demande une modification de la formulation du Principe

de copie, qui n'autorise pas jusqu'à présent une telle

opération.

Je propose la formulation suivante : 2'

Principe de copie (révisé) Soit X une base appartenant

à la catégorie lexicale C, Y et W deux

vés de X appartenant aux catégories lexicales C ' (nécessairement

déri-

différente

de C) et C " (différente de C et C'), tels que leur structure soit la suivante

(p

et

s, s'

désignent

respectivement

différent de s)) : Y = [ [ X ] c (s)af

]c,

W , [ [ X ] c (s')af

]c„

Si une R C M produit un dérivé Ζ tel que Z

=

[

>., ou

[X]

[

[W]

^af

C C"

]

C ]

C

un

préfixe

et

des

suffixes

(s'

655 remplacer Ζ par Z' tel que Ζ· = [ (p) a f [ V ] c , ] c , Ainsi formulé, ce principe permet de rendre compte de tous les cas cités : Si X correspond à alcool, Y à alcoolique, et Ζ à "antialcool, alors Z' = antialcoolique. Si X

correspond à déprim(er), Y

à dépresseur, W à dépression, et Ζ à

"antidépression, alors Z ' = antidépresseur. Si X correspond à transpir(er), Y à transpirant, W à transpiration, et Z ò "antitranspiration, alors Z' = antitranspirant. Il est évident que si X est un verbe, et que ρ n'est pas associé ò une RCM acceptant des bases verbales, c'est nécessairement W, et non X, qui sert de base à Z. La formulation 2' du Principe de copie ne remplace pas la formulation 2, qui reste nécessaire pour rendre compte des cas de sélection de terminaisons semblables comme gratitude / ingratitude, approbation / désapprobation.

ANNEXE

9

PROCEDURES D'HOMONYMISATION DES MOTS PREFIXES PAR ΑΝΤΙ-

658

En

application

des

principes

exposés

dans

le

§ 3. du

Chapitre

2 de

la

Deuxième Partie, je propose ici un certain nombre d'hypothèses destinées à c o m bler

systématiquement

les

lacunes

sémantiques

concernant

les

mots

préfixés

par a n t i - (à l'exclusion du préfixe associé à la RCM a n t i - 1 exposée dans l'Annexe 8). Ces hypothèses ont pour

e f f e t de construire

des

l'un ou l'autre

mots

attestés

préfixés

par

tous les homonymes possibles

des préfixes

a n t i - . Elles

réfèrent

aux RCM exposées dans l'Annexe 8. 1) HYPOTHESE 1 : Les noms construits par la RCM a n t i des

adjectifs

construits

par

2 ont pour

la RCM

anti-

4

homonymes

non

soumis

au

principe de copie. Par

exemple,

antihéros,

("Personnage

n'ayant

traditionnel", un

l'adjectif la

PR 77),

adjectif

l'idéologie

dans

attesté

aucune peut

une

"antihéros

comme

des

antonyme

de

caractéristiques

du

également

phrase propre

être

comme à

sa

interprété

Paul

est

génération.

héros héros comme

marqué Dans

par

ce

cas,

"antihéros issu de la RCM a n t i - 4 peut aussi prendre

forme

"antihéroTque

par

application

du Principe

de

copie.

2) HYPOTHESE 2 : Les adjectifs construits par la RCM a n t i - 4 auxquels le P r i n c i pe

de

copie

ne

s'est

pas

appliqué

ont pour

homonymes

des

noms construits par la RCM a n t i - 2. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente. Par

exemple, anti-

peut

également

de

char

4

antichar,

RCM

dans

("Qui

attesté

s'oppose

être

comme

interprété

une phrase

adjectif

à l'action comme

comme

issu

de

des blindés", un

nom

Ce prototype

la

PR 77),

antonyme

n'a plus

rien

d'un char, c'est un "antichar. L'hypothèse construits

2 sur

s'applique des

de

noms

la

même

manière

composés

aux

(antipouvoir

adjectifs personnel,

antimarché commun, etc.). 3) HYPOTHESE 3 : Les le

noms résultat

subir

une

construits d'une

par

la

RCM

conversion

conversion

en

anti-

à partir

adjectif

2 dont

d'un

ont

la

base

adjectif

pour

ou

est peut

homonymes

des

adjectifs construits par la RCM a n t i - 3. Par

exemple,

RCM a n t i peut

être

antipsychiâtre,

2 ("Psychiatre interprété

opposé

au

phrase

comme

conformément

comportement Paul

attesté

a

comme

produit

de

partisan de l'antipsychiâtrie", habituel

avec

ses

à des

la

RCM

anti-

psychiâtres)

malades

un

la

R85), 3

dans

(= une

comportement

très "antipsychiatre. 4) HYPOTHESE 4 : Les adjectifs construits par la RCM a n t i - 3 ont pour mes peut

des subir

noms une

construits conversion

par en

la

RCM

nom,

ou

antiest

2 si le

la conversion d'un nom en adjectif. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente.

homonyleur

résultat

base de

659

P a r exemple, aux sens attestés de antipolitique (cf. ci-dessous l'hypothèse le

nom

des

5),

issu

on

peut

ajouter

la

RCM

anti-

de

caractéristiques

dans

la

phrase

habituelles

Ce

que

le

sens

suivant,

2 : "politique de

la

préconise

n'a

politique",

Albert,

définissant

qui ce

aucune

apparaissant n'est

pas

de

la politique, c'est de l'°antipolitique. 5) H Y P O T H E S E 5 : Les adjectifs construits par la R C M anti- 3 ont pour mes

des

adjectifs

construits

par

la R C M

homony-

anti- 4 ayant

subi

ou non le Principe de copie si leur base peut subir une c o n version

en

nom,

ou

est

le

résultat

d'une

conversion

d'un

nom en adjectif. Par exemple, l'adjectif antipolicier est interprétable - comme comme

adjectif

Est-il

issu

de

possible

la

RCM

d'imaginer

anti-

3 dans

une dictature

une

phrase

"antipolicière?

(= non policière) ; - comme comme

adjectif

Paul

issu

est

de

la

RCM

violemment

anti- ' 4 dans

antipolicier

(=

une

phrase

la

police,

contre

les policiers) ; -

(et

comme

4) dans

nom

issu

une phrase

de

la

comme

RCM

anti-

2 (cf.

l'hypothèse

Paul est l'"antipolicier par

excel-

lence). Le cas de antipolitique est analogue : - il a

été

cité

précédemment

comme

issu de

la R C M

anti-

2 ; - il

est

anti-

attesté

3

dans

par un

ailleurs

exemple

avec comme

un

sens

issu

de

"déclarations

la

RCM

maladroites

et antipolitiques" ( R 8 5 ) (= non politiques) ; - et dans un sens issu de la R C M Opposé

à

l'activité

politique.

anti- 4 dans le R 8 5

Nietzsche

se

disait

le

4

ayant

("2.

dernier

Allemand antipolitique (Camus)"). 6) H Y P O T H E S E 6 : Les

adjectifs

le Principe

construits

par

la

RCM

anti-

et

de copie ont pour homonymes des adjectifs

subi cons-

truits par la R C M anti- 3. Cette hypothèse est la réciproque de la précédente. A

l'exemple

de

déjà cité

de

antiparlementaire,

RCM

anti-

R85),

et

RCM

anti-

4

("Hostile

auquel

on

3 dans

a un discours

antipolitique, on peut

attesté au

peut

dans

un

sens

parlementarisme, attribuer

une phrase

un

comme

très "antiparlementaire

sens Pour

ajouter

conforme au

celui à

la

parlement",

conforme un député,

à

la

Paul

(= contraire au discours

parlementaire habituel). En définitive, pour catégorisée et

il faut

comme supposer

un

peu que

nom

sous

ou

chaque

la base

un

du mot préfixé par anti- puisse

adjectif,

forme

trois

tous

les

sens

mots

préfixés

peuvent par

être

apparaître,

anti-

issus

des

trois R C M (2, 3 et 4). Un

mot

comme

antipoétique est à cet égard particulièrement

intéressant :

660

son sens attesté est ambigu ("Contraire à la poésie» à l'esprit de la poésie", PR 77), il peut être compris - comme issu de la RCM anti- 2 (Aprfes avoir été un adepte de la poétique, Paul a fondé l'"antipoétique) ; - de la R C M anti- 3 (Ces vers sont quasiment antipoétiques) ; - et, de façon ambiguë, de la R C M anti- 4, . soit sans copie (L'article de Paul est violemment "antipoétique = dirigé contre la poétique), . soit avec copie sur antipoésie (même exemple, avec l'interprétation : contre la poésie), . ou sur antipoète (même exemple, avec l'interprétation : contre les poètes).

ANNEXE

1O

ETUDE DES NOMS EN -ET(TE) APPAREMMENT CONSTRUITS SUR DES BASES VERBALES

662

1. E X P O S E DES F A I T S

1

A côté du suffixe -et(te) qui sert à construire des noms diminutifs et hypocoristiques sur des bases nominales, conformément à la règle suivante : RC

RCM 1

Ν

•*

Ν

1

OS

Ν

ΟΜ

2

= "Petit Ν . " 2 1

-et(te) -eau

2

-1

-on -ot minietc (ex. : chanson

-> chansonnette),

et

de

celui

qui

sert

à construire

des

adjec-

tifs "modalisés" sur des bases adjectivales, conformément à la règle : RC

RCM 2

(ex. : pauvre à

construire

1

A2 = "A1

OM

-et(te)

-»• pauvret), il existe des

noms

sur

noms

ainsi

construits

avec

leurs

bases. Ainsi, si

à des paraphrases le

rapport

2

OS

entre

mot

apparemment

bases

entretiennent

faisant le

des l'on

3

modalisé"

verbales

des

tente

apparaître construit

rapports de

un suffixe

(recensés

sémantiques

réduire

les

la

base,

on

l'Annexe

qui

variés

lexicographiques

que joue le suffixe

obtient

six

sert

11). Les

apparemment

définitions

le rôle sémantique et

homonyme

dans

rôles

dans

sémantiques

différents : allumette = "instrument qui sert à allumer" sucette = "objet que l'on suce" cousette - "agent féminin qui coud" dormette = "action de dormir" mercerisette = "produit de l'action de merceriser" buvette = "lieu ou l'on boit" Indépendamment

de

la question

qui

consiste

a savoir

si

ces

rôles

sémanti-

ques sont ou non regroupables et comment, et quelle que soit la réponse apportée, il convient

apparemment

d'associer

ce

suffixe

a une

ou plusieurs R C M

dont

les

parties catégorielle et morphologique pourraient être formulées ainsi : RCM 3

Si pas §

l'on

s'en

l'équation

RC

V

OM

et(te)

tient

aux

·> Ν

rôles

sémantiques

OD = 1 R C + 1 OS + η O M

5.4.1.), puisque

le rapport

catégoriel

sont associés aux R C M , et R C M .

et

apparents,

(cf. le(s)

la

Deuxième sens sont

RCM^ Partie,

ne

contredit

Chapitre

2,

différents de ceux

qui

663

Le problème vient de ce qu'à ces sens au moins superficiellement variés s'ajoute souvent une valeur sémantique diminutive et^/ou hypocoristique, que font apparaître les définitions lexicographiques. Par exemple : allumette : 'brin de bois [.··] destiné à transmettre du feu" sucette : '^petite tétine [·..] cousette : "jeune ouvrière dans la couture" dormette : "petit somme" buvette : "petit local [ - ] " Ces faits constituent apparemment un contre-exemple à l'équation proposée, puisqu'è deux rapports catégoriels différents (N ·* Ν et V N) correspondent des sens en partie identiques. Mais cette valeur diminutive n'apparaît pas toujours dans les définitions attestées : dans le corpus rassemblé dans l'Annexe 11, 57 items seulement sur 109 (52,3 %) ont explicitement cette valeur. Il s'agit donc d'expliquer : 1) Pourquoi cette valeur diminutive, caractéristique de la suffixation par -et(te) de bases nominales, se retrouve sur un certain nombre de noms construits sur des bases verbales. 2) Pourquoi ces noms ont, en plus de leur valeur diminutive, une autre valeur, "thématique" (action, instrument, lieu, objet, agent, produit de l'action), par rapport à leur base verbale. 3) Pourquoi cette valeur diminutive ou hypocoristique n'apparaît pas systématiquement sur tous les noms apparemment construits sur des bases verbales. 2. HYPOTHESES DE TRAITEMENT Au moins quatre hypothèses de traitement des faits exposés ci-dessus peuvent être envisagées, toutes plus ou moins compatibles avec le modèle proposé. La première invite à formuler autrement la définition d'une opération dérivationnelle, les trois autres sauvegardent cette définition, de façon plus ou moins adéquate. 2.1. Hypothèse 1 En privilégiant le fait que la valeur diminutive et/ou hypocoristique apparaît fréquemment associée à la forme suffixale - e t ( t e ) , indépendamment du rapport catégoriel mis en jeu, on pourrait considérer qu'il s'agit d'un^seul suffixe servant à construire des noms sur des bases nominales ou verbales . Dans ce cas, les RCM^ et RCM^ seraient remplacées par une règle unique, que l'on pourrait formuler ainsi : RCM 4

RC

N

->•

N2

V

•+· N

OS

"valeur diminutive"

OM

-et(te)

Il serait évidemment très difficile dans ce cas d'associer une paraphrase diminutive formulée en langue naturelle è un nom construit sur une base verbale, mais on pourrait supposer que cette impossibilité est liée aux catégories lexicales mises en relation, et qu'il s'agit d'un blocage contingent aux contraintes linguisti-

66 k

ques, donc indépendant de la R C M en question. La

diversité

construit

sur

des

une

rôles

base

sémantiques

verbale

conférés

devrait

être

le

suffixe

aux

considérée

par

comme

superficielle, et

noms

qu'il

les diverses valeurs seraient introduites par l'Applicateur d'Idiosyncrasies du composant conventionnel. Ainsi, chansonnette et allumette procéderaient de la même R C M ^ ; le premier serait construit sur le nom chanson et la réalisation paraphrastique au sens serait "petit

N",

pourrait (plutôt

le

deuxième

être "petit que

l'Applicateur

sur

actant

le

verbe

allum(er),

et

la

réalisation

paraphrastique

lié à l'action d'allumer". La spécification

locative, ou d'objet, ou d'agent, etc.) d'allumette d'Idiosyncrasies,

qui

aurait,

pour

chaque

nom

instrumentale

serait

en

ajoutée par

-et(te)

construit

sur une base verbale, à choisir entre plusieurs valeurs concurrentes. Cette solution suppose que l'équation OD = 1 R C + 1 OS + η OM soit remplacée par la suivante : OD r η R C + 1 0 5 + η OM c'est-à-dire que l'on considère comme négligeable, ou en tout cas subordonné au rapport sémantique, le rapport catégoriel établi entre le mot construit et sa base. On en reviendrait à une conception plus traditionnelle de la morphologie dérivationnelle (cf. ci-dessus Première Partie, Chapitre 3, § 2.1.). L'hypothèse 1 renvoie donc à l'arbitraire de l'Applicateur d'Idiosyncrasies le choix de la valeur sémantique autre que diminutive liée au nom en -et(te) construit sur une base verbale. Elle attribue à tous les noms construits à l'aide du suffixe -et(te) une valeur diminutive, quelle que soit la catégorie de la base. Puisque cette valeur n'est pas toujours attestée, il conviendrait de la supprimer, pour les mots concernés, dans l'Applicateur d'Idiosyncrasies. Ainsi, des mots comme cueillette et dormette recevraient d'abord de la R C M qui les a construits le sens "petit actant lié à l'action de cueillir (vs dormir)". L'Applicateur d'Idiosyncrasies spécifierait qu'en ce qui les concerne, la valeur sémantique "ajoutée" est celle d"'action". Puis, une autre opération du même Applicateur supprimerait la valeur diminutive de cueillette, alors que dormette la conserverait. Cette hypothèse est manifestement inadéquate, pour trois raisons : Elle nécessite une reformulation plus lâche, donc plus puissante et insuffisamment contrainte, de la définition d'une opération dérivationnelle. Elle rend compte tif une

et

de

autre

noms

dont

valeur

de la même façon de noms qui ont tous un sens diminucertains

sémantique

seulement qui,

elle,

ont est

ce

sens, alors qu'ils

renvoyée

à

ont

l'arbitraire.

toujours

Autrement

dit, elle manque la généralisation qui associe le sens diminutif à une base nominale, un sens autre à une base verbale. Elle

entraîne

une

multiplication

d'opérations

compliquées

et

ad hoc,

comme

le montrent les exemples ci-dessus de cueillette et dormette. Les

hypothèses

suivantes

permettent

de

conserver

la

définition

proposée

d'une opération dérivationnelle. 2.2. Hypothèse 2 Une deuxième hypothèse pourrait consister

è conserver telles quelles la R C M

66'j

et les parties catégorielle sémantique que

et morphologique de la R C M y et à définir une opération

différente, c'est-à-dire

une RCM

d i f f é r e n t e , pour chaque rôle

illustré superficiellement dans les définitions des noms en - e t ( t e )

construits

sur une base verbale. Dans c e t t e

sémanti-

apparemment

hypothèse, et conformément à l'équa-

tion proposée, la RCM^ se répartirait en autant de RCM, aux paradigmes morphologiques

desquelles

sémantiques

s'ajouteraient

différentes. A

mentalement

une

valeur

les

suffixes - e t ( t e )

certaines

opérations

diminutive,

alors

associés, qu'il

que

d'autres

diminutive serait

associée

de

au

sens

d'"agent",

puisqu'une

verbale

et

majorité

d'opérations

associée

n'illustreraient

sémantique "thématique". Par exemple, la valeur construits sur une base

y a

sémantiques serait

le

rOle

systématiquement

noms en - e t ( t e )

qui ont un sens d " ' a g e n t "

fonda-

que

apparemment

sont diminutifs (voir

§ 2.4.2.1.), mais ne serait pas associée au sens d'action, puisque seule une minorité de

noms

d'action

possèdent

une

valeur

diminutive.

Les

deux

règles

concernées

pourraient se formuler ainsi :

RC

V

-»•

Ν

OS

" P e t i t agent qui V "

OM

-et(te)r

J

RC

V

-»•

Ν

OS

"Action de V"

OM

-et(te) -age -ment -tion -ade -erie -ure etc.

Cette

hypothèse

imposées

à

la

a

l'avantage

définition

d'une

de

fonctionner

opération

à

l'intérieur

dérivationnelle,

mais

des elle

contraintes présente

au

moins trois défauts : Elle impose une redondance importante dans la formulation des RCM, puisqu'un certain

nombre de RCM ne différeraient, dans c e t t e

sémantique

qui leur serait

phologique

commune.

associée, mais auraient

Corrélativement,

elle

hypothèse, que par

une partie

aboutit

l'opération

catégorielle

à multiplier

et

les suffixes

mor-et(te)

homonymes. Dans

cette

une

base

verbale

par

exemple),

dans

le par

comme

certains

auraient

d'autres

premier

considérés tels

hypothèse,

cas, des

l'Applicateur

une

non les

noms

valeur

(les

agents

exceptions

noms non à

d'Idiosyncrasies,

en

-et(te)

diminutive d'action diminutifs

la

RCM,.,

alors que,

les noms d'action

diminutifs qui seraient

tive

peut

apparemment

constitutive par

exemple).

(amusette et

(les

par

devraient

dans le

construits noms

C'est-à-dire exemple)

être

deuxième

sur

d'agents que,

seraient

traités cas, c e

comme serait

traités c o m m e des exceptions à la RCM . 6 C e t t e différenciation entre une valeur diminutive constitutive et une valeur diminuaccidentelle

se

concevoir

noms qui sont considérés comme

lorsque

la

différence

quantitative

entre

des régularités et ceux qui sont considérés

les

com-

666

me des exceptions est suffisamment importante. C'est le cas pour les noms de produits de l'action (aucun non diminutif), à la rigueur pour les noms d'agents (4 non diminutifs sur 15 recensés, c'est-à-dire environ 26,5 % d'exceptions). Mais elle devient beaucoup plus problématique si le nombre de diminutifs et de non diminutifs est à peu près équivalent : parmi les noms de lieu recensés, 2 sur 5 sont non diminutifs (environ 40 % d'exceptions) ; parmi les noms d'instruments recensés, 25 sont non diminutifs sur 55 (environ 45 ?ί d'exceptions). La frontière entre régularité et exception n'est alors plus tragable, et l'hypothèse envisagée perd tout intérêt. Enfin, cette hypothèse suppose nécessairement résolue la question du regroupement ou du dégroupement des sens superficiellement différents, puisque dépend de cette décision le nombre de RCM qui devront être construites. Ainsi, dans le domaine de la morphologie dérivationnelle, doit-on toujours ou non considérer les sens d"'agent" et d"'instrument", par exemple, comme des réalisations superficielles d'un même sens plus abstrait? Si l'on observe les suffixes servant à construire ce type de sens, on s'aperçoit que certains d'entre eux associent systématiquement les deux sens, par exemple -eur, dans la mesure où le choix entre les deux sens dépend du caractère [± humain] du référen^ de l'actant : si un stérilisateur par exemple ne désigne dans le lexique attesté qu'un "appareil à stériliser" (instrument), aucune raison linguistique ne s'oppose à ce qu'il puisse désigner aussi l'agent humain dont l'activité consiste à stériliser. La même généralisation peut être faite pour -et(te) (cf. ci-dessous § 2.4.2.). Un problème du même ordre se pose pour d'autres sens, comme celui d"'action" et celui qui, subsumé dans les définitions lexicographiques par "résultat de l'action", recouvre des sens paraphrasables par "produit de l'action", ou "objet de l'action". Le point crucial, en l'occurrence, n'est pas la décision, qui échappe à l'objectif du présent travail, de conjoindre ou de disjoindre des sens superficiellement différents, mais de savoir si cette décision est ou non engagée par l'hypothèse de traitement envisagée. Elle l'est dans le cas de l'hypothèse 2, elle ne l'est pas, on le verra, dans celui de l'hypothèse 4, et cela peut constituer un argument pour choisir entre elles. 2.3. Hypothèse 3 Une autre solution, qui éviterait le problème du partage entre régularités et exceptions que posait la précédente, pourrait consister à séparer davantage la RCM^ de la RCM^, en excluant toute valeur diminutive de l'opération sémantique associée aux avatars de la RCM^. Les noms que ces règles serviraient à construire seraient pourvus seulement de leur sens "thématique" (c'est-à-dire que l'opération sémantique associée à la RCM serait seulement "parasyntaxique", cf. Deuxième Partie, Chapitre 2, § 6.1.), ce qui laisse entière la possibilité de regrouper tout ou partie de ces sens "thématiques". L a valeur diminutive serait ajoutée pour certains mots dans le composant conventionnel par l'Applicateur d'Idiosyncrasies, solution qui renvoie au hasard le fait que certains noms en -et(te) construits sur une base apparemment verbale aient une valeur diminutive, et donc qui manque une sous-généralité certaine. On pourrait "récupérer" cette sous-généralité en posant le principe d'association suivant : 36

Principe d'association des sens affixaux : Les sens conférés par des RCM auxquelles sont associés des affixes homonymes sont perméables entre eux. Ce principe déborde largement le cas des suffixes -et(te), et pourrait rendre

667

compte d'une observation que l'on peut faire â propos de suffixes comme -ard, -asse, -isme, ou de préfixes comme dé- "négatif" : bien que le rapport catégoriel entre la base et le mot construit puisse être multiple, il persiste toujours une vague valeur sémantique commune à tous les mots construits par ces formes affixales respectives . Une telle solution offrirait l'avantage de rendre compte du fait que tous les noms en -et(te) construits sur une base apparemment verbale n'ont pas une valeur diminutive. Mais, à supposer que l'on adopte le principe d'association formulé ci-dessus, elle n'expliquerait pas pourquoi la "perméabilité" sémantique est orientée : des noms en -et(te) apparemment construits sur une base verbale et qui ont par exemple un sens instrumental peuvent, en sus, avoir une valeur diminutive, mais les noms en -et(te) construits sur une base nominale, qui sont tous diminutifs, ne peuvent pas recevoir de valeur instrumentale. Peut-être l'orientation de la "perméabilité" est-elle liée |iu rapport catégoriel mis en jeu, mais cette remarque laisse le problème entier . Celui-ci ne pourrait être résolu que si l'on acceptait, dans le cas d'affixes homonymes aux sens "perméables", de hiérarchiser ceux-ci en fonction du sens "dominant", ce qui paraît difficile. Par ailleurs, cette "perméabilité" des sens affixaux n'apparaît pas toujours dans les cas d'affixes homonymes. Ainsi, il y a une hétérogénéité sémantique totale entre le suffixe -et(te) qui sert à construire des noms "collectifs" sur des bases numérales (doublet(te), octet, triplet(te)) et ceux dont il est question ici. Une autre solution consisterait à décider qu'il y a un affixe unique avec un sens fondamental, quel que soit le rapport catégoriel mis en jeu, mais cette solution équivaut à l'hypothèse 1, dont les défauts ont été signalés. ZA. Hypothèse 4 La dernière hypothèse, qui évite tous les problèmes posés par celles qui ont été envisagées jusqu'à présent, consiste à considérer que le suffixe -et(te) ne peut pas s'appliquer à une base verbale, contrairement aux apparences, et que les mots rassemblés dans l'Annexe 11 sont tous construits sur une base nominale elle-même construite sur une base verbale. Dans ce cas, la RCM^ et ses avatars n'ont pas lieu d'être, et les mots concernés sont tous construits par la RCM^. C'est ce que je vais tenter de démontrer. 2.4.1. Agents et instruments allomorphiques en -eret(te) Les exemples cruciaux pour la démonstration sont les suivants : caqueret chaufferette couperet percerette rebatteret traceret Sémantiquement, ces six mots désignent des agents ou des instruments de l'action verbale. Deux sur six (chaufferette et percerette) ont explicitement à la fois un sens instrumental et un sens diminutif d'après la définition du dictionnaire consulté. Ils posent par ailleurs un problème formel : que représente le segment - e r - ? Ecartons immédiatement l'hypothèse selon laquelle ce segment serait l'affixe

668

d'infinitif

: d'une

part

l'exemple

de rebatteret

(et

non *rebattret)

atteste que

ce segment n'a pas de rapport avec la terminaison de l'infinitif de la base verbale concernée ; d'autre s'appliquer

part, de

façon générale, aucun affixe dérivationnel

à une base verbale fléchie

à l'infinitif

ne peut

(cf. Première Partie, Chapitre

3, § 1.4.1.3.)· Quant à l'hypothèse du segment "parasite" (comme celui qui apparaît dans sécheresse (sur sec)), il est de bonne méthode de ne l'envisager qu'en dernier recours. Un moyen de rendre compte è la fois du segment - e r - et du ou instrumental de ces mots consiste à considérer ce segment comme phe du suffixe -eur qui, appliqué à des bases verbales et désignant non humains, confère aux mots qu'il construit un sens d'agent ou

sens agentif un allomordes actants d'instrument.

