210 15 41MB
German Pages 523 [524] Year 1981
LOGOS SEMANTIKOS
LOGOS
SEMANTIKOS
STUDIA LINGUISTICA IN HONOREM
EUGENIO
COSERIU
1921-1981 HORST GECKELER - BRIGITTE SCHLIEßEN-LANGE JÜRGEN TRABANT - HARALD WEYDT (EDS.)
w DE
G
WALTER DE GRUYTER BERLIN - NEW YORK
ft
EDITORIAL GREDOS MADRID
CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek
Logos semantikos: studia linguistica in honorem Eugenio Coseriu 1921-1981 / Horst Geckeier... (eds.). — Berlin; New York: de Gruyter; Madrid: Gredos. ISBN 3-11-007863-5 (de Gruyter) ISBN 84-249-0161-4 (Gredos) NE: Geckeier, Horst [Hrsg.]; Coseriu, Eugenio: Festschrift Vol. 3. Semantik / Wolf Dietrich; Horst Geckeier (ed.). —1981. ISBN 3-11-008774-X (de Gruyter) ISBN 84-249-0164-9 (Gredos) NE: Dietrich, Wolf [Hrsg.]
© 1981 by Walter de Gruyter & Co., vormals G. J. Göschen'sche Verlagshandlung • J. Guttentag, Verlagsbuchhandlung • Georg Reimer • Karl J. Trübner • Veit & Comp., Berlin 30. O 1981 by Editorial Gredos, S. A., Sánchez Pacheco, 81, Madrid 2. Printed in Spain. Alle Rechte des Nachdrucks, der photomechanischen Wiedergabe, der Herstellung von Mikrofilmen und Photokopien, auch auszugsweise, vorbehalten. Satz und Druck: Gráficas Cóndor, S. A., Sánchez Pacheco, 81, Madrid 2. Zeichnung: Alfred Grieb. Buchbindearbeiten: Lüderitz & Bauer, Berlin. Depósito Legal: M. 22569-1981.
LOGOS
SEMANTIKOS VOL. III SEMANTIK SEMÄNTICA SÉMANTIQUE SEMANTICS WOLF DIETRICH HORST GECKELER (EDD.)
W DE
G
WALTER DE GRUYTER BERLIN - NEW YORK
fi
EDITORIAL GREDOS MADRID
Inhalt índice Vorwort der Herausgeber. Avant propos
1
I THEORIE DER SEMANTIK TEORÍA DE LA SEMANTICA THÉORIE DE LA SÉMANTIQUE THEORY OF SEMANTICS CARL
L. EBELING (Amsterdam) On the démarcation of linguistic meaning
7
(Córdoba) Proporcionalidad y relaciones clasemáticas
23
(Madrid) Polisemia, ambigüedad y traducción
37
(Münster) Progrès et stagnation en sémantique structurale
53
(Gießen und Freiburg i.Br.) Sinn, Bedeutung, Bezeichnung: Zur Interpretation von Kafkas «Verwandlung»
71
(Oviedo) Pluralismo y monismo semánticos
81
(Tübingen) Die Unentscheidbarkeit der Ambiguität
93
BENJAMÍN GARCÍA-HERNANDEZ
VALENTÍN GARCÍA YEBRA
HORST GECKELER
HERMA C . GOEPPERT
SALVADOR GUTIÉRREZ ORDÓKEZ
HANS JÜRGEN HERINGER
(Prag) Inhalt und Sinn
KAREL HORÍLEK
127
Inhalt
VIII
(Río de Janeiro) La semántica estructural de E. Coseriu
131
(Prague) Les «lacunes» dans la langue et dans la parole
137
MONICA RECTOR
JAN-JAROSLAV SABRSULA
(Köln) Das sprachliche Erfassen von Gegenständen: Die Technik
HANSJAKOB SEILER
KOLLEKTIV
(La Laguna) Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos
147
RAMÓN TRUJILLO
155
(Leiden) Productivity and creativity. Some, remarks on the dynamic aspects of language 165
EUGENIUS M . UHLENBECR
(Bucharest) Figurative use and «fuzzy-sets»
EMANUEL VASILIU
175
II LEXIKOLOGISCHE UND LEXIKOGRAPHISCHE STUDIEN ESTUDIOS LEXICOLOGICOS Y LEXICOGRAFICOS ÉTUDES LEXICOLOGIQUES ET LEXICOGRAPHIQUES LEXICOLOGIC AND LEXICOGRAPHIC STUDIES (Heidelberg) Wortspiel und Stilfigur (Zwei Beispiele aus dem Mittelfranzösischen)
187
(Basilea) Contrastes léxicos en catalán, español e italiano
191
(Bruxelles) Le témoignage de Villon dans l'histoire du vocabulaire français
203
(Auckland) Animal, végétal ou humain
209
KURT BALDINGER
GERMAN COLÓN
ALBERT HENRY
K . JAMES HOLLYMAN
(Madrid) «ánima» en el Diccionario Histórico de la Lengua Española: su fraseología 223
RAFAEL LAFESA
«Alma» y
(Padua) Apostillas a E. Coseriu, Principios de semántica estructural: el caso de cosa. 229
MARGHERITA MORREALE
(Strasbourg) Un glissement de sens: «investir»
235
(Paris) Un existentiel d'énoncé: fr. fois
241
CHARLES MÜLLER
BERNARD POTTIER
Indice
IX
(Paris) Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age à l'analyse sémantique: Une voie plantée d'importants jalons 247
JEAN ROUDIL
(Parma) Due note di lingua latina
265
(Berlin) Culinaria Romano-Germanica
269
(Tubingen) Latino sodalis, un problema di ricostruzione semantica
289
GIUSEPPE SCARPAT
BERNFRIED SCHLERATH
CARLO DE SIUONB
(Londres) Ancien français toute(s) voie(s), ancien français toutes) toutefois
NICOL SPENCE
foiz, français 295
(Freiburg) Etyma Latina III (19-23): Latin uindex, uindicit, uindicta, prouincia, Greek (w)anaks, and West European Veneti from the point of view of semasiology. 303
OSWALD SZEMERÉNYI
(Munster) Faire école
HARALD THUN
325
III LEXEMATISCHE STRUKTUREN ESTRUCTURAS LEXEMATICAS STRUCTURES LEXÉMATIQUES LEXEMATIC STRUCTURES (Bucarest) Problèmes d'analyse des champs lexicaux
ANGELA BIDU-VRXNCEANU
349
(Strasbourg) Typen syntagmatischer Relationen. Dargestellt an den Verben des deutschen Paradigmas 'hörbar' 361
HILTRAUD DUPUY-ENGELHARDT
(Munich) On the interrelation of syntagmatic modification and paradigmatic lexical structuring in english 373
LEONHARD LIPKA
(Münster) Structures sémantiques d'un vocabulaire dialectal: Les dénominations des bovins dans le département du Cantal 385
BRUNO STAIB
(Padoue) Relations lexicales paradigmatiques actualisées dans la phrase
SORIN STATI
407
Inhalt
X
IV SEMANTIK UND WORTBILDUNG SEMANTICA Y FORMACIÓN DE PALABRAS SÉMANTIQUE ET FORMATION DES MOTS SEMANTICS AND WORD-FORMATION (Udine) La sintematica
421
(Vienna) Lexical fields and word-formation
429
(Paris) Ordre et désordre dans le lexique
447
ROBERTO GUSMANI
DIETER KASTOVSKY
JOSETTE REY-DEBOVE
V
SEMANTISCHE INTERFERENZEN INTERFERENCIAS SEMANTICAS INTERFÉRENCES SÉMANTIQUES SEMANTIC INTERFERENCES GIANCARLO BRESCHI-PIERGIUSEPPE SCARDIGLI
(Florence)
A plea for ecmagiology
469
(Tübingen) Semantische Strukturen des Italienischen im Maltesischen
491
REINHOLD KONTZI
C. POLOM£ (Austin, Texas) Lexical data and cultural contacts: A critique of the study of prehistoric isoglosses and borrowings 505
EDGAR
Avant-propos WOLF DIETRICH HORST GECKELER
(Münster)
La sémantique tient, parmi les nombreux domaines de recherche de M. Coseriu, une place de choix. Pour cette raison, une section consacrée à la sémantique ne pouvait pas faire défaut dans des mélanges linguistiques qui, à l'occasion de son soixantième anniversaire, lui sont offerts par ses amis, ses disciples et ses collègues. L'écho que l'invitation que nous avons lancée a suscité dans les milieux linguistiques nationaux et internationaux a été tel que les contributions relatives à la sémantique forment, à elles seules, le volume considérable que voici. Avant de présenter l'organisation thématique interne de ce volume, intitulé Sémantique, il nous semble indiqué de dire un mot sur la position de M. Coseriu dans le cadre de la sémantique moderne. Au début des années 60, E. Coseriu développe, en même temps que B. Pottier et A. J. Greimas, mais indépendamment d'eux, sa conception d'une sémantique structurale. Cette théorie de la sémantique est, sans aucun doute, le modèle le plus complet et le plus cohérent présenté jusqu'à l'heure actuelle: la lexématique de M. Coseriu comprend à la fois les structures sémantiques paradigmatiques —primaires: les champs lexicaux et les classes lexicales, et secondaires: les procédés de la formation des mots— et les structures sémantiques syntagmatiques, à savoir les solidarités lexicales (correspondant aux «wesenhafte Bedeutungsbeziehungen» de W. Porzig). Dans cette théorie, le domaine de la formation des mots se trouve donc intégré dans la sémantique, interprétation qui ouvre des perspectives nouvelles. Du point de vue de la méthode, il faut insister sur la préoccupation de M. Coseriu de déterminer et de préciser l'objet propre de la sémantique structurale, lequel est, selon lui, obtenu à la suite de l'application nécessaire de la série hiérarchiquement agencée de sept distinctions préalables à toute analyse fonctionnelle. Il convient également de
2
Wolf Dietrich — Horst Geckeier
signaler à l'attention des linguistes sa tentative assez récente d'établir une typologie des champs lexicaux, qui marque une étape importante dans l'histoire de la recherche relative aux champs 'sémantiques'. Tout en reconnaissant l'équilibre harmonieux de la théorie intégrale, qui assigne une égale importance à chacune de ses parties, nous dirions que ce sont en effet les champs lexicaux qui se trouvent au centre des recherches sémantiques de M. Coseriu et qui, dans le domaine de la sémantique, ont suscité le plus d'intérêt. Cet intérêt s'explique, en partie, par le fait que M. Coseriu renoue avec la tradition allemande de la théorie des champs élaborée par J. Trier et L. Weisgerber. Nous avons affirmé plus haut que la conception de la sémantique structurale de M. Coseriu est la plus consistante et la plus satisfaisante proposée jusqu'à présent. Cette affirmation se trouve encore appuyée par le fait qu'il ne se limite pas seulement au développement d'une sémantique synchronique, mais qu'il jette également les bases pour une sémantique diachronique structurale, et en ceci M. Coseriu fait, une fois de plus, figure d'exception dans le panorama de la linguistique actuelle. En outre, sa conception de la sémantique n'est plus à l'état de simple théorie, car il existe déjà toute une série d'applications de cette théorie à des analyses structurales de faits lexicaux réalisées dans toute une gamme de langues différentes. La sémantique structurale de M. Coseriu a atteint un haut degré de notoriété, non seulement en Allemagne et dans toute l'Europe —tant occidentale qu'orientale—, mais aussi hors des confins du Vieux Monde. On trouve les éléments de sa conception linguistique dans bon nombre de traités de sémantique et de manuels de linguistique. L'accès direct à cette théorie est désormais facile, vu le grand nombre de traductions des textes fondamentaux de M. Coseriu disponibles dans les langues les plus diverses, même en japonais (c'est d'ailleurs au Japon que cette sémantique a suscité un intérêt des plus vifs). Nous avons divisé le présent volume en cinq sections qui, bien que d'étendue inégale, reflètent pratiquement tous les aspects de la sémantique dont M. Coseriu s'est occupé. La première section, intitulée «Théorie de la sémantique», comporte quatorze contributions d'une grande variété de conceptions et de points de vue. Il ne s'agit pas seulement de la théorie de la sémantique structurale, mais également de questions générales de sémantique, renfermant des problèmes de la théorie du langage, comme par exemple l'ambiguïté, la polysémie et les différentes espèces de la signification linguistique et leur délimitation par rapport à la réalité extralinguistique, de même que des problèmes d'ordre plus restreint, comme par exemple celui des lacunes linguistiques. Les quinze contributions de la deuxième section («Études lexicologiques et lexicographiques») témoignent des liens étroits qui existent entre les questions lexicologiques et lexicographiques et la sémantique. Il s'agit
Avant-propos
3
d'une section particulièrement riche de sujets, qui comprend des études indo-européennes et latines, des travaux concernant le lexique des époques anciennes et modernes des langues romanes et germaniques, et des essais de décrire les significations ou les changements de signification de mots, essais dont les uns se conforment à la lexicologie et à la lexicographie traditionnelles, tandis que d'autres adoptent les nouvelles techniques de l'analyse sémantique. Les articles renfermés dans cette section ne concernent pas seulement les mots isolés, mais aussi les problèmes de l'analyse des éléments phraséologiques, l'étude stylistique et même contrastive de la signification des mots. Dans la troisième section («Structures lexématiques»), nous avons réuni cinq contributions illustrant l'étude lexématique telle qu'elle a été conçue par M. Coseriu: Les articles représentent tous les aspects de la sémantique structurale, à savoir l'analyse des structures paradigmatiques primaires (champs lexicaux), avec application particulière à des matériaux dialectaux; l'analyse des structures paradigmatiques secondaires (formation des mots), et même les structures syntagmatiques (solidarités lexicales) ne font pas défaut. Les trois contributions de la section IV («Sémantique et formation des mots») concernent les rapports entre sémantique et formation des mots. Elles partent de positions divergentes, qu'il est parfois difficile d'harmoniser avec la sémantique de M. Coseriu, bien que sa sémantique soit souvent au centre de la discussion. Les trois articles de la dernière section («Interférences sémantiques») s'occupent d'une problématique bien délimitée fort intéressante, à savoir du problème général du contact des langues, appliqué ici à la sémantique. L'interférence sémantique se manifeste surtout dans le calque sémantique, mais elle peut être étudiée aussi par rapport à l'importance des contacts entre différentes civilisations, dont il faut tenir compte dans l'analyse des emprunts. Le présent volume, qui réunit une variété et une multiplicité étonnante d'orientations théoriques et méthodologiques, est une preuve éloquente de la vitalité de la sémantique à l'époque actuelle. Le plein épanouissement de cette discipline, dont témoignent les articles de ce volume, nous semble justifier des espoirs prometteurs pour l'avenir de la sémantique.
I THEORIE DER SEMANTIK TEORiA DE LA SEMÄNTICA THÉORIE DE LA SÉMANTIQUE THEORY OF SEMANTICS
On the Demarcation of Linguistic Meaning C a r l L.
Ebeling
(Amsterdam)
Among Professor Coseriu's studies in the theory of language, problems of meaning occupy a special place. He has made important contributions to the clarification of semantics as a branch of linguistics. Regarding the position of semantics his attitude may appear from a provocative statement such as: [man muss] bemerken, dass die Sprache zwar Ausdruck mit Bedeutimg ist, dass aber dabei die Bedeutung und nicht der Ausdruck das Bestimmende ist, dass also der Ausdruck um der Bedeutung willen existiert, nicht umgekehrt (1967, p. 3).
The influence of such a way of thinking is clearly perceptible in my Syntax and Semantics. A Taxonomic Approach (Leiden, 1978; hereafter abbreviated as S&S). Many details in this book presuppose the theoretical standpoints advocated in Coseriu's works. In the present paper I will try to make these affinities explicit, and to draw some further conclusions. One of the general tenets of S&S is that languages are differentiated from each other in the first place by the meanings they are capable of expressing. The main topic is a procedure for assigning representations (i.e., notations) to individual meanings. The final objective is a description of semantic phenomena in which all linguistically relevant aspects are included, and nothing else. With such a goal in mind, one obviously has to draw a line of demarcation between linguistic meaning and related phenomena. In this respect it is expedient to start from a classification repeatedly brought forward by Coseriu. As a cover term for everything that may be thought to belong to the semantic side of language and language use in the widest sense, Coseriu employs «content» {Inhalt). He writes:
ni. — 2
8
Carl L. Ebeling Man muss drei Hauptarten des sprachlichen Inhalts unterscheiden: B e z e i c h n u n g , B e d e u t u n g und S i n n . Die B e d e u t u n g ist der jeweils einzelsprachlich —und zwar ausschliesslich durch die Einzelsprache als solche— gegebene Inhalt. Die B e z e i c h n u n g hingegen ist der Bezug auf die aussersprachliche «Sache», auf den aussersprachlichen «Sachverhalt» oder «Tatbestand», bzw. das aussersprachlich Gemeinte selbst. Die Bezeichnung ist zwar nur über sprachliche Bedeutungen erreichbar, sie fällt aber keineswegs mit der Bedeutung zusammen (1978, p. 20); Der S i n n ist der besondere Inhalt eines Textes oder einer Texteinheit (z. B. «Frage», «Antwort», «Bitte», «Aufforderung», «Zurückweisung»), soweit dieser Inhalt eben nicht einfach mit der Bedeutung und Bezeichnung zusammenfällt (1976b, p. 7); Gegenüber dem Sinn verhalten sich die Bedeutimg und die Bezeichnung (und ihre Kombination) wie das materielle Zeichen («signifiant») gegenüber der Bedeutung («signifié») (ib., p. 8).
The term «meaning» as I define it is equivalent with Coseriu's «Bedeutimg», while for his «Bezeichnung» I say «reference» or «referent», as the case may be. In S&S a meaning is considered to be a projection (mapping) in the mind of something in the world, or, as Coseriu puts it: das Wort Baum bedeutet [...] nicht die [...] sinnliche Wahrnehmung [eines Baumes], sondern den Baum als etwas vom Menschen Erfasstes, als Bewusstseinsinhalt (1967, p. 4).
It is immaterial whether or not the mapped object exists in reality: the meaning «unicorn» is linguistically not of another type than «rhinoceros», or, in Coseriu's words: die Sprache als solche [kennt] keinen Unterschied zwischen äusseren und inneren 'Dingen': die Objekte der Einbildungskraft werden durch die Sprache ganz genau so erfasst wie die Objekte der sinnlichen Wahrnehmung (1967, P. 4).
Thus, in order to avoid a common misunderstanding, one can speak of «something in the real or imaginary world». The fact that an imiginary world is itself a creation of the mind does not invalidate the approach to meaning as a projection: the existence of a meaning «unicorn» presupposes the existence of unicorns in an imaginary or real world, while the converse is not true. The sentence I saw a unicorn yesterday is linguistically of exactly the same nature as I saw a rhinoceros yesterday, although it contains in all circumstances a false statement (unless the word unicorn is used for a «derived referent» as I would call it, e.g., for a unicorn on a gobelin). The meaning of an individual form is defined in S&S on the basis of its set of «appropriate referents». An appropriate referent is an object which can be designated appropriately by an occurrence of the form in question. A procedure is proposed for finding the appropriate referents for
On the Demarcation of Linguistic Meaning
9
each form, and for setting them apart from the possible the latter are the things designated by a word used in metonymic sense, or used, as above, for a picture of a appropriate (or derived) referent. The utilization of sets of appropriate referents can cretization of Coseriu's conception according to which:
derived referents; a metaphorical or real or imaginary be seen as a con-
Das Wort 'Baum' z. B. bedeutet das Baum-Sein, also die unendliche Möglichkeit der Baum-Seienden. So kann auch das Wort 'Baum* sowohl existierende als auch nicht mehr existierende und noch nicht existierende, sowie einfach nicht existierende, imaginäre Bäume bezeichnen. Daher ist auch die Bezeichnung durch die Sprache etwas Sekundäres und Bedingtes, eine Möglichkeit, die erst durch die Bedeutung eröffnet wird. Bedeutung kann also als Möglichkeit oder Virtualität der Bezeichnung definiert werden (1967, p. 4).
For many meanings the set of appropriate referents comprises, in addition to an infinite number of existing and imaginary «concrete» entities, also the ens rationis, cf. Coseriu's example: In dem Satz: Der Tiger ist ein wildes Tier, den wir z. B. in der Zoologie oder in einem Syllogismus verwenden, können wir nicht einen Tiger anstelle des Wortes «Tiger» gebrauchen, da «der Tiger» hier nicht einen Tiger bezeichnet, sondern ein ens rationis, das alle Tiger, die existierenden, die nicht mehr existierenden und die noch nicht existierenden Tiger vertritt (1968a, P. 27).
Starting from the set of appropriate referents one can define a meaning intensionally, by stating the conglomerate of features that is found in each element of the set. At an early stage of the procedure it will often be the case that the referents established for a particular form constitute a set so heterogeneous that no common features can be detected which mark it off from other sets. The relation «having the same set of features as» is an equivalence, and hence it partitions each heterogeneous set of appropriate referents into two or more subsets, which then supersede the original set. Ultimately the procedure of S&S establishes either homonymy or polysemy. In the case of homonymy there are two or more meanings correlating with two or more separate, but phonologically identical forms, whereas in the case of polysemy there are alternants of one meaning. For the criteria, see S&S. A crucial notion is «semantic invariant» (Coseriu's Bedeutungsinvariante, see, e.g., 1976b, p. 10). The application of this notion is slightly different in Coseriu's approach and mine. In my view, different alternants of one meaning are different invariants. However, for Coseriu, Das Sprachsystem ist [...] die Ebene der funktionellen Unterschiede oder «Oppositionen»; die Sprachnorm hingegen ist die Ebene der traditionellen Realisierung eines Sprachsystems, die einerseits eine Auswahl unter den
10
Carl L. Ebeling vom System gebotenen Möglichkeiten darstellt, andererseits aber nicht nur Funktionelles, sondern auch einfach traditionell Übliches enthält; [...] So z. B. wäre die Bedeutung von Hauptstadt, Hauptmann im Deutschen vom Sprachsystem her «ville principale» bzw. «homme principal» (cf. Hauptsache, Hauptgrund, Haupteingang usw.); dass es sich aber um «ville principale» bzw. «homme principal» in bestimmter Hinsicht handelt (frz. «capitale», «capitaine»), d. h. dass hier eine bestimmte Wahl unter den vom Systen gebotenen Möglichkeiten getroffen wurde, ist hingegen ein Faktum der Sprachnorm (1976b, p. 15f); Wir würden [...] zwischen die Stufe der sprachlich gegebenen Bedeutung und die der allgemeinen Sachkenntnis noch die eventuelle Fixierung durch die Sprachnorm einfügen (1977, p. 51).
I prefer to regard «norm» in this sense as a phenomenon that belongs to the language system: the knowledge required for a correct interpretation of Hauptstadt encompasses more than just the meanings of Haupt and Stadt, the possible relations between the referents of these two components (formally expressed by the way in which they are combined into one word), and extralinguistic data. Therefore I would describe the meaning of Hauptstadt as «main city | capital» (where «|» serves to separate alternants), and, if necessary, I would add to the first of these meanings an asterisk to indicate that this meaning is potentionally given by the language system but never realized. On the other hand, I fully agree with Coseriu that the way in which the relations between the referents of the components of Kaffeemühle and Windmühle are differentiated, is purely a matter of knowledge of the world (Sachkenntnis), and hence does not concern the linguistic system The theory of S&S describes a meaning as a conglomerate of semantic features. Each feature of an appropriate referent which is represented by a feature in the corresponding meaning, is a distinctive feature of the appropriate referent. The question to be answered for every form is: which features must an entity in the world possess to be an appropriate referent of the meaning of this form? It is not enough to study all attested entities as possible candidates for this status, for then one would run the risk of recording features that are not distinctive. I again borrow an example from Coseriu:
i It is interesting to note that I. S. ULUXANOV, one of the leading Soviet specialists on derivation, shares Professor Coseriu's viewpoint. Meanings of the «Hauptstadt»type are said to be «obuslovleny ne sistemno, a normativno» (1977, p. 90). In my conception there is an intermediate level between a linguistic system and its realization in speech. I would call it «usage». It would concern, e.g., the fact that the meaning «main city» for Hauptstadt, though made possible by the system, is not used in practice (if that is correct), or —another example— the fact that there is in Russian no plural of a noun such as olovo «tin (material noun)», though it would not be difficult to interpret such a form, cf. medi «sorts of copper», plural of med' «copper» (SOBOLEVA 1979, p. 38).
On the Demarcation of Linguistic Meaning
11
Der Regen ist zwar als S a c h e normalerweise Wasser, nicht aber als B e d e u t u n g : Er könnte in der Tat z. B. auch Blut oder Sekt sein, und dies würde uns wahrscheinlich wundern, wir würden aber nicht sagen, dass es deshalb kein Regen ist (1976b, p. 13).
The features of which a meaning such as «tree» consists (Coseriu's «das Baum-Sein»), and which I write as «|tree|» (i.e., a mapping of the feature(s) |tree| of an entity in the world), are not countable; that is to say, it is impossible to decide in a linguistically meaningful way whether |tree| is one or a number of features. This holds for all semantic features as well as for the distinctive features of which they are the projections (including imaginary distinctive features, such as those of a unicorn). For the smallest portions of meaning which have a separate correlate in the form (not necessarily a morph(eme) or group of morph(eme)s) S&S has introduced the term «semantic particle». These are by definition countable. In the proposed symbolization, a meaning analyzed into semantic particles is enclosed in single quotation marks, while double quotation marks do not specify the depth of the analysis. Thus, for «tree» in English or German one can also write 'tree', and for the meaning of Hauptstadt (see above): '(*)citywmain | capital', so that the second alternant consists of one semantic particle, and the first of two, connected by a symbol used in S&S for a particular relation between semantic elements. Coseriu distinguishes several types of meaning, of which lexical meaning, e.g. «tree», is just one. It is important to note that the other types no less belong to the linguistic system. For example: Die instrumentale Bedeutung ist die Bedeutung der grammatischen Instrumente [...]; so hat [...] der [...] in der Tisch die Bedeutung «aktualisierend» (1976b, p. 8).
My notation would record for German der a semantic particle 'THE'. To be sure, there is in the referent sensu stricto of der Tisch no feature |THE|, — exactly the same table may in other circumstances be designated by ein Tisch, — but it does not follow from the analysis that there should be: a definition of a meaning is not complete if it enumerates only the distinctive features of the referents sensu stricto. For the decision of whether an entity is an appropriate referent of a given meaning it is often necessary to take into consideration also the relationship of this entity to the speech situation, and/or to the persons participating in it. An entity may enter at different times into different relationships of this kind, and acquire in this way temporarily a feature which may very well turn out to be distinctive with respect to a given language. If that is the case, the consequence is that, when a person wishes to refer to this entity at a moment when this feature is present, the language prescribes that it be mapped like the more permanent features. A table passes so to speak through different stages: at some of them it possesses the feature |THE|
Carl L. Ebeling
12
for a given group of speakers, but not for persons outside this group (and each time the constituency of this group may be different), while at other stages it does not have this feature at all. Thus, I analyze the meaning of der Tisch as 'table / sing —the',
which notation can be paraphrased as «a set W such that each element of W is a table, W consists of one element, and W occupies a more central position in the frame of reference of the speech situation than all other sets of one table». The symbol «/» will be explained below; for «—» I refer to S&S. The meaning of many «categoremes» (Coseriu's term) is comparable with that of the; in short: Auch die Demonstrativ- und Personalpronomina sind ihrer Bedeutung nach universell, und sie werden erst durch die Situation des Sprechens auf eine individuelle Bezeichnung hin gerichtet: an sich bedeuten 'dieses' und 'ich' keine individuellen Gegenstände, sondern nur 'Diesheit' und 'Ichheit' (1967, P. 4).
Also a lexical meaning sometimes contains a feature derived from an ephemeral relationship of its referent to the speaker, such as the angle from which the speaker looks at the object, his attitude towards it, etc. Coseriu illustrates this with the following example: les classes désignées par les mots grecs brotös et ânthrôpos sont identiques (il s'agit dans les deux cas de la classe des «êtres humains»), tandis que les signifiés respectifs ne le sont pas, puisque brotös signifie «homme en tant que non-dieu», tandis que ânthrôpos signifie «homme en tant que non-animal» (1968b, p. 3).
Coseriu obviously speaks of classes of referents sensu stricto; the appropriate referents as I define them would form two different classes, e.g., for brotös, the class of all human beings who are in a situation where the attention of the speaker referring to them is more concentrated on the features which distinguish them from gods than on the features which distinguish them from animals. The meaning of a proper name is defined on the basis of a set of appropriate referents of a peculiar type. For Peter this set may be roughly described as the set for which there is no other feature common to all its elements than the one consisting in the fact that each of them can be appropriately referred to by the word Peter. However, the necessity to mention the form itself in the definition of its meaning does not lead to the conclusion that the meaning of a proper name is fundamentally different from other meanings.
On the Demarcation of Linguistic Meaning
13
Speaking about the derivation of abstract nouns from adjectives Coseriu adduces a French example: beauté = «le fait d'être beau/belle», wobei zu beachten ist, dass derartige Formeln analytische, d. h. metasprachliche Funktion haben; so ist «fait» in der soeben angegebenen Formel nicht das primärsprachliche Wort fait, das etwa durch das «Schönsein» weiter determiniert wäre, sondern nur ein Name für die eingetretene Substantivierung; ebenso ist «être» Name der Sein-Prädikativität, d. h. der attributiven Prädikation, und «beau/belle» Name der Einheit von beau(x) + belle(s) in der primären (oder «Objekt»-) Sprache, d. h. eines beau ohne Genus und Numerus. [...] Die Wortbildungsprodukte sind also nie in der Bedeutung ihren Grundlagen äquivalent und können deshalb auch nicht durch « b e d e u t u n g s erhaltende» Transformationen erzeugt werden (1977, p. 52f).
Two things in this passage have consequences for the representation: there is a semantic difference between simplex and derivative, and Coseriu's «fait» is not to be recorded as a separate element of meaning. In my symbolization these points are accounted for by the notations 'beautiful' for the meaning of beau/belle, and '' for that of beauté: the meanings are different, and yet their constituent feature(s) is/are the same. The pointed brackets indicate that the referent is a (conglomerate of) feature(s) thought as if it were an entity, while their absence indicates that the referent is an entity possessing the feature(s) in question. This distinction occupies in the language system a position halfway between semantics proper and syntax. Turning now to syntax, I first of all want to emphasize the importance of a distinction between two kinds of phenomena. For a sentence such as John wrote a letter there is in the first place the fact that John precedes wrote and wrote precedes a letter. This is a formal phenomenon. In the second place there is the analysis which assigns to John the function of subject, to wrote (or wrote a letter) the function of predicate, and to letter the function of direct object. This is a matter of semantics. Like in other branches of descriptive linguistics, it is the investigator's task to study the way in which formal phenomena correlate with semantic phenomena, not to describe forms in semantic terms. So I consider it somewhat misleading to say that a letter is the direct object of wrote, because then a relation between the meanings of the forms is attributed to the forms themselves. Of course, in practice it is fully acceptable to make terminological short-cuts like this, but only on condition that one never loses sight of what is actually meant. Syntax in both planes (form and meaning) concerns arrangement. Arrangement is described in terms of relations. For example, with respect to two forms x and y, it may be the case that x is pronounced before y; for two meanings «x» and «y», no matter whether they are simple or complex, it may be that «x» is the direct object of «y». I use the term
Carl L. Ebeling
14
syntax only with reference to semantic relations. For formal arrangement other terms are available, such as «word order» (linear arrangement) or «distribution of prominence» (prosodic arrangement), the latter indicating that, e.g., letter dominates John wrote prosodically. My two main contentions are that a syntactic relation between, say, «x» and «y» is a projection of a relation existing between the referents of «x» and «y», and that syntactic relations, like semantic units, are invariants. The important consequence is that the meaning of a whole sentence is also an invariant, namely, a constellation of invariant semantic particles kept together by invariant interrelationships. The semantic relations are of a more general nature than «direct object of», let alone «recipient of», «beneficiary of», or «instrument of». I believe that all sentences in all languages can be described by means of a finite apparatus of twenty-three relations, and this number will be considerably smaller if one does not count in those relations that can be considered complexes of more simple ones. I will not discuss them all here; they are enumerated in S&S, pp. 412f. I confine myself to the analysis of one very simple Russian sentence. Let (a) be the word material of a sentence: (a) sobaki lajut «(the) dogs bark/are barking». The semantic analysis of (a) is (b)
' 2 / PRES dog / PLUR = barking'.
This notation stands for (c) «a section of the world with such a temporal extension that it contains THE orientation point/period [all this symbolized as 'PRES', for present tense], and characterized by the (intermittent or uninterrupted) presence in it of a fact [symbolized as «2»] which consists in the identification [symbolized as «=»] of a set of more than one element [symbolized as 'PLUR'], each of whose elements possesses the feature(s) |dog|, with a set possessing (itself or in its elements) the feature(s) |barking|».
The notation (b) consists of two lines, which I call «layers». Each layer represents a constituent of the referent, either an entity (like the 'dog'-layer of the example), or an abstraction, i.e., a (conglomerate of) feature(s) presented as detached from its carrier (like the «£ »-layer, which symbolizes a fact, i.e., features of a situation, — «situation» defined as «constellation of entities»). The symbol «/» in (b) symbolizes the relationship element vs. set (for |dog| is a feature of each element, |PLUR| of the set as a whole), or part vs. whole (for the barking of dogs may be absent at the orientation point, but nonetheless the entire period with the feature |PRES| bears its mark). Other applications of this symbol are not taken into consideration here.
On the Demarcation of Linguistic Meaning
15
The English translation dogs bark would require a different notation: it would be necessary to add to (b) an element 'NONTHE' (negation of 'THE') and an element 'NONPROGR' (negation of 'PROGR', for progressive), because the notation must account for the oppositions between dogs and the dogs, and between bark and are barking, for which Russian does not have equivalent means of expression. Concerning the invariant meaning 'PRÈS' and its variants 2 , compare
what Coseriu writes about the French present tense: en tant que fait de langue, une phrase assertive n'est pas une assertion déterminée mais uniquement la possibilité de plusieurs assertions et, même, d'assertions logiquement différentes. Ainsi, par exemple, la phrase Jean écrit, considérée comme fait virtuel de la langue française, a, certainement, un «signifié de langue», mais, en tant que virtualité (pure possibilité), elle n'est ni vraie ni fausse et elle ne pourra l'être que si elle est employée dans un —ou en tant que— discours appliqué à une réalité déterminée. En fait, comme possibilité de la langue, cette phrase peut assumer toute une série de «signifiés de discours» puisqu'elle peut s'appliquer, non seulement à de différents exemples du même type désignatif, mais aussi à plusieurs types désignatifs. Ainsi, elle peut signifier que «Jean écrit en ce moment», ou bien que «Jean a l'habitude d'écrire», qu'il «est écrivain» (par ex.: De quoi vivent-ils, les frères Dupont? — Paul enseigne et Jean écrit), ou, encore, qu'il «a écrit une lettre dont on connaît le contenu» (Jean écrit de Paris que...), etc. (1976a, p. 25).
In this passage also another semantic invariant is touched upon, which is of vital importance: (a), as it stands here, is not a sentence. The intonation is missing. If the declarative intonation is indicated with a full stop, and the correlating semantic particle 'ASS' (for assertive) is added to the semantic notation, one arrives at the following representation (with the correlation symbolized as «:»): (d) sobaki lajut.: dog /
PLUR
'Z / PRÈS . ASS = barking'.
For the relational symbol «.» I again refer to S&S. In order to include also 'ASS', the paraphrase (c) must be amplified with a further specification of the fact symbolized as «2»: (e) «...such that the speaker evokes in the mind of the hearer(s) the thought of this fact in order to communicate that it is mapped in his own mind as existing in the section of the real or imaginary world as specified [in the given instance specified by the feature |PRES|]».
What I imply by writing 'ASS' as a normal constituent of (d), — rather than placing it in a special position, apart from the other elements, — is 2
See also
SCHOGT
1968, pp. 32-36.
Carl L. Ebeling
16
that 'ASS' belongs to the linguistic meaning. An interrogative instead of an assertive intonation in the form of (d) would entail a substitution of 'INTERR' for 'ASS'. The result would be: (f)
sobaki
lajtit?:
'X / FRES . INTERR dog / PLUR = barking'.
A paraphrase for the meaning of (f) would consist of (c) plus something like (g): (g) «...such that the speaker evokes in the mind of the hearer(s) the thought of this fact in order to invite the hearer to communicate whether this fact is mapped- in his mind as existing or non-existing in the section of the real or imaginary world as specified».
If the study of meaning were restricted to the examination of the referents sensu stricto, then the sets of appropriate referents of (d) and (f) would be the same (i.e., determined by what Wittgenstein calls the «propositional radical»). But since there is a systematic difference between the contents (Inhalte), which goes hand in hand with a systematic formal difference, the referents, too, of (d) and (f) must be taken to be linguistically different, be it only in the purpose for which their projections are conjured up in the hearer's mind. However, the analysis (d) is still incomplete, for (a) is opposed to (h), which has the verb in first position: (h)
lajut
sobaki.
Hackneyed examples such as (i) and (j) —taken in their prima facie value— clearly demonstrate the relevancy of word order: (i) (j)
many politicians read few books few books are read by many politicians
To be sure, the semantic opposition between (i) and (j) has thus far always been attributed to active and passive voice, but this is a mistake (which, incidentally, I repeated myself in S&S, p. 274), as can be proven by a comparison with (k), opposed semantically to (j) in the same way as (i): (k)
by many politicians
few books
are
read
It goes without saying that the difference between (j) and (k) must be reflected in the semantic representation, It is a difference of semantic arrangement, but of a type that has nothing to do with the semantic relations demonstrated under (d) 3 . 3 I do not go into further details here. The question of the semantic correlates of word order was discussed in two unpublished seminar papers by C. E. Keysper. Hopefully, a definitive version will be ready for publication before long.
On the Demarcation of Linguistic Meaning
17
On the other hand, (i) and (k) differ only in semantic relations of the same type as those shown under (d). The difference is of a technical nature; it concerns the way in which a sentence is generated (in the literal sense of the word). This process can be schematized as follows: when a person wishes to transmit a projection of something in the world, he first breaks it into pieces which occur as semantic particles of the language, taking care to select such semantic particles that they can be combined into a constellation which (1) is admitted by the language (i.e., which can be encoded into a form) and (2) has a set of potential referents of which the original «something in the world» is an element. More often than not this is possible only with a limited degree of accuracy, but every speaker tries to make the result as similar to the original projection as possible. In the middle of the process, after the decomposition, there may be different ways of recompounding, as illustrated by the examples (i) and (k). By picking an element for the function of subject (or, as I prefer to call it in S&S, «first nexus member», because for a number of languages it is difficult to maintain the current notion «subject»), the speaker shows that he starts the reconstruction of the projected situation with this element, and presents the other elements as grouped around it. This conception of the semantic value of the subject-predicate relation makes it look very much like the old and venerable viewpoint which speaks of the thing told about and that "what is said about it. However, more recently this ordering is often attributed to the topic-comment organization, but this is to my mind of a different nature. Let me give an example. I remember a night in 1947 when I was asleep on board a Danish ferryboat, and all of a sudden I was awakened by a loud noise from a loudspeaker, and then a man's voice was heard which only pronounced the words Kongen er docL, with the sentence peak on the last word. The result was that I did not only get the information about the king's death, but also understood that the persons for whom the message was meant were supposed to know about His Majesty's ill health, so that it almost sounded as if the news were not intended for me. This effect was due to the placement of the sentence peak. If the captain had stressed the first word, there would have been nothing of the kind. The phenomenon at issue is usually called «functional sentence perspective». It connects the content of a message to the frame of reference, i.e., to the projection of the world as it is shared by speaker and hearer immediately before the time of the speech act. Very often —but not in the example just given— the pre-existing projection is created by a preceding sentence. Hence the widespread claim that one should not study sentences in isolation, but texts or discourses. No doubt the preceding context can furnish useful diagnostic information, but there is certainly no «constraint» from the side of the frame of reference. This can be demonstrated by the fact that the captain of our example could equally
Carl L. Ebeling
18
well have said the king is dead, or rather its Danish equivalent. The frame of reference would of course be the same; different would be the speaker's instruction as to how the hearer has to realize the link between the new communication and the pre-existing knowledge. The following short conversation may serve to show that different ways of linking are possible; the accent indicates the sentence peak: (1) Question: How do you know that? (m) Answer: I met Peter on my way home. (n') Hé told me about it.
Or, instead of (n'), as an alternative possibility: (n")
He tóld me about it.
The essence of the alternative possibilities becomes clear if one divides the frame of reference existing after (l,m) into a number of «subframes». In the given instance there are at least two subframes. One has been created by (1), it is characterized by the presence of an unidentified informant (or, more generally, an unknown source of information); alternative (n') serves to develop precisely this subframe. The other subframe has been created by (m), it is characterized by the presence of Peter; (n") is presented as a continuation of this subframe. If there were a constraint, the speaker would not have the freedom to select (n') in a frame of reference where Peter is in the center. In other words, the speaker has the possibility to disregard the subframe that has been created by the immediately preceding sentence. This is the more surprising as at the same time he appeals to the knowledge of this subframe: otherwise he (paraphrased as «THE male person») would not be interpretable. Word order and place of the sentence peak(s) share the responsibility for functional sentence perspective. This does not mean that the two phenomena should not be studied separately. In the Russian literature on the subject it is generally taken for granted that (a) is directly opposed to (h): (a) sobaki lájut. (h) lajut sobdki.
This is obviously a fallacy: (a) forms a minimal pair with (o), and another minimal pair with (p): (o) sobdki lajut. (p) lájut sobaki.
The same holds for (h), so that there are four minimal pairs: (a) vs. (o), (a) vs. (p), (h) vs. (o), (h) vs. (p). These oppositions are usually disregarded: (a) and (h) are considered to be the «normal» forms, (o) and (p) are
On the Demarcation of Linguistic Meaning
19
said to be restricted to affective speech, or to be stylistically marked. However, this does not imply that they are of secondary importance. On the contrary, if a native's verdict on a construction says that it is hardly ever used and, when used, always in other situations than the «normal» construction it is compared with, then the conclusion should be that the ascertainment of the exact (potential, though rarely realized) meaning can be of considerable help in disclosing the regular correlations between form and meaning. There is in such constructions a source of information which should not be neglected, the more so as a thorough analysis of the meaning of a form often explains its infrequency. Rare sentences have a high diagnostic value, provided it is the expressed thought that makes them sound strange, for, as Coseriu stresses: Le linguiste, en tant que linguiste, n'exige pas la cohérence de la pensée avec son objet mais la cohérence de l'expression avec la pensée (1976a, p. 24).
