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Persée http://www.persee.fr Les distributions alimentaires dans les cités de l'empire romain tardif Jean-Michel Carrié Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, Année 1975, Volume 87, Numéro 2 p. 995 - 1101 Voir l'article en ligne Jean-Michel Carrié,~~ Les distributions alimentaires dans les cités de VEmipre romain tardif~~, pp. 995-1101. La publication des ~~P. Oxy~~. 40 conduit à reposer à l'échelle de l'Empire le problème des distributions alimentaires gratuites. A Rome d'abord: ont-elles changé de caractère à partir des Sévères? Textes juridiques et P. Oxy. 40 persuadent du contraire. Le droit à l'annone publique, sans prendre aucun caractère d'assistance, demeure au IVe s. un privilège civique limitatif. Une telle situation explique la coexistence de divers secteurs dans le ravitaillement de la capitale (distributions gratuites, vente à prix contrôlé et marché libre). La découverte du ~~sitèrésion~~ d'Oxyrhynchos n'autorise pas à généraliser l'existence d'une telle institution dans toutes les villes de l'Empire tardif. Une tentative de classement typologique et chronologique des témoignages est menée. Elle tend à distinguer un premier groupe d'institutions dont la diffusion au cours du IIIe s. relève d'initiatives municipales, dans un esprit d'exaltation poliade, bien plus que d'une politique impériale. Le financement de distributions par le budget impérial se serait limité aux grandes métropoles provinciales (Antioche, Alexandrie), et serait apparu à une époque plus tardive.
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LES DISTRIBUTIONS ALIMENTAIRES DANS LES CITÉS DE L 'EMPIRE ROMAIN TARDIF*
PAR
Jean-Michel
CARRIÉ
Mc mbrn de l' Ecole
Les distributions alimentaires gratuites à la plèbe sont un des traits les plus originaux de la vie sociale romaine. E lles n'ont pourtant fait jusqu'ici l'objet d'au cune étude systématique pour l'époque impériale tardive. L'idée semble communément admise qu'entre les premiers et les derniers siècles de l'Empire ces distributions ont vu tout à la fois leur signification, leur nature et leurs modalités se modifier profondément 1 • Dans leur caractère d'abord: cessant d 'être un privilège civique fondé sur la double condition de la citoyennet é romaine et de l'origo da ns la capitale, elles seraient dev enues une pure et simple « assistance prêtée p ar !'Empereur aux pauvres ... L'état s'est reconnu le devoir de secourir le prolétariat des grandes agglomérations urbaines» 2 • Dans leur champ
* Cette étude reprend, en les fondant sur une d ocumen tation récemm en t enrichie, les raisonnements et conclusions d ' un mémoire de diplôme d 'études s upérieures composé so us la direction de M. William Seston en 1967. Il m ' est un agréable devoir de signaler la d ette con tractée à l 'égard de M. Seston qui , depuis cc premie r in térêt pour l'histoire r o maine jusqu'à la mise au poin t du p résent ar t icle, n ' a cessé de me guider p ar ses conseils, ses en co uragemen ts et so n exigence bienveillante. 1 D. Van Berchem , Les distributions de blé et d'argent à la plèbe romaine sous l'Empire, Genève, 1939, chap . III: .Les asvects nouveaux de la frumentatio an IIIe siècle. 2 D. Van B er chem, ibid. , p. 104. Même idée chez V. Martin et D. Van Berchem, L e vanis aedium d'Alexandrie, dans Rev . Phil., NS 16 (1942) p. 5-21: Constant in « dota Con stantinople . . . de distri bu t ions de pains aux p auvres, s ur le modèle de celles q ui existaien t alors à Rome et à Alexandrie » (p. 20).