Cette forme allomorphique de -eur se retrouve, dans un autre contexte suffixal, dans doucereux et volereau, que leur sens associe de toute évidence respectivement à douceur (construit à l'aide d'un suffixe homonyme -eur sur la base adjectivale doux) et voleur. En effet, volereau signifie "petit voleur" (définition du R 8 5 ) , et sa construction sur la base vol(er) (comme traîneau, flambeau, fourreau, etc. sont construits sur les bases verbales correspondantes) .ne permettrait d'expliquer ni le segment - e r - , ni le sens diminutif. Quant è doucereux, un argument catégoriel s'ajoute a l'argument sémantique : même si, à côté de la définition proposée par le R 8 5 ("d'une douceur fade, affectée"), qui associe doucereux à douceur, il était possible de formuler une paraphrase l'associant à doux (par exemple "doux d'une manière fade, affectée"), il serait impossible de faire dériver doucereux de la base adjectivale doux, car ce serait le seul exemple de ce rapport catégoriel associé à la forme affixale - e u x . Celle-ci, comme les exeijrjjjles ci-dessous en témoignent, ne s'applique qu'à des bases nominales ou verbales : Base nominale

Base verbale boîteux

herbeux miraculeux

convoiteux

rocailleux

désireux

soyeux

grincheux

verbeux

oublieux

L'allomorphie -eur / - e r - se retrouve également dans la majorité des féminins en -esse de noms d'agent en -eur, dont la liste, établie d'après Juilland (1965), figure ci-dessous : bailleresse chasseresse défenderesse demanderesse devineresse enchanteresse pécheresse vengeresse (seul doctoresse, à ma connaissance, présente un autre type d'allomorphie). Dans

la liste

ci-dessus,

la seule explication à la fois évidente et

adéquate

669

pour tous les noms, sauf un, est qu'ils sont suffixés par -esse sur les bases masculines

en

-eur

correspondantes.

Devineresse

seul

pourrait

poser

problème,

la mesure où, dans le lexique synchronique attesté, il est plus proche ment

de

devin

que

les dictionnaires l'idiosyncrasie

de

en

devineur.

témoignent,

sémantique

du

Il

n'en

reste

devineresse

féminin

par

pas

est

moins

que,

le féminin

rapport

au

de

masculin

dans

sémantique-

historiquement,

devineur, et (â

moins

que

que

ce

ne soit la spécialisation de devin par rapport à devineur, seul directement déductible sémantiquement La

structure

de deviner)

peut être rapportée au composant

morphologique

de

volereau, doucereux

et

conventionnel.

devineresse

est

donc

la suivante : [ [ [vol]

(eur) , 1 (eau) , 1 , af Ν af Ν

V

[ [ [doue]

(eur)

A

[ [ [devin]

1 (eux) ] Ν af A

af

(eur) . Τ , (esse) , 1 , af Ν af Ν

V

et celle de chaufferette : [ [ [chauff] Dans garde base

cette

son

(eur) , 1 (et) , 1 af Ν af Ν

V

hypothèse,

sens

diminutif

verbale, qui

le suffixe intrinsèque,

confère

à laquelle s'applique

^n

-et(te)

sens

11

-et(te) et

1, appliqué

c'est

d'agent

le

ou

à

suffixe

une

-eur,

d'instrument

base

nominale,

appliqué

à la base

à

une

nominale

. On s'explique donc que le nom construit en - e r e t -

(te) ait è la fois un sens agentif ou instrumental, qui lui vient de sa base construite, et un sens diminutif, qui lui vient de la R C M ^ . L'hypothèse balayette RCM^

dans

4 permet de régler le problème que poseraient des mots comme les

hypothèses

existe la R C M

2 et

gu : en effet, la R C M ^

construirait

"petit

(ou

balai" ;

balayette

3. Dans

ces

hypothèses,



à

côté

de

ou ses avatars, ce mot devrait être analyse comme

la R C M ^

son

balayette

1 sur

équivalent, par

le nom balai, avec

exemple

la

RCM,.)

la

ambile sens

construirait

2 sur le verbe balay(er) avec le sens "petit instrument qui sert à b a l a -

yer". La grammaire faillirait dans ce cas à rendre compte de la relation de s y n o nymie ne

qui

l'est

existe

entre

les

manifestement

deux

pas. Au

sens, et

traiterait

contraire, dans

comme

ambigu

l'hypothèse

4, le

un mot

sens

qui

diminutif

de balayette

lui viendrait de la suffixation par -et(te) de la base nominale balai,

et son sens

instrumental

de

la conversion du verbe balay(er)

dans le nom balai.

La forme balayette aurait donc pour unique structure : [ [ [balai]

ν

1 (et) 1 Ν af Ν

2.4.2. Extension de l'hypothèse Les les

avantages

noms

l'opération

en est

dérivationnel) entre

de

-et(te) la d'une

le verbe

et

l'hypothèse

4 permettent

apparemment

reconstruction étape

construits (c'est-à-dire

nominale

d'envisager

sur la

une

son extension

â

verbale. Le

coût

base

production

par

le

double

question se pose

de

composant

intermédiaire, qui n'est pas toujours

le nom en -et(te). Une

tous

attestée,

dans

le cas

670

de

la

le

sens

suit

reconstruction de

que

cet

la

d'un

item?

forme

item

On

dépend

non

posera

attesté : quelle comme

(partiellement)

principe du

est

la forme,

et

méthodologique

sens, lui-même

quel

est

ce

qui

dans

déductible

à partir

de celui du nom en -et(te). C'est pourquoi les divers cas seront étudiés successivement

en

fonction

du

rapport

sémantique

qu'entretiennent

le

nom

en

-et(te)

et le verbe qui sert de base à sa base nominale, et qui ont été jusqu'à présent désignés

par

les

étiquettes

"agent",

"instrument",

"lieu",

"action",

"produit

de

l'action", "objet de l'action". Cette

dénomination

empirique

des

relations

sémantiques

qui

lient

le

nom

en -et(te) et le verbe correspondant, proche de mais non identique à la dénomination des relations thématiques telle qu'elle peut figurer dans Gruber (1965, 1967) et

est

reprise

dans Jackendoff

(1972), n'a

pas d'autre prétention que

de

gloser

trivialement, dans tous les cas sauf un (les noms d'"action"), la fonction q u ' o c c u p e rait le nom en -et(te) dans une phrase où figurerait

également

le verbe

pondant. Ainsi, on appellera " a g e n t " le responsable, humain ou pas, de du processus

verbal (pris

ment", "action", de

sujet

comme

syntaxique

"Instrument"

du

désignera



figurerait

on patine des

Lyons

verbe

(1980 : 116)), quand

concerné :

une

cousette

il peut

tenir

coud, une

le

dans

un syntagme prépositionnel

verbe

correspondant :

on

peut

être

d'agents

source

d'incertitude

ou d'instruments?

Une

dans

le

vire.

le processus

avec N - e t ( t e ) dans une

allume

cas

la place

virette

avec

une

avec une patinette, on siffle avec un sifflet. Ce type de

sens

s'agit-il

ici en un sens trivial, et non opposé à "état", " é v é n e dans

ce à l'aide de quoi un agent humain exécute

verbal, et qui entrerait phrase

corres-

l'exécution

des

agents

allumette,

classification

non

humains :

décision peut-être discutable a été prise

à chaque fois sur la base du test suivant : si le nom entre dans les deux paraphrases " O n

V

avec

N"

et " Ν

V", il a été classé

comme

instrumental

(on

mitraille

avec une mitraillette / une mitraillette mitraille). S'il n'entre que dans la paraphrase " Ν

V", il a été classé comme agent (virette). Quoi qu'il en soit, cette décision

n'engage

pas

le

traitement

des

mots

concernés,

puisque

le

même

suffixe

-eur

servira dans les deux cas â construire la base nominale du nom en -et(te). L ' é t i quette "lieu" se comprend d'elle-même : le nom de lieu entrerait dans un s y n t a g me

dans,

Ainsi,

on

"action"

sur

N-et(te)

boit

dans

désignera

pas figurer

une

la

dans

une

buvette,

phrase



on

couche

nominalisation

se

du

figurerait

verbe ; le

sur

le

une

nom

verbe

correspondant.

couchette.

d"'action"

L'étiquette

ne peut

donc

dans la même phrase que le verbe correspondant, mais il est toujours

paraphrasable par " A c t i o n de V " : une causette est l'action de causer, une grimpette l'action de grimper, une trempette l'action de (se) tremper. "Produit" et "objet de

l'action"

désigneront

respectivement

le

résultat

concret

de

l'exécution

du

processus verbal et ce a quoi s'applique ce processus. Les noms en -et(te) c o n c e r nés

pourraient

verbe

dans

les deux

cas occuper

la position de complément

correspondant. Ainsi, on tire un tiret

("produit"), on croque une

d'objet

du

croquette

("objet"). Dans

chaque

cas, je procéderai,

à

titre

démonstratif,

à une

reconstruction

"en grandeur nature" des formes et des sens non attestés (cf. § 3.). 2.4.2.1. Noms qui désignent un " a g e n t " Si

le

nom

en

-et(te)

désigne

l"'agent"

du

processus

verbal,

on

supposera

que sa base est construite à l ' a i d e ^ u suffixe - e u r , susceptible soit de s'allomorphiser

en - e r - , soit de se tronquer

devant

-et(te). Si l'on admet que les règles

671

mineures sont annoncées dans les entrées lexicales par des traits diacritiques, il faut donc prévoir que l'information suivante figure (sous une forme ou une autre) dans l'entrée lexicale de -eur et dans celle de -et(te) : -eur [+A]

[+T]

-et(te) [A+]

[T+] où A et Τ désignent respectivement troncation.

les traits concernant

l'allomorphie et la

Il est très important de savoir si le choix entre l'allomorphie et la troncation est obligatoire ou facultatif. Dans la première solution (choix obligatoire), ¡I faudra ajouter aux informations ci-dessus la mention des contextes (par exemple la liste des bases concernées) dans lesquels a lieu l'une des deux opérations. Dans le deuxième cas (choix facultatif), la forme allomorphique et la forme tronquée seront toutes les deux produites par les règles concernées du composant conventionnel, et l'une des deux seulement sera sélectionnée, de façon ad hoc, par le Sélectionneur. Trois raisons me font préférer la deuxième solution : Il existe une paire de doublets attestés présentant les deux possibilités : percette (troncation) / percerette (allomorphie). Cette solution évite l'énumération ad hoc, dans les entrées lexicales affixales, des bases susceptibles de subir l'un ou l'autre traitement. Elle prédit la possibilité de la forme allomorphique parallèlement à la forme tronquée jusqu'à un niveau plus tardif que dans la première solution. Il faut toutefois mentionner un cas apparent de restriction au double choix : comme il n'existe dans l'inventaire de Juilland (1965) aucun mot terminé par -reret(te), on pourrait penser que la troncation est obligatoire si la base verbale du nom suffixé par -eur est terminée par - r - . Comme toujours dans le cas de l'absence d'un modèle dans le lexique attesté, il est difficile de savoir s'il s'agit d'une véritable contrainte, ou d'une lacune accidentelle. En l'occurrence, la séquence [roer] ou [rar] n'est pas interdite en français, comme en témoignent des mots comme coureur, mireur, etc., et les futurs en -rerez (vous pleurerez, vous tirerez, etc.). Si contrainte il y avait, elle ne serait pas d'ordre phonologique, mais lexical : elle serait liée à la succession d'une base terminée par -r_- et des suffixes -eur et -et(te) identifiés lexicalement. Cette contrainte éventuelle pourrait se formuler ainsi : 37

Principe de troncation contextuelle obligatoire L'application du suffixe -et(te) à une base nominale suffixée par -eur sur une base verbale entraîne la troncation obligatoire de -eur si la base verbale se termine par - j > .

Ainsi s'expliquerait l'absence de mots comme *virerette, *mirerette, *tirerette, qui seraient exclus par le principe ci-dessus, gouvernant la sélection des formes attestées par le Sélectionneur .

672

Ce cas mis à part (et peut-être d'autres similaires), dans les autres cas, les règles du composant conventionnel produiront à la fois la forme allomorphique et la forme tronquée. Par exemple, à partir de [ [ [cous] (eur) ] (et) 1 V af Ν af Ν (+A) (A+)

(+T)

(T+)

elles produiront à la fois cousette (par troncation) et "couserette (par allomorphle). Seul le premier sera sélectionné de façon ad hoc par le Sélectionneur. Le tableau 1 ci-après donne la liste des noms d"'agent" en -et(te) croisés avec les noms en -eur correspondants attestés dans le R85. Le signe + signifie que, dans la définition du dictionnaire, le mot renvoie à un agent [+ humain], le signe - à un agent [ - humain], le signe t à un agent [± humain]. N'ont été retenues que les définitions des emplois nominaux, à l'exclusion des emplois adjectivaux. Ce tableau offre un argument supplémentaire en faveur du choix de -eur comme suffixe tronqué, confirmant et complétant les observations relatives à l'allomorphie -eur / - e r - , 10 noms en -et(te) à sens d1 "agent" sur 15 coexistent avec un nom d"'agent" attesté suffixé par -eur, et la différence sémantique entre ce nom d"'agent" et le nom en -et(te) est précisément, dans 6 cas sur 10, le sens diminutif ou hypocoristique de ce dernier : une cousette est une "jeune" couseuse, une pissette produit un jet d'eau plus petit qu'un pisseur, etc. Quant au fait que les noms en -eur, dans leur sens attesté, désignent souvent des "agents" [+ humain], quand le nom en -et(te) désigne un [ - humain] (dans 4 cas sur 6), il peut sans problème être du ressort de l'Applicateur d'Idiosyncrasies du composant conventionnel : comme cela a déjà été signalé (cf. note 11), les noms suffixés par -eur désignent tous, potentiellement, des "agents" humains ou non humains. Les colonnes vides du tableau 1 correspondent, dans l'explication proposée, aux noms en -eur engendrés par le composant dérivationnel et non sélectionnés, pour des raisons arbitraires, dans le composant conventionnel : "bouffeur , °clapeur, "dandineur, "tourniqueur, "trébucheur, désignant des "agents" humains ou non humains, sont des mots construits possibles (cf. ci-dessous § 3.1.1.). Ces lacunes - accidentelles - ne seraient d'ailleurs probablement pas les mêmes si d'autres dictionnaires avaient été consultés. Comme l'objectif de ce travail n'est pas la comparaison de dictionnaires, et que la reconstruction de formes et de sens non attestés ne trouve pas sa justification dans la quantité des formes attestées, on se contentera de l'état donné par le tableau 1. 2.4.2.2. Noms qui désignent un "instrument" J'ai déjà proposé au § 2.4.1. l'hypothèse que les "instrumentaux" en -eret(te) soient construits sur une base nominale suffixée par -eur, allomorphisé en - e r - . Quant aux "instrumentaux" en -et(te) (ex. allumette, raclette, sarclette, etc.), pour lesquels l'hypothèse 4 étendue propose qu'ils soient construits sur une base

673

TABLEAU 1 : NOMS D'AGENT EN - e t ( t e ) CORRESPONDANCE AVEC NOMS D'AGENT EN - e u r

a

c

c

c

c

a

I

0

P i

P i

V

a

i 0

t

m

0

i

u

b

a

u

u

u

Γ

r

s

e

s

Γ

e

e

i

e

q u

q u

s

s

q u

e

u

e

e

η

u

u

0

u

e

u

r

u

u

e

r

Γ

I

Γ

u

r

r

Γ

u

e

r

Γ

u Γ

amusette 2 bouffette cabriolet caqueret clapet claquet cousette dandinette jouette 2 piquette pissette tournette tourniquet trébuchet virette

\ +

\

H

H

\

H H

\

H k

H

\

\

\

H

nominale

à

suffixe

tronqué,

le

problème

se

pose

de

savoir

quel

suffixe

poser.

En effet, quand ces noms coexistent, dans le lexique attesté, avec un nom "instrumental", celui-ci ou

du

suffixe

peut

-oir

être

porteur du suffixe - e u r (ex. fauchet(te) /

(ex. débarbouillette

indifféremment

(ex. allumette

correspondance

entre

en

-eur

locatif

attestés

dans

les le

/

faucheuse)

/ débarbouilloir(e)), ou des deux

allumeur

/

allumoir). Le

noms

"instrunentaux"

R85.

Ont

été

en

-et(te)

ajoutés pour

-oir

tableau et

suffixes

2 présente

ceux

en

-oir

la mention d'un

la et

sens

éventuel, et pour - e u r celle d'un sens d'agent, presque toujours représenté.

T A B L E A U 2 : N O M S D ' I N S T R U M E N T EN -et(te) C O R R E S P O N D A N C E A V E C N O M S EN -oir ET -eur

-oir

-eur

instr.

loc.

instr.

agent hum

masc. alignette

+

allumette

+

fém.

masc.

fém.

masc.

fém. +

+

+

amassette

+ +

amusette 1

+

attifet balayette binette

+

+

+

+

+

+

cachet caqueret chaufferette

+

claquette

+

couperet

+

curette

+

+

+

+

+ + +

+ +

675

-oir

-eur

instr.

masc. débarbouillette

+

loc.

fém.

masc.

instr.

fém.

masc.

agent hum fém.

+

dînette

+

échardonnette

+

émouchette

+

epoussette

+

+

+

17

éprouvette épuisette fauchet(te)

+

+

huchet jouet

+

lavette lorgnette

+

+

+

18

+ +

maniette

+

mirette

+

+

mitraillette

+ +

mouchette

+

mouvette

+

+

+

ouillette passette patinette patouillet

+

19

+ +

+

+

676

-oir

-eur

instr.

masc.

loc.

fém.

masc.

instr.

fém.

masc.

agent hum

fém. +

pêchette perc(er)ette

+

+

+ +

pesette +

promenette

+

puisette

+

+

raclette

+

+

+

ramassette rebatteret

+

rebroussette

+

+

+

+ + +

rincette sarclette

+

+

+

+

+

serfouette sifflet

+

sonnette

+

soufflet(te) sucette 1

+

+

traceret

+

+

tranchet

+

traquet

+

+

+

+

+ +

+

+ +

triboulet trottinette

+

677

Envisageons successivement tous les cas de figure : a) Si le nom en -et(te) ne coexiste qu'avec un nom d'"instrument" du suffixe -eur, on peut supposer raisonnablement que c'est ce nom qui de base, et que -eur est, conformément à ce qui a été proposé au § soit allomorphisé en - e r - , soit tronqué par une règle mineure déclenchée tuellement dans les deux cas. Sont concernées les paires suivantes :

porteur lui sert 2.4.2.1., contex-

balayette / balayeuse caqueret / caqueur fauchet( te) / faucheuse lavette / laveur mitraillette / mitrailleuse rincette / rinceuse soufflet(te) / souffleuse Dans ce cas, le nom en -et(te) reçoit dans le dictionnaire une définition soit régulière "Petit N-eur" (ex. soufflette), soit plus idiosyncratique (ex. rincette), ce qui ne change rien, on le démontrera, à son sens profond. On décrira donc ainsi la dérivation des paires ci-dessus (si X désigne la base verbale du nom en -eur) : [ [ X ] eret(te) ] avec allomorphie [ [ [ X L (eur) 1 (et) V af Ν af (+A)

(+T)

[

[X]

et(te)

]

avec

troncation

La structure de gauche est produite par le composant dérivationnel, celles de droite le sont par le composant conventionnel. Par exemple, à partir de laveur, on obtiendra "laverette et lavette. b) Si le nom en -et(te) ne coexiste qu'avec un nom d'"instrument" porteur du suffixe -oir, on supposera, de la même façon, que c'est ce nom qui lui sert de base. Comme n'est attesté dans l'inventaire de Juilland (1965) aucun nom terminé par -oiret(te), on se trouve face à l'alternative suivante : ou supposer que la troncation de -oir est (jjjligatoire devant -et(te), ou ne pas se fier au corpus attesté dans cet ouvrage , et, puisque des mots comme "coupoiret, "mouchoiret(te), "passoirette (parallèlement à couperet, mouchette, passette) ou "arrosoiret, "bouilloirette, "écumoirette (bien que "arroset, "bouillette, "écumette ne soient pas attestés) paraissent parfaitement acceptables, supposer que -oir, comme -eur, subit une troncation facultative devant -et(te). Dans cette deuxième hypothèse, deux possibilités sont encore offertes : faut-il ou non supposer, lorsque -oir n'est pas tronqué, qu'il s'allomorphise? Le lexique attesté nous offre quelques exemples d'allomorphie de -oir (radical) devant -et(te) (gloriette, historiette), mais d'une part cette allomorphie n'est pas systématique (poiret), d'autre part n'est attesté aucun exemple d'allomorphie suffixale de -oir devant -et(te). Par ailleurs, "patinoirette me paraît intuitivement meilleur que *patinoriette. En l'absence de tout témoignage attesté, et conformément â la logique qui a toujours été suivie dans ce travail, on admettra jusqu'à preuve du contraire que -oir

678

ne subit pas de troncation obligatoire devant -et(te), et que l'absence de troncation n'entraîne pas d'allomorphie. On

proposera

donc

pour

les

noms

en

-et(te)

qui ne coexistent

qu'avec

un

nom en -oir un traitement parallèle, à l'allomorphie près, à celui qui vient d'être proposé pour les noms en - e u r + -et(te) : [

[X]

oiret(te)

[

[X]

et(te)

]

]

sans

troncation

avec

troncation

Par exemple, à partir de sarcloir, on obtiendra °sarcloiret( te) et sarclette. Ce traitement concerne les paires suivantes : alignette / alignoir amusette / amusoire claquette / claquoir débarbouillette / débarbouilloir(e) émouchette / émouchoir mouchette / mouchoir mouvette / mouvoir passette / passoire puisette / puisoir raclette / racloir rebroussette / rebroussoir sarclette / sarcloir Là encore, le contenu de la définition du dictionnaire ne peut pas être considéré comme une preuve fiable en faveur de la dérivation d'un mot à partir d'un autre : sarclette

est

défini

régulièrement

à partir

de sarcloir, mouchette

idiosyncratique-

ment par rapport à mouchoir. Plus gênants apparemment sont les cas de claquette, débarbouillette, mouvette et rebroussette, que le R 85 définit comme des doublets des noms en -oir c o r r e s pondants. Si

l'on

s'en

tient

à

cette

définition,

le seul

traitement

morphologique

en accord avec la structure sémantique de ces mots serait la suffixation parallèle sur une base verbale. Mais on considérera que, dans les quatre cas, l'absence d'une référence au

à

du nom défini c)

la

taille

de

l'objet

caractère ^"encyclopédique"

dans la définition de

celle-ci

plus

lexicographique

qu'à

une

est

propriété

è

imputer

linguistique

.

Le nom en -et(te) peut coexister avec deux noms "instrumentaux", l'un suffi-

xé par -oir, l'autre par - e u r . C'est le cas des exemples suivants : allumette / allumeur / allumoir binette / bineur / bineuse / binoir chaufferette / chauffeur / chauffoir couperet / coupeuse / coupoir échardonnette / échardonneuse / échardonnoir mirette / mireur / miroir

679

p e r c ( e r ) e t t e / perceuse /

perçoir

ramassette / ramasseur /

ramasseuse /

rebatteret / rebatteuse /

rebattoir

sucette /

suceur / suceuse /

t r a c e r e t / traceur /

Si l'on ne s'en tient -et(te)

peut

de

- o i r . On peut -eur,

plutôt

tranchoir

pas à la l e t t r e des définitions lexicographiques, le nom

théoriquement

nom en - e t ( t e ) en

suçoir

traçoir

tranchet / trancheuse /

en

tout

ramassoire

provenir

au plus noter

de

la

troncation

de

que, dans bon nombre

-eur

ou

de

celle

de cas, le sens du

paraît plus proche de celui du nom en - o i r que de celui du nom

car, quand

les

des machines

deux

sont

attestés,

ce

dernier

a tendance

â

désigner

ou des engins mécaniques, et les deux premiers des " i n s t r u -

ments" plus petits. Mais on admettra qu'il s'agit là d'une spécialisation superficielle, dans

la

mesure



elle

mention "instrument" celle

de bineur,

n'est

pas

systématique : si

dans les définitions

la

mention

"outil"

est

de b i n e t t e présente

on

trouve

effectivement

la

et binoir, et "machine" dans

à la fois .dans

la définition

de

perçoir et p e r c ( e r ) e t t e et dans celle de perçeuse. En en

cumulant

-et(te)

non-troncation quatre

le

choix

construits pour

possibilités

sur

entre des

ceux

de

la

noms

troncation en

construits

dérivation

sur

pour

et

- e u r , et des

l'allomorphie

celui entre

noms

les noms

en

en

-oir,

-et(te)

pour

les

la troncation on qui

peut

noms et

la

envisager

coexistent

avec

des noms en -eur et des noms en - o i r : [ [ X ] e r e t ( t e ) ] avec allomorphie [ [ [ X L (eur) 1 (et) ] V af Ν af Ν (+A) (A+) (+T)

(T+)

1 [ [ X ] e t ( t e ) ] avec troncation [ [ X ] o i r e t ( t e ) ] sans troncation

[ [ [ X L (oir) V af

L (et) Ν af

( ±T)

1

Ν,

(T+)

ι [ [ X ] e t ( t e ) ] avec troncation

Par exemple, à partir de * a l l u m e u r e t t e et "allumoirette produits par le composant

dérivationnel,

les

règles

mineures

du

composant

conventionnel

produiront

respectivement "allumerette et allumette, "allumoirette et allumette. On

pourrait

objecter

à

cette

analyse

qu'il

n'est

pas

nécessaire

une double source à un mot comme allumette, puisque c e l u i - c i

de

poser

n'est pas ambigu.

