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French Pages [270] Year 2015
michel clouscard
les chemins de la praxis
fondements ontologiques du marxisme
- - - - éditions delga
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© Éditions Delga, 2015
Éditions Delga, 38 rue Dunois, 75 013 Paris [email protected] Tél. : 07 81 77 82 96 www.editionsdelga.fr Achevé d'imprimer par France Quercy, 46090 Mercuès N° d'impression: 50583 - Dépôt légal : mai 2015 ~~\M·v~
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Imprimé en France .·.~
Michel CLOUSCARD
LES CHEMINS DE LA PRAXIS Fondements ontologiques du marxisme
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NOTE DE L'ÉDITEUR
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ous REPRODUISONS ci-dessous in extenso la recension
que fit Jean-Paul Sartre à propos deL'Être et le Code, le premier ouvrage de Michel Clouscard, paru en 1972. « "L 'Être et le Code" témoigne d'une entreprise très ambi-
tieuse. Mais à mon avis, c'est cette ambition même qui rend le livre valable. Il ne s'agit rien moins que de montrer /'histoire sous forme d'une totalisation génétique. L'auteur veut tenter de restituer "le procès de production d'un ensemble précapitaliste". Cet ensemble n'est autre que l'hexagone qui se constituera comme nation au cours du procès. On définira d'abord le champ de production et la "raison dialectique" nous montrera à l'œuvre la logique de la production: celle-ci fournit le code qui impose à l'être des normes. L'histoire a pour moteur la lutte des classes "cause de toutes choses". On va donc nous montrer un ensemble précapitaliste qui va du Haut Moyen âge au milieu du siecle dernier et nous y verrons la lutte des classes produisant l'histoire et réduisant l'histoire événementielle à
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n,être que la logique de la production se développant dans la dimension de la facticité. Il s'agit d'effectuer une totalisation véritable, rendant compte de tout, même de l 'individuei dans tous les domaines defaçon que ce quis'est manifesté empiriquement comme hasard apparaisse rigoureusement conditionné et produit par la logique de la production. De ce point de vue, les chapitres les plus frappants sont peut-être ceux qui tentent d'établir la "génétique du sujet" au sein d'un ensemble relationnel, dominé par les exigences de la production. On peut évidemment se demander si l'histoire dialectique qui nous est proposée retrouve et dissout en elle exactement toutes les "histoires" péniblement constituées au cours du XIY siècle comme des niveaux historiques différents. La féodalité, autrement dit, est-elle expliquée ? Et, plus profondément, l'histoire dialectique qui nous est proposée, n'a-t-elle pas été construite à partir des savoirs historiques communs ? En ce cas, il faudrait inverser l'ordre et voir en elle, au contraire, une pensée s'exerçant sur de la pensée et.finissantpar retrouver ce qui était, d'abord, donné. Ilfaut remarquer cependant que certaines interprétations (celle du couple, par exemple), semblent parfaitement inadéquates et ne paraissent, en conséquence, nullement relever d'une connaissance simplement empirique mais plutôt d'une négation a priori; en d'autres passages, au contraire, la méthode suivie met en reliefdes relations jusque-là inconnues ou mal établies (le chevaleresque devenant ludicité, par exemple). De toute manière l'hybris constante de l'ouvrage vient de ce qu'il nous cache la certitude qu'il ne pouvait être fait par un seul. Mais qu'il est, en vérité, au commencement de travaux qui devront être faits en commun par des groupes de chercheurs. À le prendre ainsi, ilfaudrait remplacer toutes les assertions par des questions qui devront attendre longtemps leurs réponses. Il reste que, sous cett~ forme même, le travail n'en est que plus alléchant, plus exc~tant pour le lecteur. Son grand mérite revient à indiquer les meilleures conditions pour que l'histoire se révele concreternent pour ce qu,elle est: une totalisation en cours. »
Notedel'éditeur 7
Sur l'avant-dernier point soulevé par Jean-Paul Sartre, Michel Clouscard répondait: «Je . .ne demande pas mieux. ~on me donne des équipes!» Les Editions Delga ne peuvent que s'aligner sur ces deux éminents prescripteurs et appellent également de leurs vœux à un travail d'équipe 1 autour du présent texte, dernier ouvrage de Michel Clouscard, inédit et publié à titre posthume, et d'une extrême densité. En attendant ce travail collectif de recherche, nous poserons simplement ici en guise de présentation quelques jalons et pistes. D'emblée, soulignons que Les Chemins de la praxis s'inscrit directement dans le corpus marxiste. En effet, il faut rappeler que dès ses Thèses sur Feuerbach, Marx établit que « la discussion sur la réalité ou l'irréalité d'une pensée quis' isole de la pratique, est purement scolastique. » A sa suite, les plus grands penseurs marxistes (Gramsci, Lukacs, Tran Duc Thao, Sanchez Vazquez) définiront à leur tour, explicitement ou implicitement, le marxisme comme la « philosophie de la praxis ». Michel Clouscard ici creuse encore cette définition qui lui est antérieure, mais le fait jusque dans ses ultimes arcanes ontologiques: c'est ce qui fait l'extrême nouveauté du livre. Le tableau dressé est en effet saisissant ; le procès de production s'y révèle pour ce qu'il est: un immanentisme radical et la praxis la mesure de toute chose. Le pouvoir démiurgique de celle-ci s'avère total (la subjectivité, la pensée, le réel, la causalité, la finalité, le temps, l'espace, etc.) Qu'aurait écrit Sartre de cet hybris des Chemins de la praxis ? Alors, une fois ceci énoncé et par hypothèse validé par de futurs groupes de chercheurs, peut-on tirer, en quelque sorte par anticipation, toutes les conséquences pour aujourd'hui de ce résultat ontologique de la centralité du procès de production ? Ces développements ontologiques renferment-ils une
1. Peut-être sous forme d'atelier philosophique, dans l'esprit de celui tenu par exemple par Dominique Pagani, ami et princip~l ~olla~ora 1
teur de Michel Clouscard (cf. les nombreuses videos de lui d1spon1bles sur internet).
