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LES CULTES D'AMON HORS DE THÈBES RECHERC HES DE GÉOGRA PHIE RELIGIEU SE
BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES SCIENCES RELIGIEUSES
VOLUME
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BREPOLS
Chapitre Il: Pérou-nefer funéraire. Autre élément singulier de son tombeau, une bague en or, au nom d' Amenhotep IV (Berlin 1785)9. Cependant, le contexte incertain de la découverte du tombeau ne permet pas de dire si cet élément est contemporain ; il fournit un terminus post quem. Le monument date du Nouvel Empire, de la fin de la XVIIIe dynastie ou du début de l'époque ramesside, plus précisément. Outre sa fonction de premier prophète d' Amon, Serbiykhina occupait les charges de prophète de Baâl et 10 d' Astarté. Ce personnage , d'origine sémitique, était selon toute vraisemblance établi dans le quartier cosmopolite de Memphis, à Pérou-nefer. Bibliographie: PM III2, 717; LD Text I, p. 16; G. ROEDER, /Egyptische Jnschriften aus den Staatlichen Museen zu Berlin II, Berlin, 1924, p. 306; M. DEWACHTER, BSFE 103 (1985), p. 29-31. Date : fin de la XVIIIe dynastie ou époque ramesside. Texte: A) Une longue colonne:
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«Le loué du dieu parfait, qu'aime son seigneur à cause de son caractère excellent, le premier prophète d' Amon et de l'Énnéade de Pérou-nefer, Serbiykhina(a) surnommé Ibay, juste de voix. » -(a) À propos de ce nom sémitique qui n'avait pas été bien lu par RANKE, PN I, 317, 12, II, 388 ; voir les remarques de TH. SCHNEIDER, Asiatische Personennamen in agyptischen Quellen des Neuen Reiches (OBO 114), 1998, p. 187-189, N 396. B) Deux incrustations en cornaline portent :
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«Le prophète d'Astarté, Serbiykhina, surnommé Ibay. »
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« Le prophète de Baâl, Serbiykhina, surnommé Ibay. »
DP PÉROU-NEFER 2 N° 2735)
RELIEF DE LA TOMBE DE HOUY (QUIBELL
Cet élément de tombe, découvert par Quibell dans les années 1920, provient de la sépulture d'un scribe de l'armée du seigneur du Double-Pays, Houy 11 , dont la sœur était chanteuse d' Amon de Pérou-nefer. La tombe est datée, sur des critères stylistiques, de la XVIIIe dynastie. Bibliographie : PM IIr2, 556 ; J. E. QUIBELL, G. K. HATIER, Excavations at Saqqara. Teti Pyramid, North Side, Le Caire, 1927, pl. 19; ST. WENIG, dans Festschrift zum 150 jahrigen Bestehen des Berliner Àgyptisches Museums, 1974, p. 241-242 (doc. 2), fig. 2. Date : XVIIIe dynastie.
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PM III2 , 277; LD Text I, p. 16. PM III 2 , 717; G. LEFEBVRE, Histoire des Grands-Prêtres d'Amon de Karnak jusqu'à la Dynastie, Paris, 1929, p. 111-112; J. LECLANT, dans LA I, col. 500, s.v. « Astarte »; R. HARI, Répertoire onomastique amarnien (/Eg. Hel. IV), 1976, n° 268; TH. SCHNEIDER, Asiatische Personennamen in èigyptischen Quellen des Neuen Reiches (OBO 114), 1998, p. 187-189, N 396. 11 Cf P.-M. CHEVEREAU, Prosopographie des cadres militaires égyptiens du Nouvel Empire, Antony, 1994, p. 212, n° 30.76. 10
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Bibliothèque de l'École des Hautes Études Sciences Religieuses La collection Bibliothèque de !'École des Hautes Études, Sciences Religieuses, fondée en 1889 et riche de plus de 120 volumes, reflète la diversité des enseignements et des recherches menés au sein de la Section des Sciences religieuses de l' École Pratique des Hautes Études. Dans l'esprit de la section qui met en œuvre une étude scientifique, laïque et pluraliste des faits religieux, on retrouve dans cette collection tant la diversité des religions et aires culturelles étudiées que la pluralité des disciplines pratiquées : philologie, archéologie, histoire, philosophie, anthropologie, sociologie, droit. Avec le haut niveau de spécialisation et d'érudition qui caractérise les études menées à l'EPHE, la collection Bibliothèque de !'École des Hautes Études, Sciences Religieuses aborde aussi bien les religions anciennes disparues que les religions contemporaines, s'intéresse aussi bien à l'originalité historique, philosophique et théologique des trois grands monothéismes - judaïsme, christianisme, islam qu'à la diversité religieuse en Inde, au Tibet, en Chine, au Japon, en Afrique et en Amérique, dans la Mésopotamie et l'Égypte anciennes, dans la Grèce et la Rome antiques. Cette collection n'oublie pas non plus l'étude des marges religieuses et des formes de dissidences, l'analyse des modalités mêmes de sortie de la religion. Les ouvrages sont signés par les meilleurs spécialistes français et étrangers dans le domaine des sciences religieuses (chercheurs enseignant à l'EPHE, anciens élèves de l'École, chercheurs invités ... ).
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D/2005/0095/67 ISBN 2-503-51427-8
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«Les livres ne sont peut-être pas une chose bien nécessaire ; quelques mythes d'abord suffisaient; une religion y tenait tout entière. Le peuple s'étonnait à l'apparence des fables et sans comprendre il adorait; les prêtres attentifs, penchés sur la profondeur des images, pénétraient lentement l'intime sens du hiéroglyphe. Puis on a voulu expliquer ; les livres ont amplifié les mythes ; - mais quelques mythes suffisaient. » André Gide, Le traité du Narcysse.
PIETAS IN MATREM
PRÉFACE
L'art de la préface tient parfois du devoir convenu, de l'exécrable pensum pour lequel je ne saurais déployer aucun goût ni talent. Mais il existe d'heureuses exceptions. Aussi c'est avec un grand plaisir et une réelle satisfaction que j'ai répondu positivement à la demande d'Ivan Guermeur dont j'ai vu l'œuvre s'élaborer durant les années où il a préparé sa thèse à l 'École pratique des Hautes Études. Ce travail affiné, policé, approfondi est devenu l'ouvrage qui paraît dans la Bibliothèque de ! 'École pratique des Hautes études, Section des Sciences religieuses ; témoignage également de la vitalité de notre discipline dans cette institution où elle a toujours été brillamment présente. Avant de parcourir les villes et les bourgades d'Égypte, les oasis, la Nubie et le Soudan où fut installé un culte d'Amon à des époques qui s'étagent du début du Nouvel Empire au premier millénaire, il était judicieux de présenter à titre de rappel et d'une manière concise les différentes théories qui ont tenté d'expliquer les origines de ce dieu. En conformité avec son nom, « le caché », elles demeurent obscures. Aussi bien n'est-il pas utile de s'appesantir sur les rares occurrences des Textes des pyramides dont nous ne sommes pas en mesure d'affirmer qu'elles recouvrent sûrement la même réalité que ce dieu qui deviendra prééminent dans le pays tout entier. Mais cela permet de souligner en matière d'analyse des phénomènes religieux égyptiens deux faits qui ne sont pas dénués d'importance. Faut-il rappeler la quasi impossibilité d'expliquer l'origine des dieux majeurs, le pourquoi de leur naissance ? Rien de très étonnant à cela puisque cette culture émerge d'une période de formation pré-historique et proto-historique qui ne fournit aucune explication aux historiens sur la constitution de la sphère divine. Mais tous les dieux dans un monde polythéiste ne sont pas apparus simultanément dès les temps ancestraux avec des fonctions définies de manière intangible et liées à un lieu donné. Les bouleversements historiques suscitent aussi des transformations dans le monde divin qui n'est pas plus figé que celui des hommes: prééminence soudaine d'un dieu de l'ombre, diversification de ses lieux de culte à travers tout le territoire alors qu'il était initialement confiné à une localité obscure. C'est dire aussi que la «géographie religieuse» est étroitement liée à l'histoire. À une certaine époque, les spécialistes de la religion voyaient dans la multiplicité des lieux de culte d'un même dieu la preuve d'un émiettement de la pensée religieuse en religions locales sans considérer une certaine norme théologique, ni le rôle du politique. Pour revenir à Amon, il est projeté en pleine lumière lorsque les nomarques de Thèbes jusque là bourgade provinciale sans renom refirent l'unité de l'Égypte au Moyen Empire, phénomène qui se reproduisit après l'épisode hyksos. Il y a bien des lustres déjà Kurth Sethe a écrit un imposant ouvrage, Amun und die acht Urgotter von Hermopolis, qui demeure une référence sur la théologie d' Amon démiurge. Un Amon associé à l'Ogdoade dite hermopolitaine, théorie en réalité sans grand
CHRISTIANE ZIVIE-COCHE
fondement. Il a travaillé essentiellement à partir des inscriptions thébaines tardives qui lui fournissaient un riche arsenal de sources, accréditant ainsi l'opinion qu' Amon était dieu thébain par excellence. À bien des égards, l'étude de Jan Assmann sur l 'Amon ramesside et une certaine théologie de la transcendance selon les conceptions de son auteur, Re und Amun. Die Krise des polytheistischen Weltbilds im Àgypten der 18.-20. Dynastie, se fonde elle aussi sur le matériel thébain. Et ce sont bien, en effet, les inscriptions thébaines au sens large, stèles des tombes de la rive gauche, papyrus d'origine méridionale, plus tard inscriptions pariétales des temples qui autorisent à reconstruire la théologie d'un dieu dont le centre de culte demeurait Thèbes. Mais s'en tenir là serait oublier qu'un dieu égyptien reste rarement confiné au lieu qui a été le théâtre de ses premières manifestations, surtout si, comme Amon, il se trouve en position de dieu dynastique ; dieu impérial même, peut-on dire, dès lors que les pharaons thébains eurent reconquis au début de la XVIIIe dynastie la totalité du pays et l'administrèrent avec une double capitale, Thèbes au sud, Memphis à l'apex du delta. L'une des manières de déployer cette mainmise sur le territoire parmi les politiques, administratives et économiques fut aussi une emprise religieuse qui se fit à travers toute l'Égypte par la multiplication des lieux de culte d' Amon organisés par une volonté officielle et hiérarchique et non quelque pieux désir de dévots locaux, depuis Éléphantine jusqu'à Sema-behedet pour reprendre la terminologie égyptienne. Il peut sembler singulier, si longtemps après Sethe alors que Hermann Kees avait solidement jeté les bases de la Kulttopographie, que nul ne se soit intéressé de manière systématique à la diffusion du culte d'Amon à travers l'Égypte et au-delà de la vallée, phénomène qui a pris corps au début de la XVIIIe dynastie, le Moyen Empire ayant marqué une étape intermédiaire, et s'est poursuivi sans solution de continuité jusqu'à la fin de l'époque ptolémaïque. Mais les idées reçues ont la vie dure et se propagent avec facilité de génération en génération : ainsi Amon est dieu thébain. Le corpus fourni et aussi exhaustif que possible qu'a établi Ivan Guermeur vient démontrer le contraire. Le rôle central de Memphis est réhabilité avec son Amon de Perou-nefer et celui du dieu «qui préside aux temples», sans compter d'autres formes moins attestées. De là, une marche d'ouest en est à travers le delta dont il faut souligner la richesse documentaire nonobstant les destructions drastiques qu'il subit dès l'antiquité, tire de l'oubli la constellation de lieux de culte où Amon était honoré, divinité implantée là où vivaient bien antérieurement d'autres dieux qui n'ont pas disparu pour autant. Ainsi l'existence d'une Thèbes du Nord qui n'est ni Sema-behedet ni Tanis est mise en lumière entre Imaou et Saïs, et il est remarquable que la forme qui y est vénérée soit hiéracocéphale, tout comme dans le Xoïte où l'empreinte d'une théologie solaire locale est demeurée vivace. Au cours du temps, des villes nouvelles furent fondées où Amon occupait sinon toujours la place majeure du moins une position prééminente: Sema-behedet d'abord avec «l'île d' Amon », suffisamment tôt pour être intégrée aux processions géographiques canoniques, puis dans l'est du delta Pi-Ramsès, nouvelle résidence ramesside, enfin Tanis, réplique de Thèbes au début du premier millénaire. Plus avant, l'auteur parcourt la vallée depuis le premier nome jusqu'au delta où un certain nombre de fondations à la vie plus ou moins durable témoigne des aléas historiques. On oublie bien souvent que l'influence égyptienne tant politique que religieuse s'est exercée au-delà des rives de la vallée et en-deça de la première cataracte. De Siwa à Khargah, le culte du dieu égyptien s'installe tardivement mais l' Amon de Siwa était-il
VIII
Préface égyptien à l'origine ou a-t-on affaire à une interpretatio aegyptiaca d'un dieu local qui connaîtra à son tour une interpretatio graeca? L'intensification des fouilles aux oasis comme au Soudan a encore beaucoup à apporter pour affiner notre vision du dieu hors les frontières naturelles du pays que sont les franges désertiques qui bordent les rives du fleuve. En associant analyse des documents mobiliers dont bon nombre étaient encore inédits grâce à une quête patiente et productive, à celle des processions géographiques et des scènes spécifiques des temples ptolémaïques l'auteur a fait un tour complet de la documentation hiéroglyphique, augmentée de sources démotiques. Il en a tiré un tableau singulièrement différent de ce que l'on aurait imaginé avant une telle étude, un tableau aux dimensions bien plus vastes que celles où l'on confinait Amon. Ce dieu en transportant avec lui les caractéristiques théologiques qui avaient été forgées à Thèbes et qui ne subissent localement que peu de variantes marque tout le territoire de son empreinte. C'est le signe d'une certaine normativité théologique instituée au cours du Nouvel Empire et enrichie à l'époque tardive qui a été si féconde pour la pensée spéculative, une normativité qui n'implique pas cependant une pensée dogmatique passée par le tamis d'un canon monolithique : les Amon deltaïJJ"'1illno)(~ l!~~=Ô °
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« L'Osiris, le père du dieu, aimé du dieu, le prêtre-sem, le serviteur de Ptah, le prêtreounroI n Y01 mmm = ~JJi ~~ - Oli"Î n~ ~
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i~~t1:~1-]~1U,( j~ ~~Q .t~~ « Son fils, le père du dieu de Ptah, le prophète dans le domaine d' Amon-Rê qui préside à Khâ-sout, Âchakhet, juste de voix, sa fille, la chanteuse de la grande (table) pure de Ptah U ~1.J o .f1 clY \.> _ .= 61'? 0 ~" "1Jb=--~n a
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i ]7211Hi4h:Ff,~m~ ~nifl~~Tit;:~~ ir=•"1-;m~~~ fün -::-;;i~ ~I ~ «Offrande que donne le roi à Ptah-Tatenen-Osiris souverain de l'éternité, afin qu'il accorde un long temps de vie [en] joie sur terre, répétant le rajeunissement dans Ta-our, pour le ka de celui au caractère agréable(b) parmi les memphites, car l'erreur n'est pas devant moi, l'ouvreur des portes du ciel dans la butte divine, vigoureux de démarche(c) dans Oup-Ichedd>, le grand choachyte à Djâmë•> [ ... ], celui-qui-se-trouve-dans-la-terre, la première dame du harem de Ptah, la prêtresse de Mout, Mehit(em)ousekhet, sa sœur, la fille royale du seigneur du Double-Pays, la première [dame] du Harem de Ptah, la prêtresse du Domaine de Mout, Tanitsepeh [. .. ]. » -(b)Pour cette expression voir J. J.CLÈRE, Rd'E 6 (1951), p. 142, n. k. -(c)Je comprends wJçj dans le sens de «florissant, prospère» : Wb. I, 264, 12 - 266, 9, et par extension «être vigoureux» en parlant ici de la démarche. -(d) L'expression demeure obscure. Sans doute est-ce un endroit proche de la « butte sacrée» où des arbres Iched « Perséa » étaient plantés. On connaît à Karnak une forme d'Osiris qualifié d'wp-isd «qui ouvre le perséa » : cf P. BARGUET, Le temple d'Amon-Rê à Karnak. Essai d'exégèse (RAPH 21), 1962, p. 15; J. LECLANT, Recherches sur les monuments thébains de la XXV dynastie dite Éthiopienne (Bd'E 36), 1965, p. 274-280. On notera aussi dans les rites de Khoiak la mention de «la butte des plantes nebeh sous les perséas vénérables» où l'on doit enterrer le Khenti-Imentet le dernier jour de Khoiak: cf Dendara X, 29, 11-12 = É. CHASSINAT, Le mystère d'Osiris au mois de Khoiak 1, Le Caire, 1966, p. 232-248. Serait-ce le nom d'un lieu dévolu à Memphis au culte osirien? --(e) Ce titre précise assez clairement le rôle réservé aux choachytes : accomplir les rites funéraires en lieu et place des héritiers du défunt. Le titre qui est traduit dans la documentation grecque par xoaxu't:TJÇ est habituellement écrit wJl:z mw en égyptien hiéroglyphique. Djâmé, vu le contexte paraît être dans la région memphite : cf C. ZIVIE-COCHE, Giza au deuxième millénaire (Bd'E 70), 1970, p. 295-297. Pour le rôle des choachytes, bien attestés à Memphis et à Thèbes,
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Première partie : la région memphite cf A. BATAILLE, Les Memnonia. (RAPH 23), 1952, p. 246-264; H. DE MEULENAERE, dans LÀ. I, col. 957, s.v. « Choachyt », P. W. PESTMAN, The Archive of the Theban Choachytes (Second Century B. C.) (Studia Demotica 2), 1993, passim. -(t) Pour ce titre sacerdotal, cf Wb. I, 75, 19. Il peut aussi désigner les défunts. -(g) Pour cet emploi du terme bsi, on pourra se reporter à l'étude de J.-M. KRUCHTEN dans Les annales des prêtres de Karnak (XXI-XXII!" dynasties) et autres textes contemporains relatifs à l'initiation des prêtres d'Amon (OLA 31), 1989, en particulier p. 160, n. 3 ; il s'agit bien entendu ici d'une allusion au cadavre de la défunte. -(h) C'est-à-dire l'équivalent pour Ptah de ce qu'étaient les divines adoratrices pour Amon de Thèbes: cf Wb. III, 297, 15-298, 1. -(i) Pour ce titre, cf J. YOYOTTE, dans Mélanges Maspero I/4 (MIFAO 66), 1961, p . 122-124.
DP KHÂ-SOUT 3 - NOUVELLE STÈLE DU SÉRAPÉUM AU NOM DE AMASIS (RB 1985-16)4 Le Service des Antiquités de l'Égypte à découvert, en 1985-1986, à l'occasion d'un relevé architectural des «grands souterrains», environ 80 stèles et fragments de stèles, ainsi que des débris de statues. C'est à ce lot qu'appartient le document suivant5. Bibliographie : D. DEVAUCHELLE, Les stèles du Sérapéum de Memphis (Catalogue des stèles trouvées dans les grands souterrains en 1985) I, sous presse. Date : XXVI°/XXVW dynastie. Texte(-):
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« L'imakhou auprès d' Apis-Osiris [le père du dieu prophète d' Amon-Rê seigneur](•) des trônes du Double-Pays qui préside à Khâ-s(ou)t, Amasis, surnommé Nefer[ibrê], le père du dieu, le prophète d' Amon-Rê seigneur des trônes du Double-Pays qui préside à Khâs(ou)t, le prophète de Ptah [qui place] son visage vers Memphis(bl, le prophète d'Hathor du temple de Memphis, Khnoumnakht, qu'a mis au monde la maîtresse de maison, Isisouret, son fils qu'il aime Khnoumnakht, gu'a mis au monde ~aysherynetjeretCcl, l'imakhou auprès du père du dieu d'Hathor, Ankhapis, surnommé Ankhpsammétique, [ .. . ) le fils du détenteur des mêmes titres, Knoumnakht, qu'a mis au monde Kheredânkh. » -(a) Nous proposons de restituer ce passage, à la lumière du texte de la ligne 3. -(b) Cette épithète ne nous est pas autrement connue. -(c) Pour ce nom féminin, cf RANKE, PNI, 128, 12; II, 357 et H . DE MEULENAERE, BiOr 38 (1981), col. 255 .