Mais ce n'est pas un véritable problème : Ou l'on suppose que - e u r et - o i r sont associés à la même RCM, et qu'aucune tous

contrainte les

linguistique

deux,

ce

dont

n'interdit le

engendre à la fois allumeur qui

sert

à allumer",

et

à la

lexique

base

attesté

verbale

offre

allum(er)

de

les

recevoir

un témoignage. La même

RCM

et allumoir avec le même sens prédlctible "Instrument

chacun

de

ces

items peut

servir

de base à la RCM à

laquelle est associé - e t ( t e ) . Ou, ce qui est plus probable étant donné qu'à -eur (et non à - o i r ) est associé

par

ailleurs

ailleurs

un sens

un sens locatif

d'agent,

et

( c f . Deuxième

qu'à

-oir

(et

non à - e u r )

Partie, Chapitre

est

associé

par

2, § 5.3.5.2.), on suppose

680

que -eur et -oir sont associés è des RCM différentes. Dans ce cas, le sens prédictible de allumeur est "agent [ ± humain] qui V, instrument qui sert à V", celui de allumoir "instrument qui sert à V, "lieu où l'on V". Chacun de ces noms peut servir de base à la RCM à laquelle est associé -et(te), et les sens prédictibles de allumette sont alors : - s'il a pour base allumeur, ""petit agent [+hum] qui allume" "petit instrument qui sert à allumer" ; - s'il a pour base allumoir, "petit instrument qui sert à allumer" ""petit lieu où l'on allume'Ρ d) Si le nom en -et(te) ne coexiste ni avec un "instrumental" en -eur, ni avec un "instrumental" en -oir, conformément à ce qui a été démontré dans les cas précédents, on conviendra de reconstruire les deux formes. Cette proposition touche les exemples suivants : amassette cachet dînette éprouvette huchet lorgnette ouillette patouillet pesette serfouette sonnette triboulet

attifet curette époussette épuisette jouet^ maniette patinette pêchette promenette sifflet traquet trottinette

Une forme comme patinette par exemple correspondra donc aux trois dérivations suivantes : "patinerette avec allomorphie [ [ [patin]

V

(eur)

af

(+A) (+T)

1 , (et) , Ν af patinette avec troncation "patinoirette sans troncation

[ [ [patin]

[ [ [patin]

V

V

(oir)

af

1 (et) Ν af

^

~

] (et) ] Ν af Ν

'

patinette avec troncation » patinette '

puisqu'à côté des deux bases reconstruites "patineur(euse) et °patinoir(e), la base synonyme patin est attestée . Le traitement proposé pour les cas de figure c) et d) (noms en -et(te) coexistant avec des "instrumentaux" en -eur et -oir, ou ne coexistant avec aucune de ces deux possibilités) invite à revenir sur le traitement proposé pour les

681

cas a) (noms en -et(te) coexistant avec un "instrumental" en -eur) et b) (noms en -et(te) coexistant avec un "instrumental" en -oir). En effet, si l'on reconstruit les sources "instrumentales" en -eur et en -oir lorsqu'aucune des deux formes n'est attestée, ce qu'incitent à faire les exemples pour lesquels les deux sources sont attestées, pourquoi s'en tenir au lexique attesté lorsque l'une des deux sources seulement est attestée? Le traitement proposé jusqu'alors pour les cas a) et b) était encore trop fidèle au lexique conventionnel. Ce sont donc toutes les cases vides du tableau 2 correspondant à des "instrumentaux" qui devront être remplies et considérées comme des sources possibles des noms en -et(te) correspondants. Ainsi, si l'on reprend les exemples sarclette (seul sarcloir est attesté), lavette (seul laveur est attesté, lavoir ne l'étant qu'au sens "locatif") et couperet (la forme allomorphisée à partir du nom en -eur est attestée), ils seront décrits de la façon suivante : "sarcloirette sans troncation [ [ [sarei]

[ [ [sarei]

V

V

(oir)

1 (et) ] / af Ν af Ν \ (±T) (T+) \

(eur)

sarclette avec troncation

"sarcletette avec allomorphie 1 (et) 1 / af Ν af Ν / (+A) (A+) \ (+T) (T+) \ iI sarclette avec troncation . "lavoirette sans troncation

[ [ [lavi

V

(oir)

1 (et) 1 af Ν af Ν ( ±T) (T+) ' lavette avec troncation "laverette avec allomorphie

[ [ [lav]

(eur) , 1 , (et) 1 V af Ν af Ν (+A) (A+) (+T) (T+) lavette avec troncation "coupoiret sans troncation

[ [ [coup] v (oir) a f (±T)

] N (et) a f

]

(T+)

* "coupet avec troncation couperet avec allomorphie

[ [ [coup]

V

(eur)

1 (et) af Ν af (+A) (A+) (+T) (T+)

L Ν "coupet avec troncation

Dans tous les cas, seuls les items non précédés du signe 0 devront être sélectionnés de façon ad hoc par le Sélectionneur du composant conventionnel.

682

Deux

arguments

complémentaires

peuvent

être

invoqués

en faveur

de cette

analyse : L'existence,

dans

le lexique

attesté, de

doublets

suffixés par

-oir

et

-eur,

par exemple : arracheuse : "Outil ou machine qui sert à arracher des tubercules, des racines ) arrachoir." arrachoir : "Outil

servant

à arracher

des racines, des tubercules, etc.

)>

arracheuse." accordeur : "Instrument produisant les douze demi-tons de la gamme." accordoir : "Instrument d'accordeur (de pianos, d'orgues)." (R 85) Mise

à part

la référence

à une "machine", qui a déjà été commentée, dans le

cas de arracheuse, les variations définitionn|^les, que le lecteur vent être considérées comme non pertinentes

appréciera, peu-

.

Le fait que, lorsque la forme allomorphique de la base en -eur est attestée, l'attestation

de

l'instrumental

en -eur

ne bloque

en rien celle de

l'instrumental

en -oir (c'est le cas pour chaufferette, couperet, perc(er)ette, rebatteret, traceret). 2.4.2.3. Noms qui désignent un "lieu" Cinq noms en -ette apparemment construits sur une base verbale V peuvent être de

paraphrasés "lieu"

attestés

par

"(petit)

dans

le

lieu

R 85



l'on

construits

V". Le sur

tableau 3 fait état des noms

la

même

base

verbale

noms en -ette pourraient, conformément à l'hypothèse 4, être dérivés.

T A B L E A U 3 : N O M S DE LIEU EN -ette CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS

conversion

bavette

27

-oir

MORPHOLOGIQUES

-is

+

buvette 2

cachette

28

couchette

oubliette

29

+

+

+

dont

les

683

Ce en

tableau

-ette

:

la

fait

apparaître

construction

deux

d'un

sources

nom

sur

possibles

une

base

pour

les

noms

verbale, par

de

"lieu"

conversion

ou

à l'aide du suffixe -oir. On

ne

retiendra

pas

en

effet

la forme

en ^is^ comme

une source

non tant parce que le sens attesté de couchis est technique, donc par

rapport

à couch(er)

(on pourrait

considérer

possible,

idiosyncratique

qu'il s'agit là d'une

idiosyncrasie

conventionnelle), mais parce que d'une part a cOté de couchis est attesté couche, d'autre

part

parce

qu'il

n'est

pas

envisageable

de

reconstruire

systématiquement

des noms de lieu en - i s pour les noms en -ette qui n'ont pas de source attestée : la forme

affixale

des

sur des bases nominales avec une relation sémantique vague

mie"

-is^ n'est

pas disponible, et sert

(paillis, treillis), soit

à

construire

des

apparemment

noms sur

soit à construire

des bases

d"'hypony-

verbales

avec

le sens "produit" ou "objet de l'action" (gâchis, gazouillis, gribouillis, hachis, ramassis, semis, etc.). Le et deux Mieux

exemples

vaut

seul

nom de "lieu"

qui figure

dans Juilland (1965) est

sont insuffisants pour conclure que - i s est un suffixe

considérer,

en

attendant

une

étude

détaillée

de

la

logis,

"locatif".

forme

suffixale

-is, que le sens "locatif" de couchis et logis est idiosyncratique. Restent

la

conversion

et

la

suffixation

par

-oir, qui

posent

des

problèmes

différents. La

source

cache

pour

cachette

et

la

source

couche

pour

couchette

sont

les plus simples : elles sont attestées avec un sens "locatif", et le nom en -ette a

un

sens

diminutif

par

rapport

à

elles. De

plus,

elles

ne

nécessitent

aucune

opération de troncation. Mais deux questions se posent : Est-il

possible

d'étendre

l'hypothèse

d'une

source

obtenue

par

conversion

aux autres noms de "lieu" en - e t t e ? Cette

source

est-elle

exclusive, pour

les

noms

attestés,

d'une

autre

source

non attestée, en -oir par exemple? La réponse à la première question ne pourrait près

une

conversion des

sens

de

la

étude

détaillée

entre

les verbes et

représentés,

dérivation

des

parmi

rapports

être donnée è coup sûr q u ' a -

sémantiques

associés

aux

opérations

les noms. Il est sûr que le sens "locatif" est

d'autres.

(cf. Deuxième

Sans

Partie,

préjuger

Chapitre

de

2, §

l'orientation

6.2.3.), on

de l'un

éventuelle

peut

citer

les

exemples suivants :

Mais

masc.

fém.

camp / camp(er)

planque / planqu(er)

siège / siég(er)

base / bas(er)

tr&ne / trOn(er)

loge / log(er)

etc.

etc.

il paraît

associés de

bases

à

une

hasardeux opération

de conclure de

que ce

conversion

verbales. Je ne dispose

à ce

sens

est

construisant jour

l'un des sens "disponibles"

des

noms féminins

d'aucun "néologisme"

me

à partir

permettant

de l'affirmer. Quant à la deuxième question, la logique de mon travail invite à y répondre négativement : on a vu que pour les noms d"'instrument", les deux sources c o n c u r -

68t

rentes en - e u r et en - o i r étaient proposées. La suffixation par - o i r ( e ) de bases verbales servant à construire des "locatifs" est, quant ment

à elle, largement

au

sens

attestée

"instrumental"

(cf.

(parloir, dortoir, baignoire, etc.),

Deuxième

Partie,

Chapitre

2,

§

parallèle-

5.3.5.2.),

et

disponible, comme en témoigne le "néologisme" " a f f i c h o i r , employé au sens "endroit prévu

pour

l'affichage"

.

C'est

pourquoi,

bien

que

le

seul

exemp^

locatif en - o i r ( e ) face à un nom en r e t t e soit bavoir face à bavette tra

que

le " l o c a t i f "

en - o i r ( e )

en - e t t e . Les modalités

est

une source

techniques

possible pour

de la dérivation

seront

attesté

de

, on a d m e t -

les noms de

"lieu"

les mêmes que

celles

des "instrumentaux" : avec ou sans troncation, ce qui est conforme à l'hypothèse selon

laquelle

s'agit

du

les deux

même

sens sont

suffixe.

On

associés à la même

posera

donc

le

schéma

RCM, et suivant

selon laquelle

pour

les noms

il de

"lieu" en - e t t e : [ [ X ] o i r e t t e ] sans troncation [ [ [ X L . (oir) V af (±T)

Par

exemple,

"lieu



Quant

l'on

sur

]

(et)

Ν

la base

oublie",

à couchette,

[ [ X ] e t t e ] avec troncation

oubli(er),

et,

il

af (T+)

sur

le

composant

"oublioir,

provient,

les

dans c e t t e

dérivationnel

produit

diminutifs

"oublioirette

hypothèse,

à la

fois

"oublioir

et de

oubliette. la

suffixa-

tion de couche et de celle de "couchoir : . "couchoirette sans troncation [ [ [couch]

V

(oir)

1 , (et) Ν af

af

(± τ) [ [ [couch]

V

]

Ν

(et)

1 j N(

V

(T+)

·* couchette avec troncation

1 Ν

af

» couchette '

Cet exemple est donc comparable à ceux traités ci-dessus de allumette et b a l a y e t te : Ou mais

la

avec

même

que couchette Ou

le

sémantique

RCM

construit,

avec

des

le même sens, à la fois couche

opérations

ait le même sens, qu'il soit construit

sens

locatif

mineure?)

de de

couche

son

sens

est

morphologiques

et "couchoir.

considéré

prédictible

différentes

Il est donc

prédictible

sur couche ou sur "couchoir.

comme

"Action

de

dérivé

(par

coucher",

une et

règle

dans

ce

cas couche et "couchoir sont construits par des règles différentes. Le sens p r é d i c t i ble de couchette petit

à partir

de "couchoir

serait alors " " p e t i t instrument avec lequel,

lieu où l'on couche". Son sens prédictible à partir

de couche serait " " P e t i t e

action de coucher". La règle sémantique mineure appliquée à couche serait

alors

"projetée" sur couchette, conformément au dispositif habituel. 2Λ.2Λ.

Noms qui désignent une "action" Conformément

à

l'hypothèse

a un sens de nom d ' " a c t i o n " , construite sur une base verbale.

ce

4,

on

sens lui

supposera vient

que,

si

le

nom

de sa base nominale

en

-et(te)

elle-même

685

Le

problème

est

ici

de

savoir

quelle

forme

donner

au

nom

d'"action"

de

base, car le paradigme des opérations morphologiques associées à la relation sémantique

d1 "action

fournit sur

la

une

de

liste

base

V"

comporte

des

noms

verbale,

ainsi

en

beaucoup -et(te)

que

les

de

à

formes

concurrentes.

d1 "action"

sens

noms d ' " a c t i o n "

Le

tableau

apparemment

correspondants

attestés

dans

le R 85.

T A B L E A U 4 : N O M S D ' A C T I O N EN -et(te) CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS

MORPHOLOGIQUES

c

a

a

a

a

é

e

e

m

0

0

d

g

i

η

e

r

u

e

i

Γ

η

e

e

s

c

i

r

η

r

e

V

0

e

e

t

e

e

η

u

r s 0

η

bloquette

+

branlette

+

+ +

+

+

+

buvette

+

causette

+ +

comprenette +

courbette cueillette

+

+

+ + +

dormette grimpette 2

+

+ +

poussette I

+ +

suette 2 tirette

+

+

trempette 2

+

+

tricotets

+

+

+

+ +

+

+

4

construits

+ +

686

La

distribution

des

suffixes

tive : tous les noms en et(te)

est

si

variée

correspondent

qu'elle

est

difficilement

significa-

à au moins un nom d'"action", mais

certains correspondent à plusieurs ; les noms d1 "action" présentent une large gamme de suffixes ; aucun d'entre eux n'est suffisamment soit

significative.

Sur

le

corpus

représenté pour que la quantité

réuni, la fréquence

des opérations

morphologiques

est la suivante : -age

8

conversion

6

-ée

5

-erie

4

-ment

3

-ade

2

-ure

2

-aison

1

-ance

1

-eur

1

-oire

1

Tout

au

la suffixation comme

/ / / / / / / / / / /

14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14

plus, peut-on signaler par

-ée

par

la suffixation par

rapport -age

la fréquence

relative

de la conversion

à des opérations habituellement plus

ou - m e n t . Mais

je ne dispose

et

de

fréquentes

d'aucune

statistique

permettant d'étayer cette observation première. De

plus,

explicitement tous une

les

l'inventaire porteur

mots

terminés

terminaison

de

Juilland

de l'un par

radicale

(1965)

des suffixes -aget(te),

homonyme

du

ne

présente

aucun

nom

d"'action"

du tableau 4 suivi du suffixe

-aisonnet(te), suffixe

-ancet(te),

etc.

correspondant, comme

-et(te) :

comportent le

montrent

les exemples (exhaustifs) suivants : Terminaison

-ette

-et farfadet

-ade -age

suffragette

-aison

maisonnette

muscadet

34

lancette -ée -erie r 35

fleurette soeurette

-ment -pire -ure

burette

furet

curette lurette voiturette Aucune

trace

non

plus

d'une

quelconque

suffixes devant -et(te), comme c'était et d'instrument.

allomorphie

de

l'un

ou

l'autre

de

ces

le cas pour le suffixe - e u t de noms d'agent

687

Aucun fait du lexique attesté ne vient donc étayer une hypothèse de t r o n c a tion.

res,

Je proposerai provisoirement, en attendant d'éventuels arguments

supplémentai-

de

conversion

dériver

les

noms

en

-et(te)

du

nom

d'action

obtenu

par

.

A l'appui de cette hypothèse peuvent être notés les faits suivants : Il existe une forme de conversion disponible qui construit féminins

sur

des

bases

verbales : aux

"néologismes"

que

des noms d"'acti^n"

chacun

peut

relever

,

on peut ajouter ces quelques noms relevés dans Gilbert (1980) : bouffe, 1972, Fam. défonce, 1972, Fam. dépose déprime, 1973, Fam. drague, 1970, Fam. gamberge, 1952, Pop. glisse, 1960 grogne, 1961 magouille, mil. X X o , Fam. rallonge relance, milieu X X o Il est intéressant de noter que la plupart de ces mots sont pourvus d'une "marque d'usage"

analogue

à

celle

qui

affecte

la moitié

des noms t r a c t i o n "

7 noms sur 14 sont marqués dans le R 85 de l'étiquette "Fam." Aucune

intuition nette ne me permet de reconstruire un nom d"'action"

portant

un

suffixe

-et(te).

Et

supposer

fonction

des noms qui sont

quantitative intéressant

en -et(te) :

.

(à de

privilégié, parmi une

ceux

troncation

à

du

tableau

partir

de

4, comme

plusieurs

base

suffixes

com-

du nom

en

différents,

en

attestés, d'une part poserait un problème de frontière

partir

de

combien

retenir

un

suffixe

d'occurrences ^clans comme

troncat

le

?),

lexique

d'autre

attesté

part

est-il

multiplierait

les règles de troncation de façon redondante et ad hoc. On

posera

donc

la

structure

interne

suivante

pour

les

noms

en

-et(te)

à

sens d ' " a c t i o n " : [ [ [ X L . 1 . (et) ] V Ν af Ν Ainsi, cueillette sera analysé comme construit sur le nom cueille, malgré la présence dans le lexique "grimpe, bien

attesté de cueillage

que

et de cueillaison, et grimpette 2 sur le nom

grimpade, grimpée

et grimpement

soient

attestés

avec

un

sens

d"'action", et pas "grimpe. Il choisie

reste

h

comme

la conversion

traiter base,

attestée

deux l'autre

questions, aux

l'une

distorsions

et celle du nom

au

genre

de

sémantiques

relative

entre

la

en -et(te)

que

l'on suppose

la

conversion

définition

de

construit

sur

elle. 1)

Sur

6

exemples

tire, trempe), conversion?

attestés

2 masculins

Sinon,

est-il

de

(branle nécessaire

conversions, et

4

sont

tricot). S'agit-il de

reconstruire

féminins ou

des

(bloque,

non du même bases

féminines

cueille, type

de

"branle

688

et

"tricote?

permette

Pour

de

construisant

autant

l'avancer, des

que

il

noms

l'état

semble

d"'action"

actuel

que

de

seule

soit

la

la

description

forme

actuellement

des conversions

féminine

disponible

de

la

(voir

le

relevé

ci-dessus d'après Gilbert (1980)). Mais il existe par ailleurs dans le lexique un

grand

nombre

de

conversions

masculines

à sens

me

conversion cité

attesté

d* "action" : vol, saut,

casse,

etc. Il ne peut donc s'agir de deux formes fondamentalement différentes de c o n v e r sion : conformément paradigme

au modèle proposé, elles font toutes les deux partie du même

d'opérations

morphologiques

associé

au

rapport

catégoriel

+

V

Ν

et

au sens " A c t i o n de V " . La solution la plus simple et la plus conforme à la théorie proposée, n'est

dans

attestée

l'état qu'au

actuel

de

masculin,

mes connaissances, consiste, lorsque

à considérer

que

fois du nom féminin et du nom masculin, produits par avec

la

conversion

le nom en -et(te) provient

le même sens, et ò reconstruire seulement

le composant

à la

dérivationnel

la forme féminine pour les bases

non attestées. 2)

Comme

pour

les

autres

cas

déjà

étudiés,

la

définition

lexicographique

nom de base ne reflète pas toujours le sens prédictible, c'est-à-dire duquel

le sens prédictible

truit. Il n'y défini

par

"Courte

(mais pas forcément

a dans le corpus "Action

de

V",

et

étudié

attesté)

aucun exemple

le nom

en

-et(te)

du

celui à partir

du dérivé doit être

cons-

où le nom de base Ν serait

par

"Petit

N", ou par

exemple

action de V " . Le cas le plus clair est celui de cueille et cueillette. Cueille

est défini, après la marque " V x ou régional" - marque que l'on a décidé de négliger - par " A c t i o n de cueillir". Cependant, cueillette n'est pas défini comme un diminutif, mais comme un synonyme de cueille (voir sur ce point le § 2.4.4.). Dans les autres cas, soit le nom de base est défini régulièrement et le dérivé idiosyncratiquement :

soit

tricot

"2. Action de tricoter [...]"

tricotets

"Danse ancienne, rapide et gaie."

la

base

et

le

nom en - e t ( t e ) sont

tous d e u ^ d é f i n i s

cas de distorsion le plus net étant peut-être celui-ci bloque

"Régional

(Belgique).

idiosyncratiquement,

le

:

Préparation

intense

aux

examens

(notamment universitaires)." bloquette

"Jeu où l'on doit bloquer la bille dans un trou."

L'alternative me paraît être la suivante : Ou

l'on

se

fie

entièrement

au

lexique

attesté

pour

décider

de

l'existence

de relations dérivationnelles, et les noms en - e t ( t e ) concernés ne seront pas a n a l y sés comme des mots construits ; ils seront décrits indépendamment correspondantes.

On

négligera

alors

le

rapport

formel

des

et sémantique

conversions réel

quoique

non évident lexicographiquement qui est perceptible entre eux. Ou,

comme

je

le

propose,

non attestés, aussi bien pour

on

reconstruit,





c'est

nécessaire,

les bases que pour les dérivés. Les sens

de tricot, tricotet, bloque, bloquette seront alors respectivement : tricot

" ' A c t i o n de tricoter"

tricotet

""Petit tricot"

bloque

" " A c t i o n dë bloquer"

bloquette

""Petite bloque"

etc.

les

sens

prédictibles

689

Le coût de cette reconstruction est la nécessité, pour "coller au réel extralinguistique",

de

modifier, compléter,

d'idiosyncrasies.

Mais

cette

corriger

stratification

conforme à la compétence

les sens prédictibles

des

opérations

du locuteur-auditeur

me

dans

paraît

l'Applicateur

à

la

fois

"idéal" et plus satisfaisante

plus

théori-

quement. 2.4.2.5. Noms qui désignent un "produit" Trois mots seulement sont concernés.

T A B L E A U 5 : N O M S DE P R O D U I T S DE L ' A C T I O N EN - e t ( t e ) CORRESPONDANCE AVEC AUTRES OPERATIONS

MORPHOLOGIQUES

-age

1 jouette mercerisette tiret

Ce

tableau fait

-age

est

sens

"produit

processus nom

attesté

seul

apparaître

avec

le

s'agit

soient

dire à partir

le

là d'une

candidat

attesté donc

aux

sens. On

désignait

sens. Je proposerai

de l'action"

que, face

même

l'action"

verbal. Il

tirage,

les deux

de

+

résultat

extension à

la

que

noms en -et(te), seul

a convenu

ci-dessus

concret

de

métonymique

fonction

de



un nom

2.4.2.) que

l'accomplissement du sens

source

de

d"'action".

tiret, a

les noms en -et(te) désignant

en le du Le

d'ailleurs

un "produit

en fait dérivés comme les noms d"'action" en -et(te), c ' e s t - à -

de bases nominales

construites par

conversion sur les bases

verbales

correspondantes. Ces noms recevront donc l'analyse suivante : [ [ [ X L · L· (et) 1 V Ν af Ν L'analyse par

-age,

concurrente, qui consisterait

parce

que

tirage

est

non seulement

elle demanderait

cerisage,

surtout

mais

elle

attesté,

à les faire dériver d'une base serait

beaucoup

plus

coûteuse,

toutes

seulement,

les bases, ou

qu'une

mais

nécessiterait ne

règle

puisque

la reconstruction des deux bases "jouage et " m e r la

construction

d'une

règle

de - a g e pour ces trois mots. M a solution, quant à elle, demande la de

suffixée

nécessite sémantique,

aucune

de

troncation

reconstruction

règle supplémentaire. Elle

nécessaire

de

toute

façon

par

suppose ailleurs,

s'applique à ces trois mots, engendrés avec le sens "action de V", pour leur attribuer le sens "produit

de l'action de V", ou que ce sens soit attribué par la même

R C M que celle qui construit des noms d'"action". Quelle que soit la solution choisie,

690

elle n'est pas ad hoc. 2.4.2.6. N o m s qui désignent un "objet" Ces

noms

posent

un problème

analogue

au

précédent : à

ma

connaissance,

il n'y a pas en français de suffixe qui soit spécialisé dans c e sens, mais on trouve essentiellement

un

certain

nombre

d ' " a c t l o n " . L e tableau 6 présente à

sens

examiner

d"'objet"

et

d'autres

d'opérations

morphologiques

cette c o r r e s p o n d a n c e

noms

dont, c o n f o r m é m e n t

les c h a n c e s d'être de bons candidats pour

entre à

associées

l'hypothèse

servir

au

4, il

de bases aux

AVEC AUTRES OPERATIONS

MORPHOLOGIQUES

c

a

é

0

0

u

0

d

e

η

i

r

η

e

r

e

V e Γ s 0 η

+

croquette devinette

+

grimpette 1

+

hochet houlette +

mouillette nichet

41

nouet piquet

42

poussette 11.1

+ 43

faudra

premiers.

T A B L E A U 6 : N O M S D'OBJETS DE L ' A C T I O N EN -et(te) CORRESPONDANCE

sens

les noms en - e t ( t e )

691

c

a

é

0

0

u

0

d

e

η

i

r

η

e

r

e

ν e r s 0 η

purette

44

+ +

rivet sucette 2 1 tirette

+

45

+

trempette 1

46

Ce tableau appelle les observations suivantes : Une grosse proportion de noms en -et(te) (7 sur 15) ne correspond à aucun nom d'"objet" attesté. Parmi

les

noms

d'"objet"

attestés,

on

trouve

une

fois chacun

des

suffixes

-ade, - o i r et -ure, deux fois la conversion et les suffixes - é e et - o n . Ce dernier peut être éliminé comme éventuel troncat, parce qu'il a lui-même un sens diminutif : les noms mouillon et suçon sont équivalents

régionaux

d'ailleurs

donnés par

le R

85 comme

des

de mouillette et sucette. Il est donc probable que les noms

en - o n soient construits sur les mêmes bases que les noms en -et(te) correspondants : il s'agit susceptibles

de deux

d'être

suffixes

appliqués

appartenant

consécutivement

au même p a r a d i g m ^ et donc par

la

même

règle

. Le

non

suffixe

-oir peut également être éliminé, car le sens d'"objet" de tiroir paraît idiosyncratique : comme

on l'a

vu, - o i r a essentiellement

un sens "instrumental"

et un sens

"locatif". Presque -et(te)

tous

ont

un

grimpade, grimpée, Seuls Quant

tiroir

les

sens

noms cités dans d"'action"

attesté

pique, rivure

sont

le tableau

6 parallèlement

conjointement définis

dans

au sens

le R

aux noms

en

d"'objet" : croque,

85 avec

les deux

sens.

et purée font exception, ce qui n'a rien d'inattendu pour le premier.

à purée, la note 44

signale

que son rapprochement

avec purette est

très

hypothétique. Cette dans

le

remarque

sens

particuliers,

rejoint

d'"objet". servaient

celle

Tout aux

se

deux

qui passe

concerne comme

relations

l'absence si

les

sémantiques

de

mêmes

suffixe suffixes,

d"'action"

et

spécialisé sauf

cas

d'"objet".