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·que pour auJ· ourd' hui ? Et si oui, quelle est- ll programmati . . . e e ? Il e en déceler les indices dans certaines parties d nous sembl e ce texte de Clouscard. Pour Clouscard, comme pour Gramsci, une théorie qui ll . ' ne .' pourrait pas être appropnee co ect1vement n a pas d'intérêt En filigrane, toute son œuvre montre qu'il a été hanté par 1; débouché de celle-ci sur une praxis sociale refondatrice, soit de manière directe en proposant le modèle progressiste (Les Dégâts de la pratique libérale, Les Métamorphoses de la lutte des classes ou Refondation progressiste) ou une morale provisoire dans Le Frivole et le Sérieux, soit de manière indirecte par la critique de l'anti-modèle (libéralisme libertaire, néo-kantisme, etc.), dessinant ainsi en creux le modèle progressiste (Le Capitalisme de la séduction, Critique du libéralisme libertaire, Néofascisme et idéologie du désir, La Bête sauvage). Il apparaît d'ailleurs de ce point de vue, que ces dernières années, pour ce qui concerne la critique de l' anti-modèle et singulièrement du libéralisme libertaire forgée par Michel Clouscard, elle devienne de plus en plus un lieu commun, soit qu'on la fasse sienne ou soit qu'on se définisse en s'y opposant et tend donc à devenir hégémonique au sens de Gramsci (même si cela se fait parfois transitoirement sur un malentendu). Les exemples dans la vie quotidienne ou dans les médias en sont en tous les cas de plus en plus nombreux. Comment alors passer de ces tendances hégémoniques observables de la critique de l' anti-modèle libéral libertaire à des tendances hégémoniques d'appropriation du modèle progressiste: la «philosophie de la praxis» c'est-à-dire le marxisme? Voila toute la question ! Il nous semble que ce texte qui, pas plus que ses autres textes, n'échappe à ce souci constant de Michel Clouscard d'articuler les résultats théoriques à la praxis sociale refondatrice, jette des ' d re a' cette question. . ponts pour repon Ce texte ne propose certes l pas le modèle progressiste de manière directe, mais à travers. a . . d l' ' k . et aussi... critique e anti-modèle libéral libertaire, neo- anuen 1 1
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Note de l'éditeur 9
cartésien 1, dévoile là encore en creux de manière indirecte ce modèle progressiste, la philosophie de la praxis « appliquée ». La question alors à soumettre aux futurs groupes de chercheurs plébiscités : la programmatique révolutionnaire de ce texte n'est-elle pas à chercher dans cette transition, qui semble se dégager en creux, de 1'ancien logiciel cartésien du « je pense donc je suis » 2 affirmant, consacrant le bourgeois par rapport au féodal qui jusque-là le niait, au nouveau logiciel « clouscardien » du « je fais donc je suis » affirmant et consacrant le travailleur-producteur par rapport au bourgeois capitaliste qui hier comme aujourd'hui le nie 3 ?
Edmond Janssen Éditions Delga
1. Il va de soi que la critique que Clouscard fait ici de Descartes n'a bien sûr rien à voir avec la critique qu'en ont fait les idéologues libéraux libertaires (Deleuze, Foucault, etc.) et qu'elle en est, cela va sans dire, l'exact opposé. 2. Remarques : Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie écrit non pas en latin mais en français, ce qui ne peut manquer de prêter aussi à Descartes dans le moment historique qui fut le sien, des visées hégémoniques avant la lettre et son « je pense donc je suis » est tout sauf absent d' hybris pour son époque - et a priori plus empreint d' hybris par définition qu'un« je fais donc je suis>>. 3· Car la pensée peut aussi se détacher de la praxis et se faire usurpatric~ en s'appropriant ontologiquement le résultat du travail (bo.urgeoisie). Vulcain séquestré par Narcisse... La praxis étant au contraire, e~le, toujours dans un rapport immédiat au monde qu'elle transforme directement : éthique immanente de la praxis, du producteur. ·
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REMERCIEMENTS DE L'ÉDITEUR
, · . Patrick Les Editions Delga remercient Sylvain Bourgois, , . ont 11 de Lassagne et Marie-Antoine Rieu pour l'assistance qu s apportée à l'auteur dans la mise en forme de ce texte.·
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à mesure de sa connaissance, celle d'un être parta , l'" geentre}'~ en soi - d e la nature - et etre pour soi - de la cité ) etre encore plus embarrassante, qui révèle l' enJ· eu pol 't' · ~estion 1 •que. ll est la relation entre logos et praxis, entre l'être do , · que e ' . ' d e l' etre " et 1a 1iberté de lanne et l' être . entre 1a necess1te prod u1t, cité) · Cette interrogation de toujours est circonscrit 'd l' . . ' 1 d . ' e par Platon et H e1 egger, ant1qu1te et a mo ern1te, comme étant l · d u meme " l 'Occ1'dent. Il s ' agit ensemhle, celui de la co celede , . d l ,. . . mmune prohlemat1que, e a meme interrogation. Vingt-cin . , , hl , h , l b q s1ec1es p lus tard , 1 ensem e s ac eve, a oucle est bouclée N d' • ' • ' • OUS lSposonS bien d un ensemble, celui de la resolution contrad'ictoire . de la même problématique. L' œuvre du temps se révèle et s'objective en un ensemble logique. On peut alors juger en fonction del' ensemble.
B 1Platon, la crise de l' Être et la République Platon propose la résolution politique d'un problème politique. En ce sens, il produit une ontologie sociale bien quel' être soit toujours celui de la phusis. Il reconstitue la généalogie de la problématique en ordonnant les catégories de sa constitution. Son origine est la crise politique de la cité. Sa problématique est l'ontologie, le pouvoir d' énonciation de la philosophie. La solution sera « la République », le tout politique. Pour la première fois, dans l'histoire, la solution de la crise n'est plus la restauration (la révélation de 1: ~tre par son manque). La cosmogonie devient l'ontologie (del etre social) et celle-ci le devoir être (de la cité). C'est toute une refondation de l'être et du connaître. Les apories de l'être - apparues . l dépassedans « le Parménide » - trouvent leur solution et eur l . . dique alors e ment avec « la République ». Le « Sop h 1ste » in . . . ' l l'" d 1 . ' de la république confi it qui en resu te, entre etre e a cite et l'être originel - de la phusis. bl, matique. Ce conflit devient constitutif del' être, de sa proLe phiste ," tre. e so , ,. , , · L etre n est plus qu'en tant qu aporie de 1 e
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. oduit cette aporie dans la cité comme arme contre la re'p urétntr bJique. Le sophiste, c~ est le commencement du front des refus épistémologique, l'alliance ~e~ deux termes issus de la décompo. . n del' être (comme empirisme et formalisme sont issus de la gUO . . décomposition du cogito). Le sophiste est le reliquat des apories de l'être, l'expression de l'incivisme qui devrait détruire l'être (de la cité) et permettre la restauration del' être en ontique.
c 1Heidegger, l'on tique et la restauration fascisante Heidegger propose une restauration qui ne peut être que fascisante. Il est la résolution «moderne» d'une problématique antique - comme philosophie réactionnaire. Il est l' antiPlaton, la mauvaise réponse à la crise. Il prétend restaurer ce que vingt-quatre siècles d'entropie, de déperdition historique auraient altéré, dégradé, désacralisé. Il revisite l'énonciation platonicienne de la crise et de sa résolution. Heidegger est 1' autre réponse à la crise. Il restaure. Il revisite le champ de la problématique déterminée par Le Parménide, Le Sophiste, La République: il y a une crise de l'être qui doit être résolue, d'après Platon, non pas comme liquidation de l 'Autre qui a pu se glisser dans l'être mais comme renoncement à l'être pour alors constituer la République, l'être social qui s'impose à l'être de la nature. Heidegger, lui, restaure l'être naturel face à la crise, il sacrifie le logos de 1'onto-logie - ce par quoi l'être est fondamentalement altéré - car véhicule de l 'Autre, du métèque, de la désacralisation. Alors 1' ontologie se fait ontique : l'être « pur ». . Alors la solution - à la crise - sera une radicale rétrospective. I~ faut remonter le plus loin qui soit possible - à l' antéprédicattf - avant le prédicat apporté par l'histoire, la culture, la raison -:- et remonter à l'invariant qui précède la variable et qui ensuite la porte. Il faut retrouver l'originelle pensée de l'être : les présocratiques. Alors 1' être est dit sans détermination susceptible de variation et comme antériorité a toute détermination.