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Il m'est agréable de remercier M. Didier Devauchelle qui m'a communiqué ce document. Pour les travaux menés par le Service des Antiquités dans les « grands souterrains », voir M. IBRAHIM ALY, R. NAGEE, D. DEVAUCHELLE, FR.-R. HERBIN, BSFE 106 (Juin 1986), p. 31-44 ; M. IBRAHIM ALY, BSEG 20 (1996), p. 5-16; ID., Les Petits Souterrains du Sérapéum de Memphis, 5
thèse inédite, Lyon, 1991.
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CHAPITRE VI
CULTES MEMPHITES PEU DOCUMENTÉS
Nous avons choisi de classer ici les monuments mentionnant des formes d' Amon qui recevaient un culte dans la région de Memphis et qui ne sont connues que par quelques attestations. Nous préférons ne pas les qualifier de cultes «mineurs» ou «secondaires» puisque nous ne pouvons en mesurer l'importance tant la documentation s'avère aléatoire. Comme nous l'avons indiqué dans l'introduction de la première partie, nous entendons Memphis au sens large, c'est-àdire la zone qui s'étendait du nord de l'antique XXI° province de Haute Égypte jusqu'au nord du plateau de Giza. C'est également dans ce chapitre que nous présenterons des documents attestant la faveur dont Amon jouissait à Memphis et qui ne peuvent être rattachés à un culte plus spécifiquement qu'à un autre 1 •
AMON-RÊ OFFRANDES»
1.
DE
TA-OUDENYT
«LA
SALLE
DES
Ce culte d' Amon memphite n'est connu que par trois documents, dont deux sont des parallèles; il est attesté au Nouvel Empire puis de nouveau à l'époque saïto-perse. Le nom tJ wdnjt désigne vraisemblablement le lieu où l'on présentait les offrandes dans le temple, la « salle des offrandes >>2. La forme d' Amon-Rê seigneur de « la salle des offrandes » révélerait un culte secondaire de la divinité, situé à proximité même du temple de Ptah, comme le laisse supposer le DR 1 TAOUDENYT. Le terme tJ wdnjt n'est pas déterminé par le signe de la ville, mais par celui de l'enclos ; il s'agirait donc bien, concrètement, de la désignation d'un espace tel que« la salle des offrandes» du Château-du-ka-de-Ptah. Bibliographie: BRUGSCH, DG, p. 8; GAUTHIER, DG II, 165, VI, 13. W. SPIEGELBERG, RT 28 (1906), p. 180-181 ; A. BADAWI, Memphis ais Zweite Landeshauptstadt im Neuen Reich, Le Caire 1948, p. 25.
DR TA-OUDENYT 1 - SCÈNE DE MEDINET RABOU, MUR EXTÉRIEUR FACE NORD, REGISTRE SUPÉRIEUR (Medinet Habu VII, pl. 582) Sur la terrasse du temple de Ramsès III à Médinet Rabou est figurée une série de divinités auxquelles le roi fait offrande. Cette théorie de dieux faisait le tour de la 1
On notera le culte de Zeus thébain chez les Hellenomemphites: O. MASSON, Rd'E 29 (1977),
p. 53-57.
2 Wb. I, 392, 12; R. A. PARKER, dans Studies in Honor of John A. Wilson. September 12, 1969 (SAOC 35), 1969, p. 78.
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Première partie : la région memphite terrasse ; elle débutait avec les dieux de la Nubie, puis de la première province de Haute Égypte, sur la face interne du môle sud, et se terminait par Héliopolis, sur le môle nord. Dans la scène qui nous occupe, Ramsès III agenouillé devant Amon-Rê et Mout accomplit une offrande de vin. Bibliographie : PM II2 , 520 (189) ; The Epigraphie Survey, Medinet Habu VII, The Temple Proper, part III (O/P 93), 1964, pl. 582. Date : XXe dynastie, règne de Ramsès III. Texte :
( 0 1i=~S2J(i11m:::rnÂl ~~~ z~ ~~
1
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« (Ousermaâtrê (Ramsès, Souverain d'Héliopolis), offrir du vin à son père Amon-Rê.»
Meryimen),
B j Jn~~~~=+,,~~~~~~~ifflH!i !~:;;,.!_~ «Récitation par Amon-Rê, seigneur de Ta-oudenyt, qui réside dans le Château-du-Ka-de-Ptah : 'Je t'accorde toute vaillance'. » ·1 ~n v"'N> LJ I ~ - • @""!~ - LI w- ~
C l ! IYÇj 0 ...&J 'i1 ® - 'C7'irll= - 'C7'-=.,,_, = «Récitation par Mout, qui réside à Kao lt.\='"Y};g ~ :@.rn .!ll U J(D=-
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nJ.~'§?.j!:~~~ ra Jf1m~Hj~ôQ =~~l ~"TI~i2Tlïl~~ ? ~ ifKÎ ~~~
«Récitation: Ô !'Osiris, le comte gouverneur, le chancelier du roi de ,Basse Égyfite, l'ami unique, le prophète d'Isis-à-la-tête-de-lapis-lazuli, le prophète, Ankhhapis< >, fils de Nesisout(c>, qu'a fait la maîtresse de maison Taamon(d) juste de voix : redresse-toi, ton bras est placé par Horus, il fait que tu te redresses ! Ô Osiris, le prophète, Ânkhhapis,
22 Le terme k.Jjt signifie« terre haute» ou à partir de la TPI les «terrains des bassins d'irrigation» : cf Wb V, 6, 4-9; D. MEEKS, Le grand texte des donations au temple d"Edfou (Bd 'E 59), 1972, p. 56, n. 18; P. VERNUS, Rd 'E 29 (1977), p. 180, n. 10. 23 PM III2 , 425-432.
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Première partie : la région memphite juste de voix, Geb te nettoie la bouche, il t'ouvre les yeux. Ô !'Osiris, le prophète Ânkhapis, qu'a fait la maîtresse de maison, Taamon, juste de voix, la Grande Ennéade te protège et elle place pour toi tes ennemis sous toi étemellement(el. »
~1Îï!:~f~î~m!§+i";m~§ 0~.Ll~~~;=~
(la suite n'a pas été gravée). «Récitation : Ô !'Osiris, le comte-gouverneur, le chancelier du roi de Basse Égypte, l ' ami unique, le serviteur des dieux des terrains bas d'Héracléopolis=:x ·1~ 0 -.;z:_Q~®~ ;::;;:, O'~ #8'A"i"-..I!. ~ 0 ...,,,,_~® ! 1 1 n ~ ~ o o ~~ C7I> ~ 1 c:::::::> ~ 1 l 1 ~ ~ C7 .Œ' ~ '='° Jii' ,_,,_, o A 'i'~ Ot10""t=·1 u~ = ~ o 9 >-=Xï ro~~" Jl!"tJ _o ~-1, _ 'T' db/Al i!r~ 0 =~ o - ~ L.l = ' l = - .....noo l'.1= .:ir' Jl
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«Le chambellan Peftchaouemaouyneith, il dit : "Je suis un aimé de son maître qui observe les écrits(d) et écoute les doléances de chacun. Je suis quelqu'un qui fait ce qui est utile(el pour [... qui réalise] ce qui est bon pour ce temple, puissiez-vous dire: ' Offrande que donne le roi (consistant) en un millier de pains, cruches de bière, toutes les bonnes choses pour le ka du chambellan, Peftchaouemaouyneith', car le dieu est là(fJ pour répondre aux actes, (lui) qui ne dort pas à moins qu'il n'ait(h) tranché une [chose d'une autre, le bien] du mal(i) _" » -{d) Une expression étudiée par O. PERDU, Rd'E 43 (1992), p. 156-157. Voir aussi J. J. CLÈRE, BIFAO 89 (1989), p. 68, n. 4. -(e) Pour des clauses comparables, cf VERNUS, Athribis, p. 175, n. (g) . -{f) «lei, là»; cf Wb V, 420, 4-8 ; ERICHSEN, DemGI, 604 > T.\t, Crum, CD, 390a. -{g) Comparer avec Urk IV, 511, 17 et cf Wb I, 371 , 21; ainsi que JANSEN-WINKELN, op. cit., p. 91, A.4d.15 . -(h) Faut-il admettre que l'auteur a confondu is avec ist? Pour l'emploi de n-is ici cf GARDINER, Ed, § 216 ; MALAISE-WINAND, GREC, § 653 . -(i) On comparera avec G. LEFEBVRE, Le tombeau de Petosiris, Le Caire, 1924, n° 55, 1. 2-3 et JANSEN-WINKELN, op. cit., p. 85.
DP THÈBES DU NORD DU G. R. O. 2 (ORJENTAL INSTITUTE 10802)
STATUE DE OUDJAHORRESNET
Cette statue en calcaire acéphale mesure 24,8 cm de hauteur ; Oudjahorresnet, agenouillé, présente une figurine d'Osiris. Le style et les inscriptions permettent d'en suggérer une datation vers la fin de la XXVe dynastie ou au début de la XXVIe dynastie. Sa provenance est inconnue ; mais on peut déduire des inscriptions qu'elle doit être originaire de la province de l'Occident. Bibliographie : H. DE MEULENAERE, BJFAO 62 (1964), p. 159-161 , pl. XXX-XXXI ; ID., dans H.DEMEULENAERE et P. MACKAY, Mendes II, Warminster, 1976, p. 178 ; D. MEEKS, Rd'E 25 (1973), p. 216, n. 5. Date : transition XXVe I XXVI" dynastie. Texte :
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«Offrande que donne le roi à Hathor maîtresse d'Imaou, l'Œil de Rê, maîtresse du ciel [souveraine du] désert ( ?), Oudjahor[re]snet, fils du détenteur des mêmes titres Paneferiou. »
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Chapitre IX: Thèbes du nord du Grand Royaume de l'Occident «Offrande que donne le roi à Hatmehyt(c) qui réside dans (la Province de l'Occident), l'Œil de Rê, la maîtresse du ciel qui réside à Bousiris, puisse-t-elle accorder [ ... Oudjahorres]net qu'a fait la maîtresse de maison, Taka. » -(a) H. DE MEULENAERE, B!FAO 62 (1964), p. 160 n. 5, propose de lire ici Pr-mrt, un des noms de Naucratis. Ce dernier fait également part d'une lecture différente de J. Yoyotte, qui préfére lire: «souveraine du désert», se fondant sur le fait qu'Hathor et Sekhmet de l'Occident avaient des liens privilégiés avec le désert occidental : H. DE MEULENAERE, op. cit., p. 168, n. 4. À propos de la restitution Pr-mrt, Pi-Emrô, «le port», De Meulenaere propose d'y voir un nom de Naucratis, qui pourrait tout aussi bien être le port de Mefky: J. YOYOTIE, ACF 95 (1995), p. 678-680. D'un point de vue géographique cette dernière localisation semble mieux correspondre à la région dans laquelle s'inscrit le monument. -(b) À propos de ces titres spécifiques de la région d'Imaou: cf supra, p. 82. -(c) Déesse spécifique de Mendès qui devait recevoir un culte dans la Province de l'Occident: cf I. GAMERT-WALLERT, dans LÂ. II, col. 1042-1043, s. v. « Hatmehit »; ID., Fische und Fischkulte im alten Âgypten (ÂgAbh 21), 1970, p. 98-101; D.MEEKS, op. cit., p. 213; H.DEMEULENAERE, op. cit., p. 160; ID., dans Mendes II, p. 178.
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~l~~~ ~n~~~~~~~~~ «Cette tienne eau fraîche, Pairkap, dont le nom est Psammétique [ ... ] Pétéisis, fils du détenteur des mêmes titres, le directeur des champs, Pairkap, fils du détenteur des mê[mes titres] [ ... ] [fils du] détenteur des mêmes titres, le directeur des champs, Ânkhhéka, qu'a fait la maîtresse [de maison], Atoum[irdis ?] [ ... ]de Ptah, le nom de sa mère ( ?) [ ... ]. » -(a) Sans doute pour Héliopolis du Nord. --(b) Cf RANKE, PN I, 246, 4; Il, 377. --(c) Ce titre, et celui de «directeur des champs», étaient des fonctions liées au prélèvement de l'impôt: cf D. INCONNU-BOCQUILLON, Rd'E 40 (1989), p. 67 ; J. YOYOTTE, dans CRAJBL 1989, p. 75-76. -(d) Cf RANKE, PNI, 66, 5 ; Il, 347.
116
CHAPITRE X
SAÏS (SJw -
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Icfo; -
Sâ el-Hagar)
Depuis les époques les plus anciennes, Saïs est le lieu de culte de Neith. Au Nouvel Empire - avant peut-être d'autres cultes - s'y développent ceux d'Osiris, Horus, Isis, Atoum et Amon-Rê. Capitale du Grand Royaume de l'Occident, cette région servira de point de départ aux reconquêtes du territoire national 1• La XXVI° dynastie, originaire de la ville, lui donna un nouveau faste et une importance politique considérable ; à ce propos, l'appellation« Thèbes du Nord» qualifie peutêtre la ville de Saïs à cette époque (cf supra chapitre IX et infra conclusion). Dès le Nouvel Empire, Amon-Rê est attesté à Saïs : on trouve des mentions de sa présence dans certaines inscriptions royales, situées hors du site même. Ainsi, sur le mur d'enceinte de Ramsès II à Kamak2, dans la« litanie d'Amon de Louxor »3, datable du règne de Ramsès II, il est« dans Saïs »4 • Plus récemment, à Hibis, dans le grand hymne à Amon on lit5 :
l c... ) !$~ïïï~~~ ]J~{D"WJrn~~~~rn:::"il? =- 4- i= JJ~~~~h~ ~7 l w;;,"=o1lw ~ ;:;;;Q ;:;~~:_i.::::- ~ @u~~ ~~ ;;oo1w~ i~~.,~~~ ;:;;;* ~ ~ ~~11
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«(Tu es) Khépri, le mâle, seigneur des dieux, Kamoutef qui jouit dans la vache Ahet, l'époux qui féconde au moyen de sa perfection (= le phallus). Tu le conduis (le phallus) vers tout lieu à ta convenance, vers ta demeure 6 du Saïte. Ta statue de culte repose dans le Château-de-l ' abeille7 , dans le Nid-de-la-maîtresse-de-Saïs 8 . Ta mère Neith te rejoint (toi) l'enfant doux d'amour, tandis que le tissu-idemy maintient tes chairs dans le Res-Net et dans le Meh-net, et que tes étoffes sont sur les bras des Deux crocodiles 9 »10 . 1
Cf les remarques de J. YOYOTTE, dans Mélanges Maspero I/4 (MIFAO 66/4), 1961, p. 151-159. Cf infra DR SAÏS !. 3 PM II', 307 (26); G. DARESSY, RT 32 (1910), p. 62-69, n° 70. 4 M S1w 5 N. DE GARIS DAVIES, The Temple ofHibis in el-Khargeh Oasis, III, The Decoration (MMAE 17), 1953, pl. 33, cols. 27-28; J. ASSMANN, /Egyptische Hymnen und Gebete 2 , 1999, n° 130, p. 311-320; RAMADAN EL-SAYED, Documents relatifS à Saïs el ses divinités (Bd'E 69), 1975, p. 182-183; A. BARUCQ et FR. DAUMAS, Hymnes et prières de l'Égypte ancienne (LAPO 10), 1980, p. 337; E. CRUZ-URIBE, Hibis Temple Project I, San Antonio, 1988, p. 136. 6 CL. VANDERSLEYEN, Rd'E 19 (1967), p. 136, n. 18. 7 C'est-à-dire le temple d'Osiris-Hémag à Saïs, cf RAMADAN EL-SAYED, op. cil., p. 208-213. 8 Serait-ce le lac sacré de Saïs? Cf RAMADAN EL-SAYED, op. cil., p. 213, n. 7; A. BARUCQ et FR. DAUMAS, op. cil., p. 337, n. bb; E . CRUZ-URIBE, op. cil., p. 136, n. 874. 9 On trouve ici le pluriel après la figuration de deux crocodiles, pourtant le duel est la lecture à retenir, les « Deux crocodiles », enfants de Neith sont bien connus. 2
117
Deuxième partie : le Delta occidental
Comme l'a déjà fait remarquer S. Sauneron à propos de ce texte 11 , le voyage du démiurge justifie ses multiples lieux de culte comme des étapes successives de ses pérégrinations ; le développement particulièrement long, au regard des autres régions mentionnées, du passage concernant Saïs ne doit donc pas surprendre : le temple d'Hibis, construit au nom de Darius I°', a été sans aucun doute été conçu sous la XXVI° dynastie originaire de cette région. D'autres éléments attestent de la faveur dont jouissait Amon à Saïs : ce sont d'une part les éléments onomastiques et d'autre part la découverte, sur le site même, de statuettes représentant le dieu. Sans doute les théonymes formés sur le nom d' Amon ne sont-ils pas un critère suffisant en soi pour déterminer le prestige dont jouissait la divinité dans une localité donnée; il s'agit dans un centre de pouvoir important comme Saïs d'un critère d'une portée relative. Remarquons simplement que quelques monuments provenant sans doute possible de Saïs confortent ce dossier amonien; il s'agit du bronze de donation, figurant Amon qui réside «au Château de l'abeille», dédicacé par Tefnakht (DR SAÏS 2); de la statue d'un certain Pétéamon que nous étudions (infra DP SAÏS 3), de la statue de Psamétiquesaneith, 13 fils de Inamonnayouefnebou 12 et celle d'un certain Amenhotep, fils de Horsaneith • Par ailleurs, deux statuettes en bronze représentant Amon ont été découvertes in situ 14 ; ce dernier témoignage, demeure très relatif, chaque site fouillé offrant souvent un large choix de divinités en bronze, sans qu'elles aient nécessairement un rapport étroit avec les cultes en faveur dans l'endroit fouillé. Il faut enfin remarquer que parmi les monuments rassemblés ci-dessous, seuls trois portent explicitement la mention d' Amon qui réside à Saïs (DR SAÏS 1, 2, DP SAÏS 1 et 2), pour les autres, seuls les cursus honorum des propriétaires nous permettent d'assigner leur charge de prophète d' Amon à Saïs. Bibliographie : PM IV, 46-49 ; KEES, Gotterglaube, p. 394 ; J. MALEK, dans LÀ. V, col. 355-357, s.v. «Sais»; RAMADAN EL-SAYED, Documents relatifs à Saïs et ses divinités (Bd'E 69), 1975.
A. La documentation royale DR SAÏS 1 - MUR D'ENCEINTE DE RAMSÈS II À KARNAK Sur la partie sud du mur d'enceinte de Ramsès II à Karnak, le souverain est figuré accomplissant une libation et un encensement devant Amon-Rê «qui préside à la province de Saïs». Amon-Rê debout, est anthropomorphe et porte sa coiffure habituelle.
10
(27) (... ) lfprî fJÎ nb ntrw K;-mwt'f fl' m Jht h;j s!i m nfrw'f ssm'k sw r bw nb mr}'k r îw-(28)}t'k fltp ssm'k m flwt-bitj m Ss-n-nb(t)-S.Jw snsn tw mwt'k m nnw bnr mrwt îdmj wg.J fl'w'k m Rs-Nt M/:l-Nt mn[J-(29)-wt'k flr 'w sJ1'} ( ?) (...) 11 Les fêtes religieuses d'Esna aux derniers siècles du paganisme (Esna V), Le Caire, 1962, p. 251. 12 Statue Philadelphie 42-9-1, cf D. P. SILVERMAN, Searching for Ancient Egypt, Art, Architecture and Artefacts from the University of Pennsylvania Museum of Archaeology an Anthropology, Dallas, 1997, p. 146-147, n° 45; on retrouve ce nom à Thèbes, par exemple chez le neveu de Montouemhat, cf la statue CG 42248. 13 BM 41517, S. HASSAN, JEA 76 (1990), p. 199-202. 14 CG 38005 et 38013, G. DARESSY, CGC Statues de divinités, Le Caire, 1905-1906, p. 3 et 7.