692

Ce n'est peut-être pas un hasard, si l'on considère que, sémantiquement, l'"objet" peut être décrit, de même que le "produit", comme une métonymie de l"'action", et participe de la même paraphrase vague "Résultat de l'action de V " . Le rapprochement sette,

de l"'objet" et de l'"action" est d'ailleurs confirmé par le fait que p o u s -

grimpette,

comme

et

à

la

rigueur

tirette

des noms d"'action", et figurent

numéros

différents,

puisque

le

et

trempette

à ce

dictionnaire

sont

également

attestés

titre dans le tableau 4 (avec

numérote

les

sens

des

superficiellement

différents). Il

existe

donc

de

fortes

présomptions

en

faveur

d'une

solution

qui

fasse

dériver les noms en -et(te) du tableau 6 d'une base nominale obtenue par c o n v e r sion

â partir

d'une

base

verbale, comme

les noms d " ' a c t i o n "

et

de "produit

de

l'action". Ces noms auront la structure suivante : [ [ [ X I , L (et) 1 V Ν af Ν

2.4.2.7. Conclusion Il ment

vient

d'être

construits

nominale,

démontré

sur

une

elle-même

y a suffixation,

que

base

construite

le suffixe

sut

le composant laquelle

est

les

sur

une

devant

base

le

nom

suffixés par

en

fait

verbale.

-et(te)

construits Sur

le

opérations

plan

-et(te)

qui

donne

une

à ce

base

formel,

s'il

allomorphisé,

qui ont leur

le plan sémantique, c'est

en

apparem-

sur

à la base verbale est soit

- e t ( te), deux

conventionnel. Sur

construit

noms

étaient

qui s'applique

soit, le plus souvent, tronqué dans

tous

verbale

la base dernier

place

nominale les

sens

autres que diminutifs qu'il peut présenter. Le tableau 7 résume les diverses solutions proposées. 2.4.3. Avantages de l'hypothèse 4 Par

rapport

aux

trois

hypothèses

envisagées

précédemment,

l'hypothèse

les

sens

en

4 présente les avantages suivants : Elle

permet

apparemment que

d'expliquer

construits

parasitaire

au

sur

segment

élégamment une

divers

base

verbale,

et

qui

apparaît

dans

-er-

des

d'assigner un

noms

une

certain

-et(te)

fonction nombre

autre d'entre

eux. Elle diminue le nombre de règles nécessaires pour rendre compte du fonctionnement seul

de

la

suffixe

forme

-et(te)

suffixale est

-et(te), en unifiant

associé

au

seul

rapport

la description de celle-ci. catégoriel

Ν

Ν, et

au

Un sens

"diminutif". Elle

explique

du

même

coup

la

disponibilité

de

la

formation

apparemment

construite sur base verbale, disponibilité surprenante si l'on s'en tenait aux apparences, puisque la relation sémantique entre le mot construit et sa base peut prendre des modalités diverses, inexplicables autrement. Enfin,

elle

dérivationnelle

se

permet

de

caractérise

conserver par

l'hypothèse

l'association

d'un

selon seul

laquelle rapport

une

opération

catégoriel

à un

693

TABLEAU 7 : RESUME DES TRAITEMENTS PROPOSES

sens

agent

opération

modalités

morphologique

techniques

e ·

e

C . [ - seg]

Condition : C C i OL 1 Ainsi, / z a l / se prononce [zCI].

- Règles de 377)) : 1)

Ainsi,

monophtongaison

# X a u Y # 12 3 4

-»•

/fais/,

vocalisation

après

(la

première

est

formulée

dans Selkirk

(1972 :

1 [o] 4 du / I /

(règle

mineure),

devient

/faus/

et

se

783

prononce [ f o ] .

2)

# Χ o u Y # 1 2 3 4

1 [u] 4

Ainsi,

/dois/,

après

3)

// X a u Y # 1 2 3 4

vocalisation

+

du

/I/,

/dous/

et

se

prononce

[du].

1 tei] 4

Ainsi, / s a v a l / , après vocalisation du / ! / ,

4)

devient

devient / s a v a u /

et se prononce [savjS].

# X a i Y # 1 2 3 4

-»•

1 [ε] 4

Ainsi, / p a i s / se prononce [pE].

(Rappelons

(cf.

Deuxième Partie, Chapitre 3, note 7) que la séquence

[ w a ] est représentée

Il

faut

ajouter

prononcée

/oi/).

à

ces

règles

les

règles

concernant

l'effacement

de

/a/

récapitulées dans Dell (1973 : 259). Enfin, en cas d'hésitation, je me suis ralliée au "Principe de la représentation la plus simple", ainsi formulé par Dell (1973 : 205) : "Dans

les

possibles choisira

cas pour

celle



plusieurs

un

même

qui

se

représentations

morphème,

rapproche

du morphème en question."

le

phonologiques

toutes plus

des

choses

sont

égales

représentations

également

d'ailleurs,

on

phonétiques

ANNEXE

16

CONTRAINTES CATEGORIELLES ET APPLICATION CYCLIQUE DES RCM

786

L'objectif de la présente étude est double : D'une part faire apparaître sur un exemple privilégié la notion de contraintes catégorielles sur l'application des RCM, en montrant qu'à partir de deux bases (adjectif

et

verbe)

et de quatre affixes, qui se combinent

individuellement

avec

les catégories des bases, toutes les combinaisons ne sont pas possibles. Les quatre affixes choisis sont deux préfixes : dé- et in-, et deux suffixes : -able et -is(er) ; aucun de ces affixes ne peut s'appliquer, sauf »démort, *inmort, •mortable, *mortiser. chaque

affixe

ne

s'applique

qu'une

exception, à une base nominale :

On supposera

fois

à

une

en un premier

base

donnée,

et

temps que

on appliquera

le Principe 31, selon lequel une RCM n'applique qu'un affixe à la fois. D'autre

part

montrer

que

la

récursivité

cyclique

des RCM

n'obéit qu'aux

contraintes imposées à leur application normale. A cette fin, je décrirai les cycles d'application

des

quatre

RCM

auxquelles

sont

associés

les affixes

-

disponibles

- cités.

1. CONTRAINTES CATEGORIELLES SUR L'APPLICATION DES RCM Soit "aveugle" mots

l'adjectif des

mortel

quatre

construits,

dont

(construit

affixes

cités

à

20 seulement

sur mort) et ces sont

deux

le verbe friser. L'application

bases

autorisés

donne

par

les

théoriquement

règles

du

La liste qui suit fait apparaître ces combinaisons. Un affixe inX.

immortel

*inXV

•infriser

•déX.

•démortel

déX.

•X able A

*mortalable

Xyable

"frisable

"mortaliser

•Xyis(er)

•frisiser

•indéX n A

•indémortel

•indéX y

•indéfriser

•désinX.

•désimmortel

•désinX.,

•désinfriser

•X ft abilis(er)

•mortalabiliser

X^is(er)

défriser

Deux affixes

X „ ¡sable A •inXable A inX

is(er) M

•déX able A déX

A

is(er)

"mortalisable

X^abilis(er)

"frisabiliser

•Xyisable

•frisisable

•immortalable

inX^able

"infrisable

immortaliser

•inXyis(er)

•infrisiser

•démortalable

déX^able

"défrisable

"démortaliser

•déXyis(er)

•défrisiser

•indémortaliser

•indéXyis(er)

•indéfrisiser

Trois affixes •indéX^is(er)

48

français.

787

•indémortalable

indéX^able

indéfrisable

"désimmortaliser

*désinX^is(er)

•désinfrisiset

•désinX,, able A

*désimmortalable

•désinX^able

•désinfrisable

*inX

•immortalabiliser

inX^abiliser

"infrisabiliser

•indéX „able A désinX

M

is(er)

abilis(er)

A

i n X , ¡sable A

•inXyisable

"immortalisable

•déX^abilis(er)

déX^abilis(er)

*démortalabiliser

d é X „ ¡sable A

•infrisisable "défrisabiliser

°démortalisabie

•déXyisable

*déf risisable

"indémortalisable

•indéXyisable

*indéfrisisable

Quatre affixes i n d é X . ¡sable A •indéX

π

abilis(er)

•indémortalabiliser "désimmortalisable

désinX „ isable A •désinX^abilis(er)

En défriser,

"frisable

contraintes des

pour

point

de l'application sur

affixes

"qui

peut

restent.

départ

être des

chacun

Les

il

est

par

chaînes

des

mots

attestés

(immortel, "mortaliser

frisé"), RCM

"désinfrisabiliser

désinX^abilisCer)

d'un seul a f f i x e

l'application

qui

de

•désinfrisisable

•désinXyisable

*désimmortalabiliser

prenant

provenant

"indéfrisabiliser

indéXyabilis(er)

possible

l'adjonction

dérivationnelles

de

faire

dans

un

qui

ou

"rendre

possibles mortel",

apparaître ordre

suivent

les

arbitraire

expliquent

la

répartition des astérisques dans la liste qui précède. Le

signe

*

marque

un

mot

impossible

parce

qu'obtenu

par

l'application

d'un a f f i x e à une base possible sans respect des contraintes catégorielles ; le signe +

marque

un

contraintes mot

mot

impossible

catégorielles,

"indéfrisabiliser

-is(er)

à

"rendre

l'adjectif

"défrisabiliser

d'un

parce

qu'obtenu

affixe

à

Quand

défrisable",

il

impossible.

ne

peut

être

il

est

l'application,

base

indéfrisable",

indéfrisable.

"rendre

par

une est

obtenu

précédé

respectant

Par

obtenu

qu'en

en préfixant

de

*,

car

il

est

les

exemple,

le

suffixant

in-

au

verbe

impossible

de

préfixer i n - ò une base verbale. Quand il est obtenu en suffixant - i s ( e r ) à l'adjectif

indéfrisable

obtenu

par

la

suffixation

de

-able

au verbe

*indéfriser,

il

est

précédé de +, car, si la contrainte catégorielle est respectée, la base à laquelle -is(er) est appliqué est elle-même issue d'une dérivation impossible. On peut

montrer

de

la sorte que chaque mot construit possible n'est

issu

que d'une dérivation et une seule. Si la même forme apparaît possible dans p l u sieurs

chaînes

et

recouvre

la

différence

différentes

des mots entre

sur

des

bases

différents. Le

les

20

mots

cas

possibles

différentes,

c'est

qu'elle

se produit

deux

fois, ce qui

listés

précédemment,

et

est

ambiguë, explique

les 22

mots

obtenus par les chaînes : -

"immortalisable

il

provient

"qui

peut

de être

est

la

constructible

suffixation

immortalisé" ;

par i n - de l'adjectif

par

par dans

les chaînes 2 et

-able

du

la

chaîne

verbe 11,

11 : dans

immortaliser, il provient

il de

la chaîne signifie la

2,

donc

préfixation

"mortalisable, et signifie donc "qui ne peut pas être

mortali-

sé" ; -

"défrisabiliser

est

constructible

par

les chaînes

14 et

23. Dans la chaîne

14,

788

il est issu de la suffixation par -is(er) de l'adjectif défrisable" ;

dans

la

chaîne

23,

il

est

"défrisable, il signifie "rendre

issu de la p r é f i x a t i o n par

dé-

du

verbe

"frisabiliser, et signifie "annuler le résultat de l'action de frisabiliser". 1.

n n . -is(er) . dé- . -able immortel

2.

-»·

immortaliser

·*•

•*•

*immortalable

•*

»désimmortel

-*•

*désimmortalisable

immortalabiliser

•*•

désimmortalabiliser

•+•

* désimmortalable

•*•

désimmortalabiliser

•+·

* désimmortalable

·*·

»désimmortel

désimmortalabiliser

•+·

désimmortaliser

désimmortalisable

-is(er) . d é - . - a b l e . i n "démortaiiser

•+·

"démortalisable

-»•

»indémortaliser

-*•

désimmortaliser

-*·

Immortalisable

•*•

"immortalisable

"indémortalisable

-is(er) . d é - . i n - . - a b l e "mortaliser

9.

-»•

*immortalable

"mortaliser 8.

"immortalisable

"désimmortalisable

j ^ n . d é - . -is(er) . - a b l e immortel

7.

-*•

-»•

- i n . d é - . -able . -is(er) immortel

6.

"désimmortaliser

- i n . - a b l e . d é - . -is(er) immortel

5.

•*·

- i n . - a b l e . -is(er) . d é immortel

4.

immortaliser

^ i n . -is(er) . -able . déimmortel

3.

•*•

"démortaliser

·+·

indémortalisable

-is(er) . i n - . d é - . - a b l e "mortaliser

·>

*immortaliser

-»•

désimmortalisable

10. -is(er) . i n - . - a b l e . d é "mortaliser

-*•

»immortaliser

•+•

*

désimmortalisable

11. -is(er) . - a b l e . i n - . d é "mortaliser

"mortalisable

·*•

»désimmortalisable

12. -is(er) . - a b l e . . d é - . i n "mortaliser

"mortalisable

»démortalisable

•*•

13. d é - . - a b l e . i n - . -is(er) défriser

"défrisable

-*•

indéfrisable

-»•

"indéfrisabiliser

•*•

"défrisabiliser

-»•

défrisisable

•*•

* indéfrisiser

•*•

indéfrisisable

•*•

* indéfrisiser

-*•

indéfrisisable

14. d é - . - a b l e . - i s ( e r ) . i n défriser

-*•

"défrisable

-*•

»indéfrisabiliser

15. d é - . - i s ( e r ) . - a b l e . i n défriser

•*•

»défrlsiser

-*•

indéfrisisable

16. dé- . -is(er) . i n - . - a b l e défriser

•*•

»défrisiser

17. d é - . i n - . is(er) . - a b l e défriser

»indéfriser

18. d é - . i n - . - a b l e . is(er) défriser

-»•

»indéfriser

indéfrisable

indéfrisabiliser

indémortalisable

789

19. -able . in- . is(er) . dé"frisable

"infrisable

•*·

"infrisabiliser

•*•

•*•

*désinfrisable -*•

"désinfrisabiliser

20. -able . in- . dé- . -is(er) "frisable

•*• "infrisable

21. -able . dé- . in- . -is(er) °frisable -*· *défnsable

-*

indéfrisable

22. -able . dé- . -is(er) . in"frisable •+· *défrisable

+

défrisabiliser •+·

indéfrisabiliser * + ¡ndéftisabiliser

23. -able . -is(er) . dé- . in"frisable

"frisabiliser

désinfrisabiliser

+

"défrisabiliser -»•

•indéfrisabiliser

*infrisabiliser

^désinfrisabiliser

24. -able . -is(er) . in- . dé"frisable

"frisabiliser

2. APPLICATION CYCLIQUE DES RCM En se conformant aux contraintes catégorielles imposées à l'application des RCM auxquelles sont associés les quatre affixes étudiés, il est possible de prédire les cycles à l'issue desquels les mêmes RCM pourront se réappliquer, et ce, à l'infini. Les contraintes à respecter sont les suivantes : in- s'applique à un adjectif pour construire un adjectif de sens contraire ; dé- s'applique à un verbe pour construire un verbe signifiant "annuler le résultat de l'action de V" ; -is(er)

s'applique

à un

adjectif

pour

former

un verbe signifiant

"rendre

Adj." ; -able s'applique à un verbe pour former un adjectif signifiant "qui peut être V". Si l'on numérote 1 la RCM à laquelle est associé in2 la RCM à laquelle est associé dé3 la RCM à laquelle est associé -is(er) 4 la RCM à laquelle est associé -able il est possible d'établir l'ordre de succession des RCM de la façon suivante : 1 précède 3, 3 précède 2 ou 4, 2 précède 4, 4 précède 1 ou 3. On obtient ainsi 4 ensembles de cycles, selon la règle qui sert de point de départ (je présente à chaque fois une double formalisation du cycle, à l'aide des affixes associés et à l'aide des chiffres correspondant aux RCM ; la flèche signifie "peut être suivi de l'application de"). 1) Si le cycle suivante :

commence

par

la RCM 1 (in-), il se poursuit

de la

façon

790

in able

^ is

in



1 — 3

is in dé



ablef is

Cet ensemble correspond à 4 possibilités : a) 1 3 4 1

ex. : mortel

immortel

->

immortaliser

-*•

"immortalisable

->

"inimmortalisable ... Il s'agit d'un cycle La

forme

de trois règles récursif

"inimmortalisable

"qu'on

ne

sur lui-même à l'infini.

peut

pas

immortaliser"

met

en évidence le fait suivant : si la récursivité directe est impossible pour

in-,

autant,

la séquence

si elle

de plusieurs in-

correspond

n'en est pas interdite pour

à des applications de la RMC

séparées

par une ou plusieurs autres règles. b) 1 3 4 3

ex. : mortel

->·

immortel

immortaliser

"immortalisable

"immortalisabiliser ... Il s'agit

d'un cycle de trois règles récursif

sur

lui-même

à l'infini

à partir de l'application de la deuxième règle. c) 1 3 2 4 1 ex. : mortel

-*·

immortel ser

•*•

-»•

immortaliser

"désimmortalisable

•*• -*

"désimmortali"indésimmortalisa-

ble ... Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini. d) 1 3 2 4 3 ex. : mortel

-+

immortel ser

·+

immortaliser

°désimmortalisable

-*•

"désimmortali-

"désimmortalisabili-

ser ... Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini à partir de l'application de la deuxième règle. 2)

Si le

cycle

commence

par

la

RCM

2 (dé-),

il se poursuit

de

la

façon

suivante :

2

2 — 4 2 ^ a b l e

Cet ensemble correspond à 4 possibilités

4

791

e) 2 4 1 3 2 ex. : friser

•*•

défriser

•*•

"défrisable

sabiliser

->· indéfrisable

-»· "indéfri-

"désindéfrisabiliser ...

Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini. f) 2 4 1 3 4 ex. : friser

-*• d é f r i s e r sabiliser

·+•

"défrisable

·*•

indéfrisable

•*• "indéfri-

•> "indéfrisabilisable ...

Il s'agit d'un cycle de quatre règles récursif sur lui-même à l'infini à partir de l'application de la deuxième règle. g) 2 4 3 2

ex. : friser

-»• défriser

-*·

"défrisable

"défrisabiliser

"dédé-

frisabiliser ... Il s'agit

d'un cycle

de trois règles récursif sur lui-même à l'infini.

Il faut noter qu'il n'est acceptable que si l'on admet une séquence de deux préfixes dé-. h) 2 4 3 4

ex. : friser

défriser

•+

"défrisable

-»• "défrisabiliser

"défri-

sabilisable ... Il s'agit

d'un

cycle

de trois règles

récursif

sur

lui-même

à l'infini

à partir de l'application de la deuxième règle. 3)

Si le cycle

commence

par

la R C M

3 (-is(er)), il se poursuit de la façon

suivante :

-in



is

1

able



/

X

/

is

3

3 \

,in dé —



is

\

able

1 2



4 / ^ 3

ns

Cet

3

4·'

ensemble

présente

la

particularité

d'être

totalement

récursif

sur

lui-

même à l'infini. Il se répartit en cycles de deux, trois et quatre règles. On retrouvera le cycle à deux règles en p), avec un point de départ verbal et non adjectival. Les quatre cycles sont les suivants : i) 3 4 1 3

ex. : mortel

-»· " m o r t a l i s e r ble

j) 3 4 3

ex. : mortel

k) 3 2 4 1 3 ex. : mortel

•+· " m o r t a l i s e r -»• " m o r t a l i s e r ble

I) 3 2 4 3

ex. : mortel

4)

Si

suivante :

le cycle

commence

par

"mortalisable

->• "mortalisable -*•

->•

"immortalisa-

-*•

->•

-*• "mortalisabiliser ...

"démortaliser

"indémortalisable

•> " m o r t a l i s e r ble

•*•

"immortalisabiliser ...

-»•

"démortalisa-

•*• "indémortalisabiliser ...

"démortaliser

•*•

"démortalisa-

"démortalisabiliser ».

la R C M

4 (-able), il se poursuit

de la

façon

792

able

,dé in

is ^ a b l e

able'

4

/

\

dé — able is'

.

able

Comme l'infini,

et

le

un

ce

cycle

c y c l e s à trois e t un c y c l e

cycle

(p)

à

à quatre

m ) 4 1 3 2 4 e x . : friser

est

totalement

deux

règles

°frisable

ex. : friser

-»·

4

récursif

(cf.

j).

Il

sur

y

a

lui-même

en

outre

à

deux

règles : •*•

"infrisable

frisabiliser n) 4 1 3 4



•4

précédent,

comporte

2

"infrisabiliser

•*•

"désin-

" d é s i n f r i s a b i l i s a b l e ...

"frisable

·*•

°infrisable

·*•

"infrisabiliser

"infri-

sabilisable ... o) 4 3 2 4

ex. : friser

->•

"frisable

•+·

"frisabiliser

·*·

"défrisabiliser

°dé-

frisabilisable ... p)

4 3 4

e x . : friser

-*•

"frisable

-*•

Les 16 c y c l e s p r é s e n t é s a p p e l l e n t L'hypothèse qui que.

ne

le

Par

sous-jacente

sont p a s )

sont

exemple,

pour

"inimmortalisable

est

prendre

toutes

les

=

les

"rendre

puisse ê t r e "indésimmortalisable

= "qui

dernières

ne

=

l'on "désindéfrisabiliser

=

"annuler

permettre "indéfrisabilisable

=

"qui

pas

(=

être

faire

le

être

de

celles

morphologi-

chaque

en

sorte

déslmmortalisé

le c a r a c t è r e

perdre



résultat

que l'on puisse

peut

citées

désimmortalisable

faire

toutes

cycle,

que

qqn

qui

l'on

sorte

que

immortel)"

peut

"rendre

puisse

(et

structure

immortalisé"

immortalisable rendu

citées

à leur

formes

n e p e u t pas f a i r e p e r d r e "désimmortalisabiliser

formes

conformément

= "qui ne peut pas ê t r e

"immortalisabiliser

" f r i s a b i l i s a b l e ...

une série de r e m a r q u e s :

que

interprétables

"frisabiliser

qqn) de

(=

à

immortel)"

(=

faire

son

en

caractère

l'action

immortel)"

d'indéfrisabiliser

(-

défriser)"

indéfrisabilisé

(=

que

l'on

peut

rendre

indéfrisable)" "dédéfrisabiliser

= "annuler

le

résultat

de

l'action

de

défrisabiliser

(=

faire

en s o r t e que l'on ne puisse plus d é f r i s e r ) " "défrisabilisable

= "qui p e u t

ê t r e d é f r i s a b i l i s é ( = q u e l'on peut r e n d r e

défrisa-

ble)" "immortalisabiliser

=

"rendre

immortalisable

puisse pas r e n d r e "mortalisabiliser

=

"rendre

puisse ê t r e "indémottalisabiliser

-

mortalisable rendu

"rendre

(=

faire

en

faire

en

sorte

sorte

qu'on

ne

mortel)" (=

qu'un

immortel

sorte

que

mortel)"

indémortalisable

(=

faire

n e puisse plus p e r d r e son statut de

en

mortel)"

qqn

793

"démortalisabiliser

= "rendre démortalisable (= faire en sorte que qqn puisse perdre son caractère mortel)" "dásinfrisabilisable = "qui peut être désinfrisabilisé (= que l'on peut friser à nouveau)" "infrisabilisable = "qui peut être rendu infrisable" °déf risabilisable = "qui peut être défrisabilisé (= rendu frisable)" °f risabilisable - "qui peut être rendu frisable"

qui ne peut

pas

être

Les formes ci-dessus ne représentent qu'un minuscule échantillon des formes possibles : chaque forme peut elle-même servir de base à d'autres RCM que celles citées ici. Par exemple, on peut construire un nom en -ation sur un verbe en -is(er), un adjectif en -el sur le nom en -ation, un nom en -ité et un verbe en -is(er) sur l'adjectif en -el, etc.

795

R E C A P I T U L A T I F D E S

1

P R I N C I P E S

Définition d'un mot construit (p. 6) Un mot construit est un mot dont le sitionnel par rapport à la structure à une catégorie lexicale majeure (effectuée par une RCM) associant syntaxique et morphologique.

2

P O S E S

sens prédictible est entièrement compointerne, et qui relève de l'application (base) d'une opération dérivationnelle des opérations catégorielle, sémantico-

Principe de copie (p. 136) Soit X une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et Ζ deux dérivés de X appartenant tous deux à la catégorie lexicale C' (où C i C'), tels que leur structure soit la suivante (p et s désignent respectivement un préfixe et un suffixe) : Y

=

[

[X]

C

(s)

af

]

C

Ζ = [ [ (p) a f [ X ] c ] c , (s) a f ] c , La séquence superficielle Xs de Ζ est strictement identique à Y. 2'

Principe de copie (révisé) (pp. 654-655) Soit X de X de C) (p et de s)) Y

=

[

une base appartenant à la catégorie lexicale C, Y et W deux dérivés appartenant aux catégories lexicales C' (nécessairement différente et C" (différente de C et C'), tels que leur structure soit la suivante s, s' désignent respectivement un préfixe et des suffixes (s1 différent : [X]

C

(5)

af

]

C

W = [ [ x ] c (s') a f ] c „ Si une RCM produit un dérivé Ζ tel que z

=

[

W.,

[x]

c

]

c

[

ef fW] c „ ] c , remplacer Ζ par Z' tel que Z' = [ (p) a f [ Y ] c , ] c ,

796

3

Principe de définition des bases (p. 186) Un segment de mot apparemment complexe sera analysé comme une base, et aura le statut d'entrée lexicale si et seulement si : - il est conforme aux propriétés syllabiques du français ; - il est catégorisable dans une catégorie majeure ; - il est interprétable ; - il est doté de propriétés syntaxiques ; - il est utilisable pour construire d'autres mots, attestés ou non ; - les mots construits sur lui à l'aide d'un affixe entretiennent avec lui des relations sémantiques et syntaxiques reproductibles sur d'autres paires qui présentent la même relation formelle.

4

Principe d'accès des bases au statut d'entrées lexicales (p. 188) Seules les bases qui ne peuvent pas être reliées à d'autres bases par une règle mineure ont le statut d'entrées lexicales.

5

Principe d'association sémantique (p. 230)

de

la

structure

morphologique

et

de

l'interprétation

a) A toute structure morphologique est associée nécessairement une interprétation sémantique compositionnelle. b) Une relation sémantique entre deux mots homonymes dont l'un a une structure morphologique n'implique pas nécessairement que l'autre soit construit. c) La perception illusoire d'une structure morphologique sans interprétation sémantique compositionnelle associée, sur la base de l'homonymie et/ou de l'étymologie, n'est pas suffisante pour analyser un mot comme construit. 6

Principes 267)

d'organisation

de

l'opération

sémantique

associée à une R C M

(p.

1. A chaque type de rapport catégoriel est associée, sans doute universellement, une classe de sens Cs liés aux propriétés syhtaxiques, qu'il appartient à la théorie sémantique de définir. Z. L'opération sémantique (unique) associée à chaque R C M sélectionne un ou plusieurs sens dans Cs et 1' (les) applique à la base pour attribuer un sens "générique" au mot construit. 3. A ce sens "générique" est ajouté ou non, selon les RCM, un sens spécifique indépendant de facteurs pragmatiques. 7

Principe d'orientation des conversions (p. 278) Si aucune propriété phonologique ou morphologique ne permet de décider de son orientation, à une dérivation par conversion est automatiquement assignée l'orientation conforme au rapport catégoriel associé à la RCM au paradigme morphologique de laquelle ses propriétés sémantiques permettent de l'intégrer.