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d 'application ensuite: le critère civique aurait ét é rendu caduc par la Constitutio Antoniniana, qui faisait de presque tous les habitants libres de Rome des citoyen s, donc des bénéficiaires des distributions. En conséquence, « il ne subsist ait plus guère d'habitan ts de Rome, en dehors des clarissimes et des chevaliers, qui demeurassent exclus de la frumentati-o et des autres distributions » 1 . Ainsi galvaudé, le privilège aurait disp aru en t ant que tel, faisant place à un système d'assistance publique: l'idée rejoint ici la précédente. D an s leurs cadres administratifs : les frumentationes de l'époque républicaine s'adaptaient à la répartition des cit oyens en t ribus, selon les principes du recen sement qui établissait la liste des citoyens domo Roma. L 'inscript ion sur cette liste ne suffisait cependant p as à conférer le droit effectif aux distributions: la libéralité publique était limitative, du moins à p artir de César, et sans doute au ssi auparavant, en a lternance avec des phases de gonflement massjf et illégal du nombre des b énéficiaires 2 • Pour la période impériale tardive, nous n'aurions aucun témoignage direct d 'une telle entrave, et ce silen ce a été interprété dans le sen s d'un abandon des procédures anciennes de contrôle: contrôle désormais sans objet, puisque tout le monde ou presque avait droit aux distributions. Les difficultés réelles ou supposées de l'économie romaine à l'époque impériale tardive ont également induit certains historiens à penser que les distribut ions auraient été su spendues à certaines périodes 3 , ou que l'état aurait été contraint de les rendre p ayantes: bien qu'à prix réduit: . ' ~ ' !:'. ~ ' Il. ">. ~ , ,.,_ XIX~ e:x TOU y e:voµe:vou X/\"'l)pou XCXTIX TIX oOc.,CXVTIX TY) xpcx-r~O"TY) tJÛU/\Y) e:m/\oyx_oc; ÀIX'J_WV x_wpcxc; 1tcxptt.1te:O"OUO""'l)Ç . . . (P. Ox y. 2894). xwpr1.v TE: 'ix_wv Èx Y.À~pou (P. Ox y. 2895) . bd"'A.oyx_oc; ÀIX'J_WV x_wpcxc; 1tixpix1te:O"OUO""'IJÇ (P. Oxy. 2896). 1
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('f. A. H . .M. Joncs, The Caste System in the Later Roman Empire, dans Birene 8, 1970, p. 79-96 = The Roman Economy . Studies in Ancient econornic and adm·i nistrative History, éd. P. A. Brunt, Oxford, 1974, p. 396-418. 2 Cf. la note , 3 S HA , .4.itrel. 35.
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C ARltlÉ
Mais faut-il voir dans ces posteri plus qu'une façon imagée d 'évoquer la pérennité de l'institution annonaire, Dans un langage plus technique , Cod . Theod. 14, 17, 5, loi de 369, ,Jxprime la même idée (les bénéficiaires actu els et à venir) par: popitlares , et eorum successores. Ces successores seront, collectivement, la postérité de la cité, les remplaçants futurR des bénéficiaires actuels, sans être pour autant leurs heredes à titre individuel 1 • Le passage de la Vita Aureliani ne contredit donc pas la conclusion à laquelle nous conduü;ent plusieurs Jois du Code : il n'existait p ~s d'appropriation individuelle de la tessère. L es affranchis et le frumentum publicum.
L a démarche que j 'ai suivie jusqu'ici a eu pour effet principal d 'inverser l'analyse à laquelle on soumettait la documentation, en établissant le régime général à partir des textes que l'on rapportait aup ravant à des cas particuliers, et vice-versa. Mon argumentation resterait cependant aussi fragile que la précédente si elle ne rendait pas compte de ces anomalies en app arence irréd uctibles qui viennent briser la cohérence du raisonnement. Deux objections, essent iellement, se sont dressées : si le tirage au sort (subsortitio) s'est maintenu durant t out l'Empire, pourquoi certains individus accèdent-ils automatiquement aux distribut ions, Si la tessère est toujours demeurée viagère, comme le prouvent la plupart des textes, comment se fait-il qu'on puisse l'acheter, comme n'importe quelle valeur transmissible par héritage 1 En fait, dans les deux cas, les textes ont toujow·s trait à des affranchis, san s exception. On peut donc postuler, dan s le mécanisme des distributions publiques, l'existence d' un régime spécial de participation des affranchis. Un tel régime apparaît, me semble-t-il, dès les premiers moments de l'institution frumentaire; la preuve de son maintien ultérieur est maintenant apportée par les documents d 'Oxyrhyn chos, qui font apparaître clairement deux modes prin cipaux et distincts d'accession à la frumentatio. Les listes récapitulatives de bénéficiaires à Oxyrhynchos indiquent e n effet trois types d'ayants-droit: les Èmxpd}Év-rzç, les pzµ~ ~[ et les oµôÀoyo L 2. Les effectifs t héoriques complets do ces trois catégories étaient respectivement de 3.000, 900, et 100. J e laisse de côté le dernier groupe,
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Dans
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cas, le r étlactcur aurait dit heredes ou succe11sores proprios,
comme dans Cod. 1'heod. 14,17, 10 ou 14,24, l. L ' exp ressio n de la, Yita a cependant été p rise à la lettre p ar L. H omo, E ssai ... , p. 178. 2 Cf. essentiellement les P . O:1:y. 2927 et 2928.