118
Chapitre X: Saïs Bibliographie : PM IJ2, 128 (467) ; W. HELCK, Die Ritualszenen auf der Umfassungsmauer Ramses. II in Karnak (ÂgAbh 18), 1968, p. 18, pl. 16, fig. 14. Date : règne de Ramsès II. Texte: Leroi :
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l~(0 1gJl ~1(~ 11iP+Jl±~~~~1C~ mP+)
«Le seigneur du Double-Pays, Ousermaâtrê Sétepenrê, le seigneur des apparitions, Ramsès Meryimen ; le roi de Haute et Basse Égypte Ousermaâtrê Sétepenrê, le fils de Rê, le seigneur des apparitions, Ra[msès] Meryimen [ ... ] »
ne1 .§la .a · 11i~=n-JJ n= lkil Devant Amon-Rê: --r~ ·1Y0 1"f'1111c,""" 1 ~ 1J = «Amon-Rê, le roi des dieux, qui préside à la province de Saïs. Il lui accorde toute vie et toute santé. Je fais pour toi [ ... ]. »
DR SAÏS 2 1777) 15
BRONZE DE DONATION AU NOM DE TEFNAKHT (Florence
Cette statuette en bronze, figurant Arnon, est entrée au XIXe siècle dans les collections du Museo Egizio de Florence; elle mesure 39,5 crn de haut, 7,9 crn de large et 19,75 crn de long. À l'occasion d'une restauration, les inscriptions gravées sur le socle - jusque là demeurées illisibles - se sont révélées : le bronze a été consacré par le grand chef des Mâ et des Libou, Tefnakht de Saïs, fondateur de la XXIVe dynastie. Le plat du socle porte la dédicace du prince, et un défilé de figures de fécondité représentant les sépat fait le tour de la base. Bibliographie : P. R. DEL FRANCIA, dans S. Russo (éd.), Atti del V Convegno Nazionale di Egittologia e Papirologia. Firenze, 10-12 dicembre 1999, Florence 2000, p. 63-112. Date : XXIVe dynastie, règne de Tefnakht. Texte: À gauche, une colonne :
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n~:;::9i~ ïïïiGJm~~~~~~gbî~::~ijï~TI!ooo.L~~ ~
«Récitation par Amon-Rê, le roi des dieux qui réside au Château-de-l'abeille, afin qu'il accorde la force et la puissance au grand chef des , le commandant, le grand chef des Libou, le prophète de Neith, d'Ouadjyt, de la maîtresse d'Imaou, de Sekhmet, Tefnakht=- Î ~ 1 1 looo~g l' i:=Jit= «Offrande que donne le roi à [Neith], la mère divine, et au ka royal du seigneur des apparitions, (Ousermaâtrê, Setepenrê) , doué de vie comme Rê éternellement, puissent-ils accorder une belle tombe, don de leurs kas, pour (avoir mené) une vie en grande perfection, au ka du scribe royal véritable, en son nom de directeur des temples de tous les dieux du fleuve occidental, le chambellan [ ... ]. »
1 .i t.1~Q~,i l:l'.~ .i~ ~~ ~~1~lU~~ ~~~ ~~ t~~u 1 .i.'f/4~
~p ~~~ n ~o lllnt «Offrande que [donne le roi] à Amon-Rê, qui réside dans la province de Saïs, et au ka royal du seigneur du Double-Pays, (Ousermaâtrê, Setepenrê), doué de vie comme Rê 120
Chapitre X : Saïs éternellement. Puissent-ils accorder une vie, parfaite ?(a) et bonne durablement sur terre, se satisfaisant de Maât, exempt d'ennuis, au ka du scribe royal véritable qu 'il aime, le conducteur des fêtes d'Amon-Rê [ ... ]le primordial des dieux, le [chamb]ellan [ ... ]. » -(a) Un signe qui est illisible sur les photographies, peut être nfr ou bnr ?
DP SAÏS 2 -
STATUE NAOPHORE DE HÉNAT (FLORENCE 1784)
Cette statue naophore, en basalte noir, mesure 79 cm de hauteur. Le personnage, debout, tête nue, porte une longue robe nouée sur le devant et présente un naos figurant une façade de sanctuaire « primitif» : la façade traditionnelle du temple de Neith à Saïs. Le monument appartient à un certain Hénat, père d'Oudjahorresnet, connu par un autre monument conservé au British Museum 16 • Bibliographie: RAMADAN EL-SAYED, op. cit., p. 129-135, doc 9. Date : XXVI° dynastie. Texte : Sous le naos on trouve 9 colonnes de texte, et deux colonnes sur l'appui dorsal. A) sous le naos se trouve un texte de neuf colonnes ( r ) :
1 TI ±lï~~ 1 ~ ±t7TI ~1~Va~~;,J[l~,bt 1 ~ŒIJJ~ 1 ~o~~ 1 PO\1..
I Ë i 1&[]1~ i 1&Ë~/jf~::'.'.:~7Ti fbIIJ~1'~ŒIJJ~i~~ + T~ «Ce sera un aimé de Neith et du roi que tout prophète qui dira : 'Offrande que donne le roi à Neith, une offrande invocatoire, (consistant en) pain, bière, tissus, albâtre, huile, à l'occasion de chaque fête, pour le ka du ritualiste et chef•>, Hénat(b). Puissent-ils (les prophètes) maintenir son nom dans le temple de Neith éternellement, en tant que réalisation pour lui de son fils qu'il aime, l'imakhou auprès de Neith, le directeur des Châteaux, le père du dieu, le prêtre-sem, le ritualiste et chef Oudjahorresnet' . » -(a) ly.ry-hb hry-tp «le ritualiste et chef ». Pour la lecture de ces titres voir l'étude de J. QUAEGEBEUR, dans J. ÜSING et G. DREYER (éds), Form und Mass. Beitriige zur Literatur, Sprache und Kunst des alten Âgypten. Festschrift für Gerhard Fecht (AAT 12), 1987, p. 368-394 et ID. , Ancien! Society 20 (1989), p. 159-168. --(b) RANKE, PN I, 229, 19, II, 374; E. LÜDDECKENS, (éd.), DemNb l, p. 743. Voir aussi H. DE MEULENAERE, Cd'E 39 (1964), p. 25-28. B) sur l'appui dorsal, deux colonnes
cr):
l ï~- ~~ f bIIJ 7 4~ g~~! ~~~\.~Ï~Jjo jj~
~Ï~~~ &§LiJ~~Ï~ l~go~ ~[Gj~~ ~Ï~( 0~@ ~ =c::in LXI ® ~ ~ riJ ~ r=/\ Î2À t ®""..':;!.~ "T=WAnn 0 Î2À = lli'&7fi) ,,__ _,,,,_~.N-.. ~ œr ~~-~~ttYY Jr c-= 0
0
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« Que la divinité poliade du comte-gouverneur, le directeur des Châteaux de Neith, l' administrateur de Dep, le père du dieu, le prêtre-sem, le prêtre-ounro , de Thot, qui préside à Saïs, le prophète d'Isis dans la Grande-Place, le prophète d' Amon-Rê, maître des trônes du Double-Pays, dans le Château-de-l'abeille, le prophète d 'Oupouaout dans le temple de Neith, Je prophète d'Horus seigneur de Létopolis, Je prophète de (Ouahibrê), juste de voix, le prophète, le ritualiste et chef, le confident de Sa Majesté, Hénat, soit placée derrière lui, son ka étant devant lui, car c ' est un iouny, juste de voix(cl_ »
16
BM 134; cf RAMADAN EL-SAYED, op. cit., doc. 10.
121
Deuxième partie : le Delta occidental -(c) Pour la formule dite saïte, on verra les remarques d'H. DE MEULENAERE, JEOL 34 (1997), p. 81-85 .
DP SAÏS 3 -
STATUE DE PÉTÉAMON (BERLIN 2291)
Cette statuette acéphale, en granit noir, représentant le personnage accroupi en scribe, les mains à plat sur le pagne, mesure 40 cm de hauteur. Le monument aurait été rapporté par le Baron von Minutoli au début du XIXe siècle. Sa provenance n'est pas assurée, mais sans doute provient-elle de Saïs. Bibliographie : A. WIEDEMANN, RT 8 (1886), p. 67, n° 7; A. ERMAN, Ausführliches Verzeichnis der iigyptischen Altertümer und Gipsabgüsse, Berlin, 1899, p. 257-258; P.-M. CHEVEREAU, Prosopographie des cadres militaires égyptiens de la Basse
Époque, Antony, 1985, p. 142. Date : XXVI° dynastie ? Texte: Sur le pagne :
rl~~=è~!;J;J;~:rn:--r l + ~ ~~:::241Jm l ~~~~~I~"? ~~îJ «Présenter de l'encens dans les Châteaux de Neith, (par) le connu du roi Pétéamon, juste de voix, le fils de Oteuris, qu'a fait la maîtresse de maison Qeresemeith. » Sur le socle : devant, _
~~~Ë~~:::2~~ ~~WJ
« Son fils qui fait revivre son nom, le prophète d' Amon, qui fixe le cœur, Pétéhor, qu'il soit en bonne santé ! »
à droite,
_+mi+ ~Wl::.:~
1 11
«Le scribe-royal, le connu du roi, le scribe des recrues[ ... ].»
DP SAÏS 4 - STATUE DE HOR, FILS DE PANNEN (BOSTON MFA 29.731) La statue cube de Hor est en grauwacke, elle mesure 44 cm de haut. On trouve six colonnes de textes sur sa jupe et la dédicace du fils qui a consacré le monument sur le socle, devant les pieds. Elle a été acquise par le Museum of Fine Arts de Boston après avoir beaucoup voyagé à travers les USA (elle fut vendue vers 1875 à 18 la Nouvelle Orléansf; elle est réputée provenir du Kôm el-Qal'a , pourtant des indices internes permettent de supposer que le monument a été conçu pour être 19 consacré à Saïs • Bibliographie: PM IIJ2, 861 ; BRUGSCH, Reiseberichte, p. 82; D. DUNHAM, .JEA 15 (1929), p. 165; RAMADAN EL-SAYED, op. cit., p . 283, § 102°. Date : début de la XXVI° dynastie.
17 18 19
122
W. MAX MÜLLER, RT26 (1904), p. 32-33. PM III2, 861, BRUGSCH, Reiseberichte, p. 82. RAMADANEL-SAYED, op. cit., p. 283, § 102°.
Chapitre X : Saïs Texte: A) sur la jupe, six colonnes ( l ) : 0 ·1n~ 9 0 '9i(JJ -~ 9 n °--,~ =~ =Q-n~e ~Ji 1u:1,,, lllln 0 ~X~':ii"-@~1Ï1 T ® l 1 ~ÎÎ1
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Q
'1 o~nîiT,fiT,m nj~,f@lJ2ni~FJit/~,~Q~iT,i &="=î~i'1 ~ ~,u Q~~Fl~ œ ~ i ~ ~~::~1G~=mn~ 0
« ô les prophètes, les pères du dieu, les purs qui entrez dans le temple de Neith, la maîtresse de Saïs, vous aimerez la vie et oublierez la mort, vous transmettrez vos fonctions à vos enfants grâce aux louanges de votre dieu si vous dites : ' Offrande que donne le roi consistant en un millier de pains, bières, bœufs, oiseaux, provendes pour le ka de l'imakhou auprès d'Osiris, qui préside au Château-de-l'abeille, Hor, fils de Pannen, le fils de Rê, homme de Rê (?), le seigneur des couronnes, (Ptolémée) , Mout, la maîtresse de Baded, Sekhmet, la grande, apaisée par le jeu des sistres, l'œil de Rê qui préside au 'Beau-Château'. » -(a) Nom du temple d'Amon-Baded à Naucratis. Cf J. YOYOTTE, ACF 94 (19931994), p. 684.
DR NAUCRATIS 3 TRONÇON NAUCRATIS (MUSÉE DE TANTA)
D'OBÉLISQUE
DÉCOUVERT
À
Ce fragment d'obélisque, en granit rouge, mesure actuellement environ 70 cm de hauteur; il a été découvert en 1914 au Kôm Ga'îef, puis a été transféré au Musée de Tanta. Seules trois des quatre faces portent encore des inscriptions, sur deux colonnes : il reste la fin du cartouche d'un Ptolémée, non identifié. Cet obélisque devait former l'élément d'une paire, devant le pylône du temple d' Amon-Baded, dont on peut encore lire le nom: le« Beau-Château». Bibliographie: C. C. EDGAR, ASAE 22 (1922), p. 1; J. YüYOTTE, Rd'E 34 (1983-1984), p. 130, doc. 3; Io., ACF 94 (1993-1994), p. 684. Date : époque ptolémaïque. Texte :
A:r l « (!) [ .. .]la venue du corps de Kamout[et] [ . .. ] (2) [ .. .] son obélisque, Amon-Rê-Baded [ ... ]. ))
B:r l
0 ~~,,~=
iW9~~§§
--r i
« (1) [ ... ] qui se cache . .. ? de [ses enfants?] [ ...] (2) [ .. .] C'est [(Polém]ée), vivant comme Rê éternellement, qui a fait comme un monument pour [son père] [ .. .]. »
c :r
l
jjL.Jl'b... ~rn~ -
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1
mm'b... ~";'
« [ ... ] sa place sacrée, le 'Beau-Château' de [ ...] (2) [ .. .] plus que les dieux, son image vivante [ ... ]. »
B. La documentation privée DP NAUCRATIS 1 - STÈLE DE DONATION DE RENEFHES( ?), FILS DE NESPTAHFAYÂ (BERLIN 7780) Dans le cintre de cette stèle de donation en calcaire, le pharaon Apriès est représenté accomplissant une offrande de vases globulaires à Amon-Rê-Baded et à Mout la grande. À la partie inférieure six lignes de texte détaillent le contenu de l'offrande. Le texte est assez difficile et la nature de l'offrande n'est pas bien déterminée. Bibliographie : D. MEEKS, dans E. LIPINSKI (éd.), State and Temple Economy in the Ancient Near East II (OLA 6), 1979, p. 678 , n° 26.4 .2; H. DE MEULENAERE, Rd'E 44 (1993), p 16-18; J. YüYOTTE, ACF 92 (1991-1992), p. 643 ; 94 (1993-1994), p. 680 . Date : an 12 d'Apriès.
128
Chapitre XI : Naucratis Texte: 0
A) Dans le cintre, trois colonnes :
r !Il~( 0 '? ©m:::i»Ml~ ~E
«Le dieu parfait, le seigneur du Double-Pays (Ouahibrê), Amon-Rê-Baded, Mout la grande, maîtresse de !' Icherou. » B) Au-dessous, six lignes ( - ) :
l fün~11 ~~~ nn ::~1~~~~=0>11i~6"'!~~1 '19h ~J ~ IJri 01 ~ ~~ ~ 2 n?'.:::l~ ~î:::2 ~~c01@~~ ~1 ?~,1 ~~
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«An 12(a) de !'Horus 'au cœur durable', celui des deux maîtresses, 'le seigneur de la force', !'Horus d'Or 'celui qui fait prospérer le Double-Pays', (Hââibrê), le fils de Rê, (Ouahibrê), vivant éternellement, l'aimé d' Amon-Rê-Baded, qui donne la vie. Jour de faire !' offrande(b) en ... ? un millier de l'offrande divine .. . ?(c) Renefhes
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~~~~~~)T JJ~~ ~ÂA~t-~,,~~JJnl?M ~~~~..:w~m'=îtr~ 1
« L 'imakhou auprès d'Hathor la grande, la maîtresse de Baded, le très loué auprès (d'Hathor la grande, la maîtresse de Baded), celui qui marche sur le chemin de son seigneur, celui qui l'a honoré parmi ses semblables, et l'a pourvu de toutes les richesses, tendant les bras à ceux qu'il aime, c'est sa part après lui, l'assignant à son domaine, multipliant les travaux à la suite de son père, aux offrandes importantes quotidiennement, à la grande conduite pour chacun, accordant du pain à l'affamé et des vêtements à celui qui est nu, Nakhtnebef, fils de Tefnakht, qu'a mis au monde Nesnephthys. » Pour ce monument, on verra les remarques de J. YOYOTTE, op. cit., p. 675 et de K. JANSEN-WINKELN, !oc. cit.
DP NAUCRATIS 7 - SARCOPHAGE ANTHROPOÏDE DE PANÉHEMISÉ (Vienne, Kunshistorisches Museum n° As 4) Ce grand sarcophage anthropoïde en basalte, découvert à Saqqarah, appartient à un certain Panéhemisé, fils de Taneferho ; il mesure 205 cm de longueur pour une largeur variant de 66 à 54 cm. Le monument est couvert de textes ; toutefois, sur l'appui dorsal la gravure n'a pas été achevée. Panéhemisé, dans ses textes funéraires, revendique son appartenance à la communauté de Pr-mrjt, le «Port», autre nom de Naucratis et il occupe, entre autres charges, celle de prophète d' Amon-Rê, seigneur de Chenâ, du nom d'une chapelle que l'on peut vraisemblablement situer à Naucratis. Bibliographie : PM III2, p. 766 ; W. WREZINSKI, /Egyptischen lnschriften aus dem K. K. Hofmuseum im Wien, Leipzig, 1906, p. 153-175 ; M-L. BUHL, The Late Egyptian Anthropoid Stone Sarcophagi (NSAHR Vl), 1959, p. 127-134, n° H.5; J. YüYOTTE, Rd'E 34 (1983-1984), p. 130-132, doc. 4; ID., ACF 95 (1994-1995), p. 678-680; W . SEIPEL, Gott, Mensch, Pharao. Viertausend Jahre Menschenbild in der Skulptur des alten Âgypten, Vienne, 1992, n° 184, p. 447-449 . Date : selon M.-L. Buhl, seconde moitié du II° siècle av. È. c. Texte, extrait :
jj~-~l!î~~~-~11!1 =~; 2~ -~'IAArutL;:-:1;1~-.L::b)l~;~ -ïlltffi\2iif2n ~::::: 2~ -Dd!~ -, le prêtre lecteur et chef, Onourisnakht, juste de voix, le fils du prophète d'Onouris, celui qui discerne ce qui est juste, Baânkh. La reine de Haute et Basse Égypte, (Is isArsinoé). » -(a) On ne doit pas être surpris de ne trouver ici que le seul nom de Rê. D'une part nous sommes dans un contexte exclusivement solaire, puisque les deux autres
2
°Cf infra chapitre XVIII, p. 244-245.
21
154
ASAE 11 (1911), p. 265 .
Chapitre XIV : Xois divinités mentionnées à la suite de Rê sont Chou et Tefnout. D'autre part, il y a tout lieu de penser que sur l'autre moitié du monument, la plus endommagée, Amon-Rê précédait Khonsou-l'enfant-Rê-Horakhty, dieu-fils à Xoïs et Arsinoé II divinisée. Enfin, l'épithète de Rê, «Celui qui s'est créé lui-même», est caractéristique d' Amon xoïte. -(b) Nom du dieu-fils à Xoïs: cf infra synthèse du chapitre. -(c) Pour des expressions comparables, cf J.-CL. GOYON, dans R. A. PARKER, J. LECLANT et J.-CL. GOYON, The Edifice of Taharqa by the Sacred Lake of Karnak, Providence, 1979, p . 40, n. 42; pl. 18B et pl. 33.