8

Définition (provisoire) d'une allomotphie (p. 285) Une

allomorphie

est

une

variation de nature phonologique, non

explicable

797

phonologiquement, qui affecte un morphème appartenant à une catégorie lexicale majeure ou affixale lors d'une opération dérivationnelle ou dans un contexte phonologique. 9

Frontière entre allomoiphie et a^plétion (p. 293) Toute alternance ayant au moins deux occurrences sera considérée comme allomorphique.

10

Principe de délimitation des allomorphies relevant des R A M C et de celles relevant des RAEL (p. 313) - Dans les mots construits, la forme des constituants qui présentent par rapport à l'entrée lexicale qui leur correspond une alternance simple ou complexe reproductible non explicable par des règles phonologiques est dérivée de leur représentation de base, telle qu'elle figure dans leur entrée lexicale et à la sortie des RCM, par des règles mineures d'allomorphie s'appliquant aux mots construits (RAMC). - Sont reliées par une ou plusieurs règles de redondance allomorphique s'appliquant au niveau des entrées lexicales (RAEL) les entrées lexicales supplétives ou sémantiquement associables présentant une alternance simple ou complexe entièrement ou partiellement reproductible, non explicable par des règles phonologiques. Les RAEL peuvent associer entre elles : . des entrées lexicales non complexes, autonomes ou non par ailleurs ; . des entrées lexicales non complexes et des entrées complexes non construites.

11

Principe d'application locale des R A M C (p. 323) Soit les structures issues des R C M F F

1

[

(Y,)

2

[

[

af

(Y)

[

(Y) CX]

af

[XJ

af A

]

B

A

(Y,)

]

B

]

C

af

]

C

f 3 [ (Y')af [ tx]A (Y)af ] B ] c F

4 [ [ [ X Í A (Y)af ]B (Y,)af ]C où Y et Y' désignent des affixes déclencheurs d'allomorphie (l'application de Y ' étant postérieure à celle de Y), X une base, construite ou non, susceptible de subir l'une quelconque des allomorphies déclenchées par Y ou Y', et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes.

Dans F 1, 2, 3, 4 une règle d'allomorphie déclenchée par Y ou Y' peut toucher l'un quelconque ou plusieurs des segments récepteurs du constituant immédiatement antérieur, mais aucune règle d'allomorphie ne peut sauter par-dessus le constituant Β enchâssé dans C pour s'appliquer à A. 12

Principe de projection allomorphique (p. 325) Soit les structures issues des RCM F

1

[

(Y,)

af

[

(Y)

af

[X]

A

]

B

]

C

798

F

r

2 3

[

[

(Y)

af

[X]

]

A

B

(Y,)

af

]

C

1 ( v ) a f [ [x]A (Y)af ] B ] c

F. [ [ [ X L (Y) . L ( V ) . L 4 A af Β af C où Y désigne un affixe déclencheur d'allomorphie, Y ' un affixe quelconque dont l'application est postérieure à celle de Y, X une base, construite ou non, susceptible de répondre positivement aux allomorphies déclenchées par Y, et A, B, C des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. Dans F 1, 2, 3, 4 toute allomorphie subie par A dans Β est projetée sur C, et ainsi de suite jusqu'à la projection maximale. 13

Définition provisoire des règles de troncation (p. 346-347) Soit les structures dérivationnelles suivantes issues des R C M : F

1

[ ( Y )

txX]

af

A

(T+) Γ

2

[ [ Χ Χ ]

]

B

]

B

(+T) (Y)

Α

af

(+T)

(T+)

où Y désigne un affixe troncateur, xX et Xx une base susceptible d'être tronquée où χ peut être un affixe ou un segment quelconque inférieur ou égal à une syllabe, Τ un trait auquel sont sensibles les règles de troncation, A et Β des catégories lexicales majeures semblables ou différentes. F 1 et F 2 peuvent prendre respectivement les formes F P

14

'1

[

(Y)

2

[

[X]

af A

[X] (Y)

A

]

B

af

]

B

Formulation (revue) de la règle de troncation (p. 367) Si un segment S marqué [+T] est adjacent à un affixe marqué [T+], tronquer S.

15

Principe de blocage de la troncation (p. 368) Les séquences [...] de segments porteurs à la fois de traits d'allomorphie et de traits de troncation doivent subir l'allomorphie et non la troncation. Pour ces séquences, la règle de troncation est bloquée.

16

Principe (non absolu) de blocage des bases non autonomes (p. 403) Si plusieurs entrées lexicales ont la même représentation sémantique et la même catégorie, elles ne figurent en général pas toutes dans le lexique attesté.

17

Principe de connexion des mots non dérivés l'un de l'autre (p. 404) Si un mot Ζ est construit sur une base X' qui a la même représentation sémantique qu'une entrée lexicale X, et si X' n'a pas été marquée [+ Attesté] par le Sélectionneur, Ζ est connecté sémantiquement à X.

799

18

Principe d'exclusion des mots # # (p. 405) Les et

mots une

construits

base

non

dont

la

marquée

structure

interne

[+ A t t e s t é ]

ne

comporte

peuvent

une

pas

frontière

IHt

marqués

[+

être

Attesté]. 19

Principe

(non absolu) de blocage des mots construits concurrents

(p.

407)

P a r m i les mots construits sur la même base à l'aide de plusieurs opérations morphologiques

concurrentes,

un

seul

persiste

en général

dans

la liste

des

mots construits marqués [+ Attesté]. 20

Principe

d'exclusion

des formes construites régulières qui ont été soumises

à l'AJL (p. 408) Les

formes

régulières

idiosyncrasie

formelle

des sont

mots

construits

exclues

de

auxquels

la liste

l'A.I.

a

appliqué

des mots construits

une

marqués

[+ Attesté]. 21

Principe de limitation de la langueur des mots construits (p. 409) Les

mots

construits

comportant

plus

de

η affixes

ne

peuvent

être

inclus

dans la liste des mots construits marqués [+ Attesté]. 22

Principe

de blocage

de

l'insertion

lexicale

des mots

ultérieurement

soumis

à des règles mineures (p. 421) Est

obligatoirement

soumis

par les R C M qui comporte le

prédisposant

à

subir

au

composant

conventionnel

dans sa structure

une

règle

formelle

tout

mot

construit

interne une séquence de traits mineure

( [+A]

/

[A+] ;

[+T]

/ [T+]). 23

Principe de partage des informations entre les RCM et les entrées lexicales des affixes (p. 444) Soit

une R C M

à laquelle est associé un paradigme d'opérations

morphologi-

ques parmi lesquelles figurent des affixes, a) sont associées à la R C M : - l'opération

sémantique

(éventuellement

syntaxique)

réalisée

de

façon

équivalente par l'ensemble des opérations morphologiques ; - la catégorie d ' a f f e c t a t i o n du mot construit ; - les contraintes pesant sur l'application de l'ensemble des opérations morphologiques ; b) relèvent

par

contre

de

propriétés

idiosyncratiques

figurant

dans

l'entrée

lexicale de chaque affixe en particulier : - les contraintes

particulières qui pèsent sur l'application de chaque affixe ;

- les traits diacritiques propres à chaque a f f i x e . 24

Champ d'application des RSI (p. 457) Les règles de structure interne s'appliquent c'est-à-dire

aux

entrées

pourvues

d'une

aux entrées lexicales structure

interne

l'un des constituants n'est pas lui-même une entrée lexicale.

dont

complexes, au

moins

800

25

Principe (résumé) de délimitation des entrées lexicales susceptbles de servir de bases aux RCM (pp. 457-458) Un segment de mot complexe peut être listé parmi les entrées lexicales susceptibles de servir de bases aux RCM si et seulement si 1) il appartient à une catégorie lexicale majeure ; 2) il répond aux propriétés syllabiques de la langue ; 3) il est doté de propriétés syntaxiques ; 4) il est interprétable ; 5) plus d'une RCM peut s'appliquer à lui ; 6) il n'est pas reliable à une autre entrée lexicale par une règle mineure.

26

Principe de délimitation des entrées affixales (p. 458) Un segment Y d'un mot complexe X peut être listé parmi les entrées lexicales marquées de la catégorie [ A f f i x e ] si et seulement si il sert à construire d'autres mots complexes qui entretiennent qvec leur base, définie par les propriétés 1 à 5 du principe 25, les mêmes relations catégorielles et sémantiques que X avec la sienne.

27

RSI (p. 464) I

[X]

•• Ν,

A

136,

178,

132,

Ν) 497,

541,

543,

545,

634,

635,

637,

638,

651,

652,

653,

654,

657,

658,

659,

660

407, 121,

543,

anticabinet (n.) 639

anticathode (n.) 639 408,

579, 653,

655 473,

antibulle (n.) 639

anticapitaliste (a.) 639

antiaérien 544, 639

antialcoolique

antibruit (a.) 639

anticasseuKs) (a.) 639, 654

antiacide (n.) 639 (a.)

antbrouillé (a.) 639

anticancéreux 544, 639

anti- (grec ancien) 543 antiacide (a.) 639

"antialcool

antibrouillard (a.) 639

407,

544,

435,

472,

639,

653,

579,

antichambre (n.) 640, 652 antichambKer) 640 antichar "antichar

655

(a.)

129,

(n.,

"char

caractéristiques

antialcoolisme 639 antiallemand 639

antichauffards (a.) 640

antiallergique 639

antichoc (a.) 640

antiamaril (a.) 639

antichOmage (a.) 640

antiaméricain 544, 639

antichrèse (n.) 640

qui

n'a

("contre

pas

habituelles

antichrésiste (a.) 640

antiaméricanisme 639 ce

qui

s'oppose

("contre

est opposé à Staline") 471

ce

antichrésiste (n.) 640 antichrétien (a.) 640

aux chars") 497, 499-500, 583 "antiantistalinien

241,

473, les d'un

char, N contre les chars") 583, 658

antialcootest (a.) 639

"antiantichar

130,

479, 483, 583, 640, 658

qui

antichristianisme 640 antichtone (n.) 640

antianxiété (a.) 639

anticip(er) 731, 735

antiapartheid (a.) 639

anticivique 640

antiapoplectique 635, 639

anticivisme 640

antiaristocrate 639

anticlérical 640

antiaristocratique 639

anticléricalisme 640

antiart (n.) 639

anticlinal 640

antiarthritique 635, 639

anticlinorium 640

antiasthmatique 639

anticoagulant (a.) 640, 654

antiatlantique (a.) 639

anticoagulant (n.) 640

antiatome (n.) 473, 639

anticoaguline 640

antiatomique 473, 639

anticolonial 544, 640

antiautomobile (a.) 639

anticolonialisme 640

antibacchiaque 544, 639

anticolonialiste 640

antibacchius 639

anticombustible 640

antibacque 639

anticommunism (anglais) 135

823

anticommunisme 640, 652 anticommunist (anglais) 135 anticommuniste 640 anticommutatif 640

antidiurétique 641 antidogmatique 641 antidollar (a.) 641 antidopage 641

anticonceptionnel 544, 634, 635, 640 anticoncordataire 544, 640 anticonformisme 640 anticonformiste 640 anticonjoncturel 640 anticonquête (n.) 640 anticonstitutionnel 635, 640 anticonstitutionnellement 498, 640 anticontagiormiste 640 anticonventionnel 640 anticoips (n.) 640 anticoipuscule (n.) 640 anticrépuscule 640 anticryptogamique 640 anticulture (n.) 640 anticulturel 640 anticyclique 640 anticyclonal 641 anticyclone (n.) 641 anticyclonique 641 antidactyle (n.) 641 antidartreux 635, 636, 641 antidate (n.) 641 antidaté 641 antidat(er) 641 antidéflagrant (a.) 641 antidéflagrant (n.) 641 antideGaulle (n.) 641, 652 antidémocrate 641 antidémocratique 641 antidémocratisme 641 antidémoniaque 641 antidéperditeur 641 antidéplacement 641 antidépresseur 544, 635, 641, 654, 655 "antidépression (a., "contre la dépression") 655

antidoping 641

antidérapant 634, 635, 636, 641, 654 antidésespoir (a.) 641 antide!f>ote (a.) 133, 641 "antidespotique ("contre les despotes") 133 . antidétonant 641 antidéveloppée 641 antidiarrhéique 641 antidiphtérique 641

antidote (n.) 641 antidoté 641 antidot(er) 641 antidotique 641 antidotisme 641 antidouleur (a.) 134, 641 "antidouloureux ("contre la douleur") 134 antidramatique 641 antidreyfusard 544, 641 antidrogue (a.) 641 antidysentérique 635, 641 antiéblouissant (a.) 641 antiécole (n.) 641 antiéconomique 641 antiémétique 641 antiengin (a.) 641 antienzyme (n.) 642 antiérotique 642 antiesclavagiste 634, 635, 642 antiespion (a.) 642 "antiestudiantin ("contre les étudiants") 134 antiétudiants (a.) 134, 642 antieuropéen 642 anti- _ -eux 132 antiévangélique 634, 635, 642 antiévangile 642 antifading 642 antifascisme 642 antifasciste 642 antifatigue (a.) 642 antifébrile 544, 634, 635, 642 antiféminisme 642 antiferment (n.) 642 antifermentatif 642 antifermentescible 642 antiferromagnétique 642 antiferromagnétisme 642 antifestival (n.) 642 antifeu (a.) 642 antifilm (n.) 642 antifongique 634, 635, 642 antifrançais 544, 642 antiFrance (n.) 642 antifraude (a.) 134, 642

824

••antifrauduleux ("contre la fraude") 134

antiincendie (a.) 134, 643

antifriction (n.) 642

antiinfaillibiliste 643

antifumée (a.) 642

antiinflationniste 643

antifumée (n.) 642

antiintellectualisme 643

antig. 642, 653

antiintellectualiste 643

antigang (a.) 642

antiintellectuel 643

antigaullisme 642

antijeu (n.) 643, 653

antigaulliste 642

antijeunes (a.) 643

antigel (a.) 642, 652

antijudaïsme 643

antigel (n.) 642, 652

antijuif 643

antigène (n.) 642

antikomintem (a.) 643

antigénicité 642

antilaiteux 635, 643 antilambda 643

antigénie 642

antilibéral 643

antigénique 642 antigéniquement 642

antilibéralisme 643

antigénothérapie 642

"antilibertaire ("contre la liberté") 133

antigivrant 642

"antilitierté

antiglisse (a.) 642

•antiliberteux 132, 133

antigautteux 642

("contre

634, 635, 642

antilogarithme (n.) 643

antigrSce (n.) 643

antilogie (n.) 643

antigravitation (n.) 643

antilogique 643

.antigravitationnel 643

antilogoumènes 643

antigrève (a.) 643

antilogue (a. ) 644

antigrippal 407

antilyrique (a.) 644

antigrippe (a.) 407, 408, 643

antimaçonnique 644

antiguérilla (a.) 643

antimagnétique 644

antiguérison (a.) 643

antimandarin (n.) 644

antiguérison (n.) 643

antimarché

antihalo (a.) 643

antimarxisme 644

antihalo (n.) 643

antimarxiste 644

antihasard (n.) 643

antimatière (n.) 644

antihausse (a.) 643, 652 ("contre

commun

antimémoire (n.) 644 les héros") 658

antiméridien 644

"antihéros (a., "contre les héros") 658

antimétabole 644

antihéros (n.) 643, 652, 658

antimétabolite (n.) 644

antihiérarchique 643

antimétalepse 644

antihistaminique (n.) 643

antimétathèse 644

antihistoire (n.) 643

antimigraineux 644

antihold-up (a.) 643

antimilitaire 644

antihumain 643

antimilitarisme 644

antihumanisme 643

antimilitariste 644

antihumaniste 643

antiminijupe (a.) 644

antihygiénique 643

antiministérialiste 644

antiidéologique 643

antiministériel 644

antiimpérial 643

antimissile (a.) 644

antiimpérialisme 643

antimite(s) (a.) 644

antiimpérialiste 643 "antiincendiaire dies") 134

liberté") 133

antilithique 643

antigouvernemental

"antihéroïque

la

("contre

antimite(s) (n.) 644 les incen-

antimitotique 635, 644 antimode (n. ) 644

(a.) 644, 658

825

antimonacal 644 antimanarchique 543, 644

antiparastase 645

antimonarchiste 644 antimonapoliste 644

•antiparlementaire (a., "non parlementaire") 659

antimonument (n.) 644 antimoral 473, 644, 652 antimot (n.) 644 antimauslique(s) (a.) 644 antimycosique 644 antimycotique 644 antinational 644 antinationalisme 644 antinationaliste 644 antinaturalisme 644 antinature (η.) 644 antinaturel 644

antiparlementarisme 645 antiparti (a.) 645 antiparti (n.) 645 antiparticule (n.) 64$ antipathe 645 antipathie 645 antipathique 645 antipathiquefnent 645 antipatriote 544, 645 antipatriotique 645 antipatriotisme 645 *antipauvreteux 132, 133 antipeinture (n.) 645 antipelliculaire 645 antipellicules (a.) 645 antipériodique 645 antipéristaltique 645 antipéristase 645 antipemicieux 646 antipersonnaliste 646 antipersonnel 646 antipestilentiel 635, 646 antipeur (n.) 646 antiphallique 646 antiphernal 646 antiphilosophe 646 antiphilosophie 646 antiphilosophique 635, 646 antiphlogistique (a.) 646 antiphrase (n.) 646 antiphrastique 646

antiparlementaire

"antinausée ("contre la nausée") 133 antinauséeux (a.) 133, 644 antinazi (a.) 644 antinéocolonialiste (a.) 645 antineutraliste 645 antineutrino (n.) 645 antineutron (n.) 645 antinévralgique 645 antinomianisme 645 antinomie 645 antinomien 645 antinomique 645 antinomiquement 645 antinomisme 645 antinomiste 645 antinuisances (a.) 645 antiobésique 635, 636, 645 "antiovulation (a., "contre l'ovulation") 653, 654 "antiovulationnel ("contre l'ovulation") 654 antiovulatoire (a.) 544, 645, 653, 654 antipaludique 635, 645 antipapal 645

635,

antiphysicisme 646 antiphysique (a.) 646 antiphysisme 646 antipièce (n.) 646 antipied (n.) 646 antipindarique 646 antiplastique (a.) 646

antipape (n.) 645 antipapisme 645

antipodal 646 antipode 646 antipodique 646

antipapiste 645 antiparallèle (a.) 645 antiparasitage 645 antiparasitaire

(a.)

(a.) 133, 6 4 5 , 6 5 3

antiparasitaire (n.) 645 a n t i p a r a s i t e (a.) 133, antiparasite (n.) 645 antiparasit(er) 645

645,

653

antipodisme 646 antipodiste 646 antipoésie (n.) 646, 660 antipoète (n.) 646, 660 antipoétique 646, 659, 660

645, 659

826

"antipoétique (a., "contre la poétique,

antirapport (n.) 647

la poésie, les poètes ; non poéti-

antirationalisme 647

que") 660

antirationaliste 647

"antipoétique pas

(n.,

"poétique

qui n'a

les caractéristiques habituelles

antirationnel 647 antiréalisme 647 antiréaliste 647

de la poétique") 660 antipoints noirs 646

antiréel 647

antipoison (a.) 646

antireflet (a.) 647

antipolicier (a.) 544, 646, 659

antiréformiste 647

"antipolicier

antiréglementaire 647

(a.,

"contre

la police ;

antireligieux 132, 133, 647

non policier") 659 "antipolicier pas

(n.,

"policier qui n'a

les caractéristiques habituelles

du policier") 659

antirépression (a.) 647, 654

antipolio (a.) 646

antirépiillicain 647

a n t i p o l i o m y é l i t i q u e 634, 635,

646

antipolitique (a.) 646, 659 "antipolitique

(n.,

antireligion 133, 647 "antirépressif ("contre la répression") 654

antirépublicanisme 647 antiretombées

"politique

qui n'a

radioactives

pas les caractéristiques habituelles

antirévisionniste 647

de la politique") 659

antirévolutionnaire (a.) 647

antipollution (a.) 646

antirhésus (a.) 647

antiportrait (n.) 646

*antirichesseux 132, 133

antipoussière (a.) 646 antipouvoir

antirides (a.) 647

personnel

646, 652, 653,

658

antirides (n.) 647 antiroman (n.) 647

antiprobabiliste 646

antirouille (a.) 543, 647

antiproductivité (n.) 646

antirouille (n.) 647

antipropagande (n.) 646

antiroulis (a.) 647

antiprotectionniste 646

antirrhétique (n.) 648

antiproton (n.) 646

antisatire (n.) 648

antipsorique 635, 647

antisciens 648

"antipsychiâtre

647

antirévisionnisiTie 647

(a.,

"non

que") 658

psychiâtri-

antiscientifique 648 antiscorbutique 635, 636, 648

antipsychiâtre (n.) 647, 658

antiscripturaire 648

antipsychifltrie 647

antiscrofuleux 648

antiptose 647

antiségrégationniste 634, 635,

antipuisateur (n.) 647

antisémite (a. ) 473, 648

antiputride 647

antisémite (n.) 648

antipyrétique (n.) 647

antisémitique 648

antipyrine 647

antisémitisme 648

antirabique 647

antisepsie 648

antirachitique 647

antiseptique 648

antiracisme 647

antiseptisation 648

antiraciste 647

antiseptis(er) 648

antiradar (a.) 647

antisigma 648

antiradar (n.) 647

antisionisme 648

antiradiation 647

antisioniste (a.) 648

antiraison 647

antisociable 648

antiraisonnable 544, 647

antisocial 648

antiraisonneur 647

antisocialiste 648

648

827

antisociété ( η . )

antithétisme

648

antisolaire ( a . )

antisomnifère ( a . )

649

antithyroTdien 635, 649

648

antitonnerre ( n . )

648

antitout ( a . )

antisophiste 648

649

649

antisoporeux 633, 648

antitout P a r i s ( n . )

antisous-marin ( a . )

antitoxine 649

"antispasme

(a.,

648

"contre

les s p a s m e s " )

649

antitoxique 649 antitragien 649

133, 653 antispasmodique

132,

133, 136, 635,

antitragus 649 antitranspirant ( a . ) 654, 655

648, 653 antispaste ( n . )

antitranspirant ( n . )

648

649

"antitranspiration ( a . , " c o n t r e

antispastique 648 antispiritisme 648

antitrinitaire 635, 649

antispiritualisme 648

antitrape ( a . )

649

antispiritualiste 648

antitrape ( n . )

649

antispirituel 648

antitrust(s)

antisportif

antituberculeux

544, 648

antistalinien 471 antistar ( n . )

649 131,

648

"antituberculose 648

antistatique ( n . )

648

culose") culose")

648

antitussif

antistrophique 648

(a.,

649

antisubversif

649

antityphoîdique 649

(a.)

antisudoral ( a . )

649

antisudoral ( n . )

649

antisurchauffe ( a . )

antiunioniste 649 antivacances (n.) 649

antivariolique

649

antisyndicaliste ( a . )

antivénéneux

649 124,

6 3 4 , 635, 649

antisystématique 649 antisystème ( n . ) antitabac ( a . )

134, 135, 649

"antitabagique

("contre 649

antitétanique 635, 649 649

antithéisme

649

649

antithématique 649 antithénar ( n . ) antithéologique

M9 649

antithermique 649 antithèse

649

antithétique 649

antivénérien

le

tabac")

650 650

antivenimeux "antivenin

649

antithéfltre ( n . )

133

131, 132, 133, 136, 635,

650

649

antisyphilitique

649

"antivariole ( a . , " c o n t r e la v a r i o l e " )

649

antisyndical ( a . )

tuber-

635, 649

antitype ( n . )

antityphique 649

antithéâtral

tuber-

( " c o n t r e la

648

antitank ( a . )

" c o n t r e la

135

antistructure ( n . )

antisymétrique

133,

133, 134, 135

"antitiiierculaseux

648

antistraphe ( n . )

antisymétrie

132,

134, 135, 136, 649

antistatique ( a . ) antistress ( n . )

la t r a n s -

p i r a t i o n " ) 654, 655

antispirite 648

650, 653

(a.,

" c o n t r e le v e n i n " )

antiverglas ( a . ) 134

antivermineux antivin ( a . )

653

650 635, 650

650

antivirus ( n . )

650

antivol ( a . )

650

antivol ( n . )

650

antizymique 650 anus 27, 356, 520 "anxiaire ( " a n x i e u x " ) "anxie

(n.f.,

507, 508

"angoisse")

362,

505,

506, 507, 508, 569, 766 »anxie (a.) anxiété 368,

507

361, 388,

362,

363,

401,

364,

505,

365, 367, 508,

566,

828

après- (N ->· N) 497

569

"après-après-guerre

*anxieur 569

("après la pério-

de de l'après-guerre") 497

*anxieuseur 569 •anxieusité 362, 368, 508

Spreté 566

anxieux

"aptité ("caractère apte") 407

454,

361, 362, 363, 364, 365, 367, 505,

507,

508,

566,

569,

766

aptitude 407 aquatique 768, 776 aqueduc 776

•anxiité 362, 508 anxiogène 569

aqueux 195, 299, 768, 776

anxiolytique 569

•aquile

"anxiosité

("anxiété") 362, 364, 369,

("aigle")

762,

"aquilon ("petit aigle") 777

^apéKir) ("ouvrir") 776

-ar-

apéritif 776

arable 776

(allom. de -aire, cf. - a r O ) - ) 242

aperture 776

arachnéen 768

apesanteur 138, 479, 483

arachnide 768

apétale 130, 430

araignée 768

aphrodisiaque 755

araire 776

Aphrodite 755

aratoire 776

"api ("abeille") 752, 776

arbitraire (a.) 549

apiculteur 776

Arbois 771

apiculture 752, 776

arbosien 771

apocope 756

arborescent 763

apollinien 750

°arboresc(er)

Apollon 750

("prendre

la forme d'un

arbre") 763

apostolat 762, 776

arbre 460, 763

("apôtre")

752,

762,

776

arbuste 460

apostolique 752, 776

arc 713

"apostre ("apôtre") 774

"arcat

("mode

de

commandement")

754, 776

apfltre 752, 762, 774 appareillade 708

archaïque 355, 776

appariade 708

archaîs(er) 355

appari(er) 759

archaïsme 776

apparition 392, 759, 780

"arche (a., "ancien") 776

appauvr(ir) 124, 234, 538

"arche

(n.m.,

"agent qui commande")

754, 776

appel(er) 732, 735 applaudissement 225

archelet 713

apprécier) 770

archéologie 776

appréhend(er) 744

"arch(er) ("commander") 776

appréhensible 315

archet 713

appréhension 744

archétype 776

"apprenage

archi- ( A

("apprentissage") 392, 408

•*• A ) 497

apprenant 392

archi- (N +

apprend(re) 392

archibanquier 42

apprentissage 392, 401

"archie

approb- 778

archiimprimeur 43

approbation

776,

aquilin 762, 768, 776, 777

388, 508 "anxique ("anxieux") 507, 508

"apostole

768,

777

137,

655,

approuv(er) 137, 772, 778 âpre 762, 774, 778

772,

778

N) 42, 43, 525

("commandement")

"archilentement 476, 477 archiplombier 43

("très

776

lentement")