If finally I venture to propose some definitions for phenomena of communicative strategy (functional sentence perspective), I emphasize that they are tentative. I only wish to give a general impression of how I think such definitions can be formulated so as to include all relevant aspects. Let S be a sentence, x a constituent of S, and |x| the (set of) feature(s) whose projection «x» is the meaning of x: «S is referentially connected through x» means that the speaker wants —and the word «wants» is essential here— S to be interpreted as a development of a subframe in which there is an entity equipped with features that are attributed to the referent of x by the other words of S, but not equipped with the feature(s) |x|. (Simple example: a noise is heard, and someone says (o) sobâki lajut — referentially connected through sobâki). «S is semantically connected through x» means that the speaker wants S to be interpreted as a development of a subframe in which there is a set (which may consist of one element) of entities equipped with |x| (or with (a) feature(s) implied by |x|) so that the referent of x can be considered a representative (specimen) of this set, but not equipped with features that are attributed to the referent of x by the other words of S. (Same example as for referential connection — semantically connected through lajut). «S is selectively connected through x» means that the speaker wants S to be interpreted as a development of a subframe in which there is a set comprising, among other elements and subsets, also the referent of x, but in which there is no set as required for a semantic connection. (Simple example: in a discussion of the disadvantages of various pets someone remarks (a) sobaki lâjut — selective connection through sobaki). «S is unpreparedly connected through x» means that the speaker wants S to be interpreted as a change of subframe, the previous one containing none of the sets as required for referential, semantic, or selective con-
20
Carl L. Ebeling
nection. (Simple example: warning an owner, who did not hear the barking himself, that his dogs need attention: (o) sobdki lajut — unpreparedly connected through sobdki.) Applied to the examples, but only with respect to their first words, this means that (a) sobaki lajut and (h) lajut sobdki are semantically or selectively connected through their first word, while (o) sobdki lajut is referentially or unpreparedly connected through sobdki, and (p) Idjut sobaki is referentially connected through Idjut. If it is said that a sentence is connected in one of these ways, then this applies to the meaning of the sentence as a whole. For (o) a referential connection (through sobdki) requires for a correct understanding that the hearer looks for a subframe in which the referent of sobdki is present, though not identified as dogs. Thus, for this variant of (o), the development brought about by (o) consists in the identification (as dogs) of entities which are present in the relevant pre-existing subframe as carriers of some other feature, namely, |barking| or a feature implied by |barking|. In the case of an unprepared connection (through sobdki) the meaning of (o) must be interpreted as a continuation of a subframe in which there is neither a set of dogs, nor the referent of sobdki in (o), nor a set to which the referent of sobdki in (o) belongs. The hearer discovers the communicative purpose of any occurrence of (o) by executing the instruction which is expressed by means of the linear and prosodic arrangement. This instruction can be paraphrased as follows: if there is a subframe with the referent of sobdki, and this subframe is recognized as such only on the basis of the fact that (o) is semantically connected with it through lajut, then connect the meaning of (o) referentially with this subframe (i.e., (o) is meant to identify barking animals as dogs), and if there is no such subframe, then connect the meaning of (o) unpreparedly with the most central pre-existing subframe (but disregard the subframe, if any, with dogs, or with a set to which the referent of sobdki belongs). Consequently, a continuation by means of an unprepared connection has the character of an abrupt change of subject. This explains why it is often used in emotional utterances, when unexpected, surprising news is transmitted. If (o) is referentially connected, there is often also a subframe with which a selective connection (through sobdki) would be possible; it may even be the very subframe that serves as the support for the referential connection. However, by choosing (o), the speaker does not indicate that he has this selective connection in mind. The fact that lajut in (p) behaves differently from sobdki in (o) is due to the intrinsic nature of these words: lajut may be called «synreferential», sobaki «autoreferential». A synreferential word is not capable of causing an unprepared connection. For a semantic connection of (a) (through sobaki), the relevant preexisting subframe contains either the dogs in question themselves, or one or more entities of the same kind as these dogs, but in the latter
On the Demarcation of Linguistic Meaning
21
event, if the dogs of (a) are a subset of the pre-existing set of entities, it is not the communicative purpose of the speaker of (a) to single this subset out. This last point distinguishes a semantic connection from a selective connection, which is found precisely when the speaker wants to oppose the dogs meant to other elements of a larger set. It is obvious that these two interpretations of (a) are only variants of one and the same meaning (like the two interpretations of (o) treated above). The distinction between selective and semantic connection is needed for some of the cases where the element responsible for the link with a pre-existing subframe is not in unaccented sentence-initial position. For example, (q) is always selectively connected through sobaki, because it has on this word a second — «rising» — peak: (q) sobtiki Idjut.
Even if (q) is immediately preceded by a question such as «what is the sound given by (the) dogs?», so that the dogs of (q) are available in the most central subframe, the speaker indicates by selecting the arrangement of (q) that he does not in the first place develop this subframe, but rather a subframe in which the dogs form a subset of the set of animals; if the hearer cannot find a subframe in which dogs are present in this way, he turns to his general knowledge of the world where all animals are represented on a par, i.e., he interprets sobaki in a generic sense. The same or similar connections can be established with respect to words in other positions, and in more complex sentences. However, it is not the place here to elaborate on this point. Suffice it to say that the speaker's communicative strategy is one of the factors that can determine a linguistic difference between referents, even if these referents are the same when considered as referents sensu stricto. In other words, the type of connectedness characterizes in the first place meanings in the language, and only through these the occurrences of these meanings in concrete speech acts. I admit that the description of a meaning along these lines tends to be a complicated affair, but I do not consider this a serious objection to the approach. I think I cannot do better than wind up with an aphoristic quotation from the scholar to whom these notes are dedicated: Kompliziert ist sozusagen die Grammatik des Grammatikers, nicht die Grammatik des Sprechers (1968a, p. 71).
REFERENCES Eugenio. 1967 «Das Phänomen der Sprache und das Daseinsverständnis des heutigen Menschen», Pädagogische Provinz 1/2, pp. 1-18.
COSERIU,
Carl L. Ebeling
22
1968a «Der Mensch und seine Sprache», Ursprung und Wesen des Menschen, Ringvorlesung gehalten an der Universität Tübingen, Sommersemester 1966, pp, 67-79. 1968b «Les structures lexématiques», Zeitschrift für französische Sprache und Literatur, Beiheft, Neue Folge 1 (Probleme der Semantik), pp. 3-16. 1976a «Logique du langage et logique de la grammaire». Recherches linguistiques. Études publiées par le Centre d'Analyse syntaxique de l'Université de Metz II (Modèles logiques et niveaux d'analyse linguistique), pp. 15-33. 1976b «Die funktionelle Betrachtung des Wortschatzes», Sprache der Gegenwart, Schriften des Instituts für deutsche Sprache XXXIX (Probleme der Lexikologie und Lexikographie, Jahrbuch 1915 des Instituts für deutsche Sprache), pp. 7-25. 1977 «Inhaltliche Wortbildungslehre (am Beispiel des Typs «coupe-papier»)», Perspektiven der Wortbildungsforschung, Beiträge zum Wuppertaler Wortbildungskolloquium vom 9. -10. Juli 1976, Bonn, pp. 48-61. 1978 «Falsche und richtige Fragestellung in der Uebersetzungstheorie», Theory and Practice of Translation, Nobel Symposium 39, Bern-Frankfurt a. M.-Las Vegas, pp. 17-32. SCHOGT, Henry G . 1968 Le système verbal du français contemporain, The Hague-Paris. SOBOLEVA, P . A .
1979 «Defektivnost' paradigmy i semantiCeskoe toidestvo slova», Voprosy Jazykoznanija XXVIII/5, pp. 3747. ULUXANOV, I .
S.
1977 Slovoobrazovatel'naja Moscow.
semantika
v russkom jazyke i principy ee
opisanija,
Proporcionalidad y relaciones clasemáticas BENJAMÍN GARCÍA-HERNÁNDEZ
(Córdoba)
El principio de la proporción ha presidido el desarrollo del pensamiento griego y, consiguientemente, del occidental; se manifiesta ya en las comparaciones homéricas y en el lenguaje figurado de la lírica arcaica; está en la base de la concepción matemática de la escuela pitagórica y de los argumentos analógicos de Platón 1 ; produjo la exaltación del equilibrio clásico en las bellas artes y se aplicó al examen de la lengua en la conocida relación de la analogía: hoc poetae genere in similitudinibus utuntur multum, hoc acutissime geometrae, hoc in oratione diligentius quam alii ab Aristarcho grammatici, ut cum
dicuntur pro portione similia esse amorem amori, dolorem dolori... (Varro, íing. X 42). La contribución de este principio intelectual al progreso del pensamiento humano y a la fundamentación de numerosos descubrimientos científicos exigiría una larga exposición que cae fuera de nuestro propósito; asimismo huelga aquí cualquier comentario sobre la consideración que merece su fuerza operativa en las ciencias modernas 2 ; tan sólo vamos a esbozar su transcendencia en la historia de la lingüística, para centrar después nuestra atención en la fecundidad de la estructura proporcional en el nivel lexemático. El principio de la analogía fue una de las cuestiones más debatidas por los gramáticos de la Antigüedad; el fundador de la teoría analogista en su aspecto gramatical y proporcional fue el filólogo alejandrino, predecesor de Aristarco, Aristófanes de Bizancio 3 ; pero la cuestión tiene fun1 SNELL 1965:275 ss.; y c f . FONTAN 1974:21 s.
2
Sobre este punto remitimos al sugestivo y documentado articulo de MOLINO 1979, que hemos tenido ocasión de consultar, una vez redactado nuestro trabajo.
3 PAGLIARO 1958:14. M. — 3
Benjamín García-Hernández
24
damento filosófico y surgió en el seno de disputas filosófico-lingüísticas más amplias. En efecto, los presocráticos y, luego, Platón se habían preguntado por la clase de relación existente entre las «cosas» y las «palabras» que las designan: si esta relación es de origen natural («púoei) o convencional (vójiíp, Géoei). Si bien la controversia continuó después de Aristóteles, la cuestión puede considerarse conceptualmente resuelta por éste. Conforme ha explicado E. Coseriu, Aristóteles afrontó, con mejor perspectiva, no el problema de la relación ontològica entre las palabras y las cosas, sino el de la relación de la materialidad de aquéllas (cì>vt^) con su contenido espiritual (ná0T^ia) y le dio ima solución, en vez de genética, funcional: «el nombre es sonido con significado en razón de lo que ya está establecido» (tcocxà OUVO^KT^V). Esta solución aristotélica ha constituido, después de múltiples tergiversaciones históricas, la base de la moderna teoría de la arbitrariedad del signo lingüístico desarrollada por Saussure 4 . Pues bien, aneja a la anterior, surgió la polémica en torno a la analogía y la anomalía de la lengua, principios que afectan directamente al sistema morfológico y a las relaciones onomasio-semasiológicas de la forma y el contenido de las palabras s . El criterio analogista se funda en la regularidad y proporcionalidad de los elementos de la lengua; cuanto más regulares son éstos tanto mayor es su economía y productividad; la actitud analogista, emparejada con la tesis convencionalista del lenguaje 6 , la adoptaron los gramáticos alejandrinos que dieron un gran impulso a los estudios morfológicos, pues, no en vano, la analogía gramatical se realiza, mejor que en cualquier otra estructura, en los paradigmas flexivos. La anomalía, por el contrario, se manifiesta en la falta de consecuencia gramatical y de adecuación onomasiològica entre el contenido y la forma, impuesta por el uso de la lengua. Anomalistas fueron los estoicos, defensores de la tesis naturalista del lenguaje, y los filólogos de la escuela de Pérgamo que recibieron la enseñanza de aquéllos. No era difícil descubrir irregularidades en los sistemas flexivos del nombre y del verbo e inadecuación entre el género gramatical y el natural; pero el campo más amplio de irregularidades lo presentaban, más que las formaciones flexivas, las derivativas 7 . La falta de correspondencia entre los componentes formales y semánticos de las palabras se revela en el análisis más elemental; por ello la 1977b. Acerca del alcance que tuvo esta controversia en la Antigüedad cf. COLSON 1919. Obsérvese cómo, pasados los siglos, Condillac (La langue des calculs, 1798, pp. 1-2) vio precisamente en la analogía el fundamento de la convencionalidad del signo: «Si l'usage de chaque mot suppose une convention, la convention suppose une raison qui fait adopter chaque mot, et l'analogie, qui donne la loi, et sans laquelle il serait impossible de s'entendre, ne permet pas un choix absolument arbitraire» (COSERIU 1977b: 33, nota 29).
* COSERIU
5
6
DAHLMANN 1 9 6 4 : 5 2 s s .
Proporcionalidad y relaciones clasemáticas
25
contradicción entre los principios de la analogía y de la anomalía es más aparente, fruto de la rivalidad de escuelas, que real; son, antes que contrarios, dos principios complementarios que se manifiestan en mayor o menor medida en cada lengua y contribuyen a darle, a la vez, uniformidad y variedad. La polémica sobre la analogía encontró un eco extraordinario entre los romanos; en ella participaron los eruditos latinos que se ocuparon de aspectos teóricos de la lengua hasta la época postclásica, conscientes de las implicaciones gramaticales que encerraba esta cuestión en principio filosófica; y no dejaron de reflejar con exactitud su carácter «proporcional» en la traducción del término: sequitur tertius locus, quae sit ratio pro portione; ea Graece uocatur dvd Xóyov; ab analogo dicta analogia (Varrò, ling. X 37) quae Graece ávaXoyla, Tim. 13)8.
Latine ... comparado pro portione dici potest (Cic.,
Varrón dio un gran desarrollo al tema dedicándole seis libros de su magna obra De lingua latina (VIII-XIII), de los que se han conservado los tres primeros; ateniéndose a la experiencia de los rodios, que habían superado, en la gramática de Dionisio de Tracia, las posiciones antitéticas del pergamenismo y del alejandrinismo 9 , el erudito reatino reconoció la imposición de la analogía en la flexión (declinatio naturalis) y de la anomalía en la derivación (declinatio uoluntaria: de Roma Romani, pero de Parma Parmenses)10 y buscando, con su talante ecléctico, soluciones combinadas y prácticas negó la oposición entre analogía y uso, pues éste se guía por la analogía, como ésta se basa, en definitiva, en el uso: Sed ii qui in loquendo partim sequi iubent nos consuetudinem partim rationem, non tam discrepant, quod consuetudo et analogia coniunctiores sunt ínter se quam iei credunt, quod est nata ex quadam consuetudine analogia et ex hac consuetudine item anomalia (Varrò, ling. IX 2-3).
8
El término proportio quizás puede atribuirse, antes que a Varrón, a César, si es fidedigno el pasaje del De analogía transmitido por el gramático Pompeyo (COLLART 1954:146 n o t a 7):
quae est analogía? comparatio similium. latine proportio V 197, 22 s.).
dicitur (gramm.
Por lo demás, portio, atestiguado ya en Catón el Censor, tiene presumiblemente el origen sintagmático de pro ratione, al que corresponde bien su significado. Acerca del valor etimológico de proportio cf. YON 1933:254 ss. Los gramáticos de la época imperial insistieron en la equiparación de los dos términos, griego y latino: analogía apud nos, id est proportio (Diom., gramm. I 384, 15). 9 CORTE 1937:125 s. 10 FEHLING 1957:71 ss. y TAYLOR 1974:22 ss.
26
Benjamin García-Hernández
La posición analógica defendía la corrección gramatical y el purismo léxico11, la unidad fundamental de la lengua y el ideal de la latinitas y de la urbanitas n; y ¿qué era esto sino la búsqueda consciente del sistema lingüístico?; por ello podemos afirmar, en términos modernos, que el racionalismo analogista venía a defender, en suma, las posibilidades del sistema (ratio), frente a las realizaciones concretas de la norma lingüística (usus, consueíudo); esta solución moderna para cuestión tan añeja no es diferente de la que se ha visto más arriba para el principio de la arbitrariedad del signo lingüístico; Es obvia la precaución que conviene tener de no confundir la analogía en cuanto principio constitutivo de la lengua, tal cual la concebían los antiguos, con el concepto de analogía desarrollado por los neogramáticos que no es sino el fenómeno evolutivo que escapa al legítimo cambio fonético; pero también la creación analógica lleva implícito el carácter proporcional: «...toda creación analógica se puede representar como una operación comparable con el cálculo de la cuarta proporcional»: oratorem : orator = honorem : x; x = honor, que vino a sustituir a la forma etimológica honos13-, esto no significa, sin embargo, que el hablante sea consciente de la base proporcional de la analogía14; para convencerse de ello basta con pensar en las frecuentes formaciones analógicas infantiles. Sturtevant 1947 señaló la paradoja consistente en que el cambio fonético, siendo regular, produce irregularidad y la analogía a la inversa; la declinación protolatina *deiwos, *deiwi desembocó, fonéticamente, en el paradigma irregular deus, diui; pero aquí el fenómeno irregular de la analogía dio lugar a la creación de dos paradigmas regulares deus, dei y diuus, diui; esto es, el cambio fonético destruye la unidad paradigmática y ésta es restablecida por la acción analógica1S. Con todo, la paradoja es tan sólo aparente; ambos fenómenos se producen en niveles distintos de la lengua, el fonético y el morfológico, y nada se opone a que el alcance del cambio fonético sea contrarrestado o ampliado por la nivelación morfológica. Por lo tanto, la creación analógica, aun transgrediendo la norma lingüística, no deja de atenerse al sistema de la lengua 16 ; tanto el cambio 11
Sexto Empírico atacó a los gramáticos precisamente por utilizar la analogía como criterio del éXX.r|vionó Il y y travaille, Il rapporte des fruits du marché / +->• Il en en rapporte. Les combinaisons lui + y, leur + y, me, te, se, nous, vous + lui, leur ne sont pas souffertes par la norme. *Je me t'adresse doit être réorganisé en Je m'adresse à toi. De même on ne peut pas combiner en français deux déterminants syntaxiques un + mon; cf., pourtant, un mien ami ou un ami à moi. Il s'agit du problème plus général de l'accumulation de substituts. En ancien français, le pronom objet est presque toujours omis dans la phrase je /Ze/ lui ai dit et aujourd'hui, le type Je lui ai dit est caractéris-
138
Jan-Jaroslav Sabräula
tique du sous-système1 familier: «les maîtres l'entendent dans leurs classes et même lisent dans les rédactions» 2 . L'ensemble de vingt-deux formes du pronom personnel français est organisé de manière assez complexe: les pronoms peuvent dénoter ou ne pas dénoter le genre, le nombre je, tu : il, elle; me, nous : se réfléchi... 1.4. Ainsi, on s'occupe souvent de «lacunes» sans se servir de ce terme. Quelquefois il s'agit de la symétrie à l'intérieur des systèmes. Certaines lacunes, ou au contraire, richesses dans le domaine des dénominations reflètent —pas toujours d'une manière absolue 3 — le niveau de l'expérience du monde. L'étude de Günther KANDLER, Die Lücke im sprachlichen Weltbild, 1959, a été motivée par le besoin de réexaminer certains points de vue de L . WEISGERBER. 1.5. Quelquefois la notion de «lacune» est assez large, et c'est en particulier H. Geckeler qui s'en rend compte. Il n'attribue aux lacunes interlinguales, c'est-à-dire celles, qui résultent d'une confrontation entre langues différentes, qu'un statut marginal. La relativité de la notion de «lacune» apparaîtra sous plusieurs angles. Si, comme système, on considère le fait que dans une langue, à un niveau donné (phonologique, morphologique, syntaxique...) il existe entre les termes un ensemble de relations qui les lient peur rapport aux autres, il est possible de voir des lacunes à l'intérieur de ce système. De même à l'intérieur des systèmes partiels (système du pronom personnel, système du nombre, certains paradigmes lexicaux et même systèmes phonologiques ou vocaliques). Si, toutefois, nous donnons le nom de système à l'ensemble de tous les systèmes partiels dans le cadre de la langue où «tout se tient», ou bien si, considérant la genèse de la parole, nous pensons à l'ensemble des règles reliées entre elles et représentant la compétence 4 donnée, notre tâche deviendra plus délicate et plus difficile. Non seulement lors de la comparaison entre deux langues, mais aussi dans le cadre d'une seule langue, nous constatons souvent que les mêmes sémoglyphes peuvent être matérialisés par des moyens relevant de plans 1 Pour la dénotation du terme sous-système, v. surtout J. CHMELOVÁ, «Les sous-systèmes dans la langue», Beiträge zur Romanischen Philologie, XIII, 1974, Heft 1/2, 217-229. 2 Cf. Pierre LARTHOMAS, «DU bon usage en classe des pronoms personnels», L'information grammaticale, I » année, Janvier-Février 1979, Ed. J.-B. Bailliere, Paris, n.® 1, 21-24. 3 V. p. ex. Georges MOUNIN, Les problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, Paris 1963, p. 193. « E. COSERÏU, «El aspecto verbal perifrástico en griego antiguo». Actas del III Congreso español de estudios clásicos, III, Madrid 1968, 93-116, parle du système de posibilités fonctionnelles, pp, 93, 95, des possibilités techniques de la parole, motivées diachroniquement.
Les «lacunes» dans la langue et dans la parole
139
différents. Les plans phonologique, morphologique, syntaxique sont organisés hiérarchiquement dans une langue, mais la morphologie n'est pas une simple forme de la syntaxe. La transgression fonctionnelle des niveaux syntaxique — morphologique — phonologique n'est pas conséquente, les schémas syntaxiques étant quelquefois interchangeables avec des morphèmes et même avec des intonèmes, v. p. ex. i n v e r s i o n - p a r t i c u l e est-ce que ou i n t o n è m e pour désigner l'interrogation en français. Ou encore certains cas du «symbolisme» des sons (qui peuvent connoter ou plutôt co-désigner): ce fait prouve que la notion de «lacune phonique» n'est pas «dénuée de sens», même si nous nous intéressons avant tout à des unités linguistiques douées d'une valeur linguistique et d'une signification et qui peuvent donc servir de désignants (ou co-désignants)5. Ainsi, les «lacunes» dans les systèmes des pronoms apparaîtront sous une perspective différente dans une langue où le nombre et le genre sont marqués par l'accord /syntaxiquement/, comme en français Je /m.? /.?/ me suis baignée, Je suis allée, Ils /elles/ se sont baigné/e/s: au lieu de se, c'est ils/elles et -/e/s qui codésignent le pluriel masculin de l'objet se (identique au sujet). Même dans une langue, où le pronom conjoint n'est pas obligatoire devant le verbe, l'accord peut désigner le genre, cf. it. mi sono lavato, mi sono lavata, tchèque umyl jsem se, umyla jsem se, mais ici, nous sommes en même temps en présence de nouvelles lacunes et de nouvelles asymétries, parce que le genre et le nombre ne sont ainsi désignés qu'avec beaucoup d'inconséquence, au présent dans mi lavo l'expression italienne ne désigne rien de plus que son pendant français Je me lave. 2.1. Notre contribution n'a pas la prétention de reprendre, systématiser ou remplacer par quelque nouvelle théorie ce qui a été dit; tout simplement, il s'agira d'une remarque supplémentaire, qui sera peut être utile pour certaines applications de la linguistique p. ex. dans le domaine de la traduction: nous travaillerons avec une conception large de la «lacune», c'est-à-dire intralinguale, mais aussi interlinguale 6 . L'appréciation fonctionnelle des faits examinés pourra quand même être utile même à la théorie linguistique elle-même. 2.2. Prenons comme point de départ la dichotomie d'E. Coseriu signification-désignation. 5
6
R. ZIMMER, Contribution à la théorie des lacunes linguistiques, Fotia linguistica T. XI, 1/2, Mouton, Paris 1977, 1-12 situe les lacunes dans le domaine des «unités douées d'une forme vocale et d'un sens», de la «première articulation linguistique». Le fait que les sons peuvent dans des conditions favorables, être porteurs de certaines «connotations» nous incite à être plus indulgent pour la «deuxième articulation». Pour le terme sens, v. plus loin 2.2. Comme le fait, p. ex., Gert JÄGER, «Zum Problem von «Lücken» und «Umschreibung» bei der Translation», Beiträge zur konfrontierenden Sprachwissenschaft, VEB, Max Niemeyer Verlag, Halle/Saale 1976, 42-57.
140
Jan-Jaroslav Sabräula
La signification est pour E. Coseriu «valeur ou contenu de langue», la désignation est Inapplication des signes linguistiques à la «réalité» extralinguistique», dans les langages logiques la signification d'un signe n'est qu'une «désignation généralisée». La signification linguistique peut correspondre à plusieurs types de désignation. «Il en est de même pour les fonctions grammaticales et pour les phrases considérées en tant que faits de langue». Cf. E. COSERIU, «Logique du langage et logique de la grammaire», Modèles logiques et niveaux d'analyse linguistique, Recherches linguistiques — Université de Metz, Colloque organisé par le Centre d'Analyse syntaxique 1974, publié par J . DAVID et Robert MARTIN, Klincksieck, Paris 1976, 15-33. La désignation est la relation du signe «bilatéral» et de son corrélat extralinguistique, le désigné/designatum. En allem, on distingue Bedeutung et Bezeichnung, v. E. COSERIU, «Bedeutung und Bezeichnung im Lichte der Strukturellen Semantik», dans: Sprachwissenschaft und Übersetzen, Hueber München 1970, 101-121; «Les structures lexématiques», Zt. f . fr. Spr. u. Lit., Beiheft 1 (N. F.), 1968, 3-16; «Pour une sémantique diachronique structurale», pp. 140, 160 (designatum). Nous pensons qu'il est beaucoup plus logique d'appeler le corrélat de la désignation «désigné», et nous proposons de traduire désigné en allem, par das Bezeichnete, que dénotatum-dénoté (Morris, etc.), parce que l'autre corrélat de ce rapport est le s i g n e e n t i e r , signum, allem. Zeichen (chez G. Klaus: Zeichengestalt). V . aussi «Bezeichnung durch Bedeutung», E. COSERIU, Thesen zum Thema «Sprache und Dichtung», Beiträge zur Textlinguistik, München 1971, 183-188. Dans notre contribution, le terme signification, (qui pourrait également être remplacé par un autre terme) servira de variante facultative aussi pour la traduction du terme Bedeutung d'E. GAMILLSCHEG, Französische Bedeutungslehre, ou de Pavel TROST, Bedeutung, allgemeine Bedeutung, par opp. à Meinung ou Gegenstandsbezug, cf. «Der Gegenstand der Toponomastik», WZKMU, Leipzig 1962, p. 275. Le terme sens est très fréquent dans les livres français, mais son emploi est en général vague, «signification»?, «désignation»? ou une autre acception? E. COSERIU, «Die Lage in der Linguistik», Innsbrucker Beiträge zur Sprachwissenschaft, Vorträge, 9, 1973, 5-15, distingue Bedeutung, Bezeichnung et Sinn (p. 7, fr. sens, pour le niveau du texte). 3.1. On constate la carence, dans certaines langues, de la «catégorie morphologique» de l'«aspect verbal», définie dans certaines autres langues: donc «lacune» interlinguale. 3.2. Dans les langues slaves, l'examen de la catégorie «grammaticale» de l'aspect verbal n'est pas sans problèmes. Quelquefois la contrainte morphologique force le sujet parlant à se servir de certaines formes «perfectif»: «imperfectif», sans que la conception de l'action verbale soit très nette: Dans dnes jsem ho vidël la forme verbale «imperfective» tchèque
Les «lacunes» dans la langue et dans la parole
141
vidèl commute avec les verbes perfectifs comme potkal fr. J l'ai vu, Je l'ai rencontré, de même dans Otec Sel do divadla, Otec jel do divadla «Il e s t p a r t i pour ...». Le système aspectuel tchèque est défectif, donc il y a des «lacunes» intralinguales. P. ex., dans la traduction française d'un roman de JIRÂSEK, Tètes de chien, on trouve l'équivalent Cette nuit-là, il gela en face de la proposition tchèque Mrâz té noci uhodil. En tchèque, à côté de l'imperfectif mrznout «geler» il y a plusieurs dérivés perfectifs (zmrznout, zamrznout, pfimrznout, rozmrznout, etc.), chacun avec une signification bien différente, de sorte que le tchèque, langue slave où, comme on le pense souvent, surtout les slavisants, il y a un système aspectuel parfait, doit recourir à une périphrase verbonominale pour rendre la conception «perfective», globale, de l'action mrznout «geler». De plus, il y a des asymétries et des syncrétismes, padnout «tomber» perfectif et «aller bien», «seoir bien» cursif: le vêtement, la couleur s i e d bien à q., imperf., non global. Une asymétrie est représentée aussi par la possibilité des «imperfectifs» de désigner l'ordre du procès itératif ou le mode conatif, d'autre part, il y a «lacune» pour le «distributif-perfectif»: on peut exprimer en tchèque la jeune fille lui donna des coups de pieds en se servant d'un seul verbe perfectif (zkopala ho, pokopala ho), mais non il lui donna des soins: le système est défectif. 3.3.1. Au lieu de «l'aspect verbal», catégorie morphologique, je préfère parler de l'aspect de l'action verbale (conception globale = «perfective» : conception non-globale = «imperfective»), qui est rendue dans différentes langues par certains moyens, à caractère privilégié ou non. Le point de départ peut être donné par le schéma d ' i n c i d e n c e (terme de Wolfgang POLLAR, Studien zum «Verbalaspekt» im Französischen, Wien 1960, p. 43), dans lequel le sujet parlant établit une relation entre deux actions dont l'une s'est effectuée (conception globale) pendant que l'autre est conçue comme étant en cours: J'écrivais quand il entra. 3.3.2.1. Cet exemple nous permet de soutenir que le temps imparfait de l'indicatif représente l'aspect imperfectif. De même, la «signification» aspectuelle primaire du présent de l'indicatif français est imperfective. 3.3.2.2. Pour les autres formes temporelles, la situation est plus compliquée. Il sera nécessaire de soumettre aussi à un examen l'interdépendence des temps morphologiques (tiroirs) et des significations lexicales des verbes français. On peut s'apercevoir que, au futur, aux formes non indicatives et nominales, mais aussi au passé composé, etc., les verbes comme circuler, pourchasser, jalouser, compartir, consister, travailler (verbe intransitif), hair, agoniser, chercher, correspondent aux formes imperfectives des verbes slaves, alors que les verbes comme trouver ne peuvent être traduits, à un temps autre que l'imparfait ou le présent de l'indicatif, que par une forme slave perfective.
142
Jaii-Jaroslav SabrSula
3.3.3.1. Pour ces deux groupes nous avons choisi les termes n o n c o n c l u s i f (chercher) et c o n c l u s i f (trouver) 7 . La signification conclusive, non-conclusive du verbe roman n'est pas identique avec l'aspect perfectif ou imperfectif slave: n'importe quel verbe conclusif ou presque peut correspondre à l'aspect imperfectif slave, s'il est à l'imparfait. P. ex. porter: apporter représente une opposition non-conclusif ou semi-conclusif : conclusif, II a porté correspond à la forme tchèque rtesl (imperfectif), il a apporté à pHnesl (perfectif), quand il apportait «kdyá pfiná§el» à une désignation imperfective ou itérative non-globale. «La désignation de deux signes peut être identique sans que leurs signifiés le soient» ( E . COSERIU, «Les structures lexématiques», Zt. f . fr. Spr. u. Lit., Beih. — Neue Folge — H.1, Wiesbaden 1968, p. 3). Ceci concerne aussi les signes appartenant à deux langues différentes, pourvu qu'il y ait i n t e r s e c t i o n entre leurs «significations», et dans des c o m b i n a i s o n s appropriées. 3.3.3.2. Les catégories «conclusif» : «non-conclusif» dans les langues romanes ne sont pas fondées seulement sur une appréciation subjective. Il s'agit de deux c l a s s e s l e x i c a l e s (cf. E . COSERIU, «Les structures lexématiques», Zt. f . fr. Spr. u. Lit., Beiheft-Neue Folge —Heft 1, Wiesbaden 1968, 3-16) révélables au moyen de divers procédés linguistiques: a) Critère transformationnel: Les participes passés des verbes nonconclusifs gardent, en fonction d'attribut ou d'épithète, une signification actionnelle, de même au passif, p. ex. je suis aimé, haï, mon fils aimé. Par contre, le participe passé d'un verbe conclusif exprime le résultat de l'action, un état (la porte fermée, la porte est fermée, une pomme tombée, un homme mort). b) Critère distributionnel: Il s'agit de deux groupes à combinabilité différente. On peut combiner J'ai cherché + longtemps, sans trêve, assidûment, sans relâche ..., Il m'a pourchassé, cherché, longtemps, sans trêve, sans relâche, assidûment. Il n'est pas possible de combiner Je l'ai trouvé -f longtemps, de même que J'ai jeté un coup d'oeil + longtemps. Le verbe crier est amphibologue: Il a crié longtemps, tout à coup il a crié, mais s'écrier est conclusif. Certaines locutions verbo-nominales sont conclusives: Il a ébauché un début de sourire ... 3.3.4.1. La langue française désigne les nuances qui correspondent à l'aspect slave et à l'ordre du procès (phase de l'action p. ex.) par des moyens c o m b i n é s qui ne relèvent pas d'un seul plan, moyens morpho7
Cf. J. S., «Les équivalents de l'aspect slave en italien», PP IV, 1961, n.° 3, 147-105, et certaines autres études indiquées dans AUC-Romanistica Pragensia VI, p. 109. Le terme conclusif — non-conclusif est de Jespersen, la notion ayant été établie déjà par Diez et d'autres, cf. p. ex. Beiträge zur Romanischen Philologie II, 1963, Heft 1, 170-171.
Les «lacunes» dans la langue et dans la parole
143
logiques, «significations lexicales» des verbes, éléments supplémentaires non verbaux, moyens syntaxiques comme conjonctions, v. plus loin. 3.3.4.2. La morphologie du verbe roman est complétée de manière notable aussi par des «systèmes complémentaires» (périphrases verbales 8 , cf. E. COSERIU, «El aspecto verbal perifrâstico en Griego antiguo», 1968, p. 113). 3.3.4.3. Parmi les moyens syntaxiques, il ne faut pas oublier le rôle des conjonctions. Déjà D. BARBELENET, De l'aspect verbal en latin ancien, 1913, p. 23, se sert de la conjonction dum pour établir des aspects. En roumain, l'aspect imperfectif est codésigné, souvent, par l'imparfait ou le présent qui se combine avec une conjonction ou locution conjonctive comme pe (And, în timp ce, en italien mentre, frattanto, intanto che, en esp. mientras (mientras estds sentado, lee esa carta), durante el tiempo que, en fr. pendant que, tandis que, plus compliqué est le rôle de tant que (v. J. S., AUC-Romanistica Pragensia VI, p. 136) et plus complexe la fonction de à mesure que qui est doublement marqué: aux verbes nonconclusifs, semi-conclusifs (amphibologues), et conclusifs, cette locution conjonctive confère non seulement l'aspect non global, mais, de plus, le caractère (l'ordre du procès) progressif de l'action. 3.4. Les «lacunes» du système aspectuel français sont donc comblées dans certains cas par le caractère s u p p l é t o i r e du vocabulaire français et des systèmes partiels de cette langue. La désignation des lexèmes verbaux peut être complétée par certains procédés syntaxiques. 3.5. Le moment est venu d'examiner quelques petits champs lexématiques avec le but d'attirer l'attention sur certaines interférences entre des champs différents et de les expliquer par la typologie de la langue donnée. 3.5.1. Prenons les verbes français manger («mâcher et avaler»), boire «avaler un liquide», absorber, consommer (des aliments), avaler qui représentent une structure lexématique hiérarchisée et assez complexe: il y a plusieurs «archilexèmes» couvrant le champ lexical exprimé par l'opposition manger: boire (portant les traits distinctifs ayant trait à la qualité de l'objet de l'action: «ce qui se mâche» — «ce qui est liquide»); les archilexèmes avaler, absorber, etc., se distinguent eux-mêmes mutuellement par d'autres traits distinctifs ou stylistiques. Essayons de voir si, sur l'axe paradigmatique, on ne trouverait pas d'autres unités interchangeables. Nous pensons avant tout à des expres8
Sur les formations supplétoires prémorphologiques (en premier lieu, périphrases verbales) cf. J. SABRSULA, PP 6/45, 1963, n.® 3, pp. 350-351; TLP 2, 183-192, et ailleurs.
144
Jan-Jaroslav SabrSula
sions désignant la même action («avaler», «manger», etc.), mais du point de vue de la manière dont elle se déroule, de la phase, etc.: Il finissait
son cognac. — Qui a fini le
gruyère?
Le champ est constitué par des unités lexicales (dont une partie est représentée par des mots). Les unités à caractère verbal peuvent être représentées par des groupements verbo-nominaux, par des périphrases verbales, etc. Le champ avaler, manger, boire, pourrait être complété par des périphrases comme finir de boire et là, où l'action en question est co-exprimée par le complément cognac — boire, gruyère — manger, il suffit de mettre, et en pratique on se contente le plus souvent de mettre le verbe exprimant la phase de l'action seul. Ainsi, le champ est enrichi par des expressions exprimant la phase de l'action, et sa structure devient plus compliquée: manger, commencer à manger, finir de manger boire ..., finir de boire (finir).
(finir)
Prenons le champ aller, marcher, se promener, se diriger, se mouvoir, avancer, courir, se déplacer, défiler ... Il pourrait être complété par s'engager (aller — s'engager dans un bois, courir — s'engager dans un bois), fonctionnant comme une sorte d'archilexème par rapport à aller, marcher ou à courir (il est extensif, il peut fonctionner au lieu de n'importe quel des autres termes marqués par le trait distinctif indiquant le mode de déplacement), en même temps il contient un trait distinctif en plus: «ingressif» ou «changement de direction». L'exemple démontre le caractère complexe des rapports lexème — archilexème — hypolexème. Prenons le champ couper, trancher («séparer en coupant»), découper, sectionner. Trancher peut fonctionner aussi dans un autre champ: chercher à résoudre, résoudre, trancher (une question, une difficulté), où il s'agit d'exprimer les oppositions «conatif» ou «imperfectif» : «perfectif» ou «résultatif». Le champ pourrait être complété par traiter (traiter un problème — trancher un problème («traiter = chercher à résoudre»), cf. p. ex. J. S., ATJC-Monographia II, 1962, p. 64. 3.5.2. Ces quelques exemples suffisent pour démontrer le caractère s u p p l é t o i r e de certains éléments du lexique français (ces éléments supplétoires peuvent correspondre, p. ex. à la catégorie morphologique d'aspect dans une autre langue, où l'opposition serait exprimée toujours par le même sémantème, complété par la marque aspectuelle).
Les «lacunes» dans la langue et dans la parole
145
3.5.3. Us démontrent de plus que certaines intersections, interférences entre des champs différents sont assez importantes dans le fonctionnement du lexique; il ne s'agit pas d'anomalies, ces cas caractérisent le type de la langue donnée. 3.5.4. On pourrait parler aussi d'éléments c o n s t a n t s et variables, empruntés, p é r i p h é r i q u e s , ou s u p p l é t o i r e s remplissant les «lacunes» de certains champs lexicaux. 3.5.5. Les verbes comme finir, désignants-substituts de la phase d'une action (p. ex. «manger», «boire»), pourraient être désignés aussi comme «proverbes», dans le cas donné, il s'agit de proverbes «aspectuels». Un autre proverbe, à valeur beaucoup plus générale, est représenté par le verbe faire (Et je vous traiterai comme je l'ai fait à votre frère). Les éléments supplétifs entrent dans les systèmes partiels où ils comblent les «lacunes». 4. Certains proverbes et certaines catégories de mots substituts en général, pourraient être définis aussi par leur caractère extrêmement e x t e n s i f , a r c h i - a r c h i l e x é m a t i q u e et par leur c o m b i n a b i l i t é anormale. Cette combinabilité contribue d'ailleurs à la désignation; la désignation est liée à des combinaisons de signes partiels, leur i n t é g r a t i o n n'est pas simple addition quantitative, il y a retotalisation par intégration. Les signes partiels sont beaucoup plus que l'on n'est habitué de le dire synsémantiques, s y n a l l a g m a t i q u e s , la désignation est le résultat d'une s y n e r g i e des éléments constituant l'énoncé.
Das sprachliche Erfassen von Gegenständen: Die Technik KOLLEKTIV HANSJAKOB
(Köln)
SEILER
1. Ein zentraler Gedanke in Eugenio Coserius Sprachtheorie besagt, daß ein sprachliches System kein System von «Fakten», sondern ein technisches System, ein System von Verfahrensweisen (Techniken) ist In den folgenden Ausführungen soll eine Technik im Sinne einer Verfahrensweise vorgestellt werden, die ich KOLLEKTIV nenne und mit Großbuchstaben schreibe, um sie von der morphosyntaktischen Kategorie der Kollektiva oder Kollektivnomina abzuheben. Diese Technik steht nicht für sich alleine da, sondern gehört in ein geordnetes Spektrum von Techniken. Sie bilden einen großen Zusammenhang und lassen eine gemeinsame Aufgabe erkennen, der sie alle dienen. Die Aufgabe kann umschrieben werden als «sprachliches Erfassen von Gegenständen»; als Terminus dafür diene der Ausdruck Individuation. In einer Gemeinschaftspublikation des Kölner Projektes für Universalienforschung und Typologie ist dieser Gesamtzusammenhang samt den ihn konstituierenden Techniken sowie den kategoriellen Ausprägungen dargestellt ( S E I L E R (ed.) 1 9 7 9 ) . Den Gesamtzusammenhang nennen wir eine Dimension. Sie stellt einen universalen Sprachhandlungsplan dar, nach dem Sprecher aller Sprachen die oben genannte Aufgabe lösen. Die Techniken sind wie folgt geordnet: ABSTRAKT, KOLLEKTIV, M A S S E , KLASSIFIKATION durch " V E R B , TEMPORÄRE KLASSIFIKATION, NUMERALKLASSIFIKATION,
KONGRUENZ
NOMINALKLASSEN
und
NUMERUS,
KON-
und NUMERUS, EIGENNAME. Entscheidend dafür, daß diese und nur diese Techniken zusammengehören, ist der Umstand, daß in ihnen allen zwei sich konvers zueinander verhaltende Prinzipien wirksam sind: 1. ein qualitatives der Gattungs- oder Klassenbildung durch Zusammenfassung; 2. ein quantitatives der Ordnungsbildung durch Aussonderung. GRUENZ G E N U S
1
Diese Formulierung lehnt sich an die zu Beginn des Aufsatzes (COSE&IU 1975/1966: 1) stehende an; man vergleiche ferner COSERIU 1971/1968:91 ff.
148
Hansjakob Seiler
Entscheidend für die Geordnetheit des Spektrums ist zunächst der Umstand, daß es in zwei große Teile zerfällt: Bei den einen Techniken wird vorwiegend syntagmatisch verfahren, d.h. durch syntaktische Konstruktionen, bei den anderen vorwiegend paradigmatisch, d.h. durch monomorphematische Ausdrücke 2 . Bei den syntagmatisch verfahrenden Techniken ist Prädikativität im Spiele, am ausgeprägtesten bei ABSTRAKT, dann mit graduell abnehmender Kombinationsfreiheit der Bestandteile der Konstruktion und, damit verbunden, mit abnehmender Semantizität des objektsprachlichen Ausdrucks. Bei NUMERALKLASSIFIKATION ist ein Trennungs- oder Wendepunkt erreicht. Die paradigmatisch verfahrenden Techniken NOMINALKLASSEN (Z.B. Bantu) und GENUS zeigen Konkordanz und sagen nur in der Weise etwas aus, daß auf Sprache selbst Bezug genommen wird, also metasprachlich; etwa: dieses Nomen soll der Klasse 'Femininum' zugehören. Auch beim NAMEN spielt die metasprachliche Aussagekraft eine entscheidende Rolle. Die hier kurz skizzierte Dimension ist als ein Maximalmodell zu verstehen: Jede Sprache zeigt einige dieser Techniken, keine Sprache hat alle; teilweise schließen sie sich aus. Aber was auch immer für Techniken in einer Sprache angewendet werden, so werden sie, so jedenfalls lautet die Hypothese, immer die genannten zwei konversen Prinzipien zeigen und immer auch eine Geordnetheit, wie sie in der Gesamtdimension angelegt ist. 2. Zunächst sei versucht, in einer Paraphrase den semantischen Gehalt der Technik KOLLEKTIV wiederzugeben: Vereinigung von Gegenständen, der ein einzelner Gegenstand gegenüberstehen kann; die Vereinigung kann selber Gegenstandscharakter haben. Folgende Komponenten sind zu nennen: (i) «Elementqualität», d.h. Eigenschaft, die dem Einzelgegenstand zukommt; (ii) «Vereinigungsqualität», d.h. die die Vereinigung der Elemente der Kollektion bewirkende Eigenschaft; (iii) «Gegenstandscharakter» der Kollektion als solcher 3 . Auf unserer Dimension der Individuation nimmt KOLLEKTIV eine Vermittler- und Zwischenstellung zwischen ABSTRAKT einerseits und MASSE anderseits ein. Zwischen KOLLEKTIV und ABSTRAKT gibt es Beziehungen, die durch zahlreiche Fakten in Einzelsprachen (z.B. Arabisch, Altindogermanisch) substanziiert werden, die aber noch einer eingehenderen Untersuchimg bedürfen. Zwischen KOLLEKTIV und MASSE gibt es Parallelismen, zu denen J . GREENBERG ( 1 9 7 2 ) einiges Material zusammengetragen hat. Wichtig ist bei KOLLEKTIV auch die Dichotomie Kollektivum — Singulativum (s.u. 2 . 2 . 2 . ) , die das Verhältnis zu den paradigmatischen Techniken 2
Man vergleiche dazu E. Coserius Unterscheidung zwischen 'inneren (paradigmatischen)' und 'äußeren (syntagmatischen) Bestimmungen' in seiner Typologie der romanischen Sprachen (COSERIU 1971/1968).
^ Diese Komponenten sind von W. KUHN in SETT.FR (ed.) 1979 fürs Deutsche herausgearbeitet worden.
Das sprachliche Erfassen von Gegenständen: Die Technik KOLLEKTIV
149
betrifft. Wenn aber KOLLEKTIV eine eigenständige Technik sein soll, so muß sie neben Gemeinsamkeiten mit den andern auch Unterschiede aufweisen. Zentral ist hier die Frage nach dem Verhältnis zwischen Einzelgegenstand und Kollektion. Hier gilt es, zunächst die syntagmatischen Aspekte, dann die paradigmatischen zu betrachten. 2.1.
KOLLEKTIV in der Syntagmatik.