DR XOÏS 4 -
STÈLE LOUVRE C 121
Stèle anonyme représentant un souverain lagide ou romain accomplissant une offrande de Maât devant Amon-Rê, Mout et Khonsou-l'enfant-Rê-Horakhty, seigneurs de Xoïs. Bibliographie : WL. GOLENISCHEFF, ZÀS 41 (1904), p. 92-93; P. VERNUS, BIFAO 73 (1973), p . 27-39; ID., dans LÀ. VI, col. 1304, n. 6, s v « Xoïs ». Date: époque ptolémaïque ou romaine. En l'absence de nom dans les cartouches, il est difficile de dater de cette stèle. Texte, trois colonnes de texte ( ! ) :
[~==~'~$~ «Amon-Rê, le seigneur de Xoïs, qui s'est créé lui-même.» ·1 ~~
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·1
mo = -.:v-@ « Mout, la grande, la maîtresse de Xoïs. »
® 1 o~a~=~~
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01fi" oil « Khonsou-l'enfant-Rê-Horakhty, le grand dieu, le seigneur de
Xoïs. »
DR XOÏS 5 - ÉLÉMENT ARCHITECTURAL AU NOM DE PTOLÉMÉE VIII ÉVERGÈTE II ET CLÉOPÂTRE II (DISPARU) Cet élément architectural, et non pas stèle de fondation22 , a été découvert sur le site de Xoïs/Sakha en 1963 par Abd el-Mohsen el-Khachab et perdu lors de son transfert au Musée du Caire. Bibliographie: DIA ABOU ÜHAZI, BIFAO 66 (1968), p. 165-169; H. HENEIN, dans Akten XIII. internationalen Papyrologenkongresses, Marburg/Lahn, 2-6 August 19 71 (MBPF 66), 1974, p. 147-155; S. SAUNERON, Villes et légendes d'Égypte 2 (Bd'E 90), 1983, p. 171-174, § 50; P. VERNUS, dans LÀ. VI, col. 1304, n . 9, s. v. « Xoïs »; J. QUAEGEBEUR, Ancien! Society 20 (1989), p . 101, n. 47; M. MINAS, OLP 27 (1996), pp. 56 . Date: règne de Ptolémée VIII Évergète II et de Cléopâtre II (i. e. après 145 av. È.c. et av. 141 av. È.c). Texte, quatre colonnes :
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~~4~1~92~(F!R ï~2J~~~\SH~l~(2,f\~~n~~2,!~l:::ii ll t::Jc:i î ;;;;;:;?, l~. rA mo~g o~~rr ~o~.Ll ----~ll~ l l' I 0
oc;:;?
--rl~~~1 ~~$~~~~~~~=F!Rl~4~~~~~~ 0 ~~~ 22
Cf DIA ABOU GHAZI et M. MINAS, o. c. dans notre bibliographie.
155
Troisième partie : le Delta central «Que vive !'Horus 'Jeune homme dont on se réjouit qu'il vive sur le trône de son père, doux de caractère, auguste par son éclat, avec l' Apis vivant', celui des Deux Maîtresses, 'qui réjouit le Double-Pays', !'Horus d'or 'grand de vaillance, seigneur des jubilés comme son père Ptah-Tatenen, le père des dieux, souverain comme Rê', le roi de Haute et Basse Égypte, (l'héritier des dieux Épiphanes, l'élu de Ptah, qui accomplit la Maât de Rê, l'image vivante d' Amon), le fils de Rê (Ptolémée vivant éternellement, aimé de Ptah), avec sa sœur, son épouse, la régente, souveraine du Double-Pays (CléopâtreJ, les deux dieux Évergètes. Que vivent les deux dieux Philadelphes, les deux dieux Évergètes, les deux dieux Philopators, les deux dieux Épiphanes, le dieu distingué de ses pères, le dieu Philométor et les deux dieux Évergètes aimés d' Amon-Rê seigneur de Xoïs, qui s'est créé lui même, doué de vie. »
B. La Documentation Privée DP XOÏS 1 -
STATUE DE NAKHTHORHEB (COLLECTION PRIVÉE PARIS)
Une statue de Nakhthorheb, un célèbre haut personnage contemporain de Psammétique II, est actuellement conservée dans une collection privée à Paris. On connaît de ce Nakhthorheb six autres monuments 23 : la statue A94 du Louvre, consacrée à Thot seigneur d'Hermopolis Baqlieh24 ; la statue British Museum 25 1646 , dédiée à Osiris et Neith de Saïs; la statue Ny Carlsberg 947 26 ; la statue Vatican n°140 27 ; la statue Caire CG 39275 28 et le sarcophage Vatican n°2 29 • Par ailleurs, H. De Meulenaere a retrouvé plusieurs monuments mentionnant le personnage et appartenant à des membres de sa famille, parfois même consacrés par 30 lui • C'est dans les métropoles de ce qui formait le Grand Royaume de l'Occident, dont il devait être originaire, que Nakhthorheb les a consacrés. Toutefois, cette statue est le seul document le mettant en rapport avec Amon-Rê de Xoïs. En grès silicifié (quartzite), elle est très comparable à celles du Louvre et du British Museum, quoique de moins bonne facture. Nakhthorheb est agenouillé, appuyé sur ses talons, les mains à plat sur le pagne. Le traitement du visage, avec le 31 sourire caractéristique , comme du torse, avec la bipartition et la tripartition très marquées, s'apparente à un courant en vogue sous le règne de Psammétique 1132 •
23
G. POSENER, Rd'E 6 (1951), p. 234-235. A.-P. ZIVIE, Hermopolis et le nome de /'Ibis. Recherches sur la province du dieu Thot en Basse Égypte I (Bd'E 66), 1975, p. 98-104, doc. 25; RAMADAN EL-SAYED, Documents relatifS à Saïs et ses divinités (Bd'E 69), 1975, p. 225; VON KÂNEL, Les prêtres-ouâb de Sekhmet, p. 221-222, doc. 40. 25 Inédite, mentionnée par A. H. GARDINER, JEA 24 (1938), p. 166 (30); photographie chez T. G. H. JAMES et W. V. DAVIES, Egyptian Sculpture. British Museum, 1983, p. 59, n° 66. 26 O. KŒFŒD-PETERSEN, Catalogue des statues et statuettes (Publications de la Glyptothèque NyCerlsberg n°3), 1950, p. 58-59; ID., Recueil des inscriptions hiéroglyphiques de la Glyptothèque Ny Carlsberg (B/E VI), 1936, p. 19. 27 = 22686: G. BOTTI et P. ROMANELLI, Le sculture del Museo Gregoriano Egizio, Le Vatican, 1951, p. 27, pl. 25; H. DE MEULENAERE, BMMNEA 31 (1998), p. 13 sqq qui complète le monument avec sa partie supérieure acquise par le Medelhavmuseet de Stockolm. 28 G. DARESSY, CGC 38001-39348. Statues des divinités, Le Caire, 1906, p. 319-320. 29 G. BOTTI et P. ROMANELLI, op. cit., p. 3, pl. 5 et 54. 30 dans Artibus /Egypti. Studia in honorem Bernardi v. Bothmer a collegis amicis discipulis conscripta, Bruxelles, 1983, p. 35-43. 31 Cf ESLP, p. 34-35, n° 29. 32 Cf ESLP, p. 54, n°47. 24
156
Chapitre XIV : Xois Bibliographie : inédite (communication J. Yoyotte). Mentionnée par G. POSENER, Rd'E 6 (1951), p. 234-235; RAMADAN EL-SAYED, Documents relatifs à Saïs et ses divinités (Bd'E 69), 1975, p. 225-226. Date: XXVIe dynastie. Nakhthorheb est contemporain du règne de Psammétique II (~595 ~589 av. È. c.). Comme le remarque H. De Meulenaere 33 , préciser davantage la date de cette pièce par rapport aux autres monuments du personnage, serait pour le moins « téméraire ». Texte: a) Sur l'appui dorsal, deux colonnes ( l ) :
*
~::l~~ 'il'r if~ i ~~~ ~ ~ :J::'.' n r~,if i ~ rîl L~ ~ Gt~ Hfl..~ HI1J ~
1
@ ~ n ~w~ rn~t ~ ~-=-- 01'\ ~~ ~~ 1'~ldbf~~~b.dl - ~-;.,..i
«Le comte- gouverneur, le directeur des scribes, l'administrateur des supérieurs de magie dans la maison de vie, qui donne des instructions aux courtisans(b) et dirige les chambellans(, le préposé aux regalia lors de l'habillement royal, le supérieur des secrets des deux couronnes(e>, l'administrateur des domaines (de Neith), le ritualiste et chef, l'intime de sa Majestël), Nakhthorheb au beau nom de Hormenekhibnakht, né de Taysnakht(hl. » -(a) l;rp IJrj.w-IJkJ.t m pr-'n[J, «administrateur des supérieurs de magie dans la maison de vie», titre de Nakhthorheb que l'on retrouve mentionné sur les statues du Louvre et du British Museum. Gardiner a étudié ce titre dans le cadre de ses recherches sur la maison de vie 34 . La famille de Nakhthorheb semble en effet posséder de nombreuses attaches avec celle-ci3 5 . Nous sommes assez peu renseignés sur les attributions et le rôle de ces « supérieurs de magie », qui ne sont pas répertoriés comme des magiciens. Pour lfkJl comme désignation du magicien, cf R. K. RITNER, The Mechanics of Ancient Egyptian Magical Practice (SAOC 54), 1993, p. 231, n. 1068. -{b) rdi tp-rd n smr.w, «qui donne des instructions aux courtisans», épithète laudative que l'on rencontre fréquemment dans les autobiographies, au moins depuis le Moyen Empire. Elle montre toute l'importance qu'occupait Nakhthorheb à la cour. On trouve ainsi des exemples de l'expression avec des smr.w 36 , imj.w-[Jnt37 , sçf,mj.w38 , lmj.w-IJJ.t 39 , mr-kJ.wt40 , 1Jm.w-nfr41 , etc. -(c) ssm imj.w[Jnt, «qui dirige les chambellans». Pour le titre lmj-fJ,nt, cf GARDINER, AEO I, p. 23* ; M. GUILMOT, Cd'E 39 (1964), p . 31-40; J.-CL. GOYON, BIFAO 70 (1971), p. 80, n. 3 et p. 81 ; RAMADAN EL-SAYED, op. cit., p. 32, n. (c). Même si J.-Cl. Goyon note que «très tôt, cette fonction aulique du « chambellan » est passée progressivement au domaine
33
Cf ESLP, p. 41, n. 34. JEA 24 (1938), p. 166, n° 30. Pour la maison de vie, on verra les remarques de PH. DERCHAIN, Le Papyrus Salt 825 (B.M 10051), rituel pour la conservation de la vie en Égypte, Bruxelles, 1965, p. 48-61. 35 H. DE MEULENAERE, op. cit., p. 40. Padegihet, frère de Nakhthorheb, est également attaché à la 34
maison de vie. 36 Par exemple Caire GC 20571, cf H. O. LANGE und H. SCHÂFER, Grab- und Denksteine des MR II, Berlin, 1902-1925; Urk. IV, 1840. 37 Caire CG 42254, cf K. JANSEN-W!NKELN, À°gyptische Biographien der 22. und 23. dynastie (ÀÂT 8\~985, vol. I, p. 264. Urk. IV, 483. 39 Caire CG 42225, cf K. JANSEN-WINKELN, op. cit., p. 140. 40 KR1 II, 307,10. 41 Urk. VII, 56,14.
157
Troisième partie : le Delta central sacerdotal et funéraire (ouverture de la bouche) »42 ; nous serions enclin à penser que chez Nakhthorheb la charge d'imj-bnt relève toujours du domaine palatin et non religieux. En effet, elle s'inscrit dans le cadre de fonctions auliques; le chambellan est lié à l'habillement, à la garde-robe du souverain. On connaît ainsi une expression 't imj-bnt «le local d'habillage »43 et les deux titres qui suivent se rattachent immédiatement aux cérémonies du couronnement, avec le titre de brp-flw.wt qui y tient une place de tout premier plan44 . -(d) irj nfr f:L;.t m bkr nswt, «préposé aux regalia lors de l'habillement royal»: Wb. II, 256, 17; III, 401, 17; IV, 272, 3; HELCK, Beamtentitel, p. 42; A. H. GARDINER, JEA 39 (1953), p. 26-27. Le titre est connu depuis !'Ancien Empire, attesté au Moyen Empire, au Nouvel Empire et remis à l ' honneur aux époques récentes45 . -(e) brj-sstJ n wJçftj, «le supérieur des secrets des deux couronnes»: cf Wb. IV, 299, 10; HELCK, Zur Verwaltung, p. 312, n. 3 et p. 322. Ce titre est souvent associé au précédent: cf stèle B.M. 839, TI 93 et VERNUS, Athribis, p. 172, n. d. Ce sont des fonctions liées à l'habillement et à la parure du souverain; une charge souvent associée à celle de prophète d'Ouret-Hékaou depuis au moins le Moyen Empire46 , la déesse Urœus étant elle-même attachée à cette symbolique des couronnes 47 . -(J) bnms l:zm~J, «l'intime de sa Majesté» : Wb. III, 295, 4 ; bnms indique une relation très proche avec le souverain plus forte que celle que reflète l'épithète rb nswt ; il semble qu'à l'origine elle marquait un lien de parenté48 : D. FRANKE, Altiigyptische Verwandschaftsbezeichnungen im Mittleren Reich (HÂS 3), 1983, p. 355-362. Dans la séquence bnms bwf, c'est un titre palatin connu depuis le Nouvel Empire. -(g) Cf DE MEULENAERE, Le surnom, n° 44. -(h) TJj~s-nbt, cf RANKE, PNI, 375, 25. b) Autour du socle :
À droite ( - ) :
'*- ~&~::: g,~1~~~1 ~11 ~~1~~ u nH~~:Jn~fb.IIJl ~~n1J1~rn «Offrande que donne le roi à Amon-Rê, seigneur de Xoïs, pour qu'il accorde une offrande invocatoire (consistant en) toutes choses bonnes, pures et douces dont vit un dieu pour le ka du courtisan, le gouverneur du palais(il, celui qui donne des instructions aux chambellans, l'administrateur des domaines (de Neith), le ritualiste et chef, l'intime de sa Majesté, Nakhthorheb . » -(i) smr brp-'h «courtisan, directeur du palais»: Wb . III, 328, 12-13. Cette séquence de titres empruntée à !'Ancien Empire connaît une nouvelle floraison dès l'époque éthiopienne : J.-CL. GüYON, B!FAO 67 (1969), p. 162, n. 6; C. Zrvœ-CbCHE, Giza au premier millénaire, Boston, 1991, p. 108, n. (a). À gauche(~):
i~&
=-1
~ ~ ~~~rn &u n~~n~l,~Jb.IIJh'frl ~_:n~~rn
«Offrande que donne le roi à [Amon-Rê,] seigneur de [Xoïs]ffiT:g:
:::;;~~~ c>r;:;m~ a. La restitution paraît assez probable. b . La lacune est d'environ 3 ou 4 cadrats. c. Le signe assez peu distinct ressemble à un signe bnr ou nr;J.m. « [Offrande que donne le roi à Amon-Rê] Mout, Khonsou, et les dieux seigneurs de Tobener, de tout ce qui provient de leur autel pour le ka de [ .. . ] (2) [ ... ] [habile], le chef des chanteurs de Mout. » -(a) Il s'agit de louer l'habileté du personnage dans ses fonctions de musicien. -(b) Wb. V, 484, 18. Le titre de musicien de Sokaris est connu dès le Nouvel Empire et plusieurs exemples en sont attestés aux époques récentes. Il faut peut-être associer ce titre au rituel accompli pour faire sortir Sokaris, le rituel-tin ; à propos de celui-ci, on verra J.-CL. GOYON, Rd 'E 20 (1968), p. 96, n. 74 ; Io., Le papyrus d'Jmouthès fils de Psintaês au Metropolitan Museum of Art de New York (Papyrus MMA 35.9.21), New York, 1999, p . 95-100. -(c) n(J)-!(J)-b(j) mot d'origine sémitique qui reste encore à
20
H. DE MEULENAERE et J. YOYOTTE, BIFAO 83 (1983), p. 109, n° 5.
183
Troisième partie : le Delta central identifier2 1, nom d'un instrument de musique indéterminé, sans doute en bois, connu par une autre occurrence dans le pAnastasi IV, 12,3 22 . T IQ
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1 ci 1'1l1'-~"'6""" .!J=9n "" o Bi'ino ~-r:::D n 1.M t::'.t.!:!:[1 a) lfil1 ï ï...dl.ni= lllln =! A ~= Ill ~1! 1u l ,: 1 ~®-* 8 lïl 011111U~.LJ..,dl _ l"llJ, qui ouvre les portes de la chapelle mystérieuse, qui traverse le ciel en un instant, Amasis, juste de voix, fils du père du dieu, Herieus, qu'a fait la maîtresse de maison, la musicienne parfaite de Sokaris dans Rout-isout- = =
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R
A) !.!9n11î!ili 1 o 1 l ~ *0Y1 q~ n 1!T! P.l:!r =-=~ ,:; ~~>!:!.__!;, «Le scribe de la deuxième phylé, le scribe de la trésorerie de Hout-ched-abed(el, le prophète de Semen-Maât, Amasis, juste de voix, qu'a fait la maîtresse de maison Tamounis, juste de voix. » B) ~~;::;:~~~~~1'2.~~~m~~~l'2.~~I~ §~ «Le prophète d'Amon de Denyaou, le prophète des dieux de Denyaou, le prophète de Semen-Maât. » ~=rn~= -~ LJ
C) ~I H= é/lé/lS? P 1 '«Le père du dieu, l'aimé du dieu, le serviteur, le prêtre-ounro, le prêtre-neb-pehtyll ~
1JJ001t::
« L'Osiris, serviteur de Bastet, Ânkhounnefer ; c'est en son nom de Mystère du Ciel que ta mère Nout s'est étendue au-dessus de toi, après avoir fait que tu deviennes un dieu,
9
N.-CHR. GRIMAL, op. cit., p. 154. H. DE MEULENA':RE, Cd'E 40 (1960), p. 250-252. 11 Valeur bien attestée pour ce signe: FR. DAUMAS (éd.), Valeurs phonétiques des signes hiéroglyphiques d 'époque gréco-romaine II, Montpellier, 1988, p. 293, et déjà Wb. II, p. !. 12 À propos de Mihôs : cf L. V. ZABKAR, dans LÀ. IV, cols. 163-165, s. v. « Miysis » ; J. YOYOTTE, AnnEPHE Sciences Religieuses 96 (1987-1988), p. 156-161; CHR. LEITZ (éd.), LaGG III, p. 211 -212. 10
195
Troisième partie : le Delta central sans ennemi, un imakhou auprès d' Osiris, le seigneur de l'Occident, juste de voix. » -(f) Un extrait des Textes des Pyramides (§ 638) que l'on retrouve notamment sur l'appui dorsal de la statue Brooklyn 64 . 146 13 . Ce passage est très souvent cité aux époques récentes 14 . -(g) Le nom TJ-n(t)-Sbt-nfr «Celle de la Prairie-du-dieu» se rattache à l'onomastique boubastide : cf J. YOYOTIE, op. cit., p. 180, n. 1. On connaît ainsi une Tentsekhetnetcher, mère d ' un certain Paiounefer, fils de Nesiôh sur la statue cube Louvre E 18834. Le nom du père d'Ânkhounnefer est perdu, peut-être est-il le frère du propriétaire de ce dernier monument, Paiounefer, fils de Nesiôh? D 'un point de vue chronologique, rien ne s'y oppose puisque les deux monuments peuvent être datés, sur des critères stylistiques, de la même période. Autour du socle, une ligne(-) :
g nr ~ .d~ v ~
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~:ii ~ 2~"1++ ~~I Q®î ~ ~ i ~ :ii ~ 2++=l n,.:'....~~ 2++ '=1~~~~~ 2++ 'fl~ril~2++ 3~~~:; «Tout ce qui sort de l' autel de Bastet, maîtresse de Ta-[rémou] [ ... ]-meretch(i), fils du détenteur des mêmes titres, le prophète d' Amon, le maire, le vizir, Horoudjaü>, le fils du détenteur des mêmes titres, Paâapéni, le fils du détenteur des mêmes titres, Smendès, le fils du détenteur des mêmes titres, Nakhthorheb, le fils du détenteur des mêmes titres , Smendès . » -(h) Pour cette graphie élaborée du nom de Bastet on verra les remarques de C. ZIVIECOCHE, Giza au premier millénaire, Boston, 1991, p . 138, n. g. -(i) Il nous paraît difficile de proposer une restitution pour le nom du personnage étant donné l'emploi courant de ce terme dans l' onomastique; cf RANKE, PN III, pp. 62-63. -U) Cet Horoudja, maire et vizir ne semble pas être autrement attesté, son floruit et sa généalogie ne permettent pas de le rapprocher des vizirs homonymes connus : cf G. VITIMANN, Priester und Beamte im Theben der Spiitzeit, (YJAÀUW), 1978, passim. -(k) À notre connaissance, ce nom n'est pas autrement attesté.