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D 1La subjectivité : paradoxal dévoilement de l' Être
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Cet ontique va opérer un fabuleux déplacement de jeu, qui prend à contre-pied, a priori, la pensée progressiste. Ce sera une opération conceptuelle radicalement novatrice, une fulgurante ellipse de la connaissance, un contournement parfait de la praxis: l'être n'est plus dans l'être mais dans et par la subjectivité ! La refondation de l'être est radicale, un total renversement dialectique. Les deux désignations les plus opposées de la philosophie non seulement se rencontrent mais se constituent ' . rec1proquemen t. C'est, apparemment, la formulation la plus paradoxale, baroque, de l'histoire de la philosophie. Les trois places fortes du sujet sont assiégées: Platon, le christianisme, Kant. Ce sont les trois piliers de l'Occident qui sont menacés, son commencement, son développement, sa modernité. Ce positionnement révèle une stratégie très logique, celle qui vient à son heure et qui vise à récupérer tout le territoire culturel de l'adversaire. La pensée de l'être doit apparaître cornme étant la pensée de la fin (de l'Occident), quand l'âme, le salut, la connaissance ne trouvent plus preneurs, quand ces conquêtes sont devenues lettre morte. Alors, ce qui est proposé, c'est la restauration, le refondement de l'être, mais aussi la prise en charge de l'échec ... platonicien, du sujet, du salut. L'ontique est aussi volonté d'appropriation de l'acquis de l'adversaire. Autrement dit, pour une première raison stratégique, l' ontique se propose en référence à l'entité devenue universelle, constitutive de tout discours philosophique tant soit peu élaboré. Le statut gnoséologique de la subjectivité est le débat du siècle. Il décide du dispositifpolitique de la modernité réactionnaire, social démocrate, progressiste. ~i tient la subjectivité tient le concept. Et qui tient le concept tient la légitimité (militante) du politique. Heidegger joue le jeu de l' ontique avec les nouvelles cartes de la modernité. Il restaure grâce au moderne.
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Le refus de la subjectivité a été l'une des raisons même de l'échec du marxisme-léninisme, un contresens total sur les enjeUX· Et maintenant, que le mal est fait, on est contraint (poléntique) d'aller chercher chez l'adversaire ce qui aurait dû être l'un des fondements de la refondation du matérialisme dialectique et historique. Comment ne pas avoir compris que la subjectivité était l'ennemi numéro 1 de l'individualisme et de l 'appropriation. On a con~ondu la subjectivité - de valeur universelle, ce qui est commun a tous, fondement de la volonté générale - et l'individualisme - de valeur capitaliste. Pourtant la subjectivité est un concept opérationnel devenu décisif dans le combat politique. La rejeter a priori est une faute et une erreur. Boutade épistémologique: « si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer»; elle est une «chance» pour le combat de la connaissance. Elle dit l'enjeu et le jeu. On a été obligé d'inventer l'inconscient pour les cacher et ne révéler que leur apparence, leur leurre (derrière l'inconscient de l'inconscient). Certes, cette subjectivité a véhiculé 1' idéalisme subjectif, et que de crimes commis en son nom. Elle habite aussi le vieux rempart à la déroute du cogito: le néo-kantisme. Mais elle est aussi le fondement de la philosophie de l'histoire, de la praxis, de la révolution possible. C'est une arme objective pour la refondation progressiste.
III 1LE MONTAGE LOGICO-HISTORIQ!!E: LEPASSAGEDEL'ÊTRE-ORIGINELETNATURELÀ L'ÊTRE SOCIAL A 1 Le procès de production d'un ensemble logico-historique
1 1L'ensemble logico-historique, méthode kantienne et hégélienne, pas néo-kantienne Nous devons donc proposer la méthode qui permet de dépasser une dichotomie stratégique et constitutive, contradiction qui a comme raison profonde et secrète d'interdire la connaissance.
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Livre V 97 j Temps social j
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« Temps en nœud de lacet »
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Ces schémas permettront de préciser les modalités du parcours du temps selon toute la complexité du temps subjectif. La première temporalité, on vient del' établir, est celle du quasi continuum du temps matriciel et du temps individuel. Le temps s'écoule sans être retenu par une quelconque détermination ou catégorie de l'individu. Cette temporalité est celle de la maximale expression de l'être et de la moindre réalité du genre. Cela commence donc par le temps matriciel, l'écoulement de l'être, qui pénètre la corporéité. Mais au terme du second moment, sera abolie cette traversée sans histoire de la quasi immanence de l'être et de l'individu (de l'ontologie). C'est l'intentionnalité devenue procès de production qui assure le continuum, ce qui reste de l'être après la destitution qu'apporte le genre. Cette intentionnalité du coup se fait pure logique, sans retenue del' être et du genre, pure propriété du persévérer dans l'être pour devoir faire. C'est le moment du genre où l'intentionnalité devient subjectivité. Cette transformation s'opère pour deux raisons. Comme adaptation au mouvement du genre et de l'être, filet logique résiduel, condensé de sens en devenir, acquisition et transmission. Et aussi comme création évolutive de la temporalité qui
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98 Les Chemins Je /,1 pmxi.s « f.lbrique »
la subjectivité, du processus qui pcrrnct à l'indj.