2.1.1. Metasprachliche Prädikation. Untersuchungen über Kollektive im Deutschen und im Altiranischen, die ich in anderem Zusammenhang durchgeführt habe (SEILER 1974 und 1960), führten mich für ein Kollektivnomen X in beliebigem syntaktischem Zusammenhang zu dem Paraphrasenansatz: «Gegenstände befinden sich in der Situation, Konfiguration oder Menge X». Da das Kollektivnomen selbst in solcher Paraphrase erscheint, wäre dies ein Bezug von Sprachlichem auf Sprachliches, also ein metasprachlicher Aspekt. Im Altiranischen, sowie in begrenztem Umfang auch in anderen altindogermanischen Sprachen (SEILER 1960: 153), stehen Kollektivnomina im Kasus Instrumental —teils Singular, teils Plural— bei einem Verb, wo man zunächst Nominativ (Subjektsfunktion) oder Akkusativ (Objektsfunktion) erwarten würde: dämäbtS 'Geschöpfe', staotäiS 'Lobgesänge', azdibls 'Knochen', daeväiSca masyäiSca 'Götter und Menschen', das letztere vermutlich als altererbte Formel. Wie ich a.a.O. (150 f.) zu zeigen versucht habe, handelt es sich bei diesen Kollektivnomina im Instrumental gerade nicht um Subjekts- oder Objektsfunktion sondern um Nennfunktion, die einen nur losen Anschluß ans Prädikat beinhaltet. Daß gerade der Instrumental hierfür eingesetzt wird, erklärt sich aus seiner Gesamtfunktion, die in einer —wie wir jetzt sagen würden metasprachlich kommentierenden— Nebenprädikation besteht. Zu einem Verbum mit darin (d.h. in der Verbalendung) enthaltenem Subjekt oder ergänzbarem Objekt tritt epexegetisch ein solcher Instrumental wie azdibU in dem Sinne von «Gegenstände befinden sich in der Situation oder Konfiguration oder Menge 'Knochen'». Bereits L. HJELMSLEV (1935: 85) und R. JAKOBSON (1936: 267) hatten auf den nebenprädikativen Charakter des Instrumentals hingewiesen. Auch im Deutschen läßt sich der lose, nebenprädikative Anschluß von Kollektiva ans Prädikat aufzeigen, die in einer mii-Phrase eingeführt werden (SEILER 1974: 39 f.). Man vergleiche: (1) (i) Mit zwanzig Mann rodeten sie den Wald. (ii) Zwanzig Mann machten die Gruppe aus, die den Wald rodete. (iii) Ihrer zwanzig Mann rodeten den Wald.
In (iii) taucht eine Konstruktion mit Genitiv auf, die an (altertümliche) Genitive bei Maßkonstruktionen erinnert.
Hansjakob Seiler
150 (2) (i) (ii)
Müllers zogen mit Kind und Kegel aufs Land. Kind und Kegel waren dabei (beim Ensemble), als Müllers aufs Land zogen.
E. COSERIU (1971 (a): 218-20) hat sehr treffend als Gesamtfunktion für Konstruktionen des Typs mit X vorgeschlagen: «und X ist dabei» oder «unter Dabeisein von X» — was ja eine Nebenprädikation darstellt. Das Gemeinsame an all den genannten Konstruktionen scheint mir zu sein, daß sie in erster Linie die Vereinigungsqualität, also das Gattungsprinzip zum Ausdruck bringen. 2.1.2. Appositionelle Konstruktionen. Konstruktionen wie Dt. eine Herde Kühe, ein Rudel Rehe, ein Schwärm Bienen (oder Fische), ein Strauß Blumen, eine Kompanie Soldaten, zeigen Appositionsverhältnisse des Typs N1N2, wobei N2 im Nominativ steht. Es gibt Indizien dafür, daß sowohl Ni als auch N2 als Kollektivnomina zu gelten haben, wenn auch je mit verschiedenen Eigenschaften. Ni-Nomina würden dabei vornehmlich die Vereinigungsqualität zum Ausdruck bringen, also das gattungsbildende Prinzip; N2-Nomina dagegen vertreten stärker die Elementqualität, d.h. das ordnungsbildende Prinzip. Die Verbindung der beiden Prinzipien wird noch unterstrichen durch eine Reihe von Selektionsbeschränkungen: Herde gilt nur für Haustiere, Rudel nur für Wild (aber nicht Vögel), Schwärm für Bienen, Fische, gewisse Vögel, usw. Bei Kompanie, welches Soldaten oder ähnliches verlangt, ist als zusätzlicher Hinweis auf die Ordnungsbildung bereits die Zahl der Elemente mitenthalten: 120. Schließlich ist noch daran zu erinnern, daß eine enge Affinität zwischen Apposition und Prädikativität besteht (vgl. SEILER 1960: 36 f.). So weisen also auch diese appositionellen Konstruktionen, wenn auch in anderer Weise als die unter 2.1.1. behandelten Ausdrücke, auf Prädikation hin. Der gemeinsame Nenner beider Arten von Prädikationen scheint der der Hinzurechnung zu sein. Die Prädikationen entsprechen Operationen der Assoziation oder Zugesellung. Ich sehe darin den Hauptunterschied zwis c h e n KOLLEKTIV u n d MASSE. Bei d e r T e c h n i k MASSE h a b e n w i r e s m i t
Operationen der Dissoziation oder Separation und entsprechenden Prädikationen zu tun. Bei der Technik KOLLEKTIV handelt es sich im Prinzip um eine gegenläufige Operation der Assoziation — oder um eine Assoziation mit nachfolgender Dissoziation4.
4
Dies entspricht E. Sapirs Ausdrücken 'disintegrating' und 'aggregating' in seiner f ü r unseren Themenkreis höchst aufschlußreichen Monographie über «Totality» (SAPIR 1930).
Das sprachliche Erfassen von Gegenständen: Die Technik KOLLEKTIV
2.2.
KOLLEKTIV
151
in der Paradigmatik.
Die hier zu besprechende Variante der Technik KOLLEKTIV besteht in der Opposition zwischen einem Ausdruck für die Kollektion und einem solchen für das Einzelding. Theoretisch gibt es hier zwei Möglichkeiten, die man in den Einzelsprachen auch vertreten findet: 1. Der Ausdruck für die Kollektion ist besonders markiert (z.B. Affixe für Kollektivnomina). 2. Der Ausdruck für das Einzelding ist besonders markiert (sog. Singulativbildungen durch Ableitung). In manchen Sprachen (z.B. Arabisch) koexistieren beide Verfahrensweisen. Für beide sind Ableitungsverhältnisse typisch: Es wird also der Ausdruck für die Kollektion von demjenigen für das Individuum hergeleitet, oder umgekehrt. Die Technik MASSE kennt solche Ableitungsverhältnisse nicht. In den bisher untersuchten Sprachen gibt es entweder nur die syntagmatische Variante von KOLLEKTIV oder eine Koexistenz von syntagmatischen und paradigmatischen Varianten, nicht aber die paradigmatische Variante allein. Es bleibt weiter nachzuprüfen, ob dieses Implikationsverhältnis durchgehend gilt. 2.2.1. Kollektivbildungen. In den indogermanischen Sprachen kennt man die Präfigierungen, die 'mit' oder 'zusammen' bedeuten, Typus ahd. gifidiri 'Gefieder', nhd. Gefilde zu Feld, Gebälk zu Balken, Gebirge zu Berg, usw., größtenteils nicht mehr produktiv. Eine andere Ausprägung zeigt zweite Kompositionsglieder, die z.T. von der Technik ABSTRAKT übertragen sind, z.B. Liedgut zu Lied, Bettzeug zu Bett, Beamtenwesen (vgl. Beamtenschaft) zu Beamter, Verwandtschaft zu Verwandter, vgl. Freundschaft (dialektal im Sinne von 'Kollektion der Freunde'), lat. triduum, griech. triSmeron. Kollektivsuffixe stehen in einer auffälligen Wechselbeziehung zu Genussuffixen, vornehmlich zum Femininum, und, wo vorhanden, zum Neutrum — wobei diese beiden einander in der Kollektivfunktion ablösen können. Im Altindogermanischen finden sich solche Femininendungen gerne in Fusion mit Abstraktsuffixen, Typus griech. p*rätria 'Mitglieder einer Phratrie (politischen Abteilung)' zu p^räter (bei Grammatikern bezeugt), lat. fräter; vgl. homelikie (seit Homer) 'Gesamtheit der Gleichaltrigen', auch zur Bezeichnung des einzelnen Altersgenossen gebraucht; ebenso lat. iuventa 'Jugendalter, Gesamtheit der jungen Leute' (—wieder ein Fall von enger Beziehung zwischen ABSTRAKT und KOLLEKTIV—), slav. junota fast nur als 'einzelner Jüngling' gebraucht. Die Affinitäten zwischen Kollektivbildungen mit singularischen Femininendungen und Neutra mit Pluralendungen sind für die altindogermam . —11
152
Hansjakob Seiler
nischen Sprachen seit J. SCHMIDTS grundlegendem Werk (1889) aufgezeigt, wenn auch nicht letztlich geklärt. Ähnliche Affinitäten zeigen sich wiederum in der Weiterentwicklung lateinischer neutraler kollektiver Plurale zu singularisch-kollektiven Feminina in den romanischen Sprachen, Typus lat. folium 'Blatt' afr. fueil m. 'einzelnes Blatt', lat. folia 'Blätter' afr. fueille f. 'Laub', nfr. feuille f. Sing. 'Blatt' 5 . Mit den genannten Affinitäten hängt die ins Gemeinindogermanische zurückreichende Erscheinung zusammen, daß neutrale Plurale mit singularischem Verb verbunden werden können: vgl. im Griechischen die sog. Regel «tä zöa (pl.) trekhei (sg.) 'die Tiere laufen'» (KuRYtowicz 1964: 205 f.). In diesen Zusammenhang gehören schließlich noch die Affinitäten zwischen Kollektivum, Neutrum und Instrumental (vgl. S E I L E R 1 9 6 0 : 1 4 3 f.). Die Frage, weshalb Femininendungen zur Bezeichnung der Kollektion herangezogen sind, bedarf in dem durch unsere Dimension der Individuation aufgezeigten Gesamtzusammenhang erneuter Prüfung. Die Verhältnisse des Indogermanischen erinnern in dieser Beziehung stark an die des Semitischen. Eine Zusammenschau von Kollektiven und entsprechenden Singulativen ist hier unerläßlich. 2.2.2.
Singulativbildungen.
Um das zu Ende des letzten Abschnitts aufgeworfene Problem des Zusammenhangs zwischen genus femininum und Kollektion aufzugreifen, so ist zunächst daran zu erinnern, daß in Sprachen wie dem Arabischen beim Verbum in der zweiten und dritten Person Singular zwischen Maskulinum und Femininum unterschieden wird. Im Plural wird eine solche Unterscheidung für belebte Wesen gemacht. Bei Unbelebten zeigt die Verbalform in der zweiten Person Plural nur eine einzige Form, und zwar eine feminine; in der dritten Person tritt die Form für die dritte Person Singular ein. Es besteht danach eine Affinität zwischen Unbelebtheit und femininem Genus (vgl. BROCKELMANN 1968: 418 f.). Die arabische Femininendung -at (mit ihren verschiedenen Varianten -t, -a, -c), die für unser Problem von besonderem Interesse ist, zeigt eine Reihe von über die Genusmarkierimg (vgl. arab. malik-a{t-un) 'Königin', zu malik 'König') hinausgehenden Funktionen. Einmal bildet -at Abstrakta: arab. waqäh-at- 'Frechheit' zu waqäh- 'frech'. Ferner Kollektiva: al muslimat- 'die Musulmanen'. Diese Verwendungsweise zeigt generalisierende, klassenbildende Funktion. Anderseits bildet das Femininsuffix jedoch sog. nomina unitatis zu Kollektiva (und Massennomina), sowie sog. nomina vicis zu Abstrakta: syr. ganam 'Schafe' (Kollektiv) vs. ganam-e 'ein Schaf», arab. darb-un 'schlagen' vs. darb-at-un 'einzelner Schlag'. Hier handelt es sich gerade nicht um klassenbildende, sondern um ausglie• s Reiches Material hierzu bei
BALDINGER
1950.
Das sprachliche Erfassen von Gegenständen: Die Technik KOLLEKTIV
153
dernde, individualisierende Funktion. H. Walter hat im Rahmen der Gemeinschaftspublikation (SEILER (ed. 1979) die Funktion dieses -at als die eines «Umkategorisierers» bestimmt: Es individualisiert nicht-individualisierte und es de-individualisiert individualisierte Nomina, je nach dem Status des Nomens, an das es tritt. Die Verhältnisse sind jedoch noch komplexer (vgl. A. BIERMANN in SEILER (ed.) 1979): Insgesamt sind vier Numeruskategorien zu berücksichtigen, die etwa für das syrische Arabisch (vgl. COWELL 1964: 369) wie folgt vertreten sind: 1. Ein Kollektiv, z . B . samak 'fish', das seinem Wesen nach transnumeral, dem Numerusunterschied gegenüber indifferent ist. 2. Das vom Kollektiv abgeleitete Singulativ, samak-e 'a fish', das das einzelne Individuum bezeichnet. 3. Der sog. gebrochene Plural, 7smäk '(many or various) fishes', der sich zum Kollektiv ungefähr so verhält wie im Deutschen ein sog. Artenplural Weine zu einem seinem Wesen nach ebenfalls numerusindifferenten Massennomen Wein; beide bezeichnen die nicht-diskrete Vielheit. 4. Der zum Singulativ in regulärer Weise gebildete Plural samakät 'fishes', der die diskrete Vielheit anzeigt. Mit Recht betonen BIERMANN (1979) und COWELL (1964: 371), daß die in der arabischen und überhaupt semitischen Grammatik althergebrachten Termini 'pluralis fractus' (Plural durch Stammveränderung) und 'pluralis sanus' (Flexionsplural) verschiedene Mittel der Pluralbildung bezeichnen, die nicht in einer 1:1-Entsprechung zu den semantisch-syntaktischen Kategorien 'nicht-diskrete Vielheit' vs. 'diskrete Vielheit' stehen. Ursprünglich wurde zwar wohl der pluralis fractus zur Bezeichnung einer kollektiven Vielheit gebraucht; er bezeichnet aber im modernen Arabisch ebensooft diskrete Vielheit. Erfahrungen mit den anderen in der Dimension vereinten Techniken haben uns gelehrt, diese Variabilität so zu deuten, daß in der Technik KOLLEKTIV zwei gegenläufige Verfahrensweisen zur Anwendung kommen: 1. die Bildung von generisch verstandenen Kollektiva (gegebenenfalls mit zugehörigen nicht-diskreten Pluralen); 2. die Bildung von individuell verstandenen Singulativa (mit zugehörigen diskreten Pluralen). Mit anderen Worten, wir finden eine Komplementarität zweier Verfahrensweisen in KOLLEKTIV vereint: einer generalisierenden und einer individualisierenden. Dasselbe Verhältnis findet sich mutatis mutandis bei den anderen Techniken wieder.
LITERATURVERZEICHNIS \ BALDINGER, K. (1950), Kollektivsuffixe und Kollektivbegriff. Ein Beitrag zur Bedeutungslehre im Französischen mit Berücksichtigung der Mundarten. ( = Veröffentlichungen des Instituts für romanische Sprachwissenschaft, Nr. 1.). Berlin. BIERMANN, A. (1979), «Die grammatische Kategorie Numerus». In: SEILER, H. (ed.) (1979), Das sprachliche Erfassen von Gegenständen. Gemeinschaftspublikation der Forschergruppe VNITYP. Manuskriptfassung Köln, 5.7. 1979.
154
Hansjakob Seiler
BROCKELMANN, C. (1908), Grundriß der vergleichenden Grammatik der semitischen Sprachen. Band I: Laut- und Formenlehre. Berlin. COSERIU, E . (1971/1968), « S y n c h r o n i e , D i a c h r o n i e u n d Typologie». I n : COSERIU, E . (1971),
Sprache — Strukturen und Funktionen. XII Aufsätze. Hrsg. von U. PETERSEN. 2., verb. Auflage 1971. Tübingen: 91-108. Original: «Sincronía, diacronia y tipología». In: Actas del XI congreso internacional de lingüística y filología románicas. Madrid 1965. Band I. Madrid (1968): 269-283. — (1971) (a), «Semantik, innere Sprachform und Tiefenstruktur». In: NARR, G. (ed.) (1971), Tübinger Beiträge zur Linguistik. Band 2. Tübingen: 213-224. — (1971) (b), «Essai d'une nouvelle typologie des langues romanes». Université de Bucarest. Cours d'Eté et Colloques Scientifiques. Sinaia. — (1975/1966), «Der periphrastische Verbalaspekt im Altgriechischen». Gioita 53: 1-24. Original: «El aspecto verbal perifrástico en griego antiguo». In: Actas del III congreso español de estudios clásicos. (Madrid, 28 de marzo — 1 abril de 1966.) Band III: Coloquio de estudios estructurales sobre las lenguas clásicas. Madrid (1968): 93-116. CoWELL, M. W. (1964), A Reference Grammar of Syrian Arabic. Washington, D. C. GREENBERG, J. H. (1972), «Numeral classifiers and substantival number: Problems in the genesis of a linguistic type». Working Papers' on Language Universals 9: 1-39. HJELMSLEV, L. (1935), «La catégorie des cas». (= Acta Jutlandica, VII.). Kabenhavn. JAKOBSON, R. (1936), «Beitrag zur allgemeinen Kasuslehre». Travaux du Cercle Linguistique de Prague 6: 240-287. KUHN, W. (1979), «Kollektivnomina und die Technik KOLLEKTIV am Beispiel der deutschen Kollektiva». In: SEILER, H. (ed.) (1979), Das sprachliche Erfassen von Gegenständen. Gemeinschaftspublikation der Forschergruppe UNITYP. Manuskriptfassung Köln, 5.7. 1979. KURYKJWICZ, J. (1964), The Inflectional Categories of Indo-European. Heidelberg. SAPIR, E. (1930), Totality. (= Language Monographs, No. VI.). Baltimore. SCHMIDT, J. (1889), Die Pluralbildung der indogermanischen Neutra. Weimar. SEILER, H. (1960), Relativsatz, Attribut und Apposition. Wiesbaden. — (1974), «The principle of concomitance: Instrumental, comitative, and collective». Foundations of Language 12: 215-248. — (ed.) (1979), Das sprachliche Erfassen von Gegenständen. Geminschaftspublikation der Forschergruppe UNITYP. Manuskriptfassung Köln, 5.7. 1979. WALTER, H. (1979), «Genus- und Nominalklassensysteme und die Dimension der Individuation». In: SEILER, H„ (ed.) (1979), Das sprachliche Erfassen von Gegenständen. Gemeinschaftspublikation der Forschergruppe UNITYP. Manuskriptfassung Köln, 5.7. 1979.
Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos RAMÓN TRUJILLO (La Laguna)
El análisis semántico de los signos de una lengua no puede comprender toda la información que éstos son susceptibles de transmitir en cada situación concreta. Una cantidad elevadísima de esa información es externa y procede bien de la naturaleza misma de las cosas o conceptos, bien de los contextos. Todo lo externo, sin embargo, es precioso para la intelección de los textos concretos en que la lengua se manifiesta, pero escapa a la íntima esencia de los mecanismos semánticos que se hallan tras los procesos del habla y a través de los cuales se canaliza. La semántica, como ciencia de la lengua, no puede analizar los infinitos matices contextúales que presentan los signos, porque no se trata de rasgos auténticos: nadie podría percibirlos sin el auxilio de factores externos al código mismo con que se ha elaborado el mensaje. El lingüista, además, sólo tiene acceso a un número finito de contextos, para el examen de un signo dado: su tarea no puede limitarse a resumir los diversos matices, hasta encontrar una fórmula aproximativa, como hacen los lexicógrafos en cierta medida, porque a) un resumen es una lista abreviada de una casuística por definición ilimitada; b) porque los datos de esa procedencia pertenecen o pueden pertenecer sólo al entorno, como parece desprenderse de su variabilidad; c) porque no se puede postular un signo distinto (o acepción) para cada matiz comprobado, salvo que su propia entidad, su dirección designativa, y hechos funcionales de comportamiento así lo aconsejen; d) porque cada matiz se justifica en su entorno, en tanto que los verdaderos rasgos han de ser coherentes con todos los entornos comprobables. Por esta razón, el lingüista se verá obligado a probar hipótesis semánticas que, como veremos, deben convenir a la totalidad de los usos posibles. En el análisis caben dos posibilidades: relacionar las unidades —en este caso, los significados— con los datos externos, o relacionarlas con las demás de su misma naturaleza, bien en el plano sintagmático, bien en el
Ramón Trujillo
156
de las identidades o diferencias paradigmáticas. La verdadera naturaleza de las unidades — o de los rasgos— no es discernible en sí. [e] puede representar, sin perder su identidad física, realidades distintas en lenguas distintas; de la misma manera que el continuum semántico de la calificación intelectual puede sentirse en forma de conjuntos de estructura diferente en lenguas también diferentes. Para describir una unidad lingüística, hay que compararla con algo de naturaleza diversa: bien con las «realidades» externas, bien con el resto del mecanismo a que pertenecen. De ahí una perspectiva que sólo ve unidades «absolutas», frente a otra para la que todas son relativas. Quiero decir con esto que en unos casos las unidades se toman con independencia de la lengua a que pertenecen y se describen como entes independientes, físicos o conceptuales (se habla, por ejemplo, de cuál es la primera «vocal» que pronuncia el niño, o de cómo se «dice» listo en francés), mientras que en otros se deja de lado lo físico o conceptual en sí, para tratar de determinar, con independencia de tales datos, qué es tal unidad en tal lengua. El hablante ingenuo y algunos sectores de la teoría lingüística actual identifican significado con realidad designada; es decir, que el significado de un signo o de una frase es simplemente «lo que quiere decir», como si eso fuera algo y no una mera variable. Tal actitud, llevada al extremo, nos obligaría a pensar que las estructuras lingüísticas son simples variables con relación a la realidad y que, en consecuencia, los verdaderos entes semánticos tendrían que ser infinitos e infinitas las estructuras lingüísticas que los representasen, cosa que no es verdad, salvo que consideremos que cada oración concreta tiene su propia estructura particular, y, en tal caso, el sistema lingüístico, la competencia, contendría medios infinitos para producir infinitos enunciados, cosa que parece estar en contradicción con la manoseada afirmación de Humboldt. Que los medios son finitos es verdad reconocida por todos, como lo es también la capacidad infinita de producción de frases nuevas, aunque no, por supuesto, sobre la base de la «recursividad» (que sólo engendra una infinitud matemática, pero no real), sino sobre la base de las innovaciones combinatorias —en conflicto con las reglas normales—, y de la posibilidad de hacer siempre diferentes las relaciones de coherencia entre el mensaje lingüístico y la realidad designada. La verdadera creatividad lingüística no está en la sintaxis, ni en el resto del sistema. Es, por el contrario, una consecuencia de la actividad lingüística, afanada siempre en relacinonar dos mundos de naturaleza diferente: el lenguaje y los datos externos. De esa relación nacen siempre los significados concretos —hic et nunc— de cada frase, de cada texto, de cada elaboración literaria. Considerar, pues, el significado como algo absoluto, como «lo que quiere decir» tal o cual frase, puede llevarnos a ingenuidades como la de creer que j'ai fait faire un veston á mon tailleur y j'ai fait faire un veston á mon fils1 difieren en algo más que en tailleur-fils y que son, en conseI
Vid.
RUWET
(1967:56).
Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos
157
cuencia, oraciones distintas «estructuralmente», sin percatarse de que la diferencia es lo más superficial que puede darse en semántica, ya que no es otra cosa que una variación totalmente libre, motivada por la situación. Las dos pretendidas estructuras profundas distintas no son más que dos distintas lecturas —performance—, absolutamente «superficiales», de una única oración semántica. Está claro, pues, que para considerar absoluto al significado, hay que derivarlo de la realidad: o bien es una síntesis de ésta — y ya no es realidad—, o bien es un calco de ella y entonces el código es infinito. Desde el supuesto «significado = realidad» ya no caben ni el análisis ni la investigación: sólo hay nominación de cosas y conceptos. Una vez nombrados, seres y conceptos irán con sus etiquetas fonológicas al diccionario, que resolverá todas las dudas polisémicas, mediante las oportunas indicaciones combinatorias, para que, por ejemplo, pueda decirse del queso que «huele», pero no que «pasea». Así, cuando el referente no es posible en la «realidad», se habla de desviaciones, a veces «aberrantes», que habrá que explicar desde la situación «correcta», tratando de descubrir el nuevo designatum que se oculta tras la combinación insólita. Porque si el significado se establece desde el designatum, todo signo u oración habrán de tener uno y siempre el mismo, so pena de ser algo permanentemente cambiante, sin identidad propia. De esta suerte, el lenguaje poético, en el que la denotación no pasa de ser nunca un componente más —y, por ende, variable— en tanto que prevalece un clima no designativo, parecería obligado a «representar algo», a «estar en lugar de algo» (cosa que, si bien puede resultar cierta, lo es sólo en el sentido de que «cada vez hay una designación diferente», aun cuando el verdadero significado se mantenga invariable). «¿Qué quiere decir eso?», pregunta irritado el filisteo cuando intenta en vano asignarle un referente al producto estético, lingüístico o no, sin comprender que la significación empieza allí mismo donde termina: el referente es parte accidental de cada interpretación concreta del significado, única magnitud semántica no accidental. Que el signo es algo que se pone en lugar de otra cosa es una verdad indiscutible, siempre que no se olvide que pertenece al plano del quehacer lingüístico, pero no de la lengua, que abarca los significados, pero no los designata2. Designar es algo que puede hacerse con el lenguaje — y que constituye su uso más común— pero no lo único. El carácter más o menos designativo depende del mensaje mismo y de su elaboración. Pero creo que no hay duda de que para el análisis, para la investigación, los contextos no designativos presentan un interés mucho mayor que los demás, porque en ellos quedan normalmente aislados rasgos en estado «puro», sin las perturbaciones que introduce la carga sustancial presente en los contextos eminentemente designativos. Así descubrimos, por ejemplo, que piadoso no contiene el rasgo 'humano', normal en sus contextos triviales, cuando lo encontramos en una situación que, mirada desde la
2
Designata
son también los conceptos.
158
Ramón Trujillo
perspectiva de la relación de coherencia entre lengua y realidad, pudiera parecer «anómala» al ingenuo, como en este ejemplo de la Soledad primera de Góngora: «Del siempre en la montaña opuesto pino / Al enemigo Noto, / piadoso miembro roto / —breve tabla— delfín no fue pequeño / ...». Está claro que este piadoso no designa, sino que, por el contrario, queda reducido a su forma semántica pura. Aislado de sus contornos triviales, su esencia semántica queda al descubierto, totalmente transparente y sin la carga de aquellos contextos de los cuales sólo guarda el valor de una asociación psíquica, con las innegables resonancias connotativas. Es cierto que se puede decir que ese piadoso está trasladado o desviado de su significado, pero también es cierto que eso no lo dirá nunca quien sepa distinguir entre sistema y hechos de norma 3 . Con los mismos argumentos que se dice que ese empleo de piadoso es desviado, podría alegarse ante los inteligentes, claro está, que igualmente desviados son los otros usos que no nos lo parecen por ser los acostumbrados, por pertenecer a algo que habría de llamarse «uso trivial», diferente de la verdadera creación. Porque es evidente que entre las posibilidades vitales del sistema lingüístico y las muertas del «discurso repetido» 4 , están las pálidas del «uso trivial». Sólo en los contextos correspondientes al primero —la actividad creativa— puede practicarse el análisis semántico con garantías mayores, extrayendo rasgos libres de la acumulación de experiencias extralingüísticas diversas. Son rasgos puros y no propiedades de las cosas o de las definiciones de las cosas, sino del mecanismo lingüístico en tanto que tal; porque cuesta convencer, incluso al principante más ingenuo, que los rasgos 'con brazos', 'con respaldo', etc., del famoso ejemplo de Pottier 5 , que distinguen entre sí asiento, silla o sillón, sean auténticas magnitudes lingüísticas, como 'singular', 'femenino', etc. Pero volveremos sobre el carácter necesariamente no-concreto de los rasgos semánticos. Parece claro que acudir a la realidad para extraer de ella el significado como su trasunto nos lleva siempre a establecer valores absolutos, inexistentes en las lenguas y sólo válidos como patrones externos, útiles, sin duda, en muchos aspectos de la actividad comunicativa. Pero si consideramos el carácter relativo de todas las magnitudes lingüísticas y su valor exclusivamente interno, nuestros patrones de medida tendrán que tomarse, para cada unidad o elemento, de su confrontación con las demás, del grado mayor o menor de coherencia entre ellas, de su identidad, diferenciación o semejanza: los elementos de la designación no entran ahora, al menos en la teoría, si bien es muy posible que resulten necesarios en el plano del análisis de datos. El significado absoluto no conviene nunca a la totalidad de las ocurrencias de un signo determinado de una lengua cualquiera. Por ello hablamos de significado relativo, como «el que ha de convenir a S V i d . COSERIU (1967). * V i d . COSERIU (1967). S V i d . POTTIER (1964).
Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos
159
todas las ocurrencias de un mismo signo». Sin esta clase de magnitudes semánticas resultarían totalmente incomprensibles los enunciados de cualquier clase y no podríamos relacionar datos de la experiencia con formas lingüísticas. La única manera de eliminar al referente es partir de él, dejándolo fuera, para analizar entonces sólo las diferencias que guardan entre sí todos los términos relacionados con él, en la esperanza de que tales diferencias constituyan un conjunto limitado de propiedades, en tanto que el mundo de los referentes es ilimitado y, en consecuencia, deberá ser siempre interpretado. Es conveniente y útil agrupar los signos según las sustancias semánticas de cualquier tipo a las que puedan referirse, entendiendo que sustancias son, en general, las nociones categoriales o subcategoriales, así como las referencias físicas o conceptuales, en tanto que no se consideren en relación con las estructuras particulares de las lenguas concretas. Así, podemos hablar de los sustantivos españoles siempre que, con referencia a la sustancia 'sustantivo', tengamos un conjunto de unidades que presenten una serie de fronteras delimitativas (rasgos) frente a otras maneras de designación. Y de esta manera hasta llegar al final: las referencias más concretas, subordinadas a aquellas otras más abstractas, agruparán signos de la misma orientación designativa, y el lingüista, que no puede detenerse en el designatum, se limitará sólo a partir de la intuición de las cosas. Ello le permite agrupar signos que sólo difieren en su forma semántica, descartado ya el designar. Por eso he pensado alguna vez que la estructura léxico-semántica, el campo semántico, debe definirse como «el conjunto de signos que posean la misma orientación designativa». Sólo así queda eliminado el designatum y la tarea del lingüista se limitará entonces a la elaboración de hipótesis semánticas que convengan a todos los empleos dados o potenciales de los distintos elementos de cada conjunto. El problema, sin embargo, no queda así resuelto sin más. Contrastar signos no es tarea fácil y ha de desarrollarse tanto en el plano de las relaciones de coherencia sintagmática, como en las de identidad o diferenciación, en el plano paradigmático. El investigador parte, normalmente, de textos escritos u orales, y de ellos extrae notas semánticas, mezcladas con datos designativos y contextúales. Con ellas elabora, para cada signo, listas que opone y compara con otras, relativas a unidades más o menos próximas. Los distintos grados de «coherencia» lengua-realidad le irán dando datos concretos cada vez más abundantes a la par que confusos. ¿Y después ha de hacer resúmenes de matices semánticos diversos? ¿Cómo opondrá, de lo contrario, unas listas de matices a otras? Porque la confrontación arrojará multitud de diferencias, en contradicción con el principio básico de que no puede haber más rasgos, para una unidad dada, que los que resulten de oponerla a cada una de las de su propio paradigma. ¿Cómo separar entonces lo que pertenece a la influencia de los elementos vecinos (o a las circunstancias de los designata), de lo que
160
Ramón Trujillo
pertenece a la significación en tanto que tal, como algo independiente de todo contexto, pero al mismo tiempo válido para todos los posibles? La inducción a partir de un corpus conduce todo lo más al diccionario tradicional, mejor o peor hecho; a fijar acepciones sin poder enunciar nunca las condiciones semánticas constantes que sostienen la aparente diversidad. De nada sirve hablar de usos figurados ni de desviaciones, las cuales son, incluso, las ocurrencias más interesantes y más reveladoras de los signos. La diversa facilidad para la combinación puramente léxica es, sin duda, un dato esencial en el análisis semántico. Pero si de ello trata de inducirse algo, el resultado es siempre el mismo: datos contextúales y designativos. Y no varía el problema cuando, determinadas ya las unidades que han de analizarse, aventuramos pruebas de conmutación, a la manera de la fonología. Los resultados de la comparación no pueden ir más allá de las simples impresiones subjetivas, siempre relacionadas con los entornos lingüísticos en que la prueba se practique, ya que nunca será posible comparar magnitudes cuya naturaleza sólo conocemos intuitivamente. El análisis de las unidades de expresión dispone hoy de medios que permiten contrastar los datos físicos; pero en semántica la comparación de unidades no es nunca posible, porque se reduce a un contraste de intuiciones, opiniones, etc. Y comparar definiciones lexicográficas, basadas en datos contextúales y designativos, es insistir en el mismo tipo de error. Las relaciones sintagmáticas de los signos, sus incongruencias y afinidades, son útiles en el plano metodológico —no en el teórico—, ya que sirven para corroborar o contrastar hipótesis semánticas concretas sobre sus significados específicos. Hay que conocer primero las identidades y diferencias en el plano paradigmático, para descender luego al terreno de las relaciones léxicas en el decurso. Es necesaria, por tanto, la prioridad del conocimiento de los rasgos que identifican y diferencian a las unidades. Pero ese conocimiento no se puede presumir: hay que llegar a él. Y el círculo se cierra. La intuición nos acerca a las unidades, pero tanto la comparación de definiciones —acción subjetiva—, siempre relacionada con situaciones de discurso, como la comprobación en el seno de un corpus de los valores semántico-designativos que poseen los signos analizados cada vez que aparecen, nos llevan a una casuística de datos ocasionales, que varían cada vez que lo hace el entorno o la realidad designada. Y como a los rasgos no tenemos más remedio que asignarles nombres convencionales, con un metalenguaje más o menos satisfactorio, al final nos encontramos con una larga lista de denominaciones, más o menos descriptivas de cada situación comprobada, para cada unidad semántica; pero nunca, por lo general, con un bloque de rasgos que sean siempre válidos para todas esas situaciones. Unas caracterizaciones valdrán para estos ejemplos, otras para aquéllos, y así sucesivamente. Es evidente que esta situación obedece al hecho de que se bautiza una y otra vez a la misma cosa con distintos nombres y de que, en gran medida, muchos pretendidos rasgos no son otra cosa que nombres distin-
Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos
161
tos para significar lo mismo: una suerte de sinonimia metalingüística, a la que, por lo demás, estamos bastante acostumbrados. Pero, ¿cómo denominar en cada caso al rasgo auténtico que se esconde tras la multiplicidad de falsas marcas? Esto parece obligar, en principio, a postular denominaciones abstractas que representen diversos valores, según las circunstancias. Parece evidente que muchos matices inducidos en la investigación contextual son sólo variaciones combinatorias de un único rasgo, cuya naturaleza no es fácil descubrir, aunque sí necesario, ya que, de no ser así, nos veríamos imposibilitados para explicar la variedad a partir de la unicidad, lo complejo a partir de lo simple, el mensaje a partir del código. Si una pareja semántica mínima presenta, como consecuencia del análisis inductivo, una larga lista de notas diferenciales para cada elemento, es necesario concluir que todos los miembros de cada lista no son más que denominaciones distintas para el mismo rasgo. El significado de una unidad es sólo un compuesto de rasgos y no incluye las notas descriptivas de contextos y designata. No debe postularse más de un rasgo para cada diferencia establecida en el sistema (i.e. con un correlato significante que la garantice como unidad diferenciada y no como mero matiz). En muchos trabajos de investigación procedentes de la semántica estructural, así como en las representaciones usadas por los generativistas, suelen anotarse «rasgos» de procedencia indiscriminada. Notas como (+humano), (+macho), (+adulto), (—casado), aparecen en trabajos ya famosos 6 , como si fueran auténticos semas y no simples datos descriptivos de las cosas designadas. Pero eso no es semántica. Tales notas no son rasgos lingüísticos, ni pertenecen a la estructura semántica de ninguna lengua. No hay más remedio que convenir en que el rasgo 'a' es 'x', 'y', 'z', etc., según los contornos o situaciones en que la unidad correspondiente aparezca, y que el hecho de que 'x', 'y', 'z', sean muy diferentes desde el punto de vista del significado ocasional de la frase en que la unidad correspondiente aparezca, no impide de ninguna manera que, en la lengua considerada y por razones funcionales, podamos tenerlos por la misma cosa, que es, en el fondo, lo que hacemos como hablantes cuando, por ejemplo, entendemos como 'armónico' el valor de sonido, referido a una voz femenina; como 'orientado', en la frase «el sonido de los disparos indicaba que nos hallábamos junto al río»; como 'definido', en el sonido del violín, etc. No nos equivocaremos si consideramos a todas estas notas semánticas —no rasgos—, como una sola, que podríamos denominar convencionalmente 'orientado', y que contendría siempre el valor de procedencia precisa y distinta que subyace tras 'armónico', 'agradable', 'procedente de', 'propio de', etc., mientras que 'no orientado' se encuentra latente en los sentidos ocasionales 'desagradable', 'no armónico', 'confuso', 'no propio de', 'de orientación incierta', etc., frecuentes en los contextos de « Vid.
KATZ
y
POSTAL
(1964).
162
Ramón Trujillo
ruido (el ruido de los disparos / del agua / de la calle / del viento). Nada habríamos conseguido con elaborar para cada uno de los miembros de la pareja sonido/ruido largas listas de falsos rasgos, sólo alusivos a contextos particulares y ajenos a las constantes semánticas que los explican. Es necesario, pues, postular valores hipotéticos para los términos de una oposición semántica, con el objeto de probar luego empíricamente su coherencia con los contextos normales y concluir al fin su validez o su incongruencia. Una vez establecido un conjunto léxico de designación unitaria —un campo semántico—, con el único auxilio de la intuición, nos enfrentamos con la aventura de construir esa hipótesis semántica que sólo será válida si justifica absolutamente todos los contextos posibles de las unidades que componen el paradigma en cuestión, siempre, por supuesto, que cada una esté bien acotada fuera de los límites de la polisemia 7 . Tal «justificación» abarcará todas las designaciones, por diferentes que sean entre sí, siempre que puedan atribuirse a la variabilidad contextual «lógica» de un signo determinado: corresponde por eso un mismo significado a las frases, ya citadas, j'ai fait faire un veston á mon tailleur / á mon fils, ya que el hecho de que el sastre sea hijo o el hijo sastre, etc., son cosas ajenas al código lingüístico manejado. De la misma manera, el significado de sonido es el mismo en el sonido de su dulce voz o en el sonido del trueno, pues los matices 'armonioso' o 'estruendoso' son el «propio de», correspondiente a 'orientado'. Por todo esto, parece conveniente considerar a los rasgos semánticos como magnitudes abstractas que se revelan de manera diversa, pero sin perder nunca su propia identidad, única referencia sistemática que posee el usuario. La ciencia semántica se enfrenta ahora con el problema que resolvieron en su día los fonólogos. Hay que reducir lo inabarcable de la información semántica del hablar a una serie de contrastes formales básicos. Sólo sabemos con certeza que gran parte de las notas semánticas que descubrimos en el análisis textual o en los diccionarios no son más que realizaciones concretas de unidades abstractas, cuya variabilidad designativa es, en principio, infinita. Si no podemos considerar rasgos semánticos entidades como 'armónico' para sonido, o 'con brazos' para sillón, el primero por contextual y el otro por designativo, ¿qué nos queda? ¿Es posible una semántica de la langue? ¿Una semántica que esté más allá de la paróte; de las cosas? Porque si no lo es, hay que renunciar a la semántica como parte de la lingüística, general o concreta. Sólo quedaría una modesta disciplina escolar, una serie de normas prácticas para el comentario semántico de los textos, esencial, sin duda, desde el punto de vista pedagógico, pero incapaz, como cualquier otro tipo de comentario, de ser objeto de una verdadera ciencia. Que hay una semántica de la langue es cosa más que evidente si nos detenemos a considerar el significado de muchos signos gramaticales, ^ V i d . TRUJILLO (1976:119-128).
Sobre la naturaleza de los rasgos semánticos distintivos
163
vacíos totalmente de contenido designativo, pero cargados de significación «pura». Y si comparamos, dejando a un lado lo gramatical, las relaciones entre adjetivos antónimos, volvemos a encontrarnos con una diferencia «pura», que puede teñirse con las más variadas situaciones designativas. No es difícil seguir así, encontrando marcas semánticas de carácter abstracto o general, ni fácil tampoco separar siempre lo constante (sistema) de los valores contextúales comunes (norma), ni de las notas referenciales de los designata. Por ello propongo, en semántica, un acercamiento a los rasgos distintivos desde el plano de las hipótesis, elaboradas como fórmulas abstractas, para explicar campos o clases semánticas concretas. Es lo que hace Coseriu cuando simplifica los valores del sintagma «con x» 8 , desembarazándolo de los diversos matices contextúales ('instrumento', 'compañía', 'modo', etc.), a los que sustituye por la hipótesis semántica 'en presencia de', que se revela como su único rasgo distintivo —su significado—, porque sustenta todas las manifestaciones contextúales posibles. Todo esto implica quizá la tesis de que el número de contrastes semánticos básicos de las lenguas es sumamente corto 9 : un repertorio de «modos de significar» generales a los que afectan las variaciones propias de la estructura de contenido de cada lengua, desde el plano de las categorías más generales hasta el de las distinciones de aplicación más restringida 10 . En todo caso, nunca deberán confundirse los «modos de significar» —como el ser 'sustantivo' o 'adjetivo', o el ser 'positivo' o 'negativo'— con la conformación específica con que se manifiestan en cada lengua. ¿Dónde quedan, en una semántica así, los rasgos de contenido provenientes del contexto o de los designata; dónde las referencias culturales que todo texto emitido implica? Pues, evidentemente, fuera de la semántica, de la misma manera que fuera de la gramática: no hay que olvidar que la semántica no es más que la «gramática» del léxico. Lo que resta de la información transmitida por un texto cualquiera pertenece exclusivamente a ese texto, y su interpretación es tarea que no corresponde a la lingüística. Un texto no es un producto exclusivamente lingüístico: gran parte de sus componentes designativos habrán de ser estudiados desde otros planos, so pena de reducirlo todo a una simplificación trivial.
BIBLIOGRAFÍA MONOGRAFÍAS:
KATZ, J. J. y P. M. POSTAL (1964), An Integrated bridge, Mass.
Theory
of Linguistic
Description.
Cam-
» V i d . COSERIU (1978).
» COSERIU (1974: I, 22.4.) no cree en el posible carácter limitado del inventario de contrastes semánticos. 10 Pensamos en la noción de «categoría verbal» (vs. «idiomàtica») en el mismo sentido q u e l o h a c e COSERIU (1972).
Ramón Trujillo
164 RUWET, N. (1967), Introduction TRUJILLO, R. (1976), Elementos
à la grammaire générative. Paris. de semántica lingüística. Madrid.
ARTÍCULOS:
COSERIU, E. (1967), «Structure lexicale et enseignement du vocabulaire». Les théories linguistiques et leurs applications, Nancy: 9-50. — (1972), «Sobre las categorías verbales («Partes de la oración»)». Revista de Lingüística aplicada, 10, Concepción, Chile: 7-25. — (1974), «Los universales del lenguaje (y los otros)». Trad. esp. (1978), en Gramática, semántica, universales. Madrid: 148-205. — (1978), «Semántica, forma interior y estructura profunda», Trad. esp. en Gramática semántica, universales. Madrid: 112-127. POTTIER, B. (1964), «Vers une sémantique moderne». Travaux de linguistique et de littérature
II, 1: 107-137.
Productivity and Creativity Some remarks on the dynamic aspects of language EUGENIUS M .