DP LÉONTOPOLIS 2 -
STATUE DE BAKENKHONSOU (BM 67155)
Ce fragment de statue en pierre grise (grauwacke ?) a été découvert par l'EES dans la nécropole des animaux sacrés à Saqqarah Nord. Il est aujourd'hui conservé au British Museum (BM 67155) ; le personnage, Bakenkhonsou, se place sous le patronage d'Amon de Taremou. Bibliographie : PM 1112, 822 ; G. T. MARTIN, The Tomb of Hetepka and Other Reliefs and Inscriptions /rom the Sacred Animal Necropolis North Saqqara 1964-1973, Excavations at North Saqqara, Documentary Series 2 (Texts /rom Excavations 4), 1979, p . 60, pl. 52, n° 205 ; E. A. HASTINGS, The Sculpture from the Sacred Animal Necropolis at North Saqqâra 1964-1976 (EES Memoir 61), 1997, p. 81 , pl. XXVII, n° 36. Date : XXVI° dynastie.
13 14
196
Cf B. V. BOTHMER, op. cit. p. 40. Cf M. PATANÈ, BSEG 16 (1992), p. 64 et n. 2, de nombreux autres exemples existent.
Chapitre XVII : Léontopolis et ses environs Texte: Sur l'appui dorsal, trois colonnes ( l ) :
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« [ ... ] (Osiris,] le grand dieu, le seigneur d'Abydos, le gouverneur, le chancelier du roi de Basse Egypte, l'ami [unique][ .. .] le prophète d'Amon, le prêtre-sem.= nlil =...do"l=!Î' ,'°'=;i n ,4,-=---m '1'.!fJ4:l:>.. - oo LI I l l ~ ~ ,g~1 J,J~LJ1'î1e>\\= c.1'\=... l fl~o
6=-~ ®UYY =o1 ... ~ © "f'YY==~ 0
1'l!l1 1~ 1@11~ = c.. .) l) Restitution d'après H. BRUGSCH, op. cit., p. 634.
« ( ... ) Tu as réuni le Double-Pays sous ton trône, sur [ton siège de Séma-Béhédet], ta place est pure à l'intérieur de Hanouhé 10, ton hypostyle est dans To-bener 11, ta royauté est dans la province de Xoïs 12, dieux et déesses étant à ta suite( .. .) 13 . » Bibliographie : A. H. GARDINER, JEA 30 (1944), p. 23-30; ID., AEO II, p. 180*-181 * (413); MONTET, Géographie I, 111-117; J.MALEK, dans LÂ. VI, col.319-320, s. v. «Tell el-Belamun »;Io ., Rd'E 36 (1985), p. 181-185; A. J. SPENCER, Excavations at Tell el-Balamun 1991-1994, Londres, 1995; ID., Excavations at Tell el-Balamun 1995-1998, Londres 1999.
A. La Documentation Royale DR SÉMA-BÉHÉDET 1 -
STÈLE DE RAMSÈS II (CAIRE JE 71302)
Cette stèle cintrée, en granit, a été découverte en décembre 1936 à Tell el-Hagar, à 3 km de Tell el-Balamoun. Elle mesure 168 cm de haut et 85 cm de large, pour une épaisseur de 41 cm. Dans le registre supérieur gauche, Ramsès II, debout, coiffé du casque-kheperesh, présente de la main droite un brûle-encens et, de la gauche, accomplit un geste d'adoration. Face à lui, Amon-Rê, assis sur son trône, tient dans sa main droite un sceptre-ouas et dans l'autre, un signe-ânkh. À sa suite, se dressent Mout qui enlace Amon-Rê et Khonsou, momiforme, pourvu d'un sceptre-ouas. Bibliographie : N. FARAG, ASAE 39 (1939), p. 127-132; KRl II, 301 , § 84; KRJTA II, 134-135, § 84; KRITANC II, 180-181, § 84. Date : règne de Ramsès II.
9
Rd'E 38 (1987), p. 147-162. À Touch el-Karamous, le fameux trésor a été découvert dans cette structure qui devait servir de bâtiment de service: infra p. 249. 1 Cf supra chapitre XII, p. 139-142. 11 C/ supra chapitre XV, p. 180-187. 12 C/ supra chapitre XIV, p. 151-179.
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«[Offrande que donne le roi à Amon]-Rê qui réside à Séma-Béhédet, afin qu'il donne l'intégrité, la santé, de ne pas être offensé, de sortir rempli de [. .. ] [une sépulture] parfaite, à l'Occident et qu'il (!')accorde au ka du premier prophète d'Amon-Rê de l'Île, Nébouâ, juste de voix, (fils de) Pah(ou)y, juste de voix, (qu'a fait) la maîtresse de maison, la chanteuse d' Amon de l'Île, Mout[nefret juste de voix]. »
21 Le bélier est devenu un animal caractéristique d'Amon-Rê au Nouvel Empire, on trouve sa figuration sur les objets mobiliers et les accessoires nécessaires au service du dieu, avant de voir apparaître les criosphinx sous le règne d' Amenhotep III.
209
Troisième partie : le Delta central Cette partie du texte est très endommagée, nous ne pouvons esquisser ici qu'une traduction sommaire. Bien qu'ayant vu le monument sur place, nous n'avons guère amélioré les copies de G. Legrain. F) sur le pilier dorsal, quatre colonnes :
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~Qi0:: «[Offrande que donne le roi à] Amon-Rê, le roi des dieux, [ ... ] dans le ciel, qui vit de Maât, qui réside à Séma-Béhédet, qui paraît [... ] ... ( ?) en manifestations [.. .] il est justifié ( ?), Île de Thot ( ?), [...] puisse-t-il accorder une vie parfaite, une sépulture parfaite, [ .. .] parfait(e) pour le ka du premier prophète d'Amon-Rê, seigneur de(s) place(s), de l'ile [Nébouâ, juste de voix] [Offrande que donne le roi à Mout ( ?)] la maîtresse du ciel, qui réside à Séma-Béhédet, la maîtresse du Double-Pays, la grande de rugissement, à l'ivresse [ ... ] puisse-tu [m']accorder que [...] mes statue[s] voient tes perfections quotidiennement [. . .] en bonne condition dans le sanctuaire, que les offrandes de reversion [...] devant le ka du premier prophète d' Amon-Rê, le roi des dieux [de !'Île, Nébouâ, juste de voix] [Offrande que donne le roi à] Amonet, qui réside à Ipet-sout, parfaite de visage, qui a mis au monde Amon-Rê dans Séma-Béhédet(a), le seigneur du disque solaire ; la sépulture est solide, étant accordée en paix ( ?), puisse-t-elle assurément accorder que tous les grands (te fassent?) un enterrement dans [.. . ] pour le ka du premier prophète d' Amon-Rê, le roi des dieux, dans l'Île [ . .. ] Offrande [que donne le roi] à Ptah Sokar Osiris qui résident à Séma-Béhédet, afin qu'ils accordent des offrandes funéraires ( ?) au premier prophète d' Amon-Rê à Séma-Béhédet, Nébouâ, juste de voix, possesseur d'imakh , et à l'occasion de leurs fêtes de recevoir les offrandes funéraires (?)s ' ils font pour le premier[ .. . ] à chaque occasion de faire [.. .] fait pour[ .. . ].» -(a) Il s'agit d'une mention exceptionnelle et sans parallèle du fait qu 'Amonet a pu donner naissance à Amon de Séma-Béhédet, cf infra, p. 245. DOCUMENT 2: Le socle de la statue de Nébouâ, appartenant à l'ancienne collection Michaelidès, mesure 9 cm de hauteur pour une largeur de 15,5 cm et 22 cm de profondeur. Un texte fait le tour du socle ; un autre est gravé sur le plat de celui-ci. Bibliographie : PM VIII, 684 ; G. LEGRAIN, ASAE 8 (1907), p . 272-273 ; G. LEFEBVRE, op. cit., p. 243-245 ; B. GRDSELOFF, op. cit., p. 175-183. Texte: Sur le plat du socle, deux lignes :
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210
Chapitre XVIII : Séma-Béhédet « Offrande que donne Je roi à Amon-Rê et à Thot, le seigneur des paroles divines, afin qu'ils accordent une vie parfaite et durable, sur terre, au ka du premier prophète d' Amon, Nébouâ, juste de voix. » Autour du socle, deux lignes affrontée : 10 A.dh,n=, afin qu'ils accordent d'accomplir Maât et de protéger[ ... ].» -(a) On note ici l'emploi simultané de trois expressions bien connues comme épithètes de Sechat - la déesse de l'écriture - , qui jouissait d'une certaine faveur à Séma-Béhédet, comme l'indique également la stèle de Pithôm (Caire CG 22183, ligne 6) 22 . À propos de ces épithètes, voir D. BUDDE, Die Gottin Seschat (Kanobos 2), 2000, p . 13-24; 193-197; 203-204.
DP SÉMA-BÉHÉDET 4 (BALTIMORE WAG 22.105)
STATUE PORTE-ENSEIGNE D'HORNAKHT
Cette statuette porte-enseigne d'Homakht2 3 est très comparable à celle de Nébouâ, quoique de plus petites dimensions, mesurant 77 cm de hauteur; elle est taillée dans un gabbro sombre. Le personnage, jambe gauche en avant, porte le vêtement et la lourde perruque caractéristiques de la fin de la xvm· dynastie et de l'époque ramesside. Il tient dans sa main gauche une enseigne, surmontée d'une tête de bélier, en tous points comparable à celle de Nébouâ. Bibliographie : PM VIII, 530 ; G. STEINDORFF, Catalogue of the Egyptian Sculpture in the Walters Art Gallery, Baltimore, 1946, p. 40-41, n° 107, pis. XXI et CXII ; J. VANDIER, Manuel d 'archéologie égyptienne III, les grandes époque : la statuaire, Paris, 1958, p . 646; c. CHADEFAUD, op. cit., p . 104-105 ; P.-M. CHEVEREAU, Prosopographie des cadres militaires égyptiens du Nouvel Empire, Antony, 1994, n° 11.71, 14.06 Date : fin de la
xvm• dynastie ou début de la XIXe dynastie.
Texte : A) sur la hampe de l'enseigne : ----r;+.&~~~=l~ 2..;U ·=~~ «Offrande que donne le roi à Amon-Rê, seigneur de Séma-Béhédet [ .. . ]en son jour, pour le ka du commandant de régiment, Hornakht, juste de voix. »
~ - " =ë7s s-t'-.. w 8 B) sur le pagne, une colonne : _,,_o o oh~ , afin qu 'il accorde, la vie, la plénitude et la santé, des louanges et l'affection au ka du commandant de régiment, le commandant, Homakht, juste de voix. » -(a) Amon-Rê, seigneur des trônes du Double-Pays est une évocation évidente d' Amon-Rê de Karnak; peut-être ce monument y a-t-il été consacré à l'occasion d'une visite, en même temps que Nebouâ.
DP SÉMA-BÉHÉDET 5 OF BIRKENHEAD]
OUCHEBTI VOTIF DE YA (COLL. M . F. DANSON
Ce bel ouchebti votif en calcaire, appartenant à une série de quatre, a été découvert par Amélineau à Abydos ; son propriétaire, Ya, premier prophète d' Amon à Séma-Béhédet, chef des sculpteurs, est le père du chef des sculpteurs du roi, Hatiay, connu notamment par la stèle Leyde VI 24 , et contemporain de Séti!°'. Bibliographie: PM V, 81 ; E. AMÉLINEAU, Les Nouvelles Fouilles d 'Abydos (18851896) , Paris, 1904, p. 163, pl. lV, en bas à gauche; P. E. NEWBERRY, PSBA 27 (1905), p. 105 ; J.-FR. et L. AUBERT, Statuettes égyptiennes. Chaouabtis - ouchebtis, Paris, 1974, p. 64 et 91. Date : fin de la XVIIIe dynastie ou début de la XIXe dynastie. Texte, une colonne :
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((Le premier prophète d'Amon dans Séma-
Béhédet, le chef des sculpteurs, Ya. »
DP SÉMA-BÉHÉDET 6 -
V ASE VOTIF DE MAANYNAKHTEF (TURIN 3322)
Ce vase en calcaire mesure 29 cm de haut ; deux inscriptions hiéroglyphiques s'y développent, donnant les titres et le nom du personnage ainsi qu 'une invocation à quatre divinités. Nous n'avons pas pu revoir le monument; aussi, nous donnons les textes d'après la description du catalogue de Fabretti-Rossi-Lanzone.
24 KR! VII, 26-29 et J.-M . KRUCHTEN, dans M. BROZE et PH. TALON, L'atelier de l'orfèvre. Mélanges offerts à Ph. Derchain (Lettres Orientales 1), 1992, p. 107-118 ; et infra DP HERMOPOLIS MAGNA 2, p. 380-381.
212
Chapitre XVIII: Séma-Béhédet Bibliographie : A. FABRETTI, F. ROSSI, R. V. LANZONE, Regio museo di Torino, Turin, 1882, p. 448; HELCK, Materia/en II, p. 969, § 138. Date : Nouvel Empire. Texte: En haut: «Offrande que donne le roi( ... ) afin qu'il fasse que mon nom demeure dans son sanctuaire, pour le ka du dessinateur, Maanynakhtef ~ ~ ~
« le prophète d' Amon de l'Île, le (porte )-éventail ( ?)
DP SÉMA-BÉHÉDET 8 -STÈLE DU SÉRAPÉUM DE PTAHNEFER, FILS DE ÂNKHP AKHERED (LOUVRE IM 3587) Cette petite stèle très fruste, en calcaire, mesurant 20,5 cm de hauteur pour une largeur de 14,5 cm, appartient à un certain Ptahnefer, fils de Ânkhpakhered. Son grand-père occupait la charge de prophète d'Amon de Thèbes du Nord. Si on a vu que cette appellation désignait plusieurs villes du Delta, on admettra pourtant que dans le cas présent il ne peut s'agir de Tanis, qui ne porte ce nom qu'à partir de la XXXe dynastie, ou de la Thèbes du Nord de la région saïte, à la documentation trop restreinte géographiquement et chronologiquement. Nous préférerons attribuer ce monument à Séma-Béhédet.
25
Voir les remarques de B. LETELLIER, dans LÂ. II, col. 909, s. v. « Gründungsbeigabe ».
213
Troisième partie : le Delta central Bibliographie : PM IIJ2, 809 ; M. MALINlNE, G. POSENER et J. VERCOUTTER, Catalogue des stèles du Sérapéum de Memphis, Paris, 1968, vol. 1, p. 120, n° 154, vol. 2, pl. 42 . Date: XXV 0 -XXV!' dynasties. Texte: Dans le
cintre:~~&~
Dessous : _ l - ~U\l~i?l~l~=::tt~i\l l~ l ~ni~=:::~i «Apis donne la vie : à Ptahnefer, le fils de Ânkhpakhered, le fils du prophète d' Amon de Thèbes du Nord, Hor, le fils du premier prophète, Ânkhpachéryenmoutirirou. »
DP SÉMA-BÉHÉDET 9 -
STATUE D'ÂAK (CAIRE CG 915) (pl. XIV-XV)
Partie inférieure d'une statue en calcaire de Âak, assis en scribe, mesurant actuellement 26 cm de hauteur. Le monument a été découvert dans l'enceinte du temple de Ptah à Mit Rahineh. Âak occupait des charges qui rappellent la série de 26 titres figurant sur le linteau de Patchenfy , et qui le rapprochent du Delta oriental. Il est connu par une autre statue (Caire CG 564) où il porte les titres de « prophète de 27 Sopdou, seigneur de l'Orient et d'Atoum, seigneur de Tchekou » • Bibliographie : PM III 2, 848; H. BRUGSCH, DG, p. 1327; L. BORCHARDT, CGC 1-1294. Statuen und Statuetten von Konigen und Privatleuten, III, 1929, p. 151-152, n° 915 . Date : époque saïte. Texte: A) autour du socle, une ligne :
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«Le comte-gouverneur, le [chancelier] du roi de Basse Égypte, !'[ami] unique bien aimé, le premier prophète d'Amon-Rê, seigneur de Séma-Béhédet, d'Onouris-Chou, le fils de Rê[ .. . ] [le serviteur] d'Horus de Chen, le directeur des prophètes de Sopdou, seigneur de l'Orient, Âak, qu'il soit en bonne santé (b)! » -(a) Pour ce culte d'Horus, peut-être à situer dans la région sébennytique, cf supra p. 77, n. e. -(b) On se demandera si l'élément snb «qu'il soit en bonne santé!» fait partie du nom, ou bien s'il ne s'agit pas une épithète, comme en trouve régulièrement après les anthroponymes ; fonctionnant en opposition à mJ'-l;rw, elle signifierait que le propriétaire du monument est encore en vie au moment où il le consacre : cf les remarques de L. COULON, Rd'E 52 (2001), p. 94, n. (s). Pour le nom Âak, cf H. DE MEULENAERE, Rd'E 14 (1962), p. 45. B) jambe gauche, sur le pagne, six colonnes : 1 ! ~~ ~0l nîl~ ~~~ nîl li~~~1~ l ~~ 0 i~ l~ & 2: ~
1::0\ «Le comte-gouverneur, le chancelier du roi de Basse Égypte, l'ami unique, le grand des grands, le dignitaire des familiers qui est à la tête tous les sujets, c' est quelqu'un de bienveillant, très aimé, qui accorde [ ... ] après que[ ... ] a été consolidé(e) ( ?) [ ... ]. » 26
Cf DP HÉLIOPOLIS 1, p. 75-78. Cf L. BORCHARDT, CGC 1-1294. Statuen und Statuetten von Konigen und Pivatleuten II, 1925 , p. 110, n° 564. 27
214
Chapitre XVIII: Séma-Béhédet C) jambe droite, sur le pagne, six colonnes : ·1 = .!Jl~ 9n~ ·1es
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«Le comte-gouverneur, le directeur des prêtres d' Amon, seigneur de la porte (?) ... [ ... ] apporter tout[ ... ] qu'il a fait[ ... ] dans le lac(?)[ ... ].» D) au milieu du pagne, cinq colonnes :
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'C7'=7~ les prophètes [ ... ] qui entrent[ ... ]»
DP SÉMA-BÉHÉDET 10 38824)
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LINTEAU DE PATCHENFY (CAIRE JE 36194+JE
Pour ce monument, cf supra DP HÉLIOPOLIS 1, p. 75-78. DP SÉMA-BÉHÉDET 11 STATUETTE (COMMERCE PARISIEN DES ANTIQUITÉS)
REPRÉSENTANT
ISIS
Cette statuette représentant Isis, maîtresse des serpents, mesure 15 cm de hauteur. La déesse, assise sur un trône, est coiffée de la couronne hathorique posée sur un modius entouré de cobras. Elle tient dans ses poings deux serpents, dont les corps ondulés descendent le long de ses jambes, contre le siège. Un premier texte, gravé sur l'appui dorsal, décrit cette Isis comme celle qui maîtrise les serpents, un autre situé autour du socle et se poursuivant sur les montants de l'appui dorsal, indique que le monument a été dédicacé par un certain Artais, fils de Bakensopté et de Taremetchbastet. Le père de cette dernière, Hornakht, était prophète d' Amon d'Héliopolis du Nord. Les mentions des marais28 , d' Amon d'Héliopolis du Nord et l'évidente allusion à WJst-mflt, combinées au rapprochement qui peut être opéré entre ce monument et le linteau de Patchenfy (DP HÉLIOPOLIS 1, supra p. 75-78) évoquent immanquablement Séma-Béhédet. Bibliographie : inédite, communication J. Yoyotte. Date : époque saïto-perse. Texte : Sur l'appui-dorsal, deux colonnes:
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l...J.Jo= lJlJL "'f:~~~~ ~i «Récitation 0
par Isis la maîtresse des serpents, lorsqu'elle protège son fils à l'intérieur des marais dans Thèbes (du Nord)(•)_»
"njj: o~ 'ùlJl "'f: \l ~n° 1~f « Récitation par Isis-Tachedyt, lorsqu'elle protège son fils à l'intérieur des marais, dans (Thèbes) du Nord, » -(a) On ne manquera pas de remarquer le jeu graphique avec la mention de Thèbes d'un côté et du nord de l'autre, sans doute pour suggérer WJst-mflt . Autour du socle et sur les montants de l'appui dorsal, six lignes :
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28 Comparer avec la mention de Séma-Béhédet comme « nid» de !'Ennéade sur la statue Turin 3026 de Hor fils de Djedkhy, infra DP SÉMA-BÉHÉDET 14.