LES
D I S TR IBU T IONS
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celui des homologoi , pour lequel deux interprét ations ont été déjà proposées 1 . D es deu x groupes principau x, le premier , celui des épi krithentes a déjà ét é ment ionné précédemment ; il représente l'essent iel de ce qu'on désigne à Rome du terme générique de plebs frumentaria, et son recrutem ent ne fait p as problème. C'est le second, celui des pe:µ~ol (rhemboi), qui nous intéresse ici. M. Rea les a interprétés comme des habitants n 'ap p artenant p as au cercle des épi krithentes, mais à qui la porte des distributions publiques restait ouverte p ar le biais des lit urgies, au x quels s'ajoutaient des affranchis ayant eux au ssi exercé une liturgie 2 • L e terme n 'ét ait p as attesté jusqu'ici, et peut prêt er à des dérivations philologiques diverses. M. Lewis suggère, à p artir des sen s connus du verbe pɵ~w que les p ersonnages ainsi désignés « étaient inscrits pour le cn-r"'l)pÉcnov par rotation, l'année suivant l'accomplissement de leur service liturgique» (et p eut-être seulement pendant cette a nnée-là) 3 • Pour avoir le mérite de rechercher une explication ét ymologique, la théorie de M. Lewis ne conduit p as moins à une certaine invraisemblan ce : m ême en compt ant p armi les lit urgies donnant droit au sitèrésion des fonctions au ssi modestes et multiples que l'àv"'l)Àcxcrlrx (onèlasia ) 4, on atteindrait difficilement le chiffre de 900 liturges au repos une m ême année, impliquant que 900 autres les remplaçaient au même moment . Il faut de plus t enir compte du fait que nombreux étaient san s doute les liturges déjà admis au x distributions en qualité d'épikrithentes. Quel quo soit le son s
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J. R. R ea, loc. cit. , p . 4-5, co mprend ces hom,ologoi com me des e nfants
illégitimes d e citoyen s « qui avaien t qualité, par leur statut d e citoyen , p oue p articiper a ux distrib ut ions, ma is n 'y ét aient ad mis que par concession ». N . L ewis, art. cité, p. 161-162, suggère un a u t re sens, celui d e« poll-tax p ayer s »: les honiologoi so nt les citadins san s privilèges, p ayan t a u tau x en t ier la d îme que les épikrithentes n 'acqui ttaient que pour moit ié. Ces d eu x interprétations n e son t po urtan t p as incomp atibles, si l'on gard e e n mé moire le car actèr e particulier des indiv idus connus pour ap partenir à cette catégorie : enfan ts illégitimes, etc. Tl se p e ut bien que ces homologoi t ire nt le ur no m d e ce qu' ils payen t l' impôt en t ier , et n on pas d e ce qu'ils sont (> aux citoyens à p art entière. Mais ils co nstit uen t sûremen t un grnupo r estre in t, étroitement associé a u gr oupe p rivilégié des épikrithentes plutôt q u'une infi me m inorité d ' h abitants non priv ilégiés à la quelle ser ait a vare ment concédée une par ticipa tion à la frumen tatio. 2 J . R . R ea, loc. cil., p. 4 : > 5 • M. Van Berchem en a t iré l'indication que le frnmentum publicurn J . R. . Rea, loc. cit., p. 4 . P. Oxy. 2927 ; 2930; 2936; 2937. Co n trairemen t à, cc q ue 1 . 1