UHLENBECK
(Leiden)
I The conception of language as one single closed system shared by all members of a monolingual society and consequently completely present in and completely mastered by each adult individually is now generally recognized as being inadequate. Such a conception is too static, too monolithic and too simple. Too static, because it is unable to explain why a language has the flexibility to adapt itself to and to cope with the ever-changing communicative and cognitive needs of society and its members. Too monolithic, because it does not take into account that a language is a delicate mechanism in which systematic and obligatory features of phonology and grammar interact with essentially non-obligatory semantic and grammatical devices which permit the user of language to engage in a productive and creative activity without jeopardizing successful communication. Finally, this conception is too simple, in at least two respects. First of all it presents a simplified account of the way language actually functions by suggesting that it can function independently of extra-lingual knowledge, that is knowledge which speaker and hearer have of the speech situation, of each other, and more generally of the world and the society in which they live. Secondly, this conception operates with the simple view that in society the position of each individual member towards his language is basically the same, whereas in fact it displays a variety determined by social factors and by individual differences in linguistic skills. It is the aim of this short paper to take a closer look at the dynamic nature of language by examining the productive and creative devices available to a native speaker, as I have the impression that they are still insuf-
166
Hugenius M. Uhlenbeck
ficiently appreciated in many quarters. I believe that such an examination may form a fitting tribute to my friend and colleague Professor Eugenio Coseriu who has shown himself fully aware of the importance of those devices. This was proven already many years ago, for instance by his article on metaphorical creation in language, first published in Spanish (1956), later translated into German (1971), but still in need of an English translation, in view of the fact that numerous linguists take cognizance only of what is written in English. II Since KARCEVSKY'S Systéme du verbe russe (1927) and, even earlier since the Neo-grammarians (BYNON 1978: 114), the concept of productivity has been recognized as being indispensable in the study of morphology. In all morphological research, diachronically or synchronically motivated, it is considered to be of prime importance to determine what is productive and what is not. Productive categories are characterized by natural expansion: new words can be and are being made by the speaker largely without any awareness that a new, previously nonexistent item is being produced, while the hearer for his part unhesitatingly accepts and understands it, again without any feeling of strangeness or newness. Although morphologically productive processes may be of a quite different nature (transpositional processes: dark (adj.) — darkness (noun), non-transpositional processes: Dutch ui, onion — uitje, small onion(both nouns), compounding and various mixed processes) one may say that the main function of these processes is to give the user of language the means to expand the lexicon without unduly burdening his memory. This is not to say that all speech communities and all individual users of language will show the same readiness to apply these processes in actual speech: some communities and some individuals are more conservative than others and prefer to cling to those items which already have a well-established position within language, only rarely daring to make use of the morphological potential of their native language. One might consider people who are able to exploit the morphological potential of their language to be creative speakers, but the term «creativity» can better be reserved for those cases in which a speaker makes new words on the basis of improductive formations. This is known to happen occasionally. It is true that not all such new words are made on purpose. Sometimes they are made out of ignorance and are simply errors. However, in most cases, new words of this type are consciously made with the intention to create some sort of special effect. Poets, writers and in general all people who have a strongly developed linguistic awareness, and who might be called players of language games (not in the Wittgensteinian sense, of course), such as journalists, writers of commer-
Productivity and Creativity
167
cials or advertisements, entertainers, cabaret artists and even sometimes linguists, are especially creative in this respect. A good example recently produced by a linguist is the word iffyness, (BINNICK 1976: 217), the result of a double process of transposition: first of a noun formed on the basis of the adjective iffy, itself based on the conjunction if which, like all other conjunctions, but unlike nouns, normally does not allow such a transpositional formation of the type leaf-, leafy, silk: silky, room: roomy, bush-, bushy, nut-, nutty. In contrast to words which are the result of the application of productive processes, words such as iffyness pose an interpretive problem to the hearer or to the reader. The speaker or writer presents some sort of challenge to his speech-partner. The special effects he aims at may be quite diverse. He may want to be facetious, or it may be that the newly coined word has em archaic flavor which is felt to be especially apt under certain circumstances or in a certain line in a poem. In the Binnick-case the author was clearly in need of a noun for a property of certain English verbs for which no term had yet been proposed. It seems reasonable to assume that both types of word-formation occur in speech everywhere. The normal expansion follows a number of easily identifiable and in principle exhaustively describable patterns, but the other type, which is the result of conscious reflection by the native speaker on his language, is erratic, creative and therefore essentially unpredictable.
Ill If one goes from morphology to syntax and from syntax to semantics, one notices that obligatoriness decreases while the possibilities of creative linguistic action for the native speaker increase. As to syntax, there is first of all combinatorial freedom on the level of word-grouping. There is, in English for instance, within a word-group with the structure: /article + adjective + noun/ freedom of combining any member of the class of adjectives (definable by morphological criteria) with any member of the class of nouns (again definable by morphological criteria). This is not generally realized. On the contrary, there are still many linguists who believe that the quest for selection restrictions is not an idle one, in spite of the lack of agreement among native speakers about the restrictions proposed so far. Others even take the existence of selection restrictions for granted, relying on their so-called intuition as native speakers and on their actually limited ability to survey the whole gamut of possible combinations. In view of what he wrote some years ago, it seems that Langendoen belongs, or at one time belonged to this last category of linguists. Arguing against Halliday he stated that the English adjectives strong and powerful «may be collocated with the noun argument, but only strong may be acceptably collocated with tea, while only powerful nr. —12
168
Eugenius M. Uhlenbeck
goes naturally wiht car. Expressions such as a strong car and powerful tea are relatively unacceptable vis-à-vis a powerful car and strong tea» (LANGENDOEN 1 9 6 9 : 4 0 0 ) . Langendoen is careful not to rule out completely the possibility of groups like powerful tea and a strong car. They are only said to be less acceptable and less natural. The observational weakness of this conclusion lies in the use of these words. What criteria are there for deciding whether a certain combination is natural or acceptable? For one who has witnessed and experienced, as in fact I have, that even very weak tea may have a disconcerting influence, comparable to alcohol, on prisoners of w a r with an empty stomach, it is perfectly natural and acceptable under these circumstances to exclaim: this tea is really powerful! or I don't like this powerful tea! Instances like this one prove that it is on principle impossible for a native speaker to decide a priori what a natural combination is and what not, because the naturalness changes with the circumstances, and the circumstances cannot be surveyed in their endless variety. But even if they could be surveyed, tempora mutantur, nos et mutamur in illis. Human society is f a r f r o m static. Therefore the world around us and in us can only determine in an arbitrary way what linguistic combinations are allowed and what are not. A yardstick based on considerations about the world today, will have lost whatever validity it may seem to have, by to-morrow (see f o r comparable views: COSERIU 1970, GECKELER 1 9 7 7 ) , Langendoen's view contains a denial of one of the creative possibilities of language. And this is not a minor point. As Willy Haas has said: «It is the root problem of linguistic analysis to explain the obvious ability we have of saying what has never been said before and tinders tan ding what we have never heard before» (HAAS 1 9 6 9 : 1 1 6 - 1 1 7 ) . Part of the answer to that question, but only a part, is this universal principle of freedom of combination within the syntactic structures of a language. I t is of course not our intention to deny that certain combinations have become very common and are more frequently used than others. But common is to be equated neither with natural, nor with acceptable. Nor does it indicate a limit. In an interesting article Lipka observed that «a criminal court is certainly not criminal, but deals with crime, (while) a criminal lawyer may be either» (LIPKA 1971: 217). I believe that the word certainly in this sentence should be replaced by usually, because the possibility remains open f o r an English speaker to use a criminal court f o r a court that is criminal and not merely a court which tries criminal cases. It is also not our intention to deny the universal fact that certain combinations may have become fixed collocations with a meaning, no longer synchronically derivable f r o m the meaning of its components: a queer fish, a strange customer. However, it should be borne in mind that the components of all idiomatic expressions which are still individual words in the language, may still f o r m combinations made u p ad hoc by a native
Productivity and Creativity
169
speaker. Idioms do not basically affect the freedom of combination; for instance a speaker may still say: John kicked the bucket, when a real bucket has been inadvertently turned over by a living human being. Combining words into groups in accordance with the syntactic patterns of the language has a double rationale. First of all grouping makes it possible by creating numerous ad hoc units to have a lexicon of a manageable size, that is a lexicon which the individual speaker may acquire or at least a sufficient portion of it, well within the limitations of his memory. Secondly, grouping puts certain limits on the inherent flexibility of the individual word meanings. In general one may say that the function of combining words into groups is a semantic one. Syntax is ancillary to semantics. By coining the group green wine from the words green and wine the speaker brings the two meanings into contact. He sets in motion a process of semantic interaction. What the result of this interaction will be is not completely determined by their being grouped together. In this group green still retains some of its flexibility, as it still allows not only the «colour»-interpretation but also the interpretation «young, unripe». Other information derivable either from other meaning bearing elements in the sentence (this green wine is quite different from the pale Sancerre we had last week) or from extra-lingual sources, or of course from both at the same time, is needed for arriving at the interpretation intended by the speaker. The linguist is here confronted with a complicated and still largely unknown process, which does not seem to be amenable to rule. There is yet another area within syntax which permits the speaker a certain amount of freedom. I am referring to a phenomenon found to be common in many and perhaps in all languages: the occurrence of segmented sentences. Nearly half a century ago Bally discussed phrases segmentées in French (BALLY 1944 2 : 79-109), and since then various authors have paid attention to such sentences (for Dutch: OVERDIEP (1937) and D E GROOT (1962), for Javanese, Malay and other Indonesian languages: UHLENBECK (1941), FOKKER (1950), UHLENBECK (1975)). Segmented sentences are sentences in which certain sections each consisting (like the sentence as a whole) of an intonational and a phatic component, separated by a potential pause, are in syntagmatic contrast with each other. An English example would be John, the poor boy, his parents always neglected him; a French example the well known slogan: Au volant, la vue, c'est la vie. While word-groups have a fixed, rigid structure with few possibilities for alternative orderings, and are describable by strict and explicit rules, these sentence segments are characterized by freedom of position vis-àvis each other. In French one could have (with different intonation) c'est la vie, la vue, au volant; la vue, au volant, c'est la vie; au volant, c'est la vie, la vue. In fact, all segmental orderings are possible. The principle of segmental mobility serves a variety of purposes. One might say that segmental mobility is a kind of supplementary device which enables the
170
Eugenius M. Uhlenbeck
speaker to present the semantic information he wants to convey in different ways: with or without strong emotional colouring, with or without emphasis or foregrounding of certain pieces of information at the expense of other pieces. The speaker may feel the need to add, at the last moment, as a kind of afterthought or as a safeguard against possible misunderstanding by the hearer, a final segment, being uncertain whether his speechpartner will be able to recover, from the situation or from shared knowledge, the information necessary to make sense of what he is saying: They have already lost their freshness, the tulips. But also the speaker may prefer first to draw attention to the topic which he has singled out for comment: The tulips, they have already lost their freshness. The two central syntactic devices: word-grouping and sentence segmentation offer the native speaker two different kinds of freedom. Within the fixed framework of the syntactic structures in which members of the morphological determined word-classes are allowed to participate, there is combinatorial freedom, so that a speaker may bring about semantic interaction of the meaning bearing elements united in the construction (white wine, red wine, but also green wine and yellow wine; brown horse and dark horse, but also if necessary: scarlet or pink horse). The sentence segmentation gives the speaker an opportunity to choose from a large but limited number of ways of presenting the cognitive information the one which suits his communicative purposes best. IV Word-meaning may be defined, with Reichling, as knowledge which functions in actual speech (REICHLING 1965: 30). It is knowledge relative to linguistic forms, used in communication. A speaker of English using the word spaniel applies (not necessarily all) his knowledge about certain dogs about which one may talk by means of /spenyfil/. Although this is very often done, one should not adopt the view that appellatives such as spaniel have a fixed meaning which is the same for all members of the English speech community. There is little that speaks for such a unitarian conception. It is more realistic to accept that the knowledge people possess differs more or less widely, without of course excluding the possibility that two or more speakers share the same word-meaning. This is because word-meaning is an essentially dynamic cognitive phenomenon, always open to individual elaboration, specification, and accumulation in at present insufficiently known ways and directions. In view of the widely varying individual experiences it is not reasonable to expect that the meaning of the words should be the same for everybody. There is also no need to assume identity for the sake of understanding the undeniable fact of the by and large successful communication by means of language. On the contrary, to assume such an identity of meaning forms an obsta-
Productivity and Creativity
171
cle for getting closer to an understanding of how word-meaning functions in actual speech. In other words, it is likely that for a dentist tooth will have a much more elaborated and precise meaning than for most of his patients. The important fact to observe is that even this vast difference in meaning does not exclude successful communication between dentist and patient by means of tooth. However, there has to be a shared cognitive minimum. This common knowledge has to be no more than that both know that with tooth one can talk about «hard and bony things in one's mouth». Only in the unlikely case that the patient does not know this, will he be unable to infer what the dentist wants to tell him with tooth, although the patient may guess what is meant by tooth with the help of the context, the situation, and other words present in the sentence in which the foreign item occurs. Another important aspect of the way word-meaning functions, is the fact that differences in integrated knowledge do not affect the identity of the word. The fact that strong is to be interpreted in certain cases as «physically strong», in others as «mentally strong», again in others as «having great muscular strength», or even as «concentrated» (strong tea), does not at all warrant the conclusion that for the native speaker of English there are two (or more) different lexical items strong, as Langendoen assumes (LANGENDOEN 1969: 401). There is —and any native speaker of English will be convinced of the fact— only one word strong in the language, just like native speakers of German know, as Schmidt has correctly observed, that there is only one word griin in their language (SCHMIDT 1966: 25-27). In other words, the experience that one makes use of the same word does not imply that the meaning is the same for everybody who uses the word. One may view word-meaning, at least of appellatives, as a spectrum-like unit to bring out the continuity of the cognitive distinctions which shade into each other, or perhaps even better as a starlike or weblike configuration to indicate the open-ended cognitive development of word-meaning in a number of directions (not the same of course for all words, and not even the same for each speaker), radiating from a centre to indicate that the identity of the word is not endangered by these developments. This conception of word-meaning (of appellatives, that is roughly words which are nouns, adjectives, or verbs) as (1) knowledge used in speech, (2) bound up with linguistic forms, (3) in most cases not the same for all native speakers, (4) constantly open to further change, and (5) requiring for successful communication only a minimum of shared knowledge, rests on the general thesis that understanding by the hearer of what is said by the speaker is the result of an inferential process in which the information inherent in the sentence is interpreted against the background and with the help of extra-lingual knowledge.
172
Eugenius M. Uhlenbeck
What has been said so far is perhaps sufficient for a brief indication of the ways in which a speaker may make creative use of appellative wordmeaning. It seems that there is one general and three special ways open to him: the metaphorical one, the conceptual one, and the suppositional one. The general, and one might even say the regular way, may be described as making new semantic steps in directions within the existing web of semantic distinctions. The tentative description of the meaning of griin by Schmidt (SCHMIDT 1 9 6 6 : 2 7 ) may serve as an illustration of what I have in mind, although I do not share his conception of Hauptbedeutung. In metaphorical use the speaker consciously applies a word to things about which one normally does not talk by means of that word. Throw that poison away! may be a stern command of a father to his son found reading a book of dubious value; one does not normally talk about books by means of the word poison. There is a second characteristic. It is very likely that for the father the meaning of poison contains a number of distinctions, but he applies in this case only the cognitive distinction «noxious substance». The possibility for using a word metaphorically depends not only on the inventiveness of the individual user of language, but also on the amount of knowledge already integrated in the wordmeaning. The more the meaning of a word is cognitively articulated, the more possibilities for metaphorical use may be expected to be available for an inventive native speaker. In conceptional use the speaker makes an effort to eliminate the inherent flexibility and dynamic character of word-meaning by the introduction of a definition, declaring that within a domain of discourse indicated by him, he will use the word with a meaning which is only a part of the totality of its semantic spectrum. In this way he creates a term, while the meaning of the word is narrowed down to a concept. In contrast to the metaphor which by its very nature is ephemeral and transient (although instances of metaphorical use may get incorporated into the meaning of a word), the conceptualization of word-meaning is intended to have a certain permanence. It introduces a new semantic entity, which is meant to retain its restricted semantic content in all its uses within the proposed domain of discourse, in order to eliminate possible misunderstanding and to facilitate consistent reasoning. In suppositional use the speaker uses the word to refer to itself, or to its meaning, or to its sound form, or to its written representation (cat begins with a c, or you have written light without an h). All these devices are in theory available to speakers in all languages, although there is not yet sufficient information about whether all speech communities allow the use of them to the same extent or take the same attitude towards or have the same appreciation for the metaphorical use of word-meaning.
Productivity sind Creativity
173
V The fullest and most sophisticated utilization of the productive and creative resources of language is found in the first place in verbal art, as was already so convincingly shown by Mukarovsky in 1940 (see now MUKAROVSKY 1977: 1-64). This has perhaps contributed to the mistaken view that these devices, too briefly discussed in the previous paragraphs, are only operative in poems and other instances of «deviant» use of language. Actually, in daily speech these devices are constantly at work. They are so all-pervasive and so commonly used that they are often overlooked by professional students of language. Far from being marginal, as once metaphorical use was thought to be, they occupy a central position in language, as they are largely responsible for the fact that language is able to preserve its communicative and cognitive adequacy through societal change. These devices, although still poorly understood, should also not be relegated to a vaguely defined domain called pragmatics, with the implication that by doing so one can more easily concentrate on the study of the linguistic system proper. Simplifying and reductional strategies of this type have troubled linguistics for many years. One may hope that this period is now coming to an end, as linguists of different theoretical persuasions seem again to be united in the view that the study of language finds its natural starting-point in the study of actual language use.
BIBLIOGRAPHY BALLY, Ch. (1944), Linguistique générale et linguistique française, Berne2. BINNICK, R. (1976), «The Iffyness of Transitive Verbs», Syntax and Semantics 6: 217-228. BYNON, Th. (1978), «The Neogrammarians and their Successors», TPS: 111-123. COSERIU, E. (1956), «La creación metafórica en el lenguaje», Revista Nacional n. 187: 82-109 (19712), German translation: «Die Metaphernschöpfung in der Sprache». In: Sprache, Strukturen und Funktionen, Tübinger Beiträge zur Linguistik 2. — (1970), «Bedeutung und Bezeichnung im Lichte der strukturellen Semantik». In: HARTMANN, P. und H. VERNAY (Hrsg.) (1970), Sprachwissenschaft München: 104-121.
und
Übersetzen.
FOKKER, A. A. (1949), «Gelede zinsbouw in het Maleis», Bingkisan Budi: 128-134. GECKELER, H. (1977), «Zur Frage der Lücken im System der Wortbildung». In: BREKLE, H. E. und D. KASTOVSKY (1977), Perspektiven
der Wortbildungsforschung.
Bonn: 70-82.
GROOT, A. W. de (1962), Inleiding tot de algemene taalwetenschap, Groningen. HAAS, W. (1973), «Meanings and Rules», Proceedings of the Aristotelian Society 19721973:
135-155.
KARCEVSKY, S. (1927), Système
du verbe russe, Prague.
LANGENDOEN, D. T. (1969), R e v i e w a r t i c l e o f BAZELL, C. E „ J. C. CATFORD, M. A. K . HALLI-
DAY, and R. H. ROBINS (Hrsg.), In memory of J. R. FIRTH. Foundations 5: 391-408.
of Language
174
Eugenius M. Uhlenbeck
(1971), «Grammatical Categories, Lexical Items and Word-formation», Foundations of Language 7: 211-238. MUKAROVSKY, J. (1977), «The Word and Verbal Art», Yale Russian and East European Studies 13. OVERDIEP, G. A. (1937), Stilistische grammatica van het moderne Nederlands, Zwolle. REICHLING, A . (1953), Verzamelde studies over hedendaagse Problemen der taatwetenschap: 24-58, Zwolle'. SCHMIDT, W. (1966), Lexikalische und aktuelle Bedeutung, Schriften zur Phonetik, Sprachwissenschaft und Kommunikationsforschung 7. UHLENBECK, E. M. (1941), Beknopte Javaanse grammatica, Batavia. — (1975), «Sentence segment and word group, basic concepts of Javanese syntax». Miscellaneous Studies in Indonesian and Languages in Indonesia 1: 5-10. LIPKA, L .
Figurative Use and "Fuzzy-Sets" EMANUEL VASILIU
(Bucharest)
1. Assuming that the words of natural language have as denotata, roughly speaking, either individuals or sets of individuals, it can be said that simple assertive sentences express either the fact that an individual a (the denotatum of the subject) is a member of the set A (the denotatum of the predicate), or the fact that the set A (the denotatum of the subject) is included in the set B (the denotatum of the predicate). In other words, under the assumption that the denotatum of John is the individual /', the denotatum of student is the set S, then a sentence like (1) John is a student
expresses the relation (1') j e S Further, under the assumption that the denotatum of the predicate phrase human being is the set H, then a sentence like (2)
Students are human beings
expresses the relation (2')
S c
H.
The negative form of a sentence like our (1) (i. e. of a «singular» sentence) that is (1 a) John is not a student
expresses the fact that the individual which is the denotatum of the subject phrase is not a member of the predicate phrase: (1 a') j 4 S
176
Emanuel Vasiliu
or, what is the same thing, that the individual j is a member of the complement-set of S, that is of S: (1 a") j e S. When the denotatum of the subject phrase is a set, the negative form of the sentence may have two senses: (i) that the whole set denoted by the subject phrase is included in the complement of the set denoted by the predicate, like in (2 a) Students are not human beings
which expresses the relation (2 a') S c H or else (ii) that not the whole set denoted by the subject phrase is included in the set denoted by the predicate phrase, that is a part of the subject-set is included in the set denoted by the predicate phrase and another part is included in the complement-set denoted by the predicate phrase or, otherwise phrased, that the intersection between the subject-set and the complement set of the predicate is not empty, like in (2 b) Not ait the students are human beings
which means (2 c) Some students are not human beings
which expresses the relation (2 c') S n H * A. For the sake of simplicity, throughout the following lines, only negative sentences expressing relation like (2 a'), that is only negative sentences of (2 a) type will be taken into account. From the set theory it is known that: (a) for any individual, x, one cannot assume that both (i)
and
X
eA
(ii) x € A
do hold, without getting into contradiction, and
Figurative Use and «Fuzzy-Sets»
177
(b) for any set A, B, if both (i) A c B and
(ii) A c s hold, then (iii) A = A
where A is the empty set. According to (a), one has to say that the joint assertion of (1) and (1 a) involves the contradiction; according to (b), one has to say that the joint assertion of (2) and (2 a) entails the conclusion that the denotatum of the subject phrase, students, is empty. However, it is a fact that, according to the every-day use of natural language, sentences like (1) and ( l a ) are not always «felt» as contradictory, as well as from the joint assertion of sentences like (2) and (2 a) the conclusion that «there is no entity belonging to the set 'student'» is not always drawn. As a matter of fact, according to this use, when sentences like (1) and ( l a ) are both asserted some «slight change» in their meaning is implicitly assumed: they are not taken as saying exactly (!') and (la') but «something which is more or less (1') and (la'). In the same way, when (2) and (2 a) are both asserted, then they are not taken as asserting exactly (2') and (2 a'), respectively, but something which is «more or less (2') and (2 a')». The following lines are intended to provide a conceptual device in terms of which expressions like «saying something which is more or less ...» or «being true under the assumption of being formulated in the figurative mode of speech» were assigned a more exact meaning. 2. The subsequent approach has been suggested to me by some of Coseriu's remarks concerning the nature of lexematic oppositions as well as the concept of «archilexeme» (see COSERIU 1 9 6 4 : 1 5 0 - 1 5 2 ) . According to Coseriu's view, the distinction between the marked and the unmarked term of a privative lexematic opposition consists of the fact that the second term of the opposition is MORE comprehensive because it contains less distinctive marks, whereas the first one is LESS comprehensive, because it contains more distinctive marks. The meaning of the marked term is the meaning of the unmarked one, plus some more distinctive marks. That is why Coseriu considers that the meaning of the marked term is included in the meaning of the unmarked one. This meaning distinction determines some specific distributional properties: the number of contexts in which the unmarked term is allowed to occur is greater than the number of contexts in which the marked term is allowed to occur;
Emanuel Vasiliu
178
on the other hand, the class of contexts in which the occurrence of the unmarked term is allowed contains the class of contexts in which the occurrence of the unmarked term is allowed. To give one of Coseriu's examples, in case of the French verbs dominer and maîtriser, dominer is the unmarked term, because it can be said either of human beings or of non-human beings, whereas maîtriser can be said only of human beings. This meaning relation is represented by COSERIU (1964: 151) by the following diagram: dominer maîtriser
If maitriser is used as a predicate of a subject referring to a non-human being, one obtains a figurative use (see COSERIU (1964: 151-152). A word the content of which covers the full domain of a semantic field is an archilexeme (COSERIU 1978: 241). In our case, dominer could be considered the archilexeme of dominer and maitriser. One point of interest for the subsequent approach is the idea that the archilexeme is not necessarily lexicalized (COSERIU 1978: 241); that is to say, one can define a set of features which is common for two lexemes of a language in spite of the fact that there is no word in this language the content of which was exactly this set. 3. Coseriu's idea of «meaning inclusion» (COSERIU 1964: 151) could be naturally enough captured by means of the concept of «fuzzy-set». Let '&1, be two arbitrary properties; a\ is the set of those individuals which have the property 'a\ and is a fuzzy-set, a , because the inclusion relation a C as holds between the two members of the set. It is in agreement with our intuition to admit that the denotatum of any word, A, which is a noun, an adjective or a verb, is not an ordinary set, but a fuzzy-set, Q a = (a, as>. Under such conditions, one can say that a thing x can be referred to by the word A, if and only if: (i) x e a holds or (ii) x e as holds; (i) holds if and only if x is 'a', whereas (ii) holds if x is at least 'a'-like (the possi-
Emanuel Vasiliu
180
bility for x to be or not to be also 'a' being left open). In other words, if the denotatum of A is a a , one is allowed to refer to x by A, if and only if x is at least 'a'-like, or else, if it actually is 'a'. __ The complement of any fuzzy-set A = (A^ AI) is Q =
the assertion made by (2) and (2 a) will be (23)
a» c
a*
(24)
Qs c
Qh
and respectively.
Figurative Use and «Fuzzy-Sets»
183
It is known from the set theory that if both A C B and A C C hold, then A C (B n C) holds too, for every set A, B, C. In the same way, if both x € A and x 6 B hold, then x e (A n B) holds too, for every x and every set A and B. According to this rule, one is bound to say that if both (1) and (1 a) are asserted, then (25) John is and is not a student
follows; in the same way, from the assertion of both (2) and (2 a) (26) Students are and are not human beings
follows. According to the notational conventions established at the beginning of this paragraph, the assertions made by (25), (26) will be (25') j e (a> n a») and (26') a» c (a» n a"). According to (17), (25') becomes (25") j € (a» n a»s)
and (25") says that the individual denoted by the word John belongs to the set of those individuals which are 'student'-like but are not student. According to (21), (26') becomes (26") a»s C (a h s n
and (26") says that the set of individuals which are 'student'-like is included into the set of those individuals which are, at the same time, 'human being'-like and not 'human beings' (proper). We can now give a more exact account for the general fact that in natural language sentences of the form (27) (i) (ii)
(where B is the predicate phrase and B is the predicate phrase in the negative form and A is a proper name) are not contradictory: it is so just because, in such cases, sentences (i) and (ii) assert only the «'b'-likeness» of the individual denoted by A and this «'b'-likeness» is exactly the common part of $ b and £Bb. In the same way, when A is a common noun, and, consequently, has as denotatum the fuzzy-set Q a , the joint assertion of (i), (ii) does not deterin.—13
184
Emanuel Vasiliu
mine the emptiness of the subject phrase denotatum just because in such cases (i) and (ii) assert only the fact that whatever is 'a'-like (that is, is not an 'a' proper) belongs to the set of what is only 'b'-like and not-'b' proper. It can be said that, as a matter of fact, (27) makes statements purporting only to UkehoocL of things and not to things themselves. That is why one can consider that a pair like (27) is true only in the figurative mode of speech.
BIBLIOGRAPHY COSERIU, E. (1964), «Pour une sémantique diachronique structurale». Travaux de linguistique et de littérature, II, 1: 139-186. — (1978), «Lexikalische Solidaritäten», in: GECKELER, H. (ed.), Strukturelle Bedeutungslehre, Darmstadt: 239-253. MOISIL, Gr. C. (1975), Lecfii despre logica rafionamentului nuanfat, Bucure§ti.
II LEXIKOLOGISCHE UND LEXIKOGRAPHISCHE STUDIEN ESTUDIOS LEXICOLÓGICOS Y LEXICOGRAFICOS ÉTUDES LEXICOLOGIQUES ET LEXICOGRAPHIQUES LEXICOLOGIC AND LEXICOGRAPHIC STUDIES
Wortspiel und Stilfigur (Zwei Beispiele aus dem Mittelfranzösischen) KURT BALDINGER
(Heidelberg)
Wenn ich einem so weltbekannten Sprachtheoretiker wie Coseriu einen kleinen Beitrag zum Wortspiel im Mittelfranzösischen widme, dann geschieht dies natürlich nicht ohne Hintergedanken. Zu Witz und Wortspiel gibt es eine reiche Literatur, aber wenig Systematisierungsversuche (z.B. P. GUIRAUD, Les jeux de mots, 1 9 7 6 , oder demnächst in den Beiheften der ZrP die Habilitationsschrift von Rudolf ZIMMER, Probleme der Übersetzung formbetonter Sprache: «Aus mehreren Gründen bietet Rabelais eine aussichtsreiche Basis für eine Übersetzungstheorie des Wortspiels» Kap. II) 1 . Aber eine systematische Darstellung der in der Sprache (auf objektund auf metasprachlicher Ebene) angelegten Möglichkeiten steht noch aus 2 . Der erwähnte Hintergedanke gipfelt in der Hoffnung, daß Coseriu sich theoretisch systematisierend auch diesem Gebiet zuwenden möge. Er wäre wie kaum ein anderer dazu in der Lage. Ich bin überzeugt, daß es kein sprachliches Phänomen gibt, das nicht als Basis für Witz und Wortspiel in Frage kommt und auch ausgenützt wird, wenn auch mit sehr unterschiedlicher Intensität (am häufigsten sind ohne Zweifel Polysemie- und Homonymiespiele, zu denen ich demnächst in der ZrP einen größeren Beitrag veröffentliche). Im folgenden möchte ich anhand eines einzigen Beispiels 3 nur auf einen einzigen Typus von Polysemiespiel eingehen, der innerhalb der Polysemiespiele dadurch gekennzeichnet ist, daß er mit S . auch R . ZIMMER, Aspekte der Sprachkomik im Französischen. Studien zur Sprache des Humoristen Alphonse Allais, 1854-1905 (ZrP, Beiheft 128), Tübingen 1972; F . J . HAUSMANN, Studien zu einer Linguistik des Wortspiels. Das Wortspiel im «Canard enchaine» (ZrP, Beiheft 143), Tübingen 1974. 2 S . einige Hinweise in meiner Besprechung zu Lutz RÖHRICH, Der Witz. Figuren, Formen, Funktionen (Stuttgart 1979) in ZrP 95 (1979), 135-137. 3 Der ursprünglich für diese Festschrift vorgesehene Beitrag Homonymie- und Polysemiespiele im Mittelfranzösischen wurde so umfangreich, daß er den Rahmen eines Festschriftenbeitrags sprengte. Er erscheint demnächst in der ZrP. 1
Kurt Baldinger
188
einem Synonymiespiel gekoppelt ist. Die gleiche Struktur werden wir bei Rabelais wiederfinden — als rhetorische Figur. In der kürzlich erschienenen Ag. des Parangon de Nouvelles (1531)4 legt sich eine junge Frau, die einen reichen alten Mann geheiratet hatte, einen jungen Liebhaber zu, lequel estoit renommé d'estre de maulvaise vie..., mais affin de le retraire de sa mauvaise conversation, elle lui fournissoit le poignet, et aussi il fournissait à l'appointement (8, 15).
Der Hg. erläutert: fournissoit le poignet est obscur; à moins d'une équivoque grivoise (?), nous comprenons «elle lui prêtait main forte» (de ses deniers)... Es liegt in der Tat ein Wortspiel vor, zu dessen Verständnis man folgende Wendungen heranziehen muß: fournir à l'appointement «fournir à la dépense, à l'entretien d'un autre» (BPériers—DG, FEW 9, 592b; s. auch Huguet, Dict. du XVIe s.) s , foncer à l'appointement «id.» (1672, DCom; BL 1808, FEW ib.; s. aber schon Belege seit 1535, Huguet 1, 260) und parallel dazu foncer le poignet de «donner de l'argent à» (Pasquier, Huguet, 4, 149a; foncer «donner de l'argent, payer» mehrere Belege bei Huguet; zu poignet vgl. pognon «argent» seit 1840, FEW 9, 516a). Dies ist die eine, auch vom Hg. richtig gedeutete Seite des Wortspiels. Die erotische Seite ist nur bei fournir à l'appointement belegt: «faire l'amour, satisfaire aux besoins sexuels de qn» (3 Belege bei Huguet; die Definition im FEW 9, 591b «rendre le devoir conjugal» ist zu eng gefaßt). Das Wortspiel ist somit raffiniert aufgebaut: die junge Frau gibt dem jungen Liebhaber Geld (fournissoit le poignet)', er (il) seinerseits (aussi) fournissoit à l'appointement «zahlte seinerseits» (Ausnützung der Synonymie), aber auch «sorgte als Gegenleistung für ihre sexuellen Bedürfnisse» (Ausnützung der Polysemie)! Ein ähnliches Polysemie- und Synonymiespiel finden wir bei Rabelais. Die ciceronianische harangue faicte par Gallet à Picrochole, mit der Grandgousier's Gesandter Gallet den Picrochole zum Einstellen der Feindseligkeiten bewegen will (Gargantua Kap. XXXI), beginnt mit folgenden Worten: Plus juste cause de douleur naistre ne peut entre les humains que si, du lieu dont par droicture esperoient grâce et benevolence, ilz recepvent ennuy et dommaige. Et non sans cause (combien que sans raison) plusieurs, venuz en tel accident, ont ceste indignité moins estimé tolerable que leur vie propre, et, en cas que par force ny aultre engin ne l'ont peu corriger, se sont eulx mesmes privez de ceste lumiere. (Text von 1542, Oeuvres de François Rabelais, éd. crit. p. p. Abel LEFRANC, I I , 1913, S . 280; der Text ist identisch mit der Erstausgabe von 1534, Kap. X X I X , s. Gargantua, éd. CALDER/SCREECH, 1970, S . 4 5
184).
Le Parangon de Nouvelles, éd. crit. par Gabriel A. Pérouse (T. L. F., 268), ParisGenève (Droz) 1979. Abkürzungen s. Bibliogr. Beiheft zum FEW, 1950; Suppl. 1957.
Wortspiel und Stilfigur (Zwei Beispiele aus dem Mittelfranzösischen)
189
Non sans cause (combien que sans raison) nützt die Polysemie von raison und die partielle Synonymie von cause und raison nach folgendem Mechanismus aus: raison
-1. «Grund» i 2. «Vernunft»-«—ISynonymie
cause
Polysemie Opposition
-1. «Grund»
Oder anders dargestellt: Lexeme/Lexien
Bedeutung
A (cause)
B (raison)
a 1
a + b . il 1 Polysemie
Synonymie
Dieses Schema läßt sich ohne Modifikation auch auf das erste Beispiel aus dem Parangon anwenden (A = fournir le poignet, B = fournir ä l'appointement, a = «donner de l'argent ä qn», b = «satisfaire aux besoins sexuels de qn»). Und doch besteht zwischen den beiden Stellen ein ganz wesentlicher Unterschied. Rabelais realisiert nämlich nur Aa und Bb als Opposition, die sich ihrerseits aus der Synonymie von Aa und Ba erklärt. Im Parangon hingegen wird die Synonymie durch aussi markiert und damit auch realisiert (Aa = Ba), aber in Wirklichkeit ist die Opposition Aa — Bb gemeint und wird damit gleichzeitig ebenfalls realisiert. Die gleichzeitige Realisierung von Ba und Bb bildet somit ein Summensemem (nach der Terminologie von Heger), d.h. das typische Kennzeichen eines Wortspiels, in diesem Falle eines Polysemiespiels. Die partielle Synonymie spielt die Rolle des auslösenden Faktors, des Signals, und wird so in das Spiel mit einbezogen. Bei Rabelais hingegen liegt kein Wortspiel, sondern eine Stilfigur vor. Es dürfte jedoch deutlich geworden sein, wie nahe sich beide stehen, gleichzeitig aber auch, worin sie sich unterscheiden.
Contrastes léxicos en catalán» español e italiano GERMÁN COLÓN
(Basilea)
1. En un intento de cotejar con criterio objetivo las soluciones léxicas del catalán y del español, comparé en mi libro El léxico catalán en la Romanía1 un episodio de la novela Tirant lo Blanch, cuya edición príncipe apareció en Valencia en el año 1490, con su traducción castellana publicada en Valladolid en 15112. La elección del texto, el cual corresponde fragmentariamente al capítulo 231 (numeración de la edición Riquer), vino determinada por el contenido alegre y desenvuelto de la acción y no por consideraciones de índole lingüística. El parangón de los primeros doscientos lexemas del fragmento arrojaba una coincidencia del 62% y una disparidad del 38 %. Ese elevado 62 % de afinidad es normal tratándose de idiomas románicos vecinos. No tiene nada de particular que entrar/entrar, ojo/ull, vida/vida, venir/ venir respondan a un mismo étimo latino (INTRARE, OCULU, VITA, VENIRE), común con todo o casi todo el resto de la Romania. Más importancia quizá deba achacarse a la oposición del 38 % en donde casos como trobar/ hallar, cuixa/muslo nos hablan bien de una tajante frontera léxica. No cabe olvidar, sin embargo, que entre las coincidencias se dan también algunas curiosas afinidades, como la evolución que lleva a mirar/ mirar 'regarder', conformidades que apartan de las demás a las lenguas hispánicas. En ese juego de acercamiento y alejamiento al y del vocabulario «iberorrománico» por parte del catalán reside uno de los mayores incentivos para su estudio. 1 COLÓN, G. (1976), El
léxico
catalán
en
la
Romania.
Madrid,
Gredos:
74-84, § 6.
Reproduje encarados los textos catalán (éste con las líneas numeradas) y castellano del Tirant, que vuelvo a copiar en este articulo (infra § 2.), y ahí hago ahora las referencias. 2 De la versión castellana disponemos de una nueva edición en «Clásicos Castellanos», volúmenes números 188-192, también cuidada por M. de RIQUER.
192
Germán Colón
1.1. He creído que podría resultar de un cierto interés metodológico añadir los resultados italianos del mismo cotejo. La lengua italiana queda fuera de la discusión ibero o galorrománica y por ello su postura desempeña algo así como el papel de árbitro en la vieja querella. Del Tirant lo Blanch poseemos una versión publicada en Venecia en 15383. Pese a lo que se dice en el título, está hecha sobre el texto original, y no sobre el castellano, como se advierte fácilmente con sólo examinar el capítulo que nos ocupa: allí donde el español omite algún pormenor, vemos que la versión de Venecia lo contiene, en consonancia con el catalán4. 2. He aquí, a continuación de los fragmentos catalán y español, la transcripción ceñida del texto italiano: Com fon nit escura, Tirant vingué a la cambra de la Duquessa; e com l'Emperador sopava ab les dames, Plaerdemavida entrà per la cambra molt alegre e 5 près a Tirant per la mà e portà'1-se'n, lo qual anava vestit ab gipó de setí carmesí, ab manto abrigat e ab una espasa en la mà. E Plaerdemavida lo posà dins lo retret. E havia-hi una gran caixa ab un 10 forat que hi havien fet perqué pogués alendar. Lo bany que allí tenien aparellat estava davant la caixa. Après que hagueren sopat, les dames dansaren ab los galants cavaliers, e com veren que Tirant 15 no hi era lleixaren-se de dansar, e I'Emperador se retragué en la sua cambra, e les donzelles se n'anaren e deixaren a la Princesa dins en lo seu retret, en aquell on Tirant estava, sola ab aquelles qui la 1
3
4
Y como la noche fué escura, Tirante vino a la cámara de la Duquesa; y como el Enperador cenava y todas las damas, Plazer de mi Vida entró por la cámara muy alegre y tomó a Tirante por la mano y llevósele; el qual yva vestido con un jubón de raso carmesí y una capa cubierta y con su espada en la mano. Y Plazer de mi Vida le metió en el retrete de la cámara de la Princesa donde havía una arca grande con un agujero, porque pudiesse resollar, y el vafio que estava aparejado estava de cara del arca. Como ovieron cenado las damas, danzaron con los cavalleros, e como vieron que Tirante no estava allí dexáronse todos de dancar, y el Enperador se retruxo a su cámara. Las donzellas dexaron sola a la Princesa con los que la avían de servir,
Tirante il Bianco valorosissimo cavaliere: nel qvale contiensi del principio della caualeria... Di lingua Spagnola nello idioma nostro per Messer Lelio di Manfredi tradotto. Venegia 1538. — El pasaje que nos interesa corresponde al libro VI, capítulo XXVI, según la disposición de esta edición, y se encuentra en las páginas 157 r b -157 v.° b. Compárese cat. «A la fe, Senyora» (línea 39) —it. «Alia fe, Signora»; «que si el faien senyor» (11. 4243)— «che sel facessero signore»; «e ben disposta» (1. 112)— «& ben disposta»; «o donzella» (1. 116) —«ò donzella»; «cor» (1. 133)— «cuore»; «no me'n partiré» (1. 144) —«non me ne partirò», casos todos en donde falta la traducción española. También la versión vallisoletana de 1511 hace gala de más escrúpulos religiosos y morales que la veneciana de 1538, la cual se ajusta al desparpajo del original catalán, como podemos ver en los siguientes pasajes: cat. «la cosa que més amau en aquest món ni en l'altre» (1. 51-52)— it. «la cosa que più in questo & nell'altro mondo cimate», pero esp. «la cosa que más amas en aqueste mundo»; «bese-Ies per tu» (1. 57) —io le bacio per voi», dejado sin trasladar por el intérprete castellano.
Contrastes léxicos en catalán, español e italiano
193
20 tenien de servir. Plaerdemavida, en excusa de traure un drap de lli prim per al bany, obri la caixa e deixà-la un poc oberta e posà roba dessûs perquè neguna de les altres no ho vessen. La Prin25 cesa se començà a despullar, e Plaerdemavida li parà lo siti que venia en dret que Tirant la podia molt ben veure. E com ella fon tota nua, Plaerdemavida près una candela encesa per fer plaer a 30 Tirant: mirava-li tota la sua persona e tôt quant havia filât e deia-li:
y ellas se fueron a dormir. Plazer de mi Vida, con escusa de sacar un paño delgado para el vaño, abrió el arca y dexóla un poco abierta y puso ropa encima porque ninguna de las otras no lo viessen. La Princesa se comengó de desnudar, e Plazer de mi Vida le puso el asiento que venía de cara de donde Tirante estava, de manera que él la podia muy bien ver a su plazer. E como del todo fué desnuda, Plazer de mi Vida tomó una candela encendida, y por hazer plazer a Tirante mirávala toda la persona, que allí no avía nada encubierto, y dezíale a la señora:
—A la fe, senyora, si Tirant fos aci, si us tocava ab les sues mans aixi com jo faç, jo pens que eli ho estimarla més que 35 si el faïen senyor del realme de França. —No cregues tu això —dix la Princesa—, que més estimaria eli èsser rei que no tocar-me aixi com tu fas.
—Si Tirante estoviesse aquí, y os tocasse con sus manos como yo hago, bien creo que él lo estimase más que al reyno de Francia. —No lo creas tú esso, que más estimaría el ser rey de Francia que no tocarme como tú hazes. Dezía Estefanía: — ¡O Tirante, señor! ¿Dónde estás tú agora, que no eres aquí cerca para que pudiesses ver y tocar la cosa que más amas en aqueste mundo? Mira, señor Tirante, cata aquí los cabellos de la señora Princesa; yo los beso en tu nombre, que eres el mejor de los cavalleros del mundo. Cata aquí los ojos y la boca: yo lo[s] beso por ti. Cata aquí sus cristalinas tetas, que tengo cada una en su mano; mira cómo son chiquitas, duras, blancas y lisas. Cata aquí su vientre y los muslos y el lugar secreto. ¡O, desventurada de mí! ¿E por qué no so yo hombre para fenecer aquí mis postrimeros días? ¿Dónde estás tú agora, cavallero invencible? ¿Por qué no vienes a mí, pues tan piadosamente te llamo? Las manos de Tirante son dignas de tocar aquí donde yo toco, y otro no, que aqueste es bocado con el qual quienquiera se querríe ahogar.
—Oh Tirant senyor, e on sou vós ara? 40 ¿Com no sou aci prop perquè poguésseu veure e tocar la cosa que més amau en aquest mon ni en l'altre? Mira, senyor Tirant, vet aci los cabells de la senyora Princesa; jo els bese en nom de tu, qui 45 est dels cavaliers del món lo millor. Vet aci los ulls e la boca: jo la bese per tu. Vet aci les sues cristallines mamelles, que tinc cascuna en sa mà: beseles per tu: mira com son poquetes, dures, blanques 50 e llises. Mira, Tirant vet aci lo seu ventre, les cuixes e lo secret. ¡Oh trista de mi, que si home fos, aci volria finir los meus darrers dies! Oh Tirant, on est tu ara? ¿Per què no véns a mi, puix tan pia55 dosament te cride? Les mans de Tirant son dignes de tocar aci on jo toque, e altri no, car aquest és boci que no és negû que no se'n volgués ofegar. Tirant tot açô mirava, e prenia-hi lo 60 major délit del món per la bona gràcia ab què Plaerdemavida ho raonava, e venienti de grans temptacions de voler eixir de la caixa.