vidu de s'adapter au tcrnps nouveau. C'est le 1no1ncnt figuré par le « tcrnps en nœuJ de facct », Il se constitue en dualité corps-sujet, dédoublcrncnt du temps par un al'.tc du temps, auto-cngcnJrcrncnt, conune l'évolutionnis1nc élémentaire le fait avec la .... parthénogenèse. Le temps matridcl qui ne fait que tr;1vcrser l'individu (celui de l'immanenl'.c à l'être) est alors saisi, appréhendé, étranglé par un nn:uo> . C'est qu'il arrive aYant terme, ~-21lt mamr.ttion, .u-ant toute fonctionnalité. Autre paradoxe: le
prém2tnré ,-~ eri5ter sans disposer des moyens de sa subsistance. Il eu donc deux fois en manque, doublement« handicapé »,à tel paint qu' on a pu juger~ situation comparable à celle d'une pertonnc handicapée. En pire méme: survh·ance d'une survivance. Le prématuré ,-a devenir, se db-elopper, pour accéder à la matnrarion. Ce sera, à partir de son double handicap, un monuge s:-nthérique de lui-méme. Alors, il pourra en venir à la synthése del' originel et du naturel Il atteint son essence par la création d ' un 5\'\-ttme d ' eris-re nce . . Saru procesms synthétique, on est condamné à l'unidimenwonnel de l'homme naturel sans « l'homme originel» et à la confusion~ deux ordres. On aurait soit une moitié d'homme, toit un mélange éclectique. Ces deux insuffisances méthodo~ques s' avërent une parfaite stratégie idéologique. Ainsi, en régime de Hbéralisme social-Hbertaire, l'homme de la« désidérancc ,., - de Leibniz - prendra valeur universelle, homme proclamé JU.tUreL authentique. On ne peut alors que constater que l'interprétation de Reich est pour .le moins irrationnelle. Angoisse, il y a, certes, mais elle n'nt en rien la conséquence de la synthèse originelle, constitutive du co~ujet, de l'homme originel et de l'homme naturel. Cc prétendu traumatisme ne fait que cacher l'acte fondateur de 1a iuhjectivité. Il ~ devenu la commune référence des prétendus antagoniuna, ceux qui font le petit jeu du permissif et du répressif. Il s'agit de l'interprétation contradictoire de l'homme de la
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désidérance, amputé del' homme originel, porteur de logique expression du procès de production. Ce dernier homme sub . et sis te encore, mais comme rhétorique (du logos), néokantisme . . avec l' ont1que . qui hésite entre coIlab oratton et s1·1ence de l 'impuissance. Le positivisme est l'arme de combat du réductionnisme unilatéral. Il doit tuer dans l'œuf l'homme originel, celui qui est à la fois logique (du procès de production) et subjectivité. Et quelle application, quel zèle, quelle banalisation, peut-être pire que la bestialisation : la psychologie de l'enfant fabriquée par les sciences humaines à base de psychanalyse pour fabriquer les petits veaux de la consommation ordinaire du libidinal, du ludique, du marginal. L' unidimentionnalité fabrique l'individualisme, alors que la relation synthétique traduit l'universel : la subjectivité. Celleci est, a priori, le refus de l'individualisme et de la réduction anthropologique freudienne. On lui a prêté une âme! Cela ne nous dérange pas! Peut-on lui reprocher d'être l'âme de la laïcité et de glorifier ceux qui la glorifient ? L'essentiel n'est-il pas d'identifier le pouvoir de création, de donation d'existence et celui du pouvoir absolu de la connaissance ? C'est pour bien désigner ce pouvoir que nous recherchons une subjectivité synthétique, qui se constitue en tant que synthèse du naturel et de l'originel, pour en venir à l'universel concret. Écarter cette dimension spiritualiste serait tomber dans le piège habituel, celui que nous avons dénoncé dès le début. Ce serait en rester à l'être rudimentaire et empirique que l'on voit en son apparence, qui est l'être-là, le prématuré qui crie, pleure, tête... et quel' on ne peut connaître que par la réduction psychologique ou psychanalytique. Ce serait effacer a priori une autre moitié, qui d'inspiration divine, est tombée bien bas, soumise a priori au réductionnisme positiviste et fonctionnel. Homme moderne, qu'as-tu fait de la subjectivité, cette sœur jumelle de la praxis, de l'autre versant prométhéen ? Elle a été banalisée, recouverte sous les prétentions del' ego individualiste et de l'artiste, ce faux frère de la subjectivité et même faussaire
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qui veut faire croire qu'il est, lui, l'artiste - et non la praxis «la beauté» vivante, le corps des J.O. . Il faut établir l'achèvement des deux processus de création de l'homme originel et de l'homme naturel. Cet accomplissement est révélateur du principe constitutif de chaque système. La finalité accomplie révèle le principe du devenir. Ce sera, pour l'homme originel, la finitude. Ce sera, pour 1' homme naturel, l'intentionnalité. Il faut d'abord procéder à la «saisie eidétique» de ces deux principes. On pourra alors procéder à la maïeutique du prématuré, à la naissance de la survie, existence cachée... par la naissance. Cette existence sera la synthèse des deux fondamentaux du temps. 2 IFinitude et intentionnalité, angoisse et connaissance. Si le grain ne meurt. L~ finitude: l'être du temps La finitude - première détermination del' en-soi - sera proposée comme un montage du temps selon les lois de la correspondance et de la circulation des temps. On va donc reprendre le montage déjà constitué, le schéma représentatifdu corps-sujet pour le situer au moment de la naissance, du prétendu traumatisme originel. Au commencement, c'est l'immanence parfaite, sans aucune médiation ou transition, le plus parfait rapport d'expression entre la corporéité et la durée. A la fin de cet échange, dualité encore d'engendrement réciproque, mais dualité d'opposition, d'exclusion réciproque, du corps socialisé et de la temporalité , . restee en sot. Au commencement, la finitude est ce moment, combien fugace, où le corps se détache de 1' être jusqu'à s'en exclure sans disposer d'une élémentaire praxis. Cette cellule de base de 1' ontologie temporelle quitte la temporalité matricielle sans accéder - et pour cause - à la socialité minimale. C'est le plus pur moment de la subjectivité: la corporéité et la durée sont en réciprocité identitaire et le corps-sujet totale solitude {le corps sans sa matrice ontologique, le temps sans sa socialité). Ce processus
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. ·f tonomisation du corps. C'est la signification d l d , . ea subJectt est au , ,. . . . , . une liberté conquise sur 1 etre e dec1der du gen su b1ect1v1te. , ,. , ,. , re. Elle est intercession entre 1 etre et le genre. L etre s accomplit par la subjectivité; 1' ontologie temporelle accède à sa reproduction et à son existence. On peut généraliser et radicaliser ce processus d'immanence, d'engendrement réciproque. Le « miracle » de la subjectivité, ce qui, en elle, révélerait l' Esprit Saint, est ce pouvoir du sujet · d'engendrer son existence, de donner sa durée à son corps et de donner sa corporéité à sa durée. La subjectivité est réciproque donation d'existence. Elle est cet échange de l'existence qui éprouve sa corporéité par sa durée et celle-ci par sa corporéité. Raisonnons par l'absurde : sans elle, l'être ne pourrait accéder à l'existence! Sans elle, l'existence n'aurait pas d'être! La subjectivité est bien cet étrange pouvoir - car alors inexpliqué -, pouvoir démiurgique, prométhéen, interprété comme « instinct divin » ou manifestation du Saint Esprit, coup de baguette magique qui donne l'existence à l'être en l'exprimant selon sa durée, et, du même coup, l'existence à la durée en l'exprimant selon son être. Le corps-sujet est alors totale inclusion du corps et du sujet, 'de la corporéité et de la durée, endogamie de tautologie, huis dos de solipsisme. Il est comme une monade, un grand renferme~;nt du temps, qui ne fait qu'interpréter les lois matricielles de 1 ecoulement du temps selon la circularité et la correspondance de~ t~m~s. C'est une monade sans porte ni fenêtres, univers dos q~t n existe que par lui-même et pour lui-même. Alors, le corpsSUJet est autono me, c ' est-a, d.tre cause de lui-même cause de la corp ,. ' ' ?reite par la durée et de la durée par l'être. C'est le même proces de .product•ton, d e l'"etre par la durée et de cel1e-ct. Par l',.. etre. Mais ce n' c' st l'a t d,. d . est pas une tautologie formelle : A est A. e et~ eA t entdication de l'être et de la durée, de A comme être ce comme durée, d e A comme sujet et de A comme attrt·but· et engendrement ' · nce en tant qu . reciproque est le principe d' immane e pouvoir de création. .