829

archisénéchal 43 a archisi4>erchouette

("superlativement

chouette") 498 "archiultrachauette ("superlativement chouette") 498 -ard (N > A) 544 -ard, -arde 119, 541 -ard (A + A) 484 -ard, -arde 119, 541 -ard (V ->· Ν ; Ν Ν) 450, 511, 558, 667, 704 -ard, -arde 119, 541 ardent 776 o&nKer) ("brûler") 776 '-ardesse 450 ardeur 564, 776 •-ardeur 450 •-ardité 450 •-arditude 450 "ardoisette ("petite ardoise") 11, 12, 16, 516 °ar(er) ("labourer") 776 argument (anglais) 219 - a r ( i ) - (allom. de -aire, cf. - a r - ) 316, 759 -ar(î)- (allom. de -¡er) 760 "ariste ("le meilleur") 777, 779 aristo- 779 aristocrate 87, 777 aristocratie 87 aristoloche 777 -arité 360 "arithme ("nombre") 777 arithmétique 777 Arles 746 arlésien 746 armet 706 aromatique 355 aromatis(er) 355 arracheuse 682 arrachoir 682 °arrest(er) ("arrêter") 774 arrêt 72, 77 "arretage ("arrêt") 72, 77, 608 "arretement ("arrêt") 72, 608 arretier) 774 •torrêteur ("agent qui arrête") 75, 608 arrière 173 arriéKer) 173 animation 149

arrim(er) 149 arrivisme 704, 705 arrondissement 147 arros(er) 208, 264 "arroset ("petit arrosoir") 677 arroseur 398 arroseuse 398 arrosoir 208, 264, 398, 410 "arrosoire ("ce qui sert à arroser") 398, 410 °arrosoiret ("petit arrosoir") 677 art 13, 778 artère 778 artérfto)- 778 arti- 778 article 762 articulet 762 artisanal 594 artisanalement 594, 596, 597 artiste 13 ascendant 732, 734 "ascend(re) ("monter") 734, 744, 777 ascenseur 744, 777 ascension 744, 777 ascidie 568 asepsie 753 aseptique 355, 753 aseptis(er) 355 asinade 205 aspér- 778 asperge 210 asperg(er) 210, 758 °asperg(er) ("planter, récolter des asperges") 148, 210 aspérité 762, 778 asperseur 709 aspersion 758 aspersoir 709 aspiKer) 732, 734 "aspre ("âpre") 774 -asse (A -»• A) 119, 253, 254, 484, 580, 667, 704, 705 - a s s e (Ν Ν) 119, 253, 254, 345, 548, 549, 572, 580, 667, 704, 705 -ass(er) (V •*• V) 105, 108, 119, 127, 253, 254, 561, 580, 667, 704, 705 °assert(er) ("affirmer") 734 assertion 732, 734

830

attest(er) 732, 733 attifement 27 "attiferet ("attifet") 700 attifet 674, 680, 694, 717 "attifeur, euse ("agent qui 699, 700

assidu 174, 732, 735 assiduité 174 assimilation 543 assimiKer) 543 assistanat 767 assistant 767 assistant (anglais) 556 assistCer) 732, 735 assomption 301, 465, 773 assolait) 756 assum(er) assuré 590

301, 465, 732, 735, 773

assurément 5Θ8, 589, 590 astér- 778 astéroïde 762, 778 asthme 27, 520 astre 762, 779 astreiniKre) 732, 735 astro- 778 astrologie 748 astrologue 748 astrologu(er) ("étudier les astres") 748 - a t (Ν •+ Ν) 583 - a t (Ν -»• A) 451, 452, 530 - a t - (segm. paras.) 237, 555, 559, 743 -eur) 238, 779

"athlon ("épreuve sportive ") 777, 779 -atif (V A, cf. - i f ) 238 -atio (latin) 237 -ation (V ->· N, cf. -tion) 70, 71, 91, 102, 109, 110, 150, 151, 152, 237, 238, 264, 275, 436, 504, 533, 539, 540, 543, 544, 547, 576, 619, 620, 779, 793 atome 15, 234, 622, 626 atomicité 448 atomique 15, 183, 184, 355 atomis(er) 355 atom 309 - a t r e (A •+ A) 484, 536, 541 - a t r e 118, 119, 536, 541 attaque 72 "attaquement ("attaque") 72, attencKre) 745 attente 745

"attifoiKe) ("ce qui sert à attifer") 700 "attifoiret ("attifet") 701 attractif 777 attraction 768, 777 oattraiCre) ("attirer") 768, 777 attrayant 768, 777 attribiKer) 732, 735 attributaire 378 "attributeur ("agent qui attribue") 378

D

- a t - (anglais) 215 -ateur (V •*• N, cf. athée 745 athl- 779 athlète 777, 779

attife")

608

atypique 314 - a u - (allom. de -al) 239 aube 775 aubergine 27, 520, 542 aucunement 27, 28 aud- 552 -aud (A A) 107, 108 -aud 108 audace 569 audacieux 569 audit- 552 °audit(er) ("écouter") 342 auditeur 342, 552, 771 auditif 771 audition 342, 771 auditoire 342 auget 706 -aume 13, 16, 120, 458 auri- 778 aurifère 778 aurore 740 -auté 566, 775 authent- 778 »authent- 198 authenticité 778 authentication 778 authentifie er) 198, 778 authentique 198, 778 authentiquement 778 autodidacte 491 automatique 355 automatis(er) 355 autoritairement 27 autour (n.) 309

831

autre 118, 589, 590, 762, 763, 767, 775, 778 autrement 588, 589, 590, 591 autrui 775 auvergnat 71, 451, 452, 530 "auvergnien ("auvergnat") 71, 451, 608 av- 295 avant(A 432, 497, avant-dernier avant-guerre

-»• A ; 576 205 205

Ν -+

Ν) 205,

bac 740 bacchique 356 Bacchus 356 bactéridie 568 bagage 99 bagagerie 40 °bagagier

("N

qui

a

un

rapport

le combat") 206, 405, 576 avert(ir) 445 avertissement 445 avertisseur 398 aveu 751

avec les bagages") 41 bague ("anneau") 99 bague ("bagage") 99, 534 baignade 172 baignoire 398, 555, 684 •baillaire 378 bailleresse 668 bailleur 378 baillonn(er) 614 bain 759 baiss(er) 320 balai 669, 724

aveugle 65, 96, .115, 290, 291, 529 aveuglement 529 aveugl(er) 529 "aveugleté ("cécité") 65, 67 »aveugleté 61, 528

balayage 106, 233, 245, 246, 479, 483, 511, 557 balay(er) 233, 479, 511, 669 "balayerette ("balayette") 700 balayette 669, 674, 677, 684, 708,

avi- 779 "aviable ("qui peut être "avié") 203 aviateur 194, 204, 207, 342, 553, 777 aviation 342, 553, 777 °avi(er) ("voler en avion") 204,

709, 717 balayeur, euse 511, 674 balayeuse 674, 677, 700, 724 jectivis(er) 623, 627 désuet 490 désun(ir) 314 désynchronis(er) 624, 625 ?"détarbul(er) 148, 260 détartrant 624, 632 détartrier) 624 détaxation 624, 629 détax(er) 624 déteint(er) 600 détend(re) 745 détente 745 déterg(er) 758 détersif 758 détour 309 détourage 624, 629 détouKer) 624 détoxiqu(er) 624, 625 détresse 460 détricot(er) 601, 602, 603 détromp(er) 624 détrompeur 624, 629 détrui(re) 65, 564, 773, 774 détruis- 773 "détruisible ("destructible") 66 "détu(er) ("annuler le résultat de l'action de tuer") 232 deux 98 °deu(x+z)ain ("ensemble de deux N") 534 dévalorisation 538, 540 dévaloriser) 538, 539, 540 devant (n.) 477, 574 devant (prép.) 477, 574 devanture 573, 574 dévaster) 601, 602 °dével(er)

("enlever

les

poils") 427

?°dével(er) 427 •dével(er) 427 devenir (n.) 445 deven(ir) (v.) 445, 447 déverbal 624, 632 déverbatif 624, 632 "déverbe ("produit de l'action de °déverber" (= mot dérivé d'un verbe)) 632 °déverb(er) ("dériver dévi(er) 288, 761 devin 669

d'un

verbe") 632

"devine ("action de deviner") 696, 702 "devinement ("action de deviner") 74, 609 devin(er) 531, 669, 746 devineresse 668, 669 devinette 531, 690, 696, 718 devineur 669 °déviigin(er) ("dévirginiser") 627 dévirginis(er) 624, 627 dévirilis(er) 624, 625 dévissable 624, 631 dévissé 624, 632 déviss(er) 624, 632 dévitaminé 25, 624, 629, 632 dévitamin(er) 25, 624, 632 dev(oir) 743 dévoisé 624, 632 dévotion 14, 756 dévou(er) 14, 756 •dévrai 164 déwatté 624, 632 dextérité 763 dextre 763, 765, 770 d i - 535 diable (n.) 478, 762 "diable (a., "qui a le caractère diable") 478 diablement 478 diablerie 478 diabolique 762 dialecte 755 dicible 758 diction 114, 292, 758 "didactCer) ("enseigner") 491 didactique 491 dieu 190, 757, 760 d H - 102 différemment 34, 522 différencier) 617

d'un

851

différter) 34, 731, 733 difficile 301, 484, 742, 749 difficulté 118, 566, 749 diffTingent 731, 733 °diffring(er) ("dévier") 733 diffus(er) 731, 733 digéKei) 631, 731, 735, 752 digestif 631, 752 digestion 752 digital 771 °digress(er) ("s'écarter du sujet") 733 digression 151, 731, 733 dilat(er) 731, 733 "diluve ("déluge") 747, 758 diluvien 747, 758 diminutif 75 dindon 238 dindonnade 555 dindonneau 238, 239, 541 dindonnCer) 555 "dlnerette ("dînette") 700 dînette 675, 680, 718 dîneur, euse 675, 699, 700 "dkioiKe) ("ce qui sert à dîner") 700 °dknirette ("dînette") 701 diplomate 568, 755 diplomatie 568, 755 diplomatique 568 di(re) 292, 758 direct 115 direct- 89 directeur 65, 89, 115, 748 direct» 65, 748 direction 65, 115, 535, 748 directoire 115 dir ig- 114 dirigeable (a.) 65, 114, 222, 224, 540 dirigeable (n.) 114, 222, 224, 540 dirig(er) 65, 115, 540, 732, 735, 748 dis- ("dire") 292, 758 dis- (A •* A) 301, 484 discernement 74 discipline 490 discours 324, 734, 756 discursif 324, 731, 734, 756 discursivité 324 discussion 755 discussion (anglais) 219 discut(er) 755 diseur 114

disez (vous) 147 disparition 392, 780 "dispensable ("dont on peut se dispenser") 375 dispenser) 748, 766 disponible 315, 758 dispos(er) 75Θ "disqueur ("tourne-disque") dissection 297

75,

609

disséqu(er) 297 dissert(er) 732, 733 dissident 732, 735 "dissicKer) ("être en déaccord") 735 dissoluble 564 dissolv- 318, 340, 564 dissuader) 732, 733, 745 dissuasif 745 dissuasion 745 "distracteur ("agent qui distrait") 75, 609 distraction 768 distraKre) 732, 733, 768 distribu(er) 732, 735 distributaire 377 distriniteur 78, 377, 391 dit- 731 divagation 150 divagiKer) 150 °div(e) ("dieu") 757, 760 divergier) 732, 735 dividende 757 divin 190, 361, 757, 760 divinatoire 746 divinité 361 divis(er) 757 divisible 315 dix 770 dizaine 95 doctoresse 392, 668 dodécade 95 dogaresse 758 doge 758 dogmatique 355 dogmatis(er) 355 doigt 771 "dois ("doux") 775 domesticité 244, 245, 246, 557 domestique 244 domination 225, 374 dommage 743

852

donataire 377

"duKre) ("mener") 199, 736, 773

donateur 377

-dui(re) 65

dormane e 685

"duis- 773

"dorme

("action

de

dormir")

194, 693,

702, 711

"duple ("double") 752, 756

"dormement

("action de dormir") 65, 67

donnette

("lieu

duplex 752, 756, 768 duplication 768

•dormement 61, 528 "dormerie

dulcinée 750



l'on

dort") 582

194, 662, 663, 664, 685, 693,

a dupliqu(er)

("reproduire") 768

durable 375 dunKir) 393

711, 718 dorm(ir) 65, 194, 264, 582

dureté 393, 566

dorsal 765

?®dur(ir) 393

dortoir 247, 264, 582, 684

d w - (indo-européen) 98

dos 765

dyade 95, 534

dosseret 760

dynamitage 406

dossier 760

"dynamitation

("dynamitage")

406

douane 62

"dynamitement

("dynamitage")

406

douanier) 61, 62, 67, 528

dynamit(er) 406

*douan(er) 61

dyspepsie 754

double 752, 756 dcxi)let(te) 95, 667 doubt (anglais) 98

- e 542

doucereux 668, 669, 750

é - (A

douceur 352, 668, 750

é - (N -»• V) 92, 93

douleur 317, 322, 751, 772

é - (V

douloureux 317, 751

é - 92, 93, 764

doute 515

- é (V

dout(er) 98, 757, 765



-f

V) 234, 322, 434

·+ V) 535 -»· A) 565

345, 567

douteux 515

-éaire 567

doux 352, 668, 750, 775, 783

"-eal 775

douzaine 95

eau 195, 197

doy erme té 566

- e a u (N

-»- A) 108, 775

drague 687

- e a u (N

-»· N) 239, 662, 775

dramatical (anglais) 215, 237

-eau, -elle 541

dramatique 126, 344, 354, 355 dramatisier)

126,

250,

344,

450, 617

-eau 742 354, 355,

"éborique ("en ivoire") 294 "éboris(er)

("rendre

drbble (v., anglais) 579

éboueur 76, 397

dribbl(er) 579

"éboueuse

dribbleur 471

"èbre ("ivre") 747

(fém.

de

"éborique")

294

éboueur)

397

droit (a.) 89, 114, 540

A r i é t é 747

droite 765, 770

"ébulKir) ("bouillir") 749, 756

drOle 478

ébullition 749, 756

drOlerie 478

ebur, eboris (latin) 294

drtitatif 757, 765

échalas 746

°cfci>itCer) ("douter") 757, 765

échang(er) 535

duc 13

échapp(er) 754, 774

*duc(h)aume 13

"échardonneret(te)

ductile 773 dui- 731

700 échardormet 725

("échardonnet( te)")

853

échardonnette

675,

678,

718,

725

é g - (allom. de °équ(e)) 626

échardonneur, euse 675

égal 743

échardonneuse 675, 678, 725

égal(er) 626

échaidonnoir 675, 678, 725

égouttoir 75

a échardooioiret(te)

égren(er) 759

("échardonnet(te)")

701

éject(er) 731, 733

échauff(er) 535

éjoy(er) 530

échec 320, 460, 562, 747

-el

(N

A)

102,

177,

190,

échelle 746, 767, 772, 774

237,

242,

263,

268,

269,

307,

échelon 746

316,

341,

344,

359,

360,

367,

échiquier 320, 562, 747

388,

421,

448,

450,

499,

507,

échuKer) 460

544, 572, 654, 747, 793 345,

354,

237,

238,

électrique")

126,

-el, elle 540

éclairage 322 -el

éclairaqiste 322, 323 éclaiKer) 322

190,

251,

333,

341,

359, 360, 367, 747

•éclarage 322

- e l - (allom. de -eau) 109, 742

•éclar agiste 322

-el-,

-él-

(segm.

école 270, 324, 767, 774

élaboration 119

écolier 75, 270, 271

élaborer) 119, 730

écologique 594

élagage 245

écologiquement 594, 596, 597

élarg(ir) 234

*économisement 70, 609

électeur 770

écri(re) 743, 757, 767, 774

élection 770

écritoire 757

°électr(e)

écriture 757

("énergie

194, 195, 402, 403, 534

écriv- 743, 757

électricité 126

("petite

"écumoirette

écumoire")

("petite

677

écumoire") 677

électrique 126, 194, 195, 355 électrisCer) 355

-édie 462

électrocuter) 755

édifice 118

électrocution 755

- e e (anglais) 220, 556

électron 195

- é e (N

élémentaire 549

-ée

-»· N) 11, 107, 345, 356

(V

-*· N)

71, 685, 686, 690, 691

éléphanteau 210

- é e 686

éléphantesque 203

e t - (N -»• V, cf. é - ) 92, 93

-el(er) (V

-éfaction 769, 780

»-elesse 449

-»• V) 105, 108, 109

effectif 589, 590

-elet 239

effectivement 588, 589, 590

•-eleur 449

"effeuûleur

élévateur 746

( masc.

de

effeuilleuse) 397

effeuilleuse 397

élévation 746

effraction 768

élev(er) 746

effray(er) 328, 535, 743

élidCer) 745

"effreign- 768

*-élifi(er) 450

•CffreintXre) ("briser") 768

éligfcle 315

effroi 535

élKre) 770

effroyable 328, 743

élis- 770

"effusCer) ("répandre") 733

«-elise 449

effusion 731, 733

élision 745

-éfKer)

paras.)

393

•éclaKer) 322

"écumette

234,

(allom.

de

-ifKer)) 769, 780

*-eUté 316

854

• - e l i t u d e 448

°encâbl(er)

émancipation 150

("mettre

émancip(er) 150

encaiss(er) 544

embarquait 125

enchante 537

embarque 122

enchantement 537

«embarque 124

embarrass(er)

enclav(er) 622 encoconné 530

346, 461, 462, 731, 735

"endécade

("ensemble

embobin(er) 622

endocrine 747

embourgeois(er) 542

endormement 65, 392

embouteilKer) 622

endorm(ir) 392

embrassade 233

endormissement 392

embrass(er) 233

enduction 200

de

embrouill(er) 346

endui(re) 66, 200, 731, 735

embusqiXer) 750

* e n e n r i c h ( i r ) 500

- e m e n t ( c f . - m e n t ) 118

énervation 620, 630

émergence 780

énerv(er) 109, 110, 619

ëmerg(er) 731, 733, 780

enfançon 713, 755

é m e t t ( r e ) 769

enfançonnet 713

émietteur 530

e n f a n t 234, 713, 755

émissaire 769

enfantin 234

émission 769

enfil(er) 542

é m o t i f 772

e n f r e i g n - 768

émotion 772

enfreind(re) 768

"émoucherette

("émouchette")

701

englout(ir) 756

émouchette 675, 678, 696, 718

engourdGr) 622

ëmoucheur, euse 675, 699

• e n i v r e 124

675, 678, 696, 699,

°émouchoiret(te)

("émouchette")

725

e n i v K e r ) 124

701

enlaid(ir) 234

émouv(oir) 78, 535, 772

enlev(er) 558

empailfter) 544

enlisement 544

("régner

en

empereur") 746

ennèade 95

empereur 746

ennemi 460

empes(er) 760

ennuiversel 530

empire 746

énonc(er) 731, 733

employee (anglais) 556

enquéKir) 769

empois 760

enquêteur 391

empourpr(er) 542

enrag(er) 286

e m p r i s o n n e r ) 195, 197

"enregistrateur enregistreur 73, 78

emulsion (anglais) 198

enrich (v., anglais) 125

emulsive (anglais) 198 (A -»· V)

("enregistreur")

78, 237, 609

- e m p t o i r e 535

en-

onze N") 534

engendKer) 764

émotionn(er) 78

temperier)

dans")

enchanteresse 668 12 2, 1 2 4 , 125, 264, 462

embarquais 125

émouchoir

câble

encablure 121, 138, 544, 545

embaraglioullé 530

embarqu(er)

un

544, 545

124,

125,

434, 542

234,

433,

• e r o i c h e 124 enrich(ir) 124, 125, 433, 434

e n - (N -*• V) 542, 544, 562

enseveKir) 768

e n - 747

ensorceKer) 770

e n - (anglais) 130

entendí re) 745

73,

855

entente 745

éprouv(er) 751

entour 309

"éprouverette

entraîneur 397

éprouvette 675, 680, 697, 718

entraîneuse 397, 398

"éprouveur,

» e n v - 108

("éprouvette")

euse

("agent

qui

éprouve")

697, 699, 700

envah(ir) 766

°éprouvoir(e)

envie 108

( " c e qui sert à éprouver")

697, 700

environnement 32

"éprouvoirette

envol 562

épuisement 446

envol(er) 562

"épuiserette ("épuisette") 701

("éprouvette")

»envoyaire 378

épuisette 675, 680, 718

envoyeur 378

"épuiseur,

épancKre) 745

euse

("agent

701

qui

épuise")

à

épuiser")

699, 700

épelle 740

°épuisoir(e)

éperon 746, 774

("ce

qui

sert

700

éperorm(er) 767

"épuisoirette ("épuisette") 701

épi- (N -»- A ) 545

équation 743

épice 276, 707

°équ(e) ( " é g a l " ) 626, 743

ëpkKer) 276

°équ(er) ("rendre égal") 743

épicerie 106, 125, 559, 707

équerre 742

épicier 75, 559, 707

équinoxe 754

épicrSnien 545

équité 626, 743

épilepsie 753

-er

épileptique 753

(affixe

d'infinitif)

102,

105,

108,

124, 125, 127, 540, 542, 543

épil(er) 335, 426, 761

- e r (segm. final de - i e r ) 268

épine 774

- e r (anglais) 220, 556

épinière 767, 774

-er-

épiscapal 747, 752

(allom.

668,

épiscopat 583

-eur)

de

670,

672,

125, 677,

392, 692,

667, 706,

707, 711, 750 -er-

"épisque ( " é v ê q u e " ) 747, 752

(allom.

de

-ier)

125,

707,

711,

541,

707

760

épitaphe 743, 765 épithélioTde 569

- e r - (segm. paras.) 125, 237

épithélium 569

éracfiqu(er) 745

éponge 291, 321, 767, 774

- e r e au,

"époussCer)

¿recteur 65

("enlever

la poussière") 707,

708

-ereile

(cf.

-eau)

669,

672,

677,

679,

64,

106,

180,

Erectile 65

"épousserette ("époussette") 701

érection 65, 748

épousset(er) 708 "épousseteur ter ;

701

("ce

agent

ërémitique 764 qui qui

sert

à

épousse-

époussette")

708

"épousseur,

675, 680, 707, 708, euse

("agent

qui

718

enlève

("ce

qui

sert

à

enlever

la poussière") 700, 708 "époussoirette

("époussette")

(A

N)

63,

243, 244, 245, 246, 529, 557 -erie

(N -*• N)

40,

41,

106,

265,

180,

181,

265,

270,

180,

233,

525, 582, 707

la poussière") 699, 70q, 708 °époussoir(e)

667,

697, 698, 711 -erie

époussetoir 708 époussette

-eret(te)

-(er)ie

179,

511 701

-erie

(V -> N)

106,

179,

épouvantable 375

234,

243,

244,

245,

246,

262,

époux 196

396,

487,

503,

557,

582,

665,

épreuve 751

685, 686, 707

856

- e n e 686 érig(er) 65, 732, 735, 748 ermite 764 érocKer) 745, 765, 767 -eroKDe (Ν •+• Ν) 709 -eron 707 érosion 745 "éroticité ("caractère érotique") 449 *éroticitude 449 érotique 355 *érotiquesse 449 •érotiqueur 449 *érotiquise 449 érotis(er) 355 err(er) 350, 535 erreur 119, 350, 535, 564 e s - (N V, cf. é - ) 92, 93 escalade 622 escapade 754 escapee (anglais) 556 -esc(er) (V -»- V) 315 "eschapp(er) ("échapper") 774 "eschelle ("échelle") 774 esclave 552 *escolairité 325 *escolarité 325 "escole ("école") 774 °escri(re) ("écrire") 774 "escriv- 767 espace 767 Espagne 747, 749 espèce 767 espérter) 288, 535, 760 "esperón ("éperon") 774 espéronade 746 "espine ("épine") 767, 774 esplanade 460 espoir 288, 535, 760 "esponge ("éponge") 774 espouss(er) (m. fr.) 707 esprit 763, 767 -esse (A N) 63, 64, 72, 107, 125, 345, 361, 364, 448, 449, 453, 506, 529, 536, 578 -esse (fém. des noms en -eur) 668, 669 essence 755 "essencier ("N [+hum] qui a un rapport avec l'essence") 75, 609 -ess(er) 151

-ession 150, 151, 283 •-essique 568 essor 210 essor(er) 210, 555 "essor(er) ("s'envoler") 211 "establ(ir) ("établir") 774 establishment (anglais) 219 "estain ("étain") 774 "estât ("état") 774 "est(er) ("se tenir") 767 "estermXer) ("éternuer") 774 "estèv ("été") 747, 767, 774 Estierme 774 estimation 149 estim(er) 149 estival 747, 767 "estolle ("étoile") 774 estomac 197, 743, 744, 767 estomagade 743 "estrangKer) ("étrangler") 774 estropi(er) 767 °estudi(er) ("étudier") 774 - e t (A •*• A) 484 - e t (N ·+ N) cf. - e t ( t e ) - e t (Nnum •*• N) cf. - e t ( t e ) établ(ir) 774 étain 749, 759, 774 étam(er) 749, 759 état 774 étatique 355 étatisCer) 355, 622 été 747, 767, 774 - é t é (allom. de -ité) 566 - é t é (allom. de -ité) 340, 362, 370, 505, 559, 566 -eteau 239 éteign- 764, 765, 769 éteincXre) 764, 765, 769 étend(re) 745 -et(er) (V V) 106, 107 -et(er) 127 étern- 189

365,

•étern 190, 341, 347, 458 éternel 189, 190, 217, 242, 251, 341, 345, 347, 354, 359, 458, 460, 747 éternis(er) 190, 250, 341, 354 éternité 189, 190, 217, 241, 341, 345, 347, 359, 458 étermKer) 767, 774

Etienne 760, 767, 774 étiquetage 372 étoile 767, 761, 774 -eton 239 étrangeté 566 étranglement 91 étrangKei) 762, 767, 774 et(re) 755 °étréc(ir) ("rendre étroit") 754, étreincXre) 732, 735 etreté 530 étroit 361, 754, 761 étroitesse 361 - e t t e (fém. des noms propres en 711 -et(te) (N ->· N) 11, 12, 186, 194, 215, 237, 239, 249, 327, 328, 329, 456, 458, 511, 552, 572, 661, 662, 664, 665, 666, 667, 669, 671, 672, 673, 674, 677, 679, 680, 681, 682, 683, 685, 686, 687, 688, 689, 691, 692, 693, 694, 695, 697, 698, 699, 700, 701, 704, 705, 706, 707, 710, 712, 715, 716I, 723, 724 - e t ( t e ) (Nnum N) 94, 95, 446, 447, 534, 667 étudi(er) 767, 774 étudieur 530 eunuchoide 530 etphorique 355 et^phorîs(er) 250, 355 -eur (A -»· N) 72, 344, 345, 349, 350, 352, 353, 354, 357, 448, 450, 453, 506, 568, 569, 668, 750, 751 -eur (V Nfém., "action de V") 350, 538, 564, 685, 686 -eur (V N, "agent qui V ; qui sert à V") 41, 71 , 74, 114, 125, 207, 237, 264, 283, 327, 329, 377, 378, 392, 431, 458, 544, 558, 617, 628, 629, 654, 666, 669, 670, 671, 672, 673, 675, 676, 677, 678, 679, 681, 682, 684, 686, 693, 698, 699, 700, 701, 705, 707, 711, 750, 751