Tirante mirava todas aquellas cosas, e sentía el mayor plazer del mundo en oyr la buena gracia con que Plazer de mi Vida lo razonava, e veníanle grandes tentaciones de salir del arca.
194
Germán Colón
Com hagueren estât així un poc burlant, 65 la Princesa entrà en lo bany e dix a Plaerdemavida que es despullàs e que entràs dins lo bany ab ella. —No ho faré sinó ab una condició. —¿Quina será? —dix Princesa. 70 Respôs Plaerdemavida: —Que comporteu que Tirant estiga una hora en lo vostre Hit, e que vós hi siau. -Calla, que est folla! —dix la Princesa.
Como ovieron estado un poco burlando, la Princesa entró en el baño e dixo a Plazer de mi Vida que se desnudase e que entrase en el baño con ella. —No lo haré sino con una condición. —¿Qué ha de ser? —dixo la Princesa. Respondió Plazer de mi Vida: —Que comportéys que Tirante esté una ora con vos en vuestra cama. —¡Calla, que eres loca! —dixo la Princesa. —Senyora, feu-me tanta de mercè que —Señora, yo os ruego que me digáys 75 em digau, si Tirant una nit venia ací, que si Tirante viniese aquí una noche, que neguna de nosaltres no ho sabés, e el de ninguna de nosotras fuesse sentido, y trobàsseu al vostre costat, qué diríau? le hallásedes a vuestro costado, ¿qué le diríades? —Qué li tenia de dir? —dix la Prince—¿Qué le avía de dezir —dixo la Prinsa—, Pregar-lo hia que se n'anàs, e si cesa—. Rogarle ya graciosamente que se 80 anar no se'n volia, ans deliberaría de fuesse, y si hazer no lo quisiesse delibecallar que ésser difamada. raría antes callar que ser disfamada. —A la mia, fe, senyora— dix Plaerde—A la fe, señora —dixo Plazer de mi mavida—, així ho faria jo. Vida—, assí lo haría yo. E estant en aqüestes raons, entra la Estando en estas pláticas entró la viu85 Viuda Reposada, e la Princesa la pregà da Reposada, y la Princesa le rogó que que es banyàs ab ella. La Viuda se des- se vañase con ella. La viuda se desnudó pullé tota nua e resta ab calces vermelles del todo y quedó en caigas coloradas y e al cap un capell de Ili. E encara que un garvín en la cabera; y aunque ella teella tenia molt bella persona e ben dis- nía gentil persona, las caigas y el garvín 90 posta, empero les calces vermelles e lo la afeavan tanto que parecía un diablo; capell al cap la desfavoria tant que paria y es verdad que a qualquiera muger que que fos un diable, e certament qualsevu- en tal manera la miréys os parecerá muy 11a dona o donzella qui en tal so la mireu fea, por gentil que sea. vos parrà molt Ueja per gentil que sia. 95 Lo bany acabat, portaren a la Princesa El baño acabado, truxeron colación a la coHació, que fon d'un pareil de per- la Princesa de un par de perdizes y una dius ab malvesia de Candía e après una dozena de huevos con agúcar y buen vino dotzena d'ous ab sucre e ab canyella. de Candía, y assí se acostó en su cama. Après se posà en lo llit per dormir. 100 La Viuda anà-se'n en la sua cambra La viuda se fué a su cámara con las ab les altres donzelles sinó dues qui dor- otras donzellas sino dos que dormían en mien dins lo retret. Com totes foren ador- el mismo retrete. Como Plazer de mi Vida mides, Plaerdemavida llevà's del llit i en sintió que todas eran dormidas, levancamisa tragué a Tirant de la caixa, e se- tóse de la cama en camisa y sacó a Ti105 cretament lo féu despullar que neguna rante del arca, y muy paso le hizo desno ho sentís. E a Tirant tôt lo cor, les nudar que no fuesse sentido. Al qual le mans e los peus li tremolaven. temblavan las manos y los pies. —Quina cosa és aquesta? —dix Plaerdemavida—. No és home en lo món que sia 110 ánimos en armes que no sia temeros en-
—¿Qué cosa es ésta? —dixo Plazer de mi vida—. No ay hombre en el mundo que sea animoso en armas, que entre
Contrastes léxicos en catalán, español e italiano tre dones. En les batalles no teniu temor de tots los hòmens del món, e ací tremolali per la vista d'una sola donzella. No temau cosa neguna, que jo seré tostemps 115 ab vós e no me'n partiré.
195
mugeres no sea medroso. Quando andáys en las batallas no tenéys ningún temor de todos los hombres del mundo, y aquí tembláys por vista de una sola donzella. No temáys nada, que yo estaré junta con vos.
quando fu giunta la notte oscura, Tirante se ne andò alla camera della Duchessa. & quando lo Imperatore cenaua con la Imperatrice, & la Prencipessa Piacere di mia vita entrò nella camera molto allegra, & prese Tirante per la mano, & ne lo condusse, il quale andaua vestito con vn giubone di raso carmesino, con vno manto ricamato, & con vna spada in mano. & Piacere di mia vita il pose nella guardacamera, & eragli vna gran cassa con vno buco che haueua, accioche potesse halitare. il bagno che gli haueua apparecchiato era dinanzi alla cassa, da poi che hebbero cenato, le dame con gli galanti Caualieri danzorono di molte danze, & quando videro che Tirante no gli era lasciorono di danzare, & lo Imperatore nella sua camera si riduesse, & le donzelle tutte se ne andorono lasciando la Prencipessa nella sua guardacamera in quella in cui era Tirante nella, cassa chiuso sola con quelle che l'haueuano à seruire. Piacere di mia vita in scusa di trarre vno drappo di lino sottile per il bagno aprì la cassa, & lasciolla vn poco aperta, & perche alcuna di quelle altre donzelle non lo vedesse gli pose alcuni pani sopra. La Prencipessa si incominciò à spogliare, & fra quel spatio che la Prencipessa si spogliaua Piacere di mia vita apparecchiò il soglio che veniua al dritto che Tirate la poteua molto ben vedere, & quando la Prencipessa fu tutta ignuda, Piacere di mia vita tolse vna candela accesa per far piacere à Tirante, & andaua mirandole, & toccandole tutta la persona, & quanto la maestra natura cominciato gli haueua, & diceuagli alla fe signora, se il Signor Tirante fusse quiui, & vi toccasse con le sue mani, cosi come io faccio, mi péso che egli il stimaria più cfi sei facessero Signore del Reame di Fràcia, nò credere tu qsto, disse la Précipessa, che egli più stimaria essere Re, che toccarmi cosi come tu fai. o Signor Tirante disse Piacere di mia vita, & doue sete voi hora, come non sete voi qui presso, pche possiate vedere, & toccare la cosa che più in qsto, & nell'altro mondo amate, guardate Signor Tirate, vedete qui gli capelli della Signora Précipessa, io gli bacio in vró nome, che sete de gli Caualieri del modo il megliore. vedete qui gli occhi, & la bocca io la bacio p voi, vedete q le sue cristalline mamelle, che tégo ciascuna nella sua mano, io le bacio p voi: guardate quàto picciole, dure, bianche, & morbide sono, guardate Tirate Signore, vedete qui il vétre, le coscie, & la parte segreta, o trista me, che qui vorrei finire gli miei vltimi giorni quado fusse huomo. o Signor Tirante doue sete hora, perche non venite à me, poi che tanto pietosaméte vi chiamo? le mani del Signor Tirante sono degne di toccar qui doue io tocco, & altri no, che qsto è boccócino, che non è alcun che non se ne volesse annegare. Tirante tutto qsto vedea, & ne prédea il maggior diletto del mondo per la buona gratia cò cui Piacere di mia vita il diceua, & veniuangli grandissime tentationi di vscire della cassa, quando furono state cosi vn poco scherzàdo, la Prencipessa entrò nel bagno, & disse à Piacere di mia vita, che si spogliasse & che entrasse nel bagno ed lei. non faro Signora, disse Piacere di mia vita, se non con vna conditione. qual sara, disse Prencipessa? rispose Piacere di mia vita, che comportarete che'l Signor Tirate stia vn'hora nel vostro letto, & voi gli siate, taci che sei pazza, disse la Prencipessa. Signora, fatimi tanto di gratia, disse Piacere di mia vita, che mi diciate se il Signor Tirante vna notte venisse quiui, che alcuna di noi altre noi sapesse, & vi lo trouaste al Iato, che diresti? che glidourei
196
Germán Colón
dire, disse la Prencipessa, se non pregarlo che se ne andasse? & se andare non volesse, disse Piacere di mia vita? anzi deliberarci di tacere, rispose la Prencipessa, che di esser ifamata. alla mia fe Signora, disse Piacere di mia vita, & cosi farei io, & essendo in questi ragionamenti entrò la Vedoua riposata, & la Prencipessa la prego molto che la volesse entrare nel bagno con lei, la Vedoua riposata incontinente si spoglio tutta nuda, & rimase in calcie di grana, & con vn cuffion di Uno in capo, & anchora che ella hauesse molto bella persona, & ben disposta, le calcie, & il cuffion in capo tanto la disformauano, che pareua che fusse vn diauolo. & certaméte qual si voglia donna, ò donzella, che in tal forma vedesti per gentil che fusse molto disforme vi pareria, finito il bagno la collatione, che fu d'un paio di pnici co maluasia di Cádia ed vna dozina di oua co zuccaro appsso, & canella alla Prencipessa portorono, la quale dopoi si pose nel letto per dormire. La Vedoua riposata, & le altre donzelle alla sua camera se ne andorono, se no due che dormiuano nella guardacamera. Quando tutte forono à dormire Piacere di mia vita si leuò del letto in camiscia, & trasse Tirante della cassa, & secretamente il fece spogliare, che alcuna noi senti. & à Tirante il coure, le mani, & gli piedi tremolauano. che cosa è questa, disse Piacere di mia vita, non è huomo nel mondo che sia animoso nelle armi, che non sia timoroso fra donne? nelle battaglie non hauete timore di tutti gli huomini del mondo, & qui tremate per la vista di vna sola donzella, non temiate di cosa alcuna, che io faro sempre con voi, & non me ne partirò.
Desde luego, algunas de las coincidencias catalano-castellanas, que, en mi citado estudio, arrinconé por no considerarlas relevantes, cobran aquí nuevo interés, al aparecer una actualización italiana divergente. Por ejemplo, més/más [núm. 43.] se ha de enfrentar con el it. più; asimismo la coincidencia retretjretrete [50.] tendrá que oponerse al it. guardacamera o el verbo retraure's/retraerse [49.], al it. ridursi. Otros casos de uniformidad ahora se patentizan con más fuerza: callar/callar [34.] versus tacere. 2.1. A veces el cotejo no es fácil, porque en las traducciones siempre hay que dejar sitio a la creatividad o libre discreción del traductor. De un caso como vingué/vino/se ne andò no sacaremos, desde el punto de vista léxico, ningún corolario, ya que se trata de una cuestión de perspectiva al contemplar la acción de los personajes: «com fon nit escura, Tirant vingué a la cambra de la Duquessa» (líneas 1-2) — «quando fu giunta la notte oscura, Tirante se ne andò alla camera della Duchessa». Lo mismo diremos de la línea 3, en donde «sopava ab les dames» viene vertido por «cenaua con la Imperatrice, & la Prencipessa», y de varios casos más. A la hora del parangón hemos prescindido de ellos. 3. Vamos a proceder colocando el material léxico considerado en tres columnas, según el orden catalán, castellano e italiano. También omitimos las coincidencias del tipo emperador/emperador/imperatore, persona/persona/persona, servir/servir/servire, las cuales constituyen un buen cincuenta por ciento del total. La presencia del mismo lexema en los tres romances es indicio de su carácter románico general, y tales casos sirven de poco para nuestro propósito.
Contrastes léxicos en catalán, español e italiano
197
Los ejemplos llevan numeración seguida y la referencia que sigue a la voz catalana corresponde al número de la línea del texto (véase supra nota 1). 3.1. Comenzamos por enfrentar las soluciones independientes de cada una de las tres lenguas: 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30.
aixo 36 alendar 11 après que 12 ara 39 bocí 57 capell de lli 88 cosa neguna, no ... ~ 114 darrers 53 davant 12 desfavoria 91 dessús 23 folla 73 forat 10 lieja 94 on 39 parà 26 perqué 10 poquetes 49 portà'1-se'n 5 près 29 prim 21 prop 40 quina 69 raons 84 restà 87 siti 26 so 93 tenia de 78 tenien 11 vermelles 87
esso resollar como agora bocado garvín nada, no ... ~ postrimeros de cara afeavan encima loca agujero fea donde puso porqué chiquitas llevósele tomó delgado cerca qué pláticas quedó asiento manera avía de estava coloradas
questo halitare dopoi che hora bocconcino cuffion di lino cosa alcuna, no ultimi dinanzi disformauano sopra pazza buco disforme dove aparecchiò accioche picciole ne lo condusse tolse sottile presso qual ragionamenti rimase soglio forma dourei haueua grana, di ~
3.2. Discrepancia italiana ante la coincidencia castellano-catalana: 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39.
acabat 95 aixi 83 burlant 64 calla 73 com 1 costai 77 deixaren 17 dies 53 entre 110/111
acabado assi burlando calla como costado dexaron días entre
finito cosi scherzando taci quando lato lasciando giorni fra
198 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52.
Germán Colón estava 12 havia-hi 9 llises 50 més 34 mira 42 mirava 59 ofegar 58 perdius 96/97 raonava 61 retragué, se ~ 16 retret 9 roba 23 tenia 89
estava donde havla lisas más mira mirava ahogar perdizes razonava retruxo, se ~ retrete ropa tenía
era eragli morbide più guardate vedea annegare pernici diceua ridusse, si ~ guardacamera panni hauesse
3.3. Coincidencia hispano-italiana frente al catalán: 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60.
ab 6 car 57 cride, te ~ 55 ho 24 pareli 96 quina cosa 108 seti 6 sopava 3
con que llamo, te ~ lo par qué cosa raso cenava
con que chiamo, vi lo paio che cosa raso cenaua
3.4. Coincidencia catalano-italiana frente a la solución española: 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82.
anava 6 anàs, se n'~ 79 bella 89 caixa 9 cap 91 certament 92 cuixes 51 delit 60 despullar 25 despullà, se ~ 86/87 dona 93 drap de Ili 21 dret que, en ~ 26/27 eixir 62 encara que 88 [èsser] fos (se. aci) 32 [èsser] sou 39 [èsser] és, no ~ 109 finir 52 lleixaren-se 15 llevà's 103 Hit 72
yva fuesse, se ~ gentil arca cabeza es verdad muslos plazer desnudar desnudó, se ~ muger paño cara de, de ~ salir aunque estoviesse (se. aqui) estás ay, no ~ fenecer dexáronse levantóse cama
andaua andasse, se ne ~ bella cassa capo certamente coscie diletto spogliare spogliò, si ~ donna drappo di lino dritto che, al ~ uscire anchora che fusse (se. quiui) sete è, non ~ finire lasciorono leuò, si ~ letto
Contrastes léxicos en catalán, español e italiano 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92. 93. 94. 95. 96. 97. 98. 99. 100. 101.
malvesia 97 mamelles 47 manto 7 pens 34 per 113 portaren 95 posà 8 posà ... per dormir, se ~ 99 pregar-lo 79 pres 5 qualsevulla 92/93 realme 35 secretament 104/105 temerós 110 traure 21 trista 51 trobàsseu 77 vet aci 43 volgués 58
buen vino tetas capa creo por truxeron metió acostó, se ~ rogarle tomó qualquiera reyno muy paso medroso sacar desventurada hallásedes cata aquí querríe
199
maluasia mamelle manto penso per portorono pose pose ... per dormire, si ~ pregarlo prese qual si voglia reame secretamente timoroso trarre trista trouaste vedete qui volesse.
4. No vale ocultar los inconvenientes del método adoptado. En el cotejo hay que hacer caso omiso de algunas equivalencias (ya se ha aludido a ello en § 2.1.) porque la traducción es arbitraria. Así abrigat (línea 7) / cubierta / ricamaío (se. manto o capa) resulta una interpretación curiosa en italiano, y el mismo traductor en otro lugar da la buena, al poner riccamate por brodades (cap. 264; esp. bordadas, «Clásicos Castellanos», vol. 190: 268, línea 22). Algunos casos están a caballo entre el léxico y la gramática. El numeral dues (1. 127), con la distinción del femenino, se enfrenta al adjetivo unitario para los dos géneros del hispano-italiano dos/due, si bien formalmente due y dues parecen más próximos. Tampoco he tomado en consideración la afinidad tipológica del posesivo con artículo les sues (1. 47) / le sue frente al sus del castellano (cf. sin embargo: en sa má (1. 48) / en su mano/nella sua mano)-, ni la preferencia del italiano por los superlativos sintéticos en -issimo: grans (1. 62) / grandes/grandissime. A menudo lo diferencial es el régimen de preposiciones o la derivación y composición, etc.: tenien de (1. 20) / avíen de / haueuano a + inf.; encesa (1. 29) / encendida/accesa; nua (1. 28) / desnuda/ignuda; aci (1. 32) / aquí/quiui. He optado por prescindir de tales datos limítrofes. A veces el error nos lleva por un rumbo inesperado: ofegar/ahogar/annegare [46.] es una equivocación del italiano que trueca los dos semas fundamentales del cat. ofegar 'ertrinken' y 'ersticken', aunque para la comparación léxica el ejemplo sirva, y en consecuencia lo hemos tenido en cuenta. 5. Ahora no vamos a extraer conclusiones de estos materiales léxicos. Lo parvo del corpus y lo aleatorio de ciertas interpretaciones harían que los resultados carecieran de validez. Lo que interesa es mostrar, en un ra. —14
200
Germán Colón
momento determinado —la bisagra de los siglos xv y xvi—, el juego de conformidades y rechazos de tres lenguas en unos casos muy concretos. Porque entre los romanistas, hemos estado viviendo de ejemplos prefabricados con vistas a demostrar algo ya conocido o al menos intuido. No pretendo fijar a mi vez, con el escaso material de este capítulo, una fragmentación del vocabulario románico, ni mucho menos diseñar una tipología del mismo. Lo que provisionalmente presento son unas equivalencias reales: a una voz catalana del siglo xv a xvi corresponde en los textos de ese período tal palabra italiana o española. Así la actualización forat/agujero/buco [13.] está ahí, sin más; no cabe argumentar que el castellano conoce horadar 'agujerear' y también tenía forado 'agujero' en la Edad Media (p. ej. Libro de Buen Amor, estrofa 1350d). También nos ceñiremos a tomar nota de la tríada prop/cerca/presso [22].) sin redargüir que en cierta obra castellana aparece prueb (Facienda de Ultramar, ed. M. Lazar: 206), etc. Son reflexiones que el filólogo debe hacerse luego. Si en el Tirant el traductor español renunció a esas posibilidades es porque en 1511 tenía a mano otras. Huelga el regateo. Aquí conviene que la objetividad quede garantizada por el mero automatismo de las correspondencias. 5.1. Como en el capítulo del libro mencionado comenté (COLÓN 1976: 81-83) algunas de las conformidades catalano-castellanas, voy a exáminarlas ahora brevemente a la luz del prisma italiano 5 . De los siete casos (animós, burlar, callar, deixar, mirar, ofegar, y roba), hay unos que se reafirman con más fuerza: cat. y esp. burlar [33.] frente a scherzare es además importantísimo y apoya la suposición de que el it. burlare usado desde B. Castiglione es un hispanismo. — Roba/ropa/panni [51.] muestra la evolución semántica de las soluciones hispanas y el giro que da precisamente el catalán en el siglo xv. — Los resultados italianos tacere, annegare y guardare subrayan la comunidad catalano-castellana de callar [34.], ofegar/ahogar [46.] y mirar [44.], si bien en este último caso no cabe olvidar la presencia en la novela de la ecuación divergente: guardar/mirar/guardare (capítulo 263) que una vez más sitúa al catalán en esa posición pendular que conocemos. Respecto a la fecha de aparición de mirar 'regarder' en la Hispania y a la prioridad del castellano, conviene matizar lo que avancé entonces (COLÓN 1976: 82, § 6.3.) a la vista del siguiente texto catalán de 1262: «... no obra finestra ni fa^e terrat ni mirador per lo qual pusca guardar e mirar sobre la casa de son vehí ,..» 6 .— La apuntada posición pendular del acervo léxico catalán se refleja todavía con la doble solución de lleixar/dexar/lasciare [80.] y deixar/dexar/lasciare [37.].— El ejemplo de animós (línea 137)/animoso/animoso es normal, puesto que 5
Los editores también podrían sacar alguna ventaja de la consideración del texto italiano. En un lugar de nuestro texto el incunable catalán trae capell de lie (1. 88). Riquer se pregunta si es errata por capell de lli o por capell de llit («Clásicos Castellanos», vol. 190:181, nota 33); el it. cuffion di lino (157 v.° b) zanja la cuestión. « Furs de Valéncia, III-xvi-3, «Els Nostres Clássics», vol. núm. 113:221, nota 4.
Contrastes léxicos en catalán, español e italiano
201
ya apuntábamos el posible inñujo italiano renacentista que había hecho preferir esa elección a la de coratjós. Ni que decir tiene que en los grupos de conformidad hispano-italiana (supra § 3.3.; cridar/llamar/chiamare [núm. 55.]), catalano-italiana (§ 3.4.; ctiixes/muslos/coscie [67.]) o de solución triplemente diversa (§ 3.1.; folla/loca/pazza [12.]), la respectiva ubicación del catalán muestra un alejamiento de este idioma respecto al castellano y vrna mayor proximidad a las áreas centrales de la Romania (COLÓN 1976: 62-73). 6. Para terminar estas reflexiones, permítaseme insistir en que el método contrastivo 7 , en casos como el de nuestra doble traducción, no hay que desvirtuarlo con estadísticas y cuantificaciones. El alcance de una ecuación como sopava/cenava/cenava [60.] desde luego debe ser mayor que el de otras, tal retret/retrete/guardacamera [50.], dado que esta equivalencia no es constante en la obra estudiada (p. ej., retret/retrete/camerino en el cap. 263) y que la palabra castellana es un préstamo del propio catalán; por ello el original habrá influido en la elección8. Lo mismo ocurre más de una vez. En el estudio léxico contrastivo lo que cumple es disponer de corpus muy variados establecidos con un enfrentamiento automático de las soluciones. Más adelante, para ver si éstas son «comparables» o «no comparables», es fundamental hacer intervenir la más sana y rígida crítica filológica. Sólo así se superará la frivolidad en que ha caído este procedimiento y se llegará a operar con datos dignos de crédito. El método quedaría restringido a las lenguas literarias, bien es verdad; pero ellas son la parte más conspicua de nuestra disciplina, en particular cuando consideramos la dimensión diacrònica. 7
8
En la recensión de mi libro, Christian SCHMITT (Romanistisch.es Jahrbuch XXVIII: 365) aprobó el método contrastivo utilizado en el capítulo del Tirant, precisamente para evitar arbitrariedades. Llamativa sobremanera es la ecuación [36.], en donde falta el esp. lado, la cual contradice tanto el uso actual como el de los últimos siglos.
Le témoignage de Villon dans l'histoire du vocabulaire français ALBERT HENRY (Bruxelles)
Une édition récente des oeuvres de Villon 1 a souligné plus d'une fois, dans le commentaire qui accompagne les poèmes, le caractère vivant et même, semble-t-il, novateur parfois, du vocabulaire villonien. En particulier, Villon apparaît souvent comme notre premier témoin en ce qui concerne tel mot ou telle acception. Certes, Villon est un des écrivains qui se sont imposés jusqu'ici, alors que beaucoup de ses contemporains et de ses prédécesseurs ont sombré dans l'oubli le plus total; d'ailleurs, des oeuvres encore accessibles aujourd'hui n'ont pas été dépouillées par les auteurs de dictionnaires: en somme, il faut tenir bon compte des lacunes certaines de notre documentation à tous et, en outre, des insuffisances particulières de ma propre information. Sous toutes réserves, donc, un premier bilan démonstratif sera tenté dans les pages qui suivent: à chacun des lecteurs de le compléter et de le corriger2. *
*
*
Il faut d'abord rassembler sans plus, actuellement, des mots qui, au moins en ce qui concerne les acceptions, pourraient être pris en considération, mais dont on ne peut rien conclure de certain, pour diverses raisons (douteux quant à leur authenticité parfois, ou bien quant à leur forme, ou bien quant au sens): 1 Le Testament Villon, édité par J. RYCHNER et A. HENRY, I Texte, I I Commentaire, Genève, Droz, deux volumes, 1974 — Le Lais Villon et les Poèmes Variés, édités par J. RYCHNER et A. HENRY, I Texte, I I Commentaire, ibid., deux volumes, 1977; en abrégé: T, L et PV. 2 Pour le détail des commentaires lexicologiques concernant les vocables inventoriés ci-dessous, on voudra bien se reporter aux notes respectives (y compris textes d'illustration) imprimées dans les tomes II de l'édition citée.
204
Albert Henry alans PV XII, 13 — archer T 1249 'buveur' (argotique), dont il faudrait rechercher les attestations anciennes — boise T 1103 — brouller T 1702 — calmant T 1010 (aussi chez des contemporains de Villon, ou même dans des textes plus anciens) — coureux PV XII, 13 — forest PV VIII, 35 — se frire ou s'y frire PV V, 27 — gergonner PV VI, 13 — fiance L 304 — parâal PV II, 33 — prescher T 1244 — railler T 1700 — recreu T 434 — rocquart T 734 — rymer T 1700 et les composés ou les expressions l'au-dessus T 1289 — il ne fouit pas dire T 1188 — lieu de bien T 1305 — ferrer oyes T 1823. *
*
*
Un second groupe comprend les mots ou acceptions relativement nouveaux3 à l'époque de Villon, mais attestés aussi par des auteurs quelque peu antérieurs ou par des contemporains (sans qu'on puisse dire toujours avec certitude quel est le devancier): la forme benny 'banni' PV VII, 10 — aussi chez Greban; atayne PV II, 21 'effort opiniâtre' — aussi chez Greban; barriere PV X, 16 'première enceinte de défense d'une ville' — acception surtout de la deuxième moitié du XVe siècle; devoler T 623, mot et sens ('proclamer'), mais conjecture des éditeurs — aussi chez Greban et Chastellain, entre autres; licitement PV IX, 34 'à bon droit' — aussi chez Chastellain (cf. FEW V, 311b); paillart T 427 'méprisable' — aussi chez Greban et d'autres; rendre T 696 'vendre' ... aussi chez Greban et Jean Michel; sacouter T 685 'parler à l'oreille' — déjà chez Martial d'Auvergne; sainctement PV I, 15 'raisonnablement' — aussi chez Chastellain (cf. FEW XI, 150a); tenir T 1632 'avoir lieu' — un autre exemple, sensiblement contemporain de Villon; voluntaire PV XV, 6 'arbitraire' — acception du XV* siècle (cf. FEW XIV, 613b).
On peut ajouter à cette liste quelques expressions: avoir lieu T 51-52 'avoir de l'effet' — déjà chez Eustache Deschamps; faire mascher telles groseilles T 660 — avec des témoins contemporains de Villon: Guillaume Alexis, Henri Baude, etc.; ad ce mur! PV III, 12, sens incertain — aussi chez Greban et Vaillant; rompre sa teste T 628 — aussi chez plusieurs contemporains de Villon; faire ung sault T 924 — aussi chez des contemporains de Villon. *
*
*
Le troisième groupe est fait de mots ou acceptions pour lesquels le FEW cite Villon comme son plus ancien témoin: 3
C'est, en général, l'acception qui est nouvelle; nous précisons quand il s'agit de la forme du mot, ou quand il s'agit d'un néologisme complet, forme et sens.
Le témoignage de Villon dans l'histoire du vocabulaire français
205
codés T 135 'capitaine' ou, moins probablement, 'juge' — FEW XIX, 75b; conséquence PV XIII, 27 'déduction logique' — FEW II, 1063b, qui traduit 'dilemme' — cependant, d'après, le FEW, le sens 'ce qu'un fait amène après lui, ce qu'un principe amène logiquement après lui' est attesté dès 1240; cotillon T 2010 'petite cotte' — Le FEW XVI, 346b, ne signale pas cotillon parmi les diminutifs de cote, mais enregistre «seit 1461» cotillon au sens de 'jupe de dessous des femmes du peuple'; enmouflé L 311 'emmitouflé', plutôt que 'ganté de moufles' — FEW XVI, 575a; frimas L 13, forme et sens, très probablement déjà le sens moderne — FEW XVI, 239a; portepanier T 1748, forme et sens — FEW IX, 214a; prescrire T 1855 'annuler' — FEW IX, 306a; ramener PV I, 115 'rapporter, alléguer' — FEW VI, 106b — aussi chez Jean Michel, de quelques années postérieur à Villon; ribler T 1195, forme et sens 'ravir, piller' — FEW XVI, 703a; sensitif PV XVI, 2, le sensitif 'le sens du toucher' — FEW XI, 464a; substantament PV I, 10, forme et sens 'secours' — FEW XII, 476a; tragedie PV VII, 27 'récit fictif' — FEW XIII, 171; trespigner T 1254 'avancer d'un pas mal assuré, tituber' — FEW XVII, 366; tripot T 1958 'enclos du jeu de paume' — FEW XVII, 367a; on rangera à part — emprunt à l'occitan? — gascaveaux ou cascaveawc PV XII, 9 'grelots', cf. éd., II, p. 112 — FEW II/l, 455a; velimeux T 1612, en ce qui concerne la forme seule — FEW XIV, 236a.
Les termes suivants se trouvent aussi chez Greban, dont le témoignage est très probablement antérieur de quelques années à celui de Villon: fuir PV XII, 35 'accourir' — FEW III, 837b (Villon seul); soullon PV X, 1Q et T 2005, forme et sens ('valet de cuisine') — FEW XII, 63a (Greban et Villon).
Ajoutons encore quelques expressions: trop bien T 1514 'mais bien' — FEW XVII, 395b traduit 'très bien' et signale que l'expression, avec ce dernier sens, se trouve chez Chrétien de Troyes comme chez Villon; en chief T 1799 'tête nue' — FEW II/l, 334a; faire ses estraines T 419, de sens douteux — FEW XII, 294b: «Mfr. faire ses estrenes 'se payer du bon temps' Villon»; gecter habandon T 1778 (= g. a bandon) 'abandonner, laisser tomber' — FEW XV/1, 49b; seiche messe T 1838 'messe sans consécration' — FEW VI, 172a; sot de séjour T 1084 'sot parfaitement sot' — FEW XII, 330a; trappe voliere L 229 'volière' ou, peut-être déjà, 'lieu où on nourrit des pigeons' — FEW XIV, 602a. *
*
*
206
Albert Henry
Enfin, voici des mots ou acceptions attestés pour la première fois, à notre connaissance, chez Villon (pour la plupart) et, sauf erreur, ignorés du FEW, ou, selon lui, d'apparition plus tardive. D'abord, quelques formes phoniques: nie 'nid' PV XVI, 28 — FEW VII, 119b (hapax 15e s. et attestations du 16e); poignart PV X, 34 — FEW IX, 512b (16e s.); et l'emploi pronominal comparoistre soi PV IV, 27.
Mots et acceptions: accord PV IX, 32 'sentiment, avis' — FEW XXIV, 84a (a. 1501) — mais le mot figure aussi, avec ce sens, au moins trois fois chez Greban; bergeronnecte T 1779, désignant une espèce de rondeau — FEW XIV, 335a («b. 'chanson pastorale' 1542»); communicquer T 1769 'faire partager' — FEW II/2, 960a («'communiquer qch à qn, donner part à la jouissance de' 16. Jh. ...»); copier T 791 'divulguer' — Villon est notre seul témoin; le sens correspondant du substantif copie est attesté plusieurs fois, même avant Villon; debout PV XV, 27, déjà très probablement avec son acception moderne — FEW XV, 219a (16e s.) — autre exemple, de 1480, dans une des pièces du Recueil Trepperel; directeur T 1926, forme et sens — FEW 87a (a. 1512); engautrer T 695, forme et sens ('tromper') — pas d'autre exemple, sauf dans les ballades en jargon; ennementes T 1573, forme et sens ('assurément'?) — un autre exemple, incertain, dans une des farces publiées par G. Cohen; esmorcher T 1424 'réduire en menus morceaux, ou en bouillie' — FEW VI/2, 146a, uniquement des formes dialectales; estourdy PV VII, 23 'brusque, violent' — l'acception n'est pas relevée par le FEW XIII/2, 429a — deux fois au moins chez Jean Michel (probablement après 1485); folîastre T 1883 'joyeux compagnon' — FEW III, 688b («seit 1528») — aussi dans la Passion de Jean Michel et dans une des farces publiées par G. Cohen; franc T 1388 olivier franc 'qui produit des fruits doux sans avoir été greffé' — FEW III, 761 (Estienne, 1547); harangue PV IV, 38, forme et acception ('discours solennel') — FEW XVI, 245b (a. 1500); hohecte T 1092, mot obscur et de sens incertain, pas d'autre attestation connue; tnarïocte T 1982 'marotte' — le FEW VI, 337b ne signale pas cette acception; organes L 299 'organes des sens' — FEW VII, 410b: les premières attestations, postérieures à Villon, sont prises au Mistere de saint Quentin et à l'oeuvre de Jean Lemaire de Belges; place PV V, 20 (batre place) 'place forte' — FEW IX, 38a (a. 1467) — l'acception 'attaquer à coups de projectiles' du verbe battre se trouve déjà chez Chastellain, battre la muraille; poulaille T 1115 'poule' — deux autres exemples de cette acception dans les Farces publiées par G. Cohen:
Le témoignage de Villon dans l'histoire du vocabulaire français
207
presi PV IV, 16 'prestement, sous peu' — FEW IX, 317b (Cotgrave); saint PV III, 2 'plein de bon sens' — le FEW ne relève pas cette acception — cf. sainctement PV I, 15; supporter PV I, 92 'pardonner' — FEW IX, 218a (Marot); transporter soi PV I, 95 'se porter par la pensée' — FEW IX, 219-220 (16e s.); vent T 315 'souffle' — FEW XIV, 258b ('respiration, haleine' 1538); vie L 183 'subsistance' — FEW XIV, 541a (Estienne, 1583).
On pourrait peut-être ajouter sucré et figuier, en L 155, désignant, semble-t-il, des variétés de poires ou de poiriers, mais ces termes restent conjecturaux. D'autre part, on peut signaler ici, à propos de L 309, fresler 'se relâcher, s'affaiblir' (en parlant d'une lumière), acception inconnue aux dictionnaires courants, et, à propos de L 311, tarteveler 'bavarder' (?), deux variantes du manuscrit A. Quelques expressions également méritent d'être signalées sous cette dernière rubrique: chiennet couchant T 1114 'chien d'arrêt' — FEW II, 905b (français moderne); estre en danger de T 635 'être en passe de, courir le risque de' — l'acception manque au FEW; demourer derriere PV X, 17 — manque au FEW — mais figure chez Greban; en effet T 587, au sens moderne — FEW III, 205b («seit 17. jh.»); ensemble et T 796 — le FEW IV, 716b n'a relevé que ensemble od; estre pour T 1189 'être capable de' — l'expression n'est pas relevée par le FEW III, 246; en IX, 400a, on lit: «Mfr. nfr. être pour 'être capable de, de nature à' (seit Montaigne»); a la foys L 186 et T 1080 'aux deux ensemble, tout ensemble', sens moderne — FEW XIV, 411a («seit 1530») — mais, avant Villon, déjà chez Alain Chartier; jeu d'asne T 1566 'jeu d'amour' — aucun autre exemple connu; laiier en voie T 1115 'laisser traîner' — FEW XIV, 372a (Furetière); beaulx peres T 1170 'moines, religieux' — FEW VIII, 9b (Marot); a mes perilz T 1520 'sous ma responsabilité', 'j'en réponds' — FEW VIII, 242a (1596, avec une acception un peu différente); faire les piez de veaux PV XII, 7 'faire certaines gambades' — FEW XIV, 546b (Cotgrave); quant au regard du T 1960 'quant au' — FEW XVII, 511b semble ignorer l'expression — le DEAF, fase. 62, col. 229, cite Gace de la Buigne (antérieur à Villon); se rendre aux armes T 1196 's'avouer vaincu' — l'expression ne figure pas dans le FEW I, 140a, ni X, 172a — un autre exemple dans les Farces publiées par G. Cohen; perdre la plus belle rose de son chappeau T 1668-1669 'perdre le fleuron de sa couronne', fig. — FEW X, 477a (17e s.).
208
Albert Henry
On le voit, le bilan, même provisoire (qu'on doive s'attendre à des suppressions ou à des additions) est éloquent, surtout si l'on se souvient que l'œuvre française de Villon n'atteint pas au total les 3000 vers. On peut dire que Villon est tout le contraire d'un écrivain archaïsant: il se tenait, avec délice, semble-t-il, aux avant-postes de la langue parlée à Paris et de la langue écrite de son temps. Quant à la distribution de ces «néologismes» lexicaux ou sémantiques, le Lais et le Testament accusent le même ordre de grandeur, qu'il faut presque doubler pour les Poèmes variés*. • Dans L et T, le rapport néologismes — nombre de vers est d'environ 3% (très grossièrement, et si des statistiques de ce genre ont une portée véritable); il est de 5% dans PV.
Animal» végétal ou humain K . JAMES HOLLYMAN
(Auckland)
I
Sous l'influence des discussions sur l'unité de composition de la nature, Balzac a beaucoup insisté dans VAvant-propos à la Comédie Humaine sur une analogie taxinomique entre les hommes et les animaux: La Société ne fait-elle pas de l'homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d'hommes différents qu'il y a de variétés en zoologie? Les différences entre un soldat, un ouvrier, un administrateur, un avocat, un oisif, un savant, un homme d'état, un commerçant, un marin, un poëte, un pauvre, un prêtre, sont, quoique plus difficiles à saisir, aussi considérables que celles qui distinguent le loup, le lion, l'âne, le corbeau, le requin, le veau marin, la brebis, etc. Il a donc existé de tout temps des Espèces Sociales comme il y a des Espèces Zoologiques.
L'idée en soi n'était pas aussi novatrice que Balzac semble l'avoir crue. Diderot, comme on le sait, avait déjà noté l'analogie, mais en l'expliquant d'une autre façon: N'avez-vous pas remarqué, mon ami, que telle est la variété de cette prérogative qui nous est propre, et qu'on appelle raison, qu'elle correspond seule à toute la diversité de l'instinct des animaux? De là vient que sous la forme bipède de l'homme il n'y a aucune bête innocente ou malfaisante dans l'air, au fond des forêts, dans les eaux, que vous ne puissiez reconnaître; il y a l'homme loup, l'homme tigre, l'homme renard, l'homme taupe, l'homme pourceau, l'homme mouton; et celui- ci est le plus commun. Il y a l'homme anguille; serrez-le tant qu'il vous plaira, il vous échappera. L'homme brochet, qui dévore tout; l'homme serpent, qui se replie en cent façons diverses; l'homme ours, qui ne me déplaît pas; l'homme aigle, qui plane au haut des cieux; l'homme corbeau, l'homme épervier, l'homme oiseau de proie. Rien de plus rare qu'un homme qui soit homme de toute pièce; aucun de nous qui ne tienne un peu de son analogue animal.
210
K. James Hollyman
Ni Diderot ni Balzac n'envisageaient les espèces sociales comme des entités fixes: la Nature a posé, pour les variétés animales, des bornes entre lesquelles la Société ne devait pas se tenir. (Avant-propos)
Balzac soulignait les différences: ... dans la Société la femme ne se trouve pas toujours être la femelle du mâle (Avant-propos) ... l'épicier devient certainement pair de France, et le noble descend parfois au dernier rang social (César Birotheau) ... les habitudes, les vêtements, les paroles, les demeures d'un prince, d'un banquier, d'un artiste, d'un bourgeois, d'un prêtre et d'un pauvre sont entièrement dissemblables et changent au gré des civilisations. (Avant-propos.)
Dans la pratique, Balzac insistait aussi sur le manque de cloisons étanches entre les espèces sociales: Maxime de Trailles représentait une «espèce amphibie qui tient autant de l'homme que de la femme» (Gobseck), les propriétaires parisiens «tiennent le milieu entre l'avare et l'usurier» (La Bourse). II Les structures sémantiques reposent sur des rapports aussi fixes en apparence que ne le sont en apparence les espèces zoologiques. Mais à partir de cette semblance de stabilité des catégories sémantiques les sujets parlants tirent des effets rigoureusement identiques par leur nature à ceux dont s'occupaient Diderot et Balzac. Si je dis qu'un chanteur beugle, si je rejette la suggestion que ma petite chatte puisse devenir une vieille vache, si je déclare que ce grand veau mériterait d'être rendu cornard. si sa femme n'était pas si chameau, j'opère des transferts de catégorie sémantique pour l'explication desquels il faut parler de principes analogues à ceux dont parlent Diderot et Balzac. Nous abordons ici un domaine qui était autrefois, sous le rapport du procédé formel (métaphore), celui des rhétoriciens, ou encore, sous le rapport du contenu, celui des folkloristes. Sainéan y a fait des incursions en tant que linguiste, mais il travaillait dans un contexte préstructuraliste et pré-transformationnaliste. Plus récemment, Cl. Lévi-Strauss a analysé un coin particulier du domaine, celui des noms propres donnés aux vaches, aux chiens, aux oiseaux domestiques et aux chevaux de course. Plus récemment encore, les linguistes transformationnalistes ont mis en vedette l'importance majeure des compatibilités sémantiques de co-occurrence des éléments de phrase. Ce sont là des contributions qui n'ont pas manqué de nous aider à circonscrire et à comprendre le problème particulier que nous allons traiter.
Animal, végétal ou humain
211
Il faut tout d'abord distinguer entre catégorie sémantique et champ sémantique. Si je note qu'en français boeuf désigne ordinairement un bovidé, et par transfert de catégorie un homme fort, je fais ime constatation analogue à celle qu'il faudrait faire en étudiant la phrase II s'est penché par la portière par rapport à deux autres dont ime —Jean a penché la tête— est bien française, tandis que l'autre —*Jean a penché Eisa— ne l'est pas. Il s'agit de transferts de catégorie sémantique, mais non pas de structures sémantiques, car nous ne nous intéressons pas, pour autant, aux champs sémantiques de la vigueur physique et du mouvement à partir du vertical. L'étude des transferts de catégorie peut donc constituer un domaine particulier d'étude. Il s'agit en effet d'un procédé suivant lequel, en un premier temps, un tfait considéré comme caractéristique du désigné A est perçu comme typique du désigné B aussi, et ensuite le nom du désigné A est transféré au désigné B. Ayant noté que boeuf subit dans certaines phrases le changement de catégorie cité, je peux en chercher la raison. Je peux noter qu'en général le mâle des animaux est plus fort que la femelle: pourquoi donc le nom du boeuf plutôt que celui, par exemple, du bélier ou du cerf? La réponse se trouve dans un fait de civilisation: l'emploi, dans la société française, du boeuf de labour, qui exerce une force supérieure à celle de l'homme. Nous nous trouvons ainsi dans le contexte dessiné par A . G . HAUDRICOXJRT (1962): domestication des animaux, culture des plantes, et traitement d'autrui; mais ici nous nous occupons de l'intersémiotique des hommes, des animaux et des plantes, telle que la conçoit, bien sûr, les hommes; et le terrain choisi est celui du français de la Nouvelle-Calédonie. Soulignons donc tout d'abord qu'en Calédonie, avant le premier contact européen, les seuls animaux mammifères étaient les roussettes ou chauvessouris, les souris, les rats et les dugongs; que l'élevage bovin s'est développé sur le modèle extensif du Queensland australien (de sorte que le bétail est à moitié sauvage); et qu'actuellement la chasse se dirige vers les cerfs introduits et les poissons (roussettes et oiseaux sont protégés). Dans la VIe partie se trouve un glossaire alphabétique des mots qui nous intéressent, et le lecteur est prié de s'y rapporter en lisant l'étude des III e , IV, et Ve parties. Vu la place limitée dont nous disposons, nous ne faisons pas état des cas suivants: 1) ceux qui viennent du français métropolitain: (humains) animal, chameau, gourde, marsouin, oiseau, patate, poule, roquet, souris, vache; (animaux) chevalier, chicorée, chirurgien, feuille ambulante, fou, olive, pilote (Naucrates); 2) ceux qui reproduisent le même transfert qu'en français métropolitain: (humains) poca (= cochon)-, (animaux) cardinal (oiseau), péteur et prêtre (poissons ); 3) ceux qui marquent le transfert par un élément de modification: anémone de mer, banian de mer, concombre de mer, feuille errante;
K. James Hollyman
212
4) ceux dont la lexie est un nom propre: Jean Robert (plante), Casteix et Napoléon (poissons); 5) ceux qui représentent plutôt un transfert à l'intérieur de la même catégorie générale: demoiselle 'libellule' —» 'mante religieuse', minette 'terme d'affection —> 'jeune fille', pilote 'poisson Naucrates' —» 'poisson Echeneis', zozo 'grand bêta' —> 'Métropolitain venu en Calédonie'; 6) ceux dont le caractère de transfert est douteux; cocotte 'perruche d'Ouvéa' n'a probablement rien à voir avec cocotte 'poule' mais se rapporterait au ouest-ouvéen kokot 'perruche d'Ouvéa'; 7) ceux qui n'intéressent explicitement qu'une partie du premier désigné, p. ex.: (plantes) tête d'âne, tête de cheval; 8) ceux qui ne s'emploient que dans des locutions, p. ex.: faire le lézard. III Nous nous proposons d'étudier d'abord les transferts que Cl. LéviStrauss a pu appeler l'Homme naturalisé et l'Animal humanisé, et de commencer par les mammifères. Nous groupons les traits pertinents de la façon suivante: 1. Perceptions: visuelles (forme; grandeur; coloration, y compris marques, marbrures; poils), olfactives. 2. Fonctions (activités, utilisations): force (physique, sexuelle), âge, densité (dureté), comportement (y compris des conditions biologiques comme la grossesse), comestibilité. 3. Origines: indigénat, élevage. Traits pertinents Chasse sauvageElevage extensif Elevage familial grandeur 1
cheveux/poils odeur physique force • •• sexuelle
2 âge 3
biquette tonkin
éleveur
pollé
angora
méou roussette bouc corne molle
vieux bouc chien jaune chien kaki
stag
petit bouc nani
Animal, végétal ou humain L'Animal humanisé 1
coloration
2
âge
213
(1)
rouquin briscard
métis
Nous continuons avec les autres animaux. Si les poissons peuvent facilement s'intégrer au domaine de la chasse sauvage, rien chez les autres animaux ne les rapproche du domaine de l'élevage, extensif ou familial: sauf pour les insectes piqueurs, qui constituent une nuisance, on est dans le domaine de l'observation gratuite.