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B l L'intentionnalité: le temps del' être Prétendre apporter « du neuf» sur la naissance, n'est autre ue l'élémentaire provocation - réflexive - de la maïeutique qsocratique. L' ironie · . transcen dantale peut s ' enoncer ' selon un etit syllogisme - du prématuré - qui peut avoir des allures de feu de société (savante) mais qui est porteur d'une légitimité logique, purement formelle, qui s'ouvre sur toute une phénoménologie de justification. Naître, c'est survivre. Survivre, c'est apprendre à vivre. Apprendre à vivre, c'est re-naître. . . . . La premiere survie est survie a soi-meme, au traumatisme de la naissance et à l'impossible existence qui ne dispose pas des moyens d'existence (le prématuré comme l'homo erectus). Ce survivre implique l'apprendre, l'apprentissage. Celui-ci est une connaissance qui est re-naissance. Celle-ci est une reconnaissance qui, à son tour, sera re-naissance. Ainsi, le naître - du prématuré - instaure la dialectique de l'être et du connaître, de l'engendrement réciproque du réel et du rationnel. Déjà la vie se dédouble, déjà elle entame le cycle dialectique de la vie et de la mort. La vie élémentaire est cette fécondité de la vie qui s' engendre elle-n1ême: le naître du renaître et aussi le renaître par le re-connaître. Tou te la vie et son processus dialectique est déjà dans la simple prématuration. Le constat immédiat est celui de l'immanence originelle de l'existence et de la connaissance. L'existence se fait par le savoir comme le savoir se fait par l'existence. La preuve: l'apprentissage est immanent à la survie. Ce sera par cet apprentissage quel' être humain apprend à vivre. , Preuve par l'absurde: que serait un prématuré si l'on ne s occupait pas de lui? Il doit déjà tout à l' Autre, à la mère qui lui re-donne vie, le sein ; pour qu'il sur-vive. C'est une création c~ntinuée (à continuer jusqu'à la mélodie infinie par l'intercession d u ryth me ) . Le prématuré n , est qu ' une moitie . . , d e vie, . un , etat organique qui doit devenir un être entier. Dans le principe, •\
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l'être se dédouble, est en devenir, divisé. La première partie · de quoi,· d' e Ile-meme. " est en n1anque, et eIl e sait La parturition 1 donne naissance à l'en-soi et au pour-soi, au temps. c, est r or'. gine, corporelle, de l'intentionnalité. On dit que le bébé souh~ tcrait (régression) se re-trouver dans le sein de sa mère' p • eut. être, mais entier, alors qu'il est lancé ,en avant, courant ap res , lui-mêrne... , après I 'Autre, après la vie. A lui, le parcours phénoménologique de I' identitaire. Cornrncnt se f.'lit-il qu'un tel phénomène - la survie du prématuré - n'ait pas été reconnu com1ne mythe ou concept n1ajcur, opérationnel, prescription du genre humain? Serait-il tcllcn1cnt i1nportant qu'il soit tabou? Certes, les grandes sagas de la n1ort et de la résurrection se constituent en référence à cette « ~tructure ». ~lais la religion aurait-elle tellement marqué l'esprit humain qu'elle interdirait la laïcisation et sécularisation que nous proposons? Ne pas dire la loi anthropologique qui est à l'origine de la n1ort et de la résurrection, c'est le monopole du prêtre. ~Iain basse sur la mort! Il est vrai que ce n1onopole a été remis en question par la psychanalyse, autre récupération corporative décimée par l' anthropologie. Pour en venir au piteux con1bat des « instincts» - ou des «pulsions » - de vie et de mort. Mais le seul fait d'avoir évoqué la problén1atira sa singularité et, par conséquent, son opprnition à I' aut~ trihu. L 'ultr:aconservatisme de I'exoga1nie clanique est le corollaire de CC'ttt transmutation de I' Autre en cnnen1i, en principe de nég.uion. L'exogamie devenue conflit est la eau.~ de I'ttnnnantc pérennité du clanisme, d'une entropie qui conservera intact cet échange originel. La Cité antic1uc est la solution de la problématic1uc posée par le tribalisme (et le second moment de la r~pétition entropique). la situation de guerre civile génér-.iliséc ne peut qu'en venir à la guerre hégémonique, totale, cxtcrministc. La Cité antique résulte de l'annexion ou de l'élimination radicale des autres tribus. C'est le triornphe du tribalis1nc sur le tribalisme, d' . une tribu sur les autres tribus. Alors, la mesure proposée - le système de la parenté, celui de l'endogamie tribale et de l'exogamie clanique - connaît un avatar eucntiel, une restriction 1
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fondamentale. Si répétition il y a, elle doit compo . ' ' ser avec le surgissement d un autre systeme relationnel. Autrement di principe répétitif doit tenir compte du développement, les d~ termes se combinant même en complémentarité. Mais tout cela « grâce » à la guerre ! Le développement alors, ne peut être que la guerre, celui del' économie de la gu ' erre. C e11e-ci est à la fois expression et règlement de la situation tribale - de son impasse conflictuelle - et «accession» ... au mode de production esclavagiste ! La problématique du tribalisme trouve sa « solution définitive ». Le conflictuel « métaphysique», la guerre des étants, issu de la chute del' être, accède à sa résolution économico-politique. La mise en forme tribale se continue en problématique économique. La situation existentielle devient 1' intentionnalité sur laquelle peuvent se greffer, se développer, les premiers éléments de 1' économie politique. Nous proposons là 1' origine de la guerre, sa raison d'être. Elle est la rencontre et la confusion de deux causalités originellement étrangères: d'une part, 1' intentionnalité belliqueuse, issue du conflit inhérent à la division tribale, et, d'autre part, « le projet économique »,celui du développement sans appareil économique médiateur. La guerre est le principe de ce développement en tant qu' expression de l'impuissance... économique, échangiste, de la tribu. Elle traduit un manque, la grande absence de la médiation. Elle permet ainsi d'éterniser le répétitif tout en accomplissant une mutation relative, interne, entropique. Celle-ci apparaît déjà comme une structure, un systeme qui fera 1'essence même de la féodalité, sa double signification, double conséquence de la guerre. Au vainqueur est dévolue ~a terre à exploiter: le colon, c'est-à-dire le vieux soldat qui reçoit comme récompense de sa bravoure une fixation à domicile, le droit d'exploiter le vaincu, 1'esclave. La main-d' œuvre devenue nécessaire, appartient au sol, se fait moyen del' exploiter. Au delà des déterminations originell~s de la tribu, se crée un mode de production qui est une doub e exploitation de la terre et de l'homme. \