761

-et) 187, 265, 496, 663, 670, 678, 684, 690, 696, 702, 711, 205,

348, 356, 567, 119, ce 88, 275, 391, 582, 668, 674, 680, 697, 706,

-eur, -euse 118, 264, -euse 72, 707 -eur 119, 686, 751 Eurasie 342 -eurette 711 *-eliseur 352 •-eusifi(er) 358, 570 *-eusis(er) 358 *-eusité 316 -eux (N A) 105, 177, 334, 354, 358, 359, 363, 365, 366, 368, 436, 454, 505, 507, 569, 668, 751, 779 -eux (V + A) 105, 316, -eux 352, 358 •evacu- (anglais) 217 evacuable (anglais) 217 evacuate (anglais) 217 evacuee (anglais) 217 évad(er) 745

572,

705

234, 361, 369, 508,

316 362 421 544

668,

751

évangélique 320, 355, 748 évangélisation 371 évangélis(er) 355 évangile 320, 748 évaporable 375 évasion 745 "ève ("âge") 742, 758 éventail 108 éveque 747, 752, 774 "évesque ("évêque") 774 éviction 767 évinc(er) 767 évitable 375 évoqiXer) 732, 734 ex- (N V, cf. é - ) 92, 93, ex- (V V, cf. é - ) 577, 764 "exact- 552 •texactier) ("exiger ce qui n'est dû") 552 exacteur 552 exagérément 713 examen 747 examin(er) 747 exaucement 92 exauc(er) 92 excéd(er) 731, 735 excip(er) 731, 735 excitabilité 533 excitable 533 excit(er) 731, 734

764

pas

858

excluí re) 731, 735

extraction 768

excrét(er) 731, 733, 755

extracKer) 734

excrétion 755

extradition 731, 734

°excurr(er)

("courir

hors

de")

734

e x t r a - f i n 484

excursion 731, 734

extrai(re) 732, 733, 768

"exécutation

extrinsèque 461

("exécution") 73, 237, 609

exécution 73 exégfese 756 exégfete 756

fabisme 769

exfridare (latin reconstr.) 535

fable 312, 762

exhfc(er) 731, 735

fabriquer)

exig(er) 731, 735

fabuleux 312, 762

existentiel 594

fac-

existentiellement 594, 596, 597

facile 89, 301, 484, 742, 768

exist(er) 732, 735

•facilitage ("facilitation") 406

769

118

exorcisation 226

facilitation 406

expansion 745

"facilitement ("facilitation") 406

expectoKer)

facilit(er) 406

770

*expéditaire 378

façon 89

expéditeur

fac-similé 89

378

expertise 529

f a c ( t ) - 89, 97

expirier) 732, 733

facteur 89, 397

exploit 105, 107, 210

factotum 89

exploitable 375

"factrice (fém. de facteur) 397

exploit(er) 105, 107, 210 °exploit(er)

("accomplir

factuel 768 un

exploit") 211

faculté 89

explos(er) 732, 733

fadasse 484

explosible 315, 375, 376

fade 484, 538, 539

explosif 492

fadéomètre 112

e x p o r t e r ) 462, 730

fadeur 352, 538, 539

expressif 770

fadissement 112

expression 150, 770

faible 538, 539

"exprimation ("expression") 152

faiblesse 538 faillible 315, 375

expririKer) 150, 732, 735, 770 "expulsement

("expulsion")

71,

609

faim

97,

98,

115,

expulsion 71

fainéantise 529

exsangue 542

fai(re) 768

extensible 745

f a i s - 768

extension 745

fait 768

extérieur 355, 461

faite 196

extérioris(er) 355

"fais ("faux")

*extéris(er)

falsifKer) 298

355

externe 461, 462, 577

fam-

extinction 764, 765, 769

* f amable 115

°extingu(er)

("éteindre")

764, 765, 769

118,

189,

775

97, 98, 115, 118, 238

famélique 238

extinguible 315, 764

familiaris(er) 550

extorqiXer) 743

familiarité 316, 330, 333

extorsion 743

familier 316, 330, 550

e x t r a - (A •*• A) 484

famillionnaire 342

extracteur 75

famine 189, 759

559, 759

859

fanatique 355

femme 746

f a n a t i s e r ) 250, 355

•ferrimene 181

fane 617

f é m o r - 301

fan(er) 288

fémoral 301, 302, 757

"fanfariste ("musicien qui joue dans une

fémur 301, 302, 757 fenasse 760

fanfare") 75, 609 fantasmagorie 30, 521

f e n d - 731

fantasmagorique 30, 521

fend(re) 745, 747, 765

farfadet 686

féodal 244

farfouill(er) 460

féodalité 244

fastueux 578

f é r - 731

fatigiXer) 617

fer à dorer 227

faucard 754

•féKer) ("dire") 736

fauche 233, 275, 396, 483, 487

°fér(er) ("porter") 736

fauch(er) 233, 275, 754 °faucheret(te)

ferme (a.) 270, 734, 747

("fauchet(te)")

701

fauchet 674, 675, 677, 694, 718 fauchette

674, 674,

ofauchoiKe)

("ce

("faire

675,

677,

694, 718

675,

677,

700, 725

fermière 397

faucher")

fermoir 209

fermeté 566 fermier 270, 271, 397

qui

sert

à

700

ferroviaire 63, 64

"f auchoiret(te)

("fauchet(te)")

701

•ferrovial

("ferroviaire")

faunesque 27

fertilisation 503

faurade 750

"fertilisationnel

fausseté 298, 337, 566

("relatif

fertilis(er) 504

faveur 164, 194

f e s s - 731

favisme 746

»feste ("fête") 774 ("donner

sa

faveur") 194

("avoir

de

la

feu 456, 553, 751, 752, 765 feuillage 99, 534

"fèbre ("fièvre") 743, 760 °fébr(er)

fièvre") 743

feuille 62, 99, 628, 749, 751

fébrifuge 743

feuill(er) 62

fébrile 743, 760

feutre 617

•fection 537

fève 746, 769

f e i g n - 769

" f è v r e ("fabricant") 769

feincXre) 769

ftorillation 617

feintise 529 °félibrade

- f i e - (allom. de f a c - ) 118 ("félibrézade")

401,

410

félibrée 572

?°ficile 301 fictif 769

f élibrézade 399, 401

fiction 769

félibrige 572

fidèle 771

femelle 746 344,

fier (a.) 782 354,

361,

362,

363,

fièvre 743, 760 figlu 532

féminis(er) 354 344,

388, 401

f K e r ) (v.) 761 fierté 566

364, 746 "fémininité ("féminité") 362, 388 féminité

à

fête 774

favorable 194 °favor(er)

63,

tion") 504

faux 298, 775, 782, 783

féminin

fermenter") 570

fermentescible 315, 375

faucheur, euse 675 faucheuse

°fermentesc(er)

361,

362,

363,

364,

fignoKer) 749 figuration 111

la

64,

67

fertilisa-

860

figure 111 figurier) 111 filandreux 316 "filandrosité ("caractère filandreux") 316 filasse 169, 170, 549 filleul 460 fils 460 fin (a.) 484, 578, 740, 749 final 174, 549 finalité 174, 549 finesse 64, 389, 401, 578 fin(ir) 447 *finissation 445 "finissement ("finition ") 447 finissition 445 "finité ("caractère fini") 407 finition 445, 447 finitude 407 °fioKir) ("fleurir") 751 fioriture 751 firm- 731 °fiss(er) ("fendre") 745, 747, 765 fissile 745 fissure 745, 747, 765 -fixe 535 fixité 26 flaccidité 753 flagellation 111 flagell(er) 111 flamand 743 flambeau 668 flamingant 743 "flamingu(er) ("parler flamand") 743 flSne 196 flAn(er) 196 flâneur 78, 196 fldnier 78, 196, 553 flasque 753 fléch(ir) 755 flétrissure 127 fleur 94, 311, 327, 328, 337, 454, 458, 710, 740, 751 *fleural 408 fleurette 327, 328, 329, 686 fleuKir) 264 fleuriste 336, 337, 389, 401, 565 fleuve 752 flexible 315, 755 flexion 755 flig- 731

flirt 23 flirt(er) 23 flor- 94, 458 floraison 264 floral 327, 328, 336, 751 °floralie (sing, de floralies) 410 floralies 399, 401 flore 311 "florette ("petite fleur") 329 •florette 327, 328 "fioriste ("fleuriste") 337, 389 flotte 196, 277, 552 flotteur 196, 277, 552 oflottillette ("petite flottille") 497 •flottillille 496 fluctuation 111 fluctiXer) 111 "fliKer) ("couler") 196 •flueur 569 *fluideur 569 fluide 196, 350, 365, 569 fluidifi(er) 196, 365, 450, 553 fluvial 64, 752 flux 196 flux(er) 196, 553 foetal 356 foetus 356 foi 761, 771 foie 289 foin 288, 760 foire 100, 292, 761 "folie ("feuille") 749, 751 folklore 112 folk-song 112 fonctionnement 445 fonctionner) 445 fonction ptiilique 226 fondamental 746 fondement 746 foncKre) 745, 771 fontaine 759 fonte 745 fontenier 759 for- (V ->• V) 93 forage 196 forain 100, 292, 761 foration 196 force 617, 755 forcément 591 force ptiilique 226

861

forier) 752 "forest ("forêt") 774 foret 774 forfaitiste 223 forgeron 707 formalité 360 formel 360 formellement 591 formidable 375

fraisier) 31, 759 franc 617

°formid(er) ("impressionner") formiminoglutamate 532 formique 14, 756 fort 755 fossoyeur 26 fou 338 foucade 74Θ «foug ("feu") 752, 765 fougasse 752, 765 fougue 748 fouill(er) 460 fouine 78 fouin(er) 78 fouineur 78, 553 fouinier 78, 553 four 309, 780 fourberie 64, 180 fourchette 224, 260 "fourchette ("petite 224, 260 fourmi 14, 756 fournée 780 fourn(ir) 753 fourniss- 753 •foumissaire 378 fournisseur 378 fourniture 753 fourreau 668 fourrier) 750 fout(re) 756 foyer 751 fraction 268 fractionnaire 268 fractionnel 268

570

franchise 64, 529 franco-suisse 778 franglais 342 frasCer) 759 fratern- 307 "fratern- ("frère") 305 °fratem(e) ("frère") 305 fraternel 293, 306, 324, 360, 772 fraternellement 324 fraternité 360, 772 fratr- 293 "fratre ("frère") 324, 769, 772 fratricide 215 fratrie 293, 769, 772 •frauduleusifi(er) 359 "fraudulifi(er) ("rendre frauduleux") 359 "fraudulosifKer) ("rendre frauduleux") 359 °fray(er) ("faire peur") 535 frayeur 535 frémissement 392 fréquentation 226

fourche ")

"fractionnel ("fractionnaire") fractionner) 268 fragile 174 fragilité 174 fragorem (latin) 535 frais 744, 760 fraisage 31

148,

frère 293, 305, 306, •frérel 306 friandise 529 *frictiannatian 653

307,

324,

769

"frictionnatoire ("susceptible de frictionner") 653 frictionner) 653 "friger ("froid") 308, 564, 748 frigid- 115 *frigidable 115 frigidaire 112 frigidarium 112 frigide 771 frigo 112 "frigor ("froid") 308, 564, 748 frigorifi(er) 112, 308, 748 frime 460 frimousse 460 fring- 731 268

°fring(er) ("refléter") 736 fripouillerie 26 "frisabilisabilis(er) ("rendre °frisabllisable" (= faire en sorte que l'on puisse rendre frisable)) 471 "frisabilisable ("qui peut être rendu frisable") 471, 792, 793

862

"frisabilis(er)

("rendre

frisable")

788, 789, 792 "frisable ("qui peut être frisé") 786, 787, 789, 792 frisCer) 471, 786, 791, 792 *frisisable 786 •frisisier) 786 "frisque ("frais") 744, 760 frisquet 744, 760 froid (a.) 115, 771 fromagerie 75, 265, 266 •frontale ("frontière") 752, 760 frontalier 752, 760 frontière 752, 760 fructifier) 773 "fructique ("relatif aux frugal 767, 773 "fruge ("fruit") 767, 773 fruit 767, 773 fuégien 553 fugace 14, 773 fugitif 773 fui(r) 14, 773 fumée 709 fumier) 107 fumerolle 709 fumiste 107, 109 funambule 776 furet 686 furieusement 34, 522 furieux 34, 522 furoncle 762 furonculose 762 fus- 731 fusain 759 °fus(er) ("répandre") 736 fusible 315, 771 fusiniste 759 fusion 771 futution 756 fuyons 14

gflchis 683 gagnCer) 759 gai 740 gaieté 566 gaillardise 529 gain 759 Galle 775

786, 471,

fruits") 773

"gallinesque 554 gallois 775

("relatif

à la poule") 203,

o^ambe ("jambe") 748 gamberge 687 gambette 748 garagiste 75 garbage man (anglais) 155 garçon 533 garçonnet 533 garde (n.m.) 173, 275, 276 garcXer) 173, 275, 276 gare 740 "gargare ("gorge") 743 gargarisme 743 garn(ir) 753 garniss- 753 garnissage 127, 392 ^garnissure ("garniture") 543 garniture 392, 543, 753 *garr- 294 ^garreau ("couleur propre à la cerise") 100

*garrisme 294 gasoline 618 gastéropode 748 gastralgie 778 °gastr(e) ("estomac") 197 gastrique 197 gfit(er) 178, 179 gSterie 179 "gSterie ("action de mettre en mauvais état") 179, 409 gauchement 591 Gaule 775 gaulois 775 gaz 23, 519 gazéifi(er) 358 gazeux 358 gazouillis 683 g e - (néerlandais) 541 géant 747, 765 gebergte (néerlandais) 541 geboomte (néerlandais) 541 gel 298, 782 gel(er) 298 gén- 115 gencive 747, 754 gène 569 °gén(er) ("engendr(er)") 748

863

généKer) 98, 764

370, 436

généreux 338, 361

*gloriosificateur

générique 763

*gloriosification 370

générosité 333, 358, 361

°gloriosifi(er)

genévrier 760

*gloriosity (anglais) 156

génial 64, 174

370 ("glorifier")

glorious (anglais) 156

génialité 174

gloriousness (anglais) 156

genièvre 760

glory (anglais) 156

génisse 115

glossaire 754

géniteur 748

"glosse ("langue") 754

genou 746, 757

"glotte ("qui parle") 754

genre 763

"glout ("gosier") 756

"génu ("genou") 746, 757

glouton 756

génuflexion 746, 757

glu 618

geAlier 271

^gluce ("sucre") 308, 749

g é r - 731

glucide 749

^gferement

("action

de

gérer")

75, 609

glucomètre 308

gér(er) 734, 752

"glyce ("sucre") 308, 749

germain 759

glycémie 749

germanique 242, 355, 759

glycomètre 308

germanis(er) 355

g n - (indo-européen) 98

germe 98, 190

gonade 748

germinal 190

goncourisme 767

gestion 752

Concourt 767

ge- _

°gon(er) ("engendrer") 748

- t e (néerlandais) 541

•geu 298

°gonfli£ilis(er)

"gigant ("géant") 747, 765

gonflable 472

gigantisme 747, 765

gonfKer) 472, 618

"gingive ("gencive") 747, 754

goose (anglais) 216

gingivite 747, 754

gooseberry (anglais) 216

glace 131, 268

gorge 743, 750

glaciaire 268

gorgfere 711

"glaciaire ("glacial") 268

gorgerette 711

glacial 268

goudronn(er) 618

glaciation 618

goule 310, 311, 564, 752

glacier 268 •^glacier

366, 368

("rendre

gonflable") 472

goulu 310, 311

("appareil

à

faire

les

glaces")

74, 609

gourmandise 64, 529 "goust(er) ("goûter") 774

glissade 172, 246, 557, 558

goût(er) 756, 774

glisse 687

"gouvernage

global 234

"gouvernation

("gouvernement")

glabalis(er) 234

gouvernement

75,

gloire 288, 292, 366, 436, 771

glorieux

292,

358,

366,

436,

771 glorificateur

235 228,

gouvernCer) 226, 233, 743, 757 gouverneur

235

government (anglais) 219 370

grftce 569

glorification 370, 436, 539 glorifi(er)

226,

gouvernemental 64

366, 368, 421

288,

225,

235

229, 233, 235, 245, 511

gloriette 677, 771 *glorieusifi(er)

("gouvernement")

309,

358,

365,

gracieuseté 366,

368,

566

333,

334,

336,

337,

389,

864

gracieux 369 "graciosité

("caractère

gracieux")

334, 389

grain 759 graisse 197, 198 graisseux 197 grammairien 70 grammatical 174 grammaticalité 174 grand 477, 484 grandissime 477, 484 ("de manière

"grandissimement sime") 477

grandis-

granule 759 °graph(er) ("écrire") 629 graphie 629 gras 591 grassement 588, 589, 591 "grat ("reconnaissant") 544, 552 gratifi(er) 544 "gratité ("gratitude") 136 gratitude 136, 137, 544, 552, gratuitement 27, 28 grave 588 grec 743 grécis(er) 743 grenier 759 grenu 759 gress- 731 ogressCer) ("se déplacer") 199, -gress(er) 199, 200 ?°gresseur 200 ?°gressian 200 grève 13 gréviste 13 gribouillis 683 grièvement 588, 589, 591 grièveté 566

"guerrisme ("doctrine guerre") 294

655

736

"grilleur ("ce qui sert ò griller") 75, 609

grimpade

549,

685,

("action

de

687,

690,

691

grimper")

194,

687, 696, 702, 703 grimpée 549, 685, 687, 690, 691 grimpement 685, 687 grimp( er) 194 grimpette 194, 249, 670, 685, 690, 692, 696, 711, 713, 718 grimpeur 75 grincheux 668 gringalet 461, 577

687,

°grimpe

grognasse 561, 704 grognass(er) 561 grogne 687 grogn(er) 561 groseille 542 grossièreté 566 growling (anglais) 571 guadelotvéen 72 ••guadeloupien ("guadeloupéen") 72, 609 "gubernateur ("gouverneur") 743, 757 gubematoriat 743, 757 °gubern(er) ("gouverner") 743, 757 guerre 294 glorifiant

la

gueule 310, 311, 564, 752 guidon 247 Guillaume 13 guilleret(te) 711 guitariste 531 *gustate (anglais) 342 gustatif 756 gustation (anglais) 342 gustatory (anglais) 342

habile 290 habileté 290, 566 "habilitage ("habilitation") 406 habilitation 406 "habilitement ("habilitation") 406 habilit(er) 406 habill(er) 108 habit 108 habitation 226 hach(er) 272, 277 hachis 683 hachoir 272, 277 haine 460 haftr) 460 Hambourg 748 hambourgeois 748 harmonieux 354, 358 harmonis(er) 354, 358 harnach(er) 618, 753, 759 harnais 753, 759 hfltiveté 566 hauberc (graphie ancienne de haubert) 744 haubergeon 744

865

historiquement 126 hiver 757, 780 hivernage 235 hivern(er) 780

haussier) 755 haut 105, 755, 775 hauteur 77 heaume 13 hebdomade 95 hébraïque 355 hébrafe(er) 251, 355, 560 *hellanisme 15 hellène 14 hellénisme 14-15 hémi- 746, 764 hémisphère 746, 764 hémorragie 286 hémorragique 286 t i e p t a ("sept") 766 heptagone 766 hér- 731 herbe 495 herbette 328 herbeux 668 herborisCer) 560 héréditaire 567 héréditairement 27 hérédité 567 °hér(er) ("attacher") 736 hérésie 758 hérésistance 342 hérétique 758 héros 658 "héter ("autre") 742, 762, 767 hétérodoxe 742, 762, 767 heure 460, 751 heureux 740 «hexa ("six") 766, 770 "hexade ("ensemble de six hexaèdre 770 hexagone 766 hib- 731 hibernation 235 tubernCer) 757 hideur 352, 363, 568, 569 hideux 352, 363, 568, 569 hiérarchique 355 hiérarchis(er) 355 Hispanie 747, 749 hispanisme 747, 749 histoire 126, 288, 292, 771 historien 288, 292, 771 historiette 677 historique 126

f i o c h e ("Action et ce sur quoi s'exerce l'action de hocher") 703 hochet 690, 718 hominien 190 homme 190 homogène 98 honnête 484 honnêteté 566 honneur 119, 583, 751 honoraire (a.) 583 "honoraire (n.) ("celui qui est honoraire") 583 honorariat 583 honorier) 119, 751 hôpital 775 horaire 751 horizontalement 33 horloge 460 •hospital ("hôpital") 775 "hoste ("hôte") 775 hostile 174 hostilité 174 hflte 775 "houle ("action et ce sur quoi s'exerce l'action de houler") 703 houlette 690, 694, 718 "hucheret ("huchet") 701 huchet 675, 680, 718 "hucheur, euse ("agent qui huche") 699, 700 N") 534

°huchoir(e) ("ce qui sert à huchet") 700 "huchoiret ("huchet") 701 huckleberry (anglais) 216 huile 773 huileux 454 •huistre ("huître") 775 huitain(e) 95 huitaine 534 huitantaine 95 huître 773, 775 humain 244, 517 humanist er) 623 humanité 244, 517, 544 humble 762, 766 *hum(er) 351 humeur 348, 351, 352, 751

866

humide 234, 348, 349 humidifi(er) 234, 348, 450, 539 humidité 352 "humile ("humble") 762, 766 humiliation 150 humili(er) 150 humilité 762, 766 humor- 14, 16, 191 humorisme 751 humoriste 13, 294, 756 "humoristicisCer) ("tendre humoristique") 356 humoristique 356 *humoristis(er) 356 humour 13, 14, 191, 294, 309, 756 °hydrocut(er) ("provoquer une hydrocution") 755 hydrocution 755 hydroelectricity (anglais) 214, 230 hyper- (A A) 484, 497, 582 "hyperraisormablement ("très raisonnablement") 476, 477 "hyperriche ("très riche") 477 "hyperrichement ("très richement") 477 hypersensible 484 hypnose 361 hypnotique 361 hypocrisie 756 hypocrite 756 "hystère ("utérus") 749, 766 hystérectomie 749, 766

i - (rad. de aller) 65 - i - (term, de base) 362 -ial (N A, cf. -al) 540 - i a n - (allom. de -ien) 747 -iaque (N -»• A) 544 - ( i ) a r - (allom. de -ier) —Kil— (allom. de -ible) 316 -ible (V A, cf. - A i e ) 316, 317, 319, 340, 742 - i c (anglais) 217 - i c - (allom. de -ique) 744 - i c - (segm. paras.) 189, - i c - (anglais) 215 ici 740 •-icitude 449 ictère 196

316,

747

107, 375,

315, 564,

191,

237

-ide (V A) 344, 348, 351, 352, 353, 354, 453, 567, 568, 569 -¡de 345, 356, 357, 567 -idesse 568 »-ideur 352, 568 -idie 568 idiot 291 idiotie 287, 291 idiotique 287 *-idis(er) 450 -idité 353, 568 •-iditude 568 idolatre 536 idolatrie 536 idole 536 -ie

349, 357,

(A •*• N) 87, 108, 289, 290, 536, 568 - i e (N N) 41, 265, 582, 707 - i e 370 -ien (N A) 70, 71, 344, 354, 451, 452, 530, 536, 544, 747 -ier (N -+ A) 105, 316, 329, 544, 550, 747, 760 -ier, - i è r e 541 -ier (N N) 41, 74, 120, 125, 270, 271, 272, 329, 330, 435, 534, 558, 707, 711, 780

350, 450,

506,

359, 330,

173, 391, 760,

-ier, - i è r e 541 -iérier) 173 • - i è r i t é 316 -• N) 301, 395, 491 326, 545, (N ->· V) in628, 630 V) 577 in- (V

577,

625,

in- 92 in- (allom. de en-) 747 in- (anglais) 193 - i n (A -+• A) 484 -in

(N -»- A) 94, 234, 344, 345, 356, 361, 388, 777 - i n (V ->• N) 71 - i n (russe) 216 - i n - (segm. paras.) 190, 191 inaction 395

354,

"inaptité ("inaptitude") 407 inaptitude 407, 450 *iribavard 581 *inbon 581 •incalme 581 incarcération 615, 630 incarcéKer) 195, 197, 326, 552 incendiaire 377

483,

"incendieur ("agent qui incessamment 588, 591

incendie") 377

incinérter) 326 *incise (anglais) 342 incision (anglais) 342 incisive (anglais) 342 incisor (anglais) 342 incit(er) 731, 734 incliXre) 731, 735 incolore 542, 772 incomb(er) 731, 735 inconditionnel 594 inconditionnellement

594,

596,

597

868

inconfort 395

indestructible 73, 78

inconvertible 158

"indétruisable

incorruptible 581

78, 609

("pénétrer

dans")

733

incursion 731, 733

indice 743 indifféremment 34, 522

incurv(er) 743, 756

indifférent 34, 522

*indamnité 94

indignation 579 imfignCer) 579

indécollable 547 "indéfrisabilisable

("qui

°indéfrisabilisé" rendre

(=

peut

être

indiqiXer) 743

l'on

peut

indiscipline 490

791,

792

que

indéfrisable))

°indéfrisabilis(er)

("rendre

indéfrisable")

indispensable 375 individualité 316, 360, 448 individuel 316, 360

787, 788, 791 + indéfrisabilis(er)

indolore 317, 322, 542, 772

788, 789

indubitable 515

*indéfrisabilis(er) 788, 789 * + indéfrisabilis(er) 789 indéfrisable

(a.)

°inducti>le

222,

224,

495,

787,

("qui

peut

être

induit") 66

inductif 773 induction 773

788, 791 indéfrisable (n.) 222, 224

indui(re) 66, 730, 731, 733, 773

^indéfrisable (a.) 787, 788, 789

induis- 773

*indéfris(er) 786, 787, 788

"induisible

+indéfrisisable

industrialis(er) 540

788

("qui

peut

*indéfrisisable 787

industrializations!