Traits
pertinents
grandeur 1
coloration traits visuels
L'Homme
naturalisé
oiseaux
poissons
piaque
loche1»
comportement
indigénat
lochend
moluque
comportement
piétonne sauterelle de cocotier
p. ballon» suçon
patte jaune (2)
bossu cocher soldat^ couyouc anglais gendarme3 communard pape de rélégué Nouméa sourd
2
maringouin moustique'
p. ballonb
forme
coloration
mollusques
cagou
L'Animal humanisé
1
insectes
cafard blanc
pétrelle 3
crustacés
perruche
grossesse 2
(2)
baleinier commissaire couvreur gendarme1" planqueur police soldata
popinée
popinée
arlequin
gendarme« collectionneur
K. James Hollyman
214
Beaucoup plus rares sont les transferts entre humain/animal et plante (cf. André 1963), et cette rubrique n'est pas plus fournie en Calédonie qu'ailleurs: L'Humain/Animal Traits
1
pertinents
Végétalisé
Humain
forme (ou port)
Animal
La Plante Animée
carotte
curieux
gaïac manioc
densité 1
collier blanc éléphant pigeon
comestibilité
3
indigénat
Niaouli
V Si nous mettons tous ces schémas ensemble, en chiffrant les cas, nous avons les faits suivants: L'Homme Traits
pertinents Mammifères
grandeur 1
2
3
naturalisé Autres Animaux
Totaux
Plantes
4
6
coloration
2
2
traits visuels
1
l
2
poils
2
2
odeur
2
2
force
5
5
âge
2
2
densité
2
comportement
8
indigénat
1
élevage Totaux
17
2
8 1
2
3
1
1 14
13
16
3
33
Animal,
végétal ou humain
L'Animal
2
humanisé/végétalisé Humains
Plantes
forme
4
1
coloration
9
9
âge
2
2
comportement
10
10
Traits 1
215
pertinents
Totaux
25
1
Totaux 5
14
12 26
La Plante animée Traits
pertinents
1
forme (port)
2
comestibilité Totaux
Oiseaux
Animal/Humain 1
3 3
Totaux 1 3
1
4
On constate donc d'après ce qui précède: (1) Le Français calédonien associe plus facilement hommes et animaux qu'animés et plantes (humains 30:3, animaux 25:1). (2) Quand les mammifères manquent, il se tourne sans difficulté vers d'autres animaux, surtout les poissons, les oiseaux et les insectes. Si les animaux chassés (mammifères et poissons) et élevés (mammifères) devancent les autres en importance, il n'en reste pas moins que oiseaux et insectes ne sont pas négligés. (3) Bien que les traits pertinents se retrouvent dans la dénomination normale des animaux et des plantes (cf. H O L L Y M A N 1970), certains traits sont préférés pour les transferts de catégorie: les observations visuelles priment les perceptions olfactives (26:2), et parmi celles-là la coloration (11 cas) est plus cotée que la forme (6 cas) et la grandeur (6 cas); les traits de fonction rivalisent d'importance les perceptions, et le comportement est de loin l'aspect le plus utilisé (18 cas sur 32). (4) Sur les huit cas où les plantes entrent en jeu, on trouve deux plantes cultivées (carotte, manioc), trois plantes introduites (carotte, éléphant, manioc), trois arbres de forêt (curieux, collier blanc, pigeon) et deux essences vraiment bien connues (gaïac, niaouli). m . —15
216
K. James Hollyman
VI Chaque rubrique du glossaire donné ci-dessous comporte les renseignements suivants: Sous le n.° 1: (a) le sens standard en français calédonien; (b) éventuellement, la datation de ce sens, dans la forme: première datation + statut actuel (c) avec la première datation se trouve le nom de l'auteur ou de l'enquêteur invoqué par cette date; quand il s'agit d'une enquête, on trouvera l'indication «Enq», suivie d'une des majuscules: B (ASG Butler), G (Jeanette Glasgow), H (KJ Hollyman), S (Rosemary Smith). Les matériaux provenant de ces enquêtes sont consignés dans les archives de l'Observatoire du français du Pacifique (Université d'Auckland), dans des documents dactylographiés (CATMUS 1953, GLASGOW 1968, SMITH 1973), ou dans les publications répertoriées dans HOLLYMAN (1971) et (1979). Le statut actuel se présente sous la forme: cour, (courant), rare, rég. (régional), ou vx (vieux). Sous le n.°: (a) indication du nouveau désigné, en français calédonien, suivi de (b) et (c) comme pour le n.° 1; ensuite (d) des indications sur l'origine du transfert ou sur des cas analogues, pour lesquelles les indications bibliographiques réduites sont: FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch de W. von Wartburg), GDL (Grand Dictionnaire Larousse), PR (Petit Robert) et R (Rolland, Faune populaire). Des remerciements très sincères vont vers tous les informateurs, mais surtout, pour les renseignements utilisés ici, vers MM. Luc Chevalier, Louis Devambez, et François Cohic. ANGLAIS, sm 1. Anglophone, le plus souvent d'Australie. 2. Poisson rougeâtre, fréquemment toxique, Lutjanus bohar Forssk. (Lutjanidés); 1953, O'Reilly + cour. ANGORA, sf. 1. Race caprine introduite; 1910, Etesse + rare. 2. Femme dont le dos des mains est poilu; 1966, Enq: H + courant. ARLEQUIN, sm 1. Personnage à vêtement multicolore. 2. Grosse punaise des bois, particulière aux Loyalty, Catacanthus carenoi Le Guillou; 1939, Macmillan + cour. Anglo-austral, harlequin bug = Dindymus discolor; fr. guyan grand arlequin de Cayenne = Acrocina, GDL. BALEINIER, sm 1. Chasseur de baleines.
2. Poisson, Sillago sihama (Forssk.) et S. ciliata Cuv. (Mugiloididés qui longent les rivages de sable); 1925, Lang + cour. Anglo-austral, whaler 'chemineau qui fréquente les bords de rivière', 1893. BIQUETTE, sf 1. Chevrette ou jeune chèvre; 1966, Enq: G. 2. Vieille fille; femme aux jambes maigres. 1978, Enq: H. Bossu, sm 1. Personne dont le dos a une bosse «par un vice de conformation» (PR). 2. Poisson Lethrinidé dont le front et l'avant-dos forment bosse régulièrement. 1872, Moniteur + cour. Fr bossu = Salmonella sp., 1867, GDL. Bouc, sm 1. Capridé mâle, censé être fort, lascif, et lorsqu'il est jeune, niais. 2a. homme ou garçon fort mais peu intelli-
Animal, végétal ou humain gent: terme admiratif de la force; 1961, Enq: H + cour.; 2b. vieux bouc vieux coureur de jupons; 1962, Enq: B + cour.; 2c. petit bouc petit idiot; 1962, Enq:B + cour. Cf R5. BRISCARD, sm 1. Vieux soldat de métier. 2. Vieux taureau; 1961, Enq: H; 1966, Enq: G + cour. CAFARD BLANC, sm 1. Insecte Dictyoptère Blattidé qui vient de muer et n'a pas encore la coloration normale: sa couleur varie du blanc au jaune paille; 1961, Enq: H + cour. 2a. Albinos; homme très pâle; 1961, Enq: H; 1962, Enq:B + cour. 2b. Homme pas bronzé; 1962, Enq: H + cour. CAGOU, sm 1. Oiseau particulier au pays, Rhynochetos jubatus Verr. & des M. (Rhynochetidés); ailes amples mais impropres au vol; plumage épais et long; grand bec, hautes pattes, oeil rouge; large huppe de plumes effilées; 1861, Moniteur + cour. 2. Personne laide, surtout une vieille; 1961, Enq: H; 1962, Enq:B + cour. CAROTTE, sf 1. Légume en forme de cône allongé, Daucus carotta L. (Ombellifères); 1846, Marmoiton + cour. 2. Mollusque gastéropode, Mitra episcopalis L.; 1961, Enq: H + cour.; et certains Térébridés; 1973, Enq: S + rég. Cf. fr: Conus, 1867, GDL. CHIEN JAUNE, sm 1. Le chien de bétail est introduit d'Australie et passe pour être en partie le descendant des chiens sauvages d'Australie, les dingos [dirjgo] et non [dëgo]; dingo s'emploie comme désignation du chien de bétail; les principales races de ce dernier sont le chien/dingo bleu et le chien/dingo rouge; le véritable dingo australien est jaune-orange. 2. Coureur de jupons. 1962, Enq:B, H + cour. «La race canine symbolise la lubricité» (R4). CHIEN KAKI, sm Soldat, membre des forces américaines en Calédonie pendant la dernière guerre mondiale. 1962, Enq:B + rare. Cf chien jaune.
217
sm 1. Conducteur de voiture à cheval, porteur d'un fouet. 2. Poisson, Zanclus cornutus (L.) (Chaetodontidés), dont la nageoire dorsale termine en un long flagelle ressemblant au fouet du cocher. 1976, Fourmanoir & Laboute + cour. COLLECTIONNEUR, sm 1. Personne qui fait des collections. 2. Mollusque gastéropode, Xenophora sp., qui attache sur lui des coquilles vides, des cailloux et des débris. 1973, Enq: S + rég.: Poindimié. COLLIER BLANC, sm 1. Gros pigeon, Columba vitiensis hypoenochroa Gould; gris d'ardoise mais gorge et joues blanches. 1891, Vuillod + cour. 2. Arbres fréquentés par les oiseaux colliers blancs, Ilex sebertii Panch. & Séb. et Phelline comosa Labill. (Ilicacées); 1951, Guillaumin + cour. COMMISSAIRE, sm 1. Officier de police judiciaire. 2. Poisson, Adioryx spinifer (Forssk.), le plus grand des Holocentridés calédoniens et une des prises les plus spectaculaires. 1961, Enq: H + cour. Cf guadeloup. cardinal, angl. soldier fish pour Holocentrus spp. COMMUNARD, sm 1. Déporté de la Commune. 2. Poisson du genre Lethrinus, en partie. L. nematacanthus BL, appelé aussi rouget- communard; gris vert à reflets dorés. 1925, Lang + cour. CORNE MOLLE, sm 1. Boeuf dont les cornes sont restées molles ou petites et malformées. 1962, Enq: H; 1966, Enq: G + cour. 2. Homme sexuellement impuissant. 1962, Enq:B + cour. Cf corne 'pénis', La Fontaine. COUVREUR, sm 1. Ouvrier qui fait les toitures des maisons. 2. Poisson, Branchiostégidé, en partie. Malacanthus sp., qui creuse un sillon dans le sable qu'il recouvre ensuite de débris et de coquilles pour faire un terrier. 1976, Fourmanoir & Laboute + cour. COUYOU(C), sm 1. Oiseau Méliphage, Guadalcanaria undulata Sparrman, et un autre Méliphage plus petit, Lichmera COCHER,
218
K. James Hollyman
incarta incarta Latham; 1953, CatMusée; 1966, Delacour + cour. 2. Quelque chose ou quelqu'un de vilain; 1961, Enq:H + cour.; transfert fondé plutôt sur les traits physiques du Guadalcanaria dont le dessous est barré de gris foncé et dont le cou est finement barré de blanc et de gris brunâtre aux côtés. CURIEUX, sm 1. Quelqu'un qui cherche à connaître ou à apprendre. 2. Grand arbre dont la tête dépasse souvent la cime des autres arbres forestiers: Lasianthera austrocaledonica Baili. (Olacacées), 1921, Guillaumin + 1951; Symplocos spp. (Symplocacées); 1951, Guillaumin + peu cour. sm 1. Gros pachyderme des Indes et de l'Afrique. 2. Haute herbe introduite d'Australie en 1915, Pennisetum purpureum Schumach. (Graminées); 1939, Jacques + vx. abr. de éléphant grass 1925, Lang + rég.: stations d'élevage). GAÏAC, sm 1. Petit arbre, Acacia spirorbis Labili., dont le bois est beaucoup utilisé pour les poteaux de barrière, et remplaçait autrefois le gaïac connu en Europe (Guaiacum) pour la fabrication des tubes d'étambot, réas de poulies, etc. 1871, Dauzat + cour. 2. Personne de tempérament très indépendant, difficile à faire changer d'avis ou d'action, difficile à effrayer, un «dur». 1978, Enq:H + cour.
ELÉPHANT,
sm 1. Représentant du pouvoir dans un district administratif. 2a. Oiseau collier blanc (q.v.); 1961, Enq:H + cour.; cf. PR: «nom donné dans certaines régions à des oiseaux», AOF: Plocéidé (Mauny). 2b. Poisson, Therapon jarbua Forssk., qui suit les bancs de petits mulets au bord de la plage en ayant l'air de les faire circuler; cf rélégué; 1961, Enq:H + cour.; cf PR: «nom donné dans certaines régions à des poissons (vairon, en Lorraine)». 2c. Insecte, guêpe, Ampulex compressa F., introduit en 1942 pour contrôler les
GENDARME,
blattes, qu'elle entraîne par une antenne après les avoir paralysées et dans le corps desquelles elle implante ses oeufs pour que les larves en sortant trouvent de quoi se nourrir; 1952, Cohic + cour.; cf PR: «non donné dans certaines régions à des insectes». LOCHE, sf 1. Poisson de mer à grosse gueule, généralement Serranidé; 1863, Jouan + cour. 2a. Glouton. 2b. Personne «toute en gueule». 2c. Personne très grosse et paresseuse. 2d. Fainéant. Tous ces sens: 1962, Enq:B + cour. MANIOC, sm Plante à féculent, Manihot esculenta Crantz, introduite des Samoa en 1852, puis de Tahiti en 1854; 1857, Pancher + cour. 2. Personne différente des autres (admiratif), cf. gaïac; il faut savoir distinguer les variétés de manioc, le manioc amer ou industriel étant vénéneux, mais toute variété est dure et ne se mange pas avant la cuisson. 1962, Enq:H + cour. MARINGOUIN, sm 1. Insecte piqueur: cousin, etc. 1808, Rossel + cour. 2. Vaurien. 1961, Enq:H + cour. MÉou, sm 1. Roussette, chauve-souris fructivore indigène, Pteropus ornatus Gray, à l'odeur forte. 1930, Mariotti + rare. 2. Femme indigène; 1962, Enq:B + moins cour. MÉTIS, sm 1. Personne dont le père et la mère sont de race différente. 2. Jeune cerf pas encore nubile, âgé de deux ans, c'est-à-dire intermédiaire entre le daguet d'un an, portant des cornes courtes à deux branches, et le cornard, dont les bois ont déjà pris un certain développement. 1954, Sarlin + cour. MOLUQUE, sm 1. Oiseau introduit en 1867 et 1871 pour contrôler les sauterelles, Acridotheres tristis L. (Sturnidés); 1957, Barrau & Devambez + cour.; abréviation de merle des Moluques; l'oiseau a une démarche au pas relevé, et une mimique comique. 2. Désignation dérisive des jeunes gens qui se mettent sur leur trente et un, surtout lorsqu'ils se plaquent les cheveux. 1962, Enq:B + cour.
Animal, végétal ou humain sf 1. Insecte Diptère Culicidé, piqueur. 1800, Labillardière + cour. 2. Vaurien. 1961, Enq:H + cour; cf PR: «enfant ou personne minuscule»; Lexis: «enfant tout menu et remuant». NANI, sm 1. Chèvre (Capridé femelle); 1871, Garnier + rég.: stations; angl. nanny(-goat). 2. Calédonien d'origine arabe (communément autrefois éleveur de chèvres); 1961, Enq:H + cour. NIAOULI, sm 1. Arbre le plus commun de la Calédonie, Melaleuca leucadendrott L. (Myrtacées). 1846, Pigeard + cour. 2. Tout Calédonien né en Calédonie mais dont l'ascendance est étrangère. 1910, Le Goupils + cour.; cf anglo-austral, gumtree (1859), gum-sucker (1855) «Européen né en Australie». PAPE DE NOUMEA, sm Oiseau, Erythrura psittacea Gm. (Estrildidés), d'un vert brillant sauf le rouge vif de la tête, la gorge, le croupion et la queue (appelé plus généralement cardinal)-, 1966, Delacour + cour. PATTE JAUNE, sf 1. Oiseau, v. moluque, aux pattes jaunes; 1962, Enq:H + coin-. 2a. (surtout à Bourail) Calédonien nonautochtone; 1962, Enq:H + cour. 2b. (à Nouméa) Faucheur; 1962, Enq:H + cour. PERRUCHE, sf 1. Oiseau Psittacidé, et plus particulièrement Trichoglossus haematodes deplanchei Verr. & des M., multicolore. 1851, Leconte + cour. 2. Femme indigène aux habits vivement colorés. 1962, Enq:B + cour. Cf. fr. «femme bavarde qui fatigue par ses propos sans intérêt» (PR). PETRELLE, sf 1. Oiseau, Puffinus spp. (Procellariidés). 1961, Enq:H + cour. 2. Fille légère («probablement à cause des habitudes nocturnes»); 1961, 1962, Enq:H + cour. Cf Mâcon pétrelle «paysanne» (FEW). PIAQUE, sm 1. Moineau, Passer domesticus L., introduit en 1871. 1953, CatMu.sée + cour. 2. Petit garçon. 1978, Enq:H + cour. Dérivé de même sens: piaquot, 1978, Enq: H + cour.
MOUSTIQUE,
219
sf 1. Femme qui circule à pied. 2. Sauterelle, Locusta migratoria L., non encore adulte et donc sans ailes; passe par des étapes marquées par la couleur: piétonne noire -»• piétonne jaune piétonne rouge criquet (adulte). 1875, Moniteur + 1950. PIGEON, sm la. Oiseau, Columbidé. 1778, Cook + cour. lb. Oiseau (sens général dans la langue parlée). 1961, Enq: H + cour. 2. Arbre non-identifié. 1889, Raoul + 1890. Cf collier blanc. PLANQUEUR, sm 1. Celui qui cache un butin, ou qui se cache. 2. Poisson, Lethrinus sp. (cf bossu), «parce qu'il se planque». 1963, Haudricourt + rég.: N-O. POISSON BALLON, sm 1. Poisson Tetraodontidé ou Diodontidé capable de se gonfler. 1939, Mariotti + cour. Cf. angloaustral. balloon fish, 1834. 2a. «Un type qui se gonfle et puis se dégonfle». 1961, Enq: H + cour. 2b. Femme enceinte. 1962, Enq:B + cour. POLICE, sm 1. Agent de police. 1944, Rau + cour. Abréviation de policeman (1878). 2. Poisson, v. gendarme. 1961, Enq: H + cour. POLLÉ, sm 1. Boeuf décorné artificiellement pendant sa jeunesse ou sans corne à la suite de la reproduction sélective. 1961, Enq: H; 1966, Enq: G (sous l'orthographe pollet, 1922, Annuaire) + cour, (en particulier sur les stations d'élevage). Cf angloaustral. pol(l)ey. 2. Personne chauve. 1961, Enq: H; 1962, Enq:B + cour. POPINEE, sf 1. Femme indigène. 1875, Michel + cour. Emprunt, à travers une langue autochtone, du polynésien fafine. 2a. Cigale de mer comestible, Scyllarus sp. (Crustacés Décapodes). 1935, Leenhardt + cour. 2b. Chiton (Mollusque Amphineure). 1961, Enq: H + cour. 2c. Mollusque gastéropode, Patellidé. 1961, Enq: H + cour. Transfert fondé sur la forme des mollusques et le marquage de la carapace des cigales, et qui n'invoque que les seins de la femme. PIETONNE,
220
K. James Hollyman
sm 1. Condamné à la rélégation (porteur de vêtements rayés). 1898, Girieud + vx. 2. Poisson, v. gendarme, police, portant trois bandes noires le long du corps. 1961, Enq:H + cour. ROUQUIN, sm 1. Personne aux cheveux roux. 2. Cerf au pelage roussâtre. 1961, Enq:H + cour. ROUSSETTE, sf 1. Chauve-souris, v. méou. 1851, Leconte + cour. 2. Femme indigène d'aspect peu appétissant. 1962, Enq:B + cour. Cf méou. SAUTERELLE DE COCOTIER, sf 1. Grand insecte, Pseudophyllanax imperialis Montrz. qui se tient sur les cocotiers sans bouger pendant de longues périodes. 1897, Mialaret + rare. 2. Femme de moeurs légères, surtout indigène. 1962, Enq:B + cour. Il est probable que le nom a été réinterprété pour tenir compte du fait que la femme en question «saute» de client en client. SOLDAT, sm 1. Militaire. 2a. Poisson, Aeoliscus strigatus (Giinther), qui se déplace en troupe, verticalement et la tête en bas. 1963, Enq:H + cour. Appelé aussi poisson militaire. 2b. Poisson Holocentridé, surtout les Adioryx, armé d'une longue épine à l'angle du préopercule. 1976, Fourmanoir & Laboute + cour. Cf Angl. soldier-fish; et ci-dessus commissaire. SOURD, sm 1. Personne qui ne perçoit pas les sons. 2. Oiseau siffleur, Pachycephala spp. (Muscicapidés). 1961, Enq:H +
RÉLÉGUÉ,
cour. En langue de Canala, le même mot signifie «sourd» et désigne Pachycephala caledonica Gm. (Grâce 1975 et 1976), cf. angloaustral. thickhead 'Pachycephala'-, on dit que l'oiseau n'entend pas venir l'observateur. STAG, sm 1. Vieux taureau castré; prononcé (stag) ou (stèg); angloaustral. «taureau châtré après avoir atteint l'âge adulte». 1961, Enq:H + cour. 2. Vieux célibataire racorni. 1962, Enq:B + cour. SUÇON, sm 1. Poisson parasite des gros animaux marins, Echeneis naucrates Licht., qui porte un suçoir pour s'attacher. Provençal suçoun. 2. Personnage collant. 1962, Enq:B + cour. TONKIN, sm 1. Race porcine, petite, très chargée en graisse. 1879, Moniteur (adj.) + cour. 2. Personne courte et grosse. 1962, Enq:B + cour. On dit plus communément: petit tonkin. Cf f r coche, truie «femme grosse et grasse»; nmd tonquin «porcelet» (1907, Sainéan). VEUVE NOIRE, sf Araignée venimeuse, Latrodectus hasseltii Thor., d'un noir soyeux mais avec une bande dorsale rouge vif et une tache ventrale rouge. 1961, Enq:H + rare. Angloaméric. black widow (tout Latrodectus, mais plus particulièrement L. mactans), ainsi nommé en raison de sa couleur (noire, avec une tache ventrale rouge) et du fait qu'après l'accouplement la femelle mange le mâle.
BIBLIOGRAPHIE J. (1963), «Noms de plantes et noms d'animaux en latin», Latomus XXII, 4: 649-663. BALZAC, H. de (1842), «Avant-propos à la Comédie humaine», In: GERSHMAN, H. S. et K. B . WHITWORTH, Jr. (1964), Anthologie des préfaces de romans français du XIXe siècle. Julliard, Paris: 189-206. CATMUS (1953), Catalogue du musée néo-calédonien. Dactylographié. DIDEROT, D . (1921), «Les mots de caractère et de profession». In: Pages choisies des grands écrivains: Diderot, 6e éd. Armand Colin, Paris: 118-122.
ANDRÉ,
Animal, végétal ou humain
221
GLASGOW, J. (1968), Le Vocabulaire de l'élevage en Nouvelle-Calédonie: étude de français régional. Thèse de Paris, ronéotypée. GRACE, G. W. (1975), Canala Dictionary (New Caledonia). Australian National University, Canberra. — (1976), Grand Couli Dictionary (New Caledonia). Australian National University, Canberra. HAUDRICOURT, A. G. (1962), «Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d'autrui». L'Homme 2: 40-50. HOLLYMAN, K. J. (1970), «Nomenclature scientifique et lexique populaire». In: Mélanges Marcel Cohen. Mouton, Paris: 36-43. — (1971), «French in the Pacific». In: SEBEOK, T. A., Linguistics in Oceania (= Current Trends in Linguistics, vol. 8). Mouton, The Hague/Paris: 903-937. — (1979), «Le français en Nouvelle-Calédonie». In: VALDMAN, A., Le français hors de France. Champion, Paris: 621-629. LÉVI-STRAUSS, Cl. (1962), La Pensée sauvage. Pion, Paris. SAINÉAN, L. (1905), La Création métaphorique en français et en roman: images tirées du monde des animaux domestiques: le chat. Niemeyer, Halle. — (1907), La Création métaphorique en français et en roman: images tirées du monde des animaux domestiques: le chien et le porc. Niemeyer, Halle. SMITH, R. (1973), Le vocabulaire populaire des mollusques sur la côte est de la NouvelleCalédonie. Mémoire de maîtrise. Université d'Auckland, manuscrit.
"Alma" y "ánima" en el Diccionario Histórico de la Lengua Española: su fraseología RAFAEL LAPESA
(Madrid)
1. La mayor dificultad con que hemos tropezado al organizar los artículos alma y ánima del Diccionario Histórico de la Lengua Española1 ha consistido en la nutridísima fraseología del primero (291 locuciones con un total de unas 450 variantes) y la no escasa del segundo (57 locuciones con 86 variantes). Tuvimos que habérnoslas con numerosas unidades léxicas muy complejas y cambiantes, que nos planteaban en primer lugar el grave dilema de presentarlas separadas del restante material o incorporarlas, siempre que fuera posible, a las acepciones de cada uno de los dos artículos. La primera solución permitiría reunir bajo un solo epígrafe todos los significados de cada locución o fórmula y ofrecer completa y conjunta la visión de su desarrollo histórico; pero a costa de impedir una visión orgánica de la evolución seguida por la voz alma, o en su caso ánima. La segunda solución obligaba a distribuir las locuciones en las correspondientes acepciones del respectivo artículo, y cuando una locución tenía varios sentidos, presentar cada uno en la acepción que le tocase; ello suponía sacrificar la historia particular de cada locución polisémica para atender a la historia general de su principal componente. Nos decidimos por esta segunda posibilidad: así «partir el alma a uno», 'matarlo', va, con las variantes romper o rajar el alma, en la acepción 1.*, que define alma como 'principio inmaterial de la vida humana'; pero con el sentido de 'causar intenso dolor o compasión' se incluye en la acepción 4.a, referente a la vida afectiva. De igual modo «arrancársele el alma a uno» figura en la 1.a como sinónimo de 'morir', y en la 4.a como 'sentir gran dolor 1
Real Academia Española. Seminario de Lexicografía, Diccionario Histórico de la Lengua Española, fascículo 14, Madrid, 1977 (alma, 434458). El artículo ánima aparecerá en uno de los próximos fascículos. En el Diccionario constan, puntualizados, los textos a que se hace referencia en las presentes páginas.
224
Rafael Lapesa
o conmiseración'. «Tener uno él alma en su almario» se reparte en tres acepciones: cuando significa 'tener decisión y arrestos', va en la 7.a, ánimo, resolución, valor'; con el sentido de 'no ser inaccesible a sentimientos o emociones', en la 4.a, referente, como hemos dicho, al mundo afectivo; y cuando equivale a 'tener uno capacidad para pensar u obrar según su propio criterio y albedrío', en la 6.a, relativa al microcosmos intelectual y moral. Para que los significados que por este procedimiento se disgregan no queden reducidos a «disiecta membra», va al comienzo de cada artículo un índice de unidades léxicas complejas, gracias al cual el consultante podrá encontrar con facilidad la locución que le interese, y si es polisémica, reunir sus diversos significados. 2. Ahora bien, la locución, como conjunto, tiene autonomía semántica: sus deslizamientos, extensiones y restricciones de sentido, así como los valores metafóricos que adquiere, no afectan necesariamente a las palabras que la componen; no generan forzosamente en ellas cambios cuya área rebase los límites de la misma locución. Por ejemplo, «sacar el alma a uno» 'matarlo' se encuentra desde el Poema de Fernán González hasta nuestros días; pero toma además el sentido de 'arruinar a alguien, hacer que gaste cuanto tiene', que consta por primera vez en el Diccionario de Autoridades, 1739: en este caso no procede atribuir a alma una acepción de 'hacienda, bienes, dinero', que no tiene fuera de la locución (no se dice «perder o ganar alma» en un negocio) y que está vinculada al empleo del verbo sacar. Igual ocurre en «sacar a uno el alma de pecado», locución que figura de 1721 a 1791 en su sentido directo de 'librar a alguien de la culpa o de la pena que por ella padece' y que antes había tomado el traslaticio de 'sonsacar': Correas en 1627 restringe este 'sonsacar' a 'obligar a pagar' y Terreros, en 1788, a 'quitar o ganar el dinero a otro'; por otra parte desde 1739 aparece con otra especialización de 'sonsacar', la de 'lograr con habilidad que alguien diga o conceda lo que no quería': sería inexacto referirla a la acepción 11.a de alma, 'intimidad, interioridades de la vida anímica', pues corresponde a un cambio semántico de la locución entera. 3. Otro problema es el de las variantes formales: alma y ánima contienden en bastantes locuciones 2 ; pero lo que ahora nos interesa es la variabilidad de otros elementos. En su mayoría se limita a simples sustituciones de términos sinónimos o cercanos: echarse el alma atrás / echarse el alma a la espalda; manchar / ensuciar / tiznar el alma; alma de 2
Por ejemplo, dar, ofrecer, encomendar el alma o ánima a Dios, salvar, perder, matar, infernar uno su alma o su ánima, sacar el alma o el ánima a alguno, etc. De ordinario ánima aparece como sustituto culto de alma en locuciones donde ésta se usa más y desde antes. Lo contrario no es frecuente, y menos aún que ánima se emplee sin alternar con alma, cosa que casi sólo ocurre en locuciones relativas a las ánimas del purgatorio.
«Alma» y «ánima» en el Diccionario Histórico
de la Lengua Española
225
Caín / alma de Judas; toller / quitar / robar el alma, etc. Suelen ser variantes estilísticas, cada una de las cuales aporta una nota imaginativa, intensiva, eufemística o degradante, sin excluir la parodia: en Colombia junto a con alma, vida y corazón ha surgido con alma, vida y sombrero. Otras veces las variantes se distribuyen en el uso según las funciones sintácticas que desempeñan: como locuciones verbales alternan colgar / dexar colgada / tener pendiente el alma de un hilo y estar con él alma en un hilo (aparte de cubrir el alma un hilo —1599, Lope de Vega— y estar mi alma por un hilo —1627, Correas—, que parecen ser ejemplos únicos); colgada, colgando o pendiente el alma de un hilo, ya en construcción absoluta, ya introducidas por la preposición con, valen para la función circunstancial o adverbial; pero la fórmula más frecuente para ésta es, en los siglos xix y xx, con el alma en un hilo. 4. En todos estos casos la organización lexicográfica aconseja, respetando la separación de alma y ánima, agrupar en cada artículo bajo un mismo epígrafe todas las variantes de una locución que sirven para una misma función o tienen igual estructura; cuando por alguna razón convenga presentar unas separadas de otras, bastarán referencias mutuas para que no falte conexión entre todas. Las dificultades aumentan cuando las variantes son muchas y alcanzan a más de un término. Con los significados de 'a punto de morir', 'agonizando' y de 'angustiado', 'despavorido', 'padeciendo algún mal o trabajo muy grande' hay un grupo de expresiones cuyo núcleo mismo se ofrece en variantes: (tener) el ánima en la boca / el alma a la boca / en la boca; el alma a los dientes / en los dientes / entre los dientes; el alma en los labios. Estas variedades nucleares no aparecen solas: como complemento .circunstancial hay algún caso en que sólo se acompañan de la preposición con: «Murió el herege de amor / tan contumaz en su secta / que, con el alma en los dientes, / de Amor, siendo dios, reniega» (1605, Romancero General); lo corriente es que dependan de los verbos estar (que suele exigir con), tener, llevar o traer. El total de combinaciones registradas alcanza a 11; por si fueran pocas, traer el alma en las manos comparte con ellas el sentido de 'padecer grave mal', pero no el de 'agonizar'. 5. La cuestión se complica si la presencia o ausencia de un elemento lleva consigo la de una nota significativa importante: junto a dar el alma 'morir' existen las variantes rendir y entregar el alma; las tres tienen frecuentemente como objeto indirecto a Dios, a Nuestro Señor Jesucristo, al Señor, al Criador, etc., pero también se usan sin tal complemento; devolver el alma sólo consta con él; en cambio sólo se atestiguan sin él dexar, echar, exhalar, despedir, espachar el alma, aparte de expresiones personales como las cervantinas dar al viento esta alma, embió su alma a los aires. Como el Diccionario Histórico no puede entrar en pormenores respecto al origen y desarrollo de todas estas formulaciones, hemos hecho
226
Rafael Lapesa
con ellas dos grupos, según lleven o no el complemento a Dios o equivalente, que agrega a la noción de 'morir' una proyección hacia la vida ultraterrena; además ese complemento tiene su antónimo en la locución dar o entregar uno el alma o su alma al diablo o al pecado. 6. Otro ejemplo representativo de cómo se entrecruzan las variantes formales y las de significado es el de un grupo de locuciones que tiene como núcleo su alma en su palma (o mi alma en mi palma, tu alma en tu palma). Su origen está en las expresiones bíblicas p o s u i a n i m a m m e a m i n m a n i b u s m e i s (Jueces, 12, 3), p o s u i t animam s u a m i n m a n u s u a (I Sam., 19, 5), traducibles por 'arriesgué mi vida', 'arriesgó su vida'. El Tostado vierte la primera como puse mi alma en mis manos; pero ya hacia 1400 hay en la llamada Biblia judío-cristiana puso su ánima en su palma; la de Ferrara (anterior a 1553) da puse mi alma en mi palma, puso a su alma en su palma, y el judeo-español actual sigue empleando meter el alma en la palma 'exponerse a un peligro inminente', según el Diccionario de Nehama-Cantera 3 . Un tercer pasaje, el del Salmo 118, v. 109, que en la Vulgata dice a n i m a m e a i n m a n i b u s m e i s s e m p e r ha sido interpretado como v i t a m e a p e r i c l i t a t u r s e m p e r en la versión del Instituto Bíblico aprobada en 1945; pero en el siglo xvi se entendía de modo muy distinto. Fray Antonio de Guevara escribe en 1542: «Dezir el Psalmista que puso Dios mi alma en mi palma es dezir que no por más dio al hombre la libertad del libre aluedrío de para que le siruiessen con él de grado»; Sebastián de Horozco, hacia 1570: «Sirve a Dios con mucho brío / pues tienes libre albedrío / y tu alma está en tu palma»-, y Fray Juan de Pineda, en 1589: «En boluiéndole Dios su cara (que fue dexarle su alma en su palma con la gracia y los demás dones que tenía), [Adán] luego se halló en pecado». Pero la fórmula preferida para denotar la libertad y responsabilidad de cada cual en su proceder —y también la indiferencia o desentendimiento de uno por la conducta ajena— era más escueta, pues omitía los verbos: ya hacia 1521 aparece tu alma en tu palma 'allá tú', 'allá te las entiendas', que hoy sigue vigente, a menudo sin preposición, tu alma tu palma. La variante «su alma en su manga, y allí se las avengan», empleada por Antonio Flores en 1843, no parece haber tenido fortuna; está en relación con manga ancha o estrecha y puede obedecer a un desdibujamiento en la imagen de palma. Como la idea de libertad y responsabilidad se alia fácilmente con la de recompensa o castigo, la palma de la mano ha sido reemplazada por la palma del vencedor, premio del bien obrar, cambio que se refleja en modificaciones sintácticas: «Ello es que me dan buenas dineros a ganar, y a su alma su palma, que yo en nada entro ni salgo» (Bécquer, 1864); «cada alma con su palma», dicho ecuatoriano recogido por Mateus en 1933. Por otra parte 3 Joseph Nehama, avec la collaboration de Jesús Cantera, Dictionnaire espagnol, Madrid, 1977, 30c.
du judéo-
«Alma» y «ánima» en el Diccionario Histórico de la Lengua Española
227
llevar el alma en la palma figura en Gracián como 'manifestar sin rebozo o transparentar uno lo que piensa o siente', antecedente de hablar con el alma en la palma, usado en 1925 por el colombiano Marco Fidel Suárez como alternativa de hablar con el corazón en la mano. 7. La locución mi alma en mi palma es una entre las muchas españolas de origen bíblico, en gran parte comunes con otras lenguas románicas: a n i m a v i v e n s > alma viviente; e x t o t a a n i m a t u a , i n t o t a a n i m a t u a > con toda tu alma; a n i m a m s u a m p e r d e r e , s a l v a r e > perder, salvar el alma; a n i m a m p o l l u e r e > manchar el alma; a l i q u e m d i l i g e r e u t a n i m a m s u a m (Deut. 13, 6) > querer a alguien uno como a su alma; a n i m a m d a r e > dar el alma 'morir', etc. Las coincidencias románicas rendre l'âme / rèndere l'anima / rendir el alma, être comme une âme en peine / essere come un'anima in pena / estar como alma en pena, arracher l'âme / arrancar el alma, avoir l'âme sur les lèvres / tener el alma en los labios 'estar para morir' hablan de la comunidad expresiva del mundo cristiano, pero también de la base común latina representada por a n i m a m r e d d e r e , dimitiere, a u f e r r e , e r i p e r e , etc. 4 . Junto a la herencia por vía de tradición oral hay también casos evidentes de introducción a través de lecturas sabias: exhalar el alma proviene del ovidiano a n i m a m e x h a l a r e (Met., 6, 247); vomitar el ánima (Juan de Mena, litada en romance) y «tal vomitando sangre, tal vomitando el alma» (Cervantes, Persiles, II, cap. 14) proceden del p u r p u r e a m v o m i t i 11 e a n i m a m de Virgilio (Aen. IX, 349); la mitad del alma de uno 'la persona más querida' reproduce el d i m i d i u m a n i m a e m e a e de Horacio (Carm., 1,3,8). 8. Las locuciones viven en variantes. No son «frases hechas», pues viven rehaciéndose en continua transformación, con innovaciones felices o torpes debidas a la iniciativa de colaboradores anónimos y aceptadas por un número más o menos amplio de hablantes. De las innumerables modificaciones que experimentan en el coloquio sólo una parte mínima llega a la escritura, La fraseología es una de las manifestaciones primitivas —y a la vez más perdurables— de la creación artística de lenguaje transmitida por vía oral. Actividad y producto intermedio entre lo meramente lingüístico y las formas elementales de la literatura tradicional, la fraseología presenta, como éstas, asombrosa continuidad en medio de su incesante renovación: son muchas las locuciones que se perpetúan con fluidez formal y aparición escrita ininterrumpida desde la Edad Media o el siglo xvi hasta ahora. Pero también hay casos de perduración en estado latente: las expresiones cidianas d'alma e de coraçôn y «como a la mie alma yo tanto vos quería» no se repiten, que sepamos, en la literatura ni en los diccionarios españoles, pero subsisten hoy en las sefardíes de alma i de korasón, * Véase el Thesaurus Linguae Latinae, II, 1900-1906, 70-71.
228
Rafael Lapesa
lo kyero komo mi alma, recogidas por Nehama y Cantera. Los testimonios judeo-españoles actuales obligan también a suponer existencia latente desde antes de 1492 para arrancársele el alma y estrechársele el alma a uno, cuya constancia escrita en España data de fines del siglo xvi y principios del xvn respectivamente. A veces la locución que hubo de vivir soterrada desde antes de los Reyes Católicos asoma escrita con siglos de distancia y en los puntos más alejados del mundo hispánico: en 1593 Diego de Guadix dice en su Recopilación de nombres arábigos que al gato «se le sale el alma por prender y tomar un Ratón»; en 1891 el ecuatoriano González Suárez se refiere a alguien a quien «se le salía el alma viendo la comida»; y en 1977 Nehama y Cantera recogen «el alma l'está salyendo detrás de esta niña» como ponderación de lo que siente el enamorado. Sin testimonio judeo-español, la coincidencia en el uso de una locución entre España y América invita en ocasiones a considerarla muy anterior a las noticias que tenemos de ella: no caberle a uno el alma en el cuerpo 'estar muy inquieto y angustiado' consta como corriente en España y Argentina hacia 1920, en Chile desde 1945; y con el sentido de 'rebosar de alegría', hacia 1920 en España y desde 1953 en Colombia, donde tiene además la acepción de 'ser muy vivo', desconocida en España. El hecho de que ninguna de las tres zonas comparta todos los significados de la locución hace pensar en ramificaciones de un tronco existente desde muy atrás. Tradición oral, vida en variantes, estado latente: las doctrinas y métodos de Menéndez Pidal pueden iluminar de manera decisiva el estudio de la fraseología.
Apostillas a E. Coseriu, Principios de semántica estructural: el caso de cosa MARGHERITA MORREALE
(Padua)
En los márgenes de mi ejemplar de la publicación mencionada en el título (PSE) constan mis reacciones como signos de satisfacción al ver confirmada alguna que otra de mis glosas (p. ej., de que Lba 433a «ojos someros» nada tiene que ver con 1012c «ojos fondos» HRP 37 [1969], 136; la oposición 'hondo'/'no hondo' es ajena al léxico romance PSE 83); como signos de interrogación, por la plétora de casos reales para los que difícilmente podría hallarse un lugar en las casillas necesariamente simplificadas que el autor propone y en las que podrían proponerse para otras épocas en la historia del léxico (así a propósito de toda una serie de adjs. para lo recién o no recién hecho, o engendrado, que se sustraen a la designación viejo/nuevo «para las cosas»; cf. Lba 1279c «las yerbas nuevas en el prado anciano»), y como cruces, por los muchos problemas aún no resueltos (a mi humilde entender) que sugiere la lectura del libro. Propondré uno de ellos, refiriéndome a los textos específicos que ahora tengo entre manos, el romanceamiento del Libro de la Sabiduría (Sab ) en Esc. 1.1.6 (E6), General Estoria (GE) y Esc. 1.1.4 (E4) 1 , no sin advertir que mi finalidad es práctica, y encauzada a la tarea de traducir y de enjuiciar traducciones. 1. Cosa como lexema. En un texto como Sab., que se coloca en la confluencia del AT con la cultura helenista del siglo i a. d. C., la representación de Dios como espíritu, «...que todas las cosas contiene» 1:7, y 1
Aquél es de mediados del siglo xin, éste de principios del xv. Para una ejemplificación de su estudio comparado cf. UFE 58 (1976), 1-33, y Berceo nn. 94-95 (1978), 233-254. Cuando no indico la fuente, sobrentiendo que las citas son de E6. Las del NT pueden comprobarse en la ed. de T. MONTGOMERY y S. W. BALDWIN, El Nuevo Testamento según el MS Esc. 1-1-6 (Madrid, 1970).