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était c, le symbole du droit de cité», et qu'il suffisait désormais d'être libre pour participer au x distributions: « Il n 'est plus question de subsortitio, ni d'aucune entrave à l'exercice de ce droit » 1 • Cette déduction est illégitime, puisqu'elle revient à invoquer, pour prouver l'abandon du tirage au sort, la seule catégorie qui n'y a jamais été soumise. Rappelonsnous en effet en quels termes Dion Cassius nous présente la révision des listes de bénéficiaires effectuée par Pompée en 56 avant notre ère: à > ~ ~ (.l.' "'l"'I~ \ 11 Oµ1t'l)LOÇ ecrx.e: µe:v XIXL e:v 't'YJ TOU > (j_ ~ > \ ~ e:rtL > ◊ (\. ~ l. rtpocri--cxc; XCXL' e:1nxpive:Lc; e:rt cxµcpo'ôou MUPOi--CXACXVOU XCXL e:v't'cxye:ic; 't'OLÇ Ove:La~ rtpuc; I
'
't'O [e:pov OL't"'l)péawv Ùrto -roü cpuM.pxou xcx-r' cxvi>pcx ~L~ÀLOLÇ ... J . R. Rea, loc. cit., p. 7 pense que la division administrative réunissant plu sieurs cxµcx ou quartier s,
sur laquelle s'exerce l'autorité du p hylarque, est effectivement la tribu. 2 J . R. Rea, ibid., p. 5. Ml!.'FRA 197 5, 2.
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c'est-à-dire l'édifice dan s lequel avaient lieu les distributions de blé sous le H au t-Empire, à proximité de l'area sacra du Largo Argentina 1 , en fournit une preuve archéologique : la Porticus Minucia aurait enclos un espace auparavant occupé p ar la Villa P ublica; de plus, le temple conservé a u centre de cette cour pourrait bien être, selon l'hy pothèse de F. Coarelli, le temple des nymphes in campo, qui abritait les archives des censeurs 2 • Cette proximité n 'est pas sans rappeler à son tour les prescriptions contenues aiu début de la Table d'Héraclée, dans lesquelles il est question d'affichage des professiones sur les lieux m êmes des distributions de blé 3 • Si l'on veut préciser davantage la forme que pouvait prendre cett e collaboration des services de l'annone avec ceux du cens, nous nous heurtons à l'insuffisance de la documentation. Comme le remarque justement M. Chastagn ol, cc nous sommes très mal renseignés sur le fonctionnement d es services de l'état-civil » 4, dont la connaissance serait pourtant fort u tile pour mon propos. Faut-il déduire de co silence relatif des sources con cernant l'état-civil impérial, comme nous y invite M. Van Berchem, que le registre de la frumentatio se serait substitué à ceu x du cen s? cc La tessère frumentaire . .. renvoie au registr e du portique de Minucius, qui a autant de valem' que les rôles de citoyens dTessés p ar les censeurs. P eu t-être même s'est-il substitué à ces derniers. Ainsi s'expliquerait quo le cen s, à Rome, n'ait p lus été tenu régulièrement sous l'Empfre >> 5 • Les indications les plus précises concernant l'inscription sur les listes de la plèbe frumentaire, et prouvant donc l'existence de telles listes, se réduisent à deux. La première (Cod. Theod. 14, 17, 6) signale que l'inscript ion était faite par des scribae, ce dont nous pouv ions nous douter par avance. E lle ne précise malheureu sement pas à quel service administ ratif appartenaient ces secrétaires. La deu xième (Cod. Theod. 14, 17, 14) désigne l'officiurn du préfet de la vilJe comme assignataire des rations de frumentum publicum, puisque c'est cet officium qui a la charge de recher·cher les fraudeurs. (Inversement, c'est en core le préfet de la ville qui demande à Honorius, en 414-, de réévaluer le canon frumentaire de l' Urb:,; a.u vu de la reprise démographique :\ Rome.) L. Cozza, Pianta Jlfarmorea Severiana: nuove ricomposizioni di framrncnti, dan s Quaderni dell'Ist di Topografia dell' Univ. di R01na 5, 1968, p . 0-22. 2 F. Coarclli , L 'identificazione dell'Area sacra dell' A.rgentina, dans Palatino 12,4, oct.-déc. 1968, p. 365-373. 