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La guerre crée l'économie de guerre. Elle détermine les fondements de l'économie politique... d'avant l'économie politique! Elle joue le rôle d'un mode de production... sans production. · Cette économie est un aboutissement. Elle achève tout un parcours. Celui-ci commence par la guerre civile des tribus pour en venir à la guerre hégémonique qui s'achève par le triomphe d'une tribu sur les autres tribus: l'origine de la Cité antique. Pour que l'économie politique accède à sa propre nature, à son autonomie catégorielle, il faut un conditionnement phénoménologique qui apporte les conditions d'antériorité, de mise en place historique. Cette économie ne peut fonctionner que si l'histoire propose le conditionnement logique de sa naissance. Il faut un vainqueur et un vaincu, puisque c'est la loi même de la guerre ; pour que le vaincu se transforme en moyen de production, en outil de travail et le vainqueur en gérant et surveillant. Alors peut apparaître et se développer la vie domestique (antichambre de la vie privée) grâce à l'esclavage domestique, à l'affranchi (qui devient libre comme salaire de son travail spécialisé, ainsi le précepteur). L'esclavage est aussi nécessaire aux grands travaux et à l' élémentaire production de série (des outils de travaux). La féodalité sera l'exploitation de cette situation... du progrès apparu par l'exploitation de l'homme. Il faudrait reprendre les fondements del' ethno-philosophie et même del' ethnologie, leurs entités constructivistes (primitif, sauvage, barbare, civilisé) pour les dialectiser en fonction del' impos~i~le économie politique. Il faudrait « corriger » aussi l'implicite ideologie idéaliste et même manichéenne qui est sous-jacente à cette terminologie: celle de l'affrontement du pur et de l'impur, del' originel et de l'historicité, de l'innocence et de la perversion. Le mal, alors, n'est pas originel, il vient d'ailleurs ! d La logique de l'entropie, révèle, au contraire, que le mal est ans le Même, originel. Le barbare naît du conflictuel constit ' ue par le clonage tribal. La dialectique du barbare et du civilisé
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est, en particulier, totalement manipulée et même faussée, alors qu'elle se révèle moteur de l'histoire, principe du développement paradoxal (ignoré des spécialistes) du Vieux Monde, de la répétition entropique, de ses trois grandes périodes. La guerre civile du Même est le cycle répétitif qui cache la dialectique du développement. Celle-ci est « barbarie pacificatrice ». Elle a le pouvoir d'engendrer les modes d'existence urbanistiques, infrastructuraux, dont l'organisation fonctionnelle et relationnelle tend à se substituer aux coutumes tribales: la Cité antique et l'empire. Ce développement se fait selon les trois grands cycles. C'est d'abord le tribal, première atomisation sociale. Du jeu des ressemblances et différences, naît la guerre civile du Même. Celle-ci devient la guerre hégémonique qui permet à une tribu d'accéder au pouvoir absolu. C'est l'unification de la Cité antique... et la pacification. Du développement et de la concurrence des cités antiques naît et renaît la guerre civile du Même. Celle-ci devient la guerre hégémonique qui permet à une cité d'accéder au pouvoir absolu. C'est l'unification de l'Empire... et la pacification. Alors se révèle un autre pouvoir organisationnel et souterrain du Vieux Monde, pouvoir démiurgique, qui consiste à intégrer, absorber et surdéterminer toutes les données techniques et économiques qui apparaissent et s'accumulent dans le champ historique. Ces données interviennent, tout d'abord, empiriquement et partiellement, dans la logique de la guerre. Ce sont elles qui, en dernière instance, font la différence, la suprématie d'une tribu, d'une Cité antique, d'un empire.L'économie de guerre est certes répétitive, mais selon une progressive succession des cycles qui n'est autre que la manifestation et l'ordonnance du « progrès ». Un sens est déjà sous-jacent au devenir du Vieux Monde, qui donne sens au répétitif, mais qui doit encore se soumettre aux déterminations du mode de production esclavagiste. Ce sens - du non-sens du répétitif - a même le pouvoir
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d'engendrer la réalité sociale, d'objectiver le développement technologique et économique. Le relationnel et le fonctionnel se formalisent et se codifient selon des formes urbanistiques: la Cité antique et l'empire. La phénoménologie du Vieux Monde se dispose alors selon deux grandes périodes: celle de la chute ontologique dans l'historicité, le pur parcours de la répétition entropique dans le mode de production esclavagiste et celle où ce répétitif a le pouvoir d'intégrer et de surdéterminer le progrès, en des lieux synthétiques, urbanistiques. Le système de la parenté en tant que mesure de la répétition entropique et reconstitution de la totalité de son parcours, témoigne aussi de ces deux grandes périodes. Il est le lieu démonstratif par excellence, celui de l' engendrement du relationnel, de la dialectique de l'endogamie et de l'exogamie, du Même et del' Autre. En sa première période, il est le lieu de rupture avec l'être, chute ontologique mais acquisition du pouvoir de répéter. Ce système de la parenté, d' engendrement réciproque de l'endogamie et de l'exogamie, devient la disjonction qui est à la fois« péché ontologique» et pouvoir de création. Car il ne faut pas penser la chute de l'être comme on pense le péché originel. À la place de la chute irrémédiable qui ne peut mettre qu'en état de péché, apparaît la distorsion originelle, « la dispute » de la créativité historique. C'est en ce sens qu'il faut entendre la situation ontologique et sa chute. Certes, celle-ci a valeur symbolique de commencement, de fiction gnoséologique. Mais aussi et surtout, elle signifie la sortie effective du cocon ontologique, de l'immobilité de l'être. C'est le mouvement social qui apparaît, en tant que création du tribal, en tant que contradiction qui autorise la dynamique sociale, les spatiotemporalités de la tribu. On peut même penser que l'entropie est créatrice et qu'elle est un pouvoir élémentaire de synthèse, ce qui donne la seconde période, celle de la Cité antique et del' empire.C'est qu'alors, l'entropie · apparaît comme un manque, une ab sence, qui· ne peuvent
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plus,être , comblées et qui jouent le rôle de« structure d'aceueil >> d es elements nouveaux de la technologie et del' économie. Ces éléments, d'abord de substitution, de juxtapositio · ' ' sel on d e nouveIles pratiques fonctionnelles et relan, sont 1ntegres tionnelles et tendent à se raccorder en de nouveaux ensembles organiques, urbanistiques. Mais cet élargissement du champ pratique a comme corollaire le resserrement du pouvoir politique qui en vient à un «noyautage». II faut que ce qui a été accordé dans le développement économique et politique soit rattrapé, compensé ailleurs et selon l'instance sociale qui peut se prêter à ce rôle: le système de la parenté. Après cette mise au point sur les deux grandes périodes de l'entropie et sur la dialectique de l'endogamie et de l'exogamie, nous pouvons reconstituer la phénoménologie de cette seconde grande période: celle de la Cité antique et del' empire. 2 1 La Cité antique: endogamie civique et exogamie familiale. Seconde entropie La Cité antique, déjà annoncée, dans la continuité de la guerre civile du Même, en son second cycle répétitif, comme intermédiaire entre la tribu et l'empire, est donc au début de la deuxième période del' entropie. Cette Cité antique assure la transition entre l'économie de subsistance et l'économie... politique {celle qui apporte les fondements économiques de la science économique). Elle quitte l'économie de guerre, sa dynamique du développement, pour en venir au premier développement de l'économie politique. Elle conserve la rupture avec l'ontologie, elle est pure phénoménologie, encore exprimée par les mythes et contenue par le conservatisme des Pénates (Antigone). Ce qui caractériserait la Cité antique, ce serait d'être la Cité heureuse, le haut lieu de la civilisation (Athènes, Rome) ; le tragique phénoménologique de la chute ontologique lui est épargné et elle se développe dans la plénitude synthétique. Elle est déjà totale phénoménologie par la synthèse historique de ses deux composantes: tribalisme clanique et classe sociale. Elle est