215
Troisième partie : le Delta central
«[Qu' Isis ... donne la vie, la plénitude] , la santé, un long temps de vie et une longue et belle vieillesse au prêtre-kheseja) . .. ?, le prophète de Min, Artai[s(b) . .. le fils du] prophète de Min, seigneur de Chen, Bakensopté, qu ' a fait la maîtresse de maison Taremetchbastet, fille du prêtre-imy-is, le prophète d'mon de Thèbes du Nord, Hornakht. » -(a) À propos du titre prêtre-khesef qui, semble-t-il, est spécifique de la région sebennytique : cf H. DE MEULENAERE, Cd 'E 40 (1965), p. 249-255 . -(b) Ce nom est très fréquent aux époques tardives: cf RANKE, PN I, 12, 14 ; II, 338 ; E. LÜDDECKENS, DemNb I, 57. -(c) «Le serviteur de Sothis » est un nom qui n'est recensé ni par RANKE, PN, ni par le Demotisches Namenbuch . -(d) Anthroponyme féminin dont plusieurs exemples sont recensés aux époques tardives : cf RANKE, PN I, 364, 23 ; Il, 396.
GRAFFITE DP SÉMA-BÉHÉDET 12 CÉNOTAPHE DE SÉTI I°' À ABYDOS
DE
PÉTÉAMENPAIOU
DU
Ce graffite se situe dans le couloir d'accès au cénotaphe de Séti I°' à Abydos. Il a été laissé par un certain Pétéamenpaiou, prophète d'Amon de Thèbes du Nord. Ici, seul le nom du dédicant, PJ-dl-Îmn-pJ-lw «Celui qu' Amon de l'Île a donné», nous permet de proposer d'identifier cette Thèbes du Nord avec Tell el-Balamoun. En effet, nous avons vu (supra, chapitre IX) qu'il y avait vraisemblablement trois Thèbes du Nord dans le Delta, mais qu'une seule était appelée l'Île d'Amon: Tell el-Balamoun. Bibliographie: PM VI, 29 ; B. GUNN, dans H. FRANKFORT (éd.), The Cenotaph of Seti I at Abydos (EEF 39), 1933, vol. I, p. 87 ; vol. II, pl. 88 . Date : époque saïte. Texte : ·1 9nnL:'.I~
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IHY-~lllllll>®~Y - = 1- ~I JJo ~ bt'.I~ «Le prophète Deux colonnes : l d' Amon dans Thèbes du Nord, Pétéamenpaiou, qu'a fait la maîtresse de maison, Isisemkheb, juste de voix. » -(a) Cet anthroponyme doit sans doute être rapproché d' un autre bien attesté : fmnpJ-iJt ; cf RANKE, PNI , 122, 2 ; II, 335 et infra chapitre XXIV, p. 309-311. -(b) Pour ce nom courant aux époques tardives, cf RANKE, PN I, 4, 3 ; E. LûDDECKENS (éd.), DemNbI, 78 . FRAGMENT 13 SÉMA-BÉHÉDET DP D 'OUAHIBREONNÔPHRIS (ALEXANDRIE 435)
DE
STATUE
Ce fragment de statue, en grauwacke, mesure 37 cm de hauteur pour une largeur de 35 cm. Je n'ai pu retrouver le monument au Musée d' Alexandrie, mais l'opportunité m'a été donnée de collationner les textes à partir des photographies du CLES de B. V. Bothmer. Il s' agit en fait des restes d'un groupe, fort détérioré, dont l' appui dorsal est conservé. Celui-ci comporte plusieurs inscriptions : un texte autobiographique, composé de quatre lignes horizontales et une longue généalogie, fragmentaire, gravée en colonnes immédiatement sous l'autobiographie. Bibliographie : G. DARESSY, ASAE 5 (1904), p. 122, n° 29 ; H. DE MEULENAERE, MDAIK 16 (1958), p. 234, n. 6; ID., Cd 'E 34 (1959), p. 245, n. 2 ; JANSEN-WINKELN, Sentenzen und Maximen, p . 74 et 127, n° A.2 .h.36.
216
Chapitre XVIII: Séma-Béhédet Date : époque saïte. Texte: Sur le socle, dans la partie supérieure, quatre lignes : _
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~~0~~~,~rtis~J7~ 0 ~~ IM~:rk~ «[Le comte -]gouverneur, l'ami unique, le favori du [roi] [... ] le juge dans la salle de justice, le chef de tous les travaux du roi, le chef de la ouâbet, le directeur du trésor [ ... ] de tous les biens du roi, le directeur des chanceliers du roi de Basse Égypte, Ouahibrêonnôphris, il dit : 'Ô les vivants, ceux qui sont sur terre, tous les scribes [ ... ] qu'ils [accordent] des pains-senau, éternellement, devant les nobles. Quant à celui qui dira: 'C'est un imakhou auprès du grand dieu', je serai bon[ ... ].» Au-dessous, restes de onze colonnes :
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1 ~12~::.: IQ~l~ŒQ::.:12~ 1~~~ 1~~~lë:jlv}j:~ '1 2~=:1Q~j ~\JJI 1~=: 1 Qlf
~~î~~i*~~i::: '] ~ 1 2~=: 1Q ~j~t]t~= 1 Q ~] ~~~~i ;}.~î~~~ , t~~ i ~ 1 2~=: 1Q ~j~t]t~= 1 Q~ i ~~~~i;}.~î~ ~~~~ t ï\r 12~=:1Q~j~t]t~=1~~·1~~~~i;}.~î~ « [(Séma)-Béhédet], le prêtre-imy-is, le prêtre-:fekry PJ-iJt-w'bt. Pour les documents relatifs à «Amon-de-la-butte» : cf infra, chapitre XXIV, p. 309-311. B) autour du socle, une ligne :
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,!,\\.!fil~ l ' b\\.!filô©=li-Jr'~- 1 8.L®=:it~lïQ.ttttil111dl= «Le prêtre-semaou, le héraut royal, Hor, il dit: 'Souviens-toi de moi, Thot, souviens-toi de moi, car je suis l'omniscient (=Thot), jour et nuit, je suis averti des avis du dieu, sans jamais être fatigué de chercher ce qui est utile au Per-ounekh(h)_ Souviens-toi de moi, Thot, souviens-toi de moi, car je n'ai commis aucune faute auprès des gens, je n'ai pas été négligent~ ~~ q@o ~ Q___""- /1 c.
~ !!J11 Ll~
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8
111
rn ~ 'l:i "-, qui s'est créé lui-même[ ... ] à proximité (n mr) de .. . ?, auprès (r-bnt)) des nobles, à la porte pure dans [.. .] son [ ... ] qui a élevé les enfants royaux, à qui on confie tout projet, Amonhapy, il dit: 'Ô (ceux) qui entrent et sortent du temple de celui qui s'est créé lui-même, le seigneur de Séma-Béhédet, pour se prosterner (sn-tJ) devant le seigneur des dieux, puissiez-vous glorifier mon nom, car cela est parfait, .. . ? [ .. .] alors qu'il était le prince de sa région, il fut choisi parmi ses pairs et, ... ? de ma parole et en suivant son enseignement, il fut élevé à la souveraineté de l'Égypte, roi de Haute et Basse Égypte, seigneur du Double-Pays (Kheperkarê), le fils de Rê, le seigneur des couronnes, ([Nakhtnebef]) [ .. .] ([Nakhtnebef]), vivant éternellement en tant que souverain, vaillant sur le [trône] d'Horus des vivants, ses annales sont inscrites de millions d'années, toutes les contrées et tous les pays étrangers sont sous ses r deux sandales 1 , quelqu'un de loué, efficace pour son seigneur, ... du possesseur d'i[makh ?... ]. » -(a) La restitution du nom d' Amon-Rê ne fait guère de difficultés ; en effet, on trouve immédiatement à la suite du nom divin, l'épithète qui le caractérise, tant à Diospolis qu'à Xoïs : «celui qui s'est créé lui même». -(b) «Amon est dissimulé», un anthroponyme qui n'est recensé ni par Ranke, PN, ni par le Demotisches Namenbuch.
DP SÉMA-BÉHÉDET 17 37339) (PL. XVI-XVII)
STATUE DE HOR ET DE OUAHIBRÊ (CAIRE JE
Provenant de la favissa de Karnak et découverte dès 1904, la dyade de Hor et Ouahibrê, comme tant d'autres monuments issus de cette découverte, est demeurée inédite. Elle appartient à un groupe de monuments, proches par le style, naguère 31 étudiés par Abd el-Hamid Zayed • Mesurant 69 centimètres, le monument en calcaire est inscrit de textes où de larges traces de pigments rouges sont encore visibles. Contrairement à l'habitude, ici, l'appui dorsal n'est pas constitué d'un seul tenant mais se divise en deux arcs de cercle, un pour chaque personnage : particularité qui pourrait être l'indice que les deux dignitaires ne sont pas issus de la même famille ; par ailleurs, dans la disposition du groupe, l'ordre hiérarchique et protocolaire est respecté : le « chef» Hor est à la gauche de son « second » Ouahibrê. Ils se présentent dans l'attitude classique, la jambe gauche en avant; les pieds nus sont parfaitement dessinés et le style de la statue, en particulier celui des «têtes d'œufs », P,ermet de proposer de la dater du début de l'époque ptolémaïque, vers 280-230 av. E. c., si l'on suit l'analyse des auteurs d'ESLP3. 31
ASAE 57 (1962), p. 159. Ce type de têtes a été étudié par R. S. BIANCHI, dans Wissenschaftliche Zeitschrifi der Humboldt Universitat, XXXI, (1982) . 32
222
Chapitre XVIII: Séma-Béhédet Hor et Ouahibrê portent un vêtement tout à fait remarquable : une longue robe à taille haute, lisse, sans ceinture, se terminant par un bourrelet. L'écharpe est caractéristique des prêtres des époques récentes, tels qu'ils sont représentés sur les reliefs des temples ptolémaïques par exemple33 . Tout aussi notable est le signe Bat34 qu'ils portent en sautoir, comme toutes les statues présentées par Zayed, qui proviennent de la cachette et qui sont sensiblement contemporaines. Bibliographie: PM II2, 158; ABD EL-HAMID Zayed, ASAE 57 (1962), p. 159; H. WILD, BJFAO 54 (1954), p. 202, n.c; K. JANSEN-WINKELN, ZÂS 125 (1998), p. 6; ID., Biographische und religiOse Inschriften, vol. 1, p. 267-273, vol. 2, p. 440-441, pis 90-91 ; PH. COLLOMBERT, Rd'E 49 (1998), p. 48.
Date : époque ptolémaïque. Texte : Nous avons pu vérifier les textes au Musée du Caire. Les inscriptions se développent sur le socle du monument (Texte A), sur les jupes de Hor (Texte B) et de Ouahibrê (Texte C), ainsi que sur les montants de l'appui dorsal (Textes D et E). Les hiéroglyphes, peu profondément gravés et moyennement soignés sont peints en rouge. Texte A, sur le socle :
À gauche : _ ffit9n~11 • "" ~=\.' .1 ~6 l tJ c::-= ~ l ~ ~Hifi ~Î 0 --.. Y n Ul n }c-'> o@ 618
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«Faire des louanges à Thouéris, se prosterner devant la maîtresse du Double-Pays. Je fais des louanges à son visage parfait, (j') apaise son ka quotidiennement. Puisse-t-elle faire que mes chairs soient fermes en suivant son ka et mes yeux voient Amon de la ville, le dieu bien aimé des dieux. Puisse-t-elle entendre l'orphelin qui l'appelle, par (l'intermédiaire) du sedjem-âch dans la Place-de-vérité, le carrier d'Amon dans les travaux de l'Opé, le Prêtre-ouâb d'Amon, grand de victoires, dans la base portuaire d'Avaris, Mosé, juste de voix, le fils d'Âhânefer, juste de voix, qu'a mis au monde la maîtresse de maison, Ouadjrenpet, juste de voix, (par) son fils bien aimé, le serviteur de Thouéris, Amonouahsou. »
DP PI-RAMSÈS 4 10245)
EXERCICE SCOLAIRE, pANASTASI VI, I,6 (pBM
Cet exercice scolaire, du même type que les miscellanées que contiennent les pAnastasi, évoque Pi-Ramsès et Amon de Ramsès. Bibliographie : GARDINER, LEM, 72 ; CAMINOS, LEM, p. 279. Date : règne de Séti II. Texte: «Sous la Majesté du roi de Haute et Basse Égypte, le seigneur des trônes du Double-Pays (Ouserkhéperouenrê Sétepenrê), le fils de Rê, le seigneur des apparitions comme Atoum, (Séti Mérenptah), le seigneur du Double-Pays d'Héliopolis et Rê-Horakhty, doué de vie pour toujours et à jamais comme à son père Rê-Horakhty. En ce jour, alors que le roi était à Pi-Ramsès Meryimen, le grand ka de Phrê-Horakhty, le palais royal (v. s. f.) parfait de millions de fêtes-sed, en faisant ce que loue Amon de Ramsès Meryimen et Ptah de [fin du protocole] . »
262
Chapitre XXI: Pi-Ramsès DP Pl-RAMSÈS 4 -
LETTRE DE BAIŒNAMON À RAMOSÉ (pBologne 1086)
Ce document est une lettre envoyée par un scribe de la table, Bakenamon au prêtre Ramosé du domaine de «Thot est satisfait dans Memphis». La lettre contient, comme généralement le formulaire épistolaire, des prières adressées à diverses divinités; ici« Phrê-Horakhty à son lever et à son coucher, Amon, Phrê et Ptah de (Ramsès Meryimen) et les dieux et déesses de Pi-Ramsès ... ». Bibliographie : KR! N, 78-81 ; E. F. WENTE, Letters /rom Ancien! Egypt, Atlanta, 1990, p. 124-126, n° 147. Date : époque ramesside, après le règne de Ramsès II.
DP PI-RAMSÈS 5 366)
LETTRES ORIGINAIRES DE PI-RAMSÈS (pLeyde 360 et
Plusieurs lettres de servants et de personnes de modeste condition forment un lot conservé au Musée de Leyde (pLeyde 360 à 368). Ces lettres ont été envoyées de PiRamsès, et les dieux évoqués dans les formulaires sont, outre « les dieux de PiRamsès », « Phrê-Horakhty, Amon de Ramsès, Ptah de Ramsès, Phrê [de] Ramsès, Seth le très vaillant de Ramsès et les dieux et déesses de Pi-Ramsès. » (pLeyde 1 360), « Phrê-Horakhty à son lever et à son coucher, Amon de Ramsès, Ptah de Ramsès et les dieux et déesses de Pi-Ramsès» (pLeyde 1 366). Bibliographie : KR! III, 230(1 360) ; KR! II, 910-911 (I 366) ; J. J. (1960), p. 31-47.
JANSSEN, OMRO
41
Date : époque ramesside, après le règne de Ramsès II, sans plus de précision.
DP PI-RAMSÈS 6 - STATUES DE TEÔS, FILS DE OUAHIBRÊ ET DE TEÔS, FILS D'ONNÔPHRIS (CAIRE GC 700 et 689) Teôs, fils d'Onnôphris (CG 700), haut personnage tanite porte, à l'époque ptolémaïque, un titre le mettant en rapport avec une maison de Ramsès. Son homonyme, Teôs, fils de Ouahibrê (CG 689), porte, quant à lui, un titre de prophète de Ramsès. Pour ces monuments, cf infra chapitre XXII, DP TANIS 26 et DP TANIS 27, p. 289-292. Date : époque ptolémaïque. Texte : extrait de la titulature de Teôs, fils d'Onnôphris : « ( ... ) Le scribe, le prophète d' Amon-de-Ramsès de Pi-Ramsès (~~0ij'hP~10!'hPP) et d'Amon le secourable, le prophète des dieux qui n'ont pas de prophète, le directeur des prophètes, le général en chef, Teôs, fils du prophète, Onnôphris, sa mère (étant) Nebetdjenhouy. »
Conclusion Les quelques documents réunis ici confirment l'existence d'un temple d'Amon, ou du moins d'une chapelle peut-être située dans un ensemble cultuel plus vaste; sorte de sanctuaire consacré aux dieux de l'Empire, qui aurait tenu de Karnak, Héliopolis et Memphis. La théologie mise en place à Pi-Ramsès, s'apparente à cette « nouvelle théologie » solaire, combinant tout à la fois la théologie héliopolitaine et des traditions memphites auxquelles Amon est venu se mêler. Il semble bien que la 263
Quatrième partie : le Delta oriental forme spécifique d'Amon de Ramsès-grand-de-victoires, soit particulièrement liée à la résidence ramesside ; le temple de cette divinité, aurait été proche de la base portuaire d' Avaris. On notera d'ailleurs que la propre sœur du roi en était même une chanteuse. Dans le cas de ce dieu du port d' Avaris, on peut songer à rattacher son implantation à une plus haute époque que celle des ramessides ; les éléments manquent, mais on peut rapprocher cette divinité «grande de victoires » d'autres formes belliqueuses du dieu thébain, qui lors de la reconquête de l'Égypte gar les amosides, ont été implantées dans des points stratégiques, comme à Saka ou à 13 Tehne par exemple . Les précisions topographiques apportées par les pAnastasi II et IV, et par les stèles de Ramsès II laissent supposer qu'il y aurait eu un temple consacré à l'entité héliopolito-thébaine (Amon-Rê-Atoum), et peut-être d'autres sanctuaires pour Amon de Ramsès, Ptah de Ramsès et Seth. N'oublions pas que Pi-Ramsès qui n'avait pas la prétention d'être une capitale théologique à la mesure d'Héliopolis, Memphis et Karnak, était néanmoins une ville très vaste, lieu de résidence du souverain, de la cour et une garnison située sur les routes du Levant. La destruction de la capitale ramesside, commencée sous la XXI° dynastie, ne s'est pas faite en un seul temps. Les fouilles menées depuis plusieurs années par le Musée d'Hildesheim ont pu mettre à jour des niveaux d'occupation datant de la Troisième Période Intermédiaire. On est en droit de se demander si les mentions, chez les deux potentats tanites, de charges sacerdotales en rapport avec Amon-pJ- 'çjr et Amon de Ramsès, ne font pas allusion à une ancienne chapelle, consacrée à ces divinités qui se serait maintenue sur le site ou un à culte, ressuscité aux époques récentes, peut-être autour d'un monument ramesside, dans cette cité qui n'était sans doute plus qu'un vaste champs de ruines, une carrière de matériaux. Une autre hypothèse serait d'admettre que le «souvenir» d' Amon de Ramsès avait subsisté par delà la Troisième Période Intermédiaire, pour resurgir dans la prosopographie 14 tanite aux époques récentes •
12
Cf infra chapitre XXXIII, p. 398-400, et synthèse, p. 543-544. Cf infra chapitre XXXII, p. 391-397. On trouve, mutatis mutandis, un cas comparable à Boubastis où, sur un monument de la XXX' dynastie, sont mentionnés les temples de Ptah-Tatenen de Ramsès et de Phrê de Ramsès ; cf ÉD. NAVILLE, Bubastis (EEF8), 1891, pl. XLVI. 13
14
264
CHAPITRE XXII
TANIS (!Ynt - Sbt-!Ynt - WJst-mf:it - WJst - lf-ntt-iJbtt - .A.>.>.N€ - Tâvtç - Sân el-Hagar)
C'est à la fin du N0uvel Empire, dans des conditions qui demeurent obscures, que se développa la ville de Tanis ; devenant, à la fin de la XX 0 dynastie, le port de Pi-Ramsès et la résidence du représentant du clergé d'Amon au Nord. C'est à cette époque que le pouvoir central, affaibli, vit émerger en Thébaïde des tentations d'autonomie. Thèbes devenue le siège d'un pouvoir immense allait évoluer pendant quelques décennies en une théocratie où les prêtres se proclameront rois. Au Nord, incapable de contrecarrer les velléités du Sud, le pouvoir ramesside meurt ; un potentat local, installé à Tanis, représentant d'Amon pour le Nord va s'imposer: Smendès fonde une nouvelle dynastie, la XXI°, que Manéthon qualifiera de tanite. Tanis, située à proximité de l'embouchure de la branche homonyme, devient un nouveau lieu du pouvoir. Sans doute est-ce sous Psousennès I°', deuxième souverain de la dynastie, que la ville se transforma en véritable capitale. Les souverains tanites retrouveront les solutions économiques et architecturales qui ont fait le renom du plus grand bâtisseur de l'histoire égyptienne, Ramsès Il : le remploi 1• Ironie du sort, c'est dans son ancienne capitale en cours d'abandon, Pi-Ramsès, qu'ils vont puiser les matériaux nécessaires à leurs travaux. La fondation d'une nouvelle capitale n'est pas, en soi, un acte exceptionnel; l'originalité ici tient au fait que cette ville est pensée et conçue comme une nouvelle Thèbes2. Si de Pi-Ramsès on emploie la pierre, de Thèbes on importe le panthéon et on chercha à retrouver une organisation spatiale qui puisse évoquer la ville du Saïd. Manifestation exceptionnelle du nouveau statut de la cité, les tombes royales y sont installées dans le temenos même du temple principai3. La scission politique avec le Sud, aux mains des prêtres-rois de la famille de Pinedjem, impose de tout recréer au Nord. Sans doute, les moyens dont disposent les souverains tanites ne sont pas
1
Mais pas nécessairement pour les mêmes raisons: l'absence de pierre dans le Delta peut bien souvent expliquer ce choix, plus économique. Il faut aussi remarquer que l'on peut faire ce constat pour le granit et le grès, qui subsistent, mais nullement pour le calcaire, depuis longtemps exploité par les chaufourniers. 2 Ce programme est d'ailleurs proclamé dans la titulature de Psousennès !°', cf J. YOYOTTE, AnnEPHE Sciences religieuses 92 (1983-1984), p. 204-206; ID., dans Cat. expo. Tanis. L'or des pharaons, Paris-Marseille, 1987, p. 59-61 ; KITCHEN, TIF2, §§ 220-222, 395. 3 Notons, de ce point de vue, que l'absence de montagne occidentale est sans doute une des raisons qui présidèrent à ce choix.