230
Margherita Monreale
como espíritu de vida: 1:14 «Todas las cosas crió Dios porque fuessen», ejemplifica el uso de cosa como lexema (en correspondencia con el n. latino): un uso sustantivo que realza, además, el hecho de que el verbo se(e)r no está desplazado de su valor autónomo por ningún otro verbo particular 2 . En pasajes como los citados, cosa designa sin distinción tanto a los seres inanimados como a los animados, los irracionales como los racionales. En otros contextos la solidaridad de los lexemas circundantes nos induce a relegar cosa al dominio de las abstracciones y seres inanimados. Esto crearía la subdivisión de cosa (pl.) entre cosas y seres vivos o seres vivientes, términos éstos cuya poca fijeza es de por sí significativa de su escaso arraigo en el uso corriente. Tal subdivisión, sin embargo, no rige tal cual para el castellano de la Edad Media, en que el alcance mucho más extenso de cosa se suma a la dificultad de reconocer a punto fijo la solidaridad o insolidaridad entre lexemas (cf., p. e j , Lba 524a «A toda cosa brava grand uso la amansa», donde el contexto haría pensar en cosa 'animal', pero sin que bravo, dicho de persona en 55d y de concepto abstracto en 1424a permita decidir; probablemente tal limitación aquí es superflua) 3 . En el caso de nuestros romanceamientos, además, el modelo tampoco es determinante en cuanto el latín postclásico no distinguía por medio de res las formas ambiguas de los casos oblicuos. Sirva de ejemplo práctico el v. 12:16, donde sólo uno de los traductores emplea cosa y la única eventual solidaridad léxica la ostenta el verbo: «ómnibus te parcere facis», traducido en E6 como «fázeste perdonador de todos» y en GE como «te fazes perdonar a todas las cosas». El carácter rastrero de la traducción alfonsina nos hace presumir que también en este caso peque por servilismo; la calidad superior de E6 nos inclina, en cambio, a pensar que su versión sea la buena. Pero en vista de todo lo que se ha escrito sobre cast. are. cosa 'ser vivo', y cosa 'persona', tendremos que aducir otras consideraciones, sintácticas principalmente, para resolver el problema léxico 4. 2
Romperé una lanza en favor del verbo ser (PSE 45 se refiere a fr. être), que en las lenguas modernas (las que conozco) es aún vivo, por lo menos en la lengua pasiva: ¿quién le «traducirá» a un inglés las palabras de Hamlet «to be or not to be»?; ¿quién verterá en fr. Éx. 3:14 con «Je suis celui qui existe»? 3 El latín eclesiástico traduce con vivens pl. tà ÇÛVTCC 1:13, que a su vez evoca oposición entre vida y muerte; nuestros romanceamientos coinciden aquí al afirmar que Dios no se goza «con el perdimiento de los vivos», expresión que conservan algunas traducciones modernas; otras: «de los vivientes». 4 En general las elucubraciones de los filólogos tienen por objeto cosa (más bien que el sintagma del que forma parte) o el hecho de equivaler cosa a ser (cf. en Zifar «Quiero vos dezir la mi poridad, la que nunca dixe a cosa del mundo» ed. F. WAGNER [Ann Arbor, 1929], pp. 32.27); así también un estudioso tan prudente y documentado como J . E. GILLET, Propalladia and Other Works of B. de Torres Naharro, vol. III (Filadelfia, 1951), 366-367.
Apostillas a E. Coseriu, Principios de semántica estructural
231
2.1. Cosa en sintagmas sustantivos. En correspondencia con participios de pretérito latinos sustantivados tenemos en E6 las cosas passadas 8:8 4- praeterita, 11-13, las cosas que an de venir 19:1 y las cosas que an de seer 8:8 futura (o sea unos sintagmas que conocemos por todos los textos medievales, y ya más cerca del uso actual, en E4 las cosas que son por venir 2:17 novissima; y en correspondencia con caelestia, terrena y de las oraciones de relativo que expresan lo mismo, tenemos las cosas del cielo 9:16 «quae in caelis sunt», las cosas terrenales ibid. «quae in térra sunt». Todas estas expresiones podrían ponerse bajo la rúbrica de los seres creados, como especializaciones de cosa pl. en el tiempo y en el espacio. Entre sí guardan las relaciones propias de lexemas específicos, sirviendo cosa para la sustantivación en la categoría de los seres inanimados, como ombre «el ombre sesudo» 6:1, o la forma no marcada, o marcada sólo por el número (cf. «los sin sentido» 5:21), para la sustantivación en la categoría de las personas. Los diccionarios, el académico entre ellos, dan entrada al tipo de Iexicalización que no implica un cambio formal respecto al lema; cf., p. ej., insensato u. t. c. s. (pronto se marcará así también extraterrestre); no la dan, en cambio, a la sustantivación con cosa. Por lo que, si quisiéramos expresar en español el dicho evangélico, Si terrena dixi vobis, non creditis, quomodo, si dixero vobis caelestia, credetis? Jn. 3:12,
nos veríamos divididos entre los dos artículos siguientes, ambos referidos a una sola categoría gramatical y sin relación funcional con otro concepto: celeste adj. perteneciente al cielo, celestial perteneciente al cielo como mansión de los bienaventurados.
Esta segunda definición limitativa nos desanimaría de buscar la otra, incompleta, pero más aceptable, de terrenal: «Perteneciente a la tierra, en contraposición de lo que pertenece al cielo». De ningún modo podríamos sospechar por tales lemas el papel tan importante que han desempeñado sintagmas sustantivos como los citados, o como cosas espirituales, cosas del mundo. (Este último ha hallado entrada en el Diccionario de uso del español de M. Moliner con una definición secularizada, y además inexacta 5 .) 5
«Loe. en que se alude a las alternativas y vicisitudes que ofrece la vida» ed. Madrid, 1967. El desemparejamiento respecto al sistema tradicional se puede observar comparando 1 Cor. 9:11 en E6: «Si nós a vos sembramos espirítales cosas, no es grand cosa si segáremos las camales» con el mismo en la traducción más reciente, y «puesta al dia» en el aspecto lingüístico: «Si nosotros hemos sembrado para vosotros lo espiritual, ¿será mucho que cosechemos nosotros de vuestros bienes materiales?». Nueva Biblia española de L. Alonso SCBÜKEL y J. MATEOS (Madrid, 1975).
ni. —16
232
Margherita Morreale
En el aspecto práctico de la traducción de mi idioma a otro surge, además, el problema de emparejar otros tipos de sustantivación con la forma española con cosa, que tan poca atención ha merecido de los lexicógrafos. Piénsese en la sustantivación del participio neutro latino en ital. passare in giudicato, que los diccionarios italianos registran bajo giudicato, y esp. pasar en cosa juzgada, del que hallo rastro, bajo cosa, en el citado léxico de M. Moliner, y también en el Diccionario académico6. Piénsese también en la sustantivación por conglobación de los elementos etimológicos en ital. refurtiva, al que en cast. corresponde la(s) cosa(s) hurtada(s) o robada{s)7, por lo que, quien busque en el Diccionario bajo el tema rob- hallará el hoy rarísimo robador, pero nada que corresponda al citado vocablo italiano. Dentro del propio idioma español me pregunto cuán legítima es la definición del Diccionario académico: «Préstamo. Cantidad de dinero u otra cosa prestada», cuando el uso corriente distingue entre, p. ej., «devolver un préstamo» (que se entiende de dinero) y «devolver la cosa prestada». Limitándome a los romanceamientos (para sustraerme a las objeciones que podrían levantar los lexicógrafos y a las dificultades teóricas del tema) 8 , observo que la comparación entre ellos ilustra la concomitancia, que no ha de ser necesariamente de identidad, entre la forma orgánica y la forma compuesta con cosa; cf. 10:8 «cayeron en non coñocer bienes» «in hoc lapsi sunt ut ignorarent bona» (GE: om.); frente a E4: «cayeron en esto que non supiesen las cosas buenas», y por otra parte: 15:6 «los amadores de malas cosas, dignos son de muerte» (E4: id.) y GE: «1. a. de los males, derecheros s. d. m.». Véase 14:28 «Adevinan falsas cosas» «vaticinantur falsa» (E4: id.), donde GE traduce con falsedades, que parece apropiado; y también 7:25 «ninguna cosa suzia non caye en él [el saber]» (E4: id.) «nihil inquinatum in eam incurrit», donde suziedades estaba también a la mano (cf. 2:16 «guárdase [el justo] de nuestra carrera assí como de suziedades», y E4: «ningún ensuziamiento non cae en ella [la sapiencia]» donde interviene, sin embargo, la distancia que separa el sust. deverbal en -miento del part. de perf. latino), y «dase gloria porque faze cosas vanas» 15:9 «gloriam praefert quoniam res supervacuas fingit»; E4: id.; GE: «cosas sobejanas y vanas», donde ninguno de los romanceamientos echa mano de vanidades, que en los textos medievales se halla * Registra la frase remitiendo a cosa G. TILANDER en su Vocabulario de Vidal Mayor: «passar la sentencia en la cosa judgada» (Lund, 1956). La frase saldría pronto del ámbito jurídico; ya aparece como sinónimo de dar por visto en muchos de los clásicos, F. Luis de León, Cervantes y otros. i Cf., p. ep., en la VII Partida xiv 2 «El [furto] manifiesto es cuando fallan algún ladrón con la cosa furtada ante que la pueda asconder» ed. Madrid, 1807, voi. Ili, p. 608. También se empleó por metonimia furto-, en particular en los conjuros para descubrir los o decir los; cf. GILLET, loe. cit., p. 629. 8 Entre los tratadistas recuerdo a F. HANSSEN, quien pone cosas matas bajo la rúbrica de los compuestos; cf. su Gramática histórica de la lengua castellana (Buenos Aires, 1945), 423.
Apostillas a E. Coseriu, Principios de semántica estructural
233
sobre todo con dezir y pensar (cf. Lba, Pról.: «porque orne piensa vanidades de pecado»). De algunos adjs. no existe el sust. correspondiente, o éste se ha especializado; así digno forma sintagma con cosa en la versión, no muy perspicua, posiblemente muy servil, de 7:15b «acometer las dignas cosas», v. q. Ef. Pról. Con ello pasaríamos al problema de la traducción por calco: neutro latino cosa. También diferencias como 1:8 «qui fabla mal» «qui loquitur iniqua», GE: «qui cosas desaguisadas dize de nemiga», E4: «el que fabla cosas malas»; 3:14 «no pensó mal» «nec cogitavit ... nequissima», E4: «nin cuidó cosas malas», GE: «nin c. las muy malas cosas...», donde nos inclinamos a optar por E6 como más idiomàtico, nos ponen ante el problema del avance de formas fraseológicas más concisas y del deslinde entre el sintagma sustantivo lexicalizado y la adhesión al latín por calco (más o menos difundido) o por osmosis entre los dos idiomas. Propondré otro ejemplo más, en singular, que se presta menos para la lexicalización: 14:19 en mejor cosa a su auos —>• a uos della, dellos —• d ella, d ellos desta, destas, desto -*• d esta, d estas, d esto desu —» de su enella —»• en ella sobrella —> sobr ella. Prépositions et verbes asaber —» a saber adexar —»• a dexar. Prépositions et substantifs apuerta —• a puerta atuerto -» a tuerto defuero —* de fuero denoche —• de noche. Verbe et préposition ade -> a de. Verbes et pronoms rreçibala —» rreçiba la destruyanlas destruyan las prendante —» prendan le denles -> den les despennenlo -» despennen lo defendiendose —*• defendiendo se adiestro —> a diestro amedias a medias asabiendas a sabiendas asiniestro —> a siniestro. Ces séparations opérées, j'ai donné à l'index des formes deux présentations: a. l'une alphabétique: agua aguado aguaducho I forme
24 1 1, etc. I fréquence absolue
b. l'autre par ordre de fréquence décroissante. Pour chaque fréquence l'ordre est alphabétique.
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age..,
251
Au début de chaque fréquence importante, le nombre total de mots qui l'offrent est indiqué. dia querelloso
vn
sobre concejo calonna fasta
219 (3) 219 219 209 205 199 (2) 199, etc.
J'ai pu établir que: a. le texte du Fuero de Cuenca (Códice Valentino) formes;
compte 64.035
N (étendue du texte): 64.035
b. le nombre de formes différentes y est de 3.926. 2.2.2. Poridat de las poridades *. Texte utilisé: Seudo ARISTÓTELES, Poridat de las poridades. Edición de Lloyd A. Kasten, Madrid, 1957. Dans un premier temps, j'ai préféré respecter les formes offertes par le texte; deux index ont été ainsi réalisés: a. l'index alphabétique des formes; b. le premier index des formes par ordre de fréquence décroissante, ou index primitif. Mais cette conservation des unités graphiques m'a contraint à envisager un second index des formes ou index primitif corrigé, où les formes groupées ont été séparées. Par exemple: del d el al a 1.
Les données fournies par ce second index sont comparables à celles du Fuero de Cuenca —(par similitude des critères suivis; voir sous 2.2.1.)—; elles me permettent d'établir que: a. l'étendue du texte —(N)— est de 14.259 formes; b. le nombre de formes différentes est de 2.367. 5
Voir Jean ROUDIL, «Documents lexicométriques: «Poridat de las poridades» (Index des formes et index des vocables)», in Cahiers de Linguistique Hispanique Médiévale, t. 2, 1977, pp. 119-169.
252
Jean Roudil
2.2.3. Primera Crónica General. Texte utilisé: Primera Crónica General de España que mandó componer Alfonso el Sabio y se continuaba bajo Sancho IV en 1289. Publicada por Ramón Menéndez Pidal, Editorial Gredos, Madrid, 1955. L'index 6 reproduit alphabétiquement les formes telles qu'elles appariassent dans l'édition mentionnée ci-dessus. 2.2.4. El Libro de los gatos. Texte utilisé: l'excellente transcription, respectueuse des graphies, réalisée par une de mes étudiantes. Mademoiselle Annie-Noële Peïdro, et qui doit donner lieu à une édition collective comportant plusieurs travaux. L'étude des graphies des textes espagnols du Moyen Age est une tâche urgente à réaliser, mais bien rares sont les éditions qui permettent de la mener à bien. L'édition du Libro de los gatos rend compte très fidèlement et très rigoureusement du manuscrit. Elle permettra la confection, en premier lieu, d'un index nouveau, l'index alphabétique des formes graphiques, réellement graphiques et originales, qui sera suivi d'index de conception semblable à celle décrite précédemment.
3. Index des vocables 3.1.
DÉFINITION.
Si l'index des formes est synonyme de dispersion —chaque forme représentant une adresse sans distinction aucune de la valeur, du sens et de la fonction— celui des vocables est synonyme de regroupement et de séparation. Il doit conserver un degré de généralité suffisamment élevé pour pouvoir être comparé aux index de vocables établis à partir d'autres textes; le moyen d'y parvenir est d'abstraire les mots de leurs réalisations de «norme», contextuelles, dont l'index des lexies aura le privilège de l'étude. La répartition des formes par espèces, la distribution des catégories grammaticales qui donneront lieu ensuite à l'établissement de pourcentages divers est ici le travail essentiel.
4
II constitue le n.° 4 bis des Cahiers de Linguistique Hispanique Médiévale, Paris, 1979.
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age..
253
En effet: a. les homographes sont séparés; b. les hétérographes sont réunis: groupement des formes différentes sous une seule adresse; groupement des formes fléchies: a l singulier et pluriel d'un substantif, (3/ masculin et féminin, singulier et pluriel d'un adjectif, y/ modes, temps, personnes d'un verbe; c. l'appartenance d'un vocable à une catégorie grammaticale est indiquée; elle est déterminée par le fonctionnement dans le texte soit du vocable, soit des composants de celui-ci. La lemmatisation incombe au chercheur; elle est réalisée sur la base des résultats fournis sur ordinateur (concordanciers). L'index des vocables revêt deux présentations: l'une est alphabétique, l'autre est une liste des vocables par ordre de fréquence décroissante. 3.2. EXPÉRIENCES: El Fuero de Cuenca (Còdice Valentino) et Poridat de las poridades7. 3.2.1. Présentation de l'index des vocables. Le principe est le suivant: un vocable à forme unique est suivi, sur la même ligne: a. du symbole chiffré indicateur de la catégorie grammaticale à laquelle il appartient; b. du chiffre indicateur du nombre total d'occurrences du vocable lemmatisé; c. de chiffres qui renvoient au texte étudié (pages, lignes, paragraphes). Les symboles chiffrés que j'ai choisis sont: 0 1 2 3 4 5 6 7
7
Substantifs. Verbes. Adjectifs qualificatifs. Adjectifs autres que qualificatifs. Adverbes. Pronoms. Noms propres. Articles.
Cf. les notes 4 et 5.
254
Jean Roudil 8 9 10 11
Prépositions. Conjonctions. Chiffres. Lettres et abréviations.
Il est souhaitable que d'autres chercheurs les retiennent. En présence des différentes graphies et formes, formes fléchies et fonctions d'un vocable, des options de présentation sont prises; elles font toujours l'objet d'une description minutieuse. 3.2.2. Catégories grammaticales
et lemmatisation.
Aspects
généraux.
La répartition des formes par catégories et leur intégration dans un index des vocables pose d'importants problèmes théoriques, dont l'ampleur et la complexité ont pour compensation l'état agréable et fécond d'a-connaissance dans lequel vous place l'index des formes. En vrac, sous que et sous fuere, sous vezino et sous judio, etc. les occurrences totales sont fournies, sans distinction aucune et sans arbitraire imposé. Or c'est bien souvent arbitrairement et trop systématiquement que les éléments du vocabulaire ont été répartis entre diverses classes «eu égard à leur nature, leur formation ou leur fonction» 8 . Le cloisonnement ne tarde pas à nous apparaître d'une rigidité implacable et bien vite nous interrogeonsnous sur les motifs du passage d'une catégorie à une autre. Il est donné à une unité de changer de catégorie: tel adjectif fonctionne comme substantif dans une séquence déterminée, et tel verbe comme substantif. Comment intégrer ces fluctuations dans un index, rigide par définition? Deux solutions sont à envisager: 1. les fonctions d'adjectif et de substantif d'une unité sont réunies sous une seule adresse qui forme un vocable; 2. chaque fonction différente constitue un vocable adjectif adjectif -»• substantif adjectif - » adverbe verbe infinitif —» substantif
vocable 1
»
2
»
3
»
4
»
5, etc.
Cette ultime classification a l'avantage de la clarté et de la netteté; sa maniabilité est certaine dans l'utilisation statistique de l'index des vocables. Son inconvénient majeur est qu'elle est peu flexible, car une imité linguistique en fonction n'appartient pas irrévocablement à une catégorie; elle a certes une vocation grammaticale majoritaire, mais, intégrée dans un énoncé, il lui est donné d'acquérir une autre valeur. En fin de compte elle se définit par l'acceptation ou le refus d'un certain nombre d'options. 8
J . MAROUZEAU,
Lexique de la terminologie linguistique, Paris, 1961, p. 44.
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age..,
UNITÉS
OPTIONS
ACCEPTATION
255
REFUS
+ Unités I
Unique
Substantif
Unités II
Double
1. Substantif 2. Adjectif
Unités II'
»
1. Substantif 2. Adverbe
Unités III
Triple
1. Substantif 2. Adjectif 3. Adverbe
Unités IV
Unique
Adjectif
Unités V
Double
1. Adjectif 2. Substantif
Unités V'
»
Unités VI
Triple
1. Adjectif 2. Substantif 3. Adverbe
Unités VII
Unique
Verbe
Unités VIII
Double
1. Verbe 2. Substantif
Unités IX
Unique
Participe passé
Unités X
Double
1. Participe passé 2. Adjectif
Unités X'
»
1. Participe passé 2. Substantif
Unités XI
Triple
1. Participe passé 2. Adjectif 3. Substantif
Les autres catégories
1. Adjectif 2. Adverbe
Les unités à options forment un système virtuel dont la réalisation ou la non-réalisation relèvent de l'actualisation. La chance d'apparition des options, dans un type d'énoncé déterminé, doit faire l'objet d'études statistiques; l'on peut en effet prévoir le fonctionnement d'une unité comme adjectif ou comme substantif et lui attribuer un pourcentage sûr. L'établissement des fluctuations chiffrées d'une unité entre catégories grammaticales diverses contribuera à la définition et à la fixation des normes linguistiques.
256
Jean Roudil
Mais le problème de l'index des vocables présente deux aspects: celui de la codification des unités et celui de leur répartition sous un lemme. J'ai décidé que des imités différemment codifiées pouvaient figurer sous la même adresse-mère, c'est-à-dire sous le même vocable. La valeur linguistique de celui-ci est aléatoire parfois, mais il s'agit d'ime notion nécessaire en statistique, qui s'oppose très bien à celle de forme et trouve ainsi sa pertinence. Par exemple, pour ce qui est du Fuero de Cuenca: LEMMBS
fiel porfioso presente propinco propio quarto (quarta) querelloso siedmo (siedma) falso saluo sacado
FONCTIONS
adjectif et substantif
adjectif et adverbe adjectif et préposition verbe et préposition.
A noter que la réunion des formes fléchies du verbe sous un vocable implique logiquement celle des unités à fonctions variées. A ce système, toujours susceptible de donner lieu à d'autres regroupements, des aménagements peuvent être apportés. C'est ainsi que j'ai considéré comme vocables à part entière: a. l'infinitif substantivé (0) comer
b. le substantif issu d'un adverbe (0) demas
c. le substantif issu d'un participe passé (0). Ainsi: acusado, alquilado, asoldadado, cansados, casada, casados, caydo, cononbrados, criado, culpado, dado, demandado, desafiado, dicho, encomendado, enpennado, enplazado, escripto-escrito, fecho, ferido, fiado, finado, foydo, gannado, llagados, mandado, muerto, poblado, prendado, preso, rreptado, senbrado, sobre leuado, torçeado, tornada, venida, vista, yda.
d. l'adjectif issu d'un participe passé (2) menguado.
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age..
3.2.3. Catégories grammaticales et lemmatisation. Aspects
257
particuliers.
Les problèmes spécifiques, propres à chaque texte, seront toujours présentés en détail; c'est ainsi que dans ma thèse 9 j'aborde les points suivants: Le participe passé preso; Identité du lexème verbal, interférences et échanges au niveau des signifiés et des grammèmes: type prendar/prender; Fuere: unité verbale à deux têtes signifiées; Adjectif et substantif; Substantifs —(ou autres catégories)— intégrés dans un ensemble; Que; Formes contractées de l'article défini; Se + verbe; Unité + mente-, Questions diverses plus spécifiques. 3.2.4.
Exploitation.
Le texte du Fuero de Cuenca (Côdice Valentino) a 2.017 vocables (V —nombre des vocables— = 2.017). N devient, dans l'index des vocables: 62.345. Le compte de ces vocables permet de dresser différents tableaux dont la nature est fonction du but recherché; pour le texte mentionné ci-dessus, j'ai dressé: a. un tableau de distribution des fréquences; b. un tableau de distribution des catégories grammaticales; c. un tableau de distribution des catégories grammaticales par ordre de fréquence décroissante; d. un tableau de distribution des formes verbales par ordre de fréquence décroissante; e. un tableau de fréquence décroissante des vingt-cinq premiers substantifs; f . un tableau de fréquence décroissante des vingt- cinq premiers verbes. 4. Index des lexies 4.1.
DÉFINITION.
Le relevé des formes fournit une matière brute. L'index des vocables est une première reconstitution qui permet, d'une part, une utilisation » Cf. note 4.
Jean RoudiI
258
poussée à des fins statistiques et qui offre, d'autre part, une distribution des unités par catégories grammaticales. Parce qu'il est un outil devant servir à des études comparatives, son critère se doit de demeurer analytique, dans la mesure du possible; mais il s'ensuit des incohérences linguistiques que seul est capable de rectifier et de corriger l'index des lexies10. Celui-ci est fonctionnel; il tient compte en effet de l'environnement d'une unité et de sa capacité à former un ensemble complexe avec les segments qui l'entourent. 4.2.
EXPÉRIENCE:
El Fuero de Cuenca (Côdice Valentino).
L'index des lexies est à la fois un héritage et une amélioration de l'index des vocables. L'héritage repose sur la conservation de la plus grande partie des lexies simples et sur le maintien intégral des lexies complexes dont la place dans l'index des vocables s'explique par leur utilisation générale et, donc, leur appartenance au vocabulaire commun. Par exemple: açada acalonnador camarera desmemoriado
cab adelante cada vno de nueuo tan demientra.
Mais certaines lexies, réunies sous un vocable, devront être élevées au rang de vocable, de lemme. Ainsi, por sienpre, para en sienpre, para a sienpre, qui, dans l'index des vocables, figurent sous sienpre, devront constituer trois lemmes dans celui des lexies. L'amélioration consiste à introduire de nouveaux vocables caractérisés par leur étendue: ce sont les lexies complexes que le caractère analytique de l'index des vocables m'avait interdit d'intégrer. Ce nouveau regroupement de certaines imités en ime seule peut bouleverser les fréquences et les catégories grammaticales de l'index des vocables. Pas exemple: ancho est codifié 0, les occurrences de cette forme étant au nombre de 6. Nous lisons en lo ancho deux fois; en ancho quatre fois. Dans l'index des lexies, en ancho élevé au rang de lemme, serait codifié comme adverbe, à cause de son incidence au verbe. De la même façon, la prise en considération de en alto comme lexie modifiera les données de l'index des vocables: io Pour l'index des vocables, les mots sont sortis et extraits de leur situation. Dans l'index des lexies, ils y sont replacés: situation «fuero», par exemple. Je retrouve ici ce que dit Bernard POTTIER: «En français, eau, glace, vapeur, sont des lexies simples, mais eau courante, eau chaude (dans la situation «hôtel») sont des lexies complexes.» («Le domaine de l'ethnolinguistique», in Langages, t. 18, 1970, p. 4.)
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age... I. DBS VOCABLES
259
I. DBS LEXIBS
2 vocables I en | alto
1 lexie
en alto
en alto \ Codifiée
Codifiés 1. préposition comme : (. substantif
comme : adverbe.
Le choix du critère à suivre pour décider qu'un ensemble d'unités médiévales constitue une lexie complexe est de la plus haute importance. C'est la fréquence élevée de la réalisation d'une suite d'unités qui permet de trancher, fréquence que l'on oppose aux occurrences des unités prises individuellement. Je parle de lexies complexes: 1.° lorsque deux ou trois unités ne sont employées que réunies, ensemble, sans connaître isolément d'emploi; 2.° lorsque deux ou trois unités sont employées plus fréquemment ensemble qu'isolément, connaissant ainsi un pourcentage élevé d'emploi. Parmi les lexies établies, je distingue: a.
celles qui sont d'un emploi
général.
Par exemple: I. DBS VOCABLES
amor
0
I. DBS LEXIBS
4
lexies — [por amor de " I por amor d
occurrences
vocables
occurrences
2
1 amor
cabo
0
5
[fijo, 74] [fi, 2 J
0
76
— en cabo de — al cabo de — al cabo
3 1 1
— fi de fodido fijo
Fi ne se réalise que dans la lexie fi de fodido. menester
0
16
es menester menester fuere fuere menester fueren menester — oviere menester — fiziere menester
[
ojo
a ojo de a ogio de I — estouiere a ojo - [ojosJ [ r l
ventura
0
36
— por ventura
36
74
Jean Roudil
260 b.
celles qui sont propres à la norme forale et qui la I. DBS VOCABLES
canpo
caractérisentn.
I. DES LBXIES
0 43
lexies occurrences 7 derrieptén lo en canpo e \ saluden lo en conçejo (9) . derrepten lo en canpo e saluden lo en conçejo (1) .derriepten lo en canpo e salude lo en el conçejo (1) } 16 . derriepten lo en canpo (1) . sea creydo e Iuego derreptado en el canpo (1) . sea creydo e en canpo .derreptado (3)
Soit 16 occurrences où sont simultanément en présence le lexème verbal derrept- et canpo. Derrept- (riepto) modifie le signifié de canpo, qu'il particularise et restreint; par implication logique, il contient même en lui le concept canpo, pouvant ainsi se passer de l'actualisation concrète et de la présence de ce dernier. Derrept-, en première instance, ne se conçoit pas sans canpo-, réciproquement, cette imité, dans le sens de 'champ de bataille judiciaire', enferme le concept 'défi, défier' qui l'informe toujours, même non réalisé. Ainsi: el juez x. los alcades demuestrenles los mojones del canpo z partantes el sol., p. 529, 2, U. 7253-7255 caya lj 35 caya del pleito (26) caya del pleyto (1) 28 caya de pleito (1) sea creydo 120 creydo ld 124
E
doze
79
entrega fiador fiadores
2 15 26
fiadura fiaduras prenda
12
2
0
126
I salue se con doze vezinos (46) ,se salue con doze vezinos (6) , saluen se con doze .vezinos (1)
53
— ayan entrega de las calonnas 2 r.fiador de saluo (1) .fiadores de saluo (10) 11 I". fiadura de saluo (8) .fiaduras de saluo (1) . defendiere prenda (10) .prenda defendiere (1) . defendieren prenda (2)
n Par exemple: commo fuero es, como dicho es.
13
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age...
261
Rapprochée des occurrences de prenda, la fréquence de defender prenda peut sembler réduite. Pour déterminer alors s'il y a lexie ou non, il faut sortir du cadre limité d'un fuero particulier et envisager l'ensemble des textes dits «fuero». Nous prenons ainsi conscience de la présence obligatoire, dans chaque texte, de la formule defender prenda. rresponda par
lj 0
rriepto
91 20
— rresponda a su par
22
.rrespond
, respond
18
— ER al rriepto (1) — ER a rriepto (1) — A al rriepto (2) — A a su par a rriepto (1)
15
— A a rriepto (8) — A a .rriepto (1) — AN a rriepto (1)
On peut constater, devant rriepto, la présence fréquente du lexème verbal rrespond- suivi de la préposition a, avec ou sans actualisateur. salga enemigo enemjgo enemiga
lj 0 0 0
112 85 21 3
salga salga . salga . salga salga
enemigo (68) \ enemjgo (18) / enemiga (1) > 90 por enemigo (2) 1 por sienpre enemjgo (1)
Cette lexie peut être agrandie puisque, après saïga nous rencontrons:
enemigo/enemjgo
por vn anno, 45 fois; por sienpre, 10 fois.
salue l j 118. Après se salue/salue se sont fréquemment placés les segments suivants: con doze vezinos, 52 fois; con dos de quatro cononbrados, 14 fois.
Une lexie appartenant au vocabulaire commun peut s'intégrer au vocabulaire juridique par sa situation dans un texte de lisibilité bien précise, le fuero, et par la fréquence élevée qu'elle y atteint; elle devient spécifique de la terminologie juridique. Ainsi, par exemple: escogençia escojençia
0 0
4 3
Jean Roudil
262
L'élément nominal placé après de pouvant changer —bien que querelloso soit l'unité normalement attendue—, la lexie à fixer est: ser en escogençia de. liuores
0
9
- r . f i z i e r e liuores (3) . liuores fiziere (3) liuores non fiziere (1) | .liuores non faga (1)
De nombreux ensembles formés avec fazer pourraient être considérés, saber
la
43
t
—I. es a saber (30) es de saber (6) ' 36
Pour terminer, je noterai que la prévisibilité d'une réalisation n'est pas à confondre avec la possibilité de formation d'une lexie; elle est une condition nécessaire de celle-ci, mais non suffisante, la lexie représentant une étape postérieure dans laquelle les éléments qui la composent parviennent à un état de liaison ou de soudure très stable. Les occurrences de l'adjectif fechizo sont au nombre de cinq; elles se situent toutes, régulièrement, après juez. L'on ne saurait cependant parler de la lexie juez fechizo, les deux segments gardant une grande autonomie et pouvant, successivement, faire place à d'autres segments: juez
> alcalde
fechizo ) — j u r a d o
)—annal. 5. Analyses
sémantiques
Un concordancier permet une lecture verticale des unités qui, à l'horizontale, se meuvent dans leurs environnements immédiats et médiats, et de gauche et de droite. Situation privilégiée qu'il faut exploiter en décrivant mécaniquement les unités dont on indique avec minutie, exhaustivement et de façon structurée la situation et la distribution dans le texte. Cette étape accomplie, indispensable par son apport à la découverte de la signification, il convient de dévoiler la substance sémique des unités. Ainsi ai-je procédé, méthodologiquement, pour étudier le signifié de: — Fuero/dicho. — Calonna. — Coto. — Exir/salir.
Du traitement automatique des textes espagnols du Moyen Age...
6. Structuration
263
du lexique en champs. Conclusion
Le dernier travail à accomplir est la structuration du lexique de l'oeuvre que l'on étudie. Peu de réalisations ont été faites jusqu'à présent. Fort heureusement nous disposons d'excellentes et fécondes réflexions théoriques dues à l'éminent collègue auquel nous rendons hommage ici 12 . Il entre dans mes projets d'étudier le lexique de la Primera Crônica General du point de vue de sa structuration. La classification des adjectifs est commencée; dès que possible, je livrerai les premiers résultats de cette recherche. I2
Je renvoie le lecteur aux travaux de M. E . COSERIU et, plus particulièrement, à l'article «Vers une typologie des champs lexicaux», in Cahiers de Lexicologie, t. 27, 1975, 2, pp. 30-51.
ni. —18
Due note di lingua latina G I U S E P P E SCARPAT
(Parma)
1. Habebam
mectim quatuor
melamphos
In un manoscritto conservato a Gottinga ci è data una composizione dell'Hortus conclusas (lo scritto va datato tra il 1470 e il 1480), dove l'annuntiatio è raffigurata come una venatio in cui il venator è l'arcangelo Gabriele, il quale, in questa scena di sacra rappresentazione, recita di sé: Et ego Gabriel missus sum a domino quasi venator habebam mecum quatuor melamphos (do il testo del primo editore l , ma non vedo come si possa conservare sum che va espunto). Sono cani simbolici (la Misericordia, la Veritas, la Iustitia, la Pax) che ritornano subito sotto: melamphos incitabam ad currendam (correggi: -dum). Il primo editore, l'Einhorn, pensa che melamphos come accusativo plurale rimanga oscuro; tuttavia egli ritiene che si tratti di ima deformazione (propiamente una 'Verballhornung') di molossus 'il cane molosso', oppure derivi dal greco ^.eÀà^Kficùvoq2; il Kretzenbacher ritiene che derivi piuttosto da (ieXap4>af| sodales)10, confermando quindi sostanzialmente l'esattezza della opinione comune che questo appellativo vada connesso etimologicamente al tema *swedh-11 (cfr. però più precisamente infra). Abbiamo cioè il caso, molto istruttivo dal punto di vista metodologico (e non da ultimo anche teorico) in cui una forma, già ricostruita sulla base di una serie di corrispondenze, e quindi da considerare in sè solo come potenziale o virtuale nell'ambito del sistema esplicativo-ricostruttivo, viene ad essere concretamente verificata a livello storico-empirico. Le nostre attuali conoscenze e prospettive teoriche generali consentono, a mio avviso, una esatta definizione etimologica di questo appellativo e della sua storia semantica. M. Mayrhofer 12 ha recentemente preferito lasciare aperta la connessione (in se tradizionale) del latino sodalis con l'antico indiano (già vedico) svadhà «Eigenheit, Gewohnheit» (italiano: «statuto o modo proprio, autonomia»), che resterebbe quindi etimologicamente isolato. Ma la situazione diviene perspicua se si prende in considerazione, oltre il dato formale nuovo (la prova empirica che so- in sodalis risale a suo-), il significato dei lessemi implicati. E' possibile partire da un sintagma indoeuropeo come *swe dhè13 «costituirsi in modo proprio» (rispetto al corpo sociale), » Origini di Roma I (Firenze 1970), pp. 147-148. 10 Noto che è alquanto incerta l'integrazione sord[es] o sord[ebos] (da *sword--, così E . PERUZZI, Aspetti culturali del Lazio primitivo, Firenze 1978, pp. 118-119) nell'iscrizione del lapis tiiger, databile intorno al 570 a. C. (cfr. F. COARELLI, in PP 174, 1977, pp. 225 sgg.). Il mantenimento del gruppo suo- (suodales) in Satricum, che potrebbe in teoria anche sussistere solo a livello grafematico (grafia storica), non presente in alcun caso difficoltà, dato che la regola suo- > so- può essere stata realizzata a livelli cronologici diversi (in parte) a Roma e Satricum. 11 Così ad esempio A. WALDE-J. B . HOFMANN, Lateinisches etymologisches Wörterbuch I I (Heidelberg 1954), p. 522, s. v.; A. ERNOUT-A. MEILLET, Dictionnaire étymologique de la langue latine (Paris I960*), I I , p. 631, s. v. 12 Cfr. Kurzgefasstes etymologisches Wörterbuch des Altindischen, 24 (Heidelberg 1972), p. 559, s. v. 13 Cfr. per *swe in particolare BBNVENISTE, Le vocabulaire des Institutions IndoEuropéennes (cit.) I, pp. 328 sgg. Sulla base di *swe («vestige d'un état archaique; *swe demeure fixe aussi en composition ou en dérivation») l'A. ricostruisce però un tema *swed- (greco whediestas), rinunciando evidentemente alla connessione etimologica tradizionale. Si noti in relazione al latino sodalis: «dérivé en -alis d'un
292
Carlo de Simone
cfr. sintagmi paralleli del tipo *fttér dhè(k)14, *upo sthä, *peri sthä ecc. Dal sintagma *swe dhè è sviluppato 16 l'antico indiano (vedico) svadhä", che significa dunque «Eigenheit» (cfr. sopra). Il significato originario, che può essere parafrasato in italiano come «statuto o modo proprio», risulta nettamente dai seguenti passi del RV: I, 113.13 d (Usas): ajärämftä carati svadhäbhify «nie alternd, unsterblich, wandelt sie nach eigenem Ermessen» (Geldner); X, 16.5 b: yás ta ähutas cárati svadhäbhify «der dir geopfert, eigenmächtig wandert» (Geldner); X, 37.5 (Sürya): uccarasi svadhä ánu «gehst du eigenmächtig auf» (Geldner). Questo valore vedico non può essere dissociato da quello del latino suodalis (sodalis), che designa appunto ima persona od un gruppo in quanto «costituito in modo proprio» per un costume e/o istituto particolare. In latino dunque il termine ha assunto funzione religiosa (sodales Titii) o socio-politica (suodales: ¿Tatpoi; Satricum), il che rappresenza certo, l'ulteriore sviluppo del significato vedico: tra il vedico svadhä («Eigenheit, Gewohnheit») ed il latino suodalis (Satricum) si colloca la creazione nel Lazio dei sodalizi politici (éxcclpoi), che ha portato alla «istituzionalizzazione» del termine ereditato. Chiarito lo sviluppo storico-semantico, si presenta come relativamente secondario il problema dell'esatta definizione e della trafila del sostantivo latino arcaico certo presupposto dal derivato (aggettivo) suodalis 1$. Va rilevato che il latino suodalis non si presenta isolato in questa lingua, ma si pone accanto al verbo suescö (che risale a *swSdh-skö), thème sod- qui peut remonter a *swed-». La tesi di Benveniste è stata sostanzialmente accettata da M. LEJEUNE, in BSL 58 (1963), p. 84. Per l'impiego di sva- come riflessivo nei composti in antico indiano (ed in avestico) cfr. ora G . SCHMIDT, Stammbildung und Flexion der indogermanischen Personalpronomina (Wiesbaden 1798), pp. 155 ss. A differenza di BENVENISTE (cfr. sopra) l'A. ritiene che questo Uso di sva- sia una innovazione indo-aria, e che sva sia propriamente genitivo. Questa ipotesi, che non tiene conto delle argomentazioni di BENVENISTE (op. cit., pp. 329 sgg.), comporta anche la diffìcultà, sottolineata dall'A. stesso, che la forma da attendersi dovrebbe essere *sava. 1« Cfr. S . SANDOZ, in BSL 71 (1976), pp. 207 sgg. 15 Cfr. ora la monografia di W . BELARDI, Superstitio (Roma 1976), pp. 77 sgg. (passim). 16 Cfr. E. COSERIU, Probleme der strukturellen Semantik (Tübingen 1973), pp. 92 sgg.; idem, Einführung in die strukturelle Betrachtung des Wortschatzes (Tübingen 1970), pp. 52 sgg., 120 sgg.; idem, in Perspektiven der Wortbildungsforschung. Beiträge zum Wuppertaler Wortbildungskolloquium vom 9. -10. Juli 1976. Anlässlich des 70. Geburtstags von H. Marchand am 1. Oktober 1977 (Bonn 1977), pp. 52 sgg. 17 Cfr. J . WACKERNAGEL-A. DEBRUNNER, Altindische Grammatik I I 2 (Göttingen 1 9 5 4 ) , II. 20 (su-dhtt ecc.); pei sva- v. ora in particolare SCHMID*, op. cit. (n. 135). 18 E' in teoria possibile pensare ad un sostantivo *suoda (cfr. ad esempio H. FRISK, Griechisches etymologisches• Wörterbuch I, Heidelberg 1960, p. 449: yovr| : y£Voq). Ma anche *suedä darebbe in latino (attraverso *suodä) la stessa forma finale so(: sodalis). Per la derivazione cfr. la monografia (ora superata) di M. LEUMANN, Die lateinischen Adjektiva auf -Iis (Strassburg 1917) (per sodalis cfr. p. 24: aequalis). Ovviamente superata è l'etimologia dir sodalis proposta da V. Pisani (Studia Classica et Orientalia A. Pagliaro oblata III, Roma 1969, p. 161: *soda primario sulla base di' Festo 394 L.).
Latino sodalis, un problema di ricostruzione semantica
293
che è forma primarial9. E' quindi legittimo, da questo punto di vista, porre una radice *swedh- con i relativi gradi apofonici (: *swe dhè > svadhà); con essa vanno certo connessi sia il greco M0o [/yal]), mais ce phénomène se produit seulement quand les deux consonnes sont articulées dans la même syllabe. Typiquement, une consonne finale de syllabe s'assimile à une consonne initiale de syllabe, qu'elle soit sourde ou sonore (par ex. [meçlsÊ], [bek ds ga:z], etc.). Il est peut-être dangereux de comparer le cas de vices (ou de toutefois) avec les exemples d'assimilation de voix en français moderne, mais à vrai dire, on ne trouve pas en ancien français non plus d'exemples probants d'une assimilation de voix exercée par une consonne en position faible sur une consonne en position forte. Le cas de vices > fois est plus ou moins isolé10, et même si les syntagmes du genre deus fois/trois fois étaient fréquents, il n'est pas évident qu'ils aient été plus typiques que des suites du genre une fois, autre fois, ta premiere fois, etc. qui ne favorisaient aucunement l'assimilation de voix. Une autre explication phonétique du passage de [v] à [f] dans le cas de vices > fois a été proposée par E. et J. Bourciez ( B O U R C I E Z 1967: § 163, Remarque): il s'agirait d'une influence 9
Dans le cas des substantifs, la chute de l'e final après voyelle n'est devenue assez générale que vers la fin du 15e siècle (FOUCHÉ 1958: 518, M . K . POPE 1952: § 271). 10 Les dérivés de vices, tels que a. fr. fiée/foiée, ont également [f] initial, et il y a aussi le cas de jade qui s'explique plutôt par un croisement (vapidu + fatuu > fade): voir E. et J. BOURCIEZ (1967: § 163, Remarque).