3 Cf. supra, p. 1011, n. 2. 4 A. Chastagnol, La Préfecture ... , p. 291. Cf. également L. Homo, Rome i'Ynpériale et l'urbanisme dans l'antiquité, l vpproehée 3 pOUl' le n ombre des bénéficiaires v ont plutôt en sens inverse. De p lus, comme je l'ai rappelé, l'exercice effectif du droit au panis popularis a cont inué d'être régi p ar une procédure d'admission limitative. Une troisième position est celle de M. Va n Berchem 4 • Cet auteur ne croit p as que « la civitas fut ... donnée, avec l'origo de Rome, à t ous les habitants non citoyens de l'Urbs ,,. Plut ôt qu'à un effet mécanique de la Constitutio Antoniniana, il suppose une dépréciation cont inue de la citoyenn eté romaine, dont l'édit de 212 serait le sign e principal, m ais non pas un ique: 1< Ainsi, sous les Sévères, le t itre de cit oyen a perdu de son prix; les prérogatives qui s'y attachent ne sont plus respectées,, 5 • Mêm e sous une forme aussi indirect e 1 l'influen ce de la Constitutio Antoniniana sur le droit d'accéder aux distribut ions publiques me paraît encore excessive. Quel t ableau de la sociét é provinciale, auparavant pérégrine, ressort-il des documents d'Oxyrhyncbot"1 Les distinctions jurid iques con-
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E . Cond uraclli, La Costituzione Antoniniana e la sua applicazione nell'irnpero Romano, dan s Dacia NS 2, 1958, p. 304: 11 In r ealtà una delle conscguenze dell'editto di Car acalla è st ata la d i~t rib uzione di grano in Egitto, cn't"7Jpë:crlo:. I cittadini rn mani, in d ifferen temen te dalla loro residen za, avevano d iritto a tal favore ». L'a uteur avait d u moins le mérite d e connaîtr e l'existen ce du P.L ond. III, 955, p. 127. Sur les mnl tiples p roblèmes p osés par la Constitutio Antoniniana, je me content erai de renvoyer à Chr . Sasse, D ie Constitutio Anto11,iniana, \Viesbade n , 1958, et d u même auteur Literaturiibersicht,e zur Oonstitutio .l ntoniana, dans JJP 12, 1962, p . 109-149; 15, 1965, p. 329-366. 2 A. Ch astagnol, La P réfecture . . . , p. 314, déjà cité supra p. 996. Mê me opinion ch ez A . R. R a nds, Charities ancl social Aid in ancient Greece cmd Roine, Jthaca, 1968, p. 107 : « At the same t im e, the referen ces to t h e origo and domus of t he r ecipien ts on d ocum en ts cease, probably betraying t h e effect of t he ext ension of Ro m a n cit izenship by th e famous Constitutio of 212 ... ». 3 Cf. infra, p. 1068-1069. 4 D. Van B erchem, Les Distributions ... , p. 99- 100. 5 I bid., p. 101.
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t inuent d'être scrupuleusement enregistrées et prises en considération: citoyens d'Oxyrhynchos, citoyens d'Alexandre résidant à Oxyrhynchos, etc ... Pour ce qui est de la citoyenneté locale, on demande aux candidats de faire la preuve de trois générations 1 . Il apparaît donc clairement que, au regard des statuts individuels, la population provinciale postérieure à l'Edit de Caracalla n 'est guère plus nivelée qu'avant . Le fait n'a rien d'étonnant, si l'on se reporte au texte même de l'Edit, tel que vient de l'éclairer récemment la comparaison avec la Table de Banasa 2 • La clau se de sauvegarde des 11. 9-10 du P. Giessen 40 peut être restituée avec une grande probabilité sous une forme du t ype: µtv o1J· 't'OÇ ['t'OU v6µou (ou ~txcdou) 't'WV 7toÀvn:uµ]UI\IXTTOµe:v"fjç, XIX'ITIX 7tO/\I\IXXLÇ e:t1toµe:v,
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