265
Quatrième partie : le Delta oriental
comparables à ceux des XVIIIe et XIXe dynasties et les constructions sont moins 4 prestigieuses mais demeurent colossales • Jusqu'à l'époque romaine, Tanis semble avoir connu des phases successives de développement, comparables à celles des villes du Delta, en particulier à la fin du IVe et au début du IIIe siècle av. È. c. Les recherches archéologiques menées depuis plusieurs années par la Mission Française des Fouilles de Tanis ont permis de faire émerger une nouvelle vision du site, dans sa globalité. Nous connaissions le panthéon tanite, qui est le même qu'à Thèbes avec Horus de Mésen en plus ; désormais, nous savons que cette organisation religieuse s'est traduite sur le terrain : en effet, le sud du tell, qui a livré ces dernières années un riche matériel, était pour le Grand Temple d' Amon, ce que le temple de Louxor était au complexe de Karnak : son Opé. (pl. XVIII) Bibliographie : PM IV, 12-26 ; M. RôMER, dans LÂ. VI, cols. 194-209, s. v. «Tanis» ; K!TCHEN, TIY, §§ 213, 223, 236, 333, 395-396; J. YOYOTIE, dans Cat. expo. Tanis. L'or des Pharaons, Paris-Marseille, 1987, p. 24-75; PH. Brissaud (éd.), Cahiers de Tanis I, MFFT, Paris, 1987; ID. et C. ZIVIE-CocHE (éds), Tanis. Travaux récents sur le Tell Sân el-Hagar I, MFFT 1987-1997, Paris, 1998; ID. (éds), Tanis. Travaux récents sur le Tell Sân el-Hagar II, MFFT 1998-2000, Paris, 2000; PH. BRISSAUD, dans Proceedings of the 81h International Congress of Egyptologists, Cairo 2000, Le Caire 2003, vol. 3, p. 142-148; C. ZIVIE-COCHE, op. cit., vol. 2, p. 612-618.
A. La Documentation Royale
DR TANIS 1 CAIRE)
TABLE À LIBATIONS DE PSOUSENNÈS (MUSÉE DU
Cette table à libations a été découverte en 1978, sur un tell situé à quelque distance de Tanis, le Tell Samï5. Reconvertie en meule au début du XXe siècle, elle doit provenir de la chapelle funéraire, construite au-dessus ou à proximité de sa tombe par Psousennès. La dalle en granit noir mesure 1,18 m de longueur pour une largeur de 1,03 m. Le souverain se place sous la double protection d' Amon-Rê-Horakhty-Atoum et de Ptah-Sokar-Osiris, c'est-à-dire des divinités solaires et funéraires, qui président aux deux cycles, celui de ce monde et celui de l'au-delà. Par ailleurs, Amon-Rê est associé à Rê-Horakhty-Atoum, selon un schéma traditionnel depuis le Nouvel Empire, qui prend toute son importance à Tanis, puisque c'est dans le temenos de ce dernier que le souverain est enterré. Bibliographie: M. Tu!RION, CdT 1 (1987), p. 115-120; J. YüYOTTE, dans Cat. expo. Tanis l'or des pharaons, Paris-Marseille 1987, p. 204-205, n° 59. Date : règne de Psousennès.
4 Comme en témoignent par exemple la gigantesque enceinte de Psousennès et la taille des temples, aujourd'hui détruits. 5 Tell situé à 11 km de Sân el-Hagar: cf J. YOYOTTE, CdT 1 (1987), p. 109-112.
266
Chapitre XXII: Tanis Texte:
À gauche(~): ,t'f}, D 8'5~ "l ft'f~ 0 A.dl co:l =tj1J "l 01fl'i-~~1 -QB~ =~ 1 ~ c-:i mo!o1 1 11 1 1 Ill ID'.=1°fl ':iiF' o \\ T11 11 ~r;-,.[]1J 'f'~
~c:JZ \\ iJ1J I O@lill!I
« Offrande que donne le roi à Ptah-Sokar-Osiris, le grand dieu qui réside dans la Chétyt, afin qu'ils accordent(•) une offrande invocatoire consistant en pains, bière, bœufs, volailles, encens, libations, offrandes et provende dont vivent les dieux, < à > !'Osiris, le roi (Psousennès, Méryimen) . » À droite(~):
~ 1Q~~~Q~Jj~,~!~~1!~ !~Q~!~Qi!b~~=M,i,.:_( 0 !~~EJ
«Offrande que donne le roi à Amon-Rê-Horakhty-Atoum, le seigneur d'lpet-sout, afin qu'ils accordent(•) mille pains, mille [cruches de bière], mille cruches de vin, mille cruches de lait, un millier d'encensements et libations, !'Osiris, le roi (Aâkheperrê, l'élu d'Amon). » -(a) On remarquera que dans les deux invocations, l'entité divine est tout à la fois unique et plurielle, puisque dans la formule on emploi concurremment l'épithète « grand dieu » et « seigneur » au singulier puis, pour le don, le pronom suffixe de la troisième personne du pluriel : ~ sn.
DR TANIS 2 PSOUSENNÈS
HYMNES À LA TRIADE AMONIENNE, TOMBE DE
Dans le caveau I de la tombe de Psousennès (NRT III), sur la paroi sud, on trouve un texte de vingt et une colonnes composé d'hymnes adressés respectivement à Amon-Rê-Horakhty, Rê-Horakhty, Mout et Khonsou. Il est orienté vers la droite, vers la paroi ouest où se trouve une scène d'ouverture de la bouche. Les colonnes 1 à 3 sont le début de l'hymne adressé à Amon-Rê-Horakhty : «Salut à toi, Amon-RêHorakhty, Khépri qui est venu seul à l'existence hors du Noun, Rê divin qui a créé les dieux, qui illumine le pays lorsqu'il se lève » ; les colonnes 3 à 8 et 8 à 12 présentent d'une part une version de l'hymne solaire appelé chapitre 15 A du Livre des morts et d'autre part le chapitre 15 B du même recueil. Sur les colonnes 13 à 16 l'hymne est adressé à Mout, «maîtresse de l'Icherou, maîtresse du ciel, souveraine du Double-Pays, souveraine des rives des Haou-nebou, compagne de celui dont le nom est caché». Après Mout, sur les colonnes 17-21, c'est Khonsou qui est honoré; il est « Khonsou dans Thèbes, Néferhotep » ou « Khonsou Néferhotep ». Dans ce tombeau, la fonction de ces hymnes est explicitée par les souhaits du défunt : obtenir illumination du dieu solaire, alimentation de Mout et souffle de Khonsou Néferhotep. Bibliographie: P. MONTET et alii, La nécrople royale de Tanis I. Les Constructions et le tombeau de Psousennès à Tanis, Paris, 1951, p. 92; G. ROULIN, dans TTR 1, p. 210-212.
DR TANIS 3 -
CANNE RITUELLE DE PSOUSENNÈS (CAIRE JE 85855)
6
Cette canne en or, mesurant 28 cm de hauteur, provient de la tombe de Psousennès ; elle a été découverte au fond de sa monumentale cuve de granit. À la 6 Pour le trousseau de Psousennès, on verra l'étude consacrée au matériel de sa tombe par P. Leguilloux, en cours de publication.
267
Quatrième partie : le Delta oriental partie supérieure de l'objet, est figuré une scène où le souverain fait face à Amon-Rê, et consacre à ce dernier un dressoir chargé de victuailles. Cet objet pourrait être un instrument liturgique provenant du temple d'Amon-Rê. Bibliographie : P. MONTET et alii, La Nécropole Royale de Tanis II. Les constructions et le tombeau de Psousennès à Tanis , Paris, 1951, p. 106, n° 447, fig. 44, pl. LXXIII; J. YOYOTTE, dans Cat. expo. Tanis l'or des pharaons, Paris-Marseille 1987, p. 254, n° 90. Date : règne de Psousennès. Texte: A) «Amon-Rê, le roi des dieux : je te donne vie et force à ta narine. » B) « Le seigneur du Double-Pays, (Âakheperrê, Setepenimen), le seigneur des couronnes, (Psousennès, Meryimen). »
DR TANIS 4-BRACELET DE PSOUSENNÈS (CAIRE JE 85759) Ce bracelet en or incrusté de lapis-lazuli, de cornaline et de feldspath a été découvert dans la sépulture du souverain, sur son bras droit. C'est un des vingt-deux bracelets découverts aux bras du défunt. À l'extérieur, l'inscription est incrustée, à l'intérieur on trouve un autre texte simplement gravé. Bibliographie : P. MONTET et alii, La Nécropole Royale de Tanis II. Les constructions et le tombeau de Psousennès à Tanis, Paris, 1951, p. 8-149, n° 538, fig. 54, pl. CXX; CHR. BARBOTIN, dans Cat. expo. Tanis l'or des pharaons, Paris-Marseille 1987, p. 256-257, n° 91. Date : règne de Psousennès . ;i.,~ ~~ï~iilnS2~ 2t:"1"111 ~ inl\
« Hénoutouât, Khentet-iabtet, la maîtresse de Mésen. Je t'accorde une longue royauté, en joie. »
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·1~ = c.t'.JCll'1~ ~=- t ~ n n n ""'~ ·1 ~-11i, Jj é®=.:J..::ill. 1 ~ Q - "'=6 0
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« Nebet-Hétepet, dans le district de Rê-néfer, qui apparaît dans la campagne de Djânet. Je t'accorde toute joie. »
273
Quatrième partie : le Delta oriental B) À gauche:
r 1i~~ Ht~~ ~~Âl ~(g f\ ~QQn~ ~g~= Â 0 I~~ 1~~::: ~ ~ «Le roi de Haute et Basse Égypte, (L ' héritier des dieux Épiphanes, l'élu de Ptah-Khepry, qui accomplit la Maât d ' Amon-Rê), le fils de Rê, (Ptolémée, vivant éternellement, aimé de Ptah) , le dieu Philométor. Offrir les provinces à son père, afin qu'il fasse le don de vie . » ·1 n===9~ oc L181 mmra ~ IU'=7v===:::i
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·1 ~ - w .u"" ~'=7'>1 1 11-1! \ iTJ
«Amon-Rê, le seigneur des trônes du Double-Pays, le grand dieu, le seigneur du ciel. Je t'accorde de très nombreuses fêtes-sed. »
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«Mout la grande, la maîtresse de l'Icherou, la souveraine de tous les dieux, qui fait toutes choses, la maîtresse du ciel. Je t'accorde toute santé et toute joie. »
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« Khonsou dans Thèbes Néferhotep, !'Horus seigneur de la joie, le grand dieu qui vit de Maât. Je t'accorde les protections de mon père Rê. »
B. La Documentation Privée DP TANIS 1-LA SÉPULTURE D'ÂNKHEFENAMON, FILS DE NESAMON Lorsqu'en 1940 P. Montet dégagea le tombeau du roi Chéchanq III, il découvrit de nombreux blocs de remploi, provenant de monuments antérieurs et contemporains de l'époque ramesside ainsi que de nombreux fragments de tombeaux privés de la XXI° dynastie. L'étude de ces blocs a permis d'identifier plusieurs sépultures de notables tanites. Cette nécropole devait s'élever non loin de la tombe du souverain, dont ils sont contemporains, à savoir Psousennès. Plus de deux cents blocs sont attribués au tombeau d' Ânkhefenamon 10 . Ce personnage occupa de nombreuses charges sacerdotales à Tanis, tandis que son père, Nesamon, ne semble avoir exercé que des fonctions administratives. On a pu établir qu'un certain Saou 11 était marié à la fille d'Ânkhefenamon, Irmoutpaneferet 12. Il faut aussi signaler un personnage au nom évocateur, le chambellan Saouperâaembahamon, dont les liens avec la famille d'Ânkhefenamon ne sont pas établis 13 • Ce dernier occupait aussi la charge de 14 directeur de la forteresse de la mer • Un certain Âakherperrê est par ailleurs mentionné, il occupait la charge de mr ms< (n) pr lmn-R' nswt nfr.w, «général du domaine d' Amon-Rê, roi des dieux 15 ». Bibliographie : P. MONTET et alii, La nécropole royale de Tanis III. Les constructions et le tombeau de Chéchanq III à Tanis, Paris, 1960, p . 87-93, pl. Liil-LXI; Fr. VON KANEL, BSFE 100 (1984), p. 31-43; ID ., CdT 1 (1987), p. 45-60. 1 ° Ce personnage est connu par un autre monument, une statue d'Osiris, découverte non loin de Tanis, cf L. HABACHI, ASAE 47 (1947) , p. 261 -282, pl. XXXII-XXXIII et infra, p. 300-301. 11 Saou est mentionné sur la statue d'Osiris découverte à Kafr Saqr, cf L. HABACHI, op. cit. et infra,
p. 300-301. 12 Cf Fr. VON KÀNEL, BSFE 100 (1984), p. 34-36. 13 SJw-pr-'J-m-bJh-Îmn, cf Fr. VON KÀNEL, op. cil., p. 36, 42. 14 Mr /jtm n pJ WJg-wr, cf Fr. VON KÀNEL, op. cil. , p. 34, et P.-M. CHEVEREAU, Prosopographie des cadres militaires égyptiens de la basse époque, Antony, 1985, p. 52, n° 50. 5 ' Cf Fr. VON KÀNEL, op. cit. , p. 34, n. 13 et P.-M. CHEVEREAU, op. cil., p. 52, n° 50.
274
Chapitre XXII: Tanis Date : contemporain du règne de Psousennès Ier. Texte : « [ ... ] souffle [ ... ] Osiris [ . ..] Onnôphris, souverain de tous les vivants [ .. .] millions (d'années) comme son temps de vie [ ... ] le prêtre-ouâb d'Amon-Rê, le roi des dieux
(l!~~ +I~ ), le père du dieu de Mout la grande, la maîtresse de l'Icherou, le directeur des chambellans de Pharaon, V. S. F., le père du dieu et scribe du temple de Khonsou l'enfant, le premier aîné d' Amon-Rê, le roi des dieux, le prophète d' Amon de Khapou (j~i2{~== ~~~), qu'a fait la maîtresse de maison Ta[âdjeb](cl, vous ferez (i.e. aurez) une (belle) mort après un long temps de vie, non abrégé, car je suis quelqu'un de loyal, sans crainte en faisant ce que j 'aime. » -
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« ô tous les prêtres-ouâb qui entrent et sortent [du temple d' Amon]-Rê, seigneur des trônes du Double-Pays, [qui est dans] le Château-du-Phénix : Puissiez-vous tendre pour (moi) le bras en une offrande que donne le roi, après avoir déposé l'offrande[ . .. ] l'Opé en tant que son sekhty (?) . » B) autour du socle, deux lignes affrontées
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« Offrande que donne le roi à Amon-Rê, seigneur des trônes du Double-Pays, qui est dans le Château-du-Phénix, (consistant en) un millier de pains, un millier de cruches de bière, un millier de bœufs, un millier de volailles, un millier d' huiles, encens, tissus, un millier de bonnes choses dont vit un dieu, pour le ka du loué de son seigneur, qui adhère au chemin, que fait revivre le roi, Hormaât. »
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« Offrande que donne le roi à Amon-Rê] seigneur des trônes du Double-Pays, qui est dans le Château-du-Phénix, un millier de pains, un millier de cruches de bière, un millier de bœufs, un millier de volailles, un millier d'huiles, encens, tissus, [ .. . Hormaâ]t qu ' a fait Taâdjeb. » -(a) Le« Château du Phénix» est sans doute un des noms du temple d'Amon-Rê à Tanis ; notons que la question est complexe, car le lfwt-Bnw, est aussi associé à
277
Quatrième partie : le Delta oriental Horus de Mésen: cf J. YOYOTIE, AnnEPHE Sciences religieuses 91 (1982-1983), p. 220. -(b)RANKE, PNI, 248, 16, 17; E. LÜDDECKENS (éd.), DemNb l, 816. -(c)Le nom de la mère n'est pas recensé par Ranke, PN.
DP TANIS 6 2659 A-B)
SOCLE DE STATUE D'AMENEMHAT (MONTET D80 = OAE
Un autre socle de statue, en grès, a été découvert par P. Montet dans une fosse située dans la première cour du grand temple d' Amon. Le personnage est l'homonyme d'un autre tanite, dont une statue a été découverte au sud du tell en 1989 (cf infra DP TANIS 15, p. 281-282). Bibliographie : P. MONTET, Kêmi VIII (1946), p. 44-45, pl. VIII. Date : XXVI° dynastie ( ?). Texte :
,--.. ·1 Q1~
·1~~
"""=..--=-
-~ ~ "=-A) sur le plat du socle, i «Consacré par son fils qu'il aime, fait par[ ... ] (2) sa mère M[ ... ]. »
B) sur le plat du socle, -
1
nà'Q'~
Q! 1
« ( ... ] imakhou auprès de (2) [ ... ]es, Tadibastet(•). » C) autour du socle, deux lignes affrontées.
.JI :;::1~ rirl ...... ~ u ~oQ ~ ~ 1i ldbl-4.., A' droite, « [ ... ] fête de Tanis, pour le ka du prophète d' Amon, Amenemhat. » À gauche, _ ~ *&Q~ ~ H~Q «[Offrande] que donne le roi à Amon-Rê, seigneur des trônes du Double-Pays, qui s'est créé [lui-même? ... ] [fils de] Heretes(b) ( ?). » -(a) Ranke, PN 1, 373, 3. -(b) Ce nom n'est pas recensé par Ranke, PN.
:.rt!n
DP TANIS 7 - SOCLE DE STATUE ANONYME (MONTET D 81 = Mag. MONTET 169-170) Ce fragment de socle de statue, en calcaire, mesure 47 cm de hauteur. Une partie du texte est conservée sur le devant et sur le côté droit. Bibliographie : P. MONTET, Kêmi VIII (1946), p. 45-46 . Date : XXVIe dynastie ( ?). Texte(l):
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Q~ '!~QJQ~ * rii10Jî~ ~~17iQ 0
« [ ... ] fils du prophète [ .. .] Arno~ Khâ-en-per (?)le père du dieu, le prophète, prêtreouhem d' Amon, le scribe royal du protocole ( ?), le prophète du domaine de ce[ s] dieux[ . .. ].»