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mixité, complémentarité ; harmonie car recomposition de l'ontologie sociale selon ces deux enracinements historiques. Déjà, c'est la phénoménologie qui produit l'être. Le secret de cette re-composition sociale de « la cité heureuse » n'est autre que la bonne résolution de la problématique alors proposée par l'économie politique, plus précisément par ce qui est alors l'énigme économique, le secret à atteindre, le commencement à dévoiler. La Cité antique est la première résolution de la problématique des « bouches à nourrir ». C'est la clé de l'urbanité, de la civilisation qui succède au tribalisme clanique, culture « naturelle»,« rurale». En sa perfection ontologique, l'échange parfait du tribalisme endogamique et de l'exogamie clanique doit proposer - nous l'avons déjà constaté - un équilibre « spontané» entre la production et la reproduction, la division du travail et le système de la parenté, l'économie de subsistance et la régulation des naissances. La Cité antique permet d'en finir avec cette mécanisation ontologique. Elle accède à la première économie politique, urbaine. C'est que tout un collectif n'est plus directement producteur de la subsistance: alors, comment peut-il s' approvisionner? Et surtout: comment garantir cette consommation ? Comment fonder un ordre social sur ce paradoxe historique: le consommateur n'est plus le producteur. Cenes, l'économie de guerre est créative de la transition de l'économie de subsistance à l'économie du premier développement économique. La guerre pacificatrice... et exterminatrice a comme effet de mettre en place les deux conditions nécessaires à la production : la force productive - le vaincu devient l'esclave - et le moyen de production - le territoire occupé devient sol exploitable. Il faut alors créer l'ordre social qui assure le pouvoir de la ville sur la campagne, du centre sur la périphérie, de la superstructure sur l'infrastructure, du citoyen sur l'ilote. C'est bien le système de la parenté du tribalisme clanique
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qui est à l'origine de ce pouvoir. Mais il devra composer avec le développement. C'est qu'apparaît la population de la première exploitation industrielle et commerciale. Celle-ci est certes embryonnaire, mais déjà elle est accession à une première production de série, à un artisanat de l'outillage et même des biens de confort... et du luxe. La population des «services» se développe aussi, devenue nécessaire à la gestion fonctionnelle et relationnelle de l'ensemble, celui de la première mise en relation de. l'économie agraire à l'économie urbaine. Tou tes ces différentiations tendent à une stratification et une hiérarchisation de classes embryonnaires. Celles-ci doivent s'articuler sur le système de la parenté originel, celui du tribalisme clanique. Il en résulte une autre relation de l'endogamie et de l'exogamie. L'endogamie tribales' exerce, maintenant, sur un territoire qu'elle a annexé, celui de la Cité et de sa campagne environnante. Aussi doit-elle se reproduire en élargissant son endogamie aux limites de la Cité antique. C'est l'endogamie-civique. Dans l'espace social ainsi créé, il y aura reconduction de l'exogamie clanique qui, alors, doit composer avec les éléments de la stratification et hiérarchisation de classes, alliances qui créent des familles, de grandes familles. C'est l'exogamie familiale, synthèse de la stratégie clanique et de la société de classes embryonnaire. Une certaine démocratisation - la vie du forum - est rendue possible par cette mixité (de classe et de clan). Mais il faut bien constater qu'elle favorise aussi la hiérarchisation du pouvoir: elle permet à certains d'être favorisés, de jouer à la fois de la classe et du clan, à d'autres d'être défavorisés, par la classe et par le clan. ~oi qu'il en soit, ce système de mixité permet le plus bel échange urbain, l'équilibre «spontané», de réciprocité, du Même et de l' Autre, l'échange des contraires dans le Mêroe. C'est la civilisation rendue possible par la Cité antique. Alors, le système de la parenté originel - l'échange clanique dans l'exogamie tribale - n'est déjà plus qu'un élément, certes encore nécessaire, de l'ensemble phénoménologique. Cette mesure de l'entropie est déjà, . en son principe, emportée par
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l'entropie. Sa ~ég~adat~on ne fait que témoigner du progrès de l' Autre en son 1ntegrat1on dans le Même, dans un système dont le répétitifs' épure de plus en plus, qui se vide de sa substance, et qui ne conserve qu'un élément superstructural qui s'isole et se falsifie de plus en plus : la dynastie familiale, le lignage. L'empire ne sera quel' expression d'un développement impossible qui ne fait que développer la Cité-empire selon les ultimes données de la répétition entropique. Celle-ci atteint sa perfection avec le plein développement autorisé par le mode de production esclavagiste. La répétition entropique accède à ce paradoxe: son ultime réalisation est la maximale réalisation del' empire. Son interprétation doit savoir concilier l'archaïsme et le « modernisme », le mélange du répétitif le plus mécanisé et de l'innovation mondialiste. Mais ce qui nous importe, avant tout, c'est d'établir l'achèvement de la répétition entropique, la fin du Vieux Monde selon les modalités mêmes du développement del' empire. L'empire, en effet, se propose, formellement, a priori, selon trois configurations dialectiques: thèse, antithèse, synthèse. Il y a, dans cette systématique, le développement maximal et le minimal, par excès et par défaut, du trop-plein et du trop vide. La synthèse est alors le développement intermédiaire, qui écarte les extrêmes, qui assure le devenir, qui permet le passage au mode de production féodal, la fin del ' esclavagisme, la seule solution de la problématique des empires. Le maximal et le minimal sont les deux configurations qui, paradoxalement, aboutissent à l'impasse, bloquent, figent le développement en interdisant toute continuité et transformation. C'est que le même pouvoir absolu, centralisé qui, nous le verrons, est l'ultime expression, réification et condensation du système de la parenté originel - en un lignage ou dynastie qui peuvent même se faire incestueux - tantôt règne sur le tropplein et tantôt ne règne que sur le vide, l'espace vide. Le développement maximal pourrait être illus~r~ p~r .1 '~m pire chinois et 1' empire égyptien. II est centralise, d1ng1ste.