*indéfrisis(er) 786

industrie 540

* + indéfrisis(er) 788 "indélicaterie

63,

infaillible 380 infécondité 453

"indélicateté ("indélicatesse") 64

inféKer) 731, 733

?°indélieatise 64, 529

infermable 57

indemne 94, 742

infinité 407

*indémortalabilis(er) 787

infinitude 407

•indémortalable 787 "¡ndémortalisabilisCer) talisable"

(=

qqn

puisse

"indémortalisable

faire

en

plus

("qui

être

"démortalisé"

plus

perdre

"indémorsorte

que

perdre

son

son

ne (=

peut

pas

ne

peut

qui

caractère

infirmier) 731, 734 inflammable 375 infléchCir) 755 inflection 755

mortel))

787, 788, 791

inflig(er) 731, 735 informatique (a.) 355 informatique (n.f.) 231 informatisation 544

^indémortalisable 788

informatis(er) 355

•indémortalis(er) 786, 788

infraction 768

*indémortel 786

"infrisabilisable

"indésimmortalisable être

583

infirme 734, 747 ("rendre

caractère mortel)) 791, 792

peut

274,

inexplosible 380

indélicatesse 63, 64, 453

ne

(anglais)

induit") 66

-in(er) (V •*• V) 107

'indélicaterie 61

pas

être

ineptie 287

("indélicatesse")

64, 66-67

ne

73,

indicatif 147

inculp(er) 325, 326, 756 °incurr(er)

("indestructible")

("qui

"désimmortalisé" pas

perdre

immortel)) 790, 792

son

ne (=

peut qui

caractère

("qui

peut

être

rendu

"infrisable") 792, 793 °infrisabilis(er) 787, 789, 792 *infrisabilis(er) 789

("rendre

°infrisable")

869

"infrisable

("qui

ne

peut

pas

être

f r i s é " ) 786, 789, 792

*infris(er) 786 *infrisisable 787 *infrisis(er) 786 infus(er) 731, 734 •ingentil 581 ingérier) 731, 735, 752 ingestion 752 ingrat 137, 544 ingratitude 137, 655 ingrédient 731, 735 °ingrédi(er)

("entrer

tion d e " )

de

à")

la

composi-

735

("appartenir

l'institutionnalisation") essentiellement

("qui

( = peupler d'insectes))

insensibilis(er) 355 insensible 355 *insensis(er) 355 insinuation 150 insimXer) 150 insipid (anglais) 193

insipide 301, 742 insist(er) 732, 735

("qui

("relatif

à

499

595,

peut

("rendre

499

596,

597

être

instruit")

être

instruit")

66 instruction 773 instruire) 65, 564, 773 instruis- 773 ne

peut

pas

* inimpossible 500 inject(er) 731, 733 injure 571 injuste 581 •inméchant 581 *inmort 786 innocent 773 innocuité 773 innovation 324 innov(er) 324, 751 •inpaix 232 inquisition 769 insane 759 insecte 623 ("rendre

institutionnel 595 institutionnellement instructeur 773 "instructible

i m m o r t a l i s é " ) 790, 792

°insectis(er)

"institutionnalisationnalisCer) "institutionnalisationnel

733

° inimmortalisable

("action

"institutionnalisationnel")

"institutionnalisationnel")

inhib(er) 731, 735 inhumain 544 inhumanité 544 •inillégal 497 inimitié 301, 742 *inimmoral 497, 500 être

rendre

499

dans

ingurgiti er) 618, 750 inhérent 731, 733 "înhéKer)

insoluble 564 inspecter) 531 inspection 531 inspir(er) 732, 733 installation 150 install(er) 150 instaurer) 732, 735 institu(er) 732, 733 institutionnalisation 499 "institut ionnalisatiormalisation

"instruisible

("qui

66 •instupide 581 insulaire 195,

peut

202,

204,

291,

294,

203,

204,

403, 762, 765

insularité 448 °insul(e)

("île")

195,

202,

294, 296, 402

°insul 202 "insule 202, 762, 765 insupportable 57 insurg(er) 553, 764 insurrection 553, 764 intellect 748 intelligent 748 "insectique" 434

°intellig(er) ("comprendre") 748 intelligible 315 intempérie 460 inter- (Ν A) 545 intercéder) 731, 735 intercession 151 intercostal 545 intéressement 92 intéress(er) 92 interférer) 731, 733 intérieur 461

870

°interject(er)

("proférer

une

interjec-

tion") 733

interjection 731, 733 interligne 461 interlude 15 interne 461, 462, 577 interpell(er) 732, 735 interprète 461 interrogatoire 555 interrompre) 771 interrupteur 771 interruption 771 intervalle 461 intimation 149 intinger) 149 intoxiqu(er) 624 intra- (Ν A) 545 intraitable 314 intramusculaire 131, 545 intrinsèque 461 introductible 66 introductif 773 introduction 200, 773 introduire) 66, 200, 731, introduis- 773 invasion 766 invest(ir) 623, 754 investiss- 754 investiture 754

-ir

°irasc(er)

733,

773

semblance") 578

-ion

(anglais)

154,

198,

65,

92,

93,

199,

219,

126,

177,

342, 343 *-ion(n)age 93 *-ion(n)ation 93 -¡ornement 93 -ionn(er) 93, 445, 448, 653 -iote (N -». A) 451, 452 - ï p - (segm. paras.) 565

-ique

(N ->. A)

15,

107,

(affixe

d'infinitif)

105,

238, 354, 450, 569,

242, 355, 492, 744

124,

542,

543

invincible 158, 164, 166, 181, 576, 744 inviolable 542 •inviol(er) 542 invoqiXer) 732, 734 invraisemblable 578 invraisemblance 578 "invraisemblant ("qui n'a pas de vrai-ioir 709 -ion (V N, cf. -tion) 151, 237, 629

230, 231, 234, 237, 251, 321, 344, 345, 356, 361, 405, 448, 507, 543, 544, 568 , -ique (V -+ A) 491, 492 -ique (V -»· N) 71 -ique 198, 251, 355, 357 *-iquesse 449 •-iqueur 449, 568 •-¡quise 449

("se

mettre

en

colère") 570

irascible 315, 375 ironie 264 ironique 107 ironis(er) 264, 560 irréligieux 746 irréligion 746 irresponsable 380 irréverstiie 595 irréversiblement 595, 596, 597 irritabilité 317 irritable 317 -is (V ->· N) 683 -is 359 -isation 111, 112 -(is)ation 88 -ise (A N) 63, 64, 448, 450, 506, 529 -is(er) (A V) 70, 107, 111, 126, 234, 249, 250, 251, 316, 317, 318, 344, 349, 357, 358, 359, 435, 439, 446, 448, 450, 498, 499, 540, 542, 544, 547, 550, 786, 787, 788, 789, 790, 792, 793 -is(er) (N -> V) 70, 249, 250, 252, 435, 439, 445, 446, 504, 540, 544, 547, 560, -is(er) (V V) 70, 434, 435, 445, 446, 448, 504, 540, 547. , 560, 620, 627, •-isique 568 islam 238 islamique 238 "isle ("île") 775 - i s m (anglais) 135

-isme (A

N) 667, 704, 705

453, 112, 252, 354, 445, 504, 580, 791, 251, 448, 580 439, 544, 628

871

-¡sine

(Ν - » - Ν )

14,

574,

667,

704,

705

jalousie 108 jambe 748

-isme (V ->- Ν) 667, 704, 705 —(i)ss-

(segm.

des

ν.

du

jaque 26



groupe)

jard 767

127, 445

jardinet 398

-iss- 392

¡areux 767

-ss- 392, 543

jaune 115, 460

-issable 315, 564

jaunisse 115, 196, 460

*-issation 445

jaunissement 392

-isse (A -»• N) 115

j e c t - 731

-issime (A

•ject(er) ("jeter") 736

·*• A) 477, 484

*-issition 445

le

-ist (anglais) 135 istambuliote 451 (Ν

Ν)

336,

337,

344,

jeu

15,

195,

291,

(segm. (A

"action

196,

296,

197,

304,

198,

403,

paras.)

552,

555,

743

jeune 115, 578, 752, 767

111,

112,

136,

137,

jeunesse 578

->- N) 175,

177,

243,

244,

245,

joign- 771

246,

298,

316,

317,

318,

319,

joind(re) 771

324,

325,

331,

332,

333,

334,

joli veté 566

340,

344,

345,

352,

353,

354,

joncteur 771

358,

359,

360,

361,

362,

363,

jonction 771

364,

365,

367,

368,

369,

370,

joncture 771

373,

388,

392,

421,

448,

453,

"jouabilité

498,

505,

506,

508,

517,

537,

jouable 316

544,

548,

549,

557,

559,

"jouage ( " a c t i o n de jouer") 689

793

"joue

568 ,

550,

779,

572,

- i t ( e r ) 406

-ition

Ν, cf. -etir) 238 -y N,

(A

448,

cf.

-tion)

238,

392

("caractère

("action

et

jouable")

produit

449,

136,

137,

345,

361,

453,

506,

536,

552

(anglais)

199,

273,

274,

342,

ivoire 294 °ivoiris(er)

"jouerette ("jouette") 698 jouette 673, 689, 718 joueur, euse

673,

675,

697,

698,

699,

joug 733, 756 •jouoir 709 °jouoir(e)

"ivoirique ("en ivoire") 294 ("rendre

"ivoirique") 294

("ce

qui

sert

à

jouer")

697, 700, 709 "jouoiret ("jouet") 701

• ¡ v o r - 294

jour 309, 559, 589, 765, 780

•ivorisCer) 294

journal 559, 765

ivre 460, 747

"journaliarité

ivrogne 460

l'action

700, 725

343

•ivr(er) 124

de

316

jouet 675, 680, 697, 709, 718 N)

•-itudique 568 -ive

421,

"joueret ("jouet") 701

• - ¡ t i q u e 568 -itude

235,

joiXer) 751

A, cf. - i f ) 238 (V

229,

de jouer") 702

-iteur (V - i t i f (V

s'en

404,

174,

566,

de

443, 466, 553, 741, 751

- i t - (segm. de - i t é ) 568 -ité

(n.,

jet(er) 200

322,

574 -it-

fous

je m'en foutisme 573

-iste (Ν ->• A) 544 -iste

m'en

foutre") 574

("caractère

316 journalier 316 journée 765 journellement 589

journalier")

872

jouvence 752, 757, 767 °jouv(er) ("se comporter comme un ieurie") 752, 757, 767 joyeuseté 333, 334, 336, 337, 389, 566 "joyosité ("caractère joyeux") 334, 389 judiciaire 774 jugement 225, 226, 374 jug(er) 774 jugu- 731 juguKer) 756 jumeau 742 jumeKer) 742 ?°jure 571 juKer) 571 jus 754 juste 578 justement 589 justesse 578 juteux 754 °juven(er) ("se comporter comme un jeune") 757 juvénile 757

laborieusement 119 laborieux 119, 751

"laçoir ("ce qui sert à lacer ; lieu oti l'on lace") 248 lacrymal 764, 765 "lacryme ("larme") 764, 765 lacté 768 lactique 768 lagon 743 lagune 743 laïc cf. laïque laicisCer) 251, 743 laicité 743 laid 234 •laicKer) 125 laideron 125 laid(ir) 125 lainage 99, 534 "Urinasse ("sorte de laine") laine 99, 305, 759 laïque 251, 743 lait 98, 768 laitage 98, 245, 534 laiteux 454 laitier 75 "lampette ("petite lampe") 41, 516 lancette 686 "lane ("laine") 759

kal- 541 kenne ("dent", a. fr.) 577 kéno- 541 khaOs (grec ancien) 519 kilométrique 595 kilométriquement 595, 596, 597 •Vini ("maillot de bain") 100

lab- 119 »lab- 119 »labable 119 »labateur 119 •HAe ("lèvre") 765, 769 Irteur 119, 456, 564, 730, 751 »labeur ("agent") 119 labial 765, 769 labialis(er) 618 "laborant ("qui "labore") 119 laborantin 119 laboratoire 119, 555 °labor(er) ("travailler") 119, 751

labour 309 labyrinthe 618 lac 743 laçage 371 lacement 371 lac(er) 248 lftch(er) 755 lâcheté 566

730,

"lan- 305 laneret 760 langoureux 751 langue 316, 742 Languedoc 744 languedocien 744 langueur 350, 353, 751 languide 350 langu(ir) 350 lanier 760 lanifère 759 lapereau 541 lapidaire 744 "lapide ("pierre") 744 lapilleux 744

168,

169

11,

12,

873

levraut 760

lapilli 744 lapin 541 "lapiniet

("lapinière")

73,

78,

9

lévrier 760 lex, legis (latin) 96 lexie 755

lapinière 73, 78 large 77, 234 largesse 77, 390

lexique 755 liasse 561

•largesse 390 *largessité 500 largeur 77, 390

°liass(er)

'largeur 390 larme 264, 764, 765 larmoy(er) 264, 561 lasciveté 566 l a t - 731 °lat(er) ("porter") 736 - » t r i e 536 laudatif 771 lavabo 460, 463 lavement 373 lavéris(er) 773 paivérisme 773 pauvre 234, 286, 662, 773 pauvret 662, 704

884 pauvreté 65, 245, 286, 566

pénétration 150

•pauvreteux 133

pénétKer) 150

pavesade 760

pénible 315

pavillon 461

pénien 359

pavois 760

pénis 359

peau 746

pénitent 765

peccable 375, 570, 754

pentathlon 777

•péchable 570

°pent(ir)

pêche 558

"pepsie ("digestion") 754

péctKer) 754

peptique 754

Pech(er)

p e r - 535

558

("avoir

des

remords") 765

pécheresse 392, 668

percepteur 308, 768

opecherette ("pêchette") 701

perceptible 315

pêchette 676, 680, 719

perception 768

pécheur, euse 676, 699, 700

percerette 667, 671, 676, 679, 682, 719

echoir(e) ("ce qui sert à pêcher") 700

percette

"pêchoirette ("pêchette") 701

perceur, euse 676

"pector ("poitrine") 763, 770

perceuse 676, 679, 726

pectoral 763

perceveur 308

pédagogue 776

percev(oir) 768

pédale 460, 461

perçoir 676, 679, 726

°pède ("pied") 748, 760

"perçoirette ("percerette") 701

pédiculaire 202

percussion 755

pédicule 202

percut(er) 755

pédoncule 554

perdition (anglais) 216, 218

peign- 766, 769 208,

209,

210,

211,

212,

227, 228, 229, 555 "peignoir lieu

("ce

qui

676,

679,

682,

719

perdCre) 745

peign(er) 208, 209, 211, 212 peignoir

671,

perdurable 375 père 293, 305, 563, 746, 769 péremption 770

sert

à

peigner ;

où l'on peigne") 210, 211, 212,

229, 555

péremptoire 535 perfection 279 p e r f e c t i o n n e r ) 279

peindCre) 460, 766, 769

perfidie 568

peine 748

°perfus(er) ("injecter par perfusion") 733

peintre 460, 766

perfusion 731, 733

•peintreté 244

périclit(er) 572

peinture 766

périm(er) 770

pelade 335, 555

période 126

pelage 106, 289, 330, 335, 760

périodicité 126, 327

"pélécan ("pélican") 747

périodique 126, 327

pélécaniforme 320, 747

périodiquement 126

pel(er) 760

périssable 570

pélican 320, 747

péritoine 761

p e l ( l ) - 732

péritonite 761

pelle 196

°perquér(ir)

pelu 335

perquisition 769

pelucheux 705

perré 760

pelvien 359

perrière 760

pelvis 359

persan 108

penderie 582

Perse 108

pendule 554

persillade 227

("perquisitionner")

769

885

persist(ei) 732, 733 personnalité 549 personne 190 personnel 190, 549 °perspect(er) ("voir au-delà") 766 perspective 766 perspicace 747, 766 °perspiqu(er) ("voir de façon pénétrante") 766 persuader) 732, 733, 745 persuasif 745 persuasion 745 perte 745 perversion 755 pervert(ir) 755 pesanteur 479 pes(er) 745, 760 "pèserette ("pesette") 701 pesette 676, 680, 719 peseur, euse 676, 699, 700 ^lesoiKe) ("ce qui sert à peser") 700 opesoirette ("pesette") 701 "pestilentialité ("caractère pestilentiel") 316 pestilentiel 316 Pétain 760 petas 108 petass(er) 108 pétiniste 760 petit 265, 755 "pfetre ("pierre") 753, 760 pétrifi(er) 753, 760 peivlade 173 peuple 173, 751, 752, 762 pet^lement 225 peupl(er) 173 phallique 356 phallus 356 phase 620 phénoménalement 27 "phérier) ("porter") 748 pholade 752 "phoKer) ("porter") 748 "phylle ("feuille") 751 piatiste 75, 531, 608 °pict(er) ("peindre") 769 pictural 769 p i c t u r e ("peinture ") 769 pie (a.) 569 pied 460, 461, 745, 760 pierre 753, 760

piété 569 piét(er) 745 piétin 745 pigeon 620 pigeonnier 73 pil- 426 pileux 288, 289, 335, 426, pilon 247 Pindaie 264, 471 pindarisCer) 264, 471, 560 ?«piosité 569 "piper ("poivre") 761, 773 piperade 761, 773 pique 690, 691, 712, 726 opiquerette ("piquette") 698 piquet 690, 712, 719 piquette 673, 712, 719 piqueur, euse 673, 698, 726 piriforme 288 piróle 761 Olisce ("poisson") 761 pisciculture 761 "piscinier ("N qui fréquente ne") 75, 610 "pisserette ("pissette") 698 pissette 672, 673, 719 pisseur, euse 672, 673, 726 pitaine 531 pitoyable 375, 376 °pitoy(er) ("avoir pitié") 570 pittacium (latin) 108 pittoresque 461 plafond 767 plafonnement 620 plaformCer) 620, 767 plagiaire 377

454, 761

une

pisci-

"plagieur ("agent qui plagie") 377 plai(re) 128 "plaisanteur ("agent qui plaisante") 71, 610 plaisantin 71 plaisir (n.) 128 plais(ir) (v.) 128 piai 14, 460 plane 14 planétaire 595 planétairement 595, 596, 597 planification 620 planque 683 planqiKer) 683 plantoir 208-209

886

pleut 119, 751 pleural 757 pleurier) 119, 327 pleuterez (vous) 671 pleurésie 757 pleureur 327 pleuv(oir) 752, 767 plèvre 757 pliable 479, 483 plKer) 479 plioir 709 •ploreur 327 plos- 732

"polème ("combat") polémique (a.) 206, polémiste 206 polissoir 209 politique 355 politis(er) 355 polluter) 627 pollution 620, 627 Colman ("poumon") Pologne 749 polonais 749 "poIsCer) ("pousser") polyglotte 754

"plos(er) ("éclater") 736 pluie 752, 767 plumage 98-99, 245, 246, 557 plume 98, 123, 245 plum(er) 123, 245, 253, 561 plur- 753 plural 753 pluriel 753 plus 753, 754 plusieurs 754 pluvieux 752 pluvin(er) 752 "pode ("pied") 748 poêlon 76 poème 560 poésie 560, 756 poète 560, 756 poétique 355, 560 poétis(er) 355, 560 poids 745, 760, 761, 765 poil 288, 289, 310, 330, 335, 426, 427, 752, 760, 761 poilu 289, 310, 335, 427 poing 761 point 620, 771 point(er) 620 poire 288, 761 poiret 677 poisson 761 poissonnerie 41, 179, 265, 266 poitevin 771 Poitou 771 poitrine 763, 770 poivrade 227 poivre 761, 773 "poldre ("poudre") 775 "pole ("ville") 750, 752

pommade 227, 228, 229, 235, 240, 338, 419, 461, 462 "pommade

206 405

775

775

("préparation

à

base

de

pomme") 227, 228, 338, 419

pomme 227, 228, 229, 235 ponçage 371 ponctuel 771 pondéral 761, 765 "pondère ("poids") 761, 765 pond(re) 745 ponte 745 populaire 355, 751, 762 popularis(er) 355, 450 "papule ("peuple") 751, 762 *papulis(er) 355 porc 750, 753 porcherie 753 porcin 777 *poreusifi(er) 570 "porosifi(er)

("rendre

p o r e u x " ) 570

porosité 570 portable 375, 376 porte-manteau 196 port(er) 92, 530 portique 71, 530 "portoir ("portique") 71, 610 *^>osoir ("endroit où l'on pose") 75, 610,

710 posséd(er) 745 possesseur 745 possessif 745 possession 151, 745 possible 375, 376, 755 possible (anglais) 219 post- (A •* A, Ν •+• Ν, post- (Ν ·+ A) 545 postglaciaire 131, 545

V •* V) 497

887

pot 537 p o t - 537

392, 408 précession 151

potable 752, 761, 766 potache 753

^précessoral 399

potass(er) 753 potassique 569

prfich(er) 303 précieux 770

potassium 569 "potent •tyjt(er)

("qui ("avoir

a du pouvoir") 755 du pouvoir") 460, 570,

755, 773 "pot(er) ("boire") 752, 761, 766 potier 537 pou 741, 765 "poubellier ("éboueur") poudre 750, 763, 775 pouilleux 765

7 5 , 76, 610

^mulaille ("ensemble des poules, le") 120 poulailler 120 poule 120 pouls 756

volail-

poumon 321, 750, 775 pourceau 750 pourpre 757, 763 pourKir) 754, 772 ρ ourriss- 754 "pourrissure ("pourriture") 543 pourriture 392, 543, 754 pourtour 309 °pous (a. fr., poussage 685 pousse 693, poussée 685

"poussière")

696,

702,

703,

707, 70B 712,

713

poussCer) 712, 750, 775 poussette 685, 690, 692, 693, 696, 711 712, 716, 719 poussière 707, 708 pouv(oir) 773 pratique (a.) 591, 598 pratiquement 588,

591,

595,

596,

597, 598 pratiqiXer) 591

"précesseur")

précisément 33 p r é c o c e 190 ^irécocitaire ("relatif à la précocité") 167, 169 précocité 189, 190 préconisation 446 °précurr(er) ("précéder") 733 précurseur 731, 733 prédateur 343, 770 prédation 343 ?°prédécéd(er) 392 prédécesseur 392, 399, 401 "Îirédécessoral ("relatif au prédécesseur") 399 °préd(er) ("prendre des proies") 343, 770 prédestination 138 prédication 303 préfectoral 763 préférier) 731, 733 préfet 763 préfixe 535 préglaciaire 545 préhensile 768 préhension 768 préjudiciable 375 "prem ("premier") 746 premier 746 prem(ier) 115 prémisse 115 prend(re) 768 preneur 114 préparateur 78 préparation 653 préparatoire 653

président 13 •président aume 13 présid(er) 732, 735

p r é - (N ">• N) 497 p r é - (V -»• V) 497, 535, 748 p r é c é d e r ) 392, 731, 735, 780 "précédeur ("agent qui précède") 392 ("agent

au

préservatif (a.) 492 p r é s e n t e r ) 732, 733

prayer (anglais) 556 p r é - (N ">• A) 545

"précesseur

("relatif

qui

précède")

présomption 301, 773 présomptueux 773 pressurisation 87, 88, 533 pressuris(er) 87, 88, 533, 621

888

présumíer) 301, 732, 735, 773 •pretaire 378 prétendCte) 745 prétention 745 prêteur 378 preuve 751 preux 310, 751 prim- 732 primaire 746 "primai ("relatif à c e qui est premier") 331, 565 primauté 331 "prime (n., "ce qui est premier") 565 °prim(e) (a., "premier") 746 -prim(er) 151 *prinçaume 13 prince 13 principal 565 principal ("relatif au prince") 331, 565 principauté 331, 565 prison 195, 197, 198, 270, 291 V i s o m a l ("relatif à la prison") 197, 553 prisonnier 270, 271 "privai ("relatif à 331, 565, 567 privauté 331 privé 565, 567 prix 770

ce

qui

est

privé")

pro- (Ν ->- A) 545 pro- (Ν ->· Ν) 545 pro- (V ->• V) 748 probable (anglais) 217 probatoire 772 probe 174 probité 174, 246, 557 procédCer) 731, 735, 745 processeur 745 procession 745 proche 755 proconsul (a., "pour le consul") proconsul (n.) 545 proconsulaire 545 producteur 773 productible 66 productif 174 production 773 productivité 174 produi(re) 66, 731, 733, '773 produis- 773 profanity (anglais) 184

545

proféKer) 731, 733 profess (v., anglais) 213, 218 professCer) 731, 735 professeur 327, 397 "professeuse 410

(fém.

de professeur) 397,

profession 151, 190 professionnel 190 professor (anglais) 213, 218 professoral 327 professorat 329, 583 °profus(er) ("abonder") 733 profusion 731, 733 progéniture 735 progestatif 731 °progest(er) ("engendrer") 735 progouvememental 545 •programmataire 377 programmateur 377, 559 programmeur 559 progresser) 199, 200, 731, 733 progression 151, 200 prohiber) 731, 735 proie 770 projecteur 763 projection 763 projeKer) 200, 763 pro!étaris(er) 621 "promfenerette ("promenette") 701 promenette 676, 680, 695, 719 promeneur, euse 676, 699, 700 promenoir 676, 700 "promenoirette ("promenette") 701 promesse 755 promett(re) 755 promoteur 772 promotion 772 promouvoir) 200, 772 prompt 552 promptitude 552 prononc(er) 731, 733 prophétie 287 propre 479, 484 propret 479, 483, 484, 704 propreté 566 •propretet 500 propulsare (latin) 533 propulsCer) 87, 88, 533 propulsion 87, 88 "protestant (a., "qui proteste") 223, 224

889

protestant (η.) 14, 15, 223, 224

"pulvérique ("en poudre") 763

protestantisme 14, 15

pulvérisCer) 750, 763

protestataire 377 "protestateur

("agent

pun(ir) 748 qui proteste") 377

*punissation 445

protester) 732, 734

*punissition 445

prouesse 310, 751

punition 445

prouver) 751, 772

^xire (n., "action et ce sur quoi s'exer-

?*provincialifKer) 450

ce

l'action

"provincialis(er) ("rendre provincial") 450

purée 691, 712

de

"purer")

697,

provoquer) 732, 734

°pur(er) ("épurer") 712

^noxime ("très proche") 755

pureté 566

proximité 755

purette 691, 697, 712, 720

pruderie 64, 106, 246, 557

"purpure) ("pourpre") 757, 763

t>salme ("psaume") 775

purpurin 757, 763

psaume 13, 775

purulent 753

psfiphidzein (grec ancien) 557

°purul(er) ("suppurer") 753

psyché 754

pus 749, 753, 766

psych(o)- 754

putréfaction 769

psychologie 754

putréfi(er) 349, 769

pti>er (latin) 542

^Hitresc(er)

pti>fere 542

("commencer

à

570

perté 566

putrescfcle 315, 375

pti>ien 359

putride 349, 350, 568, 772

pU>is 359

°py ("pus") 749, 766

ptijlic 744, 752

pyorrhée 749, 766

publication 763 piiiliciste 344 publicité 344, 744

quadrature 755

publKer) 763

oquadKer) ("encadrer") 755

puceron 237

quadrotte 95

pudeur 568

quadruplet(te)s 95

pucflbonderie 64

qualifKer) 450

pudique 56Θ

quarantaine 95

*pudiqueuT 568

quartelette 95

^judorique ("pudique") 568 pugilat 761 "pugile ("combat") 761 pugnace 761 •pugn(er) ("combattre") 761 V r ë e r e t t e ("puisette") 701

quarteron 760 quartette 534 quartier 760 quartolet 95 quaternaire 293, 772 quatorze 460

puisette 676, 678, 720

quatrain 95

puiseur, euse 676, 699

quatre 293, 460, 755, 766, 772

puisoir 676, 678, 699, 726

quenotte 461