300
Nicol Spence
germanique (cf. les formes fidelli et fomeras, pour vitelli et vomeras, citées dans les Gloses de Cassel du 8e siècle). Si cette explication est un peu plus plausible que la précédente, elle ne s'applique pas à un cas beaucoup plus récent comme celui de toutefois. On voit que les explications purement phonétiques ont peu de poids. L'aspect morpho-sémantique de la substitution de toutefois pour toute(s) voie(s) n'a guère suscité d'intérêt 11 . O. Duchâcek cite le changement sans commentaire dans son Précis de sémantique française, sous la rubrique «Influence de la ressemblance formelle» (DUCHÂCEK 1 9 6 7 : § 2 9 , 1 ) . Comme nous l'avons signalé plus haut, les modifications dans le signifiant sous l'influence de la paronymie atteignent surtout les mots rares qui n'ont pas d'attaches formelles dans le lexique: parfois, cette attraction s'exerce sans égard pour la vraisemblance sémantique, comme dans les autres cas (cités au même endroit par Duchâcek) de la coûte pointe > la courtepointe (qui n'est pas courte) ou du vert de grice (< Grèce), passé à vert-de-gris (qui n'a rien de gris). Le cas de toutefois est différent, puisqu'il y a entre ce mot et toute(s) voies, et entre fois et voie, des rapports sémantiques intimes d'égal à égal. Pourquoi toute(s) voie(s) a-t-il disparu en faveur de toutefois? Evidemment, la synonymie même, une fois qu'on est arrivé au stade où toute fois et toute(s) voie(s) signifient tous les deux «néanmoins», a pu mener à l'élimination de l'un des deux, rendu superflu par l'évolution sémantique qui les a confondus. Même dans ce cas, pourtant, il reste à expliquer pourquoi c'est toutefois qui a triomphé. Comme nous l'avons vu, toutefois «néanmoins» est déjà assez fréquent dans le manuscrit T (début du 14e siècle) du Trésor de Brunetto Latini, et dans le volume XIII des Chroniques de Froissart, on trouve sept exemples de toutefois contre deux seulement de toute voien. Le FEW mentionne certains exemples encore plus anciens qui semblent représenter des croisements entre les deux lexèmes. A l'autre bout de leur période de coexistence, toute voie figure encore dans l'œuvre de Jean Lemaire de Belges au 16e siècle, mais il semble que la forme toutefois «néanmoins» a fait des progrès rapides en moyen français aux dépens de toute(s) voie(s). Un facteur qui a pu jouer un rôle dans ce mouvement est la polysémie de voie dans des domaines autres que l'expression du temps et de la concession: cf. voie dans les sens de «charge», de «moyen» et de «carrière». Cotgrave au début du 17e siècle cite encore l'expression adverbiale tout d'une voye «en une fois», indiquant que l'emploi adverbial de voie n'avait pas complètement disparu à cette époque. Des emplois de ce genre étaient pourtant peu importants comparés aux emplois temporels et adverbiaux de fois dans des expressions comme aucune fois, quelquefois, à la fois, parfois, des fois, autre fois, etc. Fois en tant que substantif avait une A moins qu'elle n'ait été étudiée par H. ANDRESEN dans Zu französisch «toutefois», Halle, 1916, qui m'est resté inaccessible malgré plusieurs démarches. « Ed. L. MIROT (1957). Cf. pp. 28, 53, 84, 98, 99, 100 et 254 pour toutefois, 138 et 234 pour toutesvoies. 11
Ancien français toute(s) voie(s), ancien français toute(s)
joiz
301
valeur surtout temporelle. Une fois que toutefois est passé au sens de «néanmoins», il était étayé par toute une série d'expressions adverbiales, ce qui n'était plus vrai de voie et des syntagmes formés sur ce mot. Les progrès de toutefois marqueraient donc une nouvelle étape dans la domination croissante de fois et des expressions formées sur fois dans ce domaine grammatical et sémantique. Lorsqu'on examine les formes comparables dans les autres langues romanes (ital. via et vece, tuttavia, due via tre, etc., esp. via et vez, todavía, tal vez, etc.), on constate qu'il n'y a pas eu d'interaction formelle, malgré le fait qu'il y ait des affinités sémantiques entre ces langues et le français en ce qui concerne les rapports entre les deux lexèmes. C'est sans doute en partie parce que la distribution du «contenu» était différente, à cause du rôle de volta en italien, et à un degré moindre, de vuelta en espagnol. Surtout, les deux mots étaient beaucoup moins proches par la forme en italien, en espagnol ou en provençal, malgré l'identité de la consonne initiale. En français moyen, la réduction de l'écart entre les deux lexèmes toutefois et toutevoie à la présence ou l'absence de voix ([f] ~ [v]) ramenait la différence au niveau d'une alternance entre les variantes d'une même racine. Les rapports n'étaient pas tout à fait comparables à ceux qui reliaient (par ex.) sauf et sauve, sauf conduit et sauve-garde, bœuf et bouvier, puisqu'il ne s'agissait ni d'une alternance entre masculin et féminin, ni d'une alternance entre racine et dérivé. Pourtant, le parallélisme morpho-sémantique entre les deux mots toutefois et toute(s) voie{s) était assez proche pour qu'on les prenne pour des variantes du même lexème. Vu la prédominance de fois et de ses dérivés dans l'expression adverbiale du temps et de la concession, etc., le choix de la «variante» en [f] est compréhensible. Rappelons finalemente le mouvement en moyen français vers la réduction des écarts formels à l'intérieur des paradigmes. C'est l'époque où l'on a simplifié le jeu de l'apophonie dans le verbe, réduit bon nombre de variations dans les formes du possessif, de l'adjectif (bel/beaus > beau/beaux, etc.) et du substantif (chevel/cheveus > cheveu/cheveux, etc.). L'importance accrue des constructions analytiques semble avoir été accompagnée par une simplification des alternances morphologiques qui subsistaient. Le remplacement de toutevoie par toutefois se place sans doute dans ce mouvement vers l'élimination des variations gratuites. Rien n'est inévitable dans l'évolution d'une langue, car les langues supportent assez bien la survivance des anomalies grammaticales, lexicales ou autres. Pourtant, nous espérons avoir montré que, donné la convergence phonétique de fois et de voie, la prédominance croissante de fois dans les expressions adverbiales et la tendance vers l'élimination des variantes morphologiques superflues, l'élimination de toute(s) voie(s) par toutefois était sinon inévitable, du moins tout à fait dans le sens attendu.
Nicol Spence
302
BIBLIOGRAPHIE Monographies
et
Dictionnaires:
ANDRESEN, H. (1916), Zu französisch toutefois. Halle. BOURCIEZ, E. et J. (1967), Phonétique française. Paris. CARMODY, F . ( 1 9 4 8 ) , Li livres dou trésor de Brunetto Latini, éd. critique. Berkeley-Los Angeles. COROMINAS, 3. (1961), Breve diccionario etimològico de la lengua castellana, Madrid. DUCEÀCEK, O . ( 1 9 6 7 ) , Précis de sémantique française. Brno. FOERSTER, W. (1914), Kristian von Troyes: Wörterbuch zu seinen sämtlichen Werken. Halle. FOUCHÉ, P. (1958, 1961), Phonétique historique du français, vol. II, 1958, vol. III, 1961. Paris. GODEFROY, F. (1886-1902), Dictionnaire de l'ancienne langue française. 10 vols. Paris. HUGUET, E. (1925 ss.). Dictionnaire de la langue française du seizième siècle. 7 vols. Paris. LEVY, E . (1894-1924), Provenzalisches Supplement-Wörterbuch. 8 vols. Leipzig. Mraor, L . et MIROT, A., edd. ( 1 9 5 7 ) , Chroniques de Jean Froissart, vol. XIII. Paris POPE, M . K. ( 1 9 5 2 ) , From Latin to Modem French. Manchester2. TOBLER, A. et LOMMATZSCH, E . (1925 ss.), Altfranzösisches Wörterbuch. Berlin. Abr.: Tobler-Lommatzsch. TOMMASEO, N. et BELLINI, B. (1929): Dizionario della lingua italiana, 6 vols. Turin. WARIBURG, W . von (1922 ss.), Französisches etymologisches Wörterbuch. 20 vols. Bonn, Leipzig, Bàie. Abr.: FEW. WOLEDGE, B. (1979), La syntaxe des substantifs chez Chrétien de Troyes. Genève. Articles: (1964), «Pour une sémantique diachronique structurale». Travaux de linguistique et de littérature, II, 1: 139-186.
COSERIU, E .
Etyma Latina III ( 1 9 - 2 3 ) * Latin uindex, uindicit, uindicta, prouincia, Greek (w)anaks, and West European Veneti from the point of view of semasiology OSWALD SZEMERMNYI
(Freiburg)
The words listed above not only present certain semasiological problems but are also linked by a common core as will become clear, I hope, in the course of the discussion. They are offered here not as a Roman strena —which would be out of season— but as its Romance derivative, that is as an ¿trenne, in the hope that they will give some pleasure to a scholar who, since his early youth, has been, in the words of Horace, doctus sermones *
utriusque * *
linguae.
1. The word uindex offers such a variety of meanings that, in the absence of continuous and ample attestation, it seems at first sight impossible to present a satisfying historical and semantic filiation. 1.1. This embarrassment is felt very keenly in older dictionaries. Thus, e. g., the English version, edited by James Bailey, of the venerable Totius Latinitatis Lexicon by Facciolati and Forcellini, gives the following semantic stemma (vol. II, London 1828, p. 855): (1) an avenger, punisher of wrongs, redresser of grievances, ultor/ultrix iniuriae (2) an assertor, defender, protector; custos (3) uindex speciatim appellatus est qui, cum cuipiam esset iniecta manus ut ad praetorem iudicemue duceretur, eum liberabat. * Etyma Latina I (1-6) were published in Gioita 38 (1960), 216-251; Etyma Latina II (7-18) in Studi Linguistici in onore di Vittore Pisani (1969), 963-994.
304
Oswald Szemerényi
As can be seen, what would seem to be an archaic meaning is put last, and what is plainly a late development is listed first. A more reasonable sequence appears in Georges' time-honoured Latin-German dictionary: (1) der etwas zunächst gerichtlich, dann überhaupt in Anspruch, in Schutz nimmt, der Bürge, Beschützer, Befreier, Erretter (2) Rächer(in), Bestrafer(in).
1.2. That avenger represents a late stage in the development is clear from the attestations: it makes its first appearance in Cicero (e. g. Furiae deae...
uindices
facinorum
et scelerum).
Conversely, surety — guarantor
—
bail is at the beginning as can still be seen from the fragmentary evidence. Gellius reports (NA 16, 10, 5) from the Twelve Tables the well-known law (I 4): Assiduo uindex assiduus esto. Proletario iam ciui quis uolet uindex esto, i. e. 'For a freeholder let the v. be a freeholder. For a proletariate citizen let whoso will be v.' i.
And Festus gives the well-worn definition2: Vindex ab eo quod uindicat quominus is qui prensus est ab aliquo teneatur.
Of the comic writers only Plautus uses the word — once, at Trinummus 644, in a passage which must be adduced because it is not infrequently misinterpreted. Lysiteles chides his spendthrift friend, Lesbonicus: 642 itan tandem hanc maiores famam tradiderunt tibi tui, ut uirtute eorum anteparta per jlagitium perderes? atque honori posterorum tuorum ut uindex fieres, tibi paterque auosque facilem fecit et planam uiam ad quaerundum honorem... 'Was it for this, I wonder, your forbears handed down to you that fine name of yours, that you might lose in atrocious living all their worth had won? Yes, and your father and grandfather enabled you to carry on and be an honour to your own descendants by making the road to honourable distinction plain and easy for you' (Loeb).
The same interpretation is given by W. Ludwig3: 'Haben denn Deine Ahnen darum ihren Ruhm auf dich vererbt, 1
This is J. C. Rolfe's translation in the Loeb edition; he renders uindex as 'protector'. 2 Cf. Festus de uerborum significati! ed. W.-M. LINDSAY, in: Glossarla Latina iussu Academiae Britannicae edita, IV, Paris 1930 (reprinted Hildesheim 1965), 71-506, p. 465. 3 W. LUDWIG, Antike Komödien II (Wiss. Buchgesellschaft, Darmstadt 1975) 967.
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
305
Daß, was dir ihr Verdienst erwarb, du liederlich Vergeudest? Nein, damit du für der kommenden Geschlechter Ehre eine feste Stütze seist. Deswegen haben Vater und Großvater dir Den Weg zu Ehr und Ruhm so eben und so leicht gemacht.'
In contrast to this positive interpretation of uindex (roughly: 'guarantor') Georges takes (like others before and since) 1. 644 with what precedes, and presents a rather different view: (damit du) «der Strafvollstrecker oder Nachrichter [ = Scharfrichter, Henker!] der Ehre deiner Nachkommen werdest = die E. d. N. mit Schmach bedeckst» 4 . This is of course a quite impossible interpretation seeing that it abandons all rational construction of the terms honori — uindex. The truth was seen and formulated quite clearly by the Danish scholar J. L. USSING, cf. his Commentarius in Plauti Comoedias II (reprinted Hildesheim 1972), p. 495, but his assumption of a corruption in the word is unnecessary. 1.3. The fragments preserved from Tables I and III of the Twelve Tables show how the uindex fits into the early Roman processual law: II.
I 2.
III 1. I l l 2. I l l 3.
Si in ius uocat, ito. Ni it, antestamino: igitur em capito. 'If the plaintiff summon him [the defendant] before court, he should go. If he does not, let [the plaintiff] find witnesses: after that he shall seize him [the defendant]'. Si caluitur pedemue struit, manum endo iacito. 'If [the defendant] tries some trick or makes to run, [the plaintiff] shall lay hands on him'. ...rebus iure iudicatis triginta dies iusti sunto. '...when judgement has duly been pronounced let thirty days be legitimate'. Post deinde manus iniectio esto. In ius ducito. 'Then let there be a laying on of hands. He [the plaintiff] may bring him to court'. Ni iudicatum facit aut quis endo eo in iure uindicit, secum ducito. 'If he does not satisfy the judgement, or someone does not intervene as a surety in court, let [plaintiff] take him home'.
Even if the details could be clearer, there can be no doubt that the uindex is a third party in a law case between plaintiff and defendant, and that he is on the defendant's side. 1.4. On the strength of this kind of early evidence and the much more ample later data the Romanists have attempted to give a more rounded picture of the function(s) of the uindex in early Roman times. Thus, e. g., that admirably up-to-date encyclopaedia, DER KLEINE PAULY, succinctly states (vol. V, 1979, 1280 f.) that the evidence allows us to distinguish between two kinds of uindex (or two functions of the uindex), i. e. 'the guarantor or surety': * Cf. Georges' Dictionary,
s. v. uindex.
306
Oswald Szemertnyi
(1) Ladu.ngsvind.ex — who sees to it that the defendant appears in court; but it cannot be decided whether that was the whole of his duty or whether he was also obliged to 'defend', i. e. whether his appearance freed the defendant from further participation in the proceedings. (2) Voltstreckungsvindex — defender in the executory process: «nur er kann durch manum depellere das Zugriffsrecht des Verfolgers bestreiten». The case law formulated in Tables I and III is aptly paraphrased by Max Käser as follows 5 : Wenn Zugriffsrecht und Lösungssumme feststehen, lädt der Verfolger den Gegner vor Gericht und vollzieht dort... die förmliche manus iniectio. Sich ihr zu widersetzen... ist der Ergriffene nicht mehr befugt. Doch kann für ihn ein Dritter als uindex auftreten und die angelegte Hand rituell wegschlagen (manum depellere),
or, phrased more succinctly 6 : Der Geladene selbst darf sich... der erlaubten Gewalt des Ladenden nicht widersetzen. Doch darf ein Dritter als uindex ihn dem Zugriff des Ladenden entziehen.
1.5. There is no denying that much about the uindex remains obscure, especially his social relation to the defendant in early times. Not that the Romanists had not tried to elucidate this point. Thus, e. g., Diill concluded that the uindex was an «Amtsperson», an «Aufsichtsorgan des Staates» 7 . But this view ignores the fact that, according to the Twelve Tables (I 4, quoted under 1.2.), the social milieu of the uindex was variable —in the case of a 'proletarian' any ciuis could function as such— and that this is incompatible with his being a well defined representative of the state. Moreover the uindex is clearly a very archaic institution so that it is reasonable to connect him with an earlier form of social organization, with the type characterized by the joint or extended family, German Großfamilie 8 . Working along these lines Leifer suggested that the uindex was originally an
5
Cf. KÄSER, Das römische Privatrecht I, Munich 2 1971, 153. Cf. KÄSER, Das römische Zivilprozessrecht, Munich 1966, 49. 7 R. DÜLL, «Vom vindex zum iudex», in: Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, Romanistische Abtg., 54 (1934), 98-136, 115. 8 For a recent survey and a new interpretation of the organization of the IndoEuropean extended family cf. O. SZEMERSNYI, «Studies in the kinship terminology of the IE languages», in: Acta Iranica 16 (1978), 1-240, esp. 149 f. 6
307
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
Autoritätsperson, die ihre Macht freilich nicht aus einem staatlichen Auftrag, sondern aus ihrer sippenrechtlichen Stellung ableitet. Als Repräsentant seiner Sippe hat er die selbstverständliche Pflicht, zum Schutz eines angegriffenen Sippenangehörigen einzuschreiten 9 .
Very similar is the result of Broggini's renewed examination of the problem: the uindex is an «Autoritätsperson der Hausgemeinschaft», more specifically: Autoritätsperson ist der uindex, weil er ursprünglich anerkannter Repräsentant der Großfamilie des Ergriffenen ist. Indem er den Ergriffenen befreit, übernimmt er im Namen der Gruppe die Haftung f ü r das angebliche Delikt und die Verteidigung des beschuldigten Familiengenossen 10 .
1.6. It has been said, of course, that about the status of the uindex nothing is known at all: «von seiner Organstellung innerhalb des Gemeinwesens... oder der Großfamilie fehlt jede Spur». What is more, all such attempts at recovering an original function have been rejected out of hand: «Diese Hypothesen beruhen sämtlich auf ungewissen oder trügerischen etymologischen Spekulationen» n . Seeing that several scholars have tried to put the Roman situation into a better light by a comparative study of legal institutions, this sweeping condemnation might seem to be exaggerated and unjustified. At the same time it raises the question whether the linguistic solutions so far offered have in fact helped to throw light on the problem. 1-7. It seems best first briefly to survey those suggestions which can be eliminated without further ado. In this class belong in my view the following «explanations»: (1) CORSSEN (1868): from *ueno-deks (cf. Skt. van- 'like, wish') meaning 'der sein Begehren ausspricht, einen Rechtsanspruch erhebt'. (2) BRÉAL (1875): from uenu(m)-dex 'im homme qui déclare donner caution' (i. e. 'stands security, goes bail for') 1 2 without explaining how uênum dare (!) could develop from 'sale' or 'purchase' the required 'surety, bail'. 9 F. LEIFER, «Zum römischen vindex- Problem», in: Zeitschrift Rechtswissenschaft
für
vergleichende
50 (1936), 5-62, 54.
10 G. BROGGINI, IVindex und iudex — Zum Ursprung des römischen Zivilprozesses», in: Zs. der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, Romanist. Abt., 76 (1959), 113148, 146-147, but cf. also 140, where the difference between B. and Leifer is made clear. » Cf. KÄSER, Das römische Zivilprozessrecht, 1966, 50 fn. 30. 12 Cf. M. BRIAL, «uindex», in: MSL 2 (1875), 318-320. — Otto KELLER, Lateinische
Volks-
etymologie und Verwandtes, Leipzig 1891, 117, derives «das uralte und vulgäre» vendicare from uenum dicäre, again without explaining how this phrase could acquire the meaning 'beanspruchen' (p. 118). He also claims to have advanced his view some thirty years earlier (that is long before Br6al), but without giving the reference to his earlier treatment. My assistant, Mr. Bela Brogyanyi, has with great ingenuity tracked down the original publication: it was in Zeitschrift für
Oswald Szemerényi
308
(3) DÖHRING (ALL 14, 1906, 136 f.): from the same root as di-uidere, and so uindex 'der Teilende, Trennende, Scheidende'. (4) JURET (1920)13: from *wimo-dik-s, representing *wimendiks 'celui qui dit la formule avec la baguette', but neither the meaning 'staff' is real, nor its interpretation as an instrumental acceptable. (5) MULLER (1926) 14: from *wind-ak-s, based on *wid- 'sich drehen, hinwenden' > 'beschauen, sehen'. (6) DEVOTO (1933) 15: uindex parallels in formation either iudex (see below) or in-dex; in the latter case vin- could be a negative prefix, to be compared with Umbrian ven-persondra 'without persondro-', so that the meaning of uindex was 'colui che allontana, colui che nega', in the legal sense 'il resistente'. — In all parts pure fancy; but it is only fair to add that it was later abandoned by the author. (7) JURET (1938) 16: from vi-indic- 'indiquer avec force'. (8) JURET (1942) 17: from venus 'price'. (9) PISANI (1950)18: «l'etimo e forse ue-index, cioe 'il contrario del delatore, dell'accusatore'».
1.8. Having eliminated the suggestions which do not require a detailed discussion we are now left with two very different solutions which have contended for the supremacy for a long time now. 1.8.1. The first solution, apparently accepted by the great majority of Romanists even today 19 , was first advanced by Karl Otfried Müller, the famous Classical scholar, in 1833 20. According to his view, uindex and its family are based on the verb uindicere, i. e. uim dicere. Müller opined that the phrase expressed «Anzeigen und Verkündigen von Gewalt» (190), or, more precisely, not «ein eigentliches Sagen und Ankündigen der Gewalt durch Worte», but with dicere in the old meaning 'to show', that is «an den Tag legen, das Anwenden von Gewalt, wenn der Gegner der Forderung nicht nachgeben will» (191). Such a situation was, in his view, particularly clear when two persons came before the praetor to have their claim for a slave or a piece of property settled. But there can be no doubt (cf. assiduo uindex assiduus esto, proletario...) that the original situation did die österreichischen Gymnasien 13 (1862), 329-330, that Keller advanced this etymology, interpreting it as 'für Eigentum (venum) erklären'. » JURET, MSL
22 (1920), 68-69.
M Frederik MÜLLER Jzn, Altitalisches Wörterbuch, Göttingen 1926, 549 f. 15 DEVOTO, I problemi del più antico vocabolario giuridico romano (now reprinted in his Scritti minori (I), 1958, 95-109), 104 f. I« JURET, REL
16 (1938), 59 f .
17 JURET, Dictionnaire étymologique gree et latin, 1942, 195. I* PISANI, Testi latini arcaici e volgari, '1950, 44 (21960, 46). W Cf. KÄSER, Rom. Zivilprozessrecht, 1966, 50 fn. 30: «wohl herrschende Meinung», and cp. the long list of adherents given by BROGGINI, o. C. [fn. 10], 135 fn. 80, and his summing up: «im Bereich der Romanisten die weitaus verbreitete (sie!) Etymologie». 20 K. O. MÜLLER, Neues Rheinisches Museum für Iurisprudenz 5 (1833), 190-197.
Etyma Latina III (19-23) Latin
uindex
309
not involve slaves, etc., but free men only, and did not imply the use of force, let alone resort to violence. 1.8.2. More recent adherents to this etymology have therefore sought to place ids in a different context. Thus Düll who, as we have seen (1.5.), thinks that the uindex was a supervisory authority of the state, asserts (o. c. 114 f.) that we must start from vimdicere, vim dicare, which mean «die Förmlichkeiten einer Selbsthilfe weisen, überwachen», the duty of the uindex is «über die Förmlichkeiten, über das Verfahren der Selbsthilfe (uis) zu wachen», so that the self-help or self-defence turns out to be «eine obrigkeitlich überwachte Selbsthilfe». From the formal point of view this seems unexceptionable. But semantically the construct is surely unacceptable: how could the postulated notion of (the uindex) keeping the show of force, the self-defence (by the defendant) within bounds be expressed by dicere, even if this is assumed to be used in its original meaning 'to show'? 1.8.3. On the linguistic side this semantic problem does not seem to have been paid close attention, while the prima facie formal difficulty has been repeatedly dealt with. In a long life dedicated, amongst others, to the problems of Latin word-formation, M. Leumann returned to our problems more than once. In 1928, he suggested that the difficulty presented by the fact that in uindex the first member appeared in a case form (acc. ulm), and not the stem-form, could be disposed off by interpreting uindex as a retrograde formation from uindicäre where the accusative in the phrase ulm dicäre was just as much legitimate as in uindicit = uim dlcit; the latter was also the basis of uindicta, based on the acc. uim dictam2i. It is therefore not surprising that basically he approved of Düll's -analysis22, and that he seems to have adhered to his early view down to the end of his days, although the formulations of 1977 are not as clear-cut as one would have liked them to be23. 1.8.4. While Leumann derived uindex as a retrograde formation from uindicare (and uindicere), a slightly different route was chosen by Rita Cf. J. B. HOFMANN-M. LEUMANN, Lateinische
Grammatik,
1926-1928, 248 and 196.
22 Cf. LEUMANN, Glotta 26 (1937), 93. 25 Cf. LEUMANN, Lateinische Laut- und Formenlehre, 21977, 267: «vindicit..., davon vindex mit vindicare». — Since Leumann's words seem to suggest that I have wished to replace uindicit by a 'more correct' uim dlcit, I must state that I had merely said (Fs. ALTHEIM I, 1969, 174J) that uindicit was an indicative, not an optative, without advocating any segmentation. I should also like to take this opportunity of pointing out that the interpretation of duim etc., now advanced by GODEL, Glotta 57 (1980), 230 f., had been in essence given in that paper (p. 175 f) — but of course without labouring (labiovelar!) laryngeals.
310
Oswald Szemer&iyi
d'Avino, according to whom uindex was backformed from uindicere and this in its turn from uindictam, the accusative of *uis dicta7*. 1.8.5. It is amazing to see that all these scholars assume without the slightest hesitation that uim dicere is a normal Latin expression. But, as far as I can see, such an expression does not exist at all! In Classical Latin we find such syntagmas as uim facere (alci / in alqm), adhibere, afferre, inferre, but never uim dicere, whereas phrases like legem dicere, multam dicere, diem dicere, etc., are quite common. In other words, a whole linguistic and jurisprudential mythology has been built upon a phrase which does not exist at all, and which could not exist because the collocation *ulm deik- could not have yielded any intelligible unit! 1.8.6. Before offering our own interpretation of the verb uindicit, it will be of some interest to recall that in former days it was not regarded as self-evident at all that it represented *uim dicit, on the contrary. It seems to have been thought natural to interpret uindicit as a variant of uindicata solution which was of course very attractive seeing that it removed at once all problems from the only passage in which the hapax uindicit occurred, i. e. XII Tables III 3, quoted above under 1.3. For this interpretation the following parallels have been quoted: artire fulgurite impetrire tintinnire
OLat., » » and
artäre fulgurate impeträre tintinnäre
later, »
» 26 both OLat.
As against these examples, in which -ire is earlier, or at least not later, than -are, there is only one example for the reverse order: bulläre is used in OLat. and later, bultire only later.
In spite of these seductive parallels this explanation of uindicit has never been given a fair run, obviously because of the assumption, not to say prejudice, that uim dicit was the correct interpretation. If we also decline to accept it, that will be for a very different reason, as will be seen presently. 1.9. The second solution alluted to above (1.8.) was advanced as far back as 1897 by that well-known protagonist of Indo-European palaeon24 25
cf. R . D'AVINO, «Vindicta, vindicit, vindex», in: Ricerche Linguistiche (Rome) S (1962), 87-99, esp. 96 f. FOR the following cf. R . K Ü H N E R - F . HOLZWEISSIG, Ausführliche Grammatik der lateinischen Sprache I, 21912 (reprinted 1978), 684, 775, 897.
26 This seems to be an error since impetrare is frequent in Plautus who even has impetrassere. But impetrire, also attested in Plautus, can hardly be just based on an analogically deflected perfect (cp. LEUMANN, J 1 9 7 7 , 5 5 7 ) .
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
311
tology, Otto Schräder, at the annual meeting of German Philologists in Dresden 27. 1.9.1. Pointing out that in Celtic and Germanic an old *wenio- existed in Olrish fine 'Großfamilie, joint family', and OHG winni 'zur Familie gehörig, Freund', and a *weni- in Gaul. Veni-carus 'seiner Familie wert', Olr. fin-gal 'Mord eines Familiengenossen', he proceeded to analyze uindex as a compound *weni-deiks 'einer der (etwa vor dein als Schiedsrichter gedachten König) auf die Familiensippe hinweist',
a) in dem Sinne, daß er jemanden als zu den *weni- gehörig bezeichnet, wodurch er für ihn eintritt, ihn schützt, verteidigt, für ihn bürgt (solidarische Haftimg der Familiengenossen), b) in dem Sinne, daß er etwas als den *weni-, d. h. seiner Hausgemeinschaft gehörig hinstellt, wodurch er den betreffenden Gegenstand zugleich als Eigentum beansprucht (Gesamteigentum der Familie), c) in dem Sinne, daß er die Verfolgung einer Untat als Sache der *weni- bezeichnet, wodurch er die Familien- oder Blutrache feierlich ankündigt. In this way the treble meaning of the relevant terms is accounted for in a simple manner, i. e. (a) 'vor Gericht für jemanden eintreten' in uindex, uindicere (XII T.), (b) 'etwas als Eigentum in Anspruch nehmen' in uindicare (from uindex), (c) 'Rächer, rächen' in uindex, uindicta, uindicare.
The verb uindicere, if correctly transmitted, can represent the juxtaposition *wenim dicere. This doctrine was later several times repeated. It is most readily accessible in Schrader-Nehring, Reallexikon der idg. Altertumskunde I, 2 1917-1923, 293-296. Here the OGH word is given in the correct form wini, with the etymological suggestion «eigentlich 'Lieber'» (295), and *weniis connected with Ind. van- 'to like', so that its meaning is said to have been «Freundschaft/Freunde» (296). 1.9.2. Among linguists Schrader's novel explanation had moderate success. Among Romanists, Leifer seems to have been the first to be impressed by his arguments, cf. o. c. [fn. 9], 6 fn. 3. Particularly interesting is (p. 9) his judgement that: «In den XII Tafeln erscheint der uindex nur mehr in der Rolle des defensor personae, der seinen Schützling aus der Hand seines Verfolgers befreit», except that, in my view, the word mehr must be omitted: the defensor personae is not a much reduced 27 For the following see the report at IFAnzeiger 9 (1898), 171-172. ni. —21
312
Oswald Szemerényi
sphere of activity but the original one which has not yet developed the other aspects of the uindex. The same seems to me the implication of D Ü L L ' S statement (o. c., 114): «Der historische uindex der Rechtsquellen ist ausschliesslich defensor personae, Bürge oder Gestellungsintervenient», although he himself tries to interpret it differently. 1.9.3. Under the influence of Leifers' study, Devoto abandoned his earlier views (cf. 1.7.), and in 1938 and later repeatedly asserted that uindex contained IE *wen- 'Sippe' 28 ; but the original meaning of this noun was, in his view (1938:554 = 1958:113), «la tradizione (or: norma) consuetudinaria del gruppo genitilizio», «la legge ereditata», «la legge che governa il gruppo gentilizio, e lo simboleggia». Especially important is Devoto's observation (ibid.) that uin- cannot represent an IE sequence since -in-, that is the sequence of two sonants, is never found in an IE root. But, oddly enough, the only conclusion he draws from this observation is that uin must be secondary, the original was IE *wen-, without trying to explain how the change had come about. This point is not cleared up in the brief résumé of his thoughts in the Storia della lingua di Roma (21944, 29) either when he says: la 'grande famiglia', cioè l'insieme delle famiglie che praticano gli stessi culti gentilizi, che riconoscono gli stessi antenati, ha tin nome antichissimo wen: ...in latino sopravvive solo in ... vindex 'quello che rivendica diritti particolari derivanti dal fatto di appartenere alla stessa comunità gentilizia';
a precious intermediate term is OHG wini 'membro della stessa famiglia, amico'. 1.9.4. A second Romanist, after Leifer, to accept Schrader's line of inquiry was the Swiss scholar Gerardo Broggini. In his important paper on Vindex und Iudex (cf. fn. 10), he not only pointed out (p. 134) that uim dicere «als geschichtlicher Vorgänger des magistratischen ius dicere läßt sich nirgends belegen» but also showed with the help of the jurisprudential evidence that in the early history of Rome the uindex was «das Mitglied der Familie, das den Streit um die Zugehörigkeit der Sache oder der Person zur Familie für die Gruppe führt», acknowledging at the same time that: Es ist das hervorragende Verdienst Otto Schräders, die enge Beziehung der uindex-Reihe mit der frührömischen Großfamilie ausführlich begründet zu haben (139).
1.9.5. After these general arguments we must take a closer look at the details of the etymology proposed since several points have been left in a pretty unsettled state. 28
Cf. DEVOTO, «Relitti lessicali della vita della 'Sippe'», in: Studi in onore di E. Besta I, 1938, 552-555, reprinted in Scritti minori (I) (1958), 111-113 (from which I quote).
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
313
1.9.5.1. I am not thinking of course of Schrader's impossible *wenideics which allegedly developed into uendex, later uindex with i as did indu from endo. Although the second member -deic-s was taken over slavishly by Broggini (139), admittedly a layman in matters linguistic, no one familiar with the history of Latin would have any difficulty in seeing that the correct form was the nil-grade variant dik-s, analogically changed to -deks. And in fact Broggini himself quoted (fn. 92) Hofmann's «ursprüngliches venidic-s». 1.9.5.2. More important is the phonological point concerning the first member —which was raised by Devoto but then left suspended in mid-air. The development of en to in shows that a form *wen-diks cannot be correct since such a form would have retained en, cf. mendicus, offendiculum. This means that the first member cannot be *wen- 'extended family, clan'. But the way out has also long been known. J.-B. Hofmann noted: «immerhin könnte ein ursprüngliches venidic-s durch regressive Assimilation zu vinidex (synkopiert: vindex) geworden sein», and gave as a parallel for this development cinis from *kenis7S, to which we can add sine from *seni30, and sinister from *senisteros. And the important point is indeed that the development of e to i presupposes the one-time existence of a following i, that is the first member of the compound was *weni-, not *wen-. This has important repercussions on the semantic sphere of the first member. 1.9.5.3. As we have seen, Schräder based his interpretation of uindex on the following reconstructed IE forms 31 : (1) *wenio- 'extended family' (in Olr. line), (2) *weni- 'member of the extended family'.
Nonetheless there is a considerable confusion between the two terms. The form *weni- is used with the meaning just stated for the interpretation of Mir. fin-gal 'Mord eines Familiengenossen' and Gmc. *wenis (in OHG wini, etc.) 'friend, sweetheart', but '(joint) family' is seen in Gaul. Veni-carus 'seiner Familie wert' and Lat. uindex, from *weni-dik-s 'der auf die Familie hinweist'. The ultimate origin is contemplated when it is asserted (295) that Gmc. *wenis is «eigentlich 'Lieber'», and (296) that *weni- belongs with Ind. van- 'to like', so that it originally meant 'Freundschaft oder Freunde'.
» Cf. HOFMANN a p . LEIFER [ f n . 9] 6 f n . 3; WALDE-HOFMANN, L a t . e t y m . W b . I I , 1954, 794.
» Cf. SZEMERÉNYI, «Sur l'unité linguistique balto-slave», in: Études slaves et roumaines I (1948), 65-85, 159-173, 80. 3I SCHRADER-NEHRING, Reallexikon
I , 295-296.
314
Oswald Szemer£nyi
1.9.5.4. This vacillation is not surprisingly accepted wholesale by B R O G (o. c., 139). Much more surprising is that some of Schrader's interpretations have influenced the views of linguistic specialists also. Thus, e. g., K. H. Schmidt posits Gaulish Veni- 'family' (with vowel assimilation Vini-) which is identified in the names Verti-carus 'die Sippe hebend', Veni-clutio 'durch seine Sippe berühmt', Veni-mantii (gen.?) 'dessen Größe (= Macht) in seiner Familie liegt', Veni-maro- 'groß durch seine Familie' 32 . Similarly, the Oxford Celticist D. Ellis Evans acquiesces in a Celtic name element veni- 'family, kindred, race', found in numerous names, but also mentions Ir. fin-gal 'wounding or slaying a relative' (fin- from *weni-!) without explaining the semantic difference 33 . GINI
1.9.5.5. In these circumstances it is imperative to try to see whether our evidence permits us to reach a more unequivocal and more securely based interpretation of the data. It is obvious from the start that only appellatives with known meanings can help us in this task, and that names will have to conform with whatever solid results we get from the study of appellatives. The Celtic evidence is unequivocal in Mir. fin-gal 'wounding or slaying a relative' (not a family). Just as unequivocal is Gmc. *weni- which always denotes an individual, and not a group. In accord with this basic fact, the Olr. fine has the meaning 'family, kindred, race' since it is from *weni-ä, a collective or abstract based on *weni-M. It follows, of course, that the Gaulish names mentioned above must be interpreted on this basis, even if at times this should seem to lead to difficult interpretations. Thus, e. g., Veni-carus cannot be 'die Sippe liebend' but must be 'the beloved relative or family member', that is to say a tatpurusa, more precisely a karmadhäraya, just as Matu-marus is most likely simply 'big bear'. This type is no doubt also seen in Veni-maros 'great relative'. The name Veni-clutios is derived from *Veni-clutos, and the latter is a 'far-famed relative', cp. Cluto-rix. It is less clear whether some of these names are to be regarded as inverted bahuvrihis, e. g. that Veni-maros is 'having great relatives35. What is clear, however, beyond 32 Cf. K. H. SCHMIDT, «Die Komposition in keltischen Personennamen», in: ZCP 26 (1957), 33-301, 289 f. 33 D. ELLIS EVANS, Gaulish Personal Names, 1967, 277 f., and quite recently in Actos del II Coloquio sobre lenguas y culturas prerromanas de la peninsula ibirica, Salamanca 1979, 126. 34 Possibly the adjective *weniko-, identified by MEID in OOEVIKOIHE6OI> on a silver cup (Sprache 22 (1976), 52-53: «wenikoi tnedü 'für freundschaftlichen Met'») is also *weni-ko-, although *wen-iko- cannot be ruled out. 35 For the problems of inverted bahuvrihis and tatpuru$as see K. H. SCHMIDT, O. c. [fn. 32], 66 f., 80-90, for Celtic and Germanic; for Iranian, GERSHEVITCH, TPS 1945, 147; A Grammar of Manichaean Sogdian, 1954, 252; for Anatolian (and other areas), BADER, RH A 31 (1973), 71-81.
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
315
any reasonable doubt, is that *weni- can in no case be taken to be anything else but 'relative', never 'family'. 1.9.5.6. Since Latin is closest to Celtic and Germanic, we can now state that its *weni-, postulated on phonological and phonotactic grounds as the first member of uindex, can also have no other meaning but 'member of the (joint) family, relative'. This at once disproves Schrader's view that uindex was someone «der auf die Familie hinweist». The compound *weni-dik-s can only mean «he who points out a member of the clan», i. e. «he who points out (and so proves) someone else as a member of the clan» 36 . In spite of the Romanist's doubts, the linguist can, as we have seen, conclusively show what the original function of the uindex was. That function cannot be described as «representative of the state» (Diill), even if such an office had been conceivable in those early days, but only as «representative of the joint family (or clan)» (Leifer, Broggini). The linguistic analysis also shows and/or confirms that the uindex was originally concerned with persons only, not with property (including slaves). But of course, in its long history, the term uindex underwent several changes. The most important stages are as follows: (1) the uindex guarantees a person's clan-membership and thus pledges himself and the clan for any damage or crime that the defendant may have caused/committed: (2) the uindex claims a relation as being connected with him —this leads to his becoming a protector, defender; (3) the uindex as a defender must be ready to take action if his protégé is (unjustly) injured —thus he becomes an avenger. 2. The verb uindicit, attested in one single passage of the whole of extant Latin literature, cannot, as we have seen (1.8.5.), be interpreted as uim dicit, it can only mean something like 'intervene as a surety, go bail' (cp. 1 . 3 . ) a n d is therefore either derived from uindex or is from the same source as uindex. In other words, it is either uindicit (not 36
This was first stated in 1962, in my paper on «Principles of etymological research in the IE languages», in: 77. Fachtagung für idg. und allgemeine Sprachwissenschaft,
37
175-212, n o w reprinted in: Etymologie,
ed. R. SCHMITT, 1977, 286-346, 201 fn.
125 = 328 fn. 129. There I also showed (200-202 = 327-330) that Lat. uenia is not to be equated with Celtic *weniä (1.9.5.5.) but derives, with several Germanic forms (e. g. OHG wunnia 'Wonne'), from IE *wp.yä. Since in the relevant passage (: quis endo eo in iure uindicit) the words endo eo are commonly taken to mean 'in him, for him', it should perhaps be pointed out that this construction remains dubious on any interpretation of the verb. Is it then possible that endo eo refers to something quite different, e. g. during that time?
316
Oswald Szemer&iyi
uindicit), of the type seen in custod-it from custos, or uindicit, in which case it grew out of the juxtaposition *wenim deiketi which developed into *winindeiketi, and by haplology went to *windeiket, uindicit. Quite different is the situation with uindicäre: it is quite clearly derived uindic- in the same way as iüdicäre is from iüdic-. This formal argument is clinched by the semantic range of the verb. While the noun shows a threefold spectrum (1.9.5.6.), the verb lacks the first stage, and only shows stages (2) and (3), i. e.: (a) 'einen Gegenstand (gerichtlich) in Anspruch nehmen, sich zueignen; schützen' (Georges); 'claim, appropriate, defend, protect' (Forcellini); (b) 'einschreiten, ahnden, bestrafen, rächen'; 'punish, chastise, revenge'
How difficult it is exactly to draw the line between the two meanings, how easily the first passes into the second, is well illustrated by the only passage in which Plautus uses the verb Rudens 618: 617 ferte opem inopiae atque exemplum pessumum pessum date, uindicate, ne impiorum potior sit pollentia quam innocentum... (Citizens of Cyrene) succour the succourless, and give a devil hell! Help! Help! Let not the power of the impious be more potent than that of the i n n o c e n t . . . (LOEB).
Bringt Hilfe dem, der Hilfe braucht, straft beispiellos Das schlimmste Beispiel! Rächt, daß der Freveler Macht Nicht größer sei als die der Unschuld... (LUDWIG 858).
While Nixon (in the Loeb edition) renders uindicate with help, Ludwig finds avenge more appropriate, and who would dare to adjudicate? 3. An important member of our word-family is the noun uindicta. It has three meanings, again usually presented in an unprincipled manner. Cf., on the one hand, Georges' listing: (1) 'der Stab, womit ein Sklave berührt und so in Freiheit gesetzt wurde'; (2) 'Befreiung, Rettung'; (3) 'Rache, Strafe'; on the other Forcellini's: (1) 'revenge, retaliation'; (2) 'uirgula quaedam...'; (3) 'assertio, defensio'. An apparently reasoned sequence is presented in D E R K L E I N E PAULY (vol. V, p. 1283), s. v. uindicta-. Zu den Formen der Freilassung von Sklaven gehört neben anderen die Berührung des servus mit einem Stab (einer Rute)... Danach gilt er als freigelassen... Seit Augustus wird uindicta auch übertragen benützt: Mittel zu Verteidigung, Schutz usw. ..., schließlich: Strafe, Rache.
38
No forms with uind- occur in Terence.
Etyma Latina III (19-23) Latin uindex
317
The first stage in this scheme, the manumissio uindictä, i. e. the freeing of a slave after this fashion, is described in greater detail by the well-known Romanist, Max Kaser 39 : Vor dem Praetor treten der Herr mit dem Sklaven und ein weiterer Bürger auf, der die Rolle des adsertor in libertatem übernimmt. Dieser berührt den Sklaven mit einem Stab (festüca, uindictä) und spricht die Freiheitsbehauptung 'hunc ego hominem liberum esse aio ex iure Quiritiutn'. Der Herr unterläßt die Gegenbehauptung seines Eigentums... und erkennt damit die Freiheitsbehauptung des adsertor an. Der Gerichtsherr bestätigt die Freiheit durch seinen amtlichen Zuspruch (addictio).
3.1. One of the earliest explanations of this term was given by K. O. in the paper already quoted [cf. fn. 20]. Müller thought (195 f.) that uindictä contained a participial form which, however, was not to be taken as a passive but rather as a middle (as, e. g., in the phrase crimina ausus), i. e. in the sense of quae uim dixit, or, in a Greek turn, TÖ *n*]V ßlccv 5EI£,&^EVOV 56pu 'die die Gewalt ankündigende Lanze'. Quite apart from any other consideration, this explanation has, of course, the basic flaw of ungrammaticality: dicta could never have been used in the way suggested. Schrader's derivation of uindictä from *wenidic-tä, originally meaning 'Hinweis auf die Familie', but later also metonymically 'Das Symbol dieses Hinweises (die festuca)' (o. c., 296), is perhaps safer grammatically but leaves the legal and other situation out of account. MÜLLER
3.2. This point was the prime concern of Manu Leumann when, in 1928, interpreting uindictä as a backformation from the acc. uindictam = uim dictam, he suggested that the meaning of this phrase was 'Gewaltansagung, d. i. Befreiung', and thought that this analysis was decisively supported by a passage in Plautus' Curculio (line 212) *>. The new edition of the Lat. Laut- und Formenlehre (1977, p. 267) differs only in that uindictä 'Befreiung' is derived from uim dictam 'angesagte Gewalt'. But would 'angesagte Gewalt' really amount to a 'Befreiung'? And would die- have the meaning 'ansagen', i. e. 'announce'? And last, not least, we know now that uim dicere was not a possible phrase! And how far could the Plautine passage support the explanation? Here is the exchange between Phaedromus and his girlfriend Planesium: 212 PH. quando ego te uidebo? PL. em istoc uerbo uindictam para: si amas, erne, ne rogites, facito ut pretio peruincas tuo. PH. When shall I see you? PL. Ah! As for that, get me freed. If you love me, buy me. No prayers — pay, pay your way to victory! (LOEB).
» KÄSER, Das römische Privatrecht I, 21971, 116. Cf. also Der Kleine Pauly, vol. III, 1979, 981 f. (manumissio).