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l'entropie. Sa dégradation ne fait que témoigner du progrès de l' Autre en son intégration dans le Même, dans un système dont le répétitifs' épure de plus en plus, qui se vide de sa substance, et qui ne conserve qu'un élément superstructural qui s'isole et se falsifie de plus en plus : la dynastie familiale, le lignage. L'empire ne sera quel' expression d'un développement impossible qui ne fait que développer la Cité-empire selon les ultimes données de la répétition entropique. Celle-ci atteint sa perfection avec le plein développement autorisé par le mode de production esclavagiste. La répétition entropique accède à ce paradoxe: son ultime réalisation est la maximale réalisation del' empire. Son interprétation doit savoir concilier l'archaïsme et le « modernis1ne »,le mélange du répétitif le plus mécanisé et de l'innovation mondialiste. À'lais ce qui nous importe, avant tout, c'est d'établir l'achèvement de la répétition entropique, la fin du Vieux Monde selon les modalités mêmes du développement del' en1pire. L' en1pire, en effet, se propose, formellement, a priori, selon trois configurations dialectiques: thèse, antithèse, synthèse. Il y a, dans cette systématique, le développement maximal et le minimal, par excès et par défaut, du trop-plein et du trop vide. La synthèse est alors le développement intermédiaire, qui écarte les extrêmes, qui assure le devenir, qui permet le passage au mode de production féodal, la fin del' esclavagisme, la seule solution de la problématique des empires. Le maximal et le n1inimal sont les deux configurations qui, paradoxalement, aboutissent à l'impasse, bloquent, figent le développement en interdisant toute continuité et transformation. C'est que le même pouvoir absolu, centralisé qui, nous le verrons, est l'ultime expression, réification et condensation du système de la parenté originel - en un lignage ou dynastie qui peuvent même se faire incestueux - tantôt règne sur le tropplein et tantôt ne règne que sur le vide, l'espace vide. . Le développement maximal pourrait être illustré par l' emPtre chinois et l'empire égyptien. Il est centralisé, dirigiste.
226 les Chemins de l.z pra.xis
C'est l'empereur ou le pharaon, la capitale, la ville (dans la viU le palais in1périal) qui décident sans aucun contrôle de J , ~' , . a periphene, de la can1pagne, de la production. Une bureaucratie implacable permet d'in1poser ce centralis1ne oligarchique. La production et la consommation sont organisées selon un rituel intangible.C'est le triomphe du répétitif, l'espace et le temps devenant les catégories d'expression de cette socialité. Ce répétitif se fait même mécaniciste. La caste bureaucratique doit y veiller, la moindre innoY~Hion pouvant_ théorie des dominos - la remettre en question. Paradoxe de cc déYeloppement économique: il est, lui au~si, condamné à la n:pétition, mais celle du déYeloppement maximal! La perfection du dévdoppemcnt, sa plénitude, est aussi l'impossibilité d'une autre économie, à cause même de sa pUnitnlk. Cela donne une société dose, de la maximale territorialité, J ·exclusion radie.ile de I 'Aucrc qui ne peut être que Barhare, menace aux frontières et se fermant sur lui-même comme le poun>ir central se réduit à linceste, à l ' ultra-conservatisme
- f:~~·pt(". Le dl-vdoppement minimal, tout au contraire, est celui d'un cntpirc qui n'est que friche infrastructurak et superstn1Ctura1e. Entre k deux pùlc:s de la territorialité occupée - la métropole et les crihus - il n \ a rien ou presque rien. Entre le centre et la périphérie, c ·est I '.tb~,·ncc de· n1édi.Hion. de corps intermédiaire, ~Jministratif. De m> •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 93 A 1 De l'individu selon l 'antéprédicatif à l'individu selon le temps-substance ................................................................9 3 B 1 Le temps subjectif...............................................................94 1 1 Le procès de production et l' «être-pour-la-mort » ...... 94 2 1 Du «temps en boucle» au «temps en nœud de lac~t >> •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ~6
3 1 La subjectivité est le savoir de la finitude .....................•...98 II 1LA TRIPOLARISATION DU TEMPS SOCIAL...........99 A 1 Le temps des n1édiations : le temps nouveau et la transmission des caractères culturels........................................ 99 B 1Le temps de « condescendance » de la substance............ 102 C 1Le temps d'ascendance du sujet. La subjectivité mesure du vivant ............................................................................ 103
LIVRE VI PHÉNOMÉNOLOGIE DE LA PHYLOGENÈSE
1 1 DE L'HOMME ORIGINEL À L'HOMME NATUREL ................................................................................... 109 A 1L'être a légué la survie au genre humain et celui-ci en a fait le pr1nc1pe . . de la creat1on ' . ...•......................•.•.•.......•........•. 109 B 1 De l'acquisition des deux principes de la création du ' · cont1nuee · ' >> ••••••••••••••••••••••••••••••••••• 112 genre a' la > ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 172 2 I L'animisme, !'Esprit saint et le procès de création ........ 175 3 1 La loi des trois états : finitude, corps-sujet, subjectivitc! ••.••••.•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••.•••• l 77 4 I ... Alors, la transmission des caractères acquis ............... 179 5 1 L'énonciation phénoménologique de la problématique de l'ontogenèse : un être qui est une temporalité qui est finitude et celle-ci procès de production ...................... 180 C 1La création subjective : auto-engendrement et donation d'existence....................................................................... 18 2 1 1 Les transmutations du temps: le dédoublement sujetohjet............................................................................... 182 2 1 La durée de l'être et l'être de la durée. Double création d'existence..................................................................... 184 3 1 Le corps-sujet, synthèse de la res : cogitant et « désidérante >> ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 186 Il 1 LE BIG-BANG DU PRÉMATURÉ: LES CATÉGORIES EXISTENTIELLES DE LA CONNAISSANCE. LE POUR-SOI. L'OPÉRATION SURVIE ................... 189 A 1L'organico-affectif. De l'angoisse au rythme .................. 191 II Le prématuré, réalité synthétique du naturel et de l'originel...................................•............•..........................•. 191 2 I Finitude et intentionnalité, angoisse et connaissance. Si le grain ne meurt. La finitude: l'être du temps ............. 193 B 1L'intentionnalité: le temps del'être..•............................. 195 C 1De la dualité à la synthèse.••.......•...•...•.........................•... 197
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I I Le temps del' angoisse, de Kronos, de la dualité qui interdit l'être. L'angoisse, impuissance d'être du temps ...... 197 2 1 La synthèse comme résolution de la problématique du tra.x:is ........................................................................... ~~'7
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2 I Le sujet de la connaissance.............................................. 250 3 1 La faculté d'exister (accordée par la praxis) .................... 251 C 1 La faculté de produire le jeu des principes logiques ........ 253 1 1 L'étude du jeu des principes logiques............................. 2 5 3 a 1 Le principe d'expansion du genre humain ................... 253 b 1 L'intrusion de la différence et le recours dialectique .... 255 c 1 Un autre big-bang: le stade du miroir. Avant, le cogito pré-réflexif, après, lares cogitans ................................ 258 d 1La mise en relation dialectique de l'identité et de la différence: la dualité de complémentarité....................... 259 e 1 La dualité de complémentarité du produire et consomme!r............................................................................... ~