DP TANIS 8 -
SOCLE DE STATUE ANONYME (MONTET D 83 = OAE 2636)
Ce socle fragmentaire d'une statue en calcaire mesure 17 ,6 cm de longueur. On peut encore y lire trois lignes de texte sur le plat du socle. Bibliographie : P. MONTET, Kêmi VIII (1946), p. 46 . Date : XXVl 0 dynastie ( ?).
278
Chapitre XXII : Tanis Texte ( - ) : restes de trois lignes.
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«Offrande que donne le roi à Amon-Rê-Horakhty, le seigneur [ .. . ] du ciel, vivant de Maât, Horus(?) [ ... ]établi dans la place[ ... ] Nespa[ ... ]. »
DP TANIS 9 B, C)
STATUE-CUBE ANONYME (MONTET D 85 = OAE 2653 A,
Cette statue-cube fragmentaire, en calcaire, mesure actuellement 9 cm de hauteur. Le personnage engoncé dans un long manteau croise les bras ; un texte de sept lignes est gravé autour du vêtement. Bibliographie: P. MONTET, Kêmi VIII (1946), p. 47, pl. XVIII. Date : XXVI• dynastie ( ?). Texte ( l ) : restes de sept colonnes fragmentaires. ·11 °A ~ nS2~ &...ll 'f' /J},o ct'I 0 ~ "=-
·1=Ü"'{]t = ..!il - = ~I- LJ_:;n _.;i
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«Offrande que donne le roi à Amon-Rê, seigneur des trônes du Double-Pays, afin qu'[il] accorde [ ... ] eau, des choses pures et bonnes pour le ka du comte-gouverneur [.. .] ... ? [ ... ] perspicace, en effet, le courtisan du pharaon [ .. .] ses frères, qui se tient respectueusement devant son seigneur en [ .. . ]. »
DP TANIS 10- STATUETTE DE PAOUN (MONTET D 28 = OAE 2654) Cette statuette en granit gris, appartenant à un certain Paoun, né de Tadibastet a été découverte par P. Montet au fond du grand temple. Le personnage assis, les jambes repliées, tient un papyrus sur les genoux où sont gravées quatre lignes. Il a occupé de hautes charges sacerdotales à Tanis, Héliopolis, Mendès, Atfih et peut-être Safi el-Henneh. Bibliographie : P. MONTET, Kêmi VIII (1946), p. 47-47. Date : XXVI° dynastie ( ?). Texte ( - ) : quatre lignes.
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«La divinité poliade du comte gouverneur, serviteur d'Horus, grand des voyants d'Héliopolis..-iXb~~~J/
i ~~o~~W~;:f~~~( Î .jfü§_~e91n!!ru «Adorer le dieu par le vénérable, qui fait ce qu'aiment les dieux, qui accomplit des bienfaits dans la campagne de Djânet, le gouverneur à Khentet-iabtet, le chapelain d' Amon-Rê, le seigneur des trônes du Double-Pays, d'Horus, le seigneur de Mésen et de Nébét-Hétépet du district de Rê-nefer, le prophète d' Amon-Rê, le seigneur de ToBener(•), Panémérit, le loué, fils de Pensy, qu'a fait Sédjémenit(bl, juste de voix, qu'a élu le seigneur de Mésen, celui qui est dressé sur ses deux bras, étant réuni avec lui, sa protection est tout autour de lui, en vie, en plénitude et santé. » 29 La statue Louvre E 15683 (Montet D 87) à laquelle correspond la tête Caire CG 27493; la statue Louvre E 15685 (Montet D 26), aujourd'hui conservée dans la collection égyptienne de l'Université de Strasbourg ; et enfin la statue JE 67094 (Montet D 88). Pour les divers monuments de Panémérit on verra l'étude de C. ZIVIE-COCHE, in TTR II, p. 349-439. 30 Je songe au fragment de statue Sân D 109, P. MONTET, Kêmi XV (1959), p. 61-62, appartenant à un certain Panémérit, fils de Pensaou et de Sedjemeni. 31 Un fragment de statue avait été retrouvé par PETRIE (Tanis II [EEF 4], 1888, pl. XI, n° 167); P. Montet pensait qu'il appartenait aux statues de Panémérit mais, si des éléments sont similaires, rien ne permet d'établir qu'il s'agit du même personnage. 32 C. ZIVIE-COCHE, dans TTR I, p. 533-564.
296
Chapitre XXII: Tanis -(a) Pour ce toponyme voir supra chapitre XV, p. 180-187. --(b) La lecture du nom
de la mère de Panémérit n'est pas bien établie, on peut aussi le lire Iounyt ou Idenyt comme l'avait suggéré P. Montet; cf C. ZIVIE-COCHE, TTR II, loc. cit. Au dessous, quatre colonnes fragmentaires ( l ) :
l ~~r~fflt-1~~~~~:~l1~irôl ~
-l~:J1j~~~ru~n~ ~ 0 \ti?=
'1=T_..R_lb:o =~çDoi0 Qiü'=Tl9lï191=~ '~ o=>~l '2J'Oooo-IOJ8 ~1c=:JoÜO LJl 9 Il l o fil!:
'1 ..hl::c::i:: n..mNt), le 6° jour de la reine Cléopâtre (Vie santé, Force !) et du Pharaon Ptolémée surnommé Alexandre, quand 1 ,a~ n ..dl>-
il est auprès de l'armée à Péluse (®-'i"" -~ 9=1 C""J ). » 3) Ostraca Ray 3, v 0 14, 23 et Ray 37, 4 5 1
:
,a~ n -LD>-
®-'i""- ~ 9d c:J
( ... )
14, v 0 14 : Pr-ir-fmn 14, v 0 23: Pr-ir-fmn
37, 4 : Pr-ir-[Îmn] 1 P. CH1NIN et J. YOYOTTE, RevArch 1 (1986), p. 41 -63; J.-Y. CARREZ-MARATRA Y, Péluse et l'angle oriental du Delta égyptien aux époques grecque, romaine et byzantine (Bd'E 124), 1999. 2 P.-M. CHEVEREAU, Prosopographie des cadres militaires égyptiens de la Basse Époque, Antony,
1985, n° 282, p. 183-184. 3 Pour ce terme : cf D . DEVAUCHELLE, BJFAO 89 (1989), p. 85; D. MEEKS, BiOr 56 (1999), p. 581. 4 W. SPIEGELBERG, ZÂS 57 (1922), p. 69; W. CLARYSSE, dans The Judean-Syrian-Egyptian Conjlict, p. 83-84 ; FARID, Fünf demotische Stelen, p. 230. 5 J. D . RAY, The Archive oflf or (Texts /rom Excavations 2), Londres, 1976.
302
Quatrième partie : le Delta oriental - Chapitre XXIII: Péluse 4) Papyrus magique démotique de Leyde et Londres, col. 1, 2 (Leyde 1, 383)6
/ .a L:::"l P5? ~ ---=-- ®l"'i"'=1 n
:
'
( . .. ) ( ... ) n Pr-lr-lmn «à Péluse».
5) Conte de Setne-Khaemouas 117 : mste'f m rj,Jj PJ-l.lr-Îmn s' Mn-nfr «Il visitait depuis Péluse jusqu'à Memphis». 6) Onomasticon démotique du Caire, col. III, 28 (CG 31169) 8
4-=D9'.:~Dfi?:f
(x+I
3
l PJ-i-ir-Îmn
:
«Péluse» .
Les différentes graphies du nom de Péluse utilisent toutes - exception faite de la graphie hiéroglyphique du sarcophage de Pikhâas - le déterminatif divin pour écrire imn : dès lors il s'agit bien du dieu Amon. La ville de Péluse est donc « Celle ~u' Amon a faite», peut-être une fondation de la Troisième Période Intermédiaire . Il semble qu'une divinité d'origine sémitique était implantée anciennement dans la région: Baâl-Saphôn. Faut-il penser que les Égyptiens ont identifié ce dieu à Amon, « souverain des dieux » ? Il semble pourtant que cette forme de Baâl n'a que peu de choses à voir avec le dieu dynastique égyptien. On peut aussi se demander si l'implantation d'Amon, dans cet endroit, ne relève pas de la volonté égyptienne de concurrencer Baâl-Saphôn - qui, à l'occasion, peut être assimilé à Seth - , pour l 'égyptianiser. En tout état de cause, l' implantation d' Amon dans la région n'a pas fait disparaître le dieu local typhonien, puisque c'est lui que les Grecs assimileront à Zeus (Kasios) et non pas Amon qui pourtant est, partout ailleurs en Égypte, identifié à la divinité olympienne.
6 FR. LL. GRIFFITH et H. THOMPSON, The Demotic Magical Papyrus of London and Leiden, Londres, 1904, vol. II, pl. I, 2 ; vol. I, p. 20-21. 7 FR. LL. GRIFFITH, Staries of the High Priests of Memphis, Oxford, 1900, pl. 6, 5; J.-FR. QUACK, Enchoria 25 (1999), p. 46-47. 8 W. SPIEGELBERG, CGC Die demotischen Denkmèiler II. Die demotischen Papyrus, Strasbourg, 1908, p. 273 ; pl. CIX ; P. CHUVIN et J. YOYOTTE, op. cil., p. 48-52. 9 P. CHUVIN et J. YOYOTTE, op. cil., p. 44 etJ.-Y. CARREZ-MARATRAY, op. cit., p. 32.
303
CHAPITRE XXIV
LOCALITÉS AMONIENNES MINEURES OU NON SITUÉES
Nous avons réuni ici des mentions de cultes d'Amon dont nous ne pouvons préciser la localisation géographique ou qui sont mineures. Plusieurs d'entre elles pourraient se situer dans le Delta.
I.ARIAT Ce toponyme n'est mentionné à ma connaissance que sur la statue « Dattari » (Brooklyn 52-89). On notera deux variantes dans l'écriture de ce toponyme, l'une commençant par Jr, l'autre avec ...J\./€J\. et >..p, en copte. Dans les deux cas, la fin du toponyme est -j(J)t, pourtant aucun nom géographique du type J-r-jJt/'-r-jt (*>..J\.t/*€J\.€t/*epe1) n'est attesté. Un troisième toponyme figure sur le monument de Brooklyn, on peut le lire !fntj-Nn qui évoque la localité memphite homonyme (cf supra chapitre VI, p. 67, n. b.). Un monument plastiquement aussi exemplaire que la statue Dattari, œuvre d'artistes rompus à un travail de très haute qualité et de grande technicité, doit provenir d'un grand centre de production. Le sanctuaire d'Ariat pouvait donc s'enorgueillir de posséder un riche dévot qui consacra un monument exceptionnel dans ce temple auprès d'une triade amonienne, souveraine de l'endroit. Pourtant le souvenir de ce temple ne nous est pas autrement parvenu. La mention sur le monument de Khonsou l'enfant, le seigneur de !fntj-Nn, associé à Amon, «qui protège la ville», connu par ailleurs sur un monument de provenance memphite (DP MEMPHIS DIVERS 9, supra chapitre VI, p. 69), font songer à situer Ariat dans la dépendance de Memphis. DP ARIAT- STATUE ANONYME DITE« DATTARI »(BROOKLYN 52-89) Cette œuvre majeure de la statuaire égyptienne, malgré ses qualités plastiques évidentes, est demeurée inédite. Peut-être le fait que le nom du propriétaire soit perdu, a-t-il condamné les textes à l'oubli. La statue en diorite, mesurant actuellement 51,2 cm de hauteur, pour une largeur de 16,7 cm, est caractéristique de la renaissance post-saïte de la xxxe dynastie et du début de l'époque ptolémaïque. Les artistes retrouvent une tradition « archaïsante » qui avait vu le jour aux époques éthiopienne et saïte. Conservée dans diverses collections privées depuis le XIXe siècle, sa provenance est inconnue. Bibliographie: PM VIII, 765; ESLP, n° 80, pp. 100-102, pl. 76. Date : xxx:e dynastie.
304
Chapitre XXIV: localités amoniennes mineures ou non situées Texte : copie personnelle effectuée à Brooklyn en 1999. Le texte A, horizontal(-) est mis en «facteur commun» avec le texte B,
vertical
cr) :
B) ·1 111if.l'.'.).D ol!1\1=0
A)
i'.ll=l'='1= ~6 @
l~ ~~=~:;;;~~~ J
« L'imakhou, le loué, l'auguste auprès de :
1lJ 0jÏ~~ft~
« Amon-Rê, le seigneur du ciel, le grand dieu seigneur d' Ariat Mout la grande, maîtresse de l'Icherou, maîtresse d'Âryt Khonsou-l'enfant, le grand dieu, seigneur de Khenty-Nen(ou). »
Le texte C, vertical, se compose de trois colonnes fragmentaires
cr) :
l iu2n __ üP î ~~~ ~ rn=~ &~~ ~ ~ o~t'î ~ ~6 ~ ~ ! ~ ~ g ~ '.! 2 ~ 01 ~ ~ 21 1 1: ;;-@ ~ ~ ~ ~ 1
1
1
1
=
~-to, juste de voix. »
-(a) Pour l'analyse de cette phrase coupée sans în, on verra J.-M. KRUCHTEN, JEA 82 (1996), p. 60-63. --(b) RANKE, PN 1, 247, 15; 228, 6; 248, 25; 419, 21 ; E. LûDDECKENS (éd.), DemNb 1, 830-831. --(c) RANKE, PN 1, 342, 8; Il, 393. -(d) RANKE, PNI, 118, 19; E. LûDDECKENS (éd.), DemNb 1, 245. B) sur l'appui dorsal, une colonne :
r
~D foo~+l::&~JJ~:::~ T~ Jlt~ ~~~!Il
«C'est Harpocrate, le jeune homme accompli, qui a donné la vie au prophète d'Amonqui-protège-Horus, Harchêbis, fils de PtahhotepM » --(e) RANKE, PNI, 141, 5; E. LûDDECKENS (éd.), DemNb 1, 490.
V.AMONPAIAT Le culte d' Amon PJ-lJt, «de la butte», est assez bien documenté, puisque nous connaissons des membres de son clergé ainsi que plusieurs personnages portant des théonymes composés avec le nom de cette divinité. Néanmoins, sa localisation demeure problématique; on songera toutefois que P J-iJt pourrait être une variante de PJ-iw, selon un processus phonétique bienconnu aux époques plus récentes, par exemple dans le nom de Philae PJ-iJt > PJ -iw. Dans ce cas, il faut rattacher ces documents au culte d'Amon de Séma-Béhédet. Bibliographie : W. SPIEGELBERG, Demotica II, (Sitzungberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, Philolophisch-philologische und historische Klasse, 1928), Munich, 1928, p . 56; H. DE MEULENAERE, Rd'E 14 (1962), p . 49, Il. 5.
DP AMON-PAIAT 1 - STÈLE DE NESPTAH (CAIRE JE 65841) Cette belle stèle en calcaire, mesurant 64, 50 cm de hauteur et 51 cm de largeur, a été dédicacée par un certain Nesptah. Elle mentionne le fils royal et futur pharaon de la XXIII 0 dynastie, Takélot III. On a représenté à gauche Amon P J-iJt et à droite Hérichef, seigneur d'Héracléopolis. Elle provient d'Héracléopolis. Bibliographie: H. GAUTHIER, ASAE 37 (1937), p . 16-24; KJTCHEN, TJJ>2, § 157, 164, 314; J. VON BECKERATH, Handbuch der iigyptischen Konigsnamen (MÂS 20), 1984, p . 105. Date : XXIIl 0 dynastie avant l'accession au trône de Takelot III. Texte:
À gauche, deux colonnes: r ~:::u,~~~~~ l ~~~nur=t~hr « Qu' Amon de la butte, le grand dieu, seigneur du ciel accorde la vie, l'intégrité et la santé au prêtre-ouâb et artisan Nesptah. »
r
309
Quatrième partie : le Delta oriental Au milieu, une colonne
:r ~tR!l~~~~'*'1~l~~~6~.J,~~JiSt!*~
41.J&~~i~n~, « Puisses-tu accorder la force au premier prophète d' Amon-Rê, le roi des dieux, [premier] prophète d'Hérichef, le roi du Double-Pays, au (grand) chef de Persekhemkheperrê[L~1~~!~ FFF ~...:_+
«Le scribe Djéhoutymose de la nécropole, au scribe Boutéh[amon de la nécropole et à la chanteuse d'Amon, Chedemdouat], en vie, prospérité et santé, dans la faveur d'Amon-Rê, le [roi] des dieux, qui réside à Éléphantine( .. .). »
319
Cinquième partie : la Haute Égypte Conclusion On constate à travers les quelques monuments présentés, qu' Amon, au Nouvel Empire, a dû bénéficier d'un culte relativement important à Éléphantine; documentation royale et documentation privée en témoignent. De plus, le calendrier des fêtes de Thoutmosis III apporte quelques précisions supplémentaires puisqu'il indique d'une part l'institution de fêtes exclusives pour Amon, dans un lieu de culte propre et, d'autre part, il mentionne deux formes locales d' Amon: une sur l'île même d'Éléphantine, dans le secteur des temples, dans un édifice cultuel dont l'emplacement n'a pas encore été déterminé, mais qui a fonctionné a priori depuis le règne de Thoutmosis II/ Hatchepsout jusqu'à la fin du Nouvel Empire, voire même jusqu'au règne de Nectanébo I°'. Au-delà de la XXXe dynastie, les indices relatifs à une dévotion particulière rendue à Amon en ces lieux disparaissent6 ; élément remarquable d'ailleurs, dans la« Stèle de la famine» - que l'on s'accorde à dater de Ptolémée V Épiphane -, Amon ne figure plus au rang des dieux « qui sont dans le temple de Khnoum à savoir, Satis, Anoukis, Hâpy, Chou, Geb, Nout, Osiris, Horus, Isis et Nephthys 7 ». La deuxième forme d' Amon évoquée par le calendrier des fêtes de Thoutmosis III est attachée aux carrières de granit de Syène (cf infra DR SYÈNE 1), et le souvenir de ce culte local d'Amon a perduré jusqu'à l'époque ptolémaïque (cf irifra IT SYÈNE 1 ET 2). Enfin, mentionnons encore le fait que si Amon disparaît de l'horizon cultuel d'Eléphantine au tournant du IVe siècle, en revanche il en vient à occuper une place majeure dans la théologie osirienne de Philœ, importée tout de go de Thèbes à l'époque saïto-perse (cf irifra chapitre XLI).
II. SYÈNE (Swnw - Ara.Swn - coyHN - Iutjvri - A~wân) 8 Le nom de la ville de Syène, aujourd'hui Assouan, procède du toponyme égyptien P:!::~ Swn(w) connu depuis le Nouvel Empire, dérivé d'un substantif néoégyptien swn.t P:!::~ « le commerce »9 ; Syène était donc la « place du commerce » de la localité d'Éléphantine. Outre la mention d'une chapelle d' Amon dans les carrières d'Assouan («la carrière orientale d'Éléphantine ») (DR SYÈNE 1), Aménémopé et Min-Amon de Swnw, formes« génitrices» d'Amon, figurent à deux reprises dans le temple ptolémaïque d'Isis d'Assouan. DR SYÈNE 1 THOUTMOSIS III
ÉLÉMENTS D'UN CALENDRIER DES FÊTES
DE
Nous avons déjà évoqué ce document supra DR ÉLÉPHANTINE 1. On y mentionne une chapelle d'Amon édifiée dans les carrières de granit d'Assouan, édifice auquel Thoutmosis III consacre un certain nombre d'offrandes dans le cadre de fêtes. Ce culte particulier des carrières pourrait, peut-être, être rattaché à l'exploitation du granit pour le bénéfice du temple d' Amon de Karnak.
6
On ne manquera pas de relever le fait que tous les éléments royaux mentionnant le culte d' Amon à Éléphantine on été retrouvés sur des blocs remployés dans des constructions remontant au plus tôt au règne de Nectanébo II ou à l'époque ptolémaïque. 7 P. BARGUET, La stèle de la famine à Séhel (Bd'E 24), 1953, p. 23. 8 Il faut aussi peut-être ajouter une prêtresse d'Ammon à Korn Ombo, attestée dans la documentation grecque: G. WAGNER, ZPE 106 (1995), p. 123-125 (communication D. Devauchelle). 9 Cf J. CERNY, BIFAO 41 (1942), p. 129 sqq.
320
Chapitre .XXV: Éléphantine et Syène Date : règne de Thoutrnosis III. Texte : Urk. 825.
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